(Quinze heures trois minutes)
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle
d'éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude du volet Pêcheries des crédits budgétaires du portefeuille Agriculture,
Pêcheries et Alimentation pour l'exercice financier 2017‑2018.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Habel (Sainte-Rose) est remplacé par M. Billette
(Huntingdon).
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci. Étant donné qu'une période d'une heure est prévue pour ce volet, il n'y aura pas de remarques préliminaires. Nous
allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ
15 minutes, incluant, évidemment, les questions et les réponses.
Et, puisque
nous avons débuté nos travaux à 15 h 3 et qu'une période de trois
heures doit être consacrée à l'étude de
ce portefeuille cet après-midi, y a-t-il consentement pour poursuivre nos
travaux au-delà de l'heure prévue, soit 18 h 3? Consentement.
Pêcheries
Discussion générale
Alors donc,
en commençant par l'opposition officielle, je suis maintenant prêt à reconnaître
une intervention, donc, pour un premier bloc d'échange, de M. le député
de Gaspé. La parole est à vous pour une période de 17 minutes.
• (15 h 10) •
M.
Lelièvre : Merci, M. le Président. Je tiens à saluer l'ensemble des
personnes présentes, M. le ministre, son équipe, M. le sous-ministre
Aziz, l'ensemble des collègues des différentes formations parlementaires.
Écoutez, M. le ministre, ça me fait plaisir de
venir discuter de pêche, de pêcheries avec vous, de pêcheries et d'aquaculture, parce que c'est un domaine qui
me tient à coeur. C'est un domaine qui est extrêmement important
pour le Québec
mais surtout pour certaines régions, ce qu'on appelle le Québec
maritime : Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Côte-Nord, Îles-de-la-Madeleine. Vous savez, on dit que l'économie
des pêches... dans l'économie du Québec, les pêches sont moins de 2 %
de notre économie, mais, dans nos régions, c'est tout près du tiers, 30 %
de notre économie qui est basée là-dessus. Puis, au-delà de toutes les crises puis les tempêtes que la Gaspésie
puis plusieurs régions maritimes ont traversées au fil des années, bien,
les pêches ont toujours maintenu le cap pour relancer l'économie, hein, de ces
territoires-là, c'est une valeur sûre. Il y
a eu des périodes difficiles, mais nos industriels, nos pêcheurs, nos
travailleurs d'usine, l'ensemble des intervenants
ont toujours su prendre les bonnes décisions pour s'assurer que le secteur des
pêches continue à contribuer à l'économie, pour une large part de
l'économie de nos régions. Donc, un secteur extrêmement important.
Je vais vous
parler aussi un peu d'aquaculture. C'est sûr, on a des attentes. Le Québec a
investi depuis plusieurs années, même au-delà
d'une décennie dans l'aquaculture, et c'est un domaine qui m'apparaît
prometteur. Donc, on va sûrement avoir l'occasion d'échanger un peu
là-dessus.
J'aimerais aussi vous sensibiliser peut-être en
introduction à, disons, une crise qui se vit présentement au niveau de l'industrie de la crevette. Vous êtes
sûrement au courant. Depuis quelques semaines, la pêche n'est pas débutée.
Donc, ça cause différents problèmes au
niveau, notamment, des travailleurs d'usine, qui sont inquiets à savoir
qu'est-ce qui va arriver avec
l'absence de revenus. On sait que l'assurance-emploi couvre un certain nombre
de semaines, mais, rendu à cette
période-ci de l'année, souvent, ce qu'on appelle le trou noir arrive,
c'est-à-dire qu'il n'y a pas de revenus d'emploi parce que l'industrie n'a pas ouvert ses portes, au niveau de
la crevette, et les prestations d'assurance-emploi sont complétées. Donc, est-ce qu'on peut prévoir,
si ça se poursuit dans les prochaines semaines, une alternative pour aider
nos travailleurs d'usine? Dans les années
antérieures, des situations similaires se sont déjà produites, et on a, au
niveau du gouvernement du Québec, intervenu avec des programmes,
différents programmes. Donc, j'aimerais peut-être vous sensibiliser à une veille active à ce niveau-là, parce que ça se peut
qu'on ait, malheureusement, peut-être une prolongation de la situation.
M. le
ministre, j'aimerais également vous sensibiliser à l'importance, en parallèle à
votre mandat, mais de l'École des pêches et de l'aquaculture de
Grande-Rivière. J'ai eu l'occasion, il y a quelques heures, d'aborder le sujet
avec la ministre responsable de l'Éducation
supérieure. Vous savez, la ministre de l'Éducation s'occupe de l'école, vous,
vous occupez des pêches, donc c'est
complémentaire. Donc, je l'ai sensibilisée à l'importance, là, de donner un
coup de main à l'EPAQ, une des cinq
écoles spécialisées au Québec, qui, je dirais, combat, là, pour sa survie. Il y
a des progrès énormes qui ont été réalisés dans
les dernières années, mais ce n'est pas évident. On sait que le budget
d'opération, à partir du 1er juillet
2017, de l'École des pêches, qui fait partie du cégep de la Gaspésie, n'est pas
encore assuré. Donc, une attention particulière,
parce que c'est la seule école dans ce domaine-là au Québec. Puis c'est un
joyau pour la ville de Grande-Rivière, qui est très fière d'avoir sur
son territoire cette école nationale.
Donc,
peut-être vérifier avec vous... Dans un premier temps, commençons par
l'aquaculture et toute la section de
l'élevage soit en mer soit en bassin. J'ai eu l'occasion de rencontrer
différents éleveurs, dans les dernières années, et ces gens-là nous disent que,
bon, on pourrait développer davantage le secteur de l'aquaculture. On a des
programmes, mais il faut pousser un
peu plus, là, à ce qu'on nous dit, les gens ont besoin d'un appui. Notamment,
pour des investissements en
immobilisations, le Québec pourrait prendre une plus grande place. Juste au
niveau de la truite, la consommation,
on produit environ 8 % de la consommation québécoise, là, strictement de
la truite. Si on ajoute le saumon et les autres espèces, ça pourrait
être encore supérieur.
Donc,
j'aimerais vous entendre, là, sur la vision du gouvernement du Québec, du MAPAQ
sur l'aquaculture. Vous savez, dans
le monde, il y a vraiment une progression, là, pour les produits de la mer. Au
niveau des saines habitudes de consommation,
les produits de la mer sont de plus en plus répandus, il y a une tendance.
Comment peut-on s'inscrire puis créer de l'emploi pour nos régions dans
ce créneau-là?
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le député de Gaspé. La
réponse, la parole appartient au ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation.
M.
Lessard :
Oui, merci beaucoup, M. le Président. Bienvenue, tout le monde. Merci à mes
collègues, le collègue de Gaspé, qui connaît bien les produits de la mer,
évidemment, puisque c'est une industrie qui a été quand même assez stable au fil des années. Quand la grande
industrie est partie, les pêches, l'aquaculture, la capture sont demeurées et
ont été la base sur laquelle on a
toujours construit, au fil des années, le temps de se reconstituer. Je veux
saluer aussi mes collègues des
Îles-de-la-Madeleine, de Dubuc, de Beauce-Sud, d'Abitibi-Est, de Montmagny...
Côte-du-Sud, excusez, et de Huntingdon,
donc, qui vont participer à nos travaux, ainsi que mon collègue, donc, de
Nicolet-Bécancour et, je pense, la députée de Saint-Hyacinthe, qui
devrait se joindre dans la journée.
Donc, peut-être, parce
qu'on entre direct, sans remarques préliminaires, on verra un peu plus tard,
tout le monde sait... Parce que, sur la vision, honnêtement, elle fait
partie d'un cadre plus large, parce que, comme vous l'avez dit, l'aquaculture,
c'est dans un plan, parce qu'il y a un plan quinquennal que mon collègue des
Îles-de-la-Madeleine, actuellement, pilote au renouvellement qui touche le
volet autant de la capture, de l'aquaculture, la transformation, la commercialisation, la concertation et
l'innovation. Évidemment, on sait bien que, sur les niveaux alimentaires
internationaux, il y a quelques
années, c'est la première fois que la mer n'allait pas suffire à nourrir le
monde entier en protéine qui vient, donc,
du domaine à tout le moins de la mer et les autres, ce qui fait que
l'aquaculture a pris une grande importance en production et en substitution, là. Donc, on va produire sur terre les
produits de l'aquaculture, donc la truite, le saumon, qui est une
innovation, il y a encore des groupes qui travaillent là-dessus.
Sur la
truite, la difficulté... Parce que, quand on rencontre le principal et grand
producteur, M. Roy, de l'entreprise Bobines,
qui est dans les Cantons-de-l'Est, il a, au fil des années, augmenté sa
production de truite de table. Au commencement,
ses productions d'élevage servaient principalement à ensemencer les lacs, en
général, puis c'est de ça qu'il tirait
les revenus, mais avec l'innovation, comme vous le dites, ça a permis de passer
à une autre étape, de produire de plus grands
spécimens, puis d'adapter, finalement, à la demande du consommateur, et prendre
sa place. Puis aujourd'hui, avec ses fils, ils produisent une truite de
table.
La
difficulté, ce qu'on me mentionne, puis il faudra adresser la question du côté
environnement, c'est que, les contraintes,
la stratégie environnementale sur le traitement des eaux et des rejets, on dit
qu'elle est assez lourde. Elle est respectueuse de son environnement, ce
que les consommateurs demandent aussi, d'avoir un produit qui respecte l'environnement, socialement acceptable, mais on
me dit qu'elle est assez lourde, qui empêche... ou qui donne un frein au
développement.
De l'autre
côté, on a vu quand même émerger — puis là je termine là-dessus pour favoriser
les échanges — le
saumon d'élevage, mais pas un saumon d'élevage dans les eaux, que ce soient les
rivières, comme on voit du côté de la Colombie-Britannique,
mais vraiment sur terre. Donc, la BC, elle l'a fait. Dans les régions de l'est
des Maritimes, il y a une production
qui est partie, il y a des gens qui sont en demande, actuellement, d'essayer de
faire du saumon d'élevage, il y a
quelques défis, mais principalement, là, pour, donc... qui serait biologique,
qui donnerait accès aux tables directement, donc, accès aux tablettes des grands marchés. Les productions qu'on dit
biologiques, des productions de saumon sur terre, sont pratiquement toutes vendues aussitôt que la
production est là. Donc, il y a certainement un effort à faire sur ce volet-là,
par rapport aux salmonidés, là, en aquaculture.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Gaspé.
M.
Lelièvre : Merci, M. le Président. Merci, M. le ministre, pour les
informations. Donc, ce que je comprends, c'est que vous semblez sensible, là, et éveillé à toute la question, là,
de l'émergence, là, de ces nouveaux produits là. Donc, je souhaite que le Québec prenne sa place puis que
les régions puissent en tirer bénéfice. C'est vraiment un domaine d'avenir,
c'est clair.
Si on parle, maintenant, de l'ensemble des
pêches, il y a un élément qui revient, qui, encore là, n'est pas nécessairement dans votre ministère, mais que
plusieurs industriels ont soulevé, dans les dernières années, puis ce n'est
pas récent, là, c'est quelque chose qui
remonte à quelques années, c'est la question des crédits d'impôt à
l'investissement.
Les
crédits d'impôt, on le sait, sont gérés, bon, par le ministère des Finances, en
partie, et en partie par le ministère du
Développement économique. Et, je dirais, c'est le délai de remboursement. Les
industriels déplorent... Écoutez, par exemple,
pour des investissements de l'ordre de quelques centaines de mille dollars, des
fois ça dépasse le million, souvent on va atteindre des délais de
remboursement jusqu'à 18 mois.
Donc, je sais que ce n'est pas dans votre
portefeuille, mais j'aimerais vous sensibiliser, parce qu'on sait que l'industrie de la pêche, c'est une industrie
saisonnière. On investit des millions pour se moderniser, on n'a pas le choix
parce que la main-d'oeuvre se fait de plus en plus rare. Si on veut répondre
aux exigences internationales, on doit se moderniser,
et les industriels ont fait leur bout dans les dernières années. Mais le crédit
d'impôt est très bien accueilli, c'est clair,
mais, le délai de remboursement, quand on parle de 12 à 18 mois, ça
m'apparaît un peu long. Puis ce n'est pas d'hier, là.
Donc, je vous
sensibilise parce que c'est votre monde, c'est vos industries qui me passent le
message. Donc, je vous demanderais de
peut-être sensibiliser vos collègues à cet effet-là. C'est plus une
information. Je ne sais pas si vous avez de quoi à ajouter là-dessus,
mais...
M.
Lessard : Ce qui
est intéressant, dans les demandes traditionnelles du secteur de la Gaspésie et
des Îles, Côte-Nord, ce crédit-là est fort
important, et ça fait la différence. Et personne au Québec... On se souvient
d'une certaine guerre intrinsèque
entre les différentes régions concernant les crédits d'impôt aux régions
ressources. Mais, quand on parle de ressources,
vraiment cette ressource-là n'est pas en compétition ailleurs au Québec, c'est
vraiment le Québec maritime que vous avez identifié. Puis, dans la
région des Maritimes, ça fait le travail.
On comprend
la difficulté de prendre la mer tous les jours, se lever plus de bonne heure,
affronter les défis que nous présentent actuellement les grandes
marées, les éloignements. Quelqu'un me racontait que, juste pour aller, donc, pêcher le crabe, il fait 14 heures en bateau,
14 heures en bateau pour y aller, 14 heures revenir, donc, pour qu'on
ait des produits frais.
Donc, je
prends bonne note puis je ferai les représentations
d'usage, là, pour réduire, parce que ça joue sur les liquidités, à la fin. Ça fait qu'ils sont obligés
de les avancer, ils savent qu'ils vont les avoir, ils sont obligés d'aller
chercher un outil de financement bancaire. Bon, même si ça arrive, je
prends bonne note, là, que ça devrait être plus efficient.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le député de Gaspé.
M. Lelièvre :
Le prochain élément, c'est... Bon, c'est sûr que le temps file vite. Je pense
qu'on ne peut pas passer sous
silence, là, l'élément que j'ai mentionné en introduction, c'est-à-dire les
problèmes qui sont rencontrés au niveau de la pêche à la crevette, parce que, bon, dans d'autres domaines ça va
bien. Le crabe, les quotas sont supérieurs, les gens sont en mer. Le homard se porte bien aussi, le
poisson de fond relativement bien aussi, on voit une effervescence. Donc,
l'exception, cette année, c'est la crevette.
Et je vous
dirais que les travailleurs d'usine, là, qui sont souvent les gens qui
travaillent aux salaires les plus bas sur
le marché, souvent au salaire minimum, travaillent très fort, dans des
conditions difficiles, des gens qui sont fiers de leur travail, mais ces gens-là, là, depuis quelques
semaines, certains sont sans aucun revenu. Et chaque semaine qui passe fait
en sorte qu'on augmente la quantité de travailleurs qui sont sans aucun revenu,
question, là, du fameux trou noir de l'assurance-emploi.
Est-ce que
vous pourriez vous engager à envisager, là, avec vos partenaires, par exemple
votre collègue du Travail ou
d'autres, sûrement le ministre régional aussi, responsable de la région, à
mettre en place, advenant le cas que ce soit un besoin, si le problème s'éternise ou s'extentionne... est-ce qu'on peut
envisager la mise en place de mesures palliatives
comme ça a déjà été fait dans les
dernières années pour permettre à ces travailleurs-là d'avoir accès à un revenu minimum, là,
au cours des prochaines semaines?
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le ministre.
M. Lessard : Oui. On se retrouve devant une drôle de situation.
Évidemment, les produits, vous avez noté, les quotas se sont améliorés dans le domaine du crabe, le
homard, donc ça va être encore une bonne saison. C'est ce qu'on annonce.
En tout cas, les prix sont bien annoncés. J'ai été au Boston Seafood Show avec mon
collègue des Îles-de-la-Madeleine, les ventes semblent... la perspective est
là.
Maintenant, dans la crevette, évidemment, curieusement,
ils ont décidé de ne pas prendre la mer cette année à cause du différend sur la négociation des plans conjoints, faisant en
sorte que, un, donc, les pêcheurs n'ont pas pris la mer pour aller récolter les crevettes, puis les
entreprises ont décidé de rester fermées. Je veux dire, il n'y a pas personne
qui pêche puis il n'y a pas personne qui le
transforme. Donc, ça fait une situation assez difficile. Ils se sont présentés
devant la régie pour essayer de
régler leur différend le plus rapidement possible, mais toutes les semaines
qu'on perd, en Gaspésie, c'est des semaines perdues, ça ne se rattrape
pas, dans le domaine des pêches.
Alors donc,
devant le fait qu'il y avait comme une difficulté, ils nous ont demandé...
Donc, on a suggéré si un médiateur ne pourrait pas entrer au dossier.
Ils ont accepté hier d'avoir un médiateur, qui aujourd'hui rencontrait les
parties, et demain, dans le but de trouver un règlement le plus rapidement
possible.
Alors donc,
ça crée toujours de la pression sociale, parce qu'évidemment le temps de
chômage... On est sensibles à ce qui
se passe. On va regarder, voir s'il n'y a pas de fonds qui existe, de
suppléance. Mais on espère que le différend va se régler rapidement.
Mais ça
m'indique aussi que... On a la Régie des marchés qui est un régulateur. Est-ce
qu'il y a des mécanismes qui
pourraient être améliorés pour trouver des solutions différentes? J'ai vu des
belles propositions qui ont été faites dans le sirop
d'érable, en disant : Ne revenez plus me voir sur le mécanisme de fixation
des allocations de quota, je vous donne la formule, vous aurez à l'appliquer. Donc, on aura certainement cette
discussion-là. L'AQIP nous parle aussi de décisions intérimaires, etc.
Donc, il y a
certains mécanismes. On va regarder si on ne pourrait pas avoir un banc
spécialisé éventuellement dans le secteur des pêches pour qu'on puisse
activer. La période est courte, un peu comme dans le sirop d'érable.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le député de Gaspé. À vous pour deux minutes encore.
M. Lelièvre : Je comprends que le
médiateur a été nommé dans les derniers jours? C'est récent?
M.
Lessard :
Le conciliateur a été nommé hier, et les parties se sont rencontrées
aujourd'hui et demain, donc, dans les horaires fixés.
• (15 h 20) •
M.
Lelièvre : O.K. Parce que c'est sûr que c'est une situation qui risque
de s'empirer dans les prochains jours, les
prochaines semaines, si jamais il n'y a pas d'entente. On sait que le... Puis
la problématique n'est pas seulement qu'au Québec, hein? Même à Terre-Neuve, là, c'est problématique. Donc, ça
semble être assez sérieux, cette année, les prix ont vraiment chuté. Donc, je voulais vraiment vous
sensibiliser à l'importance que, si jamais il n'y a pas une solution à court
terme, on devra se reparler, avec vos
collègues, pour voir à mettre en place des mécanismes pour protéger les
travailleurs d'usine, parce que, je
le répète, c'est des gens qui travaillent très fort mais à des revenus très
modestes, donc ils n'ont pas de marge
de crédit dans leurs comptes, là.
C'est le pain puis le beurre, là, qui est en manque, ce n'est pas long. Ça fait
que c'est vraiment leurs besoins, hein,
de base, là, qui sont, souvent, menacés. Donc, je vous demande d'être vigilant à ce niveau-là, là. Puis soyez assuré de ma
collaboration dans ce dossier-là.
M.
Lessard : C'est apprécié, en fait. Puis, historiquement, j'ai déjà été, dans le temps, aux
Pêches et j'ai déjà vécu ce
différend-là. Et à un certain moment donné, donc, ils avaient trouvé d'autres
sortes de solutions. Mais, pendant que ça dure... Une journée perdue, en pêche, ce n'est jamais bon pour
l'économie régionale, qui est un... Les entreprises se sont spécialisées. Elles ont des meilleurs équipements,
elles sont plus modernes. Mais, quand tu n'as pas de ressource, tu n'as pas de ressource; tout ça, ça ne fonctionne pas,
donc, on est conscients, sur l'économie régionale. Puis ça fait une drôle
de situation. Parfois, c'est le conjoint qui
est allé pêcher, puis l'autre va travailler à l'usine. Alors, probablement que,
dans la maison, ça ne doit pas être tout le temps jojo, de ces temps-ci.
M. Lelièvre : Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le député de Gaspé. Ce sera
maintenant au bloc du gouvernement pour une période de
14 min 15 s. Je reconnais le député de Huntingdon. À vous la
parole, M. le député.
M.
Billette : Merci beaucoup,
M. le Président. C'est un plaisir. Je pense que c'est la première fois qu'on
partage une commission ensemble. Je
veux saluer mes collègues, également les collègues de l'opposition, M. le
ministre également. Félicitations à
votre bon travail! Je sais qu'on l'a pris à pied levé, deux gros ministères,
donc c'est tout à votre honneur. M.
le sous-ministre, qu'on retrouve. Je pense que la dernière fois que je vous ai
vu ici, M. le sous-ministre, c'est voilà cinq ou six ans, peut-être, il y a quelques années. Les gens du cabinet
également. Également, les permanents du ministère de l'Alimentation, du MAPAQ, autrement dit. C'est
un plaisir. Puis félicitations pour votre bon travail que vous faites tout au long de l'année pour pouvoir soutenir les
politiques alimentaires et les pêches, également, à la grandeur du Québec!
Je vais vous
dire, c'est important, cette commission-là. Je n'ai pas un parti pris. Je viens
d'un milieu très agricole, mais, je vais vous dire, lorsqu'on parle d'un
secteur d'activité d'importance, c'est sans aucun doute l'agriculture et l'alimentation. Lorsqu'on parle que 7 % du PIB
est basé sur l'agriculture, l'alimentation et l'agriculture, également, c'est
500 000 emplois, et d'autant plus
important, je pense, c'est l'occupation du territoire. On a tous... On est
presque tous du milieu rural, ici. Et
c'est ce qui occupe également... ce qui fait vivre nos épiceries, nos écoles,
c'est souvent l'agriculture, donc d'où l'importance de ces crédits-là et
les heures qu'on va pouvoir y consacrer aujourd'hui.
On commence
avec le bloc pêche et aquaculture commerciale. Et j'entendais mon collègue de
Gaspé qui parlait que c'était
2 % de l'économie, mais, je veux dire, c'est beaucoup quand même. C'est ce
qui nous permet également, au niveau de l'agriculture et des pêches,
d'avoir un mouvement diversifié et d'occuper les régions. Je pense que mes deux collègues, vous, des Îles-de-la-Madeleine,
également, on voit qu'il y a une diversification. Et, je pense, c'est tout à
l'honneur du Québec de pouvoir voir ces
différentes expertises là et connaissances au niveau de l'agroalimentaire à la
grandeur du Québec. Et ce qui fait notre force, c'est notre diversification.
On sait que
le secteur est très important, autant que la terre. Et, dans ce sens, M. le
ministre, il y a un plan d'action qui
avait été mis en place pour cinq ans, un plan quinquennal, de 2013 à 2018. Il y
avait cinq programmes qui en avaient découlé à l'époque. Il y avait... Je
n'en ferai pas l'état non plus, là, des cinq programmes, mais, je pense, ça
avait été souhaité, ça avait été bienvenu
également. Ça avait été fait de concert avec l'industrie de la pêche. Il faut
savoir également qu'il y a une
concertation, également, avec le fédéral à ce niveau-là parce que, chacun, on a
nos champs d'expertise, et ça se complète
bien. Puis, je pense, c'est une industrie qui a besoin de soutien aussi bien au
niveau financier qu'au niveau de développement, et les cinq programmes
répondaient de façon exacte à ces besoins-là.
Vous avez fait...
vous n'avez pas fait, le ministère a fait un renouvellement, le gouvernement,
de deux de ces programmes-là, 2015‑2016, pour trois ans, les deux premiers
programmes, qui était, premièrement, l'appui financier aux entreprises de pêche, quelqu'un qui veut
s'acheter un bateau, qui veut s'acheter une flotte, qui a besoin de sous
également pour pouvoir pallier... On
parlait des fluctuations. C'est saisonnier, quand même, au niveau des pêches.
Et également, baisser son taux d'endettement, je pense que le
gouvernement peut jouer un rôle important à ce niveau-là. Donc, ce programme-là a été renouvelé pour trois ans, et
également celui à la relève. On connaît bien l'importance de la relève, M. le ministre, également. Je pense qu'on partage...
Vous avez fait la politique de la relève agricole lorsque vous étiez dans votre premier... deuxième passage ou
troisième passage au ministère. Donc, ce programme-là également a été renouvelé
sur un horizon de trois ans, jusqu'au 31 mars 2019.
Il
y a deux autres programmes également qui se terminaient au 31 mars 2017
qui viennent d'être renouvelés pour une
saison. On parle, à ce moment-ci, du programme d'appui financier au
développement de la pêche et aquaculture, donc, qui permet à nos entreprises déjà existantes de pouvoir croître, de
pouvoir devenir compétitives. La compétition, ce n'est pas, souvent, le pêcheur qui est à côté, mais
souvent ça peut venir de l'Asie, ça peut venir d'autres pays également. La
compétition, le marché est maintenant devenu mondial.
Également, aux initiatives collectives, je pense que la
concertation, c'est ce qui a fait la force de la pêche et de l'aquaculture à la
grandeur du Québec, donc, d'avoir des associations, des
regroupements également qui sont forts, qui parlent au nom des
pêcheurs et qui soutiennent également ces pêcheurs-là.
Et
également, le dernier, il faut innover. C'est un secteur...
Comme tout autre secteur, il faut toujours aller de l'avant, voir l'innovation. Il y avait le programme Innovamer. Donc, je
pense, ce qui est intéressant, c'est que ça a été renouvelé. On parle
d'une période d'un an, M. le ministre. Donc, à ce moment-là, si vous pouviez
nous dire — un
an, c'est vite passé — où on en est et également les sommes qui
sont disponibles pour nos gens, là, aussi bien de la relève, de la recherche
et développement, des regroupements que tout bon pêcheur qu'on a ici, au
Québec.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. La parole à M. le ministre.
M.
Lessard : Oui, merci. Donc, mon collègue de Huntingdon, là,
qui vient de dresser un portrait assez exhaustif, quand même, de l'ensemble de l'action. Puis, je
tiens à le mentionner, mon collègue des Îles-de-la-Madeleine a fait le tour et a mené, depuis quelques années, donc, avec
les groupes, la concertation. Il y a un élément dans le plan qui tient
tout le secteur ensemble, et c'est la concertation. Ce n'est pas un gros
groupe, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, la Côte-Nord,
les Îles-de-la-Madeleine. 12 millions, grosso modo, l'aide, si on prend...
il y a une bonification cette année, là,
sur cinq ans, au dernier budget, mais c'est 12 millions qui va aller à ce
secteur de l'industrie là que, lorsqu'on travaille tous ensemble, on va fournir, donc, des produits
soit pour la consommation intérieure, évidemment, de tous les jours, les
tables touristiques. Ne serait-ce que
d'aller en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine, dans le Bas-Saint-Laurent,
aussitôt que les arrivages de crabe
sont là, les expéditions, donc, les livraisons, les achats directement aux
poissonneries, c'est... Tu sais, on
attend depuis tout un hiver, là, à aller prendre les produits de la mer. Mais
aussi on fait des exportations quand même
assez importantes, c'est plus de 600 millions de recettes, là. Quand
j'étais au Boston Seafood Show, récemment, pour faire la promotion des produits du Québec et participer avec, dans
le fond, l'exercice commercial, quand ceux qui les mettent en valeur, les entreprises, les
industriels, vont vendre, donc, et donner accès, au marché américain
principalement, mais il y a tout le
secteur... les Chinois, les Japonais... Donc, c'est une des plus grandes foires
dans le secteur. Donc, ils se présentent, donc, ils veulent avoir accès
à notre ressource. C'est des recettes de plus de 600 millions, donc c'est
assez important, comme tel.
J'en
reviens... Donc, c'est 12 millions qui vont être donnés aux entreprises.
Ce qu'on a favorisé, au fil des années, c'est l'augmentation... l'innovation au service de nos pêcheurs, nos
industriels, donc, autant sur le bateau que dans les usines. Pourquoi? Pour donner accès à un marché,
donner de la valeur au produit, donner de la valeur et plus de revenus aux
pêcheurs et aux transformateurs et
d'accéder, donc, aux tablettes, les meilleures tablettes, qui va payer notre
produit. Donc, la traçabilité est
entrée dans à peu près tous les produits, le flétan, la crevette, le homard, le
crabe. Bon, le crabe, ce n'est pas
complété encore partout sur, je pense, la Basse-Côte-Nord... Ou c'est le
flétan? C'est ça. Donc, sur la Côte-Nord. Donc, il nous reste du travail à faire sur cette traçabilité-là. Mais j'étais
en Gaspésie, et l'équipe de M. Poirier faisait en sorte que... Dans les années antérieures, on se
disait : Avec la traçabilité, on pourrait vendre directement, on pourrait
savoir quel pêcheur, à quelle heure
il l'a fait, et être capable de vendre son produit plus cher. Savez-vous
qu'est-ce qu'il m'a dit? Ça a marché. Quand je suis retourné visiter les
bureaux de leur installation, dans le temps, ils étaient avec des cahiers puis
des crayons. Quand je suis passé, ils étaient avec des écrans, parce que, là,
ils pouvaient faire maintenant directement...
et même parler, enregistrer des capsules pour parler à ceux qui ont acheté
leurs produits, et ça avait donc valorisé, quelques millions de dollars de plus dans leurs poches pour avoir fait
une démarche en traçabilité, comme quoi, quand le secteur, la concertation qui est faite puis la
valeur d'un produit... On a même, maintenant, j'étais content de voir ça... on
a des huîtres. Donc, on a diversifié le champ d'activité en ayant les
meilleures productions. Puis, bon, les changements climatiques ont changé, la baie des Chaleurs s'est améliorée, ce qui
fait qu'on peut maintenant augmenter le nombre de productions, améliorer la quantité de produits et
aider, donc, à accéder aux tablettes mais avec des pratiques modernes.
On
ne veut pas seulement de la croissance, dans le domaine des pêches. Comme
ailleurs en matière agricole, on veut de la croissance durable, donc on
ne fait pas de sureffort de pêche. On a des eaux froides de grande qualité,
c'est reconnu mondialement pour la qualité des eaux. Et de faire aussi qu'on
limite le nombre de remontées, exemple, aux Îles-de-la-Madeleine,
qui est une pratique, qu'on identifie notre produit, qu'on fait la traçabilité,
du côté de la Gaspésie... Et ça nous
permet d'accéder à des marchés mondiaux, en plus qu'on obtient des
certifications pour être sûrs de répondre aux grands standards
internationaux.
• (15 h 30) •
Alors donc, ça, on pourrait le décliner produit
par produit. C'est sans compter qu'un jour le temps vient nous aider aussi, le retour du sébaste dans peu de temps. On
me dit que les stocks sont à un niveau tel qu'on peut penser, avec les permis qui sont détenus
par le Québec, pour 30 %
des permis, le sébaste, ces poissons de fond seront de retour et augmenteront, donc il faut se préparer, avoir des
meilleurs bateaux, avoir des bateaux appropriés, avoir des usines avec des installations, donc, parce que ça va augmenter
une pêche de plus et étirer le temps des pêches. Ça fait que, donc, on est
parfois aussi chanceux. Comme cette année, dans le crabe, ils ont doublé les
quotas de crabe. Les bateaux reviennent, il
y a 100 000 livres de crabe par bateau, écoute, ils capotent. C'est
une belle année. On en profite puis on engrange les profits. Ça nous permettra de nous donner le
temps, par la suite... Parce qu'on a eu des années où c'était moins que ça,
donc. Vous vous en souvenez, la stratégie de rachat, même, des permis, de
rationalisation dans le domaine du homard. On se servait des permis de crabe, avec les montants qu'on obtenait,
pour faire les remboursements, comme levier financier, et ça a fonctionné. Maintenant, tu as des pêcheurs...
prime à l'établissement, qui permet, un, d'acheter à ses parents ou à la parenté, comme en agriculture, d'avoir des
meilleurs bateaux, on refinance des bateaux, on refinance des équipements,
mais surtout des équipements modernes.
Alors donc,
c'est un secteur qui est très actif. Ça, c'est 12 millions du gouvernement
dans différents aspects, mais chaque
industriel investit beaucoup d'argent pour répondre aux standards
internationaux. En Gaspésie, parce que je nomme celui-là, puis tantôt mon collègue des Îles pourra en parler, ils ont,
donc, des certifications internationales, ce qui fait que les Japonais sont directement dans l'usine pour
sélectionner les meilleurs produits, obtenir les meilleurs prix puis exporter
en qualité puis en valeur ce que la mer nous
a offert en récolte pour les pêcheurs, mais, nécessairement, dans les poches
des pêcheurs, de meilleurs revenus.
Donc, on
n'est pas obligés de soutenir autant les secteurs de l'industrie, puisqu'ils
peuvent réinvestir les profits qu'ils
tireront. Actuellement, l'industrie me dit que ça va bien, en général. Les
crevettes, là, on a un différend, mais ça va...
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. Toujours la
parole au député de Huntingdon? Non, on s'en va avec le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Chevarie : Merci. Il me reste
combien de...
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Trois minutes, M. le député.
M.
Chevarie : Trois minutes? Je pense que je vais faire un commentaire
assez rapide, compte tenu du peu de temps qu'il reste, pour parler des
pêches à mon niveau.
D'abord, vous
souligner, M. le Président, que le mois d'avril et mai, c'est vraiment
l'occasion de lancer les pêches, pour les communautés maritimes, hein, avec nos
trois produits-vedettes : le crabe, la crevette puis le homard. Bien sûr,
il y a la mariculture, il y a d'autres types
de pêche, mais, particulièrement pour ces produits-là, ce sont des produits extrêmement
appréciés non seulement des Québécois, sur
le marché canadien également et sur le plan international. Par rapport à ces
trois produits-là, si on pense au
débarquement, par exemple, c'est 60 millions de tonnes qui sont débarquées
pour l'ensemble des produits, en
incluant ces trois produits-vedettes. C'est 250 millions en dollars au
débarquement, ça, c'est-à-dire, aux travailleurs
de la mer, qu'ils reçoivent en termes de retombées économiques. Si on parle,
par exemple, de... si on inclut la
transformation puis l'exportation, là on arrive à plus de 500 millions de
dollars par rapport à l'ensemble des produits marins du Québec. Alors, c'est d'une importance capitale pour l'ensemble
des communautés maritimes. Et c'est 8 000 emplois
pour la Gaspésie, pour les Îles-de-la-Madeleine, pour la Côte-Nord, le
Bas-Saint-Laurent. Alors, c'est vraiment majeur en termes d'impact dans nos communautés maritimes du Québec. Et
évidemment on va souhaiter — puis j'imagine que le ministre, dans ses
remarques, à la fin, va le faire — une excellente saison à tout le monde, bien
sûr, sécuritaire et avec des bons résultats.
Et ce que
j'inviterais mes collègues ici, les gens de l'Assemblée qui sont présents ici,
à cette commission, et la population en général, c'est d'exiger dans vos
épiceries ou encore les marchés les poissons... les produits marins du Québec, exiger, parce qu'on a quand même,
particulièrement pour le homard, des produits qui nous viennent des provinces
maritimes, particulièrement de la
Nouvelle-Écosse, où il y a, à l'occasion, un peu l'inondation des marchés sur
le marché québécois. Alors, exigez
les produits marins du Québec. Et, je pense, ça va être extrêmement apprécié. Et c'est une façon
d'aider nos communautés maritimes dans notre développement économique et surtout le
développement de la pêche.
Maintenant, je ne sais pas s'il reste encore
quelques secondes...
Le Président (M. Paradis, Lévis) : À
peine 10 secondes, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M.
Chevarie : Bon,
10 secondes. Saluer l'enthousiasme du ministre par rapport à tout le volet de développement
des pêches et de la mariculture. C'est majeur pour nos communautés maritimes du
Québec. Merci.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. Voilà qui complète le bloc du gouvernement. Je cède maintenant la parole au deuxième groupe d'opposition
pour une période de 12 minutes et je reconnais le député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel : Merci, M.
le Président. Bien, dans un premier temps, je veux vous saluer. Vous m'avez partagé, ce
matin, votre enthousiasme de passer la
journée avec nous aujourd'hui. Donc, j'espère qu'on va passer une belle fin de
journée.
Je veux
saluer le ministre. Content de parler des pêches aujourd'hui, c'est rare, quand même, qu'on a l'occasion de parler de ça. Mon
collègue et ami, que je dis toujours, de Gaspé et les députés membres du gouvernement.
Je pense que j'ai une douzaine de
minutes, c'est assez difficile d'approfondir, mais je vais vous dire un peu en
rafale les préoccupations que j'ai, puis
on prendra le temps qui restera. Mais, tu sais, quand je pense aux pêcheries,
je pense aux stocks de poissons, évidemment,
ça prend des stocks pour... Ça fait longtemps qu'on parle moins de la morue. Puis
là j'avoue mon biais par rapport à la morue, là. On dit que les stocks s'améliorent un petit peu, puis j'aimerais ça avoir votre point de vue par rapport à la
morue. Par rapport à la crevette, mon collègue de Gaspé en a parlé tout à
l'heure. Et évidemment, ce qui me touche peut-être un petit peu plus particulièrement, il y a la perchaude au lac Saint-Pierre. Ça a un
impact, évidemment, sur la pêche sportive, mais ça impacte aussi sur les
pourvoyeurs.
Je voulais qu'on se
parle aussi des pêcheurs, parce qu'il y a un problème, souvent on parle de la
sécurité des pêcheurs, mais aussi de la
relève. Je veux savoir s'il y a des programmes adaptés, au ministère, pour assurer une
certaine relève au niveau des pêcheurs.
Et
j'avais une préoccupation aussi par
rapport à toute la flotte de bateaux
de pêche, parce qu'on dit qu'à beaucoup
d'endroits ça commence à être vieillot.
Est-ce qu'on a des programmes pour s'assurer qu'on va avoir une industrie
de la pêche forte et pour longtemps?
Je
vais vous parler, s'il reste du temps... Je sais qu'il y a le quai... je
pense que c'est à Matane, qui est un peu désuet par rapport à accueillir les
bateaux de pêche. C'est des emplois qui sont importants en région. Et,
toute la question de la transformation, voir s'il
y a des projets à cet égard-là, parce
que la transformation, souvent, je pense à toute la région de la
Gaspésie, il y a beaucoup d'usines de transformation, ça crée des emplois et
c'est important en région.
Ça
fait qu'essentiellement si vous pouvez me parler un petit peu de l'état des stocks, là, crevettes, perchaudes et morues.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. La parole au ministre.
• (15 h 40) •
M.
Lessard : Oui.
Alors donc, oui, on va y aller par étapes, je pense. Je salue mon collègue, qui
est baigné par le lac Saint-Pierre,
la pêche sportive, pêche commerciale principalement pour la perchaude, qui a connu de meilleures
années. Évidemment, ça fait en sorte aussi
que ça exprime très bien ce que le Québec fait, autant que le
fédéral, sur la gestion des stocks et
des inventaires, quand il y a un signal qui est envoyé qu'il y a
une possibilité de baisser le stock au point de le perdre. Donc
là, il n'y a plus de pêche sportive possible, il n'y a plus de pêche
commerciale possible, et même les
pêches autochtones ou communautaires
peuvent être cessées. Et, dans ce temps-là, ils mettent un plan de rétablissement, donc un plan pour voir quand
est-ce... les méthodologies pour... Donc, c'est le ministère de la Faune et des
Parcs qui va faire cet aspect-là.
Pour
le volet de la morue, évidemment, au fil des années... On se souvient. Quand
moi, j'étais jeune, je mangeais de la morue. Quand on était pauvres, on
mangeait de la morue. Il est arrivé des grands bateaux, ils ont tout ramassé le
fond puis ils ont ramassé les grandes
espèces. Puis, en général, les petits, ils les jetaient. Bien, si les petits se
reproduisent entre les petits, ça va
faire des petits, faibles. Donc, les grandes espèces, les grands mâles de
reproduction ont été enlevés dans la chaîne, a fait en sorte que, donc,
on a assisté à une baisse très significative, au fil des années, qui a amené un
moratoire. Et on espère, donc, pendant plusieurs
années, que les biologistes du gouvernement
fédéral et du gouvernement du Québec... Donc, on anticipe
que, l'an prochain, sur la morue, il
y ait assez de morue, il y ait
assez de spécimens avec... nécessairement, quand on rouvre la pêche, il
y aura des spécimens.
Donc, la dimension des spécimens, souvent, comme
dans le homard ou ailleurs, donc, est réglementée pour faire en sorte qu'on
remette à l'eau... bon, qu'on garde les femelles, etc. Donc, il y aura
certainement un plan. Mais, oui, 2018 est
anticipé comme étant un retour de la pêche à la morue, donc, ce qui nous laisse...
Et, pour les pêcheurs de poisson de fond, bien, c'est une pêche de plus,
c'est une activité de plus. Et on les prend toutes.
Concernant
la sécurité, que vous avez mentionnée, ça fait partie du plan des pêches en
général, la sécurité à bord, on veut
qu'ils prennent la mer et qu'ils retournent. Il y a eu un décès sur un quai
récemment, au transbordement. Donc, il ne
faut pas seulement que les bateaux soient sécuritaires lorsqu'on met les
casiers à l'eau... Puis on le sait puis on invite toujours nos aides-pêcheurs puis nos pêcheurs à faire
attention, parce que l'activité casiers, dépôt à l'eau et remontée, présente son lot de risques. Alors, autant quand
on fait des débarquements, là, il semble que la... en tout cas, l'ancienne
CSST est en train de faire enquête sur le décès d'une personne qui a été
blessée sur le quai.
Quant
à la flottille, évidemment, il y a beaucoup d'efforts qui sont faits, qui font
partie du plan d'investissement. On donne des garanties, donc, de prêt,
j'en signe régulièrement, des bateaux. Donc, soit qu'ils achètent, soit qu'ils refinancent, soit qu'ils apportent des
modifications ou carrément qu'ils en achètent des neufs. Et la nouvelle
génération de bateaux achetés, ils
sont plus longs, parce qu'ils entrevoient, donc, les nouvelles pêches qui vont
arriver, donc, avec des équipements
puis des engins plus grands. Alors donc, la flotte va mieux, mais il faut
continuer de les garder technologiques.
Puis il y a des façons, maintenant, à part les étoiles, de se repérer, mais les
bons marins savent qu'on doit avoir
plusieurs outils à sa disposition pour faire les meilleurs repérages, aller sur
les sites, détecter la présence des poissons ou pas. Alors donc, voilà.
Pour
ce qui est des quais, parce que vous avez abordé la... le quai de Matane, on a
un intérêt pour... On sait que le fédéral a lancé une procédure, puis ça
revient régulièrement, on a jusqu'au mois de juin pour se prononcer sur des... est-ce que le Québec a un intérêt pour certains
quais. Mon collègue de la Stratégie maritime a levé la main en disant oui.
Donc, on laissera savoir au mois de juin les
quais qui sont d'intérêt, susceptibles d'être transférés après amélioration.
Donc, il y aura une négociation qui pourra nous amener... Et ce quai-là,
à Matane, nous avons un intérêt pour sa cession.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. La parole au député de
Nicolet-Bécancour.
M.
Martel : Merci, M. le Président. On a vu que le gouvernement
fédéral, je pense que c'est au mois de mars, là, il a fait une annonce quand même assez importante pour l'injection
de fonds pour favoriser la pêche au Canada, et je voulais savoir : Est-ce que vous connaissez
l'impact que ça a au Québec, cet investissement-là? Et est-ce que Québec compte
en faire autant pour des fois doubler les
montants? Parce que tantôt il y a le collègue des Îles-de-la-Madeleine qui
parlait de la vente des produits, ce
serait bien si on faisait la promotion des produits du Québec, mais souvent ça
prend des sous pour encourager nos producteurs, nos transformateurs.
Donc, je voulais savoir s'il y avait une stratégie financière derrière tout ça.
M.
Lessard : Pour
revenir au... Je pense que ça ne fonctionne pas.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Oui, M. le ministre.
M.
Lessard :
O.K., excusez-moi. Donc, l'annonce du fédéral, qui semblait très bonne pour le
Québec maritime, a été très décevante
pour le Québec parce que le Québec n'en fait pas partie, donc, ils ont attribué
ça au Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse,
etc., l'Île-du-Prince-Édouard. Alors donc, je suis allé l'exprimer au nom de
tous à Boston, rencontrer le ministre
LeBlanc, qui n'était pas encore venu beaucoup. On l'a invité, apparemment qu'il
va venir bientôt. Parce qu'il semble
qu'ils ont aussi un plan pour le Québec, mais on ne l'a pas vu. Alors donc, on
a manifesté notre déception. Puis on
pense qu'on fait quand même partie du Québec maritime, ça doit... il faut qu'il
rentre un petit peu d'inter, là, tu sais. Et, comme ils l'ont ciblé, ils l'ont ciblé à l'alliance, donc au groupe,
et non pas à nous, alors donc on a exprimé, un, notre frustration.
Deuxièmement, on met de la pression pour qu'ils puissent nous aider aussi.
Troisièmement, sur le développement et la promotion, évidemment, on a le Groupe
Export aussi. Donc, pour les exportateurs, exemple le groupe qui est allé à
Boston, le groupe qui va aller au European Seafood Show, en Belgique, ou
qui va aller en Chine pour faire la
promotion — je
pense que mon collègue des Îles-de-la-Madeleine les a
accompagnés — qui
nous a permis de revoir les Chinois ici
récemment, à Montréal, avec un groupe d'investisseurs pour le loup
marin et d'autres productions, ils
sont supportés par le Groupe Export. Donc, ça, le Groupe Export, on donne entre
9 et 10 millions, je
pense, par année... 3? 3,
excusez. Oui, j'étais généreux. Ils auraient été contents. N'écoute pas ça,
André. Alors donc, 3 millions
par année, excusez, pour faire le support à
l'exportation, comme ils ont tenu le Salon international de l'alimentation
mardi à Toronto, en alternance entre
Montréal et Toronto. Donc, ils aident les entreprises à être présents. Puis on
paie à peu près 50 % des coûts du show sur place. Et donc ça les
aide à faire... bon, réduire les coûts, être présents sur les marchés internationaux et solliciter les acheteurs. Et il
y a de l'argent du fédéral qui nous aide aussi à faire ça mais dans d'autres
programmes que l'argent que le ministre LeBlanc avait annoncé.
Le Président (M. Paradis, Lévis) : M.
le député.
M.
Martel : Bien, je l'apprends, là, peut-être
j'aurais dû le savoir, mais j'apprends que de la part... c'est-à-dire que, je pense, c'est 315 ou 325 millions, c'est beaucoup
de sous. Puis là, de ce que vous dites, je comprends que cet argent-là va pour, autrement
dit, la pêche en mer, les provinces
maritimes puis, j'imagine, une partie en Colombie-Britannique.
M.
Lessard : Ce n'est pas noté, non. Je pense
que c'est vraiment l'alliance maritime, dans laquelle, dans le fond, on n'est pas, parce que nous ne sommes pas baignés par les eaux...
puis on est plus à l'intérieur.
Mais honnêtement, quand tu ne veux vraiment pas
aider, là, tu fais ça de même. Parce qu'ils ont visé un programme de l'alliance plutôt que viser vraiment le Québec maritime ou
l'Est maritime, donc, dans lequel nous faisons partie, nous pêchons dans les mêmes eaux. Donc, c'est dur à expliquer,
là... bien, ce n'est pas explicable, puis on leur a dit. Et puis là on met de la pression sur
Mme Lebouthillier pour dire : Regardez, là, je pense qu'ils en ont
oublié un petit bout. Il faut que tu
partes de la terre pour te rendre dans l'eau, alors il y a ces bouts-là que
vous avez oubliés. Alors, on a été aussi
expéditifs que ça. On ne va pas lâcher notre morceau. On est appuyés par
l'ensemble des groupes de pêcheurs et des industriels et puis...
Mais
M. LeBlanc a eu une réception quand même positive. On a pris la peine, mon
collègue des Îles et moi-même, d'aller à leur soirée au
Nouveau-Brunswick, dans laquelle ministre LeBlanc prenait la parole...
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : En conclusion, M. le ministre, s'il
vous plaît, le temps file. Quelques secondes.
M.
Lessard : O.K.
Bien, on lui a dit qu'on n'était pas contents.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. Ça complète le bloc d'échange avec le deuxième groupe d'opposition. Je cède la
parole au gouvernement pour un dernier bloc de 14 minutes et je reconnais le
député des Îles-de-la-Madeleine.
• (15 h 50) •
M.
Chevarie : Merci, M. le Président. Effectivement, le ministre a très clairement
exprimé au ministre Dominic LeBlanc, le
ministre fédéral des Pêches, notre insatisfaction et nos attentes par rapport aux perspectives de développement.
Puis c'est justement dans
cette voie-là que je veux aborder ce bloc-ci.
D'abord,
le ministre l'a exprimé, mon collègue de Gaspé l'a exprimé également,
les pêches vont bien en général
depuis quelques années. Les prix sont bons, à l'exception des crevettes, là, actuellement,
qu'il y a un petit problème, mais j'imagine que ça va se régler éventuellement. Comme je
l'exprimais tantôt, quand j'ai intervenu, les prix sont bons au débarquement, les usines exportent et vendent de façon
satisfaisante, il y a des retombées extrêmement importantes
pour l'ensemble des communautés.
Et la bonne
nouvelle, M. le ministre, puis vous le savez très bien : il y a des belles perspectives de développement. Vous avez parlé du sébaste tantôt. Effectivement, le sébaste est de retour, et il semblerait que
la cohorte est encore plus
importante que celle des années 90. Alors, c'est assez important.
On a des
perspectives de développement dans le phoque, dans, également,
la mariculture. La mariculture, vous savez,
particulièrement au Québec, on pourrait prendre... on pourrait multiplier par
10 la production qu'on fait actuellement et on n'aurait pas de problème avec le marché québécois,
parce que c'est beaucoup le Nouveau-Brunswick
et l'Île-du-Prince-Édouard qui
répond au marché québécois. Et je pense qu'on a un énorme potentiel, au Québec,
en termes d'environnement, en termes de produits qui sortent de la
mariculture, et on pourrait effectivement prendre le marché québécois en
mariculture.
Il y a toute
la question des résidus des poissons aussi qu'éventuellement on va
s'inscrire dans cette approche-là. Il y
a beaucoup de demande sur le plan de la pharmacologie, les
cosmétiques et même en termes d'engrais aussi. Donc, là aussi, ça va
être une plus-value apportée à nos produits marins du Québec.
Mais je vous
amène, M. le ministre, sur un sujet un petit peu plus controversé
qui est l'industrie du phoque, une industrie ancestrale aux Îles-de-la-Madeleine,
dont on a toujours pratiqué, et dont il y a eu beaucoup de controverse. D'ailleurs, il y a des moratoires aux États-Unis,
en Europe, à certains endroits en Asie également. Mais il y a un marché là extrêmement intéressant,
d'autant plus que c'est une chasse qui est dans une perspective de développement
durable.
Vous savez, la population du phoque du Groenland
particulièrement, qui vient du Groenland, qui descend en janvier, février,
mars, avril sur la côte est de Terre-Neuve, passe par le détroit de Belle-Isle,
s'en vient dans le golfe, il y a la mise bas
des petits, l'accouplement, puis ils remontent quelques semaines plus tard.
Mais ces phoques-là sont rendus,
selon les scientifiques, à peu près à 8 000 bêtes. Et, quand ils sont dans
le golfe, bien, ils passent au buffet, que ce soient les crustacés, les mollusques, les poissons de fond. Évidemment,
un phoque, ça mange beaucoup, et il y a de l'impact sur nos ressources
de produits marins.
L'autre type
de phoque, c'est le phoque gris, qui, lui, ce n'est pas un vacancier, dans le
golfe, il est sédentaire, il demeure
dans le golfe. On parlait, il y a à
peu près 20 ans, d'à peu près
10 000 phoques gris. Là, on parle de 500 000. Et c'est
une espèce, là aussi, qui a beaucoup de conséquences sur les produits marins
dans le golfe.
Et ce qu'il y
a de beau dans tout ça, c'est qu'aux Îles-de-la-Madeleine, je vous le disais, on fait une chasse
historique, et il y a un marché, il y
a un marché québécois pour la viande, il y a un marché pour la
fourrure, il y a un marché pour les huiles
également. Il y a, pas loin d'ici, un laboratoire qui
s'appelle... qui a des relations d'affaires avec une
cinquantaine de pays dans le monde,
qui est prêt à développer ce produit-là, les huiles de phoque, parce qu'elles
sont en très grande teneur au niveau de l'oméga-3 particulièrement. Et j'aimerais ça entendre, M. le Président, le ministre par
rapport à la position du gouvernement du Québec
et sa position à lui par rapport à toute la perspective concernant le phoque en termes de développement.
Le Président (M. Paradis, Lévis) : Merci,
M. le député. M. le ministre.
M.
Lessard : Oui, merci. Quand on est avec mon collègue des
Îles, il s'anime devant cette... En fait, un, c'est un problème, mais c'est aussi une solution, parce
que, bon, pour dire, on chasse historiquement le phoque du Groenland, depuis
plusieurs années. Évidemment,
la particularité, dans le phoque, c'est sa capture. On a vu, même à
l'international a été décriée sa
capture traditionnelle par... l'abattage par hakapik au début, par la suite une
chasse à l'arme, qui donnait des moins
bons résultats, donc il a fallu faire reconnaître ça. Il y a eu des
contestations internationales, nos entreprises, dont M. Longuépée, donc, c'est-à-dire, nos
chasseurs, M. Longuépée qui a fait une bataille pour nous à
l'international, subventionnée, aidée,
supportée par le gouvernement du
Québec, le gouvernement du Canada aussi, devant la Communauté européenne,
devant le bannissement des...
Maintenant,
c'est un produit important, c'est un produit alimentaire. La difficulté
demeure quand même la capture, on le sait, avec moins de glace, la présence des phoques gris qui est...
Comme vous le dites, ce n'est pas un vacancier des Îles, c'est le meilleur pêcheur qu'il n'y a pas
dans le coin, parce qu'il fait des ravages importants. Première chose, je
pense que le fédéral doit reconnaître
que c'est un problème et qu'il y a une surpopulation de phoques gris nuisible à
l'industrie, je vous dirais, de l'Est
maritime, donc, sa présence et ce qu'il consomme, son surnombre. Puis il n'y a
pas beaucoup de débouchés,
actuellement, et sa capture, donc, présente une difficulté.
Donc, nous serons en demande auprès du gouvernement
fédéral pour qu'il impose... Quand on
n'avait pas assez de morue, il a déposé un moratoire. Mais, quand on a un stock
en trop grande quantité, il faut
autoriser d'autres moyens pour éviter que cette espèce-là ravage les stocks,
qui ont une valeur commerciale actuellement plus élevée.
Quant à la
valeur commerciale des produits ou des sous-produits, des produits du phoque, je pense,
vous avez eu l'occasion
de montrer... Moi, quand j'étais jeune, c'étaient des pilules d'huile de foie
de morue. Là, c'est des capsules, pour le phoque, des huiles de phoque,
donc, qui ont des valeurs puis des propriétés reconnues, et qui font un travail
remarquable, dont l'entreprise ici, au Québec. Il y en a dans... aussi du côté
de l'Ontario.
Et ça nous
amène sur le volet, nécessairement, de toute la pharmacologie à partir des produits
de la mer, toutes les biotechnologies.
Mon collègue de la Stratégie
maritime est allé en Islande, donc,
dans laquelle les usines de capture, donc, de transformation, à côté il
y a une usine de biotechnologies ou
de technologies médicales puisque, exemple,
on valorise maintenant les carapaces de crevette, principalement pour la chitine, donc la valeur, les propriétés, donc augmenter le
rendement sur place comme ont pu faire dans
le temps les usines, donc, qui sont en Gaspésie, dans les anciens propriétaires,
qui a été continué
aussi, pour faire des laboratoires puis des sous-produits à plus grande valeur
ajoutée que même le produit de consommation qu'est la crevette et les fertilisants à partir, donc, des résidus des
poissons et autres. Donc, il ne faut rien
rejeter à la mer. Avant, c'était pour nourrir les oiseaux puis le fond de la
mer. Aujourd'hui, on pense que, dans la valeur, une fois que tu as coupé la tête, coupe la queue,
coupe en deux, bien, occupe-toi de ce qu'il
y a en dedans, parce qu'en dedans aussi ça peut donner une
valeur ajoutée aux sous-produits qui sont dans le pharmacologique.
Le secteur du phoque, je crois qu'il y a une
valeur importante. Il faut améliorer sa capture. On le sait, qu'on a autorisé
puis on a soutenu l'association, donc, des chasseurs de phoque du Québec, donc,
pour réaliser puis faire des prélèvements
scientifiques. Et puis il faut être capable de bien documenter, une fois à
terre, quels seront les produits, autant la viande que ces sous-produits, qui rentrent dans une nouvelle ère de
produits. Puis on regarde, avec tout ce qui se fait comme promotion des valeurs nutraceutiques, des
valeurs thérapeutiques des produits de la mer... Comme, quand moi, j'étais jeune, pour être en santé, il fallait,
dans le bon temps, prendre des capsules de foie de morue pour avoir une
meilleure santé durant l'année. Bien là, on nous offre des alternatives
et des produits à valeur ajoutée.
Alors donc,
c'est comme quoi, quand on travaille sur des segments de secteur... Puis le
prochain plan du secteur des pêches
et de la capture comprendra un volet du secteur des produits et des sous-produits
du phoque et des biotechnologies, puisque
c'est son naturel, et puis c'est ce qui donnera une valeur ajoutée. Quand on
est, exemple, aux produits des Îles... Comme
vous avez pu voir, dans le temps, dans le secteur de la volaille, ces résidus,
donc, ou ces fumiers faisaient en sorte que ça devenait un problème aux Îles, bien, ils ont ajouté une
technologie pour... maintenant c'est devenu un fertilisant, ce qui fait qu'on
peut augmenter la production, exemple, de volaille aux Îles et exporter le
fertilisant en augmentant les revenus,
et juste par une technologie, là, qui répond à nos standards. Parce qu'on
comprend qu'aux Îles-de-la-Madeleine la superficie d'épandage et l'impact de
l'épandage sur les eaux de ruissellement limitaient la production et l'approvisionnement
en oeufs, exemple, aux Îles-de-la-Madeleine.
Maintenant, on est autosuffisants et on a fait un produit à valeur ajoutée.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Chevarie :
Oui. Justement, pour compléter puis donner une petite information sur les
valeurs du produit du phoque, il y a
une entreprise qui s'appelle Bilodeau Fourrures ou quelque chose comme ça, au
Saguenay ou au Lac-Saint-Jean...
Une voix : Au Lac-Saint-Jean...
• (16 heures) •
M. Chevarie : ...au Lac-Saint-Jean,
c'est ça, mon collègue m'informe, et puis cette entreprise-là achète pour 20 000 peaux de phoque, de loup-marin,
comme on dit aux Îles, particulièrement de Terre-Neuve. Puis les Îles, bien, on
en chasse aux alentours de
2 000, je dirais, 2 000 à 5 000, on ne peut pas fournir. Donc,
il y a un marché là, là, pour nous, extrêmement
intéressant, puis toujours dans l'optique ou la perspective d'utiliser
l'ensemble de la bête aussi, une façon plus écologique de bâtir une
industrie.
Maintenant,
M. le ministre, je vous amènerais sur le volet de l'écocertification des pêches
pour en parler un peu plus.
On sait que
les consommateurs québécois puis les consommateurs canadiens exigent de plus en
plus d'avoir des produits de très
grande qualité. C'est sûr que, dans le domaine des pêches, on a accompli
beaucoup, beaucoup de progrès à cet
effet-là. D'ailleurs, notre environnement, comme le mentionnait le ministre,
les eaux sont très froides, c'est sain, on a vraiment un environnement
de qualité qui permet ça au départ.
Il y a également, dans l'écocertification, toute
la question de la traçabilité. Le consommateur veut savoir d'où provient le
produit, presque à quelle heure qu'il a été pêché par le pêcheur. Et, en ce qui
concerne l'écocertification, évidemment,
c'est la responsabilité des entreprises qui exploitent le produit, qui le
transforment de s'assurer qu'il réponde à des normes exigées par
l'ensemble des pays qui sont importateurs de nos produits.
Et j'aimerais
ça du ministre qu'il puisse nous en parler un peu plus, par rapport à tout
l'état de situation, au niveau des produits marins qui sont
écocertifiés.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. M. le ministre,
vous avez une minute pour répondre.
M.
Lessard :
Une minute? Accès au marché. C'est le marché mondial qui conditionne comment on
doit livrer les produits principalement, donc, quand on exige
mondialement, pour l'accès aux tablettes, d'être certifié. Donc, depuis 2008, ça fait partie du premier plan qui
visait la certification. On peut aller jusqu'à 70 %, actuellement, le
homard des Îles et de la Gaspésie, la
crevette nordique, le crabe des neiges du sud du golfe du Saint-Laurent, puis
il reste celui-là de la Côte-Nord
ainsi que le flétan de l'Atlantique à certifier. Mais c'est vraiment une
question d'accès aux marchés, parce que
le consommateur l'exige, en plus de la traçabilité. Dès 2008, donc, les
Européens... On est ce qu'il y a de plus européen à l'est de l'Europe, c'est le Québec. Et, eux,
depuis longtemps, on voyait bien, nos partenaires, qu'ils demandaient d'avoir
la traçabilité, de connaître le pêcheur,
l'heure de remontée, etc., donc, pour préserver le produit puis l'authenticité
du produit.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. Merci à tous pour votre collaboration.
La commission, ayant terminé l'étude du volet
Pêcheries des crédits budgétaires du portefeuille Agriculture, Pêcheries et Alimentation pour l'exercice
financier 2017‑2018, elle suspend ses travaux quelques instants dans le but de
permettre aux personnes concernées par
l'étude des crédits budgétaires du volet Agriculture et Alimentation de prendre
place. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 3)
(Reprise
à 16 h 5)
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : La commission est maintenant réunie afin de procéder
à l'étude du volet Agriculture et Alimentation des crédits
budgétaires du portefeuille Agriculture, Pêcheries et Alimentation pour l'exercice
financier 2017‑2018.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements pour ce volet?
La Secrétaire :
Non, M. le Président, il n'y a aucun remplacement.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Alors, nous allons débuter par les remarques préliminaires, puis
nous allons procéder à une discussion
d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions
et les réponses. La mise aux voix des crédits sera effectuée à la fin du
temps qui est alloué à l'étude de ce volet.
Agriculture et Alimentation
Remarques préliminaires
Nous débutons donc
avec les remarques préliminaires. M. le ministre, vous disposez de
12 minutes.
M.
Laurent Lessard
M.
Lessard : Alors, merci, M. le Président. Donc, je veux saluer mon collègue
de Berthier. On se retrouve pour une énième fois. Donc, ça a été aux Affaires municipales,
puis à l'Agriculture. Maintenant, on revient encore aujourd'hui. Les autres
collègues, donc, à l'ouverture on les avait salués.
Bon,
m'accompagnent aujourd'hui, je tiens à le mentionner... Donc, j'ai le sous-ministre, Marc Dion, qui a accepté de
venir me prêter main-forte et pour un retour de sa retraite. Alors donc, merci.
Il avait écrit, donc, le premier plan des pêches, je tiens à le
mentionner, à l'époque. M'accompagnent aussi Laura Lisotte, qui est la
directrice de cabinet, et Kathya Parisée,
qui est la chef de cabinet adjointe, ainsi que les sous-ministres, donc, Hélène Doddridge, Christine Barthe, Aziz Abdoul Niang, qui vient de partir ou... qui
est encore ici, pour les pêches — excuse-moi, Aziz — alors, Bernard Verret, Louise Leblanc, qui vient de nous arriver des
directions régionales, qui se... maintenant à la transformation alimentaire,
la secrétaire générale Geneviève Massé, donc... Masse, Masse, excusez-moi. Et
donc on a le P.D.G. de La Financière agricole,
M. Ernest Desrosiers, qui est à nos côtés; la présidente de la Régie des
marchés agricoles, Mme Céline Bureau; la
présidente de la Commission de la protection du territoire agricole, Mme
Marie-Josée Gouin. Certainement que nous aurons des questions là-dessus.
Je
suis content de revenir comme ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation pour la raison suivante aussi,
dans un contexte où est-ce qu'il y a de la turbulence sur les marchés en
général, qui arrive avec des opportunités, donc, que nous offre l'accord international sur l'Europe, donc, mais
aussi, donc, un accès à un nouveau marché, 500 millions d'Européens, mais aussi un petit défi que nous a
lancé M. Trump sur la renégociation de l'ALENA, donc, mettant aussi
un peu à rude épreuve l'ensemble des
marchés, parce qu'on sait très bien qu'actuellement, avec la proximité, nos
échanges commerciaux, nous sommes
beaucoup tournés vers le Sud, donc ça nous permettra d'avoir de la
diversification des marchés, comme tel.
Officiellement,
quand on lit le plan stratégique du ministère puis les défis qui sont devant
nous, il nous présente quoi? Une
concurrence mondiale, parce que, malgré les bons produits qu'on fait, si on va
à l'épicerie, il y a quand même 50 % des produits qui nous arrivent
de l'étranger, donc il faut prendre notre place.
Les changements
climatiques qu'on a pu voir, avec, actuellement, la crue des eaux,
principalement dans le secteur de la
Mauricie, Laurentides‑Lanaudière, donc, il y a des producteurs qui ne pourront
pas faire les plantations plus rapidement,
le temps que la crue des eaux baisse, comme quoi, les changements climatiques,
on me dit que... À vue de personne,
il y en a qui disent que ça fait pus de 40 ans que ce n'est pas arrivé. Ça
a un impact sur la production, donc planter hâtivement, le retard et
peut-être moins de rendement, nécessairement.
L'évolution des
exigences du consommateur. C'est lui auquel on doit répondre. On ne dit
pas : Je produis des patates, puis il
mangera les patates que je produis. En fait, maintenant, il a le choix de
plus 10 000 variétés de
patates, en tout cas, que tu peux
avoir sur le marché, comme quoi il faut spécialiser les productions pour répondre
aux besoins de consommateurs, parce
qu'il a moins le temps pour manger, il veut que ce soit préparé, il veut que
des saveurs soient ajoutées. Donc, il
faut répondre au consommateur, qui est très exigeant et dont l'offre mondiale
lui parvient maintenant plus rapidement.
La
compétitivité des entreprises et l'innovation. L'accès à la main-d'oeuvre, qui
est devenu un défi fort important en
agriculture comme en pêche. On doit recruter à l'extérieur, maintenant, le
temps de la production, de la transformation aussi, parce qu'évidemment on étire la saison, puisque le Québec doit
transformer à peu près 70 % des productions qu'il a, donc, en donnant de la valeur ajoutée, en
développant des marques, en développant des produits, contrairement au reste du
Canada.
• (16 h 10) •
Évidemment,
tout ça doit se faire dans un environnement où est-ce qu'il y a des changements
climatiques mais en même temps
l'acceptabilité sociale. Lorsqu'on fait des types de production, les Québécois
sont exigeants. Les Québécois acceptent
de produire dans un environnement contrôlé, respectueux de l'eau, l'air, les
sols, donc, pour la génération présente et future.
Et
en même temps on veut une agriculture qui s'occupe de toute l'occupation du
territoire, donc la vitalité des milieux ruraux comme telle. Donc, c'est
les défis qu'on s'est donnés.
Le secteur
bioalimentaire, bien, j'étais à la présentation lors de l'assemblée générale
annuelle de La Coop fédérée par ma
collègue du ministère du Développement économique et j'étais content de l'entendre
que le premier secteur qui a permis
de faire une croissance accélérée des exportations, c'est le secteur de la
transformation, donc le bioalimentaire, au Québec, le plus grand donneur d'ouvrage, donc, il y a plus de
120 000 personnes qui y travaillent, donc, avec un PIB à 11,3 milliards de dollars, ce qui fait en
sorte qu'on est un vrai moteur économique pour toutes les régions du Québec.
Dans sa façon de présenter son
agriculture, il y a toutes sortes de façons d'élever, transformer, produire. Puis
il y en a qui veulent produire pour
leur consommation personnelle, donc, on a des modèles, il y en a qui veulent
nourrir leur village, il y en a qui
veulent nourrir, quelques producteurs, par des paniers, il y en a qui veulent
nourrir leur région en produisant, il y en a qui veulent nourrir le Québec, puis il y en a qui veulent nourrir le
reste du Canada, puis il y en a même qui veulent nourrir le reste du monde par leur production avec les
augmentations de valeur par les pêches, par la capture, avec des produits
internationaux dans lesquels on doit répondre aux exigences des produits, donc,
des consommateurs d'ailleurs.
Le secteur
des pêches, c'est plus de 8 000 emplois, aquaculture commerciale. Les
valeurs de débarquement, on l'a dit tout à l'heure, donc, c'est des années
record. Les prix sont élevés, les usines font des profits. En tout cas, ils ne
s'en plaignent pas, on ne les entend pas.
Il y a
beaucoup d'investissement qui se fait dans le secteur, donc, juste dans l'appui
d'intervention, dans le secteur des
pêches et de l'aquaculture. Ça a généré des investissements totaux de plus de
100 millions de dollars, 397 projets. Les gens veulent
investir. La stabilité est là, les profits et les rendements sont au
rendez-vous.
Nécessairement,
dans les crédits budgétaires, on a pu voir qu'il y a une amélioration dans les
crédits, donc une bonification des
crédits du ministère, comme tel. On pourra voir tantôt comment se répartit le
portefeuille, principalement deux
programmes. Les programmes sont, donc, au ministère pour être redonnés à
d'autres. Et on parlera probablement du
crédit des taxes tantôt et de l'autre volet qui est pour le financement de
La Financière agricole, qui, elle, a eu une petite réduction, mais, comme elle anticipe des excédents
de plus de 100 millions de dollars, je pense que les bons choix ont
été faits.
On voyait bien la perspective, dans le budget,
le 195 millions qui répond à des impératifs. Même si on est en démarche de faire une politique bioalimentaire,
l'année ne doit pas être perdue, concernant les investissements, puisqu'il y a des opportunités à saisir
actuellement dans le marché. Le dollar est faible, la demande mondiale est là,
la valeur des exportations est en croissance. Donc, il y a
159 millions... 167 millions, dont 95 millions qui étaient pour répondre aux standards qu'on s'est donnés de
bien-être animal, donc principalement l'industrie porcine, en partie
l'industrie laitière, qui conditionne
des investissements de renouveler le parc immobilier, les bâtiments. Il y avait
42,5 millions pour l'agriculture
novatrice, la transformation alimentaire, qu'elle soit biologique, urbaine, que
pour la relève agricole ou la compétitivité des entreprises.
14 millions pour les risques liés aux pesticides. C'est le nouvel enjeu
moderne. Donc, ça a été la pollution diffuse puis le phosphore dans les
années 80. Aujourd'hui, il y a une sensibilité, nécessairement, à l'aspect
d'utilisation des pesticides ou à sa réduction.
Autant,
aussi, on a 4 millions sur deux ans pour élargir l'admissibilité à des
programmes de soutien au drainage et
au chaulage. Ça n'a l'air de rien, mais la valeur agronomique des sols est
importante. Principalement dans les territoires où est-ce qu'il y avait une baisse, bon, puis il n'y avait pas de
drainage, les terres ont baissé, les rendements baissent, donc, si on
veut augmenter les rendements, donc, je pense, c'est important. Il y a un
élargissement à plusieurs municipalités.
3,7 millions
pour favoriser les cultures en serre. 7,5 millions sur cinq ans pour l'industrie
des pêches, l'aquaculture, qui a été mentionné par mon collègue des
Îles-de-la-Madeleine.
Les priorités, en général, c'est le
renouvellement de Cultivons l'avenir, donc la troisième politique agricole canadienne qui est à renouveler, autant pour le
volet du développement stratégique, donc, qui est non lié à la gestion des
risques, et le volet de la gestion des risques.
La
renégociation de l'ALENA, écoutez, M. Trump a annoncé en grande pompe
qu'il voulait renégocier l'ALENA. Maintenant,
je n'en suis plus sûr, je pense que lui-même n'en est plus sûr. Puis tous les
Américains lui disent que ce n'est pas
la bonne chose à faire, j'aurai l'occasion d'exprimer des points de vue qui ont
été rendus publics récemment par les différents
producteurs américains, parce que, l'investissement à long terme, son pire
ennemi, c'est l'incertitude politique, et les Américains sont des grands
exportateurs, dont le Québec aussi peut profiter.
Il y a tous les volets aussi sur l'Europe, donc, l'entrée en vigueur de la nouvelle entente Canada—États-Unis qui donnera des opportunités, donc, aux produits d'exportation que sont la
canneberge, les bleuets, les céréales et bien d'autres, mais aussi qui amène son lot de difficultés
concernant les producteurs de fromage, sur les quotas, donc on a des représentations qui ont été faites
là-dessus, sachant qu'il en arrivait déjà plus de 20 000 tonnes par
année de produits européens. Donc, s'ajoutent à ça 17 000 tonnes de
produits. Donc, on a des représentations qui ont été faites avec ma collègue du
ministère du Développement économique.
La relation
avec la clientèle, bien, celle-là, c'est la pierre angulaire du ministère,
pour parler aux consommateurs, aux
producteurs agricoles, aux pêcheurs, aquaculteurs, transformateurs alimentaires,
distributeurs, grossistes, détaillants, manipulateurs d'aliments, restaurants, fournisseurs de services de
production, les étudiants dans le domaine bioalimentaire, les instances
régionales impliquées dans le secteur bioalimentaire. En fait, c'est toute une
famille puis un groupe qui est au service de la production et de... de
la production d'aliments santé.
Alors
donc, la future politique bioalimentaire, nous aurons bientôt, au mois de mai,
donc, le troisième volet. Le premier,
au mois d'octobre, faisait place aux consommateurs pour exprimer les besoins
auxquels on doit répondre à tous les
jours. Au mois de février à Drummondville, auquel j'ai assisté, c'était Place
aux transformateurs. Mon collègue de Berthier
y était, d'ailleurs. Donc, les transformateurs ont pu exprimer, donc, vers où
on doit aller avec des présentations de président d'honneur mais aussi avec des
spécialistes à différentes tables pour exprimer les besoins, les quantifier. Ça
nous amènera, au 26 de mai, donc, à
Lévis, Place aux producteurs, pêcheurs et à la capture, qui viendront nous
exprimer, donc... avec Claude Lafleur
qui est président d'honneur, vedette, ainsi que trois autres panélistes
spécialistes dans les différents domaines qui viendront faire une
présentation. Qui nous amènera à l'automne, donc, vers un sommet qui
rassemblera l'ensemble des initiatives et puis qui placera le Québec dans une
nouvelle politique bioalimentaire, donc, qui nous amènera donc à faire pratiquement notre consultation prébudgétaire
durant la période d'automne pour que, dans le budget de 2018, il y ait d'autres sommes qui s'ajoutent,
là, à l'ambition d'un Québec sur une période plus longue. Je pense, quand
on a des budgets plus élevés sur une période
plus longue, la prévisibilité dans l'investissement, ça envoie le signal que
tout le secteur de la production, de la transformation, de la distribution,
donc, est au rendez-vous.
Alors,
c'est ces sujets-là qu'on pourra étudier, là, tout au long des prochaines
heures, sur l'ambition agroalimentaire au Québec.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. J'invite maintenant le
porte-parole de l'opposition officielle et député de Berthier à faire ses
remarques préliminaires pour un maximum de sept minutes.
M.
Villeneuve : M. le Président, je garderais ce temps-là pour des
questions au ministre. Ça ne m'empêchera pas de vous saluer tantôt. Je vous salue maintenant et je vais saluer les
gens qui nous accompagnent tantôt. Mais je le garderais pour plus tard.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Je me considère comme salué. Et on
remarque et on reprend le temps pour vos périodes d'échange. Merci, M.
le député.
J'invite
maintenant le porte-parole du deuxième groupe d'opposition et député de
Nicolet-Bécancour à faire ses remarques préliminaires, pour un maximum
de cinq minutes.
M. Donald Martel
M.
Martel :
Merci, M. le Président. Si je ne prends pas tout le temps, j'imagine que ça
peut être reporté.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : C'est remis sur vos blocs d'échange.
M.
Martel : J'ai salué pas mal tout le monde tantôt, sauf mon
collègue de Berthierville... de Berthier, qui vient de se joindre à nous. Et je n'ai pas salué non
plus tous les gens qui représentent les différents organismes. Je veux vous
saluer, tout le monde. Je ne suis pas sûr...
J'avais cette occupation-là en 2012. Il y a des visages qui ont changé, je ne
suis pas sûr que je reconnais tout le
monde, mais je veux vous dire quand même que, même si, au niveau de
l'opposition, on peut être souvent
critiques, ça ne veut pas dire qu'on n'a pas un respect du travail que vous
faites. On veut évidemment pousser le
gouvernement à être plus efficace, à travailler plus fort, mais ça ne veut pas
dire que c'est un désaveu à l'égard des missions que vous avez.
J'en
ai parlé tantôt, M. le ministre. Quand j'étais là, en 2012, le chef m'avait
donné la responsabilité de l'agriculture. Et, 2012, c'était beaucoup toute la question de la reconnaissance des
accréditations qui était dans le décor, est-ce qu'on doit reconnaître les autres accréditations que
l'UPA, etc. Je ne dis pas que ce débat-là, il est terminé, mais moi, en tout
cas, je pense que l'agriculture, c'est
beaucoup trop important pour le développement économique du Québec que de
passer notre temps ou mettre trop
d'énergie par rapport à ça. Il y a des gens qui sont sur le terrain qui peuvent
faire ces débats-là. Moi, je pense
que l'agriculture... en tout cas, ce que je souhaiterais, c'est qu'on se serve
l'agriculture comme un moteur économique très important.
• (16 h 20) •
J'ai quand
même deux frustrations par rapport à,
mettons, ce que j'ai vu entre 2012 à 2014 et quand je suis arrivé, voilà
quelques mois, c'est les stratégies de... On avait vu le Parti québécois, quand
il était au pouvoir, il avait fait une consultation pour arriver au bout du
terme à un document qui s'appelait la Politique de souveraineté alimentaire.
Le gouvernement libéral, il arrive en fonction, il met le document
un peu sur une tablette, pour ne pas dire au recyclage, là, mais il
recommence sa stratégie, c'est une période de trois ans. Pour moi, sincèrement,
là, puis, vous savez, je viens d'un milieu
agricole, j'en parle avec les producteurs de chez nous ou d'ailleurs, il
y a un quatre ans, là, où vraiment on n'a pas vu d'action très concrète du gouvernement
pour essayer de renforcir l'agriculture.
Moi,
je souhaiterais éventuellement que... Parce que, je vois mon collègue de Huntingdon, j'ai déjà eu la fonction de directeur général d'un CLD, et on faisait des conférences de
presse, des fois, pour des entreprises qui investissaient 25 000 $
ou 50 000 $. Tu sais, les
producteurs agricoles, là, souvent, ils vont décider d'investissements de la sorte avant de déjeuner le matin, là. Ce que je veux dire, c'est
qu'ils vont faire souvent des investissements très importants. Et pourtant — puis là ça ne s'adresse pas à vous, M. le
ministre, je parle de la société en général — on ne considère pas encore les producteurs agricoles comme des entrepreneurs.
Puis je pense que c'est un défi qu'on a, ça. Je pense que les... Moi, je regarde, en région rurale comme chez nous, les
producteurs agricoles, c'est des employeurs, c'est des gens qui font beaucoup d'investissements privés, c'est des gens
qui vont s'impliquer dans différentes causes. Donc, je pense que c'est important de les reconnaître, c'est important
qu'on mette les argents nécessaires pour soutenir, parce que,
quand je regarde, je ne suis pas
économiste de formation, mais on a quand même une certaine expérience, quand je
regarde... C'est sûr que je suis un peu biaisé par rapport à mon
territoire, là, mais, quand je regarde les potentiels d'investissement privé,
les potentiels d'augmenter la contribution
au PIB dans les différents secteurs, je pense qu'au niveau de l'agriculture on
peut faire beaucoup, beaucoup plus qu'on fait là.
Moi,
je regarde juste au niveau de la transformation. Sur un territoire grand comme
chez nous, Nicolet-Bécancour,
on ne peut pas dire, malgré toutes les matières qu'on produit sur le
territoire, qu'on en transforme beaucoup...
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. Vous aurez
pris tout votre temps de remarques préliminaires, finalement. Mais les
échanges suivront.
Discussion générale
D'ailleurs,
je suis maintenant prêt à reconnaître une intervention de l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. M. le député de Berthier, la
parole est à vous pour une période de 22 min 30 s.
M. Villeneuve : Merci, M. le
Président. Alors, je vous resalue. Je veux saluer aussi les gens qui vous
accompagnent, au niveau du secrétariat, je veux saluer tous les collègues qui
sont ici présents. Et je veux saluer aussi M.
le ministre, bien sûr, mais je veux saluer et vraiment avec enthousiasme, je
vous dirais, les gens qui vous accompagnent. Ça faisait longtemps qu'on ne les avait pas vus. Semble-t-il qu'ils nous
écoutaient à la télé, par Internet ou autrement. Mais je suis heureux qu'ils vous accompagnent, parce qu'effectivement il
arrive par moments qu'il y ait des questions plus pointues, hein, on ne peut pas tout connaître du ministère. Alors,
très, très content de vous voir, mesdames messieurs du ministère et des
différents organismes.
M. le
Président, je commencerais avec un point très important, majeur, je vous
dirais : la gestion de l'offre. La gestion de l'offre, là, je pense qu'ici, là, tous les parlementaires, on
est d'accord avec ça. Il n'y a pas un pays sur la planète qui ne soutient pas son agriculture. Nous, on le
fait de cette façon-là, au niveau de la gestion de l'offre, donc le lait, les oeufs, les poulets puis les dindons. On le fait de cette façon-là, on a une gestion de l'offre. Et c'est efficace. Ça
permet d'avoir des produits de
qualité, de très haute qualité. Ça permet à nos agriculteurs de pouvoir
assurer la pérennité de leurs entreprises et, le consommateur, de payer un prix qui est
correct et qui est juste, M. le
Président, parce que
tout ça est quand même
bien balisé, bien contrôlé. Alors, moi, il n'y a personne qui m'a dit,
là, puis qui a fait une démonstration qu'il
y avait de l'abus d'une façon
ou d'une autre dans ce dossier-là.
Par contre,
M. le Président... Et là je pense que vous allez convenir avec
moi qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Et on l'a vu dans le cas de la gestion de l'offre, M. le Président. La dernière négociation qu'il y
a eu avec Canada et Europe, le Canada
négociait, au final, pour nous autres, et on a vu qu'il y a
pratiquement eu, on peut dire, un échange
entre le boeuf de l'Ouest versus... donc, le gouvernement fédéral a
favorisé le boeuf de l'Ouest dans les échanges et il a pénalisé, on va se le dire comme ça, M. le Président, nos
producteurs laitiers et fromagers. 17 700 tonnes vont très bientôt,
là, arriver sur le marché, au Québec comme au Canada.
On a vu
aussi, avec le Partenariat transpacifique... qui probablement ne se réalisera
pas parce que les Américains s'en
sont retirés, donc je pense que, de ce côté-là... Mais il n'en demeure pas
moins qu'il y a eu une brèche, là aussi, de 3,25 %, donc, une
brèche dans la gestion de l'offre. Donc, deux brèches importantes dans la
gestion de l'offre.
Et malheureusement, M. le Président, on se
rappellera la déclaration du premier ministre du Canada, M. Justin Trudeau, qui a dit ceci :
«Toute conversation à ce sujet commence en reconnaissant les faits.» Je peux
vous dire que j'aurais préféré qu'il
dise : Il n'est pas question qu'on touche à la gestion de l'offre. Et je
pense que tout le monde va être d'accord avec ça. Je vois le ministre
qui opine du bonnet.
Moi, je veux
savoir de la part du ministre, M. le Président : Est-ce qu'il est d'accord
avec le fait que la réponse du premier ministre, M. Justin Trudeau,
est insatisfaisante?
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le député. La parole au ministre.
M.
Lessard : Oui,
merci. Donc, merci d'aborder la question de gestion de l'offre, là.
Pour parler à
ceux qui nous écoutent à la maison, c'est quoi? C'est les oeufs, la volaille,
le lait. Qu'est-ce qu'on fait avec
ça? Donc, on produit pour nos besoins de consommation intérieurs, à travers
tout le Canada. Donc, on répond à nos
besoins, exemple, pour le lait, le lait de consommation quotidienne, après ça
le yogourt, le fromage, le beurre, etc., et on produit aussi des
sous-produits, donc, comme, exemple, la poudre, là, parce que ça a une durée de
vie, tout ça. Et donc c'est ce qui comprend
ce qu'on produit, donc, et les oeufs de consommation, la volaille, incluant le
dindon. Sans faire de surplus. Donc,
on n'exporte pas ces produits-là, d'une certaine façon, on ne surproduit pas
pour faire ce qu'on appellerait du
dumping international. Et, pour sécuriser le revenu à la ferme pour des fermes
de dimension familiale, on va mettre aussi de forts tarifs pour éviter que les
produits de l'extérieur viennent envahir le marché, le déstabiliser, faire
perdre le revenu à la ferme. Donc, actuellement, il y a une stabilité dans les
prix, il n'y a pas de volatilité comme aux États-Unis, en Europe, etc., parce
qu'on a une stabilisation.
Le Québec, juste pour revenir sur le Québec
avant de parler d'Ottawa, puis je vais y aller quand même assez rapidement, le Québec a toujours parlé d'une
seule voix sur la gestion de l'offre, a défendu gouvernement après gouvernement
la gestion de l'offre, sans faille. Bon, évidemment, sans faille, l'accord sur
l'Europe, évidemment, ce n'était pas le gouvernement
du Québec, là, sous Mme Marois, qui était la négociatrice en chef, mais
évidemment, dans l'accord global, on
a quand même, le gouvernement canadien, donné son accord, reçu l'aval des
premiers ministres. C'est toujours un peu difficile. On ne parlait pas de donner accès à du lait, ça a été quand
même assez «wise», c'est de dire : On donne accès à du fromage. Mais, si le fromage qui rentre n'est
pas produit par du lait du Québec, bien là, on va avoir un petit problème
tantôt, donc ce qui envoyait un drôle de
message sur ce que c'est qu'on défendait réellement. Alors donc, ils ont donné
accès parce que les producteurs de boeuf, les autres productions allaient
profiter des marchés.
Quant à M. Trump, du côté des
États-Unis, quand il est passé au Wisconsin, il a découvert le fait que le
Wisconsin, eux, faisaient de la
surproduction mondiale et qu'il y avait un problème avec leurs protéines. Donc,
on a vu, actuellement, dans les
recettes à la télévision, tout le monde prend plus de gras, hein? Dans mon
temps, quand j'étais plus jeune, il n'y a pas si longtemps, c'était du lait 1 %. À cette heure, c'est du
3,25 % puis c'est de la crème à 5 %, 10 %, 15 %, il y a toutes sortes de crèmes. Puis là, bien, ils nous montrent à faire à manger,
puis on en rajoute de plus en plus. On vend plus de beurre, on vend plus de produits gras puis on est
pognés avec les protéines. Et, pour éviter d'importer des protéines qui venaient du Wisconsin, on a décidé, au Canada, de
faire à partir de nos propres protéines des ingrédients laitiers, ce qui
veut dire que le fromage canadien sera
encore plus canadien qu'avant, puisqu'il sera complété par des protéines
d'ailleurs. Donc, ça, c'est le côté
de M. Trump. Du côté du gouvernement fédéral, la réponse peut être
meilleure, améliorée, renforcée, parce qu'actuellement, si on ne se
tient pas debout, on va avoir de la difficulté.
Le Président (M. Paradis,
Lévis) : Merci, M. le ministre. M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Donc — puis
M. le ministre pourra me répondre assez rapidement, là — si
je comprends bien la fin de la
réponse, M. le ministre est insatisfait de la position du... ou de la
déclaration du premier ministre, M. Justin Trudeau? C'est ce que je
dois comprendre de la fin de la réponse?
• (16 h 30) •
M.
Lessard : Je n'ai pas assisté à tout ce qu'il a pu dire au
président américain Trump, mais ce qu'on peut dire, qu'on a dit au gouvernement fédéral, puis ce
qu'on espère qu'il répète sur toutes les tribunes internationales : que la
gestion de l'offre, ce n'est pas
négociable. Ça correspond à un modèle familial canadien. Puis,
s'il l'a dit pas assez fort, bien, je souhaite
qu'il le dise haut et fort partout, donc, parce que la personne qui négocie en
avant de nous autres, elle, a été assez claire sur son modèle de
gestion.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci. M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui,
bien, écoutez, moi, j'aimerais savoir concrètement qu'est-ce
que le ministre compte faire, justement, pour que le premier ministre, là, affirme de façon très claire... Et l'Ontario
a été très claire, hein? La déclaration
de l'Ontario, on pourra vous l'envoyer, M. le ministre, là, mais c'était très
clair, ils ne céderont pas un pouce.
M.
Lessard : On est à
la même page, le Québec et l'Ontario ont toujours fait front commun sur cette question-là.
Le premier
ministre du Québec a
parlé au premier ministre du Canada il y a deux jours. J'ai parlé à M. MacAulay déjà depuis
deux fois, je l'ai rencontré à Boston spécialement, même s'il était en visite à Boston... même si ce
n'était pas pour... c'était le Boston Seafood Show, et son collègue
LeBlanc, le ministre LeBlanc, était là. On a réitéré l'importance de le faire haut et fort. Il est en promotion
actuellement avec les départements américains pour s'assurer que le message
passe. Je le vois la semaine
prochaine, jeudi prochain, avec l'Union des producteurs agricoles du Québec.
Donc, nous réitérons que le Québec va
agir puissamment dans toutes les sphères d'activités avec les partenaires que
sont l'Union des producteurs agricoles
du Québec. Donc, nous avons une stratégie pour visiter les régions ensemble,
puis on va l'améliorer, parce qu'on ne se laissera pas faire.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui. M. le Président, pour rester dans l'accord
avec l'Europe, on se rappellera que le fédéral a fait une proposition, dû au fait qu'il y a
17 700 tonnes qui vont entrer au Canada et au Québec, et le
gouvernement fédéral a fait une proposition, un plan de compensation de
350 millions, donc 250 millions pour les producteurs sur cinq ans,
250 millions sur cinq ans, et un 100 millions pour les fromagers sur
quatre ans. Ça a été décrié de façon unanime par l'ensemble des acteurs.
Qu'est-ce
que le ministre va faire pour s'assurer... Parce que ça, ça a toujours été
clair dans les négociations, nous n'accepterons un accord avec le
Québec, et ce, pour le Parti québécois, là... nous n'accepterons un accord que
si les compensations sont suffisantes. Ce
n'est pas ce que le premier ministre a dit. Le premier ministre, lui, il a
dit : On n'empêchera pas un
accord à cause d'un secteur. Alors, moi, je veux savoir de la part du ministre
qu'est-ce qu'il compte faire avec ce plan de compensation là qui a été
proposé par le premier ministre du Canada, M. Justin Trudeau.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : En réponse, M. le ministre.
M.
Lessard : Oui. On a toujours été clairs, avant même l'accord
européen, parce que c'est une longue démarche. Et ce qu'on a fait dans la stratégie, même, dans la politique agricole
canadienne pour s'assurer que, si le gouvernement fédéral devait, dans ses négociations
internationales, laisser aller la gestion de l'offre ou une partie en donnant
accès pour d'autres raisons, pour toutes sortes de raisons, dans les
négociations, on a fait reconnaître dans la politique agricole canadienne II le volet que la gestion des
risques, à l'intérieur de la politique agricole... reconnaissant que la gestion
de l'offre est un modèle de gestion
des risques. Et, si le gouvernement canadien, d'emblée, devait laisser aller la
gestion de ces risques, il devrait le compenser.
Alors,
quand c'est arrivé sur l'accord européen, sur l'introduction de nouveaux
quotas, qui va laisser moins de place
pour les produits québécois, donc, on a toujours dit d'une seule voix qu'il
devait compenser. Lorsque la compensation a été déposée, à la hauteur de 350 millions, on a toujours dit,
puis même les producteurs agricoles du Canada, que c'était un premier
jalon, qu'on n'allait pas se satisfaire seulement de ça.
Maintenant,
on a été quand même étonnés dans la façon dont le produit a été livré,
c'est-à-dire 250 millions aux producteurs,
100 millions aux transformateurs, alors que le Québec... Et ce qu'on
cherche à faire reconnaître, c'est que le Québec, dans la production, en fait, puis la détention de ses quotas de
produits fins, parce que c'est des produits fins qui vont rentrer, en général, alors donc c'est le
Québec qui produit à peu près... je pense que c'est 60 %, un peu moins de
60 % de ces produits-là. Pourquoi il n'a pas ciblé en fonction de
la détention des parts au Canada?
Toutefois, je
dois vous dire que, comme ces programmes sont là, on va donc faire des équipes,
des escouades avec les différentes
productions pour aller chercher le maximum des argents du fédéral. On va
tellement appliquer qu'ils vont être bien tannés. Donc, on va aller
chercher la grosse part du gâteau là-dedans.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Oui, M. le Président. Non pas qu'il n'y a que des
nuages sombres sur le monde agricole, loin de là, mais il y a des nuages qui sont là depuis trop longtemps, et il
faut les dissiper, M. le Président. Je veux juste faire comprendre que
je ne suis pas en train de faire une description sombre de la situation, mais
il y a un gros, gros travail à faire de la part du ministre et de la part du
gouvernement pour améliorer les choses.
Le lait diafiltré, le lait diafiltré, là, c'est,
selon les estimations, là, 120 millions
de dollars de pertes pour le Québec annuellement. Donc, quand je dis
pour le Québec, je parle évidemment des agriculteurs, qui se lèvent avant le
soleil, M. le Président, puis qui se couchent après le soleil. Ces
gens-là, ils travaillent fort, ils travaillent très fort. Ils ont investi
leur vie là-dedans et ils le font avec passion et avec coeur. Et c'est à croire
que, finalement, on leur a dit : Bien, écoutez, il y a une injustice qui se produit présentement, il
y a des produits qui passent à la frontière, et puis on les laisse passer.
On n'a pas ajusté la réglementation, le
gouvernement fédéral a été laxiste dans le dossier, et c'est nos producteurs
qui en paient le prix.
Et là c'est
comme rendu que, bien, le gouvernement fédéral ne fait rien, arrangez-vous pour
trouver une solution entre vous.
Alors là, on a vu, il y a eu... Les gens sont débrouillards, hein? Devant
l'inaction du fédéral, ils ont réussi à faire une classe 7. Pour
eux autres, évidemment, c'est un recul, ce n'est pas la solution idéale.
Alors, moi,
je veux savoir de la part du ministre, M. le Président, qu'est-ce qu'il compte
faire pour justement assurer à nos
producteurs un meilleur soutien et s'assurer aussi que les producteurs du
Québec soient mieux protégés. J'avais offert à l'époque une solution à votre prédécesseur, de mettre en place une
veille pour s'assurer que, s'il y a des producteurs qui sont malmenés ou qui sont touchés de plein fouet
par, évidemment, le lait diafiltré américain qui rentrait ici... de faire
une veille pour au moins de façon
conjoncturelle les aider, de les soutenir pour passer au travers; on n'a jamais
vu l'ombre de cette idée-là être mise en place par votre prédécesseur.
Qu'est-ce que le ministre compte faire?
M.
Lessard :
Oui, bien, pendant cette période-là où est-ce qu'il rentrait des ingrédients
laitiers, donc, qui faisait en sorte
que les fromages québécois, dont on veut l'authenticité des produits, qu'ils
soient fabriqués avec un maximum de produits québécois... on a vu des
entreprises comme... et les transformateurs du Québec utiliser les ingrédients
qui venaient des États-Unis, donc, parce qu'ils les payaient pas cher, étant
donné que c'est des surplus, hein? C'est le Wisconsin...
Prenons le Wisconsin. Quand le président Trump était au Wisconsin, de quoi se
plaignaient les producteurs du
Wisconsin? C'est que, depuis un certain temps, puis on va voir quelle solution
ils ont apportée... c'est qu'ils ne pouvaient plus exporter leurs surplus de protéines, qu'ils ont déjà, il y a un
surplus de production, mais il y a un surplus de protéines du résultat de... du fait qu'ils exportent
massivement à bas coût, ce qui veut dire que les acheteurs canadiens
l'achetaient, débalançaient,
introduisaient de plus en plus d'ingrédients laitiers d'ailleurs, diminuaient
la concentration de produits de lait entier rentrant dans la consommation.
Donc, on importait... Je pense que vous avez évoqué 120 millions, je n'ai
pas le chiffre exact.
Donc, devant ce fait, il y a deux stratégies qui
ont été déployées; un, de faire en sorte qu'ils puissent taxer les produits du lait diafiltré comme étant un produit
qui rentre dans des lignes tarifaires, etc., ce que le fédéral n'a pas fait. Et,
deuxièmement, le conseil de l'industrie
laitière du Canada a pris la responsabilité de créer la nouvelle catégorie de
lait 7, qui fait en sorte que
maintenant, comme on prend plus de gras, puis comme nous-mêmes, au Canada, on a
un surplus de protéines qui s'en
allait à terre, de la poudre de lait qu'on exportait, qu'on supportait à
l'exportation... bien, ça faisait en sorte
qu'on était moins, même, à l'abri de toute dénonciation internationale par
rapport au fait qu'on exportait. On soutenait l'exportation d'un produit qui était la poudre de lait. En transformant
puis en acceptant, le Canada a décidé de prendre le taureau par les
cornes, de créer cette catégorie-là et de faire en sorte, maintenant, qu'ils
ont un coût pour leurs sous-produits de protéine et qu'ils vont maintenant
compléter leurs propres produits québécois à partir des protéines québécoises,
ce qui a laissé... Donc, ils n'ont plus besoin des produits américains.
Ce qu'on dit
aux Américains : Il n'y a pas un problème au Canada, il y a un problème
aux États. Si vous faites de la surproduction, c'est le problème
américain, ce n'est pas le problème québécois. Et, au Québec, on ne fait pas de
surproduction pour l'envoyer aux États.
Donc, les Américains n'ont rien à voir avec la production laitière du Canada
quant à ses surplus parce qu'on n'en fait pas, on utilise le maximum.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. Pour la suite des échanges, le député de Berthier.
• (16 h 40) •
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Écoutez, le lait diafiltré
a été créé de toutes pièces pour pouvoir, justement, passer les frontières. On sait que, le service
frontalier, pour lui, c'est un ingrédient, puis, l'Agence canadienne
d'inspection des aliments, c'est du
lait frais. Alors là, là, c'est une injustice incroyable, puis on a laissé
faire. Et là on laisse l'industrie seule
essayer... l'industrie et les producteurs essayer de trouver une solution,
alors qu'il y a une injustice même du gouvernement fédéral de ne pas appliquer sa propre
réglementation. C'est quand même assez incroyable. Moi, je trouve ça assez fort,
assez fort, merci.
Est-ce
que le ministre trouve ça normal
qu'on ait laissé cette brèche-là pendant tout ce temps-là et qu'on ait surtout laissé nos producteurs et nos agriculteurs, donc,
et qu'on continue de laisser... effectivement, qu'on continue à laisser faire ça? Est-ce
que c'est normal, M. le ministre?
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : La réponse au ministre.
M.
Lessard : On a toujours
dit que ce n'était pas normal. Mon collègue, mon prédécesseur a fait beaucoup
de représentations avec l'Ontario,
avec le fédéral. On n'a pas obtenu encore réparation de ça, puisqu'il y a
toujours un litige sur l'aspect... la façon dont ils le traitent, entrée
en produit ou en sous-produit, tarifé, non tarifé.
Mais
il est sûr d'une chose. Quand j'entends le président américain dans sa réaction
au Wisconsin, c'est que la solution
du Canada, pour le Canada, a réglé définitivement l'entrée des protéines de
lait diafiltré qui vient du Wisconsin ou
d'ailleurs. D'ailleurs, ils s'en plaignent principalement comme quoi la
solution qu'ils ont trouvée a permis, donc, de stabiliser les revenus à la ferme, d'avoir des produits canadiens... On
pourra dire maintenant que le fromage d'Agropur sera 100 % canadien, parce qu'il sera complété en... Donc, la
partie qu'ils importaient des ingrédients américains sera maintenant à
partir des produits canadiens.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Villeneuve :
Oui, merci, M. le Président. Je passerais à un autre sujet. Quoique... En tout
cas, j'écoute le ministre, puis il semble
dire qu'éventuellement il trouvera des compensations pour nos gens. Alors, j'ai
hâte de voir ce jour-là arriver.
M.
le Président, tantôt, j'ai bien aimé les propos de mon collègue de la CAQ, qui
disait qu'on avait une politique de
souveraineté alimentaire qu'on s'était donnée en 2013. Vous savez, j'ai
travaillé en affaires toute ma vie ou presque et je me suis toujours
dit : Vaut mieux avoir un plan que pas de plan, là. Et là on a vu que le
gouvernement, votre prédécesseur est arrivé
en 2014, donc, le gouvernement qui a été élu, M. le député de Brome-Missisquoi
a été nommé à l'Agriculture, et ça
n'a pas été trop long que la politique de souveraineté alimentaire est
disparue. Donc, plus de plan. On se retrouve
devant un vide. Et tantôt mon collègue de la CAQ disait avec justesse qu'on se
retrouve... Et là ce n'est pas le député de Berthier qui dit ça, là, c'est tous
les acteurs de la transformation, de la distribution qui s'entendent là-dessus.
Ça n'a pas de bon sens qu'on n'ait pas...
Qu'on ait ce vide-là depuis tout ce temps-là, ça n'a aucun sens. Ils sont
sortis avec virulence, je vous
dirais, pour dénoncer la situation. Et là on va se retrouver, si on est
chanceux, là, avec une politique juste avant les élections de 2018. En
gros, c'est à peu près ça.
Est-ce
que le ministre, M. le Président, encore une fois, peut nous dire que ce n'est
pas la meilleure façon de faire quand on veut aider notre industrie?
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Deux minutes.
M.
Lessard : L'insatisfaction, bon, j'ai été quand même étonné,
quand j'étais à l'Agriculture, dans le temps, de voir que j'avais signé
la deuxième politique agricole canadienne. Alors, j'avais demandé elle était
où, la nôtre, pour m'apercevoir qu'on n'en
avait pas. On a des politiques, mais on n'avait pas une politique — alors, surprenant qu'on était deuxièmes après le Canada, en général le Québec
est souvent en avant — donc, qui adresse toutes les questions sur la politique agricole, dans tous les volets, là, du
consommateur, à travers la production, la transformation, la distribution,
etc., à travers les réseaux. Donc, on
l'avait mis de l'avant. Et la commission... Rappelez-vous, le rapport Pronovost
faisait état et l'analyse de tous les volets, où se situe le Québec puis
vers où devait aller le Québec. Il y a eu le rapport Ouimet et le rapport Saint-Pierre, on était dans l'assurance
stabilisation du revenu agricole, la révision, la mise à mort ou ça vit. Alors
donc, on a donc fait des grandes réformes
sur des politiques de gestion des risques, des politiques en bioalimentaire,
etc.
Il y a eu la
politique, là, je le souligne, là, le ministre Gendron, à ce moment-là, le
ministre... notre collègue d'Abitibi-Ouest,
excusez, qui était ministre de l'Agriculture, a produit une politique. On ne
dit pas qu'elle n'était pas bonne, on
dit maintenant qu'on peut aller plus loin. Et c'est ce que mon collègue... Puis
les politiques, elles sont améliorables, là, on peut y travailler
différentes facettes, et surtout quand elles sont accompagnées d'un plan
financier.
Je
termine là-dessus. Donc, on est à une autre étape, il y aura une politique,
comme quoi aussi, au fédéral, quand les
politiques sont adoptées, les gouvernements arrivent et les modifient, les
améliorent. Mais on pense qu'il y aura une première politique plus
complète, c'est tout, là, je ne veux pas critiquer l'ancienne.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. M. le député de Berthier,
pour une minute.
M.
Villeneuve : Oui. Bien je comprends des propos du ministre
qu'il n'était pas trop heureux qu'on se retrouve pas de plan, parce que... Je
suis heureux de l'entendre dire qu'il trouvait que... Bon, il n'a pas porté de
jugement sur la politique en disant
qu'elle était peut-être bonne, là, elle n'était peut-être pas mauvaise, mais on
s'est retrouvé pas de plan, et là,
écoutez... pendant quatre ans. Et on ne sait toujours pas à quoi ça va
ressembler d'ici 2018. Alors, heureux d'entendre le ministre à tout le moins dire qu'il n'était
peut-être pas... on est dans l'insatisfaction, je pense, là, il n'était
peut-être pas satisfait totalement des décisions prises par son prédécesseur.
Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. Ça complète le premier bloc d'échange de l'opposition officielle. Je donne la parole
au gouvernement pour une durée de 17 min 45 s et je reconnais le
député d'Abitibi-Est.
M.
Bourgeois : Merci, M. le Président. Vous me permettrez de vous saluer,
mes collègues, les collègues des oppositions, M. le ministre, votre équipe du
cabinet et du ministère. Merci d'être là. Il va nous faire plaisir de
travailler avec vous sur cette étude de crédits.
Et, vous le
savez, M. le ministre, j'aime beaucoup parler de ma région. Et je pense que,
parler d'agriculture, il va de soi que l'Abitibi-Témiscamingue a ses
particularités, qui méritent d'être soulignées.
D'ailleurs,
pour le bénéfice de notre président, vous savez, l'Abitibi-Témiscamingue, c'est
un vaste territoire. C'est un
territoire qui, au fil des années, a été reconnu beaucoup plus pour
l'exploitation des ressources naturelles que sont la forêt et les mines, mais évidemment on se
rappellera que l'Abitibi-Témiscamingue a été développée, à l'époque, entre
autres par le plan Vautrin, où on
encourageait des gens de Montréal à venir s'établir en Abitibi, défricher les
terres pour pouvoir avoir une terre,
pour pouvoir développer ce vaste territoire là. L'agriculture, donc, a occupé
une place importante aussi dans le développement de ce vaste territoire
là.
Et moi, dès
le début du mandat, même un peu avant, on a eu l'occasion d'échanger avec les
représentants du secteur agricole, M. le Président. Et moi-même n'étant
pas un fils de producteur mais ayant connu quand même plusieurs fils d'agriculteurs pendant mes études, mais aussi
avoir travaillé avec eux, j'ai été à même de constater la passion qui anime
ces gens-là, une passion qui fait en sorte
qu'ils veulent trouver toujours les meilleures façons de travailler ce
territoire-là, premièrement, pour le bénéfice de leurs familles mais
aussi pour le bénéfice de leurs voisins, des gens qui habitent le territoire,
et idéalement même le faire rayonner à l'extérieur de la région.
• (16 h 50) •
Vous comprendrez que, pour faire ça, on fait des
choix. Et, les filières, comme on les retrouve ailleurs au Québec, on les retrouve chez nous. Le secteur de la
production bovine a été longtemps un moteur important de l'Abitibi-Témiscamingue, il y a eu certains
ralentissements. Il y a le secteur de la production laitière qui est encore un
joueur très important.
Ce qu'on a vu
apparaître, cependant, c'est d'autres joueurs. On a vu, entre autres, dans le
monde... au niveau de la production
d'oeufs, j'ai la chance d'avoir dans mon comté deux grands producteurs d'oeufs
qui non seulement fournissent l'ensemble
de la consommation de l'Abitibi-Témiscamingue, mais exportent une partie de
leur production à l'extérieur du
territoire de l'Abitibi, je pense à la ferme Les Oeufs d'or et la ferme
Richard. Et je prends l'exemple de la firme Richard aussi parce que c'est un modèle qu'on veut voir se
réaliser sur notre territoire, M. Richard qui exploite cette exploitation-là
depuis longtemps, et ses fils, maintenant,
sont revenus en Abitibi avec lui, ont fait des études dans le domaine agricole,
ont fait des études pour être capables, dans
le fond, de reprendre la succession de cette entreprise-là et de la faire
grandir. Ils ont développé également
des exploitations qu'on ne retrouvait pas, il n'y a pas si longtemps, dans le
secteur d'Abitibi-Est. Au
Témiscamingue, c'était connu. Produire des grains, bon, la température, le type
de sol, le climat s'y prêtaient mieux. Mais,
dans le secteur d'Abitibi, Abitibi-Ouest, c'était moins évident. Et maintenant
ils ont réalisé des travaux importants qui
les ont amenés à développer aussi ce type de culture et à prendre de
l'expansion. Parce que ça, c'est la métamorphose qu'on a vue en Abitibi-Témiscamingue, M. le Président, on a moins de
fermes, on a moins de fermes que ce qu'on avait auparavant. C'est sûr
qu'il y a des rangs, on rentre dans les rangs... Chez nous, comme on dit, on
rentrait, il y avait quatre, cinq, six cultivateurs. Maintenant, il en reste
un, mais il occupe toutes les terres. Et notre ambition, c'est non seulement
qu'il occupe toutes les terres, mais qu'il en développe d'autres ou qu'il
récupère certaines terres qui malheureusement,
dans certains secteurs dévitalisés, commencent à être en friche. Et ça, c'est
un enjeu important chez nous. On ne
veut pas que ces terres-là deviennent des terres en friche, on veut qu'elles
soient exploitées. Et, pour faire ça, il
faut donner des moyens à nos agriculteurs qui veulent développer le territoire,
qui veulent l'occuper, l'occuper avec des productions qui sont intéressantes,
qui ont un potentiel.
Et là c'est
là où a été mis à contribution, entre
autres, le secteur de la recherche. Je pense
à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, qui fait un travail
extraordinaire, qui, entre autres, a permis aux agriculteurs dans des secteurs
pointus, par exemple dans la production de
bovins, de faire du boeuf à l'herbe. Le boeuf à l'herbe, pour ceux qui n'ont
pas eu la chance de déguster ce produit-là,
c'est une qualité de viande exceptionnelle, pas de grain, juste nourri à
l'herbe. Mais qu'est-ce qu'on a comme
particularité en Abitibi-Témiscamingue? On a des heures d'ensoleillement plus
longues l'été. L'hiver, il fait... c'est moins évident, mais l'été, dans
la bonne période, ça nous permet d'avoir une production fourragère exceptionnelle. D'ailleurs, il y a certains producteurs qui
ont abandonné la filière animale, mais qui ont gardé leur terre et qui l'ont développée pour faire soit
des fourrages qu'ils vendent à l'extérieur de la région, parce qu'il y a des
gens de l'extérieur de l'Abitibi qui
viennent chercher ces fourrages de qualité là pour être capables de répondre à
leurs besoins de production, mais
également de produire des grains, des... faire des productions qui sont, donc,
diversifiées, qui sont mieux adaptées avec la réalité de ce que c'est,
faire de l'agriculture, maintenant, en 2017.
Ces
productions-là, elles sont importantes parce qu'elles offrent aussi d'autres
possibilités, entre producteurs, de complémentarité, et ça, c'est fort
important. Mais il y a des outils qui étaient nécessaires, et je me rappellerai
toujours la première rencontre que j'ai eue dans mon rôle... À ce moment-là,
j'étais encore candidat, et, je me rappelle, l'UPA nous avait dit, les représentants nous avaient dit : Écoutez, nous
autres, notre priorité, là, c'est le programme de drainage et de
chaulage des terres. Ce programme-là, on nous l'a expliqué, on nous a fait
comprendre qu'il pouvait faire une différence
majeure dans le rendement que pouvaient offrir les terres agricoles du
territoire. Bon, je ne suis pas agronome, je ne suis pas spécialiste. J'ai posé des questions à savoir si cet
impact-là, il était si important que ça. Clairement, je peux vous le dire, c'est vraiment important. Ça permet
de produire des cultures différentes parce qu'on a maintenant accès aux champs plus tôt et plus tard, parce que le
drainage se fait de façon adéquate. Et je compatis avec les gens qui
actuellement vivent
des... il y a un contexte qui n'est pas facile au niveau de la température, là,
mais, pour les agriculteurs, ils savent ce que ça veut dire, être capable de rentrer au champ puis d'aller
chercher, dans le fond, le résultat de leurs efforts pour leur saison.
Donc,
il faut être capable de soutenir ce monde-là. C'est ça qu'on nous a dit. Et
là-dessus, d'emblée, on a fait les représentations.
Je pense qu'on a tellement bien fait les représentations que même le député de
Côte-du-Sud avait une certaine jalousie, si je peux exprimer ça ainsi. Est-ce
que c'est non parlementaire, M. le Président?
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Ça passe, M. le député, dans ce contexte-ci.
M.
Bourgeois : Bien, c'est gentil, merci. Mais effectivement on a
démontré clairement la valeur de ce programme-là,
la valeur pour accompagner adéquatement nos gens dans leurs besoins, pour être
capable d'amener leurs exploitations
avec des contextes favorables en termes financiers, parce que ce sont des gens
d'affaires. Et je rejoins le collègue
de Nicolet-Bécancour, qui nous disait : Écoutez, là, le matin, là, ils se
lèvent, là, puis eux autres, ils prennent des décisions, là... Quand c'est le temps d'acheter un tracteur de
200 000 $, là, on est dans un enjeu important. Donc, il faut
leur donner les bons outils.
Ce
programme-là, ils l'ont identifié clairement. On a voulu les supporter, on
s'est assurés dès la première année du
mandat qu'il était là. Il a été tellement bon, M. le Président, l'année
dernière on a augmenté le nombre de régions qui étaient admissibles, parce qu'on a aussi découvert qu'il y avait
d'autres secteurs à travers le Québec qui ont dit : Aïe! nous, là,
on aimerait ça aussi l'avoir, parce qu'il y a des réalités dans certaines MRC
qui fait que, la qualité de sol qu'on a, l'éloignement,
les types de sol, si on serait capable d'avoir ce type de programme là, on
pourrait amener une rentabilité, une
production beaucoup plus intéressante pour ces sols-là. Ça fait que, vous
comprendrez, M. le Président, j'étais très fier quand j'ai vu à l'intérieur du budget l'augmentation des crédits
pour pouvoir permettre pas juste à ma région mais à plusieurs autres
régions, d'autres MRC de pouvoir bénéficier de ce programme-là.
Et
là je parle de drainage, mais le chaulage est important. Et là je vais faire un
clin d'oeil. Je vous l'ai dit, hein, on est une région de ressources
naturelles. Chez nous, on a un moulin à papier, on a une usine, Boralex, qui
fait de la cogénération, à Senneterre, on a
des installations dans les centres hospitaliers qui utilisent la biomasse
forestière pour leurs chaufferies. Il
y a un produit de choix qui ressort de cette utilisation-là de la biomasse
forestière, on valorise les cendres, parce
que, les cendres, M. le Président, là, le chaulage et les cendres, là, il y a
un rapprochement intéressant. Et je vois mon collègue de la Mauricie qui opine de la tête, parce qu'effectivement,
pour les agriculteurs, d'avoir ce type d'approvisionnement là à
proximité pour répondre à ce deuxième volet là dans ce programme-là du drainage
et chaulage des terres fait une grosse
différence. On a de disponible une quantité importante de produits qu'on peut
amener sur les sites à l'hiver...
Parce que c'est un enjeu, hein? Je vous disais : Rentrer dans le champ,
mais rentrer dans le champ sur la
gelée, comme on dit chez nous, être capable d'amener les camions, aller faire
le transport, là, et donc être prêt, au printemps, pour faire les
travaux, pour mettre le plus rapidement possible et de la façon la plus
adéquate possible les produits, donc, de ces
cendres-là, de pouvoir les étendre... En même temps, l'année d'avant, on a fait
le drainage, on fait le chaulage et on est capable de lancer la
production comme on la souhaite, adéquatement.
M.
le ministre, ce programme-là, il est fort important. Et, premièrement, je salue
votre écoute. Je pense qu'on va bien
accompagner nos gens. Et j'espère que vous allez pouvoir nous permettre de le
maintenir, parce qu'il reste encore beaucoup de travaux à faire. Moi,
les agriculteurs, chez nous, ils s'en sont servis. Il y en a que... On sait
qu'il y a un maximum jusqu'à
50 000 $ de travaux. Il y a
une gestion financière, hein, on ne
peut pas nécessairement toujours faire tous
les travaux dans la même année. Il y a aussi un enjeu de capacité de
réalisation parce que les contracteurs pour faire ces travaux-là, là, il n'y en a pas une multitude,
hein? Donc là, il y a comme un enjeu de : On va-tu être capable d'avoir
ce contracteur-là? Est-ce qu'il est capable
de faire tout le territoire? Puis là ils vont être sollicités, là. On ajoute
34 MRC, donc il y aura probablement un développement d'entreprises
pour mieux desservir ce type de besoins là.
Mais
là-dessus, M. le ministre, je tiens vraiment à vous remercier de cette
écoute-là. Il y a plusieurs collègues, peu importe le territoire, qui
vont souligner cet apport-là. Et j'aimerais que vous puissiez nous confirmer
votre volonté de maintenir le programme.
• (17 heures) •
M. Lessard :
Alors, je le confirme. Non.
Merci à mon collègue
d'Abitibi-Est, parce que, dans le fond, drainage, chaulage, c'est né en
Abitibi. J'étais ministre de l'Agriculture à
ce moment-là, et l'Abitibi avait levé la main en disant : On a un problème
de déficience au sol, les rendements,
les cultures fourragères, puisque le boeuf à l'herbe prenait beaucoup de place...
et le drainage des terres, comment on
utilise au maximum les terres qui sont déjà disponibles et défrichées, et pour
lesquelles on n'avait pas pleine utilisation parce qu'elles n'étaient
pas suffisamment drainées, et dans lesquelles la valeur agronomique des sols s'appauvrissait puisqu'au fil des années on ne
pouvait pas être capable de les stabiliser et d'aller chercher, donc, un plein
rendement.
Alors,
à ce moment-là, on a développé, suite à la demande de l'Abitibi, le plan de
drainage, chaulage. La première génération a été annoncée par notre
collègue d'Abitibi-Est, qui était ministre de l'Agriculture à ce moment-là, il
l'a implantée, puis par la suite c'est venu
pour le reste du Québec avec notre collègue à l'Agriculture et ministre avant
moi, donc, pour les grandes régions
du Québec, le sous-ministre Dion pourra toujours en parler. Et souvenez-vous
aussi que c'était l'époque où est-ce
qu'on réglait les... les rampes basses, hein, pour faire en sorte qu'on
introduise au sol le maximum de
lisier, pour permettre, là, qu'ils soient... éviter les ruissellements, etc.,
donc on avait réglé en même temps à partir des expériences de l'Abitibi,
plus des plans particuliers.
Donc, l'Abitibi a toujours été innovatrice dans
sa façon d'adresser une agriculture assez nordique, mais pour laquelle elle a fait un virage du laitier vers le
boeuf. Et, l'accès aux tablettes des produits de proximité, je ne sais pas si
M. Cloutier ou...
je ne me souviens plus du nom du propriétaire qui donnait accès — ce n'est pas GP? — donc, aux produits locaux et
régionaux, il a été le premier au Québec à être aussi généreux sur l'accès au
territoire.
Donc, il y avait 9 millions. On a
4 millions additionnels cette année puis on étend aussi à 34 autres
MRC. Peut-être que le sous-ministre, si vous
me permettez, M. le Président, pourrait peut-être présenter un petit peu la
carte du Québec. Je suis un peu jaloux, là, moi, parce que je vois qu'en
Chaudière-Appalaches il y a bien des terres qui ne recevront pas le programme.
Comme quoi il reste du travail à faire.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : ...deux minutes restant dans ce bloc.
Est-ce que les membres consentent à ce que M. le sous-ministre puisse
prendre la parole? Consentement. M. le sous-ministre.
M. Dion
(Marc) : Alors, simplement
pour... Marc Dion, sous-ministre. Tout simplement pour spécifier un peu
qu'initialement on a commencé en Abitibi, il y a eu une extension qui a été
faite par la suite au Bas-Saint-Laurent, Saguenay—Lac-Saint-Jean. Et maintenant, l'ajout des 34,
c'est fait sur la base d'un indice qui est calculé avec trois grands
paramètres qui sont avec un poids égal. C'est le potentiel des sols, d'une
part, un potentiel qui est mesuré à partir de l'inventaire
des terres du Canada, qui est une très vieille référence, qui date des
années 70, et qui est reconnue par tous les aménagistes, actuellement. La Commission de protection du territoire
agricole, d'ailleurs, travaille avec cette sorte d'indice là. Le potentiel climatique aussi. Alors là, c'est l'indice du
maïs, l'indice des unités thermique de maïs. Les unités thermiques de maïs, c'est un isohyète qui vient
mesurer les capacités de produire du maïs selon la chaleur et les variations
de température. Et puis, enfin,
l'éloignement des marchés. Les grands marchés qui sont considérés dans ces
indices-là, c'est le marché de la
Communauté métropolitaine de Montréal, on va comprendre qu'il y a une grande
population là, la région de Québec autour... Québec métropolitain et un
peu la région de Gatineau. Alors, voilà. Ça, ça donne... Et ces trois indices-là ont permis de faire un calcul, et
on aboutit avec 34 municipalités qui étaient considérées comme admissibles,
en partant de ces indices-là. Et c'est
utilisé dans d'autres programmes, ce type d'indice là aussi, et donc je pense
que c'est très objectif. C'est un
calcul, là, systématique. Ce n'est pas de dire : On aime telle place, on
n'aime pas telle place, c'est vraiment calculé sur les conditions de
production.
Donc, ce qui
reste, quand on prend la carte, c'est difficile de la voir pour vous, mais vous
voyez que ce qui reste, c'est
vraiment la plaine fertile du Saint-Laurent, la partie en blanc vous donne un
peu, là... C'est difficile de... Je ne sais pas, M. le Président, si vous
pouvez lire ça de chez vous, on est loin.
Le Président (M. Paradis, Lévis) : ...en
complétant, M. le sous-ministre, s'il vous plaît.
M. Dion
(Marc) : ...mais on voit
bien que c'est vraiment, la zone, la grande plaine du Saint-Laurent, la plus
fertile du Québec, qui bénéficie des
plus grandes unités thermiques et qui bénéficie de la plus grande proximité des
marchés. C'est seulement cette zone-là
qui est exclue, et tout le reste est vraiment objectivement statué comme
admissible. Voilà. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le sous-ministre. Ça
complète ce bloc. Le prochain bloc appartient au deuxième groupe d'opposition, pour une période de
18 min 12 s, et je cède la parole au député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel : Merci,
M. le Président. Bien, du chaulage on
va passer au chialage. Non, blague à part... Mais on s'assume, hein, on
s'assume. Constructif. Du chialage mais constructif.
Je veux un
peu continuer dans la veine que j'étais tout à l'heure, dans le sens
que, pour moi, le développement
de l'agriculture peut en faire encore beaucoup
plus en termes d'apport au développement
économique du Québec.
Je ne répéterai pas les chiffres de
mon chef, qu'on répète souvent, mais, quand on regarde au niveau des investissements privés, au
Québec, si on voulait être comparable à l'Ontario, je pense qu'il
manquerait quelque chose comme 20 milliards d'argent d'investissement privé par année. C'est important.
On ne peut pas régler ça du jour au lendemain, mais il faut s'y attaquer
si on veut rattraper le retard avec nos voisins.
Puis, pour moi, pour moi, comme je l'ai dit à
quelques reprises, le secteur de l'agriculture peut être un joueur extrêmement important par
rapport à ça. Il y a des endroits,
moi, qui m'apparaissent... Puis c'est là que je passe du chialage à quelque chose de plus constructif, là. Il y a des
endroits, à mon sens, où on peut faire beaucoup mieux. Je pense, entre autres... Je vais y revenir, ce n'est pas là-dessus
que je veux m'attarder, parce que j'en avais déjà parlé auparavant, mais,
par rapport à la production de serre, tu sais, quand on regarde, au Québec,
si on se compare à l'Ontario, notre production en serre, elle se maintient, alors qu'en Ontario, je pense,
ça doit être rendu, là... je n'ai pas les derniers chiffres, mais ça doit être rendu quelque chose comme trois fois
plus important qu'au Québec. Puis,
quand on constate ou on compare les coûts
énergétiques, on devrait faire beaucoup, beaucoup, mieux que ça, au Québec, au
niveau de la production en serre.
Il y a un
secteur aussi, je pense, puis c'est là que je veux m'attarder, où on peut
faire, à mon avis, beaucoup mieux, il y
a des initiatives qui sont mises de l'avant. Je parle de la production de
boeuf, le bouvillon, le boeuf qu'on peut manger, là, pour se nourrir, les Québécois. Les chiffres que j'ai, là, on ne
s'obstinera pas à une tête ou deux près, là, mais je pense que ça prend quelque chose comme
6 000 bêtes pour nourrir le Québec, je parle du boeuf...
600 000, 600 000 têtes. Qu'est-ce que qu'on consomme, au Québec, grosso modo, c'est à peu près
100 000 têtes qui vient de la vache de réforme et 100 000 têtes qui viennent de la
production normale. Donc, un boeuf sur trois consommé au Québec est élevé au
Québec. Donc, il y a un potentiel, il y a vraiment un potentiel.
Et il y a des
initiatives qui sont mises de l'avant puis, je pense, qui méritent d'être
beaucoup encouragées. On est dans la
même génération, là. Si on aimait le boeuf, pour nous, un bon boeuf, c'est un
boeuf de l'Ouest, hein? Quand on voulait manger du boeuf,
le restaurant disait du boeuf de l'Ouest, on se disait : C'est bien
meilleur. Mais aujourd'hui ce n'est
plus vrai. D'ailleurs... Puis je salue l'initiative de La Cage aux Sports, qui
ont fait une publicité, une promotion qui dit : Regarde, nous, on
sert un boeuf de qualité, un boeuf du Québec.
Et ça, ça
vient un peu à la suite d'initiatives du regroupement des producteurs bovins du
Québec, qui se sont associés avec
l'abattoir Forget et le distributeur Colabor pour essayer de fonder un
regroupement puis développer ce secteur-là. Ils sont dans leurs premiers pas, je pense, ça fait deux ans que l'initiative
est mise de l'avant. Évidemment, actuellement, ce qui les finance, c'est
les contributions, en grande, partie des producteurs.
Moi, je voulais savoir, M. le ministre :
Est-ce que, dans un premier temps, vous saluez cette initiative-là? Et, deuxièmement, est-ce que vous comptez les soutenir
financièrement de façon beaucoup plus importante qu'actuellement?
Le Président (M. Paradis, Lévis) : Merci,
M. le député. La réponse, M. le ministre.
M.
Lessard : Oui,
merci. Donc, je vais reprendre quelques éléments, là.
La production
en serre, évidemment, le Québec pourrait mieux faire. Évidemment,
l'Ontario a pris une grande avance stratégique. Dans le temps, il y a quelques années, on a dû
modifier aussi les coûts de construction des serres, au Québec,
puisqu'elles étaient assujetties au Décret de la construction, pour dire qu'on
devait construire en faisant venir tous les corps de métiers successivement
pour bâtir. Donc, ça, c'est en 2005‑2006 où est-ce qu'on a, donc, sorti le secteur de la construction de la serre, parce
qu'on perdait beaucoup à trop investir, à cause des coûts plus onéreux
au Québec. Donc, on les a sorties du Décret de la
construction.
Deuxièmement, évidemment, Serres Toundra l'exprimait récemment, installée actuellement au
Lac-Saint-Jean, à Saint-Félicien,
donc, une production de concombres... Parce qu'on n'est pas autosuffisants dans
toutes les productions et on pourrait
faire plus dans plusieurs productions. Il y a des grands complexes de
production de serre au Québec, dans la
région de Mirabel et ailleurs. Les Serres Lefort, pour lesquelles on a eu
plusieurs initiatives, principalement sur le volet de l'énergie, à
partir de la biomasse, maintenant ils produisent plus de deux hectares, ils ont
doublé...
Une voix : ...
• (17 h 10) •
M.
Lessard : Combien?
À 20 hectares? Rapidement il a crû en diminuant le coût de l'énergie.
Il y a
un petit volet sur l'électricité dans le dernier budget que vous avez pu voir,
3,7 millions qui sera admissible pour baisser le coût de la production de serre,
mais, dans la stratégie énergétique, je pense qu'ils pourront être
capables d'aller un peu plus loin. Il y a
une analyse qui est faite actuellement à la Régie
de l'énergie pour voir si on peut en
faire plus.
Sur la
production de boeuf, on a connu... Évidemment, quand on était jeunes, on mangeait du boeuf...
bon, je pense qu'on mangeait notre propre boeuf. Moi, je suis un
peu plus vieux que vous, là. Mon père en élevait deux; on en mangeait un puis on vendait l'autre pour payer lui qu'on
allait manger, en profitant des terres d'un de mes oncles. Mais grosso modo,
évidemment, au fil des années, on a vu évoluer, bon, le boeuf de l'Ouest, le boeuf
Angus, et là on s'est mis à faire de la diversification des productions pour faire des productions de boeuf en
lien avec le besoin du consommateur de manger du Angus, etc., et les initiatives de mettre plus de Québec dans notre assiette,
donc, qui a été soutenu par le gouvernement,
et tous les gouvernements, là, qui sont passés.
Sur la
production de boeuf, évidemment, on a perdu cet avantage-là d'être capable
d'abattre le boeuf au Québec, les
grandes filiales de boeuf qui se sont effondrées, on fait encore abattre
massivement ailleurs que chez nous. Il
y a des initiatives
collectives qui sont faites actuellement,
200 000 boeufs qui sont mis en marché par semaine. On a eu un
problème, souvenez-vous, là,
l'industrie, l'entreprise qui était en Estrie, donc, je pense que c'était à
Danville, où est-ce qu'ils vendaient du
boeuf, là, puis s'assurer qu'il soit vendu à tel prix à telle grosseur, etc.,
donc la séquence, en fait, que malheureusement il a perdu ses
investissements. Ça a été repris pour la production de canards.
Mais donc on
soutient les initiatives. La Financière agricole aussi a des plans
sectoriels, donc peut-être que le P.D.G. de La Financière agricole
pourrait peut-être nous parler des approches. Parce que, je tiens à rappeler à
ceux qui nous écoutent, il y a des programmes, au ministère, mais on a aussi de
l'argent... à peu près autant d'argent qu'on envoie à La Financière agricole, qui, lui, produit des programmes pour
répondre aux besoins autant individuels qu'au plan sectoriel. Alors, peut-être que, si vous me permettez, le
P.D.G. de La Financière agricole pourrait peut-être nous parler des
programmes.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Donc, je demande aux membres
de la commission s'ils consentent à
ce que le P.D.G. de La Financière agricole prenne la parole pour...
M.
Lessard : En
quelques mots, courts, pour laisser un peu de temps à... Donc, il pourrait peut-être
répondre précisément, là, au soutien sectoriel.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Est-ce que les membres de la commission consentent? Alors,
je donne la parole au P.D.G.
de La Financière agricole. Je vous demanderais de vous identifier, de
donner votre nom, s'il vous plaît, pour les besoins de la diffusion.
M. Desrosiers (Ernest) : Parfait.
Ernest Desrosiers.
Écoutez,
nous, on peut aider, M. le Président, les entreprises acéricoles de trois façons. D'abord,
on a un programme d'appui à la diversification des entreprises,
et par ce biais-là on peut permettre à des entreprises d'avoir
l'équivalent d'un remboursement de leurs intérêts lorsqu'ils
investissent, dans ce programme-là, jusqu'à 15 000 $ par entreprise,
c'est l'équivalent
d'un remboursement d'intérêts pendant trois ans sur un prêt de
200 000 $. S'ajoute à ça un autre programme qui est un programme d'appui au développement par des
investissements productifs, qui permet d'avoir, pour une entreprise, 20 000 $ de remboursement d'intérêts sur
les prêts qu'il pourrait consentir, c'est-à-dire un prêt de
150 000 $. Et cinq ans, à 3 %, ça correspond à peu près à
un remboursement de l'ordre de 20 000 $. Ces sommes-là s'ajoutent.
Je
disais qu'on peut intervenir de trois façons. La troisième façon, c'est que des
entreprises dans le secteur des serres font appel à une de nos filiales,
qui est Capital Financière, pour laquelle on peut souscrire du capital aussi
dans ces entreprises-là et aider leur capitalisation.
Bon,
on comprend que les dernières mesures de tarifs réduits annoncées par
Hydro-Québec vont être aussi des mesures qui sont susceptibles d'aider
ce secteur d'activité là, mais c'est des programmes qui contribuent,
finalement, à rentabiliser ces entreprises-là puis à les favoriser en termes
d'investissement.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci. La parole au député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel :
Mais il reste qu'il y a un problème... ou une opportunité, dans le sens
qu'actuellement un boeuf sur trois consommés
au Québec est élevé au Québec. Moi, la question que je posais au ministre, dans
un premier temps, parce que j'avais
des sous-questions par rapport à ça... Il y a une belle initiative qui s'est
mise en place pour essayer de mobiliser
les ressources sur le territoire, essayer d'en faire beaucoup plus. Moi, je
pense qu'il y a un grand potentiel de développement au niveau de la
production du boeuf. Moi, je demandais au ministre : Est-ce que vous êtes
prêt à reconnaître cette initiative-là et à
les soutenir financièrement? Les gens ont besoin d'être connus, ont besoin
d'avoir des outils pour se mettre ensemble, développer des stratégies, de mieux
se faire connaître, mais là, actuellement, c'est soutenu juste par un
certain nombre de partenaires. Moi, je voulais savoir si le ministre les a
entendus, ces gens-là, et s'il entend les soutenir.
M.
Lessard : On a toujours soutenu les initiatives par le
ministère. Est-ce que c'est toujours à la hauteur qu'ils voulaient?
Peut-être pas tout le temps. Mais, bon, on a même financé largement des grandes
industries d'abattage.
Les
producteurs de boeuf du Québec sont assez, quand même, conscients, la valeur
des prix est toujours là. Tantôt, on
avait le président qui était ici, je ne sais pas s'il a quitté. Avec la Société
des parcs d'engraissement, ils ont, ensemble, avec quelqu'un, donc, qui permet la distribution avec La Cage, de faire
en sorte de faire un projet, là, de mettre en valeur les produits du Québec, de l'avant. Alors, ces
initiatives-là d'elles-mêmes, donc, donnent accès aux marchés, produisent
un boeuf québécois. Puis on est aussi tourné
vers l'exportation. Alors donc, on veut faire profiter aux acheteurs du Québec
des produits du Québec. Je crois qu'il y a
une chaîne d'alimentation aussi, A&W, j'ai cru voir, et, bon, La Cage, mais
A&W qui parle du boeuf du Québec élevé sans antibiotique, etc., le porc du
Québec pour d'autres types de production.
Donc, ce qu'ils
veulent répondre... Puis moi, je souligne les initiatives. Puis on a même des
programmes pour soutenir des secteurs de
filière parce que, dans ce projet-là, bon, on a mis 17 000 $,
18 000 $, mais il faut continuer de les encourager, dans la
chaîne de valeur.
Savez-vous ce qu'ils
veulent? Ils veulent être payés par le marché. Tantôt, le président était ici,
puis c'est la première affaire qu'il m'a
dite : Nous autres, ce n'est pas des programmes de soutien qu'on a de
besoin, on veut être payés par le
marché. Mais il m'a dit aussi : N'oublie pas que, si le marché n'est pas
là, puis on a un problème de production, on veut quand même que les programmes de gestion des risques viennent nous
aider, ce qui a eu lieu dans les années antérieures.
Maintenant,
le prix est là. Il faut soutenir par tous les moyens un meilleur accès au
marché, comme ont pu faire les
éleveurs avec la Société des parcs d'engraissement, qui ont reçu une petite
contribution, ça aurait pu être plus, mais ils peuvent appliquer aussi dans les développements sectoriels comme a
fait, dans le temps, le porc, avec les programmes fédéraux, les
initiatives stratégiques. Alors donc, on essaie de prendre tous les moyens pour
les aider encore plus.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le Président. M. le député de
Nicolet-Bécancour.
M.
Martel : M. le ministre, moi, en tout cas, je vais arrêter
de... mais je vous demande de vous asseoir avec ces gens-là, d'écouter leurs besoins. Je pense que,
sincèrement, l'initiative versus le potentiel, le potentiel de développement
du boeuf... je pense qu'il faut encourager ça.
Tantôt,
je disais qu'on manque d'investissement, au Québec. Puis des fois il ne faut
pas regarder juste qu'est-ce qu'on a,
il faut regarder la façon qu'on le déploie. Moi, je trouve qu'on manque un
petit peu d'agressivité par rapport à lever des projets.
Je
vous donne un exemple. Il y a un problème au niveau des abattoirs au Québec. On
ne reviendra pas sur les scandales qu'il y a eu, mais à la fin il
restait une couple d'abattoirs, il y en a qui n'ont pas survécu. Il en reste
un, aujourd'hui, l'abattoir s'appelle
Forget, puis je n'ai pas d'action dans l'entreprise, mais il y a des jeunes
promoteurs qui sont là, il y a un bon
potentiel. Moi, quand je les ai rencontrés, j'ai dit : Est-ce qu'on est
allé vous voir? Est-ce que vous avez des potentiels d'expansionner? Parce que des fois, physiquement,
tu peux être trop petit. Est-ce que vous seriez intéressés? La réponse à toutes les questions, c'est oui. Mais à un
moment donné il faut aller voir... Tu sais, je veux dire, il y a un volontaire.
On a un problème d'abattage, il y a
un volontaire. Il me semble qu'il devrait y avoir des... Ce n'est pas tout de
dire qu'on a des programmes, il faut, des fois, aller à l'avant.
Je
suis certain que mon collègue de Huntingdon va être d'accord avec moi, les
entrepreneurs, au Québec, souvent ils
ont beaucoup de projets; ils n'ont pas le temps. Ils gèrent leur business, ils
n'ont pas le temps de faire toutes les démarches.
Donc, moi, je vois
une opportunité par rapport au développement bovin au Québec et je
souhaiterais, si les programmes ne sont pas
adaptés, qu'on les adapte, mais qu'on prenne au sérieux et qu'on soit beaucoup
plus agressif par rapport au potentiel de développement de la production
bovine.
Je ne sais pas combien de temps qu'il...
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Il vous reste deux minutes, M. le député.
• (17 h 20) •
M.
Lessard :
...soutenir, bon, la difficulté n'a jamais été de faire l'abattage, la
difficulté a toujours été de trouver les clients pour les produits qu'on
a abattus. On l'a vécu, Levinoff-Colbex, on va s'en souvenir, hein?
Après ça, il
y a les approvisionnements sécurisés,
donc faire en sorte que les producteurs envoient leur boeuf là. Rappelez-vous que, dans le temps, les abattoirs de
boeuf, il manquait de boeuf à envoyer aux approvisionnements parce qu'il ne passait pas tout par le réseau d'abattage
de l'industrie qui le possédait, parce qu'ailleurs, parfois, ils
leur donnaient un meilleur prix. Ça fait qu'une vache à droite, une vache à gauche,
de réforme, ça faisait qu'on manquait de volume d'approvisionnement pour
rentabiliser l'infrastructure qu'on avait là.
Alors,
Viandes Forget, eux aussi, donc, sur les approvisionnements, on les aide dans
l'analyse sur... valoriser les sous-produits,
comme on a pu faire, exemple, dans le porc et autres. Puis il y a
une augmentation aussi, depuis quelques années, là. On
avait eu une baisse dramatique; là, il y a une augmentation, donc, du kilo de
boeuf.
Et puis, il faut le dire, quand, les prix, on
s'est mis à remonter, les viandes sont en compétition. Alors, les Québécois, aussi, ont choisi parfois le boeuf, ont
choisi parfois le poulet, ont choisi parfois d'autres produits alimentaires
ou les produits de la mer parce que, dans
leur portefeuille, parfois, ils ne pouvaient pas acheter toutes les productions
qu'ils voulaient.
Mais
l'initiative qui est proposée, elle est excellente, il faut continuer de la
soutenir. Ils sont proactifs, ils sont des leaders. On travaille avec des entreprises, des coopératives, des
organisations, puis on a salué puis on les a supportées. Puis on est en
support, avec eux, on ne le fait pas pour eux autres, on ne le fait pas à leur
place. Il y a des offices de commercialisation. Vous le savez, le Québec a sa
particularité, donc, avec les offices de commercialisation, avec les
initiatives de commercialisation. On est en support.
Mais c'est une industrie qui a connu des hauts
et des bas et puis que... Dans Les Viandes Laroche, moi, je me souviens pour les avoir aidés, d'autres après moi
les ont aidés, mais un jour ils ont manqué sur les approvisionnements parce que, pour livrer un produit à telle période,
il faut absolument que la vache ait eu un veau, le veau est engraissé par
différents niveaux, et qu'ils se rendent en
même temps que la demande est faite. Donc, il faut que tu prévoies toutes tes
naissances puis il faut t'assurer que tu en
aies suffisamment parce que, quand les grands distributeurs disent : Ah!
bien là, s'il t'en manque
10 000, il t'en manque 20 000, j'arrête de prendre ton produit parce
que tu n'es pas capable d'alimenter ou
d'approvisionner l'industrie... Puis là ils ont pris une dimension, je pense,
qu'ils sont capables de réussir, puis on va les supporter.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : M. le ministre, le temps de votre
réponse finale aura été pris sur le temps du gouvernement, finissant ainsi le bloc du deuxième groupe d'opposition.
Ce bloc-ci, donc, appartient au gouvernement pour 17 minutes. En fait, il reste 17 minutes, maintenant,
16 min 48 s. La parole appartient au député de Saint-Maurice.
M. Giguère : Merci beaucoup, M. le
Président. J'aimerais saluer tous les gens qui sont ici.
On parle
d'agriculture. Pour moi, c'est important, aujourd'hui. Donc, je viens du milieu
agricole. Et je suis content de voir l'opposition qui travaille aussi à
mettre ça quand même positif, à essayer de faire tomber, là, les barrières.
Moi, je vais continuer
un petit peu, là... parler un petit peu de la filière boeuf, je connais un
petit peu la filière boeuf. Et on
comprend que présentement il y a Boeuf Québec qui veut se mettre en marche.
Vous avez parlé, M. le ministre, que l'approvisionnement est important.
Quand le consommateur demande pour l'avoir sur la tablette, on peut parler de
18 mois de la naissance à l'abattage. Je suis d'accord avec mon collègue,
là, de Nicolet-Bécancour qu'il y a une belle opportunité
pour la production bovine au Québec. On a peut-être des exemples à prendre en
production du veau de grain, veau de
lait, qu'on a une belle filière. On a la production qui se fait ici, l'abattage
et le consommateur, là, qui le consomme ici, au Québec. Donc, dans le
boeuf, on pourrait... on peut faire la même chose. Mais on sait que la chaîne,
là, des grossistes, des restaurateurs et
surtout la population... il faut que la population s'approprie les produits du
Québec, dont le boeuf du Québec, il
faut qu'elle le demande, car, si chaque Québécois consommait pour 1 $ par
jour de produits québécois, on parle quand même de 3 milliards par
année, donc c'est beaucoup d'argent et beaucoup d'emplois aussi reliés à ça.
Puis, pour
finir... Bien, tantôt, je vais revenir sur la production bovine. Mon collègue
de Nicolet-Bécancour a parlé tantôt
qu'on voyait des annonces. On ouvre le journal, nos hebdos, nos journaux, et
puis une annonce de 25 000 $, c'est une grande annonce. Je mettrais au défi tous les
députés des régions rurales de regarder les investissements qui se font dans leurs comtés dans le domaine agricole, juste
les investissements de 250 000 $
et plus, et je suis convaincu qu'ils vont faire des annonces pratiquement à toutes, toutes les semaines, qu'on
n'entend pas parler, malheureusement. L'agriculture,
ça fait virer l'économie
énormément, et ce n'est pas juste dans les comtés ruraux, ça
a un impact à la grandeur du Québec.
Moi,
j'aimerais vous aborder, M. le
ministre, la relève agricole. Vous
savez que l'agriculture, présentement, ça va quand même relativement
bien, même s'il y a, M. le Président, quelques nuages qui nous arrivent du Sud.
Donc, il n'y a pas juste de la pluie qui arrive d'eux autres, on a d'autre chose
aussi. Mais, si on prend l'agriculture dans son ensemble, ça va relativement bien. Et, moi, je regarde, les
maisons d'enseignement, présentement, depuis quelques années, sont pleines,
et les jeunes s'intéressent à l'agriculture.
On voit qu'il se passe de quoi sur le terrain et on le vit, donc c'est important de le dire.
Puis, quand
on parle de relève agricole, bien, c'est quoi, ça, la relève agricole? Pour
avoir l'étiquette, là, relève agricole,
là, c'est un entrepreneur agricole qui est âgé de moins de 40 ans, qui possède
au moins 1 % des parts dans une
entreprise agricole. Donc, eux, ils font partie vraiment de la relève. Au
Québec, on parle quand même, M. le Président, de 8 000 jeunes dans cette catégorie-là. C'est des gens
d'affaires, il faut le reconnaître. Aujourd'hui, l'agriculture est rendue
à un autre niveau. Et il y a une
particularité quand même dans la relève agricole qu'on vit ici, au Québec,
c'est la relève féminine.
Donc, il y a beaucoup de femmes, de jeunes filles, des femmes qui s'intéressent
à l'agriculture, et qui s'impliquent en agriculture, et qui ont leurs
entreprises agricoles aussi.
M. le
ministre, on sait que, justement, les enjeux pour s'établir sont assez... sont
énormes, puis ce n'est pas toujours facile.
Parce qu'il faut comprendre qu'au Québec il y a 22 % des entreprises qui
ont de la relève sur leur entreprise. Donc, c'est 78 % des entreprises qui n'ont pas de relève agricole. Puis
souvent c'est de la relève agricole apparentée qu'ils ont. Donc, on voit l'importance d'avoir de la relève,
là, puis de la soutenir. Mais, quand ce n'est pas apparenté, c'est un peu
plus difficile.
Donc, il y a
eu des actions qui ont été posées quand même par notre gouvernement, les
dernières années. Si on se rappelle, en 2014, il y a eu la création d'un
crédit d'impôt de 40 % sur le remboursement des intérêts sur les prêts de La Financière agricole. Il y a aussi
l'augmentation du gain de capital, qui est parti de 750 000 $ à
1 million de dollars. Ça a une importance, cette action-là, parce
que souvent, surtout quand ce n'est pas apparenté, celui qui lègue peut se permettre de vendre un petit peu moins cher. Donc,
cette exemption-là est très importante. Moi, je le vois sur le terrain,
c'est quoi, cet impact-là, que ça donne.
Aussi, on a fait... En 2014, aussi, il y a eu,
avec La Financière agricole et le MAPAQ, une offre de services d'accompagnement de la relève agricole dans toutes
les régions du Québec. Ça, c'est important de le dire, parce que ce
n'était pas dans toutes les régions, et, on le sait, c'est qu'un entrepreneur
qui est accompagné... Il ne faut pas oublier qu'un
agriculteur, une agricultrice, c'est des entrepreneurs. On parle beaucoup
d'entrepreneuriat dans toutes sortes de domaines, mais, quand l'entrepreneur est accompagné, les premières
années, le taux de réussite est beaucoup plus élevé. En agriculture,
c'est la même chose, ce n'est pas différent.
Donc, il y a
plusieurs actions, M. le ministre, qui ont été posées ces années-là. Et moi, je
voudrais vous parler un petit peu sur le... Vous vous êtes engagés en
2017, en mars dernier, de mettre en place une stratégie jeunesse pour la relève agricole. Donc, j'aimerais ça que vous me
parliez un petit peu de cette stratégie-là et puis le support que vous amenez,
quand même, à la relève agricole.
M.
Lessard :
Oui. Merci. Merci beaucoup à mon collègue de Saint-Maurice, qui était
producteur de boeuf aussi, il me le rappelle à toutes les fois, alors donc...
rien que pour voir c'est quoi, sont circuit court de distribution. Alors donc,
probablement que la famille et, donc, les gens de Saint-Maurice, peut-être,
peuvent acheter des boeufs chez vous...
M.
Giguère : Excusez, M. le ministre, non, je prends un autre circuit,
les encans spécialisés, qui a été mis sur pied par les producteurs
agricoles.
• (17 h 30) •
M.
Lessard : Alors,
voyez-vous. Comme quoi des initiatives...
Alors donc,
pour parler de la relève agricole, effectivement, plusieurs initiatives ont été
prises dans les dernières années avec
la Fédération de la relève agricole, que je tiens à saluer, parce que j'ai eu
l'occasion de rencontrer la présidente, Michèle Lalancette, une jeune
productrice agricole du Lac-Saint-Jean, là, en production laitière, une femme
engagée, déterminée, un accueil
extraordinaire, et pour lequelles, puis je tiens à le mentionner, j'étais de
content de voir... Parce que
plusieurs ont été faites avec la relève agricole il y a quelques années.
Immédiatement après le rapport Pronovost, le gouvernement avait débloqué 20 millions de dollars, le fonds Benoit
Martin, qu'on a appelé. Et la relève agricole était principalement constituée de jeunes issus des
productions sous gestion de l'offre, principalement la gestion laitière. Et ces
jeunes-là avaient décidé des critères, des paramètres du fonds Benoit Martin et
les avaient dédiés aux producteurs non apparentés,
alors, comme quoi les jeunes investissaient déjà dans leur réalité du fait
qu'eux-mêmes, ayant pris la ferme familiale, voyaient immédiatement les
potentiels d'une autre relève et d'un accès pour les jeunes.
Deuxième
volet, le fonds Frédéric Marcoux, qui a constitué, à ce moment-là, deuxième président de la Fédération de la relève agricole, avec le gouvernement le Fonds d'investissement
de la relève agricole, de 75 millions, dont les fonds étaient
répartis comme suit : 25 millions le gouvernement du Québec,
25 millions le fonds de la CSN, régionalisé, et 25 millions
Desjardins. Et, avec ce fonds-là, ça permet d'acquérir, mettre à disposition,
donc, certaines terres soit en location,
pour leur permettre d'avoir des options d'achat, pour diminuer l'endettement, augmenter les rendements. Et, quand tu as des revenus, bien, tu peux aller,
après ça, emprunter. Donc, c'est un fonds très structurant pour l'industrie, de la relève.
Quand, après
ça, le gouvernement du Québec a fait une politique jeunesse, tous axes
confondus, le ministère, lors de
ma rencontre avec la Fédération de la relève, on a dit : Je pense que
c'est bien de continuer de développer une stratégie de relève agricole au sein du ministère.
Donc, il y aura des rencontres pour la préparer. Et à cette
occasion-là, donc, j'ai eu l'occasion de dire qu'il
y avait des statistiques, que le gouvernement ou le ministère, donc, a dressé des statistiques, au fil des années, sur le portrait de la relève, et
les données préliminaires de 2016 donnent des indications intéressantes. Les
femmes représentent maintenant
plus du quart des jeunes entrepreneurs agricoles, 27 %. 37 % des jeunes agriculteurs
ont choisi de s'établir en démarrant
leur entreprise — c'est
assez significatif — une
tendance à la hausse depuis 2006. Le transfert
familial demeure quand même le mode d'établissement le plus populaire, là, avec un taux de 56 %. La relève féminine opte davantage pour le démarrage d'une entreprise que la relève
masculine, les jeunes hommes s'établissent plus souvent par transfert familial. Et plus de 80 % des jeunes
entrepreneurs agricoles détiennent un diplôme d'études postsecondaires, un autre chiffre à la hausse dont
on peut être fiers. Comme quoi les stratégies peuvent bénéficier à la relève.
Et on a
mentionné plusieurs fois qu'on veut vivre dans une société de propriétaires.
J'aurai peut-être l'occasion, dans un autre bloc, là, d'adresser la
question sur la détention des terres au Québec.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M.
Giguère : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. On voit la relève,
justement, comme vous avez expliqué, qui
démarre beaucoup de nouvelles entreprises, et, on voit aussi, qui démarre des
entreprises, exemple, où est-ce que les terres sont un petit peu moins fertiles, là, pour faire des grandes
cultures, des productions bovines, ovines, entre autres, on en voit beaucoup, de ces jeunes-là. On en voit
beaucoup aussi qui sont près des grandes villes, qui développent l'horticulture, les circuits courts, qui est très,
très à la mode. Donc, ces jeunes-là qu'on voit, c'est des entreprises qui sont
branchées, donc, les fameux paniers, là, branchées directement, là. Tu
consommes, là... C'est nouveau, on voit des nouveaux
outils. Donc, on voit que c'est important de les supporter et d'être à l'écoute
aussi des modifications, là, comment ça fonctionne dans le temps.
Ça m'amène à
vous parler un petit peu du MAPAQ, sur le service qu'on donne en région. On
sait qu'il y a eu des petites
modifications dans les services qu'on donne par nos bureaux du MAPAQ. Donc, on
sait que le service de première ligne
a été remis à des mains d'autres
organismes, exemple, comme les Agriconseils, il y a des responsabilités qui ont été réaménagées
parmi le personnel des directions régionales. Il y a de nouvelles technologies facilitant le travail à distance qui ont été exploitées, les
fameux systèmes d'informatique.
Et je dois
vous avouer, M. le ministre, que j'aimerais ça que vous me parliez un petit peu des services que vous amenez sur le terrain, et je vais... parce
que les agriculteurs sont un petit peu inquiets, je ne vous cacherai pas que
les agriculteurs sont un
petit peu inquiets de voir les modifications. Souvent, c'est qu'on est habitué de voir, là, le personnel du MAPAQ près, de le voir physiquement. Aujourd'hui, bien, il y a une strate d'agriculteurs qui n'ont pas été
habitués nécessairement avec tous les systèmes informatiques, qui les
trouvent loin.
Le Président (M. Paradis, Lévis) : ...ministre.
M.
Lessard : Oui, la
question est quand même intéressante. Je pense qu'à partir de 2008 il y avait à
peu près 2 000 personnes, 2 000 travailleurs au ministère. Là,
il y en a à peu près 1 500, maintenant, comme quoi aussi le groupe des âges est passé... la façon de faire le travail
a changé. Et, au fil des années, il y a eu des transferts de personnel vers des
organismes, hein? Pensons... Il n'y a pas si
longtemps, tu allais au bureau, tu allais à une direction territoriale du
MAPAQ, tout le monde était là, etc.
Avec les services-conseils... Prenons celui-là. Avec les services-conseils,
donc, développés avec les producteurs
agricoles, on s'est dit : On va développer de l'expertise pour ne pas que
l'agriculteur vienne dans le bureau, mais
que le conseil aille dans les fermes, parce que chaque heure compte. Donc, on a
développé les services-conseils en payant, dans le temps, directement
les groupes-conseils. Après ça, ça a été directement aux producteurs, pour
qu'ils prennent les services-conseils qu'ils
voulaient. Donc, ça a été, là, une façon de transférer l'expertise vers
d'autres et de diminuer aussi l'impact... pas l'impact mais le nombre de
travailleurs au ministère.
L'IRDA, ça a
été pareil. Quand on a fait de l'agroenvironnement, on a pris l'expertise, on
l'a envoyé à l'IRDA. Bien, au fil des années, cette personne-là a pris
sa retraite...
Donc, le
transfert d'expertise, est-ce qu'on en a trop fait, de transferts, vers
d'autres organisations que la concentration
au ministère? C'est une réflexion qui est certainement en train de se faire.
Donc, ce volet-là... Puis, il faut le dire,
ça a changé. Donc, vous dites : Ils ne sont pas informatisés, mais
honnêtement on a fait en sorte qu'il y ait le maximum d'outils. Je
regarde les jeunes, maintenant, j'ai vu les tracteurs à La Pocatière quand
je suis allé avec mon collègue de Montmagny.
À ma génération à moi, on conduisait en regardant en arrière, O.K., parce qu'on
regardait tout le temps si la faucheuse,
si la... bon, etc., là, suivait. Aujourd'hui, ils ont les yeux tournés vers en
avant, géoréférencés, les tracteurs qui
étaient présents pour aller chercher le maximum de sillons, qu'ils vont faire
dans les labours, le maximum de graines qui peut être épandu, le maximum... Donc, tout est calibré pour faire en
sorte qu'on ait optimisé. Ils sont modernes. Ils voient venir la température, ils sont assis dans leurs tracteurs, ils
savent que, dans quatre heures, dans cinq heures... Ils sont branchés avec le
réseau Canada, ils peuvent envoyer leurs drones dans les airs pour voir l'état
des champs, etc., ce qui s'est passé sur le territoire. Ils sont
modernes.
Les producteurs d'oeufs ont à distance,
maintenant, à partir de chez eux, et de volaille, etc., parce qu'on travaille en milieu contrôlé... vont changer avec
les ordinateurs soit l'alimentation en eau, faire ouvrir un peu plus grand la
ventilation, diminuer la ventilation,
augmenter l'alimentation. Ils peuvent même commander à distance, s'assurer que
les livraisons soient faites dans le
système d'approvisionnement en continu, donc ils n'interviendront plus. Les
jeunes sont très modernes.
On voit, même, quand on voit de la nouvelle
stabulation libre, de nouvelles constructions qui répondent au bien-être animal...
Avant, il fallait regarder le comportement de la vache pour savoir si elle
était en gestation. Maintenant, juste la
prise de lait dans le robot, on va voir un changement de la composante de ses
hormones. Et on va voir aussi son
déplacement. Juste par les déplacements, on va comprendre qu'elle est en
gestation, on va la retirer, etc., pour faire en sorte...
Donc, les
jeunes sont modernes. Ils veulent apprendre, ils sont sur les bancs d'école. Et
ils envisagent l'agriculture par en avant et plus par en arrière.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. M. le député, il vous reste à peine 50 secondes.
M.
Giguère : Bien, rien que pour voir l'évolution de l'agriculture, moi,
ce matin, il y a un ministre qui me parlait que son père le laissait aller avec un cheval quand il était tout jeune.
Le cheval, il faisait le travail, puis le jeune était content, en arrière, parce qu'il pensait que, le cheval,
c'est lui qui le menait. Mais aujourd'hui on embarque une personne sur le
tracteur, et le tracteur, avec
l'autoguidage, s'en va tout seul. Donc, c'est pour dire comment que ça a évolué
dans un court laps de temps.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le député de Saint-Maurice.
Ça complète le bloc du gouvernement. Le
dernier bloc de l'après-midi revient à l'opposition officielle, pour une
période de 22 min 40 s, et je reconnais le député de
Berthier.
• (17 h 40) •
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Aïe! M. le Président,
convergence, mais vraiment une belle convergence ici, la CAQ, le Parti québécois et le Parti libéral, parce qu'on parle
de boeuf, et je pense que c'est important... Vous savez, M. le
Président, le Québec importe 400 000 bêtes. À 2 500 $ la
bête, il y a un marché potentiel de 1 milliard, plus la transformation du boeuf. Alors, moi, je veux aller
dans le même sens que mon collègue de Nicolet-Bécancour, à savoir qu'il y a là une opportunité. Et les gens l'ont
vu, Boeuf Québec est lancée, les gens l'ont vu, et je pense qu'une initiative
de ce genre-là, là, ça mérite vraiment une
attention particulière, spéciale. Et je n'enlève rien aux autres productions,
M. le Président, mais là je pense qu'il y a une belle mobilisation.
Alors, le marché, il est là. Tantôt, le ministre,
il semblait dire : Ça prend un marché. Bien, on va en Chine, des fois, pour ouvrir des marchés, mais là le marché,
il est ici. C'est pareil pour les serres, hein? Les serres, on cherche le
marché pour écouler nos produits. On importe 80 % de nos fruits et
légumes. Le marché, il est ici.
Alors, tout
ça, avec la politique de la souveraineté alimentaire... C'est un clin d'oeil,
je tenais à le faire. Je ne sais pas si le ministre a une réponse.
Peut-être que le ministre veut annoncer quelque chose.
M.
Lessard :
Bien, en fait, on supporte toutes nos productions pour être le plus suffisants.
Et vous faites l'épicerie, moi, je la fais; 50 % des produits en tablette
viennent d'en dehors. Les consommateurs, on a fait des campagnes
stratégiques pour acheter le boeuf de provenance québécoise, l'agneau de
provenance québécoise, mais on est en compétition
sur... Les Québécois sont influencés, selon les statistiques données, par le
prix, donc c'est le prix qui est le premier
facteur de conditionnement à l'achat, par le produit qui est le deuxième vecteur
de condition d'achat au Québec, et par la provenance, qui va venir,
donc, en troisième puis parfois... puis, dans le temps, c'était même en
quatrième, d'où notre stratégie de faire en
sorte qu'avec l'appropriation de produits locaux de la grande qualité, etc.,
donc, on a pu prendre un rang. Et de mieux identifier les produits du
Québec a permis d'avoir un choix plus éclairé. Mais on est en compétition sur
les prix sur la planète, qui produisent ailleurs.
C'est pour ça
qu'on demande la réciprocité. Si vous produisez dans les mêmes conditions que
le Québec le fait pour son boeuf, probablement que vous allez avoir des
rendements semblables. Mais, quand on compétitionne les États-Unis... Puis moi, je ne veux pas qu'on devienne les États-Unis, où
est-ce qu'il peut y avoir huit rangs consécutifs où... rien que des têtes à boeuf. Bien, on ne veut pas un Québec
industriel, on ne veut pas à grand déploiement. Mais ça a une conséquence sur le prix. Quand tu produis à
grand développement, c'est que probablement que tes coûts d'acquisition...
puis il y a des effets, bon, d'efficacité,
d'efficience, etc., pour permettre d'aller chercher à chaque étape des gains
d'efficacité, puis, donc, ils
compétitionnent nos produits. Quand on va chez Costco, hein, le porc, qui est
un peu plus gros, il ne vient pas du
Québec, hein, donc il vient d'ailleurs. Alors, nous-mêmes, on en exporte, mais
en même temps il nous en rentre, comme
quoi on est des commerçants... Puis la stratégie, sur le boeuf, bien, c'est
pareil, on est victimes de concurrence forte
de grands producteurs de l'Ouest ou des États-Unis, d'Argentine et d'ailleurs,
donc, on a vu l'éventail des produits et des sous-produits rentrer en
très grande compétition. Mais prix, produit, provenance.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. La parole au député.
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. On l'a fait avec le porc,
on l'a fait dans d'autres domaines. Alors, je pense que, là, on a une belle filière qui veut s'ouvrir,
qui veut se développer, alors j'invite de gouvernement à donner un coup
de pouce, là. Je pense que ça vaut la peine.
M. le
Président, on a connu au Québec un épisode extrêmement difficile et malheureux,
je pense à la réforme du crédit de
taxes foncières agricoles, mais vraiment un épisode très malheureux. Et il y a
eu des pertes d'énergie là-dedans, on
a perdu une année, le monde agricole a perdu une année, M. le Président, à se
mobiliser, à se battre pour finalement faire
comprendre au gouvernement qu'il n'était pas sur la bonne voie et que les
chiffres qu'il avait, bien, ils ne tenaient pas la route. On y est arrivé. On y est arrivé, comme je le dis, avec
des efforts considérables. Le ministre actuel, lorsqu'il a été nommé, a
rapidement compris la chose et il a agi pour mettre fin à cette... j'allais
dire cette folie-là, là.
Et moi,
j'aimerais savoir de la part du ministre, M. le Président, est-ce qu'il
considère que la façon dont ça a été fait... Parce que ça a été fait de façon unilatérale. Le monde agricole n'a pas
été consulté. Le monde municipal n'a pas été consulté et il était touché, et il y a une loi qui dit que
le monde municipal doit être consulté lorsqu'il y a des modifications qui sont
apportées à leurs façons de faire. Alors,
moi, ce que je veux savoir de la part du ministre : Est-ce qu'il considère
que d'agir de façon unilatérale, c'est la bonne façon de faire?
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le ministre.
M.
Lessard :
Oui, quand on entreprend des grandes réformes, donc, c'est un pan de mur. Ce n'est
pas la première fois qu'il y a des réformes dans le domaine des remboursements
de taxes. Ça fait... Puis là il faut lire le rapport Godbout, quand même, qui est assez éclairant, qui a jeté un
regard sur la démarche, sur les enjeux, et c'est les outils. En fait, le
constat du rapport Godbout parle
surtout qu'ils n'ont pas travaillé sur les mêmes valeurs de référence, ce qui a
amené, probablement, de la distorsion
dans la compréhension, entre les valeurs étudiées par l'Union des producteurs
agricoles du Québec, avec, je pense, la firme Raymond Chabot Grant
Thornton, entre les études qui ont été faites par le ministre lui-même sur ses propres... ses objectifs de réduction ou à tout le
moins de limitation et d'ouverture aussi pour des producteurs qui n'avaient
pas les rendements,
donc, il y avait des changements assez importants, donc la distorsion et
l'incompréhension, au fur et à mesure,
dans un programme de taxes vers un programme de crédit. Et ce que ça démontre,
c'est que le programme du ministre
allait être plus simple pour le gouvernement. Pour la compréhension des producteurs, il n'avait pas l'air si compliqué,
pour eux autres, parce qu'ils disaient : En général, j'obtiens
mon remboursement. Donc, il y a, à quelque part, encore des incompréhensions dans la méthodologie. Mais ce que
le rapport dit certainement, c'est que, les deux approches, que ce soit l'ancien programme, qui a été maintenu, que
le crédit qui était offert par mon collègue de Bromont avant, toutes les
valeurs allaient continuer d'augmenter, et le programme allait continuer
d'augmenter.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
En conclusion, M. le ministre, pour d'autres questions.
M.
Lessard : Donc, la finalité, sur Godbout, c'est que ce
n'est pas quelque chose qui est terminé, il y a des... Le programme de remboursement, il est bon, il faut
le simplifier pour l'État. Et il faut ajuster les paramètres parce que, on le sait, ce chèque-là est
retourné aux municipalités.
Le Président (M. Paradis, Lévis) : M.
le député.
M.
Villeneuve : J'ose
espérer, M. le Président, que nous tirerons tous ici une conclusion ou à tout le moins une expérience qu'on aurait
pu s'éviter, à savoir que, lorsqu'on veut modifier les choses, bien, les
premiers acteurs concernés, c'est intéressant de les appeler, hein, puis de jaser avec eux autres, puis de voir
comment on peut y arriver ensemble, et non pas de façon unilatérale.
M. le Président, on a posé une question, au
niveau de l'étude des crédits et au niveau du cahier, donc,
de l'opposition officielle, dont je
suis, on a posé la question à savoir combien de personnes avaient travaillé sur
cette réforme et combien ça avait coûté pour aider les gens qui vous
accompagnent, pages 16 et 17. Alors, M. le Président, ça a coûté plus de 100 000 $. Ça, là, c'est en sus de toute
l'énergie et de toute... Vous savez, les agriculteurs, là, ils ont beaucoup de
travail, hein, sur leurs terres, ce
n'est pas des gens qui... hein, je le disais tantôt, ils se lèvent avant le
soleil, ils se couchent après le soleil.
Ils ont dû se battre pendant plus d'un an, et ça a coûté au trésor public plus
de 100 000 $. Quand on a le rapport Robillard qui nous dit comment on va faire sauver de l'argent à l'État
québécois, là, bien là on a dépensé plus de 100 000 $
strictement pour rien.
Alors, moi,
je veux savoir de la part du ministre, d'abord, si ça a coûté plus que
100 000 $, de un, parce que, là, on arrive à plus que 100 000 $, nous, et savoir si... Il en a
parlé un peu tantôt. Est-ce qu'il va mettre en place une table de concertation
gouvernementale, producteurs et municipalités pour, justement... Parce qu'il
faut regarder la façon de faire, il faut la regarder à nouveau. Est-ce
que, donc, le ministre s'engage aujourd'hui à mettre en place une telle table
pour justement pouvoir y travailler et trouver des solutions avec le monde que
ça concerne?
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le ministre.
M.
Lessard :
Je ne serais pas si sévère sur le fait que l'exercice n'a pas été nécessaire et
utile. C'est 158 millions... 153 millions
de dollars. 100 000 $ pour avoir étudié le fait... Bon, je comprends
que, les conclusions, la démarche a été critiquée, et ça aurait pu être autrement. Pour la finalité, donc, je
veux dire aux producteurs, qui ont reçu toutes les lettres, et aux municipalités, un, qu'ils n'auront pas
besoin de renvoyer de compte de taxes; deuxièmement, aux producteurs de
payer leurs comptes de taxes. Et chaque producteur sera... a été communiqué,
donc, par le ministère, qui va faire les ajustements
d'une année sur l'autre. Et, s'il y a un écart de moins de 100 $ sur
l'année prochaine, on fera partie du prochain remboursement. Donc, ça,
ça va être réglé pour les producteurs qui étaient touchés cette année.
Maintenant,
quant au fond de la réforme, elle est instructive, toutefois, parce que Godbout
dit maintenant : Le programme
qui est là, il faut qu'il soit allégé. Puis en même temps on s'aperçoit que, dans
le programme qui est existant, il y a
des plafonnements. Alors, ça donne quoi d'avoir une entreprise agricole
inscrite? Un, vous allez avoir un plafonnement concernant les valeurs foncières des taxes scolaires. Deuxièmement, bon,
il y avait quelques éléments qui permettaient de bloquer éventuellement toute hausse éventuelle et qui permettaient à
ceux dont la valeur avait augmenté d'aller chercher un rendement
supérieur à ces remboursements de taxes.
• (17 h 50) •
Ce que
l'information... Et M. Godbout va faire trois recommandations assez
documentées, une pas documentée. L'engagement
que j'ai pris, c'est de mettre de l'énergie sur la politique bioalimentaire; le
deuxième, de rencontrer chacun des
groupes, l'Union des producteurs agricoles pour faire une analyse détaillée de
ce qui s'est fait, ce qui pourrait mieux se faire. Parce qu'on apprend aussi
que, dans les années 90, même, il y avait un plafonnement non seulement
sur les valeurs scolaires, mais il y avait un plafonnement même sur les valeurs
foncières, ce qui fait que nécessairement le transfert fiscal se faisait envers
les municipalités, les autres, commercial, industriel et résidentiel. On
apprend aussi, quand on voit... dans l'analyse du rapport, que c'est sur la
base de la valeur résidentielle qu'on va aller affecter le secteur agricole, alors que le secteur commercial
a son taux de taxation, le secteur industriel a son taux de taxation. Donc,
on est sur le même niveau que le producteur d'une résidence particulière, donc,
comme quoi il y a encore, donc, des éléments qu'on apprend.
Je vais
rencontrer... Les unions municipales m'ont dit : Pas de problème,
continuez votre réforme, sauf que n'envoyez pas ça chez nous. Donc, on aura une démarche. Je vais rencontrer la
fédération des municipalités du Québec, l'Union des municipalités du
Québec pour qu'on comprenne bien l'état de situation que M. Godbout a pu
faire dans l'analyse du rapport. On devra se
rasseoir éventuellement pour adresser la réforme. Plusieurs ont indiqué, dans
le temps... L'Union des producteurs agricoles, qui
parlait de valeur agronomique, vous vous souvenez, là, ils parlaient de la
valeur du rendement de sa terre plutôt que
sa valeur économique, mais, dans la vie, tu ne peux pas avoir le rendement...
la valeur économique pendant que tu
es propriétaire puis la valeur économique... donc la valeur agronomique quand
tu es propriétaire puis la valeur
économique quand tu vas vendre ta terre, c'est deux concepts qui s'affrontent.
Alors, c'est un... ça a permis de le
documenter, permettra d'aller de l'avant, la prochaine fois, avec les unions et
l'Union des producteurs agricoles...
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : En conclusion.
M.
Lessard :
...mais dans une démarche concertée pour améliorer les services aux
producteurs.
Le Président
(M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Villeneuve :
Donc, M. le Président, si je comprends bien le ministre, ce fut 107 000 $
bien investi?
M. Lessard :
Il a été utile, il servira à la prochaine étape. On est à 153 millions de remboursement.
Je tiens à indiquer à cette table qu'en
2005, lorsqu'on a eu une petite confrontation avec l'Union des producteurs agricoles, j'étais le
ministre de l'Agriculture, ce qui nous a valu la première fermeture des
sentiers de motoneige, et à cette étape-là on parlait que ça allait
atteindre un peu plus que 110 millions, d'où les critères de plafonnement.
Aujourd'hui, on est rendu à 153 millions
de dollars, toujours pour remettre aux municipalités, et rien... et ça ne
génère aucun investissement, malgré ces
153 millions là, aux producteurs, on envoie l'argent directement aux
municipalités. Ce n'est pas de l'argent pour faire de la production, c'est plutôt de limiter la
contribution du producteur agricole et lui permettre d'avoir plus d'argent à
mettre dans sa production. Ça sera utile parce qu'il y aura une autre
étape.
Le Président
(M. Paradis, Lévis) : En conclusion.
M. Lessard :
Pour la première fois, on aura documenté largement l'état des taxes au Québec.
Le Président
(M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. En conclusion,
histoire de bien balancer le temps d'échange. D'autres questions du député de
Berthier?
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. En fait, je pense que tout le monde est conscient qu'il
y a une distorsion, puis que l'agriculteur, présentement, il n'est pas en train
de quêter de l'argent, là, il y a une compensation normale qui se fait. Et ce programme-là existe depuis des
décennies. Et, la prochaine fois, bien, faisons-le avec eux, M. le Président,
on évitera de gaspiller 107 000 $ pour rien.
M.
le Président, je reviens sur la politique de souveraineté alimentaire. Votre
prédécesseur, M. le Président, le prédécesseur du ministre actuel
disait : «Je ne dormirai pas tranquille tant que les hôpitaux n'auront pas
intégré les aliments du Québec dans leurs
achats.» 29 avril 2014. Et il rajoute : «Moi, j'ai de la
difficulté à digérer que mon hôpital, mon
école, ma garderie, mon centre de détention ne soient pas des acheteurs
privilégiés de mes produits locaux dans des circuits courts.»
Est-ce
qu'on peut savoir de la part du gouvernement, M. le Président, de la part du
ministre combien de ministères ou organismes ont adopté une politique
d'achat local depuis 2014?
Le Président
(M. Paradis, Lévis) : À question relativement courte réponse
relativement courte.
M. Lessard :
Oui. Juste pour dire que mon prédécesseur avait écrit à tous les ministères,
là, pour développer une stratégie
d'approvisionnement, en respectant les règles de commerce, etc., mais en
faisant le maximum d'achat local, donc, pour les établissements et institutions principalement. Alors, je suis à
documenter, là, ce que chacun a pu faire, donc, dans ses champs de compétence, alors donc on pourra
faire un suivi, là, peut-être dans les prochains crédits, l'an prochain, sur
cet aspect-là.
Puis
c'est quelque chose qu'il ne faut jamais lâcher. Bon, il y a des hôpitaux qui
achètent directement, donc... On a vu
de belles initiatives des commissions scolaires, etc., être en lien avec la
communauté, donc l'agriculture soutenue par la communauté, les hôpitaux, etc. Donc, on a une série d'initiatives. Mais
je n'ai pas le portrait, là, actuellement, là, qui a été fait, mais il y
a des initiatives qui ont été faites.
Le Président
(M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Villeneuve :
Donc, M. le Président, si je comprends bien, on n'a pas de chiffres à nous
fournir. Et puis je regarde ici, là,
à la page 110, là, où on nous dit... Parce qu'on a posé la question,
hein : «Pour chaque ministère ou organisme du gouvernement, présenter un état d'avancement de la
stratégie de positionnement des aliments du Québec sur le marché institutionnel», et on nous répond que notre
question n'est pas pertinente. Bien, je ne sais pas, moi, je ne sais pas qui a
écrit ça, là, mais je pense que c'est une
question drôlement pertinente. On parlait tantôt de développer une filière du
boeuf, on parlait tantôt d'avoir plus
de fruits et légumes produits du Québec dans nos assiettes, et on me répond que
ce n'est pas pertinent comme question. Je trouve ça un peu cavalier, M.
le Président.
Mais là le
ministre, il vient de me dire qu'il est en train de mesurer tout ça, mais là on
ne peut pas avoir de réponse maintenant. Donc, on va avoir une réponse
plus tard. Ce serait quand?
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : M. le ministre.
M.
Lessard : M. le Président, ce que je peux vous dire, il
y a 47 projets, depuis 2014, qui
ont été soutenus par le MAPAQ, dont 17 en 2016‑2017.
Maintenant,
c'est plutôt... ce n'est pas seulement de soutenir le
projet, quand on fait la documentation, c'est aller voir comment ça s'est constitué en achats, en ventes et en acquisitions
et quels sont les freins qui ne nous ont pas permis de faire le maximum. On ne disait pas, nous
autres, de tricher, du côté institutionnel, à cause de l'accord de libre-échange canadien, parce qu'on achète et on exporte des
produits vers d'autres institutions de l'Ontario, de l'Alberta, etc., on est un exportateur. Notre premier client, c'est de
l'autre côté. Ça fait que, si on avait des mesures
protectionnistes qui permettent ou... évitent de rentrer des produits de
l'Ontario, on aurait donc un différend.
Maintenant,
les projets, donc, on pourrait voir comment ça a généré de revenus, et je vais
le soumettre à la commission pour plus... un complément d'information, là, des données que je peux avoir de ces 47 projets là, qu'est-ce que
ça a généré comme ventes et volumes d'approvisionnement.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. M. le député de Berthier.
M.
Villeneuve : Donc, ce
qu'on comprend, c'est qu'on va partir du point a pour le point b,
savoir on était à combien et l'augmentation est de combien.
Donc,
M. le Président, il y a un programme Aliments du Québec et Équiterre qui est...
moi, je tiens à le souligner, là, c'est assez extraordinaire comme programme,
hein, c'est un programme de reconnaissance pour les institutions où justement
ils essaient d'avoir des partenariats ou des gens qui vont accepter,
finalement, de favoriser les produits du Québec dans les institutions. Je voudrais savoir de la part du ministre... C'est un projet pilote, en passant. Je voudrais savoir de la part du ministre combien
le gouvernement du Québec a investi dans ce programme-là.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : M. le ministre. Réponse courte.
M.
Lessard : Oui. Je pourrais peut-être laisser le
sous-ministre y répondre. J'allais donner... De 2013 à 2017, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et... a
soutenu Aliments du Québec pour un total de 3 326 000 $. Donc,
sur le projet particulier, je ne sais
pas si vous avez des informations particulières. Non? Donc, Aliments du Québec
a été soutenu par le gouvernement.
M. Villeneuve :
Mais, plus spécifiquement sur le projet pilote d'Équiterre, spécifiquement sur
le projet pilote d'Équiterre, je peux peut-être
informer le ministre, là, on me dit qu'il y aurait 19 institutions qui ont embarqué dans le projet. Puis moi, je veux savoir combien le gouvernement... En fait, c'est Cultivons l'avenir, donc, programme
fédéral. Combien le Québec a mis?
M.
Lessard :
...l'argent du fédéral.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : ...M. le député, merci. M. le ministre, réponse.
M.
Lessard : Je
prends note, là, on va essayer de trouver la réponse avec l'équipe qui est
derrière moi, là. Sur un des 47 projets que... vous comprenez qu'on
est dans une information pointue, là, s'il n'a pas été répondu.
Une voix :
...
M.
Lessard : Après le
souper, après 18 heures, si vous permettez. On va avoir le temps de faire
la recherche puis on va donner l'information appropriée.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : M. le ministre, merci. M. le député.
M.
Villeneuve : Bien, écoutez,
je prends une chance : Je pense que c'est zéro. Mais on va attendre la
réponse, je demande aux gens de vérifier. Et on en reparlera, sur cette question-là,
on en reparlera effectivement après souper.
M. le Président, à la page 160, deuxième
opposition, il y a
une question qui a été posée, toujours concernant la Stratégie
d'accroissement des achats de produits alimentaires québécois, et la réponse a
été : «Bien que la Stratégie d'accroissement
des achats de produits alimentaires québécois
ne soit plus en vigueur depuis mars 2011, le gouvernement demeure engagé à
poursuivre la croissance des achats des produits alimentaires québécois sur les
marchés.» Là, si je comprends la
réponse, là, le gouvernement a jeté à la poubelle la Politique de souveraineté
alimentaire, et là il dit... bien que
depuis 2011 la politique du gouvernement libéral d'avant n'est plus en vigueur,
on nous dit : Le gouvernement demeure engagé à poursuivre la
croissance.
Actions concrètes. J'aimerais ça savoir les
actions concrètes qui sont prises pour arriver à ça.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
La réponse du ministre.
• (18 heures) •
M.
Lessard : Bon, je
vais peut-être rappeler à mon collègue, là, que la Politique de souveraineté
alimentaire, là, ce n'était pas l'invention du pain tranché non plus, là, tout
n'était pas généré par cette stratégie-là. Il y avait des politiques au ministère, il y a eu des programmes
de financement sur la promotion des produits du Québec dans la première
mouture, puis ces programmes-là sont souvent en révision.
Puis je ne
veux rien que vous rappeler qu'il y a eu... Puis le ministère de l'Agriculture
n'y a pas échappé, là. Quand on était
en déficit, le gouvernement, les ministères ont été sollicités, certains
programmes de mise en valeur, de promotion, etc., ont subi une petite
cure d'amaigrissement aussi.
Alors donc,
je ne veux pas taxer, là, tout puis... tout le fait qu'elle était donc
merveilleuse, la stratégie de souveraineté alimentaire. Elle était sûrement
viciée de plusieurs dollars qui n'y étaient pas aussi, ce qui a certainement
valu à mon collègue de Brome-Missisquoi de
penser qu'on pouvait faire mieux. Et de se doter d'une politique bioalimentaire
allait certainement faire en sorte qu'on
allait être capable de dégager des sommes, comme il a été fait. La stratégie
a été remplacée par la stratégie de promotion des aliments du Québec sur
les marchés, et Aliments du Québec a contribué à l'essor et au rayonnement des
produits alimentaires. Ça regroupe au-delà de 1 500 entreprises,
22 000 produits sont certifiés
Aliments du Québec. Aliments préparés au Québec, 80 restaurants,
25 institutions qui possèdent la certification Aliments du Québec au menu. Et je tiens à le
mentionner, que, de 2013 à 2017, c'est 3 346 000 $ qu'il a
reçus, du soutien du ministère de
l'Agriculture, plus, nécessairement, toutes les autres contributions qu'ont pu
faire ceux qui en faisaient la promotion.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Berthier, il vous reste à peine une minute.
M.
Villeneuve : Oui. M. le Président, on retrouve sur le site du
ministère la stratégie de positionnement de mon collègue, donc...
j'allais dire M. Gendron... d'Abitibi-Ouest, mon collègue d'Abitibi-Ouest,
on retrouve sur le site du ministère la
stratégie de positionnement. Est-ce à croire ou est-ce à penser que le
gouvernement continue à la pousser de l'avant? On opine du bonnet, en
arrière, on me dit oui, effectivement.
Alors, si on
pousse encore fortement sur cette politique-là, cette stratégie de
positionnement là, M. le Président, il
faudrait qu'on m'explique, parce que je trouve qu'il y a un peu d'incohérence,
là, présentement, là. On nous dit dans une
réponse aux questions que celle de 2011 n'existe plus, on fout à la poubelle
celle de notre gouvernement en 2013, et là on se retrouve devant un vide sidéral, mais là on me dit qu'en même temps
on continue à utiliser la stratégie de positionnement. Moi, j'aimerais
que le ministre essaie de me démêler ça.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : M. le député de Berthier, si le
ministre veut répondre, il devra le faire au retour, après la période du
souper, parce que le temps imparti est maintenant écoulé.
Alors, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 19 h 30, où elle poursuivra
l'étude des crédits du portefeuille, à ce moment-ci... portefeuille
Agriculture, Pêcheries et Alimentation. Bon souper à tous!
(Suspension de la séance à 18 h 2)
(Reprise à 19 h 30)
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : À l'ordre, s'il vous plaît! À
l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'agriculture, des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles reprend ses travaux. Je demande à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de
leurs appareils électroniques, s'il vous plaît.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude du volet Agriculture et Alimentation des crédits budgétaires du portefeuille Agriculture,
Pêcheries et Alimentation pour l'exercice financier 2017‑2018.
Nous avons commencé nos travaux à l'heure, alors
nous finirons à l'heure. Nous en sommes maintenant à reconnaître le gouvernement pour le prochain bloc d'échange. La parole
est donc au député de Côte-du-Sud pour 20 minutes.
M. Morin :
Merci, M. le Président. M. le ministre, chers collègues, tout le monde qui accompagne
le ministre, bonsoir, tout le monde.
Pour faire la
suite, tout à l'heure les collègues ont parlé de relève, et moi, je veux vous
parler d'un institut très important,
l'Institut de technologie agroalimentaire, campus La Pocatière. Je vais
vous en faire un petit historique puis aussi
une chronologie des événements qu'on a vécus à La Pocatière à ce sujet de
l'Institut de technologie agroalimentaire, campus de La Pocatière.
L'enseignement
agricole, au Kamouraska, représente
une longue tradition d'excellence. En
effet, c'est en 1859 qu'est fondée à Sainte-Anne-de-la-Pocatière la
toute première école d'agriculture au
Canada, dont la devise est Le sol, c'est la patrie; améliorer l'un, c'est servir l'autre. En 1912, l'École d'agriculture est alors
rattachée à l'Université Laval. Elle
devient ainsi l'École supérieure d'agriculture, dispensant, en plus de la
formation aux jeunes agriculteurs, l'enseignement agronomique menant au diplôme de bachelier ès
sciences agricoles. Pour votre culture, M. le Président, M. Adélard
Godbout a été recruté par l'école dès
l'obtention de son diplôme, en 1918, et est devenu un spécialiste de la race
bovine ayrshire, puis par la suite il est devenu premier ministre du
Québec. À la même époque, le gouvernement fédéral met en place à Sainte-Anne-de-la-Pocatière
la première ferme expérimentale au Québec. En 1940, l'école a été élevée au
rang de Faculté d'agriculture, puis devient, en 1962, avec le rapatriement de la Faculté d'agriculture au campus de Sainte-Foy, l'institut
de technologie agricole, placé alors sous la direction de l'actuel ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
du Québec. Au fil des années, l'ITA, campus de La Pocatière, s'implique
activement dans le développement de notre région en partenariat avec les
différents intervenants du milieu.
À
l'élection de 2014, la rumeur de fermeture de l'ITA était sur toutes les
lèvres. Les élus de la MRC déploraient un
repli de l'institution quant à sa mission de formation et à son implication
dans le milieu. L'inquiétude grandissant, un comité est formé, présidé par le maire de La Pocatière,
M. Sylvain Hudon, dont différentes personnalités de l'alimentation,
autour de cette table. Un mémoire est envoyé
au ministre, il dispose de trois recommandations. Première : «Que le MAPAQ
donne suite au rapport de la Commission sur
l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois visant à modifier
le statut de l'ITA — rapport
Pronovost.» Recommandation 2: «Que le MAPAQ, le MEESR et les
établissements concernés se concertent afin
d'élaborer un modèle de regroupement entre l'ITA, campus de La Pocatière,
et le cégep de La Pocatière qui maintienne l'identification et la
spécificité propres des deux maisons d'enseignement.» Troisième recommandation : «Que le nouveau modèle de
regroupement proposé soit présenté aux instances concernées afin d'obtenir
leur aval, de sorte que ce nouveau modèle soit mis en oeuvre pour la rentrée
scolaire.»
Le temps
passe. Voyant le dérapage que prend le dossier de l'ITA, je prends l'initiative,
en accord avec le ministre et député
de Brome-Missisquoi, de me positionner et d'annoncer que l'ITA deviendrait une
société d'État. Cette déclaration a
eu un effet boomerang. Mme Deschênes, du cégep, ne partageait pas cette
idée. Elle aurait aimé être entendue avant que je prenne cette décision et elle désire toujours avoir la
possibilité d'exprimer son point de vue. M. le Président, à ce moment-là, je réalise que les personnes les plus
concernées, les anciens et anciennes de l'ITA, la relève agricole, n'avaient
pas fait partie de la discussion. Je les
rencontre au bureau de l'UPA à La Pocatière, ils me font part de leur
point de vue. Pour eux, ils vivent très bien avec le statu quo.
En parallèle,
à l'ITA, la vie continue. Les admissions 2016‑2017 augmentent de 12 %. Le
30 janvier 2017, un courriel est
envoyé, un communiqué de presse, je prends la peine de vous le lire : «Le
campus de La Pocatière de l'Institut de technologie agroalimentaire bonifie son offre de formation en
proposant trois nouveaux profils axés sur les productions animales et
végétales biologiques.
«Précisément,
les nouveaux profils biologiques s'intégreront au programme de Gestion et
technologies d'entreprise agricole du
campus de La Pocatière. Ils concernent la production laitière, la
production porcine et avicole, la production bovine, ovine et caprine,
ainsi que les cultures végétales qui y sont associées.
«Les nouveaux
profils biologiques mis sur pied permettront de mieux répondre aux besoins de
formation technique des étudiants. En effet, de plus en plus d'étudiants
manifestent un intérêt marqué pour le mode de production biologique, ce qui cadre d'ailleurs avec la
demande grandissante des consommateurs pour les produits biologiques. Ainsi,
les futurs gestionnaires d'entreprises
agricoles auront accès à une formation appropriée pour satisfaire aux exigences
et relever les défis de l'agriculture.
«De plus, le
programme de Technologie de la production horticole et de l'environnement sera
également bonifié pour accentuer le
volet biologique, tout comme la formation continue, qui ajoutera plusieurs
activités intégrant ce mode de production à son offre de formation à
partir de l'automne 2017.
«Le campus de
La Pocatière de l'ITA possède déjà plusieurs installations à caractère
biologique qui seront utilisées et mises en valeur par cette nouvelle
offre de formation, soit 80 hectares de terres cultivées biologiques, une
unité de production laitière biologique et une serre technologique en pleine
terre exploitée selon une gestion biologique.»
Voilà, M. le
Président. Maintenant qu'on a le vent dans les voiles et qu'à chaque décennie
arrivent des incertitudes au niveau de notre institut technologique,
j'aimerais vraiment connaître l'action future du ministre.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le député. La parole au ministre.
M.
Lessard :
Alors, merci. Mon collègue a dressé un bon portrait de, premièrement,
l'installation ou l'arrivée par
Adélard Godbout de cette installation-là, donc, de formation. On voulait garder
nos jeunes en agriculture plutôt que les
envoyer dans les camps forestiers du côté des États-Unis. Les premiers curés,
les premiers... voyaient partir les pères de famille alors que les familles grandissaient, puis on n'était pas
indépendants, donc agriculture nourricière, donc, vivrière des débuts du siècle. Alors donc, il était non
seulement premier ministre, mais ministre de l'Agriculture. Et les premiers
ministres ont aujourd'hui plutôt intérêt à... bien, en fait, ils s'occupent
souvent de la jeunesse, mais la jeunesse, dans ce temps-là, s'exprimait à travers une agriculture qui était récente. Il
fallait tasser le bois, s'accaparer des terres pour faire place à un peu
de terres de production pour les premiers jardins, les premiers... Alors donc,
c'est comme ça qu'arrive l'agriculture.
Nécessairement,
sur le cycle de l'ITA de La Pocatière, comme dans bien d'autres, on a vécu
des cycles de baisse, hein? Les
familles, moi, ma mère, ils étaient 12; mon père, ils étaient 18. Chez nous, on
était six, puis moi, je n'en ai pas eu. Bon. Ça fait que ça doit
probablement ressembler à la baisse démographique qu'on va atteindre à quelque
part vers 2019, 2023, une baisse de
population, puis ça se reflète aussi dans nos écoles. Il faut juste ne pas
paniquer quand ça nous arrive, du fait de la baisse des inscriptions,
liée à un cycle baissier populationnel.
Sauf que c'est la période qu'il faut aussi
requestionner. Elle arrive avec la commission Pronovost, qui, elle, propose de
revisiter son statut. Nous, ce qu'on propose, c'est de revisiter sa stature.
• (19 h 40) •
L'ITA, on va se donner... on va se dire
ça : Y a-tu quelqu'un qui pourrait remettre en question la technopole
agroalimentaire à Saint-Hyacinthe, dans laquelle des institutions au nom de
l'agriculture, de sa formation, l'école vétérinaire,
les abattoirs, les encans, les lieux de production en biotechnologies, etc.? Y
a-tu quelqu'un qui pourrait remettre ça
en question? Non? Bien, l'ITA de La Pocatière, c'est pareil. Il faut
seulement le décider, en être convaincu puis faire en sorte qu'on prenne les moyens pour redresser,
comme ils ont pu le faire, le nombre d'inscriptions. Regardez nos passerelles qu'on a pu faire avec les maisons d'éducation supérieure comme les universités.
J'étais au collège Macdonald, voilà pas si longtemps. Avec, donc... Le collège Macdonald et l'Université McGill,
donc, ils ont augmenté le nombre d'inscriptions d'étudiants anglophones, ils ont spécialisé leurs
départements et ils attirent même, maintenant, des gens de l'Ontario, parce
qu'il y a une école qui a fermé en Ontario, comme quoi les cycles peuvent favoriser
aussi l'attraction. L'ITA de La Pocatière,
ils ont pris ce que Pronovost disait. Il y a des spécialités en vedette, on
devrait développer sur la production biologique.
Alors, je comprends qu'en serre, en différentes productions le virage est là,
c'est peut-être 2 % de la production, mais il y a 15 %,
20 % de croissance par année, comme quoi on s'adapte à la consommation.
Puis là,
bien, il y a plein de centres d'expertise alentour aussi de La Pocatière.
Là, on parle souvent de l'école de formation,
mais tous les centres de transformation, je pense que c'est sur l'ovin, les
charcuteries, les fromages, etc., donc, c'est l'autre façon de
l'exprimer.
Donc, la
stature, on va la définir. L'ITA de La Pocatière est là pour rester, on va
lui donner les moyens pour le faire.
On va développer les passerelles avec les maisons supérieures, on va développer
les passerelles avec tout ce qu'on a un
peu aussi délaissé... pas délaissé mais transféré ailleurs. On a fait de l'IRDA
quelque part, on a fait Valacta quelque part, on a fait... Puis j'ai un intérêt, avec La Pocatière, de
regarder comment on peut se réaccaparer... On ne passe pas dans une école de formation... Les jeunes nous l'ont
dit : Moi, je suis allé à La Pocatière, j'ai fait ma formation, mais
après ma formation n'a pas arrêté du
fait que j'ai quitté l'école, je pourrais y retourner en formation. Donc, on a
comme des champs d'intérêt, on a les lieux, on a l'expertise. Puis on ne
se laissera pas abattre par le fait qu'il y a eu une baisse.
Nous autres,
le collège de Thetford, ce n'était pas une école d'agriculture. Si on avait
écouté tout le monde, on serait à 800, 700 jeunes qui viendraient à
l'école, mais on a développé des nouvelles affaires, on est à 1 000,
1 100, maintenant, on a arrêté de
s'inquiéter de notre avenir. Alors, c'est pareil. On va mettre les ressources
appropriées, on va développer. On a
un environnement favorable à l'instauration de d'autres disciplines. On va les
nommer, on va les supporter.
Et j'ai
demandé à la Fédération de la relève agricole d'être mon organisme-conseil, mon
organe-conseil. Eux, ils sortent,
actuellement, de ces écoles-là, ils ont quelque chose à dire parce qu'ils
viennent d'y passer, les anciens veulent me parler. Puis ça n'empêche
pas d'avoir un dialogue quand même avec le collège, parce que, quand j'ai
rencontré, récemment, avec... Lors de mon
passage à Montmagny, j'ai rencontré la directrice. On va stabiliser aussi le
fait, comme elle est par intérim...
puis on essaie de la faire nommer, mais, bon, il y a une petite difficulté,
dans la fonction publique, là, c'est
vrai que ce n'était pas le bon niveau, c'est plus dur pour la permanence. Mais
on cherche la façon de stabiliser le fait que l'école est là pour rester, je ne sais pas combien de fois... il
faut que je le dise souvent, puis on va travailler avec eux autres pour
faire en sorte que le message est compris, entendu et qu'on est au travail.
Alors, c'est
le message que je dois dire à tout le monde qui nous écoute. Après autant
d'années, il ne faut pas prendre la
fuite quand il y a une baisse de régime. Il y a encore de l'attraction, de la
rétention, mais il faut augmenter les disciplines et les passerelles avec des maisons... les organismes
spécialisés, parce que l'agriculture, ça commence aussi quand on sort de
l'école, mais il faut continuer d'y
retourner pour rester très moderne, très actuel, très connaissant, pour garder
l'efficience, la connaissance, etc. Donc, c'est un lieu de diffusion
permanent d'après l'école aussi.
M. Morin :
Merci, M. le ministre. M. le Président, je crois que... la réponse du ministre
me satisfait grandement. Et j'espère
que le message du ministre sera bien entendu. Il y avait différents facteurs
qui faisaient en sorte que la rumeur grandissait,
on avait beau essayer de mettre sur place un comité... et vraiment tout le
monde était sur qui-vive. Moi, je ne comprenais pas tout à fait le
qui-vive, mais quand même j'ai voulu participer au comité qui s'est formé. Je
me suis vraiment imprégné de la culture de
La Pocatière. Et j'espère que les gens ont bien compris, compte tenu de
l'histoire de l'ITA, campus de
La Pocatière, une histoire à laquelle on tient, et qu'en agriculture c'est
très, très important. Merci. Merci.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
Lessard :
...complément d'information. Donc, à La Pocatière, ils n'ont pas seulement...
ils ont planté un arbre, puis ça a
fait pas seulement des racines, ça a fait des branches, ça a fait des feuilles,
ça a donné des fruits. On va s'en occuper, tout simplement, pour qu'il
rayonne à nouveau. Les émondages ont été faits, cet arbre-là mérite de vivre.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. Prochaine question du côté du député de
Dubuc. À vous la parole, M. le député.
M. Simard : Merci beaucoup, M. le
Président. M. le Président, il me reste à peu près huit minutes?
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Six minutes.
M. Simard : Six minutes? Bon, bien,
je viens d'en perdre deux d'un coup sec.
M. le Président, vous savez, moi, j'habite au Saguenay—Lac-Saint-Jean, et puis, dans ma région, on a quand même une industrie agroalimentaire extrêmement importante pour ma région parce que ça fait partie des
créneaux d'excellence. Chez nous, on
a le bois, l'aluminium et l'agriculture, comme, bien sûr, le tourisme, mais
c'est les trois principaux. Parce
que,
vous savez, toutes les régions du Québec ont été... les premiers balbutiements des régions,
c'était l'agriculture qui les a fait lever. Donc, ma région n'est pas
étrangère à tout ça.
Et, bien sûr,
dans l'agroalimentaire, il y a les fromageries, il y a des agriculteurs qui
sont également propriétaires de fromageries, il y a également, bien
sûr, des entrepreneurs qui sont propriétaires de
fromageries, dont Fromagerie Boivin.
Pour faire
une petite histoire de ça, Fromagerie Boivin, c'est une famille qui est
propriétaire de cette fromagerie-là depuis
plusieurs générations. Et dernièrement elle a fait les manchettes, M. le
Président, elle a acheté la Fromagerie Lemaire de Drummondville... ou encore de Saint-Cyrille-de-Wendover, tout de
suite à côté, là. Moi, j'ai travaillé à Drummondville, je mangeais du fromage
Lemaire, parce que j'ai commencé à faire ma jeunesse là. Quand on allait dans
les parcs, bien, on prenait du
fromage en grains puis on mangeait du fromage Lemaire. J'étais bien heureux, M.
le Président, quand j'ai su que la
Fromagerie Boivin, qui est aussi une entreprise familiale... Et les Lemaire,
c'est une famille aussi. Quand j'ai vu que M. Lemaire disait : Écoutez, nous autres, on a regardé la
possibilité, justement, de... parce qu'étant donné qu'on n'a pas de relève on voulait être repris par une
entreprise, je vous dirais, familiale, il a dit ça à la télévision, j'étais
bien heureux de ça, d'autant plus
qu'ils ont contacté la Fromagerie Boivin, qui est dans mon comté, qui est dans
ma région, et ils ont fait une
entente à ce sujet-là, un groupe qui va représenter, je vous dirais... qui va
avoir 300 emplois. 300 emplois, M. le Président, ce n'est pas n'importe quoi,
c'est intéressant pour le Québec. Et tout au moins ça vient garantir que les emplois vont rester ici, ça veut dire que c'est
intéressant. Et moi, j'en profite, je vous dirai, de ces crédits pour les
féliciter d'avoir travaillé ensemble
et, justement, de préparer l'avenir pour les employés mais pour, également, les
deux familles qui ont fait cette transaction.
Mais encore
plus, M. le Président, au niveau du fromage, on a eu beaucoup d'inquiétudes et
puis on en a encore, de l'inquiétude,
par rapport à la révision des normes pour les fromagers artisanaux. Moi, j'ai
des agriculteurs dans mon comté qui,
quand on a parlé de signer avec les Européens, je pensais qu'ils étaient devenus
Européens, parce qu'ils ont tous
rentré dans mon bureau. Ça fait qu'il y en avait des contents, puis il y en
avait qui étaient plus ou moins contents. Mais pourquoi? Parce que, vous savez, la peur est très mauvaise
conseillère. Et puis on a eu des discussions par rapport, justement, à ce que le ministre nous avait dit
dans les différentes interventions, les différents questionnements qu'on avait.
• (19 h 50) •
Maintenant,
il y a encore de l'inquiétude, pour toutes sortes de raisons. Puis, devant l'imminence
de la mise en oeuvre de l'accord de
libre-échange avec l'Union européenne, les fromagers artisans du Québec
dénoncent les normes de salubrité et
d'hygiène québécoises, notamment les normes microbiologiques, alléguant
qu'elles sont plus sévères que les normes européennes. Donc, si les
normes sont plus sévères, leur inquiétude, c'est d'être moins compétitifs pour avoir accès à ces immenses marchés, les immenses
marchés de l'Europe, qui seraient quand même intéressants pour eux, M. le Président, parce que nous avons d'excellents
fromages, mais, si... Au niveau de la qualité, ce n'est pas inquiétant,
mais, au niveau du prix, si ça coûte trop cher, ces gens-là étaient inquiets.
Maintenant,
une étude comparative, M. le Président, de la réglementation québécoise et
européenne dans le secteur laitier a
été réalisée en janvier 2015. Les principales différences entre les normes
européennes et québécoises concernent les
bactéries S. aureus — je ne sais pas si je le prononce correct — et E. coli. Les normes québécoises sont basées sur
l'analyse de produits finis et sont
harmonisées avec les normes canadiennes du Règlement sur les aliments et drogues ainsi que celles du Code national sur les produits
laitiers. Elles sont donc similaires à celles des autres provinces canadiennes
et, bien sûr, celles des États-Unis, parce qu'on fait déjà énormément
d'échanges entre les États-Unis et le Canada.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : M. le député de Dubuc, je vais vous
demander de conclure bientôt. Il vous reste 30 secondes à peine.
M.
Simard : Ah! 30 secondes, M. le Président? Bien, ça va me faire
plaisir de vous reparler tantôt, M. le Président. Et, vous allez voir,
je suis bien intéressant.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci beaucoup, M. le député. Je n'en
doute pas. On passe au prochain bloc, qui appartient, celui-ci, au deuxième groupe d'opposition, pour
18 minutes. Je cède la parole au député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel : Merci, M.
le Président. Le député de Dubuc, il ne nous demandera pas de voter là-dessus,
là?
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Martel : Écoutez,
lors du dernier budget de votre collègue ministre des Finances, celui-ci
annonçait un investissement en agriculture
de 160 millions sur cinq ans. 160 millions, c'est intéressant. C'est
pendant cinq ans, donc ça veut dire à
peu près 32 millions par année. Tantôt, juste un peu auparavant, on
parlait de la subvention du gouvernement fédéral pour les pêcheries, on parlait de 300 millions, donc il faut
relativiser, mais c'est une bonne nouvelle parce que ça fait longtemps
qu'il n'y a pas eu de l'argent neuf en agriculture, et quand on sait que
l'Ontario, qui est une espèce de concurrent, au niveau agricole, est deux fois
plus subventionnée qu'au Québec.
C'est
intéressant, cet argent-là, cet argent nouveau là, mais moi, j'ai une
préoccupation assez importante de savoir où l'argent va aboutir. Je veux juste vous mettre en parallèle, M. le
ministre... Quand j'étais directeur général de la MRC de Nicolet-Yamaska, on avait postulé pour des
subventions pour des bibliothèques municipales, il fallait restaurer, agrandir
ou construire. Et c'était pour des projets
de 250 000 $ et plus. Et, comme, moi, mes municipalités, c'étaient
des plus petites municipalités, on
avait demandé de faire un projet pilote, de regrouper des petites bibliothèques
pour pouvoir se qualifier. Donc, on a fait cinq bibliothèques. Et la
subvention, je pense, c'était, de mémoire, 1 250 000 $, c'était
50 %, les municipalités devaient payer
l'autre moitié. Vous vous rappelez, la dernière qui s'est construite, on a été
à l'inauguration ensemble à Nicolet.
Moi, j'ai été
directeur général pendant presque toute la durée de ce programme-là.
Sincèrement, M. le ministre, le programme
était intéressant, mais ça a pris certainement deux ans à aboutir. Si je
calcule le salaire, par exemple, de l'agent culturel qui travaillait
pour moi, qui a travaillé au projet, si je calcule le salaire des
fonctionnaires, professionnels du ministère
de la Culture en région ou à Québec, si je calcule toutes les firmes de
spécialistes qu'on a demandé pour arriver à se classer... Moi, sincèrement, là, si on avait mis
1 250 000 $ sur la table puis on avait dit : Faites les
bibliothèques, je pense qu'on y aurait arrivé. Autrement dit, le fait de vouloir se
classer pour avoir l'attribution d'une subvention, ça a coûté quasiment
aussi cher que la subvention qu'on a eue.
Vous
me voyez venir un peu, là. Par rapport aux 160 millions, moi, j'ai une
préoccupation, puis les producteurs agricoles
aussi. Ils souhaitent que cet argent-là se ramasse dans leurs revenus à eux,
là, qu'ils puissent s'en servir concrètement, sans que ça passe par
toutes sortes de firmes professionnelles, etc.
Vous
avez parlé de deux formes de programme. J'aimerais ça savoir c'est quoi, les
deux programmes que vous visez avec ça?
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. La parole au ministre.
M.
Lessard : Oui, merci. Donc, tantôt, vous avez lancé une
petite donnée, puis peut-être, vos statistiques... Vous avez dit qu'en Ontario c'est deux fois plus
subventionné qu'au Québec. Peut-être me donner votre référence, j'apprécierais,
parce que, selon les statistiques qu'on me
fournit, par le ministère, on dit, soutien à l'agriculture, si l'on compare
avec l'Ontario, les producteurs
québécois sont 3,8 fois plus soutenus par leur gouvernement provincial. Si on compare avec l'Alberta, les producteurs québécois sont 3,3 fois plus soutenus par leur gouvernement provincial, etc. Donc, en général, on est plus soutenus.
M.
Martel :
Juste... J'aurais dû parler d'investissements en immobilisations.
M.
Lessard :
Ah! O.K. Donc, c'est peut-être une autre donnée, là, que...
Bon,
maintenant, sur l'annonce qui a été faite dans le budget,
là, il y a quand
même 95 millions. Puis on le
dit, là, les producteurs, en général,
souhaitaient de l'investissement dans les bâtiments, qui avait été instauré par
mon collègue de Brome-Missisquoi avant. Là, on a obtenu le montant,
fruit de ses efforts. Ce n'est pas vrai que, moi, rendu... en arrivant... Les producteurs de porc, les autres
producteurs avaient déposé, donc, des demandes auprès du ministre
des Finances, et, quand moi, je suis
arrivé, en janvier, je n'ai que réappuyé la demande des producteurs, des fédérations.
Ce qui a laissé dire, quand même,
puis là moi, je ne suis pas bien placé, moi, je ne suis pas un éleveur de porc
puis dans le domaine laitier, mais,
ce que ça a au moins laissé comme signal, Les Éleveurs de porcs ont dit :
«Les Éleveurs de porcs sont heureux
du signal positif que le gouvernement envoie par l'annonce d'un programme
de 95 millions.» En général, donc, ça va toucher à peu près 2 000 fermes. Puis, dans les critères
d'admissibilité, ça change quelque chose, c'est basé
vraiment sur des plans personnels, comme on avait fait les anciens plans de développement individuels, donc des critères un
peu semblables, qui permet un déclencheur pour faire l'investissement, parce qu'ils veulent passer en mode de bien-être animal. Alors donc, moi, ce n'est pas moi qui le dis,
là, c'est Les Éleveurs de porcs.
Puis,
pour ce qui est de la transformation, parce que le deuxième volet, de 42,5 millions, c'est le Conseil de la transformation alimentaire du Québec, il se dit satisfait
des mesures qui ont été présentées dans le budget déposé par le ministre
des Finances, donc, qui vise la croissance, l'innovation, etc., parce qu'on
voit bien que les produits doivent innover pour accéder aux tablettes.
C'est bien qu'ils soient biologiques. Ça, c'est un terme, donc, réservé, c'est
un mode de production sous contrôle. Et,
depuis que les grandes chaînes ont dit : On va vendre du biologique à la population
puis on va réserver des espaces tablette pour le faire, ça a changé quelque
chose.
Donc,
deux mesures phares, une pour la transformation des bâtiments, parce
qu'on sait qu'en 2020 on est attendus du
fait que, si on ne s'est pas qualifié, on n'aura pas accès au marché, et la transformation alimentaire. Les autres, des mesures d'élargissement de programme
au soutien... bon, il y a le chaulage, drainage, nouveau programme de rabais d'électricité, utilisation responsable des
pesticides, 14 millions. Là, la fédération de producteurs de grains, eux, n'étaient pas contents, ils trouvaient que ce n'était pas
assez, parce que, pour eux, ils doivent passer à un virage accéléré. On est
en train de regarder, voir s'il n'y a pas d'autre moyen de les aider.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. La parole au député.
M.
Martel : Merci, M. le Président. Je veux juste que vous compreniez ma préoccupation, là, pour être
sûr qu'il n'y a pas trop d'intermédiaires entre le programme et le
producteur agricole.
Je vous amène
ailleurs. Il me reste combien de temps, monsieur...
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Il vous reste 10 minutes, M. le député.
M.
Martel : Ah! bien,
c'est pas pire. Je veux vous parler de la Commission de la protection du territoire agricole. Je pense que
la présidente, elle est ici.
La
commission, je pense, c'est un outil important
qu'on s'est donné, au Québec. Il faut protéger nos terres agricoles, on
n'en a pas beaucoup. La pression, elle est importante.
Le
problème que j'ai avec la commission, et non avec la
présidente, bien entendu, c'est les délais de traitement. Moi, je crois au mandat de la commission,
qui est, à mon avis, essentielle. Le grief que j'ai à l'égard de la commission, c'est le délai des traitements.
Ça décourage, souvent, les municipalités, les contribuables qui font des
demandes.
Moi,
je voulais savoir : Est-ce qu'il
y a un plan ou — dans le fond, ça a deux volets — est-ce
qu'il manque des ressources, peut-être que je devrais le dire aussi simplement que ça,
est-ce qu'il vous manque des ressources pour offrir, je ne sais pas comment dire
ça, des délais beaucoup plus acceptables ou est-ce que c'est au niveau de
l'organisation? Mais est-ce que vous
êtes conscients de ce grief-là, qui n'est pas juste de moi, qui est très
répandu, du délai d'attente pour le traitement des dossiers à la CPTAQ?
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. La parole au ministre.
• (20 heures) •
M.
Lessard :
Moi, je pense que je ne laisserai pas la présidente répondre. Il ne faut pas demander à un gestionnaire s'il manque de ressources.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Martel : Moi,
je la voyais arriver, je trouvais que c'était un bon timing, là.
M. Lessard : Effectivement, on
peut toujours justifier le besoin de ressources,
mais je pense qu'il y
a un effort qui a été fait aussi. Puis on laissera peut-être
la présidente y répondre, mais
nécessairement je vais répondre quand même en disant : Il y a beaucoup
de décisions qui ont sont rendues par la commission annuellement. Elle est très
sollicitée, il y a beaucoup de pression. On demande vraiment
de faire un effort, puis je pense qu'ils l'ont fait, depuis 2014‑2015.
Il y a un chantier sur la révision des formulaires, bon, l'accès. Après ça, il y a
le traitement. Il y a des affaires qui ont pu être simplifiées.
D'autres affaires, bien, parfois, il faut les rencontrer.
Puis, il faut
le dire, au fil des années, je pense que ça s'est complexifié. J'ai été notaire
pendant près de 10 ans. Dans le
temps, remplir un gros formulaire, trois pages, quatre pages, clic, clac, clac, le demandeur, le lieu, un petit
plan. Tu demandes à la MRC, ils faisaient sortir c'est qui, les voisins,
à gauche, à droite. Y a-tu des contraintes? C'est-u en production en haut, en bas, etc.? Des rapports assez simplifiés. Mais,
au fil des années, les valeurs agronomiques, les ci, l'expertise, l'impact du dézonage ou l'impact de séparer une terre d'une autre terre sur la
valeur de production liée, etc., c'est devenu plus complexe, puis il y a
eu des contestations, judiciarisation des dossiers, etc.
Je pense
qu'il y a un effort qui a été fait sur la commission.
Il y a du travail qui est encore fait, peut-être je laisserai la
présidente vous en témoigner, mais je pense qu'il y a encore de l'amélioration
qui peut être faite. Puis probablement qu'elle
a toujours un peu besoin de ressources, là, financières ou de ressources, pour
des professionnels, pour y travailler.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. M. le député...
M. Lessard : ...M.
le Président, si vous permettez, peut-être, comme on a la chance de l'avoir...
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Voilà. Alors, à ce moment-là, je vais demander...
M. Lessard :
Puis, moi, ça me donne aussi la chance de la voir. Parce qu'en général, quand
tu es ministre de l'Agriculture, tu ne veux
pas voir le président ou la présidente de la commission, puisque c'est un
tribunal. Puis je tiens à le mentionner à ceux qui nous écoutent. Le
monde qui t'appelle au bureau, dit : Peux-tu intervenir, peux-tu faire changer mon rôle pour un autre rôle, etc.?, de
grâce, demandez-moi pas ça parce que, si je le faisais, le lendemain je ne
serais plus ministre de l'Agriculture. C'est
de l'espèce d'un tribunal, tribunal administratif, dans lequel on ne peut pas
mettre les mains.
Alors donc,
pour ceux qu'on peut aider, on peut questionner, on peut demander où est-ce
qu'ils sont rendus, on peut demander
si ça suit le processus, mais honnêtement on ne peut pas les questionner pour
changer des décisions ou changer leur rôle.
Alors, c'est
peut-être une information générale. Il y a tout le temps quelqu'un qui me
demande, tout le temps, même quand je ne suis pas ministre de
l'Agriculture : Peux-tu faire quelque chose?
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Alors, moi, je vais demander, M.
le ministre et les membres de la commission, si vous consentez à entendre la présidente de la Commission de
protection du territoire agricole. J'ai le consentement de tout le monde? Consentement. Mme la présidente de
la commission du territoire agricole, je vais vous demander de vous
nommer, de vous identifier pour les besoins de la diffusion, s'il vous plaît.
Mme Gouin
(Marie-Josée) : Alors,
bonjour. Merci beaucoup. Mon nom est Marie-Josée Gouin, je suis la
présidente de la CPTAQ.
Effectivement,
ce n'est pas la première fois que je viens ici. Et ce n'est pas la première
fois qu'on parle de délais, mais c'est la première fois qu'on a une
réponse de cette nature-là.
Alors, il y a
quand même la moitié de la réponse de donnée, par rapport à la complexité des
dossiers et puis du nombre de
dossiers. On traite passablement le même nombre de dossiers d'année en année.
Oui, c'est plus complexe. Oui, les
formulaires, on a retravaillé les formulaires, parce que les outils... Vous
parliez des plans. Les outils de géomatique sont de plus en plus précis, donc on a besoin de plus en plus de produits, de documents qui nous illustrent très bien les
positions.
Maintenant,
on a travaillé, dans les dernières
années, sur la révision des
formulaires. On a travaillé aussi sur le triage des dossiers selon leur degré de complexité. Donc, dès l'ouverture des
dossiers, on travaille vraiment à
faire une sorte de triage, de façon à
faire avancer les dossiers moins complexes et sans impact d'une façon plus
rapide. On a travaillé également sur
les charges de travail. On travaille avec des analystes, on travaille
étroitement avec les commissaires. Il y a des charges communes de sorte à travailler les dossiers par délai de
traitement, pour être équitable
envers les citoyens.
Aussi, on
actualise les documents de référence pour informer de mieux en mieux le citoyen,
les municipalités, les MRC de la façon de présenter les demandes
d'autorisation, pour être beaucoup plus efficaces. Puis ça, c'est du temps qu'il
faut mettre dans les
guides, c'est de trouver des nouvelles façons d'expliquer puis d'amener les
gens à nous produire les documents les plus précis, pour éviter le va-et-vient.
Lorsqu'on reçoit des documents, des demandes d'autorisation, et que le formulaire n'est pas bien rempli ou qu'on n'a
pas nécessairement les bons documents, on retourne, il y a un va-et-vient, et
après ça il y a beaucoup de délais.
Et aussi on
travaille depuis à peu près un mois, un mois et demi sur... Je vous
informerais qu'on est sur le projet
de loi n° 122. Il y a des articles qui touchent la
protection du territoire agricole, dont l'article 185, qui vise à
identifier par règlement
des usages non agricoles qui pourraient être autorisés ou pas autorisés par la commission
mais par règlement déjà, que le citoyen n'aurait plus à passer devant la commission.
Donc, ça, ça va nous aider beaucoup à réduire le nombre de dossiers.
Et effectivement, bien, il y a les ressources.
Il y a des postes vacants.
Le Président (M. Paradis, Lévis) : Merci,
Mme la présidente. La parole au député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel : Vous savez, en milieu rural, c'est assez
difficile. Surtout où est-ce qu'il y a des terres agricoles, je pense, chez nous, c'est plus que 90 % du territoire
qui est zoné agricole. On est en perte, dans beaucoup de municipalités, de population, on essaie de
gérer une façon de faire pour sauvegarder les zones habitables.
Puis il existe dans la loi une solution qui est
proposée, dans la loi sur la protection du territoire agricole, qui s'appelle l'article 59. Les municipalités, les MRC, moi, je l'ai déjà fait, là, c'est un travail très fastidieux. On
demande aux municipalités des consultations, on engage des
professionnels, et il y a beaucoup d'argent qui est dépensé.
Il y a des MRC, au Québec, qui ont reçu un avis
de la commission comme quoi qu'on suspendait l'étude des dossiers de l'article 59. Moi, je me
dis : Où la commission va chercher ce mandat-là? Le mandat de la commission,
c'est d'étudier les demandes,
d'appliquer la loi. Dans la loi, il y a un article 59, puis là la commission
va dire aux municipalités, aux
MRC, qui ont dépensé beaucoup de sous pour faire leur travail : On met ça
de côté? Sincèrement, je trouve ça vraiment difficilement
acceptable, cette décision-là. J'aimerais avoir, là, peut-être...
vous vous adressiez aux MRC, là, je vous donne l'occasion. Qu'est-ce qui
justifie ça?
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. Mme la
présidente, il vous reste une minute
à peine. Si vous voulez poursuivre, ce sera sur le temps du bloc du gouvernement
qui suit.
Mme Gouin
(Marie-Josée) : D'accord.
Alors, merci d'apporter cette question-là, je pense que c'est important. Et puis pourquoi on a suspendu le dépôt de demandes d'autorisation
pendant un an, pour vous dire d'une façon... faire un peu de recul, les demandes à portée collective,
le chantier a commencé en 2004‑2005, depuis près de 13 ans ou 14 ans.
Il y a près de 85 MRC, présentement, qui bénéficient de décisions à portée collective, parfois une, deux ou
même trois. On s'est aperçus qu'il y
avait une problématique de compréhension dans l'application de ces demandes à
portée collective là, et puis le
besoin de suspendre l'entrée de nouvelles demandes, c'était pour prendre le
temps pour vraiment formuler un nouveau guide à l'intention
des MRC pour expliquer comment déposer les demandes.
Lorsqu'on a suspendu, le 21 octobre, en
2016, il y avait 13 demandes à portée collective en traitement, 13 demandes pour l'année. On est encore... Déjà là,
il y a déjà... il y en a encore 11 en traitement. On est à la réflexion du guide, et le guide va sortir, de sorte que
c'est suspendu le temps de retourner ce guide-là, d'accompagner directement. Il y a beaucoup...
Même, on a répondu à plusieurs MRC et, dans les lettres qu'on avait reçues, on
s'est appliqués à leur dire... à vraiment les informer pourquoi la
suspension. Et puis il y a beaucoup de MRC qui ont déjà beaucoup de places à construire des résidences, il y a à peu près
pour 36 000 résidences de permises depuis l'arrivée des 59. Mais
c'est à court terme. On est rendus au
mois de mai, on travaille le guide. Il y a 13 demandes à portée collective
en traitement à la commission.
On a été vraiment, comment je pourrais dire, très
transparents, parce qu'on aurait pu laisser les MRC continuer à déposer des demandes, on n'aurait pas pu les
traiter. Il faut les traiter une après l'autre. Et c'est ça, là, on les
travaille bien. On accompagne les
MRC. On a nos urbanistes, nous, à l'interne qui travaillent directement avec
les gens. On fait les visites terrain, on va voir les îlots, on va voir
les secteurs, de sorte que ça prend beaucoup de temps aussi au niveau administratif. On les traite une en arrière de
l'autre, là, on en traite tout le temps, là. À chaque semaine, il y a toujours
des commissaires qui sont dans les dossiers de 59 pour faire avancer les
dossiers.
• (20 h 10) •
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, Mme la présidente. Nous sommes
dans le bloc du gouvernement. Alors, je reconnais maintenant le député
de Dubuc.
M.
Simard : Oui, M. le Président, je vous remercie. Pour les gens qui
viennent de se joindre à nous, on parlait, tout à l'heure, de la révision des normes pour les fromages artisanaux,
M. le Président. On indiquait que, les agriculteurs ou encore les fromagers, leur préoccupation, dans
leur perception, c'est que les fromages québécois ont des normes plus
sévères que les normes américaines, et que, pourtant, les normes ici, au
Québec, suivent les normes canadiennes du Règlement
sur les aliments et les drogues et celles du Code national sur les produits
laitiers. Elles sont donc, je vous dirais, similaires à celles des
autres provinces canadiennes et celles des États-Unis, M. le Président.
Et,
contrairement aux informations souvent véhiculées, les normes européennes ne peuvent
être qualifiées de moins sévères puisqu'elles sont différentes des
normes québécoises. «Différentes» ne veut pas dire «moins sévères», M. le Président. Elles imposent des changements au-delà
de simples modifications du nombre de bactéries S. aureus — je ne connais pas ça du tout, moi là, là — tolérées dans un fromage — j'imagine que les fromagers comprennent
très, très bien qu'est-ce
que je veux dire. En effet, l'Union européenne a adopté un règlement axé sur
les objectifs, le risque et sur la responsabilisation des exploitants.
Elle nécessite une démarche de gestion des risques plus globale par les
fromagers. Par exemple, les fromagers
européens doivent respecter des guides de bonnes pratiques, d'hygiène et des
cahiers de charges, obtenir la
documentation spécifique à leurs produits, et doivent effectuer leurs propres
analyses à partir d'échantillons de leurs produits.
Les
normes européennes sont basées sur l'analyse du fromage au cours de sa
fabrication, au stade où le développement de la bactérie est connu pour être à son maximum. La fabrication
européenne doit... le fabricant européen, pardon, doit lui-même analyser
ses fromages au cours du processus de fabrication, ce qui est plus contraignant
qu'ici, au Québec. Lorsque la bactérie
S. aureus atteint un compte élevé, elle peut sécréter des entérotoxines et
présenter un risque pour la santé
publique. Chaque année, au Québec, des lots de fromage doivent subir une
prolongation de leur affinage ou être éliminés
à cause du nombre trop élevé de cette fameuse bactérie, même en l'absence de...
bien, ce n'est pas «euro», là, c'est
entérotoxines — quand on
parle d'«européen», ce n'est pas tout à fait pareil — c'est la présence d'entérotoxines qui justifie l'élimination du fromage, en Europe,
tandis que c'est plutôt le nombre de S. aureus qui justifie le retrait du
fromage au Québec. Donc, on voit par là, M.
le Président, que c'est totalement différent. Les normes ne sont pas moins
sévères, mais on ne travaille pas de la même façon.
En 2016, le ministère
s'est engagé à réaliser un projet pilote sur l'implantation de la norme
européenne dont l'objectif est de déterminer l'applicabilité, d'une part, par
les exploitants et, d'autre part, par le ministère de la norme européenne pour la bactérie S. aureus dans le
fromage fabriqué tant avec le lait cru que pasteurisé. Ma question pour le
ministre, M. le Président : Où ce projet pilote est-il rendu? Et quelle
est la volonté du gouvernement du Québec sur la généralisation des normes européennes? L'échéancier, si possible. Et
est-ce que la norme va être acceptée par la balance du Canada?
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. La parole au ministre.
M.
Lessard : Alors,
une question bien à propos, à savoir : Est-ce que les normes québécoises
et les normes européennes sont les mêmes?
La
question... On dit tout le
temps : On va manger ce qu'on
livre, on va exiger la réciprocité des normes de fabrication. Et, au
fur et à mesure que ça avançait, probablement, dans l'accord européen, ils se sont dit : Il serait peut-être
le temps de voir où en sont les
normes européennes versus les normes québécoises, puisqu'on s'est beaucoup inspirés de normes européennes dans la
fabrication des fromages fins, principalement, pour produire les nôtres.
Alors,
évidemment, quand on écoute la présentation de mon collègue
de Dubuc, qui lui-même parlait tantôt de la Fromagerie Boivin comme quoi, malgré l'incertitude
de l'accord de l'Europe, l'importation de nouveaux produits, Boivin, qui a des cheddars vieillis, qui bien avant les
autres, avec ses cheddars vieillis de haut niveau, exportait, déjà, en
Angleterre, depuis, je pense, la
guerre, à peu près... avant même la guerre, alors donc, ce qu'on me
dit, pas parce que j'ai une grande connaissance, mais pour les
avoir rencontrés puis parce que lui est plus vieux que moi, alors c'est pour ça qu'il pouvait me donner un meilleur conseil... à savoir qu'ils ont acheté quand même
la Fromagerie Lemaire, qui produit aussi des cheddars puis des suisses,
donc, comme quoi les acquisitions sont toujours possibles pour grossir la
stature d'entreprise.
Il y a
eu une étude comparative, comme vous avez mentionné, parce qu'on dit : Les fromages de là-bas vont arriver ici, ils devraient respecter, normalement, la réglementation canadienne dans la fabrication de fromage. Mais
peut-on tirer une expérience de ce qu'ils font? Tu sais, on voit qu'on ne
mesure pas la même affaire au même moment. Donc, c'est de démystifier la connaissance quant aux usages,
voir si on ne peut pas profiter de ces réglementations européennes là aussi pour améliorer non seulement nos produits,
mais être un milieu plus compétitif, puisque, comme vous le mentionnez, nous,
au Québec, on mesure... Donc, la mesure est prise dans
l'analyse du produit fini, tandis qu'eux, la norme européenne, c'est basé... c'est au cours de sa fabrication. Et
est-ce qu'on mesure les mêmes choses pour retirer les produits
quand on fait un rappel? Eux, c'est
les entérotoxines, puis, nous autres, c'est la S. aureus qui fait qu'on
fait le retrait des fromages au Québec.
Alors
donc, le projet d'implantation, là, la sous-ministre responsable pourrait nous en parler, elle est
responsable. Si vous permettez qu'on
puisse l'auditionner, elle va se nommer puis elle pourra faire la présentation,
Mme Barthe qui va nous faire une présentation.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. Je demande le consentement
aux membres de la commission pour entendre
la sous-ministre. Consentement de tout le monde? Mme la sous-ministre, je vous demande de vous identifier pour les besoins de la
diffusion, s'il vous plaît.
Mme Barthe
(Christine) : Oui, bonsoir. Christine Barthe.
Donc, oui, comme M.
le ministre mentionnait, notre projet pilote n'est pas encore en marche. Nous
sommes actuellement... Nous l'avons travaillé avec l'industrie. Nous l'avons bonifié, nous avons tenu compte des commentaires de tous nos partenaires, et maintenant
nous sommes à discuter encore avec les gens de l'industrie pour connaître
leur intérêt à continuer, là, le
projet. Donc, actuellement, on est encore en train de discuter avec les
différents intervenants, là, pour bonifier certaines choses au niveau du
projet.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, Mme la sous-ministre.
M.
Lessard : Ce qu'il
y a à dire aussi, donc : Pour
les fromages qui seront importés, ce sont les normes canadiennes qui devront être respectées. Donc, tout
exportateur doit respecter les normes du pays, là, où il rentre. Donc là, on a
la notion du
retrait et la notion de la vérification,
mais, quand ils vont rentrer au Canada, ils doivent respecter les règles
canadiennes d'importation et non pas...
On n'exporte pas nos politiques européennes dans le Canada, on respecte les
normes canadiennes là où il doit rentrer.
Toutefois,
on peut-u bénéficier des enseignements qui sont là-bas? Ils faisaient des
fromages bien avant nous autres. Y
a-tu quelque chose qu'on peut tirer comme enseignement? L'industrie laitière a
accepté de le regarder, mais on verra à l'usage si ça peut être
bénéfique pour notre industrie.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. Le député de Dubuc.
M. Simard :
M. le Président, je pense que le député d'Abitibi-Est...
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : ...M. le député d'Abitibi-Est pour le neuf minutes
restant.
M.
Bourgeois : Combien?
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Neuf.
• (20 h 20) •
M.
Bourgeois : Ah! parfait. Je vais avoir juste assez de temps pour vous
entretenir sur un autre sujet qui m'est très cher.
Je vous ai parlé tantôt du boeuf à l'herbe,
dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue, qui s'est développé, un produit de choix. Et d'ailleurs je vous invite tous
à venir en Abitibi-Témiscamingue à la mi-août, à Ville-Marie, aux foires
gourmandes, foires gourmandes qui sont un événement de plus en plus
prisé, qui sont, donc, à Ville-Marie, à la frontière entre le Nord-Est ontarien et le Témiscamingue. Je vais le
dire plus spécifiquement pour les gens du Témiscamingue qui m'écoutent,
ils aiment bien qu'on mentionne clairement Ville-Marie au Témiscamingue. Et il
y a donc une belle rencontre là des producteurs
québécois et des producteurs ontariens pour faire connaître
ces produits, qui font le délice de tout
le monde des deux côtés de la frontière provinciale.
Cependant, cependant, il y a des enjeux. Il y a des enjeux, entre
autres, par exemple, au
niveau de la production animale parce
qu'en Abitibi-Témiscamingue on n'a pas
d'abattoir, et là c'est tout l'enjeu. Il
y a un abattoir à trois
kilomètres de la frontière, du côté ontarien, à Belle Vallée. Cependant, il y a
toujours des enjeux de ce côté-là parce
qu'il y a toute une question
de normes, de certification. Il y a des gens qui connaissent très bien
le monde des abattoirs qui ne sont
pas si loin de moi, mais ce n'est pas tout
à fait la même
réalité. On a des abattoirs, donc, de proximité, mais, encore là, c'est très difficile. Et, si on veut
parler de donner accès à des marchés de façon intéressante, il faut
adresser cet enjeu-là. Depuis
longtemps, le ministère a été interpelé, il y a eu des tentatives, il y a
toutes sortes de démarches qui se sont faites.
Et
récemment, l'autre élément important, dans le territoire
du Témiscamingue, il y a une production, une nouvelle production qui est née, si je peux l'appeler
ainsi, c'est la production porcine.
Il y a eu des investissements majeurs, on parle de 50 millions d'investissement. Il y a déjà deux sites qui
ont été développés. Et donc ça démontre l'intérêt, la volonté du territoire de non seulement maintenir
l'activité agricole, mais de la développer avec des nouveaux créneaux, d'aussi
permettre une mixité, si je peux dire, dans
des productions en fonction des territoires spécifiques, parce qu'on sait, il y
a eu un enjeu, par exemple... Je
reviens un petit peu sur toute la question de la production porcine. Autant
dans le nord que dans le sud, il y a
des discussions. Dès qu'on parle de production porcine, on dit : Oups! Ça
va-tu sentir? Ça va-tu faire ci? Ça
va-tu faire ça? Comment c'est... quels sont... Donc, tous ces enjeux-là qui
sont adressés. Mais en même temps il y a une réalité du territoire, il y
a certains secteurs qui sont dévitalisés et qui trouvent là une voie fort
intéressante pour revaloriser, dans le fond, à la fois l'agriculture et ces
communautés-là, parce qu'aussi les modèles ont changé.
L'agriculture
n'est pas en reste de la modernisation. L'agriculture, c'est s'adapter, c'est
de développer des modèles qui
correspondent à des nouvelles réalités, à des attentes pas juste pour les
agriculteurs, mais aussi pour leurs voisins, qui fait en sorte qu'on est capable d'avoir maintenant des implantations qui
respectent tant le voisinage, tant l'environnement que la production, en tant que telle, recherchée,
dans des conditions les plus appropriées possible, avec des rendements intéressants, qui fait en sorte, M. le Président,
que ça amène une diversification dans un secteur économique spécifique
qu'est l'agriculture mais avec une combinaison pour les autres acteurs qui y
oeuvrent aussi.
D'ailleurs,
ça a aussi amené d'autres éléments. Comme, plus récemment, il y avait deux
groupes de coopératives agricoles
qui, compte tenu des enjeux, compte tenu des avantages du regroupement, ont
décidé de fusionner pour être encore
plus compétitifs, pour être capables d'offrir des meilleurs prix, d'offrir une
meilleure desserte sur l'ensemble du territoire
de l'Abitibi-Témiscamingue. L'implantation
des porcheries dans le secteur du Témiscamingue
n'est pas étrangère à ça. L'implantation de la production du boeuf à
l'herbe aussi vient supporter ça.
Mais
il y a un os encore, ne serait-ce qu'un os, c'est celui de l'abattoir. Comment
peut-on valoriser une production comme
celle-là? Puis, M. le ministre, je sais qu'il y a des programmes pour supporter
les producteurs, compte tenu du fait qu'il n'y a pas, sur le territoire,
un abattoir, là, selon les normes. Puis je ne suis pas un spécialiste, vous en
savez sûrement pas mal plus que moi, avec
votre équipe, vous pourrez me démêler ça, mais, moi, là, ce que je veux être
capable de savoir, aujourd'hui :
Comment on va être en mesure d'amener cette filière-là de production de boeuf à
l'herbe, qui a un potentiel énorme...
Et, tu sais, on dit souvent : Ah! du boeuf de l'Ouest, puis tout. Tout à
l'heure, le collègue de l'opposition disait :
Tu sais, on a des produits au Québec qu'on doit mettre en valeur. Mon collègue
aussi des Îles-de-la-Madeleine disait : On devrait acheter le plus possible québécois. Dès qu'un produit est
produit chez nous, on devrait pouvoir l'avoir sur nos tables. Moi, je veux que le boeuf à l'herbe de
l'Abitibi-Témiscamingue ait sa place aussi sur cette table-là. Je ne
suis pas inquiet de son goût, je suis inquiet de sa capacité à se rendre dans
les assiettes.
Et là, M. le ministre, on
va avoir besoin de vous pour trouver une façon de permettre à nos producteurs
d'être capables de développer cette
filière-là sans avoir l'inquiétude de savoir comment ils vont pouvoir
commercialiser leurs produits ou avoir
une préoccupation de perte. Parce que, oui, je pense qu'il y a des
accompagnements de transport, mais, comme je vous dis, je ne suis pas un
spécialiste, mais j'en connais plusieurs qui viennent me voir puis qui me
disent : Écoute, on a changé nos méthodes, mais c'est sûr, quand on
met un animal dans un transport, puis si on lui fait faire beaucoup de
kilométrage, il y a des risques associés, des risques au niveau de la bête.
Puis là on a adopté ici, tous les membres,
hein, de la commission, une loi, maintenant, sur le bien-être animal, donc
soyons conséquents. Est-ce qu'on peut
donner, hein, dans cette réalisation-là de la production animale, un cadre qui
sera approprié avec le potentiel qui a été identifié clairement?
Et nous
souhaitons le plus ardemment possible trouver une avenue. Est-ce que c'est avec
nos voisins de l'Ontario? Est-ce que
c'est dans d'autres scénarios? M. le ministre, j'aimerais vous entendre
là-dessus pour pouvoir rassurer les gens de l'Abitibi-Témiscamingue avec
ce fort potentiel qui nous est présenté.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. M. le ministre,
si vous voulez rassurer, vous aurez une minute pour le faire.
M.
Lessard :
D'accord. Donc, pour la Foire gourmande au Témiscamingue, je ne fais rien que
saluer... Je ne sais pas si Hélène
Lessard... Mme Lessard y travaille toujours, mais je vais profiter de
l'occasion pour la saluer. On n'est pas parents, mais on est tout le
temps contents de voir un Lessard dans le Témiscamingue.
Pour ce qui
est des abattoirs, rapidement, donc, c'est vrai qu'il n'y en a pas. Puis il y a
déjà eu des expériences, même, d'abattoirs mobiles, qui n'ont pas donné
des résultats fructueux.
Deuxièmement,
on a regardé du côté de Belleville. C'est un abattoir qui n'a pas le statut
d'abattoir fédéral, qui veut dire qu'on ne peut pas aller porter nos
viandes là puis les rapatrier, parce que ce serait vraiment du commerce interprovincial que ça pourrait faire. Donc, le
ministère travaille avec l'agence d'inspection des aliments pour trouver une
solution là-dessus.
Quant à
Boréales, c'est plutôt un naisseur, hein? Donc, une production porcine, ce
n'est pas vraiment pour les abattre,
c'est pour les élever. Mais stratégiquement ils ont été positionnés là parce
qu'ils bénéficiaient d'un statut sanitaire très élevé.
Puis, pour ce
qui est du boeuf, bien, au lieu d'être du boeuf de l'Ouest, ce sera du boeuf du
Nord-Ouest, alors, comme quoi on aura
notre marque distinctive, au Québec, par rapport au reste de l'Ouest canadien.
Parce que le vrai Nord, c'est chez nous, diraient les gens de
l'Abitibi-Témiscamingue.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. Voilà qui
complète ce bloc d'échange. Pour le prochain bloc, ce segment appartient à l'opposition officielle, pour une durée de
21 minutes. Je donne la parole au député de Berthier.
• (20 h 30) •
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. M. le Président, autre
sujet, parce qu'on a beaucoup de sujets, je voudrais aborder le sujet... j'oserais l'appeler : La
terre aux agriculteurs, donc l'accaparement des terres ou la financiarisation
des terres agricoles au Québec.
On va
s'entendre sur une chose, je crois, ici, là. Si on ne s'entend pas, on en
jasera longtemps, M. le Président, mais je pense qu'on peut s'entendre
sur une chose. Depuis les 30 dernières années, toutes les consultations,
tous les rapports qui ont pu être faits ont
convergé vers trois conclusions, qui sont en fait une seule conclusion, à
savoir : La terre aux
agriculteurs. On veut que les agriculteurs soient propriétaires de leurs terres, on veut avoir une agriculture à
échelle humaine et on veut avoir des fermes familiales. Je pense que, là-dessus,
tout le monde s'entend, c'est très clair.
Alors, maintenant,
on regarde un peu tout ce qui se passe dans le monde et on voit qu'il y a
de l'accaparement, de la
financiarisation. Quand on regarde ce qui se passe au Québec,
bien, je pense qu'il y a lieu de se poser de sérieuses questions.
À propos, justement,
de ce qui se passe au Québec, M. le
Président, pour le bénéfice des gens qui nous écoutent et ceux qui iront sur la commission, j'aimerais
qu'on puisse déposer un projet de loi, le 599, Loi visant à contrer l'accaparement des terres agricoles. Si vous me le
permettez, je le déposerais, donc, sur le site de la commission pour que les gens puissent en prendre connaissance. Ce
projet de loi là vise une chose, il vise à s'assurer que les agriculteurs
demeurent propriétaires de leurs terres,
comme j'ai dit tantôt, et les fermes familiales. Donc, c'est essentiellement ça
que le projet de loi fait.
J'ai posé une
question, M. le ministre doit s'en rappeler, j'ai posé une question le
25 avril en Chambre, justement, parce
qu'on a vu que la Caisse de dépôt et placement a annoncé un investissement de
10 millions de dollars, ainsi que le Fonds de solidarité de la FTQ, 10 millions aussi, dans Pangea, et
le ministre, à la toute fin de la réponse qu'il a donnée, a dit : On va rencontrer la Caisse de dépôt,
on met le modèle sous examen. Moi, je voudrais savoir de la part du
ministre : Est-ce qu'il a déjà
pris rendez-vous avec la Caisse de dépôt pour en discuter? Et, bien sûr, est-ce
que le modèle est sous examen à l'heure où on se parle?
Document déposé
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : M. le député, merci. Juste avant de donner la parole au ministre, je
prends acte de votre volonté de déposer. J'autorise donc le dépôt du
document au secrétariat. Réponse du ministre, s'il vous plaît.
M.
Lessard : Merci, M. le Président. Donc, juste pour répondre,
aussi, tantôt, vous avez demandé est-ce qu'Équiterre a été financé sur le projet d'alimentation
institutionnelle, je vous avais répondu zéro. En fait, je vais vous donner une meilleure réponse : Il y a un cinq
avant les autres zéros, c'est 50 000 $ des 92 000 $, alors
donc, qu'on a financé. Je tiens à le déposer, M. le Président.
Puis je
pourrais déposer, dans la stratégie de mise en valeur, en fait... Je vais
mettre mes lunettes. Parce qu'après la
stratégie d'accroissement qui a pris fin, des aliments québécois, en 2011, le
site Web parle effectivement de la Stratégie de positionnement des aliments québécois sur le marché institutionnel,
qui est en vigueur depuis 2013 et qui est toujours en vigueur, qui a financé 47 projets. Et de
ces projets-là Équiterre a reçu 50 000 $ des 92 000 $, je
tiens à le mentionner. Et ça, c'est tout récent. Et je dépose la lettre
du ministre, qui est datée de mars 2016. Ça va?
Deuxièmement, sur la loi n° 599 que vous
avez déposée, en fait, ce que ça fait, ce n'est pas que ça empêche l'accaparement, c'est que ça retarde la prise de
possession des terres, parce que, dans votre projet de loi, que j'ai lu suite
à la question que vous m'aviez posée, ça dit
que, pour les terres de plus de 100 hectares, vous devez passer par la
Commission de protection du
territoire agricole, qui, elle, ne va pas l'interdire, à part d'aller sonder
les reins et les coeurs, la commission. Donc, ça dit aux producteurs agricoles en général : Tu veux t'acheter
une terre? Si tu penses que c'est une business... Attache ta tuque avec de la broche, si tu penses que la
Commission de protection du territoire agricole prend déjà trop de temps
à rendre des décisions pour les terres de
moins de 100 hectares, parce que... s'il y a du fractionnement des terres.
Pour les terres de plus de
100 hectares, si on est en affaires, elle va prendre encore beaucoup plus
de temps pour regarder les éléments.
Il y avait
des éléments quand même intéressants dans votre projet de loi, je l'ai regardé.
Tout le monde est d'accord, au
Québec, qu'on n'a pas bâti sept, huit générations de producteurs agricoles sans
être propriétaire de sa terre en général.
Au fil des
années, le modèle a évolué, à cause de la fiscalité, principalement, pour aller
chercher... pour faire en sorte que le bénéfice soit... qu'on ait, bon, des
paiements différés et qu'on puisse profiter des structures offertes par
l'État du point de vue fiscal. Donc, on est passé des entreprises individuelles
où est-ce que ton salaire est pleinement imposé
dans l'année... Après ça, ils ont dit : Ah! les sociétés. On a fait les
transferts vers des sociétés de partage, parfois plusieurs sociétaires pouvant amener des apports de biens, parfois des
apports économiques. Et on avait une fiscalité qui permettait de faire du paiement différé ou du
retard, c'est-à-dire d'imposer la société différemment de revenus versés à ses
membres. Puis, plus tard, d'autres avantages
se sont additionnés concernant le fait d'être en compagnie, donc, dans laquelle
on détient des parts. Puis, au fil des
années, les enfants des producteurs ont acheté une participation de leurs
parents, etc., prime à l'établissement, financement, et parce que les
actifs étaient devenus importants.
En général, ils exploitent pour eux-mêmes
en possédant leurs terres, leurs équipements. Quand ils n'ont pas les équipements suffisants, ils font souvent des
coopératives d'équipements, des coopératives de main-d'oeuvre pour éviter
d'avoir, donc, des employés à l'année.
Par la suite, donc, il y en a qui ont commencé à
produire pour les autres. Et j'en arrive au modèle...
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Je vais vous inviter à conclure, parce que je pense
que le député de Berthier
a d'autres questions à poser.
Documents déposés
Et, juste
avant de donner la parole au député
de Berthier, si vous voulez bien, je prends acte de votre volonté de déposer des documents
et j'autorise donc le dépôt des documents au secrétariat de la commission.
La parole au député de Berthier.
M. Villeneuve : Oui. Ça
va être très court, M. le Président. Le ministre s'est engagé au salon bleu à mettre le modèle
sous examen, il s'est engagé à rencontrer la
Caisse de dépôt et de placement.
C'étaient mes deux questions précises, là.
M. Lessard :
Oui, mais quand même on ne pourrait pas juste affirmer ce que vous affirmez
puis dire qu'on... Je tenais à parler du modèle québécois.
Donc, oui,
un, parce que, dans l'annonce de la Caisse de dépôt, ça dit qu'ils vont
favoriser le modèle familial. J'ai évoqué
les trois, quatre aspects. On produit pour soi ou on produit les autres, mais
on est toujours propriétaire de nos biens. Exemple, dans le porc, je peux être un intégrateur, j'ai mes biens, tu
me livres les porcs, je les produis, je te les retourne chez vous. Quand
je suis tanné, va-t'en, j'arrête, mais je reste propriétaire.
Dans Pangea, suite à la Caisse de dépôt, la
critique était, un : Ce n'est pas des exploitants, c'est des gens qui n'exploitent pas les terres mais qui les achètent
pour spéculation. Là, ils ont présenté un modèle différent, à savoir que
la personne peut rester propriétaire, ce que
j'ai entendu. Ils ont dit qu'ils étaient pour les fermes familiales. Nous
aussi.
Mais, dans le
modèle des rendements, je me pose une question. Donc, on a mis sous examen...
on va mettre sous examen, donc, le
modèle et on va rencontrer la Caisse de dépôt, parce que l'autre affaire qui
nous fatigue, c'est comment, un, eux,
ils ont accès à, donc, beaucoup d'argent du bas de laine des Québécois pour
aller acheter des massifs de terres. Puis
on a vu qu'au fil des années le rendement a été donné plutôt par l'appréciation
de la valeur des terres, basé sur le fait
que... le rendement sur les productions, principalement des grandes céréales,
ont amené, donc, une appréciation des terres,
et, si le rendement est basé sur la spéculation, ça ne correspond pas au modèle
québécois. Ça ne veut pas dire que les Québécois ne font pas de spéculation sur
les terres, vu que le plus grand remboursement de crédit de taxe agricole au
Québec, il est québécois, il va chercher 300 000 $,
400 000 $, mais il y a pas mal de terres. Bon. Alors donc, je me
questionne aussi.
Mais
on va le mettre sous examen, je vais avoir des détails de ça, puis, si ça ne
correspond pas aux objectifs du Québec,
ce n'est pas, probablement, un modèle qu'on va favoriser. Puis on pourra
essayer de voir comment on peut bloquer la route à ces éléments-là, en
s'inspirant même peut-être de votre projet de loi.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. La parole au député.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. Juste une remarque, puis c'est pour, peut-être,
cogitation et y réfléchir. Entre 2010
et 2012, la Banque Nationale a acheté des terres au Lac-Saint-Jean, vous vous
rappelez de cela, ça a fait un tollé
terrible. Suite à ça, Pangea est née, et ils ont pris sous leur aile les terres
de la Banque Nationale. Et là on a la Caisse de dépôt et placement qui investit 10 millions dans Pangea. Moi,
je pose la question. Je pense... Dans votre examen du modèle, réfléchissez à ça. Si on s'entend pour
dire qu'au Québec on veut garder des fermes à échelle humaine, des fermes
familiales puis des agriculteurs
propriétaires, puis qu'on a la Caisse de dépôt, qui appartient aux Québécois,
qui investit dans Pangea... Moi, je
pose la question, je ne porte pas de jugement, mais, je me dis, mettons tout
dans l'équation. Voilà. C'était juste une remarque pour M. le ministre.
Je voudrais
savoir, M. le Président, de la part du ministre... Le 25... pas le
25 avril, désolé, on a eu un mandat d'initiative sur l'accaparement des
terres, justement, je pense que le député de Côte-du-Sud s'en rappelle très
bien. Ça a duré deux ans, on a
accouché... je pense que la commission a accouché pratiquement d'une souris,
là, mais, enfin, il y a au moins une
chose. Mais, même à ça, ça a été décidé avant par le ministre. Le ministre,
votre prédécesseur, avait déjà
décidé, avant même qu'on fasse une recommandation... avait décidé
de mettre en place un registre, donc de ramasser toute l'information pour savoir, finalement, à qui appartiennent les terres au Québec.
C'était un élément qu'on n'avait pas et qu'on n'a toujours pas.
Moi, j'aimerais savoir de la part du ministre : Est-ce
qu'on aura sous peu ce registre-là
qui va nous permettre d'identifier les propriétaires des terres au Québec?
Le Président (M. Paradis, Lévis) : M.
le ministre.
M.
Lessard : Bien, il existe un registre pour identifier qui
qui est propriétaire d'une terre, ça s'appelle le Bureau de la publicité
foncière. Donc, quiconque paie un droit peut aller consulter le registre puis
voir qui est propriétaire. Il montre même
les données nominatives, ce que le ministère, lui, ne peut pas fournir. Il peut
vous donner qui a acheté les terres, quel volume de terres, etc., quand
est-ce qu'a été faite la transaction.
Ce que nous
avons remis... Et peut-être le sous-ministre pourrait en parler, là, du rapport
relatif qui a été déposé suite à
l'engagement de la commission. Il y aura un autre rapport, puis on va faire un
suivi mensuel. En général, 80 % des terres, là, sont exploitées par les propriétaires, donc, les terres sont
exploitées par les propriétaires. Et, les terres qui sont destinées à
l'agriculture, 92 % servent à l'agriculture.
Sauf que j'ai vu, moi aussi, un reportage à La
semaine verte qui parlait, province par province, qu'ils évaluaient à
peu près à 84 % les terres détenues au Québec par rapport à la Saskatchewan, dont ils souffraient très largement, du fait de ne plus être propriétaires. Puis, si on compare
par rapport aux États-Unis, c'est encore pire. Donc, c'est exactement
ce qu'on ne veut pas devenir. On veut avoir des fermes, comme vous le dites, à
dimension familiale.
Une
terre moyenne, au Québec, là, je ne sais pas, 700, 800 hectares, quelque
chose... Moyenne?
• (20 h 40) •
Une voix : 140.
M.
Lessard : Oh! excusez. 140 hectares, excusez. J'étais
sur l'endettement moyen sur... Donc, 140 hectares, on n'est pas à l'échelle du 6 000 hectares. Moi, quand je regarde le
modèle des grands massifs de propriétés, mon inquiétude est toujours... Puis les questions ont été bien
adressées à l'équipe de M. Sirois, qui en est le promoteur : Un jour,
quand vous allez avoir acheté de
grands massifs agricoles, est-ce que vous serez vendu à la bourse parce que
vous allez avoir accaparé suffisamment de terres sur la planète, comme
on a vu les claims miniers, comme on a vu des contrats, des garanties
d'approvisionnement sur la forêt...
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le ministre, je vous invite à conclure pour partager le temps.
M.
Lessard : Alors, on ne va pas vivre dans cet univers-là.
Puis, si le modèle s'en écarte, on va barrer la route à cette façon de
procéder là.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. Parole au député.
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Toujours dans le registre, là... la Commission de l'agriculture, des pêcheries,
bon, vous a envoyé une lettre, signée par le
président, M. Sylvain Pagé. Vous avez répondu à la lettre en question et
vous dites dans la lettre : «Or,
à mon arrivée, on m'a informé que le fournisseur avait avisé le ministère en
décembre dernier qu'il ne serait pas
en mesure de réaliser l'entièreté du mandat qui lui avait été confié. Des
mesures administratives ont donc été
prises afin que le mandataire transmette minimalement la portion des
transactions foncières agricoles réalisées entre 2013 et 2016, et le montant du contrat a été ajusté en
conséquence.» Et vous dites aussi, dans cette lettre-là... M. le Président, le ministre dit aussi, dans cette
lettre-là, que... «transmission d'un tableau synthèse sur les transactions
foncières agricoles, 19 mai 2017». Donc, on devrait avoir quelque
chose, là.
Est-ce que la
date est toujours bonne? Est-ce qu'on peut se fier à cette date-là qui a été
mentionnée dans la lettre?
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : M. le ministre.
M.
Lessard : La
réponse, c'est oui.
M. Villeneuve : Ça va être
transféré à la commission?
M.
Lessard : Oui.
M. Villeneuve : Parfait,
parfait.
M.
Lessard :
C'est l'engagement qu'on a pris devant la commission. Parce qu'il y a beaucoup
de données qui ont déjà été données
sur les dates, les transactions, les superficies. Évidemment, comme je vous
disais, si vous allez au Bureau de la publicité des droits, vous allez
être capable de relever le contrat, le nom des parties, le montant des transactions, etc. Quand on est un gouvernement,
bien, on ne peut pas donner l'aspect nominatif, mais on peut donner au
moins ce qui est de l'essence du contrat comme tel.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Question du député de Berthier.
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. Toujours pour la réflexion
du ministre, là, il parlait de la Saskatchewan tantôt, ils ont passé un règlement pour empêcher les fonds de retraite
d'investir dans l'achat de terres agricoles. Toujours pour votre
réflexion, M. le ministre.
M.
Lessard :
Juste mentionner que... peut-être pour les fins d'information, c'est que
plusieurs provinces ont pris des
initiatives devant des spéculateurs qui ont acheté des grands massifs. On n'en
est pas là, on voit bien, là, on n'en est pas là. On ne veut pas aller là.
Alors donc, c'est pour ça que j'ai mis sous examen le modèle, parce qu'on me
dit : C'est un modèle familial
dans lequel ils demeurent propriétaires de leurs entreprises, dans lequel ils
conservent leurs choix et options de
production, mais ça m'intéresse, maintenant, que des fonds publics ont financé
des entreprises privées. Enfin, j'ai
un modèle que je peux examiner. Je vais demander : Pourquoi, nous autres,
nos producteurs n'y arrivent pas, alors qu'eux y arrivent? Je comprends la courbe des additions quand on est un
grand acheteur, puis qu'on a des grands équipements, puis qu'on en achète beaucoup, on a des réductions sur les
volumes, on est spécialistes dans des types de production, etc., mais
honnêtement ça m'intéresse vraiment, là, puis on va mettre la main sur le
modèle dont on me parle pour connaître où
sont leurs rendements puis comment, si c'est vrai... est-ce qu'ils ont toujours
la latitude de leur propriété, plutôt
que tout ce qu'on m'a rapporté. Mais enfin ils en ont financé un. Pas de
problème, on va examiner ça puis on
pourra soumettre, après ça, à la commission le fruit de notre travail. Et, si
c'est bon, peut-être qu'on pourra même demander
à des experts de se prononcer sur cet impact-là. Mais sincèrement c'est la
première fois. Et puis à toutes les fois
que ça arrive je suis plutôt préoccupé. Mais, si ça débloque des terres qui
n'étaient pas efficaces avant avec des modèles familiaux, j'en suis.
Mais, s'ils essaient de développer la Montérégie une fois de plus, je n'en suis
pas.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. Parole au député.
M. Villeneuve :
Merci, M. le Président. Alors, moi, j'aimerais ça, de la part du ministre, là,
qu'il s'engage ici, là, à faire un
suivi serré, d'avoir une rencontre avec la Caisse de dépôt et placement et
d'avoir un suivi aussi sur l'examen... la mise en examen du modèle
proposé par Pangea.
Je reviendrai évidemment, au cours des
prochaines semaines, prochains mois, avec le ministre pour voir si ça avance, tout ça, là, parce que, même si le
ministre dit : On n'est pas rendus là, il ne faut pas attendre que ça nous
frappe, il faut bouger avant.
M.
Lessard : ...on a
la même préoccupation. Puis mon rendez-vous, c'est lundi matin, à
9 heures.
M. Villeneuve : Caisse de
dépôt et de placement?
M.
Lessard : Oui.
M. Villeneuve : Parfait. Ça
devrait être indiqué à l'agenda. On va regarder votre agenda.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le député.
M.
Villeneuve : M. le Président, je voudrais parler de la relève
agricole, apparentée ou non apparentée. Vous le savez, il sort environ 900 jeunes diplômés ou avec un certificat au
niveau de l'agriculture. C'est quand même assez étonnant. Il y a vraiment là, je pense, quelque chose qui ne
ment pas, il y a une passion pour l'agriculture au Québec. Nos jeunes,
ce qu'ils veulent, c'est pouvoir avoir accès aux terres, que ce soit apparenté
ou non apparenté. Et puis, quand tu es non apparenté,
c'est encore un petit peu plus compliqué, j'ai l'impression, hein, bon, parce
que tu n'as pas vraiment une filiation.
Je
veux en venir, finalement, au... Parce qu'on a un modèle, M. le Président, qui
existe, hein, le Fonds d'investissement
pour la relève agricole. Et là on constate, M. le Président... à moins que le
ministre ait des chiffres à nous donner,
autres, mais on constate que, depuis sa création, en 2011, donc, ça a permis
d'accorder 13,8 millions. Le fonds, je pense, est pourvu de 75 millions, et là il y aurait
13 millions. Donc, création en 2011, on lui donne un an pour se mettre
en place, 2012. On est en 2017, ça commence...
ça fait cinq ans, et on a à peine 13 millions d'octroyés pour
53 projets de démarrage et de transfert d'entreprise agricole.
Alors, moi,
M. le Président, ma question, c'est : Est-ce qu'on ne peut pas, à la
lumière de ces chiffres-là, constater qu'il
y a peut-être quelque chose dans les paramètres ou dans les critères du fonds
qui fait en sorte qu'on n'arrive pas à... Je le dis, il y a 900 jeunes qui sortent, là, à chaque année. Sur 10
ans, ça fait 9 000. Ça commence à faire du monde, ça là, là. Mais on a 53 projets, là. Alors, est-ce qu'il
n'y aurait pas une réflexion à faire rapidement pour pouvoir s'assurer que
ces sommes-là soient disponibles?
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le ministre.
M.
Lessard :
Sur l'aide à la relève agricole, je l'ai mentionné tout à l'heure, là, puis on
voyait que les garçons sont portés à prendre la relève familiale à peu
près dans l'ordre de 36 %. Je n'ai pas les chiffres exacts, là, mais ça ressemblait, tantôt, à ça. Et souvent le transfert
familial, il est bien organisé, autant la préparation régionale pour l'aide à
la relève, dans la démarche de transfert,
soit progressif soit total, la bonification du crédit par rapport... Il y a une
aide financière.
Il y a un
programme qui a été sous-utilisé pendant des années, c'est le financement, à
La Financière agricole, là, d'un programme
qui existe sur la... On le sait, c'est tout le temps comme les parents qui sont
un peu le prêteur, parce que, un jeune,
tu ne peux pas être jeune puis millionnaire, pour racheter des actifs de
millionnaire, sans que tes parents se mettent un peu à contribution, souvent même beaucoup. Et comment enlever le
risque sur les parents si un jour, au niveau des enfants, ça ne va pas bien? Donc, il y a un statut d'aide qui a été
amélioré, là, au niveau de La Financière agricole, donc le P.D.G.
pourra toujours en parler.
En plus, on a
bonifié, nécessairement, l'exonération du gain en capital, au Québec, pour le
transfert vers les enfants. On a fait les primes à l'établissement. Il se donne
à peu près 10 millions par année, à La Financière agricole, dans
le volet juste du programme d'établissement.
Avec un peu de formation, là, requise, avec des standards, on va aller chercher
une prime à l'établissement, plus on va se
qualifier au programme de relève, participer dans un prêt plus élevé avec des
taux d'intérêt qui correspondent à ça.
Sur le Fonds
d'investissement pour la relève, le FIRA, que tout le monde appellera, on
dit : «Le soutien se traduit par trois mesures : des prêts
subordonnés, des achats de terres afin de les louer à des jeunes producteurs et
du capital-actions», qui vient évidemment éliminer tout l'aspect de
l'endettement pendant le temps qu'on va investir.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
En terminant, M. le ministre, pour répartir le temps.
M.
Lessard :
Depuis le lancement, le 31 mars 2017, il y a eu 74 dossiers,
51 prêts subordonnés, une valeur de 5,7 millions; 23 investissements en achat et location de
terres pour un montant de 13,8 millions de dollars. Donc, il ne
faut pas oublier les cinq premiers, là.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. Question du député de Berthier.
M.
Villeneuve : Quand on fait nos chiffres, M. le Président, je
pense qu'il y aurait lieu de mettre ce programme-là sous examen, voir comment on peut faire mieux,
parce qu'on peut faire mieux puis il faut faire mieux. On a 900 jeunes
par année, M. le Président, qui sortent de
l'école, certificat ou diplôme, et ces jeunes-là, ils aspirent justement à ce
que... ils aspirent à faire leur coin
au soleil. Et puis je pense que, comme société, là, on a le devoir de
s'assurer, justement, que cette relève-là trouve leur place, M. le
Président. Merci.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. On va passer au
prochain bloc, qui appartient, celui-là, au gouvernement. Et je
reconnais le député de Beauce-Sud.
• (20 h 50) •
M.
Busque : Alors, je vous remercie, M. le Président. Alors, puisque c'est ma première intervention, ce soir, je me permets de saluer mes collègues de l'opposition officielle, de la seconde opposition, bien entendu, mes
collègues du parti gouvernemental ainsi que le ministre et les gens qui
l'accompagnent.
Alors, M. le ministre, à cette heure de la journée et au crépuscule des études de crédits 2017‑2018,
j'aimerais vous parler d'un petit
sujet un peu «sweet», un peu «sweet», un secteur dans lequel les Beaucerons
excellent, eh oui, un autre secteur
dans lequel les Beaucerons excellent, M.
le ministre. Alors, vous devinez, eh
oui, tout le monde le sait, que nous produisons le meilleur sirop d'érable au monde, M. le ministre. N'est-ce pas, M. le ministre? Nous produisons le meilleur sirop
d'érable en Beauce. En effet, M. le ministre...
Le Président (M. Paradis, Lévis) : ...le
droit de répondre au ministre, M. le député?
M.
Busque : Non, ça va aller, M. le Président, je vous remercie. En effet, M.
le ministre, le sirop d'érable, en
Beauce, c'est comme le homard des Îles, c'est comme les crevettes de Matane,
c'est comme les bleuets du Saguenay et, bien entendu, c'est comme les cretons à Norbert. Oui.
Alors, plus sérieusement, M. le ministre, la production acéricole est un secteur où est-ce que le Québec
fait office de leader mondial. Alors,
la production acéricole, c'est plus de 13 000 producteurs, c'est
44 millions d'entailles, c'est 12 régions
acéricoles, c'est 10 000 emplois à temps plein, c'est
600 millions de dollars dans l'économie du Québec. C'est la
seule et unique réserve stratégique mondiale au monde. C'est 250 000 barils
de sirop d'érable produits annuellement, et
c'est des ventes de plus de 100 000 millions de livres annuellement. Alors, ça, c'est la perspective, c'est le beau tableau.
Cependant,
il y a un enjeu majeur qui guettait notre beau jardin, parce qu'au cours des
10 dernières années nos parts de marché, nos parts de marché dans
le sirop d'érable, du Québec, les parts du Québec, n'ont fait que diminuer.
Alors, la tendance était à la baisse pour les volumes de sirop d'érable
produits au Québec, et comparativement à une tendance
haussière de production chez nos voisins du Sud. Alors, en 2005, exemple,
le pourcentage de production mondiale du Québec s'évaluait à 79 % et, 10 ans plus tard,
en 2015, il se situait à 68 %. Le Québec produit 92 % du sirop canadien.
Cependant,
à travers tout ça, on a un avantage. On sait que, les érables, il n'y en a pas
en Allemagne, il n'y en a pas
ailleurs dans le monde qu'au Québec et autour du Québec, alors Québec, Ontario,
Nouveau-Brunswick, États-Unis.
Pendant le temps que les parts de marché du Québec
diminuaient, la consommation mondiale, elle, augmentait. Alors, cette consommation s'établissait, en 2005,
à 90 millions de livres. Elle s'établissait, 10 ans plus
tard, en 2015, à 130 millions de livres.
On parle de millions
de livres. J'ai fait un petit calcul pour vous indiquer en dollars qu'est-ce
que ça peut représenter. Si, en 2015, avec
130 millions de livres, nous avions eu le même pourcentage ce production, c'est-à-dire 79 % de la production mondiale, nos
coffres, notre production québécoise aurait été, de 130 à 111, 29 millions
de livres supplémentaires, ce qui représente un chiffre d'environ 80 millions
d'argent de plus dans l'économie québécoise.
Les
exportations du sirop d'érable québécois sont majoritairement
destinées au marché américain. Alors, puisque la tendance de production haussière des États-Unis était marquée depuis
les 10 dernières années, on s'entend que, si notre marché
d'exportation est principalement aux États-Unis, l'enjeu était de taille.
Alors, les
opportunités sont là, les érables sont là, les exportations sont en hausse, et
en plus on a un autre marché potentiellement
qui va se développer au niveau de la production de sirop d'érable. Le marché du
sirop d'érable, c'est l'accord de
libre-échange avec l'Europe qui, avec les nouvelles ententes... Le sirop
d'érable québécois va profiter d'un
retrait de tarif de 8 %, ce qui va faciliter le commerce avec l'Europe.
Alors, on a le marché européen, on a le marché américain, on a les
érables.
Alors, considérant ce
qui s'est passé, la tendance des 10 dernières années... On a eu des choses qui
se sont produites. En 2014, la Fédération
des producteurs acéricoles du Québec a commandé une étude, l'étude Forest
Lavoie. Suite à cette étude, en mai
2015, le MAPAQ mandatait... le ministre mandatait M. Florent Gagné pour
faire une étude, également,
exhaustive sur ce secteur, le secteur acéricole, en comparaison avec l'étude
Forest Lavoie. Suite à ce rapport, qui
a été déposé en 2016 — on parle du rapport Gagné — février 2016... Le titre du rapport
s'intitulait Pour une industrie acéricole forte et compétitive. Ce rapport comportait 21 recommandations. Suite à cette étude, la
Fédération des producteurs acéricoles
du Québec a fait une demande à la Régie des marchés agricoles du Québec dans le
but d'augmenter le nombre d'entailles et de récupérer une partie des
parts de marché ainsi perdues au cours des 10 dernières années. La
première demande a été de 500 000 entailles. Après discussion, il y a
eu une deuxième demande de déposée qui était de 2,5 millions d'entailles, et, après une
troisième discussion, cette demande a été haussée à 5 millions
d'entailles. Alors, on voyait clairement ici la volonté des instances de vouloir reprendre
le leadership de notre secteur acéricole, de vouloir reprendre nos parts
de marché et de réaffirmer le leadership du Québec au niveau production
acéricole.
Alors,
M. le ministre, le marché acéricole est très important
pour le Québec et pour la Beauce, bien entendu, alors les bonnes décisions ont été prises afin
d'affirmer notre leadership dans le marché. J'aimerais, M. le ministre, vous entendre sur notre
fleuron québécois, sur la production acéricole, sur ce qui a été
fait et sur ce qui sera fait. Merci, M.
le ministre.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. M. le ministre, à vous la
parole.
M.
Lessard : C'est le
fun quand un collègue beauceron fait toute la nomenclature, en fait, de l'industrie
à travers ces années, ses péripéties mais aussi ses accroissements de
volumes très importants.
Et,
à la blague, parce qu'il parlait du homard des Îles qui est meilleur que
d'autres homards... On ne mentionnera pas
le Nouveau-Brunswick, puisqu'on ne voudrait pas mettre en concurrence,
la Gaspésie. Mais on disait tout le
temps, nous autres, à la
blague : Le sirop beauceron est tellement bon qu'on en fait même à
Victoriaville. D'où l'importance d'avoir
peut-être un terme valorisant du conseil des appellations, pour s'assurer qu'on
puisse préserver, si le sirop beauceron est meilleur qu'ailleurs.
Alors
donc, c'est une industrie qui a beaucoup évolué, qui était... Quand on est dans
la Beauce, en général, c'est une activité
qui est secondaire, souvent tertiaire, à cause de la grandeur des érablières;
souvent une production laitière, une production de boeuf, puis, après ça
on faisait un peu de bois, puis après ça on faisait les sucres. Ça, c'est
l'histoire traditionnelle du Québec. Des
grands massifs d'érablière comme chez nous, à Thetford Mines, on travaillait
les mines, on travaillait un peu le
bois, on ne travaillait pas les exploitations acéricoles. Puis, avec le
développement technologique, puis la
percée des marchés, et le développement des marchés, puisqu'après avoir produit
il faut l'exporter, il faut trouver qui
va vouloir l'acheter, et la valeur intrinsèque, donc, qu'on a connue chez nous,
dans ma région, à Thetford Mines, il y a donc des entreprises de 15 000, 20 000, 50 000,
500 000 entailles. Puis avec l'amélioration ou les changements
climatiques, nécessairement,
lorsqu'on doit se trouver dans une fenêtre de moins 5 °C, plus 5 °C,
donc, ça a permis de développer le Bas-Saint-Laurent,
la Gaspésie, qui avaient des érables à sucre, mais, quand la température ne
varie pas assez, il n'y avait pas de production.
Donc, sur terre publique, il y a eu une grande
croissance des entreprises acéricoles, souvent des coopératives qui ont développé, donc, l'industrie et forcé
aussi l'industrie à aller un peu plus loin que juste créer la réserve
stratégique, qui
était un élément-phare dans la mise en production. Donc, quand on va vendre à
quelqu'un, il dit : Oui, oui, tu en as une fois. Je sais que ça coule pendant un mois et demi. Tu en as-tu deux
fois? Tu en as-tu trois fois? Tu en as-tu tous les jours? Tu en as-tu toutes les semaines? Tu en
as-tu tous les mois? Parce que, moi, quand il va rentrer dans les tablettes,
il faut que je m'assure, quand le consommateur le demande, que tu sois capable
de m'approvisionner.
• (21 heures) •
Donc,
le rapport Gagné qui a été produit récemment démontre pendant plusieurs pages
les avancées qu'a faites la
Fédération des producteurs acéricoles, dirigée par M. Beaulieu, donc. Et, au fil des années, bon, il y a
eu des contraintes. Il y a eu la mise en marché. D'aucuns ont dit qu'ils
avaient volé le marché. Pour d'autres, ils ont dit : Bien, c'est une façon
de mettre en marché. Stabilisation des prix.
Stabilisation, donc, ça a créé un environnement stable financièrement
et, donc, en valeur et ça a créé de
l'investissement. Juste en 2005-2006, on parlait de 2,2 à 3 livres l'entaille.
Là, aujourd'hui, il y a du monde qui
font 4, 5, 6, la tubulure, les osmoses, les séparateurs, les produits
innovants, les évaporateurs. On dépense moins d'énergie pour produire autant de sirop, on ne fait pas bouillir
l'eau qu'on n'a pas de besoin. L'eau qu'on n'a pas de besoin, on s'en
sert, on la met en bouteille, maintenant, parce que c'est un produit naturel,
et on l'exporte. Donc, on a beaucoup changé.
Pendant
plusieurs pages, le rapport Gagné indique les avancées : la stabilisation,
le revenu, l'investissement. À 42 millions,
là, puis à 45 millions d'entailles, 3, 4 livres l'entaille, entre
2,80 $, 2,90 $, par entaille, il va rentrer à peu près... en un mois et demi, il va rentrer
600 millions, à peu près, de recettes, aïe! c'est incroyable, en un mois
et demi. Donc, il faut se pencher
pour ramasser tout ça et puis continuer de le réinvestir, parce que ça devient
des entreprises. Tu gagnes ta vie avec ça. On est capable d'avoir une
stature, maintenant, de ce niveau-là.
Donc,
il y avait des éléments quand même critiqués, dans le rapport Gagné, qui
disait : Bien, vous avez manqué de
prévisibilité, vous n'avez pas vu assez loin le fait qu'il se développait ailleurs
aux États-Unis, donc, de la production, en Ontario, au Nouveau-Brunswick. La Régie des marchés, ils sont allés
pour acheter un poisson puis ils sont repartis en sachant pêcher. Ils ont donné une formule en disant : Je ne veux
plus vous revoir, vous fixerez par des paramètres les niveaux de production puis vous ajusterez la
répartition. Donc, c'est un peu ça, l'agent de régulation économique que joue...
le rôle de la Régie des marchés agricoles.
C'est ça qu'on veut ailleurs, dans d'autres productions aussi. Et, voilà, ils
sont repartis. Maintenant, ils sont en plan de développement.
Bon,
il y en a qui ont critiqué la méthode de répartition, mais encore faut-il
penser que, quand on est propriétaire de
sa ferme ou de son érablière, d'aucuns étaient déjà limités en production, en
termes de volume, on limitait ta production à un certain niveau au-delà duquel, quand les barils rentraient, tu
n'allais pas être payé tout de suite, etc. Ils ont amélioré cette
formule-là.
Il
reste du travail à faire pour les petits contenants. Parce qu'on vend du baril,
on vend du vrac, etc. On peut-u laisser
un peu la paix, après quelques années, sur les petits contenants, laisser faire
leur petite mise en marché, arrêter d'être comme la police de tous les risques plutôt que faire une police des vrais
risques quand quelqu'un, donc, fait du développement
de marché? Parce qu'il y a quand même encore, hein, du marché au noir, parce
que les gens sont créatifs, parfois. Ça, c'est en Ontario. Mais, comme
c'est en Ontario, on dit : Si ça arrivait au Québec, il faudrait donc être
prévoyants pour s'assurer de barrer la route et s'assurer que le monde paie ses
impôts et ses taxes.
Donc,
on va continuer d'avancer avec la fédération pour prendre des parts de marché,
répondre au marché mondial de la
consommation. Et là il y a un 5 millions qui a été attribué. Cette année,
je ne le vois pas dans les chiffres parce que, comme il a été attribué tardivement, l'investissement n'a pas suivi pour
être capable de capter la période où est-ce qu'on va le faire, mais 5 millions, si on continue
de développer, donc, on devrait renverser la vapeur sur ce qui a pu se passer
du côté des États-Unis.
C'est
bien, et je les félicite là-dessus, parce qu'au fil des années on s'est un peu,
des fois, cassé les dents sur les marchés
extérieurs. Puis, je prends rien que cet exemple-là, on vendait au Japon des
cannes. Bien, là-bas, là, c'est une canne
d'huile, ça. Puis, bon, bien, depuis qu'on le vend dans une bouteille de
parfum, là, bien, ils l'achètent, pour la valeur biologique, la valeur écologique, pas encore pour son sucre. Son sucre
fin, oui, ça correspond à leurs besoins. Mais il faut être capable de
vendre là qu'est-ce qu'ils veulent acheter puis être capable d'adapter ça.
Alors
donc, on est premier producteur de... premier exportateur de sucre d'érable
mouliné, là, au Japon. C'est un gars
de Thetford Mines, tout près, Saint-Ferdinand, en fait, Saint-Ferdinand... qui
fait la livraison, parce qu'il a été capable de relever les standards internationaux, et la finesse de son sucre fin
fait en sorte que les produits de l'érable, ils arrivent comme le porc
Nagano, comme le bleuet sauvage du Lac-Saint-Jean, etc., donc, quand on est
capable de spécialiser, comme le crabe et le
homard de la Gaspésie, qui rentrent directement au Japon dans des produits
spécifiques dans lesquels... Les
Japonais sont dans nos usines, ils sélectionnent les produits de haute qualité,
pour lesquels on a un excellent rendement.
Donc, la Beauce, comme partout ailleurs,
tire intérêt dans l'économie du
Québec. C'était très important. J'ai
visité les deux réserves... bien, une
des deux réserves stratégiques à Laurier-Station... à Laurierville,
excusez-moi, et donc dans laquelle, actuellement... Là, elle est en train de se remplir pour mieux se vider. Cette
année, ça va être la deuxième meilleure production après la production de l'an passé, qui
environnait les 180 millions de livres. Et donc, cette année, les chiffres,
à date, on était, à la fin du mois d'avril, passé
les 150... 162... — je vais mettre mes lunettes — 162 — ah! c'est vrai, on voit mieux avec
ça. Alors donc, 162 millions de livres, c'est beaucoup, là. Pensez que ça
n'a pas été égal dans le Québec, dépendamment
de la température. La température était plate pour les sucres, pour ceux qui
voulaient y aller, mais, pour celui-là qui en faisait, elle était
idéale.
Le Président (M. Paradis, Lévis) : Merci,
M. le ministre. M. le député, il vous reste trois minutes.
M.
Busque : Parfait. Je vous remercie. Alors, je voudrais seulement rappeler... Je ne vous ai pas entendu le dire,
puis moi, je ne l'ai pas dit non plus, que
les 5 millions d'entailles qui ont été ajoutées cette année vont
générer... parce qu'il y en a déjà qui
sont installées, sur ces 5 millions d'entailles là, un petit nombre, mais
ça va générer plus de 100 millions d'investissement. Et ça, en Beauce, il y a des équipementiers qui sont
très heureux. On a plusieurs équipementiers en Beauce. Alors, il y a les producteurs qui sont très heureux, les
équipementiers aussi sont très heureux. Alors, il y a du monde très,
très heureux.
Il
y a un segment au niveau de la production de sirop d'érable et d'autres
productions agricoles aussi qui est très, très en demande. Au niveau du sirop d'érable, on ne fournit pas au
niveau de la demande de produits biologiques. Alors, ce segment-là, comme dans d'autres productions,
est très, très tendance, et la demande est très forte. J'aimerais vous entendre
sur cette production-là et comment on veut la promouvoir.
M.
Lessard :
Oui. D'ailleurs, on a... juste rappeler qu'aussi, les 5 millions, je pense,
ça avait créé près de 23 nouvelles entreprises dans lesquelles ils
allaient gagner leur vie avec ça.
Donc, ce que
M. Beaulieu dit, il me semble, si je veux le citer, la production
biologique est en croissance, évidemment,
parce qu'elle répond à des standards de marché. On a lancé notre stratégie de
production biologique, on aide à la
conversion des produits biologiques principalement de façon acéricole. Et les
gens ont bien vu qu'il y avait une valeur ajoutée puis une prime à
l'achat. Et puis, donc, ça fait partie des stratégies.
Curieusement, dans le
rapport de la commission Pronovost, ils disaient : Vous devriez développer
les alcools — c'est
ce qu'on est en train de faire — les produits de niche, donc, comme les
produits biologiques. Donc, c'est en production puis c'est en croissance. Ça
reste encore une petite part de marché sur les produits de commodité qu'on vend, mais il y a une forte croissance et
l'accès automatique aux tablettes. Alors donc, j'ai renouvelé la stratégie
de la production biologique et toutes les
facettes, dont j'enseigne à toutes les semaines, pratiquement, sur la
conversion biologique.
Je
tiens à le dire, c'est quand même un processus qui est assez long, il doit être...
et on doit le respecter. Donc, il y a
un cahier de charges qui vient avec ça pour s'assurer de l'intégrité des
produits tout au long, donc, du processus, pour que les gens qui paient en aient vraiment... sachent qu'il y a un cahier
de charges qui était derrière ça, pour la rigueur du produit qu'ils
achètent.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. C'est
ce qui met fin à ce bloc d'échange. Le prochain segment appartient au deuxième groupe d'opposition pour 17 minutes.
Je donne la parole au député de Nicolet-Bécancour.
M.
Lessard :
M. le Président, si vous permettez...
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Oui, M. le ministre.
M.
Lessard :
Est-ce qu'on peut prendre une petite pause pour des impératifs biologiques?
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Vous comprendrez qu'on peut prendre une petite pause pour des
impératifs, mais on devra reporter ce
petit temps par la suite. Alors, si tous consentent, il n'y a
pas de problème, j'accepte cette suspension.
Les travaux sont
suspendus.
(Suspension de la séance à
21 h 9)
(Reprise à 21 h 14)
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend
ses travaux.
Je comprends que le gouvernement
accepte que le temps qui devait être imparti et que l'on a pris pour des
impératifs soit diminué du prochain bloc du gouvernement. D'accord? Alors donc,
le temps est réputé écoulé sur le prochain bloc du gouvernement.
Nous
recommençons avec le deuxième groupe d'opposition pour 17 minutes. Parole au député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel : Merci, M. le Président. Je veux peut-être juste un peu conclure sur la discussion qu'on
avait tantôt pour la CPTAQ. Moi, je
serais le premier, M. le ministre, à vous blâmer si vous alliez vous insérer dans
des décisions du... Il y a un tribunal pour ça, c'est leur mandat, puis
le ministre n'a pas à s'ingérer là-dedans. Cependant, j'ai posé deux questions, une sur les délais, qui sont, à
mon avis, très longs, et la deuxième sur l'application de l'article 59. Dans les deux cas, moi, ce que j'entends, puis le blâme ne
s'adresse pas à la présidente, mais ce que je comprends, c'est qu'il y a un manque de ressources flagrant à la commission
pour remplir adéquatement son mandat, et ça a des conséquences sur des municipalités
qui ont investi des sous dans des démarches, qui sont faites pas pour le bien
du maire ou des conseillers, elles sont
faits parce qu'ils ont des pressions des citoyens, notamment
des propriétaires, dans des zones où ils sont privés pour un temps de construire, d'agrandir, de rénover, de
vendre. Donc, ça a des applications très concrètes au niveau des citoyens. Puis ça, je pense, c'est la responsabilité
du ministre, de s'assurer que la commission possède les ressources nécessaires
pour remplir adéquatement son mandat.
Mais je veux vous
parler d'un autre dossier qui est le feu... pas Les feux de l'amour, là,
mais le feu bactérien.
Depuis plus d'un an,
les productions de pommes, au Québec, et particulièrement celles des
Laurentides, sont gravement touchées par une
épidémie de feu bactérien. La conséquence de ça, c'est que les propriétaires de
vergers, ils doivent investir beaucoup
de ressources, beaucoup de temps pour couper les branches, couper les
arbres. Il faut amputer là où est-ce que les arbres sont
infectés.
Ce
problème-là, il a été signalé au ministère, ça fait, je
dirais, au moins un an. Il semble
qu'il y avait eu une oreille attentive
de votre prédécesseur, mais il n'y a rien qui a été débloqué en termes de
ressources financières. Pourtant, ce qu'on me dit, c'est que le ministère possède un fonds... un fonds pas d'urgence mais,
en tout cas, un fonds d'intervention, là, en cas de situation comme ça, et vous me corrigerez si le montant n'est pas
bon, mais on me dit que c'est un fonds, actuellement, de 160 millions.
Ce qu'on me dit aussi, c'est que... vous me direz les chiffres précis, là, je
ne prétends pas à la précision, là,
mais ce qu'on me dit, c'est que votre prédécesseur souhaitait que ce fonds-là
grossisse peut-être jusqu'à 300
millions pour développer une espèce d'autonomie par rapport aux moyens
d'intervention du ministère dans des situations...
pour soutenir les producteurs.
Donc, moi,
j'aimerais savoir de votre part, M.
le ministre, est-ce que vous êtes au
courant de cette situation-là. Et qu'est-ce que vous répondez aux
producteurs de pommes, notamment ceux de la région des Laurentides?
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
La parole au ministre.
• (21 h 20) •
M.
Lessard : Oui. Donc, les vergers, la région des
Laurentides, donc, est affectée par ce qu'on appelle la brûlure bactérienne, donc les taches qu'on voit
apparaître, là, qui fait en sorte que les producteurs ont dû tailler sévèrement
les arbres, en fait, il n'y a pas
trop de... c'est assez drastique, là, mais également ils ont dû abattre
de nombreux arbres. Puis on a un
programme de replanter, etc., mais on sait que, la difficulté, quand tu
arraches, tu replantes, l'arbre ne sera pas productif, là, immédiatement.
Donc, il y a quand même ce programme-là qui existe.
Le
5 juillet 2016, la Fédération de l'UPA—Outaouais-Laurentides puis les producteurs de
pommes, donc, ont transmis une lettre
au ministre de l'Agriculture. Une aide financière immédiate
était demandée afin d'assurer les frais de main-d'oeuvre supplémentaires pour effectuer les travaux d'abattage, d'émondage. Puis, le
15 mars, là, une question que vous
m'avez posée au feuilleton, je vous ai répondu le 21 mars dernier par rapport à ça. Le MAPAQ, il y a des mesures d'intervention à même les budgets du MAPAQ, c'est-à-dire, depuis 2014,
là, il y a des plans d'intervention spécifiques, il y a des mesures
d'aide financière. Et les montants qui ont été versés, peut-être, en complément
d'information, le sous-ministre ou le P.D.G. de La Financière agricole pourra intervenir.
Donc, on a différents plans d'intervention, mais les indemnités par La Financière agricole ont été versées en travaux
urgents contre la brûlure de 2013 à 2016. Les montants sont comme suit. Donc, c'est un régime... Donc, on
a des programmes chez nous, il y a des programmes à La Financière agricole. Donc, dans les Laurentides en général, en 2016, 42 entreprises ont été
indemnisées pour des montants totalisant près de 500 000 $. Puis, pour l'ensemble du Québec, là, il y a
93 entreprises qui ont été aidées pour à peu près trois quarts de milliard de dollars... bien, trois quarts de
million, excusez — des
milliards, ça ferait pas mal de vergers. En 2015, ce nombre-là était
moins substantiel.
Donc, je ne sais pas si... Il y a peut-être un
complément d'information, d'autres informations par le P.D.G. de
La Financière agricole du Québec, donc, par rapport à cette
intervention-là. Si vous permettez, M. le Président.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le P.D.G. de La Financière agricole, on vous écoute, monsieur.
M.
Desrosiers (Ernest) : En
fait, il y a différentes façons dont La Financière
agricole, elle est intervenue. Elle
est intervenue à travers le programme
d'assurance récolte. Elle est intervenue à travers Agri-Stabilité, où il y a 75
producteurs qui ont été compensés,
qui ont reçu en moyenne 29 796 $ par client. Elle est intervenue
aussi à travers Agri-Québec. Et on est intervenus...
M.
Martel : Pouvez-vous
juste me dire les époques, là, pour me situer, là?
M. Desrosiers (Ernest) : 1er mai
2017, 75 producteurs de pommes de la région des Laurentides ont en moyenne
29 796 $ par client dans les programmes d'Agri-Investissement et
d'Agri-Québec.
M.
Martel : Est-ce que
vous me dites qu'ils ont reçu leurs chèques au début de la semaine ou au
1er mai?
M.
Desrosiers (Ernest) : Dans
les comptes, avec Investissement et Agri-Québec, ils peuvent retirer de l'argent quand ils le souhaitent.
M.
Martel : O.K. Mais
le montant que vous me dites, c'est les sommes qu'ils ont reçues au
1er mai? Pas le 1er mai, mais au 1er mai?
M.
Desrosiers (Ernest) :
C'étaient les sommes qui sont dans leurs comptes Agri-Investissement et Agri-Québec au
1er mai. Ça veut dire qu'ils ont la possibilité de retirer les argents qui
sont dans leurs comptes à cette date-là.
M.
Lessard : C'est des
comptes d'autoassurance, qu'on appelle...
M. Desrosiers (Ernest) : C'est ça.
M.
Lessard : ...c'est-à-dire
qu'avec leurs contributions puis les contributions de l'État ils peuvent
assurer, donc faire une autoassurance
de leurs risques, et, quand le risque se matérialise, ils peuvent maintenant le
décaisser, en fonction de paramètres.
M.
Martel :
Ça fait que...
M.
Desrosiers (Ernest) : Pour la saison 2016, il y a eu
93 entreprises, qui ont reçu un montant de 732 431 $, qui
ont été indemnisées pour des travaux qu'on a
considérés comme travaux urgents, des travaux qui ont été considérés comme
admissibles, dans les circonstances, et ces
gens-là ont été compensés pour ça. Dans la région des Laurentides, je le disais,
42 entreprises ont bénéficié d'indemnités pour 500 000 $... excusez,
499 000 $ quelque chose.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci. Question du député.
M.
Martel :
Oui. Ce que je comprends, M. le ministre, c'est qu'à votre avis la situation,
elle est contrôlée. Il n'y a pas de
producteurs, actuellement, là, qui s'attendent à recevoir des montants d'argent
pour les dépenses qu'ils ont encourues pour entretenir leurs vergers,
là, tout est réglé.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le ministre.
M.
Lessard :
Bien, tout est réglé... Quand tu as un problème de cette ampleur-là, de brûlure
bactérienne, c'est un problème. Si tu
commences à émonder le lendemain, donc, la production arrête là, puis,
deuxièmement, tu vas perdre ta
récolte en cours, il y a l'assurance récolte certainement. Donc, ils sont
encore... c'est ça, ils sont admissibles à l'assurance récolte parce
qu'ils ont perdu la récolte.
Alors donc,
ce n'est jamais la plus belle affaire qui arrive dans ton champ. Donc là, tu
vas replanter, des fois, il y a peut-être
des arbres qui ont été perdus. Mais donc il y a un contrôle sanitaire, là, qui
dont être fait sur le fait que ça ne se reproduise pas puis qu'on
combatte cet élément-là.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le député.
M.
Martel :
Je veux juste m'assurer... Ce que je comprends, c'est que la situation est sous
contrôle, de votre point de vue, aujourd'hui?
M.
Lessard : Bien,
sous contrôle.
M.
Martel : Bien, sous
contrôle dans...
M.
Lessard : Bien,
pour lui qui a été impacté, lui, il ne trouve pas ça drôle, il a perdu... Puis,
même quand on compense, tu sais, c'est le
fruit d'un travail de longue haleine. Quand tu as un arbre qui est rendu en
production, puis là tu l'émondes
agressivement pour faire cesser... toute, donc, ta production va être affectée,
donc tu n'auras pas les revenus escomptés.
Bon, l'assurance récolte en paie une partie, donc, les fonds d'urgence pour les
travaux d'émondage, mais ça, ça ne met pas d'argent dans tes poches, ça
t'en fait décaisser. Pour eux autres, c'est un peu comme une catastrophe.
Alors donc,
c'est sûr que, dans nos programmes, on demande tout le temps au fédéral s'ils
peuvent faire de quoi aussi. Là, ça
dépend de la dimension de la catastrophe, pour déclencher si c'est un programme
qu'ils pourraient soutenir. Donc, jusqu'à maintenant, on n'a pas eu de
signaux, là, que ça allait se faire. Donc, ça reste difficile.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M.
Martel :
Moi, ce qu'on m'a dit, c'est qu'il y avait
de l'argent disponible pour réagir dans des situations comme ça. Moi, ce que je comprends de ce que vous me
dites, c'est qu'avec les ressources, les fonds, etc., que vous disposez, le ministère
a rempli ses engagements, en vertu des ressources qu'il y a, envers ces
producteurs affectés là.
Le Président (M. Paradis, Lévis) : M.
le ministre.
M.
Lessard : En
général, c'est une production assurée. Sur l'assurance récolte, ils ont pu être
compensés ou demander... Tu perds la
récolte, et après ça, dans ta gestion de tes risques, tu peux aller piger dans
ton compte de banque, comme tous les
autres, quand ils ont les Agri-Investissement, donc ce programme-là, ce qu'ils ont été autorisés à faire, ce que le président vient de
mentionner. Mais ça reste qu'ils ont eu un problème, là.
Le Président (M. Paradis, Lévis) : Merci,
M. le ministre. M. le député.
M.
Martel : Au début — je change de sujet complètement — au début de votre intervention, vous avez
présenté votre sous-ministre en
disant que vous l'avez sorti un peu de la retraite, là, puis je dis ça très
correctement. Je ne sais pas si le
sous-ministre a fait carrière au niveau du ministère de l'Agriculture, mais
moi, je veux vous dire que, quand je suis arrivé à la MRC de Nicolet-Yamaska, en 1994, c'était à
l'époque où on a transféré vraiment la compétence, le ministère de l'Agriculture s'est retiré du financement de
l'entretien des cours d'eau en milieu agricole, et, les MRC, on a été pris à
gérer ça beaucoup. Et, moi, ça a été
ma connaissance avec le ministère de l'Agriculture. Et sincèrement, le
ministère, le bureau régional était à
Nicolet, puis j'étais vraiment impressionné des ressources professionnelles
qu'il y avait là. Il y avait plusieurs
professionnels, puis sincèrement il y a beaucoup de fermes, là, dans
Nicolet-Bécancour, et les professionnels, ils
connaissaient les propriétaires, ils connaissaient si c'était une question de
cours d'eau, ils savaient à quel endroit précisément
qu'il y avait un problème. Si c'était une production, ils connaissaient presque
le nom des vaches. J'exagère, là, mais ils connaissaient très intimement
les productions agricoles qu'il y avait sur le territoire. Je dirais que...
(Interruption)15725
M.
Martel :
C'est ça, c'est drôle. C'est parce qu'il y a un téléphone qui a sonné avec pas
une sonnette standard, mettons.
Et ce que je
veux dire, c'est qu'au fil du temps, puis là je ne vous tiens pas responsable
de ça, vous n'étiez pas là, mais les
ressources professionnelles... Puis, quand je parle aux agriculteurs, chez
nous, là, ils disent : Donald, tu as totalement raison, les ressources professionnelles au
ministère de l'Agriculture en région — moi, je vais parler de Nicolet, je connais
plus, là — les
ressources ont beaucoup, beaucoup diminué. Puis sincèrement je le regrette,
parce que j'ai comme l'impression que le
mandat du ministère de l'Agriculture est devenu beaucoup plus bureaucratisé que
soutien aux producteurs concrètement.
J'aimerais ça
avoir votre avis, si vous partagez la lecture que je fais. Et, si oui, est-ce
que vous souhaitez effectuer un
virement pour que vraiment l'argent... un peu la même préoccupation que j'avais
tantôt, l'argent de l'agriculture, on va essayer de l'amener à
l'agriculture, là.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le député. La parole au ministre.
• (21 h 30) •
M.
Lessard :
Oui. C'est dur à évaluer sur un spectre, mettons, de 20 ans. Ce qui a
vraiment changé, c'est la présence dans des bureaux. Ça nous faisait du
bien d'arriver au bureau de l'Agriculture à Thetford Mines puis, mettons, voir 20 personnes. Ça, moi, ça me faisait du bien,
je me dis : Bon, c'est des bonnes jobs, c'est le gouvernement, etc. Au fil
des années... Et c'est vrai qu'on a enlevé du soutien, les mesures
technologiques permettent probablement de traiter différemment l'information, de garder l'expertise, puis des
professionnels, et, bon, du soutien administratif aussi. Au fil des
années...
Moi, quand je
suis arrivé, en 2005, quelques mois pour remplacer M. Vallières, qui était
malade à ce moment-là, comme ministre
de l'Agriculture, il y avait une entente qui était sur la table sur les
groupes-conseils, dans laquelle on
allait donner la prestation de
services non plus par... être assis dans le bureau, mais de s'associer à des
experts en conseils qui vont aller
donner le service dans les établissements agricoles, donc, dans laquelle on
prenait une partie de l'argent, on signait une entente, puis là il y avait
les services liés, non liés, je vous en fais grâce, à savoir si ceux qui
vendent de la moulée... le prix de la
moulée, du conseiller qui va te voir pour que tu achètes de la Shur-Gain plutôt
que d'acheter... Bon. Alors donc, on a eu ce débat-là.
Mais, l'UPA,
c'est une entente-cadre avec l'UPA dans laquelle ils favorisaient ce
transfert-là vers de groupes-conseils, la Fédération des groupes conseils et
les clubs-conseils, donc, dans lequel tu pouvais aller choisir tes filières.
Puis là tu avais les filières agros, puis là c'était supporté par l'État, etc.
Après ça, on est passé aux individus.
Est-ce que ça
a été la meilleure chose? Je ne le sais pas, mais, pour l'expertise, peut-être,
du ministère... Comme on
a créé l'IRDA, l'institut en développement agroalimentaire,
bon, ils étudient tout l'aspect
agroenvironnemental, on a prêté les
ressources... Est-ce qu'on souffre de manquer de ressources spécialisées? Certainement. On avait des spécialistes dans
le secteur des pommes, des... bon, etc. La journée qu'il a pris sa retraite,
bon, on n'a plus... Quelqu'un dans les vins, quelqu'un dans les... etc. Donc, je pense qu'à quelque part, oui, on souffre de ça. C'est pour ça que le rapatriement de
l'expertise est important. Puis on va analyser. Tu sais, on a créé Valacta,
on a créé le centre ACER, on a créé... On a spécialisé
tout partout, mais ce n'est plus le ministère.
Sauf qu'on a prêté des ressources au fil des années. Je ne sais pas, on est en train de regarder, là, il y a un coup d'oeil qu'il faut
regarder là-dessus, qu'est-ce que l'expertise du ministère au profit de... et
par le ministère et non pas par tout le monde qui est venu en
prendre un bout quelque part, on va dire ça de même.
Alors, je pense qu'on a le même type de
réflexion. Est-ce que le modèle de réduction a atteint sa capacité? Peut-être,
vu la présence...
Le Président (M. Paradis, Lévis) : Merci,
M. le ministre. M. le député, il vous reste à peine 45 secondes.
M.
Martel : Bien, peut-être qu'on va pouvoir prendre encore du temps du gouvernement, mais il y a eu... C'est parce qu'on ne peut pas avoir fait venir le président de La Financière pour rien, il fallait bien poser une question. Il y a
eu une coupure d'à peu près
7 millions. J'aimerais ça savoir l'impact, là, par rapport à votre organisation pour l'année prochaine.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. Ça complète le temps, mais, si le président veut
répondre sur le temps du gouvernement... Le prochain bloc appartient donc au gouvernement pour une durée de
19 minutes. Est-ce que je comprends qu'on poursuit sur la réponse... ou
on va avec une question d'un député?
Une voix : ...
M.
Desrosiers (Ernest) :
L'impact pour le budget de La Financière, au fait, c'est que notre projection,
c'est des résultats positifs. Puis les résultats positifs, les résultats
de La Financière, vous savez, c'est l'enveloppe qui nous est consacrée par le gouvernement, puis on compense
les agriculteurs lorsque les prix sont inférieurs aux coûts de
production. Ça veut dire que notre projection est à l'effet que les prix
agricoles devraient se maintenir suffisamment élevés pour couvrir l'ensemble des coûts de production, de
sorte que l'impact, au fait, c'est que ça va réduire l'excédent de La
Financière. Ça, c'est un premier élément.
Un
deuxième élément que j'aimerais porter à votre attention, c'est qu'une partie
de nos coûts d'opération, c'est les
sommes qu'on doit verser dans les fonds lorsqu'ils sont sous-capitalisés, par exemple
le niveau de provision qu'on doit
conserver dans le compte dédié pour avoir une couverture adéquate pour le
niveau de pertes qu'on aurait dans les prêts
qu'on consent aux agriculteurs. Sauf que, dans le contexte actuel, nos fonds
sont pleinement capitalisés, de sorte que
notre contribution à faire ces fonds-là, l'année prochaine, on ne devrait pas
avoir à la faire, à moins d'une catastrophe, là, qui n'est pas prévisible au moment où on se parle. Dans l'horizon de
12 mois, je ne pense pas que ça devrait se produire, de sorte qu'honnêtement on pense qu'on
devrait être capables de vivre avec ça. Puis ça ne devrait pas avoir d'impact,
là, ce que... La partie des budgets de transfert, évidemment,
ça ne devrait pas avoir d'impact sur les budgets de transfert aux agriculteurs.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci pour la réponse. Je reconnais le député de Huntingdon.
M. Billette :
Merci beaucoup, M. le Président. Je veux revenir un petit peu... Notre collègue
de Berthier avait amorcé sa période de
questions avec la gestion de l'offre, mais je veux revenir beaucoup
plus global que ça, M. le ministre,
la menace du Sud, qu'on pourrait l'appeler,
depuis l'élection américaine, aussi bien au niveau de la gestion de l'offre...
On n'a pas parlé de l'ALENA non plus, qui est un impact majeur.
La
gestion de l'offre, je pense, c'est dans nos moeurs, ça fait partie de notre
savoir ici, au Canada, parce que, il faut le rappeler, c'est un programme canadien, et qui touche surtout le lait,
parce que je pense que le gros des revenus, au Québec, c'est vraiment le lait, où on produit 40 % du
lait, on n'en consomme que 24 %, environ, mais, je veux dire, c'est
40 % de l'agriculture, c'est
quand même important. C'est des recettes, là, de 2,6 milliards pour les
producteurs, tout près de 6 milliards pour les transformateurs,
donc, c'est des milliers d'emplois à la grandeur du Québec.
Et,
je veux dire, il faut voir également d'où on vient pour savoir où on va. Depuis
1970, c'est en place. Et tout ça a
été mis en place par le fait qu'auparavant on avait des agriculteurs... c'était
l'autosuffisance. Et, en 1970, on a commencé à avoir des producteurs... des spécialités, à ce moment-là, et on s'est
ramassé avec un surplus, aussi bien... On parle souvent du lait, mais c'est les oeufs, la volaille
également, les dindons, les oeufs d'incubation qui sont soumis aux règles...
les cinq productions soumises à la
gestion de l'offre. Et le gouvernement, quand ils se sont aperçus qu'il y avait
des surplus, ont créé la gestion de l'offre.
Je
pense que c'est un modèle qui, au cours de tout près de 50 ans,
maintenant, ça va de façon assez rapide quand même, a permis au gouvernement d'économiser beaucoup. Parce qu'on dit
souvent, là... Les fermes sont beaucoup... ne sont plus subventionnées, ici, on n'a plus de subvention. Je vais vous
dire, si on regarde le «farmgate», aux États-Unis, là, c'est tout près de 76 000 $ US qu'ils
reçoivent par ferme en aide financière, donc c'est des montants très
importants. En France, également,
c'est tout près... c'est au-dessus de 50 000 $, je pense, entre
55 000 $... autour de ça qu'ils reçoivent en... Mais, depuis 1970, les trois piliers de la
gestion de l'offre, que ce soit au niveau de s'assurer d'un équilibre dans la
production, s'assurer que l'offre et la
demande soient au même niveau, de s'assurer, également, qu'il y a le contrôle
des importations, avec des frais
d'importation, des frais de douane qui sont très, très élevés, on parle de
200 % à 300 %, et également une politique qui permet à nos
producteurs d'en vivre, de vivre de leurs productions.
Je
vais vous dire, le comté de Huntingdon est le long de la frontière américaine.
Lorsqu'on traverse à Malone ou à Lacolle,
les fermes qu'on voit de l'autre côté, je veux dire, ce n'est pas le style de
ferme qu'on voudrait voir au Québec, on
voit des fermes de 1 000, 2 000 vaches. Il y avait le «big six»,
qu'on appelait, dans l'État de New York, où il y avait... je pense, c'était 2 000 vaches par
production, c'était un regroupement de producteurs. C'est rendu «big zero»
parce qu'il n'en reste plus, ils ont
malheureusement fermé. C'est des modèles de ferme, je pense, qui ont des
fluctuations de coûts. C'est très
difficile pour eux de pouvoir survivre lorsqu'il y a des crises de lait, au
niveau de surproduction. Donc, ce n'est pas un modèle qu'on voudrait voir ici.
Puis
la gestion de l'offre, là, c'est 7 000 fermes, c'est
7 000 fermes au Québec, c'est 14 000 producteurs,
productrices, ça a un impact majeur
sur l'occupation du territoire. Comme j'ai dit, c'est 40 %, puis ça occupe
notre territoire également. Je suis
allé en Arizona. Tu sais, les grosses fermes qu'on parle souvent, je suis allé
en voir une, Shamrock, aux États-Unis, à Phoenix, en Arizona. Je vais vous dire, M. le ministre, lorsqu'on
parle d'occupation de territoire, notre petit modèle de ferme qui est d'environ 60 fermes, Shamrock,
là, c'est 10 000 vaches, deux doubles 50 pour tirer les vaches,
trois traites par jour,
2 500 employés. Et j'avais posé la question aux... C'est encore
une ferme qui est propriétaire... pas une ferme, des propriétaires familiaux, c'est une famille qui possède ça. Et, je
vais vous dire, on regardait autour; en Arizona, il n'y a plus aucune ferme.
Ils ont dit : On avait le choix, on les a fermées ou on les a achetées. Ça
fait qu'on voit un petit peu... Je ne pense pas que c'est le modèle
qu'on voudrait avoir, avoir une ferme par 10 comtés électoraux à la
grandeur du Québec.
Donc, la gestion de l'offre nous a permis que quelqu'un
avec une moyenne de 60 vaches, environ, au Québec, peut vivre, peut même
bien vivre, à ce moment-là. Donc, c'est un modèle... Puis, je vais vous le
dire, j'en rencontre souvent, des
Américains : on fait l'envie, surtout ceux du Nord, ceux de la Californie,
de l'Arizona. Les mégafermes, je ne pense
pas qu'ils en font l'envie, parce qu'ils ont un modèle, quand même,
qu'ils peuvent avoir, qu'ils peuvent engendrer avec une réduction des coûts fixes, et ils peuvent... excusez-moi le terme, mais ils peuvent complètement
anéantir les autres.
Shamrock,
là, pour donner une idée, là, ça rentre en foin, M. le ministre, et l'usine est
au bout de la ligne, ça sort en crème
glacée. Ça fait que vous voyez, là. C'est dans une chaîne, c'est un morceau. Je
vous montrerai des photos tantôt, si vous voulez voir ça, c'est assez
impressionnant. Puis ce n'est pas... c'est très loin du modèle...
Puis c'est un modèle, je vais dire,
plusieurs... qui est souvent contesté. En Suisse, ils ont enlevé le système de
gestion de l'offre. En
Nouvelle-Zélande ou en Australie, je pense qu'ils paient encore 0,11 $ le
litre, les consommateurs, ils n'ont même pas terminé encore de
rembourser le système, en tant que tel.
Et,
je vais vous dire, oui, la menace vient du Sud, mais, depuis que j'étais tout
petit, je me souviens... Mon père, c'était un producteur agricole et
également commerçant de machinerie agricole. Il me disait : Ça va être dur
dans les prochaines années, le GATT. On entendait parler du GATT. C'était au
début, voilà peut-être une trentaine d'années. C'étaient les mots qu'on
entendait, le GATT, je ne savais rien de ce que ça voulait dire, mais c'étaient
les premières embûches, les premiers faits
saillants qu'on pouvait dire qu'il y
avait une menace sur la gestion de l'offre. Puis ça a suivi par la
suite, vous étiez le ministre de l'Agriculture, peut-être pas en... c'était le
début des années 2000, mais ça s'est poursuivi. Vous étiez là, je pense, quand il
y a eu le texte de Faulkner, la quatrième version, qui voulait faire descendre les droits douaniers
de 70 %. Puis ça n'a pas passé. Je pense que c'est une bonne chose, parce
que ça préserve. Mais 2013, également, on en a parlé tantôt, de l'accord Canada-Europe,
là. Quand même, c'est 2 %. Ça fait que c'est une première
ouverture qu'il y a eu au niveau
de ça. On a eu le transpacifique également, en 2015, mais je pense qu'il n'en reste plus
grand-chose. En Asie, ils ont l'air à y
croire encore, mais je pense qu'il faut... la réalité est qu'on n'en entend
plus parler. Et quand on va en entendre parler?
• (21 h 40) •
Mais,
je vais vous dire, la menace du Sud, également, c'est l'ALENA. On a parlé de 40 % des
productions, mais il y a l'autre 60 %, également. L'autre 60 %,
là, exemple, là, c'est les producteurs de céréales, chez nous,
c'est les maraîchers dans le comté de
Huntingdon, dans Les Jardins-de-Napierville, qui ont une
expertise en exportation qui est devenue... des joueurs majeurs, là. Si on prend la famille Van Winden, avec les
salades Attitude, là, c'est 800 emplois, là, puis c'est des millions de chiffre d'affaires, là,
d'exportation. Et, que ce soient les
Guinois, que ce soit n'importe qui,
ils ont développé une expertise vers
les États-Unis, et tout ça grâce à l'ALENA. Et, le 26 avril, je vais vous
dire... M. Trump, ça a été sa semaine,
là, au mois d'avril, là. Ça a commencé avec la gestion de l'offre, je pense
que c'est le 18 avril qu'il en a parlé. Une semaine après, le 26 avril, c'était l'ALENA, tout prenait le
bord. Heureusement, c'est un petit peu plus tranquille à ce moment-ci, mais la menace, je vais vous dire, elle est assez importante
lorsque ça vient d'un message qui est aussi clair que ça. C'est
l'inquiétude, l'incertitude également que ça sème sur les marchés.
Puis,
je vais vous dire, juste au Québec, là... Au Canada, c'est 7,5 %, à peu près, de produits...
7,5 milliards de produits
bioalimentaires qu'on envoie. 70 %, à peu près, c'est uniquement aux
États-Unis. On parlait du Japon, tantôt, qu'on exporte la viande de porc, qu'on exporte également le sirop d'érable,
vers l'Europe également, mais on ne négligera jamais les États-Unis, c'est près de 70 % de nos exportations
agroalimentaires totales. Et la balance commerciale, je vais vous dire, elle est très intéressante, c'est tout
près de 1,8 milliard qu'on importe ici. Donc, vous voyez l'impact que ça
peut avoir aussi bien sur notre balance commerciale, le risque pour nos
entreprises.
Les
entreprises se sont développées, également, qu'un bon jour il ne faudrait pas
se dire : Il va falloir qu'ils aillent s'établir aux États-Unis pour pouvoir fournir le marché. Je pense à des
Vergers Leahy, que vous connaissez, je crois, dans la compote de pommes, des Attitude avec Gerry Van
Winden, tous les producteurs. Je pense qu'on a développé une expertise
ici qui fait état de ça.
Et
il ne faut pas se cacher également qu'une carte qu'on a, qu'on souhaite que le
gouvernement fédéral va jouer, c'est
qu'il y a 33 milliards de produits américains qui rentrent ici, ce qu'on
oublie souvent de dire, de lever haut la main. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui lui a rappelé? Parce que ça semble plus
calme depuis quelques jours. Parce qu'on importe plus, au Canada, que ce que la
Chine et le Mexique importent, ce qui provient des États-Unis, on n'est pas
loin de 20 % de toutes les
exportations agroalimentaires américaines. Ça fait qu'on est un joueur
important, on est un consommateur, surtout, important.
Et,
pour les producteurs, pour les travailleurs, pour les propriétaires, également,
de ces entreprises-là, les travailleurs, je vais vous dire, c'est important. Et j'aimerais, M. le ministre, que
vous me traciez un état de la situation, ce que vous entendez — vous parlez avec d'autres, vous avez parlé
au ministre fédéral, vous avez parlé avec vos collègues également des autres provinces — savoir où on s'en va. Est-ce qu'il y a des
détails, des informations? Parce que je pense qu'il est important... Comme gouvernement, notre rôle, c'est
de rassurer nos gens et de les informer également des développements
dans ces dossiers-là très importants.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci. La réponse au ministre.
M.
Lessard : Oui. Donc, c'est une négociation avec le fédéral.
On presse le gouvernement d'agir, d'être ferme, on l'a mentionné tantôt, puis de le réaffirmer plus d'une fois. On a
engagé aussi Raymond Bachand, l'ancien ministre des Finances, qui travaille avec... qui a rencontré
l'ensemble des producteurs, va rencontrer les transformateurs. Et on est aux
États-Unis, la ministre du Développement économique y va assez souvent.
C'est
intéressant de voir ce que les Américains pensent de leur président. Alors
donc, le 26 avril, quand même, le
président de l'American Soybean Association, M. Moore, disait : Il
n'y a absolument rien de bon dans l'idée d'amorcer un processus de retrait de l'ALENA. Le président du
National Pork Producers Council, M. Maschhoff, lui, disait : L'ALENA a été extrêmement profitable pour la
filière porcine américaine. Il a pressé l'administration Trump d'abandonner
tout plan d'y mettre un terme. Il a
également indiqué que le retour aux tarifs pré-ALENA aurait des répercussions
financières dévastatrices sur les éleveurs de porc américains. Ça, c'est
les Américains qui pensent ça de la filière de porc.
Une
déclaration commune du U.S. Wheat Associates et la National Association of
Wheat Growers, ils se sont dits alarmés
par les nouvelles selon lesquelles l'administration Trump songerait à retirer
le pays de l'accord. Ils ont déclaré : C'est l'ALENA qui nous a
ouvert des débouchés sur les marchés lucratifs et florissants du Mexique.
L'abrogation de l'accord porterait un coup dur à l'industrie américaine du blé
et à ses clients mexicains.
Le
président, donc, du Corn Growers Association, M. Spurlock, lui, a dit que
le retrait de l'accord serait catastrophique
pour le secteur agricole américain : Nous ne pouvons pas entraver les
échanges avec deux de nos principaux partenaires
et alliés commerciaux, les agriculteurs et les éleveurs américains ne se
remettront jamais de cette décision-là. On est toujours aux États-Unis,
là.
Et le
directeur du U.S. Green Council, M. Slay, a déclaré : Notre marché
des grains ne peut pas servir de levier de négociation. Il a ajouté : Les raisons de moderniser l'ALENA ne
manquent pas, nous sommes généralement d'accord pour le faire, mais aujourd'hui nous pensons être sur la
bonne voie pour avoir des discussions constructives, là, sur la façon de
s'y prendre pour parvenir à un accord profitable.
Et là on voit
que M. Trump est en train un peu de changer de discours. Toutefois, sur la
négociation... Parce que, s'ils
déclenchent le retrait, il y a un processus pour le faire. Et, s'ils se retirent de l'entente tripartite Canada, États-Unis et Mexique, il faut se souvenir qu'il existe toujours
l'entente Canada—États-Unis, dans laquelle les mêmes secteurs sont protégés avec des mécanismes semblables. Donc, je n'ai pas entendu qu'il
voulait se retirer aussi de l'accord Canada—États-Unis,
qui n'a pas été suspendu, qui est toujours en vigueur et, donc, qui nous protégerait quand
même. Mais il faut continuer d'en faire la promotion.
Puis je ne
suis pas gêné, au nom de tous mes collègues ici, de défendre ce modèle de gestion là, qui
fait en sorte qu'on produit pour nos
besoins intérieurs, on ne fait pas de dumping puis d'exportation. Donc, c'est
le modèle qu'on défend en général.
Mais les
Américains aussi protègent des choses. Pourquoi notre premier produit
d'exportation, c'est le chocolat? Bien,
c'est parce qu'eux, ils empêchent l'entrée
aux États-Unis de la canne à sucre, du sucre de la canne à sucre, parce qu'ils protègent la bette à sucre. Donc, le sucre
rentre ici, on rajoute le «cocoa» puis on leur envoie des produits transformés
du chocolat et de ses dérivés parce que,
donc, on peut le... des produits d'importation pour réexportation, sans
taxation. Parce que M. Trump a
pensé à ça aussi, qu'il pouvait taxer les intrants à l'entrée dans le but de
rendre moins intéressants les
produits qui arrivent, importés pour réexportation, c'est-à-dire un intrant.
Alors, il vient de faire faux bond là-dessus.
Alors donc,
actuellement, je pense, c'est les Américains qui sont en train de donner une
correction à leur président. Et on va
continuer d'aller dans la bonne direction parce que nos échanges commerciaux
sont fluides, on est des commerçants, puis en général on a un système à
dimension familiale.
Puis, je
tiens à rappeler à ceux qui nous écoutent, on est le dernier parallèle qui
produit des aliments, en haut de nous
autres il n'y en a plus, ce qui fait qu'on doit préserver cette façon-là. Ici,
il y a de la neige, il y a des températures, il y a des saisons, on vit au gré de ça. On ne sera jamais capables de
compétitionner avec Shamrock, au Texas, à 10 000 vaches. Le
plus gros modèle au Canada est à peu près à 2 500. C'est une ferme ici, à
Warwick, la Ferme Landrynoise. Ça, c'est la
ferme exceptionnelle, familiale, implantée avec les enfants, donc, qui vivent
sur la terre. Donc, on est vraiment un modèle vraiment différent.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M.
Billette : Merci beaucoup.
Je pense que c'est important à suivre, parce que ça n'a pas juste un impact sur
les producteurs, ça va avoir... Parce que, vous savez, au niveau de la
chaîne alimentaire, je pense, c'est quatre maillons, quatre maillons qu'on ne peut pas ne pas passer au travers, tu as les
producteurs, on a les transformateurs, les distributeurs et le consommateur. Le consommateur, c'est lui qui
a toujours l'impact, il ne faut pas se le cacher, le prix est souvent refilé
au consommateur. Et, depuis un bout de temps, ce qu'on entend beaucoup parler,
dans les nouvelles, c'est le prix des aliments,
l'augmentation du prix des aliments. Et, je vais vous dire, des fermetures de
frontière, l'ALENA, la gestion de l'offre pourraient avoir quand même
des impacts, plus que qu'est-ce qu'on a vu.
Et, je vais vous dire, c'est souvent quelque
chose qu'on entend... Les gens ne suivent pas toujours l'actualité agroalimentaire, malheureusement, comme dans le
temps, parce que dans le temps il y avait 20 familles par rang; maintenant, il en reste trois dans le même rang.
Et tout le monde avait un oncle, une tante qui était producteur, ça fait qu'ils
connaissaient bien l'agriculture. Et maintenant
plusieurs personnes ne voient que l'épicerie et pensent, malheureusement,
que la pinte de lait pousse sur la tablette
d'épicerie, mais ce n'est pas le cas, il y a un travail de gens derrière ça. Et
c'est souvent difficile pour les gens
de comprendre les augmentations, les fluctuations de prix très importantes,
surtout dans les dernières années,
où, on vu, là, en 2014‑2015, le boeuf puis le porc ont augmenté de façon
importante. Vous avez parlé d'augmentation
des terres agricoles, tantôt, mais, une raison de ça, quand on vend du maïs à
320 $, 330 $ la tonne, prix à la ferme, je veux dire, il y a
quelqu'un qui paie en bout de ligne. Donc, le boeuf, le porc... Puis, je vais
vous dire, une tonne de maïs se vend
actuellement à 185 $, a déjà descendu à 110 $. Donc, il y a un impact
majeur pour le consommateur lorsqu'on
tombe, 2014‑2015... L'impact est refilé au producteur. On voyait le boeuf qui
coûtait deux à trois fois le prix de qu'est-ce
qu'on était habitué de payer. Il y avait une faiblesse, également, de l'offre
nord-américaine, une faiblesse du dollar
canadien. Donc, il y a plusieurs facteurs qui peuvent faire... En 2016, on a vu
le même phénomène dans les fruits et
légumes. Le taux de change, également, avait un impact majeur; il y a eu des
conditions climatiques difficiles. Parce qu'il ne faut pas oublier, également, il n'y a pas juste le taux de
change, on doit vivre également avec les petites crises, des fois, de dame Nature à travers la planète.
Donc, c'est rendu un marché planétaire, international. Et même, dans le
poisson, l'instauration de la pêche
responsable a eu un impact sur le prix des poissons cette année-là, de tout ce
qui est fruits de mer, puis une
demande qui est en augmentation, en 2016, qui était vraiment incroyable. Mon
collègue des Îles-de-la-Madeleine, ils doivent l'avoir vécu chez eux
également.
Et, 2017, ce
qu'on voit, c'est un recul du prix des aliments, c'est assez particulier quand
même. Et on parle de 1,4 % de
réduction. Juste dans les fruits et légumes, là, je n'ai pas le dernier prix de
la laitue, parce que je pense qu'ils ont
eu des petits problèmes en Californie dernièrement, mais c'est un recul de
13 %, quand même, au niveau des fruits et légumes. Et c'est toujours le consommateur qui en
défraie les coûts. Et c'est sûr et certain que des politiques étrangères,
qu'est-ce que qu'on parlait tantôt, la
gestion de l'offre, l'ALENA, pourraient donner une certaine perspective
intéressante.
J'aimerais
peut-être que... Vous avez la chance de peut-être rassurer le consommateur.
Parce que c'est souvent le quatrième
chaînon à qui on oublie de s'adresser. Je pense que vous allez avoir le sommet
de l'agriculture, il y a déjà eu des
rencontres qui ont été faites au niveau du consommateur. Et, si on peut
rassurer ce consommateur-là, je pense que ce serait bien pour lui, parce
que c'est une denrée de première nécessité.
• (21 h 50) •
Le Président (M. Paradis, Lévis) : Merci,
M. le député. M. le ministre, il vous reste une minute.
M.
Lessard : Une minute. Donc, oui, on a vu le côté
inflationniste du prix des aliments. Quand on fait l'épicerie, on dit : Voyons, il me semble que, pour un
même montant, j'en ai acheté moins. Évidemment, il y a toute la stratégie des boîtes. J'achète la même boîte de cornflakes, mais
je me suis aperçu que le nombre de grammes avait un peu changé. La boîte est restée à la même grosseur, mais il y en
a moins dans la boîte. Donc, ça, c'est des stratégies commerciales, avec
tous les «loss leaders», donc, les éléments dont tu peux perdre mais attirer le
client chez eux. Il y a une compétition très féroce dans les grandes bannières, puis on voit même que leurs profits
sont très écrasés; même, pour d'aucuns, presque déficitaires. Mais, pour
le consommateur, la partie inflationniste a pesé lourd dans la distribution de
la paie.
Maintenant,
on voit la déflation des prix, on annonce une déflation des prix. Mais tantôt
j'étais avec les producteurs de
boeuf, j'ai dit : Oui, il y a une déflation des prix. Oui, mais, il dit,
ça dépend on se mesure par rapport à où. Quand tu as eu une forte croissance dans l'augmentation des prix, une légère déflation fait en sorte que
la misère est plus acceptable. Alors donc, on comprend... Puis ça va
soulager les Québécois.
Moi, j'aime la concurrence qu'il y a dans les
grandes bannières actuellement, ça a amélioré notre pouvoir d'achat, puis ça tend encore à diminuer. Puis ce
pourquoi, oui, ça avait monté, bien, on a vu, nécessairement, quand il se
passe... Les changements climatiques, ce
n'est pas seulement au Québec. Quand ça arrive ailleurs, donc, ça a des
impacts aussi sur le prix des aliments, dont les fruits et légumes récemment.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. Ça complète ce segment. Pour son dernier bloc d'échange,
la parole est à l'opposition officielle, 22 min 33 s. Je donne
la parole au député de Berthier.
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. M. le
Président, quelques chiffres quand même.
On ne s'en sort pas, il faut aller dans les chiffres.
On se rappellera qu'au premier budget, en 2014,
il y avait eu une coupure, en agriculture, de 113 millions. À l'époque, votre prédécesseur avait dit que c'était
pour une fois, puis il fallait faire l'effort, c'était l'austérité puis...
Deuxième budget, coupures,
151 millions. Troisième budget, coupures, 161 millions. Quatrième
budget, coupures, 168 millions. On
comprend qu'on ne peut pas tous les additionner, là, parce que c'est... mais,
si on les additionne, c'est quand même 600 millions de moins
d'investis en agriculture sur quatre budgets.
En 2016, M. le Président, le budget est de
866 millions; 2017, 879 millions. Il y a une différence, donc, de 12 914 000 $. Et là-dessus il y a
la taxe foncière de 13 millions. Alors, quand on regarde ça, dans le fond,
il y a eu une coupure de 163 000 $. Vous me suivez, M. le
ministre? M. le Président, M. le ministre me suit?
Alors, juste
pour être clair, là, le budget du MAPAQ a augmenté de 12 millions. Pour sa
part, le Programme de remboursement
des taxes foncières a augmenté de 13 millions, dont, je répète, les
montants alloués à tous les autres postes budgétaires ont diminué de 173 000 $. Et là, M. le Président,
le ministre, il annonce en grande pompe un investissement de 159 millions sur cinq ans pour stimuler
l'investissement dans le secteur agricole ou agroalimentaire. Alors, moi, je
voudrais savoir, M. le Président, de la part
du ministre, là, comment il peut annoncer des investissements de
19,2 millions pour la première
année tout en diminuant les montants disponibles à cette fin. Comment il trouve...
Où il prend son 19 millions?
Le Président (M. Paradis, Lévis) : Merci,
M. le député...
M.
Lessard : Bon, quand on regarde les chiffres du ministère,
on voit qu'il y a une augmentation du ministère
puis une baisse à La Financière. Il y a deux
programmes, à peu près... 400 quelques millions pour le ministère,
qui va faire ses transferts,
432 millions, quelque chose du genre. Et, pour La Financière, le budget
de dépenses, excusez-moi, juste la
répartition, là, en partant... Donc, le 876 millions est divisé en deux,
donc un budget de 432 millions pour le MAPAQ puis un budget de 430 millions pour La Financière agricole.
Mais les crédits au MAPAQ sont en progression d'une vingtaine de millions, puis il y a 7 millions de moins
à La Financière agricole, mais, comme ils vont produire un excédent d'au-delà de 100 millions, donc, on peut
dire que les producteurs ne sont pas affectés.
Mon collègue, historiquement puis
antérieurement, a toujours fait le choix de faire en sorte que... parce que La Financière va mieux, a réduit les budgets de La
Financière, et non pas les budgets du ministère, parce qu'ils développent
des surplus. Moi, quand j'étais là, la
dernière fois que le porc allait mal, on était rendus à 1,5 milliard pas
en surplus, dans le trou. Et donc ils
ont renversé complètement, comme quoi ça répond... Même, avec la modification
des paramètres de l'assurance
stabilisation du revenu, ça correspond vraiment, maintenant, à un modèle
d'assurance parce qu'ils ont renversé cette
tendance-là en ayant maintenant des surplus aux comptes, alors ce qui fait que
cette année, normalement, si on écoute le président-directeur général de
La Financière, on escompte, donc, être en surplus. Donc, tant mieux.
Moi, ce que
j'entends des producteurs : Je ne veux pas être payé par l'assurance, je
souhaite avoir zéro chèque de
l'assurance. Tous les chèques donnés par le marché, depuis des années, c'est ce
qui se passe, en général, c'est le marché qui paie. Donc, on les soutient avec les initiatives stratégiques du
volet du cadre fédéral de la politique agricole, qui est maillé avec nos propres
investissements, donc, à partir du ministère ou l'argent qui est transféré à
La Financière. Donc, ils peuvent... Et ils ont bénéficié d'un
environnement favorable.
Peut-être
vous me direz... Oui, c'est vrai, on a choisi que ce soit La Financière.
Ils ont même engrangé 300 millions à la Caisse de dépôt en fonction
d'un éventuel risque qui pouvait se matérialiser. Mais, comme c'est là, donc,
ça...
Donc, c'est sûr qu'on peut le critiquer, là, mais,
en fait, je pense, les producteurs n'ont pas dû être mis à contribution.
Le Président (M. Paradis, Lévis) : Merci,
M. le ministre. M. le député.
M.
Villeneuve : On sait,
M. le Président, qu'on doit absolument investir et
soutenir notre agriculture, pour toutes sortes de raisons, hein? On se rouvre sur un marché de 500 millions de personnes. Si on ne fait pas ce qu'il faut... L'Ontario, qui met les bouchées doubles, la première ministre, qui est l'ancienne
ministre de l'Agriculture, a donné mandat à son ministre de
l'Agriculture d'être agressif pour le développement des marchés. Et là nous, on
se rend compte qu'il y a 600 millions de moins d'investissement en agriculture.
Ça aurait pu aller là.
Mais je veux juste dire, M. le Président, que,
quand on regarde le budget, il y a quand même une coupure de 288 000 $ à l'ITA, il y a une coupure en
santé animale, donc les inspections, de 101 000 $, il y a coupure dans la direction... gestion de 1,9 million, près de 2 millions. Alors, on a, au total, des coupures qui avoisinent... Pas qui
avoisinent, là. Avec La Financière agricole, là, c'est des coupures
de 9,5 millions, quand même, qui ont été effectuées.
Je veux revenir
surtout sur la coupure de 288 000 $ à l'ITA. Et là je rejoins mon
collègue de Côte-du-Sud, tantôt, qui,
je pense, a fait un bel éloge à l'ITA et avec raison, et avec raison. Et il va
même y avoir, à l'automne prochain... Donc, on parlait de nouveaux programmes
qui vont être développés à l'automne prochain. Alors, comment on peut justifier
de faire une coupure de 288 000 $
à l'ITA, alors qu'en même temps, du même souffle, j'entends notre collègue de
Côte-du-Sud dire qu'il faut
encourager... Puis on y croit, à cette institution-là. Puis, pour ma part, j'y
crois. Alors, comment on justifie ça?
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
Lessard :
Oui. En fait, c'est plutôt une écriture comptable, c'est une correction
comptable, ils recevront le même
montant que l'an dernier. On pourra voir à la fin de l'année, sur l'exercice
budgétaire des dépenses réalisées, qu'ils auront, donc, le même montant.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le député.
M.
Villeneuve : Donc, le ministre nous confirme... bien, ne nous
confirme pas... Bien, il confirme qu'il y a une coupure, mais que ça n'en sera pas une parce qu'à la fin de l'année tout
va balancer. C'est ça que je comprends, M. le Président?
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le ministre.
M.
Lessard :
...effectivement, c'est une correction comptable, qui va être, donc, réajusté.
Donc, en clair, ils vont bénéficier
du même montant qu'ils avaient l'an dernier. Si on regarde les organisations,
elles sont assez stables dans le financement qu'elles reçoivent, autant
la Régie des marchés, la Commission de protection du territoire agricole et le
Conseil des appellations.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. Parole au député.
• (22 heures) •
M.
Villeneuve : M. le Président, coup de théâtre encore ce soir,
coup de théâtre sur coup de théâtre : convergence — ce coup-ci,
c'est la CAQ et le Parti québécois — convergence
quant à la Commission de la
protection du territoire agricole du Québec.
Tantôt, M. le ministre disait que mon projet de loi, s'il était adopté, amènerait un bouchon
terrible. Il faut donner à nos institutions... il faut leur donner les
moyens d'opérer. La pire chose et la critique la plus virulente à propos de la Commission de la protection du territoire agricole porte sur les délais. Et, oui, ça prend du
personnel. Puis, oui, les demandes, là,
M. le ministre l'a bien expliqué tantôt, sont de plus en plus complexes. On a fait le tour, je pense. Pendant deux ans, on en
a parlé pas mal puis... Mais il faut donner à la Commission de la protection du
territoire agricole les moyens, justement, de ramener ces délais-là à des
délais qui sont beaucoup plus raisonnables.
Mais je veux
aussi parler de la Régie des marchés agricoles, M. le Président. Augmentation du budget cette année, 55 000 $, du budget. Et, quand on regarde,
là, M. le Président, à la page 20, donc, à la page 20, deuxième
opposition, les délais de traitement,
M. le Président, augmentation, depuis 2003-2004, de 300 %. Bien, 300 %... Si je sais compter, là, 165 jours et puis, 2016‑2017, 494, donc, c'est un petit peu moins
que 300 %, parce que ça prendrait 495 pour y arriver, là. Alors,
moi, je voudrais...
Puis là, si
on va plus loin dans le cahier, là, des réponses, M. le Président, là, on voit
que, pour l'année financière, là, au
niveau des régisseurs, on en avait, en 2012-2013, 8,2, et puis, 2016‑2017, on
en a six. Là, il y a un problème, là, il y a un sérieux problème, là. Si on veut que ça fonctionne puis si on
veut que ces gens-là soient capables, justement, de faire leur travail... Moi, je suis bien d'accord
que... Analysons ça rigoureusement, assurons-nous qu'ils sont optimaux, puis qu'ils sont efficaces, et puis qu'on ne paie
pas des gens, là, pour rien. Mais, quand je regarde ça, d'après moi, on ne
paie pas beaucoup de monde pour rien là, là. Puis je pense qu'un coup de pouce...
Alors, à quand, M. le Président, M. le
ministre, au lieu de faire des coupes comme j'ai énuméré tantôt, va s'assurer
que nous avons dans nos institutions le
personnel nécessaire pour faire le travail dans des délais corrects? À moins
que le ministre me dise que les délais qui sont là sont corrects.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. Parole au ministre.
M.
Lessard :
À force de siéger ici, M. le Président, il y a plein de petits trucs qu'il a
pris.
Alors donc, pour la
Commission de protection du territoire agricole, sur le projet de loi, ils
rendent à peu près 2 500 décisions par année, puis il y a plus de
2 400 transactions annuellement dont... sur lesquelles on les accablerait d'alourdir pour les fins d'autoriser après l'avoir
demandé, alors imaginez les volumes. Donc, il y a des bonnes idées, dans
votre projet de loi, mais honnêtement je
pense qu'il faut encourage la fluidité des transactions puis barrer la route à
ce qui s'éloigne d'un modèle familial. Donc, sur ça, donc, j'y
reviendrai.
Sur
la Régie des marchés agricoles, évidemment, la présidente-directrice générale,
donc, elle, elle est dans les plans
stratégiques, donc on aura des discussions sur la façon de rendre, donc, les
services à la clientèle. C'est très important, la Régie des marchés agricoles, c'est un régulateur économique, on
l'oublie trop souvent. Les gens se présentent là pour délier une situation pour que les pêcheurs, les
producteurs puissent avoir leurs prix, que ce soit dans le bois, dans
différents produits agricoles ou
forestiers. Et je comprends la difficulté, ils sont toujours en banc de... en
tout cas, en banc de trois en général.
Donc, il y a un plan stratégique, là, que la présidente-directrice générale est
en analyse pour qu'on puisse aussi combler les postes qu'elle a besoin,
j'en conviens.
Et,
dans cette mesure-là, il ne faut pas envoyer n'importe qui à la Régie des
marchés agricoles, parce qu'ils ont plusieurs
données, donc, la science, le pedigree, donc, le profil, le développement des
profils, parce que c'est des rédacteurs, c'est des... Donc, ils ont à rédiger des décisions, ils ont à connaître
beaucoup d'éléments sur l'économie. J'ai parlé avec des industriels des produits de la mer, qui me
parlaient... il y a beaucoup d'éléments référant sur les prix à Boston, sur
d'autres, et on doit fournir ces éléments-là.
Donc,
il faut mieux les outiller, je pense, vous avez raison, pour réduire les délais
et que ces décisions-là puissent être
rendues, mais il y a différentes stratégies qu'ils ont faites pour éviter
d'alourdir inutilement le banc de... Actuellement, il y a un différend assez
important sur la volaille, et donc le nombre de jours va occuper presque tout
le banc. On essaie de regarder s'il n'y a pas d'autre solution avec eux.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M.
Villeneuve : M. le Président, 50 000 $,
l'augmentation du budget de la régie, là, 300 % d'augmentation des délais, est-ce que le ministre est sérieux quand
il me dit qu'avec un budget comme ça, là, il va être capable d'engager du
monde pour s'attaquer aux délais?
En
fait, là, si je ferais une image, M. le ministre, vous ne m'en voudrez pas
trop, mais, comme image, pour bien comprendre
la situation, là, autant à la Commission de la protection du territoire
agricole qu'à la Régie des marchés, là, ça ressemble pas mal à l'autoroute 13 : c'est bloqué bien dur, bien
dur. Ça ne passe plus, là. Le bouchon d'étranglement, il est là, là.
Puis là il faudrait bouger, sinon, écoutez, on est inopérants, pratiquement.
Et
tantôt il y avait un député, je pense, le parti gouvernemental, qui faisait
état, justement, qu'il faut que la commission puisse répondre aux
demandes des municipalités, répondre aux demandes des citoyens, et là ils n'ont...
Puis c'est certain que... C'était la blague, tantôt, de la part du ministre à
la présidente de la Commission de protection du territoire agricole. Si on lui
demande à elle, elle va dire : Plus de personnel. Mais là, là, il y a
convergence, puis je pense qu'on est pas mal
tous d'accord avec ça, ici, là. Et puis le ministre, il est probablement
d'accord aussi avec nous. Mais là il faut avoir des moyens.
Alors,
comment le ministre peut-il réussir à améliorer la situation avec le budget? Il
y a une augmentation... Moi, je ne vois pas de somme d'argent, là, qui
permettrait, là, rapidement d'améliorer la situation à la Régie des marchés et à la Commission de la protection du territoire
agricole en termes de ressources. Puis je pense que, les ressources, on les
a, au Québec. Je comprends qu'on n'envoie
pas n'importe qui là, là, ça prend des ressources compétentes, je suis tout à
fait d'accord avec ça, avec le ministre, mais je pense que, si on cherche, on
va trouver.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M.
Lessard : Oui.
Dans la convergence, on sera trois. Mais je ne veux rien que vous rassurer que
le 50 000 $, ce n'est pas pour faire un plan de développement,
c'est les loyers puis les indexations des échelles salariales.
Donc,
elle est en train de faire son diagnostic. Elle va faire des propositions, on pourra aller au Trésor. La situation financière est
meilleure, au Québec, donc, je pense, qu'il y a
deux, trois ans. Je ne veux pas rappeler
l'état des déficits, là, puis toute cette affaire-là; comme vous aimez
me rappeler la 13, je vais vous rappeler les vendredis sombres du Parti québécois dans les finances publiques. Mais, bon,
on est rendus ailleurs, on va faire progressivement les affaires. Il est
10 h 10, on va essayer de bien finir ça jusqu'à 10 h 30.
Alors
donc, une fois que le plan sera présenté, on pourra aller au Trésor pour aller
chercher des sous pour aider, parce
qu'en fait l'argent qu'on mettra là, ça aide à libérer l'économie plus
rapidement. Donc, il y a comme immédiatement retour sur les productions, ce qui fait qu'il faut présenter ça d'un
côté très économique. En investissant à la régie, ça nous permettra de
délier l'industrie, puis le «payback» sera excellent.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Villeneuve : M.
le Président, je comprends que le ministre vient de s'engager à s'assurer qu'il
y ait du personnel suffisant à la régie. Est-ce à dire qu'il a déjà le
O.K. du Conseil du trésor pour avoir des sommes supplémentaires?
M.
Lessard : Oui, bien, pour avoir travaillé quelques années
dans le gouvernement, je ne peux jamais prédisposer de ça, sauf que ça
prend un dossier solide, puis on va faire nos arguments.
M. Villeneuve :
Je peux déposer la page, si vous voulez, 300 %...
M.
Lessard :
Non, mais... Oui, mais ça, c'est la page... ça, c'est le passé. Moi, je parle
du futur...
M. Villeneuve :
Non, mais c'est ça. En ce moment, c'est ça, là.
M.
Lessard :
...donc comment améliorer les délais, comment améliorer les décisions, la façon
de rendre les décisions. Puis la
présidente-directrice générale, elle travaille là-dessus. C'est une femme
compétente, qui l'a démontré, puis
elle est en train de faire son analyse. Puis, quand elle l'aura déposée, on ira
faire nos arbitrages, comme on a fait nos arbitrages pour aller chercher 159 millions, dans le dernier
budget, pour les différentes facettes, bâtiments agricoles et autres.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. M. le député,
on va essayer d'éviter de parler l'un sur l'autre, là, on va passer de
l'un à l'autre.
M.
Villeneuve : Oui, merci, M. le Président, vous avez raison.
Quand, M. le ministre, quand? Est-ce qu'on parle de 2017?
M.
Lessard : Bien, écoutez, je vais commencer par la
rencontrer. Deuxièmement, on va regarder ce qu'il en est. Puis tous les jours comptent. Alors, aussitôt
qu'on sera prêts, on va y aller, ce qui fait que l'année prochaine, quand on
fera les crédits, on pourra regarder
l'action du gouvernement, après une politique bioalimentaire, de nouveaux
crédits dans le prochain budget, qui nous aidera à réaliser l'ambition
du Québec, M. le Président, un Québec moderne, un Québec tourné vers l'avenir, qui a l'ambition de nourrir
son village, sa région, le reste du Canada, le reste du monde entier avec
des produits de grande qualité, à valeur ajoutée, etc.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : La question était courte, réponse courte. M. le
député.
M.
Villeneuve : Écoutez, M. le Président, j'aime bien
l'enthousiasme du ministre, mais, s'il veut faire ce qu'il vient de dire, là, il faut qu'il dégage des
ressources pour que ça fonctionne. Alors, moi, je ne veux pas me retrouver aux
crédits, l'année prochaine, encore ici, M.
le Président, à reposer la même question. Moi, je demande au ministre de
s'engager, 2017, là, il s'assure que
nos institutions vont fonctionner correctement, parce que c'est des
institutions importantes pour le monde agricole. Voilà.
M.
le Président, je voudrais savoir, Aliments Québec, donc, conseil de promotion
agroalimentaire qui est subventionné, donc, par le MAPAQ à la hauteur de 3,3 millions, à peu près, là, pour
trois ans... C'est un organisme sur lequel je pense que le gouvernement nomme sept des neuf membres au
conseil d'administration. En fait, c'est CARTV. Est-ce que c'est possible... Est-ce que le ministre obtient une
reddition de comptes, est-ce qu'il obtient... bien, une reddition de comptes
de la part de cet organisme-là? Est-ce que c'est public?
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : M. le ministre.
• (22 h 10) •
M.
Lessard : Donc, il y a Aliments du Québec, c'est une chose.
Le conseil des appellations et des termes valorisants, c'est une autre affaire. Ça, c'est un autre
organisme dans lequel on nomme un président. On vient de renommer, donc,
Mme Pascale Tremblay, donc, qui vient
d'être nommée à la tête de l'organisation. Elle dispose d'un budget.
Actuellement, on analyse son budget d'opération des dernières années
pour faire un petit «reset».
Il
y a eu des éléments plus difficiles dans les derniers temps, sauf que c'est
très important, c'est une organisation très importante pour les termes
valorisants, à l'aube même d'un accord, une ouverture sur l'Europe, parce que
c'est vraiment de là d'où vient
l'inspiration, comme l'indice géographique protégé de l'agneau de Charlevoix,
premier indice géographique protégé
dans le secteur animal en Amérique,
le premier étant du côté du Mexique avec la téquila, mais, du côté
animal, celui-là.
Donc,
il y a des nouveaux termes valorisants qui seront, donc, approchés. On a
débloqué, là, la série de projets, une
dizaine de projets, qui progressent. Donc, on est en demande de reddition de comptes sur les analyses financières des deux dernières années.
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : M. le ministre, merci. M. le député.
M.
Villeneuve : Oui.
Oui, merci, M. le Président. M. le
Président, j'irais sur le bien-être
animal. Dans ses remarques d'ouverture,
le ministre a dit, et je cite — puis il pourra relire les verbatims : 95 millions pour le bien-être animal. Mais, quand on regarde le programme, c'est un programme qui est sur cinq ans,
95 millions. Est-ce à dire qu'il y a une enveloppe spécifique
au bien-être animal, mais spécifique au bien-être animal de 95 millions?
M.
Lessard :
C'est pour les bâtiments, oui, sur cinq ans. Ça vise 2 000 fermes.
M. Villeneuve : Oui, ça, je
sais.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : M. le ministre, merci. On continue à
passer de l'un à l'autre par la présidence. Le temps file. M. le député,
à vous la parole.
M.
Villeneuve : Oui. Alors, écoutez, on se rappellera que, lors de
l'étude du projet de loi n° 54, votre prédécesseur ne s'était pas engagé formellement, mais, j'allais
dire, mon Dieu qu'il était positif! Puis, oui, on va les aider, on va les
aider.
Juste pour la
production porcine, là, les gens, ils sont prêts à mettre 500 millions,
parce qu'ils figurent que ça va leur
coûter 1 milliard sur 10 ans pour répondre aux critères du bien-être
animal et ils disent, eux : Si le gouvernement, par des crédits d'impôt, par de l'aide autre que de
l'argent comptant mais par des aides autres, donc... si le gouvernement met
l'équivalent de 500 millions, ils vont
mettre 500 millions, eux aussi. Et, on le sait, le bien-être animal, c'est
maintenant quelque chose qui fait en sorte que, comme entreprise, vous allez
pouvoir vendre vos produits ou non, parce que les gens, et avec raison, tiennent à ce que les
animaux soient traités correctement. Alors, qu'est-ce que le ministre répond
à la demande des producteurs de porc du Québec?
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le ministre. Réponse
M.
Lessard :
Je les ai rencontrés, puis la demande était plus de l'ordre de
150 millions. On a répondu à hauteur de 95 millions, puis, dans le communiqué que j'ai émis tout à
l'heure, ils se déclaraient satisfaits des bâtiments. Maintenant, ils
veulent travailler à faire en sorte qu'on vise vraiment le bien-être animal,
les truies en grande partie. Donc, il y a deux
segments de production. On veut être sûrs de le capter, là, pour être sûrs
qu'on réponde aux standards auxquels on veut répondre dans les éléments
de production. Donc, ils se sont déclarés satisfaits.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M.
Villeneuve : Oui. M. le Président, je vais être rapide. Santé
psychologique dans le monde agricole, est-ce que le gouvernement... est-ce que le ministre s'est
penché sur la situation? Est-ce qu'il est bien au fait de la situation? Est-ce
qu'il est prêt à s'engager, ce soir, à aller chercher de l'aide
financière à Santé et Services sociaux?
Les gens dans
le monde agricole vivent des situations particulières, difficiles, et, moi, M.
le Président, ce sera mon cri du
coeur, ça prend une aide, il faut que ces gens-là puissent être soutenus. Il y
a déjà des organismes qui sont sur le terrain, qui y travaillent, mais là ça va
prendre de la part du gouvernement, là, un appui, j'allais dire, sincère et un
appui concret.
Est-ce que le ministre s'est penché là-dessus?
Et est-ce qu'il va nous annoncer quelque chose sous peu?
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
M. le ministre.
M.
Lessard :
Oui, écoutez, dans le temps, Mme Duchesneau, là, que je pense qu'elle a
pris sa retraite, donc, elle a fait
un travail colossal. On a toujours soutenu sa mission et... Donc, je pense,
c'est de l'ordre de 200 000 $, là, qu'on va essayer de trouver pour la soutenir. Je crois
avoir signé des lettres récemment pour un peu d'aide temporaire, mais, oui,
donc, c'est quelque chose qu'on va continuer
de soutenir parce que, même s'il y a moins de détresse... Souvenez-vous, là,
on était dans le secteur de la production
porcine, où est-ce que les gens sortaient... Il y a eu des décès, même, liés au
fait qu'ils étaient en train de
perdre leurs fermes. Et dans ce temps-là a émergé, donc, Au coeur des familles,
donc, avec sa démarche. Donc, oui, on soutient cet organisme-là et on va
continuer de le faire.
Le Président (M. Paradis, Lévis) : À
peine une minute, M. le député.
M.
Villeneuve : M. le Président, moi, j'aurais aimé de la part du
ministre un engagement ferme ce soir, là, à ce sujet-là. Je n'ai pas
entendu, peut-être que j'étais distrait, là, un engagement très ferme...
M.
Lessard : Oui,
c'est un engagement ferme de les aider. C'est ferme comme ferme par ferme.
M. Villeneuve : Concrètement,
vous avez pensé à quoi?
M.
Lessard :
Écoutez, on a déjà donné de l'argent dans notre discrétionnaire et puis on va
continuer de le faire, là, je n'ai pas noté plus précisément... Mais je prends
l'engagement de continuer de les aider au nom du gouvernement.
Le Président
(M. Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. Et ça écoule le temps,
les dernières secondes du bloc de
l'opposition officielle. Le prochain dernier bloc de cette séance appartient au
gouvernement, pour 14 min 50 s, et je reconnais le député
d'Abitibi-Est.
M.
Bourgeois : Merci, M. le Président. Moi, M. le Président, bien...
Notre collègue de l'opposition officielle veut savoir comment on va
appuyer le monde agricole. Il y a d'autres façons aussi potentiellement que
celles dont il nous parle et il y a le quotidien, le
quotidien à la fois pour le monde agricole mais aussi ceux qui les entourent. Et
je veux souligner plusieurs interventions que le ministère et les différentes
instances réalisent dans le quotidien sur le terrain.
Un programme,
entre autres, qui est important, c'est le programme d'appui aux
expositions agricoles. Il n'y a pas une
région du Québec, je pense, M. le ministre, vous me
corrigerez, mais qui n'a pas son exposition. Mon collègue de Côte-du-Sud a une exposition qui, si je ne m'abuse, a tout près de 90 ans dans le
secteur de Kamouraska. Plus précisément, quelle localité?
Une voix : ...
M. Bourgeois : Saint-Pascal, à
Saint-Pascal. Et on peut faire le tour de l'ensemble des régions du Québec.
Ces expositions-là
sont bien plus que des expositions de machinerie. Parce que la première image
qu'on a, c'est de la machinerie
agricole, et c'est aussi quelques exposants, mais c'est un moment-phare dans
l'année, pour les producteurs, pour venir présenter le résultat de leurs
travaux de l'année, que ce soit au
niveau de la production animale, donc
venir nous montrer clairement
la qualité des bêtes qu'ils élèvent, qu'ils bouchonnent à tous les jours, si je
peux dire, parce que c'est toute une
fierté d'amener ces bêtes à l'exposition pour compétitionner avec les autres
collègues du territoire ou d'ailleurs en province, pour rechercher
un résultat ultime, une fierté de démontrer qu'on a été capable d'amener notre
troupeau, certains des spécimens, au plus
haut niveau. Ça, c'est déjà un intérêt fort important. Mais c'est aussi un moyen de permettre à la population de venir s'enquérir un peu plus de ce que c'est
que le monde agricole, qu'est-ce que ça représente dans leur quotidien,
comment ça vient faire en sorte qu'on peut avoir des produits qui sont
disponibles en région, qui sont disponibles
localement. Et l'appui de notre gouvernement en lien avec ces expositions-là, il est fort important,
M. le ministre, et je vous encourage à le maintenir, parce que ça
permet, donc, de donner une vitrine à nos producteurs, ça permet également de mieux connaître le réseau de
fournisseurs qui y sont associés, à ce vaste secteur qu'est le secteur
agricole.
C'est aussi
en lien avec d'autres activités, d'autres filières, que ce soient des
sectorielles, que ce soient des acteurs qui sont soit dans le monde... dans le regroupement de l'UPA et des
sectorielles, mais également d'autres types de producteurs, par exemple au
niveau des petits animaux, par exemple au niveau de produits qui sont générés à partir des
exploitants agricoles qu'on connaît, plus standards, donc tous ceux qui sont
dans la transformation, qui amènent leurs produits, qui leur permet, donc, de
faire connaître leurs produits en même temps, ces expositions-là.
Je vais aussi
décliner cet accès-là au monde agricole et à ses produits vers d'autres actions
qui sont posées à chaque année. Je
pense, entre autres, les visites à la
ferme. Les visites à la ferme, chez nous, là, c'est un succès phénoménal. Et
moi, je tiens à remercier les
agriculteurs qui ouvrent leurs portes à chaque année pour mieux faire connaître
ce que c'est que l'agriculture, mieux
faire connaître qu'est-ce que c'est que chacun de leurs secteurs. Je vous
parlais, tout à l'heure... La ferme avicole
Richard a reçu, il y a deux ans, plus de 2 000 personnes dans une journée
où il y avait une pluie, il y avait... ce
n'étaient pas les conditions idéales, là, et tout le monde, sans exception, a
adoré cette visite-là, a découvert aussi ce que c'était. Si on n'a pas cette ouverture-là de la part du monde
agricole, c'est plus difficile de bien le connaître, c'est plus difficile de comprendre aussi. Puis là le
député de l'opposition officielle nous disait tout à l'heure : Ils ont
besoin de support, mais il faut
justement permettre des lieux d'échange avec la population pour, justement,
comprendre quels sont les enjeux
qu'ils vivent au quotidien. Parce que malheureusement, hein, on dit : Ah!
les agriculteurs, ils veulent plus d'ASRA,
ils veulent plus de ci, ils veulent plus... mais il faut comprendre c'est quoi,
le monde agricole. Et d'avoir des occasions d'échanger sur le terrain
concrètement ce que c'est, je pense que ça, c'est une grande plus-value.
• (22 h 20) •
Et c'est très diversifié parce que
l'année suivante c'était à la ferme Vincent Boisvert. Vincent Boisvert, c'est
un producteur bovin. Mais c'est un
producteur bovin qui nous a appris que, lui, maintenant, c'est fini, de travailler sept jours par semaine. Il a dit : Moi, je me suis
imposé une règle avec mes employés : dorénavant, les fins de semaine, on
ne travaille pas. On va organiser
notre travail au niveau de la production, au niveau du suivi des troupeaux puis
de la production, au niveau aussi de
nos besoins en termes de grain, en termes de fourrage. Et ça, il l'a expliqué,
mais il est supporté par des agronomes,
il est supporté par des spécialistes. Et ça, encore là, ça permet de
démystifier ce que c'est. Les gens pensent, hein, le travail à la ferme, c'est...
on est debout avant le lever du soleil, puis on ressort de l'exploitation, tout
le monde est couché. Il y a eu une évolution là-dedans. La technologie,
la meilleure connaissance, l'échange entre les producteurs amènent cette
possibilité-là.
L'autre
élément important... Ah! Et d'ailleurs je veux aussi mentionner un autre qui a
ouvert ses portes l'automne dernier,
c'est la Miellerie de la Grande Ourse. C'est très large, hein, la production,
là. Trop souvent, on pense au laitier, aux
bovins, mais on oublie, là, qu'il y a vraiment un éventail très large. Et on le
sait, qu'est-ce qui est arrivé, la problématique au niveau de ruches, au niveau des abeilles, une grande préoccupation.
Et là, là-dedans, je vous dirais, là, une clientèle tout à fait attentive, très préoccupée, c'est les enfants.
Quand le producteur a expliqué les enjeux qui se présentaient actuellement
au niveau des ruches, au niveau de la
production, vous comprendrez que les enfants sont encore plus attentifs et
sensibles à ce que ça peut
représenter comme enjeux. Et donc, de ce côté-là, le fait d'avoir ouvert les
portes, de permettre de mieux connaître
ces enjeux-là dans ce secteur de production là, qui est très pointu, fait en
sorte qu'on a de la part de la population une plus grande compréhension
de ce que c'est.
Un autre élément
fort important : les marchés publics. Les marchés publics, je ne sais pas
si dans votre région, M. le ministre,
ça fonctionne bien; chez nous, c'est un rendez-vous à ne pas manquer. C'est un
rendez-vous dans lequel à la fois les
producteurs et la population s'investissent. Et là on a vraiment des
expériences extraordinaires, donc, premièrement, un circuit qui fait le tour de la région de l'Abitibi-Témiscamingue,
donc, une journée à Amos, une journée à La Sarre, une journée à Val-d'Or, une journée à Rouyn. Je vais
être chauvin un peu, je vais vous parler du marché public à Val-d'Or.
Grâce à la contribution, entre autres, de notre gouvernement mais l'implication
de la ville de Val-d'Or... Il faut dire qu'il y a un de vos prédécesseurs qui est dans le
secteur de Val-d'Or, et je vais me permettre de le nommer comme... à son
titre actuel, c'est-à-dire le maire de la
ville de Val-d'Or, Pierre Corbeil. C'est un projet qu'ils ont travaillé avec la
corporation du marché public, ils ont
réalisé vraiment un projet extraordinaire qui permet de donner accès à des
installations de très haute qualité.
Et, depuis la construction du nouveau marché public, les ventes ont augmenté
d'une façon exponentielle. Ce que ça
fait, c'est qu'on a encore plus de produits pour une période plus longue. Et ça
a attiré d'autres producteurs à venir faire connaître leurs produits. Et
on a même eu un marché public du temps des fêtes, parce que la construction a
permis de faire des installations qui nous permettent d'étirer la saison.
Et
il y a, je pense, dans cet engouement-là, une reconnaissance aussi de la part
d'autres acteurs. Les compagnies du territoire de la MRC de La
Vallée-de-l'Or ont contribué à la réalisation de ces investissements-là. Donc,
par son partenariat, le ministère, le MAPAQ, et les autres partenaires du
secteur privé et municipal ont fait la réalisation d'un investissement de plus de 1 million de dollars. Notre contribution,
là, c'est minime, là, c'est à peine 100 000 $, là. On nous a dit que c'est ce qui avait fait la
différence. C'était gentil, mais je pense que ce qui a fait la différence,
c'est l'engagement de l'ensemble des
partenaires, et de la ville, mais surtout de la corporation du marché public,
qui depuis des années travaille à développer cette possibilité, pour les
producteurs locaux et régionaux, de faire connaître leurs produits et d'avoir des lieux où la population
peut se rendre, acheter ces produits-là, échanger avec les producteurs, mieux
connaître les produits, et même développer certains produits.
Dans
le développement de produits, bien, l'autre élément qui s'est développé, c'est
les produits bios. Au début, là, du
bio, on n'en avait pas... ou on en avait, mais on ne les identifiait pas parce
que, dans le fond, on n'avait pas la chance d'avoir l'ITA qui avait un cours spécialisé au niveau bio. Donc,
maintenant, on va pouvoir les référer, au plaisir des députés.
Mais
également ce que ça a fait, c'est que maintenant il est possible d'acheter des
paniers, des paniers sur l'ensemble de
la période estivale. Donc, les producteurs ont développé cette relation-là avec
la clientèle. Chaque semaine, les gens viennent chercher leurs paniers
aux producteurs avec la production de la semaine. Donc, au fur et à mesure que
la production évolue au champ, on cueille les
légumes et on l'amène au marché, et ça évolue, ainsi de suite, jusqu'à la fin
de l'automne.
Donc,
vous comprendrez, M. le ministre, les actions de votre ministère au quotidien
font une différence pas juste pour
les producteurs, mais pour l'ensemble de la population. On intègre des produits
régionaux, on intègre une qualité de
produits qui est reconnue, et qui fait en sorte que la fierté à la fois des
producteurs mais aussi de la population... gagne à mieux connaître ces produits-là et l'importance du
travail de l'ensemble de votre équipe. Et là je le dédie à tous ceux qui le
font sur l'ensemble du territoire québécois.
Travailler avec les agriculteurs pour leur permettre de bien faire connaître
leurs produits, c'est essentiel. Ça nous
permet d'occuper le territoire, de bien manger, de mieux manger et de faire en
sorte que le Québec peut aspirer,
comme vous le dites si bien, à nourrir pas juste le Québec, mais partout en
Amérique du Nord et dans le monde
avec des produits tels que le sirop d'érable de la Beauce, mais, je vous le
dis, on a du sirop d'érable aussi au Témiscamingue et...
Une voix :
De la Beauce.
M.
Bourgeois : Oui, de la Beauce aussi.
Donc, M. le ministre,
j'ai un mandat pour vous, j'ai un mandat : je vous demande de continuer à
appuyer nos producteurs sur le territoire,
mais je vous demande aussi de remercier votre équipe sur l'ensemble du
territoire pour ce qu'elle fait pour nos producteurs. Donc, M. le
ministre, allez-vous pouvoir livrer ce message à votre monde?
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : M. le député, merci. M. le ministre,
pour livrer le message, il vous reste à peine une minute.
M.
Lessard : Oui. Alors donc, message reçu. En fait, on va
transmettre, donc, le message fort positif d'aide aux expositions
agricoles. Je tiens à le mentionner, ça se passe autant à Ayer's Cliff, en
Beauce, à Bedford, à Bécancour, à Calixa-Lavallée, à Chicoutimi, à vallée de la
Coaticook, Cookshire, Huntingdon, Kamouraska, Lachute, Lotbinière, Matapédia, Ormstown, Portneuf, Sorel-Tracy,
Richmond, Rimouski, Rive-Nord, bassin de la Chaudière, Témiscamingue, Victoriaville, Brome, Bellechasse, Shawville,
Saint-Hyacinthe, Trois-Rivières, Abitibi et les expositions sectorielles, là,
Expo-boeuf, Expo-printemps et Les Futurités. Donc, c'est tous des volets très
importants.
Il
y a une réforme, on en convient, on va être dans la troisième année, puis on va
s'assurer que tous les efforts sont mis
pour réduire les impacts d'un changement assez important au niveau de la
répartition, basé sur les chiffres d'affaires, etc.
Et,
pour ce qui est des marchés publics, bien, je pense que ça a gagné en
popularité au Québec, dans les circuits courts à tout le moins, pour sa
présentation de produits locaux, régionaux puis une façon de mettre à
contribution une agriculture soutenue par la communauté.
Alors, merci à tout
le monde pour les crédits de ce soir.
Adoption des crédits
Le Président (M.
Paradis, Lévis) : Merci, M. le ministre. Le temps alloué à l'étude du
volet Agriculture et Alimentation des
crédits budgétaires du portefeuille Agriculture, Pêcheries et Alimentation
étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix
des crédits. Le programme 1, intitulé Développement des entreprises
bioalimentaires, formation et qualité des aliments, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix :
Sur division.
• (22 h 30) •
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Adopté sur division. Le programme 2, intitulé Organismes d'État,
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le
Président (M. Paradis, Lévis) : Adopté sur division. Et l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Agriculture, Pêcheries et Alimentation pour
l'exercice financier 2017‑2018 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M. Paradis, Lévis) :
Adopté sur division.
Documents déposés
En terminant, je dépose les réponses aux demandes
de renseignements de l'opposition.
Je prends
quelques secondes pour remercier le ministre, son équipe, les députés du
gouvernement, évidemment, les députés
de l'opposition, du deuxième groupe d'opposition, le personnel de la commission
pour votre collaboration. Vous avez été disciplinés, collaboratifs et,
ma foi, de bonne humeur.
Et, sur ce, à
cette heure-ci, la commission ayant terminé l'étude des crédits budgétaires du
portefeuille Agriculture, Pêcheries et Alimentation pour l'exercice
financier 2017‑2018, elle ajourne ses travaux sine die. Bonne soirée à tous.
(Fin de la séance à 22 h 31)