(Onze heures trente-quatre minutes)
Le Président (M. Iracà) : Alors, à
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle d'éteindre la sonnerie
de leurs téléphones cellulaires.
Développement nordique
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude du volet Développement nordique des
crédits budgétaires du portefeuille Énergie et Ressources naturelles
pour l'exercice financier 2016-2017.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Therrien (Sanguinet) est remplacé par M. Ouellet (René-Lévesque);
Mme Soucy (Saint-Hyacinthe), remplacée par M. Surprenant (Groulx).
Le
Président (M. Iracà) : Merci. Nous allons débuter par des remarques
préliminaires puis nous allons procéder à une discussion d'ordre général par des blocs d'environ 20 minutes,
incluant les questions et les réponses. Puisque nous avons débuté la
séance en retard, il y a eu entente entre les partis pour que l'on puisse
terminer la séance à 13 h 15.
Remarques préliminaires
Alors, nous
débutons immédiatement, et je vous souhaite une belle séance à tous. Avec les
remarques préliminaires, nous allons débuter avec la partie
gouvernementale, M. le ministre, pour une période d'environ 12 minutes. Merci.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : Merci beaucoup, M. le
Président. Encore une fois, nous sommes ici aujourd'hui, et permettez-moi de saluer, évidemment, tous
mes collègues de l'Assemblée nationale qui sont ici, du côté du gouvernement,
le député de Côte-du-Sud, d'Abitibi-Est,
des Îles-de-la-Madeleine, de Saint-Maurice, de Beauce-Sud, et, évidemment, saluer, du côté de l'opposition officielle, Mme
la députée de Duplessis, M. le député de René-Lévesque et M. le député de Groulx.
Et j'aimerais
saluer aussi, bien sûr, aujourd'hui M. Robert Sauvé, qui est à mes côtés, qui est président-directeur général de la Société
du Plan Nord, et toute son équipe qui l'accompagne également.
Le
8 avril 2015, notre gouvernement rendait public le nouveau Plan Nord
en mettant de l'avant une vision des orientations et une gouvernance actualisée à l'horizon 2035. Quelques
jours plus tôt, la Société du Plan
Nord, l'organisme chargé de coordonner le déploiement du Plan Nord,
débutait officiellement ses opérations. Le Plan Nord, c'est un
plan intégré sur un horizon à long terme qui
a déjà un plan d'action 2015-2020
qui l'accompagne, qui regroupe plus de 90 priorités d'action pour
soutenir le développement du territoire. J'aimerais donc prendre quelques
minutes pour faire le point sur les réalisations de la dernière année.
D'abord, la
première année de la Société du Plan Nord a été consacrée à sa mise en place, à
la mise en oeuvre de plusieurs
composantes. Le conseil d'administration, composé de neuf membres au moment de
sa création, est maintenant composé
de 13 membres. La majorité des membres du conseil d'administration provient du
territoire du Plan Nord, et sa présidente y réside.
La Société du
Plan Nord est aussi appuyée dans sa démarche par l'Assemblée des partenaires,
dont les membres sont nommés de telle manière qu'elle soit
représentative des communautés locales et autochtones des territoires du Nunavik, d'Eeyou Istchee, Baie-James, de la
Côte-Nord et du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
ainsi que des principaux secteurs d'activité concernés. Actuellement,
l'assemblée est composée de 26 membres. Elle s'est réunie à l'automne 2015 et
poursuivra ses rencontres au cours de la prochaine année.
La Société du
Plan Nord est maintenant opérationnelle, avec une quarantaine d'employés
répartis entre son siège social de
Québec et ses antennes régionales situées à Sept-Îles, Baie-Comeau, Chibougamau
et Roberval. Elle accompagne les
communautés nordiques dans la mise en valeur de leur plein potentiel et
l'amélioration de leurs conditions de vie. Nous avons des agents de liaison, des agents de commercialisation sur le
territoire qui sont à l'oeuvre depuis septembre dernier, qui ont déjà collaboré à des dizaines de projets
de toutes sortes et de toutes tailles, et ce, de concert avec les
ministères concernés et les partenaires locaux et régionaux.
Parmi
les dossiers importants que nous avons réalisés avec plusieurs instances
gouvernementales, nous avons, par exemple,
servi de pivot aux travaux d'un important comité sur l'embauche régionale sur
la Côte-Nord. Un projet pilote a été
mis en place avec la collaboration du ministère des Transports, d'Hydro-Québec,
d'Emploi-Québec pour améliorer l'employabilité et l'embauche des travailleurs
nord-côtiers du domaine de la construction. Une bonne nouvelle pour les citoyens et la région, et des résultats sont déjà
constatés, et les efforts vont se poursuivre au cours de la prochaine
année.
Le
Plan Nord prévoit de consacrer, d'ici 2035, 50 % de son territoire à des
fins autres qu'industrielles, à la protection
de l'environnement, à la sauvegarde de la biodiversité. Nous avons collaboré
avec le ministère du Développement durable
pour la mise en place d'un comité qui regroupe tous les acteurs concernés, qui
vise à convenir d'un mécanisme d'affectation de 30 % du territoire
nordique à des fins autres qu'industrielles.
La Société du Plan
Nord a également été associée, avec la Société d'habitation du Québec, le
Secrétariat aux affaires autochtones, à la
réalisation de différents engagements visant à construire et à mettre à niveau
des logements sociaux pour les
familles au Nunavik. Il faut en outre souligner l'apport significatif du fonds
d'initiative spécialement conçu pour soutenir
des projets novateurs et structurants sur le territoire. 25 projets
économiques, sociaux et environnementaux ont été appuyés en 2015-2016 : par exemple, le développement de la Station
Uapishka, une station de recherche scientifique; un camp d'occupation du territoire et de renforcement
des capacités; un poste de sécurité en montagne; un centre
récréotouristique; la tenue également d'un colloque Plan Nord à Baie-Comeau,
qui a notamment permis un maillage entre les entreprises; le Wapikoni mobile,
qui permet la mobilisation des jeunes autochtones autour d'une activité
valorisante, soit la production de films et de musique sur des sujets qui les
touchent.
• (11 h 40) •
Le Québec n'a pas
échappé à la baisse mondiale du prix des métaux, et, dans ce contexte, nous
nous sommes donné comme objectif de rétablir la confiance et la mise en valeur
du potentiel diversifié du territoire du Plan Nord. Il y a des nouvelles un peu
plus intéressantes ces temps-ci sur le plan mondial. Je fais écho
d'une déclaration du président de BHP Hilton, qui est une des plus grandes entreprises
et qui déclare, actuellement, qu'il y
a au moins six métaux, là, qui
sont dans une poussée, et, entre autres, il voit, entre autres, le minerai de fer comme étant une possibilité intéressante pour l'avenir. Donc, je pense qu'on
commence à voir la lumière au bout du tunnel.
L'événement également
le plus marquant pour la Société du Plan Nord, c'est, sans contredit, l'achat
des installations ferroviaires et portuaires
de la Pointe-Noire, un enjeu absolument déterminant pour le succès du Plan Nord. L'achat de ces installations de Cliffs, évidemment, a été conclu en
mars. Cette transaction va permettre d'ouvrir l'accès au port de Sept-Îles, aux compagnies
minières et aux autres usagers. Lorsqu'on sait que la production de la fosse du
Labrador devrait augmenter de façon importante au cours des prochaines années,
ce désenclavement du quai usager du port de Sept-Îles est essentiel pour
assurer l'expédition à moindre coût et de façon évolutive de cette production
minérale.
Par ailleurs, l'accès aux technologies de communication est primordial. Pour ce faire,
nous avons réalisé un plan directeur
afin de doter l'ensemble du territoire du Plan
Nord d'un réseau efficace et
performant en matière de télécommunications. Les gestes concrets ont été
faits sous le signe d'investissements dans un projet de 35,5 millions de dollars qui a été annoncé à
l'été 2015 afin de maintenir un service Internet par satellite dans les
communautés du Nunavik en attendant
l'arrivée de la fibre optique sur le territoire, et une étude de faisabilité est amorcée au cours
de cette année.
L'accès
à l'énergie est, évidemment, un élément essentiel. Nous entendons mettre
l'accent sur le développement d'énergies propres et novatrices pour l'approvisionnement
des communautés isolées du territoire du Plan Nord. Nous comptons aussi sur une diversification de l'offre
énergétique afin d'assurer la rétention, le développement et la
diversification économique des communautés nordiques et des entreprises
qui s'y trouvent. Nous voulons aussi assurer un approvisionnement énergétique
fiable à un prix compétitif sur le territoire du Plan
Nord en soutenant notamment
le développement de la filière du gaz naturel liquéfié. En outre, nous appuyons le développement d'autres filières prometteuses comme l'éolien et la biomasse forestière. D'ailleurs,
ces éléments ont fait l'objet de mentions dans la nouvelle politique
énergétique que j'ai déposée la semaine dernière.
Une autre condition
de réussite au développement, c'est l'accroissement de la connaissance scientifique
et son application. Déjà,
l'Institut nordique, qui regroupe dans un centre de recherche et d'innovation
différentes expertises, est en cours
d'implantation. Il sera situé sur le campus de l'Université Laval. La Société du Plan Nord travaille également au développement de partenariats nationaux
et internationaux en matière de recherche, d'innovation et d'acquisition de
connaissances.
Mais,
au-delà de tous ces projets, il ne faut pas perdre de vue que le Plan Nord est
un projet qui concerne l'ensemble du
Québec. Nous voulons maximiser les activités d'entreprises sur le territoire.
Nous travaillons actuellement à la finalité de notre bureau de commercialisation au sein de la Société du Plan Nord. Sa
mission sera de sensibiliser les entreprises aux réalités nordiques et les aider à se qualifier pour offrir leurs
services aux grandes entreprises du Nord. Ce sont les équipes des bureaux régionaux qui remplissent cette
fonction. Au cours des prochains mois, des outils seront également mis
en place pour permettre aux entreprises de l'extérieur du territoire de
profiter des services de commercialisation de la société. Ça doit devenir
l'outil privilégié du développement des affaires pour les entreprises du
territoire.
Enfin,
avec le Plan Nord, le gouvernement doit se positionner, autant au Québec qu'à
l'international, comme un leader du développement nordique durable, et
l'équipe a rencontré tout au cours de l'année des représentants de pays et d'entreprises étrangères afin de leur présenter
le Plan Nord et les possibilités. Nous avons également été présents dans
des organisations internationales comme l'Arctic Circle, en plus de mener des
missions telles que celle de New York en décembre
dernier, durant laquelle des entreprises québécoises prometteuses ont pu
rencontrer les investisseurs potentiels, ce qui a eu des conséquences
positives.
Voilà
donc ce qui conclut ce tour d'horizon de ce que nous avons réalisé en 2015,
mais également des défis qui nous
attendent au cours de 2016. Notre première année nous a permis de concrétiser
plusieurs projets, mais surtout de mettre en place les conditions nécessaires pour profiter de la remontée
prochaine des prix des métaux et faire encore plus pour l'avenir. Nous
allons donc poursuivre dans cette voie, et, avec les actions que nous avons
réalisées et celles que nous réaliserons
dans l'avenir, nous poursuivrons la mise en valeur du territoire au plan
économique, social et environnemental. Alors, voilà, M. le Président,
ceci complète essentiellement ce que j'avais à dire en ce début.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, M. le ministre, pour vos
remarques préliminaires. Je vais céder immédiatement la parole à la
porte-parole de l'opposition officielle et la députée de Duplessis pour ses
remarques préliminaires. La parole est à vous.
Mme
Lorraine Richard
Mme Richard : M. le Président, M. le ministre, chers collègues, M. Robert Sauvé, je
vous dis bonjour. Et je suis très
contente d'être ici ce matin après une année où la Société du Plan Nord a mis
en place les antennes satellites. On va être à même de constater quels
sont les résultats. J'ai énormément de questions par rapport à tout le
développement nordique, surtout dans le contexte qu'on connaît, avec la baisse
de certains métaux, entre autres le fer, qui a eu des retombées assez négatives
dans la région que moi, j'habite, mais dans toutes les régions qui sont
concernées par le développement nordique.
À
ce moment-ci, M. le Président, je ne prendrai pas tout le temps qui m'est
alloué pour les remarques préliminaires parce que j'ai énormément de
questions. Et, comme vous le savez, à l'Assemblée nationale, on est régis par
le temps. Chaque seconde, chaque minute est
importante, et je vais conserver ce précieux temps pour être capable d'échanger
avec le ministre, avec M. Sauvé et les personnes qui l'accompagnent. Donc, j'ai
terminé pour l'instant. Merci.
Le
Président (M. Iracà) : Merci, Mme la députée. Alors, j'invite
maintenant le porte-parole du deuxième groupe d'opposition, le député de
Groulx, à prendre la parole pour ses remarques préliminaires.
M.
Claude Surprenant
M.
Surprenant : Merci, M. le Président. Alors, avant de débuter nos
travaux, j'aimerais d'abord saluer le ministre et le remercier d'avance pour sa collaboration et transparence durant
les travaux que nous amorçons. J'aimerais également saluer son équipe ministérielle, les collègues de
l'aile parlementaire gouvernementale qui l'accompagnent, mes collègues
de l'opposition officielle, le secrétariat
pour son toujours excellent travail, j'en suis convaincu, et donc tous les gens
qui sont ici présents aujourd'hui.
Alors,
nous sommes donc ici pour effectuer une tâche centrale à notre responsabilité
parlementaire. L'étude des crédits
budgétaires, c'est un exercice démocratique essentiel auquel doit se livrer le
gouvernement en toute transparence pour que tous les Québécois puissent
savoir comment et pourquoi les sommes qui sont retenues sur leur salaire sont utilisées. Et c'est aussi un processus nécessaire
de reddition de comptes qui vise à s'assurer de la gestion responsable
des fonds publics, surtout dans le contexte
actuel, où les déficits se suivent d'année en année, et aussi de la pertinence
des objectifs fixés, de leur adéquation avec les attentes des citoyens et,
surtout, de leur atteinte.
Plus
spécifiquement, je suis ici aujourd'hui au nom de ma formation politique, mais
aussi de tous les Québécois pour
m'assurer de la bonne gouvernance, dont le ministre et ses gestionnaires sont
responsables dans le développement nordique
du Québec et plus spécifiquement à l'égard du Plan Nord. Pour ce faire, j'ai
l'intention de poser des questions claires et pour lesquelles je
m'attends à recevoir des réponses concises qui vont directement au but.
Cela étant dit, M. le
Président, notre temps, effectivement, est précieux, nous aussi. Alors,
j'aimerais donc pouvoir reporter les minutes restantes pour poser des questions
au ministre. Merci, M. le Président.
Discussion
générale
Le Président (M.
Iracà) : Merci. Merci, M. le député de Groulx. Alors, les remarques
préliminaires étant complétées, nous allons
débuter les périodes d'échange. Et le temps a été ajusté en conséquence, je
vous dirai... On est à faire les
calculs, je vous dirai au fur et à mesure le temps qu'il nous reste. Alors, je
suis maintenant prêt à reconnaître une intervention
de l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange. Mme la députée de
Duplessis, la parole est à vous.
Mme Richard : Merci, M. le Président. M. le Président, ce matin, j'ai fait un point
de presse parce que j'ai voulu interpeler le ministre des Finances,
parce qu'il y a un jugement qui a été rendu qui permet à des personnes qui sont
en «fly-in/fly-out», c'est-à-dire en
navettage... Exemple, quelqu'un qui réside à Matane, sa famille est à Matane,
il dépense son argent à Matane, lui,
il travaillait à Fermont. Il peut travailler pour un contracteur, mais il peut
travailler aussi pour une compagnie,
que ce soit Arcelor — dans le
temps antérieur, Cliffs — et il y a un jugement qui a été prononcé en décembre dernier, qui donne droit à des personnes qui
seraient en «fly-in/fly-out», en navettage, d'avoir droit à des crédits
d'impôt qui étaient exclusivement réservés pour des personnes qui habitaient
lesdites régions éloignées.
Vous
comprenez, M. le Président, que je n'ai pas pu garder ça sous silence. Ça fait
en sorte que ce qu'on avait mis de
l'avant pour habiter notre territoire, pour faire en sorte de donner un plus
aux personnes qui habitent en région éloignée à cause du coût du transport, du coût des aliments, le coût d'hébergement,
etc., eh bien, tout ça, là, ça ne fonctionne plus. Donc, il y a une
faille dans la loi, et moi, j'aimerais savoir de la part du ministre des
Ressources naturelles... Mais le ministre,
aussi, s'est impliqué dans un comité de main-d'oeuvre où on a été, pendant des
années, à dire que notre monde ne travaillait
pas, et je sais que c'est quelque chose qui lui tenait à coeur, comment lui
perçoit le jugement qui a été rendu en décembre dernier? Et est-ce qu'il
compte faire en sorte que le ministre des Finances du gouvernement libéral
agisse rapidement pour colmater la brèche que ce jugement a faite, en fin de
compte?
• (11 h 50) •
Le
Président (M. Iracà) : O.K. Alors, M. le ministre, à titre informatif,
là, on a sorti les chiffres. Alors, vous avez un gros 18 min 30 s pour
le bloc d'échange, là, à cette heure-ci.
M.
Arcand : Très bien. Bien, merci, d'abord, M. le
Président. Puis je remercie la députée pour la question parce que c'est sûr que nous avons formé un comité pour
favoriser l'embauche locale. Et donc, si nous n'avions pas à coeur l'embauche locale dans la région, nous n'aurions
pas formé le comité. Et moi, quand j'ai entendu ce matin le point de
presse de la députée, je me suis empressé
d'aller voir mon collègue ministre des Finances. J'ai eu l'occasion de lui
parler, et il m'a assuré, d'abord,
que son ministère allait analyser la situation. Vous savez, quand on a un
jugement de ce type-là, et quelle que
soit l'orientation que l'on donne, il y a toujours ce qu'on appelle des effets
qui peuvent être considérés comme étant des effets pervers. Toute bonne
loi, parfois, peut avoir des effets de ce côté-là.
Alors,
vous comprenez que nous voulons, nous, comme gouvernement, encourager les gens
à s'installer en région, nous voulons
que les gens demeurent en région. C'est sûr que l'argument que vous m'avez
donné, par exemple, dans le cas de
Matane, si on parlait de gens qui sont plus, disons, dans le bassin sud du
Québec, c'est-à-dire Montréal ou ces régions-là, c'est sûr que ça serait
probablement un argument plus frappant encore que celui de Matane.
Maintenant,
vous savez, l'engagement que j'ai eu du ministre des Finances, c'est de
s'assurer, justement, qu'il allait réviser
le dossier. On a eu certains dossiers qui ont touché les régions au cours des
derniers temps, entre autres la question des ingénieurs dans le Saguenay—Lac-Saint-Jean,
là, les normes sur les bureaux d'ingénieurs au Saguenay—Lac-Saint-Jean, et également, dans ce cas-ci, nous allons, bien sûr, devoir
respecter le jugement, mais, en même temps, je pense que, s'il y a des
améliorations à apporter, il est clair que nous allons travailler en ce
sens-là.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard : Merci, M. le Président. Bon, écoutez, je suis heureuse que le ministre
ait écouté mon point de presse ce
matin, qu'il en fasse part au ministre des Finances. Je veux juste ajouter, par
contre, M. le Président — puis je ne veux passer tout mon temps sur ce dossier — ce
qui est important, c'est vraiment que le ministre, qui, en plus, est responsable de la région Côte-Nord, soit
sensibilisé à ce fait-là. Mais je veux juste lui rappeler que le principe du
crédit d'impôt pour les personnes qui
habitent en région, c'est vraiment pour les personnes qui habitent en région.
Je comprends que Matane peut se
considérer comme une région, mais c'est du navettage, c'est du
«fly-in/fly-out». Que vous veniez de Matane, que vous veniez de
Montréal, vous n'habitiez pas...
Parce
que ce cas précis, ça s'est produit à Fermont. Et je veux bien, moi, qu'on
analyse, mais je voudrais que, par la suite,
dans un temps assez rapproché, après qu'on ait fait une analyse... Il faut
quand même, bon, prendre le jugement en compte, et tout ça, mais qu'on agisse rapidement. Parce que je veux
juste souligner ici que ça peut paraître très anodin, ce jugement, mais je veux rappeler au ministre... Et
je sais très bien qu'il le sait, mais je vais lui rappeler quand même,
le chantier hydroélectrique de la rivière
Romaine, avec le camp des Murailles, imaginez-vous qu'il y a eu du «fly-in/fly-out»
pas mal, il y a eu du navettage pas mal, et
ce jugement a créé un précédent qui va servir de jurisprudence. Donc, je le
dis bien amicalement au ministre, préparez
votre collègue aux Finances et tous vos collègues parce que, si moi, j'étais
une travailleuse de la Romaine puis que je restais à Montréal, peu importe où,
je peux vous assurer que je revendiquerais la même chose.
Et
juste une autre question par rapport à la main-d'oeuvre. Je vais y revenir la semaine prochaine aussi
avec... mais, juste comme ça, j'ai appris qu'au niveau d'Hydro-Québec — parce
que c'est le ministre qui l'a pris sous son aile, ce comité-là, ce n'est pas le
ministre du Travail — on
a mis des mesures au niveau d'Hydro-Québec. J'ai appris que ces mesures-là n'étaient pas financières, c'est en
termes de pointage. Je veux juste dire au ministre : Je ne sais pas si je
lui annonce cette nouvelle-là ce matin, mais
qu'elle déplaît beaucoup aux élus qui sont présentement en rencontre à
Sept-Îles. Paraît-il que cette nouvelle mesure, ça va donner moins de résultats
que ce qu'on escomptait.
Et, M. le Président,
vous savez, le dégel, des fois, il se fait tard au Québec, dans les régions
aussi, mais on va commencer d'importants
travaux routiers — la
réfection de nos routes, c'est important — et on me dit qu'au ministère des Transports on ne connaît pas encore les mesures.
Et il y a des travaux extrêmement importants — moi, je pense à ma 138 dans le comté — donc, j'aimerais juste savoir si, au niveau
du ministère des Transports, le ministre responsable du comité de main-d'oeuvre — je vais l'appeler comme ça — pour faire travailler notre monde dans la
Côte-Nord a l'intention de dévoiler
quels seront les moyens que le ministère des Transports va prendre pour faire
en sorte que notre monde travaille davantage dans nos régions.
Le Président (M.
Iracà) : M. le ministre. Merci.
M.
Arcand :
Écoutez, d'abord, premièrement, je vais répondre sous deux aspects. Le premier
aspect, vous avez parlé des crédits
d'impôt tout à l'heure, et, vous savez, le crédit d'impôt, ce n'était pas pour
désavantager les gens de la Côte-Nord,
c'était pour donner un avantage à certains travailleurs qui vont travailler sur
la Côte-Nord. Alors, ça n'enlève rien, théoriquement,
à personne. Maintenant, si on voit que cet avantage-là a pour résultat
d'augmenter le «fly-in/fly-out», ce qu'on
appelle le navettage, là, je pense que c'est là qu'il faut vraiment analyser
l'impact que ça peut avoir. Parce que, sur le plan pratique, ça n'enlève pas, évidemment, ce que les gens avaient
avant, ça ne fait qu'ajouter pour certaines personnes des avantages. Alors,
il faut juste mesurer l'impact, et c'est ce que le ministère des Finances va
faire de ce côté-là.
Maintenant,
sur la question du comité comme tel, peut-être que je demanderais à M. Sauvé,
qui est ici, avec la permission de
tous, de pouvoir répondre aux questions qui touchent, justement, l'évolution du
comité d'embauche que nous avons actuellement.
Le Président (M.
Iracà) : Alors, avant de prendre la parole, M. Sauvé, ça me prend le
consentement de tous.
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Iracà) : Consentement. C'est bon. M. Sauvé, la parole...
M. Sauvé (Robert) : Pardon?
Mme Richard : ...une réponse courte,
s'il vous plaît.
M. Sauvé (Robert) : Oui.
Le Président (M. Iracà) : Alors, M.
Sauvé, la parole est à vous.
M. Sauvé (Robert) : Je vais y aller
assez rapidement. D'abord, le comité main-d'oeuvre de la...
Le Président (M. Iracà) : ...désolé,
j'ai besoin de votre nom complet et de votre titre.
M. Sauvé
(Robert) : Oui. D'accord, désolé, j'ai oublié. Robert Sauvé,
président-directeur général de la Société du Plan Nord.
Le Président (M. Iracà) : Merci.
Vous pouvez y aller.
M. Sauvé
(Robert) : Donc, je vais essayer de répondre rapidement. Il y a un
comité de main-d'oeuvre qui a été mis en
place l'an dernier, qui a travaillé au cours du printemps et de tout l'été
dernier. Il y a un plan d'action qui a été rendu public au mois d'août 2015, il y a une douzaine d'actions qui ont été
mises en place, et ça a donné certains résultats déjà, cette première
phase, par le fait que la proportion de travailleurs de la Côte-Nord dans les
métiers de la construction concernés a
évolué positivement. Ça se continue cette année avec un projet pilote supporté
par le même comité où il y a des représentants syndicaux, des élus et,
bon, pas mal tout ce qui est intéressé comme organisation à ce dossier-là sur
la Côte-Nord. Ça a été convenu avec
l'ensemble des partenaires qu'on mettait de l'avant un comité qui était en
trois volets.
Le premier
volet, c'est l'amélioration de l'employabilité. Donc, Emploi-Québec va mettre
en place un parcours adapté au
travailleur du secteur de la construction de la Côte-Nord qui veut... pour
n'importe quel travailleur qui veut se former.
Donc, possibilité de faire de la formation un peu sur mesure pour les amener à
se diversifier. Ça, c'est un volet.
Le deuxième
volet, c'est l'acquisition de données sur l'embauche. Comme il n'y a pas
d'information beaucoup du côté du
ministère des Transports, la première étape, ça va être d'acquérir des données
de façon à améliorer ses connaissances et
dégager un portrait précis de l'embauche régionale à titre de grand donneur
d'ordres dans les projets. Ça fait que, déjà dans les contrats actuels, il y a une mesure qui va être prise pour voir
comment évolue la proportion de travailleurs qui viennent de la
Côte-Nord dans les projets du ministère des Transports, et, au fur et à mesure
que les projets vont se donner, ça va devenir possible pour le ministère des
Transports d'aller plus loin avec cette mesure-là.
Et, du côté d'Hydro-Québec — je
l'ai gardée pour la fin parce que c'est le plus pertinent par rapport à la question — c'est qu'il y a une cible d'embauche
régionale qui est prévue dans l'octroi des contrats. Dès le printemps
2016, on a déjà un premier contrat qui se
fait sur cette base-là. Ça vise à favoriser l'emploi de travailleurs de la
Côte-Nord. La cible qui est visée,
c'est une majoration de 20 % du pourcentage actuel de main-d'oeuvre
régionale, donc, et il y a, effectivement,
un bénéfice pour les entreprises de 6 $ l'heure dans la mesure où les
objectifs fixés sont rencontrés par les entreprises qui vont donner
suite à cette mesure-là.
Donc, pour
donner un exemple très concret, si le pourcentage initial est à 45 % pour
1 000 travailleurs, donc ça veut
dire 450 travailleurs, puis qu'il y a une hausse de 20 %, ce qui représenterait 90 travailleurs de la Côte-Nord additionnels. Ça fait passer le pourcentage à 54 %, donc
540 travailleurs. Et, dans la mesure où ça entre dans la plage cible qui est
fixée, ça va permettre aux travailleurs de bénéficier d'une certaine prime de
6 $ l'heure pour cette proportion de nouveaux travailleurs. Pour
ceux qui n'atteignent pas cet objectif-là, évidemment il n'y aura pas aucun
avantage à appliquer cette mesure-là. Et,
bien entendu, le comité va superviser la mise en place de ces comités-là, et ça
va permettre de faire évoluer les
mesures au fur et à mesure qu'elles seront implantées, dépendant des résultats
que ça va nous donner. Voilà.
• (12 heures) •
Le Président (M. Iracà) : Merci
beaucoup, M. Sauvé. M. le ministre, est-ce que ça complète la réponse ou
vous voulez ajouter?
M.
Arcand : Oui. Bien, moi, tout
ce que je peux dire pour compléter, c'est simplement que j'ai entendu...
Puis j'ai des extraits d'entrevues à
Radio-Canada et ailleurs, le président de la FTQ s'est dit satisfait jusqu'ici.
Même l'ancien député péquiste de
René-Lévesque, M. Marjolain Dufour, a dit qu'il était satisfait. Le
maire de Sept-Îles a dit également qu'il était satisfait. Et je vous dirais qu'une vedette même syndicale de la
Côte-Nord a dit qu'il fallait faire quelque chose, c'est un petit résultat, mais qui va peut-être faire boule de
neige. Voilà le terme qu'il a employé. Alors, écoutez, je pense qu'on
avance dans la bonne direction. Et, vous
savez, c'est un comité qui est permanent, dans lequel il y a des discussions.
Si on peut améliorer nos processus, c'est clair qu'on va le faire.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. Mme la députée de Duplessis.
Mme Richard :
Merci, M. le Président. M. le Président, pour les gens qui me connaissent, ils
savent même que, si j'ai d'autres questions,
que je ne laisserai pas une question en suspens qui peut prêter à
interprétation. Donc, je vais ramener les pendules
à l'heure, comme on dit en bon québécois. Moi aussi, je suis d'accord avec les
conclusions du comité de main-d'oeuvre.
C'est que ma question était très simple, c'était : Il y a une façon de
faire chez Hydro-Québec, qu'on bonifie
avec des pointages. Les quotas, je les sais, je sais tout ça. C'était au niveau
du MTQ, il semble qu'on ait fait des
vérifications, qu'on ne connaît pas encore le processus, puis les contrats vont
sortir bientôt. Ceci étant dit, on va s'en reparler, des mesures qui ont été mises en place, et je suis sûre que,
oui, c'est un pas dans la bonne direction, il y a place à amélioration,
et les élus de la Côte-Nord vont sûrement vous en faire part prochainement.
Je
veux revenir parce que c'est extrêmement important... Et, si c'est ce que j'ai
compris, M. le Président, je vais passer
par vous, mais pour vraiment interpeler le ministre pour qu'il comprenne. Quand
il a dit : Mais ça n'enlève rien qu'on donne par rapport au crédit
d'impôt... J'ai bien compris ça. En tout cas, on pourra sortir le verbatim.
Moi, je vais dire au ministre par vous, M.
le Président, que c'est encourager le «fly-in/fly-out», c'est venir faire en
sorte que tout ce que les régions se
sont donné... Et le crédit d'impôt pour les personnes qui résident dans les
régions éloignées, c'était faire en sorte d'habiter notre territoire,
d'encourager le monde à s'installer. Ça fait que non, non, ce n'est pas parce
qu'on donne quelque chose à ma collègue que
moi j'ai, que je dis : Bien, elle l'a pareil comme moi, ça ne m'enlève
rien. Ça enlève un principe même,
même, d'habiter le territoire, de résider sur le territoire. Et ça, M. le
Président, j'espère que le ministre, il a bien compris le message. Parce que, quand il a dit — puis je pense que j'ai bien compris — ça n'enlève rien à personne, ça
enlève, ça crée un préjudice.
Et je vais baisser le
ton un petit peu, puis on va passer à autre chose parce que...
Le Président (M.
Iracà) : ...que M. le ministre réponde concernant...
Mme Richard : Non, il va répondre après. J'ai une question parce que je veux
embarquer dans le coeur du sujet, vous comprenez, M. le Président.
Le Président (M.
Iracà) : Il reste cinq minutes.
Mme Richard : Cinq minutes, on va avoir assez de temps. Les antennes sont installées
depuis quelque temps, on a vu qu'il y
a des employés. Sept-Îles a le plus grand nombre d'employés, il y a quatre
personnes. Bon, les quatre antennes sont
fonctionnelles, on a un budget de fonctionnement. Moi, j'aimerais savoir, mais
je vais laisser le choix au ministre, je vais laisser le choix au ministre de me nommer une antenne parmi ces
quatre qui sont en fonction, qui ont du personnel... pour me dire, depuis qu'ils sont en fonction, ils
ont travaillé sur quoi, sur quel projet concrètement. On a des agents de
liaison, on a des agents de
commercialisation. Est-ce que les agents de liaison, les agents de commercialisation travaillent avec quatre personnes — des fois, c'est trois personnes — à un endroit au niveau des antennes
satellites? Je veux prendre l'exemple
de Sept-Îles. C'est sûr que ça va être plus facile pour moi, mais je regarde
mon collègue, il y a d'autres comtés aussi.
On pourrait prendre l'exemple du côté du premier ministre, Roberval, qu'est-ce
qui s'est passé? Qu'est-ce que les employés de l'antenne satellite à
Roberval ont fait depuis qu'ils sont en poste?
Le Président (M.
Iracà) : Alors, M. le ministre.
M.
Arcand :
Je vais passer, évidemment, la parole à M. Sauvé pour les détails
pratico-pratiques. Mais tout ce que je
voulais vous dire tout à l'heure sur la question du crédit d'impôt, c'est
simplement, je l'ai répété, j'ai dit : Écoutez, ça n'enlève rien en théorie à personne. Maintenant,
si cela a pour but de favoriser le «fly-in/fly-out», à ce moment-là
c'est ça que le ministère des Finances doit
regarder. Alors, peut-être que, dans le règlement qui a été fait à l'époque,
c'était un règlement qui était
peut-être un peu trop général. C'est ça qu'il faut regarder, c'est ça qu'il va
falloir analyser, et c'est le travail du ministère des Finances.
Maintenant,
pour ce qui est du travail, comme vous le savez, sur la Côte-Nord, je rappelle
qu'on a maintenu le 8 % dans la
négociation, ça a été fait, et c'est clair que, pour la Société du Plan Nord à
Sept-Îles actuellement... je suis sûr qu'actuellement
le projet, là, de mettre en place la société qui va s'occuper des terrains,
entre autres, de la Pointe-Noire, là, c'est
une priorité assez évidente pour l'instant. Mais je vais laisser M. Sauvé
compléter pour les autres territoires également.
Le Président (M.
Iracà) : Allez-y, M. Sauvé.
M.
Sauvé (Robert) : Est-ce que je dois me nommer à chaque fois ou si
c'est réglé pour les prochaines heures?
Le Président (M.
Iracà) : Non, c'est bon, c'est réglé.
M.
Sauvé (Robert) : Merci. Pour ce qui est des agents de
commercialisation qui sont implantés dans chacune des antennes, donc à Roberval, à Baie-Comeau, à
Sept-Îles et à Chibougamau, ces gens-là ont comme travail de rencontrer
les grands donneurs d'ordres. Une quinzaine de grands donneurs d'ordres ont été
rencontrés jusqu'à présent pour bien connaître
les contrats qui se dessinent, dans quels domaines, quel genre de main-d'oeuvre
ça va prendre et quel genre de sous-traitance
ça pourrait prendre aussi. Il y a au-delà de 100... je pense que c'est un peu
plus que 120 entreprises, PME, qui ont été également rencontrées une à
une pour voir quelle offre de services elles peuvent faire.
Ce
qu'on est en train de faire pour systématiser toute cette relation entre les
donneurs d'ordres et les fournisseurs, c'est
de mettre en place une plateforme informatisée qui va répertorier l'ensemble
des entreprises du territoire du Plan Nord et qui va pouvoir rendre
cette information-là disponible rapidement dans le contexte de n'importe quel
contrat qui sera donné. Ça, c'est un volet.
Par
ailleurs, bien, il y a de la sensibilisation qui se fait sur les entreprises
qui souhaitent faire affaire dans les autres parties de la région du Plan Nord et qui amène un accompagnement des
entreprises qui veulent développer des produits ou qui veulent
s'inscrire dans des marchés qui sont intéressants pour le Plan Nord. Ça, c'est
la partie commercialisation.
Les agents de
liaison, eux — et là
aussi on en a dans chacun des territoires — ont comme mandat de servir de relais entre les organismes sans but lucratif, les
municipalités et les organismes du milieu dans tous les domaines pour
prêter assistance et les accompagner dans
l'élaboration et dans le cheminement de leurs projets au sein de l'appareil
gouvernemental. Ça fait que ça sert
un peu de guichet unique, si on veut, et ça a permis notamment de concrétiser
une quinzaine de projets au cours de
notre première année d'opération qui sont des projets du milieu. Il y en a à
Gros-Mécatina, il y en a à Sept-Îles,
il y en a à Baie-Comeau, etc. Il y a un certain nombre de projets qui ont été
concrétisés grâce à l'accompagnement des agents de liaison sur le
terrain, qui peuvent travailler avec les promoteurs de projet directement. Ça,
c'est le deuxième volet.
Il y a un troisième volet, c'est qu'on a une
personne à Sept-Îles qui est dédiée spécifiquement aux projets
d'infrastructure, donc qui est beaucoup occupée présentement à la relance des
infrastructures de Pointe-Noire et qui donne un certain support de ce côté-là
également.
Le
Président (M. Iracà) : Ceci met fin à la période d'échange avec la
partie de l'opposition officielle, mais vous allez revenir, vous avez un
autre bloc d'échange à la fin.
Nous allons procéder au bloc d'échange avec la
partie gouvernementale, et je cède immédiatement la parole au député
d'Abitibi-Est.
• (12 h 10) •
M.
Bourgeois : Merci, M. le Président. Permettez-moi de reconnaître mes
collègues de l'Assemblée, mes collègues de la partie gouvernementale, le personnel du ministre, les députés de
Duplessis, René-Lévesque et de Groulx. Pour entamer cette discussion sur
un sujet qui est fort important et qui me tient grandement à coeur, depuis tout
à l'heure on a discuté de sujets qui
tournent autour du sujet global que je pense qu'on doit mieux repositionner,
c'est-à-dire le Plan Nord, parce que,
pour le bénéfice de ceux qui nous écoutent, je pense qu'il faut bien revenir
définir ce que c'est, le Plan Nord.
Le Plan Nord,
c'est une vision, c'est une stratégie pour développer ce vaste territoire,
immense territoire. Mes collègues de l'opposition officielle en sont des
fiers occupants. On a aussi, de notre côté, des collègues qui sont aussi résidents de ce territoire-là, et tout le monde a
l'objectif de vouloir développer ce territoire-là de la façon la plus
appropriée possible parce qu'il a un
potentiel immense, un potentiel qui est fort diversifié, un potentiel qu'on
veut mettre au bénéfice de nos
populations. Et ça, déjà par le passé, entre autres avec la députée de
Duplessis, on a reconnu tous notre même objectif de faire en sorte de
développer ce territoire-là à la fois pour les populations qui l'habitent et
l'ensemble de la population du Québec.
Les
populations qui l'habitent, on les connaît, on va les renommer : les
Nord-Côtiers, les Jeannois, les Jamésiens, les nations autochtones, les Cris, les Naskapis, les Innus et les
Inuits. Tout ce monde-là a été mis à contribution, et je pense qu'il faut quand même bien reconnaître ce
travail-là qui a été fait de s'assurer, donc, par la mise en place de la
Société du Plan Nord, qu'il y ait
l'Assemblée des partenaires où, effectivement, les enjeux sont amenés, sont
discutés, qu'ils ont une table privilégiée d'échange concernant le
développement de ce grand et vaste projet qu'est le Plan Nord.
La Société du
Plan Nord, c'était l'outil qu'on avait à mettre en place pour assurer, dans le
fond, d'avoir un bras oeuvrant face à
cette vision-là, face à cet enjeu majeur qui va permettre au Québec d'avoir un
développement économique fort intéressant pour le bénéfice des
populations qui l'habitent, dans un premier temps. Et, là-dessus, je rejoins
les préoccupations de la députée de
Duplessis, on veut faire sûr que notre monde soit mis à contribution là-dedans.
Elle nous l'a répété amplement
l'année dernière et revient encore cette année, et c'est tout à fait légitime.
C'est ce qu'on souhaite, nous aussi, que la population qui habite ce
territoire-là soit mise à contribution, qu'elle soit... qu'ils soient, dans le
fond, considérés comme des partenaires
privilégiés. Mais, au-delà de ça, aussi ils habitent ce territoire-là, et on
doit aussi avoir une préoccupation,
dans le développement de ce projet-là, de s'assurer qu'il se fasse en harmonie
avec ces populations-là, donc, sur les autres enjeux qu'il soulève.
Qu'on parle d'enjeux en termes de développement
économique, de développement social, d'environnement, toujours avoir une préoccupation
qui va respecter à la fois le territoire et ses habitants. Je pense qu'il faut
reconnaître le travail qui a été fait dans
la dernière année dans la mise en place de la Société du Plan Nord, dans la
mise en place de l'Assemblée des partenaires. Et donc, pour pouvoir
articuler vraiment, mettre en oeuvre ce grand projet, on a confié à M. Sauvé la direction de cette organisation-là
qui est la Société du Plan Nord pour, dans le fond, travailler à créer
les conditions favorables pour le
développement de ce vaste territoire et également pour créer des conditions
favorables pour les gens qui habitent ce territoire-là, M. le Président.
C'est des
enjeux majeurs et c'est des enjeux qui sont transversaux sur l'ensemble du
territoire, mais qui interpellent plusieurs acteurs, plusieurs acteurs
qui n'ont pas nécessairement, dans ce vaste territoire là, les mêmes réalités.
Si je parle avec un Inuit de Kuujjuaq
aujourd'hui ou quelqu'un de Sept-Îles
ou de Matagami, je peux vous dire que leur réalité, même s'ils sont tous dans le territoire du Plan Nord...
Quelqu'un de Chisasibi va me dire : Écoute, ce que
vous parlez par rapport à tel enjeu, chez nous ce n'est pas pareil. Et,
pour faire ce travail-là de, justement, prendre ces préoccupations-là, saisir les enjeux, mais, en même temps, voir les opportunités qu'il y
a sur le territoire, il faut
travailler avec ce monde-là.
Et ça, ça, là-dessus,
la Société du Plan Nord, c'est son rôle de pouvoir aller travailler avec
chacun des acteurs, avec, entre
autres, la mise en place des antennes parce
que oui... Et on se rappellera la préoccupation qu'il y avait non
seulement de voir établir le siège social à quelque part par rapport à cette société-là, mais surtout d'avoir des antennes sur le
territoire. Ça, c'était clair au départ, et c'est livré, livré d'une façon adéquate parce qu'on veut s'assurer non seulement qu'on va pouvoir
permettre aux gens qui habitent le territoire de pouvoir profiter, bénéficier
de la mise en place de ce vaste projet, mais également de savoir comment venir se positionner. Donc, un
bureau de commercialisation, mais également
s'assurer qu'on a l'échange d'information. Et ça, là-dessus,
pour avoir vécu, dans des projets majeurs, qu'est-ce que ça peut représenter de
pouvoir avoir un échange privilégié en lien avec ce qui s'en vient comme
projets, oui, comme projets économiques,
mais également comme projets au niveau du développement du territoire... Tout à l'heure, M.
le ministre faisait état, entre
autres, de la stratégie au niveau du numérique. On veut développer ces
territoires-là, on donne des outils.
Donc, M. le
Président, la mise en place de la Société du Plan Nord nous confère maintenant
un positionnement approprié pour
pouvoir faire face aux opportunités qui se présentent, et ces opportunités-là...
M. le ministre en faisait état tout à l'heure dans le préambule, le
marché dans le domaine des métaux est en train d'évoluer de façon favorable. Il
y a
des acteurs au niveau mondial qui nous disent : On revient dans un cycle
qui va être favorable. Et on l'a dit l'année dernière, pourquoi on faisait toute cette démarche-là de venir bien
positionner la Société du Plan Nord, de lui donner des moyens d'agir, parce que, si on veut être capable d'atteindre des objectifs
intéressants pour le bénéfice des populations qui habitent ce territoire-là, pour le bénéfice du Québec,
il faut être capable de poser des gestes structurants, des gestes qui
vont nous permettre de bénéficier adéquatement de la situation lorsque les
marchés, entre autres, dans le domaine minier...
Mais
attention, M. le Président, le Plan
Nord, c'est bien plus que seulement
des projets miniers, et les attentes des populations qui habitent ce
territoire-là, elles sont beaucoup plus grandes que juste le développement de projets miniers. Elles
sont en lien avec, oui, des développements dans le secteur économique comme la foresterie,
comme d'autres types d'exploitation
de ressources naturelles, mais, bien au-delà de ça, de mettre à contribution le
savoir-faire des gens du territoire en
lien avec ces développements-là, mais également vers d'autres
potentiels qui, actuellement, sont en développement.
• (12 h 20) •
Mais c'est
aussi toute la question des services qui sont offerts à ces populations-là.
Je vous reviendrai un peu plus
tard sur toute la notion au niveau de l'habitation, au niveau de
l'accompagnement et du développement social dans l'ensemble du territoire. Il y a des enjeux majeurs. On a mis en place
un outil qui est réseauté avec
l'ensemble du territoire, avec
l'ensemble des intervenants, avec, donc, une analyse spécifique à chacun des
territoires et ses enjeux à
l'intérieur de ce vaste territoire là du Plan Nord,
et, évidemment, on a donné des moyens, des moyens financiers pour
pouvoir atteindre ces objectifs-là
parce qu'au-delà de faire l'énoncé de la volonté gouvernementale de développer le territoire du Plan
Nord et de pouvoir diversifier l'économie
il faut donc donner des moyens à cette société-là pour atteindre cet objectif-là. C'est
pourquoi on a procédé en mettant à profit
une somme de 425 millions d'ici 2020 qui va permettre à la société
de poser des gestes structurants qui vont, eux, créer un climat
favorable pour le développement du territoire du Plan Nord dans toutes les
facettes qu'on souhaite pouvoir agir.
Donc, le développement du potentiel minier constitue une intervention prioritaire, oui, dans
le Plan Nord parce qu'on se rappellera, à l'origine, en 2011 — et
la députée de Duplessis va être d'accord avec moi — ça
allait vite, n'est-ce pas? En 2011,
on voulait être capable de bénéficier de ça, mais ce qu'on a constaté, c'est
que, dans les régions comme ailleurs au Québec, on aurait voulu en profiter plus, mais le cycle économique
était dans... l'accélérateur était au plancher. Il y a eu un ralentissement, malheureusement. Ce n'était pas souhaité par personne. Il y a des
éléments sur lesquels on n'avait pas
de contrôle. Certains que, peut-être, on aurait pu améliorer parce qu'on avait un
certain contrôle, mais, que voulez-vous,
c'est la situation. Je ne veux pas vraiment revenir sur le passé,
je veux regarder en avant. Et, en avant, ce qu'on nous dit, le potentiel est là. Nous, on dit :
On se dote d'outils, on veut être capables d'agir adéquatement maintenant sur l'avenir de ce
territoire-là.
Donc, on a,
dans le dernier budget, clairement
établi les sommes qui vont pouvoir être disponibles au niveau de la Société du Plan Nord pour pouvoir agir en
collaboration avec l'ensemble des ministères et, de ce côté-là, on pense
que ça va nous permettre de susciter des nouveaux investissements. Parce que
les investissements, ça ne peut pas être que le gouvernement du Québec qui les fait, il faut convaincre les
investisseurs à l'international d'être participants dans cette démarche-là. Et ils nous le disent :
Avez-vous quelque chose de clair? Comment vous orientez votre développement
de ce territoire-là? Moi, j'ai été à même de
participer à des rencontres dans lesquelles, clairement, on nous a demandé...
On doit gérer du risque. Nous, comme investisseurs, par rapport à des
projets miniers, qu'est-ce que vous avez fait pour nous permettre d'avoir un
contexte favorable? On l'a fait.
On l'a fait,
dans un premier temps, du côté des mines en 2013 avec la collaboration de
l'ensemble des parlementaires, la
mise en place de la Loi sur les mines. On vient récemment d'adopter la loi sur
la transparence dans le domaine minier, donc un contexte clair de réalisation pour ces acteurs-là. En plus, on a
la Société du Plan Nord, qui est un acteur privilégié qu'on a identifié comme étant le bras oeuvrant de
cette vision-là de développement du Nord-du-Québec. Et, pour ce faire, on lui a donné des moyens, on l'a aussi réseauté avec l'ensemble
de l'appareil gouvernemental pour être capable d'agir, donc de créer un climat favorable pour l'investissement et, à même la démarche, créer aussi un climat favorable
d'accueil par les populations qui habitent ce territoire-là, un échange ouvert,
les mettre à contribution pour assurer, dans le fond, non seulement une volonté, mais je dirais un désir de voir accueillir des projets
structurants dans chacune des parties de ce vaste territoire.
Parce
qu'ultimement ce qu'on souhaite, c'est que chaque famille, chaque membre de
famille puisse avoir un travail, un travail qui va lui permettre... Et
là je rejoins la préoccupation de la députée de Duplessis, on veut que notre
monde travaille chez nous, on veut s'assurer
que notre monde va être bien installé, va participer au développement de ce
territoire-là. Et donc, là-dessus, M. le
ministre, je vous inviterais
peut-être à nous expliquer comment vous entendez promouvoir et
développer l'énergie et les ressources naturelles de ce territoire-là pour le
bénéfice de l'ensemble du Québec.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, M. le député d'Abitibi-Est, on voit que
vous prenez ça à coeur. Alors, je vais céder immédiatement la parole au
ministre.
M.
Arcand : Merci
infiniment. Il me reste combien de minutes?
Le Président (M.
Iracà) : Deux minutes.
M.
Arcand : Il me reste deux
minutes? Bon. Alors, on va répondre devant cet exposé éloquent de notre
collègue d'Abitibi-Est. Essentiellement, ce
que je voudrais vous dire, c'est que ce dont on parle, c'est
120 000 habitants, c'est 72 % du territoire du Québec. C'est 200 000 kilomètres carrés de
forêt, c'est la moitié des forêts exploitables au Québec et c'est
75 % de la capacité hydroélectrique installée au Québec. C'est donc ça
qu'on a comme territoire.
Et je pense
que c'est un territoire dans lequel nous avons besoin d'acquisition de
connaissances, mais, en même temps,
il faut des investissements et de l'emploi. Emplois miniers, mais également
emplois dans le domaine énergétique. Comme
vous le savez, il y a 26 grandes centrales hydroélectriques qui sont
aménagées en territoire nordique. 80 % de la puissance... on disait : 75 %,
80 %, ça se retrouve sur ce territoire-là. Il y a eu des investissements
majeurs qui ont été faits, et il faut
que ça continue. Mais le Québec, M. le Président, peut être extrêmement
dynamique non seulement sur le plan des ressources, bien sûr, ressources
minières, mais également sur le plan de la forêt, éventuellement sur le plan
même de l'agriculture, sur le plan de la
fabrication d'énergie, sur le plan également du tourisme, qui est une autre
option qui est regardée actuellement dans le Plan Nord.
Alors, je
pense qu'il y a des actions concrètes qui sont là. Et tout le monde reconnaît,
entre autres, que la fosse du Labrador
est un endroit qui est absolument très important parce qu'il y a là une
capacité qui n'est pas exploitée d'aucune façon, et donc je pense que cette démarche-là, c'est un effort concret
pour nous pour innover dans ce domaine-là. Je ne connais pas beaucoup d'endroits où il y a eu un territoire qui est à
conquérir, et c'est ce que nous allons faire dans une perspective de
développement durable, M. le Président.
Le
Président (M. Iracà) : Merci beaucoup, M. le ministre. Ceci met fin au
premier bloc d'échange avec la partie gouvernementale.
Vous aurez droit à un autre bloc d'échange. Nous allons procéder au bloc
d'échange avec le deuxième groupe d'opposition. Puisque vous avez pris
moins de temps pour vos remarques préliminaires, vous avez environ
20 minutes, M. le député de Groulx, pour le bloc d'échange. La parole est
à vous.
M.
Surprenant : Je vous remercie, M. le Président. Alors, je vais d'abord
parler de vitalité, là, des communautés. Alors, on convient tous, M. le ministre, que, donc, ce grand projet
minier là, donc, de la fosse du Labrador à la Baie-James doit s'intégrer dans la pratique d'occupation du
territoire et de développement durable du Québec. À ce titre, nous
devons penser à toutes nos communautés qui
vivent des défis inhérents à ces grands projets industriels. Alors, elles ne
possèdent pas toujours les ressources
nécessaires pour administrer l'arrivée de grands projets miniers, par exemple.
Alors, il faut accompagner et procurer aux régions ressources des outils
afin de gérer la croissance et parfois, malheureusement, la décroissance issues des cycles des ressources
naturelles. Alors, ces fluctuations ont des conséquences sur les
finances, les infrastructures municipales
pour des décennies bien souvent. Alors donc, dans le contexte anémique des
marchés présentement, je vous pose la
question : Quels sont les dispositifs que vous mettez en place afin de
stabiliser ces régions-là et de développer également leur attractivité?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
• (12 h 30) •
M.
Arcand : Écoutez,
premièrement, vous savez, ces marchés-là, je pense, en tout cas, ont atteint
vraiment, là, le plancher. On ne peut
pas avoir... Actuellement, nous avons des taux d'intérêt qui sont extrêmement
bas, nous avons une énergie qui coûte
vraiment très peu cher actuellement et nous avons donc du minerai, là, qui,
vraiment, ne peut pas... Ça ne peut pas être autrement qu'on remonte la
pente de ce côté-là, d'une part.
D'autre part,
il faut se rendre compte que les entreprises ont la capacité de s'adapter très
rapidement à des situations. Auparavant,
on faisait, par exemple, du minerai de fer à un prix x. Maintenant, on est
capable de le faire à moins cher. On a la
capacité d'adaptation, et donc, ça, je pense que ça augure bien également pour
l'avenir. Comme on l'a expliqué tout à l'heure, l'acquisition des
terrains qui vont permettre d'aller plus rapidement vers le port de Sept-Îles
est une avancée intéressante.
Le problème
qu'on a actuellement dans la conjoncture mondiale, ce n'est pas seulement une
question, uniquement, de prix. C'est
que vous avez des pays comme l'Australie et la Chine, entre autres, qui inondent,
évidemment, les marchés de ce
côté-là. Le gouvernement va intervenir de bien des façons. Premièrement, on
veut que le Plan Nord soit un endroit dans lequel ce soit beaucoup plus social pour les communautés, qu'il y ait
vraiment des investissements qui soient faits. On a parlé des logements
au Nunavik. Il va y avoir des efforts qui vont être faits également pour des
centres au niveau de l'éducation. On a parlé
également d'accès à la justice. On est en discussion avec le ministère de la
Justice. Parce que, pour l'instant,
il n'y a pas vraiment de palais de justice avant Sept-Îles quand on regarde la
situation. Alors, ça, je pense que ce sont des choses sur lesquelles le
gouvernement va certainement intervenir sur le plan social.
Les municipalités, vous avez tout à fait raison,
elles ne sont pas toujours équipées, bien sûr, pour recevoir des grandes entreprises, puis c'est un peu pour ça
qu'on a créé la Société du Plan Nord, pour être une espèce
d'accompagnateur non seulement des
entreprises, mais également des municipalités. Moi, j'étais ministre de
l'Environnement en 2011. Quand je
suis arrivé à Fermont, la mairesse de l'endroit était aux prises avec des
problématiques très pratico-pratiques, ne savait pas comment recevoir tout à fait les entreprises, se
demandait qui appeler à Québec, quel ministère avait telle
responsabilité. Là, avec la Société du Plan
Nord, ils ont un interlocuteur. Les entreprises ont un guichet unique, les
municipalités ont un guichet unique. Alors, ça, ça va amener le
développement qui a lieu actuellement.
L'autre élément, si vous regardez le dernier
budget, on a mis des efforts considérables au niveau des crédits d'exploration, par exemple, parce qu'il faut
trouver du minerai. Et, comme vous le savez, le minerai n'est pas égal
partout. Il y a des
minerais comme, par exemple, le lithium, on en demande un peu partout dans le
monde — c'est ce
qu'on a dans nos téléphones
cellulaires, entre autres — et, actuellement, la Chine a un quasi-monopole dans ce domaine-là.
Le Québec regorge de ce minerai, il faut juste le trouver, il faut faire
l'exploration nécessaire pour développer ces activités.
Qui aurait dit, il y a 20 ans, que le Québec
était pour avoir des mines de diamant puis d'or d'une façon aussi importante qu'on le voit aujourd'hui? Alors, je
pense qu'il y a des efforts à faire de ce côté-là, et on travaille
actuellement, justement, avec l'Institut
nordique pour les questions également d'aménagement des territoires, pour
s'assurer, justement, qu'il y ait
vraiment un minimum de services. Si on veut que les gens demeurent sur ces
territoires-là, il faut s'assurer qu'on ait véritablement là des
services efficaces.
Alors, ce
sont les investissements que l'on fait. C'est quand même 475 millions. On
privilégie l'accès. On privilégie les communications. On a annoncé une
entente avec le gouvernement fédéral l'été dernier sur la question des communications, sur, un jour, on l'espère, avoir
une fibre optique qui va permettre, justement, de meilleures communications
avec les territoires du Nord. On vient
d'annoncer un investissement pour la route de la Baie-James. Ce sont toutes
des choses qui vont améliorer l'accès, la
mobilité des gens et, évidemment, l'établissement de ces communautés-là d'une
façon qui va être, je dirais, beaucoup plus durable.
Et, enfin,
inutile de vous dire que j'attends avec beaucoup d'impatience le plan
stratégique d'Hydro-Québec, où, dans
le plan stratégique, on a demandé à Hydro-Québec, là, de revoir ses façons de
faire dans le Nord. Parce qu'Hydro-Québec,
de par son mandat, se doit d'offrir les services d'énergie dans le Nord, et ils
doivent passer du diesel à autre chose le plus rapidement possible.
Alors, j'attends ça pour l'avenir.
Le Président (M. Iracà) : Merci, M.
le ministre. M. le député de Groulx.
M.
Surprenant : Vous avez énoncé plusieurs points, M. le ministre, je
voulais revenir sur certains. Au niveau de l'aide financière, vous avez
introduit une bonification de 25 % au niveau des crédits d'impôt pour les
entreprises. Maintenant, pour les
investisseurs, on se souvient — j'ai posé la question à votre sous-ministre
délégué aux Mines puis je vous la pose à vous également — au
niveau des déductions fiscales pour les investisseurs... je me souviens qu'il y
a quelques années les gens pouvaient
investir, déduire 100 % du montant investi. Puis il y avait eu des
bonifications de 25 % lorsque le
projet était au Québec puis un autre 25 % lorsque c'était en surface. Et
ça a été enlevé et ramené à 10 %-10 %, finalement, les pourcentages, mais on n'est pas venu où est-ce qu'on en
était, et qu'est-ce que vous attendez, donc, pour ramener ça où c'était
pour inciter les gens au goût du risque puis d'investir dans les régions?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M.
Arcand : Moi, tout ce que je
peux vous dire par rapport à ça, c'est qu'avec l'Association minière du Québec, qui représente, en fait, tous
les investisseurs, il y a
des discussions constantes. Le gouvernement a mis en place ses crédits d'impôt
récemment. Ces crédits d'impôt ont été salués à la fois par l'association
minière et également l'association d'exploration minière, qui sont des associations différentes, et ces crédits
d'impôt là, pour l'instant, leur
conviennent. Il se peut qu'on aille encore plus loin, on veut que les
actions portent fruit actuellement.
Moi, je
dirais que l'explorateur le plus connu, si on veut, au Québec,
c'est M. Gaumond, hein, avec Virginia mines, là, et M. Gaumond, je l'ai
entendu, à un moment donné, il a dit : Écoutez, ce que le gouvernement
fait sur le plan de l'exploration, c'est quand
même sérieux, c'est quand même
solide. Est-ce qu'on peut faire encore plus? Peut-être,
mais, encore une fois, il
faut dégager la marge financière pour nous permettre d'aller plus
loin. Mais ce que je peux vous dire, c'est
que ce qu'on a fait jusqu'ici est quelque chose de très compétitif. Je n'ai pas
besoin de vous dire qu'on est un peu en compétition avec ce qu'on appelle le «Ring of Fire» en Ontario, et les
mesures qui sont devant nous actuellement sont compétitives par rapport
à ceux qui sont là au moment où on se parle.
Le Président (M. Iracà) : M. le
député de Groulx.
M.
Surprenant : Vous avez parlé de dégager une marge financière pour pouvoir
faire des choses. Je ne crois pas que,
dans le cas des actions accréditives, on parle nécessairement de marge
financière, là. C'est un incitatif qui n'est pas coûteux pour le gouvernement. Alors, d'autant plus qu'en préambule,
tantôt, dans votre allocution initiale, vous disiez que vous sentiez qu'on a peut-être, là, dans six cas
de... au niveau de la matière, on sentait une reprise tranquillement,
bien, je pense que c'est peut-être le coup
additionnel qui pourrait être donné de ramener ça comme c'était. Ça fait des
années qu'on a un cycle qui est
difficile. Il y a eu un effort modeste du gouvernement qui vous a précédé de
remonter le taux, mais je pense que vous pourriez faire l'effort qu'il
reste à faire pour donner un coup d'envoi solide au niveau des investissements.
Au niveau de ma question initiale, je parlais de l'impact au niveau des municipalités, le besoin, là, qui se retrouve au niveau de
projets. Alors, je vais parler de la 389. Alors, c'est la route, là, entre Baie-Comeau et Manic-5. Il y a des projets, donc, de réaménagement de cette route-là. Je voudrais vous entendre
parler, là, au niveau d'un possible
fractionnement des travaux pour donner de l'ouvrage aux localités qui sont tout
autour, là, tout le long de la 389. Alors, quelle est votre position là-dessus,
M. le ministre?
Le Président (M. Iracà) : M. le
ministre.
M.
Arcand : D'abord,
premièrement, sur la route 389, nous avons un plan sur plusieurs années pour
relancer la route 389, et, entre
autres, il y a une entreprise qui est prête à opérer près de Baie-Comeau, qui
s'appelle Mason Graphite, qui est une entreprise, d'ailleurs, qui va avoir des besoins, justement,
pour que... Et ça, ça va devenir pour nous une priorité, là, on est en discussion avec le ministère des
Transports pour, justement, trouver une solution, puis déjà, dans les
budgets, il y a des possibilités de pouvoir
accompagner cette entreprise-là parce que leur projet, là, il va commencer très
bientôt. Alors, ça, en ce sens-là,
déjà c'est quelque chose que nous allons faire sur la question de la route 389.
Je ne sais pas si M. Sauvé avait autre chose à ajouter par rapport à ça.
Le Président (M. Iracà) : Alors, M.
Sauvé, toujours avec le consentement, ça va, M. Sauvé.
M. Sauvé
(Robert) : Bien, les travaux prévus pour la 389 s'élèvent à
489 millions sur sept ans dans cinq tronçons différents. Il y a deux tronçons qui sont devenus
prioritaires, le tronçon du nord et le tronçon du sud. Et, dans le
tronçon du sud, justement, il y a eu un
fractionnement du premier tronçon qui fait 21 kilomètres et qu'on ramène à un
premier volet de zéro à quatre kilomètres, là, du début de la route
jusqu'au quatrième kilomètre parce qu'il y a des perspectives que le ministre
vient de mentionner, de pouvoir faire en sorte que ça accélère la réalisation
de ce tronçon-là et permettre la mise en
place d'un projet minier important pour la communauté de Baie-Comeau. Donc, c'en
est un, fractionnement, parce que le
reste de la route, ça va être du kilomètre quatre au kilomètre 21, finalement.
Déjà, on a fait un premier fractionnement. Il n'y a pas de fermeture absolue à pouvoir fractionner, le cas échéant,
mais, en termes de planification, la planification est prévue sur la base de cinq tronçons différents.
Donc, il y a déjà un certain fractionnement. Ce n'est pas un seul
contrat qui va être donné, mais des contrats
pour chacun des cinq volets, et les études et la planification vont se faire
étalées dans le temps pour chacun des cinq volets.
• (12 h 40) •
M.
Surprenant : Je vais vous amener sur un autre sujet. Au niveau de
l'environnement, est-ce qu'il y a eu une étude d'ensemble ou ce sont des
études qui sont par tronçon au niveau de l'impact environnemental?
M. Sauvé
(Robert) : Les études se font par tronçon. La première étude qui a été
faite qui est complétée, on est au stade du dépôt du rapport bientôt, on
présume, si ce n'est déjà fait, là. Je pense qu'il a été déposé, hein...
M. Surprenant : Je vais maintenant
parler de la...
M. Sauvé
(Robert) : ...c'est par tronçon. Le premier tronçon, les 21 premiers
kilomètres, les études et le modèle ont été faits...
M. Surprenant : Merci.
M.
Arcand : Mais, si
je peux me permettre, il y a, tu sais, il y a trois...
M. Surprenant : C'est parce que j'ai
peu de temps, M. le ministre, j'ai des questions à vous poser, désolé.
M.
Arcand : O.K. O.K.
Parfait.
Le Président (M. Iracà) : M. le
député.
M. Surprenant : Alors, la route 138,
on se souvient qu'il y a deux ans le ministre Poëti, à l'époque, nous confirmait qu'il y aurait 1 milliard, là, de
dollars, à même le Fonds du Plan Nord, qui serait utilisé pour la 138. Alors,
ma question maintenant : Ça fait deux
ans de ça, qu'en est-il aujourd'hui? Est-ce que ce milliard-là est toujours
disponible? On est rendu où au niveau de ce projet-là?
M.
Arcand : Écoutez, d'abord,
premièrement, ce n'est plus 1 milliard, c'est 1,5 milliard, où on est
rendu. On parle d'un tronçon, quand
même... c'est 400 kilomètres. Je dois vous dire qu'il y a des... Donc, on
va, là aussi, dans le cas de la 138,
on va y aller par tronçon. Il y a le tronçon entre Kegaska et La Romaine
qui est priorisé, Tête-à-la-Baleine, La Tabatière également qui
sont les endroits qui sont, au moment où on se parle, priorisés.
Alors, ça, ça
devrait se faire au cours des prochaines années. On est parfaitement conscients
qu'il faut continuer le développement
jusqu'à Blanc-Sablon. Je dois vous dire que ceux qu'on va prioriser vont quand
même se faire dans un délai qui devrait être relativement pas si éloigné
que ça. Mais je vous dirais qu'il y a certains endroits sur la route 138 qui demandent, évidemment, des investissements encore
plus considérables parce que, là, on a besoin d'ajouter, je dirais, des
ponts, puis c'est un peu plus compliqué comme territoire.
Le Président (M. Iracà) : M. le
député.
M.
Surprenant : Pourriez-vous rapidement m'expliquer, justifier l'écart
de coût de 1 à 1,5 milliard? Les grands éléments qui représentent le
500 millions de plus, c'est quoi?
Le Président (M. Iracà) : Alors, M.
le ministre, au niveau de l'écart.
M.
Arcand : M. Sauvé.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, M. Sauvé, est-ce que c'est... M. Sauvé.
M. Sauvé
(Robert) : Oui. Je ne peux pas répondre très précisément, mais il
reste un fait, c'est que plus la planification avance, plus on sait combien
vont coûter chacun des ponts. Parce qu'il y a une multitude de ponts et de
ponceaux à fabriquer, et ça permet d'être plus précis sur le coût de la route. Et,
plus on avance... En fait, c'est ce qui a fait en sorte, à date, que le coût
global, au départ, qui avait été évalué, dans un premier temps, à
1 million, ensuite à 1,2, là on est rendu globalement a un estimé d'environ 1,5 million pour se rendre
jusqu'à Blanc-Sablon, là. La route, une fois complétée, devrait coûter maintenant à peu près 1,5 milliard... milliard,
excusez. J'ai dit million, mais c'est milliard. J'avais oublié quelques
zéros, désolé.
Le Président (M.
Iracà) : M. le député de Groulx.
M.
Surprenant : Excellent. Alors, écoutez, je suis un peu surpris parce
que j'imagine que la topographie n'a pas changé. Vous saviez dès le départ qu'il y avait des ponts à construire,
et tout. Donc, l'écart de prix ne m'apparaît pas justifié aussi
grandement que ça, à tout événement.
Un
autre sujet, l'accès au gaz naturel. Alors, le document de présentation du Plan
Nord fait référence à l'avantage d'une
telle ressource, le gaz naturel. Alors, je voudrais savoir, est-ce que vous
entendez donner les moyens à la Côte-Nord de réaliser son plein
potentiel par le gaz naturel?
Le Président (M.
Iracà) : Même, un peu moins de quatre minutes.
M.
Arcand :
Premièrement, on vient de donner un appui de plus de 4 millions de dollars
à ArcelorMittal. J'étais moi-même présent lors de l'annonce, il y a
quelques semaines. Ça permet à ArcelorMittal de passer du diesel au gaz naturel, ce qui est déjà une amélioration
considérable. On a, à Montréal, grâce à une entente avec Gaz Métro, on a
triplé la capacité de production de l'usine
de Montréal de Gaz Métro en termes de gaz naturel liquéfié, et donc les
camions, pour l'instant, ce sont des
camions de Gaz Métro qui vont à la mine
Stornoway et qui vont aller également
sur la Côte-Nord chez ArcelorMittal.
Il
y a des discussions avec d'autres entreprises pour pouvoir avoir le gaz naturel
liquéfié. Et, si on a le volume nécessaire,
ce n'est plus par camion, ce serait par bateau. Mais ça prend un volume quand
même important de ce côté-là, et je
vous dirais aussi que nous comptons éventuellement regarder d'autres
possibilités aussi en travaillant de concert avec Gaz Métro et d'autres
personnes. Puis il y a toujours un projet, je dirais, sur lequel il y a beaucoup
d'intérêt sur la Côte-Nord, c'est le projet
en Gaspésie de Bourque, le projet de Bourque, où la compagnie Pétrolia, actuellement, a un projet de gaz naturel qui s'appelle le projet Bourque. Ils
travaillent avec un promoteur qui amènerait par bateau le gaz naturel de la
Gaspésie vers la Côte-Nord. Alors, ce sont des choses qui se font actuellement,
mais il faut toujours, évidemment, avoir le bon prix, convaincre les industriels que
c'est une bonne chose, mais on y travaille actuellement.
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le ministre.
M.
Surprenant : Vous parlez de
transport par camion et autres, là, moi, je voudrais vous amener au niveau du transport par pipeline. Au
niveau des GES, ça m'apparaît plus avantageux, puis le gaz naturel est
indispensable à la deuxième et troisième
transformation si on veut diversifier l'économie. Alors, qu'est-ce
qu'il en est au niveau de transport éventuel par pipeline?
Le Président (M.
Iracà) : M. le ministre.
M.
Arcand : Écoutez, pour l'instant, on va commencer à apprendre à
marcher. Et, vous savez, le pipeline, c'est aucun problème, il suffit qu'il
y ait une rentabilité évidente en
commençant. On commence par camion, on va y aller par bateau. Si on voit
à un moment donné qu'il y a des possibilités de ce côté-là... mais il faut toujours
avoir le volume nécessaire pour justifier, comme vous le savez, des pipelines.
Et,
comme on le sait, on est régi au Québec par la Régie de l'énergie. Et, comme vous le
savez, si demain matin... même si Gaz Métro décidait de construire un
pipeline, avec les différents règlements, ça pourrait être refacturé aux
consommateurs. Je ne suis pas sûr que c'est ça qu'on veut nécessairement.
Alors, on le fait dans certains cas. J'ai travaillé, moi, avec le gouvernement
fédéral pour du gaz naturel, du prolongement dans Bellechasse. Le pipeline sur
la Côte-Nord, c'est un minimum de 1 milliard de dollars. Alors, c'est beaucoup
d'argent pour l'instant, mais ce serait éventuellement...
Le Président (M.
Iracà) : 30 secondes.
M.
Arcand :
...une bonne solution.
M.
Surprenant : ...vous arrêter.
Le Président (M.
Iracà) : Alors, M. le député de Groulx, 30 secondes.
M.
Surprenant : Oui. En fait, on pourrait attirer des investisseurs
étrangers ou même, en tout cas, aller voir au niveau des investisseurs qui
pourraient supporter le gouvernement peut-être dans l'implantation. Je pense
qu'ils pourraient être porteurs pour du capital plus patient.
Petite
question rapide au
niveau du Fonds d'initiatives du Plan Nord.
Il y a un regroupement de diversification économique pour Mécatina de 94 000 $ environ. La municipalité
de Gros-Mécatina a reçu 43 000 $ environ. Alors, je voulais savoir, est-ce que le regroupement était
piloté par la municipalité, donc, qui cumule 137 000 $ environ?
Pourquoi deux approches différentes, deux façons d'y arriver différentes?
Malheureusement, je n'aurai pas le temps...
Le Président (M.
Iracà) : Malheureusement, il ne reste plus de temps pour le bloc
d'échange, alors je vais...
Une voix :
...
Le
Président (M. Iracà) :
Alors, vous pouvez répondre immédiatement ou tout à l'heure si vous voulez, mais sur
le temps du gouvernement. Comme vous le désirez. Alors, est-ce que je cède la
parole au député d'Abitibi-Est...
M.
Arcand :
...plus tard.
Le
Président (M. Iracà) : Plus
tard. Alors, je cède immédiatement la parole au député d'Abitibi-Est pour un bloc d'environ 17 minutes.
• (12 h 50) •
M.
Bourgeois : Merci, M. le Président. Je tenterai d'être un peu plus bref. Vous comprenez que
l'enthousiasme que j'ai à discuter de ce
dossier-là fait en sorte que, parfois, j'oublie que le temps passe et que le ministre
veut quand même avoir sa position
sur nos interrogations en lien avec ce vaste projet là.
Et,
évidemment, les enjeux économiques que soulève le projet, le député de Groulx a posé plusieurs
questions, on est... Tout le monde au Québec
est avide d'en savoir plus sur ce projet-là parce que ce projet-là, il offre
une occasion unique au Québec de
pouvoir continuer de se renouveler, et de s'épanouir dans la nouvelle économie
au niveau mondial, et de créer des partenariats, de créer une
coopération à l'échelle nationale et internationale. Donc, on veut en savoir
plus. Et, là-dessus, je pense que ceux qui veulent en savoir plus dès le
départ, c'est les populations locales, les populations autochtones, inuites qui habitent le territoire parce qu'elles
souhaitent à la fois voir comment, activement, elles pourront être
participantes, de voir la mise en oeuvre de projets visant l'amélioration de
leur qualité de vie.
Parce que, dans les faits, si on réalise des
travaux importants dans ce territoire-là, M. le Président, vous comprendrez
qu'on est très soucieux de s'assurer
d'améliorer la qualité de vie des gens qui habitent le territoire. On ne fait
pas ça de façon désincarnée parce
qu'on le fait aussi dans une notion de respect. C'est ce que les communautés
ont demandé, c'est ce qu'on livre
aussi. C'est ce qu'on fait dans le quotidien à travailler sur des comités qui
sont demandés par les populations locales
pour s'assurer que les enjeux et les opportunités qui sont identifiés vont être
bien saisis et pouvoir bien accompagner ces communautés-là dans le
développement de ce vaste projet qui est le Plan Nord.
Mais
on parle, oui, à la fois de réalité économique, on parle d'emplois. La députée
de Duplessis nous le rappelle régulièrement,
puis c'est légitime, c'est tout à fait à propos, les gens aussi du
Nord-du-Québec ont cette ambition-là d'être partie prenante. Les membres des communautés cries, inuites, naskapies,
innues, ils veulent être partie prenante. Ils l'ont dit, ce projet-là, il va se faire si on est là. On
veut être partie prenante et, donc, être à l'emploi aussi dans ce projet-là.
On veut aussi s'assurer que le système
d'éducation va nous permettre d'avoir accès à ces emplois-là. Donc, le
développement des populations du
territoire, il passe par aussi un accès à des services d'éducation appropriés
pour, justement, permettre à ces résidents-là de pouvoir venir se
positionner en lien avec les opportunités qui vont se développer. Ils veulent
l'habiter, le territoire.
Et
là vous me permettrez de faire une petite parenthèse, l'habitation dans le Nord-du-Québec,
ça se décline de façon très
différente, très, très différente. Si je suis résident d'une communauté inuite,
l'habitation, pour moi, c'est un enjeu. C'est un enjeu de la communauté et qui regroupe aussi d'autres situations qui
sont plus difficiles. Si on accompagne mieux ces populations-là au
niveau du logement, on leur donne des conditions qui vont leur permettre d'être
plus présentes au niveau de l'éducation, au niveau du développement économique.
Il y a des enjeux majeurs de ce côté-là, et ils sont considérés dans la stratégie qu'est le Plan Nord. Ce n'est pas
désincarné, juste économique, on tient compte des gens qui habitent ce secteur-là. Ils nous ont dit quels
étaient les enjeux. On est à l'écoute, on travaille avec eux. Il y a des
enjeux importants en termes de logement. Il
y a déjà des stratégies qui sont mises en place. Il y a des discussions qui se
font sur l'ensemble du territoire parce que, quand tu... Chibougamau,
c'est un autre enjeu. On veut permettre aux gens qu'ils viennent s'installer dans le territoire, mais il faut que la
municipalité ait la capacité de les accueillir, ces gens-là, de
permettre le développement domiciliaire qui va être en lien avec les
opportunités qui se présentent.
La
députée de Duplessis veut faire sûr que les gens qui sont de son comté puissent
travailler, être reconnus comme étant des gens qui vont être considérés
et même favorisés parce qu'ils habitent le territoire. Cette ambition-là, M. le
Président, là, tout le monde qui reste dans
le territoire du Plan Nord la partage, personne ne veut pas voir des avions
passer au-dessus, mais il y a une réalité.
On ne veut pas voir passer des avions pour occuper des emplois qu'on pourrait
occuper, mais il y a une réalité quand arrivent des projets majeurs, une capacité
du territoire limitée si on n'y va pas de façon stratégique, donc de former la population pour leur donner les outils
pour pouvoir venir se positionner en lien avec ces opportunités-là et aussi leur permettre d'avoir
accès à ces emplois-là. Donc, c'est une stratégie qui est vraiment plus
large, là, que juste la réalisation d'un projet, c'est une vision, je vous le
rappelle, M. le Président.
Il y a toute la
question aussi des préoccupations environnementales de ces populations-là.
C'est un vaste territoire, c'est un
territoire qui est quand même fragile. Et je vais citer mon collègue d'Ungava
qui nous rappelait hier dans une autre commission que les Inuits ont 15 termes
différents pour définir la neige, la
qualité de la neige, parce que la neige est
influencée par le climat. Et ça, pour les Inuits, c'est majeur pour eux. Ils
vivent directement l'impact que les changements climatiques
révèlent maintenant, et c'est pour ça que l'engagement dès le départ par rapport à ce vaste projet là était clairement établi, d'avoir une
approche au niveau de toute la question environnementale qui soit respectueuse,
qui tienne compte de l'impact sur les changements climatiques, qui soit en lien avec les réalités des populations
qui habitent ce territoire-là, et, d'ailleurs, on en reparlera un peu
plus longuement un peu plus tard.
Mais
je veux juste rappeler aussi que ce vaste territoire là, il a connu des
cycles économiques fort importants dans le passé. Et là mes collègues de René-Lévesque et Duplessis sont plus à même d'en parler que moi, peut-être,
pour tout ce qui est du secteur de la
fosse du Labrador, des projets gigantesques qui ont créé un apport économique,
mais qui avaient des modèles de développement qui correspondaient à, peut-être,
une donne du passé. Maintenant, les gens veulent être mis à contribution dans ces projets-là. Ils veulent être partie
prenante. Ils veulent être partie prenante non seulement au niveau de l'emploi directement pour la compagnie,
mais comme fournisseurs, comme compagnies qui peuvent offrir des
services complémentaires à cette réalisation-là.
Mais
j'ai aussi des collègues du sud — on
les appelle comme ça — des
gens, par exemple, comme mon collègue de Saint-Maurice qui voit concrètement par une annonce comme on a
vu la semaine dernière avec Nemaska Lithium, donc un projet qui, physiquement, se situe tout près de
Nemaska, donc le développement d'une mine de lithium, mais qui veulent faire la transformation du minerai à Shawinigan... Parce qu'on le sait, on est dans une économie qui demande maintenant
des nouveaux métaux qui sont plus en
demande, au niveau des terres rares, au niveau du lithium, et il y a
de la transformation qui doit être
faite. Et je pense que, là-dessus, le collègue de Groulx me rejoint parce que, tout à l'heure, il en a parlé un peu, on veut faire plus que de l'exploitation
des ressources, on veut faire de la transformation sur l'ensemble du territoire
québécois pour le bénéfice de l'ensemble des Québécois. Et je pense que
c'est tout à fait dans cette lignée-là qu'une annonce comme celle de Nemaska Lithium, avec
l'implantation d'une usine à Shawinigan pour faire la transformation du lithium, pour l'amener dans un sous-produit qui permet, à ce moment-là, de venir accompagner une autre stratégie sur laquelle on fonde beaucoup d'espoir, c'est-à-dire toute la question
de l'électrification des transports, tout le marché des automobiles
électriques, donc la production de batteries...
Et,
vous voyez, c'est très large comme projet. L'ensemble du Québec
souhaite en faire partie et l'ensemble du Québec va être là. Ils étaient
là, mais avec, je dirais, dans un premier temps, un objectif
en se disant : On va travailler sur les projets miniers. On va aller peut-être desservir des compagnies forestières pour les
aider dans leur exploitation. Maintenant, ce n'est pas ça. Maintenant, les gens disent : L'opportunité que crée
cette situation-là, cette vision-là plus large, nous
permet de venir nous positionner, nous, par rapport aux besoins primaires, effectivement,
de ces grands projets là qui vont se développer dans ce vaste territoire là, et
ça vient même intégrer une autre stratégie importante, la Stratégie maritime.
• (13 heures) •
Pour
desservir ces secteurs-là, je m'excuse, si je veux aller à Kuujjuaq
ou à Kuujjuarapik demain matin, j'ai le choix, je vais y aller en avion, je peux y aller en bateau. Bon, en
bateau, ça va être un
peu plus long, vous allez me
manquer pendant une session. Mais, en avion,
je vais y aller. Mais, pour construire des maisons, pour réaliser des projets
d'envergure, il y a toute une logistique de transport qui doit être
mise à contribution. Ces bateaux-là, ils partent d'où? Ils partent de Québec,
ils peuvent partir de Trois-Rivières. On prépare au départ qu'est-ce qu'on va avoir besoin pour la prochaine saison de réalisation de
travaux. Combien qu'il y a de monde qui sont mis à contribution là-dedans à
travers le Québec pour pouvoir faire ces projets-là? C'est majeur.
Mais,
des fois, les gens s'aperçoivent après discussion... disent : Ah! nous
autres, on livre la marchandise pour tel entrepreneur, pour telle
compagnie. Ils n'ont pas en tête où est-ce que s'en vont ces produits-là. Mais,
quand on a la chance d'échanger avec eux, de dire : Saviez-vous que ça, ça
s'en va dans le conteneur, ça va prendre le bateau et, dans x mois, ça va être rendu à tel site pour la réalisation de tel
projet?, les gens se sont dit : Mon Dieu! Je n'avais pas vu ça comme ça. Il faut en parler plus, de ce que c'est
que ce vaste projet là, de comment il permet non seulement aux gens du Nord de venir dire : Nous, on a des
prétentions et on veut en faire partie prenante, on veut travailler là-dessus,
mais aussi que tout le monde dans le sud de la province aussi réalise pleinement,
pleinement ce que ça représente.
Juste
dans le secteur minier, il y a plus de 5 000 fournisseurs qui sont
dans le domaine minier, qui sont dans les différentes régions du Québec, en Montérégie, en Beauce. Et on le sait
que les Beaucerons sont de fiers entrepreneurs, on les reconnaît sur les chantiers dans les grands
projets. Que ce soient les projets hydroélectriques, que ce soient des
projets miniers, ils sont là. Mais, trop
souvent, on n'en parle pas, on ne réalise pas tout cet impact-là qu'est-ce que
ça peut être. Et, dans les années
2007 à 2012, il y a eu dans ce vaste territoire là 4,5 milliards de
travaux, de dépenses que... d'investissements qui se sont faits. Pour la
même période, pour l'ensemble du Québec, on parlait de seulement 15 %.
Et
là je reviens encore sur ce que M. le ministre a présenté tout à l'heure en
entrée, on nous identifie qu'il y a un cycle
favorable qui se dessine dans le secteur minier. L'enjeu, c'est d'être prêt,
pour quand ce secteur-là va être en pleine ébullition, que le Québec soit à la bonne place avec, donc, les bons
outils pour l'accompagner. On a la Société du Plan Nord, qui est le bras
oeuvrant pour le gouvernement. Il n'y a pas juste le gouvernement, cependant,
là-dedans, il y a les compagnies. Il y a des
compagnies qui, actuellement, font des investissements et qui disent : Ça
s'en vient. Donc, on doit se positionner, et je pense qu'on doit créer
un cadre favorable à ça.
Et
moi, là-dessus, M. le ministre, j'aimerais ça que vous nous parliez un peu plus
des mécanismes qu'on a mis en place actuellement pour pouvoir réaliser
pleinement ce positionnement-là avec l'opportunité qui se présente.
Le Président (M.
Iracà) : Alors, M. le ministre, il vous reste
1 min 34 s pour parler des mécanismes.
M.
Arcand :
D'accord, M. le Président. Je pense que, parmi les éléments qui vont nous aider
dans l'avenir, je pense que c'est important
de rappeler, d'une part, l'aide que l'on peut apporter pour les entreprises,
d'une part, parce qu'il y a un développement chez
Ressources Québec qui s'appelle fonds minéral Capital Hydrocarbures, et il y a
des possibilités de 1 milliard de
dollars, là. Alors, les gens qui ont des projets, comme vous le savez, le
secteur minier est un secteur toujours un petit peu plus risqué. Je
pense qu'un outil comme ça, c'est un outil indispensable pour la création d'emplois dans l'avenir. Et également c'est un
outil, nous, que l'on voit comme étant un outil d'accroissement de
richesse également pour l'ensemble des communautés autochtones. Alors, je pense
que ça, c'est cet élément-là.
Puis
je remercie beaucoup le député d'Abitibi-Est, qui nous parle aussi de son
bureau de commercialisation, parce qu'il a une expertise dans ce
domaine-là. Je pense que c'est important qu'on ait ce mécanisme-là pour pouvoir
faire connaître aux entreprises locales et
régionales, évidemment... et qu'il y ait de justes retombées, je vous dirais,
dans les régions qui accueillent, justement, ces grands projets.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, merci beaucoup, M. le ministre. Ceci met
fin au bloc d'échange avec la partie gouvernementale.
Nous allons procéder au dernier bloc d'échange avec l'opposition officielle, et
je vais céder immédiatement la parole pour un temps d'approximativement
10 minutes au député de René-Lévesque.
M. Ouellet :
Merci, M. le Président. Alors, à mon tour de saluer les collègues députés, mais
aussi M. Sauvé, P.D.G., ainsi que toute son équipe à la Société du Plan Nord.
Écoutez,
je vais y aller sommairement, mais je veux juste rappeler que cette semaine a
paru dans les médias une étude de l'Institut de la statistique qui répertoriait que,
pour les cinq dernières années, ma
région, la MRC de Manicouagan, avait
perdu 1 000 emplois, donc la
plus grande décroissance des cinq dernières années, et donc moins 7,1 %
principalement dans les secteurs des
ressources naturelles et dans la foresterie. C'est une dixième baisse annuelle
depuis cinq ans. Puis, si on se
reporte, là, même dans les 10 dernières années, bien, on peut facilement voir
que, depuis 10 ans, pour ce qui est de la MRC Manicouagan, donc Baie-Comeau, les environs, Baie-Trinité et Godbout, moins
2 200 emplois perdus. Vous avez rapidement compris que c'est une
pression immense. Je suis préoccupé, et je présume que M. le ministre est aussi
préoccupé à titre de ministre responsable.
Donc,
lors du pacte fiscal avec les municipalités, il a été convenu de donner moins de moyens aux
CLD, donc de couper de 45 %. Ce qui s'est passé, c'est que, dans ma
région, pour Baie-Comeau, pour ne pas la nommer, un fonds privé a
investi 1,5 million pour les trois prochaines années pour répondre à cette
situation-là, qui est une situation d'emplois décroissants,
pour créer de la richesse. Chez nous, chaque emploi perdu présentement, ça se
soustrait. Donc, on n'additionne pas grand nouveaux emplois chez nous,
et c'est évident qu'à titre de députés on est préoccupés pour la suite.
Et
pourquoi je dis qu'on est préoccupés? Bien, encore une fois, la semaine passée,
la CCQ fermait son bureau, son bureau
de services pour nos travailleurs. On comprend que, dans leur logique, il y
avait moins d'heures de construction au Québec, donc ils devaient procéder à une restructuration de leurs
effectifs. Mais ils n'ont pas pris en compte les projets — et je
pense que M. le ministre sera d'accord aussi — en Côte-Nord, qui s'en viennent, qui
allaient, effectivement, donner une certaine effervescence. Donc, on
perd deux emplois.
Mais,
au-delà de ça, M. le ministre nous parlait tantôt des bienfaits, et ma collègue
Lorraine aussi, dans certains cas, pour
ce qui est du comité de main-d'oeuvre, donc du placement local pour le MTQ et
Hydro-Québec. Alors là, je n'aurai plus
de services proprement dits, là, physiques, là, pour mes travailleurs, ça va
être du placement en ligne ou par téléphone. Donc, à chaque fois qu'on semble avoir une bonne nouvelle chez nous, il
y a une catacombe qui soustrait par la suite.
J'aimerais
reprendre un peu les propos du collègue de l'Abitibi. Les gens chez nous, là,
ce n'est pas la tendance qui les
alimente, ils s'alimentent de réalités. Puis je pense que ce que j'ai pu
comprendre — puis M.
le ministre me corrigera — on a essayé de donner
une vocation peut-être apolitique à la Société du Plan Nord. Vocation que
j'adhère, je pense qu'il faut, au-delà
des gouvernements qui passent et qui se succèdent, il faut donner à cette
société-là une vocation de développement et d'enracinement et ne pas être retenu d'une couleur politique quelconque
si on veut qu'elle soit pérenne dans le temps. Alors, pour moi, si le
Plan Nord, c'est de favoriser un meilleur développement, il doit se favoriser
pour la collectivité et par la collectivité.
M. le Président, dans
la Société du Plan Nord, il y a le mot société, et, pour moi, au-delà de
l'organisation bureaucratique et technique
de la chose, il y a véritablement derrière cette société un enjeu majeur et une
portée essentielle pour l'avenir de
nos régions. Moi, ce que je veux avec cette société-là, c'est qu'on soit
capable de se projeter à long terme. Et
je pense que, pour se projeter à long terme, ça prend de l'audace pour être
capable d'anticiper le changement, mais aussi ça prend du courage pour assumer les décisions qui portent sur les
retombées qui seront à long terme. Donc, pour René-Lévesque, ma circonscription,
pour Baie-Comeau, Forestville, Les Escoumins, les environs, au-delà des projets
miniers connus et prochainement annoncés comme la mine de Mason Graphite et les
projets de construction pour la route 389,
j'aimerais connaître sur quels projets long terme pour la collectivité la
Société du Plan Nord travaille ou, dans certains cas, sur quelle
planification long terme, donc dans cinq, 10 ans, la Société du Plan Nord va
travailler.
Et,
si la Société du Plan Nord cherche des idées, j'en ai une excellente à leur
soumettre parce que le député d'Abitibi l'a mentionné tout à l'heure, il faut que le Plan Nord ait une empreinte
importante dans les collectivités, et l'éducation en est une. Alors, nous avons chez nous un pavillon de
génie civil qui devrait être revampé, rebâti et même grossi pour
améliorer son offre, et on pense qu'avec des
services de courtage universitaires, mais surtout avec des services plus
complets, on va pouvoir offrir à
notre jeunesse, qui perd présentement ses emplois dans le secteur des mines et de la foresterie, un avenir différent en génie civil et l'opportunité de travailler en région pour gagner
leur vie avec le bénéfice de toute la collectivité.
• (13 h 10) •
Le Président (M.
Iracà) : Merci, M. le député de René-Lévesque. Alors, je vais céder la
parole au ministre.
M.
Arcand : Bien, merci, M. le
Président. J'ai bien vu les statistiques, moi aussi, sur les baisses d'emploi
dans la région de Baie-Comeau, entre autres,
là, et je dois vous dire que nous avons regardé la situation, puis,
essentiellement, encore
une fois, les pertes, très souvent, sont liées aux deux gros employeurs,
c'est-à-dire Alcoa et Résolu, en grande partie. Et, dans les deux cas, les gouvernements ont fait des efforts particulièrement importants pour maintenir quand même une certaine
qualité d'emplois. Dans le cas d'Alcoa, comme vous le savez, les tarifs qui ont
été accordés à Alcoa sont parmi, probablement, les plus bas en Amérique
du Nord. Alors, d'une part, ça.
Et c'était en échange, évidemment, du maintien
d'emplois dans la région de Baie-Comeau, et on a fait exactement la même chose
du côté de Résolu, hein? Comme vous le savez, au mois de juillet dernier, entre
autres, il y avait des discussions dans le
secteur de la forêt. J'étais avec le ministre du Développement économique et
avec le ministre de la Forêt — il y a toute la problématique, là, de la
tordeuse de bourgeons d'épinette — et nous avons donc pris une série de
mesures qui touchaient la forêt. Et moi, mon rôle dans ça, ça a été de
travailler, justement, à la réduction du tarif d'électricité pour Résolu, ce qui a permis de maintenir, au moment où on se parle, des emplois
dans la région de Baie-Comeau.
Je pense
qu'il faut bien comprendre également que, pour ce qui est de l'avenir de la
région, bien, je pense que, d'abord,
la nouvelle de la progression de la 389 devrait au moins aider dans la région.
Deuxièmement, j'ai parlé tout à l'heure
de Mason Graphite, qui est une opportunité nouvelle dans la région. Et, en plus
de ça, bien, quand on regarde tous nos
plans d'électrification des transports, ce qu'ils vont faire et produire va
exactement dans le sens de ce qu'on veut faire.
Également,
nous sommes à peu près en permanence en discussion avec Alcoa, qui a une espèce
de restructuration financière au
moment où on se parle. Et cette restructuration financière, je la vois comme
étant la possibilité, peut-être, d'avoir
d'autres opportunités dans le domaine de l'aluminium également. Donc, ça aussi,
c'est quelque chose qui est regardé au moment où on se parle.
Ensuite de
ça, bien, dans la Stratégie maritime, mon collègue le ministre responsable de
la Stratégie maritime a fait de
Baie-Comeau une zone industrialoportuaire qui devrait certainement en faire un
endroit qui va attirer certainement des entreprises dans le futur parce
que vous avez là éventuellement un port qui pourra également desservir de façon
importante la région.
Et je vous dirais en terminant également — puis
c'est notre volonté — je
pense que, de toutes les régions du Québec,
à l'exception de Montréal, bien sûr, Hydro-Québec, c'est probablement dans la
région de Baie-Comeau où ils ont le
plus d'employés, où il y a quand même une structure qui est assez importante à
cause des barrages de la Manic, là où ça a commencé au niveau
d'Hydro-Québec.
Donc, je
pense que c'est la situation actuelle. Nous continuons à regarder ce qu'on peut
faire spécifiquement pour la région parce qu'on sait que nous voulons
que les populations réussissent à croître dans l'avenir. Et nous avons réalisé l'importance aussi de Baie-Comeau parce que nous
avons des employés de la Société du Plan Nord basés à Baie-Comeau qui regardent actuellement certains projets. Et,
parmi les projets, évidemment, que l'on regarde dans l'avenir, je pense
que, quand on voit l'histoire de
Baie-Comeau, vous savez, moi, je suis toujours fasciné de voir que Baie-Comeau
a produit... le bois autour de la
région a produit pendant des années un des plus grands journaux américains qui
existaient, qui était la relation
entre Baie-Comeau puis Chicago, hein, c'était... Et donc le bois, là, malgré
les problèmes qui existent, je vous dirais que ça existe encore. Et on
peut faire maintenant du bois une source d'énergie, et c'est ce que je vois
aussi comme avenir pour Baie-Comeau.
Le
Président (M. Iracà) : Alors, merci beaucoup. On est directement dans les temps. Je vous remercie tous pour
votre discipline exemplaire pour cette séance.
Alors, je
lève la séance, et la commission ajourne ses travaux au mardi 19 avril,
8 h 30, où elle poursuivra l'étude des crédits du portefeuille
Énergie et Ressources naturelles. Merci beaucoup. Bon après-midi à tous.
(Fin de la séance à 13 h 16)