(Quinze heures trois minutes)
La
Présidente (Mme Léger) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles ouverte. Je demande donc à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir
éteindre la sonnerie de leurs téléphones
cellulaires. Je demande au
personnel politique aussi, qui est assis parfois à l'arrière des députés, de
voir à l'angle de la caméra aussi, d'être préoccupé par ce qui se passe et ce
qui se dit.
La commission
est réunie afin de procéder à l'étude
des crédits budgétaires
du volet Forêts du portefeuille Forêts, Faune et Parcs pour l'exercice
financier 2015‑2016. Bonjour, M. le ministre et toute votre équipe.
Alors, M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements
pour les députés?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par Mme Vallières (Richmond);
M. Hardy (Saint-François) est remplacé par M. Carrière (Chapleau); et Mme
D'Amours (Mirabel) est remplacée par Mme Roy (Arthabaska).
Forêts
Remarques préliminaires
La
Présidente (Mme Léger) :
Alors, bienvenue. Nous allons débuter par les remarques préliminaires. Nous
allons procéder à une discussion d'ordre
général par bloc d'environ 20 minutes, incluant les questions
et réponses, et voir à ce que les
réponses puissent aller aussi en fonction du temps aussi qui est demandé pour,
lorsqu'on pose des questions, que le
ministre aussi... Alors, on gère pour que ce soit assez équitable. Alors, nous
avons débuté les travaux à 15 h 3, nous allons terminer à
18 h 3, si j'ai le consentement de tout le monde.
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Léger) : Parce
que, si vous ne l'avez pas, il faut répartir tout de suite. Alors, on y va par les remarques préliminaires. Nous avons, pour
le gouvernement, 12 minutes; l'opposition officielle, sept minutes;
deuxième groupe d'opposition, cinq minutes. Si vous ne l'utilisez pas au
complet, ça s'en va dans votre période de questionnement par après. Alors,
comme vous voulez.
Alors, nous
commençons du côté du gouvernement. Est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires qui se donnent?
M.
Lessard : Remarques
préliminaires, oui.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Lessard : Tu étais
prêt à poser des questions, hein, c'est ça?
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Léger) :
Alors, M. le ministre, vous avez 12 minutes si vous voulez faire des remarques.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard : Alors, merci,
Mme la Présidente. Oui, je vais en
faire quelques-unes juste pour l'ouverture, parce qu'on va
essayer de laisser le plus de temps possible à nos collègues pour poser des questions.
Premièrement, merci, Mme la Présidente. On a eu nos crédits Forêts... de Faune mardi
soir, donc ils se sont bien déroulés.
Donc, aujourd'hui, nous abordons l'aspect Forêts, donc, de l'ensemble
des opérations, autant la forêt publique que la forêt privée.
M'accompagne aujourd'hui, pour les fins d'enregistrement
puis s'il y a des échanges éventuellement, donc le sous-ministre en titre à la...
chez nous, donc M. Savard. On a le sous-ministre associé, aussi, à la Forêt, M.
Brizard. Nous accompagnent aussi, derrière, le directeur à l'administration, et
le directeur général à l'attribution des bois et à l'administration des bois, et les équipes de soutien, et ma chef de
cabinet, Mme Lizotte, qui va faire les travaux avec nous.
Je veux
saluer aussi les collègues, parce que, je pense, d'entrée de jeu, il faut
saluer notre monde qui, de part et d'autre,
travaille aux questionnements sur l'aspect de la forêt, le travail qui peut
être fait, les travaux qui sont réalisés, les investissements qui sont faits, parce qu'il y a
des gens qui nous écoutent à la maison ou des organisations. Alors, je
veux saluer, donc, le porte-parole officiel
de l'opposition officielle, le député de Bonaventure, donc, qui travaille ces
dossiers, qui va aux rencontres. Alors,
j'apprécie quand on est ensemble dans différents regroupements. Donc, ça donne
aussi le pouls pour des questions ou des interventions. Alors donc, on
aura des échanges là-dessus. On a aussi la porte-parole officielle du côté de
la CAQ, là, la députée d'Arthabaska...
Mme Roy (Arthabaska) : ...
M.
Lessard :
... — et
Lotbinière, c'est moi maintenant, c'est ça, pour ceux qui ne le savent pas,
c'est qu'avant c'était Lotbinière, maintenant j'ai
Lotbinière-Frontenac — et
le député de Drummond—Bois-Francs
qui nous accompagne aujourd'hui. Du côté gouvernemental, donc, mon collègue de
Beauce-Sud, et voisin, de Chapleau, mon collègue
d'Abitibi-Est, de Montmagny-L'Islet, de Richmond, et adjointe parlementaire, et
mon collègue de Dubuc, qui est un ancien
ministre de la Forêt, Faune et Parcs, donc qui a fait à peu près les mêmes
responsabilités. Tantôt, quand vous avez donné les notes d'ouverture, il
a failli prendre la parole puis donner les remarques préliminaires.
Donc, grosso
modo, donc, on va parler probablement aussi, donc, durant nos travaux, de
l'activité... Le premier ministre nous
a confié la responsabilité de créer un nouveau ministère, le ministère des
Forêts, Faune et Parcs, et honnêtement
je vais toujours lui recommander de maintenir ces trois missions-là ensemble.
Depuis qu'on a passé la loi sur
l'aménagement durable des forêts, on n'interpelle pas seulement la forêt, on
interpelle la faune, ses utilisateurs, donc que ce soit pour la constitution de parcs, que ce soit pour tous les
éléments fauniques, les fédérations. Parce que, derrière la
planification forestière, il y a aussi avant tout les individus qui y
travaillent, qui y habitent et qui collaborent, donc, à faire en sorte qu'on puisse faire un aménagement durable des forêts,
sans oublier les communautés autochtones, là, qui peuplent l'ensemble des territoires, pour
lesquelles, donc, on a aussi des responsabilités et des devoirs qui sont
partagés. Alors donc, voici le portrait dans lequel on va travailler.
Je veux juste rappeler rapidement que, dans une
année comme l'an passé et les prochaines, on a quand même une amélioration du marché américain sur la mise
en chantier qui sollicite la demande intérieure sur la forêt. C'est un
secteur qui va bien, qui a ses enjeux puis
ses défis. Puis, de l'autre côté, il y a le secteur des pâtes et papiers qui,
lui... Dans le papier journal,
nécessairement, la demande mondiale est à la baisse, ce qui crée des impacts de
fermeture d'entreprises parce qu'on a
quand même, au Québec, les trois plus grands producteurs de papier journal,
probablement, au monde, dont Résolu
qui a une stature internationale. Alors donc, d'un côté, on peut dire que ça va
bien; de l'autre côté, on dit : On a des défis, il faudra
nécessairement transformer nos entreprises ou les rendre très performantes.
• (15 h 10) •
Dès le début de l'année, connaissant la demande
sur les produits intérieurs, on a demandé au Forestier en chef, donc, de nous donner la possibilité
forestière. Je tiens à le saluer, il est ici aujourd'hui. Donc, on a la chance
d'avoir un Forestier en chef au Québec, et donc on a fait une demande formelle
dès le début. Quand j'ai commencé, après ma nomination, je l'ai rencontré
personnellement au Lac-Saint-Jean et j'ai demandé, au nom des entreprises qui
nous demandaient de la prévisibilité, de nous donner la possibilité forestière,
ce qu'il a fait, par la suite les volumes non récoltés,
ce qu'il a fait, donnant ainsi la meilleure perspective possible aux
entreprises de déterminer, un, leur garantie d'approvisionnement, des volumes additionnels lorsque disponibles,
dépendamment comment la forêt s'est comportée d'est en ouest, du nord au sud. Ça nous a menés, donc, à être sollicités
par les entreprises. Donc, les premiers volumes non récoltés en Abitibi,
donc à Senneterre, pour autant Tembec que Résolu, les 200 000 premiers
mètres cubes ont été attribués là. Et, tout au long de l'année, nécessairement,
les entreprises nous ont sollicités partout sur le territoire.
Ça nous a
amené aussi trois chantiers principaux qui étaient en branle après le rendez-vous de la forêt qui avait eu lieu
juste avant les élections, trois chantiers, donc, majeurs : le chantier
Beauregard sur la production de bois, dont il vient de faire la présentation récemment
à la Table nationale sur la valeur en
bois, la production de valeur et non
pas la production de volume. Il y a
des défis importants. Il y avait le rapport Têtu aussi sur l'amélioration du régime, parce que j'ai
reçu le mandat de le faire, d'améliorer un
régime qui peut être plus performant, de diminuer le coût des intrants et
d'améliorer la planification forestière principalement. Donc, on a aussi le
rapport sur la forêt privée. Donc, c'est un rapport qui a été déposé à la table nationale forêt où l'ensemble des
intervenants sont conviés. À partir de là, on a déclenché des processus pour être capable d'intégrer l'ensemble de ces
recommandations-là de façon continue à l'intérieur du nouveau régime
forestier. Grosso modo, c'est ce qui s'est passé.
Sur la forêt
privée, il y avait un déficit de représentation. Rappelez-vous
que le Sommet sur la forêt a amené la table nationale. Donc, il y a un forum Québec, gouvernement, donc, entreprises.
Alors donc, je copréside un comité avec l'industrie, donc, de
transformation avec M. Richard Garneau, de Résolu. Donc, la forêt publique a
une tribune directe avec le ministre. C'est ce qui avait été constitué
et ce qu'on a respecté. Il y a eu deux rencontres à date. Il y en a une prochaine, au mois de mai, qui devrait se tenir. Mais
la forêt privée n'avait pas son pendant. Donc, on a créé une table de forêt privée qui regroupe l'ensemble des
intervenants, les agences, les groupements forestiers, les entreprises
de travaux sylvicoles, la Fédération des producteurs forestiers. Donc,
on s'est créé une table où est-ce qu'on peut discuter des enjeux de la forêt privée, qui font moins de
livraisons que prévu. Donc, il faut stimuler ces entreprises-là à aller faire
des livraisons du bois de proximité. On a eu
deux rencontres à date et on a un plan
d'action qu'on pourra peut-être déposer avec des échéanciers, parce
qu'on pense qu'on peut faire plus en forêt privée.
Par la suite, avec
les difficultés qu'ont eues certaines certifications... ou certaines entreprises
pour l'obtention de leur certification, le
maintien, alors, nécessairement, on a créé aussi le réseau de l'information forestière municipale. Donc,
avec la Fédération québécoise des
municipalités, qui participe à la
table de forêt privée, on s'est donné l'objectif qu'à toutes les fois
qu'il y aura une table sur la forêt... sur la Fédération québécoise des
municipalités, on traitera de la question forestière. Donc, ce réseau-là a été développé
avec l'ensemble des municipalités qui vivent à tous les jours de la forêt, ainsi qu'une promotion du régime
forestier autant aux délégations du Québec à l'étranger que les nombreuses missions
que le sous-ministre a pu faire au nom et pour l'entreprise, les entreprises
qui rencontrent des clients à l'international lorsque, parfois, nos marques de
commerce sont attaquées par différents groupes. Alors, on doit faire les représentations à l'international pour s'assurer que l'État est capable de présenter l'état
de la forêt publique. Alors donc, ça a été fait à de nombreuses
reprises, puis on va le faire autant de fois que le requiert...
On
a lancé aussi, pour la prévisibilité des entreprises, après les
garanties, la possibilité et les volumes non récoltés, nécessairement
des travaux sylvicoles pour 450 millions de dollars. Donc, c'est-à-dire,
les deux prochaines années, on a annoncé que
les budgets étaient fixes, donc les entreprises de travaux sylvicoles pouvaient rapidement,
donc, obtenir, un, la répartition
régionale et les ententes de travaux sylvicoles. Ça permet de maintenir, premièrement, un, ton marché, deuxièmement, la rétention de tes employés et une meilleure planification sur l'ensemble du territoire. Et on a apporté une série de mesures aussi avec les travaux sylvicoles
pour s'assurer que le respect des conditions salariales est fait lorsque
les entreprises vont en appel d'offres pour la portion... les 15 % de
portion de travaux qui sont mis en concurrence.
Donc,
dans l'ensemble, Mme la Présidente, c'est pas mal ce qu'on a fait, là, durant
les derniers mois, en plus de faire
une tournée, après la réévaluation des garanties, dans l'ensemble des régions
du Québec. On l'appelle la tournée «Faire +». C'est assez simple,
«Faire +», c'est : Qu'est-ce qu'on peut faire plus quand on se met
tous ensemble en planification forestière,
en mise en commun des entreprises qui sont intégrées au Québec? Un scie du
feuillu, l'autre scie du résineux, puis,
bon, les essences, parfois, se chevauchent, alors donc, le meilleur bois aux
meilleures entreprises pour être rentables et compétitifs. Donc, la tournée «Faire +», à destination, ça améliore
les pratiques forestières, la planification. On a signé même une entente avec le Conseil de l'industrie
forestière pour s'assurer que le Bureau de mise en marché des bois
travaille bien, donne la prévisibilité sur
les lots qu'il va réserver pour mettre aux enchères, ça nous permet d'avoir une
planification pour plus d'un an, donc aussi
pour dire aux entreprises vers quel espace on va se diriger pour faire la planification. Ça a mis l'industrie assise à côté du ministère
pour s'assurer qu'on fasse comme une coplanification même si on garde la responsabilité de faire les prescriptions sylvicoles. On a fait la tournée des
champions des meilleures cultures à travers le Québec en prenant ce que font
de bien déjà les représentants du ministère
dans certaines régions. Et, avec le Conseil de l'industrie forestière, on s'est assuré de continuer de faire de l'enseignement pour que ces meilleures pratiques là puissent s'appliquer et que les entreprises
puissent, quand ils vont en forêt... Quand on a mieux planifié, quand on a
mieux travaillé, bien, on perd moins
de sous à la récolte et à l'approvisionnement des usines. Alors, c'est de ça qu'on va discuter aujourd'hui, et puis on va donc aller aux
échanges. Merci.
La
Présidente (Mme Léger) : Merci, M. le ministre. Nous passons aux remarques, maintenant,
préliminaires de l'opposition officielle pour un temps de sept minutes.
M. Sylvain Roy
M. Roy :
Merci, Mme la Présidente. Mes salutations, Mme la Présidente. Je salue le
ministre ainsi que le sous-ministre, sous-ministre en titre, le Forestier en
chef aussi. Salutations à mes collègues du gouvernement et mes collègues... ou
ma collègue de la deuxième opposition.
En termes de remarques
préliminaires ou d'introduction, j'aimerais un peu placer le contexte de
l'industrie forestière au Québec actuellement. On parle d'environ 130 usines de sciage — plus ou
moins 130, ça se peut qu'il en
ferme une demain ou... en tout cas — et
30 usines de pâtes et papiers, carton, 20 usines de panneaux, plus de 250
municipalités qui ont, comme assises
économiques prédominantes, l'industrie de la transformation du bois et
celle des pâtes et papiers,
dont plus de 100 en dépendent entièrement, 160 000 emplois directs,
indirects ou induits, masse salariale de tout près de 3,1 milliards de dollars, une industrie forestière, donc, de
première transformation qui génère 2,1 % de PIB québécois puis des
exportations de 8 milliards de dollars. Donc, c'est un secteur d'activité
économique qui est extrêmement important
pour le Québec, mais qui vit certains soubresauts et face auxquels on a des
inquiétudes dans certaines dimensions.
J'ai
oublié de vous dire aussi que, dans le privé, on parle aussi de
35 000 producteurs, donc ce qui n'est pas rien. Donc, je ne prendrai pas trop de temps en
remarques préliminaires, je vais me garder du temps pour les
questionnements, mais j'aimerais juste vous dire qu'on va essayer d'éclaircir
certaines inquiétudes qui règnent actuellement dans le domaine forestier.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Léger) : Merci, M. le député de Bonaventure, porte-parole de
l'opposition officielle en matière de
forêts. Maintenant, je cède la parole au deuxième groupe d'opposition
officielle pour un temps de cinq minutes à Mme la députée d'Arthabaska,
porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'énergie et de
ressources naturelles. À vous la parole.
Mme Sylvie Roy
Mme
Roy (Arthabaska) : Merci, Mme la Présidente. Je vais être assez
brève, moi aussi, question d'avoir plus de temps pour poser des
questions. Avant que nous commencions nos débats, je tiens simplement à prendre
quelques secondes pour vous saluer, saluer
également tous les collègues du gouvernement, de l'opposition officielle, leur
personnel ainsi que les membres de cette
commission. Je leur assure mon entière collaboration pour le bon déroulement
des études des crédits. Je veux également saluer le ministre, son équipe
qui l'entoure.
L'industrie forestière
peine à se relever, de nombreux Québécois comptent sur nous, parlementaires de
tous les partis, pour développer un plan
immédiat pour sauver cette industrie qui contribue tant au développement
économique du Québec.
La foresterie au Québec, c'est une richesse, et je dirais même que c'est, pour
certains, très émotif, mais de grands
défis l'attendent. Il faut bâtir le patrimoine forestier, favoriser la
pérennité des communautés forestières, offrir une meilleure sécurité
d'approvisionnement aux usines tout en créant un marché concurrentiel du bois.
Sur
ce, Mme la Présidente, je n'ai rien d'autre à ajouter pour le moment. Veuillez,
s'il vous plaît, ajouter les minutes qui me restent à mon temps de
parole. Je vous remercie.
Discussion générale
La
Présidente (Mme Léger) : Alors, avec plaisir, on va ajouter les
minutes. Alors, les blocs vont être... Là, comme vous n'avez pas utilisé... Je vais demander quelques instants au
secrétaire, juste... Les blocs n'ont pas tous été utilisés dans le temps des remarques préliminaires, ça fait qu'on
va vous les ajouter. Ce qu'on sait cet après-midi, c'est que le gouvernement va avoir quatre blocs, 18, 17, 18,
19, là, 30, ils vont me revenir avec ça, là, entre 18 et 20, là;
l'opposition officielle, deux blocs, on peut
commencer tout de suite par un bloc de 22 minutes. Le deuxième groupe
d'opposition, j'avais 13 minutes, mais on va le rajouter parce qu'il y a
du temps... deux blocs; et indépendant, un bloc de neuf minutes à ce moment-ci.
Alors, pour débuter,
le groupe de l'opposition officielle, M. le député de Bonaventure, vous avez un
bloc de 22 minutes.
• (15 h 20) •
M.
Roy : Merci, Mme la Présidente. Bon. Écoutez, j'aimerais débuter avec la certification FSC. Je pense
que ça a fait l'actualité dernièrement,
à plusieurs reprises, comme quoi que la certification a été retirée,
bon, à certaines entreprises. Mais là on a réellement une problématique à
ce niveau-là parce qu'on ne parle pas juste de certification, on parle de travailleurs
qui perdent leur emploi, de gens qui se ramassent, bon, sur l'assurance-emploi,
puis on a des entreprises qui ferment.
Écoutez,
moi, j'aimerais voir ou savoir ce que vous avez fait comme démarches jusqu'à maintenant
pour essayer de résoudre la problématique, parce qu'elle ne semble pas se résorber actuellement. Encore ce matin, on avait un article, bon, d'une problématique où les Cris demandent l'arrêt des coupes
forestières. Donc, on sait qu'on est liés à une problématique de certification par rapport aux ententes avec les Premières
Nations. Donc, j'aimerais vous entendre là-dessus.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs.
M.
Lessard : Parfait.
Je vais essayer de donner des réponses assez courtes. Premièrement, un, les certifications, pour
ceux qui nous écoutent, c'est l'entreprise qui doit se certifier, donc, à différentes
normes. On a la forêt la plus certifiée du monde. Au Québec, on a la forêt la plus certifiée du monde, et, en général, le Canada a une forêt qui est très certifiée,
différentes certifications : FSC, SFI principalement, donc, qui sont deux
certifications internationales. En général, même
les opérateurs sont certifiés, comme vous le dites, les travailleurs. On a une entreprise... Même le ministère a des normes
ISO, etc.
Récemment,
récemment il y a eu un différend. Rappelez-vous, là, il y a
eu, ça a été plus diffusé, Résolu qui a perdu une certification et pour
lequel une autre a été suspendue. Ça se passe principalement dans le secteur,
là, du Lac-Saint-Jean pour l'instant, et il y avait différents éléments
pour lesquels le certificateur n'a pas reconduit la certification, mais deux mineures sont devenues une majeure, c'est-à-dire le consentement libre et éclairé des communautés autochtones, principalement à cause du conflit Baril-Moses. Baril-Moses, c'est quoi? C'est que,
lors de la «Paix des Braves», à
cette occasion-là, le ministre Baril du temps a signé une lettre pour leur dire
que le territoire à côté allait faire partie, donc, d'un... les coupes forestières là-dessus
allaient s'opérer d'une telle manière qui ne correspond pas au régime forestier
actuellement. Donc, le certificateur a
autorisé, il y a eu un appel de la décision et finalement
la décision a été renversée puis en disant : Le consentement n'est
pas libre et éclairé. Et là il y a un différend qui s'est engagé bon, entre le gouvernement,
nécessairement, et la communauté
autochtone. Alors, ça, c'est une responsabilité d'État. On a demandé donc à Me Lucien Bouchard, ancien premier ministre
du Québec, donc, d'agir comme médiateur sous cet aspect-là; il est entré en
fonction.
Deuxièmement,
on a rencontré aussi FSC Canada. Il y a une division Canada. Je termine
là-dessus parce qu'il me posait la question : Qu'est-ce qu'on a
fait? Mais je peux être plus court, là, puis on reviendra peut-être à... Donc,
on a rencontré FSC Canada pour faire des représentations sur ça et l'aspect du
caribou forestier. On a écrit aussi à Greg Rickford, le ministre des Ressources
naturelles canadien, pour lui dire : Quand, à l'international, on traite
la façon du consentement libre et éclairé
dont ils l'ont fait dans la résolution 65, on pense que c'est une
responsabilité d'État et non pas d'organisme à but non lucratif. Donc,
on fait une série de représentations auprès de ces instances-là et on a même demandé, suite au dernier différend, la
non-certification du bois versus la communauté de... avec Arbec et
Betsiamites. On a donc demandé à rencontrer l'entreprise internationale pour
s'assurer... parce qu'on ne comprend pas ce qui se passe actuellement entre les
certificateurs et ceux qui gèrent les certificateurs.
La Présidente (Mme
Léger) : Merci. M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : Mais je vous prends au mot, M. le ministre. Vous
dites : C'est une responsabilité d'État. Et, à quelque part, vous êtes le porte-parole, là, je dirais, du
gouvernement dans ce dossier-là. Nous, on trouve que ça traîne en
longueur, quand même, même si, bon, on a M.
Bouchard qui est dans le dossier, puis qu'il ne semble pas être en mesure
d'essayer de régler ou ne peut pas... À ce
que je peux voir, là, il ne semble pas être capable d'essayer de rapprocher les
parties. Et là on voit une
amplification, on ne voit pas une résorption de la problématique, et là ça a un
effet de cascade aussi, là. Là, écoutez, c'est les moulins, c'est les
pâtes et papiers par la suite parce qu'il n'y a pas de copeaux, etc.
Mais
ce qu'on aimerait entendre, c'est que vous pourriez être en mesure à court
terme... Puis ce n'est pas nous nécessairement
comme les travailleurs qui veulent entendre ça. C'est que vous seriez en mesure
d'amener une réponse ou quelque
chose, un indicateur positif de réouverture
puis de rapprochement des organismes, parce
que, sur le terrain, les gens le vivent très mal, et je pense que c'est de votre
responsabilité, quand
même. Et puis vous nous dites M.
Bouchard, vous nous dites, par contre, aussi que c'est la responsabilité
de l'État. Donc, si c'est ça, c'est vous. Mais, concrètement, là, qu'est-ce que
vous allez faire à court terme?
M.
Lessard : O.K.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Lessard : Bien, on ne peut pas être plus dans le court
terme que ça parce que la certification, elle est suspendue pour
six mois. On a demandé un prolongement, là. Voyez-vous, là, ça a terminé au
mois de décembre. Avec la série d'interventions
qu'on a faites, on a eu une extension jusqu'au mois de juillet. Après ça... Je
pense qu'on a trouvé quelqu'un de la stature, de la grosseur du problème.
On pourrait dire ça, le premier ministre Bouchard, c'est quelqu'un qui a la réputation internationale d'être un médiateur hors
pair. Maintenant, il ne travaille pas seul, hein? Il doit autant
travailler avec la communauté
autochtone que l'aspect gouvernemental pour trouver la médiation et les
solutions sur l'aménagement. Évidemment, avec les communautés émergent d'autres
problématiques qu'on pourrait nommer, sur les aires protégées, la
protection du caribou forestier. Alors, la problématique, elle est un petit peu
plus large.
Toutefois, les parties sont à la table, il y a
des rencontres fréquentes, et l'entreprise, les entreprises ont été rencontrées, parce que ce qu'il faut aussi
dire, c'est qu'il fallait aussi que Résolu réitère sa volonté de demeurer
certifiée. Si vous vous souvenez, en
décembre, il allait abandonner la certification FSC en disant : Le combat
est quand même dur à relever. Il est
certifié sur d'autres certifications, mais la difficulté, c'est qu'au Québec,
quand on perd une certification, on perd
aussi l'approvisionnement, alors que, du côté, exemple, du Nouveau-Brunswick,
le Nouveau-Brunswick, eux autres, ils
ne l'ont pas, la certification FSC, puis ils vendent du bois pareil. Alors, ce
qu'on trouve difficile, c'est, quand on perd une certification, nous autres, on perd le marché, alors que, normalement,
on devrait pouvoir avoir... aux approvisionnements réguliers, si on n'a
pas la certification FSC.
Et, là-dessus, d'autres actions à court terme.
Donc, on a parlé au ministre fédéral, aux délégations du Québec, on a fait de nombreuses rencontres
d'accompagnement avec Résolu, et les entreprises du Québec, elles nous le
demandent, autant sur le marché local...
parce qu'ils attaquaient les marques de commerce. On est donc allés à New York,
on est allés au Québec, avec le groupe Transcontinental, à Denver, à
Atlanta, à Londres en novembre, pour rencontrer différentes entreprises de
différentes origines, qui sont des acheteurs de nos produits, parce qu'ils
disaient : À l'international, actuellement,
on entend qu'il y a des revendications. Alors, à toutes les fois qu'on est
passés à Minneapolis en février dernier... Et on va continuer notre
série d'actions, là, pour... On ne parle des entreprises, on parle du régime
d'État québécois en disant : Résolu,
comme les autres, ils sont obligés de respecter le régime québécois de
développement durable. Alors, ils
sont conformes aux pratiques. Et, à toutes les fois, ça nous a permis soit de
maintenir un marché, soit d'éviter de le perdre, ou d'en créer des
nouveaux.
Donc, on est
là-dessus à toutes les semaines, et le comité est très actif pour qu'on puisse
donner des résultats, là, le plus rapidement possible. Donc, on a une
fenêtre de six mois de prolongation, qui mène à la mi-juillet.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député de Bonaventure.
M. Roy :
Juste pour se recentrer, il n'en demeure pas moins que la problématique, c'est
une problématique des relations avec
les communautés autochtones et sur le dossier du caribou sur lequel vous avez
quand même une possibilité d'action ou de réaction.
Vous avez parlé d'un conflit Baril-Moses que je
n'ai pas compris vraiment où est l'enjeu, là, et moi, je crois que vous avez le pouvoir de résoudre ça à court
terme via une prise de position claire et définie sur le dossier des
relations autochtones et le dossier du
caribou. Et, par ricochet, où en êtes-vous par rapport au plan, je dirais, de
protection du caribou?
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Lessard :
Je veux revenir sur le... Ça paraît simple que le ministre peut tout régler. On
aime ça avoir tous les pouvoirs. La lettre Baril-Moses, c'est la lettre
du ministre...
Des voix : Gilles Baril.
• (15 h 30) •
M.
Lessard :
...Gilles Baril, du Parti québécois, qui, lors de la signature de l'entente
avec les Cris, va aller donner une façon
de travailler sur un autre territoire qui est revendiqué aussi par les Innus, et ça
va créer un conflit sur
l'usage, sur les droits qu'ils pensent avoir sur cet aspect territorial là.
Donc, deux
communautés prétendent au même territoire, et les deux territoires... Ça a
apporté un conflit. Alors donc, je ne veux
pas... Donc, à ce moment-là, ils auraient pu éviter le problème, là, on ne
serait pas là, mais, pour toutes
sortes de raisons, il l'a fait, puis là aujourd'hui on est obligé d'essayer de
défaire ça... bien, «défaire ça», c'est une façon de l'exprimer. Je ne veux pas dire qu'on veut défaire ça. On veut
se trouver un terrain d'entente pour lequel on veut appliquer, donc, la
loi sur le développement durable de la forêt, qui dit : Normalement, on
devait faire des coupes, hein, forestières qui respectent un environnement. Donc, on ne va pas
aller couper par mosaïque, hein? Tandis que là les peuples autochtones disent : Non, non, il
faut que tu continues de couper en mosaïque parce que c'est bon pour
l'orignal. Mais l'autre, il dit : Non,
non, il faut que tu coupes pour qu'il y ait du caribou. Voyez-vous? Alors donc,
premier différend.
Le
reste, sur le caribou forestier, le rétablissement, c'est une notion de
protéger des territoires. La limite nordique d'attribution de la forêt, ça, on a déjà statué là-dessus. Les aires à
protéger, nécessairement, la Broadback revient dans le décor. Mais,
dépendamment de l'étendue des solutions, bien, on peut affecter aussi la
possibilité forestière et réduire aussi nos possibilités.
Donc,
il faut trouver le juste équilibre dans nos négociations, qui permet de
dire : Voici, on a un consentement libre et éclairé, on est capables de régler des différends, et ça nous permet
aussi d'avoir l'accessibilité à la forêt. Donc, c'est important. Les
entreprises qui travaillent au Nord actuellement, là, se posent aussi la
question. Il y a de l'incertitude actuellement,
et la question est adressée beaucoup sur la planification forestière, les
opérations et le temps qu'on puisse essayer de régler ça.
Je
dois vous dire que, suite à la lettre Baril-Moses, il y a quand même une
procédure devant la justice actuellement. Alors, on essaie de travailler sur un autre aspect qui nous amènerait à
faire la médiation pour voir si on n'est pas capable de s'entendre sur comment on pourrait administrer la
forêt lorsqu'on parle d'approche écosystémique, c'est-à-dire qu'on ne va
pas faire du dépeuplement, on ne va pas
faire de la coupe en mosaïque, justement. Alors donc, je pense qu'on est
capable de trouver des solutions, et ils sont là-dessus de façon assez
sérieuse, là.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : Merci, Mme la Présidente. Donc, ce n'est pas
insurmontable. Ce que vous nous dites, c'est... Mais le danger que je vois... Vous nous parlez d'une
judiciarisation du processus, là, négociation avec les autochtones. Ça,
ça peut être très long, là, avant d'arriver
à quelque chose. Donc, le but du jeu puis de la discussion, c'est de vous
entendre dire que rapidement vous
allez tout faire pour que la certification soit redonnée aux entreprises qui
l'ont perdue. Donc, c'est ça que les
gens veulent entendre. Moi, je ne parle pas juste pour moi, vous le savez, je
parle pour les centaines de travailleurs qui sont affectés.
Donc, ce n'est pas
insurmontable. Par contre, s'il y a des actions en cours ou, à tout le... bon,
les avocats sont là-dedans, ça peut être
long, là. Donc, j'aimerais vous entendre rassurer la population. Et je sais que
ce n'est pas évident, mais, en même temps, c'est votre rôle de dire
que... puis avoir une date ou, à tout le moins, un moment où vous vous engagez
à permettre aux entreprises d'avoir leur certification à nouveau.
M.
Lessard : Donc, vous avez parlé de judiciarisation. Après
Baril-Moses, quand le ministre Baril va émettre la lettre, il y a eu
judiciarisation du processus. Donc, ils sont devant la cour, là, depuis
plusieurs années.
Maintenant,
indépendamment de ça, quand vous dites : Est-ce que vous allez faire de
quoi?, bien, on est déterminés à trouver un terrain qui trouve son équilibre
entre l'accès à la forêt et la protection de la ressource ou des ressources. Alors donc, cet équilibre-là, on a
nommé quelqu'un de stature — puis, je pense, tout le monde en a
convenu lorsqu'on l'a nommé — on lui a donné les moyens de travailler
avec différents ministères. Donc, tous les ministères sont mis à contribution.
On est déterminés à trouver une solution ensemble. La fenêtre, c'est au 7 de
juillet, sur la suspension des certificats pour un secteur, là, qui touche
principalement, actuellement, l'entreprise Résolu.
Ce
qu'on a signé aussi avec le Conseil de l'industrie forestière récemment, c'est
qu'on aide les entreprises pour la préparation
des audits. Donc, on fournit l'aide, l'assistance pour... Quand les entreprises
ont à refaire leur certification, les audits
de ces certifications-là, on les aide à se préparer. Donc, ça, c'est nouveau.
Alors donc, on travaille. Et nécessairement on est déterminés, à tous
les jours, à le faire sur la scène internationale, sur la scène nationale. J'ai
même rencontré le ministre de l'Ontario, M.
Bill Mauro, qui est le ministre des Ressources naturelles, qui concerne la
forêt. Nos entreprises sont autant en
Ontario qu'au Québec, que ce soit
Tembec ou Résolu, avec du caribou forestier, avec la présence
autochtone. Résolu vient de signer
14 ententes, je crois, du côté de l'Ontario sur le mode de
réalisation. Je viens de les saluer. Je leur ai envoyé une lettre. Ça venait de se conclure lorsque
je suis allé, voilà un mois et demi, à Ottawa, rencontrer le ministre
provincial de l'Ontario.
Et ensemble on essaie
de faire aussi, peut-être, un «task force» sur la présentation internationale.
On n'est pas... Plus qu'on va être nombreux,
plus qu'on va dire : La mesure de la résolution 65 adoptée
en Espagne par FSC semble difficilement surmontable sur le consentement
libre et éclairé. Alors, on a des représentations à faire ensemble, puis je pense
que, même l'opposition, tout
le monde va dans le même sens. Il n'y a
pas beaucoup de partisanerie là-dessus, là. On essaie de
travailler. Et, même avec l'alliance boréale qui s'est nouvellement formée, une
nouvelle voix s'est ajoutée, à laquelle
on a adhéré pour faire la promotion des meilleures pratiques et s'assurer que
les communautés autochtones sont mises à contribution dans l'ensemble de
nos consultations et du partage du territoire et des redevances.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Bonaventure.
M. Roy :
Bon, si je traduis ce que vous me dites, vous faites des actions assez musclées
pour protéger les marchés en quelque part
puis dire que la forêt québécoise est bien gérée, etc. Mais, s'ils avaient leur
norme FSC, vous ne seriez pas dans l'obligation d'aller jusque-là. Est-ce
que...
M.
Lessard :
Oui, bien, effectivement. Si on regarde...
La Présidente (Mme Léger) : Vous
avez terminé, M. le député?
M.
Roy : Non, ça va.
La Présidente (Mme
Léger) : O.K. Allez-y, M. le ministre.
M.
Lessard :
Excusez-moi. Je pense que j'avais l'impression qu'on était en échange.
La Présidente (Mme
Léger) : Il vous interpellait.
M.
Lessard : Oui, effectivement. Un des éléments, si on n'avait pas le conflit Baril-Moses, on pourrait
dire : On a à s'occuper, maintenant,
du caribou forestier. Bon, le caribou forestier, nécessairement, son aire de
distribution fait en sorte qu'il y a
eu beaucoup d'opérations forestières, hein, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, ce qui fait que, parfois... Plusieurs études ont démontré que, quand le taux de perturbation est plus élevé,
quand on fait plus de chemin, nécessairement, ça fait
en sorte que les hardes peuvent être plus sollicitées, donc il y a
une diminution, un taux de mortalité puis une baisse.
Alors,
il y a eu un premier plan de rétablissement puis un deuxième, 2013‑2023, dans lequel ils nous ont dit : Bon, vous avez peut-être une série d'actions à poser pour la Côte-Nord,
le Nord-du-Québec, le Saguenay—Lac-Saint-Jean, sur les chemins, sur la protection... la déprédation. Est-ce que
vous allez intervenir pour, exemple, les ours puis les loups gris, est-ce
qu'on peut travailler sur cet
aspect-là, qui viennent manger les petits?, etc. Donc, il y a
une série de mesures, puis, bon,
l'autre, c'est la possibilité forestière, la caractérisation forestière. Alors
donc, on essaie de garder des grands massifs. Donc, si on travaille sur les vieilles forêts, si on travaille sur la
protection, si on limite l'accès au Nord pour aller chercher de la forêt, là... La limite nordique
d'attribution du bois, on est les seuls, au Canada, à avoir ça, et son
aire de distribution, de protection et de présence est principalement
là.
Donc,
c'en sont, des actions qu'on peut faire pour s'assurer que, sur le caribou, on
a un plan, on a un déploiement puis on peut s'assurer... Mais ça, c'est
une décision du gouvernement du Québec. On n'a pas besoin d'attendre après l'Ontario,
on n'a pas besoin d'attendre après le Nouveau-Brunswick, mais nécessairement il
faut surmonter le premier élément, qui est le consentement libre et éclairé,
dont la résolution 65 fait face et dont un jugement de la communauté Tsilhqot'in en Colombie-Britannique est venu donner un aspect d'un traité. Et les
communautés, à partir de ce jugement-là, dont les balises ne sont pas claires dans le mode de solution, se servent
de ça aussi pour donner un sens à leurs revendications traditionnelles
de chasse, de piégeage et de trappage.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député, il vous reste environ trois minutes.
M.
Roy : Beaucoup
d'explications, M. le ministre. Écoutez... Non, mais est-ce que vous pouvez vous
engager à ce que la certification FSC soit
redonnée à Résolu à moyen terme ou à court terme? Je reviens toujours
à la même question.
M.
Lessard :
Alors, bon, un...
M.
Roy : Je sais, mais
on vire en rond, mais, en même temps, écoutez, c'est parce
que ça va vous forcer aussi à forcer les autres à s'entendre. Puis, si vous
prenez un engagement, c'est sûr qu'il va y avoir une cascade de
responsabilités qui va suivre avec ça. Puis
c'est votre rôle aussi de le faire puis de forcer, excusez l'anglicisme, la
game pour qu'il y ait
réellement, je dirais, un règlement de la problématique. Je mets de la pression
sur vous pour que vous mettiez de la pression sur les autres aussi.
M.
Lessard :
Oui. Non, c'est correct.
M.
Roy : Vous comprenez? Mais pensez aux familles puis aux gens
qui ne travaillent pas, là. C'est surtout ça qu'il faut avoir en tête.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
• (15 h 40) •
M.
Lessard :
On ne peut pas ne pas y penser, c'est notre monde. Puis on s'est donné un
régime tellement sévère dans la
certification qu'actuellement on trouve difficile, lorsqu'une certification est
perdue, pour les raisons qu'on connaît... On est déterminés à mettre
l'ensemble des moyens nécessaires pour obtenir l'objectif.
Maintenant,
c'est une obligation de moyens, et on les déploie. On a eu à travailler aussi
avec Résolu qui dit que ça va être
difficile de l'obtenir, si on écoute la résolution 65. C'est pour ça qu'on veut
rencontrer le représentant international de FSC en leur disant : Êtes-vous conscients que vous demandez plus
que qu'est-ce que la Cour suprême du Canada a demandé dans tous les jugements qui ont eu lieu sur le consentement
libre et éclairé au Québec, au Canada, et pour lequel le Québec a modulé sa loi là-dessus? Donc, je vous le
dis tout de suite, s'il n'y avait pas eu la lettre de Baril-Moses, on
n'aurait que le volet caribou à traiter.
Mais, comme ça existe, là — puis je ne veux pas revenir dans le passé puis je ne suis
pas un radoteux — nécessairement qu'on déploie l'ensemble des
moyens pour que nos entreprises du Québec puissent obtenir leur
certification.
La Présidente (Mme
Léger) : Le ministre peut laisser terminer pour la... Il vous reste
encore une minute.
M. Roy : Merci. Sur un tout
autre sujet, est-ce que vous pourriez nous déposer l'ensemble du budget ventilé
du 225 millions pour les travaux sylvicoles, par régions puis par travaux?
M.
Lessard : Oui,
bien, on va pouvoir le déposer. Probablement
qu'il y aura des questions, peut-être que vous allez revenir aussi là-dessus parce que je sens qu'on va peut-être
parler un peu de la Gaspésie. Bien, on peut, oui, le déposer. Il était
sur le site du ministère, mais on va vous le déposer pour que vous puissiez
avoir les chiffres exacts.
La Présidente (Mme Léger) : Donc, je
m'attends à un dépôt, là, assez tôt? Avant qu'on termine?
M.
Lessard : On met la
main dessus, là, puis on vous le donne.
La Présidente (Mme Léger) : Parfait.
Alors, 20 secondes, toujours. On va le reprendre après?
M. Roy : C'est correct, on le
reprendra après.
La
Présidente (Mme Léger) : Alors, je
donne maintenant la parole au deuxième... au gouvernement, pardon, au
gouvernement, pour une période de 20
minutes, mais je ne sais pas à qui je donne la parole. Alors, le député de
Dubuc, allez-vous être dans vos remarques préliminaires?
M.
Simard : Non, pas vraiment, Mme la Présidente. Mais, Mme la
Présidente, si vous me permettez, d'entrée de jeu, Mme la Présidente, je voudrais faire une mise au point. D'entrée de
jeu, je voudrais indiquer en cette Chambre et à tous les collègues que,
contrairement à ce qui a été véhiculé ce matin et indiqué par le député de
Granby au salon bleu pendant la période de
questions, les questions, Mme la Présidente, que je vais poser pour cette étude
de crédits sur la forêt ont été
choisies par moi, et que le ministre est au courant de toutes ces questions, et
que nous en avons discuté, justement, pour
se préparer, et que cet exercice est le même pour l'ensemble de mes collègues.
Je voudrais quand même, Mme la Présidente,
vous dire que j'ai choisi de poser ces questions car elles sont très
importantes pour ma région, étant donné que je vis dans la région la plus forestière du Québec. Donc, Mme la Présidente,
j'espère que les réponses que le ministre va donner vont informer les gens qui nous écoutent et qui, momentanément...
ces derniers vont apprécier les investissements et les décisions qui ont été prises par le gouvernement,
pour le bien des Québécois, dans le domaine forestier. Mme la
Présidente, je voulais faire cette mise au point et maintenant je vais aller,
Mme la Présidente, à ma question.
En juin 2014,
après que le premier ministre ait formé son premier Conseil des ministres, à sa
première rencontre du Conseil des
ministres, comme il l'avait promis pendant la campagne électorale d'avril 2014,
une décision fut prise pour qu'une somme de 225 millions de dollars
soit investie en sylviculture, dans les forêts du Québec, pour 2014. Par la suite, le 9 février 2015, le premier ministre a
annoncé, pour l'année 2015‑2016 et 2016‑2017, une somme de
450 millions de dollars, en présence du
ministre de la Forêt, de la Faune et des Parcs ainsi que du député de Dubuc,
Mme la Présidente, moi-même. Donc, il
y avait également beaucoup de monde de l'industrie, Mme la Présidente, à cette
annonce d'investissements importants.
L'industrie s'est réjouie, tous les entrepreneurs présents se sont réjouis de
cet investissement. Cette annonce, qui se
faisait en début d'année et pour une période de deux ans, permettait aux
entrepreneurs de prévoir et de planifier leurs ressources humaines et de budgéter correctement les besoins financiers.
C'est ce que me demandait l'industrie, Mme la Présidente, depuis
plusieurs années.
C'est bien
beau de faire des belles annonces, Mme la Présidente, mais, en 2012‑2013, le
précédent gouvernement avait annoncé
235 millions et il n'a dépensé que 170 millions. C'est
65 millions de moins qui fut investi et ce qui a créé beaucoup moins d'emplois, créé beaucoup
d'incertitude dans un domaine qui avait besoin de se faire, je vous dirai, dire que, cette année, ils allaient travailler.
Donc, ma question, Mme la Présidente : M.
le ministre, est-ce que l'ensemble de la somme de 225 millions annoncée en
avril 2014 a été dépensée et investie dans la forêt québécoise? Et peut-être
que le député de Gaspé va être bien content de cette question-là...
Une voix : Bonaventure.
M. Simard : Bonaventure, excusez,
Mme la Présidente. Excusez. Bonaventure.
La Présidente (Mme Léger) :
Bonaventure. M. le ministre.
M.
Lessard :
Oui, merci. Donc, mon collègue de Dubuc, qui était présent, effectivement,
lorsqu'on a annoncé les sommes d'investissement... Je peux dire, les
engagements électoraux, quand on fait des engagements... Moi, j'ai été chanceux, comme ministre des Forêts, de la Faune
et des Parcs, parce qu'immédiatement après l'élection, la première annonce qui a été faite, il faut se souvenir, on
est au mois d'avril, ça a été fait dans le comté de Charlevoix, la
première fois qu'on a annoncé le
225 millions, qui est un rehaussement, comme vous le dites si bien, d'un
montant de 42 millions, donc qui venait faire principalement des
travaux sylvicoles.
Puis,
pour ceux qui nous écoutent, là, la sylviculture, c'est quoi? C'est qu'on
prépare des terrains, hein? On prépare les terrains, on les reboise, on
fait des éclaircies, des dégagements, du nettoiement de terrains, des
planifications, des transports de plants,
l'entretien de chemins, et on fait, après ça, des coupes partielles. Ces
entreprises-là sont dans nos territoires. Puis je regardais, pendant que
vous posiez la question, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, Mme la Présidente, ça n'a l'air de rien, mais déjà, avec l'année en
cours, ça va faire 110 millions de dollars qui est donné directement
aux entreprises qui font des travaux
sylvicoles. Donc, il y a des entrepreneurs au Saguenay—Lac-Saint-Jean... Cette année, c'est 55 millions de dollars qui sont donnés
aux entrepreneurs qui embauchent du monde pour retourner sur les
parcours de coupe, hein? L'industrie forestière a coupé
du bois, a laissé des branches, a laissé du terrain avec les machines qui ont
travaillé.
Alors,
ils vont repasser, ils vont retravailler le sol, ils vont rouvrir le sol, ils
vont enlever le branchage puis ils vont replanter des arbres. Il se replantera environ combien d'arbres?
150 millions. 150 millions d'arbres seront plantés cette année. Alors, je pense, c'est au moins
50 millions qui se plantent au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Donc, l'ensemble des sommes, là, dans les travaux, pour les travaux non
commerciaux, là, ont été dépensées à 99 %. Puis en général, dans
les régions du Québec, savez-vous, Mme la
Présidente, ce qui nous retarde à la fin? C'est la neige. Quand on arrive pour
faire des éclaircies, qu'on va avec une
petite débusqueuse... Cette année, quand même, il a neigé, en Gaspésie, assez
rapidement, puis de la neige assez
abondante; au Bas-Saint-Laurent, pareil, donc dans des régions où... En
Abitibi, j'étais présent à l'automne dernier, où est-ce qu'il a commencé
à geler puis à neiger beaucoup.
Donc,
l'ensemble des montants... Donc, le 225 millions, il est récurrent et non
seulement il est récurrent, mais on a
été capables d'annoncer deux budgets d'avance. Pourquoi, me direz-vous, en
forêt publique, on est capable de faire ça? Parce que c'est basé sur la prévision des ventes et du marché. Quand on
vend un arbre, chaque Québécois retire quelque chose, c'est mis dans un fonds, donc... Et les entreprises, pour accéder
à cette forêt-là, vont contribuer, donc, à une rente, ils vont payer des sous pour accéder à des
garanties d'approvisionnement. Puis, à partir de ce fonds-là, bien, ça va
venir aider aux crédits du ministère pour
annoncer la prévisibilité. Donc, c'est dans cette perspective-là qu'on s'est
présenté, et la dernière fois, donc, pour
l'annonce sur deux ans, ça s'est fait dans le comté de Roberval et en votre
présence, et je pense que l'ensemble des partenaires ont salué la
prévisibilité des investissements, donc ce qui vient, en fait, renchérir
qu'eux-mêmes vont pouvoir engager, retenir des travailleurs et mieux planifier
leurs travaux.
On
a aussi devancé la planification pour donner les inventaires, pour leur dire
aussi... La répartition des travaux régionale,
ça s'est fait très rapidement. Rappelez-vous, l'année passée, c'est la pire
année pour eux autres. On a fait des élections
au mois d'avril. Là, au moins, il y aurait des élections à date fixe, ça va se
passer à l'automne. Parce qu'après l'élection,
rapidement, avant qu'on vote les crédits... On les a votés au mois de juillet.
Alors donc, on a fait nos annonces, mais
là le temps passe, là. Tous les mois comptent, là, quand tu es dans le bois,
là. Puis du bois d'été, c'est, en général, un peu plus facile à travailler que la machinerie puis c'est moins dur que
quand il fait moins 35 °C puis moins 40 °C, comme on a connu cet
hiver. Donc, il y a moins de bris, s'il y a moins de bris, c'est plus rentable.
Alors donc, ça a pris un certain temps avant qu'on fasse le déploiement.
Là,
dès cette année, on a laissé savoir les budgets pour les deux prochaines années
puis dès cette année, rapidement, en
février, on connaissait déjà la répartition régionale qu'on aura tantôt à
discuter. Donc, le monde est au travail, le monde connaît le coût des
travaux quand on fait nos contrats. Donc, je pense, ça va être une meilleure
année, une meilleure perspective, puis ça va aider aussi au ministère d'avoir
une meilleure planification, de ne pas être confronté avec des horaires qui
finissent parce qu'on a perdu des mois pour la planifier.
Documents déposés
La
Présidente (Mme Léger) : Alors, je veux juste confirmer que j'ai reçu
les deux documents, celui de la mission et l'autre sur la question
particulière n° 9, pour chaque région administrative, le montant des
crédits accordés pour la réalisation des
travaux sylvicoles pour l'année financière 2014‑2015 et pour les trois années
précédentes, ainsi que les prévisions pour 2015‑2016, de même que...
Bon. Alors, c'est le nom du document. M. le député de Dubuc.
• (15 h 50) •
M.
Simard : Merci, Mme la Présidente. Est-ce que, M. le ministre, vous
pourriez expliquer de quelle façon et pourquoi tel ou tel secteur est
choisi pour faire de la sylviculture et de quelle façon il est choisi?
M.
Lessard : Rapidement, à partir du moment qu'on fait
l'annonce... Puis je me suis assuré moi-même dans ma quête de connaissance, ici, à Québec... Il y a
l'ensemble des directeurs régionaux. Il y a un appel. Donc, les
directeurs régionaux font un appel pour
faire une évaluation des inventaires avec les entreprises dans l'ensemble du
territoire. Donc, on a un territoire
projeté, on sait où est-ce qu'on a fait des travaux. Là, il y a des inventaires
qui sont faits, puis on connaît, donc,
la séquence des travaux qu'on va faire. Donc, régionalement, il y a une
évaluation qui est faite avec les entreprises, puis une fois qu'on a le
montant de l'enveloppe, là on va faire notre répartition régionale pour
savoir... parce qu'il y en a qui plantent,
il y en a qui déboisent, il y en a qui font des éclaircies, il y en a qui font
du transport, etc. Donc, on va connaître mieux, là, les ententes de
travaux à réaliser.
C'est
des ententes contractuelles. C'est un peu particulier, le monde de la forêt.
Les entreprises existaient déjà. Il y avait des historiques de coupes.
Eux autres, ils ont des travailleurs. Donc, à partir de là, ça, c'est tout du
bois, là, qui va prendre 30, 40, 50 ans
avant qu'on le récolte, 60 ans, 70 ans. Donc, pendant ce temps-là, ça ne
rapporte rien. Donc, on recrée le
capital forestier, donc c'est là que l'État investit. Puis, quand le bois est
rendu à maturité, là, les entreprises vont
payer pour l'avoir et ils vont donc donner de l'argent à l'État ou payer leur
droit à l'État pour qu'on puisse réinvestir. Donc, il y a un exercice régional qui est fait, il y a une programmation
annuelle qui est faite, puis les entreprises, il y a des lots qui sont
soumis, travaux d'hiver, travaux d'été, il y a cette particularité-là.
Il y a des zones
sensibles dans nos territoires, puis souvent on va faire en sorte qu'on puisse
libérer, donc, ou maintenir soit le potentiel ou le développer. Donc, les zones
sensibles, bien, c'est des travaux d'hiver. Si tu dois passer à un endroit où c'est marécageux, bien, tu vas attendre que ça
soit gelé. Puis, rassurez-vous, cet hiver, ça a gelé. Donc, ils sont allés chercher le maximum de bois
en forêt qu'ils pouvaient avoir fait en programmation de travaux
d'hiver. Ils n'ont pas laissé beaucoup de ressources
dans le bois pour lequel ils auraient coupé puis ils n'auraient pas été
capables de le sortir. Tout le temps, le
défi du printemps, c'est que tu peux mettre beaucoup de bois à terre, mais, si
tu te fais prendre par un dégel hâtif, ça se peut que tu sois obligé de
laisser ton bois là, donc il va se perdre.
Alors, cette année, ça a été gelé, ils
en ont sorti. Les inventaires sont assez élevés, actuellement. C'est pour
ça qu'on entend, là, puis on voit, là, que,
du côté américain, ça a gelé beaucoup aussi. La Nouvelle-Angleterre a été
débordée de neige, donc les mises en
chantier retardent, puis on voit les inventaires s'accumuler puis on voit le
prix baisser aussi sur le 1 000 pieds planche, parce que
nécessairement on n'a pas encore sollicité ce bois-là. Il est dans la cour, là,
il est plus fatigant.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Dubuc.
M. Simard :
Merci, Mme la Présidente. J'ai eu réponse à mes questions.
La Présidente (Mme
Léger) : Alors, je cède la parole au député d'Abitibi-Est.
M.
Bourgeois : Merci, Mme la Présidente. Salutations aux collègues des
deux oppositions et également à mes collègues.
M. le ministre, ça me fait plaisir de vous voir. On se voit fréquemment parce
que je viens d'une région forestière. Puis
un des points que je tiens à souligner devant les gens qui nous écoutent, parce
qu'ils me l'ont demandé, c'est de vous remercier
d'être venu en région, d'être venu, dans le fond, vous approprier la réalité de
la forêt, de la foresterie en Abitibi-Témiscamingue, plus
particulièrement dans mon comté, en Abitibi-Est. On a été rencontrer, entre
autres, les gens de Senneterre qui étaient
très préoccupés de la situation des deux scieries de là-bas, et, par la suite,
vous êtes revenu en région.
On
est toujours heureux d'accueillir le ministre en région, pour une activité fort
importante, le colloque annuel de l'Association forestière. Ça faisait
huit ans qu'il n'y avait pas de ministre qui était venu au colloque de
l'Association forestière. Ça fait que vous
comprendrez qu'eux étaient très fiers, mais moi aussi, j'étais fier de pouvoir
dire que le ministre avait été à
l'écoute de leur souhait de le voir présent, et on l'a vu par la participation.
On avait, Mme la Présidente, une participation
assez exceptionnelle. Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu autant de monde
à cette activité-là, puis c'était fort
intéressant. Ça a permis de rencontrer plusieurs acteurs, dont, entre autres,
dans ces acteurs-là, des représentants des communautés autochtones, Mme la Présidente.
Vous l'avez mentionné
tout à l'heure, M. le ministre, les communautés, actuellement, ça fait partie
de vos préoccupations comme ministre des Forêts. Leur préoccupation en lien avec la
forêt, elle est manifeste de plus en plus, en lien, entre autres, avec toute la question de la mise en valeur
des ressources forestières. Elles habitent le territoire, elles sont au coeur des travaux forestiers, souvent, ont donc
échangé avec les différents acteurs forestiers, qui souhaitent, eux,
aller chercher cette ressource-là pour la mettre en valeur, pour permettre, dans
le fond, des exploitations qui bénéficient à l'ensemble des acteurs régionaux, que ça soit les individus,
par le travail, mais eux, c'est sûr, c'est normal, c'est légitime, je
crois, veulent être partie prenante de cette réalité-là.
Vous
avez aussi, comme ministre, la responsabilité, entre
autres, au niveau de certaines lois qui prévoient, dans le fond, tout le volet de consultation
auprès de ces communautés-là. Et, Mme la Présidente, ce qu'on constate, c'est vraiment
une préoccupation des dirigeants, des leaders de ces communautés-là
à vouloir être partie prenante, dans
le fond, de ce développement-là du monde forestier, compte
tenu que l'activité
économique reprend, la demande, comme
vous l'avez mentionné, elle est là, elle
est... Bon, il y a encore des balbutiements, mais c'est clair que l'industrie
forestière se repositionne de façon avantageuse, et les acteurs que sont
les communautés autochtones disent : Nous, on veut faire partie de cette dynamique-là. On a cependant des
revendications, des attentes, parce que non seulement on veut participer
à l'exploitation, mais on est aussi en lien
avec ce monde-là, la nature, la faune. On vit, dans le quotidien, en forêt, on
va en forêt pour pratiquer des habitudes
ancestrales. Donc on veut être consultés, on veut être respectés dans cette
démarche-là. Et je sais qu'à l'intérieur des
mécanismes prévus au ministère, M. le ministre, il y a donc des processus
de consultation, il y a donc
vraiment, de façon spécifique, en lien avec les communautés autochtones, des
processus qui sont là au niveau de... qui nous permettent, dans le fond,
de tenir compte de leurs intérêts, de leurs valeurs, de leurs besoins et de
leurs préoccupations dans tout l'aménagement durable des forêts.
Moi,
j'ai plusieurs amis des communautés qui me disent : Tu sais, Guy, on était
là avant et on veut être là après. Donc,
on veut, oui, faire partie de cette réalité-là, mais avec nos valeurs, avec
notre réalité. On veut pouvoir travailler avec les compagnies forestières qui viennent sur le terrain et leurs
contracteurs. Parce qu'il faut comprendre aussi que, dans le monde forestier, oui, on peut nommer des noms de
compagnie, mais c'est aussi beaucoup de sous-traitance, beaucoup d'acteurs qui sont associés à l'exploitation de la
forêt, et ce qu'on a vu poindre, c'est aussi des compagnies autochtones.
Des communautés ont voulu se doter de capacité d'intervention en forêt en se
disant : Bien, on doit être là aussi.
Vous
parliez tout à l'heure des travaux de sylviculture. On a vu beaucoup, à la
fois, des travailleurs, hein, dire : Moi, je veux avoir un métier, je veux travailler dans la nature, être en
forêt pour faire des travaux forestiers, ça pourrait être quelque chose d'intéressant.
Il y a eu de la formation qui s'est donnée. Il y a eu, donc, une appropriation
de cette opportunité-là et, même, il y en a
d'autres qui ont poussé jusqu'à créer des petites entreprises de sylviculture,
d'exploitation, qui travaillent avec les grands industriels et qui
disent : Bien, nous, là, on veut vraiment être là.
• (16 heures) •
Il
y a aussi une obligation que vous
avez... au niveau de la politique de consultation élaborée en
vertu de l'article 9, qui comporte des modalités de consultation propre
aux communautés autochtones et qui sont définies dans un esprit de collaboration avec ces communautés-là. Dans le quotidien, moi, je suis habitué de travailler avec
eux, mais je pense que, pour le
bénéfice de l'Assemblée, le bénéfice des auditeurs, j'aimerais, M. le ministre,
que vous me fassiez part des moyens que votre ministère met en oeuvre
pour favoriser le maintien de toutes les relations harmonieuses et avec toutes
ces communautés-là.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Lessard :
Oui. Merci. Donc, on a affaire à quelqu'un, en d'Abitibi-Est, qui connaît bien
son bois, qui connaît bien son monde,
qui connaît bien ses communautés, je tiens à le mentionner. Quand on rencontre
quelqu'un qui connaît ça, ça va mieux. Alors, oui, ça m'a fait plaisir
d'aller plusieurs fois en Abitibi parler des communautés autochtones, des
Algonquins du Lac-Simon principalement, on en a d'autres de Lac-Barrière, de
Kitcisakik, d'Abitibiwinni. On a un programme
de participation autochtone et, dans l'attribution des contrats, on tient
compte aussi de ceux qui ont créé des entreprises,
comme vous avez pu le mentionner. Puis, Mme la Présidente, je vais le déposer,
j'ai un document qui atteste tous les
travaux qui ont été faits dans les différentes communautés, crie, micmaque,
algonquine. Il y en a pour près de 30 millions de dollars.
Donc,
je vais le déposer parce que, des fois, nous autres même, le bilan n'est pas
tout le temps facile à trouver. Donc,
j'ai pris la peine de le concilier pour démontrer aussi l'importance qu'on
attache à faire de l'enseignement, à la préparation, aux négociations, aux médiations, à l'instrumentation, au
développement des compétences, au développement des connaissances. Alors donc, ça me rappelle récemment, même avec un
plan de formation au Lac-Barrière, une série de jeunes, là, qui ont fini leur formation comme travailleurs, qui ont
obtenu même une certification reconnue, une attestation de formation professionnelle. Donc, ces jeunes-là,
aujourd'hui, adressent la question... amènent leurs valeurs de culture
dans la préservation ou la mise en valeur des ressources. Alors donc, c'est
important, je vais le déposer. Donc, on dit près de 30 millions de dollars
qui, annuellement, est consenti à différents travaux.
La Présidente (Mme
Léger) : Je suis obligée de vous arrêter, parce qu'on est...
M.
Lessard :
Ah oui? On a tout utilisé le temps.
La Présidente (Mme
Léger) : Oui, c'est ça.
M.
Lessard :
Bon, ça va.
La Présidente (Mme
Léger) : Je suis rendue pour un petit peu plus qu'une minute de trop.
M.
Lessard :
Bien, on reviendra.
Document déposé
La Présidente (Mme
Léger) : Alors, je m'excuse. Et je confirme le dépôt du document, là,
de...
M.
Lessard : Donc, on pourrait le faire circuler, parce que
c'est un élément important, là, pour l'ensemble des communautés
autochtones.
La
Présidente (Mme Léger) : On va les faire imprimer. O.K. Maintenant, je
cède la parole au deuxième groupe d'opposition officielle pour un temps
de...
Mme Roy
(Arthabaska) : 15 minutes que vous avez dit?
La Présidente (Mme
Léger) : 15 minutes.
Mme
Roy (Arthabaska) : 15 minutes. Alors, merci, Mme la Présidente.
Parlons maintenant plus spécifiquement de
l'industrie québécoise des pâtes et papiers, qui connaît des moments
difficiles, comme vous le disiez d'entrée de jeu : décroissance de la production traditionnelle,
licenciements, fermeture d'usines. Cette industrie a considérablement rétréci,
perd du galon. C'est simple, nos entreprises
sont en mode survie. Par exemple, la fermeture de deux des trois machines à papier chez Résolu à Alma, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, à Amos, Abitibi-Témiscamingue. La
machine n° 9, d'une capacité de
75 000 tonnes, assurait de l'emploi quand même à 85 travailleurs et
produisait du papier à usages spéciaux. On attribue, entre autres, une partie de la fermeture à la baisse de la
demande du papier, comme vous le dites, et ça ne risque pas de s'arranger. L'usine d'Alma, qui produisait
350 000 tonnes de papier sur trois machines... et la fermeture
annoncée réduira sa capacité de
production d'un peu plus de 20 %. Pensons également à plusieurs
entreprises des États-Unis qui demandent à leurs imprimeurs de ne plus
s'alimenter de papier provenant des usines de Québec, de Résolu, suite aux
pressions exercées par Greenpeace.
L'industrie
des pâtes et papiers doit se renouveler, trouver un nouveau souffle. Avec la
baisse de consommation du papier, il faut négocier un important virage
qui permettra à l'industrie forestière de faire la transition entre le monde du papier journal... vers de nouveaux produits.
Les experts le disent, le Québec peut continuer de fabriquer de la pâte,
du papier et du bois d'oeuvre à la seule
condition de se réinventer, d'y ajouter du savoir-faire. Là est le défi pour
les usines de papier toujours en
exploitation. Leur disparition serait catastrophique pour l'industrie
forestière, pour l'industrie du sciage et pour les régions. Alors, ils devraient se tourner vers des produits
sophistiqués, des filières de niche qui pourront s'adresser à une foule
de clients différents dans toutes sortes d'activités. Comment le ministre
compte-t-il encadrer ce virage vers des filières de niche?
M.
Lessard :
Oui. Bien, je pense que vous avez fait une bonne analyse. Puis je tiens à
mentionner à ceux qui nous écoutent, le
papier journal, là, on le sait bien, qu'il y a un déclin. Les utilisateurs des technologies de l'information,
donc, annoncent... on
voit maintenant les journaux qui sont publiés seulement
sur le site virtuel d'une entreprise et non pas en version papier.
On
a Résolu, au Québec, White Birch et Kruger qui produisent encore du
papier journal. Donc, ces entreprises-là...
Résolu a dit publiquement : S'il y a encore une place sur la planète...
C'est notre plus grand producteur mondial de papier. Il a différents sites d'exploitation à travers les différents
pays. Il dit : S'il reste une place sur la terre à en produire,
c'est encore nous autres qui allons le produire. Alors, fort de cet engagement-là,
malgré que c'est un marché baissier, ils se disent qu'un jour... il y en aura toujours.
Maintenant, on ne
peut pas fermer les yeux en se disant : Ça doit être le seul secteur. On
demande aussi de convertir et d'adresser
d'autres marchés. Donc, il y a une stratégie de la chimie verte qui a été
développée dans le temps dans un
budget de Raymond Bachand qui a dit : Bien, devant cette problématique-là,
on devrait trouver d'autres alternatives à la pâte, donc à la fibre cellulose. On peut faire, bon, des papiers tissus
comme Cascades a pu le faire. Bon, ils font du recyclé à partir du carton, etc., mais ils ont besoin de
nouvelle pâte, donc le filament cellulosique chez Kruger, qui vient
donner un avantage très concurrentiel à ses
propres produits. Ils investissent dans les couches, les cartons, les papiers
couchés, etc. L'emballage, lui,
connaît de meilleurs jours. Alors, Kruger a investi, donc, je pense que c'est
70 millions de dollars, dans le filament cellulosique.
Domtar,
il y a quelques années, a investi plusieurs centaines de millions de dollars — je
l'ai visitée, l'usine, avec mon collègue et ma collègue de Richmond — dans
la nanocellulose cristalline dont un associé très important vient actuellement de faire un joint venture avec eux autres; ils sont dans le secteur
pétrolier. Donc, ils cherchent des nouveaux marchés, et là ils viennent de s'adjoindre un joueur de calibre mondial.
Voilà deux semaines, j'étais à Cabano avec Cascades qui vient d'investir dans l'hémicellulose, donc
les sucres, la chimie des sucres, qui va donner un produit à valeur
ajoutée pour ses cartons ondulés, mais qui va développer aussi, peut-être, la
chimie des sucres pour d'autres alternatives, même alimentaires.
Chez Fortress, donc
Fortress qu'a dit mon collègue, qui a relancé l'industrie avec Fortress...
donc, pour faire de la rayonne à partir de
la même pâte. Donc, vous voyez que ça a redonné du travail un peu partout. Mais
il en reste à faire, parce qu'on a quand même les trois principaux
producteurs de papier journal au Québec qui sont dans des séquences. Kruger a pris vraiment une stratégie de s'en aller vers ses cartons, mais, au niveau de
Résolu, évidemment, quand on
perd une machine à papier au Québec, on va perdre des usines de sciage, parce
qu'il faut scier le bois avant de l'amener, là,
le résidu vers la machine à papier. Donc, c'est difficile. C'est pour ça que,
dans le dernier budget, on a adressé... donc, ils ont accès, maintenant,
les papetières, à un fonds de capitalisation de 170 millions pour engager
cette conversion-là.
La Présidente (Mme
Léger) : Alors, merci, M. le ministre. On va essayer de...
Mme Roy
(Arthabaska) : Monsieur... Bien, c'est ça.
La Présidente (Mme
Léger) : ...d'être plus court pour qu'il puisse répondre à sa
question, parce que c'est peut-être, des fois, le double que vous prenez, là.
Allez-y.
Mme Roy
(Arthabaska) : Mme la ministre, oui, j'aimerais une réponse
courte.
Une voix :
Mme la ministre?
Mme
Roy (Arthabaska) :
Madame... Excusez. Ah! bien, c'est peut-être une prémonition. Mme la Présidente, vous avez
ouvert une parenthèse, là... Je vais ouvrir une parenthèse, vous m'avez parlé
de Cascades, et puis je sais que Cascades a fait des représentations,
m'a fait des représentations, Mme la Présidente, à l'effet que, comme vous
étiez ministre de l'Agriculture...
comme il était ministre de l'Agriculture, je me souviens qu'il avait fait une
campagne Achetez chez nous dans l'agroalimentaire, mais, à l'heure actuelle, il n'y a pas
d'incitatif à Services Québec, qui achète le papier pour l'ensemble du gouvernement, d'acheter le papier que seul
Cascades fait, le papier de toilette ici. Je pense que vous pourriez peut-être
parler à votre collègue du Conseil du trésor
puis les inciter à acheter chez nous, comme vous le faisiez quand vous étiez
ministre de l'Agriculture.
M.
Lessard : Oui, il y avait des... Donc, il y a des
représentations qui ont été faites, déjà, au Conseil du trésor, bien
avant moi d'ailleurs, là, en dedans d'un an, ces représentations-là sur la
notion du papier recyclé ou le papier FSC, donc
les certifications. Donc, on a dit qu'on allait porter ces représentations-là
pour être capables aussi de donner l'exemple sans donner un avantage
concurrentiel dont il serait le seul fournisseur. Donc, on est sensibles à
cette demande-là qui a été faite, là, puis la représentation a été faite en ce
sens-là.
• (16 h 10) •
Mme
Roy (Arthabaska) : Monsieur... Bien, Mme la Présidente, M. le
ministre est aussi voisin de mon comté. Vous savez qu'on a appelé... Il s'appelait auparavant les Bois-Francs,
la région des Bois-Francs, parce que, dans ce comté-là, on construisait
des meubles en grande quantité. Le marché a été compétitionné par l'Asie, et
puis, si vous êtes... Vous êtes venu, je pense. Le ministre est venu à plusieurs occasions, puis on a
vu que, chez nous, avec l'intelligence, avec du dynamisme, avec aussi de l'entreprise, un esprit entrepreneurial, on a modifié tout le
travail du bois pour avoir des produits
de niche. Ça s'est bien réussi. On a l'école du meuble, on a
du placage de qualité, on a des réparations d'avions de l'extérieur qui viennent à cause de notre connaissance, plusieurs... des fabricants en ébénisterie très, très
pointus, comme pour des meubles
d'hôtels. Je pense qu'il faudrait qu'on accompagne de la même
façon l'industrie des pâtes et papiers. Est-ce que vous les...
Où en sont exactement les gestes que vous voulez faire ou avez-vous des pistes
de solution?
La
Présidente (Mme Léger) : M. le ministre.
M.
Lessard :
Les produits dont on vise à faire la promotion, du bois, des produits issus de
l'innovation, on a nécessairement... on finance des activités, bon, FPInnovations,
mais on finance aussi Cecobois, donc, qui fait la promotion... Puis on a la Charte du bois pour l'exemplarité du
bois, pas tellement dans... peut-être le bois pour faire des meubles, là, mais pour faire des bâtiments structuraux, dont le
premier bâtiment à étages, à six étages, a été construit ici, à Québec,
par la CSN. On est à modifier... mon collègue
du Travail modifie le règlement à la Régie
du bâtiment pour qu'on puisse bâtir l'immeuble le plus haut en Amérique,
donc, en structure de bois. Alors donc, Cecobois, qui fait la promotion des meilleures pratiques, fait l'enseignement, dans
les universités, aux nouveaux ingénieurs qui vont sortir. Et encore il y
a un groupe qui est parti récemment, qu'on a financé pour aller en Europe pour
faire l'acquisition de connaissances pour qu'on puisse le traduire.
Chez
Les Chantiers Chibougamau, j'ai fait une visite, il y a moins de deux semaines,
avec mon collègue d'Ungava, et donc
il y a un immense chantier qui est là, sur la lamellée-collée. C'est du bois
qui est sélectionné pour sa flexibilité. Et donc on peut retrouver ici,
à Boischatel, un IGA qui est construit... ils en bâtissent un petit peu
partout : le centre Chauveau...
Complexe Chauveau, l'Université du Québec qui en a utilisé beaucoup, le centre
de foresterie à l'université.
Donc, on essaie de
trouver des applications pour qu'on puisse mettre en valeur la fibre
forestière. Et vous aviez avant le comté de
Lotbinière. On fabrique à peu près de tout dans Lotbinière, des maisons, des
portes, des comptoirs, des armoires,
etc., et vous êtes traversée du côté des Bois-Francs dans lequel on importe du
bois des États-Unis, même, pour lui donner de la valeur ajoutée.
La Présidente (Mme
Léger) : Merci, M. le ministre.
M.
Lessard :
Alors donc...
Mme Roy
(Arthabaska) : Je voudrais, Mme la Présidente, aborder...
La
Présidente (Mme Léger) : Mais, je vais... faites 1 min 15 s, vous avez
1 min 45 s, j'essaie d'équilibrer, là.
Mme Roy
(Arthabaska) : Oui, puis je n'ai pas beaucoup de temps, c'est
ça, hein? Je voudrais aborder un autre sujet, c'est l'épidémie de la tordeuse
des bourgeons de l'épinette. Ça ravage certaines régions du Québec, et ce, depuis plusieurs années. Rien n'indique que le
secteur forestier arrive à s'en débarrasser. Il s'agit de la deuxième
grande épinette... épidémie, pas épinette,
de la tordeuse des bourgeons — ça paraît que c'est la dernière séance de la
semaine — en
40 ans dans les forêts du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.
Rappelons
qu'au tout début des années 80 la tordeuse de bourgeons de l'épinette a détruit
35 millions d'hectares, l'équivalent de 10 ans de récoltes,
selon les experts.
Quel est votre plan
d'action et quel est votre budget pour contrer ce fléau?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Lessard :
Alors, bon, actuellement, il y a de la présence de la tordeuse des bourgeons
d'épinette au Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord. C'est 10 millions qu'on
met pour combattre la tordeuse, l'arrosage principalement, l'arrosage préventif. S'ajoute à ça une stratégie
ou une initiative qu'on appelle nord-côtière, puisque la présence, elle
est là. Le taux de mortalité est encore
faible — c'est
encore trop, là — il y a
1 %, 1 % à 2 % de taux de mortalité, mais, si on regarde dans l'avenir, donc, la présence de la
tordeuse, c'est à peu près sur 12 ans qu'elle se présente.
Donc,
on a fait un plan avec les industriels, les trois industriels de la Côte-Nord,
Boisaco, Résolu et Arbec, donc, pour faire en sorte qu'on puisse
devancer des coupes qui vont être affectées, qui amènerait donc la dégradation
de la qualité du bois, avec, un, des
nouvelles façons de faire, la mise en copeaux en forêt, des plans accélérés de
récoltes, puis s'assurer que la
qualité des copeaux aussi, quant à l'usine... donc une nouvelle facturation par
essence, une série de mesures qui va venir réduire le coût aussi, parce
qu'on devance, nécessairement que ça amène des coûts à l'entreprise, tout en
respectant l'accord de bois d'oeuvre.
Alors, on a eu une
dernière rencontre avec les trois industriels le 5 mars dernier. On s'est
entendus sur des principes, puis c'est
ceux-là qu'on déploie actuellement pour faire en sorte qu'on récupère la forêt
au service des travailleurs et non pas au service d'engraisser la
tordeuse des bourgeons.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée d'Arthabaska, il vous reste environ
2 min 30 s.
Mme
Roy (Arthabaska) : Bon, je vais vous poser une question simple,
là, parce qu'il ne nous reste pas beaucoup de temps. J'aimerais savoir si le ministre peut me dire combien
d'hectares ont été pulvérisés en 2014 comparativement à en 2013.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Lessard :
Oui, combien d'hectares? Je vais...
Mme Roy (Arthabaska) : Une
réponse courte.
M.
Lessard : Oui, mais je n'ai pas tout ça, ces hectares-là,
dans la tête, là. Vous allez me permettre une seconde avec les...
La Présidente (Mme
Léger) : Vous en avez pas mal.
M.
Lessard :
On va le trouver, on pourra le déposer. Ça va?
Mme Roy
(Arthabaska) : Bon, dans ce cas-là, je vais vous en poser une
autre. Est-ce que vous... Mme la Présidente, est-ce que le gouvernement serait
prêt à diminuer ses redevances dans certains secteurs frappés par cette
épidémie? Un bois contaminé ne donne pas de produits de qualité.
M.
Lessard : Oui, bien, j'ai manqué le début de votre question,
là, parce qu'on fouillait pour trouver la réponse dans nos affaires,
mais, bon, nécessairement...
Mme Roy
(Arthabaska) : Vous le déposerez, vous le déposerez.
M.
Lessard : Oui, d'accord, d'accord. Sur le panier de
produits, honnêtement, ce qu'on évite, c'est la dégradation, puis le bois qui est fini, hein, qui est trop
fortement affecté... Le bois a un client. Sur la Côte-Nord, on fait du papier
journal. Si le bois est trop sec, le copeau
ne sera pas bon pour faire un papier dont l'élasticité est nécessaire. C'est
pour ça qu'ils vont choisir les
essences, les espèces. Ils ne veulent pas trop de sapin, en passant, donc...
parce qu'il est dur à sécher, parce que,
souvent, il équarrit, etc. Donc, la composition est importante dans la récolte,
c'est pour ça qu'il faut s'adapter sur les approvisionnements pour avoir
une formule en continu qui répond aux besoins de l'industrie, de Résolu à cette
étape-là, puis, pour Arbec, au Nord, le taux
de mortalité n'a pas encore atteint... Mais on sait que FerroAtlantica va
être là, donc éventuellement va solliciter beaucoup de bois. Alors, on
travaille nos stratégies en fonction de la qualité des produits qu'on veut
faire.
La Présidente (Mme
Léger) : Mme la députée.
Mme
Roy (Arthabaska) : Mais est-ce que vous voulez diminuer les
redevances lorsque le bois, c'est du sapin ou du bois affecté? C'est la
question.
M.
Lessard : Bien, la question... O.K., c'est ça. Donc, en
vertu de la loi, le ministre peut, en vertu des dispositions de la loi, déclencher un programme particulier
d'aide et financière et opérationnelle, donc, parce qu'il y a de la maladie.
Je ne peux pas donner une subvention à
l'entreprise, parce qu'on serait en contradiction avec l'accord de bois
d'oeuvre. Donc, première balise. Mais, parce
que le bois va se dégrader, parce qu'on devra récolter de façon anticipée, on
peut mettre en place, c'est ce qu'on
a fait... Donc, il y a une série de mesures, exemple, le Bureau de mise en
marché met maintenant du bois en marché à une valeur moindre parce que
c'est un bois qui va se dégrader. Donc, ils peuvent d'avance miser là-dessus.
Résolu a acheté pour 100 000 mètres cubes dans un bois, donc, de
diminution de valeur.
La Présidente (Mme
Léger) : Merci...
M.
Lessard : Les superficies, si vous le permettez, puis on le
prendra sur notre temps, mais je viens de le déposer...
La Présidente (Mme
Léger) : Ah! ce n'est pas le vôtre, c'est le leur.
M.
Lessard :
Ah oui! Excusez. Mais, si elle voulait avoir la réponse, on pourra toujours la
déposer.
La Présidente (Mme
Léger) : Est-ce que vous acceptez? D'accord. Mais allez-y, M. le
ministre.
M.
Lessard :
4 millions en...
La Présidente (Mme
Léger) : Allez-y, M. le ministre.
M.
Lessard :
Donc, en 2014‑2015, il y a eu 4 275 000 hectares d'affectés.
La
Présidente (Mme Léger) : Et il y a un autre document que vous
deviez... vous aviez convenu, là. Mme la députée d'Arthabaska, vous avez
dit oui sur une question.
M.
Lessard :
Il va l'extraire du document.
Une voix :
On va l'extraire.
M.
Lessard :
On va l'extraire du document puis on va vous le faire parvenir.
Mme Roy (Arthabaska) : Mais
ce que j'ai demandé, c'est 2014‑2015.
M.
Lessard : On va vous le donner, oui, pour les deux... Je
l'avais sur les deux années.
La Présidente (Mme
Léger) : Est-ce que vous allez nous le donner aujourd'hui ou vous
allez le donner au secrétariat?
Une voix :
Au secrétariat.
La Présidente (Mme
Léger) : Vous allez l'envoyer...
M.
Lessard : D'après moi, si je le pose avec mon appareil
technologique, je peux vous l'envoyer tout de suite, mais on va essayer
d'avoir un papier plus propre.
La
Présidente (Mme Léger) : Ça fait que je l'attends au secrétariat.
D'accord, merci. Alors, il reste... Vous aviez 18 minutes, il en reste
17 minutes et quelque chose, là. Alors, je donne la parole au député de
Chapleau.
M.
Carrière : Merci, Mme la Présidente. Permettez-moi de saluer...
de vous saluer, grande experte de la forêt que vous me disiez il n'y a pas longtemps, de saluer le ministre avec
son équipe, le sous-ministre, le sous-ministre adjoint ainsi que toute l'équipe, Mme Lizotte, avec qui je
discute de nos dossiers forêt Outaouais de façon quotidienne, et les
gens de l'opposition que... Je connais bien
la forêt gaspésienne pour y pratiquer la chasse à tous les ans dans Dunière,
Matane, Chic-Chocs, etc.
Une voix :
...
• (16 h 20) •
M.
Carrière : Non, non, ce n'est pas chez vous, mais ce n'est pas
loin. Oui, je sais qu'en Gaspésie on protège nos terrains de chasse de façon très particulière. Et je veux saluer les
gens de la deuxième opposition et mes collègues aussi.
Moi,
je veux vous parler de la réalité de la forêt outaouaise, qui est une forêt
mixte, forêt feuillue, qui amène une complexité
additionnelle dans la gestion de la forêt. Quand on pense, chez nous, que, des
fois dans une même UAF, une unité d'aménagement forestier, il peut y
avoir 24, 28, 30 essences différentes, là, d'arbres et que, des fois, là-dessus,
il y a 20, 22 essences où il n'y a pas de preneur, ça, que, quand les gens vont
faire de l'opération, ça complexifie, ça ajoute aux coûts de récolte, là, pour les industriels, et on en parle beaucoup, là, ces derniers temps, comment on peut faire pour réduire les coûts, là, au niveau des entreprises forestières, là, pour s'assurer d'une certaine rentabilité et garder, là, nos employés, nos travailleurs en Outaouais au
travail.
Il y a
un comité particulier également, là, c'est avec Produits forestiers Résolu,
Louisiana-Pacific, qui sont situés... Résolu,
à la fois la scierie dans le coin de Maniwaki, il y a l'usine de pâtes et papiers qui est dans mon comté, qui a fermé en 2010. Et c'est là que j'ai connu M. Savard puisque
j'ai été, pendant un peu plus de trois ans, président du comité de
relance de l'usine d'AbitibiBowater à
l'époque, maintenant l'usine, là, de Produits forestiers Résolu. Puis
on a travaillé d'arrache-pied avec le ministère
pour trouver une solution pour aider cette usine-là à rouvrir, ce qu'on a
réussi. Il y a eu une réouverture qui a été faite. Ça a
permis de consolider les opérations à la scierie de Maniwaki, parce que la
scierie à Maniwaki ne serait pas rentable si
elle n'avait pas un endroit où écouler ou envoyer les copeaux et les sciures de
son usine. Et l'usine de Gatineau. la papetière de Gatineau, bien, elle peut prendre tous les volumes qui
sont de la scierie de Maniwaki. Donc,
il y a eu beaucoup de travail qui a été fait, il y a des gens, là, que je veux
saluer, là, le président du syndicat, avec qui on a eu le plaisir de... Il a le même nom que moi, là, M. Carrière,
Gaston Carrière, aucun lien de parenté, mais une personne extraordinaire
qui a travaillé d'arrache-pied avec ses travailleurs, avec la direction de
Produits forestiers Résolu pour arriver à un dénouement heureux.
Il
y a également Lauzon et Fortress qui sont dans la même cour pratiquement et qui
travaillent beaucoup ensemble. Fortress
prend toute la pâte de Lauzon et Lauzon prend tout le sciage de Fortress. Moi,
j'ai visité à plusieurs reprises ces usines-là,
je faisais même des farces auprès de M. Lauzon, le propriétaire, que je
pourrais maintenant opérer son usine pour
y être allé tellement souvent. Et il y a également Fortress, tu sais, l'usine
qui a... vous en avez parlé tantôt, qui était fermée. C'était Fraser à
l'époque. Et il y a eu beaucoup de travail qui été fait par l'ancien député de
Papineau, Norm MacMillan, que je salue, qui
a travaillé très fort à l'époque. Il y a eu des investissements majeurs par
Investissement Québec. C'est plusieurs
centaines d'emplois, si on calcule, à l'usine même, dans la forêt puis les
emplois indirects dans une région, dans
Papineau, la Petite-Nation, qui a quand même des indices de dévitalisation
assez élevés. Et, si on parle d'indices de dévitalisation, la MRC Vallée-de-la-Gatineau et la MRC de Pontiac se
comparent malheureusement aux mêmes indices de dévitalisation que la Gaspésie, et les indices de pauvreté... le taux
de chômage qu'il y a dans le Pontiac est de 17 %, 18 %, je
pense. Donc, il y a beaucoup de travail. Et la forêt... L'Outaouais est né de
la forêt, et la forêt reste et restera toujours,
là, un élément, un moteur économique important pour notre région. C'est sûr,
comme je le disais tantôt, la forêt mixte,
feuillue, c'est un enjeu additionnel. Et il y a également la situation avec les
communautés autochtones, là, dans le nord de la réserve faunique La
Vérendrye, qui amène une autre réalité.
Donc,
j'aimerais ça vous entendre. Qu'est-ce qui est fait, là, plus particulièrement
pour la situation forestière en Outaouais?
En 2012, avec l'ancienne présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne,
qui était ministre responsable des
Laurentides, et moi, on a travaillé sur un projet de chantier sur la forêt
feuillue, qui bat son plein depuis ce temps-là, pour les Laurentides principalement et l'Outaouais qui sont les plus
gros producteurs de bois noble, si je peux utiliser ce terme-là, ou de
bois feuillu. Donc, qu'est-ce qui est fait particulièrement par le ministère
pour toute la question de la réalité de la forêt mixte et peut-être plus
particulièrement toute la région, là, de Maniwaki, de Pontiac, là, la
situation, là, qui est vraiment particulière à cet endroit-là?
La
Présidente (Mme Léger) : M. le ministre.
M.
Lessard : Alors, merci, Mme la présidente. Tout à l'heure,
j'ai donné une information à ma collègue d'Arthabaska en parlant de Kruger à 70 millions, c'est
42 millions, juste pour ne pas introduire ma collègue en erreur,
là. Après vérification, là, sur la grosseur du projet, c'est 42 millions
pour le filament cellulosique.
Quant
à la question de Maniwaki, nécessairement, à travers le ministère, j'ai reçu le
mandat du premier ministre d'adapter le régime forestier et de trouver
des modulations et de l'adaptation en tenant compte des territoires et des utilisateurs du territoire. Donc, on ne va pas
changer le territoire parce que... les entreprises ne devraient pas se
changer parce qu'on ne peut pas le livrer,
c'est nous autres qui doit s'adapter à qui est là. Vous avez mentionné, puis...
Donc, à Gatineau, il y a une
papetière, hein, fort importante dont ses approvisionnements viennent
nécessairement des opérations de Maniwaki. Donc, en général, au Québec,
nos entreprises sont intégrées, ce qui se passe à Maniwaki, à la scierie de Maniwaki, nécessairement, avec
Louisiana-Pacific... Louisiana-Pacific et Résolu à Maniwaki vont adresser la
question... Donc, aller dans le bois en
disant : Moi, je vais prendre, exemple, le feuillu pour moi puis je vais
te donner le résineux pour que tes sciures, planures puissent retourner à
Gatineau puis alimenter l'usine en bonne partie.
Donc,
l'an passé, les approvisionnements là-bas viennent, un, normalement... Puis le régime est
bâti comme ça : ça devrait être
la forêt de proximité, donc la forêt privée qui livre son premier bois. Donc,
il devrait y avoir des approvisionnements réguliers,
des arbres les plus proches de là où sont les usines, après ça, principe de
résidualité, nécessairement, la forêt publique. Je dois vous dire que, l'an dernier, pendant tout l'été, on a
travaillé — il y avait un différend entre la forêt privée, puis il y a quand
même un volume d'approvisionnement très important — donc
à régler le différend avec les offices de commercialisation, parce que
c'est à travers les offices de commercialisation que ça peut se régler.
Mais,
pendant tout l'an dernier puis encore cette année, il n'y a
pas une bille de bois de la forêt privée qui a été livrée à l'entreprise.
Donc, j'ai rencontré la Fédération des producteurs de bois en leur disant dans
notre chantier de forêt privée : Nous
devons regarder ensemble quelles sont les meilleures pratiques des offices
pour s'assurer des approvisionnements parce
qu'actuellement le marché est haussier, puis, honnêtement, sur 16 millions
de possibilités forestières, on livre
4,3 millions seulement. Il y a des années où on était à 6, 6, 7. Il
faudrait retourner dans ces années-là. Actuellement,
il n'y a pas une bille de bois de la forêt privée. Donc, ça met beaucoup de
pression sur la forêt publique.
Dans
la forêt publique, nécessairement, elle ne se présente pas comme on le
voudrait. Il y a le chantier feuillu dont vous avez parlé, donc on rencontre beaucoup de feuillus, mais ce n'est
pas de ça qu'ils ont besoin, ils ont besoin du résineux, sapin,
épinette, pin, mélèze. Donc, ce qu'on a fait, on a fait une cellule de travail
intense pour s'assurer qu'on puisse améliorer
l'harmonisation. Donc, harmoniser, ça veut dire quoi? Je planifie aller dans ce
territoire-là. Il y a des chasseurs, trappeurs,
pêcheurs, des utilisateurs de la forêt pour de l'hébertisme, du scoutisme, en
fait, tout le monde qui sont dans la forêt pour toutes sortes de
raisons. Alors, on doit s'asseoir à la table et planifier pour dire :
Voici la séquence, si tu commences à pêcher la semaine prochaine, je ne vais
pas aller couper tout le long du chemin, c'est ça, harmoniser. Et il y a les communautés autochtones,
nécessairement, qu'on a dû faire des cellules de travail intense. Tous les
jours étaient des lundis, parce que,
quand tu n'as pas d'approvisionnement à l'usine de sciage, bien, c'est la
papetière à l'autre bout qui va
fermer. Donc, on a fait une cellule intense de travail, et, à force de
travailler ensemble, on a ramené l'industrie à côté du ministère en
disant : Ensemble puis avec les communautés autochtones, si on coplanifie...
C'est là qu'est arrivée la coplanification
qu'on a signée avec le Conseil de l'industrie forestière. Dans la misère, on
s'est dit qu'on est mieux de travailler tous ensemble, incluant les
communautés autochtones. Le conseil de bande qui était favorable, il y a eu des
élections au conseil de bande. Après ça, il
y a des familles de cette communauté-là qui étaient dissidentes. On a eu
presque de l'affrontement, ce n'est pas la
meilleure solution, mais on a dû aller confronter même juridiquement certains
aspects.
• (16 h 30) •
C'est
pour ça qu'on a ouvert une cellule de dialogue permanente avec mon collègue du
Secrétariat aux affaires autochtones. On pense qu'un discours... un
dialogue permanent sur une base régulière, même quand on ne fait pas
d'opération forestière, ça nous permet d'avoir un meilleur échange. C'est pour
ça que le Programme de participation autochtone,
ça leur donne des ressources, ça paie des gens pour qu'ils aillent faire la
démarche sur le territoire, partout, pour expliquer pourquoi on va dans la forêt, pourquoi on va les couper,
pourquoi on ne coupera pas telle année, telle place. Toutefois, nécessairement qu'on a été confrontés à
des secteurs qui n'étaient pas encore planifiés puis des secteurs dont
il n'y avait pas de collaboration. Alors, on a ouvert une cellule de travail
avec mon collègue. Il y a eu des médiateurs toute
l'année. On relance les activités. On pense aussi que la forêt puis le résultat
des opérations de la forêt, ça doit être un effet de levier pour les
communautés autochtones. Donc, il y a des permis de récolte aux fins
d'alimenter une usine. Lorsqu'ils récolteront
la forêt, bien, il y aura un retour immédiatement, donc des ventes, donc des sommes
qui proviendraient à la communauté
pour faire des investissements, pour faire des centres communautaires, pour,
donc, donner une meilleure vie à ceux qui vivent vraiment dans la forêt,
là, des fois assez profonde, là. Ils sont loin d'installations publiques et
puis ils ont de la difficulté sur l'habitat. Alors donc, premier volet.
Deuxièmement,
chantier de feuillus, c'était une belle initiative que vous avez faite dans le
temps. On n'a pas le choix d'adresser
la question. Les entreprises sont intégrées. Je pensais à Fortress, Lauzon,
qui ont de la difficulté à récolter leurs
forêts de façon rentable. Ils pensent qu'ils peuvent en faire plus, puis on va
les accompagner là-dedans. Parfois, c'est des sous pour... Donc, on va donner plus de sous pour aider à récolter
la forêt de feuillus parce qu'il y a de l'escarpement, parce qu'elle est éloignée, parce que c'est des
concentrations que, si on ne les libère pas puis on ne les récupère pas,
on n'est pas capables d'accéder à l'autre ressource. Alors donc, ensemble, ils
ont développé... et sous votre leadership puis vos représentations... Puis vous
êtes allés à l'usine, je le sais, une, deux, trois, quatre fois. Vous avez
parlé 10 fois à... 10, 10, c'est dans la même semaine.
M. Carrière : Par semaine.
M.
Lessard :
Par semaine. Des fois, c'est dans la même journée. Alors, Lauzon et Fortress
présentent une façon nouvelle, avec d'autres utilisateurs, puis de la
connaissance, puis de la science. On analyse ça, au ministère, puis il faudra faire quelque chose de plus qu'on n'a pas
fait avant parce que ça fait en sorte que leur entreprise est moins
rentable parce qu'ils sont confrontés à la forêt. On ne la fait pas comme on
veut, la forêt, on la prend comme elle est. On peut l'améliorer quand on fait la plantation, on peut augmenter le rendement
à l'hectare, mais, nécessairement, des fois, les essences, on plante 20 %, la forêt se régénère à 80 %, et
parfois, quand on coupe, bien, il repousse des essences qui, à l'origine, ce n'est pas des essences à valeur.
Surtout dans le feuillu, donc, on est confronté avec cette difficulté-là.
Mais, oui, on va aller plus loin puis, oui,
on va faire quelque chose de plus pour s'assurer que ces entreprises-là soient
approvisionnées correctement et à un coût acceptable.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Chapleau, il vous reste environ
quatre minutes.
M.
Carrière : Quatre minutes? Le ministre est gentil de me laisser
du temps. Premièrement, c'est de la musique à mes oreilles d'entendre qu'effectivement — et on s'en parle depuis tellement
longtemps — la
forêt, chez nous, elle n'est pas comme
ailleurs, elle n'est pas... Tu sais, ce n'est pas une forêt boréale où tu
rentres là puis tu coupes l'épinette noire qu'il y a là puis un petit peu de bouleau. Puis, chez nous, il y a des
essences qui n'ont pas de preneur, si on parle de pruche, si on parle de
cèdre. À l'époque, dans le Pontiac, il y avait une usine au niveau de... qui
sciait le cèdre, il y avait... la pruche,
mais on ne s'en sert quasiment plus, et il y a d'autres essences également,
aussi, là. Il y a le hêtre qui est un enjeu majeur aussi, chez nous, en Outaouais. Il n'y a pas tant de preneurs que
ça, puis la plupart du temps, ça finit en bois de chauffage, donc, puis il y a des belles billes,
là, qui pourraient peut-être servir à d'autre chose. Donc, au niveau du
Chantier de la forêt feuillue, comment... Je ne sais pas qui pourrait me
répondre, là, mais toutes ces particularités-là de la forêt feuillue, est-ce qu'il y a un avancement ou
comment on peut penser qu'il y aura de... soit de nouveaux... un peu
comme on a fait à Thurso, là, de nouveaux marchés ou de nouvelles façons de
traiter certaines essences qui n'ont pas de preneur?
M.
Lessard :
Bien, premièrement, un, il y a des sous...
La Présidente (Mme
Léger) : Il reste trois minutes du côté ministériel.
M.
Lessard : Oui, d'accord. Donc, des fois, on n'est pas... un
peu chanceux dans le sens que la dépréciation rapide du dollar canadien, bon, on dit : C'est bon
pour les exportations, mais, pour ceux qui s'approvisionnaient aux États-Unis
en essence de feuillus, ça les a ramenés sur
le marché québécois. Donc, on peut dire, des joueurs comme Domtar,
exemple, actuellement, nous aident dans ces
essences-là, parce qu'il y avait, je pense, le tiers des approvisionnements qui
venaient des États-Unis. Alors, maintenant,
ils viennent, exemple, à Maniwaki, dans la cour, il y a des ententes pour faire
en sorte que le feuillu, il est
stocké là le temps que le séchage se fasse, l'évaporation, et pour transporter
du bois qui est plus concentré en fibres
qu'en eau, alors diminuer ses coûts de transport, etc. Donc, il y a des
ententes comme ça qui se prennent. Ils le font dans les Laurentides, dans Lanaudière, à... l'amélioration des cours de
triage. On se sert des cours de triage pour amener les essences sans preneur, pour les stocker, puis eux
montent des inventaires. Et, comme ils en prennent moins aux États-Unis,
bien, ils en prennent plus au Québec. Alors,
c'est ce qui est intéressant. Nécessairement, on donne aussi de l'argent
pour l'aide de l'accès aux marchés.
Donc,
il y a différentes mesures, avec le 9 millions, qui leur permet de, un,
diminuer les coûts. Parce qu'avec le feuillu,
on n'est pas sujets à l'Accord de bois d'oeuvre, donc la marge de manoeuvre,
pour nous autres, est plus importante pour
libérer certains massifs forestiers puis donner une certaine valeur à ce
bois-là pour atteindre les autres essences. C'est pour ça que le groupe, actuellement, de Fortress
et de Lauzon liés avec Résolu, l'ensemble des entreprises, et Louisiana-Pacific
donc, nous poussent, lorsqu'ils s'associent tous ensemble, à regarder quelque
chose de différent et à prendre l'ensemble
des ressources pour les aider. Parce que le régime forestier, actuellement, répond très
bien quand la forêt est homogène — comme
le Lac-Saint-Jean, c'est de l'épinette noire, ça, ça va bien — mais,
quand les essences sont plus mélangées,
le Forestier en chef est obligé de geler des strates en disant : Ce n'est
pas vrai, tu vas tout couper le bois. Tu ne vas pas raser une partie de la forêt parce que c'est au bout que tu veux
aller le chercher. Puis, pour dégeler le territoire, bien, nécessairement,
quand tous les acteurs sont ensemble pour faire une maximisation de
l'utilisation des essences, bien, on va donner des paniers de produits plus intéressants, on va diminuer
les coûts puis on va augmenter le
rendement à l'hectare.
Donc,
on travaille sur cet aspect-là, donc, autant que le projet d'innovation qui a
été déposé dans une nouvelle façon d'adresser
la forêt, de couper plus, mais dans des superficies moindres, donc ça évite de
faire beaucoup d'étalement, de faire des
ravages, etc. Donc, on est respectueux de notre forêt, puis c'est ce qu'on est
en train de faire. On travaille avec la science innovation, puis avec
ça, on va être capables d'atteindre les objectifs, là, que les entreprises nous
ont déposés.
La
Présidente (Mme Léger) : Merci. Maintenant, on passe au bloc de
l'opposition officielle pour 22 min 45 s. Alors, M. le
député de Bonaventure, porte-parole en matière de forêts, de l'opposition
officielle.
M. Roy :
Merci, Mme la Présidente. M. le ministre, j'aimerais vous entretenir du dossier
des forêts privées. Il y a beaucoup
d'inquiétudes, actuellement, par rapport au programme de financement des
travaux sylvicoles en forêt privée.
Je crois que vous le savez, on a vu un communiqué, émis aujourd'hui, qui est un
cri d'alarme. J'aimerais vous entendre
sur les différents programmes pour que vous me confirmiez vos intentions par
rapport au financement de la forêt privée, actuellement, au Québec.
M.
Lessard :
Donc, la forêt privée, le principal programme, donc... La forêt publique est
financée en grande partie par les
redevances. On récolte les arbres, on met ça dans les fonds de redevances au
ministère de la Forêt, puis, eux, il faut voter les crédits. Donc, si on vote ensemble aujourd'hui pour les
crédits, on pourrait annoncer, pour la forêt privée, donc, le même
montant que l'an dernier, soit 28,5 millions de dollars. Donc, le
28,5 millions de dollars, il est réparti selon un historique, là, aux différentes agences, sur l'ensemble du territoire.
Donc, on donne 28,5 millions de dollars, comme l'année passée, aux
différentes agences selon les mêmes historiques.
Deuxièmement,
on a ouvert une cellule de travail avec la forêt privée pour documenter
l'ensemble des investissements qui
sont faits en forêt privée, pour et par la forêt privée. Donc, il y a le
28,5 millions. À ça s'ajoute l'octroi des plants. Donc, quand on plante des arbres dans des propriétés
privées, on donne l'arbre, mais il y a quelqu'un qui paye, à quelque
part, pour le produire. Ça, c'est près de 10 millions de dollars que
l'État assume. Donc, ça, c'est encore là.
Troisièmement, il
faut la protéger, la forêt. Donc, la forêt publique, les utilisateurs paient la
forêt, hein, pour protéger, dont la SOPFEU,
la SOPFIM. Ils paient un certain montant pour que, s'il y a des incendies, on
puisse intervenir ou, s'il y a de l'épandage à faire, on va intervenir.
Ça, c'est 11,4 millions de dollars pour protéger les forêts. L'État le
paie pour les propriétaires privés, donc, pour la protection.
En
plus, il y a un programme de remboursement de taxes, qui a été modulé, je dois
le dire. L'ancien ministre avant nous
a fait une modulation pour s'adapter. Lorsque tu fais des travaux d'un certain
montant, bien, tu peux récupérer tes taxes,
mais, si ça dépasse le montant de tes taxes, tu peux faire un étalement sur
quelques années. Si ça dépasse, je pense... si c'est 3 000 $ ou 5 000 $ — 5 000 $, le compte de taxes, c'est
ça — bien, tu
dois faire des travaux à un certain niveau pour y accéder. Donc, ça, c'est 11,9 millions de dollars que ça a
donnés l'année passée, plus la confection des inventaires,
2 millions, plus le financement forestier.
Si tu veux acheter
une terre à bois, il existe un programme à La Financière agricole pour donner
des garanties d'approvisionnement. Donc, ça touche 1,4 million. Je voulais
vous donner l'esprit parce qu'on entend tout le temps «le 28,5, le 28,5, le 28,5», mais on n'entend jamais parler des autres
mesures. Et tantôt on pourra parler des autres aspects, mais il y a un
volet que vous allez me poser dans pas longtemps puis auquel je vais vous
donner une réponse directe.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Bonaventure.
M. Roy :
Je dirais même trois volets, probablement, M. le ministre. Écoutez, Programme
d'investissements sylvicoles provincial, on en est où?
• (16 h 40) •
M.
Lessard : O.K. Le programme, là, ce que tout le monde
appelle le PIS, là, le Programme d'investissements sylvicoles, c'est le fédéral qui avait mis
5 millions de dollars dans ce volet-là dans l'année 2013‑2014, d'accord? Le Québec mettait 28,5 millions de dollars, le
fédéral avait rajouté 5 millions
de dollars puis, lors de l'élection de 2014, l'an passé, ils ont dit : Nous ne renouvelons pas ce montant
de 5 millions de dollars. Au Rendez-vous national de la forêt,
l'engagement qui avait été pris par le
gouvernement, dont on faisait part, vous avez dit : On va combler l'apport
du fédéral. L'année passée, j'ai dû
leur dire... Bon il n'y avait pas de livre des crédits, là, je ne reviendrai
pas là-dessus, les finances, les mesures du budget, l'ensemble des mesures provisionnées, même pour le
Rendez-vous national, du 33 millions, n'étaient pas dans les
crédits. Il n'y a pas eu de livre des crédits puis il n'y a pas eu de budget.
Donc, je suis allé rencontrer la Fédération des
producteurs forestiers pour leur dire : On va reconduire le
28,5 millions, je n'ai pas les
crédits pour faire les 5 millions additionnels pour prendre la place du
fédéral. On a fait des représentations à notre collègue Denis Lebel pour différents chemins... pour les travaux
multiusages, pour l'intervention pour la forêt privée. J'ai rencontré les représentants de la forêt
privée récemment. Ils sont tous en demande auprès du ministre fédéral
pour reconduire le programme PIS, que vous
appelez, donc programme d'interventions en travaux sylvicoles. Alors donc,
à moins que le fédéral le confirme bientôt,
donc on ne prendra pas leur place, on ne va rien que prendre notre place
puis on va ouvrir de nouvelles cellules en fiscalité principalement.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Bonaventure.
M. Roy :
M. le ministre, la forêt privée, c'est près du tiers de la forêt au Québec, si
je ne me trompe, c'est 35 000 producteurs.
Ces programmes-là étaient très importants pour l'aménagement, entre autres,
puis permettre d'avoir un prélèvement forestier, dans les années à
venir, qui soit digne de ce nom, et ce, dans un contexte où les entreprises demandent du bois. La fenêtre au niveau, je
dirais, des opportunités d'affaires est là pour les moulins à scie puis une
partie de l'industrie. Les pâtes et papiers, c'est d'autre chose.
Là, on parle d'un
manque à gagner provincial-fédéral de 10 millions. C'est de ça qu'on
parle, là. 5 millions provincial, 5 millions fédéral, dans
l'historique, c'était ça et c'était 50-50. Non?
M.
Lessard :
Bien, je vais repréciser, oui.
La Présidente (Mme
Léger) : Complétez, M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : Bien, écoutez, c'est une somme très importante pour ces
gens-là. Et, dans un contexte où il y a une fenêtre d'opportunité pour
livrer du bois, pour améliorer la forêt, pourquoi on atrophie les budgets de la
forêt privée dans un contexte où on
stabilise quand même les forêts publiques? Donc, c'est comme s'il existait deux
régimes, là, de travailleurs ou
d'individus qui contribuent à l'économie forestière du Québec. Donc, c'est
important de lancer un message comme quoi on apprécie ces gens-là aussi
comme des acteurs et des contributeurs à la dynamique économie forestière.
Là, le signal qui est envoyé,
c'est : Il y a une atrophie du budget... et là on n'a pas encore parlé de
PCEF, là, mais, au niveau du PIS, là
il y a une atrophie significative. Il y avait des attentes, et là on les amène
tranquillement vers une diminution significative de leurs budgets. On va
où avec la forêt privée, actuellement, au Québec?
M.
Lessard : C'est intéressant, ce que vous dites. Juste pour
rétablir, peut-être, quelques faits, là, le 28,5 millions du gouvernement qui était engagé a été donné l'an
dernier au Rendez-vous de la forêt. Lorsque vous étiez au gouvernement, vous avez dit : On va prendre la place du
fédéral, qui avait dit : Je ne reconduis pas ma mesure du programme d'investissements
des travaux sylvicoles en forêt privée. Donc, dans les crédits, l'histoire, on
l'a racontée. L'an passé, on a maintenu le 28,5 millions malgré le
contexte budgétaire difficile.
Maintenant,
vous dites : Quelle est la part du... Moi, je me la pose aussi, la
question suivante. Il y a 16 millions de possibilités forestières.
C'est du bois qui est à côté des usines puis actuellement on n'en livre que
4 millions, à peine 4 millions. Le
bois est gros de même, O.K.? Il va tomber parce que, si vous prenez en Gaspésie
puis au Bas-Saint-Laurent, il y a un
mur de bois dans la forêt privée, un mur de bois. Pourquoi? Parce qu'il y a eu
la tordeuse des bourgeons d'épinette en 1980. Ils l'ont replanté avec un
rendement à l'hectare exceptionnel. Maintenant, le bois, il est à maturité, et
les livraisons tardent.
D'ailleurs, j'étais
au Bas-Saint-Laurent en consultation sur la forêt «Faire +» avec mon
collègue de Montmagny-L'Islet,
puis on lance le message : Faire plus, ça veut dire que la forêt de
proximité dont le bois est mature, dont le
bois tombe... J'entends le bois tomber de la forêt privée. J'entends le bois...
Mais c'est vrai. Il est à maturité, et
les propriétaires privés disent : Il n'est pas assez cher. Puis le monde
de la forêt publique, il dit : Le bois est trop cher. Là, j'ai essayé de savoir qui a raison. Mais,
pendant ce temps-là, il n'est pas normal que, dans un effet où est-ce qu'il
y a une reprise américaine, où est-ce que
les Deniso Lebel du Bas-Saint-Laurent puis de la Gaspésie, qui veulent relancer
des usines, ils font un appel à : Donne-moi le bois mature... Mais
le bois mature, ils le vendent.
Nous,
on fait des travaux sylvicoles sur du bois à planter, des petites affaires, des
petits arbres qu'on va prendre 35 ans
à récolter un jour, mais actuellement, la forêt, il y a un... M.
le Président, je vais le dire... Mme la Présidente, il y a, en Gaspésie, dans la
forêt privée, et dans le Bas-Saint-Laurent, un mur de bois planté en 1980 qui ne demande
qu'à être récolté. Mais là il faut que les vendeurs vendent puis les
acheteurs achètent. Et c'est là que la négociation trouve difficilement preneur actuellement. Donc, on l'immobilise, parce
qu'honnêtement, dans les travaux sylvicoles... Puis j'ai rencontré des
travailleurs sylvicoles...
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Lessard : ...il dit : Moi, là, quand je suis avec ma petite
débusqueuse puis je suis rendu... l'arbre à peu près 3,5 pouces,
quatre pouces sur la souche, c'est les poignets qui lâchent. C'est des
arbres qui sont prêts à être sciés...
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député.
M.
Lessard :
...dans les scieries parce qu'on est capables de scier du petit bois. Là, vous
m'avez animé, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Léger) : Bien oui, c'est ça.
M. Roy :
J'ai quand même d'autres questions, M. le ministre. Écoutez...
La Présidente (Mme
Léger) : Allez-y, M. le député de Bonaventure, c'est à vous.
M.
Roy : Bon, autre programme,
PCEF, on en est où? Il y a énormément d'inquiétudes dans le Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, et
j'aimerais savoir où on en est avec ça.
M.
Lessard :
Ça, c'est un programme qui a été mis en place il y a plusieurs années pour des
bonnes raisons d'investir en forêt privée.
Donc, il a été mis en place pour donner de l'ouvrage. Là, le bois, pendant
15 ans, bien, il a poussé, tu sais, il a tellement poussé qu'il est
rendu à récolter. Il n'est pas... On ne paie pas le monde pour aller dans le
bois pour travailler pour planter un arbre.
Là, on est rendus à ce que le propriétaire qui a l'arbre vende l'arbre, qu'on
scie le bois. Donc, ce programme
a été dégressif au fil des années et, cette année, il est terminé. Donc, le programme
de création en forêt, qui existait... Vous pouvez arrêter d'écouter, de
ce bord-là de la table, O.K., parce qu'il existait juste au Bas-Saint-Laurent puis en Gaspésie. D'ailleurs, les deux seules régions dans lesquelles... Vous
pouvez arrêter d'écouter, je vous le
dis, il n'existait que là, d'accord, pour... historiquement, à cause de la tordeuse,
etc. Le bois, il est rendu à maturité, donc, cette année, le Programme
de création d'emplois en forêt arrête, O.K.? Mais en même temps on a augmenté l'ensemble
des investissements en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent sur des horizons qui
permettent aux gens de travailler. Puis l'année passée vous m'en avez parlé,
que, exemple, la coopérative de Restigouche, qui est une petite coop forestière, n'allait pas faire travailler son
monde toute l'année. Là, c'est moi qui vous la pose, la question : Est-ce que le monde
de la coop forestière ont travaillé toute l'année l'an passé?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : Écoutez, là
vous êtes dans l'analyse micro. Je ne
sais pas s'ils ont travaillé toute
l'année. C'est sûr que non parce que,
quand les 14 pieds de neige sont arrivés, ils ont arrêté ça, O.K.? Le
son de cloche, c'est que les gens sont extrêmement inquiets, et il y a des gens qui n'ont pas
retrouvé d'emploi et il y a eu une fragilisation du tissu économique
du village où ce groupement-là existe. Le PCEF, selon les chiffres, là... on
peut s'obstiner là-dessus, mais c'est tout près de 250 emplois, quand
même. Et j'aimerais vous rappeler une
chose, c'est que le secteur forestier, c'est à peu près le seul
secteur où plus les gens prennent de l'expérience, moins ils gagnent bien leur
vie, parce qu'ils usent leur corps de manière prématurée, les tendinites, puis
etc.
Bon, ceci étant dit, quand tu arrives en fin de carrière à 57 ans, 58 ans et que
ton corps ne suit plus, tu as besoin d'avoir
accès à des programmes qui te permettent de travailler à l'heure pour gagner
dignement ta vie et ne pas tomber sur l'aide
sociale. Puis ça, ces gars-là, ils ne veulent pas ça. C'est des gens qui sont
fiers, c'est des forestiers de coeur. Ça fait qu'un programme de cette nature-là vient donner des conditions
facilitantes pour ne pas permettre une productivité, être payé à la job, mais être payé à l'heure, être
capable de te lever le matin dignement pour t'en aller dans le bois. Parce que, si on transfère ces gens-là à l'aide sociale, on n'est pas mieux amanchés en termes de gouvernance ou de coûts pour l'État.
Donc, écoutez,
c'est un plaidoyer que je fais pour ce programme-là. Vous me parlez du bois
mature. En général, écoutez... Puis je ne remets pas en doute les
informations que vous avez, mais des murs de bois, quand ils deviennent
matures, les gens sont assez intelligents pour aller le couper, et le prix est
bon, si je ne me trompe, actuellement, la corde. Ça fait qu'il y a des gars,
dans le bois, qui vont chercher, là, le bois. Mais je fais encore un plaidoyer
pour le Programme de création d'emplois forêt, c'est extrêmement important. Ce
n'est pas juste pour faire du précom, c'est vraiment... on peut faire de
l'éclaircie commerciale aussi, ce qui n'est pas banal puis qui est important.
Puis la
prévisibilité dans... les travaux qui se font là, là, pour... si ça rapporte
dans 15 ans, mais c'est bien. Il
ne faut pas avoir une vision à court terme de la forêt, il faut
avoir une vision à long terme. Et, écoutez, si on accumule tout ça, bon, la diminution des budgets par rapport
au Programme d'investissements sylvicoles fédéral, provincial plus le Programme
de création d'emplois en forêt, ça fait beaucoup d'argent,
là. Et, écoutez, je réitère la demande de voir si vous
n'avez pas des fonds à quelque part, là, qui pourraient permettre à ces gens-là
de finir leur carrière dignement.
• (16 h 50) •
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Lessard :
Oui, on avait eu cet échange-là l'an passé, là, parce que le... il y avait la
diminution en forêt privée, augmentation
des volumes, nécessairement, pour la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent. Quand on
prenait les deux programmes mis
ensemble avant notre élection, avant la bonification du 42 millions, en
fait il y a plus d'argent qui rentre en Gaspésie puis au Bas-Saint-Laurent qu'il en rentrait dans le temps. Je ne sais
pas, dans le temps, qu'est-ce que vous leur expliquiez, dans le sens... ou leur dire que moins d'argent,
ça donne plus d'ouvrage. Là, je veux dire, il rentre plus d'argent, ça
doit donner de l'ouvrage à quelque part, honnêtement.
Maintenant, entre les travaux de forêts privées,
les travaux publics, je comprends qu'il y a une différence. Maintenant, ces programmes-là qu'il y avait dans
le temps, le PCEF, c'était à forfait, ce n'était pas à l'heure. Puis ce
qu'ils se plaignaient, c'est que, comme tu
es à forfait, puis tu as vieilli, puis tu as mal un peu partout parce que ça
fait 30 ans que tu fais du bois,
puis que le bois est rendu plus gros, puis que, là, la machine, quand tu coupes
un arbre de trois pouces à la souche
puis que tu coupes des petites brindilles à part, bien, ton rendement n'est pas
pareil dans la forêt. C'est là qu'ils se plaignaient, de dire : Moi, quand tu m'envoies dans la forêt trop
mature qui ressemble à des éclaircies commerciales, écoute, je me fais mourir à aller dans le bois, donc,
parce que la forêt que je rencontre, elle est d'une maturité... d'une
récolte... de l'objet d'une récolte ou... un
premier traitement. On est les champions de sciage du petit bois, puis le
Bas-Saint-Laurent n'en fait pas
exception puis la Gaspésie, alors il dit : Cette valeur commerciale là,
là, ce n'est plus des travaux sylvicoles, là, on est rendus à vendre des
arbres.
Globalement,
dans le Bas-Saint-Laurent puis la Gaspésie, il y a plus d'argent qu'il n'y en
avait dans le temps, O.K.? Maintenant, on est sensibles à ça.
D'ailleurs, c'est pour ça qu'il y a eu de la formation. Mon collègue qui est le
ministre de l'Éducation a un programme de formation, on est intervenu auprès de
nombreuses personnes pour les former à faire pas seulement des travaux de
sylviculture, mais des travaux de récolte.
Tantôt, vous
avez fait une affirmation que, quand le bois est à maturité, le monde le vend.
La réponse, c'est non. Ce n'est pas
la... 4,3 millions de mètres cubes, c'est une augmentation de
300 000 mètres cubes juste cette année. On était à 4 millions de mètres cubes,
4,1 millions, je pense. Alors, on dit : Ce n'est pas normal que, un,
j'entends la forêt tomber, qu'il y a
des livraisons qui ne se font pas, qu'il y ait des approvisionnements aux
usines qui ne se font pas ou difficilement, qu'il y ait des appels
d'offres...
Moi, au Bas-Saint-Laurent, quand j'ai fait ma
consultation, savez-vous ce que la conférence régionale des élus m'a proposé? Ils m'ont demandé de leur donner
de l'argent pour faire un plan accéléré de récolte du bois mature, qu'ils allaient mobiliser les acteurs qui
possèdent les forêts privées pour envoyer du bois mature. Mais on ne paie pas
pour le bois à maturité, lui, il est rendu à
se payer tout seul, il est rendu à être livré aux usines, puis le propriétaire
va en tirer un revenu. Tandis que
l'ensemble des travaux sylvicoles, c'est quand il n'y a pas de valeur, c'est
quand il faut que je travaille le terrain, je replante un petit arbre
qui, lui, dans 70 ans, va donner un rendement. C'est le manque à gagner,
donc la forêt privée... Puis on l'a dit à tout le monde, là, on doit faire
plus.
Moi, ils me demandent
des programmes additionnels pour replanter des arbres dans la forêt privée,
puis, de l'autre côté, la forêt privée ne
livre pas d'arbres aux usines qui manquent d'approvisionnement. Donc, cette
année, ce qu'on regarde, deux volets avec
la table forêt privée : un, la fiscalité qui peut être pénalisante, à
savoir que, passé 10 000 $, tu as une taxe, hein, sur tes livraisons. Ça, c'est une valeur de 1962;
peut-être aujourd'hui, c'est 75 000 $. Deuxièmement, puis je
termine là-dessus parce qu'on ouvre une cellule sur la fiscalité, est-ce qu'on
pourrait travailler un aspect sur : Ton bois a poussé pendant 60 ans, il faut que tu
le récoltes parce qu'il perd de la valeur à toutes les années
dépendamment des essences? Si je le coupe,
je pourrais-tu le verser au lieu de le rajouter à mes revenus de la même année
dans une espèce de compte, un CELI-bois qui nous permettrait de différer
dans le temps un réinvestissement dans la forêt privée?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : Si je résume votre réflexion, M. le ministre, vous leur
demandez de faire plus avec moins de budget?
M.
Lessard : Si j'additionne les budgets que vous avez chez
vous, globalement il y a plus d'argent qu'avant. Quand vous essayez de
faire la répartition entre la forêt privée, forêt publique, d'accord, le volet
Forêt privée, on est rendus à vendre du
bois. Quand ils auront travaillé leurs forêts puis vendu une partie de leurs
forêts, on viendra refaire des travaux sylvicoles
dans leurs... Donc, on sera dans une nouvelle démarche, dans une nouvelle ère.
Donc, pendant ce temps-là, le programme
comme tel, il est à maturité, il n'est pas reconduit cette année. Ça, on peut
dire ça au monde qui nous écoute, là, en Gaspésie puis au
Bas-Saint-Laurent, c'est clair.
La
Présidente (Mme Léger) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Bonaventure, c'est juste qu'il vous reste à peu près
quatre minutes, là.
M.
Roy : Petit questionnement très régional. On a regardé, bon,
les budgets pour les travaux sylvicoles par région et, pour la Gaspésie,
on voit une diminution très significative. Et là il y a des gens qui posent des
questions, à savoir pourquoi. L'an passé, on
parlait de 17 864 500 $ pour les travaux sylvicoles sur forêts
publiques et maintenant on est à 16,3 millions.
Donc, il y a des gens qui ne comprennent pas. Théoriquement, le
225 millions est demeuré, et là il y a une diminution de presque 1,5 million... un peu plus de
1,5 million pour les travaux sylvicoles en Gaspésie. C'est beaucoup
d'emplois chez nous, ça, un budget de cette
nature-là, une diminution de cette nature-là, et ça s'accompagne des
autres coupures. Donc, écoutez, on aimerait savoir le pourquoi ou la raison de
cette diminution.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Lessard : Oui, Mme la Présidente, le budget, là, on le sait,
l'année passée, était 17 865 000 $, le réalisé a été de 16 539 000 $, c'est ce qu'on a
réussi à investir, et cette année il est à 16 millions. Donc, on a pris le
montant réalisé l'année passée puis
on a ajusté. Il était à 16 295 000 $, donc il y a une différence
de 243 000 $ seulement. Alors donc... donc, l'écart n'est... il faut comparer entre l'investi et le réalisé,
puis l'écart par rapport au réalisé l'année passée est semblable.
Je me suis informé.
Dans votre secteur d'activité, en général les gens ont travaillé assez pour
faire une année de travail raisonnable qui leur a permis aussi de faire leurs crédits
pour le chômage. Donc, on est à 243 000 $ de différence. Différentes
régions, il y a eu des variations.
La Présidente (Mme
Léger) : Merci.
M. Roy :
Dans les crédits, c'est le... Dans les crédits, ce n'est pas ce montant-là
qu'on a, ce n'est pas 16 millions.
M.
Lessard :
Oui. Le montant annoncé... le budget réalisé... Tu sais, il a tombé
20 pieds de neige aussi, puis ailleurs...
puis des fois il y a des intempéries qui sont arrivées, mais on a réalisé
16 539 000 $ de travaux payés l'année passée, puis cette
année, c'est sensiblement le même montant, à 243 000 $ proche.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député de Bonaventure.
M.
Roy : Écoutez, ce n'est pas une bonne nouvelle pour les gens de
chez nous, quand même, par rapport au PCEF, par rapport à la diminution de ce budget-là. Les gens se sentent
vraiment coincés, puis il va y avoir un appel à l'aide pour être certains... Puis sans parler du chablis qu'il
y a eu l'été passé. Bref, il y a quand même, je dirais, une atrophie de
notre économie forestière qui se manifeste,
là, dans un contexte, encore une fois, où je vous dis qu'il y a une
fenêtre — vous le savez, vous le savez tous — d'opportunité
pour l'industrie forestière au Québec.
Et
ce que je vous dis : C'est un secteur qu'il faut bonifier, qu'il faut
aider, qu'il faut soutenir d'une manière très significative. Et, quand
j'entends le Plan Nord — puis
je ne veux pas revenir là-dessus, là — ça me dérange un petit peu parce que, là, on n'est pas dans un contexte
économique où le Plan Nord peut rapporter, là, parce que le prix du
minerai est bas. Mais le prix du bois est
bon, donc il faut réellement qu'il y ait des efforts, je dirais, plus soutenus
pour soutenir l'ensemble. Puis là je
n'ai même pas le temps de vous parler des fermetures d'usines ou de toutes
sortes d'autres enjeux qui sont présents.
Mais,
écoutez, c'est un message qui vient de l'ensemble... d'une bonne partie des
acteurs qui sont, je dirais... qui manquent de motivation de plus en
plus par rapport aux actions ou, à tout le moins, à la structure de financement
qui n'est pas là.
La Présidente (Mme
Léger) : 30 secondes.
M.
Lessard :
Oui. On ouvre une nouvelle scierie avec le Groupe Lebel, à Cap-Chat. Ça fait
des années qu'elle était fermée.
Donc, les efforts sont mis dans ce sens-là. Quand tu as quelqu'un qui scie plus
de bois, probablement que ça va solliciter plus d'essences, puis le monde va
faire des meilleures livraisons. Le monde est au travail. Ça fait
plusieurs années. On est au rendez-vous avec ça.
La Présidente (Mme Léger) :
1 min 30 s.
M.
Lessard :
Mais j'entends bien ce que vous faites comme... Puis on aura la chance d'en
discuter quand j'irai en Gaspésie avec vous autres.
M. Roy : Merci beaucoup, Mme
la Présidente.
La
Présidente (Mme Léger) : Merci. Nous passons maintenant au prochain
bloc avec les députés ministériels pour 18 min 30 s. M.
le député d'Abitibi-Est.
• (17 heures) •
M.
Bourgeois : Merci, Mme la Présidente. Je comprends les préoccupations
du député de Bonaventure. Quand on est dans des régions forestières, on
veut s'assurer que notre monde est à l'ouvrage le plus possible, le plus
longtemps possible en forêt et/ou en usine.
Et moi, dès le lendemain de l'élection, j'étais interpelé par les gens de chez
nous, qui voyaient, dans le fond, le
marché forestier se présenter. On était à l'aube... On était au mois d'avril
l'année dernière. Et là on a eu des
industriels qui se sont pointés puis ils ont dit : Écoutez, nous, on
voudrait être là quand le marché va être favorable, mais on a des enjeux, on a des enjeux plus
particulièrement en Abitibi-Est. À Val-d'Or directement, on avait un
joueur qui... spécialiste dans le domaine du
panneau particules, en l'occurrence Uniboard, qui avait des contraintes au
niveau environnemental. Ils devaient
rejoindre des objectifs environnementaux au niveau de la loi... et qui
disaient : Nous, ça représente
un investissement majeur, est-ce que le gouvernement peut être partenaire, nous
accompagner là-dedans? Tout de suite,
on s'est mis au travail avec ces gens-là. Et, je tiens à le souligner, l'écoute
qu'on a eue rapidement, à la fois de M.
le ministre, Mme la Présidente, mais aussi des autres ministres qui ont été
concernés dans ce dossier-là... Parce que souvent, quand on arrive dans des projets d'envergure comme ceux-là,
c'est plusieurs joueurs qui sont mis à contribution, Mme la Présidente. En l'occurrence, dans ce
cas-là, ça a été le ministre de l'Environnement, ça a été aussi le ministre
des Finances qui ont été mis à contribution,
et on a réussi, à force de travail, d'échange, d'analyse, Mme la Présidente, à
arriver à un résultat fort intéressant pour
les travailleurs. Parce que c'est pour eux autres qu'on travaille, c'est pour
eux autres qu'on investit du temps
avec ces acteurs-là pour dire : On veut faire en sorte non seulement qu'il
y ait du travail actuellement, mais assurer une pérennité.
Et j'étais très fier, au mois de février
dernier, quand M. le premier ministre est venu en région pour annoncer le projet avec les gens d'Uniboard, dans un
premier temps. On parle d'un projet, un investissement de 55 millions
qui va garantir 500 emplois dans la ville de
Val-d'Or et qui va avoir un impact sur l'ensemble des acteurs forestiers du
territoire de l'Abitibi-Témiscamingue et
même au-delà de ces frontières-là puisque ce type d'usine là récupère des
produits à la fois en Outaouais — ils vont assez loin chercher
leurs approvisionnements — également
au Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Donc, Mme la
Présidente, vous comprendrez que ça a fait un peu une traînée de poudre de voir
qu'on était proactifs à résoudre des
enjeux de ce type-là et, encore là, à la suite de l'élection, on avait été
interpellés par... Moi, je suis originaire d'Amos, dans le comté voisin, où il y a une magnifique cathédrale, en
effet, de style romano-byzantin. Et justement le maire, qui était mon employeur à l'époque, a dit : Guy, on te
laisse aller, mais il faut que tu nous aides. Il faut que tu nous aides, on a besoin de support. Donc, rapidement,
il a dit : On aimerait ça avoir un coup de main pour la relance d'une
usine à laquelle j'avais contribué, à
l'époque, dans mon ancien métier, celle de Temlam, pour l'implantation d'une
usine qui s'est faite à l'époque avec
la compagnie Tembec. Et on avait travaillé très fort pour lancer cette usine-là
qui employait plus de 125
travailleurs, mais malheureusement la conjoncture a fait en sorte que ce
produit-là, qui était réalisé par cette usine-là, qu'on appelle «laminated veneer lumber» en anglais, mais qui est
comme une poutre d'ingénierie, Mme la Présidente, sans aller en détail technique... Je pourrais y
aller, mais je pense que vous n'aimeriez pas tous les détails, peut-être.
Mais donc, de ce côté-là, on avait lancé
cette usine-là avec beaucoup, beaucoup, beaucoup d'attentes, beaucoup d'espoir
qui était associé à ce nouveau produit d'ingénierie là.
Et vous
savez, M. le ministre, c'est quelque chose qui anime beaucoup les industriels
forestiers depuis que vous êtes venu
faire votre passage lors du congrès, l'automne dernier, parce que vous avez
dit : Il faut permettre à la forêt de livrer ses aspirations d'être, dans le fond, à créer de
la richesse, à créer, donner vraiment... obtenir de la forêt son plein potentiel.
Et les industriels, là-dessus, ont été à
l'écoute. Et j'ai eu la chance de pouvoir intervenir auprès de certains
industriels du secteur pour
dire : Qu'est-ce qu'on peut faire pour relancer cette usine-là? Il y avait
des joueurs intéressés. On a réussi, à force
d'interventions, à convaincre des gens de regarder le potentiel de l'usine.
Tout le monde parlait, à ce moment-là, de relancer une usine pour faire
du LVL, ce pour quoi elle avait été créée au départ, et regardait les marchés,
regardait les opportunités.
Donc, on se
disait : Bon, bien, si on est chanceux, on va pouvoir repartir l'usine
puis on va peut-être pouvoir créer une centaine d'emplois. On va avoir à
investir, mais on va travailler fort pour la repartir. Et, au fil du temps, ça
m'a emmené... avec la présence du ministre
au congrès de l'association forestière, lui faire rencontrer des industriels
et, dans le fond, lui permettre de
livrer le message qu'on souhaitait qu'ils soient les acteurs qui lancent des
projets et qui soient ceux qui nous
disent vers où on peut aller et assurer une pérennité à cette industrie-là et
la diversifier de façon intéressante.
Puis en même temps, en Abitibi-Témiscamingue, Mme
la Présidente, on avait un enjeu. Le secteur du bois résineux n'allait quand même pas si mal. Les marchés sont là, le dollar
américain, il faut le dire, nous aide, nous a aidé dans le passé. Il nous aide encore, mais on a...
et là, là-dessus, le député
de Chapleau disait tout à l'heure : Bon, on va dans ces territoires-là, dans le Nord, des fois,
puis on rentre dans une forêt, puis c'est toute la même essence. Ce
n'est pas tout à fait
le cas partout. Quand on remonte vers le Sud, justement, en se rapprochant vers
son comté, entre autres, bien, on a une
forêt qui est un peu plus mixte. On a des essences, des feuillus qui sont là et
qui causent une certaine problématique aux exploitants des scieries de résineux parce que rentrer en foret, faire
un chemin, aller couper ce bois-là... Et, quand on n'est pas du monde
forestier, on dit : Bon, bien, ils vont faire ça, puis c'est payant. C'est
plus compliqué que ça.
Mme la
Présidente, réaliser des travaux importants de foresterie, c'est faire de la
voirie forestière. Faire de la voirie forestière
pour aller chercher 40 %, 50 %, 60 % de son réel potentiel,
bien, il y a des coûts associés à ça. Tout le monde nous dit : La fibre coûte trop cher. Et il y
a un des éléments pourquoi la fibre coûte trop cher, Mme la Présidente,
c'est parce que, quand on rentre en forêt,
on dit à la fois : Bien, on va faire des routes pour se rendre au secteur
de coupe, mais, en plus, on va
choisir les billes, hein? On va dire : On prend juste le résineux parce
que le feuillu, pas de preneur. Tous les industriels dans le domaine résineux vont vous le dire : Ah! qu'est-ce
qu'on fait avec ça? Ça nous coûte de l'argent, nos... parce que c'est des sous-traitants qui travaillent
avec eux, Mme la Présidente, et là ils disent : Oui, mais là ce bois-là
est dans les jambes. Il n'y a personne qui
en veut. Il y a une usine en Abitibi-Témiscamingue qui prenait du feuillu pour
la peine, c'est Norbord, à La Sarre.
Mais dans mon comté, dans les parterres de
coupe, on est très loin de cette usine-là, là. Les distances pour amener de la matière à bon port, on est à 300,
400 kilomètres. Donc, automatiquement, il y a un facteur de coût qui
n'a aucun bon sens et aussi il y a une
question de la qualité des billes. C'est sûr que, pour des gens qui sont
peut-être un petit peu moins
familiers, un arbre, c'est un arbre. C'est un peu plus compliqué que ça. Non,
mais c'est vrai, là. Je vois le député de
Bonaventure qui sourit, mais, tu sais, la différence entre un bouleau, puis un
tremble, puis... qualité de déroulage, qualité sciage, qualité pâte, il y a vraiment toute une différence de ce
côté-là. Et ça, les industriels, eux autres, ils le savent. Et c'est là qu'on a réussi à faire une différence par
l'écoute, l'échange puis regarder c'est quoi, le marché. Où est-ce qu'on
veut s'en aller avec ça?
• (17 h 10) •
Et là on a eu la chance d'avoir des jeunes
investisseurs, une famille d'investisseurs qui était connue dans le domaine forestier, qui, elle aussi, s'est montrée
intéressée, en l'occurrence je parle de la famille Cossette. Et je tiens
à le souligner, je les salue, ils ont été
honorés tout récemment par M. le ministre. D'ailleurs, je l'en remercie. Cette
marque-là de reconnaissance des familles qui
ont bâti plusieurs de nos régions, c'est tellement important parce que,
souvent, hein, les villes se sont
développées autour de ces usines-là. Les villes, d'ailleurs, portent le nom
souvent des bâtisseurs de ces usines-là,
qui n'ont pas été construire une ville, ils ont été construire une usine. Bien,
on n'a qu'à penser à Lebel-sur-Quévillon, entre autres. Et donc ces
jeunes investisseurs là, les frères Cossette pour ne pas les nommer, huit
frères qui sont dans le domaine forestier depuis plus de 60 ans... Plus de 60
ans, Mme la Présidente, vraiment, c'est quelque chose. Et là, M. le ministre, c'est vraiment... Ça a été grandement apprécié, le fait que vous souligniez
l'apport de ces familles-là sur l'ensemble du territoire québécois,
quels acteurs importants ils ont été pour cette industrie-là au fil du temps.
Et donc ces investisseurs-là ont dit : Nous, là... parce
que j'ai dû les convaincre d'aller voir l'usine, et honnêtement le projet qu'ils avaient, là, ce n'était pas ça du
tout. Mais, quand c'est des gens d'affaires avertis, qui sont capables de
saisir des opportunités, Mme la Présidente,
ils sont revenus au bureau puis ils ont dit : Guy, on pense qu'on peut
faire de quoi, mais autre chose...
bien, en complément. Et là la différence, M. le ministre, on a eu à travailler
là-dessus avec eux, mais on parle
maintenant de la création de 350 emplois. Non seulement on va repartir
l'usine de LVL, là, mais, en plus, on va pouvoir avoir... Et, ces joueurs-là, là, ce n'est pas des derniers
venus, là. Ils vont partir une usine de panneaux gaufrés, de l'OSB. Et ça, c'est quelque chose qu'ils
connaissent très bien. Ils en ont parti quatre, usines de même à travers le
Québec et aux États-Unis et eux disent : Guy, le succès de cette usine-là
va passer par la combinaison des deux.
Parce que
tout le monde se disait : Mais pourquoi que Temlam, à l'époque, n'a pas
passé au travers? Mais, dans une
bille de tremble, comme on appelle chez nous, la qualité de déroulage, c'est
20 %, 25 % maximum des billes. Le reste, il faut faire de quoi avec, puis on ne veut pas
faire du bois de poêle. On veut faire quelque chose qui va être avec une
valeur ajoutée, et le panneau d'OSB est une plus-value très recherchée, très en
demande au niveau des marchés. Donc, de ce côté-là,
ils ont eu rapidement une lecture du potentiel de ce projet-là. Et ce que ça
fait, M. le Président, on est maintenant rendus avec une usine qui va à la fois faire du LVL et aussi construire
des panneaux d'OSB. Et là on parle de 350 jobs, mais aussi on parle de 750 000 mètres cubes de bois de tremble
et de bouleau. Ah! du bouleau, ça, là, c'est encore pire que le tremble, parce qu'il faut se rappeler, à
l'époque, il n'y a pas si longtemps, chez nous, voilà 25 ans, du tremble,
là, les gens ne voulaient pas voir ça trop,
trop. C'était comme une essence moribonde. Le bouleau, on s'en servait pour
faire des appels pour aller à la chasse à
l'orignal, avec l'écorce, mais... un peu de bois de poêle, mais on ne faisait
pas vraiment de travaux pour la peine...
Une voix : ...
M.
Bourgeois : Bien, M. le Président, vous êtes un amateur de chasse,
vous aimez encore le bouleau, mais nous, on aime mieux faire autre chose
avec. On aime mieux faire autre chose avec.
Donc, M. le
ministre, vraiment, je pense qu'on a eu toute une journée, cette journée-là.
350 jobs à Amos, 500 jobs à Val-d'Or, et aussi on est venus donner aux
autres industriels du secteur forestier, dans le domaine résineux, on est venus leur donner de l'oxygène, on est venus leur
dire : Quand vous allez rentrer en forêt, vous allez pouvoir faire la
coupe comme elle doit se faire et vous allez
avoir des preneurs pour l'ensemble des essences que vous allez récolter. Et ça,
ça fait l'affaire, oui, des industriels, mais de leurs réseaux de
sous-traitance, de leurs travailleurs. Parce que les travailleurs disent : Nous, là, on aime ça, hein? Je
comprends le député de Bonaventure qui avait la préoccupation, tantôt, de
dire : On veut rentrer dans le bois,
mais on veut que notre monde fasse... qu'il travaille le plus longtemps
possible puis qu'il y en ait, de l'ouvrage, pour la peine.
Alors,
en posant un geste comme ça, en trouvant des acteurs qui sont capables de voir
les opportunités puis sont capables
de dire : Nous, on va investir de ce côté-là et on va être capables de
créer une plus-value qui non seulement va répondre au potentiel de ce projet-là, mais qui va aussi permettre de
stabiliser une industrie complète dans un territoire vaste comme l'Abitibi-Témiscamingue... Et ça vient même
toucher une partie du Nord-du-Québec, qui fait partie du Plan Nord, qui
fait partie d'une autre vision, d'un autre projet majeur. Puis je peux vous en
parler de celui-là aussi, mais je vais me restreindre à ce beau projet là.
Donc, M. le ministre, on est rendus maintenant avec des acteurs qui sont dans l'usine, ils sont
à avancer leur projet, et j'aimerais savoir où vous en êtes rendus dans
l'avancement par rapport au permis, par rapport au positionnement de ce nouveau
joueur là en Abitibi-Témiscamingue.
La Présidente (Mme Léger) : Pour
environ 1 min 30 s qu'il reste.
M.
Lessard : Alors,
j'allais pour dire : Je n'ai pas d'autre question, mais...
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Lessard : C'est important
parce qu'honnêtement il y a un geste assez significatif de trouver un preneur
québécois pour exploiter une usine québécoise parce qu'il y avait des
propositions qui venaient aussi de l'extérieur. Nous autres, on sait que, s'ils l'achètent puis ils investissent, ils
vont rester, ils ne vont pas seulement exploiter la période où est-ce
que la fenêtre d'opportunité sera intéressante, même en payant un peu plus
cher, puis sacrer ça là quand le cycle reviendra.
Alors donc,
je veux mentionner quand même le travail exceptionnel que vous avez fait
là-dedans. S'il y a le groupe Cossette,
Forex, à Amos, il s'appelle aussi le même nom que... je ne peux pas dire votre
nom, votre prénom, mais comme député
d'Abitibi-Est, vous avez fait votre job jusqu'au bout, même dans les défis les
plus grands parce qu'il y avait du financement aussi, l'acquisition avec
Tembec, alors c'est important.
La demande de permis de transformation de
l'usine, là, puis la demande de garantie d'approvisionnement sont en cours de traitement au ministère, puis les
réponses seront communiquées à l'entreprise dans les prochaines semaines
Donc, c'est un processus normal. Ça a remis
de l'activité économique fort importante puis ça va libérer... quand
même c'est 200 000 à
300 000 mètres cubes d'une essence qui gelait les autres essences.
Alors, quand il va rajouter les panneaux, là, à la fin, on va être de
plus de 500 000 mètres cubes, et là ça veut dire que, là, on envoie un
message aux résineux, aux preneurs de
résineux : le bois que vous allez aller récolter va coûter moins cher
parce que ceux qui sont passés avant ont été capables d'utiliser l'ensemble de cette forêt-là. Donc, il y a un...
Puis, dans votre coin aussi, lors de nos consultations, il y a eu aussi un groupe qui travaillait sur un
centre de valorisation du bois. Alors donc, ce qui est le fun, c'est qu'il y
a des projets, puis, quand on veut puis on peut, on essaie fort, là, de faire
de quoi de différent.
La
Présidente (Mme Léger) : Merci. Nous passons maintenant au prochain
bloc, celui de la députée indépendante de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
pour un bloc de neuf minutes. Donc, comme c'est restreint, que l'échange se
fasse correctement, M. le ministre, avec la députée. Allez-y.
Mme
Massé : Merci, Mme la Présidente. Bonjour, tout le monde. Bonjour, M.
le ministre. Très heureuse d'être là. On va poursuivre, dans le fond, un
dialogue qu'on a entamé déjà la semaine dernière. Vous et moi, on s'entend pour
protéger Kanasuta, on s'entend pour atteindre nos objectifs de Rio, des aires
protégées de 12 %. D'ailleurs, le ministre
de l'Environnement me confirmait, lors de l'étude des crédits, la semaine
dernière, qu'il vise toujours 2015 pour atteindre son 12 %, donc, et qu'il dégage les budgets nécessaires
pour faire les consultations, et tout ça. Alors, bien sûr, vous
comprendrez, je l'ai questionné sur Kanasuta.
Bonne nouvelle, on sait que cette semaine
d'ailleurs Tembec a rencontré Action boréale. Donc, ça parle de collaboration,
et, moi, ça, ça me plaît parce qu'on le sait, là, puis pour nos auditeurs, le
Kanasuta, c'est une réserve extraordinaire,
millénaire, une forêt qui n'a jamais été touchée, et donc on a là des
opportunités. On sait qu'il y a trois... il y a quatre secteurs,
pardon : un qui est déjà protégé et deux autres qui pourraient l'être
assez aisément.
Mais le
secteur qui est en jeu, ce que je comprends, c'est l'enjeu qu'il nous manque
des données scientifiques. C'est ça
qu'il nous manque actuellement, c'est-à-dire que les militants, militantes, les
citoyens et citoyennes — d'ailleurs, je les remercie — ont fait leur travail, il y a déjà des
éléments. Tembec aussi a des éléments. Ils ont déposé leur carte à Action boréale cette semaine. Alors, je me
dis : Ce qu'il nous manque, c'est, un, les données scientifiques
écologiques pour s'assurer de ne pas
détruire une zone puis qu'on le regretterait. Et, je dirais, l'autre élément
qui est important, pourquoi il faut
suspendre le début des travaux qui est prévu pour le mois de juin, c'est les
impacts négatifs pour Tembec. M. le député
de l'Abitibi-Est vient d'en parler, c'est... quand on ouvre les chemins, il
faut que ça serve à quelque chose. Alors, il serait malheureux qu'ils ouvrent les chemins dans une réserve
faunique ou une réserve qu'on voudrait intégrer dans nos aires protégées puis que, trois semaines après,
bien, parce qu'on a fait les études, on se rende compte qu'ils ont fait
leurs chemins, ils ont dépensé de l'argent, puis que, dans le fond, il faut le
protéger.
• (17 h 20) •
Alors, dans
ce sens-là, M. le ministre, bien, j'aimerais ça vous entendre parce que je sais
que vous avez continué à réfléchir,
vous venez de me déposer une carte. J'aimerais vous entendre sur la possibilité
de vous impliquer pour stopper ça,
parce qu'ils nous disent tous : Un été, on est capables de faire la job
d'étude, puis on en aurait le coeur net, puis Tembec serait heureux
parce que, là, il saurait où aller.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Lessard : Oui,
merci, Mme la Présidente. Donc, on a eu la chance, lors d'une période de
questions... sur qu'est-ce qui se passe sur la forêt du Kanasuta. J'ai
déposé... je vais la déposer officiellement à la table, là, parce que, parfois, il faut situer où est-ce qu'on est quand
on est en Abitibi. Ce qui fait l'actualité, c'est... il y a eu des droits de
coupe d'autorisés pour un secteur, actuellement, dont il y a eu des
consultations, de nombreuses consultations, même à la demande de la ville de
Rouyn-Noranda. Action boréale, de l'Abitibi-Témiscamingue, a demandé... Ils ont
profité de consultations. Ils avaient donc,
même avec l'entreprise, décidé de reporter jusqu'au mois d'avril de cette
année, le temps que les
représentations au ministère de l'Environnement soient faites. Je tiens à
mentionner que le secteur visé pour la récolte de cette année, c'est à la limite de la frontière de
l'Ontario. J'ai une carte qui l'indique en rouge, qui est déposée ou que...
Je ne sais pas si ça s'est rendu en avant, ça va être rendu en avant et
partagé.
Document déposé
La Présidente (Mme Léger) : Le
document est déposé.
M.
Lessard :
C'est juste à côté. Donc, il y a déjà une réserve écologique qui est là,
présente, et on voit en vert, là, où
est-ce qu'il y a un carrelé, donc vers le nord et vers l'est, un autre secteur
qu'on appelle des réserves à l'État, et les réserves à l'État, c'est donc des forêts qui ont un potentiel, là, assez
important pour qu'on considère de s'éloigner de ces massifs forestiers
là pour la qualité de l'ensemble de la biodiversité sur le territoire. Donc,
l'État lui-même, quand on appelle ça réserve
à l'État, indépendamment du ministère de l'Environnement, donc, dit : À
cause de la propriété de cette forêt-là,
donc on va s'en tenir loin. Mais il y a quand même une petite partie, cette
année, qui est quand même sujette à des travaux comme il y en a eu au
lac Jolicoeur l'an passé.
Donc, je sais
qu'il y a des travaux puis des représentations qui sont faites au ministère de
l'Environnement. En général, quand même, il faut le dire, Rouyn-Noranda
a quand même atteint son... plus de 12 %, est à 12,4 % d'aires protégées ou préservées — oui, aires protégées, donc — mais ça ne nous empêche pas, comme État, de
regarder ces aires de distribution là
avec des peuplements plus exceptionnels. Mais, pour l'instant, il semble
qu'après les représentations Tembec aussi a besoin de faire des travaux
de récolte...
La Présidente (Mme Léger) : En
conclusion.
M.
Lessard : ...qui
avoisinent la réserve écologique.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée.
Mme
Massé : Merci, Mme la Présidente. Oui, mais je tiens à continuer de
nous rappeler que, malgré le 12,4 %, qui ne sont pas toutes des aires protégées, il y en a qui sont en devenir,
comme disait M. le ministre, mais que la particularité de cette forêt-là, c'est qu'elle est vierge, elle
est vieille, et ça, là-dessus, l'Abitibi est déficiente par rapport à leur
contribution, et surtout, au sud du 48e parallèle, on n'en trouve plus.
Alors, il
faut la préserver de façon particulière. Et, moi, ce que je retiens des échanges
que j'ai eus avec les gens, c'est que, s'il y a une volonté réelle de
vouloir s'assurer qu'on ne commettra pas une gaffe et pour Tembec et pour la diversité, parce que c'est ça qu'on veut protéger
dans cette forêt qui est une richesse archéologique, scientifique, etc.,
bien il faut se donner l'été pour réellement aller chercher les études
nécessaires, et là-dessus, bien, moi, je pense que votre collègue de
l'Environnement me disait qu'il est prêt à faire les consultations. Il veut
l'atteindre, son 12 %.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Lessard : Oui, Mme
la Présidente. C'est intéressant, on dit : Ah! Tembec, l'Action boréale en
Abitibi-Témiscamingue, c'est un mouvement,
c'est dynamique, ça, ce comité-là. Ce n'est pas quelque chose de statique, on
se réveille un matin, on dit : Ah! il
est en train de couper. Donc, il y a des consultations. Il y a des tables
locales de consultation, les tables
intégrées, où est-ce que les participants viennent faire des représentations en
leur disant : Attention! Tu penses à telle affaire, tu pensais que c'était une vieille forêt, la dimension...
les espèces, les essences, avez-vous documenté ça? Il y a eu de nombreuses rencontres de faites. À la
fin, après les rencontres, là, il semble qu'il y a un petit secteur qui,
quand même, serait sujet aux coupes
forestières cette année. Puis l'entreprise avait même reporté en disant :
Si vous avez des représentations à
faire au ministère de l'Environnement, là, c'est le temps, etc. C'est des
choses qui ont... Ça, c'est l'année passée. Donc, on était quand même
dans une affaire de prévisibilité.
Mais, comme
je vous dis, les connaissances, la science, les aires de distribution font en
sorte que... Écoutez, Mme la Présidente,
sur la carte, là, quand même, quand on parle de ce qui est en vert, qui est un
site quand même, je pense, de valeur exceptionnelle, à l'est, tout le
carrelé, là, on parle d'une... c'est immense comme territoire, là, alors que
nous, on est plutôt à droite, ici, là, le
petit secteur qui serait sujet, cette année, à une récolte. Tembec, comme les
autres entreprises, ils veulent seulement avoir accès à de la forêt
qu'on peut récolter; ils ne cherchent pas à faire des différends avec des
organisations.
La Présidente (Mme Léger) : En conclusion.
M.
Lessard : Eux aussi, la valeur de leur bois à destination
est importante. Alors, je pense qu'il y a des efforts de sensibilisation
qui ont été faits, qui étaient souhaitables, puis on va continuer d'en faire
dans le meilleur intérêt des deux communautés pour avoir un équilibre dans le
prélèvement et la préservation.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Oui. Combien de temps?
La Présidente (Mme Léger) : Comment
il vous reste? 2 min 15 s.
Mme
Massé : Deux minutes. Ça va
bien. Ça va bien, M.
le ministre. Non, c'est à moi que je
parle. Ça va bien, ça va bien.
En fait, ce
qui nous manque, l'élément qui nous manque... Vous avez raison, beaucoup
de travail a été fait, il y a
eu des consultations, il y a
eu des consultations aussi achoppées, là, pour des raisons que je
vous ai déjà expliquées. Mais c'est la
question de la valeur écologique, c'est
ça qui nous manque, et ça, c'est des
données qui, malheureusement, peuvent être faites seulement en allant sur le terrain, en faisant des
prélèvements. Et, dans ce sens-là, Action boréale me disait qu'ils assurent,
de façon militante, ce qu'ils peuvent et ils veulent continuer de le faire,
mais que ça prend pour quelques dizaines de
milliers de dollars pour préserver un joyau archéologique, historique,
potentiellement avec les autochtones, et toute la question écologique. On a avantage à aller faire cette
cueillette-là avant de commencer, sinon Tembec risque de se trouver mal pris avec les chemins qu'il aurait
investis pour aller chercher son bois. Il va l'avoir investi, c'est de l'argent
perdu. Pour ça, c'est un été, puis, après ça, les dés sont joués.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Lessard : Bon, ça, c'étaient les représentations qui
étaient faites l'année passée sur la qualité des inventaires et la présence ou pas de... vous
dites historiques, avec des vestiges de présence de la communauté
autochtone, etc. Ce qu'on me dit,
c'est : Ce n'est pas le secteur qui est visé pour cette année qui fait
l'objet de ces représentations-là, mais on est sensibles à ce qu'ils disent. En
général, les inventaires, ils ont été
faits. Alors, ils sont connus, puis ils sont documentés, puis ils sont accessibles. Alors, sur les autres
aspects, pour lesquels on fait attention, c'est vraiment sur les autres
intérêts que vous présentez. Donc, moi, je
recherche quand même l'équilibre entre le prélèvement puis la
préservation, puis, quand c'est de
vocation exceptionnelle, honnêtement, on n'a jamais tellement
hésité. À la fin, il y a eu des combats, puis M. Desjardins en a fait, puis ça a été important,
puis, même dans les secteurs qui ne sont pas là, là, c'est ailleurs,
il y a eu, donc, des actes de
préservation importants.
Alors, je vous le dis, on cherche l'équilibre, l'entreprise
aussi, puis Action boréale Abitibi-Témiscamingue probablement aussi. Donc, les
représentations continuent de se faire, mais honnêtement, ça, c'était le même
discours que l'an dernier. Alors, des
fois, il faut que ça évolue un peu puis, nous autres aussi, il faut donner
l'ère vers où on s'en va. Donc, il faut avoir les discours, les deux
discours.
La
Présidente (Mme Léger) :
C'est tout le temps que nous avons. Merci. Nous passons maintenant
du côté du gouvernement... deuxième opposition, effectivement, deuxième opposition, 15 minutes. Mme la députée d'Arthabaska.
Mme Roy
(Arthabaska) : Merci.
En novembre 2013, le dernier gouvernement, celui de Pauline Marois, a lancé une
grande consultation nationale de l'industrie forestière. Trois chantiers ont
été lancés : le premier chantier, sur l'amélioration apportée à la mise en
oeuvre du régime forestier, présidé par Paule Têtu; chantier sur l'efficacité
des mesures en forêt privée, présidé par
Michel Belley; et chantier sur la production de bois, volet économique de la
stratégie d'aménagement durable des forêts, présidée par Robert
Beauregard. Le rapport a été déposé en février dernier. J'ai pris connaissance
de ces trois rapports. Je tiens à remercier les auteurs pour leur travail et
leur contribution.
Toutefois,
ces lectures ont identifié, entre autres, deux constats troublants que je
souhaite aborder avec vous... avec le
ministre, Mme la
Présidente. Le premier constat que
j'aimerais discuter est celui de la planification forestière, tel que soulevé par Paule Têtu. Celle-ci fait état, dans
son rapport, de nombreuses lacunes quant à la qualité des inventaires,
soit les volumes réellement présents sur le terrain pour la planification
opérationnelle. Selon Mme Têtu, il apparaît que les règles d'octroi des contrats d'inventaire dans les directions régionales
du ministère de la Forêt, de la Faune
et des Parcs amènent à diminuer l'importance accordée à l'expertise dans
un but de diminuer les coûts.
Elle dit, à la page 9 de son rapport : «L'État devrait être préoccupé par une telle
situation puisque ce qui peut sembler
une économie à court terme a le potentiel d'avoir des répercussions financières
majeures en raison d'une diminution de la qualité des informations utilisées pour la planification forestière» et
elle recommande de «renforcer les processus reliés aux inventaires
d'intervention, dans toutes les régions». Elle demande à ce qu'«une attention
accrue à la qualité des devis d'inventaire, pour que les fournisseurs de
services aient a priori [de] bonnes informations concernant le terrain, ses
conditions et ses voies d'accès»...
Aussi, Mme
Têtu s'est interrogée sur la nécessité de «réfléchir aux désavantages que
présente une trop grande concentration
de l'expertise de planification forestière au sein du ministère [...]
d'examiner des modèles où une partie de ses tâches seraient imparties à
[l'extérieur], auprès d'intervenants qui seraient le mieux placés pour les
réaliser».
Les constats
évoqués sont sérieux. Ce rapport a
été déposé en août dernier. Les vérifications internes ont-elles été
appliquées immédiatement?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
• (17 h 30) •
M.
Lessard : Oui. Donc, le rapport Têtu sur l'amélioration du régime forestier est fort important, puis, au
fur et à mesure de ces travaux, on a intégré dans les opérations un
processus d'amélioration continue. Nécessairement, quand l'État a repris la planification
de la forêt, donc, c'est devenu un régime d'État, donc des gens... On a
réembauché des ingénieurs forestiers, ça a
éloigné l'industrie qui, avant, faisait cette responsabilité-là, puis l'État venait surveiller la qualité du travail,
de la planification quinquennale qui ne tenait pas compte nécessairement de
tous les aspects demandés par la loi sur les
harmonisations, tenir comte des communautés, dire : Je coupe là, je
m'entends avec toi, puis les autres, ils se débrouilleront.
Alors, nécessairement,
ce travail-là a éloigné la planification.
Puis Initiative Maniwaki, qui était
déjà là l'an passé, nous a amenés, avant le rapport Têtu, à dire :
Il faut ramener l'industrie aux planifications intégrées de la forêt. Et opérationnel, le volet opérationnel. Oui,
tactique, ils participent, mais opérationnel, regarde, quand tu vas faire ton
chemin, quand tu vas sélectionner tes lots, etc. Donc, c'est l'entente qu'on a
signée avec le Conseil de l'industrie forestière récemment pour faire en sorte, un, que les meilleures pratiques en planification forestière soient faites dans l'ensemble des régions du Québec, les meilleures pratiques, ce qu'on a appelé la
culture des champions; deuxièmement, que l'industrie soit assise à la table, puis, plus que ça, que le Bureau de mise en
marché soit assis à la table avec eux pour sélectionner des lots pour
éviter tout ça.
Deuxièmement, sur la qualité des inventaires, donc, on fait nécessairement
de l'impartition, puis ça a été reproché, à savoir que, souvent, l'inventaire ne correspondait pas pour l'opérateur.
Il arrive sur le chantier pour lequel il a sa garantie, donc il
y a une... l'inventaire ne
correspondant pas, nécessairement, le panier de produits ne sera pas en
conséquence. Donc, on a révisé, donc,
aussi les pratiques sur ça, parce que les contrats qui sont donnés pour aller faire les
inventaires, il y en a qui
sont bons, il y en a qu'il faut qu'ils s'améliorent puis il y en a qu'on n'a
plus besoin. Alors donc, ça a été pareil avec
Rexforêt. On a passé la commande. On a dit : Coudon, est-ce que
l'ingénieur forestier y va encore, dans le bois? Parce que l'inventaire
est tellement moins bon que qu'est-ce qu'on disait. Alors, on s'est aperçu
qu'on avait à être un peu plus exigeant envers ceux qui font des inventaires.
Donc, ça, ça a été corrigé.
Mme Roy
(Arthabaska) : Le
deuxième constat concerne le chantier sur la production de bois, de M.
Beauregard. Mme la Présidente, ce rapport aborde la question
de la mise en place d'agences régionales pour la récolte forestière afin
de sortir l'aménagement forestier de l'industrie de transformation. Selon M. Beauregard, pour séparer définitivement
les secteurs de transformation et de l'aménagement, il serait bénéfique d'ajouter un intervenant
dans l'équation, soient les agences
régionales pour la récolte forestière. Cette mesure pourrait même
permettre une réduction du coût de la fibre. Il écrit : «Il ne s'agit pas ici de remettre en question le régime forestier,
mais plutôt d'explorer de nouvelles façons de faire, aménageables à l'intérieur
du régime actuel, qui permettraient de trouver de nouvelles synergies. Entre le
modèle du "tout-à-l'État" et de celui du "tout-à-l'industrie de transformation",
il apparaît impératif d'expérimenter de nouvelles configurations.»
Cette idée de
création de sociétés d'aménagement forestier est intéressante, l'idée d'avoir
un regroupement de plusieurs
industriels qui ont besoin du bois qui provient de la Côte-Nord,
par exemple, pourrait se donner une structure qui ferait de la récolte et de l'aménagement forestier de manière
intégrée. On pourrait le faire avec de la coopération et réduire maintenant le coût de transport de la matière
première jusqu'à peut-être 20 %. Au lieu d'accorder un morceau de
territoire et un volume de droit à l'usine X
à l'endroit Y, on pourrait essayer de
faire en sorte que tous les industriels concernés par l'espace géographique
donné puissent travailler ensemble dans un cadre opérationnel. On éviterait de
la bureaucratie, on fonctionnerait selon une logique industrielle.
Certains
médias nous disent qu'il y a un projet
pilote. Est-ce que c'est exact? Et son objectif, son fonctionnement et
les critères du projet pilote constituent mes questions ainsi que, si tel est
le cas, est-ce qu'ils ont des résultats.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Lessard : Oui. Bon, le rapport Beauregard, c'est large, là.
Il vient de le déposer récemment. Il
y a une série de représentations
qui sont faites, c'est un changement, tu sais? Le rapport Beauregard, là, lui,
il dit : Il faut produire de la valeur
plutôt que de produire du volume. Mais, moi, à tous les jours, le monde me
demande du volume puis du volume. Je ne dis pas qu'à travers ça il n'y a
pas des gens qui ont découvert la valeur. J'ai été chez Chantiers Chibougamau, nécessairement, ils sélectionnent des pièces de
bois qu'ils récoltent à la longueur puis qu'ils testent son taux de
stress. Ça, c'est sa résistance à être
amalgamé pour donner des poutres d'envergure pour remplacer, donc, le fer, le
métal. Ou des entreprises comme John Lewis, qui sélectionnent des parties
d'arbre, de déroulage, pour faire 8 milliards de bâtons de Popsicle.
Une voix : À La Tuque.
M.
Lessard :
À La Tuque, c'est ça. Donc, il y en a plusieurs qui trouvent la valeur dans les
volumes, mais lui parle de valeur plutôt que de volume.
Alors, actuellement, je ne cherche pas à trouver
une nouvelle façon. J'ai bien lu ça, on en a parlé, on a eu des échanges, on n'en est pas rendu là. Déjà que les
industriels ont trouvé bien dur de faire le changement avec l'État,
l'État a engagé souvent les ressources
qu'eux avaient mis dehors suite à ça, donc ils ont été rembauchés au ministère.
On commence juste à se comprendre, on
fait de la coplanification, puis l'évolution de ça, peut-être, nous amènera
vers une autre forme pour le faire, mais ils ne
cherchent pas plus de fonctionnariat, ils ne cherchent pas une couche de plus
par-dessus. Alors, on va le regarder. On a quelques projets puis des
essais sur des fournisseurs intégrateurs, mais, pour l'instant, on n'est pas rendus
là. Mais on l'analyse puis, le moment venu... Comme il y a quelque chose de
nouveau, actuellement, puis je vais terminer
là-dessus pour votre autre question. Plusieurs entreprises
se mettent ensemble, exemple, dans Lanaudière, dans le secteur de Maniwaki, justement. Traditionnellement, ils ne travaillent pas à
faire en sorte que la business de l'autre aille vraiment mieux. Mais, quand les strates sont gelées puis quand la
forêt mixte ou feuillue se présente chez eux, ils disent : On peut peut-être
faire plus. Là, ils se mettent ensemble, donc ils créent une nouvelle instance,
d'une certaine façon, entre eux autres sur la gestion intégrée des
ressources. Et est-ce que ça pourrait être fait? C'est quelque chose qu'on regardera, mais, pour l'instant, on n'est pas
rendus là. Ils commencent juste à apprivoiser comment le ministère travaille puis comment, nous
autres, l'industrie travaille, et déjà on en voit déjà les bénéfices.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée.
Mme Roy
(Arthabaska) :
Certains industriels et le Conseil de l'industrie forestière du Québec
soutiennent que l'instauration des
mises aux enchères a fait monter les coûts des bois. De toute façon, on le
voit, c'est un fait. Là, bien sûr, il faut
faire attention. On ne parle pas des coûts du bois, mais de la redevance que le
gouvernement impose aux propriétaires de
la forêt sur chaque mètre cube. Il y a une équation pour évaluer ces coûts de
bois, ça dépend des endroits de la récolte, mais on dit entre 10 % et 15 %, peut-être même 40 % de
hausses auraient été observées. Et ces hausses de coûts, même si c'est jusqu'à
peut-être 8 $ du mètre cube, dans cette situation actuelle de crise, c'est
un fardeau additionnel. Cette hausse des redevances découle directement du système de marché. Le mécanisme
d'enchères a fait en sorte que, si une matière est très désirée, son prix augmente, ce qui est normal, et
c'est exactement ce qui s'est produit. Les redevances sont applicables
aux garanties d'approvisionnement, mais
elles sont calculées à partir du signal du prix advenu aux enchères pour le 25
% restant. Est-ce que le ministre a l'intention de réviser le système de
mise aux enchères?
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Lessard :
Alors donc, j'ai reçu le mandat du premier ministre d'améliorer le processus de
mise aux enchères. Donc, la première entente qu'on a signée avec le
Conseil de l'industrie forestière, c'est de dire : Est-ce que le Bureau de mise en marché peut nous déterminer trois ans
d'avance là où il va sélectionner les lots? Parce qu'il y avait une mise
en concurrence cumulative, à savoir que lui
qui avait la garantie approvisionnement planifiait ses opérations, ses
chemins, puis là le Bureau de mise en marché
venait prendre ce secteur-là pour le mettre aux enchères. Il disait, un :
Ça n'a pas de bon sens, vous nous
faites une concurrence. Vous nous faites dépenser de l'argent pour rien, puis
c'est les autres qui en profitent. Donc, ça, c'est réglé. Donc, on va
savoir trois ans à l'avance.
Deuxièmement, on améliore aussi nos façons de
faire en tenant compte des essences, des prix. En général, le Bureau de mise en
marché, ça a libéré l'ambition de ceux qui veulent accéder à des volumes. Parce
qu'avant c'était cloisonné pour ceux qui
avaient seulement des garanties d'approvisionnement. Puis, si tu avais un
nouveau projet puis l'autre ne voulait pas utiliser de bois, bien, il
n'était pas disponible.
Deuxièmement,
on apporte des améliorations, donc, sur les prix planchers. Il y a une série de
mesures qui va être annoncée
prochainement, parce qu'une des critiques... ils disaient : Oui, mais tu
mets un lot aux enchères, personne n'en veut, puis tu ne laisses pas... Quand personne n'en veut, j'ai misé à
tel prix du mètre cube, puis tu ne veux pas laisser partir le lot. Donc, il y a une critique, à savoir que le
Bureau de mise en marché ne vend que des lots qui sont payants. Ça ne se
peut pas dans la vie. Dans un marché de
libre concurrence, il y a des lots qui sont payants, des lots qui sont moins
payants. Alors, on va répondre prochainement, là, à ce volet-là qui est une
critique forte, là.
Maintenant,
quant à la redevance, nécessairement, je vais vous dire, sur l'accord de bois
d'oeuvre, toute mesure que je ferais
sur la... baisser la redevance actuellement serait vu comme une mesure qui
favoriserait, qui serait une subvention à l'industrie, et on aurait un
différend immédiat sur l'accord de bois d'oeuvre.
• (17 h 40) •
Mme Roy
(Arthabaska) : Je vais vous poser une question courte puis je
voudrais bien pouvoir avoir une réponse aussi courte. Mme la Présidente,
j'aimerais savoir si le ministre compte alléger le fardeau administratif et
comment.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Lessard : La réponse, c'est oui, et on s'est donné des
cibles, avec l'industrie forestière, de réduire, dans bien des ententes, plus de 30 % de paperasse, de garanties, d'exigences. On réduit le nombre
d'unités... Exemple, on va en donner un court, là, on a 71 unités d'aménagement, ça veut dire qu'on va
faire au moins 60 et quelques tables locales pour ranimer le secteur auquel les industries participent. On
va le réduire, hein, de 71 à environ 55. Donc, moins de paperasse, moins
de déplacements, moins d'effectif qui va sur ces tables-là, sans... Ça, c'est
un gain net en efficacité.
La Présidente (Mme Léger) : Mme la
députée.
Mme Roy
(Arthabaska) : Mme la Présidente, j'aimerais faire un
commentaire. Je suis porte-parole du deuxième
groupe de l'opposition pour les ressources naturelles, donc je rencontre aussi
les gens des mines qui ont aussi des négociations à avoir avec les
autochtones. Autant qu'en foresterie, lorsqu'il y a des mines, c'est le
territoire qui est touché, puis ces territoires-là touchent souvent des
territoires autochtones. Il y a actuellement une consultation qui a cours pour trouver un
mode d'emploi de résolution des sommes qui sont données aux différentes
ethnies... aux différents peuples
autochtones pour avoir un cadre, pour que ça ne soit pas l'industrie qui soit
toujours prise pour négocier avec eux, mais
plutôt qu'il y ait un cadre, parce que ça n'en finit plus puis c'est bien
inégal dans les façons de négocier. Est-ce que vous avez un tel exercice
chez vous?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Lessard : Non, parce que... Non. Avant, les entreprises
négociaient direct; maintenant, c'est le ministère qui est dans ses
tables locales de gestion des ressources intégrées. Donc, les gens dialoguent
entre eux autres et font des accommodements entre eux autres pour s'assurer
qu'on puisse répondre — la
chasse, piégeage, trappage — mais
l'État ne paie pas une redevance, une
compensation à une communauté autochtone, ou autre communauté, ou les
usagers de la piste de motoneige, ou etc. On
essaie plutôt de... Quand on planifie mieux, qu'on connaît ce qui va s'en
venir, on s'assure de créer le moins d'impact possible.
Alors,
pour les communautés autochtones, les entreprises, parfois, ce qu'ils ont
trouvé, le meilleur moyen, c'est de les
mettre à contribution ou être partenaires dans leurs propres entreprises. Dans
le secteur des Attikameks, Résolu opère une industrie en copartenariat
avec les communautés. Puis, en plus, on a des programmes pour les envoyer dans
le bois, faire la récolte, faire des
travaux. Ça, c'est plus bénéfique que leur donner de l'argent. En fait, on
essaie de les former, on essaie de
les rendre en industrie puis qu'ils donnent une redevance à leur population
lorsqu'ils tirent un bénéfice de leurs industries comme on donne des
permis de récolte aux fins d'alimenter des usines.
La
Présidente (Mme Léger) : Merci. C'est tout le temps que nous avions.
Nous passons maintenant au dernier bloc du côté ministériel, de
18 minutes, avec le député de Côte-du-Sud.
M.
Morin : Oui. Merci, Mme la Présidente. Bon, Mme la Présidente,
j'aimerais avoir de l'information au niveau du ministre. On sait qu'il y a un nouveau régime forestier. Son
sous-ministre en titre, M. Savard, a été témoin de ce régime-là, parce que, dans le temps, c'était la ministre
Nathalie Normandeau puis ça a été des heures de plaisir parce que la
ministre et le sous-ministre s'entendaient bien, et ça a fait avancer les
choses.
Une voix :
...
M. Morin :
Aussi, chez nous, on a des petites forêts, des petites forêts privées, puis,
dans cette loi-là, il faut aller aux enchères pour qu'une entreprise
forestière... doit soumissionner pour les travaux sylvicoles. Puis le plus bas
soumissionnaire, bien sûr, emporte la mise. Ce qui est arrivé chez nous, soit
dans... un peu dans le Bas-Saint-Laurent et surtout dans la MRC de Montmagny,
il est arrivé une compagnie ou une organisation qui venait justement du Lac-Saint-Jean et qui a remporté la surenchère. Et là
il s'est posé plusieurs questions. Nos gens de la CGFA de Montmagny et bien des personnes, ils se sont demandé :
Est-ce que tout est correct? Est-ce que les conditions de travail, elles sont
de la même qualité? Leurs travailleurs sont-ils bien nourris? Est-ce que la
qualité des travaux effectués est bonne? Donc, j'aimerais voir si le ministre a
des réponses à ce questionnement-là chez nos gens, chez nous.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Lessard : Oui. Juste pour résumer, donc, il y a
225 millions, là, donc il y a une bonne partie de ça qui va être
donnée en travaux sylvicoles, c'est-à-dire la préparation de terrain, du
débroussaillage, de la plantation. En général, c'est Rexforêt, qui est un bras de l'État, qui va aller signer des
ententes de récolte. Donc, en général, les entreprises ne sont pas en compétition. Une fois qu'on a fait la
répartition régionale, ils vont signer une entente de récolte directement avec Rexforêt pour exécuter une
série de travaux en forêts publiques. D'accord? Donc, ce n'est pas pour la
forêt privée, c'est la forêt publique.
Et
il y a 15 % qu'on garde pour
faire de la concurrence. Parce qu'il y en a qui disent : Tu as tes
ententes de récolte basées sur des historiques, mais, si tu veux faire
du développement, si tu en veux plus, on va mettre aux enchères un pourcentage qui équivaut à 15 %. Et là,
lorsqu'ils lancent les appels d'offres, nécessairement, on a vu qu'il y a des
gens qui avaient des groupes qui peuvent être d'en dehors.
Donc,
ce qui a dérangé... Quand ils se partagent entre eux autres puis ils viennent,
mettons, dans Montmagny-l'Islet, bien, ils disent : Je ne l'ai pas
eu, tu sais? Mais, quand un groupe nouveau arrive de l'extérieur puis qu'il
gagne les travaux, puis par un prix considérablement différent, avec des écarts
importants, on peut se questionner, hein? On connaît
les coûts de fonctionnement, le tarif à l'heure, etc. Et la préoccupation qui a
été manifestée par des représentants locaux,
ils disaient : Écoute, est-ce que vous pourriez vérifier ou enquêter? S'il
est 10 %, 20 %, 30 %, 40 % moins cher que moi, il doit y avoir quelqu'un qui en paie le prix
quelque part, parce que le coût du pétrole, le coût des équipements, de déplacement, des camps... Pourriez-vous allez
vérifier? Donc, on a demandé à Rexforêt, l'an passé, de faire des
vérifications d'usage et diligentes auprès de toutes ces entreprises-là pour
s'assurer que les entreprises ont payé correctement leurs employés, hein, avec
tous les avantages que ça comprend, que ce n'est pas les employés qui ont payé
le coût du différentiel, pourquoi ils ont gagné le forfait. Et il y a des
entreprises qui ont été rencontrées. Il y a des entreprises que je ne dirai pas qui ont été réprimandées, mais
elles savent très bien maintenant que, si elles veulent soumissionner,
elles devront répondre à ces critères-là, sinon elles seront suspendues de
toute possibilité d'aller en appel d'offres.
Donc, on a
introduit des clauses de conditions de travail l'an passé. On dit : Si le
contrat est octroyé à l'entreprise en
vertu d'appels d'offres, celle-ci s'engage à offrir à ses ouvriers les
conditions de travail — salaire, bonis, transport — selon les lois et règlements en vigueur — donc, hébergement, équipement — à celles offertes pour des travaux de même
nature obtenus de Rexforêt en vertu des
ententes de récolte et de travaux sylvicoles. Donc, les grandes fluctuations
pour lesquelles ça va arriver... normalement, ça devrait moins se
reproduire.
Deuxièmement,
on veut s'assurer aussi... parce qu'il y en a qui ont développé des modèles
d'affaires dans lesquels ils gagnent l'appel d'offres, mais ils font
faire exécuter les travaux par les autres, en sous-traitance, donc comme s'il n'y avait pas d'employé, mais que des
entrepreneurs, un peu comme dans le système de la construction. Donc, il y a
des clauses ajoutées maintenant qui font en
sorte que tu ne pourras pas faire ça plus de... Il y a au moins 50 % des
travaux que tu dois réaliser toi-même, puis
le reste, tu pourrais le donner en sous-traitance dans un modèle d'employés-entrepreneurs,
je dirais ça de même. Alors donc, on
s'assure que c'est des vraies entreprises, qui paient leurs impôts, qui paient
correctement les travailleurs et qui n'ont
pas un modèle qui viendrait... je ne dirai pas exploiter et la ressource et les
individus. Donc, on fait des mesures d'intervention, là, et ça a été
clair pour les entreprises.
Deuxièmement, si les entreprises qui vont
soumissionner pour travaux sylvicoles n'ont pas leur certification immédiatement avant l'ouverture de la soumission,
d'accord, ils vont être disqualifiés. Ils n'auront plus la possibilité
de se qualifier pendant l'exécution des
travaux. Alors, c'est une norme qu'ils se sont donnée, d'avoir des
certifications, mais, cette année, on
leur dit : On va les faire respecter. Donc il n'y aura pas de compétition
déloyale sachant que les autres ont fait le travail et qu'ils se sont certifiés. Puis ça coûte des sous, se
certifier, mais ils seront récompensés par le fait que seuls les
soumissionnaires conformes pourront répondre aux appels d'offres.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député de la Côte-du-Sud.
• (17 h 50) •
M. Morin :
Oui, j'ai une autre... Merci, M. le ministre, parce que ça va sécuriser nos
gens chez nous, et c'est correct d'aller aux enchères, mais vos
explications vont sécuriser tout le monde.
Il y a ici un budget de 10 millions qui a
été confirmé dans le discours du budget pour répondre à la réfection prioritaire des chemins multiressources. J'ai
beaucoup d'intérêt sur ce 10 millions, mon cher M. le ministre, parce
que j'ai des intérêts... Chez nous, on a la
route 287 qui passe à travers... au chemin... camping du Lac de l'Est, on
traverse une zec, puis on arrive à
Saint-Omer, dans Saint-Pamphile. On part du fleuve Saint-Laurent puis on
traverse de l'autre côté, puis c'est
toujours mon comté. Et c'est pour ça que ce 10 millions là, je le regarde d'un coin de l'oeil. J'ai
dit : Peut-être que ça va
me servir. J'aimerais connaître en quoi ces investissements vont améliorer le réseau
des chemins, surtout sécurité utilisateur. Et j'ai aussi des compagnies
forestières qui passent par là. Donc, ce 10 millions là m'intéresse
beaucoup.
M.
Lessard :
Oui, c'est ça. Donc, le député de Montmagny-L'Islet a tout le temps de
l'appétit quand il y a de l'argent
pour les chemins, mais ça ne sera peut-être pas les chemins dont il pense pour
l'industrie forestière. Hein, on le sait,
qu'on a déjà un programme pour les chemins forestiers, qui nous a valu un
différend important avec l'accord de bois d'oeuvre et pour lequel on a
eu des droits compensateurs et des contingents, donc on ne rejouera pas dans ce
film-là.
Deuxièmement,
on parle de chemins multiusages, ça adresse la question, nécessairement, des
zecs, des pourvoiries, donc,
nécessairement, donc, multiusagers dans la forêt. Nécessairement, quand on
construira, on tiendra compte éventuellement
des opérations forestières, mais, tu sais, on ne va pas les bâtir à
60 000 tonnes, les ponts pour passer un utilisateur pour aller à la chasse. Donc, il va y
avoir une construction de base, puis un jour, si l'industrie forestière
passe par là, elle, elle paiera le coût du rehaussement du nombre de tonnages
pour accéder à la forêt dans le but d'éviter d'être pénalisés. Donc, 10 millions. Dans le 225 millions en général,
on a... tu sais, on essaie d'aider lorsqu'il y a des tempêtes ou... donc, une intervention qui est justifiée
dans ce cas-là, mais, en général, les coûts des ponts, c'est payé par les
industries.
Donc là, il y
a une collecte régionale qui se fait parce qu'il y aura une distribution
nécessairement régionale. Ce n'est
pas toute une région qui va avoir tout le montant, donc, malheureusement, ça ne
se passera pas tout dans Montmagny-L'Islet,
mais Montmagny-L'Islet comme les autres aura droit à une distribution de ce
10 millions là des chemins multiusages. Il y a 248 478 kilomètres sur l'ensemble du territoire, là, qu'on
peut qualifier de chemins multiusages. C'est beaucoup. Si on additionne
les chemins forestiers, on est à plus de 500 000. Écoute, c'est plus grand
que le réseau routier du Québec,
municipalités et ministère des Transports mis ensemble. Et, ces chemins-là, il
faut en faire attention, mais il faut être stratégique dans la
planification. Donc, il y aura un appel à propositions, là, région par région
pour savoir, là, quels sont les chemins multiusages les plus propices à aider
le développement et l'accès au territoire.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député.
M. Morin :
L'année passée, on a eu un problème au niveau d'un pont, et les industriels se
sont mis ensemble puis ils l'ont réparé, le pont, en fonction. Cette
route-là, c'est une route qui débouche vers Saint-Pamphile, et les gens du camping de l'Est vont jouer au golf à
Saint-Pamphile, et c'est une route qui peut arriver de Saint-Georges de Beauce,
qui pourrait continuer, traverser cette route-là, arriver à Mont-Carmel, la
287, et il y a une partie où c'est simplement la surface qu'il faut... C'est
plein de panses de vaches, c'est une expression qu'on a chez nous...
M.
Lessard : De boeuf,
pas de boeuf? Chez nous, c'est le boeuf, des panses de boeufs.
Des voix : ...
M. Morin :
Non, non, mais c'est où est-ce qu'il y a vraiment, là, des trous, des
nids-de-poule, là, c'est plus que des nids-de-poule, là. C'est vers ça
que l'on s'enligne pour être capables de...
M.
Lessard : Donc, Rexforêt...
La Présidente (Mme
Léger) : ...sur les vaches ou les boeufs.
M.
Lessard : Oui, c'est ça. Meuh! Quand on fait des travaux
sylvicoles, Rexforêt peut intervenir. Il est un des intervenants. Ça m'amène à dire aussi... Pour ceux
qui avaient des sous dans le volet 2 du programme qui était dédié aux conférences régionales des élus, là, ça m'amène à
ça en disant : Dans le temps, il y avait 18 millions. Donc, il y
avait un 10 millions qui était donné aux conférences et un
8 millions pour le fonctionnement. Le 8 millions, il est maintenu, O.K.?
Donc, ce n'est plus les conférences, mais c'est les MRC qui vont l'avoir. Dans
ce volet-là, on va engager une ressource.
Puis, souvent, les MRC ou les CRE allaient chercher de l'argent dans ce qu'on
appelait le volet 2, là, pour ceux qui
sont familiers à ça. Donc, on va ventiler, donc, ce 8 millions là pour
qu'il y ait une partie qu'on puisse encore payer des études ou intervenir dans les chemins. Donc, ce
programme-là sera rendu disponible bientôt, donc, les MRC, on va leur écrire prochainement pour leur dire la façon d'y
accéder, les sommes qui seront réparties régionalement. Donc, on a les
deux moyens d'intervenir, là, dans les travaux sylvicoles. Pour la récolte,
bien, c'est l'industrie qui paie ses chemins pour ce faire. Oui.
M.
Morin : Moi, M. le ministre, j'ai deux MRC qui se touchent dans
ce dossier-là. Donc, merci beaucoup. Merci.
La Présidente (Mme
Léger) : Il reste encore six minutes.
Une voix :
Six minutes.
La Présidente (Mme
Léger) : Alors, M. le député de Dubuc.
M. Simard :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Mme la Présidente, dans les années 2008, là, a
sévi une crise économique importante aux
États-Unis, et on sait pertinemment que ça a eu des effets au Québec, dont chez nous, Mme la Présidente. Il y a
une usine de panneaux OSB de Louisiana-Pacific, à Chambord, qui a fermé. Elle
est fermée à peu près depuis cette période-là. C'était une usine très
structurante pour ma région. J'entendais tout à l'heure le député d'Abitibi-Est indiquer que son
entreprise était structurante, qu'il y avait une usine qui avait ouvert, OSB,
chez eux, puis que c'était structurant pour
son milieu avec ce que ça créait comme synergie avec les autres scieries. Mais,
nous, c'est l'inverse. Depuis que
c'est fermé, cette synergie-là, on ne l'a plus, et il y a une accumulation
importante de feuillus en forêt qui
vient causer des problèmes au niveau de la rentabilité des territoires
de coupe pour l'ensemble des scieries de ma région, et c'est vraiment
important, Mme la Présidente.
J'aimerais,
moi, demander au ministre qu'est-ce
qu'il prévoit faire avec les volumes
de bois libérés, plusieurs, plusieurs milliers de mètres cubes, à la suite de la fin de
la garantie d'approvisionnement de l'usine de panneaux OSB de
Louisiana-Pacific, de Chambord.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Lessard : Oui.
Bonne question. Merci. Quand on va, nécessairement, au Lac-Saint-Jean, on n'y échappe pas quand on passe à Chambord : Qu'est-ce
que le gouvernement va faire puisque Louisiana-Pacific ne relançait pas les opérations? 300 000 mètres cubes, là, de peupliers puis de feuillus durs,
donc ça veut dire qu'en sept ans — additionnez
ça, sept fois trois, là — 2 100 000 mètres cubes qui
n'ont pas été coupés, pas récoltés,
donc qui n'ont pas permis de donner de l'accès à la forêt.
On
a posé la question, parce qu'annuellement
on doit... Louisiana est un bon joueur, quand même, corporatif, payait ses droits, les droits
de protection des feux, etc., payait les droits qu'il devait payer pour
maintenir son usine fermée. Alors
donc, après avoir envoyé la dernière lettre, est-ce qu'ils pensent rouvrir le
marché dans le contexte d'une reprise,
nécessairement, Louisiana nous a soumis différents plans sur des perspectives,
encore, qu'on jugeait trop longues.
Alors, on a choisi de retirer la garantie d'approvisionnement à l'usine et
d'ouvrir en même temps un bureau de
projet. Plusieurs personnes dans la région disaient : Moi, avec ce
bois-là, je pourrais faire telle affaire, je pourrais aller chercher... Bon. Alors, je pourrais
le mettre en valeur, puis en même temps ça libérerait d'autres strates. Parce que 2 millions, hein, depuis
ce temps-là, plus de 2 millions de mètres cubes qui n'ont pas été récoltés, donc, ont
continué de pousser, là. Il faut penser qu'il a sept ans de plus, là, cet
arbre-là, là, puis donc il donne moins
encore d'accès.
Alors donc, on a mis
en place un bureau de projet qui a été ouvert directement là-bas avec le
ministère du Développement économique, donc,
qui a prêté des ressources pour faire l'évaluation des projets, ainsi que chez
nous, donc, et ce bureau-là est
ouvert jusqu'au mois de septembre pour des dépôts de projets. Donc, ce n'est
pas des dépôts d'idées, là, c'est un
appel à projets, c'est-à-dire des documents, des plans d'affaires, des secteurs
d'innovation, et les deux ministères vont regarder la faisabilité de
relancer, soit si quelqu'un... Puis, si Louisiana veut louer ses équipements et
autres, ou si quelqu'un veut partir des opérations diverses, on va essayer de
soutenir l'industrie dans ce secteur-là.
Donc,
je me dis : En sept ans, il ne s'est pas créé une job là, à part du gars
qui va faire l'entretien puis
changer les lumières, puis les portes sont barrées. Alors, je me suis
dit : Je pense qu'on est capables de faire plus, et c'est un peu de là qu'est découlée la tournée «Faire +». Ça ne se
peut pas qu'on ne peut pas faire plus. Donc, deux initiatives à Amos : Ulrick Chérubin, qui demandait de maintenir
l'actif, puis notre collègue d'Abitibi-Est, qui a choisi, à travers la difficulté d'avoir quelques preneurs en même temps, de trouver le bon preneur québécois qui va faire plus que juste ouvrir la même
usine, faire exactement ce pour quoi ça a fermé puis sacrer ça là après cinq
ans, quand le cycle va être baissé.
Donc,
je pense qu'on a bien travaillé avec Louisiana-Pacific, c'est un joueur
corporatif important au Québec. On a eu
M. Dufour. Je dois saluer son travail, il a été collaborateur jusqu'à
la fin. Il m'a donné la perspective... M. Fournier, excusez, M.
Fournier, Robert Fournier. Il m'a donné la perspective possible de ce qui était
faisable. Mais, dans les circonstances, on a
décidé de cesser et de dire à la région : Voici. Maintenant, la forêt vous appartient, c'est votre ressource. Maintenant, il
faut avoir des plans structurants, là, pour la mettre en valeur.
M. Simard :
Merci. Il me reste combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Léger) : 1 min 30 s à peu près.
• (18 heures) •
M.
Simard : 1 min 30 s.
J'aimerais savoir du ministre : Est-ce
que... D'abord, si ma mémoire est bonne, il me semble
que j'ai entendu que ça faisait un mois et demi, deux mois, à peu près,
que ça avait été mis en place. Est-ce
qu'au moment où on se parle, pour les gens
qui nous écoutent, de ma région tout au moins, là, vous sentez qu'il y a
nécessairement des projets qui
semblent venir sur la table à dessin pour s'assurer qu'on va pouvoir voir la
lumière au bout du tunnel dans ce dossier-là? Parce qu'il y a beaucoup
de petites municipalités qui dépendent de ça dans le haut du lac, là.
M.
Lessard : Effectivement. Jusqu'à maintenant, il y a deux
projets qui ont été déposés, et en plus, bien, on a été proactifs, on a envoyé une dizaine de lettres à
différents industriels pour qu'ils examinent différents aspects des
volumes disponibles pour soit augmenter
leurs volumes soit diversifier les produits, sachant que les approvisionnements
y seraient, comme vous avez pu faire vous-mêmes avec une certaine
scierie qui alimentait en plus une entreprise qui utilise la matière de bois pour inclure dans des opérations
qui ne sont pas des opérations forestières. Donc, quand on est capable
de jumeler deux activités parce qu'on a l'approvisionnement, bien, des fois, ça
nous amène à investir différemment ou de prendre le risque, sachant que les
volumes seront au rendez-vous. Quand on est passés chez Forex...
Une voix :
...
M.
Lessard : ...oui, l'investisseur nous a dit : Est-ce que
le bois est là? On a dit : Le bois est là. Il a dit : C'est
parfait, j'investis. Merci, Mme la Présidente.
Adoption
des crédits
La Présidente (Mme
Léger) : Merci. Alors, c'est le temps alloué à l'étude des crédits,
alors on va mettre aux voix. Alors, le temps
alloué à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Forêts, Faune et Parcs
étant presque écoulé maintenant, nous allons maintenant procéder à la
mise aux voix des crédits.
Je commence par le
programme 1, Forêts. Est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division, Mme la Présidente.
Adoption de l'ensemble des crédits
La Présidente (Mme Léger) : Adopté sur division. L'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Forêts — parce qu'on fait l'ensemble — Forêts,
Faune et Parcs pour l'exercice financier 2015‑2016 est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
Une voix :
Sur division, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Léger) : Sur division. Maintenant, je voudrais, avant
de conclure, remercier encore une fois les députés, les porte-parole
d'avoir accompli notre travail de contrôleur.
Merci
au personnel politique qui accompagne les députés et accompagne le ministre, le
personnel de l'Assemblée nationale qui nous donne toujours un fier coup
de main, le personnel du ministère et toute l'équipe du ministère, M. le sous-ministre et toute l'équipe, du
travail ardu que vous faites pour faire cette étude de crédits là. Merci
beaucoup. Et merci évidemment à tous ceux
qui nous écoutent, parce que la Faune, Parcs, je pense que c'est des sujets qui
touchent beaucoup de gens, et il y a des gens très passionnés, qui sont juste
ici, autour de la table, sur ce sujet.
Alors, merci beaucoup
et, pour conclure...
Une voix :
...
Documents
déposés
La Présidente (Mme Léger) : Pardon?
C'est passionnant, bon, évidemment. Alors, compte tenu de l'heure, je lève
maintenant... Ah oui! Il faut que je dépose des documents, là. Alors, je dépose
la réponse aux demandes des renseignements de l'opposition. Voici, M. le
secrétaire, pour faire ça d'une façon officielle, évidemment.
Alors, compte tenu de l'heure, je lève la séance
de la commission parlementaire. On ajourne nos travaux au lundi 4 mai, à 14 heures, avec M. le
vice-président qui va y être, qui va présider nos travaux, où elle poursuivra
l'étude des crédits du portefeuille Énergie et Ressources naturelles. Merci à
vous tous.
(Fin de la séance à 18 h 3)