(Dix-neuf
heures trente-deux minutes)
La Présidente (Mme
Léger) : ...je déclare la séance de la Commission de l'agriculture,
des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles ouverte. Je
demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la
sonnerie de leurs téléphones cellulaires, notre rappel constant.
Mines
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude du volet Mines des crédits budgétaires du portefeuille
Énergie et Ressources naturelles pour l'exercice financier 2014 et 2015.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine) est remplacé par M.
Billette (Huntingdon); M. Giguère
(Saint-Maurice) est remplacé par M. Boucher (Ungava); M. Morin (Côte-du-Sud)
est remplacé par M. Merlini (La Prairie); M. Simard (Dubuc) est
remplacé par M. Plante (Maskinongé); M. Leclair (Beauharnois) est remplacé par M. Drainville (Marie-Victorin);
Mme D'Amours (Mirabel) est remplacée par M. Deltell (Chauveau); et M.
Jolin-Barrette (Borduas) est remplacé par M. Lemay (Masson).
La Présidente (Mme
Léger) : Merci, M. le secrétaire. Alors, étant donné qu'il s'agit d'un
volet d'une durée de deux heures, le volet
sur les mines, il n'y aura pas de remarques préliminaires. Nous allons procéder
à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes,
incluant les questions et les réponses du ministre. C'est les premiers crédits du ministre, d'ailleurs. Alors, bienvenue.
La mise aux voix des crédits sera effectuée à la fin du temps qui est
alloué à l'étude de ce volet. Et, pour que
l'échange se fasse correctement, je vais m'assurer aussi que les questions que
les membres vont poser au ministre... que le ministre aussi établisse un
peu une équité avec le type de longueur de question. Petite question courte, espérons qu'il y ait une réponse
courte, et etc. Je vais m'assurer que les choses se déroulent de cette
façon-là, à moins que la question de l'opposition
ou du gouvernement demande au ministre une longueur. Je vais essayer de juger, mais je vous demande d'être... à peu près
le même temps que les questions qui vous sont posées dans... en général,
je vous dirais.
Discussion générale
Alors,
si vous voulez — je vous
remercie — je suis
maintenant prête à reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc
d'échange. M. le député — bonjour — de Marie-Victorin, la parole est à vous.
M. Drainville :
Merci, Mme la Présidente. Salutations aux collègues, M. le ministre, toute
l'équipe qui vous accompagne. Comme on n'a
pas beaucoup de temps, Mme la Présidente, je vais,
effectivement, entamer mes questions sans
plus tarder. M. le ministre, une
petite question facile pour commencer. Vous avez devant vous une société
minière qui est intéressée à venir investir dans le Nord-du-Québec. Alors, vous
avez deux minutes pour la convaincre de venir investir dans le Nord-du-Québec,
vous lui dites quoi?
M.
Blanchette : Ah! bien, c'est intéressant.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Blanchette : Excusez. Écoutez, c'est fort intéressant dans la mesure
que oui, on veut relancer les investissements, et tout ça. En plus, à cause
d'une certaine façon de faire qui soit respectueuse de l'environnement,
respectueuse de l'acceptabilité sociale, et qu'on a même des façons de
procéder, notamment avec des guides pour les relations
avec les autochtones, mais aussi on a une loi et on a des gens en place, sur le
plan de l'environnement, qui peuvent nous aider également à faire les choses de la façon la plus correcte
possible, et enfin on a des plans, des mesures spécifiques... Mais là la
question, elle risque, parce qu'on a une série de mesures, une panoplie de
mesures incitatives pour engager les minières à faire leurs investissements... Est-ce
que j'y vais?
M. Drainville :
...avec les principales parce qu'on va essayer...
M.
Blanchette : Oui, oui, oui, très rapidement.
La
Présidente (Mme Léger) : Attendez, je vous demande de vous adresser à
la présidence tout le temps, O.K., s'il vous plaît.
M.
Blanchette : Mme la Présidente, je m'en excuse.
M. Drainville :
Comme on n'a pas beaucoup de temps...
La Présidente (Mme
Léger) : Merci. Alors, M. le député, est-ce que vous permettez qu'il
continue ou vous avez une question?
M. Drainville :
Bien sûr, ça va de soi. On va essayer de maintenir le principe de la
proportionnalité entre la durée des questions et la durée des réponses,
c'est une règle bien établie.
La Présidente (Mme
Léger) : C'est ce que j'ai dit tout à l'heure.
M. Drainville :
C'est pour ça, prenez vos principales, là. Parce que, si vous me défilez tout
le catalogue des mesures fiscales, vous risquez de prendre tout notre temps,
hein?
La Présidente (Mme
Léger) : Merci. M. le ministre.
M.
Blanchette : Mme la Présidente, d'abord, bien, en fait, le
gouvernement souhaite relancer les activités du Plan Nord, ça, c'est clair. Pour ce faire, il y aura
des investissements en financement stratégique qui seront faits,
notamment pour désenclaver toute la fosse du Labrador. Là, votre cas d'école ou
votre cas type, je ne sais pas où est-ce qu'il se situe, mais, si c'est dans l'acier, on parle, dans le fond, d'une étude
d'opportunité pour savoir le meilleur tracé à court terme pour pouvoir
désenclaver la région de ressources avec directement le port de mer qui est
Sept-Îles.
Par la suite, on veut
mettre un fonds de capital hydrocarbures, FCH, tel qu'annoncé au dernier
budget, de l'ordre de 1 milliard, mais
il y a aussi à ça 250 millions qui se joint, d'autres formes d'investissement
à capital un peu plus risqué. Donc, c'est les deux choses qui peuvent
encourager les mines en exploitation. Le reste, ce sont des mesures peut-être un peu, je dirais, moins structurantes.
C'est sûr qu'on fait des choses pour les communautés autochtones, mais,
si jamais il y a une autre question en ce sens-là, je pourrai y répondre.
La Présidente (Mme
Léger) : Merci. M. le député de Marie-Victorin.
M. Drainville :
Merci de votre collaboration, M. le ministre. Vous avez parlé de cette étude
pour désenclaver la fosse du
Labrador. Vous en aviez déjà fait mention, de cette étude-là, dans le budget
2012-2013 du ministre Bachand, et j'aimerais savoir, est-ce que cette étude-là,
elle est entamée? Est-ce qu'elle a commencé?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Blanchette : Est-ce qu'il y a déjà... Oui, il y a des choses qui sont
entamées, notamment sur... On a accordé un certain nombre de permis à certaines
sociétés pour faire avancer les projets, mais, essentiellement, l'étude d'optimisation des différents tracés, il y a
plusieurs scénarios qui sont étudiés, notamment trois précis, hein? C'est-à-dire
trois lignes, en soi, qui pourraient permettre ce désenclavement-là.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député.
M. Drainville :
Est-ce qu'on parle d'études d'optimisation de tracés qui sont réalisées en
conjonction avec le Canadien National?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Blanchette : Juste corriger parce que j'ai induit la commission en
erreur. Donc, les travaux qui ont été accordés,
c'est des études techniques qui ont été accordées permettant des segments de...
Et, quant à votre question, bien là c'est ça, le temps que je corrige
mes choses, je n'ai pas pu la saisir. Est-ce que vous pourriez la répéter?
M. Drainville :
Donc, ce que vous dites, c'est... Je veux juste être bien sûr qu'on se
comprenne. Vous dites qu'il y a eu des permis qui ont été accordés
pour procéder à des études techniques. Est-ce que j'ai bien compris, là?
M.
Blanchette : Ce qu'il y a de fait, c'est aller faire des études
techniques spécifiques pour aller, je dirais, tester le fond de terre, le terrain en soi pour savoir
s'il y a possibilité de faire une analyse de scénario d'optimisation pour
cette voie ferrée là. Si jamais, par
exemple, c'était dans du mort-terrain avec une mauvaise portance, ça pourrait
changer, dire que ce scénario-là n'est pas possible. Donc, ça, ces
analyses de test là, de sondage là, oui, c'est déjà entrepris. C'est comme quelque chose de préliminaire, dans le fond,
qui n'influence pas la grande optimisation, mais ça va permettre de
mieux définir le terrain. Parce que ça prend une certaine portance, surtout
avec le nombre de wagons, et la lourdeur de ça, et le nombre de voyages, donc
il faut s'assurer de ça. Ça, c'est déjà entamé.
M. Drainville :
Et qui procède à ces travaux? Dans le fond, on parle de sondages, c'est du carottage, probablement, là.
M.
Blanchette : Bien, oui, ça
ne vise pas à découvrir une nouvelle mine, ça ne vise qu'à faire la portance.
Les personnes qui font ça...
Une voix : ...
• (19 h 40) •
M. Blanchette : C'est une
concertation entre le gouvernement, notre ministère et les différentes minières
impliquées, intéressées par le tracé en question.
M. Drainville : Et de quelles
minières parle-t-on?
M. Blanchette : Il y aura un appel
de propositions qui va être fait à l'ensemble des partenaires d'entreprises
minières, lesquels sont intéressés par le tracé — la plupart le
sont — et
donc qui pourraient être incités à embarquer dans — comment je pourrais dire ça? — un partenariat pour chacun des segments. Si
les lignes en question, les tracés de lignes
par lesquels on doit désenclaver tout le voyage, le chargement, le vrac, ni
plus ni moins, du minerai... à ce moment-là, les entreprises seront
drôlement intéressées à vouloir embarquer dans le projet de partenariat.
Mais, le
partenariat, bon, on peut les nommer, là, on a quelques entreprises qui sont
spécifiques, qui sont le long de
cette voie ferrée là, qui voudraient sortir leur minerai, notamment à partir de
la hausse... c'est-à-dire dans le village de Wabush, c'est ça, en haut
tout à fait?
Une voix : ...
M.
Blanchette : Entre autres, notamment, mais il s'agit de faire
amener tout le minerai jusqu'à bon port, le bon port étant celui de
Sept-Îles.
M. Drainville : Oui, mais
est-ce que vous pouvez nous donner un exemple de quelques entreprises qui
travaillent avec vous, justement, sur ces tests-là, ces études-là, là, de
portance?
M.
Blanchette : ...peu d'engagements fermes de la part de ces
partenariats-là, mais on pourrait sortir la carte et voir les
entreprises qui sont concernées par ça. On peut présupposer, sans les engager
nécessairement, que les entreprises Champion — ou Champion en français — puissent être embarquées là-dedans, mais il
y en a tout de même quelques-unes le
long de la fosse, là, pour le désenclaver qui vont certainement être
intéressées. Mais, comme il n'y a pas de partenariat de signé, je ne
voudrais pas m'engager pour les entreprises, ça partirait mal une négociation.
M.
Drainville : En
2012-2013, dans le budget Bachand, il était question, donc, d'un nouveau lien
de 800 kilomètres entre le port de Sept-Îles et la région de
Schefferville, là, grosso modo 800 kilomètres, et on parlait, à ce moment-là, d'un partenariat entre le Canadien National et la
Caisse de dépôt. Est-ce que ça tient toujours, ça? Est-ce que c'est
toujours ça, le plan de match? Est-ce que c'est toujours l'intention du
gouvernement que ce projet de nouveau lien ferroviaire soit réalisé dans le cadre d'un partenariat qui inclurait Canadien
National, Caisse de dépôt et possiblement d'autres joueurs, là, comme
les sociétés minières? Je ne veux pas les exclure, mais Canadien National et
Caisse de dépôt sont-ils toujours des partenaires du projet?
M.
Blanchette : Écoutez, ce n'est pas exclu. Pour le moment, on cherche,
justement, d'autres partenaires. On fait des invitations auprès des minières, on est directement là-dedans. Mais
il n'y a pas rien d'arrêté à ce jour. Ça pourrait être, effectivement,
les propriétaires d'un scénario... c'est-à-dire le premier scénario. S'il y a
de la construction neuve, on va chercher le partenariat, histoire de trouver un
maximum de partenaires pour diminuer les frais qui pourraient être rattachés directement à la solde du gouvernement
du Québec, bien sûr, mais l'idée étant de faire participer les
entreprises minières qui sont intéressées par le transport de minerai en vrac.
M.
Drainville : Donc, à
ce moment-là, si les sociétés minières participaient à la construction de cette
nouvelle voie ferroviaire, on peut présumer qu'elles seraient propriétaires
aussi du lien ferroviaire.
M. Blanchette : Oui, mais l'idée,
c'est de trouver un partenariat parce que les infrastructures comme telles, écoutez, c'est des frais, c'est des
investissements. On doit s'assurer d'une permission, justement, de transport en
vrac pour tous les nouveaux projets qui pourraient surgir et se greffer.
Advenant le fait qu'au-delà du premier partenariat qui serait fait puis... qu'il y aurait d'autres fosses, c'est-à-dire des
fosses à ciel ouvert ou des mines à ciel ouvert qui pourraient se
greffer à ça, il faudrait regarder sur un tarif quelconque de façon à amortir les
frais du financement de tout ça. Mais, dans
un premier temps, le partenariat, on ne veut pas exclure personne, on veut le
faire le plus large possible. Mais il y aura probablement une
participation gouvernementale. Mais, à cette période-ci, on n'a pas les choses
définies de façon assez précise.
M.
Drainville :
...participation gouvernementale qui serait en sus d'une éventuelle
participation de la Caisse de dépôt, on s'entend, là. Dans votre esprit,
la Caisse de dépôt, ce n'est pas une participation gouvernementale.
M. Blanchette :
Non.
M. Drainville : Voilà.
M. Blanchette : La Caisse de dépôt
et de placement fait des placements sur une base d'affaires et de rentabilité,
on s'entend là-dessus, mais là il n'y a rien de défini à ce jour. On ne peut
pas présenter un plan, Mme la Présidente, qui ne serait pas arrêté encore.
M. Drainville : La
participation gouvernementale dont on parle, est-ce qu'elle serait tirée des
1,2 milliard que vous avez budgétés
dans le plan québécois d'immobilisations pour 2014-2024 dans le budget qui
vient d'être déposé, le budget
Leitão? Il y a 1,2 milliard au PQI pour 2014-2024 pour le Plan Nord, c'est
ce que vous avez budgété. Est-ce qu'une éventuelle participation
gouvernementale serait prélevée à même cet argent-là que vous avez inscrit au
PQI ou est-ce que ce serait plutôt de
l'argent qui pourrait provenir du 1 250 000 000 $ de
Ressources Québec dont vous avez parlé tout à l'heure?
M.
Blanchette : O.K. La réponse, elle est non, O.K., dans le sens
que ce n'est pas au PQI actuel, puisque les études n'ont pas permis encore de retenir un scénario. On
sait que, si ça varie d'un scénario à l'autre, les frais pourraient être
aussi différents selon le scénario retenu. On va d'abord faire les études
d'optimisation avant d'arrêter ça. Mais, dans le PQI, non, c'est pour d'autres
projets, ce n'est pas pour celui-ci.
M.
Drainville : O.K.
Alors, s'il y avait une participation gouvernementale, ça pourrait provenir, à
ce moment-là, de Ressources Québec?
M. Blanchette : C'est à définir, il
n'y a rien d'arrêté.
M. Drainville : C'est à
définir? O.K. Très bien. Là, vous avez inscrit 1,2 milliard au PQI. Est-ce
qu'on peut avoir une idée du type
d'infrastructures que vous souhaiteriez financer avec cet argent-là? Est-ce que
vous avez en tête des exemples de ce
qui pourrait être financé? Dans le cadre du Plan Nord toujours, parce que, je
le répète, le 1,2 milliard qui est au PQI, Plan québécois
d'infrastructures, ça, c'est juste pour le Plan Nord. C'est ce qui est inscrit
dans votre budget. Alors, ça, c'est une... Je vois qu'on consulte, là.
Des voix :
...
M. Blanchette : Il ne s'agit pas du
même milliard, c'est ça, hein, qui est au... identifié. 1,2 milliard, là,
ça n'a aucun rapport avec le Plan Nord encore. Ce 1,2 milliard là, c'est
pour d'autres travaux, mais ce n'est pas rattaché, ce n'est pas relié au Plan
Nord.
M.
Drainville : Non,
non, mais à la page 22, le Plan québécois des infrastructures 2014-2024, là, à
la page 22, là, si vous
regardez Investissements au Plan québécois des infrastructures,
contribution du gouvernement du Québec, vous avez le réseau routier, le
transport collectif, transport maritime, etc. Là, vous avez Autres, c'est
marqué : Plan Nord, 1 159 000 000 $,
auquel il faut rajouter le 63 millions. Alors, ça, c'est PQI, Plan
Nord, et à ne pas confondre, effectivement, avec le
1 250 000 000 $ qui est prévu à Ressources Québec, là.
Alors, moi,
je vous pose la question : Ce que vous avez mis au Plan Nord, là, pour les
infrastructures, avez-vous une idée de ce que vous pourriez faire avec
cet argent-là? Je pense que la réponse est non, là.
La Présidente (Mme Léger) : Vous
êtes bien parti, mais je vous invite à la prudence, que ce ne soit pas
nécessairement un dialogue, que ça reste un échange.
M. Drainville : C'est
beaucoup plus dynamique comme ça, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Léger) : C'est
moi qui en décide, M. le député de Marie-Victorin...
M. Blanchette : Écoutez,
honnêtement, il faudrait la fouiller.
M. Drainville : Pouvez-vous
nous revenir...
M.
Blanchette : Écoutez, ce qu'il faut vérifier, c'est... On va le
fouiller, on va y revenir, mais il faut regarder, voir le
1,2 milliard — on
ne voudrait pas annoncer n'importe quoi, là — c'est rattaché à quoi, ce
1,2 milliard là spécifiquement. O.K.?
M.
Drainville : Alors,
Mme la Présidente, est-ce que je peux demander au ministre de... Moi, je ne
suis pas ici pour vous coincer, je suis ici pour nous informer le plus
possible.
M. Blanchette : Oui, prendre
information.
M.
Drainville : C'est
possible pour vous de nous revenir et de déposer un document peut-être à la
commission pour le bénéfice de l'ensemble des membres de cette commission, pour
que vous nous donniez une idée de ce à quoi cet argent-là pourrait servir
éventuellement? Ça vous va?
M. Blanchette : Oui, avec plaisir.
M. Drainville : Très bien.
M. Blanchette : Puis, en même temps,
ça m'intéresse, là.
M. Drainville : Bien sûr.
La
Présidente (Mme Léger) : Donc, vous allez déposer un document, de
toute façon, à la commission telle quelle.
M. Blanchette : Pour définir, oui.
La Présidente (Mme Léger) : Merci.
M. Drainville : Parlons maintenant du
1 250 000 000 $ qui est prévu dans Ressources Québec. Dans
le budget, dans le plan budgétaire, à
la page B.87, on voit que, dans ce 1,2 milliard là, il y en a
500 millions qui est réservé au territoire du Plan Nord, un autre 500 millions pour l'ensemble du Québec.
Est-ce que vous pouvez nous donner une idée du type de projets dans
lesquels Ressources Québec pourrait investir dans le cadre du Plan Nord à même
cette enveloppe de 1 250 000 000 $?
• (19 h 50) •
M. Blanchette :
Oui. O.K. J'ai plus de réponses, enfin, Mme la Présidente, et je suis content
de pouvoir vous en offrir un peu plus. C'est réparti ainsi, il y a, pour
la création du fonds Capital Mines Hydrocarbures, il y a 1 milliard là-dessus pour des projets de développement et
250 millions qui est rattaché à de la capitalisation de la part de Ressources
Québec. On fait une sommation de 1 250 000 000 $ pour
l'ensemble en vue d'investissements dans l'exploitation de projets miniers.
Maintenant, on élabore, de concert avec le
ministère des Finances ainsi que le ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Exportation, les gens mêmes
qui sont voués à faire des investissements dans des projets miniers, des
projets sur une base d'affaires toujours.
Et, en concertation avec ces gens-là, on cherche à encourager l'exploitation
de ressources naturelles, ressources naturelles qui sont renouvelables, on
s'entend, dans le Plan Nord, mais on veut les développer
de façon responsable, de façon à ce qu'elles puissent profiter à l'ensemble des
Québécois et des Québécoises, puisque ces entreprises minières là, une
fois qu'elles seront en développement, pourront non seulement créer de
l'emploi, mais payer également des redevances et profiter aux communautés
locales.
À ce jour, le
gouvernement est partenaire et contribue dans la réalisation de projets
miniers. Je vous en nomme quelques-uns :
Orbite Aluminae — Aluminae,
c'est n-a-e — 10 millions
en capital-actions; Nemaska Lithium, 10 millions en capital-actions également; Stornoway, qui est
toujours dans le Plan Nord, 100 millions en capital-actions.
Matamec, ça, c'est au Témiscamingue, mais ils ont accès également parce que ce
n'est pas discriminatoire, là. Matamec, c'est au Témiscamingue, dans mon comté d'ailleurs, mais ces développements-là
sont pris à même le 1 250 000 000 $, puisque l'argent n'est pas exclusivement réservé au
développement nordique. Il y a Ciment McInnis, 100 millions en capital-actions
et 250 millions en dette subordonnée,
et RB Énergie, c'est-à-dire Canada Lithium Corporation, garantie de prêt de
80 % sur un prêt de 75 millions.
Par ailleurs, Ressources Québec investit également
déjà dans des projets miniers. À titre d'exemple, il y a la Mine Arnaud sur la Côte-Nord; le projet
Stornoway, 85 millions en prêt actions. Donc, ces deux sommes, j'ai
nommé tantôt... mais là on parlait de
Ressources Québec, alors que, tout à l'heure, on parlait du fonds
proprement dit. Et de même que la
mine de graphite Lac Guérêt — je
termine avec ca — de Mason Graphite, pour une participation de
3 millions.
La Présidente (Mme Léger) : On a
encore du temps.
M. Drainville : Mme la
Présidente, est-ce que je peux demander à M. le ministre... Ça n'a pas besoin
d'être tout de suite, mais est-ce que ce
serait possible de nous déposer la liste de l'ensemble des projets dans
lesquels Ressources Québec est partenaire, toujours pour le bénéfice des
membres de la commission.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M. Blanchette : Oui, on est d'accord
avec ça.
La Présidente (Mme Léger) : Oui.
Alors, on attend le dépôt de la liste.
M. Blanchette : ...avec le collègue
sans aucun problème.
La Présidente (Mme Léger) : Ça va,
la liste des projets?
M. Drainville : Oui, ça pourrait être la liste qu'il
a citée abondamment, là. Ça pourrait aller plus vite s'il nous déposait
celle-là, Mme la Présidente. Tout à l'heure, — il nous reste,
malheureusement, très peu de temps, on aura un
petit 10 minutes tout à l'heure encore, là — je vous ai demandé de me faire un peu votre
laïus de vente, là — on
dirait, en très mauvais français, votre pitch de vente — auprès
d'une société, d'un investisseur étranger, par exemple. C'est quoi, à votre avis, M. le ministre, les avantages
comparatifs que le Québec a dans le contexte économique actuel par
rapport à d'autres grands pays qui ont des
industries minières d'importance? On pense, par exemple, à l'Australie ou au
Brésil. À votre avis, là, l'avantage du Québec, là, dans le secteur minier,
c'est quoi? Puis là on a deux minutes, là. On doit avoir quelques avantages par
rapport aux autres, j'aimerais ça, vous entendre là-dessus, là.
M.
Blanchette : J'aimerais ça en avoir plus, mais, Mme la Présidente...
M. Drainville :
Mais prenez-le sur le temps de vos collègues libéraux, ils vont peut-être avoir
la générosité de vous le prêter. Moi, ça ne me dérange pas, là, qu'ils
prennent, si vous pensez que c'est utile, hein...
M.
Blanchette : ...stratégie, mais oui, ça pourrait être intéressant, on
regardera. Mais donc, en tout cas, on va y aller. Écoutez, la dernière année a
été plutôt difficile pour l'industrie minière...
La Présidente (Mme
Léger) : ...une vingtaine de secondes.
M.
Blanchette : Il me reste une vingtaine de secondes?
La Présidente (Mme
Léger) : Allez-y.
M.
Blanchette : On grugera sur le temps imparti à mes collègues. En ne
voulant pas les offusquer, messieurs. Écoutez, on a rencontré des gens à
l'Association de l'exploration minière, des gens à l'Association minière, de
même que des gens de l'Association minière
canadienne qui ont donné ce vent de rafraîchissement au Québec, dans le sens
pour réinvestir. Ils étaient contents, la Loi sur les mines étant
définitivement adoptée. C'est quelque chose de fait, qui est derrière nous, et on souhaite la stabilité. Ce que
l'industrie minière est contente de voir, qu'enfin il y a de la stabilité
au Québec. Le droit de veto, notamment, a fait énormément peur aux entreprises parce
que...
La Présidente (Mme
Léger) : En terminant, s'il vous plaît.
M.
Blanchette : Je voulais...
La
Présidente (Mme Léger) :
Vous acceptez? Consentement? O.K. Parce
que c'est du temps du gouvernement,
je veux avoir votre consentement. O.K. Allez-y.
M.
Blanchette : C'est une faveur qu'on fait au collègue, il n'y a pas de problème
là.
La Présidente (Mme
Léger) : Allez-y.
M.
Blanchette : O.K. Donc, on souhaite faire des investissements au Québec
dans le nouveau contexte qu'il y a une certaine stabilité. Par ailleurs, on va
le faire de façon... — comment
je pourrais dire ça? — avec
toutes nos forces qu'on a au Québec, notamment...
Puis je suis originaire d'une région minière où il y a une main-d'oeuvre de qualité, une main-d'oeuvre qualifiée, les gens... Il y a beaucoup
de ponts aériens qui se développent entre les aéroports soit de Val-d'Or ou de Rouyn-Noranda et vers le Grand Nord. On a les projets de
Goldcorp, de Raglan et même on s'en va dans le territoire du Nunavut,
là, Territoires du Nord-Ouest. Écoutez, ces habitudes-là de qualité de main-d'oeuvre,
là, à l'Institut Fraser on ressortait dans
les 10 premières positions. Si je ne m'abuse, c'était même peut-être
la douzième, là. Il faudrait le vérifier.
Par ailleurs, les
gens du ministère ont une expertise géoscientifique parmi les meilleures au
monde. Je leur ai dit à la blague qu'on
n'était que sixième dans le classement des meilleures juridictions au monde,
ils nous ont dit que c'était une
erreur. La plupart des autres pays dans le monde viennent au Québec
pour essayer de déceler l'information
qu'on met sur Internet, disponible à tout le monde. Ça pourrait être... Vous pourriez aller voir là-dessus.
Je pourrais vous accompagner, si vous le souhaitez, pour aller un peu
regarder les premiers indices métallurgiques, minéralogiques qui pourraient
être intéressants.
Il
faut bien comprendre que, partout sur la planète, les entreprises
minières ne vont jamais à l'improviste faire du forage. Ça prend toujours des indices, des
anomalies, des indices qui vont faire
en sorte que oui, il y a potentiellement un gisement sur
place pour aller faire des sondages, du forage pour aller faire des travaux
d'exploration. Au Québec, on ne connaît pas
tout notre Québec, c'est clair, puisque même le territoire
du Nord-du-Québec, si je ne prends que celui-ci, le comté d'Ungava
de mon collègue, c'est 55 % du territoire Québécois, et il est méconnu. Il
y a la fosse du Labrador qui est un peu mieux définie, Matagami, Joutel,
Chapais, Chibougamau, un petit peu dans l'Ungava autour de nickel, c'est-à-dire du projet de la société minière
Raglan, mais ça se limite à peu près à ça. Tout le reste, ça pourrait être
mieux défini, et le ministère s'applique à
faire ce type de travaux de géologie là. Donc, nous, on est très, très contents
de pouvoir le dire aux entreprises minières, et les entreprises minières
sont très friandes de savoir, oui, il pourrait y avoir du beau projet de
développement, nécessairement, à se faire là-dedans.
Et, bon, c'est ça, j'ai les chiffres
pour l'Institut Fraser. Les bases de données géoscientifiques, là, même si on
a rétrogradé à la 21e position, en matière de données géoscientifiques, c'est,
effectivement, sixième. Répartition... Oups!
Pour la main-d'oeuvre, la qualité de la main-d'oeuvre, on était 14e. Tantôt,
j'ai dit 12, j'y allais, les chiffres, de mémoire. Donc, on est, tout de
même, bien positionnés, et c'est des choses... Puis, s'il fallait ajouter la
recherche et développement, on est très performants également avec tous nos
centres de recherche et développement.
J'arrête
là pour sa question, mais les avantages concurrentiels sont notables. On s'y
attarde, et les gens — sans vouloir offusquer personne, bien sûr — sont contents d'avoir un gouvernement qui
est ouvert à l'industrie minière comme ça et, surtout, d'avoir un plan
structurant comme le Plan Nord et la stratégie maritime pour pouvoir développer
cette industrie-là.
La
Présidente (Mme Léger) : Merci, M. le ministre. C'est
3 min 10 s qui a été pris sur le côté du gouvernement.
Alors, maintenant, je cède la parole au député d'Abitibi-Est pour votre...
M.
Bourgeois : Mme la Présidente, collègues de l'opposition, M. le
ministre et toute votre équipe. D'ailleurs, M. le ministre, vous
pourriez peut-être nous présenter les gens qui vous accompagnent un peu pour
que, s'il y a des questions plus directes... Et je salue également mes
collègues...
La Présidente (Mme
Léger) : D'entrée, d'office, ça aurait été bien. Alors, présentez-nous
les gens...
M. Blanchette :
...préliminaires ou non...
La Présidente (Mme
Léger) : Non, il n'y avait pas de préliminaires. Allez-y.
M.
Blanchette : Je vous présente la chef de cabinet, Martine Gendron, la
sous-ministre en titre, Christine Tremblay,
et Lucie Lacroix, qui est la directrice générale de la gestion du milieu
minier. Je pourrais faire le tour, toutes les autres directions sont
aussi en arrière, mais tout le monde... Je suis bien accompagné aujourd'hui. Et
de même que le responsable de la Société du
Plan Nord si jamais on allait dans les questions un peu plus spécifiques,
c'est-à-dire M. Robert Sauvé.
La Présidente (Mme
Léger) : Merci. M. le député d'Abitibi-Est.
• (20 heures) •
M.
Bourgeois : Merci, Mme la Présidente, oui. M. le ministre, merci pour
ces présentations. Évidemment, dans le
domaine minier, c'est un peu comme dans les autres domaines, pour savoir où on
s'en va, il faut savoir d'où on vient.
D'où on vient dans le domaine minier, il faut connaître le sous-sol, hein? Tout
le Bouclier canadien est riche
de plein de minéraux, mais, cependant, il faut être capable de trouver une
façon de créer une information là-dessus. Et la connaissance par le gouvernement
de son terrain, vous en avez fait mention un peu tout à l'heure, c'est un
élément important. Je pense que c'est un des
éléments gagnants, entre autres, dans la stratégie pour attirer des
investisseurs de partout à travers le
monde pour venir ici dans un milieu favorable, qui est un milieu accueillant et
qui peut aussi faciliter le travail de
ces intervenants-là quand on a à faire des choix d'investissement. Demain
matin, je suis une société minière, j'ai un choix d'investissement de 2
milliards à faire, je peux aller en Australie, je peux aller en Afrique de
l'Ouest, je peux aller tout juste à côté, en Ontario, ou au Québec.
Donc,
un des éléments importants qui a été identifié, vous l'avez mentionné un peu tout
à l'heure, M. le ministre, c'est cette connaissance-là
qui a été reconnue, et j'aimerais ça que vous puissiez nous entretenir un peu
plus sur toute cette connaissance-là au niveau géoscientifique et aussi le
travail que le ministère fait en ce sens-là.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Blanchette : Écoutez,
j'avais commencé avec le député de Marie-Victorin, et c'est en droite ligne, en droite
logique. Le Québec, en fait, il y a deux sources d'informations stratégiques
qui nous permettent de mieux définir une meilleure connaissance, une meilleure
acquisition de connaissances de l'ensemble de notre territoire québécois, qui
est fort répandu, on s'entend là-dessus.
La
première, c'est les travaux d'acquisition directement reliés à notre ministère,
qu'on appelle travaux d'acquisition des connaissances du ministère. Il y
a toujours un montant d'argent qui est attribué... Suite au retour des
redevances, il y a toujours une ponction de
ces redevances-là qui sert à développer cette connaissance-là. Encore cet été,
il y aura pour une valeur de... il y aura 22 projets d'acquisition
de connaissances qui se feront tant dans le Nord-du-Québec qu'en Abitibi-Témiscamingue, en Mauricie, sur la
Côte-Nord et au Saguenay—Lac-Saint-Jean.
J'ai la liste des projets pertinents si
jamais les gens voulaient les connaître. Mais il y en a 22 en lice, et c'est un
peu partout au Québec. Par ailleurs, la loi est ainsi faite, ainsi
modulée, c'est que, pour toutes les entreprises qui font des travaux
d'exploration, elles se doivent d'informer
le ministère, et il y a comme des travaux statutaires qui sont faits en travaux
d'exploration dont on prend en
considération et qu'on va ajouter à notre
banque de données. Donc, c'est double, c'est-à-dire celles du ministère comme informations, comme première source, et l'autre
source, c'est que directement les entreprises privées, par la loi, sont obligées de nous donner la réalisation des différents travaux qu'elles ont faits. Et même chose pour les
teneurs, les minerais qui se rattachent à ça. Ça, c'est vraiment
intéressant.
Et je reviens à SIGEOM, d'ailleurs, que j'ai eu
droit récemment à une petite formation accélérée. C'est un système
logiciel qui nous met... Par couches d'information superposées géologiques, on
peut localiser toutes les mines, on peut localiser les projets en développement, les projets de mise en valeur, mais aussi toute notre connaissance qu'on a depuis 150 ans si je ne me trompe pas...
La Présidente (Mme Léger) : En
terminant.
M. Blanchette : ... — oui — et
qui nous amène toujours une information très opportune et très à propos. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député.
M. Bourgeois : Peut-être en
complémentaire, Mme la Présidente, si vous me permettez, les faits que vous nous citez nous rappellent, entre autres, qu'il y a
des mines qui ont fait l'objet de beaucoup de couverture médiatique dans
les dernières années. On n'a qu'à penser au
projet Osisko, avec la minière Canadian Malartic, qui s'est basé à la fois
sur les données géophysiques qui étaient
colligées avec le ministère, mais aussi les données qui avaient été transmises
par les anciennes compagnies minières qui avaient exploité ces sites-là à
l'époque, et la corrélation des données, combinée à l'évolution de la
technologie, a permis, dans le fond, de reprendre un site qui avait été presque
identifié comme étant terminé et d'en faire
une fierté au niveau québécois. Je pense que tout le monde peut reconnaître ce
qu'Osisko a fait. Il y a récemment eu
une acquisition par Agnico-Eagle—Yamana, mais je pense qu'on est encore dans la
même lancée. C'est dans cette lancée-là qu'on veut, dans le fond, aussi
s'inscrire.
Là-dessus, M. le ministre, j'aimerais ça que
vous puissiez nous donner un peu plus d'information aussi sur le cheminement, là, parce que, parfois, les gens pensent
que, une mine, on trouve soudainement un endroit et que ça va se réaliser dans les deux, trois prochaines années.
Je pense que les données peuvent nous donner une idée — vous avez dit que ça a pris
150 ans à les colliger — pour partir une mine, ce que ça donne
comme exercice aussi.
M. Blanchette : Merci bien pour la
question. Tout à fait. Et le projet d'Osisko, c'en est un bel exemple. C'est-à-dire qu'il y avait des connaissances
géologiques qui étaient déjà compilées
sur le système SIGEOM, et à partir duquel on a pu, selon la connaissance géologique
acquise... Il faut bien comprendre, Mme
la Présidente, que, par exemple, un type de gisement défini peut facilement se retrouver en Australie ou
ailleurs lorsque la configuration, les minéraux associés, les teneurs peuvent être un peu communs, dans le fond, et ce
qui fait que la connaissance acquise au fil des années auprès du projet Osisko — on
avait exploité tant de nombre de veines — a
pu faire en sorte de dire : Il devrait y avoir encore des teneurs
intéressantes et importantes.
Or, avec l'évolution du prix de l'or — on
est monté jusqu'à 1 800 $,
même on a approché le 2 000 $ pendant une certaine période de
temps — les
gisements non rentables avec des teneurs trop faibles devenaient, à ce
moment-là, très rentables, et ce qui fait
que les gens ont dit : Si on y allait ou on procédait par une fosse à ciel
ouvert, c'est-à-dire une mine à ciel ouvert, on pourrait trouver
entre-temps un fort volume, une certaine rentabilité, ce que le projet Osisko a
permis. Et ça, cette remise en production
là, ça a été fait de façon beaucoup plus, je dirais, globale et structurelle de
façon à pouvoir creuser et, essentiellement, aller chercher une certaine
rentabilité dans ce projet de développement là.
Donc, c'est
un bel exemple que, quand on a de l'information bien définie, que les géologues
ou les entreprises s'y intéressent également, on peut remettre en
production. Parce qu'historiquement c'était American Barrick qui avait exploité ça. Donc, il y a eu des transferts de
claims qui ont été faits, et ces nouveaux travaux là ont mené à un des
projets parmi les plus, je dirais, structurants pour une région comme
l'Abitibi-Témiscamingue qui a été le projet Osisko. Alors, merci beaucoup pour
la question, M. le député d'Abitibi-Est.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député d'Abitibi-Est.
M.
Bourgeois : Mme la Présidente, comme on le voit... C'est intéressant
d'en parler, mais ça fait longtemps que le Québec a été identifié comme une terre de richesses minérales. On se
rappellera, au tout début ,Jacques Cartier avait été envoyé en mission,
il a traversé l'Atlantique pour venir faire cette richesse-là, hein? À
l'époque, l'Europe voulait s'enquérir de richesses comme l'or, et on a donc donné
la mission d'aller chercher des richesses.
Ça a pris un peu plus
de temps avant de les mettre en exploitation, ça a été au XXe siècle avant
qu'on puisse concrètement dire :
Maintenant, on est dans une foulée où on va pouvoir réaliser des projets miniers.
Donc, dès ce moment-là, l'exploitation minérale, au Québec, va devenir
une industrie incontournable. On se rappellera Les Forges de Saint-Maurice,
entre autres, qui ont fait vibrer certains téléspectateurs à une certaine
époque, relatant, dans le fond, cette
époque-là où il y a eu les premiers travaux suite à la réalisation de projets
miniers. C'était un peu plus dans le sud de la province à cette époque-là. Maintenant, on les retrouve un peu plus
dans le nord, soit sur la région de la Côte-Nord, la région de
l'Abitibi-Témiscamingue, d'où moi et M. le ministre, on est de fiers
représentants. C'est une industrie qui compte
beaucoup dans notre territoire. Elle est associée avec d'autres industries
importantes, mais l'industrie minière, chez
nous, c'est quelque chose sur lequel on compte parce que ça a amené aussi tout
un développement de connaissances, tout un développement d'expertise qui
est mis à contribution à la fois pour le Québec, mais partout dans le monde.
Donc, ça, cette époque-là nous a amenés aussi dans d'autres secteurs, dans
d'autres régions du Québec.
Et là je vais vous citer un fait historique.
Vous savez que c'est un ministre des Finances du Québec, Onésime Gagnon, qui a donné son nom à une ville minière
qui s'appelait Gagnonville. Malheureusement, cette ville-là s'est
éteinte parce que le concept d'exploitation
à l'époque était différent de ce qu'on a maintenant. On a révolu cette
époque-là, on ne veut plus créer des villes qui vont être appelées à
être fermées. Au contraire, on veut faire en sorte que le travail avec l'industrie se fasse pour assurer la pérennité des régions
et assurer aussi le développement du Québec en contribuant à la création de la
richesse de l'ensemble du Québec, mais aussi pour la population qui habite ce
territoire-là, dans un premier temps.
On a, comme
vous l'avez mentionné, M. le ministre, des projets maintenant qui sont dans le
Grand Nord, Grand Nord québécois,
Grand Nord canadien, auxquels on contribue aussi au niveau de notre
main-d'oeuvre, au niveau de notre expertise. Parce que réaliser des
travaux dans le Nord, ce n'est pas comme les faire dans la région, j'oserais
dire, méridionale du Québec. Dans le Nord,
la saison est courte, les coûts d'exploitation sont importants, on est obligé
de réaliser des campements temporaires pour faire l'implantation. Donc,
de ce côté-là, ça met à contribution la connaissance du territoire et de
l'industrie dans l'exploitation.
Ça, c'est un
fait qui nous est connu et reconnu de plus en plus à travers le monde, et je ne
sais pas pourquoi, mais on le reconnaît aussi, Mme la Présidente, pour
aller dans le sud. On a des gens qui vont en Afrique, on a des gens qui vont en Amérique du Sud dans des conditions
climatiques difficiles, différentes, mais qui réussissent, encore là, très
bien. Et ça, c'est tout à l'honneur des
travailleurs québécois qui se rendent là, des entreprises qui ont aussi une
préoccupation très grande de partager la connaissance avec les milieux
qui les accueillent, et c'est aussi ce qu'on veut faire dans le Nord du Québec
avec les populations qui habitent le territoire.
Vous
convenez, à ce moment-là, M. le ministre, que les attentes en termes de
retombées économiques par rapport à l'industrie minière sont grandes.
J'aimerais ça que vous nous entreteniez un peu plus là-dessus.
• (20 h 10) •
La Présidente (Mme Léger) : Il
m'avait dit une petite question, mais...
M. Bourgeois : Ah! écoutez, je suis
un peu trop passionné, là.
M. Blanchette : Ça me permet de
développer de façon équitable en termes de temps proportionnel.
La
Présidente (Mme Léger) : Et
il faut que vous répondiez que sont devenues les visées de Jacques Cartier, là.
M. Blanchette : Bon, je voulais
commencer par ça, Mme la Présidente, et j'en suis très content. Selon la thèse
de Jacques Lacoursière, historien bien connu, en fait c'était de la pyrite,
donc l'or des fous. Malheureusement, il n'y avait pas de valeur rendu en
Europe, il était parti avec tout ce stock de pyrite là inutilement.
Par ailleurs,
ce que Jacques Lacoursière donnait comme thèse ou hypothèse, c'est qu'au même
moment il y avait trois bateaux qui
rentraient avec des menuisiers, des charpentiers, des gens pour la forge, etc.,
et qui auraient pu faire en sorte que
le Québec se développe de façon beaucoup plus rapide et structurante comme
façon de faire. D'autant plus que Jacques Cartier avait la recette avec
les Iroquois à l'époque — parce
que ce n'étaient pas les Hurons, c'étaient les Iroquois — pour
combattre le scorbut, et ça aurait pu aider alors que l'ensemble de son
personnel de main-d'oeuvre spécialisée
aurait pu faire un bon développement. Si vous vous rappelez de votre histoire,
entre 1537 et 1608 il s'est passé peu
de choses, pratiquement 75 ans. Et les Français souhaitaient développer le
Québec et avaient donné tous les effectifs de main-d'oeuvre spécialisée
pour le faire, mais, comme Jacques Cartier tenait à s'en retourner en France,
pensant qu'il avait découvert la richesse, ça a mal abouti, malheureusement.
Par ailleurs,
je reviens... Parce qu'il m'a été donné l'occasion de récemment être dans un
repas officiel avec le Burkina Faso dans lequel il y avait une
entreprise québécoise qui développait une entreprise minière d'or, donc avec le
minerai aurifère, au Burkina Faso, et à partir duquel ils travaillaient avec
36 000 plaques solaires, pour l'énergie solaire,
pour alimenter son projet minier. Et c'était une entreprise québécoise
desservie avec l'expertise allemande, Siemens, pour ne pas les nommer, et c'est un projet qui fonctionnait très bien. Ils
allaient tant et tellement développer les choses que les termites grugeaient le caoutchouc qui
alimentait les panneaux solaires, et il a fallu qu'ils trouvent une autre
technologie pour désinciter les termites à gruger ça.
Ceci étant dit, ce que je veux illustrer par là,
Mme la Présidente, c'est que, quand on fait du développement minier — puis
ça m'amène directement avec la question de mon collègue député
d'Abitibi-Est — ça
nous permet du développement technologique,
ça nous permet de se surpasser, même si les solutions ne sont pas
nécessairement existantes. Et je
tiens à mentionner tous les impacts que ça peut avoir. Au-delà des services
d'exploration, des mines en exploitation et des concentrateurs de
minerai qu'on retrouve toujours à proximité des gisements proprement dits, il
reste qu'il y a une série d'activités que
cela génère, et ça génère... Juste services d'exploration, mines en
exploitation et concentrateurs de
minerai, on en a, pour l'Abitibi-Témiscamingue, en termes de masse
salariale — je vais
vous donner un indice — 364 millions. Dans le
Nord-du-Québec, c'est 267 millions. Et, enfin, pour l'ensemble du Québec,
c'est 1 333 000 000 $ de masse salariale globale. Et là je...
La Présidente (Mme Léger) :
30 secondes.
M.
Blanchette : Il me reste 30 secondes? O.K. Là, je ne peux plus
gruger sur personne parce que mes collègues de la CAQ vont m'en vouloir.
En termes de
masse salariale, c'est fort significatif. Je vous le donne en 20 secondes,
ça touche les machineries, produits métalliques, équipementiers,
roulottes, sous-traitance, construction, services aéroportuaires, hélicoptères,
location d'équipement, matériel roulant, comptabilité et finances,
informatique, télécommunications, cafétérias, hébergement,
loisirs, géophysique, géodésique, services hospitaliers, génie, environnement, arpentage, centres de recherche. Et je m'arrête là pour une
autre question éventuellement. Merci.
La
Présidente (Mme Léger) : Merci, M. le ministre. Et nous passons maintenant
au deuxième groupe d'opposition. Alors, vous avez un 20 minutes, M. le
député de Chauveau.
M.
Deltell :
Alors, merci beaucoup, madame...
La Présidente (Mme
Léger) : C'est-u ça, 20 minutes?
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Léger) : 23 minutes, pardon. Excusez-moi, 23 minutes.
M.
Deltell :
23 minutes, c'est bien. O.K. Je n'osais pas vous contredire, vous avez la
vérité absolue ici. Alors, bonjour à vous
tous, Mme la Présidente, chers collègues ministériels, collègues de l'opposition officielle. M.
le ministre, soyez le bienvenu. Ce n'est pas évident pour vous, je salue votre
détermination. Nouveau parlementaire, ministre, premiers crédits. Bravo! Ce
n'est pas évident. Je vois que vous êtes bien entouré, alors ça devrait bien...
La Présidente (Mme
Léger) : Il est entouré de femmes.
M.
Deltell :
Vous savez, Mme la Présidente, que, si moi, j'avais dit ça, ça aurait pu avoir
une connotation péjorative, mais, venant de vous, il n'y a pas de problème.
M.
Blanchette : Je suis entouré de femmes et de compétence, mesdames.
M.
Deltell :
Bien.
La Présidente (Mme
Léger) : Tant que vous ne dites pas qu'il faut qu'elles retournent à
la maison, là.
M.
Deltell :
Bon, on n'entrera pas là-dessus, c'est trop glissant.
La Présidente (Mme
Léger) : Allez.
M.
Deltell : Mme la Présidente, avant d'entrer dans le vif du
sujet, j'entendais avec intérêt les propos du ministre et des collègues
concernant l'histoire de Jacques Cartier. Il est peut-être bon de rappeler que
la raison pour laquelle ça s'appelle le cap
Diamant à Québec, c'est parce que, justement, Jacques Cartier pensait qu'il
était tombé sur un cap qui était formé
de diamant. Comme l'a si bien dit le ministre, c'était uniquement de la pyrite,
ce qui a amené, d'ailleurs, une triste réputation pour la
Nouvelle-France et qui s'appelait en d'autres temps aussi le Canada, puisque
l'on avait dit à ce moment-là que c'était
faux comme diamant du Canada. Et c'est une expression qui est restée longtemps
en France. Donc, c'est malheureux de
rappeler que notre nation a été ternie dès sa naissance par une réputation
contrevenant à l'émancipation que nous sommes... que nous voulons, que
nous souhaitons concernant les mines.
Bon,
parlons maintenant du sujet qui nous intéresse, des budgets. Mme la Présidente,
c'est très important, ce que l'on fait
actuellement, parce qu'on le sait, le gouvernement a tout à fait raison de dire
et de rappeler qu'il est là pour quatre ans et demi et que donc ça amène
une stabilité, et que toute l'industrie le souhaitait, et l'industrie minière
particulièrement le souhaitait. Donc, c'est une stabilité, c'est bien. Encore
faut-il savoir vers quoi on se dirige. Alors, on sait que la semaine dernière,
lors de l'étude des crédits du Conseil exécutif, le premier ministre a dit
qu'il voulait établir une culture
d'évaluation des programmes et des objectifs des ministères. Alors, Mme la
Présidente, ma question au ministre est fort simple : Quels sont
les trois objectifs de son ministère et quelles sont les cibles qu'il entend se
fixer au cours du mandat? Trois objectifs, trois cibles.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M. Blanchette :
Il s'agit d'une excellente question. Écoutez, quand on m'a... Malheureusement,
je n'ai pas d'objectif et de cible précise. Là, je vais peut-être décevoir le
député de Chauveau. Mais, ceci étant dit, quand on m'a donné le mandat, une des cibles qu'on me demandait, c'était de faire une
relance des investissements miniers. Ça pourrait donc être facilement celle-ci si vous teniez à avoir des chiffres, de
regarder la croissance des investissements miniers qui pourraient se faire dans les années qui vont
suivre. Écoutez, je ne pense pas m'étirer trop parce qu'il y a tout de
même quelques projets de développement minier en cours.
Une autre cible peut-être facile à atteindre,
c'est qu'on connaît des projets en mise en valeur et des projets en développement
qui pourraient s'accroître, donc un certain nombre d'ouvertures de projets
miniers. Présentement, on a 25 mines au total. On espère donc accroître
ça, mais il faut toujours prendre en considération que la durée de vie d'une mine, c'est toujours limité, et, quand il y
en a une qui ferme, il y en a toujours une qui ouvre. Donc, d'avoir un
certain nombre d'ouvertures pourrait être un bon objectif au net pour pouvoir
accroître les choses.
Et, oui, l'idée de réussir le Plan Nord... Parce
que, le Plan Nord, on a beau mettre les infrastructures voulues, on a beau faire les interventions stratégiques
voulues auprès des communautés autochtones, jamésienne, nord-côtière et haute-jeannoise... C'est-u comme ça, là, il y a-tu
des gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean
dans le coin? Haute-jeannoise parce que la limite est au
49e parallèle, là, donc pour les gens du Lac-Saint-Jean. Et de réussir ça,
ce serait un projet mobilisateur, structurant également.
Et ça se chiffrerait, oui, en termes d'investissements gouvernementaux, mais aussi en termes de... sur le plan qualitatif,
d'une plus grande qualité de vie pour les gens du Nord. Si je pense
notamment aux communautés autochtones, c'est des gens auxquels... Je connais
plusieurs communautés et j'ai quelques contacts là-dedans, et, ces gens-là, avoir des centres de formation
professionnelle, avoir des logements sociaux, ça se mesure en termes
qualitatifs, et non pas nécessairement en termes quantitatifs.
Et, si je pouvais terminer...
• (20 h 20) •
La Présidente (Mme Léger) : En
terminant, M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Blanchette : Oui. Un dernier objectif, ce serait de ramener notre rang
à l'Institut Fraser dans des limites qui seraient plus raisonnables, et
j'espère viser une 10e position. On partirait de la 21e et ramener ça à
10, on pense que c'est réaliste et faisable avec un peu de...
La Présidente (Mme Léger) : Merci,
M. le ministre. On va aller au député, et vous reviendrez.
M. Blanchette : Bien sûr.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député.
M.
Deltell :
Merci, Mme la Présidente. Alors, merci quand même pour la réponse. Vous étiez
parti en disant que vous n'aviez pas de réponse, mais vous en aviez
quand même, des éléments intéressants.
On étudie les crédits. Donc, c'est les dépenses,
évidemment. Et, encore une fois, votre gouvernement se vante à juste titre d'être là pour quatre ans et demi, donc il faut
avoir des objectifs et des cibles budgétaires. J'aimerais savoir quelles sont les dépenses consolidées pour
cette année pour l'ensemble du ministère et le taux de croissance pour
l'année prochaine et pour dans deux ans. Un, deux, trois : cette année,
l'an prochain et l'année suivante, dépenses consolidées et le taux de
croissance.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M.
Blanchette : Écoutez, comme je suis un ministre sans portefeuille,
M. Arcand va répondre à ça dès demain en termes de chiffres plus
précis parce que c'est lui qui gère les crédits, les effectifs. On a,
effectivement, des taux de croissance, mais, en même temps, j'aimerais mieux
laisser le ministre en titre répondre à ce type de question là.
La Présidente (Mme Léger) : M. le
député.
M.
Deltell :
Alors, ça tombe bien, on se rencontre demain avec le député de Mont-Royal et
ministre des Ressources naturelles.
Et je souhaite qu'un jour ce ministère s'appelle «richesses naturelles» parce
que, quant à moi, les ressources naturelles, c'est la véritable création
de richesse au Québec.
Parlons maintenant du budget, Mme la Présidente,
parce que le budget a été présenté. Évidemment, une des pierres d'assise de ce budget-là, sans jeu de mots, c'est les mines, et
donc on va y revenir. Mais, d'entrée de jeu, tout à l'heure le ministre
affirmait que l'industrie avait accueilli de façon favorable le nouveau
gouvernement, qu'ils étaient heureux de voir que le Plan Nord allait prendre
vigueur, et tout ça. Mais ce n'est pas tout le monde qui était content, particulièrement à la suite du budget qui a été
présenté par le ministre des Finances. J'ai avec moi ici un communiqué, publié le jour même du dépôt du ministre des
Finances de son budget, de l'Association de l'exploration minière du
Québec. Ce n'est pas des deux de pique, là, c'est des gens qui sont exactement
dans le secteur qui nous intéresse et qui disent 1er budget du gouvernement
libéral : rien pour rétablir la confiance des investisseurs. De façon
très claire, on dit que le ministre «avait
le choix d'épargner la filière minérale québécoise [car] celle-ci traverse
toujours une sévère crise de capitalisation
qui met en péril la survie d'un grand nombre de PME [de ce] secteur». Et
l'association minière poursuit en disant que,
malheureusement, le gouvernement a «choisi de réduire les taux de déduction
propres au régime d'actions accréditives et les taux de crédits d'impôt
relatifs aux ressources».
Bref, ce que l'industrie aurait souhaité voir ne
s'est pas concrétisé et matérialisé lors du budget. Alors, lorsque le ministre,
tout à l'heure, nous dit fièrement que tout le monde est bien content de
l'arrivée des libéraux, du Plan Nord, que ça
va bien, l'industrie, puis tout le monde souffle, ça ne correspond pas tout à
fait à la réalité complète.
Alors,
regardons maintenant le budget parce qu'à la page 24 il y a un élément
très important et qui peut avoir des conséquences pour l'exploitation
même de nos mines et pour les projets d'avenir de nos mines. Page 24,
quatrième paragraphe : «L'objectif du
gouvernement est d'assurer aux municipalités des leviers financiers
prévisibles...» Bon, on est tous
d'accord avec ça qu'il y ait des retombées économiques pour les régions. «Avec
cette nouvelle entente, le gouvernement compte ouvrir la voie à un partage des redevances minières, pétrolières
et gazières avec les collectivités locales. Ce partage sera également offert aux communautés
autochtones.» Donc, on s'entend à partager les redevances minières avec les
villes et avec les autochtones. Le principe
est très beau, il est temps de chiffrer. Alors, quel est le pourcentage que
vous entendez consentir aux communautés locales?
M.
Blanchette : O.K. Il y a plusieurs volets à la question, on va y aller
dans l'ordre. D'abord, au dépôt du budget, étant donné la situation critique dans laquelle les finances publiques se
retrouvaient — et là on a
le document du Vérificateur général pour le
consentir, mais aussi les analyses du ministère des Finances qui arrivent aux
mêmes conclusions — il fallait faire un ménage, ce avec quoi
vous êtes tout à fait conscients que, ce ménage-là, il y avait une
volonté ferme de la part de notre gouvernement d'y parvenir. Maintenant, quand
on a fait le budget, tout le monde a été mis
à contribution. On a essayé, tout en sauvegardant, en privilégiant, je dirais,
les catégories de la société les plus démunies, de, tout de même, ne pas
trop affecter... Je pense aux organismes communautaires notamment, on a essayé
de faire une certaine protection par rapport à ça.
Maintenant, l'ensemble des industries, dont l'industrie
minière, ont également été mises, effectivement, à contribution, ce qui nous a amenés à enlever une déduction fiscale de
l'ordre de 20 %. Mais ça, si on se compare aux autres endroits au Canada minimalement comme autre
juridiction minière avec laquelle on est en concurrence, nous sommes
toujours compétitifs. Oui, c'est moins avantageux, mais nous sommes toujours
compétitifs.
Quant à votre idée puis votre thèse, et avec
laquelle je suis tout à fait à l'aise, il faut, effectivement, ne jamais négliger les travaux d'exploration, puisque c'est
les travaux d'exploration qui nous mènent aux mines en exploitation par la suite des choses, et il ne faut pas le
négliger. Oui, l'Association de l'exploration minière a exprimé, j'oserais
dire, ses réticences, mais on est à
travailler au ministère à trouver d'autres formules avantageuses qui
pourraient, je dirais, encourager et
inciter. À cette période-ci, je ne m'engagerai pas sur les choses parce qu'on
fait des simulations, on fait les études, mais on en est conscients
que... Mais ça ne changera rien, nécessairement, à court terme, on en est.
Mais, à moyen terme, on cherche à regarder quelque chose.
Par ailleurs,
il y aura une commission sur la fiscalité qui pourra rebrasser tout ça et à
partir duquel, les différentes simulations, on aura eu le temps de
réfléchir à certaines façons de faire qui pourraient encourager les entreprises
en exploration minière, notamment, à toujours poursuivre leurs travaux de façon
à mener à des mines en exploitation.
J'oserais
dire aussi que, par rapport aux redevances, parce que vous avez rattaché ça,
c'est une... Puis là je viens d'une
région minière, et c'est une vieille marotte, c'est-à-dire c'est une
revendication passablement vieillie — on parle à peu près d'une dizaine à
une quinzaine d'années — qui
fait qu'on voulait toujours redonner aux régions minières un pourcentage de l'exploitation des ressources
naturelles, ce que nous, on a eu le courage de mettre de l'avant et qu'on
va faire. Maintenant, le pourcentage en tant
que tel n'est pas arrêté. Tout ce qu'il y a d'arrêté, c'est de dire que la
majorité ira au Fonds des générations, donc,
pour payer la dette publique. Ça, la majorité, ça dit la majorité. Est-ce que
c'est 50 %, 60 %, 70 %, 80 %, 90 %? Le
pourcentage n'est pas défini. Tout ce qu'on dit, c'est «majorité». C'est la
seule chose dure. Maintenant, on est à faire les scénarios là aussi pour
trouver quel pourcentage pourra retourner dans les régions d'accueil des projets miniers de façon à ce que,
le lendemain de la fermeture de la mine, les gens puissent bénéficier
d'une forme de diversification économique. D'ailleurs, les redevances — puis
je termine juste avec ça rapidement — c'est qu'il y a trois volets pour dépenser ces redevances-là. C'est soit la
diversification économique, les centres de formation professionnelle et
le développement touristique. Ça, c'était rattaché.
M.
Deltell :
Oui. J'aimerais savoir, Mme la Présidente, de la part du ministre... Je
comprends que, là, vous êtes en train
de travailler là-dessus. C'est correct, on va avoir une réponse d'ici quelques
mois. Bien. Mais est-ce que ça va être projet
par projet ou ça va être un pourcentage national pour tous les projets? Ça va
être 10 %, 15 %, 20 %, mettons, ou est-ce que ça va être
projet par projet?
M.
Blanchette : Moi, j'ai l'impression que ça va être pour tout le monde,
c'est-à-dire qu'il y aura un pourcentage de redevances qui se fera. Ce
qu'on n'a pas fixé, c'est est-ce qu'il y aura des minima, des maxima, tout ça
est à définir. Mais essentiellement il
faudra que ça soit comme relativement uniforme parce qu'il y aura des petits
projets, des gros projets. On ne
pourra pas donner autant si c'est un petit projet, on comprend. Donc, ça sera
toujours des pourcentages relatifs de redevances de projet.
M.
Deltell : Mais
c'est là où est le problème, Mme la Présidente — et j'invite le
ministre à réfléchir là-dessus — c'est qu'à partir du moment où on donne une
somme à des gens des gens peuvent être contents, pas contents, et ça leur donne d'une certaine façon une
acceptabilité sociale où, là, ça peut ne pas faire leur affaire. Et, si ça ne
fait pas leur affaire, les projets
risquent d'être freinés, risquent d'être bloqués. Alors, votre bonne intention
de dire : O.K. C'est correct, on
va aider les gens dans la communauté, c'est tout à fait logique, c'est
pertinent, ça se débat. Ce n'est pas la position qu'on a, mais ça se
défend. Mais le fait est que vous risquez de faire boquer des projets à cause
de ça.
• (20 h 30) •
M. Blanchette : Les projets
seront... C'est-à-dire l'idée des redevances sera mieux définie, on va le
définir à l'interne. Il ne faut jamais
oublier qu'on est au gouvernement depuis à peine, quoi, huit semaines. Donc, on
n'a pas eu le temps de tout faire. On réalisera tous nos engagements,
mais ça sera au fil du temps.
Une chose importante que la sous-ministre a mise
à mon attention aussi — et
ça fait partie du lot de la négociation — ce sera arrimé avec tout le livre blanc sur
la fiscalité avec les municipalités. Donc, on pourra un peu se prémunir,
un peu, on va le rattacher à ça. C'est sûr que les municipalités peuvent
souhaiter des choses, nous, on peut défendre d'autre chose, mais
essentiellement ça sera relié de façon à ce qu'il y ait une certaine cohérence
et façon de faire qui soit favorable au développement des projets miniers.
Maintenant, je l'ai dit d'entrée de jeu, tous
les investissements miniers qui se feront au Québec devront obtenir
l'acceptabilité sociale, autant autochtones que Nord-Côtiers, Jamésiens,
Témiscabitibiens ou Haut-Jeannois que, nécessairement, les communautés
autochtones. S'il n'y a pas ça, on ne peut pas aller plus loin.
Par ailleurs... et j'ajoute — c'est
une autre contrainte — qu'il
faudra aller également dans un respect de l'environnement, c'est-à-dire le développement
durable proprement dit. O.K.? Donc, est-ce que ça va nous limiter?
La
Présidente (Mme Léger) : En terminant.
M.
Blanchette : Peut-être que oui, mais c'est l'objectif visé.
La Présidente (Mme
Léger) : Merci. M. le député.
M.
Deltell :
Bien, on verra, au fil des années, comment tout ça va s'orchestrer puis comment
tout ça va s'articuler. On a des craintes
qui sont légitimes, le ministre les reconnaît aussi. Mais on verra, au fil du
temps comment tout ça va s'articuler, puis on souhaite que ça s'articule pour
le mieux pour le Québec.
Lors du budget, Mme
la Présidente, il y avait une autre annonce importante, création de Capital
Mines Hydrocarbures, un fonds de 1 million de dollars... 1 milliard, pardon, de dollars. Excusez, on oublie quelques
chiffres là-dessus, de
1 milliard de dollars. C'est bien, ça rappelle pas mal ce que nous avons
proposé concernant Anticosti, que oui, ça prend une participation de
l'État pour permettre une acceptabilité sociale. Lorsque l'État est dedans, ça
augmente l'acceptabilité sociale. Mais, là
encore, je m'excuse d'être tannant avec les chiffres et les pourcentages, mais
j'aimerais savoir quelle est la cible du
gouvernement par rapport à l'implication du Capital Mines Hydrocarbures, donc
du gouvernement, à l'intérieur des entreprises. Est-ce que c'est
minoritaire, majoritaire? Est-ce que c'est 30 %, maximum? Quelle est votre
cible d'investissement avec ce fonds-là dans les entreprises?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Blanchette : O.K.
C'est important parce que, dans
le fond, sur le plan planétaire, il y a toutes sortes de cas, hein? Si on s'en va en Chine, c'est 50 % plus un que les Chinois détiennent
toujours dans tous les projets. Nous, ce n'est pas dans notre
philosophie, je dirais, d'avoir une propriété sur tous les dossiers.
Maintenant, ça sera sur une base d'affaires,
et ce n'est pas dans l'intention du gouvernement de s'immiscer dans tous les
projets. S'il y a des projets privés qui fonctionnent très bien comme
ça, on va les laisser aller sans notre intervention nécessairement.
Le fonds Capital
Mines Hydrocarbures a été mis en place pour, parfois, compléter un financement,
donc en partenariat. Et tant mieux s'il y a
des rendements là-dessus qui nous ramènent... mais ça va toujours se faire sur
une base d'affaires. Donc,
inévitablement, il faudra qu'il y ait des rendements, sinon on n'ira pas. Et ce
qui fait que les différents projets,
qui sont parfois à la hauteur de 1 milliard, 2 milliards... J'ai même
vu du 2,5 milliards, donc c'est souvent des capitalisations qui ne
sont pas toujours évidentes, et on peut comprendre que les autres gestionnaires
de portefeuille sur le plan mondial
regardent toujours d'un bon oeil si l'état dans lequel le projet minier se
développe a aussi l'appui du gouvernement.
Donc, le fait que le gouvernement appuie parfois sur une base d'affaires, soit
au capital-actions ou soit sur d'autres formes, est toujours quelque
chose qui est bien reçu par les entreprises ou les gestionnaires de
portefeuille internationaux. Donc, on va le faire sur une base d'affaires,
c'est important de le répéter, et non pas sur une base, je dirais, de tout simplement payer les
infrastructures et de laisser aller les autres. Ça va se faire sur une base de
partenariat, essentiellement.
La Présidente (Mme
Léger) : Merci.
M.
Deltell :
...pardon, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Léger) : Non, allez-y.
M.
Deltell : Est-ce que le ministre entend cibler 50 %
moins un, c'est-à-dire qu'il ne sera jamais majoritaire dans un
investissement ou... C'est quelque chose que vous excluez ou que vous soutenez?
M.
Blanchette : On y va projet par projet. Il n'y a pas d'intention
d'avoir un contrôle...
M.
Deltell :
Vous n'excluez pas la possibilité d'être 50 % plus un?
M.
Blanchette : Il y a tellement de projets. Il y a parfois des projets
initiés... Je pense...
M.
Deltell :
...Mme la Présidente, parce que, là, c'est la question de savoir est-ce que
l'État va contrôler ou l'État va épauler.
Nous, notre position est claire, c'est jamais plus de 50 % dans une
entreprise. La question d'Anticosti, nous avons mis la table là-dessus.
Nous, on est en faveur que l'État intervienne pour amener l'acceptabilité
sociale. Mais jamais, jamais, jamais notre
formation politique ne soutient des projets à 50 % plus un, que l'État
soit présent... Il faut laisser l'initiative et la majorité des actions
à l'entreprise privée.
Alors,
la question est claire au ministre : Est-ce que le gouvernement entend y
aller à 50 % plus un, oui ou non?
M.
Blanchette : M. le député de... c'est Chauveau, hein? J'ai une belle
réponse pour vous, qu'on vient de me transmettre,
et je vous fais la lecture. C'est qu'«afin de réaliser son mandat — et là je parle de gestion des fonds
Capital Mines Hydrocarbures, le CMH, là, ou CMH, dépendamment si on est à
l'international — le
ministre des Finances, le ministre de
l'Économie, de l'Innovation et des Exportations ainsi que le ministre de
l'Énergie et des Ressources naturelles élaboreront
de concert — donc, en
concertation — une politique
d'investissement encadrant les interventions financières à réaliser».
Donc, la question qu'il me pose, c'est
qu'il va y en avoir une, politique, qui sera à développer, et là vous
aurez tout le loisir de vous assurer qu'on
ne prenne pas la place de l'entreprise privée, mais qu'on laisse à l'entreprise
privée toute la place d'investir. Mais oui,
il est prévu qu'il y ait, ou qu'il existe, ou qu'il se développe une politique
d'investissement encadrant les interventions du gouvernement qui sera
soumise à l'approbation du gouvernement, et on ose espérer qu'on aura votre
appui, M. le député.
M.
Deltell :
Ce n'est pas inintéressant, mais ce n'est pas la réponse à la question que j'ai
posée. Ce qu'on veut savoir, c'est :
Est-ce que le gouvernement libéral est prêt à investir dans 50 % plus un l'argent des contribuables
dans des entreprises? Est-ce que le gouvernement libéral est prêt, d'une
certaine façon, donc, à nationaliser une prise de possession? C'est ça, la
question, oui ou non, 50 % plus un?
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Blanchette : O.K. On va
faire la politique d'investissement, ça sera défini à ce moment-là, mais,
écoutez, ce n'est pas dans les intentions d'arrêter des choix tout de
suite, dans un premier temps. O.K.? Donc, gardons-nous la possibilité d'avoir
toutes les portes ouvertes. Mais, vous savez, ce n'est pas nécessairement dans
notre philosophie de prendre la place de
l'entreprise privée. Dans ce cas-là, on n'ira pas jusqu'à s'engager sur des
pourcentages en question, laissons les trois ministères définir
précisément la politique d'investissement à venir.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le député.
M.
Deltell :
Bien, j'accueille la réponse, mais je suis vraiment déçu parce que, pour une
politique aussi importante, pour un fonds de 1 milliard de dollars, que le
gouvernement ne sache pas, au moment où on se parle, si on se dirige vers le 50 %
plus un ou moins, c'est une faiblesse majeure qui mérite d'être soulignée, et
je tiens à gronder le gouvernement à cet effet-là. Bien.
Parlons
d'un autre thème, il me reste trois minutes. La Loi sur les mines. Je tiens à
rappeler que ça a été un beau moment de notre démocratie parlementaire,
il y a à peu près, quoi, neuf mois, lorsque l'on a adopté... même moins que ça, c'était en décembre dernier, lorsqu'on a
adopté la Loi sur les mines. Ça faisait cinq ans qu'on tournait en rond,
que ça ne marchait pas. Les libéraux ont
essayé, ça n'a pas marché. Les péquistes ont essayé, ça n'a pas marché.
C'est le député de Shefford qui est arrivé avec une proposition. Le
gouvernement du Parti québécois a saisi la balle au bond, on a travaillé
ensemble pour aller de l'avant, et, finalement, la loi a été adoptée à
l'unanimité. Bravo!
Maintenant, cette loi
avait certaines choses qu'il fallait faire en cours de route, et j'attire votre
attention à l'article 52, le point 101.0.1,
où on disait que «dans le cas d'un projet [d'exploration] d'une mine
métallifère dont la capacité de production est de moins de 2 000
tonnes métriques...» Et c'était un grand point de discussion pour l'adoption de
cette loi-là, on disait que «...obtenir un
bail minier doit, avant de présenter sa demande, procéder à une consultation
publique dans la région où se situe le projet — ce qui va de soi — selon
les modalités fixées par [le] règlement».
Alors, Mme la
Présidente, ma question au ministre est simple : Est-ce que les modalités
sont maintenant établies par le règlement?
La loi a été adoptée en décembre dernier, on sait qu'il y a eu des élections,
et tout ça, mais est-ce que le gouvernement a eu l'occasion de
s'attaquer à ça?
La Présidente (Mme
Léger) : Il reste une minute pour terminer. De part et d'autre.
M.
Blanchette : Bonne nouvelle, le projet de règlement va venir cet
automne. O.K.? On est en consultation. On ne
le fera pas tout seuls, on va le faire en concertation avec toutes les
personnes intéressées, dont l'industrie, dont Québec ait meilleure mine. Tout le monde sera consulté
là-dessus pour s'assurer que le règlement fasse de nouveau un consensus.
O.K.? Donc, c'est dans notre intention.
M.
Deltell :
Mais quelques secondes pour terminer, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Léger) : ...
M.
Deltell :
Simplement rappeler qu'actuellement il y a un extraordinaire projet de développement,
le projet Strateco, où, malheureusement, là,
on se chicane les uns derrière les autres, là, puis ça se poursuit, puis là il
y a une juge qui devrait rendre une décision bientôt concernant les
Cris, et tout ça. Ce qu'on souhaite, nous, Mme la Présidente, c'est que le ministre assume le leadership là-dedans
pour ramener tout le monde à la table et qu'on puisse aller de l'avant
avec ce projet-là. On sait que c'est un sujet qui est délicat. C'est l'uranium,
ce n'est pas évident, mais il y a une entreprise qui a investi déjà plus de
100 millions de dollars là-dedans. Il faut aller de l'avant et...
Une voix :
...
M.
Deltell :
Exploration. Il faut commencer à aller de l'avant et surtout arrêter de se
chicaner. Ceux qui, actuellement, profitent le
plus, ce sont les avocats. Je n'ai rien contre cette noble profession. Mais ce
qu'on souhaite, c'est que ce soient les travailleurs du Québec qui en
profitent, et non les chicanes d'avocats. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Léger) : C'est tout le temps que nous avions. Maintenant, nous retournons au
gouvernement, aux députés ministériels, le député de Saint-François.
M. Hardy : Bonsoir, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Léger) : Bonsoir.
M. Hardy : Je salue M. le premier
ministre... premier ministre, peut-être plus tard, mais...
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Hardy : ...le ministre en
devenir. Un lapsus.
M. Blanchette : M. le député de
Saint-François, je vous... ou Mme la Présidente... à plus de raison, là.
La Présidente (Mme Léger) : ...d'Abitibi,
là.
M. Blanchette : Oui, oui, c'est ça...
• (20 h 40) •
M. Hardy : Les collègues de
l'opposition, je vous salue, ainsi que les invités de M. le ministre.
Le Plan Nord,
pour moi, c'est très important parce qu'il va repartir l'économie puis il va
créer des emplois ou, du moins, il va... Nous, le gouvernement, on va
aider à créer des emplois dans le secteur minier. J'attirerais l'attention de mon collègue d'Abitibi-Est, qu'avec tous les
gestes qu'il y avait, là, pour que ça reparte dans le Nord et puis qu'il
y ait beaucoup d'emplois dans le Nord, ça va
refléter aussi dans le sud. Dans mon comté de Saint-François ou en Estrie,
j'ai beaucoup de compagnies d'usinage dans
mon coin, de montage, et j'ai des gens, j'ai de la main-d'oeuvre pour faire
les chemins de fer, les routes. J'ai deux
universités, l'Université de Sherbrooke et l'Université Bishop's, qu'il y a des
cours de géologie, des géologues, des
ingénieurs miniers, puis il y a des gens qui étudient les sols. Ça fait que ça va
refléter chez nous aussi. Ça fait qu'il faut que ça parte chez vous,
monsieur, mais ça s'en vient chez nous aussi.
Mme la
Présidente, ça me place à parler de la mise en oeuvre de la Loi sur les mines. Le
secteur des mines, au Québec, a tout
à gagner à stabiliser l'environnement législatif et réglementaire. L'ancienne
Loi sur les mines a longtemps fourni aux investisseurs cet environnement
stable et prévisible. De l'avis de tous, cette loi était toutefois désuète. La question de l'accessibilité... acceptabilité — j'ai de la misère avec ce mot-là, mais on va
le sortir — sociale
ne cadrait plus avec un environnement
réglementaire créé il y a plusieurs années. Il nous a fallu un certain nombre
de projets de loi, dont notre premier projet de loi n° 79, avant
d'en arriver à un certain compromis l'hiver dernier. Il est facile de montrer
du doigt les soi-disant querelles partisanes lorsque nous cherchons en réalité,
comme parlementaires, à encadrer le plus justement possible une industrie aussi
importante et complexe que celle des mines.
Dans le dernier budget, le gouvernement a
confirmé le maintien de l'application du nouveau régime minier. Ma question est la suivante : M. le ministre,
comment comptez-vous poursuivre la mise en oeuvre de la Loi sur les
mines?
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M. Blanchette : Écoutez, question
fort pertinente. Premièrement, sur la main-d'oeuvre, c'est clair que le Plan Nord, et là je parle autant en connaissance
de cause pour la main-d'oeuvre du Nord-du-Québec que celle
nord-côtière, que celle même de
l'Abitibi-Témiscamingue et du Saguenay—Lac-Saint-Jean... comme régions, comme entités
totales, ne pourront jamais suffire à
l'ensemble des besoins spécifiques que générera le Plan Nord. Donc, il y aura
d'autres régions du Québec qui seront
mises à contribution, notamment pour les personnes spécialisées, qu'elles
soient de niveau universitaire, collégial ou même de formation
professionnelle. L'ensemble du Québec pourrait être mis à contribution. Donc,
le Plan Nord, on y verra, pourra développer ce champ-là.
Maintenant,
si on revient à la question de la mise en oeuvre de la Loi sur les mines
proprement dite, ce projet-là, qui était
mort au feuilleton à l'époque sous un gouvernement libéral, qui a été, avec un
fort consensus, voté, nous, ce qu'on a
décidé, au gouvernement actuel, gouvernement libéral, c'est de ne pas remettre
en question cette loi-là. La loi, elle a été adoptée, on la maintient.
Et, dans un souci d'offrir une grande stabilité, une grande prévisibilité
d'investissement, c'est fort important pour
les entreprises minières, et une grande, je dirais, façon de faire, ce qui
rejoint un certain consensus, on va
travailler avec l'actuelle loi en toute transparence telle qu'elle a été
approuvée le 10 décembre dernier. Donc, c'est important, ça devient un incontournable. Par ailleurs,
on ne fera pas ça tout seuls, il y aura à définir effectivement, avec
les municipalités régionales de comté,
notamment, tout ce qui s'appelle délimitation des territoires incompatibles. Il
y aura des choses qui vont se faire en concertation avec les MRC ou les
territoires équivalents, là, quand ce n'est pas une MRC comme type de
juridiction, et ça, ça nous permettra de pouvoir avoir des terres propices à
l'exploration minière en vue de faire du développement minier ultérieurement.
Les
associations municipales, autant la fédération des municipalités du Québec que
l'Union des municipalités du Québec, les deux associations municipales
seront consultées, les associations minières également, l'exploration et l'exploitation, et de même que la Coalition Pour
que le Québec ait meilleure mine! sera également consultée dans toute
cette espèce de délimitation de territoires
incompatibles. Je ne vous dis pas qu'on va s'entendre sur tout, mais,
essentiellement, il y aura une consultation sur laquelle on cherchera le plus
vaste et large consensus possible.
Maintenant,
dans ce projet-là, il y avait plusieurs choses qui étaient intéressantes.
Notamment, on y a fait référence tout juste tout à l'heure, sur les consultations publiques pour les projets de moins de
2 000 tonnes, donc ça sera encadré dorénavant, et il y aura
une consultation pour les petits projets. Il y aura des BAPE systématiques pour
tous les projets de 2 000 tonnes et plus, hein, c'est ça?
Une voix :
C'est ça, oui.
M.
Blanchette : Donc, pour tous les projets de 2 000 tonnes et
plus, il y aura un BAPE systématique du Bureau
d'audiences publiques sur l'environnement qui sera systématiquement fait. Et,
pour d'autres projets, notamment les terres rares, là, à ce moment-là,
là aussi il y aura des BAPE... C'est ça?
Une voix :
À partir de zéro tonne.
M.
Blanchette : À partir de zéro tonne, donc pour tous les projets. O.K.?
Donc, ça va pour ça également.
La Présidente (Mme
Léger) : En terminant.
M.
Blanchette : Juste rappeler l'acceptabilité sociale, donc, vous en
avez fait mention. Ce n'est pas rien, ce qu'on va faire avec les autochtones.
On va aller chercher leur appui, et il y aura des négociations qui se feront.
Ou les communautés de proximité également,
qui ont toujours des choses à dire, bien sûr. Et il y aura un projet de
consultation avec le ministre de
l'Environnement pour s'assurer que tout ça soit bien attaché et respectueux de
l'environnement également.
La Présidente (Mme Léger) : Je vous rappelle juste que, lorsqu'il y a à peu
près une, deux ou trois minutes — comme tout à l'heure, vous avez à peu près trois minutes — à moins que le député vous relance puis vous
laisse partir, ça leur appartient. Mais j'essaie de garder
l'équitabilité, alors allez-y, M. le député de Saint-François.
M. Hardy :
C'est beau, Mme la Présidente, je peux laisser mes minutes à M. le ministre
s'il veut.
La Présidente (Mme
Léger) : ...vous étiez bien parti, M. le ministre, allez-y.
M.
Blanchette : Mais ça va, ça va pour... Dans le fond, on l'avait
mentionnée, l'acceptabilité sociale, là, autant autochtone que blanche.
C'est bon.
La Présidente (Mme
Léger) : O.K.
M. Hardy :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Léger) : Qui veut poursuivre? M. le député de Côte-du-Sud.
M. Morin :
Oui, merci.
La Présidente (Mme
Léger) : Vous m'aviez... pas exprimé vraiment.
M.
Morin : C'est mon regard qui n'a pas fait la job. Mme la Présidente,
M. le ministre, bonsoir. Tout le monde, salut bien. L'activité minière, on le sait depuis fort longtemps, c'est
une composante essentielle du produit intérieur brut québécois. Grâce à cette industrie, des
territoires entiers du Québec ont été occupés et ont prospéré. Naturellement,
on va parler de l'Abitibi — on
a deux députés ici qui ont à coeur cette région, et vraiment passionnés — où
des générations de fiers travailleurs se sont succédé dans les mines de cuivre
et d'or après le boom dans la demande à la suite de la Deuxième Guerre mondiale. Le Nord-Est du Québec, la Côte-Nord ont connu
un boom économique considérable dans les
années 70 et en vivent un à nouveau malgré un ralentissement dans la
conjoncture économique. Les projets miniers liés au Plan Nord pourront faire de même avec tout le
territoire situé au nord du 49e parallèle. Cette activité économique a
été immensément profitable pour l'ensemble des Québécois. Aujourd'hui, on en a
parlé tout à l'heure, notre expertise est reconnue à travers le monde, et ce
sont nos travailleurs qui partent à l'étranger pour exporter notre
savoir-faire.
Toutefois, il est
vrai que l'industrie minière laisse une empreinte écologique qu'il convient de
gérer avec doigté comparativement à une
forêt récoltée qui, inévitablement, redeviendra verte et va repousser. On sait
très bien que cette commission-ci a déjà eu une initiative d'aller
visiter les sites miniers. Suite à cette commission, est-ce que le ministère
cherche à atténuer l'impact écologique et social dans les sites miniers
abandonnés? M. le ministre.
M.
Blanchette : M. le député de Côte-du-Sud.
M. Morin :
C'est ça, Kamouraska, Montmagny-L'Islet
M.
Blanchette : C'est bon. Écoutez, oui, c'est tout à fait dans notre
intention. Il y a plusieurs éléments à dire là-dessus.
La première, c'est qu'étant donné le passif environnemental il faut trouver des
façons qui soient respectueuses de l'environnement et qu'on lègue, dans
le fond, à nos générations futures des territoires qui auront été restaurés.
Maintenant,
juste pour vous donner une petite idée, il y a environ 700 sites au total qui
sont des sites considérés et évalués abandonnés, donc communément
appelés les sites orphelins. Mais, toutefois, il ne s'agit pas d'inquiéter nécessairement la population du Québec, puisque,
si je regarde ces 700 sites, il y en a 488, sites, qui sont
d'exploration minière. Bon, là, il faut
comme relativiser. C'est souvent, parfois, des résultats de déchets
d'exploration, là. Tout un travail d'exploration se fait à peu près dans
une salle comme ça, les impacts sont plus minimes. Mais c'est des sites qui ont
été contaminés et qui méritent... pour lesquels on s'y intéresse, mais c'est,
somme toute, des choses plus mineures qui peuvent être révisées avec un peu de
bonne volonté. Là-dessus, il y en a 275, sites, qui sont d'exploration dans le Nunavik, donc sur le territoire inuit. Il y en a
213 autres, sites, qui sont dans le territoire Eeyou Istchee, la Baie-James,
donc pour un total de 488 dont je vous parlais tout à l'heure.
• (20 h 50) •
Il y a 12
carrières et sablières pour lesquelles on a jugé qu'il y avait des sites
contaminés et 198 sites d'exploitation minière, dont 118 sont déjà restaurés
ou sécurisés présentement. 19 sites font l'objet de travaux majeurs pour lesquels il y a des crédits qui ont été accordés
pour ça parce que le gouvernement a pris ses responsabilités. Et il
y a 31 sites miniers qui sont à restaurer, dont trois majeurs aussi. Et il
y a 30 autres sites miniers à sécuriser, c'est-à-dire pour s'assurer qu'il n'y a pas d'écoulement ou des choses du genre. Ça, ça fait en sorte qu'on est en bonne voie de compléter notre passif environnemental.
On en a, effectivement, pour quelques années. Ça va s'échelonner dans le temps,
mais vous pouvez être sûr et vous assurer qu'on y parviendra.
L'autre
chose, c'est que j'aimerais bien vous revenir sur l'Association minière du Québec, qui vient d'adhérer à ce qu'on appelle le VDMD, le Vers développement minier durable. Ça veut dire que l'ensemble des entreprises
membres de l'association d'exploitation minière, donc les mines, vont adhérer à
ça. Ce programme-là a été inventé en 2004 par l'Association minière du Canada, qui a pris les meilleures pratiques au monde et veut devenir un
leader dans le Canada. La seule autre
province qui a adhéré à ça, c'est la Colombie-Britannique. Donc, nous, on est
la deuxième province, comme Association minière du Québec, à adhérer à
ça, et l'ensemble de ses membres, qui sont membres de l'AMQ, devront se
conformer à ça.
Je fais juste vous mentionner, à titre d'intérêt
que vous portez, il y aura des protocoles sur lesquels il y aura la gestion des
résidus, gestion d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre, relations
avec les autochtones et les collectivités — on entend par là les gens du Nord, les
Jamésiens, mais aussi les Nord-Côtiers et les Haut-Jeannois — la
planification de la gestion de crise, la gestion du maintien de la biodiversité
et la santé-sécurité. On veut devenir, au Québec
et dans le Canada, une des provinces parmi les plus, je dirais, ouvertes et
respectueuses des façons de faire qui soient le plus... — comment
je pourrais dire ça? — de
développement durable possible, c'est-à-dire en conciliant les missions
économique, sociale et environnementale. Cette façon de faire là a été reconnue
sur le plan international comme étant une façon de faire de grande
responsabilité, de transparence et de crédibilité.
Donc, quand
j'ai rencontré les gens de l'Association minière du Canada, ils m'ont demandé
de faire des interventions pour convaincre la province ontarienne, mes
vis-à-vis, d'embarquer là-dedans, et il y aura des représentations, effectivement, de faites à cet effet-là. Mais on
veut devenir un leader dans le monde. Et je suis très fier de
l'Association minière du Québec, et je suis persuadé que les groupes
environnementaux du Québec vont saluer cette initiative-là qui a été prise et
qui représente, dans le fond, pour le XXIe siècle, une façon autre de voir le
développement minier, qu'il soit respectueux de l'environnement, notamment,
mais aussi des gens ou des communautés dans lesquelles ça s'implante à
proximité.
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. Merci, M. le ministre.
La Présidente (Mme Léger) : Merci.
La parole... On ne m'a pas soulevé la parole... M. le député d'Ungava, à vous
la parole.
M.
Boucher : Alors, bonjour,
Mme la Présidente. Bonjour, M. le ministre. Je veux saluer, bon, la présence de
vos...
Une voix : Collègues.
M. Boucher : ...collègues — j'allais
dire acolytes, mais collègues, oui — dans votre présentation.
Bon, on parle
beaucoup du développement minier, du Plan Nord. Bon, vous n'êtes pas sans vous
douter que je vais vous parler de mon comté un petit peu. Le Plan Nord,
ça se passe chez nous ou à peu... Si ce n'est pas à 100 %, c'est au moins
un très fort pourcentage. Très grand territoire, on l'a dit tantôt, 55 %
de la surface géographique de la province de
Québec, 35 000 habitants seulement. Donc, on peut dire que, généralement,
on ne se marche pas sur les pieds dans le comté d'Ungava, il y a de la
place pour tout le monde. C'est, bon, un comté, souvent, de nature inviolée où est-ce que l'homme n'a jamais mis le pied encore à
certains endroits. Et puis le comté, bon, c'est mon nouveau chez-nous
d'adoption. Je l'ai marché, je l'ai survolé, je me suis promené en VTT. Bon,
c'est une nature surprenante.
On parlait
tantôt de la mine de Raglan, j'aimerais... Bon, financièrement, ce n'est pas
possible, mais j'aimerais qu'on parte tous ensemble ce soir puis qu'on
s'en aille faire la commission là-bas. On réaliserait l'immensité, puis la grandeur, puis les proportions gigantesques de
tout ça. Quand qu'on arrive à l'aéroport de Donaldson, qui est voisin de
la mine de Raglan, l'été, c'est comme si on
faisait un atterrissage sur la planète Mars. Le petit robot Pathfinder
envoyait des images de Mars qui auraient
très bien pu être tournées là-bas. D'ailleurs, je me demande si ça n'a pas été
tourné là-bas. Donc, l'hiver, c'est
le contraire, c'est un désert de glace. Il n'y a rien, à part du vent, le
silence puis de la glace. Puis on dit : Bien, malgré tout, dans ces
milieux-là, il y a un écosystème très fragile, très développé, très complexe.
Et puis les Inuits — bon, parce que je parle du Nunavik, puis c'est un peu la même chose
chez les Cris — ils
sont généralement favorables au Plan Nord
mais ont des inquiétudes. C'est sûr qu'eux, bon, dans tout ça, ils veulent des
retombées. Évidemment, ils ne veulent pas qu'on prenne les richesses et
puis qu'on... après 50 ans, 100 ans, bon, bien, merci, les amis,
«good-bye», on s'en va, puis ça se termine là.
Mais on
parlait tantôt d'acceptabilité sociale puis de redevances, puis on laissait
présager peut-être pas dans ces mots-là, mais que la redevance était comme une façon d'acheter
l'acceptabilité sociale, un genre de dommages-intérêts pour troubles, inconvénients. Je pense qu'il ne faut
pas voir ça comme ça, puis les Inuits et les Cris ne le voient pas comme
ça. L'acceptabilité sociale est : Est-ce que c'est un bon projet pour
nous? Est-ce que ça va nous apporter quelque chose? Est-ce que c'est un projet qui est dangereux, généralement, pour
l'écosystème local et l'homme en général? À ça, bon, c'est sûr que ce
projet-là ne se fait pas pour rien, les compagnies sont là pour en tirer un
profit, créer une richesse. En bonus, il y aura une partie de cette richesse-là qui
reviendra localement pour des infrastructures, mais je pense que, moi, dans ma tête puis dans la tête de mes concitoyens,
l'acceptabilité sociale et puis les redevances, c'est deux choses très
différentes qu'il ne faut pas mêler les unes avec les autres.
Je vous parlais tantôt de l'aéroport de
Donaldson, c'est tout près du parc Pingualuit, ce qu'on appelait autrefois le
cratère du Nouveau-Québec, dans lequel il y a supposément l'eau la plus pure au
monde. Ce sont tous des systèmes où on
dit : Bien là, regardez, ce n'est pas grave s'il y a une mine à
100 kilomètres de là. Tout ça, c'est fragile, puis les... Mais les
gens ont besoin d'être rassurés. Et puis on parlait, bon, de les consulter, de
négocier. Ils veulent plus que ça, ils
veulent être assis à la table des décideurs, ils veulent être là au moment où
on prend la décision, participer. Pas juste
se faire présenter un beau cartable d'études scientifiques en se faisant
expliquer pourquoi ce n'est pas dangereux, ils veulent participer à ces études-là puis être impliqués à partir du point
zéro pour mener le projet tout ensemble, puis après ça, à la fin, s'il y en a qui brassent des
épouvantails, bien, on pourra dire : Non, non, regarde, j'étais là au
début puis je sais très bien ce qu'il
est question, puis ce que tu dis là, là, c'est... hein, comme disait mon ado,
ça n'a pas rapport, c'est d'autre chose, là.
Donc, oui, vu
de ce point de vue là, on a entendu, lors du discours du budget du ministre des
Finances, qui avait annoncé dans son premier budget, bon, la création de
la Société du Plan Nord puis de la mise en place du bureau de commercialisation...
On conviendra tous ici que je pense que tout le monde doit s'en féliciter, de
ça. Je pense que personne ne doit être négatif ou réfractaire par rapport à ça.
Le Plan Nord, c'est un chantier majeur du XXIe siècle, du troisième millénaire, puis il doit être relancé avec les moyens qui
lui sont dus, puis pas n'importe comment non plus.
Nord-du-Québec, bien, je vous le disais tantôt,
c'est un immense territoire avec un fabuleux potentiel, autant économique... puis qui est souvent à peine entamé et
même encore inexploré. C'est aussi, bon, comme je vous le disais, un
territoire fragile, hein, d'une grande beauté, puis l'équilibre qu'il y a
là-bas, c'est assez... on peut assez facilement le débalancer pour créer des choses qui sont moins agréables. C'est le
fait, bon, pour un chantier qui va déborder sur la question des
ressources naturelles puis qui va toucher de nombreux intervenants...
La Présidente (Mme Léger) : ...10
secondes.
M.
Boucher : Oui, je termine. Donc, quels sont les gestes concrets que le
ministère entend faire pour participer au développement harmonieux du
territoire du Québec de chez nous, de mon comté?
La Présidente (Mme Léger) : Alors,
vous garderez votre réponse pour le retour du gouvernement. Ils vont revenir tout
à l'heure, alors gardez ça. Il y avait une envolée de passion, alors...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Léger) : Vous
allez avoir du temps au retour.
M. Boucher : ...c'est mon grand
défaut, j'aime mon comté.
La Présidente (Mme Léger) : Alors,
on retourne maintenant à l'opposition officielle. M. le député de
Marie-Victorin, vous avez environ 14 minutes.
M.
Drainville : Merci,
Mme la Présidente. M. le ministre, dans le cahier des crédits, le cahier Mines,
vous nous avez fait la liste des
sites miniers orphelins, là. Alors, ça s'étale sur plusieurs pages, c'est la
question particulière n° 36. Tout
à l'heure, dans la réponse que vous avez donnée, vous sembliez avoir le total
pour chacune des catégories. Est-ce que
ce serait possible de le faire parvenir à la commission, de le déposer à la
commission? Parce que vous nous avez envoyé la liste des sites, mais il
n'y a pas de total à la fin, alors... Je vois que votre directrice de cabinet
nous fait signe que oui, alors ce serait très utile.
M. Blanchette : Tout le monde, à
droite et à gauche, me disent oui, il n'y a aucun problème là, M. le député.
M. Drainville : C'est une
belle habitude à prendre, ça.
M. Blanchette : Mais oui, on est
tous... entre collègues aujourd'hui, c'est la nouvelle philosophie.
• (21 heures) •
M. Drainville : Et, si c'est possible, M. le
ministre, d'ajouter la portion «ajouté par l'industrie» parce qu'on ne
semble pas l'avoir.
La Présidente (Mme
Léger) : ...vous êtes prêts à le déposer immédiatement?
M.
Blanchette : ...juste préciser que les sites orphelins ont cette
définition-là d'être orphelins, et donc pas l'entreprise
privée qui l'encadre. O.K.? Mais il n'y a pas de problème, on va vous fournir
la liste. Mais on comprend que, souvent, ces entreprises-là sont
décédées, on les a fermées, etc. On n'a pas, donc, nécessairement de projets
rattachés d'entreprises privées.
La Présidente (Mme Léger) : Donc, je comprends que vous le déposez plus tard
ou vous le déposez immédiatement?
M.
Blanchette : Demain, ça peut aller?
M. Drainville :
Oui, demain. Demain, ce serait bien parce que ça pourrait nous aider avec les
crédits qu'on aura avec M. Arcand... avec le M. le ministre,
dis-je, des Ressources naturelles.
La Présidente (Mme
Léger) : Parfait. J'allais vous reprendre, mais c'est correct.
M.
Blanchette : Il y a deux choses, hein? Sur la liste, pour fournir
demain, il n'y a aucun problème, on va vous la fournir. Par ailleurs,
pour le futur, on s'entend que c'est une impossibilité dans la mesure qu'on
exige des paiements des sites à restaurer dans les deux premières années, et
c'est le 100 % couvert. O.K.? Donc, les sites orphelins, c'était quelque
chose vraiment pour le passé, et non pas pour le futur. Mais oui, ça sera
déposé demain.
M. Drainville :
Très bien, merci. Par ailleurs, sur la question des redevances que vous allez
verser aux régions ou municipalités au sein desquelles les projets
miniers, notamment, auront lieu, je veux juste attirer votre attention sur la
page D.19 du plan budgétaire, quatrième paragraphe, deuxième phrase, vous
dites : «À compter de 2015‑2016, la totalité
des revenus miniers sera versée au Fonds des générations.» Donc, dans vos
documents budgétaires, ce que vous dites, c'est que les redevances en
provenance des projets miniers vont aller en totalité au Fonds des générations.
Donc, je me demandais comment vous expliquez ça.
La Présidente (Mme
Léger) : M. le ministre.
M.
Blanchette : Écoutez, la compréhension que j'en ai, là, c'est vraiment
le Fonds des générations, ça, c'est clair,
ça s'en va pour le paiement de la dette, mais il y aura un pourcentage des
redevances qui seront attribuées à... Il faut voir est-ce qu'il y a une
contradiction avec ça, là.
M. Drainville :
Parce qu'on comprend la totalité, hein, la totalité.
M.
Blanchette : Non, ce ne sera pas la totalité, il va y avoir un
pourcentage qui va être attribué à des fins de redevances auprès des
communautés d'accueil des projets miniers. Mais là il y a peut-être une façon
de le... peut-être dans le libellé, là, du budget, là, qui n'était pas
nécessairement...
M. Drainville :
Bien, ça pourrait être intéressant, peut-être, de le préciser dans un document
ultérieur que vous pourriez déposer à la commission également pour nous
expliquer ce que ça veut dire parce que...
M.
Blanchette : Oui. Et, au corps défendant du ministère des Finances,
qui ont eu à produire deux budgets dans une période assez courte, je pense
qu'on a peut-être fait...
M. Drainville :
Mais je ne veux pas qu'on perde trop de temps là-dessus, comme j'ai peu de
temps. Est-ce que ça vous convient, M. le ministre, de nous revenir avec
une explication?
M.
Blanchette : Oui, je vous reviens avec une explication logique et
fondée.
M. Drainville :
Que vous déposerez auprès de la commission, c'est bien ça?
M.
Blanchette : Oui.
La Présidente (Mme
Léger) : ...M. le ministre, vous déposez un document...
M.
Blanchette : On va déposer le document pour préciser l'information
qu'il y a là.
La Présidente (Mme
Léger) : Merci. M. le député de Marie-Victorin.
M. Drainville : Très bien, merci. Par ailleurs,
dans le document de 2012‑2013 qui avait été déposé avec le budget Bachand, document qui était intitulé Le Québec
et ses ressources naturelles — Pour en tirer le plein potentiel, à la page 113 de ce document-là,
section 5.2, La dotation du Fonds du Plan Nord 2012‑2017, etc., là-dedans
vous parliez... enfin, le gouvernement
libéral du temps parlait de 11 projets miniers qui étaient soit en cours de
réalisation ou qui étaient planifiés sur
le territoire. Et vous disiez aussi dans ce document-là qu'il y avait trois
nouveaux projets qui s'étaient ajoutés. Je voulais savoir, est-ce que
vous... Donc, on parlait, à ce moment-là, de — 11 plus trois — 14
projets miniers. Est-ce que ces 14 projets là sont toujours en cours au moment
où on se parle?
M. Blanchette :
O.K. Vous savez, dans les projets miniers, il y a des projets qui se
développent... Ça prend approximativement sept ans avant de se développer. Ça,
c'est strictement au plan géophysique que ça se développe. Par ailleurs, il y a toujours une période de
flottement à la fin pour boucler le financement, advenant une étude de
faisabilité convaincante, c'est-à-dire le fameux moment où qu'on dit : Go-no-go. Si on dit go, il faut
trouver le financement de ça. Et, dépendamment de la hauteur, 1 milliard, etc., les projets peuvent prendre plus de temps
avant le démarrage en question.
Pour
revenir à votre question de façon plus spécifique, donc, il y a
des projets qui ne trouvent jamais de financement et il y a d'autres projets
qui vont trouver leur financement. Donc, c'est, je dirais, une mise à jour
continue qui se fait par le ministère.
J'en ai fait faire une récemment, une mise à jour, qu'on est prêts à déposer, mais
tout ça, c'est des projets, je
dirais, relativement avancés. On a toutes les étapes, c'est-à-dire la mise en valeur et les projets en développement — c'est
deux groupes complètement différents — et
on a aussi les mines en exploitation. Mais ça, on pourra fournir à la commission
sans aucun problème les mines en exploitation, les mines en développement et
les mines mises en valeur.
M. Drainville :
Est-ce que c'est possible... L'avez-vous avec...
M.
Blanchette : Et ça pourrait être beaucoup plus lourd si j'allais aussi
sur les mines en exploration. Là, on en aurait pour environ 300 projets. Mais
tout ça existe, puis on est prêts à le déposer sans aucun problème. C'est de l'information
factuelle qu'on détient au ministère.
La Présidente (Mme
Léger) : Donc, on dépose les...
M.
Blanchette : Mines en activité présentement, mines en développement et
les mines en mise en valeur, qu'on appelle.
M. Drainville :
Vous ne l'avez pas avec vous, hein, par hasard?
M.
Blanchette : Dans le cartable ici. Mais oui, ça pourrait être déposé
demain matin sans problème.
M. Drainville :
Celui-là, ça serait bien, s'il vous plaît.
M.
Blanchette : Oui. C'est vraiment
de l'information factuelle. Et, si on avait eu accès, Mme la Présidente, au logiciel SIGEOM, là, on aurait pu tout avoir ça
instantanément. Mais là, bon, je ne suis pas équipé...
La Présidente (Mme
Léger) : Donc, vous êtes capable de nous le fournir demain?
M.
Blanchette : Oui, sans problème.
La Présidente (Mme
Léger) : Ça va. M. le député de Marie-Victorin.
M. Drainville : Par
ailleurs, toujours
dans ce document-là, le document budgétaire, donc, si je ne m'abuse, du dernier budget Bachand, il était question
également d'un investissement majeur de
la part d'Hydro-Québec, un nouvel axe de transport d'électricité au
Nunavik. Alors, je cite le document, page 120 : «Dans le cadre de la
mise en oeuvre du Plan Nord, Hydro-Québec amorcera les études en vue du
prolongement du réseau de transport d'électricité vers le Nunavik, à partir des
installations du complexe La Grande.» Est-ce que ce projet-là est toujours
prévu?
M.
Blanchette : Pour se rendre à quel projet minier?
M. Drainville :
L'objectif, c'était de construire une nouvelle ligne de transport d'électricité
du complexe La Grande vers le nord du Nunavik pour alimenter notamment de
futurs projets miniers, pour alimenter également les communautés inuites qui sont là-bas, remplacer les centrales thermiques
par un approvisionnement en hydroélectricité.
M.
Blanchette : Les études ne sont pas complétées, mais elles sont en
voie de l'être, Mme la Présidente. Donc, dès qu'il y aura une information
tangible là-dessus, on pourra se prononcer de façon plus spécifique.
M. Drainville :
O.K. Donc, le projet est toujours actif, Hydro-Québec est en train de compléter
les études. C'est bien ça?
M. Blanchette : Oui, avant de donner
suite à ça.
M. Drainville :
Et donc on peut prendre pour acquis que, dans le Plan Nord du nouveau
gouvernement Couillard, si je peux me
permettre de le nommer ainsi... de l'actuel nouveau gouvernement libéral,
excusez-moi, élu le 7 avril
dernier, ce projet de construire une nouvelle ligne de transport
hydroélectrique à partir du complexe La Grande, c'est un projet qui est
encore prioritaire pour vous, pour le gouvernement?
M.
Blanchette : Prioritaire, ce n'est peut-être pas le bon terme. À
l'étude serait plus opportun, plus approprié. Mais, effectivement, c'est à l'étude et, oui, ça pourrait se réaliser à
long terme. Mais là je n'ose pas me prononcer sur le court terme,
puisqu'on ne connaît pas les résultats de l'étude, advenant le fait que l'étude
de faisabilité, entre autres, soit négative.
M. Drainville : Très bien.
M. Blanchette : Mais je vous ferais
remarquer que c'est agréable de parler avec des budgets qui ont les deux, hein, crédits et l'autre, là. Mais enfin je
vous vois référer à toutes les études du gouvernement Couillard, je trouve ça intéressant, là, on a au moins
toute l'information voulue pour pouvoir s'y référer.
La Présidente (Mme Léger) : Faites
attention aux noms, s'il vous plaît, hein? Merci.
M. Blanchette : J'ai dit
M. Couillard, hein?
La Présidente (Mme Léger) : Oui.
M. Blanchette : Le premier ministre.
La Présidente (Mme Léger) : Le premier
ministre. M. le député de Marie-Victorin, il vous reste environ quatre minutes.
M. Drainville : Je suis d'accord
avec vous, c'est...
M. Blanchette : C'est mieux, hein?
M. Drainville : Il y a plein
de choses intéressantes qu'on peut se dire.
M. Blanchette : Oui, oui.
M.
Drainville : Quand le Plan
Nord a été dévoilé en 2011 par le premier ministre Charest d'alors — lui, on a le droit de le nommer par son nom de famille — on disait que le Plan Nord se déploierait
sur 25 ans et entraînerait durant cette période des investissements de 82 milliards de dollars. Les projets
des entreprises minières représentaient 33 milliards à ce moment-là, et les investissements
d'Hydro-Québec s'élevaient à 47 milliards, puis il y avait des projets
d'infrastructure publique pour un autre 2 milliards. Est-ce que ces
chiffres de 82 milliards, ce sont des chiffres que vous confirmez aujourd'hui? Est-ce que c'est des hypothèses de
travail à partir desquelles vous travaillez, oui, si je peux me permettre?
• (21 h 10) •
M. Blanchette : Mme la Présidente,
effectivement, ces chiffres-là sont revus dans le contexte actuel. Et l'idée, c'est, effectivement, de mettre tout en
branle pour parvenir au type de développement structurant qu'on vise par ça. Donc, je
n'ose pas m'aventurer sur les chiffres proprement dits, d'autant plus qu'il y a
une portion qui appartient à l'entreprise privée, il y a une autre portion qui
appartient à Hydro-Québec proprement dite, une autre portion au gouvernement. Donc,
on sait qu'on s'en va vers là, mais d'essayer de statuer tout de suite de façon
assez précise sur les chiffres, on se
trouverait à s'encarcaner. Mais disons que c'est un excellent guide pour
pouvoir faire notre développement.
C'est dans les ordres de grandeur, toutefois, je tiens à rassurer le député de Marie-Victorin.
M. Drainville : Donc, ces
chiffres-là, on peut prendre pour acquis qu'ils sont encore...
M. Blanchette : Ce n'est pas ça que
j'ai dit.
M. Drainville : C'est un
ordre de grandeur...
M.
Blanchette : C'est un ordre
de grandeur, c'est la tendance vers laquelle on s'en va. Et c'est,
effectivement, plus un guide qu'un carcan, c'est pour ça que je n'ose pas me
prononcer sur les chiffres.
M. Drainville : O.K. Très
bien. Il me reste seulement deux minutes. Vous insistez beaucoup sur le fait
que le Plan Nord, c'est très important pour vous puis que
c'est un élément important de la croissance
économique future du Québec.
Pouvez-vous m'expliquer, à ce
moment-là, pourquoi,
dans la programmation du ministère
des Transports pour les régions de la
Côte-Nord et du Nord-du-Québec pour la période 2014‑2016... pouvez-vous
m'expliquer comment qu'il se fait que la programmation du ministère des
Transports est en chute de 44 % entre le budget qui a été déposé par le député de Rousseau, qui était ministre des Finances dans le
gouvernement du Parti québécois, et le budget qui vient d'être déposé, là? On prévoyait pour la Côte-Nord des investissements de
357 millions. C'est tombé à 198 millions, une diminution de
44 %. Pour le Nord-du-Québec, je pense, le député d'Ungava va être très
intéressé par ces chiffres-là, il y avait
des investissements de 150 millions qui étaient prévus par le ministère
des Transports sous son gouvernement... Alors, sous notre gouvernement, c'était 150 millions, on vient de
tomber à 81 millions, une diminution de 46 %, alors qu'on sait
à quel point les infrastructures de transport sont importantes pour assurer le
développement économique d'une région. Les deux
régions, en fait, où vous coupez le plus dans la programmation du ministère des
Transports, c'est les deux régions qui sont les plus touchées par le
Plan Nord, Côte-Nord et Nord-du-Québec.
M.
Blanchette : Très rapidement — parce que, dans le fond, ça relève beaucoup
plus du ministre des Transports, c'est
lui qui pourra répondre de façon plus spécifique à ça — il est clair, surtout dans le détail, qu'on
peut aller autant en Abitibi-Témiscamingue, Nord-du-Québec que
Côte-Nord, nécessairement, sur la révision des projets. Par ailleurs, je rappellerai au député de Marie-Victorin que, la
situation dans laquelle on est sur le plan budgétaire au Québec, on a dû
faire un certain nombre de révisions. Ce qui
ne nous empêche pas de faire notre projet de développement structurant
qu'est le Plan Nord, mais ça nous amène à
être très parcimonieux sur les types d'infrastructures à développer et dans la
séquence de le faire. Ça ne veut pas dire
que ces projets-là ne se développeront pas, ça veut juste dire qu'à terme ça
pourrait prendre plus de temps dans le temps. Merci.
La Présidente (Mme Léger) : Merci,
M. le ministre. C'est tout le temps que nous avions pour l'opposition officielle. Maintenant, on revient au
gouvernement. Vous avez 18 minutes. Alors, je donne la parole au député
d'Ungava.
M.
Boucher : C'est ça. Je ne répéterai pas ma question, il va rester huit
minutes. Alors, j'attends la réponse, là, de M. le ministre.
M. Blanchette : La question, elle
est des plus pertinentes. Et je sais à quel point le député d'Ungava soutient sa population, notamment les Inuits, parce qu'il
habite le Nord, et je profite aussi de l'occasion, parce qu'un de mes
anciens directeurs régionaux, qui est ici, dans cette salle, qui faisait ma
supervision à l'époque, insistait énormément... En fait, il s'agit de Robert
Sauvé, là, que je salue et qui est le nouveau secrétaire général associé...
C'est-u ça?
Une voix : ...
M.
Blanchette : Secrétaire général associé au Plan Nord, donc la personne
responsable de la mise en oeuvre et de la mise en application de tout
ça, qui insistait toujours auprès de moi, jeune professionnel à l'époque...
Bon, j'ai bien vieilli, etc., mais,
essentiellement, il insistait que le Nord doit se développer avec les gens du
Nord. Ça, je tiens à le répéter, c'est essentiel. Si on ne fait pas ça,
on le fait à leur désavantage, on le fait sur leurs têtes, et ce n'est pas ça
du tout qui est visé.
D'ailleurs, dans le plan structurant du Plan
Nord, il est prévu, dans un tout début mandat, de développer des
infrastructures de centres de formation professionnelle pour mieux qualifier
cette population-là. Ce n'est pas toujours simple,
Mme la Présidente, pour les Inuits parce que, bon, tout leur primaire se fait
souvent en inuktitut — mon collègue me corrigera. On leur apprend aussi par défaut
l'anglais comme langue seconde et même parfois une troisième langue, le français, qui se développe de façon accélérée dans
ces communautés-là. Et c'est des gens qui n'ont pas toujours accès — et je
le dis comme on me l'a raconté — à des laboratoires de physique, des
laboratoires de chimie, des laboratoires de biologie comme nos
établissements de formation au sud du Québec peuvent être équipés. Ce qui veut
dire que, quand on veut développer cette main-d'oeuvre-là dans l'industrie
minière, il est clair qu'on ne souhaite pas avoir que des gardiens de sécurité inuits ou que des balayeurs, si on me
prête l'expression, dans les mines, on veut les qualifier en leur
donnant des modules miniers, en leur donnant des formations de formation
professionnelle, notamment, et même au besoin...
Et je sais qu'il y a certaines entreprises,
notamment la société minière Raglan, qui ont fait des efforts pour aller recruter de la main-d'oeuvre dans les 14
villages inuits pour aller chercher toutes les personnes qui avaient des
talents, notamment dans les mathématiques, pour pouvoir les accompagner de
façon à pouvoir mieux les qualifier. Donc, je tiens à rassurer mon collègue
député d'Ungava que tout sera mis en oeuvre pour que les projets miniers ne
puissent pas être étrangers à l'intégration
avec les communautés de proximité, et il y aura des efforts que les entreprises
mettront également, et que le gouvernement
aussi collaborera pour essayer de s'assurer de cette qualification de main-d'oeuvre
là.
Mais tout de suite, d'abord et avant tout, ce
n'est pas des zones nécessairement faciles à exploiter. Quand on parle d'un pergélisol, tout ce qui s'appelle
environnemental, tout ce qui s'appelle déchets miniers, ce n'est pas
toujours nécessairement des... On ne peut pas exploiter le Nord comme on
exploite le sud du Québec, inévitablement. Donc, ça nous prend des façons de
faire un peu différentes, surtout pour des terres millénaires, quand on pense
aux Inuits qui habitent le Nord.
Donc, le développement du Plan Nord devra se
faire inévitablement et assurément — j'oserais dire de façon plus positive — avec les communautés, les 14 communautés
inuites et, bien sûr, les neuf communautés cries. Ça devra se faire dans ce respect, on devra aller chercher
l'acceptabilité sociale. Et, dans le Plan Nord comme plan structurant
aussi, au-delà des centres de formation
professionnelle qui sont prévus, il y aura des logements, logements sociaux ou
logements en général, qui seront également
mis de l'avant, et de même que les redevances qui pourront retourner dans ces
communautés-là.
Ceci étant dit, la Société du Plan Nord veut
faire de ce développement structurant là parce que, oui, il y a des belles
choses qui se font là-bas, mais il y a aussi des moins belles choses. Donc,
notamment sur le plan de tout ce qui s'appelle société,
je pense que, parfois, on est conscients de toute la dimension justice qui
n'est pas nécessairement toujours évidente.
Donc, il y aura des choses à repenser aussi là-dedans. En fait, c'est
d'organiser, d'accompagner et de faire
les choses à leur façon à eux, à ces communautés-là, de façon à assurer un
développement qui soit les plus respectueux des communautés, mais on va
le faire avec ces différentes communautés là.
Le Plan Nord s'inscrit dans une perspective de
développement durable. On veut structurer les interventions gouvernementales. Les gens pensent que, ah! le
Plan Nord, c'est un peu désincarné des ministères. Au contraire, c'est
une façon interministérielle de pouvoir faire les choses et de travailler en
concertation. Et, si vous me prêtez l'expression, la Société du Plan Nord pourrait devenir facilement pivot pour assurer
l'ouverture des différentes portes à l'intérieur des ministères, et la
personne responsable aura à faire ces liens-là entre les différents ministères.
Donc, c'est ça. Je vous remercie, Mme la Présidente.
Mme Léger : Merci, M. le
ministre. M. le député d'Ungava, ça va? Alors, je cède la parole à M. le député
d'Abitibi-Est.
M.
Bourgeois : Merci, Mme la Présidente. Oui, effectivement, depuis le
début de la discussion, on parle beaucoup du Plan Nord comme un des axes
importants en lien avec toute la stratégie du domaine minier québécois, mais ça
va aussi au-delà de ça. Des mines, il y en a
au sud du Nord, et ce qui est important, on a... L'investissement par rapport
à ces mines-là pour les développer, c'est
quelque chose de majeur. C'est quelque chose qui, même par le passé, a été
clairement démontré, on a besoin d'investissements directs de l'étranger pour
pouvoir développer cette filière-là des ressources naturelles du Québec. C'est le cas, d'ailleurs, de toutes les
juridictions à travers le monde de taille modeste. Cependant, peut-être certaines économies comme les États-Unis
ou l'Union européenne auraient pu peut-être se permettre une certaine autarcie, mais
ce n'est certainement pas notre cas.
Donc, dans ce
sens-là, il est certain que nous devons faire en sorte d'être identifiés de
façon très claire comme une terre d'accueil propice aux investissements
étrangers. C'est beau d'avoir un potentiel, mais il faut être capable aussi de l'exploiter. Et, pour l'exploiter, on a
besoin d'autres joueurs, des joueurs étrangers. On a, entre autres, au Québec, qui a été un
ardent défenseur des ententes comme l'ALENA ou l'accord économique commercial
global avec l'Union européenne, tout le temps dans cette perspective-là
de se... d'être capables d'accueillir et facilement aussi permettre l'exportation de nos ressources. Donc, dans ce
sens-là, M. le ministre, pourriez-vous nous élaborer un peu plus quels gestes concrets le ministère
va poser pour rétablir la situation? Parce
qu'au cours des 18 derniers mois disons que notre auréole a un peu terni
au niveau des investisseurs étrangers.
• (21 h 20) •
M. Drainville : La Loi sur
les mines, le régime des redevances...
La Présidente (Mme Léger) : M. le
ministre.
M. Blanchette : O.K. Allons-y.
Écoutez...
La Présidente (Mme Léger) : ...
M. Blanchette : Oui, je le sais,
mais ça va. C'est de bonne guerre, c'est de bonne guerre.
M. Drainville : C'est de
l'animation, Mme la Présidente.
M. Blanchette : On est tard. On est
tard, là, Mme la Présidente. Je vous amène à l'indulgence un peu, mais je
comprends mon collègue.
Écoutez, il
est clair qu'il faut travailler à l'image internationale du Québec — j'y vais positivement, madame — et, pour ce faire, il y a... Et d'ailleurs,
indépendamment de tout ce qu'on fait ici, j'ai été sollicité beaucoup, puis
j'ouvre une parenthèse là-dessus.
C'est sûr que la conjoncture mondiale y est pour beaucoup. L'industrie minière,
c'est une industrie très sensible à
l'évolution de la conjoncture. Et les centres manufacturiers mondiaux — je pense à la Chine, notamment, mais aussi à l'Inde — ont besoin de matières premières que nous
avons, nickel, cuivre, zinc, acier — issu du fer, bien sûr — et tout ça fait en sorte que, pour assurer leur
approvisionnement, ils sont tentés de regarder sur l'ensemble de la planète
pour aller chercher leur approvisionnement
et pouvoir l'utiliser comme intrant à la production pour leur propre
production. Ça, c'est intéressant.
Par ailleurs,
c'est sûr que l'entreprise américaine versus les difficultés financières vécues
en Europe ne sauront nécessairement durer et perdurer, ça devrait
s'améliorer. Et, le jour que ces endroits-là vont repartir, que la machine de consommation, tant européenne qu'américaine, va
repartir, là, nous, on sera bien positionnés, au Québec, pour pouvoir
les approvisionner.
J'étais, la
semaine dernière, avec des investisseurs chinois qui étaient intéressés, dans le
Grand Nord, à regarder les choses.
Demain, je rencontre des investisseurs indiens qui vont aussi regarder... On
parle de Tata Steel. C'est des entreprises tout de même structurantes et intéressantes qui pourraient avoir des
projets pour nous. Donc, c'est des choses dans une mouvance parce que
ces entreprises de ces pays-là sont intéressées à assurer leur
approvisionnement, et le Québec est favorable à ça.
Par ailleurs,
on a un contexte pas nécessairement... C'est intéressant, quand on reçoit les
gens, ça ne nous coûte pas trop cher. Mais, essentiellement, on ne peut
pas aller faire des missions à l'international pendant une période de quatre ans et demi, on se comprend bien. Mais il y aura un
travail d'équipe qui sera fait à l'intérieur du Conseil des ministres, que ça soit par la ministre des
Relations internationales, que ce soit par le ministre de l'Économie, de
l'Innovation et de l'Exportation, qui sera
appelé à faire des missions à l'étranger, ou même le ministre des Ressources
naturelles dans le cadre de ses
fonctions, ou même le premier ministre aussi. Tout le monde va mettre l'épaule
à la roue pour essayer d'en faire la promotion, soit du Plan Nord ou du
développement minier au Québec. Donc, on aura une belle représentation qui se
fera à l'international. J'assure le député d'Abitibi-Est de cela.
Il y a d'autres événements également qu'on
tient, notamment Québec Mines. Écoutez, on a quelque chose comme 5 000 participants. C'est sûr qu'il y a
une mission éducative, là, il y en pour 2 700 élèves. On prépare notre
relève de main-d'oeuvre, donc ce n'est pas inintéressant pour eux. Mais on
parle d'à peu près entre 1 900 et 2 000 participants d'entreprises minières qui pourraient assister à
ça, et là ils ont accès à toute notre information géoscientifique, notre
fameux logiciel SIGEOM, que je vous invite à aller consulter, parce
qu'effectivement c'est quelque chose de majeur. Donc, Québec Mines va pouvoir
faire cette promotion-là.
Je vous donne aussi l'information parce que je
la détiens. Pas plus tard qu'aujourd'hui, je m'informais, suite à la présentation SIGEOM que j'ai eue, c'est quoi,
le pourcentage des gens qui arrivent de l'international qui viennent
consulter notre base, et c'est fort important. On a un des meilleurs systèmes
de logiciel qui nous donne des indices à l'international. Et c'est très consulté parce
qu'on est capables de localiser les
personnes qui viennent sur le logiciel, et c'est fort important. Donc,
ce n'est pas inintéressant de le constater.
Et on a toujours une présence très active au
PDAC, c'est-à-dire au Prospecters & Developers Association of Canada. Écoutez, c'est la plus grosse foire mondiale minière,
c'est 25 000 participants. J'ai
entendu que, certaines années, ça pouvait monter jusqu'à 30 000.
Donc, c'est énorme, c'est la plus grosse foire, qui se tient toujours à Toronto
et pour laquelle on ira faire nos
représentations. Mais, essentiellement, c'est des gros joueurs. Quand qu'on
développe nos projets...
La Présidente (Mme Léger) : ...M. le
ministre.
M. Blanchette :
Oui. C'est des gros joueurs. Quand qu'on développe l'exploration,
essentiellement c'est souvent des capitaux... c'est-à-dire des
entreprises québécoises financées, souvent, sur un palier canadien, sinon
international. Mais, quand qu'on arrive sur l'exploitation,
c'est définitivement, souvent, la plupart du temps, des capitaux étrangers
dans lesquels on peut prendre des participations si le plan d'affaires est
intéressant pour le gouvernement du Québec.
La
Présidente (Mme Léger) : M.
le député d'Abitibi-Est, il vous reste cinq minutes, là, d'échange, et pour
terminer.
M. Bourgeois : Une petite
complémentaire, tout simplement, sur... Dans les faits et peut-être pour le
bénéfice des téléspectateurs qui nous regardent assidûment...
M. Drainville : Les
nombreux.
M.
Bourgeois : ...nombreux, les
millions de téléspectateurs, comme disait monsieur... Donc, évidemment,
il faut bien comprendre, on parle toujours
de sommes très importantes, on parle... Un petit projet minier, 250 millions; un projet minier d'ampleur, on peut aller jusqu'à 4, 5 milliards.
Donc, évidemment, juste faire le montage financier, intéresser des groupes d'investisseurs, c'est là où il y a
toute une synergie qui doit se faire au
niveau international. Parce qu'on peut même regrouper des sommes qui
vont parvenir d'Européens avec des gens de l'Asie ou des États-Unis, donc c'est
pour ça que la promotion, de ce côté-là, est importante.
Vous avez
abordé un tant soit peu le côté de la main-d'oeuvre. Parce que, si on accroche
ces projets-là de façon solide, les investissements sont là, on a donc
besoin de répondre aussi au niveau de la main-d'oeuvre. M. le ministre, pouvez-vous juste nous le préciser un peu, au
niveau des besoins de main-d'oeuvre, en fonction de ce qui s'en vient...
Avez-vous des indices pour encourager nos jeunes à, justement, regarder
l'industrie minière comme un potentiel de carrière intéressant pour eux?
M. Blanchette : Oui. Écoutez...
La Présidente (Mme Léger) : Alors,
M. le ministre, environ trois minutes si vous prenez toute la parole.
M.
Blanchette : Je devrais, Mme la Présidente. Avec votre permission,
bien sûr. Écoutez, il y a l'Institut national des mines qui sont à
monter des programmes de formation. Parce qu'on s'entend qu'à l'heure actuelle,
si tous les projets de développement
devaient se développer — puis on soumettra la liste dès demain — on verrait une pénurie sévère dans plusieurs domaines, notamment dans les
ingénieurs miniers, les géologues, les techniciens miniers, ça, c'est
clair. Maintenant, il y a différentes façons
d'y pallier. L'Institut national des mines se charge de ça. Ils sont en train,
même, de monter des formations à distance pour s'assurer de ça. Et il y aura
toutes les écoles qui seront appelées à monter ou à collaborer à ces formations-là soit à distance ou soit sur place dans
certaines communautés autochtones notamment. Je pense à la commission scolaire de l'Or-et-des-Bois, qui
peuvent répondre à des offres de services — qui est dans votre comté, M. le
député d'Abitibi-Est — mais
je pense aussi à l'extraction de minerai, donc, dans mon comté cette fois-ci,
la commission scolaire de Rouyn-Noranda. Il
y aura les cégeps qui seront mis à contribution, tant celui de Thetford
Mines que celui de la Côte-Nord et que celui de l'Abitibi-Témiscamingue qui
seront également mis à contribution. Ce n'est pas inintéressant, ce qui est en
train de se passer là.
Toutefois, indépendamment
de toutes les bonnes volontés, on risque d'avoir une pénurie qui irait au-delà
des besoins potentiels de main-d'oeuvre
couverts par les régions périphériques, c'est-à-dire soit l'Abitibi-Témiscamingue,
le Saguenay—Lac-Saint-Jean ou les principales régions
concernées par le Plan Nord, c'est-à-dire le Nord-du-Québec, le Lac-Saint-Jean, c'est-à-dire la partie haute du
Lac-Saint-Jean, que la région nord-côtière. Ce qui ferait que ça se
pourrait qu'il y ait des besoins de main-d'oeuvre qui viennent d'ailleurs. Je
pense au Bas-Saint-Laurent ou à la Gaspésie, qui pourraient monter dans le Nord-du-Québec, principalement la Côte-Nord,
ou même Montréal ou la périphérie de Montréal qui pourraient être
appelés, par des ponts aériens, à monter en Abitibi-Témiscamingue et, par la
suite des choses, poursuivre jusque dans le Nord-du-Québec.
• (21 h 30) •
Je fais juste
vous donner un indice — il
me reste une minute, Mme la
Présidente, merci — écoutez,
tant à l'aéroport de Val-d'Or qu'à l'aéroport de Rouyn-Noranda, les
places ont été multipliées par trois pour les stationnements des voitures qui... Ils stationnent, ils montent
21 jours travailler là-bas, ils reviennent 14 jours travailler ici,
dépendamment des horaires, là, parce qu'il y
a différentes formules. Mais, essentiellement, c'est du débordement qu'on
constate, et on ne fournit pas à la demande. Donc, pour tout projet de
développement, il faut les planifier, il faut les structurer et il faut accompagner ces entreprises-là. On rappelle que
c'est des emplois structurants, des emplois de qualité qui exigent des
qualifications et qui sont vraiment en développement actuellement.
Cela dit, un
petit mot de remerciement, Mme la
Présidente, d'abord aux collègues
ici, autour de la table, aux gens du ministère, qui m'ont si bien
accompagné et qui m'ont même fait bien paraître. En tout cas, j'espère. Et,
pour la bonne marche de ces travaux, je tiens à vous remercier
particulièrement, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Léger) : Merci, M. le ministre. Merci, les députés
ministériels, les députés de l'opposition, toute l'équipe du ministère de l'Énergie et Ressources naturelles, mais
programme Mines. Alors, merci d'avoir été là.
Document déposé
Nous
procédons maintenant à ce que je dépose les réponses aux demandes de
renseignements de l'opposition. Alors, je dépose. M. le secrétaire, je
dépose le document.
Et je lève la séance, et la commission...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Léger) : Non, il
n'y a pas de vote, les votes s'en vont dans l'ensemble des Ressources
naturelles. Alors, j'aurais dû vous aviser, là, effectivement, ça va dans tout
le...
Alors, je lève la séance, et la commission
ajourne ses travaux à demain, au jeudi 26 juin, à 15 heures, où elle
entreprendra l'étude du volet Énergie et Ressources naturelles. Bonne soirée.
Merci à vous tous.
(Fin de la séance à 21 h 32)