(Neuf heures vingt-neuf minutes)
Le
Président (M. Paradis) : À l'ordre, s'il
vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
ouverte. Je demande à toutes les personnes munies de bidules électroniques de
soit s'en départir, si possible, ou de les mettre en mode silencieux.
La commission est réunie afin de procéder à l'étude
du volet Plan Nord des crédits budgétaires du
portefeuille Conseil exécutif pour l'exercice financier 2013-2014.
Mme
la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
• (9
h 30) •
La
Secrétaire : Oui, M. le Président.
Mme Bouillé (Iberville) est remplacée par M. Chapadeau (Rouyn-Noranda—Témiscamingue); M. Trudel (Saint-Maurice),
par M. Ferland (Ungava); M. Billette (Huntingdon), par M. Kelley (Jacques-Cartier);
M. Morin (Côte-du-Sud), par M. Bolduc (Mégantic); et M. Martel
(Nicolet-Bécancour), par M. Bonnardel (Granby).
Le
Président (M. Paradis) : Forts de
cette nouvelle composition de la commission, nous allons débuter les remarques préliminaires et par la suite procéder à
une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20 minutes.Maintenant, si vous préférez ne pas prendre tout le
bloc, moi, je vais mesurer le temps de façon à ce que ça soitéquitablement réparti, là. Ce n'est pas nécessaire
de faire votre 20 minutes quand vous n'en avez pas pour
20 minutes. Et, si vous débordez, je vais vous l'indiquer.
Nous avons débuté nos travaux à temps, donc
il n'y a pas besoin de consentement pour terminer à l'heure prévue. Je vous invite,
aux fins de l'exercice de l'étude des crédits, à poser de courtes questions et
à fournir des réponses aussi courtes. Je
vais tenter d'équilibrer la longueur de la question avec la longueur de la
réponse. Donc, si vous recevez une question courte, allez-y brièvement.
Si vous recevez une question qui est plus longue, avec un plus long préambule,
bien, vous pouvez retourner la balle dans la même longueur de temps.
Nous débuterons donc avec les remarques préliminaires.
Et, à ce moment-ci, j'inviterais Mme la ministre
pour un maximum de 10 minutes. Mme la ministre.
Mme Ouellet : Merci, M. le Président. En premier
lieu, j'aimerais saluer les gens de la commission parlementaire, en commençant par
vous, M. le Président, saluer aussi les députés représentant l'aile
parlementaire du gouvernement, donc
le député d'Ungava, qui est aussi adjoint parlementaire au ministère des
Ressources naturelles pour le développement nordique, le député de Rouyn-Noranda et le député de Repentigny qui sera
avec nous aujourd'hui. J'aimerais également saluer les députés de l'opposition
officielle, le député de Mégantic et le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata,
et finalement le député de la deuxième opposition officielle, le député de
Granby.
J'aimerais aussi vous présenter les
collaborateurs qui m'accompagneront durant les travaux du volet dudéveloppement nordique :
donc, M. Christian Dubois, secrétaire général associé pour le Secrétariat
au développement nordique, ainsi que
son équipe, et Micheline Cliche, qui est conseillère politique au cabinet. Je
voudrais aussi souligner la présence et remercier toute l'équipe qui
sont avec moi pour leur soutien pour l'ensemble des crédits.
Donc, vous savez, le développement nordique,
dès 2001, le gouvernement du Parti québécois avait jeté les bases visant à assurer un développement nordique en tenant
compte tant de la complexité du dossier de l'immensité du territoire — et je pense que mon collègue d'Ungava peut en témoigner — et de la réalité nordique qui est
unique au Québec. Et le gouvernement, le nouveau gouvernement, est déterminé à poursuivre
les efforts visant le développement et la mise en valeur du territoire nordique, mais de façon responsable et sur la
base notamment des principes suivants : en concertation et dans le respect des populations locales et
régionales, en maximisant les retombées économiques pour tous les
Québécois, en appliquant les meilleures normes environnementales et en agissant
de manière responsable dans le financement des infrastructures.
Vous savez, nous sommes tout à fait d'accord
avec le développement du Nord, avec le développement... on parle beaucoup de mines
dans le Nord. Toutefois, nous voulons que ça se fasse de façon responsable,
responsable tant au niveau du respect
de l'environnement qu'au niveau de la concertation, mais aussi au niveau des
retombées économiques. Parce qu'il n'est
pas vrai que nous allons continuer à faire du développement nordique avec des
retombées économiques qui sont essentiellement privées. Nous voulons
faire en sorte que le développement du Nord, le développement des mines
puissent bénéficier à l'ensemble de la collectivité, que ce soient des succès
collectifs.
Il y aura donc concertation et respect des populations
locales. Nous voulons travailler en accompagnement, en accompagnement tant
des communautés que des entreprises. Et ça, c'est vraiment le rôle du
gouvernement. On ne peut plus penser
aujourd'hui faire du développement économique comme nous l'avons fait dans le
passé. Il y a tellement d'informationqui
est disponible sur Internet, les citoyens sont bien renseignés. Plusieurs
citoyens suivent l'actualité sur Internet, vont se renseigner sur ce qui
se passe à l'international. Il faut prendre cette nouvelle réalité là en
considération et il faut faire en sorte de travailler en accompagnement. Il
faut avoir plus de transparence, il faut avoir plus de concertation.
Donc, c'est pour ça
que nous disons que, pour chacun des projets miniers, il devra y avoir des
consultations publiques encadrées par le
Bureau d'audiences publiques en environnement ou les organismes, là, qui sont
responsables lorsque nous parlons du
territoire nordique. Il y a déjà des organismes identifiés pour les consultations
publiques. Donc, ça va être dans cette perspective-là que nous allons
aller de l'avant dans le développement des territoires nordiques.
Et
le développement des territoires nordiques ne veut pas seulement dire le
développement économique de grands projets
miniers. Le développement des territoires nordiques, c'est aussi les
communautés qui y habitent, c'est aussi les
besoins de ces communautés-là, tant en termes de logement, en termes d'éducation,
en termes de milieu de vie, de qualité
de vie. Donc, il ne faut jamais oublier que les territoires nordiques, même s'ils
sont immenses et peu habités, ils sont
habités. Et ces populations-là ont besoin aussi d'un développement, que ce soit
touristique, que ce soit social. Et ça va être dans cette perspective-là,
avec mon collègue d'Ungava, que nous allons aborder le développement du Nord.
Je
l'ai dit et je pense que ça vaut la peine de le rementionner : La
maximisation des retombées économiques pour tous les Québécois... Parce que, lorsqu'on a parlé
dans les dernières années de développement du Nord, en fait, c'était beaucoup de développement des mines dans le Nord.
Effectivement, les prix des métaux ont tellement augmenté depuis les
10 dernières années, l'or est passé de 300 $ l'once à à peu près
1 670 $ l'once aujourd'hui, le fer, de 30 $ la tonne à 150 $ la tonne, ce qui fait en sorte que plusieurs projets sont en étude
actuellement, en étude de faisabilité, d'autres,
déjà en construction; et c'est vraiment
relié aux prix des métaux. Et, pour pouvoir que ces projets-là se réalisent, ça
va prendre des infrastructures, ça va
prendre de l'énergie, mais tout ça… et, pas mal, le déclencheur est le prix des
métaux. Mais nous, nous voulons faire
en sorte que ces développements-là bénéficient à l'ensemble de la collectivité.
Et la bonne nouvelle, c'est qu'avec
les prix qu'on a actuellement il y a de la marge pour que l'entreprise fasse
son taux de rendement, mais il y a de la marge pour qu'il y ait un
meilleur partage de la richesse créée avec l'ensemble des Québécois et des
Québécoises.
Nous
voulons aussi nous assurer que, pour chacun des projets, de maximiser les
retombées économiques locales et régionales en termes d'emplois, en termes de
contrats, de fournisseurs, de consultants. Donc, il est important... Et
c'est pour ça que nous proposerons, dans la
nouvelle Loi sur les mines, un comité de suivi, suivi pour tous les aspects
environnementaux, mais de
maximisation des retombées économiques locales, pour que chacune des
communautés puisse faire connaître ses avantages,
souvent... surtout quand c'est des multinationales étrangères qui ne
connaissent pas nécessairement le tissu social et économique de la
région. Nous y...
Pour
maximiser les retombées économiques, nous voulons aussi augmenter la
transformation au Québec. C'est possible de le
faire dans les métaux plus émergents comme le lithium, il y a déjà un projet
qui a été annoncé, là, par Nemaska Lithium à
Valleyfield, mais c'est également possible de le faire... Et nous sommes tout à
fait réalistes, ce n'est pas 100 % du fer extrait, ou du nickel, au
Québec, qui sera transformé au Québec, mais, entre ce qui est transformé au Québec actuellement et 100 %, il y a une
grande place pour l'amélioration, et déjà les entreprises minières sont
prêtes à collaborer avec nous pour qu'on
puisse identifier des créneaux porteurs qui pourraient faire le pont entre la
mine, donc l'extraction, et l'industrie manufacturière au Québec, pour
pouvoir donner des avantages concurrentiels à l'industrie manufacturière. Et on en a, quelques industries
manufacturières, au Québec, pour qui avoir accès à des produits
transformés, ça va être un avantage compétitif.
Ensuite,
très certainement l'application des meilleures normes environnementales
possible, et c'est pour ça qu'hier j'ai annoncé
que les garanties financières devaient être versées dès le début de l'exploitation
de la mine pour 100 % de la garantie financière et pour l'ensemble du site
minier orphelin. Nous voulons avoir les meilleures pratiques environnementales
au Québec.
Finalement, on veut
une action responsable dans le financement des infrastructures. Donc, nous
aurons à développer un nouveau modèle sur le
financement des infrastructures. Et vous avez pu voir les décisions que nous
avons prises, avec la route des monts Otish, pour faire en sorte que, la
responsabilité du gouvernement et la responsabilité des mines, il y ait un
meilleur partage.
Finalement,
en terminant, et on aura l'occasion d'en parler plus longtemps, j'aimerais
revenir sur la mise en place du Secrétariat au
développement nordique qui aura toute une mission d'accompagnement et de
coordination des actions sur le territoire nordique du Québec. Et je pourrai
revenir dans les détails, là, durant la commission, sur l'organisation du
secrétariat ainsi que les mandats du Secrétariat au développement nordique.
Le Président (M.
Paradis) : Merci, Mme la ministre. À
ce moment-ci, je reconnais M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. D'Amour : Alors, merci beaucoup, M. le Président. À mon tour, je
veux saluer les députés présents, les parlementaires qui sont avec nous, des
différents côtés de la Chambre, ce matin. Salutations particulières à l'égard
de la ministre et des gens qui l'accompagnent
ce matin pour cette étude sur les crédits. Il y a mes collègues, également,
de l'Assemblée que je tiens à saluer et remercier pour leur présence et leur
implication.
• (9 h 40) •
Alors, sur la question du
Plan Nord, je pense qu'il n'y a pas meilleure façon de décrire l'attitude gouvernementale à l'égard
du Plan Nord ce matin que la première page du journal Le Devoir
aujourd'hui. Sans doute que vous l'avez parcourue avec beaucoup d'attention. Nous, ça nous a
clairement interpellés, et vous permettez, M. le Président, une brève
lecture : «Le projet de
train du Plan Norda déraillé.» Ce matin, ce que
je dois dire, c'est qu'il n'y a pas que le projet de train qui a déraillé, le
gouvernement est en train de faire dérailler le Plan Nord : «La Compagnie des chemins de fer
nationaux du Canada
met en veilleuse le projet de construction d'un chemin de fer de plusieurs
centaines de kilomètres entre les projets miniers de la fosse du Labrador et le port de Sept-Îles…» Et selon ce qu'il est écrit : «"Il semble que certains projets miniers soient
retardés", a-t-il poursuivi.» Et, comme par hasard, dans l'article du Devoir, on parle de
Cliffs, on parle d'un certain nombre de
minières.
La ministre disait hier : Il y a un
contexte qui explique ça. Ce n'est pas vrai. Le problème, c'est l'incertitude. Et la première page du Devoir ce matin, elle est
révélatrice, M. le Président.
Le Plan Nord, ce n'est pas que le
développement minier pour l'ancien gouvernement, pour les libéraux. Ce que le premier ministre
M. Charest a annoncé, c'est un projet sur 25 ans, qui devait entraîner
80 milliards de dollarsd'investissement
sur les 25 prochaines années. Ça, c'est 20 000 emplois en moyenne par
année. Ça engendrait des revenus potentiels,
que les Québécois auraient pu engranger, sous forme d'argent et de services, de
14 milliards de dollars. Le Plan
Nord favorise l'atteinte de grands objectifs, c'est ce qu'on proposait à l'époque :
assurer le mieux-être et ledéveloppement
des communautés, parce que, dans ce qui a été envisagé, dans ce qui a été
planifié et mis sur la table, c'était le bien-être des communautés, mais
leur implication aussi. On aura l'occasion d'y revenir plus tard ce matin.
Nous souhaitions, comme gouvernement, mettre
en valeur l'immense potentiel économique du Nord
québécois, bien sûr, mais rendre le Nord accessible aussi et veiller à la
protection de l'environnement. On se rappelle de cet engagement pris par le gouvernement sur la protection de 50 % du
territoire. Ça, pour nous, c'était important. Et c'était tellement bien perçu dans la communauté d'affaires
non seulement ici, au Québec, mais à l'étranger, les investissements annoncés, hein, c'est important de se le rappeler
ce matin : projet Éléonore, Goldcorp, l'annonce, 25 février,
1,4 milliard d'investissement privé,
800 emplois créés pendant une période de 15 à 20 ans, annonce faite;
ArcelorMittal Mines Canada, date de l'annonce,
le 20 mai 2011, 2,1 millions d'investissement privé. Le projet
était d'augmenter de 50 % la production de la mine Mont-Wright, construire une seconde usine de bouletage à
Port-Cartier. Ça, c'était du développement à l'état pur.
Je
pourrais ajouter à ça Rio Tinto, Fer et Titane, autre annonce du
26 mai 2011, un projet de 800 millions sur cinq ans, de l'argent
privé de la compagnie. On maintenait 285 emplois, on en créait
75 autres à Havre-Saint-Pierre, consolidation
de 1 700 à Sorel-Tracy, hein? Ce n'est pas dans le Nord, ça profitait à l'ensemble
du Québec, et ce, pour les 40 prochaines
années. Xstrata, une annonce faite le 2 août 2011, alors,
investissement de 530 millions, investis, donc, par la compagnie, 770 emplois. Une dimension sociale
importante dans le Plan Nord, le logement pour le personnel du réseau de
la santé et des services sociaux au Nunavik,
et j'en passe. Aluminerie Alouette, annonce faite le 31 octobre à
1,5 milliard investi par l'entreprise, création de 300 nouveaux
emplois.
Ça,
c'était la vision de l'ancien gouvernement, une vision d'ensemble qui nous
apportait de la richesse, du développement
économique, du développement social. Et, pour orchestrer l'ensemble de l'oeuvre,
M. le Président, nous suggérions à l'époque la Société du Plan Nord, qui
est devenue, soit dit en passant, lors du discours inaugural de la première
ministre, un secrétariat au développement nordique.
Vous me permettrez, à ce moment-ci, M. le
Président, de mettre en évidence certaines contradictions de la part du Parti québécois, parce que la Société du Plan Nord
a été l'objet d'un projet de loi, malheureusement qui est mort au feuilleton,
il y a eu de l'obstruction systématique de la part du Parti québécois, et on se
retrouve aujourd'hui avec un secrétariat. Tout ce qu'on sait du secrétariat, M.
le Président, c'est qu'il va être installé à Québec. On ne connaît pas vraiment
la structure.
Et c'est important de rappeler ce que
disaient les députés du Parti québécois au moment de l'étude de la société... du projet de loi qui devait nous conduire à la
création de la Société du Plan Nord : «Qu'au moins quatre membres
proviennent des communautés autochtones et inuites situées sur le territoire du
Plan Nord afin que ces communautés participent
pleinement au développement du territoire qu'elles habitent — ça, c'était le député d'Ungava qui s'exprimait. [...]Que le président-directeur général réside
sur le territoire du Plan Nord afin que celui-ci connaisse les enjeux du
territoire et de ses habitants.»
Alors, ça, c'est... Il disait même : «Il est inconcevable...» M. le Président, le député d'Ungava,
présent devant nous ce matin, il disait : «Il est inconcevable que le dirigeant d'une société d'État dédiée au
développement du Nord réside à Québec ou à Montréal.» Nous demandons… Hein, un autre
engagement du Parti québécois… enfin un autre
communiqué qui est émis : «Comment le gouvernement va-t-il coordonner
le développement du Nord et ordonnancer les projets s'il refuse de se
donner les moyens d'intervenir sur le territoire?» Et c'est l'attitude du PQ à
différents moments. L'opposition a proposé que
le président-directeur général de la société ait l'obligation d'habiter sur le
territoire du Plan Nord. Et ces propositions…
ou ces positions contradictoires vont jusqu'à faire dire à la députée Lorraine
Richard : «Il
va y avoir de grands changements. Le Plan Nord
n'est pas vraiment mort.» Hein, c'est ce qu'elle disait à l'époque, souhaitant, elle
aussi, que la société s'installe en territoire nordique pour et au nom des
citoyens.
La première ministre nous a parlé, dans son
discours inaugural, de décentralisation. Alors, M. le Président, c'est de la décentralisation centralisée, parce que le
secrétariat verra le jour à Québec. On n'en connaît pas vraiment la structure, on ne sait pas de qui il sera composé,
puis actuellement, dans le climat d'incertitude, ce n'est rien pour
rassurer. Ça, c'est la question du Secrétariat au développement nordique.
La protection du territoire, le nouveau
gouvernement du Parti québécois se fait plutôt avare de commentaires sur cet aspect aujourd'hui.
Les entreprises dans le Sud aujourd'hui... Et j'aurai l'occasion, durant cette
rencontre, ce matin, de définir région par région les retombées, dans le
Sud, du Plan Nord. Toutes ces entreprises aujourd'hui — parce qu'on
leur parle — toutes ces entreprises-là sont aussi inquiètes. Ça, c'est
la situation.
Qu'advient-il également du
200 millions de dollars sous forme d'infrastructures qui a été annoncé
pour l'ancien gouvernement... par l'ancien gouvernement pour être en mesure justement
de bien desservir les citoyennes et les citoyens du Nord? La question
demeure entière.
Sur la question des redevances, hier nous
avons travaillé ensemble, de façon très sérieuse, pendant troisheures où il n'a pas
été possible pour nous, de l'opposition, d'apprendre quoi que ce soit, hein,
sur les fameuses redevances. Le taux des redevances, est-ce que ça sera
12 %, 16 %, 18 %, 20 %, 25 %? Sur quelle base? Les
surprofits? Sur le minerai brut? Aucune
réponse hier. Je regrette, mais ça fait partie du développement nordique aussi.
On n'a pas plus ce matin de loi qu'on en avait hier.
Et,
la grande question, et je terminerai là-dessus — hein, s'il reste du temps, on va le récupérer au niveau des
questions — je vous ai fait état ce matin, M. le Président, de la liste
des investissements qui avaient été annoncés par l'ancien gouvernement, avec des emplois, avec des investissements. Moi,
je voudrais savoir, et c'est ce qu'on va tenter de savoir ce matin : Depuis le 4 septembre
dernier, il y en a eu combien, d'ententes avec des entreprises pour le Nord?
Il y en a eu combien, d'annonces, pour
combien d'emplois? Hier, la ministre n'a pas répondu aux questions qui lui ont
été posées là-dessus. On va réessayer ce matin, parce que ça fait partie
du contexte général du Nord.
Et, je le répète, je pense que ce matin Le Devoir
résume assez bien la situation : Le CN suspend sa participation au Plan Nord. Pourquoi? On fait clairement référence au cadre d'incertitude
qui sévit à l'intérieur du développement du
Plan Nord depuis le mois de septembre dernier. «Le projet de train du Plan Nord a
déraillé», le PQ tente de faire dérailler le Plan Nord, M. le Président.
Alors,
voilà mes mesures d'introduction ce matin.
Le Président (M. Paradis) : Très bien. Merci, M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata. Maintenant, je
reconnaîtrai pour ses remarques préliminaires M. le député de Granby.
M.
Bonnardel : Merci, M. le Président.
Alors, salutations à vous-même, à votre équipe, à mes collègues de l'opposition officielle. Mme la ministre, vous
êtes saluée, avec vos collègues aussi, du parti ministériel, ceux qui
vous accompagnent aussi ce matin.
Eh bien, oui, M. le Président, quand on
regarde les signaux qui ont été envoyés depuis l'arrivée du Parti québécois, le
4 septembre dernier... C'était drôle hier parce qu'encore une fois les députés
du parti ministériel essayaient de faire croire aux gens que c'est les députés de l'opposition qui avaient mis le
mot «incertitude» dans la bouche des minières, qui avaient
envoyé des signaux contradictoires aux minières. Je demandais à la ministre si
elle avait personnellement rencontré des
entreprises minières, si elle-même vivait ou sentait la même chose que nous
quand on... Moi, je rencontre ces entreprises depuis le 4 septembre
dernier.
Puis, quand on parle de signaux
contradictoires, vous savez, M. le Président, quand, le 29 septembre
dernier, on a une manchette dans La Presse
qui dit : Le Plan Nord est enterré, ça ne commence pas bien, ça ne
commence vraiment pas bien. Et, quand on lit : «Le Plan Nord semble bel et bien mort. L'expression est enterrée et le
concept aussi», bien, ça part nécessairement un peu croche, à savoir comment les
entreprises... Puis qu'on soit d'accord ou non avec le plan de marketing que
vous avez mentionné là-dessus, il reste quand même que, dans les mots, il faut
faire attention, il faut faire attention.
Et ce matin vous en avez la plus belle
preuve, mon collègue l'a mentionné. Quand on a un titre comme ça, bien, dites-vous bien
une chose, les investisseurs que je vous parlais hier, qui sont à Dubaï, à New
York, à Hong Kong, encore une fois ce
matin ils se disent : On avait peut-être raison, au conseil d'administration,
de mettre le frein puis d'attendre. Pourquoi?
Pas de cadre réglementaire, régime de redevances où on ne sait pas trop où on s'en
va, puis on va encore une fois dans
un sommet. Et, quand on regarde : «Le transporteur est embêté par les signaux
contradictoires des minières»,
ce matin, bien,
c'est exactement le message que moi, j'entends puis, j'imagine, que mes
collègues entendent aussi depuis le 4 septembre dernier.
• (9
h 50) •
Et ce n'est certainement pas parce que la
première ministre a embauché un communicateur rattaché au Plan Nord, qui s'appelle
Marc-André Gosselin, le 22 octobre dernier… qui va changer quoi que ce
soit. Ça va prendre plus qu'un petit
gars pour rattraper tout le mal que vous avez fait, malheureusement, tout le
mal que vous avez fait, malheureusement, aux investisseurs.
Alors,
aujourd'hui, on va essayer de faire du rattrapage, on va essayer de trouver des
pistes de solution, on va essayer de
comprendre où vous vous en allez encore une fois là-dessus. Mais il reste que
le mal est fait, l'incertitude est créée,
en majuscules, et, dans ce contexte, les compagnies minières ne demandaient
rien de moins qu'un appui de votre part,
un appui de votre gouvernement, pas des messages contradictoires entre
différents ministres qui disent un jour : Le Plan Nord est enterré.
Le lendemain, on se réveille puis on dit : Mon Dieu! ce n'est peut-être
pas ça que j'aurais dû dire. Mme la première
ministre qui dit : Oui, oui, le développement du pétrole, on le souhaite,
mais, de l'autre côté, on a des ministres qui disent : Non, non,
non, on n'en veut pas chez nous.
Alors, dans ce contexte, M. le Président, on
va, oui, comme mon collègue de l'opposition officielle l'a mentionné, apporter des
questions qui, je crois, sont pertinentes, constructives aussi pour la suite
des choses, à savoir : Est-ce que, oui, le 200 millions pour
les infrastructures sera reconduit? Est-ce que tous les montants qui ont été
mentionnés, de l'ancienne administration, seront encore une fois reconduits
pour le Plan Nord? Et, dans ce contexte, on va travailler pour être capables, encore une fois, de peut-être
ramener un peu plus d'optimisme, donc, dans le dossier du Plan Nord et
on y travaillera dans les prochaines minutes, M. le Président. Merci.
Le
Président (M. Paradis) : Merci, M. le
député de Granby. À ce moment-ci, pour une première question, M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Merci,
M. le Président. Moi, je voudrais — peut-être
une question — revenir très brièvement sur un sujet qui a été abordé hier : la fameuse étude
de Price Waterhouse sur le modèle australien en regard des redevances. Est-ce
que la ministre peut nous dire si elle l'a vue? Est-ce qu'elle a consulté...
Est-ce qu'elle a pris connaissance de cette étude-là?
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. Oui, effectivement, j'ai vu l'étude et je me suis
engagée, et je crois que mes collègues également se sont engagés, que cette étude-là soit
rendue publique avec le document de consultation qui sera déposé, là, en
préparation de la tenue du forum sur les redevances.
Le Président (M.
Paradis) : M. le député de
Rivière-du-Loup.
M. D'Amour : ...bien parcouru ce document-là, je vous remercie, je vous
remercie beaucoup.
Sur la question du
Secrétariat au développement nordique, et vous me permettrez un bref préambule, M. le Président, je
me souviens très bien de l'intérêt majeur qui existait à ce moment-là.
Baie-Comeau, Sept-Îles, Port-Cartier, les maires se sont tous… Fermont, la mairesse de
Fermont était là, les maires se sont tous déplacés ici, à l'Assemblée
nationale, pour rencontrer le ministre de l'époque
des Ressources naturelles. Les gens souhaitaient cette société-là au nom des
groupes autochtones, au nom des communautés, et les députés du PQ étaient d'accord
avec le fait que la société devait être dans le Nord.
Depuis
le 4 septembre, les orientations ont changé. Je l'ai mis en évidence
tantôt, je n'ai pas l'intention de répéter tout ce que j'ai dit. Ce qui était important pour
les députés du PQ au moment où ils formaient l'opposition officielle ne
l'est plus aujourd'hui. Hein, la Société du Plan Nord, ce n'est plus un projet,
ce n'est pas... le projet de loi est mort au feuilleton,
on ne revient pas avec ça, c'est terminé. Le Secrétariat au développement
nordique, c'est une belle façon de décentraliser,
hein, on centralise à Québec. Il faudra bien que le gouvernement finisse par
nous expliquer exactement, là, de quoi il en tournera concernant ce
Secrétariat au développement nordique basé à Québec.
Moi, je veux savoir,
dans un premier temps, où est-ce qu'on en est rendu en regard de la création de
cette structure-là.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. Je suis bien contente que le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata me donne l'occasion
de revenir sur le Secrétariat au développement nordique parce qu'effectivement
nous en avons fait l'annonce à l'automne
passé et nous avons opté pour une structure qui est souple et qui s'adapte et
non pas de labureaucratisation comme
la Société du Plan Nord qui avait été proposée par l'ancien gouvernement
libéral. Il faut aussi se rendre
compte que cette société du Plan Nord était... avait à sa charge toutes les
infrastructures qui devaient être développées dans le Grand Nord, avec ce qu'on voit actuellement de corruption,
collusion dans l'industrie de la construction, et qu'on était en train de créer une société à part, avec
des règles à part, pour la construction. Je pense que le choix que le
nouveau gouvernement a fait d'une société du développement nordique, et la
question des infrastructures va continuer à être encadrée par le ministère des
Transports du Québec, est le choix le plus rigoureux qui pouvait être fait.
Sur
toutes les questions concernant la Société du développement nordique, nous
sommes à mettre en place cette nouvelle société qui va travailler en
complémentarité avec ce qui existe déjà dans les différents ministères, que ce
soit au ministère des Ressources naturelles, que ce soit au Secrétariat des
affaires autochtones, que ce soit au ministère des Transports du Québec ou au
ministère des Affaires municipales. Cette société-là va être une société qui va
être dotée d'une vingtaine d'effectifs, qui
effectivement, comme c'est un secrétariat au développement nordique, va être
située à Québec, mais elle va avoir des antennes tant dans le territoire
de la Baie-James que sur la Côte-Nord et continuera à avoir, là, son
financement de ce qui avait déjà été prévu comme argent avec le Fonds du Plan
Nord.
Donc,
il est très clair que nous allons mettre en place un plan d'action très
concret, qui va comporter différents volets, je
peux vous en nommer quelques-uns, très certainement une analyse sur le
financement des infrastructures nordiques.
Le modèle de l'ancien gouvernement où tout était payé par les Québécois et
Québécoises pour une route qui était dédiée aux minières, c'est un
modèle que nous croyons qui n'est pas acceptable, qui est irresponsable de la
part du gouvernement. Et d'ailleurs c'est pour ça que nous avons renégocié la
route des monts Otish. Nous devons donc analyser un nouveau...
Le Président (M.
Paradis) : Est-ce que c'est une
question de règlement?
M. D'Amour : Bien, enfin, en quelque sorte. Je veux simplement rappeler
ma question.
Le Président (M.
Paradis) : Il n'y a pas de quelque
sorte, là, M. le député de Rivière-du-Loup, c'est un...
M. D'Amour : Je veux rappeler ma question, je n'ai pas...
Le Président (M. Paradis) : Ce n'est pas une question de règlement. Mme la ministre,
veuillez poursuivre.
Mme Ouellet : Merci, M. le Président. Il est très
clair qu'effectivement tout le corridor ferroviaire entre Sept-Îles et Schefferville est stratégique pour pouvoir avoir le
développement des mines dans le Nord. Et, lorsqu'on voit la décision du CN
aujourd'hui, ce n'est pas tellement surprenant, parce que, dans son projet, le
CN, elle n'avait pas, là, encore... l'accord
de l'ensemble des minières, parce que les minières… ce n'est pas toutes les
minières qui aimaient ce modèle d'affaires
là. Donc, pour qu'un projet puisse réussir, ça prend un accès équitable au
territoire. Nous devons donc revoir
le modèle d'affaires. Et le projet du CN était un projet privé mais financé par
la Caisse de dépôt du Québec, donc une espèce
d'amalgame bizarre. Donc, je crois que nous devons revoir le modèle d'affaires
du côté du chemin de fer et de faire en sorte que nous puissions mettre
en place des infrastructures qui permettent un accès équitable au territoire.
Il
y a un modèle qui existe, qui est très intéressant. Et j'ai eu l'occasion, lors
de mon déplacement à Sept-Îles, d'avoir plus
d'information sur ce modèle-là et le modèle du port de Sept-Îles où le port de
Sept-Îles — parce qu'il y a le chemin de fer, mais après ça il
y a le port aussi qui est nécessaire, c'est l'accès, là, aux marchés
internationaux — a développé un
nouveau quai, et ce quai-là est un quai public qui appartient au port de
Sept-Îles, mais qui sera financé par l'entreprise
privée en fonction de ses besoins. Et j'ai rencontré plusieurs partenaires de
ce projet-là, et tout le monde est satisfait du modèle d'affaires et de
la façon dont les choses se sont déroulées. Et je pense que ça s'est déroulé
très rondement. Je pense que c'est un modèle
à regarder avec plus de détails. Il y a d'autres modèles à regarder, mais
celui-là en particulier.
Je
vous dirais aussi, on a une attention particulière à une communauté, plusieurs
communautés mais une en particulier, je vous dirais, qui vit vraiment un boom
économique actuellement, qui est la municipalité de Fermont. La municipalité de
Fermont, je pense qu'il est important que, très proactivement, nous puissions
appuyer la municipalité de Fermont pour trouver
des solutions à l'expansion qu'elle vit actuellement avec l'ensemble des
projets miniers, surtout de fer, qui
sont déjà en cours, mais d'autres qui s'en viennent. Donc, il va être important
de travailler en accompagnement de la municipalité de Fermont et des
autres municipalités, mais celle-là en particulier.
Le
Président (M. Paradis) : ...tente d'équilibrer
à ce moment-ci.
Mme
Ouellet : Je vais nommer les deux
autres volets, puis, s'ils veulent plus d'information, il y a...
Le
Président (M. Paradis) : Ça va.
Mme Ouellet : ...d'information, ça me fera plaisir.
Il y a le volet Formation où j'ai une préoccupation particulière de la formation délocalisée puis de s'assurer
que les travailleurs puissent avoir de l'emploi, et, à moyen terme, le
développement d'une politique de développement nordique.
Le
Président (M. Paradis) :Merci, Mme la ministre. M.
le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
•
(10 heures) •
M. D'Amour : M. le Président, il y a des limites à
rire du monde, là. Et je pense qu'il faut dire les vraies affaires, là. Ce que...
Quand j'entends la ministre, là, elle tente de donner l'impression à tout le
monde, là, qu'il y a juste elle qui a raison puis qu'on est tous dans l'erreur.
L'association des minières manifeste bruyamment son inquiétude, l'association
des explorateurs miniers, c'est la même
chose. La Fédération des chambres de commerce, hier j'ai mis en évidence un
certain nombre d'investissements en danger,
compromis, en veilleuse, compte tenu de l'attitude du gouvernement. Pourtant,
j'ai posé rien qu'une question, là, sur le
Secrétariat au développement nordique. On fait des grands détours jusqu'à l'an
prochain.
Ce qui est dans Le Devoir ce matin sur
la première page, j'espère que la ministre l'a lu, ça fait clairement référence à l'incertitude. L'incertitude, hein? Le CN dit :
On parle aux minières. Les projets sont en veilleuse. Les projets sont
compromis. Est-ce qu'on va investir? Le projet est compromis, le train a
déraillé. Le gouvernement, M. le Président, a annoncé un secrétariat au
développement nordique. Le 6 décembre, la ministre a organisé une première
rencontre. Savez-vous, M. le Président, que
la ministre responsable des Affaires autochtones n'était même pas présente, n'était
même pas présente? On a organisé cette rencontre-là à des fins cosmétiques.
J'ai posé une question à la ministre, ma foi,
qui est simple : On en est rendus où dans la création du secrétariat? Hein, les députés du Parti québécois de cette
région-là, comtés de Duplessis, Ungava — je n'ai pas inventé ça, là,
je l'ai lu, hein, les documents sont devant moi, là — à l'époque, ils
disaient… ils exigeaient que le président-directeur général soit là; ils vivent dans
le Nord, ce qui était tout à fait logique. Les
maires le réclamaient. La députée de Duplessis
va même jusqu'à dire : Ce que la
population et les élus veulent, c'est d'avoir une voix à Québec et que les
projets avancent. Une voix à Québec,
est-ce qu'on n'est pas des députés pour ça? Nous sommes, hein, la voix des
régions au Parlement, puis c'est
comme ça que ça se passe à Québec. Aujourd'hui, là, elle dit : On n'avait
pas besoin d'une société qui n'aurait pas donné les effets voulus. «"Les
municipalités — c'est grave, là — seront mieux servies avec
un secrétariat à Québec", assure [la députée de Duplessis]», dans Le
Nord-Est, la date, le 3 novembre 2012.
Mais qu'est-ce qui a bien
pu se passer? Est-ce que c'est dans l'eau? Je ne sais pas. Un jour, les députés réclament à hauts cris,
puis, le lendemain… au lendemain d'une élection, bien là ce n'est plus
important que le président-directeur général
soit installé dans le Nord. On se contente du fait qu'il soit installé à
Québec, puis on va téléguider le développement. Puis on organise une rencontre cosmétique le 6 décembre, on n'invite pas
la ministre responsable des Affaires autochtones. On l'oublie ou on la
met de côté volontairement, je ne le sais pas.
M. le Président, je pense que ma question, là,
elle est ciblée, là. Le secrétariat, là, le secrétariat qui doit coordonner le développement du Plan Nord, on en
est où? Ça va prendre quelle forme, cette structure-là? Est-ce qu'au
moins on a une adresse? On a-tu un numéro de téléphone, ou s'il va falloir
faire un autre forum ou un sommet pour en définir les paramètres quelque part
en automne 2013?
Le
Président (M. Paradis) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Le
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata peut bien
s'époumoner, mais le Secrétariat au
développement nordique existe. Je vous présente, ici, Christian Dubois, qui est
le secrétaire associé au Secrétariat au développement nordique, ainsi qu'une
partie de son équipe. Ils sont déjà à pied d'oeuvre. Nous nous sommes déjà
réunis avec les députés directement impliqués avec le développement nordique,
dont mon adjoint parlementaire au
développement nordique, le député d'Ungava, un territoire concerné, s'il en est
un, avec les députés de la Côte-Nord également. Donc, le secrétariat
fait son travail, avance.
Et
nous avons un plan d'action très concret qui vise des problématiques très
concrètes, qui sont des éléments essentiels
pour le développement du Nord tant au niveau des infrastructures qu'au niveau
du support des communautés. Nous,
nous travaillons dans le concret. Nous travaillons sur le terrain, au lieu de
faire du marketing. Et ça, c'est vraiment la différence entre l'ancien
gouvernement et le nouveau gouvernement. Nous serons sur le terrain pour
proposer des solutions concrètes plutôt qu'aller
faire le tour de la planète en faisant du marketing. Donc, ça, c'est la vraie
différence. Je comprends que peut-être ce n'est
pas ce que souhaite entendre le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, mais
c'est ça, la réalité.
Et, pour revenir un peu… Parce qu'il n'a pas
arrêté de dire que les projets ne se réalisaient pas puis d'essayer de faire l'épouvantail,
encore, de la peur. Bien, moi, je peux vous dire, M. le Président, que les
projets se réalisent : le projet de Tata Steel, avec son projet de
Direct Shipping Ore, qui est à Schefferville, est en construction actuellement;
le projet de Québec Lithium, pour une
nouvelle mine de lithium, un minerai d'avenir, est en construction
actuellement; le projet de Nunavik
Nickel, qui est complètement à la baie d'Ungava, au Nord, est en construction
actuellement; le projet d'Éléonor, une
mine d'or sur le territoire de la Baie-James, de mon collègue ici, une très
belle mine d'or, est en constructionactuellement;
le projet de Goldex est en train de se rétablir, actuellement. Donc, c'est tout
à fait faux d'affirmer que les projets ne vont pas de l'avant; les
projets vont de l'avant en fonction du prix des métaux.
Et plusieurs autres projets sont en étude de
faisabilité : un autre projet de Tata Steel, à Taconite, Schefferville, 4,7 milliards
d'investissement; un projet de WISCO, lac Adriana... Adriana, au lac Otelnuk,
13 milliards d'investissement, en
étude de faisabilité au niveau du fer; un projet de nickel dans le bout d'Amos.
Plusieurs projets au niveau des terres rares sont en étude de faisabilité actuellement. Et c'est certain qu'en
fonction des coûts qui vont être estimés puis en fonction de la prévision
du prix du minerai concerné, bien des décisions vont se prendre, des décisions
d'affaires vont se prendre.
Donc,
tout à fait, les projets, les projets dont les coûts sont rentables, se
poursuivent. Et ce qui décide de la réalisation
ou non d'un projet, c'est le prix des métaux. Et là le prix des métaux est
encore très bon. Le prix du fer s'est vraiment
relevé, parce qu'il avait atteint 150 $, 180 $ la tonne. Il avait eu
une baisse l'année passée, autour de 120 $, mais il s'est raffermi
à 150 $ la tonne. Donc, c'est une bonne nouvelle. Le prix de l'or s'est
maintenu dans les derniers mois. Donc, ce sont des bonnes nouvelles pour les
projets miniers.
Et moi, je crois qu'effectivement, sur le
lien ferroviaire, on a du travail à faire. Mais il y a plusieurs options qui s'offrent. L'option du CN était une option. Il y a d'autres
options qui étaient regardées par des entreprises privées. Il y a des liens ferroviaires déjà existants qui ne
sont pas utilisés à pleine capacité. Est-ce qu'il est possible de regarder
l'option d'utiliser à pleine capacité?
Est-ce qu'on peut travailler avec les partenaires qui sont là? Rien de ça n'a
été fait. Moi, quand je suis arrivée
au ministère des Ressources naturelles, aucune analyse, aucune étude n'existait
sur les différentes options possibles pour le chemin de fer entre
Sept-Îles et Schefferville. Donc, je pense qu'on n'a pas vraiment de leçons à
recevoir des gens d'en face. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Paradis) : M. le député
de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : M. le Président, il serait
intéressant que les réponses soient un peu plus courtes, un peu plus
concentrées, hein, sur les questions que j'ai posées.
Dans
un premier temps, là, la ministre fait la liste des projets en route, hein? C'est
des projets que l'ancien gouvernement avait annoncés, avait mis sur pied. Les
investissements avaient été dévoilés publiquement, avec le nombre d'emplois. C'est les projets de l'ancien
gouvernement dont elle parle. Les nouveaux projets, depuis le
4 septembre dernier, la réalité, c'est qu'il n'y en a aucun, puis, s'il y
en a un, là, bien, elle pourra sans doute le mentionner.
Je voudrais revenir sur le plan d'action.
Elle a parlé d'un plan d'action du Secrétariat au développement nordique. Vous me
permettrez, M. le Président, de demander, de réclamer le dépôt de ce plan d'action
séance tenante, s'il vous plaît.
Le
Président (M. Paradis) : Mme la
ministre, quant à la question posée.
Mme
Ouellet : …
Le
Président (M. Paradis) : Vous voulez
répéter?
M.
D'Amour : La question est simple, le
fameux plan d'action... Bien, je vais revenir, parce que la ministre échangeait
avec les membres de son personnel. Ce que je disais, ça va me donner l'occasion
de le répéter, les investissements dont elle vient de
parler, c'est des investissements qui ont été annoncés par l'ancien
gouvernement. La création d'emplois s'est
faite à ce moment-là. Les investissements privés, majeurs et importants, la
réalité, c'est que, depuis le
4 septembre, là, il n'y en a pas eu, de nouveaux projets, qui sont
arrivés. Et ce que je réclamais de la part de la ministre, c'est... Elle a parlé d'un plan d'action tout à l'heure, le
plan d'action du Secrétariat au développement nordique, on aimerait qu'elle
le dépose maintenant, ce plan d'action.
Le
Président (M. Paradis) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, M. le
Président. Ça me fera plaisir de le déposer en temps et lieu. Là, ce que je
vous donnais, c'est les grandes lignes du plan d'action. Je n'ai pas de
document, là, en format pour être capable de le déposer, mais ça me fera
plaisir de le déposer en temps et lieu.
Et, concernant les investissements, je
voudrais juste un petit peu rectifier les propos du député de Rivière-du-Loup—Témiscouata : les annonces d'investissement ne
sont jamais des annonces gouvernementales. Ce ne sont pas des investissements
du gouvernement, ce sont les entreprises... ce sont des entreprises qui
annoncent...
Le Président (M. Paradis) : Mme la ministre, Mme la ministre, j'ai
une question de règlement. Est-ce que c'est
une question de règlement?
M. D'Amour : J'ai demandé le dépôt d'un document
où elle a clairement fait référence à son existence, le plan d'action. Je pense que c'est notre droit, notre
privilège de le réclamer, ce dépôt. Nous voulons le plan d'action.
Le Président (M. Paradis) : À ce moment-ci, là, elle n'a pas
cité, en partie ou en totalité, un document, elle a fait mention d'un document. Elle nous dit qu'elle ne l'a pas avec
elle. Moi, je dois prendre sa parole à ce moment-là. Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Merci, M. le Président. Je
pense que vous avez très bien répondu à la question du député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : En réalité...
Le
Président (M. Paradis) : Oui?
M. D'Amour : En réalité, en réalité, c'est que le
mandat n'existe pas. Moi, là, si j'étais ministre puis j'avais un plan d'action entre les...
Le
Président (M. Paradis) : Je m'excuse,
M. le député…
M.
D'Amour : ...
Le
Président (M. Paradis) : M. le député
de Rivière-du-Loup...
M.
D'Amour : ...
Le Président (M. Paradis) : M. le député de Rivière-du-Loup, on
se doit de prendre la parole des députés en
cette Chambre. Quand un député, un ministre
affirme quelque chose, on n'a pas le choix, on peut être en désaccord, mais
on se doit d'accepter sa parole. Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Bien, je pense que... Je ne sais
pas si le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata a lu sa revue de presse de l'automne
passé, mais très clairement vous avez eu un communiqué de presse qui annonçait
le Secrétariat du développement nordique et qui annonçait quelle serait
la mission du Secrétariat au développement nordique; donc, je pense que c'est
très clair.
Et le secrétariat est en train de se mettre
en place, et les effectifs aussi sont en train de se mettre en place. Parce que, vous savez,
nous avons hérité et nous avons dû gérer la transition, c'est souvent ça, le
travail d'un nouveau gouvernement. Et
là nous organisons, et les effectifs commencent à être organisés et à pouvoir,
là, répondre à l'ensemble des mandats. Mais,
les mandats que je leur ai donnés, je vous ai fourni l'information sur les
priorités; et ça nous fera plaisir de mettre ça éventuellement dans un
format et de le rendre public en bonne et due forme, avec un communiqué de
presse.
Le
Président (M. Paradis) : M. le député
de Rivière-du-Loup, une dernière intervention dans ce bloc.
•
(10 h 10) •
M.
D'Amour : Voyez-vous, M. le
Président, c'est qu'on pellette constamment en avant : pas d'encadrement législatif en regard des mines, on reporte ça dans
le cadre d'un éventuel forum quelque part au printemps. On n'a pas de
vision sur les redevances maintenant, on pellette ça en avant, hein? 8 %,
10 %, 15 %, 20 %, on ne le sait pas.
Le secrétariat, moi, j'interroge la ministre
sur un plan d'action, elle me répond par un communiqué de presse émis l'automne dernier. Or, c'est clair dans mon esprit
que le mandat n'est pas clair, on ne sait pas où on s'en va, qu'on improvise.
Dans ce cas-là, là, c'est une improvisation absolue.
Les
constats... Et ce n'est pas le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata qui l'affirme,
le député de Granby a... Le Devoir, lui aussi, en a parlé ce matin :
on suspend une participation au Plan Nord, un projet de millions de dollars. Puis aujourd'hui, bien, on le voit, l'effet
du secrétariat, on le voit, l'effet du secrétariat : quelqu'un qui y
travaille, mais on ne connaît pas encore l'équipe
au complet. On est en train d'organiser ça. On fait une rencontre sur le
secrétariat le 6 décembre, mais on n'a pas
cru bon inviter la ministre des Affaires autochtones. Elle n'était pas là, c'est
écrit noir sur blanc.
C'est
ça, l'ensemble. C'est de constamment pelleter en avant. Puis là, le
secrétariat, on va nous revenir, on va nous revenir avec le plan d'action, on va nous revenir
avec les orientations. C'est un flou artistique absolument démentiel. C'est
une séance d'improvisation de mauvais goût à laquelle on est soumis. C'était
comme ça hier, c'est encore comme ça aujourd'hui.
Malheureusement, malheureusement, on doit faire ce constat. Et, pendant
ce temps-là, bien, tout le monde est inquiet. Tout le monde est inquiet, M. le
Président. C'est ma conclusion. Je vais revenir au prochain bloc avec d'autres
questions sur d'autres aspects du Nord.
Le
Président (M. Paradis) : Le temps du bloc est écoulé, mais, Mme la ministre, si vous avez
quelque chose à ajouter pour rééquilibrer le
débat.
M. D'Amour : Sur son temps. Sur le temps du gouvernement.
Mme Ouellet : Je pense qu'il n'y a rien à rajouter aux propos du député
de Rivière-du-Loup—Témiscouata. Il fait dans le négatif total.
Le
Président (M. Paradis) : À ce moment-ci, pour une première intervention du côté des questions, je reconnaîtrais, du côté gouvernemental, le député d'Ungava.
M. Ferland : Merci. Merci, M. le Président. Toujours... Bien, je suis
épaté d'entendre encore le député de Rivière-du-Loup
un peu se déguiser en Jean de Brébeuf pour pouvoir développer cet immense
territoire là qu'est le Nord. À ce
que je sache, il y a eu un rendez-vous le 4 septembre par... On a connu...
Le député de Rivière-du-Loup se plaît à demeurer dans l'ambiance
de l'ancien gouvernement, je peux le comprendre, et dans l'ambiance du Plan
Nord. J'entends ses questions, j'entends
ses commentaires, j'entends très bien ses revendications et je reviens au
rendez-vous du4 septembre :
si le plan concocté, imaginé par l'ancien gouvernement et l'ancien premier
ministre avait été aussi bon qu'ils le
disent, de un, pour les communautés des régions nordiques, bien, le 4 septembre
au soir, je pense qu'on aurait retrouvé ici, au salon bleu, trois députés... ou trois représentants du Parti
libéral. Mais heureusement ce n'est pas ça qui s'est passé. Je prends ma
collègue de Duplessis, je prends mon collègue de René-Lévesque ainsi que votre
humble serviteur, nous avons été reconduits par nos populations respectives
pour un autre mandat. Alors, moi, je pense qu'il faut là faire un constat pour
l'ancien gouvernement et le parti d'opposition officielle par rapport à l'élaboration
et à ce qu'ils avaient imaginé pour le développement nordique. Alors, les gens
ont fait le constat.
Il
y a eu une élection, il y a eu une campagne électorale. Je l'ai faite, moi, M.
le Président, principalement sur le
développement nordique. J'habite ce territoire-là. Moi, je pense... Et mes deux
collègues que je viens de mentionner, de Duplessis et de René-Lévesque,
habitent également cet immense territoire là. Et je pense connaître un petit
peu la mentalité, que ce soit... Moi, je vais parler de ma région, qui est une
circonscription… la région Nord-du-Québec, la circonscription d'Ungava, qui est
55 % du territoire géographique du Québec, à l'intérieur de laquelle on
retrouve le territoire du Nunavik, où habitent les Inuits, mais aussi des
Québécois qui travaillent sur le territoire, qui habitent là à l'année. Et il y a 14 villages. Il y a le
territoire de la Baie-James, où on retrouve les neuf communautés cries, et il y
a les villes et localités de la Jamésie. Alors, tout ce beau monde
là — moi, ça fait 33 ans que j'habite là — je les
connais un petit peu.
Et
je peux vous dire aussi, M. le Président, que même le maire de
Lebel-sur-Quévillon, qui était mon adversaire libéral... je ne suis pas sûr que c'est un
libéral, mais en tout cas je pense que... Mais il reste que mon adversaire a
été le premier, à l'automne,
publiquement, chez nous, à reconnaître le travail que je faisais ici, à Québec,
pour représenter de façon la plus correcte possible les intérêts de nos
communautés, les intérêts des gens que je représente.
Je
fais cette parenthèse-là, M. le Président, elle est importante, parce que j'entends le député de Rivière-du-Loup, depuis notre retour après l'élection du
4 septembre, à l'automne… J'ai eu l'occasion de l'entendre en
interpellation l'automne passé, je crois, si
je ne me trompe pas, et, bon… Et, oui, j'ai participé, bien entendu, comme
député et membre de la commission
parlementaire, au débat qui avait eu lieu sur le projet de loi n° 79, n° 14 et le projet de loi n° 27. Mais, quand j'entends le
député de Rivière-du-Loup dire : Bien, nous, la Société du Plan Nord, c'était
clair, c'était sur le territoire, c'était...
M. le Président, j'aimerais ça que le député de Rivière-du-Loup me sorte un
écrit, un article, ou quoi que ce soit, de l'ancien gouvernement, qui
dit que la Société du Plan Nord serait installée ou aurait été installée, je ne
le sais pas, moi, à Sept-Îles, à Baie-Comeau, à Rivière-du-Loup. Jamais eu d'écrit
là-dessus, jamais, jamais eu d'écrit là-dessus. On a questionné, jamais on n'en
eu, d'écrit là-dessus.
Bon,
on peut présumer des intentions... Je vois le député de Rivière-du-Loup qui
opine du bonnet un peu, l'autre côté, je peux
le comprendre, ça l'excite, ce que je dis. Mais je dois vous dire, M. le
Président, que j'ai beaucoup de difficultés à concevoir le député de
Rivière-du-Loup dans sa démarche de Jean de Brébeuf pour continuer à faire
la promotion du Plan Nord concocté par le
gouvernement, alors que, nous, de ce côté-ci, même lorsque le Plan Nord
avait été adopté, M. le Président...
Le Président (M.
Paradis) : ...
M. Ferland : J'arrivais à ma question.
Le
Président (M. Paradis) : J'ai tenté d'inviter
les gens, là, à poser des questions brèves. Votre question, là, ça fait cinq
minutes. Je ne veux pas vous arrêter, c'est votre droit de parole, mais est-ce
que vous avez une question pour la ministre?
M.
Ferland : Oui, oui, j'y arrivais.
Le
Président (M. Paradis) :Ça va?
M.
Ferland : C'est important de...
Le
Président (M. Paradis) : Non, non…
M.
Ferland : Quand je vais poser la
question, les gens vont comprendre très bien ma question.
Le
Président (M. Paradis) : Ça va.
M.
Ferland : Vous savez, M. le
Président...
Le
Président (M. Paradis) : Je fais
partie des gens qui tentent de comprendre.
M. Ferland : Oui, oui. Définitivement. Non, mais
il y a des gens qui nous écoutent. D'ailleurs, je sais que vous, vous comprenez exactement ce que je veux dire…
Le
Président (M. Paradis) : Oui.
M. Ferland : … et les gens d'en face comprennent
très bien. Mais il y a des gens qui nous écoutent, il faut que ça soit important.
Parce que le député de Rivière-du-Loup utilise aussi cette tribune-là pour
lancer les messages, et, bon, moi, je veux que les gens comprennent très
bien.
Donc,
dans la reprise… c'est-à-dire la reprise, c'est-à-dire quand on se fait
questionner sur le Secrétariat au développement nordique, qu'est-ce que ça va
faire? La différence, M. le Président, pour répondre un peu à la question — j'ai une question aussi, bien entendu, à la ministre à cet effet-là — bien, nous, au lieu d'aller faire la promotion du
développement des territoires nordiques partout à l'extérieur des territoires
nordiques, partout sur la planète, bien,
il est évident que les premiers, par respect pour les populations concernées…
que ça soit les Innus, que ça soit les Naskapis,
les Inuits, les Cris, les Jamésiens, les Nord-Côtiers, par respect pour les
populations qui habitent le territoire là où on exploite les ressources, et ainsi de suite, bien, je pense que c'est
les premiers à qui on doit s'adresser pour présenter le secrétariat, le
plan d'action, ainsi de suite. Ça se fera de façon correcte, simultanée.
Mais moi, je me faisais questionner, M. le
Président, constamment l'an passé : M. le député, on entend parler du Plan Nord partout, à la TV, dans les journaux; nous, on
veut bien participer — je parle des gens de chez nous, là, de la région, là — on veut s'impliquer, on
ne sait pas comment faire, on n'a aucune information. On avait un petit
problème.
Alors
que, nous, notre approche... Et la ministre l'a très bien mentionné tout à l'heure :
Oui, on va continuer à accompagner… Les
ministères concernés vont accompagner les minières, les grandes entreprises, ce
qui a toujours été fait. Le
Secrétariat au développement nordique va plutôt accompagner les communautés. C'est
souvent eux qui ont besoin d'un accompagnement, qui ont besoin qu'on s'assure
qu'ils aient les ressources humaines et financières pour être capables de se
préparer à ces développements-là, ce qui n'était pas le cas auparavant. Donc,
on va mettre l'accent sur ces choses-là.
Mais
on n'a pas rien fait depuis ce temps-là. Et ma question est la suivante...
Parce que, même si le député de Rivière-du-Loup
dit qu'il n'y a plus aucune annonce... Je veux bien, là, mais une compagnie
minière, là, elle n'annoncera pas un projet en l'espace de deux mois,
hein? Malheureusement, on n'a pas le temps aussi d'expliquer au député de Rivière-du-Loup comment ça se fait... comment se
font les différentes étapes qui en viennent à l'annonce officielle d'une
nouvelle mine, et ainsi de suite. Donc, il y
a beaucoup, beaucoup d'étapes, ça peut prendre 10 ans. Alors, ça veut dire
une chose : les projets qui ont été
annoncés par l'ancien gouvernement, c'étaient tous des projets, M. le
Président, que, chez nous, les gens chez nous, les gens d'affaires, tout
le monde connaissaient depuis 10, 15, 20 ans. Le prix des métaux a monté,
c'était le fun. Et bien sûr les projets ont vu le jour avec l'augmentation du
prix des métaux. C'est ça qui s'est passé, tout simplement.
•
(10 h 20) •
Chez
nous, allez sur le terrain, allez sur le terrain, j'invite le député de
Rivière-du-Loup à venir un peu dans le Nord, là, parce que parler du Nord à
partir du Sud, des fois c'est plus compliqué, on peut se tromper, ça se peut.
Je sais qu'il le fait de bonne foi, mais on
peut se tromper. Alors, je l'invite à venir dans le Nord pour écouter les gens,
et il va découvrir que les projets
qui avaient été annoncés l'année passée ou voilà deux ans, c'est tous des
projets... moi, je n'ai pas tombé en
bas de ma chaise sur aucun projet. Et, bonne nouvelle, bonne nouvelle, la
ministre... Moi, personnellement aussi, j'ai rencontré, avec la ministre
également à quelques occasions, des dirigeants, des présidents d'entreprises
minières à nombres reprises. À ce que je sache, il n'y en a pas un à date qui
nous a mentionné qu'il mettrait fin à son projet; au contraire, au contraire.
Alors, M. le Président, il y a des choses qu'on a réglées,
mais... La ministre est allée... Parce que, dès qu'on a pris le pouvoir, au début... le 4 septembre au soir,
le 5, à l'automne dernier, on a repris les discussions avec les Premières Nations, on a repris les discussions avec les
communautés locales, et il y a eu un... J'aimerais que la ministre nous
parle un peu de l'importance de ce projet-là
pour les gens de Havre-Saint-Pierre. Il y a eu des dossiers... il y en a eu un
en particulier qu'on a réglé… que la
ministre a réglé avec d'autres de ses collègues, le quartier général de
Havre-Saint-Pierre, on a réglé ça, l'annonce
a été faite. Ça avait été laissé un peu à l'abandon. Vous voyez un bel exemple
là de l'ancien gouvernement, où on annonçait des grands projets à La
Romaine et on laissait les communautés locales complètement à la merci… donc aucun accompagnement, zéro d'accompagnement.
Qu'est-ce que la ministre a fait puis notre gouvernement fait dès notre
prise de pouvoir à l'automne dernier? On est allés sur le terrain et on a
constaté, on a écouté les gens; il y avait un problème.
Alors,
Mme la ministre, moi, j'aimerais peut-être que vous parliez un peu de la façon
dont ça s'est fait, l'écoute qu'on a eue, et l'importance
pour les gens de Havre-Saint-Pierre, je prends juste ce projet-là, il y en aura
d'autres, l'importance pour les gens de Havre-Saint-Pierre et les gens de la
Côte-Nord pour l'annonce du quartier général à Havre-Saint-Pierre.
Le
Président (M. Paradis) : Oui, madame, comme la question a pris un peu plus de 10 minutes,
vous n'aurez pas, là, l'équilibre nécessaire
pour répondre. Ça va?
Mme Ouellet : Tout à fait.
Le Président (M.
Paradis) : Merci.
Mme
Ouellet : Merci,
M. le Président. Effectivement, c'est un exemple très précis d'actions
concrètes que nous avons menées sur le terrain. Ça a été un travail qui a été fait sur, là,
toute la question de la localisation du centre de services d'Hydro-Québec à Havre-Saint-Pierre. C'est un
travail qui a été fait en collaboration avec la députée de Duplessis,
avec le ministre responsable de la région à
l'époque. Il y a eu différentes rencontres. Moi, j'ai rencontré à quelques
reprises les intervenants du milieu,
incluant les élus locaux, des représentants économiques du milieu. Les
représentants économiques, ça devrait
sonner des cloches aux gens d'en face qui venaient nous faire de la
représentation que c'était nécessaire pour le développement économique de la région, parce que, des projets
structurants comme la Romaine, bien, si on veut qu'il y ait un impact
dans le milieu, surtout lorsqu'on parle de la Basse-Côte-Nord, comme
Havre-Saint-Pierre, c'est important que les retombées économiques soient dans
la municipalité de cette région-là.
Donc,
nous sommes intervenus très rapidement et nous avons convaincu Hydro-Québec de
localiser son centre de services à Havre-Saint-Pierre pour faire en sorte
que les travailleurs, les familles puissent être dans le milieu de vie
de Havre-Saint-Pierre, pour que tous les
services connexes qui en découlent bénéficient de ces retombées économiques
là et d'essayer de maximiser la rétention
des travailleurs. C'est certain que, si le centre de services est localisé à
l'extérieur, bien, ça risque de favoriser
les travailleurs qui vont migrer, donc qui ne resteront pas sur place. Si on
fait un centre de services qui est
dans la localité, avec des écoles, des CPE qui sont accessibles, avec toute une
vie communautaire…
Parce que, vous savez, dans cette
région-là, et j'ai eu l'occasion de me rendre sur
place, il y a des attraits très intéressants
pour des gens qui aiment le plein air. Les gens me disaient à quel point ils pouvaient
profiter du plein air, profiter des activités en termes de qualité de vie, c'est extraordinaire. Donc, justement, de faire en sorte que les travailleurs
décident de s'installer avec leurs familles dans le milieu de vie… et c'est ça qui
fait toute la différence. C'est ça qu'on dit : Il faut travailler en
accompagnement; oui, en accompagnement des entreprises, mais en
accompagnement des communautés également. Donc, c'est de cette façon-là que
nous voulons travailler le développement du Nord.
Malheureusement, nous
avons dû intervenir en réaction dans ce cas-là, parce que ça n'avait pas été
travaillé, il n'y avait pas eu d'écoute
précédemment. Les gens, lorsqu'ils sont venus nous rencontrer, ils étaient aux
abois. Donc, ce n'est pas de cette façon-là que nous souhaitons
travailler, nous préférons prévenir; ça paraît moins, mais c'est plus efficace
puis c'est beaucoup plus harmonieux sur le terrain.
Donc,
c'est sûr que nous avons dû redresser un certain nombre de dossiers; c'est ça
lorsqu'on prend le pouvoir après neuf ans de règne libéral. Mais nous allons
travailler pour développer une façon d'accompagner les communautés pour
que ce soit clair, tant pour les entreprises et pour les communautés, comment
le développement économique va se faire dans les régions.
Le Président (M. Paradis) : M. le député d'Ungava, en tentant d'être
un peu plus bref dans votre prochaine question.
M. Ferland : Bien, je vais être un petit peu plus... Non, c'est parce
que j'avais fait... Mais là il reste, quoi, quatre minutes, M. le Président?
Le Président (M.
Paradis) : Non, il reste
6 min 30 s.
M. Ferland : Ah! j'ai amplement le temps. J'avais une autre...
Le Président (M.
Paradis) : Mais il est supposé d'en
avoir la moitié pour Mme la ministre là-dessus, là.
M. Ferland : On va s'occuper du partage, M. le Président.
Le
Président (M. Paradis) :Ça va.
M. Ferland : D'ailleurs, j'ai toujours dit que le Nord devrait se
développer de façon équitable, harmonieuse, respectueuse
et transparente, donc les quatre thèmes importants. Et, nous, de ce côté-ci, c'est
à partir de ces éléments-là, de ces choses-là qu'on va développer, avec
les gens de la région, les territoires nordiques.
L'autre
élément que le député avait fait part tout à l'heure, c'est — et il a parlé l'automne passé à
maintes reprises, il a même fait une sortie
dans les journaux — sur la route des monts Otish, chez nous, dans mon comté,
dans ma circonscription. J'ai les deux pieds
dedans, là, avec les responsables, les dirigeants de la région, les élus, les...
Je vous dis bien honnêtement, M. le
Président : Il est évident que ça n'a pas été un dossier facile. Je vous
le dis tout de suite : Ça n'a pas été facile. Par contre, quand j'entendais
le député de Rivière-du-Loup parler que le gouvernement du Parti québécois construirait une trail... je ne me rappelle plus
du terme, là, mais ce n'était pas «caribou», là, il avait
quatre pattes, mais ce n'était pas «caribou», O.K.,
alors c'est tout à fait faux, M. le Président.
La différence, c'est
que nous, on s'est assurés que le projet puisse se terminer, que la route...
que le projet diamantifère, le premier au
Québec, ne soit pas compromis, mis en péril, ce qui n'est pas le cas, il est en
train de se faire, O.K., et que la
route se poursuive. Et la beauté de ça, savez-vous, M. le Président? Parce qu'on
a — et ma question s'adresse à la ministre, là-dessus — revu l'entente,
hein, avec la compagnie, ma question va être là-dessus. Donc, le projet va se
réaliser, les retombées économiques de la suite de la route, 80,
90 kilomètres, 100 % locales, régionales, tous des entrepreneurs. La
compagnie minière a demandé à l'entreprise forestière Chantiers de Chibougamau
d'être le maître d'oeuvre. Ils sont habitués
à construire des routes forestières, des routes qu'on dit, entre guillemets,
accès ressources. Et ça va être une
route sécuritaire, et ainsi de suite. Mais ma question à la ministre, M. le
Président : J'aimerais que la ministre nous explique un peu dans quel cadre ça s'est fait puis dans quelles
circonstances pour qu'on ramène ça puis qu'on sauve aussi des sous aux contribuables; on parlait de
124, 125 millions. Alors, Mme la ministre, j'aimerais vous entendre
là-dessus.
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. C'est un autre bel exemple, très concret, où nous
sommes intervenus très rapidement. Il y avait des dépassements de coûts épouvantables
parce que l'ancien gouvernement libéral ne faisait aucun suivi des projets. Et là nous étions passés
de 260 000 à 330 000, à 430 000... des millions, excusez,
de dépenses, et nous avons dit :
On ne peut pas continuer comme ça, avoir des dépassements. Et tous les
dépassements de coûts étaient à la charge du gouvernement. Ça, c'était
la vision de l'ancien gouvernement libéral.
Nous avons demandé à l'entreprise
Stornoway de renégocier l'entente. Et l'entreprise, en bonne citoyenne corporative, a accepté de renégocier l'entente, et
nous sommes arrivés à un résultat gagnant-gagnant. L'entreprise
construit la route à ses frais, donc le
gouvernement va sauver 125 millions, et l'entreprise va s'assurer de
respecter son échéancier. Parce qu'avec
tous les dépassements de coûts l'échéancier est en péril, et, pour une minière,
l'échéancier, c'est crucial. Donc, c'est vraiment un bel exemple.
Et,
dans ce cas-là, effectivement, que ce soit le tronçon A, B, pour lesquels
il y a eu des dépassements de coûts épouvantables, ou les tronçons C, D, ce sont
des tronçons qui sont en gravelle. Le tronçon C, D sera un peu plus
étroit, c'est un chemin minier, mais toujours en respectant les normes du
gouvernement. Et c'est sécuritaire, ça s'est déjà fait dans plusieurs autres cas. Il y a la mine Troilus qui avait également un
chemin minier. Les routes d'accès ressources, qui sont développées soit par les entreprises
forestières ou les entreprises minières, sont ce qui est utilisé pour pouvoir
aller soit pour une forestière soit pour une minière. Et je crois que c'est une
renégociation qui était à l'avantage de toutes les parties, incluant les
citoyens et les citoyennes du Québec, qui ont pu de cette façon économiser
125 millions.
Le Président (M.
Paradis) : Oui. M. le député d'Ungava.
M. Ferland : Combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Paradis) : C'est un défi pour vous,
là : il reste deux minutes.
• (10 h 30) •
M.
Ferland : Tout
un défi. Alors, je vais dire en terminant, M. le Président, sans que ça ne
soit nécessairement une question, mais vous voyez là, M. le
Président, la façon un peu... pas un peu, mais la façon dont nous entrevoyons,
avec les populations, avec les représentants
des communautés nordiques, mais aussi dans l'intérêt de l'ensemble des
Québécois et des Québécoises, le développement de cet immense territoire là.
Alors,
je pense que mon collègue de Rivière-du-Loup, mes collègues d'en face, des
partis d'opposition peuvent se rassurer, parce que, les populations, chez
nous, je les rencontre régulièrement. J'ai croisé, encore cette semaine,
des représentants, des élus de la Côte-Nord,
que ça soit de la Minganie, ou de la Basse-Côte-Nord, ou de la Haute-Côte-Nord.
Je parle régulièrement avec les
représentants et les leaders des communautés inuites, que ça soit de la Société
Makivik ou de l'Administration régionale
Kativik. Parce que vous savez qu'ils avaient, eux, leur plan du Nunavik, et c'était
ça, leur Plan Nord. Ça fait que nous,
on va respecter les Inuits dans ce sens-là et on va respecter le plan du
Nunavik. D'ailleurs,même eux sont en
train de refaire une tournée de leurs 14 villages pour revoir un peu,
moderniser leur plan du Nunavik.
Du
côté du Grand Conseil des Cris, l'entente qui avait été convenue avec l'ancien
gouvernement sur la nouvelle gouvernance, elle est signée, il n'a jamais été
question… et nous avons toujours été d'accord avec ça. Nous, on va s'assurer
que la mise en oeuvre se fasse de façon harmonieuse, respectueuse, équitable et
transparente auprès de l'ensemble des populations. Parce qu'encore, là, une
fois, M. le Président, je dois le mentionner, il n'y avait pas eu beaucoup, sinon pas du tout d'information sur le territoire,
auprès des populations, concernant cette entente-là qui est majeure, que je souhaitais, que tout le monde
souhaitait. Mais, encore une fois, l'ancien gouvernement, il a de la
difficulté avec les communications sur le
territoire, hein? Entre eux, là, ça, c'est bon, mais, sur le territoire, les
gens n'étaient pas au courant, pas informés; on va s'assurer que ça soit
fait.
Le Président (M.
Paradis) : Très bien, M. le député.
En réponse, 15 secondes, Mme la ministre.
Mme Ouellet : Bien, je pense que le député d'Ungava a très bien présenté
quelle est la vision du nouveau gouvernement
en termes de développement des territoires nordiques. C'est une vision de
transparence, de travail avec les communautés. C'est une vision aussi où
les partenaires économiques... on va avoir un partage des risques et un partage
des bénéfices.
Le Président (M.
Paradis) : Merci, Mme la ministre. M.
le député de Jacques-Cartier.
M.
Kelley : Merci
beaucoup, M. le Président. À mon tour, j'aimerais vous saluer, également Mme la ministre et son
entourage, mes collègues les députés ministériels, mes collègues les députés de
l'opposition officielle et le député de Granby pour votre participation
ce matin dans cette grande question.
Sans
les mettre dans l'embarras, je veux souligner la présence de M. Christian
Dubois et M. René Dufresne, avec qui j'ai eu
le plaisir de travailler au Secrétariat aux affaires autochtones, toute
transparence ici, mais on a eu le plaisir de travailler ensemble sur ces
enjeux.
Et
je pense qu'il y a toujours une transition qu'il faut faire au Parlement quand
on change les côtés de la Chambre, M. le Président. Et, dans l'opposition, on est
obligés parfois d'avoir un discours un petit peu choc, et tout le reste,
mais, quand j'ai entendu les remarques préliminaires de la ministre, et c'est
toujours la cassette sur le plan marketing, et on n'a parlé que des mines quand
le gouvernement libéral était au pouvoir, je pense qu'il faut nuancer ça.
Moi, j'ai eu le privilège, comme ministre
responsable des Affaires autochtones, de travailler avec les partenairesautochtones à l'intérieur de la conception
du Plan Nord. Alors, de dire que ces dizaines, et des dizaines, de
rencontres, les centaines de participants des premières nations ont travaillé
dans le vide, ce n'est pas vrai. Nous avons eu une place privilégiée pour, entre autres, le grand chef des
Cris, Matthew Coon Come à l'époque, Pita Aatami et Maggie Emudluk, les dirigeants d'Inuits, remplacés par Jobie Tukkiapik
après. Nous avons eu la participation de Louis Einish, qui était le chef
des Naskapis de Kawawachikamach, également
les représentants de Mashteuiatsh, notamment Florent Bégin et Clifford
Moar, également François Bellefleur, l'ancien
chef de la communauté de Natashquan. Alors, ils ont participé pleinement
dans la conception du Plan Nord.
Nous avons identifié
les priorités. Ce n'était pas juste parler pour parler. Entre autres, et je
résume, parce qu'il y avait des projets très importants, nous avons travaillé
sur un projet très innovateur de gouvernance régionale Cris-Jamésiens. C'est du jamais-vu, au Canada, d'essayer d'avoir un gouvernement
mixte entre les dirigeants autochtones et
les dirigeants de la région. Avec les Inuits, c'était le logement, et j'endosse
les propos de mon collègue d'Ungava, c'est très important. Mais je rappelle, M. le Président, que son collègue de Lac-Saint-Jean
s'est opposé à la décision d'accélérer la construction des logements chez les Inuits aux crédits de l'an passé.
Alors, on peut regarder ça, mais ils se sont opposés de faire ça unilatéralement, sans l'appui du
gouvernement fédéral. Moi, je vois les besoins et je dis, comme
gouvernement responsable : Il faut
agir. Pour les Innus, c'est, entre autres, un projet de minicentrale pour
Mashteuiatsh. C'était également la question d'accélérer la construction
de la 138 pour donner accès au réseau routier des communautés innues sur la Basse-Côte-Nord. Chez les Naskapis, c'est, entre
autres, la construction du nouveau CLSC, les programmes de formation.
Alors, il y avait du réel, il y avait du concret. Alors, je pense que c'est
important de reconnaître tout ça.
Mais
j'endosse le propos de M. le député d'Ungava, il y avait une décision prise par
l'électorat le 4 septembre passé. Alors, dans la vision, et je note une couple de nos préoccupations dans les
remarques préliminaires de la ministre, elle n'a
pas parlé des enjeux des autochtones qui, pour notre gouvernement, étaient au
coeur même du Plan Nord, pas un mot dans un discours de 10 minutes. Mais
je constate aussi, le 12 décembre, quand elle rencontre les élus au niveau
du Secrétariat du développement nordique, la présence fort louable des gens...
du député de Lac-Saint-Jean, le député de René-Lévesque, le député d'Ungava,
mais je ne vois pas... la députée de Duplessis, pardon, mais je ne vois pas la
ministre responsable des Affaires autochtones, et c'est une lacune très
importante. Je veux savoir, dans cette nouvelle vision du développement
nordique, c'est quoi, la place pour les autochtones.
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. Dans un premier temps, je voudrais rectifier sur l'affirmation
du député de
Jacques-Cartier. Les gens… Lors des crédits de l'année passée, nous appuyions
tout à fait la construction de logements dans le Grand Nord, et c'est
une confirmation de mon collègue qui était présent…
Une voix : ...
Mme Ouellet : …et nous demandions...
Le Président (M.
Paradis) : Excusez, Mme la ministre.
J'ai une question de règlement de M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Regardez aux galées de nos débats de
l'an passé, allez dans les journaux, le député de Lac-Saint-Jean s'est opposé à la décision d'accélérer la construction
de logements.
Le
Président (M. Paradis) : À ce moment-ci, là, il y a une différence de points de vue. Il doit y
en avoir un qui a raison puis l'autre qui n'a
pas raison, mais je ne trancherai pas là-dessus. En vous exprimant, Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Merci. Donc, je continue, et vous pourrez également
vérifier sur les galées. Et le député de Lac-Saint-Jean,
et je me rappelle des discussions que nous avions dans les caucus : tout à
fait d'accord avec la construction de
logements dans le Grand Nord. Toutefois, nous demandions à ce que le
fédéral fasse sa part, parce qu'à chaque fois, là, c'était juste de l'argent du gouvernement du
Québec, alors que le fédéral ne faisait pas sa part, et nous demandions
que le fédéral fasse sa part. Donc, je voulais juste un petit peu replacer en
perspective.
Et
je suis tout à fait d'accord avec le député de Jacques-Cartier lorsqu'on parle
de développement nordique : le territoire nordique, il est habité. Il est habité
et il est habité par différentes communautés autochtones, il est habité par
des communautés non autochtones également.
Et, lorsque nous disons que nous allons travailler en accompagnement
puis en collaboration avec les communautés,
bien, c'est vrai pour les communautés autochtones comme pour les
communautés non autochtones, très clairement.
Toutefois,
nous avons dit que le Secrétariat au développement nordique ne remplacerait pas
ce qui est déjà existant au Québec. Il existe
déjà… et vous l'avez salué, parce que, vous savez,
M. Christian Dubois est très sensible à cette question-là, il vient de Secrétariat aux affaires autochtones, mais il
existe déjà un secrétariat aux affaires autochtones, et, le Secrétariat au développement nordique, son
rôle, ce n'est pas de prendre la place du Secrétariat aux affaires
autochtones, c'est d'agir en
complémentarité. Donc, très clairement, les actions seront conjointes tant avec
le Secrétariat aux affaires autochtones
qu'avec le ministère des Ressources naturelles pour les projets reliés aux
ressources naturelles, qu'avec le ministère du Transport pour les
projets de transport, avec le ministère des Affaires municipales pour ce qui
concerne les municipalités, et les autres
ministères concernés, parce que des fois il est question de centres de la
petite enfance, donc c'est le
ministère de la Famille, l'ensemble des ministères concernés; le Secrétariat au
développement nordique va travailler en
complémentarité. Donc, c'est toute la différence, toute l'action qui se fait
actuellement avec l'ensemble des nations autochtones se poursuit.
D'ailleurs,
j'étais présente le 3 décembre dernier au grand forum qui était organisé
par les nations autochtones. Mon collègue, aussi, adjoint parlementaire au
développement nordique et député d'Ungava était également présent. Et
nous avons eu un très bel échange. Et, je peux vous dire, moi, c'était ma
première expérience dans ce genre de forum là et c'était très impressionnant de voir la grande salle — c'était organisé tout en rond — et de voir les représentants de chacune des nations qui
étaient présents, qui nous faisaient part de leurs préoccupations, de leurs
attentes au nouveau gouvernement. Ça a été un forum très, très
fructueux.
Le Président (M.
Paradis) : M. le député de
Jacques-Cartier.
• (10 h 40) •
M. Kelley : …j'insiste toujours, c'est les élus qui ont fait un
comité. Alors, c'est important, au niveau de l'administration,
d'avoir la coordination, mais, sur le comité des élus, c'est très important d'avoir
la personne qui est censée d'être la porte-parole des autochtones au
sein du gouvernement, c'est le ministre délégué, je pense, maintenant, aux
Affaires autochtones, et je constate son absence.
Moi aussi, j'ai
assisté à la rencontre au mois de décembre. J'ai été très impressionné par le
discours de la première ministre où elle a parlé de la paix sociale établie par
dialogue, le respect et la confiance. Elle a parlé de la collaboration, le partenariat et le respect
mutuel. Elle parlait que «le
nouveau gouvernement veut que les nations
autochtones soient consultées avant que les décisions soient prises». Je cite
au texte, le texte de Mme Marois... Mme la première ministre à Montréal le 3 décembre. Alors, j'ai
ça dans un côté. L'autre côté, j'ai la décision prise unilatéralement par
le gouvernement cette semaine dans le dossier des minicentrales, où… sans
aviser nos partenaires attikameks qui ont développé
un projet Manawan Sipi en collaboration avec la municipalité de La Tuque.
Alors, c'est un très bel exemple, M.
le Président, et je pense que c'est quelque chose qu'on veut encourager dans
notre société, que les autochtones travaillent avec leurs voisins, qu'ils
travaillent en partenariat.
Le
deuxième objectif pour notre gouvernement, c'est de toujours trouver des moyens
d'avoir les revenus autonomes pour les
Premières Nations. On peut parler longuement de l'autonomie gouvernementale,
mais, si vous n'avez pas les revenus autonomes, on parle un petit peu dans le
vide. Il faut trouver des moyens pour ces communautés d'avoir leurs propres sources de revenus, de prendre les
décisions communautaires comme : Est-ce que je veux investir
davantage dans l'éducation? Est-ce que je
veux mettre un petit peu plus pour la jeunesse? Est-ce que je veux développer
les services pour les aînés? C'était
notre objectif. La Tuque et la communauté attikamek de Wemotaci ont investi
2 millions de dollars dans les études de faisabilité pour créer une
minicentrale qu'on veut, à temps, probablement générer des revenus de 106 millions de dollars à la fois pour la
ville de La Tuque et également pour la communauté de Wemotaci, une communauté
que j'ai visitée à maintes reprises, qui est
une communauté qui garde un certain espoir malgré le fait qu'elle vit dans
une très grande pauvreté et détresse. Ce n'est pas facile à Wemotaci, c'est une
communauté très isolée, une centaine de kilomètres à l'ouest de La Tuque,
sur un chemin forestier. Ce n'est pas évident de trouver des ressources
autonomes. On sait des problèmes au niveau de la possibilité forestière et les
volumes de bois disponibles, ce n'est pas énorme. Alors, je pense qu'on a tout intérêt d'identifier un projet. Le projet
de Manawan Sipi était ce projet qu'on a trouvé avec le temps, parce que ce n'est pas demain matin, mais,
avec le temps, on peut créer une source de revenus autonome pour cette
communauté qui est en détresse.
Alors,
comment est-ce que la communauté, le chef David Boivin a appris tout ça? Quand
un journaliste du Nouvelliste l'a appelé dans sa communauté. Alors, si c'est
ça, la nouvelle façon de faire, M. le Président, je pense que l'opposition officielle a tout intérêt d'être fort
préoccupée, parce qu'il faut les consulter, il faut les aviser, il faut leur
donner un préavis. Alors, c'est indécent que
le chef ait appris ça d'une journaliste et pas de ce gouvernement. Et, si c'est
ça, l'augure de comment on va développer
le Nord, si c'est ça, l'augure de comment on va travailler avec les Premières
Nations, on risque d'avoir des problèmes, M. le Président.
Alors,
je veux avoir de nouveau une meilleure appréciation de la vision de la
ministre, comment elle va impliquer davantage. Et, je sais, on a un secrétariat des
affaires autochtones. Oui, ça existe. Ça fait un très bon travail, ça n'était
pas à remettre en question. Mais, s'il y a
un comité des élus qui va regarder au développement nordique, c'est aux élus...
La première ministre, dans son discours,
parlait des relations nation à nation. Et, avec tout respect pour la fonction
publique, ce n'est pas au niveau de la fonction publique pour faire les devoirs
de la nation, c'est au niveau des élus. C'est très important d'avoir toujours ce contact élu à élu, nation à nation, et les
belles paroles sont importantes, et de plaider pour le dialogue, et tout le reste, «but — en anglais on dit — actions speak louder than words.» Les gestes concrets qui sont posés sont beaucoup
plus importants. Et, quand je vois l'absence de la ministre sur le comité des
élus pour le développement nordique, quand je vois la décision
unilatérale, sans aviser les Attikameks, dans le dossier de minicentrale, on
risque d'avoir des problèmes. Je suis fortement préoccupé, M. le Président.
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. Je pense que le député de Jacques-Cartier s'est un peu
écarté du sujet. Nous étions sur le développement nordique. Donc, sur le développement
nordique, je lui répète que nous allons travailler en collaboration avec
l'ensemble des communautés, l'ensemble des communautés autochtones sur le
territoire nordique, l'ensemble des
communautés non autochtones du territoire nordique, parce que le territoire
nordique, oui, il y a le territoire de
la Baie-James, mais il y a également les territoires de la Côte-Nord et de la
Basse-Côte-Nord. Donc, très clairement… Et, lorsque vous parlez de députés, parce que, l'appareil gouvernemental,
vous parlez des fonctionnaires, je pense qu'il ne faut pas non plus sous-estimer le rôle des députés. Les
députés, là, sont très bien connectés sur leur terrain, là. Les députés
d'Ungava, le député de Duplessis... la députée de Duplessis et le député de
René-Lévesque sont très bien connectés sur l'ensemble de leurs communautés,
très certainement.
Et
nous avons... lorsque nous avons discuté en réunion si nous... La question des
communautés autochtones et des différents
besoins des communautés autochtones sera effectivement un volet important. Et,
pour ces travaux-là, il va nous faire
plaisir d'inviter la ministre déléguée aux Affaires autochtones. Nous sommes un
comité ouvert et nous allons, au besoin, travailler avec l'ensemble des
ministres concernés et l'ensemble de l'appareil gouvernemental concerné. Et, lorsque c'est plus des questions de places en
garderie, nous allons travailler avec la ministre de la Famille. Lorsque
nous allons travailler sur des dossiers plus de santé qui peuvent également concerner
les communautés autochtones, nous pourrons
travailler tant en collaboration avec la ministre déléguée aux Affaires
autochtones que le ministre de la Santé. Ce que nous voulons, c'est ne pas dédoubler ce qui existe déjà au
gouvernement et de travailler en complémentarité. Parce que le territoire nordique est unique et
spécifique, et on ne peut pas aborder tant le développement des communautés
que le développement économique exactement
de la même façon, il y a des spécificités qu'il faut prendre en considération,
et c'est le rôle du Secrétariat au développement nordique.
Le Président (M.
Paradis) : M. le député de
Jacques-Cartier.
M.
Kelley : Je
constate deux choses : le silence sur la décision prise et les agissements
de son ministère au niveau des minicentrales.
Mais j'ai salué, dès l'entrée de jeu, la présence des députés sur le comité. Ce
n'est pas ça que j'ai dit, ce n'est pas ça
que j'ai contesté. Mais je ne dis pas que l'intérêt de la ministre déléguée aux
Affaires autochtones est ponctuel, de temps en temps, ça doit être au
coeur même de la vision du développement nordique. Son absence je ne peux que
déplorer, parce qu'elle doit être au coeur même de ces préoccupations.
Je
pense que, la preuve est faite, dans le travail préalable au lancement du Plan
Nord, il y avait une centaine de représentants des communautés autochtones qui ont
travaillé sur les comités, qui ont participé à… les ententes de tables
de partenaires, les tables de partenaires
autochtones; ils ont identifié plusieurs enjeux. Le plan Nunavik qui est évoqué
par mon collègue d'Ungava, c'est quelque
chose d'une vision à long terme. Il y a des engagements qui sont dispendieux.
Il faut travailler. Les Cris, sur la
gouvernance nordique, je pense, qui est une preuve de qu'est-ce qu'est le
gouvernement préalable… Mais, dans toutes les réponses de la ministre, je n'ai
aucune addition comment elle veut faire… mieux travailler avec les autochtones
que le gouvernement précédent.
Et
je vois les décisions qui sont prises et le traitement de la communauté
attikamek. Si c'est un augure comment la ministre va fonctionner, on fait fausse route,
M. le Président, et c'est très préoccupant. Et qu'un chef d'une
communauté en détresse au Québec doit apprendre une décision de la ministre via
une journaliste, ce n'est pas acceptable, M. le Président. Je ne peux pas être plus clair que ça. Je connais très bien
le chef David Boivin, je sais les défis qu'il est confrontés à tous les jours, de vivre dans une communauté qui
vit dans la pauvreté, qui vit dans la détresse. Il y avait un très grand
espoir que ce projet de minicentrale va
générer les revenus autonomes pour aider les jeunes personnes de sa
communauté. De mettre la hache dans ça sans même prendre la courtoisie de
prendre un téléphone et les appeler est complètement inacceptable, M. le
Président.
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Je sais que le député de
Jacques-Cartier s'écarte du sujet, là, en mentionnant les petites centrales,
mais il en a tellement dit, il y a des rectifications à faire, là. Les gens ont
été appelés. Ça fait que, là, ça, je pense que...
Une
voix : …
Le Président (M. Paradis) : Ça va. Si on veut intervenir, on doit
soulever une question de règlement, pas une
question de divergence. Mme la ministre.
•
(10 h 50) •
Mme
Ouellet : Donc, les gens ont été
appelés.
Et
je voudrais juste souligner toute l'improvisation de l'ancien gouvernement
libéral pour toute la question énergétique, c'était
tout et n'importe quoi. Et, dans le cas des minicentrales, qui est une décision
essentiellementéconomique, pour
1 million de revenus générés dans les communautés, il en coûtait
4 millions en pertes à Hydro-Québec. Donc, à un moment donné, ce n'est
plus tenable.
Toutefois, ce que nous avons annoncé, c'est
que nous allons indemniser les entrepreneurs. Donc, pour l'ensemble des dépenses
réalisées, il y aura des indemnités qui seront négociées entre... promoteur par
promoteur, en fonction des dépenses
réalisées et de l'état d'avancement des projets. Nous avons également annoncé
que nous mettrions en place un comité de suivi qui serait présidé par
mon collègue ministre des Affaires municipales, de développement du territoire et auquel assistera également la ministre déléguée
aux Affaires autochtones pour pouvoir travailler avec les communautés. Parce que nous sommes tout à fait conscients qu'ils
souhaitaient réaliser des projets à même les revenus générés par les
projets de minicentrales et nous allons travailler avec eux pour trouver des
alternatives de financement aux projets structurants.
Donc, je pense qu'il ne faut pas non plus exagérer. Je crois que le député de
Jacques-Cartier est allé un peu trop d'un côté. Nous avons travaillé en
collaboration avec les communautés.
Je comprends tout à fait, toutefois, les
communautés. Ce n'est pas facile, parce qu'ils espéraient réaliser un projet. Ce ne sont pas
des décisions faciles, ce ne sont pas des décisions faciles à prendre non plus
de la part d'un gouvernement. Mais, à
un moment donné, on ne peut plus aller de l'avant lorsque le développement
régional coûte plus cher en pertes que ce qu'il génère en développement
régional. Les minicentrales, dans le contexte actuel, ce n'est pas le bon outil
de développement régional. Il faut choisir
un meilleur outil que celui-là, et c'est pour ça qu'il y aura le comité de
suivi qui trouvera des alternatives
de financement. Parce que là, comme je vous dis, pour 1 million généré
dans les communautés, il y avait 4 millions de pertes pour
Hydro-Québec, ce qui n'est pas tenable comme projet.
Le
Président (M. Paradis) : M. le député
de Jacques-Cartier, 1 min 30 s.
M. Kelley : Parfait. Deux témoins. J'ai une
citation du Nouvelliste du 7 février : «C'est déplorable qu'on apprenne cette nouvelle
sur la place publique. On aurait dû être consulté personnellement. On est assez
facilement [rejoignable].»C'est préoccupant que
la communauté… Parce qu'«on
pensait [qu'on avait] un bon canal de communication». C'est
Dany Chilton, qui est le négociateur en chef, qui dit qu'ils ont appris ça sur
la place publique.
Mais, si ce n'est pas suffisant d'avoir un
témoin attikamek, j'ai un autre témoin, qui dit : C'est un peu dérangeant que le
conseil de bande ait appris la nouvelle sur la place publique. C'est la députée
de Champlain. Alors, j'ai deux témoins ici qui disent qu'ils ne l'étaient
pas.
Alors, si la ministre peut me donner le nom
de la personne qui l'a appelée, à quelle heure, avant que la décision ait été
annoncée. Mais moi, j'ai les avis contraires de la communauté en question, qui
n'était pas avisée préalablement.
Et, si la ministre dit : Les
minicentrales, dans le contexte, le dossier attikamek, ce n'est pas la façon de
faire pour le développement, est-ce qu'elle peut suggérer une autre? Parce que je
reviens toujours à ma préoccupation, c'est d'avoir les revenus autonomes
pour cette communauté qui vit dans une très grande détresse.
Et est-ce qu'elle a des volumes de bois
additionnel accordés? Moi, j'en doute, parce que je pense que les arbres ne poussent pas plus rapidement sous un
gouvernement du Parti québécois qu'un gouvernement libéral. Alors, elle va
remplacer ça, qui a l'espoir de créer les revenus autonomes pour cette
communauté, avec quoi, M. le Président?
Le
Président (M. Paradis) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, M. le
Président. Je vous réaffirme que les promoteurs et les communautés ont été
rejoints avant...
Une
voix : ...
Le
Président (M. Paradis) : Excusez…
Mme
Ouellet : ...avant la...
M.
Kelley : Par qui?
Le
Président (M. Paradis) : La parole
appartient à Mme la ministre à ce moment-ci.
Mme Ouellet : ...et, pour les alternatives de
financement, pour le développement des communautés, c'est pour ça que nous avons
mis en place le comité de suivi, dépendant des projets qu'ils souhaitaient
réaliser. Il y a certains projets qui
étaient des projets plus de sentiers pédestres, il y a le ministre des
Ressources naturelles, il y a d'autres types de projet que ça peut
concerner d'autres ministères. Donc, nous allons trouver les alternatives.
Et
là le député de Jacques-Cartier me parle de volumes de bois. Il est dommage qu'il
n'était pas à la commission des crédits hier
matin, nous avons fait le...
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre, on ne
peut pas...
Mme Ouellet : ...
Le Président (M.
Paradis) : Non, non, mais...
Mme Ouellet : L'opposition officielle...
Le Président (M.
Paradis) : Non, mais on ne peut pas
faire indirectement ce que le règlement ne permet pas de faire directement.
Mme
Ouellet : En
tout cas, c'est dommage que la question n'ait pas été posée hier matin, pendant
la période des crédits sur le bois. Je sais qu'il
y a plusieurs ententes avec les communautés autochtones sur des volumes de
bois...
Une voix : ...
Le Président (M.
Paradis) : Excusez, là, j'étais un
peu distrait, le temps est écoulé. À ce moment-ci, je reconnaîtrais M. le
député de Shefford.
M. Bonnardel : Granby.
Le Président (M.
Paradis) : Ah! Granby. Excusez. Ça
va?
M. Bonnardel : Ça va. Je ne suis pas offusqué. Alors, première question,
assez précise, M. le Président, je m'adresse
à Mme la ministre, nécessairement. Le Fonds du Plan Nord a été créé en
2011-2012. Dans le budget 2011-2012, à la page E.33, on mentionne
que, le fonds, les opérations du Fonds du Plan Nord, les revenus, ce sont des
revenus fiscaux, contribution d'Hydro-Québec,
donc, un budget de 29 millions de dollars, et, des dépenses liées aux
investissements, il y en avait zéro, mesures sociales pour les
communautés locales, il y avait 22,7 millions de dollars, prospection d'investissements
et coordination de la mise en oeuvre du Plan Nord, il y avait 5 millions
de dollars.
À
ma grande surprise, M. le Président, dans les comptes publics de l'automne
dernier, quand je vais voir les états consolidés, Fonds du Plan Nord, revenus,
29 millions de dollars, c'est leurs dépenses, il n'y en a pas, zéro.
Alors, est-ce qu'on peut m'expliquer pourquoi il n'y a pas eu de
dépenses?
Le Président (M.
Kelley) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Merci, M. le Président. À ce stade-ci, si vous autorisez,
je laisserais M. Dubois répondre à la question,
étant donné que c'est une question très précise. Donc, je pense qu'il serait le
mieux placé pour pouvoir, avec votre consentement, répondre à la
question.
Le Président (M.
Kelley) : Consentement? Consentement
des membres? M. Dubois.
M.
Dubois (Christian) : M. le Président, effectivement, les états financiers du Fonds du Plan
Nord démontrent des dépenses à zéro en ce moment. La raison en est fort simple, la loi du
budget à l'intérieur duquel le Fonds du Plan Nord a été créé reconnaissait un destinataire seulement à ces
fonds-là, et c'était la Société du Plan Nord. Alors, ça va demander un
amendement législatif pour diverger les destinataires du Fonds du Plan Nord.
Le Président (M.
Kelley) : M. le député de Granby.
M.
Bonnardel :
Merci, M. le Président. Je veux juste bien comprendre. Donc, s'il faut un
changement législatif, c'est parce qu'il y a
un changement de gouvernement, c'est ça que je peux comprendre? C'est la...
M. Dubois
(Christian) : ...destinataires. En
fait, le Fonds du Plan Nord devait essentiellement alimenter la Société du Plan
Nord.
Une voix : ...
M. Dubois
(Christian) : Exact.
M.
Bonnardel : M. le Président, si vous
permettez.
Le Président (M.
Kelley) : M. le député.
M.
Bonnardel :
Est-ce que je comprends donc que les montants qui devaient être investis pour les communautés locales, et tout ça, l'ont été aussi?
M.
Dubois (Christian) : En fait, les fonds du Plan Nord ne sont que partiellement la réalité
des fonds qui sont destinés aux communautés. Il y a beaucoup de programmes réguliers des
ministères qui ont été mobilisés pour faire face aux besoins des communautés locales au cours des deux
dernières années. Donc, le Fonds du Plan Nord n'était qu'une partie de
la réponse financière à ces besoins-là.
M.
Bonnardel : M.
le Président, donc, c'est une coquille, ce que je crois comprendre, là. Pour le
moment, ces montants,
qui étaient indiqués dans un budget, n'ont pas été nécessairement dépassés ou
livrés aux communautés comme c'était indiqué dans le budget. Est-ce que
je comprends ça?
M.
Dubois (Christian) : Les montants qui sont montrés dans le Fonds du Plan Nord ne sont pas...
en ce moment, n'ont pas été décaissés par le
gouvernement — clair? — pour… à cause des problèmes que je vous ai expliqués.
M. Bonnardel : Bien…
Le Président (M.
Paradis) : Allez-y.
M. Bonnardel : Il y a quand même des revenus. Il n'y a pas eu de dépense.
Donc, on s'en va vers une deuxième année où... 2012-2013, cette année, Mme la
ministre, là, il y en avait pour 40 millions de dollars, donc, de transferts faits dans ce fonds. Et je crois
comprendre que, si… on termine l'année financière dans deux mois, il n'y
aurait, encore une fois, cette année, même pas eu de dépense de faite, parce
que l'amendement ou le changement législatif n'a pas été fait.
Le Président (M.
Paradis) : M. Dubois.
M.
Dubois (Christian) : ...l'amendement législatif n'aura pas été passé, effectivement ces
fonds-là s'accumulent.
M. Bonnardel :M. le Président, là, il y a, dans le budget 2011-2012, donc, des montants
d'argent pour les deux premières années du Fonds du Plan Nord, qui équivalent à
69 millions de dollars. Dans les comptes publics, il n'y a pas aucune dépense, parce que les
changements législatifs n'ont pas été faits. Donc, ce que je crois
comprendre, c'est une coquille présentement. Les montants de dépenses, Mme la
ministre, n'ont pas été dépensés, donc donnés aux
communautés comme il se doit, mesures sociales pour les communautés locales,
là. Pas besoin de vous faire un dessin, à savoir que certaines communautés, dont les communautés amérindiennes,
autochtones, en avaient grandement besoin, même pour nous, là, dans le
Nord ou sur la Côte-Nord. Alors, c'est quand même assez particulier. Mais j'espère
que vous allez vous attaquer à ça.
Ça
amène donc, quand même, M. le Président, à savoir qu'il y aura énormément de
surplus, là, pour le début de l'année 2013-2014, où là on montait le budget à
54 millions de dollars. J'aimerais ça que la ministre puisse peut-être
me dire : Est-ce qu'on va continuer
dans la même veine? Est-ce que le plan quinquennal, là, qui était prévu, là, où
on allait investir... où il y a eu des transferts de 288 millions
de dollars, est-ce qu'on va continuer là-dessus? Est-ce que vous pouvez me
répondre?
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Très
clairement, nous avons à réviser l'ensemble des actions. Il y en a plusieurs
qui sont en cours. Comme le disait
M. Dubois, il y a plusieurs actions qui sont déjà en cours, qui ne
proviennent pas du Fonds du Plan Nord, qui
proviennent des budgets directement des ministères, que ce soit au niveau du
logement... Il y a déjà des... Les constructions se poursuivent, il y a
des décisions qui ont été prises.
Toutefois, il y aura
une révision. Il y a toute une série de demandes qui ont été faites, on va
devoir regarder en fonction d'où on en est
rendus, la réalité d'aujourd'hui, à réviser l'ensemble de ces demandes-là et à
prioriser. Donc, c'est ce que nous ferons. Et il y aura à corriger...
Parce que là vous me sortez des comptes publics de 2011-2012...
M. Bonnardel : ...
Mme
Ouellet : C'est
ça, mais ça couvre beaucoup l'ancien gouvernement, là, on s'entend. Nous avons
géré la transition. Donc, c'est certain que
nous devons justement faire les changements législatifs qui sont nécessaires
pour établir les nouveaux destinataires de financement du Fonds du Plan Nord.
• (11 heures) •
Le Président (M.
Paradis) : M. le député de Granby.
M. Bonnardel : …tout votre respect, Mme la ministre,
vous avez beaucoup de boulot, j'en conviens, là,
mais j'imagine que c'était dans vos cahiers pour rapidement, ce printemps, en
arriver à ce que... C'est ça, bon, O.K.
Deuxième
point, deuxième question, M. le Président, le député d'Ungava, tantôt, disait à
un collègue de l'opposition : Je ne crois
pas avoir vu nulle part le fait que ce nouveau secrétariat du Plan Nord allait
probablement, peut-être, être bâti ou avoir
son siège social à Sept-Îles. Pourtant, à moins que je ne me trompe, là, mais,
le 8 février dernier, c'est même le
député d'Ungava… Secrétariat au développement nordique : Le député
défend la décision de Québec. Et on dit : «Cet
organisme gouvernemental remplace la Société du Plan Nord, structure promise
par les libéraux [...] qui devait avoir son siège social en région, probablement
à Sept-Îles.» Alors, c'est lui-même qui était cité là-dessus. Il ne l'avait
peut-être pas lu.
Mais
une question fort simple : Qu'on ait décidé, pour des raisons x, de ne pas
prendre le mot «Société du Plan Nord», d'appeler ça aujourd'hui Secrétariat
du développement nordique, qu'on décide de ne pas aller à Sept-Îles, qu'on ramène ça à
Québec, est-ce que... Premièrement, vous avez parlé d'à peu près 20 ETC,
20 employés au secrétariat. Le budget...
Première question : Quel sera le budget global pour une année? Est-ce que
vous avez fait une évaluation des coûts, à savoir pourquoi on amène ça à Québec, quand, de l'autre côté, ça n'aurait
peut-être pas été bête d'aller à Sept-Îles? Alors, est-ce qu'il y a eu une évaluation ou c'est juste
idéologique de dire : Ah! on ne fera pas comme les libéraux, on
ramène ça à Québec? Question, je crois, non
partisane, mais, en quelque part, je pense, pour l'intérêt des finances du
Québec, à savoir : Pourquoi vous avez décidé de laisser ça à
Québec? Et, deuxièmement, le budget global pour l'année?
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. En fait, le Secrétariat au développement nordique est à
Québec pour pouvoir faire le lien avec l'ensemble
des ministères, parce que c'est de la coordination de l'action de l'ensemble
des ministères. Toutefois, il va être en lien direct. Et là nous sommes à
regarder à avoir des antennes tant du côté de la Côte-Nord que du territoire de
la Baie-James. Il faut juste se dire que la création du Secrétariat au
développement nordique date de...
Une voix : 14 novembre.
Mme
Ouellet :
14 novembre, donc c'est quand même assez récent, là. Et ce que nous
souhaitons, c'est... Oui, à Québec pour pouvoir avoir le lien avec l'ensemble
des ministères, parce que beaucoup de décisions vont se prendre au ministère de la Famille, au ministère de la Santé,
au ministère du Transport, au ministre des Affaires municipales,
beaucoup de concertation avec le Secrétariat
aux affaires autochtones, toutefois branché sur les régions, d'un côté via des
antennes régionales, mais aussi beaucoup avec le support du ministère des
Ressources naturelles, qui a des bureaux régionaux sur tout le territoire, là,
du Québec.
Et, concernant les
budgets… le budget, là, les besoins sont évalués, là, pour 2013-2014, à
5 millions.
M.
Bonnardel :
Rapidement. Quand vous parlez d'antennes que vous souhaiteriez avoir dans les
régions, ce sont donc, peut-être, des employés qui seraient dans les bureaux du ministère
des Ressources naturelles? J'imagine que oui, là. Si on veut sauver des
coûts, là, on ne va pas ouvrir un...
Mme
Ouellet : C'est
ça, ce seraient des employés qui seraient localisés en région. On n'a pas
encore déterminé dans quels bureaux ils seraient localisés, là, ça, ça reste à être
déterminé. Mais, comme je vous dis, ça va se faire aussi en
concertation, parce que nous avons des directions régionales sur tout le
territoire et des bureaux régionaux sur tout le territoire, donc il y aura
aussi du travail de concertation. La personne qui sera l'antenne pourra être en
coordination avec ce qui se fait déjà sur le territoire.
M. Bonnardel : Donc, ça va quand même augmenter le nombre d'ETC, là, si
on s'en va là, là, possiblement.
Mme Ouellet : Possiblement, mais ça reste léger.
M.
Bonnardel : O.K.
Vous savez, quand on parle de développement du Nord, M. le Président, c'est
certain que, pour certaines entreprises...
Puis là je ne ferai pas un grand débat sur ce que j'ai fait hier, ce que j'ai
fait tantôt, sur un cadre législatif, des
redevances qui sont concurrentielles face aux autres provinces, mais les
investisseurs et les spécialistes le disent, l'accès aux
infrastructures... Je cite un monsieur d'Ernst & Young qui dit :
«…l'accès aux infrastructures représente souvent un défi encore plus important à surmonter,
particulièrement dans le Nord-du-Québec, où il reste encore à établir l'accès
à l'électricité, au transport ferroviaire, au service Internet à haute vitesse
et à la téléphonie cellulaire.»
Question
fort simple, vous me voyez venir, j'imagine, mais,
le 200 millions de dollars qui avait été annoncé par l'ancien gouvernement pour le développement d'infrastructures
municipales au nord du 49e parallèle, vous avez dit — je vous cite — le 19 décembre 2012 :
«Nous sommes en validation à savoir si
cette [enveloppe] a été préservée.» Est-ce
que vous pouvez nous en dire plus?
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Les validations ont été faites, et je peux vous confirmer
que l'enveloppe a été préservée.
Le
Président (M. Paradis) : M. le
député.
M.
Bonnardel :
Alors, on peut donc concevoir que le 200 millions de dollars sera conduit,
donc, pour permettre à ces municipalités, dès maintenant, j'imagine... Les collègues doivent le
savoir qu'il y en a certaines, municipalités, qui vont faire des
demandes et... Est-ce que c'est un 200 millions, si je me souviens bien,
qui n'était pas juste pour une année?
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : C'est un 200 millions pour des investissements. Donc,
les investissements puis les projets... Lorsqu'on parle d'infrastructures
municipales, là, c'étaient beaucoup des demandes reliées à de l'eau potable, à
des infrastructures comme ça. Donc, c'est
des dépenses qui se font sur plusieurs années, là. Et c'est un budget qui est
géré par le ministère des Affaires municipales.
Le Président (M.
Paradis) : M. le député de Granby.
Mme
Ouellet : Mais
il est préservé. Nous avons fait les validations deux fois plutôt qu'une, juste
pour être bien certains, et le budget est
réservé; je pense que c'est une très bonne nouvelle, là, pour les communautés
nordiques.
Le Président (M.
Paradis) : Oui…
M. Bonnardel :Rapidement. Je vous parlais tantôt,
donc, du Fonds du Plan Nord, Mme la ministre.
Hydro-Québec, là, contribue à hauteur de 10 millions. J'imagine que, pour
vous, vous n'avez
peut-être pas eu de discussion là-dessus, là, c'est peut-être petit dans le
budget, là, mais est-ce que ce 10 millions va toujours être reconduit par
Hydro-Québec dans le Fonds du Plan Nord?
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Là, nous sommes en transition.
Sur le Fonds du Plan Nord, nous n'avons fait
aucune modification sur le financement du fonds, là. Donc, c'est du statu quo
sur le financement du fonds.
Le Président (M.
Paradis) : M. le député de Granby.
M. Bonnardel : Oui. Vous dites, Mme la ministre… M. le Président, que,
dans votre dernier budget, la Loi instituant le Fonds du Plan Nord sera
modifiée afin de financer, sur les sommes prévues au fonds, les activités d'un ministère. Quand on décide de faire ça, d'amener
de l'argent dans des fonds, c'est pour réduire les dépenses de
programmes. Là, ça, c'est un autre dossier,
là, les entités consolidées, fonds et organismes, là. Je vois monsieur qui
hoche la tête et qui a peut-être le goût de répondre, là, mais… Donc, j'imagine
que ça va en lien peut-être à ma première question de tantôt, là. Si
monsieur...
Le Président (M.
Paradis) : Sur le même consentement,
M. Dubois.
M. Dubois
(Christian) : Effectivement, les
destinataires ministériels auraient pu obtenir l'appui du Fonds du Plan Nord mais en ayant une entente, et c'était
ça, le modèle, là, initial, en ayant une entente avec des ministères.
Donc, la Société Plan Nord pouvait verser
des sommes aux ministères, le patron du Plan Nord, c'était ça, donc verser aux
ministères, suivant des ententes sur les
projets donnés. Et ce qui était également prévu, c'est que jamais la
contribution du Fonds du Plan Nord ne
devait — il me semble, là, je suis de mémoire, là — excéder
30 % de la contribution totale ou gouvernementale.
Le Président (M. Paradis) : M. le député de Granby, 1 min 30 s.
M. Bonnardel : Oui, rapidement. Mme la ministre, dans le plan d'action du
Plan Nord couvrant la période 2011-2016, on
parlait de 1 625 000 000 $. Vous avez revu l'entente sur la
route 167, je pourrais vous ramenerrapidement... Moi, je vous pose une question… Bon. La réfection de la
route 389 entre Baie-Comeau et Fermont, il y a 100 % public là-dessus. Il y a prolongement
de la route 138 entre Natashquan—Blanc-Sablon, les études de
faisabilité pour la construction d'un lien
terrestre, routier ou ferroviaire de Kuujjuaq vers le Sud, étude sur la
faisabilité de l'aménagement et de la rentabilité d'un port en eau
profonde et de la construction d'un lien terrestre de Radisson. Est-ce que tout
ça est encore d'actualité et que ces
montants d'argent qui étaient sous l'ancienne administration, sur un plan de
cinq ans, vont être reconduits aussi?
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Merci, M. le Président. En fait, vous me posez des questions
très précises qui concernent des dépenses du ministère du Transport du Québec,
et là nous sommes aux crédits du développement nordique. Donc, vous savez qu'actuellement, du côté du ministère
des Transports comme de l'ensemble de l'appareil gouvernemental, il y a
une révision de chacun des projets, parce qu'il y avait plus de projets promis
que d'argent disponible. Donc, moi, je ne peux pas me
prononcer ici aujourd'hui, c'est une décision et c'est des annonces qui
appartiennent au ministère du Transport; mais ça me fera plaisir de faire le
lien avec le ministre du Transport pour essayer d'avoir des réponses le plus
rapidement possible.
M.
Bonnardel : La
Société du Plan Nord, là, elle a chapeauté justement ces travaux. Dans une
certaine mesure, la Société du Plan Nord, elle est un partenaire avec le ministère, les
municipalités, là. Alors, c'est pour ça que je vous posais la question.
Je comprends que vous n'avez peut-être pas la réponse, là, mais...
Mme Ouellet : C'est pour ça que ce n'est plus une société du Plan Nord…
M.
Bonnardel : Oui, bien…
Mme
Ouellet : …mais
un secrétariat au développement nordique. Puis c'était le gros problème, parce qu'elle chapeautait
plein de travaux, mais en dehors de toutes les règles qui existaient au
gouvernement. Donc, vous vous imaginez, avec ce qu'on a vu sortir sur tous les problèmes de corruption,
collusion en construction, de créer une nouvelle structure qui n'avait pas les mêmes règles que le MTQ puis
qui allait superviser plein de travaux de construction puis de béton… C'est une des raisons fondamentales de notre
décision de dire : Le MTQ a un fonctionnement, on peut toujours l'améliorer,
c'est très clair, mais il y a un fonctionnement, des règles, il faut qu'on se
donne... il faut de la rigueur dans ça. Et ce n'est pas vrai qu'on va créer une
nouvelle société qui va se substituer à ce qui existe déjà au Québec, là.
Le Président (M.
Paradis) : M. le député de Roberval.
• (11 h
10) •
M.
Trottier :
Merci, M. le Président. Tout d'abord, M. le Président, je dois dire que j'ai un
certain malaise par rapport aux critiques, là, de l'opposition officielle, parce que, vous
savez, M. le Président, il faut quand même rappeler un certain nombre d'éléments, là, c'est qu'il y a eu
un rapport dévastateur sur la question des mines au sein du gouvernement
libéral, il y en a eu plusieurs autres, là, dans d'autres domaines, puis je ne
les énumérerai pas, il y a la commission Charbonneau.
Puis, somme toute, là, je vous dirais, M. le Président, si on regarde ça,
probablement que cette décennie-là mérite
d'entrer dans le rapport Guinness comme étant la décennie de la plus
mauvaise gestion qu'un gouvernement va pouvoir
avoir faite. Puis ça va être dur à battre. Sincèrement, là, je vous le dis, ça
va être assez dur à battre, ça, comme record. Puis ce n'est pas notre
intention d'aller dans ce sens-là.
Quand
j'entends les critiques de l'opposition, qui nous dit : Il faut aider les
communautés, il manque de l'argent, il faut
les soutenir, écoutez, là, c'est que là, quand on veut soutenir les
communautés, il faut d'abord éviter de gaspiller l'argent, parce que l'argent est rare, on n'a pas de l'argent, là… ce n'est
pas... on n'a pas de planche à billets. Puis, quand je regarde, mettons,
ce qui s'est fait, entre autres, sur le Plan Nord, sur la route qui s'en allait
vers les monts Otish, là : complètement inacceptable. Puis je vais vous
raconter ce qui s'est passé, parce que c'est des entrepreneurs puis des
travailleurs qui sont venus dans mon bureau pour m'expliquer ça.
Vous
savez que... Là, on était juste avant les élections. Là, on présentait le Plan
Nord, ça faisait... c'était mirobolant. Mais il y avait une bonne partie de ballounes
électorales là-dedans, là. Tu sais, il fallait lancer ça, puis il fallait avoir
des travaux, puis il fallait dire que ça
marche, puis c'est parti mon kiki, puis là c'était vraiment le projet du
siècle. Bien, il y a des entrepreneurs
puis des travailleurs qui sont venus me voir pour me dire : Denis, ça n'a
pas de bons sens, la route, on est en train
de gaspiller l'argent du gouvernement, parce qu'il y a toutes sortes d'affaires
qui sont faites sans aucune planification.
Puis je vais vous
donner un exemple bien terre à terre de ce qui s'est passé. C'est que,
normalement, quand on fait une route, bien, ça prend des permis, entre autres
des permis de banc d'emprunt donnés par le ministère de l'Environnement, puis, au fur et à mesure que la route avance, bien, ça
prend des nouveaux permis, puis à ce moment-là on peut prendre des bancs
d'emprunt pour être capable d'avancer. Mais là ce qu'on a fait, puis compte
tenu du fait que c'étaient les élections,
que ça pressait, go, go, go! ce qu'on a fait, c'est que là on a décollé le
projet, on a donné les contrats, mais
il y avait juste un permis de banc d'emprunt au début. Puis là, les
entrepreneurs, qu'est-ce qu'ils faisaient, c'est que, là, ils étaient obligés d'aller chercher le matériel,
de revenir constamment sur le premier banc d'emprunt, au lieu de faire
ça au fur et à mesure. Et là ils s'embourbaient,
ils brisaient le chemin, ils ramenaient de la gravelle, ramenaient du sable,
etc. Ça a coûté une fortune, M. le
Président. Et c'est les gens qui faisaient les travaux qui se plaignaient, ils
disaient... puis des gens qui nous disaient :
Denis, nous autres, on va être payés, c'est correct, là, mais il y a une
gaspille éhontée des fonds publics.
Ça,
c'est un des premiers dossiers qui m'a été apporté une fois que j'ai été élu,
après le 4 septembre. Ça fait que, là, on
a dépensé inutilement plusieurs dizaines de millions de dollars par mauvaise
gestion. Puis là l'opposition vient nous
dire : Écoutez, là, vous ne mettez pas d'argent pour soutenir les
communautés. Nous autres, on est obligés de gérer ça, on est obligés de
payer toute cette mauvaise gestion là. Je vais vous dire, là, c'est assez... je
ne sais pas quel mot je pourrais dire, là, mais, tu sais, ça prend du monde
assez effronté pour venir nous faire des reproches après ça, là.
Ce
que je voudrais savoir de la ministre... Bien là, elle a expliqué tout à l'heure
qu'on était obligés de réorganiser tout ça,
puis d'essayer de sauver les meubles, puis de maintenir la route parce qu'elle
était nécessaire. Mais ce que je voudrais
savoir, c'est : Est-ce qu'on va prendre des mesures, au sein du parti,
pour éviter ce genre de gaspillage là dans l'avenir? Parce que le
gouvernement a un devoir d'efficacité, en tout cas nous autres, notre
gouvernement, on veut se donner ça, alors
que, le gouvernement, autrefois, tout ce qui comptait, c'était le résultat
électoral : Il faut être élus. Que ça coûte ce que ça coûtera, ce n'est pas grave, on paiera plus tard; les
générations futures auront de l'argent pour dépenser nos dépenses
actuelles. Mme la ministre, je voudrais savoir : Est-ce qu'on va prendre
des mesures pour éviter ce genre de gaspillage là?
Le
Président (M. Paradis) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Bien oui, tout à fait. La
première mesure qu'on a faite, ça a été de
renégocier l'entente de la construction de la route des monts Otish; et je
pense que c'est une reconstruction. Et mon collègue d'Ungava a expliqué comment ça se fait maintenant puis à quel
point ça a servi, là, aux entrepreneurs locaux, et ça a permis de sauver
125 millions à l'ensemble de la collectivité du Québec. Et le projet va se
réaliser dans des délais.
Mais,
plus que ça, il est très clair que l'ensemble du gouvernement... Et, vous avez
vu, mon collègue ministre, président du Conseil du trésor a mis en place le
projet de loi n° 1,
qui a été voté d'ailleurs ici, à l'Assemblée
nationale. Il est très clair qu'aussi le
ministre responsable du Transport va s'assurer d'avoir des règles qui vont
permettre un suivi puis une reddition
de comptes, qui va faire en sorte que l'État va être beaucoup mieux géré. Parce
qu'on ne peut plus se permettre d'avoir tous les dépassements de coûts
et les addendas qu'on a connus dans le passé. Je pense qu'on est capables, au Québec, d'avoir une meilleure gestion que ce qu'on
a vécu dans les dernières années sous l'ancien gouvernement libéral.
Le Président (M.
Paradis) : M. le député de…
Repentigny ou Jonquière?
M. McKay : Avais-tu d'autre chose?
M. Trottier : Non, c'est beau.
Le Président (M.
Paradis) Ça va?
M. McKay : De Repentigny.
Le Président (M.
Paradis) : Repentigny. Allez-y.
M. McKay : Oui, merci. Bien, premièrement, je voudrais partager une
bonne nouvelle avec l'ensemble des parlementaires
qui sont ici aujourd'hui, parce que ce matin on vient de connaître les dernières...
les plus récentes données sur l'emploi
au Québec et on sait maintenant qu'il s'est créé 5 500 jobs
simplement le mois dernier, et c'est le sixième mois consécutif où l'emploi est en hausse au Québec.
Donc, on peut vraiment dire que la confiance est là, et qu'elle se
maintient, et qu'elle est solide envers notre économie au Québec.
Et
il y a certainement que toute la question du développement nordique y est pour
quelque chose pour maintenir ce climat de
confiance et de prospérité. Mais c'est un climat de confiance et de prospérité
qui se déroule dans le contexte, je vous
dirais, d'une transition de notre économie, d'une tendance vers un certain
verdissement de notre économie. Et je
pense que le développement nordique doit être un peu à l'avant-garde de cette
transition. Vu qu'on est un peu dans un nouveau secteur, du nouveau
territoire, donc il ne faudrait pas refaire le développement dans le Nord avec
les mêmes erreurs que le développement qu'on a fait dans le Sud. Et donc j'aimerais
un peu voir, connaître la perspective de la ministre à cet effet-là.
Bien
sûr, du côté... Moi, je suis l'adjoint parlementaire du ministre de l'Environnement,
volet de la faune et des parcs, et j'ai eu le plaisir d'aller avec le
ministre, en décembre 2012, en territoire innu, à Umiujaq, pour annoncer
le nouveau Parc national de Tursujuq.
Avec l'ensemble du village, là, c'était assez pittoresque, assez intéressant.
Puis, s'il y a des gens qui veulent, j'ai des images, j'ai tourné des
petits vidéos, là, entre autres des chants de gorge, et tout ça. Mais, au-delà
de l'aspect tout à fait convivial de ce genre d'annonce, je pense que ça
démontre la volonté du gouvernement de faire du développement dans une
perspective vraiment de développement durable, mais, avec, en impliquant les
communautés locales.
Donc,
comme je le disais, au ministère du Développement durable, de l'Environnement,
de la Faune et des Parcs, nous sommes en train de travailler sur tout le
volet, là, de la protection du 50 % du territoire nordique, qui avait été
annoncé par le précédent gouvernement, et ce
qu'on a... Je pense que la ministre pourra nous confirmer, là, si c'est
toujours la voie dans laquelle on s'en va : c'est de maintenir
cette perspective-là, mais de le faire avec des normes de conservation reconnues, basées sur la science. Ça, c'est notre
partie, au ministère de l'Environnement. Mais la partie davantage, je
pense, qui concerne le ministère des
Ressources naturelles, c'est de le faire en impliquant… en concertation avec
les communautés locales. Alors donc,
j'aimerais ça voir comment la ministre envisage ce développement harmonieux du
territoire nordique.
Et,
en passant, bien, je voudrais remercier les gens du ministère des Ressources
naturelles pour leur coopération et leur
attitude vraiment constructive dans tout le travail que nous réalisons
ensemble, le ministère de l'Environnement et
le ministère des Ressources naturelles, pour notamment établir les nouvelles
aires protégées. Et c'est sûr que certaines expertises se trouvent au ministère de l'Environnement, la responsabilité
légale se trouve là, mais, si on n'a pas la coopération des Ressources
naturelles, ça peut être pas mal plus difficile. Alors donc, je remercie tous
les gens du ministère qui collaborent avec nous de façon active.
Le
Président (M. Paradis) : Oui, en autant que la couleur de votre chemise nous a indiqué un peu la direction de votre question. Mme la ministre.
M. McKay : Donc, j'ai choisi avec...
• (11 h 20) •
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, M. le
Président. Bien, c'est effectivement le cas, nous voulons développer le
territoire nordique, mais, je vous dirais, même pour l'ensemble du territoire
du Québec, avec les meilleures pratiques environnementales. C'est pourquoi nous
avons déjà annoncé la publication, pour consultation, du projet de règlement pour 100 % de garantie pour les minières,
pour le plan de restauration et de réaménagement pour qu'il ne puisse plus
y avoir de sites miniers orphelins. Et ça s'est
fait, là, en concertation avec le ministère de l'Environnement. C'est pourquoi
aussi nous allons mettre dans la future Loi
sur les mines qu'il y aura des consultations publiques puis réalisées par… La
meilleure équipe qui peut faire les consultations,
la meilleure institution, au Québec, qui peut faire les consultations publiques
est le Bureau d'audiences publiques en
environnement. Donc, je peux rassurer l'ensemble des parlementaires ici qu'il y
a une étroite collaboration tant
entre les cabinets du ministère de l'Environnement et du ministère des
Ressources naturelles qu'entre les ministères eux-mêmes.
Et ça sera le même
travail de collaboration… et c'est le même travail de collaboration qui se
poursuit pour l'établissement, là, des aires
protégées. Donc, je sais, là, qu'il y a des discussions qui se font pour l'avancement,
là, de l'établissement de certaines aires protégées. Et le ministère de
l'Environnement peut compter sur la collaboration du ministère des Ressources naturelles, parce qu'il est effectivement
nécessaire que nous puissions avoir des aires protégées, des aires protégées en fonction de la qualité, de
la diversité des espèces qui sont dans ces aires protégées là, mais
aussi en fonction de continuité sur le
territoire. Et je pense que là c'est les gens du ministère de l'Environnement
qui sont les mieux placés pour
identifier ces éléments-là. Mais, du côté des Ressources naturelles, nous avons
aussi à nous assurer que les différents
éléments soient reliés à la forêt ou reliés aux mines. Et le travail de
collaboration va se poursuivre, et on va se donner les moyens aussi,
dans la nouvelle Loi sur les mines, pour pouvoir permettre la création des
aires protégées.
Le Président (M.
Paradis) : M. le député de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
M. Chapadeau : Oui. Merci, M. le Président. Évidemment, ma question... d'abord,
la question s'adressera particulièrement sur la question de la formation, parce
que la ministre nous a parlé de prioriser la formation. Donc, tantôt, après quelques remarques que je ferai, là,
d'abord elle pourra nous parler davantage, là, de comment elle voit, là,
toute la question de la formation dans le développement du Nord.
Mais
moi, j'aimerais d'abord, en tout premier lieu, revenir sur des remarques qui
ont été faites par le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata. J'écoutais ses remarques préliminaires et j'étais
vraiment surpris : c'est exactement, les
remarques, la campagne de peur qui a été faite durant la campagne électorale,
exactement les mêmes mots utilisés par Pierre Corbeil, par la candidate
du Parti libéral pour essayer, dans... — je vis dans une région minière — et essayer de faire peur aux entreprises, faire peur à la
population, de faire croire à la population que ce serait une hécatombe,
là, le lendemain d'une élection du Parti
québécois, sur la question des redevances, sur la question du développement du
Nord. Et, tout au long de la campagne, ça a
été exactement la même campagne de peur, les mêmes mots qui sont revenus,
exactement ce qui a été dit ce matin.
Résultat de tout ça : les gens ne sont pas dupes, là, les gens ont pu...
ils ont élu, tant à Val d'Or qu'à
Rouyn-Noranda, des députés du Parti québécois et avec mon collègue, là, député
d'Abitibi-Ouest, François Gendron. Donc, résultat : trois sur trois
pour le Parti québécois, malgré la campagne de peur.
Et
on nous a parlé des chambres de commerce, de l'inquiétude des chambres de
commerce, des milieux d'affaires. Simplement
pour citer deux articles. Le président de la Chambre de commerce, de l'industrie
de Rouyn-Noranda : «Sans surprise, le Plan Nord arrive en tête de liste. "Nous étions un
peu alarmistes. J'étais inquiet lors des annonces [et] je le suis encore, et des entrepreneurs du milieu [...] nous parlent
sont de plus en plus inquiets également. "» Ça, cet article-là a été publié pas après la campagne électorale, mais le
13 avril 2012, donc avant même la campagne électorale.
Le
2 octobre 2012, après la campagne électorale : «La
Chambre de commerce, [de l'industrie] de Rouyn-Noranda ne s'inquiète pas de la volonté du Parti québécois de réécrire
le Plan Nord. "Déjà avant l'annonce du Plan Nord, il y avait [...]
des projets miniers dans le Nord-du-Québec, ceux-ci vont tout de même continuer
à vivre et se développer", a rappelé le président de la Chambre de commerce» de
Rouyn-Noranda.
La ministre des Ressources naturelles est venue à
Val-d'Or. Il y avait tout près de 250 personnes, entrepreneursminiers… Parce que, l'Abitibi-Témiscamingue,
évidemment une grande partie, si vous allez dans le Grand Nord, si vous allez dans le Nord-du-Québec, vous allez retrouver
des entrepreneurs de l'Abitibi-Témiscamingue. Et moi, je n'entends pas sur le terrain le discours que j'ai entendu ce
matin ici, à l'Assemblée nationale, je n'entends pas ce discours-là. À
chaque fois, il y a eu des rencontres, soit
avec la première ministre qui est venue durant la campagne électorale
rencontrer les chambres de commerce,
chaque fois qu'elle a parlé de sa vision du développement du Nord, les gens ont
été rassurés. Quand la ministre des
Ressources naturelles est venue dans ma région, qu'elle a rencontré l'ensemble
des intervenants, tout le monde a
dit... il n'y a personne, là, qui a été... qui a sonné de... il n'y avait pas
de crise, là, au départ. Il n'y avait pas de manifestation, là, des
entrepreneurs devant l'hôtel. Ils étaient tous présents pour entendre la
ministre des Ressources naturelles parler de
sa vision du développement du Nord. Donc, c'est un peu... Franchement, c'est absolument
alarmiste et c'est hors de la réalité. Moi,
j'invite le député à se promener dans le Nord, à aller dans… en
Abitibi-Témiscamingue, dans le Nord-du-Québec, il va se rassurer
lui-même, parce que, sur le terrain, ce n'est pas, absolument pas ça qui se
passe.
Donc,
c'étaient mes remarques, là, préliminaires, par rapport à ce que j'ai entendu,
là, ce discours qui... un discours de peur, discours de campagne électorale qui n'a
pas fonctionné dans ma région, puis qui ne fonctionnera pas de toute
façon, parce que, ce que j'entends des entrepreneurs, ils sont très satisfaits
de la vision du gouvernement du Québec, du gouvernement du Parti québécois.
Donc, évidemment, là,
je vais vous laisser parler de formation, parce que c'est un domaine qui
nous... On forme dans ma région. L'université,
le cégep forment… des gens un peu partout dans le monde, pour aller travailler
un peu partout dans le monde, dans le secteur minier. Et, s'il y a une
ressource naturelle importante dans notre région, c'est nos
centres de formation. Donc, évidemment, on y voit là, nous, une opportunité
pour l'avenir, et je vais vous laisser parler, là, de votre vision de la
formation comme étant une priorité pour notre gouvernement.
Le Président (M.
Paradis) : Oui. Mme la ministre, en
2 min 30 s.
Mme
Ouellet : Oui,
en 2 min 30 s. J'ai une grande préoccupation concernant la
main-d'oeuvre du côté des mines. Il se fait déjà sentir une pénurie de main-d'œuvre,
du côté de la Côte-Nord, avec les nouveaux projets miniers, les
expansions qui sont réalisées actuellement à
ArcelorMittal, Mont-Wright, et il y a d'autres
projets qui s'en viennent. Donc, si déjà avec
les projets en construction il y a une pénurie de main-d'oeuvre qui draine de
la main-d'oeuvre spécialisée de d'autres régions du Québec, avec les impacts qu'on
peut connaître, donc il va vraiment falloir renforcer la formation.
Donc, ça va être une
concertation qui va se faire tant de la part du gouvernement, des entreprises
que des institutions. Et nous avons effectivement des institutions
extraordinaires au Québec. L'expertise, en termes de main-d'œuvre, du Québec, main-d'oeuvre dans le secteur
minier, est reconnue partout sur la planète. Et nous avons des gens qui
ont été formés au Québec qui travaillent maintenant dans tous les plus gros
gisements miniers. Donc, ça fait toute une différence, et c'est vraiment
reconnu.
Et
je crois qu'on pourrait regarder à une formation délocalisée, particulièrement
pour les populations nordiques, pour s'assurer
que les projets miniers qui seront sur place auront aussi de la main-d'oeuvre
sur place.
Le Président (M.
Paradis) : Merci. M. le député de
Mercier.
M. Khadir : Merci, M. le Président. D'abord, saluer tous mes
collègues, signaler la présence à mes côtés de Maude St-Denis et de Richard
Fecteau, qui sont de l'équipe de Québec solidaire à l'Assemblée nationale.
J'aurais deux
réactions aux propos de mes collègues de la partie ministérielle et un petit
préambule avant de poser trois questions précises à Mme la ministre. Je vais
essayer de faire vite.
D'abord,
mon collègue de Roberval a mentionné... a incriminé le Parti libéral sur la
gestion de nos ressources. Je suis d'accord
que c'était une véritable...
Le Président (M.
Paradis) …
M. Khadir : Pardon?
Le Président (M.
Paradis) : Je dois vous arrêter; s'il
avait fait ça, je l'aurais arrêté.
M.
Khadir : Ah! D'accord,
je comprends, M. le... Alors, mon collègue de Roberval a mentionné, à juste titre, que les
ressources naturelles du Québec ont été dilapidées, bradées, au cours des neuf
dernières années en raison d'une absence
de, je dirais, contrôle exercé par l'État québécois et l'espèce de bar ouvert
que le gouvernement libéral offrait aux compagnies minières, de sorte qu'actuellement l'essentiel de nos
ressources naturelles profite à des intérêts privés étrangers.
Mais
je rappellerais quand même, par souci de justice, que c'est... on est tous
responsables. Par souci de justice, il faut dire que c'est une culture qui gangrène notre
gestion des ressources depuis très longtemps. Et je rappelle — et je
vais déposer ce document en Chambre, c'est
un extrait de l'annexe du discours du budget de 1994 — c'était le Parti québécois qui était au
pouvoir en 1994 et c'est là qu'on a baissé les redevances minières de
18 % à 12 %. Et pas seulement ça, on a augmenté le plafond des exemptions pour les allocations additionnelles
pour investissement. Il y a eu une série d'avantages qu'on a offerts aux compagnies minières, qui ont
installé cette culture comme quoi le Québec était comme une espèce de bar ouvert, qu'on allait piger dans l'argent… dans
la poche des contribuables québécois pour offrir des avantages — je
vais le déposer tout à l'heure, à la fin de
mon intervention — pour offrir des avantages aux multinationales
étrangères puis que les Québécois allaient se contenter des jobs.
• (11 h 30) •
Et
je suis content que le nouveau député, que j'accueille, le député de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue, dise que, dans le
fond, on ne devrait pas avoir peur. Ce que je retire de son intervention, c'est
que les Québécois sont très capables. On a
les ressources, on a des bras financiers à notre disposition, on a surtout des
compétences importantes, au Québec,
qui sont allées oeuvrer partout dans le monde et qui sont maintenant au Québec.
On a les compétences techniques, on a
le savoir-faire. Le Québec peut, petit à petit, s'assurer d'un meilleur
contrôle de nos richesses, jusqu'à même une participation majoritaire, sinon la nationalisation de certains secteurs
bien précis, où il n'y a aucun danger, comme l'or. Et ça devrait le
concerner, par exemple, toute la région de l'Abitibi qui l'intéresse.
Donc, je l'appelle à
se rappeler de cet appel qu'il vient de nous faire de ne pas se faire des
peurs, donc, quand Québec solidaire propose
des choses, de cesser, disons, de se rabattre sur les réflexes conditionnés qu'un
certain milieu d'affaires nous a
entraînés à avoir depuis trop longtemps, que, si on prend des mesures qui sont
un peu énergiques, qui demandent aux entreprises d'être plus
responsables, ça pourrait faire fuir les investissements et que, là, le Québec
se trouverait à découvert, avec des problèmes. Donc, ça, c'est une première
réaction.
En
préambule, je dirais qu'hier, en cours de discussion, on s'est aperçus à quel point
la question du tonnage, de connaître les
volumes, notamment pour le fer actuellement, dont on ne connaît pas le volume
total extrait du sol du Québec, est
importante, le contrôle est important. La ministre... je comprends que la
ministre observe une situation qu'elle déplore,
c'est-à-dire le fait que ça soit les compagnies uniquement qui nous informent
sur les volumes extraits. On les vérifie,
mais, bon, la vérification a des limites. On connaît à quel point, aujourd'hui,
le Québec fait face à des problèmes importants. S'il
y a une leçon à tirer de la commission Charbonneau puis de toute la saga
entourant la corruption et la collusion dans le domaine de la construction, c'est
quoi? C'est que l'absence d'un contrôle indépendant de l'État, la perte d'expertise,
les faibles moyens à la disposition du ministère du Transport ou de ceux qui
sont concernés font en sorte qu'il y a des abus.
Donc,
mes questions. L'année passée, je me rappelle très bien que la ministre
elle-même était inquiète de ça, les syndicats
de la fonction publique nous ont mentionné qu'il y avait très peu d'expertise
au ministère des Ressources naturelles et au ministère du Développement
durable, un manque d'inspecteurs, de techniciens spécialisés dans le secteur
minier, en plein boom minier, qui laissait craindre qu'on va avoir des
problèmes à surveiller à la fois l'impact environnemental,
l'impact social et surtout surveiller qu'est-ce qui est extrait de notre
sous-sol. Qu'est-ce qu'il y a dans les crédits,
Mme la ministre, pour augmenter le personnel, pour s'assurer qu'on a l'expertise
qu'il faut? Puis je pense que les 20 personnes employées par le
Secrétariat de développement du Nord, ça ne peut pas suffire, parce qu'il y a
tout un... des volets beaucoup plus
importants que le secrétariat doit s'occuper, et ça ne peut pas suffire pour
assurer une inspection par de l'expertise sur le territoire.
Deuxième
question, la Fosse du Labrador, là, si vous avez vu le schéma des projets
miniers, c'est essentiellement des projets uranifères. En fait, on peut dire qu'aujourd'hui,
au Québec, les projets d'exploration, c'est essentiellement de l'exploration
uranifère. Est-ce que la ministre veut nous dire… Étant donné la décision qu'on
a prise pour Gentilly-2 puis l'objectif à
long terme de sortir le Québec et le monde, en fait, des énergies qui sont
polluantes ou dangereuses, est-ce qu'il ne serait pas le temps de revoir
tout ça puis avoir une espèce de BAPE générique sur l'exploration uranifère au
Québec? Les communautés locales d'ailleurs, autochtones, n'en veulent pas.
Troisième
question : Hydro-Québec, sous le gouvernement libéral, a été engagée à
faire des investissements de
plusieurs milliards de dollars, dans les prochaines années, au service des
exploitants de l'industrie minière dans le Nord.
Est-ce que Mme la ministre peut m'indiquer qu'est-ce qu'elle retient des
milliards? Combien on va dépenser, disons, dans les deux à cinq
prochaines années? À quelle hauteur Hydro-Québec est engagée, actuellement, à
faire des investissements pour fournir de l'énergie aux exploitants miniers
dans le Nord?
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre, à peu
près en quatre minutes.
Maintenant, si vous pouvez remettre le
document, que je déclare sa recevabilité sans que ça ne gruge sur le temps de personne. Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. En fait, dans la présentation du député de Mercier, il
y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de questions
et beaucoup de sujets abordés.
Concernant
le suivi, en fait, on est actuellement aux crédits au développement nordique,
je comprends que les sujets se croisent, mais concernant… lorsque vous parliez
les 20 effectifs du Secrétariat au développement nordique pour le
suivi des mines, peut-être vous confirmer
que le suivi des projets miniers ne se fera pas au Secrétariat au développement
nordique mais va se faire au ministère des
Ressources naturelles. Et nous avons répondu hier que, dans les crédits que
nous avons déposés, il y a des
mesures pour augmenter les coûts des différents permis miniers, que ce soient
les claims, que ce soient les permis
d'exploitation, donc ces augmentations de coûts là vont fournir le Fonds des
Ressources naturelles et vont nous permettre d'engager plus de personnes
pour faire tant le suivi des projets, l'inspection, etc.
Donc,
je l'avais mentionné hier et je l'avais mentionné aussi l'année passée,
2,5 inspecteurs pour l'ensemble des mines en exploitation au Québec, ce n'est
clairement pas suffisant, mais vous comprenez que nous sommes arrivés au
gouvernement au mois de septembre et que les
changements ne se font pas du jour au lendemain. Écoutez, on va passer
les crédits, on va évaluer les coûts, on est
en train de regarder aussi le fonctionnement à l'intérieur du ministère. À ce
moment-ci, je ne peux pas répondre à
votre question, mais, oui, il y a la volonté d'augmenter le nombre d'inspections
et de s'organiser pour assurer un suivi beaucoup plus systématique de la
part des minières. Mais c'est comme je vous dis, ça ne se fait pas du jour au lendemain.
Redresser,
vous savez, une situation qui a été dénoncée déjà, en 2009, par le
Vérificateur général et de la redresser, ça ne se fait pas en quelques semaines, et c'est
le travail de transition que nous avons à faire, et nous avons déjà
commencé. Et vous avez vu d'ailleurs, nous
avons annoncé, pour la garantie, atteindre 100 % de la garantie
financière, un changement, un projet
de règlement qui est en consultation. L'ancien gouvernement libéral aurait très
bien pu le faire dans les dernières années,
ne l'a pas fait; c'est par voie réglementaire, ils ont accusé tout le monde que
les choses n'avançaient pas alors qu'ils
avaient ça comme pouvoir entre leurs mains et qu'ils ne l'ont pas utilisé. Nous
avons déposé le projet de règlement pour
consultation, pour faire une modification, qui est un consensus au Québec.
Donc, il n'y avait pas de raison de ne pas mettre ça en place, et c'était
possible de le faire.
Concernant l'ensemble
de vos questions de... Je pense que vous aviez comme question : Quels sont
les engagements d'Hydro-Québec pour les
projets miniers? Bien, tous les projets qui ne sont pas actuellement en
exploitation, il n'y a pas de... Tout ce qui est 50 MW et plus, ce qui est
la plupart des gros projets miniers qui s'en viennent, c'est une décision
gouvernementale qui généralement se concrétise dans un décret. Donc, il y a une
annonce, il y a... c'est transparent. Donc, ce qui n'est pas annoncé, c'est
parce que ce n'est pas décidé.
Le Président (M.
Paradis) : Très brièvement.
M.
Khadir : Oui. Il
y a actuellement, quand même, des engagements d'Hydro-Québec, là, c'est-à-dire Hydro-Québec a une
planification pour prévoir la production et de la distribution d'énergie dans
le Nord, et c'est chiffré. Nous, on ne les connaît pas parce qu'Hydro-Québec
ne les rend pas publics. Mais il y a eu des annonces tonitruantes de la part des libéraux; moi,
je ne veux pas me fier sur ces chiffres-là. Est-ce qu'on a des chiffres plus
précis de ce qui est déjà en cours dans le moment?
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. En fait, ce qui est en cours, vous le savez, et ce qu'ils
ont inclus dans ce qu'ils appelaient le Plan
Nord, c'était la centrale la Romaine, qui est en construction, qui avait déjà
été décidée bien avant toute leur rédaction du Plan Nord. Mais, sinon, pour les
autres projets, il n'y a pas rien qui est décidé.
C'est sûr qu'Hydro-Québec
se fait toujours regarder, s'il y a des projets éventuellement qui pourront
être réalisés, quels pourraient être ces
projets-là. Mais il n'y a pas de décision qui est enclenchée, là, sur ces
projets-là. Et les décisions devront
se prendre en concomitance avec les décisions de réalisation des projets. Il
serait tout à fait irresponsable de
décider de construire alors que le projet minier ne s'établit pas. Et là, en
plus, vous savez que nous sommes en surplus. Donc, en conclusion...
Le Président (M.
Paradis) : Ça va. Le temps est écoulé
À
ce moment-ci, M. le député de Mercier, je dépose, là, votre... Votre document a
été déposé à la commission. Je pense qu'il a
été distribué aux membres.
Et je reconnaîtrais M.
le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. D'Amour : Alors, merci beaucoup, M. le Président. Je voudrais savoir
de la part de la ministre, dans les crédits — parce qu'on va voter, là, au cours des prochains jours sur
les crédits — en ce qui regarde la question du développement nordique,
quel est le montant précis sur lequel nous allons voter.
Mme Ouellet : Pardon?
M.
D'Amour : Alors,
je recommence ma question. J'ai l'attention? Parfait. Alors, au cours des
prochains jours, on va avoir à voter sur les
crédits. Comme ministre des Ressources naturelles, les crédits attribués au
développement nordique, est-ce que nous pourrions connaître le montant précis,
s'il vous plaît?
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : En
fait, les crédits, c'est ce qu'on vous a présenté comme dépenses anticipées
pour le Secrétariat au développement nordique. Je vous l'ai présenté, là, suite à la question
du député de Granby. Donc, c'est un 5 millions qui est prévu. Et,
sinon, pour le reste, les activités vont être financées à même le Fonds du Plan
Nord, qui nécessitera un changement législatif.
Le Président (M.
Paradis) : M. le député de
Rivière-du-Loup.
• (11 h 40) •
M. D'Amour : Mais c'est sérieux, M. le Président, là, on va voter sur
des crédits. Est-ce qu'on pourrait avoir un montant précis? S'il faut faire une
addition, je n'ai pas de problème, là, mais c'est quoi, le montant? Parce qu'on
doit voter sur un montant.
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Bien, je le répète pour une troisième fois, nous avons dit
que le budget de fonctionnement du Secrétariat au développement nordique était
estimé à 5 millions de dollars. Je le répète : 5 millions de
dollars. Et, sur le Fonds du Plan Nord, vous
avez tous les détails du Fonds du Plan Nord. Les activités qui découleront
seront financées à même le Fonds du Plan Nord.
Le Président (M.
Paradis) : M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : La
ministre fait elle-même allusion au document sur les crédits. J'attire son
attention, page 55, document sur les
crédits. Alors, Programmes, le point 9, Développement nordique, il
n'y a rien, il n'y a rien. Cahier Budget des
dépenses 2013-2014, précisément page 55, la
ligne 9, Développement nordique, il n'y a rien, il n'y a rien.
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre, oui.
M. D'Amour : On va voter sur rien, M. le Président?
Mme
Ouellet : Le
Secrétariat au développement nordique a été créé le 14 novembre. Les
budgets ont été déposés...
M. D'Amour : Ça sent l'improvisation.
Le
Président (M. Paradis) : La parole
est au ministre... à la ministre.
Mme Ouellet : Donc, je vous répète, c'est
5 millions pour le fonctionnement du Secrétariat au développement nordique, et les activités seront financées
à même le fonds, le Fonds du Plan Nord. Le fonds, vous le connaissez très bien.
C'est le même fonds, il n'a pas changé.
Le
Président (M. Paradis) : M. le
député.
M.
D'Amour : On va être appelés, M. le
Président, à se prononcer sur un montant. Crédits des ministères et
organismes — budget de dépenses 2013-2014 — vous
connaissez ce document-là — Développement nordique, la ligne 9, il n'y a rien, il n'y a rien. C'est le livre sur les
crédits. Ça sent l'improvisation à plein nez, là. On discute des
crédits. Hier, c'était sur les mines,
aujourd'hui sur le Plan Nord. On parle de développement nordique. La ligne n° 9, il n'y a rien.
Le
Président (M. Paradis) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Merci, M. le Président. Si le député
de Rivière-du-Loup—Témiscouata se donnait la peine de lire le texte qui est
en bas du tableau : «Le
secrétariat — et je lis à la note — sera financé à même le
Fonds du Plan Nord et, par conséquent, ne
nécessite pas de crédits au Budget de dépenses 2013-2014.»
Il me semble que c'est clair, que c'est net,
que c'est facile à comprendre et que, s'il veut faire de la petite politique en posant ses questions, il peut bien continuer
avec le ton qu'il a actuellement, mais c'est très clair, c'est écrit, c'est
transparent.
Le
Président (M. Paradis) : Excusez. J'ai
une question de règlement. M. le député de Jacques-Cartier.
M.
Kelley : ...pas prêter des
intentions, M. le Président. J'invite la ministre à la prudence.
Le
Président (M. Paradis) :Mme la ministre, votre
réponse.
Mme
Ouellet : Ma réponse est complète :
«Le secrétariat sera financé à même le Fonds du Plan Nord
et, par conséquent, ne nécessite pas de crédits au Budget des dépenses 2013-2014.» Et j'ai
répondu aujourd'hui que c'est un budget qui était prévu de 5 millions pour
le fonctionnement du secrétariat du Plan Nord, qui sera financé à même le Fonds
du Plan Nord. C'est tout simple.
Le
Président (M. Paradis) : M. le
député.
M. D'Amour : Il y a une nuance importante, là, à
travers de ce que vient de dire la ministre, là. C'est un budget de fonctionnement au niveau du secrétariat au Plan
Nord dont elle parle. Là, on parle de développement nordique. Ce n'est pas la même chose. Et je suis désolé, là,
ça, c'est un document officiel — ce n'est pas moi qui l'a écrit, là — et, dans le document officiel, à la ligne Développement nordique, il n'y a rien. Si
c'est ailleurs, pourquoi on a inscrit à la ligne 9 Développement nordique? Et là je pense que la
ministre confond le budget d'opération du Secrétariat au développement
nordique au développement nordique, où il n'y a rien dans le livre. L'année
dernière, au moins, ça avait le mérite d'être
clair, parce que, dans le livre de l'année dernière, à la page 156, la
première ligne, Plan Nord et territoire, il y a là un montant de
19 millions. Cette année, il n'y a rien. On va voter sur rien, M. le
Président.
Moi, j'additionne ça, là... C'est la
réalité, moi, je n'invente pas ça, là. Allez voir à la page que je viens de vous mentionner, là, la ligne 9, Développement
nordique, il n'y a pas une cenne noire. Je ne l'ai pas inventé, là, c'est ça.
Moi, j'additionne ça à d'autres éléments, là,
j'additionne ça à d'autres éléments. Quand j'ai questionné plus tôt ce matin, sur la question du Secrétariat au
développement nordique, que j'ai réclamé le dépôt du plan d'action auquel la
ministre faisait clairement allusion elle-même, je me suis fait répondre que ça
allait venir dans le temps. Parfait. Je comprends qu'on n'a pas de plan d'action
défini.
Hier, j'ai questionné sur la question des
redevances, je l'ai refait ce matin. On ne sait pas où on s'en va au niveau des redevances.
Alors, ça, pour moi, là, c'est assez clair, on n'a pas d'engagement clair, si
ce n'est qu'il va y avoir un forum, un sommet, un rendez-vous. C'est
rendu que le dictionnaire manque de mots pour définir ces rencontres-là qui
sont reportées dans le temps. Est-ce qu'il y
a une loi? Est-ce qu'on a revu l'encadrement législatif? Bien, il va y avoir un
forum, M. le Président, on va convier on ne
sait pas trop qui; on ne sait même pas si nous, comme opposition, on va être
invités. Mais l'encadrement législatif n'existe pas.
La
ministre n'a pas été capable de nous dire ce matin s'il y avait au moins un
investissement envisagé depuis le
4 septembre dernier dans le développement minier ou dans le développement
du Nord. On l'a questionnée là-dessus ce matin. On n'a pas eu de
réponse.
La réalité des choses, là, elle peut bien
nier qu'il y a de l'incertitude, c'est les gens de la Chambre de commerce de Montréal métropolitain qui s'expriment, c'est
les associations minières, tant au niveau de l'exploitation que de l'exploration.
C'est Le Devoir qui titre ce matin qu'il y a une voie ferrée que le
projet a complètement déraillé.
Puis
on va voter sur des crédits, dans les prochains jours, concernant le
développement nordique où, dans le document,
il n'y a pas une cenne, et, en guise de réponse, ce que me sert la ministre, là :
Bien, c'est le budget d'opération du Secrétariat
au développement nordique qui va... Écoute, je ne sais pas s'il y a un forum,
un rendez-vous, un sommet. Moi, j'ai
simplement l'impression… puis je vais vous le dire comment on le pense, là :
on est en train de berner la population.
Le
Président (M. Paradis) : Monsieur...
Non, non, M. le député...
Des
voix : ...
Le
Président (M. Paradis) : Non, non, je
n'ai pas à répondre. Vous vous adressez à la ministre par le biais de la
présidence en respectant le règlement, M. le député de Rivière-du-Loup.
M.
D'Amour : ...avec prudence. Et hier
aussi, autre fait, hein, autre fait qui a été mis en évidence...
Le
Président (M. Paradis) : Monsieur...
M.
D'Amour : Je vais terminer, là. J'ai
un temps...
Le
Président (M. Paradis) : Est-ce
que...
Des
voix :…
Le
Président (M. Paradis) : M. le député
de Rivière-du-Loup, j'ai une question de règlement.
Mme Ouellet : ...dernier propos. C'est complètement
antiparlementaire. Je souhaiterais qu'il retire ses derniers propos.
Le
Président (M. Paradis) : Est-ce que
vous acceptez de...
M.
D'Amour : Je retire le propos. J'en
aurai un autre tout à l'heure pour qualifier la situation.
Le
Président (M. Paradis) : Il doit être
parlementaire si vous en avez un autre, M. le député.
M.
D'Amour : Mais j'ai retiré le propos.
Le
Président (M. Paradis) : Allez-y.
M.
D'Amour : Ceci dit, j'ajoute à ça qu'hier
on a mis en évidence le double discours du gouvernement : le discours qu'on tient au Québec au sujet des mines
puis le discours qu'on a tenu en Chine, au Japon puis en Corée, où on admet que, la compensation de 16 %... et je reprends le terme, je m'en souviens très bien, là, on parle d'une juste compensationpour des ressources non
renouvelables de 16 %. On va même jusqu'à vanter, hein, les politiques
stables, les politiques stables qu'on retrouve au Canada, alors : «La
fiscalité québécoise [pour] les entreprises est concurrentielle, et les politiques sont stables et adaptées.» C'est comme ça que c'est écrit dans le
document du gouvernement, qui date d'octobre 2012,
qui a été présenté à l'international, alors qu'on tient un tout autre discours
ici, au Québec.
Moi, j'additionne tout ça, là. Je vais
laisser le soin à la ministre de trouver le mot qui convient, parce que le mien, il risquerait d'être antiparlementaire, O.K.? Mais
moi, j'appelle ça comment, une absence de plan pour un secrétariat qui a été créé? J'appelle ça comment, pas de
redevance du tout, pas d'encadrement législatif, pas d'investissement
depuis le 4 septembre dernier, pas de vision et comme seules réponses :
forum, rendez-vous, rassemblement? On va bientôt appeler ça un 5 à 7, là. Moi, j'ai nettement l'impression,
sans vouloir prêter d'intention, que le développement du Nord, on n'en veut pas. On n'en veut carrément pas. C'est
ça, la réalité. Si on en voulait véritablement, là, dans le document sur
les crédits, à la ligne 9,
page 55, il y aurait... le développement nordique, il y aurait des
chiffres au bout de ça. On va voter là-dessus dans les prochains jours.
C'est un écran de fumée, tout ça, M. le Président. Et je ne sais pas qu'est-ce
qu'on va répondre à la lumière de ce que je viens de dire, là.
J'ai toute une liste aussi, M. le
Président — puis je terminerai là-dessus, là — d'entreprises
régionales qui espèrent du développement nordique, ce pourquoi il n'y a
rien vis-à-vis les lignes, là… la ligne Développement nordique. Il y a
une entreprise, entre autres, qui s'appelle Roulottes R G, à
Saint-Romain — c'est en Estrie, M. le Président, vous les connaissez sans
doute — ils ont investi, en 2012, ces gens-là, 5 millions de
dollars, 5 millions de dollars. Il y avait 75 travailleurs en 2012. Il en reste 30. Il en reste 30. Alors, c'est
quoi, là? Je veux dire, est-ce que ces gens-là sont sécures? Est-ce qu'ils
ont démobilisé du monde, une trentaine de personnes qu'ils ont mises à pied,
parce que ça va bien dans l'industrie minière au Québec? Les entreprises sur la
Côte-Nord, en Estrie, en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine, dans la région de Laval, en Mauricie, dans le
Nord-du-Québec, dans mon propre comté, dans le Bas-Saint-Laurent, au
Saguenay—Lac-Saint-Jean, vous leur dites quoi aujourd'hui, à ces gens-là, alors
qu'à la ligne, dans le document officiel du gouvernement, là, il n'y a rien au
niveau du développement nordique? C'est un double discours.
•
(11 h 50) •
Mme Ouellet : ...M. le Président, je constate que le député de
Rivière-du-Loup—Témiscaminque va dans... Rivière-du-Loup—Témiscouata
s'en va dans toutes les directions. Je pense que le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata, il n'a pas encore compris la différence entre des
crédits et des fonds. Donc, s'il avait juste pris la peine, juste pris la
peine, au lieu, là, de faire des grandes
déclarations à l'emporte-pièce, s'il avait juste pris la peine de lire, dans le
même document que lui-même me citait,
mais à la page 46, le Fonds du Plan Nord, il aurait toutes ces
informations. Donc, je pense que, vraiment, là, ses grands discours à l'emporte-pièce
ne convainquent personne.
Et,
sur les investissements miniers, je le répète, les projets... je pense qu'il ne
veut pas l'entendre, là, mais projet de Tata
Steel, une multinationale indienne, à Schefferville, un investissement
important qu'ils réalisent avec une mine de
fer, on parle d'environ 560 millions de dollars, qui se construit; le
projet de Nunavik Nickel qui se construit dans la baie d'Ungava, en construction; en construction
toujours, la mine d'or d'Éléonore; qui s'en vient en construction, la
mine d'or de Goldex; Québec Lithium, un
nouveau minerai, en construction. Ça fait qu'il peut bien essayer, là, de
sortir encore les épouvantails ad
nauseam, je pense qu'il ne convaincra personne. On a actuellement, même, une
pénurie de main-d'oeuvre dans le secteur des mines. Ça fait que là il
peut encore essayer d'utiliser tous les arguments de la peur.
Et
je trouve que c'est malheureux que le Parti libéral utilise ces arguments-là — nous, on veut faire avancer le Québec — pour essayer de ralentir le Québec.
Moi, je trouve ça épouvantable et complètement contre-productif. Vous allez contre le
développement économique, vous allez contre les entreprises. C'est vraiment
dommage, ce genre d'attitude là que vous avez. Et ça vous appartient, c'est
votre choix, mais ce n'est vraiment pas un genre d'attitude qui est ni
constructive et qui regarde vers l'avenir.
Ça
fait que moi, je suis vraiment désolée de l'attitude complètement déplacée du
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata qui se
refuse à voir la réalité où les projets se réalisent et les décisions d'investissement
se font en fonction du prix des métaux. Ce
sont des décisions d'affaires, et il tente de faire croire que tout est relié
au nouveau gouvernement. Le nouveau
gouvernement travaille en collaboration avec les minières. Moi, j'en ai
rencontré plusieurs, très bonnes rencontres, les gens sont contents de
voir qu'on peut travailler en accompagnement des minières. Donc, je pense que
le discours est grandement exagéré de la part du député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Le Président (M.
Paradis) : À ce moment-ci, je tiens à
vous informer que les crédits comme tels, vu qu'ils émanent du Conseil exécutif, à l'élément 9, on devra les adopter aujourd'hui.
Donc, je réserverai, à la toute fin, cinq minutes pour l'adoption des crédits. Et, pour compléter
nos travaux, il reste à peu près une demi-heure, là, si on pouvait
procéder par blocs de 10 minutes, je pense que ça faciliterait les échanges.
Je reconnaîtrais à ce
moment-ci M. le député d'Ungava.
M.
Ferland : Merci,
M. le Président. Comme la collègue ministre, moi, je suis estomaqué d'entendre
le député de Rivière-du-Loup
se déchaîner, là, totalement... déchaîner publiquement. Là, il a une caméra
devant lui, j'imagine qu'il était occupé à... il était habitué avec Occupation
double, mais on n'est pas à Occupation double ici, là. On est au
Parlement, on est...
Le Président (M.
Paradis) : Excusez, M. le député d'Ungava,
j'ai une question de règlement. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : ...le député à la prudence et de ne pas prêter les
intentions.
Le
Président (M. Paradis) : Ça a bien été, là, jusqu'à ce moment-ci, là. M. le député d'Ungava, on
est à la limite, cependant, de ce qui est
acceptable, de part et d'autre, là. Je demanderais de ne pas déborder.
M.
Ferland : Oui,
oui. C'était mon volet artistique, M. le Président. Mais sérieusement,
sérieusement, là, je n'en reviens pas d'entendre le député de
Rivière-du-Loup s'époumoner et parler comme s'il parlait au nom des
populations nordiques, au nom... comme si ça allait mal; on avait bloqué tous
les projets. Écoutez, j'invite le député de Rivière-du-Loup, là, à venir faire
un petit tour sur le terrain, là, dans le Nord, là. Quand il a nommé la liste...
Je n'ai pas vu, là, il a nommé des listes,
tantôt, des entrepreneurs. Moi, je ne les connais pas, c'est en Gaspésie, là.
Il a nommé Saguenay—Lac-Saint-Jean, le Nord-du-Québec, l'Abitibi-Témiscamingue,
la Côte-Nord, tout le monde.
Une voix : Il a perdu le nord.
M.
Ferland : Bien,
je vais te dire une affaire, là, je pense qu'on va lui donner une boussole,
O.K., puis je vais l'inviter. Il n'y a pas beaucoup de routes qui mènent au Nord, hein?
Vous pouvez prendre l'avion, vous pouvez prendre le bateau si vous
voulez aller dans le Nunavik, là, mais, à ce temps-ci, ce n'est pas approprié.
Mais, le député de
Rivière-du-Loup, là, écoutez, là, ça n'a pas, mais pas d'espèce de bon sens, le
show qu'il nous fait ce matin, là. Il ne sait pas de quoi il parle.
Premièrement — je vais avoir une question à la ministre tout à l'heure — quand il
parle, là, des crédits... et je le ramènerai tantôt, là...
Le
Président (M. Paradis) : M. le député d'Ungava… M. le député, je dois, là... Quand vous dites à
un député qu'il ne sait pas de ce dont il
parle, ça peut aller d'un côté comme de l'autre; ça déborde, ce n'est pas
constructif. S'il vous plaît, revenez, là, à l'intérieur de ce qui est
parlementaire. Merci.
M.
Ferland : O.K.
Donc, ce que le député faisait mention dans son intervention tout à l'heure,
O.K., moi, je pense qu'on tourne les coins un
peu rond, M. le Président, tu sais, il a tourné les coins un peu rond. Parce qu'écoutez,
moi, ça fait
33 ans que j'habite ce territoire-là, ça fait 25 ans que je fais du
développement économique dans ce territoire-là, que je côtoie les
acteurs, qu'ils soient politique, économique, social et culturel, que ça soit
au niveau des premières nations, que ça soit au niveau des Inuits, au niveau
des Jamésiens, bien, moi, je pense que je sais un petit peu de quoi je parle,
M. le Président.
On n'a jamais dit que
tout ce que le gouvernement précédent avait fait dans l'élaboration, dans le processus d'élaboration de leur Plan Nord était
mauvais, au contraire. Je ferais juste rappeler au parti d'en face que,
lorsqu'il y a eu la signature de ce plan-là,
malheureusement à Lévis... Je n'ai pas trop compris à Lévis, là, au centre des
congrès de Lévis, je n'ai pas fait le lien
entre le Nord, puis les gens du Nord ne l'ont pas fait non plus, ils se
questionnent encore. On ne sait pas
pourquoi. Il y a sûrement quelque chose à Lévis qui est lié avec le Nord; moi,
je ne l'ai pas trouvé. Mais, la même journée, nous avons donné un point
de presse avec notre première ministre aujourd'hui, qui était chef de l'opposition
officielle, avec plusieurs de mes collègues,
et une des questions qui avaient été posées à notre chef : Demain matin,
vous prenez le pouvoir, est-ce que vous
jetez à la poubelle le Plan Nord? La réponse, ça a été automatique, ça a été :
Non. On a dit : Nous allons faire, par contre, les choses
différemment. C'est ça qui est différent.
Quand
on parle des... quand on se fait questionner sur les crédits, il ne faut pas
oublier une chose : à ce que je sache, je
me rappelle, moi, là, on est encore sous l'ancien budget, là, du gouvernement,
le budget qui a été adopté, déposé et adopté,
au printemps 2012, où on retrouvait... Écoutez, ma collègue la ministre l'a
dit tantôt : Quand on est arrivés au mois de septembre, on a eu la création... Mme notre première ministre a
annoncé la création du Secrétariat au développement nordique. Bien, on est partis de là. Puis je pense
que ce qu'on a retrouvé… Nous, quand on a ouvert les livres, on s'est ramassés avec quelqu'un qui avait juste une carte
de crédit, il y avait zéro, il n'y avait rien, là. On a été obligés de
tout attacher, M. le Président, tout attacher.
Vous
avez questionné, tout à l'heure, la ministre sur le 200 millions des
infrastructures. Je peux vous dire que, le
200 millions, on l'a cherché pas à peu près, M. le Président. Et on était
inquiets, puis la ministre l'a dit tout à l'heure, deux fois plutôt qu'une, pour s'assurer que ce 200 millions là
était toujours là. D'ailleurs, c'est aux Affaires municipales. Le Secrétariat au développement nordique va
travailler en étroite collaboration avec le ministère des Affaires
municipales, le MAMROT, pour s'assurer que
cet argent-là serve aux infrastructures, au développement de nos communautés
nordiques, aux infrastructures, mais on va être obligés de faire des pirouettes
pour s'assurer que cet argent-là... Parce que ça avait été annoncé en grande
pompe, comme plein d'autres choses, malheureusement on a réalisé qu'il n'y
avait pas grand-chose d'attaché. L'annonce
était faite, l'argent n'était pas là. On est en train de mettre de l'ordre
là-dedans, la ministre est en train de mettre de l'ordre là-dedans.
Donc,
moi, j'aimerais... Il y a un autre volet que... Ma question à la ministre
là-dessus : On a signé dernièrement une entente avec la ministre et avec le... M.
Halldòr Ásgrímsson, secrétaire général du Conseil nordique des
ministres, une entente portant sur la
collaboration dans le domaine du développement nordique durable, une entente
importante. Moi, j'aimerais entendre
la ministre, question à deux volets, peut-être sur la question de l'état qu'on
a retrouvé l'automne dernier suite aux annonces faites par l'ancien
gouvernement; c'était merveilleux, il n'y avait pas grand-chose d'attaché. Et surtout,
Mme la ministre, j'aimerais vous entendre sur l'entente qu'on a signée, entente
importante de collaboration avec le secrétaire général du Conseil nordique des
ministres.
Le Président (M.
Paradis) : En réponse à ces deux
questions, Mme la ministre.
Mme Ouellet : Bien, merci, M. le Président. J'ai combien de temps?
Le Président (M.
Paradis) : J'essaie, là... Si vous le
faisiez en quatre minutes, je respecterais les blocs de 10 minutes, mais,
si vous dépassez de une, vous dépasserez de une.
• (12 heures) •
Mme
Ouellet : Il n'y
a pas de problème. Donc, oui, mais, en fait, ça a été une très belle annonce,
là, le 4 février passé, soit vendredi passé, où nous avons signé une entente de
collaboration avec le Conseil nordique des ministres. Le Conseil nordique des ministres, là, regroupe des
pays qui sont l'Islande, le Danemark, la Norvège, la Suède et la
Finlande, de même que des territoires
autonomes. Et c'est... Il est très clair qu'ils ont des problématiques qui sont
semblables aux nôtres, vivant des
mêmes réalités en termes de grosseur de territoire, en termes d'occupation du
territoire, en termes de climat.
Donc, ça va nous permettre vraiment d'échanger les meilleures pratiques, tant
dans le domaine du développement nordique responsable que d'avoir une
meilleure connaissance de chacune de nos politiques économiques régionales et
nordiques et les pratiques de développement minier. Donc, ils sont très
intéressés parce que, les projets miniers, il y en a également dans ces pays-là.
Et il y a un
accroissement des échanges scientifiques et techniques sur les différentes
sources d'énergie renouvelable — on discutait beaucoup avec l'Islande,
qui ont beaucoup de géothermie, un contexte complètement différent, là, étant
donné leur situation géographique — et tout l'approvisionnement
énergétique des régions extrêmement nordiques, qui sont souvent des
régions isolées, donc c'est souvent des réseaux autonomes. Donc, c'est très
particulier, ça ne ressemble pas du tout, ce
qui se passe dans le Nord-du-Québec, à ce qu'on connaît dans le Sud, et c'est
la même chose pour ces pays-là qui
vivent également des réalités nordiques. Et toutes les questions aussi... On
voudrait avoir des meilleurs échanges, dans les différents
établissements d'enseignement supérieur, pour la recherche et l'innovation.
Donc,
une entente qui a été signée, là, avec M. Ásgrímsson, qui est le secrétaire
général du Conseil nordique des ministres. Et je suis bien contente que le Québec
puisse encore une fois, au niveau international, être parmi les joueurs
et travailler avec d'autres pays à des collaborations très concrètes qui vont
trouver des applications sur le territoire du Québec. Donc, je pense que c'est
une initiative… D'ailleurs, le député d'Ungava était présent aussi à titre d'adjoint
parlementaire, là, au
développement nordique, ainsi que la députée de Duplessis et le député de
René-Lévesque. Donc, les députés directement concernés, là, par le
développement nordique étaient sur place.
C'est
certain que, sur l'organisation du Secrétariat au développement nordique, qui a
pris la relève du bureau de transition,
lorsque nous sommes arrivés, vraiment ce n'était pas structuré, ce n'était pas
organisé. Et nous sommes en train de
structurer et d'organiser l'action sur le terrain, et c'est ce que nous faisons
en collaboration avec les différents ministères
concernés. Et nous optons pour du travail concret sur le terrain plutôt que
juste, comme ce qu'on a vu dans les années passées, sur le marketing.
Et je veux rassurer
les groupes, les différentes tables de partenaires qui avaient... qui ont été
mises en place. Donc, nous allons continuer les tables de partenaires, nous
allons continuer à travailler avec les différents groupes de travail qui ont été mis en place, mais de façon
ponctuelle, à chaque fois qu'un sujet le nécessitera. Nous ne
maintiendrons pas des réunions s'il n'y a
pas de sujet précis. Mais, tous ces groupes de travail là et la table des
partenaires, on utilisera l'ensemble du travail qui a été réalisé. Et
nous allons, là, dans les prochains mois, réviser toutes les priorités qui nous
ont été soumises en fonction des disponibilités et de l'échéancier qui sera
possible.
Donc, c'est tout un
travail qui va être réalisé par l'équipe du Secrétariat au développement nordique
ainsi que l'équipe de députés et de ministres qui sont présents, et ça sera en
collaboration avec les différents ministres concernés par les différentes
problématiques qui seront soulevées par le développement nordique.
Le Président (M.
Paradis) : Merci, Mme la ministre. M.
le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Alors — merci, M. le Président — quelques précisions. C'est le député d'Ungava
qui disait, plus tôt ce matin, qu'il n'avait pas entendu, qu'il n'avait pas lu nulle part
un député libéral qui souhaitait, ou qui avait dit, ou qui avait pris l'engagement que la Société du Plan
Nord soit sur le Nord québécois, et je lui dirai simplement pourquoi. C'est que l'article 3 du projet de loi n° 27 dit ceci : «La société a son siège sur le
territoire du Plan Nord…»
Alors, c'était écrit dans le projet de loi que l'opposition, à l'époque le Parti
québécois, n'a pas appuyé. Alors, ça, je pense que c'est une explication
très claire, là. En ce qui nous concerne, le siège social devait être sur le
Nord, c'était inscrit dans le projet de loi. La société, là, était... devait
être constituée par une loi. Nous avions un projet de loi structuré, qui a été
répudié par la suite.
Sur d'autres éléments, il disait : Lorsqu'il
parle du Nord, il ne connaît pas ça, le Nord. Il est allé au
Saguenay—Lac-Saint-Jean, en Abitibi, partout. Écoutez, une liste d'entreprises,
des entreprises qui font affaire directement dans le Nord grâce au Plan Nord… Soit dit en passant, là, j'avais les
documents, qui sont ici d'ailleurs… Hein, lorsqu'on fait croire que le gouvernement ne travaillait pas en
matière de développement économique, le 2 novembre 2011, un
article de Stéphane Champagne, collaboration spéciale : Un boom minier
de 20 milliards de dollars, en 2011, sous l'ancien gouvernement. Le
même mois de la même année, le 21 novembre, dans Le Journal de
Québec : Plan Nord — volet économique — 10,5 milliards en six mois. On parle de 11 projets, on
parle de 11 000 emplois, on parle d'emplois très directs.
Et,
vous savez, dans... quand je parle du Saguenay—Lac-Saint-Jean, là, Nordex,
Fjord-Tech, Groupe industriel AMI, Mecfor, Soudures et Chaînes Pedno, le Groupe
LFL, qu'est-ce que ces entreprises-là ont en commun? Elles ont des contrats grâce au Nord québécois. Et, si je fais
le tour du Québec, là, dans l'Outaouais, en Abitibi bien sûr, en Beauce,
dans le Bas-Saint-Laurent, chez moi… Dans le
Bas-Saint-Laurent, des entreprises… Structure GB à Rimouski, qui n'est
pas dans mon comté, travaille dans le Nord
depuis belle lurette. Construction Goscobec, Rivière-du-Loup, XMetal à l'Isle-Verte, Adélard Soucy, Rivière-du-Loup, Bâtitech,
Cabano, voyez-vous, ce sont des exemples d'entreprises. Et ce que je
donnais tout à l'heure comme référence, c'est les Roulottes R G, à
Saint-Romain, en Estrie. Roulottes R G, ça, c'est un exemple, là, hein, qui doit subir l'incertitude du gouvernement, un
exemple précis. L'année dernière, l'entreprise a investi 5 millions de dollars d'argent privé, là, 5 millions
de dollars pour des contrats qu'ils espéraient obtenir, du travail qu'ils espéraient réaliser en territoire nordique.
Ils sont passés de 75 à 30 travailleurs. Ce n'est pas ça, le
développement. Habituellement, c'est le
contraire. Il faut additionner, en termes de développement. Moi, c'est quelques
mises au point que je voulais faire,
à travers les constats qu'on a eu l'occasion… sur l'absence de plan, l'absence
de vision, au niveau des redevances, de législation.
Maintenant,
il y a un point que je m'en voudrais de passer sous silence avant que nous
quittions, et j'aimerais que la ministre écoute parce qu'il y a une question qui s'adresse
à elle. La question… Il y a une question : Au-delà de tout ça, de
ces mises au point, il y a un élément qu'on n'a pas eu, malheureusement, le
temps d'aborder ce matin, c'est sur la protection
du territoire. Sur le plan environnemental, en matière de développement
durable, l'ancien gouvernement avait pris un engagement clair et absolu,
le fait de conserver, de préserver 50 % du territoire à des fins de
villégiature dans son intégrité. J'aimerais entendre la ministre sur sa vision
là-dessus.
Le Président (M.
Paradis) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, M. le Président. Je pense que le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata s'est trompé dans son
vocabulaire. Pour de la villégiature, je n'ai jamais entendu ça dans le passé.
Et d'ailleurs il y avait eu tellement de sorties, d'essais-erreurs, réserves
à roulettes, pas roulettes, ce n'était pas vraiment clair où est-ce que l'ancien
gouvernement libéral s'en allait. Et, nous, en termes d'environnement, c'est
très clair qu'on va travailler dans une perspective
de respect de l'environnement. Nous venons de déposer justement un projet de
règlement pourconsultation — nous, la différence, nous ne faisons
pas qu'en parler, nous le faisons, nous le réalisons — un projet de règlement pour garantir 100 %... pour s'assurer qu'il
n'y aura plus de site minier orphelin. Je pense qu'avec 698 sites miniers orphelins — on en a discuté hier — pour une facture évaluée, pour le
gouvernement, dans la dette du gouvernement, à 850 millions de dollars, c'est une position
extrêmement responsable de notre part et ça va être apprécié également de l'ensemble des communautés. Et l'industrie
minière, en termes de pratiques environnementales, est rendue là. Donc, il y a déjà des minières qui ont mis en place
cette pratique-là. Ça fait que je pense qu'en termes... Et nous allons travailler,
je l'ai mentionné à une question, plus tôt,
du député de Repentigny, nous allons travailler en collaboration avec le
ministère de l'Environnement, en fait le
ministère de l'Environnement, du Développement durable, de la Faune et des
Parcs, pour concrétiser les zones d'aires protégées. Donc, ça sera un
travail de collaboration, tant entre les cabinets qu'entre les ministères, pour
pouvoir aller de l'avant et établir les aires protégées, donc de les réaliser.
Et, M. le Président, j'aimerais aussi… Parce
que le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata a fait toute une litanie de
déclarations. J'aimerais reconfirmer… Parce que je sais que ça ne fait pas
partie de son environnement, mais il y a un communiqué qui est sorti de l'Institut de la statistique du Québec le
15 novembre 2012, le 15 novembre 2012, là, donc
après l'élection du nouveau gouvernement, là, qui disait que les intentions des
sociétés minières… l'investissement minier devrait
augmenter pour franchir le seuil de 5 milliards de dollars. Donc, les
investissements se poursuivent, les projets avancent, et je pense qu'il faut arrêter de toujours utiliser l'argument
de la peur et d'essayer de faire peur aux investisseurs. Je crois que le
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata devrait plutôt faire le contraire. S'il
veut favoriser le développement économique du Québec, il devrait favoriser les
investissements et encourager les investissements au Québec. Ça serait une
attitude beaucoup plus constructive et gagnante pour l'ensemble du Québec.
Le
Président (M. Paradis) : M. le député
de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
•
(12 h 10) •
M. D'Amour : Je note au passage, M. le Président,
je note au passage que je n'ai pas eu de réponse sur le territoire qui doit
être soustrait au développement industriel dans le Nord. Je n'ai pas eu de
réponse. Encore là, il y a une démarche de consultation. Je ne sais pas
si ce sera un forum, un rendez-vous, un sommet ou un déjeuner, mais on n'a pas
eu de réponse claire.
Quant
aux inquiétudes soulevées, hein, elle dit que c'est le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata qui inquiète les
gens. Davos, hein, ça dit sans doute quelque chose au gouvernement, au Forum
économique mondial de Davos, Les investisseurs étaient inquiets,
reconnaît la première ministre. La première ministre a dit : Ils sont
inquiets, alors je suis allée les rassurer.
Tu ne vas pas rassurer du monde, M. le Président, quand ils ne sont pas
inquiets. Alors, il y a là une inquiétude.
Et je pense qu'on a mis en évidence le fait,
ce matin, pourquoi les gens sont inquiets, enfin depuis hier. Il y a eu l'épisode du double
discours, ce qu'on dit au Québec, ce qu'on dit aux Québécois, et ce qu'on va
leur dire à l'extérieur, lorsqu'on
fait des missions, notamment en Chine, au Japon, en Corée. Et il n'y a pas, sur
le forum, eu de date. On n'a pas eu
de détail sur la question du forum, sur l'organisation en elle-même. Qui va
être là? On ne le sait pas plus ce matin. Je comprends qu'on va y discuter des redevances. C'est quoi, le plan de
travail? Il y a sans doute des analyses qui ont été faites. On a réclamé à hauts cris — on
me reproche mon ton, mais je pense que c'est légitime — on a réclamé
l'étude de Price Waterhouse. La ministre nous dit qu'on va l'avoir. Elle
nous dit, elle nous a dit ce matin, elle nous a bien dit qu'elle l'avait vue,
puis on va l'avoir dans le temps, mais on ne sait pas quand exactement.
J'ai
demandé à la ministre ce matin : Depuis le 4 septembre, il y en a eu
combien, d'investissements, ou de nouveaux
projets miniers, ou autres, ou autres? Je n'ai pas eu de réponse. Je ne sais
pas vous, M. le Président, mais moi, je n'ai pas eu de réponse. Et je
dois conclure, je dois conclure à un manque de vision. Sincèrement,
sincèrement, là, on a passé six heures, hier
et aujourd'hui, sur les mines et sur le Plan Nord, et tout ça, là, demeure, à
mes yeux, une oeuvre totalement
inachevée. Ce matin, j'ai entendu le député d'Ungava qui dit : Écoutez, le
200 millions, on le cherchait. À une question de nos collègues de
la deuxième opposition, la ministre a dit : L'argent est là. Alors, on le
cherche ou on l'a trouvé? C'est une ambiguïté qui, à mon sens, là… Moi, les
mots me manquent pour définir l'attitude présentement… J'ai beaucoup de
difficultés avec ça.
Le
Président (M. Paradis) : La ministre
va répondre…
M. D'Amour : Alors, force nous est d'admettre, là,
qu'on ne sait pas trop où on s'en va puis qu'en matière de développement économique il y a des choses qui sont à
faire.
Nous
avions un projet de société entre les mains, nous avions un projet de
80 milliards de dollars sur les 25 prochaines années, qui doit créer
de la richesse pour les Québécois. À ma question, ce matin, là-dessus, on m'a répondu par Tata Steel, par Éléonore, par Québec
Lithium. Je comprends, mais il n'y a pas eu de réponse claire. Nous avions un projet de société qui s'appelait le Plan
Nord, et aujourd'hui, bien, le projet de société déraille, c'est le cas
de le dire. Et c'est Le Devoir…
On ne peut pas... Ce n'est pas moi qui écris dans Le Devoir, là, je
n'ai pas écrit le titre dans Le Devoir ce matin. Il est là. Le CN qui retire son projet.
Ça fait partie de l'ambiguïté absolue de ce gouvernement. Et vous m'en voyez désolé, déçu, hein, parce qu'on ne sait
pas vraiment où on s'en va en matière de développement économique. On s'attaque
non seulement au Nord, mais aux régions du Québec.
J'ajoute à ça, pour terminer, les
2 000 emplois d'Hydro-Québec, qui vont avoir des répercussions dans… — ça relève de la même
ministre, là — les 2 000 emplois d'Hydro-Québec
qu'on va perdre. Le fait qu'on ait largué des
projets de minicentrale, ça s'ajoute. Qu'est-ce qui va arriver avec l'éolien
maintenant? Je n'ose poser la question, j'ai peur de la réponse.
Le
Président (M. Paradis) : Mme la
ministre, en réponse.
Mme Ouellet : Merci, M. le Président. En fait, un
amalgame d'un ensemble d'énoncés complètement
détachés et sans cohérence, écoutez, je ne
sais pas trop ce que je peux donner comme réponse à ça. Je ferai plutôt un
commentaire, parce qu'il n'y avait pas vraiment de question, c'était plutôt une
déclaration mélangée. Je pense que le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata disait qu'il ne comprenait pas où on s'en
allait en termes de développement économique. Je comprends qu'il ne comprenne pas. Nous, on sait très bien où est-ce
qu'on s'en va. Les entreprises le savent également. Et je pense que le
message est très clair. On les rencontre, et ils savent où est-ce qu'on s'en
va.
On
veut faire le développement des mines mais un développement responsable. On
veut réaliser le développement du Nord mais en
collaboration et en concertation avec les communautés locales et régionales, et
dans le respect de l'environnement. Si, pour
lui, l'ancien Plan Nord était un projet de société avec le Festival western de
Saint-Tite, ça lui appartient. Je ne
jugerai pas de ce que lui entend comme projet de société. Nous, ce ne sont pas
ce que nous souhaitons comme projets de société. Nous souhaitons des
projets de société qui vont permettre l'enrichissement collectif. Nous aurons donc, dans le développement de nos
ressources naturelles, que ce soit la forêt, que ce soient des mines, que ce
soit l'énergie, nous aurons toujours une
préoccupation d'enrichissement collectif. Nous aurons également une
préoccupation de travailler en concertation
avec les communautés et une préoccupation de respect de l'environnement. Je
crois que l'orientation est très claire. Je crois qu'il y a plein de
beaux projets qui vont de l'avant, j'en ai parlé,
construction du côté de Tata Steel à Schefferville, construction du côté du nickel à la
baie d'Ungava, construction… mine d'or Éléonore sur le territoire de la Baie-James, construction d'une mine de lithium, des projets très concrets qui se réalisent, tous liés au prix des métaux, parce que les décisions des
entreprises sont des décisions d'affaires.
Donc,
je crois que nous avons présenté une vision responsable du développement
économique. Nous avons dû également faire des redressements de l'héritage,
malheureusement, libéral, tant au niveau de la route des monts Otish, de
la décision sur le centre de services du côté de Havre-Saint-Pierre. Et nous
allons continuer à faire les redressements nécessaires,
mais nous allons travailler également vers l'avenir. Et, le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata, qu'il ne s'inquiète pas, une nouvelle loi
sur les mines va être déposée en début de session parlementaire, et le forum
sur les redevances aura lieu au printemps, qu'il ne s'inquiète pas. Les
décisions vont arriver les unes après les autres, et ça va être très clair.
Le Président (M.
Paradis) : M. le député... Bien là, j'ai
Rouyn-Noranda ou Ungava? Ungava.
M.
Ferland : Il
reste 10 minutes, mais je vais en prendre juste deux, M. le Président. Ce
n'est pas nécessairement une question.
Peut-être, oui, mais je sais que mon collègue a une intervention mais une
question aussi à poser, une question pertinente.
On
n'est pas dans le domaine de l'épouvantail, là, je n'en reviens pas encore,
quant à la réponse, au commentaire ou plutôt à la litanie, là, de points soulevés par
notre collègue de Rivière-du-Loup. Quand la ministre répond :
5 milliards et plus d'investissement, là, on parle... et on est au mois de
novembre, là, on est automne 2012. Alors, c'est évident, je ne peux pas... on n'a pas le temps d'expliquer
ici, aux gens qui nous écoutent surtout, parce que... Je ne sais pas si ça
vaut la peine de l'expliquer pour l'autre
côté, mais il reste que, quand le député de Rivière-du-Loup dit : Il n'y a
pas eu une annonce d'investissement de projet minier, bien ça ne se fait
pas en un mois, M. le Président — vous le savez très bien, ça fait longtemps que vous êtes ici comme parlementaire, vous avez l'expérience.
Puis les gens dans le domaine minier savent très bien, les gens qui nous écoutent, surtout les gens des populations
nordiques qui nous écoutent, puis ceux qui connaissent la... que ça soit au niveau de l'Abitibi-Témiscamingue,
de la Côte-Nord, du Saguenay—Lac-Saint-Jean, qui connaissent le moindrement le domaine minier, savent très bien qu'on
ne peut pas demain matin… commencer une campagne d'exploration lundi
matin puis annoncer une mine le vendredi. On le sait très bien que ce n'est pas
de même que ça se fait; ça prend des années.
Plus que ça, M. le Président,
même si on découvre un gisement potentiellement… qui pourrait être rentable,
qui pourrait devenir potentiellement une future mine, c'est conjoncturel, on
est confronté à la fluctuation du prix des marchés,
le prix des métaux. C'est sûr que, quand le prix de l'or était à 300 $,
284 $, 287 $ l'once — je me
rappelle de ça, moi, là, O.K. — où notre gouvernement avait été
obligé, à la fin des années 90, début 2000, pour maintenir à flot l'industrie minière
puis la sauver, ni plus ni moins… on avait été obligés de revoir… — et c'est là, la question qui a été posée — nous avions été obligés,
à ce moment-là, de revoir, de réviser la politique, que ce soit au niveau des
redevances au niveau… minières, pour
maintenir à flot l'expertise qu'on avait au Québec. Alors, arrive 2008, une
expansion du prix des métaux, l'or passe
de 300 $ à 1 700 $, 1 600 $, 1 800 $, se
tient dans les eaux de 1 600 $, 1 670 $ l'once. Alors, c'est
ça qui fait en sorte, M. le
Président, que des gisements dans le Grand Nord québécois puissent aujourd'hui
être exploités, ce qui n'était pas le cas
dans les années 90 puis au début des années 2000. Le député de
Rivière-du-Loup sait très bien ça. Même s'il ne connaît pas le domaine minier, ce n'est pas grave. Mais
ça, c'est «basic», dans le fond, c'est simplement la
base de l'exploitation des ressources naturelles, le prix des métaux. Mon
collègue de l'Abitibi-Témiscamingue connaît parfaitement ça également.
• (12 h 20) •
Alors,
quand j'entends le discours du député de Rivière-du-Loup, j'espère qu'il n'essaie
pas de faire peur aux gens du Nord. Je l'ai dit dès le début ce matin, les
gens du Nord, s'ils avaient eu peur, là, le 4 septembre, bien ils n'auraient
pas voté. Si je reprends la carte du Québec, là, M. le Président, toute la
couronne nord, incluant, là... ça commence à être rouge rendu au comté de
Rivière-du-Loup, là, Témiscouata. Tout le reste, la Gaspésie—Les Îles, la
Côte-Nord, le Nord-du-Québec, l'Abitibi-Témiscamingue,
Saguenay—Lac-Saint-Jean, c'est bleu — une belle couleur — c'est
bleu. Donc, si les gens avaient vraiment été
inquiets, comme le prétend le député de Rivière-du-Loup, M. le Président,
pensez-vous qu'ils auraient voté pour le Parti québécois? Bien, jamais, voyons!
Ces gens-là ne sont pas dupes. Ils savent très bien. Je l'ai très bien expliqué
à plusieurs reprises, même lorsqu'on était dans l'opposition.
Et
là on est au pouvoir. Bien, c'est sûr qu'on n'est pas majoritaires, on est
minoritaires. Le député de Rivière-du-Loup sait très bien qu'on ne pourra pas
tout faire ce qu'on voulait faire. Mais au moins on a mis en place... notre
chef a accepté de mettre en place un secrétariat au développement nordique. M.
le Président, je suis fier d'avoir été nommé
sur ce comité-là avec ma collègue ministre des Ressources naturelles, mon
collègue ministre responsable de la région
Nord-du-Québec et mes collègues de la Côte-Nord. Je suis fier parce que... vous
savez pourquoi? Parce que non seulement
j'habite le Nord, mais je sais très bien qu'est-ce qu'il faut mettre en place
pour s'assurer que le développement et l'exploitation de nos ressources
vont servir l'intérêt de nos communautés, pour améliorer leur qualité de vie,
et non l'intérêt juste des compagnies.
On
l'a dit tantôt, la ministre l'a très bien mentionné, les grandes entreprises,
parce que c'est une ressource non renouvelable, les grandes entreprises, elles, vont
continuer à être accompagnées par les ministères concernés, les Ressources
naturelles, l'Environnement, les Affaires municipales, ou peu importe. Mais
nous, au niveau du Secrétariat au développement
nordique, nous allons nous assurer que les communautés locales ont les
accompagnements et les ressources suffisantes
pour être capables de s'approprier le développement économique qui est en train
de se passer sur le territoire, ce qui
n'avait pas été fait avant. Ça n'avait pas été fait avant. On a fait la
promotion du Plan Nord partout au Québec, partout à l'extérieur du Québec. On a oublié de venir
rencontrer les gens, les premiers concernés, et de leur dire : Voici
comment on va vous accompagner, de quelle façon nous allons vous accompagner
pour s'assurer que les retombées économiques, ça serve à vos communautés, qu'elles
soient autochtones, non autochtones ou autres.
Je
ne rentrerai pas dans les détails, il y a des choses qui ont été bien faites de
l'autre côté. Je reconnais le député qui a
pris la parole tout à l'heure, ancien ministre des Affaires autochtones, qui a
été un des bons ministres des Affaires autochtones, d'ailleurs. Ça ne me gêne
pas de le dire ici, M. le Président, c'est vrai. Ça a été un des bons ministres
des Affaires autochtones. Je l'ai même dit
en commission parlementaire. Ça ne veut pas dire qu'on fait tout parfait.
Les bons coups, on va les mentionner. Les mauvais coups, on va les soulever
aussi, par contre, ça, soyez assurés de ça.
Donc,
on est en train de remettre en place un élément qui avait été préparé, concocté
par l'ancien gouvernement. On le remet sur les rails. On va faire la mise en
oeuvre. La ministre l'a dit tout à l'heure, nous allons... On n'a pas
aboli la table des partenaires, on n'a pas
aboli les groupes de travail. On va continuer à travailler avec ces gens-là,
mais on va le faire différemment. Ça
se peut que, le patio, nous autres, la couleur qui était prévue d'être faite,
ce n'était pas ça que les gens voulaient.
On va le faire différemment, mais il va y en avoir un, patio, il va y en avoir
un, un développement nordique. Il va y
avoir un plan d'action qui sera déposé en temps et lieu, mais on va s'assurer
que, ce plan-là, nous allons aller le présenter aux communautés concernées en premier. On n'ira pas faire des salons du
Plan Nord à Montréal, on n'ira pas faire des salons de placement du Plan Nord avec les avions qui attendent à la
porte pour faire un développement «fly-in/fly-out». Ce n'est
pas ça qu'on va faire.
Mais
il y a une chose que les gens du Nord ont comprise, M. le Président, et je vais
terminer là-dessus, les gens du Nord ont compris qu'on a besoin de l'expertise du
Sud pour développer la région. Et ça, on va le faire en collaboration
avec les gens du Nord et on va le faire en
partenariat avec les gens du Sud, à commencer par nos voisins des régions
limitrophes, que ça soit l'Abitibi-Témiscamingue,
que ça soit le Saguenay—Lac-Saint-Jean, la Gaspésie—Les Îles. On va peut-être
mêmese rendre jusqu'à
Rivière-du-Loup. On est généreux, M. le Président, on va se rendre jusqu'à
Rivière-du-Loup—Témiscouata.Mais ça
va servir à l'ensemble des Québécois et des Québécoises. Alors, j'avais... c'était
une intervention, mais je vais mettre un point d'exclamation. Il n'y
aura pas de question.
Le Président (M.
Paradis) : En réponse, Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Merci,
M. le Président. Je pense que le député d'Ungava et adjoint parlementaire au développement nordique a bien présenté la vision du
développement nordique. Nous voulons une vision de développement nordique qui
soit responsable. Nous voulons arrêter la division. Nous voulons travailler en
concertation. C'est une approche totalement
différente. L'approche «divisive» de l'ancien gouvernement, ce n'est
pas une approche que nous pensons qui est gagnante, ce n'est pas une approche que nous
pensons qui est structurante. Donc, très clairement, nous allons faire
un développement responsable, en concertation avec les communautés. Et il y
aura, d'un côté, le développement pour les communautés locales et régionales.
On
n'a pas parlé beaucoup de logements sociaux, mais il y a des besoins de
logements sociaux. Il y en a qui sont en construction actuellement, et ça va se poursuivre.
Il y a des besoins qui sont très grands. Et il y a aussi le développement
lié plus aux ressources naturelles. Mais un
ne doit pas prendre la place complètement de l'autre, et le développement
des communautés nordiques doit se poursuivre et doit se faire en concertation
avec l'ensemble des acteurs qui sont déjà présents
sur le territoire. Et c'est de cette façon que nous allons poursuivre le
développement nordique mais avec toujours une perspective d'enrichissement
collectif, une perspective de concertation avec les communautés, une
perspective de respect de l'environnement, M. le Président.
Le Président (M.
Paradis) : Juste par mesure de
précaution, là, il reste cinq minutes de débat, je pourrais autoriser une autre
question si j'étais certain de ne pas avoir de question de règlement au niveau
de l'adoption des crédits comme tels.
M. D'Amour : ...ce serait le dépôt du document sur
lequel on doit voter aujourd'hui. On pourrait conclure là-dessus.
Le
Président (M. Paradis) : Il est déjà... La commission en est déjà saisie. Ça va? M. le député de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue, peut-être une dernière
intervention?
M. Chapadeau : Oui. En fait, ce sera un court
commentaire. Je voulais… Parce que le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, là, nous...
continue sa campagne de peur, nomme des noms d'entreprises, la même campagne de peur de la campagne
électorale en fait, nomme des noms d'entreprises. Je vais vous en nommer, des
noms d'entreprises, moi, qui sont...
qui cherchent actuellement des travailleurs, parce que ces gens-là travaillent
dans le Nord : Métal Marquis, Pro-Mec, Blais Industries, Moreau
Électrique, Versadrill, Major... Et je peux vous en nommer, là encore d'autres
que ces gens-là. Ils ne cherchent pas le
Nord, là, ils sont dans le Nord. Ils ne l'ont pas perdu, eux autres, le Nord,
ils sont là, dans le Nord. Ce qu'ils cherchent, c'est de la main-d'oeuvre.
Ce
que les gens des régions cherchent, là, c'est des mesures... Parce que la
vision de développement économique du gouvernement précédent... Ce qu'on souhaite, ce
que j'ai compris ce matin, c'est une vision harmonieuse, c'est-à-dire
que ce qu'on veut, c'est de développer un
développement économique mais aussi un développement social, des mesures
au niveau du logement. J'ai entendu ma
collègue parler du logement. On vit une problématique grave dans ma région,
là. Le gouvernement précédent se promenait un peu partout à travers du Québec,
annonçait des projets. Ce qu'il évitait d'annoncer,
c'est des mesures concrètes. Les places en garderie… On sait ce qu'ils ont fait
avec les places en garderie, là. Mais
ce qu'ils évitaient d'annoncer, c'est des places en logement, par exemple.
Parce que, nous, ce qu'on veut, c'est que notre région se développe. Mais ce que les gens du Nord-du-Québec
veulent, c'est que leur région se développe mais avec des gens qui vont
y rester, pas des gens qui vont faire du «fly-in/fly-out».
Et
les propos de mon collègue par rapport aux régions limitrophes, là, ça fait
chaud à mon cœur. On est là, on est présents,
on est présents dans le Nord puis on va continuer de l'être. Et nos
entreprises, dans la région que j'habite, l'Abitibi-Témiscamingue, là, ils ont
confiance, parce que, le 4 septembre, là, s'ils n'avaient pas eu
confiance, ils n'auraient pas voté pour la députation du Parti québécois.
Le Président (M.
Paradis) : À ce moment-ci, je me
dois, là, d'interrompre nos travaux réguliers et procéder à la dernière étape,
qui est l'adoption des crédits Plan Nord du portefeuille Conseil exécutif,
programme n° 9. Est-ce que ces crédits sont adoptés?
Des voix : Adopté.
M. D'Amour : Sur division.
Le Président (M.
Paradis) : Adopté sur division. Ça
va?
Je
tiens à remercier les membres de la commission. Ça n'a pas été toujours facile,
facile ce matin, mais, dans les limites de ce
qui est acceptable, on a pu fonctionner, adopter ces crédits sur division.
J'ajourne
donc les travaux de la commission au lundi 11 février, à 14 heures,
où elle entreprendra l'étude du volet Énergie
des crédits du portefeuille Ressources naturelles. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à
12 h 28)