(Neuf heures trente-cinq minutes)
La Présidente (Mme Bouillé) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien
vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires, s'il vous plaît.
Une
voix : Et vous, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bouillé) : Je ne l'ai pas, ce matin, mon
cellulaire. Donc, il y aura... La présidente va
respecter la consigne.
La
commission est réunie ce matin afin de procéder à l'étude du volet Forêts des
crédits budgétaires du portefeuille Ressources naturelles pour l'exercice
financier 2013-2014.
Mme
la secrétaire, y a-t-il des remplacements ce matin?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente.
M. Billette (Huntingdon) est remplacé par M. Bolduc (Mégantic) et M. Martel
(Nicolet-Bécancour) par M. Bonnardel (Granby).
La Présidente (Mme Bouillé) : Merci beaucoup. Nous allons débuter
par les remarques préliminaires, puis nous allons procéder à une discussion d'ordre général
par blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions et les
réponses. La mise aux voix des crédits sera effectuée à la fin de l'étude du
volet Énergie, donc, le 12 février. Puisque nous avons débuté nos travaux
à 9 h 35 et qu'une période de trois heures doit être consacrée à l'étude
de ce programme ce matin, y a-t-il consentement parmi les membres de la
commission pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue, soit
12 h 35?
Une
voix : On verra si c'est nécessaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bouillé) : Merci, M. le député de
Brome-Missisquoi, c'est noté. Donc, en terminant, je vous invite, aux fins
de l'exercice de l'étude des crédits, à poser de courtes questions et
incidemment à fournir des réponses tout aussi brèves, de façon à
favoriser le plus grand nombre d'échanges possible.
Nous débutons donc avec les remarques préliminaires.
Mme la ministre, bienvenue. Vous disposez de 10 minutes.
Mme
Ouellet : Merci, Mme la Présidente.
En premier lieu, j'aimerais saluer les membres de la commission parlementaire,
donc, premièrement, vous saluer, Mme la Présidente, députée d'Iberville, et les
députés présents, de l'aile parlementaire du
gouvernement, donc le député de Roberval, qui est aussi mon adjoint
parlementaire pour le volet Forêts, le député de L'Assomption et le
député de Saint-Maurice...
Une
voix : Ce n'est pas L'Assomption.
M.
McKay : C'est de Repentigny.
Mme Ouellet : …Repentigny — changement de nom de comté depuis la
dernière élection, donc une correction s'imposait, parce que le comté de L'Assomption
existe toujours, mais avec un autre député — les députés représentant l'opposition officielle, donc le député de
Brome-Missisquoi et le député de Mégantic, et finalement le député de
Granby, qui représente le deuxième groupe d'opposition.
J'aimerais
aussi présenter les collaborateurs qui m'accompagnent durant les travaux de la
commission : le sous-ministre en titre des Ressources naturelles, M.
Richard Savard, le directeur du Bureau de mise en marché des bois associé,
monsieur...
Une
voix : ...
Mme
Ouellet : C'est ça?
Une voix : Oui. Oui, exact.
Mme
Ouellet : …Mario
Gibeault, le sous-ministre aux opérations régionales, M. Jean-Sylvain Lebel, le Forestier en chef, M.
Gérard Szaraz. Et je voudrais aussi souligner, surtout remercier toute l'équipe
ici présente, qui a été d'un grand soutien dans la préparation des
crédits budgétaires.
C'est avec plaisir que
je suis devant vous pour présenter les crédits pour les forêts ce matin. La
forêt est un secteur névralgique pour le Québec, particulièrement dans les
régions qui comptent sur cette industrie pour assurer leur vitalité. La forêt
est une activité des plus importantes pour l'économie du Québec. Les forêts
couvrent près de la moitié du territoire
québécois, soit 26,2 millions d'hectares. La forêt représente, en
contribution économique, 7 milliards de revenus pour 2011, soit 3 % du produit intérieur brut. La forêt
génère plus de 60 000 emplois dans 140 municipalités du Québec. Le secteur de la forêt représente
7,1 milliards de nos exportations, soit 11 % de l'ensemble des exportations
du Québec. Et le Québec représente près de
20 % de la récolte forestière canadienne et 4 % de la récolte
forestière mondiale.
En 2010,
le Québec a produit environ 14 % de papier journal dans le monde. Même si
le secteur de la forêt a
connu une période difficile, les indicateurs économiques et financiers du
secteur forestier, on note des signes de redressement. En seulement un an, le prix des
panneaux SB a doublé, passant de 202 $ à 403 $ US le millier de
pieds carrés. Le prix du bois d'oeuvre a enregistré, au cours de la
dernière année, une hausse de 38 %, pour s'afficher à 419 $ le
millier de pmp.
• (9 h 40) •
Nous avons dû composer
avec une impasse budgétaire qui nous a été léguée par le précédent gouvernement
libéral. En effet, c'est avec un déficit de
1,6 milliard de dollars que nous avons dû composer. En gouvernement
responsable, nous avons été dans l'obligation
d'ajuster les dépenses gouvernementales en fonction de l'argent réellement
disponible tout en réduisant les impacts pour l'industrie.
J'aimerais faire
quelques remarques à l'égard des efforts réalisés par le ministère des
Ressources naturelles. Bien que le budget du
ministère présente une baisse de l'ordre de 22 %, plusieurs activités
seront dorénavant financées par un
apport provenant du Fonds des ressources naturelles et d'un budget standard
pour les feux de forêt, de sorte que l'effort réel demandé au ministère des Ressources naturelles sera de
37,3 millions de dollars. Nous avons agi en gouvernement responsable en ne dépensant pas de l'argent qui n'existe
pas. Pour l'ensemble du budget du ministère, soit tant les crédits que les fonds disponibles, qui représentent une
enveloppe de 964 millions de dollars, c'est un effort de 4 %, qui est
une part comparable à d'autres ministères.
Chacun doit faire sa part, et le MRN fait l'effort qui est nécessaire pour
aller rechercher le 1,6 milliard de déficit que nous avait laissé
le gouvernement précédent. Nous parviendrons à atteindre nos cibles budgétaires grâce à une gestion efficace, en
amorçant une véritable révision des procédures et des priorités
administratives afin que nous puissions nous
concentrer sur nos mandats de connaissance, de suivi, de contrôle et d'accompagnement.
Malgré
l'héritage d'un déficit de 1,6 milliard laissé par le gouvernement
libéral, nous allons tout mettre en oeuvre pour soutenir l'industrie forestière, qui a été
fragilisée, rappelons-le, par une crise importante dont nous sortons à
peine cette année. 2013 sera une année
charnière puisque le nouveau régime forestier entrera en vigueur à compter du
1er avril. Ce nouveau régime
forestier là découle de la nouvelle Loi sur les forêts qui a été adoptée ici
même, à l'Assemblée nationale, à l'unanimité en 2010.
Donc,
nous travaillons en continuité. Et, au cours des prochaines semaines, nous
allons tous mettre nos efforts pour que cette mise en oeuvre se fasse de façon
harmonieuse. À cette fin, j'ai l'intention de prendre certaines mesures
transitoires pour permettre à l'industrie de s'adapter graduellement aux
nombreux changements qui s'adressent à elle. À titre d'exemple, le ministère va
limiter à 10 % l'octroi des contrats pour les travaux sylvicoles offerts
par appel d'offres au lieu du 25 %
initialement prévu. Cette mesure sera réévaluée après une année, et la portion
des appels d'offres sera augmentée graduellement s'il y a lieu. Dans le
même ordre d'idée, j'ai proposé de déléguer certaines activités de planification opérationnelle à l'industrie, et ce,
de façon transitoire. Cette délégation temporaire permettra à l'industrie
de conserver ses certifications forestières,
certifications qui sont essentielles pour avoir accès au marché. Cette mesure,
je le souligne, serait temporaire pour une période de trois ans.
Nous aurions aimé
augmenter de manière significative l'ampleur des travaux sylvicoles dès cette
année. Toutefois, à cause du déficit de
1,6 milliard laissé par le gouvernement précédent, nous sommes dans l'obligation
de réviser cette position. Nous
réussissons toutefois, malgré ce 1,6 milliard là, à maintenir les montants
qui sont dédiés à l'ensemble des
travaux sylvicoles. Et je l'ai confirmé le 10 décembre dernier que mon
ministère maintiendra les sommes qui serviront à l'ensemble des travaux sylvicoles pour l'année 2013-2014. En tant
que ministre des Ressources naturelles, j'ai le souci d'assurer la pérennité de cette ressource. Et l'un
des meilleurs moyens pour y arriver, c'est de voir à ce que l'aménagement
forestier se poursuive. Les travaux sylvicoles, c'est l'avenir de notre forêt.
Au cours des
prochaines semaines, plusieurs actions seront proposées par le gouvernement
pour soutenir l'industrie forestière. Ce sont
des défis emballants, qui pourront stimuler le développement de cette
industrie. Le développement de nos régions est intimement lié au
développement de l'industrie forestière. Dans ce contexte, il faut prendre tous les moyens possibles que nous permet
notre cadre financier pour la soutenir. Dans quelques semaines, notre gouvernement entend présenter la charte du
bois. Annoncée par la première ministre lors de son discours inaugural, cette mesure visera la
construction d'immeubles en bois et contribuera à mettre en valeur cette
ressource. Il faut favoriser une utilisation accrue de cette ressource,
notamment en facilitant la construction d'immeubles de logements de quatre à
six logements. Nous voulons qu'au Québec il
y ait aussi l'obligation d'évaluer l'option bois pour les appels d'offres
gouvernementaux.
Dans les prochains mois, nous avons l'intention
de lancer la stratégie de développement durable des forêts. Il s'agit d'un plan
important du nouveau régime forestier.
Il
ne faut pas oublier non plus que les parlementaires seront appelés à étudier le
projet de loi n° 7 qui vise à harmoniser le passage entre l'ancien et
le nouveau régime forestier. Suite à cette adoption, nous mettrons toutes nos énergies pour compléter l'implantation du nouveau
régime forestier. Il y a également le dossier des forêts de proximité
qui retiendra notre attention.
En terminant, j'espère que la période d'échange
qui suivra la présentation de mes remarques préliminaires sera l'occasion pour
les membres de cette commission et pour les gens de l'industrie d'avoir plus de
précisions sur les étapes à venir dans le secteur de la forêt. Merci.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci, Mme
la ministre. J'invite maintenant le porte-parole de l'opposition officielle et
député de Mégantic à faire ses remarques préliminaires pour un maximum de
10 minutes.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente.
Premièrement, moi, je voudrais m'assurer qu'aujourd'hui
on va débattre un budget du gouvernement,
pas un budget du passé, mais le budget du présent, c'est le budget 2013-2014,
qui a été monté par Mme la ministre.
Donc, moi, j'espère qu'on va avoir une
ouverture d'esprit, on va avoir des réponses aussi simples et précises que les questions.
Donc, dans cet esprit-là, moi, je voudrais qu'on prenne le temps de mon bloc de
mes remarques préliminaires et l'assigner durant les blocs de questions.
Je vous remercie. Bonne journée.
La Présidente (Mme Bouillé) : Merci. Donc, nous ferons ainsi. Merci
beaucoup, M. le député de Mégantic. Je cède maintenant la parole au député de Granby et
porte-parole du deuxième groupe d'opposition à faire ses remarques
préliminaires pour un maximum de cinq minutes.
M. Bonnardel : Merci, Mme la Présidente. Alors, je
serai légèrement plus long que mon collègue de
l'opposition officielle. Alors, salutations, Mme la ministre, aux collègues du
parti ministériel, à mes collègues de l'opposition, Mme la ministre et tous
ceux qui l'accompagnent.
Mme la Présidente, le dossier des ressources
naturelles par le gouvernement en place a été mis à mal depuis le 4 septembre
dernier, qu'on voie ce matin la décision sur les minicentrales, qui fait très
mal aux régions du Québec. C'est un projet
qui, économiquement, oui, n'était peut-être pas rentable, mais qu'on aurait
sûrement pu retarder. L'éolien, c'est un autre débat qui va être
important dans les prochaines semaines, sinon prochains mois, à savoir quelle
sera la vision énergétique du gouvernement
et même d'Hydro-Québec, dans ce cas-ci. Est-ce que j'ai besoin de vous rajouter
pétrole, mines et tout ce qui a été créé comme incertitudes?
La Présidente (Mme Bouillé) : Excusez-moi, M. le député. Il est
question de pertinence, M. le député de Roberval?
M. Trottier : Mme la Présidente, bon, je comprends
qu'on est dans les remarques préliminaires, mais c'est parce que je voudrais juste faire remarquer que ce matin
on fait l'étude des crédits de secteur forêts. Le secteur énergie va revenir.
On pourra revenir, éventuellement, sur ces aspects-là, mais je pense qu'aujourd'hui
c'est le secteur forêts.
La
Présidente (Mme Bouillé) :
Monsieur...
Une
voix : …
La Présidente (Mme Bouillé) : Non, non, un instant. Donc, c'est sûr
que tout discours doit porter sur le sujet en discussion. Mais, lors de l'étude des crédits
budgétaires, la règle de la pertinence, M. le député de Roberval, est
appliquée avec moins de sévérité que lors de l'étude détaillée d'un projet de
loi. Donc, à vous la parole, M. le député.
M. Bonnardel : Ça fait 22 secondes que je suis
en remarques préliminaires; j'arrivais justement, après le pétrole, mine, aux forêts, M. le député.
Alors, la forêt, qui a été pas mal mise de
côté, du côté du Parti québécois ou de la ministre en poste, depuis les dernières semaines,
sinon les derniers mois, c'est un sujet important ce matin pour… autant le
maintien du budget des travaux sylvicoles, comme la ministre le
mentionnait tantôt.
Les ressources. Je pose déjà une première
question, à savoir : Dans les crédits, on voit que, les ressources ETC, la mention
n'est pas là. Alors, on va poser nécessairement une question tantôt, sinon un
des collègues pourra le faire. Les techniciens
forestiers vis-à-vis le mandat qu'on donne à certaines entreprises dans le
privé, des sujets importants qu'on aura à discuter. Le Fonds des ressources naturelles aussi, qui est, ma foi,
en baisse énorme. Quand on regarde les budgets, la rémunération passe de 54 millions à
36 millions de dollars. Alors, oui, on est dans un contexte budgétaire
extrêmement difficile, mais quand même c'est quand même des ressources qui sont
importantes pour la foresterie, pour la forêt en général au Québec. Les baisses
d'investissement aussi, là, en forêts privées. Alors, il y aura des sujets
importants à discuter dans les prochaines heures.
De mon côté, Mme la Présidente, vous comprenez que j'ai très
peu de temps, alors j'espère aussi que vous
serez vigilante dans le... j'aurai des
questions courtes, j'espère aussi avoir des réponses qui seront concises,
précises et courtes aussi. Merci, Mme la Présidente.
• (9 h 50) •
La
Présidente (Mme Bouillé) : Parfait. Donc, le temps que vous avez non utilisé, M. le député de
Granby, sera ajouté à votre enveloppe de temps
global, d'accord? Donc, je vous remercie.
Je
suis maintenant prête à reconnaître une première intervention du groupe
parlementaire formant le gouvernement pour un premier bloc d'échange de 20 minutes.
Mme la ministre la parole est à vous. Ah! Non. Excusez. M. le député de
Roberval, excusez-moi. Excusez.
Une voix : Comme on dit, on...
La Présidente (Mme Bouillé) : Oui, allez-y, M. le député de Roberval.
M. Trottier : Merci, Mme la Présidente. Bon. Vous savez que la forêt, c'est,
on pourrait dire, mon sujet de prédilection.
Tout d'abord, je pense que ce qu'il faut reconnaître, c'est que, pour une première
fois, on commence à voir la lumière
au bout du tunnel dans le monde forestier, Mme la ministre l'a mentionné tout à
l'heure. Puis je pense que, pour l'ensemble du Québec, c'est une bonne
nouvelle, parce que, sincèrement, je dois vous dire que, dans les cinq, six dernières années, des bonnes nouvelles, on n'en
a pas eu tellement. Je vous rappelle qu'on a perdu
30 000 emplois dans le secteur forestier et que là je pense qu'on
peut croire à une reprise, et ça, c'est très positif.
Je
voudrais également mentionner que, sur l'aspect de mon collègue de l'opposition,
en disant qu'il souhaite qu'on ne fouille pas, on pourrait dire, dans les crédits
passés de son gouvernement, je pense qu'on pourrait le faire, c'est le
devoir de le faire également dans une période d'étude de crédits comme ça. Puis
on pourrait relever toutes sortes d'affaires, mais
je pense que l'objectif qu'on a ce matin puis aujourd'hui, c'est davantage de
parler du futur, de faire en sorte qu'on soit capables de bâtir ensemble une industrie dont on sera fiers, ce qu'on va
éviter le plus possible, même si on pourrait soulever bien des affaires,
là. Puis je pourrais vous en parler en privé, là, mais on va aller plus dans le
positif. Bon. Là, sur...
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Bouillé) :M. le député de Brome-Missisquoi, la
parole est au député de Roberval.
M. Paradis : Non, non, mais c'est parce que ce sont des insinuations
que je ne peux laisser passer, Mme la Présidente.
M. Trottier : On pourra s'en parler.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Bon, je vous invite à la
prudence, M. le député de Roberval. Merci.
M.
Trottier :O.K. Également, aussi, sur le fait des... on pourrait dire,
certaines allégations de mon collègue de la CAQ, en disant que, dans le fond, le Parti
québécois n'a pas l'air trop préoccupé par la question du bois, je vous
rappellerais qu'on a demandé une charte du bois pendant au moins quatre ans,
sinon cinq ans, à l'ancien gouvernement. On disait que c'était extrêmement important pour... Puis c'est parce que c'était
demandé par le milieu, entre autres, là. Ce n'était pas juste une idéologie politique, c'était, on
pourrait dire, une demande à la fois des intervenants régionaux, nationaux,
des entreprises, des syndicats, etc. Et ça
va être déposé dans les prochaines semaines. C'est quand même quelque chose,
là, qui est très intéressant. Puis je pourrais dire d'autres petites critiques,
mais je vais rester là-dessus. Bon.
Je
pense que, Mme la Présidente, compte tenu du fait qu'on s'en vient dans un
nouveau régime politique qui va... un nouveau régime forestier, excusez-moi.
Peut-être qu'on aura un nouveau régime politique aussi, mais ce sera l'objet
d'une autre discussion à un autre moment; puis ça fait partie des réflexions qu'on
a, de toute façon, là. Je pense qu'on est
prêts à regarder différents aspects pour améliorer notre système à la fois
politique et forestier. Compte tenu du fait qu'on est presque à la
veille, on pourrait dire, d'adopter un... de mettre en place un nouveau régime
forestier, je pense que ce serait important que la ministre puisse nous
rappeler les éléments les plus importants, les plus fondamentaux de ce nouveau
régime là pour que tout le monde comprenne bien vers quoi on s'en va. Je pense
qu'on devrait commencer par ça ce matin.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui,
merci, Mme la Présidente. En fait, la mise en oeuvre du nouveau régime
forestier découle de la nouvelle Loi sur les
forêts qui a été adoptée, là, à l'unanimité. Je le rappelle parce que c'est
quand même exceptionnel des lois comme ça qui
sont adoptées à l'unanimité après plusieurs heures de travail en commissionparlementaire. Et l'essentiel… C'est des travaux qui découlent, là — on se rappellera de L'erreur boréale — de la
commission Coulombe. Et l'essentiel, c'est de faire passer la forêt d'une
planification essentiellement privée à une planification
essentiellement publique. Et donc c'est toute la différence dans le nouveau
régime forestier, c'est que maintenant c'est
le gouvernement qui va assurer la planification de la forêt pour s'assurer de
la pérennité. La forêt est une ressource renouvelable, mais encore
faut-il respecter son taux de renouvellement pour assurer l'avenir de la forêt.
Je vous dirais que ça, c'est le changement fondamental dans le régime
forestier.
On
a aussi intégré, dans ce changement forestier là, des mises aux enchères. Donc,
maintenant, il y aura 25 % de l'approvisionnement en bois qui sera aux enchères,
ce qui nous permettra d'établir un prix de marché. Nous avons connu, dans le passé au Québec, la crise du bois d'oeuvre
où les Américains nous accusaient de ne pas avoir un prix de marché et nous ont mis des barrières commerciales. Donc, en
établissant un prix de marché avec une mise aux enchères, ça fait en sorte que l'argent va rester au Québec. Donc, ça a
fait en sorte qu'il restera un 75 % qui va maintenant être en
garantie d'approvisionnement. On change ce
qu'on appelait autrefois les CAF en GA; donc tout un vocabulaire assez
technique du côté des forêts. Je dois vous avouer que je n'ai même pas encore
fini d'apprendre les acronymes.
Et
donc ça, c'est des modifications qui sont importantes, là. Et toute la
conception d'un aménagement durable des forêts
fait partie, là, de la nouvelle Loi sur les forêts. Donc, ce sont des
changements qui seront mis en oeuvre, qui impliquent
aussi qu'au niveau... Si la planification est maintenant réalisée par le
gouvernement, c'est sûr que ça implique aussi, au niveau des travaux sylvicoles... Comme je vous le disais, on
souhaitait, dans la nouvelle loi, avoir un 25 %, qui n'est pas le
même 25 % que la mise aux enchères, là — c'est le même chiffre,
mais c'est deux affaires complètement différentes — qui
devait se faire par appel d'offres. Et, en discussion avec l'industrie, nous
allons y aller de façon beaucoup plus
graduelle. Donc, pour l'année prochaine, ce sera un 10 % seulement qui
sera en appel d'offres, là, pour les travaux sylvicoles. Donc, ce
nouveau régime forestier là va entrer en vigueur, là, à partir du
1er avril.
Et
je pense que ça fait déjà plusieurs années que le gouvernement, en
collaboration avec les différents membres de l'industrie,
tant l'industrie du côté de la récolte que les différentes associations du côté
des travaux sylvicoles de la forêt privée...
Et je voudrais mentionner... Parce que je me suis souvent fait poser la
question par les producteurs privés : Quelle est la place de la forêt privée, etc.? La forêt privée garde la
même place qu'elle avait. La forêt publique, on appelle ça... c'est le résiduel. Donc, c'est le principe
de résidualité. Donc, la forêt privée est considérée en premier, et ce que
ne peut pas fournir la forêt privée, c'est la forêt publique qui le fournit.
Donc, je veux bien rassurer les gens de la forêt privée que la forêt privée conserve la même place qu'elle avait et que la forêt
publique arrive, là, en principe de résidualité de ce qui ne peut pas
être offert par la forêt privée.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Roberval.
M.
Trottier : Oui,
merci, Mme la Présidente. Je remercie la ministre, là, de ses précisions. Puis
aussi je pense qu'un élément important, c'est
que… Ce que je sens, c'est qu'on est à l'écoute des gens. C'est sûr qu'entre
autres, avec un nouveau régime comme ça, c'est normal qu'il y ait des
inquiétudes, là, parce que, quand on fait des changements importants, ça amène des inquiétudes, ça amène
aussi une obligation de faire du «work in progress»
dans certains cas.
Je suis très heureux,
entre autres, là, que la ministre puisse nous préciser ce matin, sur la
question des travaux sylvicoles, qu'on
puisse y aller progressivement, parce que, comme on dit, là, ça pouvait causer
problème, puis je pense que c'est important qu'on réponde positivement
les demandes qui nous ont été faites.
Mais,
plus globalement, Mme la ministre, c'est que... Je disais qu'il y avait des
inquiétudes. Compte tenu du fait qu'on est
très près de l'échéance, je dirais, peut-être que je vais employer une
expression qu'on a déjà entendue, là, sommes-nous prêts pour l'application du
nouveau régime sur l'ensemble de ses facettes? Est-ce que vous pourriez nous
donner, on pourrait dire... faire un tour de table sur les différents éléments
qu'on doit mettre en application, là? Sommes-nous prêts?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
• (10 heures) •
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. En fait, les gens du ministère travaillent déjà
depuis plusieurs mois, voire années, à la mise en oeuvre du nouveau régime forestier. Déjà, du
côté des mises aux enchères, le bureau de mise aux enchères a déjà réalisé trois mises aux enchères.
Donc, ça, c'est déjà en cours, ça fonctionne, puis ça fonctionne bien,
même. Je peux vous dire, là, que la dernière mise aux enchères s'est très bien
réalisée.
Ensuite,
toute la planification est presque terminée, et, comme je le disais dans mon
introduction, la principale inquiétude que j'ai rencontrée sur la mise en
oeuvre du nouveau régime forestier est de la part des entreprises
concernant la certification forestière. Il faut comprendre qu'aujourd'hui la
certification forestière... Je pense qu'une grande portion du territoire, pour les entreprises, elles sont
certifiées au niveau de la certification forestière, et c'est un sine qua non
pour avoir accès au marché. Donc, il y avait une inquiétude qui était très
grande sur : Est-ce qu'il y a un risque sur la certification forestière? Donc, ne voulant pas prendre du tout de
risque, nous sommes en discussion pour que... Parce que, pour qu'elles puissent garder la certification
forestière, les entreprises doivent réaliser certaines activités de
planification opérationnelle. Donc, nous sommes actuellement en discussion avec
les entreprises pour regarder quelles activités de planification
opérationnelle.
Puis je veux rassurer
les gens, parce que, lorsque j'ai dit ça, il y a des groupes qui se sont
inquiétés : Est-ce qu'on va revenir en arrière sur la mise en œuvre du
nouveau régime? Pas du tout. Je veux vous rassurer, là, ce qui a été présenté
au Conseil de l'industrie forestière du Québec, toute la planification
tactique, ne change pas. Donc, tout ce qui était prévu être fait par le
ministère des Ressources naturelles, c'est conservé.
Mais, sur le volet opérationnel, des grandes
parties de planification opérationnelle sont conservées. Donc, les zones d'intervention
potentielle, les secteurs d'intervention potentielle, c'est conservé au
ministère, les consultations publiques et autochtones, c'est conservé au ministère, les inventaires
d'intervention et de prescription sylvicole, c'est conservé au ministère, la sélection des secteurs d'intervention
pour la vente aux enchères, la même chose, conservée au ministère.
Ce
qui serait délégué temporairement à l'industrie, c'est vraiment, je vous
dirais, dans le quotidien, lorsqu'ils doivent
identifier quel arbre doit être coupé, quand est-ce qu'ils vont aller
intervenir, quels secteurs ils vont aller récolter, les chemins qu'ils
doivent construire pour aller récolter les secteurs. Donc, c'est ces
éléments-là qui seraient délégués à l'industrie
de façon temporaire, pendant trois ans, ce qui leur permettrait de conserver
leur certification forestière, et nous réévaluerons,
dans le cours, probablement, de la troisième année, pour se préparer, comment
les choses se sont réalisées et quelle
sera la suite des choses. Et tout ce qui est les activités de reddition de
comptes, c'est statu quo, on ne change pas. Les activités qui doivent être réalisées par le ministère seront toujours
réalisées par le ministère. Donc, ça, je pense que c'est un élément qui
va vraiment permettre une mise en œuvre, là, en douceur et plus harmonieuse,
là, du nouveau régime forestier, parce qu'effectivement ce nouveau régime
forestier là, c'est des changements importants pour l'industrie.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Saint-Maurice.
M. Trudel : Alors, Mme la Présidente, moi, j'aimerais
poser cette question-ci, revenir un peu sur ce que la ministre vient de nous
dire. J'ai entendu le mot «inquiétude», et je l'entends
chez nous beaucoup, d'une part du côté des
membres de l'industrie, d'autre part de tous
les autres acteurs, les travailleurs forestiers, ainsi de suite. Il y a une
question d'expertise dans tout ça. On
se pose des questions. Est-ce que le ministère sera à même ou aura la capacité
d'assurer l'ensemble des responsabilités qu'il prend à sa charge, d'une
part? De quelle façon qu'on s'assure que le transfert d'expertise va se faire?
Puis quelle est la place des régions dans la gestion des travaux, des
opérations forestières suite à l'application du nouveau régime?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Les
régions vont conserver la même place. Il s'est
développé, dans les dernières années, les tables de consultation qu'on appelle
les tables GIR, donc, qui sont des tables régionales de concertation de l'ensemble des intervenants dans le milieu forestier.
Donc, ce volet-là est en continuité. Ça fonctionne bien, et nous souhaitons que ça se continue. Donc, nous
avons fait des efforts, je vous dirais, du côté budgétaire pour
maintenir, là, ces tables-là très fonctionnelles.
Sur le fonctionnement du ministère, je peux
vous dire que depuis plusieurs années le ministère est très proactif, mais, si vous
permettez, Mme la Présidente, je laisserais le sous-ministre en titre répondre
plus en détail, là, sur l'expertise du ministère. Je pense qu'il est
plus à même que moi de pouvoir répondre, là, en détail à cette question.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Est-ce qu'il
y a consentement des membres de la...
Une
voix : Il n'y a pas consentement.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Il n'y a
pas consentement. Merci. Donc, M. le député de Roberval.
M. Trottier : Oui. Mme la Présidente, je
rappellerais à mon collègue de l'opposition que, quand on était dans l'opposition, quand j'occupais ce siège-là, nous, on
permettait au même sous-ministre, qui était là, de répondre.
La Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Roberval, il n'y a
pas de consentement, donc on n'en discute pas.
Avez-vous une question, M. le député de Roberval, à la ministre?
M.
Trottier : Tu sais, c'est...
Une
voix : Pose la même question, puis la
ministre demandera au sous-ministre...
M. Trottier : Bien, je pense qu'à un certain moment
donné, dans une société, quand on se prive des
ressources... Tu sais, l'important, là, ce n'est pas que la ministre sache
tout, tout, tout, c'est qu'elle soit capable de s'entourer de gens qui sont
capables de répondre à l'ensemble des questions.
M. Paradis : Mme la Présidente, je pense qu'on est
sur la question de règlement, là. Il est important… et je pense que celui qui l'a mieux exprimé, c'est l'ancien
premier ministre, M. Parizeau, la responsabilité ministérielle. Et j'inviterais
mon collègue de relire les paroles de cet ancien chef du Parti québécois, il
pourrait s'en inspirer.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Roberval, je vous invite à poser une question à la ministre, s'il
vous plaît.
M.
Trottier : Bien...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Avez-vous
un complément de réponse, Mme la ministre?
Mme Ouellet : Bien, écoutez, je trouve que c'est un peu dommage, parce
qu'on a ici toute une équipe… Vous savez, un ministère, là, ce n'est pas le
fruit...
M. Paradis : Mme la Présidente, question de
règlement. Je pense que, s'il y a une question qui est adressée à la ministre, la
ministre doit répondre à la question. Si on veut parler du règlement, si on
veut parler… le changer, le modifier, on doit s'adresser au salon bleu.
Ce n'est pas la place pour changer le règlement de l'Assemblée nationale.
La Présidente (Mme Bouillé) : Je n'ai pas à apprécier la qualité
des réponses et des questions, M. le député de
Brome-Missisquoi. Je réinvite le député de Roberval à poser une question à la
ministre, s'il vous plaît.
M. Trottier : Mais, Mme la Présidente, je voudrais
savoir. C'est que, si on a besoin de précisions, que ça soit de la part du
Forestier en chef ou de d'autres intervenants, je comprends, je veux dire, qu'on
ne pourra pas utiliser aucune de ces personnes-là. Est-ce que c'est ça
que je comprends?
La Présidente (Mme Bouillé) : Il doit y avoir... C'est à la
ministre de demander à un de ses fonctionnaires
de répondre, et il doit y avoir consentement des membres de la commission.
Des
voix : …
La Présidente (Mme Bouillé) : Il y a une seule personne qui parle en ce moment, c'est la
présidente. Donc, je vous invite, M. le député de Roberval, à nouveau :
Avez-vous une question à la ministre?
M. Trottier : Je vais commencer par un commentaire,
là, parce que, lorsqu'on a étudié la loi n° 57, lorsqu'on a donné
les complémentaires, etc., tout ça, je peux vous dire que le nombre de fois que
le sous-ministre a été appelé à répondre a
été extrêmement impressionnant. Puis M. le président, qui est ici, qui était
président, là, doit s'en rappeler, là. Puis je pense que ça a été bon...
La Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Roberval, je dois
vous interrompre. On n'est pas sur... Il n'y a
pas de discussion sur le consentement ou non. Le consentement n'a pas été
donné. Donc, je vous réinvite à poser une question au ministre... à la
ministre.
M. Trottier : Oui, mais vous avez dit tout à l'heure,
Mme la Présidente, là, qu'il y avait un certain élastique, là, dans la pertinence, puis je pense que… Tu sais, il y a
quand même quelque chose d'assez fondamental, là. Là, on est dans un
gouvernement minoritaire. Il y a des groupes de l'opposition qui nous ont dit
qu'ils allaient collaborer, qu'ils allaient faciliter… etc., et là ce qu'on
voit, c'est qu'on n'est même pas capables d'utiliser les gens qui sont à notre
service. J'ai de la misère avec ça.
M.
Paradis : Mme la Présidente, question de règlement.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Oui, M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis : On est en train de faire
indirectement ce que vous avez défendu de faire directement. Maintenant, en cas de législation,
je tiens à dire que les propos du député de Roberval sont exacts. Le
sous-ministre à l'époque, qui était sous-ministre
adjoint, a répondu à une multitude de questions. Nous étions dans un processus
législatif. Présentement, nous sommes dans un processus de crédits. C'est
différent.
La
Présidente (Mme Bouillé) : ...de
crédits, tout à fait. Vous m'enlevez les mots de la bouche, M. le député de
Brome-Missisquoi. M. le député de Roberval, je vous invite à nouveau à
poser une question à la ministre.
M.
Trottier : Bien, c'est que je vais
être obligé de préciser qu'à l'étude des crédits de l'année passée, avec l'ancien
ministre, on a fait appel...
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Roberval, je m'excuse, mais...
M.
Trottier : ...ministre, etc.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Roberval, je vous rappelle à l'ordre, là. Posez une question à la
ministre, s'il vous plaît.
M. Trottier : Je pense que je vais laisser mon
collègue… Parce que là j'ai comme un petit bouillon, je veux dire, là, qui me reste dans la gorge, là, puis je pense
que je suis mieux de passer la parole à un autre.
La
Présidente (Mme Bouillé) : À quel
collègue, M. le député de Roberval? M. le
député de Saint…
M. Paradis :Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis : ...strictement pour dire au député de
Roberval qu'on a écouté ce qui s'est passé à la TV, là, ce matin, puis tout ça, puis on vous comprend. Ce n'est
jamais facile, ces moments-là, puis on...
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Brome-Missisquoi...
Une
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : C'est
correct. M. le député de Saint-Maurice.
M. Trudel : Bien, Mme la Présidente, peut-être
que je vais laisser aussi la chance à la ministre de compléter la réponse à la
dernière question que j'ai faite. Mais je voudrais aussi lui demander certaines
informations sur l'application des garanties
d'approvisionnement. De quelle façon que nos entreprises, les usines qui sont
sur le territoire québécois, vont recevoir
leurs garanties? De quelle façon ça va se mettre en opération? Est-ce qu'ils
auront des contrats d'approvisionnement garantis à partir du 1er avril
prochain? Quand est-ce qu'ils peuvent avoir de ses nouvelles?
La Présidente (Mme Bouillé) : Avant que vous répondiez, Mme la
ministre, je veux juste spécifier qu'à l'étude
des crédits on ne peut pas interrompre un
collègue qui a le droit de parole pour des propos qui sont hors du règlement.
Voilà.
M.
Paradis : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci
beaucoup, M. le député de Brome-Missisquoi. Mme la ministre, la parole est à...
Une
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Non, la
parole est à Mme la ministre.
•
(10 h 10) •
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente.
Peut-être, juste… J'aimerais préciser. Je vous disais, un petit peu plus tôt, qu'il y a une grande partie du territoire
qui est certifiée, là, par l'industrie forestière. En fait, là, j'ai eu une précision, c'est 90 % du territoire qui est
certifié. Donc, je peux souligner que l'industrie forestière a vraiment fait
des efforts, et il y a vraiment une évolution dans le bon côté qui s'est
réalisée.
Sur
la question de l'expertise au sein du ministère, je peux vous dire que, juste
autour de moi, il y a toute une expertise
qui est là et que je peux compter sur une équipe de collaborateurs qui
probablement pourrait vous répondre encore plus en détail et de façon beaucoup plus spécifique que je pourrais le
faire moi-même. Mais je peux vous dire qu'au niveau des équipes régionales il y a 10 directions
régionales et 30 bureaux locaux qui sont vraiment sur le territoire et qui
siègent sur les 35 tables de planification forestière, et sur ces
tables-là siègent de 25 à 35 personnes, dont des gens de la Faune, de l'Environnement, des élus, des
industriels. Et c'est pour les 74 unités d'aménagement, donc il peut y
avoir une table par unité ou par
regroupement d'unités d'aménagement. Et il y a tout un volet aussi qui est
réalisé par Rexforêt, donc sur, là, le côté plus opérationnel des
activités reliées à la forêt.
Donc, oui, l'expertise s'est développée, puis
c'est tout un changement, puis je pense qu'au sein du ministère ça a été un changement
dans le bon sens. Ça a été un changement de culture, mais ça a été un
changement, aussi, des activités, et je pense que les gens qui m'accompagnent sont très fiers des résultats qu'ils
ont atteints. Et nous sommes tout à fait confiants de la mise en œuvre
du nouveau régime forestier.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Je vous
remercie, Mme la ministre. Je suis maintenant...
Une
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Ah! je m'excuse.
Ça sera mis…
Une
voix : …
La Présidente (Mme Bouillé) : Un autre bloc. Donc, je vous
remercie, Mme la ministre. Je suis maintenant
prête à reconnaître une première
intervention du groupe parlementaire formant l'opposition officielle pour un
premier bloc d'échange.
M.
Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la
Présidente. Premièrement, on a eu des coupures de 22 % dans le ministère
des Ressources naturelles, et, si j'ai bien compris les remarques
préliminaires, il n'y a aucune coupure dans la forêt. Oui ou non?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : En fait, ce que j'ai
affirmé dans mes remarques préliminaires, c'est que les montants qui étaient
dédiés aux entreprises pour les travaux sylvicoles avaient été maintenus
complètement. Donc, c'est ce que nous avons décidé de faire. Et je veux juste rappeler au député de
Mégantic que, oui, lorsqu'on regarde seulement que les crédits, l'effort
semble être de 22 %, mais, si nous mettons ensemble les crédits et les
fonds — parce que le ministère des
Ressources naturelles a deux fonds qu'il gère, c'est le Fonds des ressources
naturelles et le Fonds d'information du territoire — l'effort, à ce moment-là, revient à
4 % et pour un budget global de 964 millions. Et le budget des
crédits est, pour l'année, là, 2013-2014,
405 millions. Donc, c'est de dire que le budget est plus que doublé avec
les fonds qui sont à la disposition du ministère.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. M.
le député de Mégantic.
M. Bolduc (Mégantic) : Est-ce que le 405 millions, c'est
des prévisions ou si c'est de l'argent qui est déjà reçu, le 405 millions des crédits qu'on a ici, là,
dont on dispose pour l'année 2013-2014?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Bien, M. le député de Mégantic, là,
on parle de budget 2013-2014. C'est les chiffres du budget. Donc, c'est
très clair que c'est de la prévision et c'est des chiffres que nous allons
voter, tout le monde ensemble, là. Donc, on n'a pas encore commencé l'année, donc c'est très clair que c'est des prévisions
mais qui sont réservées, là, dans les budgets et tout à fait, là,
standards, là, une façon tout à fait standard de procéder, là.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Mégantic.
M.
Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la
Présidente. Donc, ces redevances-là, elles sont basées sur des redevances
minières et forestières?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Là, il ne faut pas mélanger les
concepts, là. Le 405 millions, c'est les crédits du ministère, donc ça, c'est dans le
budget du gouvernement. Donc, ça, c'est notre budget global, là, c'est ce qui a
été déposé, là, l'automne passé et que vous avez vu, là, dans les
différents cahiers, là.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Mégantic.
M. Bolduc (Mégantic) : Dans ma compréhension, il y avait
231 millions de revenus qui provenaient de la forêt.
Mme
Ouellet : Vous me dites?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Votre
question… Mme la ministre. Alors, excusez…
M.
Bolduc (Mégantic) : Oui. Est-ce que
ce montant-là va être entièrement dédié au budget de la forêt ou s'il va y en avoir une autre partie qui vient d'ailleurs?
Parce qu'il n'y a pas 405 millions. Il faut que l'argent vienne d'ailleurs.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Effectivement, les redevances
qui proviennent de la forêt sont versées dans les fonds, et c'est pour ça que le budget du ministère passe de
405 millions de crédits à 964 millions, global, avec les deux fonds,
qui sont alimentés en partie par les redevances.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Mégantic.
M.
Bolduc (Mégantic) : O.K. Maintenant,
dans les programmes de sylviculture, où on avait un programme d'aménagement de la forêt privée à
28 millions de dollars, ensuite on avait... ensuite, il y a le projet
d'investissements sylvicoles à
5 millions, le programme fédéral à 2 millions, la contribution de l'industrie
à 3,7 millions et le Programme de création d'emplois à
6,7 millions. Ces sommes-là sont toutes au rendez-vous pour l'année 2013-2014?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Excusez.
Mme la ministre.
Mme Ouellet : M. le député de Mégantic, vous me
faites toute une liste dans laquelle sont incluses des sommes qui proviennent de l'industrie, des sommes qui
proviennent du gouvernement fédéral. Moi, je ne peux pas vous répondre pour le
gouvernement fédéral, ce n'est pas de ma juridiction. Toutefois, ce que je peux
vous confirmer, c'est que le 28 millions qui était dédié pour les forêts
privées, il est complètement maintenu.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Mégantic.
M.
Bolduc (Mégantic) : Donc, on fait un budget avec des revenus qui étaient, dans le passé,
dans les programmes de revenus puis cette
année on n'en tient pas compte. Est-ce que c'est ça que j'entends?
La Présidente (Mme Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Merci, Mme la Présidente.
Ce n'est pas clair pour moi, la question. Est-ce qu'il pourrait me repréciser
sa question?
La Présidente (Mme Bouillé) : Donc, M. le député de Mégantic, vous
êtes invité à reformuler ou à repréciser votre
question.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Dans le
programme de sylviculture au niveau privé, il y
avait 28,5 millions qui venaient du
gouvernement provincial, il y avait une autre somme de 5 millions qui
vient d'investissements sylvicoles,
il y a 2 millions qui viennent du programme fédéral et il y avait un
3,7 millions qui était une contribution de l'industrie, O.K.? Et ensuite il y avait un programme de
6,7 millions pour la création de l'emploi dans l'industrie de la
forêt. Est-ce que ces sommes-là, quand on a
fait un budget 2013-2014, ces sommes-là qui étaient là dans le passé… Vous
l'avez dit dans les remarques préliminaires qu'on est partis d'un budget
précédent. Ces chiffres-là étaient là dans le
précédent, donc on n'a pas inventé un nouveau budget, on a parti des chiffres
précédents. Est-ce que ces sommes-là, que je viens de vous parler, à l'exclusion du 28,5 millions, sont
encore à l'intérieur du budget sylvicole pour la forêt 2013-2014?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. Mme
la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En
fait, j'ai déjà répondu à cette question-là en vous répondant que, dans l'ensemble
des nomenclatures que vous m'avez faites, nous, au niveau du gouvernement du
Québec, nous ne pouvons pas budgéter
les sommes provenant du fédéral et, au gouvernement du Québec, nous ne pouvons
pas budgéter non plus les sommes
provenant de l'industrie. Ce que nous pouvons budgéter, c'est ce qui appartient
au gouvernement. Et je vous ai confirmé
que le 28 millions était conservé. Donc, si vous avez d'autres questions,
ça va me faire plaisir de répondre, mais, comme je vous dis, au niveau
du gouvernement du Québec, nous ne pouvons pas budgéter les sommes provenant du
gouvernement fédéral ni celles provenant de l'industrie. Toutefois, sur les
sommes provenant de l'industrie, je peux vous dire que c'est dans la loi. Mais
on ne peut pas budgéter ces sommes-là.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. M.
le député de Mégantic.
M. Bolduc (Mégantic) :O.K.
Maintenant, on n'a aucune coupure. Donc, on a le 28 millions, on avait des sommes qui sont on ne sait pas où, là, actuellement.
Est-ce que vous pouvez me dire combien d'argent va être dépensé dans le
budget 2013-2014 sur la sylviculture privée?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
•
(10 h 20) •
Mme Ouellet : Merci, Mme la Présidente. En fait,
dans la sylviculture privée, il y a différents programmes qui touchent à la
sylviculture privée. Il y a les travaux sylvicoles de forêt privée dont nous
avons parlé, le 28 millions, mais il
y a aussi des volets qui touchent le Programme de création d'emplois, qui, du
côté du Bas-Saint-Laurent et, dans une moindre
mesure, de la Gaspésie, un très fort pourcentage, là, est envoyé à la forêt
privée. Donc, ça va être l'ensemble de ces sommes-là qui...Puis, le
Programme de création d'emplois, bien, ça dépend de ce que nous allons recevoir
l'année prochaine, là. Donc, je ne peux pas
vous donner le niveau exact, parce que ça va être en fonction des projets qui
vont être déposés, mais, pour les travaux sylvicoles, je vous confirme
que le 28 millions est maintenu pour la forêt privée, là. Parce que, pour
les travaux sylvicoles, il y a aussi la forêt publique, donc...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. M.
le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis : Oui. Strictement des précisions. À
partir des renseignements que vous nous avez fournis, Mme la ministre — et là je vous réfère à la
page 451 du volume Renseignements particuliers — lorsqu'on parle
de coupures budgétaires, la réponse que vous
nous avez donnée, aux parlementaires, c'est que les coupures budgétaires pour
le programme 1, Gestion des ressources naturelles, élément 2,
Ressources forestières, s'élèvent à 6,3 millions pour 2013-2014. Vous
coupez quoi exactement?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Laissez-nous juste quelques
minutes pour pouvoir ouvrir le cartable à la bonne page.
M.
Paradis : Oui, ça va.
Mme Ouellet : Parce que vous savez que, dans ces
crédits-là, en termes de nomenclature, les termes reviennent beaucoup, donc juste être certains qu'on vous parle
exactement du même élément.
M.
Paradis : On peut suspendre une
minute ou deux, moi, je n'ai pas d'objection. Ce n'est pas…
La
Présidente (Mme Bouillé) : On peut, tout à fait. Le temps, par exemple, va être
proportionnellement distribué...
M.
Paradis : Réparti…
La Présidente (Mme
Bouillé) : ...réparti, de tous les
groupes.
M. Paradis : …justement.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Donc, ça va? Merci.
On suspend pour
quelques minutes.
(Suspension de la séance à
10 h 21)
(Reprise à 10 h 22)
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. Donc, nous reprenons les travaux. Mme la ministre, la parole est
à vous.
Mme Ouellet : Merci, Mme la Présidente. On parle bien de la
question 82?
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de...
M. Paradis : Exact.
Mme Ouellet : O.K. Juste pour être sûre, parce que...
M. Paradis : Non, non, ça va.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : On peut arriver aux mêmes chiffres, mais ce n'est pas
nécessairement tout le temps les...
M. Paradis : On a la même question, on a juste besoin d'explications
sur la réponse.
Mme Ouellet : Parfait.
M.
Paradis : Parce
qu'on a la réponse, ils disent que c'est des coupures de 6,3 millions. C'est
pour savoir quels sont les effets, là, c'est
quoi qu'on coupe au juste.
Mme Ouellet : C'est ça. Dans le...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet :
Excusez. Merci, Mme la Présidente. Dans le 6,3 millions, il y a
1 million qui est un report partiel de la mise en oeuvre du chantier de la forêt
feuillue, parce que vous savez qu'on a un chantier, là, où il y a une
problématique avec la forêt feuillue, dans
les dernières années, qui est un peu… comme diraient les gens qui m'entourent,
qui a été un petit peu maganée, donc
on veut s'assurer, là, de pouvoir la revitaliser. Donc, c'est un report, ce n'est
pas une rationalisation. Et il y a une réduction du budget de
rémunération et de fonctionnement directement du ministère, pour les employés
du ministère, de 5,3 millions.
M. Paradis : Quand on parle de...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Brome-Missisquoi.
M.
Paradis : Merci,
Mme la Présidente. Quand on parle de report, on parle de report, on dit :
Ça ne se fera pas en 2013-2014, mais on ne sait pas quand est-ce que ça va se faire, c'est ça
qu'on comprend? Ou si on a comme plan de le mettre en 2014-2015, là?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : En fait, on disait que c'est un report parce qu'il y avait
2 millions de prévus, donc on conserve
1 million qui va être réalisé cette année, on n'arrête pas les travaux,
mais on reporte 1 million à l'année prochaine.
M. Paradis : À l'année prochaine? Très bien.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Paradis : Oui. À la page 455, les coupures
budgétaires pour le programme 1, Gestion ressources naturelles, élément 1, Forestier en chef, s'élèvent à
250 000 $ pour 2013-2014. On coupe quoi exactement, là, chez le
forestier?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : On me dit que c'est du fonctionnement.
M. Paradis : Dont il n'avait pas besoin?
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Brome-Missisquoi, votre question est…
Mme Ouellet : Bien, en fait, l'ensemble du budget, là, du Forestier en
chef...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Un instant.
M. Paradis : Oui. Du fonctionnement dont il n'avait pas besoin? Parce
qu'on est quand même, là, dans un changement de régime. Et on a eu l'occasion d'entendre
le Forestier en chef il y a une semaine ou deux, là, je ne me souviens pas... il y a une semaine, puis ce n'était
pas évident qu'il avait tout ce qu'il fallait pour nous donner toutes
les réponses, là, bien qu'il a fait des efforts.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
En fait, je validais certaines informations, je n'ai pas entendu, là, la fin de
vos commentaires. Mais, du côté du Forestier en chef, là, c'est un budget de
6,8 millions, qui est à presque 6,6 millions, là. Donc, c'était...
Chacun a fait ses efforts dans le 4 %
qui est réalisé par l'ensemble du ministère, les efforts… Tout le monde
contribue, et je pense que c'est important.
Je pense que vous savez ce que ça veut dire, la gestion du ministère, et donc c'est
un effort qui est demandé également au Forestier en chef. Et c'est
certain que, si nous avions eu à gérer de la croissance plutôt qu'à gérer de la décroissance... Parce que, si nous n'avions
pas eu le 1,6 milliard laissé par le précédent gouvernement, ça
aurait été beaucoup plus agréable et beaucoup plus plaisant que d'avoir à gérer
de la décroissance.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Brome-Missisquoi, la parole est à vous.
M.
Paradis : Oui.
Puis on peut se mettre dans la tête, comme gouvernement, de créer la croissance
plutôt que de prendre des décisions qui ralentissent
l'économie si... je pourrais aller plus loin, qui paralysent l'économie dans
des secteurs d'activité importants et des régions importantes au Québec.
Maintenant, à la
page 459, vous nous dites, en réponse à la question : «Les
coupures budgétaires pour le volet forestier du Fonds des ressources naturelles
s'élèvent à 21,6 millions pour 2013-2014.» Comment qu'on... Qu'est-ce
que ça a fait au juste, là? On enlève quoi exactement? Parce que je comprends
que vous voulez rationaliser, là, mais vous devez... On veut juste des
précisions sur les coupures.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Ça va me faire plaisir de répondre, là, au député de
Brome-Missisquoi, mais je voudrais, en introduction, lui dire que c'est exactement
ce que le gouvernement fait, travailler à la croissance du développement
économique du Québec et d'un développement économique responsable. Et c'est
pour ça que nous travaillons en collaboration avec l'industrie forestière pour
maintenir la certification. Je vous rappelle, c'est un projet de loi qui a été déposé par le précédent gouvernement, qui a
été voté à l'unanimité, et nous travaillons à la mise en œuvre pour qu'elle
se fasse de façon la plus harmonieuse. L'industrie forestière est une industrie
importante pour le développement du Québec.
Et c'est pour cette raison aussi que nous travaillons à la charte du bois,
parce que nous voulons faire en sorte... Pour un pays de bois que nous
sommes au Québec, nous avons très peu de constructions en bois. Donc, on veut
remédier à cette problématique-là en déposant une charte du bois.
Concernant le
21,6 millions de dollars de la page 459 de nos réponses, donc, ça
inclut, là, une diminution de 15 millions, qui est pour la production de
plants, qui sera maintenant financée par les redevances forestières. Donc, ça
fait partie des éléments où il y a une diminution du côté des crédits, mais ce
sont des activités qui sont maintenant prises en charge par les fonds.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Brome-Missisquoi.
M.
Paradis : Oui,
mais mathématiquement, là, même si on prend pour acquis que ce 15 millions
là est engrangé, il reste 6,6 millions,
là.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. Votre question est
posée, M. le député?
M. Paradis : Elle est mathématique, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bouillé) : O.K. Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui, mais on est tout à fait
en ligne avec vos questions précédentes, M. le député de Brome-Missisquoi,
puisque nous avions parlé justement d'un 6,3 millions dans la question
précédente, c'est ça que vous additionnez, là, au 15 millions, et vous
êtes...
M.
Paradis : Mais c'est mathématique.
Est-ce que c'est pris...
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Brome-Missisquoi.
M.
Paradis : Oui. Mme la Présidente, je
m'excuse, là, je comprends, puis je calcule, puis, sur le calcul, on n'a pas de
différence, mais c'est quoi qui va être coupé? C'est de l'administration? C'est
de la gestion? C'est des transferts? C'est quoi?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Je
reviens à mes réponses précédentes. Donc, dans le 6,3, il y avait 1 million qui était un report pour le chantier
de la forêt feuillue, il y avait un 5,3 millions qui était des efforts de rationalisation. Et il y a un 15 millions qui
est un transfert d'enveloppe budgétaire des crédits au Fonds des
ressources naturelles pour la production de plants.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Brome-Missisquoi.
M.
Paradis : Donc, vous donnez la même
réponse à la question 84 que celle que vous aviez donnée à la
question 82. Ça va?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Bien, c'est des questions
qui sont en complémentarité.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Brome-Missisquoi.
M.
Paradis : …juste m'assurer qu'on
parle du même montant puis des mêmes coupures, c'est tout.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : La question 84 inclut
la question 82.
M. Paradis : Ah! O.K.Ça va.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Mégantic.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Mme la
ministre, vous avez dit qu'il y avait 5,3 millions de rationalisation dans
le budget, à la page 451. On va rationaliser quoi? Qu'est-ce qu'on réduit?
Il y en a pour 5 millions.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Laissez-moi aller chercher la
page en question, et je vous reviens, ça va me prendre quelques minutes. Donc, la page... vous me dites la
page...
•
(10 h 30) •
M. Bolduc (Mégantic) : 451, que vous avez répondu au député
de Brome-Missisquoi. Il y avait 1 million
qui allait aux sentiers feuillus, l'autre 5,3 millions,
c'est de la rationalisation. Je voudrais savoir c'est où, ça, cette
rationalisation-là.
Mme
Ouellet : La rationalisation…
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Merci, Mme la Présidente. Donc, la
rationalisation du 5,3 millions, bien, c'est au niveau, là, du fonctionnement du
ministère, tant au niveau des contrats, des reports de contrats, des économies
de personnel occasionnel. C'est dans la gestion interne, là,
quotidienne, je vous dirais, là.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Mégantic.
M.
Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Ce que vous me dites, Mme la ministre, qu'il
n'y a aucun coût
externe, c'est rien que des coûts de gestion interne du ministère des
Ressources naturelles. C'est ça que j'entends…
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
M. Bolduc
(Mégantic) : …5,3 millions?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Monsieur…
Mme Ouellet : Exact. Et c'est des rationalisations que malheureusement
nous devons faire à cause du 1,6 milliard de trou financier qui nous a été
laissé par le précédent gouvernement libéral. Je vous l'ai déjà mentionné,
j'aurais grandement préféré gérer de la croissance, mais malheureusement ce n'est
pas le cas. Et est intégrée, dans le 5,3 millions,
de l'attrition. Donc, vous savez, quand il y a des départs à la retraite, un
sur deux n'est pas renouvelé, c'est une
politique qui est encore, là, en place. Et ça fait partie, là, de ces efforts
de rationalisation là qui sont réalisés par le ministère des Ressources naturelles, comme les autres ministères aussi
doivent faire leurs efforts, là. Et je vous le rappelle : un effort
à la hauteur de 4 % de l'ensemble de nos budgets, qui incluent les crédits
mais aussi les fonds.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Mégantic, en 30 secondes.
M. Bolduc
(Mégantic) : Merci, Mme la
Présidente. Au lendemain du budget, la Banque Royale disait que la
fermeture de Gentilly accroissait le déficit à 3,3 milliards, Mme la
ministre, je vous le rappelle. De plus, les comptes publics, déposés un mois après la signature par le Vérificateur général,
confirment la bonne gestion du gouvernement libéral, et le déficit a été
1,2 milliard de moins. Je voudrais rappeler à Mme la ministre que son
excuse de 1,6 milliard ne fonctionne pas, ce n'est pas important, puis
elle ne veut pas répondre à nos questions. Merci.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci, M. le député de
Mégantic. Je suis maintenant prête à reconnaître une deuxième intervention du
groupe parlementaire formant le gouvernement.
Mme
Ouellet : Mme la
Présidente, est-ce que je peux vous demander une petite pause santé? J'ai un problème avec un verre de contact, je dois vraiment aller
le placer. Je m'excuse, mais...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Je n'ai pas de problème,
mais je dois avoir le consentement des membres de la commission.
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Oui, je vais... Est-ce que
j'ai consentement de la commission?
Des voix : …
La Présidente (Mme
Bouillé) : D'accord, et le temps va
être soustrait proportionnellement...
Des voix :
La
Présidente (Mme Bouillé) : S'il vous plaît! Le temps va être soustrait proportionnellement au
temps de tous les groupes, compté
exclusivement au... Ça va? Ça va? Merci.
On suspend les
travaux.
(Suspension de la séance à
10 h 33)
(Reprise à 10 h 37)
La Présidente (Mme
Bouillé) : À l'ordre, s'il vous plaît!
Nous reprenons les travaux de la commission. On recommence un bloc d'échange, un deuxième bloc d'échange avec la...
excusez-moi, le groupe parlementaire formant le gouvernement. M. le
député de Roberval.
M.
Trottier : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Tout d'abord, Mme la Présidente, moi, je suis très à
l'aise de parler de la croissance; mon collègue en a parlé tout à l'heure, là. Puis on a
vu la performance de l'ancien gouvernement. On a perdu
30 000 emplois directs, dans le monde forestier, durant le temps qu'il
était là, puis 30 000 indirects; ça fait 60 000. Je vais vous dire, c'est assez dur à battre, là. Disons
que, comme legs, en tout cas, on peut penser que c'est assez
intéressant. Ça fait que je les inciterais à un petit peu de modestie, là, par
rapport à cet aspect-là.
D'autre
part, quand on dit, là : Aïe, là, il faudrait mettre plus d'argent dans
les travaux sylvicoles, bien, je vous
rappellerais que, tu sais, il y a déjà eu de l'argent, le fédéral en a déjà
mis, de l'argent, dans les travaux sylvicoles, puis là ils ne veulent plus en mettre, là, bon. Là, c'est qui qui doit
porter le fardeau de tout ça, là? C'est que moi, je vais vous dire que, quand je regarde les débats qui
sont en train de se faire à l'heure actuelle, là, puis que je vois le
gouvernementfédéral qui va donner
autour de 800 millions de dollars pour aider Terre-Neuve dans le cadre,
là, d'un projet de production hydroélectrique, qui est une ressource naturelle
fondamentalement, on pourrait dire, provinciale, puis que là eux autres,
ils disent : Bien là, nous autres, là,
c'est correct, c'est canadien, ça, puis, quand ça arrive le temps d'aider le
monde forestier d'une manière ou d'une
autre : Non, il n'y a pas une cent, parce que, là, c'est québécois, là j'ai
comme l'impression, là, que, je veux
dire, ça ne marche pas dans ce système-là. Puis je souhaite ardemment que nos
collègues puissent s'unir avec nous
autres pour réclamer notre dû, on pourrait dire, par rapport à ça, parce que,
là, il y a quelque chose qui ne marche pas,
là. Le fédéral a investi dans l'industrie automobile, il n'y a pas de problème,
les centaines de millions, les milliards; quand ça arrive le temps de l'industrie
forestière : Non, pas une cent. Ça ne marche pas.
Mme
la Présidente, on va revenir sur la question, entre autres, notamment, du
Bureau de mise en marché du bois, qui est, on pourrait dire, une nouveauté
extrêmement importante. Je voudrais savoir quels sont les principaux
constats qu'on peut tirer, on pourrait dire,
du nouveau Bureau de mise en marché. Jusqu'à maintenant, là, qu'est-ce qu'on
peut tirer comme conclusion par rapport à ce qui s'est fait jusqu'à maintenant?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
• (10 h 40) •
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En fait, le Bureau de mise
en marché du bois a procédé à trois mises aux
enchères : une qui s'est effectuée en juillet 2012; une autre,
en septembre 2012; et la dernière, endécembre 2012. Et les prix de vente ont varié de 7,07 $, pour
le premier appel d'offres, du mètre cube, à 9,01 $ et 8,57 $
pour le dernier appel d'offres, et pour des volumes totaux de 3,9 millions
de mètres cubes, et c'est 72 % des volumes qui ont été vendus, de ce qui avait été offert. Et, dans le Bureau de
mise en marché, il y a plus... c'est tout un système qui a été mis en
place, là, du côté du ministère des Ressources naturelles. Il y a plus de
400 entreprises qui sont inscrites au registre du Bureau de mise en marché
des bois, et l'objectif global de ventes par année, à compter, là, de l'année
qui vient, est de 6,5 millions de mètres cubes.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Roberval.
M.
Trottier : Oui.
Mme la Présidente, quand on a commencé à parler de ça, il y avait beaucoup de
gens qui se questionnaient
sur : Est-ce que ça va fonctionner, est-ce que c'est bon?, etc., puis je
peux vous dire que… Entre autres, quand
j'ai vu le dernier appel d'offres qui s'est fait dans notre région, chez nous,
puis qu'on a vu La Coopérative forestière de Girardville être
capable de donner un prix extrêmement intéressant pour le bois, je pense que
ça, ça nous incite à voir l'avenir avec
optimisme. Puis ce que ça veut dire, ça, c'est qu'il y a des entreprises qui
sont capables de donner un bon prix,
puis être capables de rentabiliser leurs entreprises, puis en même temps être
capables de donner des bonnes conditions de travail à leurs employés. Ça, c'était extrêmement positif, puis je
vais vous dire qu'on n'avait pas vu tellement de bonnes nouvelles dans les cinq dernières années dans le
monde forestier, mais ça, c'en est une, bonne nouvelle. Puis pourquoi c'est
comme ça? Bien, c'est parce que cette
entreprise-là puis d'autres ont compris qu'il fallait qu'on voie la forêt
différemment, il fallait qu'on fasse en
sorte qu'on puisse utiliser l'ensemble de la ressource. Et ça, ça veut dire,
ça, qu'il peut y avoir la ressource
au niveau... il y a le bois comme tel, mais il y a tout ce qui est autour, là,
tous les produits non ligneux. Puis, entre autres, La Coop forestière de Girardville, vous savez, elle produit de l'huile,
des épices, etc., puis en plus, aussi, ils ont compris qu'il faut démêler le steak haché d'avec le «T-bone» puis que, quand tu es capable de faire ça, ça produit plus. Puis, comme disait le président de la coop
forestière, il disait : Il y a quelques années, les ailes de poulet, on
jetait ça, et là, aujourd'hui, on vend ça. Bien, eux autres, dans le fond, c'est
qu'il...
M. Paradis : …au
Super Bowl.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Brome-Missisquoi, la parole est au député de Roberval.
Une voix : ...
M.
Trottier : …oui.
Oui, bien, je remercie l'appui de mon collègue, là, puis je suis certain qu'ils
vont revenir aux bons sentiments puis qu'ils vont permettre aux gens qui sont ici, qui
sont les serviteurs de l'État, de nous parler. Je l'espère; sinon, ça va
être une mauvaise note à leur bulletin. Bon.
Je
reviens à la question de La Coop forestière de Girardville, je pense qu'il
faut encourager ça, on a un modèle qui est intéressant, qui nous démontre qu'on s'en va
dans la bonne voie, puis je pense que... Puis en plus, aussi, ce que ces
gens-là nous ont dit, c'est que : Nous
autres, on est écoeurés de passer pour une industrie qui quémande, une
industrie qui n'est pas capable de s'organiser
par eux-mêmes. Puis là ce qu'ils veulent, c'est de dire : Regardez, nous
autres, là, on est fiers d'être
capables de donner plus d'argent au gouvernement. On ne veut pas en donner le
moins possible, on veut en donner le
plus possible, parce qu'on pense que la forêt, c'est une grande richesse qui
doit bénéficier aux Québécois. Je vais vous dire qu'entendre ça, là, ça
m'a fait pas mal de bien, tu sais, puis je le dis parce que je pense qu'il faut
que les autres l'entendent. Parce que ça, c'est ça, la vision qu'il faut qu'on
ait de la forêt.
Moi,
j'ai entendu d'autre monde dire : Il faut que le prix du bois soit le
moins cher possible, puis, si on pouvait l'avoir gratis, ce serait mieux. Ce n'est pas vers
ça qu'il faut aller. Il faut aller vers des gens qui appuient, qui sont
capables de donner une valeur ajoutée au bois, puis de faire en sorte qu'ils
vont avoir quand même des bonnes conditions de travail pour être capables de rentabiliser leur affaire puis qu'ils vont
être capables de développer la fierté des Québécois et des Québécoises envers cette ressource-là. Bien,
je dis : Bravo à cette entreprise-là. J'incite les autres à continuer
dans ce sens-là, et je passe la parole à mon collègue.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Saint-Maurice.
M. Trudel : Je vais revenir avec ma question de tantôt sur les garanties
d'approvisionnement. La question à la
ministre était : Comment ça va s'opérationnaliser? Quand est-ce que les
entreprises connaîtront les garanties qu'elles recevront? Ou est-ce qu'elles
seront prêtes à recevoir leur bois à partir du 1er avril?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En fait, ça a été tout un
exercice qui a été réalisé par les gens du ministère, un exercice extrêmement
consciencieux, où ils ont regardé chacun des anciens CAAF avec chacune des
disponibilités du territoire. Et je peux même vous dire que cette année l'exercice
a été encore plus précis avec les associations
ou les producteurs privés pour évaluer qu'est-ce qui était disponible par les
forêts privées pour aller en fonction du principe de résidualité du côté
de la forêt publique, donc un exercice encore, je vous dirais, plus rigoureux
que ce qui s'était fait dans le passé.
Et
j'ai passé une partie de mes vacances de Noël à me pencher sur, justement, les
différentes garantiesd'approvisionnement, et les lettres confirmant à chacun des détenteurs
de garantie d'approvisionnement sont parties dès le début janvier, et
les contrats, là, vont suivre sous peu. Et tout ce processus-là, lorsque moi, j'ai
regardé le dossier, il avait été fait en
consultation avec l'industrie. Donc, la lettre qu'ils ont reçue au mois de
janvier n'est pas une surprise. C'était
un travail qui s'était fait en concertation, entreprise par entreprise. Donc,
chacune des entreprises savait qu'est-ce qui avait été regardé par le
gouvernement en fonction des disponibilités de la région, parce que ça
fonctionne par régions du côté de la forêt,
là, à cause du transport. Et donc ça suit son cours et tout va être en place,
là, pour le début du mois d'avril.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Saint-Maurice.
M.
Trudel : Je vous
ai entendu tantôt parler de la reprise. Quand on remonte, là, depuis 2004-2005
il y a eu des coupures importantes au niveau
de la possibilité forestière, des coupures de budget, aussi; je ne me rappelle
plus, là, je ne suis plus capable de compter
jusque-là, parce que, d'habitude, je prends mes informations, je compte les
plans de relance sur une main puis j'ai
manqué de doigts, là. Depuis 2005, je pense qu'on en a connu six à huit, là,
dans la forêt, puis avec les résultats qu'on connaît aujourd'hui, la
crise s'est maintenue.
Là,
j'entends mes collègues d'opposition parler de coupures au budget, de coupures
de crédits, ainsi de suite, là.Mais vous nous le confirmez vraiment, puis je vous
ai entendu le dire tantôt qu'effectivement la reprise se fait sentir
puis par des mesures non budgétaires. Comme par exemple, une charte du bois,
vous croyez que ça va encourager ça? Donc, les coupures pourraient ne pas avoir
autant d'impact que ça sur la performance de nos entreprises et puis la
situation de l'emploi en forêt?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Il y a une légère reprise qui est en cours, et c'est une bonne nouvelle,
surtout pour les produits étant liés à la
construction. Ça fait que, lorsqu'on parlait des panneaux, après ça lorsqu'on
parle du bois d'oeuvre, puisqu'il y a une reprise
de la construction aux États-Unis, le marché américain est très important et a
un impact direct sur nos industries ici.
Et
ce qu'il faut travailler du côté de l'autre volet, qui est l'utilisation des
copeaux, donc qui ont été plus utilisés dans le passé pour du papier puis même du papier
journal, c'est assez, quand même, paradoxal, je dois même vous avouer...
Parce que j'ai suivi, moi, l'industrie
forestière pendant une bonne dizaine d'années au Québec, j'ai travaillé
beaucoup en recherche-développement avec l'industrie forestière. De voir qu'au
Québec, dans les dernières décennies, nous avons utilisé une des meilleures qualités de bois sur la planète pour faire du
papier journal, bien… Là, c'est sûr que ce marché-là est un marché qui est en décroissance, et le
travail que nous avons à faire, et déjà ça commence à se faire par
plusieurs entreprises… D'ailleurs, il y a
des nouvelles usines qui s'apprêtent à ouvrir, comme Fortress, qui développent
des nouveaux produits à valeur
ajoutée à partir de la ressource bois, et il faut trouver des nouveaux
produits, faire de l'innovation, au Québec,
pour justement pouvoir réorienter... Il nous reste encore, quand même, quelques
années. Nous avons le temps de le faire avec le marché du papier
journal, ça ne se fera pas du jour au lendemain, mais c'est une décroissance
qui est graduelle, mais, tout de même, là,
qui est présente. Donc, en faisant un transfert vers d'autres types de
produits, c'est comme ça que nous allons renforcer le secteur qui est
plus utilisateur de copeaux au Québec.
Mais, du côté du bois
d'oeuvre, vraiment, la reprise, elle est là, et nous avons des scieries au
Québec qui sont extrêmement efficaces, qui
sont extrêmement proactives pour développer des nouveaux produits de bois
d'ingénierie, percer les marchés. Donc, je
pense que c'est ça qui va vraiment faire la différence, et il faut favoriser,
il faut appuyer ces industries-là qui sont proactives et qui réussissent
à produire le plus de bois possible à partir des récoltes qu'ils font. Donc, je
pense que c'est vers ça que nous allons nous tourner, là, dans les prochaines
années.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Roberval.
M.
Trottier : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Mme la ministre, vous avez parfaitement raison de
dire que, dans le domaine des scieries, on est
très performants. On est performants à plusieurs niveaux, autant au niveau, on
pourrait dire, dans les scieries comme
telles, mais également dans la fabrication. Il y a beaucoup d'équipement qui
est fabriqué au Québec
dans le monde des scieries, puis je pense qu'on pourrait, sans dire «faire des
leçons aux autres»… en tout cas, je pense qu'on peut penser qu'on est
excellents.
Puis
ce qu'il faut souhaiter, c'est que, de plus en plus, on soit capables de
diminuer la production de copeaux par le biais de technologies qui vont faire en sorte
qu'on va utiliser... on va faire... on va produire plus de «T-bone», comme je disais
tantôt, que de steak haché. Je pense que, ça, il y a quelque chose à faire à ce
niveau-là.
Mme
la Présidente, moi, j'aurais quelques questions à poser au Forestier en chef.
Je voudrais savoir si l'opposition nous
permettrait qu'on puisse poser des questions directement au Forestier en chef.
• (10 h 50) •
Une voix : Il n'y a pas de consentement.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Il n'y a pas de
consentement, M. le député de Roberval.
M. Trottier : Bien, Mme la Présidente, c'est parce que j'ai...
Une voix : …
La Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Repentigny, il n'y a
pas de discussion, il n'y a pas de consentement.
M.
Trottier : Parce
que, Mme la Présidente, j'ai un petit malaise, considérant que c'est l'opposition officielle qui a demandé au Forestier en chef d'être ici,
et là, quand on veut l'utiliser, ils ne veulent pas. Là, on…
M. Paradis :Mme la Présidente, question de règlement.
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Bouillé) : S'il vous plaît! M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis : Simplement rappeler au député de Roberval que le Forestier
en chef a comparu devant cette commission il y a une semaine et qu'il va avoir
l'avantage de revenir. Si vous n'avez pas pu poser vos questions, je ne
comprends pas, là, on vous a donné tous les droits de parole permis.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Brome-Missisquoi, il n'y a pas de discussion sur... Il n'y a pas de
consentement, il n'y a pas de discussion, voilà.
Une voix : Le syndrome du...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Oui, tout à fait. M. le
député de Roberval…
M. Trottier :
Oui, bien…
La Présidente (Mme Bouillé) : …je vous invite à poser une question à la ministre, s'il vous plaît.
M.
Trottier : Oui.
Mais, Mme la Présidente, il y a quelque chose de fondamental là-dedans. L'opposition, qui a assisté la semaine passée, a demandé au Forestier en
chef...
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Roberval, je vous invite à la prudence et de poser une question à la ministre, s'il vous plaît. Allez, M. le
député.
M.
Trottier : Oui.
Oui, Mme la Présidente, je voudrais savoir, de la part de la ministre, qui a
demandé au Forestier en chef d'être ici ce
matin?
.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. C'est l'opposition officielle qui a demandé au
Forestier en chef d'être présent avec nous, ici, ce matin.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Roberval.
M.
Trottier : Oui,
Mme la Présidente. Est-ce que le Forestier en chef est indépendant ou est-ce
que, dans le fond, c'est le gouvernement qui
dirige le Forestier en chef?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Merci, Mme la Présidente. Le Forestier en chef est
indépendant, par la loi.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Roberval.
M. Trottier : Puis, Mme la Présidente, si je veux poser une question
pour savoir quelle est la situation de la forêt
et qu'est-ce qu'on peut envisager, à ce moment-là est-ce que ça ne pose pas un
problème que ce soit la ministre qui réponde plutôt que le Forestier en
chef, là?
M. Paradis :Mme la Présidente…
La Présidente (Mme
Bouillé) : Oui, M. le député de
Brome-Missisquoi.
M.
Paradis :
…question de règlement, dans le but de faciliter le travail de tout le monde.
Il n'y a rien qui empêche la ministre de
consulter le Forestier en chef pour préciser sa réponse.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Il n'y a pas de
discussion, il n'y a pas de consentement, là. Je vous rappelle qu'il n'y a pas
de...
Des voix : …
La
Présidente (Mme Bouillé) : Il n'y a pas de consentement. Donc, je vous invite à nouveau, M. le
député de Roberval, de vous adresser à la
ministre pour des questions concernant la période des crédits.
M. Trottier : C'est quand même une drôle de période de questions, là, tu
sais, c'est...
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Roberval,
c'est la ministre qui répond aux questions.
Une voix : …
La
Présidente (Mme Bouillé) : Non. S'il vous plaît! Il n'y a pas de discussion. Donc, je vous
réinvite, s'il vous plaît, à poser vos
questions à la ministre. C'est elle qui répond aux questions.
M.
Trottier : Et,
Mme la Présidente, là, quand j'écoute mon collègue, là, est-ce que ça veut dire
que, quand son ancien collègue ministre
laissait répondre les autres, ça voulait dire qu'il n'était pas capable de
répondre?
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Roberval, vous posez vos questions à la ministre, s'il
vous plaît.
M. Trottier : ...répondre…
La
Présidente (Mme Bouillé) : Non, non! Non! Non! Il n'y a pas de discussion. M. le député de
Roberval, vous posez vos questions à la
ministre. Votre temps s'écoule pendant ce temps-là.
M. Trottier : Oui. Bien, c'est parce que, là... c'est que le temps des
gens qu'on a invités ici s'écoule, puis ils auraient d'autres choses à faire
que d'être spectateurs ici, là. Je pense que là c'est qu'on a un exemple de
gaspillage...
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Roberval…
Une voix : …
La Présidente (Mme Bouillé) : Non, je m'excuse, on est pour l'étude
des crédits, c'est du contrôle parlementaire. C'est les rôles des membres de la commission de
faire du contrôle parlementaire, et je vous prie d'utiliser votre temps
de parole, M. le député de Roberval, pour justement assumer votre rôle de
parlementaire pour l'étude des crédits. Donc, avez-vous une question, M. le
député de Roberval?
M. Trottier : Oui, Mme la Présidente. Disons que c'est sûr que...
Bon,
est-ce que... Mme la ministre, de ce qui a été déposé jusqu'à maintenant par le
Forestier en chef, qu'est-ce que vous pensez qu'on doit... C'est quoi, les éléments
qu'on doit relever par rapport au premier bilan qui a été présenté, là,
par le Forestier en chef? Quels sont les
éléments qu'on doit relever, les défis qu'on doit relever par rapport au
premier bilan qui a été déposé par le Forestier en chef?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Vous me permettrez d'aller
consulter le Forestier en chef, et je vous reviens.
M. Paradis : Mme
la Présidente...
La Présidente (Mme Bouillé) : Oui, M. le député de Brome-Missisquoi?
M.
Paradis : Oui. Dans le but de gagner
du temps, la même question a été adressée au Forestier en chef la semaine passée,
et sa réponse est consignée au Journal des débats.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mais, M.
le député de Brome-Missisquoi, ils ont le droit de la poser, c'est le temps du
gouvernement.
M.
Paradis : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Parfait. Mais…
Des
voix : …
La Présidente (Mme Bouillé) : Un instant, là! La ministre a demandé
de pouvoir consulter. Avez-vous d'autre... une
question complémentaire ou c'est... M. le député de Roberval, je voudrais
juste...
M. Trottier : Je vous dirais que, dans cette espèce
de petit jeu là, là, j'ai un peu de difficultés, mais, compte tenu du fait que j'étais
justement, la semaine dernière, à la commission, il y a des choses importantes
qui ont été dites là puis que je vais
reprendre aujourd'hui. Puis, compte tenu du fait que le Forestier en chef ne
peut pas parler, je vais faire sa voix.
Il
faut être conscients que la... Bon, même si, la semaine dernière, on a posé des
questions, ça peut arriver qu'il y ait des gens, au Québec, qui n'aient pas
suivi ça. Ça se peut que l'étude des crédits soit plus, on pourrait dire, écoutée, puis je pense que ça aurait été
intéressant. Puis, parmi les éléments, parmi les éléments qui ont été
entendus… C'est parce qu'il y a un débat
fondamental, au Québec, sur l'avenir du monde forestier. D'une part, il y a des
gens, puis je pense que la majorité
des gens au Québec sont d'accord avec ça, qui disent qu'il faut qu'on augmente
les aires protégées, qu'on soit
capables d'avoir une quantité d'aires protégées suffisante pour respecter des
normes internationales puis faire en sorte que, je veux dire, on puisse être capables de démontrer qu'au Québec on
a une préoccupation extrêmement importante par rapport à ça. D'autre part, on a des industriels, des travailleurs qui
espèrent bien travailler; puis, comme je disais tantôt, on a perdu 30 000 directs, 30 000
indirects, là, je pense qu'il y a eu toute une saignée là-dedans. Puis il faut
qu'on soit capables de concilier tout ça.
Est-ce qu'on est capables de concilier l'économie
avec l'écologie? Et ça, c'est le débat fondamental qui existe. Et j'ai demandé au Forestier en chef : Est-ce
que c'est possible de concilier ça? Est-ce qu'on doit faire un choix entre l'économie ou l'écologie? Et ce que le Forestier
en chef nous a dit, c'est que c'est possible de concilier à la fois le
maintien des possibilités forestières, qui va permettre de faire travailler des
gens, puis en même temps, également, d'avoir des aires protégées. Et ça, ça peut se faire par le biais de travaux sylvicoles
intensifs à différents endroits. Mais ça, je pourrais vous dire que c'est
la meilleure nouvelle qu'on a pu avoir, parce que, si on est capables de
démontrer qu'on va faire véritablement de la foresterie durable avec ça et que
non seulement le caribou forestier sera protégé, mais également le travailleur
forestier, qui lui-même est menacé…
La Présidente (Mme Bouillé) : Je vous remercie, M. le député de
Roberval. Je suis maintenant prête à
reconnaître une deuxième intervention du groupe parlementaire formant l'opposition
officielle. M. le député de Mégantic.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Je voudrais
tout d'abord rappeler certains éléments de
base. M. le député de Roberval a mentionné
qu'il y avait eu 30 000 emplois de perdus lors d'une des pires récessions
économiques qu'on a eues depuis la grande dépression des années 30
et que les 30 000 emplois perdus ont aussi été le résultat non seulement d'une récession, mais d'une
mécanisation. Quand je lui ai posé la question lors de la visite du forestier
l'autre jour, il m'a dit que les
multifonctionnels, en fait, ne remplaçaient pas un bûcheron, ils en
remplaçaient 50. Ça fait que, si on cherche où sont passés les
30 000 emplois, là, ce n'est pas une grosse question.
L'autre surprise lors du débat qu'on a là, c'est
que Mme la ministre nous a mentionné très clairement qu'elle n'était pas au courant des programmes ou ce qui se passait
dans la planification du budget quant au budget fédéral. Son adjoint
parlementaire, lui, il le sait que le 2 millions, il n'est plus là. Ça
fait que je voudrais juste lui rappeler ça pour qu'elle le sache; ça fait que
la prochaine fois on n'aura pas à éviter de longues questions.
Puis, ma question, je la continue, dans le
sens que la contribution de l'industrie, du 3,7 millions, où il y a eu des débats depuis quelques années dans le programme pour
savoir s'ils allaient maintenir leur contribution, est-ce que Mme la ministre a
une position ou une information à ce chapitre-là?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En
fait, peut-être juste rectifier, là : la dernière crise forestière que nous avons vue, là, n'est pas liée à la mécanisation.
Ça, ça fait déjà longtemps que c'est réglé, là…
Une
voix : …années 70.
•
(11 heures) •
Mme Ouellet : C'est
dans les années 70. Ça fait que je pense qu'on est en retard de quelques années.
Donc, la dernière crise forestière était plus liée à trois conjonctures :
le prix du dollar canadien, la crise du bois d'oeuvre et la baisse de la possibilité forestière. Donc, c'est
ces trois conjonctures-là en même temps qui ont créé la dernière crise forestière que nous avons vue. Il
faut juste remettre les choses en perspective, là. On est rendus,
aujourd'hui, là, en 2013, on n'est plus en 1980.
Sur
le 2 millions du fédéral, sur le 2 millions du fédéral, tout ce que j'ai
dit, c'est que ce n'était pas dans les crédits
du gouvernement. Le gouvernement du Québec ne peut pas budgéter des montants du
gouvernement fédéral. Donc, c'est tout ce
que j'ai dit sur ce 2 millions là. Et, sur le 3,7 millions de l'industrie,
je le répète, j'ai dit que c'était dans la loi, et nous avons bien l'intention
d'aller chercher les montants qui sont prévus par la loi. Donc, effectivement,
c'est des discussions qui sont encore en cours, et nous souhaitons avoir la
participation de l'industrie.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Mégantic.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Est-ce que
Mme la ministre a reçu une lettre, à ce chapitre-là, de l'industrie?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui, il y a une lettre qui a été reçue au ministère. Ils
nous ont fait part, là, de leurs demandes.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Mégantic.
M. Bolduc
(Mégantic) : Est-ce qu'ils
mentionnent, dans cette lettre-là, qu'ils ne veulent plus contribuer le 3,7 millions?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Ils
nous mentionnent... Merci, Mme la Présidente. Effectivement, c'est mentionné à l'intérieur de la lettre. Toutefois, le montant est prévu
à l'intérieur de la loi. Donc, il y aura application de la loi.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Mégantic.
M. Bolduc
(Mégantic) : Merci, Mme la
Présidente. Quand on parlait tout à l'heure de baisse de possibilité
forestière, je voudrais rappeler à Mme la ministre que le Forestier en chef
nous a avisés, d'après les mêmes propos répétés par M. Trottier, qu'en fait — …
La Présidente (Mme
Bouillé) : Vous ne pouvez pas nommer
un membre de la commission par son nom.
M.
Bolduc (Mégantic) : …excusez-moi, M. le député de Roberval, je m'excuse — que, les capacités forestières, O.K., même
avec la protection des parcs, on est capables de fournir notre
approvisionnement forestier. Donc, la baisse de possibilité forestière,
je ne sais pas où on a été la chercher, là, mais le Forestier en chef, la
semaine dernière, nous a rassurés à ce chapitre-là, en ajoutant des aires
protégées. Donc, j'ai un peu de difficultés avec celle-là.
Je
voudrais revenir à une question, un commentaire qui a été fait précédemment au
député de Brome-Missisquoi, lorsque vous nous avez dit que, dans le
21,6 millions de dollars, il y avait un 15 millions qui avait été
transféré. Est-ce que vous pouvez nous dire où est-ce qu'il est allé, ce
15 millions de dollars là?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. En fait, effectivement, là, dans le rapport tout
récent... dans les analyses toutes récentes du
Forestier en chef, effectivement, la baisse récente de la possibilité
forestière en fonction des aires protégées qu'on veut créer pourrait être
compensée par une augmentation de la productivité de certains secteurs, des meilleurs
sites.
Mais, lorsque je
parlais de la crise forestière, je parlais des dernières années, là, si on
retourne en arrière pour plusieurs années, et je viens de le valider, là, avec
le Forestier en chef, et ça a été une baisse de possibilité forestière de
28 % qui a été vécue par l'entreprise. Donc, encore là, il faut savoir de
quoi en parle.
Sur
le 15 millions, c'est... 15 millions, c'est pour la production de
plants, la production de plants, vous savez,
pour le reboisement. Donc, cette production
de plants là se continue en fonction des besoins de reboisement, là, qui
découlent des récoltes effectuées par l'industrie.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Mégantic.
M.
Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Est-ce que je pourrais avoir le dépôt de la
lettre de l'industrie qui avait été adressée?
Est-ce que...
Mme
Ouellet : Bien
là, je n'ai pas cette lettre-là avec moi aujourd'hui, là; je n'ai pas eu de
demande, là. Ça sera à valider, là.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Parfait.
Donc, vous allez... vous confirmez que vous déposerez...
Mme
Ouellet : Dans
un premier temps, je vais valider l'ensemble du contenu de la lettre pour m'assurer
que je puisse
la déposer; je ne l'ai pas avec moi. Et, si c'est possible de la déposer, ça me
fera plaisir de la déposer au secrétariat.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Donc, il y aura, tout à
fait, dépôt, et puis ça sera transmis à la secrétaire de la commission, s'il
vous plaît, Mme la ministre. M. le député de Brome-Missisquoi.
M.
Paradis : …Mme la Présidente, juste qu'on soit clairs sur la validation, là. Ce n'est
pas parce que… La ministre peut invoquer l'intérêt public, et, à ce
moment-là, je souhaite qu'elle le fasse si c'est le cas, mais, si ce n'est pas
le cas, on ne pourra pas se contenter d'une simple réponse, là. Je veux
juste...
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Brome-Missisquoi, ce que j'ai entendu, et les membres de la commission, c'est
que la ministre vient de nous dire qu'elle va valider si elle peut déposer.
M. Paradis : Auprès de qui?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Auprès de qui? Elle va s'informer,
j'imagine, là.
M.
Paradis : Mais,
si elle demande à son chef de cabinet, par exemple, le chef de cabinet, il dit :
Ne dépose pas ça… Tu sais, je veux dire, ce n'est
pas...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Oui, je vous laisse
répondre, Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. En fait, c'est parce que je n'ai pas la lettre avec
moi. Je ne connais pas le contenu exact de la
lettre. Donc, je dois revalider le contenu de la lettre pour m'assurer qu'en
fonction de nos conditions de
confidentialité c'est possible de la déposer. Donc, a priori, j'ai l'impression
qu'il ne devrait pas y avoir de problème.
Mais, comme je n'ai pas la lettre avec moi et que je ne peux pas lire le
contenu pour vous donner une décision sur le champ, vous me permettrez
de le faire en temps différé. Et, si tout est comme... ça me fera plaisir de la
déposer.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Donc, pour compléter, je comprends que la ministre s'exécutera, sauf si
elle juge que
c'est contraire à l'intérêt public. Voilà. Donc, je vous invite à continuer les
questions. La parole est au député de Mégantic.
M.
Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Je voudrais juste rappeler aussi...On parlait
de diversification forestière un peu plus tôt.
Mme la ministre, je crois que l'ancien gouvernement a investi dans les
possibilités de diversification telles que le redémarrage de l'usine de
Quévillon, la nanocellulose, etc. Donc, la charte du bois et la diversification
du bois, je veux juste rappeler, tout le monde, que c'était déjà un processus
qui était en marche puis qui fonctionne déjà aujourd'hui.
Je
voudrais revenir à notre sylviculture. On a parlé abondamment de la
sylviculture privée. Mme la ministre nous a
abondamment rassurés quant aux 28,5 millions qu'elle a maintenus dans le
programme. La balance du 17 millions, personne ne semble trop au courant à
part le député de Roberval qui nous a parlé de la contribution fédérale puis d'une
lettre de la contribution de l'industrie, qui semble, en tout cas, peut-être
révéler certains faits. Donc, je pense que le 17 millions, il est dans l'obscurité
pour le moment.
Moi,
je voudrais revenir à la sylviculture publique, parce que celle-là, elle est
nébuleuse. La sylviculture publique, on a
assigné un montant de 200 $ pour les cinq prochaines années, qui avait été
fait par l'ancien gouvernement. Mais je voudrais juste qu'elle nous rappelle,
Mme la...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Excusez-moi, M. le député,
mais vous avez dit 200 $?
M. Bolduc
(Mégantic) : 200 millions.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Ah, O.K. Parfait.
M. Bolduc
(Mégantic) : Qui va être... Je
voudrais savoir quel est l'état de cette situation-là dans le nouveau budget,
les années à venir.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Je voudrais juste préciser qu'effectivement, là, tout
le volet des nouvelles technologies qui sont
développées, Forintek était plus orienté du côté des scieries, et Paprican, à l'époque,
du côté des papetières, qui ont maintenant fusionné pour devenir FPInnovations.
Et des travaux qui sont réalisés vers des
biocarburants, vers des bioproduits qui vont nous permettre d'avoir des
nouvelles usines comme Fibrek et Fortress, c'est vraiment dans cette direction-là qu'il faut développer l'industrie
pour les copeaux au Québec, ce qui nous permettrait d'ailleurs, là, d'avoir
une consommation de copeaux qui permettrait de soutenir l'industrie des
scieries au Québec.
Sur la question des travaux sylvicoles de la
forêt publique, ce que nous avons annoncé, c'est que, pour l'ensemble des travaux, on maintenait le
200 millions de dollars. Et ce que nous avions aussi annoncé, c'est que
l'argent qui allait directement aux
entrepreneurs sylvicoles à l'intérieur de cette enveloppe-là était maintenu. Et
c'est la même choseque ce qui s'est
dépensé l'année... En fait, les prévisions de dépenses de l'année passée, les
prévisions en date d'aujourd'hui, c'est
166 millions qui seront maintenus, qui vont directement, là, aux
entreprises des travaux sylvicoles. Et l'ensemble de l'enveloppe du 200 millions est également
maintenue. Il y a dans ça tout le support à la gestion et le suivi qui est fait
par Rexforêt, et vous avez la production de
plants pour le reboisement, et vous avez des volets, là, volet 1 et volet 1-A
du côté autochtone, en sylviculture, qui fait le maintien, là, du total
de 200 millions de dollars.
•
(11 h 10) •
La
Présidente (Mme Bouillé) Merci. M. le
député de Mégantic.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Je voudrais
avoir un éclaircissement ici. Mme la ministre,
la première ministre avait mentionné, durant
la campagne électorale, une somme de 235 millions. Là, vous me parlez
de 166 millions et que l'ensemble représente 200 millions. Donc, le
235 millions n'est pas là. J'ai bien compris?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente.
Effectivement, avant de voir le piètre état des finances publiques, nous
souhaitions mettre 235 millions de dollars en sylviculture, parce que nous
pensons que l'avenir de la forêt passe par la sylviculture, mais, avec un déficit à résorber de 1,6 milliard
laissé par l'ancien gouvernement libéral, à cause de, comme le disait,
je crois, monsieur... d'ailleurs, je ne peux pas le nommer... M. le député d'Outremont?
Une
voix : Bachand.
Mme Ouellet : Oui, M. le député d'Outremont. Dans l'enthousiasme,
les députés avaient promis plus que ce que le gouvernement était capable de fournir, dans l'enthousiasme
de la dernière campagne électorale. Donc, malheureusement, nous avons dû
réajuster. Et ce que nous avons pris comme décision, c'est… Malgré tous les
efforts qui doivent être faits au ministère
des Ressources naturelles, nous avons maintenu l'enveloppe de 200 millions
de dollars pour l'aménagement forestier du côté de la forêt publique. Et
je crois que c'est une décision qui est responsable du côté du nouveau
gouvernement.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. M.
le député de Mégantic.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Je voudrais
rappeler à Mme la ministre que, dans l'enthousiasme
de la campagne électorale du Parti québécois, la première ministre avait promis
235 millions. Puis ça n'a rien à voir
avec les planifications du ministre des Finances d'Outremont qu'elle ait fait
des promesses semblables.
Maintenant,
on va revenir au 200 millions. Si on regarde la petite ligne budgétaire,
elle a...
La Présidente (Mme Bouillé) : Excusez-moi, M. le député de Mégantic.
J'imagine que vous parlez de l'ancien ministre
des Finances?
M.
Bolduc (Mégantic) : Oui.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Oui,
parfait.
M. Bolduc (Mégantic) : Moi, ce que je veux parler maintenant,
c'est que, le 200 millions qu'on retrouve
dans le budget de 2013-2014, effectivement,
il y a bien un 200 millions, mais il ne s'appelle plus pareil. Il s'appelait
Travaux sylvicoles avant, maintenant il s'appelle Travaux sylvicoles et
production de plants forestiers. Est-ce que Mme la ministre peut nous expliquer
ce que c'est, ça?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Je veux
juste, quand même, repréciser, là. Quand nous étions en campagne électorale, l'ancien gouvernement libéral
avait fait un budget. Et nous, nous pensions que ce budget-là serait respecté
et que le rythme des dépenses serait respecté. Il y a eu un non-contrôle et un
laisser-faire complet, en début de... en
précampagne et en campagne électorale, qui ont fait en sorte que les finances
publiques se retrouvaient avec un trou de 1,6 milliard, et nous
avions à composer avec ce trou de 1,6 milliard là. Et c'est pour ça que
nous prenons des décisions responsables.
Et l'ensemble des ministères doivent faire
leurs efforts pour faire le nettoyage des finances publiques. Ce n'est pas le fun, pour
un gouvernement, quand il arrive au pouvoir, d'avoir à gérer de la décroissance
comme ça, mais ce n'est pas parce que
ce n'est pas le fun qu'on ne le fait pas. Et nous le faisons et nous sommes
responsables. Et c'est dommage parce que, l'ancien... le précédent
gouvernement libéral, ça ne faisait pas partie de ses qualités, la
responsabilité, parce que lui laissait aller les choses. Ça fait que moi, je
veux juste remettre les choses en perspective.
Et effectivement nous
avons donc pris la décision de maintenir à 200 millions pour les travaux
sylvicoles, qui est l'équivalent des dépenses qui avaient été réalisées l'année
passée. Donc, sur la question des plants, effectivement, les
productions de plants sont nécessaires pour les travaux... pour l'aménagement
forestier. Et c'est dans la mise en application du nouveau régime que ce
transfert-là doit se faire, parce que, dans la mécanique, là… Si vous
permettiez que le sous-ministre en titre,
qui était sous-ministre aux Forêts, puisse répondre, il pourrait vous donner
tout le détail de la mécanique, et je
pense que ça serait beaucoup plus précis que moi, parce que, vraiment, il suit
ces choses-là de façon très précise. Mais j'imagine que vous n'avez
pas...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Je vais poser la question :
Y a-t-il consentement?
M. Bolduc
(Mégantic) : Il n'y a pas
consentement.
La Présidente (Mme
Bouillé) : O.K., parfait.
Mme
Ouellet : Comme
il n'y a toujours pas consentement, je peux vous confirmer qu'avant, dans l'ancien régime forestier, les travaux sylvicoles étaient en
déduction des redevances qui devaient être... c'est ça, les redevances qui devaient être payées au gouvernement. Maintenant
que nous sommes dans le nouveau régime et que je vous ai dit que la responsabilité était passée de l'industrie au
gouvernement, c'est le gouvernement qui paie directement, ce qui a amené
les différences que vous avez mentionnées plus tôt.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Mégantic.
M.
Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Le 1,6 milliard, je vous en ai parlé un
peu plus tôt, Mme la ministre, je vous le rappelle pour la dernière fois que c'est un écran
de fumée et que le problème que vous avez, c'est de gérer vos promesses. Vous avez parti de
235 millions, vous êtes à 200 millions, puis maintenant on va
regarder si ce n'est pas 185 millions. Parce que, dans le passé,
comme vous l'avez très bien dit tout à l'heure, le 15 millions de plants
était pris à partir des revenus du ministère, et maintenant vous l'avez mis
dans le 200 millions de travaux sylvicoles.
Est-ce que Mme la
ministre peut me confirmer clairement que les travaux sylvicoles sont
maintenant de 185 millions et qu'il y a
15 millions de plants qui sont dans le budget où, dans le passé, on avait
200 millions de dollars?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. En fait, je vous ai expliqué qu'on ne peut pas faire
du un pour un entre les deux années parce qu'il y a eu un changement de régime entre
les deux années. Donc, nous sommes passés de l'ancienne Loi sur les
forêts à la nouvelle Loi sur les forêts. Toutefois, ce que j'ai affirmé au mois
de décembre et ce que je réaffirme, c'est
que les montants qui allaient directement aux entrepreneurs sylvicoles sont
maintenus au même niveau de dépenses
que l'année passée, soit 166 millions. C'est 166 millions de dollars
qui ont été ou seront, là, dépensés directement
pour les entreprises sylvicoles, donc l'argent qui sort du gouvernement, qui s'en
va aux entrepreneurs. Et ce 166 millions
de dollars est complètement maintenu. Je voudrais, par exemple, Mme la
Présidente, souligner, je dirais, la légèreté du député de Mégantic
quand il nous dit...
M. Paradis : Mme la Présidente! Mme la Présidente.
Mme Ouellet : Ah! je vais changer de mot.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Je vous invite à être
prudente, Mme la ministre.
Mme Ouellet : Je vais faire attention.
M. Paradis : Mais ne changez pas ça pour pesanteur, là.
Mme Ouellet : Je vais retirer mon mot. Je pensais qu'il était doux...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Je vous invite juste à la prudence, Mme la ministre. Continuez. Il vous reste... Je suis désolée, il faudra peut-être reprendre
ça, je veux... parce que... Je vous remercie, Mme la ministre.
Des voix : …
La
Présidente (Mme Bouillé) : Je vous remercie, Mme la ministre. Je suis maintenant prête à reconnaître l'intervention du groupe parlementaire formant la deuxième
opposition officielle. M. le député de Granby.
M. Bonnardel : Merci, Mme la Présidente. Alors, je
croyais que c'était le gouvernement, mais je suis bien content que ce soit mon
tour. Alors, Mme la Présidente, je vais y aller rapidement sur un premier sujet
qui concerne, nécessairement, les
entreprises sylvicoles. L'année 2012 a été, nécessairement, une année très
difficile pour eux, pour leurs travailleurs. Le gouvernement… Et puis, Mme la ministre, vous comprendrez que je vais
faire un clin d'œil sur l'ancienne administration, je n'ai pas le choix,
sur ce que je vais vous amener, mais il y aura des pistes, je pense,
constructives pour la suite des choses. L'ancien gouvernement avait annoncé, donc, 189 millions de
dollars dans les travaux sylvicoles. Ça, c'était dans le budget, le dernier budget de l'ancien ministre
des Finances, le député d'Outremont aujourd'hui. Il y a énormément de
ces montants qui ont été pris à même le budget pour, premièrement, compenser
les compressions que le Conseil du trésor devait faire. Donc, on comprend que,
dans le 189 millions de l'ancien gouvernement, l'enveloppe globale n'a pas
été versée à toutes les entreprises sylvicoles.
Et
là je vous amène sur Rexforêt. Je vous amène sur Rexforêt parce que, tout de
suite avant l'élection, avant l'élection du mois d'août, le gouvernement en
place a signé une entente avec Rexforêt. J'ai une entente ici qui est datée du
16 juillet 2012, qui devait être signée par M. Robert Sauvé, sous-ministre.
Et, dans cette entente, on donne à Rexforêt
une entente de délégation pour une période de cinq ans, renouvelable pour un
autre cinq ans. Dans cette entente, on a la réglementation, les attendus
que, blablabla, mais on n'a pas de montant. Là, tantôt, vous avez dit vite,
vite : Il y a 200 millions, dans
notre nouveau gouvernement, qui est accordé pour les travaux sylvicoles.
Pouvez-vous me dire la valeur de ce
contrat, de cette entente? Parce que, ce que j'ai dans les mains présentement,
il n'y a pas d'argent, il n'y a pas d'indication
à laquelle… combien votre gouvernement… Mme la Présidente, combien Mme la
ministre, elle a octroyé à Rexforêt. Première question.
•
(11 h 20) •
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Oui…
M.
Paradis : Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Oui, M.
le… Question de règlement, M. le député?
M. Paradis : Non, question... Bien, ce n'est pas
posé sous forme de règlement. On a invoqué un document, ce n'est pas un
ministre qui l'a fait, c'est un député qui a posé une question, simplement, par
courtoisie, si on pouvait en avoir des copies, sinon je n'en tiens pas
rigueur. On n'a pas le droit, là, de l'exiger, mais je le...
M.
Bonnardel : On en discutera peut-être
après la commission, M. le député.
M.
Paradis : O.K. Ça va.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Est-ce que
vous voulez le déposer?
M.
Bonnardel : Non.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Parfait.
Merci. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Ce qui
est budgété, c'est 6 millions pour Rexforêt, qui est une société, là, sous Investissement Québec, là.
M.
Bonnardel : Le premier actionnaire,
donc, était...
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Granby, la parole est à vous.
M. Bonnardel : Merci, Mme la Présidente. Le premier
actionnaire, donc, est Investissement Québec. Vous savez très bien, Mme la
Présidente, Mme la ministre, que Rexforêt nomme les gens de son conseil d'administration.
Vous avez de moins en moins de ressources dans votre ministère pour
compenser le fait qu'on va arriver à un nouveau régime et d'avoir des techniciens forestiers en grand nombre
pour peut-être faire eux-mêmes ou... Avec le changement, donc, qu'on va avoir pour ce qui est de la nouvelle loi qui va
être en vigueur le 1er avril prochain, il y a deux points majeurs
qu'on donne à Rexforêt, qui est : exécuter les travaux de récolte et les
différents travaux sylvicoles et faire les suivis, contrôles et le mesurage des
bois.
La problématique que moi, j'y vois, première
chose, du côté de Rexforêt, Mme la ministre, c'est une question de gouvernance, là. On donne énormément... on
donne 6 millions de dollars, quand même, à Rexforêt, dans une certaine mesure, et ça, dans ce que j'ai comme documents
présentement, vous avez... Pour ce qui est du 6 millions de dollars,
si c'est vrai ce que vous me dites, là, j'ai
d'autres documents en main qui me donnent des budgets de gestion et d'administration,
d'encadrement opérationnel qui touchent, en grande partie, près de, je vous
dirais, 54 % de frais d'administration et de gestion de Rexforêt. Or, là, d'un certain côté, vous avez moins d'expertise
au ministère. On donne à Rexforêt le mandat de gérer ce qui sera la nouvelle loi d'aménagement forestier, et vous
enlevez donc une enveloppe importante... si c'est seulement... si c'est
ça, le montant de 6 millions, vous enlevez une enveloppe importante autant
pour la forêt privée que pour les travaux sylvicoles.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Dans un premier temps, je voudrais juste rectifier : Rexforêt
ne gère pas la Loi sur les forêts, Rexforêt est un sous-contractant du
ministère des Ressources naturelles. Et, en termes de frais de gestion, c'est couvert par l'entente — si
vous l'avez, vous devez le voir, là — qui ne peut pas excéder
5 % au niveau des frais de gestion.
Donc, très clairement, il est certain que le ministère suit ses contrats et s'assure
que Rexforêt soit efficace et
efficient. C'est sûr qu'on peut toujours améliorer l'efficacité, et ça, nous le
validerons, là, et on appelle ça des améliorations continues. Mais je
veux juste vous rassurer, là : La planification forestière, la gestion de
la nouvelle Loi sur les forêts, c'est le
ministère des Ressources naturelles qui en est responsable et qui en est
imputable. Rexforêt est tout simplement un sous-contractant.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Granby.
M. Bonnardel : Merci, Mme la Présidente. Vous dites
5 %, mais les documents que j'ai en main où on parle de gestion de contrats, budgets de gestion et d'administration
pour la direction régionale, administration régionale, c'est beaucoup plus que 5 %. Et la problématique
que j'y vois… En tout respect avec votre nouveau gouvernement, Rexforêt,
pour moi, devrait être ici aujourd'hui,
parce qu'à quelque part, Rexforêt, là, moi, je ne peux pas questionner
personne, à savoir que, dans cette entente,
vous êtes supposés assurer une saine gouvernance. C'est un organisme qui, pour
moi, là, comme ancien critique aux finances,
là, est complètement sorti du périmètre. J'imagine que vous faites le boulot
pour les vérifier. Mais moi, avec les
documents que j'ai en main, j'ai de la misère, j'ai de la misère à vous dire,
Mme la ministre, que vous avez un plein contrôle sur ce que Rexforêt
doit faire pour assurer les travaux sylvicoles, aller en appel d'offres, et
tout le tralala.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Dans un
premier temps, vous me citez des chiffres sortant d'un document que je n'ai pas. Donc,
si vous acceptiez de me déposer le document, je pourrais faire faire les
validations pour savoir de quoi on
parle. Parce que je ne peux pas me prononcer sur les chiffres que vous me
présentez, ce n'est pas du tout en cohérence avec ce que moi, j'ai comme
information. Mais, si vous le souhaitez, je peux faire faire les validations.
Dans
un deuxième temps...
M.
Paradis : ...
Mme
Ouellet : Je peux-tu juste...
La
Présidente (Mme Bouillé) : C'est une
question de règlement, M. le député de Brome-Missisquoi?
M. Paradis : Oui. Sur ce point, j'ai déjà demandé
ces documents au député de Granby. S'il les donne à la ministre puis il ne me les donne pas, je vais penser qu'il
a une préférence.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Si c'est déposé, M. le Granby...
M.
Bonnardel : …Granby, oui.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Granby…
Mme Ouellet : Ensuite, Mme la Présidente, dans un
deuxième temps, juste souligner qu'il n'y a pas eu aucune demande pour que les gens de Rexforêt soient
présents ici, à l'étude des crédits, en commission parlementaire. Et, si la
tendance s'était maintenue et qu'il y avait eu une demande, avec les positions
de l'opposition officielle, je ne suis pas certaine que vous auriez pu lui
poser des questions directement, mais on aurait pu faire comme avec d'autres...
M.
Paradis : Question de règlement!
Question de règlement.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Un
instant, Mme la ministre. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis : On ne peut prêter d'intention, Mme la
Présidente. Vous devriez être vigilante et ne pas permettre ce type de remarque.
La Présidente (Mme Bouillé) : Je suis vigilante. Je vous remercie de
le rappeler, M. le député de Brome-Missisquoi.
Je vous invite à la prudence, Mme la ministre. Vous aviez la parole, Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : J'ai terminé, Mme la
Présidente.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Vous avez
terminé? O.K. M. le député de Granby.
M. Bonnardel : L'article 17.23 de la Loi sur le
ministère des Ressources naturelles et de la Faune prévoit que «l'exercice de pouvoirs par un délégataire n'engage pas la
responsabilité du gouvernement». Et l'article 15.1 de l'entente avec Rexforêt
disculpe complètement le ministère des Ressources naturelles de toute
responsabilité sur les travaux d'aménagement forestier.
Si vous confiez le
monopole à un seul joueur puis vous n'en êtes pas nécessairement... le
gouvernement n'est pas responsable, comment vous pouvez vous assurer d'avoir les effectifs
adéquats, que la gouvernance en bas, là, l'organisme où vous donnez
supposément 6 millions de dollars pour faire le travail comme il faut…
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Bien, en fait, Mme la Présidente,
peut-être que les prochaines questions me permettront de comprendre où veut en arriver le député de Granby.
Mais, en fait, le ministère des Ressources naturelles donne des sous-contrats à Rexforêt, Rexforêt qui est un
groupe d'Investissement Québec, donc, et c'est sur des volets sur le
terrain, opérationnels, et c'est un budget
de 6 millions sur un budget global de la forêt de... C'est près de la
moitié du budget, la forêt, c'est
près de la moitié du budget du ministère des Ressources naturelles, là, puis on
parle d'un budget de près de 1 milliard de dollars, là, pour l'ensemble
du ministère.
Donc, j'aimerais comprendre, parce que, s'il
y a des propositions puis s'il y a des validations pour qu'on soit plus efficaces du côté
de Rexforêt, ça me fera plaisir de demander aux gens du ministère une reddition
de comptes à Rexforêt, parce que
Rexforêt est un sous-contractant. Donc, nous pouvons surveiller, nous pouvons
demander des redditions de comptes à Rexforêt, mais je voudrais
comprendre où veut en arriver le député de Granby.
M.
Bonnardel : Bien, Mme la Présidente...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. M.
le député de Granby.
M. Bonnardel : Pour le bénéfice de tout le monde et
de la ministre, la ministre l'a dit tantôt que Rexforêt gérait 6 millions administration. Rexforêt...
Mme
Ouellet : ...administration?
M.
Bonnardel : Oui. Bien oui, administration et supervision…
Mme
Ouellet : Non, non.
M.
Bonnardel : Attendez. Attendez…
La
Présidente (Mme Bouillé) : Une
personne à la fois.
M.
Bonnardel : Permettez-moi juste de terminer,
puis je vais vous donner le...
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Granby — un instant, là — la parole est à vous.
M.
Bonnardel : Alors, la répartition par
éléments, 2012-2013, Administration et supervision, Rexforêt, c'est 6 millions de dollars. Mais les travaux, les
travaux, là, sylvicoles, elle en gère pour 42 millions, selon le document
que j'ai en main, que votre ministère, votre
ancienne administration… Mme la ministre, ça a été envoyé. Alors, pour le
bénéfice de tout le monde, si vous voulez
arrêter, Mme la Présidente, la commission pour deux, trois minutes, on pourrait
faire une copie; comme ça, tout le
monde va avoir le même document que moi dans les mains, pour bien comprendre où
je m'en vais avec ça.
La
Présidente (Mme Bouillé) : On peut
continuer l'échange...
M.
Bonnardel : Écoutez, ça peut prendre
deux minutes...
La Présidente (Mme Bouillé) : De suspendre? Bon. Bien, écoutez, on
va... Je veux savoir si les membres de la
commission acceptent de suspendre. Du côté du gouvernement? Oui. Parfait.
Cependant, je veux juste être sûre, là, que
le temps sera compté de la façon… sur le temps de la suspension, puis il va
être soustrait proportionnellement au temps. O.K. Bien, vous avez
demandé la suspension, on aurait pu faire autrement. Merci. Les travaux sont
suspendus.
(Suspension
de la séance à 11 h 29)
(Reprise
à 11 h 31)
La Présidente (Mme Bouillé) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous
reprenons les travaux de la commission. Donc,
la parole est à M. le député de Granby.
M. Bonnardel : Alors, Mme la Présidente, donc, je
pense que tout le monde a la répartition par éléments du budget de l'an passé,
289 millions. Je pense que tout le monde le voit. Ça explique aussi à
Mme la ministre, sur ce document : L'administration est...
Des voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : À l'ordre,
s'il vous plaît!
M.
Bonnardel : …est supervisée…
La
Présidente (Mme Bouillé) : Allez.
M.
Bonnardel : Pardon. Je pense que le
côté ministériel n'ont pas eu le document, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bouillé) : On va leur fournir de ce pas le
document, qui est déposé à la commission avec,
bien sûr, ma permission.
Je
vous remercie, M. le député de Brome-Missisquoi, de votre grande générosité.
M. Bonnardel : Alors, Mme la Présidente, donc, je
pense que la ministre… Mme la ministre et le sous-ministre voient comment
la répartition du budget de Rexforêt en administration, celui des travaux… C'est
un document qui a été envoyé par
votre ministère. L'enveloppe est quand même importante, là. On donne énormément
de millions de dollars à Rexforêt
dans ce contexte. Je sais que je ne réglerai rien, là, avec les trois, quatre
minutes qu'il me reste pour ce sujet, mais je crois que,
personnellement, on se devrait, aux prochaines études des crédits, d'avoir
Rexforêt avec nous pour être capables de les questionner.
Vous avez, d'un certain côté, un
sous-traitant, Mme la ministre, comme vous le nommez, qui reçoit énormément de sous du
ministère. Pourquoi on n'a pas les ressources à l'interne pour faire ce boulot
aujourd'hui? Je pose un paquet de questions,
là, un «melting pot» un peu, là, mais vous avez une
entreprise, Rexforêt, qui nomme elle-même son
conseil d'administration, je ne pense pas qu'il
n'y ait personne du ministère qui siège. Il y a quelqu'un? Il y a quelqu'un du
ministère?
La
Présidente (Mme Bouillé) : La réponse
est affirmative, là. La ministre...
M.
Bonnardel : Bien, est-ce que vous êtes
assez… Oui, le…
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre, s'il vous plaît. Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. On me confirme qu'il y a quelqu'un… Combien de postes du
ministère? Deux postes, des gens du ministère,sur le conseil d'administration.
Et le conseil d'administration est nommé par?
Une
voix : Par InvestissementQuébec.
Mme
Ouellet : Par Investissement
Québec.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci.
M.
Bonnardel : Bon. Rapidement, qu'est-ce qui…
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Granby.
M. Bonnardel : …fait qu'aujourd'hui on en soit
rendus à donner autant de pouvoir à cette entreprise, Rexforêt, que, oui, le premier actionnaire est
Investissement Québec, et qu'avec les années on n'a pas pu, dans l'ancienne
administration, mais sur votre nouvelle aujourd'hui, penser qu'on pouvait gérer
nous-mêmes ce nouveau partenariat dans la…
Dans la nouvelle loi qui va être adoptée le 1er avril prochain, pourquoi le
ministère lui-même, là, ne pouvait pas appliquer et faire eux-mêmes,
avec, j'imagine, des bons employés, techniciens forestiers bien formés, ça?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Bien, en fait, M. le député
de Granby, ça fonctionne déjà dans Rexforêt. C'était l'outil le plus approprié pour pouvoir réaliser la question de la
supervision et de l'analyse des contrats pour les travaux sylvicoles. Donc,
que les techniciens, les ingénieurs, les gens sur le terrain soient à Rexforêt
en contrats de sous-traitance supervisés par
le MRN ou qu'ils soient à l'intérieur même du MRN, je ne vois pas vraiment le
changement que ça aurait fait. Moi, j'ai
pour mon dire que, quand ça fonctionne bien, on laisse aller, et on essaie de
redresser ce qui ne fonctionne pas. Donc, si, à la lueur des discussions qui vont, je pense, se terminer, on voyait qu'il
y avait des améliorations, bien là on verrait : Est-ce que ces réalisations-là peuvent se réaliser
directement à l'intérieur de Rexforêt? Et j'imagine que oui. Je ne vois pas
trop, là.
Et
je peux vous confirmer que le 6 millions, là, c'est vraiment le
6 millions qui est... Je ne comprends pas vos autres demandes des autres argents qui sont à
Rexforêt. 6 millions va à Rexforêt pour du personnel à Rexforêt, qui
fait les contrats, qui va voir sur le terrain pour savoir quels sont les
secteurs où il doit y avoir des travaux sylvicoles et quel genre de travaux
sylvicoles doivent être réalisés.
Parce que, vous savez, les travaux sylvicoles ont évolué
dans le temps, là. Et moi, j'ai eu des représentations des entrepreneurs sylvicoles qui, dans les dernières
années, ont fait beaucoup de débroussaillage, puis là ils me disaient : Oui,
mais là on est équipés en débroussaillage, mais la forêt a grandi depuis ce
temps-là, et là on est plus en travaux sylvicoles
commerciaux, donc ce n'est pas exactement la même machinerie. Mais ça, Rexforêt
doit identifier quel genre de travaux
et doit faire le suivi de ces travaux-là. Donc, ce 6 millions là équivaut
à peu près au 5 % qui est dans le contrat. Je ne comprends pas, là,
quel est le problème qu'on essaie de résoudre, là.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Je vous remercie, Mme la
ministre. Je suis maintenant prête à reconnaître l'intervention du groupe
parlementaire formant le gouvernement.
M. Trudel : Je veux bien, bien comprendre, là, parce qu'il y a eu
plusieurs chiffres...
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Saint-Maurice.
M.
Trudel : Merci.
Pardon, Mme la Présidente. Je veux bien comprendre, là. Il y a plusieurs
chiffres qui ont été avancés tantôt, là. Mais
ma question à la ministre, là, elle est très claire, là : En ce qui touche
les travaux sylvicoles puis, premièrement,
en forêt publique, là, quels sont les véritables montants qui vont être
dépensés, investis dans notre forêt cette année?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
M. Trudel : Parce que j'ai entendu, là...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Woups!
M.
Trudel : ...des
166, 15, etc., là, des 130, des 36 l'an dernier, puis tout ça, là. J'aimerais
juste… Pour la forêt publique, là, quels sont
les montants qui seront investis dans notre forêt publique?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Comme nous l'avions dit au
mois de décembre, nous avons maintenu l'enveloppe
de 200 millions de dollars, qui est pour l'aménagement forestier, dont…
Dans ce 200 millions de dollars
là, il y a un 166 millions de dollars qui va directement aux entrepreneurs
sylvicoles, et nous avons maintenu ce 166;
c'était le niveau de dépenses de l'année passée et c'est le niveau budgété pour
l'année prochaine. Donc, malgré les efforts et le déficit de
1,6 milliard qui nous a été laissé, duquel découlent les efforts que doit
faire le ministère des Ressources naturelles, nous maintenons tant le
200 millions que le 166 millions, qui est de l'argent directement
versé aux entrepreneurs sylvicoles.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Saint-Maurice.
M.
Trudel : Oui.
Bon, je suis bien heureux de cette réponse-là, puis je vais vous dire pourquoi.
Parce que, ma préoccupation comme député dont la circonscription est dans les régions,
je suis, d'abord et avant tout, préoccupé par la situation de l'emploi chez nos travailleurs, nos travailleurs forestiers, entre autres chez tous
ceux qui font des travaux de sylviculture. Et,
à ce titre, une fois qu'on aura voté les budgets, il y aura donc un début des
opérations.
Quand
est-ce que le ministère pourra procéder aux opérations... l'octroi des
contrats, puis tout ça, là, dans l'année? Est-ce que ça, ça va venir rapidement, à la fin de
l'automne, ou quelque chose comme ça? Est-ce que vous entendez aussi dépenser tous les crédits? Parce qu'on l'a vu
souvent dans les dernières années, il y avait des crédits, mais il en
restait souvent à la fin de l'année, là.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, effectivement, c'est l'avantage d'avoir déposé
un budget et les
crédits à l'automne passé. Donc, ça nous permet de faire tout le travail
beaucoup plus tôt dans l'année, ce qui nous permet d'avoir une réponse
beaucoup plus rapide pour justement que les entrepreneurs sylvicoles puissent
planifier leur main-d'oeuvre. C'est une problématique que nous avions vécue
dans les dernières années. J'ai eu beaucoup de représentations à cet effet. Ils
disaient… On savait tellement tard — des fois, ça allait même jusqu'au mois de...
Une voix : Juillet.
Mme Ouellet : ...juillet, hein, juillet — les enveloppes disponibles pour les
travaux sylvicoles que, lorsqu'on va dans le détail, là, entrepreneur par entrepreneur, ils
se retrouvaient à embaucher peut-être un peu trop de main-d'oeuvre ou pas assez. La planification était extrêmement
difficile, ce qui faisait que certains employés se retrouvaient, à la fin
de l'année, avec pas suffisamment de semaines réalisées pour être capables de
toucher, là, à l'assurance-emploi. Donc, cette année, étant donné qu'on va
avoir fait ça beaucoup plus tôt, en fait, dans l'échéancier, ça va nous permettre
de donner une réponse, donner une orientation aux
entrepreneurs sylvicoles dès mars, avril, où ils vont pouvoir planifier l'embauche
de leurs employés.
Et j'ai la préoccupation qu'on se trouve une
façon, avec les gens du Conseil du trésor, pour maintenir cette façon de travailler
avec les entrepreneurs sylvicoles pour que, même dans les années suivantes,
nous puissions assez tôt dans l'année
pouvoir indiquer aux entrepreneurs sylvicoles quels sont les montants
disponibles, pour qu'ils puissent faire une bonne planification de la main-d'oeuvre, ce qui va être beaucoup plus facile,
là, sur le terrain, pour la réalisation, mais aussi pour les employés
engagés, là, qui vont... les entrepreneurs vont pouvoir s'assurer d'avoir le
nombre suffisant, à ce moment-là, de semaines pour que les gens aient accès à l'assurance-emploi.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Madame… M.
le député de Saint-Maurice.
Une
voix : Encore?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Non, pas
encore.
Des
voix : Ha, ha, ha!
La
Présidente (Mme Bouillé) M. le député
de Saint-Maurice, la parole est à vous.
•
(11 h 40) •
M. Trudel : Merci. Je vais revenir encore avec
quelque chose que Mme la ministre vient de dire. J'ai entendu, là : Les
contrats, ou quelque chose comme ça, là, qui seraient prêts ou octroyés au
courant de mars, avril. Est-ce qu'on parle à ce moment-là du début du processus d'appel d'offres ou de la signature
des ententes, de façon précise? Et puis quand est-ce que les travaux
pourront commencer?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : En fait, comme je vous l'ai indiqué
un peu plus tôt, nous avons réduit à 10 % le volume par appel d'offres. Donc,
les appels d'offres vont débuter... C'est déjà débuté, et donc c'est la
signature qui va pouvoir se réaliser pour la plupart. Comme il y a juste
un 10 % qui est par appel d'offres, ça va être la signature des contrats
qui va se réaliser en mars, avril.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Repentigny, la parole est à vous.
M. McKay : Oui. Merci, Mme la Présidente. Bien,
je voudrais poser à la ministre une question concernant les constats du bilan d'aménagement
forestier durable du Forestier en chef. Mais avant je voudrais juste signifier
une chose, parce que j'ai reçu un
communiqué de presse tout à l'heure, de la Fondation de la faune du Québec, qui
fait état d'avancées en matière de gestion intégrée de la faune en
milieu forestier, et on parle en particulier d'un colloque qui a été commandité
à la fois par le ministère de l'Environnement, du Développement durable, de la
Faune et des Parcs et le ministère des
Ressources naturelles, qui a eu lieu le 31 janvier dernier, le colloque La
gestion intégrée des ressources : l'intégration des besoins
de la faune dans la planification forestière, et ça a regroupé plus de
220 personnes, qui ont participé, donc,
à ce colloque-là. Et un des sujets... plusieurs présentations qui ont été
abordées lors du colloque ont concerné l'évaluation
des impacts de la prise en considération de la faune sur la possibilité de
récolte forestière et sur l'économie des régions. Alors, je pense qu'on est vraiment au coeur maintenant des
nouvelles pratiques en termes d'aménagement durable des forêts.
Et
donc j'aimerais savoir de la part de la ministre ce qu'elle retient, elle, des
constats du bilan, là — je vais le nommer
au complet : Bilan d'aménagement forestier durable pour la période
2000-2008 du Forestier en chef, et qu'est-ce qu'elle compte faire pour
relever les défis. Parce qu'il faut le reconnaître, il y a plusieurs défis qui
ont été identifiés, je dirais, soulignés par le Forestier en chef dans son
premier bilan.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En
fait, plusieurs des recommandations du bilan qui a été déposé, du Bilan d'aménagement forestier
durable pour la période 2000-2008 du Forestier en chef, ont été intégrées à la nouvelle Loi sur la forêt. Donc, je pense que, déjà là, ça
montre, là, qu'on va de l'avant.
Et c'est sûr que ce bilan-là a démontré qu'il
y avait des changements importants qui ont été apportés… qui devaient être faits et qui ont été apportés à la gestion
de la forêt depuis ce bilan-là. Et, dans le bilan, il y avait des défis majeurs qui devaient être relevés pour avoir, là…
dans les volets de développement durable, qui étaient : le maintien
de la biodiversité, l'implantation de l'aménagement écosystémique — et ça, l'aménagement
écosystémique, c'est au coeur de la nouvelle
Loi sur les forêts — la mise en oeuvre de plans d'aménagement
de l'habitat du caribou forestier — c'est en cours — le développement d'un réseau québécois
des aires protégées en milieu forestier — c'est en cours avec le ministère de l'Environnement, du Développement durable, de
la Faune et des Parcs — l'intensification
de la production ligneuse dans des sites
ciblés — bien là on revient à ce qu'on disait des dernières
évaluations, où, si on pouvait être plus efficaces dans des secteurs plus
productifs, ça nous permettrait de maintenir la possibilité forestière, même si
nous réalisons des aires protégées — et l'amélioration continue de la démarche de consultation
des autochtones sur les principaux enjeux forestiers — vous savez,
nous avons des tables spécifiques, des consultations spécifiques.
Et vous avez raison de
parler de l'intégration de la faune dans les différentes activités. Vous savez
que les gens de la Faune siègent sur chacune
des tables régionales et qu'il y a tout un travail qui a été réalisé, d'intégration
entre le personnel de la Faune et celui de la
Forêt. Et, malgré le transfert des gens de la Faune vers l'Environnement, cetteintégration-là va continuer à se réaliser
sur le terrain, et la collaboration entre le ministère des Ressources
naturelles et le ministère de l'Environnement
va se poursuivre pour, justement, avoir une vision intégrée de la ressource qu'est
la forêt au Québec.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. M.
le député de Roberval.
M. Trottier : Oui. Sur la question des travaux
sylvicoles, je pense que, comme pour l'ensemble de la forêt, il faut qu'on ait une
vision globale, puis c'est ça qu'on essaie de se donner. Parce que,
malheureusement, dans le passé, c'était plus à la pièce, comme on dit, puis c'est sûr que ce n'était pas... on va dire
une expression de chez nous, «ce n'était pas d'avance». Puis c'est
que, là... C'est que c'est sûr...
Moi, on a discuté avec les entreprises
sylvicoles, qui nous disent : Écoutez, nous autres, là, on est prêts à s'adapter aux changements, il n'y a pas de problème avec
ça. Si vous nous dites, je veux dire, qu'on est rendus, dans les travaux sylvicoles, à faire de l'éclaircie
précommerciale, parce qu'on a déjà planté puis il faut qu'on fasse en sorte
qu'on soit capables de récolter ce qu'on a... Parce que c'est sûr que, si on
fait des plantations, si on ne s'en occupe pas plus tard, c'est de la gaspille.
Sauf que ce que les gens n'aimaient pas dans
le passé, c'est qu'à la dernière minute ils se faisaient dire : Bien là, tu as des travaux,
tu n'en as pas. Puis moi, je l'ai vu, je l'ai vécu, là : on était rendus à
la fin de mai, puis les gens ne savaient pas encore s'ils allaient avoir des travaux ou pas, à quelle place qu'ils
allaient travailler. Puis ça, là, ça, ça, on ne peut pas gérer ça.
Comment voulez-vous gérer une entreprise comme ça?
Puis en plus c'est que, là, tu sais, là, des
entrepreneurs disent aux employés : Bien, fais réparer ton pick-up, fais réparer ta
débroussailleuse, puis tout le kit, mais je ne sais pas si je vais pouvoir t'engager.
Mais, toi, il faut que tu te prépares parce
que ça se peut que je puisse t'engager. Il n'y a personne qui accepterait de
gérer une entreprise comme ça au Québec. Puis malheureusement, pendant
trop longtemps, les gens ont été pris dans ce bourbier-là totalement
inadmissible.
Puis
là ce qu'on veut essayer de faire, puis ce n'est pas nécessairement facile, c'est
de dire aux gens : Voici d'avance ce
qui va se passer. Puis ce qu'on veut, c'est d'avoir… sur plusieurs années, que
les gens sachent : Bon, bien, sur cinq ans, moi, je sais où est-ce
que je m'en vais. Je vais savoir quel équipement je vais acheter. Je peux dire
à mon employé : Regarde, là, oui, tu
peux changer ton pick-up, parce que je vais t'engager longtemps. Et ça, il faut
qu'on travaille ensemble à réaliser
ça, tu sais? Puis, si on réalise ça, bien, d'abord, c'est qu'on va augmenter,
on pourrait dire, la performance des entreprises, on va augmenter la
fierté des gens par rapport à cette industrie-là, puis on va avoir des bons
résultats. Ça fait que moi, je pense que c'est vers ça qu'il faut aller. Ça, c'est
un des éléments.
Puis, les gens, là, ce que les gens nous
disent quand on les rencontre, c'est qu'«on veut faire partie de la solution». Puis c'est comme ça, d'après moi, qu'il faut qu'on
envisage l'avenir du milieu forestier. C'est sûr que, cette année, ce ne
sera pas facile. C'est sûr qu'il va y avoir... Tu sais, on a un nouveau régime
forestier, on ne peut pas penser, là, qu'on va
tout réussir, là, automatiquement. Mais, à partir du moment où on cherche des
solutions plutôt que des problèmes, on a plus de chances de réussir.
Puis, en passant, il y a une affaire que je
voulais dire dans l'introduction puis que je n'ai pas dite, par rapport à l'étude des crédits, c'est que c'est un exercice qui est
extrêmement transparent. Vous devriez voir les renseignements qu'on peut avoir dans ce genre d'étude de crédits
là. On sait, par exemple, tous les voyages qui ont été effectués par
tous les fonctionnaires, ministres; on sait
où ils sont allés. On sait presque ce qu'ils ont mangé pour dîner, presque, pas
tout à fait, mais on n'est pas loin
de ça. Puis, par exemple, comme tous les discrétionnaires du ministre, on sait
tous, là, mettons, que, là, je ne
sais pas, moi, l'association sportive de telle place a eu 500 $, l'autre, 1 000 $,
l'autre, 1 200 $. Il y en a qui ont des plus gros montants.
Des fois, c'est questionnable, là, mais disons que... Mais on sait tout ça.
Et c'est important que les Québécois sachent
qu'on fait une gestion publique. Parce que là, souvent, les gens ont l'impression que,
ah! ce n'est pas public, puis il y a des secrets, puis tout le kit. Je vais
vous dire, je ne le sais pas ailleurs, dans d'autres pays, comment ça se
passe, mais sincèrement, au Québec, on peut dire qu'on est transparents. Puis,
si les gens veulent avoir accès, c'est
possible d'avoir accès à tout ça. Puis, ça, je pense que c'est la meilleure
garantie pour éviter des problèmes. Parce que, si tu n'es pas capable de
rendre public ce que tu as fait, bien, c'est questionnable. Bien, moi, je pense en tout cas que ça, c'est un
aspect positif qu'on peut se féliciter, comme Québécois, d'avoir mis ça
en place. Puis j'espère bien que ça va continuer puis qu'on va bonifier tout
ça.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Question,
M. le député de Roberval?
M.
Trottier : Oui, mon collègue va...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Ah!
monsieur...
Une
voix : …
La
Présidente (Mme Bouillé) : Ah! Mme la
ministre?
•
(11 h 50) •
Mme
Ouellet : Oui. Peut-être en
complémentarité, là, au député de Roberval. Effectivement, sur toute la
question de la sylviculture, effectivement, là, quand vous dites : Fin
mai l'année passée, c'était même jusqu'au mois de juillet où les gens ne savaient pas. Et il y a
des efforts qui vont être faits. Rexforêt travaille sur un contrat qui
pourrait être pour cinq ans. Là, ce qu'il reste à attacher, c'est la partie du
volet des montants qui devront être déterminés, où là on souhaiterait que ça puisse être un peu comme actuellement,
où les montants qui seront attribués pour les travaux sylvicoles puissent être déterminés plus tôt dans le début de
l'année. Donc, nous sommes toujours en négociation avec les gens du Conseil du trésor pour se donner une façon de
faire pour que ça ne puisse plus s'étirer jusqu'au mois de juillet puis
que les gens arrivent alors que, déjà, les travaux auraient dû être commencés
puis ils sont déjà en attente.
Et ce que nous disaient aussi les
entrepreneurs sylvicoles, c'est : s'ils le savaient d'avance, probablement qu'ils pourraient
prévoir des travaux jusqu'à sur 12 mois, que les gens me disent du côté du
ministère. Donc, ça ferait toute une différence
pour les travailleurs : au lieu d'être concentrés dans une très courte
période, pouvoir faire sur une plus longue période, ça assurerait une
continuité puis une stabilité, je pense, qui seraient souhaitables dans le
domaine.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. M.
le député de Saint-Maurice.
M. Trudel : Alors, Mme la Présidente, j'ai parlé
plus tôt d'expertise au ministère. Il y a un sujet que je trouve important dans tout ça : toute la question de
la certification des travaux sylvicoles. À partir de la réforme… ou le changement du régime forestier qu'on va connaître,
là, dans quelques semaines, qu'en est-il du processus de certification qui était à la charge et la responsabilité des
entreprises? Comment va s'opérer la transition? Et puis, par la suite, est-ce
que ce sera le ministère qui aura la responsabilité d'assurer la certification,
la reconnaissance de la qualité de nos bois?
Surtout, c'est une question de mise en marché
et de respect des exigences du consommateur, des clients tant au niveau national qu'international. Alors, de quelle
façon tout ça va s'opérer? Est-ce qu'on va transférer directement la responsabilité de la certification au ministère?
…devront donc, dans ce cas-là, embaucher du personnel supplémentaire. Est-ce qu'il y aura une entente avec une
organisation externe de certification? Est-ce qu'aussi il y aura une délégation
de cette responsabilité-là à l'entreprise privée? Alors, éclairez-moi donc
là-dessus, s'il vous plaît.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Comme
je le disais un petit peu plus tôt, là, c'est près de 90 % des forêts
publiques qui seront certifiées au 1er avril 2013. Il y a plusieurs
certifications qui sont utilisées. Il y a le Canadian Standards Association, le CSA, Sustainable
Forestry Initiative, le SFI, et le Forest Stewardship Council, qui est FSC,
et c'est près de 85 % des forêts
publiques qui seront certifiées selon la norme FSC. C'est vraiment la norme la
plus utilisée, la plus répandue, la plus reconnue, et présentement ce
sont les bénéficiaires des contrats d'approvisionnement.
Donc, les contrats d'approvisionnement, ça
veut dire l'industrie. C'est l'industrie qui détient les certificats. Et, dans le cadre du
nouveau régime forestier, cette responsabilité-là devait être transférée
complètement au ministère. Toutefois, il y avait une très grande
inquiétude de la part de l'industrie, parce que le maintien de cette
certification-là est essentiel pour qu'ils
puissent avoir accès au marché. Parce que de plus en plus de leurs clients,
donc les acheteurs de pâtes et papiers, les acheteurs de pâtes, veulent
avoir une certification et exigent que ce soit Procter & Gamble, ou d'autres
acheteurs exigent qu'ils aient une certification forestière, sinon ils n'achèteraient
pas de ces entreprises-là.
Donc,
étant donné la sensibilité, nous sommes actuellement en discussion avec l'industrie,
parce que, pour maintenir la certification forestière aux industries, il doit y
avoir certains éléments de la planification opérationnelle qui doivent être transférés à l'industrie, qu'elle
réalisait dans les années passées, qui ont été repris pas le ministère.
Mais, dans la planification opérationnelle,
une grande partie va rester au ministère. Mais certains éléments, qui sont
vraiment des éléments, je vous dirais, de
terrain, de savoir, dans tout le territoire, par où ils vont commencer à faire
la récolte, quelle période dans l'année
ils vont aller faire la récolte, parce qu'il y a certaines périodes où le sol
peut être moins propice pour passer,
aller faire la récolte, où ils vont faire leurs chemins forestiers, donc, je
vous dirais, de la planification trèsopérationnelle…
et c'est ce qui permettrait à l'industrie de maintenir sa certification
forestière. Et nous avons proposé à l'industrie
d'avoir une période de transition de trois ans pour sécuriser l'industrie, pour
sécuriser la certification forestière, ce qui va permettre une mise en
oeuvre harmonieuse du nouveau régime.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Je vous
remercie, Mme la ministre. Je suis maintenant prête à reconnaître l'intervention du groupe parlementaire formant l'opposition
officielle. M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, la parole est à
vous.
M. D'Amour : Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Alors, vous allez me permettre, à ce moment-ci, d'être peut-être un peu plus chirurgical au niveau des travaux
sylvicoles. Et c'est le fait que mes collègues du gouvernement sont intervenus deux fois plutôt qu'une là-dessus
depuis que je suis arrivé, alors ça me porte à m'interroger davantage; et
les mots ont été nombreux, là, m-o-t-s. Mais
je veux revenir, moi… Les travaux sylvicoles, Bas-Saint-Laurent—Gaspésie,
combien de travailleurs en 2012 versus le
nombre de travailleurs envisagés pour 2013? Au-delà des chiffres, parce qu'on
peut se noyer facilement dans
les millions, là, en 2012, il y avait combien de travailleurs dans le
Bas-Saint-Laurent—Gaspésie, dans ma région? Et c'est tout un enjeu, là.
Puis, on le sait, puis je ne m'en cache pas,
le Bas-Saint-Laurent—Gaspésie a été bien traité au cours des dernières années. Mais,
en même temps qu'on a été bien traités, c'est qu'il y avait, un, des besoins en
termes de travaux à réaliser sur le
terrain, en termes de nombre de travailleurs. Alors, le nombre de travailleurs
en 2012 et le nombre de travailleurs en 2013? Question brève; sans doute
que la réponse le sera tout autant.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Votre question est tout à fait pertinente, mais le ministère des Ressources naturelles... les travailleurs
sylvicoles ne sont pas des employés du ministère, là. Le ministère des
Ressources naturelles donne directement ou
indirectement, via Rexforêt, des contrats pour des travaux sylvicoles. Ensuite,
lesentrepreneurs sylvicoles s'organisent
et embauchent plus ou moins de travailleurs, dépendant comment les gens s'organisent.
Ça fait que nous
pourrions essayer d'aller chercher l'information via Statistique Québec...
Une voix : ...
Mme
Ouellet :
Statistique Canada, via l'Institut de la statistique du Québec. Mais nous n'avons
pas l'information directe. Toutefois, moi, ce que je peux vous confirmer, et c'est ce que
nous avons dit depuis le début de la commission parlementaire sur les
crédits sur les forêts, c'est que nous maintenons le montant de
200 millions pour les travaux sylvicoles pour la forêt publique. Et, de ce
200 millions là, nous maintenons au même niveau que l'année passée le 166 millions qui... bien, en fait, l'année
passée, l'année qui se termine, le 166 millions qui était versé
directement aux entrepreneurs cette
année qui se termine, nous le maintenons pour l'année prochaine. Donc, c'est un
maintien des montants d'argent qui vont pour les entrepreneurs
sylvicoles.
Ça
fait que je vous dirais : Si les entrepreneurs s'organisent comme ils s'organisaient
l'année passée, en fait il ne devrait pas y avoir d'impact direct, là, parce que
les montants sont maintenus. Mais moi, je ne peux pas aller plus loin
que ça, parce que ce sont chacun des
entrepreneurs sylvicoles qui s'organise. Ça fait que, dépendant comment ils
vont planifier les travaux, s'ils les
planifient sur une plus ou moins longue période, ils n'embaucheront pas le même
nombre de personnes.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Oui.
Je comprends, Mme la Présidente, toute la dimension du 200 millions puis,
à l'intérieur du 200 millions,
166 millions. Et ça, c'est québécois. Alors, je pense qu'on s'entend assez
facilement là-dessus.
Moi,
je me souviens, d'ailleurs, des questions du député de Roberval, qui était dans
l'opposition l'année dernière, là-dessus, sur la question du
Bas-Saint-Laurent—Gaspésie, puis c'est un dossier qui avait retenu notre
attention, tant du côté de ceux qui
forment le gouvernement aujourd'hui que de ceux qui forment l'opposition.
Alors, moi, ce qu'on veut chez nous,
là, c'est d'avoir une certaine forme d'assurance, puis l'exercice d'aujourd'hui
nous permet ça, une forme d'assurance sur
le maintien des emplois. Je comprends, puis je le dis respectueusement, là, qu'on
met ça dans la cour des entrepreneurs; ça
va. Mais jamais je ne croirai qu'il n'y a pas eu des représentations de la part
des députés du gouvernement, tant dans le Bas-Saint-Laurent, Gaspésie,
pour justement qu'on maintienne au moins le même nombre de travailleurs.
Moi,
je ne veux pas être noyé dans une enveloppe, là, québécoise. Sans doute qu'on a
envisagé ces chiffres-là, cette ventilation-là, mais moi, je veux savoir :
Dans le Bas-Saint-Laurent—Gaspésie, est-ce qu'on va avoir le même nombre
de travailleurs, oui ou non? Je suis
convaincu, moi, que le gouvernement a une idée précise là-dessus. Puis, s'il n'y
a pas eu de représentation, là, de la part de la députation du
Bas-Saint-Laurent—Gaspésie, à part moi aujourd'hui, il y a un très sérieux
problème.
La Présidente (Mme
Bouillé) : C'était une question, M.
le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata?
M. D'Amour : ...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
• (12 heures) •
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Bien, à la question, à
savoir s'il y a d'autres députés du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie qui ont
fait des représentations en ce qui concerne l'ensemble de la question de la forêt, et, je peux vous dire, même pour toutes
sortes d'autres sujets que nous discuterons dans d'autres volets : Trèscertainement. Et c'est tout à fait normal. Et
je peux vous dire que tant les députés du Bas-Saint-Laurent que de la
Gaspésie sont extrêmement présents sur le terrain et veulent s'assurer que l'ensemble
des entrepreneurs et des entreprises de leur région... est de maximiser l'emploi.
Moi,
ce que je vous dis, c'est que nous, au niveau du ministère, nous avons un
maintien des enveloppes. Et, au niveau de la distribution par région, parce que,
là, vous me parlez de la distribution par région, parce que là vous me
parlez de la distribution par région, bien,
il faut y aller en fonction des besoins. Lorsqu'on parle de la forêt, bien, c'est
en fonction d'où... des travaux forestiers qui doivent se faire, soit en
récolte... Parce que, lorsque vous me parlez d'emploi, là, il n'y a pas juste des emplois dans les travaux
sylvicoles, là, il y a des emplois aussi en récolte. Et donc là on suit
l'évolution de la forêt. Et, nous, ce que
nous avons pris comme engagement, c'est de maintenir l'enveloppe, et très
certainement, si les besoins se
maintiennent dans la région, vous allez avoir un maintien des enveloppes. Mais
là moi, je n'ai pas l'information, là, région par région, c'est en train
de s'établir, les besoins qui seront identifiés pour chacune des régions.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Alors, oui, la ministre
fait référence aux besoins région par région. Alors, les besoins du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, à ce moment-ci,
sont-ils identifiés? Les budgets de l'année passée, là, on les connaît.
On les connaît, on les a devant nous. Je
comprends que les budgets au Québec demeurent. Moi, Bas-Saint-Laurent—Gaspésie...
Moi, si la ministre me dit aujourd'hui qu'elle maintient les budgets puis qu'elle
maintient les emplois, je n'ai plus de sous-question, on est contents, c'est réglé. Mais,
moi, là, ce qui m'interpelle, c'est que je n'ai pas de réponse claire à
une question, ma foi, qui est à la... qui est précise, qui est simple.
Alors, l'enveloppe, globalement, au Québec...
Puis là je parle parce que la ministre est en train d'échanger avec son... puis c'est
correct, là. Non, mais ils sont en train d'échanger, là; je profite de ce
temps-là pour établir ma position puis
mon questionnement. Le budget au Québec est connu. Correct, on comprend ça, on
est assez brillants, je pense, pour comprendre.
Moi, je veux juste savoir : Le Bas-Saint-Laurent—Gaspésie, est-ce qu'on
maintient le même budget que l'année
passée? Alors, si vous avez défini les allocations région par région en
fonction des besoins, à combien quantifiez-vous les besoins du
Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. C'est
sûr que les besoins en termes de travaux sylvicoles sont pas mal avancés.
On vous le dit, là, on va être prêts aux mois de mars, avril pour pouvoir faire
l'ensemble des contrats. Ça fait que c'est en train de se finaliser.
Du côté de la récolte, bien, comme on vous...
comme on l'a mentionné plus tôt, peut-être que ça
n'a pas été... ce n'était pas clair, là, mais, comme on
le mentionnait plus tôt, les lettres pour les garanties d'approvisionnement ont toutes été travaillées,
là, pendant le temps des fêtes, sont parties dès le début janvier, et ces
possibilités forestières là, qui ont été attribuées à chacun des membres de l'industrie, avaient fait l'objet
déjà de discussions individuelles avec chaque entreprise à partir de ce qui était disponible pour la forêt
privée et ensuite, en résidualité, ce qui peut être fourni par la forêt
publique. Et donc, pour les garanties d'approvisionnement, les lettres
confirment.
Donc, moi, ce que j'ai vu, là, du
Bas-Saint-Laurent, c'est : il y a eu un petit peu de consolidation dans certaines usines du
côté du Bas-Saint-Laurent, mais, avec la consolidation, justement, les
garanties d'approvisionnement se sont consolidées
pour permettre à une industrie d'être plus profitable. Donc, je pense que,
dernièrement, certaines consolidations se
sont réalisées. Je pourrais le vérifier avec mes collègues, ou, si vous donnez
le consentement, il pourrait vous répondre, mais pour vous dire quelles usines, là, ont fait de la consolidation.
Et, du côté des travaux sylvicoles, ce qu'on me dit, c'est que, grosso modo, c'est un maintien, là, qui se
passe du côté du Bas-Saint-Laurent. Mais on est en train de finaliser,
là, la planification pour les travaux sylvicoles.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. M.
le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. D'Amour : Alors, je comprends que les crédits
ne nous permettront pas d'avoir des réponses,
aujourd'hui, affirmatives et claires sur la
question du Bas-Saint-Laurent—Gaspésie et je vous suis... enfin je suis la
ministre là-dedans, Mme la
Présidente. Aux mois de mars, avril, comptez sur nous, on va y revenir, parce
qu'il y a là un enjeu qui est très, très, très important. Mais j'aurais
aimé avoir une réponse aujourd'hui, mais je ne l'aurai pas.
Ceci dit, il y a tout... je vous dirais, un
très grand nombre d'attentes région par région concernant un concept de forêt de proximité qui a été élaboré par l'ancien
gouvernement, qui a été l'objet d'une tournée partout au Québec, forêt de
proximité qui interpelle les communautés locales, régionales, les groupes
autochtones. Et là où le processus en était rendu, c'était à aller en appel d'offres
pour définir ces forêts de... ces projets de forêt de proximité là.
Un,
est-ce que le gouvernement entend aller de l'avant avec les forêts de
proximité? Si oui, quand? Si non, pourquoi?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Oui. Bien, juste revenir
sur votre réponse pour le Bas-Saint-Laurent. Je vous ai répondu que c'était, grosso modo, un maintien. Donc, je pense
que ça peut rassurer les gens du Bas-Saint-Laurent. Du côté des travaux sylvicoles, dans l'enveloppe, là, de
200 millions, dont il y a un 166 millions qui vont directement, là,
aux entrepreneurs, je vous dis, grosso modo, c'est un maintien.
Sur votre question sur les forêts de
proximité, c'est oui et c'est après la mise en œuvre du nouveau régime forestier. Avec la nouvelle Loi sur les mines, vous savez
qu'au 1er avril c'est la mise en œuvre du nouveau régime forestier. Donc, on veut s'assurer que ça va être un succès,
que ça va être un succès pour tous les acteurs de la forêt au Québec. Et
donc, là, nous avons un échéancier. Moi, j'ai
demandé, là, aux gens du ministère de concentrer leurs efforts pour s'assurer
que l'atterrissage va se faire en douceur,
de la mise en œuvre du nouveau régime forestier. Mais ça vient rapidement,
c'est le 1er avril, on est presque déjà
rendus. Et, dès que la mise en œuvre, là, sera lancée, c'est certain que, oui,
nous regardons les forêts de proximité. Je pense qu'effectivement il y a
des attentes importantes, il y a des gens que ça intéresse, et c'est un sujet
que nous allons regarder très rapidement.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. D'Amour : Dois-je comprendre que, sur la
question précise de la conversion, là, ce qu'on appelait des CAAF, dans le temps, versus les garanties d'approvisionnement
avec les industriels, c'est réglé avec tout le monde?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. En fait, l'ensemble des détenteurs de CAAF ont été avisés de quelle
serait leurs garanties d'approvisionnement, et là, actuellement, les contrats
vont se signer sous peu. Mais ils ont reçu une lettre sur
les quantités et quelles seraient leurs garanties d'approvisionnement. Il
reste... Et tout ce processus-là, je le
répète, a été fait en collaboration et en discussion avec chacune des
entreprises, avec une rigueur très grande
de la part du ministère, qui sont partis de la forêt privée… Et, même au niveau
de la forêt privée, cette fois-ci... Parce
que ça, c'est un exercice qui se faisait à chaque cinq ans, hein, donc, de
réviser. Avant, c'était de réviser les CAAF; maintenant, on a passé de CAAF à GA, à garantie d'approvisionnement,
avec le nouveau régime. Mais, pour la première fois cette année, la détermination avec les propriétaires de forêts
privées, à travers les associations, a été beaucoup plus détaillée que ce qui se faisait avant, pour être
certain que la forêt privée soit considérée en premier et qu'on applique
le principe de résidualité sur la forêt publique.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. D'Amour : C'est une dernière question pour moi,
Mme la Présidente. Dans les coupures de 22,9 % des budgets au niveau du ministère des Ressources naturelles,
près de 23 %, quelle est la part qui va être attribuée aux pépinières
publiques?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Comme
je l'ai mentionné plus tôt, le 22 % de rationalisation qui est attribué sur
les crédits du ministère des Ressources naturelles, en fait, lorsqu'on regarde
l'ensemble du budget… Parce qu'il y a
des crédits, mais il y a aussi deux fonds, le Fonds des ressources naturelles
et le Fonds d'information sur le territoire, ce qui fait un budget complet, du ministère des Ressources naturelles, de
964 millions — juste pour être sûre que je ne me trompe
pas — 964 millions, et donc l'effort qui doit être réalisé par
le ministère des Ressources naturelles est de 4 %, parce que, sur les crédits, il y a une partie des activités qui ont été
transférées pour être financées, maintenant, par les fonds. Donc, les
activités sont maintenues, elles sont juste financées autrement.
Donc,
je veux juste rassurer les gens : C'est un 4 % d'effort qui doit être
fait, qui est tout à fait comparable à d'autres ministères et qui est l'effort
qui est nécessaire étant donné que l'ancien gouvernement libéral nous a laissé un déficit de 1,6 milliard de dollars, d'ailleurs
que le député de Mégantic — et j'ai été assez
surprise — qualifiait d'écran de fumée. Moi, je m'excuse, là, mais 1,6 milliard, c'est de l'argent,
puis, pour moi, ce n'est pas de la fumée, et c'est quelque chose à
gérer. On comprend peut-être, maintenant, pourquoi on s'est retrouvés avec ce
1,6 milliard là.
Et,
sur la réponse sur vos... la partie des pépinières, donc les plants, il y a...
c'est maintenu.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Mégantic.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Je voudrais
revenir à la planification. Mme la ministre a
parlé qu'ils voulaient avancer, si on veut,
la planification. D'après mes observations, dans le passé, on avait 50 %
des garanties qui avaient été données
en décembre. Cette année, avec l'avènement du nouveau gouvernement, on avait
10 %, ou à peu près, qui étaient
mises en place. Est-ce que la ministre peut nous expliquer comment, dans le
futur, elle va s'assurer qu'on va faire la planification? Puis je
voudrais comprendre comment elle va faire ça.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
•
(12 h 10) •
Mme
Ouellet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. En fait, je ne sais pas trop à quoi fait référence le député de Mégantic, parce que j'ai l'impression qu'il y a un
mélange de concepts, là. Les garanties d'approvisionnement, ça remplace les CAAF. Les CAAF étaient révisés une fois par
cinq ans — on ne fait pas ça régulièrement, là, une fois par cinq ans — et là, cette
fois-ci, étaient révisés aussi dans l'optique d'un nouveau régime forestier. Ce
ne sont plus des CAAF, ce sont des garanties
d'approvisionnement. Et, vous le savez, il y a maintenant un 25 % qui est
mis aux enchères. Donc, ce n'est plus 100 % de la possibilité
forestière qui est attribuée, il y a un 25 % qui est mis aux enchères. Et
d'ailleurs un avantage de ça qu'on n'a pas
mentionné plus tôt, c'est que ça permet à des nouveaux joueurs... Parce que, quand
toute la forêt est attribuée à l'industrie, il n'y a pas aucun nouveau joueur
qui peut venir s'établir et qui peut venir faire des nouveaux produits dans la
forêt. Donc, avec un 25 % qui est mis aux enchères, ça permet à des
nouveaux joueurs de venir faire une nouvelle entreprise performante au niveau
de la mise aux enchères.
Donc, lorsque vous parlez des garanties d'approvisionnement,
ce que je vous dis, c'est que tout ce travail-là a été réalisé dans la
dernière année, peut-être même un peu plus, là, parce que ça se prépare d'avance,
par les gens du ministère, qui sont partis de la possibilité de la forêt
privée, et ensuite qui ont regardé les possibilités forestières identifiées par
le Forestier en chef, et qui ont
identifié... il a fallu qu'ils gardent un 25 % pour la mise aux enchères,
et qui ont identifié qu'est-ce qui
était le résiduel pour l'ensemble des joueurs de l'industrie. Et ce que je vous
ai répondu, c'est que les gens ont été
consultés, donc, un par un, donc avaient une bonne idée de quelles seraient
leurs possibilités forestières, et que les lettres ont toutes été
travaillées pendant les vacances de Noël, et les envois ont été faits dès le
début janvier, et les contrats sont en cours de rédaction; mais les contrats
vont refléter la lettre que j'ai envoyée, signée, là. C'est moi qui ai signé
chacune des lettres, il y en avait 100...
Une
voix : 52.
Mme Ouellet : 152, donc 152 lettres, pour chacun des détenteurs de
garanties d'approvisionnement. Donc, je ne comprends pas d'où vous sortez
votre 10 %, là.
M. Bolduc (Mégantic) : C'était avant les fêtes...
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député...
M.
Bolduc (Mégantic) : Excusez-moi.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Mégantic, la parole est à vous.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci. Je veux éclaircir ça, Mme la
ministre. C'est bien clair que vous avez
travaillé d'arrache-pied durant les fêtes pour rattraper le retard que vous
aviez, puis vous l'avez rattrapé, on va dire que c'est comme ça que ça s'est passé. Parce que les entrepreneurs, ils étaient
très inquiets avant les fêtes puis ils nous l'ont rapporté à plusieurs
reprises.
Une
voix : ...
La Présidente (Mme Bouillé) : Un instant, il y a une question de
règlement soulevée par le député de Saint-Maurice.
M. Trudel : Bien, je me pose des questions sur ce
que... les propos qui sont tenus ici, dans cette commission, quand on sait très bien que ce n'est quand même pas nous
qui avons déclenché les élections. S'il y a eu un changement de gouvernement...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Sur le
règlement, s'il vous plaît. Je vous demande d'être prudent dans vos
interventions, M. le député de Mégantic.
M.
Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente (Mme Bouillé) : La parole
est à vous.
M. Bolduc (Mégantic) : Je dois admettre que les gens qui
sont en place sont responsables ou ils ne le sont pas. Moi, j'ai pris pour acquis que les gens qui sont en place sont
responsables. Donc, je m'adresse à eux.
M.
Trudel : Oui, mais, Mme la
Présidente...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Non, il n'y
a pas de discussion sur...
M.
Trudel : Mais j'ai eu une attaque,
là.
La
Présidente (Mme Bouillé) : J'ai
demandé d'être... Pardon?
M. Trudel : J'ai eu une attaque, quand même, là.
Il a répondu à mes propos puis il m'a regardé dans les yeux, Mme la Présidente, alors qu'il devait s'adresser à la
présidence.
M.
Bolduc (Mégantic) : Moi, j'ai parlé…
La
Présidente (Mme Bouillé) : D'accord.
M. le député de Mégantic, je vous invite à la prudence et je vous demande de respecter les membres de la commission
et d'adresser vos questions à la présidence. Question pour la ministre.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci. Mme la ministre, vous nous
avez fait une élaboration intéressante des
intégrations qui ont été faites depuis cinq
mois au gouvernement, au niveau de la faune, la biodiversité, même le caribou
forestier. Je voudrais que... avoir des
éclaircissements : Où est-ce qu'on en est avec le caribou forestier, et l'approche
écosystémique, puis ce qui a changé dans les
cinq derniers mois, à venir à aujourd'hui? Parce que ça semble être tout fait,
là, ça, l'intégration systémique qu'on a parlée tout à l'heure.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Je
voudrais juste préciser, parce que je pense que le député de Mégantic, là, me
prêtait des intentions. S'il y a un travail qui a été fait pendant les vacances,
ce n'est pas pour rattraper du retard.
C'était justement pour être capable de me libérer en janvier, février, étant
donné que je savais qu'il y avait plusieurs projets qui s'en venaient, sur lesquels je devais mettre beaucoup d'énergie.
Et ça nous permettait, là, de régler la question des garanties d'approvisionnement. Donc, je veux juste le rassurer, là,
de ce côté-là. Et qu'il ne s'inquiète pas, là, les gens du ministère et
du cabinet, là, suivent les dossiers de très près.
Sur
la question de l'aménagement écosystémique, l'aménagement écosystémique est
déjà mis en place, ça fait partie de la
nouvelle loi. Et, je vous le rappelle, la nouvelle Loi sur les forêts — parce que vous devriez être au courant, là, une
nouvelle loi sur les forêts qui a été votée à l'unanimité en 2010, qui... — nous travaillons en continuité avec ce qui s'est réalisé par le précédent gouvernement.
Et là, vos questions précises sur le caribou forestier, M.
le député de Mégantic, bien, ça va être à la
commission sur l'environnement qu'il faut
les poser, parce que la Faune a été transférée des Ressources naturelles à
l'Environnement. Et je suis certaine qu'à ce
moment-là le ministre de l'Environnement se fera un plaisir… Et je sais que
nous avons ici l'adjoint parlementaire du ministre de l'Environnement,
qui s'occupe de la faune. Et donc, si vous avez des questions, je suis certaine
que, suite à la commission, il se fera un plaisir de pouvoir discuter avec
vous.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci, Mme la ministre. Je suis maintenant prête à reconnaître l'intervention... la
dernière intervention... bloc d'intervention du groupe parlementaire formant le
gouvernement. M. le député de Roberval.
M.
Trottier : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Vous savez, Mme la Présidente, dans le milieu
forestier comme ailleurs, l'argent, c'est important, mais il n'y a pas juste ça dans la
vie. Moi, sincèrement, je me préoccupe de ce dossier-là depuis plusieurs années. J'étais préfet avant,
puis ça faisait partie de mes préoccupations. Puis je pense que, si on
veut réussir, on pourrait dire, le nouveau
régime forestier, si on veut réussir à relancer cette industrie-là, c'est qu'il
y a un élément qui m'apparaît
capital, fondamental, c'est le développement de la fierté et de la connaissance
envers le milieu forestier. Il faut
que les Québécois et les Québécoises deviennent fiers du milieu forestier, puis
ça, ça veut dire autant de la ressource que des individus. Parce que là, présentement, là, je vais vous dire, il
y a une méconnaissance profonde. J'ai rencontré quelqu'un, il n'y a pas si longtemps, qui avait presque 30 ans, qui
était allé à l'université puis qui m'a dit que la forêt, ce n'était pas
renouvelable. Bon. Ça fait que, là, on part de loin, là. On part de loin, là.
Puis ça, ça veut dire que, là, on a des sérieux problèmes.
Puis
je vous dirais que, si on voulait se comparer avec les pays scandinaves, dans
les pays scandinaves, que ce soit Suède, Finlande, Norvège, c'est que ces
pays-là, ils savent qu'ils sont un pays forestier, ils en sont fiers, puis,
parce qu'ils en sont fiers, ils
investissent, puis ça rapporte. Nous autres, malheureusement, on ne sait pas qu'on
est un milieu forestier, on n'en est
pas fiers, puis on investit moins parce qu'on n'en est pas fiers, puis il faut
changer cette dynamique-là. Ça, je pense que, si on est capables de faire en sorte que les Québécois et les
Québécoises se reconnaissent comme étant… vivant dans un pays forestier
et d'en être fiers, bien, on va avoir gagné quelque chose.
Puis
pourquoi est-ce qu'ils devraient être fiers, pourquoi est-ce qu'ils devraient
être fiers de ça? Parce qu'entre autres le bois, c'est un produit noble, écologique
et surtout renouvelable. Quand on investit dans le milieu forestier, on
investit non seulement pour faire travailler des gens aujourd'hui, non
seulement pour mettre en valeur la ressource, mais
on contribue à faire en sorte que les générations futures vont pouvoir en
bénéficier. Parce que, on le sait, il y a des secteurs qui sont
temporaires. Le secteur minier, on le sait, il y a des cycles, etc. Mais, dans
le secteur forestier, là, il y a des
travailleurs forestiers présentement, il y a des entreprises. Dans
500 ans, il va y avoir encore des entreprises, puis c'est là-dessus qu'il faut miser. Puis je vous
dirais que, si on est capables de développer une culture forestière, si on
est capables de développer une fierté, je pense qu'on va être en business.
Il
y a un autre élément important, je pense, qu'il faut développer, c'est tout l'aspect
de l'innovation. Parce que, comme on dit… C'est
que, là, y croire, c'est très bien, mais être les premiers en avant, c'est
encore mieux. Ça prend un... Ça prend, on
pourrait dire, un lien entre les deux. Et j'aimerais ça peut-être, en terminant,
que la ministre puisse nous dire
quelques mots par rapport à ça, comment est-ce qu'elle envisage l'innovation au
Québec pour l'industrie forestière puis quels sont les appuis sur
lesquels on peut compter par rapport à cet aspect-là qui est fondamental.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
• (12 h 20) •
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En fait, nous avons
FPInnovations qui a regroupé Paprican et Forintek
du côté de l'innovation, et ça va être de soutenir... de continuer à soutenir
leurs efforts, et ça, c'est du côté plus de la recherche-développement.
Il faudra aussi travailler avec les entreprises sur les projets de
démonstration. C'est ça qui fait beaucoup...
une grande différence. Parce qu'il faut que la recherche... C'est bien beau de
faire de la recherche, mais il faut
qu'elle trouve application dans la vraie vie. Et là les projets comme nous
avons avec Fortress, avec Fibrek, qui s'en viennent, vont vraiment permettre de faire une transformation de la
ressource forestière vers des produits à valeur ajoutée, vers des
nouveaux marchés, des marchés différents de ceux des pâtes et papiers
traditionnels et du papier journal. Et donc ça va être dans ces
secteurs-là.
Et
aussi il faut travailler... puis ça, on travaille en amont, mais il faut
également travailler en aval. Et c'est pour ça
qu'en aval nous allons travailler sur la
charte du bois. Parce que c'est bien beau de développer des nouveaux
produits, et je crois qu'on a des scieries
qui ont été très proactives, qui ont développé des nouveaux produits pour des
marchés, pour des constructions avec beaucoup de bois dans les maisons,
le bois d'ingénierie — il y a le bois de parement, mais il y a tout le bois d'ingénierie — mais malheureusement ce n'est pas
tellement utilisé au Québec. Pourtant, on est un pays de bois. Donc, si nous
favorisons, en aval, le marché pour qu'ils utilisent plus de bois, bien, ça va
donner le signal à ces entreprises-là : Bien, continuez vos
efforts, ça vaut la peine, parce que le marché va être réceptif.
Donc,
pour soutenir ces efforts-là, bien, on a regardé principalement deux volets :
d'augmenter la hauteur de quatre à six étages, les bâtiments, là. Parce qu'actuellement
c'est possible de le faire avec le code du bâtiment, mais c'est tellement compliqué que les entrepreneurs
décident de ne pas remplir l'ensemble de la paperasse qui est
nécessaire. Donc, nous voulons faire en sorte que ce soit simple. Et aussi
toute la question des appels d'offres; le gouvernement construit plusieurs édifices, finance la construction de plusieurs
édifices, donc nous voulons faire en sorte que la solution au bois soit toujours regardée. Et, dans cette
perspective-là, ça va obliger indirectement les différents corps de métier,
que ce soient les techniciens, les architectes ou les ingénieurs, à quantifier
la solution bois et ça va les habituer à utiliser ces outils-là. Parce que c'est sûr que, lorsqu'on est habitué de fonctionner
béton, acier, c'est peut-être plus facile de continuer de la manière habituelle.
Donc, en demandant que la solution bois soit examinée, ça va favoriser la
formation. Et on va étendre ça jusque
dans les universités pour s'assurer que les nouveaux ingénieurs et, dans les
cégeps, les nouveaux techniciens soient à même de pouvoir quantifier et
qualifier les solutions bois.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci, Mme
la ministre. M. le député de Roberval, en une minute.
M.
Trottier : Bien, moi, je pense que,
si tout le monde s'y mettait, comme on le disait, autant les partis d'opposition que le gouvernement, les
entrepreneurs, je pense qu'on pourrait sortir d'une crise qui nous a fait très
mal puis réussir à bâtir une entreprise dont
on va être fiers. Parce que, tu sais, moi... Il faut être conscient que c'est
le bois, en bonne partie, qui a mis
au monde le Québec, que ce soit pour les Amérindiens, parce que les canots d'écorce,
là, ce n'était pas fait en plastique,
là, puis que ce soit, je veux dire, là, pour les bâtiments qu'on a faits
puis... Tu sais, il faut être conscient que la majeure partie de l'histoire
du Québec, c'est l'histoire forestière. Je suis persuadé que l'avenir du Québec
va passer par l'avenir forestier. Il faut qu'on
y croie. Il faut qu'on le développe. Il faut que, dans chacun des endroits où
on est, on puisse développer cette fierté-là puis faire en sorte que ça puisse
percoler et que les Québécois et Québécoises puissent croire que le bois, c'est
possiblement l'or vert qui va remplacer une partie de l'or noir.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci, M.
le député de Roberval. Je suis maintenant prête à reconnaître une dernière...
un bloc d'intervention du groupe parlementaire formant l'opposition officielle.
M. le député de Mégantic.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Mme la
ministre, vous nous avez parlé d'une
diversification. Vous avez parlé d'augmenter
la hauteur des blocs-appartements puis les bâtiments du gouvernement. Je pense
que c'est très bien. Puis, l'innovation,
moi, je suis en faveur de ça à cent pour cent. Mais est-ce que vous pouvez me
dire, dans vos plans, quels sont les
gains qu'on va faire dans les années 2013, 2014, 2015? Prenons
les trois prochaines années; je pense que nos travailleurs dans le bois, ils sont préoccupés à court terme, ils ne
sont pas très préoccupés à long terme. Donc, dans les trois premières... prochaines années, pouvez-vous
nous dire combien de bois additionnel ou d'utilisation on prétend faire?
Parce que vous êtes l'experte, vous êtes la
planificatrice en chef de notre gouvernement. Je vous demande quels sont
vos plans, à ce chapitre-là, en mètres cubes de bois par année vendus dans ces
projets-là.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. En fait, ce que voudrait le député de Mégantic, c'est que je réussisse, à travers une boule de cristal, à
savoir exactement quel va être le marché pour les trois prochaines années
et comment le marché va se diviser les parts.
Parce que, lorsqu'on dit que la solution bois doit être examinée, il y a
quand même des choix. Ce n'est pas une
solution qui est imposée, c'est une solution qui doit être examinée. Il n'y a
pasd'imposition de solution. Donc,
moi, j'aimerais bien ça pouvoir avoir une boule de cristal et savoir exactement
comment le marché va acheter de bois tant au
Québec qu'à l'exportation. Et je pense que, si j'avais cette boule de cristal
là, je ne serais probablement pas
assise ici aujourd'hui, parce que des boules de cristal comme ça, vous savez,
ça vaut plus que de l'or. Donc, je voudrais bien, mais ce n'est
malheureusement pas possible.
Et ce que nous voulons faire, c'est de
travailler pour inciter le marché à acheter plus de bois au Québec. Déjà, à l'exportation, on
a des bons marchés à l'exportation, le marché à l'exportation aux États-Unis
est en train de se relever. Mais nous
souhaitons qu'au Québec il y ait plus d'édifices qui soient construits en bois,
là, avec de la structure d'ingénierie, avec du bois de parement. Donc,
nous allons faire le maximum pour favoriser ces choix-là au Québec, et ça sera,
là, dans une annonce future sur la charte du bois.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci, Mme
la ministre. M. le député de Mégantic.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci. Mme la ministre, je vais être
généreux, je vais vous demander une précision
d'un demi-million de mètres cubes, plus ou moins, là. On a coupé à peu près
6 millions de mètres cubes dans nos forêts privées, 18 millions de mètres cubes dans nos forêts publiques.
Dans les trois prochaines années, c'est-u 500 000,
1,5, 5,5? Un ordre de grandeur, là. Je n'essaie
pas de... Ce n'est pas une attrape, c'est que, comme experte, vous devez nous
dire, vous... On investit sérieusement dans
la diversification puis on va changer des règlements. Il y a quelqu'un, quelque
part, qui doit planifier qu'est-ce que ça
vaut, ça, la diversification puis l'innovation. Je ne veux pas… Aux États-Unis,
on le sait, on ne peut pas le
prédire. Mais ici vous nous parlez de projets spécifiques que vous, comme
experte, avez mis en place. À peu près, là, est-ce qu'on peut avoir une
idée?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Je
comprends l'intérêt du député de Mégantic, mais, le marché, on ne peut pas
le prédire. Et, nous, sur ce que nous travaillons, il y a deux volets, dans la
forêt, là, il y a deux volets. Il y a le volet de toute l'utilisation des copeaux. Et, dans l'utilisation des
copeaux, il y a eu beaucoup de recherche-développement, d'innovations qui ont été développées dans les
biocarburants, les bioproduits, les nanocelluloses. Et il y a deux
usines, là, qui devraient ouvrir leurs portes prochainement, Fortress, Fibrek,
qui s'en vont vers ces produits-là. Mais il y a des usines existantes qui ont
aussi modifié des produits. Je pense Tembec en Abitibi… bien, en fait, au
Témiscamingue. Et je crois qu'il y a aussi…
c'est Domtar, à Windsor, qui est dans la nanocellulose. Donc, ces produits-là
ont été développés, et ça va
continuer, et on va continuer à favoriser l'implantation de nouveaux produits
du côté de l'utilisation des copeaux.
Mais il y a tout l'autre volet, et c'est là où
on arrive avec la charte du bois, qui est le bois d'œuvre, le bois de parement, et donc qui sont des produits à valeur
ajoutée qui sortent de nos scieries, les copeaux étant le produit
dérivé, là, donc. Et là nous souhaitons qu'au
Québec il y ait plus de constructions qui se fassent en bois et nous allons
nous donner les moyens qui vont dans ce sens-là, des moyens qui vont
inciter, qui vont favoriser la formation, mais qui vont faciliter l'utilisation, avec le code du bâtiment, pour
pouvoir passer de quatre à six étages. Mais on n'impose pas des choix,
parce qu'il y a toutes sortes d'acteurs qui
décident. Il y a des acteurs qui sont publics, mais il y a beaucoup d'acteurs,
dans la construction, qui sont privés, et les acteurs privés vont
continuer à faire leurs choix en fonction de leurs critères de sélection, que
ce soient des critères de coûts, des critères de philosophie. Donc, ils vont
faire leurs choix.
Je
ne comprends pas où vous voulez en venir, je dois vous avouer, là. Le marché,
là, on ne peut pas le prédire comme ça. La boule de cristal, elle n'existe pas,
là.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Mégantic.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Je vais
essayer d'être un peu plus clair. Je sais bien que vous ne pouvez pas nous dire combien que... vous ne pouvez
pas nous dire à plus ou moins un demi-million de mètres cubes combien que ça
va... ces éléments-là vont nous apporter dans les trois prochaines années. On a
un problème réel, actuellement, de 200 000 tonnes de copeaux, plus ou moins, sur les bras. On est en
train de faire face à une espèce d'optimisme
où il va y avoir un accroissement, possiblement, de la construction
résidentielle. Et en plus on va augmenter la hauteur des bâtiments, on va augmenter le nombre… la quantité de bois
dans les bâtiments du gouvernement. Bref, on va avoir plus de bois à
vendre.
Qu'est-ce qu'on va faire avec les centaines
de mille tonnes de copeaux à court terme, là? L'été 2013, c'est dans trois mois, là,
puis on en a déjà un gros voyage sur les bras. Puis qu'est-ce qu'on va faire
avec ça à court terme? C'est ça, ma question.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
•
(12 h 30) •
Mme
Ouellet : Oui. Bien là, ça se
précise, là. Là, on parle des copeaux. Donc, qu'est-ce qu'on fait avec les copeaux? Les copeaux, c'est un libre marché. Les
copeaux sont produits par les scieries, ils sont utilisés souvent par
les papetières. Donc, c'est les papetières.
Et là, nous, ce qu'on va faire du côté du ministère, c'est sûr qu'on va se
donner des moyens pour que les
scieries soient de plus en plus efficaces, donc produisent le plus de
pieds-planche par rapport aux copeaux
produits. Donc, déjà là, ça améliore et l'efficacité de l'industrie et ça
diminue la production de copeaux. Mais la grosse, grosse différence au niveau des copeaux, pour le député de
Mégantic, ça va être l'ouverture, par exemple, des usines. Si on a des nouvelles usines qui ouvrent, comme
Fortress, comme Fibrek, qui utilisent des copeaux pour faire des
produits à valeur ajoutée, c'est là qu'il va
y avoir toute la différence sur les quantités de copeaux disponibles ou non.
Mais, vous savez, c'est un libre marché. Donc, dépendant des quantités
disponibles, les prix s'établissent. Et c'est un équilibre qui n'est pas
toujours parfait, malheureusement, mais c'est l'équilibre du marché qui s'établit,
là.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Mégantic.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Si je
comprends bien, là, c'est qu'on compte sur les
nouvelles usines qui vont démarrer pour
absorber des centaines de mille tonnes de copeaux, puis on n'a pas d'autre plan
de travail à court terme. C'est bien compris, là?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Vous pourrez repréciser votre
question, mais on m'indiquait, là, en complément d'information : juste l'ouverture
de l'usine de Fortress irait utiliser la moitié des copeaux actuellement
disponibles. Donc, c'est de vous dire l'impact
qu'a l'ouverture d'un seul joueur. La difficulté que nous avons eue au Québec,
ça a été justement la fermeture de certaines
usines de pâtes et papiers. Et là il doit y avoir un réajustement. Mais, si on
a l'ouverture d'usines qui utilisent des copeaux pour des produits à
valeur ajoutée, ça va rééquilibrer l'offre sur le marché.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Mégantic.
M. Bolduc (Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Je pense
que c'est l'ancienne de Lebel-sur-Quévillon,
celle-là, hein? O.K. Parce que je pense que,
si je me rappelle bien, ils ont fermé parce que le bois était trop loin puis ça
coûtait trop cher pour aller le chercher. J'espère que ça va durer longtemps
cette fois-ci. Puis je pense que le gouvernement a vraiment aidé pour relancer
cette entreprise-là. Bravo! Vous répondez à ma question.
Je voudrais revenir à notre 200 millions
de dollars de sylviculture. Vous m'avez expliqué le 15 millions de dollars de plants. Ce
qui prend notre... En 2012-2013, je précise, on avait un budget de
189 millions. On a enlevé 15 millions de plants, comme vous
nous avez mentionné, il reste 174 millions. Et vous nous avez dit que c'était
166 millions qui est dépensé. Donc, il
manque 8 millions. Et, dans le budget de l'ancien gouvernement, on avait
200 millions en 2013-2014. Donc,
il manque 8 millions que vous n'avez pas expliqués puis un autre
11 millions additionnels. Donc, il y a 19 millions ici qui n'est
pas expliqué.
Est-ce que Mme la ministre pourrait nous dire d'où
cet argent-là va venir puis si elle est au rendez-vous? Parce quevous avez dit qu'on a reconduit 166 millions
pour 2013-2014, quand l'ancien gouvernement avait planifié 200 millions.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre, en 1 min 30 s.
Mme
Ouellet : Merci,
Mme la Présidente. En fait, je reconfirme : Le 166 millions, qui
était de l'argent qui allait directement aux entreprises sylvicoles cette
année, est reconduit pour l'année prochaine. Le 200 millions se
compose — et je vous l'ai déjà
mentionné, mais ça me fait plaisir de le répéter — du
166 millions qui est de l'argent qui est versé directement aux
entreprises; d'un 6 millions qui est versé à Rexforêt, dont on a parlé un
peu plus tôt; d'un 25 millions qui est la production de plants pour le reboisement, ici, on avait discuté, un peu plus tôt, que ça avait été
modifié, là, entre l'ancien régime et le nouveau régime, mais le
25 millions sur la production de plants, parce que les plants sont
nécessaires si on veut pouvoir
reconstruire la forêt; et un 3 millions qui sont le volet 1 et le
volet 1-A, autochtones, en sylviculture, ce qui fait un total de 200 millions. Donc, le
200 millions, il est maintenu à la même hauteur que ce qui avait été
fait... bien, ce qui est en train de se finaliser cette année.
Donc,
je le répète, Mme la Présidente, nous avons eu une grande préoccupation pour la
sylviculture au Québec, parce que nous savons
que c'est l'avenir de la forêt. Et, malgré le 1,6 milliard de déficit que
nous a laissé l'ancien gouvernement libéral,
nous avons agi de façon responsable. Et, pour le ministère des Ressources
naturelles, nous avons discuté et nous avons protégé la sylviculture en
maintenant les budgets. Et les efforts sont réalisés en grande partie à l'intérieur
du ministère. Merci.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci, Mme la ministre. Compte tenu de l'heure... M. le député de Brome-Missisquoi?
M.
Paradis :
...intervention, mais je n'ai pas été resollicité pour le consentement pour
dépasser l'heure, mais je n'en tiendrai pas
rigueur si je peux simplement adresser une remarque à Mme la ministre.
La Présidente (Mme
Bouillé) : C'est que le cinq minutes
qui était en question vous a été accordé dans le dernier bloc.
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : O.K. On suspend, monsieur. On suspend, M. le député de Brome-Missisquoi, je suis désolée. Compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures...
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Bien, allez-y.
M.
Paradis : Vous
avez demandé un consentement pour dépasser de cinq minutes au début de la
séance. Je vous ai indiqué qu'on aviserait en
temps et lieu, et vous n'avez jamais revérifié auprès des députés pour
dépasser. Quelles sont les conséquences d'une telle absence de consentement?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Vous avez raison en
partie, M. le député de Brome-Missisquoi. On avait trois heures de débat, on s'est
entendus pour 12 h 35.
M. Paradis : Non. Je m'excuse.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Brome-Missisquoi, allez-y.
M. Paradis :Mme la Présidente, vous pouvez vérifier au Journal des débats.
La
Présidente (Mme Bouillé) : On reviendra après la suspension des travaux. Donc, compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
Des voix : …
La
Présidente (Mme Bouillé) : Eh, eh, eh! Non, il n'y a pas de discussion. S'il vous plaît, j'ai la parole.
S'il vous plaît! Donc, on reprendra avec l'étude
des crédits du volet Mines. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 37)
(Reprise à 14 h 59)
La
Présidente (Mme Bouillé) : Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles ouverte. Je demande à
toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie
de leurs téléphones cellulaires.
Je vous rappelle que la commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Mines des crédits
budgétaires du portefeuille Ressources naturelles pour l'exercice financier 2013-2014.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
• (15 heures) •
La Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Billette (Huntingdon) est
remplacé par M. Bolduc (Mégantic) et M. Martel (Nicolet-Bécancour), par M.
Bonnardel (Granby).
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci beaucoup. Nous allons donc débuter par les remarques
préliminaires, puis nous allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ
20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux
voix des crédits sera effectuée à la fin de l'étude du volet Énergie, donc le
12 février.
En terminant, je vous
invite, aux fins de l'exercice de l'étude des crédits, à poser de courtes
questions et, incidemment, à fournir des
réponses tout aussi brèves, de façon à favoriser le plus grand nombre d'échanges
possible.
Nous débutons donc avec les remarques
préliminaires. Mme la ministre, vous disposez de 10 minutes. Bienvenue.
Mme
Ouellet : Merci,
Mme la Présidente. Mais, en premier lieu, j'aimerais saluer les membres de la commission parlementaire
en commençant par vous, Mme la Présidente, saluer les députés représentant l'aile
parlementaire dugouvernement, donc
le député de Saint-Maurice, le député de Repentigny, saluer les députés
représentant l'opposition officielle,
le député de Mégantic, le député de Brome-Missisquoi ainsi que le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata,
et finalement le député de Granby, représentant la deuxième opposition
officielle.
J'aimerais
aussi présenter les collaborateurs qui m'accompagnent durant les travaux de la
commission, donc… qui m'accompagnent toujours depuis ce matin : le sous-ministre en titre
du ministère, M. Richard Savard, le sous-ministre associé aux Mines, M. Robert Marquis, Micheline
Cliche, conseillère politique au cabinet, et Marie-Ève Gagné,
conseillère politique au cabinet.
Je voudrais aussi souligner…
et surtout remercier toute l'équipe du secteur des mines qui sont présents ici aujourd'hui avec moi et les gens du budget pour
leur grand soutien dans la préparation de l'ensemble des crédits budgétaires.
Le
deuxième secteur des ressources naturelles après les forêts de ce matin, les
mines sont un secteur également très important au Québec. Les mines représentent
2,6 % du produit intérieur brut du Québec en 2011 et près de
25 % de nos exportations. Les
mines représentent 16 000 emplois directs et près... et un peu plus
de 40 000 emplois globalement.
Donc, vous savez, dans
tout le développement des ressources naturelles, et particulièrement des mines,
nous sommes à revoir comment nous faisons du
développement économique. Nous ne pouvons plus penser aujourd'hui faire du développement économique comme nous le faisions
il y a 20 ans. Aujourd'hui, les citoyens ont accès en un clic de souris à une information diversifiée, complète,
experte. Il faut prendre en considération cette nouvelle réalité. Et
donc le développement économique doit se faire avec beaucoup plus de
transparence, beaucoup plus de connaissances.
Et chacun a son rôle à
jouer, tant le gouvernement, les entreprises, les citoyens que les élus
municipaux. Et le gouvernement entend jouer
son rôle d'accompagnateur en amont des projets pour accompagner tant les
communautés que les entreprises. Je crois qu'il
est important... Si on veut faire du développement de nos ressources naturelles
un succès, nous devons travailler en amont et nous assurer de maximiser
les retombées économiques locales et régionales des différents projets.
Vous
savez, le nouveau gouvernement veut miser grandement sur la transformation au
Québec. Actuellement, très peu de notre minerai est transformé au Québec, et nous pensons qu'il
y a une large place à amélioration. Déjà dans le dernier budget déposé,
nous avons présenté deux mesures pour favoriser la transformation, donc un
congé fiscal de 10 ans afin de stimuler
les grands projets,
donc les projets... les
entreprises qui investiront au moins 300 millions de dollars pourront bénéficier de ce congé fiscal là de
10 ans, et
une prolongation et bonification, jusqu'en 2017, du crédit d'impôt à l'investissement, donc qui permet d'aider
à l'investissement de nouveaux procédés et d'amélioration des procédés
des différentes entreprises, dont les entreprises de transformation.
Nous avons eu une très
bonne nouvelle dernièrement. Vous avez vu, du côté du lithium, tout ce que...
La transformation du lithium à partir de la
mine jusqu'à transformation, nous avons une annonce d'une volonté, par
Nemaska Lithium, de construire une usine de transformation à
Salaberry-de-Valleyfield, et ça s'intégrerait avec, déjà, le tissu industriel existant au Québec, parce que Phostech
a également signé une entente avec Nemaska Lithium pour prendre une partie de sa production. Et Phostech produit un
matériau qui rentre dans la fabrication des batteries. Donc là, nous
parlons de toute l'industrie, qui est
émergente actuellement, des composantes électriques au Québec, et nous… déjà
avec Phostech Lithium, avec Bathium qui produit des batteries
électriques à Boucherville, avec TM4 qui est également installée à
Boucherville, qui produit un des ou sinon le meilleur moteur électrique au
monde.
Mais
nous pensons qu'il est également possible d'augmenter la transformation, même
dans le minerai traditionnel. Nous sommes réalistes. Ce n'est pas 100 % du
minerai extrait du Québec qui sera transformé. Dans l'or
particulièrement, ça ne se prête pas, étant
donné que l'or est principalement transformé en lingots pour servir de valeur
refuge. Mais, dans le fer, dans le
nickel, entre ce qui est transformé actuellement au Québec et 100 %, il y
a une grande place à amélioration, et déjà
plusieurs minières m'ont souligné leur intérêt à collaborer pour qu'on puisse,
ensemble, identifier les niches de transformation qui permettraient à l'industrie
minière de créer un pont avec l'industrie manufacturière du Québec.
Du
côté des mines, nous venons d'annoncer le dépôt d'un projet de règlement visant
à ce que les minières déposent, dès le début
de leur exploitation, 100 % de la facture... en garantie 100 % de la
facture du plan de restauration et de réaménagement
des sites miniers orphelins. Par cette mesure... D'ailleurs, cette mesure, qui
avait été, là, discutée déjà depuis deux
ans dans les projets de loi, au moins, n° 14, n° 79, je ne me rappelle plus, mais au moins dans le projet de loi n° 14, donc que nous
mettons en place par un projet de règlement, ça aurait pu être fait plus tôt. L'ancien
gouvernement, s'il avait voulu,
aurait pu également le mettre en projet de règlement. Donc, nous, dès que le
projet de règlement a été prêt, nous l'avons déposé pour consultation et
adoption pour faire en sorte que ça ne soit plus possible d'avoir des sites
miniers orphelins au Québec. Nous avons déjà
trop de sites miniers orphelins pour lesquels l'ensemble de la facture,
actuellement, est à la charge des
contribuables. Et, avec ce nouveau règlement, lorsqu'il sera adopté, nous
allons faire en sorte que 100 % de la facture sera garantie par les
minières dès le début de l'exploitation, et nous avons... C'est parce qu'actuellement,
Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Brome-Missisquoi, c'est une question...
M.
Paradis : De
règlement. Elle vient de faire référence à un communiqué qu'elle a émis. Je
sais qu'elle l'a émis, j'ai eu à le commenter sans le lire. C'est chose que je fais très
rarement, mais ça me semblait aller dans la bonne direction. Est-ce que
le communiqué pourrait être distribué aux membres de la commission?
Mme
Ouellet : Oui,
on va s'organiser pour en avoir des copies, puis ça va nous faire plaisir. De
toute façon, il doit être disponible sur les
sites, là, mais on va vous distribuer...
La Présidente (Mme
Bouillé) : O.K. Parce que...
Mme Ouellet : Oui, oui, on va vous distribuer des copies. Tout à fait d'accord.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Parfait.
Mme Ouellet : Et donc, à l'heure...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci, Mme la ministre.
Allez-y.
• (15 h 10) •
Mme
Ouellet : Merci,
Mme la Présidente. À l'heure actuelle, les mines doivent garantir 70 % du
montant du plan de restauration et de réaménagement,
mais sur une période 15 ans, et en plus ce n'est pas l'ensemble du site
minier qui fait l'objet de garantie, mais
seulement les aires d'accumulation. Donc, avec le nouveau projet de règlement,
c'est l'ensemble du site minier qui sera inclus dans le plan de réaménagement
et de restauration et pour lequel 100 % de la garantie devra être fournie dans les premières années d'exploitation.
Et, dans les deux premières années, nous avons prévu des mesures de transition qui vont faire en sorte
que les 23 mines actuellement en exploitation au Québec auront
couvert 100 % de leurs garanties d'ici 2016, donc assez rapidement.
Du côté des mines,
vous savez, Mme la Présidente, nous avons également annoncé que nous allons
déposer une nouvelle loi sur les mines en
début d'entrée parlementaire. Donc, dans ce nouveau projet de loi là, c'est
clair, ça inclura la garantie
financière, mais nous allons également miser sur les consensus déjà établis par
les discussions — d'ailleurs auxquelles a beaucoup participé mon collègue de
Repentigny — du projet de loi n° 79 et — auxquelles j'ai participé — du projet de loi n° 14. Il y avait un consensus sur
les consultations publiques pour chacun des projets miniers — et qui
de mieux que le BAPE pour réaliser ces
consultations-là, publiques? — un
comité de suivi de maximisation des retombées économiques, plus de transparence. Nous sommes d'accord
avec le principe de zones d'exclusion, mais nous sommes à revoir, en
comité de travail, les modalités d'application pour l'inclure dans le nouveau
projet de loi sur les mines.
Donc,
du côté du budget du ministère des Ressources naturelles, parce que nous sommes
à l'étude des crédits, je vous dirais, du côté
des mines, c'est un maintien. On parle d'un budget global, tant crédits que
Fonds des ressources naturelles, de 35 millions de dollars. Et, vous
savez, une grande partie... En fait, le volet sur les ressources naturelles vise
à couvrir, et je pense que c'est peu connu, ce qui est réalisé comme travail au
sein du ministère. Au niveau des connaissances
géoscientifiques, le ministère organise à chaque année — cette année, c'était à l'automne — l'événement Québec mines
où, à ce moment-là, ils diffusent l'ensemble des connaissances
géoscientifiques. Et le Québec est reconnu à l'échelle internationale comme étant une des places où il y a les
meilleures connaissances disponibles publiquement au niveau des
connaissances géoscientifiques. Donc, il y a tout un travail qui est réalisé
par les employés du ministère concernant ce
secteur-là. Et c'est ce qui est principalement visé, là, par le Fonds des
ressources naturelles, sur toute la connaissance géoscientifique qui
donne l'information aux minières pour pouvoir, après ça, avec les indicateurs,
les différents indicateurs existants, pour
pouvoir déterminer où seraient les meilleurs gisements pour aller faire de l'exploration.
Donc,
c'est une information qui a une valeur inestimable pour les entreprises, et ça,
on est reconnus, et il y a un travail qui se continue, au sein du ministère des
Ressources naturelles, sur l'acquisition des connaissances et surtout la
diffusion des connaissances géoscientifiques
avec des cartes. Il y a eu beaucoup, beaucoup d'amélioration, d'informatisation
dans les dernières années, donc, des cartes qui donnent l'ensemble, là, des
informations disponibles au ministère. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci, Mme
la ministre. J'invite maintenant le porte-parole de l'opposition officielle et député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata à faire ses remarques préliminaires pour un maximum
de 10 minutes.
M. D'Amour : Alors, merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, à mon tour de saluer l'ensemble des parlementaires présents cet après-midi
pour ces travaux, en particulier Mme la ministre, également saluer les membres de l'équipe qui l'entourent, qui l'accompagnent,
personnel de la commission.
Alors,
je suis évidemment, avec mes collègues, très heureux d'être ici aujourd'hui
pour l'étude sur les crédits volet minier. Les crédits, c'est un moment, on le sait,
privilégié pour questionner le gouvernement sur les gestes posés, au
cours des derniers mois dans leur cas,
puisqu'ils sont en poste depuis le mois de septembre dernier, et sur ceux qu'ils
entendent poser au cours des prochaines semaines, des prochains mois et de la
prochaine année.
Je
propose, Mme la Présidente, aujourd'hui, un dialogue qui ira bien au-delà de la
partisanerie, du moins je l'espère. Le développement minier devrait être au cœur du
développement social du Québec. Je dis bien «devrait», parce qu'au cours non seulement des derniers mois, mais, je
dirais, des deux ans qui ont précédé l'élection du gouvernement du Parti
québécois, on n'a pas senti cette volonté de
faire en sorte que le développement minier soit au cœur des
préoccupations du Parti québécois. La
ministre, tout à l'heure, reconnaissait l'importance du secteur mais, à ce
jour, n'a posé aucun geste qui va dans le sens de cette importance.
Sur
la question du secteur minier, à l'époque du Parti québécois, sur l'horizon de
1995-2002, en moyenne, on parle de redevances de 18 millions de dollars par
année, 18 millions de dollars par année. En 2010-2011, sur une seule
année, les redevances versées au
gouvernement totalisaient 305 millions. Demain, on aura l'occasion de
questionner le gouvernement sur le Plan Nord, mais sur un horizon de
quelques années, on parle de 4 milliards de dollars de redevances.
J'ai
eu l'occasion, Mme la Présidente, d'inviter la ministre; on a participé
ensemble, le 26 novembre dernier, à une
interpellation pendant deux heures. Pendant deux heures, nous avons questionné — le député de
Saint-Maurice était présent — et on n'a pas eu de réponse. Aujourd'hui,
on apprend que, par règlement, par règlement, le
gouvernement, la ministre s'attarde sur la
question de la réhabilitation des sites par règlement. Si elle avait lu le
projet de loi n° 197 de façon précise… les articles de 81 à 89, si je ne m'abuse,
ça dit ceci :
«1° la garantie doit être
fournie en trois versements annuels — on parle des budgets liés à la
réhabilitation;
«2° le premier versement
doit être fourni dans les 90 jours de la réception de l'approbation du
plan;
«3° chaque versement
subséquent doit être fourni à la date d'anniversaire de l'approbation du plan;
«4° le
premier versement représente 50 % du montant total de la garantie et les
deuxième et troisième versements, 25 %
chacun — à l'intérieur d'un horizon donc de trois ans.»
Dans
son règlement, dans son écran de fumée juste avant de se présenter à l'étude
sur les crédits, il est question de 2016 pour
les mines actuellement en opération. Si vous calculez bien, on est en 2013,
2014, 2015, 2016. Alors, ça, c'était dans le projet de loi n° 197
que le gouvernement n'a pas cru bon d'appeler à l'occasion de la dernière
session parlementaire. Nous y avons travaillé avec grand sérieux. Et la
ministre tantôt parlait de son intention de légiférer en fonction des citoyens,
des entreprises, des acteurs municipaux, mais c'est totalement 197, c'est le
contenu du projet de loi n° 197.
Il
y a eu projet de loi, Mme la Présidente, n° 79. Je comprends que ça ne faisait pas l'affaire de tout le monde. Il y a eu, par la suite, le projet de loi n° 14.
Ça a été des dizaines, des dizaines d'heures de travaux en commission
parlementaire, des semaines, des mois. Finalement, le projet de loi n° 14
est carrément mort au feuilleton.
Je
vais vous parler d'un projet de loi. Hein, la ministre nous dit : Il y
aura, dès le début... puis ça, on l'apprend
parce qu'on parlait d'après les fêtes, l'an
prochain, au printemps, on ne savait pas trop. Notre projet de loi, le
projet de loi n° 197, en quelques
points, aurait obligé les sociétés minières à aviser les municipalités trois
mois avant le début des travaux sur leurs
territoires — ça, c'est tenir compte des acteurs municipaux — obligerait à ce que tous les projets
miniers fassent l'objet d'une étude d'impact environnemental du BAPE — alors, je reconnais les propos de la
ministre là-dedans, et c'est dans le projet de
loi n° 197 — assurera au propriétaire d'un immeuble résidentiel familial
le soutien financier aux frais de la société minière quant à la négociation d'une
entente avec celle-ci lorsqu'un projet minier nécessite l'acquisition de la propriété, obligera une approche citoyenne,
obligera les minières à obtenir l'autorisation écrite du propriétaire d'un
terrain avant d'y entreprendre des travaux d'exploration,
assurerait que les entreprises ne pourront plus procéder à desexpropriations lors des travaux d'exploration... d'exploitation,
pardon, exigerait l'obtention des autorisations gouvernementales avant
tout déplacement d'un immeuble résidentiel familial par une société minière,
imposerait au titulaire de claim l'obligation
de faire rapport au ministre de tous les travaux d'exploration effectués,
assurerait la participation des citoyens au processus menant à la
réalisation d'un projet minier en procédant, par règlement, à des consultations
avec les communautés locales — hein, procéder à des consultations,
ça, c'est parce que c'est un projet de loi, ce n'est pas par règlement. Dans un règlement, ce processus-là n'est
pas compris — obligerait les sociétés minières à
verser une garantie financière — représentant quoi? 100 % des
coûts de restauration d'un site contre 70 % — et ce, dans les trois ans suivant l'obtention d'un bail minier, et — j'achève,
Mme la Présidente — aiderait les sociétés d'exploration à
travailler sur leurs propriétés en réduisant la période de validité des titres miniers et en
augmentant les contraintes pour le renouvellement, et enfin introduirait
l'obligation du ministre d'élaborer une politique visant à favoriser la
transformation des substances minérales extraites sur le territoire québécois.
Et
ce que je constate, Mme la Présidente, c'est que la ministre tente de faire croire
aujourd'hui aux Québécois qu'avant qu'elle existe la transformation, ça n'existait
pas au Québec, il ne s'en faisait pas. Je vais vous donner un seul
exemple qui dit que la transformation, ça se faisait avec la complicité et l'aide
du gouvernement du Québec. Dans mon propre comté, savait-elle, la ministre, que l'on procède à l'extraction
d'ardoise et que cette ardoise est transformée, exportée dans différents pays du monde? Et je vais, pour sa gouverne et
son plaisir, lui déposer ce document, qui est une forme de publicité. L'ardoise qui sert à des fins
de construction de toitures de maison, d'aménagement paysager, c'est produit chez nous, c'est extrait chez nous, c'est
transformé et c'est exporté. Connaît-elle suffisamment l'industrie de la
tourbe chez nous, où on parle d'au moins
1 000 à 1 500 emplois à travers différentes entreprises que sont
Premier Tech, que sont Tourbières
Berger? On extrait de la tourbe chez nous et on en vend dans une vingtaine de
pays du monde. Alors, on récolte la
tourbe, on la transforme chez nous. Savait-elle, la ministre, que, dans le
comté de Rivière-du-Loup—Témiscouata, notamment à Saint-Cyprien, l'on
transforme de l'aluminium au Québec, à l'extérieur de la vallée de l'aluminium?
Aujourd'hui,
la ministre vient nous parler d'aide à la transformation au même moment où ce
gouvernement vient de couper les mesures d'aide aux entreprises dans les régions dites
éloignées; le fameux programme des régions ressources, coupé, il n'y en a plus, plus rien. Or, on vient
nous faire miroiter aujourd'hui de l'argent lié à la transformation pour
faire en sorte, tout à coup, là, que l'on
invente la transformation. La transformation, Mme la Présidente, ça existe. Ça
existe dans nos comtés, c'est rentable, ça crée de l'emploi.
Alors,
je vous ai résumé en quelques mots. La ministre nous parle d'un projet de loi
éventuellement déposé lors de la prochaine session. Nous, comme opposition
officielle, on a fait notre travail, on a fait nos devoirs : projet de loi
n° 197 — jen'ose pas poser la question à la ministre à savoir
si elle l'a lu, de toute évidence non — parce que, s'il y a un projet de loi
qui a été déposé en cette Assemblée, qui touche très directement les citoyens
dans l'amélioration de leur vie en regard de l'exploitation
minière, qui donne une grande place aux acteurs municipaux, qui protège l'activité
minière parce qu'au sens du développement économique on en a besoin, c'est
bien le projet de loi n° 197, que le gouvernement n'a pas appelé.
Après
avoir bloqué l'adoption du projet de loi n° 14 systématiquement par des heures et des heures de travaux en commission parlementaire, après avoir parlé de
redevances, bien, aujourd'hui, on se retrouve, cinq mois plus tard, avec aucune information sur la question des
redevances. Je tiens à vous le rappeler, là-dessus, la ministre nous parle
d'une loi éventuellement déposée. Le niveau
de redevances, que sera-t-il? 8 %, 10 %, 12 %, 16 % ou bien
20 %? Elle nous a parlé d'un
forum. Le forum, par qui sera-t-il organisé? Quand se tiendra-t-il? Où se
tiendra-t-il? Ça, ça fait partie des questions qu'on devra poser aujourd'hui.
• (15 h 20) •
Mesures
de soutien aux entreprises dans les régions dites éloignées, j'en ai parlé
brièvement. Et, voyez-vous, Mme la Présidente,
on a aujourd'hui tout un menu. Et le Parti québécois a parlé de commissaire aux
mines à une époque, aussi, dont on se
souvient très bien, a parlé de différents volets. On va reprendre ça aujourd'hui
point par point. Nous allons questionner le gouvernement parce que les
Québécois attendent.
Depuis
deux ans, la ministre — celle qui est ministre aujourd'hui,
qui représentait l'opposition à l'époque — avait toutes les solutions. À ce moment-là, elle ne parlait
pas de forum, là. Elle avait les solutions. Le modèle australien... D'ailleurs, l'étude de Price Waterhouse, moi, je n'en
ai pas encore vu la couleur. L'avez-vous lue? En avez-vous prisconnaissance? Semble-t-il qu'en Australie, là, ça
offrait tous les avantages d'une exploitation minière, transformation, redevances, c'était le Klondike. Comme par hasard,
l'étude a été payée par les Québécois mais déposée en septembre, l'opposition n'en a pas vu la couleur, personne,
personne ici ne l'a vue. Peut-être la ministre, j'espère, du moins, mais
on ne l'a pas vue.
Alors, moi, je pense
qu'à un moment donné, là, il faut poser les bonnes questions, et c'est aujourd'hui
que ça va se passer. C'est trois heures
devant nous, et on va faire notre travail avec rigueur, avec sérieux, en
espérant, Mme la ministre, qu'on ait, pour une fois, cinq mois plus
tard, des réponses à nos questions. Je vous remercie.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. Je cède la parole au député de Granby et porte-parole du
deuxième groupe d'opposition, à faire ses
remarques préliminaires pour un maximum de cinq minutes.
M.
Bonnardel :
Merci, Mme la Présidente. Alors, encore une fois, salutations aux collègues du
parti ministériel, de l'opposition officielle,
Mme la ministre, à ceux qui l'accompagnent.
Premièrement,
Mme la ministre, vous comprendrez, mes premiers mots vont à votre annonce de
tantôt où vous demandez aux entreprises minières de garantir 100 % de la facture.
Vous comprendrez que nous appuyons votre démarche pour réduire le passif environnemental dans le
futur. On sait qu'il s'élève à près de 3,4 milliards, si je ne me trompe,
donc c'est beaucoup trop élevé. Et c'est
certainement malheureux qu'on en soit rendus là aujourd'hui, mais, de prendre
ces actions, je pense que ça va de soi que,
de notre côté, nous appuyons votre démarche, la démarche de votre
gouvernement.
Maintenant, on est aux
crédits des mines aujourd'hui, puis, vous comprendrez, Mme la Présidente, quand
on regarde la situation depuis le
4 septembre dernier, depuis que ce gouvernement est arrivé en poste, il y
a un seul mot qui me revient en tête
puis que je répète sur toutes les tribunes, bien, c'est «incertitude». Incertitude pourquoi? Parce que j'ai rencontré des dizaines et des dizaines de compagnies
minières — et j'ose croire que la ministre en a rencontré aussi énormément depuis son arrivée comme
ministre — et, quand on parle du développement minier au Québec,
bien, c'est important. Bon, il est
arrivé le Plan Nord, on ne débattra pas de ça cet après-midi, mais il reste que
ces mines ont besoin de quoi?, ont
besoin d'une industrie, bien, c'est une
industrie qui réclame des règles claires et prévisibles, ont besoin d'un cadre législatif
qui va encadrer le développement de ces mines et, nécessairement, ne pas en
arriver à avoir des litiges comme on l'a vu à Gaspé entre Pétrolia et le
conseil municipal voilà deux semaines déjà.
Un
régime de redevances concurrentiel. Quand on regarde les études qui confirment
que le Québec est vraiment concurrentiel dans son régime de redevances, bien,
que Mme la ministre ait émis des commentaires là-dessus et qu'on repartait encore une fois
dans un autre sommet pour définir ce qui sera bon pour les Québécois… Je me
souviens très bien de la pub en
campagne électorale, quand on voyait l'ouvrier voir quelques roches tomber,
puis il disait : Ah! il nous reste juste ça. Moi, je pense honnêtement, Mme la Présidente, que le
gouvernement gagne du temps, parce qu'il sait très bien, après avoir
rencontré tous ces intervenants, ces compagnies qui veulent investir, que ce
régime est concurrentiel présentement, mais
ils ne veulent pas l'avouer. Ils ne veulent pas l'avouer. Parce que, quand on
regarde depuis cinq mois, Mme la Présidente, oui, il y a eu des nanans
qui ont été donnés aux compagnies. On leur a même dit : Investissez 300 millions de dollars et plus, puis on vous
donne un congé fiscal. Bien, je vous mets au défi… à moins que je me
trompe, mais il n'y a pas eu d'annonce depuis
cinq mois. Il n'y en a pas eu puis il n'y en aura pas non plus parce que toutes
les compagnies au Québec, Mme la Présidente, présentement, sont sur le frein.
Toutes les compagnies.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Je vous demande juste d'être
prudent, là, on ne peut pas imputer de motifs.
M.
Bonnardel :
Bien, je suis prudent, je vous dis... Madame, je vous donne mon opinion. Alors,
c'est l'opinion d'un député qui participe à
cette commission, Mme la Présidente.
Alors,
je vous dis : Un régime de redevances concurrentiel, une volonté d'accompagner
les investisseurs dans le Nord québécois. Développement de nos mines, c'est
jeune, hein? On n'a pas beaucoup d'histoire pour développer nos mines
comparativement à l'Australie, même comparativement à l'Ouest canadien. Alors,
quand on voit des messages contradictoires
qui sont envoyés par la ministre actuelle, par l'ancien collègue de l'Environnement,
le nouveau député de l'Environnement
aussi, et même celui de la Gaspésie, là, qui manifestait contre Pétrolia au
mois de septembre dernier, bien, vous comprendrez que la situation
présentement, au Québec, n'est pas rose, n'est pas rose.
Et
on va essayer de trouver des éléments de réponse cet après-midi pour
convenir... ou rassurer les investisseurs,
ceux qui nous écoutent, rassurer les Québécois aussi, parce que ce n'est pas
une question de passer le bulldozer, là, dans
tout ça. Mais toute cette incertitude qui a été créée depuis l'arrivée du Parti
québécois, le 4 septembre dernier, Mme la Présidente, me laisse
penser que, d'ici à la prochaine élection ou même dans la prochaine année… qu'on
aille encore dans un autre sommet après l'éducation,
un autre sommet, là, pour définir ce que seront les redevances du Québec,
mais on essaie de gagner du temps, et
malheureusement les investisseurs, présentement, quittent le Québec et se
questionnent à savoir qu'est-ce qui se passe chez nous. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bouillé) : Merci. Je suis maintenant prête à
reconnaître une première intervention du groupeparlementaire formant l'opposition
officielle pour un premier bloc d'échange. M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata, la parole est à vous.
M. D'Amour : Merci. Alors, c'est le député de Granby, tout à l'heure,
qui s'exprimait là-dessus en parlant d'inquiétude, Mme la Présidente. Alors,
quelques titres, hein, quelques... depuis l'automne dernier. Alors, il y a de
la fébrilité, car on est dans un marché
baissier jugulé à l'incertitude entretenue par le Parti québécois. Rio Tinto
qui renonce à son projet de 4 milliards de dollars. Bécancour, ça
vous dit quelque chose, Bécancour? C'est Gentilly aussi. Alors, cette région-là qui est vraiment éprouvée. C'est
au début de l'été 2012 que le projet avait été annoncé à Bécancour.
On parlait alors d'une nouvelle usine de Rio
Tinto, Fer et Titane, dont la construction allait nécessiter un investissement
de 4 milliards de dollars pour un démarrage en 2016 et la création de
quatre emplois. Incertitude, donc retardé.
ArcelorMittal
qui vend une partie de ses activités du Québec, ça ne fait pas 20 ans, c'est en
janvier 2013, ça vient tout juste de se produire. ArcelorMittal, donc,
qui vend une partie de ses mines. J'ajoute : «Affectée par l'incertitude dans le secteur minier, la société ArcelorMittal
complètera l'expansion de sa mine à Fermont, mais reporte l'agrandissement de
900 millions de son usine à Port-Cartier.»
Alors,
d'autres éléments, telles des incertitudes en matière de réglementation. Il y a
Cliffs, également, qui ralentit l'expansion au lac Bloom : «La minière américaine met un frein à l'expansion
de la phase II de son site au lac Bloom,
au Québec, dans le cadre d'un ralentissement
de la demande pour le fer — d'une
part.» On parle également d'incertitude. Nous verrons ce qui se passera lors de la
première moitié de 2013. Pour leur avoir parlé, ils attendent, eux aussi,
le dépôt d'un projet de loi.
Moi,
je veux savoir, là, il y a ce portrait-là aujourd'hui, cette photo-là de l'ensemble
de l'activité minière au Québec qui, avouons-le, est ébranlée, là. Nous étions sur
une lancée, au Québec. Je citais des chiffres tout à l'heure, et on viendra me dire le contraire si c'est... si mes
chiffres sont faux, mais, 2010-2011, on parle de redevances de 305 millions
de dollars. Ça non plus, ça ne fait pas 20 ans. Le Québec était sur une
lancée, et là on vit dans un cadre d'incertitude. À quelques heures de... quelques minutes, je devrais dire, plutôt, de l'ouverture
de nos travaux en commission parlementaire sur les crédits en rapport
aux mines, bien là, tout à coup, on arrive avec l'idée d'un règlement sur la
question de la réhabilitation des sites.
On
va prendre ça étape par étape. Ma question : La ministre nous a parlé,
depuis plusieurs semaines, d'un forum. Alors,
le forum, c'est quand, c'est qui, c'est où, puis c'est quoi, l'échéancier de
travail?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui,
merci, Mme la Présidente. Le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata a abordé plusieurs sujets, ça fait que vous me permettrez de
répondre un à un aux sujets.
Je
voudrais, dans un premier temps, un peu recontexter, je ne sais pas si ça
existe, ce mot-là, mais en tout cas remettre dans son contexte les propos du
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Premièrement,
il y a une conjoncture mondiale. Lorsqu'il fait le lien de cause à effet entre
des décisions d'entreprise qu'il annonce en prenant sa revue de presse et une
loi sur les mines ou le contexte des redevances au Québec, là, ce n'est pas exactement ça, là. Les entreprises, on va les
prendre une par une. ArcelorMittal qui décide d'aller chercher des
prises de participation d'autres
investisseurs, ArcelorMittal avait des problèmes de liquidités et a décidé de
régler ses problèmes de liquidités. Rien à voir, mais rien à voir avec
le contexte du Québec.
Dans
un deuxième temps, lorsqu'il nous parlait de report de son usine de bouletage,
bien, ça, on savait ça bien avant l'élection du Parti québécois. Et d'ailleurs on
avait à l'époque dénoncé les tarifs qui avaient été offerts en promesse
de... en fait, le bouletage, ce n'est pas de
la transformation, c'est du traitement, mais en retour de promesses d'augmentation
au niveau du traitement alors que l'entreprise
avait, à ce moment-là, contredit l'ancien ministre des Ressources
naturelles en disant qu'elle n'avait pas
pris de décision sur son usine de bouletage. Donc, ça, ça fait très longtemps
que nous connaissons ces informations-là.
L'autre
annonce dont il nous parle était la décision de Rio Tinto, Fer et Titane d'investir
à Bécancour. Encore là, rien à voir avec le
contexte québécois. Ce sont les marchés mondiaux. Suite à la nomination du...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Excusez-moi, Mme la ministre. M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, question de règlement?
M. D'Amour :
Bien, moi, je pense, Mme la Présidente, que j'ai posé une question très courte :
Le forum, c'est où, c'est qui, c'est quand? Et là la ministre est partie dans
une envolée qui n'en finit plus de finir. Alors, la question était sur le
forum.
• (15 h 30) •
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Rivière-du-Loup, c'est clair. J'ai invité tout le monde
à faire des questions courtes et des réponses
courtes. Ça comprend la partie gouvernementale, les oppositions. Donc, vous
avez fait votre point. Continuez, Mme la ministre.
Mme Ouellet : Merci, Mme la Présidente. Et il y avait tout un préambule
à sa question, et je pense que c'est important,
là, de rectifier le tir. Donc, j'étais sur Rio Tinto, Fer et titane qui a pris
une décision en fonction du contexte mondial,
et cette décision-là fait suite à la dernière nomination du nouveau P.D.G. de
Rio Tinto. Et c'est une décision que
nous trouvons malheureuse parce qu'effectivement ça aurait été un
investissement extrêmement intéressant pour la région de Bécancour. Mais ils ont confirmé, toutefois, qu'ils allaient
consolider l'usine de Sorel en faisant desinvestissements du côté de l'environnement. Et les décisions de Rio
Tinto n'affectent pas seulement que le Québec, ils ont pris des
décisions aussi de suspendre des travaux du côté du Labrador. Donc, c'est pour
remettre en contexte.
Et
finalement, le dernier projet présenté par le collègue de
Rivière-du-Loup—Témiscouata, qui est le projet
de mine de fer au lac Bloom, qui était la
propriété de Consolidated Thompson, qui a été achetée par Cliffs Natural
Resources, et Cliffs qui a décidé de reporter, ils n'ont pas dit qu'ils
ne feraient pas le projet, ils ont décidé de reporter le projet. En fait,
Cliffs a acheté Consolidated Thompson — un prix fort intéressant pour Consolidated Thompson — ce qui lui a
engendré à moyen terme des problèmes de liquidités, et, en fonction du contexte
du marché, a préféré de reporter sa décision.
Et elle a pris des décisions tout à fait semblables dans des usines aux
États-Unis. Donc, encore là, rien à voir avec le contexte spécifique du
Québec.
Dans les propos du
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, dans ses remarques préliminaires, je ne
lui répondrai pas un par un, mais je suis quand même bien heureuse d'entendre
qu'il sera tout à fait ouvert...
La Présidente (Mme
Bouillé) :Mme la ministre, oui,
peut-être...
Mme Ouellet : Oui?
La Présidente (Mme
Bouillé) : …je rappelle à tout le
monde de répondre de façon concise.
M. McKay : ...Mme la Présidente…
La Présidente (Mme
Bouillé) : Non. Non, non.
M. McKay : ...question que le... le temps que la réponse.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Je rappelle à tous les membres de la commission, d'accord? Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme
Ouellet : Merci,
Mme la Présidente. Donc, juste souligner que, donc, je comprends qu'il y aura
une ouverture de sa part, lorsque nous
déposerons le nouveau projet de loi sur les mines, à ce que nous puissions
travailler en collaboration pour une adoption la plus rapide possible.
Sur la question des redevances,
effectivement, au niveau des redevances, nous avons eu, en 2011, neuf mines sur 20 qui n'ont payé
aucune redevance. En 2010, 10 mines sur 19 qui n'ont payé aucune
redevance. En 2010, 3 millions de tonnes
de fer sont sorties gratuitement du Québec à zéro cent la tonne de fer. Nous
pensons que c'est une situation qui doit changer.
Nous avons proposé un régime de redevances en
deux volets : un premier volet, donc, un retour sur le revenu brut, 5 % sur le revenu brut, pour faire en sorte qu'il
n'y ait pas une tonne de fer, pas une once d'or qui sorte du Québec
gratuitement; et un deuxième volet qui est un 30 % du surprofit. Pourquoi?
Parce que, lorsque les prix augmentent... Et,
vous savez, Mme la Présidente, au niveau des prix des métaux au Québec, depuis
10 ans il y a vraiment une évolution très, très rapide. Moi, quand je travaillais avec les mines d'or — j'ai travaillé 10 ans — le prix de l'once était à 300 $ l'once. Aujourd'hui, il
est 1 670 $ l'once. Le prix du fer était à 30 $ la tonne, il est
aujourd'hui à 150 $. Il était, au début du mois de janvier, autour de 120 $, il est remonté à
150 $. Donc, le 30 % sur le surprofit, c'est pour faire en sorte que,
lorsque les prix sont élevés, comme ce que nous connaissons
actuellement, l'entreprise minière va faire des profits très, très
intéressants, mais nous souhaitons que la collectivité du Québec également
fasse des profits très intéressants.
Et j'ai déjà annoncé qu'il y aurait une
annonce, dans les prochains jours, qui donnerait les détails du forum. Et nous déposerons,
avant le forum, un document de base avec le maximum d'informations qui sont
disponibles publiquement, ou avec l'accord des minières qui nous
autoriseront à diffuser, pour pouvoir informer les différents intervenants au
forum. Donc, toutes ces informations-là seront présentées en temps et lieu,
dans les prochains jours.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci, Mme
la ministre. M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. D'Amour : Merci. Alors, la ministre dit :
Je vais annoncer que je vais faire une annonce concernant le forum. Ceci dit, neuf
minières sur 20 qui ont payé des redevances. Elle a mis un point à la fin de
cette déclaration-là, mais ce qu'elle aurait dû ajouter, c'est que les
neuf minières sur 20 représentent 80 % de la production minière. La
réalité, c'est ça, là. Il faut compléter la phrase.
Et la ministre peut bien nier le fait que l'incertitude
nuise présentement au développement du secteur
minier… et ce n'est pas que le député de l'opposition
qui le dit, c'est l'association des minières du Québec qui le dit, c'est
l'association des explorateurs qui le dit, c'est
la Fédération des chambres de commerce qui le dit aussi. Or, ça, je pense que
ça doit être très clair dans l'esprit de tout le monde qui nous écoute
cet après-midi.
La question, j'y
reviens, sur le forum, hein? Parce que le
forum, c'est important, là. C'est ce qui, selon la ministre, devrait nous
ouvrir la voie, devrait nous faire voir la lumière à travers tout ça. Le forum,
c'est quand? C'est qui? Ça va se tenir où? Et c'est quoi, ses
orientations? On lit même dans les journaux, là, qu'il y a deux firmes à qui on
a confié le mandat d'organiser le forum. C'est qui, ces firmes-là?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Madame…
M.
D'Amour : Et j'aimerais ça que la
réponse ne soit pas plus longue que la question, qu'on puisse passer à travers
nos sujets aujourd'hui.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. La
réponse sera tout à fait en lien avec la question. Donc, le forum, c'est à la demande de l'Association minière du
Québec et de l'Association de l'exploration minière du Québec — d'ailleurs j'ai participé à leurs
activités annuelles, là, juste au mois de décembre, l'année passée — et qui
sont très heureuses que nous tenons ce forum-là. Et nous allons travailler en
collaboration. Elles m'ont toutes offert leur collaboration avec leurs experts
fiscalistes pour que nous puissions travailler ensemble.
Les gens de l'Association minière du Québec,
plusieurs m'ont dit qu'ils ne sont pas surpris que nous sommes à revoir le régime des redevances au Québec, parce qu'elles
m'ont dit… plusieurs personnes m'ont dit que, dans leurs usines d'exploitation ailleurs dans le monde,
effectivement, dans les autres pays également, ils sont en révision du
régime de redevances. Donc, pas de surprise de leur part de ce côté-là. Et je l'ai
dit, et malheureusement je ne peux pas faire l'annonce ici aujourd'hui, elle se
fera en temps et lieu, mais le forum se tiendra au printemps, ce qui permettra
une décision pendant cette session parlementaire ci, et le document de
consultation sera déposé préalablement.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. M.
le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Est-ce que la ministre peut
nous dire si elle a pris connaissance du projet de loi n° 197?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Oui,
nous avons pris connaissance du projet de loi n° 197, qui est d'ailleurs inspiré fortement du projet de loi n° 14, avec quelques éléments de
transformation qui ont été ajoutés. Donc, j'ai
reçu avec beaucoup d'intérêt ces éléments de transformation. Je pense que, si
ça avait été l'ouverture du précédent gouvernement libéral pendant l'étude du
projet de loi n° 14, on aurait peut-être avancés beaucoup plus
rapidement. Et j'imagine que nous pourrons
compter sur l'appui du député de Rivière-du-Loup—Témiscouata et de ses
collègues pour le nouveau projet de
loi sur les mines, qui inclura tous les consensus établis à partir des deux
projets de loi précédents, plus des éléments de transformation, plus des
éléments de redevances.
Et nous sommes aussi à
regarder… C'est pour ça que nous avons encore, là... Nous sommes encore à
finaliser le projet de loi sur les mines. Nous sommes à regarder pour les
secteurs où le ministère fait des travaux très particuliers, nous sommes à regarder... qui sont
des secteurs, là, très, très spécifiques et localisés, à des possibilités de
mise aux enchères.
Donc, vous savez
peut-être que, lors du forum Québec Mines — je ne sais pas à quelle
heure le matin c'était diffusé — à
9 heures le matin, les gens du ministère rendent publics les
résultats de leurs travaux et ils délimitent certaines zones pour lesquelles ils font des analyses
beaucoup plus en profondeur et beaucoup plus détaillées, et les claims de
ces zones-là se sont vendus... Combien de
claims ont été pris en combien de temps? 800 claims en 15 minutes.
Donc, nous pensons qu'il y a sûrement
moyen de valoriser le travail qui a été réalisé par les experts du gouvernement
dans l'analyse détaillée et nous
sommes à travailler… pour ces secteurs-là qui sont identifiés par le ministère,
qui sont quand même des secteurs, je
voudrais préciser, là, très, très restreints, là. Mais 800 claims en 15
minutes, ça veut dire qu'il y un intérêt certain du marché, et nous sommes à identifier des mécanismes de mise aux
enchères qui pourraient être utilisés, tout comme ce que nous avons
parlé dans le bois un peu plus tôt ce matin.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Je
tiens à rassurer la ministre, je vais lui dire simplement que nous allons
collaborer à son projet de loi de la même manière et avec autant de temps que
sur le projet de loi n° 14.
Ça, c'est clair. Soit dit en passant,
200 heures de travail sur le projet de loi n° 14. J'ai posé et je
vais revenir...
D'abord,
peut-être une intervention qui concerne une mission : Voyages hors Québec,
le 1er novembre 2012, Robert Marquis, sous-ministre associé, Tokyo,
Séoul, en Chine. «Participer
à une mission pour promouvoir le potentiel minéral du Québec auprès d'investisseurs chinois,
japonais et coréens. Plusieurs compagnies d'exploration font partie de
la mission. Prononcer trois conférences sur
le potentiel minéral du Québec et les avantages pour les investissements
étrangers.»
En
fonction de quoi, exactement? En fonction de quelles redevances? À partir de
quelles données cette mission-là a été faite,
justement, pour intéresser des investisseurs étrangers au Québec? Parce qu'on
ne les a pas, les informations. La ministre
veut organiser un forum qui va conduire à un projet de loi. Hein, les
redevances, on va en discuter on ne sait pas trop où. Mais, comme par
hasard, quand ça vient le temps de faire une mission un peu partout sur la
planète, là on est capables de parler, à l'extérieur,
des avantages pour les investissements à l'étranger. Est-ce qu'il y a deux
discours, un pour le Québec et l'un pour l'extérieur?
• (15 h 40) •
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, juste pour mon information, à quelle page faites-vous référence?
M. D'Amour : Page 15, question générale n° 3 :
Voyages hors Québec pour l'année financière 2012-2013.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Parfait. Merci.
M. D'Amour : Secteur Mines, 30 novembre 2012.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci.
M. D'Amour : Vous allez probablement retrouver ça.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Bien, contrairement à ce
que voudrait faire croire le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, ce n'est
pas l'immobilisme dans le secteur...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre, il faut
faire attention de ne pas imputer des motifs. Merci.
Mme
Ouellet : Ce n'est
pas l'immobilisme dans le secteur des mines, il y a des projets qui se
réalisentactuellement.
Il y a le projet de Québec Lithium qui est en construction. Il y a le projet de
Tata Steel, avec New Millennium, pour
le projet de DSO, du côté du fer, dans le coin de Schefferville, qui se
poursuit, et ils sont en réalisation du projet. Il y a le projet de
Goldex qui devrait aller de l'avant; ils ont réussi à trouver des solutions
pour les problèmes qu'ils avaient rencontrés. Donc, les projets vont de l'avant.
Et,
oui, il y a des ajustements à faire au Québec, une nouvelle loi sur les mines,
mais, encore là, il y a plusieurs consensus
déjà établis, on sait pas mal où est-ce qu'on s'en va, et je pense que vous le
savez tout autant que moi, puisque vous avez participé aux commissions
parlementaires.
Et,
du côté des redevances, nous avons annoncé nos couleurs, nous avons dit que
nous étions ouverts à desdiscussions, des modalités d'ajustement, mais que nous
étions fermes sur les résultats. Je pense que les entreprises savent
tout à fait où nous nous situons. Et j'ai rencontré plusieurs entreprises
minières. C'est certain qu'elles souhaitent avoir
la décision, mais elles sont tout à fait contentes d'entendre que nous allons
travailler en concertation et en consultation et que nous prenons le temps de travailler avec l'industrie minière sans
perte de temps. Elles préfèrent de loin ça à des décisions qui auraient été annoncées… Parce que nous aurions pu travailler
très rapidement puis annoncer ça dans le budget, mais ils préféraient
grandement que nous travaillions en collaboration avec les minières et que nous
organisions ce forum-là pour prendre des décisions, être ouverts aux
ajustements.
Donc, je ne
comprends pas les contradictions qui sont soulevées par mon collègue de
Rivière-du-Loup—Témiscouata, parce
que la mission s'est tout à fait bien réalisée, les rencontres, et l'intérêt,
je peux vous dire, des pays, particulièrement d'Asie, puisqu'ils sont en
croissance, se maintient et est toujours présent.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. D'Amour : La ministre affirme qu'il n'y a pas d'immobilisme
dans le secteur des mines. Pourtant, cinq mois
plus tard... Nous, on l'a eu, le temps de
préparer un projet de loi qui correspond aux attentes des citoyens, des
entreprises puis de l'activité économique du
Québec; nous, on l'a trouvé, ce temps-là. On a trouvé le temps, pas depuis le
mois de décembre, mais encore récemment, de parler aux minières. C'est
drôle, hein, quand on leur parle — la semaine passée — eux autres, ils nous disent qu'ils attendent, puis qu'ils
n'arrivent pas à vous rejoindre, puis qu'ils n'arrivent pas à parler à votre monde… enfin qu'ils n'arrivent
pas à parler à la ministre et aux gens qui l'entourent. Il n'y a peut-être
pas d'immobilisme, mais il n'y a pas de loi.
On ne connaît pas le niveau des redevances, mais pas du tout. Le forum,
bien, on pose des questions aujourd'hui puis on n'a pas de réponse.
Moi, j'aimerais demander à la ministre...
Parce que je viens de poser une question, là, sur cette mission en Chine, au Japon, en
Corée. Il y a sans doute eu des documents présentés aux investisseurs
potentiels. Est-ce qu'on pourrait déposer ces documents-là aujourd'hui?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
(Consultation)
Une
voix : …
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Repentigny, la parole...
Une
voix : …
La
Présidente (Mme Bouillé) : Non, la
parole est à la...
Des
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : S'il vous
plaît!
Une
voix : …
La
Présidente (Mme Bouillé) : S'il vous
plaît! La parole a...
Des
voix : ...
La Présidente (Mme Bouillé) : Non, non! Là, il y a une personne qui
accorde le droit de parole ici, c'est moi. La
parole a été donnée à Mme la ministre.
Mme Ouellet : Bien, oui, tout à fait, je validais,
là. C'est un document qui est publié à chaque année, là. Donc, c'est une mise à
jour qui est réalisée. Cette mise à jour là date d'octobre 2012, et ça
nous fera plaisir de vous laisser une copie, là, du document. On va la
conserver jusqu'à la fin des crédits, si vous aviez des questions, mais on
pourra, là, vous la laisser pour que ça soit déposé, là, au...
M. D'Amour : …en fonction de nos procédures, on
peut déposer maintenant. On réclame le dépôt. Si la ministre est d'accord, on peut l'accepter.
La Présidente (Mme Bouillé) : C'est parce que là il faudrait faire
les photocopies. M. le député, elle a besoin
de sa copie pour répondre à vos questions. Elle s'est engagée à déposer le
document.
Une
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Oui. À ce
moment-là, pour ne pas retarder les travaux, je suggère que les membres... le personnel de soutien de la
commission fasse les copies, mais qu'on continue au niveau des travaux.
Est-ce...
Une
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) :
30 secondes. Même pas 30 secondes.
M. D'Amour : Bien, comme il y a peu de temps, je n'aborderai pas un
autre sujet. Mais il y a une question que j'ai posée tout à l'heure, et je n'ai
pas eu de réponse...
Mme
Ouellet : ...en lien…
M. D'Amour : J'avais la parole, Mme la ministre, si vous permettez? J'avais
la parole, oui.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Vous avez la parole, M. le
député.
M. D'Amour : Alors, le forum, on peut lire que deux firmes,
actuellement, organisent le forum. Qui sont ces firmes? À qui on a confié le
mandat?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci beaucoup. Ça termine la période... le premier groupe... la
première période d'échange. Je vous remercie.
Je
suis maintenant prête à reconnaître la première intervention du groupe
parlementaire formant le gouvernement pour un
premier bloc d'échange. M. le député de Repentigny, la parole est à vous.
M.
McKay : Bien,
merci, Mme la Présidente. Effectivement… En tout cas, les collègues de l'opposition officielle ont soulevé plusieurs points et, dans le fond,
ils m'ont fait un peu revenir dans mon expérience passée, parce qu'au départ, lorsque le projet de… le premier projet de
loi qui a été mentionné, là… La première mouture du projet de loi du régime libéral était le projet de loi n° 79, et il faut se rappeler que
le projet de loi n° 79
résultait en grande partie d'un rapport dévastateur du Vérificateur général du Québec à l'endroit
de la gestion du secteur des mines. Et ça, ce rapport-là, il date... Je
l'ai noté en quelque part... Pardon?
Une voix : Avril 2009.
M. McKay : Oui, c'est ça, avril 2009. À quelle heure?
Et donc le
gouvernement est arrivé avec le projet de loi n° 79.
Moi, rapidement, je suis allé voir un peu les communiqués de presse à l'époque
où la première mouture du projet de loi n° 79 a été déposée. C'était
le député de Roberval qui était porte-parole
de l'opposition officielle en matière de mines, et, suite à son insistance, le
gouvernement avait accepté, après plusieurs
interventions de sa part, à tenir une consultation publique. Et ça a été une
consultation publique qui a eu un vif
succès parce qu'il y a plus d'une soixantaine de groupes qui se sont présentés
et il y a eu beaucoup plus de mémoires que ça encore. Donc, nous, on
était heureux.
J'ai
retrouvé, le 15 mars 2010... Donc, en avril, il y avait eu le rapport
du vérificateur; en décembre, le dépôt du projet de loi n° 79; ensuite de ça, en mars, le
gouvernement a accepté de tenir les consultations. Et, suite à ces nombreux organismes et citoyens qui sont venus devant la
commission et qui ont critiqué assez vertement, c'est le cas de le dire, le
projet de loi, on se serait attendus à ce que le régime libéral, à ce
moment-là, arrive avec des propositions de modification,
arrive avec des propositions d'amendement. Et, ce qu'on a constaté alors qu'on
était si heureux de voir que le gouvernement acceptait de faire des
consultations, donc d'écouter ce que la population du Québec avait à dire,
bien, lorsqu'on a vu les amendements au
projet de loi n° 79,
bien, on s'est aperçus que cet exercice-là ne semblait pas avoir changé beaucoup
la perspective du gouvernement. Et on a été très déçus, et je pense que la
plupart des gens qui ont... la grande majorité des gens qui ont
participé à cette consultation-là ont été très déçus de voir le peu d'écoute…
ou en tout cas que cette consultation-là ne venait pas bonifier de façon
significative le projet de loi n° 79.
• (15 h 50) •
Alors
là, le député, qui est maintenant de l'opposition, peut dire que notre groupe
parlementaire, à l'époque, faisait du blocage, mais, moi, je vous dis, puis j'étais
là, j'étais le porte-parole de l'opposition à ce moment-là, ce que nous
avons fait, ça a été de défendre les intérêts des Québécoises et des Québécois,
des gens qui sont venus s'exprimer, en grand nombre,
en commission parlementaire sur le projet de loi n° 79 et n'ont pas vu... ont vu des
modifications extrêmement mineures apportées
par le gouvernement, donc le régime libéral qui n'écoutait pas la population,
visiblement.
Il
y a eu, par la suite, un nouveau projet de loi, le projet de loi n° 14, et là, à ce moment-là, mon
premier réflexe… Parce que le gouvernement
avait la prétention, à ce moment-là, de finalement avoir modifié de façon
significative le projet de loi n° 79, mais il revenait… Il y
avait eu une abrogation de session, une prorogation, donc on arrivait avec un
nouveau projet de loi, et, s'il y avait des modifications significatives, bien
là on se serait attendus à ce qu'on puisse avoir de nouveau des consultations
pour pouvoir réentendre les gens sur cette version revue et améliorée. Et malheureusement, en juin 2011, on a constaté
que le gouvernement refusait d'entendre les groupes qui pourtant
pressaient le gouvernement, voulaient
revenir pour pouvoir contribuer et continuer à bonifier le projet de loi.
Alors, naturellement, c'est l'opposition officielle qui a dû faire le
travail. Alors, à partir du mois d'août, je crois, c'est ma collègue qui était députée de Vachon qui a repris le flambeau et qui
a continué à défendre les intérêts des Québécoises et des Québécois
devant un régime libéral qui, encore une fois, faisait la sourde oreille, se
faisait tirer l'oreille.
Donc,
on arrive à la fin d'un processus, puis là ça fait cinq mois que nous sommes...
que notre groupe parlementaire forme le
gouvernement, et…
M. Paradis : ...
M.
McKay : Oui,
bien, pour le député de Missisquoi, ça lui paraît plus long que ça, mais ça... je pense que, les prochaines années, ils vont les trouver longues
aussi. Parce que le gouvernement bouge quand même rapidement, parce qu'on
sait que les... il y a eu, pendant ce temps-là, la construction de certains
consensus dans la société québécoise. Et, même si on a assisté à une valse-hésitation de
la part du précédent régime libéral, bien, au moins maintenant on sait
où on s'en va.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Repentigny, je vous invite à poser votre question à la ministre, s'il vous plaît.
M. McKay : Bien, j'arrive justement à la...
Une voix : ...
M. McKay : Bien, je… Bien, c'est parce que nos collègues nous...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Je vous invite à poser
votre question.
M. McKay : ...sont revenus aussi dans le temps, alors je voudrais...
Là,
on arrive aujourd'hui, alors ça fait donc assez peu de temps que nous sommes
aux commandes, et la ministre annonce, déjà aujourd'hui, un projet de règlement
qui vient modifier le Règlement sur les substances minérales autres que
le pétrole, gaz naturel et la saumure, et
elle nous annonce que dorénavant… et je vais me permettre de la citer, mais j'ai
quand même des questions pour elle, elle nous dit que dorénavant, avec son
nouveau projet de règlement, on s'assure qu'«il n'y aura plus de sites
miniers orphelins» au Québec.
Alors,
moi, je me souviens qu'au départ, sur le projet de loi n° 79, quand on a eu le rapport du
Vérificateur général, on prédisait que bientôt, si ça continuait, le passif financier lié aux
sites orphelins allait... il était autour… dans les 700 ou
800 millions de dollars, puis on prédisait qu'il allait dépasser
le milliard de dollars.
Alors, ma première
question pour Mme la ministre serait : À ce moment-ci, à combien est-ce qu'on
évalue le passif financier lié aux sites orphelins au Québec?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En fait, en date d'aujourd'hui,
l'information est qu'il y aurait 698 sites
miniers orphelins, pour des coûts de travaux estimés à 853 millions de
dollars, là, pour les sites miniers. Parce qu'il y a d'autres chiffres qui circulent, là, le 3 milliards ou le
1,2 milliard, mais ça, c'est d'autres sites abandonnés où il y a
des problèmes de toxicité. Mais, pour les sites miniers orphelins, c'est
698 sites miniers orphelins, pour une facture de 853 millions de dollars.
Et
c'est pour ça que nous avons trouvé si important de déposer dès que possible le
projet de règlement, pour faire en sorte que
ça ne soit plus possible d'avoir des sites miniers orphelins au Québec, et donc
que les entreprises minières garantissent 100 %
de la facture, là, reliée au plan de restauration et de réaménagement, tant
pour les nouvelles mines que pour les
mines existantes, qui devront suivre, là, trois paiements, la même chose, et
réviser leur plan de restauration et de réaménagement pour inclure l'ensemble
du site minier et non plus seulement que les aires d'accumulation.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Saint-Maurice.
M.
Trudel : Merci,
Mme la Présidente. Ma question à la ministre : Je comprends, moi, que l'entrée
en vigueur de la nouvelle réglementation va s'appliquer
lorsqu'il y aura des nouvelles demandes de certificat d'autorisation pour des
nouvelles opérations, c'est bien cela?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet :Tout à fait. Après, là, il y a une période de
consultation de 45 jours. Et, dès que le règlement sera en vigueur, il va s'appliquer immédiatement.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Saint-Maurice.
M. Trudel : Parfait. Je vous ai entendue parler, lors de votre
intervention aux remarques préliminaires, qu'il y aurait aussi des modalités qui seraient applicables aux mines, qui
sont actuellement en application. Pourriez-vous nous en dire un peu plus
là-dessus, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Effectivement, actuellement, il y a 23 mines en
exploitation, et, selon le règlement actuel, les mines doivent garantir 70 % de leur
plan de réaménagement et de restauration. Mais ça couvre seulement que les aires d'accumulation. Et elles
ont jusqu'à 15 ans pour pouvoir garantir ce 70 % là. Donc là, ça
laisse beaucoup de risques au gouvernement
et donc à l'ensemble des citoyens. Si, pendant ce 15 ans là, il se retrouve
à y avoir des abandons de sites,
faillites, etc., la facture ensuite revient à l'ensemble des citoyens. Avec le
projet de règlement, nous donnons la
même chose que pour les mines existantes, en trois paiements : 50 %
pour le résiduel entre ce qu'ils auront déjà payé et le 100 % pour le plan actuel de
restauration et de réaménagement. Et donc ils auront en trois paiements,
ce qui fait deux ans. Et, après une année, ils devront déposer — une année,
hein…
Une voix : ...
Mme
Ouellet : … — un nouveau plan de... c'est ça, un
nouveau plan de restauration et de réaménagement
pour inclure les autres éléments que
seulement que le site des aires d'accumulation des résidus, donc, pour faire
l'ensemble. Et là ils auront la même chose
pour ce supplément-là, ils auront en trois paiements pour atteindre le
100 % de l'ensemble du site minier en termes de plan de
restauration et de réaménagement.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Saint-Maurice.
M.
Trudel : Oui.
Vous savez, moi, à Shawinigan, j'ai connu l'histoire de grands sites orphelins,
des sites industriels contaminés qui causent
des problèmes. C'est peut-être plus facile à voir parce que c'est dans des
zones urbanisées, fortement habitées, ainsi
de suite. Et parfois, bon, des sites orphelins, des sites miniers orphelins
dans le Grand Nord du Québec, bon, c'est quelque chose qu'on ne voit pas
régulièrement, c'est loin — loin des yeux, loin du coeur, comme on dit — alors, ça ne fait pas partie
nécessairement des préoccupations directes de l'ensemble des Québécois. Par contre, les problèmes environnementaux n'en sont toujours
pas moins bien présents et, ma foi, souvent fort graves.
Pour
tout ce qui est notre conscience sociale avec nos amis des communautés
autochtones, aussi pour des questions de
qualité de faune, de flore, bien, je pense qu'on a une responsabilité pour tout
ce qui a été fait dans le passé, pour les
profits qui ont été extirpés grâce à notre sol. Je me rappelle, il y a quelques
années, l'ancien gouvernement avait annoncé qu'il y avait un échéancier
puis qu'à un moment donné tous les travaux seraient complétés, tous les sites
orphelins seraient pris en charge, ainsi de suite. Qu'en est-il de la situation
des sites orphelins à ce moment-ci?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
• (16 heures) •
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, des 698 sites miniers orphelins, il y en a 488
qui sont des sites
miniers d'exploration minière, donc c'est surtout des travaux de décapage qui
ont été réalisés, et il faut aller ramasser s'il y a eu des différents tonneaux d'essence ou de mazout qui ont été
abandonnés, etc. 12 carrières sablières et 198 sites miniers.
Effectivement,
il avait été mentionné, lors de... je crois que c'était en commission
parlementaire ou lors de l'étude des crédits,
qu'il y avait un plan d'action et que tout devait être réglé en 2017. Mais,
lorsque je prenais la vitesse des dépenses
par rapport aux coûts des travaux estimé, il y avait comme une incohérence. Et
je travaille actuellement avec les gens
du ministère pour déposer très prochainement un plan d'action sur les sites
miniers orphelins dans lesquels on pourra... Nous déposerons l'ensemble des activités et l'échéancier réaliste qui
pourra être mis en place pour complètement régler le problème des sites
miniers orphelins au Québec.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Saint-Maurice.
M.
Trudel : À qui
sera la charge, la responsabilité de traiter ces sites orphelins : l'ensemble
des Québécois ou les compagnies minières qui
ont exploité les territoires et qui ont quitté par la suite?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Comme
c'étaient des compagnies minières qui ont exploité mais qui ont quitté, et,
dans les sites miniers orphelins, bien, ils ont quitté... s'ils sont orphelins, ils ont
quitté sans laisser les dépôts nécessaires pour que nous puissions faire la restauration, malheureusement.
L'argent est déjà prévu dans le passif environnemental, dans la dette du
Québec. Donc, l'argent, il est déjà réservé dans le passif environnemental, là,
de la dette du Québec.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Roberval.
M. le député de Roberval, vous avez la parole.
M.
Trottier : Bien,
merci, Mme la Présidente. Quand j'entends mon collègue d'en face commencer en
disant qu'il ne
veut pas que ce soit partisan, ça m'étonne toujours un peu puis ça m'inquiète,
parce qu'on reconnaît toujours sa grande recherche de collégialité, mais
c'est un petit peu difficile. Bon. Puis, par rapport à ça, c'est que là, quand
j'entends le député dire que «là on a un projet de loi, nous autres,
là, puis là la ministre est en train de copier dans notre projet de loi», bien là il devrait
être content de ça, là. Mais, ce qu'il dit, il faut s'inspirer de ça. Bien,
moi, il me semble que l'opposition devrait
être contente que le gouvernement écoute l'opposition, tient compte de l'opposition,
prend en compte, je veux dire, ses
considérations. Moi, je peux vous dire que nous autres, on n'a pas vu l'ombre d'un
doute de tout ça, là. Moi-même, j'ai proposé des projets de loi, puis
finalement on ne voulait même pas en discuter, on ne voulait même pas les
regarder. C'était : «Niet», ça vient de l'opposition, ce n'est pas bon. Bien là, il
y a un changement de régime, là; bien, soyez
heureux de reconnaître certains de vos éléments dans nos actions. Puis c'est
comme ça qu'on va continuer de faire.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Roberval, vous ne pouvez pas interpeller des collègues
de l'autre côté de la table.
M.
Trottier : Non, non, je ne l'interpelle
pas.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Donc, je vous invite à
poser votre question à la ministre.
M.
Trottier : O.K.
Bon, bien, Mme la Présidente, c'est clair... J'aimerais donner l'occasion à la
ministre, peut-être, de pouvoir réexpliquer que le gouvernement du Parti québécois, autant
aujourd'hui que dans le passé, tu sais, on n'est pas antimines puis, tu sais… puis on n'est pas non
plus… de donner toutes nos mines, tu sais, c'est clair, puis que nous
autres, on a toujours essayé de rechercher un équilibre là-dedans. Dans le
passé, quand les compagnies étaient en grandes difficultés, le prix des métaux était à terre, puis qu'il fallait
soutenir, on a baissé le prix des redevances. Comme on dit, on s'en est occupés. Puis là ce qu'on dit, c'est que,
quand le prix est haut, bien il faut relever les redevances puis il faut
en profiter, puis que ça, ça ne fait pas de
nous autres ni des antiminières ni des anti, on pourrait dire, électeurs ou en
tout cas… ou, je dirais, citoyens. Je pense que ce qu'on essaie de
faire, c'est de trouver un équilibre là-dedans, de faire en sorte que les
minières puissent opérer, mais que les Québécois puissent en profiter. Est-ce
que Mme la ministre pourrait compléter, nous rassurer, tout le monde, par
rapport à ça?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Effectivement, c'est ce que nous avons dit. Le développement des mines, nous sommes tout à fait d'accord
avec le développement des mines. Toutefois, il faut que ça se fasse de façon responsable. Il faut que l'ensemble de la collectivité
puisse bénéficier des retombées et qu'il y ait aussi des retombées économiques locales et régionales. Et donc c'est
dans cette optique-là que nous avons proposé, à l'intérieur du projet de
loi n° 14, plusieurs amendements qui
allaient dans cette direction-là, plus de transparence, des consultations publiques réalisées par
le BAPE, qui avaient d'ailleurs été adoptées à l'unanimité lors du projet de
loi n° 14. C'est
pour ça que nous allons établir le nouveau
projet de loi sur les consensus.
Mais
nous allons ajouter dans le nouveau projet de loi de la transformation. Nous
voulons plus de transformation. Et, par exemple, je pourrais vous dire, une
illustration de la façon dont nous voulons travailler est la route des monts
Otish. La route des monts Otish, qui est
pour la mine de diamants Stornoway, bien, l'ancien gouvernement avait négocié
une entente où l'ensemble des risques
étaient sur le dos du gouvernement, tous les dépassements de coûts, et là nous,
lorsque nous avons pris le pouvoir, on était
à plus de 100 millions de dépassements de coûts. Ça n'avait juste pas de
bon sens. Nous avons donc renégocié avec la minière Stornoway, qui a agi
en très bon citoyen corporatif, pour faire en sorte d'atteindre deux éléments importants. D'un côté, les risques ont été
diminués de la part du gouvernement, parce que les futurs coûts pour les sections… les
tronçons C et D seront assumés par la minière. Mais la minière pourra
respecter son échéancier. Parce que,
pour une minière, la date de début d'exploitation est essentielle, parce qu'elles
ont à assumer des coûts, et les
revenus arrivent seulement au moment de l'exploitation. Donc, ça a été une
renégociation qui était à l'avantage des deux parties.
Et donc nous voulons
développer les mines du Québec avec une nouvelle loi sur les mines, avec plus
de transformation, plus de redevances et avec un comité de suivi de
maximisation des retombées économiques qui va s'assurer du suivi
environnemental, du plan de restauration et de réaménagement de la minière,
mais également des retombées économiques locales et régionales, tant en termes
d'emplois qu'en termes de contrats de fournisseurs, par exemple fournisseurs locaux, d'entrepreneurs locaux. Et on pense que ce
sont les gens aux niveaux local et régional qui sont les plus à même de sensibiliser la minière. Quand
la minière est québécoise, c'est plus facile, mais, quand la minière est
une multinationale internationale, elle ne connaît pas nécessairement la force
de travail et les entreprises du Québec.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Je vous remercie, Mme la
ministre. Je suis maintenant prête à reconnaître l'intervention du groupe parlementaire formant l'opposition officielle.
M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, la parole est à vous.
M.
D'Amour : Merci,
Mme la Présidente. Avant de revenir avec des questions sur le forum... Il est beaucoup question
aujourd'hui de redevances, à juste titre, on parle des crédits. Et je vais
citer un passage de l'interpellation, ce que je disais à ce moment-là, en novembre dernier : «Avec notre nouveau régime, nous
percevrons 4 milliards de dollars de 2011 à 2020. C'est 14 fois plus. 41 %
des profits miniers sont perçus en impôt et en redevances au Québec, contre
30 % en Ontario…» Et je me souviens, à ce moment-là, d'avoir cité quelqu'un
que les... ceux qui forment le gouvernement aujourd'hui
connaissent bien, M. Jacques Parizeau, lors d'une conférence qu'il a prononcée
au colloque Développement minier :
un nouveau modèle pour le Québec, qui était organisé par l'Institut de recherche
en économie contemporaine et la Direction
du développement durable aux HEC Montréal. Et ce que disait M. Parizeau, c'est
qu'«après avoir été longtemps nettement
moins exigeant que les autres provinces, le Québec a maintenant largement
rattrapé son retard»,
disait-il. Et c'est l'actuelle première ministre, à l'époque où elle occupait le fauteuil de
ministre des Finances… c'est elle qui avait baissé le niveau de
redevances au Québec. Et tout à l'heure ça a été souligné par le député de
Roberval. Alors, je pense qu'il faut dire les choses...
Et, sur la question
des redevances, ma question toute simple à la ministre… Au moment de l'étude…
des consultations concernant le projet de loi n° 14, elle nous
disait que les redevances devaient être incluses à l'intérieur du projet de loi
n° 14, alors que nous, on prétendait que c'était l'affaire
des Finances. Aujourd'hui, elle loge à quelle enseigne,
maintenant qu'elle fait partie du gouvernement? Est-ce que les redevances vont
être contenues dans son projet de loi sur les mines ou bien si ça va
relever des Finances?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. J'aimerais un petit peu
remettre en perspective : M. Parizeau avait aussi qualifié de bar ouvert,
là, le développement qui se réalisait par le gouvernement libéral à l'époque.
Et je voudrais aussi mentionner que M. Yvan Allaire, que vous connaissez bien,
a fait des analyses où il mentionnait qu'il y
avait encore beaucoup de place pour l'augmentation des redevances, puisque,
selon les scénarios mêmes qui étaient réalisés
dans la première étude de Price Waterhouse qui avait été déposée, les minières,
selon leurs scénarios, avaient des taux
de rendement de 70 %, ce qui n'est quand même pas rien. Si nous — moi et vous, Mme la Présidente — nous
placions notre argent à ces taux de rendement là, ça ne serait pas long que
notre retraite serait dorée, c'est le cas de le dire.
Je voudrais aussi
revenir sur des affirmations du député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, qui
disait que, lorsque le Parti québécois était au pouvoir à la fin des
années 90, ce que nous avons fait sur... Nous avons baissé les redevances, mais le contexte de marché était
complètement différent. À l'époque, les prix des métaux s'étaient effondrés.
Les mines fermaient les unes après les
autres. Et là le gouvernement a décidé d'agir pour maintenir l'expertise au
Québec, parce que, s'il n'y avait plus de
mine en opération, nous perdions complètement l'expertise minière au Québec.
Donc, il était nécessaire de réagir.
Le
problème, ce n'est pas ce qui a été fait à la fin des années 90, c'est ce
qui n'a pas été fait de l'année 2002-2003
à aujourd'hui. Parce que les prix des métaux
ont vraiment augmenté de façon très, très importante. Je vous l'ai mentionné,
le prix de l'or est passé de 300 $ l'once
à 1 670 $ l'once. Bien, moi, quand je travaillais avec les minières,
il était rendu à 600 $ l'once.
Je m'étais dit : Ah! j'aurais dû investir; mais, même à 600 $, j'aurais
dû investir. Le prix du fer est passé de 15 $ ou 30 $ la tonne à 150 $ la tonne. La même chose
pour le nickel… qui sont les trois principaux minerais, en termes de volume et de valeur au Québec. Donc, le problème,
ça a été l'immobilisme complet et, je vous dirais, le laxisme de l'ancien
gouvernement libéral. Donc, c'est ce qui a créé...
• (16 h 10) •
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Excusez-moi, Mme la ministre. C'est une question de règlement, M. le député de Brome-Missisquoi?
M. Paradis : Oui, une question de règlement et puis de date, hein? En
2002, c'était qui qui était au pouvoir?
La Présidente (Mme
Bouillé) : C'est une question de
règlement, monsieur...
M. Paradis : Oui, oui, parce qu'elle vient de dire que les libéraux étaient
au pouvoir en 2002, là.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Non, non. Non, non, ce n'est
pas…
M. Paradis : Elle dit qu'il y a des inactions de 2002…
La Présidente (Mme
Bouillé) : Bon, M. le député de
Brome-Missisquoi...
M. Paradis : ...responsabilité, moi, je suis bien d'accord.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député...
Des voix : …
La
Présidente (Mme Bouillé) : Non. Non. Là, là, il y a une personne qui donne les droits de parole, c'est moi, je le répète.
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autre chose? Est-ce qu'il y a une question de règlement, M. le député de Brome-Missisquoi?
M. Paradis : ...strictement qu'en 2002 elle a dit que les libéraux
étaient au pouvoir. C'est une question de rectification des faits.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Ce n'est pas une question
de règlement. Merci beaucoup.
Une voix : …
La Présidente (Mme Bouillé) : Est-ce que c'est une question de règlement?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Bouillé) : Pardon?
M. D'Amour : ...posé une simple question longue
comme ça, hein? J'ai posé la question : Est-ce que la ministre considère que
les redevances, ça relève de sa prochaine loi sur les mines ou des Finances? Il
me semble que c'est simple comme question. Le préambule n'a pas besoin d'être
aussi long, là. Je pose des questions courtes, j'aimerais ça avoir des réponses
courtes.
La Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata, je vous fais remarquer que ça n'appartient pas à la présidence d'apprécier la qualité
des questions et réponses. Donc, c'est fini. Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Je
ferai remarquer au député de Rivière-du-Loup—Témiscouata
qu'effectivement il pose des questions courtes, mais après un très, très long
préambule et, dans son préambule, avec plusieurs éléments qui, je crois,
nécessitent des fois des réponses ou nécessitent des rectifications.
Donc, sur sa question concernant les
redevances, je l'ai dit, dans le projet de loi n° 14, nous demandions que le principe des
redevances soit inscrit dans le projet de loi n° 14. Et donc le principe des
redevances pourra être inscrit dans la nouvelle Loi sur les mines. Toutefois, le détail
des redevances… on le sait, au Québec, ce qu'on appelle les redevances,
par extension, sont gérées par la Loi sur l'impôt
minier. Ça, ce n'est pas une surprise pour personne, là. Donc, il y a
différents moyens qui peuvent être utilisés
par le gouvernement, des moyens soit législatifs, fiscaux, pour faire les
modifications sur les redevances. Et le
moyen reste à être déterminé. Mais effectivement, dans la nouvelle Loi sur les
mines, le principe peut tout à fait
être inscrit, mais le détail relève d'une autre loi, et là différents
mécanismes existent pour mettre en application des nouvelles redevances,
et ça, ça reste à être défini.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci, Mme
la ministre. M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. D'Amour : Juste une précision. Pour avoir
assisté à la très, très grande majorité des 200 heures de l'étude du projet de loi n° 14, le propos de la
ministre aujourd'hui est nuancé. Mais à l'époque, je me souviens, j'étais assis
sur la chaise en face, et c'était très
clair, ça relevait de la Loi sur les mines. Elle interpellait le ministre de l'époque
clairement sur cette base-là. S'il faut
ressortir les textes des galées de l'Assemblée nationale, on va le faire. Son
propos est nuancé sans doute aujourd'hui
pour calmer le jeu avec son collègue du… ministre des Finances. Je pense qu'il
faut dire les vraies choses, là.
Je reviens avec ce que j'ai discuté tout à l'heure,
le forum. Quelles sont les deux firmes invitées à l'organiser, le forum sur les mines?
J'ai posé la question. La ministre n'a malheureusement pas eu le temps… sans
doute voulait-elle me répondre avec empressement. Je la repose, cette
question-là.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Étant
donné que le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata
nous présente toujours des préambules à ses
questions, vous me permettrez de faire des commentaires sur ses préambules.
Vous
pourrez aller revalider aussi souvent les galées que vous le souhaitez, des
différentes discussions de la commission
parlementaire, c'est toujours le principe de la redevance que nous voulions
mettre dans le projet de loi n° 14. Il n'y avait en aucun temps un pourcentage qui
était identifié. Vous ne retrouverez aucun pourcentage identifié pour
une redevance spécifique. Donc, vous pourrez aller voir les galées aussi
souvent que vous le souhaitez, parce que, les pourcentages,
il faut aller travailler avec la Loi sur l'impôt minier. Donc, c'était le principe
de redevances et c'est ce que nous
avions dit régulièrement. Et, si nous avions eu de l'ouverture de la part du
ministre délégué de l'époque, tant sur le volet des redevances que de la transformation, probablement que le
projet de loi aurait été adopté aujourd'hui. Donc, ce n'est pas de la
nuance, c'est exactement la même information et la même position.
Et, sur le forum, je vous ai déjà indiqué qu'une
annonce se ferait prochainement sur l'ensemble des modalités, tant la date, le lieu, l'organisation et la
date du dépôt du document de consultation, qui sera déposé préalablement à la
tenue du forum.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Quant à la position de la
ministre sur les redevances, dans la loi ou aux Finances, je note à ce
moment-ci un autre recul du gouvernement, parce que, dans les textes, et dans
mes souvenirs, et dans les souvenirs de l'ensemble
des collègues qui étaient présents à ce moment-là, c'était on ne peut plus
clair, et on a discuté de pourcentage. Je me souviens des mots que vous
avez employés à l'époque, qui n'étaient pas très tendres à notre endroit. Mais
c'est un constat. Mettons que ça fera partie des préambules.
Les
détails sur le forum, je ne doute pas un seul instant que la ministre nous dit
la vérité, on va connaître bientôt l'endroit, les participants. Moi, je veux
juste savoir… On parle, dans certains journaux, de deux firmes qui organisent ce forum-là. S'il n'y en a pas, de
firme, c'est le ministère qui l'organise, moi, je n'ai pas de problème
avec ça, mais, s'il y a deux firmes,
pourquoi ne veut-elle pas dire les noms, hein? Il y a assez de monde autour qui
vont lui glisser à l'oreille le nom de deux firmes, ce n'est pas long.
Qui sont ces deux firmes, Mme la Présidente?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Ça me
fera plaisir en temps et lieu de pouvoir annoncer au député de Rivière-du-Loup et de Témiscouata, et à l'ensemble
des collègues, les différentes modalités de l'organisation du forum, et
incluant l'endroit où se tiendra le forum, l'organisation, les dates, le lieu,
la date de dépôt du document de consultation. Mais ça se fera en temps et lieu,
et ce n'est pas le moment, ni aujourd'hui ni à ce moment-ci, de faire cette
annonce.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Dans
un premier temps, là, je vais essayer de lui faciliter la vie, là : Sans
dire qui, peut-elle nous confirmer qu'il y a
deux firmes qui travaillent à l'organisation de ce forum, oui ou non? Pas de
préambule, j'énonce une question.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Mme la Présidente, il n'y a pas de firmes qui ont été
mandatées pour organiser le forum.
M. D'Amour : Alors, si ça avait été dit...
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata, la parole est maintenant à vous.
M. D'Amour : Si ça avait été dit simplement dès le départ, je ne serais
pas revenu quatre fois avec la même question. Donc, ce qui était inscrit dans
les journaux, ce n'est pas vrai, il n'y a pas de firme qui organise des forums.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Mme la
Présidente, je ne sais pas à quel article particulier réfère le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata. Et je lui répète
que l'ensemble des modalités de l'organisation du forum seront annoncées en temps et lieu. Et je vois qu'il a beaucoup d'intérêt
et donc je suis certaine qu'il suivra cette annonce-là avec beaucoup d'enthousiasme.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Je veux aviser les membres
de la commission que je confirme le dépôt du document
Investir dans le secteur minier du Québec, daté d'octobre 2012, tel
que la ministre s'était engagée à remettre aux membres de la commission.
Merci. M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Oui.
La ministre soulignait notre intérêt pour les mines. Effectivement, on a
tellement d'intérêt qu'on a proposé un projet
de loi, n° 197, soit dit en passant. Puis je pense que je vais… Comme de toute
évidence les collègues du gouvernement ne l'ont pas lu, je pourrais peut-être
déposer le projet de loi n° 197...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Vous ne pouvez pas imputer
de motifs, M. le député.
M. D'Amour : Mais je pourrais quand même le déposer pour qu'ils
puissent en prendre connaissance.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Oui, oui.
M.
D'Amour : Ceci
dit, sur la question de l'étude de Price Waterhouse sur les redevances
australiennes, il en a été… on en a fait état beaucoup, beaucoup, hein? Vous avez souvent... La
ministre a amené souvent, dans son propos, le modèle australien, et on sait qu'il y a une étude qui a été déposée en
septembre dernier. Peut-elle être déposée, cette étude-là?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Merci,
Mme la Présidente. Dans un premier temps, je voudrais juste dire que le
document qui a été distribué à tout le monde
était déjà disponible sur le site Internet du ministère. Donc, c'était un
document qui était déjà disponible et public.
Sur
les études, l'ensemble des études seront rendues publiques avec le document de
consultation. Donc, n'ayez crainte, ce sera en
toute transparence.
M. D'Amour : Parce que...
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata, la parole est à vous.
• (16 h 20) •
M. D'Amour : Excusez-moi. Mon empressement… Vous
comprenez, Mme la Présidente, qu'étant donné
que la ministre elle-même y a fait allusion, à ce modèle australien, à je ne
sais plus combien de reprises il serait, je pense, pour
la... On parle des crédits, là. On parle de bouger sur le plan des redevances,
de les augmenter sur différentes bases. Il y
a toute une réflexion. Comme ce chantier-là, ce grand chantier australien a
souvent été évoqué par la ministre, il serait
intéressant qu'on puisse en bénéficier, que les parlementaires que nous sommes
puissions en prendre connaissance de manière
à réfléchir sur la question et faire en sorte qu'on puisse se retrouver avec
entre les mains quelque chose qui a de l'allure.
Est-ce que... Moi, je reviens à la charge, j'aimerais beaucoup... Je ne sais
pas pourquoi on ne veut pas la rendre publique.
Si on n'était pas en commission parlementaire, je dirais : Pourquoi la
cache-t-elle? Mais je ne peux pas le faire. Alors, à ce moment-ci,
pourrait-elle déposer cette étude-là? Ça a été payé par les Québécois, ça a été
payé par les Québécois. C'était la source de
référence principale, à l'époque, de l'opposition, qui était formée par le
Parti québécois. Aujourd'hui, on
forme le gouvernement. Alors, ce modèle australien qui été étudié, qui,
semble-t-il, rapporte des centaines de millions de dollars, moi, j'aimerais
qu'on voie ça, qu'on puisse s'en inspirer, ne serait-ce que dans nos
réflexions.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Tout à
fait, et je l'ai dit : Cette étude-là sera rendue publique à l'intérieur du document de consultation qui sera déposé.
Le forum va se tenir au printemps, là, donc il sera déposé prochainement, il n'y
a aucun problème. Vous aurez accès aux études qui ont été réalisées. On va
faire une revue de littérature de l'ensemble
des études, il y en a eu quelques-unes qui ont été réalisées au Québec, dans
les dernières années, sur la question des redevances, et l'ensemble des
études seront accessibles.
La Présidente (Mme Bouillé) : Donc, merci, Mme la ministre. Donc,
je confirme l'engagement de la ministre à transmettre les documents et je vous demande de
les faire parvenir, de faire parvenir ces documents-là au secrétariat de
la commission, s'il vous plaît.
Mme
Ouellet : J'ai mentionné que ça
serait à l'intérieur du document de consultation qui sera déposé préalablement
à la tenue du forum.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Oui. M. le
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. D'Amour : Il y a un problème, Mme la
Présidente. Ce n'est pas dans deux mois puis dans… Puis le printemps, c'est jusqu'au
mois de juin, là. Le forum au printemps, là, quand au printemps? On ne le sait
pas. Semble-t-il qu'on va le savoir
bientôt. On ne veut pas voir ces études-là dans quelques mois, là. On a un
travail à faire comme parlementaires. C'est
très sérieux, ce qu'on fait, là. L'étude qui a été déposée à votre bureau au
mois de septembre, ça fait cinq mois, là, alors vous en avez pris... sans doute que la ministre en a
pris connaissance, sans doute qu'elle sait le contenu de cette étude-là.
Nous, on ne veut pas attendre au printemps,
et je pense que je peux dire sans trop me tromper que les autres partis ou les
députés indépendants aimeraient bien mettre la main sur ce document-là pour le
parcourir. Moi, avec toute l'ouverture dont je
suis capable, Mme la Présidente, aujourd'hui je redemande à la ministre de
déposer l'étude Price Waterhouse, payée par les Québécois, sur un sujet
aussi fondamental, aussi important que le développement minier. C'est elle, d'entrée
de jeu, qui soulignait, hein, le 2,6 %, là, du produit intérieur brut, l'importance
du développement minier. Nous, on souhaite cette étude-là maintenant.
La Présidente (Mme Bouillé) : Je vous souligne, M. le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata… Vous avez demandé à plusieurs reprises… La présidence ne
peut obliger un ministre à déposer un document préparé par son
ministère. Donc, je n'ai pas autorité pour demander à la ministre de déposer le
document que vous demandez. Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En
fait, c'est une étude qui a été commandée par le ministère des Finances, qui a été
déposée au ministère des Finances, mais, en collaboration avec mon collègue du
ministère des Finances, nous avons convenu que les études seraient
rendues publiques à l'intérieur du document de consultation.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci, Mme
la ministre. M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Combien de temps me
reste-t-il?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Il vous
reste trois minutes, moins de trois minutes.
M.
D'Amour : Alors, je note, Mme la
Présidente, à ce moment-ci, le refus de déposer maintenant ce fameux rapport, l'étude. Pour nous, et je pense que… pour
l'ensemble des parlementaires, c'est un outil qui aurait été très
important, pour nous, aujourd'hui. Alors, il y a ce refus-là que nous notons de
façon toute particulière.
Moi, si vous permettez, Mme la Présidente, le
temps qu'il me reste, je le grefferais au prochain bloc pour aborder un autre sujet important, qui mériterait du temps
amplement pour en discuter.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Tout à
fait. C'est accordé, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : Merci.
La Présidente (Mme Bouillé) : Ceci étant dit, je suis maintenant
prête à reconnaître un autre bloc d'intervention
du groupe parlementaire formant le gouvernement. M. le député de Saint-Maurice,
la parole est à vous.
M.
Trudel : Alors,
Mme la Présidente, j'ai entendu parler beaucoup, depuis cet automne, de termes entourant l'incertitude
économique, l'angoisse, etc., bon, prétentions non fondées, fondées ou non,
mais... Et je dois vous dire, vous avouer
que j'ai rencontré des gens, il y a quelques semaines, de l'industrie minière
qui nous ont parlé de certains projets qu'ils
avaient ici, au Québec, qui nous entretenaient de leur situation, de leur
vision, de leur développement aussi puis qui nous ont posé, qui m'ont posé, à moi, quelques questions sur des
positions ou la situation que le gouvernement envisageait pour l'avenir
de l'industrie. Et j'ai commencé d'abord ma réponse en leur disant que, d'abord
et avant tout, au Parti québécois, on n'était pas des communistes, qu'on vivait
dans un système avec un marché ouvert, mais que par contre on souhaitait que,
lorsqu'il y avait des interventions économiques faites sur notre territoire,
surtout quand on parle de richesses
naturelles, ressources non renouvelables, qu'on souhaitait qu'il y ait un
partage… tout d'abord qu'il y ait un bénéfice qui soit cédé aux
entreprises qui exploitaient les ressources naturelles, qu'il y ait un partage
aussi avec le gouvernement du Québec sous
forme de redevances, ainsi de suite, mais aussi qu'il y ait des retombées
locales, régionales en plus de nationales.
Et
puis il y avait eu une réaction, entre autres, d'un des présidents d'une des
entreprises, une grande entreprise minière, qui a dit : Bien, c'est exactement
ce que l'on souhaite. Puis il a commencé à m'expliquer que, pour être
viables, leurs entreprises devaient investir
dans le Grand Nord du Québec, dans la formation de leur main-d'œuvre, mais
encore plus dans l'éducation des communautés.
Ils devaient supporter le développement social, économique des communautés
qui sont à proximité des mines, parce qu'ils
doivent avoir une certaine paix sociale, ils doivent pouvoir compter sur une
main-d'œuvre qualifiée. Ils voulaient aussi
avoir une bonne entente pour avoir un peu de stabilité. Je lui ai expliqué que
c'était à peu près, évidemment, comme lui l'avait
bien compris, exactement les positions que le nouveau gouvernement
voulait faire et qu'on voulait donc aussi
assurer qu'il y ait un réinvestissement, aussi, local, régional comme au niveau
national. On a eu une bonne discussion, ce qui m'a permis d'avoir cette
réflexion.
Et
c'est un peu la question que je voudrais poser à Mme la ministre ici présente
cet après-midi. À partir du moment où on peut avoir un échange calme, serein avec les
représentants de l'industrie minière, à partir du moment où on peut s'entendre avec eux sur des intérêts communs à
développer le Québec, leurs territoires ainsi que leurs entreprises,
est-ce qu'on ne pourrait pas croire que des
propos répétés sur les angoisses économiques, sur l'incertitude économique ne
peuvent pas simplement venir alimenter une certaine perception et provoquer à
nouveau une perte de confiance réelle, à ce moment-là?
Donc, ne seraient-ce pas plus les propos qu'on entend régulièrement dans cette
enceinte qui viendraient faire peur
aux investisseurs, potentiellement? Puis j'aimerais que la ministre nous donne
sa pensée puis aussi l'état des discussions avec son ministère et les
compagnies minières.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En fait, dans le secteur
minier, avec les prix qu'on a encore actuellement,
très élevés, des métaux, les projets, là, les projets vont bon train. Il y a
plusieurs projets qui sont soit déjà en mise en valeur ou même en développement. Je vous parlais... le projet de
New Millennium avec Tata Steel, Tata Steel qui est une multinationale indienne. On connaît la compagnie Tata, qui
fabrique également des automobiles. Donc, ils ont un projet qui est en développement, donc en
construction actuellement, au niveau de l'exploitation du fer. Il y a des
projets aussi qui sont en construction du
côté du lithium et des projets qui sont en étude de faisabilité. Il y a Québec
Lithium qui est en construction, mais il y a Nemaska Lithium qui est
actuellement aussi en étude. Et il y a de très gros projets de fer qui sont en
étude de faisabilité.
Et,
lorsque je parle d'études de faisabilité pour ce genre de projets là, là, on
parle de plusieurs dizaines de millions de dollars pour réaliser ces études de
faisabilité. Un des gros projets est un projet, là, du côté de ce qu'on appelle
le projet Taconite, toujours avec
Tata Steel, donc un très gros projet, on parle de 22 millions de tonnes de
fer par année, pour un investissement de 4,7 milliards de dollars.
Un autre projet, qui est au lac Otelnuk, qui est le projet Adriana, le projet Adriana qui est... les claims sont détenus à
60 % par WISCO, WISCO qui est une multinationale chinoise,
compagnie d'État, et c'est un projet de fer encore pour environ
50 millions de tonnes par année, un investissement estimé à 13 milliards de dollars. Et ces études-là
vont de l'avant, se continuent, parce que le prix des métaux est encore là. Et
on a des projets aussi du côté... J'ai eu l'occasion
de rencontrer Ressources d'Arianne pour un projet de phosphore au
Lac-Saint-Jean, et dans ce cas-là il pourrait y avoir une possibilité de
transformation.
• (16 h 30) •
C'est
drôle, l'ancien gouvernement libéral nous disait que la transformation au
Québec... Je me rappelle encore M. Simard qui nous disait : La transformation
au Québec va créer de la pauvreté. Et moi, quand j'ai commencé à
rencontrer des minières, à chaque fois je
leur parlais de transformation, et elles étaient très ouvertes et elles avaient
des propositions à me faire, parce
que là elles savaient qu'il y avait de l'écoute puis qu'il y avait un intérêt.
Et moi, je leur ai dit : Les projets miniers qui me sont présentés,
auxquels se greffera un projet de transformation vont monter au-dessus de la
pile dans les projets à être réalisés. Et
tout de suite ils ont eu des projets de transformation à nous proposer, dans
bien des cas, et des choses qu'elles
souhaitent regarder avec nous, parce que ça ne se fait pas non plus en claquant
des doigts, des projets de transformation. Mais elles souhaitent qu'on
puisse les aider à faire des projets de transformation.
Donc,
moi, je pense qu'effectivement un langage très négatif dans le marché… Parce qu'un
marché ce n'est pas... c'est émotif aussi. C'est
surprenant de le dire, mais, un marché, en fonction de ce qu'il se dit dans le
marché, les gens réagissent à ce qui se dit; donc ce n'est pas juste sur des
informations de base. Donc, moi, je pense que des propos comme il s'est tenu et qui se tiennent encore de
la part de l'opposition officielle n'aident en rien alors que, dans la
réalité, il n'y a pas qu'au Québec qu'on
regarde à revoir des redevances, il n'y a pas qu'au Québec qu'on souhaite avoir
plus de transformation. Une
entreprise me disait qu'une nouvelle mine qu'ils veulent ouvrir en Asie, sur
une île, ils exigeaient de la transformation,
un investissement de 5,7 milliards pour la mine, et ils exigeaient de la
transformation, et la compagnie fera de la transformation.
Donc, je pense qu'il n'y
a pas que le Québec qui est en train de réévaluer sa façon de faire du
développement minier. De plus en plus,
partout, les gens... les communautés locales et régionales souhaitent avoir plus
de retombées, souhaitent avoir plus d'implication. Et le rôle du
gouvernement, c'est justement de mettre en place le cadre législatif, d'identifier les créneaux qui sont porteurs et qui
permettent un développement économique harmonieux par rapport aux créneaux qui sont plus risqués, et ne pas tout
mélanger. Les créneaux qui sont porteurs, ils sont porteurs, et le développement
économique harmonieux, il est possible. Et, les créneaux qui sont risqués,
bien, à ce moment-là, les investisseurs investissent en toute connaissance de
cause; mais il est important pour un gouvernement d'identifier ces créneaux-là.
Et je crois que c'est comme ça que nous réussirons, au Québec, à faire un
développement économique responsable avec les mines, une ressource naturelle qui,
je dois le rappeler, est non renouvelable dans ce cas-ci.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Saint-Maurice.
M.
Trudel : Ce que j'entends
ici, c'est que la ministre confirme qu'elle a eu des rencontres elle-même, sonorganisation, son
ministère, avec des minières, que ces minières-là sont au courant de notre
velléité, du gouvernement, de modifier
les règles du jeu, du moins de... en tout ou en partie, et qu'ils maintiennent
leurs intentions d'investir au Québec. Ils sont en train de faire des
études de faisabilité pour maintenir leurs investissements et en faire d'autres?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Et merci, Mme la Présidente. Effectivement, le Québec est un secteur, pour les entreprises, où, en termes de potentiel minier, il y a un
potentiel très intéressant. En plus, je vous le disais, à partir des
connaissances géoscientifiques, on est reconnus mondialement pour la qualité
des connaissances géoscientifiques que nous mettons disponibles gratuitement
aux différents prospecteurs et investisseurs. Et, pour un investisseur, nous
avons un régime qui est stable, si on
compare à d'autres pays à travers le monde. Donc, oui, ils sont au courant qu'il
y aura des ajustements, et je leur ai fait part des ajustements que nous
regardons. Dans plusieurs cas, ils sont d'accord, je vous dirais, toute la partie environnementale. Les entreprises sont
rendues là, à part peut-être quelques exceptions, mais les entreprises
sont rendues là. Donc, il n'y a pas de problème, il y a une acceptation de ces
améliorations-là du côté environnemental.
Du côté social, elles
souhaitent notre implication. Elles souhaitent notre implication parce qu'elles
se sentent démunies. L'ancien gouvernement
ne les a pas accompagnées et, dans certains cas, les a laissées aller toutes
seules, sans encadrement. Donc, elles souhaitent avoir notre
accompagnement.
Et
c'est certain que, du côté des retombées économiques… Écoutez, si nous allons
chercher plus de redevances, c'est sûr que ça a un impact sur le profit.
Toutefois, elles comprennent tout à fait notre volonté d'avoir un meilleur
partage et elles souhaitent travailler avec
nous à l'établissement de ces redevances-là et mettre disponibles aux gens du
ministère leurs fiscalistes internes pour
nous présenter ce qui se passe ailleurs dans le monde. Et elles nous l'ont
confirmé : ailleurs dans le monde,
il y a également des révisions de régime de redevances, des révisions de
demandes de plus de transformation, quand ça s'applique; ça ne s'applique pas tout le temps, mais lorsque ça s'applique.
Donc, pas de surprise pour les minières, mais, c'est certain, la stabilité et la prévisibilité sont des éléments clés,
et c'est ce à quoi nous travaillons avec la nouvelle Loi sur les mines
et avec le forum sur les redevances.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Saint-Maurice.
M. Trudel : Oui, très rapidement. Ce que vous nous confirmez, ce que j'entends
dans vos propos, je vous le demande encore,
quand vous parlez d'émotion et de confiance, confiance d'investisseurs,
évidemment tout est là, Puis c'est grâce
surtout à la relation que vous avez entretenue avec eux autres, que vous tentez
d'établir depuis quelques mois : il faut avoir une vision à long
terme.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Il est
certain que, dans le domaine minier, ce qui est le plus important dans la
décision, ce sont les… le prix des métaux.
Donc, tout va partir du prix des métaux, et actuellement le prix des métaux est
bon. Si les projets se réalisent ou ne se
réalisent pas, c'est en fonction des prix des métaux, et ensuite, les entreprises,
si elles décident... si c'est une entreprise plutôt qu'une autre, c'est
beaucoup en fonction de leurs capacités financières. Donc, ce sont les deux
premiers éléments.
Ensuite
vient le contexte spécifique d'un pays comme le Québec, et, au Québec, avec les
règles que nous avons, avec ce que nous avons annoncé… et ils le savent quand même, là, nous
avons annoncé nos couleurs, là, il n'y a pas de surprise. Moi, ce que je vous dis, c'est que les études de faisabilité
se poursuivent, il y a des projets miniers qui sont en pleine
réalisation, et les entreprises nous disent qu'elles souhaitent notre
accompagnement, notre accompagnement tant au
niveau des communautés que ce que nous aurons l'occasion de discuter
probablement demain, toute la question des infrastructures, parce que c'est
un élément essentiel pour avoir accès, là, aux ressources dans le Nord-du-Québec.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Roberval.
M.
Trottier : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Mme la Présidente, durant la campagne électorale, on a fait une publicité avec un gros camion, puis il
tombait trois, quatre, comme on dit chez nous, garnottes ou en tout cas quelques morceaux de gravelle, puis là il y a des
gens qui me disaient : Denis, vous exagérez, je veux dire, là, ça ne
se peut pas, je veux dire, qu'il tombe juste
trois, quatre garnottes comme ça, là, dans... à travers un projet de mine qu'ils
investissent des millions. Puis là je disais :
Bien, écoutez, en 2010, il y a la moitié des minières qui n'ont pas payé un
sou. Puis là, on a vu, un peu plus
tard, que — là, c'est en 2011 — il y a encore à peu près la moitié des
minières qui n'ont pas payé un sou.
Je
voudrais que la ministre nous explique comment ça se fait, ça, comment ça se
passe. Là, est-ce que c'est parce que le gouvernement a oublié de collecter le
monde? C'est-u parce que le gardien, je veux dire, là, à la sortie du
minerai, dormait? Je veux dire, là, c'est...
Comment ça se fait qu'aujourd'hui, là, on peut sortir... On parle, là, de
3 millions de tonnes, ça veut
dire 6 milliards de livres de fer qu'on peut sortir du Québec, tu sais,
puis que c'est quelque chose, là, qui est non renouvelable, là; on peut
partir avec ça puis ne pas payer un sou.
Puis
moi, je me rappelle, je suis assez vieux pour... bien, en tout cas, je suis
assez vieux pour me... pour savoir que, sous Duplessis, le fer à 0,01 $ la tonne, c'était un scandale. Puis là c'est zéro cent
la tonne, tu sais? Puis, moi, chez nous, c'est un milieu forestier, puis le monde me disent :
Aïe! Denis, nous autres, là, quand on prend un arbre, on paie, on paie.
On en prend un, puis c'est une ressource qui
est renouvelable en plus, nous autres, on paie. Comment ça se fait qu'on
peut partir avec 6 milliards de livres
de fer puis ne pas payer une cent? C'est quoi, la mécanique de tout ça, là? Il
y a-tu quelqu'un qui dort ou bien donc si c'est parce que c'est la
mécanique qui faisait en sorte qu'on pouvait arriver à ce résultat-là?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. En fait, c'est la mécanique, parce qu'on appelle ça
une redevance par extension, là, mais la façon dont ça fonctionne au Québec, c'est un
pourcentage sur le profit net, donc les revenus de l'entreprise moins ses coûts de production, moins
toute une série de déductions. Et, avant ça, le pourcentage était
12 %, et, pour plusieurs mines… Puis même, dans le rapport du Vérificateur
général, là, il le mettait, de 2002 à 2008, il disait : 14 entreprises n'avaient payé aucune
redevance. Donc, le 12 % s'appliquait sur zéro. 12 % de zéro, ça fait
zéro. Et ensuite le ministre... le
député d'Outremont, alors ministre libéral des Finances, a augmenté le
pourcentage de 12 % à 16 % graduellement, mais ce qui a fait
en sorte que 16 %... Si on a encore des revenus moins toute une série de
déductions puis qu'on arrive à un profit net de zéro, bien, que ce soit
12 % de zéro ou 16 % de zéro, ça fait encore zéro.
C'est pour ça que nous
disons qu'il faut revoir le régime de redevances et que nous proposons un
régime en deux volets. Nous voulons nous assurer que ça ne soit plus possible,
au Québec, qu'il y ait une tonne de fer qui sorte gratuitement — ou une once d'or — et, lorsque les
prix sont très élevés et qu'à ce moment-là les profits suivent, bien qu'on
puisse avoir un partage de cette richesse-là
avec l'ensemble des Québécois et des Québécoises. Et c'est pour ça que
nous proposons un régime de redevances à deux volets, qui sera discuté à l'intérieur
du forum, sur lequel il pourra y avoir des ajustements; mais c'est la
proposition que nous avons mise au jeu.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Roberval.
• (16 h 40) •
M.
Trottier : Bien,
je pense que c'est... Très heureux des explications, parce qu'il y a beaucoup
de gens qui ne comprenaient pas ça, parce que, dans le fond, chez nous, les gens
disaient : Comment ça se fait que, pour une ressource qui est renouvelable, la forêt, on paie
automatiquement puis même on paie plus cher?, et là j'ai l'impression qu'on va
s'arranger pour que tout le monde soit gagnant, qu'il puisse y avoir un
équilibre entre ces diverses redevances là. Est-ce que je comprends bien que c'est
vers ça qu'on s'en va?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Merci, Mme la Présidente. Il est très clair que nous
souhaitons une augmentation des redevances au Québec. Toutefois, nous allons
nous assurer que cette augmentation de redevances là ne fasse pas en sorte de rendre les rendements pour les
entreprises à des rendements qui soient inacceptables. Donc, nous allons
valider avec les rendements d'entreprises, nous assurer que les entreprises
feront toujours des rendements intéressants.
Mais
la bonne nouvelle, c'est que, dans le contexte actuel, avec des prix aussi
élevés de l'or et du fer, il y a de la place
pour que les entreprises fassent leur rendement et que le gouvernement puisse
aller chercher également sa part au niveau du partage de la richesse.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Saint-Maurice.
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Repentigny, la parole est à vous.
M. McKay : Oui. Bien, merci, Mme la Présidente.
On a parlé de... bien, vous avez… la ministre a parlé de stabilité, de prévisibilité par rapport aux redevances. Et
je sais que nos amis d'en face, lorsqu'ils étaient au gouvernement, se targuaient d'avoir justement amélioré ou bonifié
le régime de redevances. Et, quant à eux, puis on... Autant au moment du
projet de loi n° 79 que sur le projet de
loi n° 14, dans toute la discussion qu'on a eue avec l'ancien
gouvernement sur la réforme minière, on nous
servait toujours que la modernisation du régime de redevances, c'était fait,
ça, hein, c'était quelque chose qu'eux avaient réglé dans un
budget — j'imagine que ça devait être autour du budget de 2009-2010 ou 2010-2011 — et que donc c'était fait,
c'était réglé. Et par contre, lorsqu'on leur demandait quelle discussion ils
avaient eue là-dessus, bien là ils nous
ramenaient au fait que, bien, il y a eu une discussion sur le projet de loi sur
le budget, et donc la discussion
était close, hein, ça avait eu lieu puis c'était fini, cette affaire-là, c'était
réglé. Mais, moi, quand je parlais avec des entreprises du secteur
minier et que je leur posais des questions sur la modernisation, un régime de
redevances, effectivement, je peux confirmer
que ce qu'on me disait, c'était que ce qui était important, c'était la
stabilité et la prévisibilité.
Alors, moi, je me… je pose la question par
rapport à une mesure budgétaire qui est passée dans un budget parmi toute une panoplie d'autres mesures et donc qui n'a
pas pu faire l'objet de beaucoup d'attention, tant de la part des
parlementaires que la discussion dans l'ensemble de la société puis les
consultations auprès de l'industrie minière elle-même versus la discussion que
la ministre va amorcer.
Alors, moi, je lui demande, dans le fond...
tu sais, je pense que poser la question, c'est y répondre. Mais en même temps ça va peut-être amener la ministre à pouvoir
expliciter davantage. Dans le fond, entre une mesure budgétaire passée un peu en vitesse dans un budget et un
forum comme on va avoir sur la réforme de l'industrie... de la
redevance... du régime de redevances minier, qu'est-ce qui est le plus... qu'est-ce
qui amène le plus de stabilité et de prévisibilité pour l'industrie?
La Présidente (Mme Bouillé) : Merci, M. le député. Je dois
toutefois vous aviser que le temps imparti au
groupe composant le gouvernement est écoulé. Donc, c'est maintenant... Je
reconnais l'intervention du groupe...
Des
voix : …
La Présidente (Mme Bouillé) : S'il vous plaît! Je reconnais
maintenant l'intervention du groupe
parlementaire formant la deuxième opposition officielle pour son bloc d'échange.
M. le député de Granby, la parole est à vous.
M. Bonnardel : Merci, Mme la Présidente. Alors, oui,
je débute... Je ne peux pas m'empêcher de réagir sur les propos des collègues du parti ministériel. Les
collègues du Parti québécois sont assez rigolos cet après-midi, surtout celui de Saint-Maurice, quand on l'entend dire que
l'incertitude est peut-être créée par les députés de l'opposition qui soudainement ne veulent pas d'investissement au
Québec puis qui disent aux entreprises... qui disent aux investisseurs :
Bien, sauvez-vous, sauvez-vous.
Alors, je lui pose la question parce que son
collègue qui s'y connaît en la matière, tantôt il l'a dit, il l'a dit : Ça prend un cadre législatif, ça prend un régime de
redevances concurrentiel. Ça, ça vient de qui? Bien, ça ne vient pas du parti de l'opposition, ça vient du parti
ministériel et de la ministre en place, qui se doivent nécessairement de
comprendre la situation puis de se dire :
Bien, il faut aller rapidement, là. Il faut être capables de leur donner un
cadre qui va les rassurer, un régime
concurrentiel sur les profits. Au Canada, c'est drôle, on fonctionne tous de la
même manière, sur les profits. Et on ne me fera pas croire aujourd'hui
qu'en allant dans un autre sommet, qui va avoir lieu dans deux, trois mois, on
va rassurer les investisseurs.
Puis il y a le collègue à côté du collègue de
Saint-Maurice, le député de Roberval, qui dit : Ah! on a fait une petite annonce, puis
les gens nous questionnaient à savoir comment ça se fait qu'il y avait trois,
quatre garnottes qui descendaient du
camion. Bien, il faut peut-être lire des états financiers d'entreprises pour
comprendre une situation d'une entreprise pour une année précise. Ça se
peut qu'une entreprise ne fasse pas de profit une année. Mais moi, je ne
connais pas beaucoup de minières qui offrent
des salaires de 25 000 $ par année. Je n'en connais pas beaucoup. La
plupart des salaires dans les
minières, c'est 50 000 $, 60 000 $. On peut donc calculer
qu'il y a énormément de taxes, d'impôt, de charges qui sont envoyés au
gouvernement. Alors, ça, il faut quand même le calculer avant de dire que, oui,
il y a peut-être huit, neuf entreprises qui n'en ont pas versé. Ça, je ne dis
pas que c'est parfait, là, je ne dis pas que c'est parfait. On peut regarder ça comme il faut, mais, au-delà, avant de
dire que les investisseurs ou les entrepreneurs... Il faudrait peut-être...
essaient de déjouer le gouvernement, bien, il faut nécessairement, je pense,
avoir un certain équilibre quand on dit ça.
Je
disais tantôt, donc, Mme la Présidente, que, oui, j'ai...
La Présidente (Mme Bouillé) : Excusez-moi, M. le député de Granby.
Est-ce que c'est une question de règlement, M.
le député de Repentigny?
M.
McKay : C'est une question de
règlement. C'est parce que le député laisse entendre que, dans ses propos, notre collègue suggérait que certains
entrepreneurs déjouaient… tentaient de déjouer les règles, alors que moi, je
suis...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Ce n'est
pas une question de règlement, M. le député de Repentigny.
M.
McKay : Bien, c'est parce que c'est
prêter des intentions.
La Présidente (Mme Bouillé) : Ce n'est pas une question de
règlement. Merci beaucoup. La parole est à
vous, M. le député de Granby.
M. Bonnardel : Bon. Alors, allons-y sérieusement. Alors, j'ai rencontré
des entreprises minières dans les derniers mois. J'imagine que les collègues de
l'opposition l'ont fait…
M. Khadir :Pas moi.
M.
Bonnardel : ...puis, Mme la ministre,
question rapide... Vous n'en avez pas fait, M. le député de Québec solidaire?
M. Khadir :...
M.
Bonnardel : Alors, question rapide,
pourriez-vous me dire...
Des
voix : ...
M.
Bonnardel : Pourriez-vous...
Des
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : À l'ordre,
s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Bonnardel : ...Mme la ministre, nous déposer
votre agenda, savoir combien d'entreprises minières vous avez rencontrées depuis le 4 septembre dernier? Est-ce que
c'est possible?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Des
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Une demande assez surprenante. J'ai rencontré plusieurs entreprises minières. J'ai fait des rencontres
particulières, mais j'en ai rencontré plusieurs aussi en groupes. J'ai
participé à Québec meilleure mine. J'étais,
là, à deux événements de l'association minière du... non, à un événement de
l'Association minière du Québec, à un événement de l'association des
explorateurs miniers du Québec. J'ai rencontré les gens de l'Association
minière du Québec, tant...
Une
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Est-ce que
c'est une question de règlement, M. le député de Granby?
M.
Bonnardel : ...une question fort
simple.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Allez-y.
M.
Bonnardel : Je veux juste savoir si,
oui ou non, elle peut me déposer son agenda, à savoir combien d'entreprises minières la ministre a rencontrées.
Je ne veux pas savoir si elle a fait des colloques, tout ça. Je veux
juste savoir si, oui ou non, elle peut le déposer.
La Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Granby, vous avez
fait votre point. Est-ce que c'est une
question de règlement, M. le député de Saint-Maurice?
M. Trudel : ...il me semble que mon collègue de l'opposition
a eu le temps de poser sa question. Il faudrait
que la personne... La ministre qui est là pourrait avoir le temps de répondre.
La Présidente (Mme Bouillé) : Tout à fait. Tout à fait. Elle peut
accepter ou refuser. On veut entendre la
ministre.
Des
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Non, non.
Non, non. Question de règlement, M. le député de Repentigny.
M.
McKay : La ministre vient d'expliquer
toutes les rencontres qu'elle a eues. Je pense que c'est dans notre règlement
qu'on doit prendre... on doit accepter la parole des députés, des ministres
autour de la table. Alors, de... je pense que le député peut...
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Repentigny, bon, vous avez fait...
Une
voix : ...
La Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Repentigny, il y a
une personne qui prend la parole, et c'est
moi, là, O.K.? Je vous dis : On va accorder...
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Repentigny, je donne la parole à la ministre.
• (16 h 50) •
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. Donc, en réponse au député
de Granby, je lui mentionnais l'ensemble des
rencontres que j'ai tenues avec les minières, donc je pense que c'est pertinent
de le savoir. Au souper annuel de l'Association
minière du Québec, il y a un grand nombre de minières qui sont présentes, l'ensemble
des membres qui se déplacent au
souper. Au souper de l'association des explorateurs miniers du Québec, encore
une fois, c'est une plénière et ça m'a
permis de rencontrer tant en petites rencontres avant l'événement que pendant l'événement,
de rencontrer un grand nombre d'entreprises,
où nous avons discuté de différents sujets les touchant. Donc, je peux vous
dire, Mme la Présidente, que j'ai
rencontré plusieurs entreprises minières sur un ensemble de dossiers qui les
intéressent et avec une très grande collaboration de ces entreprises-là.
Et la même chose avec les associations qui sont au Québec, qui concernent, là,
les mines et l'exploration minière du Québec.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Granby.
M.
Bonnardel :
Alors, oui, Mme la Présidente. Si la ministre voulait être aussi transparente
qu'elle le souhaitait quand elle était de ce côté-ci, elle n'aurait pas pris trois, quatre
minutes juste pour me dire qu'elle a rencontré dans tel, tel colloque...
Je vais demander simplement...
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Granby,
vous ne pouvez pas imputer...
M. Bonnardel : Je n'impute pas...
La Présidente (Mme
Bouillé) : ...d'intentions. Oui.
M. Bonnardel : Bien, Mme la Présidente...
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Monsieur...
M. Bonnardel : Alors, la seule chose...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Allez-y.
M.
Bonnardel : La
seule chose que je demande, là, c'est le dépôt de rencontres privées entre Mme
la ministre et les entreprises. C'est assez
simple, là, assez simple. Pas les colloques, puis les petits soupers, puis
les...
La Présidente (Mme
Bouillé) : C'est très simple.
M. Bonnardel : Alors là, elle ne veut pas le faire. C'est correct. J'accepte.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Granby...
M. Bonnardel : Bien, c'est ce que j'ai compris. Est-ce que vous avez
entendu un oui ou un non?
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Granby, je
vais demander... Vous avez fait votre demande à plusieurs reprises. Mme la députée... Mme la ministre, est-ce que vous
déposez, oui ou non, votre agenda aux membres de la commission?
Mme Ouellet : Mme la Présidente, j'ai répondu en présentant l'ensemble
des rencontres que j'ai eues avec différentes entreprises minières, soit en
rencontres individuelles, soit en rencontres collectives, soit dans des grands groupes avec plusieurs discussions particulières
avec les entreprises minières. Je pense que ça répond tout à fait… et
dans tous les secteurs d'activité, que ce soit le fer, l'or, le phosphore, le
lithium, le nickel, donc je crois que ça répond amplement, là, à la question du
député de Granby.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci beaucoup. M. le
député de Granby.
M.
Bonnardel :
Merci, Mme la Présidente. Mme la ministre dit que le marché des mines, c'est un
marché qui est émotif, qui est très émotif. Oui, parce que, quand on regarde la
situation du Québec depuis l'élection de ce gouvernement, depuis le
4 septembre dernier, tous les collègues qui sont ici comprennent très bien
que le cadre législatif n'est pas déposé encore. On va s'en aller dans un sommet pour définir quelles seront les
redevances encore une fois, on va retarder, retarder et retarder parce
que la ministre le sait très bien, là, que cette incertitude, elle existe, elle
est là.
Puis
je lui pose une autre question fort simple, là. Elle a essayé tantôt, par l'entremise
de son collègue, de dire : Oui, il y a des petits investissements dans le lithium.
Alors, je vous dis : Dans le Nord québécois présentement, combien
de mines se sont installées au Québec?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, il y a le projet de Québec Lithium qui est en construction.
M. Bonnardel : Dans le Nord. Dans le Nord.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Granby...
Mme Ouellet : Bien, c'est du Nord pas mal, là…
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Granby, c'est moi qui donne la parole. La parole était donnée à la ministre, qui tente de vous répondre. Donc, je
vous demande de respecter le droit de parole, s'il vous plaît. Mme la ministre,
allez-y. Vous avez la parole.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Le projet de Québec Lithium est en Abitibi. Je ne
sais pas si, pour le député de Granby, ce n'est pas assez au Nord, l'Abitibi, là, mais il
y a le projet de Québec Lithium. Il y a le projet qu'on appelle DSO, de
Tata Steel, qui est actuellement en construction, qui est à Schefferville. J'espère
que c'est assez au Nord pour le député de
Granby, Schefferville. Et il y a le projet de Goldex, qui sont en train de
rouvrir la mine suite aux problèmes
qu'ils ont rencontrés, qui est également en Abitibi. Et je peux lui confirmer
qu'il y a en plus plusieurs projets dont
les études de faisabilité se poursuivent. Et j'en ai mentionné quelques-uns :
le projet de Taconite, qu'on appelle KéMag, toujours avec Tata Steel, qui est dans le coin de Schefferville
également, pour un investissement éventuel de 4,7 milliards; le projet du lac Otelnuk; le projet qu'on appelle
Adriana, avec l'entreprise WISCO, pour des investissements de
13 milliards de dollars; des projets de
Champion, qui est toujours, aussi, en étude de faisabilité, pour lesquels se
dépensent des dizaines de millions de
dollars, qui se situent tous dans le Grand Nord du Québec. Il y a également, j'oubliais,
le projet de Royal Nickel, qui est en construction également, Royal
Nickel qui est juste à côté de...
La Présidente (Mme
Bouillé) : ...la ministre.
Mme
Ouellet : … — bien, il me demandait des projets — de Royal Nickel, qui est juste à côté
de Raglan, qui est une mine de nickel. Puis le propriétaire est Jilin Jien Nickel, la
première entreprise 100 % propriété chinoise au Québec.
Une voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Granby, c'est moi qui donne les droits de parole. Je
vous ai averti plusieurs fois, là. Donc, M. le
député de Granby, la parole est à vous.
M. Bonnardel : Merci, Mme la Présidente. Oui, la plupart des dossiers d'importance
que vous avez nommés étaient déjà en
préparation lors de l'ancienne administration. Mais, bon, on va passer à d'autre
chose rapidement. Est-ce que vous
avez l'intention, dans votre projet de loi sur les mines, d'imposer ou de
laisser un droit de vote aux municipalités?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Je pense que vous faites référence à l'ancien
article 91 du projet de loi n° 14, et c'est ce qu'on appelle les zones d'exclusion.
J'ai déjà mentionné que nous étions d'accord avec les zones d'exclusion. Toutefois, la façon dont il était
libellé dans le projet de loi n° 14, il y avait beaucoup de
zones d'ombre, il était très difficile d'application,
les définitions n'étaient pas claires. Et, ce que j'ai fait depuis mon arrivée,
j'ai mis en place un comité de
travail où siègent l'Association minière du Québec, l'Association de l'exploration
minière du Québec, la Fédération québécoise des municipalités, l'Union
québécoise des municipalités, l'UPA et Québec meilleure mine. Et ils sont à me faire des recommandations pour
réussir à opérationnaliser, de façon très concrète et viable... Parce que
c'est bien beau d'avoir un principe, mais, si on n'est pas capables de l'opérationnaliser
dans la vraie vie... Donc, ils sont à me faire des recommandations pour que
nous puissions opérationnaliser le principe de zones d'exclusion.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Granby.
M.
Bonnardel :
Merci, Mme la Présidente. Je pense que vous avez tous les éléments en main, Mme
la ministre, pour être capable... vous auriez,
en tout cas, tous les éléments en main pour être capable de rassurer les
investisseurs rapidement, pour leur donner un régime de redevances rapide, et
je m'explique.
Déjà, le Vérificateur général disait... Et ça,
c'est des demandes qu'on vous a faites, au ministère, lors de la préparation des questions; les subventions
directes et indirectes aux compagnies, les crédits d'impôt, l'électricité à
rabais, les redevances séparées de l'impôt des mines, tout ça, c'est des
questions auxquelles je pense que vos gens au ministère auraient été capables... ou sûrement capables de répondre à ça pour en
arriver à rassurer, encore une fois, ces investisseurs, pour leur dire : Bien, on va vous donner un
cadre législatif bientôt, rapidement, puis le régime de redevances, c'est
soit qu'on le garde comme ça ou voici ce qui va être rapidement.
Vous le savez très bien, Mme la ministre,
vous le savez très, très bien, cette incertitude-là, ce n'est pas moi qui l'ai créée, là,
puis ce n'est pas le député de Brome-Missisquoi, là. Cette incertitude, vous l'avez
créée vous-même, comme gouvernement,
depuis le 4 septembre dernier, en disant qu'on s'en va encore une fois… en
changeant la donne, en changeant la donne complètement pour ce qui est
de ces mines, ces minières, ces investisseurs qui se questionnent à savoir : Est-ce que, oui, le gouvernement
veut nous accompagner?, avec tous les messages contradictoires que les
ministres, dont vous-même, vous avez lancés
à gauche et à droite, comparativement à votre première ministre... à la
première ministre qui dit, du bout
des lèvres : Oui, oui, oui, on vous aime, venez chez nous; mais, de l'autre
côté, ce n'est pas ce qu'on a entendu.
Alors,
le Vérificateur général donnait déjà des éléments. Alors, pourquoi partir
encore une fois dans un autre sommet, amener
un paquet de gens à définir ce qui est bon ou pas bon? L'Australie, là, a
essayé, a essayé ce que vous souhaitez
faire, et aujourd'hui, là, avec les cycles haussiers, là, les minerais, et tout
ça, on se questionne à savoir est-ce que c'était la bonne solution.
Le
Canada a décidé de prendre les profits, toutes les provinces canadiennes ont
décidé d'y aller sur le profit. Est-ce que
16 %, c'est bon aujourd'hui? Vous pourriez
dire 17 % demain matin, on pourrait en
débattre. Vous pourriez ramener ça à 15 %, mais le contexte d'incertitude, il a été créé, et il n'y
a pas eu d'investissement majeur au Québec
depuis l'arrivée de votre parti au pouvoir.
Il n'y en a pas eu. Il n'y en a pas eu, d'annonce majeure. Alors, on pourra
dire ce qu'on veut, mais cette incertitude, elle a été créée.
Et je vous donne ce que le Vérificateur
général disait déjà, je vous le répète : Si on avait pu avoir ces éléments-là, on aurait
peut-être pu définir exactement est-ce que les entreprises en ont trop, de ces
subventions directes et indirectes, les crédits d'impôt, l'électricité à
rabais, les redevances séparées de l'impôt des mines.
Alors, je vous pose la question : Pourquoi
avoir attendu et, encore une fois, pelleté par en avant le fait qu'on se doit de revoir ce
principe des redevances quand vous, comme gouvernement, si vous aviez le
courage politique, vous pourriez dire
exactement... Si on suit exactement ce que vous avez mis comme publicité, là,
dans vos annonces dans la campagne électorale,
là, les trois morceaux de roche qui tombaient, là, bien, aujourd'hui, vous vous
rendez compte que vous avez fait une erreur. Vous avez fait une erreur.
Une
voix : Ils n'ont même plus le camion.
M. Bonnardel : Alors, voilà. Le camion est même
parti, oui. Parce que les investisseurs, aujourd'hui, ils sont tous sur le frein, tous sur le frein. Ça, c'est la vérité,
c'est ce qui se passe présentement au Québec, et vous ne me direz pas autre
chose... Alors, voilà!
Des
voix : …
La
Présidente (Mme Bouillé) : Eh! À l'ordre,
s'il vous plaît!
Des
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : À l'ordre!
Des
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Non! Non!
Non!
M.
Bonnardel : Alors...
La
Présidente (Mme Bouillé) : À l'ordre!
M.
Bonnardel : Bien...
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Granby.
M.
Bonnardel : Alors, question rapide,
je pense qu'elle a été posée par mon collègue : Qu'est-ce qu'un sous-ministre pouvait faire en Chine ou en Asie
pour essayer de vendre quoi aux Québécois quand le cadre réglementaire n'est
pas réglé…
Une
voix : ...
M. Bonnardel : …aux Chinois, quand les redevances ne sont pas réglées?
Comment on peut aller vendre, dire :
Venez-vous-en chez nous quand l'incertitude est grosse comme ça, quand les
ministres s'en vont par là puis que la première ministre, du bout des lèvres, dit :
Venez-vous-en chez nous, on vous aime? Comment, à quelque part, InvestissementQuébec pouvait payer un sous-ministre de
dire : On va aller faire une conférence, on va aller leur dire qu'on est
bons puis qu'on est beaux chez nous quand il n'y avait rien de réglé? Il
n'y a rien de réglé pour ces investisseurs aujourd'hui au Québec.
Alors,
la question se pose. Vous pouvez peut-être, encore une fois, nous dire
que «Ah oui! le cadre réglementaire était
correct, on pouvait y aller». On a dépensé peut-être 15 000 $, mais il reste que, pour
moi, ça a été de l'argent dépensé pour rien, pour un sous-ministre qui est allé
là-bas pour vendre quoi? Un régime qui n'est même pas adéquat pour vous
aujourd'hui. Voilà. Merci, madame.
Alors,
je pose la question à la ministre à savoir pourquoi on a envoyé un ministre
puis pourquoi elle n'a pas pris les recommandations du Vérificateur général, déjà. Il
faut avoir le courage politique de nous dire... On peut être d'accord ou
pas d'accord avec votre position, là, mais,
si minimalement vous aviez dit : On s'en va vers ça, on va vous déposer
ça, bien l'opposition aurait pu en débattre rapidement puis on n'aurait
certainement pas créé de l'incertitude encore pour la prochaine année au
Québec.
• (17 heures) •
La Présidente (Mme
Bouillé) :Merci, M. le député. Je
suis maintenant prête à reconnaître l'intervention du député indépendant. M. le
député de Mercier, la parole est à vous.
M.
Khadir : Merci,
Mme la Présidente. D'abord, mes salutations à vous, honoré de participer à vos
travaux, et mes salutations particulières à la
députée de Vachon, que j'ai eu l'occasion de questionner pour la première fois
en tant que ministre.
Alors,
Mme la Présidente, d'abord, c'est sûr que ce qu'on a entendu au cours des deux
dernières heures suscite un peu de réflexion.
J'entends beaucoup le débuté de Granby s'inquiéter de l'incertitude des
industriels, des grandes compagnies minières
internationales. Bien, je crois que c'est une bonne chose. Je voudrais un peu
rassurer le ministre... j'ai dit «le ministre», le député de Granby : C'est une
bonne chose que les grandes entreprises aient un peu d'incertitude par rapport à ce qui se passait dans le passé.
Dans
le passé, le Québec se faisait dépouiller. Depuis trop longtemps, des richesses
importantes qui appartiennent au peuple québécois servent à peu près à tout le
monde, profitent à tout le monde, sauf au peuple québécois. Qu'on pense collectivement qu'il y a eu un travail, Québec
solidaire a joué un rôle, disons, modeste là-dedans. Je me rappelle
quand, pour la première fois, en février 2009, on remettait en question… C'est
pour ça que je me rappelais du rapport du vérificateur en avril 2009,
parce que le vérificateur est venu, disons, répondre à des questions que des
journalistes me posaient, parce que les journalistes étaient incrédules par
rapport aux choses qu'on dénonçait. On disait que ça n'a pas d'allure que, dans un pays moderne, le
sous-sol appartienne aux étrangers et que le gouvernement, la population
du Québec ne voient pas beaucoup de choses.
Alors, je pense que le
député de Granby doit plutôt être tout à fait heureux de savoir que maintenant
des entreprises multinationales, qui dépouillent la plupart du temps les
peuples qu'ils exploitent… les sous-sols qu'ils exploitent, soient...
M.
Bonnardel : …tous des bandits.
M.
Khadir : Non,
ils ne sont pas tous des bandits, c'est la pratique dans ces milieux-là. C'est
une pratique coloniale qui date d'à peu près 500 ans, et c'est un vieux modèle duquel il
faut sortir. L'histoire de juste se contenter des jobs, je rappelle à mon collègue que c'est fini, ça appartient
du temps de Pizarro, quand il est débarqué au Pérou il y a 500 ans,
d'accord? On a continué trop longtemps là-dedans.
Le
développement durable dont on se gargarise tous, c'est un développement lent.
Le développement durable, une des premières prémisses, ça doit profiter aux gens
chez qui on prélève les ressources. Donc, ça voudrait dire que, si on n'a
pas trouvé les moyens de faire en sorte de s'assurer
que ce qui sort du sous-sol du Québec profite au moins autant aux Québécois qu'à des investisseurs privés, bien, on
prend le temps… il n'y a pas de panique, c'est dans notre sous-sol, ça
nous appartient, ça pourrait être une
manière de laisser aux générations futures un héritage. Quand on sait par
ailleurs à quel point on est en train de brûler, hein, notre planète,
quelles erreurs on a commises, ça serait un moyen d'être prudents.
Donc,
je pense que le député de Granby a toutes les raisons d'être plutôt content de
savoir ça. Et je vais lui montrer quelques exemples pourquoi les entreprises multinationales
sont fautives puis pratiquent de l'évitement fiscal agressif, que le Congrès américain identifie, depuis 2009, comme
de l'évasion fiscale, donc quelque chose qui est de nature frauduleuse.
Mme la ministre, à l'émission
Tout le monde en parle, vous avez démontré votre volonté de mettre fin à
cette braderie dont on vient de parler. Vous
avez mentionné que nous allons donc dorénavant essayer de comprendre
mieux la valeur extraite pour pouvoir
calculer le profit, taxer adéquatement, pour que les gens voient un juste
retour sur ce qui est exploité de
notre sous-sol. Si on veut changer la formule pour établir un niveau de
redevances, bien, il faut l'établir sur les niveaux de volume extrait de notre sous-sol. Parce qu'on ne pourra pas
calculer vraiment les profits ni les revenus bruts si on n'a pas une
bonne idée du volume de ce qui est extrait de notre sous-sol.
Alors,
moi, je regarde la page... je vous convie, là, à la page 237 de vos
réponses à l'opposition officielle, O.K.? Alors, les tonnages extraits, il y a des questions
qui étaient demandées : en 2012-2013, ventilés par type de minerai,
par mine et par mois. Donc, l'opposition
vous demande : Combien étaient extraits par mine et par minerai dans
différents secteurs au Québec? Combien
on sort de notre sous-sol? La réponse : «Ces données sont confidentielles par
établissement.» On ne le sait pas.
Ensuite, on va plus
loin, si je ne me trompe pas...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Vous
permettez?
M.
Khadir : …Copie des plans de
restauration... bon.
Une voix : ...
M.
Khadir : Oui.
Bien, en fait, je n'en ai pas beaucoup plus que ça, parce que ça, c'est
vraiment essentiel. Mettons, pour épargner dans le temps, là, on demande le
tonnage par minerai, par mine et par mois. Puis, ça serait bon, parce qu'on
est dans l'étude des crédits, on veut
savoir, si, par exemple, on ne connaît pas ces informations-là, combien de
personnel on a besoin, que votre ministère doit engager pour le savoir, pour
faire des enquêtes, pour avoir une bonne idée de ce qui sort de notre sous-sol.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En fait, effectivement, en
fonction de la loi actuelle, il y a un certain
nombre de données qui sont confidentielles, et c'est pour ça que j'ai dit que,
dans le nouveau projet de loi sur les mines,
il y aura plusieurs éléments de transparence. Mais là les lois sont ce qu'elles
sont jusqu'à temps qu'on les modifie.
Toutefois,
dans un document... Puis,
c'est ça, j'essayais de valider
si on en avait une copie ici; on n'en a pas.
Mais il y a un document qui est déposé une
fois par année, par le ministère, qui donne le bilan annuel du portrait minier.
Et, dans ce bilan-là, nous avons l'information
pour presque toutes les mines sur le tonnage extrait, je vous dirais, puis si
ma mémoire est bonne — je vous fais ça de mémoire, là — sauf les
mines de fer.
Donc,
il y a quand même un certain nombre d'informations qui sont déposées, mais
effectivement ce n'est pas complet. Et, pour qu'on puisse rendre disponibles
l'ensemble des données, il faut changer, dans la Loi sur les mines… pour
permettre au ministère de diffuser les
informations. Ce sont des informations qui sont disponibles au ministère,
toutefois, parce que, pour pouvoir gérer la
Loi sur l'impôt minier, nous avons besoin de ces informations-là. Mais
malheureusement le ministère ne peut pas les rendre publiques, étant donné les
clauses de confidentialité.
M. Khadir : D' accord. Question : Qui...
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de…
M. Khadir : Excusez-moi.
La Présidente (Mme
Bouillé) : …Mercier, allez-y.
M.
Khadir : Je m'excuse.
Est-ce que vous pourriez nous dire qui fournit l'information, les données que
vous avez? Est-ce
que vous vous fiez à la parole des minières? C'est eux-mêmes qui fournissent l'information
sur le tonnage ou on a, au ministère, des compétences et des personnes,
des commissaires, des inspecteurs pour évaluer ça? Ça, c'est un volet de la
question.
Pourquoi
je vous la pose? Et c'est important, et là la question du fer est
particulièrement importante. La plus grande mine de fer au monde se trouve au Québec. Ça
appartient à ArcelorMittal, qui est la plus grande sidérurgiste
mondiale, d'accord? Bon, si ce n'est pas la
plus grande, c'est parmi les très grandes, d'accord? Peu importe, il y a
beaucoup de tonnage qui sort de là.
Or, ArcelorMittal, ça serait bien que le député de Granby, peut-être, me suive
dans cette... ArcelorMittal a une
division au Luxembourg, où est le siège social. Le Luxembourg, c'est un paradis
fiscal. ArcelorMittal, c'est des intérêts indiens, mais ils sont
installés dans un paradis fiscal et ils ont toute une division qui s'occupe de «transfer
pricing».
Alors, je vous invite
à aller voir c'est quoi, le «transfer pricing», suivant le document d'enquête
du Congrès
américain. Le «transfer pricing», c'est une méthode par les
entreprises... la plupart le font sans s'en vanter, maisArcelorMittal s'en
vante. Il y a une division avec des ressources importantes pour cacher le
profit minier. C'est un moyen d'effacer
la trace du profit à travers les filiales, et de payer le moins d'impôt
possible, et déclarer le profit dans l'endroit où on paie le moins de
taxes possible.
Donc,
on a un problème si on se fie aux entreprises. Donc, je reviens sur ma question :
Est-ce que c'est ArcelorMittal qui nous dit
combien de fer sort ou, pour les autres mines, quels sont... Qui nous dit
combien sort de notre sous-sol?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. En fait, ce sont les entreprises qui nous indiquent
le tonnage extrait, mais à partir de documents qui ont été vérifiés. Et ensuite, peut-être
pour vous rassurer, ou peut-être pas, je ne le sais pas, mais le volume est multiplié par le prix du
marché, et ça, c'est géré par les gens du ministère. Donc, c'est le prix du
marché qui est accolé au volume.
Donc, à ce moment-là,
les questions de «transfer price» ne devraient pas interférer,
là, sur les revenus, parce qu'effectivement
ça peut exister, là, mais ne devraient pas interférer sur le modèle qui existe
actuellement au gouvernement.
M. Khadir : Bien, ça…
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Mercier, la parole est à vous.
M.
Khadir : Merci.
Le «transfer pricing» ne s'appliquerait pas pour le type de
redevances que vous allez appliquer sur la
valeur brute, n'est-ce pas? Dans votre modèle mixte hybride, il y aurait des
redevances sur la valeur brute puis ensuite une sur le surprofit.
Mme Ouellet : Mais, dans les deux…
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre, en moins
de une minute.
• (17 h 10) •
Mme
Ouellet : Merci,
Mme la Présidente. Dans les deux cas, ça ne s'appliquerait pas parce que, sur
le revenu brut, c'est le tonnage multiplié par le prix du marché, et c'est sur le
profit. Bien, on détermine les revenus à partir du tonnage multiplié par
le prix du marché, desquels on enlève des coûts d'exploitation et...
M. Khadir : Connaissant le...
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Mercier.
M.
Khadir :
Connaissant le passé des minières, si c'est sur la valeur brute, donc le
tonnage, et que, le tonnage, on s'en remet uniquement aux compagnies, je pense qu'on
a un problème, Mme la ministre. Il faudrait probablement le corriger.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre, en
15 secondes.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. En fait, c'est sur l'information fournie par les
compagnies, toutefois vérifiée. Ces informations-là sont vérifiées par un vérificateur
externe. Mais, si on avait des raisons de croire qu'il y avait des difficultés, rien n'empêcherait, par sondage, d'aller
faire des validations, et, si vous jugez que c'est pertinent, ça
pourrait être quelque chose qui serait regardé dans le futur.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Je vous remercie. Je reconnais maintenant l'intervention du groupe parlementaire formant le gouvernement. M. le député de
Roberval, la parole est à vous.
M.
Trottier : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bon, j'entendais tout à l'heure le député de Granby
qui s'intéressait à l'agenda privé de la ministre. Mme la Présidente, si on n'était pas
fins, on aurait pu lui demander son agenda du temps où il avait une relation privilégiée avec l'ancienne
ministre des Ressources naturelles. Mais rassurez-vous, on ne le demandera pas.
La Présidente (Mme
Bouillé) :M. le député de Roberval, je vous invite
à...
M. Trottier : Mme la Présidente, il y aurait une chose, par exemple, qui
pourrait être intéressante en termes d'agenda, il serait intéressant...
M. Bonnardel :Mme la Présidente, corrigez-le, là, parce que…
La Présidente (Mme
Bouillé) : …invité à être prudent. M.
le député de Granby, il a la parole.
M.
Trottier : Bon.
Puis, Mme la Présidente, je vous rappelle que c'est le député de Granby qui s'est intéressé aux agendas privés. Bon.
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Bouillé) : À l'ordre, s'il vous plaît!
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Non. Là, là, il y a...
M. Bonnardel : …
La Présidente (Mme
Bouillé) : Non, je m'excuse, M. le
député de Granby, vous n'avez pas la parole.
M. Bonnardel : …
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Granby, je
vous invite à arrêter! Je l'ai invité à être prudent.
M. Bonnardel : Il est mieux d'être prudent.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Granby, ça fait!
M. Bonnardel : ...
La Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Granby!
M. Bonnardel : Parfait. Parfait.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Vous arrêtez!
M. Bonnardel :Bien sûr... pas prudent…
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le...
Une voix : …
La Présidente (Mme
Bouillé) : Est-ce que c'est un
point de règlement, M. le député de Brome-Missisquoi?
M.
Paradis :
...question de privilège. Et un député peut le faire valoir pour un autre
député. Je vous le soumets respectueusement, je demande au député de Roberval,
s'il vous plaît, de ne pas toucher à ces choses-là comme parlementaire;
ça pourrait lui revenir.
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Roberval,
vos propos étaient inacceptables. Vous...
M. Trottier : …
La Présidente (Mme
Bouillé) : Continuez.
M.
Trottier : Si,
Mme la Présidente, vous jugez que c'était inacceptable, je m'en excuse et je
les enlève, puis je pense qu'on va revenir à
des éléments essentiels, qui sont, à mon avis, importants pour la commission
puis ils sont importants pour l'ensemble des
citoyens. Mais, en termes d'agenda, là, est-ce que le député de Granby serait
intéressé à déposer l'agenda de ses collègues lors des différentes
commissions...
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de Roberval,
vous ne pouvez interpeller un autre membre de la commission en ce moment. Je
vous invite à adresser vos questions à la présidente. Allez.
M. Trottier : Je vous comprends, Mme la Présidente, mais c'est parce qu'à
partir du moment où on se questionne sur les
agendas des autres je pense qu'on peut se questionner sur les agendas des
députés de l'ADQ, qui étaient toujours absents lors de nombreuses
commissions.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Roberval, je vous demande d'adresser vos questions à la ministre, et de vous adresser à moi, et de faire attention
à vos propos.
M. Trottier : ...Mme la Présidente, on va aller avec une question qui, à
mon avis, est très importante. On dit souvent
qu'on se questionne sur quelles sortes de redevances on va avoir au Québec,
puis on a peur, dans certains cas, là, que ce soit exagéré. J'aimerais
ça que la ministre puisse nous donner des exemples de ce qu'il se passe
ailleurs, dans d'autres pays, des exemples
desquels on pourrait s'inspirer, des pays qui sont, on pourrait dire, des
démocraties, des pays qui pourraient
nous ressembler. Est-ce que la ministre pourrait nous donner quelques exemples,
là, de ce qu'il se passe ailleurs en termes de redevances sur les mines,
dans ces pays-là?
La Présidente (Mme Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. En fait, dans le document de consultation, là, il y
aura du balisage qui sera présenté, de ce qui
se fait ailleurs dans le monde. Il y a l'exemple, qui a souvent été cité, de l'Australie,
où il y a un volet sur le revenu brut, un volet sur le surprofit, et, dans les
provinces de l'Australie, c'est variable, là, d'une province à l'autre. Il y a plusieurs pays... Il y avait un exemple, là,
du côté des mines de diamant au Botswana, où plus de 80 % des
revenus revenaient au gouvernement, après ça, la distribution, c'est autre
chose, mais en termes de revenus. Donc, il y a différentes formules.
Puis,
selon, là, une revue américaine sur les mines, plus de 25 juridictions…
des pays à travers le monde, avaient révisé ou étaient en train deréviser leurs
systèmes de redevances. Donc, c'est dire que c'est en évolution partout sur
la planète, et ce n'est pas seulement qu'au
Québec qu'on se questionne pour un meilleur partage de la richesse entre
l'entreprise minière et, de l'autre part, l'ensemble de la collectivité.
Et je voudrais tout à fait rassurer le député
de Granby que, oui, le Vérificateur général, dans son rapport, qui est d'ailleurs extrêmement dévastateur, là, pour l'année 2008-2009,
mentionnait que nous devions évaluer les retombées économiques des mines, mais, dans son rapport, ne
propose pas de solution précise à un modèle de redevances précis. Donc, il revient au gouvernement de pouvoir
établir ce modèle-là, et la position que nous avons prise lorsque nous
avons été élus, c'est de dire : Nous allons prendre le temps de travailler
avec les minières.
Et je peux vous dire qu'elles apprécient
grandement que nous prenions le temps de les écouter et de travailler avec les minières à l'établissement
d'un système de redevances. Je pense que, si nous... Nous aurions pu prendre
une décision différente dès le dépôt
du budget, qui s'est fait très, très rapidement, d'indiquer les niveaux de
redevances. Mais je ne crois pas que c'est ce qui était souhaité par l'industrie
minière. Donc, en ce sens-là, nous sommes vraiment à l'écoute de l'industrie. Elles nous ont offert de travailler
avec leurs fiscalistes, et c'est ce que nous allons faire, dans un forum
qui va se tenir au printemps. Inquiétez-vous
pas, ça ne sera pas au mois de juin; le mois de juin, il commence à être un peu
tard pour que le gouvernement puisse ensuite
annoncer des décisions. Donc, inquiétez-vous pas, ça ne retardera pas dans le
temps, et les choses vont se faire rondement, vont se faire documenter.
Et j'aimerais ajouter, à ce stade-ci, qu'effectivement
le député de Repentigny nous rappelait comment ça s'était fait la dernière fois, la
révision des redevances, et nous avions insisté pour avoir un débat. Il y avait
eu un refus systématique du gouvernement libéral de faire le débat sur
les redevances. Aucune étude déposée, aucune information. Là, le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata n'arrête pas de
nous dire : Bien, il faut déposer les études. Eux autres, à l'époque,
ils ne se sont pas bâdrés de ça, mais pas pantoute, avec aucune justification
des niveaux et aucun débat possible.
Donc, nous, nous allons rendre l'ensemble des
informations disponibles, le débat sera possible avec l'ensemble des intervenants,
tant le milieu de l'industrie, les consultants, experts, fiscalistes, les
universitaires qui suivent cette question-là, les travailleurs qui vraiment s'intéressent à avoir un meilleur partage
de la richesse et également les citoyens qui suivent le dossier. Je pense qu'il est important. C'est une
question qui est, je vous dirais, essentielle pour le Québec, l'exploitation
de ses richesses naturelles, et, dans un
contexte où il y a plusieurs projets miniers qui s'en viennent au Québec, il
est juste normal que nous tenions ce débat-là lors d'un forum. Et je
pense que tant l'opposition officielle que la deuxième opposition n'ont pas à s'inquiéter, l'annonce va être faite
prochainement, et l'ensemble des détails, et ils vont pouvoir constater
que c'est fait avec sérieux et grand intérêt de notre part.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Repentigny.
M. McKay : Oui. Bien, peut-être juste pour clore sur cette question
de stabilité et de prévisibilité,
effectivement, que la ministre, et notre
gouvernement, est en train d'apporter par rapport à la révision du régime de
redevances, je me demande :
Est-ce que vous vous souvenez du moment où le gouvernement libéral promettait
un projet de loi pour revoir les redevances
et que finalement il n'y a jamais eu de projet de loi, il y a eu effectivement
une mesure insérée parmi une tonne de
mesures budgétaires? Et, dans le fond, qu'est-ce qui permet d'avoir de la
stabilité et de la prévisibilité dans le système?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
•
(17 h 20) •
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En
fait, moi, je pense que ce qui va aider à de la prévisibilité et de la stabilité, c'est que nous aurons un débat et que
la décision va se faire en toute transparence avec l'ensemble des informations, et donc on va positionner la
décision sur des éléments factuels, et c'est ce qui va faire toute la
différence sur la stabilité de cette décision-là documentée.
Et je voudrais juste rappeler… Parce qu'effectivement
la dernière modification s'est faite à l'intérieur d'un projet de loi omnibus
sur le budget, et il n'y avait aucune possibilité de faire un débat spécifique.
Et ensuite on avait eu une promesse de
l'ancien premier ministre, M. Charest, comme quoi il serait possible de faire
le débat, et, quand nous avons voulu le faire, il n'était plus possible
de le faire, donc un petit peu de volte-face.
Mais, malgré ce changement-là qui a été
réalisé dans le régime des redevances au Québec par le député actuel d'Outremont, il
est quand même resté 10 mines sur 19, en 2010, et neuf mines sur 20, en
2011, qui n'ont payé aucune redevance malgré la modification. C'est ce
qui nous fait dire que la modification, elle n'est pas adéquate. Il faut
réajuster le tir, et nous allons le faire en toute transparence avec l'ensemble
des informations et avec l'ensemble des intervenants intéressés à discuter de
ce sujet.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Saint-Maurice.
M. Trudel : Mme la ministre, à votre
connaissance, à part les dernières modifications apparentes, là, au régime minier, de
quelle époque date l'actuel régime qui est en place ou à quand remontent les
dernières grandes modifications?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En
fait, la Loi sur les mines date de 1880 quelques. Toutefois, il y a quand même eu des modifications qui ont été faites au
cours des années, et la dernière modification majeure date de 1994, 1995, sur les dispositions
environnementales, particulièrement les plans de restauration et de
réaménagement, la garantie financière, que nous avons révisée aujourd'hui
mais qui avait été introduite, là, à ce moment-là.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. M. le député de Saint-Maurice.
M.
Trudel : Oui,
effectivement. Pour en revenir à... On revient tout le temps à la question, là,
de la confiance, puis on brandit des épouvantails, puis ainsi de suite, puis on nous accuse
toujours de... bon. Mme la ministre, bien franchement, là, vous proposez à l'industrie...
vous avez commencé à discuter en petits groupes, puis vous proposez un grand
forum, mettre tous les partenaires autour de la même table pour discuter,
échanger, déterminer les objectifs, partager de l'information, une mise à niveau de tous les intervenants puis tenter de
dégager un consensus. Selon vous, ça ne serait pas la meilleure garantie d'une stabilité de
développement durable pour assurer la confiance dans l'industrie, pour leur
permettre d'investir? On sait très bien qu'il
y a une phase de grands projets qui arrive à partir de peut-être 2017, là,
ainsi de suite, là. Ça serait peut-être le temps, justement, d'avoir ces
grands débats pour permettre que ces investissements portent à long terme chez
nous.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Mais c'est pourquoi, je le disais au début de mon intervention, nous ne
pouvons plus penser faire du développement économique aujourd'hui comme nous le
faisions il y a 20 ans. Les citoyens sont informés, ont accès à une
information complète et diversifiée. Donc, c'est pour ça que, la tenue du forum
sur les redevances, on souhaite avoir,
premièrement, un document de consultation dans lequel l'ensemble des
informations que nous pourrons rendre
disponibles, soit qu'elles sont déjà disponibles publiquement ou que les
entreprises accepteront de rendre
disponibles, seront présentées et, avec un deuxième temps, un forum auquel
pourront participer, là, l'ensemble des intervenants intéressés.
Et
nous croyons que c'est la meilleure façon d'avoir un débat qui va nous
permettre de dégager un positionnement qui va permettre à la collectivité du Québec d'avoir
un meilleur partage des ressources naturelles. Et je crois que, lorsqu'il y
aura un meilleur partage de la richesse créée par nos ressources naturelles,
les projets aussi pourront se réaliser plus facilement.
Et on pourra s'assurer d'avoir un accompagnement pour qu'il y ait plus de
retombées économiques locales et régionales.
Et même les minières le souhaitent. Parce que, pour les minières, d'avoir accès
à des travailleurs qui restent près de
la mine, ça a une espèce de… ce n'est pas une garantie 100 %, mais ça
améliore la rétention des travailleurs, le fait qu'ils vont rester plus
longtemps à l'emploi. Et tout ça, c'est important. La même chose pour les
fournisseurs locaux. Donc, il y a un avantage aussi pour l'entreprise à faire
en sorte qu'elles aient plus de retombées économiques locales.
Donc,
c'est ce que nous allons travailler tant avec les communautés qu'avec les
industries locales et régionales, qu'avec l'entreprise
minière concernée par un projet minier.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Repentigny.
M.
McKay : Oui.
Merci, Mme la Présidente. C'est parce qu'il y a des gens, en face, qui
laissent... qui laissaient entendre qu'un
changement de gouvernement au Québec aurait eu un effet refroidissant, disons,
sur les ardeurs des minières, mais on sait que ça semble être une situation,
effectivement, qui existe. Il y a un certain…
Une voix : Ralentissement.
M.
McKay :
…ralentissement, mais il ne semble pas toucher le Québec en particulier. Même,
Mme la ministre nous a mentionné qu'il y a
plusieurs projets qui vont de l'avant.
Mais
aujourd'hui il y avait un communiqué d'Ernst & Young qui... le titre, c'était :
En 2013, les sociétés minières canadiennes se concentreront sur le contrôle de
leurs coûts et l' exécution de leurs projets. Donc, malheureusement, le Québec fait encore
partie du Canada. Mais il y a quand même une situation, et je pense... enfin je
ne sais pas ce que la ministre en
pense, mais il me semble que le questionnement que les minières... que l'industrie
minière a entamé à travers le Canada et, je pense, pas mal à travers le
monde touche des points, effectivement, que notre gouvernement a soulevés.
Parce que je lis un
paragraphe. Ici, on dit : «La priorisation des investissements, l'amélioration des
contrôles appliqués aux projets et la
gestion des relations avec les parties prenantes des [communautés] locales sont
d'autres aspects importants sur
lesquels les sociétés portent attention, particulièrement dans un contexte
où...» Bon, on parle d'infrastructures puis de formation de main-d'oeuvre.
Alors, est-ce qu'on
peut effectivement voir qu'il y a une certaine adéquation entre les
préoccupations de l'industrie et... pas une certaine adéquation, mais, je vous
dirais, un arrimage assez bon entre ce qu'il se passe dans l'industrie, déjà,
comme préoccupations puis comme réflexion et le processus que le gouvernement a
entamé sous votre gouverne?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Effectivement, lorsque j'ai rencontré les entreprises minières, les premières demandes qu'elles m'ont faites, c'est
pour avoir de l'accompagnement. Elles se sont senties complètement délaissées et abandonnées, dans les dernières
années, dans l'accompagnement de leurs projets, tant au niveau des communautés
que, par exemple, au niveau des infrastructures. Donc, c'est ce qu'elles m'ont
demandé, et moi, je me suis engagée à travailler, en collaboration avec les
entreprises, en accompagnement tant des entreprises que des communautés. C'est important de faire le lien, et je pense que le
gouvernement est bien placé pour faire ce lien-là. Toutefois, il faut qu'on
se donne des outils, parce que de l'accompagnement,
là, ce n'est pas désincarné. Donc, les outils qu'on va se donner sont
des outils de transparence, de connaissance, d'information. Ça, c'est la base.
Ensuite, il y a les consultations publiques.
Nous pensons que, pour chacun des projets miniers, il doit y avoir des consultations publiques. Et quel est… L'organisme le
mieux placé au Québec, qui est neutre et qui est crédible, pour réaliser ces consultations publiques là est le Bureau d'audiences
publiques en environnement, qui ensuite fait ses recommandations.
Mais, une fois que les consultations
publiques sont terminées, ce n'est pas terminé, ni pour la communauté ni pour les minières.
Donc, il est important d'avoir un comité de suivi de maximisation des retombées
économiques qui permet à la communauté
de suivre le projet du début jusqu'à la fin dans tous ses aspects, oui, les
aspects environnementaux, mais également ses aspects économiques, pour
faire valoir les capacités du milieu... ou, même, plus que faire valoir, pour construire les capacités du milieu si elles ne
sont pas suffisantes, ou inexistantes dans certains cas, donc tant au
niveau de la formation qu'au niveau de
support d'entreprises. Et là le gouvernement peut aussi faire le lien, parce
que, si on a besoin de supporter certaines entreprises, il y a des
outils gouvernementaux pour faire ça.
Donc, je pense que c'est toute la différence
pour les minières, où on sait qu'aujourd'hui il y a trois volets, je n'aime pas tellement ce
mot-là parce qu'il a tellement été galvaudé, mais ce qu'on appelle le «développement durable» : il y a le pôle économique, il y a le pôle environnemental et il
y a le pôle social. Et c'est en travaillant les trois pôles qu'on va réussir à réaliser les beaux projets miniers que
nous avons au Québec et d'en faire des succès mais également des succès
collectifs, pas seulement des succès privés d'entreprise mais également des
succès collectifs, pour l'ensemble des communautés locales et régionales, mais
l'ensemble du Québec.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. M.
le député de Saint-Maurice.
M. Trudel : Oui. Une dernière question,
peut-être, là. Mme la ministre, ce que j'aimerais savoir, là... Bon, vous avez évoqué la
question environnementale, la sensibilité environnementale. À ce chapitre,
quelle est la situation pour nos entreprises
minières? On sait très bien qu'en Europe il y aura l'imposition, sur le
territoire de la Communauté économique européenne,
là, l'imposition d'un crédit carbone, ainsi de suite, là. Mais quel est l'impact
de toute cette situation environnementale là dans la vie utile et les
opérations des mines?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre, en une minute.
Mme
Ouellet : Oui. Là, vous me posez la
question concernant la situation des entreprises en termes fiscaux?
•
(17 h 30) •
M. Trudel : C'est-à-dire, quelle est la part des
coûts et puis quelle est la situation pour nos entreprises minières qui... ou l'attention qu'on doit porter et l'accompagnement
que le gouvernement peut accorder pour aider aux entreprises minières de
diminuer l'empreinte environnementale, l'empreinte carbonique, là, de nos
mines?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre, en 30 secondes.
Mme Ouellet : La question est très large, je vous
dirais. Dans un premier temps, pour encadrer, ça sera la prochaine Loi sur les
mines, où... qui va venir confirmer les meilleures pratiques à mettre en place,
tant au niveau des consultations publiques, les garanties financières,
qu'on a faites par règlement mais qui seront également à l'intérieur de la loi,
et tous les encadrements qui sont
nécessaires pour les mines. Toutefois, les mines, comme toutes les autres
entreprises du Québec, ont accès, par
exemple au niveau du ministère des Ressources naturelles, et ça sera
probablement discuté lundi, mais tout
le volet de l'efficacité énergétique pour diminuer la consommation de
combustibles fossiles. Donc, elles ont accès à des programmes pour diminuer leur empreinte carbone, et il y a des
montants d'aide financière qui sont disponibles, qui leur permettent de diminuer leur empreinte
carbone. Mais, à chaque fois, ça améliore leurs procédés et donc leur
compétitivité.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Saint-Maurice.
M.
Trudel : Mon temps est écoulé.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Je vous
remercie.
M.
Trudel : Fini pour toujours.
La Présidente (Mme Bouillé) : Je vous remercie. Je reconnais
maintenant l'intervention du groupe
parlementaire formant l'opposition
officielle pour un bloc d'échange de 21 minutes, puisque je vous accorde
le deux minutes de plus qui n'a pas été utilisé dans l'autre bloc. M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis : Oui. Mme la Présidente, ce matin, en
préparant l'étude des crédits, je prenais connaissance d'un éditorial, dans le
journal Le Devoir, qui s'intitulait Détournement. L'auteur s'exprime
ainsi : «…dans notre Parlement britannique,
il y a confusion, et non séparation, des pouvoirs. Ainsi, les députés du parti
gouvernemental, qui accaparent une trop
grande partie du temps consacré à cet exercice, se montrent souvent si
complaisants qu'ils en deviennent niais. Le babil partisan qu'ils
suscitent chez le membre de l'Exécutif présent tient du communiqué vantard et a
rarement à voir avec "l'examen de
chacun des éléments du budget."» Je voulais simplement rappeler cette information, parce qu'il nous reste encore tout le
Plan Nord, l'énergie, etc., à discuter, et je pense que ces réflexions peuvent
inspirer l'ensemble des parlementaires dans la préparation de leurs
travaux.
J'en viens à une question précise. À la page 133 des
renseignements fournis par le gouvernement, on nous indique, en réponse à la question particulière n° 6,
le nombre d'inspecteurs au niveau des mines, on dit deux. Moi, j'aimerais
entendre la ministre là-dessus.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Peut-être juste en introduction, je vous dirais, je
comprends que le député de Brome-Missisquoi ait cité l'article, mais il est dommage qu'il
ne l'ait pas appliqué à son propre gouvernement pendant les neuf ans de
règne du gouvernement libéral.
M. Paradis : ...
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Brome-Missisquoi…
Mme Ouellet : Sur...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Monsieur… Non, la parole
est à...
M. Paradis : Mme la Présidente, elle...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Est-ce que c'est une
question de règlement, monsieur?
M.
Paradis : Oui, c'est
définitivement une question de règlement. Je n'ai jamais posé de question de complaisance en 32 ans de vie politique, et c'est
tout inscrit au Journal des débats.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Ce n'est… C'est un commentaire et non pas une question de règlement, M. le député de Brome-Missisquoi, et vous le savez très bien.
Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Ouellet : Merci, Mme la Présidente. Je ne visais pas
particulièrement le député de Brome-Missisquoi mais sa formation...
La Présidente (Mme
Bouillé) : Il n'y a plus de
discussion, Mme la ministre.
Mme Ouellet : ...sa formation politique en général.
Sur le nombre d'inspections,
effectivement nous avions posé exactement... d'inspecteurs, nous avions posé exactement la même question l'année passée, et l'année
passée c'était 2,5 inspecteurs. Et cette année on se retrouve, là,
à deux inspecteurs. Donc, effectivement, nous avons hérité d'une situation qui
a perduré pendant... Il faudrait que je voie jusqu'où les modifications sont
changées. Je n'ai pas le...
M. Paradis : 1 800 quelques qu'on a dit?
La Présidente (Mme
Bouillé) : M. le député de
Brome-Missisquoi!
Mme Ouellet : Je ne sais pas de quelle année date la diminution du
nombre...
M. Paradis : J'essaie d'aider la ministre.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le député, s'il vous plaît! Mme la ministre, continuez. Nos échanges
vont bien, là. Je sais qu'il est tard. Je
pense qu'on procède bien. Donc, je vous demande, s'il vous plaît, de continuer
à respecter l'ordre de parole. Voilà. Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Donc, le député de Brome-Missisquoi n'est sûrement
pas surpris de ce chiffre-là. Et, puisque sa formation politique avait fourni le
chiffre de 2,5 l'année passée, il n'y a eu aucun changement. Il y a quand même des inspections qui sont réalisées
par le ministère de l'Environnement et certains de nos techniciens, là, forestiers qui peuvent réaliser des inspections.
Mais c'est effectivement un domaine que nous devons regarder à améliorer.
La Présidente (Mme
Bouillé) : Merci. M. le député de
Brome-Missisquoi.
M.
Paradis : Oui.
Mme la Présidente. Je suis content que la ministre ait référé à l'an passé,
parce qu'effectivement elle s'était attardée à cette situation l'an passé; et maintenant elle
est ministre. Je comprends que, l'an passé, c'était 2,5, qu'elle était insatisfaite, même si la réponse
avait été complémentée par l'Environnement, etc., complètement
insatisfaite. Elle s'était jurée qu'un jour elle pourrait changer les choses.
Maintenant, elle est ministre titulaire, ça passe de 2,5 à deux. On n'avait pas compris que c'était dans cette
direction-là qu'elle souhaitait s'en aller l'année passée. Est-ce qu'on
se trompe?
La Présidente (Mme Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui, mais, l'année passée, l'ancien
gouvernement libéral a été au pouvoir pendant une bonne partie de l'année, donc
là le chiffre... Parce que, vous savez, les crédits, c'était jusqu'au mois de
novembre. Donc, ça ne faisait que deux mois que nous étions là, donc, en
grosse partie, c'était l'ancien gouvernement libéral. Et je vous dis que c'est effectivement préoccupant et que nous avons la
volonté, avec de nouveaux revenus, d'augmenter le nombre d'inspecteurs du côté des mines. Et c'était une préoccupation
que nous avions et c'est une préoccupation que nous conservons et que
nous souhaitons mettre en place, effectivement.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Brome-Missisquoi.
M.
Paradis : Est-ce que je dois
comprendre qu'il y a un plan d'embauche?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Merci, Mme la Présidente. Nous allons
consolider, je vous dirais, les revenus, parce que là il y a les crédits à voter, et ensuite nous procéderons aux
embauches, effectivement.
M.
Paradis : Mme la Présidente, oui...
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis : Non, mais j'essaie de concilier avec
les déclarations du président du Conseil du trésor, là, j'ai de la difficulté. On me
dit que, s'il y a des revenus, il va y avoir de l'embauche. Le président du
Conseil du trésor dit qu'il n'y aura pas d'embauche sous aucune
condition. Qui je dois croire? Parce que moi, je suis obligé de prendre la
parole des deux, là.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Comme de
fait. Mme la ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En
fait, ce que je comprends, c'est que le gel d'embauche, c'est jusqu'au
1er avril. Et je veux juste vous rassurer qu'il y aura l'ajout, là, d'un
volet au Fonds des ressources naturelles dans ce qui sera voté au niveau
du budget. Il y a différentes mesures d'augmentation, en fait, du prix de
renouvellement des claims qui serviront à financer ce fonds-là, qui nous
permettront d'embaucher des nouvelles ressources.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Brome-Missisquoi.
M.
Paradis : Oui. Très brièvement, Mme
la Présidente, à la page 15... à la page 14, excusez, des questions générales, n° 3, voyages, Toronto, Ontario — ce n'est
pas loin, là — le 15 octobre 2012, effectuer la
vérification d'un exploitant minier à Toronto,
deux fonctionnaires, on peut avoir des détails?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. En fait, comme on le mentionnait, là, au député de Mercier, il y a
quand même des validations qui sont faites, et, dans ce cas-ci, la minière
avait son siège social à Toronto. Donc, il fallait se déplacer à Toronto pour
aller faire les validations nécessaires.
M.
Paradis : Pour les...
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Brome-Missisquoi…
M.
Paradis : Oui. Ça va.
La
Présidente (Mme Bouillé) : …ça va
bien, là. Continuez.
M.
Paradis : Oui, oui. Je comprends que
c'est pour les redevances, les vérifications pour les redevances.
Mme
Ouellet : …toute la question de...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme
Ouellet : …la gestion de l'impôt
minier.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis : Ça va.
La Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. D'Amour : Merci, Mme la Présidente. Alors, la
ministre nous a dit abondamment, depuis des mois, et des mois, et des mois, que le fameux 16 %, le taux d'imposition
minier, c'est nettement insuffisant. C'est ce que vous dites, Mme la ministre?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En
fait, ce que nous disons, c'est que la structure du régime actuel n'est pas adaptée, et c'est pour ça que nous
proposons de changer la structure et que nous proposons un régime en deux volets, donc un volet sur le revenu brut et
un volet sur le surprofit. Toutefois, nous avons toujours dit que nous
étions ouverts à des propositions, mais nous sommes fermes sur le résultat,
nous voulons une augmentation des redevances au Québec pour un meilleur partage
de la richesse créée.
La Présidente (Mme Bouillé) : M. le député de Kamouraska... de
Rivière-du-Loup—Témiscouata, je m'excuse.
M.
D'Amour : C'est correct, on avait
compris. La fiscalité pour les entreprises, les politiques sont stables,
adaptées, selon vous?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la ministre.
•
(17 h 40) •
Mme
Ouellet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Je pense que c'est les politiques qui sont prévisibles, qui sont connues, et ce que nous annonçons, c'est un
changement du côté de l'impôt minier, pour pouvoir aller augmenter la
part de la richesse créée qui revient à l'ensemble de la collectivité.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. D'Amour : Il y a un problème, Mme la
Présidente, il y a un problème. Le document qui a été
déposé tantôt, qui fait l'objet, hein… c'est le document de promotion du Québec quand le
sous-ministre est allé au Japon, en Chine, en Corée. J'attire votre
attention sur différents passages, hein? Puis ce que je vais illustrer, là, par
mon propos, c'est qu'il y a le discours au Québec du gouvernement puis il y a
le discours à l'extérieur du Québec du gouvernement.
Page 5, dernier paragraphe, Le
potentiel du Québec, dans la section Fiscalité concurrentielle pour les entreprises, il est dit que «le taux d'impôt minier, permettant d'assurer une juste
compensation pour l'utilisation d'une ressource
non renouvelable appartenant au domaine
public, se situe à 16 % depuis le [...] janvier 2012». Quand le gouvernement fait de la prospection, recherche des investissements à...
Ça, ce n'est pas un document de l'ancien gouvernement, là, hein? Ce document-là date d'octobre 2012, Investir
dans le secteur minier. Je répète ce passage en particulier : «Le taux
d'impôt minier, permettant d'assurer une
juste compensation pour l'utilisation d'une ressource non renouvelable
appartenant au domaine public, se
situe à 16 % depuis le 1er janvier 2012.» Comment se fait-il que cet élément-là
fasse l'objet de vos arguments quand vous
sortez à l'étranger puis qu'ici, au Québec, ça ne tient pas la route?
Et ce n'est pas tout, Mme la Présidente. Et
tantôt la ministre disait que les minières se sentent abandonnées. Dans le document, Principaux
avantages d'investir au Québec, page 4 cette fois-là : «Le Québec est doté d'infrastructuresd'importance, notamment
sur le plan énergétique, et le gouvernement du Québec s'est engagé à en
développer davantage.»Autre chose : «La fiscalité québécoise pour les
entreprises est concurrentielle et les politiques sont stables et adaptées.» C'est ça que vous allez dire en Chine, au Japon puis en
Corée.
Voulez-vous un autre passage? Ça va être le
dernier, je vais vous épargner le reste. Page 5 : «Le taux
d'imposition des sociétés, taux combiné
fédéral-provincial, est l'un des plus bas en Amérique du Nord, se situant à
26,9 % en 2012.»Comment se fait-il,
hein, Mme la Présidente, que la ministre a un double discours, celui qu'elle
sert aux Québécois depuis, ma foi,
deux ans ici, à l'Assemblée nationale, où elle a traité ses adversaires
politiques de tous les noms, où elle avait la solution à tout, et que,
lorsqu'elle est à l'extérieur, elle a un tout autre discours? Je le répète, Mme
la Présidente, ce document-là — ce n'est pas moi qui l'ai écrit, là, puis on a bien fait de
le faire déposer — c'est octobre 2012.
Etpuis je
terminerai là-dessus, là, avant de poser ma question, Un environnement financier concurrentiel, stable et robuste — ce n'est pas mes mots, c'est les vôtres : «Le Québec
et le Canada sont reconnus pour leur encadrement financier exemplaire. C'est
notamment grâce à cet encadrement qu'ils ont réussi à relativement bien
traverser la crise économique de 2008.» C'est vous qui dites ça? En
octobre 2012, vous êtes allée dire ça en Corée, au Japon, en Chine, alors que vous nous servez le contraire depuis deux
ans. Qu'est-ce que vous répondez à ça, Mme la ministre?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Mme la
ministre.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la Présidente. En
fait, le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata
souligne des éléments factuels qui sont
présentés dans un document de 52 pages qui effectivement… ils sont déposés
lorsque nous allons rencontrer des
investisseurs potentiels. Ce sont des faits et c'est exactement ce qui est
présenté. Et effectivement, au Québec, nous avons un des environnements
les plus concurrentiels pour les minières de la planète, donc ce qui nous fait dire qu'il y a de la marge pour pouvoir
améliorer la part… tout en restant encore très concurrentiel, pour
améliorer la part de la richesse créée pour
l'ensemble de la collectivité. Il n'y a aucune incohérence, et le climat de
stabilité est tout à fait présent. Nous faisons les choses en discussion
avec les entreprises.
Le projet de loi sur les mines, j'espère que
nous aurons l'appui des oppositions pour le voter, eux qui disent à quel point — et d'ailleurs le chef par intérim de l'opposition officielle… — à quel point il faudrait adopter rapidement la nouvelle Loi sur les mines. Il souhaite qu'on
la dépose très rapidement, ce que nous ferons, et il souhaite qu'elle soit adoptée rapidement. Donc, j'incite le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata à écouter son chef par intérim pour que tout
puisse se passer rondement, pour que nous
puissions avoir un nouveau cadre législatif qui va découler de travaux
réalisés par les parlementaires ici déjà depuis deux ans.
Donc,
pas de grande surprise. Des améliorations toutefois au niveau de la
transparence, au niveau de la transformation, au niveau aussi, je vous ai
indiqué aujourd'hui… on voudrait introduire, pour des sections qui sont
particulièrement travaillées par les gens du ministère en termes d'indicateurs,
où on va beaucoup plus en profondeur, une
section de mise aux enchères, donc des nouveautés qui vont permettre d'améliorer
la nouvelle Loi sur les mines avec les
volets environnementaux. Donc, avec l'ensemble de ces éléments-là,
effectivement, un climat stable, concurrentiel, et je crois que c'est exactement ce que le Québec représente. Et je suis
bien contente que le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata acquiesce
avec nous que c'est ce que nous avons au Québec et qu'il va pouvoir maintenant
rassurer les investisseurs de venir investir au Québec pour favoriser le
développement économique du Québec et non pas faire le contraire.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. M.
le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M.
D'Amour : C'est vraiment du patinage
artistique, parce que, ce document-là, là, on peut dire que c'est un document de l'administratif, du ministère, mais ce
document-là, pour qu'il soit publié comme ça à l'étranger, il est appuyé
par votre cabinet, c'est un document du
gouvernement. Puis un dernier, dernier passage : Coûts d'exploitation
avantageux par rapport à ceux d'autres pays
industrialisés. Alors, c'est ce qu'on
dit : «Selon une étude
[...] qui compare les coûts globaux d'exploitation
des entreprises dans plusieurs villes et États, il est, de façon générale,
moins coûteux de faire [affaire] au
Canada — et voilà que le gouvernement reconnaît les vertus canadiennes — et
particulièrement au Québec que dans les autres États comparables ayant
des marchés parvenus à maturité.» C'est vraiment le gouvernement du Parti québécois qui écrit ça puis qui se promène dans le
monde pour faire la promotion du Québec. Ce document est tout le
contraire de votre discours politique, vous en rendez-vous compte? Je suis
outré, Mme la Présidente, outré.
Outré aussi, aujourd'hui, parce que, dans le
cadre de l'étude de ces crédits, il n'y a personne qui a rien appris de neuf sur l'histoire
du forum qu'elle veut organiser. Soit dit en passant, je manifeste mon intérêt.
J'aimerais être là pour voir comment
ça va se passer, votre forum. Je suis convaincu qu'il n'y a rien d'organisé à l'avance,
convaincu de ça, convaincu. Un. Deuxièmement, vous sortez... elle sort
juste avant les crédits aujourd'hui pour parler de réhabilitation des sites, alors que nous, tant dans le projet de loi n° 14 que dans le projet de
loi n° 197, on
réglait ça très clairement. Rien de plus sur
la question des redevances. La question demeure entière, là. Les minières sont
inquiètes, les investissements sont au ralenti. Est-ce que c'est 10 %,
12 %, 16 %, 20 %? Puis sur quoi vous allez appliquer vos
redevances? Il n'y a pas un collègue ici
aujourd'hui qui repart avec une réponse de votre part, ça, c'est clair, clair,
clair, là. C'est ça, la situation. La réalité, c'est que le gouvernement
ne sait pas du tout où il s'en va, hein? On nous a dit n'importe quoi sur les
échéanciers, le forum...
Des
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député, je vous invite à être prudent et à...
Des
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Non. Non.
Oui. Et je souhaiterais que vous vous adressiez à moi, O.K.?
M. D'Amour : Mme la Présidente, je retire ce mot,
mais il n'en demeure pas moins qu'on est devant une série de rendez-vous
manqués. Personnellement, là, parce que c'est important pour l'économie du
Québec, je m'attendais à ce que la première
ministre, dans son discours inaugural, s'ouvre davantage sur la question des
redevances sur le plan législatif. Je m'attendais
à ce que dans le budget il y ait davantage qui soit dit là-dessus pour qu'on
sache, comme Québécois, à quoi s'en tenir.
Je m'attendais à ce que la ministre, Mme la Présidente, s'ouvre aujourd'hui sur
l'étude de Price Waterhouse concernantle
modèle australien qui a tant inspiré la ministre pendant nombre de déclarations
de sa part. Je m'attendais à ça. Mais ça s'inscrit aujourd'hui, ces
crédits, dans la longue liste des rendez-vous manqués, celui du discours
inaugural, celui du discours sur le budget, puis aujourd'hui les crédits, c'est
la même chose. Et le comble... Et je ne m'attendais pas à...
La
Présidente (Mme Bouillé) :M. le député…
M.
D'Amour : Combien de temps? Je
conclus.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député, je vous invite à formuler votre question.
M. D'Amour : Bien, pour moi, là, pour moi, la
conclusion, là, c'est ce double discours où vous allez même jusqu'à reconnaître les
vertus canadiennes. C'est ce double discours, celui de l'extérieur, de l'étranger,
en Chine, au Japon, en Corée, et
celui que vous tenez... qu'elle tient, la ministre, depuis, ma foi, deux ans.
Et Dieu sait qu'on l'a entendu dans le cadre du projet de loi n° 14.
Et je reviens sur son intervention, pour
répondre à ce qu'elle disait. Collaborer, c'est à double sens. Nous aurions vraiment aimé que le gouvernement appelle
le projet de loi n° 197. Sur la question de la réhabilitation, j'invite la ministre à
aller voir les articles 81 à 89, où tout était prévu là-dedans. La
protection des communautés locales, la protection des citoyens vis-à-vis les minières, tous les
ingrédients sont dans le projet de loi n° 197. Vous l'avez boudé. Je pense que vous ne l'avez même pas lu.
C'est ça, ma conclusion, Mme la Présidente. C'est
un double discours contre lequel je suis outré. Et je ne suis pas tout seul, les Québécois le sont.
La
Présidente (Mme Bouillé) : M. le
député, est-ce que vous avez une question pour la ministre?
•
(17 h 50) •
M. D'Amour : Bien, la ministre peut réagir.
Peut-être va-t-elle nous servir un troisième discours aujourd'hui. Il y en a déjà deux sur la table.
La
Présidente (Mme Bouillé) : C'est
votre question, M. le député? Mme la ministre.
Mme
Ouellet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Ça me fait plaisir de réagir aux propos du député de Rivière-du-Loup—Témiscouata. Premièrement, un peu surprise
que le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata soit outré d'un document factuel de 52 pages. Donc, ça lui
appartient. C'est un document tout à fait factuel des différentes activités
qui se passent au Québec, le nickel, le cuivre, nos régimes, notre situation.
Il n'y a rien pour s'outrer dans ce document-là.
Sur l'autre volet, en fait, effectivement,
lorsqu'on va à l'étranger, malheureusement le Québec n'est pas encore un pays, et j'ai bien hâte de pouvoir aller vanter
les vertus du Québec à l'étranger, et je pense que ça va faire toute une différence quand… Lorsqu'on va pouvoir faire
directement nos relations internationales, je pense que le Québec va
être pas mal plus gagnant, et à ce moment-là
nous pourrons directement faire les vertus du Québec à l'étranger. Et, vous
savez, le Québec comme pays, là, serait un
pays, en termes de développement économique, là, où on serait en avant de bien
d'autres pays. Donc, on aurait tout avantage
à avoir tous nos outils pour pouvoir faire notre démarchage international, et
vous pouvez être certains que, dès que ce sera possible, c'est les
vertus du Québec que nous pourrons aller vanter à l'étranger directement, sans
avoir à passer à travers les vertus du Canada.
Sur les rendez-vous manqués, bien je pense que le
ministre de Rivière-du-Loup—Témiscouata pourrait regarder les...
Une
voix : ...
Mme Ouellet : … — le député, oui, effectivement, une chance — les rendez-vous
manqués du gouvernement libéral pendant ses neuf années de règne. Je pense
qu'il y en a eu pas mal, de rendez-vous manqués, et je pense qu'on n'a
pas vraiment de leçons à recevoir du gouvernement libéral.
Finalement, pour la réhabilitation et la
restauration, bien vous ne l'avez pas fait, et nous le faisons. C'est toute la différence au monde.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. M.
le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata en 20 secondes.
Une
voix : ...
La
Présidente (Mme Bouillé) : Ah!
excusez-moi. M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Paradis : Les mêmes 20 secondes, Mme la
Présidente. À la page 35 du même document, le Québec… votre ministère se montre favorable au projet minier en
uranium. Vous l'avez endossé quand, ce document?
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci. Mme
la ministre, en cinq secondes.
Mme Ouellet : Oui. Merci, Mme la députée. Encore
là, c'est tout à fait factuel. Et c'est un projet qui actuellement… une entreprise qui détient des claims, et c'est une
information factuelle qui est dans le document.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Merci
beaucoup. Donc, je reconnais maintenant l'intervention du groupe parlementaire
formant le gouvernement. M. le député de Repentigny, la parole est à vous.
M. McKay : Oui. Merci, Mme la Présidente. Je
trouve que nos collègues d'en face sont... On commence peut-être à être un peu
fatigués, mais en tout cas il y a un peu de légèreté, ce qui n'est pas mauvais
quand on passe plusieurs heures à scruter les comptes du gouvernement.
Moi,
je voudrais, un peu dans la... Puis là je crois que c'est le dernier bloc qu'il
nous reste, donc j'aimerais ça conclure sur
une note positive par rapport à l'avenir. J'étais hier… Et, en citant une
visite que j'ai faite hier, j'ai participé à un événement qui soulignait le 10e anniversaire de la chaire de
responsabilité sociale des entreprises et de développement durable de l'Université du Québec à Montréal, et
il y avait une table ronde avec trois dirigeants d'entreprise, qui
parlaient justement de tout le concept de responsabilité sociale et de
développement durable, que certains semblent prendre en compte... que certains, de l'autre côté de la table, semblent considérer
que ce sont des... quand on parle de développement durable, qu'on parle
de choses un peu futiles, parce que la vraie chose, là, c'est ce qu'il y a dans
les états financiers. Mais on a eu...
Je voudrais, premièrement, souligner le travail de cette
chaire, parce que le travail qu'ils ont accompli à l'intérieur de ces 10 dernières années là, avec les
entreprises, est tout à fait remarquable. Et une des personnes qui étaient à la
table pour la… une table ronde, là, de
différents dirigeants d'entreprise, c'est une compagnie qui s'appelle Boréalis,
donc Boréal — Informations stratégiques, et, ces
gens-là, je vais vous dire ce qu'ils font, là, c'est qu'ils ont mis... ils mettent à la disponibilité
des entreprises des outils pour les accompagner par rapport à leurs projets d'extraction.
Donc, ils travaillent avec les
minières, des pétrolières, des gazières de façon à pouvoir leur apporter des
solutions en matière de responsabilité sociale des entreprises et en
matière de performance environnementale. Et, ces gens-là, quand on va sur leur site,
on s'aperçoit que c'est une petite
entreprise qui mène avec succès des projets partout dans le
monde — là, je cite leur site Internet — dans des continents tels que l'Amérique du Nord, du
Sud, l'Afrique, l'Europe, l'Océanie, l'Asie, où ils ont mis en place et
géré divers systèmes d'information pour des entreprises et organisations dans
le secteur des énergies : exploitation minière, pétrole et gaz, lignes de
transmission électrique, etc.
Donc, moi, je pense
que la façon dont vous avez engagé… Puis ce qu'on a entendu aujourd'hui… Moi,
au contraire, j'ai entendu beaucoup de
réponses qui ont été données à l'ensemble des parlementaires. Il y a peut-être
des... Bon, je ne veux pas prêter d'intention,
encore une fois, mais disons qu'il y a peut-être des oreilles qui entendent...
qui sont plus sensibles à certaines
longueurs d'onde que d'autres, disons. Mais je pense que, positivement, on s'en
va vers... Ce que vous avez amorcé permet une véritable modernisation de
notre économie pour qu'on arrête... Quelqu'un disait qu'on se gargarise... ah!
puis c'était vous-même, Mme la ministre, qui disait qu'on se gargarise souvent
avec le terme «développement durable», mais moi, j'ai l'impression qu'on
voit des pas véritables. En cinq mois, c'est quand même assez rapide, là. Donc, c'est sûr qu'on pourrait dire : Bien, il n'y
en a pas assez de fait, puis c'est vrai que tout n'est pas réglé, mais enfin moi, j'ai l'impression qu'après
en avoir parlé pendant des années, que là enfin on est en train d'agir.
Alors,
c'est sûr que c'est difficile de terminer ça par une question, mais peut-être
juste voir votre perspective sur, justement, les prochains gestes qu'il va y avoir à
poser plus spécifiquement dans le domaine minier, parce que... Ou
peut-être une question plus générale : Comment est-ce qu'on... Est-ce qu'effectivement
on peut faire du développement minier dans
une perspective de développement durable? Le précédent gouvernement l'a souvent
affirmé. En fait, pour eux, le
développement durable semblait être le fait de respecter certaines normes
environnementales. On sait tous que c'est beaucoup plus que ça. Alors, quelles sont les prochaines perspectives?
Vers où on s'en va, au Québec, dans ce domaine-là?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Mme la ministre.
Mme Ouellet : En combien de temps?
La Présidente (Mme
Bouillé) : Bonne question. En
2 min 15 s.
• (18 heures) •
Mme
Ouellet : En
2 min 15 s? Oui, bien, je pense qu'effectivement nous avons
beaucoup avancé depuis l'élection du nouveau gouvernement. Certains trouvent qu'on
va trop vite, d'autres trouvent qu'on ne va pas assez vite. On doit donc
avoir un bon rythme. Déjà, du côté des
mines, nous avons redressé l'entente de la route des monts Otish. Nous
venons de déposer le règlement pour la
garantie financière à 100 %. Le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata le
disait que c'était dans le projet de loi n° 14.
Mais oui, mais jamais eux autres, ils ne l'ont mis en application. C'est toute
la différence entre dire qu'une chose est
possible et de la réaliser. Nous, nous avons décidé de le réaliser et nous le
mettons en place dès maintenant via
règlement, ce qu'il est possible de faire. Donc, l'ancien gouvernement aurait
très bien pu le faire aussi. Il a choisi
de ne pas le faire. C'est un choix qu'il a fait. Et nous allons très rapidement
déposer une nouvelle loi sur les mines. Nous allons tenir un forum sur
les redevances.
Donc,
je pense que déjà on voit qu'il va y avoir, là, une nouvelle façon, avec un
encadrement qui va être stable, un encadrement
qui va permettre l'enrichissement de chacune des parties, tant de l'entreprise
que de la collectivité. Nous souhaitons
avoir des retombées économiques locales et régionales. Et je crois qu'avec le
marché actuel du minerai, où les prix
des métaux sont encore très élevés, il y aura des beaux projets qui vont
continuer à se réaliser au Québec. On en a déjà parlé de quelques-uns qui se sont réalisés dans des investissements
aussi encore aujourd'hui ou hier, ou en tout cas cette semaine, Nemaska
Lithium qui annonçait la construction de son usine à Valleyfield.
Donc, je peux vous
dire que le climat est propice à l'investissement, et nous allons continuer à
travailler en collaboration avec les
entreprises, avec les communautés, pour faire en sorte que le développement des
mines, au Québec, soit un succès
collectif et qu'il profite tant à l'ensemble du Québec qu'également aux
communautés locales et régionales au niveau
des emplois, au niveau des contrats, sous-contractants, mais au niveau aussi,
je vous dirais, de la qualité de vie. Les gens peuvent mettre des
recommandations qui peuvent être très intéressantes, qui vont faire une
différence sur leur qualité de vie.
La
Présidente (Mme Bouillé) : Je vous remercie beaucoup, Mme la ministre, ainsi que les
personnes qui vous accompagnent. Je remercie
mes collègues.
La
commission ajourne ses travaux au vendredi 8 février 2013, à
9 h 30, où elle entreprendra l'étude du volet Plan Nord des crédits du portefeuille Conseil exécutif.
(Fin de la séance à
18 h 1)