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(Dix heures deux minutes)
Le Président (M. Camden): Je déclare la
séance de la commission de l'agriculture, des pêcheries et de
l'alimentation ouverte. Le mandat de la commission pour cette séance est
de procéder à l'étude du programme 10 des crédits
budgétaires du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation pour l'année financière 1993-1994.
M. le secrétaire, est-ce que vous avez des remplacements à
nous annoncer?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Chenail
(Beauharnois-Huntingdon) est remplacé par M. Lafre-nière
(Gatineau) et M. Richard (Nicolet-Yamaska) est remplacé par M. Camden
(Lotbinière).
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, M. le
secrétaire. On m'indique qu'il y a consentement, je crois, à ce
que nous poursuivions nos travaux au-delà de 12 h 30,
c'est-à-dire jusqu'à 13 heures, de façon à ce que
les 30 minutes qui avaient été prévues mercredi n'avaient
pas été exécutées... n'ayant pas été
exécutées, faisaient en sorte que nous poursuivrons nos travaux
jusqu'à 13 heures. Considérant également que le
porte-parole de l'Opposition n'est pas le même que celui pour le
programme 1, et qu'il s'agit aujourd'hui du programme 10, d'une part, M. le
ministre, est-ce que vous avez des remarques préliminaires à nous
faire et, d'autre part, par la suite, M. le porte-parole de l'Opposition?
Développement des pêches et de
l'aquiculture
Remarques préliminaires
M. Yvon Vallières
M. Vallières: Oui, M. le Président, j'aurais
quelques remarques préliminaires. En premier lieu, je veux
évidemment souhaiter la plus cordiale bienvenue à mes
collègues de la commission parlementaire, afin qu'on puisse
échanger sur les crédits 1993-1994.
C'est toujours un excellent moment pour dresser le bilan de nos actions
au cours de la dernière année et pour voir un peu comment la
prochaine année se présente au niveau du secteur
québécois des pêches. Je serai accompagné, dans
l'exercice que nous ferons ce matin, de quelques officiers du ministère.
Je commencerai par ma droite, en vous indiquant que M. Louis Bernard, qui est
sous-ministre adjoint chez nous, pourra m'aider dans le questionnement qui
suivra tantôt avec mes collègues; M. Yvon Bougie, qui est adjoint
exécu- tif, de même que M. André Abgral, qui est à
nos services financiers, et tous ceux qui sont en arrière de moi, dont
M. Lucien Poirier, M. Carbonneau, M. Poulin et autres collaborateurs qui
pourront nous aider à l'intérieur de cet exercice.
Nous allons examiner aujourd'hui la situation du secteur des
pêches et de l'aquiculture commerciale, un segment d'activité
économique à la fois important et particulier, important de par
la place qu'il occupe dans l'économie de certaines régions du
Québec, et particulier en raison des caractéristiques propres qui
le distinguent des autres industries bio-alimentaires. j'avais prévu
vous présenter, m. le président, ainsi qu'à mes
collègues, un portrait général de la situation dont je
vous ferai grâce parce que je pense que ceux qui sont autour de cette
table et ceux qui m'accompagnent connaissent bien le secteur dans lequel nous
sommes. alors, je vous ferai grâce de toutes ces données qu'on
m'avait fournies sur le portrait du secteur des pêches comme tel. je
vais, par ailleurs, élaborer un peu davantage sur le bilan au niveau
captures. je pense que ça intéresse tout le monde. l'industrie
des pêches au québec est confrontée, depuis 1987, comme on
le sait, à une baisse des captures, soit 25 % en volume et 31 % en
valeur depuis cinq ans, principalement le poisson de fond. cependant, la saison
de pêche 1992 a été, dans l'ensemble, satisfaisante. une
très légère diminution du volume des débarquements,
soit 1 % , a été compensée par une hausse dit 2 % de la
valeur des prises grâce au redressement des prix de certaines
espèces, notamment le homard.
Alors, voici un aperçu de l'évolution de la capture dans
les différentes espèces. Les poissons de fond, exception faite de
la morue, ont connu une augmentation de 9 % en valeur et de 3 % en volume,
comparativement à 1991. Signalons que les poissons de fond
représentent environ la moitié du volume total, mais 28 %
seulement de la valeur des captures. Toutefois, les prises de morue continuent
de chuter dramatiquement pour atteindre 16 830 tonnes, qui est un chiffre
préliminaire, à tel point que le ministère des
Pêches et Océans a annoncé un moratoire sur la pêche
de la morue du Nord, en juillet 1992, et, d'autre part, en décembre
dernier, une réduction de 70 % des quotas de morue du sud du golfe, lors
de l'annonce du plan de pêche 1993. Le poisson de fond est la principale
espèce transformée dans les usines des régions maritimes
du Québec. Face à la tendance à la baisse des contingents
de morue, on s'attend à ce que le mouvement de rationalisation se
poursuive au cours des prochaines années.
Pour leur part, les mollusques et crustacés constituent le
deuxième groupe en importance pour le volume,
mais le premier en termes de valeur des captures pour 57 600 000 $ ou 66
% de la valeur totale des captures de produits marins. Le homard a
enregistré tous les records, un bond de 10 % en volume et de 30 % dans
les prix, ce qui a porté la valeur des prises de ce crus-tacé
à plus de 25 000 000 $. Cette situation a profité surtout aux
entreprises situées en Gaspésie et aux îles-de-la-Madeleine
dont les exportations de homard, principalement vers les États-Unis, ont
atteint des sommets inégalés, dépassant 5 000 000 $.
Les pêcheurs de crabe ont connu, pour leur part, une situation
plus difficile malgré une hausse de 3 % du volume de capture. En effet,
le prix du crabe des neiges a chuté de 26 % comparativement à
l'année dernière, en raison principalement d'une augmentation
importante des débarquements de crabe en Alaska qui a exercé une
pression à la baisse sur les prix des marchés mondiaux.
Quant à la crevette, les captures ont été moins
fructueuses qu'en 1991, une diminution d'environ 14 %. Le prix de la crevette
est cependant demeuré relativement stable. Les exportations de crevettes
québécoises, traditionnellement orientées vers les
États-Unis, ont été, en 1992, dirigées surtout vers
les pays européens. Ce revirement s'explique par l'abondance des
débarquements de crevettes rosés sur la côte Ouest des
États-Unis et, également, par la diminution de la consommation
américaine de crevettes reliée à une conjoncture
économique défavorable, la crevette étant, comme on le
sait, considérée comme un produit de luxe.
La pêche des espèces pélagiques est peu
développée au Québec. Les contingents de pêche ne
sont pas capturés en totalité en raison non pas d'une
raréfaction de la ressource, mais de la faible demande de ces produits.
En 1992, les captures des trois principaux poissons, soit le maquereau, le
hareng et le capelan, ont atteint environ 8070 tonnes, une augmentation de 9 %
par rapport à l'année précédente. examinons
à présent, m. le président, comment la situation des
captures s'est reflétée sur le secteur de la transformation. la
valeur des livraisons de l'ensemble des entreprises de transformation au
québec, régions maritimes et centres urbains, atteindrait 223 000
000 $ en 1992, selon les statistiques préliminaires, soit une hausse de
13 % par rapport à 1991. cette situation est attribuable principalement
aux records de volume et de prix enregistrés dans le secteur du homard.
quant aux exportations, elles ont enregistré, durant la dernière
année, une hausse de 3,1 % en valeur et de 14,5 % en volume. même
si les états-unis en demeure la principale destination avec 61 % des
exportations totales de produits marins, les expéditions vers ce pays
ont toutefois diminué de 9 % au profit de la communauté
économique européenne et du japon.
Jetons maintenant un bref regard sur le secteur aquicole. En 1992, la
production aquicole québécoise a atteint 1669 tonnes, ce qui est
un chiffre préliminaire, concentrée principalement dans l'omble
de fontaine avec 1100 tonnes. D'autre part, malgré les efforts
considérables déployés par les secteurs privé et
public, l'aquiculture en eau marine ne connaît pas le succès
escompté.
Des conditions climatiques difficiles et des techniques d'élevage
qui ne sont pas parfaitement maîtrisées en sont les principales
causes. Dans cette perspective, la recherche-développement
représente un élément très important. Nous devons
poursuivre nos efforts afin d'offrir les alternatives permettant au secteur
aquicole d'évoluer et de se développer. (10 h 10)
Alors, M. le Président, c'est dans ce contexte que se sont
inscrites les interventions du ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de Alimentation au cours de la dernière année.
Je vous rappelle simplement les objectifs que nous visons par nos actions en
matière de pêche ou d'aquiculture commerciale, soit l'exploitation
rationnelle des ressources, la consolidation et les renforcements de la
production aquicole, l'accroissement de la rentabilité du secteur de la
transformation, la valorisation de la qualité à tous les niveaux,
la mise en commun des efforts de commercialisation, tout ceci dans une optique
de développement durable.
J'aimerais maintenant vous présenter nos principales
interventions au cours du dernier exercice en matière de politiques, de
programmes et d'activités de recherche et développement. La
politique de délivrance des permis d'usine de transformation de produits
marins que j'ai rendue publique en septembre 1992 vise fondamentalement
à établir et à maintenir un équilibre entre la
ressource diponible, les capacités de transformation et le potentiel de
rentabilité de l'industrie, de façon à favoriser une plus
grande stabilité. Cette politique a permis également de faire
connaître la règle de l'intérêt public. Cette
dernière consiste à encourager la transformation de la
matière première à proximité des sources
d'approvisionnement, le regroupement d'opérations existantes afin de
consolider les entreprises, l'attribution prioritaire à des entreprises
déjà en place de nouvelles activités relatives à la
valeur ajoutée, à la préparation d'espèces
sous-utilisées, ainsi que la diversification des activités.
Un comité de l'intérêt public a donc
été créé dans le but d'examiner les demandes de
permis d'usine et de me formuler les recommandations. Au total, le
comité a analysé, au cours de 1992-1993, 80 demandes de permis.
Par ailleurs, afin d'examiner en profondeur la problématique de
l'approvisionnement des entreprises de transformation, les débarquements
des pêcheurs québécois et non québécois,
ainsi que les méthodes de fixation des prix, j'ai créé, le
27 mai 1992, le Comité sur l'amélioration de l'approvisionnement
des usines, présidé par M. Jules Bourque et composé de
représentants des secteurs de la capture, de la transformation et de la
distribution. Le Comité m'a remis son rapport final à la
mi-janvier. Par ailleurs, le 8 avril dernier, j'ai annoncé un
série de mesures et d'actions à entreprendre au cours de
l'exercice 1993-1994. Je pourrai élaborer davantage sur ce sujet un peu
plus loin.
Toujours dans le cadre de ses politiques et programmes, le MAPAQ a mis
en place, en mai 1990, une série de mesures d'aide dans le cadre du
programme de coopération pour l'avenir des pêcheries, le programme
CAP. Au terme de sa troisième année d'application, le
CAP a suscité des engagements cumulatifs de l'ordre de 30 800 000
$, sur un budget total de 50 000 000 $ sur cinq ans, dont 20 800 000 $ en
dépenses de transfert et capital et 10 000 000 $ en prêts et
garanties de prêt. En 1992-1993, l'appui financier dans le cadre du
programme CAP a atteint 11 500 000 $ et est réparti de la façon
suivante: le secteur de la capture maritime continue de
bénéficier du plus gros soutien du ministère avec 3 200
000 $ accordés à quelque 768 pêcheurs. Dans ce dernier
programme, signalons deux mesures d'aide que le ministère a introduites
pour soutenir les pêcheurs de poisson de fond confrontés à
une grave pénurie de ressources. Ainsi, pour les pêcheurs
opérant dans des engins fixes, un programme de soutien temporaire d'une
durée de deux ans, constitué en une aide dégressive aux
frais d'exploitation et une prime au rendement, a permis d'aider
financièrement 768 pêcheurs.
L'autre mesure concerne les propriétaires de chalutiers de
poisson de fond et de cordiers construits après 1987. Elle contribue
à défrayer une partie des intérêts afin de ramener
les paiements de ces derniers à un niveau supportable, compte tenu de la
crise sans précédent qui affecte le secteur de la morue. Au
chapitre de la transformation, le volet 2, restructuration et rentabilisation
des entreprises de transformation, a impliqué des crédits de 2
700 000 $. Le volet 3, diversification des entreprises de transformation, a
entraîné des déboursés d'environ 1 000 000 $. Six
projets ont été, entre autre, soumis dans le cadre de ce volet
pour la transformation d'espèces complémentaires.
Sur le plan de la commercialisation, le plan conjoint du homard des
îles-de-la-Madeleine, mis sur pied en 1991, a relativement bien
fonctionné durant la saison dernière. L'année 1992 a
été marquée par la formation de nouveaux plans conjoints,
celui du flétan du Goenland au nord de la Gaspésie, le homard au
sud de la Gaspésie, et le crabe sur la Moyenne-Côte-Nord.
Le secteur aquicole, quant à lui, a profité du programme
CAP également. Ainsi, le MAPAQ a accordé 1 900 000 $ dans le
cadre de la restructuration des entreprises aquicoles. La formule de
partenariat est également privilégiée par le
ministère. Des liens étroits ont été
développés avec le Centre spécialisé des
pêches de Grande-Rivière, l'Université Laval,
l'Université du Québec à Rimouski, ainsi que les divers
centres de recherche gouvernementaux.
Outre le programme CAP, le ministère offre également
d'autres formes d'aide aux intervenants de l'industrie de la pêche et de
l'aquiculture commerciale, ceci dans le cadre de ses programmes
réguliers. Les dépenses de transfert ont atteint, en 1992-1993, 5
400 000 $. La majeure partie de ce montant, soit 3 400 000 $, a
été consacrée au financement de bateaux de pêche de
plus de 12,17 mètres, et de la flotte côtière, bateaux de
12,17 mètres et moins. Mis à part son appui financier, le
ministère offre également un support scientifique et technique
aux intervenants du secteur aquicole. On peut citer les projets tels la mise
à l'échelle de la technologie de recirculation de l'eau avec
filtration biologique pour l'élevage de salmonidés et autres
espè- ces, l'essai des techniques combinées de ruisseau
pépinière et d'engraissement en mer, ce qu'on appelle le
«sea ranching» du saumon de l'Atlantique et
l'expérimentation d'une nouvelle technologie améliorant la
qualité du filet de truite destiné à la consommation
humaine.
La recherche en partenariat est une formule que nous privilégions
plus particulièrement. Ainsi, on peut citer comme exemple les travaux
sur l'élevage de l'oursin, l'oursin vert, en bassin, et les projets de
développement de produits tels que les saveurs ou la... par
l'utilisation de technologies avancées. D'autre part, la construction du
centre de recherche en mariculture à Grande-Rivière, dont le
coût total est évalué à 4 000 000 $, devrait
être terminée au cours de la présente année.
L'aménagement de bassins intérieurs ainsi que les
équipements modernes contribueront à améliorer de
façon importante la qualité des recherches et à favoriser
en conséquence le développement de l'aquiculture marine. pour ce
qui est des perspectives 1993-1994, après un bref tour d'horizon sur
l'année dernière, faisons maintenant un tour d'horizon de ce que
nous réserve 1993. la disponibilité des ressources halieutiques,
notamment dans le poisson de fond, demeurera encore, pour quelques
années, un problème important auquel notre industrie devra faire
face. le moratoire sur la morue du nord et les réductions importantes
des conti-gents de morue du golfe imposées par pêches et
océans devraient favoriser le rétablissement des stocks de cette
espèce. cette décision n'est pas sans impact significatif pour
nos pêcheurs qui voient les contigents de morue du sud du golfe
saint-laurent réduits de 43 000 à 13 000 tonnes. elle touchera
également les entreprises de transformation et les emplois qui y sont
rattachés. il ne faut pas oublier que même si la pêche
à la morue ne représente que 16 % de la valeur totale des
captures, pas moins de 400 bateaux y sont affectés et près de
2500 pêcheurs et travailleurs dans l'industrie de transformation en
dépendent. par ailleurs, dans un souci d'une gestion biologique plus
serrée de la ressource en poisson de fond, les contingents ont
été également réduits pour la plie, réduits
de 50 %, et le sébaste de 10 %. quant aux espèces
pélagiques, on s'attend à une hausse des quotas, en particulier
dans le hareng, augmentation prévue de 25 %. toutefois, dans ces
espèces, le problème se situe plutôt au niveau des
marchés que des captures. pour ce qui est des mollusques et
crustacés, les prises de 1993 pourraient connaître une
légère hausse, grâce, en particulier, à la
croissance du stock de crabe.
En ce qui concerne la crise de la morue, notre industrie devra s'ajuster
pour survivre. Pour pallier à la pénurie de la ressource, les
usines devront non seulement effectuer des regroupements ou des fusions, mais
aussi diversifier leur production dans le développement des
espèces complémentaires et développer des nouveaux
marchés. En ce qui a trait aux sources d'approvisionnement
extérieures, quelques entreprises québécoises ont
déjà tenté des expériences intéressantes en
morue
soviétique et en morue du Pacifique. J'ai d'ailleurs
annoncé récemment une importante aide financière pour les
entreprises qui voudraient faire de même. J'y reviendrai dans quelques
instants.
Pour ce qui est des mollusques et crustacés, la demande
dépendra en grande partie de la reprise économique
américaine, du cours de notre dollar et des efforts de diversification
des marchés. L'industrie devra donc miser plus que jamais sur
l'amélioration de sa compétitivité, sur la
réduction des coûts de production, sur l'augmentation de la valeur
ajoutée des produits et sur l'occupation des créneaux de
marché les plus profitables. Dans un tel contexte, comment devons-nous
orienter nos actions? M. le Président, les grandes lignes des
interventions que nous nous proposons d'entreprendre en 1993-1994 afin
d'assurer à court et à moyen termes un développement
durable de notre industrie, seront présentées dans les quelques
minutes qui vont suivre, en terminant, d'ailleurs. à la suite de
l'annonce du plan de gestion 1993 dans le poisson de fond, j'ai
réclamé de mon homologue fédéral l'obtention de
mesures équitables et réalistes afin de pallier à l'impact
économique important découlant de la diminution de 70 % des
contingents de morue. les ministres crosbie et valcourt ont annoncé, le
23 avril dernier, des mesures d'adaptation destinées aux travailleurs de
l'industrie de la pêche de l'atlantique. j'ai accueilli de façon
favorable cette annonce, tout en soulignant qu'elle comportait encore beaucoup
d'imprécisions. il est essentiel que pêches et océans et
emploi et immigration canada précisent, dans les semaines qui viennent,
la portée et les modalités d'application de ces mesures. nous
sommes disposés à collaborer pleinement avec le
fédéral dans cet exercice, tout en demeurant très
vigilants, car il existe des aspects qui doivent être éclair-cis
entre nos deux niveaux de gouvernement. je désire également
m'assurer que les mesures s'harmonisent avec les actions du mapaq, afin de
venir en aide aux personnes affectées par l'importante réduction
des contingents. (10 h 20)
Par ailleurs, au cours de la présente année, nous
continuerons à mettre nos efforts, notamment pour promouvoir les
intérêts québécois dans les discussions sur le
partage des ressources, notamment par les nouveaux organismes mis en place,
tels l'Office des pêches de l'Atlantique et le Conseil pour la
conservation des ressources halieutiques. Nous continuerons de coordonner nos
actions en vue de rendre plus efficaces les programmes de quotas individuels.
Nous désirons participer à la mise en place du Conseil pour la
conservation des ressources halieutiques. Nous voulons promouvoir le
développement des programmes de gestion de pêche par quotas
individuels transférables et l'intertransférabilité entre
les différents groupes de pêcheurs, mettre en place une table de
pêcheurs dans les espaces pélagiques, implanter des mesures d'aide
spéciales afin d'éviter l'effondrement de la flotte à la
suite des coupures de contingent. Nous désirons réviser les
programmes réguliers et le programme CAP du MAPAQ afin de les ajuster au
contexte actuel ei encourager îe regroupement ues entreprises de
pêche.
Dans le secteur de la transformation, les projets de restructuration et
de rentabilisation des entreprises seront privilégiés. La
politique de délivrance des permis de transformation continuera
d'être appliquée de façon rigoureuse afin de favoriser une
utilisation efficace et optimale des ressources. Nous examinerons et appuierons
toute initiative qui vise à pallier le manque de ressources, comme la
transformation de nouvelles espèces ou l'approvisionnement
extérieur. À ce sujet, j'ai annoncé, le 8 avril dernier,
une aide financière de 3 000 000 $ aux entreprises faisant partie d'un
regroupement d'achat, pour la ressource extérieure. Cette contribution
gouvernementale s'adresse particulièrement aux entreprises
affectées par une baisse des contingents dans la zone 4-T et dont les
sources de revenus sont liées essentiellement à la pêche
à la morue. Cette mesure répond incidemment à une des
recommandations du comité sur l'amélioration et
l'approvisionnement des usines.
D'autre part, nous encouragerons la concertation des différents
intervenants du milieu des pêches par l'utilisation des mécanismes
et structures existantes, tels les tables de concertation, les champs de
coordination et le développement et autres. Par ailleurs, dans le
contexte de révision de l'ensemble des lois régissant le secteur
bioalimentaire, nous procéderons à une analyse globale des lois
et règlements touchant le secteur des produits marins afin de mieux les
adapter aux enjeux de l'heure.
En ce qui concerne l'aquiculture en eaux marines, le
développement passera par l'utilisation du milieu naturel comme support
aux productions. Le Centre aquicole marin de Grande-Rivière, dont les
travaux de construction devraient se terminer au cours de l'année,
pourra fournir les infrastructures nécessaires pour le
développement des activités de recherche et de
développement en mariculture.
Quant à l'aquiculture en eaux douces, la production de truites de
table devrait connaître une bonne croissance au cours des prochaines
années. Une meilleure organisation de la mise en marché,
associée au regroupement de l'offre, devrait contribuer au
positionnement de la truite d'élevage du Québec et des produits
de consommation dérivés de cette dernière. L'aquiculture
en eaux douces présente également un potentiel de
développement dans d'autres espèces telles que l'omble-chevalier,
le doré, le bar rayé, l'écrevisse. Dans l'optique de
diversification des productions aquicoles et de diminution de leur coût,
le ministère entend, en 1993, structurer davantage la recherche en
favorisant la concertation étroite de tous les intervenants en recherche
aquicole.
Par ailleurs, dans la foulée du sommet de l'agriculture, tenu en
juin 1992, le ministère mettra en place, au cours de la présente
année, une table filière en aquiculture d'eaux douces et
organisera un forum sur le développement aquicole, regroupant tous les
intervenants impliqués.
En terminant, M. le Président, sur le plan de la
commercialisation, nos efforts s'inscrivent dans l'objectif d'améliorer
la capacité concurrentielle des entreprises québécoises
sur les marchés d'exportation. Dans ce sens, le ministère
favorisera tout projet de regroupement pour la commercialisation de produits
marins et tout projet de développement de nouveaux marchés
extérieurs.
Par ailleurs, même si nous devons poursuivre nos efforts pour
accroître nos ventes à l'étranger, nous considérons
que le marché domestique, évalué à 740 000 000 $,
demeure une alternative intéressante de développement pour les
entreprises du Québec. Toujours dans cet esprit, le ministère
cherchera à cibler davantage les clientèles à desservir,
adapter les produits en fonction des besoins des consommateurs et promouvoir la
consommation d'espèces non traditionnelles et de nouveaux produits
marins transformés. De la même manière qu'il a
contribué, de façon marquée, à faire
connaître le homard québécois on se souviendra du
homard à l'élastique fleurdelisé le
ministère participera au financement de la première campagne de
promotion du crabe des neiges, lancée par un groupement d'industriels du
secteur.
En conclusion, voilà sommairement, M. le Président, ce que
nous nous proposons de réaliser au cours de la prochaine année.
Pour certaines actions, le résultat ne peut être atteint en un an,
mais nous ne ménagerons aucun effort pour favoriser le
développement durable du secteur québécois des
pêches. Pour réaliser les interventions prévues, nous
prévoyons un budget de 25 500 000 $ pour le présent exercice
financier. Voilà, en bref, M. le Président, les quelques
données que je voulais vous soumettre de même qu'à mes
collègues. Je suis maintenant disposé à échanger
avec vous sur nos crédits 1993-1994.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre, pour les
remarques préliminaires. Maintenant, est-ce que le porte-parole de
l'Opposition officielle aurait également des remarques
préliminaires? M. le député de Duplessis.
M. Denis Perron
M. Perron: Oui, M. le Président, effectivement. Je tiens
d'abord à saluer le ministre délégué aux
pêcheries ainsi que les membres qui l'accompagnent aujourd'hui. Chaque
année, l'étude des crédits accordés par le
gouvernement aux pêcheries constitue pour moi un exercice important. Il y
a là la preuve que la démocratie existe et fonctionne dans notre
système parlementaire, tout au moins en principe. Il est bien certain
que le rôle de l'Opposition officielle dans ces cas-là est celui
de gardien car il s'agit pour elle de rendre le gouvernement imputable de ses
décisions et, surtout, de s'assurer qu'il respecte ses engagements.
C'est également la meilleure opportunité qui nous est offerte de
nous informer quant à la direction, au plan d'avenir
préconisé par le ministre en poste. C'est surtout pour cette
dernière raison que l'étude des crédits de cette
année revêt tant d'intérêt à mes yeux. J'aurai
peut-être enfin la chance de savoir exactement et
précisément où le gouvernement libéral s'en va en
matière de pêcheries, tout en entraînant avec lui des
milliers de travailleurs et travailleuses de la mer, probablement aussi
déconcertés que moi.
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé de comprendre.
Voilà des années, maintenant, que j'analyse les politiques tant
annoncées qu'appliquées du MAPAQ, ainsi qu'une foule d'annonces
d'intentions, de règlements, d'orientations, de mesures et de programmes
devant tous assurer des jours meilleurs pour l'industrie de la pêche.
Jusqu'à un certain point c'est là l'ironie chacune
de ces annonces semble reposer sur une vision solide et conséquente des
problèmes vécus par tous depuis des années. Ainsi, on a
parlé de soutenir la flotte de pêche, de maintenir le niveau des
captures, de rationaliser les structures de transformation, de
développer des marchés et des stratégies de
commercialisation, d'établir une nouvelle relation entre les
pêcheurs, les industriels, et j'en passe.
Comment peut-on alors expliquer le chaos évident qui règne
présentement dans le domaine des pêches? Comment peut-on justifier
aux intéressés le fait que, d'année en année, ils
doivent vivre dans l'incertitude quant à la durée et à
l'envergure de leur emploi, quand ce n'est pas l'existence même de cet
emploi ou encore sa nature? Bien sûr, la ressource fluctue quelquefois de
façon dramatique, comme pour la morue, ces temps-ci, mais il n'y a
là rien de neuf. L'histoire des pêches au Québec est
remplie de telles périodes et il faut espérer qu'on va finir par
apprendre notre leçon et planifier selon des normes réalistes.
Quand je parle de planifier, je le fais non seulement en termes de
quantité, mais aussi de diversité et d'efficacité. La
main-d'oeuvre est là et il faut l'orchestrer.
Donc, le seul volet ressource ne suffit pas, à mon sens, pour
expliquer l'attitude défensive du gouvernement québécois
qui ressemble de plus en plus à un maçon qui n'a le temps que de
colmater des brèches qui se présentent dans un barrage pendant
que l'eau monte derrière. Tout semble bien aller jusqu'à ce qu'on
prenne un peu de recul, qu'on voie l'ensemble de la situation et qu'on
s'aperçoive qu'on a affaire au barrage Daniel-Johnson. Mais ça,
c'est le symptôme où se situe le mal. J'aimerais, ici,
suggérer quelques éléments de réponse.
Premièrement, la structure fédérale. Je sais que
cela va paraître évident venant d'un député
dévoué à la cause de la souveraineté du
Québec, mais il est impossible de ne pas souligner la situation
aberrante causée par le contrôle unilatéral de la ressource
par Ottawa. La preuve n'est plus à faire quant à
l'inéquité de ce système pour le Québec au niveau
des allocations qu'on daigne lui laisser si l'on tient compte du poids
réel qu'il représente dans le secteur des pêcheries de
l'Est. Même le ministre en face de moi, tout fédéraliste
qu'il est, n'a pu s'empêcher de protester récemment au sujet des
quotas ridicules que son homologue fédéral allouait aux usines
québécoises pour le sébaste. Je suis juste inquiet qu'il
faille un cas scandaleux touchant le coeur même de
l'industrie de la transformation au Québec, le poisson de fond,
pour le voir réclamer notre part légitime des stocks disponibles.
II y a pourtant longtemps qu'on réclame qu'un organisme regroupant tous
les gouvernements impliqués soit responsable de la distribution des
quotas entre les régions maritimes, que le fédéral, tant
qu'on sera pris avec, soit responsable de l'établissement de ces quotas
suivant l'avis de ses experts... reste acceptable.
Sous la même bannière du fédéralisme
canadien, on peut placer les dossiers frustrants de la surpêche
internationale, de l'accès pour le Québec à la zone de 200
milles et, pourquoi pas, de la grande fragilité de nos marchés
d'exportation. (10 h 30) deuxièmement, la nature même de
l'industrie de la pêche. contrairement à ce qui se passe chez nos
voisins maritimes, l'industrie de la pêche québécoise est
à la fois naine et géante: naine, parce qu'elle ne
représente, somme toute, qu'un faible pourcentage du produit
intérieur brut québécois, moins de 2 %; géante,
pourtant, car elle est le moteur de plusieurs régions du québec
qui ne peuvent littéralement pas s'en passer. or, à part les
subventions visant à pallier à des crises locales ponctuelles, je
n'arrive pas à déceler au mapaq une stratégie qui s'appuie
véritablement sur cette nature ambivalente. on sent pourtant que le
ministre en est conscient, comme le démontre sa réticence
à appliquer une des recommandations du rapport bourque, celle qui
suggère de laisser la loi du marché éliminer les
entreprises plus faibles, ce qui, à coup sûr, aurait porté
un coup dur à la moyenne et la basse-côte-nord pour ne nommer que
ces deux régions.
Malgré cela, l'ensemble des politiques du ministère
demeure très vaseux, un peu à l'image de celle du gouvernement
libéral en ce qui a trait au développement régional. Il
m'apparaît donc essentiel de revoir le fondement même de l'approche
du ministre de façon à ce que la spécificité du
milieu des pêches au Québec cesse d'être vue comme un mal
nécessaire contre lequel on se débat tant bien que mal, mais
devienne plutôt la source d'une nouvelle dynamique. Ainsi basés
sur la situation réelle qui prévaut, les outils de
développement des pêcheries pourraient être modulés
et adaptés selon les nécessités régionales, sans
chercher à tout prix à créer une normalité globale
vouée d'avance à l'échec.
Troisièmement, la dynamique industrie\pêcheur. La
publication du rapport Bourque et, surtout, les réactions qu'il a
provoquées dans le milieu se sont révélées des
indicateurs très intéressants des différentes optiques
favorisées tant par les industriels que par les pêcheurs
eux-mêmes. On a en effet assisté à une nette polarisation
illustrée par les opinions assez contrastantes de l'AQIP et de
l'Alliance des pêcheurs. Il est certain que, de prime abord, les
recommandations du rapport Bourque concernant le problème
d'approvisionnement des usines allaient être plutôt pro-industrie.
Elles reprenaient d'ailleurs l'essentiel des suggestions de l'AQIP qui, sans
surprise, leur a réservé un accueil très favorable.
Il n'en va pas de même avec les pêcheurs qui craignent de
voir leurs options déjà réduites être
complètement rayées et tomber ainsi à la merci des
industriels. Or, ils tiennent ces derniers en partie responsables du marasme
existant dans les pêcheries et ne sont pas prêts à leur
faire confiance. J'aurai l'occasion de traiter en détail de ces
recommandations un peu plus tard, mais, au-delà des dossiers
spécifiques, il faut désamorcer le climat de méfiance qui
semble s'être installé entre les deux parties. Les solutions
seront suffisamment difficiles à trouver sans avoir à composer
avec des chicanes paralysant le processus. Il est essentiel que le ministre
fasse preuve d'une grande cohérence dans ses futurs projets et s'impose
comme un médiateur ouvert, mais très ferme.
J'aimerais, pour terminer, signaler également l'état
inquiétant du secteur de la recherche et du développement de
nouvelles techniques de pêche. Sans elles, les pêcheries du
Québec sont condamnées, au mieux, à la stagnation et, au
pire, à une éventuelle disparition. Encore là, nouvelles
techniques ne signifie pas nécessairement des captures plus nombreuses.
On pourra parler d'une plus grande efficacité, d'où une
diminution sensible des pertes, tout en évitant de répéter
les erreurs du passé qui transformaient tout le secteur en yo-yo. Il
faut, de plus, éduquer nos gens, les sortir de l'impasse qu'ils vivent
en leur donnant les outils garants d'une plus grande polyvalence, d'où
une grande adaptabilité aux conditions qui peuvent se
présenter.
Je verrais très bien une telle priorité s'inscrire
immédiatement dans le plan de compensation fédéral
annoncé récemment. C'est la recherche de solutions stables et de
longue durée que je privilégie et c'est dans cette optique que
j'aborde l'étude des crédits des pêcheries pour
l'année 1993-1994. Je peux assurer le ministre que je ferai preuve d'une
écoute ouverte mais critique au cours de cet exercice. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, M. le
député de Duplessis. Est-ce qu'il y a d'autres membres de la
commission qui ont des remarques préliminaires à faire? Nous
allons donc procéder à la période de...
M. Vallières: M. le Président...
Le Président (M. Camden): ...d'échanges sur les
crédits.
M. Vallières: ...vous me permettrez peut-être une
courte...
Le Président (M. Camden): Un commentaire? Oui, M. le
ministre.
M. Yvon Vallières
M. Vallières: ...réaction parce qu'il y a quand
même certaines questions qui sont posées dans les remarques
préliminaires du député de Duplessis. Dans un premier
temps, vous me permettrez de souligner que je
trouve fort agréable de pouvoir discuter du secteur pêches,
comme on le fait en commission parlementaire c'est arrivé
à quelques reprises qu'on ait à le faire parce que,
malgré certaines remarques qui sont partisanes... Et je pense que c'est
normal. On est en politique, là. Chacun ne peut pas penser toujours la
même chose. Mais je sens toujours une volonté, de la part de mes
collègues, de voir comment on peut améliorer les choses. Je pense
que, pour celui qui vous parle, c'est important, d'autant plus que je suis
très conscient, autour de la table, de faire affaire avec des gens
soit du comté de Gaspé, par exemple, ou du comté de
Du-plessis qui ont une expertise du terrain qui est de loin la meilleure
de celles que je connaisse. Alors, je pense que c'est important d'avoir... Pour
moi, c'est une espèce de privilège je veux vous le dire
que d'avoir finalement des spécialistes du terrain devant moi
afin qu'on puisse, dans certains cas, avoir des points de vue qui, même
si, sur le champ, on ne vous dit pas qu'on va réaligner nos politiques,
certainement peuvent exercer une influence dans certaines remises en question
de certaines façons de faire qui... Et, moi, je n'ai pas de honte
à ça. On est dans un secteur qui évolue très
rapidement, dans un contexte qui est particulier. Donc, je pense qu'il n'y a
pas de honte à dire que nos outils sont perfectibles. Je pense que c'est
dans ce sens-là qu'on doit voir l'exercice d'aujourd'hui.
Le député de Duplessis me parlait de la réaction
qu'on a eue sur l'annonce du plan de pêche sur le sébas-te. Oui,
j'ai réagi en disant que je ne trouvais pas ça acceptable parce
que, à maintes reprises, j'ai souligné à mon homologue, M.
Crosbie, que le Québec était prêt à accepter
certaines choses, mais pas n'importe quoi, D'autant plus que, comme vous le
savez, l'année dernière on en avait parlé lors des
engagements financiers le gouvernement du Québec a investi afin
de restructurer la seule entreprise hauturière au Québec qu'est
Madelipêche, qui dépend abondamment de ses captures de
sébaste. Le plan qui est présenté par le
fédéral vient priver cette entreprise d'approvisionnements
importants. Alors, je pense qu'il est important de le mentionner. J'ai fait
part récemment à M. Crosbie, en mars dernier quand je l'ai vu et,
subséquemment, par le biais d'une lettre que je lui faisais parvenir le
26 mars dernier, de notre point de vue là-dessus. Vous me permettrez, M.
le Président, de lire les deux derniers paragraphes qui sont très
explicites et qui sont peut-être un peu plus explicites que le
communiqué de presse que j'ai émis et qui situera l'intervention
du gouvernement du Québec, où je disais à M. Crosbie que
«la pêche hivernale du sébaste du golfe, dans la zone 3P4VN,
s'est développée au cours des dernières années et
ces captures, jusqu'en 1991, n'avaient pas été
comptabilisées dans l'exploitation du stock. À mon avis, il est
tout à fait équitable que ce soient les participants à
cette exploitation hivernale qui absorbent les réductions de 7000 tonnes
du TPA qu'ils ont d'ailleurs eux-mêmes provoquées».
Enfin, j'ai tenu à souligner à M. Crosbie et à lui
indiquer que «la pêche semi-hauturière du sébaste qui
s'est récemment développée au large de la côte
sud-ouest de Terre-Neuve met en difficulté la flotte
semi-hauturière québécoise qui n'a accès à
cette ressource qu'en été». Alors, pour cette raison, je
lui ai demandé et je suis sans réponse depuis cette lettre
de diviser en deux saisons le quota de 7035 tonnes de cette flottille,
soit 3500 tonnes du 1er janvier au 30 juin et 3535 tonnes du 1er juillet au 31
décembre, ce qui nous permettrait d'étaler notre pêche sur
la base d'un an et, donc, d'avoir accès à une part plus
importante de sébaste sur la période d'une année.
Il serait intéressant également qu'on puisse regarder
rapidement... Parce que probablement qu'au cours de l'exercice on aura
l'occasion de reparler du rapport Bourque. Je voulais simplement
préciser une chose avec le député de Duplessis. Comme moi,
il sait qu'une des recommandations principales du rapport consistait à
nous demander de continuer à rationaliser les usines, surtout celles qui
transforment le poisson de fond, en laissant jouer les lois du marché.
Vous comprendrez que, quand j'ai annoncé ma réaction, c'est une
des recommandations où j'ai mis plusieurs bémols. Je suis
intéressé à avoir le point de vue de mes collègues
là-dessus parce que c'est une question qui se pose fréquemment
par les industriels de la pêche, quand ils viennent nous rencontrer, qui
nous disent: N'émettez plus de permis. Puis, non seulement
n'émettez pas de permis- mais les entreprises qui sont en
difficulté, laissez jouer les règles du marché. Moi, je
sais que si on laissait jouer les règles du marché, il n'en
resterait pas épais. J'estime que nous avons, comme gouvernement et
comme ministère, une responsabilité qui est de maintenir une
capacité minimale de transformation au Québec pour, quand la
ressource va être disponible, qu'on soit là pour être en
mesure de la transformer et de créer des emplois qui y sont directement
reliés.
Je vous avoue franchement, M. le Président, si j'entendais mes
collègues là-dessus, ça m'intéresserait beaucoup de
savoir si le coup de barre que j'ai donné, même si c'était
une recommandation d'un comité que j'avais formé, ça
correspond bien à ce à quoi le milieu s'attend comme position.
C'est-à-dire que je crois que le ministère ne peut abdiquer ses
obligations d'assurer le maintien d'une capacité minimum de
transformation, repartie sur l'ensemble du territoire maritime
québécois. Il y a certaines usines que je qualifie comme
étant stratégiques à cause de leur situation
géographique. Alors, qu'est-ce qui arrive si, d'ici quelque temps, on
laisse jouer les règles du marché, par exemple, avec Primo-nor?
Ça veut dire qu'en Basse-Côte-Nord on n'en a plus d'usine. Alors,
est-ce que mes collègues reconnaissent qu'on doit continuer dans cette
optique de maintenir, des fois, avec des sommes qui peuvent paraître un
investissement capricieux ou non rentable, mais sur une base temporaire parce
que, normalement, quand la ressource sera de retour, ces usines
stratégiques devraient faire preuve de rentabilité? (10 h 40)
Le Président (M. Camden): M. le député de
Duplessis.
Discussion générale Justification de la
diminution des crédits
M. Perron: M. le Président, je sais que ce n'est pas la
coutume, en commission parlementaire, mais est-ce que le ministre pourrait nous
fournir, aux membres de la commission, une copie de la lettre qu'il a
envoyée à M. Crosbie? Parce que les deux paragraphes qu'il a
mentionnés... Je pense qu'on ne peut pas faire autrement que d'appuyer
le ministre dans cette revendication, puisqu'on sait très bien que la
pêche hivernale ne se pratique presque pas au Québec et que
ça se pratique surtout sur la côte est de Terre-Neuve et bien
sûr que ça cause des problèmes énormes à nos
producteurs qui opèrent au niveau du Québec, surtout face aux
contingentements qui sont imposés par le fédéral. Alors,
si le ministre peut me donner une copie de ça.
Deuxièmement, en rapport avec le comité Bour-que, j'ai
effectivement, dans mon troisième sujet, plusieurs questions à
poser au ministre là-dessus. Je ne peux pas faire autrement que
d'être d'accord aussi avec le ministre quant à sa position sur la
question de la rationalisation et face aux lois du marché. Le secteur
des pêches, depuis plusieurs années, quatre ou cinq ans, a vu des
dizaines d'usines disparaître, dans le cadre de la rationalisation
imposée par les lois du marché. J'espère que ce que nous
avons actuellement est là pour demeurer, est là pour rester.
L'attitude du laisser-faire dans ces cas-là, on ne peut pas faire
autrement que d'être d'accord avec le ministre. de 1987 à 1991, le
nombre d'entreprises tirant leur principal revenu de la pêche aux
poissons de fond est passé de 786 à 404. donc, je pense qu'assez
c'est assez. c'est une réduction de 40 %. je pense qu'assez c'est assez
et, au niveau de la rationalisation, il va falloir arrêter ça.
toutes les fois qu'on laisse faire les lois du marché, ce sont des
emplois qui sont perdus au niveau des usines, ce sont des emplois qui sont
perdus au niveau des pêcheurs. ce sont des emplois qui sont perdus au
niveau des aides-pêcheurs. ça a des répercussions directes
aussi sur les emplois considérés comme étant
indirects.
Alors, si vous le permettez, M. le Président, j'aimerais passer
directement à l'analyse détaillée des crédits. Les
crédits globaux du programme 10 diminuent de 2 500 000 $, soit 9,3 % en
1993-1994 par rapport à ceux de l'an dernier. De 1990 à 1991,
alors qu'ils étaient de 31 900 000 $, cette année, où ils
seront de 24 800 000 $, les crédits auront subi une baisse cumulative de
22,4 %. Les dépenses, quant à elles, auront chuté de 31
800 000 $ en 1990-1991 à 19 800 000 $ en 1991-1992 et devraient se
retrouver aux environs de 24 300 000 $ pour l'année fiscale 1992-1993.
De 1990-1991 à 1992-1993, elles devraient subir, si la prédiction
se terminant cette année fiscale se réalise, une
dégringolade de 23,6 %. Officiellement, les crédits
périmés, qui étaient de 6 600 000 $ en 1992, seront de 2
300 000 $ en 1993. Par ailleurs, les apparences peuvent être trompeuses.
En effet, si on compare les crédits 1992-1993 avec les dépenses
probables de 1992-1993, on obtient alors une différence de plus de 3 000
000 $, tandis que si on effectue le même genre de comparaison pour
l'année 1991-1992, la différence de 9 200 000$ surprend encore
plus. L'élément 1 du programme 10 verra, quant à lui, ses
crédits diminuer de 10,1 % par rapport à 1992-1993. Pour ce qui
est de l'élément 2 du programme 10, ses crédits seront
diminués de 6 % par rapport à 1992-1993 et de 13,5 % en
comparaison à 1991-1992. Les crédits de transfert aux entreprises
ont aussi subi des baisses importantes durant les dernières
années.
Finalement, la réponse à notre troisième demande de
renseignements particuliers, où je reviendrai là-dessus, indique
que le total des subventions pour les bateaux de pêche de plus de 12,17
mètres était de 2 187 800 $ en 1992-1993, tandis qu'il
était de plus de 3 513 000 $ en 1991-1992. il s'agit donc d'une baisse
de 37,8 %, près de 38 %.
Ma première question au ministre: Comment le ministre peut-il
justifier une baisse des crédits globaux de 9,3 % en 1993-1994, alors
que les pêcheurs ont connu cette année une saison de pêche
catastrophique et, selon l'avis de tous les experts, la présente saison
risque d'être encore plus dramatique? C'est ma première
question.
M. Vallières: Globalement, M. le Président, je
ramène le député de Duplessis et mes collègues
à ce que j'indiquais tantôt. C'est une saison de pêche qui a
connu des problèmes, plus particulièrement dans le poisson de
fond. Mais, globalement, si on tient compte de la performance au niveau des
mollusques et des crustacés, plus particulièrement des
crustacés, plus particulièrement dans le homard, on
s'aperçoit que la saison qu'on vient de passer, somme toute, se compare
de façon pas si mal, finalement, à celle des années
précédentes. Mais le phénomène du poisson de fond
accentue, dans ce secteur d'activité, la perception qu'on a d'une
mauvaise année de pêche. Mais je pense que, globalement, quand on
regarde les données, on s'aperçoit qu'au niveau de la valeur des
débarquements il y a eu une augmentation qui était
intéressante, due particulièrement à la performance dans
le secteur des crustacés.
Je veux également indiquer au député de Duplessis
que les chiffres qui sont là témoignent quand même d'une
réduction, d'une variation de 1 896 000 $ au total. Mais j'attire son
attention sur le fait que les paiements de transfert, globalement, donc l'aide
directe tant aux pêcheurs qu'aux gens qui sont directement
concernés sur le terrain, ont bien évolué au fil des ans.
Je regardais en 1976 ou dans les années quatre-vingt, où les
transferts directement aux pêcheurs et aux aides-pêcheurs, aux
propriétaires de bateaux, aux usines, c'était de l'ordre de 3 000
000 $ à 4 000 000 $, alors qu'on est rendu présentement à
14 000 000 $ de transfert directement à notre clientèle. Alors,
je pense que ça témoigne de l'intérêt qu'on a eu
pour le secteur. Maintenant, qu'il y ait occasionnellement des variations au
niveau des crédits, bien, il y a des justsifications à
ça.
d'abord, c'est sûr qu'il y a une réduction, comme
l'indiquait le député de duplessis, disons de 1 900 000 $. mais
je vais vous donner quelques explications qui vont venir amoindrir l'impact,
à tout le moins la perception qu'on pourrait avoir d'une
réduction importante des crédits. mais on dit
«importante», on parle d'une réduction de 6,9 %.
D'abord, au niveau de l'élément 1, il y a eu diminution
des crédits de 629 000 $. Ça s'explique par un
réaménagement budgétaire, entre autres, comme suite
à l'abolition de la direction des services administratifs, des
traitements de 235 000 $ et du fonctionnement de 90 000 $. Ça, c'est 325
000 $ qui ont été réduits de l'élément 1,
mais qui ont été ajoutés à l'élément
2, qu'on retrouve intégralement à l'élément 2, donc
qui viennent s'annuler. Il y a eu compression d'effectifs et ajustement de la
masse salariale pour 233 900 $, toujours dans l'élément 1. Il y a
eu des réductions de dépenses de fonctionnement pour 55 100 $, et
réduction des acquisitions d'équipement informatique pour 15
000$. (10 h 50)
Pour ce qui est de l'élément 2, et c'est là qu'on
retrouve la plus grande variation, il y a eu réaménagement
budgétaire comme suite à l'abolition de la direction des services
administratifs dont je vous parlais tantôt, donc par l'ajout de 325 000
$, des compressions d'effectifs et ajustements de la masse salariale pour 128
000 $, réduction des dépenses de fonctionnement de 350 600 $ et
un poste très important, une réduction de 2 100 000 $ qui sont
des crédits non récurrents concernant le centre de recherche
appliquée en mariculture, à Grande-Rivière. Donc, c'est
sûr qu'une fois le centre construit, cette somme-là n'est pas
reconduite année après année. On remarque une augmentation
des crédits de transfert favorisant l'adaptation et le repositionnement
du Québec dans les pêches atlantiques pour 336 600 $ et la
création d'une enveloppe de prêts, placements et avances qui vont
faciliter les interventions auprès des entreprises du secteur pour 650
000 $. Donc, grosso modo, c'est 1 000 000 $ de plus qu'on retrouve à cet
élément-là d'intervention directe en termes de
crédits qui vont être alloués directement à nos
clientèles. Alors, au niveau des transferts, c'est une donnée qui
va intéresser mes collègues, c'est-à-dire les sommes qui
sont directement versées aux gens concernés sous forme d'aide
directe, si on compare 1992-1993, c'étaient 12 626 000 $ alors qu'en
1993-1994, c'est 14 739 900 $, donc une augmentation de près de 8 % en
transferts pour avantager nos clientèles.
M. Perron: M. le Président, j'aimerais, concernant
toujours les crédits, que le ministre nous éclaire sur le point
suivant. La page 5-11 du cahier des crédits indique que les
crédits de 1993-1994 à voter sont de 25 400 000 $ tandis que ceux
de 1992-1993 étaient de 27 300 000 $. Par ailleurs, à la page 98
du cahier des renseignements supplémentaires, celui-ci indique le
même total pour ce qui est de 1992-1993, mais vient contredire le chiffre
de 1993-1994 en révélant que les crédits seraient
plutôt de l'ordre de 24 800 000 $. ma première question au
ministre: les crédits de 1993-1994 sont-ils de 25 400 000 $ ou
plutôt de 24 800 000 $? la différence est importante parce que la
variation avec les crédits de l'an passé est de 6,9 % pour le
premier cas et de 9,3 % pour le second. lorsqu'on regarde à la page
5-11, en haut de la page, c'est là qu'on se rend compte de ce qui se
passe, et puis, si on regarde à la page 98, là, ça ne
marche plus parce qu'il y a un différentiel entre les deux. je voudrais
bien savoir lequel des chiffres le ministre va prendre pour ses crédits
budgétaires 1993-1994.
M. Vallières: O.K. C'est une bonne question. Par
ailleurs...
M. Perron: Bien, j'espère, M. le Président.
M. Vallières: ...l'explication est un petit peu technique,
mais on va travailler avec les deux données que vous venez de nous
fournir, soit la 5-11 du cahier des crédits et les notes
complémentaires qu'on retrouve à la page 98 pour vous expliquer
l'écart et, en faisant l'addition que M. Abgral va vous donner,
ça va arriver au montant total. M. Abgral.
M. Abgral (André): À la page 98, effectivement
c'est marqué 24 830 700 $. Ça, ce sont les
crédits-dépenses. D'accord? Il faut ajouter à ceci un
montant de 656 000 $ qui est indiqué...
M. Perron: À 5-11.
M. Abgral: À prêts et avances. À la page 5-11
du cahier des crédits, les 650 000 $, il faut les ajouter à ce
montant-là qui va faire tout simplement le montant de 25 480 700 $.
D'accord?
M. Perron: D'accord.
M. Abgral: Donc, les 650 000 $, on les retrouve dans les 702 000
$ à la page 98, prêts, placements et avances, il est à
l'intérieur de ça. À la page 5-11, il est
additionné et, à la page 98 des renseignements
supplémentaires, ils ne sont pas additionnés.
M. Perron: Ah! C'est ça qui fait la différence
entre les deux.
M. Abgral: Effectivement. C'est absolument le seul et unique
montant.
M. Perron: O.K. C'est une erreur de parcours.
M. Abgral: Non.
M. Perron: C'est la coutume.
M. Abgral: C'est une technique comptable, à savoir qu'il y
en a un qui s'applique à des dépenses,
alors que les prêts-placements, c'est des comptes d'actifs. Ce
n'est pas des comptes de dépenses.
M. Perron: Donc, ce n'était pas pour jouer un tour
à l'Opposition.
M. Abgral: C'est une question piège, oui.
M. Perron: Alors, ça va pour ça, M. le
Président.
M. Vallières: Sur les bateaux, je pense que vous aviez une
question aussi tantôt, sur le...
M. Perron: On va revenir sur les bateaux un peu plus tard, M. le
Président.
M. Vallières: Oui, O.K. Il faudrait peut-être
mentionner aussi...
M. Perron: En ce qui a trait à cette différence que
l'on vient de mentionner entre les deux montants, est-ce que c'est strictement
relié à la question de l'inclusion versus l'exclusion des
prêts, placements et avances dans ceux-ci? C'est strictement relié
à ça?
M. Vallières: Évidemment, M. le Président,
juste une petite note pour le député de Duplessis. Ça va
l'intéresser de savoir que le 3 000 000 $ qu'on a annoncé
récemment pour soutenir les gens qui voudraient s'approvisionner en
morue à l'extérieur du Québec ne sont pas
intégrés à nos crédits. Donc, si je l'ajoutais,
ça ne serait pas une réduction des crédits, mais une
augmentation importante de nos crédits.
M. Perron: Bien, c'est une bonne chose si le ministre fait
ça, M. le Président; à cause des crédits
périmés qu'il a eus cette année, je pense qu'il y a un
avantage à essayer de récupérer.
M. Vallières: Oh! Il n'y en a pas beaucoup,
là, des périmés.
M. Perron: Crédits périmés, 2 300 000 $ en
1992-1993 et 6 600 000 $ en 1991-1992.
M. Vallières: Vous me donnez combien de
périmés, en 1992-1993?
M. Perron: 1992-1993, 2 300 000 $.
M. Vallières: ce qui représente 8,6 %.
l'année précédente, je vous avais dit qu'on essaierait de
ramener ça à quelque chose de plus agréable parce que
c'était pas mal plus important l'année précédente,
le périmé qu'il y avait eu, vous vous en souviendrez.
M. Perron: M. le Président, je voudrais rappeler au
ministre qu'en 1991-1992, en plus des 6 600 000$ qui avaient été
périmés à ce moment-là, il y a aussi un montant
d'environ 10 000 000 $ qui n'ont pas été dépensés
dans le CAP, puis dans d'autres projets. C'est au total. Alors, il y a quelque
chose qui fait dur quelque part.
M. Vallières: Je veux dire, le CAP, au moment où on
se parle, on dépasse les 30 000 000 $ de dépenses, c'est 30 800
000 $ sur trois ans. C'est un programme sur cinq ans.
M. Perron: On va revenir sur le CAP. J'ai beaucoup de questions
au ministre, là-dessus.
M. Vallières: On est dans le «target», dans le
sens qu'on est... Avec une moyenne de croisière d'environ 10 000 000 $
par année, ça veut dire que notre programme, qui a
été prévu pour cinq ans, doit également durer cinq
ans. On respecte les engagements qu'on s'était donnés.
Maintenant, pour ce qui est des périmés, je ne veux pas faire de
débats qui vont mener je ne sais où, mais je regarde les
années précédentes qui ne sont pas de mon gouvernement,
puis c'est des périmés qui dépassaient largement les 20 %,
22 %, 25 % dans certaines années. Donc, quand on regarde cette
année, les périmés de l'ordre de 8 % qui, de toute
manière, sont explicables, je pense qu'on n'a pas de blâme
à adresser au ministère de l'Agriculture vis-à-vis de
l'usage qu'on fait des fonds. Juste au niveau des taux d'intérêt,
on récupère quelque 360 000 $ sur la présente
année.
Crédits de transfert aux entreprises
M. Perron: m. le président, le ministre, tout à
l'heure, a parlé des bons coups que son ministère avait faits se
rapportant à consolidation-développement des entreprises. je
voudrais lui rappeler qu'en 1992-1993, 1993-1994, les crédits de
transfert aux entreprises ont diminué de 21,7 % et, si on prend les
années 1991-1992 à 1993-1994, les diminutions de crédits
de transfert ont été de l'ordre de 24,2 %. alors, ça ne va
pas tout à fait dans le sens que disait le ministre tout à
l'heure. puis, d'autre part, dans la construction de bateaux, on se rend compte
qu'entre 1991 à 1993, il y a eu une diminution de 28,9 % sur les deux
années financières. puis, cette année, dans le cadre de la
construction de bateaux, 1992-1993, 1993-1994, ça représente une
diminution encore là de 5,3 %, lorsqu'on parle de construction de
bateaux.
Par contre, il y a eu effectivement dans le domaine aquicole, au niveau
de la production, une augmentation. Ça, c'est vrai. Ça, il faut
l'admettre. (11 heures)
M. Vallières: Peut-être les prendre un par un, pour
être sûr qu'on puisse répondre à tout. Sur les
bateaux, il faut se rappeler que l'aide qu'on consent, c'est normal qu'elle
diminue parce que c'est une aide qui est dégressive dans le temps. Donc,
c'est sûr que ça n'ira pas en augmentant, ça va aller
normalement en diminuant. Il y a le facteur des taux d'intérêt
aussi où il
y a une réduction assez importante que ça donne des
conséquences sur les crédits comme tels. Alors, ce sont ces deux
facteurs-là qui sont à la base de la réduction. Et puis,
je veux dire, on ne se cachera pas qu'il y a une réduction parce que
ça va toujours... L'aide est dégres-sée; donc, c'est
normal qu'à partir du moment où les aides ont été
consenties à venir jusqu'à maintenant, l'aide va en
réduisant. Et si vous ajoutez à ça le taux
d'intérêt qui est bas présentement, ça conduit aux
chiffres que nous avons.
M. Perron: M. le Président, on a l'impression qu'il y a un
jeu qui se fait à toutes les années...
M. Vallières: Sur les usines... Trente secondes sur les
usines. C'est parce que vous aviez noté aussi une décroissance au
niveau de l'aide aux entreprises. Il faut indiquer que ce n'est pas toujours
facile de comparer année après année parce qu'il peut
arriver que, pendant une année, on ait une aide ponctuelle importante
à une entreprise. Prenons, par exemple, ce qui est arrivé en
1990-1991 avec le Gaspé Cured où il y a environ 3 000 000 $ qui
ont été utilisés, qui sont venus augmenter
considérablement notre contribution. On ne trouve pas des Gaspé
Cured à chaque année financière. Donc, ça vient
peut-être donner un mauvais coup d'oeil, mais c'est peut-être
dû à la nature d'une intervention qui était très
importante une année et qu'on ne retrouve pas dans les années
subséquentes.
M. Perron: Mais malgré Gaspé Cured, pour cette
année-là, il y avait quand même eu des crédits
périmés, M. le Président. L'année financière
1991-1992 dont le ministre vient de parler.
M. Vallières: Oui. C'était le début du CAP,
on l'avait expliqué, cette année-là, et j'avais
indiqué au député de Duplessis vous vous
souviendrez qu'on avait fait des prévisions qui n'étaient
pas très réalistes, il faut le dire, là. Le programme a
commencé en cours d'année, c'était de nouvelle application
et, par voie de conséquence, on n'avait peut-être pas
dépensé, cette année-là, tout ce qu'on avait
prévu. Sauf que dans la présente année, quand on va
rentrer dans le CAP tantôt, vous allez vous rendre compte que nos
prévisions correspondent globalement à ce qu'on avait
prévu dépenser.
Pratiques de péremption et de transfert des
crédits
M. Perron: M. le Président, on a l'impression que ce n'est
pas juste le ministre délégué aux Pêcheries qui en
subit les conséquences mais que c'est plusieurs ministères. On a
l'impression qu'il y a une connivence entre lorsqu'on prépare les
crédits puis lorsqu'on prépare l'année budgétaire.
On a la forte impression qu'on met de l'argent à des endroits, au
début de l'année financière, tout en sachant qu'il va y
avoir du périmé à la fin pour permettre de retourner
ça dans les coffres du Conseil du trésor si, lui, il a des
problèmes financiers en cours d'année.
Parce que, là, d'année en année, il y a plusieurs
ministères, dont celui des Pêcheries, qui subissent les
conséquences des décisions du Conseil du trésor. Et on
dirait que c'est arrangé un an à l'avance, parce que, là,
ça fait plusieurs années consécutives où le
ministère des Pêcheries se ramasse avec des crédits
périmés. Puis lorsqu'on parle de crédits
périmés, il y a des années financières où
c'a été aux alentours de 8 000 000 $, 9 000 000 $. Puis,
là, on se ramasse cette année encore avec 2 300 000 $. Ça
fait qu'il y a tout de même des limites, là. Je me demande
où c'est que... Si on prépare des crédits, ce n'est pas
pour rien, c'est parce qu'on veut dépenser ces crédits-là
et ces crédits-là pourraient servir à maintenir des
entreprises, à maintenir des emplois, mais ils sont retournés
dans le fonds consolidé pour le grand plaisir du président du
Conseil du trésor.
M. Vallières: Le député de Duplessis n'a pas
complètement tort; disons qu'il n'a pas complètement raison non
plus. Disons que c'est sûr que, en cours d'année, quand le
ministère des Finances ou le président du Conseil du
trésor annonce des réductions au niveau des effectifs ou des
réductions au niveau des dépenses de fonctionnement, c'est bien
sûr que, pour chaque ministère, la mesure est horizontale et doit
s'appliquer; donc, on retrouve dans ces mesures-là des crédits
que l'on doit, comme ministère, périmer. Si on ajoute à
ça les taux d'intérêt sur lesquels on fait des
prévisions et puis sur lesquels on n'a pas le contrôle en cours
d'année, il peut arriver également que ce qu'on prévoit ne
soit pas complètement juste et fasse en sorte que l'on doive
çérimer.
A titre d'exemple, on pourrait donner, à l'élément
1, la réduction qu'on a, réduction d'effectifs, 60 000 $, puis
rationalisation des dépenses, 125 000 $, ce sont directement des mesures
qui sont une conséquence de l'obligation qu'on a de se conformer
à ce que le ministère des Finances nous oblige.
Le député de Duplessis soulève un bon point. Je
veux lui faire part concernant la façon de procéder où, en
cours de route ou en cours d'année, on demande aux ministères,
des fois, de faire quasiment des miracles afin de s'ajuster à certaines
directives du Conseil du trésor. Je veux l'informer d'un protocole
récent, un protocole d'entente sur la gestion entre le MAPAQ et le
Conseil du trésor. Il y a un communiqué qui a été
rendu public le 29 avril, où mon collègue, le ministre de
l'Agriculture et député de Maskinongé, annonce la
signature d'un protocole d'entente avec le Conseil du trésor portant sur
la gestion des ressources pour une durée de deux ans. Il s'agit
là d'une initiative qui confirme hors de tout doute la volonté du
gouvernement de revoir ses façons de faire, d'assainir les finances
publiques et de mieux répondre aux besoins exprimés par les
milieux, et de se donner les moyens d'être plus concurrentiel.
Alors, c'est une expérience-pilote, cet établissement de
protocole d'entente. Le ministère se verra donc confier l'entière
coordination de ses choix budgétaires, et ce, dans le respect des lois,
règlements et politiques
gouvernementales. Il permettra, principalement aux ministères et
aux organismes, de réorienter des économies qui pourraient
être récupérées à la suite de la modification
de certains programmes et de les redistribuer à d'autres
activités ou programmes répondant aux nouveaux besoins du secteur
bioalimentaire.
On a des enveloppes garanties avec ce protocole d'entente; il me
paraît bon de le souligner. C'est tout à fait nouveau, c'est une
première, c'est un projet-pilote...
M. Perron: Une initiative du Conseil du trésor.
M. Vallières: ...c'est un protocole d'entente dûment
signé entre le MAPAQ et le Conseil du trésor. C'est une nouvelle
façon de faire qui, je l'espère, moi, pour un, en tout cas, va
s'avérer suffisamment intéressante et, je dirais, concluante pour
qu'elle puisse s'appliquer aux autres ministères. Ça veut dire
qu'on est maintenant libres de nos choix budgétaires à
l'intérieur de l'enveloppe dont on dispose. Et ça, c'est
intéressant, cette marge de manoeuvre qu'un ministère peut se
donner et que, avouons-le, on n'a pas présentement.
M. Perron: Est-ce que ce protocole d'entente est effectif
actuellement?
M. Vallières: Oui, depuis le 26 avril. Il faut dire que
ça signifie qu'on est exemptés de certaines mesures de
réduction de dépenses en cours d'année, et même de
gel de crédits. Alors, c'est très important, et je pense que si
c'a été fait, c'est peut-être à cause de la
discipline que le MAPAQ s'est donnée au fil des ans face au
Trésor et face au gouvernement du Québec, qui fait en sorte
aujourd'hui qu'il est le premier ministère à pouvoir
bénéficier de cette marge de manoeuvre.
M. Perron: Est-ce que, sur la question du protocole
lui-même par rapport aux Pêcheries, le ministre de tutelle, qui se
trouve être le député de Maskinongé, est-ce que le
ministre délégué aux Pêcheries a la garantie du
ministre de tutelle à l'effet que ça va être
respecté en ce qui concerne le domaine des pêcheries?
M. Vallières: Oui. Il n'y a pas de problème
avec ça. Dans le secteur des pêcheries, ça s'applique au
même titre que...
(Consultation)
M. Vallières: Le protocole qui a été
signé, dûment signé entre le MAPAQ et le Trésor,
s'applique aux deux ministères, à tous les programmes du
ministère.
M. Perron: À l'ensemble du MAPAQ, incluant les
Pêcheries?
M. Vallières: Oui.
M. Perron: Donc, le ministre de l'Agriculture ne peut pas prendre
l'argent des Pêcheries...
M. Vallières: Ah non, non!
M. Perron: ...les crédits des Pêcheries et le
transférer dans un de ses programmes de l'autre côté, au
niveau de l'Agriculture, par exemple, ou de l'Alimentation?
M. Vallières: Ça, M. Abgral va répondre
à cette question-là. Ça, c'est doublement
verrouillé. C'est verrouillé par le protocole qu'on a ici et
aussi en vertu des règles qui régissent les crédits qui
sont adoptés ici, à l'Assemblée nationale.
C'est-à-dire que ce qui est adopté ici aujourd'hui ne pourra pas
être viré dans d'autres programmes à l'intérieur du
ministère. Mais j'aimerais que M. Abgral le précise parce qu'il y
a peut-être de nos collègues et des gens qui ne le savent pas.
M. Perron: Le protocole n'a pas changé ça?
M. Vallières: Non.
M. Perron: O.K. Une chance!
M. Vallières: M. Abgral.
M. Abgral: En ce qui concerne le programme des pêches
maritimes, c'est un programme unique, qui est le programme 10, et il n'y a
personne d'autre que l'Assemblée nationale qui peut modifier les budgets
de ce programme-là pour virer à un autre programme. Le protocole,
quand même, permet, exemple, pour le programme 10, entre autres, de faire
des virements de crédits en supercatégories, entre autres,
d'avoir une meilleure souplesse. S'il manque de l'argent dans les budgets de
transfert, il pourrait y avoir des aménagements au niveau des ressources
humaines, au niveau du fonctionnement. Mais le protocole garantit, comme M.
Vallières le disait tout à l'heure, principalement, l'enveloppe,
un; il nous donne la latitude de faire des réaménagements
budgétaires à l'intérieur de cette enveloppe-là; il
nous exempte de toute mesure de réduction de crédits en cours
d'année et de gel de crédits ou de mesures exceptionnelles de
compression.
M. Perron: Donc, la règle qui veut que l'on ne peut pas
transférer de fonds d'un programme à un autre mais qu'on puisse
permettre le transfert d'un élément à un autre
élément, elle existe toujours?
M. Abgral: Absolument. (11 h 10)
M. Perron: Bon.
M. Abgral: Mais, par contre, la règle, avec le protocole,
c'est qu'à l'intérieur d'un élément de programme
parce que vous retrouvez pratiquement les budgets de transfert à
l'élément 2 il pourrait y avoir des modifications
budgétaires sans autorisation du Conseil du trésor même; et
même la programmation budgétaire à l'heure actuelle
approuvée, et beaucoup
plus de latitude en termes de réaménagement
budgétaire qu'elle ne l'était autrefois. C'est-à-dire que
le ministre peut, de sa propre autorisation, transférer d'un programme
d'aide financière jusqu'à concurrence de 500 000 $ sans
autorisation du Conseil du trésor, l'aménager d'un programme
d'aide financière à un autre.
M. Perron: Bon. M. le Président, la comparaison des
crédits ventilés entre 1993-1994 et 1992-1993 de
l'élément 2, dont le ministre a parlé quelque peu tout
à l'heure, fait ressortir quelque chose d'assez différent: Les
dépenses de la supercatégorie Capital - Autres dépenses,
touchant les catégories reliées aux services, à
l'équipement et aux immobilisations, ont chuté de façon
assez dramatique, tandis que celles incluses dans la supercatégorie
Fonctionnement - Autres dépenses, et plus précisément
celles provenant des catégories Entretien, loyers, fournitures et
équipement ont plutôt augmenté de façon radicale. On
dirait qu'il y a eu un transfert entre les éléments de ces deux
supercatégories. Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer ceci de
façon précise et, par la même occasion, est-ce qu'il
pourrait nous indiquer s'il y a eu beaucoup de ventes d'équipement et
d'immeubles se rapportant à cet élément?
M. Vallières: O.K. Votre question vise la catégorie
4, au niveau des services?
M. Perron: Oui.
M. Vallières: C'est ça. Alors, l'an passé,
on avait prévu plus de 1 000 000 $ à ce poste-là. On l'a
réduit parce que nos prévisions étaient assez loin de la
réalité et que ça n'a pas donné les
résultats qu'on escomptait. C'est des études, ça, qu'on
m'indique, surtout des études de marché et autres qui
étaient financées par ces crédits-là. Donc, on a
réduit considérablement et on a plutôt décidé
de prendre ces sommes-là et de les affecter aux 650 000 $, entre autres,
là, au niveau des prêts, placements et avances, et des aides
directes aux pêcheurs, plutôt que dans des études, qui,
l'année passée, nous avaient donné comme expérience
que ça n'avait pas répondu à un besoin marqué.
M. Perron: M. le Président, je voudrais que le ministre
regarde la page 5-11.
M. Vallières: Juste une précision. L'autre,
là, le 448 500 $, ça concernait plus précisément le
contrat de services... Le 496 000 $ versus le 77 000 $, là, c'est le
contrat de surveillance des travaux de construction de Grande-Rivière,
et c'est presque terminé; donc, il y a une réduction majeure au
cours de la présente année. Alors, on passe de 496 000 $ à
77 000 $.
M. Perron: O.K. M. le Président, le ministre, est-ce qu'il
a la page 5-11?
M. Vallières: Oui.
M. Perron: O.K. M. Vallières: Oui.
M. Perron: Lorsqu'on parle des supercatégories, on regarde
la différence des montants par rapport à l'année
antérieure; il y a une nette différence là. Donc, le
ministre explique ça... C'est parce qu'il y a un gros transfert de
plusieurs centaines de milliers de dollars; on parle de quelque chose qui joue
aux alentours de 2 000 000$.
(Consultation)
M. Vallières: Au député de Duplessis. Disons
qu'au niveau des variations, on retrouve quasiment 2 000 000 $, effectivement,
mais ça, c'est le projet de Grande-Rivière, dont je vous faisais
mention tantôt, qu'on retrouve à l'intérieur de Capital et
autres dépenses. Alors, vous voyez, c'est toutes des
données...
M. Perron: Et qui n'existent pas pour 1993-1994. M.
Vallières: Exact.
M. Perron: Donc, si on prend la ligne où c'est
marqué, c'est inscrit 2 988 500 $, par rapport aux 888 500 $, ça,
c'est surtout dû, cette différence-là, à
Grande-Rivière?
M. Vallières: Oui.
M. Perron: O.K. Bon, ça, ça explique cette
partie-là.
M. Vallières: Oui.
Aide à la construction de bateaux
M. Perron: maintenant, m. le président, en 1991-1992,
1992-1993, le total des subventions pour les bateaux de pêche de plus de
17 mètres est tombé de près de 38 %. après la mise
en place des réductions dramatiques de quotas dans le golfe, doit-on
s'attendre à une élimination de ce type d'aide pour
1993-1994?
M. Vallières: Vous parlez des bateaux de plus de 12,7
mètres?
M. Perron: De plus de 17 mètres. Bien, c'est ça,
12,7.
M. Vallières: De 12,7 ou 12,17 mètres, là?
M. Perron: De 12,17, oui. (Consultation)
M. Vallières: Est-ce que la question du
député de Duplessis vise à savoir si on va aider moins,
par
exemple, les nouvelles constructions? Est-ce l'objet de sa question?
Parce que c'est sûr qu'avec les réaménagements qu'on
connaît actuellement, il y a certainement des bateaux qui vont être
mis en disponibilité et l'aide qu'on accorde va certainement se tourner
vers la possibilité d'orienter nos programmes vers l'achat de bateaux
déjà existants pour éviter de construire des bateaux au
moment où d'autres seraient en cale sèche. Alors, il y aura donc
des réaménagements qui vont être rendus nécessaires,
peut-être aussi interflottes, parce qu'il y a des probabilités
qu'on doive aider davantage les semi-hauturiers au cours de la présente
année. C'est donc dire qu'il y aurait peut-être un
déplacement des aides qu'on consentait vis-à-vis des
côtiers vers les bateaux semi-hauturiers au cours de 1993-1994.
M. Perron: M. le Président, puisqu'on parle de
construction de bateaux...
M. Vallières: II y a le programme particulier pour les
bateaux construits en Basse-Côte-Nord qui demeure, lui, pour les
extensions de permis.
M. Perron: D'accord.
M. Vallières: De mémoire, je pense qu'on en a
financé quatre au cours de la présente année, dont deux
sont à l'eau, deux en chantier, et je pense qu'on prévoit en
livrer trois... Deux de seconde main également. Puis on en
prévoit trois ou quatre au cours de la présente année.
M. Perron: D'accord. M. le Président, on sait qu'il y a
plusieurs façons de procéder à la construction de bateaux.
Vous avez les chantiers homologués et, d'autre part, vous avez des gens
qui n'ont pas de chantier, mais qui ont des compétences énormes
pour la construction de bateaux, de leurs propres bateaux. Si je prends le cas
de M. Picard, Gratien Picard, de Havre-Saint-Pierre, la personne est
qualifiée comme soudeur, la famille elle-même a des
compétences, les membres de la famille ont des compétences
énormes, et il n'y aurait pas d'aide financière de prévue
pour ce type de construction familiale, en fait, si on peut dire. Ce n'est pas
pour construire un bateau pour les autres, c'est pour eux autres, qui sont des
pêcheurs professionnels, tel que le prévoit la loi et les
règlements.
Est-ce que le ministre peut, dans ces cas-là... Comme en
Basse-Côte-Nord aussi, il y a des gens qui ont des compétences
énormes pour la construction de bateaux de bois, par exemple, Est-ce
qu'il serait possible d'avoir une ouverture spéciale pour les cas
où des gens peuvent sauver, très souvent, des centaines de
milliers de dollars à la construction d'un 45 pieds ou d'un 50
pieds...
M. Vallières: Oui.
M. Perron: ...par rapport au coût des chantiers
homologués?
M. Vallières: Quand je suis allé en
Basse-Côte-Nord, entre autres, j'en ai vu un bateau qui était en
train de se construire, qui était en bois, et la personne qui le
construisait avait l'air d'avoir le droit de le faire, c'était familial.
Ça dépend peut-être de la dimension du bateau. Mais je vais
laisser M. Poirier vous donner quelques réponses additionnelles. Je
comprends, par le député de Duplessis, que, un, ça peut
introduire un facteur de réduction des coûts quand c'est
fait...
M. Perron: Énormément.
M. Vallières: ...par la famille.
M. Perron: Dans ce cas-là, c'est 200 000 $.
M. Vallières: C'est beaucoup. Mais c'est un bateau de
quelle longueur dont on parle?
M. Perron: Je crois que c'est un 40 pieds. M.
Vallières: O.K. Alors, M. Poirier.
M. Poirier (Daniel): Nos programmes de subvention à la
flotte sont divisés en deux catégories de bateaux: Les bateaux
qu'on appelle «côtiers», de moins de 12,17 mètres,
permettent effectivement parce qu'on subventionne à la longueur
du bateau à la personne, d'abord, qui est capable de trouver un
financement additionnel parce que, nous, c'est une subvention, et aussi
de nous assurer qu'ils respectent les normes de construction
d'être subventionnée pour la construction. Mais pour ce qui est
des bateaux de plus de 12,17 mètres, qui sont une autre catégorie
de bateaux pour nous, effectivement, nos programmes ne permettent pas qu'une
personne construise elle-même son bateau, ou bien elle doit renoncer
à ce programme et aller vers le programme de la flotte
côtière qui est beaucoup moins généreux, mais,
effectivement, ça coûte moins cher. Ou bien prendre le risque
lui-même de le financer puis, si on le reconnaît au niveau du
programme, on peut peut-être avoir certains accommodements. D'ailleurs,
c'est ce qu'on a offert à M. Picard, qu'il nous prouve après coup
que tout est bien certifié, que tout est bien conforme. Il est
évident, nous...
M. Perron: Par la Garde côtière?
M. Poirier: Mais on n'ira pas... On ne peut pas l'avancer.
M. Perron: Mais, lui, c'est un bateau de moins de 12,17?
M. Poirier: Je pense que, dans son cas, c'est un bateau qui est
de plus de 12,17. (11 h 20)
M. Perron: Je sais qu'au début, au niveau de la division
des pêcheries du MAPAQ, effectivement, la réponse était
négative: il n'y a pas d'aide financière.
Tout à coup, on s'est rendu compte qu'en cours de route il y
avait peut-être des ajustements à faire, qui ont été
faits d'ailleurs, et qui vont permettre probablement, lorsque la Garde
côtière aura passé sur le bateau... Parce qu'elle est
là assez régulièrement, à la demande de M. Picard;
à un moment donné, ça pourrait être
réglé quant aux bateaux de 12,7 mètres et moins.
M. Poirier: À ce moment-là, c'est en fonction du
programme des moins de 12,17 mètres.
Coopération pour l'avenir des pêcheries
(CAP)
M. Perron: O.K. D'accord. Alors, ça va pour ça, M.
le Président.
Si vous le permettez, j'aimerais maintenant passer au programme CAP.
M. Vallières: Qu'est-ce que CAP?
M. Perron: Qu'est-ce que CAP? Oui. Lors de la mise en place du
programme CAP, le ministre annonçait des dépenses de 50 000 000 $
sur cinq ans. Pourtant, dès 1990-1991, alors qu'on avait prévu,
dans le plan de restructuration, dépenser 10 000 000 $, seulement 7 800
000 $ étaient utilisés, soit 22 % de moins que prévu.
En 1991-1992, les chiffres étaient alors plus renversants: Sur un
autre montant de 10 000 000 $, 4 408 000 $ n'ont pas été
dépensés, soit environ 45 %. Par ailleurs, lors de l'étude
des crédits 1992-1993, le ministre insistait pour nous dire que 18 000
000 $ avaient été dépensés jusqu'à ce jour
dans le cadre du programme et que 4 400 000 $ non-dépensés en
1991- 1992 n'étaient pas vraiment des crédits
périmés malgré le fait qu'ils en donnaient l'apparence.
ceux-ci devraient, en principe, être transférés dans les
années subséquentes, me disait le ministre. nous avons notre
réponse cette année. en effet, même si les chiffres
édictent que seuls 531 600 $, soit 5,7 % des crédits du programme
pour l'année 1992- 1993 n'ont pas été
dépensés par rapport aux prévisions de départ de 9
400 000 $, il ne faut pas se laisser berner par les apparences et croire que le
ministre a fait amende honorable pour rattraper le retard accumulé ou
pour respecter les objectifs qu'il s'était fixés cette
année. pour nous, ce n'est pas le cas.
En premier lieu, le cahier des «Renseignements
supplémentaires» annonce l'étalement budgétaire du
programme sur plus de cinq ans pour un montant de 1 100 000 $, donc, tant pis
pour le rattrapage.
En second lieu, du montant de 8 900 000 $ effectivement
dépensé en 1992-1993, il s'en trouve des sommes respectives de 1
300 000 $ reliées à des mesures de soutien temporaire pour la
pêche au poisson de fond et de 2 300 000 $ reliées au Centre de
services de Rivière-au-Renard, qui sont des mesures exceptionnelles,
n'ayant jamais été prévues au budget de l'année
budgétaire. En l'occurrence, si on déduit ces deux sommes
imprévues pour l'année financière 1992-1993, qui en-
semble, font 3 600 000 $, on se retrouve avec des crédits totaux de 5
200 000 $ par rapport au montant révisé de 9 300 000 $. Ceci
constitue en réalité, par rapport à une situation normale
équivalente, une baisse effective ou à un retard de mise en
oeuvre de l'ordre de 43,3 % des crédits du CAP.
Ma première question au ministre. Quand le ministre va-t-il
cesser, j'allais dire, de nous prendre pour des imbéciles, mais je vais
dire cesser de nous induire en erreur et finir par reconnaître que,
effectivement, le programme CAP n'a que peu de chance de réaliser ses
objectifs de départ si on ne permet pas aux principaux
bénéficiaires de recevoir l'aide financière et le support
technique appropriés? je voudrais bien que le ministre reconnaisse aussi
que, n'eut été des deux mesures exceptionnelles dont je viens de
parler, seulement 56,7 % des crédits auraient été
dépensés par rapport aux prévisions révisées
de 1992-1993, et qu'en ce sens le non-respect des prévisions de
départ quant aux objectifs à atteindre risque de reporter aux
calendes grecques la satisfaction des attentes de l'industrie
elle-même.
M. Vallières: Bon. D'abord, je suis surpris un peu de la
saute d'humeur du député de Duplessis, là. Il devrait nous
remercier pour ce programme-là, le programme CAP. C'est un programme sur
lequel on fonde beaucoup d'espoir, qui est un programme, aussi, qui
répond à beaucoup de besoins qui sont exprimés dans le
milieu, et un programme aussi où on a une certaine souplesse
d'adaptation, au fil des ans, pour nous permettre de répondre au
contexte particulier qu'on a dans le secteur des pêches actuellement.
M. Perron: M. le Président, je voudrais bien que ministre
comprenne que lorsque le programme CAP est parti, je crois, en 1990... C'est en
1990. Le 5 mai, je crois.
M. Vallières: Le 23 mai 1990.
M. Perron: Le 23 mai 1990. Je voudrais bien que le ministre
comprenne qu'à ce moment je n'étais pas sceptique parce que
j'espérais que le programme marche. J'avais même assisté
à la conférence de presse. Cependant, depuis ce temps-là,
on a des maudits problèmes à comprendre ce qui se passe. La
première année, il n'a pas marché; la deuxième
année, il n'a pas marché; et la troisième année...
On se pose des mosus de questions.
M. Vallières: Bon, alors, je vais... (Consultation)
M. Vallières: L'étalement dont vous me parliez
tantôt, on parle d'environ 300 000$ sur 1995-1996; donc, c'est
très peu. Maintenant, les objectifs qu'on s'était fixés
avec le programme, de dépenser 50 000 000 $ sur cinq ans, dont 38 000
000 $ de crédits
de transfert ça, c'est de l'aide directe et 12 000
000 $ qui étaient l'objet de prêts, de garanties de prêts ou
de participation dans les entreprises, seront bel et bien atteints dans les
échéanciers qu'on s'était donnés de cinq ans.
La première année... De 1990 à 1992, c'est des
dépenses de l'ordre de 11 500 000 $, sous forme de transferts, et de 7
700 000 $ sous forme de prêts et de garanties; en 1992-1993, c'est 9 700
000 $, environ, du côté des transferts, et 2 700 000 $ au niveau
des prêts et garanties. Pour 1993-1994, on prévoit des transferts
de l'ordre de 6 725 000 $. Ça exclut les 3 000 000 $ qu'on a mis dans le
secteur et qui n'ont pas été pris dans le CAP, dont je vous
parlais, et on prévoit pour 1994-1995... On a des engagements qui sont
importants, de l'ordre de 10 000 000 $ en transferts et de 1 500 000 $ sous
forme de garanties de prêts, de prêts ou de garanties. Ce qui veut
dire qu'au bout des cinq ans on aura atteint, tel que prévu, sous forme
de transferts, 38 000 000 $, et sous forme de prêts ou de garanties, 12
000 000 $, excluant les 3 000 000 $ dont je vous ai parlé tantôt,
et d'autres interventions qu'on a faites aussi dans le passé sous forme
d'avances et de prêts qui n'apparaissent pas à l'intérieur
des crédits et qui sont ici. Les nouveaux 650 000 $ de prêts et
avances, dont je vous parlais tantôt, ne sont pas dans le CAP.
Donc, somme toute, c'est un programme qui va très bien, tel que
prévu, et au cours de la troisième année d'application, je
veux simplement indiquer au député de Duplessis que l'aide
financière à la flotte de pêche s'avère être
le volet le plus actif avec des dépenses de 3 151 200 $, en date du 31
mars 1993. Évidemment, les problèmes reliés au
déclin de la morue du golfe en sont la cause principale. En outre,
l'opérationa-lisation des extensions et des nouveaux permis en
Basse-Côte-Nord, soit les permis de pêche à la crevette et
aux pétoncles, les permis de pêche à la seine-bourse pour
le hareng, le capelan et le maquereau, accordés par le
fédéral pour pallier à cette ressource déficiente a
pris son envol au cours du dernier exercice; alors, il y a une bonne enveloppe
budgétaire de prévue.
Au niveau de l'aquiculture, des crédits de 1 728 400 $ ont
été dégagés du programme CAP afin de permettre la
remise en place des infrastructures du centre de recherche maricole à
Grande-Rivière. Je ne reviendrai pas sur les objectifs qu'on poursuit,
j'en ai fait part tantôt dans mon allocution d'entrée. Par
ailleurs, la volonté du gouvernement de moderniser et de privatiser les
infrastructures des services aux pêcheurs, traduite dans l'entente
auxiliaire Canada-Québec, s'est concrétisée dans le
dossier du Centre de services de Rivière-au-Renard qui était
prévu; une somme de 346 000 $. Il faut dire que, là-dessus,
l'entente fédérale-provinciale a été
intégralement respectée par le ministère, on est
allé chercher le maximum auquel nous avions droit. Alors, 36 000 000 $
dans cette entente, dont 20 000 000 $ sur la Côte-Nord; ça
témoigne peut-être qu'il y avait un besoin plus particulier au
niveau immobilisations à être faites dans votre milieu, mais il
demeure que c'est intéressant de le constater. En 1992, au niveau de la
flotte de la Basse-Côte-Nord, des offres de subventions totalisant
près de 2 000 000 $ ont été faites à l'endroit de
quatre pêcheurs de la Basse-Côte-Nord pour autant, oui, que les
contrats de construction de bateaux de 50 pieds soient réalisés
en Gaspésie. (11 h 30)
Un autre dossier d'achat de bateaux usagés de 45 pieds a
récemment fait l'objet d'une subvention de 54 250 $ dans le cadre de
cette mesure d'aide. Alors, suite aux efforts de développement de la
flotte de pêche investis dans cette région, le ministère a
également contribué financièrement, en 1992, par deux
subventions aux études préliminaires et de faisabilité
d'un centre de réparation de bateaux de pêche en
Basse-Côte-Nord. Vous êtes au courant de ça.
Donc, c'est un programme, le CAP, qui est très performant, et
c'est l'outil principal dont on dispose, en plus de nos programmes
réguliers d'intervention. Je veux répéter au
député de Duplessis qu'on est exactement dans le
«target» qu'on s'était donné: 38 000 000 $ plus 12
000 000 $, 50 000 000 $ à l'intérieur d'une base de cinq ans.
Alors, je pense que personne ne va s'en plaindre. Globalement, à date,
on a payé en paiements de transfert pour 20 459 200 $, et en prêts
garantis sous forme de participations diverses pour 9 987 000 $. C'est donc
dire qu'on est rendu globalement à quelque 30 446 200 $ à
l'intérieur de dépenses du CAP pour les trois dernières
années; donc, ça veut dire que par rapport à une
année en particulier où on avait eu une année
d'ajustement, le rattrapage a été fait, on est à une
moyenne de 10 000 000 $ par année. Alors, dans mon esprit, on est
exactement dans la cible avec nos programmes.
M. Perron: Là-dessus, M. le Président, le ministre
a fait allusion au fait que ça fonctionnait de façon excellente.
Mettons qu'antérieurement, moi, je peux dire que ça ne marchait
pas du tout, mais ça marche mieux que ça marchait. Ça, je
peux dire ça, là, aujourd'hui, d'après les explications
que me donne le ministre, mais il reste à voir si, au cours de
1993-1994, le ministre va maintenir le cap dans la bonne direction du CAP.
M. Vallières: Oui, c'est dur de faire autrement. M.
Perron: II y a une question que je voudrais...
M. Vallières: Maintenant, je veux juste, en perspective
pour le programme CAP, peut-être donner quelques idées au
député de Duplessis sur ce qui nous attend au cours de 1993-1994.
Naturellement, les entreprises de pêche et de transformation les plus
vulnérables et tributaires de la morue pour rentabiliser leurs
opérations pourront éprouver certaines difficultés
financières au cours de 1993-1994. La réduction de 44 % des
prises admissibles de la morue dans le golfe Saint-Laurent pour la saison de
pêche 1993 ne permettra pas à toutes les entreprises de
pêche à la morue, aux engins mobiles d'aller à la
pêche en espérant seulement boucler leur budget.
Nous prévoyons donc, dans le cadre du programme CAP, instaurer
une nouvelle mesure au volet 1, Flotte de pêche. Cette mesure devrait
permettre à un maximum de bateaux de la flotte de pêche de poisson
de fond opérant en contingent individuel transférable de
pêcher le contingent québécois de la morue du golfe d'une
façon rentable et d'alléger, comme il se fait à
Terre-Neuve dans le cadre du moratoire sur la pêche à la morue du
nord, les obligations financières de ceux qui devront rester à
quai. Alors, c'est évident que ceux qui devront rester à quai, il
y a des obligations financières qui vont être assez terribles.
Donc, j'ai prévu qu'on ait un volet particulier dans le programme CAP,
qui est actuellement à l'intérieur des comités
ministériels pour approbation, afin de prévoir de l'aide
spéciale à ces gens. Je pense qu'on a une responsabilité
aussi.
Je parlais tantôt de garder une capacité minimale de
transformation, mais on a aussi la responsabilité de garder une
capacité minimale de capture. Et, pour ça, je pense qu'il faut
accepter que les gens qui ont à supporter des frais qui sont importants
mériteront un soutien du gouvernement du Québec pour que, quand
la ressource va être de retour, ils soient capables de retourner
pêcher. Ça nécessite, par ailleurs, des ajustements
à nos programmes qui, je l'espère, vont être
acceptés par mes collègues des différents comités
ministérels, dont le Trésor.
M. Perron: M. le Président, lorsqu'on regarde
l'évolution budgétaire au 31 mars 1993 qui nous a
été fournie par le ministère, on remarque que dans les
dépenses effectives prévues au 31 mars, il y a un montant de 8
941 800 $ en bas de la page, à droite. O.K.?
M. Vallières: Page 40.
M. Perron: Ça, c'est dans l'évolution
budgétaire au 31 mars 1993. D'autre part, dans la page qui suit, et
toujours dans l'évolution budgétaire au 31 mars 1993, concernant
les prévisions se rapportant à la Loi sur le crédit aux
pêcheries maritimes, des prêts, placements, etc., dans les
garanties et capital-actions 1992-1993. O.K.? D'ailleurs, je voudrais remercier
le ministre, c'est la première fois qu'on a une liste comme
celle-là, et j'ai une autre question par la suite.
On parle à un moment donné à la fin, au bas de la
page, au centre, de 4 205 000 $. Si j'ai bien compris le ministre, ces 4 205
000 $, dans le CAP, peuvent s'additionner aux 8 941 800 $ qu'il y a à la
page antérieure.
M. Vallières: Oui.
M. Perron: C'est ce qui fait en sorte que le CAP marche mieux
aujourd'hui qu'il ne marchait antérieurement.
M. Vallières: Disons que c'est des données
intéressantes qui, en partie, font en sorte que le CAP dépasse
les performances qu'il avait déjà atteintes au cours des
années précédentes.
M. Perron: Bon.
M. Vallières: Mais, je veux dire, ces
données-là qui ont été fournies, moi, pour un, je
n'ai pas d'objection à ce qu'elles soient données. Je pense que
ça permet, de façon intelligente pour vous autres, de regarder
les différents postes budgétaires qu'on a et comment on
intervient pour venir en aide aux clientèles.
M. Perron: Donc, le ministre me confirme que les deux montants
doivent s'ajouter pour bien comprendre le programme CAP.
M. Vallières: Non.
M. Perron: Une autre question: Est-ce que le ministre pourrait
nous fournir la ventilation...
M. Vallières: Trente secondes. Je ne veux pas vous induire
en erreur. Ce qui s'ajoute, c'est la première partie que vous avez... Ce
qui s'ajoute à 8 941 000$ de la page 108...
M. Perron: Oui.
M. Vallières: ...doit s'ajouter ce qui apparaît dans
le premier carreau: 2 200 000 $.
M. Perron: Et non pas 4 205 000 $ du bas de la page.
M. Vallières: Non. Les autres lois du ministère qui
s'appliquent, ça, ce n'est pas inclus dans le CAP. C'a été
donné quand même dans le secteur pêches, mais ce n'est pas
introduit dans les chiffres du CAP.
M. Perron: Oui. O.K.
M. Vallières: C'est deux comptabilités à
part.
M. Perron: Bon. On se comprend, à ce moment-là.
M. Vallières: Mais, juste pour rajouter... Les 12 000 000
$ que je vous disais tantôt dans CAP, tel que prévu, vont
être comblés. Il est prévu qu'ils soient comblés. On
les retrouve à l'intérieur de données comme celles que
vous avez dans CAP. Notre objectif, c'est 12 000 000 $, cinq ans, et on devrait
être dans la cible après cinq ans.
M. Perron: D'accord.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Duplessis, je vous rappelle que le temps qui vous était consacré
pour une première enveloppe à l'égard de questions... Je
vous permettrai une question brève et, en vertu de l'alternance, nous
procéderons.
M. Perron: M. le Président, je n'ai pas de pro-
blême à vivre avec ça. Normalement, on sait
très bien que c'est le rôle de l'Opposition de questionner sur les
crédits, mais je n'ai pas d'objection s'il y a un autre
député. Juste une dernière là-dessus, avant que le
député de Gaspé n'intervienne.
J'ai un document qui nous a été fourni. Je n'ai pas le
numéro de la page, mais justement le même que celui du 4 205 000 $
dont on vient de parler, c'est-à-dire 2 200 000 $ plus 2 005 000 $.
Est-ce que le ministre pourrait ça c'est la ventilation
concernant les garanties et capital-actions de 1992-1993 nous fournir
les années antérieures, un tableau des années
antérieures pour qu'on puisse voir l'évolution du CAP à
partir du moment où il a été annoncé le 23 mai 1990
à venir à aujourd'hui?
M. Vallières: Aucun problème.
M. Perron: On va avoir à ce moment-là une meilleure
compréhension de l'évolution, puis une garantie aussi que le
ministre des Pêcheries a fait en sorte que ça évolue dans
le temps.
M. Vallières: Ça sera fait. De même que le
document que vous demandiez tantôt, la lettre à M. Crosbie; il n'y
a pas de problème, ça va vous être envoyé.
M. Perron: O.K. Et la ventilation pour les années
antérieures, c'est-à-dire pour 1990-1991, 1991-1992.
M. Vallières: Oui, depuis le début du
programme.
M. Perron: Depuis le début du programme. À ce
moment-là, vous comprendrez, M. le Président, qu'on va pouvoir
regarder si le ministre nous dit...
M. Vallières: Oui.
M. Perron: ...toute la vérité, rien que la
vérité.
M. Vallières: Rien que la vérité.
M. Perron: Seulement la vérité.
M. Vallières: Puis on va être capable de faire le
total au bout de cinq ans. Et si on continue de le faire, comme on va
être encore là dans deux, trois ans, on va être en mesure de
faire le bilan avec vous, puis de constater qu'on était dans la cible du
programme CAP: 50 000 000 $, soit 12 000 000 $ en prêts et avances, et
puis les 38 000 000 $ en transferts directement.
M. Perron: Mais je ne voudrais pas que le ministre se mette
à charrier, M. le Président, parce que je peux le faire moi
aussi.
M. Vallières: Non, non.
M. Perron: Non, non? Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): Vous ne pouvez pas
l'empêcher d'être optimiste. (11 h 40)
M. Vallières: C'est parce que je voulais m'offrir un petit
moment de relaxation.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Houde: Si je comprends bien, ça fait deux optimistes de
chaque bord.
M. Perron: Bien, disons que c'est vrai. Il faut l'admettre, au
cours de l'année qui vient de se passer, quand on regarde ça, il
y a eu une évolution par rapport aux années antérieures.
Les années antérieures, on se posait des questions à
savoir si c'était pour marcher ou pas. Puis j'espère que le
ministre a raison quand il dit qu'il va faire son rattrapage pour que ça
se fasse à l'intérieur des cinq années.
M. Vallières: Oui. Je l'avais indiqué au
député de Duplessis, d'ailleurs. Il se souviendra que j'avais dit
qu'on ferait un effort particulier afin de s'assurer que les sommes qui sont
prévues soient effectivement dépensées.
Et comme je l'indiquais tantôt, ce qui est intéressant dans
CAP, c'est que, à chaque année, on est en mesure de le revoir
pour s'ajuster à la situation particulière du moment. Et j'invite
mes collègues qui sont du secteur des pêches ou autres qui, des
fois parce que vous êtes sur le terrain pourraient
manifester des propositions d'amélioration de certains de nos
programmes, à le faire. Il n'y a aucun problème chez nous. Au
contraire, on est très ouverts à recevoir des suggestions de nos
collègues sur certaines améliorations à être
apportées.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Gaspé.
M. Beaudin: Merci, M. le Président. La mécanique
d'intervention en commission m'a empêché d'intervenir avant.
J'aurais eu envie, j'aurais eu le goût d'intervenir
particulièrement suite à certaines remarques ou affirmations du
député de Duplessis qui, souvent, s'amuse beaucoup à
relever particulièrement la question des crédits
périmés et le contentieux Québec-Ottawa. Il le fait
allègrement, puis je sais qu'il doit s'en sentir très satisfait
puisqu'il évite toujours de soulever que le contentieux
Québec-Ottawa et la question des crédits périmés
ont une histoire que peu de monde autour de cette table connaît.
On se souviendra, par exemple et le ministre en a fait allusion
tout à l'heure qu'au début des années quatre-vingt
les crédits accordés au secteur des pêches du
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation ont
atteint, certaines années, 40 000 000 $, et il s'est
dépensé à peu près l'équivalent de ce qu'on
dépense actuellement en 1993, arrivant, une certaine année, entre
autres, à 25 % de crédits périmés
alors même que, au niveau de la construction de bateaux, les
bateaux se construisaient à la chaîne, à ce
moment-là, avec des subventions de 35 %.
Alors, le député de Duplessis puis c'est de bonne
guerre, si j'étais à sa place, peut-être que je ferais la
même chose quand il soulève la question des crédits
périmés, il sait très bien que, actuellement, c'est mineur
comme crédits périmés par rapport à ce que son
gouvernement faisait dans des années où on n'avait pas les chaos
comme il les a appelés tantôt qu'on connaît
aujourd'hui.
Il s'amuse beaucoup aussi, le député de Duplessis,
à soulever le contentieux Québec-Ottawa en matière de
pêches et à souligner le peu d'agressivité ou, de temps
à autre, la trop grande agressivité qu'on peut avoir à
l'égard de nos représentations face à Ottawa. Mais je
voudrais rappeler, pour le bénéfice de mes collègues
à cette table de commission parlementaire, que, au début des
années quatre-vingt, le gouvernement du Québec avait un certain
nombre de privilèges en matière de gestion de la ressource, entre
autres, et de protection de la ressource. Et à cause d'une guerre
stérile entre le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation du temps et actuel député de Lévis, le
gouvernement du Québec, dans un geste historique, s'est vu retirer des
privilèges qu'il avait chèrement acquis depuis 1922, restreignant
le rôle du Québec en matière de pêches à
gérer les usines, les activités terrestres, la construction de
bateaux; se limitant à peu près à ça. Et ça,
il y a peu de monde qui est au courant de ça. Et c'est à cause du
gouvernement du Parti québécois si aujourd'hui on se retrouve
dans une situation de négociation avec Ottawa qui est très
difficile.
Le député de Duplessis a également souligné
et ça, ça va m'amener à une question au ministre ou
à deux questions la baisse de quotas de 70 % en ce qui concerne
la région que je représente ici, à l'Assemblée
nationale, que ce n'était pas un élément important pour
justifier le chaos qu'il a souligné. Moi, je dois dire que les
industriels de la région du comté de Gaspé en particulier,
où se retrouvent la majorité des entreprises de transformation de
poisson de fond, ont souligné, je dirais, depuis le mois de
décembre, depuis l'annonce du plan de pêche, ont souligné
au ministre, aux médias, à peu près à tout le
monde, à leurs employés aussi, qu'ils se retrouvaient face
à une saison qui était définitivement assurée d'une
non-rentabilité.
Aide aux usines de transformation
À cet égard, M. le ministre, tout à l'heure, vous
avez soulevé la question d'un scénario possible de la part du
gouvernement du Québec pour venir en aide à la flotte. Est-ce que
vous pourriez nous dire si, en ce qui concerne les usines de transformation,
par exemple, un tel scénario est dans vos projets prochains?
M. Vallières: Évidemment, le député
de Gaspé soulève une question qui est beaucoup
d'actualité, qui est vécue dans le milieu avec beaucoup
d'acuité, je dirais. Actuellement, nous préparons, avec
différents programmes, la possibilité d'interventions,
évidemment, en complémentarité avec ce que le
fédéral a et va continuer d'annoncer. Il faut indiquer
également, je pense, que l'ensemble des plans de conservation sont
presque tous déposés. Est-ce qu'il en manque, là, au
moment où on se parle? Us sont presque tous déposés.
Alors, j'avais indiqué, avant qu'on puisse faire part de nos couleurs,
que l'ensemble des plans de conservation soit déposé; ça,
ça devrait être fait au cours des prochaines semaines.
évidemment, l'industrie est actuellement confrontée à
cette réduction de 70 % du stock de morue du sud du golfe; c'est le
stock le plus important pour le québec. donc, c'est une situation, un
contexte qu'on n'a jamais connu dans le passé, c'est un contexte qui
devrait toucher près de 1200 personnes, on m'indique, tant du secteur de
la capture que de la transformation. c'est donc dire que c'est un impact majeur
qui va être senti en région maritime.
La position du Québec, et celle que j'ai eu l'occasion de
défendre à maintes reprises auprès de M. Cros-bie, a
toujours été l'importance d'une gestion serrée de la
ressource, mais également une gestion à plus long terme. Je le
demande depuis longtemps et je vais continuer de le demander à
Pêches et Océans, qu'on puisse nous fournir des données,
des projections pour les années futures afin de planifier sur la base
d'une action, d'abord, concertée et la plus uniforme possible entre les
provinces, et de planifier en fonction d'un développement à plus
long terme du secteur des pêches.
Je reviens à chaque fois sur cette question auprès de mon
homologue fédéral, et je pense qu'on est en droit de demander
qu'on puisse, compte tenu que la ressource et l'allocation de la ressource est
de la responsabilité fédérale, je pense qu'il est
très important qu'on nous fournisse des données. Ça serait
la plus belle chose qui pourrait nous arriver si, sur une plus longue
période de temps, on savait quelles sont les intentions de Pêches
et Océans. Je crois que le nouveau Conseil pour la conservation des
ressources halieutiques, qui a été formé récemment,
chargé de recommander les totaux de prises admissibles et de mesures de
conservation pour la pêche de poisson de fond dans l'Atlantique jouera un
rôle prépondérant. alors, nous avons soutenu
différentes mesures de rationalisation, dont: l'introduction des quotas
individuels transférables qui, à ce jour, ont donné des
résultats plus qu'intéressants; réduction de 20 % de la
flotte chalutière péchant la morue, de 1989 à 1992; et la
réduction des entreprises de transformation. entre 1988 et 1992
le député de duplessis y faisait allusion tantôt aussi
il faut penser qu'on est passé de 69 entreprises de
transformation à si au québec.
De plus, je veux rappeler au député de Gaspé la
mise en vigueur de notre politique de délivrance des permis de
transformation, en septembre 1992, qui vient appuyer davantage l'action
déjà entreprise par notre gouvernement. Cette politique vise
à établir et à maintenir un équilibre entre nos
capacités de transformation,
d'une part, la disponibilité de la ressource, d'autre part, et le
potentiel de rentabilité de l'industrie de la transformation de nos
produits marins au Québec dans son ensemble. (11 h 50)
Dans le contexte actuel, qui est caractérisé, entre
autres, par la baisse des approvisionnements, et donc par une
surcapacité relative de la transformation, nos usines, actuellement,
opèrent environ à 45 % de leur capacité. Alors, le
processus de délivrance des permis se devait donc d'être mieux
structuré, davantage transparent également. Vous remarquerez que
j'ai expédié à tous les intervenants possibles du secteur
des pêches les critères d'évaluation, de même que
certaines conditions pour l'émission de permis, ce qui, auparavant,
était fait à l'interne par le biais du comité
d'intérêt public mais qui, maintenant, est une politique
écrite, qui est noir sur blanc, et qui fait preuve, je pense, d'un
processus très transparent pour ce qui est de la délivrance des
permis dans le secteur des pêches. Alors, c'est un élément
additionnel. Il m'apparait donc primordial de mettre en place des
modalités d'une pêche qui va être réduite et qui va
assurer la rentabilité d'un maximum de bateaux en permettant de
compenser les entreprises affectées, et ce, pendant une période
de temps qui sera nécessaire au rétablissement des stocks de
morue.
Il est également nécessaire d'obtenir des mesures de
transition équitables et réalistes pour les pêcheurs et les
travailleuses et travailleurs d'usine afin de pallier l'impact
économique du plan de pêche 1993. Là-dessus, le
gouvernement fédéral a annoncé, le 22 avril, toute une
série de mesures d'adaptation destinées aux travailleurs de
l'industrie de la pêche. Comme je l'ai indiqué tantôt, je
l'ai accueillie favorablement. On parle d'un montant de 191 000 000 $ pour les
Provinces maritimes et le Québec, mais il reste beaucoup
d'imprécisions à l'intérieur de ces mesures qui ont
été annoncées pour connaître leur impact direct sur
les pêcheurs du Québec. Et comme j'ai déjà
indiqué que je voulais m'inscrire en complémentarité de
ces mesures, je mets beaucoup d'insistance auprès du gouvernement
fédéral, et plus particulièrement Pêches et
Océans Canada il y a deux ministères concernés,
soit ceux de M. Crosbie et Val-court de nous faire part, dans les
meilleurs délais, des détails et des précisions sur ces
programmes afin que nous ici, au Québec, on puisse, en complément
de ces mesures, intervenir auprès de certaines clientèles qui,
peut-être, n'auraient pas été touchées par les
programmes fédéraux ou encore des clientèles qui auraient
besoin d'un coup de pouce additionnel par rapport à ce que le
fédéral a déjà indiqué.
M. Perron: M. le Président, je m'excuse. Au lieu de lire
le document, est-ce qu'il peut nous le déposer?
M. Vallières: Je n'ai pas terminé, M. le
Président. C'est un document de soutien, effectivement, que j'ai en ma
possession, et ça me paraît être suffisamment important pour
que je n'en oublie aucun des éléments; c'est la raison pour
laquelle j'y réfère. Évidemment, si le
député de Duplessis veut l'avoir, je pourrai lui faire parvenir
une fois que je l'aurai utilisé.
Alors, tel que mentionné récemment dans un
communiqué, nous sommes disposés à collaborer pleinement
avec le fédéral n'en déplaise au
député de Duplessis dans cet exercice. Mais nous allons
demeurer vigilants car il existe des aspects qui doivent être
éclair-cis, à notre avis. Par ailleurs, comme je vous
l'indiquais, j'ai l'intention d'harmoniser, de m'assurer que nos mesures vont
s'harmoniser avec celles du fédéral, et je peux d'ores et
déjà vous indiquer que, dans le processus de la révision
des programmes du ministère, différentes avenues ont
été élaborées et font présentement l'objet
d'une analyse auprès du Conseil du trésor. J'espère que
ces mesures que nous voulons mettre de l'avant permettront aux secteurs
visés dans les différentes régions maritimes du
Québec de vivre avec moins d'intensité les problèmes
auxquels ils seront confrontés.
C'est un problème historique, dans le secteur du poisson de fond,
alors, ça demande des mesures d'adaptation et ça demande une
capacité d'adaptation aux deux niveaux de gouvernement. Et, comme je
l'indiquais tantôt, j'espère continuer de compter sur la
collaboration de mes collègues, plus particulièrement des
régions maritimes du Québec, y incluant l'Opposition officielle,
afin de faire en sorte que le gouvernement fédéral... Oublions
qu'on peut rêver à l'indépendance, de penser qu'on ait
à gérer seul ce secteur d'activité au Québec
pour l'instant; prenons pour acquis qu'on est dans un contexte qui exige que
nous fassions affaire avec le gouvernement fédéral et, par voie
de conséquence, je pense qu'il faut épuiser tous les recours,
toutes les ressources qu'on a afin de convaincre Pêches et Océans
Canada, de même que le ministère de M. Valcourt, de nous fournir
des mesures d'adaptation qui sont conformes aux besoins des populations qui
sont largement concernées dans plusieurs régions des pêches
au Québec.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Gaspé.
M. Beaudin: M. le Président, j'ai deux questions qui me
préoccupent particulièrement. Dans une réponse que vous
donniez au député de Duplessis tout à l'heure, vous avez
décrit un scénario possible de regroupement de permis sur un
même bateau pour la prochaine saison afin de rentabiliser
l'opération d'un bateau. Vous connaissez mes inquiétudes sur un
tel scénario et j'aimerais savoir si vous vous êtes assuré
auprès de Pêches et Océans Canada à l'égard
du danger qui guette les permis qui sont rattachés aux bateaux qui
resteraient en cale sèche.
M. Vallières: C'est une condition sine qua non,
c'est-à-dire qu'on ne se permettrait pas de fusionner comme ça si
on n'a pas l'assurance de Pêches et Océans de l'existence d'autres
permis par la suite. Alors, c'est une démarche administrative, m'indique
M. Bernard, qui a déjà été effectuée
auprès de Pêches et Océans.
M. Beaudin: Ce que je voudrais savoir, c'est si cette
assurance-là va être donnée de façon formelle par
Pêches et Océans Canada au propriétaire-capitaine du bateau
qui restera en cale sèche.
M. Vallières: Je vais demander à M. Bernard de
compléter, parce que les discussions au plan administratif se font au
moment où on se parle et peuvent être de quelques semaines sur ce
dossier.
Le Président (M. Camden): M. Bernard.
M. Bernard (Louis): Pêches et Océans envisage
justement, pour cette période de deux ans, le transfert de certains
contingents d'une entreprise à une autre, la première restant,
bien sûr, à quai, mais ce n'est que pour cette
période-là. Et ce n'est pas une vente de quota, c'est un
transfert temporaire.
Impact de la réorganisation administrative sur
l'emploi en région
M. Beaudin: Dernière question. Le ministère a
procédé à une réorganisation administrative qui a
touché particulièrement le sous-ministériat en
région. Je ne sais pas qui pourrait répondre à cette
question-là. Ça a fait l'objet de rumeurs, les unes
fondées, les autres pas, mais qui ont un impact certain avec ce qu'on
connaît comme climat actuellement à l'égard de l'emploi
dans la région maritime. Ma question pointue est celle-ci, c'est: Est-ce
que cette réorganisation administrative a provoqué des pertes
d'emploi?
M. Vallières: Je vais demander à M. Bernard de
répondrei Je sais que cette question a été l'objet de
certaines nouvelles, je pense même, dans la région de
Gaspé. Alors, je pense que c'est important de mentionner d'abord en quoi
a consisté cette réorganisation administrative et comment le
niveau d'emploi a pu être ou ne pas être affecté par la
réorganisation.
M. Bernard.
Le Président (M. Camden): M. Bernard.
M. Bernard: La première réorganisation touchant
Gaspé est l'abolition, à partir du 1er avril, de la direction de
l'administration avec intégration de toutes les fonctions
assumées par cette direction dans d'autres directions. Il n'y a mise
à pied de personne, il n'y a aucune mise en disponibilité, il n'y
a aucune abolition des activités qui étaient assumées par
la direction à l'époque. Donc, les personnes qui étaient
en place, en fonction dans leur quotidien ont été plutôt
transférées sous la responsabilité des deux directions
pour la majorité d'entre elles et, pour deux personnes,
l'autorité fonctionnelle a été reliée directement
au sous-ministre adjoint; dans l'autre cas, parce qu'il s'agissait des
communications, avec la direction des analyses et politiques. Mais il n'y a
aucune perte d'emploi concernant ce réaménagement administratif,
si ce n'est que la disparition d'un poste-cadre qui est prévu dans le
plan de rationalisation des cadres du gouvernement où il y a la
disparition d'un siège de cadre qui fait partie des compressions de 20 %
des cadres envisagées, dans le plan de compression des cadres
envisagé sur une période de cinq ans.
M. Vallières: Une précision importante: on parle
d'un poste de cadre et non pas nécessairement d'un individu. Je pense
que c'est le poste qui disparaît, mais je ne pense pas qu'il y ait
d'individu comme tel qui perde l'emploi à cause de la
restructuration.
M. Bernard: C'est ça.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: M. le Président, deux courts commentaires.
D'abord, il faut dire que le député de Gaspé, lorsqu'il
est intervenu tout à l'heure... L'entente de 1922 a été
rapatriée sur une décision de Pierre de Banné de
façon unilatérale le 11 juillet 1983; unilatéralement,
point.
M. Vallières: Vous n'avez pas consenti à ça,
vous autres?
M. Perron: Pardon?
M. Vallières: Vous n'étiez pas consentants à
ça, à l'époque? (12 heures)
M. Perron: Du tout. Deuxièmement, si le
député de Gaspé, après huit ans au pouvoir du Parti
libéral, revient toujours, comme le font certains de ses
collègues à l'Assemblée nationale, sur 1980, 1981, 1982,
1983, 1976, etc., libre à lui de le faire, mais je ne suis pas
obligé de l'écouter. Parce que, après huit ans de pouvoir,
il faut arrêter de penser au passé, il faut penser à
l'avenir et au présent.
Coopération pour l'avenir des pêcheries
(suite)
M. le Président, ma question s'adresse au ministre. À la
page 104 des documents fournis, on mentionne, en haut de la page,
l'étalement budgétaire du programme CAP sur plus de cinq ans, un
montant de 1 100 000 $. Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer cet
étalement de 1 100 000 $ sur cinq ans auquel il fait
référence dans le cahier des crédits
supplémentaires, à la page 104? En d'autres mots, ça veut
dire quoi?
M. Vallières: Alors, M. Abgral va fournir l'explication de
cet étalement qui, je pense, n'est pas un étalement sur une seule
année qu'il faut envisager, mais c'est sur des prêts tout
particulièrement. M. Abgral.
M. Abgral: Donc, entre autres, c'est parce qu'il y a
déjà des engagements budgétaires qui ont été
pris en
1991-1992 et il y en a de prévus en 1992-1993. Il va y avoir un
impact sûrement sur 1995-1996, c'est-à-dire que lorsqu'on va
promettre une subvention de 3 000 000 $, si elle est étalée et
qu'il y a un impact sur 1995-1996, il pourra y avoir des montants qui seront
prévus. C'est-à-dire que le CAP comme tel, on prévoit,
nous, le ministère, le réaliser, le terminer en 1994-1995, mais
pour s'assurer que 1995-1996 soit ouvert pour avoir le résidu des 50 000
000 $ s'il y en a, c'est une assurance qu'on avait obtenue auprès du
Conseil du trésor. C'est-à-dire que les cinq ans, c'est ce que le
ministère vise, mais si jamais il y a une récurrence à un
engagement pris en dedans des cinq ans et qu'il y a un impact ultérieur,
évidemment, le Conseil du trésor l'accordera, à ce
moment-là. O.K.?
M. Perron: Oui, mais c'est ça, justement. Est-ce qu'il y a
une ventilation de faite sur le 1 100 000 $?
M. Abgral: Aucune, pas pour l'instant.
M. Perron: Pas pour l'instant. C'est une garantie...
M. Abgral: II y a peut-être, de mémoire
ça, ce n'est pas une assurance il me semble qu'il peut y avoir,
admettons, une partie des intérêts d'un prêt qu'on aura
à débourser d'environ 200 $ ou 300 $. Ça, je peux vous
dire... Il y a au moins un montant, de mémoire, que je sais.
M. Perron: D'accord.
M. Abgral: Excusez, de 200 000 $ ou 300 000 $. 200 $ ou 300 $,
c'est les miens, ça!
M. Perron: D'accord. Mettons qu'on va dire 300 000 $, 200 000 $
ou 300 000 $...
M. Abgral: C'est ça.
M. Perron: ...plutôt que 200 $ ou 300 $.
M. Abgral: C'est ça. C'est ça, je m'excuse.
M. Perron: Parfait. Là, je trouvais ça un petit peu
dérisoire, parce que le ministre aurait pu prendre ça dans ce
qu'on appelle le budget discrétionnaire.
M. Vallières: Ah bien oui! Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Perron: M. le Président, j'aurais plusieurs questions
à poser en rapport avec différents volets du programme CAP, le
volet 2, Restructuration des entreprises de transformation. On remarque qu'il y
a des prévisions de 1 000 000 $ et que les prévisions
révisées, 247 900 $, puis les dépenses effectives, 281 200
$... Ça fait toute une différence de quelque 780 000 $ par rap-
port aux dépenses effectives. Est-ce que le ministre pourrait nous dire
quels sont les projets qui avaient été prévus au
départ et comment peut-il être arrivé à se tromper
à ce point par rapport aux 1 000 000 $ de crédits en
question?
M. Vallières: II faudrait me préciser, dans le
tableau...
M. Perron: En fait, c'est 1 112 600 $. M. Vallières:
Volet 2. (Consultation)
M. Perron: Parce que, là, ce n'est plus une
différence de 780 000 $. Si on prend 1 112 600 $ et qu'on a
dépensé, en réalité, 281 200 $, ça fait
près de 900 000$.
M. Vallières: C'est des interventions qui étaient
prévues auprès d'entreprises, des interventions de
restructuration. Elles ont été moins nombreuses. Il y a des
choses qui, quand on les prévoit, n'étaient pas connues.
M. Perron: M. le Président...
M. Vallières: C'est des prévisions et, par
conséquent, comme je vous l'indiquais tantôt, il y a celles qui
sont là, qui sont mentionnées, où on est intervenu,
ça veut dire qu'il n'y a pas eu autant de projets qu'on pensait, entre
autres de fusion ou de regroupement, où on prévoyait donner des
aides. Mais, il faut dire que ces sommes qui ne sont pas
dépensées, je vous l'indiquais tantôt, dans CAP, nous
permettent souvent de prévoir aller dans d'autres secteurs
d'activité. Je prends comme exemple le soutien temporaire à la
pêche, au niveau du volet 1, où les prévisions
révisées sont de 1 300 000 $, alors qu'on n'avait pas de
prévisions.
Donc, les sommes qu'on récupère là sont
utilisées à d'autres fins et... On fonctionne avec des
prévisions. Donc, si les entreprises ne font pas les demandes auxquelles
on s'attend, il y a...
M. Perron: Oui, mais si le ministre avait fait des
prévisions, c'est parce qu'il y avait des projets sur la table,
et...
M. Vallières: Oui. Il y en a aussi qui se sont
concrétisés, mais on prévoyait qu'il y en aurait plus.
M. Perron: Ceux qui se sont concrétisés sont de
l'ordre de 221 200 $. Mais là, il y a toujours un montant de 900 000 $
dans des projets prévisionnels qui étaient sur la table puis qui
n'ont pas été mis de l'avant. C'est quoi, ces projets-là?
Si le ministre ne peut pas me donner la nature de ces projets-là et les
noms de ces projets-là, ça veut dire qu'il a quasiment fait
exprès pour retourner quelque chose dans le fonds
consolidé...
M. Vallières: Non, non, non. Ah non!
M. Perron: ...ou qu'il a retourné ça ailleurs.
M. Vallières: Non, non. Je vous ai dit tantôt que
les sommes qu'on récupère dans ces volets sont utilisées
ailleurs pour la clientèle, en transferts.
M. Perron: Dans un autre volet du CAP.
M. Vallières: Dans un autre volet. Maintenant, M. Bernard
va vous donner quelques précisions sur les quelques projets qu'on avait,
entre autres, qu'on prévoyait.
M. Perron: Oui, des exemples.
M. Vallières: Des exemples, et qui ne se sont pas
concrétisés.
M. Bernard: Deux projets, en particulier. Celui qui faisait suite
à une analyse du secteur de transformation du crabe en Gaspésie
du Sud, où les entrepreneurs avaient un projet de regroupement de leurs
activités de fusion qui n'a pas eu de résolution, parce que les
entrepreneurs sont restés ce qu'ils étaient. En Gaspésie
du Nord, il y avait un autre groupe qui prévoyait un regroupement de
leurs activités. Non seulement il y en a eu un, mais il y en a un
deuxième qui s'est rajouté à ça où on
prévoyait la fusion en entreprise, et ça ce n'est pas
résolu. Les entreprises sont restées chacune en opération
dans leurs établissements. Alors...
M. Perron: Concernant le volet 3, Diversification des entreprises
de transformation, les prévisions étaient de 380 000 $, les
prévisions révisées, 42 300 $, puis on s'en est sorti avec
73 100 $. C'est à la hausse par rapport aux prévisions
révisées, mais à la baisse, encore là, de plus de
300 000 $. Comment le ministre explique-t-il cette évolution qui est
tout de même assez bizarre et quels sont les projets qui n'ont pu
être réalisés dans le cadre de la diversification des
entreprises de transformation? Parce que, normalement, quand on prépare
des prévisions, c'est qu'on a des projets sur la table.
M. Vallières: Pas nécessairement, dans ce cas-ci.
Je veux indiquer au député de Duplessis que c'est des programmes
à demande qui sont normes. Par voie de conséquence, on
prévoit des enveloppes et, à partir du moment où la
clientèle s'en sert moins, cet argent-là sert à d'autres
fins, peut-être pour combler des problèmes qui sont plus urgents
dans d'autres secteurs d'activité. Maintenant, votre question,
c'était de savoir s'il y a des projets qui nous ont été
présentés puis qui n'auraient pas été l'objet de...
À titre d'exemple, la Société des pêches de Newport,
les Aliments BJG Inc., de même que... On a Primonor également.
Donc, c'est des projets qui... Ça va selon la demande, là. C'est
la seule chose que je peux dire au député de Duplessis.
(Consultation)
M. Vallières: alors, c'est sûr que nos programmes
sont aussi les programmes avec participation financière prévue.
les entreprises... et peut-être que le contexte dans lequel on est n'est
pas favorable à ce que les entreprises... dans certains cas, elles
doivent prévoir jusqu'à 50 % de financement et ce n'est pas un
contexte qui est nécessairement facile.
M. Perron: Est-ce que le montant de 24 500 $ donné
à la Société des pêches de Newport est inclus dans
le 73 100 $ dans les dépenses effectives? (12 h 10)
M. Vallières: Non. Non. Le total de... Mettons, on prend
73 100 $, 60 000 $, 24 000 $, 100 000 $, 73 000 $, nous donnent le total qu'on
retrouve en haut, dans la diversification des entreprises de transformation,
pour 532 800 $.
M. Perron: M. le Président, dans le volet 4, Aquiculture,
Baie-des-Chaleurs Aquiculture, Aquaculture parce qu'on l'appelle comme
ça légalement, il y avait des prévisions de 400 000 $.
Qu'est-ce qui est arrivé avec ce projet-là? Ça n'a pas
été acheté par d'autres actionnaires avec une
non-participation financière du gouvernement? Je sais qu'à un
moment donné, de mémoire, ils avaient des besoins financiers
d'à peu près 1 500 000 $ pour pouvoir continuer les
opérations. Il y avait un montant de 600 000 $ qui était en
jeu.
M. Vallières: On avait prévu, originalement, je me
souviens du décret, une aide financière de 1 200 000 $, trois
fois 400 000 $. Il y a une fois ; 400 000 $ qui ont été
versés, de mémoire, et j'avais indiqué, à ce
moment-là, que le reste du versement était conditionnel à
ce qu'on arrive à démontrer la rentabilité de l'entreprise
et à démontrer aussi qu'on pouvait solutionner le problème
de mortalité et le problème de mala- ; die qu'on retrouvait au
niveau des saumoneaux. La conclusion qu'on en a tirée, après un
certain temps, ¦ c'est que malgré qu'au niveau de la maladie il y
ait un un contrôle de beaucoup meilleur, on n'arrivait pas encore
à produire du saumon malgré les sommes considérables qui
ont été investies dans cette entreprise-là dans le
passé, à produire du saumon de façon rentable.
c'était dû à bien des facteurs dont l'un était celui
de la température de l'eau, c'est-à-dire que l'eau n'était
pas i suffisamment chaude... ; M. Perron: est-ce que c'est
réglé?
M. Vallières: C'est réglé dans le sens qu'il
y a eu faillite de l'entreprise.
M. Perron: Oui, mais ça n'a pas été
acheté pas i d'autres actionnaires qui l'on mise en opération et
qui i auraient réglé le problème?
M. Vallières: Ça a été racheté
et les gens vont,
j'imagine, mener à maturité l'ensemble des saumons,
là, qui sont sur place. Alors, c'est une entreprise qui a
été liquidée par voie de faillite.
M. Perron: Est-ce que le ministre délégué
aux Pêcheries a une demande faite actuellement par les nouveaux
actionnaires, concernant le maintien du projet de Baie-des-Chaleurs
Aquaculture, par les nouveaux actionnaires, là?
M. Vallières: Vous parlez d'une demande d'aide
financière?
M. Perron: Oui. M. Vallières: Non.
M. Perron: Aucune demande. M. le Président, dans Autres
projets, on avait des prévisions de 184 600 $, on a révisé
à 65 200 $ et on a dépensé effectivement 10 100 $. Quels
projets n'ont pas été réalisés ou ont
été réévalués à la baisse en cours de
route, et pourquoi? C'est toujours le volet 4.
M. Vallières: C'est à l'intérieur de Autres
projets, votre questionnement, c'est ça, où on avait des
prévisions révisées de 65 000 $, et puis des
dépenses effectives de 10 100 $. Y a-t-il des projets qui avaient
été prévus et qui n'ont pas été faits? C'est
ça, la question? On m'indique qu'il y a des projets de partenariat qui
ne se sont pas manifestés autant qu'on l'aurait espéré.
Les 10 100 $ qui sont ici, est-ce que ça correspond à un dossier
en particulier?
Une voix: Trois dossiers.
M. Perron: On ne parle pas de la même chose, là.
Oui, mais disons qu'il y a plus loin les 200 000 $ des offres de partenariat,
là, où il y avait un montant de 200 000 $ prévisionnel, et
on a dépensé zéro, on a révisé à
zéro.
M. Vallières: O.K., c'est un bon point. C'est M. Poirier
qui va donner l'information.
(Consultation)
M. Vallières: On va vous donner une explication globale
sur les autres projets qui apparaissent à l'intérieur de chacun
des volets et ça va peut-être enlever le questionnement pour
l'ensemble.
M. Perron: Vous comprendrez, M. le Président, avant que la
réponse arrive, que c'est à cause de tout ce que je viens de
mentionner là qu'on a le droit aujourd'hui de se poser des questions.
Parce qu'on fait des prévisions dans le CAP puis, tout à coup, on
se rend compte que ça ne marche pas. On prend les fonds et on les envoie
ailleurs dans le CAP, mais on a l'air de ne pas savoir trop, trop où on
s'en va avec la patente.
M. Vallières: M. Abgral.
M. Abgral: II faut se rappeller que le programme CAP, il y a des
prévisions qui sont effectuées au niveau des différents
volets, à savoir il y a sept volets. Initialement, il y a tout
simplement une prévision budgétaire pour chacun des volets. Par
contre, là, on vous a fourni, pour fins d'identification beaucoup plus
détaillée, des sous-volets et même les
bénéficiaires. D'accord? Ce qui fait en sorte que, lorsqu'on
prend les prévisions, au net, il n'y a pas tellement de variation, sauf
que la variation entre ce qu'on vous fournit en détail et ce qui avait
été prévu, il y a un solde résiduel puis on
identifie «Autres projets». Mais c'est des crédits qui n'ont
pas été dépensés.
C'est bien sûr qu'en début d'année on ne
connaît pas tous les projets, il y a une marge de manoeuvre pour certains
projets à venir, mais on ne peut pas le savoir au tout début.
Mais, là, qu'on a à vous donner l'explication sur le montant
total de la variation entre les utilisés et les prévus,
évidemment, on l'identifie «Autres projets».
Si je prends, par exemple... On voit très bien, au niveau du
volet 1, la flotte de pêche, on voit que les prévisions sont
à 2 100 000 $ et il y a eu une prévision révisée de
3 194 000 $. Donc, il fallait tout simplement dégager certaines sommes
pour satisfaire, au niveau du soutien temporaire de la pêche, poisson de
fond et pélagique, ce qui fait en sorte qu'on a tout simplement
révisé à la baisse certains autres volets, pour satisfaire
les besoins urgents du temps, qui étaient les poissons de fond, le
soutien temporaire.
M. Vallières: II y a un point aussi qui est important,
c'est que ce qu'on vous donne ici, c'est la photographie, à un moment
donné, de la situation, mais en début d'exercice...
M. Abgral: Le détail.
M. Vallières: ...on n'a pas ça de même, on ne
le sait pas. Il y en a peut-être quelques-uns qu'on pense qu'ils vont se
manifester, à moins qu'ils ne soient déjà inscrits, mais,
les autres, souvent, c'est à la demande. Donc, on y va avec des
prévisions...
M. Perron: Lorsqu'on connaît je pense que le
député de Gaspé va être d'accord au moins
là-dessus avec moi le domaine des pêches de façon
assez approfondie, on se rend compte que, très souvent, ça
fonctionne en dents de scie. Je comprends un peu, là, mais il reste
quand même que ce qui est exprimé, ça démontre que
les prévisions... Il me semble qu'on devrait avoir des prévisions
un peu plus justes que celles qui nous ont été
présentées au cours de l'année financière
1992-1993. Puis, j'espère que l'année 1993-1994 va être
mieux que ça parce que, vous comprendrez, M. le Président, que,
lorsqu'on regarde le plan de restructuration du CAP pour 1992-1993, au niveau
de l'évolution budgétaire au 31 mars, à un moment
donné,
on remarque: «soutien temporaire, pêches, poissons de fond
et pélagiques», de 1 300 000 $», qui n'étaient pas
prévus, d'une part, et qu'on regarde aussi: «autres
activités», pour un montant... Quand on regarde 2 346 300 $ pour
le centre de services de Rivière-au-Renard, ce qui n'était pas
prévu non plus, là, on se rend compte que, s'il n'y avait pas eu
ces deux projets, il y aurait eu quelque chose comme 4 000 000 $ de moins, de
dépensés en moins par rapport aux 9 327 000 $. Vous nous
permettrez d'avoir été sceptiques, à un moment
donné, là-dessus. Parce que, si je prends les 9 327 400 $, dans
les prévisions révisées, le total du bas de la feuille,
puis qu'on enlève ces deux projets en question, le CAP n'aurait pas
marché fort. Le ministre aurait eu des problèmes pour
dépenser son argent s'il n'y avait pas eu ces deux projets. Il aurait
marché à 56 %.
M. Vallières: Oui, mais, je veux dire, ces projets, comme
Rivière-au-Renard, je le savais, moi, que c'était dans la
machine, ça.
M. Perron: Oui, mais pourquoi vous ne les avez pas mis dans vos
prévisions? C'est marqué 0, prévisions. (12 h 20)
M. Vallières: Ce qu'il faut retenir, c'est que le
programme CAP, je l'indiquais au début, pour moi, ce qui est important,
c'est qu'il garde beaucoup de souplesse et qu'on puisse, même sur la base
de certaines prévisions, à un moment donné, arriver et
dire: On a besoin d'argent dans un autre volet imprévisible. Prenons,
par exemple, les 1 300 000 $ qu'il a fallu trouver pour soutenir de
façon temporaire la pêche au poisson de fond et pélagique,
il fallait le trouver quelque part à l'intérieur du CAP. Alors,
moi, je pense, en tout cas, pour un là, je vais demander à mes
officiers de s'assurer qu'on garde cette marge de manoeuvre qui paraît
indispensable à l'intérieur du CAP. On se plaint
déjà tellement souvent, des fois, qu'on a des programmes puis
qu'on ne peut pas manoeuvrer à l'intérieur. Tandis que,
là, on en a un programme qui nous donne la possibilité de nous
adapter facilement à certaines situations.
M. Perron: Parce que si on prend les prévisions
révisées, M. le Président, puis qu'on parle de 9 327 400 $
qui étaient prévus... Quand on regarde la ventilation des sept
volets du programme CAP, on a l'impression qu'il y a des projets qui ont
été coupés quelque part pour rentrer ces deux projets
là en question qui étaient des imprévus, peut-être,
dans le cas du 1 300 000 $, mais pas nécessairement imprévus,
comme vient de me dire le ministre, dans le cas de Rivière-au-Renard.
Donc, à ce moment-là, il me semble, on a l'impression qu'il faut
couper ailleurs pour rentrer à l'intérieur du 9 327 000 $. C'est
ça, là.
M. Vallières: Bien, je veux dire, il y a des affaires qui
sont imprévisibles. Prenons l'exemple de BCA dont on parlait
tantôt, Baie-des-Chaleurs Aquaculture à Saint-Omer. Je veux dire,
qui aurait pu prévoir ce qui est arrivé? Alors, il a
été obligé d'être budgété. Pourtant,
ça ne s'est pas fait comme le budget le prévoyait.
M. Perron: Une chance que le programme CAP est souple. À
ce moment-là, ça vous permet de faire des choses sûrement.
Mais il reste quand même que, pour nous, lorsqu'on regarde les chiffres,
selon vos prévisions budgétaires, vous auriez dû avoir plus
de 9 327 000 $ de prévisions puisque les deux projets dont je viens de
parler, qui totalisent 3 700 000 $ à peu près, ' c'est que
ça aurait dû s'ajouter au 9 327 400 $. Vous comprenez ce que je
veux dire?
M. Vallières: Je comprends ce que vous voulez dire, mais,
moi, ce que j'entends surtout, c'est que c'est important qu'on puisse garder
cette souplesse à l'intérieur du programme CAP. S'il fallait que
le Conseil du trésor nous défende de le faire, vous voyez les
problèmes qu'on aurait. Parce qu'on est souvent, dans le secteur des
pêches, face à des situations qui sont imprévisibles.
M. Perron: Ces 3 700 000 $ dont je viens de parler, ça
permet au ministre de rattraper le retard. M. le Président, une autre
question au volet 5, Interventions Associations. Les prévisions 600 000
$, prévisions révisées, 45 400 $, puis on a des
dépenses effectives de 45 400 $. Pourquoi une telle différence
entre... concernant les associations, l'intervention associations?
M. Vallières: bien, là, je suis obligé de
vous dire que c'est parce que le fédéral a été pas
mal généreux avec nous autres puis que les associations sont
allées là. eux autres, ils paient à 100 %, tandis que nous
autres, nos programmes, maximum 75 %. donc, au choix, les gens ont
décidé d'aller se faire financer par le gouvernement
fédéral.
M. Perron: Non, mais, M. le Président, disons que je
comprends la réponse que le ministre vient de me donner là. J'ai
toujours dit...
M. Vallières: Et c'est très généreux.
Le fédéral...
M. Perron: J'ai toujours dit... Oui, mais avec un déficit
de 480 000 000 000 $ aussi, c'est le «fun».
M. Vallières: Nous, on pense que nos programmes continuent
d'être conformes à la réalité, sauf que peu de gens
ou peu d'associations s'en sont prévalu, compte tenu qu'il y avait
à côté un programme existant qui payait à 100 %. Je
ne peux que... Je veux dire que même si ça sert bien les
associations, moi, je pense qu'on devrait, dans ce secteur comme dans d'autres,
agir en complément l'un avec l'autre et non pas en compétition
l'un avec l'autre.
M. Perron: J'ai toujours dit, M. le Président, concernant
le fédéral, qu'on était actuellement... on vivait dans le
système, mais on était poigne avec. Moi,
ce que je voudrais que le ministre fasse, c'est aller en chercher le
maximum du fédéral, mais avec son accord à lui, pas avec
l'accord d'Ottawa en lui passant pardessus la tête comme il arrive
fréquemment. C'est clair dans mon esprit qu'on doit vivre dans le
système actuel, on n'a pas le choix tant et aussi longtemps qu'il n'y
aura pas une décision finale de prise. Mais ça, ça reste
à la population du Québec de la prendre.
Il y a le volet 7, Autres activités. Dans le cas du centre de
services de Rivière-au-Renard, est-ce que ce montant de 2 346 300 $, qui
n'était pas dans les prévisions mais qui est arrivé en
cours de route, est entièrement relié à la relance de
l'usine ou y a-t-il d'autres informations plus précises que le ministre
jugerait bon de nous donner concernant les différents aspects de cette
transaction?
M. Vallières: C'est strictement, ici, l'aménagement
du centre de services, incluant la grue portique de... Combien de tonnes,
déjà? André pourrait nous dire ça, M. Beaudin,
député de Gaspé.
M. Beaudin: 150 tonnes. M. Vallières: 150 tonnes.
M. Perron: Le?
M. Vallières: Une grue portique de 150 tonnes qui a
été achetée.
M. Perron: Le transporteur cavalier? Un transporteur cavalier de
150 tonnes?
M. Vallières: Une grue portique. M. Perron: Oui, c'est
ça. M. Vallières: Oui.
M. Perron: Est-ce qu'il y a d'autres demandes de faites
actuellement dans le CAP par rapport à d'autres centres de services,
dans l'ensemble du Québec, Côte-Nord, Côte-Sud,
Bas-Saint-LaurentGaspésie, îles-de-1 a-Madeleine?
M. Vallières: II y a un début de demande,
sem-ble-t-il, qui nous émane de la Basse-Côte-Nord. Dans quelle
municipalité?
Une voix: À Blanc-Sablon.
M. Perron: À Blanc-Sablon. Il y a une demande de faite?
Quels sont les endroits où il y a des centres de services,
actuellement?
M. Vallières: Blanc-Sablon, La Tabatière,
Sept-îles, Rivière-au-Renard, Cap-aux-Meules et Newport.
Une voix: La plupart sont privatisés, excusez.
M. Vallières: La plupart sont privatisés.
M. Perron: Oui, d'accord. C'est que c'est opéré,
normalement, par les associations de pêcheurs.
M. Vallières: Reste La Tabatière, chez vous, et
Blanc-Sablon qui ne le sont pas, privatisés.
M. Perron: oui. je pense que le ministre doit comprendre,
à ce moment-là, que les associations de pêcheurs de la
basse-côte-nord du golfe saint-laurent, avec tout ce qui se passe en
basse-côte, ont énormément de problèmes
actuellement. il y a aussi un autre dossier, justement, se rapportant à
la basse-côte, où on va se ramasser avec des gros
problèmes, actuellement, face aux pêcheurs justement. c'est
l'approvisionnement en pétrole. vous savez que le lac robertson est
parti. attendez-vous que vous allez l'avoir bientôt? le lac robertson, la
construction est partie. lorsque le lac robertson va arriver en production, la
centrale va entrer en production, c'est que, là, ultramar, qui
actuellement opère l'approvisionnement en basse-côte-nord du golfe
saint-laurent, à l'est de sept-îles, va avoir une chute de
demandes de l'ordre de 60 %. et ultramar remet en question sa présence
en basse-côte-nord. alors, attachez vos tuques parce que ça va
partir bientôt. et les pêcheurs qui... vous savez, en
basse-côte-nord, que ça fonctionne, durant l'été,
beaucoup avec les bateaux. si les bateaux manquent d'approvisionnement et pour
les pêcheurs commerciaux et les pêcheurs sportifs et si, en plus de
ça, durant l'hiver, on manque d'essence pour le fonctionnement des moto
neiges... parce que je ne sais pas si le ministre est informé, mais,
l'hiver, il n'y a pas d'autos, dans une grande partie de la
basse-côte-nord, et on doit fonctionner avec des motoneiges. entre les
villages et même à l'intérieur des villages, on se ramasse
comme avec des gros problèmes très bientôt. d'ailleurs,
c'était pour être discuté lors des crédits avec mme
la ministre de l'énergie et des ressources pour lui apporter ce dossier.
ça va être fait éventuellement, lorsqu'elle sera en
meilleure santé. comité bourque.
M. Vallières: Là-dessus, j'apprécierais que
le député de Duplessis n'hésite pas, d'aucune
façon, aux différentes étapes du dossier, à
communiquer avec le ministère chez nous, ou celui qui vous parle, afin
de voir à être proactif au dossier plutôt que d'attendre
qu'on soit face à une situation de vécu qu'on peut difficilement
corriger. Alors, je pense que c'est important... Si on peut le prévoir
et le faire confirmer par Ultramar, ma collègue pourra vous en parler,
je pense que c'est important qu'on prenne des mesures, qu'on prévoie
intervenir.
M. Perron: Là-dessus, M. le Président, ce que je
peux dire au ministre, c'est que je vais lui faire parvenir le dossier que j'ai
reçu d'Ultramar lors d'une rencontre ici que j'ai eue à mon
bureau à l'Assemblée nationale, qui m'a exposé le
problème. Et il y a une couple de
lettres assez explicatives là-dessus. Alors, dès lundi, je
ferai parvenir ça au ministre pour qu'il en prenne connaissance, pour
qu'il soit à l'affût dans ce dossier-là.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Duplessis, je vous rappelle simplement la chose suivante: deux
députés, soit le député de Champlain et le
député d'Iberville, ont manifesté l'intention de formuler
quelques questions au ministre. Et considérant, évidemment, que
le temps s'envole il reste une trentaine de minutes au débat
et que, dans le temps de parole, vous avez formulé, outre les
remarques préliminaires, un peu plus de 30 minutes de questions au
ministre, et de leur côté, évidemment, ils ont
formulé des réponses, alors, vous permettez, avant que vous ne
formuliez des commentaires ou du questionnement sur le comité Bour-que,
je pense qu'on va leur permettre...
M. Perron: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
passer... Parce que je pense que c'est extrêmement important, la question
du comité Bourque, quant aux recommandations elles-mêmes.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Duplessis, je n'exclus pas et je ne présume en rien de l'importance ou
de la non-importance...
M. Perron: Au lieu de parler, passez donc la parole et,
après ça, je reprendrai la parole. On ne s'obstinera pas
là-dessus.
Le Président (M. Camden): Je faisais juste une
appréciation, ce n'est pas la peine de s'emporter.
M. Vallières: M. le Président, juste avant...
Le Président (M. Camden): Oui, M. le ministre.
M. Vallières: ...est-ce qu'on permettrait une courte
interruption de nos travaux, une suspension de deux à trois minutes,
tout au plus, pour y revenir rapidement. J'en avais parlé au
début de la séance. On pourrait convenir de suspendre pour deux
ou trois mi-nustes.
M. Perron: Ah, pour... Ça va. M. Vallières:
Oui.
M. Perron: Oui, M. le Président, il n'y a pas de
problème.
Le Président (M. Camden): Suspension.
M. Perron: On continuera deux ou trois minutes de plus.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 12 h 36)
Le Président (M. Camden): La commission du budget et de
l'administration reprend ses travaux et je reconnais, là...
Une voix: Pêcheries et alimentation.
Le Président (M. Camden): Oh, excusez-moi! C'est une
vieille habitude d'être à la commission du budget et de
l'administration sur une base régulière. La commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation. Alors, M. le
député de Champlain.
Approvisionnement à l'extérieur pour les
usines de transformation
M. Brouillette: Oui, M. le Président. Une question au
ministre. Présentement, le secteur des pêches vit une importante
diminution des contingents des ressources traditionnelles et les usines de
transformation en seront affectées. J'aimerais savoir du ministre s'il a
considéré les possibilités d'approvisionnement
extérieur?
M. Vallières: m. le président, je ne voudrais pas
être trop long, en réponse à cette question, comçte
tenu que j'en ai déjà un peu parlé
précédemment. évidemment, la réduction de 70 % des
contingents pour le sud du golfe m'a amené à considérer la
possibilité de venir en aide à des entreprises qui voudraient se
porter acquéreurs de ressources, plus particulièrement la morue,
à l'extérieur du québec. j'ai offert, tout
récemment, aux entreprises qui étaient prêtes à se
regrouper pour faire des achats la possibilité de profiter de garanties
de prêt, qui pourraient totaliser jusqu'à concurrence de 3 000 000
$, afin de s'approvisionner en ressources extérieures, pour les usines
de transformation de nos produits marins au québec.
Évidemment, notre contribution se veut un accès au
crédit et non pas une subvention directe à la matière
première ou à son transport. Notre action est également
complémentaire à l'effort que doit faire l'industriel
lui-même pour se procurer le poisson en provenance de l'extérieur.
Il faut dire aussi qu'il y a une condition importante qui est posée, au
départ, aux entreprises, c'est-à-dire qu'elles doivent avoir,
d'une part, la capacité technique de traiter ce poisson, parce qu'il
faut rappeler que le poisson qui vient de l'extérieur est un poisson qui
nous arrive congelé, alors, ce n'est pas toutes les entreprises qui ont
la technique, qui sont en possession de la technique requise pour traiter le
poisson. Donc, une de ces conditions, c'est de s'assurer que l'entreprise a la
capacité technique de transformer cette ressource, mais aussi de
démontrer la rentabilité des opérations qu'elle se propose
de faire.
Alors, si, par exemple, une entreprise réussissait à
s'approvisionner à l'extérieur, mais qu'à
l'intérieur de son plan de financement et d'opération on se rend
compte que ça ne démontre pas de rentabilité, ça
veut dire que cette demande-là serait refusée. Alors, à
Pinte-
rieur de ces balises, nous avons convenu qu'il y aurait une
possibilité de garantir des prêts aux entreprises qui feraient
l'objet d'un regroupement pour l'achat de matières premières.
À ce titre, on a déjà des gens qui se sont
présentés au ministère et qui ont manifesté de
l'intérêt afin de pouvoir s'approvisionner en ressources
extérieures, ce qui, évidemment, pourrait permettre de limiter
les pertes d'emplois dans certaines entreprises et, dans certains cas aussi, de
rentabiliser leurs opérations à cause des frais fixes qui sont
encourus pour ces entreprises et qui pourraient diminuer grâce à
l'approvisionnement en provenance de l'extérieur du Québec. (12 h
40)
M. Brouillette: Est-ce que c'est coutume, au ministère, de
s'approvisionner ailleurs?
M. Vallières: Non, ce n'est pas coutume. C'est vraiment le
contexte qui l'oblige parce que, de façon générale, le
produit que nous avons ici est beaucoup moins onéreux que le produit en
provenance du Pacifique ou en provenance de l'Alaska. Quand on pense, par
exemple, qu'on essaie d'acheter de la morue en provenance de la mer de Barents,
je ne sais pas combien ça fait de mille milles à transporter,
mais c'est les frais de transport qui sont considérables. Donc, c'est
là comme mesure palliative à un manque de ressources. Je ne pense
pas qu'on puisse envisager, sur une base permanente, de s'approvisionner en
ressources extérieures. Ça vise vraiment, à
l'intérieur du contexte actuel, à se donner des
approvisionnements. Mais l'histoire nous enseigne que la ressource en
provenance de l'extérieur est bonne à se procurer de
manière ad hoc, très ponctuelle, dans un contexte particulier,
mais, à long terme, je pense bien que ce n'est pas une politique qu'on
peut poursuivre. D'ailleurs, l'aide qui est accordée cette année
ne l'est pas à l'intérieur d'un programme...
M. Brouillette: Ah oui!
M. Vallières: ...général au
ministère. C'est une aide spécifique et une aide qui a
été accordée comme suite aux démarches entreprises
auprès du Trésor, de même que le Conseil des ministres, et
qui s'applique pour la présente période de pêche. Pour les
années subséquentes, ça devra être
réévalué.
M. Brouillette: Merci.
Le Président (M. Camden): M. le député
d'Iber-ville, vous aviez indiqué que vous aviez quelques questions, je
pense.
Avenir de la pisciculture
M. Lafrance: Oui, seulement une question, M. le Président,
très, très brièvement, et j'apprécie qu'on me
permette de la poser parce que je ne suis pas... Je siège,
évidemment, sur cette commission pour des affinités en
agriculture, mais très peu dans le domaine des pêcheries.
Néanmoins, j'ai, dans le comté d'Iberville, des commettants qui
se spécialisent dans la pisciculture, l'élevage de la truite en
pisciculture, et j'aimerais savoir de la part du ministre si on peut être
optimiste dans ce domaine-là pour les années prochaines.
M. Vallières: C'est un secteur qui est en croissance
actuellement au Québec depuis quelques années, sur lequel on
fonde de bons espoirs. C'est des entreprises à fort potentiel. On en
regroupe plus de 400 au Québec, soit dit en passant, de ces
piscicultures ou d'aquiculture d'eau douce, où l'aquiculture d'eau douce
est pratiquée, dans des espèces que vous connaissez plus
particulièrement comme la truite arc-en-ciel et la truite grise ou
encore la truite mouchetée qui est connue sous le vocable d'omble de
fontaine également. C'est quand même... On parle de 1000 emplois,
au total, pour le Québec, à temps plein et partiel, qui sont
répartis sur l'ensemble du territoire. c'est intéressant de
savoir aussi que, depuis 1984, c'est plus de 10 000 000 $ d'aide
gouvernementale qui a été versée à ce secteur
d'activité, que ce soit en recherche et développement ou encore
aide directe à la production qui sont répartis à peu
près à 50 %. disons que la technologie au niveau des
piscicultures québécoises est sous contrôle. c'est une
technologie qui a fait ses preuves et, de plus en plus, le québec prend
sa place. le défi demeure le remplacement des produits en provenance
plus particulièrement de l'ontario et des états-unis, de l'idaho
plus particulièrement, qui sont de grands producteurs de truite de
table.
Il faut dire que je prévois la tenue d'un forum, en juin
prochain, sur le développement de l'aquiculture d'eau douce au
Québec. J'espère ainsi qu'on pourra se donner une sérieuse
base de réflexion en réunissant les intervenants tant de la
production, de la transformation que de la commercialisation autour de la
même compréhension des enjeux dans ce secteur d'activité.
Ce genre d'activité, à ma connaissance, n'a jamais
été tenu au Québec, ce genre de rencontre au sommet.
J'espère que ça pourra déboucher sur une concertation qui
serait accrue entre les partenaires, que ça pourra stimuler la recherche
et le développement et permettre le transfert technologique au niveau de
ces entreprises. Il faut dire également que les mécanismes d'aide
financière à ce type d'entreprise seront revus afin d'optimiser
les retombées de la croissance du secteur. Le forum que nous tiendrons
à l'été, j'espère, sera l'occasion pour l'ensemble
des gens du secteur de nous faire part de leurs réactions aux programmes
qui sont existants et de nous donner les pistes également
d'amélioration de ces programmes en fonction des besoins qui sont
ressentis dans ce milieu-là, qui est un milieu qui n'est pas
négligeable, je le rappelle. C'est 1000 emplois pour le Québec
qui sont répartis sur l'ensemble du territoire
québécois.
M. Lafrance: Avez-vous les dates et le lieu du forum en
question?
M. Vallières: On parle du mois de juin, fin juin pour la
tenue du forum. Pour ce qui est du lieu, il n'est
pas déterminé.
M. Lafrance: O.K. Je présume que le ministère est
en contact avec les entreprises concernées et que vous allez envoyer les
avis pertinents.
M. Vallières: Oui. C'est déjà fait, on
m'indique. M. Lafrance: Merci.
M. Vallières: L'événement est
déjà connu, annoncé. Pour ce qui est de l'endroit
où ça va se tenir puis la date, ça va se préciser
au cours des prochaines semaines. Mais, d'emblée, j'espère qu'on
pourra tenir ça dans une des plus belles régions piscicoles du
Québec...
M. Lafrance: Le Haut-Richelieu.
M. Vallières: Ha, ha, ha! Ou peut-être PEstrie.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Duplessis.
Recommandations du comité Bourque Elimination
du commerce non autorisé
M. Perron: M. le Président, la recommandation 2 du
comité Bourque: Éliminer les pedleurs, les acquéreurs et
certains acheteurs. Le ministre mentionne qu'il importe de canaliser les
ressources disponibles vers les usines. Concernant la problématique du
homard vivant, il indique que le processus d'adoption d'un règlement
régissant sa vente est amorcé, tout en faisant
référence à la possibilité que la vente d'autres
espèces soit encadrée de la même manière. Il indique
aussi que la mise en place de mécanismes tels que le plan conjoint est
non seulement une solution à privilégier, mais aussi une
condition essentielle à l'atteinte des objectifs collectifs. Le ministre
reconnaît-il que le problème des pedleurs est un cas exceptionnel
lié à la situation spécifique des
îles-de-la-Madeleine et qui n'affecte qu'un faible pourcentage des
transactions globales? Et, en ce sens, ne juge-t-il pas qu'une modification
réglementaire n'est pas nécessaire puisque les mécanismes
actuellement en place, si on en faisait une utilisation adéquate,
permettraient de resserrer la vis et de réduire efficacement le
marché noir qui se fait actuellement?
M. Vallières: Le député de Duplessis a
probablement raison quand il dit que c'est un phénomène qui est
limité tant au plan géographique qu'au plan aussi de son
envergure. On parle, si ma mémoire est fidèle, de 5 % environ de
ce qui est transigé en volume, qui est concerné par ce qu'on
qualifie comme étant des pedleurs. C'est sûr aussi qu'il y a
peut-être d'autres moyens où on pourrait resserrer nos
interventions qui feraient en sorte qu'on pourrait limiter encore davantage le
phénomène des pedleurs comme tel au Québec. C'est
sûr que le phénomène est beaucoup moins senti, par exemple,
en
Gaspésie qu'aux îles-de-la-Madeleine où,
effectivement, les Îles-de-la-Madeleine, je pense que c'est là, et
plus particulièrement dans le homard, où c'est vécu avec
le plus d'acuité. On se souviendra que le homard, c'est une
espèce qui, contrairement aux autres, est vendue vivante dans bien des
cas. Donc, ça crée un problème particulier. Maintenant, ce
dont il faudrait s'assurer, c'est d'éviter la croissance du
phénomène. J'ai déjà indiqué aux gens que
par le biais du plan conjoint, il y a peut-être des solutions
également qui pourraient être trouvées. Vous savez, c'est
toujours facile pour le gouvernement puis on peut tous en
témoigner comme députés d'intervenir
d'autorité dans ce genre de dossier. Mais il faut dire que la Loi sur la
mise en marché des produits agricoles a fourni à ce secteur
d'activité la possibilité de se donner des plans conjoints et ce
n'est pas exploité au maximum. Plus que ça, je dirais qu'il y a
peut-être des gens qui ne se rendent pas compte aussi de la
fragilité d'un plan conjoint. Je me propose, très prochainement,
de me rendre aux Iles parce que je pense que le député a
bien ciblé l'endroit où il y a le plus de problèmes
pour faire part de mon point de vue sur le sujet et indiquer aux gens que celui
qui vous parle n'a pas l'intention de prendre la place ou d'assumer les
responsabilités d'individus qui ont aussi à se rendre compte que,
dans ce secteur d'activité, ce n'est pas juste l'État qui peut
tout réglementer. (12 h 50)
II y a aussi une prise de conscience, localement, qui doit s'effectuer
sur la conséquence de certains gestes qui sont posés à
l'endroit des gens qui achètent avec ou sans permis. J'ai même
assisté et ça, je trouvais ça absolument aberrant
l'année dernière... j'ai vu des pêcheurs qui ont de
l'aide du gouvernement du Québec et qui, de façon très
volontaire, ont décidé de livrer à l'extérieur du
Québec le homard. Il y a eu des mesures immédiates qui ont
été prises. Ça va être encore plus
sévère cette année. Je n'ai pas honte de le dire et je
vais le dire aux pêcheurs, je vais le répéter quand je vais
y aller. Il y a peut-être des moyens encore plus coercitifs qu'on peut
prendre à leur endroit afin de s'assurer qu'à tout le moins les
gens débarquent au Québec quand on leur donne de l'aide à
partir de programmes québécois et payés à
même les fonds publics.
Application des plans conjoints
M. Perron: M. le Président, sur ce que vient de mentionner
le ministre, on sait très bien qu'au niveau de la recommandation 4, par
exemple, imposer des pénalités, en cas d'infraction, aux
pêcheurs dont les bateaux sont financés par le MAPAQ... Ici, le
ministre indique qu'il entend resserrer l'application des conditions
rattachées aux aides financières gouvernementales en les faisant
respecter rigoureusement. Je peux dire que, là-dessus, j'appuie
entièrement le ministre sur cet aspect. Mais j'aimerais tout de
même qu'il reconnaisse qu'en vertu de leur entente de financement les
pêcheurs sont déjà obligés de vendre au
Québec, donc ils sont tenus,
de façon légale, de le faire. Alors, qu'ils respectent
l'entente qui a été signée et, à partir de
là, on pourrait régler un paquet de problèmes qui se
situent surtout au niveau du homard.
Pour revenir au plan conjoint, la question que j'avais posée au
ministre... Et j'ai la ferme impression qu'aujourd'hui, le ministre vient de
nous confirmer, d'abord, qu'il est d'accord avec les plans conjoints, leur mise
en place et, deuxièmement, que les plans conjoints, si j'ai bien
compris, pourraient servir à régler les problèmes de fond
plutôt que de procéder par règlement comme le veut l'AQIP.
Donc, personnellement, je suis heureux d'entendre le ministre là-dessus
et j'espère que l'AQIP n'aura pas gain de cause sur cet
aspect-là. Parce qu'il y en a déjà assez de
règlements et il y en a déjà assez de législation
qui fait en sorte de marcher sur les pieds de tout le monde. Et les
mécanismes sont déjà en place, comme je l'ai
exprimé au ministre, tout à l'heure. Et j'ai l'impression que le
ministre... J'ai l'impression, pas la certitude, mais j'ai l'impression que le
ministre va se servir de ce qui existe actuellement pour régler le
problème de fond.
M. Vallières: J'incite très fortement les gens
à se servir de la formule de plan conjoint qui a fait la preuve, dans le
secteur agricole, que ça peut fonctionner. Sauf que dans le secteur des
pêches, on dirait qu'on part de beaucoup plus loin en termes de... Il y a
beaucoup plus d'individualisme dans ce secteur d'activité là. Les
gens devront comprendre que, quand on applique un plan conjoint, il faut penser
globalement au secteur d'activité dans lequel on est et que chacun,
à l'occasion, doit mettre de côté, des fois, certains
avantages qu'on retrouve au plan personnel et qui viennent bonifier l'ensemble
du secteur, si on se sert des outils qui sont en place.
Pour ce qui est des bateaux qui livreraient à l'extérieur,
je vais indiquer immédiatement que, l'an passé, j'ai exigé
de certains de nous rembourser les sommes d'argent qu'on avait versées,
compte tenu qu'ils avaient livré à l'extérieur ce
qui a été fait et que les gens qui, cette année,
compte tenu que nous allons très clairement, administrativement et
autrement, indiquer aux gens qu'ils doivent se conformer à l'entente
qu'ils ont avec nous, que les gens qui ne le feront pas seront possiblement
l'objet de poursuites de la part du ministère, chez nous.
C'est-à-dire qu'on n'acceptera pas que des gens que l'on finance et qui,
de façon consciente, quand ils acceptent qu'on les aide, nous disent
qu'ils vont livrer au Québec et qu'ils nous déjouent de quelque
façon et livrent à l'extérieur du Québec. Alors, je
vais être intransigeant là-dessus. C'est une displine minimum, je
pense, qu'on doit s'accorder.
Pour ce qui est des plans conjoints, oui, je l'ai dit maintes reprises.
Moi, je suis de ceux qui croient dans les plans conjoints... mais je crois
aussi que les gens ne doivent pas penser que ça se fait tout seul. C'est
sûr qu'il y a de part et d'autre des négociations qui doivent
effectivement se faire et les gens doivent prendre conscience qu'un plan
conjoint aide l'ensemble du secteur.
Je vais exprimer aux gens des îles-de-la-Madeleine, dans un proche
avenir, de faire attention quand ils traitent sur le plan conjoint, parce que
ça a des incidences dans toutes les autres régions du
Québec sur la valeur des plans conjoints. Je pense qu'ils ont là
une responsabilité. Us ont été les premiers, dans le
homard, à travailler avec un plan conjoint. Je pense que je m'adresse
ici tant aux industriels qu'aux pêcheurs qui ont chacun leur
responsabilité de s'assurer que ces plans-là vont fonctionner. Il
ne faudrait pas croire qu'à chaque fois qu'il y a un problème qui
se présente, on va demander au législateur de le régler.
Ils ont en main un outil et ils doivent, évidemment, apprendre à
l'utiliser parce que c'est assez récent comme outil, mais c'est un outil
qui peut être développé aussi. Actuellement, on fait des
choses aux îles avec, mais on peut faire beaucoup plus que ça,
avec un plan conjoint. Mais encore faut-il que les gens acceptent de changer
leur mentalité et oublier de temps en temps l'individualisme qui semble
caractériser le secteur des pêches, pour considérer plus
globalement les avantages que le plan conjoint peut représenter.
M. Perron: M. le Président, une question au ministre sur
les plans conjoints. Si j'ai bien compris la façon dont ça
procède, c'est que si, à titre d'exemple, il y a 100
pêcheurs de homard ou de crabe qui ont droit de s'exprimer au
référendum sur le plan conjoint lui-même, il y en a 70 qui
disent oui au plan conjoint, il y en a 30 qui disent non. Si j'ai bien compris,
c'est que les 30 qui disent non sont dans l'obligation de respecter la
décision des 70. Donc, tout est mis en marche en fonction de ça.
Donc, si on applique le plan conjoint de façon réaliste, par
exemple dans le cas du homard des Îles-de-la-Madeleine, c'est que les
pêcheurs qui vendent soit à rîle-du-Prince-Édouard ou
au Nouveau-Brunswick sont tenus de respecter la décision
référendaire, qu'ils le veuillent ou non. Ils sont tenus de le
faire.
M. Vallières: Le premier référendum auquel
vous faisiez allusion, il porte sur l'Office, c'est-à-dire le
regroupement des pêcheurs comme tel. Donc, après ça, c'est
l'Office qui négocie le plan conjoint avec les industriels de la
pêche.
M. Perron: Oui, c'est ça.
M. Vallières: Et le plan conjoint a la valeur qu'on veut
bien lui donner. Il faut le meubler, après...
M. Perron: Oui.
M. Vallières: ...Et là, c'est aux gens à le
meubler.
M. Perron: Oui.
M. Vallières: Et là, ça prend de la
volonté de part et d'autre. S'il y a une des parties, à un moment
donné, qui triche excusez l'expression bien, ça
risque, à un moment donné, de faire en sorte que le plan ne
connaisse pas le succès auquel on s'attend, mais ça ne
sera pas dû à la formule du plan conjoint, mais dû aux
gens...
M. Perron: Ça sera dû à des individus
à l'intérieur du plan conjoint.
M. Vallières: C'est ça. Structure reconnaissant
l'ensemble des pêcheurs
M. Perron: O.K. Recommandation 7: favoriser le professionnalisme
du statut de pêcheur. Le ministre mentionne que le processus menant
à un projet de loi définissant le statut de pêcheur
commercial a été initié et lance la balle au
pêcheur, pour ce qui est d'une soi-disant absence de consensus. De
même, il entend promouvoir auprès du gouvernement
fédéral certains paramètres définissant le
pêcheur professionnel certifié. Là-dessus, le ministre sait
très bien que l'Alliance représente 90 % des pêcheurs.
Donc, je pense qu'il est assez mal placé pour aller trop loin dans ses
insinuations. La question est plutôt de savoir si le ministre a
l'intention d'accepter la principale revendication de l'Alliance qui voudrait
qu'il n'y ait qu'une seule structure québécoise ou s'il a
plutôt l'intention de diviser, en favorisant la mise en place de deux ou
trois structures.
M. Vallières: Mon premier choix va à la
création d'une entité représentant l'ensemble des
pêcheurs du Québec parce que, dans le contexte actuel de
négociation des plans de pêche, enfin, pour avoir la ressource
avec Pêches et Océans, et surtout avec les nouvelles structures
que veut mettre de l'avant Pêches et Océans, ça va devenir
de plus en plus important, je pense, que nos pêcheurs se regroupent
autour d'une même table afin d'exercer tout le pouvoir de
négociation requis avec les pêcheurs situés dans d'autres
régions maritimes du Canada.
Maintenant, j'ai eu l'occasion de rencontrer tant les hauturiers que les
semi-hauturiers, que l'Alliance, qui représente, plus
particulièrement, l'ensemble des côtiers, afin de discuter de la
possibilité d'introduire un projet de loi à l'Assemblée
nationale, pour regrouper l'ensemble des pêcheurs. À ma grande...
non pas à ma surprise, parce que ce n'était pas surprenant de
voir que les semi-hauturiers puis les côtiers n'étaient pas
d'accord, mais j'ai quand même été un peu
déçu de l'attitude de l'ensemble du secteur, compte tenu qu'on
n'a pas réussi de se mettre d'accord sur la possibilité de se
donner un seule association. Je vais réfléchir tout haut, puis je
pense qu'on peut le faire ici, entre collègues... Oui, on achève?
Juste en conclusion.
Le Président (M. Camden): Je vous arrête un instant.
Considérant qu'il est 12 h 59...
M. Perron: 13 h 10, ça va? (13 heures)
Le Président (M. Camden): Alors, on a com- mencé
avec deux minutes de retard, il y a eu six minutes de suspension, ce qui cumule
donc huit minutes pour aller au-delà de 13 heures, puisqu'il y a eu
consentement préalable et que le temps dévolu par la Chambre,
l'ordre de la Chambre, était de trois heures. Est-ce qu'il y a
consentement pour les huit minutes du temps?
M. Perron: Vers 13 h 10. Mais le ministre, d'habitude, n'est pas
coulé dans le ciment.
Le Président (M. Camden): Consentement?
M. Vallières: Quelques minutes additionnelles vont nous
permettre peut-être, M. le Président, de continuer sur la
recommandation 7, et de vous indiquer que, d'après moi, il va falloir
continuer à véritablement sensibiliser l'ensemble des
pêcheurs, qu'ils soient semi-hauturiers ou côtiers, à cette
nécessité qu'on aura, un jour, de retrouver les pêcheurs
à une même table. Il y va, je pense, de l'efficacité de la
représentation de nos pêcheurs québécois, parce que,
dans le processus qu'introduit le gouvernement fédéral,
Pêches et Océans Canada, de consultation, les provinces vont
être consultées, mais, je le souhaite, plus que nous le sommes
présentement. Mais il demeure que les associations de pêcheurs
vont prendre une grande place.
Alors, pour moi, ce serait important que, bien que je tente de le faire
de façon informelle, d'asseoir les gens, tant des hauturiers que
semi-hauturiers et côtiers, à une même table quand arrive le
plan de pêche. Je pense qu'à un moment donné il serait
intéressant qu'on puisse officialiser un regroupement. Celui qui vous
parle va continuer de travailler en ce sens, mais, préalablement, il y a
le gouvernement fédéral qui a annoncé qu'il voulait se
donner un définition du statut de pêcheur professionnel
certifié. Alors, je suis en discussion actuellement avec les
différentes associations de pêcheurs québécois afin
qu'on puisse faire front commun afin de recommander au fédéral ce
que, nous, on aimerait avoir comme définition du pêcheur
certifié au Québec. Peut-être que cette
démarche-là qu'on va faire ensemble pourrait nous conduire
à d'avantage d'ouverture et, éventuellement, une
législation à l'Assemblée nationale.
Reconnaissance du statut de pêcheur
professionnel certifié
M. Perron: M. le Président, le ministre vient justement de
mentionner une chose qui m'inquiète. On sait qu'actuellement il y a
effectivement un problème entre les côtiers, les semi-hauturiers
et les hauturiers. J'espère que, si le ministre a l'intention d'aller de
l'avant avec une législation pour la reconnaissance du statut de
pêcheur, il va inclure tout le monde. Ça pourrait peut-être
permettre de régler le litige qu'il y a actuellement entre les
côtiers puis les autres. Pour ce qui est de la redéfinition de la
notion de pêcheur professionnel par le gouvernement
fédéral, on sait que les pêcheurs n'ayant pas
péché en 1991-1992 risquent d'être victimes d'une grave
injustice s'ils ne peuvent répondre
aux critères, qui, pour moi, sont extrêmement boiteux,
définissant le statut de pêcheur professionnel, parce qu'ils font
maintenant l'objet d'un gel et ne seront pas renouvelés en 1993, et
ça, ça été dit par le ministre Crosbie
lui-même, lorsqu'il est allé à La Tabatière,
où j'étais présent.
Considérant ces derniers faits, j'aimerais savoir, de la part du
ministre, ce qu'il voulait dire par la promotion auprès du gouvernement
fédéral de certains paramètres définissant le
pêcheur professionnel certifié. Je voudrais qu'il m'explique un
peu de quelle façon lui voit ces paramètres avec lesquels il
voudrait que le gouvernement fédéral aille de l'avant, pour
empêcher, justement, l'injustice dont je viens de parler?
M. Vallières: Évidemment, quand je vous parlais
tantôt de possibilité de législation, puis de regroupement
des pêcheurs, ça va m'aider à répondre à
votre questionnement actuel.
Vous vous souviendrez qu'il y avait eu une étude qui avait
été cofinancée par le fédéral et le
provincial. Je pense que c'est l'Alliance qui l'avait réalisée et
qui avait fait, il y a maintenant près de deux ans, une consultation de
l'ensemble du secteur pêches au Québec, et qu'une de leur
principales recommandations, c'était d'en arriver à la
définition de statut de pêcheur professionnel. Évidemment,
à partir de ce moment-là, autant avec l'Alliance qu'avec les
autres groupes, on a travaillé sur ce que pourrait être la
définition du statut de pêcheur professionnel qui, à mon
avis, devra faire référence à plusieurs choses en
même temps. Par exemple, qu'on parle du type de pêche ou de la
catégorie de bateau ou des revenus qui sont reliés à la
pêche comme telle.
Je me suis laissé dire qu'il y avait beaucoup de pêcheurs
du dimanche, dans le secteur des pêches. Il y a quand même des
pêcheurs qui sont reconnus comme étant des gens pour qui c'est
leur gagne-pain. Il y a beaucoup de gens aussi, semble-t-il, qui font de la
pêche un métier pour eux, mais qui ne constitue pas
nécessairement leur principale source de revenus. Donc, ce que je veux
essayer de cerner dans un proche avenir, même si on a déjà
une petite idée là-dessus, quels seraient ces critères sur
lesquels on pourrait convenir ou s'entendre globalement. Qu'on soit hauturier,
ou semi-hauturier, ou côtier, ou qu'on soit représentant du MAPAQ,
s'entendre sur quels sont ces éléments qu'on retient comme
étant objet de consensus et qu'on pourrait véhiculer tous
ensemble auprès du gouvernement fédéral afin que ce qui va
ressortir comme définition ressemble le plus possible à ce que
l'ensemble des intervenants du Québec veut. Alors, j'ai demandé
aux officiers chez nous de continuer le travail en étroite collaboration
avec les associations représentatives des pêcheurs afin que ce
qu'on va véhiculer auprès de Pêches et Océans Canada
corresponde, le plus largement possible, au consensus de l'ensemble du secteur
au Québec.
Usine de Saint-Maurice-de-1'Échouerie
M. Perron: M. le Président, un autre dossier, je pense,
que j'aurais voulu discuter plus longuement, c'est la question de l'usine de
Saint-Maurice-de-1'Échouerie. Est-ce que le ministre pourrait nous dire
ce qu'il entend faire avec ce dossier-là? Entend-il aller de
l'avant?
M. Vallières: L'usine de?
M. Perron: L'usine de Saint-Maurice-de-1'Échouerie. Est-ce
que le ministre entend aller de l'avant pour rencontrer la promesse qui a
été faite par son premier ministre, en 1989, afin qu'on permette
d'aller de l'avant avec la deuxième et la troisième
transformation, tel que demandé par les promoteurs?
M. Vallières: II faut dire que, là-dessus, j'ai
déjà rencontré les promoteurs, mon cabinet et,
également, les officiers chez nous. L'offre originale qu'on avait faite
d'implication financière au dossier continue d'être là, est
présente. Seulement, dans ce dossier-là, on a un problème
véritable et ce n'est pas tant à celui qui vous parle que
les promoteurs à trouver un opérateur et le financement
requis. Nous, on a mis du financement sur la table, mais il en manque. Par voie
de conséquence, donc, l'engagement qu'on a pris demeure, mais on ne
remplacera pas la contribution qui est requise par les investisseurs du secteur
public. Je dois vous dire qu'on a nous-mêmes effectué, au
ministère, des recherches pour trouver un opérateur qui serait
capable d'aider au démarrage de cette entreprise, puis on n'a pas
réussi.
M. Perron: M. le Président, les promoteurs disent qu'ils
en ont un. Pourquoi est-ce que le ministre n'accepte pas ça?
M. Vallières: Qui est-il?
M. Perron: Bien, c'est ce qu'on me dit, moi. Maintenant, est-ce
que le ministre...
M. Vallières: Si on parle des Français, qui est
Frigor, je veux dire, dans mon livre à moi, ils ne sont plus là.
Ce n'est pas un opérateur non plus, c'est un investisseur.
M. Perron: En tout cas, on verra ce qui va arriver avec
ça. Maintenant, M. le Président, est-ce que le ministre peut nous
indiquer à quel moment l'implication du Fonds de solidarité de la
FTQ est devenue une condition sine qua non pour que le ministre s'embarque dans
ce dossier-là?
Parce que ce n'était pas prévu, ça, dans l'annonce
du premier ministre et la promesse qui a été faite par son
premier ministre.
M. Vallières: C'est-à-dire que ce qui a
été prévu, c'est que le gouvernement du Québec
acceptait de collaborer, de contribuer à ce dossier et les offres de
financement qu'on a à ce moment-là... Évidemment, l'offre
de
financement n'avait pas été faite par le premier ministre,
elle a été faite ultérieurement par le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et elle demeure sur la
table. Il y a des sommes qui ont été versées, d'ailleurs.
Nous, on continue d'être ouverts à ce dossier, mais il n'y a pas
de solution facile, compte tenu de ce que je vous ai mentionné
précédemment.
Le Président (M. Camden): Alors, M. le ministre, je vous
remercie. Est-ce que l'on doit procéder à l'adoption des
crédits?
M. Perron: Je viens de voir quelque chose, M. le
Président.
Le Président (M. Camden): Oui. Ha, ha, ha!
M. Perron: Concernant la Société des pêches
de Saint-Maurice-de-l'Échouerie, il n'y aurait pas Cordon Bleu, qui a
une expérience de 14 ans dans ce domaine-là, qui serait
intéressée? Je ne parlais pas des Français, là.
Puis c'est une personne...
M. Vallières: À ma connaissance, non.
M. Perron: ...qui a déjà travaillé pour
Cordon Bleu et Madelipêche pendant 14 ans. Et ça, ça vient
directement de M. Keable qui fait partie du groupe de promotion.
Le Président (M. Camden): Alors, une très
brève réponse, s'il vous plaît, et je mets aux voix le
programme 10 et l'ensemble...
M. Vallières: Mais là, M. le Président,
ça m'intéresse beaucoup, là, ce que le
député de Duplessis... parce que je vous disais qu'on cherche des
gens. Ça fait que si c'était possible qu'il transmette
l'information et qu'on aille aux vérifications requises... Si on peut
trouver un promoteur et, en plus, un opérateur et puis un projet, c'est
volontiers qu'on va regarder ça, mais ça prend des gens qui ont
des «pesos» à mettre dans l'entreprise.
Adoption des crédits
Le Président (M. Camden): Est-ce que les crédits du
programme 10 du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation pour l'année financière 1993-1994 sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
M. Perron: Adopté, à la condition que les
prévisions soient bonnes.
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'ensemble des
crédits du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation... (13 h 10)
Des voix: ...
Le Président (M. Camden): ...s'il vous plaît... pour
1993-1994 sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. M. le
député de Duplessis, pour de brèves remarques finales.
Remarques finales M. Denis Perron
M. Perron: Oui, M. le Président. Je voudrais d'abord, bien
sûr, vous remercier et remercier mes collègues de
l'Assemblée nationale, ainsi que les personnes de l'entourage du
ministre, autant politique qu'administratif.
Je pense que lorsqu'on parle du domaine des pêcheries, on sait
très bien qu'il y a plusieurs de nos collègues de
l'Assemblée nationale, en particulier de l'Ouest, qui ne connaissent pas
tellement le domaine des pêcheries, puis j'espère qu'un jour ou
l'autre, ces gens vont comprendre que, dans l'Est du Québec, c'est une
chose extrêmement importante, c'est une activité extrêmement
importante au niveau économique, que ce soit sur la Côte-Nord, que
ce soit dans le Bas-Saint-LaurentGaspésie, que ce soit aux
îles-de-la-Madeleine. Vous me permettrez, en conclusion,
premièrement, de dire que, compte tenu de l'importance du dossier des
pêcheries, il me semble, même si ça a été
négocié, on sait de la façon que ça marche, puis il
me semble que trois heures, ce n'est pas long pour parler de l'ensemble du
domaine des pêcheries. Il y a beaucoup de dossiers qu'on doit laisser de
côté, puis je pense que le ministre en est conscient
lui-même, mais compte tenu du règlement de l'Assemblée
nationale, on est poigne avec, d'une part. D'autre part, vous me permettrez
aussi de remercier le ministre et son personnel pour toutes les réponses
qui ont été données, parce que je pense que,
là-dessus, le ministre est extrêmement de bonne foi et je sais
que... Tout ce que j'espère, c'est que ses prévisions se
rapportant au programme 4, par exemple, se réalisent, puisque ce
programme a une souplesse qui permet, justement, au ministre de réagir
de façon très favorable à toutes les demandes qui
pourraient être faites, dans la mesure où ces demandes sont
conformes.
Le Président (M. Camden): On vous remercie... On vous
remercie, monsieur...
M. Perron: Alors, merci, M. le Président, merci, M. le
ministre, merci à tout le monde.
Le Président (M. Camden): M. le ministre, pour de
brèves remarques finales.
M. Vallières: Bonne fin de semaine à tous et
toutes. Merci de votre contribution.
Le Président (M. Camden): Sur ce, j'ajourne sine die les
travaux de la commission de l'agriculture, des pêcheries et de
l'alimentation, la commission ayant accompli son mandat.
(Fin de la séance à 13 h 13)