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(Seize heures trente-deux minutes)
Le Président (M. Richard): Je déclare la
séance de la commission de l'agriculture, des pêcheries et de
l'alimentation ouverte.
Je vous rappelle le mandat de la commission, et particulièrement
de cette séance, qui est de procéder à l'étude des
programmes 1 à 10. On a convenu qu'à cette séance-ci on
étudiait le programme 1, qui est le programme Recherche et enseignement,
au niveau des crédits budgétaires du ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation pour l'année
financière 1993-1994.
Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement.
Organisation des travaux
Le Président (M. Richard): Merci. M. le ministre, est-ce
que vous avez de courtes remarques préliminaires?
M. Vallières: Rapidement, juste une précision. Je
pense que l'ordre de la Chambre prévoyait qu'on fasse les études,
une demi-heure, pour regarder le secteur des pêches également.
Le Président (M. Richard): Exact.
M. Vallières: J'ai convenu avec notre collègue de
l'Opposition, le député de Duplessis, que nous pourrions
plutôt procéder vendredi; plutôt que d'être
réunis deux heures trente, plutôt trois heures, un seul bloc de
trois heures vendredi pour procéder à l'étude des
crédits du secteur pêches.
Le Président (M. Richard): En fonction du programme
10.
M. Vallières: C'est ça.
Le Président (M. Richard): Ça va?
M. Baril: M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Ar-thabaska.
M. Baril: Juste deux mots, parce que je voudrais prévoir.
Si le ministre en a pour un quart d'heure à parler... On a juste une
demi-heure, et moi, j'ai trois sujets à discuter. Ça fait que, si
on veut passer les trois sujets et si on les traite en dedans d'une demi-heure,
je ne m'obstinerai pas plus, mais en autant que le ministre ne prenne pas un
quart d'heure pour faire son entrée. Parce que le ministre en titre, il
l'a pris, lui, tout le temps qu'il a voulu, lundi, pour faire ses notes
d'ouverture, ça fait que...
Recherche et enseignement
Remarques préliminaires
M. Yvon Vallières
M. Vallières: M. le Président, là-dessus, je
veux dire: Soyez assuré que je n'abuserai pas du temps qui m'est
imparti, sauf qu'il s'agit d'un secteur, et le député
d'Arthabaska le reconnaîtra, qui est déterminant à
l'intérieur du contexte dans lequel on est actuellement. Je pense qu'on
devrait convenir qu'à une prochaine étape on prévoit
peut-être plus d'une demi-heure. On sait que ça, ça se
négocie entre l'Opposition et le gouvernement et, moi, je souhaiterais
qu'on puisse faire plus d'une demi-heure au niveau du secteur Recherche et
enseignement. Je sais que l'Opposition a également son droit de demander
plus de temps dans d'autres secteurs, et d'en prendre un peu moins pour la
recherche et l'enseignement.
Je vais néanmoins procéder très rapidement, M. le
député, parce que je sais que c'est très court, une
demi-heure et, pour un, j'ai des occupations après cette demi-heure.
Donc, très rapidement, à l'intérieur d'un court texte de
présentation, face, finalement, à cette année 1992-1993
qui a été bien active dans le secteur de la formation et de la
recherche, vous me permettrez de vous présenter d'abord le cadre
budgétaire 1993-1994, qui respecte les grands engagements que le
ministère a pris lors du Sommet de l'agriculture.
Ce cadre va permettre de poursuivre nos efforts dans
l'amélioration de la qualité des ressources humaines du secteur
bioalimentaire et d'amener l'ensemble de l'industrie à investir
davantage dans la recherche et le transfert technologique pour faire face
à la compétitivité des marchés. Les sommes
consacrées à la recherche et à l'enseignement atteindront
36 900 000 $ en 1993-1994; de ce montant, 17 700 000 $ seront affectés
à l'enseignement, soit l'équivalent de l'an dernier, et 19 200
000 $ seront consacrés à la recherche agro-alimentaire. Ce
dernier montant représente une baisse de 1 000 000 $ par rapport
à l'année dernière. Ça s'expli-
que, d'une part, par la fin de l'Entente auxiliaire Canada-Québec
sur le développement de l'agro-alimentaire et, d'autre part, par des
rationalisations administratives. L'ampleur de ces montants illustre
l'importance qu'accorde le ministère à ces activités.
L'amélioration des connaissances, le transfert technologique et la
formation des ressources humaines constituent, à n'en pas douter, les
atouts stratégiques qui permettront au secteur bioalimentaire
québécois de conquérir les marchés.
Pour ce qui est des sommes consacrées à la promotion et
à la valorisation de la condition féminine, elles
s'élèveront à 2 000 000 $, en 1993-1994.
M. le Président, j'avais prévu un court exposé sur
les réalisations qui sont faites en 1992-1993, de même que les
perspectives, tant dans le secteur de la formation que dans la recherche et le
transfert technologique. Je vous en ferai grâce, en espérant que
les questions du député d'Arthabaska me permettront de retoucher
certaines de ces réalisations et les perspectives que nous envisageons
pour la prochaine année.
Nous conviendrons tous, M. le Président, que le capital humain
constitue plus que jamais la ressource stratégique sur laquelle il
faudra, dans l'avenir, miser. Les nombreuses interventions du ministère
visant une valorisation de la formation ont porté fruit. Juste une
donnée, M. le Président, puisqu'en 1992 nous avons assisté
à une augmentation de 16 % des inscriptions collégiales en
gestion et exploitation des entreprises agricoles. Cette augmentation est
d'autant plus marquée qu'elle fait suite à une augmentation de 19
%, l'année précédente.
À titre indicatif également, nous avons assisté
à un mouvement important de retour aux études des agriculteurs et
agricultrices via l'éducation aux adultes. L'automne dernier, il y avait
332 personnes réparties en 23 groupes qui se sont inscrites à des
attestations d'études collégiales.
Enfin, M. le Président, le programme de gestion et d'exploitation
des entreprises agricoles s'adressant aux jeunes a été
révisé via une approche par compétence. Cette approche
permet de diviser la formation en modules de compétence et favorise une
souplesse dans le parcours de formation des individus. Ce nouveau programme
sera accompagné d'un système de reconnaissance des acquis, qu'ils
soient académiques ou autres.
Enfin, M. le Président le député
d'Arthabaska le reconnaîtra en réponse aux demandes
répétées du secteur agricole quant à
l'harmonisation du secondaire et du collégial en formation agricole,
j'ai annoncé, à la fin de 1992, la conclusion d'une entente entre
le MAPAQ et les ministères responsables de la formation des deux
niveaux, soit secondaire et collégial, le ministère de
l'Éducation du Québec et le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science.
Voici, M. le Président, en gros, et je vais être tout
attentif aux questions du député d'Arthabaska. Vous comprendrez
que j'aurais eu plusieurs autres sujets à toucher, mais c'est avec
plaisir que je vais essayer plutôt, dans les minutes qui vont suivre, de
répondre aux questions du député d'Arthabaska face
à ces crédits dont nous voulons l'adoption aujourd'hui.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre.
M. le député d'Arthabaska.
M. Jacques Baril
M. Baril: Je vais remercier le ministre, d'abord, pour sa
collaboration, pour avoir coupé substantiellement son discours
d'ouverture. À voir l'épaisseur du document, ça aurait
mangé plus que la moitié du temps qui nous était
alloué. Si mes remarques du début ou ma mise en garde ont pu
avoir un effet, au moins ça va être ça de pris. si on
regarde juste dans ses quelques notes d'ouverture, le ministre réaffirme
l'importance du secteur de la recherche et de la formation, bien entendu,
l'importance que cela a au niveau de l'avenir agricole. pourtant, si on regarde
dans les crédits comme tels, ça ne se concrétise pas dans
les crédits puisque le programme recherche et enseignement diminue de
3,1 % cette année, passant de 38 000 000 $ à 36 900 000 $. si on
tient compte de l'inflation, la réduction du budget du programme atteint
5,7 %, et c'est le budget de recherche agricole qui baisse le plus, soit de
près de 1 000 000 $ ou 4,2 %. en ajoutant l'inflation, la baisse est de
7,5 %.
Cette baisse étonne grandement puisque le ministre en titre de
l'Agriculture a déploré... déclaré publiquement, le
17 mars 1993, que le budget de recherche n'était que de 3 000 000 $ sur
un budget de 700 000 000 $. Je vais me reprendre, là, ce n'est pas qu'il
a «déclaré», c'est qu'il a
«déploré». J'avais cru avoir mal lu, mais
c'était bien: Le ministre, M. Picotte, a déploré que le
budget n'était que de 3 000 000 $ sur un budget de 7 000 000$... 700 000
000$. Je veux trop me dépêcher, c'est pour ça que je passe
des lettres et des chiffres. (16 h 40) par ailleurs, les crédits de
transfert du budget de recherche agricole ne représentent que 16 % du
budget de recherche agricole, 3 100 000 $ sur 19 200 000 $, et 81 % du budget
de recherche agricole sont des frais de fonctionnement. en 1985-1986
parce que c'est bon de se rappeler un peu du passé les
crédits de transfert pour la recherche agricole étaient de 6 500
000 $ sur un budget de recherche agricole de 25 500 000 $, soit 26 %. ce qui
veut dire que pour répondre à la mission que le ministère
veut se donner au niveau de la recherche, il y a seulement 16 % ou environ 16 %
des budgets qui sont alloués complètement à la recherche,
le reste des budgets, c'est pour le fonctionnement du ministère. donc,
comment le ministre explique-t-il cette baisse, compte tenu de la
déclaration de son collègue qu'il y a juste 3 000 000 $ sur 700
000 000 $ qui sont alloués à la recherche? malgré
ça, le budget subit quand même un diminution cette année de
1 000 000 $.
Discussion générale Diminution des
crédits alloués à la recherche
Et je vais tout de suite y aller pour sauver du temps: Comment le
ministre explique-t-il cette diminution en pourcentage de ce qui est
alloué pour la mission de la recherche? En gros, ça coûte
de plus en plus cher pour payer les fonctionnaires, payer l'administration, et
il reste de moins en moins d'argent pour la recherche.
M. Vallières: bon. alors, peut-être une
précision, quand le député d'arthabaska parle de 3 000 000
$, il parle plutôt des dépenses du corpaq comme tel. quand on
parle de la recherche prise intégralement, là, intra-muros, de
même que nos différentes stations de recherche du mapaq,
globalement, c'est 19 239 200 $ qu'on retrouve aux crédits. il y a une
certaine variation que j'ai d'entrée de jeu tantôt
indiquée, en fait, de 1 198 000 $, et cette diminution des
crédits, comme je l'ai expliqué, est appliquable en très
grande partie à l'expiration de l'entente auxiliaire
canada-québec sur le développement de l'agro-alimentaire qui
compte, à l'intérieur de cette variation budgétaire, pour
647 000 $. donc, en réalité, si on exclut également
certaines compressions qui ont été faites en ajustement de la
masse salariale pour 142 000 $ et ça, je comprends que le
député d'arthabaska semble être d'accord pour qu'on fasse
des interventions à ce niveau-là donc, grosso modo, c'est
une variation au niveau de la recherche qui est très mince en termes de
pourcentage, qui se situe à près de moins de 1 %, en toute
réalité, si on l'examine en profondeur.
Il faut dire également, et on pourra en parler peut-être un
peu plus loin, que nos programmes de recherche en partenariat ont donné
des résultats fort intéressants à ce jour. C'est sûr
qu'on peut toujours souhaiter qu'il y ait plus de recherche, celui qui vous
parle en est et souhaite aussi que cette recherche soit faite et qu'on puisse
l'appliquer le plus rapidement possible au secteur bioalimentaire
québécois, mais simplement à titre indicatif, au niveau du
programme en partenariat qui a été créé, simplement
indiquer qu'en 1991-1992 il y avait quelque 38 projets auxquels on a
assisté, là, où le MAPAQ était partie prenante pour
493 000 $, et nos partenaires pour 1 072 000 $, ce qui faisait 1 565 000 $. En
1992-1993, ça a été plutôt 48 projets en comparaison
avec 38 l'année précédente. Le MAPAQ, pour sa part, a
investi 521 000 $ et nos partenaires 1 400 000 $, ce qui chiffre à 2 142
000 $ l'effort qui a été fait au niveau de notre programme de
recherche et développement en partenariat, et qui accueille de plus en
plus d'investissements privés.
Alors, la mode, comme on dirait, ou la vague est vraiment de
procéder en partenariat avec nos principaux partenaires, qu'ils soient
du secteur privé ou universitaire, afin de donner les meilleurs
résultats possibles. Je regardais, par exemple, au niveau du MAPAQ, les
investissements qui, dans les années quatre-vingt, étaient, dans
le secteur de la recherche, de moins de 10 000 000 $; ils sont maintenant
passés, somme toute, à près de 20 000 000 $ annuellement,
au fil des ans, avec des années où le cap a atteint 27 000 000 $,
26 000 000$ ou 28 000 000$. Alors, je pense que c'est un effort qui est
considérable, qui n'est pas négligeable et qui doit se maintenir
au fil des ans. Je pense que le député d'Arthabaska doit avoir
ça globalement, là. Quand on parle de 3 000 000 $ en recherche,
je pense que ce n'est pas ça qui est le vrai chiffre, mais qu'on puisse
retourner à ceux qu'on retrouve à l'intérieur des
crédits, qui se situent autour de 19 000 000 $ cette année.
M. Baril: Je n'ai pas les statistiques à partir de 1980,
bien sûr, mais j'ai celles... Je voudrais constester un peu l'affirmation
que le ministre vient de faire, puisqu'il dit que ses budgets, actuellement,
sont plus hauts que ceux je ne sais pas quelle année il a dit
de 1975, 1978. Je ne sais pas laquelle.
M. Vallières: Non, c'est les années
quatre-vingt.
M. Baril: Moi, ici, les chiffres que j'ai, en 1980-1985, le
budget du ministère au niveau de la recherche et du développement
était de 25 500 000 000 $.
M. Vallières: Vous parlez de recherche et
enseignement?
M. Baril: Recherche seulement. La recherche seulement
était de 25 500 000 $ en 1985-1986. Et vous, dans vos budgets, cette
année, c'est 19 200 000 $.
M. Vallières: O.K.
M. Baril: Écoutez, il y a 6 000 000 $ de
différence.
M. Vallières: Oui. Ça s'explique par un transfert
de juridiction qui est intervenu de divers centres de responsabilité
comme les productions animales, le Centre d'insémination porcine,
l'hydraulique et la machinerie agricole et les productions
végétales qui apparaissaient dans les chiffres dont vous faites
mention, qui n'apparaissent pas dans les miens parce qu'ils ont
été transférés à d'autres postes
budgétaires, donc, ils sont maintenant dans le programme 3.
Il y avait le PATLQ pour 2 500 000 $ également qui
n'apparaît pas dans les chiffres dont je fais mention maintenant. Donc,
somme toute, ces chiffres sont avantageusement comparables, je pense,
maintenant, si on tient compte des transferts qui ont été faits
au fil des ans.
M. Baril: En tout cas, on décortiquera ça une autre
fois. Mais juste au niveau du programme d'aide à la production cette
année, il y a eu une coupure de 16 000 000 $. Donc, au niveau des
secteurs dont le ministre a fait mention, il doit y avoir certainement des
coupures là aussi. Parce que ce n'est pas tout de dire:
C'est transféré dans d'autres secteurs, au programme 3. De
mémoire, le programme 3 je ne sais pas si c'est le programme 3
il y a eu 16 000 000 $ de coupés au niveau de l'aide à la
production; juste au niveau de la santé animale, ça doit
être 4 000 000 $, aux environs de 4 000 000 $ qu'il y a eu de
coupés à ce niveau-là. Bon. De toute façon...
M. Vallières: Ça, on pourrait longtemps s'obstiner
là-dessus, parce que les chiffres que j'ai dans les années 1980,
1981, 1982, qui ne tiennent pas compte des transferts dont je viens de vous
parler, au niveau de la recherche, on parle de 9 000 000 $, 9 700 000 $ et 12
000 000 $. Ce sont les chiffres des comptes publics dont je vous fais
mention.
M. Baril: II faudrait avoir le tableau, le portrait global, parce
que la recherche a commencé à être développée
au début des années quatre-vingt. C'est évident que si on
avait eu un budget je vais dire un chiffre de 50 000 000 $
à cette époque-là, si tu n'étais pas
organisé pour faire de la recherche, c'est bien entendu que tu ne
pouvais pas faire la recherche ou répondre aux besoins. Ça
n'aurait rien donné de mettre des budgets et d'arriver avec des
crédits périmés l'année d'ensuite.
Mais il y a quand même une diminution réelle cette
année au niveau des budgets de recherche. Et même si le ministre
explique ça à cause de la fin d'une entente Québec-Canada,
de 647 000$, ça devait être 647 000 $, Ottawa et 647 000 $, le
Québec; ça veut dire quand même une perte de 1 000 000 $
pareil. Même si l'entente est finie à Ottawa, il y a pour
au-delà de 1 000 000 $ de moins de recherche qui va se faire quand
même. Donc, même si le programme Québec-Ottawa est fini, les
besoins sont là et les besoins sont grandissants.
Contribution du gouvernement
fédéral
Et d'autant plus que je lisais dernièrement que les budgets du
gouvernement fédéral dépensés en recherche
représentaient, pour le Québec... Les dépenses au
Québec, ça représentait 18 % de son budget, et en Ontario,
ça représentait 52 % ou 53 % du budget fédéral en
recherche qui est faite en Ontario. Donc, le ministre doit quand même
admettre que le fédéral ne fait pas grand effort au Québec
pour répondre à nos besoins à nous au niveau de la
recherche. Si l'Ontario a besoin de 52 % du budget fédéral pour
faire sa recherche, nous autres, juste 18 %, il y a un malaise quelque part.
Est-ce que le ministre reconnaît ça que le fédéral
ne fait pas les efforts qu'il devrait faire au Québec pour
répondre à un besoin aussi grand chez nous que celui que
l'Ontario peut avoir?
M. Vallières: Oui. C'est sûr, M. le
Président, que toute comparaison en ligne directe avec ce qui se passe
en Ontario peut être boiteuse. Maintenant, je n'ai pas l'intention
d'ouvrir un large débat sur la contribution du gouvernement
fédéral à la recherche au Québec. À
l'époque où M. Blais était ministre de l'Agriculture, j'ai
eu l'occasion, à maintes reprises, de revendiquer des sommes
additionnelles pour le Québec; mon collègue, le ministre de
l'Agriculture, l'a fait également. C'est sûr que plus nous en
aurons, mieux ça vaudra. (16 h 50)
Je veux indiquer au député d'Arthabaska
immédiatement que nous déployons actuellement beaucoup d'efforts
afin de pouvoir reconduire une entente avec le gouvernement
fédéral, une entente qui, au fil des ans, a bien servi le
Québec. Il faut dire que ce type d'entente Canada-Québec, il n'y
en avait pas avant 1985. C'est donc dire que nous, on estime que ça a
été suffisamment rentable pour le Québec pour que l'on
revienne à la charge auprès du gouvernement fédéral
afin de s'assurer qu'on puisse profiter au cours des prochaines années
également de ce type d'ententes. Si on avait le temps d'en faire le
bilan, il serait très intéressant de démontrer
jusqu'à quel point ça a bien servi le secteur de la recherche
parce que cette entente, de façon globale, au niveau du MAPAQ, a surtout
été utilisée dans le secteur de la recherche.
Alors, pour un, M. le Président, j'ai beaucoup de satisfaction
à l'intérieur du bilan qu'on peut donner sur cette entente. C'est
tellement positif que nous sommes en demande auprès du gouvernement
fédéral présentement pour en obtenir une autre.
M. Baril: Oui. Juste deux mots. Je ne voudrais pas dire que le
petit 18 % que le fédéral investit chez nous est mal investi, ce
n'est pas ça que je veux dire. Ce que je dis, crime! c'est qu'ils n'en
mettent pas assez. Qu'ils en mettent autant qu'ils en mettent en Ontario ou
bien qu'ils partagent un peu la facture, comprends-tu! Donc, il me semble que
ça serait plus responsable de la part d'un gouvernement
fédéral et d'une gang pour être poli de
conservateurs qui s'en vont à Ottawa pour défendre les
intérêts des Québécois; il n'y a rien de
changé d'avec les libéraux.
Je voudrais parler d'un autre programme, parce que l'heure passe, je la
vois s'écouler, c'est épouvantable...
Une voix: La demi-heure.
M. Baril: La demi-heure passe...
Le Président (M. Richard): Excusez, M. le
député d'Arthabaska...
M. Baril: J'ai dit «l'heure», je vois que l'horloge
s'en va!
Le Président (M. Richard): Mme la députée de
Bellechasse, c'est dans la continuité de la question?
Mme Bégin: Bien, moi, ça concernerait
l'enseignement. Pas la recherche, parce que le...
M. Baril: Bien, j'arrive, moi aussi, à l'enseignement,
là.
Mme Bégin: C'est sur l'enseignement.
M. Baril: J'ai fini. C'est pour ça que j'ai parlé
que je voulais changer de dossier, là.
Le Président (M. Richard): Alors, si vous permettez, M.
le..
Mme Bégin: Oui, oui.
Le Président (M. Richard): ...député
d'Arthabas-ka...
Mme Bégin: Oui, oui.
Le Président (M. Richard): ...et vous compléterez
en additionnelle, si...
Mme Bégin: Oui.
Le Président (M. Richard): ...toutefois il y avait quelque
chose qui... Allez-y.
Suspension de programmes d'enseignement à PITA
de La Pocatière
M. Baril: Peut-être que c'est de ça que madame
voulait parler, là, la députée de Bellechasse, au sujet de
la décision que l'ITA de La Pocatière a prise maintenant de
suspendre temporairement deux programmes d'enseignement, soit ceux de Technique
des sols et de Gestion-conseil. On nous dit que c'est à cause qu'il y
avait une norme ou un critère, que ça prenait 10 étudiants
ou étudiantes pour répondre à ce programme-là, et
qu'il y en avait seulement 9. On dit «seulement 9», il en manquait
un. En même temps, il était censé y avoir une sorte de
moratoire pour réviser ces programmes-là, etc. Donc, les
étudiants qui ont communiqué avec moi se posent beaucoup
d'interrogations à l'effet de dire: Pourquoi on a aboli le programme
pendant qu'à l'heure où on se parle ces programmes-là sont
en révision? On n'aurait pas dû imposer un moratoire et,
après ça, qu'on les révise ou qu'on les intègre
à d'autres, etc. Tout ça.
Donc, j'aimerais ça savoir: Est-ce que le ministre a fait quelque
chose, vu son intérêt envers l'importance de la formation ou de
l'enseignement?
M. Vallières: D'abord, il faut tracer là-dedans, je
pense, un bref historique, là, pour bien comprendre comment la
décision se prend: À l'automne 1992, au moment du début de
la préparation des prévisions budgétaires 1993-1994, le
comité de gestion de la formation a convenu que les programmes des
instituts de technologie agricole qui généreraient un nombre
inférieur à 10 inscriptions lors du premier tour d'admission,
soit mars 1993, seraient suspendus pour l'année 1993-1994, et
demeureraient suspendus jusqu'à ce que l'exercice de révision des
programmes des services à la production soit complété.
Alors, à l'issue du premier tour d'inscription, mars 1993, les
demandes d'admission aux programmes
Technique des sols ça, c'est les deux cours dont il est
question et Gestion-conseil en agriculture totalisaient six et neuf
élèves, respectivement. Alors, après vérification
des dossiers, en regard des conditions d'admissibilité, quatre et huit
demandes, respectivement, étaient admissibles. Ainsi, selon un
critère établi antérieurement, la décision a
été prise de suspendre les deux programmes et d'offrir aux
personnes concernées la possibilité de choisir d'autres
programmes offerts par l'ITA. À date, sur les 14 personnes admissibles,
10 se sont inscrites dans deux autres programmes offerts par l'ITA; et, si je
ne m'abuse, je pense que, l'année suivante, ces gens-là sont
priorisés dans la même année.
Alors, au deuxième tour, ces gens-là, à
l'intérieur de la même année, ont un sauf-conduit qui les
met en tête de liste à l'intérieur des cours qu'ils
demandaient.
M. Baril: Oui, mais est-ce que les programmes Technique des sols
et Gestion-conseil, c'est fini, ou bien si on va le ramener, s'il y a des
inscriptions qui répondent aux normes, là, soit 10?
(Consultation)
M. Vallières: On m'indique que ça ne sera pas
nécessairement le même programme, mais ça peut être
un programme remodelé en technique des sols que l'on sera amené
à offrir. Donc, c'est un programme qui est en évaluation, et il y
a peut-être des données ici qui pourraient peut-être
intéresser aussi le député d'Artha-baska, concernant la
clientèle à l'ITA.
Je dois indiquer aussi que le nombre de diplômés à
l'intérieur de ce programme-là, au cours des deux
dernières années, M. Rouleau...
M. Rouleau (Yvan): Des trois dernières années.
M. Vallières: ...des trois dernières années
était de deux, quatre et quatre individus; donc, vous constatez que
c'est très très peu. Et si on regarde un peu comment on
fonctionne actuellement au niveau, par exemple, des cégeps, j'imagine
que cette nuance de 10 inscriptions suite à un premier tour, j'imagine
qu'elle doit être elle aussi être utilisée largement dans
les collèges d'enseignement professionnel du Québec.
Donc, ce n'est pas une mesure qui est unique aux ITA. Et de façon
globale, tout est mis en oeuvre pour satisfaire les étudiants, sauf que
vous comprendrez qu'avec des chiffres comme ceux que je viens de vous fournir,
il n'est pas facile de maintenir intégralement le programme en
place.
M. Baril: M. le Président, si vous me permettez, je
laisserai la parole à Mme la députée de Bellechasse.
Le Président (M. Richard): Mme la députée de
Bellechasse.
M. Baril: Je pense qu'elle a quelques questions.
Le Président (M. Richard): Mme la députée de
Bellechasse.
M. Baril: Après ça, il me resterait juste un autre
dossier, celui des femmes en agriculture.
Le Président (M. Richard): II vous reste environ cinq
minutes, M. le député d'Arthabaska, globalement.
Formation des adultes
Mme Bégin: Je vais remercier le député
d'Arthabaska tout simplement. Moi aussi, ça fait suite au programme de
l'enseignement. M. le ministre, on se souviendra qu'il y a eu un sommet de
l'agriculture à Trois-Rivières, et je pense qu'une des
résolutions qui est sortie, c'est surtout de voir à de la
formation au niveau des agriculteurs, formation des adultes, entre autres. Je
pense que c'était une résolution qui est sortie au sommet de
Trois-Rivières.
Et je voudrais savoir, suite à ces résolutions qui vous
ont été présentées... Parce que tantôt vous
en avez abordé, mais vous avez tellement voulu être succinct que
vous n'avez pas tout dit. J'aimerais un petit peu plus vous entendre
là-dessus, surtout sur la formation au niveau des adultes. Parce que je
pense qu'au niveau du comté, c'est important.
M. Vallières: C'est un bon point. On se rend compte, M. le
Président, combien le temps s'écoule rapidement. Quand on a juste
une demi-heure, c'est vraiment très, très court. D'abord, un peu
comme le mentionnait le député d'Arthabaska tantôt, et je
le disais précédemment, les nouvelles technologies, le
libre-échange, les ententes du GATT sont autant d'éléments
qui font que le besoin de formation est en demande croissante tant chez les
jeunes qui sont dans nos instituts ou dans les collèges d'enseignement
professionnel que chez la population adulte. Il faut dire que chez la
population adulte, on a rencontré des problèmes bien
particuliers. C'est assez exceptionnel toutes les demandes qu'on a
actuellement; on a une croissance exceptionnelle de la demande afin de suivre
des cours de la part de la clientèle adulte. Je pense que c'est dû
aux nombreux efforts de promotion que le ministère a faits et cette
prise de conscience également du monde agricole que la formation est
devenue quelque chose d'absolument nécessaire dans ce secteur
d'activité. On ne s'improvise plus en agriculture.
C'est pourquoi j'ai annoncé au début de l'année, en
janvier 1993, la création d'un comité interministériel sur
la formation agricole aux adultes qui est formé des représentants
de mon ministère, du ministère de l'Éducation du
Québec, du ministère de l'Enseignement supérieur et de la
Science, de même que du ministère de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle, et
également un représentant de l'Union des producteurs agricoles du
Québec.
Le mandat du comité est de revoir la problématique et
l'organisation de la formation agricole des adultes pour mieux répondre
aux besoins de la clientèle dans l'optique de sa nécessaire
adaptation à la conquête des marchés. Et le comité a
été formé, je dois l'indiquer, suite à certains
problèmes qu'on avait connus au collège Lévis-Lauzon
où on a eu l'occasion, avec le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science, de trouver des solutions. (17 heures)
Ce n'est pas nécessairement facile parce qu'il faut adapter nos
outils au contexte réel agricole, c'est-à-dire des adultes qui
travaillent le jour, qui besognent sur la ferme et qui ont par surcroît
le besoin de suivre des cours en formation. Il y a un effort, je pense,
d'adaptation des différents ministères qui sont dispensateurs des
cours qui sont requis afin de tenir compte du caractère bien particulier
de la clientèle agricole qui, comme vous savez, est largement
répartie sur l'ensemble du territoire agricole québécois
et qui a aussi affaire, par la même occasion, tout en suivant des cours,
à s'assurer de la gestion de la ferme. Alors, je pense que des efforts
considérables ont été faits.
Le comité dont je vous parle devrait me faire rapport aux
environs de la fin du mois de mai, on parle du 31 mai, et devrait m'exposer les
pistes de solutions à privilégier à l'égard de la
problématique qui est vécue par la clientèle adulte qui
désire parfaire sa formation à l'intérieur de nos
institutions d'enseignement.
Le Président (M. Richard): M. le député
d'Arthabaska.
M. Baril: Oui, M. le Président.
M. Vallières: Je sais que le député
d'Arthabaska avait une question sur le côté environnemental, qu'il
avait posée à mon collègue, je pense.
M. Baril: Oui, c'est ça; c'est à ça que je
veux en venir.
M. Vallières: On va y répondre, on va prendre le
temps.
Primes à l'établissement pour les femmes
de 40 ans et plus
M. Baril: Je sais qu'on va peut-être dépasser un
peu, mais s'il y avait le consentement je ne m'étirerai pas
cinq minutes de plus, parce que c'est une question importante.
C'est au sujet des femmes. On se souvient que votre gouvernement avait,
pour régler le problème des femmes de 40 ans et plus qui
n'étaient pas admises à la prime à l'établissement
de 15 000 $, le ministre Picotte, quand il est arrivé au
ministère, avait réglé pour 5000 $. Mais quand les femmes
sont venues pour s'intégrer à l'intérieur de la
corporation qu'elles devaient former, ou la compagnie, elles se sont
aperçues que le ministère de l'Environnement, lui,
considérait, vu qu'il y avait une transaction, que c'était un
nouveau contrat. Le ministère de l'Environnement considérait
ça comme un nouvel
établissement et il devait répondre aux normes de
l'environnement d'aujourd'hui.
Il y avait des entreprises je ne dis pas qu'elles polluaient
qui avaient déjà des lieux d'entreposage conformes aux
normes de 1980, je vais dire ça comme ça, et là elles
n'étaient plus conformes aux nonnes d'aujourd'hui. C'est des
investissements dans certains cas, dépendamment de l'ampleur de
l'entreprise, qui pouvaient représenter 50 000 $, 60 000 $, même
jusqu'à 100 000 $. Donc, ça a découragé les
personnes parce qu'elles n'étaient pas capables... Pour aller chercher
5000 $ d'aide à l'établissement, ça leur aurait
coûté un investissement de 100 000 $; donc, ça en a
découragé plusieurs.
J'aimerais ça savoir s'il y a eu des ententes ou des
négociations avec le ministère de l'Environnement pour, un peu,
ne pas considérer, aux fins de ce programme-là, les femmes de 40
ans et plus qui voulaient, une fois pour toutes, être réellement
partenaires dans l'entreprise, légalement, si je peux dire?
M. Vallières: Évidemment, je suis heureux de
répondre à la question du député d'Arthabaska,
d'autant plus que c'est un programme qui a très bien fonctionné,
le programme Accès à la propriété. Simplement
rappeler que, depuis son entrée en vigueur, 271 agricultrices ont acquis
des titres de propriété et qu'il y a quelque 225 subventions qui
ont été versées au cours de 1992-1993, dépassant
les 1 125 000 $.
Le problème soulevé par le député
d'Arthabaska m'avait déjà été soumis par la
Fédération des agricultrices du Québec, que j'avais eu
l'occasion de rencontrer, et j'ai eu l'occasion de les revoir par la suite afin
de leur soumettre une solution aux problèmes qui avaient
été soulevés. Évidemment, à partir du moment
où il y avait une nouvelle demande, il s'agissait de l'ajout d'un
exploitant; alors, c'est la notion de changement ou d'ajout d'exploitant qui
constitue dans le cadre de notre programme la modification à
l'exploitation, nécessitant par le fait même l'émission
d'un nouveau certificat d'autorisation du ministère de l'Environnement.
d'autre part, cette notion d'ajout d'exploitant, tel que stipulé dans
l'entente, je veux le rappeler, ne s'applique que pour les entreprises
établies après 1981; donc, c'est toutes les entreprises qui sont
établies après 1981 qui sont visées par la question du
député d'arthabaska. ce qui a été fait,
étant donné que le mapaq, comme ministère, ne pouvait pas
se soustraire à la loi de l'environnement, j'ai convenu avec mon
collègue de l'environnement ce qui suit: les entreprises inscrites au
programme accès à la propriété et devant se
conformer à la loi sur l'environnement verront leur demande au programme
paagf, que vous connaissez, traitée en priorité, comme il se fait
d'ailleurs pour la relève. d'ailleurs, à cet égard,
seulement une trentaine d'entreprises sur près de 800 entreprises
agricoles inscrites au programme se retrouvent sur la liste prioritaire. de
plus, ces entreprises, par le biais du programme paagf, comme vous le savez,
peuvent se faire rembourser jusqu'à 70 % des frais encourus.
La Fédération des agricultrices que j'ai rencontrée
s'est dite, à ce moment-là, satisfaite des modalités de
l'entente intervenue entre mon bureau et le ministère de l'Environnement
je pense que c'est quelque part en décembre 1991 que cette
entente-là s'est tenue et qui répondait
adéquatement aux demandes d'ajustement qui nous avaient
été faites parce que, effectivement, au départ, quand le
problème nous avait été soumis, il occasionnait des
problèmes à l'ensemble des agricultrices qui voulaient se
prévaloir du programme.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, je voudrais vous
faire part que le temps est écoulé, à moins qu'il y ait,
de part et d'autre, l'intention de continuer quelques minutes.
M. Vallières: Peut-être une question additionnelle
du député d'Arthabaska et on terminera.
Le Président (M. Richard): Ça va.
M. Baril: C'est parce que vous avez dit qu'il y avait 247 femmes
qui avaient profité du programme.
M. Vallières: Non, 225 au cours de 1992-1993.
M. Baril: Oui. En tout cas. O.K., 225. C'est parce qu'il me
semble que lors de la demande que la Fédération faisait, eux
autres, ils en calculaient beaucoup plus que ça qui pouvaient être
admissibles à ce programme. Je ne l'ai pas en mémoire, le nombre
de l'évaluation, c'était tout près de 1000, aux alentours
de 1000. Pourquoi il y en a seulement 247 qui ont pu en
bénéficier puisqu'il y en avait tout près de 1000 qui
voulaient bénéficier de ce programme? Est-ce parce que les
amendements ou les ententes qui ont été faites avec
l'Environnement ne répondaient pas complètement au désir
de ces femmes d'être réellement partenaires dans l'entreprise,
être reconnues légalement partenaires dans l'entreprise?
M. Vallières: Nos chiffres sont relativement les
mêmes. On parlait au départ, dans ce programme, de près de
800; on parlait de 788 demandes au programme comme tel. Grosso modo, c'est ces
chiffres-là qu'on a. En 1991-1992, c'est 296 couples qui s'en sont
prévalu. En 1992-1993, on parle de deux centaines, dont je vous ai
parlé tantôt. Et la dernière année le
programme est de trois ans la présente année, 1993-1994,
on prévoit débourser environ 1 275 000 $ pour 255 couples qui
devraient s'en prévaloir. Donc, ça fait le total... En fait, on
parle de 759, enfin, de 750 à 775.
M. Baril: On verra. En tout cas, je remercie le ministre de ces
précisions. J'aurais aimé parler pour voir si, lorsqu'il a
rencontré les représentantes de la fédération des
femmes en agriculture, si elles lui ont parlé des problèmes
qu'elles ont au niveau des garderies et si le ministre a fait quelque
démarche pour essayer d'améliorer ou de faire reconnaître
le travail des femmes dans le milieu agricole comme un travail
rémunéré
pour qu'elles puissent bénéficier des services de garde,
des programmes gouvernementaux.
M. Vallières: II y a plusieurs choses dont on m'a
parlé, dont le problème de financement qui était
chronique. Ça me permet d'annoncer au député d'Arthabaska
mais il doit déjà le savoir qu'on a trouvé,
par le biais de la tenue de casinos, la possibilité d'accroître
notre aide considérablement. On a accru de 65 000 $ l'année
passée l'aide à la Fédération des agricultrices du
Québec par le biais de la tenue de casinos afin de leur venir en
aide.
J'ai aussi annoncé, au cours de la dernière année,
un programme... Un mandat bien précis a été donné
à la Direction des services aux agricultrices afin de promouvoir
l'établissement de la relève agricole féminine et de faire
reconnaître le travail professionnel des agricultrices. Et, ça, il
y a bien des moyens qu'on peut se donner, et probablement que l'occasion
pourrait nous être fournie ultérieurement d'aborder cette question
avec beaucoup plus de précision en compagnie de Mme Jocelyne
Martel-Parisé, qui est la directrice des services aux agricultrices, au
ministère, afin de vous faire part de ce plan d'action qu'on a mis de
l'avant afin, éventuellement, et au cours des prochains mois, des
prochaines années, de s'assurer qu'on reconnaisse ce travail
professionnel de l'agricultrice.
On sait qu'il y a de nombreux moyens qui pourraient être mis de
l'avant et, à date, les moyens qu'on a voulu soumettre ont
rapporté des résultats qui étaient intéressants. Je
me souviens que la Fédération des agricultrices du Québec
avait fait part de beaucoup de satisfaction suite à ce mandat qui avait
été donné à la Direction des services aux
agricultrices.
M. Baril: Le problème, c'est que les personnes à
revenus peuvent déduire leurs frais de garde au niveau de l'impôt,
tandis que les femmes agricultrices n'ont pas de revenus
déclarés, donc, elles ne peuvent pas déduire ces frais au
niveau de l'impôt; c'est là le problème qu'elles
considèrent, puis, il est valable, de toute façon. Donc, c'est
ça, je me dis: Est-ce que le ministre a fait des démarches
auprès de son collègue des Finances pour essayer de faire une
équité fiscale envers ces personnes qui travaillent de toute
façon. Le revenu qui est rapporté est inclus dans les revenus de
la ferme et ne devient pas un revenu personnel, et c'est pour ça, de
cette façon, qu'elles ne peuvent pas déduire leurs frais de garde
au niveau de leur impôt.
M. Vallières: J'ai déjà entrepris des
démarches auprès de ma collègue du Secrétariat
à la famille, responsable du Secrétariat à la famille,
c'est en discussion présentement. (17 h 10)
Je reçois le problème dont le député
d'Arthabaska me parle. Celui qui vous parle regarde ce
problème-là de façon globale et beaucoup d'efforts sont
mis pour valoriser tout l'aspect humain dans la gestion des entreprises
agricoles québécoises, et un des aspects majeurs, c'est de faire
en sorte que l'on tienne davantage et de plus en plus compte de la
présence de la femme et de la reconnaissance du travail qu'elle fait
dans le secteur agricole.
Le député d'Arthabaska reconnaîtra avec moi que
c'est un chemin qui est assez long. Il y a beaucoup de mentalités qui
sont à être modifiées, également, dans le secteur
agricole à ce niveau-là, et celui qui vous parle met tout en
oeuvre afin qu'on puisse, pouce par pouce, gagner du terrain. La proposition
qu'il vient de faire va, au cours des prochaines semaines, des prochains mois,
être étudiée à l'intérieur des propositions
que nous avons faites au Secrétariat à la famille.
Le Président (M. Richard): Est-ce que le programme...
M. Baril: Juste pour terminer, j'inviterais peut-être le
ministre à adresser ses revendications au ministre des Finances avec sa
collègue responsable de la Famille je ne sais pas quel... du
Secrétariat à la famille parce que c'est lui, c'est le
ministre des Finances qui a le pognon et c'est lui qui doit décider.
Je veux remercier le ministre, M. le Président, pour avoir
extensionné le temps, parce que je pense que c'est des programmes bien
concrets, des situations bien concrètes que les gens vivent dans les
régions et c'est dans leur intérêt, pour leur
satisfaction.
M. Vallières: En terminant, M. le Président, je
veux aussi remercier, pour leur collaboration, tous mes collègues de
l'Assemblée nationale. Je me permets d'insister un petit peu
auprès du député d'Arthabaska pour que, lors du prochain
exercice, on puisse compter sur une heure. Je pense qu'on aurait plus de temps
pour...
M. Baril: Si vous saviez toutes les démarches que je fais
pour avoir trois heures!
M. Vallières: ...s'assurer qu'on puisse toucher tous ces
secteurs d'activités.
Une voix: C'est parce que c'est intéressant, ce n'est pas
ennuyant.
M. Baril: Ça n'a jamais été ennuyant avec
moi. Adoption des crédits
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'on considère
que le programme 1, Recherche et enseignement, est adopté?
M. Baril: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Sur division. Alors, sur ce,
nous ajournons sine die.
(Fin de la séance à 17 h 13)