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(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Richard): a l'ordre, s'il vous
plaît! la commission commence donc ses travaux. est-ce qu'il y a des
remplacements, m. le secrétaire?
Le Secrétaire: Aucun remplacement, M. le
Président.
Secteur Pêcheries
Le Président (M. Richard): Magnifique. Je vous rappelle le
mandat de la commission qui est de procéder à l'étude des
crédits budgétaires du secteur Pêcheries, le programme 10,
avec deux éléments, du ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, pour Tannée financière
1990-1991. Nous avons une enveloppe maximum de trois heures. M. le ministre,
est-ce que vous avez des remarques préliminaires?
Remarques préliminaires M. Michel
Pagé
M. Pagé: Oui, M. le Président. On va faire une
présentation, donner un peu le bilan de la situation qui prévaut
dans l'industrie des pêches au Québec. Je veux tout d'abord vous
exprimer ma satisfaction d'être avec vous ce matin, en compagnie des
sous-ministres, des sous-ministres adjoints, des directeurs
généraux, du secrétaire' général du
ministère et des adjoints politiques.
M. le Président, mes collègues, compte tenu des
réalités que constituent certains éléments, comme
la rareté de la ressource, les fluctuations de prix des produits de la
pêche commerciale sur les marchés, ainsi que les faiblesses de
l'industrie, tant au plan de l'organisation de la production, de la
transformation, faiblesse aussi au niveau des regroupements des pêcheurs
ou des industriels, tant au plan du regroupement comme tel qu'au plan de la
mise en marché des produits, l'industrie québécoise des
pêches commerciales doit rechercher, de concert avec le gouvernement, un
nouveau modèle d'intervention permettant une véritable
dynamisation du secteur.
Le secteur des pêches maritimes et de l'aquiculture constitue, au
Québec, un outil de développement régional à
potentiel élevé, et l'objectif visé est, demeure, et doit
être la recherche d'un meilleur équilibre entre la ressource, nos
capacités de capture et de transformation, et ce, dans une optique de
rentabilité de l'industrie et de durabilité de la ressource pour
les générations futures.
L'année 1989 a été marquée par des
événements majeurs qui ont perturbé l'échiquier des
pêches commerciales: la pêche roturière à Terre-Neuve
a été complètement paralysée pendant plusieurs
semaines à cause d'une réduction importante des contingents de
poisson de fond dans la zone des 200 milles, ainsi qu'à cause d'une
grève à Fishery Product International. Les captures
québécoises ont régressé de 10 % en 1989,
comparativement à leur niveau de 1988. Elles se sont chiffrées
à 79 000 tonnes, et leur valeur a diminué de 20 % pour se situer
à 79 500 000 $. En 1987, deux ans avant, les volumes capturés
avaient atteint 96 000 tonnes, pour une valeur de 124 000 000 $. C'est donc une
baisse d'environ 45 % de la valeur des débarquements. Les principales
réductions de volume enregistrées en 1989 sont, en ce qui a trait
au poisson de fond, au niveau du flétan du Groenland, 34 %, la plie
canadienne, 28 %, et la morue, 5 %. Quant aux débarquements de crabe des
neiges, ils ont chuté de 32 % et leur valeur a régressé de
52 %, pour se situer, en 1989, à 16 000 000 $ par rapport à 33
300 000 $, un an auparavant. donc, diminution de la valeur de
débarquement de plus de 50 %, en une année seulement.
Parmi les principales espèces, seuls le homard et la crevette ont
connu des hausses de débarquement, respectivement de 26 % et de 17 %, en
1989. les difficultés de ces marchés d'exportation connues en
1988 et 1989 ont conduit à une chute importante des prix au
débarquement: 26 % de diminution pour la morue, entre 1987 et 1989, 26 %
pour le flétan du groenland, et 18 % pour la plie.
Les prix payés aux pêcheurs pour les mollusques et les
crustacés ont poursuivi, en 1989, la régression qui a
été amorcée en 1988, c'est-à-dire une diminution de
20 % des prix pour la crevette, entre 1988 et 1989, 8 % pour le homard, 29 %
pour le crabe, et 14 % de diminution pour le pétoncle. Cette diminution
des prix et des volumes a particulièrement touché les
pêcheurs de la Côte-Nord et de la Gaspésie. Elle a aussi
touché les propriétaires de chalutiers de poisson de fond, de
construction récente, qui se retrouvent, évidemment, avec des
obligations très importantes de remboursement.
L'année 1989 a donc été difficile pour les
pêcheurs du Québec. Il en a été de même pour
les industriels. La forte croissance des prix des produits de la mer, en 1987,
en particulier du poisson de fond, sur le marché des États-Unis -
principal débouché pour nos produits, soit
dit en passant - a provoqué un arrêt de la croissance de la
demande des consommateurs. Cette croissance a été soutenue
grâce à une préoccupation plus grande des
Nord-Américains pour une alimentation plus saine.
En plus de cet arrêt de croissance, les grossistes et les
distributeurs des États-Unis se sont tournés, depuis quelque
temps, vers d'autres fournisseurs, en particulier les pays d'Amérique du
Sud et la Côte Ouest des États-Unis, où la pêche
commerciale de la goberge d'Alaska est en plein développement.
L'année 1989 a été marquée par une
diminution de l'offre, en même temps que de la demande, de sorte qu'il
faut gérer une décroissance de la ressource et réorienter
l'industrie traditionnelle qui, à la faveur d'une bonne perspective au
début des années quatre-vingt, a pris de l'embonpoint, autant au
niveau de la capacité de capture que de la capacité de
transformation des usines. Une telle réorientation de la gestion des
pêches commerciales doit se tisser dans un contexte de rationalisation
des interventions gouvernementales et de restructuration des pêches et de
l'aquiculture commerciale. Cette restructuration est rendue impératlve,
à court terme, pour soutenir un nombre maximum d'emplois, dans des
régions à fort taux de chômage, et pour tirer le profit
maximum des ressources disponibles et du potentiel existant.
En ce qui concerne les pêches maritimes, les perspectives, pour
1990, ne sont guère reluisantes. D'une part, la saison a
débuté par une grève des pêcheurs, insatisfaits des
prix offerts pour la crevette, le homard et le poisson de fond. D'autre part,
le contingent de morue du nord du Golf est en régression de 25 % et
celui du crabe du sud-ouest du Golf a été fixé à un
niveau très bas, afin de permettre la reconstruction des stocks. Par
ailleurs, le Québec expérimente une grande difficulté
à assurer un démarrage solide au niveau de l'aquiculture et des
pêches commerciales en eau douce. ce qu'on prévoit faire, en
termes d'actions gouvernementales et de commercialisation, c'est très
simple. c'est que l'industrie des pêches québécoises, qui
exporte pour nous la majeure partie de sa production - c'est 70 % de notre
production qui s'en va à l'extérieur du québec et du
canada - est donc très vulnérable aux fluctuations du
marché international. les entreprises de transformation qui ne
possèdent pas de marge de manoeuvre répercutent très
rapidement toute baisse dans le prix de leurs produits, en réduisant les
prix offerts aux pêcheurs pour leurs captures. le gouvernement, conscient
de cette faiblesse, et les entreprises de transformation se sont engagés
dans un processus de réflexion. ce processus a abouti à la
création, en 1989, de socomer. au cours de la même année,
la société québécoise des pêches a garanti 3
000 000 $ d'une marge de crédit d'un total de 10 000 000 $, pour ce
consortium qui assure la commercialisation de tous les produits marins de
Alipêche inc, l'Association coopérative des pêcheurs de
Carleton, Novipêche, Pêcheries gaspésiennes, Purdel, et
Société des pêches de Newport. Lors de sa première
année d'opération, le consortium a commercialisé des
produits d'une valeur de 25 000 000 $, et on prévoit que l'année
1990 en sera une d'expansion, puisque quatre nouvelles entreprises
commercialisent maintenant leurs produits via Socomer. Il s'agit de Fruits de
mer Côte-Nord, Trudel et Curadeau pour le poisson frais, et les Fruits de
mer Léo F. Journaux. Il est prévu également que le
consortium étendra à court terme ses activités de
commercialisation au niveau des produits de seconde et de troisième
transformations.
Socomer constitue pour nous une pièce essentielle dans la
dynamisation des pêches commerciales au Québec. Cependant,
malgré l'existence de Socomer, l'information commerciale internationale
demeure des plus déficiente, surtout que le Québec exporte la
majorité de ses produits. Il en résulte des difficultés
à retirer tous les bénéfices de la commercialisation des
produits de la mer. Afin d'assurer les entreprises membres de l'Association
québécoise de l'industrie de la pêche, l'AQIP, à
faire bénéficier ses membres de nouveaux marchés
internationaux qui se présentent et d'améliorer la mise en
marché de leurs produits, le gouvernement du Québec a
participé à la mise sur pied de AQIP international, un service de
recherche, d'exploration des marchés d'exportation. On y injecte une
somme de 415 250 $. Ce faisant, le ministère rendait ainsi possible la
création d'un centre de références, où pourront
s'adresser quotidiennement les acheteurs étrangers et les fournisseurs
québécois. Le projet devrait s'autofinancer, selon nos
prévisions, dans les trois ans de sa mise en oeuvre, soit en 1992. Cette
proposition structurelle offre aux entreprises une alternative de mise en
marché internationale, par rapport au modèle que
représente Socomer.
Dans le cadre du volet marketing du programme d'aide au
développement de la transformation et de la commercialisation des
produits bio-aquatiques, le ministère a offert des aides totalisant 625
000 $ à 11 entreprises ou associations, pour qu'elles améliorent
la promotion de leurs produits. Dans le cadre de la Loi sur la transformation
des produits marins, cette loi entrée en vigueur en 1987 et dont
l'objectif vise à maintenir en industrie les emplois dans les
régions maritimes du Québec et assurer une transformation
minimale des espèces marines, le ministère a effectué une
tournée de consultations à l'hiver 1988-1989. Ça nous a
conduits à limiter l'application des normes minimales de transformation
à 11 espèces de poissons en 1989. Le ministère
répondait ainsi à une demande des industriels d'alléger
l'application de la loi.
Le ministère financera, en 1990, une campagne de promotion du
homard, au coût
approximatif de 130 000 $ ou 140 000 $. Notons que le gouvernement
américain a interdit, en décembre 1989, l'entrée du homard
vivant, d'une tailla inférieure à la taille américaine
légale, soit 3,25 pouces. Cette mesure ajoute évidemment une
pression supplémentaire à la baisse des prix liée à
l'augmentation rapide des débarquements. La fermeture partielle des
marchés américains représente une perte de marché
de 2600 tonnes pour le Canada, dont environ 370 tonnes métriques pour le
Québec.
Le ministère poursuivra, en 1990-1991, son soutien à la
commercialisation, via l'application de ses programmes réguliers, ou
dans le cadre des crédits additionnels votés pour le
développement des pêches et de l'aquiculture commerciale.
Au niveau de l'action du ministère dans le domaine de la
transformation des produits marins, l'année 1989 a été
principalement marquée par la poursuite de la mise sur pied des projets
d'usine sur la Basse-Côte-Nord, prévue à l'Entente
auxiliaire Canada-Québec sur le développement des pêches.
C'est ainsi que des aides financières d'un montant de 1 600 000 $ ont
été dépensées pour quatre projets, dans le beau et
grand comté de Duplessis. D'ailleurs, une somme de 1 900 000 $ est
prévue pour compléter les travaux précisés dans
l'entente.
Le ministère a poursuivi, en 1989, son programme de retrait de
son intervention directe dans le secteur de la transformation des produits de
la pêche, pour s'orienter plutôt vers des prises de participation.
Dans ce contexte, la Société québécoise des
pêches est impliquée financièrement dans Novipêche
pour un montant de 510 000 $. Par ailleurs, la position stratégique de
Primonor, sur la Basse-Côte-Nord, justifiait la Société
québécoise des pêches d'intervenir pour la
continuité des opérations de cette usine. Par le biais d'une
nouvelle compagnie, Primonor (1989) inc, la Société
québécoise des pêches a investi 300 000 $ pour l'achat de
50 % du capital-actions de la compagnie, s'associant ainsi à
Madelipêche, qui détient l'autre 50 %. De plus, la
Société québécoise des pêches a
effectué une avance de 700 000 $ à la compagnie, dont 500 000 $
sous forme de prêt à long terme et 200 000 $ sous forme d'avance
à court terme.
C'est en 1987 que le programme de Développement du secteur de la
transformation et de la commercialisation a commencé à être
offert aux entreprises de transformation. Il a pour but, comme on le sait,
d'encourager et d'améliorer la gestion et la diversification de leurs
produits. En 1989, ce programme a été modifié pour le
rendre plus souple et plus incitatif encore. Au cours du présent
exercice financier, des sommes de 1 400 000 $ ont été
engagées dans le cadre de ce programme qui prenait fin en mars 1990.
Afin de limiter l'accès à de nouvelles entreprises dans le
secteur de la première transformation des produits marins, secteur qui,
il faut le dire, est saturé, le ministère a
réactivé la notion d'intérêt public qui permet au
gouvernement de limiter le nombre de nouveaux intervenants, de consolider le
secteur et d'accentuer les efforts au niveau des seconde et troisième
transformations. Des déboursés de 2 600 000 $ ont
été réalisés pour des projets de seconde et
troisième transformations, et les sommes à liquider, au 31 mars
1990, totalisent 3 700 000 $. Au cours de l'année, sept nouvelles
subventions ont été accordées, pour un montant total de 1
500 000 $.
Le ministère a poursuivi ses études et recherches sur
l'utilisation des résidus et des sous-produits de la pêche. En
association avec le Centre québécois de la valorisation de la
biomasse et diverses usines, il a démontré le potentiel
d'utilisation des résidus des produits marins ensilés et
transformés pour fins de nourriture animale. Des progrès
importants ont été réalisés afin de vérifier
le potentiel d'utilisation de l'ensilage comme base pour la fabrication
d'engrais biologiques.
Enfin, les essais de mise au point de boîtes semi-usinées,
pour remplacer les poissons appâts dans les pêches au casier et
à la palangre, sont encourageants. L'activité de triage des
produits marins ne sera plus exécutée par le ministère en
1990, suite aux demandes du milieu et en raison du fait que cette
activité ne favorise pas une démarcation des prix des poissons au
débarquement. Les établissements de transformation devront
cependant assumer pleinement leurs responsabilités en matière de
gestion de la qualité, incluant l'évaluation de matières
premières.
En 1990-1991, les orientations d'inspection des produits marins, qui
s'effectuait systématiquement sur l'ensemble des produits en 1989-1990,
se concrétiseront en fonction du risque et de la responsabilisation de
l'entreprise pour la production de produits de qualité. Conscient, d'une
part, que le gouvernement devra désormais accentuer ses interventions
vers les entreprises désireuses d'augmenter leur efficacité et la
qualité de leur gestion et, d'autre part, que les défis des
prochaines années impliquent une gestion du risque et une augmentation
de la plus-value, une organisation des marchés et une meilleure gestion
de la production à tous les niveaux, le ministère s'est
impliqué d'une façon très active dans la recherche
d'avenues de redressement du secteur des pêches et ce, en collaboration
avec le milieu des pêches.
Dans ce contexte, j'ai rendu public, le 9 décembre dernier, un
document de réflexion élaboré en concertation avec les
entreprises et le milieu, en faisant état de la situation fort
précaire pour les travailleurs et les industries du secteur. Ce document
comportait une proposition de rationalisation et de restructuration des
pêches maritimes. En janvier 1990, le Conseil des ministres a
entériné la formation d'un comité ministériel
spécial ayant pour mandat d'examiner
la situation du secteur, d'analyser les avenues de redressement et
d'adopter un plan de restructuration global de l'industrie des produits marins
et de l'aquiculture commerciale. Ce plan de restructuration, basé sur la
recherche d'un impact durable pour le secteur et sur le maintien et le
développement de l'industrie ainsi que la protection de 3000 emplois...
Et le tout comprend, évidemment, des crédits
supplémentaires de 50 000 000 $, tel qu'annoncé par le ministre
des Finances le 26 avril dernier.
Si on se réfère maintenant à l'exploitation des
ressources halieutiques, quelque 6400 pêcheurs et aide-pêcheurs
répartis sur les côtes maritimes du Québec participent
à l'exploitation des ressources halieutiques à bord d'une flotte
de pêche comptant 2846 bateaux. Ces unités de pêche sont,
dans une proportion importante, de dimension réduite et presque
exclusivement la propriété d'individus.
Les débarquements de la flotte québécoise sont
concentrés dans une vingtaine de ports entretenus par Pêches et
Océans Canada, qui est également responsable de la gestion de la
ressource. Pour sa part, le Québec soutient l'exploitation de la
ressource par la représentation des intérêts des
pêcheurs québécois sur les comités consultatifs et
les groupes de travail fédéral-provincial par le biais de
programmes d'aide financière fournissant une aide technique et en
administrant des infrastructures de services dont la privatisation progresse
à chaque année. (10 h 30)
Dans le passé, le ministère a administré
jusqu'à 11 programmes d'aide aux pêcheurs. Un effort de
rationalisation a permis de ramener ce nombre à 4, l'an passé. Le
programme d'aide financière à la construction de 8 bateaux de
pêche de 10,7 mètres et plus a nécessité, en
1989-1990, des prêts ou des garanties de prêts totalisant 5 200 000
$, pour des subventions d'intérêts de 4 700 000 $. Notons qu'on a
construit, en 1987, 47 bateaux semi-hauturiers grâce à la
progression fulgurante de la valeur des débarquements et grâce
à la réforme de l'aide consentie à la construction de
bateaux. La politique du ministère, en ce qui concerne ce segment de la
flotte, est de se limiter à renouveler les unités à
remplacer, exception faite du cas de la Basse-Côte-Nord, où un
plan de réaménagement de la flotte est requis. À la suite
de la baisse drastique des prix du poisson payés au débarquement,
le ministère a mis sur pied un programme d'allégement temporaire
des remboursements effectués pour les pêcheurs de poisson de fond;
36 d'entre eux en ont bénéficié. Le ministère
prévoit poursuivre, en 1990, le renouvellement de la flotte avec la
livraison de six crevettiers, pour des investissements de l'ordre de 7 800 000
$. En vertu du programme d'aide financière à la flotte de
pêche côtière, des subventions forfaitaires, mais
limitées à 35 % des coûts, sont offertes par le
ministère pour la construction de bateaux de 6 mètres à
10,6 mètres, l'acquisition de moteurs marins et l'achat
d'équipement pour ces bateaux. Un volet additionnel prend en charge 50 %
des intérêts sur les prêts du secteur privé,
jusqu'à un maximum de 50 000 $, dans le cas d'une construction, et de 15
000 $, lorsqu'il s'agit d'une réparation ou de l'achat d'un bateau
usagé.
Le nombre de bénéficiaires est relativement important dans
la pêche côtière: 231 pêcheurs en ont
bénéficié en 1989-1990, pour des déboursés
de 500 000 $; en 1990-1991, les déboursés pourraient atteindre
650 000 $.
Le programme d'assurance des bateaux de pêche a été
réduit progressivement au cours des dernières années, soit
en diminuant le taux de l'aide, soit en limitant la clientèle
admissible. En effet, les pêcheurs disposent de plus en plus de moyens
d'assurer leur bateau. En 1989-1990, des déboursés de 50 900 $
ont été accordés à 312 pêcheurs. Le programme
d'aide financière pour les associations de pêcheurs,
d'aquiculteurs et de transformateurs de poissons offre aux associations une
subvention de 75 % des frais d'un secrétariat permanent, jusqu'à
un plafond qui varie selon la taille de l'association. Une somme de 195 000 $ a
été versée et utilisée pour fins d'aide aux
associations de pêcheurs.
Plus que trois des anciens programmes offerts aux pêcheurs seront
en vigueur en 1990-1991. Cependant, les mesures spéciales de soutien au
démarrage de la pêche côtière et l'aide au
remboursement des hypothèques maritimes pour la flotte
semi-hauturière ainsi qu'un programme spécial de mise en
opération de nouveaux permis pour la Basse-Côte-Nord sont à
prévoir en 1990-1991. De plus, l'élargissement de certains outils
en vigueur dans le monde agricole est actuellement mis en place dans le secteur
de la pêche, notamment la Loi sur la mise en marche des produits
agricoles et les syndicats de gestion. S'il y a des questions, on pourra y
revenir lors de l'échange qui suivra.
Dans le cadre de la gestion de l'Entente auxiliaire Canada-Québec
avec le Québec nordique, 13 nouveaux projets, reliés surtout
à l'acquisition de données biologiques sur différentes
espèces aquatiques, ont reçu du ministère des aides
d'au-delà de 175 000 $. Le ministère est responsable de
l'émission du permis de pêche commerciale aux espèces
anadromes, catadromes et d'eau douce. Et, en 1989-1990, 1869 permis ont
été émis. La pêche en eau douce est principalement
développée au lac Saint-Pierre, où la construction d'une
usine de transformation est envisagée à court terme dans le
couloir fluvial du Saint-Laurent et, aussi, on la retrouve dans la
région d'Abitibi-Témiscamingue. Des aides techniques et
financières seront également accordées à un
projet-pilote d'exploitation expérimentale et de transformation du
corégone, de l'esturgeon jaune, du cisco et du doré dans la
région de Waswanipi. Le développement de cette
pêche nécessite des négociations constantes avec le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui est
responsable du plan de pêche annuel.
Le ministère a poursuivi en 1989-1990 son plan de privatisation
des installations d'appui aux pêcheurs et aux industriels de la
pêche. Les principales réalisations ont été la
construction du centre de service à La Tabatière, au coût
de 2 491 000 $, un autre montant de 2 491 000 $ dans le beau et grand
comté de Duplessis, qui s'ajoute à 1 900 000 $ engagés
pour cette année, à 1 600 000 $ effectivement
dépensés.
Une voix:...
M. Pagé: Je m'excuse, M. le Président, on
m'interrompt.
M. Perron: M. le Président, de quoi se
mêle-t-il?
M. Pagé: Le député du comté de... M.
le Président, au beau milieu de cette lecture très
intéressante, je comprends très bien l'enthousiasme du
député de Berthier qui veut signaler au député de
Duplessis le fait que le centre de services de La Tabatière a
impliqué un coût de 2 491 000 $ dans le beau et grand comté
de Duplessis...
M. Perron:...
M. Pagé:.... auquel s'ajoute...
M. Perron: Dont une partie a été
périmée.
M. Pagé:... d'ailleurs 1 500 000 $, 1 900 000 $ à
venir aussi dans d'autres projets pour la modernisation des usines.
Le Président (M. Richard): M. le ministre, vous pouvez
continuer votre intervention.
M. Perron: J'espérais que le ministre continue parce que,
justement, M. le Président, le ministre s'en venait très bien et
on peut remarquer que le député d'en face a coupé la
parole du ministre, ce qui a empêché l'évolution de notre
dossier pour l'étude des crédits.
M. Pagé: Je retiens. C'est parce que le
député de Berthier n'est pas habitué à voir des
gros budgets comme ça.
M. Houde: Sauf que dans mon comté, je n'ai pas
ça.
M. Perron: Non, c'est parce qu'il n'y a pas de crevettes dans son
comté, il y a juste de la barbotte chaude.
Le Président (M. Richard): De la carpe allemande.
M. Perron: De temps en temps, il rencontre une barbue.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Alors, M. le ministre,
continuez sur votre élan.
M. Pagé: Alors, ceci étant dit, M. le
Président, on a procédé aussi à la finalisation de
la prise d'eau de mer à Cap-aux-Meules; ça a coûté,
somme toute, 500 000 $; la préparation de plans et devis pour la
construction du centre des services de Sept-îles, 300 000 $ qui sont
disponibles.
Le cas particulier de la Basse-Côte-Nord mérite une
attention spéciale. À cause de la problématique de la
diminution importante des deux principales espèces - les
débarquements de morue ont chuté de 10 554 à 2666 tonnes
entre 1984 et 1989, et ceux du crabe, de 5347 à 171 tonnes pour la
même période - Pêches et Océans Canada a
accepté d'extensionner 39 permis qui seront accordés à des
pêcheurs existants. Le ministère veut profiter de cette occasion
pour, d'une part, rehausser les débarquements de morue par une
augmentation de l'autonomie en mer d'entreprises de pêche existantes et,
d'autre part, augmenter la rentabilité de ces entreprises en
diversifiant les débarquements dans d'autres espèces disponibles.
C'est ainsi que 35 permis de palangriers de 50 pieds seront émis, dont
10 seront couplés avec un nouveau permis de pétoncles, 10 autres
avec un nouveau permis de sennes pélagiques. Par ailleurs, quatre
nouveaux permis de crevettiers de 65 pieds seront émis pour
l'exploitation de la crevette du chenail d'Esquiman. Le ministère
favorisera, pour les prochaines années, le recyclage de bateaux
provenant de la rationalisation de la flotte de bateaux provenant d'autres
régions ou types de pêche pratiqués au Québec. Une
somme de 600 000 $ au moins est prévue pour cette fin en 1990.
Au cours de l'exercice 1990-1991 et durant les années
subséquentes, le ministère entend poursuivre une politique de
rationalisation de la flotte de pêche en réduisant la
capacité de pêche dans les espèces traditionnelles, afin
d'assurer l'adéquation entre l'effort de pêche et la
disponibilité de la ressource, et en redistribuant la capacité de
pêche sur le territoire et vers les espèces
sous-exploitées. On compte également intervenir directement
auprès de Pêches et Océans Canada afin que celui-ci opte
clairement pour un nouveau mode de gestion des ressources en contingents
individuels transférables. En 1989, les chalutiers de poisson de fond du
Québec ont opéré à l'intérieur d'un quota
individuel de morue. Il convient à court terme de voir à
appliquer cette formule aux crabiers semi-
hauturiers et aux crevettiers. il convient de plus d'assurer la
transférabilité des quotas de pêche. la rationalisation de
la flotte du québec impliquera donc un changement des opérations,
une rationalisation de la gestion financière des entreprises de
pêche, des subventions au développement, pour le cas uniquement de
la basse-côte-nord, des subventions de regroupement pour divers segments
de la flotte et, enfin, la mise en place de nouveaux outils de gestion, telle
l'offre aux producteurs agricoles. on réfère aux dispositions
modifiant la loi 15, pour permettre aux producteurs et aux pêcheurs du
québec de pouvoir se prévaloir des mécanismes normalement
prévus dans la loi sur la mise en marché des produits agricoles
du québec. donc, ce plan de redressement a pour but d'assurer une
adéquation de l'effort de pêche avec les ressources disponibles
et, partant, avec les capacités de transformation et d'assurer une
durabllité des ressources pour les générations
futures.
Sur le plan des relations fédérales-provinciales, le
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation a
rencontré à quelques reprises son collègue
fédéral responsable du ministère des Pêches et
Océans, soit en décembre 1989 et avril 1990. À ces
occasions, les deux ministres ont abordé divers sujets, notamment le
prolongement de l'entente auxiliaire fédérale-provinciale sur le
développement des pêches jusqu'au 31 mars 1991, le
développement de la flotte de pêche en Basse-Côte-Nord et la
situation difficile du secteur, aussi bien au Québec que dans le reste
de l'Atlantique canadien. J'ai de plus eu l'occasion de participer
récemment à une rencontre avec mes homologues
fédéral et provinciaux, où ont été
discutés les problèmes généraux des pêches et
de la présente crise dans le dossier du homard.
Au premier plan des relations fédérales pour l'exercice
1990-1991, il y aura des négociations pour le renouvellement de
l'entente auxiliaire pour la période 1992-1995. Ces négociations
s'inscriront dans le cadre du plan de relance des pêches
québécoises et du plan de relance fédéral pour
l'ensemble de l'industrie. De plus, le ministère continuera ses actions
pour soutenir l'implantation de contingents individuels transférables
pour les flottes de pêche semi-hauturière dans le golfe du
Saint-Laurent, en particulier pour la pêche du crabe et de la crevette.
La répartition des fonds restant disponibles dans l'entente auxiliaire
actuelle, 6 000 000 $, sera réajustée de façon à
favoriser les projets dans le secteur des associations de pêcheurs, la
commercialisation et la modernisation du centre de services pour bateaux de
pêche de la Rivière-au-Renard.
Si on réfère à l'aquiculture, maintenant, en 1989,
la production aquicole québécoise s'est élevée
à un peu plus de 1400 tonnes, pour une valeur d'environ 10 800 000 $,
soit sensiblement le même niveau que l'année
précédente. La destination de cette production est encore, en
majeure partie, l'ensemencement et les étangs de pêche, car,
à l'exception de la truite arc-en-ciel, la production pour consommation
humaine ne fait que démarrer. Cette situation est attribuable à
certaines contraintes qui pesaient sur le développement de l'aquiculture
au Québec, notamment l'empêchement légal de commercialiser
les salmonidés d'élevage pour la consommation humaine. Cette
contrainte a été levée à la fin de l'année
dernière. Je l'ai annoncée suite à l'adoption des
modifications au règlement sur la vente de certains poissons
administré par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche et avec l'adoption du règlement sur l'omble de fontaine
d'élevage et de l'omble chevalier d'élevage administré par
le ministère que je dirige. De même, en 1989, une discussion est
entreprise avec le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche afin d'assouplir le règlement sur le zonage aquicole, dans
le but de permettre l'élevage de plus d'espèces dans davantage de
zones.
En recherche scientifique et technique, les principales activités
de l'année réfèrent à la réalisation d'une
bonne partie d'une étude des ressources hydriques souterraines de
l'Outaouais-Témiscamingue. A ce jour, 40 sites à haut potentiel
ont d'ailleurs été identifiés, parce qu'il nous faut de
l'eau, en quantité et en qualité. Concernant le
développement de l'élevage du pétoncle, le
ministère a accordé son support à un projet de mise
à l'échelle commerciale sur la Basse-Côte-Nord par la
livraison de 250 000 jeunes pétoncles, un encadrement technique aux
promoteurs et l'octroi d'une subvention de 114 600 $. De même, dans la
Baie-des-Chaleurs, un soutien financier de 52 000 $ a été
apporté à un projet d'amélioration des techniques de
production de pétoncles, en collaboration avec le ministère des
Pêches et Océans.
En mytiliculture, des travaux de recherche ont été
poursuivis sur l'amélioration de la croissance des moules, pour
l'utilisation d'une technique suédoise de captage et par des
opérations de transfert de moules provenant des sites hautement propices
à la fixation et à la croissance des jeunes moules.
Finalement, en association avec des entreprises et des partenaires
institutionnels, il y a eu poursuite des études sur l'élevage de
l'écrevisse, la production de truites stériles à haut
potentiel de croissance et l'évaluation de nouvelle nourriture humide
à base d'ensilage pour le saumon.
En ce qui a trait à l'aide financière aux entreprises pour
le démarrage ou l'expansion de la production aquicole, le
ministère a accepté 22 projets en 1989-1990. ce qui a
totalisé des subventions de 1 140 000 $ et des garanties de prêts
de 1 412 000 $.
Malgré ces efforts du ministère, M. le Président,
pour soutenir le développement de l'aquiculture, force nous est de
constater qu'elle
traverse des heures difficiles. De nos trois élevages, celui des
moules et celui du saumon sont, en effet, en difficulté.
L'élevage des moules, la mytiliculture, a commencé en 1984 aux
Îles-de-la-Madeleine à la suite de plusieurs années de
travaux de recherche par des biologistes du ministère, et on compte,
actuellement, 12 entreprises qui se sont implantées avec l'aide
financière du ministère. Sept de ces entreprises sont
localisées aux Îles-de-la-Madeleine, trois sont localisées
dans la Baie-des-Chaleurs et deux sur la Basse-Côte-Nord. Environ 75
emplois saisonniers sont générés par ces entreprises.
À ce jour, les sommes investies par le gouvernement du Québec et
le gouvernement du Canada pour développer la production de moules au
Québec s'élèvent à près de 5 000 000 $. Les
difficultés rencontrées par ces entreprises ont été
et sont encore nombreuses. Mentionnons, notamment, l'apprentissage et la mise
au point de la technique d'élevage, les problèmes de cas de
mortalités massives des moules adultes dans les lagunes des îles;
le financement des opérations constitue aussi un problème, comme
l'absence d'une mise en marché ordonnée et efficace ainsi que les
problèmes reliés au conditionnement et au transport. De
même, certains événements désastreux sont venus, en
1987, frapper de plein fouet cette industrie naissante. En effet, il faut bien
se rappeler que les cas d'intoxications causées par des moules de
l'île-du-Prince-Édouard firent perdre la confiance des
consommateurs, et l'entrée des glaces dans les lagunes de
Grande-Entrée occasionna des pertes importantes au matériel
d'élevage et de...
Après toutes ces difficulés, l'ensemble de l'industrie
mytilicole québécoise se retrouve aujourd'hui dans une situation
précaire. La capacité financière des promoteurs,
déjà faible au départ, l'est demeurée eh l'absence
de profits et de possibilités d'attirer les investisseurs privés.
De plus, de nombreux problèmes techniques et de commercialisation
restent encore à solutionner face à un marché qui
apparaît plus limité que prévu et face à des prix de
vente qui ne permettent encore qu'une faible rentabilité.
En conséquence, dans le cadre des crédits spéciaux
octroyés par le ministre des Finances pour la restructuration de
l'industrie des pêches et de l'aquiculture, le ministère visera,
dans un premier temps, à consolider la mytiliculture et, dans un second
temps, à relancer son développement en mettant l'accent sur la
commercialisation et l'aide technique. (10 h 45)
Notre deuxième élevage, celui du saumon, est aussi
très récent au Québec. Il a débuté en 1985
et il n'est encore le fait que d'une seule entreprise. Celle-ci,
Baie-des-Chaleurs Aquaculture, a réalisé un projet de 6 000 000 $
dans l'optique d'une production annuelle de plus de 700 tonnes de saumons.
Comme les entreprises d'élevage de moules, Baie-des-Chaleurs Aquacul-
ture a connu des problèmes majeurs qui ont entraîné
d'importants retards dans la production et des problèmes financiers
très sérieux. Le ministère et la Société
québécoise d'initiatives agro-alimentaires, nous examinons
actuellement le dossier dans l'optique d'une restructuration complète du
projet.
Notre troisième élevage, celui des truites, existe, lui,
depuis de nombreuses années au Québec. Il est pratiqué par
438 entreprises qui font de l'élevage de truites. De ce nombre, 284 ne
font qu'exploiter un étang de pêche, 100 entreprises s'occupent
à la fois d'étangs de pêche et d'élevage à
des fins d'ensemencement et de production de truites de table, et 54 de ces
entreprises s'occupent strictement d'élevage à des fins
d'ensemencement ou de production de truites de table.
Sur le marché de la truite de table, la concurrence provient de
l'Ontario et des États-Unis. Au cours des prochaines années, les
interventions du ministère, concernant les truites, porteront donc sur
les possibilités de réduire les coûts de production et le
développement de la commercialisation.
Si on réfère au budget, en terminant, au total, le
gouvernement a obtenu un budget de 23 300 000 $ en 1989-1990 pour le
développement des pêches et de l'aquiculture commerciale. Des
montants de 1 600 000 $ ont été périmés, en raison
surtout des retards dans la réalisation des infrastructures de
pêche. Les crédits réguliers demandés pour
l'exercice 1990-1991 s'élèvent à 23 600 000 $, dont 5 900
000 $ pour concevoir et poursuivre des projets de recherche et de
développement afin de rentabiliser les secteurs des pêches
commerciales et de l'aquiculture et 17 700 000 $ à titre de contribution
aux activités de pêche et d'aquiculture ainsi que pour le
développement des activités de transformation et de
commercialisation.
Les dépenses prévues de capital s'élèvent
à près de 300 000 $ pour l'élément 1 et à 3
900 000 $ pour l'élément 2. Par contre, les dépenses
prévues de transfert pour le prochain exercice se chiffrent à
au-delà de 150 000 $ pour ce qui a trait à la planification, la
recherche et l'administration, et à 10 500 000 $ pour ce qui a trait
à la contribution à la pêche, à l'aquiculture et
à la transformation, élément 2.
Compte tenu cependant d'une chute des prix et de raréfaction de
la ressource en 1988-1989, compte tenu d'un accroissement de la puissance de la
flotte face à une ressource en régression, compte tenu de la
situation quasi dramatique chez les aquiculteurs qui ne peuvent poursuivre leur
production, compte tenu de la multiplication du nombre d'entreprises modernes
devenues trop nombreuses, compte tenu du besoin d'accélérer les
réalisations en matière de seconde et de troisième
transformations, compte tenu du besoin de soutenir davantage et
d'accéder à la prise en charge québécoise de la
commercialisation des
produits de la pêche, bref, pour, d'une part, réorienter le
dynamisme des régions maritimes du Québec ainsi que des
territoires à potentiel élevé en matière de
pêche commerciale et soutenir 3000 emplois, le ministère a
été autorisé à faire appel à des garanties
de prêts, du capital-actions et des subventions de l'ordre de 50 000 000
$, répartis sur cinq ans, dont 17 400 000 $ seront affectés
à cette fin dès l'exercice en cours. Ces montants serviront
à articuler un plan de restructuration du secteur des pêches dont
les principaux objectifs se présentent ainsi, premièrement,
proposer une action intégrée pour l'ensemble des interventions
gouvernementales et qui génère un impact durable; le
deuxième objectif est d'assurer l'adéquation entre les
capacités de pêche et de transformation et, d'autre part, les
ressources et la matière première disponibles; et enfin,
favoriser l'émergence de l'aquiculture et de la deuxième et
troisième transformations.
Ce plan de restructuration du secteur des pêches se
"chevronné" autour de certains principes qui ont d'ailleurs
été annoncés: Des subventions de rationalisation pour que
les capacités de transformation soient ramenées à des
niveaux plus conformes au volume traité; des subventions au
développement afin de compenser la diminution importante des
débarquements; restructuration financière de certaines
entreprises; soutien à certaines entreprises qui envisagent
sérieusement des projets de regroupement; une aide à la
commercialisation des produits; des efforts de recherche et de transfert
technologique; les garanties de prêts et les achats de capital-actions
pour mettre en oeuvre ce plan de restructuration répartis selon les
principes que j'ai évoqués, lequel plan de pêche et de
restructuration sera annoncé dans des délais assez brefs à
compter de maintenant.
Somme toute, M. le Président, on n'entend pas demeurer
indifférents. Je crois qu'on peut soutenir très franchement,
très sincèrement que le gouvernement a témoigné
d'une volonté très claire, très ferme d'intervenir
dès le mois de décembre 1989, quelques semaines après mon
assignation comme ministre des Pêches. Le contact a été
maintenu constant avec l'industrie. Je crois qu'on a bien fait nos devoirs
jusqu'à date et j'ai la ferme conviction que le plan de restructuration
de l'industrie que je rendrai public très bientôt - je
prévois même que ça puisse se faire d'ici une semaine -
sera très certainement de nature à fournir des bases plus solides
de rationalisation, de dynamisation et de consolidation de notre industrie.
Je vous remercie, M. le Président. Mon commentaire
préliminaire a peut-être été un peu long, mais vu
que c'est la première opportunité que j'ai de défendre les
crédits du ministère des Pêcheries et compte tenu, aussi,
des mutations connues depuis le début de l'année, il est
important que je prenne tout ce temps pour faire le tour de la
problématique.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le ministre. M. le
député de Duplessis, porte-parole officiel, M. Perron, vous avez
des commentaires?
M. Denis Perron
M. Perron: Oui, M. le Président. D'abord, je voudrais
remercier le ministre pour son éloquence dans l'explication de ses
crédits budgétaires pour l'année 1990-1991. Mais ce que je
peux assurer ici, devant les membres de cette commission, c'est que
malgré les explications qui ont été données par le
ministre face à différents dossiers, j'aurai quand même
beaucoup de questions à lui poser, se rapportant aux années
antérieures ainsi qu'à l'année où nous sommes
actuellement, par rapport à 1990-1991, se rapportant aux crédits
et aux dépenses gouvenemen-tales.
Alors, M. le Président, un autre commentaire que je voudrais
faire avant de passer mes remarques préliminaires, c'est que je suis
heureux de voir que le nouveau ministre des Pêcheries est beaucoup plus
éloquent que ne l'étaient les deux anciens ministres qui ont
passé comme ministre délégué aux Pêcheries et
ça démontre une chose; ça démontre que ce ministre
des Pêcheries est beaucoup plus intéressé à ce
domaine économique en particulier de l'Est du Québec et, pour
moi, c'est important parce que ça touche l'ensemble de l'économie
de notre coin, que ce soit le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, que ce soit
les Îles-de-la-Madeleine ou encore la Côte-Nord du golfe du
Saint-Laurent.
Alors, M. le Président, je vais m'en tenir à des remarques
préliminaires assez brèves puisqu'il m'apparaît beaucoup
plus constructif de passer plus de temps à discuter avec le ministre,
relativement aux crédits des Pêcheries et aux différents
dossiers qui s'y rattachent. J'aimerais tout de même prendre quelques
minutes pour faire des observations générales.
Tout d'abord, j'ai beaucoup de mal à m'expliquer
l'évolution des crédits des Pêcheries. Alors que
l'industrie s'apprête à connaître, pour une troisième
année consécutive, des difficultés - que le ministre
d'ailleurs reconnaît - tant par la baisse des volumes de
débarquement que par la baisse des prix, et tant les pêcheurs que
les industriels éprouvent de sérieuses difficultés, les
crédits des Pêcheries n'augmentent que d'un maigre 1 %, pour
1990-1991, par rapport à l'année précédente, soit
une baisse d'environ 4 %, si on tient compte de l'inflation. Alors que
l'industrie souffre de surcapacité, le poste de transfert qui augmente
le plus, et il s'agit d'une hausse de plus de 40 %, est celui du programme
d'aide à la construction de bateaux. Alors que le
développement des espèces sous-exploltées et la
commercialisation des espèces conventionnelles apparaissent essentielles
à la survie des poches
au Québec, le gouvernement libéral coupe dans les budgets
qui y sont rattachés. Alors que l'agriculture émerge comme une
voie extrêmement prometteuse où le Québec, grâce
à ses ressources, peut connaître un développement
exceptionnel, la contribution gouvernementale augmente exactement de 50 000 $
dans ce domaine, ce qui arrive tout juste à couvrir l'indexation des
crédits du programme. Il est difficile pour moi de percevoir dans tout
ceci l'importance que met le gouvernement - et non pas le ministre - dans une
industrie essentielle pour les régions les plus
défavorisées du Québec, quand ce n'est pas du Canada.
L'autre sujet à propos duquel je ne peux m'empêcher de
m'étendre, est l'incapacité du gouvernement à obtenir du
fédéral les mesures nécessaires pour soutenir l'industrie
québécoise de la pêche. Je pense ici, en premier lieu,
à l'accès a la zone de 200 milles qui, malgré que le sujet
semble avoir perdu de l'intérêt pour le gouvernement
libéral, n'en reste pas moins une source de frustrations majeures pour
les observateurs de l'industrie de la pêche du Québec, que ce soit
l'industrie elle-même, que ce soit les pêcheurs ou encore les
travailleurs et travailleuses d'usine. Je pense aussi au plan de relance du
gouvernement fédéral de l'industrie des pêches dans les
Maritimes, plan qui oublie complètement les pêcheurs du
Québec et qui semble nous dire que les difficultés de nos
pêcheurs sont moins importantes parce qu'ils ont eu la malchance de vivre
dans une province moins pauvre. Le gouvernement libéral semble se
contenter d'espérer, pour reprendre les mots du ministre des Finances,
"que le gouvernement fédéral vienne en aide aux pêcheurs et
aux industriels du Québec". Malheureusement, les pêcheurs et les
industriels ne vivent pas que d'espoir, et l'échec du gouvernement
à obtenir la juste part des sommes du fédéral se fait
cruellement sentir.
Je pense aussi au homard, au crabe, au saumon, à tous ces
domaines supplémentaires qui s'abattent sur les pêcheurs du
Québec, sans que le gouvernement soit capable d'infléchir le
gouvernement fédéral en leur faveur. Je m'arrête ici, alors
que je pourrais continuer longtemps, mais j'aurai l'occasion d'interroger le
ministre plus en détail sur chacun de ces sujets au cours des heures qui
viennent.
Quant aux commentaires qui ont été faits par le ministre,
M. le Président, j'entends revenir sur l'ensemble de ces commentaires.
Je voudrais vous dire, dès le départ, que comme c'est notre
habitude en commission parlementaire, surtout lors de l'étude des
crédits, de passer à l'action de façon plutôt
globale, sans pour autant passer "item" par "item", comme ça se ferait
normalement. Je pense que c'est la coutume d'être très ouvert dans
une commission parlementaire où on étudie les crédits et
qu'on passe peut-être, de temps en temps, du coq à l'âne,
mais qu'on discute surtout de façon globale du domaine des
pêcheries.
M. Pagé: Sauf, M. le Président, je crois qu'il
serait plus approprié de dire qu'on va passer de la morue a la crevette
que du coq à l'âne, parole de ministre de l'Agriculture et de
ministre des Pêcheries.
Le Président (M. Richard): On a bien compris qu'on va d'un
programme et d'un élément à l'autre, à votre
volonté.
Discussion générale
Croissance très faible des crédits
consacrés aux Pêcheries
M. Perron: C'est exact, M. le Président. Je pense que le
ministre là-dessus a toujours démontré son ouverture, tout
comme l'Opposition a aussi démontré son ouverture face aux
exposés du ministre.
M. le Président, les crédits totaux qui sont
alloués aux Pêcheries n'augmentent que de 233 000 $ ou encore,
comme je l'expliquais tout à l'heure, de 1 % entre 1989-1990 et
1990-1991, soit à un rythme nettement inférieur à
l'inflation, comme on peut le voir au tableau suivant. Pour l'année
fiscale 1986-1987, au programme 10 toujours, 30 300 000 $; 1987-1988, 20 100
000 $; 1988-1989, 22 000 000 $; 1989-1990, 23 400 000 $; 1990-1991, soit les
crédits actuels, 23 600 000 $. Lorsqu'on tient compte de l'inflation, on
peut donc affirmer que les crédits des Pêcheries ont baissé
de 4 % en 1990-1991 par rapport à 1989-1990. Si on décompose les
crédits totaux du programme 10, selon les types de dépense, on
remarque que ce sont les crédits destinés au capital qui diminue
le plus dramatiquement, de 522 000 $ ou encore de 11 %, alors que les
dépenses de personnel diminuent de 0, 8 %. M. le Président, ceci
se traduit par une baisse des effectifs, lesquels passent de 198 en 1989-1990
à 183 en 1990-1991, soit une baisse de 15 personnes ou encore 7, 6 % du
total. Cependant, les crédits de transfert augmentent de 6, 7 %, soit
une légère hausse, après inflation.
La première question que je voudrais poser au ministre, c'est:
Comment le ministre explique-t-il cette croissance très faible dans les
crédits des Pêcheries, même une baisse, si on tient compte
de l'inflation, alors que les besoins des pêcheurs et des industriels,
eux, ne diminuent pas? (11 heures)
M. Pagé: Le constat du député de Duplessis
est partiellement exact. Dans les crédits qui ont été
déposés à l'Assemblée nationale, on
réfère effectivement à un budget de 23 600 000 $,
comparativement à 23 400 000 $ dans le budget précédent.
Sauf que ce que le député de Duplessis ne prend pas en compte,
c'est que pour la
présente année, suite au discours sur le budget du
ministre des Finances où on a annoncé une enveloppe de 50 000 000
$, un montant de 17 400 000 $ sera engagé, dans le cadre de la
présente année, à même ces 50 000 000 $. Donc, on ne
parle pas de 23 600 000 $ de budget, on parle de budget de transfert ou
d'opération ou d'activité, que ce soit recherche, mytiliculture,
que ce soit commercialisation, etc. On parle plutôt d'un montant de 33
600 000 $, de 34 000 000 $, en fait, plus des garanties d'emprunts et
même de la participation de capital-actions. Dans les garanties
d'emprunts, on prévoit aller chercher entre 7 400 000 $ et 8 000 000 $,
cette année.
M. Perron: M. le Président, le ministre...
M. Pagé: Alors, ce qui veut dire, pour votre
bénéfice... Il y a beaucoup de chiffres et je pense, entre
autres, à nos bons amis, les membres de la Tribune de la presse qui nous
écoutent ce matin. Le net, net, la lecture, c'est quoi? L'année
passée, le budget était de 23 400 000 $. D'accord? Cette
année, il est de 23 600 000 $ auxquels s'ajoutent... Je comprends que ce
n'est pas dans le livre des crédits, ça a été lu le
26 avril. Le discours sur le budget a été lu le 26 avril par M.
Levesque. Alors, 23 400 000 $ l'an passé, 23 600 000 $ cette
année, auxquels il faut ajouter 10 000 000 $ en paiement de transfert
qui originent des 50 000 000 $ annoncés, auxquels il faut ajouter aussi
entre 7 400 000 $ et 8 000 000 $ de garanties d'emprunts, ce qui veut dire un
montant de 41 000 000 $, soit de transferts, de subventions, de budgets de
recherche, de budgets d'opération ou de garanties d'emprunts, cette
année, pour l'industrie des pêches et ce, sans compter les
interventions via la Société québécoise des
pêches, parce qu'on a du capital disponible, sans compter aussi les
interventions de SOQUIA axées soit vers la commercialisation ou encore
en fonction de la deuxième et de la troisième transformations.
Alors, on peut dire sans se tromper que c'est un montant qui varie entre 41 000
000 $ et 48 000 000 $ qui seront affectés, engagés par le
gouvernement du Québec dans les pêcheries, cette année,
sans compter des sommes prévues, escomptées, comme suite de la
dernière rencontre des ministres des pêches du Canada qui s'est
tenue il y a quelques semaines, où le ministre Bernard Valcourt et moi,
on a annoncé une entente de principe sur un plan d'intervention du
gouvernement canadien qui permettra au fédéral, en
parallèle à son plan annoncé à Terre-Neuve au
début du mois de mai - fin d'avril, début de mai...
L'entente de principe, c'est très clair: le fédéral
et le provincial, Valcourt et moi, on s'est entendus pour une signature
d'entente spécifique pour le développement des pêches au
Québec, non inclus et en parallèle à ses 584 000 000 $
annoncés pour les Maritimes. Et ces sommes d'argent vont être en
complément du plan de développement annoncé par le
ministre des Finances et que je rendrai public, en termes de contenu, d'ici
probablement la fin de la prochaine semaine. Alors, cela veut dire que,
globalement, c'est pas mal d'argent.
Et mon objectif à l'égard du gouvernement
fédéral, c'est de faire en sorte que le gouvernement
fédéral s'associe à nous dans le volet de la
rationalisation de la flotte, qu'il s'associe à nous dans le volet de la
formation de la main-d'oeuvre, dans le volet d'aide à la main-d'oeuvre.
Parce que quand on parle de rationalisation de la flotte de pêche du
Québec, on se réfère aussi à des gens qui seront
réorientés vers d'autres secteurs et en fonction des budgets
importants qu'on doit consacrer pour le développement de l'aquaculture.
La demande du Québec est particulière là aussi. Elle vise
à faire en sorte que le gouvernement canadien s'implique dans
l'aquiculture en eau douce.
Augmentation des crédits pour 1990-1991 et
crédits périmés
M. Perron: M. le Président, je comprends très bien
ce que vient de dire le ministre actuellement et je prends sa parole par
rapport aux quelque 17 000 000 $ plus ce qu'il a mentionné au niveau de
SOQUIA. Mais je me pose toujours la question.... Puisqu'il y a
déjà eu des crédits périmés de l'ordre de 1
600 000 $ que le ministre reconnaît d'ailleurs, au cours de
l'année 1989-1990, je me pose toujours la question, à savoir,
puisque ce n'est pas inscrit dans les crédits que nous avons en face de
nous, les fameux 17 000 000 $ dont il parle... Je me pose de sérieuses
questions a savoir si ces 17 000 000 $ vont vraiment être
dépensés au cours de l'année 1990-1991.
M. Pagé: D'accord. Deux choses...
M. Perron: Et ça reste à voir, de toute
façon. Et le ministre peut avoir la certitude que je vais suivre
ça de très près. Mais la question que je me pose, c'est la
suivante...
M. Pagé: Mais si vous permettez, là-dessus,
à votre commentaire... Le discours sur le budget est toujours
accompagné d'une confirmation budgétaire additionnelle en cours
d'année. Et ça, c'est déjà confirmé. Je vous
le dis. C'est déjà confirmé. Vous serez en mesure de
juger, au moment des documents de dépenses qui sont produits à
tous les trimestres, que l'enveloppe budgétaire a augmenté
exactement pour les chiffres auxquels je réfère ce matin.
M. Perron: Alors, j'ai une question à poser au ministre
par rapport à ces 17 000 000 $ et, ensuite, je vais passer aux
effectifs. Je vous
poserai la question en même temps. Le ministre prévoit des
augmentations de 17 200 000 $ par rapport aux crédits actuels...
M. Pagé: Ça peut aller jusqu'à 17 200 000
$.
M. Perron: C'est ça, 17 200 000 $. Ce qui va faire un
montant global de crédits...
M. Pagé: 17 400 000 $, je m'excuse.
M. Perron: Bien, ce qui ferait un montant global de
crédits de l'ordre d'à peu près 41 000 000 $...
M. Pagé: Non. Non, parce que les crédits de SOQUIA
ou les sommes...
M. Perron: Oui, oui, d'accord. Là, vous ajoutez...
M. Pagé:... la capitalisation via la SOQUIA ou SQP...
M. Perron:... 7 000 000 $ ou 8 000 000 $ qui proviendraient de
là.
M. Pagé:... n'est pas enregistrée dans les
crédits des pêches.
M. Perron: donc, excluant soquia. mais, de toute façon, on
reconnaît tout de même que ce n'était pas inclus l'an
passé non plus dans les crédits...
M. Pagé: C'est ça.
M. Perron:... la question de SOQUIA ou les années
antérieures.
M. Pagé: C'est ça.
M. Perron: Ça, il faut reconnaître ça.
Maintenant, le ministre parle de cette augmentation de 17 400 000 $, mais
comment se fait-il à ce moment-là... Comment va-t-il gérer
ces 17 000 000 $...
M. Pagé: Très bien.
M. Perron:... puisqu'il y a... Justement, très bien.
J'espère qu'il va les gérer très bien, parce que,
justement, il y a une baisse des effectifs de l'ordre de 15 personnes dans son
ministère. Comment est-ce qu'il va faire ça? Est-ce qu'il va
faire ça par le biais de l'entreprise privée? De quelle
façon va-t-il s'orienter, s'organiser pour appliquer les programmes qui
vont découler de ces 17 000 000 $?
M. Pagé: II n'y a pas de corrélation toujours
directe entre le budget d'un ministère et les effectifs. Il y a une
corrélation plus étroite entre le budget d'un ministère et
les programmes d'un ministère.
M. Perron: Combien des 17 400 000 $ que le ministre vient de
mentionner...
M. Pagé: Oui.
M. Perron:... sont attachés aux effectifs?
M. Pagé: Pas beaucoup.
M. Perron: Pas beaucoup, ça veut dire quoi, ça?
M. Pagé: Ça veut même dire: pas une
cenne.
M. Perron: pas un sou? ça veut dire que vous allez
travailler avec des effectifs diminués que vous allez avoir au cours de
l'année 1990-1991?
M. Pagé: Oui, mais je remarque que le député
de Duplessis semble sous-estimer mes effectifs.
M. Perron: Non, je ne sous-estime pas les effectifs que vous
avez...
M. Pagé: Moi, je les estime.
M. Perron:... je sous-estime le nombre que vous avez.
M. Pagé: Moi, je les estime.
M. Perron: Attention, M. le Président. Je ne voudrais pas
que le ministre me mette des mots dans la bouche. Je n'ai jamais dit que ses
fonctionnaires n'étaient pas corrects. Ce n'est pas ça que j'ai
dit. J'ai dit qu'il n'y en avait pas assez. C'est différent,
ça.
M. Pagé: Oui. Moi, je dis que je n'en ai pas trop. J'en ai
juste assez.
M. Perron: Oui, mais ça, c'est...
M. Pagé: Je les connais. Ils travaillent bien.
M. Perron:... à cause des mesures de...
M. Pagé: Je les rencontre régulièrement
à mon bureau.
Diminution des dépenses d'équipement des
Pêcheries
M. Perron:... diminution d'effectifs par attrition que le
ministre a entreprises, que son gouvernement a entreprises au cours des
dernières années, M. le Président. Mais la question
demeure toujours la même. Je ne comprends pas
que le ministre va pouvoir fonctionner avec un budget additionnel de 17
000 000 $, 17 400 000 $, le chiffre exact, avec les effectifs qui sont
déjà diminués. Mais, en tous les cas, je prends la parole
du ministre sur ce qu'il vient de me dire, à savoir qu'il est capable de
composer avec les effectifs qu'il a actuellement. Mais la question, pour moi,
demeure posée parce que je n'ai pas eu la réponse concrète
à cette question que j'ai posée.
Et ce que je voudrais savoir, une autre question: Qu'est-ce qui explique
la baisse de plus de 600 000 $ dans les dépenses d'équipement des
Pêcheries?
M. Pagé: Avant, vous avez référé aux
crédits périmés. J'inviterais le député qui
est aussi membre de la commission de l'agriculture - d'ailleurs, il vient
participer à nos débats sur les questions agricoles
régulièrement, M. le député de Ouplessis, et
j'apprécie ça au plus haut point, sauf dans les périodes
de "filibuster", mais ça, c'est une autre affaire... Vérifiez les
crédits du ministère de l'Agriculture depuis 1985 et vous
constaterez très certainement qu'on ne périme pas beaucoup chez
nous. Dans les années 1982, 1983, 1984, on a périmé
jusqu'à 9 % du budget du ministère de l'Agriculture, alors que ma
moyenne au bâton est de 2, 2 %. C'est très bon. Les agriculteurs
l'apprécient. Moi, je n'annonce pas des gros budgets pour en
périmer 10 % après. Je n'ai jamais fait ça. J'annonce, je
dépense et je réalise. Alors, 2, 2 %, ma moyenne au
bâton.
M. Perron: Oui, mais, M. le Président, le ministre
parle...
M. Pagé: On a passé le test. Je n'ai pas
passé dans la "mitt" en 1989.
M. Perron:... du dossier global du ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, mais...
M. Pagé: Bien oui, mais je vais faire la même chose
aux Pêcheries. Vous me connaissez. Voyons donc.
M. Perron:... attention, M. le Président,
écoutez... Ici, lorsqu'on regarde les chiffres des crédits
périmés...
M. Pagé: Les amis du Trésor savent que je ne suis
pas un "périmeux".
M. Perron: Oui, mais, M. le Président, la
réalité est là. Lorsqu'on regarde les crédits
périmés pour l'année fiscale 1989-1990...
M. Pagé: Je n'étais pas là.
M. Perron:... O. K., ils sont de l'ordre de 7 %...
M. Pagé: Ça m'a surpris.
M. Perron:... dans le domaine des pêcheries...
M. Pagé: Ça m'a surpris.
M. Perron: Maintenant, si on retourne aux années
antérieures, le ministre vient de parler des années
antérieures, 1986-1987, sur des crédits globaux de 30 300 000 $,
il y eu des crédits périmés de 3 400 000 $; en 1987-1988,
1 300 000 $ de périmés; en 1988-1989, ç'a
été la pire année, 4 700 000 $ de périmés;
en 1989-1990, 1 600 000 $ de périmés. Que le ministre ne vienne
pas me dire qu'il n'y a pas eu de périmés dans son
ministère ou pratiquement pas de périmés.
M. Pagé: Ce que je vous dis...
M. Perron: ii y en a peut-être eu moins dans l'enveloppe
globale du ministère de l'agriculture, des pêcheries et de
l'alimentation, si on prend les trois secteurs d'activité.
M. Pagé: Oui.
M. Perron: Mais en ce qui a trait aux pêcheries, c'est
beaucoup plus élevé que les 2 % qu'il vient de mentionner.
M. Pagé: En ce qui concerne les pêcheries, j'ai
indiqué à mon équipe de fonctionnaires, quand je suis
arrivé, que la planification budgétaire, avec moi comme
gestionnaire, devait s'appuyer sur l'objectif suivant: bien budgé-ter,
dépenser rigoureusement et en demander selon nos besoins. Nos besoins,
identifiés cette année, sont pour un montant d'au moins - quoi? -
34 000 000 $ de paiements de transfert en plus des garanties d'emprunt du
ministère, etc., et de la Société québécoise
des pêches et du capital-actions. Ce qu'on a demandé, c'est la
juste part du gâteau budgétaire dont on a besoin pour intervenir
dans les pêches. M. le député, je suis presque convaincu,
connaissant votre honnêteté, qu'au moment de l'ouverture des
crédits, l'an prochain, vous serez le premier à convenir avec moi
qu'on a périmé très peu.
Répartition des crédits prévus
pour Planification, recherche et administration
M. Perron: M. le Président, toujours dans le cadre des
crédits qui sont alloués au domaine des pêcheries, est-ce
que le ministre pourrait nous dire... Lorsqu'on parle, disons, dans le
programme 10, élément 1, est-ce que le ministre pourrait nous
ventiler le montant de 5 900 000 $ qui est mentionné là?
Là, on parle de Planification,
recherche et administration.
Est-ce qu'on pourrait nous ventiler ce qui touche la planification, la
recherche et l'administration, par rapport aux 5 908 000 $ qu'on rencontre ici,
pour les crédits 1990-1991, dans l'élément 1?
M. Pagé: O.K. Fonctionnement et personnel: 3 973 000
$.
M. Perron: Non, ce n'est pas ça, la question, M. le
Président.
M. Pagé: C'est quoi, la... Je vous la donne, la
ventilation.
M. Perron: Non. Lorsqu'on parle... Non, non. Là, vous
parlez d'en bas.
M. Pagé: Vous parlez du programme 10,
élément 1, Planification, recherche et administration.
M. Perron: Oui, c'est ça.
M. Pagé: Et vous me dites: Donnez-m'en la ventilation.
M. Perron: Ce que je veux savoir, c'est: Qu'est-ce qui va
à la planification, qu'est-ce qui va à la recherche et qu'est-ce
qui va à l'administration, dans les 5 908 000 $?
M. Pagé: Pour les besoins du Journal des débats,
je suis en train de fouiller.
M. Perron: Et, en attendant, M. le Président,
peut-être qu'on pourrait fouiller pour d'autres choses. On parle de
paiements de transfert dans la ventilation des crédits, de l'ordre de 10
727 100 $. Est-ce qu'on pourrait aussi avoir une ventilation des paiements de
transfert?
M. Pagé: Je vais tout vous donner. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Perron: II y a un dépôt de document, M. le
Président.
M. Pagé: Non, on ne peut pas déposer de document en
commission parlementaire, on distribue.
M. Perron: ha! m. le président, le ministre sait
très bien que ça ne fait pas partie du règlement, mais
que, s'il veut, il peut en déposer, on ne dira pas un maudit mot ici.
(11 h 15)
M. Pagé: si on regarde administration, recherche: 276 400
$ pour les traitements, 151 200 $ pour autres rémunérations, pour
un total de Fonctionnement-Personnels de 427 600 $. Si on se
réfère à Fonctionnement-Autres dépenses, on arrive
à des communications qui nous coûtent 70 000 $; les services, 100
000 $; l'entretien, 20 000 $; les loyers, 50 000 $; les fournitures, 70 000 $;
l'équipement, 25 000 $ et les autres dépenses, 300 $.
Si on se réfère aux services administratifs, les
traitements vont chercher 629 000 $; analyses et politiques, 381 000 $; autres
rémunérations, 82 000 $, dans les services administratifs, et 22
000 $, dans les analyses et politiques, pour un total, dans les analyses et
politiques, de 404 000 $ et, dans les services administratifs, de 711 000 $;
puis la même chose: communications, services, entretien, loyer,
fournitures, équipement, autres dépenses. Au niveau de la
recherche...
M. Perron: M. le Président, juste pour...
M. Pagé: ...336 000 $; services administratifs, 211 000 $;
analyses et politiques, 60 000 $; aquiculture et les pêches, 696 000 $ et
la partie de ces sommes affectée au secteur de la transformation, c'est
208 000 $. Alors, il faut faire une rétrospective: 336 000 $
effectivement investis dans la recherche; 696 000 $ dans l'aquiculture et les
pêches; 208 000 $ dans la transformation; 211 000 $ dans les services
administratifs et 60 000 $ dans les analyses et politiques.
M. Perron: Oui, mais, M. le Président, on parle de 5 908
000 $.
M. Pagé: 3 000 000 $...
M. Perron: Est-ce qu'il ne serait pas possible pour le ministre,
pour faire les choses moins compliquées...
M. Pagé: ...3 973 000 $ plus 1 512 000 $, ça fait
effectivement 5 400 000 $, 5 300 000 $, 5 400 000 $, le montant auquel vous
vous référiez.
M. Perron: Ne serait-il pas possible pour le ministre, pour faire
les choses moins compliquées, de nous dire exactement ce qui va à
la planification, incluant le global de la planification, le global de la
recherche et le global de l'administration? Son sous-ministre peut
répondre, je n'ai pas d'objection à ça, M. le
Président.
En attendant, M. le Président, pour démontrer l'ouverture
que j'ai comme député de Duplessis et porte-parole de
l'Opposition en matière de Pêcheries, je comprends très
bien que le ministre peut préférer que ce soit son sous-ministre
ou un autre fonctionnaire qui réponde. C'est normal aussi qu'en
commission parlementaire, surtout lors de l'étude de dossiers
techniques, des fonctionnaires puissent répondre à la
place du ministre. Je n'ai aucune espèce d'objection à
ça.
Le Président (M. Richard): Parfait. M. Lemieux.
M. Lemieux (Robert): La partie Fonctionnement-Personnel du
service administratif, 711 000 $ plus 211 000 $ pour les autres dépenses
en fonctionnement, plus 25 000 $ pour les achats d'équipement, ce qui
donne un total du coût des services administratifs de 947 000 $. En ce
qui regarde les analyses et politiques, la partie salaire est de 404 000 $, la
partie fonctionnement est de 60 000 $ et la partie équipement de 4500 $,
pour un total de 469 700 $. En ce qui regarde, maintenant, la partie recherche,
c'est composé de trois montants et c'est pour ça qu'on retrouvait
un montant administration, un montant aquiculture - alors, c'est la recherche
qui est consacrée à l'aquiculture - et un montant consacré
à la transformation. Je n'ai pas le total des trois montants. Je vais
donner les trois montants pour chacune de ces catégories-là.
Alors, la partie salaire, administration, 427 000 $...
M. Perron: Dans le domaine de la recherche.
M. Lemieux (Robert): ...dans le domaine de la recherche, c'est la
partie administrative dans le domaine de la recherche; la partie aquiculture,
la recherche elle-même en aquiculture, 1 562 000 $ en salaire et la
partie transformation, 868 000 $; en fonctionnement, la partie administrative,
336 000 $, la partie aquiculture, 696 000 $ et la partie transformation, 208
000 $. à ça s'ajoutent des achats d'équipement pour
l'administration, 72 000 $, à l'aquiculture de 117 000 $ et à la
partie transformation de 48 000 $. finalement, on a des budgets de transfert de
154 000 $ qui sont donnés pour des contrats, etc. alors, le total de la
recherche, 990 000 $ pour la partie administrative, plus 2 375 000 $ pour la
partie recherche en aquiculture, plus 1 125 000 $ pour la partie recherche en
transformation.
M. Perron: Parfait, ça répond à ma question,
M. le Président. Maintenant, quant à l'autre question que j'ai
posée en rapport avec la ventilation des crédits se rapportant
aux crédits de transfert, est-ce que le ministre pourrait nous donner
des informations, à savoir la ventilation des 10 727 100 $, du montant
de 10 727 100 $ qui est inscrit dans la ventilation des crédits,
programme 10?
M. Pagé: Alors, nous prévoyons l'aide...
M. Perron: Pour l'ensemble des éléments
d'ailleurs.
M. Pagé: Oui, oui, élément 2, là.
M. Perron: Éléments 1 et 2.
M. Pagé: O.K. Subventions de recherche, 154 000 $ pour
l'élément 1.
M. Perron: Oui.
M. Pagé: Élément 2, l'aide au secteur de la
transformation et de la commercialisation des produits bioaquatiques, 3 107 000
$ - j'oublie les 100 $ là - l'aide financière pour les bateaux de
pêche de plus de 12,7 mètres, 4 980 000 $...
M. Perron: O.K.
M. Pagé: ...l'aide financière pour l'assurance des
bateaux de pêche, c'est un nouveau programme et cette aide va être
prise à même les 10 000 000 $ des 50 000 000 $; l'aide
financière de flottes de pêche côtière, 650 000 $;
développement des produits aquicoles destinés à la
consommation, 800 000 $; subventions aux associations, 300 000 $; syndicats de
gestion pêche et aquiculture, 65 000 $ qu'on prévoit cette
année; c'est un nouveau programme en fait qui se calque sur celui qu'on
offre à tous les agriculteurs et à toutes les agricultrices,
alors, c'est 65 000 $. Dans le divers, on prévoit environ 670 000 $,
pour un total de 10 727 000 $.
M. Perron: Le ministre a mentionné, dans le divers,
environ 500 000 $. C'est quoi, le divers? Ça comprend quoi?
M. Pagé: C'est le d'hiver et d'été.
M. Perron: Pardon? Est-ce que le ministre pourrait
répéter?
M. Pagé: C'est le d'hiver et d'été aussi.
C'est certains dossiers exempts...
M. Perron: Un coup parti, le ministre pourrait peut-être
parler du printemps.
M. Pagé: Pardon?
M. Perron: Un coup parti, le ministre pourrait peut-être
parler du printemps.
M. Pagé: Ah! Il est tellement long, il n'arrive tellement
pas vite qu'on se sent encore en hiver.
Cela dit, M. le Président - et je m'excuse de la digression -
ça réfère à des dossiers ad hoc. On sait, exemple
concret, qu'on conduit des expériences avec des autochtones pour
l'exploitation de certaines ressources qui ne sont pas traditionnellement mises
en marché au Québec. Ce sont des programmes comme ceux-là.
Par
exemple, j'étais à la dernière conférence
des ministres des Pêches; on a référé à
l'honorable ministre des Pêches des Territoires du Nord-Ouest, M. Titus
Allooloo, qui nous a présenté un projet très
intéressant et je lui ai indiqué qu'on était
disposés à nous associer à eux pour faire de la recherche,
au Québec, sur la mise en marché d'un produit originant des
phoques. Pour le Québec, ce serait très intéressant de
s'associer à une démarche comme celle-là, entre autres,
dans la perspective de la mise en marché d'un cuir et de certaines
huiles parce que vous savez très certainement comme moi, M. le
député, que les phoques... J'ai beaucoup de respect, comme
ministre de l'Agriculture, pour tous les animaux, comme ministre des
Pêches, en fait, pour toutes ces espèces qui sont sous ma
juridiction, mais il faut bien convenir que, si on mange du steak, c'est parce
qu'on abat du boeuf, et ça, la nature humaine et le cosmos sont comme
ça. Le cosmos ne survivrait pas si on passait nos journées
à se regarder sans manger. Et les phoques font des dommages. Je ne suis
pas un biologiste, je ne suis qu'un humble ministre.
M. Perron: Là, je n'ai pas demandé au ministre de
me donner un cours là-dessus.
M. Pagé: Non, non. J'ai de quoi à vous dire qui est
important. Ce que j'ai à dire, c'est ceci. Mes spécialistes me
disent...
M. Perron: Parce que là, je suis en train de comprendre
que le ministre est en train de se découvrir des vocations de biologiste
ou d'astrologue.
M. Pagé: Non, non, non, pantoute. Je n'ai pas ces
prétentions-là, au contraire. Mes spécialistes m'ont dit:
M. Pagé, vous savez, quand tous les bateaux arrivent le soir au quai,
tout ce qui débarque dans une journée, les phoques en mangent
autant ou en brisent autant. Alors, à un moment donné, je
comprends que Mme Bardot, Greenpeace et tout ce beau monde, de façon
légitime, aient le droit à des aspirations, à une
volonté de protéger les phoques et, surtout, je pense que
ça s'adressait plus particulièrement à la façon
dont les jeunes phoques étaient abattus, mais je dis, ce matin, que je
ne peux, comme ministre, que m'associer à une démarche qui
viserait à la commercialisation de produits ou de sous-produits venant
des phoques, abattus de façon humanitaire, dans la perspective de
rentabiliser cette activité, premièrement, et,
deuxièmement, d'avoir un impact indirect sur les poissons qui sont
littéralement déchiquetés, brisés... On me dit que
les phoques s'amusent avec les poissons. Ils en mangent et, aussi, ils
s'amusent. Ça, ça a de l'impact.
M. Perron: O. K. Maintenant, M. le Président...
M. Pagé: Alors, ça, dans les 670 000 $...
M. Perron:... est-ce que le ministre pourrait passer à la
ventilation du divers, 670 000 $?
M. Pagé: Dans les 670 000 $, ce sont des projets comme
ceux-là. Vous m'avez demandé un projet. Si je vous avais
dit...
M. Perron: Non, non, non, non. M. le Président...
M. Pagé: Si j'avais dit: J'ai un projet sur les phoques,
vous m'auriez dit: C'est quoi, votre projet sur les phoques?
M. Perron: Non, non.
M. Pagé: Alors là, je vous ai répondu.
M. Perron: M. le Président, je comprends très bien
ce que le ministre vient de dire. D'ailleurs, j'ai vécu
l'expérience de la fameuse annonce de notre Brigitte internationale qui
était venue à Blanc-Sablon avec un certain M. Franz-weber, je me
rappelle très bien de ça. En 1977, elle y est allée, elle
a promis une usine de 450 pesonnes qui travailleraient dans une usine de
fourrure synthétique à Blanc-Sablon. On n'a jamais vu la couleur
de Brigitte après, remarquez bien, hein, ni de ses investissements, pas
plus que de ceux de Franzweber.
Maintenant, je...
M. Pagé: Est-ce que vous l'avez rencontrée?
M. Perron: Non. Je ne l'ai pas rencontrée. D'ailleurs,
j'avais été invité et je n'ai pas voulu y aller.
M. Pagé: Vous êtes sûr de ça?
M. Perron: Ah! Je suis sûr de ça. Je suis
assuré de ça. Le ministre est en train de se mêler de ma
vie privée en plus.
M. Pagé: Alors, je note que le député de
Duplessis a refusé l'invitation personnelle de Brigitte Bardot.
M. Perron: M. le Président, c'était une question de
principe pour moi. C'est parce que je savais très bien qu'elle
était en train de détruire une partie de l'économie de la
Basse-Côte-Nord du golfe Saint-Laurent et, même, une partie de
l'économie, une grosse partie de l'économie des
Îles-de-la-Madeleine et...
M. Pagé: Je comprends!
M. Perron:... de la Gaspésie, à cause de son
attitude. Ce qui arrive aujourd'hui, c'est que si...
Le contingent qu'on pourrait tuer au niveau des phoques, par exemple,
par année, c'est quoi? C'est 270 000 phoques qu'on pourrait tuer par
année. Il s'en tue peut-être 20 000 à 25 000.
M. Pagé: Pas plus que ça.
Contenu de la rubrique Divers
M. Perron: Alors, il y en a de plus en plus, et c'est ça
qui est dangereux. Je comprends très bien que le ministre s'en aille
dans cette direction-là. Bien là, je vais revenir à la
question précise que j'ai posée. Dans les divers, pour un montant
de 670 000 $, je ne veux pas qu'il commence à m'expliquer chacun des
projets, mais je veux savoir en gros: Ça s'oriente vers quels projets,
quels types de projets?
M. Pagé: C'est une provision qui touche des programmes ou
des interventions, généralement, qui sont hors programmes normes
et pour lesquels on doit aller, évidemment, devant le Conseil du
trésor, ça va de soi. Puis, il peut arriver - je pense que vous
avez autant d'expérience politique que moi, sinon presque - parfois, que
l'intervention est souhaitable et que ça n'entre pas dans aucun
programme. Bien, le divers, le budget de 670 000 $ réfère
à ça; 50 % de ce budget-là, sur une base annuelle, bon an,
mal an, environ 50 % de ce budget-là vont pour la région
nordique, des expériences pilotes ou des projets très
particuliers, plus particulièrement avec les Inuit.
M. Perron: Puis, dans ces 670 000 $, c'est pour des projets
nouveaux et non pas pour des projets où il y a déjà des
montants engagés.
M. Pagé: Des projets nouveaux
généralement.
M. Perron: Complètement nouveaux...
M. Pagé: Qui ne correspondent pas exactement aux
critères d'un programme qui est au ministère; et on s'en
prévaut, et on va faire valider ça et accepter ça
par...
M. Perron: Comme le ministre a mentionné tout à
l'heure, des dossiers ad hoc qui arrivent, à un moment donné,
comme un cheveu sur la soupe, puis on règle...
M. Pagé: En fait, ce n'est pas compliqué. C'est le
genre de programmes où on préfère ajuster le chapeau sur
la tête du projet plutôt que de couper la tête pour l'ajuster
au chapeau unique. Ce n'est pas plus compliqué que ça.
M. Perron: Le ministre fait de l'humour, ce matin, M. le
Président. Je ne hais pas ça.
Le Président (M. Richard): Oui. Les gens de la commission
sont en forme.
M. Perron: Oui. Oui.
M. Pagé: J'ai toujours dit que le premier sens, dans la
vie, qui est important, c'était le sens des affaires, puis, le
deuxième, le sens de l'humour.
Répartition des crédits
périmés dans le secteur Pêcheries
M. Perron: M. le Président, une autre question. Mais
là, je reviens directement aux crédits périmés.
Tout à l'heure, j'ai donné une ventilation des crédits
périmés de 1986-1987 à 1989-1990. Est-ce que le ministre
pourrait nous dire comment les crédits périmés ont
été répartis dans le domaine des pêcheries, pour
1989-1990, les 1 600 000 $ qu'il a mentionnés tout à l'heure? En
fait, c'est 1 631 300 $. (11 h 30)
M. Pagé: Les 1 600 000 $ réfèrent au projet,
à Sept-îles, d'entreposage de bateaux, le parc d'hivernement qui
était initialement prévu comme pouvant être
réalisé en 1989-1990, ça veut donc dire avant le 31 mars
1990. Mais, en raison de problèmes ou de délais relatifs à
l'acquisition des terrains, on n'a pu procéder à
l'aménagement complet du parc d'hivernement de bateaux dans votre
comté, M. le député, à Sept-îles. Mes
adjoints et mes collaborateurs immédiats m'indiquent que le tout devrait
se réaliser en cours d'année et je serai heureux, lors de ma
visite à Sept-îles, d'aller voir ça avec vous.
M. Perron: Maintenant, est-ce que le dossier de
Sept-îles...
M. Pagé: Le 1 600 000 $ se réfèrent à
ça. M. Perron: Complètement, au total.
M. Pagé: Presque en totalité. On pourrait
peut-être vous donner les montants exacts. M. le sous-ministre va
répondre, mais on me dit que la presque totalité
réfère au retard de quelques mois dans la mise en place du parc
d'hivernement de bateaux à Sept-îles.
M. Lemieux (Robert): C'est évident qu'il y a d'autres
dépenses, je ne sais pas moi, comme en communications, où on peut
ne pas dépenser 5000 $ à 6000 $ ou des choses comme ça.
Mais la majeure partie des 1 600 000 $ se réfèrent à
Sept-îles.
M. Perron: Ça veut dire que, dans tous les autres
domaines, les dépenses qui avalent été prévues,
pour 1989-1990, dans le domaine des pêcheries, toutes les sommes ont
été dépensées.
M. Pagé: Oui. Très près.
M. Perron: Au dollar près?
M. Pagé: Non, non. À 1 % ou 2 %.
M. Lemieux (Robert): Dans chacun des autres
éléments, c'est évident qu'il y a bien des places
où on n'a pas tout dépensé l'argent, dans des programmes
de transfert je ne sais pas moi, sur les usines, par exemple, ou sur les
bateaux. Il y a peut-être un montant de 35 000 $ qui n'a pas
été dépensé sur tel programme, 25 000 $ sur un
autre.
Impact de la décision du Conseil du
trésor de décembre 1989 sur le secteur Pêcheries
M. Perron: Mais, d'accord. Merci de la réponse, M. le
sous-ministre. Maintenant, ça m'amène à une autre
question. Est-ce que, dans le domaine des pêcheries, le ministre a
été touché par la décision du Conseil du
trésor de décembre 1989 par rapport au gel?
M. Pagé: Tous les engagements avaient été
pris avant.
M. Perron: Le ministre a patiné vite. M. Pagé:
A nagé vite.
M. Perron: L'hiver était déjà pris. La glace
était bonne.
M. Pagé: Les engagements avaient tous été
pris.
M. Perron: Donc, si tous les engagements étaient pris
avant la décision du Conseil du trésor - parce qu'on remarque que
les crédits périmés sont surtout en rapport avec le
dossier du parc d'hivernement de Sept-îles - à ce
moment-là, les dossiers qui sont venus après la décision
du Conseil du trésor, vous avez fait quoi avec? Vous les avez mis en
attente jusqu'au 1er avril 1990?
M. Pagé: Pas nécessairement. On a
transféré très peu de dépenses sur l'exercice
financier suivant. D'ailleurs, on serait critiqué par le
Vérificateur général si on faisait des choses comme
ça. Il faut dire aussi que nous, au ministère, le
ministère de par sa nature, ce n'est pas comme le ministère, je
ne sais pas, de la Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu
ça. Le ministère de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu, lui, a des déboursés mensuels.
Chez nous, au ministère, dans le volet de l'agriculture, on annonce nos
programmes, généralement, à la fin avril, début
mai, et nos programmes s'appliquent pendant la saison estivale. En très
grande partie, nos engagements sont presque complétés en octobre,
novembre.
Alors, quand le ministre des Finances ou le responsable du Conseil du
trésor se présente chez nous pour nous demander de lui renvoyer
quelques dollars, souventefois il est trop tard, particulièrement dans
le secteur des pêcheries. Le député de Duplessis va
certainement abonder dans le même sens que moi. Dans le secteur des
pêches, exemple concret, c'est le temps de faire de la consultation,
c'est le temps de rencontrer les pêcheurs aux mois de janvier,
février, mars, parce qu'après ça ils sont en mer ces
pêcheurs-là. Même chose au niveau des programmes.
Nos programmes leur sont offerts dès le début de mars. La
saison de pêche, dans certaines espèces, par exemple le crabe,
ça dure trois semaines. Le homard, ça va,
généralement, du deuxième mardi de mai au 18 juillet.
Alors, ce n'est pas le temps d'arriver avec des programmes pour la saison au
mois de septembre. C'est ce qui explique qu'en février, mars...
D'ailleurs, remarquez les engagements financiers - c'est vous qui les faites
les engagements financiers du ministère des Pêcheries - il y a
très peu d'engagements financiers en janvier, février, mars,
parce que la saison est passée. Pas parce qu'il y a des crédits
périmés là. Mais ce n'est pas le temps d'aider aux
agrès de pêche au mois de février, quand les bateaux sont
à quai.
Sommes d'argent consacrées
à la commercialisation des produits
agro-alimentaires
M. Perron: On remarque, à ce moment-là, M. le
Président, c'est vrai, que dans la période de janvier,
février, mars, normalement, ce sont des projets qui ont
déjà été adoptés au cours de l'année,
disons, antérieure et où il y a des montants de deux, trois
versements, où c'est fait en deux ou trois versements. C'est là
qu'on rencontre des montants qui se rapportent à d'autres
dossiers...
M. Pagé: C'est ça.
M. Perron:... qui ont déjà été
réglés dans les mois de juin ou juillet de l'année
antérieure.
M. le Président, est-ce que, dans les crédits du
ministère de l'Agriculture, la partie Agriculture et Alimentation, dans
le programme 5, Commercialisation des produits agro-alimentaires...
M. Pagé: Oui.
M. Perron:... il y a des montants d'argent qui sont prévus
dans ce domaine-là, la commercialisation des produits
agro-alimentaires...
M. Pagé: Oui, oui.
M. Perron:... pour les Pêcheries? Je m'explique. C'est que,
dans les crédits 1990-1991, il y a un montant de 51 826 800 $, pour
Agriculture, Pêcheries et Alimentation, en rapport avec le
développement des entreprises de transformation, le développement
des marchés et le contrôlé de la qualité des
produits. Est-ce qu'il y a des montants qui concernent les pêcheries dans
ces 51 826 800 $?
M. Pagé: C'est-à-dire, est-ce qu'il y a des
montants qui, dans ces 51 000 000 $ là, pourraient aussi aller au
secteur des pêcheries?
M. Perron: Aller dans la commercialisation des produits
agro-alimentaires, dans le domaine des pêcheries?
M. Pagé: Les seules parties... Je dois vous dire qu'il y a
une partie de ces budgets-là qui, indirectement, va aux pêcheries.
Indirectement. Exemple concret: il n'y a pas de paiements de transfert. O. K.
Comme on le sait, dans le cadre des budgets du ministère de
l'Agriculture et de l'Alimentation, on offre certains programmes aux
entreprises pour les aider dans la promotion de leurs produits, pour les aider
dans la gestion de leurs entreprises, etc. Ces programmes-là ne
s'appliquent pas au secteur des pêcheries. Par contre, on peut intervenir
financièrement pour supporter des initiatives comme celles-là,
dans le secteur des pêcheries, via le programme 10.
M. Perron: Ah! d'accord.
M. Pagé: Un. Et si je vous dis: Indirectement, par contre,
il y a des sommes qui vont pour les pêches, c'est que, souventefois - et
on l'a vu dans le dossier de la rationalisation dans le dossier du
salé-seché - nous sommes à étudier, actuellement,
d'autres dossiers de rationalisation d'entreprises de transformation et
lorsqu'on parle de rationalisation d'usine ou, encore, lorsqu'on
réfère à une intervention exigeant une analyse très
rigoureuse des états financiers des budgets pro forma d'une entreprise
dans le secteur des pêches, bien, évidemment, on ne
dédouble pas, au ministère, les professionnels, et, à ce
moment-là, c'est l'équipe du développement industriel et
commercial, l'équipe du sous-ministre Jean-Yves Lavoie, qui travaille
sur ces dossiers-là. Alors, via les personnels, via le budget
affecté au personnel et à la main-d'oeuvre de mon
ministère, on peut dire qu'il y a des sommes du développement
industriel et commercial qui sont affectées au secteur des pêches,
mais pas comme paiements de transfert, comme expertise.
Premièrement.
Deuxièmement. Tout le volet de l'inspection et du contrôle
de la qualité des produits, ça, c'est le sous-ministériat
à la qualité des aliments qui gère ce budget. Mais
ça s'applique au bénéfice du secteur des pêches,
cela va de soi.
M. Perron: Donc, ce que vient de mentionner le ministre, c'est
que ça s'applique non seulement dans le domaine de l'agriculture, dans
le porc, le poulet, etc., mais aussi dans le domaine des produits de la
pêche. Et ça, ça relève du ministère de
l'Agriculture et des Pêcheries, c'est dans les crédits de ce
ministère-là et non pas de la division des Pêcheries,
d'abord.
M. Pagé: D'ailleurs, même si je n'avais pas la
responsabilité directe du secteur des pêcheries à venir
jusqu'en novembre 1989...
M. Perron: Vous aviez cette juridiction-là.
M. Pagé:... j'avais la responsabilité de
l'inspection et du contrôle de la qualité. Exemple, dans le
dossier des moules, c'est moi qui suis intervenu. Et, si je me rappelle, dans
les poissons, dans les vivanos de Provigo, c'est à moi que vous avez
posé les questions.
M. Perron: D'accord.
M. Pagé: Et pour votre bénéfice.
M. Perron: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
suspendre pour deux minutes?
Le Président (M. Richard): Alors, nous suspendons les
travaux pour...
M. Pagé: Avant de suspendre, M. le Président, un
dernier...
Le Président (M. Richard): On ne suspend pas tout de
suite.
M. Pagé:... commentaire, parce qu'on est un gouvernement
transparent.
M. Perron: Non, non, non, M. le Président, je
voudrais corriger ça. Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation est peut-être transparent, mais pas son
gouvernement.
Le Président (M. Richard): Bon.
M. Perron: C'est très différent.
M. Pagé: Le...
M. Perron: Vous êtes d'accord avec moi?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Pagé: Le ministre vous remercie.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Pagé: L'inspection des produits marins
va coûter au ministère, cette année, 1 657 000 $, et
ce n'est pas dans le budget des pêches, mais bien dans le budget de ce
programme 5, Commercialisation des produits agro-alimentaires.
M. Perron: D'accord.
M. Pagé: 1 657 000 $. Et là-dessus, j'ai cru
comprendre qu'on suspendait pour quelques minutes.
Le Président (M. Richard): Nous désirons toujours
suspendre deux minutes, s'il vous plaît.
Une voix: Ça va.
Le Président (M. Richard): Nous suspendons. (Suspension de
la séance à 11 h 40)
(Reprise à 11 h 48)
Le Président (M. Richard): Les travaux de la commission
reprennent. M. le député de Duplessis, M. Perron, vous avez la
parole.
Précisions au sujet des coupures à
l'élément 2 du programme 10
M. Perron: M. le Président, par rapport à
l'élément 2 du programme 10, Contribution à la
pêche, l'aquiculture et la transformation. Les crédits de
l'élément 2 n'augmentent que de 76 600 $, soit à peine 0,4
% par rapport à l'année antérieure. D'ailleurs, le tableau
que je vais donner montre l'évolution des crédits de transfert de
l'élément 2. Dans le cas des bateaux, 1990-1991, construction de
bateaux: 5 630 000 $; 1989-1990: 4 004 000 $. Il y a une variation qui est de
40,6 % en plus. Développement des produits bioaquatiques: 3 108 000 $ en
1990-1991 par rapport à 3 552 000 $ en 1989-1990. Production aquicole:
800 000 $ par rapport à 750 000 $ en 1989-1990. L'association des
organismes du secteur des pêches: 300 000 $ par rapport à 240 000
$ en 1989-1990. Donc, on remarque que les crédits de transfert globaux
sont de l'ordre de 9 838 000 $ en 1990-1991 par rapport à 1989-1990, qui
sont de 8 546 000 $. On remarque que ce sont essentiellement les crédits
affectés à la construction de bateaux qui augmentent, soit de 1
600 000 $ ou encore de 40,6 % que je mentionnais tout à l'heure.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire quelles sont les autres
composantes de l'élément 2 qui ont été
coupées dans ses crédits? Parce que s'il y a une augmentation de
76 000 $ seulement, il doit y avoir eu des coupures qui seraient de l'ordre
d'environ 1 200 000 $, dans les autres composantes de cet
élément, c'est-à-dire de l'élément 2. Je
voudrais savoir quelles sont les autres composantes de l'élément
2 qui ont été coupées. Pourquoi ces composantes ont
été coupées?
M. Pagé: Ça s'explique parce que, justement le
programme de subvention "construction de bateaux de pêches" va aller
chercher 1 681 000 $. Transformation des produits bioaquatiques et subvention
ad hoc... Au niveau de la transformation des produits bioaquatiques, comme on a
déjà dépensé des sommes importantes, on
prévoit dépenser 445 000 $ de moins. Si on regarde les
crédits de capital, on a des crédits non récurrents qui
étaient de 483 000 $ l'an passé, qui n'ont pas besoin
d'être dépensés cette année. On a
transféré au secteur de l'inspection les 1 600 000 $ auxquels je
référais tantôt, qui viennent du ministère de
l'Agriculture et qui s'appliquent aux pêcheries. On a
transféré, cette année, au secteur de l'inspection, de
l'activité de surveillance, l'application de la Loi sur la
transformation des produits marins; c'est donc dire qu'on
récupère 175 000 $ dans cet élément-là, qui
est maintenant couvert par l'autre programme du ministère. Et dans les
dépenses d'opération, principalement dû à la
privatisation de certains services, on prévoit récupérer
132 000 $. Alors, 445 000 $ plus 367 000 $, ça fait 812 000 $; 812 000 $
plus 483 000 $, ça fait 1 395 000 $, plus 175 000 $, ça fait 1
770 000 $, plus 132 000 $, ça fait 1 902 000 $, moins 1 680 000 $,
ça fait 222 000 $, c'est ça. Ah! le calcul mental est encore pas
pire.
Diminution des crédits destinés au
développement des produits bioaquatiques
M. Perron: M. le Président, est-ce que le ministre peut
nous expliquer comment les crédits destinés au
développement des produits bioaquatiques baissent, alors que c'est dans
l'exploitation des nouvelles espèces et dans une meilleure
commercialisation des produits conventionnels que réside la survie de
l'industrie de la pêche au Québec?
M. Lemieux (Robert): Alors, dans les budgets sur la
transformation, il faut être conscient que la plupart des budgets qui
étaient là, c'était pour la normalisation des usines et
que, évidemment, les usines ont toutes été
normalisées au Québec ou à peu près...
M. Perron: On va s'en reparler plus tard, de ça.
M. Lemieux (Robert): Oui? Alors, les besoins se font
sentir...
M. Perron: Ça s'en vient comme une brique.
M. Lemieux (Robert): Les besoins se font quand même
beaucoup moins grands vis-à-vis de la première transformation,
beaucoup moins
grands qu'ils ne l'ont été dans le passé. Alors,
maintenant, les budgets sont plutôt dirigés vers la
deuxième, troisième, mais ce sont des budgets qui évoluent
un petit peu moins rapidement ou dans lesquels les entreprises embarquent, dans
les deuxième et troisième transformations, un peu moins
rapidement, évidemment que dans la première.
M. Pagé: Le sous-ministre voulait indiquer que la
normalisation des usines est presque complétée.
M. Perron: Et non pas complétée. M. Lemieux
(Robert): Presque. M. Pagé: Presque.
M. Perron: II faut admettre, là-dessus, qu'il y a des
usines qui sont fermées qui n'ont jamais été
normalisées.
M. Pagé: Elles sont effectivement fermées.
M. Perron: Comme Rivière-au-Tonnerre. M. le
Président, sur la question des voyages à l'étranger, on
passe à un autre aspect.
M. Pagé: Le ministre n'en a fait aucun. M. Perron:
II est trop occupé!
M. Pagé: On commence par faire le tour de notre industrie
avant d'aller se promener ailleurs.
Voyage de fonctionnaires en France en avril
1989
M. Perron: Dans la liste des voyages effectués hors du
Québec depuis le 1er avril 1989, il y a un voyage en France qui a
été effectué par Mme Lucie Dumas avec M. Paul Morin, en
date du 31/03/89 au 15/04/89. C'était pour accompagner des industriels
du secteur bioaquatique, dans le cadre du programme ACTIM, pour négocier
un accord industriel avec une entreprise spécialisée de
deuxième et troisième transformations du poisson de fond.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire de quoi il s'agit, en
réalité, cette visite en France de deux personnes, qui, au total,
a coûté un montant de 8806,50 $ pour à peu près deux
semaines.
M. Pagé: quand j'ai indiqué tantôt que le
ministre ne voyageait pas, ça n'indiquait pas pour autant que les
fonctionnaires ne voyageaient pas.
M. Perron: D'accord.
M. Pagé: Nous sommes à fouiller. M. le
sous-ministre va répondre.
M. Perron: est-ce que ça a donné des
résultats, cette visite? ça m'intéresse de savoir si
ça a donné des résultats et, si oui, à quel
endroit?
M. Lemieux (Robert): Je ne peux pas vous préciser à
quel endroit, en France, les fonctionnaires sont allés visiter des
entreprises, mais ça a été une étude de trois
entreprises françaises dans des produits de deuxième et
troisième transformations auxquelles, actuellement, dans le programme
essai expérimentation du fédéral, les entreprises se sont
adressées pour voir si ces produits-là pouvaient être
développés ici, si on pouvait développer des
marchés pour ces produits-là. Il y avait aussi un produit qui
visait la valorisation des sous-produits de la pêche ou des
résidus de la pêche.
En ce qui concerne les résidus de la pêche, effectivement,
il y a une entreprise québécoise qui s'intéresse de
très près à l'utilisation des technologies
européennes qui pourrait établir en Gaspésie, à ce
moment-là, une du côté de la baie des Chaleurs et une du
côté nord de la Gaspésie, des entreprises qui pourraient
recycler les sous-produits de la pêche.
M. Perron: Mais est-ce que ça concernait surtout les
deuxième et troisième transformations plutôt que des
sous-produits?
M. Lemieux (Robert): Ils ont été voir trois
entreprises pour des produits de deuxième et troisième
transformations, alors des produits de consommation humaine, et une
quatrième entreprise pour recycler des sous-produits.
M. Perron: d'accord. maintenant, je comprends que ni le ministre,
ni le sous-ministre, d'ailleurs, ne peuvent pas avoir cette
information-là ici directement sur place; est-ce qu'on pourrait essayer
de nous obtenir les informations...
M. Pagé: Je vous donne l'assurance qu'on va vous donner
toutes les informations pertinentes au secrétariat.
M. Perron: ...et nous transmettre ça, sinon d'ici la fin
de la commission, peut-être dans un avenir très
rapproché.
M. Pagé: Oui.
M. Perron: Le nom des usines qui ont été
visitées et la raison de la visite de ces usines-là...
M. Pagé: C'est ça.
M. Perron: ...et quelle sorte de résultats ça
a donné en bout de ligne. Si on fait une dépense de
quelque 8800 $...
M. Pagé: Je suis pleinement d'accord avec vous, les
piastres sont...
M. Perron: ...je pense que le ministre lui-même est
intéressé de savoir ce qui est arrivé.
M. Pagé: ...importantes à partir de la
première. Tous les dollars sont importants.
Plan de relance de l'industrie des
pêches
M. Perron: Ce ne sera pas long, M. le Président.
Dans le plan de relance de l'industrie des pêches, le ministre a
élaboré quelque peu tout à l'heure sur cette question.
Est-ce qu'il a mentionné que, très, très prochainement, il
doit faire l'annonce de ce programme, de ce plan de relance?
M. Pagé: Oui, parce que le mémoire a
été étudié par le Conseil des ministres cet
après-midi. Connaissant la volonté très claire,
très ferme...
M. Perron: Du ministre.
M. Pagé: ...du gouvernement...
M. Perron: Non pas du gouvernement, mais du ministre.
M. Pagé: Le gouvernement, pour appuyer son ministre des
pêches, j'ai tous les motifs de croire que le mémoire va
être accepté ce soir. Donc, a compter de bientôt,
même, ça pourrait être d'ici une semaine, en principe,
à compter de demain, ça pourrait être annoncé.
M. Perron: Donc, ça pourrait être annoncé
demain, dépendamment de la décision du Conseil des ministres,
aujourd'hui.
M. Pagé: Exactement.
M. Perron: Et le ministre pense que ça va être
adopté par le Conseil des ministres.
M. Pagé: Oui, je n'ai pas d'inquiétude. Quand les
dossiers sont bien préparés, ils sont bien adoptés.
M. Perron: O.K. D'accord. Alors, M. le Président, sur la
question du plan de relance de l'industrie des pêches qui a
été mentionné par le ministre, tout à l'heure, on
reviendra éventuellement là-dessus puisque le ministre doit faire
une annonce officielle, probablement demain, suite à la décision
du Conseil des ministres. (12 heures)
M. Pagé: Possiblement demain.
M. Perron: Possiblement demain. Dans le plan
fédéral d'aide aux pêcheries des Maritimes...
M. Pagé: Oui.
Entente de principe avec le
fédéral
au sujet du plan d'intervention sur
le développement des pêches
M. Perron: ...le ministre a parlé, tout à l'heure,
d'une entente de principe avec le ministre Valcourt concernant le plan
d'intervention sur le développement des pêches. Est-ce que cette
entente de principe serait parallèle aux 584 000 000 $ ou si c'est
à l'intérieur des 584 000 000 $?
M. Pagé: O.K. L'annonce faite par le ministre des
Pêches et Océans avec M. Crosbie et M. MacKay à
Terre-Neuve, si ma mémoire est fidèle, c'était le 4 mai.
Dans ce programme-là, il y a 584 000 000 $...
M. Perron: Sur cinq ans.
M. Pagé: ...sur cinq ans. Directement, pour le
Québec, il y a 9 000 000 $, ce qui représente environ 2,5 % ou
2,7 %. Indirectement, pour le Québec, il y a quand même des choses
qui sont susceptibles de nous toucher positivement. Exemple concret, la
volonté très ferme du gouvernement canadien de limiter la
surpêche aux limites de la zone des 200 milles. On sait, d'ailleurs, que
les représentants gouvernementaux de la Communauté
économique européenne sont venus à Ottawa récemment
- et les changements au niveau des responsables du secteur des pêches
dans la Communauté économique européenne - et ont
formulé très clairement aux Canadiens leur volonté de
discipliner certains pays de la Communauté qui sont, comme c'est connu
publiquement, le Portugal et l'Espagne, parce que la Communauté
économique européenne ne semble pas à l'aise avec cette
perception de la communauté internationale, comme quoi ces
gens-là pratiquent une surpêche intensive aux limites des
territoires canadiens, premièrement.
Deuxièment, les représentants du gouvernement de l'Espagne
ont confirmé aussi aux autorités fédérales leur
volonté de discipliner davantage les pêcheurs espagnols
près des zones canadiennes. Troisièmement, le gouvernement
fédéral a annoncé des budgets qui allaient appuyer cette
démarche d'un contrôle très rigoureux; donc, il y a des
sommes importantes. C'est près de 150 000 000 $ qui sont affectés
à la recherche pour rebâtir les stocks dans le golfe et dans
l'ensemble de la région maritime atlantique, ce qui est susceptible,
finalement, indirectement - pas directement - de nous être
bénéfique. Ça, c'est ce qui en est. Pour le reste, il
n'y
a pas autre chose pour le Québec.
Ce sur quoi on s'est entendus? On s'est entendus sur une entente
parallèle. Donc, les montants d'argent affectés par Pêches
et Océans dans l'entente qui est intervenue entre M. Vaicourt et moi, et
pour lesquels il reste à préciser les montants, ce sera de
l'argent neuf du gouvernement canadien qui ne sera pas pris à même
les 584 000 000 $. Moi - pour compléter ma réponse - ce que j'ai
demandé au gouvernement fédéral, c'est d'appareiller, en
fait, pour ne pas dire "matcher", les sommes que le gouvernement du
Québec entend annoncer dans le plan de développement de
l'industrie des pêches pour les cinq prochaines années.
Et je dois vous dire que je préfère une entente
parallèle pour les motifs suivants. On sait que le fédéral
est prêt à intervenir au niveau de l'aquaculture, mais il le fait
toujours... Il ne le fait pas en eau douce à l'égard des autres
provinces. Or, l'objectif qui m'anime, c'est que le fédéral
s'implique dans l'aquaculture en eau douce, et le fait que l'entente doit
être distincte et parallèle pourrait permettre au gouvernement
fédéral d'intervenir en eau douce, à titre exceptionnel,
au Québec, compte tenu des plans d'eau immenses qu'on a en eau douce. En
fait, c'est des éléments comme ceux-là. Moi, je vous
dirais, entre vous et moi, une piastre c'est une piastre, qu'elle vienne des
584 000 000 $ ou qu'elle ne vienne pas des 584 000 000 $, peu m'importe. Ce qui
m'importe, par contre, c'est, premièrement, que le fédéral
soit équitable et juste avec le Québec, qu'on ait notre part du
gâteau et, deuxièmement, on ne demande rien de plus que les
provinces maritimes, rien de plus, et on n'acceptera rien de moins,
cependant.
Et ça, immédiatement, on se rappellera que le plan de
pêches a été annoncé lundi à Halifax. La
conférence des ministres a eu lieu le vendredi. Dès le mercredi,
c'était le... Le plan de pêches n'a pas été
annoncé le 4 mai. Le 4 mai, c'était un vendredi. Il a
été annoncé le lundi 7 mai. Et la conférence des
pêches s'est tenue le vendredi 11 mai. Et dès le 9 mai, je lui ai
fait parvenir... Les communications entre le Québec et Ottawa dans le
secteur des pêches s'inspiraient un peu, pas mal, beaucoup d'une
volée de bois vert, tant et si bien que, dès l'ouverture de la
conférence, il a été confirmé, publiquement et
officiellement, que le Québec ferait l'objet d'une entente
particulière.
M. Perron: M. le Président, je veux bien comprendre que le
ministre qui disait tout à l'heure que peu importe d'où provient
le dollar, qu'il vienne des 584 000 000 $ ou qu'il vienne d'ailleurs, ça
ne le dérange pas, mais le ministre a parié d'une entente
parallèle, puisque c'est une entente parallèle, puis il a
même dit lui-même que c'était à l'extérieur
des 584 000 000 $. Comme c'est de l'argent neuf - parce que c'est exactement le
terme qu'il a utilisé, argent neuf - est-ce que le ministre pourrait
nous dire à peu près à combien est sa demande face
à cette entente parallèle dont le ministre vient de parler,
à l'extérieur des 584 000 000 $?
M. Pagé: Entre 40 000 000 $ et 50 000 000 $.
M. Perron: Bon. En ce qui a trait aux 584 000 000 $
eux-mêmes, est-ce que le ministre a fait des représentations pour
en obtenir une partie aussi de ces 584 000 000 $, puisqu'il y a
déjà une enveloppe, selon ce qu'il m'a répondu l'autre
jour à l'Assemblée nationale, suite à une question, de
l'ordre d'à peu près 120 000 000 $ ou 125 000 000 $ qui ne sont
pas encore engagés?
M. Pagé: II reste 120 800 000 $ qui ne sont pas
engagés, qui seraient affectés plus particulièrement
à la recherche... Ah, c'est ça, qui s'appliquent au recyclage de
la main-d'oeuvre. Il est possible - c'est pour ça que je vous dis entre
40 000 000 $ et 50 000 000 $ - qu'une partie des 120 000 000 $ soit
affectée au Québec. Mais, moi, ce que je dis, c'est ceci. Je n'ai
pas l'intention de passer un an et demi à échanger avec le
fédéral pour savoir où ils vont prendre l'argent. Nous, la
valeur des débarquements au Québec représente 9,7 % ou 10
% de l'industrie des pêches de l'Atlantique. Je veux avoir ma part du
gâteau.
Alors si - exemple concret - il majorait pour 40 000 000 $ l'entente,
pour verser 40 000 000 $ au Québec, ça ferait 624 000 000 $. A 9
%, ça nous met environ à 57 000 000 $, 58 000 000 $ ou 60 000 000
$; 45 000 000 $ ou 50 000 000 $, 52 000 000 $ OU 55 000 000 $, qu'on les ait
d'une enveloppe additionnelle à cette entente, qu'on les ait à
l'intérieur de l'entente sans montant additionnel ou qu'on les ait d'une
entente parallèle, peu m'importe. Ce que je veux, c'est que le
fédéral s'implique au Québec et qu'on soit traités
équitablement. C'est tout. On va poursuivre. On devait se rencontrer
vendredi. J'ai une Indication comme quoi M. Vaicourt est au Nouveau-Brunswick.
Sinon, ce sera en début de semaine. Puis, là, on devrait
être en mesure d'avoir des confirmations de ça.
Je prévois, d'ici fin juin... final.
M. Perron: L'entente avec le fédéral? M.
Pagé: Oui.
M. Perron: Puis le ministre va aller chercher le maximum de
dollars qu'il peut aller chercher de ce côté-là?
M. Pagé: Oui, monsieur! Comme je l'ai fait vendredi
dernier à la conférence des ministres de l'Agriculture, entre 25
000 000 $ et 28 000 000 $ d'argent neuf, cash.
M. Perron: Comment le ministre peut-il expliquer
l'attitude...
M. Pagé: Je ne garderai pas le chèque dans mes
poches pendant trois mois.
M. Perron: comment le ministre peut-il expliquer l'attitude du
fédéral face aux besoins des pêcheurs des industries du
québec dans cette fameuse annonce de 584 000 000 $? est-ce qu'il y a eu
un son de cloche du fédéral à l'effet que l'ensemble des
584 000 000 $ devaient aller dans toutes les provinces maritimes, dans les
quatre provinces maritimes à l'exclusion du québec?
M. Pagé: Ce n'est pas seulement le Québec qui est
exclus, le Nouveau-Brunswick aussi.
M. Perron: Nouveau-Brunswick, oui.
M. Pagé: Écoutez, on va appeler les choses par ce
qu'elles sont. Ça vient d'où ce plan d'intervention
spéciale? Ça vient des ministres...
M. Perron: Crosbie.
M. Pagé:... et du ministre de Terre-Neuve.
M. Perron: Oui. Crosbie surtout.
M. Pagé: M. Crosbie et le ministre des Pêches du
temps, M. Siddon, ont mis en place un comité de travail pour dynamiser
le secteur des pêches, principalement à Terre-Neuve. Ils y ont
investi beaucoup de temps.
M. Perron: Pareil comme s'il n'y avait pas de problème au
Québec là-dessus.
M. Pagé: De Terre-Neuve, ça a débordé
sur la Nouvelle-Ecosse et l'île-du-Prince-Édouard.
L'île-du-Prince-Édouard, ce sont quelques millions de dollars et,
même si ce sont quelques millions, ce sont des particules laissées
sur la table. Nouveau-Brunswick, pratiquement rien et Québec,
pratiquement rien.
M. Perron: Alors, merci, M. le Président, dans ce
secteur-là. Je voudrais passer à un autre secteur qui est le
secteur du homard. Compte tenu que le temps s'écoule maintenant, si je
comprends bien, M. le Président, il ne faut pas se fier à cette
horloge que nous avons à notre droite.
Le Président (M. Richard): Pas du tout. Il est midi et
quart, 12 h 15.
Aide financière apportée dans le secteur
du homard
M. Perron: Se rapportant au homard, quel sera le montant de
l'aide qui sera apportée par le ministre des Pêcheries en rapport
avec ce problème?
M. Pagé: Concernant le homard, il en a été
question avec le fédéral et les autres provinces. Les autres
provinces, que ce soit l'île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Ecosse
et le Nouveau-Brunswick, vivent essentiellement la même
problématique qu'au Québec: chute drastique des prix. Le homard
se vendait la semaine dernière moins cher que la morue. La morue
était 1, 85 $, le homard était 1, 25 $, 1, 50 $ la semaine
dernière. J'ai indiqué aux pêcheurs homardiers du
Québec qu'on allait leur proposer une intervention ad hoc, ponctuelle et
annuelle, uniquement pour faire face à cette situation. On a bâti
un cadre d'intervention au ministère. J'ai signé les
mémoires. Les mémoires ont été signés et
adressés au Conseil des ministres. Je devrais être en mesure de
faire adopter ce programme par le Conseil des ministres mercredi de la semaine
prochaine, soit le 30 mai. Évidemment, ce sera rétroactif au
début de la saison, ça va de soi.
M. Perron: est-ce que les fonds pour ce programme, ce projet du
ministre, vont être pris à l'intérieur des crédits
réguliers du ministère ou si ce sera de l'argent nouveau?
M. Pagé: Non. En partie, dans le cadre du plan de
développement, en partie dans les 10 000 000 $ prévus pour cette
année, paiement de transfert aux pêcheurs et, en partie, provenant
d'autres ministères.
M. Perron: m. le président, j'ai assisté, sur le
bateau maxim, il y a deux semaines, au lancement de la campagne de
publicité du ministre se rapportant...
M. Pagé: Le jeudi 10 mai.
M. Perron:... au homard, le 10 mai dernier. D'ailleurs, je vais
revenir sur le 11 mai parce qu'il devait y avoir une rencontre avec M. Valcourt
et... Je vais procéder tout de suite à cette question. Dans la
rencontre que vous avez eue avec M. Valcourt, le ministre
fédéral, le 11 mai, est-ce qu'il a été question du
homard?
M. Pagé: Longuement.
M. Perron: Et est-ce qu'il y a eu une entente entre les parties,
c'est-à-dire entre le Québec et le fédéral, se
rapportant à la question du homard et aux problèmes vécus
dans ce domaine? Avec l'augmentation possible de la part du
fédéral? (12 h 15)
M. Pagé: II y a eu trois choses qui se dégagent de
l'échange qui a été très long, soit dit en passant.
Premièrement, on s'est entendus,
le fédéral, les provinces maritimes et le Québec,
les provinces de la région maritime de l'Est du Canada, pour participer
ensemble à une campagne de promotion et de développement de
marché au niveau étranger. Une campagne bien ciblée, en
tout cas, à la lecture des éléments qui nous ont
été soumis. C'est immédiatement que j'ai indiqué au
nom du gouvernement du Québec qu'on était disposés
à y participer, premièrement. Donc, campagne de promotion visant
les marchés extérieurs.
Deuxièmement, on a convaincu le gouvernement
fédéral que la situation commandait une analyse de semaine en
semaine dans le homard. Ce que j'ai demandé, ce que le Québec et
le Nouveau-Brunswick ont demandé au fédéral, c'est ceci:
On leur a demandé de se prévaloir de la loi de l'Office de
commercialisation... de soutien, non... On a demandé à l'Office
de commercialisation des produits marins du Canada de faire en 1989 ce qu'ils
ont fait en 1974, c'est-à-dire sortir du marché, pour une
période indéterminée, les stocks de homard en conserve. On
sait qu'il y avait, au début de la saison, 25 000 000 de livres de
homard en conserve dans l'Est du Canada.
Cela veut dire quoi, concrètement, ça? Quel est l'impact
de ça? Ça veut dire que les entreprises doivent supporter ces
inventaires à un coût de financement qui est assez
élevé, merci. Deuxièmement, l'impact, c'est qu'en
début de saison, les entreprises ont dit aux pêcheurs:
Écoutez, le "canné", le homard qui doit aller au homard en
boîte, nous, on n'en achètera pas. On est "overstocké". On
a déjà des surplus énormes dans nos entrepôts. Donc,
là, il y avait une situation qui était très ambiguë.
Ce qu'on a demandé au fédéral, c'est ceci: Faites comme en
1974. Le fédéral, lui, pourrait acheter ces millions de livres.
Mais ça a diminué de 25 000 000 à environ 17 000 000 de
livres en l'espace de moins d'un mois, un mois et demi, depuis mars. Achetez-le
et, quand le marché sera régularisé, les entreprises vont
le racheter au même prix. Ça, ça n'affecte pas le commerce
international. Ce n'est pas déloyal sur le commerce international. On
n'est pas sujet à des "countervail duties", des droits
compensateurs.
M. Perron: Face au libre-échange.
M. Pagé: Face au libre-échange. Et puis, le
fédéral nous a indiqué qu'il nous reviendrait vers la fin
mai, ce qui veut dire la semaine prochaine.
M. Perron: Bon.
M. Pagé: La troisième et dernière chose
qu'on a discutée, c'est la taille des homards. Le ministre
fédéral nous a indiqué qu'il penchait en faveur d'une
taille unique au Canada, peut-être pour la saison de pêche 1991.
À cet égard, la Nouvelle-Ecosse est d'accord, le Nouveau-
Brunswick est d'accord. À l'île-du-Prince-Édouard,
les pêcheurs sont partagés. Pour le Nouveau-Brunswick, M. Lauzier
a dit autour de la table qu'il était d'accord. Pour la Nouvelle-Ecosse,
M. le ministre de la Nouvelle-Ecosse a indiqué qu'il serait d'accord, M.
Mclnnis, son sous-ministre a exprimé des réserves. Pour moi, ce
qui est important, c'est Valcourt.
M. Perron: maintenant, est-ce qu'on comprend bien, m. le
président, que le ministre est toujours dans le cadre de cette
décision du gouvernement américain d'interdire l'importation de
homard de moins de 3 1/4 pouces?
M. Pagé: C'est ce à quoi on
réfère.
M. Perron: Et où on devrait, au niveau des provinces
maritimes, Québec et les provinces maritimes dans l'Est du Canada, se
brancher sur...
M. Pagé: Une taille unique.
M. Perron: C'est ça. Est-ce que ça se dirigeait
vers 3 1/4 pouces aussi ou...
M. Pagé: Ça pourrait se diriger vers 3 pouces, dans
un premier temps. Actuellement, c'était 2 1/2 pouces à
l'île-du-Prince-Édouard et 2 1/2 pouces au Nouveau-Brunswick; 2
1/2 pouces à l'île-du-Prince-Édouard; 2 1/2 pouces au
Nouveau-Brunswick. Nous, on est à 3 pouces.
M. Perron: En Nouvelle-Ecosse, c'est combien?
M. Pagé: Je les ai ici. Québec est à 3
pouces. Quand on parle de 3 pouces, on parle entre la limite de la
tête...
M. Perron: Les yeux.
M. Pagé: Les yeux.
M. Perron: Aller jusque...
M. Pagé: Au début de la queue.
M. Perron: C'est ça.
M. Pagé: 3 pouces. Terre-Neuve, 3 3/16 pouces;
Nouvelle-Ecosse, 3 3/16 pouces; l'île-du-Prince-Édouard, 2 1/2
pouces; Nouveau-Brunswick, 2 1/2 pouces. Les États-Unis prévoient
une taille, par les amendements qui ont été adoptés en
1989. En 1990, il n'y a pas de homard de moins de 3 1/4 pouces qui rentre; en
1991, aucun homard de moins de 3 9/32 pouces et, en 1992, 3 5/16 pouces, ce qui
veut dire plus que 3 1/4 pouces.
M. Perron: D'accord. Maintenant, est-ce que
les gouvernements concernés du Canada ont l'intention de se
coller là-dessus pour régler le problème une fois pour
toutes, se coller sur la réglementation américaine ou quoi?
M. Pagé: Pour moi, ce qui est important, c'est,
premièrement, de se diriger...
M. Perron: Vers.
M. Pagé: ...vers, sans nécessairement arriver
à. Deuxièmement, qu'on ait une taille unique. Écoutez, il
y a des hors-jeu à la ligne rouge pour le Nouveau-Brunswick, il n'y a
pas de hors-jeu à la ligne bleue pour Terre-Neuve et il n'y a pas du
tout de hors-jeu pour l'île-du-Prince-Édouard. C'est tout
mêlé, ça n'a pas de bon sens.
M. Perron: Par contre, on dit que c'est une responsabilité
partagée, actuellement, parce que, au niveau de Terre-Neuve, il y a
déjà une réglementation qui existe, qui n'a pas
été contestée au niveau constitutionnel. Il y a
déjà une réglementation qui existe à Terre-Neuve
sur la longueur du homard qu'on peut mettre en marché.
M. Pagé: Oui, 3 3/16 pouces. M. Perron: 3 3/16
pouces.
M. Pagé: II y a bien des choses. D'ailleurs, on pourrait
parler de Terre-Neuve longtemps, ce matin...
M. Perron: Pourquoi ne la fait-on pas, cette
réglementation obligatoire, le plus vite possible dans l'ensemble
pancanadien?
M. Pagé: C'est ce que j'ai demandé, que
l'ensemble... Comment, dans l'entente parallèle?
M. Perron: Non, l'ensemble pancandien.
M. Pagé: Ah, O.K., je m'excuse. L'objectif poursuivi par
le Québec, c'est qu'on ait une taille unique de réglementation
concernant la mise en marché du homard au Canada, premièrement.
Dans mon livre à moi, oh n'est pas obligé de se limiter à
une commercialisation exacte avec les Américains parce que ce qui est en
deçà, ce qui ne peut pas entrer sur le marché
américain parce que plus petit que la taille exigée par les
Américains, peut facilement aller au "canné". Mais l'important,
c'est que les règles du jeu soient les mêmes pour tout le
monde.
M. Perron: Là-dessus, on est d'accord. Sans ça, il
y a ce qu'on appelle communément du "dumping" qui peut se faire d'un
bord puis de l'autre.
M. Pagé: Exactement.
M. Perron: Et là, ce sont les pêcheurs et les
producteurs québécois qui, eux, sont d'accord avec la
réglementation, où on devrait se coller le plus près
possible de la politique américaine. Ce sont eux, ces
pêcheurs-là, qui en subissent les préjudices actuellement,
les pêcheurs québécois.
M. Pagé: Oui, au bénéfice de certaines
provinces.
Campagne publicitaire à la
télévision pour faire la promotion du homard
M. Perron: C'est ça, de l'Est.
M. le Président, je reviens à la publicité qui a
été lancée par le ministre, en date du 10 mai dernier. Je
n'ai pas posé de question cette journée-là, mais je la
pose aujourd'hui. De mémoire, le ministre a annoncé que, en ce
qui a trait à la promotion du homard de façon
télévisée, ça se ferait seulement l'an prochain.
Pourquoi le ministre ne fait-il pas cette publicité cette année
plutôt que d'attendre à l'an prochain?
M. Pagé: Purement et simplement pour des motifs
techniques. C'est le jeudi soir 3 mai, à Montréal, que j'ai
rencontré l'ensemble des grandes chaînes, c'est-à-dire
Métro, Provigo, Steinberg, et Hudon et Daudelin. C'était une
rencontre faisant suite à de nombreux contacts établis par le
ministère avec chacune de ces chaînes individuellement. Comme la
saison de pêche s'ouvrait quelques jours après - cette rencontre
avait été prévue originairement vers ça, le 3 mai,
et elle a eu lieu le 3 mai - et c'est seulement à ce moment-là
que l'ensemble des chaînes m'ont confirmé leur participation
à la démarche visant à faire en sorte que le homard du
Québec soit bien spécifié dans la commercialisation de ces
chaînes, et c'est seulement à ce moment-là que les
chaînes m'ont confirmé leur intérêt à
participer à des démarches de communication
télévisée, premièrement.
Deuxièmement, une démarche de communication
télévisée, ça implique beaucoup de choses,
ça implique de bâtir un message publicitaire. Si je me
réfère à celui auquel on s'est associé avec
beaucoup de succès, qui est la banane pour faire la promotion du porc,
il y a deux ans, ça a été conçu cinq mois, six mois
avant l'intervention comme telle à la télévision. Il faut
penser aux personnes, il faut penser au texte, il faut penser à
plusieurs possibilités de message à véhiculer dans cette
période de 25 secondes, de 30 secondes ou d'une minute, il faut faire de
l'enregistrement, il faut bâtir un "jingle", il faut faire bien des
choses. Alors, c'était physiquement impossible pour cette année
de faire quelque chose de bien.
M. Perron: D'accord..
M. Pagé: L'année prochaine, je peux vous
indiquer aussi, l'année prochaine, que j'entends proposer
à l'industrie une démarche de communication très,
très spécifique sur le marché de Toronto. J'étais
à Toronto, la semaine dernière, et les échanges que j'ai
eus là-bas me permettent de croire que le marché de Toronto, qui
est un marché quand même très vaste au niveau des produits
marins et notamment du homard, est principalement alimenté par le
marché américain, par le homard américain.
M. Perron: M. le Président, toujours en rapport avec le
homard, est-ce que le ministre est favorable à la demande de l'Alliance
des pêcheurs commerciaux du Québec qui a été faite,
d'ailleurs, auprès du fédéral, à savoir le soutien
des prix du homard via l'Office des prix des produits de la pêche? Est-ce
que le ministre est d'accord avec ça?
M. Pagé: ...pourrait le faire.
M. Perron: Est-ce qu'il va le faire?
M. Pagé: Le fédéral?
M. Perron: Oui.
M. Pagé: Ça fait...
M. Perron: Selon les informations que le ministre a.
M. Pagé: Ça fait l'objet... Ah, mais vous savez, si
je réfère à l'accueil réservé par le
ministre fédéral des Pêches aux homardiers du Québec
lorsqu'ils sont allés le visiter au Nou-veau-Brunswick...
M. Perron: Ça n'a pas été très
chaleureux, je crois.
M. Pagé: Ça n'a pas été très
chaleureux.
M. Perron: Dans un autre ordre d'idées, on a parlé
tout à l'heure de la position du gouvernement fédéral, non
pas du gouvernement fédéral mais du gouvernement
américain, et on sait que cette position-là est connue depuis
plusieurs mois, c'est-à-dire antérieurement à la saison de
pêche de 1990. Il y a des dépenses de voyage qui démontrent
que des fonctionnaires des pêcheries du Québec ont
rencontré leurs homologues fédéraux au sujet de la
modification de la réglementation américaine sur la taille des
homards à au moins cinq ou six reprises entre le 30 août 1989 et
le 26 février 1990. Est-ce que le ministre pourrait m'expliquer
pourquoi, compte tenu de ce qui se passait, malgré toutes ces
rencontres, son gouvernement n'a pas été capable de
prévenir la crise actuelle dans le domaine du homard? On aurait dû
sentir, à ce moment-là, qu'il y avait une crise qui s'en
venait.
M. Pagé: On le sentait.
M. Perron: Mais pourquoi n'y a-t-il pas eu de
réaction...
M. Pagé: On le sentait, et c'est pourquoi on allait
à Ottawa.
M. Perron: ...dans l'immédiat?
M. Pagé: Sauf qu'entre-temps, il y a eu deux changements
ministériels, on a changé de ministre au Québec, on a
aussi changé de ministre au fédéral. Je dois vous dire que
moi, personnellement, j'ai commencé à sentir, sans que ce soit
une critique de M. Siddon, j'ai commencé à sentir une
évolution des préoccupations fédérales à
l'égard de ce dossier-là depuis que M. Valcourt est
arrivé. D'abord, cette taille-là - on va se parler bien
ouvertement, ce matin - quand M. Siddon... D'abord, vous savez que M. Siddon
venait de la Colombie-Britannique.
M. Perron: Oui.
M. Pagé: Vous savez que M. Crosbie a toujours voulu se
donner un chapeau additionnel de ministre des Pêches...
M. Perron: On parle d'un Terre-Neuvien, là.
M. Pagé: ...en région d'Atlantique. Oui, oui, on
parle de M. Crosbie, de Terre-Neuve. Et M. Crosbie n'était pas
affecté, Terre-Neuve n'est pas affectée par la mesure
américaine; eux autres, ils produisent à 3 3/16 pouces.
M. Perron: C'est ça.
M. Pagé: Et pratiquement pas affectés...
M. Perron: En d'autres mots, ils sont morts de rire ou
presque.
M. Pagé: Je ne sais pas s'ils sont morts de rire, mais ils
me semblent bien vivants dans d'autres dossiers. Ceci étant dit, depuis
l'arrivée de M. Valcourt, je sens une préoccupation, une plus
grande préoccupation des autorités fédérales en
référence à l'impact pour le Canada et le Québec de
cette mesure américaine. Si nous sommes allés à Ottawa,
c'est pour les sensibiliser, c'est pour faire notre job. Et l'impact, on l'a
mesuré, parce que j'ai annoncé immédiatement, au moment de
la saison de pêche, une campagne de promotion qui a impliqué
d'asseoir autour de la même table les gens de l'industrie, Socomer, les
chaînes, etc. On s'est préparé. À preuve, on
était ensemble le 10 mai puis, le 14 mai, j'étais à
Montréal, puis on me dit que ça va très bien, on me dit
qu'on s'arrache le homard du Québec. Et les Québécois ont
témoigné de
beaucoup de solidarité, non seulement parce que c'est un produit
du Québec mais aussi, particulièrement, parce que c'est un
produit de très grande qualité. (12 h 30)
M. Perron: M. le Président, le 10 mai dernier, le ministre
a annoncé une politique de promotion du homard québécois,
en se servant . d'un élastique bleu. Est-ce que cet élastique va
sur les deux pinces ou seulement sur une pince?
M. Pagé: Normalement, sur les deux, sauf que, dans
certains cas, on m'a dit que, du homard... On m'a dit... Écoutez, je ne
suis pas sur les quais tous les matins, je suis avec vous tous les matins. On
m'a dit que, dans certains cas, nos pêcheurs, prévoyant manquer
d'élastiques dans l'immédiat, apposaient l'élastique bleu
et, dans certains cas, très limités cependant, ils auraient
apposé des balances d'élastiques de l'an passé.
M. Perron: Mais est-ce que l'élastique bleu, on le met sur
les deux pinces? C'est ça que je veux savoir parce que...
M. Pagé: Normalement, oui.
M. Perron: Bon. En fin de semaine dernière...
M. Pagé: Vous en avez trouvé un juste sur une
pince? C'est possible.
M. Perron: En fin de semaine dernière, je suis allé
à Alma et j'ai rencontré des homards fédéralistes,
M. le Président. Parce qu'il y avait une pince qui avait un
élastique bleu, croyez-le ou non, et l'autre avait un élastique
blanc.
M. Pagé: Bon, c'est exactement ce à quoi je
référais, il y a quelques minutes.
M. Perron: D'où ça vient, ça?
M. Pagé: Ça vient probablement de la région
maritime du Québec, très certainement de la région
maritime du Québec. Comment ça peut s'expliquer? C'est
très probablement une entreprise qui craignait de manquer
d'élastiques dans la journée.
M. Perron: J'aimerais bien que le ministre fasse la
vérification parce qu'on l'a faite, nous, à l'autre bout.
M. Pagé: C'est fait, ça.
M. Perron: II s'agit du motel Dequen.
M. Pagé: Motel comment?
M. Perron: Motel Dequen.
M. Pagé: A Jonquière, ça?
M. Perron: Le restaurant Le Provençal...
M. Pagé: Oui.
M. Perron:... à Alma.
M. Pagé: À Alma? Ah! non.
M. Perron: Oui, où, dans le vivier, il y avait des homards
qui avaient, à une pince, un élastique bleu et, à l'autre
pince, un élastique blanc. Et il y avait, dans le même vivier, des
homards qui avaient des élastiques bleus aux deux pinces.
M. Pagé: Oui. M. Perron: Et...
M. Pagé: Je suis persuadé que la
vérification va nous donner que c'étaient des homards du
Québec. Mais de où?
M. Perron: Puis on a vérifié, là-bas, et le
restaurateur nous disait qu'il avait acheté les homards de
Jonquière, mais qu'il avait reçu ça dans une grosse
boîte et qu'il ne pouvait pas dire si c'étaient des homards du
Québec ou du Nouveau-Brunswick. Il n'en avait aucune idée. Donc,
la promotion, la publicité ne se rend pas tellement dans certaines
régions du Québec. Il faudrait peut-être regarder cet
aspect-là pour la faire encore plus.
M. Pagé: Je dois vous dire... Je vais vérifier,
mais je suis convaincu que c'était du homard du Québec, presque
persuadé que c'était du homard du Québec.
M. Perron: Et, en passant...
M. Pagé: Parce qu'on a un contrat d'exclusivité
pour les fameux élastiques.
M. Perron: En tout cas, il faudrait vérifier cet
aspect-là, parce que...
M. Pagé: Ça va être vérifié,
puis je vais vous...
M. Perron:... si on veut faire la promotion des homards du
Québec, qu'on la fasse...
M. Pagé:... répondre...
M. Perron:... de la façon dont le ministre l'a
annoncée, sans ça, il va se faire jouer des tours.
M. Pagé: Mais j'ai dit, dès le 10 mai, qu'il
était possible qu'il y ait certaines failles parce
que c'est une première démarche, ça. D'ailleurs,
c'est ce pourquoi on a prévu une séance de "debriefing" par la
suite. Je n'ai pas la prétention de croire qu'une démarche
initiale, de facture tout à fait nouvelle comme celle-là, qui
implique plusieurs agents, ne présente aucune faille quand on
commercialise environ 7 000 000 de livres de homard dans une année, dans
une période très limitée de quelques semaines. Cependant,
je vais faire les vérifications concernant le restaurant Le Dequen,
à Aima, et je vais me faire un plaisir de vous répondre d'ici
mardi prochain.
M. Perron: M. le Président, juste un commentaire. Ce n'est
pas une question, mais un commentaire face à la publicité.
M. Pagé: Est-ce qu'il était bon? Il était
bon, hein?
M. Perron: II était très... Il est excellent,
oui.
M. Pagé: En avez-vous mangé seulement un ou...
M. Perron: Ça, c'est... M. le Président, je n'ai
pas le droit à plus d'un.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Perron: C'est vrai qu'il se mêle de mes affaires, hein?
Même de ma nourriture.
Une voix: Même de votre régime. M. Perron:
Même de mon régime.
Le Président (M. Richard): C'est qu'il tient à
votre santé, probablement. Le connaissant... Connaissant M. le ministre,
il tient sûrement à votre santé.
M. Pagé: II y a beaucoup de protéines, mais je me
demande comment... Là, il y a une question qui me...
M. Perron: Alors là, je le vois venir, M. le
Président. Non, non.
M. Pagé: II y a une partie de votre commentaire que je ne
comprends pas. Les élastiques étaient bleus et blancs et vous
l'avez qualifié de homard fédéraliste.
M. Perron: C'est parce qu'il est supposé avoir des
élastiques bleus aux deux pinces.
M. Pagé: Mais le bleu et le blanc, ce sont les couleurs de
notre drapeau...
M. Perron: Je le sais, ça. Je suis au courant de
ça, ça fait longtemps.
M. Pagé: ...auquel nous sommes profondément
attachés.
M. Perron: Oui. Mais moi, j'y suis plus attaché que le
ministre.
M. Pagé: Je n'en suis pas certain. M. Perron:
Admettons.
M. Pagé: Je n'en suis pas certain. Mon nationalisme...
M. Perron: Ça dépend de nos allégeances
politiques. En tout cas!
M. Pagé: ...est très profond. ahl ça, non.
vous ne pariez pas le langage de vos chefs, en fin de semaine, qui disaient: la
patrie avant les partis.
M. Perron: M. le Président, là, on est en train de
parler du Conseil national du parti. S'il veut faire un discours
là-dessus, je vais attendre, et je vais en faire un, moi, tout de suite
après.
Des voix: Ha, ha, ha!
Quotas pour la pêche au crabe
M. Perron: M. le Président, un commentaire sur la question
du homard. Moi, je pense concrètement que, compte tenu du fait que le
gouvernement du Québec, en tout cas, plusieurs fonctionnaires du
gouvernement du Québec... Donc, le ministre devait sûrement
être informé qu'il y avait déjà des problèmes
qui s'en venaient en rapport avec le homard québécois face au
marché américain, face au marché québécois
lui-même, face au marché canadien. Je pense que la
publicité télévisée aurait pu même être
faite au cours de l'année 1990, dès ce printemps, parce que le
gouvernement savait déjà. Mais ça, passons, de toute
façon, c'est le commentaire que je voulais faire.
Je ne remets pas en question, disons, la bonne foi du ministre,
là, sur cette question-là; je comprends qu'il est arrivé
dans le paysage à un certain moment donné de l'année 1989,
vers la fin, et qu'il n'a peut-être pas pu s'occuper de ce
dossier-là dès le début, mais il me semble, selon moi, que
la publicité aurait dû commencer, aurait pu commencer même
vers la fin de l'hiver pour, justement, empêcher les problèmes qui
sont vécus actuellement.
M. le Président, dans un autre ordre d'idées se rapportant
aux quotas de pêche au crabe. Le plan de pêche du gouvernement
fédéral de 1990 du crabe semi-hauturier du sud-ouest du golfe
prévoit, pour la première année, des quotas par entreprise
plutôt que la pêche compétitive qui
était pratiquée en 1989. Les prises totales de 1989 se
Sont élevées à près de 8000 tonnes, soit environ
3400 tonnes par les pêcheurs québécois et 4500 tonnes par
les pêcheurs des Maritimes, c'est-à-dire surtout du
Nouveau-Brunswick. Cette performance des pêcheurs
québécois, selon moi, était excellente, compte tenu de
leur participation assez nouvelle à la pêche au crabe dans cette
région maritime. Le ministre Valcourt a décidé de limiter
les prises totales à un montant de 7000 tonnes, pour 1990. La
répartition des quotas est désavantageuse pour les pêcheurs
québécois - je l'ai déjà expliqué
antérieurement - puisqu'ils sont les seuls à se voir
limités dans leurs prises par rapport au débarquement de 1989
puisqu'ils n'ont droit, cette année, qu'à 2500 tonnes contre 4500
tonnes pour les pêcheurs du Nouveau-Brunswick. Le ministre des
Pêcheries du Québec a écrit à son homologue
fédéral pour lui demander de surseoir à l'application de
cette décision ou encore de donner une compensation aux pêcheurs
québécois. Cette compensation devrait, selon le ministre
délégué aux Pêcheries du Québec, atteindre
quelque 6 000 000 $, selon des informations que nous avons. Quelle a
été la réponse du ministre Valcourt? Le ministre a-t-il
fait des représentations directes, non seulement par lettre mais
directes, lors de ses rencontres avec le ministre Valcourt, en rapport avec ce
problème-là vécu par les crabiers du Québec?
M. Pagé: Oui. L'impact, en fait, est uhe diminution des
revenus bruts de 53 000 $ par bateau. On a 47 bateaux; alors, faites le
décompte, là, c'est un impact très appréciable.
Cependant, cette diminution touche un secteur de l'industrie qui a quand
même des revenus très importants depuis plusieurs années.
Donc, ils sont mieux équipés pour faire face à une
situation comme celle-là; financièrement, ils sont mieux
prémunis pour faire face à une situation comme celle-là
que d'autres pêcheurs, à titre d'exemple.
Deuxièmement, c'est le cas que les représentations ont
été faites par écrit et verbalement. J'ai eu à
converser au téléphone, à quelques reprises, avec M.
Valcourt lui-même, sur le problème.
Troisièmement, on a tous les motifs de croire que, pour la
prochaine année, le quota devrait être revu à la hausse, en
raison de la diminution des stocks qui aurait été probablement
surestimée.
Autre élément, on est en attente d'une réponse.
Vous savez, à les voir intervenir sous l'égide inspirée
par les complaintes budgétaires du gouvernement fédéral,
j'hésite à croire que le chèque soit dans la poste.
M. Perron: M. le Président, lorsque c'est arrivé,
lorsque ça a été connu, par rapport au plan de pêche
du gouvernement fédéral, le ministre des Pêcheries du
Québec a dit textuellement ceci: Que c'était l'insulte aux
pêcheurs très performants du Québec. Si je comprends bien,
la réponse que vient de me donner le ministre, ce n'est maintenant plus
une insulte, ce n'est pratiquement rien il y a, pratiquement, pas trop de
problèmes de ce côté-là.
M. Pagé: C'est que ça n'a pas de bon sens, ce qu'il
a fait.
M. Perron: Bon, bien, qu'est-ce qui va arriver en 1990, par
rapport à nos pêcheurs québécois...
M. Pagé: La saison de pêche est terminée,
là?
M. Perron: ...nos crabiers québécois? Est-ce que le
ministre Valcourt va ajouter des quotas, va en enlever au Nouveau-Brunswick
puis en remettre ici, ou quoi?
M. Pagé: Non, la saison de pêche est
terminée.
M. Perron: Non, non, mais qu'est-ce que... Oui, terminée,
mais...
M. Pagé: Elle n'a pas été longue.
M. Perron: ...on sait qu'il y a du crabe blanc, là.
M. Pagé: Oui.
M. Perron: Mais le crabe blanc n'existe pas dans toutes les
régions maritimes, actuellement.
M. Pagé: Je suis d'accord avec vous. Qu'est-ce qui va
arriver?
M. Perron: Le crabe blanc, le ministre sait ce que c'est...
M. Pagé: Oui, oui.
M. Perron: C'est un crabe qui change de carapace.
M. Pagé: oui, puis il faut le pêcher à une
certaine période. qu'est-ce qui va arriver? les représentations
ont été faites. l'action du fédéral dans ce
dossier-là est une autre action qui va permettre aux gens de juger le
fédéral à partir de ses actes.
M. Perron: Maintenant, comme le fédéral n'a pas
encore pris de décision - si j'ai bien compris la réponse du
ministre - se rapportant aux compensations qui ont été
demandées pour les pêcheurs, compensations fédérales
pour les pêcheurs, est-ce que...
M. Pagé: C'est ça. Puis ma job, c'est de les aider,
puis c'est ce que j'ai fait. Puis je vais continuer.
M. Perron: Bon. De quelle façon le ministre...
M. Pagé: Ne me demandez pas d'émettre le
chèque à leur place!
M. Perron: Non, non, d'accord. Mais est-ce que le ministre des
Pêcheries du Québec - dans la mesure où le
fédéral n'interviendrait pas financièrement auprès
de ces crabiers - a l'intention d'intervenir financièrement pour aider
ces pêcheurs à passer à travers pour l'année
1990?
M. Pagé: II n'est pas d'intérêt public de
répondre à cette question. Il suffirait que je réponde oui
pour que le fédéral recule. Voyons, M. le député,
il n'y a pas d'intérêt public à répondre à
une question comme celle-là.
M. Perron: Les indications que vous avez du gouvernement
fédéral actuellement... Est-ce qu'ils sont juste en train
d'étudier le problème pour répondre en 1991 ou s'ils vont
répondre très prochainement au sujet de cette demande
québécoise d'aide financière?
M. Pagé: Ce sujet-là va aussi être à
l'ordre du jour de ma rencontre prévue avec M. Valcourt soit pour
vendredi ou, encore, pour la semaine prochaine. Je peux vous l'assurer.
M. Perron: Ça va être à l'ordre du jour?
M. Pagé: Oui, monsieur.
M. Perron: Et discuté très fermement par le
ministre...
M. Pagé: Très fermement, comme j'ai la
réputation de le faire dans mes dossiers.
Projet de loi 15, sur la mise
en marché des produits agricoles,
alimentaires et de la pêche
M. Perron: M. le Président, de mémoire, au
feuilleton, il y a un projet de loi 15 qui s'en viendrait
éventuellement, se rapportant à la Loi sur la mise en
marché des produits agricoles et alimentaires, et des produits marins.
Puis il y a des amendements qui viseraient à incorporer à cette
loi les produits de la pêche commerciale et de l'aquiculture et qui aussi
se rapportent à ce que m'a répondu le ministre cette semaine, ou
encore les semaines antérieures, par rapport à la question des
pêcheries. Est-ce que le ministre peut nous dire à quand le
dépôt du projet de loi en question?
M. Pagé: Le dépôt du projet de loi 15? M.
Perron: Oui, le projet de loi 15.
M. Pagé: II a été déposé,
premièrement. Deuxièmement, on a tenu la commission
parlementaire; on a entendu, entre autres, les gens de l'industrie des
pêches, autant les industriels que les pêcheurs. Je prévois
vous acheminer...
M. Perron: Non, je parle des amendements.
M. Pagé: Bien oui! J'y arrive. M. Perron:
D'accord.
M. Pagé: Je prévois vous acheminer personnellement
mardi prochain, donc le 29 mai, les amendements au projet de loi 15, comme je
vais le faire avec mon collègue, le député d'Arthabas-ka
et mes collègues de la commission. Je prévois amorcer la
deuxième lecture du projet de loi immédiatement après la
fin de l'étude des crédits, c'est-à-dire lorsque la
Chambre va reprendre l'étude de la législation. Mais, là,
vous aurez eu les amendements une semaine avant, puis vous aurez eu le temps de
les regarder, de les analyser et de les commenter.
M. Perron: Donc, si je comprends bien...
M. Pagé: J'apprécierais cependant que vous les
critiquiez uniquement lorsqu'on sera en Chambre, si possible.
M. Perron: D'accord. On peut s'entendre là-dessus, oui. On
peut les étudier antérieurement pour voir quelle sorte d'impact
ça pourrait donner. On pourrait même aller faire des
vérifications.
M. Pagé: C'est ça, en fait. Mais vous allez
retrouver mutatis mutandis ce que j'ai indiqué ici.
M. Perron: Maintenant, si je comprends bien, ces amendements vont
être déposés après le 15 mai. Ils seront
déposés après le 15 mai.
M. Pagé: non, mais ça n'a aucun... après le
15 mai. mais ça n'a aucun impact là-dessus. l'étude du
projet de loi est déjà amorcée, m. le
député.
M. Perron: Comme le projet de loi est déjà
déposé, donc, ce sont seulement les amendements. On n'a pas
besoin, à ce moment-là...
M. Pagé: Non. Il y a deux possibilités...
M. Perron: ...de l'accord unanime de la
Chambre pour le dépôt des amendements. M. Pagé:
Non.
M. Perron: Est-ce que le ministre entend adopter ce projet de loi
avant la fin de ses-sion?
M. Pagé: Oui. Pour moi, c'est une... Si on veut que
l'industrie des pêches - puis je vous le dis bien objectivement, ce n'est
pas du chantage ou des pressions indues - puisse profiter de ces dispositions
pour la saison 1991, la prochaine saison de pêche, le projet de loi doit
être adopté d'ici la fin juin, parce que l'objectif, c'est
l'entrée en vigueur du projet de loi pour le 1er août. Parce que
vous savez très certainement, M. le député, que,
même si une loi... Prenons l'exemple que la loi ne sera pas
adoptée au mois de juin. Ça voudrait dire adoption quelque part
en décembre prochain. Avant que la loi soit en vigueur, en
février ou mars... Trop tard pour former les chambres de coordination,
trop tard pour que les gens puissent se regrouper, présenter des
requêtes à la régie des produits marins et des produits
agricoles. Alors, on va passer le train pour la saison de pêche 1991. (12
h 45)
Alors, tel que je l'évoquais avec l'AQIP et les industriels, si
on l'adopte au mois de juin, elle entre en vigueur au mois d'août, avant
la saison de pêche 1991. Les gens ont sept mois, presque huit mois dans
certaines productions, pour s'organiser, se parler, échanger et
établir les mécanismes de représentativité et de
représentation pour, entre autres, l'établissement des prix et
tout ça.
M. Perron: M. le Président...
M. Pagé: Je compte sur votre appui, M. le
député, là-dessus.
M. Perron: Oui. M. le Président, pour la question,
justement, que vient de soulever le ministre par rapport à l'appui de
l'Opposition, je préfère de loin attendre les amendements qui
vont être déposés par le ministre des Pêcheries avant
d'annoncer les couleurs de l'Opposition sur cette question-là parce que,
comme je ne connais pas le libellé, je ne veux pas courir le risque de
dire antérieurement que je vais être pour.
M. Pagé: II n'y a pas de problème, c'est votre
droit le plus strict.
M. Perron: Alors, on verra ça dans le temps comme dans le
temps, à savoir de quelle façon on va réagir face aux
amendements qui vont être déposés par le ministre.
M. Pagé: C'est ça.
Suivi de cinq mesures annoncées
l'an dernier par l'ex-ministre
délégué aux
Pêcheries
M. Perron: De toute façon, il le saura bien assez vite. M.
le Président, se rapportant à la Loi sur la transformation des
produits marins, lors de l'étude des crédits 1989-1990, l'ancien
ministre délégué aux Pêcheries avait annoncé
cinq mesures visant à corriger les failles qui se trouvaient dans la Loi
sur la tranformation des produits marins. Ces mesures étaient les
suivantes: premièrement, à cause de trop faibles quantités
ou de l'absence d'installations de transformation, concernant l'exemption de la
loi, pour 1989, de l'aiglefin, de la merluche, des plies rouges et grises, de
l'aiglefin commun, du hareng, de l'épertan et du caplan, cette
décision devait être révisée en cours d'année
et reconduite, si nécessaire; deuxièmement, la mise en place par
l'Alliance des pêcheurs commerciaux du Québec, en collaboration
avec le MAPAQ, d'une structure d'information sur les prix du poisson aux
débarquements au Québec et au Nouveau-Brunswick;
troisièmement - là, je parle toujours de l'annonce faite par
l'ancien ministre délégué aux Pêcheries - la mise
sur pied par l'AQIP, en collaboration avec le MAPAQ, d'un système
d'information sur les espèces et les quantités
débarquées qui ne trouvent pas preneur localement;
quatrièmement, la transmission d'information aux pêcheurs sur les
acheteurs itinérants par le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation du Québec; cinquièmement,
dernier point, la mise sur pied par le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation de deux comités tripartites
réunissant, en plus du MAPAQ, l'AQIP et l'Alliance des pêcheurs
commerciaux, afin d'assurer le suivi de l'application de la loi et
d'établir des lignes directrices, des actions à prendre, à
moyen terme, pour favoriser l'établissement de prix équitables
pour les débarquements au Québec. Ça, c'est le second
comité.
Ma question au ministre est la suivante: le ministre peut-il nous faire
un compte rendu de l'état du dossier pour chacune des mesures que je
viens de mentionner?
M. Pagé: M. le Président, vous me permettrez
très certainement de demander à mon sous-ministre de
répondre en mon nom.
M. Lemieux (Robert): O.K. En ce qui concerne la première
mesure, c'est-à-dire l'exclusion des espèces qui étaient
peu pêchées et pour lesquelles on n'avait pas d'entreprises qui
étaient prêtes à transformer l'espèce, ces
exclusions-là ont été maintenues en place pour cette
année. La deuxième mesure, qui consistait à informer les
pêcheurs et les industriels des prix qui étaient payés au
Québec ou au Nouveau-Brunswick, etc., a aussi été
maintenue en place.
Ça se fait encore cette année, avec la participation du
MAPAQ en termes de coût. La mise sur pied de l'AQIP, en collaboration
avec le MAPAQ, d'un système d'information sur les espèces et les
quantités débarquées qui ne trouvent pas preneur
localement, c'est toujours en place. On n'a pas eu vraiment à faire
l'utilisation de cette mesure-là. C'est arrivé à deux ou
trois occasions, l'an passé, où on a demandé,
évidemment, de faire connaître aux industriels qu'il y avait des
disponibilités, mais c'est toujours en place. Ça a
été utilisé à deux ou trois occasions l'an
dernier.
La transmission d'information aux pêcheurs sur les acheteurs
itinérants par le MAPAQ. Alors, l'an passé, on a fait
connaître aux pêcheurs le type de contrat qu'ils devraient signer.
On a fait connaître ça par leurs associations. On a envoyé
ces types de contrat aux associations et le type de facture qu'ils devraient
avoir des acheteurs itinérants. Si le besoin se faisait sentir,
aujourd'hui encore, de republiciser ces choses-là auprès des
associations, "définitivement" qu'on le referait, mais ça n'a pas
eu à être répété d'une façon
très formelle cette année.
En ce qui regarde la mise sur pied des deux comités, le premier
comité, entre le MAPAQ, l'AQIP et l'Alliance des pêcheurs, pour
assurer le suivi, s'est rencontré à une couple d'occasions l'an
dernier. Il n'a pas proposé de changement au mode d'application qu'on a
fait l'an passé, pour 1990.
M. Perron: Est-ce que les deux comités ont
été formés?
M. Lemieux (Robert): Le premier comité a été
formé. Le deuxième, qui devait établir les lignes
directrices des actions à prendre à moyen terme pour favoriser
l'établissement... Les gens se sont surtout intéressés
à la loi 15 qui devrait permettre d'établir des mécanismes
pour fixer les prix entre les pêcheurs ou, du moins, de négocier
les prix entre les pêcheurs puis les industriels.
Il reste que, cette année, le ministère ou le ministre
lui-même ont dû s'impliquer à certaines occasions dans des
négociations entre les pêcheurs et les industriels; on parle de
crabe ou de homard, c'est-à-dire de poissons de fond ou de
crevettes.
Poursuites par suite d'infractions
à la Loi sur la transformation
des produits marins
M. Perron: Toujours relativement à la Loi sur la
transformation des produits marins, M. le Président, est-ce que le
ministre pourrait nous dire ce qui est advenu des poursuites face aux 29
infractions à la Loi sur la transformation des produits marins?
M. Pagé: On va vous répondre, là.
M. Lemieux (Robert): C'est-à-dire que c'est...
M. Perron: On mentionne, face à la loi elle-même: le
nombre de jours travaillés, 1156; visites ou contrôles, 3674;
interventions lors de visites ou contrôles, 590; infractions, 29. Je
parle de ces 29 infractions. Est-ce qu'il y a eu des poursuites
intentées? Si oui, combien?
M. Lemieux (Robert): Ou il n'y avait pas de connaissement, ou il
y a eu des saisies, des permis d'acquéreur, etc.?
M. Perron: Oui.
M. Pagé: C'est en cour.
M. Perron: Combien?
M. Lemieux (Robert): Pour les 29, il y a eu des
procès-verbaux qui ont été émis dans tous ces
cas-là.
M. Perron: Sur 29?
M. Pagé: Oui.
M. Lemieux (Robert): Sur 29.
M. Perron: Est-ce qu'il y a eu 29 poursuites?
M. Pagé: II y en a eu 18, parce qu'il n'y avait pas de
connaissement; dans 2 cas, on a fait des saisies; 1 cas, il n'y avait pas de
permis d'acquéreur; 1 cas d'entrave; 3 cas pour avoir servi
d'intermédiaire; 2 cas pour avoir cédé un produit à
une personne non autorisée; deux cas pour enlèvement de
scellé sur un produit saisi; pour 29 poursuites.
M. Perron: Si je comprends bien, il y avait des itinérants
là-dedans?
M. Pagé: oui. et pour ajouter à la réponse,
à partir du moment où nous, on dresse un procès-verbal, on
le transmet au procureur général qui, lui, procède aux
poursuites appropriées.
M. Perron: M. le Président, en date du 16 mars 1990, se
rapportant toujours à la loi sur la normalisation des usines de
transformation, il y aurait encore 54 usines qui seraient en contravention.
Est-ce que c'est exact?
M. Pagé: Moins que ça, à quelques chiffres
près.
M. Perron: Je parle bien du 16 mars 1990, 54 usines.
M. Lemieux (Robert): II faut s'entendre sur les 54... Je
fn'excuse, M. le ministre.
M. Pagé: Allez-y.
M. Lemieux (Robert): Ce n'est pas 54 usines, c'est 54 occasions
où des gens ont "opéré" dans des conditions où il
n'y avait pas une usine. Là, je peux vous citer, par exemple, des gens
qui font du bourgot dans leur sous-sol pour vendre sur le bord de la route.
C'est une infraction. Alors, c'est 54 cas où il y a eu des entreprises
qui ont fait des infractions, mais elles ne sont pas nécessairement
reconnues comme des usines.
M. Perron: Non, mais c'est 54 établissements...
M. Lemieux (Robert): 54 établissements, comme je vous le
dis...
M. Perron: ...agissant sans permis
M. Lemieux (Robert): Des gens qui peuvent faire, comme je vous le
dis, un bourgot dans leur sous-sol, puis vendre ça avec des petits
bateaux sur le bord de la route, par exemple, ou ils vendent ça dans un
marché aux puces. Alors, ils ont été, ici, classés
comme des établissements, mais ce ne sont pas des établissements
qui seront reconnus comme des usines. Ce sont des gens qui ont fait des
infractions à la loi.
M. Pagé: Ils ont commercialisé sans permis ou des
choses comme ça.
M. Lemieux (Robert): C'est ça.
M. Pagé: Et, dans certains cas, les permis ne sont pas
émis uniquement parce qu'il reste à se conformer à
certaines règles. L'exemple concret du ministre de l'Environnement:
l'usine peut être conforme en tout point en ce qui concerne les
contrôles de qualité à l'entrée du produit, elle est
conforme en tout point au niveau de la façon de conditionner, de
transformer le poisson, conforme en tout point dans les mécanismes de
conservation du produit. Alors, souventefois et dans plusieurs cas, la
non-conformité peut référer, exemple, à l'aire de
stationnement, ça peut référer à la
conformité à un réseau, à une infrastructure
municipale, et pour ce motif le permis n'est pas encore émis. Donc, il
ne faudrait pas penser que, parce qu'il y a une quarantaine d'usines au
Québec qui n'ont pas encore leur permis, c'est 40 usines où il
peut se faire n'importe quoi, puis ce n'est pas inspecté, là. Il
faut être clair; il ne faudrait pas que la question cause de
l'inquiétude ou de la panique chez le consommateur. Ces
produits-là sont inspectés, ces produits-là sont mis en
marché dans des entreprises où l'espace physique, les techniques
utilisées, les façons de manipuler, etc., sont conformes en tout
point aux normes les plus sévères au Canada. Cependant,
souventefois, ça peut être à cause d'un
élément auquel je faisais allusion tantôt, qui est
extérieur à ça.
M. Perron: Maintenant, dans les 54 établissements
concernés, est-ce qu'on pourrait nous dire combien d'usines, des vraies
- des vraies usines, pas des sous-sols - combien d'établissements
réels ça concernait? Je parle des établissements qui
emploient du monde, pas des petites entreprises familiales où
l'étudiant et l'étudiante travaillent dans le sous-sol quand ils
reviennent de l'école. Je parle d'une entreprise.
M. Lemieux (Robert): Ça comprendrait 13... Moins de 20, M.
le député.
M. Perron: Moins de 20 établissements?
M. Lemieux (Robert): moins de 20, qui seraient de vrais
établissements, dont 6 ou 7 usines sont sur la basse-côte-nord, en
construction actuellement par exemple les salines...
M. Perron: D'accord.
M. Lemieux (Robert): ...qui devrait être terminée
pour ouvrir la saison cette année.
M. Perron: Est-ce que je pourrais savoir pourquoi le ministre n'a
pas amendé la loi de 1985, je crois, pour... J'avais posé la
question, antérieurement, aux deux anciens ministres concernés,
pour que le gouvernement lui-même soit conforme. Parce qu'actuellement il
y a des usines qui fonctionnent quand même et qui ne sont pas
nécessairement normalisées. Pourquoi ne pas avoir amendé
la loi?
M. Pagé: c'est pour être certain que le processus
soit maintenu, c'est-à-dire que le processus nous conduisant à
une normalisation des usines soit maintenu.
M. Perron: Oui, mais ces usines-là "opèrent", puis
"opèrent" illégalement. Le gouvernement permet
l'illégalité, à ce moment-là.
M. Pagé: II y avait deux possibilités: on les
fermait toutes immédiatement, et ça, ça aurait
privé la mise en marché d'un produit dont la qualité est
contrôlée, et ça aurait évidemment eu un impact
très négatif, et sur les débarquements, et sur
l'activité économique dans le secteur.
M. Perron: Mais le ministre admet avec moi que le gouvernement a
permis des actions illégales.
M. Pagé: Oui, mais ça, c'est depuis 1980...
M. Perron: 1987. M. Pagé: Avant ça!
M. Perron: 1986 dans certains cas, 1987 dans d'autres cas. Dans
le cas de la Basse-Côte-Nord, c'est le 1er avril 1987 qu'il fallait que
les usines soient conformes et, dans le cas des autres, c'est ie 1er avril
1986. C'est ce que disait la loi, et ce que dit toujours la loi,
d'ailleurs.
M. Pagé: La loi a été adoptée, et son
entrée en vigueur, son application a été retardée
d'année en année. Puis le fait que ça ait
été retardé d'année en année, bien, les gens
étaient susceptibles de dormir sur la "switch" en se disant: Ce n'est
pas compliqué, on n'a pas besoin de se normaliser tout de suite, la loi
n'est pas adoptée encore, elle n'est pas en application.
On la fait entrer en application, puis là, c'est avec une
relation beaucoup plus étroite entre le gouvernement et ces
entreprises-là pour accélérer le processus de
normalisation et pour les conduire à une véritable normalisation.
C'est un problème qui est sur la table, c'est un problème que
nous sommes à gérer actuellement, et j'espère qu'on sera
en mesure d'en arriver à une normalisation complète dans les
meilleurs délais. Mais je veux être très clair, ce n'est
pas parce qu'une entreprise n'a pas vu son permis émis que ça
implique qu'il n'y a pas de contrôle là-dedans et qu'ils font ce
qu'ils veulent. Vous savez pertinemment, M. le député, que ce
n'est pas ça.
Consortium Nova Nord
M. Perron: Dans une autre ordre d'idées, M. le
Président, est-ce que le ministre pourrait nous dire si le consortium
Nova Nord existe toujours?
M. Pagé: Oui. (13 heures)
M. Perron: C'est le consortium qui a fait des
représentations au gouvernement du Québec et au gouvernement
fédéral pour obtenir des permis dans la zone de 200 milles, afin
de faire fonctionner les usines du Québec et aussi certaines usines du
Nouveau-Brunswick. Il existe toujours?
M. Pagé: Oui.
M. Perron: Face à la zone de 200 milles, est-ce que le
ministre entend réduire sa demande ou compte-t-il entreprendre d'autres
démarches, mais beaucoup plus serrées, beaucoup plus efficaces -
je l'espère, en tous les cas - pour obtenir ce droit des pêcheurs
québécois ou des propriétaires d'usines du Québec
dans la zone de 200 milles? Qu'on règle ça une fois pour toutes
avec le gouvernement fédéral, et au plus vite.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Perron: Et est-ce que le ministre, lors de ses rencontres
antérieures avec son homologue fédéral, a fait des
représentations très fortes auprès de ce dernier pour
obtenir des permis dans la zone de 200 milles?
Le Président (M. Richard): M. le ministre, avant que vous
répondiez... Il est 13 heures. Est-ce que nous...
M. Perron: On a commencé un petit peu en retard.
Le Président (M. Richard): On a commencé
peut-être quelques minutes en retard, effectivement. Est-ce qu'on a d'un
commun accord la possibilité d'"extensionner"?
M. Pagé: Oui, quelques minutes.
Le Président (M. Richard): Alors, allez-y, M. le
ministre.
M. Pagé: La réponse est oui, malgré que les
quotas diminuent de façon constante dans cette zone. L'objectif
poursuivi par le gouvernement du Québec dans ce dossier, c'est de faire
en sorte qu'on puisse retourner dans la zone de 200 milles.
Plan de développement de l'aquiculture pour
1990-1991
M. Perron: Je vais passer rapidement deux ou trois questions, M.
le Président, se rapportant à l'aquiculture. Quel est le plan de
développement du ministre par rapport à l'aquiculture en
1990-1991? Est-ce qu'il en a un, plan?
M. Pagé: Oui, j'y ai référé dans mon
discours d'intervention. C'est de consolider nos entreprises. Parce que nos
entreprises ont rencontré de nombreuses difficultés, que ce soit
au niveau des moules, que ce soit au niveau du saumon. On a connu, dans le
saumon, des problèmes de tensions parasites, des problèmes de
rendement, des problèmes de pertes importantes de notre ressource. Dans
les moules aussi, en raison du mouvement des glaces. Nous entendons aider
l'entreprise. D'ailleurs, à preuve, j'ai indiqué ce matin qu'on
devrait intervenir financièrement dans le cas du saumon dans le
comté de Bonaventure. Nous sommes en contact très étroit
avec les gens des moules. J'ai rencontré ces gens-là,
c'était le 30 janvier dernier, aux Îles-de-la-Madeleine. Le plan
que je vais annoncer va prévoir, à partir et du budget de 50 000
000 $, et des programmes réguliers, des interventions en cours
d'année.
M. Perron: M. le Président, je ne demande
pas au ministre de me répondre tout de suite, mais je vais lui
poser quatre questions qui se rapportent au saumon.
M. Pagé: Oui.
M. Perron: Pêche commerciale au saumon. Je sais qu'il y a
une certaine juridiction du saumon qui appartient au ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Pagé: Pêche sportive, oui.
M. Perron: l'autre section appartient au ministre des
pêcheries. parce que là, je me demande à qui... ces quatre
questions ont été posées à une personne
attitrée au bureau du ministre blackburn, au bureau du ministre du
loisir, de la chasse et de la pêche.
M. Pagé: Oui.
M. Perron: Je n'ai pas eu de réponse encore. Ça
fait à peu près deux mois que je cours après les
réponses à ces questions-là.
M. Pagé: Vous courez après la personne ou
après les réponses?
M. Perron: après les personnes et après les
réponses. comme le ministre des pêcheries du québec,
c'est-à-dire celui que j'ai en face de moi, est très
collaborateur, je vais lui poser les quatre questions. est-ce qu'il serait
possible, dans les prochains jours, de me donner une réponse?
M. Pagé: Que j'intercède.
M. Perron: Que vous intercédiez et, si ça vous
concerne, que vous me répondiez directement.
M. Pagé: O.K. Allez-y. Allez à Jésus par
Marie.
Quotas pour la pêche commerciale au
saumon
M. Perron: Est-ce qu'il serait possible de savoir pourquoi
concrètement on est obligés d'attacher les pêches
commerciales au saumon en fin de semaine, puisqu'il y a des quotas qui sont
établis par pêcheur? Vous comprenez ce que je veux dire?
M. Pagé: Oui.
M. Perron: Pourquoi ça?
M. Pagé: C'est un quota basé sur les prix
historiques.
M. Perron: Quand même que les réponses viendraient
ultérieurement, ça ne me dérange pas, mais je voudrais
avoir des réponses à ça.
M. Pagé: On m'a dit que, quand les quotas sont
arrivés, les pêcheurs étaient surpris. Mais on s'appuyait,
au ministère, sur les prises divulguées par les mêmes
pêcheurs dans les années précédentes.
M. Perron: Mais je veux quand même avoir une réponse
écrite.
M. Pagé: Vous allez l'avoir. Deuxièmement?
Remise tardive des étiquettes aux
pêcheurs
M. Perron: Deuxième question: Pourquoi remettre aux
pêcheurs... Ça, ça concerne le Loisir, Chasse et
Pêche. Pourquoi remettre aux pêcheurs les scellés,
c'est-à-dire les étiquettes, et les permis une semaine seulement
avant l'ouverture de la pêche? Très souvent, on reçoit les
permis la veille ou l'avant-veille. Ça n'a ni queue ni tête, ils
vont l'avoir, leur permis, quand même. Les gens savent depuis un bon bout
de temps combien d'étiquettes, combien de scellés vont appartenir
à chacun des pêcheurs, puis on envoie ça deux, trois,
quatre jours, des fois une semaine à l'avance, mais c'est très
rare plus qu'une semaine à l'avance.
M. Pagé: Oui, sauf que... On va vous répondre
là-dessus, mais vous comprenez que c'est moins pire de le recevoir deux
jours avant que deux semaines après.
M. Perron: Bien, là-dessus, on peut être d'accord.
Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Perron: Mais est-ce que ce n'est pas possible d'envoyer
ça, minimum, minimum, pour que le pêcheur puisse se
préparer...
M. Pagé: Vingt-cinq ans.
M. Perron: ...minimum, une vingtaine de jours avant, 15 ou 20
jours avant? Je comprends que le ministre fait de l'humour, M. le
Président, parce que j'en ai fait un peu moi aussi...
M. Pagé: O.K., je vais voir avec eux, là, à
ce que les permis et les étiquettes...
M. Perron: Autre question. M. Pagé:
Quatrième, oui.
Politique au sujet des prises accidentelles
M. Perron: Quelle est la position du ministre des Pêcheries
du Québec concernant les
prises accidentelles autres que le saumon? On sait que, lorsqu'on
pêche au saumon, il y a des prises accidentelles. Quelle est sa position
là-dessus? Qu'est-ce qu'on devrait faire avec ça? Les
pêcheurs, actuellement, qui ont des pêches à saumon, ne
savent pas quoi faire avec les prises accidentelles, parce qu'il n'y a aucune
directive émise dans ce sens-là. Ça fait trois questions,
il y en a une quatrième.
M. Pagé: Celle-là, sur les prises accidentelles, on
va vous répondre par écrit comme ministre des
Pêcheries.
M. Perron: Oui, d'accord.
M. Pagé: Je dois vous dire, quand j'ai rencontré
les pêcheurs commerciaux qui vont pêcher certaines espèces
et qui, par accident, exemple, vont prendre du crabe, j'étais
très sympathique à ce que ces gens-là puissent conserver,
très sympathique à cette idée qu'ils puissent garder ces
pêches accidentelles, ce produit pris accidentellement, plutôt que
de le renvoyer à l'eau purement et simplement, et dans certains cas de
le perdre, parce qu'il est périmé. Toutefois, il ne faut pas se
faire de cachette, le danger, si on autorise les prises accidentelles, dans
certaines espèces, c'est qu'en fin de saison on constate qu'il s'en est
pris plus accidentellement dans certaines espèces qu'il ne s'en est pris
dans la pêche pour laquelle ils avaient le droit de pêcher.
Ça, c'est le danger Vous savez, tant qu'il y aura des humains, il y aura
des "humaine-ries", et puis lorsqu'on ouvre trop de portes, c'est facile de
succomber à des tentations. Bien, ça, je vais vous
répondre concernant les pêcheurs à saumon commerciaux qui
ramassent des prises accidentelles.
M. Perron: C'est ça.
M. Pagé: On va vous dire ça. Quatrième?
Date d'ouverture de la pêche commerciale au
saumon
M. Perron: Une dernière question, M. le Président.
Est-ce que le ministre pourrait nous écrire une réponse à
cette question-là, à savoir pourquoi il y a un recul sur
l'ouverture de la pêche commerciale au saumon? Parce que ça change
toutes les années, puis il y a des gens, en bout de ligne, les
pêcheurs à saumon en particulier, puis les pêcheurs
sportifs...
M. Pagé: C'est le cas de le dire.
M. Perron: ...qui se posent des questions. Je comprends qu'il y a
peut-être une question de protection de la ressource là-dedans,
là...
M. Pagé: Oui. puis ça réfère aussi
à toute la problématique halieutique. On va vous
répondre.
M. Perron: O.K., d'accord. M. le Président, si vous me
permettez, c'est sûr que, lorsqu'on fait l'étude des
crédits, on a beaucoup de questions à poser; il y en a qui sont
plus intéressantes que d'autres. Mais ce que je voudrais, c'est
remercier le ministre et ses fonctionnaires pour la collaboration
apportée lors de l'étude de ces crédits pour
l'année 1990-1991. Compte tenu que, dans plusieurs domaines, le ministre
s'est offert, très souvent à ma demande, de répondre
ultérieurement, j'attends avec beaucoup d'impatience les réponses
qui vont nous être données éventuellement, et je sais que
par habitude le ministre - c'est le seul dans ce gouvernement-là,
d'ailleurs - tient toujours ses promesses, M. le Président. Alors, je
voudrais remercier tout le monde ainsi que vous-même.
Adoption des crédits
Le Président (M. Richard): Merci. Alors on
considère que le programme 10...
M. Perron: J'en ai oublié une en arrière...
Le Président (M. Richard): Le programme 10 est donc
adopté?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Richard): Vous avez un commentaire final,
M. le ministre?
M. Pagé: Merci, M. le député. Merci, M. le
Président, MM. et Mmes les membres de la commission. Je remercie les
fonctionnaires aussi.
Le Président (M. Richard): La commission ayant accompli
son mandat, nous ajournons donc sine die.
(Fin de la séance à 13 h 10)