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(Dix heures dix minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): ...procéder
à l'étude des crédits budgétaires du
ministère des Transports, secteur transports, programmes 1, 3, 4, 5 et
6, pour l'année financière 1993-1994. Il a été
convenu que le temps alloué à la commission pour l'étude
de ces programmes est de huit heures. Alors, Mme la secrétaire, est-ce
qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Aucun remplacement.
Alors, M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques
préliminaires.
Secteur transports
Remarques préliminaires
M. Sam L. Elkas
M. Elkas: Oui, Mme la Présidente. Je veux souhaiter bon
matin à tous et à toutes.
Mme la Présidente, cet exercice budgétaire est à
l'enseigne de la réorganisation administrative que nous avons mise en
oeuvre. Cette réorganisation se fait sentir, en termes
budgétaires, sur les infrastructures routières,
c'est-à-dire le programme 2, en raison du transfert aux
municipalités du réseau routier local. Comme l'a
déclaré mon collègue, le ministre
délégué à la voirie, ce transfert entraîne
une réduction des dépenses de 79 500 000 $ en travaux de
construction et de réfection du réseau routier pour l'exercice.
Donc, il exige des dépenses supplémentaires de transfert aux
municipalités qui se chiffrent à 74 500 000 $, et il s'agit donc
d'une réduction nette de 5 000 000 $. La réorganisation
entraîne également, au cours de l'exercice, une réduction
des postes d'occasionnels de l'ordre de 520 équivalents de temps
complet. Elle s'accompagne d'un programme d'accélération de la
mise à la retraite qui touchera environ 250 permanents. Ceci influence
l'évolution des crédits alloués à la
rémunération non seulement dans le secteur routier, mais dans
l'ensemble des mandats du ministère. Ces crédits passent de 336
300 000 $, en 1992-1993, à 298 400 000 $ en 1993-1994, soit une
réduction de l'ordre de 11,3 %. La réorganisation favorise
également une compression des dépenses globales du
ministère. l'évolution globale des crédits. les
crédits du ministère des transports passent globalement de 2 097
700 000 $ en 1992-1993, à 2 033 500 000 $ en 1993-1994, soit une
réduction de 64 200 000 $, l'équivalent de 3,1 % du budget du
ministère. ces chiffres montrent les résultats concrets des
efforts de rationalisation que nous avons consentis, au ministère des
Transports, à l'exemple, d'ailleurs, de ce que fait notre gouvernement.
Cette rationalisation touche à la fois le fonctionnement et les
crédits du ministère qui peut ainsi démontrer qu'il est
possible d'agir plus efficacement tout en contrôlant encore mieux les
ressources financières.
Dans le contexte des préoccupations que nous avons face à
la gestion des fonds publics que le gouvernement nous alloue, nous avons mis
l'accent sur la fonction planification au ministère des Transports.
L'exécution même de cette fonction a un impact direct sur les
crédits parce qu'elle implique du personnel du ministère. C'est
pourtant grâce à une meilleure planification que nous pouvons
fournir à la population, à des coûts que nous pouvons
assumer, des services en transport diversifiés et interreliés qui
répondent à ses besoins. Nous avons donc poursuivi la
démarche de planification stratégique que nous avons
amorcée dans les dernières années. Nous
référons systématiquement aux objectifs que nous avons
dégagés, et ce, pour l'ensemble de nos interventions, soit des
projets, études, lois réglementées, politiques et
programmes, etc. De façon plus concrète, nous avons amorcé
l'élaboration des plans de transport. Celui touchant la région de
la Basse-Côte-Nord est finalisé et devrait déboucher sur la
signature d'un protocole d'entente avec le gouvernement fédéral
sur le partage des coûts d'infrastructure.
Ce plan permet de situer dans un nouveau contexte d'intermodalité
les interventions que nous poursuivons dans cette région, soit: le
prolongement de la route 138, un coût de 5 100 000 000 $;
l'amélioration des dessertes maritimes, 400 000 $; rationalisation des
services aériens par hélicoptère, de 470 000 $. Le plan
aura pour effet de faire économiser de l'argent au ministère de
l'Éducation et à celui de la Santé et des Services
sociaux. Ces deux ministères pourront éviter de multiplier
davantage certains de leurs équipements grâce à
l'accessibilité que nous créerons.
Nous avons également amorcé des plans de transport pour
les trois grandes agglomérations du Québec. Ces plans seront
produits au cours des prochains mois. Dans le cas de Montréal, nous
disposerons d'un premier éclairage dès la fin de l'année.
Dans le cas de Québec, les représentants du milieu municipal ont
été associés à la démarche, tel que convenu
lors du symposium de l'automne 1991. Quant au plan de l'Outaouais, il suit son
cours avec la collaboration de la Communauté urbaine de l'Outaouais.
La réflexion que nous effectuons dans le cadre de ces plans nous
promet déjà de raffiner notre vision de chacune des
régions et de définir avec plus d'acuité nos
priorités d'intervention. Ces démarches de planification
nous mettent également en contact direct avec les acteurs du
milieu, avec qui nous sommes appelés à développer des
consensus au sujet du développement d'un scénario
d'intervention.
Quant à l'agglomération de Montréal, au cours du
présent exercice budgétaire, nos efforts porteront, en grande
partie, sur l'agglomération de Montréal où, rappelons-le,
réside la moitié de nos résidents. Le programme
d'intervention prévu au plan d'action de 1988 se réalise
graduellement. Dans le secteur routier, 78 000 000 $ ont été
investis en 1992-1993 et 63 300 000 $ seront investis en 1993-1994. Dans le
secteur du transport collectif, 112 600 000$ ont été
dépensés en 1992-1993 et 66 900 000 $ seront
dépensés en 1993-1994. Au chapitre du réseau routier, nous
affecterons, notamment, des crédits de 8 200 000 $ au prolongement de
l'autoroute 30, entre Brossard et Candiac, poursuivant ainsi la construction de
cette infrastructure vitale pour la rive sud de Montréal. De même,
une somme de 6 000 000 $ sera consacrée à la poursuite des
travaux de l'autoroute 440, autre artère essentielle au coeur de Laval.
Au chapitre du transport en commun, nous effectuerons des travaux importants
dans le cadre de la mobilisation de la ligne de Deux-Montagnes. 30 000 000$ y
seront affectés. Nous continuons d'investir dans la rénovation
des voitures du métro, 34 300 000$; dans l'acquisition des autobus
urbains, 39 500 000$, dont 28 000 000$ pour la STCUM.
Le travail se poursuit dans un certain nombre d'autres dossiers, en
accord avec la réflexion effectuée dans le cadre du plan de
transport. L'estacade du pont Champlain, les trains de banlieue, le
réseau routier de l'est de Montréal, ce qui comprend l'autoroute
25, le boulevard Henri-Bourassa et l'autoroute Ville-Marie et aussi le
métro vers Laval.
Les autres grands thèmes. Au programme 1, Systèmes de
transports terrestres, les crédits passent de 358 800 000 $ à 352
600 000 $. Au niveau de la recherche et développement, 15 200 000 $
à 14 800 000 $, diminution en chiffres absolus, mais maintien du
pourcentage par rapport au budget global. Quant au transport des personnes, on
passe de 338 000 000 $ à 333 000 000 $. La plus grande partie de ces
crédits est affectée à divers programmes d'aide aux
immobilisations des équipements de transport en commun, soit 188 200
000$, au fonctionnement du transport en commun, 60 100 000 $ et à celui
du transport adapté, 33 900 000 $. Transport des marchandises, il passe
de 5 200 000 $ à 4 500 000 $. Quant au programme 3, Gestion interne et
de soutien, les crédits passent de 103 700 000 $ à 96 500 000 $.
Quant au programme 5, Transports maritime et aérien, les crédits
passent de 55 600 000 $ à 49 400 000 $. Le programme 6, Transport
scolaire, les crédits passent de 406 500 000 $ à 424 200 000 $.
Cette augmentation des crédits est due, en partie, à la mise sur
pied des mesures particulières que nous avons adoptées en
réponse au rapport du coroner.
Mme la Présidente, ça fait à peu près le
tour de ce que je voulais déposer aujourd'hui. Nous voyons des
diminutions. C'est causé, en grande partie, par la rationalisation, mais
une augmentation aux services à notre clientèle qui est les
citoyens du Québec. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: Mme la Présidente, je ferai porter mes remarques
préliminaires sur deux points qui, à mon point de vue, paralysent
tout le secteur des transports au Québec: premièrement, la
gestion du ministère des Transports du Québec et,
deuxièmement, les politiques fédérales.
Il ne faut pas se faire de cachette, il n'y a rien qui marche au
Québec dans le secteur des transports. C'est le désordre total et
je n'ai pas l'impression que ça changera sous le gouvernement actuel
avec les ministres qui sont en fonction aujourd'hui. Lorsque le ministre est
incapable de déposer ses rapports annuels à temps ni de respecter
les lois qu'il doit administrer dans l'industrie des transports, cela indique
qu'il y a une désorganisation dans son cabinet et dans son
ministère. Le ministre a été pris en défaut trois
fois. C'est le champion du gouvernement pour les retards dans le
dépôt de ses rapports annuels. La gestion du ministère des
Transports, c'est la médiocrité totale plutôt que la
qualité totale. (10 h 20)
Le premier point, c'est la gestion du ministère des Transports.
J'en ai beaucoup parlé, mais je veux en parler encore parce qu'il n'y a
rien qui change. Le ministère des Transports est un ministère
à deux vitesses: le neutre et le reculons ou la marche arrière.
Il n'y a pas d'orientation. Les décisions sont prises, quand il y en a,
à la va-comme-je-te-pousse et les fonds publics sont dilapidés.
La gestion du ministère des Transports, malgré les
prétentions de ses dirigeants, c'est la médiocrité totale
et non pas la qualité totale. Le secteur des transports ne peut pas
aller de l'avant et dans la bonne direction si le ministère va tout
croche. Lorsqu'un ministre n'a aucun leadership dans son ministère ni
dans l'industrie, lorsque les idées du ministre sont confuses, sinon
inexistantes, lorsque le désordre règne en maître, comme
c'est le cas depuis des années au ministère des Transports, il y
a des répercussions qui affectent toute l'idustrie.
Le 14 août 1992, j'ai écrit une lettre de huit pages au
Vérificateur général pour lui demander de faire une
enquête spéciale sur la gestion du ministère des
Transports. Dans cette lettre, il y a une panoplie
d'irrégularités administratives, de cas de mauvaise gestion et de
pratiques anormales. On verra bien, au cours des prochains mois, si le
Vérificateur général s'est décidé à
passer au crible le ministère des Transports et si son rapport annuel
fera la lumière sur tous les cas que je lui ai mentionnés.
L'année qui vient de s'écouler a démontré
que rien n'a changé. Le ministère des Transports a horreur
des soumissions publiques. Il fait tout ce qui lui est possible de faire
pour contourner le processus normal d'appel d'offres. Nous avons fait
ressortir, lors de la vérification des engagements financiers, que les
contrats de revêtement bitumineux sont littéralement
scindés, subdivisés en parties, pour faire plusieurs contrats de
moins de 500 000 $ afin de ne pas dépasser le montant de 500 000 $ et,
ainsi, éviter les soumissions publiques. Le ministère fait tous
les efforts inimaginables, toutes les contorsions possibles pour que les
contrats ne dépassent pas 500 000 $.
Nous avons assisté au même phénomène dans
l'affaire de l'achat de 300 autobus pour les sociétés de
transport en commun. Il n'y aura pas d'appel d'offres. L'Association du
transport urbain du Québec, ATUQ, et les sociétés de
transport en commun qui vont utiliser les autobus sont mécontentes et
une compagnie québécoise qui a développé une
technologie avant-gardiste n'aura pas la chance de soumissionner. Mais cela ne
dérange pas les hautes instances du ministère des Transports du
Québec. Nous sommes loin de la qualité totale. Le ministre des
Transports est trop faible pour tenir tête au ministre de la
qualité totale qui lui impose sa façon de faire alors que ce sont
les contribuables qui paient les autobus. la hausse des dépenses
affectées aux honoraires professionnels par le ministère des
transports est un autre scandale. cela n'a pas de bon sens d'octroyer des
sommes de plus en plus élevées aux firmes d'ingénieurs,
quand le ministère fait de moins en moins de travaux. c'est
insensé. c'est de l'argent jeté par les fenêtres et un
gaspillage des fonds publics. cette année encore, les crédits
pour services professionnels sont de 92 400 000 $, une augmentation de 8 400
000 $ ou 10 % de plus par rapport à l'an dernier. cette augmentation est
d'autant plus significative que le budget du ministère baisse de 3 %. en
1985, les crédits pour les services professionnels étaient de
31000 000$, trois fois moins qu'en 1993-1994. si on compare les crédits
pour services professionnels et les crédits pour immobilisations du
ministère des transports, on se rend compte à quel point le
ministère des transports est loin de la qualité totale et de la
gestion efficace des fonds publics. en 1985, les crédits pour services
professionnels de l'ensemble du ministère des transports étaient
de 31 000 000$. la même année, les crédits pour
immobilisations étaient de 319 000 000$, ce qui signifie que les
crédits pour services professionnels représentaient moins de 10
%, plus exactement 9,7 % des crédits pour immobilisations. cette
année, les crédits pour les services professionnels de 92 400 000
$ représentent 23 % des crédits d'immobilisations du
ministère des transports qui s'élèvent à 397 000
000 $, presque 25 %. c'est incroyable!
Cette année, on a pu aussi constater que, sur le plan de la
gestion, la Société de l'assurance automobile du Québec
prenait les mauvais plis du ministère des Transports. Il faut dire qu'au
cours des derniers mois il y a beaucoup de hauts dirigeants du ministère
qui ont été nommés à la Société de
l'assurance automobile. Ils ont déplacé et appliquent maintenant
leur méthode apprise au ministère des transports. on voit, par
exemple, que le contrôle routier ne marche pas. les gens du secteur des
transports nous disent que c'est mal conçu et mal organisé. nous
sommes étonnés parce que nous pensions, à l'époque,
que la société <_24_e rapidement="" et="" le="" _dc3a9_saccord="" voulait="" _c3a0_="" _l27_adoption="" qui="" faire="" _responsabilitc3a9_="" organisme="" la="" _c3a9_tions="" avons="" _socic3a9_tc3a9_="" sans="" automobile="" loi="" organiser="" principe="" _quc3a9_bec="" confiait="" nous="" confier="" _l27_assurance="" _mais2c_="" bon="" on="" mieux="" pourrait="" _empc3aa_cher="" sur="" que="" _d27_un="" _efficace2c_="" _rc3a9_putation="" _tentc3a9_="" en="" _contrc3b4_le="" _l27_c3a9_poque="" avait="" de="" _quc3a9_bec.="" projet="" du="" cet="" finalement="" banaliser="" travail.="" routier="" _qu27_c3a0_="" parce="">
Aujourd'hui, on constate qu'il y a beaucoup d'insatisfaction
vis-à-vis du contrôle routier et nous y reviendrons lors de
l'étude des crédits. En plus, certains mandataires
désignés par la Société de l'assurance automobile
du Québec pour faire la vérification mécanique des
véhicules bâclent les inspections. Le rapport du coroner Malouin
est fort révélateur à cet égard. Il indique des cas
précis où des camions dans un état mécanique
lamentable ont malgré tout obtenu des certificats d'inspection
mécanique. Par ailleurs, le 26 mars 1993, les médias rapportent
que, dans l'industrie du camionnage, il y a un trafic de vignettes qui
impliquerait plusieurs garages qui sont des mandataires de la
Société de l'assurance automobile du Québec. Il y a
même des causes actuellement devant les tribunaux.
Le régime fédéral: un boulet au pied de l'industrie
québécoise des transports. Le régime fédéral
est un boulet au pied de l'industrie québécoise des transports et
c'est le second point que je veux développer dans mes remarques
préliminaires et pendant l'étude des crédits. Je vais
donner des exemples très concrets dans tous les secteurs
d'activité des transports qui démontrent à quel point la
présence de deux gouvernements et les actions du gouvernement
fédéral étouffent l'industrie québécoise des
transports en plus de nous coûter une fortune. les contrats de recherche
scientifique et technique de transports canada. dans un avis transmis au
ministre des transports, en février 1993, le conseil de la recherche et
du développement en transport, crdt, conclut que les dépenses de
recherche et de développement de transports canada au québec ont
diminué de façon significative depuis 1985. entre 1983 et 1986,
transports canada a réalisé 19 % de ses activités de
recherche et développement au québec. entre 1986 et 1991, sous un
gouvernement très collaborateur, cette part est descendue à 16 %.
en 1991, elle n'était plus que de 12,3 %, malgré les
déclarations d'amour répétées du ministre des
transports. pourtant, l'industrie québécoise... on voit que c'est
un amour stérile. pourtant, l'industrie québécoise des
transports effectue 55 % de toute la recherche industrielle dans le secteur des
transports au canada. cette situation inquiète beaucoup le conseil qui
estime, avec raison, que l'attribution des contrats de recherche et
développement est la première étape d'un processus qui
implique, à long terme, des
sommes considérables. le crdt donne l'exemple du projet de
construction d'un brise-glace de classe arctique pour étayer cette
affirmation. il fait remarquer que, de 1983 à 1991, transports canada a
octroyé 274 contrats d'une valeur de 39 000 000 $ pour étudier la
navigation dans l'arctique et le comportement des glaces; 19 contrats
seulement, totalisant 1 700 000 $, soit 4,3 %, ont été
accordés à des québécois. trois entreprises
d'ottawa ont bénéficié de 166 contrats d'une valeur de 18
000 000 $, soit 47 % du total. le crdt affirme que cette situation nuira aux
entreprises québécoises lorsque viendra le temps d'accorder des
contrats pour la construction d'un éventuel brise-glace. (10 h 30)
Le déclin de l'industrie maritime québécoise. La
coalition FACTS, Fair Access to Canada Transportation System, qui regroupe des
membres de l'industrie maritime du Canada et de l'Ontario, affirme que le
trafic maritime sur le Saint-Laurent décline, que les ports du
Saint-Laurent sont de moins en moins concurrentiels. Elle attribue
principalement cette situation à la réglementation
fédérale et, particulièrement, à la méthode
d'attribution des subventions du Nid-de-Corbeau, à la tarification des
compagnies ferroviaires qui ne reflète pas les coûts réels
d'utilisation des divers ports de transbordement et, troisièmement, au
traitement préférentiel accordé par le Canadien National
aux ports de Prince Rupert et Churchill.
Par ailleurs, l'Association des armateurs du Saint-Laurent trace un
bilan catastrophique de la marine marchande québécoise.
Premièrement, la flotte canadienne se classe soixante-sixième au
monde et elle est la plus âgée des pays de l'OCDE, avec une
moyenne de 20,5 années. Alors qu'on dit que, normalement, la vie durable
d'un bateau, c'est à peu près 25 ans. La moyenne, c'est de 20,5.
C'est comme si, nous autres, ici, on avait une moyenne d'âge de 65 ans au
Québec. En termes de bateau, c'est ça que ça veut dire.
Deuxièmement, la capacité de la flotte canadienne d'aujourd'hui
atteint à peine celle de 1969 alors qu'on assiste, depuis plusieurs
années, à une augmentation phénoménale du commerce
international. Troisièmement, la presque totalité, 99 % du
commerce international canadien, utilise les navires étrangers. Ces
derniers sont de plus en plus présents dans le cabotage entre les ports
canadiens, évidemment ce que ne permettent pas les Américains.
Ils ne sont peut-être pas bien fins les Américains, mais, eux
autres, ils ne permettent pas ça. la flotte de la garde
côtière au québec. la garde côtière canadienne
applique actuellement un plan de restructuration de sa flotte au canada, dont
la mise en oeuvre sera terminée en avril 1994. ce plan prévoit
que le nombre de navires de la garde côtière basés au
québec diminuera de 11 à 7 bateaux entre 1991 et 1994, soit une
baisse de 36 %. il s'agit d'une perte beaucoup plus importante que dans la
région des grands lacs où le nombre de navires passera de 8
à 6, baisse de 25 %, que dans celle des maritimes où il baissera
de 13 à 11, diminution de 15 %, et que dans celle de l'ouest où
la flotte basée dans cette région passera de 11 navires à
10, une baisse de 9 %. quant à terre-neuve, les six navires qui y sont y
resteront. la flotte de la garde côtière basée au
québec ne représentera plus que 18 % de l'ensemble des navires de
la garde côtière en 1994, comparativement à 22 % en 1991,
et ça, c'est sans tenir compte du fait que les rumeurs sont fortes que
le brise-glace pearkes s'en irait sur la côte ouest. après avoir
été réparé ici il a été
transporté ici réparé avec les fonds
affectés au québec, même s'ils ne sont pas
considérables, on pense à le retourner dans l'ouest. ils n'auront
pas eu besoin de le réparer à leurs frais. comme
«gogo», on ne fait pas mieux. en outre, sur les 19 brise-glace
opérés par la garde côtière canadienne, 11, soit
près de 60 % de la flotte de brise-glace, sont basés dans les
maritimes. parmi ce nombre, on compte les deux seuls brise-glace lourds de la
garde côtière; seulement deux brise-glace moyens et trois
brise-glace légers sont basés sur le saint-laurent, soit le quart
de la flotte de brise-glace de la garde côtière canadienne. c'est
inacceptable. on aura beau faire toutes les enquêtes qu'on voudra sur
l'avenir de montréal, le développement de montréal, le
gouvernement québécois ne devrait jamais accepter une telle
situation. c'est notre avenir qui en dépend et vous verrez très
bientôt les effets désastreux de la fermeture du saint-laurent,
cet hiver, pendant 29 jours à cause des glaces, à cause des
brise-glace, surtout, qui ne sont pas présents et qui se
promènent dans les maritimes où il n'y a pas de glace. je
rappelle au ministre que c'est sur le saint-laurent que la présence des
glaces est la plus importante et c'est là qu'elles sont le plus
susceptibles d'entraver la circulation des navires. c'est au québec que
l'essentiel de la flotte de brise-glace de la garde côtière
devrait être basé et non dans les maritimes. et on verra combien
il viendra de bateaux au québec l'an prochain, s'il y a des capitaines,
des propriétaires de bateaux assez niaiseux pour envoyer des bateaux
dans une place où ils peuvent rester pris pendant 29 jours. surtout
à une époque où on est dans le «just on time»
dans le transport. imaginez-vous la réputation qu'on vient de faire au
fleuve saint-laurent avec ce qui s'est passé cet hiver, et on n'a pas
entendu un son du ministre.
Vous avez aussi les aéroports de Montréal. Le gouvernement
du Québec étudie actuellement la question de l'avenir des
aéroports à Montréal. Il s'agit d'une question très
importante à laquelle il faut répondre. Selon les analyses du
gouvernement, le déclin de Dorval a débuté avec
l'ouverture de Mirabel, grâce à un grand Montréalais, M.
Trudeau. Vous savez, quand on a des amis comme ça, on n'a pas besoin
d'ennemis. Même ses plus fidèles collaborateurs, qui l'ont louange
au moment de son départ, commencent à dire qu'il était
dans l'erreur. Le gouvernement considère que, dans l'état actuel
des choses, la vocation de Montréal comme centre international de
l'aviation civile est menacée. Cette position est partagée aussi
par le Regroupement des employés de l'aviation civile en action, le
groupe REACTION. Bref, premier point important, c'est la décision folle
du fédéral de construire Mirabel qui est à
l'origine des problèmes du transport aérien à
Montréal.
Par ailleurs, le gouvernement du Québec a abordé
l'étude de l'avenir des deux aéroports de Montréal dans
une perspective de développement économique régional et
non dans une perspective de transport. C'est un choix qui peut se
défendre et, dans cette perspective, le gouvernement
québécois serait sur le point de recommander la concentration de
tous les vols de passagers à Dorval et le choix d'autres vocations pour
Mirabel. Cependant, l'avenir des deux aéroports sera
décidé par le conseil d'administration des aéroports de
Montréal, ADM. Le gouvernement du Québec ne siège pas sur
le conseil, c'est Ottawa qui décide.
Même si le fédéral se pète les bretelles avec
sa politique de gestion locale des aéroports, c'est lui qui nomme les
gestionnaires des aéroports de Montréal, ces gens
reçoivent leur mandat du gouvernement fédéral. Et
même si les gestionnaires des aéroports de Montréal
voulaient changer les vocations des deux aéroports, ils ne le pourraient
pas. Le bail signé entre les aéroports de Montréal et le
ministre des Transports Jean Corbeil, un autre grand Montréalais,
prévoit que le locateur doit exploiter les deux aéroports pour
les fins d'un aéroport international majeur et à des fins qui ne
soient pas incompatibles avec la gestion, l'exploitation et l'entretien des
aéroports Mirabel et Dorval. Autrement, il faudrait changer le bail qui
vient d'être résilié sans que le fédéral
n'attende même que le gouvernement du Québec fasse connaître
son opinion. C'est ça, la réalité, qu'on le veuille ou
non. Le ministre, au fond, a l'air d'un bon petit épagneul,
là-dedans, bien gentil, mais les oreilles basses. le transport
interurbain. les transporteurs interurbains par autobus vivent des moments
difficiles. leur clientèle est passée de 5 100 000 personnes, en
1980, à 3 500 000 en 1992. les transporteurs attribuent principalement
cette baisse à la concurrence déloyale de via rail. ils
attribuent aussi leur problème à l'imposition des taxes sur les
services, tps et tvq, et à la hausse de la taxe sur les carburants. les
transporteurs interurbains par autobus en veulent particulièrement
à la concurrence déloyale de via rail. ils estiment qu'ils se
font voler avec leurs propres taxes puisque les subventions du
fédéral à via rail, 400 000 000 $ par année, font
en sorte que le prix du billet de train ne couvre que 30 % des coûts
alors que le prix du billet par autobus doit couvrir 100 % des coûts
d'opération, de transport.
Quand on réfléchit un peu à l'organisation du
transport interurbain au Québec, on constate que la situation est
complètement insensée, même ridicule. Québec donne
l'exclusivité des parcours rentables à un transporteur par
autobus pour maintenir les services dans les régions alors que le
fédéral fait de la concurrence déloyale aux transporteurs
par autobus sur ces mêmes parcours. En plus, le fédéral a
le culot de couper les services de Via Rail dans les régions, quand il
le veut. Le fédéral, en fait, neutralise complètement la
stratégie du gouvernement du Québec.
En conclusion, j'affirme que les entreprises québécoises
du secteur des transports ne peuvent pas survivre longtemps avec un
ministère des Transports qui ne sait pas où il va, qui est
incapable de s'administrer correctement et encore moins capable de gérer
adéquatement le secteur des transports, et un régime
fédéral pourri qui empêche toute synergie possible entre
les différents intervenants de l'industrie. Les entreprises
québécoises de l'industrie des transports sont en
compétition avec des concurrents qui n'ont pas à oeuvrer dans un
environnement aussi perturbé, désorganisé et
désordonné. Elles ne pourront pas faire face à leurs
concurrents si les conditions dans lesquelles elles fonctionnent ne changent
pas radicalement.
J'ai le sentiment très net, Mme la Présidente, qu'avec le
ministre qui fait constamment des déclarations d'amour au
fédéral, un ministre qui lèche le fédéral,
au fond, plutôt que de le mordre une fois de temps en temps, on n'ira pas
nulle part. Le fédéral continuera à avoir des politiques
désordonnées, discordantes, nuisibles au Québec et le
ministre continuera de lui faire des déclarations d'amour. Je vous
remercie.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis. Est-ce qu'il y a une réplique, M.
le ministre?
M. Sam L. Elkas
M. Elkas: Mme la Présidente, typique du
député de Lévis. Il fait ses grandes sorties non
fondées, dans bien des cas, vérité, on n'est pas sûr
de ce qu'il dit, se prétend le grand expert, bon pour critiquer, mais,
savez-vous, pour la société québécoise, pas trop
enrichissant lorsqu'on n'avance absolument rien. On n'avance absolument rien de
positif sur ce qui fait notre gouvernement, ou même critiquer d'une
façon constructive et nous apporter des suggestions. Non, ça n'a
jamais été le cas. Ça fait trois ans et demi que j'ai
l'honneur de siéger à l'Assemblée nationale, trois ans et
demi que j'occupe le poste de ministre des Transports, j'ai effectué
bien des changements puis c'est un peu de l'envie qu'on voit de la part de
l'Opposition, lorsqu'on regarde notre gouvernement aller d'une façon
très positive, avec des programmes bien établis, avec la
programmation qui a démontré clairement que le gouvernement du
Québec peut poser des gestes constructifs. (10 h 40)
Je me retiens de rire, Mme la Présidente, lorsqu'on parle du
brise-glace. On fait promener des brise-glace dans les Maritimes et il n'y a
absolument rien. Ils se promènent sur le fleuve Saint-Laurent pendant 29
jours. C'est vrai qu'on a eu un hiver extraordinaire. On a fait venir le Terry
Fox, le bateau brise-glace le plus puissant, et même s'il avait
dégagé, les bateaux suivants, eux, n'auraient pas pu passer les
glaces. Puis ça, le député de Lévis est bien au
courant.
Je me demande si, aussi, le député de Lévis est au
courant des interventions que notre ministère a faites non seulement par
écrit, mais par voie d'appels et de lobby de notre part concernant les
autobus interurbains. Nous sommes d'accord que Via Rail devrait avoir un
programme bien établi. Le fédéral devrait
établir, pour Via Rail, un programme qui va permettre une bonne
concurrence. Mais on oublie le geste que mon collègue, le ministre des
Finances, a posé, l'an passé, quand il a diminué de 52 000
000 $, Mme la Présidente. Je regarde le député de
Lévis qui ne veut rien savoir du fait que ça a été
un geste qui a été posé de façon à
alléger le fardeau des transporteurs, soit les transporteurs de
personnes au niveau interurbain ou même au niveau du camionnage. C'est 52
000 000 $ qui ont été remis à ces gens-là, geste
très concret. On critique le ministère parce qu'il y a le
contrôle routier qui ne fonctionne pas. J'aimerais demander au
député de Lévis qu'il se retourne vers l'Association des
camionneurs, pas le commis qui a une tendance à nous critiquer, qui est
du même bord que le député de Lévis, mais parler
directement au président de l'Association et lui demander quelle sorte
d'effet les contrôleurs routiers ont eu sur l'industrie. J'aimerais lui
rappeler qu'il y a eu trois fois plus de vérifications de faites cette
année que l'an passé.
J'aimerais rappeler aussi que peut-être que si son illustre chef
n'avait pas fait disparaître les contrôleurs routiers en 1983, on
ne serait pas dans la misère où on est aujourd'hui. Il a fallu
reconstruire, reformer, remonter une équipe et, dans l'espace de le
dire, on peut penser que ces gens-là peuvent faire à 100 % du
jour au lendemain. Je vais vous dire que je suis très, très fier
des efforts que ces gens-là font dans le peu de temps qu'ils sont en
place.
Mme la Présidente, je vais parler des aéroports.
J'aimerais savoir, du député de Lévis, qu'est-ce que lui
et son gouvernement ont fait? Ils avaient neuf ans pour réagir, neuf ans
pour regarder ce qu'on pourrait offrir au milieu. Absolument rien. Lorsqu'on a
hérité des dossiers de son gouvernement, il n'y avait absolument
rien de fait parce que ces gens-là ont une tendance, Mme la
Présidente, à s'isoler. Ils devraient aller mordre le
fédéral et, là, se retirer. «That is very very
cowardly». Non seulement ils se retirent, mais ils se retirent avec des
chèques du gouvernement fédéral et ils se promènent
avec ces chèques dans leur poche pendant des jours et des jours de temps
et ça coûte des millions aux contribuables. Puis là, on se
retourne de bord et on dit: Bien, le ministère des Transports ne sait
pas comment gérer sa boîte.
J'aimerais savoir le nombre de projets qu'on a déposés,
même tout en étant égal, dans la période de 1980
à 1984 où on a vu passer, je ne sais pas, le ministre Tardif, le
ministre Clair, le ministre Léonard, le ministre de Belleval, le
ministre Lemay. C'est bien pour ça qu'il n'y a absolument rien. S'il y
en a cinq qui sont passés, avaient-ils tous peur de ce ministère?
Je comprends que c'est tout un défi, le ministère des Transports
du Québec, mais c'est un beau défi, un très beau
défi. Ces gens-là, qui m'entourent, représentent seulement
une fraction des gens qui font l'effort pour rendre service aux citoyens de
Québec. Puis je vais vous dire, Mme la Présidente, c'est avec
grande fierté que je suis ici aujourd'hui puis je suis prêt
à répondre à n'importe quoi. Un peu différent de la
journée où je me suis pré- senté la première
fois où, peut-être, oui, je ne connaissais pas trop ce qui se
passait parce que c'était tout nouveau pour moi. Une chose que j'ai
apprise, par exemple, c'est que le discours n'a pas changé une miette.
Le discours prévenant du député de Lévis. Rien,
absolument rien ne change. Je le répète, on joue encore du
violon, puis je le répète, Mme la Présidente, pas trop
enrichissant pour la société québécoise lorsqu'on a
des critiques semblables. «Thank you very much».
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Est-ce qu'il y a d'autres membres de la commission qui veulent avoir
des remarques? M. le député de Lévis.
Discussion générale Voyages hors
Québec
M. Garon: Dans les renseignements que le ministère des
Transports nous a fournis, il y a un voyage à Singapour, la
septième conférence de l'Association du génie routier de
l'Asie et de l'Australasie. Participation du ministre, M. Middlemiss, et de
deux fon...: une attachée politique, Mme Josée-Maryse Sauvageau,
et un sous-ministre adjoint, M. Yvan Demers, qui, pendant 13 jours,
d'après les renseignements... et le coût du voyage a
été, pour le ministre, de 7651,37 $ et, pour l'attachée
politique et le sous-ministre adjoint, de 9778,77 $. J'aimerais savoir quelle a
été la durée du congrès.
M. Elkas: Cette question a été amplement
discutée hier, Mme la Présidente. On me dit qu'ils ont
passé au moins une demi-heure sur la même question, ou
peut-être plus. Est-ce qu'on me dit que le député n'est pas
satisfait de la réponse qui avait été donnée? S'il
ne l'était pas, il aurait dû persister hier. La question aurait
dû être posée au ministre délégué aux
Transports qui avait assisté à ce congrès.
M. Garon: Non, non. Mais, le ministre, c'est le ministre en
titre. Le sous-ministre adjoint, M. Demers, est ici, je pense? Il n'est pas
ici? Le sous-ministre n'est jamais là. Il n'était pas là
hier, il n'est pas là aujourd'hui non plus, sauf que je veux savoir la
durée du séjour, la durée du congrès. Un
congrès, habituellement, ça ne dure pas 13 jours. Je voudrais
savoir la durée du congrès, de la septième
conférence du génie routier de l'Asie et de l'Australasie.
M. Elkas: On a répondu quoi, Mme la Présidente,
hier? Cinq jours?
M. Garon: II n'y a pas eu de réponse là-dessus.
M. Elkas: On me dit que c'est cinq jours, qu'on a
répondu.
M. Garon: Non, mais je voudrais savoir plus
précisément de quelle date à quelle date.
M. Elkas: Bien là, on va sortir les galées
puis...
M. Garon: Non, mais c'est vous qui êtes en charge du
ministère, là. C'est vous qui êtes le ministre de la
tutelle du ministère. Alors, notre but, c'est de poser des questions sur
les fonds du contribuable et on veut savoir combien de temps a duré le
congrès, tout simplement, auquel assistaient ces trois personnes.
M. Elkas: Mme la Présidente, hier, on m'avise que M. le
député de Lévis a demandé la question au ministre
délégué et puis le ministre délégué
s'est engagé à vous donner tous les détails. O.K.? Alors,
si c'est le cas, on va vous remettre tous les détails.
M. Garon: Mais je vous demande à vous, comme ministre de
tutelle. Vous êtes le ministre en titre, responsable du
ministère.
M. Elkas: Je viens de le dire. Je vais vous répondre la
même chose que le ministre délégué a répondu
hier: On va vous donner tous les détails sur ce voyage.
M. Garon: Pouvez-vous me donner des détails au... la
durée du congrès?
M. Elkas: Ça, vous avez, comme il a été
demandé...
M. Garon: Quand est-ce que ça commençait? Quand
est-ce que ça finissait?
M. Elkas: Comme il a été demandé hier, on va
vous donner les détails. Est-ce qu'il y a une question
supplémentaire que vous voulez poser, que vous n'aviez pas posée
hier?
M. Garon: Oui. Je veux vous demander tous les détails,
mais je veux demander combien de temps a duré le congrès,
essentiellement.
M. Elkas: Est-ce que ça faisait partie de la question que
vous avez posée hier?
M. Garon: Je vous le demande. M. Elkas: Vous les avez
manques?
M. Garon: Donc, j'ai le droit de vous poser la même
question, si je veux, pendant cinq heures de temps. J'attends une
réponse. J'attends une réponse.
M. Elkas: «Shoot». Allez-y, allez-y. Je vais vous
répondre de la même façon. (10 h 50)
M. Garon: Je comprends que ça nous intéresse
beaucoup, le système routier de Singapour et de l'Asie comme
modèle, mais on veut savoir combien de temps a duré le
congrès. Un congrès de deux jours, trois jours, quatre jours,
cinq jours? Ça a duré combien de temps, le congrès? On
remarque, actuellement, que nos modèles semblent être l'Asie et le
Moyen-Orient, sous le gouvernement actuel. Quand le ministre en titre n'est pas
au Moyen-Orient, c'est le ministre délégué qui est en
Asie. On voudrait savoir c'est quoi, les buts des voyages.
M. Elkas: Des notes qu'on m'a remises ici aujourd'hui, il y en a
1, 2, 3, 4, 5 et puis... Ah, excuse, 1, 2, 3, 4, environ 4 questions qui ont
été posées ici et je vois que, dans les questions que vous
avez posées, la question que vous me posez aujourd'hui, elle a
été posée hier et on va vous répondre. Est-ce qu'on
peut aller au programme 1?
M. Garon: Est-ce que le ministre sait la réponse, quelle
était la durée du...
M. Elkas: Si le ministre délégué, qui a
assisté au congrès, a dit qu'il était pour vous
répondre dans les jours, les semaines qui suivent, aux questions que
vous avez posées, dans leur ensemble, je vais répondre de la
même façon.
M. Garon: Je vais vous poser...
M. Elkas: Est-ce qu'on peut passer au programme 1, Mme la
Présidente?
Coût du personnel des deux cabinets
M. Garon: Non. Je vous pose des questions dans l'ensemble avant
qu'on passe au programme. J'aimerais savoir si le ministre pense toujours qu'il
est nécessaire d'avoir deux ministres au ministère des Transports
alors qu'on vient de passer 33 000 kilomètres de route sur 60 000 aux
municipalités. Comme on a diminué de moitié le nombre de
routes sous la responsabilité du gouvernement et qu'on les a
transférées aux municipalités, j'aimerais savoir si on a
toujours besoin de deux ministres, avec deux cabinets, avec une masse salariale
de 1 250 000 $ pour deux cabinets. J'aimerais savoir dans quelle proportion les
masses salariales des cabinets vont diminuer en 1993-1994, par rapport à
1992-1993.
M. Elkas: Mme la Présidente, c'est une décision
pour le premier ministre et son cabinet, de décider le nombre de
ministres qu'il devrait avoir. Le député de Lévis doit
comprendre, on vient tout juste de faire la réforme. Ce qui est dans les
crédits, ça ne veut pas dire, à l'intérieur de
l'enveloppe budgétaire, qu'il n'y aura pas des changements, mais ce sera
une décision pour le premier ministre à faire et pas pour le
ministre en titre. Je peux vous dire, Mme la Présidente... Je regarde
les activités de 1980 à 1984, au niveau du routier, où on
retrouvait deux ministres, un ministre délégué ainsi qu'un
ministre en titre, et les activités qui se sont faites dans le temps, je
me demandais pourquoi ils avaient aussi deux ministres dans le temps.
Là, je comprends.
Réduction des effectifs
M. Garon: Une autre question. On vient de faire une
réforme administrative, on vient de passer la moitié du
réseau routier aux municipalités, 33 000 kilomètres sont
transférés aux municipalités sur 60 000, il en reste 27
000 kilomètres au ministère. Dans les crédits,
apparaissent les diminutions qui vont affecter les fonctionnaires. Il y a 1250
occasionnels qui vont partir, 500 permanents sur trois ans. Maintenant, on
voudrait savoir si c'est simplement des petits qu'on coupe ou si le fait qu'on
passe plus de la moitié du réseau routier aux
municipalités, ça va apparaître dans la masse salariale des
cabinets. Si les cabinets s'occupent de la moitié moins de routes, plus
de la moitié moins de routes au Québec, est-ce que les ministres
ont besoin de la même masse salariale dans leurs cabinets pour s'occuper
des routes alors qu'il y a 33 000 kilomètres dont ils ne s'occuperont
plus, il va leur rester seulement 27 000 kilomètres?
M. Elkas: Mme la Présidente, il est bien normal, lorsqu'on
effectue des transferts, que ce soit d'un ministère à l'autre ou
d'un niveau de gouvernement à un autre, qu'on garde en place des
effectifs pour s'assurer le bon transfert de ces activités. Il me semble
normal qu'à l'intérieur d'un cabinet, un cabinet qui a
transigé avec les municipalités pendant des mois de temps, il
s'assure qu'on n'effectue pas un transfert et qu'on s'évade du jour au
lendemain. On va rester en place pour s'assurer que le soutien donné
à ces municipalités est le soutien qu'elles méritent.
C'est quelque chose de nouveau pour elles. Je suis convaincu que les cabinets
ainsi que le ministère vont livrer et on verra, après qu'on aura
effectué tous les changements, que les municipalités, en effet,
seront satisfaites de la façon dont elles, maintenant, devraient
gérer le réseau routier. Alors, de penser que, du jour au
lendemain, on va faire le transfert et partir sans accepter la
responsabilité du rodage qui va avec un transfert, il me semble que
c'est malsain.
M. Garon: Les fonctionnaires, eux, ont perdu leur emploi
dès cette année. Les 1250 occasionnels, eux, ne sont plus
là. Ils ne sont pas dans les crédits, ils sont disparus de la
masse salariale. 1250 occasionnels et le tiers de 500 permanents, environ 135
permanents, sont partis et vous dites qu'au niveau des cabinets, là,
vous avez besoin de tout votre monde et qu'il n'y a pas de coupure
là.
M. Elkas: Ce n'est pas ça que j'ai dit. À mesure
qu'on n'en aura plus besoin, définitivement, il n'y aura pas de
remplacement. Chez nous, j'en ai déjà deux que je n'ai pas
remplacés dernièrement et puis, ça, ça va avec la
décentralisation des activités. Puis moi, sur ce
côté-là, je peux vous dire que j'ai appris ce que
c'était, du dégraissement et de la réorganisation. De la
décentralisation, je comprends ça, j'en ai fait tout le temps de
ma vie. Alors, je peux vous dire que, lorsqu'on effectue des changements ou de
la décentralisation semblable, c'est sûr qu'il va y avoir des
postes qui ne seront plus nécessaires. Mais je vous dis qu'en 1985 on a
moins de gens dans nos cabinets ensemble qu'il n'en existait dans le temps.
L'enveloppe budgétaire, Mme la Présidente, l'enveloppe
budgétaire, en 1993 écoutez-moi bien, là, c'est
important est la même qu'elle était en 1985. Si vous me
dites que ce n'est pas un geste positif pour le contribuable, je ne sais pas ce
que c'est. Mais je vais vous le dire puis je vais vous le
répéter, ce qui est important lorsqu'on exécute un
transfert au municipal, c'est de s'assurer que ces gens-là ont le
soutien de nos cabinets.
M. Garon: Sauf que je suis un peu étonné des propos
du ministre parce qu'hier, son ministre délégué a dit que
la réforme du 7 décembre, ce n'est pas un modèle. Au
contraire, on a dit quasiment que c'était désastreux. Le ministre
responsable du développement régional a dit qu'au mois de
décembre, si les gens avaient écouté davantage les gens
des régions, ils auraient peut-être bien fait moins de folies.
M. Elkas: Vous avez pris ça où? De la bouche du
ministre...
M. Garon: Ça a été rapporté, oui.
M. Elkas: C'est lui qui l'a dit?
M. Garon: Bien oui, ça a été rapporté
par le ministre.
M. Elkas: Non, non. Mais est-ce que c'est lui qui l'a... Vous
l'avez entendu de sa bouche?
M. Garon: Ça a été rapporté, qu'il
avait dit ça.
M. Elkas: Ah, ah! Ça a été rapporté.
Ça a été rapporté.
M. Garon: Ah oui, sur Amos, suite à... M. Elkas:
C'est du ouï-dire, ça.
M. Garon: Bien, hier, je peux vous dire que c'est le ministre
délégué lui-même qui a dit que la réforme du
mois de décembre n'était pas bonne et que... D'ailleurs, on a vu
à quel point le sous-ministre est tombé en disgrâce parce
qu'on ne le voit plus depuis ce temps-là. Et on a dit qu'il fallait
faire des corrections importantes, qui ont été apportées
au mois d'avril. Il semble qu'entre le 7 et le 8 avril, entre le 7
décembre et le 8 avril, ceux qui dirigeaient la réforme ont
été changés parce qu'on n'avait plus confiance au jugement
de ceux qui avaient fait la réforme du mois de décembre.
M. Elkas: C'est tout faux, ça, Mme la Présidente.
C'est tout faux. C'est du ouï-dire, ça, c'est des affaires, des
lectures qui se font dans des régions, par des gens qui se sentent
visés par des réductions des effectifs dans
leur région. Puis peut-être que ces gens-là, puis
avec raison, sont malheureux du fait qu'on voit des effectifs réduits au
niveau du ministère. Mais je veux vous dire que les routes vont
continuer à se faire réparer. C'est un autre milieu qui va les
réparer. Puis ça ne se répare pas tout seul, ces
choses-là. Ça va en prendre, des effectifs, pour le faire. Puis
ceux qui sont bons, le moindrement bons, vont s'aligner, ils vont faire
application à ceux qui vont être mandatés pour faire des
travaux. Simplement vous dire qu'on ne le fera plus chez nous, au
ministère des Transports. Le député de Lévis, c'est
le premier pour crier lorsqu'il y a des taxes, puis les gens en paient trop,
puis en paient trop. Lorsqu'il y a un geste concret qui est posé, on
critique. Dites-moi, M. le député de Lévis, que vous
n'êtes pas d'accord avec la réforme. Puis dites-moi les raisons
pour lesquelles vous n'êtes pas d'accord puis dites-moi ce que vous
feriez si vous étiez à notre place. Dites-moi, qu'est-ce que vous
pourriez faire pour le faire.
Accumulation de points-bonis par les
fonctionnaires
M. Garon: Mme la Présidente, nous avons posé un
certain nombre de questions au ministre et il y en a un certain nombre qui ont
été sans réponse, dans les questions qui sont...
concernant les renseignements généraux qui sont demandés
par l'Opposition pour l'étude des crédits. À propos de la
demande 8 qui portait sur les points-bonis, le ministère répond
qu'aucun employé ne déclare de points-bonis. Alors, pourquoi le
ministère ne fait-il pas respecter la directive du Conseil du
trésor sur les points-bonis? (11 heures)
Quand on pense aux propos incendiaires qu'avait le responsable du
Conseil du trésor, M. Johnson, qui disait: Oui, j'ai trouvé
ça absolument scandaleux, je vais le dire comme je le pense, que de nos
employés continuent à vouloir s'approprier un bien public. Je
maintiens que, lorsque, comme dans n'importe quelle entreprise, c'est
l'employeur qui défraie les billets d'avion, ça donne ouverture
à des points-bonis, que les employés se l'approprient, alors que
toutes les règles fiscales, notamment, depuis au moins 15 ans,
prévoient que c'est un avantage consenti, au même titre qu'un
salaire.» Il dit: «J'aime autant ne pas en parler, ça
m'insulte.» Alors, qu'est-ce que le ministre pense de la directive du
Conseil du trésor qui demande de déclarer les points-bonis, alors
qu'il nous répond, à la demande no 8 que nous avons faite sur les
points-bonis, qu'il n'y a aucun employé au ministère des
Transports qui a déclaré de points-bonis?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Le Conseil du trésor a fait un effort, et avec
raison, mais les compagnies... Ça a été débattu en
Cour supérieure, et les compagnies exigent que les points appartiennent
à l'utilisateur. Alors, je ne peux pas avancer plus que ça. Je
serais le premier à dire: Hourra! si ces points pouvaient être
redonnés à ceux qui paient le voyage, si vous voulez. Le Conseil
du trésor, vous êtes au courant, va en appel du jugement qui a
été donné par...
M. Garon: Oui, mais en attendant... M. Elkas: Je
n'avancerais pas trop.
M. Garon: ...est-ce que ça veut dire qu'au
ministère des Transports il n'y a vraiment aucun employé qui
déclare ses points-bonis?
M. Elkas: On attend la décision de la Cour.
M. Garon: Mais, jusqu'à maintenant, vous n'avez aucun
employé, aucun fonctionnaire qui a déclaré des
points-bonis.
M. Elkas: On l'a demandé, puis c'est exact.
M. Garon: O.K. Est-ce que le Conseil du trésor vous
demande des rapports, occasionnellement, concernant la question des
points-bonis?
M. Elkas: À ma connaissance, c'est non.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: À ma connaissance, c'est non.
M. Garon: Vous ne faites pas de rapport là-dessus.
M. Elkas: Non. Il ne nous en a pas demandé. À ma
connaissance, il ne nous en a pas demandé.
M. Garon: II ne vous a pas demandé, rien...
M. Elkas: Non.
M. Garon: ...puis vous ne lui avez rien fourni.
M. Elkas: Depuis que le jugement a été rendu, M. le
député, tout a arrêté.
M. Garon: Et avant le jugement, il y en a qui en
déclaraient?
M. Elkas: À la défense des crédits, l'an
passé, il y avait deux employés... on a noté qu'il y avait
deux employés qui les avaient déclarés.
M. Garon: Qui?
M. Elkas: Ça, je ne le sais plus. On les a donnés
l'an passé, je crois, aux crédits.
M. Garon: Je ne me souviens pas qu'on ait eu des noms des
employés.
M. Elkas: On avait dit que deux employés avaient
déclaré des points. O.K.
M. Garon: O.K. Vous avez dit qu'il y avait deux employés,
vous n'avez pas dit lesquels.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: O.K. Correct. Allez-vous nous dire lesquels?
M. Elkas: Non.
M. Garon: Vous ne voulez pas qu'ils servent de modèles aux
autres? Il n'y a pas de honte à ce que deux employés se
conforment aux normes gouvernementales, qu'ils soient cités en exemples,
plutôt que de protéger ceux qui ne les déclarent pas.
M. Elkas: Les employés l'ont déjà
déclaré, alors, il est mieux d'être discret dans une
situation semblable.
M. Garon: Bon. Mais, habituellement, on est discret... Quand on
peut citer quelqu'un en modèle, habituellement, il n'y a pas de devoir
de discrétion.
M. Elkas: Mme la Présidente, je m'excuse. Est-ce qu'on va
passer programme par programme ou est-ce qu'on va sauter d'un bout à
l'autre, là? Je ne le sais pas.
M. Garon: Non, non, non. Je pose des questions sur des questions
qu'on vous a posées et qui n'ont pas été
répondues.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense que le
critique peut...
M. Garon: À la demande...
La Présidente (Mme Bélanger): ...fonctionner comme
il le désire: poser des questions ou étudier programme par
programme.
Une voix: Par programme des timbres Gold Star.
Liste des tarifs (droits et permis) en vigueur pour
l'exercice financier 1992-1993
M. Garon: À propos de la demande no 13 sur les tarifs
(droits et permis), le ministère refuse de répondre
prétextant que c'est non-pertinent aux crédits vu que ce sont des
revenus et non des dépenses.
M. Elkas: Ça, c'est toujours amené aux engagements
financiers, Mme la Présidente.
Des voix: Non, non.
M. Elkas: Non? Je m'excuse.
M. Garon: Tous les ministères répondent. Le seul
ministère qui ne répond pas, c'est le vôtre.
(Consultation)
M. Garon: On a demandé, à 13, la liste des tarifs
(droits et permis) en vigueur pour l'exercice financier 1992-1993 en indiquant:
a) la tarification pour chacun des droits et permis perçus; b) le total
des revenus perçus pour chacun des droits et permis exigés; c)
pour l'année 1993-1994, la prévision du total des revenus qui
seront perçus pour chacun des droits et permis exigés. Au fond,
c'est des revenus, mais il faut dépenser de l'argent pour les percevoir,
ces revenus-là. Essentiellement, quand on étudie les
crédits, c'est pour voir si l'administration du gouvernement, qui
demande de l'argent, est efficace. Alors, vous demandez de l'argent pour
administrer la collection des droits et permis et il est normal qu'on demande
comment ça rapporte, la tarification, et comment ça rapporte
d'année en année, pour voir si les crédits utilisés
pour faire cette perception-là sont bien utilisés. Ça se
rapporte aux crédits. Les autres ministères répondent
à ça.
M. Elkas: Mme la Présidente, il me semble normal que les
revenus associés aux items identifiés, soit des permis..., vont
au budget, aux revenus du budget.
M. Garon: Non, ce n'est pas ça. Je vais vous donner un
exemple très simple. Vous collectez la taxe sur le tabac _ prenons la
taxe sur le tabac vous êtes obligés de mettre un
système de policiers en place, et tout ça. C'est parce que
ça peut être une mauvaise taxe. Le résultat, c'est que les
crédits qu'on affecte pour percevoir la taxe coûtent une fortune
parce que c'est... En tout cas, on peut discuter, mais on peut
considérer ça comme une mauvaise taxe. C'est parce que,
là, quand on dépense des crédits, on étudie les
crédits, mais les crédits, c'est l'argent que vous demandez pour
faire votre administration, et la perception des tarifs (droits et permis) fait
partie de l'administration.
M. Elkas: Non.
M. Garon: Oui, oui, ça fait partie de l'administration.
À ce moment-là, on peut voir ce que ça coûte et ce
que ça rapporte et, en fait, les frais de fonctionnement encourus pour
faire la perception. Je vais vous donner un exemple. Vous allez comprendre,
c'est assez simple. Quand le ministre de la Santé dit: Je collecte 2 $
pour les médicaments des personnes âgées, bien, c'est
important de savoir combien ça coûte pour percevoir un petit 2 $.
Ça coûte peut-être bien un petit 5 $ pour collecter le petit
2 $.
M. Maltais: Je m'excuse...
M. Garon: Alors, c'est dans ce sens-là que c'est des
dépenses... Oui.
M. Maltais: Je m'excuse, M. le député de
Lévis. Je ne veux pas vous interrompre pour rien, mais j'aimerais savoir
de la Présidente, parce que ça fait quand même une heure
qu'on a commencé et, sans enlever aucun droit, rien, je veux juste
savoir comment on procède dans l'étude des crédits. Est-ce
qu'on procède programme par programme ou si on procède ad lib,
«at large», comme on veut? Je veux juste être bien sûr
de ça.
M. Garon: C'est parce que vous avez peut-être manqué
tantôt, j'ai expliqué qu'on a posé des questions
préliminaires à l'étude des crédits au ministre et
il y en a un certain nombre qui n'ont pas été répondues,
qui n'ont pas eu de réponse. C'est ça que je fais actuellement,
le tour. Je pose les questions préliminaires...
M. Maltais: Mais est-ce qu'elles sont rattachées à
un programme, M. le député de Lévis?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est des questions
qui ont été renvoyées écrites.
M. Garon: Oui, oui, mais il y en a qu'on n'a pas reçues.
C'est pour ça que je demande... On a toujours commencé comme
ça, on commence...
La Présidente (Mme Bélanger): Elles sont dans vos
documents, monsieur.
M. Maltais: O.K. Après, on établira la
procédure? Après que vous aurez fini vos questions, on
établira comment on procède?
M. Garon: Oui. Ça ne me fait rien.
M. Maltais: D'accord. Pas de problème. Continuez. Je
m'excuse. Je voulais juste tirer ça au clair.
M. Garon: Alors, essentiellement, quand on gère, les
tarifs (droits et permis), ça fait partie de la gestion. Il y a des
crédits pour ça. Non seulement ça, mais ceux qui les
perçoivent sont dans votre ministère, alors que les revenus ne
vont pas dans votre ministère. Mais ceux qui les perçoivent sont
dans votre ministère. Alors, l'argent dépensé pour
percevoir ces sommes d'argent-là est dans vos crédits. Il faut
voir si c'est bien administré, si ça donne un rendement, ce que
ça donne, ces tarifs-là, en fonction de la façon de les
établir. Exemple: Ça coûte de plus en plus cher collecter
les taxes sur le tabac et ça rapporte de moins en moins. Alors, on est
en droit de se demander, à ce moment-là: Est-ce que ça va
bien ou ça va mal, et si ça ne devrait pas être
changé? (11 h 10)
Alors, ce que je vous demande essentiellement, c'est... Parce que les
crédits pour percevoir les tarifs (droits et permis), comme c'est
administré par votre ministère ou des organismes qui
dépendent de vous, à ce moment-là, leur perception est
importante. Autrement, on ne peut pas mesurer l'efficacité des
crédits que vous demandez pour gérer l'administration de certains
tarifs.
M. Elkas: Mme la Présidente, je comprends. Et vous n'avez
pas à continuer, je peux vous donner un ordre de grandeur du montant
d'argent qu'on va percevoir, mais la tâche du ministre des Finances est
de refléter ces montants d'argent basés sur ses études,
ses prévisions, basés un peu sur l'historique aussi, basés
sur bien des facteurs, dont je ne suis même pas au courant, qui
pourraient avoir un impact sur les revenus identifiés dans son budget.
Alors, vous me demandez de parler pour le ministre des Finances, et je ne suis
pas prêt à le faire aujourd'hui. Mais un ordre de grandeur, si
vous voulez.
M. Garon: Ce qu'on a demandé...
M. Elkas: Au niveau des permis de conduire... Ce n'est pas une
question de ne pas vouloir répondre, on a répondu à toutes
les questions, en passant, et, à celle-là ici, on a
répondu qu'on ne donnait pas la réponse parce que, oui, c'est le
ministre des Finances qui s'en occupait. Alors, si vous voulez...
M. Garon: Écoutez, ce que je vous demande, ce n'est pas un
secret. Je vous demande la liste des tarifs (droits et permis) en vigueur pour
l'exercice financier 1992-1993. Écoutez, si c'est rendu un secret
là, il y a quelque chose qui ne va pas à quelque part. Je demande
la liste des tarifs (droits et permis) en vigueur en indiquant: a) la
tarification pour chacun des droits et permis perçus. Là, je ne
comprends plus, il y a des gens qui vous conseillent mal, M. le ministre.
M. Elkas: Alors, pour répondre à votre question,
voulez-vous des estimations? puis je vais me limiter à des
estimations.
M. Garon: Écoutez bien ce que je vous ai
demandé...
M. Elkas: Je ne refléterai pas les montants actuels, parce
que c'est dans le budget que ça va être reflété, et
ça, c'est le ministre des Finances qui va prendre le temps d'examiner
exactement ce que lui pense qui devrait être dans son budget, qui touche,
d'ailleurs, les revenus qui proviennent de mon ministère. Alors, si vous
voulez un ordre de grandeur, ça va me faire plaisir, Mme la
Présidente.
M. Garon: O.K. Je comprends ce que vous dites.
M. Elkas: En 1993-1994, il y aura environ 90 000 000 $ qui vont
provenir des permis de conduire, il y aura environ 530 000 000 $ qui vont
provenir des immatriculations et, de la signalisation touristique, il y aura
environ 1 200 000 $. C'est un ordre de grandeur.
M. Garon: Je comprends l'argument du ministre.
Alors, si vous le voulez, je vais formuler différemment. J'ai
demandé deux choses, 1992-1993 et 1993-1994, admis que, pour 1993-1994,
il peut y avoir des changements qui relèvent du ministre des Finances.
Mais ce que je vous demande, au fond, c'est la liste des tarifs (droits et
permis) en vigueur pour l'exercice financier 1992-1993 c'est ça
que j'ai demandé en indiquant: a) la tarification pour chacun des
droits et permis perçus, en 1992-1993; b) le total des revenus
perçus pour chacun des droits et permis exigés, en 1992-1993. Je
comprends que le ministre ne veut pas nous faire une projection pour l'avenir
à cause du budget, admettons ça, mais est-ce qu'il peut nous dire
actuellement, au début de l'année 1993-1994, avant le discours du
budget, quelle est la tarification pour chacun des droits et permis
perçus en 1993-1994 avant le discours du budget, ce qui est en vigueur
actuellement, pas ce qui va l'être par le budget, ce qui est en vigueur
actuellement?
M. Elkas: Je vais vous le fournir. De ce
côté-là, je n'ai pas de problème avec ça.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: O.K. Je comprends votre question...
M. Garon: J'ai compris votre argument, ce que vous avez voulu
dire. Je ne veux pas que vous disiez des choses qui pourraient être dans
le budget. C'est correct. Mais j'ai dit, pour ce qui est de l'an
passé...
M. Elkas: O.K. I follow you.
M. Garon: ...et ceux à date, avant le budget.
M. Elkas: O.K. Je te suis. O.K. Oui, on va vous fournir
ça.
M. Garon: Ça marche. Maintenant, sur la demande 14...
M. Elkas: Pour ce midi, on aura... Cet après-midi.
Liste du personnel du cabinet
M. Garon: O.K. La demande 14 sur le personnel du cabinet du
ministre et du ministre délégué. Le ministère n'a
pas répondu à l'item a de la demande, à savoir la liste du
personnel du cabinet du ministre en 1992-1993 en indiquant pour chacune des
personnes: la date de l'entrée en fonction; la date du départ,
s'il y a lieu; le titre de la fonction; le port d'attache; la classification;
de même que le traitement annuel ou, selon le cas, les honoraires
versés. C'est parce que tous les ministères donnent ces
informations-là. Il n'y a pas un ministère, d'après nos
rapports, qui ne nous a pas donné ça. D'ailleurs, je vais vous
dire une chose, Mme la Présidente, ce sont les députés
ministériels, lorsqu'ils étaient dans l'Opposition, qui posaient
ces questions-là, qui ont commencé à poser ces
questions-là. Ha, ha, ha! Alors, on formule exactement la même
demande que formulaient les députés libéraux lorsqu'ils
étaient dans l'Opposition.
Document déposé
M. Elkas: Mme la Présidente, ça me fait plaisir de
vous soumettre la liste qui comprend la date d'entrée en vigueur, la
date de départ, la classification de l'individu et le traitement annuel.
Il y a eu beaucoup de changements. On insiste que... On nous critique parce
qu'il n'y a pas de changements à l'intérieur du ministère.
Lorsqu'on en fait, une réforme, au niveau du ministère comme
tel... Mais il y en a eu quatre départs dernièrement. Je vais la
déposer. Je n'ai aucun problème avec ça.
M. Maltais: On pourrait déposer la liste des
employés aussi.
M. Garon: C'est pour 1992-1993 qu'on le demandait, hein!
M. Elkas: Ils sont là. M. Garon: Hein?
M. Elkas: Ils sont là, puis il y en a qui sont partis
avant la fin de...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la liste est
déposée officiellement. Nom et prénom des
employés...
M. Elkas: Quatre départs dans les derniers mois.
La Présidente (Mme Bélanger): On va en faire des
photocopies.
M. Garon: Est-ce que ça comprend la date d'entrée
en fonction, la date de départ, s'il y a lieu, le titre de la fonction,
le port d'attache?
M. Elkas: Non, ça ne comprend pas le port d'attache.
Alors, votre question est: Est-ce que le port d'attache...
M. Garon: Ils l'ont, la question.
M. Elkas: Non, il n'est pas identifié. Il y a eu
dernièrement, Mme la Présidente, comme je l'ai mentionné,
plusieurs changements dans mon cabinet. Il y a eu quatre départs
dernièrement, puis j'en remplace seulement un.
M. Garon: Est-ce qu'on peut avoir les renseignements complets,
tel qu'on l'a demandé? C'est exactement ce que demandaient les
députés.
M. Elkas: Je viens de vous donner ce que j'ai, là.
M. Garon: Bien, le port d'attache, il n'est pas
marqué.
M. Elkas: Non.
M. Garon: Hein?
Une voix: Oui.
M. Elkas: Hein? Il est dedans?
M. Garon: Le titre de la fonction, le port d'attache, la
classification, le traitement annuel.
M. Elkas: II n'y a pas de problème à vous donner
l'information. Dans la liste que je viens de vous soumettre, le port d'attache
n'est pas identifié, mais ça va me faire un grand plaisir de vous
le donner, cet après-midi.
M. Garon: O.K. Alors, le port d'attache... Selon la question
qu'on avait posée, la question 14, c'est la même question qui a
été formulée à tous les ministères et tous
les ministères ont répondu. C'est correct? C'est la question 14
qui avait été demandée.
M. Elkas: Mais il manque seulement le port d'attache, M. le
député.
M. Garon: O.K. On va l'avoir tantôt. M. Elkas: On va
l'avoir cet après-midi.
Transferts obtenus du gouvernement
fédéral en 1992-1993
M. Garon: À propos de la demande 17 portant sur les
dépenses de transferts obtenus du fédéral, le
ministère répond que c'est non pertinent à l'étude
des crédits. Les dépenses de transferts obtenus du
fédéral... J'ai l'impression que le ministre, qui me parle
souvent que j'ai eu un chèque, il aimerait ça en avoir, lui
aussi, parce qu'il pourrait mettre ça dans sa liste.
M. Elkas: Vous avez dit quoi, M. le député de
Lévis? Vous m'avez... You arouse my interest when you talk that way, my
dear friend. En 1992, au niveau des caisses de passages à niveau, dans
ce programme je vais prendre le temps de vous le donner, puis ça
va me faire plaisir de vous le remettre aussi on a facturé 75 000
$ et on a encaissé 195 000 $.
(Consultation)
M. Elkas: Alors, vous allez comprendre que, non seulement on va
chercher de l'argent qu'on a facturé, mais il y a de l'argent qui a
été... on encaisse aussi de l'argent des années
antérieures. (11 h 20)
Au niveau du réseau routier de l'Outaouais, on a facturé 9
300 000 $; on attend le chèque. Au niveau des transferts, l'entretien
des chemins fédéraux, on a facturé 96 000 $ puis on a
encaissé 44 000 $. Transport aérien, on a facturé 30 000
$; on a encaissé 2 528 000 $. L'Entente auxiliaire sur le
développement des transports, on a facturé 53 000 $; on a
encaissé 83 000 $. Mme la Présidente, je peux le déposer
à la secrétaire.
Document déposé
(Consultation)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez qu'on suspende pour quelques instants?
M. Garon: Quoi?
La Présidente (Mme Bélanger): On va suspendre pour
quelques instants.
M. Garon: Pourquoi?
La Présidente (Mme Bélanger): Pour la
photocopie.
M. Garon: Non, non, on n'a pas besoin de... On devrait avoir les
renseignements. S'ils les fournissent, on continue et on passe à autre
chose.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui, mais,
là, qu'est-ce qu'on attendait?
M. Elkas: Personne n'écoutait, Mme la
Présidente...
M. Garon: J'attendais.
M. Elkas: ...quand j'ai déposé...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Mme la Présidente, moi, j'attendais la prochaine
question; elle ne venait pas. Ha, ha, ha! J'attendais. Je pensais que M. le
député de Lévis voulait sa pause café, si vous
voulez.
M. Garon: Non, non.
M. Elkas: Dans mon cas, moi, j'ai déposé, il y a 10
minutes, la demande qu'on m'a formulée. Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
là, quand même. Ha, ha, ha!
M. Garon: Alors, j'aimerais...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Lévis.
Crédits périmés
M. Garon: c'est par rapport à l'ensemble des
crédits. les crédits 1993-1994 du ministère des transports
seront de 2 033 000 000 $, comparativement à 2 098 000 000$ en
1992-1993, soit une baisse de 3 %. le programme de construction et d'entretien
du réseau routier baisse le plus, soit de 61 000 000$, 5,2 %. le
programme de transport scolaire augmente le plus, soit de 17 000 000$, 4,1 %.
les effectifs du ministère baissent de 967 personnes-année, 10 %,
passant de 9311, en 1992-1993, à 8344 cette année. au chapitre
des crédits de transfert, les crédits alloués aux
organismes sans but lucratif augmentent de 650 000$, en hausse de 29 %. enfin,
les crédits périmés ont été de 72 000 000$
en 1992-1993. les programmes systèmes de transports terrestres, 14 000
000 $, et de construction et d'entretien du réseau routier, 51 000 000
$, ont été les plus touchés.
Est-ce que le ministre peut expliquer pourquoi il y a eu autant de
crédits périmés dans ces secteurs-là en 1992-1993?
Et comment le ministre explique-t-il la hausse de 650 000 $ de crédits
de transfert aux organismes sans but lucratif? Le ministre ne
considère-t-il pas... Bien non, on va faire ces deux-là et on
reviendra sur autre chose après. Parlons des crédits
périmés pour commencer. Comment ça se fait qu'il y a
autant de crédits périmés?
(Consultation)
M. Elkas: Au niveau des périmés, M. le
Président, vous allez comprendre qu'il y a des projets qui avaient
été identifiés, puis moi, comme bien d'autres, qui sommes
anxieux d'aller de l'avant avec des projets, et j'en cite deux
spécifiquement: la 30 ainsi que le projet de l'estacade... Concernant le
projet de l'estacade, on avait 30 000 000 $ de prévus, qu'on sait fort
bien qu'on ne pourra pas dépenser cette année. La seule chose
qu'on pourra faire, lorsqu'on aura le feu vert du ministère de
l'Environnement, c'est de préparer des plans et devis qui encourront des
montants d'argent que je n'ai pas exactement. Au niveau de la 30, il est
sûr, là aussi, aussitôt qu'on pourra avoir le feu vert du
ministère de l'Environnement, qu'on va exécuter les travaux, mais
définitivement pas de l'ordre de ce qu'on pensait exécuter. Si on
avait eu le feu vert l'an passé ou l'automne passé, il va sans
dire qu'on en aurait fait autant cette année, en 1993-1994, qu'on en a
fait lors du contourne-ment de la réserve de Kahnawake.
Quant à l'autre question qui m'a été posée,
au niveau de l'augmentation, le transport adapté, il y a des bonnes
nouvelles qui, malheureusement, ne sortent pas assez souvent pour ceux qui s'en
servent. Le budget est passé de 27 000 000 $ à 33 000 000 $.
C'est un montant appréciable. Au niveau des autobus scolaires, comme je
l'ai mentionné, autre montant assez appréciable, contribution de
notre ministère aux transporteurs scolaires, les crédits passent
de 406 500 000 $ à 424 200 000 $. La raison de l'augmentation, il va
sans dire, va toucher la sécurité. Trop souvent, on nous demande
pourquoi le ministère des Transports ne bouge pas au niveau du transport
scolaire. Vous m'avez d'ailleurs critiqué ici, vous dites toujours qu'il
y en a trop à ce niveau-là. De mon côté, je me suis
engagé à la sécurité des gens transportés
dans les transports scolaires, et notre engagement est clair, on le
démontre avec des gestes assez concrets lorsqu'on reflète une
augmentation de près de 20 000 000 $.
M. Garon: Non, mais ça ne correspond pas à la
demande que j'ai faite, parce que, là, pour les organismes sans but
lucratif... Le transport adapté, il est à part...
Une voix: Le transport scolaire.
M. Garon: Le transport scolaire est aussi à part. Ce que
je veux dire, c'est les organismes sans but lucratif dont les budgets passent
de 1 732 200 $ à 2 382 000 $. Alors, qu'est-ce qui fait qu'il y a une
augmentation de 650 000 $? Je ne parle pas du scolaire, je ne parle pas de
transport adapté, c'est des budgets à part, ça.
M. Elkas: Oui, je vais le retrouver là. Je m'excuse. Je
peux prendre deux secondes? On va vous donner ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous permettez, je
dépose officiellement le document déposé par le ministre,
Transferts obtenus du gouvernement fédéral. Alors, c'est
déposé à la commission.
M. Elkas: Mme la Présidente, si vous me permettez, pour
aller dans le détail sur cet item-là, c'est reflété
comme Autres crédits de transfert. Je n'ai pas les détails avec
moi ce matin, mais ça me fera plaisir de les déposer cet
après-midi.
M. Garon: Pour les 650 000 $ additionnels, ces
affaires-là?
M. Elkas: Oui.
M. Garon: O.K. Les crédits périmés, vous
avez dit que vous avez périmé des crédits pour la 30. Vous
avez périmé combien pour la 30?
M. Elkas: Dans son ensemble, c'est environ 22 000 000 $, mais,
pour la 30, je n'ai pas le montant spécifique. C'est quelque chose que
je pourrais vous avoir.
M. Garon: Et l'estacade? M. Elkas: 30 000 000
$.
M. Garon: 30 000 000 $ périmés l'an dernier pour
l'estacade? Puis vous dites 22 000 000 $ pour la 30?
M. Elkas: J'ai dit 22 000 000 $ pour l'ensemble du réseau
routier...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...et, à l'intérieur, on retrouve une
partie de ces travaux qui sont pour la 30. Alors, comme je l'ai
mentionné tout à l'heure, je vais vous donner le montant exact
pour la 30. La deuxième question est sur l'estacade.
(Consultation)
M. Elkas: M. le député, dans le projet de
l'estacade, on retrouve une partie des dépenses qui ont
été périmées, de l'ordre de 10 833 000 $, qui est
dans le programme 1. Puis vous allez en retrouver aussi dans le programme,
Construction du réseau routier et entretien des infrastructures de
transport; là, il y a 47 000 000 $. Au niveau de l'amélioration
du réseau routier, il y a 22 000 000 $, et on retrouve en partie des
montants pour la 30, qui sont reflétés dans les 22 000 000 $ qui
ont été périmés.
M. Garon: Vous ne savez pas quelle partie des 22 000 000$...
M. Elkas: Ça, je peux vous le sortir, pas de
problème.
M. Garon: Ça dépend de la 30.
M. Elkas: II n'y a pas de problème. Ça va me faire
plaisir de vous le sortir.
M. Garon: O.K. Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir la
ventilation, la nature des crédits périmés en
1992-1993?
M. Elkas: La nature... Vous l'avez sur...
M. Garon: Non, on n'a pas la ventilation des
périmés.
M. Elkas: Par programme...
M. Garon: Non.
M. Elkas: ...vous l'avez.
M. Garon: Où?
M. Elkas: Ce que vous avez, là.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Vous l'avez, là.
M. Garon: Où?
(11 h 30)
M. Elkas: Dans les demandes générales, ça
vous a été donné.
M. Garon: Non, non. On a le montant, pas la ventilation.
M. Elkas: C'est là, question 16. Au programme 1,
Systèmes de transports terrestres, il y a 13 882 000 $. Dans ça,
vous allez retrouver Recherches et développement, 2 574 000$; Transport
des personnes, 10 833 000$; Transport des marchandises, 474 000$. Au programme
2, Construction du réseau routier et entretien des infrastructures de
transport, vous avez 47 000 000 $, et là, une ventilation de tout
ça. Au programme 3, Gestion interne et soutien...
M, Garon: Ah! je comprends, par programme... M. Elkas:
...4 700 000$...
M. Garon: Je veux dire, la nature... Ce que je veux dire, au
fond, c'est... Quand vous dites, Amélioration du réseau routier,
bien, ce que je voulais dire, vous dites 22 000 000 $ d'amélioration,
mais combien pour la 30? C'est où, ces 22 000 000 $-là? Ils
auraient été où s'ils avaient été
dépensés? C'est dans ce sens-là que je demandais
ça.
M. Elkas: O.K.
M. Garon: Je ne l'ai pas.
M. Elkas: Vous voulez dire: Par projet?
M. Garon: Oui, c'est ça.
M. Elkas: C'est ça que vous nous demandez. Wo! Si vous me
dites: Un projet comme celui de la 30, écoutez, ça...
M. Garon: O.K.
M. Elkas; ...je n'aurai pas de grandes difficultés
à vous le donner. Mais imaginez-vous tous les projets qui sont
exécutés dans la province!
M. Garon: O.K. Mais pour la 30, vous allez me le dire cet
après-midi?
M. Elkas: Ça va me faire plaisir. Oui, oui.
Transport scolaire
M. Garon: o.k. pour la 30. vous avez dit tantôt, vous avez
fait allusion, dans votre allocution, au transport scolaire qui
représente, en 1993-1994, 21 % des crédits du ministère
des transports. c'est énorme, 21 % pour le transport scolaire, en grande
partie parce qu'on bâtit, au québec, des trop grosses
écoles. mais, en partie, l'augmentation est due aux recommandations
que
vous avez acceptées du coroner. Pourriez-vous nous dire comment
l'augmentation a été affectée? Si on décortique
l'augmentation au transport scolaire, où a été
attribuée cette augmentation au transport scolaire?
M. Elkas: l'indexation de l'enveloppe de base, transport
exclusif, est de 2,2 %. l'indexation de l'enveloppe de base pour le transport
intégré est de 7,9 %. si on touche les deux ensemble, c'est 13
200 000 $, qui n'est pas un grand écart de ce qu'on a vu dans les
années précédentes. vous vous souvenez, l'an passé,
on était à 406 000 000 $; l'année avant, on était
à 384 000 000 $, si ma mémoire est fidèle. là, on a
une augmentation de la clientèle inscrite et transportée, 1 900
000 $ d'augmentation; les classes d'accueil, 500 000 $; l'enseignement
privé, 200 000 $; les maternelles maison, 200 000 $; et les
élèves en difficulté d'apprentissage, 800 000 $, pour un
total de 16 800 000 $. alors, c'est un gros montant d'argent, mais on
répond à la demande.
M. Garon: Je vous remercie.
M. Elkas: Vous êtes le bienvenu. Ha, ha, ha! It is the
first time I have ever heard that.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: II l'a peut-être échappé.
M. Elkas: Three and a half years, trois ans et demi.
Sérieusement, c'est la première fois que... C'est sur le
scolaire, à part de ça. Ha, ha, ha!
Dépenses en services professionnels
M. Garon: Bon. Au sujet des services professionnels en 1993-1994.
Au cours des dernières années, nous avons dénoncé,
à plusieurs reprises, la hausse faramineuse des dépenses en
services professionnels au ministère des Transports. Entre 1985 et 1993,
les crédits des services professionnels ont presque triplé,
passant de 31000 000$, en 1985, à 84 000 000$, en 1992. Le transport
aérien gouvernemental est exclu pour tenir compte de son transfert au
ministère des Approvisionnements et Services en 1991. En 1993-1994, les
crédits des services professionnels seront de 92 400 000 $, une
augmentation de 8 400 000 $ ou 10 % par rapport à l'an dernier alors
qu'on va être responsable quand même de 33 000 km de routes de
moins sur 60 000 km au ministère des Transports, alors que les
crédits augmentent considérablement pour les plans.
Cette augmentation est d'autant plus significative que le budget du
ministère baisse. C'est au programme Systèmes de transports
terrestres que les crédits des services professionnels augmentent le
plus. Ils sont de 41 000 000 $ en 1993-1994, comparativement à 26 100
000 $ l'an dernier, soit une hausse de 57 %. Vous voyez, à
Systèmes de transports terrestres, ça passe de 26 100 000 $, l'an
dernier, à 41 000 000 $, cette année, hausse de 57 %.
Est-ce que le ministre se pose des questions concernant la hausse des
crédits des services professionnels? Est-ce qu'il a posé des
questions ou est-ce qu'il trouve ça normal? Et comment explique-t-il la
hausse de 57 % des crédits des services professionnels au programme 1,
Systèmes de transports terrestres?
(Consultation)
M. Elkas: Mme la Présidente. Je peux bien comprendre la
préoccupation du député de Lévis, mais s'il pouvait
se situer, mieux se situer... si on pouvait lui donner un coup de main, mieux
le situer. Lorsqu'on parle des services qui ont été
octroyés, il faut comprendre où ça va. Vous pensez que,
parce qu'on a donné un contrat de services, exemple, et on le retrouve
dans les 40 000 000 $, 35 000 000 $ de ces 40 000 000 $, c'est un contrat qui a
été affecté à la ligne Deux-Montagnes, 35 000 000 $
des 40 000 000 $, contrat donné au CN qui, lui, en retour,
exécute les travaux. Il exécute les travaux; ce n'est pas des
honoraires professionnels. À l'intérieur des 40 000 000 $, on
retrouve aussi 5 000 000 $, l'autre 5 000 000 $, qui sont attribués
à l'estacade pour la préparation des plans et devis. Alors,
ça fait le tour des 40 000 000 $... (11 h 40)
M. Garon: Et vous donnez ça au CN, pourquoi? Pour faire
quoi?
M. Elkas: Pour exécuter les travaux. M. Garon: Quel
genre de travaux?
M. Elkas: La modernisation de la ligne Deux-Montagnes, le projet
de 250 000 000$. Il y a 35 000 000 $ qui ont été octroyés
au CN c'est leur voie pour faire une réfection de la voie
ferrée. On retrouve ça dans des contrats et non dans des
honoraires professionnels là où vous pensez que c'est.
M. Garon: Pourquoi mettez-vous ça dans la catégorie
Services?
M. Elkas: C'est un service que CN nous rend. Ça n'a pas
changé. Ça a toujours été là.
M. Garon: Vous l'avez mis dans la catégorie 4, Services
professionnels, administratifs et autres. Regardez, c'est marqué: Cette
catégorie... Quand on regarde les explications des crédits, cette
catégorie regroupe les achats de services suivants: a) services
professionnels et administratifs; b) honoraires et dépenses des membres
de jury, comités de commissions et assurances et indemnités,
taxes et services gouvernementaux, services directs. C'est drôle, vous
avez mis ça dans une catégorie qui n'est pas la bonne
catégorie, sûrement, si vous avez payé pour la
modernisation d'une ligne de chemin de fer avec de l'argent mis dans cette
catégorie-là. Si c'est des travaux d'immobilisation en plus,
ça ne marche pas, là.
M. Elkas: M. André Descôteaux, Mme la
Présidente, peut préciser la façon dont on attribue les
charges ou les frais à des catégories.
M. Descôteaux (André): Pour ma part, Mme la
Présidente, M. le député a un peu raison, en ce sens que
c'est mêlant, ces choses-là. O.K.? Excepté qu'il faut
différencier la supercatégorie, Fonctionnement Autres
dépenses avec Capital Autres dépenses. C'est que,
habituellement, si c'était notre route ou notre voie ferrée
à nous autres comme ministère, on pourrait les capitaliser, et
là, elles tomberaient dans les immobilisations. Comme ce n'est pas
à nous autres, c'est une emprise qui appartient au CN, où on fait
des travaux, donc il faut l'envoyer dans Fonctionnement Autres
dépenses.
La catégorie, maintenant, de dépenses, en dessous de la
supercatégorie. Lorsqu'on donne un contrat de services à une
entreprise qui travaille pour nos travaux, il est imputé à la
catégorie 4, Services, ce qui vient inclure, à ce
moment-là, avec les honoraires professionnels, d'autres choses, et ainsi
de suite, quand on fait des études. C'est dans la même
catégorie. Je comprends un peu que ce soit mêlant, mais c'est la
façon qui est bud-gétée usuellement au gouvernement du
Québec. Moi, en tout cas, depuis que je suis au budget, j'ai toujours vu
ça là. Lorsqu'on donne un contrat de services professionnels
c'est un contrat de services qu'on donne au CN, pour exécuter des
travaux il est inclus dans cette catégorie de dépenses
là.
M. Garon: Oui, mais, là, si vous aviez payé la
même chose à un entrepreneur qui aurait fait ces
travaux-là, ça n'aurait pas été là.
M. Descôteaux: Si c'est un entrepreneur à qui je
donne un contrat de services pour exécuter des travaux à un
endroit qui ne m'appartient pas ce qui serait plus rare, parce que,
là, à quelle place il y a un entrepreneur qui a des travaux qui
ne m'appartiendraient pas ça irait là aussi. Je veux dire,
c'est parce qu'il faut que je trouve une place dans Fonctionnement
Autres dépenses, qui n'est pas les immobilisations, parce que je ne peux
pas le capitaliser, comme gouvernement, je ne peux pas le capitaliser parce que
je ne suis pas chez moi, O.K., donc, c'est un contrat de services, et les
contrats de services, bien, c'est Services professionnels, administratifs et
autres. Dans le titre, d'ailleurs, Services professionnels virgule
administratifs et autres; donc, c'est un contrat de services
professionnels, mais qui n'est pas des honoraires professionnels, qui n'est pas
de la surveillance, qui n'est pas ci, qui n'est pas ça. Il y en a aussi
là-dedans, naturellement, dans les travaux, il y en a dedans, mais le
gros oeuvre, c'est les travaux.
M. Garon: Ce sont des travaux d'immobilisation. Ça n'entre
jamais dans des catégories de même. Je ne comprends pas ça.
C'est la première fois que je vois ça. Je suis bien franc avec
vous, là. Les travaux d'immobilisation, ça n'entre pas dans les
services.
M. Descôteaux: Oui. D'ailleurs, regardez au programme 2, M.
le député. Si vous permettez, lorsqu'on regarde le programme 2,
à capitalisation, O.K., Capital Autres dépenses, on voit
toutes les catégories aussi et, là, il y a une catégorie
qui s'appelle 9, Immobilisations. Donc, on peut le mettre là, parce que
c'est sur notre réseau routier au gouvernement. Donc, je peux
immobiliser. Mais, dans Fonctionnement Autres dépenses, je n'en
ai pas de catégorie 9, je ne peux pas le mettre là, sans
ça je le mettrais là aussi si j'avais une catégorie 9,
mais je n'en ai pas dans cette place-là. Il y a une petite nuance et on
la voit bien dans le programme 2.
M. Garon: Pourquoi ne l'avez-vous pas mis dans Transfert,
à ce moment-là?
M. Descôteaux: Parce que ce n'est pas une subvention.
M. Garon: C'est parce que la comptabilité ne veut plus
dire grand-chose quand on met des systèmes de même sur des
rubriques comme ça.
M. Descôteaux: Je peux accueillir votre avis, je veux dire,
mais la façon comptable de l'exécuter actuellement, c'est
celle-là. Je veux dire, c'est...
M. Elkas: Puis si on l'avait mis dans la catégorie des
travaux, au niveau des immobilisations des routes...
M. Descôteaux: Ah! bien là, je fausse les
données.
M. Elkas: ...là, on aurait peut-être
été accusé d'avoir faussé les chiffres, et de dire:
Bien, là, on reflète des montants d'argent qui n'appartiennent
même pas là. Tu sais, on n'est pas pour faire le même
exercice...
M. Garon: Non, mais quand vous immobilisez, quand vous faites
faire des travaux, par exemple, par quelqu'un, une route...
M. Elkas: Mais ce n'est pas de l'immobilisation, ce n'est pas
quelque chose qui...
Une voix: C'est chez nous.
M. Elkas: C'est chez nous, normalement. Lorsque c'est une route,
c'est chez nous. Mais, là, on n'est pas chez nous. Mais si on l'avait
mis dans la catégorie des routes, on aurait...
M. Garon: Bien, à ce moment-là, c'est un
transfert.
M. Elkas: ...bien, on aurait peut-être été
accusés d'avoir faussé des chiffres...
M. Garon: C'est une subvention, à ce moment-là. Si
je donne un montant d'argent à quelqu'un qui fait quelque chose chez
lui, c'est une subvention. Au fond, c'est parce que vous ne vouliez pas me dire
que vous subventionnez le chemin de fer. C'est une subvention, au fond. Si je
paie quelqu'un, une compagnie, par exemple, pour faire un travail, puis moi, je
lui donne un montant d'argent, je la subventionne. Vous avez
subventionné le fédéral, au fond, c'est ça! Dans le
fond, on se trouve à camoufler une subvention au
fédéral.
M. Elkas: Non, non. Voyons donc! C'est pour nos propres fins.
Cette ligne-là sert à quoi? Dieu sait si c'est du transport en
commun.
M. Garon: Non, mais vous dites que vous n'êtes pas chez
vous.
M. Elkas: Ils vont exécuter des travaux. On donne...
M. Garon: Je ne dis pas ça, là. Mais, dans le fond,
vous donnez une subvention pour un chemin de fer qui ne vous appartient pas.
Vrai?
M. Elkas: Non. Ils vont exécuter des travaux pour nous
permettre d'offrir un service. Si ce n'était pas de notre demande, rien
n'aurait changé. On modernise la voie ferrée, on en ajoute...
M. Garon: Elle va appartenir à qui, la voie
ferrée?
M. Elkas: Pardon?
M. Garon: Elle va appartenir à qui, une fois
modernisée?
M. Elkas: Elle va appartenir au CN. M. Garon: Bon!
M. Elkas: Puis qui aurait un impact, évidemment, sur les
redevances...
M. Garon: En fait, vous modernisez un équipement du
fédéral.
M. Elkas: Bien non! Bien non! Notre affaire, nous autres, c'est
avec le CN. On fait affaire avec le CN, nous.
M. Garon: Qui?
M. Elkas: Le gouvernement du Québec fait affaire avec le
CN.
M. Garon: Oui...
(11 h 50)
M. Elkas: Par l'entremise d'autres organismes aussi.
M. Garon: ...qui modernise un chemin de fer. Vous donnez un
montant d'argent qui va être utilisé dans le cadre, en tout cas,
qui est dit, être utilisé dans le cadre de la modernisation du
chemin de fer. Vous avez 31 000 000 $, vous avez dit. Ça va être
combien, les coûts?
M. Elkas: Mais ce qu'il est important de retenir dans cet
exercice-là, c'est qu'on donne un contrat à une compagnie qui va
faire des changements, moderniser un réseau qui va servir au transport
en commun.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: O.K. Pas pour servir à d'autres, mais pour notre
clientèle.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Une fois fait, il y aura, évidemment, une
location pour l'entretien, le tout. Il y aura un montant d'argent
reflété dans les redevances annuelles d'immobilisation. Mais ce
ne sera pas autant que... Si on n'avait pas investi un montant d'argent de 35
000 000 $ dans le réseau, il va sans dire que les redevances annuelles
d'immobilisation auraient été très, très
élevées. Il vaut mieux investir aujourd'hui que de payer des
notes pendant des années, puis des années de temps.
M. Garon: Quel pourcentage des travaux vous payez pour la voie,
cette voie-là pour laquelle vous donnez 31 000 000 $, 31 000 000 $, je
pense, que vous avez dit tout à l'heure? Ça va coûter
combien...
M. Elkas: L'ensemble du projet?
M. Garon: ...la modernisation de la voie pour laquelle vous
donnez 31 000 000 $?
(Consultation)
M. Elkas: Là, l'ordre de grandeur, c'est qu'on a
au-delà de 100 000 000 $ pour les wagons. Vous avez un montant d'argent
qui est alloué aux stationnements, des montants alloués aux
gares, à la signalisation, parce que tout est à refaire, et vous
avez aussi la voie ferrée comme telle. Mais est-ce que la question que
vous me posez, c'est une question qui touche la propriété d'un
autre? «C'est-u» ça?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Bon. O.K. Je pourrais vous le sortir et ça me
fera plaisir de vous le remettre. Je ne l'ai pas tout en détail
aujourd'hui.
(Consultation)
M. Elkas: Prenez un montant de 250 000 000 $ environ, pour le
total du projet.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: On retrouve environ 108 000 000 $ au niveau des
wagons.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Et le restant, 142 000 000 $ environ, va sur des
projets de modernisation de la ligne comme telle, tout l'aménagement des
stationnements, des parcs d'incitation, des nouvelles gares,
l'électrification du système, c'est du nouveau... c'est quasiment
un départ à zéro.
M. Garon: Mais le montant que vous payez au fédéral
pour des équipements qui appartiennent au fédéral...
M. Elkas: Non, pas au fédéral, au CN.
M. Garon: Au CN, oui. Ça représente quel montant,
quel pourcentage de ces travaux-là?
M. Elkas: Sur les 142 000 000 $?
M. Garon: Non, sur la partie que vous subventionnez. Vous ne
subventionnez pas tout.
M. Elkas: Ce n'est pas une subvention. M. Garon: Pour
laquelle vous donnez de l'argent. (Consultation)
M. Elkas: Alors, votre question, c'est: Le montant d'argent, le
pourcentage de notre contribution à la modernisation...
M. Garon: Du bout pour lequel vous avez... des travaux pour
lesquels vous avez payé. Il y a des travaux que vous ne payez pas. La
partie pour laquelle vous avez contribué. Le CN a dû s'engager
à faire des travaux de telle grandeur pour lesquels vous avez
contribué tant.
M. Elkas: S'il n'y avait pas eu de changements, admettons que le
système était resté comme tel, ce qui n'est pas à
espérer parce que, comme vous le savez, un système qui date de
1919, il y a une demande énorme sur l'ensemble du milieu pour le mettre
en place... Si on n'avait rien fait, absolument rien fait, le CN n'aurait pas
fait grand-chose non plus, sauf de réparer les lignes de chemin de fer
déjà en place, mais pas de construction majeure. Lorsqu'on arrive
avec une demande comme la nôtre, où on demande de déplacer
20 000 personnes par jour, là, c'est toute une commande. Pour
répondre à votre question, il y a très peu d'avantages
pour le CN à investir dans un programme semblable, parce qu'ils ne sont
pas directement affectés; ils sont là pour offrir un service. Le
montant d'argent qu'eux auraient peut-être déposé comme
étant de leur intérêt, c'est environ 10 000 000 $ sur le
projet.
M. Garon: Sur 250 000 000 $, vous dites que le CN met 10 000 000
$?
M. Elkas: Excusez!
M. Garon: Sur 250 000 000 $, le CN met 10 000 000 $, vous
dites?
M. Elkas: II faut comprendre que le CN n'a pas avantage...
M. Garon: Non, non, je n'évalue pas, là. M.
Elkas: Non, non, parce que...
M. Garon: Je demande: Sur le montant de 250 000 000 $, le CN met
combien et vous autres, vous mettez combien?
M. Elkas: Ce n'est pas un «joint venture» entre nous,
c'est un montant d'argent qu'eux investissent de leur part, mais pour les
affaires qui les touchent. Notre projet à nous autres, c'est un projet
de 250 000 000 $, ce qui nous touche. On ne demande pas de cadeau du CN, nous
autres; on va payer les frais qui nous regardent.
M. Garon: Oui, mais, à la fin, la ligne appartient au CN
pareil.
M. Elkas: Oui, elle appartient au CN, mais il va nous offrir un
service en retour.
M. Garon: Bon. Elle va être utilisée pour vos fins
pour quel pourcentage du temps, et elle va être utilisée pour les
fins du CN, pour d'autres fins, pour quel pourcentage du temps?
(Consultation)
M. Elkas: En haut de Saint-Laurent, si vous pouvez imaginer la
ligne qui descend, la partie du haut en allant vers le nord-ouest, il y a
quelques transports de marchandises qui se font par le CN, mais ce qui touche
le bas, qui va à la gare centrale, c'est 100 %, puis c'est là les
grosses dépenses que le gouvernement ou le CN doit encourir, où
la réfection de l'ensemble du réseau doit se faire. Alors, qui
part de ça, qui part de Saint-Laurent et qui descend à la gare
centrale, c'est à 100 % pour nos propres fins.
M. Garon: Ça va être utilisé à 100 %
par vous. M. Elkas: Le transport en commun.
M. Garon: Par le transport en commun? M. Elkas: Oui.
M. Garon: vous donnez l'argent au cn. vous payez à 100 %,
en réalité.
M. Elkas: En réalité, oui; pour ce qu'on veut, oui.
Moi, je ne sais pas, mais si...
M. Garon: La ligne reste au CN, mais il ne l'utilisera pas pour
ses fins, à lui, du tout.
M. Elkas: Non.
M. Garon: C'est marqué dans l'entente ou bien non...
M. Elkas: Les lignes qui vont vers la gare centrale, c'est pour
nous, ils n'ont pas d'avantages à s'en servir. Nous autres, n'oublions
pas une chose, on anticipe de beaucoup...
M. Garon: Est-ce que le CN va pouvoir l'utiliser pour le
transport des marchandises?
M. Elkas: Non. La partie du nord, comme je vous l'ai
mentionné, oui, mais pas la partie du sud. On anticipe 32 000 passagers
par jour, à un point qu'il y a très peu d'espace pour d'autres,
hein!
M. Garon: Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir une copie du
protocole d'entente avec le CN?
M. Elkas: Excusez!
M. Garon: Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir une copie de ce
protocole d'entente?
M. Elkas: Bien oui. M. Garon: Hein? M. Elkas:
Oui.
M. Garon: Oui? Pensez-vous qu'on pourrait l'avoir cet
après-midi?
M. Elkas: Demain.
Taux de représentation féminine
M. Garon: Ça marche. Je vais parler de la
répartition des effectifs au ministère des Transports. Les
données publiées dans le numéro de mars 1993 du journal du
ministère des Transports, L'Équipe, indique que le
ministère des Transports est en retard sur tous les autres
ministères pour la représentation des groupes à viser par
les programmes d'accès à l'égalité. C'est au niveau
de la représentation des femmes que la perfor- mance du ministère
est la plus mauvaise. D'ailleurs, j'ai remarqué plusieurs fois que,
quand des gens...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député... M. Garon: Quoi?
La Présidente (Mme Bélanger): ...j'ai une demande
spéciale de suspension pour quelques instants, pour des petits besoins
naturels.
M. Garon: Qui demande ça?
La Présidente (Mme Bélanger): Le ministre.
M. Garon: Ah! c'est correct.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 59)
(Reprise à 12 h 7)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Le mandat de la
commission est toujours de procéder à l'étude des
crédits budgétaires du ministère des Transports, secteur
transports, programmes 1, 3, 4, 5 et 6, pour l'année financière
1993-1994. M. le député de Lévis, vous étiez
à poser une question au ministre, lors de la suspension.
M. Garon: Je posais une question sur la représentation des
femmes dans le ministère puisque les données publiées dans
le numéro de mars 1993 du journal du ministère des Transports,
L'Équipe, indiquent que le ministère des Transports est en
retard sur tous les autres ministères pour la représentation des
groupes visés par les programmes d'accès à
l'égalité. C'est au niveau de la représentation des femmes
que la performance du ministère est la plus mauvaise. On a l'impression
que les gens au ministère des Transports sont misogynes.
Une voix: Non.
M. Garon: Comment le ministre explique-t-il la piètre
performance du ministère des Transports par rapport aux autres
ministères, relativement à la représentation des femmes?
Est-ce que le ministre entend prendre des mesures concrètes afin
d'améliorer la représentation des femmes au ministère des
Transports et essayer, au moins, de rejoindre les taux de représentation
des autres ministères, qui ne sont déjà pas très
élevés?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, l'accusation, je la prends
mal. Moi, j'ai toujours été une personne qui a reconnu la
personne pour les efforts qu'elle fait et, l'égalité, je l'ai
comprise. Peut-être que, oui, dans le passé, non seulement au
ministère des Transports, mais dans l'ensemble du gouvernement...
D'ailleurs, dans tous les ministères, dans l'industrie, les femmes
étaient peu représentées. Je viens, moi, d'une compagnie
qui a reconnu la femme il y a bien des années: Bell Canada. J'aurais
aimé en faire autant ici, comme j'ai pu en faire là-bas.
Malheureusement, lorsqu'on fait face à des gels, il est assez difficile
d'embaucher des dames. On a retrouvé... Lorsqu'on a pu embaucher, on a
trouvé des dames dans, par exemple, les contrôleurs routiers. (12
h 10)
Si vous me permettez, en 1991-1992, on retrouve, contrairement à
ceux qui peuvent penser, dans les cadres supérieurs, huit personnes;
dans les cadres intermédiaires, 19 personnes; dans le personnel
professionnel, 120 personnes; dans le personnel technique, 220 personnes; dans
le personnel de bureau, 801 personnes; dans le personnel ouvrier, 20 personnes,
pour un total de 1188. Maintenant, en 1992-1993, on augmente le montant
à 1203 personnes, ce qui est encore une augmentation appréciable,
vu le fait que nous sommes assujettis à des gels. Alors, où on
peut faire des transferts à l'intérieur, on le fait. Alors, c'est
des gestes positifs qu'on a faits et c'est peut-être malheureux que le
«bottom line», si vous voulez, ne reflète pas ce qu'on
retrouve ailleurs, mais vu que notre ministère, surtout au niveau du
technique, avait toujours été un endroit où c'était
la majorité des effectifs, le pourcentage des dames n'est pas aussi
évident. Si on entre dans un autre ministère où on
retrouve beaucoup de clérical, qui était autrefois des
tâches occupées par des dames, c'est sûr que le pourcentage
est pas mal plus élevé que ce qu'on retrouve chez nous. On peut
retrouver la même chose, évidemment, dans le secteur privé
aussi. Mais l'effort a été fait et puis je vous dis que si je
pouvais en faire plus, j'en ferais plus. Le mot est assez clair que, oui, il
faut s'assurer qu'on en fasse la promotion à l'intérieur de nos
services.
M. Garon: sauf que dans l'article du ministère, dans le
mois de mars 1993, le journal l'équipe, on dit que la
représentation visée par la politique, c'est 20 %. au
ministère des transports, la représentation dans les cadres
supérieurs, c'est 5,4 % au lieu de 20 %. dans les cadres
intermédiaires, c'est 4,3 % au lieu de 22 % qui est un pourcentage
visé. dans les professionnelles, c'est 14,9 % au lieu de 33 % qui est le
pourcentage visé. dans les techniciennes, c'est de 14,8 % alors qu'on
vise 47 %. dans les ouvrières, c'est 0,9 % alors qu'on vise 3,5 %.
alors, on voit que les femmes... puis regardez le commentaire de la revue:
«nous constatons que le taux de représentation des personnes
handicapées au ministère des transports dépasse celui de
la fonction publique et qu'il est égal au taux de représentation
visé par les programmes d'accès à l'égalité.
cependant, la représentation des femmes et des membres des
communautés culturelles est inférieure à celle de la
fonction publique et à celle visée par les programmes. Dans la
représentation féminine, cette sous-représentation est
constatée dans toutes les catégories d'emploi.» Alors, on
dit que pour les femmes, là, on n'a pas fait un gros effort. Puis quand
on regarde, par rapport aux autres ministères, on se rend compte que le
ministère des Transports, c'est celui qui a fait le moins d'efforts.
M. Elkas: je ne suis pas nécessairement d'accord avec le
rapport. c'est bien facile de regarder des chiffres. comme je peux vous dire
qu'aujourd'hui il y a une augmentation de 8,5 % sur l'an passé au niveau
des effectifs féminins. alors, si on dit que 8,5 % n'est pas un montant
appréciable, dites-moi ce qu'il est. est-ce que je dois faire des mises
à pied au niveau des effectifs mâles pour faire place à
d'autres? c'est ce que vous êtes en train de me dire? là,
lorsqu'on peut, bien sûr, on va en engager. on va faire l'effort.
M. Garon: Voulez-vous dire que vous trouvez que la directive est
trop exigeante par rapport à ce que le ministère des Transports
est capable de faire?
M. Elkas: Non, non, jamais. Je n'ai jamais dit ça.
Lorsqu'on peut remplacer des employés, on va faire l'effort. Mais
lorsque les postes ne sont pas ouverts, c'est assez difficile de faire de la
place, surtout lorsqu'on fait face à des contraintes
budgétaires.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Est-ce que le ministre entend prendre des mesures
concrètes pour améliorer la représentation des femmes au
ministère des Transports et essayer, au moins, de rejoindre les taux de
représentation des autres ministères? Est-ce qu'il entend faire
quelque chose?
M. Elkas: On a toujours... On respecte... J'ai toujours
respecté les directives de l'embauche. Si vous me dites, là,
qu'au niveau du personnel ouvrier... Puis ça, c'est technique,
simplement pour vous donner un ensemble des deux, on parle de 3500
employés hommes. Il est sûr que, du jour au lendemain, on ne peut
pas tous les déplacer pour faire place à d'autres. Puis, c'est un
ministère qui n'est pas un ministère jeune, vous le savez.
M. Garon: Ce n'est pas un ministère qui est jeune, le
ministère des Transports.
M. Elkas: C'est un ministère qui est vieux. M. Garon:
II est plutôt vieux que jeune.
M. Elkas: Pardon? Le ministère, il est vieux. Il ne date
pas d'hier.
M. Garon: C'est le ministère qui est vieux ou bien le
personnel? Qu'est-ce que vous voulez dire, là?
M. Elkas: Non, non, non. C'est un ministère qui est...
M. Garon: Vous voulez dire que c'est un jeune
ministère...
M. Elkas: Non, non, non. Ha, ha, ha! C'est un ministère
qui est... C'est un ministère que ça fait des années qu'il
existe.
M. Garon: Oui, il est vieux, le ministère; c'est un des
plus vieux ministères au gouvernement.
M. Elkas: Mais à quel point vous pensez qu'on aurait eu un
boom dans l'embauche, dites-moi? Je veux dire... Et ça, ça, si,
au moins, on avait eu un boom dans l'embauche... Le seul boom qu'on a eu dans
l'embauche, c'est ce qu'on me dit, là, et je regrette que je n'aie pas
les chiffres pour le supporter, mais, à ce qu'on me dit, ça a
été fait dans les années 1976 à 1978, où il
y a beaucoup, beaucoup d'embauché qui s'est faite au ministère et
je ne comprends pas pourquoi... L'industrie privée était
reconnaissante du fait que, oui, il fallait embaucher des femmes dans
l'industrie, mais que le ministère et le gouvernement du temps n'a pas
pris le temps d'embaucher des femmes au ministère des Transports.
Une voix: Oui. Ça, c'est une erreur.
M. Elkas: depuis mon arrivée, m. le député
de lévis, il y a 21 % d'augmentation...
Une voix: Oui.
M. Elkas: Aux contrôles routiers je vais donner un
exemple, là, un bel exemple il faut passer des concours, mais un
endroit où on a pu embaucher, on en a embauché 21 %; 21 % des
contrôleurs routiers, ce sont des femmes, ce qu'on ne retrouve pas...
M. Garon: C'était quoi, votre objectif? Dans les
contrôleurs routiers, c'était quoi, l'objectif?
M. Théïien: Notre objectif, c'est d'engager des bons
fonctionnaires. Des bons fonctionnaires.
M. Elkas: Engager du bon monde, les gens qui étaient
pour...
M. Garon: Non, mais l'objectif, c'était quoi?
M. Elkas: Engager du monde capable de faire la job. Les gens
avaient la compétence de la faire.
M. Garon: Mais c'était quoi, votre objectif?
M. Elkas: II n'y a pas...
M. Garon: Bien, il y en a, là, des objectifs; c'est
marqué dans le...
M. Elkas: Embaucher du monde compétent.
M. Garon: Dans le journal L'Équipe, c'est
marqué les objectifs pour les différentes catégories.
C'est quoi, l'objectif, pour les contrôleurs routiers?
Le Président (M. Maltais): M. le ministre.
M. Elkas: II n'y avait pas un objectif comme tel au niveau de
l'embauche de contrôleurs routiers. Par contre, on a mis beaucoup
d'emphase... On voulait reconnaître le fait qu'on devait embaucher des
femmes, et on l'a fait, avec... Les résultats, c'est qu'on en a 21
%.
M. Garon: Oui, mais c'est quoi, l'objectif? Parce que dans les
différents pourcentages...
M. Elkas: L'objectif, M. le député, c'est
d'embaucher du monde compétent, des gens qui sont capables de faire la
job.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Comme vous le savez...
M. Garon: Mais...
M. Elkas: ...il y a 34 000 personnes qui se sont montrées
pour faire application sur ces tâches et on en a embauché 146.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: À l'intérieur des 146, on retrouve... 20
% de ce monde-là, ce sont des femmes.
M. Garon: Mais le...
M. Elkas: Je pense que c'est...
M. Garon: ...but...
M. Elkas: ...quelque chose d'appréciable.
M. Garon: ...est-ce que c'était d'engager 20 %?
C'était d'engager 30 %? 40 %? 50 %? C'était quoi, l'objectif?
Parce que si vous avez eu 34 000 demandes, des gens qui ont postulé,
vous deviez avoir pas mal de femmes, là-dessus.
M. Elkas: environ 20 %. on se retrouve, d'ailleurs, à plus
ou moins 20 %, dans l'ensemble, qu'on a embauché. ce n'est pas si
mauvais.
M. Garon: Bien, ce n'est pas... M. Elkas: Bien...
M. Garon: C'est quoi, l'objectif?
M. Elkas: ...il y a toujours de la place pour le...
M. Garon: Ça dépend.
M. Elkas: II y a toujours de la place...
M. Garon: si l'objectif était de 20 %, vous êtes
corrects, mais si l'objectif était 50 %, alors que c'est un service
complètement neuf, vous auriez pu le réaliser en partant. c'est
un objectif... c'est un secteur qui est neuf, là. dans l'autre, quand
vous dites: bien, oui, mais j'ai... le ministère est là, vous
dites qu'il est jeune. s'il est jeune, vous êtes là depuis neuf
ans; alors, vous auriez pu...
M. Elkas: Mais c'est sûr... M. Garon: Huit ans.
M. Elkas: ...M. le député de Lévis, que si
je pouvais m'assurer que tous les gens qui avaient la même
compétence, toutes choses étant égales, on les aurait
embauchés, mais il y avait d'autres critères, aussi.
M. Garon: Est-ce que c'est des techniciens, ça, les
contrôleurs routiers? Ça équivaut à un genre de
technicien?
M. Elkas: Pardon?
M. Garon: C'est un technicien, un contrôleur routier, je
pense.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: alors, l'objectif, au ministère, c'est 47 %. la
fonction publique québécoise a atteint 42,5 % et, au
ministère des transports, c'est 14,8 %. alors, vous dites qu'il est
à 21 %, vous vous pétez la bretelle alors que, dans la fonction
publique, la norme, c'est 42,5 %. votre objectif visé, au
ministère, c'est 47 %, et vous dites: à 21 %, je suis content.
bien... comme quelqu'un qui a eu 50 % dans ses examens et qui est heureux...
évidemment, un dé à coudre, quand il est plein, il est
heureux.
Le Président (M. Maltais): M. le ministre.
M. Elkas: La personne, comme telle, elle tombe...
M. Garon: Vous n'avez pas des grosses ambitions. (12 h 20)
M. Elkas: La personne, comme telle, tombe dans la
catégorie d'agent de la paix. On demandait deux ans de service au niveau
du cégep et puis, comme je l'ai mentionné, des 33 000 personnes
qui ont fait application pour la tâche, il y en a 20 % qui sont des
femmes. On se retrouve, avec la sélection qui a été faite,
avec 20 % de l'ensemble qui ont été embauchées, soit 146
%. 20 % de ces gens, ce sont des femmes. Alors, si on regarde les autres
critères, il est évident... Il faut s'assurer que... Si les gens
n'avaient pas atteint leur cégep, bien sûr, on ne pouvait pas les
embaucher. C'est sûr qu'on en a retrouvé, à
l'intérieur des 20 % de ceux qui ont fait application, qui ne
rencontraient pas les critères.
M. Garon: Oui, mais sur 34 000... Écoutez bien, sur 34
000, il y en a plusieurs qui ont dû se qualifier. Ils en ont
engagé 150. Sur 34 000, vous ne pourrez pas me dire que vous n'auriez
pas pu engager 50-50. Il n'y a pas eu 75 femmes qui se sont
qualifiées?
M. Elkas: M. le député de Lévis, je le
répète encore, à compétence égale, c'est
ça que ça a donné.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: C'est ça que ça a donné. À
compétence égale, c'est ça que ça a donné.
Et je dois vous dire, oui, on a passé le message, non seulement à
la question des femmes mais à la question, aussi, des gens qui pouvaient
se comporter d'une façon qu'on pouvait traiter cette clientèle
très, très importante, surtout pour ceux qui venaient de
l'extérieur. Le mot d'ordre a été...
M. Garon: L'extérieur de quoi?
M. Elkas: L'extérieur de la province. Exemple...
M. Garon: Pourquoi? Je ne comprends pas.
M. Elkas: Parce qu'une clientèle qui vient de
l'extérieur de la province...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...vous le savez, on voulait s'assurer qu'on ait des
gens qui pouvaient s'exprimer, exemple, en anglais, de s'assurer dans notre
clientèle, les 150 personnes qu'on allait embaucher, les 146 personnes,
qu'on ait des gens qui aient la compétence d'agir comme un
contrôleur pouvait le faire.
M. Garon: vous voulez dire que, sur 34 000 personnes qui ont
appliqué, il n'y avait pas assez de femmes pour en trouver 75 pour faire
50-50 dans les contrôleurs routiers. vous dites que ça prenait de
la compétence, mais vous n'en avez pas pris 50 %, vous en avez pris 21
%...
M. Elkas: Monsieur, à compétence...
M. Garon: ...parce que vous laissez entendre, au fond, que vous
n'avez pas trouvé, sur les 34 000 applicants, assez de femmes
compétentes pour faire la job.
M. Elkas: À compétence égale, comme je l'ai
mentionné, M. le député de Lévis, je pense que les
femmes seraient les premières à vous dire qu'on n'est pas
d'accord si la compétence égale n'est pas respectée. Il
faut la respecter.
M. Garon: Vous dites, donc, que les femmes...
M. Elkas: II n'y a pas une femme qui veut un «free
ride» dans cette société.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: II n'y a pas une femme qui veut un «free
ride» dans cette société.
M. Garon: Non, je pense que sans être des «free
rides», je pense que les femmes sont souvent plus méthodiques que
les hommes dans le travail. Je ne pense pas qu'elles font un «free
ride», au contraire. Au contraire, on est plus souvent sûr d'avoir
le résultat. Dans mon comté, regardez, j'ai bien plus de femmes
organisateurs que d'hommes. Regardez le résultat, j'ai une bonne
majorité, je peux m'y fier.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: À compétence égale, il y a
peut-être une femme qui pourrait vous remplacer aussi, à
Lévis.
M. Garon: Pardon? Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: On va pouvoir commencer par Rimouski. Pourquoi pas?
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lévis.
M. Elkas: Mais c'est...
Le Président (M. Maltais): M. le ministre.
M. Garon: Rimouski, c'est quelque chose de spécial, une
université qui paie 400 000 $ à une femme pour s'en
débarrasser.
Le Président (M. Maltais): M. le ministre. M. Garon:
Et le député n'a pas dit un mot.
M. Tremblay (Rimouski): Ce n'est pas ça, c'est 200 000
$.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Par année, deux fois.
M. Tremblay (Rimouski): Non, vous n'avez pas compris. J'ai des
raisons.
Le Président (M. Maltais): J'aimerais revenir au
débat, M. le ministre ou M. le député de Lévis.
M. Garon: Rimouski, vous voyez, ils paient de gros montants
d'argent pour se débarrasser des femmes. Il y a quelque chose qui ne va
pas dans cette université-là, il y a des gens qui pensent comme
autrefois.
M. Tremblay (Rimouski): Vous mêlez tout.
M. Garon: Je mélange tout, mais je suis au courant de bien
des choses.
M. Elkas: Mais, moi, je serais intéressé, M. le
Président, aussi de regarder dans l'ensemble de la catégorie
agent de paix. On a retrouvé 20 % de femmes qui avaient fait application
dans un domaine semblable. C'est un coup de force.
M. Garon: Eh bien, moi, je regarde chez nous, sur la rive sud, on
a de plus en plus de femmes dans la police.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Aujourd'hui, dans la police, c'est bien plus une
question d'avoir du jugement que d'avoir des gros bras.
M. Elkas: Je suis complètement d'accord avec vous.
M. Garon: Alors, je vais vous dire une chose... À ce
moment-là, souvent, quand les gens, à part de ça, qui ont
les bras moins gros sont obligés de compenser par plus de jugement,
justement. Et ça aide. Alors, aujourd'hui, quand on regarde la
prévention, quand on regarde les problèmes avec les
écoles, toutes sortes de choses, au contraire, je pense qu'on peut avoir
une meilleure représentation et, souvent, ça donne un meilleur
portrait de notre société qui reflète davantage les
préoccupations de l'ensemble des gens.
Le Président (M. Maltais): Ça complète
votre...
M. Garon: Je pense, au fond, que c'est une erreur de ne pas
mettre plus de femmes dans le ministère des Transports, d'engager plus
de femmes, parce que ça donnerait... ça changerait un peu
l'attitude du ministère des Transports.
M. Tremblay (Rimouski): Vous avez été neuf ans
là. Pourquoi vous ne l'avez pas fait?
M. Garon: Moi, tu sais, au contraire...
M. Tremblay (Rimouski): C'est ça, c'est l'erreur.
Nous autres, on doit corriger le passé. C'est ça, le
problème.
M. Garon: Non, non, au contraire...
M. Tremblay (Rimouski): Vous n'avez pas fait ça durant
neuf ans, vous autres.
M. Garon: Je vais vous dire plus que ça. Moi, j'avais
nommé la première femme agronome à la Commission de
protection du territoire agricole et, vous autres, vous n'avez même pas
renouvelé son mandat.
M. Tremblay (Rimouski): Oui, oui, mais il y avait des
raisons.
M. Garon: C'est parce que vous n'aimez pas les femmes, vous
êtes misogynes.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Rimouski, M. le député de Lévis, on va revenir au
débat, si vous voulez.
M. Tremblay (Rimouski): Celle qu'on a employée pour
l'Université du Québec à Rimouski, elle se présente
pour le parti Bloc Québécois, au fédéral.
J'espère qu'elle va se faire élire. Je lui souhaite bonne
chance.
Le Président (M. Maltais): La commission vous remercie
pour les nouvelles de la région de Rimouski. J'aimerais revenir...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Maltais): J'aimerais revenir au
débat, s'il vous plaît. On devrait revenir au débat des
crédits de la Commission des transports et éviter l'annonce des
nouvelles de la région de Rimouski et celles de Lévis, à
l'occasion.
M. Garon: Non, mais le député de Rimouski est
obligé de compenser un petit peu parce qu'on sait que les postes de
télévision ont été fermés, dans son coin,
par Radio-Canada, et que Le Soleil, maintenant, a des journalistes
à temps partiel. Ça fait qu'aujourd'hui ils sont moins bien
desservis en termes de nouvelles qu'ils l'étaient auparavant.
Le Président (M. Maltais): Ça, M. le
député de Lévis, ça a été couvert par
les médias, cette partie-là.
M. Garon: Alors, est-ce que le ministre a des intentions de faire
quelque chose ou s'il a l'intention de ne rien faire? Et je voudrais savoir
quels seront les impacts des réductions d'effectifs au ministère
des Transports, au cours des trois prochaines années, sur le taux de
représentation des femmes pour chacune des catégories
d'emploi?
Le Président (M. Maltais): M. le ministre.
M. Garon: Parce que, là, on congédie du monde. Quel
effet ça va avoir au point de vue de la représentation des
catégories d'emploi?
M. Elkas: Vous allez comprendre, M. le Président, que
l'ensemble des coupures, en grande partie, ce sont des coupures
attribuées au technique, et c'est là qu'on voit la
majorité des employés. Alors, de mon côté, dans la
mesure du possible, vu qu'on fait un effort pour embaucher les femmes, ce n'est
pas dans mes intérêts de réduire le pourcentage. Alors, je
reviens toujours à la compétence égale, m'assurer que non
seulement on la maintienne, mais, dans la mesure du possible, qu'on augmente la
représentation des femmes dans le ministère. J'ai fait des gestes
assez concrets, j'en ai posé. Oui, on se retrouve dans un
ministère où c'est, en grande, grande majorité, des
hommes, très peu de femmes. Lorsqu'on est pris dans des périodes
de contraintes budgétaires, il va sans dire que c'est difficile de
transférer des gens ailleurs, mais, dans la mesure du possible, si on
peut en transférer à d'autres ministères lorsqu'il y aura
des ouvertures, Dieu sait, on va en embaucher.
M. Garon: Mais prenons vos sous-ministres, par exemple, vous
n'avez pas un sous-ministre qui est une femme. Ils ont tous été
remplacés, au fond, tous, et vous n'avez pas engagé une femme,
pas une. Vous avez un sous-ministre, dans le fond, qui n'est jamais là,
on ne l'a jamais vu depuis que... Je ne sais pas s'il est en disgrâce
depuis l'affaire du satellite, on ne le voit plus jamais. On dirait que c'est
lui qui est parti en orbite, parce qu'on ne le voit plus. Il n'était pas
là hier, pas là aujourd'hui. Alors, moi, je suis certain que si
vous aviez une femme sous-ministre, elle serait présente aux
crédits et aux engagements financiers, considérant que ça
fait partie de son travail.
Il me semble que, là, ça dépend du gouvernement.
Est-ce que c'est le premier ministre qui est contre? Parce que, dans les
nominations, il y a eu beaucoup de nominations dans les sous-ministres, dans la
Commission des transports, à la SAAQ, Société de
l'assurance automobile du Québec. Moi, je ne me rappelle pas avoir vu
une nomination de femme nulle part. Pourtant, c'est le gouvernement qui
appointe. On ne sent pas cette préoccupation-là.
M. Thérien: II y a Mme Wilhelmy qu'on avait
engagée.
M. Garon: Mme Wilhelmy était là. M. Gauvin:
On l'avait renouvelée.
M. Garon: Vous n'aimez pas ça, les personnes franches.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gauvin: ...avec les moyens... Ça dépend des
moyens. La franchise avec les moyens.
M. Garon: Vous aimez mieux les flatteurs. Mais avez-vous
l'intention de faire quelque chose pour que, dans les postes de direction du
ministère, il y ait davantage de femmes?
Le Président (M. Maltais): M. le ministre. (12 h 30)
M. Elkas: II semble que je continue à me
répéter. Lorsque j'aurai l'occasion et qu'il y aura des noms
soumis à notre ministère pour des postes, que ce soit
sous-ministre, sous-ministre adjoint, c'est sûr qu'à
compétence égale, on va reconnaître l'individu et on va le
mettre en poste. Mais aujourd'hui, je n'en ai pas. Oui, j'ai d'ailleurs une
vice-présidente de la Commission des transports. Me Lambert est une dame
très compétente.
M. Garon: Elle a été nommée en quelle
année?
M. Elkas: Qu'importe...
M. Garon: Informez-vous donc.
Le Président (M. Maltais): Je m'excuse...
M. Elkas: Je ne l'ai pas. Je n'ai pas l'année où
elle a été nommée.
M. Garon: Informez-vous.
Le Président (M. Maltais): Je m'excuse de mettre fin au
débat à ce moment-ci. Étant donné l'heure, M. le
ministre, MM. les membres de la commission, la commission doit ajourner ses
travaux sine die et toujours avec... Nous sommes convaincus que le leader va
nous confirmer la reprise des travaux après la période des
affaires courantes.
M. Garon: Je dirai rien qu'une petite remarque, en terminant, M.
le Président, au ministre, c'est qu'il fasse attention que, s'il
applique le principe de la compétence égale, il se retrouve avec
bien peu d'hommes au ministère, éventuellement.
Le Président (M. Maltais): Donc, à plus tard, au
cours de l'après-midi, dans cette salle.
(Suspension de la séance à 12 h 31)
(Reprise à 15 h 38)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est de procéder à l'étude des
crédits budgétaires du ministère des Transports, secteur
transports, programmes 1, 3, 4, 5 et 6, pour l'année financière
1993-1994. Il a été convenu que le temps alloué à
la commission pour l'étude de ces programmes est de 8 heures. Alors,
nous avons 2 h 30 de faites, ce qui veut dire qu'il reste 5 h 30.
Au moment de l'ajournement des travaux, M. le député de
Lévis était à poser une question au ministre. M. le
député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, pardon, Mme la
Présidente...
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: J'ai justement fait exprès pour dire «M.
le Président», pour voir, justement pour que les
députés se rendent compte qu'au ministère des Transports
on ne s'occupe pas beaucoup de la promotion des femmes. Ce matin, le ministre
nous a dit, à toutes fins pratiques, qu'il y avait eu 34 000
applications dans le contrôle routier et, sur 34 000, alors qu'il
engageait 150 personnes comme contrôleurs routiers, il n'a pas pu trouver
75 femmes compétentes, pour en avoir 50-50. Il a pu en avoir seulement
21 %, ça veut dire à peu près 30 sur 150. C'est quand
même surprenant.
Mme Pelchat: m. le député de lévis, est-ce
que je pourrais poser une question? est-ce qu'il y a eu 50 % des candidatures
féminines aux postes de contrôleurs à la
sécurité routière?
M. Garon: ii ne l'a pas dit.
Une voix: 20 %.
Mme Pelchat: Il y a eu 20 % de candidatures féminines et
20 % de candidates féminines retenues, 21 %.
(15 h 40)
M. Garon: Vous êtes contente?
Mme Pelchat: les proportions sont respectées, quand
même. c'est comme à l'assemblée nationale. il y a 21 % de
femmes, à l'assemblée nationale, c'est parce qu'il y a à
peu près juste 21 % des femmes qui se sont présentées.
M. Tremblay (Rimouski): II y en a plus de notre bord que de votre
bord.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Très temporairement.
La Présidente (Mme Bélanger): Encore là, la
proportion est respectée, 90 d'un bord avec 14 femmes
et vous autres, 30 avec 7.
M. Garon: Alors, j'aimerais poser une question au ministre, un
cas...
M. Elkas: Pendant qu'on est sur la question, est-ce que je peux
demander... Parce que tout le monde...
Une voix: Tout le monde se questionne.
M. Elkas: ...s'intéresse à la question. Moi,
quelqu'un m'a demandé la question, ce matin. Il a dit: Pourquoi tu ne
demandes pas au député de Lévis à savoir si lui
aurait pris un garde du corps féminin, dans son temps. Là, je
vous demande la question. Seriez-vous prêt à le faire? Pourquoi
vous ne l'avez pas fait?
M. Garon: J'en ai eu pendant un bout de temps. Oui, j'ai eu un
garde du corps féminin pendant un bout de temps.
Une voix: Elle n'a pas résisté. M. Elkas:
Agent de la paix?
M. Garon: Oui. Une personne qui était conduc-teure
d'automobile que j'ai eue pendant un bout de temps. J'ai eu une femme, pas
longtemps.
M. Elkas: Pourquoi?
M. Garon: Après ça, ils l'ont affectée
ailleurs. Mais il y en a eu une. Il n'y en avait pas beaucoup, mais c'est parce
qu'il y en avait eu une que j'ai eue un bout de temps. Comme je faisais
à peu près 110 000 milles par année, je dois vous dire que
ceux qui étaient affectés à moi dans le transport se
considéraient un petit peu pénalisés parce qu'ils
trouvaient qu'ils aimaient mieux être affectés à ceux qui
ne voyagent pas beaucoup.
Mme Pelchat: Homme ou femme.
M. Garon: Oui, en général, parce que je faisais 110
000 milles par année, moi, habituellement, et comme j'avais l'habitude
de rentrer chez nous le soir, alors, des fois, on arrivait à 2 heures, 3
heures du matin puis on repartait le matin de bonne heure. Alors, il y a des
chauffeurs...
La Présidente (Mme Bélanger): Vous dormiez dans
l'auto, mais le chauffeur ne pouvait pas dormir.
M. Garon: C'est ça. Alors, ça faisait beaucoup de
millage. D'ailleurs, je me suis aperçu, après qu'on fut
retournés dans l'Opposition, que j'ai arrêté d'avoir mal au
dos; je faisais trop de millage. Alors, beaucoup de millage dans les chemins de
«gravelle», à cogner... Je ne savais pas pourquoi. Je me
suis aperçu que c'est disparu quelques mois après, c'était
correct.
Des voix: ...
M. Garon: Mais, vous savez, quand on est à l'Agriculture,
on fait beaucoup de chemins de terre aussi, on ne fait pas seulement des
chemins d'asphalte.
M. Elkas: Êtes-vous en train de nous dire que
c'était la condition des routes, dans le temps, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Non. C'était la terre. Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Elkas: C'était la condition des routes, dans le temps.
Aujourd'hui, ce n'est plus la même chose, on a de l'asphalte.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, on revient
à la pertinence du sujet.
Définition de «minibus»
M. Garon: Je voudrais poser une question concernant le transport
des personnes parce que j'ai appris quelque chose et je pense que c'est
très important. Quand on fait les lois, à plusieurs reprises,
moi, j'ai dit au ministre: Faisons attention pour les lois, quand on change les
définitions qui affectent les gens. Je me rappelle, entre autres, quand
il avait été question des triporteurs où, à ce
moment-là, la Société de l'assurance automobile du
Québec voulait changer les lois, la définition, disant, pour
s'ajuster à la définition fédérale. Lorsqu'on avait
vérifié la définition fédérale on
s'était rendu compte que ce n'était pas exact, l'information
qu'on nous donnait.
Un cas qui a été soumis à mon attention et que je
veux soumettre au ministre. Je ne sais pas s'il est au courant. Je vais le
soumettre et je voudrais savoir sa réaction là-dessus. Parce
qu'on a changé la définition de «minibus» sans
arrêt, depuis 1986. Il y a des conséquences à ça.
Depuis 1973, un citoyen exploite un permis de catégorie 6 émis
par la Commission des transports du Québec. Ce permis l'autorise
à effectuer du transport rémunéré de personnes avec
un autobus ou un minibus construit pour le transport de 8 à 15
personnes. Ça, c'est la définition de la Commission des
transports. Ce citoyen exploite plusieurs véhicules à des fins de
transport touristique, dont un qui peut transporter huit personnes à la
fois. C'est ce véhicule qui est affecté par le changement de la
définition d'un minibus du Code de la sécurité
routière en 1991, changement qui a été apporté en
1991. Avant 1991, la définition de «minibus», dans le Code
de la sécurité routière, correspondait à celle de
la Commission des transports du Québec. Un minibus était alors un
véhicule pouvant transporter plus de sept occupants à la
fois.
À la suite de la sanction du projet de loi 108, en
décembre 1990, une nouvelle définition de «minibus»
est entrée en vigueur en février 1991. Depuis cette date, un
minibus est, aux fins de l'application du Code de la
sécurité routière, un véhicule pouvant transporter
plus de neuf occupants à la fois. Par ce changement, le véhicule
de huit personnes de notre citoyen en question est devenu, aux fins du Code de
la sécurité routière, un véhicule de promenade. Il
ne peut plus obtenir la plaque A nécessaire à l'exploitation d'un
véhicule pour le transport rémunéré de personnes et
il se fait intercepter par les policiers qui lui imposent des amendes, en plus
d'indisposer les passagers de son véhicule. Il faut, en outre, un permis
de taxi pour faire du transport rémunéré avec un
véhicule de promenade. Vous voyez que la définition... J'en ai
trois, ici. La définition du décret 1991-86 du 9 décembre
1986, où on dit: Catégorie 6: un minibus ou un autobus de
dimension réduite, construit pour le transport de 8 à 15
personnes.
Quand on va, après ça, à la loi de 1991, on se rend
compte qu'on dit: «"minibus": un véhicule automobile de type
fourgonnette aménagé pour le transport, moyennant
rémunération, de plus de sept occupants à la fois ou pour
le transport en groupe de personnes handicapées». C'est avant
1991, avant que la nouvelle entre en vigueur, en février 1991. Ensuite,
on voit l'autre définition de «minibus», ici, projet de loi
108 sanctionné le 20 décembre 1992, 1990, pardon:
«"minibus": un véhicule automobile à deux essieux à
roues simples, équipé d'au plus cinq rangées de
sièges pour le transport de plus de neuf occupants à la fois ou
équipé de dispositifs d'immobilisation de fauteuils
roulants».
J'aimerais demander au ministre, là... Je comprends ça...
Je trouve ça curieux qu'on change les définitions. Le nombre, on
voit sept, huit, neuf. Alors, pourquoi avoir changé le nombre
d'occupants dans la définition de «minibus» dans le Code de
la sécurité routière? Et le ministre ne reconnaît-il
pas que, depuis février 1991, la définition de
«minibus», dans le Code de la sécurité
routière, ne correspond pas à celle du règlement sur le
transport par autobus édicté en vertu de la Loi sur les
transports le 9 décembre 1986?
M. Elkas: Je reconnais qu'il y a eu un problème à
ce niveau et c'est pour ça que nous allons y apporter des amendements.
Pour vous donner un peu plus de détails sur toute la question, j'ai le
président de la Commission des transports, M. Germain Beaudry, qui est
avec moi aujourd'hui, et qui pourrait peut-être vous donner un petit peu
d'historique sur ce qui s'est passé.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Beaudry.
M. Beaudry (Germain J.): C'est évidemment une
incompatibilité entre le règlement de la Commission et celui du
Code de la sécurité routière. On a demandé, nous,
que le règlement de la Commission soit modifié pour se lire de la
même façon que le Code de la sécurité
routière afin que les permis qu'on émet soient conformes et que
le titulaire puisse faire son transport sans avoir de problème à
l'application de la loi en vertu du Code de la sécurité
routière. Actuellement, là, les deux règlements sont
différents. Ça fait que, quand on... Le règlement de la
Commission, c'est huit passagers et plus, alors que le Code de la
sécurité routière, c'est neuf et plus.
M. Garon: Oui, mais les conséquences à ça,
pour des gens qui ont des véhicules, Mme la Présidente... Les
gens qui ont des entreprises, là, ne peuvent pas manipuler les
véhicules en fonction des bons goûts des bureaucrates qui changent
les mots dans des phrases. Pourquoi sept, huit ou neuf? J'aimerais savoir la
réponse, bien simplement. Pourquoi s'amuser à changer les
définitions alors que des citoyens qui exploitent une entreprise... Vous
savez, le chômage, ce n'est pas les fonctionnaires qui créent les
jobs, là. Alors, si on s'organise, en plus, pour faire en sorte de
changer les définitions et que les gens perdent leur travail et aient
des problèmes financiers, moi, je trouve qu'il y a quelque chose qui ne
va pas, là.
M. Beaudry: On a voulu, justement, que les règlements de
la Commission deviennent compatibles avec le Code de la sécurité
routière, autrement c'est un «dead end», c'est un
cul-de-sac.
M. Elkas: Le député de Lévis a absolument
raison. Ça, on ne le nie pas. Il y a un manque, là, parce qu'on
doit arrimer les deux pour s'assurer qu'on est sur la même voie, pour
éviter, justement, ce que vous venez de dire. C'est pour ça qu'on
y apporte des amendements.
M. Garon: Mais quelqu'un qui a un véhicule avec huit
places, là, il fait quoi?
M. Beaudry: II fait quoi? Il exploite son permis. (15 h 50)
M. Garon: Quel est le but, là? Moi, je veux demander au
ministre, parce que c'est le ministre qui présente les projets de loi,
ce n'est pas les fonctionnaires. Quelqu'un qui a un véhicule qui a huit
places. Là, on met neuf. Pourquoi on n'uniformise pas à huit?
Pourquoi on uniformise à neuf? Quand on uniformise à neuf, on
élimine des gens. On passe de sept, huit et neuf. À chaque fois,
on élimine des gens. Celui qui en a sept, ça devient
illégal, on l'élimine, son véhicule. Après
ça, on passe à huit, on l'élimine. On passe à neuf,
on élimine celui qui a huit. Il y a des conséquences à
ça. Moi, je trouve que c'est un peu irresponsable qu'on dise: Bon, il
n'y a pas de problème là. Ça ne marche pas, ça.
(Consultation)
M. Beaudry: L'amendement qu'on a demandé au
ministère d'apporter à notre règlement, c'est de
prévoir de monter de neuf passagers et plus, c'est de prévoir une
disposition que tout titulaire qui possède un véhicule de huit
passagers puisse continuer à donner le service jusqu'à temps
qu'il change de véhicule. Lorsqu'il changera de véhicule
ultérieurement, il sera obligé de se
conformer à neuf passagers. Mais le véhicule qu'il aurait
au moment de l'amendement, il pourrait continuer à donner le
service.
M. Garon: Mais le règlement ne pourra pas dire ça
si le Code ne le dit pas. Le règlement ne peut pas aller au-delà
de la loi. À ce moment-là, c'est un amendement à la loi
que ça va prendre. Parce que le règlement ne peut pas aller
au-delà de la loi. Le problème, c'est la modification qui a
été apportée au Code en 1990 et mise en vigueur en
février 1991. C'est ce changement-là qu'il a apporté.
Pourquoi on a apporté ce changement-là, alors qu'on a
décidé de monter le nombre minimum à neuf plutôt
qu'à huit? Ça donnait quoi, ça?
(Consultation)
M. Garon: Tu sais, des fois, les projets de loi, des fois, le
ministre trouve qu'on ne va pas assez vite. Moi, je trouve qu'on va encore trop
vite. On fait mal à des gens parce qu'il y a des bureaucrates qui
changent le nombre. Pourquoi passer de huit à neuf? Quel était
l'intérêt à ça? Ça donne quoi? Ça
pénalise des gens. C'est quoi? Quelles sont les motivations profondes de
faire ça: de sept à huit, de huit à neuf?
M. Elkas: Je peux comprendre, M. le député de
Lévis, que pas tout est parfait. Il y a certains cas où on
reconnaît qu'on a fait erreur. On va faire des corrections. Tu sais, un
paquet de lois qu'on a passées. Je crois, si ma mémoire est
fidèle, que ce projet de loi 108 avait trois cent et quelques articles
et puis on a passé pas mal de temps, puis, avec raison. On devait le
faire. On passe avec bonne foi. Malheureusement, il y a quelqu'un qui est
visé et puis on n'a pas pris connaissance. Alors, nous sommes
prêts à agir pour nous assurer qu'on s'arrime, que les deux
s'arriment, d'ailleurs, que le Code de la sécurité
routière s'arrime ou vice versa aux règlements de la Commission
des transports.
M. Garon: Mais là, qu'est-ce que le ministre
suggère au citoyen qui exploite une entreprise de transport touristique
depuis j'ai dit tantôt 1973, le permis est depuis 1969 et
qui était, justement, lésé par les modifications
apportées au Code de la sécurité routière en 1990?
Lui, il est victime de ça.
M. Beaudry: Si vous demandez les modifications, on pourra vous
donner une copie des textes. On n'a pas apporté ça ici; on n'a
pas les règlements non plus. On pourra vous donner une copie de... voir
ce que c'est qui a été demandé comme modifications
à apporter au règlement, pour la compatibilité.
M. Garon: Ce n'est pas le règlement qui est le
problème, c'est la loi. La loi qui a été adoptée en
1990, c'est ça qui a créé le problème dans le Code
de la sécurité routière, qui a été
adoptée en décembre 1990, qui a été mise en vigueur
en février 1991.
(Consultation)
M. Elkas: Mme la Présidente, c'est un cas un peu
spécial qu'on nous pose, et je ne suis malheureusement pas en mesure de
vous donner une réponse immédiatement. Mais on m'a fait part du
problème, et puis, j'apprécie le fait que ça a
été soulevé; je vais faire mon grand possible pour le
régler. Je ne peux pas, nécessairement, prendre
l'après-midi sur cette question avec les gens qui m'entourent pour
essayer d'y trouver une solution, parce qu'une partie des joueurs qui ont un
rôle à jouer dans la loi ne sont pas ici. Mais, nous, on est ici
pour essayer d'accommoder notre clientèle et, dans la mesure du
possible, on va le faire. C'est de trouver un moyen. Comme vous l'avez
mentionné, c'est la loi qu'on doit changer, et la loi ne se change pas
du jour au lendemain. Mais est-ce qu'il y a quelque chose qu'on pourrait faire
entre-temps? C'est justement la question qu'on vient de poser aux gens qui
m'entourent.
M. Garon: Ce serait bien simple, au fond. On est, aujourd'hui, au
mois de mai, début de mai. Il y a rien qu'à changer le nombre,
changer l'article pour mettre ça à huit, remettre ça
où c'était. Ou à sept, à sept. C'est rien qu'un
article à changer, pour mettre ça à sept, comme si
ça n'avait jamais été changé. Quel était le
but visé?
M. Elkas: Mais c'est... justement, on... je ne peux pas aller de
mémoire, là, mais je peux... parce que les personnes qui m'ont...
comme je l'ai mentionné, qui sont à... qui ont introduit...
M. Garon: De votre ministère?
M. Elkas: C'est dans la SAAQ qu'on avait introduit cet
amendement. Alors, si vous le permettez, je vais retourner voir ce qu'on peut
faire.
M. Garon: Parce que le Code, ça dépend du
ministère; ça ne dépend pas de la SAAQ.
M. Elkas: Non, je m'excuse, c'est la SAAQ.
M. Garon: C'est le ministère, ça, qui a
proposé ces changements-là.
M. Elkas: C'est la SAAQ. Je m'excuse, c'est la SAAQ.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: C'est la SAAQ.
M. Garon: La SAAQ vous a proposé ça, mais c'est
votre ministère, votre contentieux, qui est venu défendre
ça.
M. Elkas: Le contentieux de la SAAQ, M.... (16 heures)
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: ...le député, c'est le contentieux de la
SAAQ. M. Gélinas, qui était avec nous, y a passé...
M. Garon: Oui, mais ils ont essayé de nous en passer des
petites vites, ces gens-là. Puis moi, je ne suis pas très
heureux. Quand on a essayé de faire la définition de triporteur,
on s'est rendu compte qu'ils nous avaient dit des faussetés. Quand on a
demandé la définition au fédéral, lequel nous a
demandé de nous ajuster, on s'est rendu compte que la définition
fédérale n'était pas du tout au même effet que celle
qu'ils voulaient nous proposer; donc, ce qu'ils nous disaient, c'était
faux. Ils nous mentaient en pleine face. Là, aujourd'hui, en plus, ils
nous passent des petites vites qui affectent des gens. Nous autres, on est
obligés de présumer qu'il y a des gens qui sont de bonne foi en
face de nous. Quand ils nous font des changements qui affectent les gens, puis
qu'ils ne nous disent rien... On n'est pas au courant de tout. Moi, je trouve
ça épouvantable que des gens fassent des changements comme
ça, c'est irresponsable, et ces fonctionnaires-là sont dangereux,
ils devraient être mis à la porte. Les fonctionnaires qui font des
affaires de même sont des gens dangereux. S'il y a des gens qui sont
malades à la SAAQ, congédiez-les, parce qu'ils font des
changements qui font mal au monde, d'une façon bête,
sûrement pour assurer leur petit pouvoir insignifiant, mais qui est
méchant. Parce que, quand on fait des changements comme ça,
là, qui n'ont aucun but, aucune perspective, mais qui touchent les gens,
moi, je pense que ces gens-là ne devraient pas être dans la
fonction publique, au service du public. Ils devraient essayer de gagner leur
vie ailleurs. Au moins, ils ne dérangeraient personne. Puis ils
apprendraient peut-être ce que c'est que gagner sa vie...
M. Elkas: Mme la Présidente, il me semble... M. Garon:
...ailleurs, en étant soumis à leur loi.
M. Elkas: Venant d'un avocat qui devrait le savoir mieux, c'est
que l'avocat devrait comprendre qu'on ne devrait pas juger la personne avant
qu'on sache les raisons pour lesquelles ça a été
changé. Tout ce que je vous demande, c'est de me donner une
opportunité de me retourner de bord pour aller m'informer. Vous avez
toujours cité la question du triporteur, c'était la seule que
vous avez pu soulever...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...puis vous avez jugé l'ensemble des membres de
la Société de l'assurance automobile du Québec lorsqu'il y
a eu une personne à laquelle vous avez fait face concernant cette
question.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Une personne.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Puis c'est cette personne-là qui n'est plus avec
nous.
M. Garon: Oui, mais rappelez-vous une chose, si vous vous en
rappelez. Quand je dis, moi, souvent, qu'il n'y a pas assez de délai
entre le dépôt des lois puis l'étude des lois, c'est parce
que les gens... Qu'est-ce que vous voulez? Quand les lois sont
déposées et qu'elles sont quasiment étudiées dans
les... Le délai du règlement, le délai minimum, c'est sept
jours, sauf qu'au bout de sept jours les gens n'ont pas eu le temps de
réagir, puis n'ont pas eu le temps de savoir ce qu'il y avait dans la
loi, puis comment ils vont être affectés. À ce
moment-là, on est obligés de se fier aux fonctionnaires qui sont
supposés normalement nous dire l'heure juste, pourquoi ils font
ça, puis l'intérêt de le faire. À ce
moment-là, on adopte des lois trop vite puis, à ce
moment-là, on n'a pas eu toute l'information.
Dans le cas du triporteur... c'est parce qu'il y a une personne qui l'a
vu puis qui est venue nous le dire. Puis, à ce moment-là, je me
rappelle, j'avais dit au ministre: Laissez parler les députés. Et
même les députés des deux bords de la Chambre avaient dit
la même chose, qu'on ne devrait pas faire ce changement-là que
demandait la SAAQ. Parce que quelqu'un nous en avait parlé, puis on
pensait tous la même chose. Mais, dans le cas des minibus, on ne l'a pas
su que ça affectait des gens, sauf que ça affecte des gens. Puis
on change les lois, puis, quand on change les lois, on ne change pas pour le
plaisir de changer des lois, surtout par des définitions. Les
définitions, elles touchent tout le monde. Les définitions
touchent tout le monde, après, quand on les applique. Il y a des gens
qui devraient être plus responsables quand ils font ces
changements-là.
M. Elkas: Mais, peut-être, M. le député de
Lévis, que la personne qui nous a recommandé ce
changement-là était une personne entièrement responsable,
et qu'il y a des raisons de sécurité qui ont peut-être
été invoquées dans le temps. Tout ce que je vous dis,
c'est que, de mémoire, je ne le sais pas pourquoi. Puis tout ce que je
vous demande, c'est de nous donner un peu de temps, de retourner puis de
demander la question. Peut-être que vous seriez très satisfait de
la réponse qu'on va vous donner.
M. Garon: D'autant plus... Pour vous montrer à quel point
c'était bête, ce changement-là, on n'a même pas
consulté les gens dans le ministère... qu'il y avait un
règlement qu'ils administraient qui était différent de la
loi qu'ils proposaient. Il y avait un règlement, lui, qui disait: Sept
personnes. On ne consulte personne, puis on arrive, puis on change la loi, puis
on dit: On va dire neuf maintenant. Ça veut dire qu'il n'y a même
pas eu de consultation entre le ministère puis la SAAQ.
Une voix: La Commission.
M. Garon: Le règlement, pardon, pas... la Commission des
transports. Il n'y a même pas eu de consul-
tation entre les deux, entre la SAAQ et la Commission des transports,
qui appliquait un règlement différent de la loi. On me dit que la
Commission voulait se conformer à la loi... à la SAAQ. Ça
veut dire que, là, on se fout vraiment du monde. Dans une période
de crise économique où il y a 25 % des gens qui ne travaillent
pas, puis on va dire: Tiens, y en a encore un qui réussit à
gagner: Tiens, toé! Il y en a un qui réussit à gagner sa
vie, on va l'assommer.
(Consultation)
M. Elkas: Alors, le nombre de lois, le nombre...
M. Garon: On devrait changer la loi pour aller au même
effet que le règlement. À ce moment-là, on ne toucherait
pas les gens. Mais, là, on les touche.
M. Elkas: Combien de personnes ont porté cette question
à votre attention? Est-ce qu'il y a seulement la personne qui est dans
la salle ou est-ce qu'il y en a d'autres?
M. Garon: II y a une personne, excepté qu'il y en a
peut-être d'autres qui n'ont pas été...
M. Elkas: O.K. Je vais m'informer auprès de la personne,
à savoir s'il y en a d'autres, et on va s'assurer que...
M. Garon: C'est parce que ça touche tous les minibus qui
ont sept...
Une voix: Huit et neuf.
M. Garon: Huit et neuf, huit et neuf personnes. Ça touche
tous ces gens-là actuellement. Maintenant, il peut arriver qu'à
un endroit l'inspecteur du gouvernement soit moins sévère, qu'il
en laisse passer un et qu'il ne dise rien. L'autre, il l'applique, l'autre, il
ne l'applique pas. C'est comme les amendes. J'ai eu des
téléphones aujourd'hui. On avait mis des amendes bien
sévères, sauf que... Même, on me dit que les policiers les
trouvent tellement sévères qu'ils disent au gars: Si je te
donnais ton infraction, ce serait tant; je te vire ça en avertissement
cette fois-ci. Pourquoi? Ils trouvent ça exorbitant. Je vous dis, les
rapports que j'ai, c'est ça. Il faut faire attention dans la loi. Parce
que, quand on fait des lois, il faut que les lois soient légitimes, il
faut que les lois soient correctes, autrement les gens se sentent le droit de
ne pas les observer parce qu'ils trouvent que ça n'a pas de bon sens.
C'est ça qui arrive dans la contrebande des cigarettes actuellement.
C'est ça qui est arrivé lors de la formation de la mafia avec la
contrebande d'alcool dans les années vingt, trente, parce qu'on a fait
des lois trop sévères. Alors, le résultat, les gens
disent: Que le diable emporte la loi, elle n'est pas bonne! C'est pour
ça que la loi doit être légitime, et on doit essayer de
protéger les gens avec la loi, pas essayer de leur nuire.
Mais là, c'était quoi l'intérêt de mettre les
minibus... d'augmenter» le nombre? Je ne le sais pas. Et le ministre n'a
pas l'air au courant, lui non plus. Je ne le blâme pas, sauf que
pourquoi... Les fonctionnaires auraient dû lui dire...
M. Elkas: Ça fait une demi-heure que je vous demande de me
permettre de retourner pour m'informer. Je vais m'informer ce soir et je vais
vous revenir. Les gens qui ont introduit cette loi et les arguments en
arrière de cet article ne sont pas ici avec moi.
M. Garon: Oui. Parce que les gens qui ont investi
là-dedans, il ne doit pas y avoir rien qu'une personne qui avait un
autobus de huit places.
M. Elkas: Mais là, à date, on m'avise que j'ai une
plainte, on a une plainte et on va la regarder de près.
M. Garon: Alors, on va revenir ce soir, vous dites, avec les gens
qui vont avoir l'information pour répondre à cette question?
M. Elkas: Je vais voir. Si je ne peux pas les avoir ce soir, je
les aurai demain.
M. Garon: O.K. Ça marche. Mais je pense que c'est la loi
qu'on devrait changer, pas le règlement, parce qu'à ce
moment-là on va rempirer la situation encore.
Je voudrais dire un mot, maintenant, sur les contrats de recherche
scientifique et technique de Transports Canada.
M. Elkas: Excusez. Pouvez-vous répéter? Je n'ai pas
compris.
Contrats de recherche scientifique et technique de
Transports Canada
M. Garon: les contrats de recherche scientifique et technique de
transports canada. on voit qu'en février 1993 le conseil de la recherche
et du développement en transport, un organisme-conseil qui relève
du ministère des transports, a transmis un avis alarmant au ministre sur
les dépenses de recherche et d'octroi des contrats scientifiques de
transports canada. le crdt conclut que les dépenses de recherche et
développement de transports canada au québec ont diminué
de façon significative depuis 1985. entre 1983 et 1986, transports
canada a réalisé au québec 19 % de ses activités de
recherche et développement. entre 1986 et 1991, cette part est descendue
à 16 %. en 1991, elle n'était plus que de 12,3 %. alors qu'on
paie 25 % des taxes à ottawa. le crdt fait remarquer que c'est bien peu,
comparé au potentiel de recherche et développement en transport
dans l'industrie québécoise qu'on évaluait à 45 %
de la capacité canadienne en 1987 et à 55 % en 1989.
Cette situation inquiète fortement le Conseil qui
considère que l'attribution des contrats de recherche et
développement est la première étape d'un processus qui
implique à long terme des sommes beaucoup plus importantes. Le CRDT
donne l'exemple du projet de construction d'un brise-glace de classe Artic pour
appuyer cette affirmation. Il fait remarquer que, de 1983 à 1991,
Transports Canada a octroyé 274 contrats d'une valeur de 39 000 000 $
dans le domaine de la navigation dans l'Arctique et le comportement des glaces.
Seulement 19 contrats totalisant 1 700 000 $, soit 4,3 %, ont été
accordés à des établissements québécois.
Trois entreprises québécoises ont bénéficié
de 166 contrats d'une valeur de 18 000 000$, soit 47 %. Le CRDT
considère que cette situation nuira aux entreprises
québécoises lorsque viendra le temps d'accorder des contrats pour
la construction d'un éventuel brise-glace. (16 h 10)
Le CRDT a formulé trois recommandations au ministre:
premièrement, intervenir auprès de son homologue
fédéral pour lui faire part de son insatisfaction et demander au
fédéral d'informer systématiquement le ministre des
Transports du Québec de tout besoin de nature scientifique pour lequel
Transports Canada cherche des fournisseurs; deuxièmement, que le
ministère des Transports affecte à un de ses services la
tâche de surveiller systématiquement l'octroi des contrats de
Transports Canada; troisièmement, que le ministère des Transports
du Québec organise avec le MICT, le ministère de l'Industrie et
du Commerce du Québec... le ministère de l'Industrie, du Commerce
et de la Technologie, des sessions d'information destinées aux
responsables scientifiques de Transports Canada sur les compétences
disponibles au Québec en science et technologie des transports.
Comment le ministre explique-t-il que, depuis que les libéraux
sont au pouvoir, le Québec reçoit de moins en moins de
dépenses en recherche et développement de la part de Transports
Canada malgré toute la bonne collaboration et les mots d'amour constants
du ministre, dont l'amour est indéfectible?
M. Elkas: Permettez-moi de vous dire, M. le député
de Lévis, que je travaille d'une façon très étroite
avec le CRDT. J'ai rencontré ces gens il n'y a pas longtemps, il y a
à peu près deux mois, lorsqu'on m'a fait part des trois points
qu'on voulait discuter avec notre homologue fédéral, chose que
j'ai faite. J'ai fait une rencontre avec le conseil d'administration du CRDT.
Il y a eu la création d'un comité, un comité
québécois qui devait rencontrer... Et j'ai fait venir mon
collègue, le ministre de l'Industrie et du Commerce, à cette
rencontre, pour nous assurer que le Québec soit bien
représenté à Ottawa et qu'on ait notre quote-part dans
tout ce qui est recherche. Alors, nous accuser de ne rien faire, c'est
totalement faux, et je crois que, si vous te demandiez au président du
CRDT, il vous dirait le contraire. Alors, les gestes ont été
posés d'une façon très concrète...
M. Garon: Vis-à-vis quel ministre au
fédéral?
M. Elkas: Vis-à-vis le ministre des Transports.
M. Garon: Lequel?
M. Elkas: II y en a un, le ministre Jean Corbeil.
M. Garon: M. Corbeil.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Je suppose qu'il va être décoré
comme un grand Montréalais.
M. Elkas: Est-ce qu'il a quelque chose contre les
Montréalais, le député de Lévis?
M. Garon: Non, mais on décore des gens qui sont des
nouilles, comprenez-vous. Alors, M. Corbeil, actuellement... Bien, je vais vous
demander la question: Est-ce qu'on trouve normal, juste et équitable que
le Québec, qui accapare, qui fait 55 % des dépenses de recherche
et développement industriel en transport au Canada, ne reçoive
que 12,3 % des contrats de recherche et développement accordés
par Transports Canada, avec un gars de Montréal en charge, alors que
Montréal, justement, a été déplacée comme
plaque tournante, et c'est la principale cause de ses problèmes
actuellement, tant dans le domaine aérien, maritime que ferroviaire...
Montréal, elle n'est plus une plaque tournante de transport et,
aujourd'hui, on a un ministre des Transports montréalais et on a 12,3 %
de la recherche alors qu'on a 55 % de la recherche qui est faite au
Québec. Le fédéral essaie de nous nuire encore une fois.
Est-ce qu'on trouve ça normal?
M. Elkas: ii faut reconnaître aussi le montant de la
recherche qui se fait dans la région de l'outaouais qui a un impact,
évidemment, sur le québec. il ne faut pas penser que, parce que
l'ontario, la capitale, se retrouve en ontario, qu'ils vont chercher... c'est
facile de jouer avec les chiffres, mais il faudrait regarder ce qui se donne
à côté, à hull, qui est, d'ailleurs, la grande
région de l'outaouais, et il faudrait regarder aussi ce que toronto
reçoit. parce que, si on est pour comparer des pommes à des
pommes, comparons des pommes à des pommes. on parle de montréal
et on parle de toronto. si ma mémoire m'est fidèle, je pense que
toronto, c'est une question de 16 % qu'elle recevait en tout, ce qui veut dire
que la grande partie se fait dans la région de l'outaouais. de notre
côté, ce qu'on veut faire, c'est de nous assurer qu'une partie de
ce montant-là soit transférée dans la région de
montréal. la demande a été faite et il y a un
comité permanent en place pour s'assurer qu'il y en ait, des transferts.
il y a des gestes concrets qui ont été posés à cet
effet.
M. Garon: Concrètement, vous avez un Conseil de la
recherche et du développement en transport qui
relève de vous, votre conseil, qui vous dit: on se fait faire. ce
n'est pas moi qui dis ça. on peut dire que moi, je suis un nationaliste,
si vous voulez, mais ce n'est pas moi qui dis ça, c'est le crdt, avec
des gens que vous avez appointés ça fait huit ans que vous
êtes au pouvoir qui vous disent: on se fait faire, on n'a que 12,3
%, ça n'a pas de bon sens. vous, vous avez l'air de dire que c'est
correct.
M. Elkas: Non. Non.
M. Garon: Pas de problème, c'est dans l'Outaouais, puis
ça nous rejoint.
M. Elkas: Non, non. Vous essayez de mettre des mots dans ma
bouche, puis ça ne marchera pas.
M. Garon: Bien...
M. Elkas: Ça ne marchera pas. Vous n'avez pas
assisté aux réunions qu'on a eues, vous n'avez pas assisté
aux rencontres qu'on a eues avec le CRDT ainsi qu'avec le ministre de
l'Industrie et du Commerce qui, lui aussi, a mis à la disposition... des
représentants pour qu'on ait des résultats concrets des
rencontres qu'on va avoir avec le fédéral. Il y a des
stratégies qu'on doit monter. On doit aussi nous assurer que le milieu
sera prêt à recevoir des demandes.
M. Garon: bien, le milieu, il fait déjà 55 % de la
recherche. il ne serait pas prêt à prendre des demandes. ne disons
pas n'importe quoi, là.
M. Elkas: C'est de connaître le marché. M. Garon:
C'est parce que, là...
M. Elkas: Une minute, là. C'est de connaître le
marché de Montréal et de Québec avant qu'on commence
à transférer chez nous. Faites donc confiance...
M. Garon: Donc, le fédéral a raison de ne pas nous
donner l'argent.
M. Elkas: Faites donc confiance au conseil d'administration. Ils
ont le mandat, il y a une façon de faire les choses. Ce n'est pas
nécessairement aller à Ottawa cogner le poing sur la table qui va
nous donner des résultats.
M. Garon: Non, non. Je le sais, votre méthode. C'est la
méthode des mots doux...
M. Elkas: Non, non.
M. Garon: ...les mots d'amour perpétuel. Ça ne
donne rien. C'est un amour stérile.
M. Elkas: Je vais comparer mes....
M. Garon: Un amour coupable.
M. Elkas: Je vais comparer mes trois ans à vos neuf ans
n'importe quand.
M. Garon: N'importe quand? M. Elkas: N'importe quand.
M. Garon: N'importe quand.
M. Elkas: Vous allez voir. Vous étiez les plus
grands...
M. Garon: N'importe quand.
M. Elkas: Vous étiez les grands champions du moratoire.
Vous n'avez rien fait pendans neuf ans. Je n'ai pas de leçon à
prendre de vous.
Une voix: ...
M. Garon: Oui. Ha, ha, ha!
M. Elkas: II a nommé quatre... cinq ministres en neuf
ans.
M. Garon: Le Conseil de la recherche et du développement,
là...
M. Elkas: Je te dis que ça a donné des
résultats. Ça a donné des résultats. On le voit
aujourd'hui.
M. Garon: Le Conseil de la recherche et du développement
en transport, il a raison ou il a tort puis c'est lui qui vient de vous
dire ça, en février 1993, quand il vous transmettait un avis,
qu'il vous a transmis à vous, des gens nommés par vous sur
les dépenses de recherche et d'octroi des contrats scientifiques de
Transports Canada? Ils ont tort ou ils ont raison, d'après vous?
Qu'est-ce que vous allez faire? S'ils ont tort, allez-vous les changer, les
membres? S'ils ont raison, qu'est-ce que vous, vous allez faire?
M. Elkas: Mme la Présidente, il y a M. Thivier-ge, de ce
service, recherche et développement, qui va donner un petit peu
l'historique sur le dossier, puis ce qu'on est en train de faire.
M. Garon: Nous autres, ce qu'on veut savoir, c'est la position
des ministres, ce n'est pas la position du... Celui qu'on interroge, c'est le
ministre qui demande des crédits...
M. Elkas: Mais, là, vous allez savoir ce que le
ministère est en train de faire.
M. Garon: Non, non... Que vous, allez faire. J'ai demandé:
Vous.
M. Elkas: J'ai fait les gestes...
M. Garon: parce que, actuellement, là, les fonctionnaires,
ils se rencontrent, ils se parlent, ça ne donne rien. on voit qu'on a
12,3 %. vous, qu'est-ce que vous allez faire? quelle preuve de leadership vous
allez essayer de faire? c'est pour ça que...
M. Elkas: J'ai agi à la minute que ça m'a
été déposé. Quand le président du CRDT a
déposé sa demande, j'ai agi immédiatement.
M. Garon: Qu'est-ce que vous avez fait?
M. Elkas: J'ai convoqué, à l'intérieur d'une
semaine...
M. Garon: Vous avez fait quoi?
M. Elkas: ...convoqué une rencontre avec le ministre de
l'Industrie et du Commerce pour revoir la question et nous préparer une
stratégie, et le conseil d'administration du CRDT. Je n'ai pas attendu
trois, quatre mois, je n'ai pas attendu deux ans, j'ai agi
immédiatement. Demandez au président Laganière.
M. Garon: Mais la première recommandation, si vous avez lu
les rapports de votre Conseil, il dit quoi? Intervenir auprès de son
homologue fédéral pour lui faire part de son insatisfaction et
demander au fédéral d'informer systématiquement le
ministère des Transports du Québec de tout besoin de nature
scientifique pour lequel Transports Canada cherche des fournisseurs.
C'était ça, votre recommandation. L'avez-vous suivie?
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Vous avez fait quoi?
M. Elkas: On a envoyé une lettre à mon homologue.
Je lui ai aussi parlé au téléphone.
Mme Pelchat: La pertinence du débat, Mme la
Présidente.
M. Garon: Est-ce qu'on peut déposer la lettre, s'il vous
plaît?
Mme Pelchat: On est rendu à quelle étape des
crédits, là, à 4 h 30?
M. Elkas: Je la déposerai dans le temps.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Je vais la déposer.
M. Garon: Est-ce qu'on peut avoir une copie de la lettre qu'on a
envoyée au ministre fédéral?
M. Elkas: Je ne l'ai pas avec moi, non.
M. Garon: Mais est-ce qu'on pourrait en avoir une copie?
M. Elkas: Oui, oui. Dans le temps, oui.
M. Garon: Mais, dans le temps, ça veut dire quoi,
ça?
M. Elkas: Bien, donnez-moi une semaine, je vais la trouver, je
vais vous la donner. Si je ne vous la donne pas demain, vous allez dire: Ah!
tiens! vous vous étiez engagé à demain. C'est une question
de trouver la lettre et je vais vous la remettre.
M. Garon: Puis la deuxième recommandation, c'était
que le ministère des Transports affecte à un de ses services la
tâche de surveiller systématiquement l'octroi des contrats de
Transports Canada.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Est-ce que ça a été fait?
M. Elkas: Le conseil d'administration ainsi que les membres de
mon ministère s'étaient engagés à faire de la
surveillance de ce qui se donnait, oui. (16 h 20)
M. Garon: Qui est responsable de ça? Parce que, quand on
confie à un comité, il y a une personne en charge. C'est qui qui
est en charge de surveiller?
(Consultation)
M. Elkas: Nous avons un représentant, chez nous, qui
travaille avec les représentants du MICT, qui se charge de cette
responsabilité, et ça, ça a été
discuté...
M. Garon: Au MICT? M. Elkas: Au MICT, oui.
M. Garon: Puis au ministère des Transports, il n'y a
personne qui va...
M. Elkas: II y a quelqu'un qui travaille avec les
représentants du MICT pour s'assurer que ces démarches sont bien
suivies.
M. Garon: Qui?
M. Elkas: Au MICT, je ne le sais pas, je n'ai pas le nom de la
personne.
M. Garon: Au ministère des Transports, c'est qui?
(Consultation)
M. Elkas: C'est une unité administrative, c'est des gens
qui travaillent avec le ministère de l'Industrie et du Commerce.
D'ailleurs, le ministère de l'Industrie et du Commerce a un
représentant au conseil d'administration et, si ma mémoire est
fidèle, c'est cette personne-là qui fait le suivi avec le
fédéral.
M. Garon: Et quelle est l'unité administrative qui
s'occupe de ça à votre ministère?
M. Elkas: La Direction de la recherche, chez nous.
M. Garon: Et qui est responsable de surveiller ça? Parce
que la Direction de la recherche, ça couvre bien du monde. Qui est
responsable?
M. Elkas: Pierre Toupin, qui est le nouveau. M. Deschênes,
qui était l'ancien, s'occupait de ce dossier.
M. Garon: c'est celui qui s'occupait du dossier que vous avez
confirmé dans ses fonctions. à 12,3 %, vous avez confirmé
celui qui n'avait pas obtenu de résultats dans ses fonctions. ça
va donner quoi de plus, si c'était lui qui faisait ça avant?
ça ne marchait pas.
M. Elkas: Qui dit que ça...
M. Garon: Le Conseil pourrait vous faire une recommandation et
dire: Confiez ça à quelqu'un. Et il l'a confié à
celui qui l'avait avant, alors que ça ne marchait pas.
M. Elkas: Mme la Présidente...
M. Garon: Est-ce que le mandat était plus précis?
Parce qu'on dit que le ministère des Transports affecte à un de
ses services la tâche de surveiller systématiquement l'octroi des
contrats de Transports Canada.
M. Elkas: Mme la Présidente...
M. Thivierge (Michel-A.): Puis-je me permettre de faire un
commentaire?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Thivierge, je
pense?
M. Thivierge: Oui. Dans les questions de R-D qui est
confiée par le gouvernement fédéral, le ministère
de l'Industrie et du Commerce a établi un mode de fonctionnement avec
une représentation par des démarcheurs auprès des
institutions fédérales. Donc, nous, au ministère des
Transports, on s'intègre à l'intérieur de cette grande
mission-là pour avoir notre représentation. Au ministère
des Transports, de déléguer quelqu'un en permanence à
Ottawa pour faire le suivi, ça nous apparaissait quelque chose qui...
Qu'il était peut-être plutôt souhaitable de s'inscrire
à l'intérieur de la démarche d'Industrie et Commerce.
Alors, c'est pour ça qu'on collabore avec eux.
Sur le plan technique, les chiffres qui ont été
avancés, par exemple, résultent d'une analyse qui a
été faite dans les contrats du gouvernement fédéral
qui sont émis par Approvisionnements et Services. A titre d'exemple,
ça exclut, c'est-à-dire, ça n'a pas tenu compte des
contrats qui sont émis par le CRDT dans la région de
Montréal, par exemple. Alors, toute la partie des contrats extra muros
confiés par le CRDT et Transports Canada à Montréal n'a
pas été incluse dans l'analyse. Donc, les premières
indications qu'on a, c'est que les constats des 16 % ou des 12 % excluent un
certain nombre de contrats qui sont émis directement par l'unité
qui travaille à partir de Montréal.
L'autre chose, un autre point technique, c'est que l'envergure des
budgets de R-D, qui excluent les activités scientifiques connexes, ce
sont des montants relativement faibles, ce qui fait que, pour une variation
annuelle, certains contrats attribués au Québec versus d'autres
qui peuvent être accordés dans d'autres régions du Canada
peuvent expliquer en partie les variations de pourcentage. Il faudrait faire
une étude... Par exemple, le taux de 16 % que vous avez souligné
a été utilisé sur une très grande période,
du début des années quatre-vingt jusqu'à 1988-1989, alors
que le taux de 12 % est une donnée annuelle. Donc, ces
éléments-là peuvent être des
événements aléatoires où des contrats sont
attribués selon les projets.
M. Garon: Les 16 %, c'est entre 1986 et 1991, et les 12 %, c'est
1991.
M. Thivierge: C'est ça. Alors...
M. Garon: Ça veut dire que ça a baissé
encore plus.
M. Thivierge: ...ça peut s'expliquer par une
variation...
M. Garon: Bien, ça veut dire que ça a baissé
encore plus si...
M. Thivierge: ...une variation d'un projet qui, dans le processus
d'appel d'offres d'Approvisionnements et Services, est allé en Ontario
plutôt qu'ailleurs au Canada. Alors, sur le plan...
M. Garon: ça veut dire que, si c'est 12 % en 1991 et que
la moyenne de 1990-1991 était de 16 %, ça veut dire que
c'était plus fort au début encore, pour avoir réussi
à faire une moyenne de 16 %.
M. Thivierge: Oui, oui, mais... c'est-à-dire qu'il y a une
variation, mais on ne peut pas prendre des conclusions exagérées
sur ces variations sur une base annuelle. Il faut que la tendance soit
analysée sur...
M. Garon: Bien, j'ai donné l'exemple de 274 contrats d'une
valeur de 39 000 000 $.
M. Thivierge: Bon. Ça, c'est la question de
l'Arctique.
M. Garon: Oui.
M. Thivierge: II faut se rappeler que le centre d'essai est
situé dans la région d'Ottawa. Alors, l'exemple qui a
été choisi explique en partie ce qui s'est passé, c'est
qu'il y a une tendance très, très forte d'accorder des contrats
à proximité des centres de recherche. Alors, celui-là est
un exemple qui se prêtait bien.
M. Garon: Oui, mais vous êtes en train de justifier
ça, là. La navigation d'hiver, elle ne se fait pas là.
M. Thivierge: Bien, il y a un centre d'essai dans la
région d'Ottawa.
M. Garon: Je comprends. Ce n'est pas nécessaire de faire
la recherche là, pour le confort des fonctionnaires. Le confort du
fonctionnaire, il ferait peut-être bien la recherche dans sa maison, pour
être plus confortable. Mais là, actuellement, ils la font toujours
à Ottawa, sauf que, là où ça se passe, c'est dans
le fleuve Saint-Laurent. Puis le brise-glace, là où on a besoin
d'un brise-glace actif, c'est dans le fleuve Saint-Laurent. Alors, on peut tout
justifier sur cette base-là. Je n'ai pas l'impression que ceux qui
font... Vous êtes très agressif, je vous écoute parler
là, j'ai l'impression, Mme la Présidente, que M. Thivierge est
bien plus... accepte bien facilement les excuses d'Ottawa pour concentrer sa
recherche à Ottawa.
Maintenant, on dit que le MICT... le ministère des Transports
organise avec le MICT... Troisième recommandation du CRDT: Que le
ministère des Transports du Québec organise avec le MICT des
sessions d'information destinées aux responsables scientifiques de
Transports Canada sur les compétences disponibles au Québec en
science et technologie des transports. Est-ce que ça a été
fait?
(Consultation)
M. Elkas: Mme la Présidente, suivant la rencontre que j'ai
eue avec les gens du CRDT, on a bien cru qu'on devait faire un inventaire,
ensemble, de toute l'expertise que nous avons au Québec. J'ai d'ailleurs
fait la mention de ce geste qu'on a posé. L'inventaire doit être
complété d'ici le mois de juin et présenté au
comité ad hoc qu'on a mis sur pied.
M. Garon: Moi, j'inciterais le ministre à lire leur
document. Le Conseil de la recherche et du développement en transport:
Transports Canada néglige le Québec dans le domaine de la
recherche. C'est un document qui ne parle pas d'un seul contrat. On peut
peut-être invoquer... essayer de camoufler. Ou bien on fait notre travail
et le fédéral n'est pas correct, ou bien c'est l'incurie du
ministère des Transports du Québec. C'est l'un ou l'autre. Ne
nous contons pas d'histoires. Sauf qu'on ne parle pas d'un seul contrat. Si
vous lisez le document, il est très poussé, il est très
bien fait, et c'est un document volumineux qui indique ce qui se passe et on
voit à quel point on se fait organiser. Ne nous contons pas d'histoires.
Si vous regardez les statistiques, on donne les années, on regarde
ça et, plus ça va, plus on se fait organiser. Quand vous le
regardez, il y a des tableaux ici qui indiquent, qui partent 10 ans...
établis sur 10 ans. On voit qu'il y a une concentration qui se fait
actuellement. Ce n'est pas en Ontario.
J'ai un sentiment qu'on prend ça un peu avec un grain de sel,
alors que le CRDT, à moins que ça... Si ça ne sert
à rien, le CRDT, abolissez-le; on gaspille de l'argent. Vous cherchez
des moyens d'économiser. Si le CRDT vous donne des avis et que ça
ne donne rien, économisez le CRDT, faites-le disparaître. Ou bien
ça donne des avis et ça a du bon sens; à ce
moment-là, il y a des gens au ministère, peut-être, qui ne
font pas leur job. Parce que, lui, il vous dit des recommandations très
précises pour qu'on ait davantage notre part, sauf que, actuellement,
dans le domaine des transports, on recule.
M. Elkas: Je suis un peu étonné du discours du
député de Lévis. Mme la Présidente, le CRDT est
là pour s'assurer que, oui, on a notre quote-part et pour faire la
promotion de la recherche. Ces gens-là, oui, quand il y a un besoin
d'identifié, des faiblesses ou un manque dans un certain secteur, le
CRDT a une responsabilité de l'identifier. Donc, c'est un geste qui a
été posé, un peu comme le Vérificateur
général qui dépose des recommandations basées sur
que ce soit un ministère, une organisation, et il nous fait des
recommandations. On vérifie les recommandations, on veut s'assurer
qu'elles sont bien justifiées et qu'elles sont correctes, exactes, et,
de là, on agit. Puis, comme j'ai mentionné, il y a eu une
rencontre immédiatement pour reprendre l'ensemble du dossier. Le
constat, c'est que, oui, on devrait reprendre. Il y a des gens à qui ont
été confiés des mandats spécifiques pour s'assurer
qu'on ait, justement, notre quote-part et qu'on ait fait un inventaire de notre
expertise, et qu'ils aient, au moins à l'intérieur de notre
province, identifié les gens qui sont aptes à faire des travaux
de recherche et qui se sont identifiés, d'ailleurs, au CRDT, ainsi
qu'à Ottawa et au ministère. (16 h 30)
M. Garon: C'est parce que le CRDT, dans ses recommandations qui
sont très bien faites...
M. Elkas: Non, mais vous dites: Elles sont bien...
M. Garon: ...il analyse 9 ans...
M. Elkas: Non, mais vous dites: Elles sont bien faites. Mais
est-ce que vous avez les réponses à toutes les questions? Est-ce
que vous pouvez, vous-même, après analyse, dire que c'est bien
fait, après avoir fait de la recherche à l'intérieur de ce
qu'ils ont fait? Qu'est-ce qui vous dit que c'est bien fondé, cette
affaire-là, ce rapport-là?
M. Garon: Écoutez. Là, je ne comprends plus, Mme la
Présidente. Le ministre est en train de mettre en doute, de dire qu'il
ne croit pas aux avis que lui donne son Conseil de la recherche et du
développement en transport du Québec. C'est son Conseil, le
Conseil de la recherche et du développement en transport du
Québec.
M. Elkas: mais vous avez conclu, m. le député de
lévis, que 12 %, c'est en décroissance. en réalité,
sur une année, oui, mais prenons donc... pour nous assurer qu'il y ait
une augmentation, qu'est-ce qu'on doit faire? nous assurer qu'on a
identifié les marchés. c'est bien beau, on identifie que
ça s'en va dans la mauvaise direction. il y a peut-être le nombre
de contrats qui sont affectés, et la grosseur du contrat affecté
dans une année donnée, comme m. thivierge vous a dit, peut
affecter la moyenne. l'année prochaine, on peut se réveiller avec
18 %, 20 % ou 30 %. mais pour s'y rendre...
M. Garon: Bien, je dois vous dire...
M. Elkas: II y a non seulement la grosseur d'un contrat
donné, mais il y a aussi à qui le donner, et on a un devoir
d'identifier l'expertise qu'on a dans notre province, de l'identifier à
Ottawa.
M. Garon: On voit que le Québec, voyez-vous, en...
M. Elkas: J'ai remarqué que c'est une chose qui n'avait
pas été faite dans votre temps. On aurait pu, peut-être,
remédier à bien des problèmes.
M. Garon: Mais, dans notre temps, il y avait plus d'argent.
M. Elkas: Si, au moins, au moins... au lieu de se chicaner avec
Ottawa, d'identifier nos besoins...
M. Garon: Oui, oui. Ah oui!
M. Elkas: ...et d'identifier notre expertise dans le transport,
on aurait pu voir 12 % augmenter pas mal plus qu'il l'est aujourd'hui.
M. Garon: Ah oui! Ça me fait penser à un
père de famille qui dirait à son garçon qui s'est fait
«sacrer» une volée par une gang de «punks»: Si
tu n'avais pas été là, aussi! Pourquoi tu n'es pas
resté à la maison? Si tu n'avais pas été là,
ils ne t'auraient pas fait mal. ah! c'est bien facile, ça, quand on ne
veut pas prendre ses responsabilités, de trouver toutes sortes
d'excuses, sauf que, là, on voit qu'en 1992, comprenez-vous... en
1986-1987, c'était 12 % qu'on avait au canada. pendant ce
temps-là, en ontario, c'était 53 %. en 1987, c'était 14 %;
en ontario, c'était 43 %. en 1988, au québec, c'était 14
%; en ontario, c'était 57 %. en 1989, c'était 20 % au
québec; en ontario, c'était 54 %. en 1990, c'était 23 %;
en ontario, c'était 60 %. en 1991, c'était 12 % au québec;
en ontario, c'était 58,9 %. c'est tout le temps comme ça. ce
n'est pas une fois de temps en temps, c'est tout le temps comme ça. je
n'ai pas l'impression que ça va changer avec la vigueur avec laquelle
vous avez l'air à ne pas faire confiance au conseil de
développement et de recherche du québec en matière de
transport, parce que vous avez l'air à accuser le conseil de vous avoir
fait... de vous obliger à vous battre un peu. le conseil de la recherche
et du développement en transport, pour moi, là, vous ne l'aimez
pas parce qu'il vous dit, au ministre: faites donc quelque chose. c'est
ça qu'ils vous recommandent, au fond, ils vous recommandent de faire
quelque chose.
Commission des transports du Québec Lieu de
résidence et compétence des membres
Alors, Mme la Présidente, on va passer à un autre item
parce que j'ai l'impression qu'il n'y a pas grand-chose qui va changer.
Je voudrais parler de la Commission des transports du Québec.
J'en parle parce qu'on avait dit que le ministre avait demandé de ne pas
regarder tous les organismes. Je pose une question bien simple, là. En
vertu de la Loi sur les transports, la Commission des transports du
Québec est formée de 9 membres. Il y a actuellement Me Maurice
Ferland, président nommé à Montréal; Me Lise
Lambert, vice-présidente nommée à Québec; Germain
J. Beaudry, vice-président à Montréal; Pierre
Gimaïel, Québec; Michel Paquet, Québec; Louis Gravel,
Montréal; Guy Ravenelle, Montréal; Pierre Mercier, Québec;
André Thibault, Québec.
Selon les informations que nous avons, deux commissaires de la
Commission des transports du Québec, M. André Thibault et M.
Pierre Mercier, sont nommés à Québec, mais ils seraient
assignés à plein temps à Montréal. Leur salaire est
d'environ 80 000 $, et ils recevraient un per diem de 150 $ par jour pour
exercer leurs fonctions à Montréal. Un autre commissaire, M.
Pierre Gimaïel, ex-député libéral à Ottawa, a
été nommé à Québec. Il demeure au
SaguenayLac-Saint-Jean. Il viendrait à Québec trois jours
par semaine pour effectuer son travail.
Des gens de l'industrie des transports nous disent que MM. André
Thibault, Pierre Mercier, Gilles Baril, ex-député de
Rouyn-Noranda, et Pierre Gimaïel ne connaissent rien au secteur du
transport. Est-ce exact que MM. Thibault et Mercier sont assignés
à Montréal?
M. Elkas: C'est exact que M. Thibault et M. Mercier sont des gens
qui sont de Québec. Ils sont assignés à Montréal
sur une base temporaire.
M. Garon: Depuis quand?
M. Beaudry: Depuis le début de l'année, depuis leur
nomination.
M. Garon: Leur nomination à quelle date?
M. Beaudry: M. Mercier a été nommé au mois
de décembre, fin novembre.
M. Garon: Et M. Thibault?
M. Beaudry: D'abord, une petite correction: je remplace Me
Ferland depuis le 4 novembre. Là, ce qui a été
décidé avant, je ne peux pas tout à fait répondre,
mais M. Thibault travaille actuellement à Montréal aussi.
M. Garon: Depuis quand?
M. Beaudry: Depuis que je suis président, presque
régulièrement.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Mais il était assigné ici avant qu'on
l'envoie à Montréal pour dépanner...
M. Garon: Je comprends.
M. Elkas: ...à cause de la surcharge de travail que nous
avons dans ce coin-là.
M. Garon: Je comprends, mais il y a des coûts reliés
à ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que monsieur
pourrait s'identifier, s'il vous plaît?
M. Elkas: Bien oui, Mme la Présidente. On l'avait fait, je
pense que ça a été... Le député de
Lévis nous a donné un organigramme qui n'est pas
nécessairement correct, parce que l'ancien président, il n'est
plus là, et M. Germain Beaudry, qui est à ma gauche, est le
nouveau président.
La Présidente (Mme Bélanger): Germain
Côté? M. Elkas: Beaudry. Des voix: Beaudry.
La Présidente (Mme Bélanger): Beaudry. Merci, M. le
ministre.
M. Elkas: Le commentaire... M. Garon: II était
vice-président, lui, avant. M. Elkas: Le commentaire du
député, là... M. Garon: Quoi?
M. Elkas: Une affirmation assez gratuite là, que les gens
ne savent pas ce qu'ils font. Les commissaires qui sont nommés à
ces postes ont une certaine compétence et, oui, il y a de la formation
qui doit se donner pour qu'ils deviennent... Mais je ne peux pas croire que
vous pensez que chaque personne qui entre là, du jour au lendemain, va
en savoir à 100 %.
M. Garon: Moi, ce n'est pas ce que je dis... M. Elkas:
C'est ça que vous avez dit.
M. Garon: Ce que les gens dans l'industrie du transport nous
disent, c'est que M. André Thibault je répète
M. Pierre Mercier, ex-député de Bellechasse, M. Gilles
Baril, ex-député de Rouyn-Noranda, et M. Pierre Gimaïel,
ex-député fédéral, ne connaissent pas le secteur du
transport, que ce sont des nominations politiques et que nous avons des gens,
comme commissaires, qui ne connaissent pas le secteur du transport. C'est
ça qu'on nous dit dans l'industrie.
M. Beaudry: C'est comme dans tous les tribunaux
spécialisés, les gens ont une formation générale,
et, quand ils arrivent dans un tribunal spécialisé, ils ont de
l'aide, de la formation. Mais ce sont des gens compétents qui ont un bon
jugement et qui, à date, rendent des jugements qui n'ont pas de
contestation plus que d'autres. Ils ont actuellement de la formation que je
leur donne, que je leur fais donner, pour qu'ils se spécialisent dans
chaque domaine, soit le vrac, le taxi ou le transport par autobus.
M. Garon: Est-ce que le ministre et le premier ministre, Mme la
Présidente parce que le ministre peut suggérer des noms au
premier ministre tiennent compte des compétences des personnes
dans le secteur des transports lorsqu'ils procèdent à la
nomination des membres de la Commission des transports? Ou si on essaie de
nommer des gens totalement vierges du secteur du transport en se disant: On
pourra les former par après? Ou si on tient compte du fait que les gens
connaissent quelque chose au domaine des transports?
M. Elkas: On tient compte de la compétence
générale.
M. Garon: Je demande: leur compétence en transport.
M. Elkas: C'est bien s'ils peuvent nous apporter une
expérience au niveau du transport, mais, s'ils ne l'ont pas, on tient
compte de leur compétence générale.
M. Garon: J'aimerais savoir quelle était la
compétence de M. Pierre Mercier dans le domaine du transport?
(Consultation)
M. Elkas: II avait été à la
sécurité routière.
M. Garon: Pardon? M. Elkas: II avait
été...
M. Beaudry: II était directeur de la
sécurité routière au ministère dans les
années soixante-dix.
M. Garon: Entre 1964 et 1966, 1967 et 1973. (16 h 40)
M. Beaudry: C'est possible, oui.
Mme Pelchat: Est-ce que, Mme la Présidente, M. le
député de Lévis suggère qu'un tel poste devrait
être occupé par des gens qui détiennent un
baccalauréat en sciences du transport, ou des choses du genre? Des
simples généralistes, ce n'est pas suffisant pour vous?
M. Garon; Bien, moi, ce n'est pas mon opinion, j'ai dit que
c'étaient les gens de l'industrie...
Mme Pelchat: Parce que je ne vous connais pas comme ça
habituellement.
M. Garon: Je parle de l'industrie du transport. Une des plaintes
qu'ils font actuellement, c'est qu'il y a trop de gens qui ne connaissent pas
le transport à la Commission des transports du Québec, c'est une
plainte qu'on entend...
Mme Pelchat: Mais c'est quoi, connaître les transports? Il
faut avoir un baccalauréat en transport? Ça ne se donne pas.
M. Garon: Non, c'est de connaître les transports, c'est de
connaître ça...
Mme Pelchat: Mais ça veut dire quoi, connaître les
transports? Vous pourriez peut-être m'éclairer.
M. Garon: Bien, connaître... C'est parce qu'il y a des
lois, il y a des règlements, il y a toutes sortes de choses dans le
domaine des transports...
Mme Pelchat: Donc, il faut être avocat.
M. Garon: Pas nécessairement.
Mme Pelchat: Avocat spécialisé en transport.
M. Garon: Pas nécessairement. Il y a des
spécialistes du transport.
Mme Pelchat: Mais quelle sorte de formation ils ont, ces
gens-là? Vous qui n'êtes pas un fervent, habituellement, des
spécialistes, au contraire, vous les...
M. Garon: Non, mais je regarde, par exemple, Pierre Gimaïel,
il a été député à la Chambre des communes;
secrétaire de député entre 1971 et 1973; en 1973-1975,
Commission du salaire minimum du Qué- bec, inspecteur...
Mme Pelchat: Ce n'est pas une tare d'être
député, M. le député de Lévis.
M. Garon: Un instant! Non, un instant! Il a été
secrétaire de député, de 1971 à 1973. De 1973
à 1975, il a été commissaire à la Commission du
salaire minimum du Québec, inspecteur-enquêteur. Ensuite, il a
été chef de cabinet d'un ministre de l'Expansion
économique régionale à Ottawa, de 1975 à 1978 et de
1978 à 1979. Ensuite, il a été à Main-d'oeuvre et
Immigration, en 1979-1980; député à Ottawa, de 1980
à 1984; ensuite, chez Cegerco, directeur du développement, de
1985 à 1991. Et là, on le nomme à la Commission des
transports. Il n'a aucune expérience dans le domaine des transports, au
fond, quand on regarde le curriculum.
Mme Pelchat: Mais vous, qu'est-ce que vous souhaitez comme gens
qui siègent à la Commission des transports? Dites-nous donc un
peu le curriculum idéal...
M. Garon: Des gens qui nous rencontrent... Mme Pelchat:
...dont on devrait tenir compte.
M. Garon: Bien d'abord, moi, je ne pose pas de question au
député de Vachon, là...
Mme Pelchat: Bien oui, mais, M. le député de
Lévis...
M. Garon: Le député de Vachon, si elle a des
questions à poser, elle posera des questions.
Mme Pelchat: La députée de Vachon. La
députée de Vachon. Pas le, la.
M. Garon: Le ou la députée de Vachon.
Mme Pelchat: Je regrette, c'est une règle de l'Office de
la langue française, la féminisation des titres, Mme la
Présidente. Qu'on l'applique.
M. Garon: La députée de Vachon, si vous aimez
mieux, ça ne me fait rien, ça ne me dérange pas, je veux
dire... Alors, elle, elle fera ce qu'elle voudra, sauf que je demande... Les
gens de l'industrie du camionnage, les gens de l'industrie des transports
souhaitent avoir des commissaires qui connaissent le transport.
Mme Pelchat: Mais ça veut dire quoi, connaître le
transport?
M. Garon: Ils sont peut-être bien vicieux à penser
ça, ils sont peut-être bien terribles, c'est une commission
spécialisée dans les transports, et les gens qui sont dans cette
industrie-là souhaiteraient que les commissaires connaissent quelque
chose au transport. La députée
de Vachon, je pourrais le leur dire, Mme la Présidente, n'est pas
d'accord, elle calcule que c'est un vice de connaître les transports,
mais...
Mme Pelchat: Non, ce que je vous demande: Qu'est-ce que c'est,
connaître les transports, M. le député de Lévis?
M. Garon: Les gens de l'industrie des transports souhaitent que
les gens qui sont commissaires connaissent quelque chose au transport. Alors,
c'est ça, essentiellement.
Mme Pelchat: Demandez-lui, Sam, c'est quoi, connaître les
transports?
M. Elkas: C'est quoi, être expert ou... C'est quoi?
Dites-le-moi.
M. Garon: Ah! vous n'avez pas besoin de vous faire souffler les
questions...
M. Elkas: Est-ce que je peux vous demander une question?
M. Garon: ...par la députée de Vachon, parce que
vous...
Mme Pelchat: Mais oui, mais vous ne répondez pas à
ma question.
M. Garon: Tout ce que vous faites, c'est vous faire souffler les
réponses. J'aimerais ça qu'il y en ait une qui vienne de vous de
temps en temps, une réponse.
M. Elkas: J'aimerais vous demander une question dans ce
cas-là. Vous étiez quoi avant de devenir ministre de
l'Agriculture?
Mme Pelchat: II ne connaissait rien là-dedans. M.
Garon: Économiste et avocat.
M. Elkas: Économiste et avocat. Ça donne quoi dans
l'agriculture? Est-ce que ça sait comment planter des patates?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je vous dirai que l'économie était
basée... Essentiellement, tous les économistes qui ont
étudié l'économique...
M. Elkas: Vous étiez un grand expert dans ce
milieu-là?
M. Garon: C'est basé sur la science de l'agriculture,
l'économique.
Mme Pelchat: Bien, voyons donc!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ah! bien oui. Je regrette. Tous les grands
économistes ont été des spécialistes de
l'économie agricole, en partant de Ricardo, Adam Smith, je peux tous
vous les nommer. Je vous dirai, à part ça, quand j'ai fait mon
cours d'économique, c'est tellement vrai, que la moitié des
économistes qui étaient à la Faculté des sciences
sociales à Laval, qui était la meilleure au Canada,
étaient des agronomes en même temps. Alors...
M. Elkas: Moi, j'aimerais vous demander une question en plus de
ça. Les gens qui disent que ces gens-là ne connaissaient rien
dans le transport, est-ce que vous pourriez me les nommer, ces gens-là?
C'est qui? Ça vient de qui, ça?
M. Garon: Non, je ne vous dirai pas mes sources.
M. Elkas: Non, non. Une minute! C'est bien beau de faire des
sorties, mais dites-moi qui?
M. Garon: Non, vous avez politisé...
M. Elkas: Si vous avez des accusations à porter...
M. Garon: Bien non. Vous avez politisé la
Commission...
M. Elkas: Non, mais faites-le donc!
M. Garon: ...qui est rendue aujourd'hui qu'elle est
constituée essentiellement de plus en plus de gens qui ne connaissent
pas les transports, qui sont d'ex-députés libéraux. Ne
nous contons pas d'histoires, c'est ça la réalité, et les
gens des transports ne sont pas d'accord avec ça. Je ne vous ai pas
parlé de ceux qui connaissent ça. On n'a pas eu de plainte de
gens qui connaissent ça, mais les gens disent qu'il y en a trop, et
qu'il n'y a pas d'expérience dans le domaine des transports, et qu'ils
n'aiment pas ça.
M. Elkas: Mais c'est qui, ça? «C'est-u» un
groupe? J'aimerais être en mesure de les rassurer, ces gens-là. Ce
sont qui? Est-ce qu'il y a quelqu'un qui...
M. Garon: Maintenant, j'aimerais savoir combien a
coûté, en frais, le fait qu'il y ait deux commissaires de
Québec qui aillent siéger à Montréal, combien
ça a coûté de frais de séjour, de chambres
d'hôtel et de repas, de frais de séjour, de frais de
déplacement, les différents commissaires, particulièrement
M. Pierre Mercier et M. Thibault, André Thibault, qui sont nommés
à Québec mais qui siègent, depuis leur nomination,
à Montréal.
M. Beaudry: Je n'ai pas la réponse de mémoire, mais
c'est 150 $ par jour de per diem plus les frais d'automobile.
M. Garon: Oui, mais j'aimerais avoir le compte exact, combien
ça a coûté, depuis leur nomination, en dépenses
d'automobile et en frais de séjour, en dépenses de transport et
en frais de séjour, le fait que des commissaires nommés à
Québec siègent régulièrement à
Montréal depuis leur nomination. J'aimerais savoir, dans le cas de M.
Gimaïel, comment ça fonctionne du fait qu'il reste au
SaguenayLac-Saint-Jean puis qu'il vienne siéger à
Québec trois jours par semaine. Est-ce qu'il est sur le même tarif
de dépenses?
M. Beaudry: Non. M. Gimaïel est en poste à
Québec, puis il n'y a aucun frais de déplacement pour son travail
à Québec. Il est en poste à Québec cinq jours par
semaine, puis, quand il va à Montréal ou à
Sept-îles, son point de départ, c'est Québec, parce qu'il
est en poste à Québec. Il n'y a aucun frais de déplacement
de sa résidence pour aller au bureau. Pour MM. Thibault et Mercier, on
va faire sortir les chiffres, on pourra vous les fournir.
M. Garon: Est-ce qu'il y en a d'autres qui sont assignés
à Québec et qui siègent à Montréal?
M. Elkas: Non, il n'y en a pas d'autres. Ce sont les deux
seuls.
M. Beaudry: C'est les deux seuls, oui, qui sont en poste à
Québec et qui travaillent à Montréal...
M. Elkas: Temporairement.
M. Beaudry: M. Baril est en poste à Montréal, puis
il va demeurer à Montréal.
M. Garon: Alors, vous allez nous fournir, M. le ministre, les
dépenses de déplacement et les frais de séjour des deux
commissaires qui siègent régulièrement à
Montréal, M. Mercier et M. Thibault.
M. Elkas: Qui sont temporairement à Montréal. M.
Garon: Non, non.
M. Elkas: Oui, oui, on va vous les donner, mais ils
siègent temporairement à Montréal.
M. Garon: Depuis leur nomination. Est-ce que M. Gilles Baril, qui
est rendu commissaire à la Commission des transports, est encore sur le
conseil d'administration de la SAAQ.
M. Elkas: Non.
M. Garon: Est-ce que sa nomination a cessé en même
temps que sa nomination à la Commission des transports?
M. Elkas: Ça a été fait avant ou en
même temps.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Ça a été fait avant ou en
même temps. M. Garon: O.K. (Consultation)
Transport du vrac
M. Garon: J'aimerais poser quelques questions aux gens de la
Commission des transports concernant un organisme, le transport du vrac. Alors,
on voit que le ministre des Transports va confier 33 000 km de routes aux
municipalités, sur 60 000 km. Est-ce que la clause 75-25 va s'appliquer
aux municipalités comme ça s'appliquait au ministère des
Transports ou si on considère qu'à ce moment-là les
municipalités n'auront pas à appliquer la clause 75-25?
(Consultation)
M. Garon: Je vous réfère à l'article 11.6,
par exemple, qui dit que le ministre peut également exiger qu'une
corporation municipale prévoit une stipulation semblable au profit de
ses titulaires du permis de transport en vrac dans les contrats qu'elle adjuge
dans l'exécution d'une entente conclue avec le ministre des Transports
pour la réalisation de travaux de voirie visés au paragraphe i de
l'article 3. Alors, dans l'exécution d'une entente visée au
deuxième alinéa, la corporation municipale peut prévoir
cette stipulation, même dans les contrats qui englobent également
les travaux autres que ceux prévus à l'entente. Est-ce que le
ministre a l'intention de faire suivre la clause pour qu'elle s'applique aux
municipalités, la clause 75-25, dans le cas du transfert des routes, des
33 000 km de routes aux municipalités, ou s'il considère que les
municipalités ne sont pas assujetties et qu'il n'a pas l'intention de
permettre qu'elles soient assujetties à la clause 75-25?
M. Elkas: Permettez-moi de vous dire que l'ensemble des travaux,
la portion qui est transférée, il y a environ 15 % des travaux
qui sont affectés dans la clause 75-25. Alors, quant à moi, comme
ministre des Transports, je n'ai pas l'intention de m'imposer aux
municipalités. Il va sans dire que la réforme a été
mise en place pour que les municipalités acceptent leurs propres
responsabilités et qu'elles puissent donner les ouvrages de la
façon qu'elles veulent. (16 h 50)
Alors, vous vous souvenez, lorsque vous avez invité ces
gens-là sur la colline parlementaire, on a eu à discuter avec les
gens du vrac, et la question avait été posée au ministre
des Affaires municipales dans le temps, à savoir si eux, de leur
côté, étaient pour entreprendre les mêmes engagements
que notre ministère, puis il y avait eu un refus dans le temps, surtout
sur les choses qui touchaient les projets de la SQAE. Et, quant à moi,
j'ai accepté, au niveau du ministère, de l'accep-
ter, cette clause, mais je n'ai pas l'intention de m'impo-ser sur
d'autres.
M. Garon: Mme la Présidente, le ministre est meilleur pour
trouver des emplois aux ex-députés libéraux que pour faire
en sorte que les camionneurs aient de l'ouvrage dans les chemins qu'il
transfère aux municipalités. Ça n'a pas l'air de le
préoccuper beaucoup.
M. Elkas: Là, M. le député de Lévis,
peut-être, devrait être en contact avec l'ACRGTQ. Eux pourraient
lui dire, peut-être, que le député de Lévis ne veut
pas accepter la réalité des choses, qu'il n'y a jamais autant
d'ouvrage qui a été donné par notre ministère dans
les trois dernières années, et de l'admettre pour une fois, que,
oui, il y a eu de l'ouvrage qui a été donné à ces
gens-là. Si ça n'avait pas été des gestes concrets
que notre ministère a faits, vous pourriez être sur le stop ou,
comme je l'ai souvent mentionné, grand champion des moratoires qui n'ont
jamais développé quoi que ce soit dans leur temps...
Peut-être qu'on devrait admettre, oui, qu'il y a des gestes qui ont
été posés par notre ministère, qui a donné
de l'ouvrage. Il a juste à le faire confirmer par l'ACRGTQ.
M. Garon: Vous savez... Je ne sais pas avec quoi vous donnez de
l'ouvrage, vous avez des budgets de moins en moins importants. Non seulement
ça, mais le budget qui devait être de 1 295 000 000 $ cette
année, qui n'était même pas une augmentation, si on tient
compte qu'il n'y avait pas d'indexation pour les années depuis que le
ministre des Finances, dans son budget de 1990, a annoncé son plan de
cinq ans, c'est des diminutions à chaque année qu'il y a dans le
budget des Transports. Alors, je ne sais pas avec quoi le ministre pense qu'il
paie l'Association des grands travaux, mais je peux vous dire une chose, c'est
qu'il se contente de peu s'il considère qu'ils ont assez d'ouvrage.
Alors, on va leur demander...
M. Elkas: D'une façon ou d'une autre...
M. Garon: ...on va leur dire...
M. Elkas: D'une façon ou d'une autre...
M. Garon: ...vous venez de faire votre déclaration. On va
leur dire.
M. Elkas: D'une façon ou d'une autre, Mme la
Présidente, c'est des VR qui vont faire les travaux pour l'ensemble des
municipalités. Ça ne veut pas dire qu'ils vont passer dans le
poste de courtage, mais c'est eux qui sont affectés à faire les
travaux.
(Consultation)
M. Garon: Maintenant, justement, dans le discours de M. Halley,
au congrès de l'ACRGTQ, au mois de janvier 1993, il disait: Par exemple,
le ministère pourrait octroyer des contrats de déneigement,
déglaçage, où la fourniture de matériaux de
déglaçage serait dorénavant sous la responsabilité
des entrepreneurs. Cette nouvelle approche pourrrait sûrement être
bénéfique pour les deux parties, disait-il. L'entrepreneur serait
maintenant entièrement imputable et responsable de son circuit et des
résultats à rencontrer, sans aucune ambiguïté. De
plus, nous pensons que l'entrepreneur serait davantage intéressé
à améliorer ses opérations de déneigement pour
pouvoir réduire ses coûts de déglaçage et, par le
fait même, accroître sa marge de profit. Il ajoutait: Le
ministère y gagnerait également. Ses énergies seraient
maintenant concentrées uniquement sur le contrôle qualitatif des
travaux, le résultat, le niveau de services. C'est là le seul
rôle que désire se réserver le ministère à
l'avenir dans la gestion de ce type de contrat.
Alors, nous aimerions savoir, suite à ce discours du mois de
janvier 1993 de M. Germain Halley, qu'est-ce qui va arriver au sel et à
l'entretien des routes, concernant le déglaçage et le
déneigement?
M. Elkas: On va s'informer, puis on va répondre ce soir,
si vous permettez.
M. Garon: Vous ne le savez pas?
M. Elkas: Bien, M. le Président, si vous permettez, il me
semble qu'hier on a fait le programme 2, et là, on embarque dans ce qui
est le programme 2. Est-ce que c'est une question je le demande au
député de Lévis qui a été
demandée hier, et ça, c'a été adopté hier,
évidemment...
M. Garon: Non, non, non, ce n'est pas...
M. Elkas: Ce n'est pas une question qui a été
posée?
M. Garon: Non, non. Je pensais en termes d'orientations du
ministère.
M. Elkas: Non, mais moi, je vais simplement vous dire que je vais
prendre avis de la question et vous revenir ce soir.
M. Garon: O.K. C'est l'industrie du vrac qui s'inquiète de
ça. Alors, M. le ministre, on a pensé poser la question à
vous, parce que c'est l'industrie du vrac qui s'inquiète de ça,
et l'industrie du camionnage en vrac relève de vous, relève du
ministre.
Vu l'assujettissement au décret de la construction des
détenteurs de permis de camionnage en vrac...
M. Elkas: Excusez, M. le Président. Est-ce que vous avez
fini avec la Commission des transports?
M. Garon: Non, je n'ai pas fini. Non.
M. Elkas: Vous n'avez pas fini avec la Commission des
transports?
M. Garon: Bien, vous allez voir. Vous allez voir, je pose une
question, justement, ça va peut-être bien vous toucher.
M. Elkas: O.K.
M. Garon: Ça dépend comment vous allez voir
ça. Vu l'assujettissement au décret de la construction des
détenteurs de permis de camionnage en vrac, le ministre a-t-il
prévu des crédits supplémentaires, puisque les contrats
devraient augmenter de 25 % à 30 %?
(Consultation)
M. Elkas: M. le Président, cette question relève du
ministère du Travail. Comme vous le savez, la Commission a mis sur pied
un comité, du nom de Laberge-Nadeau, qui regarde cette question.
L'industrie du vrac a fait ses représentations, et le rapport va
être déposé au ministre des Transports, on m'avise,
d'ici... au ministre du Travail d'ici deux semaines. (17 heures)
M. Garon: Non, mais les travaux vont être assujettis... il
y a des travaux qui vont être assujettis à ce décret, aux
décisions qui ont été rendues. Par exemple, tous les
travaux de la Baie James sont assujettis au décret de la construction.
Les taux, ça a des impacts au niveau budgétaire. Vous demandez
des crédits, vous, là; on étudie vos crédits.
Alors, suite à la décision qui a été rendue par les
tribunaux, est-ce que vous avez prévu c'est ça que j'ai
demandé des crédits supplémentaires, puisque les
contrats devraient augmenter de 25 % à 30 %? On est dans l'étude
de vos crédits. Ce n'est pas un autre ministère, là. Il y
a une décision qui a été rendue, puis il y a des travaux
qui sont assujettis au décret de la construction. Alors, je vous demande
si ça va coûter plus cher.
M. Elkas: Pas chez nous.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Pas chez nous.
M. Garon: Selon vous, il n'y aura aucun contrat qui va
coûter plus cher chez vous?
M. Elkas: Tant qu'on n'aura pas la décision du ministre du
Travail à savoir si l'ANCAI va être assujettie au décret de
la construction.
M. Garon: Vous allez savoir ça quand?
M. Elkas: D'ici deux semaines. C'est ce dont on m'avise. On
attend, là. C'est M. Cherry qui va nous déposer... C'est le
ministre du Travail qui va déposer le rapport de la commission.
M. Garon: Quel impact pourrait avoir cette déci- sion,
selon les analyses qui ont été faites à votre
ministère?
M. Elkas: Quel impact?
M. Garon: Oui. Si l'industrie du vrac est assujettie, quel est
l'impact que vous avez anticipé, selon les analyses qui ont
été faites par votre ministère? D'ailleurs, elles ont
dû être faites, présentées au ministre du
Travail.
(Consultation)
M. Elkas: Au point, M. le député de Lévis,
qu'on a appuyé l'ANCAI dans ses démarches... Ce qu'on me dit,
c'est que ça a un impact mineur, mais si vous permettez, M. Dubuc se
ferait un plaisir de vous donner les raisons pour lesquelles il pourrait y
avoir impact et quel sorte d'impact on pourrait avoir. M. Dubuc.
M. Dubuc (Dominique): M. le Président...
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Deux-Montagnes, s'il vous plaît, un peu plus de respect pour la
présidence.
M. Dubuc: Cette question a fait l'objet de beaucoup de
discussions lors du dernier congrès de l'Association nationale des
camionneurs artisans où vous étiez, M. le député.
Il y avait même une table de travail où les gens de la Commission
de la construction sont venus expliquer ce que ça voudrait dire que de
soumettre les «vraquistes», pour parler dans le langage du milieu,
au décret de la construction.
Il faut rappeler que ça couvre les cas où le chargement ou
déchargement est, ce qu'on appelle, à pied d'oeuvre, à
proximité du chantier. Ça ne couvre pas nécessairement
tous les travaux où il y a du vrac. Il faut bien rappeler ça.
Deuxième élément, le ministère a toujours dit que
le secteur du vrac est fortement réglementé. Cette
réglementation suffit pour gouverner l'industrie. On n'a pas besoin d'y
chapeauter cette industrie, en plus, par le domaine de la construction. C'est
la position ministérielle annoncée jusqu'à maintenant qui,
je vous le rappelle, M. le député, faisait l'affaire de l'ANCAI
jusqu'à maintenant.
M. Garon: Pardon?
M. Dubuc: Les positions qui satisfont l'ANCAI, à savoir
que le ministère prend position, en disant: On souhaite que ce ne soit
pas couvert, étant donné que c'est déjà fortement
réglementé.
M. Garon: Est-ce que l'impact budgétaire a
été analysé, au ministère, l'impact que ça
pourrait avoir sur les crédits du ministère si les vraquiers, les
«vraquistes», comme vous dites, étaient assujettis au
décret de la construction?
M. Dubuc: Si vous permettez, la décision que vous avez en
main est probablement celle du commissaire Gold qui est une décision sur
un cas particulier. Ce à quoi se réfère le ministre, c'est
la commission Laberge, Léveillé et Michaud qui, elle, est
chargée de faire une recommandation au ministre sur l'ensemble de
l'industrie de la construction, qu'est-ce qui doit être couvert par le
décret de la construction. Et la décision du commissaire Gold
date de février. Donc, les évaluations sont en cours. C'est
relativment récent. C'est fin février, je pense, que le
commissaire a rendu cette décision. Je ne peux pas vous livrer
aujourd'hui le résulat d'évaluation. On a fait une part de
travaux avec TANÇAI, avec les représentants de l'ANCAI qui, eux,
ramènent ça, bien sûr, sur une base individuelle. Ils
disent: Ça va me demander que je me paie un salaire, que je me paie des
vacances, que... Et c'est effectivement très lourd, d'où la
position ministérielle.
M. Garon: Vous n'avez pas évalué l'impact plus que
ça?
M. Dubuc: Pas jusqu'à maintenant, M. le
député.
M. Garon: Puis le ministre ne vous a pas demandé, au
ministère, d'en évaluer l'impact plus que ça?
M. Dubuc: Le ministre, effectivement, nous a demandé d'en
faire l'évaluation, mais, d'abord, de préparer le dossier pour
supporter la position ministérielle. On ne peut pas, malheureusement...
Vous...
M. Garon: Un élément important de la justification
de la position du ministre, ce serait de dire ce que ça pourrait
coûter. Si on n'a pas évalué combien ça
coûterait, ça fait un drôle de rapport, une drôle de
plaidoirie.
M. Elkas: Des chargements et des déchargements sur le
même site, il y en a très peu.
M. Garon: Non, mais il y a différentes
hypothèses.
M. Elkas: La plupart de nos travaux, nous autres, c'est qu'on
part...
M. Garon: Le fonctionnaire qui vient de vous parler vient de dire
qu'il y a différentes hypothèses. Il y a des hypothèses
plus optimistes et des moins optimistes. Alors, dans l'hypothèse la plus
pessimiste, qu'est-ce qui arriverait et, dans la plus optimiste, qu'est-ce qui
arriverait? Mais il peut y avoir des conséquences assez lourdes selon
les hypothèses.
(Consultation)
M. Elkas: C'est une chose, une évaluation qui doit se
faire et je ne pourrais pas... On ne sait pas, on ne peut pas deviner où
on va faire des travaux du jour au lendemain. On doit savoir où on s'en
va avec les travaux, le type de travaux qui est affecté par ce
décret. Vous donner une évaluation qui est au moins raisonnable,
ça, on ne peut pas penser qu'on puisse déposer, d'ici deux
semaines, l'évaluation.
(Consultation)
M. Garon: Les travaux de cette année...
M. Elkas: Dans un mois et demi ou deux mois, on pourra avoir une
bonne évaluation de l'impact.
M. Garon: Les travaux vont être commencés, il va y
avoir des factures, il va y avoir des coûts.
M. Elkas: C'est de savoir où sont ces travaux et combien
de l'ensemble... Comme on l'a mentionné, c'est un montant minime de
l'ensemble des travaux qui se font. Alors, c'est de savoir où se font
ces travaux, où vont se faire ces travaux et d'en faire une
évaluation, et revenir et vous déposer les résultats. Il y
a aussi qu'il faut tenir compte de la recommandation qui va être
faite.
M. Garon: Mais, en faisant votre recommandation, vous pourriez
dire, j'imagine, que les conséquences, en termes de coût, vont
être indiquées.
(Consultation)
M. Garon: Parce que ça va avoir l'air curieux. Vous allez
plaider en faveur de telle ou telle hypothèse et vous ne savez pas
combien va coûter telle ou telle hypothèse. Normalement, en
plaidant, en disant ce que vous voulez, vous allez dire: Oui, maintenant, quel
va être le coût des autres hypothèses? Vous allez dire
celles que vous privilégiez, mais vous allez en combattre d'autres,
j'imagine. En les combattant, les hypothèses que vous ne voulez pas,
vous allez sans doute avoir comme argument quel en serait le coût.
Je comprends que le gouvernement dit toujours qu'il essaie de
contrôler ses coûts, mais, je vous regarde, vous n'avez pas l'air
trop, trop au courant de ce que ça coûterait, la décision
dont on parle.
M. Elkas: M. le Président, notre position était
assez claire et le député de Lévis l'a dit assez souvent:
II y a déjà de la réglementation. On demandait, nous
autres, d'essayer de ne pas en mettre plus. Je prends ce que la commission va
nous dire, ce que eux décident de faire, ce qu'ils doivent nous
recommander et, de là, on va pouvoir évaluer nos coûts.
M. Garon: Alors, vous allez attendre la décision de la
commission pour évaluer ce qu'elle va coûter. Je ne vous
confierais pas mon portefeuille, si j'en avais un. (17 h 10)
M. Elkas: M. le député, lorsqu'on a fait des
représentations chez le ministre du Travail, on avait
mentionné que TANÇAI était déjà, par
exemple, soumise aux lois des Transports et pourquoi arriver avec une autre loi
qui venait du milieu du Travail.
M. Garon: Non. Moi, la question... Je comprends ça, ce que
vous dites là. La seule chose que je vous demandais, c'est: Est-ce que
vous avez évalué les crédits du ministère? Alors,
je vous demandais si vous aviez évalué les coûts
additionnels qui pourraient être encourus par le ministère et les
crédits supplémentaires qui seraient nécessaires puisque
les contrats pourraient augmenter d'un pourcentage assez important si les
travaux des détenteurs de permis de camionnage en vrac étaient
assujettis au décret de la construction. Essentiellement, c'est
ça que je vous ai demandé. Vous me dites: Je n'en ai pas,
d'évaluation. Et ça n'a pas l'air d'être un gros souci pour
vous.
M. Elkas: Tant qu'on n'aura pas les critères, il me semble
que c'est assez difficile d'aller faire des études et de créer
une espèce de modèle économique qui va nous permettre de
donner des résultats assez exacts. Il ne faut pas aller penser qu'on va
tout simplement assumer certaines choses et c'est le contraire qui va nous
arriver. Ils vont nous accuser d'avoir fait des évaluations sur quelque
chose qui n'est même pas mis en évidence, qui n'est pas en
vigueur.
M. Garon: Ça va. Si vous administrez comme ça, je
ne peux pas vous dire grand-chose, sauf que, moi, j'aurais eu tendance...
J'étais convaincu que vous saviez quel était le coût, que
vous aviez évalué les coûts des conséquences du
décret et d'assujettir les camionneurs en vrac au décret de la
construction, vous dites que vous n'avez pas l'intention de le faire avant que
la décision soit rendue.
Transport interurbain
J'aimerais poser des questions maintenant sur le transport interurbain,
justement, parce que la Commission des transports est touchée par
ça. Le nombre de clients des transporteurs interurbains est passé
de 5 100 000 en 1980 à 3 500 000 en 1992. Les transporteurs attribuent
cette baisse à la concurrence déloyale de Via Rail, à
l'imposition des taxes sur les services, TPS et TVQ, et à la hausse des
taxes sur le carburant. Les difficultés des transporteurs interurbains
affectent davantage les services dans les régions. Selon le
système en vigueur, la Commission des transports du Québec
accorde l'exclusivité à un transporteur sur une desserte
achalandée, mais l'oblige à fournir des services sur des parcours
non rentables. Mais, en raison des pertes encourues par les transporteurs au
cours des dernières années, la Commission autorise de plus en
plus l'abandon de parcours non rentables; depuis trois ans, 36 liaisons
étaient abandonnées, au Québec.
Les transporteurs en veulent particulièrement à la
concurrence déloyale de Via Rail. Ils considèrent qu'ils se font
voler avec leurs propres taxes, parce qu'ils paient des taxes qui servent
à nourrir leurs concurrents par des subventions, puisque les subventions
du fédéral à Via Rail, 400 000 000 $ par année,
font en sorte que le prix du billet de train ne couvre que 30 % des coûts
alors que le prix du billet d'autobus doit couvrir 100 % des coûts de
transport en autobus. L'organisation actuelle du transport interurbain est
complètement insensée, absurde, même ridicule.
Québec donne l'exclusivité des parcours rentables à un
transporteur par autobus pour maintenir des services dans les régions
alors que le fédéral fait de la concurrence déloyale aux
transporteurs par autobus sur ces mêmes parcours. En plus, le
fédéral a le culot de couper les services de Via Rail dans des
régions. Alors, est-ce que le ministre est d'accord avec l'analyse des
transporteurs interurbains par autobus ou si le ministre n'a pas d'opinion
là-dessus?
M. Elkas: Sûrement, le ministre a une opinion
là-dessus. Je reconnais le problème. Ça fait, quoi, 18
mois qu'on travaille avec les transporteurs interurbains, où on se
prépare une stratégie. Reconnaissant que cette concurrence
déloyale existe, qu'elle a un impact énorme sur des lignes non
rentables, j'ai rencontré à maintes reprises les transporteurs
comme tels, je leur ai expliqué qu'ils avaient mon appui. À deux
occasions, je suis intervenu auprès du ministre Corbeil:
dernièrement, le 8 avril, et aussi l'automne passé. J'ai
demandé, l'automne passé, que le fédéral
éclaircisse sa position, qu'on en sache un petit peu plus, à
savoir quelle direction ils doivent continuer à prendre vis-à-vis
de Via Rail et, dernièrement, j'ai demandé au ministre Corbeil de
reconnaître le problème qu'on crée dans les
régions.
Vous savez, je ne suis pas aveugle au fait qu'une fois qu'on coupe des
lignes qui ne sont pas rentables, il y a toujours une demande des gens qui vont
toujours favoriser le transport en commun comme tel. Le service n'existe pas,
mais il y a une grosse pression sur les municipalités ainsi que sur le
gouvernement provincial de mettre en place un service collectif, et puis il
faut trouver des moyens de le faire. S'il n'y avait pas de cette concurrence
déloyale, M. le Président, il est évident que les lignes
qui sont rentables pourraient permettre aux transporteurs interurbains d'offrir
du service dans des lignes qui sont moins rentables. Ça, les gens, les
transporteurs interurbains le reconnaissent et ils sont prêts à
agir, sauf qu'il va falloir qu'une politique soit établie auprès
de Via Rail, ce qu'on espère que le gouvernement fédéral
va faire dans les mois qui suivent.
M. Garon: Qu'est-ce que le ministre pense de l'organisation du...
Bien, est-ce que le ministre fédéral a réagi ou...
M. Elkas: Bien, ça dépend de la position que va
prendre l'ONT. C'est sûr que le ministre fédéral... Et le
fédéral a toujours le dernier mot. Mais j'ai l'impression que,
oui, ils vont agir. Ce n'est pas dans nos intentions de fermer Via Rail non
plus.
M. Garon: Le problème est plus gros... C'est parce
que...
M. Elkas: II va sans dire que c'est important, dans la politique
de transport, que, oui...
M. Garon: Oui, mais...
M. Elkas: ...il y a de la place pour l'ensemble des deux.
M. Garon: Non.
M. Elkas: II y a de la place pour le chemin de fer, puis il y a
de la place aussi pour le transporteur interurbain. Mais ce que je n'accepte
pas et puis c'est partagé dans mon ministère et par notre
gouvernement, c'est qu'il n'y ait pas cette subvention qui va nuire aux
transporteurs interurbains. Puis ça, notre position est assez
claire.
M. Garon: II y a plus que ça. C'est que, essentiellement,
par la Commission des transports, vous demandez de donner des lignes rentables
à des gens, puis vous les obligez à faire des parcours pas
rentables...
M. Elkas: M. le Président... M. Garon: ...et... Un
instant.
M. Elkas: M. le Président, permettez-moi donc, une
minute... M. le Président, j'ai donné une réponse...
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. Elkas: ...à cette question, puis M. le
député de Lévis était en discussion...
M. Garon: Non, non.
M. Elkas: ...avec, oui, le recherchiste.
M. Garon: Laissez-moi donc finir. C'est moi qui pose les
questions. Le ministre, je pense bien qu'il faudrait qu'il reste plus dans un
pays démocratique pour avoir plus le sens démocratique. La base
démocratique... c'est l'Opposition qui pose les questions, le
gouvernement qui y répond. Mais, qu'est-ce que vous voulez...
M. Elkas: J'ai répondu.
M. Garon: ...il va dans des pays où on a comme devise
«la torture interroge et la douleur répond». Ce n'est pas le
même genre de façon de concevoir la démocratie. Alors, je
vais vous dire ceci. Ce que je lui demande, c'est ceci. C'est que le
ministère, à la Commission des transports, ce que je dis, elle
donne les permis à des gens dans les lignes rentables et elle oblige des
gens à prendre des circuits non rentables. Le ministère
fédéral, lui, a une loi où il oblige à la
rentabilité des chemins de fer, dans l'Est, puis il élimine les
circuits pas rentables et, en plus, il subventionne les chemins de fer dans les
circuits rentables qu'il utilise en compétition avec les autobus.
Là, vous vous retrouvez avec un plan qui est inexistant, qui n'a ni
queue ni tête. À ce moment-là, ce qu'elle fait, la
Commission des transports, c'est absurde. Je ne dis pas que le but qu'elle vise
n'est pas bon, mais si on tient compte de la politique fédérale,
c'est l'absurdité totale et, là, à ce moment-là,
les gens de l'autobus... Moi, je vais vous dire une chose, devant un
système de même, je n'investirais pas un cent dans l'autobus, si
j'étais en affaires parce que les gens vous font créer un
système... Si la Commission des transports... Je comprends qu'elle le
fasse, mais le fédéral détruit cette politique.
M. Elkas: Question? M. Garon: Bien, c'est...
M. Elkas: Question, j'ai répondu. Vous venez juste
de...
M. Garon: Oui. Bien. Oui, oui. (17 h 20)
M. Elkas: ...presque dire ce que j'ai expliqué au
président.
M. Garon: Oui, mais, M. Corbeil, vous lui parlez, là, vous
lui dites ça. Mais il dit quoi?
M. Elkas: On attend la décision, là, on va
déposer. On attend la position de l'ONT.
(Consultation)
M. Elkas: Je pourrais vous déposer... M. le
Président, je pourrais déposer la lettre que j'ai envoyée
au ministre Corbeil, la dernière...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...ainsi que la lettre que j'ai envoyée à
Pierre Maheux, président de l'Association des propriétaires
d'autobus du Québec, en lui versant aussi une subvention ad hoc d'un
montant de 10 000 $ pour les préparer devant FONT.
M. Garon: Comment le ministre explique-t-il que la Commission des
transports du Québec autorise de plus en plus l'abandon de parcours non
rentables alors que le transport des personnes est un secteur
réglementé dont l'un des objectifs est d'assurer des services
dans les régions?
M. Elkas: II est évident qu'on veut s'assurer que le
service soit maintenu. La préoccupation, c'est que si on ne donne pas,
on ne répond pas à la demande de
certains de nos transporteurs qui doivent nous faire la preuve qu'il y a
des lignes non rentables où ils font la desserte, qu'il y a un impact
très négatif sur les lignes qui sont rentables qui pourrait
vraiment affecter le maintien du service des lignes rentables, là, il
faut prendre des décisions. Alors, peut-être que le
président pourrait aller en additionnel.
Une voix: Chaque fois qu'on a une demande de suppression de
services, on va dans les municipalités, on oblige le titulaire à
venir démontrer que son exploitation n'est pas rentable. S'il
démontre effectivement qu'elle n'est pas rentable et que le commissaire
qui l'entend est d'accord avec ça, il rend sa décision, il
autorise la suppression du permis, justement, du service, le contraire c'est
l'absurde, parce que si c'est vraiment déficitaire, dans un cas
où c'est une grosse compagnie qui a des lignes payantes, on peut
peut-être invoquer l'ensemble des opérations pour dire: Vous
faites de l'argent sur Québec-Montréal, vous allez continuer
à faire du service en Gaspésie pour... Mais, lorsque c'est un
particulier qui a une ligne unique et qu'il est seul, quand même qu'on
voudrait ne pas lui permettre, deux mois après, il serait en faillite,
ça revient à la même chose. La loi prévoit que, s'il
cesse pendant 30 jours, le règlement, s'il cesse pendant 30 jours, on
annule son permis. Chaque fois, avant d'autoriser une suppression du service,
on va dans les municipalités faire une enquête locale pour
permettre à l'usager qui est souvent un particulier, évidemment,
qui n'a pas d'automobile, qu'il puisse venir se faire entendre. Depuis 1987
qu'on fait ce processus et, évidemment, la plupart du temps... Ça
arrive qu'on mette fin à des services. Lorsque le titulaire du permis
est une compagnie solvable et qu'il a des lignes intéressantes et
payantes...
(Consultation)
M. Garon: Est-ce qu'on se rend compte actuellement que ceux qui
paient, au fond, pour tout ça, ce sont les régions au
Québec, qui paient pour ça, parce qu'elles se font faire des deux
bords? Je comprends les arguments qu'on donne, sauf que les régions,
actuellement, se font désorganiser, se font dépouiller et les
services diminuent à cause de l'incohérence, malgré les
mots d'amour du ministre pour le fédéralisme. Elles se font
dépouiller par un régime fédéral qui n'est pas
capable de s'harmoniser. Puis, là, on ne peut pas dire qu'il ne peut
pas... On ne peut pas dire... M. Corbeil ne peut pas vous accuser d'être
un maudit séparatiste, vous êtes un maudit
fédéraliste, plutôt. Je ne peux pas vous dire...
M. Elkas: Je suis fier de l'être, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Ah, mais oui, mais il faudrait que cet amour donne
quelque chose. C'est l'amour le plus stérile que j'ai vu de ma vie.
Ça ne donne rien. Il n'y a pas quelqu'un qui est aussi amoureux du
fédéralisme, dans le Parlement, que le ministre des Transports.
Ça ne produit rien. Tout ce que je vois avec le fédéral,
on se fait faire partout.
M. Elkas: Je sais ce que ça produit, M. le
député de Lévis, lorsqu'on va à l'extérieur,
l'image que ça donne, d'être canadien.
M. Garon: Bien oui, on est endetté par-dessus la
tête.
M. Elkas: Je sais aussi, M. le député de
Lévis, ce que c'est que de monter une politique sur les chemins de
fer...
M. Garon: On fait la charité à crédit.
M. Elkas: ...au niveau du Canada, pour nous permettre de
transporter la personne et la marchandise d'une façon efficace.
M. Garon: Ah oui.
M. Elkas: Mais ce n'est pas en mettant une croix, du jour au
lendemain, sur Via, mais d'essayer de trouver le bobo pour s'assurer que les
deux soient rentables.
M. Garon: Oui, mais là...
M. Elkas: C'est ça, le but. Vous, votre discours est bien
simple: On va mettre une croix sur tout ce qui est feuille d'érable.
M. Garon: Non, non.
M. Elkas: La présence de ça, on n'en veut pas, sans
regarder les conséquences que ça peut apporter à
l'ensemble des sociétés, soit québécoise, de
l'Ontario ou autres provinces. Mais c'est important d'avoir une politique et
c'est ça qu'on a dit au ministre des Transports du Canada.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: II est très, très important... Il
comprend ça et c'est pour ça qu'il a mis des comités sur
pied, pour étudier cette question, et c'est pour ça que notre
ministère, le seul ministère dans toutes les provinces du Canada
qui a déposé un plan de transport ferroviaire, le seul, la seule,
quelque chose qui se tient debout. Parce qu'on ne veut pas, du jour au
lendemain, fermer l'ensemble parce que, oui, on a un problème au niveau
de la desserte des régions. Notre objectif, c'est de nous assurer que
les lignes rentables subventionnent en effet les lignes qui sont non rentables.
Ça, cette politique-là, elle n'est pas nouvelle. Elle existe
ailleurs, dans les télécommunications, comme exemple. C'est
sûr que les grandes agglomérations paient pour les endroits
où c'est moins rentable. Et ça, si le gars... si le monopole...
Et dans le cas dont on parle, le transporteur
interurbain a un monopole, mais, comme on dit en anglais, si vous
permettez, «You cannot have your cake and eat it too».
M. Garon: Oui, c'est possible parce qu'ils l'ont, dans l'Ouest,
eux autres. Ils n'ont pas besoin d'en faire, de plan de transport, parce qu'ils
ont 22 000 kilomètres de chemin de fer non rentables qui sont
subventionnés à la planche, les wagons fournis gratis par le
gouvernement fédéral et l'assistance sociale qui coûte le
plus cher au Canada, c'est l'agriculture de l'Ouest.
M. Elkas: Non. Je vous parle...
M. Garon: Ne nous contons pas d'histoire, là.
M. Elkas: Je vous parle, M. le député,..
M. Garon: Ça coûte une fortune et, là, le
ministre, il est heureux, il trouve ça bien. Nous autres, le Canada, on
est un des pays les plus endettés au monde et on fait la charité
à crédit. Alors, écoutez, là, ne nous contons pas
d'histoire, là.
M. Elkas: Prenons votre option, M. le député de
Lévis. Prenons votre option aussi. Regardez l'ensemble des contributions
qui se font ailleurs aussi.
M. Garon: Comment ça?
M. Elkas: Regardez ce que ça peut nous coûter aussi,
votre option, qui est l'indépendance.
M. Garon: Ça coûte quoi? C'est le
fédéralisme qui est dans la merde, ce n'est pas nous autres,
là. C'est le fédéralisme qui est dans la merde, là,
endetté pardessus la tête.
M. Elkas: C'est le Père Noël qui va payer. M.
Garon: Un régime qui ne marche pas. M. Elkas: C'est le
Père Noël qui va payer. M. Garon: Des quêteux
montés à cheval.
M. Elkas: Je vous vois aller, M. le député de
Lévis. Ne parlez à personne, on va s'isoler, on va faire du
Québec l'Albanie, Albania.
M. Garon: Non, mais peut-être le Danemark. M. Elkas:
Vous avez déjà visité l'Albanie?
M. Garon: La plus grande qualité de vie au monde, c'est le
Danemark, 5 000 000 de population comme le Québec, à peu
près...
M. Elkas: La Suède?
M. Garon: La Suède, 8 000 000 de population. M. Elkas:
La Suisse?
M. Garon: La Suisse, 8 000 000 de population. M. Elkas: Le
taux de chômage de la Suède?
M. Garon: Le Canada, qui est un accident historique dû
à l'Indépendance américaine, où l'Angleterre a
essayé de mettre au nord ses colonies ensemble, et qui est resté
au nord.
M. Thérien: Un système qui n'existe pas marche tout
le temps. Un système...
M. Garon: Vous, le député de Rousseau... Il s'est
présenté à la convention du Parti québécois,
ils l'ont battu et, depuis ce temps-là, il est libéral. Alors, si
le Parti libéral prend les restants qu'on ne prend pas, là...
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Lévis, s'il vous plaît, s'il vous plaît.
M. Garon: Le député de Rousseau, là...
Le Président (M. Charbonneau): S'il vous plaît, la
pertinence du débat, M. le député de Lévis.
M. Garon: II y en a un, dans l'Évangile, il s'appelle
Judas.
Une voix: II s'est...
Une voix: Mais, lui, il a compris son erreur. Le
Président (M. Charbonneau): Alors... M. Garon: Les 30
deniers.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce qu'on revient aux
crédits, s'il vous plaît?
M. Elkas: Est-ce que je peux prendre deux minutes de
«break», M. le Président?
Le Président (M. Charbonneau): Alors, est-ce qu'on peut
prendre quelques instants?
M. Garon: Le ministre, il prend souvent des
«breaks».
Le Président (M. Charbonneau): Vu l'entrée de la
présidente de la commission, on va prendre quelques instants...
M. Garon: Je vois que le ministre a besoin souvent de
«breaks».
Le Président (M. Charbonneau): ...pour souligner son
retour triomphal. Alors, je suspends pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 29)
(Reprise à 17 h 36)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux afin de
poursuivre l'étude des crédits budgétaires du
ministère des Transports. Au moment de la suspension, nous
étions...
M. Garon: Nous en étions aux iniquités dans le
transport interurbain. Est-ce que le ministre en arrive à la conclusion
que la Commission des transports procède à la
déréglementation du transport interurbain des personnes sans
qu'un débat véritable ait eu lieu sur ce sujet?
M. Elkas: Excusez, là, j'ai...
M. Garon: Est-ce que le ministre en arrive à la
conclusion, ou pense ou réfléchit à ça, que la
Commission des transports est en train de procéder graduellement
à la déréglementation du transport interurbain des
personnes sans qu'il y ait eu de débat public à ce sujet...
M. Elkas: Pas du tout.
M. Garon: ...en enlevant des lignes, et...
M. Elkas: Pas du tout. Pas du tout.
M. Garon: Alors, comment le ministre entend-il assurer le
maintien d'un service adéquat de transport de personnes dans les
régions? Je sais qu'il est préoccupé par le transport des
personnes à Montréal, le transport en commun, mais, dans les
régions, est-ce qu'il a une préoccupation? Parce que là,
actuellement, ils sont de moins en moins bien desservis, dans les
régions.
M. Elkas: M'accuser de ne pas me préoccuper de
ça... C'est totalement faux. Oui, il y a des régions où on
a remarqué, on a été avisé, où il y avait
des lignes qui avaient été abandonnées. La question,
c'est: Qu'est-ce qu'on peut faire avec le milieu municipal pour, en effet,
trouver un autre mode de transport collectif?
M. Garon: Et qu'est-ce que vous visez? M. Elkas: Qu'est-ce
qu'on vise? M. Garon: L'autre mode, ça va être quoi? M.
Elkas: Un mode de transport collectif, oui. M. Garon: Comme
quoi?
M. Elkas: Transport, taxi en commun, par exemple.
M. Garon: Non, non, mais interurbain, là, je parle,
là.
M. Elkas: Bien, interurbain... Les régions dont on vous
parle, c'est de s'assurer que les régions éloignées, les
espèces de «feeders», si vous me permettez, peuvent se
rejoindre à un point où ils peuvent prendre la ligne qui dessert
la région.
M. Garon: Comment le ministre envisage-t-il l'avenir du transport
interurbain, au Québec?
M. Elkas: Comment?
M. Garon: Comment le ministre envisage-t-il... Il y a trop de
gens qui parlent, là. Comment le ministre envisage-t-il l'avenir du
transport interurbain, au Québec?
M. Elkas: II y a une politique qui va être
dégagée d'ici à la fin de l'année, suivant les
problèmes, donc, qu'on a vus, où on a vu des lignes
disparaître, et des lignes dans les régions. Mais il
n'empêche que les régions, comme telles, les grands centres, dans
les agglomérations, soit dans le nord-ouest ou dans l'est, aux centres
comme Québec et Montréal, les lignes existent. Ce sont ce qu'on
appelle des lignes rentables. Où on a notre problème et notre
grande préoccupation, c'est dans les régions, où ce sont
les petites lignes qui s'amènent sur les lignes principales, et puis,
c'est justement là, ce qu'on peut trouver, et on va dégager une
politique sur cette question d'ici à la fin de l'année.
M. Garon: Quand vous dites que vous allez arriver à une
politique avant la fin de l'année, d'ici à la fin de
l'année, qui travaille là-dessus? Est-ce qu'on consulte les gens
des régions? Est-ce qu'on leur demande leur opinion, comment ils voient
ça, le transport collectif, dans les régions? Ou est-ce que c'est
fait à huis clos...
M. Elkas: Non, non, il n'y a rien qui est fait à huis
clos...
M. Garon: ...intra-muros?
M. Elkas: Non, non, il n'y a rien de fait à huis clos, M.
le député de Lévis. Vous me connaissez assez bien que,
lorsqu'on décide de poser des gestes on y va en consultation. On a fait
les preuves dans le passé. Je vais demander à M. Gordon Smith, de
mon ministère, de vous dire exactement comment on s'y prend pour aller
de l'avant dans des dossiers semblables, surtout celui dont vous parlez.
M. Garon: Mais qui va faire la consultation? (17 h 40)
M. Elkas: M. Smith. M. Garon: M. Smith.
M. Smith (Gordon): La démarche qu'on a initiée au
ministère est divisée en deux étapes. La première,
c'est une analyse de l'offre et de la demande de transport. Pour avoir des
données et des informations sur ce volet, on a travaillé en
collaboration avec l'Association des propriétaires d'autobus, l'APAQ.
L'automne dernier, on a réalisé une prise de données sur
toute l'évolution de l'offre de services, le nombre de places
disponibles, l'utilisation des services. On a fait également une analyse
des abandons de services, des réductions de services. Cette
première partie devrait être disponible d'ici la mi ou la fin juin
comme premier volet. Déjà, les analyses préliminaires, les
données préliminaires qu'on a, on va les échanger avec
l'Association des propriétaires d'autobus pour valider les constats
qu'on fait.
La deuxième partie consiste à aller chercher maintenant
des données financières pour avoir un portrait plus précis
de la situation financière des entreprises elles-mêmes.
Là-dessus, on s'est entendu avec l'Association des propriétaires
d'autobus également sur le type d'information qu'elle pourrait nous
rendre disponible, d'avoir également une vision sur le plan financier de
la situation et de l'évolution des entreprises.
Ce qu'on vise, c'est d'établir ce qu'on appelle un réseau
de base, d'identifier un réseau de base qu'il serait absolument
nécessaire de maintenir et pour lequel les régions seraient
suffisamment desservies. Une fois ce travail-là terminé,
ça pourrait être présenté, effectivement, pour une
consultation plus large. On est à l'étape de la cueillette de
données. Il n'y a à peu près pas d'information, comme vous
le savez, sur le transport interurbain par autobus.
La première partie, c'est un travail qui a été fait
par le ministère lui-même, avec la collaboration des transporteurs
pour aller chercher de l'information sur quelle est l'offre de services, quelle
est la demande de services. La deuxième partie, maintenant, va se faire
à partir d'une normalisation de l'information financière pour
vérifier notamment des hypothèses, comme vous mentionniez tout
à l'heure, sur la question de l'interfï-nancement entre les
réseaux, etc. Les transporteurs, présentement, sont intimement
associés à toute la démarche de cueillette
d'information.
M. Garon: Mais comment le ministre peut-il dire qu'il va
présenter une politique avant la fin de l'année alors que vous
êtes seulement à l'étape de la cueillette des
données?
M. Smith: La première partie de la cueillette de
données est complétée, sur l'offre de services. La partie
de la donnée financière reste maintenant à être
refaite, mais il sera possible d'identifier, à partir des principaux
transporteurs... Je veux dire, il y a quand même quelques transporteurs
qui desservent le principal corridor de base. Donc, ce qu'on pense, c'est,
à partir de là, être capable d'identifier les approches
à retenir quant aux orientations à privilégier.
M. Garon: Dans cette perspective, est-ce que, dans le but de
faire une politique, vous avez l'intention ou le ministre a l'intention de
consulter M. Corbeil avec les chemins de fer et Paul Tellier, un autre grand
fédéraliste?
Une voix: Tellier?
M. Garon: Tellier. C'est Paul Tellier, un autre grand
fédéraliste. Alors, est-ce que... pour voir une harmonisation
dans les politiques du fédéral, les politiques du Québec,
parce que... Comment pouvez-vous arriver à une politique du transport
interurbain si vous avez la compétition du fédéral qui
subventionne à la planche les chemins de fer?
M. Elkas: Ça va dépendre de ce qu'on va
dégager comme politique. C'est sûr que ça va être
partagé. Si on a besoin de l'approbation ou de l'aide ou de la
coopération du ministre des Transports fédéral, bien
sûr qu'on va en discuter avec eux. Ce n'est pas des gens qu'on met
à côté. C'est dans l'intérêt de M. Corbeil,
comme dans mon intérêt, de nous assurer que la desserte se fasse.
M. Corbeil a déjà avisé Via Rail des coupures qu'il va y
avoir au niveau des subventions à mesure que... Mais de savoir combien
ils vont en couper dans les temps qui courent et puis quelle sorte de
subvention il envisage et quelle sorte de politique vis-à-vis du chemin
de fer qu'eux vont dégager. Parce que, n'oublions pas une chose...
M. Garon: Est-ce que vous avez présenté....
M. Elkas: N'oublions pas une chose, M. le député de
Lévis, je reviens à la charge qu'on veut faire la promotion du
chemin de fer parce que c'est une voie, c'est une façon de transporter
soit la marchandise ou la personne d'une façon très efficace. On
le voit en Europe, on le voit avec l'achalandage, que ce soit la X2000 d'ABB,
en Suède, ou avec le TGV de la France. C'est un mode qu'on doit regarder
de près, habituer et changer les habitudes des gens de le prendre de
plus en plus et de payer les frais pour supporter ce mode de transport. Mais je
suis d'accord avec vous, il ne faudrait pas qu'on commence à
subventionner sur le dos de l'autre.
M. Garon: La consultation que fait M. Smith au gouvernement pour
le ministère des Transports actuellement, ça doit arriver... Ce
que vous voulez présenter avant la fin de l'année, est-ce que
c'est un livre bleu, un livre blanc, vert? Est-ce que c'est un document pour
consultation, un document pour débat public ou un document pour
énoncé de politique? C'est quoi, exactement?
M. Smith: Ce qu'on pense dégager, ça va être
plutôt les constats par rapport à la situation, les causes
de cette situation-là et quelles sont les avenues possibles
d'intervention et, à partir de là, consulter les gens sur quelles
seraient les voies en vertu desquelles le ministère pourrait prendre
action pour maintenir ce réseau de base là et identifier, en
termes d'orientation, quels seraient les corridors de base dont le
Québec a absolument besoin pour desservir ses régions, en tenant
compte de l'offre de services qu'il y a ailleurs, notamment sur le
ferroviaire.
M. Garon: Est-ce que l'administration, il y a eu un mandat...
Documents déposés
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, avant que vous poursuiviez, j'aimerais
déposer officiellement les lettres adressées à M. Jean
Corbeil et M. Pierre Maheux.
M. Garon: Est-ce que les fonctionnaires travaillent sur un mandat
du ministre ou si c'est une proposition que les fonctionnaires veulent faire
éventuellement?
(Consultation)
M. Elkas: M. le député, préoccupé par
la perte au niveau du chemin de fer, le problème au niveau du
camionnage, le transport interurbain de la personne, on a fait deux jours avec
des gens du ministère, deux jours pleins où on a parlé des
problèmes, chacun. Il est sûr et certain que vous allez comprendre
que chacun défend son mode de transport, si vous permettez. Ça
nous a permis de mieux comprendre ce que les gens représentaient. De
ça, se sont dégagés des comités à qui ont
été donnés des mandats spécifiques pour regarder.
Dans le cas du transport interurbain, l'APAQ m'avait aussi demandé de
regarder et d'essayer de dégager, donner un coup de main à ces
gens-là, et c'est de notre propre initiative qu'on est allés de
l'avant avec ce mandat.
M. Garon: Quand vous dites de votre propre initiative, c'est un
mandat de qui, à la base? Le groupe qui travaille, M. Smith travaille
sur un mandat de qui, là?
M. Elkas: Le mandat du ministre. C'est partagé. M.
Garon: Est-ce qu'il est écrit, ce mandat-là? M. Elkas:
Non. M. Garon: II n'est pas écrit.
M. Elkas: Non. Je ne me souviens pas qu'on ait écrit un
mandat au niveau du chemin de fer non plus, comme tel. Non, il n'y avait pas eu
des écrits. Je ne pense pas que c'est nécessaire. On peut se
parler...
M. Garon: Bien, ça dépend.
M. Elkas: On se parle.
M. Garon: Ha, ha, ha! Vous parlez, mais, normalement, si on veut
énoncer une politique, il faut circonscrire ce qu'on veut, quel est
l'objectif visé. La meilleure façon, c'est toujours de savoir
quel objectif on vise. Mais là, s'il n'y a pas de mandat écrit,
c'est un peu comme Christophe Colomb, il ne sait pas où il s'en va, il
ne sait pas où il est quand il arrive et il ne sait pas par quel chemin
il va passer pour y aller. Un mandat, ça a pour but de délimiter
et de circonscrire ce qu'on cherche.
M. Elkas: II y a un plan d'étude, un plan de travail qui a
été... On pourra le déposer aussi. D'ailleurs, c'est dans
notre mission. Vous allez comprendre. Peut-être que ça n'existait
pas dans le temps, mais le ministre des Transports s'engage avec le
ministère à s'assurer qu'on répond à notre mission.
Et notre mission, c'est le transport de la personne et de la marchandise. (17 h
50)
M. Garon: Oui, c'est bien gentil, ça. Vous avez de bonnes
intentions. Je n'ai même pas le droit de supposer que vous en avez des
méchantes. Je ne prétends pas que vous avez de méchantes
intentions. Vous avez de bonnes intentions, mais vous ne pouvez pas rien que
nous dire: Nous autres, on a des bonnes intentions concernant le transport en
commum, le transport interurbain et tout ça, et on va s'en occuper.
Ça ne peut pas être juste ça. Mais le ministre, en termes
d'orientation, quand M. Smith travaille là-dessus, il travaille pour
arriver à quoi? Le but recherché, c'est quoi? L'objectif
visé, c'est quoi? C'est pour ça que je dis «un
mandat». Vous allez voir un avocat pour vous défendre ou bien pour
faire quelque chose pour vous, vous ne dites pas: Bien, fais quelque chose, tu
me montreras ça. Vous ne demandez pas ça. Vous dites: Je veux
avoir, je vise, je cherche quelque chose. Si c'était vous qui payiez M.
Smith avec votre argent plutôt qu'avec l'argent des contribuables, j'ai
l'impression que le mandat serait plus précis. Vous voudriez qu'il
cherche quelque chose en particulier.
Là, c'est parce qu'on ne réussit pas trop, trop à
savoir. Vous dites: II n'y a pas de mandat précis. Il n'y a qu'au
gouvernement que des choses de même se passent. Dans la vie privée
où les gens paient pour les services qu'ils ont, habituellement, ils
savent ce qu'ils veulent.
M. Elkas: Je vais permettre à mon sous-ministre adjoint,
M. Liguori Hinse, de vous donner un ensemble de ce qu'on vise. C'est sûr,
notre mission, c'est de nous assurer que notre clientèle, qui est le
contribuable, qui veut se doter d'un service de transport en commun, que ce
soit interurbain ou en commun, urbain, qu'elle soit bien desservie. Comment s'y
prendre? Je vais laisser le soin au sous-ministre...
M. Garon: Ce n'est pas ça que je vous demande,
là. Ce que je vous demande...
M. Elkas: Laissez-moi répondre à...
M. Garon: Écoutez, ce n'est pas ça que je vous
demande. Vous me dites: Les fonctionnaires vont vous expliquer. Je comprends,
ils vont m'expliquer quelque chose, mais ce n'est pas ça que je demande.
Je demande: Le ministre, lui, a demandé quoi à sa boîte? Il
a demandé quoi à son ministère? Il a demandé de lui
produire quoi? Il a demandé quelque chose ou il n'a rien demandé,
pour que le ministre dise: Nous autres...
M. Elkas: Bien, c'est sûr qu'on a demandé de
s'assurer de la survie d'un système qui va faire la desserte de ces
gens-là, mais pas un système qui va forcer le gouvernement
à arriver, de notre côté, avec des subventions qui n'auront
plus de fin. C'est de trouver des modes de transport qui vont répondre
à chaque région. Vous allez comprendre que ce qui est offert
à l'Abitibi ne fonctionnerait peut-être pas dans le bout de
Gaspé. C'est d'identifier la problématique dans chacune des
régions et y répondre avec des nouvelles technologies, si
nécessaire, des nouvelles façons de financement, si
nécessaire. C'est de parler avec le milieu, parler avec les experts.
C'est ça qu'on vise. Le but, c'est de s'assurer que ces gens-là
se fassent transporter.
Quand je regarde le comté de Bellechasse, on regarde l'ensemble
du territoire et je dis: Oui, c'est différent de ce qu'on retrouve dans
le bout de Château-guay. Qu'est-ce qu'on peut faire pour ces
gens-là, pour ne pas que ça coûte les yeux de la tête
aux contribuables? Le député de Lévis est le premier
à crier: «Climbs on the highest peaks and yells, it costs too
much.» Mais là, le mandat, c'est de nous assurer qu'on donne un
service au moindre coût, un service qui soit attrayant, un service qui
soit confortable et fiable et qui sera maintenu pendant des années, pas
quelque chose qu'on peut changer du jour au lendemain et dire: Prenez-le.
M. Garon: Je voudrais savoir si le ministre a donné un
mandat à ses fonctionnaires, sinon, si le sous-ministre en a
donné un aux fonctionnaires, M. Gordon Smith, par exemple. S'il y en a
un, mandat, quelque part, est-ce qu'il y a moyen d'en avoir une copie? C'est
ça que je voudrais savoir seulement. Y a-t-il quelqu'un qui a
donné un mandat quelque part, là-dedans, pour
décrire...
M. Elkas: On va déposer le plan de travail. Vous allez le
retrouver à l'intérieur...
M. Garon: Avec le mandat?
M. Elkas: Oui, vous allez le trouver à l'intérieur
du plan de travail.
M. Garon: Le plan de travail, normalement, doit suivre un mandat
qui a été donné.
M. Elkas: Vous allez le trouver à l'intérieur du
plan de travail qui est le résultat des discussions que j'ai eues avec
le sous-ministre des Transports.
M. Garon: Ça marche. Est-ce que vous avez eu une
réponse? Vous avez déposé...
M. Elkas: Maintenant, si vous le permettez, j'aimerais donner la
parole au sous-ministre adjoint, M. Liguori Hinse, qui peut vous donner une
idée comment ça peut aller mal dans un milieu semblable.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Hinse.
M. Hinse (Liguori): M. le député, vous avez
parlé tout à l'heure d'une forme de consultation.
Personnellement, je me suis rendu avec deux membres de la Direction du
transport des personnes dans le comté de Bellechasse, me rendre compte
d'un problème qui avait eu lieu sur place, d'un transporteur qui avait
dû cesser ses opérations. Alors, la population nous avait
demandé une rencontre, les maires, les MRC, pour voir s'il n'y avait pas
possibilité d'avoir une forme différente de transport, non plus
par des gros autobus, mais peut-être par des minibus ou même des
taxis adaptés. Alors, c'est ça, l'objet un peu de tout ce qu'on
essaie d'étudier à travers toutes les régions du
Québec, d'essayer d'avoir un portrait: c'est quoi, le problème
dans chaque région. Quand on aura ce portrait-là on sent
déjà qu'il y a un problème de vieillissement du parc
d'autobus est-ce qu'il y aura, en termes d'une politique, des
possibilités, par exemple, sur le plan de la fiscalité, d'avoir
un certain encouragement à ce que le parc d'autobus puisse se rajeunir
pour donner une chance aux transporteurs interurbains de continuer à
maintenir le service? Est-ce qu'il y aura possibilité d'avoir pour eux
des véhicules, sur le plan de la réglementation, plus petits,
leur permettre une diversité de transport, par exemple, transport des
colis, dans ces régions-là, qui viendrait donner un petit revenu
d'appoint à ces transporteurs par autobus passagers? C'est là
autant de choses qu'on veut essayer de cerner pour voir si, dans le cadre d'une
politique, on ne pourrait pas en arriver à établir des
paramètres comme ceux-là.
Alors, là, on a un plan de travail. M. Smith est en charge de ce
plan de travail là avec son équipe. On va arriver au mois de juin
avec la problématique connue. On devrait au cours de l'automne,
normalement, vérifier certaines hypothèses. Et moi, je vais
sûrement conseiller au ministre qu'on puisse aller en région
vérifier ces hypothèses-là, d'une forme ou d'une autre,
avant de camper une politique. C'est un peu l'allure qu'on prend dans le
dossier.
M. Garon: J'aimerais savoir si, suite aux lettres que vous avez
envoyées à M. Pierre Maheux, le 9 mars, et à M. Jean
Corbeil, le 8 avril, il y a eu des réponses, à part les
accusés de réception. À la vitesse qu'ils vont au
fédéral, je suis certain que vous n'avez pas encore reçu
les accusés de réception.
M. Elkas: Non. M. Corbeil n'a pas répondu, mais, par
contre...
M. Garon: Est-ce qu'il a accusé réception? Des
fois, un mois pour accuser réception, à Ottawa, c'est court.
M. Elkas: Pas à notre connaissance, mais je peux vous dire
qu'au niveau de M. Maheux, oui, on a l'intention d'aller de l'avant avec la
représentation devant l'ONT.
M. Garon: Et quand vous allez avoir une réponse de M.
Corbeil, est-ce qu'on pourrait avoir une copie de la réponse?
M. Elkas: Je vais voir.
M. Garon: Parce qu'on n'a pas l'intention de vous nuire,
là-dedans.
M. Elkas: On verra. Qu'on me réponde et je verrai à
vous donner une réponse.
M. Garon: Parce qu'Ottawa sait qu'avec vous il y a un
prétendant qui est très doux. Des fois, la présence d'un
autre prétendant plus vigoureux, ça aide.
M. Elkas: «I do not follow that.» Je ne comprends
pas. Je n'ai pas compris.
Train à haute vitesse
M. Garon: Dans les trains... Je passe un mot sur les trains
à haute vitesse. Le 15 mars dernier, The Northeast Corridor Initiative
Inc. a organisé un colloque intitulé «The New Northeast
Corridor and the Economie Revival of New England and the Northeast».
L'une des séances de ce colloque était intitulée:
«The Northeast Initiative Corridor High-speed Rail Between our
Countries». La formation d'un groupe de promotion d'un lien ferroviaire
rapide entre le Canada et les États-Unis aurait été
annoncée. Un fonctionnaire du ministère des Transports ferait
partie du groupe. Rappelons que The Northeast Corridor Initiative Inc. regroupe
des gens d'affaires et des membres du gouvernement des États-Unis, des
États, pardon, du nord-est des États-Unis et son objectif est de
promouvoir le développement d'un train rapide dans cette
région.
Est-ce que le ministre peut nous dire qu'est-ce que... Est-ce qu'il est
au courant de cette réunion? Nous dire aussi qu'est-ce qu'il pense de la
formation du groupe de promotion d'un lien ferroviaire rapide entre le Canada
et les États-Unis et sur la participation de son ministère?
M. Elkas: Un train à haute vitesse est à
l'étude, comme vous le savez, par le gouvernement fédéral,
le gouvernement de l'Ontario et le Québec, et un montant de 6 000
000$...
M. Garon: Je ne parle pas de ça. Ce n'est pas de ça
que je parle, là. Je parle de la rencontre du 15 mars dernier, qui a eu
lieu dans l'État de la Nouvelle-Angleterre, concernant la promotion d'un
lien entre les États-Unis et le Canada et... Parce qu'il y a des gens
qui favorisent que le lien ait lieu avec Montréal. Evidemment, d'autres
pensent à ailleurs, mais c'est une initiative américaine, The
Northeast Corridor Initiative Inc. Ils ont organisé un colloque le 15
mars dernier, aux États-Unis.
M. Elkas: Je n'ai pas eu d'invitation pour assister à ce
colloque.
M. Garon: II y avait quelqu'un de votre ministère qui
était là.
M. Elkas: Bien là, vous m'apprenez quelque chose. (18
heures)
M. Garon: Ça a eu lieu à Warwick, Rhode Island.
(Consultation)
M. Garon: Ça a eu lieu à Warwick, Rhode Island, au
Johnson & Wales Airport Hotel. Warwick, c'est une gentille ville du Rhode
Island où il n'y a pas de taxe de vente.
M. Elkas: De notre côté, ici... Les gens de mon
ministère m'avisent que, oui, il y a un membre de la
Société québécoise des transports qui avait
été invité. C'est autant que j'en sais.
M. Garon: Est-ce qu'il y a quelqu'un de la Société
québécoise des transports, ici?
M. Elkas: Non.
M. Garon: Est-ce qu'on pourrait leur demander d'être ici ce
soir?
M. Elkas: En début de soirée, ils vont être
ici. M. Garon: Oui. O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur ce, étant
donné l'heure, la commission suspend ses travaux à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 01) (Reprise à 20 h
10)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est de procéder à l'étude des
crédits budgétaires du ministère des Transports, secteur
transport, programmes 1, 3, 4, 5 et 6,
pour l'année financière 1993-1994.
Au moment de la suspension des travaux, il y avait une discussion
sur...
M. Garon: Le train à haute vitesse.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député Garon.
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Le transport
interurbain, je pense.
M. Garon: Non, on était rendus au train à haute
vitesse et sur le colloque qui a eu lieu à Warwick, Rhode Island, le 15
mars dernier, concernant la connexion éventuelle, programme très
détaillé, d'ailleurs... J'ai passé proche d'y aller, parce
que je trouvais que c'était un colloque très intéressant
pour l'avenir du Québec, bien plus intéressant que le
tracé vers Toronto. À mon avis, le tracé vers New York est
bien plus intéressant. Alors, c'est pour ça que je veux savoir...
D'abord, ils sont toujours en bout de ligne, comme une concession. Alors, je
voudrais savoir si le ministre peut dire quelque chose sur cette
réunion. Il nous avait dit qu'il nous parlerait de ça à 20
heures, du groupe de promotion d'un lien ferroviaire rapide entre le Canada et
les États-Unis et de la participation de son ministère.
M. Elkas: Mme la Présidente, il est vrai que je
n'étais pas au courant de ce colloque. On avait été
invités... Le directeur général de la
Société québécoise des transports est avec moi
aujourd'hui, Victor Marchand. C'est la personne qui avait été
invitée. Peut-être que M. Marchand pourrait vous en donner un peu
plus. Mais j'ai ouï-dire aussi que le voyage n'a pas eu lieu.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire, le voyage n'a pas eu
lieu?
M. Elkas: On n'y a pas été.
M. Garon: Qui n'est pas allé? M. Marchand n'est pas
allé?
M. Marchand (Victor): Bonsoir. Non, ça a été
annulé à cause de la tempête de neige. Il y a eu une grosse
tempête le 15 mars, aux États-Unis, et ça a
été annulé.
M. Garon: Le colloque au complet a été
annulé? M. Marchand: Oui, monsieur.
M. Garon: Est-ce qu'il a été reporté
à une date ultérieure?
M. Marchand: Oui.
M. Garon: Quand?
M. Marchand: Lundi, le 10 mai.
M. Garon: Est-ce que le ministre a l'intention de faire
participer une délégation?
M. Marchand: J'ai reçu une invitation pour m'y rendre
à nouveau. C'est le même ordre du jour, avec les mêmes
invités.
M. Garon: C'est sur invitation?
M. Marchand: C'est ça.
M. Garon: Qui est invité au Québec?
M. Marchand: À ma connaissance, il y a un
représentant de Via Rail qui s'y rend. Il y a également, du
Québec, je pense, un représentant d'Hydro-Québec, à
cause de l'importance des contrats d'électricité,
l'élec-trification, évidemment, des rails américains. Il y
a aussi un M. Bujold...
M. Garon: Rémi Bujold.
M. Marchand: ...et il y a, je pense, un M. Gon-trin, je ne le
connais pas.
M. Garon: Gontrin ou Gautrin?
M. Marchand: Gontrin. Je n'ai pas eu la liste définitive
des invités. Gautrin ou Gontrin, je ne sais pas.
M. Garon: À quel titre?
M. Marchand: Je ne sais pas.
M. Garon: Est-ce qu'il y a des gens de la ville de
Montréal?
M. Marchand: Je ne sais pas. Il y a des représentants de
la Nouvelle-Ecosse, de l'Ontario, si ma mémoire est bonne. C'est parce
qu'il y a une liste de participants qui a été
expédiée à l'époque et je ne sais pas si elle est
encore valable pour la réunion de lundi.
M. Garon: Moi, je pense que c'est une réunion assez
importante, Mme la Présidente, parce que... On en a même
parlé ici à midi, midi et demi. On disait: Un panel qui
présente le Northeast Corridor Initiative Canada, High-Speed Rail
Between our Countries. Modérateur: Burke, président de Canadian
Connection. Major announcement is to be made regarding the formation of a
public-private advocacy group for high-speed train between Canada and the
United States. Participating in this announcement will be former Canadian
Energy Minister, Rémi Bujold... Il n'a jamais été
ministre, lui. Est-ce que M. Bujold a déjà été
ministre de l'Énergie à Ottawa?
M. Marchand: Je ne sais pas.
M. Garon: En tout cas. The Honourable Rayburn Doucett MLA, former
director of economic development and tourism from New Brunswick; Victor
Marchand, executive director, Québec Transport Corporation; Federal
Senator, John Buchanan, Nova Scotia and Richard Flynn, Chairman, New York Power
Authority.
M. Marchand: Ça, ça fait partie de l'ordre du jour,
je pense, du lundi 10.
M. Garon: Est-ce que le ministre suit ça de proche? Si les
États-Unis pensent avoir un lien avec le Canada, c'est très
important que le lien se fasse par le Québec, plutôt que
d'être en bout de ligne par un train qui va aller des États-Unis
vers l'Ontario et, après ça, finalement, on va être le bout
de ligne. C'est très important, parce que, s'il se fait une ligne de
train rapide aux États-Unis, entre Boston, New York, Philadelphie,
Washington, il va y avoir selon cette ligne, je ne sais pas, mais 70 000 000,
75 000 000 de personnes et, à mon avis, si ce bout de ligne est
connecté à l'Ontario, on manque le bateau correct et pour
longtemps, tandis que, si ce bout de ligne de train rapide est connecté
à Montréal... Et, à Québec, on a un
intérêt aussi à ce qu'il soit connecté à
Montréal parce que, comprenez-vous, si on veut faire du
développement économique avec les sports d'hiver, le tourisme,
etc., s'il faut que les gens passent par l'Ontario avant d'arriver à
Montréal et à Québec, je vais vous dire: Bien, ne
gaspillons pas notre argent là-dedans. Alors, l'intérêt
économique, en termes de développement économique,
ça ne peut pas juste être l'intérêt d'une firme qui
fait des wagons, mais c'est l'intérêt économique du
Québec, en fonction d'un tracé qui va être très
important pour l'avenir.
Je suis content de voir qu'il y a des gens des Maritimes qui sont
là, ils ont un intérêt, eux autres aussi, à ce que
ça passe le plus rapidement possible, c'est-à-dire plus proche,
plus à l'Est. C'est pour ça que je vous demande... Si le
ministre, là-dedans, n'est pas au courant... Mais c'est majeur, cette
affaire-là! M. Bujold, je comprends qu'on dit que c'est un ex-ministre,
un ex-député libéral à Ottawa, mais c'est surtout
un consultant aujourd'hui. Il me semble que les intérêts du
Québec doivent être représentés aussi par quelqu'un
qui est en autorité. Il me semble que c'est majeur, ça, que c'est
très important. C'est bien plus important que les congrès
à Singapour.
Une voix: Es-tu allé à Singapour?
M. Garon: Je suis déjà allé, mais avant
d'être député.
Une voix: Je ne sais pas, mais il paraît que c'est
intéressant.
Des voix: Ha, ha, ha!
(20 h 20)
M. Elkas: Mme la Présidente, bien sûr qu'on
s'intéresse à des liens avec le Nord-Est des États-Unis,
la Nouvelle-Angleterre, où on retrouve énormément de
potentiel. Cette réunion ou ce colloque, c'est exploratoire; tout
simplement, on envoie des gens sur les lieux pour voir quelle sorte
d'intérêt on peut avoir. Ce n'est pas la première fois
qu'on aura eu une présentation sur le lien New York-Montréal;
ça, c'est sûr. Je me rappelle assez bien, dans le temps de M.
Drapeau, maire de Montréal, l'intérêt était
là, mais, par contre, ce n'est pas tous les États qui
étaient prêts à embarquer dans un projet semblable. Il y
avait, je crois, si je me souviens bien, l'État du New Hampshire ou du
Vermont, un des deux, qui était carrément contre le projet et qui
ne voulait pas participer. Il y en avait d'autres aussi. Alors, on va voir ce
que ça donne, puis je suis sûr qu'il y aura des réunions
conséquemment à cette rencontre.
M. Garon: C'est parce qu'il y a des intérêts
très importants. Vous voyez que, là-dedans, les États-Unis
n'ont pas fait leur choix encore entre... Bien, ils n'ont pas fait leur choix,
puis ils s'orientent tranquillement, parce qu'ils font un essai avec les X2000,
actuellement. Les X2000, c'est le renforcissement de rails existants, où
on va enlever ce qu'on appelle en anglais des «loops», parce qu'on
dit qu'il y a beaucoup de détours qu'ils veulent enlever. Mais ils n'ont
pas l'intention de faire, à date, une ligne nouvelle pour un TGV, mais
plutôt utiliser des systèmes qui peuvent utiliser les rails
existants. Au fond, ça veut dire qu'un TGV, si les États-Unis se
lancent dans cette direction-là, ils s'orientent non pas vers un TGV qui
a un nouveau système de rails, mais vers un système de rails
conventionnels, renforcis ou améliorés, ça veut dire,
à ce moment-là, que le train, nous autres, s'il s'en va aux
États-Unis, il va falloir qu'il opère sur un système de
rails qu'il va y avoir aux États-Unis. Et dans le cadre de
libre-échange Nord-Sud, notre avenir est bien plus vers New York et
Boston que vers Regina, ou encore Brandon ou Moose Jaw. Je pense que, sur le
plan stratégique, on a un intérêt très important
à savoir ce qui va se passer là. Si on utilise les rails
existants, on renforcit les rails existants, ça coûte beaucoup
moins cher. Il y a des corrections à faire, mais ça coûte
beaucoup moins cher que d'avoir un nouveau système complet. Dans
l'état d'endettement dans lequel le Canada est, de même que
l'Ontario et le Québec, j'ai le sentiment qu'il va falloir devenir aussi
réalistes que les Américains.
À mon avis, cette réunion-là va être
très importante parce que les gens qui sont mentionnés sont des
gens, dans les différents États, qui manifestent un
intérêt vers une route qui mène vers le nord. Et vers le
nord, nous autres, on a un intérêt à ce que la ligne soit
la plus directe chez nous. Est-ce que le ministre a l'intention d'avoir, sur le
plan politique, des représentants ou simplement des... Est-ce qu'il a
l'intention de s'impliquer davantage?
M. Elkas: Bien, comme je l'ai mentionné, il y a le
représentant de la Société québécoise des
transports
qui va s'y rendre, à ces premières réunions
exploratoires, puis c'est sûr qu'il va y en avoir d'autres, si les gens
trouvent que c'est une formule qui pourrait être très
intéressante pour l'ensemble du milieu. Il faut débuter avec au
moins une réunion pour reprendre... Ce dossier, comme je l'ai
mentionné, date des années soixante-dix. Si on se rend et on ne
voit pas l'intérêt de la part de plusieurs des États-Unis
qui peuvent être affectés par ce mode de transport, surtout si on
construit une nouvelle ligne électrifiée sur leur territoire,
ça va occasionner des coûts pour eux aussi. Est-ce que Vermont,
New Hampshire et Connecticut vont être prêts, eux, à
contribuer lorsqu'ils vont dire que ce service dessert tout simplement
Montréal, Boston ou New York? Ça, c'est des questions que les
gens doivent se poser, puis ils ont peut-être raison de se le demander
aussi.
Vous savez, je pense que c'est le Vermont, dans le temps, qui ne voulait
pas voir les gens du Sud venir vers leur territoire, parce qu'ils voulaient
garder le caractère du Vermont comme il est aujourd'hui. Mais ça
change beaucoup, beaucoup, beaucoup. Ça peut avoir un impact, et c'est
à eux à le mesurer, à l'évaluer.
M. Garon: Bien, je pense que, actuellement, ce qu'ils veulent,
c'est qu'il arrête chez eux.
M. Elkas: Je ne suis pas sûr, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Mais il n'y a pas de problème...
M. Elkas: Bien, je vous dis, là...
M. Garon: ...il peut passer sans arrêter.
M. Elkas: C'est une chose. C'est la position qui a
été prise dans le temps par un des États, peut-être
plus qu'un, peut-être deux ou trois États, dans le temps. C'est
pour ça que l'intérêt n'était pas... l'idée
n'était pas tellement chaude parce qu'on voyait des coûts
énormes partagés seulement par une couple d'États.
M. Garon: C'est vrai, mais, dans le temps, il n'était pas
question, non plus, d'une ligne Boston... de desservir la partie la plus
populeuse des États-Unis, Boston, New York, Philadelphie,
Washington.
M. Elkas: Mais Boston, New York et Philadelphie ont les
mêmes problèmes qu'on retrouve entre Montréal et Toronto
avec le service aérien. Dernièrement, je suis descendu vers le
Sud et j'ai dû passer par Philadelphie, et ce n'est pas un cadeau. Mais
ce n'est pas, non plus, un cadeau entre Montréal et Toronto, si vous
l'avez fait dernièrement. Pour l'industrie, pour les industries
québécoises et de l'Ontario, les gens qui doivent envoyer des
employés dans ces régions-là pour faire des rencontres, ou
quoi que ce soit, je vous dis que les pertes de temps sont énormes.
C'est pour ça qu'on regarde un autre mode de transport. Je ne sais pas
où vous allez avec votre corridor qui nous emmène à
Regina, mais la dernière fois que je l'ai regardé, c'était
un corridor entre la ville de Québec et Windsor, en passant par
Montréal, Ottawa et Toronto.
Alors, ces études vont être complétées d'ici
à la fin de l'année, et elles vont nous faire des recommandations
qui vont nous indiquer la technologie dont on devrait se servir, soit la X2000
ou celle du TGV. Elles vont aussi nous dire lequel des corridors est le plus
rentable, et on pourrait, à ce moment-là, décider de nos
priorités. Et peut-être, peut-être, qu'on va réaliser
que c'est une chose qui n'est pas faisable. Mais avant qu'on en tire des
conclusions, il me semble qu'on devrait attendre que les études soient
complétées.
M. Garon: Oui, mais les études n'étudient pas les
alternatives, actuellement. Elles étudient rien qu'un corridor,
c'est-à-dire...
M. Elkas: Non, l'étude...
M. Garon: ...Québec-Montréal-Toronto.
M. Elkas: Non, non, non, non, non.
M. Garon: Elles n'étudient pas Montréal-New York
actuellement.
M. Elkas: Non, non, non, l'étude... le corridor dont on
parle, là, celui de Québec-Windsor... à l'intérieur
de quel corridor ils vont se servir? Est-ce qu'une partie du corridor va
être plus au Québec ou plus en Ontario? Parce qu'il y a toujours
la question du fond de terre aussi; on a des problèmes au niveau du
technique.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Ça, vous êtes bien au courant. Il va
falloir choisir un des deux, parce qu'il y a toujours des coûts
associés à ces projets-là.
M. Garon: Oui. Mais je ne voudrais pas...
M. Elkas: On veut l'avoir chez nous, mais il y aura les
coûts associés. Est-ce que le public est prêt à les
accepter? Parce que ça va se traduire, ça, dans le tarif qu'on va
charger.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Puis ça, le tarif qu'on va charger, il va
falloir qu'il soit concurrent avec l'aérien.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Alors, ça ne sert à rien d'aller mettre
sur pied un service qui n'aura pas une concurrence viable à
l'aérien, c'est-à-dire en temps et aussi en coût. Je
m'imagine que les gens qui font les études vont regarder le temps de
parcours et les coûts associés, mais
le total des coûts associés. Si on regarde un voyage entre
Montréal et Toronto aujourd'hui, on doit prendre en considération
tous les coûts, soit le taxi, le temps...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...le tarif aérien, le coût à
l'autre bout, le temps, le «holding time», vis-à-vis un
transport qui part du centre-ville de Montréal et qui se rend
directement à Toronto, dans un... À ça, on associe des
coûts.
Il y aura aussi les autres coûts, à savoir si ça
peut avoir un impact, ça, sur notre routier. Si ça a un impact
sur le routier, il faut le calculer, il faut l'entrer dans nos
hypothèses. Mais ça, c'est en train de se faire, puis on va
être en mesure de faire des recommandations d'ici la fin de
l'année.
M. Garon: Oui, mais le problème, là, c'est que,
quand l'aéroport de Mirabel a été fait... J'ai
été mêlé beaucoup à ça à cause
des terres agricoles, pas quand il a été décidé,
mais pour essayer de corriger les problèmes. On avait exproprié
à peu près autant de terres qu'avaient, au total, les 10 plus
grands aéroports au monde, à peu près.
M. Elkas: Ça aurait pu être...
M. Garon: Ça n'avait pas de bon sens.
M. Elkas: Non, non. Bien, là, vous dites ça...
M. Garon: Un instant.
M. Elkas: Mais votre arrivée a empêché que ce
soit...
M. Garon: Non, non, non.
M. Elkas: ...un des plus grands aéroports...
M. Garon: Oui, oui.
M. Elkas: ...au monde.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça.
M. Elkas: Bien oui! Bien oui! Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, l'aéroport était
décidé, il était fait. Ce n'est pas ça, l'affaire.
C'est qu'ils avaient exproprié à peu près, quasiment, 100
000 acres de terre. Une affaire de fou! Vous remarquerez, quand vous regarderez
les documents, quand il y a eu des enquêtes qui avaient été
faites par après là-dessus, Benjamin Higgins, qui a
étudié... il a témoigné, et c'est dans les
«Stewart Reports», dit...
M. Elkas: Excusez. Qui?
M. Garon: Benjamin Higgins, qui n'a jamais...
M. Elkas: Ah!
M. Garon: On lui a demandé: Quand vous avez
étudié la nécessité de cet
aéroport-là... il a dit: Moi, je n'ai jamais étudié
ça. Il a dit: Je ne sais pas s'il y en a d'autres qui l'ont
étudié; moi, je ne l'ai jamais étudié; on m'a
seulement demandé d'étudier la localisation. Alors, on a vu
où on se trouve aujourd'hui avec une décision qui est une erreur.
Et, actuellement, on est tous pris avec ce problème-là. (20 h
30)
J'ai le sentiment, personnellement, qu'on procède actuellement,
dans l'affaire du train rapide, de la même façon que pour Mirabel.
J'ai le sentiment très net qu'on part avec une conclusion plutôt
que d'étudier véritablement les alternatives, et que, si on
partait du point de départ que le gouvernement ne mettra pas d'argent,
parce que c'est facile, on le voit dans la concurrence déloyale, et le
gouvernement, s'il arrêtait de mettre de l'argent dans les transports
comme subventions, il y aurait une véritable concurrence entre des
moyens de transport. Mais, là, le principal agent de discrimination,
actuellement, c'est le gouvernement fédéral lui-même qui
subventionne des moyens de transport...
M. Elkas: Incluant le maritime, MIL Davie. M. Garon: Non.
M. Elkas: Non?
M. Garon: non, au contraire, la mil davie, ils ont subi des
politiques du fédéral, actuellement, qui n'a pas fait de
soumissions dans le domaine maritime depuis au-dessus de 20 ans, parce que,
s'il avait fait des soumissions, il resterait à peu près un
chantier au canada, mil davie. alors, ce qu'il fait, au fond, il donne des
contrats à des brimbales en négociant de gré à
gré, et il crée de nouveaux plans en les finançant
à 100 %, comme bull arm, à terre-neuve, puis marystown qu'il est
en train de faire revivre actuellement avec des subventions d'un fonds de
développement régional de 300 000 000 $ payés par le
gouvernement fédéral à 100 %. au contraire, c'est un
dossier que je connais. il y en a un qui le connaît au québec,
c'est moi, parce que ça fait longtemps que je fouille ce
dossier-là. là, j'ai l'impression, le sentiment qu'on est en
train, encore une fois, d'improviser là-dedans. on est en train
d'improviser. vous savez, les chantiers mil davie ont fait 13 plates-formes de
forage pour le texas, en compétition avec tous les chantiers
d'amérique du nord, dans un domaine qui n'était même pas
subventionné, mais pas protégé, non plus, par le
libre-échange... par le jones act américain.
Avez-vous remarqué dans le domaine des transports, les ministres
des Transports au Canada ont dormi sur la «switch»? Alors qu'on
aurait pu avoir dans le libre-échange un aspect où on
était concurrentiels, on n'est pas dans le libre-échange dans ce
domaine-là, et nous autres... J'aurais souhaité, moi, que la
construction
navale soit dans le libre-échange nord-américain, c'est un
domaine où on est capables de concurrencer les chantiers
américains. Les Américains sont plus intelligents que nous
autres; eux autres, ils l'ont écartée, parce qu'ils savaient
qu'on était capables de les concurrencer. Sauf qu'on a voulu, dans le
domaine de la construction navale, continuer le même système qu'il
y avait antérieurement.
Dans le domaine du train rapide, actuellement, à mon avis, il y a
des influences très fortes. Actuellement, je suis étonné
que celui qui dirige la délégation du Québec soit un
consultant plutôt qu'un représentant du gouvernement. Je suis
étonné de ça. Un consultant, normalement, c'est
mandaté par quelqu'un, et il me semble que le bureau du ministre devrait
avoir quelqu'un qu'il délègue et dont la fonction est de
représenter les intérêts du Québec, et ça
n'apparaît pas. Alors, il me semble qu'il devrait y avoir quelqu'un qui
soit là, en tout cas... On dit: Un représentant de la
Société québécoise des transports. Mais le
fonctionnaire qui va être là n'aura pas un mandat très
ouvert. Il me semble que, sur le plan politique, il doit y avoir des gens qui
soient capables davantage, qui peuvent être là. Je ne dis pas que
le fonctionnaire ne doit pas y être, de la Société
québécoise des transports, je ne dis pas ça, sauf que, sur
le plan politique, à un moment donné, ça prend quelqu'un
qui participe davantage au pouvoir décisionnel. Ça, ça
m'apparaît très important. Autrement, bien, on suit la parade, on
regarde la parade passer.
M. Elkas: On suit la parade...
M. Garon: II y a un vieux proverbe, vous savez. Vous êtes
allé dans les pays arabes, il y a un vieux proverbe arabe qui dit: Les
chiens aboient, mais la caravane passe. Alors, j'aimerais mieux qu'on soit dans
la caravane que de faire partie des chiens qui aboient mais qui ne
dérangent rien de ce qui se passe alentour.
Une voix: J'aurais pensé le contraire. M. Garon:
Non, non, c'est un proverbe arabe... M. Bergeron: II me semble que
c'est perse. M. Garon: Hein?
M. Bergeron: II me semble que c'est un proverbe perse. Oui.
M. Garon: Non, non, c'est... Est-ce que le ministre peut nous
indiquer les noms ainsi que les fonctions des autres membres, à part M.
Marchand, qui vont représenter le gouvernement du Québec
là-dedans, dans ce groupe, lors de ce colloque?
M. Elkas: Pour le moment, pour la première rencontre qui
est une rencontre exploratoire tout simplement, qui va nous permettre de
préparer un dossier... Si on voit que la formule est assez
intéressante ou on voit une bonne volonté de la part des joueurs,
il va sans dire qu'on serait prêts, nous, à assister à des
réunions conséquentes. Pour le moment, c'est un nommé
Chouinard, de la SQT, ainsi que M. Victor Marchand.
M. Garon: Ça va.
M. Elkas: Mme la Présidente, simplement pour situer le
député de Lévis sur le projet de TGV, je ne voudrais pas
qu'on pense qu'on va à la miette sur ce dossier. Il y a eu des
études de préfaisabilité qui ont été faites
dans le cas du comité Carman-Bujold qui nous a recommandé
fortement d'aller de l'avant avec d'autres études qui sont en marche
dans le moment. Avant qu'on dépense des gros montants d'argent d'une
façon ou d'une autre, c'est sûr qu'on va pouvoir en
débattre, on va pouvoir débattre de la question. Je ne pense pas
que le gouvernement du Québec va s'embarquer dans un dossier où
on ne voit pas un potentiel devant nous. C'est sûr que c'est, des fois,
assez difficile pour l'Opposition de voir devant elle, mais il va falloir
qu'elle, au moins, essaie de voir où va notre avenir. Je voudrais
rassurer le député de Lévis. Vous savez, je ne voudrais
pas qu'on compare notre approche à celle qui a été prise
pour Mirabel. Mirabel avait peut-être, dans le temps, un avenir, mais
l'opposition qui est venue près de Dorval dans le temps a fait que les
deux sont maintenus. C'est sûr que ça a nui, mais, aujourd'hui, on
n'est pas pour fermer un ou fermer l'autre. Notre but, c'est de les
améliorer.
M. Garon: C'est parce que, moi, l'affaire du train rapide, je
trouve ça bien curieux la manière que ça marche. C'est
quasiment la promotion d'entreprises qui fabriquent des trains, alors que,
quand on a besoin d'un train, c'est un objectif de transport et un objectif
économique, puis il n'y a pas nécessairement de subventions ou
non, et c'est un objectif bien plus large que... Ce n'est pas un programme de
création d'emplois. C'est un programme, au fond, de besoins en termes de
transport, en politique de transport et de développement
économique. Puis le coût, de plus en plus, est-ce qu'on voit la
vérité des coûts? Quand on dit: On n'a pas d'argent, on n'a
pas l'intention de subventionner, à ce moment-là, on est
obligé de localiser davantage l'équipement au bon endroit,
où il est rentable, la partie la plus rentable, c'est la région
de Québec et la région de Montréal. Ce bout-là,
apparemment, il serait rentable. Mais, là, on est en train d'agir comme
le wagon de queue d'un projet Montréal-Windsor. Je ne suis pas sûr
que c'est ça, l'intérêt.
M. Elkas: Mais ça, c'est la perception que vous avez.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Peut-être que de la façon dont ça
sort dans les médias, vous avez peut-être raison d'assumer que
c'est ça qui arrive. Mais faites attention quand vous
assumez certaines choses. Je ne le répéterai pas en
anglais, mais: You know, when you assume certain things, you make an ass out of
you and me, if you put the word all in one. What you have to be careful of
is... Il faut faire attention, il faut regarder l'ensemble de l'étude.
Puis, c'est sûr, la technologie va avoir un impact sur le choix des
constructeurs. Puis c'est sûr que chacun fait son possible pour faire du
lobby pour, justement, vendre son produit. Mais c'est seulement un
élément. Nous autres, on regarde le potentiel, le potentiel
basé sur l'achalandage d'aujourd'hui. Mais il y a des hypothèses
qui doivent être mises de l'avant qui vont nous permettre de rendre des
décisions au public.
Vignettes d'inspection de camions
M. Garon: Bon, on va passer à un autre sujet,
l'émission des vignettes d'inspection de camions. Là, ce qu'on a
comme renseignements, c'est qu'après la contrebande des cigarettes, la
contrebande d'alcool, le travail au noir dans la construction, voilà
qu'on apprend maintenant que se développe la contrebande des vignettes
d'inspection. Les garages, qui ont pourtant reçu l'accréditation
de la Société de l'assurance automobile du Québec pour
faire l'inspection des véhicules, émettraient des vignettes
d'inspection à des transporteurs même si les véhicules
n'ont pas été inspectés. (20 h 40)
II ne faut pas se surprendre de la détérioration de la
sécurité dans l'industrie du camionnage. Il s'agit de lire le
rapport du coroner Malouin pour se rendre compte du danger public que
représentent certains camions qui circulent sur nos routes. En janvier
dernier, l'Association du camionnage a même demandé au
vice-président responsable du contrôle routier à la
Société de l'assurance automobile du Québec, M.
André D'Astous, de renforcer le contrôle de l'accréditation
des garages. Mais la Société de l'assurance automobile du
Québec considère qu'elle a le monopole de la
vérité, elle n'a donc rien fait. Je vous demande...
M. Elkas: Ça vient d'où, ça? M. Garon:
Quoi?
M. Elkas: C'est quoi, ça? Vous faites la lecture de quoi,
là? Je ne sais pas, je ne vous suis pas.
M. Garon: De données.
M. Elkas: Des données? Ça vient d'où, ces
données?
M. Garon: Des données que je vous lis. Je vous
donne...
Des voix: Ha, ha, ha! M. Elkas: Non, mais...
M. Garon: Je fais un état de mise en situation avant de
vous poser une question.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est ça. Alors, ma question. Je voudrais
savoir, Mme la Présidente, du ministre...
M. Thérien: ... qui lit ça.
M. Garon: Non, faites attention. Le ministre, à date, n'a
pas pris ça trop au sérieux, mais on sait que c'est rendu plus
loin que ça maintenant. Alors, c'est un dossier qui va plus loin que
ça. Est-ce que le ministre a demandé une enquête sur la
contrebande des vignettes d'inspection dans les garages
accrédités par la Société de l'assurance automobile
du Québec pour faire l'inspection des véhicules?
(Consultation)
M. Elkas: Premièrement, Mme la Présidente, si vous
me permettez, il me fera plaisir de répondre à des questions
concernant la SAAQ, mais je suis ici à titre de ministre des Transports
pour répondre à des crédits qui touchent le transport. La
SAAQ n'a pas à répondre ici ce soir, ou la Société
de l'assurance automobile du Québec n'a pas à répondre ce
soir.
M. Garon: Vous savez que c'est une question plus grave que
ça. Si vous ne comprenez pas... L'application des vignettes, c'est la
sécurité dans le camionnage; l'inspection des... C'est la
sécurité dans le camionnage, ça regarde le ministre des
Transports. Il y a un moyen de contrôle à la SAAQ, excepté
qu'une fonction qui a été confiée à la SAAQ
ça ne veut pas dire que ce n'est pas une fonction qui relève du
ministre et ça aurait pu être aussi bien au ministère, puis
ça regarde la sécurité dans le camionnage. C'est pour
ça que je pose la question au ministre, parce que c'est très
important, cette question-là.
M. Elkas: Mme la Présidente, je crois que j'ai
déjà dit en Chambre que, suivant le rapport Malouin, du coroner
Malouin, lorsqu'on m'a questionné sur le rapport, on a fait le
commentaire sur la question des vignettes puis j'ai répondu qu'il y
avait une enquête à l'interne qui se faisait.
M. Garon: À l'interne de quoi?
M. Elkas: De la Société de l'assurance automobile
du Québec.
M. Garon: Ça fait longtemps? M. Elkas: Un mois, je
crois.
M. Garon: Qui a commandé l'enquête? C'est vous ou
bien...
M. Elkas: Ça s'est fait à l'interne. J'en ai
parlé au président.
M. Garon: Mais vous... M. Elkas: Mais moi...
M. Garon: ...comme ministre de tutelle responsable de la
sécurité routière?
M. Elkas: Le président va me donner un rapport basé
sur l'enquête qui va être faite.
M. Garon: II doit vous faire un rapport quand?
M. Elkas: Ce n'est pas encore déterminé.
M. Garon: Mais vous ne lui avez pas donné un mandat? Vous
ne lui avez pas demandé...
M. Elkas: C'est sûr, s'il y avait un gros, un
sérieux problème, il m'en aurait parlé, vous le savez, et
je vous assure. Mais, dans les jours qui suivent on a une façon
de faire des suivis de nos dossiers aussi on va en parler avec le
président.
(Consultation)
M. Garon: II y a déjà eu des rapports
d'enquête à la SAAQ concernant ces questions-là. Il y a
même eu des recommandations.
M. Elkas: Concernant quoi? Parce qu'il y avait plusieurs...
M. Garon: Concernant cette question-là, que je vous
demande. Je vais vous dire, je vais vous en donner un, rapport d'enquête,
qui dit: Devant ces faits, nous concluons que des certificats de
vérification mécanique et des vignettes de conformité sont
émis sans que les véhicules aient été
vérifiés par le mandataire ni même vus.
M. Elkas: Dans tous les cas, ça, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Même si les véhicules sont
vérifiés, ils ne sont pas faits de façon consciencieuse et
professionnelle. Municipalité de Sainte-Clothilde, etc. M. André
Houle utilise son mandat de façon intolérable en vendant des
certificats de vérification mécanique et des vignettes en blanc
en échange de sommes d'argent comptant. C'est un rapport
d'enquête, je vois ici... Ça a déjà
été fait. Un rapport d'enquête. Recommandation de
révocation des mandats nos 66-5836 et 66-6094. On dit que l'ensemble des
véhicules de Les Fibres J.C. inc. soient vérifiés chez un
autre mandataire. On indique même que des billets d'infraction devraient
être émis à l'endroit de certaines personnes.
M. Elkas: Est-ce qu'on pourra, Mme la Présidente... Je ne
sais pas d'où vient ce rapport et depuis combien de temps le
député de Lévis a le rapport en main. Je voudrais savoir
qui l'a signé, à qui il est adressé, depuis combien de
temps le député de Lévis est assis sur ce rapport. Si
ça fait des mois ou des semaines que le député de
Lévis est assis sur ce rapport et qu'il attend l'occasion d'avoir le
perroquet devant lui pour le déposer, je trouve très
irresponsable le geste du député. Il aurait dû m'appeler,
m'en parler personnellement, pour qu'on agisse immédiatement. Et
ça, si c'est seulement basé sur des ouï-dire, qu'il le
dise.
M. Garon: J'ai posé une question en Chambre le 1er avril
1993.
M. Elkas: Avez-vous les copies du rapport, Mme la
Présidente?
M. Garon: J'ai posé une question en Chambre le 1er avril
1993.
M. Elkas: Votre question était basée sur, pas un
rapport...
M. Garon: Non.
M. Elkas: ... mais sur... Non? Elle était basée sur
un article qui avait paru dans les journaux.
M. Garon: À ce moment-là.
M. Elkas: Oui. Maintenant, il y a un rapport. Il n'y avait
pas...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Je vous avais demandé, dans le temps, de nous
faire rapport, qu'on dépose. Mais on n'a pas déposé,
absolument rien. Maintenant, on a un rapport...
M. Garon: Non, mais vous avez un ministère. Vous avez des
gens à qui vous demandez des rapports. Vous pouvez demander des rapports
à votre ministère. La Société de l'assurance
automobile du Québec, ça relève de vous. Vous dites que
vous avez rencontré le président. Alors, il a dû vous faire
rapport de ce qui se faisait à l'intérieur de la
Société.
M. Elkas: Je voudrais savoir, Mme la Présidente... Le
député de Lévis, lorsqu'on a un rapport ici, il insiste
pour qu'on le dépose. C'est sérieux, cette
affaire-là...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...puis j'insiste pour qu'il le dépose.
M. Garon: Non, je ne déposerai pas le rapport
d'enquête.
M. Elkas: Ça vient d'où?
M. Garon: Mais, excepté... Parce que c'est un
rapport...
M. Elkas: Ça vient d'où? C'est des ouï-dire,
ça, quoi?
M. Garon: Non.
M. Elkas: C'est quoi? Ça vient d'où?
M. Garon: Je vous ai dit qu'à la Société de
l'assurance automobile du Québec... Je vous l'ai dit.
M. Elkas: C'est faux.
M. Maltais: Quand vous affirmez un fait, il faut déposer
le rapport. Quand on le cite, il faut le déposer.
M. Garon: Je ne déposerai pas un rapport
d'enquête.
M. Maltais: Mais non... Sinon, l'affirmation est fausse.
M. Garon: Mais je vous dis que le ministre est capable d'avoir
ces renseignements à la Société de l'assurance automobile
du Québec, ce qui relève de lui.
M. Maltais: Mais on ne peut pas le demander, Mme la
Présidente, s'il n'existe pas. Moi, je prétends qu'il n'existe
pas, ce rapport-là, puisqu'on ne veut pas le déposer. Est-ce
qu'on a une cachette à faire?
M. Garon: Vous n'avez pas le droit. En vertu de notre
règlement...
M. Maltais: Mais non! Mais non! Mais non!
M. Garon: ...vous ne pouvez pas mettre la parole de personne en
doute.
M. Maltais: Bien oui, je la mets en doute, parce que le rapport
est faux. On refuse de le déposer; donc, on conte des menteries, Mme la
Présidente. Si je me trompe, je retirerai mes paroles si le rapport est
vrai. Mais, dans le moment, on induit la commission en erreur sciemment.
Voilà!
M. Garon: Est-ce qu'il y a des rapports d'enquête à
la Société de l'assurance automobile? J'ai posé la
question en Chambre.
M. Elkas: Je vous ai dit ce soir qu'il y a des enquêtes
à l'interne qui se font.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Puis il n'y a rien qui a été
soulevé à date qui était anormal. Et le rapport n'a pas
été déposé. Quant aux vignettes, M. le
député de Lévis, vous la savez, la nouvelle
procédure. Vignette, pas de vignette, le camionneur qui se fait
arrêter, on rentre dans le fichier, à savoir s'il a payé
ses permis, oui ou non, et s'il a été vérifié en
plus. Mais j'aimerais, j'insiste, Mme la Présidente... Des rapports
semblables qui... They are very damaging to the people who work in the
«ministère». And if it is a fact, if you have information
that you are withholding, it is totally irresponsible on your part.
M. Garon: Non, non. L'information est disponible à
votre...
M. Elkas: Non.
M. Garon: ...à la Société de l'assurance
automobile du Québec. Je regrette, là.
M. Elkas: C'est un rapport interne, là. M. Garon:
Oui.
M. Elkas: Mais, là, il y a des accusations que vous faites
et j'aimerais avoir la source des accusations. J'aimerais savoir qui les
fait.
M. Garon: Je vous dis que vous avez des rapports à la
Société de l'assurance automobile du Québec. Il y a eu des
articles dans les journaux, il y a des plaintes des associations.
M. Elkas: Mais qui, dans les associations? Le commis?
M. Garon: Hein?
M. Elkas: Encore le même commis dans l'Association?
M. Garon: Non, non...
M. Elkas: Ça vient du président de l'association
des camionneurs du Québec, ça?
M. Garon: Des camionneurs du Québec.
M. Elkas: «C'est-u» l'Association du... le
président...
M. Garon: L'Association du camionnage du Québec,
là...
M. Elkas: Oui, le commis? M. Garon: Oui.
M. Elkas: Ah! c'est un commis. (20 h 50)
M. Garon: En tout cas, peu importe. Je ne dis pas le commis.
M. Elkas: C'est lui, le porte-parole?
M. Garon: II y a des articles dans les journaux.
M. Elkas: «C'est-u» lui, le porte-parole de...
M. Garon: Bien, tant qu'il travaille pour l'Association... Le
président, c'est lui qui décide de ses employés. J'ai
l'impression qu'on ne vit pas dans une république de bananes, vous
comprendrez... Si vous voulez aller en Haïti, peut-être que
ça marche de même, mais ici, dans un régime
démocratique, les gens qui font un travail pour une association,
normalement quand ils ont des fonctions dans l'association et qu'ils parlent au
nom de l'association, bien, quand l'association les mandate et les garde
à leur emploi, j'imagine qu'ils parlent en son nom. Alors, je ne vois
pas en quoi le ministre peut commencer à évaluer les gens des
associations parce qu'il ne les aime pas. Il y a eu des articles. Il n'y a pas
eu un article. Il y a eu plusieurs articles dans les journaux concernant cette
question-là. On a même dit, dans Le Journal de Québec
du 5 mars: L'inspection, une vraie farce.
M. Elkas: Basé sur quoi?
M. Garon: Dans Le Soleil du 5 mars: «L'Association
du camionnage dénonce le manque de volonté politique pour la
sécurité».
M. Elkas: Basé sur quoi?
M. Garon: II y a toutes sortes de plaintes qui sont...
M. Elkas: Allégations qui venaient de qui? Un commis
à l'association des camionneurs du Québec où on retrouve
le président, Serge Leclerc, qui défend à ce commis de
faire des sorties semblables tant et aussi longtemps qu'il n'aura pas
vérifié avec l'administration de cette association. Avez-vous vu
le communiqué qui est sorti après que le commis eut fait ces
allégations?
Une voix: ...
M. Elkas: Non, non, non. Il faudrait... Si vous l'avez vu, et je
suis convaincu que vous l'avez vu...
M. Garon: Le quoi?
M. Elkas: C'était la vraie position de l'association des
camionneurs du Québec.
M. Garon: Le quoi?
M. Elkas: C'est un communiqué qui est sorti après
ces allégations.
M. Garon: Je n'ai pas vu le communiqué. M. Elkas:
Non? M. Garon: Non.
M. Elkas: C'est de valeur. Vous auriez dû le voir.
M. Garon: Bien, si vous en avez une copie, donnez-nous-en une
copie. Je n'ai pas de copie.
M. Elkas: Ça a paru dans les journaux.
M. Garon: Je ne l'ai pas vu.
M. Elkas: Ça a paru dans les journaux, mais, quand c'est
positif au niveau du ministère des Transports, on tourne la page. Et
j'aimerais savoir, Mme la Présidente, si le député de
Lévis a l'intention de déposer son rapport dont...
M. Garon: Le rapport... Écoutez, là. Il y a eu un
rapport d'enquête publique du coroner Mailloux...
Des voix: Malouin.
M. Elkas: Malouin.
M. Garon: Malouin, pardon. C'est quand même public,
ça. En quoi le ministre peut se récuser en disant... comme s'il
n'y avait rien?
M. Elkas: Mme la Présidente, ce n'est pas le rapport de M.
Malouin qu'il a cité tout à l'heure. C'est un autre rapport. Il
essaie de nous faire accroire que c'est le rapport Malouin qu'il a cité
au début...
M. Garon: Des gens, il y a plusieurs personnes...
M. Elkas: ...et ce n'est pas le cas. M. Garon: Non.
M. Elkas: J'aimerais que vous déposiez le rapport dont
vous avez fait...
M. Garon: Je suis maître de déposer ce que je veux
déposer. Ce que je dis au ministre...
M. Elkas: Madame, j'insiste, Mme la Présidente, qu'il le
dépose.
M. Garon: Non, non, c'est des documents qui sont dans son
ministère.
M. Elkas: Vous savez, des allégations... les affirmations
gratuites comme ça, franchement, je ne l'apprécie pas.
M. Garon: Non. Ah! je regrette.
M. Elkas: Vous condamnez... Vous condamnez...
M. Garon: Ah! Si le ministre dit ça, là, je vais
vous dire une affaire, le ministre va être de bonne foi. Il dit qu'il a
rencontré son directeur général, puis il a parlé de
ça à la Société de l'assurance automobile, puis il
n'a pas dit qu'il y avait des enquêtes à la Société
de l'assurance automobile du Québec? Arrêtez de nous induire en
erreur. Je regrette, vous n'avez pas pu rencontrer...
M. Elkas: On en fait, des vérifications.
M. Garon: ...le président de la Société de
l'assurance automobile du Québec sans qu'il vous dise qu'il y avait des
enquêtes, qu'il y avait des rapports d'enquête dans son
ministère.
M. Elkas: La question...
M. Garon: Puis vous dites vous-même que lui-même doit
faire un rapport là-dessus. Vous-même, vous avez dit ça
tantôt, qu'ils doivent faire un rapport, et ça fait un mois qu'ils
enquêtent.
M. Elkas: II y a toujours des enquêtes basées sur
des allégations qui se font. Mais, là, vous sortez... vous en
faites, des allégations, aujourd'hui. Vous avez un rapport, vous ne me
dites pas par qui il est signé, à qui il a été
envoyé. Déposez-le!
M. Garon: J'ai dit qu'il y a des rapports d'enquête... Je
vous le dis, la source.
M. Elkas: La source vient d'où?
M. Garon: II y a des rapports à la Société
de l'assurance automobile du Québec. Il y a des rapports
d'enquête, là.
M. Elkas: C'est leur job de les faire, ces enquêtes.
M. Garon: C'est justement, mais vous, comme ministre responsable
de la sécurité publique... puis la qualité, la
vérification, l'inspection des véhicules, ça fait partie
du mandat qui est voté par la loi sur la sécurité
routière c'est dans la loi, ça et, au contraire,
ça fait partie des mandats de la Société de l'assurance
automobile, puis aussi, comme ministre, vous ne pouvez pas être en
désaccord avec ça. Alors, qu'est-ce que vous avez fait pour
demander, quand c'est rendu dans l'opinion publique actuellement, qu'on dit que
ça marche d'une curieuse de façon, la façon
d'émettre des vignettes de sécurité dans le domaine du
camionnage... C'est pour ça que je dis au ministre: Qu'est-ce que vous
avez fait suite aux questions qu'on vous a posées en Chambre concernant
cette question-là? Vous avez dit: On a ren- contré le
président-directeur général de la Société de
l'assurance automobile, puis il enquête depuis un mois. J'ai
demandé: Quand est-ce qu'il vous fera un rapport? Vous ne le savez pas.
Il n'y a pas l'air d'y avoir de délai dans l'affaire. Et vous, vous
devez être... vous êtes responsable du fait...
M. Elkas: J'ai mentionné que...
M. Garon: Vous êtes responsable, devant l'Assemblée
et devant les commissions parlementaires, des organismes qui dépendent
de vous. Les mandats ne sont pas compartimentés. Les mandats du
ministre, les mandats de la Société, les organismes qui
relèvent ou les contrôles qui sont faits par la
Société de l'assurance automobile du Québec, ça
fait partie de votre mandat global. Je vous demande: Qu'est-ce que vous faites
par rapport à ça, alors que des gens estiment que le
système d'inspection et de contrôle par vignette n'est pas un bon
système, qu'il ne fonctionne pas bien actuellement?
M. Elkas: M. le député de Lévis, j'ai
répondu que j'ai demandé la question après la sortie de ce
monsieur qui travaille pour l'association des camionneurs du Québec. Je
me suis informé auprès du président, à savoir s'il
avait raison... si ce monsieur avait raison. Il m'a dit qu'il ferait une
enquête. À date, ils n'ont rien trouvé
d'«abnormal». S'il y avait quelque chose d'«abnormal»,
il l'aurait rapporté. Le rapport n'est pas complet, puis on va aller
encore un peu plus loin. Il y a un an, on a décidé qu'on devait
reprendre toute la question des inspections des véhicules et faire
rapport à la fin du mois de juin de 1993. Ça, c'est en marche
dans le moment. Mais on ne met pas en doute nécessairement la
qualité, mais la façon dont c'est fait, la distribution des
postes d'inspection.
(Consultation)
M. Garon: Suite aux questions qu'on lui avait posées en
Chambre, donc, le ministre n'a pas plus d'information qu'au début
d'avril.
M. Elkas: Non. Je viens d'avoir encore d'autres informations.
Raymond Bréard, qui est directeur général de l'ACQ,
l'association des camionneurs du Québec, vient de nous aviser par
écrit, par fax, et il veut s'assurer que... La plainte qui a
été formulée, à laquelle vous faites
référence, sur la fraude au niveau des vignettes, c'est une
fausse piste. Ce qui a été rapporté par ses membres,
c'étaient les vignettes qui sont émises par le ministère
des Transports au fédéral concernant le transport de
matières dangereuses. Moi, je vais vérifier avec le ministre des
Transports, immédiatement lorsque j'aurai une chance de lui en parler
demain. Ce qu'il dit ici, c'est qu'il retire les allégations et les
plaintes qui sont faites auprès de notre Société de
l'assurance automobile concernant la fraude sur les vignettes. Ça ne se
tient pas, cette question-là, c'est une fausse piste. Ils ont fait
erreur.
M. Garon: Vous avez eu ce message-là, quand?
M. Elkas: On l'a eu ce midi. On va le déposer demain.
M. Garon: À quoi il référait?
M. Elkas: Bien, je viens de vous le dire. À quoi il
référait? Vous dites, tout le monde parle de la fraude au niveau
des vignettes...
M. Garon: C'est parce que, là, vous assumez que, moi, mon
informateur, ou les gens qui me renseignent, vous avez assumé que
c'était telle personne, vous dites que le gars a dit... que M.
Bréard vous a dit qu'il avait une fausse piste. Je n'ai jamais dit, moi,
que... C'est vous qui avez assumé ça. C'est vous qui avez
toujours dit que M. Bréard «c'est-u» Raymond, son
premier nom? Raymond Bréard était celui qui...
M. Elkas: Non, non. Moi, je n'ai jamais dit que c'était
Raymond Bréard. Je m'excuse. Je n'ai pas référé
à Raymond Bréard comme un commis de l'ACQ.
M. Garon: À qui vous avez... (21 heures)
M. Elkas: C'est une autre personne qui est à
l'intérieur, donc, qui a fait des sorties auxquelles vous avez fait
référence en Chambre. C'est pour ça que je n'assume rien.
Vous avez fait référence à l'article qui a paru dans un
journal, un quotidien. Alors, je n'ai rien assumé. Alors, ce monsieur
qui a fait ses sorties dans les journaux, aujourd'hui son directeur
général s'excuse. Et les plaintes concernant les vignettes
à la SAAQ sont de fausses pistes.
M. Garon: De quoi il parle?
M. Elkas: Non, vous ne l'avez pas reçu, mais...
M. Garon: Moi, je ne sais même pas de quoi vous parlez
quand vous parlez de ça.
M. Elkas: Bien, là, ça fait une heure que vous me
parlez de l'émission des vignettes d'une façon frauduleuse.
M. Garon: Non, non. Je ne parle pas de la même chose. Je ne
sais pas de quoi vous parlez, parce que je n'ai pas eu de contact avec les gens
que vous mentionnez à ce point de vue là. Alors, je ne sais pas
de quoi vous parlez.
M. Elkas: Vous faites référence, M. le
député de Lévis, à la question en Chambre. La
question en Chambre a été basée sur ce qui a
été dit par M. Charette, de l'ACQ. Si vous déposiez votre
rapport, on pourrait peut-être éclaircir toute la question.
M. Garon: Non, non. Je vous ai dit qu'il y a des documents
à la Société de l'assurance automobile du Québec.
J'ai bien dit ça. Regardez ce que j'ai dit: À la
Société de l'assurance automobile du Québec, il y a des
rapports d'enquête sur des questions concernant les vignettes. C'est
ça que je vous ai dit.
M. Elkas: Basés sur une allégation qui a
été...
M. Garon: Non, non. J'ai dit... Pas sur des allégations.
Je vous ai dit...
M. Elkas: Oui, oui, qui a été faite par l'ACQ, qui
a été rapportée par vous en Chambre.
M. Garon: Non. M. Elkas: Oui.
M. Garon: J'ai dit que vous avez des rapports d'enquête, il
y a des rapports d'enquête. Je n'ai pas parlé de plaintes. J'ai
parlé de rapport d'enquête avec des recommandations. C'est
ça que je vous ai dit. Je n'ai pas parlé de plaintes. Vous, vous
dites qu'il y a eu des plaintes, des gens retirent leurs plaintes. Je n'ai pas
parlé de ça. J'ai dit: II y a eu des articles dans les journaux.
J'ai dit: Oui, j'ai lu ça. Mais je vous ai dit c'est pour
ça quand je vous ai parlé d'un vice-président-directeur
général j'ai dit qu'il y a des rapports d'enquête
à la Société de l'assurance automobile sur du trafic de
vignettes. C'est ça que je vous ai dit. Je vous ai demandé si
vous vous étiez enquis de ça, parce que ça a affaire
à la sécurité.
Est-ce que c'est un mal, ce que je ne sais pas, là, je vous le
demande, est-ce que c'est quelque chose de généralisé?
Est-ce que c'est quelque chose qu'on a circonscrit? Puis est-ce qu'il y a une
enquête plus poussée? Parce que ça ne veut pas dire, quand
on a... Dans la contrebande des cigarettes, par exemple, quand on en prend un,
c'est une affaire. Aujourd'hui, tout le monde... Le dernier qui semble s'en
être aperçu, qu'il y avait de la contrebande de cigarettes, c'est
le gouvernement. C'est rendu que ça paraît même dans les
statistiques de revenus. Voyez-vous, à sa face même, c'est
évident que c'est bourré de contrebande. Tout le monde le sait.
Là, le gouvernement est obligé de le reconnaître. Il est le
dernier qui l'a reconnu, qu'il y avait de la contrebande de cigarettes.
Aujourd'hui, je vous dis, concernant les vignettes, qu'il y a des
rapports d'enquête qui disent qu'il y a du trafic de vignettes. Je vous
demande: «C'est-u» face à ça...
M. Elkas: Les rapports d'enquête sont où, là?
Vous nous avez cité des rapports d'enquête. Ça vient
d'où, ces rapports-là?
M. Garon: Je vous ai dit qu'il y avait des rapports
d'enquête chez un organisme qui relève de vous. Si vous les
demandez, on va vous renseigner. C'est évident que, vous, vous avez
accès à des informations
plus globales. Je vous donne l'information. Je dis qu'il y a des
rapports d'enquête dans un organisme qui relève de vous qui,
normalement, si vous leur demandez ce qui se passe, ils vont vous faire le
portrait. Je pense que vous ne pouvez pas ne pas vous enquérir de ce qui
se passe dans ce secteur-là.
M. Elkas: C'est une note à l'interne, ça, ou un
rapport d'enquête que vous avez?
M. Garon: Je vous ai dit qu'il y avait des rapports
d'enquête de votre ministère.
M. Elkas: Non, non. Mais vous avez fait référence
à un rapport, là, au début, ça fait une
demi-heure.
M. Garon: Je vous ai dit qu'il y a des rapports d'enquête
dans votre...
M. Elkas: You are back-pedalling. You are backpedalling.
M. Garon: À la Société de Fasssurance
automobile.
M. Elkas: Oh! My God! I have never seen anything like it.
You're back-pedalling. You are doing a lot of back-pedalling. Je ne sais pas
comment exprimer ça «back-pedalling». Vous faites du
«back-pedalling», M. le député.
M. Garon: Non, non. M. Elkas: Oui, oui.
M. Garon: Je vous dis la même chose depuis le
début.
M. Elkas: Non, non. Loin des...
M. Garon: II y a des rapports d'enquête...
M. Elkas: Non, non. Pas depuis le début. Ce que vous
avez...
M. Garon: O.K. Vous dites...
M. Elkas: Les sorties que vous avez faites, c'est loin
d'être...
M. Garon: Un instant. Alors, M. le ministre, je vais vous
demander une chose. Je vais être bien franc avec vous, on ne niaisera pas
bien, bien longtemps là-dessus parce que je vais prendre d'autres
moyens. Alors, vous niez ou vous confirmez qu'il y a des rapports
d'enquête concernant le trafic de vignettes à la
Société de l'assurance automobile du Québec?
M. Elkas: Basés sur des allégations que vous avez
faites en Chambre...
M. Garon: Non.
M. Elkas: ...il y a des rapports d'enquête qui se font,
oui.
M. Garon: Je vous demande s'il y a eu des rapports, s'il y a eu
des rapports d'enquête à la Société de l'assurance
automobile du Québec. Est-ce qu'il y en a eu, des rapports
d'enquête, concernant du trafic de vignettes?
M. Elkas: Dans le cadre du travail quotidien, il y a toujours des
vérifications qui se font. Il y en a toujours.
M. Garon: Est-ce que vous vous êtes... Quand vous avez
rencontré le président-directeur général concernant
le trafic des vignettes... Vous-même, vous dites qu'il y a un mois, vous
l'avez rencontré. Puis il doit avoir un mandat.
M. Elkas: Parlant d'autres choses, je le rencontre de temps en
temps.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Bon. Et vous dites qu'il doit faire...
M. Elkas: C'était concernant... Moi, je vais vous le
répéter encore. Vous avez fait une allégation en Chambre.
Basé sur cette allégation, j'en ai parlé au
président-directeur général de la SAAQ.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Puis, il m'a dit qu'il y aura une enquête. Puis,
s'il y avait des gros problèmes, il m'en parlerait. Il n'en a pas
parlé à date.
M. Garon: Est-ce que vous avez demandé, vous, au
président-directeur général de vous faire rapport
là-dessus?
M. Elkas: Pardon?
M. Garon: Est-ce que vous avez demandé au
président-directeur général de la Société de
l'assurance automobile du Québec de vous faire rapport sur le trafic des
vignettes qu'il pourrait y avoir?
M. Elkas: Moi, je lui ai demandé: Est-ce qu'on a un
problème? Est-ce que les allégations qui ont été
faites par le député de Lévis en Chambre sont exactes, oui
ou non? Il m'a dit qu'il fera enquête à l'interne. S'il y avait un
gros problème, il était pour non seulement m'en parler, mais il
était pour le régler assez vite. Il y a un mois qui est
passé puis il ne m'en a pas parlé. Alors, ça ne doit pas
être trop sérieux. Puis mes associés, ici,
m'avisent qu'eux aussi n'ont pas été avisés de
choses anormales.
M. Garon: Qui sont vos associés dont vous parlez?
M. Elkas: Mon chef de cabinet, Pierre Brodeur. M. Garon:
Pardon?
M. Elkas: II a traité les dossiers pendant des mois.
M. Garon: Le chef de cabinet? M. Elkas: Oui.
M. Garon: Non. Je parle des gens qui ont des lois à
administrer, là. Je ne parle pas d'un chef de cabinet, là...
M. Elkas: Ce sont des gens qui sont en contact...
M. Garon: ...je parle des gens qui ont des lois à
administrer, qui ont une obligation en vertu de la loi.
M. Elkas: ...avec la Société de l'assurance
automobile du Québec d'une façon hebdomadaire, quotidiennement,
«every day».
M. Garon: O.K. En tout cas, vous ne pourrez pas dire que je n'en
ai pas parlé.
M. Elkas: Vous n'avez pas déposé grand-chose non
plus.
M. Garon: Non. En temps et lieu.
M. Elkas: En avez-vous, une enquête, oui ou non, M. le
député de Lévis?
M. Garon: J'ai dit qu'il y avait des rapports d'enquête
à la Société de l'assurance automobile.
M. Elkas: Est-ce que vous avez une enquête en votre
possession, oui ou non?
M. Garon: Je vous ai dit qu'il y avait des rapports
d'enquête à la Société de l'assurance automobile du
Québec.
M. Elkas: Est-ce que vous en avez une devant vous?
M. Garon: Pourquoi vous voulez le savoir? Vous seriez bien mieux
de demander à M. Bard s'il y en a puis de faire le point.
M. Elkas: Non. Je vous demande la question si vous en avez
un?
M. Garon: En temps et lieu. Je l'ai demandé, j'ai
avisé, je l'ai dit. Mais il y a des rapports d'enquête, puis qui
ne sont pas récents, à part de ça, au
ministère.
(Consultation)
Situation de l'industrie du transport maritime
M. Garon: Je voudrais vous parler un peu du déclin de
l'industrie maritime québécoise.
La Présidente (Mme Bélanger): Le secteur
maritime.
M. Garon: Alors, j'ai dit, ce matin... Parce que le ministre est
responsable du transport maritime.
M. Elkas: On a une juridiction fédérale et une
provinciale.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Mais j'accepte certaines responsabilités. (21 h
10)
M. Garon: Oui. Mais vous avez un petit service, là. Puis
je pense bien que votre mandat général, c'est de défendre
les intérêts du Québec. La coalition FACTS, «Fair
Access to Canada Transportation System», qui regroupe des membres de
l'industrie maritime du Québec et de l'Ontario, considère que le
trafic maritime sur le Saint-Laurent décline et que les ports du
Saint-Laurent sont de moins en moins concurrentiels face à leurs
concurrents. Elle affirme que la réglementation du gouvernement
fédéral est principalement responsable de cette situation. Vous
en avez des exemples: la méthode d'attribution des subventions du
Nid-de-Corbeau, la tarification des compagnies ferroviaires qui ne
reflète pas les coûts réels d'utilisation des divers ports
de transbordement, le traitement préférentiel accordé par
le Canadien National aux ports de Prince Rupert et Churchill.
D'autre part, l'Association des armateurs du Saint-Laurent a
tracé un bilan catastrophique de la marine marchande
québécoise. La flotte canadienne se classe
soixante-sixième au monde et elle est la plus âgée des pays
de l'OCDE avec une moyenne de 20,5 ans. La capacité de la flotte
canadienne atteint à peine celle de 1969 alors qu'on assiste depuis
plusieurs années à une augmentation phénoménale du
commerce international. La presque totalité, 99 %, du commerce
international canadien emprunte des navires étrangers et ces derniers
sont de plus en plus présents dans le cabotage, trafic entre les ports
canadiens. Pour remédier à cette situation, l'Association des
armateurs du Saint-Laurent a demandé aux gouvernements
fédéral et du Québec de créer un sommet sur
l'avenir de la flotte canadienne.
Est-ce que le ministre a l'intention de demander formellement au
gouvernement fédéral de mettre fin à ses interventions
discriminatoires qui nuisent au corn-
merce maritime sur le Saint-Laurent?
M. Elkas: La question, c'est si on a l'intention de demander un
sommet sur le problème?
M. Garon: Non. Est-ce que le ministre a l'intention de demander
formellement au gouvernement fédéral de mettre fin à ses
interventions discriminatoires qui nuisent au commerce maritime sur le
Saint-Laurent?
M. Elkas: Non. Non, je n'ai pas l'intention de le faire. Je ne
suis pas nécessairement d'accord avec ce qui se dit. L'Association des
armateurs, on est en consultation avec eux. J'ai avec moi un
représentant de mon ministère, Paul-André Fournier, qui
assiste à ces réunions, qui pourrait vous éclairer sur le
contenu de nos discussions avec ces gens. Paul-André Fournier.
M. Garon: M. qui?
La Présidente (Mme Bélanger): Monsieur?
M. Elkas: Fournier.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Fournier.
M. Garon: Premier nom?
M. Fournier (Paul-André): Paul-André.
M. Garon: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Paul-André
Fournier?
M. Fournier: Oui. Alors, effectivement, on a rencontré un
représentant de l'Association des armateurs en la personne de son
directeur général. On a, d'une part, des problèmes
sérieux avec la position de l'Association des armateurs du
Québec, notamment au niveau de leurs statistiques sur l'âge de la
flotte avec lesquelles on n'est pas du tout, mais alors là pas du tout
d'accord. Certains membres de l'Association des armateurs supportent la vision
du ministère des Transports sur ces statistiques-là.
Par ailleurs, on est bien au courant des problèmes que peut
causer la Loi sur le transport du grain de l'Ouest, qui a succédé
à l'accord sur le Col du Nid-de-Corbeau. Là-dessus, on a
été en discussion, on a fait des représentations
auprès du gouvernement fédéral. Maintenant, c'est le
gouvernement fédéral qui décide en bout de ligne, c'est
sûr. Quant au port de Churchill, les dernières statistiques
parlent de volume d'expédition de l'ordre de 300 000 tonnes par
année sur des exportations totales du Canada d'à peu près
30 000 000 à 32 000 000 de tonnes. Or, Churchill, c'est un grain de riz,
finalement. Ça n'est rien dans le total par opposition aux
expéditions du Saint-Laurent, par exemple, qui ont baissé,
effectivement, mais qui demeurent quand même très importantes.
M. Garon: Et la baisse, vous l'attribuez à quoi?
M. Fournier: La baisse est attribuable, nous, on pense, en partie
à l'application de la Loi sur le transport du grain de l'Ouest et en
partie à la modification des marchés qui se déplacent de
plus en plus vers l'Asie du Sud-Est. Donc, il est évident que les pays
de l'Asie du Sud-Est vont acheter leurs céréales à partir
de Vancouver. C'est évident. Maintenant, on ne peut pas nier qu'il y a
un impact de la Loi sur le transport du grain de l'Ouest aussi qui, en
subventionnant le transport jusqu'aux ports de mer de la côte ouest alors
que, du côté est, c'est seulement jusqu'à Thunder Bay, a un
impact sur les ports d'expédition des grains. Par ailleurs, il y a aussi
un surplus d'offres maritimes, à Vancouver, qui fait que les tarifs
maritimes sur la côte ouest sont, en général,
inférieurs à ceux qu'on trouve sur la Côte-Est.
M. Garon: Oui, mais qui fait le surplus d'offres, à
Vancouver? Qui l'organise, le surplus d'offres à...
M. Fournier: C'est les transporteurs maritimes. M. Garon:
Non, non. Le surplus d'offres.
M. Foumier: Je vous parle d'un surplus d'offres de transport
maritime. C'est-à-dire qu'il y a plus de navires qui sont disponibles
sur la Côte-Ouest.
M. Garon: Oui, mais le grain, il faut qu'il soit rendu là.
Le grain, actuellement, les grosses commandes viennent de la Russie.
M. Fournier: Oui, mais on peut approvisionner la Russie aussi
bien du côté ouest que du côté est par les ports de
la Côte-Ouest que par les ports de la Côte-Est.
M. Garon: À cause des avantages discriminatoires que donne
le fédéral pour approvisionner par la partie ouest.
M. Fournier: C'est des avantages discriminatoires en ce sens que
la Loi sur le transport du grain de l'Ouest subventionne le transport jusqu'aux
ports de mer du côté ouest alors que, du côté est,
c'est jusqu'à Thunder Bay.
M. Garon: C'est important... M. Fournier: Et c'est
aussi...
M. Garon: Le Nid-de-Corbeau, l'an dernier, c'était 800 000
000 $ de subventions.
M. Fournier: Oui.
M. Garon: On paie le quart des taxes, là-dedans. On paie
200 000 000 $ pour faire envoyer la marchandise par l'ouest plutôt que
par l'est.
M. Founder: C'est aussi toute l'action de la Commission
canadienne du blé qui a pour mandat de défendre, de maximiser les
bénéfices des céréaliculteurs de l'Ouest.
M. Garon: Oui, et on a amélioré la voie
ferrée pour aller vers l'ouest.
M. Fournier: Parce qu'il y a un énorme marché
aussi.
M. Garon: Non, non. On l'a organisé, le marché. On
l'a organisé pour passer par là. C'est qu'on paie les
subventions. On paie les wagons à 100 %, on solidifie les rails de
chemin de fer, on organise pour qu'ils puissent passer dans les tunnels, on
organise ça pour qu'ils puissent passer des «stock cars»
sans problème. On organise tout l'acheminement vers l'ouest et,
après ça, on est surpris que ça passe plus vers
l'ouest.
M. Fournier: Mais il y a aussi...
M. Garon: Traditionnellement, ce n'est pas là que
ça passait. La Russie a toujours été desservie
principalement par le Saint-Laurent.
M. Fournier: Mais, dans l'Ouest, il y a aussi un énorme
marché de charbon et de souffre...
M. Garon: Oui.
M. Fournier: ...qui justifie aussi ces
améliorations-là.
M. Garon: On pense que le gouvernement fédéral a
mis de l'argent là pour l'envoyer vers l'ouest. Si personne ne
défend les intérêts du Saint-Laurent, c'est évident
qu'ils vont passer de plus en plus vers l'ouest, et on va subventionner avec
nos taxes le commerce vers l'ouest plutôt que vers l'est.
M. Fournier: Le gouvernement fédéral a aussi mis de
l'argent dans la voie maritime du Saint-Laurent.
M. Garon: Quand?
M. Fournier: En 1959, au moment de la construction. Et la
réfection après ça.
M. Garon: Le fédéral a mis de l'argent dans les
trains, depuis 10 ans qu'il met de l'argent à tour de bras dans les
trains pour aller vers l'ouest.
M. Elkas: Pendant que le fédéral en met au niveau
du transport, nous autres aussi, de notre côté, on en
reçoit, pas nécessairement au même montant, sur les
transports, mais en d'autres montants. N'oublions pas une chose,
l'échange...
M. Garon: Sur quoi?
M. Elkas: ...le fédéral et les provinces...
M. Garon: Vous recevez de l'argent sur quoi?
M. Elkas: Si, demain matin, il y avait l'indépendance qui
est votre position, votre option, il y aurait un «short run» de 1
000 000 000 $. Alors, considérez-le donc.
M. Garon: Dans le transport, je vais vous dire une chose, c'est
la plus belle affaire qui pourrait vous arriver. Rien que les montants qu'on
paie pour se faire concurrencer par l'Ouest, par les Maritimes, qu'on
arrêterait de payer, et on pourrait utiliser à notre propre
service. S'il y a une chose où il y a un avantage évident, c'est
ça, c'est dans le domaine du transport. Rien que dans le Nid-de-Corbeau,
800 000 000 $, on paie 200 000 000 $ pour envoyer la marchandise vers
Vancouver. On paie les wagons gratis, manufacturés en Ontario, en plus,
pour les entreposer à bord des chemins de fer. On paie aussi 22 000
kilomètres de chemins de fer non rentables dans l'Ouest parce qu'il y a
deux lois: une loi dans l'Ouest qui est la Loi sur l'intérêt
public alors que, dans l'Est, c'est la Loi sur la rentabilité des
chemins de fer. Aïe! Là, vous n'avez pas fait vos devoirs, si vous
pensez ça. Après ça, on dit que les armateurs ne
connaissent pas ça.
Est-ce que le ministre est d'accord avec la demande de l'Association des
armateurs de créer un sommet sur l'avenir de la flotte canadienne? J'ai
vu qu'il y avait fait allusion, tout à l'heure. Il pensait que
c'était ça que je lui avais demandé. J'avais l'intention
de lui demander, mais ce n'était pas ma première question.
M. Elkas: Vous n'avez pas demandé cette
question-là?
M. Garon: Non, je ne l'avais pas demandée. M. Elkas:
Je vous vois venir.
M. Garon: Je suis en train de me demander si vous n'avez pas eu
copie de mes documents.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Dans un premier temps, on en parle avec nos homologues
au fédéral et puis on va décider bientôt si, oui, on
devrait aller de l'avant avec un sommet. Entre-temps, il y a des orientations
du ministère qui sont de traiter la table et de s'assurer que le rapport
de la table de concertation sur l'industrie maritime de Montréal soit
déposé. On est intéressés à nous assurer que
le suivi se fasse sur ce rapport qui doit terminer à l'automne 1993.
C'est sûr que la table, qui ne rejoint pas seulement des gens de
Montréal, mais des gens du fédéral et des syndicats, a un
budget global de 500 000 $ pour regarder la problématique du transport
maritime à Montréal. (21 h 20)
M. Garon: À Québec aussi, on est allé
à ça. Actuellement, le plus gros port au Québec, c'est
Québec. D'après les chiffres de l'an dernier, c'est
Québec. Chaque fois qu'il arrive une question de transport maritime, on
a l'impression que Québec n'existe pas. Je suis un peu
étonné de ça. Actuellement, même le transport des
grains ne se fait plus par Montréal. Il y a quelque chose dont le
ministre est déconnecté complètement. Actuellement, les
élévateurs à grain, si ma mémoire est bonne, ont
été enlevés à Montréal pour faire une
fenêtre sur le fleuve, disait-on magnifiquement. Sauf qu'actuellement,
quand vous me dites que ce sont les gens de Montréal qui ont
intérêt au commerce des céréales, je ne comprends
pas trop; les silos ne sont plus là. Il y a quelque chose... Mme la
Présidente, je suis estomaqué; le ministre n'a pas l'air de
savoir qu'il n'y a plus de silos à grain, à Montréal.
Une voix: II en reste un.
M. Garon: II en reste... Il ne reste pas grand-chose
là.
M. Elkas: À la Chambre de commerce, c'est à M.
Gaétan Gagné qu'on a écrit. On va faire la même
chose ici, à Québec, ainsi qu'à M. Denis de Belleval,
directeur général de la ville de Québec... Vous connaissez
bien M. de Belleval?
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Vous connaissez bien M. de Belleval, Denis de
Belleval?
M. Garon: Je connais beaucoup de monde, à
Québec.
M. Elkas: O.K. Cette même table de concertation...
L'idée d'une table de concertation pour le port de Québec a
été offerte aux deux personnes que je vous ai indiquées.
J'attends une réponse de ces mêmes gens.
M. Garon: À qui? Offerte à qui?
M. Elkas: Le président de la Chambre de commerce, M.
Gagné, et M. de Belleval.
M. Garon: Gaétan Gagné? Mais de Belleval est
directeur... C'est un fonctionnaire de la ville de Québec. C'est le
maire de Québec qui vous a désigné M. de Belleval ou si
c'est vous qui l'avez désigné?
M. Elkas: Le financement de cette étude... D'ailleurs, la
table, comme telle, est subventionnée à 20 % par le milieu,
à Montréal. On s'attend à avoir une offre semblable ici,
du milieu à Québec.
M. Garon: Une offre de?
M. Elkas: De 20 %.
M. Garon: Pour qu'il y ait une table aussi à
Québec?
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Vous avez écrit dans ce sens-là
à...
M. Elkas: M. Gagné et M. de Belleval.
M. Garon: On peut avoir une copie des lettres?
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Demain matin?
M. Elkas: Demain matin.
M. Garon: J'aimerais poser une question: Est-ce qu'on a des
chiffres dans le service maritime du ministère des Transports... M.
Fournier a fait une affirmation et j'aimerais lui demander s'il a les chiffres
sur la quantité de céréales qui transitent par Vancouver
et Prince Rupert pour être acheminées en Europe. Le pourcentage
des céréales vendues en Europe qui transitent par Vancouver et
Prince Rupert.
M. Fournier: Je n'ai pas les chiffres pour cette année,
mais je pourrais vous les trouver. On a fait une...
M. Garon: Mais vous avez un ordre de grandeur, vous savez?
M. Fournier: Un ordre de grandeur, non. Mais on a fait une
analyse il y a deux ou trois ans, là-dessus, dans laquelle on a
trouvé qu'effectivement il y avait un certain volume de
céréales mais je n'oserais pas donner un chiffre parce que
je ne m'en souviens vraiment pas qui sortait par Prince Rupert et
Vancouver à destination de l'Europe.
M. Garon: C'est très important parce que le marché
naturel du Saint-Laurent, c'est le marché de l'Europe.
M. Fournier: On est bien conscients de ça. Mais il faut
être aussi conscients que les taux de transport maritime sont
très, très bas. Une fois que le navire est chargé, les
milles supplémentaires ne coûtent pas très, très
cher. Quand il y a une capacité excédentaire, comme il y en a une
sur la Côte-Ouest actuellement, ça explique aussi pourquoi on
utilise ces ports de sortie.
M. Garon: Faisons attention. Quand vous affirmez ça, c'est
gentil, mais... D'abord, vous ne savez pas les chiffres par coeur, ce qui
m'étonne. Normalement, ça, c'est un peu comme: On n'a pas besoin
de penser pour marcher. Normalement, ces données-là sont
fondamentales. Deuxièmement, quand vous avez le Braer qui a coulé
aux îles Shetland, là, bien, pour éviter un dé-
tour, pour passer, prendre un raccourci, on a pris le risque, justement,
de ce qui est arrivé au Braer, dans un endroit où il y a des
grosses tempêtes. Alors, faites attention. Dans le domaine maritime
aussi, il y a des raccourcis qui sont payants. Sauf qu'il y a des avantages
considérables qui sont donnés à Prince Rupert et à
Vancouver, considérables. Ça, c'est un domaine que je connais
très bien parce que j'ai été dans la bataille du
Nid-de-Corbeau, que j'ai gagnée, contre le gouvernement
fédéral qui voulait, dans le temps... Sauf que les
intérêts, semble-t-il, aujourd'hui, sont moins
protégés. Il faut d'abord être au courant pour pouvoir les
protéger.
Je vais vous poser une question: Relativement aux changements que veut
apporter le gouvernement fédéral à la méthode de
versement de la subvention du Nid-de-Corbeau, au producteur plutôt qu'au
transporteur, quelle est la position du ministère des Transports du
Québec à ce sujet-là? Parce que ça revient,
ça, actuellement.
(Consultation)
M. Elkas: Mme la Présidente, moi, j'ai...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre. (21 h
30)
M. Elkas: Le député de Lévis, dans le temps,
avait traité la question. C'est ce qu'il me dit, c'est ce qu'il vient de
nous dire, et puis, lui, il avait favorisé, je pense, une subvention du
transporteur avec... Lorsqu'il était ministre de l'Agriculture, le MAPAQ
avait favorisé la subvention du transporteur et non le producteur.
Alors, la question est posée au ministère des Transports,
à savoir quelle est notre position. Ce serait de favoriser la subvention
au transporteur ou au producteur? Si on subventionnait le producteur, il est
sûr qu'on pourrait... le producteur pourrait choisir son mode de
transport qui permettrait une rationalisation, dans l'Ouest, de leur
transport.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Dans le temps, lorsque vous étiez ministre de
l'Agriculture, le MAPAQ, lui, a toujours préconisé la subvention
au transporteur. J'ai raison, oui ou non?
M. Garon: Bien, le débat se posait comme ça dans ce
temps-là.
M. Elkas: Pardon?
M. Garon: Le débat se posait comme ça dans ce
temps-là parce qu'il voulait donner des subventions aux producteurs pour
diversifier leur agriculture puis entrer dans des productions dans lesquelles
on est puis qui ne sont pas subventionnées. C'était pour
remplacer les productions de l'Est par les productions de l'Ouest, au fond.
M. Elkas: Mais vous, dans le temps, vous avez fait quoi? Votre
recommandation, c'était de faire quoi?
M. Garon: Ce n'était pas... C'était de ne pas
subventionner la production agricole dans l'Ouest.
M. Elkas: Oui. Mais au niveau du transport...
M. Garon: On voulait faire de la diversification des productions
qui sont développées dans l'Est et développées dans
l'Ouest avec des subventions aux producteurs. Ça veut dire que ce n'est
pas nécessairement les grains qui prennent les transports. Ça ne
fait pas de rationalisation. C'est que les gens, l'argent qu'ils vont prendre,
ils ne le mettront pas dans le transport nécessairement, ils vont le
mettre pour nourrir des animaux, pour développer de la production puis
faire des surplus. D'ailleurs, pensez-vous que les États-Unis, dans le
cadre du libre-échange actuellement, permettraient ça? Je vais
vous dire une chose, au contraire. Ça veut dire que ce seraient des
barrières américaines qui fermeraient demain matin. Ça
serait une barrière immédiatement puis ça serait un
surplus de production terrible au Canada. Encore plus actuellement que ce
n'était le cas dans le temps parce que, dans le temps, il n'y avait pas
de libre-échange avec les États-Unis. Les effets de ça
vont être... Je ne sais pas quelle est votre position là-dessus,
mais il y a des effets considérables à ça. D'ailleurs, les
Américains l'ont tellement anticipé que, dans l'entente de
libre-échange, ils prévoient les subventions qu'il pourrait y
avoir dans le transport des céréales.
M. Fournier: M. Garon, la position du ministère des
Transports du Québec, c'est essentiellement de favoriser le paiement aux
producteurs. Mais pour du transport de céréales, et je dis
bien... il faut qu'on mette en place un mécanisme qui fait que les
producteurs reçoivent de l'argent pour des céréales
effectivement exportées, ce qui construit une barrière qui les
empêche d'aller vers de la diversification de production dans l'Ouest,
d'une part, ce qui devrait aussi permettre une rationalisation. Le producteur
étant maintenant maître de choisir son mode de transport pour
expédier son grain à l'exportation, ça devrait permettre
une rationalisation du fameux réseau de 22 000 kilomètres de
voies protégées dans l'Ouest, d'une part.
D'autre part, le ministère a aussi demandé à
Transports Canada d'étendre le versement de la subvention aux ports du
Saint-Laurent, c'est-à-dire de subventionner le transport des
céréales jusqu'aux ports de l'Atlantique, jusqu'aux ports majeurs
du Saint-Laurent de façon à rétablir l'équilibre
entre les ports de l'Ouest et les ports de l'Est au niveau des coûts
d'accès terrestre, ou maritime dans le cas de la Voie maritime du
Saint-Laurent.
M. Garon: Quelle est la position du ministère de
l'Agriculture du Québec, là-dessus?
M. Fournier: Le ministère de l'Agriculture du
Québec a évidemment des difficultés avec le paiement
aux producteurs mais je pense qu'il y a moyen de s'entendre, la
clé étant d'imposer une barrière à l'utilisation de
ces subventions-là. Il faut que les subventions soient versées
pour du transport effectué et non pas versées sur, par exemple,
la base des terres cultivées ou du potentiel des terres comme il
était question en 1983 avec l'étude de Gilson. Il est
évident que si on verse des subventions en contrepartie d'un potentiel
de culture, c'est sûr que ça favorise les producteurs de l'Ouest.
Mais si on verse des subventions pour du transport effectué pour des
céréales exportées, on ne change rien à la
situation, on ne change pas la concurrence entre les agriculteurs de l'Ouest et
ceux de l'Est.
M. Garon: on s'en va où avec ça? on s'en va
où avec ça, actuellement? prenez en russie et en ukraine, il y a
des meilleures terres que l'ouest du canada pour avoir adopté des
méthodes de production comme les nôtres; c'est eux qui vont
être capables de nous exporter des céréales. ils ont des
meilleurs climats. ce n'est pas un bon climat, dans l'ouest du canada.
c'étaient des prairies qu'il y avait là, avant. ce n'est pas pour
rien qu'il y avait des prairies et des bisons qui se promenaient là.
avez-vous déjà regardé les rendements agricoles qu'il y a
dans l'ouest du canada, en chine ou en russie? ce n'est pas bon, l'agriculture
de l'ouest du canada; c'est le mythe le mieux entretenu de l'histoire du monde.
actuellement, on est en train de verser à coups de milliards à un
gouvernement qui est dans le trou des politiques pour garrocher des
céréales subventionnées à 80 % ou à 75
%.
M. Founder: À 65 % à peu près.
M. Garon: à 65 % à peu près, oui. le
producteur de la saskatchewan, actuellement, le fermier de la saskatchewan,
actuellement, c'est à peu près 65 %. je n'avais pas les chiffres
de l'année passée. l'autre année avant, c'était
près de 60 % de son grain qui était... dans le fond,
tantôt, on va payer les gens d'ailleurs pour le manger. ça ne nous
donnera pas une cenne. ça ne nous donnera pas un sou.
Savez-vous aussi que celui qui subventionne le plus l'agriculture de
l'Ouest, ce n'est même pas le ministère de l'Agriculture, c'est le
ministère des Transports? Quand on dit qu'on va permettre des politiques
comme ça et qu'on est d'accord avec ça, le ministère de
l'Agriculture n'a pas dû être d'accord avec ça bien, bien.
Est-ce qu'on pense, à part ça, que, dans le monde, les gens vont
accepter qu'on subventionne des produits agricoles à 65 %?
M. Fournier: On n'est pas les seuls à subventionner. Vous
savez mieux que moi...
M. Garon: non, sauf que, nous, on exporte 75 % de notre
production. aux états-unis, c'est 10 % de leur production. ce n'est pas
le même coût pour les contribuables. c'est dans les films, ce
qu'ils exportent, les américains, même s'ils exportent plus que
nous autres.
Sauf que, pour nous, c'est une forte proportion de notre production
qu'on exporte. On a juste à aller en banqueroute; on a le meilleur
système pour aller en banqueroute. Ça n'a pas de bon sens.
Là, c'est la position du gouvernement du Québec ou la
position du ministère des Transports que M. Fournier vient
d'énoncer?
M. Elkas: La position du ministère. M. Garon: Du
ministère? M. Elkas: Oui.
M. Garon: Est-ce que c'est la position du gouvernement du
Québec? Est-ce que la coordination a été faite entre les
Transports et l'Agriculture? Ou est-ce que l'Agriculture doit faire une affaire
et le Transport doit faire une autre affaire?
M. Elkas: Les fonctionnaires se parlent, dans le moment, au
moment où on se parle aujourd'hui, et vont faire rapport,
évidemment, au comité ministériel, et le gouvernement
prendra sa position.
M. Garon: Non. Quand les gouvernements, des ministères
vont à des conférences fédérales-provinciales
discuter, ils ont un mandat normalement du gouvernement du Québec.
Actuellement, la position que vient d'exprimer M. Fournier, c'est la position
du gouvernement du Québec, c'est la position du ministre des Transports
ou c'est la position du ministère des Transports et le ministère
de l'Agriculture a une position différente? Comment se fait-il que des
fonctionnaires des Transports défendent actuellement une politique de
ministère sans que ça soit la politique du gouvernement?
M. Elkas: On n'a pas fini la concertation encore. Vous avez
demandé une opinion, on vous la donne l'opinion, là.
M. Garon: Je comprends, mais ce n'est pas ça... Vous dites
que c'est ça que vous défendez à la table sectorielle des
Transports, la position qui vient d'être émise par M.
Fournier.
M. Elkas: Ce qui est discuté à la table, mais ce
n'est pas nécessairement la position qui a été prise par
le gouvernement du Québec. Il faut aller à la table, il faut en
parler et il faut savoir les positions des autres intervenants pour qu'on
puisse revenir ici parler à d'autres comités
ministériels.
M. Garon: Là, vous dites que la position que
défendent vos fonctionnaires à la table de négociation des
Transports n'est pas nécessairement la position du gouvernement du
Québec. C'est ça que vous venez de dire.
M. Elkas: II y a des discussions.
M. Garon: Je comprends.
M. Elkas: Ce sont des discussions.
M. Garon: Oui, mais... Je comprends... Mais quand la pâte
à dent est sortie du tube, c'est bien difficile de la remettre dedans.
Alors, vous dites que la position que vous défendez à la table
des Transports n'est pas nécessairement la position du gouvernement du
Québec. Là, ça n'a pas de bon sens. (21 h 40)
M. Elkas: Mme la Présidente, le député de
Lévis nous a demandé l'opinion de notre ministère et on
l'a donnée. Ce n'est pas notre ministère qui négocie
à la table au fédéral, c'est le MAPAQ. Alors, il a
demandé son opinion, M. Fournier l'a donnée, son opinion, la
façon qu'il pense. Il y aura de la consultation avec d'autres
ministères. Le gouvernement prendra position et le MAPAQ
représentera la position du gouvernement. Alors, si vous arrivez et que
vous demandez une opinion à un de nos experts et s'il ne vous
répond pas, vous allez dire: Quelle position prenez-vous?
M. Garon: Non, mais, là-dedans...
M. Elkas: C'est sûr qu'il y a des positions qui vont se
prendre par plusieurs ministères...
M. Garon: Oui, oui, mais... Je sais comment...
M. Elkas: ...ça, c'est bien normal. Vous demandez qu'il y
ait de la concertation. On en fait, de la concertation, et quand on la fait,
vous êtes complètement contre.
M. Garon: Ce n'est pas ça que j'ai dit, là.
M. Elkas: You translate things in the manner in which you
want.
M. Garon: Non, non, non. M. Elkas: Yes, Sir!
M. Garon: Oui, mais je sais comment ça marche, j'ai
été là-dedans plusieurs années.
M. Elkas: Un de ces jours, une de ces heures...
M. Garon: Je vais vous dire une chose, c'est
qu'actuellement...
M. Elkas: Une de ces heures, Mme la Présidente, on va
tomber sur les crédits. Ça fait presque huit heures, sept heures
qu'on est ici et on n'a pas encore touché un item sur les
crédits.
M. Garon: Je comprends, on est dans les crédits à
tour de bras, là. Dans votre politique de transport...
M. Elkas: De votre façon.
M. Garon: ...ferroviaire et maritime. Mais, là, c'est
parce que vous avez dit une chose, là. Parce que vos gens font partie de
comités, dans le domaine des transports, parce que, ces
politiques-là, au fédéral, c'est discuté par les
Transports. J'ai dit une chose, tantôt, vous n'avez pas compris. Vous
n'écoutez pas toujours. Je vous ai dit que le ministère
fédéral des Transports subventionnait plus d'agriculture dans
l'Ouest que le ministère de l'Agriculture. Là, vous me dites
tantôt que les politiques, les positions que prennent vos fonctionnaires
des Transports aux tables, ce ne sont pas les mêmes positions que celles
du gouvernement du Québec. Moi, je n'ai jamais vu une affirmation de
même. C'est la plus grosse affirmation que j'ai jamais vue de ma vie. On
défend des positions, aux Transports, qui ne sont pas
nécessairement celles du gouvernement du Québec. Et vous nous
dites en même temps que l'Agriculture et les Transports ne s'entendent
pas. Sauf qu'actuellement le comité, ce n'est pas un comité
agricole, c'est un comité des Transports.
M. Fournier: Le ministère qui est en charge de la
réforme de la Loi sur le transport du grain de l'Ouest, actuellement,
c'est le ministère fédéral de l'Agriculture et son
interlocuteur, c'est le MAPAQ. Et, nous, on se parle. Au niveau des
fonctionnaires entre Transports Québec et le MAPAQ, on se parle, c'est
sûr, et nous, on défend une approche, une logique du transport qui
vise à permettre la rationalisation du réseau de "l'Ouest et de
minimiser les subventions versées à l'exportation des
céréales dans l'Ouest. Mais l'interlocuteur officiel du
gouvernement fédéral, c'est le MAPAQ. Nous, on n'est pas assis
à la table de négociation ou on n'était pas assis à
la table de négociation, pas du tout. C'est le MAPAQ, le porte-parole
officiel du gouvernement du Québec dans la révision de la Loi sur
le transport du grain de l'Ouest.
M. Garon: Mais, vous, vous n'avez pas la même position que
le MAPAQ, aux Transports.
M. Fournier: Le MAPAQ n'a pas de préoccupation quant au
transport. Nous, on a une préoccupation quant au transport qu'on essaie
de faire valoir.
M. Garon: C'est une politique de transport.
M. Fournier: C'est une préoccupation au transport. Ce
n'est pas une politique parce que ce n'est pas nous qui intervenons...
M. Garon: Bien, le ministre lui-même... M. Fournier:
...sur la LTGO.
M. Garon: ...vient de dire que le but de ça, c'est de
rationaliser les transports dans l'Ouest. Il vient...
M. Elkas: Mais le MAPAQ prendrait en considération notre
position et il va l'incorporer dans ses recommandations.
M. Garon: Là, vous parlez. Ha, ha, ha! Là,
ça ne peut pas... Il ne peut pas incorporer vos recommandations dans ses
recommandations puisque tu subventionnes les producteurs ou les transporteurs.
C'est l'un ou l'autre.
M. Elkas: Ça se peut fort bien qu'il ne soit pas d'accord
avec notre position. S'il n'est pas d'accord, il va la tasser et ça
finit là. Mais vous avez demandé une opinion de...
M. Garon: Mais il y a des rencontres, actuellement, là. Il
y a des positions actuellement qui sont définies. Les rencontres ont
lieu, actuellement, là.
M. Fournier: C'est terminé, les rencontres. M. Garon:
Hein?
M. Fournier: C'est terminé, les rencontres. M. Garon:
Elles sont terminées, les rencontres.
M. Fournier: C'est ça. Les rencontres entre le
gouvernement fédéral et les provinces sont maintenant
terminées. Il y a eu toute une ronde de négociations l'an
derniei, au cours de. laquelle nous, on a bien sûr rencontré aussi
les gens du MAPAQ. Mais ces rencontres-là sont terminées. On
attend maintenant des propositions du gouvernement fédéral.
M. Garon: Les rencontres qui ont eu lieu regroupaient qui? Au
niveau des fonctionnaires? C'étaient des fonctionnaires ou au niveau
politique?
M. Fournier: C'était au niveau de très hauts
fonctionnaires.
M. Garon: Qui représentait le Québec? M.
Fournier: C'était le MAPAQ. M. Garon: Qui?
M. Fournier: Ah! Je ne me souviens pas. On n'était pas
à la table, nous. On n'était pas invités à cette
table-là.
M. Garon: Ah! Et vous, comme responsable des Transports, comme
ça, vous ne savez pas la quantité de céréales qui
s'en va en Europe qui transite par l'Ouest.
M. Fournier: Je vais vous le trouver, mais je ne le sais pas par
coeur.
M. Garon: Et qui passe par Panama. Comme rationalité
là... C'est-à-dire qu'ils passent prendre le bateau à
Vancouver. C'est subventionné à la planche pour aller prendre le
bateau à Vancouver. Après ça, le bateau va passer par
Panama puis il s'en va en Europe. Nous, on achemine... On pense que c'est
rentable, mais on achemine... C'est rien qu'à coups de subventions que
ça se fait, ces folies-là. Parce que, normalement, le grain qui
est produit au Manitoba, l'envoyer à Vancouver, puis, après
ça, reprendre le bateau, puis passer par Panama, puis revenir en Europe,
c'est plutôt un détour que de l'envoyer à la tête des
Grands Lacs qui descendent par les barges, puis viennent dans les ports du
Saint-Laurent. Puis, essentiellement, on a intérêt à
ça, nous, parce qu'un des ports de transbordement, actuellement, les
céréales, dans le fleuve Saint-Laurent, il y a le port de
Québec, le port de... Il y en a tout le long de la côte du
Saint-Laurent, des silos à grain. La place où il y en a le moins,
maintenant, c'est à Montréal parce que le fédéral
nous a donné une fenêtre sur le fleuve.
M. Elkas: Peut-être, M. le député de
Lévis... M. Garon: Puis Churchill...
M. Elkas: ...que vous pourriez demander la question au
ministre...
M. Garon: Churchill, c'est la même chose. Normalement, si
le fédéral n'intervenait pas à coups de subventions dans
Churchill, il n'y a pas un bateau qui irait là. Ce n'est pas naturel
d'aller à Churchill. C'est à coups de taxes qu'on paie, puis on
se fait concurrence à nous-mêmes, alors qu'on n'a aucun
intérêt à ça. Là-dessus, on ne devrait
même pas s'obstiner. Il n'y a pas de question partisane,
là-dedans. On n'a pas intérêt à ça. Alors
qu'on paie les taxes pour des affaires qui ne sont pas efficaces. Churchill, ce
n'est pas efficace. On serait bien mieux de laisser les ours blancs
tranquilles, puis il y aurait moins d'écologistes fâchés
parce que les ours blancs pourraient se promener dans ce coin-là
tranquilles. Il n'y a pas intérêt, à Churchill, qu'on
fasse... Il y a beaucoup de subventions là-dedans. C'est pour ça
que je vous posais la question, tantôt, de l'affectation de l'argent,
à Churchill, pour subventionner le transport. C'est autant le transport
qui ne passe pas par le Saint-Laurent qui passerait par le Saint-Laurent si
c'étaient les règles du marché. nous, on a,
actuellement... regardez bien ce qu'on a, actuellement, dans les subventions,
à ottawa: le maritime freight rates act pour permettre aux gens
d'arrêter dans les maritimes, pour subventionner, après ça,
75 % par camion, par chemin de fer ou par avion, pour venir sur notre
marché; après ça, on a des subventions
considérables du nid-de-corbeau c'est rendu à au-dessus de
800 000 000 $, actuellement, c'est indexé pour envoyer la
marchandise vers vancouver puis prince rupert. mais des subventions pour sortir
notre marchandise du québec, on n'en a aucune. alors, quel
intérêt on a, dans une perspective de libre-échange,
à avoir une discrimination aussi grande, dans le domaine
des transports, qui joue contre nous, puis payer des taxes pour
ça? On n'en a pas.
C'est pour ça que, là-dessus, moi, je pense qu'en termes
de transport, le ministre doit avoir une politique. Maintenant qu'on est dans
le libre-échange, là, on ne peut pas tout se payer en même
temps. On serait bien mieux de se payer des routes numéro 1, qui vont
vers les États-Unis, puis des ports de mer qui vont permettre
d'acheminer la marchandise vers le centre des États-Unis en
compétition avec Boston puis New York, puis avoir un fleuve qui est
ouvert, l'hiver, plutôt que d'avoir des brise-glace qui se
promènent, puis ils regardent les phoques dans le golfe Saint-Laurent,
autour de Terre-Neuve ou de...
M. Doyon: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, monsieur...
M. Garon: C'est pour ça que ça prend une politique
des transports maritime et ferroviaire. C'est tout interconnecté,
ça. Même le transport par camion, c'est tout interconnecté,
ça.
M. Elkas: Je peux demander au député de
Lévis qu'est-ce que son gouvernement a fait pour regarder, justement,
les plans de transport dans les grandes agglomérations, dans la province
de Québec, soit à Québec ainsi qu'à
Montréal? Qu'est-ce que eux ont fait? Qu'est-ce que eux ont fait pour
préparer l'avenir de ces modes de transport dont on parle? Est-ce qu'il
a convoqué le milieu? Est-ce que son gouvernement a convoqué le
milieu pour, au moins, essayer de préparer notre avenir?
M. Garon: Le ministre ne comprend pas, là.
M. Elkas: S'il y a des manques, aujourd'hui, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, M. le député de
Louis-Hébert voudrait poser une question.
M. Doyon: Oui, oui. Moi, ce que je veux, Mme la
Présidente, avec votre permission, c'est tout simplement souligner,
à cette commission, que vous êtes en train de faire le
procès d'une politique fédérale qui existe parce qu'il y a
une vue d'ensemble qui est de nature fédérale et qui tient compte
d'un ensemble qui s'appelle le Canada. Moi, c'est bien sûr que si j'ai
une vision compartimentée et puis que je veux me servir du Saint-Laurent
comme monnaie d'échange et puis avoir le canal dont je vais me servir
pour soutirer des avantages politiques, je n'ai pas avantage à ce que
ça fasse le tour ni par Churchill, ni par Vancouver, ni par Panama.
Moi, ce que je trouve, là-dedans, le raisonnement du
député de Lévis est parfaitement circulaire, Mme la
Présidente, parfaitement circulaire. Il tourne en rond et il se
répète et il revient au même point d'où il est venu,
puis on n'en sortira jamais, sauf qu'on va avoir une spirale qui va être
plus grande que quand il a commencé. C'est tout ce qu'on va avoir
prouvé. Parce que, moi, si j'avais l'approche qui est la sienne, que je
considère parfaitement respectable, mais qui n'est pas celle de notre
gouvernement, qui n'est pas celle du ministre des Transports... Et on n'est pas
ici pour faire le procès des politiques fédérales. (21 h
50)
Si le député de Lévis voulait passer en revue les
véritables politiques des transports qui sont de juridiction provinciale
disons-le, ce n'est pas un mot sale, provinciale je n'ai pas
d'objection à ce qu'on fasse ça, sauf qu'on est devant une
situation où, le ministre, qu'est-ce que vous voulez qu'il
réponde des politiques fédérales? Le député
de Lévis a le droit de penser ce qu'il pense, il a le droit de faire les
démonstrations qu'il entend faire, de la même façon qu'il a
le droit de blâmer le fédéral de construire Hibernia. Il a
le droit de blâmer le fédéral de construire un pont entre
l'île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick. Ça, c'est,
bien sûr, dans une perspective, essentiellement, qui est
différente de la nôtre. Dans les circonstances, il n'emportera
l'adhésion de personne d'entre nous. Sauf que s'il veut se convaincre
lui-même, en plus de ce qu'il sait déjà, il va
réussir dans cette voie-là. Il va mal rêver cette nuit en
disant: J'ai manqué mon coup, le ministre des Transports n'a pas l'air
d'adhérer à ma démonstration. Je lui annonce tout de suite
qu'il n'y a personne ici, de notre bord, qui va adhérer à sa
démonstration. C'est tout simplement une démonstration qu'il a
faite 100 fois.
Il y a une personne et le député de Lévis
est en train de faire la même chose qui a fait une carrière
politique avec le même discours, c'était Réal Caouette.
Réal Caouette a répété le même discours
pendant 25 ans. Il n'a jamais changé. Ça dépendait de ce
qui se parlait, il s'adaptait, mais il faisait essentiellement le même
discours. Le député de Lévis fait toujours le même
discours: le fédéral, le fédéral, le
fédéral, subvention, le fédéral.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doyon: C'est bien correct, mais on arrive à quoi avec
ça? On arrive à quoi? Le député de Lévis
s'amuse parce qu'il y a du monde ici et il a un auditoire. Vous me permettrez
d'en profiter moi aussi et de faire mon «show», Mme la
Présidente.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doyon: Je suis capable, moi aussi, de faire un
«show». Il n'y a rien là. Je suis capable de faire un bon
spectacle comme le député de Lévis, n'importe quand.
Mme Pelchat: Mieux, mieux. M. Doyon: Pas mal mieux. Merci.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doyon: N'importe quand. Le député de
Lévis oublie qu'il y a une politique des quotas de lait. Il oublie le
lait, il oublie les échanges qui se font avec l'Ontario, il est
compartimenté. Il a un jugement, il a un raisonnement, j'appelle
ça un raisonnement à tiroirs. Il a des tirettes et il tire
ça; il en referme une et il ôte l'autre. Et là, il oublie
le lait quand ça lui tente de parler du blé. Tout marche bien
comme ça, mais, dans le vrai monde, ce n'est pas comme ça que
ça marche, Mme la Présidente.
Le ministre le signalait, tout à l'heure, vous avez eu
l'expérience du pouvoir. Qu'est-ce que vous avez changé?
Qu'est-ce que vous avez changé? Vous avez tout simplement dit, à
un moment donné... Je me souviens, c'est Denis de Belleval qui avait
été nommé ministre des Transports. Le lendemain matin
qu'il a été nommé ministre des Transports, il
déclarait: Je vous annonce que je construis une marine marchande, ce
n'est pas une marine de guerre. Là, tout le monde a eu peur bien raide.
René Lévesque l'a mis dehors.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doyon: Première chose qu'il a dit, il a dit: On est au
pouvoir, on fait l'indépendance, marine marchande et, si vous me donnez
un petit peu de temps, on va mettre des canons là-dessus et on va
tirer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doyon: C'est intelligent, mais ça change quoi à
la géopolitique des choses? Ça change quoi au fait qu'il y a des
fermiers qui veulent vivre dans l'Ouest, des fermiers qui produisent, des
fermiers qui ont besoin de vendre leur blé, à toutes sortes de
considérations? Le député de Lévis devrait le
savoir. Il a construit des bateaux de pêche dont on n'avait pas besoin;
ils calaient quand ils étaient à trois milles des
côtes.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doyon: Ils versaient. C'étaient de bons bateaux, mais
ils n'étaient pas faits pour aller sur la mer. C'est un gros
défaut pour des bateaux. Ce n'est pas grave, vous allez me dire. Tant
qu'ils sont sur la terre, les bateaux, il n'y a rien là, ce n'est pas
grave. Mais du moment qu'ils prenaient la mer, ils versaient; il y avait un
défaut, il paraît, dans l'architecture marine, je ne le sais pas
trop.
Le député de Lévis nous gâterait beaucoup,
Mme la Présidente je pense que je vais me rendre jusqu'à
22 heures parce que je pense que le député de Lévis
en a fait pas mal, ce qui fait que ça va me permettre de vous annoncer
tout de suite qu'on va se rendre à 22 heures moins une minute, parce
que, moi, j'écoute ça et, souvent, je l'écoute à
mon bureau. Je ne suis pas toujours ici, moi, je ne suis pas toujours ici.
Mais, des fois, je me retiens pour ne pas descendre. Ce soir, j'avais des
invités, je suis allé à mon bureau tantôt, j'ai dit:
Ça n'a pas de bon sens ce qui se passe dans cette commission-là,
il faut que je vienne voir ça de proche. Je pensais que j'entendais mal.
On était en train de redessiner l'Amérique, de redessiner le
Canada, de faire en sorte que ce qui est l'Ouest ne soit plus l'Ouest, en tout
cas un mélange épouvantable. Moi, j'annonce tout simplement au
député de Lévis que le Saint-Laurent est où il est,
que les Grands Lacs sont là où ils sont, qu'on ne changera rien
à des habitudes centenaires et que, s'il y a une affaire qui
échappe à la logique politique, c'est bien le commerce
international. S'il y a une affaire qui, bien souvent, n'a aucune logique,
c'est le commerce international. Il se passe des affaires qu'on ne comprend
pas. Le député de Lévis est tout simplement à faire
la preuve que le commerce international, c'est un monde qui n'est pas le sien.
Le député de Lévis voulait qu'on fasse pousser tout ce qui
pouvait pousser ici pour qu'on puisse le vendre. Juste à penser à
ce que le Saint-Laurent recelait, il salivait. Je me souviens, le
député de Lévis, quand il a été nommé
ministre de l'Agriculture, il a annoncé au monde: Vous allez
arrêter de boire du jus d'orange le matin, vous allez vous mettre
à boire du jus de pomme parce qu'on en produit par ici. Sauf que ce
n'est pas ça que le monde veut. C'est du jus d'orange, pas du jus de
pomme, même si on produit des pommes, puis même si on a plus de jus
de pomme qu'on peut en boire.
Le député de Lévis avait décidé qu'il
changerait les habitudes alimentaires du peuple. Le peuple ne l'a pas
accepté. Il a continué de boire du jus d'orange. On continue
d'importer notre jus d'orange, puis on est parfaitement heureux, puis ça
marche bien comme ça, pas de problème. Mais, en même temps
que le député de Lévis devrait faire une espèce de
retour en arrière et regarder comment il raisonne, finalement, pour
essayer de corriger ses vieilles habitudes, ce serait rafraîchissant
à nos oreilles de l'entendre arrêter de défoncer des portes
ouvertes, à répétition, toujours la même histoire:
Le fédéral, et il nous coûte plus cher qu'on a et c'est une
mentalité de comptables, comprenez-vous. Moi, je me dis que le gars qui
commence à compter combien sa femme lui rapporte et combien elle lui
coûte, il n'est pas loin du divorce. Il serait aussi bien de faire
ça tout de suite. Ce n'est pas... Le député de
Lévis a fait son choix. Ça fait 20 ans, 25 ans qu'il a fait son
choix, que le Canada, ce n'était pas bon, que le Québec
était exploité dans ce système politique là, qu'on
défendait mal nos intérêts, et tout ça. Il essaie de
faire la preuve de ça. Manifestement, ça n'a pas marché,
parce qu'on est encore comme on était il y a 25 ans, partie de cet
ensemble fédéral qu'est le Canada et puis, il
répète le même discours. Il y en avait un autre qui faisait
un discours semblable au sien avec d'autres accents, mais qui était de
la même nature. C'était Gilles Grégoire, le cofondateur du
Parti québécois. C'était la même affaire: Le
fédéral, et le fédéral, et tout ça. C'est
comme si ça avait été un mot sale.
Moi, je suis surpris qu'ayant l'occasion, pour un député
de l'Opposition, de demander au ministre des questions sur l'utilisation des
fonds qui sont consacrés à son ministère, il pose des
questions qui sont totalement
hors de propos. La présidente n'a sûrement pas le choix de
le laisser aller. Je sais qu'elle est d'une patience exemplaire et qu'on abuse
très souvent de sa patience. C'est malheureux à dire, Mme la
Présidente, mais on abuse de votre patience et il se passe ce qui arrive
ce soir, c'est qu'on fait le procès, finalement, le Nid-de-Corbeau,
exactement les propos du député de Lévis, c'est faire le
procès du fédéralisme canadien. Bon! On ne se convaincra
pas personne. Moi, je pensais que le but de l'exercice, c'était un
exercice où les députés exerçaient leur pouvoir de
contrôle sur l'exécutif, pouvoir de contrôle sur les
dépenses qui sont permises à l'exécutif dans
l'exécution de ses fonctions. Le député de Lévis en
fait un débat existentiel. Je dis «existentiel» parce qu'on
parle de la nation, de l'existence de la nation, de l'existence du pays comme
tel. Moi, je dis au député de Lévis, là-dessus, que
si le Canada a tous les défauts qu'on puisse lui donner, sauf qu'il y a
une chose qui est, c'est qu'il est là. La réalité, comme
disait je ne sais pas qui, dans ce domaine-là comme dans d'autres, est
têtue; elle a le défaut d'être là et on ne peut pas
la contourner, cette réalité. Elle est extrêmement
têtue, cette réalité. La réalité canadienne,
elle est là. Le député de Lévis continue de
s'acharner à nier cette réalité-là et à la
remettre en cause constamment. Moi, je suis certain, pour
connaître...
Il n'y a pas eu de changement dans les politiques du Québec
depuis 25 ans. Tous les gouvernements du Québec, sans aucune exception,
ont pris à coeur les intérêts du Québec; ils ont
défendu du mieux possible les intérêts du Québec.
Quand ils ont été obligés de laisser aller du lest, c'est
parce qu'ils ne pouvaient pas faire autrement, c'est parce qu'ils
étaient dans une situation où, politiquement, c'était
impossible de faire autrement. Je reste convaincu que le travail qu'a fait le
ministre des Transports avec ses représentants... Je suis convaincu que
le MAPAQ avait la même idée de défendre du mieux possible
les intérêts du Québec. Maintenant, bien sûr, si on
dit que tout ce qui s'appelle continuation...
La Présidente (Mme Bélanger): Trente secondes, M.
le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Ce n'est pas beaucoup. Je savais que je me rendrais
là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Doyon: Alors, Mme la Présidente, je vous dis, pendant
ces 30 secondes... Je vous annonce que je refuserai mon consentement à
tout report et à toute continuation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Louis-Hébert, vous n'avez pas le droit de donner
ou pas votre consentement; vous n'êtes pas membre. (22 heures)
M. Doyon: Quand il n'est pas demandé. Mais je vous annonce
que je ne le donnerai pas.
Alors, je dis en terminant, Mme la Présidente, que le discours du
député de Lévis est suranné. Je dirais, si je ne
voulais pas être aussi poli que j'ai l'habitude de l'être, qu'il
sent le sur. Il sent le sur parce que c'est du réchauffé. C'est
du réchauffé. Dans les circonstances, je lui demanderais de faire
un effort, de se renouveler, d'avoir un discours qui soit autrement que celui
auquel on s'attend constamment.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Louis-Hébert, il est 22 heures.
M. Doyon: Hélas!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il faut
ajourner.
M. Doyon: C'est ça. Vous m'en voyez peiné.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
ajourne ses travaux jusqu'à 10 heures demain matin.
(Fin de la séance à 22 h 1)