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(Onze heures trente-quatre minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît, je déclare la séance de la commission de
l'aménagement et des équipements ouverte. Le mandat de la
commission est de poursuivre et de terminer l'étude des crédits
budgétaires du ministère des Transports, secteur de la voirie,
les programmes 2 et 3, pour une durée maximale de 50 minutes. Alors, au
moment de l'ajournement des travaux, nous étions encore aux questions
larges.
Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. Alors, M.
Gauvin (Montmagny-L'lslet) est remplacé par M. Lafrenière
(Gatineau) et Mme Pelchat (Vachon), par Mme Loiselle (Saint-Henri).
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
secrétaire. Alors, M. le député de Lévis.
Secteur voirie
Discussion générale (suite)
État de la route 117
M. Garon: Mme la Présidente, j'aurais un mot à
demander. Il y a une semaine, il y a une dizaine de jours, je suis allé
en Abitibi. J'aurais pu y aller en avion, mais j'ai voulu prendre les routes.
M. Brochu, qui travaille avec moi, faisait partie du voyage pour qu'il puisse
voir aussi, sur place. On a pris la route jusqu'à Montréal et de
Montréal jusqu'en Abitibi, en prenant la route 117, et je dois vous dire
une chose: j'ai trouvé ça épouvantable, non seulement
épouvantable, mais dangereux. D'ailleurs, j'ai écrit une lettre.
Je pense qu'il y a de la négligence criminelle dans l'entretien de cette
route-là. Je dois vous dire, une fois, j'ai pensé me casser le
cou tellement l'automobile a fait un saut, sans avertissement. On est
arrivés dans une dégradation de la route, pas une fois, mais
à trois, quatre places, là. Une fois, j'ai sauté tellement
au plafond que j'ai pensé me casser le cou, tant l'état est
dangereux. Là, on n'est plus avertis. Autrefois, on mettait des avis
qu'il y avait des cahots. Aujourd'hui, on ne fait plus ça. On met une
affiche: Cahots pendant les 10 prochains kilomètres. On est rendus qu'on
les annonce en vrac, les bosses, les trous.
Je pense que ça n'a pas de bon sens que les routes soient dans un
tel état, je veux dire. Je l'ai fait volontairement pour voir
l'état de la route. Je connaissais cette route-là, je l'avais
déjà prise dans le passé, mais ça faisait quelques
années que je ne l'avais pas fait. J'ai été
estomaqué. La lettre que je vous ai écrite, je ne sais pas si
vous l'avez reçue, c'est pour vous indiquer qu'on ne peut pas laisser
des routes dans un état comme celui-là, avec une si mauvaise
signalisation. Elle est affichée transcanadienne, hein. Ce n'est pas une
route qui est affichée comme une route de rang, là. C'est une
route transcanadienne qui est dans un état déplorable.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Middlemiss: Bien, je dois dire, Mme la Présidente, que
je viens de recevoir une copie de la lettre. Je n'ai malheureusement pas eu
l'occasion de faire l'analyse. C'est certain qu'on va faire l'analyse et on
répondra, en temps et lieu. Lorsqu'on aura pu faire l'inspection, la
vérification de ces choses-là, Mme la Présidente, on
répondra au député de Lévis sur ça. Je dois
dire toutefois, Mme la Présidente, qu'on prévoit, cette
année, sur ce tronçon-là de la route 117, dans la
région d'Abitibi-Témlscamingue, un investissement de l'ordre de 6
770 000 $; ça comprend les couches d'usure, des réfections,
améliorations de chaussées et structures.
Dans la région des Laurentides, il y a 6 720 000 $ aussi pour des
réfections, de la même nature. Donc, ça fait à peu
près 13 490 000 $, Mme la Présidente, qu'on prévoit dans
l'année qui vient. Entre 1987 et 1991, nous avons dépensé
de l'ordre de 12 000 000 $ sur la 117. Il y a des projets
d'amélioration. Nous sommes en train de refaire toute la 117 parce que
c'est la seule route, Mme la Présidente, qui relie
l'Abitibi-Témiscamingue.
Mais au point spécifique soulevé dans la lettre du
député, malheureusement, je n'ai pas pu avoir des
réponses. Je vais certainement lui répondre le plus tôt
possible, Mme la Présidente, après vérification.
M. Garon: Pouvez-vous nous Indiquer à quel endroit vous
voulez faire ces différents travaux, parce que c'est une route qui a
quand même plusieurs centaines de kilomètres?
M. Middlemiss: La route 117, dans la région de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue... on va dépenser 750 000 $ cette
année. C'est des parachèvements à des travaux qui avaient
débuté l'an passé.
M. Garon: La route est affaissée. À des places, il
y a des crevasses. Il y a des places où
les crevasses sont quasiment de la largeur d'un pneu. Je n'ai jamais vu
ça!
M. Middlemiss: Regardez, Mme la Présidente, moi, si on
pouvait m'identifier à quel endroit... la route 117 est longue. Une fois
qu'on laisse l'autoroute 15, on embarque sur la 117, et elle nous amène
jusqu'à Rouyn-Noranda-Témis-camingue. Donc, je sais qu'il y a des
sections qui sont en construction, de nouvelles sections. Tu sais, on nous
parle. C'est un peu comme dans la douzaine d'oeufs; on nous parle de l'oeuf qui
est brisé, mais je suis convaincu que sur la 117, il y a eu des endroits
où on vient de faire des travaux qui auraient dû être
acceptables. Il me semble que sur ça...
M. Garon: Pour être plus précis, entre Louvicourt et
Rouyn-Noranda, c'est mauvais tout le long.
M. Middlemiss: Ah, c'est là que vous parlez.
M. Garon: Oui. Entre Louvicourt et Rouyn-Noranda, c'est le pire
bout, ça. C'est mauvais tout le long. C'est à peu près
175, 200 kilomètres. (11 h 40)
M. Middlemiss: Non, mais c'est sur cette partie-là,
entre... C'est Louvicourt et l'Ontario, on a dépensé...
M. Garon: Non, et Rouyn-Noranda.
M. Middlemiss: O.K. Il faut dire, Mme la Présidente... Je
ne peux pas aller de... On pourrait certainement lui faire parvenir la
programmation, ou qu'il vérifie avec ses collègues de cette
région-là. Ils ont la programmation pour cette année, ils
pourront lui dire exactement les travaux qui sont prévus pour cette
année. Mais je peux vous la faire parvenir.
M. Garon: Oui.
M. Middlemiss: Je peux vous la faire parvenir en
détail.
M. Garon: J'aimerais ça.
M. Middlemiss: C'est ça.
Hausse de la limite de vitesse à
Lac-Saguay
M. Garon: Maintenant, selon les limites de vitesse à
Lac-Saguay, le ministère fait beaucoup de publicité actuellement
à la Société de l'assurance automobile, pour 1 000 000 $,
pour dire que la vitesse c'est une grosse cause d'accident. À
Lac-Saguay, c'est le ministère qui a augmenté les vitesses
au-delà de ce qui est normalement autorisé, de 50
kilomètres à 70 kilomètres, pour que les gens puissent
passer, à 70 kilomètres, à l'intérieur du village
à Lac-Saguay. Les gens ont manifesté à plusieurs reprises,
ils ne veulent pas parce qu'ils disent que c'est dangereux pour leurs enfants,
les personnes âgées qui traversent la route, et le
ministère s'obstine à vouloir augmenter la vitesse permise dans
le village à 70 kilomètres plutôt que 50, disant que, de
toute façon, les gens passent à plus que 50 kilomètres,
comme si...
À ce moment-là, je vais vous dire une chose: Changeons les
limites de vitesse partout. Si le fait que les gens passent à plus que
la vitesse permise ça veut dire qu'il faut changer à Lac-Saguay,
pourquoi on ne change pas ailleurs? À ce moment-là, on peut bien
dire que sur la route entre Québec et Montréal, ça devrait
être 120, 130, 140, 150 kilomètres parce qu'il y a beaucoup de
gens qui dépassent 100 kilomètres sur la route, entre
Québec et Montréal, sur la 40. À Lac-Saguay, on dit:
À l'intérieur d'un village, on augmente la vitesse de 50 à
70 kilomètres, malgré l'opinion de la population, parce que
l'article 329 accorde au ministre des Transports le pouvoir de modifier les
limites de vitesse prévues à l'article 328, et la vitesse
prévue, c'est, à l'article 328, 50 kilomètres puisque
l'article dit: Nul ne peut conduire un véhicule routier à une
vitesse excédant 50 kilomètres à l'heure dans une
cité, une ville ou un village, sauf sur les autoroutes et sur les
chemins où une signalisation contraire apparaît.
La signalisation contraire qui apparaît, c'est le ministre qui
veut la faire apparaître, contrairement à l'opinion des citoyens,
pour permettre que les gens passent dans ce village-là à 70
kilomètres plutôt qu'à 50. Alors, c'est quoi, là, la
logique du ministère, alors qu'on dépense 1 000 000 $ pour dire:
C'est dangereux la vitesse. Et on s'organise pour que la vitesse soit permise,
soit légale à l'intérieur du village de Lac-Saguay,
contrairement à tous les autres villages du Québec, ou à
peu près tous les autres villages du Québec? C'est quoi, la
logique, derrière tout ça? Moi, je ne suis pas capable de
comprendre.
M. Middlemiss: M. le Président...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Oui, M. le ministre.
Avant que vous avanciez, il y a une nouvelle dame qui est arrivée ici.
Quel est votre nom déjà, madame?
Mme Loiselle: Nicole Loiselle, députée de
Saint-Henri.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Vous remplacez
madame...
Mme Loiselle: Pelchat, députée de Vachon, M. le
Président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Très
bien. M. le ministre, vous pouvez y aller.
M. Middlemiss: Oui, M. le Président. Tantôt, le
député de Lévis a indiqué que la route 117, c'est
la route transcanadienne, c'est une route importante, ce n'est pas un petit
chemin d'en arrière et c'est une des raisons qui explique pourquoi le
ministère a décidé de vérifier. C'est que la
vitesse autorisée était de 50 kilomètres à l'heure.
Notre vérification a démontré que 85 % des gens
voyageaient à une vitesse de l'ordre de 70 kilomètres à
l'heure, donc non pas 50. Et ceci créait une fausse
sécurité dans le sens que les gens s'imaginent toujours que les
gens respectent la vitesse et qu'ils se promènent à une vitesse
de 50 kilomètres à l'heure.
Donc, on a jugé à propos, suite à ça, que
pour permettre, premièrement, vu que c'est une route qui a beaucoup de
circulation de transit et pour ne pas trop ralentir la circulation, mais en
même temps, en s'assurant de la sécurité, de remonter la
vitesse permise à 70 kilomètres à l'heure. On m'indique en
plus, M. le Président, que depuis qu'on a affiché la vitesse de
70 kilomètres à l'heure, les gens n'ont pas augmenté leur
vitesse au-delà de 70 et se promènent à peu près
à la même vitesse qu'ils faisaient avant. Donc, tout le monde est
sensibilisé que la vitesse permise est 70 kilomètres à
l'heure. Ceci étant dit, nous sommes encore en pourparlers, M. le
Président, avec les gens de Lac-Saguay.
M. Garon: M. le Président, la vitesse qui est
limitée à 50 kilomètres à l'heure dans les autres
villages pour protéger les enfants, pour donner une chance aux personnes
âgées qui marchent moins vite de traverser les routes, est-ce que
les enfants sont moins les enfants à Lac-Saguay? Si les personnes
âgées sont moins des personnes âgées avec des moyens
de locomotion physiques plus lents, est-ce qu'ils sont différents
d'ailleurs à Lac-Saguay ou ce qui est nécessaire à 50
kilomètres ailleurs... La vitesse, c'est pour protéger les
citoyens, la limite de vitesse. Est-ce que les gens... Habituellement, quand on
veut passer ou contourner un village, on fait une route de contournement. Mais
là, on passe en plein milieu du village et on considère que les
gens de Lac-Saguay, les enfants sont moins des enfants qu'ailleurs ou, en tout
cas, qu'ils doivent être moins protégés qu'ailleurs. Les
limites de vitesse, c'est pour protéger le monde.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Middlemiss: M. le Président, le député de
Lévis a le droit à ses opinions, et je pense que j'ai
tenté de l'indiquer, que les autorités du ministère ont
pris la décision de mettre la vitesse à 70 kilomètres
à l'heure en tenant compte de la vocation interrégionale de la
route 117, de la faible concentration de population aux abords de cette route,
à cet endroit, et des études de radar qui ont
démontré que les gens voyagent à une vitesse de 70.
Regardez, ce n'est pas plus dangereux parce qu'on a mis 70 kilomètres
à l'heure qu'avant, quand c'était marqué 50 et on allait
70. Au contraire, les gens, sachant que maintenant c'est 70, devront conduire
en conséquence, de savoir que maintenant la vitesse permise est 70. Et
c'est la vitesse à laquelle les gens voyageaient la plupart du
temps.
Donc, c'est dans ce contexte-là. Et on ne
généralise pas dans le sens de dire: On devrait faire ça
à travers tout le Québec. Chaque cas est étudié et,
dans ce cas-ci, nous trouvons que les changements, à date, n'ont pas
créé de problèmes de sécurité. Mais, comme
j'ai indiqué tantôt, M. le Président, nous sommes encore
à discuter avec les autorités de Lac-Saguay sur cette
situation.
Campagne de publicité de la SAAQ sur le respect
des limites de vitesse
M. Garon: Alors, comment vous organisez votre cohérence
avec la publicité de la Société de l'assurance automobile
qui dit que le danger, c'est dépassé 50 kilomètres que, en
bas de 50 kilomètres, il y a beaucoup moins d'accidents, et
dépassé 50 kilomètres, c'est là qu'il y a des
accidents. Il y a une grosse publicité, et vous, en même temps,
parce que les autorités du ministère... Au fond, la loi dit:
C'est le ministre, l'autorité du ministère, c'est le ministre qui
change les vitesses, d'après la loi. Alors, c'est... Vous ne pouvez pas
vous reposer sur un autre, c'est vous.
M. Middlemiss: Mais...
M. Garon: Mais, la Société de l'assurance
automobile, dont vous êtes responsable devant l'Assemblée
nationale, elle, fait une publicité pour dire que dépassé
50, c'est là que c'est dangereux; en bas de 50, c'est correct, mais en
haut de 50, c'est là qu'il y a le plus d'accidents, parce que vous avez
dépensé 1 000 000 $ pour ça. Ça serait aussi bien
d'économiser 1 000 000 $ à ce moment-là si ça ne
sert à rien.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Oui, M. le
ministre.
M. Middlemiss: Comme d'habitude, le député de
Lévis généralise. Tu sais, il y a un oeuf qui est
brisé et il joue sur la... Moi, je dis que dans le contexte de ce
cas-là, en particulier, nous avons, parce que la route a une vocation
interrégionale, et il semblerait que c'est une route importante.
Tantôt là, le député, l'ancien ministre,
heureusement qu'il ne l'est plus aujourd'hui, le député de
Lévis a soulevé...
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Vous avez fait une
allusion malveillante à l'égard du député de
Lévis.
M. Middlemiss: M. le Président, comme je l'indiquais,
c'est que tantôt, à cause de l'importance de la route 117, il nous
reprochait que l'état était pitoyable. Maintenant, parce qu'on
reconnaît que la route 117 a une vocation interrégionale, et c'est
important que les gens puissent traverser, parce que, pour des raisons
économiques, traverser un peu plus vite certains villages, comme dans le
cas de Lac-Saguay, on a fait une évaluation. On a dit, dans un premier
temps, l'étude de radar nous démontre que la plupart des gens
conduisent à 70 kilomètres à l'heure. Donc, 70
kilomètres-heure quand c'est affiché 50 kilomètres-heure,
ou 70 kilomètres-heure quand c'est affiché 70
kilomètres-heure, ce n'est pas plus dangereux, c'est la même
chose. On a regardé et il y a une faible concentration de population aux
abords de cette route, à cet endroit. Pour ces trois raisons, nous avons
décidé d'augmenter la vitesse à 70
kilomètres-heure.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre, le
cas que vous soulevez présentement, j'ai exactement le même cas
dans mon comté, dans la ville de Rimouski, où, sur un boulevard,
un certain comité a recommandé de baisser la vitesse de
circulation à 50 kilomètres-heure lorsque c'est 70
kilomètres-heure à la grandeur. Moi, je trouve que ce serait une
erreur monumentale d'accéder à cette demande-là. On ne
peut pas, à un moment donné, couper et faire un bout à 50
kilomètres-heure et un autre bout à 70 kilomètres-heure.
Alors, c'est 70 kilomètres-heure à la grandeur du boulevard, et
moi, je prétends qu'il n'y a pas plus de danger d'accidents de ce
côté-là. Les études du ministère, vos
employés sont venus faire des tests chez nous, et je pense que, à
l'heure actuelle, je leur fais confiance quant à une décision
à être rendue, à cet égard. (11 h 50)
M. Middlemiss: M. le Président, je voudrais ajouter sur
ça que je n'essayais pas de me dégager de ma
responsabilité en utilisant le mot «ministère». Je
suis responsable pour ces changements et j'ai donné les raisons,
pourquoi on l'a fait.
Ceci étant dit, oui, on fait de la publicité. On fait de
la publicité en disant que lorsqu'il y a des accidents à une plus
grande vitesse, les conséquences sont plus graves, et ça ne
change pas la vérité, ça. C'est vrai, c'est vrai. Sauf que
dans les changements qu'on a faits à Lac-Saguay, c'est qu'on a
mesuré. On a dit: Quelles sont les chances d'avoir plus d'accidents?
Parce que, en réalité, dans les faits, la vitesse n'a pas
changé, les gens allaient à 70 kilomètres-heure avant. Je
ne dis pas que maintenant, qu'on est rendus à 70
kilomètres-heure, que les gens auraient augmenté, eux autres,
leur vitesse en conséquence. Mais on m'indique que, des relevés
qu'on a faits depuis, qu'on se tient encore pas mal à cette
vitesse-là, pas mal plus que les 50 kilomètres-heure qui
étaient affichés dans le passé.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le
député de Lévis.
M. Garon: À la demande de qui avez-vous
décidé de faire ces études de radar et d'augmenter la
limite permise de 50 à 70 kilomètres-heure, parce que la ville
est contre, les citoyens sont contre? C'est à la demande de qui? D'un
fonctionnaire régional? C'est à la demande de qui que vous avez
décidé de faire une enquête et de changer, alors que vous
n'avez pas de demande du milieu?
M. Middlemiss: M. le Président, vu que c'est une route
interrégionale numérotée, nous sommes responsables de la
fluidité et de la sécurité sur ces routes-là. C'est
le ministère. On n'a pas eu de demande. Le ministère a
regardé les conséquences d'avoir une vitesse...
Premièrement, on a fait une étude de radar qui nous a
démontré que 85 % des gens ne respectaient pas la vitesse. Donc,
on a dit: Dans ce contexte, on devrait l'augmenter à la vitesse à
laquelle les gens voyagent, et ceci, dans le but d'améliorer la
fluidité et aussi la sécurité, parce qu'il y avait une
fausse sécurité de penser que les gens conduisaient à 50
kilomètres à l'heure parce que c'était affiché
à 50 kilomètres à l'heure.
M. Garon: Est-ce que vous avez fait des études sur la
fausse sécurité dans d'autres villages que Lac-Saguay?
M. Middlemiss: Je ne pourrais pas vous le dire. Souvent, M. le
Président, je suis plus au courant de demandes de personnes qui
voudraient réduire la vitesse. Et les gens nous demandent de faire
réduire la vitesse. On fait des études de radar, puis on leur
dit: Dans l'autre sens, nos études de radar nous démontrent...
Disons que 70 kilomètres à l'heure, puis les gens veulent aller
à 50. On leur dit: Regardez. 85 % des gens voyagent à 70
kilomètres à l'heure. Si on réduit ça à 50,
ils vont continuer à le faire, et ce n'est peut-être pas dans le
meilleur intérêt de la sécurité, de la
fluidité et de la performance ou de l'utilisation du réseau.
Donc, c'est dans l'autre sens la plupart du temps. Je peux vérifier
à savoir s'il y a d'autres endroits où on a posé des
gestes semblables sur une route interrégionale ou une route
régionale.
M. Garon: Est-ce que les fonctionnaires ou les personnes vous ont
demandé de ne pas faire cette enquête de circulation pour la
fausse sécurité? Est-ce qu'ils se sont aussi
inquiétés des trous, des ornières, des craques, des
crevasses qu'il y a dans le chemin pour que ce soit réparé?
M. Middlemiss: À cet endroit-là? Vous parlez...
M. Garon: Sur cette route-là, la 117, parce
que c'est une route interrégionale. Moi, je vais vous dire que
cette route interrégionale...
M. Middlemiss: Oui, O.K.
M. Garon: Et quand je sautais, je vous dis, dans l'automobile,
puis que j'ai passé proche de me casser le cou, là, respecter les
limites de vitesse, c'est parce qu'il y avait des craques, il y avait des
affaissements de la route qui faisaient qu'à un moment donné on
se retrouvait comme dans une rampe de lancement quand on prenait ce genre
d'affaissement du terrain. Est-ce que vos fonctionnaires ont été
aussi précautionneux pour demander qu'on répare ces
trous-là qui sont dangereux pour les gens, qui sont dangereux pour les
automobilistes?
M. Middlemiss: Mme la Présidente, il y a une certaine
chose qui se produit sur toutes les routes du Québec suite à
l'hiver qu'on a, le gel et le dégel. Ce sont des choses que nous
pourrions corriger. Nous pourrions corriger d'avoir ça réellement
plat à longueur de l'année, mais il va falloir qu'on commence
à taxer pas mal plus nos citoyens.
M. Garon: Ils sont déjà taxés beaucoup!
M. Middlemiss: Oui, d'accord. Mais ils le seraient encore pas mal
plus!
M. Garon: Non. Il n'a qu'à mettre de l'argent sur les
routes qui paient déjà.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, c'est moi qui suis en
train de répondre. C'est lui qui a posé la question et c'est moi
qui vais répondre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Middlemiss: Laissez-moi finir. Parce qu'il y a une
période de l'année, durant le dégel, qui n'est
certainement pas une période qui est représentative du restant de
l'année. Vous avez certainement passé, probablement, dans la pire
période de l'année. Il y a certainement des améliorations
qui vont se faire. Je vous ai dit qu'on va dépenser 13 000 000 $ cette
année en réfection du réseau. Il y a neuf tronçons
qui ont été construits sur la route 117 depuis quelques
années.
Quant à la vitesse, Mme la Présidente, je n'ai pas d'autre
chose à ajouter, excepté de dire: Je vais vérifier
auprès des autorités, au ministère, à savoir s'il y
a d'autres endroits, comme Lac-Saguay, à cause de la vocation de la
route, que ce soit une route interrégionale, qu'on a, pour des raisons
de fluidité et des raisons d'économie, maintenu la vitesse
à 70 kilomètres-heure au lieu de l'avoir à 50.
M. Garon: Mais quand vous parlez qu'il y a des taxes, des
revenus, je dois dire que le gouvernement collecte déjà au-dessus
de 3 000 000 000 $ aux automobilistes pour mettre à peine 1 000 000 000
$ sur les routes. Ce n'est pas parce que les gens ne paient pas, Bs paient
déjà... Ce sont les citoyens qui paient le plus de taxes sur
l'essence en Amérique du Nord. Vous trouviez que c'était
épouvantable 0,13.3 $ en 1985; c'est rendu à 0,19.4 $, quasiment
une augmentation de 50 % dans six ans de Parti libéral. Aujourd'hui, Hs
paient le plus pour l'essence dans toute l'Amérique du Nord, ils paient
leur permis de conduire plus cher qu'ailleurs, ils paient l'immatriculation,
qui est passée de 37 $ à 120 $, en six ans, on est rendus dans
des augmentations à peu près de 300 %. Le permis est passé
de 6 $ à 20 $, 245 % d'augmentation. On regarde les revenus donc totaux
du gouvernement, qui sont au-dessus de 3 000 000 000 $ des automobilistes, mais
on remet à peine 1 000 000 000 $ sur les routes. Alors que l'effort du
gouvernement est le moins grand qu'on connaisse. Sous le gouvernement
précédent, c'était 1 $ sur 2 $ qu'on remettait sur les
routes; aujourd'hui, c'est 1 $ sur 3 $, depuis que les libéraux sont
là. Ne venez pas dire que c'est pas que les citoyens paient; les
citoyens paient la peau et les os pour avoir un réseau routier pourri,
crevassé, plein de trous, minable. Et ce sont les citoyens qui paient le
plus cher dans toute l'Amérique du Nord, plus cher que les
Américains; ils paient plus cher que les Ontariens, ils paient plus cher
que n'importe quelle province au Canada pour avoir les routes les plus
pourries. Alors, arrêtons de dire que les gens ne paient pas, ils paient
déjà. N'essayons pas de faire croire qu'ils ne paient pas, ils
paient déjà. Et c'est ça, la situation.
Autoroute 50 entre Lachute et Mirabel
Maintenant, j'aimerais vous parler de l'autoroute 50. Le 11 mars 1991,
le ministre a annoncé publiquement que les appels d'offres pour le
premier tronçon de 11 kilomètres de l'autoroute 50 entre Lachute
et Mirabel, boulevard Mirabel, ancienne limite Argenteuil-Deux-Montagnes,
auraient lieu à l'automne 1991, que les travaux seraient
complétés en 1993-1994. Les travaux du second tronçon
d'une longueur de 11 kilomètres, ancienne limite
Argenteuil-Deux-Montagnes-La-chute devaient débuter en 1993-1994 et
être complétés en 1996-1997. Les appels d'offres qui
devaient sortir à l'automne 1991 n'ont pas été
publiés, ce qui reporte, encore une fois, les échéances de
construction de l'autoroute 50 entre Lachute et Mirabel. Les autorités
locales sont furieuses de ce retard, et la ville de Lachute a adopté,
lors de la séance du 3 février 1992, une résolution de
quatre pages demandant au gouvernement de respecter ses engagements et de
réaliser complètement et immédiatement le
tronçon
Lachute-Mirabel.
Si on regarde l'historique des engagements libéraux, on se rend
compte que le Parti libéral a pris des engagements, dans les campagnes
électorales de 1981, 1985, 1989, engagements et interventions
répétées de M. Claude Ryan, député
d'Argenteuil depuis 1979 et ministre depuis 1985, sur la
nécessité, l'urgence, le besoin de ce lien autoroutier. En
février 1986, Sommet socio-économique des Laurentides, M.
Marc-Yvan Côté prévoit le début des travaux à
l'automne 1987; en mai 1988, le dévoilement du plan Côté.
M. Marc-Yvan Côté prévoit publier les appels d'offres
à l'automne 1988. Janvier et février 1989, lettre du ministre des
Transports. Le ministre indique que son ministère prépare les
plans définitifs, qu'ils seront terminés en mars 1989 et que les
appels d'offres auront lieu au printemps 1989... Vous voyez, malgré tous
ces engagements, ces promesses, ces plans, malgré qu'on dépense
trois fois plus pour les plans sous le présent gouvernement, au lieu de
30 000 000 $, aujourd'hui, on est rendus au-dessus de 90 000 000 $. Il n'y a
rien qui arrive. Alors, pourquoi les appels d'offres qui devaient avoir lieu
à l'automne 1991 n'ont pas eu lieu? Quand ces appels d'offres seront-ils
publiés? Et pourquoi le ministre retarde-t-il encore les travaux de
construction de l'autoroute 50 entre Lachute et Mirabel?
M. Middlemiss: Mme la Présidente, dans un premier temps,
je n'ai jamais indiqué que les citoyens du Québec ne payaient pas
des impôts... que les impôts n'étaient pas très
élevés au Québec. Tout ce que j'ai indiqué, c'est
que si le député de Lévis veut avoir une route qui n'aura
pas de réaction au moment du dégel, à ce moment-là,
le coût de la construction des routes serait pas mal plus
élevé qu'il ne l'est présentement. Donc, je dois conclure,
à ce moment-là, que ça coûterait encore plus cher
que ça coûte aujourd'hui. (12 heures)
Ceci étant dit, M. le Président, oui, on taxe mais on
établit comme priorité, comme gouvernement, que la santé
et les services sociaux et l'éducation étaient les
priorités et qu'on dépenserait dans le réseau routier les
sommes que nous jugeons nécessaires et les sommes que nous pouvons nous
permettre d'investir. Et c'est pour ça, Mme la Présidente, qu'en
1990, mai 1990, on a annoncé une addition, un ajout de 1 700 000 $, pour
la période 1990-1995, pour l'amélioration et la conservation du
réseau routier.
Donc, depuis 1990, Mme la Présidente, même les gens nous le
disent qu'ils le voient. Il y a plus de couches d'usure, il y a plus de points
noirs qui sont corrigés. Môme cette année, on a
débuté un programme de 40 000 000 $, un renforcement, la
réfection, renforcement des routes, pour exactement corriger, Mme la
Présidente, les observations ou l'état de la route 117 dont nous
a fait état le député de Lévis, tantôt.
Donc, Mme la Présidente, nous avons agi. Mais le réseau
routier, sa condition, Mme la Présidente, n'a pas été due
au fait qu'on a été élus le 2 décembre 1985. Avant
nous, de 1976 à 1985, Mme la Présidente, il y avait un autre
gouvernement là, un gouvernement qui aurait pu agir. Il aurait pu agir.
Ils n'en parlaient pas, mais ils n'ont pas agi. Il y a certains...
En parlant de l'autoroute 50, Mme la Présidente, et on va parler
de l'autoroute 5 et de l'autoroute 50, McConnell-Laramée, l'entente
Québec-Canada signée en 1972, entre le gouvernement du
Québec et le gouvernement canadien, il y a certains moments, Mme la
Présidente, qu'on a été obligés de menacer le
gouvernement qui nous a précédés de faire les travaux ou
bien que l'entente serait annulée. On a eu sur la rue Mont-Clair un
viaduc qui a été là pendant quatre ans. Ils l'ont
construit le viaduc, mais il n'y avait pas de routes de chaque
côté. Ça été construit, Mme la
Présidente, après notre arrivée. Ça
été la même chose, Mme la Présidente, avec le pont
qui traverse la rivière du Lièvre, qui a été
là au moins pendant quatre ans avant qu'on décide d'extensionner
l'autoroute 50.
Mme la Présidente, on peut bien critiquer des délais
présentement, pour l'autoroute 50 entre Mirabel et Lachute, mais c'est
un peu... On a subi, un peu, les conséquences de la non-action du
gouvernement qui nous a précédés de 1976 à 1985,
Mme la Présidente. Donc, lorsque nous sommes arrivés, il n'y
avait rien qui avait été fait au point de vue... Avec la venue de
la Loi sur la qualité de l'environnement, nous sommes soumis à
des études d'impact; on a été obligés de les faire,
les études d'impact. Rien n'avait été fait, Mme la
Présidente. Aux endroits où on n'avait pas exproprié, il
n'y avait pas d'expropriation. C'est bien lorsqu'on est arrivés en 1985,
on avait de bonnes intentions de procéder, surtout avec des
réseaux routiers pour lesquels on avait eu une entente signée
avec le gouvernement fédéral et qui payait 50 %. Mais nous avons
été obligés de recommencer à zéro et de
faire faire toutes ces études-là.
Concernant le cas spécifique, Mme la Présidente, de
l'autoroute 50 entre Mirabel et Lachute, oui, j'ai annoncé le 11 mars
1991 qu'on respecterait notre échéancier et qu'on irait en
soumissions publiques à l'automne 1991. Malheureusement, Mme la
Présidente, lorsque nous avons regardé nos budgets au point de
vue des sommes qu'on avait de disponibles pour le développement du
réseau routier... Comme je l'indiquais tantôt, on a ajouté
1 700 000 000 $ sur une période de cinq ans, mais avec l'accent sur
l'amélioration et la conservation du réseau routier. Donc,
ça veut dire moins d'importance dans le développement de nouveaux
axes routiers, et c'est pour cette raison-là, Mme la Présidente,
que nous n'avons pas pu respecter notre échéancier d'aller en
soumissions l'automne dernier.
Mme la Présidente, toutefois, on a certainement l'intention, le
plus tôt possible, de procéder aux demandes de soumissions pour la
construction de ce premier tronçon, entre Mirabel et Lachute.
L'autre tronçon, entre Masson et Lachute, celui-là, Mme la
Présidente, nous sommes en train... Les gens qui nous reprochent de ne
pas bouger, ils ont été là pendant neuf ans et ils n'ont
jamais fait faire les études d'impact. Nous sommes en train de
déposer ces études d'impact; on va les déposer pour qu'on
puisse faire l'analyse et, aussitôt qu'on aura reçu notre
certificat d'autorisation de réalisation, Mme la Présidente, nous
pourrons construire l'autoroute 50 de Masson à Lachute, et on sera
relié au reste du Québec avec une route qui fait du sens.
Donc, je pense qu'on n'a aucune leçon à prendre des gens
qui nous ont précédés parce qu'ils n'ont certainement pas
mis d'effort à vouloir construire l'autoroute 50 ou même
exécuter les travaux qu'il y avait dans l'entente Québec-Canada
signée en 1972. La seule chose qu'ils ont faite: en 1978, ils ont
enlevé certains tronçons dans le comté de Pontiac, pour
les mettre dans le comté de Hull et le comté de Gatineau parce
que, à ce moment-là, souvenez-vous, de 1976 à 1981, qui
représentait ces deux comtés-là à
l'Assemblée nationale du Québec?
M. Garon: Mme la Présidente, le député
devrait au moins admettre que le seul bout qui a été fait dans la
région de... On a été d'abord au pouvoir, oui. Le seul
bout qui a été fait, c'est nous autres qui l'avons fait, entre
Hull et Masson. Aujourd'hui, après sept ans, quasiment neuf ans, sept
ans, il n'y a rien de fait sous les libéraux, rien. Ils parlent de
partir de Masson... on va dire Lachute-Mirabel, puis, après ça,
Masson-Lachute. Au fond, c'est de rester jusqu'à Masson, qui a
été fait sous le précédent gouvernement, Masson.
Là, actuellement, je ne veux pas parler de politique, et tous les
députés sont libéraux. Dans l'Outaouais, tous les
députés sont libéraux, pour le plus grand malheur,
d'ailleurs, des citoyens. Depuis sept ans, tous les députés sont
libéraux, puis il n'y a pas un pouce de route qui s'est fait, alors que
sous le précédent gouvernement, on a fait au moins le bout de
Hull-Masson. Plus, on a négocié aussi toutes les affaires de
l'aéroport de Mirabel. Je le sais, c'est moi qui les ai
négociées. Les tracés et la question des routes,
justement, parce qu'il y avait des problèmes qui avalent
été laissés en plan au point de vue de Mirabel où
le gouvernement ne s'était pas tenu debout face au gouvernement Trudeau,
dans l'affaire de Mirabel, où le gouvernement Bourassa, de cette
époque, s'était fait passer un sapin incroyable. On a
été obligés pendant des années d'essayer de
remettre la situation en place avec l'affaire de Mirabel pour la
rétrocession des terres où, à un certain temps,
j'étais à peu près le seul qui appuyait les gens de
Mirabel. D'ailleurs, ils l'ont marqué dans leur livre où il a
fallu faire des procédures judiciaires, les aider, parce que
c'était rendu même qu'on invoquait la sécurité
nationale pour nuire à ces gens-là, sous le gouvernement Trudeau.
La sécurité nationale en avait le dos large; c'était le
principe de la corruption. Quand ce n'était pas la Gendarmerie royale,
c'étaient les baux des locataires qui étaient devenus les
objectifs et les objets de la sécurité nationale. Je n'ai jamais
vu une affaire de fumisterie comme ça.
Alors, le gouvernement précédent, il a fait une chose, il
a au moins essayé de régulariser, I a travaillé pour
régulariser la situation de Mirabel et du tracé de la route
à partir de Masson, pour le territoire de Mirabel, pour que,
éventuellement, la route puisse se faire. Mais, le gouvernement actuel
n'a pas fait un pouce. C'est pour ça que je vous demande... Je ne vous
demande pas de faire votre possible, je vous demande: Quand? Vous aviez promis
que les appels d'offres seraient à l'automne 1991 passé, et ils
n'ont pas eu lieu. Ça fait sept ans que vous êtes au gouvernement.
Sept ans, c'est supposé être l'âge de raison. Alors, est-ce
que vous êtes capable de nous donner une date, une année et un
mois, si c'est possible? Commençons par une année, ensuite un
mois, à défaut d'une date.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, c'est bien beau de dire
que c'est nous, le gouvernement précédent, qui avons construit
l'autoroute 50. L'entente Canada-Québec a été
signée en 1972, Mme la Présidente. Oui, en 1972, Mme la
Présidente. Les travaux ont débuté en 1973, et tout ce que
le gouvernement qui nous a précédés a fait, c'est qu'il a,
au ralenti, continué un peu l'essor qu'on avait donné à la
construction du réseau routier dans l'Outaouais. (12 h 10)
Mme la Présidente, il y a la 50, et il y a la 5 aussi. Il en
parte souvent de la 5, M. le député de Lévis, surtout pour
critiquer la sortie à Tulip Valley, surtout ça. Mais ça,
ces 15 000 000 $ là, Mme la Présidente, qui ont été
dépensés pour ce tronçon-là, c'est fait depuis
notre arrivée en 1985. Pourquoi ils ne l'ont pas exécuté
celui-là s'il était tellement intéressé à
vouloir compléter le réseau routier de l'Outaouais? Ça
faisait partie des besoins, ça.
Mme la Présidente, ils n'ont pas agi trop vite, et je vais
certainement avoir l'occasion de peut-être transmettre à la
commission... Je vais aller chercher dans les dossiers de l'autoroute 50 les
dates et l'exécution des différents tronçons entre 1973 et
1985, Mme la Présidente. On pourra certainement faire la lumière
sur la construction de l'autoroute 50.
Mme la Présidente, c'est tout ce que je peux dire. Avoir eu la
date et avoir pu procéder aux demandes de soumissions, ce n'est
certainement pas le député de Lévis qui aurait
été le premier à être averti de tout ça.
C'est certaine-
ment les gens les plus concernés, soit les gens du comté
d'Argenteuil et les gens de la région des Laurentides, et certainement
pas les gens qu'il représente, ici, à l'Assemblée
nationale. Je suis pas mal certain, Mme la Présidente, que durant
l'année 1992 ou peut-être avant l'été 1992, nous
pourrons aller en soumissions publiques pour ce premier tronçon. Mais
étant des gens responsables, nous ne dépenserons pas l'argent que
nous n'avons pas à dépenser, parce qu'on ne voudrait certainement
pas augmenter le déficit. On vit selon nos moyens, et c'est malheureux
qu'en cours de route... Il faut se tenir debout et l'expliquer aux gens. On le
leur explique, aux gens, que c'est bien et qu'on n'a pas remis en question
l'importance de la construction de l'autoroute 50, sauf que, dans le moment,
comme dans tout budget familial qu'on a, lorsqu'on n'a pas l'argent pour
acheter des choses, des fois, on doit remettre dans le temps, mais on ne remet
pas en question le besoin de construire l'autoroute 50. Laissez-moi vous dire,
Mme la Présidente, que je vais être une des personnes les plus
heureuses le jour où on pourra dire que c'est débuté,
parce que je viens de la région de l'Outaouais et le début de
l'autoroute 50 de Mirabel vers l'ouest, ça veut dire que ça fait
au moins 20 ans ou 30 ans que l'Outaouais attend d'être reliée
directement, du côté du Québec, à la grande
région des Laurentides, de Montréal et de Laval.
M. Garon: Mme la Présidente, le ministre ne semble pas
comprendre l'exercice que nous faisons. Je lui pose des questions, et il dit:
Si on a de l'argent. Ce qu'on vote aujourd'hui, c'est des crédits.
Tantôt, il va demander de voter des crédits. Alors, je lui demande
si les travaux vont commencer en 1992. S'il a l'argent, il sait quel est le
programme, le budget de son ministère. Les crédits ont
été annoncés au mois de mars. Il sait quel argent dont il
dispose et il sait s'il est capable ou non de faire les travaux cette
année. Alors, un peu de clairvoyance, un peu de franchise, un peu de
transparence.
Au fond, le but de l'exercice qu'on fait, actuellement, c'est de vous
demander quels travaux vous allez faire avec l'argent que vous avez. Je viens
de vous demander: Est-ce que vous allez faire les travaux, en 1992, pour le
tronçon entre Lachute et Mirabel? Je viens de vous demander ça,
là. Vous l'avez, l'argent, dans le budget qu'on vote, actuellement, ou
vous ne l'avez pas? C'est ça. Si vous l'avez, allez-vous procéder
cette année, ou si ne l'avez-vous pas? La réponse, elle n'est pas
bien, bien compliquée. C'est ça, le but de l'exercice. C'est de
donner des réponses aux questions qu'on vous demande concernant ce que
vous allez faire avec l'argent dont vous allez nous demander de voter les
crédits, tout à l'heure.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, est-ce que le
député a changé de question, là? M. Garon:
Non, non.
M. Middlemiss: II m'a posé une question: Est-ce qu'on va
la faire? J'ai dit: Je ne peux pas vous donner de réponse. Mais si on me
pose une question aussi directe que: Est-ce que c'est dans les crédits?,
il me semble que le député de Lévis ne comprenne pas
grand-chose, parce que si ça avait été dans les
crédits de cette année, je serais allé en soumissions
publiques à l'automne, parce qu'on aurait dépense l'argent, on
aurait dépensé les budgets, une partie, dans l'année
1991-1992, et, l'autre partie, en 1992-1993. Donc, si je n'ai pas pu aller en
soumissions, parce que je vous ai dit que je n'avais pas les budgets de
développement, c'est parce que je ne les ai pas.
M. Garon: Vous ne les avez pas en 1992-1993?
M. Middlemiss: Bien non, c'est ça. Je vous dis...
M. Garon: Bien, dites-le. Dites que c'est non, que vous ne les
avez pas.
M. Middlemiss: Non, c'est ça. Je vous dis, vous auriez
dû poser cette question-là. Vous m'avez posé une question:
À quel moment est-ce que vous allez en soumissions? J'ai dit:
J'espère que ça va être au printemps, j'espère que
ça va être le plus tôt possible et en 1992.
M. Garon: Vous n'avez pas d'argent.
M. Middlemiss: Je cherche des moyens d'avoir de l'argent. C'est
ça que je vous dis.
M. Garon: donc, dans l'état actuel des crédits que
vous nous demandez de voter, vous n'avez pas d'argent pour faire les travaux en
1992.
M. Middlemiss: De la 50, non. Celui-là, je n'ai pas et
c'est pour ça...
M. Garon: O.K. C'est tout ce que je demande.
M. Middlemiss: Mme la Présidente, regardez, c'est que nous
autres, on a une logique. On a une cohérence. Si, à l'automne
dernier, j'ai décidé, après que je m'étais
engagé personnellement à aller en soumissions pour l'autoroute 50
à l'automne, à ce moment-là, lorsqu'on a
réalisé qu'on n'avait pas les sommes d'argent.. Ça sert
à rien de mettre de la poudre aux yeux. Souvent, les gens ont fait
ça, sauf qu'on était assez... On s'est tenu debout, courage
à deux mains, et on a dit: Regardez, malheureusement on ne peut pas
aller en soumissions à l'automne. On va voir, si
on ne peut pas voir, au printemps, si la situation économique, ou
s'il y a des budgets qui sont disponibles. On a certainement des axes
prioritaires qu'on devrait construire.
Mme la Présidente, il ne reste pas grand temps, mais il me semble
qu'on m'avait demandé de faire des dépôts. J'ai des
dépôts à faire, à moins qu'on ne veuille pas les
avoir.
La Présidente (Mme Bélanger): II reste exactement
six minutes, M. le ministre.
Une voix: Le député de Dubuc.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
Transfert de la voirie locale aux municipalités
(suite)
M. Morin: Quelques questions d'information concernant le
transfert du réseau. Dans un premier temps, qu'arrive-t-il de la
politique des 7500 $ par kilomètre dans les cas d'acquisition ou
d'expropriation, évidemment, dans le volet de réfection des
chemins ruraux, à partir du moment où on transfère? Est-ce
que ça disparaît automatiquement?
M. Middlemiss: Eh bien, regardez, c'est que cette politique,
là, lorsque le réseau est à notre responsabilité,
on dit: Procédez à faire les expropriations. Lorsque le
réseau va leur appartenir, ça va être leur
responsabilité.
M. Morin: O.K. Est-ce que, malgré le transfert, le
ministère va continuer à maintenir un certain soutien technique,
à l'élaboration de plans d'arpentage, par exemple. Ou bien non
plus qu'il n'y a rien là.
M. Middlemiss: II va y avoir un soutien technique dans les
premières années. On va toujours avoir des gens en région
qui pourront aider les municipalités locales. Mais on n'a pas
l'intention de leur fournir un service d'arpentage.
M. Morin: Pour ce qui est des données, qui sont à
la disposition du ministère, concernant . des projets de
réfection de chemins locaux qui sont établis comme
priorités mais, qu'une fois transférés, deviendront, bien
sûr, la responsabilité des municipalités. Est-ce que ces
données-là, les municipalités vont y avoir
accès?
M. Middlemiss: Oui, il me semble que c'est normal que tous les
travaux qu'on a pu faire, que ce soit l'arpentage ou la conception de travaux
à faire, il me semble que ce serait juste normal qu'on remette ça
aux municipalités.
M. Morin: Concernant votre programme d'aide à
l'amélioration du réseau. Est-ce que les municipalités
vont être tenues de respecter les normes de construction du
ministère ou devront seulement respecter leurs propres normes
municipales? (12 h 20)
M. Middlemiss: C'a été très clair au niveau
du comité technique, avec l'UMRCQ et l'UMQ. De façon
générale, on ne veut pas se faire Imposer des normes. On dit: On
est d'accord, nous, sauf certain que les normes que vous allez établir
vont vous permettre de réellement améliorer les routes, ainsi de
suite.
La seule chose qu'on va exiger de leur part, c'est qu'ils vont
être soumis au Code de la sécurité routière. Mais
pour des normes, on dit: Non, on ne leur imposera pas de normes de largeur, de
l'emprise ou des choses comme ça, ou du calibre, ou le genre de gravier
que vous pouvez utiliser. Ça sera à vous autres de les
établir. Mais n'oubliez pas d'évaluer les conséquences
d'utiliser des normes qui ne sont peut-être pas aussi exigeantes que
celles qu'on a et qui sont peut-être... Je ne dis pas que ce n'est pas
possible, mais de regarder les conséquences, dans l'avenir. Par exemple,
si on dit: L'emprise, on va garder l'emprise à 36 pieds ou quelque chose
comme ça, et qu'on a un problème de drainage. Ils vont avoir des
problèmes à construire des fossés sur une route de
même pour améliorer le drainage. Donc, c'est des choses de
même qu'il faudrait prévenir.
M. Morin: Concernant les chemins ruraux qui relient deux
municipalités et qui, pour une raison, en tout cas, bien locale - une
question, évidemment, d'utilisation - ne sont pas de même
importance pour les deux municipalités, est-ce que votre
ministère a songé à une approche quelconque pour faire en
sorte que ces bouts de chemin locaux qui, évidemment, relient deux
municipalités mais qu'on ne pourrait pas améliorer sans que les
deux municipalités en fassent la même priorité... Qu'est-ce
qui va arriver? Il peut arriver des situations conflictuelles là-dessus.
Est-ce qu'on a pensé à une approche? Est-ce que les
députés qui, à l'heure actuelle, vous font les
recommandations concernant les priorités pour l'amélioration vont
être mis à contribution ou ce sera tout simplement les
municipalités qui vont établir leurs priorités? Parce que
c'est une possibilité, ça, qu'il y ait conflit.
M. Middlemiss: Regardez, je pense que les modalités sur
ça ne sont pas totalement arrêtées, mais on veut
certainement que, si on peut trouver une solution dans laquelle les élus
municipaux, de concert avec leurs élus provinciaux, peuvent s'entendre
pour établir des priorités d'intervention, tant mieux! Il me
semble que c'est de cette façon-là, mais les modalités ne
sont pas arrêtées, sauf qu'on ne peut pas imposer. C'est que, d'un
côté, les municipalités nous disent: Respectez notre
autonomie. Donc, si
on veut la respecter, on ne peut pas, certainement, leur imposer de
s'entendre, quitte à ce qu'elles trouvent un moyen d'arbitrage, de dire:
Regardez, il faudrait bien que les deux municipalités s'entendent. Je
pense qu'on serait certainement prêts à participer sans,
toutefois, leur imposer.
M. Morin: Reste-il du temps? Deux minutes. Mme la
Présidente, je ne sais pas si c'est possible. Cette question-là
m'a été posée par plusieurs municipalités, parce
que malgré les informations, les documents qu'on a fait parvenir aux
municipalités et qu'on a reçus aussi, c'est l'application,
là... Enfin, c'est l'harmonisation des volets, par exemple, la
subvention statutaire versée aux municipalités, tant du
kilomètre, l'effort fiscal qu'on établit à 0,14 $, que les
municipalités lèveront et une hypothétique compensation,
si jamais on dépasse ça. Est-ce que vous accepteriez, dans
quelques minutes, de m'expliquer dans un scénario, est-ce que l'effort
municipal, l'effort fiscal, s'applique après l'aide financière de
quelque 2000 $ du kilomètre ou l'effort doit être fait avant
que... S'il vous plaît, pourriez-vous m'expliquer un petit peu
l'harmonisation de ces trois volets-là?
M. Middlemiss: D'accord.
Une voix: C'est une bonne question.
M. Morin: C'est toujours des bonnes questions.
M. Middlemiss: On dit que l'effort de la municipalité pour
prendre en charge l'entretien d'été et d'hiver de ces
routes-là ne devrait pas dépasser 0,14 $ des 100 $
d'évaluation. Donc, vous prenez 0,14 $ des 100 $ d'évaluation.
Disons que ça vous donne 20 000 $. Mais la formule qui dit 3300 $ du
kilomètre fois les facteurs, avec le nombre de kilomètres, vous
donne 50 000 $. La compensation va être 30 000 $. Mais si les 0,14 $ des
100 $ vous donnent 50 000 $, il n'y aura pas de compensation.
M. Morin: D'accord.
M. Middlemiss: Et c'est ça. Donc, c'est juste pour dire...
D'un autre côté, toutefois, si la municipalité peut faire
les travaux pour moins de 50 000 $ et qu'on leur remet 30 000 $ et qu'ils
peuvent le faire pour 30 000 $, il n'y aura pas de conséquences.
M. Morin: Et est-ce qu'on a dit ou si j'ai raison de penser
que...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
Merci, merci, merci. C'est fini.
M. Morin: Bien, 30 secondes. Après l'effort de 0,14 $...
municipal et votre aide financière de 3300 $, s'il y avait des
situations telles que la municipalité serait en mesure de
démontrer que les coûts dépassent, est-ce que... J'ai
entendu dire qu'il y avait une possibilité d'apporter une compensation
additionnelle pour des cas particuliers. Est-ce que c'est le cas?
M. Middlemiss: Regardez, ça ne fait pas partie de la
politique générale, mais je suis convaincu qu'on serait
prêts à s'asseoir et regarder ces choses-là pour voir s'il
n'y a pas des cas particuliers parce qu'on ne peut jamais couvrir, de
façon générale, tous les cas.
M. Morin: O.K.
M. Middlemiss: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. Alors, est-ce
que le programme 2, Construction du réseau routier et entretien des
infrastructures de transport, est adopté?
M. Garon: Sur division.
Une voix: Comment ça?
M. Garon: Pas assez d'argent.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
programme 3, Gestion interne et soutien, est adopté?
M. Garon: Sur division.
Adoption de l'ensemble des crédits
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
des crédits du ministère des Transports est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, les
crédits sont adoptés sur division. La commission, ayant...
À l'ordre, s'il vous plaît! La commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 25)