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(Neuf heures quarante-deux minutes)
Le Président (M. Camden): Je rappelle le mandat de la
commission qui est celui de procéder à l'étude des
crédits budgétaires du ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche pour l'année financière 1992-1993. Cette
séance a pour mandat d'étudier les programmes 1 et 5 pour une
durée de trois heures.
Une voix: Quatre heures.
Le Président (M. Camden): Quatre heures, mais, en tout
cas, une heure cet après-midi. Ça vous va? Alors, M. le
secrétaire, est-ce qu'on a des remplacements annoncés, ce
matin?
Le Secrétaire: II n'y a pas de remplacement, M. le
Président.
Secteur loisir et sport
Le Président (M. Camden): Alors, j'invite donc le ministre
à prendre la parole pour ses remarques préliminaires à
l'égard de l'étude des crédits du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Remarques préliminaires M. Gaston
Blackburn
M. Blackburn: Merci, M. le Président. Mme la
députée, chers collègues, c'est avec beaucoup de plaisir
que je me retrouve avec vous ce matin. Je m'en voudrais de ne pas
débuter sans présenter les gens qui vont être avec moi pour
participer à cette séance de la commission sur la défense
des crédits. Dans un premier temps, je vous présente notre
nouveau sous-ministre du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, M. André Magny. J'ai aussi le plaisir de vous
présenter M. Jean-Claude Riendeau, qui est le président de la
Régie de la sécurité dans les sports du Québec et,
bien sûr, pour la partie de ce matin, M. Jean-Guy Tessier, qui est le
sous-ministre adjoint au Loisir.
J'aimerais peut-être, si c'était possible et si vous
étiez d'accord, lorsqu'on aura passé le discours que j'ai
à faire dès le départ, commencer par les dossiers de la
Régie de la sécurité dans les sports. Je pense que vous
avez des questions. Ça nous permettrait de les dégager pour
qu'ils puissent retourner à l'Assemblée après. Je m'en
voudrais de ne pas, bien sûr, souligner, derrière moi, la
présence de Mme Gisèle Desrochers, notre ex-sous-ministre, qui
est maintenant rendue à une fonction importante au niveau du
secrétariat de la fonction publique.
Alors, il m'apparait donc important d'inscrire nos travaux dans la
foulée des propos qui ont été tenus par M. le premier
ministre du Québec. M. Bourassa, lors de son message aux Regroupement
Loisir Québec, à l'occasion de son 10e anniversaire d'existence.
Plus particulièrement, M. Bourassa précisait les motifs pour
lesquels l'État intervient dans ce domaine, en affirmant que:
«Tout en favorisant l'épanouissement, l'équilibre et la
créativité, le loisir contribue de façon significative
à notre mieux-être personnel et collectif. Que ce soit dans le
domaine de la santé physique et mentale, de l'éducation et de
l'environnement ou en encourageant la recherche de l'excellence sous toutes ses
formes, il s'avère donc essentiel au maintien de l'accroissement de
notre qualité de vie.»
En définitive, les avantages individuels et sociaux
découlant de la pratique du loisir constituent des raisons fondamentales
pour lesquelles l'État se doit d'intervenir en loisir et en sport.
Par ailleurs, le contexte budgétaire des dernières
années a amené le gouvernement du Québec à remettre
en question les champs et les modalités d'intervention de l'État
et cela, dans tous les secteurs d'activité. Le secteur du loisir n'y a
pas échappé et, plus particulièrement, le soutien
financier que l'État apporte aux fédérations et aux
associations.
J'ai donc choisi d'accorder la priorité à l'action des
bénévoles, de cibler nos interventions en faveur des jeunes, des
aînés ainsi que des personnes handicapées, tout en veillant
à la pratique sécuritaire des activités de loisir et de
sport.
J'ai poursuivi mes efforts en vue de susciter une plus grande
collaboration entre l'État et les divers agents
socio-économiques. J'ai voulu aussi instaurer un véritable
partnership qui nous permettra d'améliorer encore davantage notre
qualité de vie et, si possible, de renforcer l'autonomie des partenaires
et des intervenants associés au monde du loisir et du sport.
Il me fait donc plaisir de participer avec vous à cette
étude des crédits 1992-1993 du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche et, plus particulièrement, nous aborderons
les questions relatives au loisir et au sport, en présentant les
principales réalisations de l'année 1991-1992 ainsi que les
actions prévues pour 1992-1993.
Fidèle à l'action que je mène depuis que j'occupe
le poste de ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, à
savoir de permettre aux bénévoles et aux pratiquants de profiter
plus directement des sommes disponibles pour la
réalisation de leurs activités, j'annonçais, il y a
maintenant un an, la création d'un nouveau programme de support à
l'action bénévole doté d'un budget de 12 500 000 $.
Ce programme a permis, en 1991-1992, de verser à la grandeur du
Québec environ 16 500 subventions à des municipalités et
à des corporations sans but lucratif, afin de les soutenir dans leurs
efforts pour combler divers besoins en équipements légers de
loisir, en activités de loisir ou en activités
communautaires.
Le support à l'action bénévole se poursuivra en
1992-1993 et apportera le même support financier aux organismes sans but
lucratif, aux municipalités, aux conseils de bande et aux villages
nordiques qui souhaitent, bien sûr, s'en prévaloir. Les
bénévoles tiennent un rôle primordial dans l'organisation
du loisir au Québec. Aussi est-H approprié, chaque fois que
l'occasion se présente, de remercier chaleureusement ces 340 000
bénévoles dont l'action altruiste représente un apport
inestimable. La valeur économique de leur travail est estimée
à peu près à 750 000 000 $ annuellement.
C'est pour ces collaborateurs et collaboratrices de premier plan que
nous avons poursuivi en 1991-1992 la mise en oeuvre de la politique sur le
bénévolat qui, est-il nécessaire de le rappeler, a
été élaborée conjointement avec tous les
partenaires associés aux travaux du comité de suivi du Sommet sur
le loisir. Cette politique, rendue publique en 1989, prenait fin techniquement
en avril 1992. Par ailleurs, qu'on ne s'y méprenne pas, nous ne
baisserons pas les bras devant la tâche qui reste à accomplir -
elle est énorme - animés en cela par la fierté que les
réalisations passées nous inspirent.
À cet égard, notons que le plan d'action de la politique a
permis de réaliser, depuis son lancement: plus de 50 000 certificats de
reconnaissance aux bénévoles en loisir; une brochure qui est,
bien sûr, intitulée «Le soutien et la valorisation des
bénévoles», qui se veut un guide d'intervention des
administrateurs bénévoles d'organismes sans but lucratif dans le
domaine du loisir; une production vidéo intitulée
«Réveille ton rêve», s'àdressant aux jeunes de
13 à 15 ans ainsi qu'un guide pédagogique proposant diverses
activités éducatives.
Au cours de 1991-1992, les partenaires de la mise en oeuvre de la
politique ont consacré leurs énergies à la
réalisation de projets qui constituent une reconnaissance tangible de
l'apport des bénévoles au loisir. Ainsi, on a
développé une attestation de formation en
bénévolat, une attestation d'expérience, un
répertoire des activités de formation destiné aux
bénévoles en loisir. De plus, ont été
définies des grilles d'équivalence permettant à une
personne ayant suivi des stages de formation en bénévolat de se
voir créditer des portions de cours collégiaux. (9 h 50)
Au cours du présent exercice financier, le travail ne manquera
pas. Plus particulièrement, nous poursuivrons les travaux du
comité permanent sur la reconnaissance des acquis et de la formation du
bénévole avec la collaboration du Regroupement Loisir
Québec ainsi que des ministères de l'Éducation, de
l'Enseignement supérieur et de la Science et du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche.
Également, j'entends déposer le bilan de la mise en oeuvre
du plan d'action 1989-1992 de la politique sur le bénévolat et
procéder à l'annonce des orientations qui seront
privilégiées pour 1992-1995.
À l'image des exercices financiers 1990-1991 et 1991-1992, le
support financier de l'État visera prioritairement les clientèles
que sont les jeunes, les personnes âgées ainsi que les personnes
handicapées. D'abord, les jeunes. Notre intervention auprès des
jeunes s'est manifestée par notre soutien aux programmes Jeunes
volontaires, Chantiers jeunesse - j'ai hâte de vous voir parler tout
à l'heure - Jeune relève culturelle amateure, Jeux du
Québec.
Jeunes volontaires. En 1991-1992, Jeunes volontaires a accueilli 3381
jeunes impliqués dans 1248 projets. Parmi ceux-ci, nous retrouvons 1861
nouveaux participants actifs dans 676 projets. En outre, 2183 des 3381
participants ont terminé leurs projets. L'objectif ministériel de
desservir la clientèle prise en charge par la sécurité du
revenu a été atteint, puisque le pourcentage est passé, en
1991-1992, de 23 % à plus de 30 %. Il faut convenir que ces
données reflètent l'excellente performance de la nouvelle
structure du programme Jeunes volontaires, notamment depuis sa relance en
août 1990.
Dans Jeunes volontaires, plus de 1000 bénévoles ont
supporté les jeunes en regard de la réalisation de leurs projets,
à titre d'individus ou de représentants d'organismes du milieu
associés aux projets. Aussi, plus de 250 bénévoles
impliqués dans 54 comités-conseils sont chargés de
formuler des recommandations, d'assurer le suivi des projets ainsi que la
reconnaissance et la visibilité des réalisations des jeunes
participants.
Jeunes volontaires 1992-1993 s'inscrit donc dans la continuité de
la relance en proposant le maintien des principales composantes du programme et
l'accueil d'un nombre maximal de jeunes, soit plus de 3000 jeunes à
chaque année, incluant ceux qui sont actifs dans le programme au
début de l'année financière. Par des directives
appropriées, le ministère entend ainsi continuer à
«prioriser» ta clientèle en difficulté d'insertion
sociale et professionnelle, particulièrement celle issue de la
sécurité du revenu. À cet effet, un dépliant sur le
programme a été inséré à l'intérieur
de tous les chèques de prestation de la sécurité du
revenu, au début d'avril 1992. Enfin, au cours des prochaines semaines,
nous rendrons disponibles les résultats des évaluations que nous
avons réalisées en 1991-1992.
Chantiers jeunesse. Le programme Chantiers jeunesse s'adresse aux jeunes
de 16 à 25 ans qui ne sont ni aux études, ni en emploi, ou qui
sont en vacances scolaires. En 1991-1992, le MLCP, en partenariat avec le
Mouvement québécois des chantiers a permis la réalisation
de 33 chantiers dans 13 régions du Québec. Ainsi, 329 jeunes,
dont 254 Québécois et 75 en provenance d'autres pays, ont
participé aux 33 Chantiers jeunesse dont la durée moyenne
d'activité est de 5,2 semaines. Par ailleurs, grâce aux ententes
que le Mouvement québécois des chantiers a convenu avec des
partenaires européens, 95 % jeunes du Québec ont pu s'impliquer
dans des chantiers en France et en communauté française de
Belgique. Nous souhaitons donc atteindre les mêmes résultats aux
cours des années 1992-1993.
Jeune relève culturelle amateure. Ce programme, par le biais des
manifestations culturelles, vise à promouvoir le loisir culturel de la
jeune relève culturelle amateure et à augmenter la participation
d'un plus grand nombre de jeunes aux activités de loisir culturel. En
1991-1992, 19 organismes régionaux ont reçu une aide
financières de 245 000 $ pour contribuer à l'organisation de plus
de 165 événements régionaux. L'an dernier, ce programme a
atteint près de 18 000 jeunes et 100 000 spectateurs qui ont
participé à leurs activités.
Par ailleurs, 18 organismes provinciaux ont
bénéficié d'une aide de 75 000 $ pour organiser des
manifestations culturelles d'envergure provinciale, nationale et même
internationale. Ces manifestations ont rejoint 30 000 jeunes et 170 000
spectateurs. Enfin, une aide de 180 000 $ a permis à OXY-jeunes,
Créations ETC et L'Estival Juniart de rallier 1200 jeunes par des
activités variées telles que participation à des
spectacles, expositions d'arts visuels et littéraires, camps d'art,
formations dans les arts de la scène, ateliers de formation et
d'animation. Ce programme se poursuivra, pour l'année 1992-1993,
grâce à un budget de 500 000 $. Voilà donc trois programmes
qui permettent aux jeunes d'exploiter leur plein potentiel en leur proposant
des défis d'excellence et en les engageant à lutter contre les
situations susceptibles de les marginaliser.
Le sport, à l'instar de la culture, est un champ d'action
privilégié par les jeunes. La 27e finale des Jeux du
Québec, qui s'est tenue à ville de Laval au cours de
l'été 1991, nous en a fourni une preuve importante. Aussi, pour
soutenir encore davantage cette manifestation de grande envergure, j'ai
décidé d'accroître l'enveloppe budgétaire des Jeux
du Québec d'une somme de 50 000 $. Pour l'exercice budgétaire
1992-1993, cette somme est destinée au transport des athlètes en
raison de la distance à parcourir.
Les Jeux olympiques d'Albertville ont démontré une fois de
plus que nos athlètes atteignent, grâce aux efforts
déployés, des sommets impressionnants. L'élite de nos
athlètes du Québec s'est dépassée lors de cette
compéti- tion. D'ailleurs, le premier ministre du Québec les
recevait, le 11 mars dernier, pour les féliciter. De plus, il a tenu
à souligner la participation de tous les athlètes
québécois qui ont été d'excellents ambassadeurs,
voire des modèles de courage pour atteindre ces niveaux de performance,
même s'ils n'ont pas tous eu le privilège de monter sur le
podium.
Il nous reste donc à souhaiter que la récolte puisse
être aussi bonne, suite à la tenue des Jeux olympiques de
Barcelone. Une chose est certaine, tout le Québec sera derrière
ses athlètes pour qui, de toute façon, la participation aux Jeux
olympiques constitue une consécration de leur talent ainsi que de leur
détermination à atteindre des sommets.
Parlons maintenant des aînés, cette autre clientèle
prioritaire. En 1991-1992, le ministère s'est appliqué à
rejoindre la clientèle des aînés non regroupés, dans
le but de les inciter à devenir plus actifs et ainsi lutter contre la
sédentarité qui guette encore trop de personnes
âgées. Plus particulièrement, dans le cadre de son
programme Vactive, le ministère a produit et lancé la
trousse-maison Viactive. Ce matériel de qualité est maintenant
disponible dans le réseau des épiceries Métro-Richelieu.
Plus de 2000 trousses ont déjà trouvé preneur dès
leur mise en vente. Alors, c'est bien sûr quelque chose pour lequel on se
doit de s'en réjouir.
Une autre clientèle prioritaire, les personnes
handicapées. En regard de ces personnes, le ministère a
continué de soutenir les 16 associations régionales de loisir
pour personnes handicapées, en accordant une somme de 682 000 $ au titre
de leur fonctionnement et de 300 000 $ pour soutenir la réalisation de
38 projets régionaux, représentant une subvention totale de 982
000 $. Ce montant ne comprend pas l'aide financière accordée
à l'Association québécoise de loisir pour personnes
handicapées, l'AQLPH, conformément à la politique de
reconnaissance et de financement.
Au cours de 1992-1993, le ministère poursuivra l'administration
du programme d'aide en loisir pour les personnes vivant avec un handicap. Ce
programme, doté d'un montant de 103 000 $, a pour objectifs:
premièrement, de rendre accessible la pratique d'activités de
loisir aux personnes vivant avec un handicap; deuxièmement, de soutenir
les démarches d'intégration à la programmation des
activités régulières de loisir permettant à cette
clientèle d'utiliser les ressources et les équipements collectifs
offerts à la population.
En 1992-1993, tout comme l'année dernière, plus de 200
organismes privés sans but lucratif pourront bénéficier
chacun d'un bloc d'activités. Relativement aux clientèles
prioritaires, on aura remarqué qu'un effort particulier a
été fait malgré les contraintes budgétaires pour
leur accorder en 1992-1993 une aide financière qui permet d'assurer les
acquis.
Un partenariat, maintenant, au service des citoyens. Depuis mon
entrée en fonction au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, j'ai clairement fait savoir que j'étais à la
recherche d'un nouveau partage de l'effort financier en matière de
loisir et de sport entre le gouvernement et les milieux économiques.
J'étais guidé en cela par l'absolue nécessité de
réduire la part financière qui était consacrée aux
structures ou encore au budget de fonctionnement des grandes associations de
loisir et de sport, pour opérer un redressement en faveur du soutien aux
projets et, éventuellement, à la recherche et au
développement. (10 heures)
Mon appel a été entendu et, dès 1991-1992, je
convenais, avec le Regroupement Loisir Québec, d'une entente relative
aux modalités de distribution des fonds destinés aux organismes
provinciaux de loisir. Cette entente, valide jusqu'en 1993-1994 inclusivement,
reposait sur les deux principes de base suivants: premièrement,
l'instauration de la répartition des sommes d'argent en enveloppe
globale de gestion et en une enveloppe projet; l'instauration du principe,
deuxièmement, de soutien selon les performances des
fédérations.
Notons que l'enveloppe globale de gestion a pour but de soutenir
l'action des bénévoles et de supporter les coûts de
réalisation de projets récurrents. Le montant accordé est
calculé selon cinq critères de mesure de performance, à
savoir le membership, l'implantation en région, l'autofinancement, les
réalisations dans les champs d'intervention et, bien sûr, à
la fin, les activités conduites en région.
Par ailleurs, le choix des projets et l'importance du soutien financier
consenti font l'objet, depuis 1991-1992, de recommandations de la part d'un
jury. Pour 1992-1993, le ministère maintiendra la répartition
budgétaire convenue, en 1991-1992, quant au soutien apporté aux
organismes provinciaux du loisir, à savoir 75 % ou 1 900 000 $ pour
l'enveloppe globale de gestion, 25 % ou 600 000 $ à titre de soutien aux
projets de loisir.
Au cours de l'exercice financier 1991-1992, le ministère, de
concert avec les représentants des scouts et guides, de l'âge
d'or, des personnes handicapées ainsi que du loisir scientifique, a
mené les consultations appropriées en vue d'arrêter une
nouvelle politique de reconnaissance et de financement aux organismes
régionaux de loisir qui sera valide jusqu'à la fin de l'exercice
financier 1994-1995. Cette politique est largement inspirée par celle,
bien sûr, s'appli-quant aux organismes provinciaux de loisir. Six
critères balisent l'attribution de l'aide financière, à
savoir son membership, ses activités dans ses champs d'intervention, son
autofinancement, le rayonnement régional, son appartenance au
réseau du loisir reconnu, le respect des critères
environnementaux.
En 1992-1993, le ministère maintiendra son aide aux organismes
régionaux de loisir pour un montant de 1 076 000 $ auquel s'ajoutent des
sommes injectées dans le développement du loisir des personnes
handicapées, à partir des associations régionales.
Jusqu'à tout récemment, le ministère accordait aux
centres communautaires de loisir des subventions sur une base historique, ce
qui ne reflétait pas véritablement la situation de ces organismes
s'autofinançant à plus de 90 % de leurs opérations
budgétaires. La nouvelle politique de reconnaissance et de financement
permet maintenant de répartir de façon beaucoup plus
équitable l'aide financière, selon les critères suivants:
le nombre d'animateurs, l'indice de richesse relative du milieu et les
dépenses d'opération.
De plus, cette politique, tout en conservant les acquis pour certains
centres, permet maintenant un rattrapage pour d'autres, ce qui justifie
l'augmentation de 11,5 % ou de 180 000 $ de l'enveloppe budgétaire
consacrée aux centres communautaires de loisir, qui totalise maintenant
un montant de 1 747 500 $.
En 1991-1992, le ministère, avec l'appui du Regroupement
québécois du loisir municipal, a mené une consultation
auprès des municipalités du Québec ainsi qu'auprès
des conseils régionaux de loisir du Québec pour revoir toute la
portée de la politique de reconnaissance et de financement des conseils
régionaux de loisir.
Le ministère entend maintenant déposer cette nouvelle
politique au cours des prochaines semaines. Il prévoit que son
application sera valide jusqu'au terme de l'exercice financier 1994-1995. Pour
1992-1993, une hausse d'un montant de 75 000 $ est apportée à
l'enveloppe des conseils régionaux de loisir afin de permettre à
l'Administration régionale Kativik d'assurer la concertation en loisir
entre les différentes communautés inuit. Cette initiative
témoigne, doit-on le souligner, de l'excellente collaboration existant
entre notre Direction régionale du Nouveau-Québec et les
responsables inuit.
Au titre du développement de l'excellence sportive, le
ministère entend poursuivre la mise en oeuvre de sa politique pour
laquelle un montant de 6 036 000 $ est prévu. On aura noté une
hausse de 30 000 $ au volet de l'élite sportive, comparativement
à l'exercice précédent Cette légère
augmentation permettra d'amorcer la préparation des jeunes sportifs qui
participeront aux 11e Jeux de la francophonie, qui se tiendront en France et,
plus particulièrement, en Essonne, du 14 au 24 juillet 1993. J'ai
parié des 11e Jeux, mais ce sont les 2e Jeux. Très bientôt,
le ministère consultera les fédérations sportives pour
convenir des modifications qui devront être apportées à la
politique du développement de l'excellence sportive.
Quant au soutien aux réseaux d'hébergement
sociotouristique, pour lesquels le ministère con-
sacrera un montant de 3 557 000 $ en 1992-1993, il s'agira, pour
l'essentiel, de poursuivre l'application des orientations retenues au cours de
l'exercice financier 1991-1992. Comme on peut donc le constater, le travail de
révision des diverses politiques de reconnaissance et de financement
s'est poursuivi depuis que j'assume la direction du ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche. Cet effort de redressement, effectué
avec la collaboration de nos différents partenaires du monde du loisir
et du sport, doit se poursuivre. Les résultats atteints jusqu'à
maintenant nous y incitent.
Afin de renforcer et d'élargir le réseau de nos
partenaires, j'annonçais, il y a maintenant un an, vous vous en
souvenez, la création de la Société de
développement du loisir et du sport du Québec. Depuis ce temps,
il y a eu formation et constitution d'un conseil d'administration
composé de 10 membres choisis pour leur compétence en
matière de financement et de gestion, ainsi que pour leur connaissance
du secteur privé du monde du loisir et du sport. Le conseil
d'administration est maintenant prêt à passer à l'action.
Ainsi, à l'occasion du World Bowl, qui va se tenir prochainement, la
Société est autorisée à tenir un casino à
Montréal. Les profits assureront le financement de la
Société et lui permettront, éventuellement, de supporter
des projets au profit des fédérations provinciales de loisir et
de sport.
Alors, comme je vous le disais l'année dernière, le MLCP,
le milieu associatif et le monde des affaires ont compris qu'ensemble ils sont
ceux qui peuvent assurer qu'investir dans le loisir et le sport, c'est payant.
Nous devons donc bien ça à nos milliers de
bénévoles.
Le loisir, un loisir en devenir ou l'État face au loisir. Quoi de
plus éloquent que le langage des chiffres pour nous indiquer la place
que le loisir, la condition physique et le sport occupent dans notre
société. Prenons donc connaissance de certaines données
issues d'un tableau intitulé «Les budgets provinciaux et
territoriaux des sports, des loisirs et de la condition physique au Canada pour
1990-1991.» Plus particulièrement, je ferai ressortir la situation
comparative concernant les provinces de la Colombie-Britannique, du
Nouveau-Brunswick, de l'Ontario, du Québec et le prorata pour l'ensemble
canadien.
Au prorata de la population de chacune de ces provinces, il ressort que
l'effort budgétaire accordé par le Québec en
matière de sport, de loisir et de condition physique s'établit,
pour l'année 1990-1991, à 8,16 $ par citoyen, alors qu'il est de
3,64 $ pour la Colombie-Britannique, 6,36 $ pour le Nouveau-Brunswick et 3,63 $
pour l'Ontario. Le per capita canadien représente un
déboursé moyen de 7,48 $. (10 h 10)
Pour l'essentiel, le ministère doit donc poursuivre le travail de
consolidation et de rationalisation entrepris en matière de sport et de
loisir. De plus, je pense qu'il importe d'avoir une meilleure connaissance des
besoins et, surtout, de se concentrer davantage sur le devenir du loisir. En un
mot, je crois qu'il y a lieu de consacrer des efforts accrus dans ce que
j'appellerais la perspective du loisir. Cette démarche de recherche, de
développement, nous ne devons pas l'entreprendre seul. Il importe de la
mener avec, bien sûr, le monde universitaire, les gens d'affaires ainsi
que les différents représentants du monde du loisir et du sport.
C'est là un défi très mobilisateur inscrit en quelque
sorte dans notre planification stratégique pour les prochaines
années.
L'état des finances publiques et la conjoncture économique
que nous traversons font en sorte que le resserrement du budget de
l'État se doit d'être poursuivi de façon à maintenir
un équilibre acceptable entre le coût des services publics et la
capacité financière des contribuables québécois. A
cet égard, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche constate une baisse de 2 % de son budget comparativement à
l'exercice budgétaire 1991-1992.
Cette compression budgétaire s'exerce en raison de la
réduction de 3 565 000 $ des engagements assumés dans le cadre du
Programme d'aide au développement des équipements de loisir
(PADEL). Comme nous l'avons vu, le programme de support à l'action
bénévole assure le maintien d'un soutien pour les petits
équipements. De plus, nous reconnaissons une compression de 1 000 000 $
au budget de la Régie de la sécurité dans les sports,
conformément à l'effort de rationalisation des activités
qui ont été menées par son président, M. Riendeau.
De plus, le ministère sera exempté, comme les autres
ministères d'ailleurs, de payer la TVQ à compter du 1er juillet
1992, ce qui représente une économie de 1 457 000 $.
Enfin, une somme 600 000 $ n'a plus à être
déboursée au titre du soutien aux clubs de motoneigistes. Des
solutions appropriées seront annoncées sous peu quant à
l'entretien des sentiers utilisés par les motoneigistes. Ces solutions
résultent de la réflexion d'un groupe de travail auquel ont
été associés les représentants des motoneigistes
ainsi que les responsables gouvernementaux concernés. Incidemment, la
fin des subventions aux clubs de motoneigistes constituait une des
recommandations contenues au rapport Poulin. Je suis donc heureux d'y donner
suite, et ce, avec l'accord des intéressés.
Au-delà de ces considérations, je me réjouis
particulièrement de l'engagement intensif du ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche dans la recherche et la mise en oeuvre de
modes alternatifs de gestion et de financement qui permettent d'alléger
le fardeau de l'État tout en protégeant les services directs
à la population. Je suis donc profondément convaincu qu'il s'agit
là d'une nécessité et je me réjouis que le
résultat permette déjà des économies substantielles
que
nous avons réaffectées à des besoins de
consolidation et de développement.
J'estime personnellement que le budget 1992-1993 du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche est prometteur. Il traduit la
possibilité d'assumer pleinement nos responsabilités dans un
contexte de limitation sévère des crédits disponibles, et
c'est d'autant plus important que les perspectives nous amènent
inévitablement à considérer que le gouvernement devra
encore, pendant plusieurs années, exercer des pressions
nécessaires pour contraindre le niveau de ses dépenses.
Je dois, en particulier, souligner le mérite de Mme Gisèle
Desrochers qui, bien sûr, assume maintenant, depuis le 4 mai 1992, la
lourde tâche de secrétaire générale associée
à la réforme administrative et aux emplois supérieurs. En
une période relativement courte comme sous-ministre, elle a
profondément marqué la philosophie de gestion du ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Elle a suscité,
encouragé et encadré de très nombreuses initiatives, tant
en matière d'associations, de partenaires et de sources de financement
nouvelles que de révision de processus de production et de cibles
d'économie administrative. Elle a aussi fait du client le centre des
préoccupations des employés du ministère, ce qui est tout
à fait fondamental lorsque des choix doivent être exercés.
L'héritage qu'elle laisse permettra sans doute au ministère de
mieux composer avec le contexte budgétaire difficile qu'il nous faut
considérer comme une constante de la présente
décennie.
Voilà, Mme la Présidente, l'entrée de jeu de cette
défense des crédits 1992-1993, qui bien sûr... et à
travers ce que nous avons fait ressortir, c'est ce bilan de ce que nous avons
pris comme décisions, au cours de la dernière année, qui
est tout à fait intéressant. Je suis convaincu que Mme la
députée de Johnson est tout à fait d'accord avec moi,
à part quelques bémols.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci, M. le
ministre. Mme la députée de Johnson, pour vos remarques
préliminaires.
Mme Carmen Juneau
Mme Juneau: Je vous remercie, Mme la Présidente.
D'entrée de jeu, je voudrais simplement faire mes salutations tout
à fait spéciales à Mme Desrochers qui nous quitte. Je
pense que les qualités de Mme Desrochers ont été
reconnues, et le poste qu'on lui a confié est un poste de confiance. Je
suis persuadée qu'elle va rendre ce poste-là meilleur que
n'importe qui qui aurait pu être nommé là. Je vous souhaite
bonne chance, Mme Desrochers. Je vous salue et j'espère que ça va
bien aller dans votre nouvelle orientation.
J'ai toujours trouvé que le ministre faisait des beaux discours,
sauf que, dans la réalité, ce n'est pas tout à fait la
même chose. D'ailleurs, les crédits qu'on va étudier
aujourd'hui, on se rend bien compte que, de la parole à l'action, c'est
tout à fait différent. Premièrement, ce n'est pas toujours
clair, les politiques de son ministère. Il y a, soit des coupures, soit
des programmes qui ne sont pas indexés. Donc, ça signifie des
coupures.
Je pense, entre autres, aux CRL, ça fait 10 ans que ça n'a
pas été indexé, leur programme de subvention, d'aide. On
se demande quelle orientation, bien souvent, le ministère prend. On ne
connaît pas les réflexions du ministre quant à la place de
l'État dans le développement du loisir et du sport. Le PADEL, les
gros PADEL sont disparus à cause du moratoire que M. Picotte avait
mis.
Les subventions pour les motoneigistes, vous venez de me dire qu'on va
avoir un programmne sous peu, mais vous n'êtes pas en mesure de me
l'annoncer, en tout cas pas tout de suite, j'imagine. Je vais vous poser quand
même des questions tout à l'heure là-dessus, sauf que, pour
le moment, ce qu'on voit dans les crédits, c'est 600 000 $ en moins.
Ça égale zéro pour le moment. Donc, je pense que ce n'est
pas très rassurant pour les motoneigistes et pour les touristes qui
viennent ici aussi, qui sont une manne importante pour le Québec, qui
viennent pour pratiquer leur sport favori, ce qui fait en sorte qu'ils visitent
aussi notre Québec d'un bout à l'autre par des sentiers qui sont
entretenus par des motoneigistes, par des bénévoles. Et puis
ça m'inquiète de voir que le ministre n'a pas annoncé
aujourd'hui la décision qu'il va prendre sur l'orientation nouvelle
qu'il vient d'ébaucher.
Les budgets se raréfient. Ça, c'est clair. La
Société de développement du loisir et du sport n'a pas
livré la marchandise non plus. On recherche toujours le directeur
général. Les liens sont très ténus entre la
fédération des loisirs et sports et la Société de
développement. Chacun s'interroge sur le rôle et les
activités du futur organisme. Les CRL, on n'a pas toujours la nouvelle
politique de financement. Est-ce que ça va... Je vais vous poser des
questions tout à l'heure là-dessus. Je pense que ces
gens-là ont raison de s'inquiéter à cause... Comme je vous
ai dit, ça fait 10 ans qu'ils n'ont pas eu d'augmentation. Il y a eu des
demandes répétées qui sont parvenues au niveau du
ministère, et je pense que ce sont des gens qui sont en droit de se
poser des questions. On ne sait toujours pas le rôle qu'occuperont les
CRL dans la nouvelle politique de développement qu'a annoncée le
ministre Picotte. Est-ce qu'ils auront une part de responsabilité dans
le développement qui est annoncé par votre collègue?
Ça, on ne le sait pas non plus.
Vous dites, dans votre énoncé, que vous avez mis la
priorité sur les jeunes et sur les personnes âgées. Mais
ça fait, je pense, trois ou
quatre ans que vous nous le dites. Bon, les subventions ne seront plus
des subventions basées sur l'historique, mais ce sera des subventions
avec des critères bien établis sur différentes choses.
J'ai hâte de voir comment ça va s'appliquer. Est-ce que les
subventions aux conseils régionaux des aînés, les
fédérations, ça va être basé sur la
géographie, sur le nombre de membres, sur l'éloignement? Sur
quoi? J'ai hâte de voir comment ça va s'appliquer, parce que
ça fait longtemps que vous nous l'annoncez. (10 h 20)
Vous dites: On a mis de l'argent dans des brochures qui sont maintenant
présentées au niveau des centres d'achats, des centres
d'alimentation. J'ai hâte de voir ça aussi. Vous dites que c'est
déjà en fonction, puis que ça semble être populaire
au niveau des aînés. Mais, si c'est seulement ça qui a
été fait, je vous assure que ce n'est pas beaucoup. Ensuite, les
centres communautaires, comme vous l'avez indiqué avec conviction
l'année dernière, notamment le député de
Taschereau, ont subi des modifications. Mais les anciens centres communautaires
recevront-ils les mêmes subventions? L'organisme de regroupement
recevra-t-il sa part du gâteau? Est-ce que vous allez être en
mesure de me répondre, tout à l'heure, lors des questions?
Les Jeux du Québec vivent, au moment où on se parle, des
inquiétudes assez particulières. Là, vous me dites: J'ai
ajouté 50 000 $, mais ça ne couvre même pas le transport
des athlètes, parce que c'est beaucoup plus que ça. D'ailleurs,
je vous avais posé la question en Chambre là-dessus et vous
m'avez dit... et je ne vous cite pas au texte, parce que je ne l'ai pas. Mais
vous m'avez répondu: Aujourd'hui-même, j'ai
téléphoné à Sports Québec, qui doit
rencontrer les organismes qui travaillent en relation avec les Jeux du
Québec pour le transport des athlètes. Ils vont s'asseoir
ensemble et ils vont discuter. Alors, vous me dites: II y a 50 000 $ de plus.
Est-ce que ces 50 000 $ que vous annoncez aujourd'hui proviennent d'une
discussion? Je ne crois pas, parce que je n'ai pas l'impression qu'il y a eu
des discussions à date, même si vous aviez dit qu'il devait s'en
tenir. Les discussions n'ont pas eu lieu, au moment où on se parle, avec
les organismes qui s'occupent du transport des athlètes.
Donc, tout à l'heure, on va peut-être approfondir ces
questions-là. Ensuite, les Jeunes volontaires, on revient cette
année... Je regardais dans les crédits, puis je regardais dans
les crédits de l'année dernière, puis on revient aux
crédits de 1990-1991. Les montants qu'on remarque, cette année,
dans les crédits, c'est ceux qui étaient en 1990-1991. Ça
fait que ce n'est pas une grosse augmentation. Si vous voulez le savoir, vous
aviez descendu le budget l'année dernière, puis là vous le
remontez.
Il y a 50 postes de moins au MLCP. Je n'ai pas l'impression que
ça va contribuer à donner plus de services. S'il y a 50 postes de
moins, ça veut dire qu'il y a 50 personnes de moins pour répondre
à une clientèle du loisir et du sport. Donc, on a, je pense, tout
à fait raison de s'inquiéter, de voir comment ça va
fonctionner tout ça, en deçà des belles paroles que vous
avez prononcées tout à l'heure. Je pense que le monde du loisir
et du sport a de sérieuses raisons de s'inquiéter, puis j'ai
hâte de voir comment ça va se traduire dans le milieu.
Donc, je ne voudrais pas m'étendre davantage, parce que j'ai
beaucoup de questions. Le ministre a fait son intervention qui a duré
une demi-heure. Je ne vous en fais pas reproche. Vous aviez des belles choses
à dire, mais je veux y aller par des questions pour voir
concrètement comment ça va se traduire dans le milieu. Donc, je
vais arrêter là pour mes remarques, puis je vais commencer avec
les questions.
Vous nous avez demandé de commencer par la Régie de la
sécurité dans les sports. Moi, ça ne me dérange
pas, ça me convient. On pourrait commencer par ceci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, étant
donné que ce n'est pas moi qui ai ouvert la commission, est-ce qu'il a
été entendu qu'on étudie les crédits programme par
programme?
M. Blackburn: Alors, Mme la Présidente... On n'a pas
parié de ça, mais je pense que...
Mme Juneau: Non, on n'a pas parié de ça, mais on
pourrait y aller. On va suivre au fur et à mesure. On pourra les adopter
à la fin. On va passer programme par programme, puis on adoptera le
tout. Ça fait que, s'il y a des choses, compte tenu que l'heure avance
et qu'on juge, peut-être, qu'un autre est plus important, on reviendra
plutôt sur celui-là, puis on adoptera à la fin.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Blackburn: En autant qu'on soit d'accord pour dire qu'on
procède programme par programme. C'est ça qui est important,
parce q'on est préparés en conséquence.
Mme Juneau: Oui, on va passer tous les programmes. Pour la
Régie de la sécurité dans les sports, vous êtes
prêt, M. le ministre?
M. Blackburn: Oui.
Régie de la sécurité dans les
sports du Québec
Diminution des crédits
Mme Juneau: Vous avez d'ailleurs mentionné dans votre
discours qu'il y avait une compression de 1 000 000 $, tout près de 1
000 000 $ dans la
sécurité dans les sports. À quoi attribuez-vous
cette baisse-là? En fait, c'est 906 300 $. À quoi
attribuez-vous... Pourquoi avez-vous diminué de 1 000 000 $ le budget de
la sécurité dans les sports?
M. Blackburn: Je pense que, essentiellement, ce qu'il faut bien
se rappeler, c'est que la Régie, lorsqu'elle a été
créée, elle avait, bien sûr, des mandats très
importants. Compte tenu de deux éléments... La plupart, beaucoup
de ses mandats ont été remplis et il y a une évolution
importante au niveau des budgets, bien sûr, du gouvernement et du
ministère, un questionnement de différentes activités. On
a demandé à la Régie de la sécurité dans les
sports, à quelque part, de revoir l'ensemble de sa mission et d'essayer,
à partir du plan directeur ou d'une planification stratégique, de
définir des orientations qui permettraient d'avoir cette
rationalisation. C'est là-dessus d'ailleurs que le travail s'est fait.
Je tiens à souligner le travail qui a été
réalisé par M. Riendeau. Je pense que je devrais peut-être,
au stade actuel... Parce que, dans le fond, ce dont on parle beaucoup, c'est de
la sécurité. Alors, c'était pour un sport plus
sécuritaire d'ici l'an 2000. Alors, cette mission a été
vraiment quelque chose de très, très bien établi, et je
pense qu'on pourrait demander à M. Riendeau de nous donner un peu
l'esprit de la démarche et les résultats.
Mme Juneau: Oui, mais là je vous ai demandé
pourquoi vous avez coupé ça. C'est quoi qui a été
coupé, finalement?
M. Blackburn: Bien, c'est ça. À partir du moment
où, lorsque la Régie a été créée,
elle avait des mandats, par exemple...
Mme Juneau: Vous dites qu'il y a moins de mandats.
M. Blackburn: ...d'établir des règlements, elle
avait, entre autres, comme mandat d'établir des règlements, mais,
quand les règlements sont établis pour les sports qu'elle a
à régir, il faut procéder, dans une deuxième
étape, à une évaluation de ses activités pour voir
si, à quelque part, on ne pourrait pas la repositionner pour l'avenir
et, en même temps, profiter de l'occasion pour questionner les budgets
qui étaient attribués auparavant à des missions qui sont
diférentes maintenant. C'est dans cette perspective que la
démarche s'est réalisée.
Mme Juneau: ii y a beaucoup moins de personnel aussi. je
remarquais que, dans les documents que vous nous avez fournis, il y avait 43
postes à la sécurité dans les sports. vous êtes
rendu à 27 à présent.
M. Blackburn: Quand on réduit de 1 000 000 $
nécessairement...
Mme Juneau: II y a du salaire.
M. Blackburn: ...ou à peu près, sur une enveloppe
de 3 000 000 $, il y a nécessairement une coupure de budget. Je le
répète, ce qui est important, ce sont les missions fondamentales
qui continuent d'être assumées par l'organisme au niveau de la
dispensation des services qu'il a comme responsabilités. C'est un
rôle qui évolue et je pense que c'est dans cette perspective qu'on
se doit de regarder l'avenir de la Régie.
Plongée sous-marine et autres sports
Mme Juneau: Est-ce que le ministre est au courant de l'avis que
le Bureau des coroners a fait au niveau de la sécurité dans les
sports?
M. Blackburn: Par rapport à quel sport? La motoneige?
Mme Juneau: Non. Par rapport à la plongée
sous-marine. J'ai devant moi une liste de recommandations extrêmement
importantes. Vous connaissez, Mme la Présidente, tous les accidents
qu'on a connus dernièrement avec les mortalités qu'il y a eu dans
la plongée sous-marine, et il y a une recommandation fort importante
avec beaucoup, beaucoup d'items dont j'ai pris connaissance. Je ne sais pas si
M. Riendeau est au courant de ces recommandations-là. Je pense que,
dorénavant, ça deviendra très sévère au
niveau des critères d'admissibilité, si on peut appeler ça
comme ça, pour que quelqu'un puisse pratiquer ce sport-là. Si
vous me permettez, j'aimerais ça vous en faire part parce que je trouve
ça drôlement important. Quand tu perds la vie dans un sport comme
ça, il faut que tu t'inquiètes, il faut que tu te poses, je
pense, des questions par rapport à ça.
Il dit: Que tous les organismes réunis ou groupes de travail mis
sur pied par la Régie de la sécurité dans les sports
s'entendent sur le format du cours de base de plongée sous-marine qui ne
devrait, en aucun temps, être inférieur à 40 heures de
formation, tant théorique que pratique, et comportant des notions
suffisantes pour permettre à l'élève de pratiquer la
plongée sous-marine, au Québec, dans les différents
milieux marins qu'il peut rencontrer, d'être familier avec tout
l'équipement susceptible d'être utilisé en plongée
sportive. Que les organismes s"engagent à refuser d'émettre une
carte de qualification comme plongeur à tout plongeur qui n'aurait pas
suivi un cours de plongée sur une période minimale de 8 à
10 semaines. Que les organismes s'entendent sur un nombre minimal d'au moins 10
plongées réparties sur une période de temps suffisamment
longue entre la certification du niveau de base et les certifications plus
avancées, et qu'ils s'engagent à s'assurer que
tout plongeur qui veut acquérir un niveau supérieur de
formation ait les capacités et les aptitudes nécessaires. Que le
groupe de travail définisse les modalités d'établissement
d'une carte de plongée renouvelée à tous les 3 ans,
obligeant le plongeur à démontrer qu'il est médicalement
apte à pratiquer la plongée sous-marine et qu'il a maintenant ses
connaissances théoriques et pratiques en effectuant au moins 10
plongées par année depuis sa dernière certification ou
qu'il a subi avec succès un test d'évaluation par moniteur
qualifié. (10 h 30)
Que la Régie de la sécurité dans les sports, avec
la Fédération québécoise des associations
sportives, mette à la disposition des plongeurs un livre de bord dans
lequel pourraient être intégrés tous les renseignements
relatifs aux plongées effectuées par le plongeur ainsi que tous
les renseignements d'ordre médical pertinents. Que la
Fédération québécoise des associations sportives
constitue une banque de médecins compétents dans le domaine de la
médecine et de faire en sorte que les hôpitaux, les salles
d'urgence et les intervenants de la plongée aient à leur
disposition, en tout temps, une liste de médecins disponibles, soit pour
agir comme médecins traitants dans les cas de plongée ou comme
consultants. Et il y en a comme ça encore pour plusieurs lignes.
Ce que j'ai comme question, c'est: À la Régie de la
sécurité dans les sports, si le coroner fait des recommandations
comme ça, ça veut dire qu'il n'y avait aucune carte
d'émise, pas de qualification, que n'importe qui pouvait, du jour au
lendemain, faire de la plongée sous-marine avec un équipement
extrêmement varié? Ou, s'il n'y avait pas de connaissances
voulues, quand tu es rendu que tu as un problème dans le fond de ta
plongée et que tu as un problème, si tu n'es pas
qualifié... Est-ce que c'est ça que ça veut dire, qu'il
n'y avait, absolument pas, aucune restriction, que n'importe qui pouvait faire
de la plongée sous-marine?
M. Riendeau (Jean-Claude): Mme la Présidente, M. le
ministre, si vous me permettez. Dans ce domaine-là, nous sommes
très associés avec le Bureau des coroners pour avoir
participé...
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse,
monsieur, est-ce que vous pourriez vous identifier?
M. Blackburn: M. Riendeau. Je m'excuse, Mme la Présidente.
C'est M. Riendeau, c'est le président de la Régie-La
Présidente (Mme Bélanger): C'est pour le
bénéfice du Journal des débats.
M. Blackburn: Bien oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Riendeau. M.
Blackburn: C'est ça. M. Riendeau: Merci.
M. Blackburn: II est le président de la Régie de la
sécurité dans les sports.
M. Riendeau: Nous avons donc participé très
étroitement avec le Bureau des coroners sur cette question de
plongée sous-marine qui, malheureusement, l'an dernier, a
entraîné dans la mort neuf plongeurs, pour des raisons qui sont
bien spécifiées. Nous avons reçu et analysé, au
cours de l'automne dernier, l'imposant rapport dont vous nous faites
état et nous sommes actuellement rendus en deuxième étape
dans ce domaine-là, ce qui nous amènera, en juin,
précisément le 9 juin prochain, à réunir les
organismes, dont vous avez fait les mentions, pour amorcer avec eux l'analyse
de leur réglementation, parce que, dans certains domaines et dans
certains organismes, il y a des réglementations alors que, dans
d'autres, comme vous le dites si bien, il n'y a aucune réglementation.
Et, dans certaines sphères de cette activité-là,
malheureusement, les organismes que l'on retrouve au Québec, dans une
certaine proportion, sont affiliés à des organismes
américains et qui appliquent des réglementations
américaines qui, trop souvent, doivent être revues. Alors, nous
sommes très, très intéressés par cette question et
nous nous y attaquons avec beaucoup de vigilance.
Mme Juneau: Là, vous me confirmez, je pense, qu'à
date il n'y avait aucune exigence, que n'importe qui pouvait faire de la
plongée, qu'il n'y avait pas nécessairement eu de cours, de
sessions de cours, pour être en mesure de faire de la plongée, que
n'importe qui qui pouvait endosser un scaphandre ou n'importe quoi pouvait
descendre dans l'eau et faire de la plongée. C'est ça?
M. Riendeau: Non, Mme la députée de Johnson, ce
n'est pas ce que je confirme. Je confirme tout simplement qu'il y a une
réglementation disparate, selon les organismes. Si vous ou une personne,
un individu veut faire de la plongée, c'est à ses propres
risques, mais, si une personne est membre d'un organisme pour faire de la
plongée, il y a des réglementations, mais ces
réglementations sont disparates d'un organisme à l'autre. Et
c'est le rôle que la Régie est appelé à jouer pour
faire en sorte d'être le rassembleur de ces organismes-là et,
finalement, d'implanter au Québec une réglementation qui soit
uniforme. Dans les neuf cas, malheureusement, qui sont survenus au cours de
l'été dernier, huit d'entre eux sont dus à des plongeurs
qui ont plongé seul. Le premier élément de
réglementation, et on le retrouve d'ailleurs d'une façon
uniforme dans tous les organismes, c'est de plonger avec un accompagnateur.
Alors, il s'agit là de l'imprudence des individus, aussi, et il s'agit
là aussi, comme le coroner le témoigne, d'une
réglementation qui doit être revue, et nous nous y attardons dans
notre plan stratégique.
Mme Juneau: Est-ce que vous croyez être en mesure de mettre
ce plan-là tout de suite, cette année, en force? Est-ce qu'il y
aura une publicité? Est-ce qu'il y aura de l'information qui passera
à travers le Québec, à travers les écoles aussi,
pour, enfin, informer correctement des nouvelles obligations auxquelles les
gens devront se plier?
M. Riendeau: Bien sûr, notre intention est d'agir dans ce
sens-là, mais je ne veux pas présumer des travaux qui
s'amorceront au mois de juin. Ils seront d'une importance capitale. Bien
sûr, la variété des organismes impliqués fait en
sorte que je ne peux pas, à ce stade-ci, vous dire que le programme sera
prêt en août ou en septembre, mais soyez assurée que, compte
tenu des résultats malheureux que nous avons dans ce domaine-là,
nous allons agir avec la plus grande des vigilances.
M. Maltais: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Vous me permettez, Mme la députée de
Johnson? Moi, je suis...
Mme Juneau: Vous êtes un plongeur.
M. Maltais: ...un plongeur, oui. Au niveau des associations, la
réglementation, elle est très sévère, très
sévère. Elle est beaucoup plus sévère au
Québec qu'elle ne l'est, par exemple, en Ontario et même aux
États-Unis. Ce n'est pas une réglementation gouvernementale, mais
c'est une réglementation des clubs de plongée. Les accidents qui
surviennent au Québec, ils arrivent presque à 80 % dans mon
comté, chez moi, aux Escoumins, tout simplement parce que les gens ne
connaissent pas le milieu. Les clubs de plongée qui viennent là -
il y a une association aux Escoumins, par la ville - le problème, c'est
que les gens ne passent pas toujours par les endroits. La dernière
personne qui s'est noyée aux Escoumins, tout simplement elle n'a pas
plongé à l'endroit où elle devait plonger. Ils sont
allés plonger derrière les remorqueurs de bateaux, au quai des
pilotes, alors que la ville a fait un beau stationnement pour que les gens
puissent plonger dans la baie qui est très propre. C'est très
beau, c'est une très belle baie. Le problème, c'est que les gens
n'écoutent pas. Je ne pense pas que ce soit une réglementation
provinciale du ministère qui va faire écouter les gens. C'est un
peu la même chose pour la motoneige.
Moi, ce que je déplore, c'est qu'on fasse une mauvaise
publicité pour notre région. À chaque fois qu'il y a
quelqu'un qui se noie aux Escoumins, ils disent que c'est, finalement, les
petites Caraïbes du fleuve Saint-Laurent, alors que c'est simplement parce
que c'est des gens qui ne connaissent pas le milieu et qui y vont seuls. Prenez
les deux qui sont allés en dessous de la glace, là. Nous autres,
sur la Côte-Nord, voyez-vous, quand il y a quatre pieds de glace, on ne
plonge pas. On sait ça, nous autres. Mais les gens de Sainte-Foy, je ne
comprends pas ça qu'ils ne sachent pas ça. Ils devraient savoir
que, quand il y a quatre pieds de glace, tu ne plonges pas; tu attends que la
glace soit cassée. Ces noyades-là, à chaque année
il y en a trois, quatre aux Escoumins, et c'est toujours des noyades, moi, que
j'appellerais des accidents mortels qui n'ont pas leur raison. Je vais vous
donner un exemple. Le CLSC, le centre hospitalier des Escoumins, c'est le seul
qui est équipé avec des chambres de décompression. On a
des médecins de garde 24 heures par jour. On a tout ce qu'il faut. Mais
quand le gars, il est deux jours en dessous de l'eau, notre salle, elle ne sert
pas beaucoup. Le problème, c'est que lès gens n'écoutent
pas.
La réglementation, moi, je la verrais beaucoup plus comme
éducation à l'intérieur des clubs. L'effort du
ministère devrait être fait dans l'éducation au niveau des
clubs plutôt que par une réglementation qu'ils ne liront, à
toutes fins pratiques, pas. Quand tu traverses ton équipement de
plongée d'une frontière à l'autre, aux États-Unis
il n'y en a pas de réglementation, du tout, et tu n'as même pas de
réglementation de club. Ils vont te louer de l'équipement sur le
bord de la plage et tu vas aller plonger. Ici, ça ne se fait pas. Tu ne
peux pas te louer un équipement sur le bord de la plage si tu n'as pas
ta carte de plongeur dans tes poches. Puis ta carte de plongeur ici, ton
association, elle la renouvelle à chaque année avec un petit
groupe d'étoiles dessus te donnant ta qualification, jusqu'à
quelle profondeur tu peux aller et si ton équipement est
sécuritaire. Ton équipement est obligé d'être
inspecté une fois annuellement. Dans le cas des respirateurs, des
nouveaux, maintenant, c'est trois fois. La sécurité, oui,
l'éducation beaucoup plus.
M. Blackburn: La formation, je pense que c'est ça, surtout
des entraîneurs. C'est, d'ailleurs, là-dessus que la Régie
travaille en étroite collaboration avec les clubs, et
précisément sur cette formation des entraîneurs.
Je veux juste revenir sur un élément, Ghislain.
J'écoutais l'autre jour à la radio, ou à quelque part, on
disait: II y a plus d'accidents, bien sûr, aux Escoumins, mais il n'y a
pas plus
d'accidents, toutes proportions gardées, qu'ailleurs. C'est que
c'est là qu'il s'en pratique le plus compte tenu de la qualité du
site et de l'endroit extraordinaire au niveau de la pratique de
l'activité de la plongée sous-marine. Mais il n'y a pas plus
d'accidents là, toutes proportions gardées, qu'il ne s'en produit
ailleurs, effectivement. Je pense que c'est important.
Mme Juneau: Mon intention, M. le ministre, Mme la
Présidente, n'était pas d'identifier un secteur.
M. Maltais: Non, non.
Mme Juneau: Je parlais en général.
M. Blackburn: Oui, oui.
Mme Juneau: Ce que je veux savoir: Est-ce que la Régie de
la sécurité va, dès cette année, établir un
budget et quel sera ce budget pour vraiment faire de l'information, de
l'éducation, ou quelque chose comme ça, ou de la
sécurité? Pour le budget de plongeur? (10 h 40)
M. Riendeau: Je ne peux malheureusement répondre
précisément à cette question-là. Il nous faut
d'abord voir, à partir de ce qui existe actuellement comme
réglementation, quels sont les endroits où il nous faut axer nos
efforts. Je pense que les témoignages que vous entendez ce matin
démontrent qu'il s'agit aussi, et d'une façon très
importante, de la responsabilité individuelle des personnes. Bien
sûr, les organisations sont responsables de leur réglementation et
de voir à l'application de règlements, mais, trop souvent, les
individus ne la respectent pas.
Mme Juneau: Est-ce que vous avez identifié d'autres
secteurs qui n'ont pas de réglementation comme ça, d'autres
secteurs dans le sport, où les gens pratiquent un sport, il n'y a pas de
réglementation et il arrive des accidents, malheureusement?
M. Riendeau: Non. À l'heure actuelle, comme M. le ministre
le signalait, la tournée des règlements est passablement
terminée. Nous avons, au moment où on se parle, 84
règlements différents de sports qui sont la
propriété des fédérations sportives et qui sont
appliqués par les fédérations sportives. Et, dans ce
domaine-là, le tour du jardin a été passablement fait. Il
nous faut maintenant procéder par d'autres chemins, d'autres voies, et
c'est ce qui amène, comme cela vous a été
précisé tout à l'heure, une autre orientation, une autre
stratégie pour la Régie d'ici les prochaines années. Toute
la phase de sensibilisation et d'éducation pour atteindre l'imposant
objectif que nous nous sommes donné pour l'an 2000, qui est de diminuer
de 15 % le nombre des traumatismes, autant par décès que par
traumatisme majeur ou mineur, est importante.
Pour atteindre ce défi-là, il nous faut avoir une
stratégie fort différente de celle qui a été
utilisée au cours des 10 dernières années. C'est la raison
pour laquelle nous avons développé sept chemins différents
de la réglementation simple. Alors, il s'agit, bien sûr, de
l'information, du marketing social que l'on appelle. Il s'agit aussi de
travailler d'abord et avant tout avec des associés à
l'extérieur de la Régie et, parmi ces associés-là,
bien, on retrouve les DSC, on retrouve les ophtalmologistes, les dentistes. On
retrouve donc une variété fort complémentaire, mais
différente de celle que nous avons eue jusqu'à maintenant en tant
qu'associés, pour nous permettre, avec le petit nombre que nous sommes,
d'agrandir nos effectifs, mais par l'extérieur.
C'est, je crois, la réponse à votre importante question
qui fait que: Comment allons-nous arriver à maintenir et
améliorer, finalement, la sécurité? Bien, c'est par des
nouveaux moyens et des nouvelles méthodes. Ce n'est pas
nécessairement de faire plus avec moins, mais c'est de faire
différent. C'est ce à quoi la Régie est arrivée
comme conclusion suite à l'analyse de la dernière année et
elle s'y attaque déjà. Je dois vous dire que nous avons
déjà signé un certain nombre d'ententes qui nous
permettent de voir un horizon meilleur pour la sécurité. Je ne
citerai, par exemple, que le cas de la Ligue de hockey junior majeur avec
laquelle nous avons eu une entente très globale face à la
sécurité. Je citerai également le cas de l'Association des
centres de ski de fond qui s'autoréglemente, de concert avec les
soutiens de la Régie. Je citerai les stations de ski alpin.
Alors, un certain nombre d'ententes sont actuellement en force et vont
s'appliquer au cours des prochaines années pour permettre d'atteindre
cet objectif qui, je le répète, est important, est imposant,
malgré les résultats positifs que nous obtenons jusqu'à
maintenant.
Mme Juneau: L'information sur la réglementation dans tous
ces sports-là, c'est toujours disponible au niveau des
fédérations et au niveau des associations sportives,
j'imagine?
M. Riendeau: Vous avez raison. Principalement parce qu'il s'agit
de leur réglementation que nous ratifions ou que nous adoptons et, de
concert avec les fédérations, nous soutenons la diffusion de leur
réglementation à cet effet-là.
Mme Juneau: Comme ça, si j'ai bien compris, vous faites le
suivi de vos réglementations pour voir si, vraiment, on les applique.
Est-ce que vous le faites, le suivi?
M. Riendeau: C'est une excellente question que vous avez. Nous
avons l'intention, cette
année, d'intensifier nos vérifications de ce
côté-là. Jusqu'à maintenant, nous prenions pour
acquis et nous sommes convaincus que les réglementations seront
appliquées, parce qu'elles sont partie intégrante des
règlements de jeu des fédérations dans la plupart des cas.
Maintenant, allons voir d'un petit peu plus près quelle est la
réalité dans ce domaine-là.
Mme Juneau: Est-ce que vous avez d'ores et déjà
décidé du nombre de personnes que ça nécessitera
pour faire la tournée, pour voir si ça fonctionne tel que vous
l'avez prescrit, et tout ça?
M. Riendeau: Dans ce domaine-là, l'ordre des choses a
changé passablement à la Régie et, je pense, avec raison.
Nous avons adopté l'approche d'une polyvalence des fonctions. Alors, il
ne s'agit pas de consacrer une personne à une fonction spécifique
d'information, une autre personne à une fonction spécifique
d'inspection, une personne spécifiquement pour le développement
des réglementations, une autre pour l'aspect légal. La
majorité de nos professionnels sont maintenant installés dans des
fonctions beaucoup plus polyvalentes, et c'est ce qui permet d'arriver, avec
beaucoup moins de moyens, à nos fins.
Mme Juneau: Est-ce qu'on peut vous demander que, lors des
prochaines rencontres, des prochains crédits, on ait statistiquement
révolution de ce que vous nous dites aujourd'hui?
M. Riendeau: Oui...
Mme Juneau: est-ce qu'il serait possible qu'on puisse vous
demander si vous avez fait des vérifications et s'il y a eu une
amélioration dans tel ou tel sport?
M. Riendeau: Définitivement, ça va nous faire
plaisir de vous produire ces informations statistiques.
Mme Juneau: Surtout dans la plongée, j'aimerais savoir,
parce que c'est ça dont on parle beaucoup cette année; il y a eu,
et c'est regrettable, beaucoup de problèmes.
M. Riendeau: Déjà, oui.
M. Maltais: Mme la Présidente, si vous me permettez.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: J'aimerais demander à M. Riendeau s'il a pris
connaissance du rapport que le ministre des Transports a commandé
à un groupe de députés concernant la
sécurité sur les motoneiges, les véhicules tout terrain et
hors route. Nous avons travaillé en collaboration... Nous sommes deux
membres ici; le député de Saint-Jean et moi étions sur ce
comité-là. Nous avons travaillé avec des personnes de chez
vous; je ne me souviens plus du nom de la madame. Le ministre des Transports va
déposer un projet de loi d'ici probablement à la fin de la
session, ou au tout début de septembre tout au moins, qui va modifier
drôlement, par exemple, la sécurité au niveau de la
motoneige, des véhicules tout terrain et des hors-bord.
Une voix: C'est ça.
M. Maltais: La pratique des hors-bord.
Une voix: Les moto-cross.
M. Maltais: Les moto-cross et toutes ces
bébelles-là. On a travaillé en collaboration avec votre
Régie là-dessus. C'est Robert Thérien qui a fait les
approches, le député de Rousseau, qui n'est pas ici. On a soumis
le rapport chez vous. On a eu des commentaires positifs, des commentaires
très positifs. Je ne sais pas de quelle façon, vous autres, vous
allez voir arriver cette réglementation-là - c'est une loi;
là, ce n'est plus un règlement, c'est une loi - qui sera faite
par une loi. Je sais que, pour avoir rencontré particulièrement
les motoneigistes et les gens des clubs de véhicules tout terrain, ces
gens-là attendent drôlement une loi sévère. Et ce
qui est surprenant, ce qui nous a surpris le plus, particulièrement dans
votre région, M. le ministre, et dans la région de la
Gaspésie, et mon collègue pourra en dire autant des
régions qu'il a visitées, c'est qu'on a l'impression, on pense
toujours qu'on fait des lois sévères, mais, selon les gens, elles
ne sont pas assez sévères. Je vais vous donner un exemple bien
concret. Pour les permis de motoneige et de véhicules tout terrain, je
dirais que 80 % des gens nous ont recommandé que le permis soit
émis à 16 ans. Mais, selon la loi, on ne peut pas
l'émettre à 16 ans, parce qu'on donne un permis à 14 ans
pour un petit cyclomoteur, donc la motoneige, c'est la même chose. Mais
ce sont des parents qui sont venus nous dire que, dans la loi, ça
devrait être à 16 ans. On a toujours l'impression qu'on fait une
loi sévère, avec des dents, mais, quand on retourne dans le
trafic avec les gens, ce n'est pas ça qu'ils nous disent. Ils nous
disent toujours qu'elle n'est pas assez sévère, parce que...
Une voix: ...l'assurance-responsabilité.
M. Maltais: Et avec l'assurance-respon-sabilité, bien
sûr, au niveau des motoneiges et des véhicules tout terrain.
Alors, je ne sais pas comment vous allez l'accueillir, vous, ce projet de loi,
mais la population, je pense qu'elle est en
attente et les gens ont hâte, parce qu'ils nous ont demandé
que ce soit en vigueur pour la saison 1992.
M. Riendeau: Alors, Mme la Présidente, nous avons
effectivement collaboré activement, pour la partie qui concerne la
Régie de la sécurité dans les sports, dans le domaine de
la motoneige. Bien sûr, il faut préciser qu'il s'agit de la
motoneige de compétition ou d'organisation sportive.
M. Maltais: C'est ça.
M. Riendeau: Dans ce domaine-là, heureusement pour nous,
les traumatismes qui sont subis ne sont pas nombreux. Toutefois, en tant
qu'associés, nous sommes très intéressés à
apporter soit une expertise, une collaboration, à mettre l'épaule
à la roue pour, finalement, diminuer d'une façon importante, non
seulement les traumatismes qui sont vécus par ça, mais aussi la
hantise qu'a la population face à cette industrie de la motoneige qui
fait en sorte que, malheureusement, un loisir comme celui-là est vu
d'une manière négative. Et si la loi qui s'amène fait en
sorte qu'on élimine cet aspect négatif pour rassurer la
population, les parents, les pratiquants eux-mêmes qui doivent emprunter
des sentiers sécuritaires, je pense qu'on aura réussi beaucoup,
pour faire en sorte que cette industrie, dont l'apport économique est
important non seulement pour le Québec, mais pour le tourisme,
finalement, qui s'y associe... Bien, on aura réalisé, je pense,
beaucoup.
M. Maltais: Merci.
M. Blackburn: Juste un élément que je voudrais
ajouter, Mme la Présidente-La Présidente (Mme
Bélanger): M. le ministre.
M. Blackburn: ...sur la question du règlement. Il a
été soumis par le ministère des Transports pour analyse au
niveau du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et il
chemine actuellement. (10 h 50)
Mme Juneau: Sauf que le député de Saguenay, tout
à l'heure, parlait des cyclomoteurs, que le permis est à 14 ans.
Mais le cyclomoteur n'a pas la vitesse de nos motoneiges. Les motoneiges,
ça va quasiment à 100 milles à l'heure.
M. Maltais: Vous avez raison.
Mme Juneau: Et eux autres, ça va à 30 ou 40
milles.
M. Maltais: Vous avez raison, sauf que ce qu'on introduit dans
l'avant-projet de loi, si mon collègue me le permet, c'est que,
obligatoirement, pour avoir un permis de motoneige, tu vas avoir suivi un cours
au préalable. Je vais vous donner un exemple de ce que le MLCP a
réalisé au cours des 25 dernières années. Entre les
années cinquante et soixante au Québec, il se tuait en moyenne
entre 100 et 125 chasseurs par année. Dans les années 1968 ou
1969, le MLCP a sorti le cours de maniement d'armes à feu et,
aujourd'hui, dans les statistiques qu'on a, lorsqu'il y a des accidents de
chasse, c'est des gens de l'extérieur du Québec. Alors, on a
éliminé, là, peut-être une centaine de morts par
année avec ça. Et c'est un cours de maniement d'armes à
feu. Alors, ce qu'on veut introduire... On est partis de cet exemple-là,
nous autres, et les gens dans les régions nous ont dit: C'est ça,
l'exemple qu'il faut avoir. Pour que les jeunes puissent avoir un permis, il
faudra qu'ils aient suivi un cours accrédité par une
fédération, par un club de motoneige, et, après ça,
ils auront leur permis du ministère des Transports. Parce que ce qui est
important de dire, comme tu dis et comme vous dites, Mme la
députée, la motoneige aujourd'hui, quelqu'un qui ne sait pas la
conduire, il peut se tuer instantanément.
Mme Juneau: Ah oui!
M. Maltais: C'est une bombe. Les moteurs, c'est rendu à
40, 50 forces.
Mme Juneau: C'est très puissant.
M. Maltais: Alors, c'est loin de nos petits 10 forces qu'on avait
dans le temps.
Mme Juneau: Oui, effectivement.
M. Maltais: II faut que les jeunes apprennent à les
conduire.
Mme Juneau: Ça va, pour la sécurité dans les
sports.
M. Blackburn: Mme la députée, Mme la
Présidente, le président de la Régie aurait
peut-être quelques statistiques intéressantes.
Mme Juneau: Oui.
M. Blackburn: On se compare toujours avec d'autres provinces au
niveau des résultats; il serait peut-être intéressant d'en
faire ressortir, et il a peut-être un document qu'il voudrait
déposer.
M. Riendeau: Alors, si vous me permettez, pour répondre
tout de suite à votre question de statistiques pour l'an prochain,
d'abord, je vous remettrais une copie de notre plan stratégique...
Mme Juneau: Oui.
M. Riendeau: ...par lequel vous allez observer que,
malheureusement, le sport occupe le deuxième rang au niveau des
traumatismes et des consommateurs de salles d'urgence au Québec, et
qu'il nous faut, bien sûr, faire quelque chose et surtout faire
autrement. C'est la raison pour laquelle nous avons revu toute l'approche de la
Régie. Alors, je vous en remets, avec plaisir, une copie.
Mme Juneau: Merci.
M. Riendeau: Et, également, pour vous témoigner de
l'orientation...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce qu'il
s'agit d'un dépôt que vous faites à la commission ou si
c'est juste une information à la critique?
M. Riendeau: C'est une information que je transmets tout
simplement aujourd'hui.
La Présidente (Mme Bélanger): Peut-être qu'on
serait intéressés de l'avoir, nous autres aussi, par exemple?
M. Blackburn: Bien oui, on va vous en remettre une copie, Mme la
Présidente.
m. riendeau: et, également, les premiers résultats
que la régie a cumulés, qui la comparent avantageusement avec les
autres provinces du canada...
M. Riendeau: Ah oui!
M. Riendeau: ...au niveau des résultats, en termes de
nombre de traumatismes par millier d'adeptes du sport. Alors, vous pourrez,
à la lecture de ce document-là, que je dépose, si vous me
permettez, voir les résultats atteints jusqu'à maintenant et les
bases sur lesquelles nous nous appuyons pour l'avenir.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, M.
Riendeau, les dépôts à la commission ne doivent pas se
faire de cette façon. Si c'est un dépôt, alors vous devez
déposer à la commission, et la commission le remet à Mme
la députée de Johnson.
M. Riendeau: Alors, c'est la seule copie, malheureusement, que
j'ai. Je vous en remettrai une ultérieusement, à la sortie.
Mme Juneau: Très bien. Merci. Ça va pour...
M. Riendeau: Merci de vos questions.
Une voix: Alors, on vous dégage.
M. Riendeau: Merci beaucoup.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blackburn: Vous pouvez retourner travailler.
Mme Juneau: M. Riendeau, il n'a pas dit: On vous congédie.
Il a dit: On vous dégage.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blackburn: Ce serait bien malheureux pour le sport.
Mme Juneau: Bonjour et merci. Bon, si on retourne, là on
va commencer programme par programme, M. le ministre... Mme la
Présidente, plutôt.
M. Blackburn: Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, on revient au
programme 1.
Développement du loisir, des sports et du plein
air
Réaménagements
budgétaires
Mme Juneau: Oui. Les crédits globaux, les crédits
alloués au MLCP diminuent, cette année, de 4 444 700 $, soit 2 %
par rapport à l'année dernière. Si on compare les
crédits de 1992-1993 aux dépenses probables de 1991-1992, la
diminution est de 8 163 200 $, soit environ 4 %. Comme on le constate à
la lecture des documents fournis par le MLCP, c'est le programme 1 qui subit
les plus importantes coupures, soit 3 035 300 $. Comme on le sait, depuis le
moratoire sur les sommets socio-économiques, les projets PADEL
d'envergure, plus de 100 000 $, n'existent plus. On en a fait mention tout
à l'heure. Par le fait même, les budgets du MLCP à allouer
à ce programme disparaissent également. J'imagine que c'est
ça qu'on retrouve, là, les 3 000 000 $. Comme vous voyez, par
rapport à l'intervention du début que vous avez faite, la
réalité est tout autre; c'est une coupure de 4 444 700 $. C'est
important.
En tout cas, moi, je considère qu'à chaque fois qu'on fait
les crédits, malheureusement, je ne sais pas si c'est parce que c'est le
ministère du Loisir, mais on dirait que c'est le ministère du
Loisir qui reçoit les plus importantes compressions. Je ne sais pas si
vous êtes capable d'infirmer ça ou de confirmer ça, mais
les chiffres sont là. Puis, malheureusement, c'est au Loisir qu'on voit
les plus importantes coupures. J'aimerais ça que le ministre m'explique
comment ça se fait que le gouvernement tape toujours sur le
ministère du Loisir pour faire des compressions importantes. Dans le
monde du loisir, vous le savez, vous avez même pris la peine, tout
à l'heure, de féliciter le très grand nombre de
bénévoles qui s'associent à l'organisation de
sports et de loisirs, et avec justesse, puis on se rend compte que c'est dans
le ministère du Loisir, des sports et du loisir, que c'est là
qu'on a les plus grandes compressions. Pouvez-vous m'expliquer ça?
Comment ça se fait? «C'est-u» parce que vous êtes trop
un bon gars ou quoi, là? Qu'est-ce qui se passe?
M. Blackburn: Ha, ha, ha! Mme la Présidente-La
Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Blackburn: ...je pense que, tout à l'heure, quand j'ai
fait mon discours, il y a une partie... Des fois, je regardais ma
collègue d'en face, puis elle jasait, elle parlait avec son assistante.
Il y a des parties, des passages du discours qui sont extrêmement clairs
et, je pense, intéressants, mais c'était à ce
moment-là qu'elle parlait. C'est bien sûr là qu'elle a
manqué peut-être le coche.
Je voudrais juste rappeler, Mme la Présidente, à la
députée de Johnson que les budgets en 1991-1992 du
ministère étaient de 222 923 000 $. Mais, dans ces
budgets-là, il y avait un montant de 3 565 000 $ pour PADEL; il y avait,
au niveau de la TVQ, une prévision de 1 457 000 $ pour lequel on a
été exclu; et il y avait, bien sûr, au niveau de la ville
de Lon-gueuil, un montant de 200 000 $. Si on prenait les chiffres absolus
comparativement à 1991-1992 et 1992-1993 par rapport au budget qu'on
vous présente aujourd'hui, les budgets du ministère seraient
accrus de 777 500 $, c'est-à-dire de 217 000 $ qu'ils auraient dû
être, si on enlevait les chiffres de PADEL, parce que, dans le fond,
PADEL.. Les nouveaux projets, c'est-à-dire les projets qui ont
déjà été soumis à l'intérieur de
sommets économiques, mais qui n'ont pas été
dépensés, l'argent est toujours là, sauf qu'on ne l'a pas
prévu dans les budgets. Aussitôt que les factures vont arriver, on
va les payer. On ne peut pas les prévoir dans les budgets parce que,
quand bien même on mettrait 3 000 000 $ aux budgets, si, effectivement,
on en dépense 1 000 000 $, mais il y a 2 000 000 $ de trop... Alors,
c'est pour ça qu'on a prévu, qu'on a enlevé tout
simplement le programme PADEL pour pouvoir dire très clairement ce qui
en était des budgets réels du ministère. Ce qui fait que
c'est 217 700 000 $ par rapport à cette année, pour un budget
total de 218 478 000 $, donc une augmentation de 777 000 $, ce qui est la
réalité, là. Et c'est important, dans le contexte
budgétaire dans lequel on est, de réussir à maintenir des
budgets; c'est parce qu'il y a cette reconnaissance fondamentale de
responsabilités que nous avons de continuer de supporter, bien
sûr, ces nombreux bénévoles dans la pratique de leurs
activités.
Je veux juste vous rappeler que, depuis trois ans, on a revu beaucoup de
nos programmes, beaucoup de nos politiques de reconnaissance et de financement.
Ça a toujours été fait dans un esprit sain de gestion des
deniers publics, de saine gestion, et c'est dans cette perspective qu'on se
doit de continuer. Les citoyens qui paient des impôts, ils nous regardent
aller, et, quand on continue de maintenir des interventions dans des domaines
où, effectivement, on n'a pas de raison d'être, compte tenu du
contexte dans lequel on est, je pense que c'est ça qu'on a fait, on a
questionné... Et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'on a
privilégié des clientèles prioritaires: nos personnes
âgées, les jeunes et les personnes handicapées. Quand on
regarde la réalité que ça donne comme résultat,
c'est que les budgets n'ont pas diminué au niveau des organismes; on a
réussi à les maintenir ou à les augmenter.
Dans le fond, il y a eu trois étapes. La première,
ça a été cette rationalisation des normes des programmes
qui a été faite dans tous les questionnements de tous les PRF.
Après ça, il y a eu cette fusion, dans une deuxième
étape, des structures en vue, justement, de continuer cette
démarche de rationalisation. Puis, en troisième lieu, bien, cette
«priorisation» des organismes sur la base de clientèles
cibles. Je pense que, si on regarde les résultats, je peux juste vous
dire, Mme la Présidente, que je suis très fier qu'on ait
réussi à maintenir un tel niveau de support à des projets
en loisir ou en sport qui sont des éléments extrêmement
importants pour lesquels l'État doit continuer d'être
présent, tout en le faisant dans un respect, dans un souci de respecter
les équilibres et les capacités de payer. (11 heures)
Mme Juneau: Oui, mais, si on regarde les documents fournis par le
gouvernement, sur les crédits que vous avez cette année, qui sont
de 218 478 600 $, vous avez des dépenses probables de 226 641 000 $,
c'est une diminution de 8 %...
M. Blackburn: Pardon?
Mme Juneau: les dépenses probables de 1991-1992 sont de
226 641 800 et les crédits que vous avez, c'est 218 478 600 $, donc
c'est une diminution, c'est moins.
M. Blackburn: Je pense que c'est bien important de vous le dire
exactement, c'est ça que je vous explique, Mme la Présidente. Je
pense que ce qui est important, Mme la Présidente, c'est de
repréciser parce que, dans le fond, la même question nous revient
à peu près à chaque année, c'est l'explication des
différentes dépenses budgétées par rapport aux
réalités et surtout par rapport au budget pour la prochaine
année.
Alors, moi, je demanderais peut-être à M.
Tardif, qui est le responsable, des explications plus techniques, de
vous donner ces détails. Ce que je veux juste vous dire, très
sommairement, fondamentalement, c'est qu'il n'y a pas eu de diminution de
budget. C'est 217 000 000 $ si on enlève les trois
éléments que je vous ai ajoutés tantôt: PADEL qu'on
avait prévu l'an passé et que, cette année, on
enlève, mais les projets qui seront acceptés ou qui seront
chemines correctement, les factures vont être payées, donc on ne
le met pas dans les prévisions budgétaires; la question de la
TVQ, il y a un montant de 1 457 000 $ pour lequel on a été exclu
du paiement de cette facture; et l'autre montant de la ville de Longueuil, 200
000 $, qui était prévu à chaque année, on
l'enlève aussi. Si on enlève ces trois
éléments-là par rapport à la réalité
des budgets 1991-1992, c'est de 217 000 000 $ qu'auraient été les
budgets de l'an passé. Vous arrivez avec 226 000 000 $. Puis, là,
c'est M. Tardif qui va vous expliquer pourquoi. Mais la réalité,
cette année, par rapport au budget qu'on vous soumet pour la prochaine
année 1992-1993, c'est 218 000 000 $, donc une augmentation de 777 000
$. Là, M. Tardif va vous expliquer, c'est important de l'écouter,
je pense que c'est là que vous allez pouvoir comprendre que, dans le
fond, il n'y a pas de diminution, il y a une augmentation. Mais c'est des
explications techniques... Non, c'est vrai, Mme la députée, Mme
la Présidente.
Mme Juneau: Je vais écouter ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Tardif.
M. Tardif (Roger): Mme la Présidente, lorsque le Conseil
du trésor dépose les données pour l'impression du livre
des crédits à l'Assemblée nationale, il inclut, dans ces
données, certaines données comparatives qui ont été
élaborées par les analyses du Conseil du trésor. On parle,
notamment, du budget de l'année en cours, c'est-à-dire de
l'année 1991-1992; on ajuste ces données-là. On ajuste
aussi les dépenses probables de l'année 1991-1992; on essaie de
les identifier, parce que, évidemment, l'année n'est pas
terminée et les écritures comptables ne sont pas
terminées. On met aussi en relief, en comparaison avec ces
données, les dépenses des années antérieures,
c'est-à-dire antérieures à 1991-1992,
particulièrement, au livre des crédits, on traite, à ce
moment-là, 1990-1991 et 1989-1990.
Maintenant, le Conseil du trésor construit aussi son budget
comparatif en effectuant une sélection dans les modifications à
apporter aux budgets pour les rendre comparatifs, les budgets. Ainsi, il ne
tient pas compte des transferts que le ministère reçoit en cours
d'année de l'OPDQ, parce que ces crédits-là sont
prévus au budget de l'OPDQ. Il ne tient pas compte aussi de certaines
dépenses extraordinaires, c'est-à-dire des dépenses qui
sont effectuées en cours d'une année donnée, mais qui ne
sont pas nécessairement récurrentes pour l'année
subséquente. À cet égard, on pourrait donner, à
titre d'exemple, les dépenses qui ont été
effectuées au cours des années antérieures par le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche au chapitre du
rachat des permis de pêcheurs commerciaux de saumon; alors qu'on n'en a
pas eu en 1991-1992, on a connu des dépenses assez importantes en
1990-1991 et en 1989-1990. La même chose pour une aide spécifique
qui avait été accordée au zoo de Saint-Félicien et
au zoo de Granby et qui apparaît dans les dépenses des
années antérieures. La même chose pour le remboursement des
sinistres à la SEPAQ; alors, heureusement, la SEPAQ ne connaît pas
des sinistres à toutes les années, mais, malheureusement, on en a
connu par les années passées, et ça devient des postes
extraordinaires.
Si on prend en compte ces postes extraordinaires et on ajuste la
dépense des années antérieures pour la rendre comparable
au budget qui est déposé pour l'exercice 1992, on se rend compte,
à ce moment-là, qu'il y a une dépense annuelle croissante
du ministère, c'est-à-dire qu'en 1989-1990 on aurait une
donnée corrigée de 222 022 000 $ à 208 585 000 $; en
1990-1991, on aurait une donnée corrigée de 232 577 000 $
à 217 978 000 $; et, finalement, en 1991-1992, on aurait une
donnée corrigée de 226 642 000 $ à 219 059 000 $.
Pour conclure, si vous permettez, si on prenait l'exemple de l'exercice
1991-1992, ça veut dire qu'on part de la donnée qui est inscrite
au livre des crédits de 226 642 000 $. On doit prendre en compte les
sommes additionnelles qu'on a eues pour l'OPDQ, c'est-à-dire 6 209 000
$; 1 000 000 $ pour la création d'emplois en Gaspésie, qui arrive
en budget supplémentaire lors du discours du budget de M. Levesque; les
pêcheurs commerciaux, pour 36 000 $ en 1991-1992; et, finalement, les
sinistres à la SEPAQ qui ont été remboursés
à l'intérieur de la structure budgétaire du
ministère pour 200 000 $, ce qui nous amène notre 219 059 000
$.
Mme Juneau: Mme la Présidente, les PADEL, les gros PADEL,
vous nous en avez parlé tout à l'heure, ça fait plus qu'un
an qu'il y a un moratoire là-dessus. Donc, il n'y a pas eu de nouveau
PADEL qui a été accordé. C'est ceux qui étaient sur
deux ans, selon les sommets qui avaient été tenus à
travers nos régions. Ça fait plus qu'un an qu'il n'y a plus de
transfert, puis, là, l'OPDQ n'existe même plus. Ça fait
qu'il va y avoir certainement une différence dans ce que vous
énoncez là.
M. Blackburn: II va y avoir, Mme la Présidente... Vous
savez, des budgets de transfert ou des transferts d'autres ministères,
il peut y en arriver d'autres aussi. C'est pour ça qu'il faut les
exclure... Je m'excuse. Voilà le problème qu'on a, Mme la
Présidente. Mme la Présidente, quand on parle à Mme la
députée, des fois, il y a des interventions qui font qu'à
quelque part la députée manque des explications, et ça
pose un problème, Mlle Tremblay, là. On veut bien donner toutes
les explications, mais il faut qu'elles soient écoutées. Le
problème qu'on a, c'est qu'à quelque part, quand vous...
Mme Juneau: Bien, Mme la Présidente, il faut que je sois
accompagnée de...
M. Blackburn: Oui, je comprends, mais...
Mme Juneau: Vous avez toute une batterie, vous.
M. Blackburn: Moi aussi, j'écoute, là.
Mme Juneau: On ne calcule pas le nombre. Si on fait le compte,
là...
M. Blackburn: Je suis d'accord pour que vous soyez
écoutée, mais qu'elle écoute les explications puis qu'elle
prenne le temps, peut-être, par la suite, de jaser un peu avec vous.
Mais, quand on vous donne des explications, si elle n'écoute pas, on a
un problème.
M. Leclerc: Mme la Présidente, pendant que la
députée-La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député
Taschereau.
M. Leclerc: ...se retrouve dans ses affaires, on pourrait
peut-être, par alternance, donner la parole à un
député de la formation ministérielle, ce qui permettrait
à la députée de discuter avec son attachée
politique.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député Taschereau, si vous voulez avoir la parole, vous n'avez
qu'à la demander. C'est sûr qu'à l'étude des
crédits il y a alternance. Alors, quand vous voudrez prendre la parole,
vous me ferez signe et je vous donnerai la parole.
Mme Juneau: II attend pour les centres communautaires.
M. Blackburn: pour compléter, m. le député
taschereau, mme la présidente, je pense que c'est important ce qu'elle
pose comme question, puis c'est bien sûr qu'au départ il faut
préciser ces éléments-là. c'est qu'à quelque
part il n'y a pas eu de diminution du budget du ministère dans son
ensemble. au contraire, il y a eu une augmentation. mais il faut enlever les
éléments qui peuvent effectivement jouer en cours d'année,
que ce soit par rapport aux transferts ou par rapport à des
événements spéciaux comme, par exemple, le rachat de
permis ou les sinistres à la SEPAQ. C'est ça qui est la
réalité. Mais, quand on enlève ces
éléments-là du budget, on arrive avec une augmentation de
777 000 $.
Une Voix: puis pas de diminution au niveau des dépenses si
on enlève les dépenses extraordinaires qui nous arrivent en cours
d'année.
M. Blackburn: C'est ça, exact. Il n'y a pas de diminution
au niveau des dépenses si on enlève ces
éléments-là, et c'est ça qui est, je dirais,
fondamental. Ça campe bien le départ de la discussion sur les
crédits du ministère. Il n'est pas question de dire qu'on est
trop bon gars; au contraire, on travaille dans ce souci du gouvernement de
rationaliser, dans un contexte budgétaire qui n'est pas toujours facile,
puis le questionnement de toutes les dépenses de chacune des
activités pour être capables de les maintenir à nos
clientèles plus spécifiques. Puis je pense qu'à cet
égard, le travail qu'on a fait au niveau du ministère, on a
raison d'être content et fier des résultats.
Mme Juneau: Comme les...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que c'est sur
le même sujet...
Mme Juneau: Oui... Excusez.
La Présidente (Mme Bélanger): ...M. le
député Taschereau?
M. Leclerc: Non. Je voulais demander la parole lorsque la
députée changera de sujet.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Alors, Mme
la députée de Johnson.
Mme Juneau: Comme on est tous d'accord que les programmes PADEL
sont disparus ou ils vont disparaître, sauf ce qui reste, comme vous nous
avez expliqué tout à l'heure, à ce moment-là,
l'argent qui était prévu dans votre ministère pour les
programmes PADEL, vous l'avez appliqué à autre chose ou vous
allez l'appliquer à autre chose? À quel programme allez-vous
appliquer l'argent que vous aviez? Parce que, dans nos crédits, cette
année, il y a un montant d'argent pour PADEL
La Présidente (Mme Bélanger): Les projets en haut
de 100 000 $.
Mme Juneau: C'est 3 025 000 $, les projets spéciaux...
Attendez, là.
M. Blackburn: Les projets du sommet économique,
déjà engagés.
Mme Juneau: C'est ça. (11 h 10)
M. Blackburn: Alors, on précise ça, la question,
Mme la Présidente, de PADEL, les 3 500 000 $ qu'on avait l'an
passé.
Mme Juneau: Oui, c'est ça.
M. Blackburn: C'étaient déjà des engagements
ou de sommet ou de biennale, pour lesquels les factures, au fur et à
mesure qu'elles seront présentées, seront payées. C'est
pour ça qu'on ne l'a pas mis dans les prévisions
budgétaires. C'est qu'à quelque part on mettait de l'argent et,
s'il n'était pas dépensé, ça faisait gonfler les
budgets du ministère. Et ça, c'est en accord avec le Conseil du
trésor, donc au niveau des politiques du gouvernement.
Support à l'action
bénévole
Par rapport à la question des équipements lourds, mais par
rapport aussi aux différents budgets, il y en a un qui est
extrêmement important, que vous connaissez bien, celui de Support
à l'action bénévole. J'aimerais peut-être vous
donner le détail des résultats de ce programme-là, compte
tenu de ce que ça a donné comme effet. Entre autres, il y avait
une préoccupation des municipalités par rapport à des
immobilisations. Au niveau du nombre de projets qui ont été
acceptés, je vous le disais tout à l'heure, c'est au-delà
de 16 000 projets. Mais, au niveau des immobilisations et au niveau des
municipalités, c'est 152 projets pour au-delà de 978 000 $ qui
ont été effectivement aidés par ce programme Support
à l'action bénévole, par les députés. Au
niveau du mobilier comme tel, les municipalités ont reçu 250 965
$, ce qui fait un total, pour les municipalités comme telles, de 1 452
000 $. Si on prenait l'ensemble des sommes d'argent qu'elles ont reçues
au niveau de ce programme-là, que ce soit au niveau du budget des
immobilisations ou du mobilier, ou même à l'intérieur
d'activités dans les municipalités, pour 222 000 $ aussi, ce qui
fait un montant total de 1 452 000 $, ce qui est plus que ce qu'elles avaient
reçu antérieurement dans le programme PADEL.
Mme Juneau: Oui, mais, Mme la Présidente, le ministre sait
très bien les critères de Support à l'action
bénévole, le maximum qu'un député peut donner,
c'est 10 000 $ sans passer par le Conseil du trésor. C'est exact?
M. Blackburn: Exact.
Mme Juneau: Alors, à ce moment-là, comment une
municipalité peut-elle obtenir de l'équipement lourd? Parce que
les gros PADEL, c'était 100 000 $ et plus, qui passaient par des sommets
socio-économiques; on appelait ça les gros PADEL. Puis,
là, c'est 10 000 $. Comment voulez-vous qu'une municipalité
puisse se prévaloir d'un équipement qui va coûter 100 000 $
si elle ne peut avoir que 10 000 $ maximum de Support à l'action
bénévole?
M. Blackburn: bon. il y a eu, d'abord, de l'imagination de la
part... vous savez, vous l'avez mentionné, il y avait aussi cette
possibilité d'aller en dérogation...
Mme Juneau: Oui.
M. Blackburn: ...au niveau du Conseil du trésor lorsque,
par exemple, un député décidait de mettre un montant
additionnel au montant de 10 000 $ qui était celui du programme sans
avoir à nécessairement aller au Conseil du trésor. Compte
tenu qu'il y en avait qui... C'était très, très facile. Je
pense qu'il n'y avait pas de complications en autant que le projet était
acceptable avec des normes minimales. Il y a eu aussi cette collaboration de
députés entre eux autres, dans certains projets, pour des
régions en particulier. C'est ça, c'étaient des
équipements à caractère régional qui servaient
plusieurs municipalités, donc cette concertation de
députés pour supporter un projet d'immobilisation d'une
municipalité ou d'une région.
Au niveau du ministère comme tel, vous savez qu'il y a eu ce
volet de programme d'équipements lourds, comme vous l'avez
mentionné, sur lequel il y a eu un moratoire, mais on est en train de
revoir toute la problématique de ces équipements, et on a
donné un mandat qui est, bien sûr, de recueillir et de traiter les
données nécessaires pour déterminer l'impact de PADEL. Sur
l'offre de ces équipements lourds du loisir et du sport au niveau
municipal et intermunicipal, c'est quoi l'impact? On a aussi à
déterminer dans ce mandat-là l'état des équipements
municipaux et intermunicipaux lourds de loisir et de sport. Dans le même
mandat, c'est de préciser les besoins des clientèles en
équipements lourds de loisir et de sport pour les 10 prochaines
années et, bien sûr, le cas échéant, préciser
les caractéristiques du nouveau PADEL, des modalités de gestion
et des ressources financières.
Bien sûr, ce rapport est en production au niveau du mandat, on
devrait recevoir ce rapport d'ici la fin mai 1992, et ça va contenir,
entre autres, des données sur la démographie du Québec, la
répartition de l'état des équipements lourds du loisir
actuel, les résultats des PADEL 1989-1990 et 1990-1991, le programme...
il y en a un qui existe en Ontario, donc on va l'avoir analysé, et
l'implication du gouvernement fédéral dans les équipements
lourds de loisir.
Mme Juneau: Est-ce que le rapport va être
déposé à l'Assemblée nationale, si on va pouvoir en
avoir une copie, ou quoi?
M. Blackburn: je n'ai pas d'objection de fond, lorsqu'on va
recevoir ce rapport-là. on va le recevoir au ministère, on va
l'analyser et, après ça, bien sûr, on va...
Mme Juneau: Pouvoir en avoir une copie.
M. Blackburn: ...cheminer au niveau des décisions et on
pourra le déposer à l'Assemblée nationale. Ce sera un
document public.
Mme Juneau: Pour en revenir à Support à l'action
bénévole, Mme la Présidente, vous savez très bien
que Support à l'action bénévole, c'est peut-être
plus facile pour un député urbain. Je prends l'exemple de Mme la
présidente. Je pense qu'elle a 43 municipalités...
La Présidente (Mme Bélanger): 49.
Mme Juneau: ...49 municipalités dans son comté -
moi, j'en ai 34 - où il n'y a même pas des terrains de balle dans
certaines de ces municipalités-là. Tu ne peux pas faire une
action régionale dans des comtés ruraux. C'est impossible. C'est
impossible, tu n'as même pas les éléments de base. Tu ne
peux pas donner 50 000 $, non plus, à une municipalité pendant
que tu en as 34 qui te crient après ou 49 qui te crient après,
qui ont besoin. C'est ça, le problème. Donc, je trouve que la
disparition du gros PADEL ou de l'équipement lourd, appelez-le comme
vous voulez, ça pénalise, finalement, les petites
municipalités ou les comtés ruraux à ce compte-là,
parce que jamais on ne pourra, avec Support à l'action
bénévole et le montant que reçoit le député,
qui fait un total de 12 500 000 $... Il y a 125 députés, le
calcul est facile à faire. Ça fait qu'à ce
moment-là tu ne peux pas, avec l'enveloppe budgétaire que tu
reçois, faire ça. En tout cas, pas un député rural,
j'en suis persuadée, qui a plusieurs municipalités, il n'est pas
capable de faire ça. Parce qu'il ne donnera pas juste à une
municipalité pendant qu'il y en a d'autres qui ont des besoins aussi
importants à satisfaire au niveau de leur clientèle sportive ou
de loisir. Alors, qu'est-ce que vous pouvez me répondre à
ça?
M. Blackburn: Vous soumettez, bien sûr, une
problématique qui est particulière pour certains comtés ou
certaines régions. Je prends l'exemple de Mme la présidente qui,
dans son propre comté, a réussi à établir une
concertation avec ses MRC. Elle avait l'occasion de m'exprimer comment
ça fonctionnait bien, et les MRC sont associées avec elle dans la
distribution de son enveloppe. Je pense que c'est important de continuer
à maintenir cette «priorisation» faite en collaboration avec
les gens de chacun de ces milieux. C'est évident que, dans une
municipalité urbaine, c'est peut-être plus facile d'avoir cette
concertation. Vous parlez de votre région. Je pourrais parler de la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean; ce serait dfficile pour moi de me
concerter avec mes collègues, compte tenu de l'étendue des
territoires et aussi de la représentativité que nous avons.
Alors, il faut en tenir compte.
Si je regarde les résultats qu'on a obtenus, en tout cas, je n'ai
pas eu, nulle part, à l'intérieur de cette première
année d'expérimentation, de questionnement qui a
été fait sur le programme Support à l'action
bénévole et je pense que c'est important de le souligner. Il y a
eu vraiment, de la part des collègues députés,
malgré les appréhensions de certains, une gestion très
efficace et très intègre de la dispensation de ces sommes
d'argent sur l'ensemble du territoire du Québec. Si je regarde dans mon
conté ce qu'on a obtenu en termes d'accueil de la part des citoyens qui
ont reçu ce support, même si c'étaient des montants aussi
minimes que 100 $ ou 200 $, c'est extrêmement important, c'est
très synergique et ça a un effet multiplicateur majeur. Quand
vous parliez tout à l'heure de ces 340 000 bénévoles qui,
sur le terrain, se doivent d'être supportés, je pense que c'est
peut-être à travers un programme comme celui-là qu'on a pu
le faire, Mme la Présidente.
Je veux juste ajouter qu'au niveau des équipements légers,
PADEL, la dernière année, PADEL que nous avons tous connu,
1990-1991, c'est 2 300 000 $ qui ont été versés à
l'intérieur de ce programme-là. Dans le programme Support
à l'action bénévole, c'est 2 600 000 $ qui ont
été donnés à travers ces enveloppes des
députés.
Mme Juneau: Les petits, vous dites, là. M. Blackburn:
Les équipements légers. Mme Juneau: O.K.
M. Blackburn: Les équipements légers. Je pense
qu'on peut se dire fier et content de ce travail qui a été fait
de la part des collègues et de la part de l'ensemble des intervenants,
et des résultats. On avait escompté, bien sûr, supporter
cette action bénévole sur le terrain, qui est extrêmement
importante et qu'on se doit de continuer de maintenir. Mais vous avez raison de
dire que... Par rapport à la problématique des équipements
lourds, il y a toute cette question de ce mandat qui va nous être
déposé d'ici la fin mai et qui va nous permettre de pouvoir
établir en conséquence, en tenant compte des budgets, des
disponibilités budgétaires, des programmes qui pourraient
répondre à ces besoins. Là, bien sûr, il faut le
faire en concertation et en évaluant d'autres programmes, que ce soient
ceux du fédéral qui interviennent déjà dans
certains cas, que ce soit ce qui existe déjà dans d'autres
provinces ou que ce soit, effectivement, ce qui en est de l'état des
équipements à travers le territoire du Québec au niveau
des municipali-
tés.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, je
suis heureuse que vous souligniez l'exercice de concertation qui se fait dans
le comté de Mégantic-Compton où j'ai trois MRC, et chacune
des tables de la MRC rencontre chaque responsable du loisir dans chacune des
municipalités, et chacun arrive avec des projets, et on
«priorise» des projets. Avant que les MRC fassent cet exercice,
moi, je recevais, dans le temps du programme PADEL, à peu près...
Quand j'avais 24 municipalités, j'avais 24 projets dans chacune des
municipalités. La MRC qui avait 22 municipalités arrivait avec 22
projets. Ils me demandaient des millions d'équipements de loisir et,
souvent, c'étaient des demandes farfelues, parce qu'il n'y aurait
peut-être pas eu le moyen de les faire fonctionner après. (11 h
20)
Depuis l'exercice de concertation, je reçois de chacune des MRC
à peu près six projets. Elles se limitent à six projets.
Dans le budget que vous donnez, l'aide à l'action
bénévole, je prends 65 % de mon budget pour les
équipements de loisir. Pour moi, dans Mégantic-Compton, PADEL
existe encore pour les équipements légers. Mais, par contre, je
peux vous dire qu'il m'en manque peut-être un peu pour mes organismes
à but non lucratif.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Juneau: Les messages sont passés.
M. Maltais: Tant qu'à y être...
Mme Juneau: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taschereau.
Mme Juneau: Excusez.
M. Leclerc: Merci...
M. Blackburn: Mais je pense...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant. M. le
ministre.
M. Blackburn: Mme la Présidente, je pense que c'est
intéressant. Il y a de ces exemples-là, comme celui de Mme la
députée de Mégantic-Compton qui a fait un excellent
travail, mais il y en a eu d'autres aussi de la part de collègues qui
ont été intéressants puis qu'on pourrait mentionner. Mais
je pense que, dans le fond, ce qui est important de mentionner, ce sont les
résultats, le résultat global du programme.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taschereau.
Financement des centres communautaires de
loisir
M. Leclerc:merci, mme la présidente. j'aimerais interroger
le ministre sur le budget dévolu aux centres communautaires de loisir.
j'avais posé la même...
Une voix:...
M. Leclerc: Excusez, est-ce que je dérange...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est dans le
programme 1.
M. Leclerc: J'avais posé la même question l'an
passé, il y a exactement un an, au ministre. À ce
moment-là, il m'avait répondu que ça allait bien, que
c'était à l'étude, qu'il n'y avait pas trop de
problème. Sauf qu'à la veille de la Saint-Jean-Baptiste, alors
que l'Assemblée était au repos pour l'été, il y a
eu un CT de présenté au Conseil du trésor qui faisait en
sorte de couper le Centre de formation Laval, le patro Laval, dans mon
comté, de 25 000 $, et le Patro Roc-Amadour, dans la région de
Québec, de 35 000 $. Heureusement, ce CT ne s'est pas rendu à
terme, c'est le moins qu'on puisse dire, de sorte qu'on a minimalement
gagné un statu quo pour l'an passé, sauf qu'on a
dérangé tout le monde toute l'année avec ça, puis
tous les centres ont été sur le qui-vive toute l'année
alors qu'ils ont bien d'autres choses à faire.
Moi, je voudrais savoir, à ce moment-ci, de la part du
ministre... Je voudrais qu'il me fasse le point à la fois sur les
budgets des centres et le budget de la Fédération, le point sur
1992-1993, l'année qui est engagée, et le point, si possible, sur
1993-1994. Si je pose la question sur 1993-1994, c'est que je voudrais qu'il
dise à cette commission où il a l'intention d'aller avec ses
subventions aux centres communautaires de loisir et je prendrai pour acquis que
ce qu'il me confirmera comme orientation, les CT s'y rapportant seront
présentés tels quels ensuite. Je ne voudrais pas avoir de
mauvaises surprises comme j'en ai eu l'année passée. Je ne vous
dis pas, Mme la Présidente, que les mauvaises surprises relèvent
uniquement de lui. Je comprends qu'il y a bien des acteurs dans cette
affaire-là. Mais je voudrais vraiment savoir où le ministre et
où le ministère vont avec leurs subventions aux centres
communautaires de loisir, parce que ce qui se passe dans mon comté
depuis deux ans ne me plaît pas du tout. On perd un temps fou à la
Fédération, dans tous les centres au Québec, avec cette
fameuse politique. Je pense que les animateurs qui sont là, ils veulent
d'abord s'occuper des jeunes. Ils veulent arrêter de négocier avec
le ministère à l'année longue. Je pense qu'il se perd
là des énergies tout à fait incroyables. Je pense qu'on
met une pression
injustifiée sur des centres bien administrés avec un fort
pourcentage de rentrées de fonds autonomes.
Je vous avoue que je suis gêné de voir comment on a
traité ces gens-là depuis deux ans. Je suis très
embarrassé d'aller là. J'y vais pareil, mais je suis très
embarrassé d'aller là. Je suis très solidaire de mon
gouvernement, mais ça ne veut pas dire que j'applaudis n'importe quoi,
n'importe quand. Et je vous avoue que j'ai hâte qu'on en finisse, qu'on
les laisse tranquilles et qu'on les laisse s'occuper des jeunes.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Blackburn: Alors, Mme la Présidente, je pense que, si
le député de Taschereau avait été ici dès le
départ lorsque j'ai fait mon discours, il aurait pu prendre connaissance
que, dans l'exposé que je faisais, il y avait une augmentation
importante, malgré une diminution de 2 % du budget, selon les chiffres
qu'on avait tout à l'heure, et malgré les explications qu'on a
données, au niveau des centres communautaires. L'enveloppe...
M. Leclerc: Je m'excuse, M. le ministre, j'étais à
une autre commission parlementaire...
M. Blackburn: Non, non, je ne vous blâme pas, c'est parce
que j'ai donné...
M. Leclerc: ...sur l'aide sociale où j'ai des gens de mon
comté. Je ne peux pas être à deux places en même
temps.
M. Blackburn: C'est parce que j'ai donné... Mais je vais
vous les répéter.
M. Leclerc: S'il vous plaît.
M. Blackburn: C'est important que vous les écoutiez, parce
que ça va vous donner de l'éclairage. L'an passé, on avait
augmenté de 90 000 $ l'enveloppe des centres communautaires et, cette
année, on l'a augmentée de 180 000 $. 180 000 $ sur le montant
total de l'enveloppe, ça fait une augmentation de 11,5 %. C'est quand
même une augmentation importante, et ça nous fait, bien sûr,
Mme la Présidente... Parce que, dans le fond, les centres communautaires
de loisir, et je suis d'accord avec le député de Taschereau,
Jouent un rôle de premier plan dans l'organisation des loisirs en milieu
urbain défavorisé et, bien sûr, leur action qui vise les
jeunes, la famille et les aînés, ça va dans le cadre de nos
clientèles «priorisées». On ne peut pas être en
désaccord totalement.
M. Leclerc: J'avais noté ça.
M. Blackburn: Et, là-dessus, on se comprend très,
très bien. On est aussi dans une période de questionnement
budgétaire qu'on ne peut non plus éviter.
Je vous le rappelle, sur 46 centres communautaires, en tout cas, dans ce
programme, il y avait au-delà de 46 équipements qui recevaient
des subventions. La Fédération, elle, n'en représentait
pas la moitié. C'est pour ça qu'à quelque part il faut
aussi qu'on en tienne compte. Heureusement, il y a eu des démarches
intéressantes, très proactives et très positives de la
Fédération pour faire du recrutement de centres qui
n'étaient pas inclus à l'intérieur de ceux qui
étaient reconnus par la Fédération. Ce qui faisait
qu'à quelque part on avait un problème, on avait un
problème, et c'est pour ça, d'ailleurs, que la
Fédération, maintenant, ayant fait ce travail proactif de
recherche, d'inclure des membres qui n'étaient pas dans la
Fédération, nous donne des résultats tout à fait
très positifs. Le rôle de la Fédération
n'étant plus remis en question, ça nous permettra d'agir de
façon beaucoup plus intéressante vis-à-vis des enveloppes
budgétaires qui devront lui être dédiées au niveau
des budgets.
M. Leclerc: La Fédération, vous allez continuer
à la financer directement ou vous allez la financer via les centres?
M. Blackburn: C'est-à-dire que là... Non, la
Fédération... Je veux juste rappeler un élément
important par rapport aux centres. Dans ce souci de recherche... Parce que,
dans le fond, il faut reconnaître qu'il y avait une politique de
reconnaissance et de financement qui existait sur la base historique. On a
voulu questionner ça, parce qu'à quelque part on avait une
enveloppe globale; il y avait aussi des centres qui ne recevaient pas ce qu'ils
auraient dû recevoir, effectivement; il y avait des centres qui
recevaient 55 000 $; et des centres communautaires qui donnaient autant de
services en termes de clientèle, de répartition dans la
région, que de gens qu'ils rejoignaient au niveau de la
variété des produits, il y en avait qui ne recevaient que 5000 $.
Il y avait une disparité à peu près problématique
et on ne pouvait pas augmenter, de façon aussi intéressante que
souhaitée, l'enveloppe. Il fallait donc qu'on soit capable de regarder
sur une base beaucoup plus équitable de quelle façon on pouvait
arriver à maintenir, et à surtout être capable de faire un
certain travail de rattrapage, les centres qui étaient
sous-subventionnés. C'est ça qu'on a fait.
M. Leclerc: Ils le sont tous, en passant, même ceux qui ont
75 000 $.
M. Blackburn: Écoutez, on vit tous...
M. Leclerc: Un centre comme le Patro Roc-Amadour, écoutez,
avec 75 000 $ sur un budget
de 2 000 000 $ et quelques...
M. Blackburn:, On vit tous sur une même planète.
M. Leclerc: Ça fait des bingos tous les soirs pour
arriver. Ne me dites pas qu'il y avait des centres sous-subventionnés et
qu'il y en avait qui ne l'étaient pas, ils le sont tous. Partons avec
ça. Ça nous fait un bon départ.
M. Blackburn: Donc, on a fait ce travail de questionnement pour
arriver à trouver le moyen d'aider les centres qui donnaient quand
même une prestation de services et qui étaient
véritablement beaucoup plus sous-subventionnés que d'autres.
C'est dans cette démarche qu'on s'est associé et qu'on est, bien
sûr, arrivé à cette conclusion, suite à des
démarches qui ont été faites de la part de
députés, pour voir si, à quelque part, on ne pourrait pas
au moins maintenir cette enveloppe qui était celle...
c'est-à-dire les clubs qui étaient déjà dans la
Fédération pourraient recevoir cette même enveloppe. On a
convenu que oui. On a regardé ce qui en était et ce que ça
voulait dire en termes d'implication financière. Ça nous a
demandé, bien sûr, un ajout de 180 000 $ au niveau de l'enveloppe
de cette année, ce qui nous permet de dire que, maintenant, les centres
recevant une enveloppe ne seront pas diminués pour l'année
1992-1993. Ce qu'ils recevaient l'année passée par rapport
à des normes et des critères, qui tiennent compte des normes
qu'on a dans la politique, le nombre d'animateurs...
M. Leclerc: Écoutez, je les connais.
M. Blackburn: ...l'indice de pauvreté du milieu et les
dépenses d'opération ne seront pas diminués... Mais les
autres centres qui avaient une sous-budgétisation, en termes de
subvention, vont être augmentés. C'est 26 centres qui vont pouvoir
bénéficier de cet ajout de 180 000 $, dans le fond. (11 h 30)
M. Leclerc: écoutez, je suis très heureux pour les
centres qui vont être augmentés et loin de moi l'idée de
prétendre que ces gens-là n'en n'avaient pas besoin. Sauf que
c'était un peu odieux à l'époque de vouloir couper des
centres qui en arrachaient déjà, mais qui avaient une histoire
plus ancienne. Si le patro Laval avait un historique de subventions, c'est
peut-être parce que ça fait 85 ans qu'il est là. Qu'est-ce
que vous voulez que je vous dise? Ce n'est pas des établissements. C'est
des véritables institutions où on en est rendu à la
troisième génération de Québécois qui les
fréquentent. Alors, tant mieux pour eux autres s'il y avait une histoire
de subventions. Je trouvais un peu odieux de leur en prendre pour le donner
à d'autres, peu importe le besoin des autres.
Donc, là, vous me garantissez, d'une part, que d'aucune
façon c'est l'intention du ministère, ni cette année, ni
l'année prochaine, de toucher à un sou de ceux qui étaient
moins, selon vous, sous-subventionnés?
M. Blackburn: Non, il n'y a de diminution de budget pour aucun
centre communautaire.
M. Leclerc: O.K. Ni en 1992-1993 ni en 1993-1994?
M. Blackburn: La politique pour 1993-1994 est la même que
pour 1992-1993.
M. Leclerc: Non. O.K.
M. Blackburn: Les normes sont les mêmes.
M. Leclerc: Bon, ça, c'est réglé. La
Fédération...
M. Blackburn: C'est pour trois ans. Je m'excuse, 1992-1993,
1993-1994, 1994-1995.
M. Leclerc: On n'en reparle plus. M. Blackburn: On n'en
reparle plus. M. Leclerc: Ils ne sont pas coupés. Bon. M.
Blackburn: Ils ne seront pas coupés. M. Leclerc: Parfait. La
Fédération.
M. Blackburn: II y a ce qui est important, les 180 000 $. On veut
juste rappeler, de 5000 $ à 55 000 $, c'est une réalité
qu'on ne peut pas oublier. Donc, tous ceux qui étaient
sous-subventionnés, les 26, vont recevoir une augmentation substantielle
des 180 000 $...
M. Leclerc: Vous allez diviser les...
M. Blackburn: ...à partir des critères qu'on a qui
sont le nombre d'animateurs, l'indice de pauvreté du milieu et les
dépenses d'opération. C'est ça, Mme la Présidente,
qui est la nouvelle politique sur laquelle on a reconnu, pour les prochains
trois ans, les centres communautaires.
M. Leclerc: Bon, ça, c'est officiel, ça leur a
été envoyé. Tout le monde le sait. On n'en parle plus.
M. Blackburn: On n'en parle plus.
M. Leclerc: Non, mais ça fait deux ans qu'on en parle.
Tout le monde est tanné.
M. Blackburn: Ça ne fait pas... En tout cas, de toute
façon, on a été très à l'écoute et je
pense qu'on a...
M. Leclerc: Ah! Je n'ai pas dit que vous n'étiez pas
à l'écoute.
M. Blackburn: ...fait une démarche très proactive
et on a trouvé des solutions intelligentes. C'est ça. C'est
ça, la réalité.
M. Leclerc: Ça m'a fait peur en chemin, là.
M. Blackburn: Ah! C'est des peurs normales, ça,
c'est...
M. Leclerc: Non, non, quand c'est un CT, ce n'est pas une peur
normale, ça. La Fédération...
M. Blackburn: La Fédération.
M. Leclerc: ...comment avez-vous décidé de la
subventionner?
M. Blackburn: Écoutez, la Fédération, il y a
quand même une chose qui est extrêmement importante qu'il faudrait
préciser, c'est qu'il y avait, compte tenu de sa
représentativité, qui était celle qu'elle
représentait moins de 50 %... c'est réglé. Alors, le
dossier chemine tout à fait correctement actuellement. Je vois au suivi
de ce dossier-là.
M. Leclerc: Non, j'en conviens. Est-ce que vous avez l'intention
de continuer à la subventionner en lui envoyant un chèque
à elle-même ou est-ce que vous avez l'intention de répartir
le montant dans les subventions que vous donnez aux centres, disant aux
centres: Si vous voulez une fédération, payez-vous-la?
M. Blackburn: Écoutez, ce qu'on a actuellement, c'est de
favoriser le maintien d'une subvention pour la Fédération sur la
base de ce qu'elle recevait auparavant, mais le dossier continue de cheminer
actuellement.
M. Leclerc: O.K. Quand on dit «actuellement», est-ce
1992-1993, ça?
M. Blackburn: Oui. 1992-1993.
M. Leclerc: Donc, en 1992-1993, ils vont recevoir 80 000 $ par la
malle...
M. Blackburn: Bien là, écoutez, je vous dis que le
dossier chemine actuellement. Il y a des étapes qui se doivent
d'être franchies. Vous connaissez...
M. Leclerc: Non, mais si vous me dites que la décision
n'est pas prise, je vais comprendre. Dites-moMe.
M. Blackburn: Nous, on propose, la décision est en train
de cheminer, actuellement, à des étapes que vous connaissez.
M. Leclerc: Donc... Non, non, je ne les connais pas. Au moment
où on se parle, il n'y a pas de décision de prise.
M. Blackburn: C'est-à-dire qu'il y a une recommandation et
il y aura une décision qui sera prise au cours des prochains jours.
M. Leclerc: Puis là, la recommandation, vous nous la dites
ou vous ne nous la dites pas?
M. Blackburn: C'est de maintenir une subvention à la
Fédération.
M. Leclerc: Directement? M. Blackburn: Exact.
M. Leclerc: O.K. Est-ce que c'est une recommandation...
M. Blackburn: Le même montant que l'an passé.
M. Leclerc: ...à long terme ou seulement pour cette
année?
M. Blackburn: Pour les trois prochaines années.
M. Leclerc: Pour les trois prochaines années.
M. Blackburn: Le temps de la politique. M. Leclerc: Bon.
On se comprend. Mme Juneau: Mme la Présidente... M. Leclerc:
Je n'avais pas fini, mais si...
Mme Juneau: C'est parce que c'est en rapport avec ça.
M. Leclerc: Ah!
Mme Juneau: J'aimerais ça... J'ai une lettre du ministre
entre les mains, moi, là, la lettre que vous avez envoyée
justement au président de la Fédération
québécoise des centres communautaires de loisirs, datée du
25 septembre 1991. Vous dites, dans cette lettre-là, que la subvention
de la Fédération québécoise des centres
communautaires de loisirs ne sera pas renouvelée au cours des
années ultérieures. Alors, est-ce que ça veut dire que
cette lettre-là, vous la retirez du système ou quoi,
là?
M. Blackburn: Bien, c'est...
Mme Juneau: Parce que vous venez de dire
au député de Taschereau que c'est pour les trois ans
à venir. Vous pensez...
M. Blackburn: Bien, écoutez...
Mme Juneau: ...continuer de subventionner la
Fédération.
M. Leclerc: ...CT, ça peut changer, heureusement.
M. Blackburn: La lettre qu'on avait envoyée au mois de
septembre 1991 tenait compte d'une réalité, Mme la
Présidente, qui était celle de la
non-représentativité, si on veut, de la Fédération,
par rapport à l'ensemble des centres communautaires, entre guillemets,
qui faisaient partie du programme. Maintenant que cette réalité a
évoluée de façon très positive au niveau de la...
Donc, la lettre que vous avez là n'est plus...
Mme Juneau: Ne tient plus.
M. Blackburn: ...ne tient plus dans le sens de ce que nous avons
entrepris comme démarche actuellement.
Mme Juneau: Bon. C'est plus rassurant comme ça.
M. Leclerc: Toujours sur les centres communautaires, plus
particulièrement sur les patros. Moi, ce que j'aimerais avoir comme
chiffres du ministère - j'imagine que vous avez des gens, ici, qui
pourraient me calculer ça vite - j'aimerais savoir comment l'enveloppe,
en pourcentage, a évolué au cours des 10 dernières
années. En ce sens, moi, je veux savoir si les patros ont
été augmentés depuis 10 ans. L'information que j'en ai,
c'est que ça n'a pas été bien fort. Mon problème,
c'est que ces organismes-là ne pourront pas vivre ad vitam aeternam avec
une subvention gelée. Parce que la situation que vous m'énoncez,
avec votre augmentation de 180 000 $, va pour les nouveaux centres
communautaires, ceux qui avaient un budget 0 ou 5000 $, mais ça ne
règle pas le problème d'organismes, normalement, là, de
patros qui sont là depuis longtemps et qui sont gelés. Le patro
Laval, autour de 45 000 $, 48 000 $ depuis 10 ans, si ce n'est pas plus. Eux
autres, là, leurs subventions sont gelées depuis 10 à 12
ans, mais les dépenses ne sont pas gelées.
J'essaie de trouver une cohérence entre l'action gouvernementale,
quand vient le temps de subventionner les infrastructures - parce qu'on a
déjà dû trouver que c'était bon, ces
patros-là. Mon prédécesseur, Richard Guay, leur a
donné 600 000 $, dans mon comté, pour se reconstruire.
Très bonne décision. Je le félicite encore. Il connaissait
ça. Lise Payette, 2 410 000 $ au Patro Le Prévost. Très
bonne dé- cision. Très, très bonne décision.
Mme Juneau: ...une suggestion, c'est que le PQ reprenne le
pouvoir.
M. Leclerc: Non, non, là. Attendez. On en a fait, nous
autres aussi.
Mme Juneau: Vous venez de me nommer deux personnes du PQ.
M. Leclerc: Patro de Charlesbourg, 900 000 $. Donc, ça
veut dire que, depuis une quinzaine d'années, les gouvernements qui se
sont succédé ont subventionné les infrastructures des
patros, parce qu'ils trouvaient que ça avait bien du bon sens. Un patro,
c'était toujours bien administré. Ils faisaient beaucoup avec
chaque dollar qu'on leur donnait. Puis ils ont gelé les enveloppes de
fonctionnement. Là, vous allez être obligé de me dire
combien d'années encore ça va être gelé, cette
affaire-là. Si je comprends ce que vous me dites, vous me garantissez
que, pour les trois prochaines années, il n'y aura pas de coupures.
Très heureux de ça, parce que ça n'a pas été
garanti avant il y a quelque temps. On parlait de coupures. À partir du
moment où on a décidé qu'on ne les coupait pas, est-ce que
quelqu'un, dans votre ministère, peut me dire quand est-ce qu'on va les
augmenter? Ça fait 12 ans qu'ils sont gelés. On ne les coupera
pas pour les trois prochaines années. On va être rendu à
15. Excusez, le principe du dollar constant, ça existe, là. Les
45 000 $ de 1982, là, ils ne valent plus 45 000 $.
M. Blackburn: Alors, Mme la Présidente, je veux juste
rappeler que, pendant une certaine période de temps, il y a eu les choix
de gouvernement qui ont été ceux d'augmenter de façon
substantielle l'endettement de la province, puis on paie encore pour
aujourd'hui. Mais là je referme la parenthèse.
M. Leclerc: Les 900 000 $, on est encore en train de les payer,
là. C'est pour les trois prochaines années.
M. Blackburn: Je veux juste revenir sur ce que le gouvernement du
Québec, le gouvernement libéral actuel, a fait en 1989-1990, puis
en 1990-1991, au niveau des centres communautaires. Programme PADEL Le
programme qui a reçu le plus, dans PADEL, 1989-1990 et 1990-1991, c'est,
bien sûr, le programme des centres communautaires. Il y a eu, en
1989-1990, 65 projets; 34 ont été subventionnés pour 3 311
000 $, une moyenne de subventions approuvées de 97 000 $ par le
gouvernement libéral actuel. En 1990-1991, 62 projets ont
été inscrits, 22 projets ont reçu des subventions pour 2
429 000 $, ce qui fait un montant total de subventions moyennes
approuvées de 110 418 $. Alors, je vous...
M. Leclerc: Oui, mais, c'est à peu près ce que je
dis, là. Je dis qu'on investit dans les infrastructures, puis on ne leur
donne pas d'argent...
M. Blackburn: Sur un total, Mme la Présidente, de 9 000
000 $ de budget dans le programme PADEL Je pense que le gouvernement a fait sa
job. Le gouvernement libéral actuel a fait sa job au niveau des centres
communautaires. Ça ne veut pas dire qu'on ne reconnaît pas le
travail qu'ils font. On le reconnaît tout à fait. C'est que,
à quelque part, il y a une conjoncture budgétaire dans laquelle
on est, Mme la Présidente, et on ne peut pas l'oublier. C'est pour
ça qu'il y a du questionnement, puis c'est pour ça qu'on est
obligé de penser à ce que les citoyens sont capables de payer par
rapport à ce qu'on est capable de donner.
M. Leclerc: oui. c'est à peu près... je suis en
train de vous dire la même affaire. il y a eu, par le parti... bien, il y
a eu, par... je vais répéter...
M. Blackburn: Bien, ce n'est pas ce que j'ai compris. Vous avez
mentionné ce que le Parti québécois avait fait.
M. Leclerc: Oui, mais le Patro de Charles-bourg, c'est le
Parti libéral, voyons! Le Patro de Charlesbourg.
M. Blackburn: Ah bon, bien, je suis très heureux. Je
n'avais pas compris.
M. Leclerc: Bien oui, mais, je vous l'ai dit: 300 000 $ par
année au cours des trois prochaines années, là. Je n'ai
pas dit qu'on n'en avait pas mis. Je vous ai dit que, depuis 10 à 12
ans, au Québec, il y a eu des investissements majeurs dans les
infrastructures des patros. J'ai donné trois exemples: deux par nos
prédécesseurs, un par nous autres. En plus, pendant le même
temps, il y a eu le Patro Roc-Amadour qui a eu un incendie. Il a
été reconstruit. Il y a eu des corvées populaires, il y a
eu des levées de fonds. Donc, on a de beaux équipements
communautaires, mais leurs subventions d'opération sont gelées
depuis une dizaine d'années, et vous êtes en train de m'expliquer
qu'elles le sont, manifestement, pour les trois prochaines. Alors, 12 plus 3
faisant 15, je vous demande: En quelle année ça va arrêter,
le gel des patros? (11 h 40)
M. Blackburn: II y en a 26, Mme la Présidente, dont j'ai
dit qu'ils allaient avoir une augmentation de 180 000 $ par année...
M. Leclerc: Monsieur...
M. Blackburn: II y en a 23 qui sont gelés. Je suis
d'accord avec vous.
M. Leclerc: Les problèmes que...
M. Blackburn: Mais les normes du programme...
M. Leclerc: ...vous réglez dans les autres comtés,
je suis bien heureux pour ceux...
M. Blackburn: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Un par un.
M. Leclerc: ...que ça touche, mais ça ne
règle pas le mien.
M. Blackburn: Les nonnes du programme sont pour l'ensemble des
centres qui sont reconnus à l'intérieur du volet centres
communautaires, qu'on les appelle patros ou qu'on les appelle autrement. Cette
nouvelle politique va permettre de répartir de façon plus
équitable la subvention, en se basant sur des critères suivis,
précis et vérifiables: le nombre d'animateurs - ça vaut
pour l'ensemble des centres communautaires - l'indice de pauvreté du
milieu et les dépenses d'opération. Ce sont les trois
critères sur lesquels on s'est basés pour l'ensemble. Donc, une
politique équitable pour tout le monde, dans le contexte
budgétaire qu'on connaît bien.
M. Leclerc: Sauf que vous comprenez bien que ces
patros-là, qui sont gelés depuis une dizaine d'années et
qui vont l'être pendant les trois ou quatre prochaines années, ce
que vous avez pu régler pour les nouveaux centres communautaires -
d'ailleurs, j'aimerais avoir les noms pour qu'on puisse au moins mettre une
image sur le concept - ça ne règle pas leur problème,
ça. Écoutez, c'est rendu que, dans nos comtés, dans nos
centres communautaires, ils font deux bingos par semaine, un
cocktail-bénéfice par mois, sans compter les 22 tirages qu'ils
font dans l'année. Il se fait des efforts d'autofinancement tout
à fait incroyables là-dedans, et nous autres, pour les remercier,
on les gèle depuis 12 ans. Je ne partage pas cette décision.
Donnez-moi des organismes au gouvernement qui sont gelés depuis
10 ou 12 ans. Il n'y en a pas. Voyons donc! Je ne comprends pas pourquoi ce
sont ces centres communautaires là qui sont parmi les plus performants
avec ce qu'ils font des dollars de subvention qu'on leur donne. Écoutez,
le patro Laval, avec 45 000 $, il fait des miracles. Je parle pour celui que je
connais. Il fait des miracles avec 45 000 $. Puis, parce qu'il fait des
miracles avec 45 000 $, on le gèle à 45 000 $. Pendant ce
temps-là, à deux coins de rue de mon patro, qui reçoit le
minimum... il y a une clientèle minimum de 500 personnes inscrites, des
jeunes, des moins jeunes, des gens qui font leur devoir, des handicapés.
Il y a du monde qui
passe là dans une semaine. C'est incroyable. Pendant le
même temps, la maison de jeunes, à deux coins de rues, a à
peu près 10 à 12 jeunes et elle fait 80 000 $. Mais ils crient
bien plus fort, par exemple, parce que quand ça ne marche pas, eux
autres, ils montent sur le parlement. Les patros, eux autres, ils ne montent
pas sur le parlement. Ce n'est pas une raison pour les geler à 45 000 $
ad vitam aeternam.
M. Blackburn: Mme la Présidente, juste un... On
reconnaît le rôle très positif et intéressant des
patros et des centres communautaires sur l'ensemble par rapport à nos
clientèles qu'on a «priorisées», mais ce que je veux
juste te rappeler, c'est que la portion de financement ou d'autofinancement,
pour les patros et les centres communautaires, est extrêmement
élevée. Ce qu'on donne, puisqu'il faut bien le rappeler, c'est du
soutien. Ça représente entre 7 % et g % de leur budget. C'est
marginal par rapport à ce qu'ils font. C'est pour ça que c'est
important de le souligner. Mais je comprends.
M. Leclerc: Oui, mais il ne faut pas faire exprès pour les
marginaliser davantage en les gelant.
M. Blackburn: Mme la Présidente, je veux juste rappeler
que, si on voulait donner au député de Taschereau la liste des
programmes ou des activités qui ont dû subir des questionnements,
je pense qu'on pourrait lui en donner une liste très longue.
Malgré tout ça, cette année, les centres communautaires
ont une augmentation de 11,9 % au niveau de l'enveloppe. C'est un
élément qu'on ne peut pas oublier dans le contexte, un budget
global du gouvernement du Québec, un budget global du support à
l'action du loisir et du sport.
M. Leclerc: Non, non. Je vous concède que les nouveaux
centres communautaires vont être aidés. Pour certains, compte tenu
du petit montant qu'ils avaient, ça fait un pourcentage très
élevé. Je suis d'accord avec ça, sauf que je vous
dis...
M. Blackburn: Mais non. Les 11,9 %, M. le député de
Taschereau, c'est sur l'enveloppe totale.
M. Leclerc: Oui. C'est ça. Il y en a que ça va leur
donner 100 %, 200 %. Je le sais. C'est ça que je vous dis.
M. Blackburn: Non, mais 11,9 % pour l'enveloppe totale.
M. Leclerc: oui. le fait que ces gens-là avaient, par
exemple, 5000 $, si vous les montez à 12 000 $, ça leur fait un
peu plus de 100 % d'augmentation. je suis d'accord avec ça.
M. Blackburn: On est très heureux pour eux.
M. Leclerc: Oui, oui. Moi aussi. Sauf que je vous dis qu'on a un
problème parce qu'on va se retrouver avec une vingtaine d'organismes
qui, à cause de votre politique et à cause de la politique de
ceux qui vous ont précédé, sont gelés depuis une
dizaine d'années et vont continuer de l'être pour un minimum de
deux ou trois ans, selon ce que vous me dites. Je vous prie de vous pencher sur
le problème parce qu'il y en a un. On ne peut pas répondre ad
vitam aeternam à ces gens-là qu'on augmente les autres. Ça
ne règle pas leur problème. Je me dis qu'il va falloir trouver
une autre réponse à leur donner, une autre solution à leur
problème. On ne pourra pas leur dire constamment d'augmenter leur
autofinancement.
M. Blackburn: Moi, je suis fier de ça, de ce que je dis,
Mme la Présidente. C'est d'avoir réussi à maintenir et
même à augmenter une enveloppe budgétaire par rapport
à un programme, alors qu'on questionne beaucoup d'autres
activités. Je suis particulièrement fier des résultats. Il
faut, je pense, faire une distinction importante aussi entre des normes pour un
programme et des budgets. On est dans un contexte qu'on ne peut pas oublier. Il
y a une réalité gouvernementale que vous connaissez bien, que
tout le monde connaît bien. Alors, on évolue là-dedans et
on établit des normes pour rendre beaucoup plus équitable cette
politique de reconnaissance et de financement des centres communautaires. On
est fier de ça. Il y a eu une consultation. On a établi avec eux
ce sur quoi on devait s'entendre. Un coup cela dit, bien, là, il reste
quand même qu'il y a des budgets, et c'est à l'intérieur de
ces budgets-là qu'on doit fonctionner.
M. Leclerc: ...qu'il y a des budgets, mais on peut parier
d'équité. Je suis conscient que vous parliez
d'équité et que vous la recherchiez. C'est tout à votre
honneur. Mais geler du monde pendant 15 ans, moi, je ne considère pas
ça équitable non plus.
M. Blackburn: II y en a qui ont été gelés et
il y en a qui ont disparu. On avait des subventions et des organismes
subventionnés qui ne sont plus là. Déjà de
maintenir une enveloppe et même d'avoir une augmentation dans ce contexte
budgétaire, c'est important et ça démontre une
reconnaissance du gouvernement par rapport à ce qu'ils font comme
travail. Mais on ne peut pas déconnecter les centres communautaires de
l'ensemble de la réalité québécoise.
M. Leclerc: Non, non. Je n'ai jamais renié ce que vous
aviez fait. Je vous dis qu'à l'intérieur de votre politique
ça pose un problème
parce qu'un certain nombre de centres, qui sont gelés depuis
très longtemps par le fait de votre politique, vont continuer à
l'être encore longtemps. Je me questionne parce que, là-dedans, il
y en a un dans mon comté et j'essaye d'imaginer comment ils vont faire,
ces gens-là, dans trois ans, dans quatre ans, s'ils continuent toujours
à être gelés.
M. Blackburn: Oui.
M. Leclerc: Voyons, M. le ministre, n'importe qui peut comprendre
que tu ne peux être gelé à vie.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le sujet
étant clos...
M. Blackburn: Mme la Présidente, je pense qu'on peut
être d'accord avec la préoccupation du député de
Taschereau, mais, moi, j'ai une préoccupation gouvernementale au niveau
de l'ensemble du Québec et je dois dire qu'il y en a 26 qui vont avoir
quand même des augmentations substantielles et il y en a d'autres qui ne
seront pas coupés.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, ceci
étant dit, Mme la députée de Johnson.
Financement du réseau de sentiers de
motoneige
Mme Juneau: Merci, Mme la Présidente. Je voudrais vous
parler des clubs de motoneigistes. Vous savez, dans votre exposé, tout
à l'heure, et dans les documents qu'on a reçus, il y avait 600
000 $ de subvention et, cette année, il n'y a aucune subvention pour les
clubs de motoneige. Vous nous avez dit: On est en train de préparer une
nouvelle façon d'opérer dans ce domaine-là. Est-ce que
vous pouvez me dire comment vous allez remplacer ces 600 000 $ là
vis-à-vis des 257 clubs de motoneigistes, je pense, répartis
à travers le Québec? Est-ce que votre décision est
arrêtée sur quelque chose de spécial? Si oui, quand
ça va être mis en place? Pourriez-vous élaborer
là-dessus, s'il vous plaît?
M. Blackburn: On avait, Mme la Présidente, un montant de
600 000 $, d'ailleurs, dont on a dit tout à l'heure qu'il ne serait plus
reconduit pour 1992-1993. Je pense que ça a été fait de
façon très concertée. On a eu cette consultation. D'abord,
on a formé un comité, un comité à
l'intérieur duquel participent le ministère des Transports, le
ministère du Tourisme, le ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche.
Une voix: ...la RAAQ, la régie... l'assurance
automobile.
M. Blackburn: La RAAQ participe aussi à ce
comité-là et on le fait aussi... On a eu beaucoup de
consultations avec la fédération des motoneigistes, et ce
comité avait un mandat de regarder l'ensemble de la
problématique, parce qu'il y avait une préoccupation des
motoneigistes et des fédérations, c'est qu'à quelque part,
sur le nombre de motoneigistes au Québec, il y en avait plusieurs - on
parle de 30 000 sur les 100 000 motoneigistes que nous avons environ - 30 000
qui ne faisaient partie d'aucun club, mais qui utilisaient quand même les
sentiers. Entre 30 000 et 35 000. Dans le fond, c'est inéquitable. C'est
injuste pour tous ceux qui payaient autrement par le biais de
différentes associations. Alors, il y avait de ces recommandations qui
étaient faites par la fédération et qu'on a
écoutées avec beaucoup d'intérêt et d'ouverture.
Il va y avoir de présenté, dès la semaine
prochaine, un mémoire au Conseil des ministres pour, bien sûr,
proposer des façons de trouver ces sommes d'argent pour permettre le
maintien, comme vous le dites, extrêmement important de la pratique de
l'activité de la motoneige, compte tenu de ses retombées
économiques majeures pour tout le Québec et,
particulièrement pour des régions périphériques qui
en retirent de grandes... Je sais, comme par exemple, dans mon comté,
cette année, j'ai eu l'occasion de voir des hôtels qui, s'ils
n'avaient pas eu la pratique d'activité de motoneige cet hiver, ils
auraient eu beaucoup de difficultés, alors que ça leur a permis,
grâce... Souventefois, des soirs, j'arrivais, on était 25, 30, 40
motoneigistes devant un hôtel. C'est extrêmement important, et
c'est pour ça que cette activité est majeure pour le tourisme au
Québec. (11 h 50)
Mme Juneau: Si vous dites, Mme la Présidente, que vous
êtes prêt à présenter au Conseil des ministres
l'orientation que vous allez prendre par rapport aux 600 000 $ qui n'existent
plus, est-ce que vous pouvez, dès aujourd'hui, nous faire mention de
certaines décisions que vous avez prises?
M. Blackburn: Je vais vous faire part, entre autres, d'une
recommandation, Mme la Présidente, qui est mise de l'avant et qui a
été mise de l'avant par ce comité, et qui consistait
à faire un prélèvement, lors de l'immatriculation des
motoneiges, d'une somme de 20 $ qui serait destinée à l'entretien
des réseaux de sentiers. Alors, si on parle de 100 000 motoneigistes qui
paieraient une facture de 20 $ lors de l'enregistrement de leur
véhicule, ça pourrait vouloir dire potentiellement un montant de
2 000 000 $.
Mme Juneau: O.K. Si je comprends bien, quand ils vont aller
chercher l'immatriculation de leur véhicule, ils auront à payer
20 $ de plus que le coût de l'immatriculation, et ces 20 $ là
seraient remis aux clubs pour l'entretien de leurs sentiers, les surfaceuses et
ainsi de suite. C'est
ça? C'est bien ça?
M. Blackburn: Exact. C'est une des propositions du comité,
et cet argent-là serait mis dans un fonds qui servirait effectivement
à ces deux objectifs, l'entretien des sentiers et, bien sûr,
l'achat de surfaceuses pour cet entretien.
Mme Juneau: Est-ce que ces 20 $ seraient perçus à
même... C'est le gouvernement qui percevrait ces 20 $ là ou
si...
M. Blackburn: II les retournerait automatiquement, Mme la
Présidente. Il les percevrait, lors de la vente des permis
d'immatriculation, et il les retournerait par le biais, là... La
modalité, c'est par le biais de la RAAQ...
Une voix: C'est la mécanique d'un fonds, là.
M. Blackburn: Comme on fait un peu au niveau de la Fondation de
la faune du Québec, par exemple, la vente des permis, il y a un
transfert qui est fait à cette fondation. Bien, ce serait un peu ie
même modèle, et c'est ce vers quoi on va cheminer, la semaine
prochaine, au Conseil des ministres.
Mme Juneau: Est-ce que les motoneigistes... Vous avez dit, tout
à l'heure: C'est un regroupement de ministères, de personnes
aussi, qui ont travaillé sur des suggestions, tel que vous nous le
dites. Est-ce que la fédération des motoneigistes et les clubs
sont en accord avec ça?
M. Blackburn: Oui. Ce sont elles... Mme Juneau: Ils sont
3rs accord avec ça?
M. Blackburn: Ce sont eux qui ont fait, effectivement, cette
recommandation.
Mme Juneau: Est-ce qu'ils sont au courant qu'ils n'auront plus la
subvention, parce que...
M. Blackburn: Oui, oui.
Mme Juneau: ...vous vous souvenez de l'année
dernière...
M. Blackburn: Oui, ils sont tout à fait au courant.
D'ailleurs, ça a été très public. Mme la
Présidente, on l'a dit, on l'a reconduit pour une année, compte
tenu, bien sûr, des...
Mme Juneau: Ils ont failli ne pas l'avoir l'année
passée.
M. Blackburn: ...et non, ce qui avait été, et j'ai
trouvé ça tout à fait approprié, de la part des
fédérations des motoneigistes et des clubs... Ils ont
demandé cette année de transition, pour permettre justement de
trouver cette formule alternative qui permettra de pouvoir soutenir cette
activité, comme on le dit, tout à fait importante.
Mme Juneau: L'immatriculation qu'ils font de leur
véhicule, c'est annuel? Ça se fait au printemps? C'est
ça?
M. Blackburn: Ça se fait...
Mme Juneau: Est-ce que ça veut dire...
M. Blackburn: Ça se fait à l'automne.
Mme Juneau: À l'automne. Est-ce que ça veut dire
que ce que vous nous proposez, ça va être effectif aussi en
même temps cet automne ou bien non...
M. Blackburn: Non, non.
Mme Juneau: ...on ne prendra pas une année de recul ou ils
n'auront rien, là?
M. Blackburn: non, ce serait... ce qui est proposé, si la
décision est acceptée par le conseil des ministres, ce sera pour
la prochaine année.
Mme Juneau: Si c'est accepté par le Conseil des
ministres.
M. Blackburn: Bien, c'est un mémoire... Vous savez qu'on
fait partie d'un gouvernement...
Mme Juneau: Ah, je sais ça.
M. Blackburn: ...donc, d'un Conseil exécutif, eî
c'est important qu'avant que toutes les décisions... Mais il y a des
recommandations qui sont faites par le ministre responsable et, bien sûr,
ces recommandations vont dans le sens de ce dont je viens de vous faire part,
entre autres de cette particularité du mémoire qui nous a
été faite sur le fait de soutirer un montant de 20 $.
Mme Juneau: Croyez-vous fermement que vos collègues du
Conseil des ministres accepteront la proposition que vous leur soumettez?
M. Blackburn: Disons que j'espère fermement qu'ils
acceptent la proposition que je vais leur soumettre.
Mme Juneau: Parce que, finalement, ça ne coûtera
absolument rien. C'est une économie de 600 000 $ au gouvernement.
M. Blackburn: Oui.
Mme Juneau: C'est une économie. C'est encore... Ce que je
trouve, c'est rajouté pardessus toutes les taxes qu'on a eues. C'est que
le
gouvernement, lui, va économiser 600 000 $ parce qu'il ne le
versera pas en subventions. Il va aller chercher dans la poche du motoneigiste
les 20 $ supplémentaires de son immatriculation, puis là il va
faire un fonds avec ça. Finalement, c'est une économie de 600 000
$ et c'est encore le mono-neigiste qui va payer pour l'aménagement de
ses pistes, pour les surfaceuses et ainsi de suite.
M. Blackburn: Mais je pense, Mme la Présidente, que,
d'abord, bien sûr, les utilisateurs, les motoneigistes eux-mêmes -
je veux juste vous le rappeler - sont tout à fait en accord avec
ça. Je vous disais, tout à l'heure, que sur les 100 000
motoneigistes au Québec il y en au-delà de 30 000 qui
n'étaient membres d'aucun club, donc, qui ne participaient à cet
entretien des sentiers d'aucune façon. Il y avait une iniquité.
Je pense que ça, c'est extrêmement important. Donc, à
partir de cette nouvelle proposition, il va y avoir une plus grande
équité, et la fédération et les clubs sont d'accord
avec la politique. Ce que je veux juste rappeler, c'est que ce que le
gouvernement a choisi... Il y a des priorités, que ce soit au niveau de
la santé, au niveau de l'éducation, bon, au niveau de notre
réseau routier, et il y a quand même des activités qui,
à quelque part, peuvent davantage s'autofinancer. C'est dans cette
perspective qu'on a choisi, avec la collaboration des clubs de motoneige, de
trouver des solutions alternatives. Ce qu'on n'a pas choisi, c'est d'augmenter
le déficit - je pense que c'est ça qui est important...
Mme Juneau: Oui.
M. Blackburn: ...le déficit du gouvernement du
Québec de 600 000 $. C'est ça que ça aurait pu vouloir
dire aussi.
Mme Juneau: Est-ce que vous croyez que, dans la redistribution -
vous avez appelé ça un fonds, tout à l'heure, former un
fonds avec ces 20 $ là qui seront perçus sur l'immatriculation...
Quels critères il va y avoir? Parce que nos clubs de motoneige, il y en
a qui ont beaucoup plus de membres et qui n'ont pas beaucoup de
kilométrage de sentiers de motoneige. Il y en a d'autres, par contre,
ceux qui sont plus éloignés, qui n'ont pas la possibilité
d'avoir autant de membres, donc, moins d'argent dans le club, mais beaucoup
plus de sentiers à entretenir. Chez vous, j'imagine que les distances
sont très importantes. Puis, la redistribution de ce fonds-là -
j'imagine bien qu'il va y avoir des critères - est-ce que ça va
être basé sur le nombre de membres, sur le kilométrage,
sur... Je ne connais pas les finances de ces clubs-là. Comment ça
va fonctionner?
M. Blackburn: Bien, il y avait déjà des
critères qui existaient, mais je peux vous dire que la
fédération va être associée de façon beaucoup
plus étroite à l'établissement de ces nouveaux
critères qui vont tenir compte de ces éléments, entre
autres, du nombre de sentiers ou des distances ainsi que du nombre de membres
à l'intérieur d'un club. Ces critères vont être
établis en collaboration avec la fédération pour pouvoir
redistribuer cette enveloppe d'argent qui sera disponible à ce
moment-là.
Mme Juneau: Est-ce que le fonds, lui, va être remis
à la fédération, puis la fédération, elle,
va... Si j'ai bien compris, c'est la fédération qui va vous
proposer une façon de redistribuer. Est-ce que ça veut dire que
le fonds va aller à la fédération?
M. Blackburn: Le ministère va demeurer le responsable de
la gestion du fonds, mais ce qu'il va faire, c'est que cette gestion va se
faire en étroite collaboration, et les fonds ramassés seront des
fonds dédiés à l'entretien des sentiers et à
l'achat de surfaceuses. Il n'est pas question de dire qu'on va utiliser ces
fonds-là à d'autres fins, et c'est ça qui est important.
Mais la fédération va être associée de façon
très étroite à la gestion du fonds.
Conseils régionaux de loisir
Mme Juneau: O.K. Ça va. Je voudrais vous parler aussi des
conseils régionaux de loisir. Ça, c'est un item important, je
pense. Le budget qui est alloué aux conseils régionaux de loisir
est de 3 564 000 $, pour l'exercice 1992-1993. En comparaison avec
l'année dernière, il s'agit d'une indexation de 2 %, soit
l'indice des prix à la consommation, qui était de 1,9 % en
février 1991 et février 1992. Au cours de la dernière
année, le ministère a procédé à une
révision de la politique de financement des conseils régionaux.
On a également procédé à une consultation des
municipalités du Québec via le Regroupement
québécois du loisir municipal, les conseils régionaux de
loisir. Est-ce que le ministre peut nous dire comment se déroule la
révision de la politique de financement des conseils régionaux de
loisir? Y a-t-il eu quelque chose de défini? Est-ce que vous avez eu une
orientation de prise? Comment ça va fonctionner?
M. Blackburn: Mme la Présidente, on a soumis ce
projet-là, le 20 février dernier, là, pour l'ensemble des
CRL D'abord, le projet va avoir, effectivement, entre autres, quatre
éléments qui vont demeurer au niveau du statu quo, au niveau de
la nouvelle politique. D'abord, cette enveloppe par région, une
enveloppe par région, mais il pourrait y avoir aussi possibilité
de plusieurs chèques, comme par exemple, dans la
Montérégie. D'abord, on a choisi d'accepter d'avoir trois
chèques, mais d'avoir une enveloppe par région. Le taux
d'autofinancement va demeu-
rer à 40 %. La politique, elle, est pour trois ans, et cette
enveloppe budgétaire, pour l'ensemble des CRL, est conservée.
Ça, c'est les trois éléments du statu quo.
Les trois éléments de changement, ça va être
l'amélioration de la variable de membership, le nombre de membres, les
cotisations payées. Vous savez, puis on a des statistiques qu'on peut
vous faire valoir comme démonstration, que, par exemple, des CRL, pour
certaines régions, ont beaucoup plus une participation importante au
niveau de l'autofinancement de la part des municipalités que d'autres.
Alors, donc, ça va être un des éléments qu'il va y
avoir au niveau des changements, tenir compte de cette cotisation qui sera
payée, cette meilleure équité pour les régions
éloignées, entre autres, pour la Côte-Nord et la
Gaspésie, et cette desserte des municipalités du Nord, à
travers des subventions pour les territoires des municipalités
nordiques. On a déjà eu beaucoup de ces représentations
des CRL depuis février, et cela, jusqu'à la semaine
dernière. Le projet des normes a été soumis pour
approbation et chaque CRL va connaître le projet sur iequel on chemine au
début de la semaine prochaine.
Mme Juneau: Pour le programme de financement, est-ce que leur
montant va être toujours de 3 383 266 $?
M. Blackburn: On a conservé la même enveloppe.
Mme Juneau: Vous avez conservé la même
enveloppe?
M. Blackburn: Oui. (12 heures)
Mme Juneau: Et les 105 735 $ pour leur organisme de regroupement,
est-ce que c'est la même aussi?
M. Blackburn: ii n'y a pas eu de changement non plus.
Mme Juneau: II n'y a pas eu de changement. Bon. Est-ce que vous
pouvez nous donner une garantie qu'il s'engagera à injecter des
ressources additionnelles, à ne pas utiliser l'enveloppe des CRL, si
jamais il décidait de reconnaître et de subventionner des
organismes de la région de Montréal, de Laval qui joueraient un
rôle semblable à celui du CRL? Est-ce que vous êtes en
mesure de vous engager qu'il n'y aura pas de remplacement à titre
d'organismes qui seraient subventionnés à la place du CRL?
M. Blackburn: Selon les informations que j'ai, Mme la
Présidente, de l'étude qui a été faite pour doter
les municipalités de Montréal, de Laval et de la Rive-Sud,
semble-t-il que les conclusions de l'étude, c'a été que
les CRL ne seraient pas le type de modèle qui devrait être
apporté. Semble-t-il que les municipalités, ce qui a
été conclu, dans le fond, c'est que les municipalités
étaient encore les meilleures instances, si on veut, pour donner la
prestation de services au niveau de l'organisation des loisirs. Donc, il n'est
pas question, actuellement, de dire qu'il y aurait une subdivision de
l'enveloppe parce que, effectivement, ce n'est pas dans les projets que les CRL
soient installés sur le territoire de Montréal, de Laval et de la
Rive-Sud.
Mme Juneau: Les municipalités...
M. Blackburn: Pas la Rive-Sud... Montréal et Laval. La
Rive-Sud, ils sont déjà là.
Mme Juneau: Les régions nordiques, eux autres. Vous en
avez parlé un petit peu tout à l'heure. Pouvez-vous... Vont-elles
avoir un budget spécial pour elles, qui ne sera pas pris à
l'intérieur de l'enveloppe des CRL que vous nous avez
mentionnée?
M. Blackburn: Donc, il y avait deux CRL régionaux, Mme la
Présidente, qui donnaient déjà des services au niveau des
territoires nordiques. Comme ces services-là ne seront plus
donnés par ces CRL, l'enveloppe de 15 000 $ sera prise à
l'intérieur de l'enveloppe pour les territoires nordiques.
Mme Juneau: Ça va être pris à
l'intérieur de l'enveloppe dont vous nous avez parlé tout
à l'heure?
M. Blackburn: oui, parce que, dans le fond, les services qu'ils
donnaient, ils n'auront plus à les donner. ça fait que ça
diminue d'autant leurs dépenses.
Mme Juneau: Oui, mais comme ils n'ont pas eu d'indexation eux
autres non plus, presque pas... C'est 2 %, je pense, cette année, qu'il
y a d'indexation, et là vous allez prendre à l'intérieur
de ça les 15 000 $.
M. Blackburn: C'est 15 000 $, mais ils vont donner moins de
services. Donc, il n'y a pas d'iniquité pour eux en termes de CRL C'est
vraiment une question de dire: Vous ne donnez plus le service. Donc, c'est de
15 000 $ que le CRL du territoire nordique va avoir besoin pour être
capable de donner cette prestation. C'est donc normal qu'à
l'intérieur de cette enveloppe on prenne ces 15 000 $là.
Mme Juneau: Les 15 000 $ dont vous parlez, c'était pris
à l'intérieur des enveloppes...
M. Blackburn: De deux CRL, qui étaient ceux du
Saguenay-Lac-Saint-Jean et de l'Abitibi-Témiscamingue, exactement.
Mme Juneau: Ça fait que ça veut dire...
M. Blackburn: il y en a un qui va diminuer de 8000 $ et l'autre
de 7000 $ ou à peu près.
Une voix: C'est ça. M. Blackburn: C'est
ça.
Mme Juneau: Dans la perspective de votre nouvelle politique sur
le développement régional, pouvez-vous nous garantir que le MLCP
conservera son lien permanent en région en maintenant son soutien
financier aux CRL pour les prochaines années?
M. Blackburn: C'est une politique de trois ans.
Mme Juneau: De trois ans?
M. Blackburn: Bon, alors, c'est ça. Ça vient
confirmer, effectivement, que les CRL, au niveau de l'enveloppe, ne seront pas
affectés tant au niveau de la fédération que de chacun des
CRL
Mme Juneau: est-ce que les subventions vont venir de votre
ministère ou si ça va être destiné... vous savez,
les nouvelles choses de m. picotte.
M. Blackburn: Oui. La politique de développement
régional.
Mme Juneau: C'est ça.
M. Blackburn: II y a des discussions qui se font actuellement,
mais je dois vous avouer qu'il n'y a pas grand-chose d'avancé
là-dedans, à ce chapitre. Ce qui est surtout important, c'est de
confirmer que les deux éléments sont conservés,
l'enveloppe pour chacun des CRL et l'enveloppe pour la fédération
des CRL. Je pense que...
Mme Juneau: Mais est-ce que ça va passer obligatoirement
par...
M. Blackburn: Pas nécessairement. On a jusqu'à la
fin... Vous savez, chacun des ministères, dans cette politique de
développement régional, est appelé à questionner ce
qui pourrait être effectivement mis à l'intérieur de cette
enveloppe, On a jusqu'à la fin de septembre 1992. On est actuellement au
stade de ces discussions très, très informelles, mais il n'y a
vraiment aucune orientation ni non plus aucune décision de prise
à quel que niveau que ce soit, à ce chapitre en particulier.
Mme Juneau: Y a-t-il des inquiétudes à ce qu'un
montant d'argent qui provient du MLCP soit diminué de la part des
enveloppes budgétaires des CRL et donné à la
création de nou- veaux organismes de M. Picotte, de conseil
régional de développement?
M. Blackburn: Je viens juste de vous dire, vous savez, que cette
politique de reconnaissance et de financement qu'on vient de conclure est pour
une période de trois ans...
Mme Juneau: Trois ans. Comme ça, ça ne toucherait
pas...
M. Blackburn: Donc...
Mme Juneau: ...pour trois ans.
M. Blackburn: ...ça ne touchera pas l'enveloppe des CRL au
niveau de chacune des régions, ni non plus l'enveloppe de la
CORLQ...
Mme Juneau: O.K.
M. Blackburn: ...ce qui peut arriver, c'est que si, à
quelque part, il y avait une gestion de l'enveloppe autrement, ou
différente, ça pourrait être... Mais, actuellement, c'est
vraiment au stade très, très préliminaire des
discussions.
Mme Juneau: Connaissez-vous le montant d'argent qui sera
transféré aux organismes régionaux de votre
ministère? Concertation.
M. Blackburn: Qu'on pourrait peut-être
éventuellement transférer? Non, on n'a pas... C'est comme je vous
disais, tout à l'heure, c'est qu'on a, Mme la Présidente, d'ici
la fin de septembre 1992...
Mme Juneau: Oui, mais c'est fait, ça.
M. Blackburn: oui, mais on a encore quand même du temps
devant nous et c'est ce qu'on regarde. puis ce n'est pas dit qu'en septembre
1992 on pourra établir définitivement une enveloppe. il faut
regarder des implications de telle délégation d'enveloppes. et
ça, c'est extrêmement important. donc...
Mme Juneau: Est-ce que ce serait mis en application dès le
prochain budget, ça, le 1 er avril, l'année prochaine?
M. Blackburn: II pourrait arriver que, effectivement, il y ait
des délégations d'enveloppes, mais qui pourraient se faire sur
une période de temps, mais encore là, Mme la
députée de Johnson et Mme la Présidente, c'est trop
tôt pour vous dire...
Mme Juneau: C'est hypothétique.
M. Blackburn: C'est très, très hypothétique.
On n'est vraiment pas rendus à ce niveau, mais d'aucune
façon.
Mme Juneau: Puis vous, comme... Qu'est-ce que vous pensez, vous,
personnellement, de ça? Est-ce que vous croyez que ça pourrait
être fait comme ça, puis est-ce que vous seriez bien avec une
décision comme celle-là?
M. Blackburn: II pourrait arriver... Parce qu'il y a quand
même une volonté et une demande, de la part des MRC, des
municipalités, des unions, d'avoir une plus grande participation
à la gestion de certaines enveloppes. Puis, quand on connaît cette
politique, cette nouvelle politique du développement régional de
mon collègue, M. Picotte, qui est extrêmement intéressante
et qui va dans le sens de ce qui est demandé par l'ensemble de ces
intervenants, on ne peut pas faire autrement que d'être très
attentif à ce qui pourrait être fait, mais c'est toujours dans le
sens d'une démarche, je dirais, de répondre à des attentes
et à des besoins. Ce que, moi, je suis, c'est tout à fait en
accord et, étant donné que je suis quand même un de ceux
qui croient au développement des régions par et pour les
régions, je ne peux pas faire autrement que d'être là pour
écouter la concertation, cette volonté de concertation de chacun
des milieux et, particulièrement, des milieux régionaux.
Jeux du Québec
Mme Juneau: Maintenant, on va passer aux Jeux du Québec,
parce que là, tout à l'heure... On en a parlé, vous en
avez parlé, dans votre discours d'ouverture. Vous avez dit qu'il y avait
un ajout de 50 000 $ au niveau du transport des athlètes, mais, tel
qu'on en a déjà discuté auparavant, c'est que, compte tenu
du choix, et je ne vous dis pas que le choix n'est pas un bon choix, je pense
que c'est important que nos régions puissent offrir les finales des Jeux
du Québec, et le choix de Baie-Comeau et de la Gaspésie est
très bien pour les Jeux d'hiver et d'été.
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Juneau: Je trouve ça très bien qu'il y ait ce
choix-là. Je vous le dis. Ce sont de beaux coins du Québec, puis
je trouve ça intéressant qu'on ait choisi ça, et je suis
très contente pour ceux qui vont recevoir nos jeunes athlètes,
sauf que ça a un coût pour le transport de nos athlètes.
L'information que j'avais reçue de la CORLQ et de Sports-Québec,
c'est que le coût réel était de 418 000 $ pour le transport
des athlètes pour les Jeux d'été et d'hiver. Et puis, le
montant de la subvention pour la finale, c'était de 245 000 $.
Même si on ajoute les 50 000 $ dont vous nous avez fait part dans votre
discours d'ouverture, c'est qu'on n'arrive pas encore au taux réel des
besoins que nos jeunes ont pour...
Puis ce qui m'inquiète- je vous en ai fait part, d'ailleurs -
c'est que les familles à faibles revenus, qui ont peut-être deux
athlètes dans la même famille, ne seront pas en mesure de payer le
coût du transport. J'ai demandé à des gens de l'Estrie -
c'est ma région - ça fait que j'ai demandé aux gens de
l'Estrie combien il en coûterait pour un athlète. Là, je ne
compte pas les 50 000 $ que vous nous avez annoncés aujourd'hui. Je
partais de la prémisse, des chiffres qu'on avait avant, puis ils me
disaient que ça coûterait 100 $ par athlète, en partant de
l'Estrie, pour se rendre aux Jeux à Baie-Comeau ou en Gaspésie.
Donc, j'ai fait le calcul rapide, et bien des familles n'auront pas la
possibilité d'envoyer leurs jeunes à la finale des Jeux du
Québec, et je trouve ça malheureux. Je sais que les Jeux du
Québec, pour vous, occupent une place importante. Vous l'avez dit
à plusieurs reprises. Parce que si on veut avoir des athlètes qui
vont performer plus tard, aux jeux internationaux, il faut qu'on leur donne la
chance de commencer à quelque part. Puis j'aimerais ça voir ce
que vous avez à dire là-dessus. (12 h 10)
M. Blackburn: Alors, je reconnais là, Mme la
Présidente, la préoccupation de la députée de
Johnson par rapport aux Jeux du Québec, puis je pense que c'est
extrêmement important de souligner comme on est tout à fart en
accord avec l'importance de la tenue de ces jeux pour deux raisons, je dirais,
sur lesquelles on se comprend très bien.
La première, bien sûr, permettre à des jeunes de
participer à des activités de compétition. Même si
c'est vraiment de la participation, on a eu l'occasion... et j'avais encore, il
y a quelque temps, l'occasion de participer à une activité
où des athlètes qui font des performances internationales,
actuellement, me disaient que, même s'ils performaient, au plan
international, dans des activités différentes de celles dans
lesquelles ils avaient participé lors des Jeux du Québec, leur
passage ou le souvenir qu'ils avaient de leur participation aux Jeux du
Québec avait été très intéressant et
même ça pourrait être, à quelque part, pour eux, un
élément qui leur a permis de choisir...
Mme Juneau: Déclencheur.
M. Blackburn: ...déclencheur, qui leur a permis
effectivement d'être des gens dont on est très fiers au plan
international. Alors, je pense que ces éléments-là, au
niveau des Jeux du Québec, sont extrêmement importants. Il faut
donc qu'on maintienne cette grande accessibilité de la participation des
jeunes du Québec.
L'autre élément, c'est aussi de fournir... Et ça,
c'est important pour le député de Saguenay, qui est bien fier que
ça aille dans sa région pour une partie de la tenue des Jeux, qui
vont être ceux des Jeux d'hiver, qui vont se tenir à Baie-Comeau.
Je pense que c'est important de
dire qu'il faut aussi permettre l'accessibilité des
municipalités, même éloignées, à la tenue,
à la possibilité de tenir des jeux. Je pense qu'on ne doit pas...
Surtout, on doit éviter à tout prix de faire que des jeux ne
puissent se tenir que dans des régions très, très
périphériques ou près des grands centres. Je pense
qu'à ce moment-là on aurait manqué royalement le bateau.
Ça nous met quand même dans une question ou dans une situation
où il faut qu'on tienne compte des réalités dans
lesquelles on est au niveau budgétaire, puis de quelle façon on
pourrait maintenir ces deux éléments d'accessibilité des
jeunes à la participation et, bien sûr, des municipalités,
sans freiner un ou l'autre des deux éléments.
Vous parliez, tout à l'heure, que, pour l'évaluation qui
était faite, par exemple, de votre région pour des jeunes qui
pourraient partir de la région de Sherbrooke pour aller à
Baie-Comeau, on évaluait ça à 100 $. Moi, j'ai
établi et j'ai eu l'occasion de rencontrer, parce que tout à
l'heure, je vous faisais... Vous avez mentionné que je vous avais
répondu, en Chambre, que je rencontrais M. Jacques Hamel, le
président de Sports-Québec, justement l'après-midi
où vous m'avez posé cette question et où on avait convenu
d'une... à travers les discussions, qu'à quelque part il serait
peut-être intéressant et important de mettre un ticket de frais
qui pourrait être... pour nous permettre de maintenir cette
accessibilité acceptable par les jeunes.
Ce que j'ai, moi, convenu avec les gens, c'est que le montant ne devrait
pas excéder 25 $. La raison pour laquelle j'en arrive à ce
chiffre, c'est que 25 $, ce n'est quand même un montant trop
élevé et, l'autre élément important, c'est que
déjà plusieurs CRL régionaux, pour l'organisation de CRL
ou de compétitions régionales, chargeaient un montant de 25 $ et
même jusqu'à 50 $. Donc, c'est accepter le principe qu'à
quelque part il y a une certaine tarification pour pouvoir maintenir la tenue
de ces jeux. Donc, l'élément important, c'est que les 25 $ sont
un des éléments qui pourraient permettre le financement du
transport.
Ce que j'ai demandé, c'est: Qui pourrait s'associer, maintenant,
en dehors? Parce que, entre 100 $ et 25 $, il manque 75 $. Qui pourrait
maintenant s'associer à la recherche de formules de fonds qui nous
permettraient de financer la balance? C'est là qu'on a regardé
différents partenaires et la fondation, entre autres, de la tenue des
Jeux du Québec est un élément qui pourrait être
concerné. La création d'un fonds régional... Vous savez,
quand même les Jeux se tiennent à Baie-Comeau ou à
Gaspé, cette année, c'est évident que le fonds qu'on aura,
il ne sera pas possible de... On ne pourra pas dégager de sommes
d'argent. Mais le fonds qu'on pourrait éventuellement... lors de la
tenue de jeux dans des régions beaucoup plus près des grands
centres, le même montant d'argent serait tarrfié, ce qui veut dire
qu'à ce moment-là on pourrait créer un fonds qui
permettrait justement cette alternative de la tenue des Jeux dans toutes les
régions du Québec. Alors, ça, ce seraient des
éléments sur lesquels, actuellement... On regarde de quelle
façon on peut suffire à combler les besoins qui sont actuellement
autour d'une table pour faire partie, justement, de cette discussion.
Mme Juneau: Deux questions. Vous me parlez d'un fonds.
D'où proviendraient les sommes d'argent de ce fonds-là? De quelle
façon? Deuxième question, c'est qu'anciennement les
municipalités qui recevaient les Jeux du Québec... Vous vous
souvenez qu'il y avait... Ils se servaient des gros PADEL pour de
l'équipement. Là, on n'a plus ça, on n'a plus l'argent
pour les gros équipements. Donc, ça, c'est encore un manque
à gagner vis-à-vis des municipalités qui auront les Jeux
du Québec.
M. Blackburn: Mais il reste quand même, Mme la
Présidente, dans l'enveloppe de la tenue des Jeux du Québec,
qu'il y a une enveloppe spécifique, au niveau des immobilisations, qui
peut aller jusqu'à un montant de 900 000 $. Donc, cette partie-là
n'est pas affectée par... C'est une enveloppe spécifique pour
maintenir...
Mme Juneau: Les Jeux du Québec.
M. Blackburn: ...cette possibilité de tenir des jeux au
niveau des immobilisations. L'autre élément qu'on peut... qu'on
se doit d'ajouter, vous savez, quand on... Par exemple, des jeunes
décident de participer à quelque tournoi que ce soit à
travers le Québec. Il y a, bien sûr, des frais qui sont
inhérents à ça. Donc, je pense que c'est important. Si on
avait décidé de créer ce fonds dont on parle aujourd'hui,
lors de la dernière des Jeux à Laval, on aurait
déjà un fonds, là. Il va y avoir un montant de 35 000 $,
quand même, qui est un résidu du montant des Jeux de Laval...
Mme Juneau: Ah oui!
M. Blackburn: ...qu'on avait mis au niveau du ministère,
qui va demeurer dans ce fonds-là. 35 000 $, plus le fonds de la
fondation, plus une participation, bien sûr, du ministère, et ces
jeunes qui vont participer à une partie d'une tarification
maximum...
Mme Juneau: De 25 $.
M. Blackburn: ...de 25 $ vont nous permettre d'arriver à
trouver les fonds nécessaires au financement du transport pour les Jeux
de Gaspé et de Baie-Comeau.
Mme Juneau: Mon collègue a une question, là. Je
vais revenir.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Je pense que, M. le ministre, on avait tous les deux
la même philosophie là-dessus. Lorsqu'une ville accepte d'avoir
les Jeux, moi, j'ai toujours été contre que la ville en profite
pour se doter d'équipements qu'elle n'a pas. La ville, lorsqu'elle
accepte les Jeux, elle doit avoir tous les équipements
nécessaires. Je ne dis pas que, dans votre fonds, il n'y a pas certains
réaménagements parce qu'il y a quand même des sports qui ne
sont pas standards, comme on dit, qui ne sont pas pratiqués tous les
jours. J'en conviens fort bien. La preuve, en fin de semaine, on reçoit,
à Baie-Comeau... je vais à l'ouverture des championnats des
poids... des gros bras.
Une voix: L'haltérophilie.
M. Maltais: L'haltérophilie. Bon! On a fait acheter un
équipement par la ville parce qu'il va servir également aux Jeux
du Québec, une espèce de tapis. Moi, je ne connais pas ça,
ces bébelles-là, mais en tout cas. C'est évident que la
ville va demeurer avec cet équipement-là. Dans d'autres temps,
elle pourra recevoir d'autres championnats. Ça, dans un fonds de 900 000
$, je pense que c'est correct. Mais, moi, j'ai toujours dit aux villes et j'ai
toujours dit à la ville... On vient de tenir des jeux à
Forestville, des jeux régionaux, puis la condition, c'est que vous
preniez les jeux avec les équipements que vous avez, puis foutez-nous la
paix.
On parlait du transport tantôt. Mme la députée de
Johnson disait, par exemple... Je vais vous donner un exemple. Partir de
l'Estrie pour venir à Baie-Comeau, 100 $, c'est une aubaine pour moi.
Alors que j'avais une équipe de volleyball qui nous venait de
Blanc-Sablon, de Forestville, c'était 896 $ de ticket d'avion par
enfant. Et là tu ne t'en viens pas en avion, tu t'en viens en chien. Il
y a deux sortes de transport, l'hiver: le chien et l'avion. Le chien, ça
aurait pris trois semaines; l'avion, ça a pris quatre heures. Alors,
lorsqu'on doit faire face à des coûts de transport comme ça
dans notre propre région, moi, je suis sûr que ça va
coûter plus cher aux Jeux du Québec, savez-vous. Ils proviennent
de ma région pour aller à Baie-Comeau.
Quand je répétais, Mme la députée... tout
à l'heure, on parlait de 100 $ pour un athlète de l'Estrie pour
venir à Baie-Comeau. C'est une aubaine parce que moi, dans ma propre
région, j'ai des enfants pour qui il faut débourser 400 $ ou 500
$, 1000 $ de billets d'avion. Dans ma propre région, là. C'est
toujours chez nous. Quand tu pars de Fermont, de Blanc-Sablon, de Natashquan,
bon, ça, c'est à l'intérieur de notre propre
région. 100 $, moi, ça ne me fait pas peur parce que savez-vous
ce qu'on demande aux parents, nous? 50 % du transport. 50 % de 800 $, ça
fait 400 $. c'est de l'argent, ça. on vient de tenir des finales
régionales. j'avais un budget de transport de 15 000 $ qui a tout
passé. c'est inter-canadien qui a ramassé le
«jackpot». on l'a passé en billets d'avion
spécifiquement.
Ce que je disais aussi à M. le ministre, c'est que les villes,
lorsqu'elles acceptent les Jeux, il faut qu'il y ait les équipements sur
place nécessaires. Dans le fonds de 900 000 $, moi, je vois beaucoup
plus ça pour réaménager ou s'équiper de certains
équipements spécifiques pour certains sports qui ne sont pas
courants dans nos régions. Je ne connais pas tous les sports, mais, au
niveau des piscines, au niveau des gymnases, des arenas, des clubs de ski, on a
tout ce qu'il faut, sauf qu'il y a peut-être de l'argent qui va servir
à réaménager pour des sports bien spécifiques.
Ça, c'est correct.
Les villes, il va falloir toujours, quand elles pensent demander les
Jeux du Québec, que leur inventaire n'ait pas de coûts
additionnels au ministère parce que, moi, je ne suis pas pour
créer un petit parc olympique dans chacune des villes qui va avoir les
Jeux du Québec. Ça n'a pas de bon sens. On a déjà
les équipements sur place, et ça se partage entre villes. Nous
autres, à Baie-Comeau, la ville de Forestville va desservir certains
sports; d'autres villes vont par-ticiper, Sept-îles également.
Alors, c'est à Baie-Comeau qu'est le coeur, mais on se sert de tous les
équipements qu'on a, et ceux qu'on n'a pas dans notre ville, la ville
voisine peut les avoir et ça va se faire.
Mme Juneau: Mme la Présidente, est-ce que je peux poser
une question...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, allez-y. (12 h
20)
Mme Juneau:... sur ce que le député vient de dire?
Lui, il dit que ça coûte 700 $ ou 800 $, supposons, pour un billet
d'avion. À ce moment-là, ce que je vous ai dit, tout à
l'heure, les gens à faibles revenus, comment ils font pour... Ça
ne se trouve pas à éliminer les gens qui n'ont pas un gagne assez
important pour payer ça, parce qu'il y en a des familles qui n'ont pas
de travail, puis elles sont sur l'aide sociale...
M. Maltais: Là-dessus, là, le CRL...
Mme Juneau: Qu'est-ce que vous faites, à ce moment...
M. Maltais:... joue un rôle important. Celui qui recrute
les athlètes, chez nous, nos CRL, c'est d'ailleurs un des plus vieux
bonhommes des Jeux du Québec, Rodrigue Simard. Tout le monde le
connaît. Ils l'appellent Mathusalem, là, parce que je pense qu'il
existe depuis les Jeux du Québec. C'est qu'on fait recruter des
jeunes,
bien sûr. L'argent, vous avez raison dans 90 % des cas. Les 200 $
ou les 400 $, ils ne les ont pas, sauf qu'on a une espèce de petite
fondation régionale, comme le ministre parle, là - ça fait
longtemps que ça existe chez nous - et cette fondation-là sert
uniquement pour le transport des athlètes pour les jeux régionaux
et des athlètes d'élite aussi. On a cinq fondations: vous avez la
Fondation André Fortier, vous en avez... En tout cas, on ne vous les
énumérera pas. Cet argent-là, il sert uniquement au
transport des athlètes.
Prenez une petite fille qui a besoin de cours d'appoint en patinage
artistique à Montréal. Le billet d'avion, c'est 578 $, plus la
chambre. Il faut quasiment que tu envoies sa mère avec. Une petite fille
de huit ans, tu ne la lâches pas toute seule à Montréal.
Bon, alors, chaque voyage, là, il faut que tu considères que
ça lui coûte 1500 $ à 2000 $. Alors, ces
fondations-là servent uniquement à ça. Puis, dans notre
budget discrétionnaire qu'on a, moi, il y en a 50 % qui passent pour le
fonctionnement des athlètes.
M. Blackburn: Alors, Mme la Présidente, je pense que ce
que M. le député de Saguenay vient de souligner comme important,
c'est qu'il y a des principes comme... On parle de l'accessibilité. Le
montant de 25 $, dans le fond, est marginal par rapport à un jeune qui
va aller participer à des compétitions des Jeux du Québec.
Ce qui est surtout important, c'est que tous les jeunes vont y participer,
à ce montant de 25 $. Ça fait que, si tu as 3500 jeunes, par
exemple, qui participent à la tenue des Jeux, ça veut dire que
c'est un montant qui peut excéder les 80 000 $, 85 000 $, qui va aider
justement cette forme de création d'un fonds. Parce que quand on
arrivera dans des municipalités proches... comme si on avait eu ce
même fonds à Laval... On a eu un surplus de 35 000 $ qui n'a pas
été dépensé, parce que les Jeux se tenaient
à Laval, mais si on avait ajouté en plus cette participation de
25 $ de tous les jeunes aux Jeux de Laval, ça aurait créé
un fonds d'une centaine de mille piastres qui pourrait éventuellement
servir en addition, là, à la prochaine tenue des Jeux.
Mme Juneau: Dans votre réponse, tout à l'heure,
m'avez-vous dit qu'il y avait, à date, certains CRL qui chargeaient
déjà un montant, là? Disons que ce n'est pas neuf de cette
année. Pour les Jeux du Québec, j'entends.
M. Blackburn: Mais pour les compétitions
régionales.
Mme Juneau: Pour les compétitions régionales.
M. Blackburn: Pas au niveau provincial, au niveau
régional.
Mme Juneau: O.K.
M. Blackburn: À moins qu'ils prennent cet argent-là
au niveau provincial...
M. Maltais: Non, ils chargent tous. Prenez, par exemple, je ne le
sais pas, là... Je sais que, à Baie-Comeau, on ne fera pas de
surplus. On n'a pas d'entrées comme à Laval, là. Mais, aux
finales régionales, la ville de Forestville, elle a fait un surplus
financier de 15 000 $ qu'elle remet aux CRL, qui s'en va dans le fonds de
transport aux athlètes.
Mme Juneau: O.K.
M. Maltais: Alors, ça a coûté 15 000 $ de
transport, mais la ville, c'était une condition qu'elle remettait les
bénéfices parce que les Jeux du Québec, ce n'est pas une
entreprise pour faire de l'argent pour une ville. C'est supposé arriver
«break-even». Les 15 000 $ qu'elle a faits, elle les a
refilés aux CRL, sommes qui s'en vont dans le fonds pour le transport
des athlètes. L'an prochain, la finale a lieu à Fermont. Alors,
là, rien qu'en transport, c'est évalué à 45 000 $,
à l'intérieur de la région.
M. Blackburn: Alors, il y a des régionales, comme je
disais, qui chargent déjà pour les compétitions
régionales, et il y en avait deux qui en chargeaient déjà
pour les compétitions provinciales: c'étaient la région du
Lac-Saint-Louis et la région de la Mauricie.
Mme Juneau: Quand vous avez parlé, tout à l'heure,
des 900 000 $, à peu près, tu sais, pour
l'équipement...
M. Blackburn: Oui. C'est une enveloppe de 900 000 $ qui est
disponible pour des immobilisations. Ça ne veut pas dire
nécessairement qu'elle est dépensée. C'est comme...
Mme Juneau: O.K. Mais où on les retrouve? Dans quel item,
là-dedans?
M. Blackburn: Jeux du Québec. C'est une entente, Mme la
Présidente, qui existe et, lorsque les Jeux du Québec se
tiennent, il est reconnu, au Conseil du trésor, qu'on n'a qu'à
présenter la facture...
Mme Juneau: Ah!
M. Blackburn: ...pour les immobilisations en fonction de
normes.
Mme Juneau: Comme ça, c'est...
M. Blackburn: Mais c'est complètement en dehors de ce que
vous avez actuellement au niveau des crédits.
Mme Juneau: C'est en dehors de ça. O.K. Ça veut
dire que je ne le retrouve pas là-dessus.
M. Blackburn: C'en est une dépense extrabudgétaire,
comme on disait tout à l'heure, au début, là. C'en est
une.
Mme Juneau: O.K. Quels sont les critères pour ça?
Les gens présentent un plan d'ensemble, j'imagine? Comment ça
fonctionne, ça?
M. Blackburn: Ils présentent des projets dans lesquels il
pourrait y avoir des immobilisations. Je donne un exemple. À Laval,
cette année, ils ont présenté des projets pour, entre
autres, une piscine. C'est un montant de 657 000 $ qui a été
effectivement accepté comme immobilisation qui devait se faire à
l'intérieur des Jeux. C'est le montant total qui a été
d'ailleurs octroyé à Lavai pour les immobilisations. Pour dire
que c'est une enveloppe de 900 000 $, qui pourrait aller jusqu'à 900 000
$, mais il n'est pas question nécessairement de la dépenser si on
n'en a pas besoin.
Mme Juneau: Oui.
M. Blackburn: Parce qu'il faut bien rappeler, quand les
équipements sont en place, après la tenue des Jeux, il faut aussi
les soutenir. Donc, ça peut être des améliorations,
ça peut être aussi de nouveaux équipements, mais en tenant
compte d'une réalité qui est importante au niveau du support, par
la suite.
Mme Juneau: Non, ça va pour ça. On va aller au plus
pressant, parce que !e temps file.
M. Maltais: Les 900 000 $, est-ce qu'ils s'appliquent aux Jeux
d'été et d'hiver aussi? C'est 900...
M. Blackburn: Oui, par jeux, par jeux.
M. Maltais: Par jeux.
Mme Juneau: Par jeux.
M. Maltais: O.K.
Soutien au réseau d'hébergement
Mme Juneau: Bon. On va parler du soutien au réseau
d'hébergement. Les crédits alloués pour le soutien au
réseau d'hébergement sont de 3 557 300 $ cette année. Ce
programme n'a pas été indexé non plus cette année.
Avec cet argent, le ministère aide les camps de jeunes, les camps pour
personnes handicapées, les camps familiaux, les auberges de jeunesse. On
estime que ces deux catégories d'établissements ont reçu
400 000 personnes l'année dernière, au cours de la
dernière année, pour des séjours de plus d'une
journée. Un rapide calcul nous permet de constater que le
ministère a investi 8,50 $ pour chaque personne ayant
fréquenté ce type d'hébergement au cours de la
dernière année. On sait que la clientèle qui
fréquente ces établissements n'est pas très
fortunée, quand on parle de camps familiaux, tout ça. Je ne sais
pas s'il y en a sur votre territoire. J'en ai chez moi.
Il est donc surprenant que le budget ne soit pas indexé puisque,
dans ses priorités de 1990, le ministre se disait d'avis qu'il fallait
assurer l'accès premier aux activités de loisir aux moins
favorisés de la société. Alors, dans les informations
qu'on a reçues, on ne retrouve pas de distinction entre les camps de
jeunes et ceux pour jeunes handicapés. Est-ce que c'est à part,
ça? Vous avez parlé, tout à l'heure, d'une priorité
aux jeunes et d'une priorité aux personnes handicapées. Comment
on définit ça dans la ventilation de ce que vous nous avez
donné?
M. Blackburn: Alors, Mme la Présidente, au niveau de
l'aide, je pense qu'il est important de préciser qu'il y a deux
éléments: l'aide au fonctionnement, pour les camps de vacances,
et il y a aussi le financement de base, pour les 3000 nuitées et plus.
Donc, l'aide au fonctionnement...
Mme Juneau: Combien? Je n'ai pas compris. M. Blackburn:
Pardon?
Mme Juneau: Vous avez dit quoi? 3000 quoi? Je n'ai pas
compris.
M. Blackburn: Bon. Alors, là, je vais... C'est ça.
Il y a un financement de base pour les 3000 premières
nuitées.
Mme Juneau: Nuitées. O.K.
M. Blackburn: Oui. Parce qu'il y a trois catégories: les
jeunes, les familles et les handicapés. Alors, pour les 3000
premières nuitées, les jeunes reçoivent un montant de 11
000 $, 13 000 $ pour les familles et 22 000 $ pour les handicapés. Puis
là on ajoute un financement additionnel supplémentaire, bien
sûr, lorsqu'on dépasse ces 3000 nuitées: 3 $ pour les
jeunes, 5 $ pour les familles et 8 $ pour les handicapés. Ça,
c'est ce qu'on appelle l'aide au fonctionnement.
Mais il y a aussi l'autre élément important, dans ce
chapitre, qui est celui de l'aide aux immobilisations, pour les camps jeunesse,
et qui touche, en fait, deux parties. L'aide aux immobilisations, c'est pour la
mise aux normes, dans un premier temps, ça concerne tous les
établissements qui ont une capacité d'accueil de 10 personnes et
plus, que ça soit au niveau de la sécurité, de la
salubrité, de l'accessibilité aux personnes handicapées.
Le deuxième élément, c'est l'amélioration de la
qualité, qui concerne les éta-
blissements admissibles à l'aide au fonctionnement ainsi que les
auberges, pour travaux concernant, premièrement, les réparations
urgentes, la rénovation ou les agrandissements d'un bâtiment et la
construction nouvelle, ainsi que l'aménagement de routes ou terrains de
plages. L'aide maximale qui est offerte, en vertu de ce chapitre des
immobilisations, fixée à 80% en 1990-1991, pourra varier,
dès le 1er avril 1991, entre 40% et 75% des coûts admissibles en
fonction de la capacité de payer de l'organisme demandeur.
Il y a aussi un troisième élément qui s'ajoute
à ces deux-là: l'aide à la réalisation de plans
directeurs. C'est un montant qui passe de 10 000 $ à 12 000 $; le
maximum du financement, c'est 50%. le quatrième élément,
c'est l'aide au remboursement hypothécaire pour des gens qui ont
construit puis, à quelque part, qui ont des hypothèques.
Donc, pour les camps familiaux et les auberges, ce volet demeure
inchangé par rapport à ce qui existait. (12 h 30)
Mme Juneau: La mise aux normes des camps familiaux, ça
fait longtemps qu'on a commencé ça, cette mise aux normes. Est-ce
passablement avancé? Est-ce que ça tire sur la fin? Est-ce qu'il
y en a encore à faire dans les camps familiaux? Ça fait
longtemps. Ça fait quatre ou cinq ans. Ça fait longtemps de
ça.
M. Blackburn: on en a fait... ce que m. le sous-ministre
mentionne, c'est que, effectivement, 11 y avait de gros besoins. il y a eu
gros, gros de travail de réalisé, mais il en reste encore
à faire d'importants...
Mme Juneau: Beaucoup?
M. Blackburn: On parle encore pour quatre ou cinq ans au moins,
pour en arriver...
Mme Juneau: Est-ce que vous avez en tête un montant qui
pourrait chiffrer, pour ces quatre ou cinq ans-là, le besoin pour la
mise aux normes...
M. Blackburn: Si on maintient le même montant
budgétaire que nous avons cette année, c'est de l'ordre de...
Une voix: La mise aux normes, sur 3 700 000 $, il y en a 1 000
000 $... Bon an, mal an, c'est à peu près 1 700 000 $ par
année.
Mme Juneau: De mise aux normes?
M. Blackburn: C'est presque la moitié du montant de
l'argent qui va dans le fonds pour la mise aux normes des camps.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse. il est
12 h 30. La commission...
Mme Juneau: On a commencé à commencé
à 9 h 40, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): De toute
façon, on la reprendra peut-être cet après-midi. Mais, dans
le moment, il y a des obligations pour chacun des députés et le
mandat, c'est de finir à 12 h 30, à moins qu'il y ait
consentement pour prolonger.
Mme Juneau: C'est parce qu'on a commencé à 9 h 40.
Moi, ça ne me fait rien, si on le reprend. C'est parce que, cet
après-midi, ça va peut-être urger davantage, parce que le
ministre n'a pas terminé avec le loisir. Il continue avec la faune
après ça?
M. Blackburn: On continue une heure ensemble.
Mme Juneau: Oui, on a une heure cet après-midi. Est-ce
qu'on pourrait prendre...
M. Blackburn: Et, après ça, on embarque... Des
voix:...
Mme Juneau: Pardon? Bon, bien, moi... En tout cas, si on peut
commencer un petit peu avant 15 heures, selon...
M. Blackburn: Est-ce qu'il était prévu de
commencer...
La Présidente (Mme Bélanger): Avant 15 heures,
c'est assez difficile mais, au moins, que tout le monde se rende pour 15
heures.
M. Blackburn: À quelle heure qu'on commençait cet
après-midi? 15 heures?
La Présidente (Mme Bélanger): Après la
période de questions, évidemment.
M. Blackburn: Après la période de questions.
Ça veut dire qu'on ne commencera pas beaucoup avant 15 h 30.
La Présidente (Mme Bélanger): La période de
questions ne finit jamais avant 15 heures.
M. Maltais: On donnera 10 minutes de plus cet
après-là, parce que, là, on va tout débalancer le
programme. Ça, ça ne dérange pas...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux, et j'aimerais faire remarquer aux membres de la commission
que, cet après-midi, on siégera au salon rouge.
(Suspension de la séance à 12 h 33)
(Reprisée 15 h 23)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements débute ses travaux. Le
mandat de la commission est de procéder à l'étude des
crédits budgétaires du ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche pour l'année financière 1992-1993. Cette
séance a pour mandat d'étudier les programmes 1 et 5 pour une
durée d'une heure, et une reprise de 10 minutes, et les programmes 2, 3
et 4 pour une durée de quatre heures.
Alors, au moment de la suspension des travaux, nous étions
à discuter du soutien au réseau d'hébergement. Je ne sais
pas si Mme la députée de Johnson avait fini son questionnement
sur ce sujet. Nous sommes au programme 1.
Mme Juneau: Non, Mme la Présidente. Mais j'ai eu une
demande du parti au pouvoir, puis, comme je suis un bon prince, je permettrais
au député de...
La Présidente (Mme Bélanger): Une bonne
princesse.
Mme Juneau: un bonne princesse, oui. je permettrais au
député de poser sa question pour lui donner la chance d'aller
à d'autres commissions.
M. Leclerc: Merci, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Taschereau.
M. Blackburn: Mme la Présidente, est-ce qu'on va revenir
sur les questions des camps familiaux?
La Présidente (Mme Bélanger): Soutien au
réseau d'hébergement.
Mme Juneau: Oui.
M. Blackburn: On va revenir là-dessus, parce que j'avais
des détails additionnels à vous donner pour compléter.
Mme Juneau: Ah oui! Je n'avais pas fini le questionnement.
M. Blackburn: O.K.
M. Leclerc: Je remercie la députée de Johnson de sa
condescendance, c'est parce qu'au même moment M. le ministre est au
courant qu'il y a une commission sur la main-d'oeuvre et la
sécurité du revenu.
Je voudrais parler, notamment, du service des communications du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Il y a deux
choses qui sont arrivées au cours de l'année que je voudrais
porter à l'attention du ministre. Ce n'est pas des choses graves. On a
reçu, à un moment donné, à nos bureaux, un
communiqué de votre ministère, M. le ministre, et je vous avoue
que la teneur m'a un peu surpris. Le titre c'était: «Le
bébé béluga n'a pu survivre». Et là on
faisait toute une chronique nécrologique de «Bob» le
bébé béluga. Moi, je vous avoue bien sincèrement,
là, que je ne vois pas l'à-propos que le ministère
communique à toute la province qu'il y a un béluga qui est mort
à quelque part. «En début de journée, son
état étant stable, on entretenait l'espoir de le transporter
à l'aquarium Shedd de Chicago qui dispose de tous les équipements
requis...»
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Taschereau, ça, c'est dans les programmes 2, 3
et 4. Ce n'est pas dans le programme 1.
Mme Juneau: Oui, c'est la faune, c'est tout de suite
après.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est la faune,
ça.
M. Leclerc: Non. Bien, en fait, c'est un principe
général, là, c'est le service des communications...
Mme Juneau: Non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, non. Ce
n'est pas elle qui est la critique, puis ce n'est pas ça qu'on discute
là.
Mme Juneau: C'est M. Morin. Ça commence après.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, c'est sur
loisir, et non pas sur pêche et chasse.
M. Leclerc: Oui, mais le service des communications, ça
comprend le loisir, la chasse et la pêche.
La Présidente (Mme Bélanger): Là, moi, un
béluga, je ne sais pas comment tu appelles ça, je pense que c'est
un poisson, ça, hein?
M. Leclerc: Oui, mais je n'en suis pas sur le béluga, j'en
suis sur le communiqué. Dites-moi quand je peux poser une question qui a
rapport au service des communications du ministère. À quel
programme je peux poser ça? Ce n'est pas le béluga,
là.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, là, le
service des communications...
M. Leclerc: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger); C'est à la
longueur du programme...
M. Blackburn: Ce serait dans le programme 4, au niveau de la
faune ou au niveau des opérations régionales. Là, on est
dans le programme 5. On commence à 16 heures, Jean, M. le
député de Taschereau.
M. Leclerc: Je n'ai pas d'objection, on va revenir. Je n'ai pas
d'objection.
Des voix:...
M. Leclerc: Quelle est votre décision, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, là, je
pense que ça irait dans le programme 4, d'après ce que je peux
voir: Direction, Soutien administratif, Implantation et Amélioration
d'équipement, Crédits permanents.
M. Leclerc: Le service des communications est dans quel
programme?
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas
spécifié.
M. Leclerc: Si ce n'est pas spécifié, on peut
peut-être le faire.
Une voix: II n'est pas spécifié. C'est
Aménagement, Loisir, Conservation de la faune...
M. Maltais: On pourra toujours arriver à ça dans la
section béluga.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Leclerc: Non, le béluga, ce n'est pas l'objet de mon...
L'objet de ma question, ce n'est pas le béluga, c'est l'à-propos
d'un communiqué pour nous dire qu'il y a un animal de mort. Je demande
simplement au ministre s'il pourrait s'assurer que le service des
communications nous évite des choses qui ne nous intéressent pas.
Bob, le béluga de l'aquarium... D'ailleurs, ce n'était pas le
béluga de l'aquarium, c'était un béluga qu'ils ont
ramassé à quelque part, qui était malade, à
l'aquarium. Puis de dire aux citoyens du Québec, avec les
problèmes qu'on a dans notre système hospitalier, qu'on
était prêts à payer pour le transporter à Chicago
pour le faire soigner, ça ne m'intéresse pas de savoir ça,
puis j'espère qu'on ne l'aurait pas fait. Je ne pense pas qu'on ait les
moyens comme société d'envoyer nos bélugas se faire
soigner à Chicago. On a de la misère dans nos salles d'urgence.
En tout cas, c'est un cas que j'ai trouvé comme ça. Je me dis:
Ça n'intéresse personne. Écoutez, on a jusqu'à
l'heure du décès: «II est décédé
à 15 h 35 cet après-midi après que son état se soit
soudainement dégradé.»
M. Maltais: Est-ce qu'ils ont donné la raison de la
mort?
M. Leclerc: En tout cas, ce n'est pas grave, là, mais il
me semble que le ministère a bien d'autres choses à communiquer
à la population que de lui dire que Bob, le béluga, est mort.
Moi, ça ne m'intéresse pas, puis j'imagine que ça
n'intéresse pas grand monde. Ce n'est pas la mission première du
ministère de nous faire savoir des choses comme ça. C'est mon
premier point, ce n'est pas très grave.
M. Blackburn: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Blackburn: Je pense bien que le député de
Taschereau peut bien avoir la prétention que lui, ça ne
l'intéressait peut-être pas, mais, on se souvient, dans le temps
il y avait eu une montée importante au niveau de la préoccupation
de la population par rapport à ça. Bien sûr, il
n'était pas question pour nous de payer ou de faire quoi que ce soit
pour le maintenir en santé. C'était une question de le donner.
C'était ça. Le béluga avait été
ramassé par des personnes et il y avait effectivement cette
préoccupation d'essayer de le maintenir en vie. L'aquarium étant
l'activité ou l'équipement qui pouvait le mieux s'en occuper, il
a été sollicité et, dès le départ, il s'en
est occupé. Il y a eu quand même une préoccupation
importante au niveau de la population et il y a eu aussi à cette
occasion, je pense que c'est important de le mentionner... (15 h 30)
Vous savez, quand on gère des équipements comme
ceux-là, ça a été une grande occasion pour beaucoup
de gens d'aller visiter l'aquarium et de voirTïrjssr-ewtFe chose que le
béluga. On soigne aussi d'autres espèces que le béluga. On
soigne des oiseaux de proie, des oiseaux qui sont, par exemple, frappés
par des automobiles ou qui, pour toutes sortes de raisons, subissent des
incidents. C'est une responsabilité qu'on assume déjà,
depuis pas mal de temps déjà, pour beaucoup d'autres
espèces d'animaux, c'est une responsabilité qui nous incombe.
Alors, le béluga a été très publicise. Le
ministère, à travers la voie des communications, a tenu bon
d'informer sur l'évolution de la situation.
M. Leclerc: Je comprends que vous ayez cru bon informer la
population de ça...
M. Blackburn: II n'y a pas eu de grosses dépenses
engagées là-dedans.
M. Leclerc: Non, non. Je vous le dis, je l'ai dit avant
même de commencer que ce n'était rien de grave, mais que je me
posais une question, à savoir: Pourquoi le gouvernement devait-il
an-
noncer ça? Il y a des Québécoises et des
Québécois qui meurent au Québec chaque jour, qui ont
été des grands citoyens et qui ont fait de très belles
choses, et le gouvernement n'envoie pas de chronique nécrologique comme
ça dans les journaux. Quand un animal meurt, c'est bien de valeur, je ne
crois pas que ce soit dans notre mandat, et je ne pense pas que les payeurs de
taxes nous élisent pour qu'on communique ça. C'est simplement
cela que je voulais porter à votre attention. Ce n'est pas plus grave
que ça.
M. Blackburn: Je prends bonne note des remarques du
député de Taschereau. On va suivre ça de très
près. Il y a quand même aussi à cette occasion... Vous
savez, on a une Semaine de la conservation de la faune qui se tient à
chaque année. À l'intérieur de cette semaine-là, on
souligne toujours des gestes qui sont posés par des gens, des citoyens
du Québec, des citoyennes, qui font des gestes extrêmement
importants pour la conservation de la faune. C'est quand même quelque
chose que nous faisons, il y a une préoccupation sociale importante
aujourd'hui. Mais je prends quand même bonne note de vos remarques.
M. Leclerc: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Mme la députée de Johnson.
Mme Juneau: Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je
souhaiterais revenir sur le soutien au réseau d'hébergement.
Lorsqu'on a quitté ce matin, le ministre me disait que, pour les quatre
à cinq prochaines années, nous aurions encore de l'argent
à appliquer sur la mise aux normes. La question que je veux savoir
là-dessus: Est-ce qu'après évaluation le ministre croit
que les camps familiaux, c'est appelé à demeurer, et aussi
à en ajouter à travers nos régions? Le fait est que
ça dessert une population très spéciale et, par
conséquent, c'est bien souvent la seule façon pour nos familles
pauvres de sortir des balconvilles. Est-ce que le ministre qualifie cette
façon, les camps familiaux, de très positive et est-ce qu'il a
l'intention de permettre l'établissement d'autres camps comme
ceux-là à travers nos régions?
M. Blackburn: Dans un premier temps, j'aimerais peut-être
profiter de l'occasion pour souligner le nombre de camps tant pour les
personnes que sont les jeunes et les handicapés, et les camps familiaux,
et peut-être aussi pour faire ressortir que, dans certaines
régions, par exemple, II n'y en a pas, de camps familiaux. Pour ce qui
est des camps pour jeunes, il y en a 79 sur le territoire du Québec;
pour ce qui est des camps pour personnes handicapées, c'est 12; et les
camps familiaux, 22. Là, j'ai des numéros de région, bien
sûr. Dans la région 06, il y en a 13; c'est la région de
Montréal. C'est là où est la plus grande densité de
camps familiaux au Québec. Pour les autres régions, H y en a 2
dans la région 03, 3 dans la région 04, 3 dans la région
05 et 1 dans la région 08. Ce que je veux juste ajouter
peut-être... C'est évident qu'il y a toujours une question
budgétaire, mais il y a aussi... Est-ce qu'il y a des demandes,
actuellement, d'installation ou de formation de nouveaux camps familiaux?
Une voix:...
M. Blackburn: Ce que nous avons comme choix, dans le fond, Mme la
députée de Johnson et Mme la Présidente, c'est qu'il y a
une enveloppe disponible pour l'ensemble des camps qui desservent les
différentes clientèles. Cette enveloppe n'a pas tendance à
augmenter; elle est maintenue au même niveau encore cette année.
Ce que ça fait, c'est qu'à quelque part H y a un choix. Le choix
qui est fait, c'est de maintenir ceux qui sont déjà en place et
de leur fournir les sommes d'argent dont ils ont besoin, effectivement.
Ce que je voulais juste ajouter, pour compléter une
réponse à une question que vous aviez posée ce matin par
rapport aux jeunes, aux personnes handicapées, c'est en termes de sommes
d'argent qui vont, par exemple, au niveau du fonctionnement ou des mises aux
normes. Pour ce qui est des jeunes, c'est 973 740 $ qui vont au niveau du
fonctionnement et 958 185 $ qui vont au niveau des mises aux normes et pour les
plans directeurs, les études. C'est donc un montant de 1 950 000 $ pour
les jeunes strictement. Pour ce qui est des personnes handicapées, le
montant total des deux programmes, c'est 521 000 $ et, pour les camps
familiaux, c'est, pour l'ensemble des investissements qui sont faits dans ce
secteur, 776 000 $. Donc, la préoccupation que vous souligniez ce matin,
au niveau des jeunes en particulier, est extrêmement importante. Je
pourrais peut-être ajouter qu'au niveau des jeunes il y a 150 000 $ qui
sont ajoutés aussi pour les auberges de jeunesse, ce qui fait, en tout
et partout, pour les jeunes, un montant d'environ 2 100 000 $.
Mme Juneau: les 430 000 $ de fonctionnement, les 430 300 $ pour
les camps familiaux, est-ce que ce montant est un montant qui a
été indexé dernièrement? par rapport aux
années antérieures, combien ça fait d'années que
c'est 430 000 $ au fonctionnement pour les camps familiaux?
M. Blackburn: Je peux dire, Mme la Présidente, à
Mme la députée de Johnson, que l'enveloppe a franchie, depuis
1986, entre autres... elle est partie de 523 000 $; elle est augmentée,
maintenant, à 761 000 $ pour les deux niveaux
d'intervention dans ce domaine. Seulement, par exemple, au niveau du
fonctionnement, elle est partie de 352 000 $ en 1986-1987 et elle est rendue
à 430 000 $ en 1991-1992. C'est donc la même enveloppe que l'an
passé, mais c'est 103 000 $ de plus que l'année 1988-1989.
Mme Juneau: Compte tenu que l'évaluation de ces
camps-là, c'est très positif, comme on l'expliquait tout à
l'heure, et comme c'est dans vos priorités aussi, est-ce que vous avez
l'intention d'ajouter un peu plus d'argent dans le fonctionnement de ces
camps?
M. Blackburn: Je dois vous avouer que, là...
Mme Juneau: Bien, peut-être pas pour cette année,
parce que, là, c'est les crédits...
M. Blackburn: ...on va vivre l'année 1991-1992,
c'est-à-dire 1991-1992 et, 1992-1993, ce sera une autre qu'on verra en
temps et lieu, dépendamment des disponibilités
budgétaires.
Mme Juneau: Mais c'est dans vos orientations?
M. Blackburn: Bien, c'est sûr que des organismes comme les
camps familiaux ou comme toutes les activités qui sont extrêmement
importantes se doivent d'être évalués au mérite.
Mais il y a aussi toute la dimension, à quelque part, importante des
disponibilités budgétaires et des possibilités pour nous
d'augmenter ces enveloppes pour chacune de nos activités qui sont tout
aussi importantes les unes que les autres. Bien sûr, celle des camps
familiaux est extrêmement majeure. Mais on verra - je vous le dis, Mme la
députée de Johnson - l'an prochain. On va franchir les
étapes une par une.
Mme Juneau: Mme la Présidente...
M. Blackburn: Peut-être, Mme la Présidente, je
pourrais ajouter, bien sûr, que quand on aura terminé ce fameux
plan de mises aux normes, ce programme que nous avons, ça pourrait
libérer des sommes d'argent pour en ajouter au niveau du fonctionnement.
Mais on est encore dans cette période où il y a encore beaucoup
d'argent à investir dans le programme et dans le volet mises aux normes
de beaucoup de camps familiaux qui en ont grandement besoin, de camps familiaux
et de camps de jeunes.
Athlètes en régions
éloignées
Mme Juneau: Ça va, Mme la Présidente. Je voudrais
vous lire, Mme la Présidente, une lettre qui a été
envoyée au ministre le 13 novembre 1991. Je pense qu'en la lisant vous
allez comprendre très bien. Et je n'ai pas eu de nouvelles
là-dessus. Je vais vous la lire, ça va être plus simple.
«Pour faire suite à notre conversation du 6 novembre dernier, je
vous envoie quelques informations pertinentes sur le Club d'escrime Scaramouche
de Chibougamau en égard à sa participation aux Jeux olympiques
d'été 1992 à Barcelone.» C'est le
député d'Ungava qui vous écrivait ça. «Sur
les cinq athlètes composant l'Équipe olympique canadienne
d'escrime, quatre sont issus du Club Scaramouche, soit - il nomme les personnes
- Jean-Paul Banos, Jean-Marie Banos, Tony Plourde et Evens Gravel. Leur
entraîneur, M. Henri Sassine, est, quant à lui,
entraîneur-chef de l'Équipe nationale olympique en sabre et
fleuret féminin. «De plus, le Club Scaramouche compte parmi ses
membres le champion canadien cadet et junior, Frédéric
St-Germain, ainsi que le 6e membre et remplaçant de l'Équipe
olympique, Steeve Carignan. «Malgré une feuille de route aussi
impressionnante qui a amené le Club d'escrime Scaramouche à se
classer deuxième au Canada par équipe en 1990-1991 et à
détenir le 6e rang au monde au sabre, celui-ci continue à
rencontrer d'énormes difficultés pour obtenir de l'aide au
financement. Il en est de même depuis sa fondation en 1968 car,
année après année, les critères
d'éligibilité tels que fixés par la
Fédération québécoise d'escrime ont pour effet de
pénaliser le Club Scaramouche qui, pour être loin des grands
centres, ne peut participer à un nombre suffisant de compétitions
pour accumuler les points requis qui le rendrait eligible à une aide de
l'ordre de 5000 $ par année.»
Ma question est la suivante, et ça revient aussi... Vous savez,
ce matin, on parlait des régions éloignées. Dans les Jeux
du Québec, d'ailleurs mon collègue a fait une belle
démonstration des coûts importants que même les gens de sa
région devraient défrayer. Moi, je me dis que des clubs comme
ça, qui sont très performants, mais, par contre, qui ne rentrent
pas dans les critères d'admissibilité de la
Fédération à cause, justement, de l'éloignement...
Est-ce qu'il existe, au niveau de votre ministère - je ne sais pas, moi
- un budget spécial ou une façon spéciale pour les
associations de régions éloignées qui n'ont pas, à
cause de l'éloignement, la possibilité de remplir toutes les
demandes de la Fédération? (15 h 40)
M. Blackburn: J'ai eu, Mme la Présidente, l'occasion - au
moins deux, si ce n'est pas trois, deux ou trois occasions - de parler avec le
député d'Ungava qui me faisait part de ses préoccupations
par rapport à son club d'escrime. Il faut bien reconnaître qu'il y
a une qualité, là, exceptionnelle, d'abord au niveau de
l'entraîneur et aussi au niveau des jeunes participants. Il me faisait
part de ce problème qui lui était imposé pour, bien
sûr, ces jeunes qui allaient participer
aux Jeux de Barcelone en particulier.
Ce que je veux juste rappeler, qui est extrêmement fondamental
pour l'assumation de nos responsabilités comme gouvernement du
Québec, à travers les programmes que nous supportons au niveau de
l'élite, c'est au niveau de supporter les jeunes jusqu'aux championnats
provinciaux. Mais, quand ils sont pris en charge par des équipes
canadiennes, pour aller, par exemple, à des compétitions
internationales, ça relève du gouvernement du Canada qui, lui,
bien sûr, à travers son programme d'élites national, doit
continuer de faire cheminer ces équipes.
La problématique que l'on soulève par rapport au Club
d'escrime de Chibougamau, c'est un problème de distance, mais le
problème de distance étant celui qu'on connaît bien, il
reste l'autre phénomène qui est important, c'est qu'à
quelque part, quand ils sont rendus au niveau de cette compétition
internationale, ça relève maintenant du Canada, de la
Fédération canadienne.
Mme Juneau: Je ne sais pas si je me suis mal exprimée, Mme
la Présidente, mais, en tout cas, si j'ai bien compris le sens de la
demande, il semblerait qu'ils ne sont pas éligibles à la
subvention annuelle. Avant d'aller aux Jeux de Barcelone, ces gens-là,
ils ont pratiqué, et c'est les 5000 $ que l'association pourrait
toucher, mais auxquels elle ne parvient pas à se qualifier à
cause de critères d'éloignement, donc pour recevoir ces 5000 $
annuels pour le fonctionnement de l'association. On n'est pas rendu encore aux
Jeux de Barcelone, là. Ils disent que les membres de cette
association-là sont tellement performants qu'ils se son. rendus
là. Mais, si j'ai bien compris, c'est les 5000 $ de fonctionnement
annuels auxquels ils ne parviennent pas à se qualifier par rapport aux
critères de la Fédération.
M. Blackburn: Au niveau de l'escrime, on va expliquer un peu le
fonctionnement. D'abord, il n'y a pas de critères qui tiennent compte du
phénomène d'éloignement. Ce n'est pas un des
critères qui, effectivement, est retenu pour l'octroi de subventions. Ce
que je veux juste rappeler, c'est qu'on donne à la
Fédération d'escrime du Québec 67 461 $ par année
et, pour le programme d'élites, 61 600 $, ce qui fait un montant de 129
000 $, grosso modo. Il y a des recommandations. Il y a des comités
régionaux qui reçoivent des demandes. Il y a un programme
régional aussi qui existe, il y a un volet régional et, à
l'intérieur de ce volet régional, il y a des recommandations qui
sont faites à la Fédération et au ministre pour l'octroi
de subventions. C'est ce programme qui est géré par un
comité de sélection à l'intérieur de chacune des
régions du Québec. Je n'ai pas, pour le moment, d'autres budgets
avec lesquels on pourrait intervenir pour répondre à la demande
du député d'Ungava.
Ce que je pourrais peut-être lui suggérer, compte tenu
qu'il y a déjà des programmes qui existent, qui ont quand
même certaines normes, il pourrait peut-être, à
l'intérieur de son projet Support à l'action
bénévole... son programme pourrait supporter, jusqu'à un
certain point... Dans le fond, le problème que le député
d'Ungava soulève, il y a une particularité. Il y a un club
performant, extraordinaire; il y a un entraîneur tout à fait
formidable, on le reconnaît, mais, à quelque part, il y a des
normes qui se doivent d'être quand même défendues. C'est
là-dessus qu'on se doit de baser l'octroi de nos subventions. Le
même problème ou la même problématique peut se
retrouver dans d'autres régions du Québec dans d'autres secteurs
d'activité. Et, à quelque part, on n'aura plus de normes, on
n'aura plus de programmes normes, donc comment va-t-on donner nos
subventions?
Mme Juneau: Je trouve, Mme la Présidente, que...
M. Blackburn: Par exemple, Mme la députée de
Johnson, je vous donne juste l'exemple du Club de patinage de vitesse de
Chicoutimi où on a eu des performances extraordinaires de deux jeunes de
ia région de Chicoutimi, qui sont subventionnés à travers
notre programme des entraîneurs, mais qui n'ont pas d'autres subventions
qui leur sont données - parce que c'est des gens de la région du
Saguenay, il y a quand même un phénomène
d'éloignement. Mais ces jeunes-là ont réussi, à
travers la compétence de leur entraîneur, à travers la
compétence et la qualité de ces jeunes compétiteurs,
à performer au plan international.
Mme Juneau: Oui, mais ce que je trouve un peu pénible
d'accepter, c'est, parce que tu demeures dans une région
éloignée, tu ne peux pas participer à autant de rencontres
sportives que tu le souhaiterais, avec ton équipe, à cause de
i'éloignement, et, parce que tu ne participes pas à ça, tu
es pénalisé au niveau de la Fédération. Tu ne
rencontres pas les nonnes, donc tu es pénalisé pour avoir la
subvention, je dirais statutaire, dont ils ont besoin pour le fonctionnement de
leur club pour l'année. Je trouve ça un peu difficile, là,
de voir que des régions sont pénalisées, que des hommes et
des femmes ou des jeunes ne peuvent pas avoir leur subvention parce qu'ils sont
loin.
M. Blackburn: Mais, quand on regarde...
Mme Juneau: II n'y a pas un budget spécial chez vous?
M. Blackburn: Mme la députée, Mme la
Présidente, je pense qu'il faut rappeler que, malgré ces
contraintes d'éloignement, quand on vit en région - je le sais,
on y vit; il y a des
problématiques que l'on connaît bien et qui nous posent
certaines difficultés... Mais il faut tout de même
reconnaître que la qualité de nos représentants au plan
international provient souvent des régions, et c'est à
l'intérieur de programmes que nous connaissons bien, à
l'intérieur de normes qui existent pour toutes les
fédérations du Québec. Je vous donnais l'exemple du
patinage de vitesse, on le rencontre dans l'escrime, on pourrait en sortir
d'autres qui, fort probablement, ont les mêmes caractéristiques et
qui ont aussi les mêmes qualifications ou les mêmes qualités
de représentation au plan international.
Mme Juneau: Ça veut dire, ça, qu'il n'y a pas
d'espoir pour un club comme celui dont je viens de vous faire mention.
M. Blackburn: Bien, à l'intérieur de programmes
normes ou de programmes que nous avons, il n'y en a pas.
Mme Juneau: Non. Et vous n'avez pas d'autres programmes?
M. Blackburn: J'ai suggéré au député
d'Ungava de regarder si, à l'intérieur de son propre budget
discrétionnaire, il pourrait supporter ces jeunes de son comté.
C'est ce qu'on fait dans chacun des comtés du Québec. Support
à l'action bénévole, c'est aussi un programme qui existe,
et je suis convaincu que les députés supportent certains de
leurs... Le député de Saguenay, ce matin, donnait l'exemple, dans
son comté, où il supportait des jeunes qui allaient
compétitionner à l'intérieur des compétitions des
Jeux du Québec. C'est le même phénomène que l'on
rencontre partout sur le territoire du Québec. Ça peut être
aussi, et je pense que ce serait une belle occasion pour le
député d'Ungava de démontrer sa grande satisfaction et sa
grande fierté face à la qualité, justement, de ces jeunes
et de cet entraîneur qui fait un travail exceptionnel au plan de
Chibougamau et au plan du Québec, puis, bien sûr, par rapport au
plan international.
Mme Juneau: Ça dépend du choix de chacun, mais,
dans un cas comme ça, Support à l'action bénévole,
il me semblait que ce n'était pas un programme qui venait remplacer des
programmes normes du gouvernement, parce que, si le député
d'Ungava s'engage à donner 5000 $ par année, finalement, il
s'engage, c'est récurrent, ça, c'est pour tenir le club en vie,
autrement dit.
M. Blackburn: Mais la compétition de Barcelone, c'est en
1992.
Mme Juneau: Ah oui! Ça, je le sais.
M. Blackburn: Bien oui, puis c'est le gouvernement
canadien...
Mme Juneau: Mais c'est pour son club, là. En tout cas.
M. Blackburn: Écoutez, je veux juste vous rappeler, Mme la
députée, Mme la Présidente, qu'il y a beaucoup, beaucoup
de collègues députés qui supportent à travers leur
programme Support à l'action bénévole, qui est un des
moyens qu'ils ont à leur disposition pour pouvoir supporter leurs
jeunes. Je pense que, compte tenu de ce qui est fait déjà comme
effort par le gouvernement dans le dossier de notre support à
l'élite, parce qu'on a des sommes de... Vous savez, pour le sport au
Québec, c'est 13 773 000 $ que nous mettons dans toutes nos
interventions pour nos sports de participation puis nos sports d'élite.
Alors, c'est extrêmement important.
Kino-Québec
Mme Juneau: On va passer à un autre programme. Bien, vous
en avez parlé un petit peu dans votre intervention ce matin. Viactive
pour les personnes âgées, c'est Kino-Québec, ça,
finalement.
M. Blackburn: Oui.
Mme Juneau: Nous sommes à la troisième année
et la dernière de la convention qui avait été
signée avec eux autres par le ministère. Est-ce qu'on pourrait
s'assurer aujourd'hui qu'il y aura un autre contrat de signé ou un autre
protocole d'entente de signé avec Kino-Québec ou Viactive? (15 h
50)
M. Blackburn: Mme la Présidente, Mme la
députée de Johnson, vous savez, je vous rappelle juste cette
«priorisation» de nos clientèles et l'évaluation de
chacun des programmes que nous avons faits déjà depuis deux ans,
trois ans maintenant. Le programme Viactive au niveau des personnes
aînées, le programme que nous avons aussi en collaboration avec
Kino-Québec, est extrêmement important. Quand on regarde les
résultats, entre autres dans ce programme-là, c'est
au-delà de 45 000 personnes qui pratiquent des activités à
l'intérieur des différents clubs de l'âge d'or sur le
territoire du Québec, avec au-delà de 2500 personnes qui ont subi
des cours de formation et ces personnes qui ont subi ces cours de formation
sont des aînés eux-mêmes, qui donnent à leurs
collègues ou à leurs amis cet entraînement
extrêmement important qui leur permet d'avoir une qualité de vie
améliorée, une meilleure forme physique, donc être capables
de mieux accomplir ou de continuer d'accomplir sainement leurs activités
quotidiennes. C'est un programme pour lequel on est très fiers et je
pense que c'est important de le mentionner. C'est un programme aussi pour
lequel les personnes âgées, de plus en plus - on est rendu
à 45 000...
Le volet que nous avons ajouté cette année, c'est la
trousse maison Viactive, pour qu'elles puissent pratiquer leur programme
d'activités à l'intérieur de leur maison, de leur
domicile. C'est pour ça qu'en collaboration avec un groupe
d'épiciers du Québec extrêmement important, qui est
présent dans tout le territoire du Québec, on a conclu avec eux
une entente de promotion du kit; dans le fond, ça nous permet de le
vendre à un prix extraordinaire de 9,99 $, mais, surtout, ça
permet à toutes les personnes âgées du Québec, de 50
ans et plus, et je pense qu'on a joint ce club-là déjà,
moi depuis quelques mois, alors, donc...
Mme Juneau: Vous, là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blackburn: Ha, ha, ha! Alors, ça permet à toutes
ces personnes de 50 ans et plus de pouvoir pratiquer l'activité physique
adaptée, au son de la musique, spécialement des années
cinquante, donc une musique qui nous plaisait beaucoup, avec, à
l'intérieur, des commentaires et des exercices proposés tout
à fait adaptés. Dès le départ du lancement du
programme, 2000 kits ont été vendus dans les premières
semaines, et ça continue. Ça veut dire que c'est un nombre de
personnes qui vont de plus en plus continuer de pratiquer l'activité
physique, non seulement dans leur club de l'âge d'or sur le territoire du
Québec, mais aussi dans leur propre foyer. Alors, te programme que nous
avons actuellement se continue encore pour l'année 1992-1993, mais il va
y avoir ces discussions qui vont se faire pour l'année 1993-1994.
Mme Juneau: Est-ce que vous avez l'intention... Comme je vous ai
permis de faire votre publicité, encore une fois, pour Viactive, est-ce
que...
M. Blackburn: C'est pour les personnes aînées qu'on
fait tout ça, dans le fond.
Mme Juneau: Oui, je suis très...
M. Blackburn: Puis vous êtes d'accord avec moi?
Mme Juneau: ...d'accord avec ça, comme vous comprendrez.
Mais il y avait une convention qui était signée avec le
ministère de la Santé et des Services sociaux, l'Association des
hôpitaux du Québec et les départements de santé
communautaire. À ce moment-là, est-ce que ça va être
reconduit? Parce que c'est des questions que les gens se posent.
M. Blackburn: Au niveau des orientations et de ce qu'on
préconise, c'est d'au moins maintenir et même développer.
Entre autres, au niveau de ce que nous regardons en termes d'orientation, c'est
une production et une diffusion dans les programmes de marche pour les
aînés. Par exemple, la poursuite de la diffusion de Viactive,
version de groupe, et de la trousse maison, ce que nous avons ià.
L'élaboration d'un concept de télévision; on voit souvent
des jeunes qui font de l'activité physique, mais là on voudrait
peut-être développer un concept qui serait plus adapté aux
personnes aînées. La diffusion d'un produit pour les
aînés en institution aussi. Donc, on voit bien que le programme,
au lieu de vouloir le diminuer, on veut l'augmenter, et toujours en
collaboration avec l'ensemble des intervenants, que ce soit le ministère
de la Santé et des Services sociaux qui est un collaborateur tout
à fait extraordinaire là-dedans, avec 350 000 $ qu'il nous donne
à chaque année dans le programme, nos collaborateurs
immédiats qu'est Kino-Québec et aussi les groupes de l'âge
d'or, la FADOQ en particulier.
Mme Juneau: Où en est l'élaboration du programme
pour la clientèle des jeunes et celle du programme Famille au jeu qui
vise à soutenir les municipalités dans le cadre de
Kino-Québec?
M. Blackburn: Alors, ce programme est effectivement,
actuellement, en expérimentation dans quatre ou cinq projets-pilotes
à travers les municipalités du Québec. Il est vraiment
encore au stade de test d'expérimentation et il y a encore du chemin
à faire. Mais c'est un projet, semble-t-il, pour lequel on a beaucoup
d'espoir.
Mme Juneau: Ça comprend quoi, ce programme-là, M.
le ministre?
M. Blackburn: Un programme d'activités physiques pour les
familles, adapté aux familles.
Mme Juneau: Avez-vous une description du programme, du projet, de
quelle façon ça se tient dans les projets-pilotes que vous
avez?
M. Blackburn: Ce qu'on essaie de développer à
l'intérieur de ce programme-là, c'est ce qu'on appelle des
activités familiales. Alors, on donne l'exemple de la bicyclette, le
canot, le camping, toutes les activités de loisir qui peuvent se faire
ou se pratiquer en famille dans des milieux municipaux. Alors, c'est pour
ça qu'on travaille en étroite collaboration avec les
municipalités.
Mme Juneau: Me diriez-vous de combien est la part du budget qui
est considérée pour de la publicité? Vous savez, on a
déjà eu à la télévision «Allez jouer
dehors». Vous savez, Kino-Québec faisait des communications dans
ce style-là. Quelle est la part du budget de Kino-Québec qui s'en
va en publicité? On en parle beaucoup moins à la
télévision, en tout cas.
M. Blackburn: Mme la Présidente, pour l'en-
semble du programme Viactive, c'est 1 300 000 $ qui sont mis
là-dedans par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche; le ministère de la Santé et des Services sociaux,
c'est 350 000 $; et les DSC, 450 000 $, ce qui fait environ 2 100 000 $. Il y a
un montant d'environ - c'est les estimations qu'on en a - 100 000 $ qui s'en
irait au niveau de la promotion dans les médias, dans cette enveloppe de
2 100 000 $.
Mme Juneau: 100 000 $?
M. Blackburn: À peu près 100 000 $.
Mme Juneau: II n'y a plus de publicité à la
télévision?
M. Blackburn: II faut ajouter aussi un événement
qui est extrêmement médiatisé, la fameuse Semaine
Québec-Canada en forme, qui va se tenir au cours de la semaine du 14 mai
prochain, je crois, dans la semaine du 14 mai prochain.
Mme Juneau: Ce n'était pas le sens de ma question, par
contre.
M. Blackburn: C'est quand même de la communication, c'est
de la promotion de l'activité physique à l'intérieur de
cette semaine-là, et il y a ces compétitions entre les
municipalités, entre les individus. Ça permet de redonner aux
gens le goût de sortir dehors et de pratiquer, justement, cette
activité physique qui est extrêmement importante.
Mme Juneau: Le kit que vous nous avez montré pour
Viactive, vous dites que ça se détaille dans les magasins
d'alimentation. Mais est-ce que les frais de la production de ce kit-là,
c'est Kino-Québec qui les a payés, et quel est le coût?
Est-ce que ça se paie automatiquement par la personne qui se procure ce
kit-là? Voulez-vous me donner de l'information là-dessus?
M. Blackburn: II y a eu cette collaboration de
Kino-Québec, des clubs de l'âge d'or, de la
Fédération de l'âge d'or et des DSC au niveau, disons, de
l'élaboration du programme comme tel. Il y a peut-être
même... Je dirais qu'il n'y a peut-être pas eu de tarification au
niveau de ce qui a été fait en termes d'expertise
apportée. Le kit comme tel se vend 9,99 $. Ça doit être
à peu près le prix que ça coûte actuellement au
niveau de la production. Mais le prix régulier de ce kit va se
détailler en haut de ça. C'est vraiment un prix d'introduction ou
un prix de promotion qui est fait à 9,99 $. C'est à peu
près actuellement le prix qu'il a coûté à produire
tel quel. Là-dedans, vous avez deux cassettes, des pamphlets qui
illustrent très bien, des illustrations des différentes
activités physiques. Donc, il n'y a pas, je ne le pense pas, de sommes
d'argent qui ont été investies directement dans la production du
kit.
Mme Juneau: Oui, oui, c'est ça.
M. Blackburn: Mais il y en a qui ont été Faites
indirectement, par l'élaboration du concept et de l'expertise qui a
été apportée.
Mme Juneau: Combien ça vous a coûté pour la
production, l'ensemble de la production du kit? Combien ça vous a
coûté, ça?
M. Blackburn: L'évaluation qu'on en fait sur les 2 100 000
$, il y aurait à peu près une centaine de mille dollars qui
aurait été mis, si on veut, en contribution par
l'évaluation ou l'évolution de la préparation du kit
actuellement.
Mme Juneau: Avez-vous eu des commanditaires pour ça?
M. Blackburn: Déjà, les marchés
d'alimentation Métro-Richelieu sont des commanditaires importants en
acceptant d'introduire le programme ou le kit comme tel pendant une
période de sept semaines pour le lancement et la promotion. Ils l'ont
faite, la publicité, d'ailleurs, à l'intérieur de tous les
médias dans lesquels ils publient leur publicité à chaque
semaine.
Mme Juneau: Quand votre promotion de lancement va être
terminée, vous avez mentionné ça tout à l'heure,
qu'il y avait un prix spécial à cause de la promotion du
lancement, il va se détailler combien? (16 heures)
M. Blackburn: On parlait d'un prix de 14,99 $ qui pourrait
être le prix vendu dans les endroits, encore là dans les
marchés d'alimentation qui pourraient être disponibles, même
dans d'autres marchés d'alimentation, et aussi, bien sûr, dans
tous les clubs de l'âge d'or de la FADOQ, au niveau de la
Fédération, sur l'ensemble du territoire du Québec.
Mme Juneau: C'est taxable, ça? Comme le reste?
M. Blackburn: Oui. Bien oui, c'est un bien, taxable, c'est de la
belle musique.
Mme Juneau: Oui. C'est bien.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: ...une question très brève, Mme la
députée de Johnson. Mme la Présidente, je ne sais pas si
c'est dans le programme de Mme la députée de Johnson. C'est de
l'information que je voudrais avoir, parce qu'on est ici pour apprendre des
choses aussi. À un moment donné, je
vois, dans la liste des crédits: «Stage volcans et
glaciers». Est-ce que quelqu'un pourrait me dire où H y a des
volcans au Québec? Des glaciers, je sais où il y en a, il y en a
chez nous. Mais, des volcans, je ne savais pas qu'il y en avait au
Québec.
M. Blackburn: À quel endroit vous avez ça, M. le
député?
M. Maltais: Je vais aller vous porter ça, ça va
vous évitée de chercher.
M. Blackburn: Ah! c'est dans Jeunes Volontaires.
M. Maltais: bien, ça doit... c'est parce que je veux
savoir où il y a des volcans. il y a des glaciers, ça, je le
sais. je ne sais pas, j'ai poigne ça dans...
M. Blackburn: On va vérifier et on va vous donner la
réponse. Mais, là, je ne l'ai pas immédiatement.
M. Maltais: C'est parce que ça m'intrigue, un volcan au
Québec; je n'étais pas au courant qu'il y en avait.
Une voix: Ça doit être dans le Saguenay,
certain,
M. Maltais: Vous me donnerez ma réponse, à un
moment donné.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Johnson.
Mme Juneau: Oui. À propos des voyages, on avait eu une
demande, la demande no 3 portant sur la liste des voyages hors Québec.
Le ministère nous a fourni la liste des voyages hors Canada. Est-ce que
c'est possible d'avoir la liste des voyages hors Québec?
M. Blackburn: Si vous voulez avoir la liste des voyages hors
Québec, on va vous la fournir, Mme la députée.
Mme Juneau: O.K.
M. Blackburn: Oui, il n'y a pas de problème.
Mme Juneau: Ensuite, à propos de la demande no 3, aussi,
portant sur les voyages, il y a des précisions que j'aimerais avoir sur
un voyage qu'aurait effectué M. Claude Savard, qui n'est pas un
fonctionnaire, pour animer, au Rwanda, un stage pour le compte de la CONFEJES.
Ça a coûté 5600 $. De quel organisme relève M.
Savard?
M. Blackburn: Mme la Présidente, je vais laisser M. le
sous-ministre Tessier répondre à la question. Il va donner tout
l'éclairage à Mme la députée de Johnson.
M. Tessier (Jean-Guy): Alors, dans le cadre de notre intervention
auprès de...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant. M.
Tessier, vous avez dit?
M. Tessier: ...Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Tessier?
M. Tessier: M. Tessier, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Tessier.
M. Tessier: L'intervention que le ministère mène
auprès de la CONFEJES, qui est la Conférence annuelle des pays
d'expression française de la jeunesse et des sports, se présente
sous la forme d'expertise technique en matière de développement
sportif de haut niveau. L'expertise que le Québec fournit, elle est
fournie soit par des experts du ministère dans certains cas, quand on
les a, ou par des gens de l'universitaire qui sont spécialisés
dans le domaine. Alors, M. Savard travaille à l'Université Laval,
il est spécialisé dans le domaine du volleyball, et on a fait
appel à ses services pour aller fournir des cadres de formation, des
cours de formation aux gens là-bas.
Mme Juneau: Est-ce que c'est possible d'avoir le c.v. de M.
Savard, s'il vous plaît?
M. Tessier: Bien sûr.
Mme Juneau: O.K. Troisième question: À propos de la
demande no 6 portant sur les contrats de 25 000 $ et moins, des
précisions sur les 9999 $ à M. Gérald Lefèbvre pour
services-conseils à la démarche qualité du
ministère. En quoi consiste ce contrat? Et la copie du c.v. de M.
Lefèbvre aussi.
M. Blackburn: Vous savez, Mme la Présidente, que le
ministère a déjà entrepris, depuis trois ans maintenant,
un programme de ce qu'on appelle la qualité à l'intérieur
de chacune de nos activités, non seulement auprès des
clientèles, mais aussi auprès de l'ensemble du ministère.
Ce monsieur qui a un contrat, et cette personne qui a cette
responsabilité de faire occasionnellement des suivis sur la
démarche qualité, c'est lui qui est le consultant externe qui
peut nous donner, justement, cette expertise au niveau de ce que nous avons
entrepris déjà comme démarche et qui donne - et je dois
vous le souligner, avec beaucoup de fierté - d'excellents
résultats à l'intérieur du ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche.
Mme Juneau: Pouvez-vous déposer son av.?
M. Blackburn: Cette démarche, qui a été
entreprise déjà depuis l'automne 1988, qui a été
implantée à la grandeur du ministère depuis 1989 à
1991, c'est un investissement de 300 000 $ depuis 1988, ce qui a permis,
justement, de développer cette stratégie et ces outils. Nous
avons maintenant, à venir - parce que c'est important, on a mis 300 000
$ jusqu'à maintenant - on va investir encore 200 000 $ pour la
période 1992-1994. Donc, les résultats qu'on obtient à
date, 120 équipes en amélioration constante mises en place
à ce jour. Comme exemples, Mme la députée de Johnson,
parce que c'est important, Mme la Présidente, des exemples concrets
quand on parle de qualité, mais, quand on regarde l'investissement qu'on
a fait là, ce n'est vraiment pas une dépense. Je donnais les
résultats, qu'il y a 120 équipes qui ont effectivement
été formées, mais ces équipes se réunissent
et font des révisions de chacune des activités. Alors, dans la
lutte au gaspillage, qui est une préoccupation gouvernementale
extrêmement importante, il y a eu au-delà de 700 000 $
d'économie en dépenses de télécommunication et de
téléphonie pour cette année; 70 000 $ d'économie
sur la production de nos brochures résumant les règlements de
chasse et de pêche sur un an; et réduction de 50 % du tirage de la
brochure de pêche sans aucun problème avec la clientèle. On
a réussi à atteindre cet objectif-là et ces
résultats parce que, justement, on avait entrepris cette démarche
de questionnement. Ça nous a donc permis...
Mme Juneau: Vous allez pouvoir me déposer son c.v.?
M. Blackburn: Oui, je vais pouvoir... Vous déposer le
contrat du monsieur? Oui. Mais ce que je veux dire...
Mme Juneau: J'ai une autre question en rapport avec ça,
aussi. Est-ce que je peux vous la poser en même temps...
M. Blackburn: Oui.
Mme Juneau: ...compte tenu que vous êtes en train de me
donner les informations. Il y a aussi, dans la même demande, 9950 $
à Sports internationaux de Québec pour étude de
faisabilité intérimaire pour les Jeux d'hiver de 2002. Ça,
c'est les Jeux que Québec a demandés, ici. J'aimerais ça
avoir la copie de l'étude de faisabilité et la liste des
administrateurs de Sports internationaux de Québec. S'il vous plait.
M. Blackburn: Bon. Alors, dans un premier temps, parce que c'est
deux choses complètement différentes, si on revient à
notre programme d'amélioration constante et les questions
complémentaires que vous posez pour d'autres programmes. D'abord, j'ai
ici une brochure que je vais déposer à la commission qui fait
ressortir, justement, le bilan du programme d'amélioration constante
qu'on a entrepris déjà depuis quelques années et qui donne
ces résultats qui sont tout à fait extraordinaires. Entre autres,
comme exemple, cette réduction du délai de traitement de la
correspondance. Vous savez, auparavant, le délai de la correspondance
moyenne dans le ministère, c'était 77 jours; on l'a
diminué à 29 jours. La réduction de quatre mois dans le
délai de livraison des chèques aux associations
subventionnées; on sait combien c'est important pour elles de les
recevoir le plus rapidement possible. Comme autre exemple, dans les parcs - et
je sais que mon collègue de Dubuc est très
intéressé - la permutation des panneaux de signalisation dans ces
parcs. Auparavant, la situation était très aléatoire;
ça pouvait traîner de 20 à 25 jours, et même ne pas
être changé au cours de la saison. Maintenant, le processus est
sous contrôle, c'est neuf jours.
Alors, ce sont des exemples comme ceux-là qui nous permettent de
dire que ce que nous avons fait comme investissement, je le
répète, qui n'est pas une dépense, est extrêmement
intéressant, et c'est pour ça aussi, le contrat que nous donnons
à M. Lefèbvre, qui est une personnalité tout à fait
très compétente et qui a une expertise qu'on n'avait pas à
l'intérieur pour nous permettre de continuer le suivi. Et je tiens
à souligner le travail qui est fait par tout le personnel du
ministère dans ce programme. Sans eux, bien sûr, on ne
réussirait pas à atteindre les objectifs qu'on poursuit.
Alors, on pourrait vous déposer le contrat de M. Lefèbvre.
On ne l'a pas ici, mais on va vous le fournir ultérieurement...
Mme Juneau: Très bien. (16 h 10)
M. Blackburn: ...le plus rapidement possible. Et l'autre question
qui était celle de...
Mme Juneau: J'avais envie de faire, Mme la Présidente, une
petite blague. Je pensais que le fait que ça allait plus vite pour
donner les chèques, c'est parce que vous en donniez moins.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blackburn: On n'en donne pas moins, on en donne autant, mais
on les donne...
Mme Juneau: Plus rapidement.
M. Blackburn: ...bien sûr, à nos organismes
«priorisés». Et les budgets, je vous le
répète, vous vous souvenez, ce matin, Mme la
députée, Mme la Présidente, on a quand même
démontré
très clairement qu'on n'avait pas diminué nos
interventions. Au contraire, on les a même augmentées de 777 000
$. On les donne de façon différente, en fonction de
critères et de clientèles choisies.
Alors, la réponse au député de Saguenay, Mme la
Présidente, pour ce qui est du petit contrat «Stage volcans et
glaciers», c'est un contrat qui a été donné par la
région de l'Abi-tibi-Témiscamingue. On va le faire venir pour
vous le fournir ultérieurement. Là, je ne l'ai pas.
M. Maltais: C'est juste le volcan qui m'intéresse. Je ne
savais pas qu'il y avait des volcans. C'est ça qui m'impressionne
là-dedans. Le contrat, c'est une bebetle de 200 $.
M. Blackburn: Ça peut être un vestige de volcan.
M. Maltais: Oui.
M. Blackburn: C'est un montant de 200 $. On va vous faire
parvenir le pourquoi de ce contrat-là.
M. Maltais: Tu me diras ça quand on se rencontrera.
M. Blackburn: Ça va me faire plaisir, M. le
député.
M. Maltais: Ne cherche pas pour rien là-dedans.
M. Blackburn: II y avait l'autre question, Mme la
Présidente, de la députée de Johnson, concernant
Québec...
Mme Juneau: Sports internationaux de Québec.
M. Blackburn: Sports internationaux.
Mme Juneau: L'étude de faisabilité. Est-ce que je
peux avoir une copie?
M. Blackburn: Alors, vous voulez qu'on vous dépose, Mme la
députée, copie du contrat qui a été donné
ainsi que le devis? C'est une étude qui a été faite
préalablement, vous savez, avant...
Mme Juneau: C'est l'étude de faisabilité que je
voudrais avoir.
M. Blackburn: Ce qui a coûté 9900 $, là?
Mme Juneau: 9950 $.
M. Blackburn: Oui. Alors, on va vous faire parvenir aussi copie
de ce contrat. C'est une étude de faisabilité.
Mme Juneau: Oui, c'est ça.
M. Blackburn: Je n'ai pas plus de détails, mais on va vous
fournir ça.
Mme Juneau: Et la liste des administrateurs de Sports
internationaux de Québec?
M. Blackburn: Oui, on va vous fournir ça en même
temps.
Mme Juneau: Très bien. Il y a une autre chose que je
voulais vous demander. Compte tenu que Québec a demandé ces Jeux
pour 2002, vous savez que Sherbrooke aussi est en lice pour 1999 pour les Jeux
panaméricains; est-ce qu'il y a eu, aussi, une étude de
faisabilité commandée de la part de la ville de Sherbrooke,
où le ministère aurait commandé une étude en
relation avec les Jeux que Sherbrooke demande?
M. Blackburn: Le ministère, Mme la Présidente, a
été effectivement associé, dès le départ,
à la ville de Sherbrooke et aux collègues députés
de cette région pour cette candidature, cette analyse de la candidature
de Sherbrooke pour les Jeux panaméricains. La ville de Sherbrooke
doit... Et il y a eu cette analyse qui a été faite par le
ministère, effectivement.
Mme Juneau: Ça a été fait? M. Blackburn:
Oui.
Mme Juneau: Est-ce que je pourrais en avoir une copie, s'il vous
plaît?
M. Blackburn: On pourrait vous fournir copie de l'étude.
Or, l'étude qu'on faisait, c'était sur les intérêts
des impacts, les chances au plan canadien - et c'était ça qu'ils
voulaient avoir aussi comme analyse - les chances au plan international et,
aussi, cette analyse par rapport aux problèmes techniques. Alors, vous
voulez qu'on vous dépose cette étude?
Mme Juneau: S'il vous plaît.
M. Blackburn: On va vous la déposer, Mme la
députée.
Mme Juneau: Très bien. J'ai d'autres questions dans le
même style, sauf que, compte tenu que l'heure avance et que j'aurais
d'autres volets, je vais déposer mon document à la commission, si
Mme la Présidente me le permet, et à ce moment-là, vous
pourriez peut-être me fournir les informations là-dessus.
M. Blackburn: Vous savez comme je suis toujours disponible pour
répondre à toutes vos préoccupations.
La Présidente (Mme Bélanger): Le document est
déposé.
Développement de l'excellence sportive
Mme Juneau: Merci beaucoup. Je voudrais maintenant vous parler,
Mme la Présidente, du développement de l'excellence sportive. Les
sommes allouées à ce programme sont de 6 036 300 $ pour
l'exercice 1992-1993. Il s'agit d'une augmentation de 0,2 % par rapport
à l'année dernière, alors que le budget était de 6
021 300 $. Les derniers Jeux olympiques nous ont clairement
démontré que les athlètes québécois peuvent
aisément rivaliser avec les champions du monde. D'ailleurs, j'ai entendu
le ministre faire l'éloge de ces champions et championnes au salon bleu.
Pour réaliser ce genre d'exploit, il faut cependant leur en donner les
moyens, ce qui n'est manifestement pas le cas si on s'en tient aux commentaires
de plusieurs d'entre eux. Par un rapide calcul, on s'aperçoit
qu'annuellement chaque Québécois investit 0,86 $ dans
l'excellence sportive. Eu égard aux récents exploits de nos
athlètes, le ministre peut-il nous dire s'il ne considère pas
qu'il serait temps de mettre un peu plus d'argent pour développer
l'excellence sportive?
M. Blackburn: Au niveau de la promotion du sport, vous parlez,
bien sûr, du volet du développement de l'excellence qui est
extrêmement important, extrêmement important en termes de programme
pour 6 036 000 $, mais il y a aussi les autres volets, entre autres le soutien
aux organismes provinciaux pour 4 286 000 $. Bien sûr qu'à travers
cet argent qui est versé pour les différents programmes qui
totalisent un montant de 13 773 000 $, c'est quand même aussi pour
l'ensemble de la promotion de l'activité du sport.
Ce que ça comprend, les 6 036 000 $, c'est le soutien aux
fédérations pour le développement de leur élite. Ce
soutien est basé sur le volume d'activités et ce volume est
établi par les critères suivants. D'abord, le nombre
d'athlètes inscrits dans le développement de l'excellence. C'est
des critères qui font qu'effectivement ces sommes d'argent sont
données pour chacune des activités. Au hockey, par exemple, les
jeunes impliqués dans le midget AAA et le junior majeur; au niveau du
hockey, c'est eux autres qui, effectivement, reçoivent des sommes
d'argent de la Fédération pour le développement de
l'excellence, compte tenu que ce sont ces ligues qui sont reconnues. L'autre
élément ou l'autre critère, c'est le nombre de ligues de
développement. Le troisième élément, l'envergure du
phénomène au plan québécois.
Alors, un autre exemple important, c'est au niveau du basket qui est un
des plus petits phénomènes que le hockey et, bien sûr, le
soccer. Alors, la subvention pour 1991-1992 a été, pour la
Fédération de basketball, 79 000 $; pour la
Fédération de hockey, 155 000 $; pour la Fédération
de patinage de vitesse, 64 000 $; la Fédération, entre autres, du
water-polo, 37 500 $. Ce qui est important de préciser et de rappeler -
je l'ai dit ce matin lors d'autres débats - c'est que le Québec a
la responsabilité d'amener les athlètes au niveau international,
c'est-à-dire au niveau canadien, mais, quand ils sont rendus sur les
équipes canadiennes, ça relève, après ça,
par la suite, bien sûr, du gouvernement ou de l'organisation
fédérale.
Mme Juneau: Avant qu'ils se rendent là, ça leur
coûte beaucoup d'argent, et je pense que vous n'êtes pas sans
savoir que c'est très difficile pour nos athlètes, ils n'ont pas
d'argent. Ils sont obligés de se chercher des commandites et d'essayer
de ramasser, au niveau de leur collectivité, un peu d'argent pour leur
déplacement. Je regardais la fiche synthèse que vous nous avez
donnée, les bourses à des athlètes d'élite et
handicapés, 330 000 $. Ce n'est pas beaucoup, ça. Il y en a un
autre aussi... C'est 541 athlètes que vous avez. Ça ne fait pas
beaucoup.
M. Blackburn: Mais vous savez, Mme la
députée...
Mme Juneau: Est-ce qu'il y a une possibilité de
réaménagement pour un soutien? Je comprends que vous soutenez les
fédérations...
M. Blackburn: Bien oui.
Mme Juneau: ...et c'est bien correct. Je ne discute pas parce que
vous soutenez les fédérations ou les associations. Simplement
pour l'athlète lui-même, l'élite lui-même, c'est
difficile, et ils n'ont pas d'argent. Est-ce que vous avez, je ne sais pas, une
idée d'amélioration pour les aider personnellement? Quand ils
sont rendus à un niveau, bien sûr.
M. Blackburn: C'est une des responsabilités fondamentales
que nous continuons d'assumer, je dirais, avec beaucoup de
responsabilité dans un contexte, je vous le rappelle, qui n'est pas
facile au plan budgétaire québécois. Il faut tenir compte
de cet élément, et ce qu'on a choisi, comme gouvernement du
Québec, de faire, c'est de ne pas augmenter indûment le
déficit parce que, tantôt, les mêmes jeunes qui pratiquent
des activités sportives, ce sont eux qui vont avoir à payer pour
nos déficits qu'on va leur avoir imposés. Alors, c'est dans cette
perspective, actuellement, que nous assumons nos responsabilités. (16 h
20)
Je vous rappelle que non seulement au niveau de l'élite - bien
sûr qu'il y a les 6 036 000 $ - mais à travers les
fédérations
sportives, à travers les bourses aux athlètes, c'est quand
même un montant de 13 000 000 $ qui est donné dans la pratique du
sport à travers le Québec, et, bien sûr, que c'est à
travers aussi tout ce support qui est fait ou cette activité qui est
menée par l'ensemble des bénévoles. Alors, c'est pour
ça qu'il nous faut tenir compte de cette réalité. On aide
les bourses, on aide les clubs, on aide le soutien à l'engagement de
l'entraîneur, entre autres pour un montant de 2 200 000 $. On aide aussi
à organiser des manifestations. On a, entre autres, par exemple, les
Jeux du Québec. On a l'aide aux fédérations pour
préparer nos athlètes en vue des Jeux du Canada et de la
francophonie. On a le soutien à la corporation Sports-Québec qui
est tout à fait très dédiée, qui fait un excellent
travail auprès de l'ensemble des fédérations sportives du
Québec. Nous avons, entre autres, en plus, Sports-études qui aide
des jeunes à pratiquer leurs activités sportives en même
temps que de bénéficier, de pouvoir continuer leurs
études.
Mme Juneau: Vous avez parié de Sports-études.
Quelle est la partie du budget qui va directement à
Sports-études? Dans !a ventilation, on n'a pas le montant d'argent qui
va à Sports-études.
M. Blackburn: Alors, c'est 50 000 $ qui sont mis au niveau
collégial et 50 000 $ qui sont mis au niveau secondaire.
Mme Juneau: Ça fait combien d'écoles,
ça?
M. Blackburn: On aurait 4 écoles au secondaire,
actuellement, qui sont inscrites dans le programme, et il y en aurait 16 au
niveau des cégeps.
Mme Juneau: Ça représente combien
d'athlètes?
M. Blackburn: Mme !a Présidente, on va vérifier nos
données. Ce qu'on sait, c'est qu'actuellement, par exemple, tout le
midget AAA fait partie du programme Sports-études. Ça peut
représenter seulement à Sports-études au niveau du hockey
à peu près 400 élèves. Au niveau du tennis et au
niveau de l'athlétisme, donc tous les sports qui sont à
l'intérieur de ce programme-là... Mais on va vous donner le
nombre que vous voulez avoir en termes de participants. Là, je ne l'ai
pas aujourd'hui, malheureusement.
Mme Juneau: Est-ce que le ministère «priorise»
un sport par rapport à un autre dans Sports-études? Est-ce qu'il
y a une «priorisation» d'un sport?
M. Blackburn: Je dirais que, compte tenu de notre histoire et de
notre culture...
Mme Juneau: Le kockey, je suppose.
M. Blackburn:... le hockey, qui est pratiqué par beaucoup
de jeunes au Québec, n'est pas «priorise», mais c'est quand
même un de ceux qui a le plus de jeunes.
Mme Juneau: Qui ramasse le plus.
M. Blackburn: On sait aussi que, quand même, il y en a
d'autres. Le soccer est un sport qui est en nette croissance actuellement au
niveau de la pratique dans les milieux scolaires. Alors, ça pourrait
être aussi un des sports qui, tantôt, prendra une grande partie de
ces sommes d'argent. Il y a le tennis qui est aussi extrêmement
important. En athlétisme, il y en a beaucoup.
Mme Juneau: Je vais terminer pour ce volet-là. Est-ce que,
dans le Regroupement des organismes nationaux de loisir, le RONLQ qu'on
appelle, eux autres, cette année, leur budget est le même... qui
est revenu, c'est-à-dire, au budget de 1990-1991, qui est de 3 513 400
$. Est-ce qu'il y a des nouveaux projets, des projets particuliers qui sont
envisagés par le RONLQ? C'est parce que, l'année passée,
vous aviez 2 563 400 $; cette année, vous avez 3 513 400 $.
M. Blackburn: Mme la Présidente, l'enveloppe, c'est le
statu quo, c'est-à-dire qu'on a maintenu la même enveloppe.
Mme Juneau: Pardon? Je n'ai pas compris.
M. Blackburn: On a maintenu la même enveloppa. Il n'y a pas
eu d'augmentation...
Mme Juneau: II n'y a pas eu d'augmentation?
M. Blackburn:... ni, non plus, de diminution. Ce qu'on avait
fait, on peut peut-être faire expliquer ça par M. Tardif, cette
avance que nous avions faite, l'année 1990-1991, on avait avancé
un montant de...
Des voix:...
M. Blackburn: On avait avancé un montant de 950 000 $ qui
a été versé avant la fin de l'exercice financier
1990-1991, ce qui avait libéré, pour l'année 1991-1992, la
somme de 950 000 $. La subvention prévue était de 3 513 000 $, m.
tardif?
Mme Juneau: Bien, c'est ça.
M. Blackburn: donc, c'est la même enveloppe, ça n'a
pas bougé, ça ne bougera pas. c'est juste parce qu'il y a eu une
opération qui s'est produite l'année d'avant où on avait
verse, à la
fin de 1990-1991, les 950 000 $ pour pouvoir dégager, en
1991-1992, ces 950 000 $. Mais il n'y a pas eu d'augmentation ni, non plus, de
diminution de l'enveloppe. C'est ça qui est important, dans le fond.
Mme Juneau: Est-ce que le RONLQ regroupe autant d'organismes
qu'il en regroupait auparavant?
M. Blackburn: II n'y a pas eu de diminution non plus.
Mme Juneau: II n'y a pas eu de diminution.
M. Blackburn: C'est au-delà d'une centaine
actuellement.
Mme Juneau: là, vous me dites que ce n'est pas une
augmentation, c'était parce que vous aviez donné d'avance un
certain montant d'argent.
M. Blackburn: 950 000 $.
Mme Juneau: Puis, là, vous revenez au même
montant.
M. Blackburn: Exact, 3 513 400 $.
Mme Juneau: c'est assez spécial. c'est difficile à
lire, ça, à travers une fiche que vous nous offrez comme
ça, puis qui nous indique qu'il y a eu 37,6 % d'augmentation. pour nous
autres qui n'avons pas les explications, on se fie là-dessus,
là.
M. Blackburn: On me dit, Mme la Présidente, que cette
explication avait déjà été donnée lors des
engagements financiers où on en avait parlé. Il y avait eu ce
phénomène d'avance qui avait été expliqué.
Mais c'est sûr qu'au niveau des crédits ça fait quand
même un phénomène de diminution de budget. Mais, comme je
vous dis et je vous répète, c'est qu'il n'y a pas eu de
diminution de budget ni, non plus, d'accroissement. C'est la même
enveloppe que par les années passées.
Mme Juneau: Dans vos crédits périmés, par
programme et par élément, dans le programme 1, c'est 2 898 600 $
de crédits périmés. Qu'est-ce que c'est? C'est quoi qui a
été touché? C'est PADEL, ça? C'est quoi?
M. Blackburn: Probablement qu'il doit y avoir du PADEL,
certainement. D'ailleurs, c'est pour ça qu'on vous expliquait ce matin
que, plutôt que de choisir de reconduire à l'intérieur d'un
budget d'un ministère des sommes d'argent dont on ne sait pas si elles
seront dépensées, on a choisi de les retirer tout simplement,
tout en reconnaissant que ces factures-là seraient payées.
Mais, dans PADEL, il y aurait eu effectivement... Alors, c'est surtout
ça, bien sûr, parce qu'il y a un montant de 2 605 000 $ pour PADEL
et 65 000 $ pour la ville de Longueuil, ce qui fait un montant, dans
l'élément 3, de 2 670 000 $.
Mme Juneau: Puis les 172 700 $ à Promotion du loisir
socio-culturel et du plein air, ça a touché quoi, ça?
M. Blackburn: Alors, c'est un peu le même problème,
Mme la Présidente, que, par exemple, dans le programme PADEL. Si on
arrive au niveau d'un camp de vacances où il y a un programme de mise
aux normes et que l'argent ne peut pas être dépensé, parce
que non complété, ça pose un problème, l'argent
nous est retourné. Il y a un montant de 172 000 $, dont 166 000 $
proviennent, entre autres, des camps de vacances. Mais ça n'a pas,
d'aucune façon, des incidences sur les budgets. C'est tout simplement
parce que l'argent qui avait été accepté n'a pu être
dépensé pour l'année financière 1990-1991, compte
tenu, justement, de l'avancement des travaux. C'est le même
phénomène que pour PADEL. On ne peut pas payer des choses qui ne
sont pas réalisées, vous savez. Si on dit, par exemple, qu'il va
y avoir 166 000 $ pour les camps de vacances au niveau des mises aux normes, si
les projets ou les choses ne sont pas complétés en termes de
travaux, on ne peut pas payer d'avance.
Mme Juneau: Ce matin, vous avez parlé...
M. Blackburn: Les 166 000 $, Mme la Présidente, Mme la
députée, c'est 166 000 $ sur 1 600 000 $, donc ça veut
dire à peu près... il y a au moins 10 % du projet qui aurait
été périmé, mais pas périmé par
rapport au fait qu'on avait retiré l'argent, mais parce que les travaux
n'ont pas été complétés. mais ça veut dire
qu'il y eu au moins pour 1 500 000 $, ou à peu près, d'argent qui
a été dépensé.
Mme Juneau: Oui, mais vous avez aussi 2 898 600 $ qui sont
retournés dans le fonds consolidé. vous aviez eu une commande du
conseil du trésor, certainement.
(16 h 30)
M. Blackburn: Je vous explique, Mme la députée, le
PADEL de 2 670 000 $, tout à l'heure, c'est un recouplement, ce que je,
viens de vous dire. Vous savez, ces sommes d'argent, par exemple, dans PADEL,
qui ne pouvaient être versées parce que les projets
n'étaient pas réalisés, c'est 2 605 000 $; la ville de
Longueuil, c'est un montant de 65 000 $. Ce n'est pas une question de commande.
C'est une question de dire: On ne pouvait pas payer ces sommes
d'argent-là parce qu'elles n'étaient pas dépensées.
La même chose pour les camps de vacances. C'est ce qui totalise le
montant de 2 898 600 $.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Mme la
députée de Johnson, vos quatre heures sont dévolues.
Est-ce que les programmes 1 et 5 du ministère du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche sont adoptés?
Une voix: Adopté.
Mme Juneau: Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
députée de Johnson. Alors, nous allons suspendre quelques
instants, avant de commencer avec... ou si on est prêts à
commencer?
Une voix:... une petite pause.
La Présidente (Mme Bélanger): On va prendre une
petite pause, M. le ministre, de cinq minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 31)
(Reprise à 16 h 40)
Secteur faune et parcs
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Pour les
quatre heures qui suivront, le mandat de la commission est d'étudier les
programmes 2, 3 et 4. C'est ça. Alors, est-ce qu'il y a des remarques
préliminaires ou si on poursuit le questionnement? M. le ministre.
Remarques préliminaires M. Gaston
Blackburn
M. Blackburn: Mme la Présidente, je m'en voudrais de ne
pas profiter de cette deuxième partie de l'étude des
crédits de mon ministère pour, dans un premier temps, saluer mon
collègue de Dubuc, le député Morin, et, bien sûr
aussi, mes collègues du côté ministériel qui
continuent de participer avec beaucoup d'intérêt aux travaux de la
commission.
J'aurais à donner, bien sûr, ce bilan du cadre d'action
1989-1992 en matière faunique et les prévisions pour 1992-1993.
On serait rendus là, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Blackburn: Alors, en 1989, le ministère se dotait d'un
cadre d'action afin d'orienter ses priorités pour la période de
1989-1992. S'ins-pirant largement des consensus du Sommet
québécois sur la faune, les orientations retenues en
matière faunique reposaient alors sur trois axes d'intervention
prioritaire, soit la conservation de la faune, le développement
économique de la ressource faunique par une amélioration de la
qualité et une meilleure mise en marché du produit, et,
troisièmement, la concertation des partenaires gouvernementaux et
privés.
Depuis maintenant deux ans et demi, chacun de ces trois axes a fait
l'objet d'un ensemble d'actions précises. J'ai choisi aujourd'hui de
vous présenter les réalisations les plus significatives de la
dernière année ainsi que les interventions à venir dans
ces dossiers.
D'abord, la conservation de la faune. En ce qui a trait à ce
sujet, un des dossiers majeurs demeure la mise en oeuvre des dispositions
législatives concernant la protection des habitats fauniques.
L'application de cette loi nécessitait la cartographie de 9 des 11 types
d'habitats fauniques reconnus. Celle-ci est maintenant complétée.
De plus, le projet de règlement sur les habitats fauniques situés
en terres publiques devrait être approuvé par le gouvernement
bientôt. Quant à la réglementation relative aux habitats
fauniques situés en terres privées, celle-ci devrait être
en vigueur à l'automne 1992.
L'adoption de la politique sur les espèces menacées ou
vulnérables est un autre des moyens privilégiés pour
assurer une protection adéquate de la faune et de ses habitats. Cette
politique, établie en collaboration avec mon collègue du
ministère de l'Environnement, devrait faire l'objet d'une approbation
gouvernementale au cours des prochains mois. L'étape suivante sera la
désignation des premières espèces menacées ou
vulnérables.
Un autre dossier qui me tient à coeur est celui de la gestion de
l'orignal. En effet, lors du Sommet québécois sur la faune, le
ministère s'est engagé à faire le point sur la situation
de l'orignal et à analyser, de concert avec ses partenaires fauniques,
les moyens les plus appropriés pour assurer la pérennité
de cette ressource tout en permettant son utilisation optimale.
Parmi les actions réalisées à ce jour pour mener
à bien cet engagement, il y a eu le dépôt, à
l'automne dernier, pour chacune des zones de chasse, d'un bilan complet sur
l'orignal ainsi que des propositions de modalités de chasse à
appliquer pour améliorer la situation de l'espèce. De janvier
à avril 1992, ces propositions ont fait l'objet d'une vaste consultation
publique réalisée grâce à la concertation et
l'implication de la Fédération québécoise de la
faune, la Fédération québécoise des gestionnaires
de ZEC et la Fédération des pourvoyeurs du Québec. 44
réunions publiques dans toutes les régions du Québec ont
été tenues. Par ailleurs, près de 7000 citoyens ont
participé à ces assemblées. Le ministère a
administré, en février dernier, un sondage postal sur cette
même question auprès de 10 000 autres chasseurs.
Lés fédérations devraient me présenter, en
juin prochain, les propositions résultant des consultations qu'elles ont
menées, et j'entends
faire connaître ma décision sur les éventuelles
modifications réglementaires à apporter sur la chasse à
l'orignal à l'automne prochain, pour application en septembre 1993. Ma
décision prendra également en considération les
résultats du sondage mené auprès des chasseurs.
Toujours sous l'axe de la conservation de la faune, il y a lieu de
souligner les activités réalisées par les agents de
conservation au niveau de la lutte au braconnage et de la surveillance du
territoire. En 1991, le ministère a enregistré plus de 6200
plaintes de braconnage, via sa ligne téléphonique S.O.S.
Braconnage. De plus, 10 000 actes d'accusation ont été
portés contre des individus pour des infractions aux lois relatives
à la faune. 70 % de ces chefs d'accusation ont amené des
condamnations. D'autre part, des agents de conservation de la faune ont
mené 10 opérations spéciales de
démantèlement de réseaux de braconnage dans plusieurs
régions du Québec, dont plus particulièrement dans les
régions de la Côte-Nord, du Bas-Saint-Laurent - Gaspésie et
de l'Abitibi.
L'entente intervenue l'an passé avec le ministère de
l'Environnement visant à habiliter les agents de la conservation de la
faune à appliquer certaines dispositions légales et
réglementaires sur l'environnement a déjà permis,
après une année d'opération seulement, de mieux
protéger l'environnement. En effet, les agents de conservation de la
faune ont constaté 161 infractions aux lois relatives à
l'environnement. Ces infractions seront traitées par le ministère
de l'Environnement.
L'éducation constitue une autre de mes priorités
d'intervention. C'est ainsi que plus de 300 000 jeunes sont sensibilisés
annuellement à la protection de la faune, soit dans le cadre de la
Semaine de la conservation de la faune, des visites dans les écoles
effectuées par nos agents de conservation et des programmes
éducatifs offerts au Jardin zoologique de Québec, à
l'Aquarium et, bien sûr, dans le réseau des parcs
québécois. En 1991-1992, dans le cadre de son programme de
soutien financier aux projets à caractère faunique, le
ministère a supporté pour 250 000 $ la réalisation de 25
projets touchant l'élaboration de matériel et de programmes
éducatifs destinés aux jeunes.
Il me fait particulièrement plaisir de mentionner la mise sur
pied récente d'un comité interministériel sur
l'éducation à l'environnement, réunissant les
ministères du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, de
l'Éducation, de l'Environnement et des Forêts. Le but du
comité est d'assurer une plus grande harmonisation et coordination des
interventions gouvernementales en matière d'éducation relative
à l'environnement. Les priorités d'intervention, pour les trois
prochaines années, portent sur l'éducation au niveau primaire.
Nous travaillons actuellement à développer des outils
pédagogiques et un programme de formation en environnement à
l'inten- tion des enseignants.
Le deuxième axe d'intervention qui a guidé les actions du
ministère en matière faunique est d'ordre économique.
J'aimerais rappeler combien les activités reliées à la
faune participent au développement économique du Québec
et, tout particulièrement, à celui des régions. Ainsi, les
Québécois et les Québécoises déboursent
annuellement environ 2 300 000 000 $ pour la pratique des activités
reliées à la faune, comme la pêche, la chasse, le
piégeage ainsi que des activités non consommatrices telles
l'observation et la photographie d'espèces animales. Au total, ces
dépenses permettent de maintenir des emplois équivalant à
plus de 30 000 personnes-année et de verser des salaires d'environ 620
000 000 $ annuellement.
Une des réalisations importantes des dernières
années est la mise sur pied du Programme de développement
économique du saumon dans lequel les gouvernements du Québec et
du Canada ont convenu d'engager 24 000 000 $ durant les trois prochaines
années couvertes par ce programme. L'augmentation attendue de la
ressource saumon, grâce aux investissements de ce programme, devrait,
à long terme, engendrer des retombées économiques
supplémentaires directes et indirectes de plus de 7 000 000 $
annuellement et créer environ 295 emplois annuels de plus dans le
secteur de la pêche sportive au saumon.
En 1991-1992, 35 plans de mise en valeur des rivières à
saumon ont été acceptés par les comités
régionaux d'analyse, pour un montant global de subvention de 800 000 $.
Ces projets se répartissent ainsi: 19 dans la région du
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, 11 sur la Côte-Nord et 5 dans la
région centre-nord, comprenant le Saguenay et Charlevoix. De plus, il
faut mentionner la réalisation de certaines activités de mise en
valeur sur 3 rivières: Sainte-Marguerite, Madeleine et Nouvelle, pour
une somme globale de subvention d'environ 488 000 $. La mise en oeuvre de ce
programme se déroule normalement, de sorte que plusieurs projets
concrets d'aménagement et de restauration des rivières à
saumon, comme des passes migratoires, ensemencements, aménagement de
frayères et développement d'accès à la ressource,
devraient être réalisés en 1992-1993. Les projets retenus
seront connus dès juin 1992. (16 h 50)
L'an dernier, je vous ai fait part de la mise sur pied d'un nouveau
programme de soutien financier aux projets à caractère faunique.
Ce programme vise à supporter des projets conçus et mis en oeuvre
par des organismes du milieu. En se basant sur une formule de partenariat qui
demande une participation directe du promoteur, ce programme a
été un succès en 1991-1992. La sélection des
projets a été réalisée par un comité mixte
formé de représentants du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche et de trois
organismes externes reconnus, soit la fédération
québécoise des gestionnaires de ZEC, la Fédération
québécoise de la faune et l'Union québécoise pour
la conservation de la nature. En 1991-1992, le comité a retenu 70
projets sur les 212 présentés totalisant 782 600 $ en subventions
à ces projets. En termes de valeur totale de projets
réalisés, les retombées s'établissent maintenant
à près de 2 000 000 $.
Pour 1992-1993, plus de 200 demandes d'aide financière ont
été déposées par les promoteurs, et 54 projets
seront subventionnés, selon les recommandations du comité de
sélection. Le budget total prévu pour ces projets est de l'ordre
de 836 100 $. Le programme global comprend, quant à lui, en plus, 170
000 $ affectés spécifiquement aux projets de mise en valeur du
saumon dans le programme du développement du saumon de l'Atlantique.
conformément à l'engagement pris lors du sommet, le
ministère a déposé, en 1991, le plan de consolidation et
de développement de la pourvoirie. les mesures mises de l'avant dans ce
plan visent à planifier le développement du territoire et
à fournir des conditions propices au développement des
activités commerciales. ainsi, il est convenu, à la suite d'une
entente administrative avec le ministère de l'énergie et des
ressources, que l'agrandissement et le développement des pourvoiries se
fera dorénavant dans les régions éloignées,
là où la faune est abondante et sous-exploitée.
l'accessibilité du territoire en sera accrue tout en favorisant le
développement économique de ces régions. au point de vue
financier, les ententes convenues avec d'autre? partenaires gouvernementaux,
dont l'opdq et le bureau fédéra! de développement, en vue
d'élargir certains de leurs programmes de subvention tels le precep et
le pdet, vont permettre à l'industrie de la pour-voirie de disposer de
nouveaux fonds pour son développement pour la période du 1er
avril 1991 au 1er février 1992, le programme precep, quant à lui,
volet pourvoirie, a accepté 10 projets qui se sont traduits par autant
de prêts sans intérêt pour une valeur de près de 880
000 $, en plus de permettre la création de 69 emplois.
Un élément qui concerne ce troisième axe
d'intervention, qui est la concertation des partenaires. Le projet de
développement de la gestion intégrée des ressources,
initié en mars 1991, constitue un très bel exemple de
concertation interministérielle. En effet, cette démarche
impliquant le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
les ministères des Forêts et de l'Environnement devrait permettre
de développer et de mettre en place des méthodes
intégrées de gestion et d'exploitation des ressources dans une
perspective de développement durable. Le projet est actuellement en
cours dans deux territoires-pilotes: les réserves faunique de
Mastigouche et des Laurentides. Les travaux se déroulent nor- malement
et se poursuivront intensivement au cours de la prochaine année.
relativement au dossier de !a villégiature sur las terres publiques,
nous continuerons, au cours de la prochaine année, à travailler
avec le ministère de l'énergie et des ressources à
l'élaboration des plans régionaux de développement de la
villégiature, conformément à l'entente
interministérielle intervenue à cet effet en août 1990. la
préparation de ces plans impliquera la collaboration des intervenants
locaux, tout particulièrement des municipalités régionales
de comté. l'entente fédérale-provinciale d'harmonisation
et de concertation pour la dépollution du fleuve saint-laurent,
impliquant plusieurs partenaires, dont le ministère du loisir, de la
chasse et de la pêche, en est actuellement à sa troisième
année de réalisation et viendra à échéance
en mars 1993. la participation du ministère du loisir, de la chasse et
de la pêche concerne la sauvegarde des habitats fauniques et des
espèces menacées ainsi que l'évaluation de l'état
des populations fauniques dans le corridor fluvial. depuis 1989, le
ministère a affecté 4 5g0 000 $ aux activités
prévues à cette entente, dont 1 500 000 $ en 1991-1992.
Parmi les actions de la dernière année favorisant la
concertation avec nos partenaires privés j'aimerais souligner le
développement d'une nouvelle formule de gestion, les ZEC à
gestion mixte. Ce nouveau mode de gestion vise à répondre aux
demandes des organismes du milieu (des municipalités, des MRC, des
organismes de développement économique et touristique) qui
désirent de plus en plus s'impliquer dans la gestion de la faune.
L'élargissement du conseil d'administration de la ZEC aux organismes
sans but lucratif du milieu permet à ceux-ci de se joindre aux membres
de la ZEC pour favoriser le développement économique de la
localité ou de la région à partir du potentiel faunique
qui s'y trouve.
Actuellement, la ZEC Jacques-Cartier, constituée au printemps
1991, fonctionne selon ce mode de gestion. À la demande des milieux
régionaux, j'ai annoncé dernièrement la création de
quatre nouvelles ZEC à gestion mixte situées en Gaspésie:
les ZEC à saumon des rivières Matane, Madeleine, Cap-Chat et la
ZEC terrestre de Cap-Chat. Très bientôt, le Conseil des ministres
se penchera sit la création d'une cinquième, cette fois sur la
Côte-Nord, soit la ZEC à saumon de la rivière des
Escoumins, impliquant la communauté montagnaise des Escoumins.
Dans le but de mettre en valeur le potentiel faunique des terres et
boisés privés et de limiter Sas conflits entre les
propriétaires et les utilisateurs de la faune, le ministère a mis
au point un protocole type favorisant l'accès aux terres et aux
boisés privés. Deux protocoles ont été
signés jusqu'à maintenant. Le premier protocole, qui regroupe 63
propriétaires de trois municipalités
de Bellechasse, permet d'offrir la chasse au gros et au petit gibier
ainsi que l'hébergement. Dans la seigneurie de Métis, le
protocole signé avec l'unique propriétaire, la compagnie
Abitibi-Price, permet l'accès de 3411 kilomètres carrés de
territoire à la pêche et à la chasse au gros et au petit
gibier. Ces expériences sont fort intéressantes en ce qui
concerne l'implication des propriétaires privés à la
gestion de la faune.
Nous entendons soutenir ces efforts par la signature de nouveaux
protocoles au cours de la prochaine année. Plusieurs pourparlers sont
d'ailleurs en cours, notamment dans les régions de l'Estrie, Beauce-Sud
et Drummondville. La tenue des premières assises fauniques, les 20 et 21
mars dernier, constitue une étape marquante en matière de
concertation avec nos partenaires. En effet, cette rencontre annuelle sur les
grands enjeux et les dossiers de la faune est un des nouveaux mécanismes
de concertation et de consultation que je m'étais engagé à
mettre sur pied, lors de la clôture des travaux du Sommet
québécois sur la faune. Les autres mécanismes
annoncés ont aussi été réalisés, soit la
mise sur pied de deux tables de consultation sectorielle sur la gestion
intégrée et le territoire libre.
Lors de ces assises, qui ont réuni 33 organismes
intéressés à la conservation et à la mise en valeur
de la faune, j'ai eu le plaisir, entre autres, de déposer un premier
bilan sur la faune du Québec et de présenter les nouvelles
orientations que le ministère entend privilégier au cours de la
période 1992-1995. Permettez-moi, ici, de vous en présenter les
grandes lignes.
La stratégie d'action du ministère, pour les années
1992-1995, sera axée principalement sur la consolidation du partenariat
et l'amélioration de la qualité des services et des produits
offerts aux diverses clientèles. Dans le domaine de la faune, le MLCP
doit se donner une vision du futur basée sur la stratégie
mondiale de la conservation de la nature et l'accentuation de son leadership
comme principal gestionnaire du patrimoine faunique québécois.
Dans ce contexte, le défi du ministère du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche, d'ici 1995, est de poursuivre les actions dans le domaine de
la conservation de la faune et de ses habitats, tout en impliquant davantage
les citoyens et les différents groupes d'intervenants.
C'est dans ce sens que le ministère procédera, en
1992-1993, à l'élaboration d'une politique globale sur la faune,
en conformité avec la stratégie mondiale de la conservation de la
nature et en tenant compte des acquis du Sommet québécois sur la
faune et des demandes des différentes clientèles. Cette politique
sera développée en consultation avec nos partenaires, et
j'entends la déposer lors des deuxièmes assises fauniques qui se
tiendront au printemps 1993. (17 heures)
Par ailleurs, la consolidation et le développement de la
délégation de responsabilités à des partenaires
constituent un autre défi majeur des prochaines années.
Déjà, j'ai eu le plaisir d'annoncer, en décembre dernier,
la formation d'un comité d'orientation et de suivi
d'expériences-pilotes en matière de gestion de la faune et des
équipements. D'une durée d'un an, le mandat du comité est
de me recommander des modes d'intervention et de gestion de la ressource
faunique et des équipements qui tiennent compte autant de la
responsabilité gouvernementale en matière de conservation et de
mise en valeur de la faune et des sites naturels que des responsabilités
des instances locales et régionales en matière
d'aménagement du territoire et de développement
régional.
Dans cette optique, nous avons choisi des expériences-pilotes
avec les MRC et les municipalités intéressées à
s'impliquer. Quatre MRC, situées dans quatre régions
différentes, ont accepté de participer à ce projet. Ce
sont les MRC Antoine-Labelle, Le Domaine-du-Roy, La Haute-Côte-Nord et La
Matapédia. Chaque expérience-pilote sera coordonnée par un
comité régional composé, comme le comité central,
de représentants des instances municipales et des intervenants en
matière de faune et de développement socio-économique. Le
ministère apportera le support administratif. Actuellement, les
comités régionaux sont déjà en voie d'être
formés.
Parlons maintenant du bilan des réalisations 1991-1992. En
1991-1992, le ministère a consacré près de 8 000 000 $
à l'implantation et à l'amélioration des
équipements dans les parcs, les réserves fauniques et les autres
équipements. Le réseau des parcs québécois a
bénéficié de 3 600 000 $, soit 45 % de l'ensemble du
budget d'immobilisations en 1991-1992. Parmi les réalisations les plus
significatives pour le renforcement de la vocation des parcs, mentionnons,
premièrement, la finalisation des centres d'interprétation des
parcs du Bic et de Miguasha, divers aménagements de mise en valeur et
d'accessibilité du secteur des dunes de Tadoussac, dans le parc du
Saguenay, d'importants travaux, visant à améliorer le
réseau routier des parcs du Mont-Tremblant et de la Jacques-Cartier.
Poursuivant ses efforts en vue du développement des parcs
situés le long du fleuve Saint-Laurent, tels que
«priorisé» en 1989, le ministère y a investi, en
1991-1992, plus de 1 300 000 $ en immobilisations. La protection des sites
naturels dans le corridor fluvial se réalise également par le
biais d'ententes nationales et internationales, telles le Plan d'action
Saint-Laurent et le plan conjoint des habitats de l'Est. Citons, entre autres,
la protection et la mise en valeur du secteur de Baie-du-Febvre - Nicolet, au
lac Saint-Pierre, où des travaux sont en cours pour un investissement
total de 650 000 $, dans le cadre du PCHE.
Les discussions en vue d'identifier les 20 sites potentiels de parc
situés au nord du 49e
degré de latitude ont progressé de façon
significative au cours de la dernière année. Ainsi, 19 des 20
sites potentiels ont fait l'objet d'un accord avec les ministères de
l'Énergie et des Ressources, de l'Environnement et des Forêts en
vue de leur soustraction à la recherche et à l'exploitation
minière, ainsi qu'à l'exploitation forestière. Ces sites
constituent, à proprement parler, des réserves pour les fins de
parc, réserves dont le statut de protection sera officialisé par
leur inscription au plan d'affectation des terres publiques. 1991-1992 fut
aussi une année importante dans la poursuite des travaux
découlant de l'entente Canada-Québec concernant la
création du parc marin du Saguenay, signée en avril 1990.
Mentionnons la réalisation de plusieurs études pour
l'élaboration du plan directeur, la diffusion du bilan sur la
consultation publique relative aux limites provisoires du parc et
l'élargissement de la participation au comité d'harmonisation de
l'entente pour l'inclusion de deux observateurs représentant le
milieu.
En vue de favoriser encore davantage l'implication du milieu
régional, nous sommes actuellement à mettre en place un
comité consultatif. Composé de représentants du milieu, ce
comité travaillera avec des vérificateurs gouvernementaux
à l'élaboration du plan directeur. Nous prévoyons mener
une consultation publique sur ce plan directeur à la fin de la
présente année, conjointement avec le Service canadien des parcs.
quant aux orientations ministérielles 1992-1995, en novembre dernier,
j'ai annoncé la levée du moratoire sur la création des
parcs au québec. pour concrétiser cette action, j'ai l'intention
de déposer, dès juillet prochain, les orientations quant à
la misa en valeur des parcs existants et la protection des nouveaux sites
naturels exceptionnels. ce plan d'action, qui concernera autant la partie
nordique que celle du sud du québec, se voudra réaliste et
tiendra compte de la nécessité de poursuivre la mise en valeur
des parcs existants.
La protection du patrimoine naturel constitue une des
responsabilités fondamentales de l'État. Le ministère doit
réaffermir son leadership dans la protection des espaces naturels
exceptionnels et il doit chercher à s'associer à d'autres
partenaires pour la mise en valeur du réseau des parcs et autres espaces
protégés. Aussi il est important de poursuivre nos
investissements dans les parcs ainsi que dans les réserves fauniques,
puisqu'il s'agit là d'une des actions les plus significatives dans le
développement régional.
Par ailleurs, le ministère entend appliquer, au cours des
prochaines années, de nouveaux modes d'intervention avec la
collaboration de ses partenaires dont, entre autres, les collectivités
locales. De plus, nous entendons développer de nouvelles formules de
partenariat pour assurer financièrement le développement des
équipements récréotouristiques. Les deux démarches
annoncées en décembre dernier et visant à définir
l'avenir du Jardin zoologique de Québec et de l'Aquarium du
Québec, constituent de bons exemples de développement de
nouvelles formules de partenariat.
En effet, les deux groupes-conseils alors mis sur pieds pour
repositionner le développement de ces sites
récréotouristiques sont composés de représentants
du milieu et d'organismes déjà engagés dans leurs
opérations. En 1990-1991, les 16 parcs du Québec, les 16
réserves fauniques et les 7 équipements
récréotouristiques sous la gestion du ministère ont permis
la réalisation de plus de 7 000 000 de jours-personnes-activités,
soit une augmentation de 20 % au cours des 5 dernières
années.
En plus d'offrir aux clientèles québécoise et
touristique la possibilité de bénéficier du patrimoine
naturel et faunique, les parcs, les réserves fauniques et les autres
territoires représentent un apport important à l'économie
du Québec. Conscient de l'importance de cette offre de
journées-récréation, le ministère entend, au cours
des prochaines années, maintenir la qualité des services et
activités offerts dans ces différents équipements, en
recherchant l'implication active des partenaires de façon à
maximiser les retombées économiques dans chacune des
régions.
Le contexte budgétaire. Vous savez, l'état des finances
publiques et la conjoncture économique que nous traversons font en sorte
que le resserrement du budget de l'État se doit d'être poursuivi
de façon à maintenir un équilibre acceptable entre le
coût des services publics et la capacité financière des
contribuables québécois. A cet égard, le ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche réalise une baisse de 2 %
de son budget, comparativement à l'exercice budgétaire
1991-1992.
Toutefois, je suis heureux de vous mentionner que, dans le secteur
faune, le ministère a protégé les budgets requis pour
assumer ses responsabilités. De fait, les crédits alloués
à certains programmes seront même accrus en 1992-1993. Ainsi, les
efforts en matière de développement des politiques de
conservation et de gestion des espèces fauniques, de
réglementation ainsi que de planification de l'aménagement et de
ses activités représententeront, au cours de l'année
1992-1993, 15 600 000 $, soit une augmentation de 1 000 000 $ ou 7 % par
rapport à l'année précédente.
Pour leur part, les activités régionales en matière
d'aménagement, d'exploitation et de conservation de la faune et de
gestion des parcs et des réserves fauniques nécessiteront des
budgets, quant à eux, de 94 100 000 $ en 1992-1993, ce qui
représente une augmentation de 800 000 $ par rapport à
1991-1992.
Conscient de l'importance d'alléger le fardeau de l'État
tout en protégeant les services di-
rects a la population, je me réjouis particulièrement de
l'engagement intensif du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche dans la recherche et la mise en oeuvre de modes alternatifs de
gestion et de financement. Je suis profondément convaincu qu'il s'agit
là d'une nécessité et je suis heureux des résultats
qui permettent déjà des économies substantielles que nous
avons réaffectées à des besoins de consolidation et de
développement.
J'estime personnellement que le budget 1992-1993 du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche est prometteur. Il traduit la
possibilité d'assumer pleinement nos responsabilités dans un
contexte de limitation sévère des crédits disponibles, et
c'est d'autant plus important que les perspectives nous amènent
inévitablement à considérer que le gouvernement devra
encore, pendant plusieurs années, exercer les pressions
nécessaires pour contraindre le niveau de ses dépenses.
Ces contraintes financières ne doivent pas nous faire perdre de
vue les clients et leurs exigences qui constituent la raison d'être de
notre existence. C'est ainsi que, depuis l'automne 1988, le MLCP a entrepris
l'implantation d'une démarche qualité visant
l'amélioration de ses processus de production de façon à
offrir des produits conformes aux exigences de ses clients et ce, à
moindre coût.
Je l'ai fait déjà ce matin et je me dois, en terminant, de
souligner le travail de Mme Gisèle Desrochers et tout le mérite
qu'elle a eu, lors de son passage au ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche. Mme Desrochers va maintenant assumer, depuis le 4 mai
1992, la lourde tâche de secrétaire générale
associée à la réforme administrative et aux emplois
supérieurs. En une période relativement courte comme
sous-ministre, elle a profondément marqué la philosophie de
gestion du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, tout
particulièrement par l'implication de la démarche de
qualité.
Je suis convaincu que Mme Desrochers... son passage, en tout cas pour
moi, a été extrêmement important. Il a marqué tous
les secteurs de nos activités, et je tiens à souligner
particulièrement son travail à l'intérieur du programme
d'amélioration constante.
Alors, je vous remercie de votre attention et il me fera plaisir de
répondre à toutes vos questions pour mieux expliquer les
résultats. Nous poursuivrons ainsi, au cours des prochaines
années... et, bien sûr, l'allocation des ressources que nous y
consacrerons. Merci, Mme la Présidente. (17 h 10)
La Présidente (Mme Pelchat): Merci, M. le ministre. M. le
député de Dubuc.
M. Gérard R. Morin M. Morin: Merci. Alors, Mme la
Présidente, je voudrais commencer par saluer tomes les personnes qui
accompagnent le ministre et, en particulier, je ne sais pas si on peut dire les
petits nouveaux, M. Magny, le sous-ministre, et le président de la
SEPAQ, M. Vézina, et souhaiter que, finalement, les prochaines heures
seront bénéfiques pour un peu tout le monde, fructueuses,
évidemment, dans l'intérêt du merveilleux monde de la
faune.
Comme responsable du dossier chasse et pêche, c'est
déjà ma troisième année, troisième
étude de crédits du ministère. Alors, pour plusieurs
d'entre nous, il s'agit d'un moment privilégié de la vie
parlementaire, particulièrement pour l'Opposition, évidemment,
qui veut profiter de cette circonstance pour discuter des dossiers en
profondeur. J'espère que c'est ce que nous arriverons à faire
encore cette année, car je vous avoue qu'il y a plusieurs dossiers
d'intérêt.
Je commencerai donc mes remarques préliminaires en
déplorant d'abord, cette année encore, que le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche soit l'objet de coupures
budgétaires - le ministre le reconnaissait tout à l'heure -
importantes au niveau du loisir ou moins ou le statu quo pour ce qui est de la
faune. En fait, c'est une diminution de 2 % par rapport à l'année
dernière. Si on compare les crédits de 1992-1993 aux
dépenses probables de 1991-1992, la diminution est de quelque 8 000 000
$, soit 4 %. Pour les programmes reliés au secteur chasse et
pêche, les programmes 2 et 3, les crédits alloués sont de
113 000 000 $, on le sait. Il s'agit d'une augmentation de moins de 1 %,
même si on compare avec les crédits votés l'an dernier, et
voire même d'une diminution de 0, 3 %, si on s'en tient aux
dépenses probables.
En clair, si on tient compte de l'indice des prix à la
consommation, on pourrait prétendre et soutenir avec justesse que les
crédits diminuent par rapport à l'an passé. Bien
sûr, le ministre pourrait aisément se défendre, comme il le
fait assez souvent, en disant que cette critique est normale pour l'Opposition
officielle et qu'à cet égard il ne faut pas trop la prendre au
sérieux. Je dois malheureusement lui répondre cette année
que nous ne sommes plus les seuls à déplorer le manque
d'intérêt du gouvernement libéral pour les activités
de chasse, de pêche, de piégeage et de plein air, car, il faut
bien le reconnaître, le MLCP est le ministère qui réussit
le mieux à augmenter la tarification des activités qu'il
gère tout en coupant les crédits applicables à ces
mêmes activités.
D'ailleurs, M. Bellemare, chroniqueur du Soleil, apportait une
critique sévère récemment à ce sujet, et je cite,
au cas où le ministre ne l'aurait pas lue: Les pêcheurs à
la ligne, saumo-niers, sauvaginiers, trappeurs et chasseurs sont toujours les
dindons de la farce. Ils sont de plus en plus rançonnés,
même si le MLCP
diminue ses services par des restrictions, des déductions, des
coupures, du délestage, en fait, de la privatisation et de la
commercialisation. En fait, les Québécois paient continuellement
plus cher pour ralentir tout simplement la diminution des services offerts par
le MLCP.
Comme le ministre peut le constater, le mécontentement est grand
et je le mets bien en garde cette année de me servir son fameux argument
de la saine gestion des fonds publics. Je lui rappelle d'ailleurs que, lors du
départ de M. Lavoie de la SEPAQ, son gouvernement lui a versé une
prime de départ de 160 000 $, ce qui équivaut à 17 mois de
salaire, alors que M. Lavoie était à la présidence de la
Société depuis seulement 19 mois. Alors, pour la saine gestion,
j'espère que le ministre sera plus réservé et je lui ferai
remarquer, de toute façon, que, lorsqu'un dossier est prioritaire, on
réussit toujours à trouver l'argent requis.
Au cours de la dernière année, la Société
des établissements de plein air du Québec, à plusieurs
reprises, a fait la manchette. Ce qui a surtout retenu l'attention, ce sont les
rumeurs de privatisation, après qu'un comité appelé Poulin
en eut fait la recommandation. Cette rumeur a également
été alimentée par la démission de l'ancien
président qui aurait quitté, précisément, parce
qu'il refusait la demande politique de liquider la société
d'État. J'entends bien vider cette question avec le ministre. Je
conviens, cependant, que cette Société doit procéder
à des mesures de redressement, car un déficit accumulé de
17 000 000 $, c'est beaucoup trop. Je ne crois pas, cependant, qu'il serait
justifié de faire une vente de feu des équipements que nous avons
financés collectivement et qui devraient nous rapporter.
Parmi les dossiers que j'ai l'intention d'aborder aussi, cette
année, il y a, bien entendu, celui des relations avec les peuples
autochtones. Je me ferai le porte-parole de plusieurs utilisateurs et
utilisatrices de la faune en affirmant au ministre que nous avons tous bien
hâte de connaître sa position dans ce dossier. Je veux aussi le
mettre en garde contre la tentation de remettre à plus tard les
importantes décisions qu'il doit prendre. À cet égard, la
Fédération québécoise de la faune vient de lui
indiquer qu'elle n'acceptera pas que des privilèges particuliers soient
accordés à qui que ce soit dans la gestion du territoire faunique
du Québec.
Je conviendrai aisément avec le ministre, parce que je
présume que c'est ce qu'il pense, qu'il s'agit d'une position qu'on
pourrait qualifier de radicale, mais le ministre doit en tirer des conclusions.
Cette forme d'intolérance, de la part des Québécois et des
Québécoises, ne peut, finalement, s'expliquer que par l'incurie
de son gouvernement dans ce dossier. À force de remettre les
décisions et de diffuser un message a double sens, on finit par
récolter la colère, le racisme et l'intolérance. Il faut
donc agir, à mon sens, avant qu'il soit trop tard.
Dans un autre ordre d'idées, j'indique au ministre que je
discuterai aussi avec lui du développement régional. Sous cette
large bannière, nous procéderons à un examen minutieux de
la situation de nos parcs et réserves. Ici encore, je suis
désolé de constater que les choix budgétaires auront des
effets désastreux sur l'état de nos biens publics. Je suis
d'ailleurs assez curieux d'en connaître davantage sur l'initiative du
ministère de confier à la firme Ketchum Canada le soin de
procéder à une étude de faisabilité en vue de
lancer une campagne de souscription pour nos parcs. Je veux aussi en savoir
plus sur les projets de développement pour les parcs qui seraient,
semble-t-il, de l'ordre de 67 000 000 $ en consolidation des existants et des
futurs, je ne sais quoi.
Sous la rubrique du développement régional, j'ai aussi
l'intention de discuter avec le ministre du rôle du MLCP dans la
politique de décentralisation de son gouvernement. Le ministre a dit
qu'il serait bientôt en mesure de nous indiquer quels seraient les
budgets de son ministère qui seront transférés. Je parle
ici de la réforme Picotte. Je l'inviterai donc à préciser
ses intentions sur ce sujet et, en même temps, à nous expliquer
comment s'inscrira sa nouvelle politique sur la faune dans cette
démarche gouvernementale de décentralisation. (17 h 20)
J'indique enfin au ministre que j'ai l'intention de traiter d'un certain
nombre d'autres dossiers tels que la consultation de la chasse à
l'original, qui n'a pas fait que des heureux, la durée de la saison de
la pêche en fonction des ressources allouées aux réserves
dans les réserves fauniques, les politiques d'embauché du MLCP
ainsi que les nouveaux développements de la société
Hydro-Québec.
Voilà, en bref, le menu que je propose au ministre pour les
prochaines heures. Evidemment, je n'ai pas l'intention de me contenter de
réponses vagues et imprécises. Je sais que, depuis trois ans, il
n'a cessé de nous parler de la saine gestion des deniers publics. Je
l'invite cette année à préciser les moyens dont il entend
se doter pour concrétiser certaines orientations dont il a fait mention
tout à l'heure et qu'il a annoncées au cours de la
dernière année, et comment il entend traiter ses principaux
partenaires de ce merveilleux monde de la chasse, de la pêche, du
piégeage et du plein air.
Je vous remercie, Mme la Présidente. C'étaient là
mes notes préliminaires.
La Présidente (Mme Pelchat): Merci, M. le
député de Dubuc. M. le ministre, est-ce que vous voulez...
M. Gaston Blackburn M. Blackburn: Oui, j'aimerais, Mme la
Présidente, revenir - on aura certainement l'occasion de revenir
aux questions - sur un élément important, je dirais, de
positionnement par rapport, entre autres, à la rationalisation dans le
ministère au niveau des budgets. Vous savez, je vous ai
précisé ce matin qu'effectivement, si on enlevait certains
programmes ou certaines sommes qui avaient déjà été
affectées aux années passées, il n'y avait pas une
diminution du budget. Il y avait même une augmentation de 777 000 $. Pour
ce qui est particulièrement du secteur faune, on a augmenté les
budgets pour plusieurs de nos programmes. Je tiens à le dire, et c'est
important de le préciser, l'augmentation, pour le secteur faunique, dans
l'ensemble de nos programmes, c'est de 1 946 400 $. Alors, pour ceux qui disent
sur la place publique ou même, dans certains journaux, qu'on a
diminué nos budgets à l'intérieur de notre secteur
faunique, je tiens à les corriger immédiatement. C'est loin
d'être une diminution, c'est une augmentation substantielle.
Ce que je tiens aussi à souligner, c'est qu'il y a eu de la
rationalisation au niveau du ministère et, entre autres, au plan
administratif. À titre d'exemple, les effectifs en soutien administratif
sont passés de 726 300 en avril... À titre d'exemple, bon, je
répète: Les effectifs en soutien administratif sont passés
de 726 personnes-année, en avril 1989, à 633
personnes-année, donc, une diminution de près de 90, soit une
réduction de près de 13 %. L'essentiel des coupures de postes a
été réalisé au siège social: 411 effectifs
en 1989 et 321 en janvier 1992. De façon plus spécifique, on est
passé de 50 personnes-année, à la Direction des ressources
humaines, à 43; de 88 personnes-année, à la Direction des
ressources matérielles, à 75; de 100 personnes-année,
à la Direction du marketing et des communications, à 66.
On a également, bien sûr, aboli des services et on en a
fusionné d'autres. Donc, de plus, afin d'accroître la
qualité des services rendus aux citoyens et de les produire au moindre
coût, on a implanté un processus d'amélioration constante
dont j'ai parlé tout à l'heure. Seulement dans un autre secteur
important des dépenses du ministère, l'informatique est
passée, en 1990-1991, de 8 900 000 $ à 6 223 000 $; alors, quand
on parle, c'est donc une diminution de 2 683 000 $, strictement au chapitre
informatique. Mais ça nous permet de pouvoir maintenir nos budgets et
même de les augmenter, et surtout d'augmenter la qualité des
services aux clientèles. Au niveau du marketing, communications, le
budget est passé de 3 300 000 $ en 1987-1988 à 2 300 000 $ en
1992-1993. Ce sont des exemples comme ceux-là qu'on est tout à
fait très heureux de mentionner, et je tiens à souligner,
grâce à la collaboration du personnel du ministère.
Nous continuons d'assumer nos responsabilités fondamentales. Nous
développons le partenariat avec les différentes
fédérations, les différents organismes, dans chacun des
milieux, et nous continuons, bien sûr, de mettre l'argent
nécessaire aux bons endroits, mais dans ce sain souci, quoi qu'on en
dise, il ne faut pas l'oublier, de saine gestion des deniers publics, et c'est
un élément. Vous savez, les citoyens du Québec qui nous
regardent aller ont raison de nous questionner si, à quelque part, on ne
réussit pas à ne pas maintenir un niveau de déficit qui
soit acceptable. Quand les gens regardent leurs talons de chèque
rallonger et leurs chèques eux-mêmes diminuer, c'est parce que,
quelque part, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. C'est dans cette
perspective qu'on se doit de continuer de fonctionner, quoi qu'on en dise.
La Présidente (Mme Pelchat): M. le député de
Dubuc.
M. Morin: Oui.
La Présidente (Mme Pelchat): Est-ce que vous voulez qu'on
commence l'étude programme par programme?
Discussion générale
M. Morin: Oui, bien, disons que je vais y aller d'une question,
là, sur les crédits globaux, une seule question, et ce ne sera
pas tout à fait programme par programme, là, parce que, pour
satisfaire à la demande du ministre, on va commencer par la SEPAQ et les
parcs, qui sont évidemment dans un autre programme, quitte à les
accepter à la fin.
La Présidente (Mme Pelchat): Ça va.
M. Morin: Moi, personnellement, je n'ai pas
d'inconvénient... Alors, disons une première question sur les
crédits globaux, mais particulièrement au niveau de la faune.
Bien sûr, le ministre soutient avec justesse qu'il n'y a pas de
diminution au niveau de la faune, bien que, évidemment, si on tenait
compte de l'augmentation du coût de la vie, même si elle n'est
quand même pas très élevée par rapport à l'an
dernier, il ne peut quand même pas se targuer d'une augmentation de
crédits, même pour la faune. Mais reconnaissons qu'il s'agit,
à peu de choses près, du statu quo en termes de
crédits.
Tout à l'heure, dans ses notes préliminaires, là
où je veux en venir, parce que, évidemment, je ne me contenterai
pas de demander au ministre comment expliquer qu'il n'en met pas plus que
ça dans le secteur faunique. Je voudrais quand même exiger plus
d'articulation dans sa réponse. Tout à l'heure, dans ses notes
préliminaires, le ministre, comme il l'a fait à plusieurs
reprises, relevait les retombées économiques de quelque 2 100 000
000 $ que provoque l'activité de la faune.
Alors, si le ministre semble toujours fier de ces retombées du
secteur de la faune, je pense qu'il serait juste aussi de conclure que les
dépenses dans le secteur de la faune ne sont ni plus ni moins qu'une
forme d'investissement et non pas là des dépenses de services
publics, tel qu'on l'entend généralement. Alors, dans ce sens-la,
si le secteur de la faune provoque tant de retombées économiques,
pourquoi on a toujours l'impression que le secteur... enfin, le MLCP,
particulièrement le loisir, mais aussi la faune, du fait qu'on demeure
au statu quo, ne jouit pas de plus de support, et il semble provoquer moins de
résistance aux coupures, comme ça peut se présenter dans
d'autres ministères.
J'aimerais que le ministre nous explique, parce que je présume
même que le statu quo, ce n'est pas à l'initiative du ministre;
j'imagine que, si, au niveau de l'ensemble de son ministre, il y a une
diminution, c'était sans doute pour satisfaire aux exigences du Conseil
du trésor, du président, et non pas de votre propre initiative,
je présume.
Mais j'aimerais quand même que vous nous expliquiez comment on
n'arrive pas à convaincre le gouvernement que ce qui se fait dans le
secteur faune est de l'investissement et, dû à ces
retombées économiques majeures, on devrait être capable de
justifier des augmentations dans les crédits. Ce n'est pas le cas. En
plus, l'autre élément, bien sûr que !a faune, autant en
termes de conservation qu'au niveau des activités, prend de plus en plus
de place. Et ça, évidemment, c'est heureux. Alors, j'aimerais
entendre le ministre élaborer un peu dans cet esprit.
La Présidente (Mme Pelchat): M. le ministre.
M. Blackburn: Mme la Présidente, tout à l'heure,
dans le discours, j'ai été très clair que, pour nous, il y
avait des responsabilités fondamentales qu'on se devait de continuer
d'assumer. D'ailleurs, on !'a démontré. Vous savez, quand vous
parliez, tout à l'heure, M. le député de Dubuc, des
budgets du ministère dans le secteur faune, l'inflation, au cours de la
dernière année, c'est approximativement, à peu
près... on pourrait situer ça autour de 2 %, puis c'est
peut-être un peu moins que ça, en fin d'année, que
ça va être en réalité. Mais je vous signale que les
budgets ont été accrus de 3, 3 % pour l'année 1992-1993,
dans le secteur faunique du ministère, donc, une augmentation plus
élevée que l'indice des prix à la consommation au niveau
de son augmentation.
C'est donc quelque chose d'extrêmement important. On n'a pas
diminué, on a augmenté. Puis ce qu'il faut surtout
préciser...
M. Morin: Vous ne tenez pas compte du programme, 4 là, de
la gestion interne.
M. Blackburn: Pardon?
M. Morin: Vous ne tenez pas compte des coupures ou des
diminutions des crédits au niveau du programme 4, là, en disant
ça?
M. Blackburn: Non, non. On parle strictement du secteur
faunique.
M. Morin: on comprend, mais je veux dire...
M. Blackburn: Pardon? (17 h 30)
M. Morin: Au niveau de la gestion interne, M. le ministre, vous
comprendrez que toute la logistique, puis tout le soutien du programme 4, je
veux dire, au niveau de la gestion - évidemment, il y a le secteur
faunique qui est concerné - et, là-dessus, vous avez des coupures
de 4 %. Alors, quand vous parlez de faunique, vous excluez ça, vous ne
parlez pas de ça. Mais j'imagine que le monde qui travaille pour vous,
ça ne doit pas être pour rien.
M. Blackburn: Je pense qu'on se comprend, Mme la
Présidente. C'est que le 3, 3 % d'augmentation, ce sont des
dépenses directes qui ont été affectées au secteur
faunique.
M. Morin: Oui, ça, c'est correct.
M. Blackburn: II y a eu de la rationalisation qui s'est faite
dans le ministère, mais ça n'affectait pas les activités
au niveau faunique du ministère. Je tiens aussi à souligner que
nous avons une préoccupation importante, ce partenariat avec les
organismes que nous avons développé, que ce soit au niveau de la
Fondation de la faune en particulier, que ce soit au niveau de tous les
intervenants; le plan de développement du saumon de l'Atlantique avec le
gouvernement fédéral, de 24 000 000 $; le Fonds faunique que nous
avons créé au cours de la dernière année, de 1 000
000 $; et le plan d'action Saint-Laurent. Donc, toutes ces formes de
partenariat qui permettent au gouvernement du Québec, et au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, d'assumer non
seulement sa responsabilité en matière faunique dans le sain
équilibre des dépenses et des capacités de payer, mais
aussi dans le sain équilibre de l'assumation de ses
responsabilités. Et je veux juste vous dire, M. le député
de Dubuc, Mme la Présidente, que, vous savez, quand tu fais partie d'un
gouvernement, tu fais partie d'un gouvernement dans son ensemble, donc tu as
des responsabilités de réponse comme ministre, comme
député, ou comme président du Conseil du trésor, ou
comme premier ministre, à la population, de ta gestion. Et moi, je suis
solidaire du gouvernement du Québec dans cette recherche de faire en
sorte qu'on soit capable de donner aux
citoyens du Québec une saine gestion des deniers publics, et on
le fait à travers toutes nos démonstrations, nos
réalisations, dans le fond.
Dans le secteur faunique en particulier, nous avons pleinement
réussi et nous continuons de le faire dans le respect, non seulement de
la population, mais de nos partenaires, de tous ces missionnaires qu'on
rencontre partout, qui font un travail extraordinaire de bénévole
sur le terrain. C'est formidable. C'est grâce à eux qu'on
réussit à faire ce travail. Mais ce travail de support que nous
donnons à cet ensemble d'intervenants nous permet de livrer la
marchandise et de prétendre que nous assumons nos responsabilités
fondamentales.
La Présidente (Mme Pelchat): M. le député de
Dubuc.
Société des établissements de
plein air du Québec
M. Morin: Ça va. Alors, on va regarder un petit peu toute
la problématique entourant la Société des
établissements de plein air du Québec. Évidemment,
à ce sujet-là, la dernière année aura
été forte en émotions concernant ce dossier. Les
collègues du ministre, ceux qui ont participé à la
rédaction du rapport Poulin ont même recommandé sa
privatisation. D'autre part, des rumeurs ont circulé à l'effet
que les installations du Mont-Sainte-Anne seraient vendues à des
promoteurs privés à un prix ridicule; on a entendu parler de 60
000 000 $. Enfin, il y a eu la nomination d'un nouveau président qui
s'est empressé de clarifier ses intentions dans un article, un long
article du Devoir.
Rappelons que le déficit accumulé de la SEPAQ est de
l'ordre de 17 000 000 $ et le déficit d'exploitation pour 1990-1991, de
5 000 000 $ par rapport au dernier qui serait de deux millions et quelques
centaines de milliers de dollars.
J'aimerais que le ministre fasse le point sur l'ensemble du dossier,
même s'il l'a à peine touché dans ses notes
préliminaires, et j'aimerais qu'il se prononce ou, enfin, qu'il soit
plus précis sur ses intentions, d'abord sur l'avenir de la SEPAQ en
termes de privatisation, d'une part, ce à quoi on doit s'attendre, et,
deuxièmement, sur des modifications, peut-être uniquement en
termes de délégation de gestion, gestion
décentralisée, et aussi, peut-être, s'il y a lieu de
s'attendre à des modifications dans le rôle, dans le mandat et les
responsabilités de la Société. C'est trois questions
précises. J'aimerais que le ministre nous donne, quitte à se
mouiller, sans doute, quelque peu, mais essaie de nous rassurer un petit
peu.
La Présidente (Mme Pelchat): M. le ministre.
M. Blackburn: Mme la Présidente, je pense que je n'ai pas
l'habitude de ne pas me mouiller quand c'est le temps, et je peux vous dire
que, dans le dossier de la SEPAQ... Et je tiens à saluer M.
Vézina, président-directeur général, qui s'est
joint à nous maintenant pour pouvoir répondre d'une façon
plus complète à des questions, tout à l'heure, j'imagine,
par rapport à des questions plus précises qui pourraient
être posées par le député de Dubuc.
Le député de Dubuc faisait référence au
déficit accumulé de 17 000 000 $ pour une société
d'État, dans le fond, qui a été créée en
1984 avec la mission de rentabiliser certains équipements, qui joue un
rôle extrêmement important au niveau du développement
économique. Quand on parle de développement économique de
régions, je pense que la SEPAQ, de par sa présence dans beaucoup
de régions du Québec, a un rôle extrêmement
important, non seulement dans le type d'activités qu'elle gère,
mais dans la création d'emplois, donc de développement
économique.
Bien sûr, quand un organisme a été
créé il y a maintenant huit ans, on peut se poser la question
puis faire un bilan: Où en est rendue, après ce nombre
d'années, la Société et où doit-elle - si elle doit
le faire - prendre des virages pour continuer de jouer non seulement son
rôle, mais peut-être le jouer de façon différente et
encore plus dynamique? Il y a eu des collègues qui, à travers un
rapport que l'on a appelé le rapport Poulin, ont fait des
recommandations de privatisation de la SEPAQ, un voeu émis par un groupe
de députés qui ont le souci de questionner toutes les
activités gouvernementales. La SEPAQ est passée au
questionnement. Il y a eu des recommandations. Un coup qu'on a émis le
voeu, il faut regarder la faisabilité, il faut regarder les
conséquences d'une telle privatisation; il faut regarder si, à
quelque part, c'est faisable et réalisable, quels en seront les effets.
Est-ce que, par exemple, si on privatisait la SEPAQ demain matin, ou si on
privatisait les équipements qui sont à l'intérieur de la
SEPAQ, il y aurait quelqu'un pour prendre en main le Gîte du Mont-Albert
dans la Gaspésie, Fort Prével en Gaspésie? Est-ce que ce
quelqu'un, même si on lui cédait cet équipement pour 1 $,
malgré la valeur importante de ces équipements, pourrait en
assumer la gestion et, bien sûr, le développement encore
longtemps? Est-ce que ce ne serait pas risqué que le rôle que la
SEPAQ joue, de créer des emplois dans une région qui en a
grandement besoin, à travers la gestion de ces équipements ou
à travers les activités économiques que ces
équipements génèrent... est-ce que ces
équipements-là, à plus ou moins court terme, risqueraient
de fermer? Si ces équipements-là ferment, qu'est-ce qui se
produit avec les gens qui y travaillent pendant un certain nombre de semaines,
qui en profitent, et qui perdraient éventuellement leurs emplois,
qui
deviendront donc des chômeurs ou des assistés sociaux? Mais
c'est une responsabilité importante de la SEPAQ dans des régions
comme celle-là.
On a d'autres implications de la SEPAQ dans l'Outaouais, dans la
région du Sague-nay-Lac-Saint-Jean, sur la Côte-Nord. Il faut donc
qu'on soit capable de regarder toute la problématique et dire:
Maintenant que le voeu est émis, est-ce que c'est réalisable? Et,
si ça ne l'est pas, de quelle façon on pourrait arriver à
atteindre l'objectif de questionner les activités de la
Société et de faire en sorte que ça puisse être
joué autrement? Et c'est dans cette démarche que l'on est
actuellement à cheminer. j'ai eu l'occasion de rencontrer le
président du conseil de la société ainsi que le
président-directeur général pour parler, effectivement, de
comment on pourrait arriver à faire que la société
d'état, la sepaq, joue un rôle dynamique encore plus important
dans les régions du québec et le joue probablement de
façon très différente que depuis 1984 jusqu'à
maintenant. c'est dans cette perspective que nous continuons de cheminer. c'est
dans cette perspective que je suis convaincu que nous ailons trouver ce
modèle adapté qui va permettre à des régions du
québec d'avoir cet outil de développement très dynamique
qui fera en sorte qu'on sera capable d'aider des promoteurs, d'aider, à
travers das activités majeures à travers tout le québec,
à faire en sorte que les régions du québec puissent
bénéficier, de façon encore plus importante.,. et vous
savez, m. le député de dubuc. comment nos régions sont
placées actuellement dans les défis dans lesquels on est, par
rapport à la situation... entre autres, prenons celle de la
région du saguenay_lac-saint-jean que vous connaissez bien. si,
actuellement, on a des problèmes au niveau de !a forêt, si on a
des problèmes eu niveau de nos ressources, prenons l'aluminium et ces
grosses compagnies qui rationalisent leurs opérations, il faut qu'on
soit capable de découvrir ou de trouver de ces façons d'arriver
qu'on soit capable d'aider par des moyens à la portée de ces
gens-là, de ces régions-là, donc le développement
récréotouristique, maximiser ce potentiel à travers toutes
les régions du québec, prendre, jusqu'à un certain point,
la relève dans certains secteurs d'activité. (17 h 40)
Je n'ai pas la prétention de dire qu'on va pouvoir le faire
globalement, mais ça peut être un des moyens dynamiques
disponibles dans chacune des régions du Québec qui pourrait
être mis de l'avant à travers des moyens proposés et
à travers un partenaire comme la société d'État, la
SEPAQ. Et c'est actuellement là-dessus que nous
réfléchissons et que nous travaillons pour arriver à
produire cet outil de développement extrêmement important.
Il y a eu aussi, bien sûr, vous avez fait référence
au Mont-Sainte-Anne, la création d'un comité sur lequel
comité sont la SEPAQ, le ministère ces Finances et le
ministère du Loisir, de la Chasse et de ia Pêche, sur l'analyse de
cette possibilité de privatiser le Mont-Sainte-Anne. Ce comité
doit me faire un rapport au cours des prochaines semaines et je serai en
mesure, à ce moment-là, d'évaluer cette perspective. Mais
il faut être capable de la mesurer avec, bien sûr, toute la
connaissance de tous les éléments et je n'ai pas actuellement
cette documentation, qui ne m'est pas disponible.
M. Morin: Mme la Présidente, évidemment, le
ministre me fait part de son questionnement, de sa période de
réflexion. Est-ce que je dois conclure que le ministre s'interroge?
Concernant la SEPAQ, la Société, le ministre s'interroge.
M. Blackburn: C'est clair.
M. Morin: Oui, mais vous conviendrez avec moi, enfin, je savais
que dans n'importe quelle situation un ministre est là, il est dans une
période de réflexion. Mais, à un moment donné, je
pensais que le ministre serait en mesure de nous donner des indications que sa
réflexion.. Ça fait quand même un certain temps que vous
êtes ministre et je pensais que vous étiez en situation au moins
de tracer des orientations. Est-ce qu'il y aura des établissements
gérés présentement par la SEPAQ, un certain nombre....
Là, vous avez fait allusion à !a possibilité au niveau du
Mont-Sainte-Anne; peut-être que c'est à étudier. Est-ce
qu'il y a d'autres équipements qui risquent de l'être sans
nécessairement parler de la disparition de la Société
comme telle? Je vous ai posé des questions aussi, à savoir:
Est-ce qu'il y avait lieu de songer à des formes de
délégation de gestion, décentraliser vers les
régions? Est-ce que ça, c'est des voies pensables, ou bien vous
ne pouvez, absolument pas, tracer aucune direction à votre
réflexion, je dois me contenter de dire que le ministre s'interroge sur
l'avenir de la SEPAQ et de ses établissements? Est-ce que c'est
ça qui doit être ma conclusion?
La Présidente (Mme Pelchat): M. le ministre.
M. Blackburn: Je pense que j'ai été très
clair, Mme la Présidente...
M. Morin: Bien, clair. Vous avez été clair à
la fin, que vous réfléchissiez, sauf que, moij'aurais
préféré que vous soyez clair sur des intentions.
M. Blackburn: C'est plus que des intentions. Je viens de vous
parler de balises, d'orientations sur lesquelles le conseil d'administration,
parce qu'il y a une instance...
M. Morin: Oui, mais ça ne m'avance pas, ça, je le
savais.
M. Blackburn: ...qu'il nous faut respecter... M. Morin:
O.K.
M. Blackburn: ...sur lesquelles le conseil d'administration s'est
penché, avec le président-directeur général et
certainement les cadres de la Société, ils vont le faire, pour en
arriver à partir des limites ou des paramètres que j'ai
proposés...
M. Morin: Ça va.
M. Blackburn: ...tenant compte de l'importance de la
Société comme telle actuellement, mais tenant compte surtout de
l'avenir potentiel de la Société pour le développement
économique au plan récréotouristique des régions du
Québec. Je pense que c'est difficile de vous donner plus que ça
actuellement. Il y a un rôle qui est majeur. Pour moi, la SEPAQ n'est pas
là pour disparaître. Au contraire, elle est là pour devenir
encore plus importante, mais de façon différente.
M. Morin: Je vais quand même y aller d'une question plus
précise concernant certains établissements, soit les
établissements d'hébergement que gère la SEPAQ, soit le
Gîte du Mont-Albert, Fort Prével et, évidemment, le Manoir
Montmorency, évidemment, qui génèrent des pertes qui
risquent de s'accentuer s'il n'y a rien qui est fait. Or, la
Société a préparé des plans de
développement, je pense, il y a plus d'un an, à chacun de ces
établissements afin d'assurer leur relance. Bien sûr, semble-t-il,
sans en avoir pris connaissance, ce seraient des projets qui
nécessiteraient un apport de capitaux importants. Ces projets-là,
ces plans de développement ont été soumis à votre
ministère. J'aimerais savoir, d'abord, si votre ministère ou
vous-même en avez pris connaissance et quelles sont vos intentions. Si
vous ne voulez pas parler de privatisation, n'en parlez pas, mais dites-moi
quelles sont vos intentions par rapport à ces plans de redressement qui
vous ont été confiés, si vous avez l'intention d'y donner
suite ou si on les a carrément mis sur les tablettes.
M. Blackburn: C'est évident, Mme la Présidente,
qu'on ne peut pas considérer que des équipements comme ceux
mentionnés par le député de Dubuc puissent être
là et strictement ne pas avoir de possibilité de se rentabiliser.
Donc, il y a des plans de développement qui ont été
proposés pour les trois équipements en question. Celui du Manoir
Montmorency est déjà rendu à l'étape des
comités, un plan de développement important qui permettrait pour
la région de Québec, extrêmement important, un
équipement avec un potentiel intéressant qui permettrait de
pouvoir être maximisé et de faire en sorte que, justement, on soit
capable de donner des résultats beaucoup plus grands que ceux qui sont
obtenus. Non seulement en termes de rentabilité ou d'améliorer la
rentabilité de l'équipement, mais faire en sorte que cet endroit
extraordinaire où, actuellement, il y a à peu près 800 000
personnes qui arrêtent au pied des chutes, on puisse augmenter ce nombre
tout en rendant accessible une plus grande partie de cet espace. Donc, ce
dossier est déjà rendu à l'étape des comités
et il chemine tout à fait correctement. Pour les deux autres dossiers,
il y a des propositions qui ont été faites.
Ce que je dis, c'est dans le sens de ce que je vous disais tout à
l'heure, la Société peut jouer un rôle très
différent de celui qu'elle a joué jusqu'à maintenant dans
la gestion de certains équipements. On ne peut pas, décemment,
penser privatiser Fort Prével et Gîte du Mont-Albert sans
s'assurer qu'éventuellement ces équipements demeureront en
opération. Donc, pour moi, il n'est pas question, avant qu'on en arrive
à cette proposition de forme de dynamisa-tion, si on veut, de la
Société dans les régions, de faire quelque investissement
que ce soit. Ce que je dis, c'est que ce qu'on a proposé ou ce qu'on est
en train de bâtir en termes d'orientation, on devrait l'avoir au cours
des prochains mois et qu'à partir de ça on sera en mesure de
planifier des équipements comme Fort Prével et Gîte du
Mont-Albert, tout comme les autres équipements qui sont actuellement
ceux de la Société, ou comme tous les autres projets qui ne sont
pas actuellement de la Société, mais qui pourraient, grâce
à cette vision de partenariat dynamique avec du développement
régional dans les régions, devenir potentiellement
réalisables, dans cette perspective de soutenir le développement
économique des régions à partir de la ressource que nous
avons, qui est très importante au niveau des régions
périphériques, qui est celle du récréotouristique,
tout ce qui touche le récréotouristique: loisir, faune,
parcs.
M. Morin: Mme la Présidente, le ministre s'est
attardé un petit peu sur le Manoir Montmorency, mais, en ce qui concerne
tout le secteur des chutes Montmorency, récemment - enfin, il y a un
mois, deux mois - il y a eu un projet de... Enfin, il devait se tenir une
conférence de presse pour nous annoncer des choses; ça a
été cancellé - enfin, ce que j'ai entendu dire - mais on
n'a jamais su pourquoi. Est-ce que le ministre pourrait nous dire...
«C'est-y» parce que c'est... Enfin, à quel niveau? Vous nous
avez dit qu'il était à l'étape des comités, encore
au niveau d'étude...
M. Blackburn: Au comité ministériel, au
COMPADR.
M. Morin: Oui. À ce moment-là, est-ce que ça
empêchait, quand même, une conférence de presse pour, sinon
avancer ou annoncer officiellement les projets, au moins diffuser
l'informa-
tion, pour permettre quand même à la population du
Québec et du secteur en particulier de savoir comment le projet
d'immobilisation est aligné?
La Présidente (Mme Pelchat): M. le ministre.
M. Blackburn: Je pense bien, Mme la Présidente, que je
viens de dire au député de Dubuc que le dossier était
rendu à l'étape des comités ministériels. Ça
veut donc dire que, quand on est rendus à cette étape-là,
il y a une consultation qui se fait, entre autres, au niveau du COMPADR, parce
que c'est là qu'il est rendu, une consultation avec les
différents ministres responsables. Et c'est important qu'à
quelque part, parce que j'ai toujours dit que, pour moi, c'était une
préoccupation... C'est que, quand on annoncerait un projet, quel qu'il
soit, comme celui du Manoir Montmorency, qu'on soit rendus à
l'étape où, à quelque part, on pourrait annoncer que le
projet va se réaliser... Ce que je ne voudrais surtout pas... Parce
qu'il y a eu quand même, dans le passé, beaucoup d'annonces,
beaucoup de prétendus projets qui ont cheminé pendant un certain
temps et qui, à quelque part, ne se sont pas matérialisés.
Et ce que je voulais surtout éviter, c'est de créer dans la
population de Québec le sentiment qu'il y avait encore un projet, puis
qu'à quelque part ce projet-là ne se réaliserait pas. (17
h 50)
M. Morin: Ah! ça, je suis d'accord avec vous, sans aucune
réserve, là-dessus. 3auf que celui ou celle qui avait
convoqué cette conférence de presse, qu'est-ce qui s'est
passé? Parce que, j'en conviens avec vous, on annonce un projet lorsque,
finalement, il est décidé, la décision est finale. Mais
pourquoi on avait convoqué cette conférence de presse
là?
M. Blackburn: Écoutez, deux problèmes:
problèmes techniques et problèmes...
M, Morin: C'est qu'on croyait le dossier plus avancé qu'il ne
l'était, ou bien...
M. Blackburn: Problèmes techniques, et on parie, vous
savez, de partenaires...
M. Morin: Ah! techniques.
M. Blackburn:... puis on parle d'agenda. Mais parlons
problèmes... Il y a quand même des partenaires importants
là-dedans.
M. Morin: Oui.
M. Blackburn: Vous savez, il y a différentes corporations
municipales, il y a aussi le gouvernement fédéral, le
gouvernement du Québec, il y a beaucoup d'intervenants qui sont
associés au projet, la Communauté urbaine de Québec,
la
CUQ, en particulier. Donc, tous ces éléments se doivent,
bien sûr, lorsqu'on fera l'annonce, d'être présents à
ce projet. Alors, écoutez...
M. Morin: Ah bon! il manquait du monde à la
conférence, c'est pour ça que...
M. Blackburn: Non, non. Mais il y a quand même des
éléments importants. Ce que je vous ai dit, ce que je vous
répète, Mme la Présidente, qui, pour moi, est fondamental,
c'est un projet important pour la région de Québec. Quand on va
annoncer ce projet important pour la région de Québec...
M. Morin: Je n'en doute pas, ce n'est pas là qu'est le
problème.
M. Blackburn:... je voudrais que tout soit rattaché
à tous les niveaux, y compris les agendas, y compris tous les
problèmes techniques qui pourraient survenir, pour que la population de
Québec puisse dire: Enfin, un projet qui va se réaliser,
intéressant.
M. Morin: Avant de passer au Mont-Sainte-Anne, les fameux plans
de redressement des établissements d'hébergement, est-ce que ce
serait possible d'avoir copie de ces plans de développement?
M. Blackburn: Les deux projets, Mme la Présidente, qui
concernent Fort Prével et Gîte du Mont-Albert, c'est deux projets
qui ont été préparés par des firmes privées
il y a maintenant au-delà d'un an. On pourrait vous soumettre ces
projets-là, mais ce que je vous dis, c'est qu'à quelque part il
n'y a aucune décision de prise, de quelque façon que ce soit. Ce
que je vous répète et qui, pour moi, est extrêmement
important, c'est que la Société, ce nouveau rôle, le
rôle différent qu'elle pourrait jouer devra être, je pense
bien, établi.
M. Morin: Bon. Mais votre hésitation n'a rien...
M. Blackburn: Mais il n'est pas question pour nous de privatiser
Gîte du Mont-Albert et Fort Prével, dans le contexte où on
ne sera pas sûr que ces équipements-là - puis je pense que
ça pose un problème majeur - tant qu'on ne sera pas sûr que
ces équipements-là vont demeurer ouverts.
M. Morin: Mais l'hésitation que vous avez n'a rien
à voir avec, peut-être, la position du nouveau président
qui, peut-être, ne serait pas favorable aux recommandations de ces
comités.
M. Blackburn: Ah! non, non. Pas du tout.
M. Morin: Parce que, il faut le reconnaître,
c'était sous l'ancienne administration. M. Blackburn: Pas
du tout. M. Morin: Ce n'est relié en aucune façon? M.
Blackburn: Ah! non, non. M. Morin: Ah bon! Je m'en doutais bien.
M. Blackburn: M. le président-directeur
général est parfaitement en harmonie avec ces
projets-là.
M. Morin: Merci, je reviendrai tout à l'heure.
M. Blackburn: Mais c'est une question de dire qu'ils ne sont pas
prêts à être rendus au stade de la réalisation.
La Présidente (Mme Pelchat): Ça va. Je reconnais le
député de Taschereau.
M. Leclerc: Merci, Mme la Présidente. Moi aussi, j'ai
quelques questions et commentaires sur la SEPAQ. Vous me permettrez, M. le
ministre, d'abord de saluer M. Vézina qui est votre nouveau
président de la SEPAQ, avec qui j'ai eu le bonheur de travailler
lorsqu'il était à la SAAQ, et qui a bâti avec beaucoup de
succès, il faut l'admettre, lui et son équipe - je ne veux pas
froisser sa modestie - un immeuble très imposant, le siège social
de la SAAQ dans mon comté. Je dois dire que M. Vézina est un haut
fonctionnaire très sensible au travail des députés, aux
préoccupations des députés, et c'est tout à son
honneur. Alors, ça m'encourage à lui faire part de certaines de
mes préoccupations quant à la SEPAQ. Évidemment, ces
préoccupations-là valent... Quoiqu'il arrive avec le fameux
comité dont il est question, quelle que soit la décision que
prendra le gouvernement, le Mont-Saint-Anne, notamment, continue d'ici
là à opérer, et il se produit chaque jour des
décisions, et c'est en vertu de cela que je veux faire part d'un certain
nombre de commentaires.
D'abord, toujours en parlant de M. Vézina, je voudrais dire que
j'ai lu ses bons commentaires sur la CSST dans les journaux. J'espère
qu'il y en a d'autres qui les ont lus. C'est très
intéressant.
M. Vézina, malheureusement, et ce n'est ni votre faute ni celle
du ministre, la SEPAQ n'a pas très bonne réputation en ce qui a
trait à ses achats québécois. Ça date de bien avant
notre gouvernement. La SEPAQ a acheté ses canons à neige en
France alors que tous les autres centres de ski au Québec ont
acheté leurs canons à neige à Québec, dans le
comté de Vanier. La SEPAQ a acheté des vêtements de ski
pour ses moniteurs de ski, pour les gens de l'école de ski, au Japon, et
on parle de plusieurs centaines de vêtements. La SEPAQ a également
acheté le système de billetterie en Autriche. Alors, pour toutes
sortes de raisons, sans doute que certaines sont bonnes, la SEPAQ n'a pas un
très bel historique d'achats québécois. Je m'efforce
à chaque année de revenir ici, aux crédits, pour
sensibiliser tout le monde au fait que la SEPAQ fait, à chaque
année, des achats fort importants et que la SEPAQ se doit de donner
priorité, il me semble, aux produits québécois. Je sais
que, dans le cas des vêtements de ski, finalement, après plusieurs
représentations du ministère de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie, cette année, en tout cas, il y a quelques mois, ce sont
maintenant des vêtements québécois que vont porter les
moniteurs de ski au mont Sainte-Anne. Il était temps. Mais au moins
c'est fait.
Aussi, il y a une couple d'années, donc, je vous disais que la
SEPAQ a décidé d'acheter un système de billetterie en
Autriche qui s'appelle Skidata. Évidemment, il y avait un certain nombre
de personnes, dont je suis, qui prétendaient qu'il y avait d'autres
solutions. Je n'ai jamais dit que c'était une mauvaise idée
d'acheter ça, sauf qu'il y aurait eu d'autres solutions. La SEPAQ,
à ce moment-là, était pressée, elle voulait avoir
un système clé en main et elle a décidé d'acheter
un système autrichien, ce qui fait que, depuis ce temps-là, on
est pris avec des billets qui viennent d'Autriche. Alors, tu as le
système qui vient d'Autriche. Ça aurait été la
possibilité pour des Québécois de développer un
système. On en a des compagnies d'informatique ici, mais ce n'est pas
ça qu'on a décidé. Alors, on est pris avec le
système. Moi, je voudrais que ceux qui ont pris la décision,
à l'époque, d'acheter le système autrichien règlent
le problème des billets qui sont imprimés en Autriche. Il me
semble que ce n'est pas normal qu'on doive, pendant 50 ans, acheter nos billets
en Autriche. Votre prédécesseur avait réglé
très facilement le problème, lui; il avait continué de les
acheter en Autriche et il avait fait enlever le «printed in
Austria». Alors, là, il s'imaginait qu'il avait
réglé le problème en n'indiquant plus qu'ils
étaient imprimés en Autriche.
Je voudrais savoir de vous - peut-être que certains vous ont mis
au parfum de mes préoccupations - est-ce qu'un jour, selon vous, les
billets de ski au Mont-Sainte-Anne qui sont portés par des milliers de
personnes chaque année, et par beaucoup de touristes également,
ils seront imprimés au Québec?
La Présidente (Mme Pelchat): M. le ministre.
M. Blackburn: Mme la Présidente, je vais répondre
à la question. D'abord, «printed in Austria», ce n'est pas
enlevé sur l'étiquette cette année, c'est encore sur
l'étiquette là-bas, mais, malheureusement, ce que je veux
juste...
M. Leclerc: C'est les billets d'été. Les billets
d'été ne sont plus écrits «printed in
Austria». Ceux avec une bicyclette de montagne dessus.
M. Blackburn: On parie d'étiquette de ski. Ce qui est
important, je pense, et je comprends très bien les préoccupations
du député de Taschereau... L'an passé, on avait d'ailleurs
pris les engagements qu'effectivement ça ne se reproduirait pas, sauf
qu'à quelque part il y avait un contrat de deux ans, et ce contrat est
terminé, c'est la dernière saison. Je peux juste vous garantir
que l'an prochain il va y avoir des étiquettes de ski au
Mont-Sainte-Anne et ce sera des étiquettes fabriquées au
Québec; la même chose pour les vestes de ski dont vous faites
mention.
M. Leclerc: On l'a réglé.
M. Blackburn: On l'a corrigé, mais quand, à quelque
part, il y a un contrat de signé, c'est embêtant de le renier,
hein?
M. Leclerc: Oui, tout à fait. D'ailleurs, j'ai pris bien
soin de mentionner que ce n'était ni à cause de vous, ni à
cause de votre président.
M. Blackburn: Non, c'est réglé, M. le
député.
M. Leclerc: Sauf que les indications que j'avais quant aux
billets, c'est qu'il n'y a personne au Monî-Sainte-Anne ou à la
SEPAQ qui voulait prendre le risque de faire faire les billets au Canada, ni au
Québec, par ailleurs, parce que la compagnie refusait de garantir son
système si les billets étaient autres que les siens. Et ça
démontre pourquoi il faut encourager les entrepreneurs d'ici. Ça
démontre ça, parce qu'on a pris la solution la plus rapide, oui,
mais on s'est créé un problème pour longtemps, parce que,
si jamais le système va mal, le fabricant autrichien va dire:
Écoutez, les petits amis, vous aviez juste à acheter mes billets.
Donc, ça démontre que, quand on prend une décision comme
ça, d'acheter un équipement de l'extérieur, on est pris
longtemps avec les fournitures de l'extérieur, avec l'entretien de
l'extérieur, avec le «know-how» de l'extérieur, et
ça démontre - c'est le passé qui l'a
démontré - que ça vaut la peine, des fois, de prendre
quelques mois de plus, de se casser les méninges un peu plus et de
permettre à des entrepreneurs québécois de soumissionner
là-dessus, parce que vous savez qu'il y en avait, des entrepreneurs
québécois, qui voulaient soumissionner là-dessus. (18
heures)
M. Blackburn: Sur la fabrication des étiquettes ou du
système?
M. Leclerc: Le système.
M. Blackburn: Le système, semble-t-ii qu'on avait... En
tout cas, l'an passé, on en avait parlé. Il n'y avait pas
d'entreprises québécoises, semble-t-il, qui étaient
prêtes au même niveau que ce qui était souhaité en
termes d'installation. Maintenant que c'est fait, c'est
réglé.
M. Leclerc: Oui, oui.
M. Blackburn: Je pense qu'on va vivre avec. Ce que je peux juste
vous assurer, c'est que, l'an prochain, ça va être des
étiquettes qui vont être achetées au Québec, tout
comme les autres choses, fournitures, qui sont actuellement sollicitées.
C'est une préoccupation importante que j'ai, que le gouvernement a, et
que nous allons maintenir en termes de préoccupation. Je peux juste vous
assurer que M. Vézina, qui a toujours démontré sa grande
préoccupation d'achats québécois... On faisait
référence, entre autres, seulement au niveau de la construction
de la bâtisse dont vous faisiez mention dans votre comté,
au-delà de 25 % de plus que ce qui avait été
souhaité était du contenu québécois. Alors, on a
deux garanties très élargies: celle, bien sûr, du ministre
qui s'engage et celle aussi du président-directeur général
de la Société qui confirme qu'effectivement, pour lui, c'est une
préoccupation importante. Là, les contraintes que nous avions,
qui étaient celles des contrats signés, sont
réglées. On va pouvoir maintenant procéder à autre
chose.
La Présidente (Mme Pelchat): Ça va.
M. Leclerc: J'en prends bonne note. Je vous remercie.
La Présidente (Mme Pelchat): M. le député de
Dubuc.
M. Morin: Pour rester encore un petit peu au niveau du parc du
Mont-Sainte-Anne, vous avez dit, tout à l'heure, que le dossier
était, évidemment, à l'étude. On sait aussi que le
Mont-Sainte-Anne a contribué de façon très substantielle
au déficit de la SEPAQ, comme il a aussi contribué au
redressement de sa situation suite aux opérations de 1990-1991 où
il y a eu des surplus au niveau de l'opération. La dernière
année, semble-t-il, c'est moins positif, mais pas désastreux non
plus par rapport à ce qu'on a déjà connu.
Ceci dit, dans le cadre de l'étude sur l'avenir du
Mont-Sainte-Anne, parce que, évidemment, il n'y a pas de miracle, je
voudrais quand même en savoir un peu plus que ce que vous m'avez dit.
Hein! c'est bien simple. Ce n'est pas de la simple curiosité
personnelle, absolument pas. Ce n'est pas ça.
M. Blackburn: Ha, ha, ha! Pas vouloir acquérir...
M. Morin: On sait que les alternatives qui pourraient s'offrir au
comité, ou à la Société si elle s'apprête
à faire des recommandations, ou au ministère, il y a d'abord le
statu quo qui est envisageable. Il y a l'autre option qu'on appelle la
délégation de gestion à un organisme à but non
lucratif. Il y a l'autre option qu'on appelle une délégation,
mais par contrat, par gestion d'entreprise privée, privatiser uniquement
les opérations. Et, en dernier de tout, il y a la privatisation pure et
simple, c'est-à-dire la vente des équipements à
l'entreprise privée. Ça fait quatre options. Et voire même
des équipements, mais ne parlons pas du parc parce que, je
présume, jamais je ne croirai qu'on pourra aller jusque-là; en
tout cas, je n'irai pas jusqu'à la cinquième alternative, mais au
moins sur ces quatre-là. On va procéder par élimination.
Est-ce qu'il y a une de ces alternatives qui serait éliminée au
départ ou bien si elles font toutes partie de l'étude? Si on
procédait par élimination, ce serait peut-être plus facile,
ça nous permettrait de faire des conclusions.
M. Blackburn: On va en éliminer une dès le
départ, l'organisme sans but lucratif avec lequel il y aurait
certainement beaucoup de difficultés. Je pense bien, M. le
député, M. le Président maintenant, qu'il faut juste
rappeler une partie de la problématique. D'abord, il y a le parc du
Mont-Sainte-Anne qu'on ne peut pas oublier et, non plus, les investissements
qui ont été faits par la Société dans les
immobilisations; ça se chiffre à à peu près
au-delà de 50 000 000 $ actuellement. C'est quand même un
élément qu'on ne peut pas oublier complètement quand on
parle de privatisation. C'est pour ça que le comité qui a
été formé a en main tous les éléments avec,
bien sûr, cette connaissance qui devra être fournie avant qu'une
décision ne soit prise. C'est seulement à la suite de ça
qu'on pourra exactement dire ce qui pourra être fait. Actuellement, je ne
peux sincèrement pas vous dire quelle avenue on va favoriser ou
privilégier. Est-ce qu'il pourrait arriver de dire qu'il n'y a pas de
privatisation parce que ce n'est pas faisable? Est-ce qu'il pourrait arriver
qu'il y ait, quelque part, une proposition de développement
différente? On sait, par exemple, que ce qui est important pour
maintenir une activité rentable de l'opération d'une montagne,
c'est, bien sûr, relié au développement du pied de la
montagne. Si on arrivait avec un plan de développement pour lequel il y
aurait des considérations qui devraient être apportées,
est-ce que, quelque part, ça ne devrait pas être tenu en compte?
C'est sur cet ensemble d'éléments que le comité se penche
actuellement pour me faire, je dirais, un éclairage plus global. Par la
suite, on pourra, comme gouvernement, faire, en termes de prise de
décision...
M. Morin: Est-ce que la Société a
déjà procédé à une évaluation de ces
terrains-là entourant le parc? Est-ce qu'il y a déjà des
évaluations de faites?
M. Blackburn: C'est-à-dire qu'il y a des
évaluations qui sont projetées. Ce n'est pas
nécessairement... C'est sur la base de comparaisons. Mais, encore
là, c'est très difficile. On peut bien parier de 30 000 000 $, 40
000 000 $, 50 000 000 $ au niveau du parc, par exemple. Est-ce que ça
vaut 30 000 000 $, 40 000 000 $ ou 50 000 000 $, parce qu'à quelque part
il y a effectivement des offres qui nous sont fournies, ou est-ce qu'on compare
ça parce qu'on dit: Mettons qu'un certain terrain d'une telle
qualité, ça vaut tant le pied et qu'à ce moment-là,
comme on a un certain nombre de pieds, ça pourrait valoir...
Systématiquement, je ne peux pas vous répondre aujourd'hui.
Ça dépend de la perspective qu'on va prendre en termes
d'orientation par rapport au devenir de la Société. Mais le
comité formé actuellement des intervenants dont je vous faisais
mention, avec des études complètes, va être en mesure de
nous faire, à partir de cet éclairage... Le gouvernement, le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et le ministre
pourront faire des propositions, je dirais, intéressantes. Mais,
présentement, je n'ai pas... C'est d'ici la fin de mai, donc dans
quelques semaines, que j'aurai ce rapport.
M. Morin: Si j'ai bien compris, vous êtes en train de me
dire qu'on est en train aussi d'étudier des projets de
développement éventuels du parc, ou bien c'est uniquement au
niveau des modes de gestion?
M. Blackburn: Je vais juste vous dire que, pour moi...
M. Morin: Parce que, bien sûr... Écoutez, si vous
êtes en train de déterminer, je ne sais pas, une nouvelle vocation
ou des nouveaux plans de développement du parc du Mont-Sainte-Anne,
évidemment, vous n'êtes pas prêt de faire des
recommandations sur les modes de gestion. C'est deux choses qui ne peuvent pas
se faire en même temps.
M. Blackburn: Je vous ai dit qu'à quelque part on allait
avoir un éclairage complet de toute la problématique, et c'est
là-dessus que le comité... Vous savez, quand on veut faire des
recommandations, il faut qu'on regarde toutes les avenues. Quand je vous dis,
je vous émets cette considération importante que, pour
rentabiliser une montagne ou l'opération d'une montagne, ça prend
du développement, de quelle façon le comité va-t-il
l'analyser? De quelle façon va-t-il faire les recommandations? C'est
dans cette perspective qu'il le regarde.
M. Morin: On s'attend à quoi, comme délai?
M. Blackburn: J'ai dit que d'ici la fin mai j'aurais ce rapport
de ce comité.
M. Morin: Mai 1992?
M. Blackburn: Mai 1992, oui, oui. Déjà, ce
comité est en place depuis trois mois, hein? monsieur...
M. Morin: En tout cas, au moins... O. K. Ça va. Je vous
remercie.
Pour répondre à la demande du ministre, si vous voulez,
Mme la Présidente, on va passes' au programme 3, le développement
régional. C'est ça que vous vouliez qu'on fasse, M. le
ministre?
La Présidente (Mme Pelchat): Ça va, M. le ministre?
Merci, M. Vézina.
M. Blackburn: Merci, M. Vézina.
La Présidente (Mme Pelchat): Alors, le programme 3,
Opérations régionales. C'est ça, M. le
député de Dubuc?
M. Morin: Oui, plus précisément les parcs.
La Présidente (Mme Pelchat): L'élément
2.
M. Morin: C'est 3. Les parcs, c'est le programme 3.
Élément 2?
La Présidente (Mme Pelchat): Oui.
Nouveaux parcs de conservation
M. Morin: alors, mme la présidente, en novembre dernier,
dans le journal de québec, on apprenait les intentions du ministre du
loisir, de la chasse et de la pêche sur la création de nouveaux
parcs de conservation. les sites potentiels pour les nouveaux parcs couvrent
une superficie de 16 000 km et ces sites potentiels seraient situés dans
le nord du québec. bien que les intentions du ministre soient louables
à ce sujet, la situation du québec dans l'ensemble canadien,
lorsqu'on parle des espaces protégés, c'est plus qu'ordinaire. en
fait, avec une superficie de 5389 km qui équivaut à un maigre 0,
5 % de territoire protégé, le québec se classe bon
dernier. au chapitre des dépenses par habitant, la situation, ce n'est
guère plus reluisant; encore là, le québec se classe bon
dernier avec une moyenne de 0, 12 $ par habitant chaque année. il faut
également noter qu'avec l'alberta et le nouveau-brunswick le
québec n'a toujours pas adhéré à la campagne
espaces en danger qui est menée par le fonds mondial pour la nature.
peut-être, dans un premier temps - je sais que, lors d'une question,
j'avais déjà eu une réponse. mais, enfin, disons que, lors
de la période de questions, imaginons que ce n'est pas l'endroit,
peut-être, pour avoir des réponses, alors qu'en commission de
crédits, disons, ça pourrait être plus favorable. Alors,
j'aimerais savoir du ministre comment il qualifie la performance du
Québec en ce qui concerne les espaces protégés, dans un
premier temps. Et, en même temps, il pourrait peut-être nous dire
s'il a l'intention d'adhérer à la campagne Espaces en danger. (18
h 10)
M. Blackburn: alors, m. le président, les parcs au
québec, je pense qu'on a raison de dire que c'est une
responsabilité fondamentale du gouvernement - d'ailleurs, je l'ai
affirmé dans mon discours tout à l'heure - de protéger des
espaces naturels et des sites exceptionnels. il faut mettre ça aussi, et
quand on fait la relation... vous savez, l'immensité du territoire du
québec par rapport à des pourcentages, quand on se compare avec
d'autres provinces, il faut quand même mettre aussi une certaine
relativité. vous savez, quand on parle des parcs au québec, on
exclut les réserves fauniques, on exclut les réserves
écologiques, on exclut les habitats fauniques, on exclut les
réserves forestières. il y en avait qui existaient. on exclut
aussi, il ne faut pas l'oublier, les 20 réserves de parc au nord du 49e
que nous avons faites. et c'est pour ça, d'ailleurs, que j'ai
levé le moratoire, lorsque je suis allé dans charlevoix il y a
quelques mois, au mois de novembre, pour annoncer qu'effectivement je
déposerais - et c'est ce que je disais tout à l'heure dans mon
discours - un plan de développement des parcs, un plan de
développement des parcs avec de nouveaux modes de parcs au
québec, un plan, aussi, de consolidation du réseau des parcs
actuels et, bien sûr, un plan par rapport à cette façon de
gérer nos activités actuelles a l'intérieur des parcs.
donc, ce partenariat avec, bien sûr, les milieux.
Alors, c'est dans cette perspective, actuellement, que l'on
évolue. Ce que j'ai dit, c'est qu'en juillet je déposerais ce
plan qui toucherait toutes les facettes et tous les éléments
d'une saine vision du développement des parcs au Québec, qui
tienne en compte toutes les préoccupations des groupes
écologiques et de la population québécoise, dans un cadre
financier qu'on connaît bien.
M. Morin: Est-ce que le ministre a l'intention d'inscrire le
Québec dans la campagne Espaces en danger? Et est-ce qu'il y a une
collaboration entre son ministère et le ministère de
l'Environnement là-dessus?
M. Blackburn: On est toujours en étroite collaboration
avec le ministère de l'Environnement. D'ailleurs, on a
déjà des programmes sur lesquels nous travaillons; qu'on parle
des programmes de gestion intégrée des ressources, qu'on parle de
nos agents de conservation, et on est en étroite collaboration à
tous les autres niveaux. Et si, bien sûr, il est nécessaire de
travailler en concertation, en collaboration avec
le ministère de l'Environnement, pour la protection d'espaces
menacés...
Une voix: La Loi sur les espèces...
M. Blackburn: Et on va avoir cette Loi sur les espèces
menacées ou vulnérables qui va, bien sûr, prendre effet
avec le ministère de l'Environnement. C'est une loi qui est conjointe et
qui va être effective au cours des prochains mois.
M. Morin: Je parle, moi, de la diversité biologique. Je
veux dire, la campagne... Je ne parle pas de ça, moi, là. Je
parle de la campagne sur les espaces en danger qui comprend, finalement, la
diversité biologique. C'est de ça que je vous parle. C'est le
Fonds...
M. Blackburn: Alors, par rapport à la préoccupation
du député, Mme la Présidente, Ii'UQCN a entrepris un
programme - et c'est ça que vous questionnez - à travers toutes
les régions du Québec, les régions naturelles. Il y a 42
régions naturelles au Québec. Quand on fait
référence à ce que nous protégeons
déjà, les 16 parcs plus les 20 réserves, ça en fait
déjà 36, pour lesquels le gouvernement du Québec est
déjà impliqué. Il en reste 7. Et j'aurai l'occasion,
lorsque je rendrai public mon plan de développement au mois de juillet,
de rendre effectivement plus concrètes, plus facilement perceptibles,
toutes les actions du ministère dans le sens de la question que vous
posez, à savoir faire une démonstration de la protection des
systèmes écologiques, et, bien sûr, que cette concertation
avec le ministère de l'Environnement que nous avons, ça passe
aussi par la matérialisation de réserves, la
concrétisation de réserves écologiques. Il y en a
actuellement 16 au Québec, je pense, qui s'ajoutent à celles que
nous avons.
M. Morin: Avez-vous, comme l'ont fait la plupart des provinces du
Canada, l'intention d'adhérer à cette campagne-là,
officiellement, comme l'ont fait les autres provinces?
M. Blackburn: Bien, on est embarqués actuellement. C'est
avec I'UQCN aussi que nous travaillons cette stratégie mondiale dans
laquelle on ne peut pas ne pas être partie. C'est une
responsabilité que nous avons, que nous devons faire avec les groupes, y
compris, bien sûr, I'UQCN, qui est un des groupes importants du
Québec, qui collabore de façon très...
Est-ce que c'est ça, M. le député, dont vous
parlez, ou par rapport aussi à la stratégie mondiale, le rapport
Brundtland?
M. Morin: Oui, le fonds mondial de protection de la nature.
M. Blackburn: Bien, I'UQCN est un des éléments qui
collabore de façon très étroite, et je suis aussi, comme
ministre, participant à la table sur le développement rural, qui
s'inspire du rapport brundtland.
M. Morin: On va sortir de ça un petit peu parce que je
vois que... Vous avez mentionné tout à l'heure que vous
déposeriez votre rapport sur le développement des parcs et vous
avez dit: un nouveau mode de développement de parcs.
M. Blackburn: II pourra y avoir, à l'intérieur de
ce mode d'intervention là...
M. Morin: Oui. Qu'est-ce que ça veut dire, ça, un
nouveau mode de développement de parcs?
M. Blackburn: II y a eu, entre autres...
M. Morin: je ne vous demande pas de dévoiler votre rapport
tout de suite, mais de me dire un petit peu ce que ça pourrait avoir
l'air.
M. Blackburn: II y a eu une volonté, et vous vous en
souvenez, M. le député, lorsque, par exemple, je suis
allé, au mois de novembre, dans Charlevoix, et j'ai, d'ailleurs,
annoncé qu'on regarderait cette possibilité de développer,
entre autres, ce mode de parcs régionaux.
M. Morin: Régionaux?
M. Blackburn: Oui, avec les municipalités et les
régions du Québec. Alors, c'est là-dessus qu'on travaille
aussi, entre autres.
M. Morin: Ah! autrement dit, quand vous parlez d'un nouveau mode
de parcs, vous parlez de parcs régionaux.
M. Blackburn: Bien, ça pourrait être un des
éléments qui seront déposés...
M. Morin: Ah bon! O.K.
M. Blackburn: ...dans la proposition que je rendrai publique au
mois de juillet. Il va y avoir d'autres projets. Mais ça va être
beaucoup plus significatif et beaucoup plus clair au niveau des actions que le
gouvernement et le ministère vont prendre. On va voir le plan de cinq
ans, où on s'en va dans chacune de nos interventions dans le dossier des
parcs.
M. Morin: En dehors des parcs nationaux que vous avez
annoncés, au-delà du 49e parallèle, est-ce qu'il y a
d'autres projets d'implantation de nouveaux parcs nationaux? Je ne parle pas
des parcs régionaux ni de ceux que vous avez annoncés au-dessus
du 49e parallèle. Est-ce qu'il y a d'autres projets auxquels on peut
s'attendre, qui sont à l'étude?
M. Blackburn: II va y en avoir d'autres, mais on va les annoncer
au mois de juillet.
M. Morin: Ah! bien, il va y en avoir d'autres? En tout cas, c'est
une bonne nouvelle, une bonne réponse. Je n'en demande pas plus,
voyez-vous? Je ne suis pas exigeant, hein?
Mais, ceci dit, tout en me réjouissant, il n'en demeure pas moins
que les dépenses, soit de fonctionnement, d'entretien et
d'immobilisation, au niveau des parcs, ça diminue tout le temps.
Même cette année, ça diminue de 40 % par rapport à
l'an dernier, au niveau des parcs.
M. Blackburn: Je ne sais pas où vous prenez vos chiffres,
mais ce n'est pas les mêmes que moi, là. On a le même
budget, au niveau des immobilisations dans les parcs, que l'an dernier.
M. Morin: L'an passé, est-ce que ce n'était pas de
l'ordre de 6 916 000 $, selon les crédits? Cette année, ce
serait...
M. Blackburn: On va vous donner les détails, M. le
député.
M, Morin:... 4 165 000 $?
(18 h 20)
M. Blackburn: Mme la Présidente, les sommes d'argent que
nous avons - et la feuille est devant vous - pour un montant de 2 740 000 $, ce
qu'il faut bien dire, c'est qu'il vous manque les projets qu'on va annoncer au
mois de juillet, qui vont venir compléter, effectivement... Ce que je
vous dis, c'est que l'enveloppe des immobilisations est la même que l'an
passé.
M. Morin: Oui, mais, là comment on va faire à cette
heure? Moi, avant de venir ici, on vous pose des questions... Puis, là,
on vous a posé des questions, à savoir: nous fournir les
immobilisations et les dépenses d'opération pour 1991-1992 pour,
évidemment, établir l'écart avec 1992-1993. Là,
vous me dites que ça ne comprend pas ce que vous avez l'intention
d'annoncer.
M. Blackburn: on va vous la déposer, m. le
député de dubuc. on l'a, complète, ici. on va vous la
déposer. vous allez avoir le portrait de l'ensemble des...
M. Morin: Ça veut dire que ce qu'on a là, ce n'est
plus bon.
M. Blackburn: Pardon? C'est-à-dire que ce n'est pas
complet. Mais là on peut vous déposer la liste
complète.
M. Morin: Oui, mais plus complète. Ce n'est plus bon,
hein? C'est la même chose.
M. Blackburn: C'est bon, mais ce n'est pas complet. C'est bon,
mais pas complet. Alors, on peut vous déposer la liste complète,
par exemple.
M. Morin: Si le différentiel est en fonction des nouveaux
parcs que vous allez annoncer...
M. Blackburn: Non, non.
M. Morin: Non? Ce n'est même pas en fonction des nouveaux
parcs? C'est en fonction de l'existant. Comment se fait-il que je ne retrouve
pas les crédits là-dedans? Ce n'est pas vieux, ces
documents-là.
M. Blackburn: Écoutez, Mme la Présidente, je peux
juste dire au député de Dubuc que ce que j'ai devant moi, c'est
ça. Ce qu'on me donne comme information aujourd'hui, c'est celle que je
vous donne. On ne vous a pas donné une liste complète des
immobilisations; je suis prêt à vous la déposer, par parc
et par réserve. Vous avez l'enveloppe, déjà, dans les
crédits du ministère, sauf que, là, on ne vous avait pas
donné la liste... Là, on vous la dépose.
La Présidente (Mme Pelchat): Est-ce que vous
déposez un document, M. le ministre? Est-ce que c'est ce que j'ai
compris? M. le ministre.
M. Blackburn: Pardon?
La Présidente (Mme Pelchat): Est-ce que j'ai bien compris
que vous déposiez un document?
M. Blackburn: Oui, le document on l'a et on va le déposer.
On peut le déposer dès maintenant à la commission.
La Présidente (Mme Pelchat): S'il vous plaît.
M. Morin: Maintenant, disons que, pour bien m'assurer que j'ai
bien compris... O. K., vous allez le déposer pour 1992-1993, mais
permettez-moi de vérifier les immobilisations pour le dernier exercice
1991-1992. Est-ce que c'est véritablement 4 165 000 $ pour 1991-1992?
C'est ça?
M. Blackburn: Oui.
M. Morin: ce qui fait que pour 1992-1993, comme vous me dites que
mes chiffres ne sont pas bons, donc des 2 770 000 $, ça va être
quoi en attendant de recevoir les papiers?
M. Blackburn: La même enveloppe que l'an dernier, donc
quatre millions et quelques centaines de milliers de dollars.
M. Morin: Ah!
M. Blackburn: Vous l'avez, d'ailleurs, dans les
crédits.
M. Morin: Donc, si c'est le même montant d'immobilisation
que l'an passé...
M. Blackburn: Oui. Il n'y a pas de diminution. Vous l'avez dans
les crédits.
M. Morin: ...et que vous dites que vous allez nous annoncer des
nouveaux parcs, c'est quoi? Il va y avoir des coupures un peu partout? Oui,
mais là vous venez de me dire que ça va être au niveau des
immobilisations, ça va être le même montant que l'an
dernier, sauf que, cette année, vous allez implanter des nouveaux parcs.
Donc, s'il y a un plus grand nombre de parcs, avec la même masse
d'immobilisation, je dois conclure qu'il va y en avoir un peu moins pour tout
le monde.
M. Blackburn: Non, je pense que vous devez conclure autrement, M.
le député de Dubuc, et c'est important de vous...
M. Morin: Bien, aidez-moi!
M. Blackburn: Vous devez comprendre que le processus, un coup que
tu as annoncé la création d'un parc, il y a une consultation
publique qui est essentielle. Il n'y aura certainement pas d'immobilisations
dans les nouveaux parcs qu'on va annoncer au mois de juillet, pour la prochaine
année.
M. Morin: Bon!
M. Blackburn: Donc, ça n'affectera pas les immobilisations
pour les 16 parcs que nous avons.
M. Morin: Bon, enfin, de toute façon... En tout cas, on
attend avec beaucoup d'impatience...
M. Blackburn: Et d'intérêt. M. Morin:
Oui.
M. Blackburn: J'ai hâte aussi de l'annoncer, M. le
député.
M. Morin: Bon. Ça m'amène à la question sur
le contrat pour faire des recherches afin de... Vous savez, quand vous en avez
parlé pour la première fois, M. le ministre, bon, O.K., vous avez
parlé d'implantation de nouveaux parcs, vous venez de nous confirmer
ça, mais, en même temps, vous avez dit, à un moment
donné, que vous n'aviez aucune ressource financière et que,
là, vous aviez l'intention de faire appel à l'entreprise
privée, de là, peut-être, l'attente de l'étude.
Quelles sont vos attentes là-dessus? Parce que vous savez que dans la
situation économique, lorsqu'on parle de parcs de conservation, faire
une levée de fonds auprès d'une entreprise privée, j'ai
hâte de voir les conclusions de l'étude. Je ne sais pas quelles
sont vos attentes là-dessus. Remarquez bien, autant je suis fier que
vous vouliez annoncer des nouveaux parcs, autant ça me dégonfle
de vous voir attendre que l'argent vienne de l'entreprises privée.
Ça fait que, là, vous m'empêchez d'être heureux un
petit bout de temps. Vous brisez mon plaisir.
M. Blackburn: Je pense que...
M. Morin: De l'entreprise privée, quelles sont vos
attentes? C'est un peu ça, là. Sans avoir la conclusion de
l'étude sur la levée de fonds, quelles sont vos attentes
là-dessus? Est-ce que vous attendez quelque chose?
M. Blackburn: Oui.
M. Morin: Oui?
M. Blackburn: Oui.
M. Morin: Expliquez-moi ça un peu.
M. Blackburn: C'est pour ça qu'on a fait une étude,
on a escompté quelque chose, et c'est d'ailleurs dans ce sens-là
qu'on a demandé...
M. Morin: Je comprends, mais, quand même, si vous avez des
petites attentes de même, alors, ce n'est pas pire.
M. Blackburn: Non, non, non. Je pense, M. le
député... Écoutez, Mme la Présidente, on a
demandé à Ketchum, qui est une compagnie très reconnue au
niveau des sondages, de faire cette démarche pour voir si, à
quelque part, le marché de la philanthropie des entreprises pour
s'impliquer, par exemple, dans des immobilisations et, particulièrement,
dans certaines activités comme des centres d'interprétation, s'il
y en avait un. Il fallait donc qu'on soit, à quelque part, capables
d'aller voir ces entreprises, que ce soient des compagnies, des
multinationales, que ce soient des compagnies dans le domaine de
l'alimentation. Alors, cette enquête, cette étude qui a
été faite par Ketchum, et parrainée par M. François
Sénécal-Tremblay, a été faite auprès de 30
grandes entreprises du Québec. Ça démontre un certain
intérêt, il y a un certain intérêt de la part des
entreprises. Malgré le contexte actuel dans lequel on est au niveau
budgétaire, il y a un potentiel, selon les estimations
préliminaires que nous avons, d'environ 200 000 $ par ,- année
qui pourraient être investis par ces entreprises qui ont
été consultées sur des immobilisations dans certaines
activités de parcs et, particulièrement, dans le secteur des
centres d'interprétation. C'est très clairement
démontré. Cette étude, qui a coûté un montant
de 8000 $, a été faite dans cette démarche-là.
C'est comme ça qu'on continue d'évoluer. Ce que je comprends,
moi, de l'évolution financière... Vous savez, quand on
parle de ce partenariat, on en parie dans le milieu faunique, on voit
les implications des différents groupes qui nous aident à assumer
nos responsabilités fondamentales. Si, à quelque part, on est
capables de développer ce partenariat dans le développement des
parcs...
M. Morin: Oui, mais quand vous pariez de partenariat avec
des...
M. Blackburn: ...au niveau, par exemple, de l'aménagement,
par exemple, de centres d'interprétation, si on est capables de
développer ça de façon intelligente - ça existe
déjà ailleurs, que ce soit aux États-Unis et même en
Europe - pourquoi on ne le ferait pas au Québec? Et c'est dans cette
perspective que la démarche a été entreprise.
M. Morin: Oui, mais, vous savez, quand vous me pariez de
partenariat... Dans le sens d'adeptes de la pêche, tous les gens qu'on
retrouve au niveau des ZEC et des associations de pêcheurs sportifs,
là, je comprends mieux, parce que vous avez des gens qui sont vendus
à leur cause, et c'est gratuit, si vous avez des partenaires en or. Sauf
que l'entreprise privée, des gestes gratuits comme ceux-là, en
tout cas, ça m'apparaît moins probable, plus difficile, plus
problématique.
M. Blackburn: Mais, dans un centre d'interprétation, vous
ne croyez pas qu'une entreprise puisse être intéressée
d'investir?
M. Morin: Bien, je le souhaite.
M. Blackburn: Par exemple, fournir à Alcan, une compagnie
que vous connaissez bien dans notre région...
M. Morin: Mais ça, c'est l'histoire, ça, là.
Oui, oui.
M. Blackburn: Non, non, mais cette possibilité d'aller
investir dans un centre d'interprétation dans le Parc du Saguenay, ce ne
serait pas une belle occasion pour une entreprise multinationale de
démontrer... Et quand une entreprise comme Alcan investit dans un
théâtre comme le Trident, qui relève des Affaires
culturelles, c'est une volonté des entreprises de s'impliquer dans des
activités philanthropiques. Si on peut faire cette activité
philanthropique à l'intérieur de nos réseaux de parcs,
fournir à ces entreprises cette opportunité de nous aider
à favoriser le développement, tant mieux.
M. Morin: Ce n'est pas que je suis content. Je suis tout
simplement... Je vous fais part de mon scepticisme. C'est juste ça. Mais
souhaitons.
M. Blackburn: Dans le scepticisme, que vous dites, il y a un
intérêt, et il y a un intérêt... M. Morin:
Oui? Bon.
M. Blackburn: ...dans l'étude qu'on a faite qui nous
démontre qu'ii y a à peu près 200 000 $ d'investissement
potentiel à travers les entreprises qu'on a sondées, et c'est une
trentaine. Si on allait un peu plus loin, peut-être que les
résultats seraient encore plus grands.
M. Morin: En tout cas, on va attendre les nouvelles. De toute
façon, là, j'aurais aimé aller... Je n'ai pas pu, Mme la
Présidente, et je m'en excuse. Il y a quand même au niveau des
parcs, on m'avait suggéré, pour pouvoir libérer des gens
après... Il reste encore le Parc du Saguenay et des parcs
régionaux. On ne pourra pas terminer le dossier du volet des parcs tout
de suite. J'aurais bien aimé répondre à la demande du
ministre, parce que, d'habitude, c'est nous autres qui posons les questions.
Là, il me demandait de quoi. Voyez-vous, je ne peux même pas lui
dire oui. Mais c'est vraiment le temps qui nous en empêche. Ça
fait qu'on continuera. Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse?
La Présidente (Mme Pelchat): O.K. Étant
donné l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 20
heures.
(Suspension de la séance à 18 h 30)
(Reprise à 20 h 8)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est de procéder à l'étude des
crédits budgétaires du ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche pour l'année financière 1992-1993. Cette
séance a pour mandat d'étudier les programmes 2,3 et 4.
Alors, au moment de la suspension, nous étions dans le programme
3, élément 2, Loisir, parcs et réserves. Alors, je crois
que c'est le député de Dubuc qui avait la parole.
Parc marin du Saguenay
M. Morin: Oui, alors, si vous voulez, on va aborder le dossier du
Parc marin du Saguenay. On sait que l'entente, vous l'avez dit dans vos notes,
de principe sur le Parc marin est maintenant âgée de deux ans. Il
y a certains choses qui ont été faites, bien sûr, mais les
décisions les plus importantes ne sont pas encore prises, même en
ce qui concerne la superficie, où les limites permanentes du Parc ne
sont pas encore établies. Si je me souviens bien, le ministre a dit
être, à un moment donné, ouvert à une modification
quant aux limites initiales et, dans ce
même communiqué auquel je fais allusion et dans vos notes
préliminaires, tout à l'heure, le ministre disait, à
propos du plan directeur, qu'il espérait toujours sa réalisation
en concertation avec tous les intervenants intéressés. En ce qui
concerne les activités du comité d'harmonisation, on attendait le
dépôt du rapport d'étape, et les membres se disaient
confiants que ça serait déposé au début de
mars.
Moi, j'aimerais que le ministre nous fasse le point de la situation du
Parc marin. Évidemment, je ne voudrais pas, là... je voudrais
vous inviter à être plus court que vous ne l'avez
été cet après-midi, considérant qu'il reste une
heure quarante-cinq à peu près, pour éviter que je sois
impoli et que je vous coupe la parole, ce que je n'aime pas faire. Mais, quand
même, parce qu'à mon sens ce n'est pas un dossier qui avance.
Même c'est un dossier, je pense, qui piétine. (20 h 10)
D'abord, j'aimerais que le ministre nous indique si ses relations avec
le ministre sont meilleures qu'elles étaient, si les communications sont
meilleures. J'aimerais qu'il nous parle aussi d'échéanciers et de
délais, quand les limites permanentes seront dévoilées. Je
crois avoir compris, dans vos notes du départ, que les consultations
pour le plan directeur étaient prévues pour l'automne. J'aimerais
que vous reveniez là-dessus, parce que je ne suis pas certain d'avoir
bien saisi. Enfin, j'aimerais, dans un premier temps, y aller de façon
très concise, là, faire le point, quitte à y aller avec
des questions plus précises.
Le Président (M. Camden): Alors, peut-être avant,
là, je voudrais simplement vous indiquer, M. le député de
Dubuc, qu'en vertu de l'article 287 un ministre qui répond de ses
crédits en commission peut intervenir aussi souvent qu'il le
désire et aussi longtemps qu'il le souhaite. Alors, et sur ce...
M. Morin: Je ne comprends pas ce que vous venez faire dans le
décor avec ça, là.
Le Président (M. Camden): Je vous rappelle que, pour le
moment, je suis assis au siège de président. Je rappelle
simplement une interprétation du règlement et, de la façon
dont, effectivement, le temps... et eu égard aux commentaires que vous
venez de formuler au ministre.
M. Morin: Est-ce que le règlement... ou si ce même
règlement stipule que le porte-parole peut poser toutes les questions
qu'il veut?
Le Président (M. Camden): Tout à fait, à
l'intérieur de l'enveloppe.
M. Morin: Bon. Très bien.
M. Blackburn: M. ou Mme la Présidente, le dossier du Parc
marin est un dossier extrêmement important pour moi, en tant que ministre
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, bien sûr, en tant que
représentant du gouvernement du Québec et aussi en tant que
ministre responsable de la région et député du
comté de Roberval. C'est un dossier qui est majeur. C'est pour
ça, d'ailleurs, que je suis très fier d'avoir réussi
à signer cette entente avec le fédéral qui
annonçait l'enclenchement du processus de création du Parc marin.
Bien sûr qu'actuellement, les mesures législatives qui vont
créer le Parc, il faut dire que ça va prendre deux lois, une loi
du côté fédéral créant le Parc marin du
Saguenay et une loi du côté provincial, de la même
façon.
Ce que je veux juste vous rappeler, ce parc... L'esprit et la lettre
faisaient qu'on créait le Parc dans le respect des lois, des
compétences et des juridictions du Québec. Ce qui est heureux,
c'est que c'était la première fois que le gouvernement
fédéral, à travers Parcs Canada, acceptait de signer une
telle entente, d'investir dans un projet de création de parc sur ces
bases. C'est extrêmement important, parce que ça permettait au
Québec... Comme on n'avait, depuis 1971, eu aucun investissement du
fédéral parce qu'il ne voulait pas reconnaître ces
éléments extrêmement importants, il n'y a donc pas eu
d'investissement en dehors des parcs qui appartiennent au
fédéral. Ça fait que c'était une première,
et je pense qu'on peut avoir raison d'être fiers, sauf qu'il y a encore
des étapes à être franchies, qui sont extrêmement
importantes.
On a... et une des préoccupations que j'avais, bien sûr, de
répondre à l'objectif de la création du parc, mais de le
faire aussi dans le respect des intervenants du milieu... Alors, j'ai
proposé au comité d'harmonisation d'élargir avec des
intervenants du milieu. Les intervenants du milieu ont proposé deux
personnes qui sont actuellement comme observateurs et qui siègent au
comité d'harmonisation. Je peux vous dire que, selon la perception que
j'en ai eue jusqu'à maintenant, ça a permis de faire avancer
beaucoup de choses.
Pour revenir aux mesures législatives, déjà, le
comité de travail a déposé au ministère de
l'Environnement du Canada et à celui du ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche des recommandations quant au contenu des mesures
législatives qui devraient créer ce parc marin. Actuellement, des
consultations sont menées auprès du Secrétariat
général aux Affaires intergouvernementales canadiennes pour les
suites à donner à ce rapport.
Quant aux fameuses questions des limites, vous vous souvenez, quand on
avait annoncé la création de ce parc et qu'il y avait eu ces
audiences, on avait parié de le faire à l'intérieur d'un
cadre de 800 km2. Dans toutes les représentations qui ont
été faites lors des audiences publiques, la majorité des
mémoires faisaient ressortir que les 800 km2, au niveau des
limites...
Comme l'espèce, entres autres, du béluga, était
peut-être l'espèce la plus protéger en termes
d'espèces de ce qu'on voulait protéger en termes d'espèces
représentatives à l'intérieur du parc marin, puis- que
l'écosystème du béluga ne sertait pas suf- fisamment
protégé, on a proposé, dans beaucoup mémoires... Il
y en a même qui allaient jusqu'à 4000 km2 mais, dans beaucoup de
mémoires, c'était 1200 km2. Ce que j'ai dit, moi, et ce que je
continue de répéter: Je n'ai pas d'objection à envisager
la création du... ou à élargir les limites du parc
à 1200 km2 suite à la recommandation d'une majorité de
mémoires qui ont été présen- tés. Ce que je
dis aussi, c'est qu'avant de s'entendre sur des limites définitives il
va être très important qu on réussisse à s'entendre
sur ce qui va se faire à l'intérieur du Parc marin, par qui, puis
comment, puis quand. Alors, c'est là-dessus qu'actuellement nous
discutons et nous espérons bien être capables d'en arriver, avant
de créer ces limites, à cette entente au niveau des deux niveaux
de gouvernement. ii y a déjà des choses importantes qui se font
actuellement au niveau d'études. il y a ce comité de concertation
qui a été fait avec le milieu, où on s'est entendu, entre
autres, avec le fédéral, et c'est un élément
extrêmement impor- tant au niveau de la représentativité
à l'intérieur de ce comité de concertation. il va y avoir
desreprésentants de trois mrc, un représentant qui
sera choisi par le MLCP, un représentant qui sera choisi par le Service
canadien des parcs et deux représentants seront nommés par la
coali- tion, donc, un total de sept représentants. Cette proposition que
j'avais faite de la composition de ce comité de concertation est
maintenant une réalité. On s'est entendu sur la composition,
surqui devait en faire partie et par qui ce devait être
nommé.
Maintenant, ce plan directeur provisoire d'aménagement de
gestion, il y en a eu un de déposé à nos deux niveaux,
tant au niveau du fédéral qu'à mon niveau. Ce plan
d'action conjoint pour la réalisation de ce plan directeur provisoire a
été déposé au mois de décembre. Je l'ai
accepté. Puis, ce qu'on pourrait dire, c'est qu'à moins
d'imprévus une consultation publique sur le plan directeur provisoire
devrait être tenu conjointement fin 1992, début 1993. Les
paramè- tres de cette consultation seront discutés dans les
prochains mois. Quant aux relations que j'ai avec mon homoloque du
fédéral, elles sont très bonnes. Je pense qu'on se
comprend tous les deux très, très bien. Il reste... Pardon?
Une voix: ...améliorer
M. Blackburn: Elles ont toujours été assez bonnes,
je dois dire, avec mon collègue, le ministre de l'Environnement. Ce
n'est pas avec lui qu'on avait des problèmes, je dirais, de s'entendre.
C'est surtout avec la structure qui est celle de Parcs Canada où, pour
eux autres dans leur culture ce n'est pas très, très naturel
d'acepter qu'un autre intervenant s'incrive ou s'initie dans la démarche
de la création d'un parc qui soit un autre modèle que celui de
Parcs
Canada. C'est ça qu'il faut bien comprendre, quand on arrive au
niveau de cette création d'un parc ou d'une entente qui est
signée par deux ministres, d'amener cette grosse machine et d'amener
aussi notre machine à comprendre qu'on doit fonctionner ensemble. C'est
une étape importante qui se fait graduellement. On va devoir trouver
cette façon de travailler ensemble, puis ça, c'est absolument
essentiel, sinon on n'arrivera pas à réussir à
créer ce véritable parc. quand je regarde juste une dimension,
qui est celle de la publicité, j'ai réagi, la semaine
passée. Quand je vois une communication et mon collègue du
fédéral qui vient de Tadoussac annon- cer l'ouverture d'une
bâtisse, puis là, on entend parler du directeur du Parc, qui est
M. Maltais, le représentant fédéral. On ne fait d'aucune
façon référence au fait que c'est un parc
Québec-Canada. On entend parler d'un parc national, puis du M.
Maltais en question, mais on ne dit pas qu'à quelque part... Tu sais, il
y a quand même un peu de ces choses-là actuelle- ment qu'il nous
faut absolument. Je dis que le
Québec doit se faire respecter, et vous pouvez être
sûr qu'on va se faire respecter. On va se faire recpecter non seulement
au niveau de trouver le moyen de gérer ensemble, parce que l'objectif
que l'on poursuit, c'est de créer ce
Parc marin d'un bout à l'autre, non seulement d'avoir
signé une entente créant le Parc, mais créer le Parc
à travers toutes les démarches qui doivent être franchies.
Dans cette perspective, vous pouvez être sûr que mon engagement est
très clair et très ferme, et ça va se faire dans le
respect du Québec.
(20 h 20)
M. Morin: Mme la Présidente, si vous me permettez, on va y
revenir tout à l'heure. J'avais quelques petites questions
là-dessus, justement, la problématique
fédéral-Québec, mais avant...
Tout à l'heure, vous avez admis ou, enfin, vous avez
mentionné que, avant que les limites permanentes soient
décidées, soient établies comme permanentes, il faudrait
attendre de connaître ce que serait, ce que deviendrait le
Parc, au niveau de son plan directeur, sa voca- tion, sa
stratégie de développement, etc.
Est-ce qu'à ce moment-là vous ne tombez pas d'accord avec
ceux qui prétendent qu'on aurait dû tenir la consultation,
d'abord, sur l'orientation, la stratégie de développement du
Parc, avant d'en définir les limites? Puisqu'il y a beaucoup
d'intervenants, finalement, qui, ne con- naissant pas toutes les alternatives,
toutes les possibilités en termes de parcs de conservation, d'espace
avec les conditions, ce qu'on appelle généralement un sanctuaire,
enfin, il y a plu- sieurs degrés, là, d'orientations qu'on peut
donner à un parc de conservation, hein? Comme ces gens-là
ne savaient pas jusqu'où on irait dans le Parc, quelles seraient les
contraintes, les obligations, les avantages, tant sur le plan touristique que
sur le plan écologique, on a eu beaucoup de difficultés, lors de
la consultation, à avoir des mémoires sur les limites. Bon.
Puisque vous avez mentionné, tout à l'heure, ce sur quoi je
serais d'accord, on peut difficilement rendre les limites permanentes avant
qu'on connaisse la nature du Parc même. Est-ce que vous seriez d'avis
qu'on suspende... Parce que là on crée des attentes, finalement,
puis inutilement. Seriez-vous d'accord à ce qu'on suspende la
décision sur les limites permanentes du parc jusqu'après la
consultation qui est prévue pour l'automne prochain? À ce
moment-là, avoir beaucoup plus d'éléments pour prendre des
décisions à la lumière des mémoires qui seront
déposés, suite à la deuxième consultation, et
rendre la... Surtout, je ne suis pas certain que rendre la décision
immédiatement sur les limites, ça aiderait nécessairement
à la prochaine consultation. Alors, j'aimerais avoir votre vue. Tout
à l'heure, vous avez quand même laissé entendre qu'il
faudrait attendre de connaître la vocation du Parc avant de
connaître les limites. Est-ce que c'est ça que ça veut
dire?
M. Blackburn: Si vous voulez que je sois concis, Mme la
Présidente, M. le député, je peux vous dire que, dans un
premier temps, il aurait pu se faire qu'effectivement il y ait eu en même
temps, sur la question des limites aussi, lors des audiences publiques, ce qui
devait se faire à l'intérieur. Il aurait pu se faire ça.
Mais, dans un deuxième temps, ce que je vous dis, c'est très
clairement ça. Avant qu'il y ait une entente sur les limites, il va
devoir y avoir cette entente dans ce qui va se faire à
l'intérieur du Parc marin, par qui et comment. C'est fondamental.
M. Morin: O.K. Ça me convient. Alors, concernant les
conflits potentiels entre les deux paliers de gouvernement, je ne sais pas,
j'ai entendu des rumeurs ou, en fin de compte, des gens qui ont chuchoté
quelque part la possibilité, justement, pour éviter ce
conflit-là... Parce que vous le dites vous-même, hein... Parcs
Canada, là, ils sont sans défaut, puis je sais, quand ils voient
le Québec avec ses petites bottes, pour ne pas dire ses petits
mocassins, ils sont un petit peu insultés. Puis ça, ça va
nous faire encore rien, là, je veux dire. Je ne vois pas comment, quand
vous parliez tout à l'heure des mesures législatives,
là... je ne vois pas, moi, le jour où les deux gouvernements
pourront s'entendre. On s'est entendus sur des grands principes comme de
travailler à la création d'un parc, mais les conditions ou, en
fin de compte, tout ce que comprenait ce protocole-là n'était pas
tellement détaillé, à un point tel que c'était
infaisable de s'entendre. S'il avait fallu qu'on creuse le moindrement, puis
qu'on veuille aller le moindrement loin, je pense que l'entente n'aurait pas eu
lieu, le protocole.
Certains ont pensé, pour éviter ces conflits... est-ce
qu'il serait pensable que les deux paliers de gouvernement s'entendent pour
déléguer la gestion, l'administration de ce Parc marin à
un organisme régional ou interrégional? Je ne parlerai même
pas de sa composition mais, disons, pour éviter justement...
éventuellement, cela pourrait comprendre la partie terrestre du Parc du
Saguenay, là.
Ça pourrait même se faire ensemble. J'ai entendu ça
à travers les branches sans savoir qui l'a dit au juste. Je ne sais pas
si ça venait des gouvernements ou seulement des gens du milieu. Je ne
suis pas tenu de dévoiler mes sources, d'autant plus que je n'en suis
pas certain, mais quand même parce que, vous me permettrez, M. le
ministre, d'être très sceptique sur la possibilité qu'un
jour on arrive à une entente entre les deux gouvernements, parce qu'un
parc administré par deux gouvernements, vous le dites vous-même,
on fait déjà de la promotion sur le Parc, puis je n'ai rien
contre... Il y a déjà des infrastructures qui sont
installées et, tout de suite, là, on sent qu'il y a, enfin, une
situation très ambiguë sur l'envergure ou le qualificatif du parc,
à savoir est-ce un parc fédéral-provincial? C'est
quoi?
Ce n'est peut-être pas nécessaire de dire que c'est un parc
fédéral-provincial, mais il faudra qu'un jour on sache qui est le
maître d'oeuvre du Parc. Puis, les deux gouvernements, comme ça,
là, j'y vois mal... Alors, peut-être que la solution
résiderait dans le fait qu'on mette des gens du milieu dans le coup et
qu'à ce moment-là les deux gouvernements, peut-être
à l'intérieur de mesures législatives avec des
participations financières, avec tout ce que ça comporte en
termes de règlements sur l'aménagement du Parc, avec ses
règles, ses règlements, ses lois de contrôle sur le plan
écologique, évidemment, que les deux paliers de gouvernement
aient leurs responsabilités là-dessus...
Alors, je vous pose la question: Comment est-ce que vous verriez
ça cette alternative pour éviter ce qui va nous arriver dans la
face, un jour ou l'autre? Les deux paliers de gouvernement cherchent à
le camoufler le plus possible, je les comprends, mais, un jour ou l'autre, le
chat va sortir du sac.
M. Blackburn: Mme la Présidente, je ne suis pas du
même avis que le député de Dubuc sur sa prétention
qu'à quelque part on ne réussira pas à créer ce
Parc à tous les niveaux. Je pense qu'on est capable d'y arriver, et la
preuve, c'est qu'il y a déjà des choses ou des étapes
importantes qui ont été...
M. Morin: Avec qui ça avait déjà
été signé au fédéral? Qui était le
ministre? Ce n'est pas
M. Charest.
M. Blackburn: M. Bouchard.
M. Morin: Ah! C'est vrai, de fait.
M. Blackburn: Vous le connaissez bien?
M. Morin: Oui, oui, c'est correct. Je l'avais oublié.
M. Blackburn: J'espère que ce n'est pas lui qui vous a dit
que ça ne marcherait pas. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blackburn: Je peux juste vous dire, Mme la Présidente,
que, moi, mon opinion, maintenant, est celle qu'on va réussir à
créer ce Parc dans le respect, et je vous Se répète, c'est
un parc Québec-Canada, un parc qui respecte les lois, les
compétences et les juridictions du Québec. Un coup que ça
est dit, il y a une capacité, puis il y a une volonté d'y
arriver. Ça doit se faire en partenariat, puis dans le respect de chacun
des niveaux d'intervention. ce que je vous dis, c'est que j'aurai certainement
l'occasion, et je l'ai eue jusqu'à maintenant, à date, et j'aurai
certainement l'occasion de le refaire encore auprès de mon
collègue charest. une machine administrative, puis une machine
politique, c'est deux choses. je peux vous dire que mon collègue charest
comprend très bien \es objectifs que l'on poursuit et je me rappelle
d'une rencontre qua j'avais eue avec lui dans charlevoix, au mois de novembre
dernier, où on avait eu l'occasion de faire avancer de beaucoup le
dossier du parc marin du saguenay. c'est toujours dans cette perspective que je
vais continuer de travailler et si, à quelque part, il y avait cette
volonté de ne pas respecter le québec dans ses
prétentions, bien, il va y avoir du brassage. puis, il n'y en aura pas
de parc marin du saguenay, si c'est sur les bases que le fédéral
ne respecte pas le québec dans ses champs de compétence. mais,
jusqu'à maintenant, je n'ai pas cette démonstration.
Il y a encore cette volonté, et mon collègue Charest l'a
démontrée, il va continuer, je suis convaincu, d'agir dans le
même sens. On va réussir à créer ce parc
Québec-Canada, parc marin, premier au Canada sur la base d'un parc
conjoint où les deux niveaux de gouvernement s'associent. C'est une
première. C'est évident qu'à quelque part la culture n'est
pas évidente, que c'est facilement harmonisable, les relations entre les
deux niveaux de gouvernement, mais je suis convaincu qu'on va y arriver. C'est
de cette façon que je vais continuer de travailler. (20 h 30)
Quant à la suggestion que vous faites, s'il y en a un qui est
ouvert à des propositions d'implication du milieu, je l'ai faite
à date au niveau du comité de concertation, au niveau de
l'implication de deux intervenants dans le comité d'harmonisation.
Alors, je n'ai démontré nulle part que je n'étais pas
intéressé. Au contraire, s'il y en a un qui le recherche, c'est
moi. parce que j'y crois. C'est fondamental. C'est fait dans le respect de ces
gens qui ont déjà travaillé de façon importante au
niveau des organismes, et c'est comme ça qu'on va réussir.
M. Morin: Là-dessus, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, M. le
député de Dubuc, M. le député de Saguenay a
demandé la parole. Si vous voulez bien lui permettre de poser quelques
questions au ministre?
M. Morin: c'est parce que j'aurais terminé avec une
question ou deux sur le parc, en ce qui me concerne, le parc marin.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je vous
permets ces quelques questions.
M. Morin: Une ou deux. C'est parce que ça fait deux fois
que vous me dites ça, là, que vous faites mention, dans vos notes
préliminaires... ça fait ceux fois que vous me parlez du
comité d'harmonisation. Vous croyez énormément à
l'implication du milieu. Je ne voulais pas revenir là-dessus trop, trop,
mais là vous me forcez un peu !a main. Je vous rappellerai que, lors des
crédits de l'an passé, je vous avais demandé pourquoi on
ne donnait pas une place privilégiée au milieu, dans le cadre de
la consultation et, par le fait même, dans le cadre du comité
d'harmonisation. Je pourrais vous sortir les minutes où vous disiez
qu'il n'y avait aucune place privilégiée pour le milieu. Ces
gens-là se feront entendre comme tout le monde. Il y aura des audiences
pour les écouter, et ça vient de s'éteindre!
Je suis obligé de conclure que, lorsque vous avez
été ouvert à l'implication du milieu dans le comité
d'harmonisation, c'est lorsque vous écriviez à Ottawa et qu'on ne
vous répondait plus, et là vous avez cru à
l'utilité d'impliquer le milieu pour exercer une pression sur Ottawa, ce
qui n'était pas mauvais en soi. Alors, quand vous criez trop fort votre
conviction... tu sais, vote foi en l'implication des gens du milieu dans ce
comité-là, reconnaissez un petit peu quand même que vous
avez refusé de le suggérer pendant longtemps.
M. Blackburn:... la différence, Mme la Présidente,
je pense que c'est important de préciser. Écoutez, il y a des
étapes qui se franchissent une par une. C'est ce qu'on fait
actuellement, dans le dossier du Parc, à tous les niveaux. On a
avancé et on continue d'avancer,
et on va continuer d'avancer, quoi qu'en dise qui que ce soit.
M. Morin: En tout cas, je reviendrai sur le Parc du Saguenay tout
à l'heure.
M. Blackburn: Et je vais avancer avec le milieu.
M. Morin: Le Parc marin, directement, moi ça va. Je vais
revenir sur le Parc du Saguenay, la partie terrestre.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous avez
fini vos questions, M. le député de Dubuc, sur les parcs
marins?
M. Morin: Parcs marins, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): étant
donné que le parc marin est dans le comté de saguenay, je pense
que m. le député de saguenay a des questions à poser.
M. Maltais: Oui, monsieur. Merci, Mme la Présidente. M. le
ministre-
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
Présidente.
M. Maltais:... effectivement, le Parc marin est situé
presque au-delà de 60 %, 65 % dans mon comté. J'écoutais
le député de Dubuc, tout à l'heure, et je vous
écoutais, M. le ministre. Je pense que vous en êtes arrivé
à la même conclusion que moi que dans l'histoire du Parc marin: il
y a beaucoup trop de gens qui n'ont pas d'affaire là qui sont là.
Il y a beaucoup trop de gens qui ont à coeur le Parc marin qui n'ont pas
d'affaire là pantoute. Vous me comprenez très bien. Je pense que
les premiers concernés par le Parc marin, les premiers concernés
dans la délimitation, dans ce qui va se faire dans le Parc marin, c'est
ceux qui paient la facture, le Québec et le gouvernement d'Ottawa. Il y
a beaucoup trop d'intervenants.
Moi, je regarde aller la population là-dedans, dans ce qui me
concerne, et ce ne sont pas ces gens-là qui mettent d'enfarge du tout,
au contraire. Ce que je souhaite, au fond, c'est que le Parc marin se
réalise. Tout à l'heure, le député de Dubuc parlera
du Parc du Saguenay mais, moi aussi, je l'ai vécu pendant dix ans, le
Parc du Saguenay. Ça n'a pas été facile non plus.
Pourtant, on n'était rien qu'un gouvernement. J'en connais qui hochent,
qui font signe que oui, autour de la table, parce qu'on a eu des
difficultés. Moi, je pense que les difficultés qu'on vit avec les
deux paliers de gouvernement, c'est de la petite bière de ce qu'on a
vécu avec le Parc du Saguenay. S'il y en a qui n'ont pas de
mémoire, moi, je m'en rappelle.
Je peux vous dire une chose, c'est qu'à l'heure actuelle la
population de mon coin est satisfaite de la façon dont le dossier est
mené. Bien sûr, écoutez, deux paliers de gouvernement, ce
n'est pas toujours facile de faire aligner ça sur la même trac. Ce
sont les philosophies de pensée de deux ministres, de deux
ministères à différents paliers. Mais l'imporant, je
pense, c'est de ne pas faire de vague, pas faire de bris, pas faire de chicane
pour rien. Mais je pense que vous m'avez démontré, depuis la
signature, en tout cas, à mon avis, que le dossier était capable
d'être mené d'une façon très civilisée, qu'il
n'y a pas eu de chicane. Il peut y avoir des heurts, mais des heurts, ce n'est
pas une guerre. Vous savez, dans la même famille, on est trois enfants
autour de la table. De temps en temps, on se tire une tranche de pain. On ne se
hait pas pour autant, mais on appelle ça des heurts familiaux.
Moi, je pense que, de la façon dont le Parc marin est conduit
présentement, si ce n'était pas de certains intervenants de
l'extérieur qui ont l'art d'emmerder tout le monde - excusez
l'expression, mais c'est ça. Je vais vous donner des exemples. Quand je
vois arriver la clique de poilus de Montréal venir nous dire quoi faire
chez nous, là, là, des heurts vous allez en avoir, vous allez en
avoir des bons, parce que ce sont des pieds et des poings qui vont se mettre,
à un moment donné. Il y en a qui vont apprendre à nager
dans les eaux froides du fleuve et du Saguenay.
Ces gens-là... et j'en profite, j'en profite encore une fois.
Vous vous en rappelez, l'an passé, il y a 2 ans, il y a 3 ans, il y a 5
ans, il y a 8 ans, des gens de la Société linéenne de
Québec, qui s'en viennent nous faire des leçons monumentales, que
j'ai été obligé, rappelez-vous, de les faire remorquer, il
y a deux ans, parce qu'ils s'approchaient trop près des bancs de
bélugas. Hein! Vous avez de la mémoire là-dessus. C'est
moi qui les ai fait remorquer avec le remorqueur du fédéral. Je
ne me suis pas chicané 15 jours. J'ai dit: Tu les enlèves de
là, ces enfers-là. Ces gens-là se permettent de faire de
la publicité dans la ville de Québec et de Montréal. Ils
n'ont pas la connaissance du milieu. 3 ou 4 sautés de fond
d'université qui n'ont réussi à nulle part et qui s'en
viennent nous faire des leçons chez nous, on pourrait s'en passer.
Je pense, M. le ministre, de la façon dont vous le menez,
à l'heure actuelle, moi, je suis convaincu et, en tout cas, en ce qui me
concerne dans ma partie, que la population est satisfaite. Les
résolutions des municipalités sont là pour le dire, et les
maires, je pense, à mon avis, sont représentatifs de leur milieu.
Moi, je vous encourage à continuer et je vous encourage à avoir
un gars dans votre ministère avec un bâton pour éloigner
peut-être les vautours autour de ça.
M. Blackburn: Mme la Présidente, je prends
le témoignage du député de Saguenay avec beaucoup
d'ouverture et, bien sûr, à quelque part, ce qui a toujours
été la caractéristique d'un dossier
fédéral-provincial - et vous avez raison de le souligner, c'est
d'ailleurs ce que je disais, tout à l'heure - on peut penser, quand on
arrive à une première comme celle-là, que ça puisse
se faire sans nécessairement créer certaines vagues. C'est pour
ça, d'ailleurs, quand je regarde les ententes, les ententes
fédéral-provincial, que je suis probablement celui qui en a
signé le plus qui fonctionnent bien, si on regarde le PDS, le plan de
développement du saumon de l'Atlantique, l'entente
périphérique du Parc du Saguenay, on en a fait avancer
énormément. On va continuer comme ça et je pense que c'est
toujours faisable de faire avancer des dossiers dans le respect de ce qu'on
prétend qu'on veut protéger et dans le respect de ce que nous
sommes.
Pour revenir à la préoccupation que vous soulevez au
niveau des intervenants, ce que je vous dis, c'est que ce que j'ai
proposé, entre autres, au niveau du comité de concertation pour
en faire partie, c'est des élus, des représentants des MRC, des
représentants qu'on choisirait, des représentants que Parcs
Canada choisirait et deux représentants nommés par la coalition.
Ça va dans le sens, je pense, des intérêts du Parc et
ça va dans le sens aussi du respect des intervenants qui
prétendent effectivement avoir un rôle majeur à jouer dans
la création du Parc, parce qu'on sait combien ce Parc marin va
être un outil extrêmement important pour le développement
récréotouristique et il va être aussi extrêmement
important pour la protection de sites et espèces naturels qu'il nous
faut protéger. C'est dans cette perspective que je continue de
travailler, puis je suis convaincu que je vais y arriver. Je suis sûr,
là.
M. Maltais: Je ne doute pas du tout, du tout, là. Je pense
que ce qui manque aussi un peu là-dedans, c'est le pouvoir de
référence. Écant donné que c'est le premier au
Canada, on ne peut pas dire: Ça s'est passé de même
à gauche, la. C'est le premier. Lorsqu'on innove... et c'est le premier
au Québec aussi. Le Québec n'a jamais embarqué dans un
parc marin; le Canada non plus, le gouvernement canadien non plus. C'est le
premier, c'est bien évident que les références, lorsqu'on
ne peut pas se faire... on doit créer notre propre jurisprudence
d'entente et de travail en conjoint. Le député de Dubuc disait:
C'est important de définir ce qu'il y a à l'intérieur.
Oui, c'est important, mais il faut le concevoir, il faut le découvrir et
le concevoir, ce qu'il va y avoir à l'intérieur. On ne peut pas
se baser sur les autres. On ne sait pas comment ça marche ailleurs. Au
Canada, il n'y en pas d'autres. Ce à quoi on peut se
référer, c'est à l'extérieur, à d'autres
pays et, souvent, ce n'est pas applicable chez nous, parce que ce n'est pas le
même climat et ce n'est pas la même bebelle. (20 h 40)
Le fait qu'on ne peut pas avoir de référence, bien
sûr que ça retarde un petit peu. Ça, c'est normal. Je pense
que, lorsqu'on doit innover, créer, ça ne va pas aussi vite que
lorsqu'on copie, hein? Ce n'est pas de copier une rédaction qui est de
l'ouvrage, c'est de la composer. Alors, lorsqu'on ne peut pas copier, il faut
innover, et l'innovation, la création, il faut lui laisser le temps de
se faire. C'est un peu comme un artiste. Il réfléchit longtemps
avant de sortir son chevalet, puis sortir ses pinceaux et, quand il les sort,
habituellement, il a dans la tête l'image qu'il va transposer sur un
cadre de peinture. Innover, je pense qu'il faut le faire. Moi, ça ne
m'énerve pas plus qu'il le faut. Je ne suis pas pressé, mais il
ne faut pas se tromper.
M. Blackburn: Mme la Présidente, je pense qu'il y a un
élément que je voudrais peut-être souligner et en profiter
un peu, au niveau de l'occasion qui m'est donnée; jusqu'à
maintenant, je n'ai jamais senti, d'aucune façon, de la part de mon
homologue au fédéral, une non-volonté de faire avancer le
dossier, et c'est dans cette perspective que nous allons continuer de... Quand
on parle d'harmonisation au niveau d'un comité pour créer le
Parc, je pense que les deux niveaux de gouvernement, au niveau
ministériel, c'est très important aussi de respecter ça,
et c'est comme ça qu'on va continuer de réussir à faire
avancer ce dossier-là, qui est aussi important pour tout le
Québec et, particulièrement, pour des régions comme les
nôtres, qui dépendent beaucoup, au niveau de leur propre
développement économique, d'activités aussi
intéressantes que celle-là.
M. Morin: Mme la Présidente, avant de...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
M. Morin: ...poser ma question sur le Parc du Saguenay comme tel,
j'aimerais quand même faire un petit commentaire sur ce que le
député de Saguenay a dit.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous aviez
fini, M. le député de Saguenay?
M. Morin: L'implantation du Parc du Saguenay, ça, c'est un
débat qui a duré 20 ans. On l'a réalisé uniquement
à partir du moment où on a décidé que ce serait un
parc national, ou, pour d'autres... C'est uniquement là qu'on a pu
prendre une décision. Tant et aussi longtemps qu'on a essayé de
le réaliser avec les deux gouvernements, ça n'a jamais
marché. Deuxièmement, bien, écoutez, le
député de Saguenay se dit satisfait. Je respecte ça, sauf
que je rappellerais que, dans le protocole, il y avait quand
même des échéanciers, il y avait des choses
d'établies. Alors, moi. je dis: Ce n'est pas moi qui ai forcé les
ministres à s'entendre sur des échéanciers.
Le gouvernement du Québec s'est entendu pour 2 000 000 $.
Évidemment, c'étaient des immobilisations prévues dans le
budget de cette année-là, sur deux ans, mais disons qu'il a
livré la marchandise. Je n'ai rien à redire. Ça a
été fait sur la partie terrestre. Malheureusement, ça ne
s'est pas fait dans le cadre d'une harmonisation qui serait susceptible de se
faire sur la partie marine, mais peu importe. L'engagement du
fédéral était de 7 500 000 $. Après deux ans, on
est rendus à peu près à 2 500 000 $, 3 000 000 $. Bon, et
puis les mesures législatives étaient prévues pour
être envisagées six mois après. Les limites du Parc
devraient être connues, au moment où on se parle, même si je
n'y tiens pas comme tel en termes de limites, mais ce que je veux dire, c'est
qu'il y a quand même eu des engagements dans le protocole, et ce n'est
pas moi qui les ai signés, il faut le reconnaître. Il y a
très peu de choses qui ont été réalisées en
fonction des engagements des deux gouvernements.
C'est pour ça que je dis: Bon, il va falloir songer, là,
à trouver moyen de peser un peu sur le gaz pour faire
accélérer les choses, parce que le Parc, on n'en verra pas sa
réalisation, une véritable réalité de parc, d'ici
trois, quatre, cinq ans.
Ceci dit, dans votre programme d'immobilisations prévues pour
l'année qui s'en vient, il y a 493 000 $ de prévus. Est-ce que le
ministre peut nous indiquer quels projets sont envisagés dans le cadre
de ces crédits de 493 000 $?
M. Blackburn: Alors, Mme la Présidente, d'abord, dans un
premier temps, si je veux juste comprendre ce que le député de
Dubuc dit, si je l'écoutais, ce ne serait pas sur le gaz qu'il faudrait
peser, c'est sur le «brake». C'est pour ça que... Non, mais
je vous écoutais, vous me dites depuis tantôt qu'à quelque
part il faudrait... «woop!», peut-être arrêter et
peut-être remettre en question certaines choses. Moi, je dis: Non, il
faut continuer d'avancer, dans le respect de part et d'autre des deux niveaux
de gouvernement et de l'esprit dans lequel on a créé...
M. Morin: Non, non, si vous trouvez que ça va assez
vite...
M. Blackburn: ...de l'esprit dans lequel on a créé
l'entente. Si, bien sûr, on s'en tenait à la lettre qui avait
été signée dans le temps, peut-être qu'à ce
moment-là, le document, il n'y en aurait plus qui existerait, puis il
n'y aurait plus de Parc marin qui avancerait. Et là ce n'est pas
ça. Moi, je dis: On va y arriver.
Pour revenir à la question que vous posiez, sur la question des
dépenses au niveau des immobilisations, vous voulez que je vous donne la
description, M. le député? Vous voulez que je vous donne la
description? C'est donc, dans le secteur Sainte-Marguerite,
l'aménagement d'une route d'accès pour 250 000 $; de l'arpentage
pour 25 000 $ dans le même secteur; dans le secteur Tadoussac,
finalisation du chantier Tadoussac-Sa-cré-Coeur pour 60 000 $; des
acquisitions dans le secteur des dunes pour 100 000 $; dans le secteur de
l'anse de Tabatière, une acquisition pour 50 000 $, ce qui vous donne un
montant total de 485 000 $.
M. Morin: Encore les mêmes problèmes que cet
après-midi.
M. Blackburn: Oui?
M. Morin: Maudit que vous nous compliquez les affaires!
M. Blackburn: Vous ne les avez pas...
M. Morin: Ma question, c'est correct, c'est sur les documents
qu'on a obtenus, 493 000 $, mais sauf que, là, les documents soi-disant
plus complets que vous m'avez retournés, là... Dans les projets
pour le Parc du Saguenay, je vois seulement: secteur rivière
Éternité, installation d'un garde-corps, 25 000 $. Je ne vois pas
autre chose. Je ne retrouve plus les 493 000 $. Vous nous compliquez les
affaires terriblement.
Une voix: C'est justement... les investissements, cette
année, sont tous faits dans le secteur... C'est tout ce qu'il y a. La
balance...
M. Morin: Non, mais, moi, je ne parle pas de villes. Je parle du
Parc du Saguenay.
Une voix: Oui, oui, c'est ça.
M. Morin: Alors, moi, je m'en fous. Ma question ne va pas dans le
sens de savoir: Est-ce que c'est à Sacré-Coeur? C'est où
dans le Parc? Quelle est la nature des projets? C'est la nature des projets.
Quel genre de projets qu'il fait? Là, il y en avait pour 493 000 $, dans
les documents qu'ils nous ont donnés. Et là, après nous
avoir donné de beaux documents frais, complets, cet après-midi,
je ne trouve plus rien que 25 000 $.
Une voix: ...une économie.
M. Morin: C'est une économie, je veux bien. Mais,
ça, on voudrait que le ministre explique. C'est juste ça. Je veux
juste comprendre. Je ne veux même pas contester. Je suis prêt
à tout accepter, mais en autant que je comprenne. C'est juste ça.
Les deux documents, là...
M. Blackburn: Alors, dans les crédits que vous avez,
effectivement, qui font ressortir qu'il
y a 485 000 $ au niveau des immobilisations et des acquisitions,
là, je vous ai donné la liste...
M. Morin: Oui.
M. Blackburn: ...et on peut vous déposer le document.
L'autre montant de 25 000 $, c'est des nouveaux projets qui ont
été acceptés, qui s'additionnent, pour l'année
1992-1993, à ces 485 000 $. Mais on peut vous déposer, M. le
député, les deux listes, pour compléter.
M. Morin: Oui. Ça veut dire 493 000 $... O.K. Ça
fait 518 000 $. O.K. 25 000 $ de plus que ce qui est prévu.
M. Blackburn: Seriez-vous d'accord pour qu'on vous dépose
toute la liste au complet, y compris les ajouts qu'on...
Une voix: Ça correspond à ses chiffres, 493 000 $.
On va lui donner les listes...
M. Morin: Bien sûr, je n'aurais pas d'objection. On n'est
jamais suffisamment instruit, surtout lorsqu'il s'agit du Parc. O.K. Ça
va. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que...
Il n'est pas encore déposé, M. le député de
Saguenay.
M. Morîn: Bon. Si vous voulez, je voudrais continuer au
niveau des Darcs, mais plus au niveau des parcs régionaux.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous n'avons pas
encore le document.
M. Morin: Le document qui est déposé?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a un
document à déposer?
M. Blackburn: Non, non, non. On va le compléter et on va
le fournir au député de Dubuc.
M. Morin: Ah non! ce n'est pas déposé.
M. Blackburn: On pourrait lui en donner un, mais il ne serait pas
complet.
M. Morin: C'est de l'information qui va arriver
ultérieurement.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! c'est
ultérieurement.
M. Morin: Ce n'est pas un dépôt.
M. Blackburn: On va tout vous déposer, d'un bout à
la l'autre, tout ce qu'il vous faut, et très rapidement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le
secrétaire prend note et...
M. Morin: C'est un dépôt de promesses, mais ce n'est
pas un dépôt de document.
Une voix: C'est une promesse de dépôt.
La Présidente (Mme Bélanger): Le ministre ne fait
jamais de promesses.
M. Blackburn: Un dépôt d'éclaircissement.
M. Morin: Un dépôt d'engagement.
La Présidente (Mme Bélanger): Le ministre s'engage
à déposer...
M. Morin: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): ...un document.
Alors, ce n'est pas une promesse. C'est un engagement. Très
différent!
M. Morin: Un ministre, ça ne fait jamais de promesses. Et
voilà!
La Présidente (Mme Bélanger): Ça
exécute.
M, Morin: C'est les simples députés qui font les
promesses et ils comptent sur les ministres pour les réaliser.
Création de parcs régionaux
Alors, dans les réponses obtenues de votre ministère
relativement aux parcs régionaux, on comprend qu'il s'agit de projets
qui ont fait l'objet de consensus, lors de sommets économiques. Hein,
c'est bien ça? Comme le ministre Picotte a mis fin à cet exercice
de sommets régionaux et que le programme - on parle du gros PADEL - est
à toutes fins pratiques aboli... Évidemment, le MLCP aurait pu
avoir les moyens ou les outils pour favoriser la création de nouveaux
parcs régionaux ou même de développer les parcs existants.
Toutefois, je dois reconnaître que le ministre a abordé un petit
peu la question d'un nouveau mode de création et de développement
de parcs régionaux. Alors, j'aimerais que, si c'était possible,
le ministre élabore un petit peu plus là-dessus. (20 h 50)
M. Blackburn: Lors du sommet économique de la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean auquel vous participiez, M. le
député de Dubuc, on avait effectivement pris une position que les
projets ou la notion de parcs régionaux...
M. Morin: Oui.
M. Blackburn: ...la participation du Québec se limiterait
au niveau des plans, des plans
directeurs qui pourraient être fournis pour financer cette
partie-là. Ce que je vous ai annoncé cet après-midi, dans
la première partie de la défense des crédits, ça a
été de dire qu'on annoncerait, au mois de juillet, un plan global
à l'intérieur duquel on toucherait la notion de parcs
régionaux. Alors, là, il est trop tôt pour moi pour vous
dire aujourd'hui de quelle façon on va financer ces parcs et de quelle
façon on va les créer.
M. Morin: Maintenant, cette nouvelle politique ou ce nouveau mode
de développement des parcs, est-ce que ça constituerait
uniquement une forme d'aide ou d'implication financière du gouvernement
ou ce nouveau mode, cette nouvelle politique de développement de parcs
serait aussi assortie, je ne sais pas, de critères ou de
paramètres dans lesquels les municipalités ou les organismes des
régions devraient s'inscrire pour être assujettis? Est-ce qu'il y
avait quand même une forme de plan de développement à
respecter pour qu'on soit quand même assujettis ou admissibles à
ce genre d'aide financière que vous ne voulez pas trop élaborer?
À moi, quand même, sans trop me dire le vrai des secrets,
dites-moi-le un petit peu plus.
M. Blackburn: Je pense que, dans le fond, ce qu'il est important
de préciser, Mme la Présidente, c'est que cette notion
d'ouverture, en tout cas, cette démonstration d'ouverture que j'ai faite
cet après-midi et que je vous confirme encore ce soir, c'est que, dans
la notion de parcs régionaux, ce qu'il est important de préciser,
c'est tout ce qui est en dehors du réseau des parcs provinciaux que nous
connaissons.
M. Morin: Oui.
M. Blackburn: Là, bien sûr que les modalités
ou les mécanismes de participation, tant au niveau des milieux que du
gouvernement, et avec quel ministère, par exemple, au niveau du
financement, et quels critères vont amener la création de ces
parcs, on est en train justement d'établir tout ça. Ce que j'ai
dit et ce que je vous répète, c'est qu'au mois de juillet on va
être capable de rendre public tout cet exercice, toutes ces
modalités.
M. Morin: Concernant les parcs régionaux qui sont sous la
gestion du ministère, est-ce qu'il y a lieu de croire qu'ils vont
être décentralisés? Bien, vous avez l'air... Votre
collègue a dit qu'il n'y a pas l'air d'en avoir, là.
M. Blackburn: On n'a pas de parcs régionaux qui sont sous
la gestion du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche.
M. Morin: Non, alors, celui-là, des chutes de la
Chaudière, ça n'en est pas un parc régional?
M. Blackburn: C'est une appellation qui est donnée, mais
ce n'est pas un statut, en tout cas, tel qu'on le conçoit au niveau d'un
parc régional. Ce n'est pas le statut éventuel.
M. Morin: Bon! Alors, je vais poser ma question autrement. En
dehors des parcs nationaux, y a-t-il des parcs qui sont sous votre juridiction
- appelez-les comme vous voudrez, ça, vous avez pleine liberté -
et qui seraient susceptibles, dans le cadre de votre nouvelle politique,
d'être transférés aux municipalités? Ne me parlez
pas des réserves fauniques ni des parcs nationaux.
M. Blackburn: Bien, il y a le réseau des 16 parcs que vous
connaissez bien.
M. Morin: Non, je ne parle pas de ça, là. Je parle
des autres parcs. Y a-t-il d'autres parcs que les parcs nationaux?
M. Blackburn: Quand on va appeler, par exemple, le parc des
chutes Montmorency...
M. Morin: Si vous voulez.
M. Blackburn: ...c'est un parc qu'on gère, mais on n'en a
pas d'autres. Il y a ces modèles-là que vous connaissez.
M. Morin: Bien, chutes de la Chaudière? M. Blackburn:
Les chutes de la Chaudière... M. Morin: Ce n'est pas un parc
national.
M. Blackburn: ...mais ce n'est pas un parc national, tu
sais...
M. Morin: Je le sais, mais...
M. Blackburn: ...dans le fond, c'est une appellation qui est
donnée.
M. Morin: C'est ça que je vous dis. Écoutez-moi,
là. Oubliez les parcs nationaux.
M. Blackburn: Disons que ce n'est pas un parc, c'est un
équipement.
M. Morin: Ah!, Bien là, vous jouez sur les mots. Je ne
vous parle pas des parcs nationaux. Je parle des parcs ou d'équipements
de plein air, si vous voulez vraiment le sens le plus large du mot, qui sont
administrés par votre ministère et qui seraient susceptibles,
dans le cadre du nouveau mode de développement, d'être
transférés ou décentralisés vers les
régions. Parce qu'on sait qu'au niveau du parc des chutes de la
Chaudière, depuis un certain nombre d'années, Sa
participation du gouvernement semble vouloir baisser et qu'il ne semble pas
utopique de croire que ce serait retourné dans le milieu. Ça,
c'est un exemple, mais je voudrais poser la question pour l'ensemble
d'équipements semblables de plein air, que ce soit un parc ou autre.
M. Blackburn: Très clairement, M. le député
de Dubuc, s'il y avait... Et on peut rajouter, dans l'appellation de ce que
vous disiez, tout à l'heure, par exemple, les Jardins de Métis.
Ça va être aussi un autre équipement comme ceux-là.
S'il y avait une volonté du milieu, démontrée très
clairement, puis faisabilité, de prendre une gestion de ces
équipements, on pourrait le regarder avec beaucoup d'ouverture.
M. Morin: Est-ce que cette alternative va faire partie de votre
nouveau mode de développement? Est-ce que ça, ça va
être regardé, cette possibilité de
décentraliser?
M. Blackburn: Ça fait partie de la démarche de
réflexion.
M. Morin: Oui, mais 'à vous passez votre temps à
réfléchir.
M, Blackburn: Un autre exemple. M. le député de Dubuc. Le
parc des chutes Montmorency, on est en train de regarder un concept qui
chemine, d'ailleurs, actuellement au niveau du COMPADR où il va y avoir
un véritable partenariat d'associé au développement de cet
équipement qui est actuellement géré en totalité
par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, et
là on va associer le milieu d'une façon très directs et
très concrète. C'est un concept auquel je crois et pour lequel il
nous fait continuer de travailler. C'est dans cette même perspective
qu'on va continuer. Si, dans le cas du parc des chutes de la Chaudière
il y avait, dans le milieu, une volonté de s'associer à la
gestion et au développement de ce parc, je serais probablement le
premier à regarder ça avec eux autres avec beaucoup
d'intérêt.
M. Morin: Vous savez que le milieu se méfie un petit peu.
Les municipalités ont eu leur leçon. Quand je disais ça,
hier, le partenariat ou être partenaire du gouvernement, ça
devient risqué, ça risque d'être dispendieux, hein?
M. Blackburn: Je peux vous dire que sous notre gouvernement il y
a beaucoup d'exemples concrets, M. le député de Dubuc, de
partenariat qui fonctionne très, très bien.
M. Morin: Ah oui! Je n'en doute pas.
M. Blackburn: Matane, Jacques-Cartier, puis on pourrait en nommer
une grande quantité. Ça fonctionne très, très bien
partout. S'il y a quelque Dart des gens du milieu qui veulent s'associer avec
moi ou qui veulent regarder avec moi toutes Ses possibilités, y compris
même la délégation de gestion au complet... Mais ce dont je
veux surtout m'assurer, c'est si ces équipements vont continuer de se
développer, et c'est ça qui est important. On ne peut pas se
permettre de déléguer la gestion ou de l'équipement comme
tel. Je donnais l'exemple de Fort Prével, cet après-midi, du
Gîte du Mont-Albert, des milieux qui vont se ramasser devant une
situation où ils ne pourront plus continuer de fonctionner ou se
permettre de continuer à se développer. C'est ça. il faut
avoir une attitude responsable, et c'est dans cette perspective qu'on va
continuer d'évoluer.
M. Morin: C'est parce que, évidemment, il y a toujours les
deux, ii y a toujours les parcs et les équipements qui existent, qui
sont déjà sous votre gestion, mais il y a aussi les sites qui ont
un fort potentiel de développement, comme entre autres le mont Valin.
Les gens du milieu veulent véritablement s'impliquer dans le
développement des parcs, de quelque nature que ce soit. Ils n'ont pas le
strict minimum pour les aider à mettre leur projet en branle. Parce que
vous savez qu'avant d'impliquer les gens de façon massive, les
municipalités, on a toujours besoin d'études de base, de
faisabilité, de coûts de développement, avant d'avoir
l'appui du milieu. Et ça, les outils, le milieu ne les a pas.
M. Blackburn: Mais c'est pour ça, justement, qu'on est en
train de faire cette réflexion et cette démarche proactives dans
la recherche de solutions qui permettront au milieu et au gouvernement de
s'associer dans un partenariat pour, justement, réussir à faire
ce développement. C'est ce qu'on va rendre public au mois de
juillet.
M. Morin: Puis ça, ça serait déposé
quand? Au printemps, vous m'avez dit déjà? Au mois de
juillet?
M. Blackburn: au mois de juillet. je n'ose pas mettre de date. il
y a une journée en juillet qui est très importante pour les
parcs, que vous connaissez bien.
M. Morin: Là, comment vais-je faire pour vous critiquer si
je suis en vacances?
M. Blackburn: Ça pourrait être le 18 juillet.
M. Morin: Vous allez me l'envoyer direct chez nous?
M. Blackburn: Ça pourrait être le 18 juillet. M.
Morin: Oui...
M. Blackburn: Une semaine de période de vacances.
M. Morin: Vous allez m'envoyer votre communiqué à
la maison pour que je sois en mesure de réagir tout de suite.
M. Blackburn: Vous savez que c'est la journée des parcs,
cette journée-là, le 18 juillet, cette année. Alors,
ça va être une belle occasion pour un ministre qui voudrait
annoncer des choses importantes et intéressantes concernant les parcs au
Québec.
M. Morin: Oui, mais il y a beaucoup de monde en vacances. Dans
les parcs, ils n'ont pas le téléphone partout. Enfin!
M. Blackburn: II y a des téléphones
cellulaires.
M. Morin: Ça va, pour moi, au niveau des parcs.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Non. Allez-y, Mme la députée des
Chutes. Avez-vous une question?
M. Morin: Sur les parcs régionaux. Madame, allez-y!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay, est-ce que vous m'aviez demande la
parole?
M. Maltais: Oui, je vous avais demandé la parole, mais
c'est parce que je pensais qu'on avait terminé sur les parcs. Là,
madame a une question.
La Présidente (Mme Bélanger): Votre galanterie
cède la parole à Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
M. Morin: Pour répondre, Mme la Présidente, les
parcs... Madame, oui, mais je ne voudrais pas que le député de
Saguenay comprenne que c'est terminé, parce qu'il y a un autre projet de
parc aussi sur lequel je voudrais...
Une voix: Voyez-vous, madame, ils sont deux à avoir la
galanterie de céder la parole.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: En tout cas, il n'y en a jamais trop. Surtout pour une
femme, on ne l'est jamais suffisamment. (21 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): J'aimerais vous faire
remarquer que même si c'est une femme, la députée des
Chutes-de-la-Chaudière. vous n'avez pas à céder la parole,
vous n'avez qu'à continuer, parce que, ici, en commission
parlementaire...
M. Morin: Non, non, je ne la cède pas. C'est parce que je
voulais juste dire que j'ai un autre sujet.
La Présidente (Mme Bélanger): ...les
députées femmes ou les députés hommes ont le
même privilège.
M. Morin: Mme la Présidente, je voulais juste
éviter la confusion et dire que j'avais un autre sujet au niveau des
parcs régionaux.
Une voix: O.K.
M. Morin: C'est juste ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais est-ce que Mme
la députée des Chutes-de-la-Chaudière a un autre sujet
à discuter?
Mme Carrier-Perreault: En fait, c'était juste pour avoir
une information supplémentaire dans le cas du parc des chutes de la
Chaudière, de façon particulière, parce que c'est
situé dans mon comté, voyez-vous? J'ai drôlement un
intérêt dans ce parc-là. Présentement, le
gouvernement assume une partie, si on veut, donne un petit montant annuel pour
l'entretien de ces équipements, ce que vous appelez
«équipements", parc régional. C'est parce que j'ai de la
difficulté un peu avec votre langage, je ne suis pas très
familière, parce que, pour moi, chez nous, ce n'est pas un
équipement, le parc des chutes de la Chaudière, c'est un
parc.
Quant au nombre de passants qui circulent dans le parc des chutes de la
Chaudière, j'avais justement un communiqué de votre
ministère qui faisait état qu'il y avait eu 600 000 personnes qui
étaient passées durant une année précise dans le
parc des chutes de la Chaudière. Ce n'est pas le rapport de l'an dernier
ou de l'année précédente. Je l'avais apporté, mais
en tout cas... Pour nous autres, c'est un parc régional, c'est un parc
où il y a beaucoup de circulation et, avec les montants que le
gouvernement donne - c'est très petit - pour l'entretien, si on veut, de
ces structures, des structures qu'il y a en place, on sait très bien
qu'il y a une détérioration importante des équipements en
place. C'est pour ça que, quand le ministre dit qu'au mois de juillet il
va faire des annonces, qu'il aimerait bien ça en discuter avec les
municipalités, si elles veulent le reprendre, etc., moi, ce que je veux
savoir, au fond: Est-ce que le gouvernement a l'intention de se
désengager totalement de ces équipements? Est-ce que le
gouvernement veut couper toutes les sommes d'argent qu'il met pour
l'entretien,
par exemple? Est-ce qu'il va remettre ces équipements-là
en état de fonctionner s'il réussit à s'entendre avec les
municipalités ou les milieux concernés? Comment ça peut
fonctionner dans le cas où les gens voudraient s'entendre avec vous pour
pouvoir gérer le parc?
M. Blackburn: écoutez, ce n'est pas très
compliqué, mme la présidente. l'exemple du parc des chutes de la
chaudière est un bel exemple. c'est un équipement qui,
actuellement, a un potentiel intéressant. il y a un montant de 35 000 $
qui a été investi au niveau de l'entretien, donc c'est marginal
quand on parle d'une somme de 35 000 $ pour un parc où il y a un
achalandage aussi important. ce que je dis, c'est que le milieu qui peut et qui
devrait s'associer au développement de ce parc, on est ouverts à
rencontrer les gens et à regarder avec eux toutes les
possibilités pour leur permettre de s'impliquer compte tenu de
l'importance stratégique de ce dossier pour des milieux qui en
dépendent, dans le fond; de quelle façon ils pourraient se
développer, on est prêts à regarder ça. on est
prêts à leur céder complètement l'équipement.
même, on me dit que, lorsqu'on avait créé ce parc il y a
neuf ans, on avait dit: écoutez, on est prêts - on était
prêt? dans le temps à le regarder... puis, le milieu, semble-t-il,
a de la difficulté à s'entendre, mais le milieu, s'il
réussit à s'entendre... au niveau du milieu, ça me
prendrait des propositions. je n'en ai pas.
Mme Carrier-Perreault: Disons que, présentement, le milieu
est en consultation...
M. Blackburn: Ah!
Mme Carrier-Perreault:... et tout ça, il se vérifie
des choses. Mais quand vous dites: On est prêts à leur
céder, je veux bien croire, Mme la Présidente, mais ça
veut dire quoi, ça, vous êtes prêts à céder un
parc comme ça? Est-ce que ça veut dire que le milieu va prendre
charge complètement du parc? Est-ce que vous allez vous
désengager financièrement si le milieu décidait de faire
un bout, de s'impliquer un peu?
M. Blackburn: Le choix des situations que nous avons, ce n'est
pas bien, bien compliqué. D'abord, on va proposer, d'ici le mois de
juillet, ce fameux projet, ce plan de développement des parcs, y compris
la notion de parcs régionaux et la façon dont on va intervenir
là-dedans. Ce que je dis, c'est que le milieu a le choix. On n'a pas des
grosses sommes d'argent au niveau des immobilisations. On a, au niveau de
l'entretien, un montant de 35 000 $. C'est sûr qu'on a des contraintes
budgétaires importantes, on ne peut pas le nier. Ce que je dis, c'est
que le milieu peut fort bien attendre encore pendant un certain temps et que
ça continue comme ça, mais ça ne donnera pas de grands
résultats. Si le milieu veut vraiment s'associer au gouvernement pour le
développer, qu'il nous propose des projets, un plan. On va le regarder
avec ouverture. C'est ça que je suis prêt à faire.
M. Morin: Ça va. Alors, si vous voulez, un autre sujet de
parc; je ne sais pas si ce sera un parc national ou un parc régional, en
tout cas, pour ça, le ministre a pleine liberté de
décider. Au mois de février dernier, l'Union
québécoise pour la conservation de la nature faisait parvenir
à votre sous-ministre, M. Tessier, une proposition pour la
création d'un nouveau parc au mont Pinacle. Selon les auteurs de cette
proposition, ce projet s'inscrit dans !a philosophie de la future politique des
parcs et territoires protégés où, semble-t-il, le
partenariat, comme vous l'avez dit à maintes reprises, sera
valorisé.
Alors, j'aimerais savoir du ministre, d'abord, s'il a pris connaissance
du projet, s'il a l'intention d'y donner suite favorablement. Si oui, quand
va-t-il nous annoncer ça? C'est mieux qu'à la période des
questions, un petit préambule tout court, une question en trois
volets.
Une voix: Et le ministre a ses aides.
M. Morin: Il reste juste à souhaiter que les
réponses soient mieux que lors de la période des questions.
M. Blackburn: C'est un autre bel exemple, Mme la
Présidente, du cheminement que l'on fait actuellement dans le concept ou
dans le développement d'un concept. Dans le cas du projet de parc au
mont Pinacle, il y a aussi, bien sûr, toute la question du parc du mont
Sutton, et on parle d'une notion du parc du mont Sutton édaté,
dans laquelle le mont Pinacle serait inclus. Ce qu'il faut faire, c'est
attendre au mois de juillet ce plan qui va proposer des formules qui pourraient
correspondre aux attentes des gens du milieu. Il y a eu effectivement des
rencontres avec les gens du ministère pour la question du mont Pinacle
et aussi pour la question du projet du mont Sutton. Actuellement, ça
évolue au niveau du concept comme tel et, au mois de juillet, quand on
rendra publiques toutes ces faisabilités des différentes formes
de parcs qui pourraient être retenues, il pourra arriver que la
création d'un parc éclaté, par exemple, du mont Sutton,
à l'intérieur duquel il y aurait ce mont Pinacle, pourrait
être quelque chose de regardable.
M. Morin: Est-ce que le fait d'être dans le comté
d'un de vos collègues du Conseil des ministres constitue un avantage ou
un inconvénient?
M. Blackburn: Ni l'un ni l'autre. M. Morin: Ni l'un ni
l'autre.
M. Blackburn: Je regarde le dossier comme tous les autres
dossiers en fonction d'une politique qu'on veut établir et des
orientations qu'on veut donner pour l'ensemble du gouvernement du Québec
ou du territoire du Québec par rapport à une philosophie de
développement qui correspondrait au virage dans lequel on est
actuellement, aux années 1992 et suivantes.
M. Morin: Est-ce qu'on devrait en savoir plus dans le cadre de
l'annonce que vous allez nous faire?
M. Blackburn: En juillet? M. Morin: Oui. M. Blackburn:
Oui.
M. Morin: O. K. Je vous remercie. On va en reparler encore, mais,
là, on n'a pas le temps.
Mme Pelchat: Mme la Présidente, sur le mont Pinacle,
est-ce que le député de Dubuc est en faveur du
développement du mont Pinacle?
M. Morin: Oui, aucun doute là-dessus.
Mme Pelchat: Je vous remercie, M. le député de
Dubuc.
M. Morin: Mais pour un parc, le développement en termes de
parc. Oui, bien sûr.
Mme Pelchat: Le développement du mont Pinacle comme
tel.
Une voix: Comme un parc. M. Morin: Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Étant
donné qu'on parle de développement de parcs...
M. Morin: Je parle de parcs, moi, je ne parle pas d'autres
développements, sans ça je ne serais pas ici, je serais à
Industrie et Commerce ou je serais au ministère de l'Agriculture.
Mme Pelchat: Non, mais, par exemple, une piste de ski sur le mont
Pinacle, ou des choses comme ça?
M. Morin: Ça, c'est autre chose; ça, c'est un parc
de récréation.
Mme Pelchat: Alors, vous êtes en faveur du
développement du mont Pinacle comme un parc...
M. Morin: De conservation.
Mme Pelchat: De conservation. Je vous remercie.
La Présidente (Mme Bélanger): En tant que
présidente, est-ce que je peux parier aussi de parcs?
Une voix: Les parcs, c'est populaire.
Une voix: Brièvement, il y a d'autres choses dont on veut
parler, puis le temps passe-La Présidente (Mme Bélanger): M.
le député de Saguenay, je ne vous ai pas demandé votre
avis.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: Vous n'aurez pas le privilège de l'avoir, non
plus.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, vous savez qu'en 1985, après les audiences publiques qui ont
eu lieu au parc Frontenac, dans le comté de Mégantic-Compton et
le comté de Frontenac, il y a eu un moratoire sur les parcs. Dans le
comté de Mégantic-Compton, il y avait le parc du mont
Mégantic, le mont Mégantic qui était désigné
par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche comme
étant le site du futur parc. Même le plan directeur avait
été effectué avant le moratoire et, quand le moratoire a
été décrété, évidemment, les gens de
mon comté étaient très déçus de ce
moratoire-là, parce que c'était un parc qui, dans le plan de
développement des parcs, était une des priorités dans ce
parallèle du mont Mégantic. Depuis que le moratoire est
levé, évidemment, tous les gens qui attendaient avec
anxiété le développement du parc du mont Mégantic
ont recommencé à faire des pressions auprès du
ministère pour que... Parce que votre prédécesseur avait
dit que, à la minute où le moratoire serait levé, le
premier parc à développer au Québec, ce serait le parc du
mont Mégantic. Est-ce que je pourrais avoir des informations? Où
en est rendu le dossier?
Une voix: Du mont...
La Présidente (Mme Bélanger): Le mont
Mégantic. Ce n'est pas d'Orford que je vous parle là. (21 h
10)
M. Blackburn: Mme la Présidente, compte tenu du
positionnement, en 1985, du parc du mont Mégantic et de ce qui a
été dit par mon collègue prédécesseur, je
peux juste vous dire que, le 18 juillet... Bien sûr, le dossier du parc
du mont Mégantic est un des dossiers qui sont sur la table. Il est
très bien placé dans ce qu'on peut connaître en termes de
positionnement, quant au cheminement de la création de ce futur parc et
par rapport à la philosophie dans laquelle on est en train
d'évoluer. Il est bien positionné, disons.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous me dites qu'il
est bien positionné.
M. Blackburn: Pour le 18 juillet.
La Présidente (Mme Bélanger): Pour le 18
juillet.
M. Blackburn: C'est la journée où on va faire des
annonces importantes d'un plan de développement à
l'intérieur duquel on va donner des orientations et on va donner, bien
sûr, des matérialisations.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a beaucoup de
gens qui voulaient rencontrer le ministère, rencontrer la sous-ministre,
Mme Desrochers, à ce moment-là. Mais je leur ai dit: Attendez, le
ministre nous a dit que le parc du mont Mégantic était
très bien positionné; on va attendre un peu l'évolution.
C'est parce qu'il y a un projet très important de centre
d'interprétation qui cadrerait beaucoup dans le plan directeur. Je pense
que c'est un parc de conservation, hein? et d'interprétation qu'il y a
là. Ce n'est pas un parc où on peut faire n'importe quoi. Ce
projet-là évolue beaucoup. Je pense que ce serait un point
d'attraction pour ce parc-là.
M. Blackburn: Mme ia Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): On espère que
le ministre va continuer la position du ministre antérieur qui disait
que ce serait un des premiers parcs à être
développés quand le moratoire serait levé.
M. Blackburn: je pense, mme la présidente, qu'on
connaît votre façon de travailler comme députée et
votre façon ie suivre vos dossiers. déjà, vous avez eu
l'occasion de m'en faire part et cette commission est pour vous l'occasion de
réaffirmer votre volonté de voir cette
«priorisa-tion» de la création de ce parc du mont
mégantic. alors, ce que je vous répète, c'est que, le 18
juillet prochain, ça pourrait être une bonne journée,
intéressante en termes de communications qui pourraient être
faites quant à l'avenir de la création de ce parc.
La Présidente (Mme Bélanger): alors, m. le
ministre, est-ce qu'on peut espérer que, si jamais il y avait une bonne
nouvelle pour le mont mégantic, vous viendrez l'annoncer sur le mont
même, à l'observatoire du mont mégantic?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blackburn: À la condition que ça ne me mette pas
dans une position où je devrais retarder la date, parce qu'il y a
toujours des échéanciers. Mais ce n'est pas parce que ce n'est
pas un beau coin de pays qu'il ne me ferait pas plaisir de visiter. Ce serait
peut-être une belle occasion d'aller faire des annonces dans votre
région dans le temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous savez que
l'observatoire du mont Mégantic...
M. Blackburn: Bien oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...c'est
l'observatoire le plus reconnu en Amérique du Nord.
M. Blackburn: Merci de l'invitation.
La Présidente (Mme Bélanger): Je vous invite
cordialement.
M. Gauvin: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L'lslet.
M. Gauvin: S'il vous plaît, dans le même sens, une
petite question. Est-ce que vous pourriez vérifier si, dans le
comté de Montma-gny-L'islet, il n'y aurait pas un parc de l'oie
blanche?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gauvin: Ça me permettrait de suivre les nouvelles le
18, au cas.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a du monde
jaloux, hein? M. le ministre?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Blackburn: On me parle d'un projet sur la rivière
Voyer...
Une voix: Boyer. M. Blackburn: Boyer.
M. Gauvin: Je vous remercie. On suivra ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Les plus belles
montagnes sont dans Mégantic-Compton. M. le député de
Saguenay, vous aviez demandé la parole.
M. Mettais: Oui, j'ai demandé la parole, même si...
Le député de Dubuc reviendra au dossier. Moi, ça va
être très bref, mais c'est un dossier qui est primordial, c'est
celui de la faune. Vous pourrez revenir à votre dossier. Vous suivez
votre cahier, mais moi, je dois suivre le mien aussi. J'ai des questions bien
précises au niveau de la faune. Je pense que c'est
d'intérêt un petit peu national.
La moule zébrée
Je voudrais vous parier, M. le ministre - et on s'en est glissé
un mot ce matin, j'avais fait une demande - concernant la moule
zébrée. Moi, dans mon comté, il y a huit rivières
à saumon. Cette année, on en a exploité une nouvelle aux
Escoumins. Je sais que vous avez un comité là-dessus, à
votre ministère, qui travaille d'une façon importante sur ce
parasite. Moi, ce que je voudrais savoir de ces personnes-là, c'est si,
tel qu'il a été évoqué par plusieurs, à la
fédération du saumon de l'Atlantique, ces parasites-là
n'auraient pas tendance à envahir nos rivières à saumon.
Je ne sais pas jusqu'à quel stade ils sont rendus, mais la
fédération du saumon de l'Atlantique nous indiquait que c'est un
danger dans le fleuve et que, si c'est rendu dans le fleuve, ça peut
aller dans les rivières, parce qu'il a la propriété de
vivre en eau douce et en eau salée, ce jualvert de parasite. Je voudrais
savoir comment c'est rendu chez vous avec ça. Je sais que vous avez mis
un comité sur le piton. Maintenant, les résultats, les
façons de combattre ça, comment envisagez-vous ça?
M. Blackburn: Effectivement, c'est un dossier qui
préoccupe beaucoup le ministère et qui, actuellement,
évolue de façon importante. Déjà, il y a les
biologistes du ministère qui se sont penchés sur toute la
problématique. Il y a même des recommandations qui sont faites.
Mais je vais laisser le soin à M. Magny, le sous-ministre, de vous
donner des détails plus techniques. M. Magny est le sous-ministre en
titre du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Magny (André): Mme la Présidente, c'est un
mollusque, une espèce qui a été introduite, vous
connaissez un peu l'historique, en 1986 ou 1988. Il y a eu des recherches qui
ont été faites dans le cadre, par exemple, du Plan d'action
Saint-Laurent. Le centre Saint-Laurent a fait des recherches. On s'est rendu
compte qu'il y en a eu, par exemple, dans le lac Saint-Louis, dans
différents secteurs; jusqu'ici, par exemple, dans le port de
Québec, autour de 111e d'Orléans. Donc, il y a eu de
l'observation de la moule zébrée. Le problème est qu'elle
est très prolifique. En plus, elle pose des problèmes pour les
espèces aquatiques indigènes du Québec parce qu'elle se
nourrit des phytoplanctons. C'est une nourriture en termes d'habitat ou
nourriture pour le poisson de la faune aquatique du Québec. C'est un
problème. On appréhende un problème. À l'heure
actuelle, on ne constate pas; on appréhende un problème compte
tenu du comportement qu'elle a eu dans certains plans d'eau, notamment dans
certains grands lacs.
À date, il n'y a pas de mesures, on ne connaît pas de
mesures, par exemple, pour empêcher sa prolifération. Tout ce
qu'on peut faire, c'est des annonces ou des indications que le ministère
a données, lors d'émissions de TV ou autrement, aux
pêcheurs ou, enfin, aux adeptes d'embarcations à moteur ou autres.
Ce qui est important, c'est d'éviter qu'elle se transporte d'un plan
d'eau à un autre. À l'heure actuelle, elle est dans le couloir
fluvial, mais c'est d'éviter qu'elle se transporte dans des plans d'eau
à l'intérieur, par exemple. Alors, c'est des mesures
préventives aussi simples que de demander aux gens qui vont transporter
leur embarcation ou même un hydravion, lorsqu'ils quittent le couloir
fluvial à des endroits stratégiques, de laver ou de laisser
sécher, en quelque sorte, leurs flotteurs. C'est des moyens tout
à fait rudimentaires, mais c'est les seuls éléments, c'est
la seule démarche qu'on peut mettre de l'avant pour éviter que la
moule zébrée s'implante ailleurs, dans d'autres plans d'eau.
À date, on en est là. Les recherches se continuent avec le centre
Saint-Laurent. Mais c'est inquiétant. Vous avez raison de vous en
préoccuper, c'est inquiétant.
M. Maltais: Ce qu'on me dit, et là ce n'est pas des
experts qui me l'ont dit, M. Magny, c'est des gens de gros bon sens, c'est que
ça part des Grands Lacs, mais, vous savez, le fleuve descend.
Particulièrement ici, il est à neuf noeuds à l'heure,
à marée basse, ça «fly», ça. Et on sait
que c'est transporté par les courants, ces moules-là aussi. Si je
calcule la distance de Québec à Tadoussac, il y a 150 milles.
J'ai l'impression de les voir arriver. Bon, ils peuvent entrer dans les
rivières et vous savez que c'est un parasite mortel pour le saumon en
particulier, parce que, justement, elles bouffent sa bouffe. L'apport
économique du saumon, je sais... On ne vous demandera pas de miracle,
parce qu'il n'y a personne qui a encore trouvé de truc pour s'en
débarrasser, mais c'est inquiétant quand même. Je ne sais
pas s'il y a des mesures préventives que vous envisagez, au moins
à l'entrée des rivières à saumon ou, je ne sais
pas, de l'information... Ne serait-ce que l'information que vous venez de dire,
je pense que ça aurait été de la sagesse primaire si,
dès cette année, on avait accroché avec le permis de
pêche au saumon, s'il y avait eu un petit coin de prévention pour
expliquer aux pêcheurs de prendre des mesures que vous énoncez.
Là, il est peut-être trop tard cette année, parce que les
permis sont imprimés et sont en voie de distribution. Mais
peut-être que pour l'an prochain... Et dans les ZEC à saumon et
à truite aussi, donner de l'information aux pêcheurs pour
éviter, en tout cas, le plus possible qu'il y ait le moins de
désastres possible.
M. Blackburn: Le député de Saguenay, Mme la
Présidente, fait des remarques tout à fait appropriées et
je prends comme engagement aujourd'hui de vous dire que, dès cette
année, peut-être pas au niveau du permis parce qu'il est
trop tard, mais au niveau de nos postes d'accueil où on vend et
où on fait l'émission de ces permis, il va y avoir de la
documentation informative qui va être remise à chacune des
personnes qui va aller dans ces postes d'accueil. On va essayer aussi
d'être proactifs, non seulement là, mais aussi dans les ZEC et
donner vraiment, de la façon la plus simple possible, tous les
éléments de précaution qui pourraient nous permettre de
trouver des solutions temporaires, en espérant que,
éventuellement, on trouve une solution permanente. Mais l'engagement est
pris qu'il va y avoir une action. (21 h 20)
M. Maltais: O.K. Merci. Toujours dans le cadre du plan de
développement des rivières à saumon. Habituellement je ne
me gêne pas pour «salader» certains fonctionnaires, peu
importe des ministères où ils sont, quand la population n'est pas
satisfaite des services, mais, aujourd'hui, ça me fait
énormément plaisir, M. le ministre, et je vous demande de
transmettre à vos fonctionnaires qui ont travaillé le dossier de
la rivière des Escoumins, parce que c'était un des dossiers les
plus épineux, je pense bien... C'est une première au
Québec, en tout cas. Le gens que j'ai vu travailler là-dedans,
les gens de votre ministère, je pense qu'au nom de la population des
Escoumins, je dois les féliciter et je veux être sûr que
vous leur transmettiez mes félicitations. Habituellement, c'est des
bêtises que je leur dis, mais, là, c'est des félicitations
pour la façon dont ils ont travaillé. Ils ont promené le
dossier. Ils ont été sévères, positifs, et ils ont
réglé un dossier qui n'était pas facile, qui
traînait en longueur depuis une quinzaine d'années. Moi, ces
gens-là, chapeau! Ils ont fait une très, très belle job.
Je suis convaincu qu'on va en arriver à la même chose dans le
dossier des rivières Franquelin et Mistassini. On a commencé.
Vous avez parié, ce matin, de la cogestion des rivières avec des
ZEC, et l'entreprise publique ou parapublique, ou l'entreprise privée,
les rivières Franquelin et Mistassini. C'est ce genre de partenariat
qu'on est en train de faire, et je souhaite, en tout cas, qu'on ait les
mêmes succès qu'on a eus sur la rivière des Escoumins. Vous
allez transmettre mes félicitations à ces gens-là parce
qu'ils ont fait un travail dont toute la population a été
satisfaite. Moi, j'en étais très fier. J'étais dans une
salle où il y avait 500 personnes et je ne me suis pas gêné
pour brasser le travail qui avait été fait antérieurement,
mais celui qu'ils ont fait depuis deux ans, chapeau! Ils ont réussi un
coup de dés qui n'était pas facile à faire.
M. Blackburn: J'apprécie...
M. Maltais: un dernier petit point. dans les crédits ici,
dans les dépenses, on voyait, à un moment donné, et
ça m'a intrigué - peut-être qu'un spécialiste pourra
me dire ce que c'est exactement - le suceur cuivré. Est-ce le nom
vulgaire de nos goujons de lac ou si c'est un nouveau suceur qu'on ne
connaît pas? Cuivré, qu'est-ce que ça veut dire? Est-ce le
nom scientifique d'un goujon de lac ou si c'est une espèce de suceur
qu'on ne connaît pas? Parce qu'il a coûté 1200 $. Je ne sais
pas ce qu'il a sucé, là, mais il a sucé 1200 $. Est-ce le
nom scientifique du vulgaire goujon de lac qu'on appelle chez nous ou si c'est
une autre sorte de suceur aussi dangereux que l'autre?
M. Blackburn: D'abord, dans un premier temps, Mme la
Présidente, j'aimerais apprécier à leur juste valeur les
commentaires qui ont été faits par mon collègue, le
député de Saguenay, concernant le travail des gens du
ministère, et particulièrement en région, dans le dossier,
entre autres, de la rivière des Escoumins. Je pense que c'est important
de le mentionner. J'apprécie ces commentaires très positifs et,
bien sûr, je vais en profiter pour saluer le travail de Rénaid
Girard là-dedans, qui a été vraiment une
personne-ressource extrêmement importante, qui a réussi à
asseoir à la table tous les intervenants et à faire cette
démonstration que la concertation, dans ce milieu, était tout
à fait possible, et ceci dans le meilleur intérêt de tous
les intervenants et surtout des intervenants de la région. Je pense que
c'est important de le souligner. Bien sûr, ie 22 mai, je serai aux
Escoumins pour participer à un souper-bénéfice, pour
participer à des agapes intéressantes.
Pour revenir à la deuxième partie de votre question, le
suceur cuivré est une espèce menacée et vulnérable.
J'ai même une photo ici. C'est un beau poisson qui est
dangereusement...
M. Maltais: Menacé.
M. Blackburn: ...en voie de disparition. Il y a une
frayère connue en Amérique du Nord, une seule frayère au
monde connue, c'est sur la rivière Chambly où il y a un projet de
minicentrale hydroélectrique. C'est le seul endroit connu où il y
a un habitat et où, effectivement, il y a de la reproduction. On a
retracé du suceur cuivré dans d'autres lacs, en particulier dans
le lac Saint-Louis, mais on n'a pas vu d'habitat. Alors, là, on a une
préoccupation importante par rapport à cette espèce,
compte tenu de nos responsabilités de protéger les espèces
menacées ou vulnérables. Alors, c'est dans cette perspective que
vous voyez le terme «suceur cuivré», qui est de plus en plus
important sur la place publique actuellement par rapport à des projets
de harnachement de rivières.
M. Maltais: Qu'est-ce qu'il a comme particularité, ce
poisson-là? Est-ce que c'est comparable au goujon de lac sauvage qu'on a
chez nous, qui est une peste, au fond?
M. Blackburn: Ce qu'on appelle le meunier noir?
M. Maltais: Oui.
M. Blackburn: Non, non, d'aucune façon.
M. Maltais: Ce n'est pas du tout pareil.
M. Blackburn: II n'y a aucune comparaison. C'est une autre
espèce, complètement différente.
M. Maltais: C'est une autre espèce,
complètement.
M. Blackburn: C'est probablement cuivré par rapport
à la couleur. Un suceur, parce que, nous, on connaissait le fameux
meunier noir, on l'appelait par un autre nom à cause de sa
bouche....
M. Maltais: Mais ils ne sont pas tous dans les lacs, hein?
M. Blackburn: Mais il n'a pas du tout la même... Ça
peut être un poisson de trois livres, trois livres et demie.
M. Maltais: Je connaissais bien des suceurs, mais pas de cette
sorte-là. Ça va. Merci beaucoup, M. le ministre.
M. Blackburn: Dans le bilan faunique que nous avons rendu public
lors des assises fauni-ques, dernièrement, bien sûr, on faisait
ressortir le cas, la situation du suceur cuivré. Si vous n'en avez pas
une copie, il est très intéressant à consulter pour toutes
les espèces. Vous savez qu'on en a 638 sur le territoire du
Québec; alors, on fait ressortir, bien sûr, les
particularités de chacune. C'est un document extrêmement
intéressant et aussi, là-dedans, je souligne le travail de nos
gens du ministère qui ont travaillé de façon
extrêmement importante et intéressante.
M. Maltais: Merci beaucoup. Ça va. M. le
député de Dubuc, c'est à vous.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Dubuc.
Relations avec les autochtones
M. Morin: Merci, Mme la Présidente. Alors, si vous voulez,
on va parler un petit peu des autochtones. À plusieurs reprises, au
cours de la dernière année, le dossier des relations entre le
MLCP et les autochtones a fait la manchette, qu'on parle de la directive aux
agents de la faune qui, dans certaines régions du Québec, ne
doivent se contenter que de dresser un rapport lorsqu'ils constatent des
infractions, ou encore du retrait des accusations du ministère public
contre le leader huron Max Gros-Louis. Il semble donc y avoir deux poids deux
mesures à votre ministère, bien qu'on ne doive pas se surprendre,
car c'est aussi le cas chez Hydro-Québec qui utilise des règles
différentes avec les Mohawks par crainte de représailles.
Devant une telle situation, certaines associations
québécoises intéressées par la question ont pris
position, entre autres et non la moindre, la Fédération
québécoise de la faune. Pour cette Association, la demi-mesure
est inacceptable et personne au Québec ne doit avoir de
privilège. La résolution votée au dernier congrès
est donc la suivante: La Fédération québécoise de
la faune, avec les autres partenaires fauniques intéressés, doit
faire les représentations nécessaires auprès du
gouvernement et des ministères concernés afin que toutes les
lois, les obligations et les devoirs ainsi que les avantages relatifs à
la faune, à sa conservation et à son exploitation soient les
mêmes pour tous les résidents du Québec sans égard
à la race, la couleur ou la nationalité.
Alors, dans un premier temps, j'aimerais que le ministre nous fasse un
petit peu le point sur le dossier autochtone et nous dise aussi comment il
entend concilier les revendications de la Fédération
québécoise de la faune et les revendications des autochtones. Et,
après ça, j'irai de trois questions bien courtes, mais
très précises sur le sujet.
M. Blackburn: Alors, Mme la Présidente, le dossier
autochtone est un dossier extrêmement important pour le ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et pour le ministre responsable,
compte tenu de notre implication sur tout le territoire du Québec et
dans des activités qui touchent particulièrement les nations
autochtones. Quand on parle de pêche, quand on parle de chasse, quand on
parle de piégeage, quand on parle de toutes les activités
fauniques qui se déroulent sur le territoire, bien sûr, les
nations autochtones sont concernées. On se doit d'évoluer dans ce
contexte, avec des connaissances d'une réalité. Les nations
autochtones ont des droits ancestraux. Elles ont des droits qui leur ont
été reconnus à travers des traités. Des jugements
leur ont reconnu, dans tous les cas où il y a eu effectivement des
contestations, ces droits. Il faut donc réaliser cette dimension.
Alors, quand on fait des directives ou quand on donne des directives aux
agents de conservation, la directive qu'on leur donne, c'est d'agir dans le
respect, en fonction de faire respecter la loi sur la conservation lorsqu'elle
est attaquée, et c'est pour tous les autochtones au Québec de la
même façon. Il n'y a pas de directive particulière. On
constate une infraction et on chemine le dossier au ministère de la
Justice, et c'est le ministère de la Justice qui suit le cheminement du
dossier et qui entreprend des procédures par la suite.
Ce que je répète et qui est extrêmement important,
et qu'on ne peut pas se permettre d'oublier, c'est que, quand on connaît
ces réalités, les 15 principes de l'Assemblée nationale
qui reconnaissait des droits aux autochtones, ces droits ancestraux, qui ont
été reconnus par des jugements et par des jugements de
différentes cours et de différents niveaux, on se doit de garder
cette perspective de travailler à trouver des solutions ou des compromis
acceptables vis-à-vis de l'ensemble des communautés, donc
regarder ça avec une ouverture. Et c'est le message que j'ai
passé: On ne gagnerait rien comme société à se
braquer l'un contre l'autre, de part et d'autre. C'est le message que j'ai
passé lorsque je suis allé au congrès de la
Fédération québécoise de la faune: On a tout
intérêt pour l'ensemble des communautés de maintenir le
dialogue, de maintenir l'ouverture et d'essayer ensemble de trouver des
solutions dans cette approche que nous voulons de partage de la ressource
faunique pour l'ensemble des utilisateurs, et ceci dans le meilleur
intérêt de toutes les communautés. (21 h 30)
M. Morin: Quand vous me parlez de directive aux agents de
conservation, elle ne dit pas aussi que, dans le cas d'infractions, ils ne sont
pas tenus de procéder aux saisies, aussi. Il faut le dire, ça. Ce
n'est pas égal pour tout le monde, ça, trop trop.
M. Blackburn: Écoutez. Quand l'infraction met en cause la
conservation de la faune, les agents de conservation doivent saisir, et
poursuivre tout autochtone ou tout non-autochtone au Québec. Quand on
met en cause la conservation de la faune, en fonction de la loi.
M. Morin: À ce moment-là, vous allez me dire, comme
information bien précise, au cours de la dernière année,
combien d'infractions commises par des autochtones ont été
constatées par les agents de la faune et, parmi celles-ci, combien ont
abouti à des accusations au ministère public.
M. Blackburn: Je n'ai pas l'information, au niveau des
statistiques, à vous donner ce soir, mais on va s'enquérir et on
va vous la donner.
M. Morin: Vous vous engagez à me l'envoyer?
M. Blackburn: On l'avait d'ailleurs donnée. M. Morin:
Je n'ai jamais eu ça.
M. Blackburn: On a rendu publiques, dernièrement, avec le
milieu journalistique, des informations. Alors, ce sont ces informations qu'on
va vous fournir, le même type de données qui vont vous donner
exactement quelle est la situation au niveau des poursuites et des infractions
qui ont été constatées.
M. Morin: J'aime mieux les avoir de vous. Des fois, les
journalistes, il manque de place dans les pages et ils ne mettent pas tout.
O.K. Ça va pour ça.
Chasse en milieu périurbain
Je vais parler un petit peu du dossier de la chasse en milieu urbain et
périurbain. Évidemment, il s'agit là d'une activité
qui semble appelée à se développer. Bien qu'il soit,
finalement, assez sympathique qu'on puisse chasser près des villes, cela
occasionne certains inconvénients pour les municipalités. La
question de sécurité et celle du bruit préoccupent
largement les municipalités qui ne disposent pas d'outils légaux,
finalement, d'ordre légal, pour solutionner le problème.
Jusqu'à maintenant, l'action du ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche dans ce dossier s'est limitée à la
publication d'un code d'éthique à l'usage des
municipalités, propriétaires fonciers, chasseurs, trappeurs, etc.
Ce document, bien qu'il nous permette de bien comprendre l'ensemble du dossier,
ne donne pas les outils légaux aux municipalités qui ne peuvent
réglementer sur la question, et il y a bien le cas de la ville da
Longueuil dont le règlement n'a pas encore été
contesté, mais chacun sait que c'est fragile.
Donc, je voudrais savoir du ministre si, depuis la publication du code
d'éthique, le ministère a travaillé à la question
de la chasse en ville ou en milieu urbain. Est-ce qu'on a envisagé
aussi, de la part du ministère, de légiférer afin de
solutionner le problème? Parce qu'il ne m'apparaîtrait pas sage ou
opportun de laisser les municipalités réglementer avec le peu de
pouvoirs qu'il leur reste, pour ne pas entrer en conflit avec les lois sur la
conservation de la faune, d'une part, et les lois sur le port d'armes et au
niveau de la sécurité, qui est de juridiction
fédérale. Et même si les municipalités pouvaient y
aller, finalement, de certaines formes de réglementation, je verrais mal
que les adeptes de la chasse soient assujettis à différentes
règles, dépendamment des municipalités.
Alors, ma dernière question, quitte à y répondre
globalement, il le faut bien, parce que, quand vous prenez la parole, des fois
vous !e faites plus longtemps que je le souhaiterais. Ça fait que je
vais y aller pour tout le sujet. J'aimerais savoir si le ministre a pris
connaissance de la résolution de la MRC de La Haute-Yamaska qui demande
au MLCP de modifier la délimitation des étendues territoriales
où la chasse est permise en s'appuyant sur la carte des grandes
affectations du territoire des schémas d'aménagement et en
élimine, de ce fait même, les territoires de chasse, les
affectations dont les vocations sont incompatibles, dont, entre autres,
les terrains compris à l'intérieur des
périmètres d'urbanisation. Quand j'ai pris connaissance de cette
proposition, ça ne m'apparaissait quand même pas mauvais comme
solution. Donc, est-ce que le ministre a pris connaissance de cette
résolution? Est-ce qu'il y a donné suite? Voilà, c'est
tout le problème.
M. Blackburn: On va prendre les cas un par un. Dans un premier
temps, sur la question de la chasse en milieu périurbain, c'est un
dossier qu'on suit régulièrement. Il y a de ces ententes qui
existent actuellement, dans un cas, qui fonctionnent merveilleusement bien, et,
pourtant, ce n'était pas un cas facile, le cas de Longueuil, où
il y a eu, avec la Fédération québécoise de la
faune et des intervenants, à partir du code d'éthique que nous
avions publié, cette entente, maintenant, entre les intervenants qui
gèrent et qui contrôlent bien les relations entre les
différents intervenants.
Nous sommes actuellement en discussion avec deux autres milieux, le
milieu de Bromont et le milieu qui concerne mon collègue de
Montmagny-L'lslet, le milieu de Montmagny qui a une problématique assez
semblable, et on me dit que le dossier... Ce qui est important, c'est qu'il
faut que les gens s'entendent entre eux. C'est fondamental. Il faut qu'à
quelque part la municipalité, les chasseurs et les citoyens
réussissent à trouver cette façon d'être capables
d'opérationa-liser l'activité comme telle. Ce que j'ai comme
information à date, c'est que l'outil idéal infor-matif qui,
actuellement, est à la disposition pour permettre ces ententes, c'est ce
code d'éthique, parce que ça fonctionne. Et pourquoi ça ne
fonctionnerait pas partout?
Quant à la réglementation, ça relève... on
pense et on souhaite que ce soit au niveau de la municipalité, qu'elle
puisse, avec cette concertation qui sera faite avec l'ensemble des
intervenants, contrôler l'usage, entre autres, des armes à feu,
par exemple à l'intérieur de la municipalité. On est
convaincus que c'est la façon d'y arriver. Ce que je vais faire au cours
des prochaines semaines, c'est envoyer une lettre à toutes les
municipalités où il y a une problématique semblable, leur
donnant cette façon d'arriver à des résultats comme ceux
auxquels on est arrivés à Longueuil. Ce que je peux vous dire,
c'est que, du côté de Bromont et du côté de
Montmagny, ça fonctionne, ça va très bien dans le
cheminement du dossier actuellement, et on va réussir à
s'entendre là comme on s'est entendus dans la région de
Longueuil.
M. Morin: Oui. Quand vous dites que ça fonctionne,
ça fonctionne parce que ce ne sont pas des mesures ou
réglementations qui sont contestées. Mon autre question: Est-ce
que vous trouvez normal, même si vous dites que ça fonctionne, que
ça fonctionne de façon différente d'une
municipalité à l'autre? Il me semble que les chasseurs doivent
être soumis à la même réglementation partout. D'une
région à l'autre, ça risque d'être différent.
Au moment où on se parle, ce n'est peut-être pas grave, mais les
règlements, les mesures vont se multiplier à travers le
Québec et on ne s'y retrouvera plus. Je vois mal comment le
ministère ne se verra pas dans l'obligation, un jour ou l'autre,
d'adopter une réglementation à partir des schémas
d'aménagement, comme le propose, finalement, la MRC de La Haute-Yamaska.
Ça me paraissait être... Mais vous n'êtes pas ouvert
à cette approche-là du tout, de réglementer dans le style,
dans la formule que propose la MRC? C'est ce que je dois comprendre.
M. Blackburn: On va continuer dans le dossier de la chasse en
milieu périurbain et on reviendra à l'autre dossier de la
rivière Yamaska ou de la MRC de La Haute-Yamaska.
M. Morin: Bien, c'est ça, c'est la même chose.
M. Blackburn: C'est assez semblable pour vous. D'après ce
que je comprends, moi, c'est que c'est différent. Contrôler la
chasse en milieu périurbain, ce qu'on dit, c'est que, là, il y a
moyen d'y arriver, il y a déjà des exemples qui fonctionnent, il
y a déjà deux autres exemples qui vont bien aller. Je vais avoir
l'occasion de communiquer aux municipalités un cadre d'intervention dans
lequel elles devront être capables d'établir des balises. Elles
vont avoir ces balises qui vont leur permettre d'établir cette
harmonisation des relations entre les différents intervenants. Je pense
que ça va permettre d'harmoniser. Il faut quand même leur laisser
aussi ce champ de leur compétence qui est à l'intérieur de
leur propre municipalité. C'est quand même des situations qui sont
vécues à l'intérieur de ces municipalités par des
citoyens qui ont élu des gens pour les administrer. Alors, je pense que
c'est important de respecter ça. Si on regarde les résultats
qu'on obtient, ça fonctionne. Si ça fonctionne à quelque
part, ça devrait fonctionner ailleurs aussi. (21 h 40)
Alors, pour ce qui est de la MRC de La Haute-Yamaska, semble-t-il que la
problématique se réglerait de la même façon, parce
que, même au niveau des schémas d'aménagement, ça
n'a pas de pouvoir réglementaire et ça ne peut pas régir
des activités comme celles-là. Alors, ces deux lois qui peuvent
arriver aux résultats qu'on en escompte, c'est la loi de la conservation
ou la Loi sur les cités et villes. Et c'est à l'intérieur
de la communication que je ferai aux municipalités et dans laquelle ce
sera très clairement établi quels sont les moyens qui sont
à leur disposition pour pouvoir en arriver à appliquer une
harmonisation des relations entre les différents intervenants, chasseurs
et gens qui
résident à l'intérieur des municipalités. Je
pense que c'est ça qui est important, c'est de leur donner de
l'information.
M. Morin: Enfin, disons que je prends votre position là,
mais juste un petit aparté. Moi, vous ne savez pas où je demeure;
je demeure sur le bord du Saguenay et je vois, à plusieurs reprises, des
chasseurs qui chassent le canard et qui sont sur la route régionale,
puis qui chassent parce que, quand même, la rive du Saguenay est
très proche à certains endroits. Je suis moi-même un
amateur de chasse, mais j'ai beaucoup de difficultés à vivre avec
ça, remarquez bien, de voir un chasseur presque en ville; bien,
peut-être dans la partie un peu plus rurale. Mais, quand même,
où il y a beaucoup de circulation, entendre des coups de feu, la chasse
au canard, ça me rend malade de voir ça. Il me semble que la
chasse, ça ne peut pas être en ville. Ça me paraît
contre nature. C'est un peu comme l'hiver, quand il arrive des petits
lièvres chez nous, jamais, moi, je ne tuerais, je ne prendrais un
lièvre dans un collet en face de chez nous, parce qu'il me semble que ce
n'est pas le même esprit que lorsque tu chasses le lièvre en
forêt. Les lièvres, je les trouve beaux à la maison, puis
dans le bois je ne cherche rien qu'à les poignet. Ce n'est pas pareil du
tout Alors, c'est peut-être une comparaison un peu boiteuse, mais c'est
pour vous illustrer quand même que, moi, j'ai beaucoup de
difficultés à vivre avec ça, même avec,
peut-être, des formes de contrôle, de surveillance ou de
réglementation. En tout cas, souhaitons qu'il n'arrive rien de majeur,
de déplorable, mais...
M. Blackburn: Je pense, dans le fond, M. le député,
que ce que ça fait ressortir, c'est que, quand on parle de civiliser des
activités ou des pratiques d'activités, c'est un bel exemple
là...
M. Morin: Oui, on est une curieuse de société.
M. Blackburn: À quelque part, ça existe dans une
municipalité où il y a quand même une population
importante. À Longueuil, on a réussi à créer cette
harmonisation en créant des zones où il pouvait y avoir,
effectivement, cette pratique d'activité. Si, dans la région de
Dubuc ou dans la ville de La Baie, il y a cette possibilité, à
partir de cette information qui sera donnée et ces comportements qui
peuvent être au niveau du code d'éthique, par exemple pour tous
les chasseurs informés, il pourrait arriver qu'à quelque part ce
soit faisable aussi dans votre milieu et que ce soit tout à fait
vivable. Ce que vous dites, puis ce qui est tout à fait corn-prenable,
c'est qu'à quelque part ça semble se faire de différentes
façons et que c'est plus ou moins acceptable. Mais, s'il y avait le
moindrement de concertation entre la municipalité et les chasseurs,
ça pourrait régler tout votre problème.
La Fédération québécoise de la faune est
très près de collaborer à l'avancement de solutions ou de
trouver de ces formules de solution, parce que ce qu'elle veut surtout
protéger, c'est la pratique de la chasse. Vous savez, quand on est
très conscients qu'à quelque part il y a cette montée de
sentiment antichasseur, il nous faut être très prudents. C'est
dans cette perspective que la Fédération québécoise
de la faune est très sensibilisée à la prévention.
Il ne faut pas le faire exprès. Il faut donc qu'on soit très
vigilants. C'est pour ça que des codes d'éthique comme
celui-là, par exemple rencontrer ces gens puis essayer de trouver avec
eux des solutions qui seraient des compromis acceptables et vivables, ça
va avoir comme effet de pouvoir maintenir l'activité comme telle, et
ceci dans le respect de l'ensemble des intervenants. Puis, comme ce sont des
activités économiques extrêmement importantes pour des
régions comme la vôtre et comme beaucoup de régions du
Québec, il faut être vigilants.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L'lslet.
M. Gauvin: Oui, j'aimerais indiquer, et M. le ministre est un peu
au courant parce qu'il l'a mentionné, mais je pense qu'en échange
avec le député de Dubuc... L'intervention qui a été
faite à Montmagny il y a déjà quatre ou cinq ans, c'est la
formation d'une ZEC pour un secteur presque urbanisé, finalement, ce
qu'il faut reconnaître, et la réglementation de la ville, d'une
part.... Évidemment, ça a créé une certaine
friction; il y a eu une résistance dans les premiers mois de la part de
quelques personnes seulement. Mais l'expérience est telle qu'aujourd'hui
la population ne s'en tire que mieux. On peut voir, pendant toute la
période de chasse à l'oie blanche et au canard, finalement, la
population de Montmagny et des environs, et même le touriste à
l'occasion du Festival de l'oie blanche, aller sur le quai, aller dans des
sites d'observation, observer les oiseaux, pendant que, dans des secteurs pas
très loin, on permet la chasse - et je me réfère à
la ZEC qui est sur la pointe - et ça a eu un effet d'éducation
parmi les sportifs et parmi la population en général, qui
déborde la grande région de Montmagny. Le chasseur qui chasse
à Montmagny depuis quelques années, pour une période de
deux ou trois jours, dans une situation semblable, et qui a acquis ce grand
respect de la nature, du sport et de la population, se déplace pour
d'autres périodes de chasse sur les îles dans le fleuve, et il a
le même comportement, finalement. Donc, je dois vous dire: Si vous allez
consulter aujourd'hui la population de Montmagny en général,
incluant les sportifs - peut-être à quelques exceptions
près, il faut avoir des réserves - vous allez trouver que la
population est très satisfaite, évidemment,
vous avez une collaboration des transporteurs, ceux qui font le
transport des sportifs sur les Des, et il y en a beaucoup dans cette
région-là. Il y a deux ou trois transporteurs très connus
qui vendent, justement, la nouvelle philosophie de la population et des
sportifs. Je dois vous dire que c'est un succès. Si ça avait
à se répéter dans un secteur... dans la grande
région de Montmagny, s'il y avait un besoin, je pense que ce serait
assez facile à implanter.
M. Blackburn: C'est un beau témoignage, je pense bien, qui
confirme ce que l'on dit. C'est qu'à quelque part on est capables
d'arriver à des solutions, en autant que les gens du milieu se
concertent et qu'ils se parlent. Dans le cas de cette première ZEC de la
sauvagine au Québec, qui a été créée dans la
région de Montmagny, ça a été, justement, à
l'initiative des gens du milieu qui ont fait un travail exceptionnel et qu'on
est très heureux de donner en exemple. Quand on regarde les
résultats qu'ils obtiennent, bien, c'est grâce à toute
cette démarche intelligente et très proactive dans l'utilisation
de la gestion de la ressource.
M. Gauvin: Je me répète, le meilleur
témoignage qu'on pourrait retrouver, c'est de la part des
étrangers qui venaient auparavant, il y a quelques années,
étrangers sportifs et touristes, et qui continuent à venir. C'est
eux autres, aujourd'hui, qui réalisent toute la différence,
davantage que nous qui sommes des habitués de cette
région-là.
M. Blackburn: J'apprécie votre témoignage, M. le
député de Montmagny-L'lslet.
Autres sujets
M. Morin: Alors, Mme la Présidente, M. le ministre, moi,
je vous propose un petit «blitz» bien rapide. Je vais être
obligé d'écourter mes préambules parce qu'il nous reste
juste 12 minutes, surtout que j'ai quelques questions qui m'avaient
été soumises par mes collègues qui ont eu, finalement, des
correspondances. On me l'a demandé, et je serais bien malheureux
d'être obligé de leur dire que je n'ai pas eu le temps. Il me
resterait la consultation, un petit peu, sur la chasse à l'orignal. Je
vais y aller d'un seul élément dans tout ça. La fameuse
politique de rachat de permis de pêche au saumon, ce qui en est, un peu
d'information là-dessus. La saison de pêche dans les
réserves Saint-Maurice et Mas-tigouche. Les assises fauniques, j'aurais
voulu aborder le sujet, mais on n'aura probablement pas le temps. Mais, enfin,
on va y aller vite-ment.
Concernant la consultation sur la chasse à l'orignal. Je
rappellerai tout simplement que si, dans l'ensemble, les adeptes de la chasse
ont répondu, lors des assemblées publiques, de façon
relativement importante, il y a eu des critiques formulées venant de
l'Association des chasseurs et pêcheurs Rouyn-Noranda inc., de
l'Association de chasse et pêche La Mitis et des associations de
chasseurs à l'arc de la zone 7. Si vous voulez, on va oublier toutes les
autres critiques, non pas que je ne les considère pas importantes, mais
il y en a une, une proposition, que j'ai trouvé vraiment
particulière, c'est celle de la zone 7 où il se fait de la chasse
à l'arc. Moi, j'y vais de façon bien rapide, comme ça, et
avec une réponse rapide, si vous pouvez. Vous avez dit que vous aviez
l'intention de rendre vos décisions à l'automne, en fonction de
la prochaine saison 1993. Comment évaluez-vous ou considérez-vous
l'approche ou les propositions qui vous ont été faites par les
chasseurs à l'arc de la zone 7, je pense, de raccourcir la chasse, enfin
les modalités, mais peu importe? J'aimerais avoir votre point de vue
rapidement là-dessus, si vous êtes ouvert à
considérer ça ou bien s'ils devront passer dans le même
moule que tout le monde. C'est quoi? (21 h 50)
M. Blackburn: C'est-à-dire qu'il faut attendre. D'abord,
ces recommandations ont été faites au comité,
c'est-à-dire, ont été faites aux
fédérations. Ces fédérations prévoient me
remettre, pour analyse, ces résultats, le 21 mai 1992, donc très
prochainement, ces résultats compilés qui seraient
présentés, en premier lieu, aux fédérations
nationales et ces dernières seraient associées à
l'interprétation des résultats. Lorsque je les recevrai,
aussitôt je vais faire une communication publique de ces
résultats. Il va y avoir des recommandations qui vont être faites
par ces fédérations nationales, elles, qui seront faites d'ici le
15 juin. C'est difficile de partir d'une proposition qui a été
faite dans une consultation dont je n'ai même pas eu, actuellement,
personnellement, de communication officielle. C'est fait dans un ensemble. Il
faut respecter le processus.
M. Morin: D'accord. En tout cas, je vais poser ma question
différemment. Avez-vous l'intention d'accoucher d'une formule, d'une
réglementation d'une chasse sélective ou peu importe, la
même pour toutes les zones du Québec, ou si vous êtes ouvert
à avoir une forme de protection, évidemment, pour rencontrer le
même objectif de la protection de la femelle, mais avoir des moyens, des
réglementations différentes pour des zones qui permettraient de
rencontrer le même objectif? Est-ce que vous êtes ouvert à
ça?
M. Blackburn: Oui.
M. Morin: Bon. O.K., on peut passer à d'autres choses.
Merci.
M. Blackburn: Ha, ha, ha!
M. Morin: Concernant la politique de rachat de permis... Mais
vous avez besoin de ne pas changer d'idée, vous m'avez dit oui,
là.
M. Blackburn: Ha, ha, ha!
M. Morin: O.K. Politique de rachat des permis de pêche
commerciale au saumon, c'est quoi le portrait là-dessus? Je me souviens,
lors de l'étude d'engagements, on a vu souvent passer des engagements du
ministère concernant des rachats. Évidemment, je ne me souviens
pas de tout. J'aimerais que vous me fassiez le bilan de ce qui a
été fait en termes de rachat de droits de pêche, en termes
de nombre de droits, les montants qui ont été investis et ce qui
reste à court terme? Je ne sais pas si l'argent va être
puisé à même le programme de développement
économique du saumon... M. le ministre, écoutez-moi,
là.
Une voix: ...faire un règlement.
M. Morin: Je ne sais pas si l'argent...
M. Blackburn: Alors...
M. Morin: Le bilan, est-ce qu'il a été fait
récemment? Ce qui reste à faire en termes de rachat, en
particulier sur la Côte-Nord. La Basse ou la Haute-Côte-Nord,
est-ce qu'if y a des droits de pêche à racheter là et, si
oui, est-ce que l'argent, les budgets seraient pris à même !e
programme de développement économique du saumon?
M. Blackburn: Non.
M. Morin: Pas nécessairement. Alors, les réponses
à ces questions-là.
M. Blackburn: Le programme de rachat des permis de pêche
commerciale, c'était un programme de 3 500 000 $ que le gouvernement du
Québec a financé en totalité à même ses
propres crédits. Il reste six eu sept pêcheurs en
Gaspé-sie, mais, pour nous, le programme est complété
parce que ces six ou sept pêcheurs ont refusé de vendre en
fonction de ce que nous leur avions proposé. Donc, pour nous, le
programme est complété. Mais si, effectivement, ces
pêcheurs changeaient d'idée, les propositions qu'on leur a faites
sont toujours disponibles. Cette année, on en a racheté encore
pour 35 283 $ à un M. Bujold et on en a acheté pour 6653,75 $
à un autre monsieur, succession Edmond Brisson; à peu
près, grosso modo, 42 000 $, et là le programme est
complété.
Pour ce qui est de la Côte-Nord, il y en a, effectivement, des
permis qui pourraient, qui devraient être rachetés, mais ce qu'on
a actuellement, c'est des discussions avec le fédéral et il a
démontré beaucoup d'ouverture pour pouvoir procéder. Et ce
qu'on lui dit: Comme le Québec a déjà fait son travail,
c'est à lui maintenant de faire le sien. Il y a des tractations
intéressantes et très ouvertes de sa part.
M. Morin: Est-ce que ie nombre de permis, au niveau de la
Côte-Nord, est élevé? Est-ce qu'il y en a beaucoup?
M. Blackburn: 152. M. Morin: 152? M. Blackburn: Oui.
M. Morin: Donc, qui seraient susceptibles d'être
rachetés?
M. Blackburn: Qui pourraient être rachetés.
M. Morin: Évidemment, si vous aviez le pognon.
M. Blackburn: Qui pourraient être rachetés et qui
devront l'être par le fédéral qui, actuellement... En tout
cas, il y a eu des discussions de faites qui ont été très
intéressantes jusqu'à maintenant.
M. Morin: Oui, mais elles devront être faites par le
fédéral.
M. Blackburn: Le Québec a fait son travail
là-dedans.
M. Morin: Je comprends que vous attendez une participation
financière du fédéral.
M. Blackburn: C'est ça.
M. Morin: Mais ce sera toujours à vous de procéder
à l'acquisition.
M. Blackburn: Oui, oui.
M. Morin: O.K. À chacun son jardin, à chacun son
métier. O.K. Je pense que ça va probablement être le
dernier dossier. Maintenant, concernant ça, juste une petite question.
Évidemment, vos communications avec le fédéral
laisseraient-elles entendre des possibilités d'entente sur une enveloppe
pour le rachat de ces permis-là?
M. Blackburn: Actuellement...
M. Morin: Au cours de l'année ou est-ce que ça
indique...
M. Blackburn: actuellement, ça va bien, et la perception
que j'en ai, c'est que, oui, il y a un intérêt très
poussé de sa part à acquiescer à nos...
M. Morin: Comme dans le Parc Marin, ça va bien comme
ça? Non? Un peu mieux?
M. Blackburn: Ça va à peu près aussi bien.
M. Morin: Oui?
M. Blackburn: Non, ça va mieux dans le dossier du rachat
des permis de pêche commerciale.
M. Morin: Oui? O.K. Ça me donne une petite indication.
M. Blackburn: Ça peut se faire plus rapidement, surtout
sur cette base-là, au niveau des échéanciers.
M. Morin: O.K. Alors, concernant la pêche dans les
réserves fauniques, on dit que, cette année, la saison sera
exceptionnellement plus longue, et ça a entraîné des
décisions des directions régionales, évidemment, qui ne
font pas l'unanimité dans les régions. C'est le cas, entre
autres, de la région de la Saint-Maurice qui a déplacé les
dates d'ouverture des réserves Saint-Maurice et Mastigouche, parce que
ces réserves n'ont pas les moyens d'assumer leur entretien,
c'est-à-dire l'entretien pendant 115 jours que durera la saison cette
année. Le résultat est que, lors de la longue fin de semaine de
la fête de Dollard, les réserves ne seront pas ouvertes.
Par contre, les données de crédits nous indiquent que les
dépenses de fonctionnement, entretien et immobilisations dans les
réserves diminuent, cette année, de 31 %. À moins qu'on
n'ait pas les derniers chiffres, tout frais sortis du four, il y aurait une
diminution de crédits là-dessus. J'aimerais que le ministre nous
explique cette diminution-là et comment on peut en arriver à
raccourcir une saison de pêche comme ça. Si vous aviez
invoqué le potentiel faunique, je pense que je n'aurais jamais
soulevé le problème, mais, pour des petites difficultés de
gestion, raccourcir la saison dans une réserve faunique, vous me
permettrez de dire que c'est contestable. Si vous n'êtes pas d'accord
avec moi...
M. Blackburn: Alors, juste pour expliquer un peu la
problématique. Bien sûr, la saison de pêche, normalement,
c'est 16 semaines; cette année, pour des circonstances que l'on dit...
Comment on appelle ça, la fameuse... à tous les sept ans?
À tous les sept ans, il y a une semaine de plus. Donc, si on avait voulu
faire en sorte qu'on respecte ces délais-là, ça aurait pu
être 17 semaines. Il y a tout le phénomème, bien sûr,
du potentiel faunique, qui est un élément. Quand on ouvre plus
tôt, on ferme plus tôt. Ce sont des éléments qui ont
été considérés. Ce que je peux juste vous dire, M.
le député de Dubuc, c'est que ce qui se produit cette
année au niveau de l'ouverture de réserves à des dates
différentes d'autres réserves, ça ne se reproduira plus.
Les directives sont à l'effet que, quand on prendra des
décisions, ce sera pour l'ensemble des réserves du Québec.
Vous avez raison de dire que ce que ça donne comme perception... Puis
là, quand on arrive devant une situation comme celle devant laquelle on
est, on ne peut pas changer parce que, si on changeait, tous ceux qui ont
été tirés au sort pour aller pêcher dans la
première semaine, comment on arriverait... Si on décidait de
prendre le changement et d'ouvrir une semaine plus tôt, comment on
arriverait à leur dire? Il faudrait tous les recontacter? Il y a une
problématique extrêmement difficile qui ne peut pas être
considérée.
M. Morin: Non, ça démontrerait votre
compréhension. Puis, vous savez, il n'est jamais trop tard pour
réparer les erreurs. Puis vous obtiendriez la compréhension de
tous les adeptes de pêche. Parce qu'il reste encore du temps pour changer
la décision, hein? Ce serait quoi? Le 22 mai?
M. Blackburn: Le 14 mai. Il faut dire que, cette année, on
est assez avantagés, on voit que les lacs n'ont pas l'air à caler
trop, trop. Ça ne changera pas grand-chose, je pense, dans la
réalisation de la problématique.
M. Morin: Je vous souhaite de la chaleur, vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Morin: Je vous souhaite de la chaleur pour que les lacs calent
au plus maudit.
M. Blackburn: On souhaite ça aux pêcheurs,
surtout.
M. Morin: En tout cas, Mme la Présidente, je dois
terminer, parce que, évidemment, il y a tout le dossier des assises
fauniques...
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez bien
raison, M. le député de Dubuc, c'est l'heure.
M. Morin: ...que j'aurais bien aimé aborder avec le
ministre, d'autant plus qu'il y a eu, quand même, des consultations. La
seule petite chose que je dois lui reprocher - je vais finir sur une note
positive - c'est qu'évidemment ça a eu un peu une tonalité
ou une couleur un peu trop partisane puisque j'aurais beaucoup
apprécié avoir au moins les documents de consultation que vous
avez remis lors de ces assises fauniques. Ça, je vous le dis bien vite
de même, ça m'a paru partisan en tant que porte-parole de
l'Opposition en matière de chasse et de pêche et,
évidemment, avec toute la faune que ça corn-
porte... (22 heures)
M. Blackburn: Je peux vous dire, M. le député, que
ce n'est pas partisan. C'est un oubli impardonnable.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
programme 2 du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
Coordination en matière de ressources fauniques, est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
programme 3 du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
Opérations régionales, est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Morin: Avec les dernières informations toutes
fraîches, pas les vieilles. Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
programme 4...
M. Morin: Ah! je n'ai pas pu en parler encore du programme 4.
La Présidente (Mme Bélanger): ...du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Gestion interne
et soutien, est adopté?
Une voix: Adopté.
Adoption de l'ensemble des crédits
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
des crédits du ministère du Loisir, de la Chasse et de ia
Pêche est adopté?
M. Morin: II faut bien. Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
de l'aménagement et des équipements ayant accompli son
mandat...
M. Morin: On a manqué de temps.
La Présidente (Mme Bélanger): ...ajourne ses
travaux sine die.
M. Blackburn: Mme la Présidente, je m'en voudrais de ne
pas profiter de l'occasion pour remercier tous les membres de la commission qui
ont participé à l'évolution de nos travaux, en
particulier, bien sûr, le député de l'Opposition, son
assistante, les membres de la commission du côté
ministériel et tout le personnel du ministère et de mon cabinet
qui ont été aussi disponibles toute la journée pour
participer non seulement aux travaux que nous avons faits aujourd'hui, mais
à tous les travaux préparatoires, parce qu'on sait que la
défense des crédits, c'est quand même une étape
où il y a beaucoup de préparation et de recherche. C'est, pour le
ministère, une belle occasion de réfléchir sur l'ensemble
de nos actions et de nos activités. Dans le fond, c'est une
activité qui est extrêmement intéressante et positive pour
l'ensemble des intervenants. Je suis très heureux d'avoir eu cette
occasion de faire ces échanges avec vous aujourd'hui. On vous remercie
de votre disponibilité.
La Présidente (Mme Bélanger): merci, m. le
ministre. alors, au lieu de dire que les travaux sont ajournés sine die,
la commission de l'aménagement et des équipements ajourne ses
travaux jusqu'à 9 h 30, demain matin, à la salle
louis-hippolyte-lafontaine. nous étudierons les crédits du
ministère de l'environnement.
(Fin de la séance à 22 h 2)