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(Neuf heures quinze minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission de l'aménagement et des
équipements est réunie ce matin afin de procéder à
l'étude des crédits budgétaires des programmes 1, 3, 4, 5
et 6 du ministère des Transports pour l'année financière
1991-1992. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: II n'y a aucun remplacement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il a
été entendu que l'enveloppe pour l'étude de ces
crédits est de huit heures. Alors, M. le ministre, est-ce que vous avez
des remarques préliminaires?
Remarques préliminaires M. Sam L. Elkas
M. Elkas: Merci, Mme la Présidente, mes chers
collègues. Le ministère des Transports se voit allouer en
1991-1992 des crédits de 2 171 595 400 $, ce qui représente une
augmentation de 6, 9 % ou de 140 435 000 $ additionnels par rapport aux
crédits de 1990-1991. Il est à noter que cette croissance des
budgets alloués au ministère est supérieure de 1 %
à la prévision d'inflation pour 1991. Les augmentations les plus
significatives se situent au niveau des systèmes de transports
terrestres, soit 59 800 000 $ pour 12, 3 %, et du programme de construction du
réseau routier et d'entretien des infrastructures de transport, pour 87
000 000 $. Cela représente 9 % de plus de crédits comparativement
a 1990-1991 en tenant compte des régularisations nécessaires
provoquées par la consolidation des programmes de construction et de
conservation du réseau routier.
Un budget de 530 200 000 $ est alloué au transport de personnes
en 1991-1991, soit 24, 4 % du budget total de mon ministère, qui touche
les systèmes de transports terrestres. Ces sommes seront
affectées essentiellement à l'administration des programmes
d'aide au transport en commun et au transport adapté, ainsi qu'à
la réalisation de projets majeurs d'immobilisations dans le secteur du
transport en commun dans la région de Montréal.
L'exercice 1991-1992 se caractérise par plusieurs modifications
importantes au niveau des interventions du ministère via les programmes
d'aide au transport en commun et au transport adapté. Contrairement
à ce que certains intervenants ont déclaré au cours des
derniers mois,
Mme la Présidente, ces modifications ne découlent pas
d'une volonté gouvernementale de se soustraire du transport en commun.
Tout au contraire, elles résultent d'une volonté de mieux ajuster
les interventions du ministère au contexte actuel des organismes
bénéficiaires, tout en tenant compte de l'environnement dans
lequel le gouvernement du Québec aura à composer au cours des
prochaines années. Mon ministère, Mme la Présidente,
consacrera donc au-delà de 491 200 000 $ à l'administration de
ces programmes d'aide au transport en commun et au transport adapté.
Au niveau du transport routier des marchandises, Mme la
Présidente, 355 000 $ seront consacrés en 1991-1992 à la
réalisation des dernières études relatives au transport
des marchandises. Ces études concernent la réglementation
économique et la réglementation technique du camionnage.
Quant au volet du transport maritime, pour ce qui a trait à ce
secteur, 9 000 000 $ seront consacrés à la recherche des quatre
grands projets d'objectif, Mme la Présidente: premièrement, le
maintien et l'amélioration du système de liaisons maritimes, tant
au niveau des services de traversiers que de celui de la desserte
éloignée; deuxièmement, la construction
d'équipement pour les infrastructures maritimes; troisièmement,
la promotion des intérêts du Québec dans les dossiers
nationaux et internationaux; et, quatrièmement, le développement
économique du milieu.
Quant au transport aérien, le budget affecté au transport
aérien sera de l'ordre de plus de 26 000 000 $ et, principalement, ce
budget sera alloué à l'amélioration des aéroports
du ministère des Transports, ainsi qu'à la réalisation de
divers projets. En outre, nous verrons à la préparation d'un plan
d'aménagement de l'aéroport de Saint-Honoré ainsi qu'au
suivi à donner pour les aéroports de Montmagny, l'île des
Soeurs et Chibougamau-Chapais.
Pour ce qui est du service aérien gouvernemental, celui-ci
apparaît au livre des crédits de 1990-1991, mais n'apparaît
pas au livre des crédits de 1991-1992, puisque le fonds renouvelable du
service aérien gouvernemental a été
transféré en fonds spécial et était en vigueur le 1
er avril dernier.
Je terminerai par un survol rapide des différents programmes sous
ma responsabilité, Mme la Présidente, en vous soulignant que,
pour ce qui est du transport scolaire, c'est plus de 385 400 000 $ qu'on
allouera en 1991-1992. Ceci représente 20 800 000 $ de plus qu'en
1990-1991. L'année 1990-1991 constitue la dernière année
du présent cadre financier triennal de 1988-1989, 1989-1990, 1990-1991.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: Mme la Présidente, permettez-moi tout d'abord de
dire qu'on devrait regagner les 15 minutes que nous avons perdues au
début de nos travaux, puisque nous avons commencé avec un quart
d'heure de retard. Ce n'est pas la faute des membres de la commission, mais,
comme les crédits doivent durer huit heures, je pense qu'il faudrait les
reprendre à un moment donné, possiblement après la
période de questions. On pourra voir à ce moment-là.
J'aimerais d'abord dire, pour faire mes premières remarques, que
le ministre ne nous a pas fourni toutes les réponses aux questions qu'on
lui a posées. Il y a des questions qui ont d'ailleurs été
posées par l'Opposition à tous les ministères, et,
curieusement, le seul ministère qui a des réticences à
répondre, c'est le ministère des Transports. D'ailleurs, les
cahiers qui, selon les ententes, doivent arriver une semaine avant
l'étude des crédits, on les a reçus hier matin. Alors, de
deux choses l'une: ou c'est voulu ou ce n'est pas voulu. Si ce n'est pas voulu,
ça montre à quel point ça ne marche pas au
ministère et, si c'est voulu, ça montre encore là qu'il
n'y a pas de transparence. C'est l'un ou l'autre, peut-être les deux.
Les questions auxquelles on n'a pas répondu, ce sont les
questions concernant les droits de la personne. On a demandé: Quelles
ont été les plaintes qui ont été
déposées contre le ministère en matière de droits
de la personne? S'il y a une chose à laquelle on devrait
répondre, à laquelle le ministre devrait vouloir répondre
et qu'il devrait connaître lui-même, c'est bien ça. On a
demandé qui les avait faites également. Il n'a eu aucune
réponse concernant les droits de la personne. Pourtant le ministre est
un de ceux qui parlent contre la discrimination, excepté que c'est
facile de revendiquer la vertu, mais qu'on devrait la pratiquer. On a
demandé également quel était le traitement annuel des
membres des cabinets. Tous les ministères ont répondu, sauf le
ministère des Transports. On ne l'a pas eu. C'est la deuxième
année de suite qu'il y a une erreur. Il y a peut-être quelqu'un
dans le bureau du ministre qui ne fait pas son travail.
M. Elkas: On peut le déposer, il n'y a pas de
problème.
M. Garon: Les suppléments aux contrats et comités
de sélection. Le ministre refuse de répondre à nos
demandes et reporte les réponses à l'étude des engagements
financiers. C'est justement parce qu'il y a beaucoup de contrats puis de
comités de sélection, c'est une demande qui est faite pour
justement ne pas avoir à demander, dans chaque cas, les
suppléments aux contrats puis les comités de sélection qui
ont eu à les fournir, qui les ont autorisés. Nous maintenons ces
demandes-là et nous voulons obtenir immédiatement les
réponsas à nos questions pour l'exercice de l'année
financière 1990-1991, comme nous sommes en droit de le demander.
Et, quatrièmement, la liste des tarifs et des montants
fédéraux. On refuse de remettre la liste des droits et des tarifs
chargés par le ministère et les montants versés par le
gouvernement fédéral en 1990-1991, sous prétexte que
l'étude des crédits vise à étudier les
dépenses, alors qu'encore là, d'après les informations
qu'on me donne, tous les ministères les ont fournies, sauf le
ministère des Transports. Ce n'est pas très bon, parce que c'est
comme si le ministère des Transports ne voulait pas répondre. Je
pense bien que ce n'est pas souhaitable.
Il y a d'autres questions concernant les demandes particulières
pour lesquelles on n'a pas eu de réponse, parce que, évidemment,
on a eu le cahier juste hier, alors on n'a pas eu le temps de faire toute la
liste précise dans chacun des cas. Mais on va le faire par la suite,
puis on va revenir avec ça possiblement cet après-midi, parce
qu'il y a beaucoup de questions qu'on avait demandées qui n'ont pas eu
de réponses.
Mme la Présidente, mes remarques préliminaires vont porter
sur deux volets: l'absence de rigueur dans la gestion des fonds publics par le
ministère des Transports et l'absence d'orientation dans les politiques
en matière de transport. Je dois dire aujourd'hui que j'étais
estomaqué de voir les crédits. Il y a exactement une hausse de 41
% des crédits pour les services professionnels au ministère des
Transports en 1991-1992. Il ne se fera pas plus de routes, mais il va y avoir
41 % de plus de crédits en services professionnels. C'est incroyable
dans une ère d'austérité.
C'est pourquoi, au cours de l'étude des crédits du
ministère des Transports, nous avons l'intention de montrer des faits
additionnels démontrant la performance pitoyable du ministère des
Transports en matière de gestion des fonds publics. Les crédits
de la catégorie des dépenses: les services professionnels,
administratifs et autres du ministère des Transports passent de 72 400
000 $ en 1990-1991 à 102 000 000 $ en 1991-1992. Pendant le même
temps, par exemple, le budget de la voirie régionale passe de 105 000
000 $ à 63 000 000 $, lui. On peut se rendre compte à quel point
on va faire du papier, mais on ne fera pas de routes. Il s'agit d'une
augmentation de 29 600 000 $ par rapport aux crédits de l'an dernier, ce
qui représente une hausse de 41 %. Puisque le budget du ministère
des Transports est sensiblement le même que l'an dernier et que les
crédits pour le réseau routier ne sont même pas
indexés cette année, il s'agit d'une situation injustifiable,
intolérable et inacceptable.
Les dépenses pour les services profession-
nels et administratifs au ministère des Transports du
Québec ont littéralement explosé depuis 1986. Entre 1980
et 1985, ces dépenses s'élevaient à 30 000 000. $ environ
par année. Écoutez bien! Entre 1980 et 1985, c'était
environf 30 000 000 $ par année. Changement de gouvernement. Voici ce
qui se passe maintenant dans les années qui suivent. Alors, en 1985, 32
800 000 $; en 1986, 38 800 000 $; en 1987, 45 600 000 $; en 1988, 52 700 000 $;
en 1989, 68 200 000 $; en 1990, 72 400 000 $; et, cette année, 102 000
000 $. Il s'agit d'une augmentation incroyable car les dépenses ont plus
que triplé en six ans sur le plan administratif. On fait moins de
routes, on ne fait pas de routes, mais les dépenses d'administration, de
gestion et de plans ont plus que triplé. Comment se fait-il qu'un
gouvernement qui dit manquer d'argent, qui effectue des coupures dans les
services à la population depuis 1986, qui transfère des factures
de plus de 700 000 000 $ aux paliers locaux et qui gèle le salaire des
employés de l'État autorise le ministère des Transports
à dépenser des montants aussi importants en contrats de services
professionnels?
Le 12 février dernier, j'ai demandé au ministre Elkas, le
ministre des Transports, d'agir pour mettre fin au gaspillage de fonds publics
au ministère des Transports. Il faut constater que le ministre n'a rien
fait et que les contribuables vont continuer de payer pour des travaux et des
routes qui ne se font pas. Comme le ministre refuse d'agir, il faut que
quelqu'un d'autre le fasse. En tout cas, je demande formellement au
Vérificateur général de se prévaloir de l'article
45 de sa loi constituante pour intervenir immédiatement sur la gestion
des fonds publics au ministère des Transports. Cet article de la Loi sur
le Vérificateur général - j'espère qu'il ne se
déguisera pas en courant d'air cette fois-là - est un article
dans la loi qu'il doit appliquer et que le Vérificateur
général n'a jamais appliqué jusqu'à maintenant. Cet
article stipule que "le Vérificateur général peut
soumettre, en tout temps, un rapport spécial à l'Assemblée
nationale sur toute affaire d'une importance ou d'une urgence telle qu'elle ne
saurait, à son avis, attendre la présentation de son rapport
annuel".
Le Vérificateur général a déjà
lui-même relevé plusieurs pratiques du ministère des
Transports du Québec inconciliables avec une gestion rigoureuse des
fonds publics. Dans ses rapports concernant les années
financières terminées le 31 mars 1987 et le 31 mars 1990
déposés à l'Assemblée nationale, le
Vérificateur général a fait des recommandations sur la
gestion des contrats de préparation de plans et devis et de surveillance
des travaux ainsi que sur les dépassements anormaux des coûts des
travaux du ministère des Transports du Québec. Malgré ses
recommandations, la mauvaise gestion des fonds publics persiste et s'amplifie
au ministère des Transports. Qu'on me comprenne bien, je n'ac- cuse pas
les fonctionnaires. Au contraire, je pense qu'on l'a vu durant la grève
des ingénieurs, les fonctionnaires demandent de faire leur travail. Ils
disent qu'ils sont là et qu'ils sont payés pour le faire, mais on
continue à donner des contrats aux firmes pour faire faire des travaux
par des firmes à l'extérieur, des dizaines de millions en
travaux, alors que les fonctionnaires ne font pas le travail pour lequel ils
sont payés par les fonds publics.
La vérification annuelle du Vérificateur ne suffit pas
à faire toute la lumière sur la gestion des fonds publics au
ministère des Transports et une enquête plus approfondie est
nécessaire pour vérifier si le ministère des Transports
gère les impôts et les taxes des Québécois et des
Québécoises correctement. J'ai mis le tableau que je vais
distribuer, rendre public, aujourd'hui, de cette progression fulgurante. 1980
à 1985, c'était stable et même que ça baissait,
mais, depuis que les libéraux sont là, ça monte en
flèche les dépenses administratives du ministère pour les
contrats de services aux firmes de professionnels. (9 h 30)
Deuxième aspect de l'absence de rigueur dans la gestion des fonds
publics: les dépassements de coûts dans la région de
Montréal. Pour une troisième année consécutive, les
dépassements de coûts des travaux dans la région de
Montréal ont été supérieurs à 30 %. Les
dépassements de coûts ont amené le ministère
à faire un choix. Comme il ne disposait pas de budgets additionnels en
matière de voirie, que les coûts des travaux à
Montréal dépassaient les prévisions - je dis ça
pour tous les députés en dehors de Montréal qui sont ici
présents ce matin - le ministre a pigé dans le budget de la
voirie régionale. Le budget de la voirie régionale est
passé de 171 000 000 $ en 1989-1990 à 105 000 000 $ en 1990-1991,
et, cette année, il sera de 63 400 000 $. C'est ça la
réalité. De la même façon qu'on coupe les postes de
télévision. Là, aujourd'hui, on a juste de la production
culturelle à Montréal maintenant. Il n'y a plus rien dans le
reste des régions, même plus à Québec. Dans la
voirie, il ne se fera même plus de routes non plus parce qu'on voit que
le budget est rendu au tiers en deux ans: 171 000 000 $ en 1989, 105 000 000 $
en 1990, 163 400 000 $ en 1991. Ce sont les régions qui font les frais
du manque de prévoyance du ministère et de la mauvaise gestion
des fonds publics au ministère des Transports.
Deuxièmement: absence d'orientation dans les politiques de
transport. Et ça, c'est sur tous les plans. Sur plusieurs dossiers
fondamentaux pour le Québec, personne ne sait où s'en va le
ministre. Premièrement, transport ferroviaire des personnes. On n'a pas
souvent entendu le ministre sur ce dossier majeur pour le Québec. Dans
le contexte de l'accroissement des échanges Nord-Sud et aussi en
fonction des intérêts économiques des
Québécois, le Québec a une
décision majeure à prendre sur les trains à grande
vitesse. Doit-on investir dans le train à grande vitesse? Et, si oui,
où et comment doit-on investir pour que ce soit le plus avantageux en
termes de développement économique pour le Québec? Pensons
d'abord aux intérêts économiques du Québec et non
à ceux de l'Ontario. Mais est-ce que notre avantage c'est d'aller dans
une ligne Montréal-Windsor ou dans une ligne Montréal-New York,
en termes de développement économique, dans le cadre du
libre-échange? Mais où sont donc le ministre et le
ministère des Transports dans ce dossier?
Deuxièmement, le réseau ferroviaire de base. Le
gouvernement fédéral nous parle de ce dossier depuis 1988.
Pendant que le réseau ferroviaire de l'Ouest est protégé
jusqu'à l'an 2000, peu importent les déficits des voies
ferrées dans l'Ouest - il n'y a rien de trop beau dans l'Ouest - les
compagnies ferroviaires abandonnent les voies au Québec. Pire encore,
elles se dépêchent d'arracher les voies ferrées dès
que l'Office national des transports les autorise à abandonner. Je vous
dis qu'elles ne niaisent pas pour les arracher les voies. On voit que la ligne
Charny-Richmond - j'ai passé récemment - est arrachée;
ça n'a pas été long. Quand il s'agit de défaire au
Québec, le fédéral est là, puis, je peux dire,
quasiment avec la complicité du ministre des Transports. En agissant
ainsi, il freine et bloque volontairement, délibérément et
de façon indéfinie, permanente, le développement de
petites compagnies privées qui pourraient être
intéressées à exploiter ces voies, comme ça se fait
aux États-Unis. Les grosses compagnies ferroviaires canadiennes, qui
sont devenues grosses parce que le gouvernement fédéral -
d'ailleurs, la Confédération a été bâtie pour
les grossir, pour les garantir financièrement - leur a consenti des
privilèges exorbitants, sans bon sens, refusent aujourd'hui la
concurrence, et le gouvernement libéral, par son inertie, son inaction
et son insouciance, joue le jeu de ces compagnies contre les
intérêts des Québécois. Pourquoi? Parce que le
gouvernement actuel ne sait pas où il s'en va.
Troisièmement, les régions subissent le manque de
clairvoyance du ministère des Transports du Québec. En
Gaspésie, on veut abandonner, l'an prochain, le tronçon
Chandler-Gaspé. La région des Laurentides voit le Canadien
Pacifique arraché sous ses yeux la ligne
St-Jérôme-Mont-Laurier. Et je disais tout à l'heure la
ligne Charny-Richmond, c'est fait, c'est arraché.
Quatrièmement, absence de politique dans le secteur maritime.
Malgré l'envergure et le potentiel du fleuve Saint-Laurent,
malgré l'immense littoral maritime au Québec et malgré le
fait que les ports du Québec manutentionnent 30 % du trafic maritime au
Canada, le Québec ne possède que 11 % des emplois des
transporteurs par eau. De plus, ces emplois sont moins
rémunérateurs qu'en Ontario. La moyenne annuelle de traitement de
ces emplois des marins au Québec est de 23 224 $; l'Ontario, avec 22 %
du trafic canadien, des ports de gabarit de beaucoup inférieur à
ceux du Québec et sans façade maritime ouverte sur le monde,
possède 40 % des emplois canadiens des transporteurs par eau, croyez-le
ou non. La moyenne annuelle de traitement des employés ontariens est de
33 621 $, soit 45 % de plus qu'au Québec. Tout ça avec des "chefs
Boyardee" qui se remplacent, qu'il soit libéral ou conservateur, avec
une majorité de députés du Québec qui appuie ces
gouvernements et avec le silence complice du gouvernement du Québec.
Les chantiers maritimes québécois souffrent aussi des
politiques fédérales. En 1960, le nombre d'emplois dans les
chantiers maritimes, au Québec, s'élevait à 4653. En 1988,
il en restait 2500, soit une baisse de 46 % par rapport à 1960. En 1960,
les emplois dans les chantiers maritimes du Québec représentaient
47 % de tous les emplois dans les chantiers maritimes au Canada. En 1988, cette
part était de 34 %. Pendant la même période, les emplois
dans les chantiers des provinces de l'Atlantique sont passés de 2188
à 3250, en hausse de 49 %. On paie des taxes pour faire vivre les gens
des Maritimes et pour "clairer" le monde du Québec. C'est ça, la
politique actuelle. En 1960, 22 % des emplois de la construction et de la
réparation navale étaient localisés dans les provinces de
l'Atlantique. En 1988, cette part était de 44 %. En 1960, les chantiers
maritimes québécois représentaient 50 % de la valeur de la
production et de la valeur ajoutée des chantiers maritimes au Canada.
Maintenant, cette part est baissée en bas de 35 %. Pourquoi ce bilan?
Parce que le fédéral n'a pas de politique maritime, sinon qu'il
en a une de détruire ce qu'il y a au Québec, et que le
gouvernement libéral se complaît dans cette situation
marécageuse.
Cinquièmement, la surtaxe des services de la garde
côtière. Où est le ministre? Le ministre des Transports
semble très peu préoccupé par ce dossier. Ce qui
l'intéresse, c'est les traversiers du Québec qui font du
traversier sur un kilomètre et demi en face de Québec et de
Lévis. Ça, c'est sa grosse préoccupation. Mais le fleuve
Saint-Laurent avec les ports maritimes, Trois-Rivières, le grand
transbordement, la grande politique maritime, on n'en entend pas parler. Il
faudrait lui acheter une calotte, comprenez-vous, peut-être bien un
uniforme. Ce n'est qu'une semaine avant la fin des consultations du
gouvernement fédéral qu'il est intervenu auprès du
ministre fédéral des Transports. Dans sa lettre du 23 janvier
à M. Lewis, M. Elkas affirme qu'il a pris connaissance de la politique
du fédéral et qu'il ne saurait souscrire au projet
déposé. En réponse à une question que je lui posais
en Chambre au début de la session, en mars 1991, M. Elkas a
affirmé qu'il a demandé au gouvernement fédéral
d'effectuer les études - imaginez-
vous, le gouvernement fédéral lui-même - sur les
impacts de cette politique au Québec, comme un petit garçon.
Sixièmement, où va le ministre avec Intair? Le ministre
va-t-il récupérer les subventions autorisées en novembre
avant qu'elle s'en aille en Alberta? Subventions à Intair, on reviendra
là-dessus au cours de l'étude des crédits, subventions
autorisées maintenant que la compagnie a été vendue
à une compagnie albertaine. Le ministre devait savoir que quelque chose
se tramait entre Intair et PWA lorsqu'il a accepté de venir en aide
à Intair. Et s'il n'était pas au courant, il y a quelque chose
qui ne va pas dans la cabane, certain. Qu'advient-il de toute la
stratégie du gouvernement libéral en matière de transport
aérien depuis qu'il a décidé de privatiser Quebecair? Ce
miracle du nouveau gouvernement, cette politique qui devait être à
l'image du nouveau gouvernement, est-ce que le gouvernement a bien
évalué les options qui s'offraient à lui en 1986?
Aujourd'hui, on se rend compte qu'il y a eu beaucoup d'improvisation dans les
gestes du gouvernement dans le dossier du transport aérien et que la
présence des Québécois dans ce secteur va prochainement
être réduite à peu de chose.
Septièmement, absence d'orientation en matière de
sécurité routière. Les recommandations des rapports des
coroners sont reléguées aux oubliettes. La sécurité
sur les routes, les morts, les accidents majeurs, ça n'a pas l'air
d'être la grande préoccupation du gouvernement et du ministre. Le
ministère continue à faire des aménagements routiers
dangereux, par exemple, la sortie de l'autoroute 5 à Tulip Valley et la
sortie 112 à Valley Jonction. La direction de la sécurité
routière au ministère manque de res-souces et de moyens.
Huitièmement, absence d'orientation et de leadership en
matière de camionnage. Le Québec est trop permissif quant aux
limites de charges. En plus, la Société de l'assurance automobile
du Québec et le ministre accordent une quantité incroyable de
permis spéciaux pour dépasser ces limites. Écoutez bien,
et c'est le ministre qui les émet, les permis spéciaux. Ce n'est
pas pour rien que les ornières sont apparues au Québec à
partir de 1986. Malgré ses beaux discours lors du débat sur le
projet de loi 108, le ministre a autorisé, en 1990, en vertu de
l'article 633 du Code de la sécurité routière, 4655 permis
spéciaux, soit 652 de plus qu'en 1989. Cette année-là, il
en avait émis 4003. En 1985, aucun permis spécial n'avait
été émis par le ministre. C'est en 1986 qu'on a
commencé à émettre ces permis pour dépasser
au-delà des charges excédentaires déjà
autorisées par la Société de l'assurance automobile. Cette
année-là, le nombre de permis émis par le ministère
avait été, imaginez-vous, de 196. Voyez la progression fulgurante
des permis spéciaux au Québec pour dépasser les
règlements. C'est juste les permis du ministre ça.
Juste les permis du ministre. Je ne parle pas de ceux qui avaient
déjà, en vertu des réglementations, une possibilité
d'autorisation de charges excédentaires par la Régie.
C'était 196, c'est rendu au-dessus de 4000 maintenant et ça
continue à progresser. On va nous dire qu'ii y a un contrôle. Les
députés vont jouer aux vierges offensées, à la
bonne gestion, quand on voit qu'actuellement, le principal responsable de la
détérioration des routes au Québec, c'est l'incurie du
ministre lui-même qui autorise des charges par milliers qui
dépassent les limites excédentaires, les limites permises par la
loi et le règlement. C'est lui, le coupable. En plus des permis
autorisés par le ministre en 1990, la Société de
l'assurance automobile a émis 34 455 permis spéciaux
comparativement à 17 351 en 1985, plus que le double par la
Société elle-même.
Quel suivi le ministre accorde-t-il aux 17 recommandations du rapport
Charbonneau sur le camionnage? Plusieurs de ces recommandations, notamment sur
les conditions de travail dans le secteur de la sous-traitance et sur les
charges et les dimensions, sont toujours en attente de décision. Le
ministre jovialiste n'a pas le temps de s'occuper de ça.
Que va faire le ministre dans le secteur du vrac? Va-t-il cesser de
tergiverser avec ce dossier qui traîne depuis maintenant plus de trois
ans? Veut-il maintenir, oui ou non, la réglementation actuelle dans le
secteur du vrac? Et si oui, a-t-il la volonté de l'appliquer? Le
ministre ne peut indéfiniment maintenir la réglementation en
vigueur pour satisfaire les camionneurs artisans et ne pas l'appliquer afin de
plaire aux entrepreneurs. Il doit se brancher. Le fardeau fiscal de l'industrie
est trop lourd. En plus, on apprend que le ministre Ryan et le ministre des
Finances concoctent une autre augmentation des droits d'immatriculation, et le
ministre des Transports n'est même pas dans le coup, on ne lui demande
même pas son avis. Le ministre est davantage considéré
comme un percepteur de taxes au Québec et de droits auprès des
automobilistes et des camionneurs, dans ce gouvernement, que comme un
véritable ministre des Transports. Il semble qu'aujourd'hui, c'est un
deuxième ministère du Revenu, le ministère des Transports.
Qu'est-ce qu'on fait? On collecte. Nous sommes les automobilistes et les
camionneurs les plus taxés, et de loin, en Amérique du Nord. Et
qu'est-ce que le gouvernement se prépare à faire encore
après avoir doublé, pratiquement doublé, les permis
d'immatriculation, doublé le prix, l'an dernier, des permis de conduire,
avoir siphonné la Régie de l'assurance automobile? On apprend
qu'actuellement, le ministre est silencieux, alors que ses collègues se
préparent à faire une autre trouée pour augmenter les
permis d'immatriculation des automobilistes au Québec et peut-être
augmenter encore la taxe sur l'essence, alors qu'on est de
loin les plus taxés et que ce gouvernement, qui prétendait
que c'était trop taxé antérieurement, s'est
organisé pour monter l'ascenceur dans le plafond et enlever la
possibilité que l'ascenceur descende, pour qu'on soit les plus
taxés en Amérique du Nord. Et on apprend qu'aujourd'hui, les
augmentations de taxes vont continuer encore cette année parce que le
ministre des Transports ne fait pas son travail, le ministre des Transports est
trop faible et n'a pas le courage de défendre les gens qui doivent
être défendus. Il se fait avaler tout rond par ses
collègues des Finances et des Affaires municipales, et, pendant ce
temps-là, tous ceux qui sont dans le domaine des transports au
Québec doivent supporter la faiblesse du ministre des Transports. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis. Est-ce qu'il y a d'autres membres de la
commission qui ont des remarques préliminaires? Non? M. le ministre,
est-ce que vous avez des commentaires à faire sur...
M. Sam L. Elkas (réplique)
M. Elkas: Mme la Présidente, permettez. On finit le show
là, et ce qui m'étonne, c'est que le député de
Lévis ne s'est pas préoccupé, ne se préoccupe pas
d'ailleurs, des réponses du ministre et est toujours prêt à
faire des accusations non fondées. Le même député de
Lévis, qui se lève et qui siège en cette commission, a
félicité le ministre des actions prises par son ministère
sur le contrôle routier et sur la sécurité routière
sur tout ce qui touchait la loi 108. Ça m'étonne que le
député de Lévis se lève et fasse toutes sortes
d'allégations qui ont été écrites,
évidemment, par son recherchiste, parce qu'il ne se retrouve pas dans
son discours.
Si vous me permettez, Mme la Présidente, on nous a accusé
de ne pas livrer la marchandise. On avait 11 jours d'avis pour monter tout ce
cahier ici, pour répondre aux questions qui avaient été
demandées par le député de Lévis. Il m'a
demandé, l'an passé, bien des questions. J'ai toujours
livré la marchandise. Quant aux autres, quant aux salaires au cabinet,
ça me fait plaisir, Mme la Présidente, de déposer les
montants. Je n'étais pas au courant qu'il voulait avoir les montants.
J'étais sous l'impression qu'il voulait simplement le nom des gens qui
étaient à mon cabinet l'an passé. (9 h 45)
Mme la Présidente, si vous me le permettez, on a touché
plusieurs volets, mais pour tout ce qui touche le programme 2, qui va
être défendu par mon collègue, Bob Middlemiss, le ministre
délégué aux Transports, je ne veux pas m'embar-quer dans
un débat avec le député de Lévis, parce qu'on aura
l'occasion, le 25 avril, de le faire. Mais faire des accusations à notre
égard et dire que le gouvernement ne fait absolument rien sur toute la
question du réseau routier, je dois lui rappeler qu'une des principales
causes qui ont détruit nos routes, c'est le manque de contrôle
routier, puis je lui rappelle aussi que le gouvernement qui a mis fin aj
contrôle routier était le gouvernement du temps, en 1981-1982,
lorsqu'on a mis fin aux bleus, aux fameuses polices bleues, qui étaient
là pour le contrôle. Savez-vous que le gouvernement
péquiste du temps, quand il ne pouvait pas gérer des dossiers, il
avait deux options: soit imposer un moratoire ou mettre fin au programme. C'est
justement ce qu'il a fait, Mme la Présidente, en 1982-1983, et j'ai la
preuve de l'ancien ministre des Transports du temps, M. Clair, qui m'a
avisé et m'a fait mention que c'est le chef de l'Opposition
d'aujourd'hui, qui a mis fin au contrôle routier.
Qu'est-ce que ça veut dire de mettre fin au contrôle
routier? C'est qu'il y avait un "free-for-all", Mme la Présidente, au
niveau du camionnage sur le territoire du Québec. Aucun permis
n'était perçu, que ce soit le permis de transport, le permis de
"fuel" et tous les autres permis. Les pesées n'existaient pas. Il n'y
avait personne pour gérer cette matière.
Alors, Mme la Présidente, aujourd'hui on se trouve à
dépenser des montants catastrophiques de 82 000 000 $ sur le
Métropolitain, l'an passé, à Montréal. Si le
gouvernement du temps avait eu des programmes de prévention... Ils ne
connaissent même pas ça. Pour eux, la construction, du nouveau
développement, c'est le show qu'on fait devant le monde, mais la
conservation, ils n'ont jamais connu ça. Je trouve écoeurant que
le député de Lévis fasse des accusations semblables. 82
000 000 $, Mme la Présidente, quand ça aurait pu nous
coûter 50 000 000 $ si on avait fait la prévention en 1982-1983.
Puis on a les preuves pour le démontrer. Aujourd'hui, on passe notre
temps à réparer des structures là où il n'y avait
jamais une once de prévention mise par le gouvernement du temps. Alors,
vos propos ne sont pas fondés, M. le député de
Lévis.
On va parler du plan ferroviaire dans la province de Québec. Il a
été délaissé. Oui, il avait 76 % du marché;
aujourd'hui, il se retrouve avec 26 % du marché. Pourquoi? L'industrie
du camionnage a pris toute la part du marché. Il y avait un
"free-for-all" encore. Quant aux permis spéciaux, il n'y avait pas de
contrôle, c'est pour ça qu'il n'y avait pas de permis
spéciaux d'émis. En émettant des permis spéciaux,
on touche les dimensions, non seulement les charges. La grande partie touche
les dimensions. Puis un cultivateur, quelqu'un qui se promène avec un
équipement qui ne rencontre pas nos normes, mais qui n'a aucun impact
négatif sur la route doit demander un permis spécial. C'est
justement ça qu'on a fait. Si vous dites qu'il n'y en avait pas
auparavant, c'est encore parce que, vous permettez, c'était le
"free-for-all". Personne n'en demandait et personne n'en émettait, et
c'est là qu'a commencé le début de la destruction de notre
réseau
routier.
Quant au TGV, on attend le rapport du comité
Québec-Ontario, à savoir comment on va répondre aux
questions qui ont été déposées. Ça a
été déposé au bureau du premier ministre. Il y aura
des discussions entre les deux premiers ministres de l'Ontario et du
Québec. La ligne Charny-Richmond, c'est faux de dire qu'on ne s'est pas
arraché la chemise... Les styles sont peut-être bien
différents. Celui qui vous parle n'est pas une personne qui va se
déchirer la chemise sur la place publique pour faire le grand show, mais
on essaie d'influencer les gens en s'opposant à des fermetures de
lignes. C'est justement ça, on s'est opposé à l'ONT et on
en a la preuve. La ligne Chandler-Gaspé, on a dépensé 70
000 $ pour une étude pour conserver justement cette route. C'est
important pour nous. Compte tenu du nombre de passagers dans le coin, c'est
important qu'on leur permette un transport. C'est vital.
Le transport maritime, c'est une juridiction fédérale,
mais il y a des discussions avec les gens du Québec qui veulent
maintenir cette part de marché. Je ne sais pas si vous êtes au
courant, mais il y a une histoire de succès qui entoure I, île de
Montréal et le port de Montréal en particulier. C'est donc
triste, Mme la Présidente, que ce député qui porte de
libres accusations; n'écoute même pas le discours du ministre.
Alors, je ne sais pas si je perds mon temps à essayer de lui
répondre, mais, lorsque la caméra est sur lui, évidemment,
il est prêt à faire un show.
Une voix: Exactement.
M. Elkas: Ce que je ne comprends pas non plus, c'est une personne
évidemment courtoise qui me dit: Continuons le bon travail, et qui va en
Chambre pour féliciter le ministre pour la première fois de sa
vie... Il l'a dit en Chambre: Je félicite le ministre et c'est rare que
je le fais. Mais il ne l'a jamais fait. Il l'a dit pareil. Alors, une personne
qui tient des discours semblables, puis qui arrive à cette même
commission pour dénoncer le ministre et lui dire qu'il ne fait
absolument rien... J'aimerais qu'on demande d'ailleurs aux deux compagnies de
chemin fer combien ce ministre est sérieux et s'assure qu'il y ait une
conservation de ce qu'il nous reste et qu'on puisse bâtir sur ce qu'on a.
Et il y a des discussions qui se font aujourd'hui entre mon ministère et
les deux compagnies de chemin de fer pour s'assurer de cette conservation. On
est en train de faire la tournée de tous les chemins de fer qui
entourent la grande région de Montréal pour savoir si c'est
possible de réintroduire les trains de banlieue. On en a deux justement,
qui sont en fonction. Le train de Rigaud est un grand succès. Nous avons
alloué 237 000 000 $ pour la ligne de Deux-Montagnes. Nous regardons la
ligne du nord, la ligne de
Saint-Hilaire, la ligne de Châteauguay. C'est tous des endroits
où on voit du potentiel.
Il n'est pas nécessaire de dépenser de grands montants
d'argent comme on prévoit ou comme on nous recommande de faire. Le
député de Lévis nous recommande, par les temps qui
courent, au lieu de trouver d'autres options, la construction d'un métro
entre Lévis et la ville de Québec. Je ne dis pas que ce n'est pas
faisaible, mais il me semble qu'à 57 000 000 $ le kilomètre - et
ça va nous en prendre au moins neuf - on pourrait se demander où
est le bien-fondé de ses arguments. Pour une personne qui dit que le
ministère est toujours irresponsable au niveau de ses dépenses,
j'aimerais qu'il regarde un peu plus le fond de ce qu'on fait ici et qu'il
essaie de ne pas politiser les dossiers qu'on essaie de présenter. Mme
la Présidente, je pense qu'on est ici pour servir la population, la
société québécoise. Quant à ça, on
fait de notre mieux.
Le ministre n'est pas une personne qui, comme je l'ai mentionné,
va arracher sa chemise sur la place publique et faire un show. J'aime mieux me
servir de mes propres façons d'opérer et j'ai fait mes preuves
depuis un an et demi, madame, que ce soit à la Sécurité
publique où au niveau des Transports. Des projets de loi, j'en ai
déposé. Si on veut simplement regarder le bilan au niveau de la
sécurité routière, il y a eu 7, 6 % de moins d'accidents
avec des victimes sur les routes du Québec l'an passé que
l'année d'avant, l'un des meilleurs bilans qu'on n'a jamais eu. Les gens
sont devenus beaucoup plus conscients de la sécurité
routière, et ça a eu tout un effet. Le ministre et son
équipe ont monté des programmes pour assurer la
sécurité de ces gens. Les points noirs, on n'en avait pas
discuté des points noirs. Vous pourrez en rediscuter avec mon
collègue, M. Middlemiss, le 25 avril. On a pris des actions pour en
corriger des points noirs, mais, en plus de ça, on a sensibilisé
les gens. Et quand il nous accuse d'être des "siphonneux", qu'il regarde
donc dans l'Ouest, qu'il regarde donc dans l'Est pour savoir combien on paie en
amendes dans ces provinces-là. On est loin de se rendre à ces
niveaux-là. Alors, c'est totalement faux de nous accuser de choses
semblables.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, le ministre est égal
à lui-même. Quand je lui ai dit qu'il ne faisait rien dans
différents domaines, il a répondu par ce qu'il faisait dans
l'ouest de Montréal. Ce n'est pas là qu'est le problème,
je comprends. Il a répondu par ce qu'il faisait dans l'ouest de
Montréal. Il a même assez d'argent pour faire un petit viaduc pour
ceux qui vont traverser l'autoroute, dans l'ouest de Montréal, avec leur
voiture de golf. 2 000 000 $ que le ministère des Transports a mis pour
permettre
aux golfeurs, dans l'ouest - il n'y a rien de trop beau dans l'ouest -
de passer en dessous de l'autoroute pour continuer leur parcours de golf de
l'autre bord. Bien, c'est justement ça qu'il a répondu.
Quand je lui ai parlé tantôt, il n'a pas répondu
quand je lui ai parlé du contrôle routier. Je n'ai pas
parlé de la loi qu'on a adopté au mois de décembre. C'est
vrai que j'ai dit qu'on avait fait une meilleure étude en commission
parlementaire, mais j'ai dit qu'il ne l'appliquait pas, après ça,
sa loi. Qu'est-ce que ça donne d'avoir la plus belle loi si,
après ça, le ministre donne des permis par milliers pour
dépasser les normes qu'il vient d'établir? Il remarquera, quand
on a parlé au mois de décembre du projet de loi, que je lui avais
dit justement qu'il y avait un volet qui était absent, parce que le
ministre n'a pas voulu prendre de décisions concernant les charges trop
lourdes. Il n'y avait pas rien dans le contrôle routier au mois de
décembre, et, si le ministre avait été assez franc pour le
dire, il aurait dit là-dessus: Sur cet aspect-là, j'admets que le
député de Lévis a été très critique.
Et même, j'avais fait venir des fonctionnaires du ministère qui
étaient venus dire justement quelles étaient les normes dans
l'État de New York où on a démontré à la
face de tout le monde - c'est dans tous les enregistrements de ces
débats au mois de décembre - que, dans l'État de New York,
on était beaucoup plus sévère. J'ai fait expliquer les
règlements de l'État de New York pour montrer à quel
point, nous, au Québec, on était permissif, même dans les
charges permises. Le ministre, en plus de ça, lui, donne des permis par
milliers pour dépasser ces charges-là au-delà d'une marge
que peut dépasser la Régie, alors que, dans l'État de New
York, il ne se donne pas de permis pour dépasser les règlements,
et je l'ai fait admettre par les fonctionnaires du ministre. Alors, qu'est-ce
que le ministre vient de nous dire actuellement? Il faudrait quand même
qu'il comprenne de quoi il est question. Le ministre passe à
côté du sujet, en se disant: La caméra va me regarder, elle
va permettre de voir que j'ai répondu à quelque chose et tout le
monde va penser que c'est correct. Sauf que, je regrette, le ministre n'a pas
répondu.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, étant donné que les
remarques préliminaires sont limitées à 20 minutes...
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...et que vous avez
déjà largement dépassé votre temps - on...
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...est rendu à
24 minutes, je crois - je demanderais qu'on commence l'étude du
programme 1.
M. Garon: Je vais terminer en lui disant que... Là-dessus,
il m'a parlé des cultivateurs. Sauf que, vous voyez, aujourd'hui,
dans l'emploi agricole, il y a 28 000 personnes de moins actuellement qu'il n'y
en avait en 1985. Il ne pourra pas dire que le nombre de permis a
augmenté parce qu'il y a plus de cultivateurs. Il y en a beaucoup moins
qu'il n'y en avait en 1985. Il a invoqué des choses qui n'ont ni queue
ni tête.
Mme la Présidente, le problème, je souhaite que les
députés - je ne pense pas que c'est la députée de
Vachon qui va parler, elle est dans le bout de Montréal - mais
j'espère que les députés qui représentent d'autres
régions, eux autres, vont se tenir debout pour dire que le
député de Lévis a raison, qu'on dépense beaucoup
d'argent, qu'on a des dépassements considérables dans l'ouest de
Montréal, mais que, par ailleurs, dans les régions du
Québec, il n'y a pas de travaux qui se font.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Vachon.
Mme Pelchat: Oui. J'aimerais juste souligner au
député de Lévis que le comté de Vachon ne fait pas
partie de la région de Montréal mais de la
Montérégie. En ce qui a trait aux travaux qui ont
été faits en Montérégie, il y en a eu de faits et
il y en a encore qui vont venir; on attend encore la 30. Le message est
passé, M. le ministre? Merci.
M. Garon: II y a moins d'argent qui a été
dépensé que dans le temps du gouvernement
précédent.
M. Gauvin: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant!
M. Garon: J'ai été rendre les chiffres publics dans
votre région en plus.
M. Gauvin: Mme la Présidente, je vous ai demandé la
parole, s'il vous plaît. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, un instant,
là!
M. Gauvin: Non, mais écoutez.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gauvin: Est-ce que je dois prendre le rythme du
député de Lévis?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, ce n'est pas
nécessaire.
M. Garon: Mme la Présidente, je n'accepte pas que le
député de Montmagny essaie de vous faire peur parce que vous
êtes une femme.
M. Gauvin: Non, non...
Des voix: Oh!
M. Gauvin: ...une minute.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gauvin: J'ai juste demandé s'il était...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Gauvin: ...souhaitable que je prenne le rythme du
député de Lévis. Ce que je dois dire comme
député d'une région rurale, c'est que je n'ai pas à
démontrer la capacité que les députés de ces
régions-là, comme la mienne, et moi-même ont à se
tenir debout. Il n'y a pas seulement le député de Lévis
qui se tient debout. Je pense qu'on pourrait peut-être imager tout ce
qu'on pourrait sur ça, mais ce que je veux dire, c'est que je ne suis
pas en mesure de dire que le député de Lévis a raison.
Quand il dit que l'État de New York, ne donne pas de permis
spéciaux, bien le député de Lévis n'a pas raison.
Il se donne des permis spéciaux dans l'État de New York, et je
parle en connaissance de cause. C'est ce que je voulais ajouter, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Montmagny.
M. Maltais: Alors, si on a finit de gueuler...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors là, si
vous voulez bien...
M. Maltais: ...on "pourrait-u" commencer les crédits, ciel
d'Afrique?
La Présidente (Mme Bélanger): ...je pense que les
discussions...
M. Elkas: Ça dure huit heures.
M. Garon: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Je regrette.
M. Garon: ...question de règlement. Ce que le
député de Montmagny a dit n'est pas exact. Il se donne des permis
spéciaux pour des...
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas une
question de règlement, ça.
M. Garon: ...considérations de transport qui ne permettent
pas de passer sur les routes...
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas une
question de règlement, M. le député de Lévis, je
regrette.
M. Garon: ...mais pas sur les charges excédentaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Garon: II ne se donne aucun permis sur des charges
excédentaires.
Une voix: Voyons donc! Il n'y a pas d'ordre "icitte". À
l'ordre!
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Gauvin: Mme la Présidente, il se donne des permis sur
des charges excédentaires.
M. Garon: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): De toute
façon, la discussion étant terminée, nous passons à
l'étude du programme 1. M. le ministre.
M. Garon: Je vous avise, Mme la Présidente, que, cet
après-midi, je vais déposer une lettre de l'État de New
York qui dit qu'il ne se donne pas de permis spéciaux pour les charges
excédentaires, qui va réfuter... Et j'espère que le
député de Montmagny sera assez gentilhomme pour retirer ses
paroles. Je vais déposer une lettre, cet après-midi, pour le
démontrer.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Gauvin: Je vais vous démontrer qu'on peut avoir des
permis spéciaux.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny! M. le ministre, le programme 1. Est-ce qu'il
y a des commentaires sur le programme 1? (10 heures)
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon?
Systèmes de transports terrestres
M. Garon: Le programme 1, attendez un peu. Alors, Mme la
Présidente, je veux dire, à ce moment-là, que je peux
continuer à aller dans les régions du Québec et à
dire, dans les différentes régions, que les députés
libéraux des différentes régions sont satisfaits des
budgets, du
ministère des Transports et qu'ils considèrent qu'ils ont
assez d'argent, parce que je vois que même le député de
Montmagny-L'Islet a protesté pour dire qu'il y avait assez d'argent qui
venait dans sa région.
M. Camden: Question de règlement, Mme la
Présidente.
M. Garon: Je vais dire, donc, que je pourrai continuer...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, le programme 1, c'est les transports
terrestres.
M. Camden: Voulez-vous le rappeler à l'ordre, s'il vous
plaît, et lui demander de parler pour lui-même, ça va
être déjà beaucoup, et d'être cohérent en
même temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Je demanderais
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Camden: Ce serait une contribution au parlementarisme.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le programme
1, c'est les transports terrestres.
M. Garon: On ne peut rien vous cacher, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires, M. le ministre?
M. Elkas: Mme la Présidente, je n'ai pas de
commentaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. Alors, M. le
député de Lévis...
M. Elkas: On est prêt à répondre aux
questions.
La Présidente (Mme Bélanger):... sur le programme
1, transports terrestres.
Recherches et développement
Conseil de la recherche et du développement en
transport
M. Garon: Mme la Présidente, M. Jean Robitaille, le
président du Conseil de la recherche et du développement en
transport, a déclaré publiquement, le 30 novembre dernier, que
les entreprises oeuvrant dans le domaine du matériel et des
équipements de transport trouvent difficilement preneur en
matière de subventions pour leurs projets de recherche. Selon M.
Robitaille, cette situation met en péril l'existence même de
l'industrie québécoise du matériel de transport. M.
Robitaille est allé plus loin en affirmant, et je cite son
communiqué, qu'il enjoignait M. Sam Elkas de faire preuve de leadership
dans le domaine de la recherche en transport afin de développer une
vision de l'avenir et une stratégie...
M. Maltais: Mme la Présidente...
M. Garon:... axées sur la mondialisation des
échanges commerciaux.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, M. le
député de Lévis. M. le député de
Saguenay.
M. Garon: Communiqué de...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Oui.
M. Maltais: Juste une petite question. Est-ce que vous pourriez
déposer ce document-là? Je ne l'ai pas, moi.
M. Garon: Je n'ai pas le... J'ai...
M. Maltais: Vous citez un document de M. Robitaille, je ne l'ai
pas.
M. Garon: Le document? On peut...
M. Maltais: Pouvez-vous le déposer? C'est pour fins
d'information.
M. Garon: Oui.
M. Maltais: Parce que si on veut faire des
références.
M. Garon: Je vais vous donner la référence aussi.
Je vais le déposer en plus. C'est le communiqué du 30 novembre
1990, M. André Marcil, secrétaire général du
CRDT.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le document
est déposé.
M. Garon: Le CRDT est un organisme-conseil relevant du ministre
des Transports du Québec. Son mandat est d'étudier, de donner des
avis et de faire des recommandations au ministre des Transports. Le CRDT
formule trois recommandations dans son communiqué du 30 novembre:
d'abord, réduire l'ampleur des projets visés afin de les rendre
plus accessibles aux PME; deuxièmement, accélérer le
processus d'acceptation afin que l'entreprise impliquée puisse suivre le
rythme du marché; troisièmement, dépenser effectivement
les fonds prévus et non s'en servir uniquement pour du capital
politique. Et ça, comme je vous le dis, ce sont les recommanda-
tions.
Dans le cahier de renseignements pour l'Opposition officielle, section
Dépenses en recherche, on constate qu'au 1er avril 1990 un budget de 3
200 000 $ était prévu pour des subventions de recherche en
transport. Les dépenses seront de 1 900 000 $. Il reste donc 1 300 000 $
qui ne seront pas octroyés, soit 41 % du budget prévu qui restera
dans les crédits périmés. Deux projets importants,
l'autocar articulé et le véhicule électrique de l'IREQ,
qui devaient totaliser des subventions de 411 000 $, ne recevront que 21 194 $,
soit 5 % du budget prévu.
Mes questions au ministre sont les suivantes. Comment le ministre
explique-t-il les sorties du président du Conseil de la recherche et du
développement en transport sur le financement de la recherche en
transport et sur le manque de leadership du ministre dans ce dossier? Pourquoi
les projets de l'autocar articulé et du véhicule
électrique de l'IREQ ont-ils reçu si peu de subventions en
1990-1991 par rapport au budget prévu au 1er avril 1990? Et est-ce que
le ministre va suivre les recommandations du président du Conseil de la
recherche et du développement en transport? Le ministre peut-il
préciser la démarche qu'il suivra pour mettre en branle ces
recommandations du CRDT?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, lors de notre arrivée,
ce n'était pas un grand mystère qu'on avait des problèmes
au niveau du camionnage et de toute la question du transport routier. Je me
suis assis avec les représentants de ces associations. Je demanderais au
député de Lévis qu'il s'informe auprès des
présidents, soit de l'Association du camionnage du Québec ou de
l'ANCAl, de tout ce beau monde là, à savoir si, en effet, on a eu
des discussions, des tables de concertation qui pourraient nous amener à
de la recherche, mais à des recherches bien fondées, des
recherches où on pourrait dépenser de l'argent et en retirer des
bénéfices. Dans le moment, nous sommes en train de discuter avec
ces gens-là. L'industrie se trouve très satisfaite de la
façon dont on a géré nos dossiers. Il reste, par contre,
qu'il y a beaucoup de travail à faire dans ce milieu.
Il faut dire que la recherche ne se fait pas entièrement chez
nous. Le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, la partie
technologie va en chercher beaucoup plus qu'on ne peut en avoir chez nous.
Alors, c'est partagé d'une façon peut-être pas
nécessairement égale, mais, quant à nous, les discussions
se poursuivent au niveau de l'industrie du camionnage. Je vous prierais
peut-être d'entrer en communication avec les présidents, M. Serge
Leclerc ou M. Raymond Bréard, pour vous informer des progrès que
nous avons faits dans les dernières années.
Mme la Présidente, si vous me le permettez, comme j'en ai fait
mention dans mon discours, nous sommes préoccupés par la perte de
marché au niveau de l'industrie des chemins de fer. Nous avons investi
des montants d'argent dans tout ce qui touche la gare intermodale. On nous
avait suggéré, dans le temps, qu'il y avait du potentiel au
niveau du "railroaders". Vous savez, les gros coups associés surtout
avec le transport ferroviaire, c'est la manipulation des marchandises. C'est
sûr qu'un camion peut se rapporter du point A au point B assez
facilement. La concurrence devient de plus en plus difficile, mais si on peut
trouver des moyens... C'est justement là qu'on met de grands efforts
pour trouver des moyens d'améliorer la manipulation de marchandises au
niveau du chemin de fer. On travaille en concertation avec le CN et le CP. Le
CP a déposé des montants d'argent assez importants dans la
recherche du système intermodal de "railroaders"; nous sommes
prêts à faire la même chose. Je ne sais pas si le montant a
été déposé.
M. Garon: Je voudrais poser une question au ministre. Il y a le
président...
M. Elkas: Le montant va être déposé, Mme la
Présidente, d'ici deux ou trois semaines, un montant assez
important.
Autocars articulés et véhicules
électriques
M. Garon: II y a le président du Conseil de la recherche
et du développement en transport qui attaque durement le ministre.
Écoutez ce qu'il dit... M. Robitaille estime que, pour que ça
marche dans le domaine de la recherche en transport, ça doit se faire
sous trois conditions. Ce ne sont pas de petites attaques, ce sont des attaques
très dures. C'est un organisme, en plus, qui relève du ministre
des Transports. Écoutez ce qu'il lui dit: II faut réduire
l'ampleur des projets visés afin de les rendre plus accessibles aux PME,
accélérer le processus d'acceptation afin que l'entreprise
impliquée puisse suivre le rythme du marché, dépenser
effectivement les fonds prévus et non s'en servir uniquement pour du
capital politique. C'est un organisme du ministre qui lui dit d'arrêter
de faire de la politique et de faire de la recherche. Il dit que vous ne
dépensez même pas les sommes d'argent. Il dit qu'actuellement, on
ne tient pas compte des besoins. Il cite des secteurs, notamment dans le
domaine de la recherche sur les autocars articulés et les
véhicules électriques. On voit qu'actuellement, par exemple, le
Japon... On est un des secteurs où on peut travailler dans le domaine
des voitures électriques, parce qu'on a l'électricité,
à développer et des moyens pour que l'énergie du transport
puisse se faire avec des voitures électriques. On voit que le Japon
veut s'orienter dans cette direction-là dans les prochaines
années, qu'il y a des commandes très fermes de passées
dans ce secteur-là. Et le ministre, qui a des budgets qui ne sont pas
considérables, n'en dépense même pas la moitié dans
le développement de la technologie, alors qu'on est rendu dans le
libre-échange et qu'il faut être en compétition avec
l'Amérique du Nord, les États-Unis.
Alors, quand le président du Conseil de la recherche et du
développement en transport du Québec lui fait une mise en garde
et une remontrance aussi sévère, le ministre doit répondre
à ça, il doit dire ce qu'il fait par rapport à ça.
Il est d'accord ou il n'est pas d'accord. S'il n'est pas d'accord, pourquoi;
s'il est d'accord, qu'est-ce que qu'il va faire pour corriger la situation? Il
ne peut pas juste arriver et juste faire des salamalecs. Il faut qu'il fasse
autre chose, qu'il réponde à des interrogations précises
de gens responsables dans le secteur de la recherche et du développement
en matière de transport.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, en réponse à la
question, II ne faut pas prétendre que, parce qu'on a une enveloppe
budgétaire sur la recherche qui nous a été donnée,
on la dépense toute parce que c'est important de la dépenser. On
va dépenser selon le progrès du développement au niveau de
la recherche, et ça s'adonne que les montants d'argent qui nous ont
été donnés, alloués, au niveau de l'enveloppe
budgétaire n'ont pas été dépensés dans la
période donnée, parce que la recherche a pris plus de temps que
prévu. Mais dire qu'on n'en a pas fait...
Vous savez, le président de l'association nous critique... Il
veut être consulté, et on est prêts à s'asseoir avec
fui et à le consulter. Mais c'est seulement de la consultation, et on a
toujours été ouverts de cette façon-là. Mais quant
à la question précise au niveau des montants d'argent
dépensés, on ne les dépense pas quand les travaux ne sont
pas faits ou ne sont pas en cours. Pour le véhicule électrique,
par exemple, de l'IREQ, les études ne sont pas complétées,
alors on ne dépense pas d'argent. On ne paie pas quand la marchandise
n'est pas livrée.
Une voix: C'est ça, ça a été lent
à démarrer.
M. Elkas: Ça a été très très
lent à démarrer et vous avez juste à poser la question
à votre monsieur qui critique, il va vous donner la même
réponse. C'est bien beau de faire des sorties...
M. Garon: Non, Mme la Présidente, ce n'est pas
ça...
M. Elkas: ...mais les montants d'argent, s'ils ont
été alloués et que le programme ne démarre pas, on
n'est pas pour déposer l'argent à l'avance.
M. Garon: Oui, mais le ministre ne peut pas se comporter comme un
wagon de queue, il doit se comporter comme une locomotive, là-dedans.
Quand on dit: IREQ, véhicules électriques, il y avait une
prévision de 200 000 $ et on a dépensé 21 000 $, 21 194 $.
Bon, bien ça, c'est un secteur de l'avenir en termes de contrôle
de l'environnement et de respect de l'environnement, alors qu'on voit que des
pays, comme le Japon, s'en vont très fermement dans cette direction. Le
ministre ne peut pas être un ministre qui regarde passer la parade comme
s'il n'avait rien à faire là-dedans, il est supposé
être le leader dans le domaine du transport au Québec et il dit:
Bien, j'attends.
Et après ça, l'autocar articulé, 211 459,21 $,
c'est assez précis, la prévision, 211 459,21 $. Il y aura
exactement, cette année, zéro cent de dépensée, pas
une "tôle". Alors, l'autocar articulé, je me rappelle que l'ancien
ministre, le député de Charlesbourg, nous disait à quel
point c'était ça qui était fantastique en termes de
développement, mais il n'y aura pas une cent de
développée. La caisse de métro, on sait à quel
point les gens se plaignent au point de vue de ces questions-là, pour la
caisse de métro; pour 100 000 $ qui étaient prévus, il y
aura 9 000 $ de dépensés dans ce secteur-là. Les taxis
adaptés, il y avait 115 000 $ de prévus, il y a 86 000 $ de
dépensés.
Mais les deux grands points que je voulais souligner, je vais laisser
faire les autres... Non, non, je vais les laisser faire parce que... Je vais
parler de deux grands points: l'autocar articulé, c'est le transport sur
de grandes distances, ça en est du transport en commun, ça, et
l'IREQ, la voiture électrique, c'est une autre affaire d'avenir en
fonction de la protection de l'environnement. Alors, qu'est-ce que le ministre
va nous dire là-dedans? Pourquoi ça ne marche pas? L'IREQ, c'est
quand même l'Institut de recherche en électricité du
Québec. C'est une autre affaire de l'Hydro. Peut-être que le
président serait mieux de s'occuper le l'IREQ que d'aller faire des
discours à New York. Il y a quelque chose qui ne va pas, là.
Une voix: À New York, tout le monde y va.
M. Elkas: Mme la Présidente, pour répondre à
ces questions...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: ...ces gens-là n'ont pas exercé une
option qu'ils avaient. On n'est pas pour les payer à l'avance quand ils
n'exercent pas une
option de recherche. C'est pur et simple. Alors, les sommes d'argent
n'ont pas été dépensées, au risque de
répéter et de répéter. Le député de
Lévis devrait comprendre le gros bon sens, qu'on ne paie pas...
M. Garon: Mais pourquoi? Pourquoi ça n'a pas
marché?
M. Elkas: Ce sont eux qui sont maître d'oeuvre sur le
projet, et puis ils ont arrêté après un certain nombre
d'autobus. Il y a d'autres technologies qui s'intègrent, alors on se
questionne sur la direction qu'on prend, oui, et ça prend un peu plus de
temps, c'est bien normal.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Saguenay. (10 h 15)
Transport des rouleaux de papier
M. Maltais: Merci, Mme la Présidente. Moi, M. le ministre,
j'ai quelques questions. C'est à caractère régional, c'est
bien sûr que ça n'intéresse pas la balance de la province
de Québec, mais ça m'intéresse drôlement. Il s'agit
du transport terrestre de rouleaux de papier autrement que par les trains. Au
Québec, on sait que 99,9 % du transport des rouleaux de papier se font
par les trains et c'est très bien réglementé au niveau
sécuritaire, au niveau chargement, c'est très bien fait. En 1988,
on avait une compagnie de chemin de fer chez nous, à Baie-Comeau, pas
très longue - un mille et demi - qui s'appelait Québec North
Shore Railway, qui a été dissoute parce que c'était une
compagnie privée. Il s'agissait d'un chemin de fer qui partait de
l'usine de Québec de l'Ontario Paper pour se rendre au quai, et elle
transportait les rouleaux de papier sur les trains. À la suite de
ça, la compagnie a donné le contrat de transport a une entreprise
privée pour transporter les rouleaux de papier.
Vous ne pourriez pas faire graisser la porte, Mme la Présidente,
c'est tannant quand on parle.
Ce qui est arrivé, c'est qu'il n'y avait pas de
réglementation au Québec concernant le transport de rouleaux de
papier par camion. Nous en avons fait une. On n'a pas attendu après un
institut de recherche, parce qu'on leur avait demandé leur avis et
qu'ils nous ont simplement répondu que ça ne les
intéressait pas parce que le transport était trop minime au
niveau du transport routier. Alors, M. Robitaille, au lieu d'écrire des
affaires contre le ministre, il serait aussi bien de faire sa job.
À ce moment-là, de connivence avec certains fonctionnaires
du ministère des Transports - je pense qu'ils ne sont pas ici - on a
établi une réglementation pour que ça soit
sécuritaire, que ça soit accepté par la
Sûreté du Québec, la Sûreté municipale.
Maintenant, cette réglementation-là est basée à
courte distance. Or, ce qui arrive, c'est que chez nous, avec la construction
du nouveau quai, ce n'est plus un demi-mille, ça va être une
distance d'à peu près quatre milles, en fait sept
kilomètres. Il n'y a pas de réglementation, et les rouleaux de
papier, c'est un transport assez particulier. Le seul endroit où j'en ai
vu transporté par camion, c'est un petit peu dans la ville de
Québec, très occasionnellement, par la Daishowa et au
débarquement des quais à New York. Ça prend une
réglementation spéciale, ça prend des camions
spéciaux, ça prend des vannes, des "floats" spéciales.
À l'heure actuelle, les entreprises voudraient se conformer avant
d'investir dans une pareille... Ça prend une quinzaine, de vannes, de
"floats", pour faire ce transport-là. Les entreprises m'ont
demandé de m'assurer, lorsqu'elles vont faire construire leurs vannes,
d'avoir une certaine expertise du ministre des Transports pour que, lorsque ce
sera terminé - on parle de 200 000 $ à 250 000 $ la "float" -
sécuritairement, ce soit fait selon les normes du ministre des
Transports et que la Sûreté du Québec les accepte. Je ne
sais pas si l'institut de recherche peut faire quelque chose. Même si
ça ne les intéresse pas, peut-être que si vous leur
demandiez un ordre bien précis... Parce que les entreprises qui
investissent quelque chose comme 2 500 000 $ dans la construction de "floats"
comme ça, elles voudraient bien s'assurer qu'après qu'elles
soient construites elles seront conformes aux normes et aux directives du
ministre des Transports.
Ma demande va dans le sens de voir si ces entreprises-là
pourraient profiter de l'expertise du ministre des Transports, de quelques
officiers chez vous, comme c'a été fait antérieurement en
1988, avec peut-être les mêmes officiers - je n'ai pas leur nom,
mais je les ai au dossier. Les gens ont fait une bonne job. Finalement,
c'était à titre expérimental et, depuis deux ans,
ça fonctionne. Maintenant, on doit faire fabriquer une quinzaine de
"floats", donner les commandes, mais on veut s'assurer qu'une fois qu'ils
seront faites, elles vont rencontrer les normes du ministère.
M. Elkas: Je peux vous assurer, M. le député, que
nous allons continuer à aider l'industrie. Dans la configuration des
charges et du design de ces véhicules, on est préoccupé
par le fait qu'il y en a certains qui se lancent dans des dépenses sans
vraiment venir nous voir. Alors, on est vraiment présent dans le champ
pour s'assurer que ces gens-là respectent d'ailleurs les normes.
S'il y a eu d'ailleurs des permis spéciaux d'émis, c'est
parce qu'il y a eu toutes sortes de configurations, et on respectait au
moins... Ça ne veut pas dire que ces gens-là se promènent
hors
charge ou hors dimension, mais simplement que ces dimensions, les
charges, les designs, les configurations de ces véhicules n'ont pas
été normalisés. Une grande partie de ce champ sera
normalisé cette année, dans les 12 prochains mois. On va voir le
nombre de permis spéciaux réduit. Cette normalisation est faite
en concertation avec les autres provinces aussi. En ce qui touche les
configurations encore pas mal uniques, on va s'assurer de travailler avec ces
gens-là pour essayer de rejoindre une norme, sinon il y aura des permis
spéciaux pour le peu de temps dont on peut se servir de véhicules
semblables.
M. Maltais: C'est qu'à l'heure actuelle, pour commencer ce
genre de transport, l'entreprise, la compagnie et les officiers du
ministère des Transports sont convenus d'une réglementation
ensemble. Ils sont venus rencontrer les officiers et sont convenus, donc, d'une
réglementation. Au niveau de la surcharge, il n'y en a pas. C'est trois
rouleaux de papier par vanne, sauf que des rouleaux de papier, c'est dur
à faire rester là, surtout sur la Côte-Nord. Le
problème, c'est qu'il y a eu un accident mortel, à un moment
donné, lors du transbordement de ça, et c'est là que tout
a commencé à devenir croche.
À l'heure actuelle, il y a une réglementation au
ministère des Transports qui a été faite avec vos
officiers et les gens de la compagnie de transport qui, en soi, est bonne, sauf
que là, le transporteur, lui, c'est un contrat à long terme et il
dort faire fabriquer pour 2 500 000 $ de "floats". Ce qu'il dit, c'est: Une
fois qu'elles vont être faites, avant de donner la commande, je veux
m'assurer que ces vannes-là, quand elles vont sortir de l'usine, je vais
les accrocher sur mes camions, qu'elles vont être conformes et que je
n'aurai plus d'amendes, que je n'aurai plus de petites bebelles, parce qu'il
faut se rappeler que la Sûreté municipale a une juridiction
là-dessus, parce qu'ils transportent un petit peu dans la ville, et la
Sûreté du Québec, et la police de la route. Alors, ce
pauvre contracteur, il avait affaire à tout le monde, et le
problème là-dedans, c'est qu'il n'y en avait pas un qui avait la
même version. Alors, l'entreprise, elle, ne fait pas de tort à
personne. Elle fait juste transporter des rouleaux de papier de l'usine au
quai. Ce qu'elle veut, finalement, la compagnie, c'est de se rendre conforme au
ministère des Transports et d'avoir la paix pour pouvoir exécuter
ses contrats en toute quiétude, comme on dit, parce que, quand on parle
d'investissements de ce prix-là, peut-être que pour le CP ce n'est
pas beaucoup, mais pour Jean Foumier, 2 500 000 $, c'est de l'argent.
M. Elkas: Je veux vous assurer de notre collaboration
entière dans ce dossier, et, si vous voulez me donner le nom de la
compagnie, je vais faire un suivi. J'ai l'impression que c'a déjà
été fait, mais je vais faire un suivi.
M. Maltais: Oui, ça déjà été
fait. C'est parce que, là, il y a un règlement qui a
été...
M. Elkas: C'est parce qu'on est rendu au point, là...
M. Maltais: On est rendu au point où on doit changer parce
que, c'était deux milles à peu près et, là, il faut
en faire sept.
M. Elkas: O.K.
M. Maltais: C'est différent.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Elkas: Un instant, Mme la Présidente.
M. Maltais: Vous savez, M. le député de
Lévis, le transport du papier, c'est pas mal plus compliqué que
la viande avariée de Couture.
M. Elkas: M. le député, j'ai de l'information
additionnelle à vous donner. Il y a deux...
M. Garon: Moi, je ne suis pas là-dedans.
M. Elkas: ...programmes de recherche qui touchent à
ça: le développement d'un système d'essieu
autodirectionnel appliqué à un camion, un montant de 4300 $. Il y
en a un autre qui touche justement le dossier que vous avez soulevé, un
système de contrôle de charge pour essieu relevable et/ou à
charge variable pour remorque, peu coûteux et robuste pour
l'environnement québécois, et ça, c'est un montant assez
important, 25 000 $. Sous ce volet, on va chercher environ 30 000 $ seulement
pour le transport des rouleaux de papier.
M. Maltais: C'est parce que ce n'est pas de la faute de personne,
c'est arrivé d'un coup sec. Avant ça, il ne s'en faisait pas du
tout de transport de rouleaux de papier par camion, mais, au cours des temps,
les trains sont devenus désuets et ils ont décidé d'en
faire. Parce qu'un jour ou l'autre, ils vont arrêter d'être
transportés en bateau et ils vont tous être transportés en
camion.
M. Elkas: Je pense, M. le député, qu'on doit
s'attendre, à l'avenir, à avoir des demandes assez
spéciales parce que les Québécois innovent, essaient de
trouver de nouvelles façons de transporter les marchandises, les
personnes. Alors, dans ce domaine, on va se retrouver avec beaucoup de
demandes. Nos gens sont près de l'industrie pour s'assurer que
l'industrie se comporte en direction qui va protéger d'ailleurs
l'environnement de notre société.
Vannes à copeaux
M. Maltais: J'ai une autre question concernant le transport, en
recherche et développement. Il s'agit des vannes à copeaux. Je ne
sais pas si ça vous dit quelque chose, mais, sur la Côte-Nord,
nous sommes à peu près les plus grands transporteurs de copeaux,
qu'on appelle, pour les pâtes et papiers. Moi, j'ai beau regarder sur le
traversier - ils passent tous à Tadoussac, inévitablement, il
faut tous qu'ils passent par là - et, après avoir discuté
avec bien des camionneurs, bien des compagnies de camionnage, il n'y en a pas
une qui est pareille. Je ne sais pas s'il y a une norme au ministère des
Transports pour les fabriquer. Est-ce qu'il y a une norme qui régit
ça? Lorsqu'on accorde un permis pour le transport en vrac de vannes
à copeaux, est-ce qu'il y a des exigences pour qu'elles soient toutes
pareilles? Parce qu'il n'y en a pas une qui est pareille. Remarquez bien
qu'elles ne sont pas nécessairement non conformes, mais il y en a qui
sont couvertes, il y en a d'autres qui sont à moitié couvertes et
il y en a d'autres qui ont une certaine hauteur. Il n'y en a pas une qui est
pareille. Moi, j'ai fait un petit relevé chez nous. J'en ai 450 dans mon
comté, des vannes à copeaux, et j'aimerais ça savoir s'il
y a une réglementation là-dessus, sur ce genre de vannes. Encore
là, c'est un transport nouveau. Il y a 10 ans, il n'y en avait pas et,
aujourd'hui, il y en beaucoup. Y a-t-il une réglementation pour qu'elles
soient uniformes au niveau du fabricant, parce qu'il y a beaucoup de "homemade"
là-dedans, il y a beaucoup de fabrication artisanale? Je ne sais pas si
le ministère des Transports, avant d'émettre un permis, a des
exigences conformes au niveau de la hauteur, si elle couverte ou si elle n'est
pas couverte, ainsi de suite. Parce que, de temps en temps, on voit passer des
"chips" le long du chemin et ce n'est pas beau pour l'environnement. Ce n'est
pas beau non plus quand ça nous tombe dans la face.
M. Elkas: Vous avez absolument raison. Il y a beaucoup de
"homemade" dans ce domaine. Justement, j'en parlais avec la personne
responsable. On essaie de trouver une réglementation avec laquelle
l'industrie des camionneurs va pouvoir vivre.
M. Maltais: Sans les égorger.
M. Elkas: Sans les égorger, parce que c'est difficile et
ce ne sont pas tous les gens qui auraient les moyens d'arriver à une
norme qui serait trop stricte. Mais, par contre, quant à la question
d'arrimage, le poids et les dimensions doivent être respectés.
C'est pour ça qu'on a des contrats routiers.
M. Maltais: Oui, mais c'est la configuration qui n'est pas
pareille, parce qu'il y en a qui sont couvertes, il y en a d'autres qui sont
à moitié couvertes et il y en a qui ne sont pas couvertes du
tout. Il y en a avec un filet et il y en a qui n'ont pas de filet. Moi, je
voudrais savoir s'il y a une norme bien précise. Par exemple, est-ce
qu'elles doivent être totalement couvertes ces vannes-là, oui ou
non, avoir une couverture dessus pour ne pas laisser échapper les
"chips"?
M. Elkas: II y a une réglementation sur l'arrimage. Ce qui
manque, c'est de s'assurer qu'elle soit respectée d'une façon
assez uniforme. Mais on retrouve toujours le problème, et ils sont
nombreux ces gens-là.
M. Maltais: Oui, oui.
M. Elkas: On les voit d'une place à l'autre, et c'est une
chose qu'on doit contrôler. C'est avec une bonne consultation dans ce
milieu qu'on va pouvoir rencontrer nos objectifs. Vous savez, si on n'a pas de
consultants sur les routes... Je parle de consultants, d'inspecteurs routiers.
Il est important d'être en contact avec l'industrie pour aider la
personne. Il ne s'agit pas d'arriver, de l'assommer...
M. Maltais: Non, non, pas de l'égorger.
M. Elkas: ...et de lui dire: Coudon, enligne-toi! C'est de
l'aider à arriver à une norme. Même lorsqu'on sera plus
présent dans les régions, il est évident que ces
gens-là - et on veut être des personnes approchables aussi - vont
venir nous voir avant de monter des configurations qui n'ont pas de sens. Mais
de là à la suivre à la lettre, ça va être
assez difficile. Comme on l'a mentionné, du "homemade", il y en a.
M. Maltais: Oui, oui, parce que le camionneur, quand il
dépense, je ne sais pas moi, 50 000 $ ou 60 000 $ pour en faire
construire une, ce n'est pas pire de la faire construire selon les normes du
ministère. Ça ne lui coûtera pas plus cher et y "va-tu"
avoir la paix après! Y "va-tu" être tranquille, tu penses! Somme
toute, c'est ça que l'entreprise recherche un peu, d'avoir une norme qui
va être applicable à tout le monde pour éviter d'avoir un
peu trop de "homemade" laissé au jugement du gars qui la fabrique.
Souvent, le gars, s'il sauve, je ne sais pas combien, moi, 10 000 $ en ne
faisant pas de couverture et si c'est toléré, les "chips", on les
ramasse sur le bord du chemin...
M. Elkas: Vous savez, c'est une question qui est souvent
soulevée à cette commission. Dernièrement, j'ai
reçu une présentation assez intéressante qui montre le
travail qui a été fait dans ce domaine. Je vous la
suggérerais d'ailleurs, Mme la Présidente... C'est une
présentation qui peut durer une heure pour démontrer les efforts
qui ont été faits et la façon dont Tin-
dustrie a répondu aux demandes faites par le ministère. Ce
n'est pas quelque chose qui a été inventé
nécessairement chez nous, mais on voit qu'avec une bonne concertation
avec l'industrie, on peut arriver, comme je l'ai mentionné, à des
objectifs qui ne vont pas nécessairement plaire à l'ensemble des
gens... Ce ne sont pas tous les camionneurs qui sont satisfaits à 100 %
des normes qu'on impose. Il y en a toujours une couple qui vont être
déloyaux, mais, ça, on ne peut pas s'en sortir. Mais la
présentation démontre clairement la direction où on s'en
va et toutes les charges et dimensions qui ont été mises sur pied
pendant des années et les correctifs qui ont été
imposés dans les dernières années. On a fait
énormément de chemin dans ce domaine, puis je vous lance
l'invitation à cette présentation que vous allez trouver
très intéressante. (10 h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Saguenay. M. le député de
Lévis.
M. Garon: Maintenant que M. le ministre vient de passer à
un intervalle reposant, j'espère qu'il sera plus en forme pour
répondre à mes questions.
Dans le programme 1...
M. Maltais: M. le député, ce n'est pas parce
qu'on...
Transport ferroviaire
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça. Je veux dire un petit
intervalle du genre: Passe-moi le café, je vais te passer le sucre.
C'est plus facile. Mais j'aimerais lui demander ceci: Dans son budget, dans la
ventilation des systèmes de transports terrestres, comment peut-il
expliquer que, dans la section Services, le budget passe de 4 500 000 $
à 28 733 000 $? Ça veut dire 24 200 000 $ de plus. Pourquoi
a-t-il besoin de 24 500 000 $ de plus pour des contrats de services
professionnels? C'est un gros montant, ça. Juste pour ce
programme-là, de 4 500 000 $ à 28 733 000 $. Comment ça se
fait-il qu'il ait besoin de tant de contrats de services? Il a donc bien des
amis qui ont faim.
M. Elkas: Ce n'est pas une question d'amis qui ont faim, c'est
qu'on met sur pied un programme sur la ligne de Deux-Montagnes qui
s'élève à 227 000 000 $. C'est le début du
programme et c'est pour ça qu'il y a un écart aussi grand.
M. Garon: Quels services vont être là? Des services
professionnels?
M. Elkas: Sur le montant, ce ne sont pas tous des honoraires. Le
montant des honoraires s'élève à 2 600 000 $. Si on veut
faire la ventilation, on a l'infrastructure ferroviaire à 10 000 000 $,
d'autres infrastructures à 3 300 000 $; l'acquisition des terrains
à 10 400 000 $; les honoraires à 2 600 000 $. Alors, sur un total
de 2b 300 000 $, ce n'est pas une question de fournir des travaux à des
amis, je trouve ça non fondé, pas correct.
M. Garon: C'est vous qui faites la ventilation comme
ça.
M. Elkas: Non, je m'excuse, mais j'ai regardé les dossiers
à fond.
M. Garon: C'est marqué, regardez bien. On est sous l'item
Services; Fonctionnement, Services. Il y a quelque chose qui ne va pas
là.
M. Elkas: Je viens de vous donner la ventilation, M. le
député.
M. Garon: C'est une drôle de ventilation quand même
pour un montant d'argent qui est au fonctionnement, dans les dépenses de
services, en dessous des dépenses de communications. C'est une
drôle de façon de faire la transparence.
M. Elkas: Les contrats avec le CN, Mme la Présidente,
c'est des services. On ne peut pas les trouver ailleurs.
M. Garon: Mais comment se fait-il que vous avez à payer 24
000 000 $ de plus au CN?
M. Elkas: II y a une question de modernisation de Deux-Montagnes.
Il y a un programme de 227 000 000 $. On a fait le départ, on l'a
annoncé. Vous dites qu'on ne fait pas de travaux, qu'on ne fait
absolument rien. On démarre des travaux assez importants, puis là
vous dites...
M. Garon: Ça va être situé où?
M. Elkas: Pardon?
M. Garon: Ça va être situé où?
M. Elkas: Montréal, Deux-Montagnes, le lac Saint-Eustache,
oui.
M. Garon: C'est ça.
M. Elkas: Alors, voulez-vous... Peut-être que le
député de Lévis aimerait mieux...
M. Garon: O.K. Une autre question...
M. Elkas: Peut-être que le député de
Lévis, en réponse à sa question, ses propos, pense qu'on
devrait bâtir des ponts, promouvoir le routier au lieu de mettre en place
des trains de banlieue qui pourraient transporter 15 000 à 20 000
personnes par jour. C'est un peu la
direction que le gouvernement prend et voici des actions, des gestes
concrets pour aboutir à nos objectifs. Alors, on a une option, M. le
député de Lévis: construire des ponts, des routes
additionnelles, qui vont peut-être dans votre direction parce que
vous...
M. Garon: Je vais y revenir.
M. Elkas: ...dans votre ministère... Votre gouvernement,
d'ailleurs, a toujours eu cette pratique pour aller chercher l'appui du public:
Faisons une nouvelle route. Alors, c'est pour ça qu'on est rendu au
point où on est rendu, M. le député de Lévis, que
le routier est "magané".
M. Garon: Ce n'est pas vrai, ça. On mettait plus d'argent
dans le transport en commun.
M. Elkas: Au lieu d'aller dépenser de l'argent pour la
conservation des acquis, le peu d'argent que vous aviez, vous l'avez mis sur
les routes pour faire le gros show, le coupage de ruban. On se rappelle tous de
Marcel Léger puis de ses actions.
M. Garon: Mais il n'était pas aux Transports, Marcel
Léger.
M. Elkas: Non, mais il l'a fait assez souvent sur
l'assainissement des eaux usées.
M. Garon: II était à l'Environnement.
M. Elkas: Oui, je le sais. Je pourrai vous en reparler.
M. Garon: C'est pour ça que vous avez essayé de
couper le programme, cette année, puis c'est devant le tollé des
gens qui ont voulu revenir au programme de Marcel Léger que vous avez
être obligé de revenir.
M. Elkas: Non seulement ça...
M. Garon: Je vais vous poser une question concernant le train
Québec-Windsor, puis, ensuite, sur le plan du ministre Côté
dans Montréal, pour préparer vos fonctionnaires.
Le train Québec-Windsor. En 1989, les premiers ministres du
Québec et de l'Ontario ont annoncé la formation d'un groupe de
travail Québec-Ontario afin d'étudier les perspectives et les
retombées ferroviaires entre les villes de Québec et de Windsor,
le groupe Bujold-Caeman. Ce groupe de travail devait remettre un rapport
intérimaire à l'été 1990. Son rapport final serait
sur le point d'être déposé.
Le ministre des Transports, fidèle à ses habitudes, a
été silencieux sur ce dossier d'une importance majeure pour le
Québec. J'aimerais savoir quel est le contenu du rapport
intérimaire et est-ce que le mandat du groupe a été
modifié suite au dépôt de ce rapport? Quand le groupe
envisage-t-il de déposer son rapport final? Quelles ont
été les interventions du ministre des Transports du Québec
auprès du groupe de travail, parce que j'imagine qu'il a quelque chose
à dire, lui, là-dedans? Le ministère a-t-il
étudié les alternatives au scénario proposé par le
groupe de travail dans la perspective de maximiser au Québec et non en
Ontario les retombées des trains rapides pour les passagers? Je pense,
par exemple, à l'alternative Montréal-New York. Est-ce qu'on a
fait une étude, par exemple, des retombées économiques
Montréal-New York comparées à Montréal-Windsor, par
exemple? Parce qu'on sait que la partie la plus rentable du train rapide c'est
région de Montréal et région de Québec; ce n'est
pas la région de Montréal-Toronto ou Windsor, c'est la
région de Québec-Montréal qui est la...
M. Elkas: Vous ne le savez pas, ça.
M. Garon: Oui, oui. Justement, j'ai rencontré le groupe de
travail qui me l'a dit. Alors, écoutez, je ne vous parle pas à
travers mon chapeau, c'est M. Bujold lui-même qui me l'a dit en
passant.
M. Elkas: Si vous êtes au courant du dossier, des
réponses, de tout ce qui s'est passé, pourquoi vous demandez la
question?
M. Garon: Non, non. Quand ils ont rencontré des
députés, moi, j'y suis allé. Il y en a beaucoup de
députés qui ne sont pas allés mais, moi, je suis
allé le rencontrer. Alors, je vais vous dire qu'on n'était pas
nombreux, mais je pense que c'était quelque chose d'une importance
majeure. C'est pour ça que je veux savoir, en termes de retombées
économiques, si le ministère des Transports qui, lui, a une
responsabilité par rapport à ça, a analysé les
retombées économiques possibles avec ses autres collègues
des ministères? Comme le ministre du Tourisme, par exemple, il a quelque
chose à dire là-dedans. Est-ce que le potentiel de tourisme est
plus grand en Ontario ou dans la région de New York, Washington, Boston
ou Philadelphie, s'il y avait un train rapide qui allait vers
Montréal-New York? Alors, il y a des retombées économiques
possibles dans le domaine des passagers, puis il y en a aussi en Ontario.
Est-ce qu'on peut comparer? Parce qu'il y a à peu près au moins
10 fois plus de population dans la région de New York. Alors, est-ce que
le ministre des Transports a fait des études économiques ou si,
encore là, il laisse tout ça aller sur le pilote automatique?
M. Elkas: ce dossier a été confié à
ce comité bujold-caeman. ce comité se rapporte directement aux
deux premiers ministres, m. rae - peterson dans le temps - et m. bourassa.
Le rapport a été déposé dernièrement
au bureau du premier ministre. J'attends la réaction du premier
ministre. On a l'impression qu'on va nous transférer le dossier; on
pourra vous répondre à ce moment-là. Quant aux questions
qui touchent le corridor New York-Montréal, c'est des études
subséquentes qu'on doit adresser, mais, pour le moment, on attend la
réaction du bureau du premier ministre et du premier ministre
lui-même sur le rapport Bujold-Caeman.
M. Garon: Suite au rapport Bujold-Caeman, vous voulez dire que
votre consultant c'est le premier ministre plutôt que vous soyez
l'aviseur du premier ministre? Je ne comprends pas trop, là. Je suis
même étonné de la réponse que vous me donnez. Vous
êtes en train de me dire que le rapport Bujold-Caeman va être
donné au premier ministre, que lui va vous aviser de ses
réactions plutôt que vous, qui avez l'expertise en matière
de transport, donniez un avis au premier ministre. Je n'ai jamais vu ça,
moi, ce que vous me dites là. C'est vraiment la charrette qui tire le
cheval.
Une voix: Ce n'est pas ça qu'il a dit.
M. Elkas: Non. Ce n'est pas ça qu'on a dit. Ce n'est pas
ça qu'on dit.
Une voix: Ce n'est pas ça qu'il a dit. Vous n'avez pas
compris.
M. Elkas: Coudon! On ne comprend jamais. M. Garon: Bien,
j'ai compris...
M. Elkas: On comprend seulement ce qu'on veut. Ce n'est pas
ça qu'on a dit. Simplement vous dire que le dossier a été
confié à ce comité qui a fait l'étude. Il est
revenu avec des recommandations qui ont été
déposées, puis il a travaillé en concertation avec mon
ministère. Il a déposé ses recommandations, son rapport
final, au bureau du premier ministre. Nous devons répondre à des
questions provenant du bureau du premier ministre, mais on n'est pas rendus
à cette étape-là encore. Purement et simplement.
M. Garon: Est-ce que vous devez répondre uniquement
à des questions du premier ministre ou si vous devez faire une analyse
du rapport Bujold-Caeman comme ministre responsable des Transports, sans
attendre et...
M. Elkas: II est évident, il est évident...
M. Garon: ...seulement répondre à des questions
politiques du premier ministre?
M. Elkas: Non, non, non. Il est évident qu'on va faire
l'analyse de ce rapport. On lui doit au moins ça.
M. Garon: L'avez-vous?
M. Elkas: Si on l'a reçu?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: On a reçu une ébauche, mais je...
M. Garon: Vous ne l'avez pas encore reçu.
M. Elkas: On a une ébauche. Je n'ai pas reçu le
rapport lui-même.
M. Garon: Le rapport...
M. Elkas: C'est parce qu'il est dans le bureau du premier
ministre.
M. Garon: II a été déposé
où?
M. Elkas: II a été déposé au bureau
du premier ministre.
M. Garon: Donc, vous ne l'avez pas encore, vous?
M. Elkas: Non, je ne l'ai pas encore.
M. Garon: Le ministère des Transports est au bureau du
premier ministre, je suppose, comme les demandes à la SDI du groupe
Malenfant. Le bureau du premier ministre, c'est le bureau qui a le doctorat
global maintenant dans les projets importants, et les ministères, eux
autres, sont là comme des pions. Bon. C'est un peu surprenant quand
même. Je vais vous dire que je suppose que les gens doivent être
surpris d'entendre la réponse que vous êtes en train de nous faire
là.
M. Elkas: C'est normal, c'est le gros bon sens.
M. Garon: non, ce n'est pas normal. non, non, ce n'est pas de
même que ça se passe dans un gouvernement normalement. au
contraire, le ministère...
M. Elkas: Ça ne veut pas dire que tout ce qui...
M. Garon: ...qui a l'expertise en matière de transport,
c'est à lui à donner un avis au premier ministre. ce n'est pas au
premier ministre à donner un avis au ministre des transports, lui qui,
au bureau du premier ministre, n'a pas l'expertise en matière de
transport.
M. Elkas: Ce n'est pas ça. Ce n'est pas...
M. Garon: Et vous, vous n'avez même pas vu le rapport.
C'est le bureau du premier mi-
nistre qui l'a. Vous, vous avez juste une ébauche. M. Elkas:
Non, non, non.
Plan de transport dans la région de
Montréal
M. Garon: Imaginez-vous! Bon, je vais passer au plan de transport
dans la région de Montréal. J'aimerais bien que vous
écoutiez parce que j'ai fait les projections. Ici, nous avons les
projections du plan Côté en fonction des chiffres qu'on a. Quatre
ans après le départ... Écoutez bien! C'est après
avoir siphonné les budgets de voirie régionale depuis 1989, les
budgets de voirie régionale ont baissé considérablement
pour financer le plan dans la région de Montréal. Malgré
ça, le plan dans la région de Montréal a beaucoup de
retard. Quatre ans après le début, avec des automobilistes qui
paient plus d'argent que jamais, le gouvernement met une piastre sur trois
qu'il collecte des automobilistes, alors que l'ancien gouvernement mettait une
piastre sur deux, lui. Alors, on met moins d'argent que jamais, mais on
siphonne les automobilistes plus que jamais. Alors, voici la situation. Je vais
vous poser des questions concernant le plan de transport dans la région
de Montréal 1988-1998 en le séparant en deux tranches, soit
1988-1993 et 1993-1998, comme c'était divisé en deux tranches
dans le rapport Côté.
Alors, quatre ans après le début des travaux
découlant du plan Côté, on s'aperçoit que la
réalisation de ce plan est en retard sur ses échéanciers.
Sur le plan du transport en commun, le gouvernement prévoyait investir
554 000 000 $ entre 1988 et 1993. À un an de l'échéance,
c'est-à-dire après quatre ans, il aura dépensé 205
000 000 $ par rapport aux 554 000 000 $ prévus, soit 37 % des
prévisions. C'est-à-dire que 37 % des prévisions du plan
Côté en matière de transport en commun auront
été effectués par le ministre des Transports, pour les
premiers cinq ans, à un an de l'échéance. Pour atteindre
ses objectifs pour les premiers cinq ans du plan, le gouvernement devra
consentir, en 1992-1993, un budget de 349 000 000 $, voyez-vous, presque deux
fois plus que ce qu'il a consenti dans les premiers quatre ans, dans
l'année prochaine seulement. C'est sur le volet du développement
des infrastructures que le taux de réalisations du gouvernement est le
plus bas. À la fin de l'année financière actuelle, il aura
dépensé 9 300 000 $, soit 5 % de son objectif pour les premiers
cinq ans. Sur le plan du réseau routier, le gouvernement
prévoyait dépenser 443 200 000 $ entre 1988 et 1993. À la
fin de l'année 1991-1992, il aura dépensé 280 000 000 $,
soit 63 % de son objectif. Il lui faudra un budget de 163 000 000 $ l'an
prochain pour atteindre l'objectif du plan pour les premiers cinq ans. Vous
voyez, sur aucun aspect, il n'a rencontré ses
échéanciers.
Sur le plan de la conservation des infrastructures, le gouvernement
à déjà dépassé ses prévisions
budgétaires sur ce plan-là pour la période 1988-1993. Il
prévoyait dépenser 178 000 000 $ pour ce volet en 1988-1993.
À la fin de cette année, il aura dépensé 235 000
000 $, soit 132 % de l'objectif. Les dépassements de coûts des
travaux, par exemple, expliquent une grande partie de cette situation. Ce n'est
pas parce que les travaux sont réalisés, c'est parce qu'ils ont
coûté plus cher qu'il n'avait été prévu. Pire
encore, le gouvernement a dépassé les prévisions pour les
dix années du plan pour ce volet. Ses prévisions étaient
de 186 000 000 $. Ça donne une idée à quel point c'est
bien géré? Par contre, le gouvernement est sérieusement en
retard pour les volets améliorations et développement. Entre 1988
et . 1993, il avait prévu des dépenses de 108 000 000 $ pour le
volet améliorations; il aurait dépensé, au cours des
premiers quatre ans, 4 500 000 $, soit 4 % de son objectif. (10 h 45)
Enfin, le gouvernement devrait dépenser 157 000 000 $ entre 1988
et 1993 pour le développement du réseau routier; il a
dépensé 40 500 000 $, soit 26 % de son objectif avec un petit
coup de pouce des Indiens. Les Indiens ont aidé pour faire le bout sur
la 30. Bref, le gouvernement devra mettre les bouchées doubles pour
réaliser ses objectifs. On est en train de se demander, dans certains
domaines où des gens veulent avoir des routes, si ça ne leur
prendrait pas des Indiens. Le faible niveau d'avancement du plan
Côté montre bien qu'une fois de plus, les libéraux ont
improvisé et qu'ils n'ont pas les moyens de leurs politiques.
Première question: Comment le ministre entend-il rencontrer les
échéanciers du plan Côté? Après quatre ans
sur dix, comment pense-t-il qu'il va se rajuster puis se raligner pour
rencontrer ces échéanciers? Le ministre peut-il expliquer
davantage les nouvelles prévisions concernant les infrastructures de
transport en commun dont le budget, pour la durée du plan, a
été augmenté de 220 000 000 $ et sera finalement de 1 000
000 000 $? Parce qu'il ne rencontre pas ses objectifs. Il est bien loin des
objectifs, puis là, il rajoute 220 000 000 $ sur l'objectif visé,
alors qu'il n'est même pas capable de rencontrer ceux qu'il avait
fixés. Et compte tenu du faible niveau, est-ce que c'est encore, comme
disait M. Robitaille pour la recherche et le développement, pour faire
du capital politique? Gonfler leurs chiffres des objectifs mais ne pas les
réaliser, même pas quand les objectifs ne sont même pas
gonflés. Compte tenu du faible avancement du plan quatre ans
après le début des travaux, est-ce que le ministre entend
demander des budgets additionnels pour réaliser le contenu du plan, ou
est-ce qu'il va réviser le contenu du plan, ou est-ce qu'il a
l'intention d'augmenter les taxes pour des fins de transport
en plus de les augmenter pour les passer au ministre des Affaires
municipales?
M. Elkas: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: ...s'il y a eu des délais, en grande partie, ils
étaient dus à l'introduction du train de banlieue de
Deux-Montagnes. Il y a eu des recherches qui devaient être faites sur
certains aspects du matériel roulant qui ont retardé les travaux.
Mais, en plus, ce qui a retardé les travaux, c'est les lois qu'on a
créées sur l'environnement. Comme vous le savez ou vous ne le
savez pas, il y a deux voies qui vont s'imposer dans ce corridor et puis
l'Environnement a demandé des études qui touchent le ballast
existant. Nous essayons de ne pas nécessairement contourner mais de
prouver à ces gens que tout ce qu'on veut faire, c'est élargir et
non pas enlever le ballast existant. Ça a retardé nos travaux
d'environ six mois. L'acquisition de l'estacade, tous les travaux qui touchent
l'es-tacade ont aussi été retardés pour arriver à
une entente.
Il est évident qu'on veut assumer que la crise de l'an
passé a poussé le gouvernement à aller de l'avant avec la
30. Ça s'adonne que le 25 juin, je me suis rendu sur les lieux avec la
députée de Châteauguay, Mme Pierrette Cardinal, avec qui on
a rencontré les maires de l'endroit, puis on leur a d'ailleurs soumis
notre plan d'action qui touchait la 30. Ça s'adonne que le 11 juillet,
on a eu une crise, mais rien n'empêche qu'on a peut-être
avancé, vu la crise, les travaux de simplement un an. On aurait
débuté nos travaux cette année. L'an passé, on a
dépensé 9 500 000 $ dans la région, 500 000 $ en bas de
nos estimés. Alors, de dire qu'on est toujours en train de
dépasser les estimés, ce n'est pas nécessairement correct.
Je regarde ici, puis on n'a pas le monopole sur les dépassements. Entre
1977 et 1985, il y a eu 478 dépassements dans la région de
Montréal, dans le gouvernement du temps. 478, c'est pas pire.
M. Garon: Ce n'était pas la 30.
M. Elkas: Laissez-moi finir. Revenons à la 30. Cette
année, nous retournons dans la région de Châteauguay pour
finir la deuxième partie de ce volet qui touche deux autres voies et
tous les échangeurs. On aura complété ce projet en 1992.
On va débuter les travaux dans les semaines qui suivent. On retourne
dans la région pour faire les tronçons entre Candiac et Brossard
pour un montant de 62 000 000 $. Une fois ces travaux complétés,
on va s'enligner sur un corridor qui touche la 540 et Châteauguay. Nous
avons rencontré et consulté les maires de la région sur
une option qui nous avait été donnée, qui touchait cinq
corridors possibles, et puis on s'est entendus sur un corridor. Une fois qu'on
aura une entente formelle avec ces gens, j'attends une lettre bientôt de
cette MRC, je dois m'assoir avec M. Lewis, ministre des Transports, qui n'a pas
retiré son engagement au niveau du pont de Valleyfield. Quand je l'ai
rencontré il y a une couple de mois, il m'a avisé que
l'intérêt était encore là, il nous a dit: Le pont va
venir quand vous serez décidés sur la route. Alors, on est
presque décidés sur la route, le corridor de la route et j'ai
seulement de bonnes nouvelles à donner aux gens qui empruntent, dans le
moment, le Métropolitain.
J'aimerais aussi aviser le député de Lévis qu'il y
a environ 5 000 gros camions qui se promènent sur le
Métropolitain toutes les semaines et qui n'ont pas d'affaire là.
Ça a un impact assez important sur la productivité du camionnage
et, évidemment, l'énergie qui est perdue. Mais si ce n'avait pas
été des gestes posés par le ministre du temps, je pense
que c'était le ministre Léonard, qui a décidé qu'on
ne continuerait plus la 30 pour rejoindre Valleyfield. Il a mis une croix
dessus et ça, on a la preuve, on a d'ailleurs ses énoncés,
qu'il n'y voyait aucune importance. Ces gestes, on a démontré
clairement que ça a surtaxé le Métropolitain, ce qui nous
a amené des dépassements assez importants. Et arriver ici et nous
blâmer pour des gestes qui ont été posés par le
gouvernement qui nous a précédé, je m'excuse.
M. Côté a fait une analyse au complet de la région.
Ça ne se fait pas du jour au lendemain, parce que vous en avez fait, des
dégâts, entre 1976 et 1984, et je dois vous dire, M. le
député, que ça a coûté cher aux contribuables
du Québec. Des moratoires et qu'on mette des croix sur des projets parce
qu'on ne pouvait pas les gérer, c'est nous qui payons la note
après. Et ce n'est pas une tâche plaisante que j'ai aujourd'hui;
c'est de ramasser tout ce que vous avez négligé dans le temps. La
conservation... Les gens ne voient pas de belles routes nouvelles;
peut-être dans certains cas, dans le cas de la 30. Aller réparer
des ponts et des structures que vous avez négligés dans le
passé, c'est sûr que ça ne paraît pas, mais la chose
qui nous préoccupe, c'est plutôt la sécurité de nos
gens. Et on voit dans le moment, dans le volet de correction au niveau des
points noirs, de correction au niveau des structures, des améliorations
marquantes, le résultat étant qu'on a réduit le nombre
d'accidents de la route de 7,6 % dans le bilan de 1990 sur 1989, surtout quand
le parc automobile continue d'augmenter énormément. Vous avez
juste à regarder tout ce qui touche le volet de ce bilan, au niveau des
accidents mortels sur nos routes, l'amélioration s'est faite dans le
temps qu'on a gouverné.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Châteauguay.
Mme Cardinal: Merci, Mme la Présidente. En ce qui concerne
l'échéancier de la 30, je peux vraiment confirmé les dires
du ministre étant donné que j'y ai travaillé pendant de
nombreuses années. C'était évident qu'elle devait
commencer en 1991, que tout était prévu. Nous nous sommes
rassemblés à plusieurs reprises avec les maires concernés,
et l'échéancier était respecté. Ce qui nous a
permis de devancer, évidemment, c'est la situation de crise. Mais, ceci
dit, il était évident que la 30 devait commencer et les
échéanciers respectés. Et je veux remercier le ministre et
son équipe parce qu'ils ont fait vraiment diligence dans ce dossier, vu
l'importance de la situation chez moi, et je tiens quand même à le
mentionner parce que c'était un dossier qui était très
très difficile, c'était un dossier qui, vu l'environnement,
évidemment, était toujours reporté, mais, effectivement,
on s'est enlignés vers un échéancier et, je le
répète sciemment, ça a été respecté,
et je pense qu'il faut avoir l'honnêteté de le dire. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
députée de Châteauguay. M. le député de
Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, moi, je ne peux pas
empêcher... Vous savez, il y a deux genres de... Je me rappelle, quand
j'étais étudiant en économie, il y avait mon professeur
qui disait: Vous savez, il y a des façons de voir les choses. Un
dé à coudre qui est plein d'eau est content, il est plein, c'est
un dé à coudre. Un verre de 10 onces, ça lui prend 10
onces pour être plein. alors, on peut avoir une mentalité de
dé à coudre, être content de peu, mais il y en a pour qui
ça en prend plus. alors, quand vous regarder pour le transport en
commun, on peu bien trouver ce qu'on voudra, mais, dans le
développement, si vous regardez, le budget, qui était
prévu pour cinq ans, était de 195 000 000 $. vous avez 5 % de
dépensés, 9 300 000 $, et si on regardait par rapport au budget
de dix ans, il y a 1 % de dépensé, après quatre ans. il y
aura 1 % dans le développement du transport en commun. contons-nous pas
d'histoires, alors que ça c'est la réalité. et on promet
en plus le métro à laval, etc. alors, c'est bien beau, mais
11n'arrive rien.
Deuxièmement, la voie de contournement. Je vais vous dire une
chose, si vous aviez continué la route 50 promise, si vous en aviez fait
autant que le gouvernement précédent dans la route 50 et si on
avait fini la route 50 pour rejoindre la 13 et la finir, et après
ça rejoindre la 640, on aurait eu la voie de contournement, avec des
routes qui doivent être faites de toute façon. Et, à ce
moment-là, les camions qui vont et qui viennent, qui ont à passer
par le boulevard Métropolitain et qui n'ont pas affaire là et qui
ne proviennent pas de là auraient soulagé d'autant le boulevard
Métropolitain. Qu'est-ce que vous voulez? Quand on fait des petits
bouts, parce qu'on fait un petit bout de 30, pas parce qu'on veut le faire,
parce que les Indiens sont entrés sur le sentier de la guerre. Assez
même qu'il y a des régions qui disent: On aimerait peut-être
bien ça faire des offres à des Indiens dans notre coin pour avoir
nos routes. Alors, je vais vous dire, c'est avec ça que vous allez vous
retrouver avant longtemps. Pourquoi? Parce que ce n'est pas le plan du
ministère, c'est selon que les Indiens sont sur le sentier de la guerre
ou non. Alors, c'est ça qui a fait qu'il y a eu un bout de 30,
contons-nous pas d'histoires, en urgence, à l'été,
comprenez-vous. C'était planifié en sacrifice! ç'a
même pris une session d'urgence pour faire un bout de 30, pour escamoter
toutes les règles de l'Environnement, les règles du zonage
agricole et mettre toutes les règles de côté. Ce n'est pas
parce que le gouvernement l'avait planifié, mais parce que les Indiens,
les Warriors, étaient sur le sentier de la guerre. Alors, c'est
ça, contons-nous pas d'histoires. On est revenu dans le temps de
Champlain, le temps des Iroquois. C'est ça qui est arrivé,
contons-nous pas d'histoires, c'est ça la réalité. Le
ministre a l'air de penser qu'il est un grand gestionnaire, un grand
planificateur, voyons donc! On n'est même plus au temps des
flèches, par exemple.
Alors, deuxièmement, c'est ça la réalité. Et
quand vous regardez les transports en commun...
M. Elkas: Oui, mais la question, c'est quoi?
M. Garon:... votre plan, j'ai posé des questions et vous
n'avez répondu à rien. J'ai dis que, dans votre plan, vous
êtes de loin plusieurs années en arrière sur les
réalisations. Même dans les premiers cinq ans, après quatre
ans, c'est à des faibles pourcentages de votre plan des premiers cinq
ans. Par rapport à 100 %, vous êtes dans certains cas à 5
%, à 37 %, à 63 %, mais on ne voit nulle part que vous avancez.
Et la seule place où vous êtes autour de vos montants, c'est parce
qu'il y a eu des dépassements considérables. Vous parlez des
dépassements de l'ancien gouvernement; il y en avait des
dépassements, mais ils n'étaient pas de 30 % en montant, ils
étaient en bas de 15 %. Et on sait que, dans les contrats, il y a des
dépassements de 10 %, et je n'ai pas parlé des
dépassements de 10 %. Je sais que c'est possible des dépassements
de 10 %. Il y a même des imprévus qui sont prévus dans les
contrats parce qu'il y a des cas. Mais quand on est en moyenne, dans l'ouest de
Montréal, au-dessus de 30 %, bien là, il y a quelque chose qui ne
va pas. C'est comme ça depuis trois ans, avec des contrats de plus en
plus considérables pour des services professionnels, avec des plans et
devis urbi et orbi, avec des contrats de surveillance urbi et orbi,
comprenez-vous. Il y en a à mort et il n'arrive rien en termes de
contrôle. Et quand les ingénieurs
font la grève au gouvernement, ils vous disent que c'est mal
géré, que vous ne confiez pas les jobs aux gens du
ministère, que vous donnez trop de contrats aux firmes; de temps en
temps, il y en a une qui fait les plans, de temps en temps, elle surveille, de
temps en temps, c'est l'autre: Gratte-moi le cou et je vais te gratter le dos.
Alors, de temps en temps, il y en a une qui surveille l'autre. Dans l'autre
contrat, c'est l'autre qui surveille l'autre. Oui, on connaît
ça.
Alors, qu'est-ce qui arrive comme résultat? Vous avez des
dépassements faramineux. Et je vous demande actuellement: Dans vos
échéanciers, qu'est-ce qui va arriver? Vous me répondez:
Des petits bouts à Brossard, à Châteauguay. Et: J'ai
été faire un petit tour sur le chantier avec Mme la
députée de Châteauguay. Je trouve ça gentil. Vous
pouvez me dire que vous avez peut-être pris un cornet de crème
à glace en y allant. C'est aimable, mais ça ne règle rien.
Ce que je vous demande essentiellement, par rapport à vos
échéanciers, par rapport au plan de dix ans divisé en
deux, les premiers cinq ans sur les dix ans, j'ai cité des
données, nulle part vos échéanciers ne sont
réalisés, vous n'indiquez nulle part que vous avez les montants
d'argent. Pourtant, vous avez sacrifié le reste du Québec
à ces travaux-là depuis trois ans, et là, actuellement, on
ne voit rien, même pas ceux à qui vous avez consenti l'argent qui
venait de tout l'ensemble du Québec pour la région de
Montréal. Malgré ça, vous êtes loin d'avoir
réalisé votre échéancier dans la région de
Montréal. Ça veut dire quoi comme annonce pour les prochaines
années? C'est ça que je vous demande. Allez-vous réviser
votre plan à la baisse ou allez-vous purger davantage les régions
du reste du Québec en ne leur donnant rien? Et en plus, je vais vous
dire, quand vous parlez de l'argent que vous mettez, je vais vous dire une
chose, si vous aviez seulement mis sur les routes du Québec l'argent que
vous avez collecté de plus des automobilistes depuis que vous êtes
au gouvernement, il n'y aurait pas de problème, les routes nous
sortiraient par les oreilles. (11 heures)
Sauf que vous avez siphonné les automobilistes plus que jamais
pour faire rien dans le domaine du transport, rien avec des budgets qui vont de
plus en plus ailleurs aujourd'hui. C'est pour ça que je dis que c'est
rendu, le ministère des Transports, un deuxième ministère
du Revenu pour les fins du ministre des Finances, et les gens payent, payent et
payent et il n'arrive rien. C'est ça qui est le problème. Les
automobilistes payent plus que jamais. Ce sont les gens les plus taxés
d'Amérique du Nord. Qu'on arrête de nous comparer à la
France, on n'est pas en France. On n'est pas en Europe ici. Hein? On est en
Amérique du Nord. Comparez à New York, comparez à Boston,
comparez à Toronto, comparez à l'Ouest du Canada, si vous voulez,
vous vous rendrez compte qu'on paie plus cher de gazoline, plus cher
d'assurances, plus cher de permis, plus cher dans tous les domaines qui
touchent l'automobile pour avoir des résultats insignifiants avec des
trous, avec des routes mal conçues, avec de I'affichage souvent
dépassé l'intersection. J'ai vu ça. C'est quelque chose.
On affiche l'intersection une fois qu'on l'a dépassée.
Imaginez-vous. Pourquoi, avec un travail qui est mal fait, des fonds qui sont
mal gérés... Et tantôt, je vous montrais en plus que vous
allez arriver avec des budgets, imaginez-vous, qui vont aller encore plus dans
la gestion, alors que vous avez une gestion, je dois vous le dire, pourrie au
ministère des Transports. alors, qu'est-ce que je vous demande par
rapport à votre échéancier, c'est que, comme il n'y a rien
qui se réalise, comme vous êtes loin derrière les
échéanciers, comme vous avez pénalisé tout le reste
du québec depuis trois ans, je vous demande: qu'est-ce que vous allez
faire? vous allez réviser votre plan a la baisse ou vous allez avoir des
crédits additionnels? comment? en plus, je vais vous demander quelles
sont vos intentions par rapport aux taxes que vous imposez aux automobilistes
pour de l'argent qui va ailleurs, qui ne va même pas sur les routes,
alors que vous les taxez comme jamais.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, je ne peux pas remercier le
député de Lévis pour son intervention, parce qu'il a une
tendance à se répéter. Il ne comprend pas le fond des
gestes que ce gouvernement est en train de poser parce qu'il y a eu un manque
flagrant de leur part au niveau de la conservation des acquis, des programmes
d'amélioration et, finalement, du développement. Du
développement, il n'y en a pas eu. Ils n'ont jamais connu ce que
c'était la conservation des acquis. Si on regarde tous les programmes
qui ont été situés dans la région de
Montréal... Oui, je vous parle de la région de Montréal
parce que je suis pas mal plus familier et que c'est là que vous
attaquez...
M. Garon: Parlez-moi du plan Côté. M. Elkas:
Non, non. Oui, le plan Côté...
M. Garon: Ne gérez pas le passé, gérez
l'avenir.
M. Elkas:... justement un plan de Montréal. Qu'il me
laisse parler.
M. Garon: Parlez-moi de Côté. Je vous pose des
questions par rapport au plan Côté. Je ne vous pose pas des
questions par rapport à autre chose. On ne refera pas les années
antérieures, mais le plan Côté, c'est votre plan. C'est
vous autres qui l'avez annoncé. Je vous demande votre
échéancier de réalisations par rapport au plan
côté. j'ai dit qu'il ne marchait pas. qu'est-ce que vous allez
faire par rapport à ça? c'est ça que je vous demande.
M. Elkas: Mme la Présidente, si on me permet de
répondre. Comme j'ai mentionné, il y a eu des retards, mais ce
sont des travaux qui vont se réaliser dans les années 1991-1992.
Si on veut les prendre un par un, ça va me faire un grand plaisir. Il y
a eu des retards et j'ai expliqué la position de la ligne de
Deux-Montagnes. Mais la modernisation de la ligne de Deux-Montagnes,
Montréal-Deux-Montagnes, sur le coût global estimé de 227
000 000 $, en 1991-1992, on prévoit dépenser 77 600 000 $. Je
peux aller année par année en ce qui touche ce volet: 77 600 000
$ en 1991-1992; 74 150 000 $ en 1992-1993; 56 000 000 $ en 1993-1994; et 19 000
000 $ en 1994-1995. Pour un total de 227 000 000 $. Si on a retardé d'un
an, je pense que l'explication a été donnée, c'est qu'on a
à respecter des lois qui ont été imposées, comme la
loi sur l'environnement. Alors, on n'est pas en retard tant que ça. Et
là vous dites: Des rapports d'il y a quatre ans et on n'a rien fait, je
m'excuse mais je pense que vous devez retourner à l'école. Le
rapport a été déposé à la fin de 1988. On
est rendu au début de 1991. Et vous allez comprendre une chose, M. le
député de Lévis, notre préoccupation, nous, ce
n'est pas de dépenser tout l'argent sur le développement quand la
conservation a besoin d'attention et que l'amélioration a besoin
d'attention. Le volet de Deux-Montagnes n'est pas dans le développement
mais dans l'amélioration. Et si on veut aller plus loin...
M. Garon: La conservation.
M. Elkas: La conservation, excusez.
M. Garon: Oui, et dans la conservation vous êtes rendu
à 48 % après quatre ans sur votre plan de cinq ans. C'est
là que vous dites que vous avez fait l'effort?
M. Elkas: Pas quatre ans, trois ans.
M. Garon: Non, non. 1988 à mars 1992. Je tiens compte de
vos budgets de cette année. Vous aurez dépensé 137 540 000
$ sur les 288 000 000 $ prévus, c'est-à-dire 48 % de
réalisations après quatre ans sur cinq ans. Sur votre plan de
1988-1993, à la fin de 1992, au 31 mars 1992, vous aurez
dépensé tout l'argent et vous serez rendu à 48 % sur ce
plan de cinq ans là. Il ne vous restera qu'un an pour faire les 52 % qui
restent. Si vous dites que c'est là la partie qui est forte, c'est
ça la conservation.
Le développement, je l'ai dit tantôt, vous êtes
à 5 %. Vous aurez dépensé 9 300 000 $ à la fin de
1992 sur 195 000 000 $, à 5 %. Vous dites:
Notre point fort, c'est la conservation. Parfait, votre point fort c'est
la conservation, bien là-dessus, vous êtes rendus à 48 %
à la fin de mars 1992, alors que votre plan de cinq ans finit en mars
1993. Alors, vous en avez 48 % de réalisé. Ce que je vous
demande, c'est simple au fond, comment vous allez faire? Ne dites pas que c'est
les autres à chaque fois, vous avez à justifier votre manque de
budget. Alors, ne me dites pas que c'est l'Environnement, ne me dites pas que
ce sont les autres. Quand vous améliorez une voie ferrée, entre
vous et moi, l'Environnement, il ne doit pas être bien bien
réticent parce que vous améliorez une voie ferrée. Quand
vous améliorez des routes existantes - c'est ça, la conservation,
c'est l'amélioration des routes existantes - l'Environnement ne vous
bloque pas là-dedans, voyons donc! Alors là, vous êtes
rendus à 48 % après quatre ans.
Si vous allez dans le développement... Puis là, on est
dans le transport en commun, je suis dans le transport en commun, conservation
du transport en commun. Après quatre ans, vous êtes à 48 %
des premiers cinq ans: 137 500 000 $ sur 288 000 000 $. Ne venez pas me dire
que c'est parce que c'est l'Environnement, ce n'est pas vrai. C'est aussi
simple que ça, ce n'est pas vrai, Mme la Présidente. Ce n'est pas
l'Environnement qui bloque la conservation du transport en commun dans la
région de Montréal. Ce n'est pas vrai. Et par ailleurs, pendant
toutes ces années-là, vous avez sacrifié tout le reste du
Québec pour ne même pas réaliser vos budgets. On siphonne,
pourquoi, au fond? Je vais vous dire pourquoi, parce que, l'argent, vous le
prenez pour le mettre ailleurs. C'est le ministre des Finances qui vous le
demande, vous allez lui donner l'argent, comme le ministre des Affaires
municipales vous en demande actuellement. On vous demande l'argent, vous donnez
l'argent des Transports pour d'autres fins, alors que vous ne faites pas le
travail que vous devez faire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, typique d'un gouvernement
péquiste qui annonce des projets, ne fait pas d'étude, puis met
la pelle dans la terre et commence les études.
M. Garon: Le plan Côté, c'est vous qui l'avez
annoncé!
M. Elkas: Ça, c'est une annonce, ça. Ça n'a
même pas une allure de gestion, puis ils sont ici pour nous critiquer. Il
est sûr... Dans le plan Côté...
M. Garon: Ce n'est pas nous autres qui avons annoncé le
plan Côté, Mme la Présidente!
M. Elkas: Dans le plan Côté...
M. Garon: C'est le ministre qui a annoncé le plan
Côté! Il dit: Voici, typique des péquistes, ils en ont fait
des annonces. Ce sont vos annonces. Moi, je vous demande de parler sur vos
annonces.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, s'il vous
plaît! M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, dans le plan
Côté, on a déposé notre projet qui comprenait trois
volets. Puis en priorité, c'était la conservation des acquis, on
avait estimé un montant de 371 000 000 $. Les dépenses
antérieures, il y avait des dépenses de 199 000 000 $; en 1991-
1992, dans ce budget, 56 500 000 $; en 1992- 1993, 56 000 000 $; et en
1993-1994, 17 000 000 $. dans le deuxième volet qui touche
l'amélioration, les coûts globaux étaient de 214 000 000 $;
les dépenses antérieures étaient de 4 500 000 $. en
1991-1992, on va réaliser 16 500 000 $, en 1992-1993, 30 000 000 $ et,
en 1993-1994, 34 000 000 $. la deuxième partie du plan côté
était de 1994 à 1998, où on retrouve le volet
développement. dans le programme de développement, ce n'est pas
nécessairement du retard si on regarde l'ensemble du projet
côté. c'est qu'on a été chercher les
priorités, on a mis notre argent sur la conservation et
l'amélioration, et le développement a débuté et va
se poursuivre à la fin de cette période.
M. Garon: Ce n'est pas correct, ce que vous dites là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Ce n'est pas exact, ce que vous dites là. Il y
avait, dans le plan Côté, je regrette, des prévisions de
transport en commun décortiquées, ventilées en trois
secteurs. Il y avait des prévisions pour les dépenses de
conservation, il y avait des prévisions pour les dépenses
d'améliorations, il y avait des prévisions pour les
dépenses de développement, avec les échéanciers sur
dix ans et sur les premiers cinq ans. Et là, quand vous me dites que
c'était tout mélangé, non, ce n'était pas tout
mélangé, c'était indiqué. Regardez bien, le plan
Côté, Sommaire des coûts, je l'ai ici: conservation des
acquis, améliorations, développement. Je peux vous donner... Le
réseau routier puis le transport en commun, c'était tout
décortiqué, ça. Là, vous êtes en train... Ce
n'était pas mélangé, écoutez, vous êtes en
train de me dire que vous n'avez même pas regardé le plan
Côté, la, si vous n'êtes pas capable de répondre
à ça. Ce que vous me dites, ce n'est pas vrai. Regardez! Puis
à part de ça, si les gens veulent le voir, je peux leur montrer,
à part de ça. À la page 143 exactement, au cas où
vous ne le sauriez pas, du plan d'action intitulé: "Le transport dans la
région de Montréal Plan d'action: 1988-1998", vous avez toute la
ventilation, Sommaire des coûts, tableau 28. Puis là vous
êtes en train de me dire que vous ne le savez pas, puis que ça ne
marche pas de même! Arrêtez donc.
M. Elkas: Non, ce que j'ai...
M. Garon: Puis je ne vous parle pas des annonces du PQ là,
je parle des annonces des libéraux. Le plan Côté, ça
a été annoncé par les libéraux. Il y a eu des
commissions parlementaires, tout le monde est venu parler là-dessus.
M. Elkas: M. le député, je m'excuse, mais vous
m'avez demandé une question sur le réseau routier et puis j'ai
répondu.
M. Garon: Non, non, non. Bien non, j'ai parlé du transport
en commun.
M. Elkas: Bien là, on va parler du transport, vous
mêlez les deux là...
M. Garon: Mais non, je vous parle de la conservation, 288 000 000
$, prévisions 1988-1993, 137 500 000 $ de dépensés, 48 %
sur quatre ans, sur les cinq premières années.
Améliorations, j'ai dit qu'il y en avait pour 58 200 000 $ sur 70 400
000 $ et puis développement, 9 300 000 $, après quatre ans, sur
195 500 000 $ de prévus, c'est-à-dire 5 %. Le total, ça
fait 205 040 000 $ sur 554 000 000 $, 37 % de réalisés sur les
premiers cinq ans prévus, c'est-à-dire 37 % sur les quatre
premières années des premiers cinq ans, exclusivement dans le
transport en commun dans le plan Côté.
Écoutez là, si je suis obligé de vous faire
l'école, on a beau... Il faudrait que vous fassiez vos devoirs. Passez
un petit peu de temps à regarder ça.
M. Elkas: Mme la Présidente, si vous le permettez, on va
les prendre un par un, parce que là on part d'un programme et on s'en va
dans d'autres. Soit on reste dans la conservation du routier, ou on touche le
transport en commun. Si vous voulez, on va prendre le projet de
conservation.
M. Garon: Dans mes remarques préliminaires...
M. Elkas: Les coûts globaux estimés sont de 346 900
000 $. En 1990-1991, il y a eu des retards et puis je les ai expliqués.
4 100 000 $ ont été dépensés. L'an prochain, on
dépensera 81 200 000 $ sur la modernisation de la ligne
Montréal-Deux-Montagnes, ce qui comprend les études d'impact et
les honoraires. Il y a des acquisitions de terrains et d'infrastructures,
l'acquisition de matériel roulant, les négociations avec le
fédéral concernant la ligne du CN; tout
ça, ce sont des travaux. C'est beau de déposer un plan,
mais il faut commencer par négocier et préparer des plans et
devis - il me semble que c'est le gros bon sens - avant qu'on se lance dans des
grosses dépenses.
Là on va aller où là... Réfection des
voitures de métro MR-63. Le coût global estimé est de 60
400 000 $. On a dépensé, à ce jour, 1 400 000 $; l'an
prochain, on va dépenser 2 800 000 $. les travaux amorcés par le
cp rail en juillet 1990 seront réalisés sur une période de
trois ans. action déjà débutée, et le dossier va
très très bien, merci. l'an prochain, il y aura une trentaine de
millions de dollars dans ce volet qui touche les mr-63, la modernisation des
acquis.
Dans le programme...
M. Garon: Non, non, conservation des acquis là.
M. Elkas: Non, non, mais laissez-moi finir là, Mme la
Présidente...
M. Garon: Non, mais ce n'est pas ça, vous répondez
bribe par bribe. Ce n'est pas ça que je vous demande. Je vous dis...
M. Elkas: Non, non, non, moi je vais vous répondre, parce
qu'il y a des gens qui nous écoutent...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, s'il vous
plaît.
M. Elkas: ...M. le député de Lévis, puis
j'aimerais eux autres leur répondre. Je ne veux pas politiser ce
dossier-là.
M. Garon: Bien non, mais...
M. Elkas: Je veux leur donner les faits. Il me semble...
M. Garon: Les faits c'était... Avez-vous le cahier,
là?
M. Elkas: Non.
M. Garon: Je vais vous dire, bien regardez la période
1988-1993: 288 000 000 $, conservation des acquis dans le transport collectif.
Avez-vous vu ça cette ligne-là? À la page 143, 288 000 000
$. Vous voyez là-dedans, c'est la rénovation de 336 voitures du
métro de Montréal, la ligne Rigaud et la ligne Deux-Montagnes,
288 000 000 $.
Moi, je vous dis qu'après quatre ans, dans ce que vous aviez
prévu comme la conservation des acquis, vous avez 137 500 000 $ de
dépensés sur les 288 000 000 $ qui étaient prévus
sur cinq ans. Donc, vos dépenses, rendus au 31 mars 1992, après
quatre ans sur cinq, conservation des acquis dans le transport collectif, vous
serez rendus seulement à 48 % de votre échéancier, 48 % du
montant qui est prévu à 100 % sur cinq ans, après quatre
ans.
Je vous dis: Comment vous allez faire pour réaliser votre projet?
Vous êtes rendus à 48 % après quatre ans, alors qu'il va
vous rester un an pour faire les 52 % qui restent dans la conservation des
acquis, uniquement dans le transport collectif. Si vous voulez, c'est rien que
ça.
M. Elkas: Ici, je peux vous donner un exemple, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Seulement la réfection des voitures de
métro MR-63, on part, en 1991-1992, de 2 800 000 $ à 30 000 000 $
dans la deuxième année, l'année prochaine. Le gros montant
va être dépensé l'année prochaine. On n'est pas pour
avancer les dépenses, payer à l'avance des projets qui ne sont
pas faits. Il y a eu des retards et je l'ai admis, j'ai admis qu'il y avait des
retards au niveau du train de banlieue de Deux-Montagnes, question
d'environnement, puis on veut respecter les lois. Mais le projet
c'était: "Go", et on va de l'avant. Le gros des montants va être
dépensé dans les années qui vont suivre. (11 h 15)
M. Garon: Mais là, il vous reste un an pour votre temps de
cinq ans.
M. Elkas: On perd un an, un an simplement.
M. Garon: Allez-vous dépenser les 52 % qui restent dans
l'année prochaine? Ça va prendre des sommes
considérables.
M. Elkas: Dans deux ans. Sur une période de deux ans.
M. Garon: Là, vous retardez votre échéancier
d'un an?
M. Elkas: Un an, c'est ce qu'on a mentionné. On
a été retardé dû à des études.
Cette période qu'on a perdue, c'est un an. Pur et simple.
M. Garon: Et là, dans le développement lui, vous
aviez un budget de 195 000 000 $ pour le développement de transport en
commun, voyez-vous, 195 560 000 $. Vous aurez, rendu au 31 mars 1992,
après quatre ans seulement, 9 300 000 $, c'est-à-dire 5 % de
réalisations. Là, vous allez faire quoi pour les 95 % qui restent
dans l'année prochaine? Ça va vous prendre 190 000 000 $? Vous
allez où avec ça?
M. Elkas: Un des projets les plus impor-
tants dans le programme des projets de développement est le
projet de l'estacade. Encore, on recule d'un an; on a préparé nos
plans et devis, il y a eu des négociations avec le
fédéral, c'a causé un an de retard. Les travaux vont
débuter dans l'année prochaine. Les contrats pour les plans et
devis de ce projet ont été donnés au début de cette
année. L'estimé global est de 71 000 000 $. Pour l'année
1991-1992, on prévoit dépenser 4 600 000 $ et les gros montants
d'argent vont venir dans la deuxième année.
M. Garon: Plus tard, c'est combien? Pas dans le budget de cette
année.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous me permettez,
nous allons suspendre la commission pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 17)
(Reprise à 11 h 24)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission reprend
ses travaux. Lors de la suspension, la parole était à M. le
député de Lévis.
Transport en commun
M. Garon: Alors, Mme la Présidente, j'aimerais bien...
J'espère que le ministre a eu le temps de regarder un peu les tableaux,
parce qu'il n'a pas l'air familier beaucoup avec le plan Côté. Et
je vais lui parler, je voudrais lui parler, dans le transport en commun, de
deux aspects. Évidemment, j'aimerais ça qu'il me donne l'heure
juste, parce qu'on va le talonner, à moins qu'il n'aime la douleur, on
va le talonner. Parce qu'il y a un vieux principe, au Moyen Âge, qui
disait: La torture interroge et la douleur répond. Alors, s'il faut
torturer le ministre pour avoir des réponses, je vais vous dire qu'on va
le torturer. Pas physiquement! Mais on va poser des questions pour qu'il
réponde.
Il y a un plan Côté. Le gros battage publicitaire, c'est M.
Côté. Vous avez vu le show sur la santé, il n'y avait pas
eu un gros show de même, depuis Goebbels, il n'y en a pas eu beaucoup de
même. La table tournante, le ministre sur le petit tabouret, puis les
crayons, puis pas d'appel d'offres, pour faire un gros show médiatique.
Il avait fait la même chose dans le transport en commun, dans le plan
Côté de transport 1988-1998. Il a fait un gros show, incroyable!
Vous vous rappelez de ça. Les diapositives, les couleurs, on se pensait
dans une discothèque, comprenez-vous, avec les couleurs
psychédéliques, puis tout ça. Ça y allait aux
prunes. On était rendus dans un monde sidéral. On s'envolait, on
avait l'impression de s'en aller vers l'an 2100. Sauf que, là, le
ministre est pris avec l'affaire. Il est pris avec tout ça, puis
là, on voit que la conservation des acquis, ça ne marche pas.
Conservation, il dit: C'est là que j'ai mis mon effort. 288 000 000 $
étaient prévus sur les premiers cinq ans et il y aura seulement,
dans un an, après quatr ans, avec l'argent prévu dans le budget
de cette année, 137 500 000 $ de dépensés sur 288 000 000
$. Puis dans le développement du réseau, il y avait 195 000 000
$, transport collectif toujours, de prévus sur cinq ans, après,
imaginez-vous, quatre ans, il y aura 9 300 000 $. Puis depuis... Ça,
vous savez c'est pourquoi... Le ministre, je peux lui dire, il peut me dire
exactement... Je vais changer de lunettes, parce que c'est écrit
tellement petit. Développement: métro de la ligne 5 vers
Montréal-Nord, il y avait des sommes d'argent prévues de 50 000
000 $; métro de la ligne 2 vers Bois-Franc, il y avait 25 000 000 $;
train de banlieue Châteauguay, il y avait 35 000 000 $; voie
réservée sur l'estacade, il y avait 85 000 000 $. Puis il y avait
d'autres petites affaires. Au total, 195 000 000 $. Puis là, en plus, on
a annoncé, aux dernières élections, le métro vers
Laval, on a annoncé encore des montants additionnels. Alors, je me dis:
Si, après quatre ans, vous aurez dépensé seulement 9 300
000 $ sur 195 000 000 $, sans compter les annonces additionnelles depuis lors,
ça va être quoi, votre échéancier? Là, on ne
peut pas rire du monde. C'est quoi, l'affaire, là?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, je peux faire rappeler au
député et à la personne qui l'entoure, que l'information
qu'on donne, on devrait la traiter d'une façon plus saine, si vous
voulez, honnêtement. Quand vous regardez la proposition, le plan de
Côté, qui a été déposé en 1988, des
ententes ont suivi avec les municipalités. Mme la Présidente, il
est évident qu'on prépare un plan et que c'est suivi par des
ententes avec nos partenaires. Les ententes, ça ne se fait pas du jour
au lendemain. La grande majorité des ententes et des projets qu'on
touche ont des partenaires. Les partenaires ont une contribution à faire
eux autres aussi. Les ententes ont été signées en 1989, et
on est rendus au début de 1991. Alors, c'est faux de dire que quatre ans
se sont écoulés. Trois ans se sont écoulés depuis
le temps que le plan Côté a été annoncé. En
1989, les ententes ont été signées, fin de 1989, septembre
1989, avec les partenaires et de là ont suivi des études, des
études qui vont nous amener à rencontrer nos objectifs. C'est
vrai que, l'an passé, ce sont plutôt des études qui ont
été faites pour atteindre des objectifs.
Si on regarde simplement le projet de l'estacade, le coût global
estimé est de 71 000 000 $, et, en 1991-1992, on aura
dépensé 4 600 000 $. Mais, l'an prochain, on aura
dépensé 20 000 000 $. L'année d'après, on aura
dépensé
un autre 23 000 000 $. Ça prend une période de temps pour
accomplir ces projets. Ça ne se fait pas du jour au lendemain. Et c'est
faux d'induire les gens en erreur. Je répète, Mme la
Présidente: En 1988, on annonce les projets, on négocie avec nos
partenaires, on signe les ententes fin de 1989, et, en 1990, on débute
les travaux qui touchent les études. Il est évident qu'il faut
préparer des plans et devis sur des projets aussi importants que
ça. Le volet de développement est le dernier volet, et il a
été annoncé dans le temps de mon
prédécesseur, M. Côté. La première chose
qu'on devait faire, c'était la conservation, suivie par un programme
d'améliorations, et le plan de développement devait
répondre aux besoins des gens dans la dernière partie de ce
programme qui nous amenait de 1988 à 1998. Et c'est exactement les
faits. Ce n'est pas correct d'induire les gens en erreur de la façon que
vous êtes en train de le faire.
M. Garon: mme la présidente, j'ai les documents du
ministre. écoutez, je vais demander au ministre de retirer ses paroles,
mme la présidente, parce que, ce qu'il est en train de faire, c'est
complètement faux. je vais vous dire... la preuve, j'ai le document. il
y a la télévision ici; je vais leur donner la page et ils vont
être capables de la filmer par rapport à ce que vous avez dit.
écoutez bien. le plan côté. conservation des acquis: le
total anticipé sur les dix ans est de 289 500 000 $. pour la
période qui est prévue de 1988-1993, c'est marqué 288 000
000 $, et la période 1993-1998, 1 500 000 $. ça, c'est votre plan
côté. je ne vous compte pas de blague, là. c'est ça
qui est marqué. ne venez pas me dire que ce n'est pas ça qui est
marqué, c'est ça qui est marqué. concrètement,
qu'est-ce qui s'est passé? et ça, c'est avec vos chiffres que
vous m'avez fournis. on les a compilés. même si vous nous les avez
donnés à la dernière minute, on les a compilés
pareil.
M. Elkas: J'ai demandé à...
M. Garon: Alors, 1988-1989, vous avez dépensé au
total, pour cet aspect-là, 36 600 000 $; en 1989-1990, 15 600 000 $; en
1990-1991, 4 100 000 $; et, cette année, vous prévoyez,
imaginez-vous - c'est toujours comme ça dans l'année, on verra
les périmés à la fin de l'année - 81 200 000 $, ce
qui fait un total, à la fin de l'année, si vous dépensez
tout ce que vous dites que vous allez dépenser, vous ne l'avez jamais
fait dans le passé, mais je vous l'accorde pareil, de 137 540 000 $, 137
000 000 $, alors que vous aviez prévu sur cinq ans, c'est-à-dire
avec une année de plus l'an prochain, 288 000 000 $. Ça veut dire
qu'après quatre ans, votre réalisation totale, même en
supposant le mieux cette année, que tout ce que vous dites que vous
allez faire vous allez le faire, ce que vous n'avez jamais fait, mais je vous
l'accorde pareil, ça fait une réalisation, après quatre
ans, de 48 % de votre planification dans le plan Côté qui
était, pour les cinq premières années, tel qu'il est
stipulé dans le plan lui-même. Ce n'est pas vrai que c'est
à la fin des dix ans, entre 1993 et 1998, et je défie tout le
monde... Si le ministre est gentilhomme, il va retirer ce qu'il vient de dire
parce que, ce qu'il a dit, ce n'était pas vrai, c'était 1 500 000
$.
Maintenant, quand il s'agit de développement, le plan total
prévoyait pour le développement, pour les dix ans, 780 500 000 $.
Pour les cinq premières années, il prévoyait 554 010 000
$; pour les cinq années suivantes, 1993-1998, 226 500 000 $. Alors, pour
les premiers cinq ans, sur 554 000 000 $... Ça, c'est le total, pardon;
pas le développement, le total. Je vais revenir au total. Je vais
prendre le développement. Le développement, pardon, le total,
c'était 420 500 000 $. 420 500 000 $, le développement du
transport en commun. Là-dessus, il y avait 195 500 000 $ pour les cinq
premières années et 225 000 000 $ pour les cinq ans suivants, de
1993 à 1998. Or, sur les premiers cinq ans, 195 500 000 $, vous aurez
dépensé, à la fin de cette année, si vous
dépensez tout l'argent que vous avez prévu à date pour
cette année, soit 8 100 000 $, un gros total de 9 300 000 $ après
quatre ans sur cinq, alors que vous aviez prévu 195 000 000 $.
Je vais vous dire les chiffres que vous m'avez donnés: en
1988-1989, vous n'avez pas dépensé une cent en
développement; en 1989-1990, zéro également; en 1990-1991,
1 200 000 $; et, cette année, vous prévoyez 8 100 000 $.
Une voix:...
M. Garon: Écoutez, c'est vos documents à vous. Le
total, ça va faire 9 300 000 $, alors que vous aviez prévu 195
500 000 $. Ça veut dire 5 % de réalisations. Et quand on prend le
total de tout ça, vous aviez prévu 780 000 000 $ sur dix ans pour
le transport en commun, 554 000 000 $ dans les premiers cinq ans et 226 500 000
$ sur les cinq ans suivants. Je vous dis: Pour vos premiers cinq ans, on va
arriver à quatre ans de réalisations au 31 mars 1992, ça
vous fait combien de dépensé? Total, 205 000 000 $, ce qui veut
dire 37 % pour le transport en commun, après quatre ans, du total que
vous aviez prévu sur cinq ans. Qu'est-ce que vous voulez? C'est vos
chiffres et là-dessus, c'est 36 600 000 $ en 1988-1989; 15 600 000 $, en
1989-1990; 40 200 000 $, en 1990-1991; et vous prévoyez, cette
année, 112 600 000 $, en 1991-1992. Ce qui fait un total de 205 000 000
$. Là, en supposant que vous dépensez les 112 000 000 $ que vous
avez prévus cette année, mais encore là, vous n'avez
jamais dépensé tout cet argent-là, malgré
ça, vous aurez réalisé au total, pour le transport en
commun, après quatre ans sur cinq, 37 %
seulement de votre objectif sur cinq ans, tel que prévu au pian
Côté.
C'est pour ça que je vous demande, d'une façon très
simple, puisque c'est clair que votre échéancier ne marche pas,
que vous aurez dépensé au maximum, si vous dépensez tout
l'argent que vous avez prévu pour cette année, 205 000 000 $
après quatre ans, alors que vous aviez prévu 554 000 000 $
après cinq ans, qu'il vous faudra 350 000 000 $, à toutes fins
pratiques, l'an prochain, ce qui est irréaliste. Allez-vous nous
présenter un plan Côté révisé qui tient
compte de la réalité, parce qu'en plus, vous avez ajouté
220 000 000 $ à cause des métros que vous avez prévus vers
Laval et d'autres bouts que vous avez promis aux dernières
élections? Où est-ce qu'on s'en va avec ça, alors que,
depuis deux ans, vous dites aux députés des autres régions
du Québec: On vous sacrifie, cette année, pour la région
de Montréal, et alors qu'on voit que, même dans la région
de Montréal, vous êtes très loin de
l'échéancier? Là, je ne parle que du transport en commun,
je n'ai pas parlé du réseau routier, rien que du transport en
commun.
Je vous dis que ça ne marche pas, c'est évident, c'est
clair, mais ne continuez pas à dire que c'est des ballounes du PQ. C'est
votre annonce. À ce moment-là, vous voulez dire que c'est la
balloune Côté, parce que c'est à l'annonce de M.
Côté que je vous réfère. C'est le plan quinquennal
de M. Côté de 1988-1998, annoncé par le ministre des
Transports du temps dont vous êtes l'héritier. Je comprends que
vous n'êtes pas héritier sur le bénéfice
d'inventaire, mais vous êtes l'héritier et c'est vous qui
êtes l'exécuteur testamentaire actuellement. Alors, dites-moi
comment vous allez marcher avec l'exécution testamentaire que vous avez
dû prendre et avec laquelle vous êtes mal pris. Mais les gens, eux,
ont le droit de savoir ce qui va leur arriver par rapport à ce
plan-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, si vous me le permettez, en
réponse à la question qui a été posée par le
député de Lévis, je me suis informé pour savoir
quelle était la meilleure direction à prendre pour lui
répondre, pour qu'il comprenne, au risque de me répéter,
et le plan Côté a été déposé en 1988.
Ça, c'est une annonce qui a été faite après
consultation avec le milieu. Ça a été suivi, ça,
par presque un an de négociations avec les intervenants. Il ne sert
à rien de préparer des plans et devis qui touchent des
partenaires - qu'on respecte en passant - sans avoir leur accord, surtout que,
dans certains cas, ce sont eux qui sont pris pour payer les coûts
d'opération.
Alors, si on regarde tout le programme dans son entier, le seul volet
qui peut être décalé de deux ans, c'est le volet
métro. Vous allez comprendre, M. le député de
Lévis, que des études se poursuivent au niveau des métros.
Les gros montants d'argeru ne se dépensent jamais dans les cinq
premières années; ils se dépensent toujours à la
fin, quand on s'en va en emprunt. C'est donc raisonnable de penser que c'est
une approche à prendre. Mais il ne me semble pas que vous vouliez
comprendre. Vous pensiez, vous, qu'une fois qu'on avait fait l'annonce en 1988,
le lendemain matin, les métros allaient être sur place, allaient
être payés. C'est ça que vous nous demandez de faire.
Malheureusement, on n'opère pas de cette façon-là.
Pour répondre à la question quant aux prévisions
qu'on a faites, rappelons les faits. Le plan de transport 1988-1998 a
été élaboré pour la région de
Montréal en recommandant un ensemble de projets requérant un
investissement de 1 700 000 000 $ dont 780 000 000 $ dans le secteur du
transport en commun. Ce plan privilégiait, notamment, le maintien des
acquis et des améliorations aux infrastructures et équipements en
place. N'oublions pas ça, les équipements ont 20 ou 25 ans. Il
faut que ce soit réparé. On a posé des gestes assez
concrets dans le volet qui touche les MR-63, un projet de 65 000 000 $. C'est
rien faire, ça? Le contrat a été alloué au CN; les
travaux se poursuivent. C'est rien faire, ça? Voulez-vous qu'on les paie
d'avance les 65 000 000 $? Vous seriez la première personne à
aller sur la place publique critiquer le gouvernement. Laissez-moi finir.
M. Garon: Non, mais juste...
M. Elkas: Non, non, une minute. La conservation des
équipements...
M. Garon: Je vais vous dire qu'on s'entend que le plan est
à 780 000 000 $...
M. Elkas: Je vais donner le volet.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant.
M. Garon: Mais je vais vous poser juste deux questions.
M. Elkas: Je vais vous donner l'heure juste sur l'ensemble des
coûts qu'on encourt.
M. Garon: C'est simplement pour aider le ministre.
M. Elkas: On n'a pas besoin de votre aide, M. le
député de Lévis.
M. Garon: vous m'avez dit que le plan de transport en commun
était de 780 000 000 $ sur dix ans. je suis d'accord avec vous, c'est
ça. c'était quoi sur les premiers cinq ans?
M. Elkas: Mme la Présidente, si vous le permettez, je vais
répondre. Il a eu le temps de demander ses questions, puis on ne veut
pas écouter. Par contre, vu qu'on a des gens qui nous écoutent,
j'aimerais leur donner l'heure juste au moins. La conservation des acquis:
rénovation de 336 voitures de métro MR-63, un coût de 65
000 000 $; modernisation de la ligne du train de banlieue
Montréal-Rigaud, 54 000 000 $, un programme réalisé;
modernisation de la ligne du train de banlieue Montréal-Deux-Montagnes,
175 000 000 $ avaient été prévus, et les nouvelles
prévisions sont de 227 000 000 $.
Les améliorations: garages d'autobus de la STCUM, 46 000 000 $;
le terminus d'autobus Rosemère, 250 000 $; terminus d'autobus
Châ-teauguay, 200 000 $; réaménagement de la station de
métro Longueuil, 24 000 000 $. Pour un total de 70 000 000 $. Au niveau
du chapitre développement: métro, ligne 5 vers
Montréal-Nord, 200 000 000 $; métro, ligne 2 vers Bois-Franc, 100
000 000 $; train de banlieue Châteauguay, 35 000 000 $; l'estacade, 85
000 000 $; voie réservée, approche sud du pont Mercier, 460 000
$; voie réservée, approche nord du pont Mercier, 100 000 $. Pour
un sous-total de 420 560 000 $. Puis le grand total de conservation,
améliorations et développement est de 780 000 000 $.
L'état de la situation, le coût de réalisation de ces
projets de transport en commun du plan de transport est maintenant
estimé à environ 1 000 000 000 $. Cette
réévaluation a été liée principalement au
projet de prolongement du métro qui est estimé actuellement
à 500 000 000 $ au lieu de 300 000 000 $. Cette hausse découle de
l'intégration du tronçon vers la ville de Laval. C'est un
ajout.
Le niveau des dépenses réalisées en 1990-1991 et
prévues en 1991-1992 pour chacun des projets est présenté
au tableau en annexe. Vous l'avez là. On va vous le montrer. On va le
faire parce que, là, vous prenez des chiffres de partout, des
estimés qui ont été faits en 1987-1988, puis là
vous les présentez. On vous donne des faits, des mises à jour.
C'est ça qu'on est en train de vous faire. Vous nous critiquez, vous
dites: Eh! coudon...
M. Garon: ...j'aurais pu la lire moi aussi, je l'ai.
M. Elkas: Je vais la lire parce que vous ne voulez pas donner les
chiffres. Je vais la lire.
M. Garon: mais là, vous avez dit 780 500 000 $ pour dix
ans. les premiers cinq ans, admettez-vous que c'était 554 010 000 $ qui
étaient prévus?
M. Elkas: On répond d'ailleurs, Mme la Présidente,
à des questions qui ont été demandées par le
député de Lévis.
M. Garon: Oui, c'est ça.
M. Elkas: C'est sa neuvième demande, puis on y a
répondu dans son entier.
M. Garon: Oui. Admettez-vous...
M. Elkas: C'est là qu'on suit, et je vous le dis...
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous me permettez,
Mme la députée de Châteauguay aurait une question à
poser sur le transport.
M. Elkas: Allez-y donc.
Mme Cardinal: Merci, Mme la Présidente.
M. Garon: Non, non. On est sur le total. On va rentrer dans les
détails après.
Mme Cardinal: Oui.
M. Garon: Là, vous ne répondez pas. Vous avez dit
que le plan Côté était de 780 500 000 $. Vous m'avez
décortiqué les éléments de conservation,
améliorations et développement. Je ne vous obstinerai pas, je
vous l'ai dit que c'était ça, 780 500 000 $. Donc, vous
l'admettez: 780 500 000 $. Ce que je veux savoir: Admettez-vous que ce qui
devait être réalisé entre 1985 et 1993, c'était 554
010 000 $? Admettez-vous ça?
M. Elkas: II y a un décalage, je l'ai expliqué, Mme
la Présidente.
M. Garon: Je ne vous demande pas ça, je vous demande si
vous admettez ça.
M. Elkas: J'ai répondu, Mme la Présidente, à
cette question...
M. Garon: L'admettez-vous que c'était 554 010 000 $ les
premiers cinq ans?
M. Elkas: II y a un décalage, Mme la Présidente,
dû à des retards sur les ententes qui ont été
signées avec nos partenaires, et on a débuté les travaux
au niveau des plans et devis avec un an de retard. Il y a un décalage
d'un an, je l'ai admis. Je ne sais pas combien de fois je dois le
répéter.
M. Garon: Alors, vous admettez donc que les 554 010 000 $
devaient être dépensés dans les premiers cinq ans?
M. Elkas: C'était une prévision.
M. Garon: Oui, une prévision. C'est ça qui
était prévu dans le plan, puis, après ça, dans les
cinq ans suivants, 226 500 000 $.
M. Elkas: Une autre prévision.
M. Garon: Après quatre ans, selon vos données qu'on
a compilées, sur 554 010 000 $, admettez-vous que vous aurez, en tenant
compte du budget de cette année, seulement 205 040 000 $ de
dépensés, si vous dépensez tout l'argent que vous avez
dans votre budget cette année pour ces fins-là?
M. Elkas: C'est vrai. C'est vrai, les dépenses par rapport
aux prévisions. J'ai expliqué la raison. (11 h 45)
M. Garon: Bon. Ça a pris une heure et demie.
M. Elkas: Non. C'est parce que vous ne voulez pas comprendre.
Vous avez fait votre show, là.
M. Garon: Non. Je n'ai pas fait de show.
M. Elkas: Tout ce que je vous dis, c'est qu'il y a eu un
décalage d'un an. Les raisons sont exactes, c'est qu'on avait un an
d'entente avec nos partenaires. Il fallait respecter ça, au moins.
M. Garon: O.K. Alors, je vais vous demander...
M. Elkas: O.K. Puis je vais vous demander de m'écouter
encore. Je vous ai expliqué que, pour certains travaux, surtout pour
ceux qui touchaient la ligne de Deux-Montagnes, de gros montants d'argent ont
été retardés de six mois sur des travaux en réponse
à des questions qui touchaient à la loi sur l'environnement.
M. Garon: O.K.
M. Elkas: Alors, il faut respecter ça aussi. Même si
c'est six mois, la loi est la loi, puis on va la respecter.
M. Garon: O.K. Je vais vous poser une question bien
précise, très importante sur le plan budgétaire. Alors
qu'on a vu vos crédits de cette année, qu'on a vu le ministre des
Finances, l'an passé, qui a donné son plan puis tout ça,
là, vous venez d'admettre que, sur le plan de cinq ans, dans le
transport en commun pour la région de Montréal, qui était
de 554 000 000 $ dans le plan Côté, après quatre ans, si
vous dépensez tout l'argent prévu cette année, vous aurez
dépensé seulement 205 000 000 $ sur 554 000 000 $. Vous dites
qu'il y a un décalage d'un an. Voulez-vous dire que les 350 000 000 $
qui manquent, au lieu d'être réalisés sur un an, vont
être réalisés sur deux ans? C'est ça que vous voulez
dire? Ça veut dire qu'à ce moment-là, vous avez pris
quatre ans pour dépenser 205 000 000 $, puis qu'en un an, vous ne
dépenserez pas les 350 000 000 $ qui manquent pour réaliser votre
échéancier, mais que vous allez le faire sur deux ans. Alors que
vous aviez une moyenne de 50 000 0C0 $ par année pendant quatre ans,
vous allez avoir une moyenne de 175 000 000 $ par année pendant deux
ans?
M. Elkas: Mme la Présidente, on réalise des travaux
seulement après avoir fait des études. Il me semble qu'il faut
prendre le temps pour faire des études, puis il faut prendre le temps de
s'entendre avec nos partenaires, puis ça prend des plans. On ne peut pas
le faire à l'aveuglette.
M. Garon: Non. Ce n'est pas ça le point.
M. Elkas: Oui. C'est ça que vous êtes en
train...
M. Garon: Non. Ce n'est pas ça le point. Ce que je veux
vous demander c'est: Voulez-vous dire que le gouvernement, qui vous a
donné seulement 50 000 000 $ par année pendant quatre ans pour
ça, 205 000 000 $ sur quatre ans, dans la période
économique qu'il est actuellement, va vous donner 175 000 000 $ par
année pendant les deux prochaines années, alors qu'il vous a
donné seulement 50 000 000 $ par année depuis quatre ans, juste
sur le transport en commun, alors qu'il nous a annoncé des coupures
partout?
M. Elkas: C'est oui, Mme la Présidente. M. Garon:
Ah!
M. Elkas: C'est du service de la dette, Mme la
Présidente.
M. Garon: Alors, ça veut dire que dans... M. Elkas:
Sur les 227 000 000 $, il y a...
La Présidente (Mme Bélanger): O.K. M. le
député de Lévis, si vous permettez, là, il y a
d'autres députés qui veulent poser des questions aussi.
M. Elkas: ...au-delà de 100 000 000 $ qui sont du service
de la dette. Puis ça, les contrats avec les fournisseurs du
matériel roulant vont être signés bientôt. Une fois
qu'on commencera à prendre délivrance du matériel roulant,
on va commencer à payer, mais c'est sur le service de la dette. C'est
pour ça que, pour des gros montants d'argent, comme il le mentionne, on
attend, justement, qu'on nous livre la marchandise avant de la payer.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, Mme la
députée de Châteauguay.
Mme Cardinal: Merci, Mme la Présidente.
J'aimerais savoir, M. le ministre, en ce qui concerne mon train de
banlieue Châteauguay-Wind-sor, je sais qu'il y a eu beaucoup
d'études, qu'il y a eu beaucoup de projets de faits, compte tenu de la
situation de l'été 1990: Est-ce qu'il y a des
développements en ce qui concerne l'évolution du dossier?
M. Elkas: Mme la députée de Châteauguay, j'ai
rencontré, avant cette fameuse crise, les gens du milieu. Comme vous le
savez, il y a un terminus qui sera sur le territoire comme tel. On a
démontré un grand intérêt. L'intérêt
est toujours là. Il reste à négocier des ententes avec CP
Rail. J'ai rencontré, il y a trois semaines, le président de CP.
L'intérêt est encore là. Il y a 100 000 000 $ cette
année qui seront déposés pour des études à
cette fin. C'est une voie très intéressante pour nous. On a vu
l'achalandage l'an passé quand on a fait le grand détour de
Châteauguay à Saint-Isidore, un trajet qui prenait une heure et
dix minutes pour se rendre au centre-ville. On a vu que c'est un petit train
qui est devenu très populaire. Je dois vous avouer que, si on l'enligne
directement entre Châteauguay et la gare Windsor, ça va nous
amener beaucoup d'achalandage, une chose qu'on recherche et qui se retrouve
d'ailleurs dans les objectifs du ministère et dans ceux du maire de
Montréal qui voudrait réduire de 35 000 le nombre de
véhicules sur l'île de Montréal. En ne donnant pas
accès à ces gens-là par cette voie, évidemment, on
n'aide pas à notre objectif qu'on veut rencontrer.
Alors, oui, on est sérieux pour la ligne de
Châteauguay-Windsor. Comme je l'ai mentionné, il y aura 100 000 $
cette année qui seront versés pour des études, projet qui,
on l'espère, va démarrer assez vite.
Mme Cardinal: Parce qu'il y a vraiment deux volets, deux
objectifs importants, à savoir décongestionner le transport,
c'est-à-dire la circulation sur le pont Mercier, dans ma région
ayant seulement un accès à l'île de Montréal et,
également, comme vous l'avez mentionné, décongestionner
l'île de Montréal.
Maintenant, j'aimerais savoir au niveau des négociations
auprès de la réserve, auprès du conseil de bande,
étant donné qu'il est possible qu'il y ait un parc à autos
ou, enfin, un terminus sur leur terrain. Je sais que c'était quand
même assez important et qu'il y avait eu des démarches
déjà d'entreprises auprès du conseil de bande pour
régler la situation, mais il faudrait quand même considérer
que c'est aussi un moyen de pression, que ça pourrait devenir
éventuellement un moyen de pression.
M. Elkas: Oui.
Mme Cardinal: Est-ce que c'a été
évalué?
M. Elkas: Les autochtones de Kahnawake sont toujours ouverts
à la proposition qui a été donnée. Il reste
à savoir combien de terrains il va falloir acquérir pour
répondre au parc de la station qu'on veut mettre en place. Et puis,
ça, ça fait partie de l'ensemble de l'étude que vous allez
retrouver dans notre cahier et qui équivaut à 100 000 $.
Mme Cardinal: D'accord. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Deux-Montagnes, sur le même sujet.
M. Bergeron: O.K. Moi, c'est tout simplement une constatation.
Ça ne sera pas long. C'est que le député de Lévis
parle toujours du plan Côté 1988. C'est vrai, le ministre l'a
souligné tout à l'heure, le ministre Côté a fait ses
déclarations sur le transport en commun le 28 août 1988. Mais le
député de Lévis doit se souvenir que le ministre des
Transports...
M. Garon: C'est le ministre qu'on interroge.
M. Bergeron: Je n'ai pas fini. Vous lie savez même pas ce
que je vais vous dire. Vous devez être au courant que M.
Côté, lorsqu'il a fait son annonce, a dit aux intervenants: Vous
allez revenir à la fin de janvier 1989, ceux qui ne seront pas contents
de mon plan Côté, et ça me donnera l'occasion de changer
mon tir.
Alors, ce que je veux dire, c'est que, lorsque le député
de Lévis parle de 1988... Il y a eu les audiences privées, vous
allez vous en souvenir, M. le député de Lévis, à la
fin de janvier 1989, ça veut dire que le plan Côté,
après avoir entendu les intervenants, il a été mis en
branle, il a été mis en marche, je dirais, en juin 1989. Et
lorsque vous parlez de 1988, je voulais rectifier ça, que c'est surtout
à partir de 1989 que le plan Côté a eu ses assises
fondées, ses assises réelles, c'est depuis ce temps-là. Et
lorsque le ministre dit qu'on a un an de retard, c'est tout à fait
normal. Et vous le savez, vous parlez de montants. Je le sais. Je suis
concerné par la ligne Montréal-Deux-Montagnes. Il me semble que
ça fait 25 fois qu'on vous le dit. Et si vous regardez le plan
Côté, les années 1989, 1990, 1991, 1992 de la ligne
Montréal-Deux-Montagnes vous avez les montants; reculez-les d'un an. Et
vous savez, M. le député - et on vous l'a dit, ça fait 20
fois qu'on vous le dit ce matin - que c'est sur la fin du projet que les gros
montants sont dépensés. C'est tout ce que j'avais à dire,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Deux-Montagnes. M. le député de
Lévis.
M. Garon: Le député a un mauvais souvenir.
D'abord, la consultation de janvier 1989 portait seulement sur l'aspect
développement et l'aspect de la ligne Deux-Montagnes est principalement
touché par la conservation des acquis. Ce n'est pas là-dessus
qu'il y avait une consultation. Deuxièmement...
M. Bergeron: C'était sur le plan Côté. M.
Garon: Un instant! Mme la Président... La Présidente (Mme
Bélanger): S'il vous plaît!
M. Garon: Non, non, non, sur l'aspect développement, et,
deuxièmement, c'est à ma demande que le maire de Deux-Montagnes,
de Saint-Eustache, non, de Deux-Montagnes a pu venir.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est à ma demande qu'il a pu venir à
part de ça...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon:... parce que le ministre ne voulait pas l'entendre.
C'est moi qui ai demandé qu'il vienne. Alors, c'est évident
que...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Alors, je me rappelle très bien de cette
affaire-là.
Une voix:...
M. Garon: Maintenant, j'aimerais demander au ministre... Il vient
de me dire là qu'il a eu seulement une moyenne de 50 000 000 $ pour le
transport en commun, depuis quatre ans, 50 000 000 $ par année, 205 000
000 $ sur quatre ans, s'il dépense tout l'argent qu'il a cette
année, et que ça va lui prendre 350 000 000 $ au cours des deux
prochaines années parce qu'il retarde le plan d'un an, donc une moyenne
de 175 000 000 $ par année pour le transport en commun.
Maintenant, le métro de Laval et la prolongation, selon les
engagements qui ont été pris, du métro vers Laval, c'est
quoi son échéancier là-dedans? C'est un engagement de la
dernière campagne électorale. Est-ce que ce n'est pas dans les
prochains deux ans ou est-ce que c'est prévu quelque part? Où
est-ce que c'est rendu ça? Parce qu'il a annoncé 220 000 000 $ de
plus, mais ce n'était pas dans le plan Côté, c'est
après les élections. Alors, est-ce que les 220 000 000 $ de plus,
c'est en plus des 175 000 000 $ l'an prochain puis l'année
d'après? C'est une grosse commande là. Ce que vous allez dire est
enregistré, M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, tout ce volet est basé
sur la disponibilité budgétaire du gouvernement, mais je dois
vous avouer qu'avant qu'on débute ou qu'on annonce un
échéancier, il faut faire des études. On est en pleines
études, dans le moment, avec la STCUM, au moment où je vous
parle. Alors, avant qu'on se prononce sur un échéancier, il me
semble qu'il serait raisonnable qu'on complète nos études.
M. Garon: Donc, actuellement, il n'y a pas
d'échéancier pour le métro vers Laval?
M. Elkas: Bien, on a dit qu'on le compléterait d'ici 1998.
Il est dans le plan Côté pour 1998, alors tout ce que je peux vous
dire c'est: Demandez-moi la question lorsqu'on aura fini les études ou
je vais vous donner l'information aussitôt que les études seront
complétées, ça va me faire plaisir.
M. Garon: Au moment où on se parle... M. Elkas:
C'est prévu...
M. Garon:... il n'y a aucun échéancier pour vous
pour le métro de Laval?
M. Elkas: C'est prévu. Oui, c'est prévu pour 1998,
d'ici 1998, dans le plan. Mais là, on est au milieu des
études.
M. Garon: Est-ce qu'il serait possible de nous déposer
l'échéancier que vous avez pour le métro de Laval?
M. Elkas: Non, c'est impossible. Il n'est pas
déposé. On n'en a pas un comme tel. C'est des prévisions
qui avaient été faites. C'est quelque chose qu'on veut
réaliser avant 1998. Mais, avant qu'on vous donne des
échéanciers précis, il me semble raisonnable qu'on fasse
nos études avant. On est à l'étude avec la STCUM.
M. Garon: Puis l'engagement que vous avez pris au moment des
élections en 1989 portait sur quoi par rapport au métro de
Laval?
M. Elkas: Bien, qu'il était pour y avoir un prolongement
de cette ligne...
M. Garon: Quand? M. Elkas:... à Laval. M. Garon:
Éventuellement?
M. Elkas: Avant 1998. Puis selon la disponibilité
budgétaire aussi. Puis c'était dans l'entente, puis ça,
vous le savez.
M. Garon: Non, je vous parle de la promesse électorale, je
ne parle pas de l'entente. Il
n'y a pas eu d'entente.
M. Elkas: C'est dans un protocole d'entente.
M. Garon: Puis là, c'était selon les
disponibilités budgétaires. Ça veut dire qu'actuellement,
vous n'avez pas d'échéancier, donc ça va être
loin.
M. Elkas: On a posé des gestes assez concrets. On a
débuté nos études avec la STCUM pour se rendre à
l'objectif qui est de 1998, si on peut. Mais, par contre, avant qu'on se rende
là, avant qu'on fasse des annonces au niveau d'un
échéancier, il faut compléter les études, ça
vous le savez.
M. Garon: Oui, oui.
M. Elkas: O.K. Alors, c'est la réponse.
M. Garon: Mais, selon votre échéancier pour mettre
l'étude dans la bibliothèque des plans du ministère, c'est
quand votre échéancier pour ça, pour que votre
étude rentre dans la bibliothèque des plans du ministère
des travaux qui ne se font pas?
M. Elkas: Le rapport, Mme la Présidente, va être
déposé d'ici un mois. Il ne nous donnera pas
l'échéancier, mais il va nous apporter une étude de
faisabilité qui va nous préciser des dates. Le rapport
préliminaire va nous amener à des études de
faisabilité qui doivent se faire.
M. Garon: Alors, comme l'heure est, à toutes fins
pratiques, arrivée à l'ordre de la Chambre, on verra cet
après-midi.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que le
programme 1 est...
M. Garon: Avec le volet routier, je vous le dis d'avance. Soyez
prêt, ça va être le volet routier du plan
Côté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
programme 1 est adopté?
M. Elkas: Le programme 2.
M. Garon: Bien non.
La Présidente (Mme Bélanger): Non.
M. Elkas: Le programme 1 est-il adopté?
La Présidente (Mme Bélanger): Non. Alors, la
commission suspend ses travaux jusqu'après les affaires courantes.
(Suspension de la séance à 11 h 59)
(Reprise à 15 h 36)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Le mandat
de la commission est de procéder à l'étude des
crédits budgétaires des programmes 1, 3, 4, 5 et 6 du
ministère des Transports pour l'année financière
1991-1992. Alors, lors de la suspension des travaux, nous étions au
programme 1, le programme des transports terrestres et de tous les genres de
transports.
Alors, M. le député de La Prairie.
Transport adapté
M. Lazure: Merci, Mme la Présidente. Je remercie la
présidence et le ministre de bien vouloir faire une parenthèse de
quelques minutes pour parler un peu du transport adapté, transport pour
les personnes handicapées. Alors, ma collègue des
Chutes-de-la-Chaudière et moi, nous avons quelques questions à
poser. D'abord, une d'ordre général. Les conditions avaient
été arrêtées par règlement en 1979 - j'ai la
Gazette officielle devant moi - règlement qui découlait de
la loi 9, la Loi assurant l'exercice des droits des personnes
handicapées, qui avait été adoptée en 1978.
Découlant de cette loi-là, un règlement avait
été publié et adopté qui disait, entre autres
choses: Attendu qu'il y a lieu d'accorder aux organismes publics de transport
en commun une subvention annuelle égale à 75 % des coûts de
transport adapté aux personnes handicapées, lesquels coûts
doivent être préalablement approuvés par le
ministère des Transports; attendu qu'il convient de ne pas exiger de la
part des personnes handicapées un tarif supérieur à celui
du transport en commun régulier, etc.
Alors, ma première question, c'est juste pour m'assurer que ce
règlement-là tient toujours. J'imagine. À ma connaissance,
il n'a pas été changé. C'est la première question
que je pose au ministre. Est-ce que le règlement est toujours en vigueur
sous cette forme-là: 75 %, le prix du transport en commun
régulier des usagers, et environ 20 % payables par les
municipalités?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Oui, il est en vigueur.
M. Lazure: Bon, il n'y a pas de changement là-dessus. Une
deuxième question. Au livre des crédits, le montant qui est
prévu pour l'année qui est commencée, c'est environ 26 700
000 $. La colonne à côté, 1990-1991, 25 600 000 $,
ça c'était le montant voté aux crédits. Est-ce que
c'est le montant qui a été effectivement dépensé ou
le montant réel dépensé est-il plus ou moins que
ça? C'est combien?
M. Elkas: M. Gordon Smith.
M. Smith (Gordon): II devrait être légèrement
inférieur. La raison pour laquelle il devrait être
légèrement inférieur, c'est à cause du budget
d'immobilisations prévu pour le remplacement des véhicules
à la STCUM. Le remplacement ne s'est pas fait en 1990, il devrait se
faire en 1991. Alors, ça réduit probablement le niveau des
dépenses de 300 000 $ à 400 000 $. Alors, on pourrait parler
davantage de 25 200 000 $, autour de 25 200 000 $ normalement.
M. Lazure: 25 200 000 $. M. Smith: Probablement. M.
Lazure: Merci.
M. Smith: Normalement, c'est la seule variation significative
qu'on a et qu'on devrait avoir.
M. Lazure: Toujours en restant sur un plan général,
là...
M. Smith: Juste pour terminer ma réponse...
M. Lazure: Oui.
M. Smith: On avait proposé à la STCUM de
procéder quand même à ces achats-là. Elle a choisi
de reporter en 1991.
M. Lazure: D'accord. Les municipalités, bon, se
regroupent, j'ai les statistiques récentes là. Est-ce qu'on peut
dire qu'avec l'augmentation de cette année, qui est...
Une voix: 4,3.
M. Lazure: ...de 4,3 %, le ministère va se trouver
à continuer de défrayer 75 % des coûts admissibles?
M. Smith: En autant que ce soit le niveau qui a été
approuvé par le ministère. Le ministère va plafonner
à 4,3 %, en pratique, compte tenu de l'enveloppe budgétaire
disponible. Et pour répondre clairement à votre question,
ça implique que, pour les organismes qui prévoyaient
dépenser plus que 4,3 % - c'est le cas, par exemple, de la STCUM - notre
contribution, à ce moment-là, va être plafonnée
à 4,3 %, compte tenu que ce sont les crédits disponibles. Il peut
y avoir des cas où les organismes vont faire des demandes à 8 %
ou à 9 %, avaient prévu 8 % ou 9 %. Compte tenu de l'enveloppe
budgétaire disponible, l'allocation budgétaire de subventions va
être limitée à 4,3 %, sujet à certains autres
ajustements. Par exemple, ça, c'est l'enveloppe d'exploitation comme
telle. Au-delà de ça, on a une enveloppe complémentaire
pour les immobilisations, tout le remplacement des minibus; ça se fait
sur une base de critères de trois ans et le nombre de
kilométrage, pour rendre les organismes admissibles à cette
enveloppe-là. Donc, oui, il peut y avoir une contrainte
financière, compte tenu de l'enveloppe budgétaire disponible.
M. Lazure: Bon. Alors, c'est évident qu'étant
donné que c'est une loi assez récente et que c'est un programme
assez récent... Entre parenthèses, je veux dire ici ce que je dis
souvent sur des tribunes, que, de toutes les dispositions de la loi pour les
personnes handicapées adoptée en 1978 à
l'unanimité, c'est peut-être celle qui touche le transport
adapté qui s'est le mieux appliquée avec le plus de vision, de
progrès et de dynamisme; ça, c'est clair quant à moi.
C'est pour ça que je regrette un peu qu'à cause de cette
augmentation de seulement 4,3 %, la part du ministère... Compte tenu que
c'est encore un programme qui est en développement, surtout dans les
banlieues, on va être obligé de réduire la part du
ministère à moins de 75 % et d'augmenter la part soit des usagers
ou des municipalités, parce que, dans beaucoup de régions... Je
regarde ma propre région, la Monté-régie, le comté
de La Prairie pour être plus précis; j'ai les chiffres des
montants que les sept municipalités de mon comté ont
défrayés l'année qui vient de finir et vont payer, se sont
engagées à payer dans leur budget pour l'année qui vient.
C'est une moyenne d'augmentation de 12,2 %: Candiac, La Prairie,
Saint-Constant, Sainte-Catherine, Delson, Saint-Philippe, Saint-Mathieu, 12,2
%, parce que les besoins, dans nos régions - la région du
député de Vachon aussi, de la députée des
Chutes-de-la-Chaudière - dépassent les 4,3 %.
Alors, là, les gens ont le choix: ou bien les
municipalités vont augmenter leur budget, ou bien les usagers vont
devoir payer plus, les personnes handicapées vont devoir payer plus, ou
bien, troisième possibilité, les services vont être
coupés, vont être niés, certaines personnes
handicapées n'auront pas les services qu'elles veulent avoir. Alors, il
y a trois hypothèses possibles. Et autant, moi, je suis très
élogieux de tout ce que le ministère des Transports a fait depuis
10 ans à cet égard-là, autant cette année je suis
critique, d'autant plus que, comme vous le savez, je suis le porte-parole pour
les personnes handicapées à l'Assemblée nationale, parce
que cette augmentation applicable partout à 4,3 % n'est pas
équitable pour des régions en développement, notamment les
banlieues, que ce soit près de Québec ou de Montréal. Les
besoins en transport adapté pour personnes handicapées sont de
beaucoup plus de 4 %. Peut-être qu'ils sont seulement à 4 % dans
d'autres régions du Québec.
La première question que je veux poser au ministre sur un plan
général c'est: Est-ce qu'il
est ouvert à la possibilité que, pour certaines
régions où les besoins explosent, on module le pourcentage?
Ça se fait dans certains programmes. Au lieu d'appliquer 4,3 % partout
partout, dans les 125 comtés du Québec, est-ce qu'on ne pourrait
pas envisager que certains comtés auraient plus de 4 % et
peut-être certains moins, là où il y a moins de
demandes?
M. Elkas: Vous savez, M. le député de La Prairie,
j'apprécie votre préoccupation dans ce milieu. Je dois vous dire
que l'an passé, lorsqu'on a vu la demande augmenter
énormément, tellement plus que ce qu'on croyait pouvoir payer,
nous nous sommes arrêtés à interroger le programme, non pas
pour y mettre fin, c'est évident, mais pour l'améliorer. Nous
croyons fermement qu'il y a place pour la rationalisation. Nous croyons
fermement qu'il y a peut-être d'autres modes de transport qui pourraient
être... Vous savez, c'est la première fois qu'on s'embarque dans
un milieu semblable, et il y a place à amélioration. Si je vous
disais que, dans certains milieux, ça coûte 26 $ pour transporter
une personne handicapée et qu'à d'autres endroits, on traverse
une rivière, dans la même région, et ça nous
coûte de 12 $ à 14 $. Il y aurait peut-être moyen de
regarder l'ensemble de la gestion de ce transport adapté.
Il y a aussi les modes de transport. On s'est servi, pendant longtemps,
des minibus, des autobus adaptés. Il y a aussi le taxi adapté
qu'on est en train de regarder de très très près. Il y a
des modèles qui ont été introduits il n'y a pas longtemps.
Vous savez, c'est dans notre esprit qu'une personne handicapée puisse
jouir du même service que la personne non handicapée. C'est le
volet, c'est la direction qu'on veut prendre, on veut améliorer le
service. On est convaincu qu'on peut réduire nos coûts, sachant
qu'on a une grande demande... Et je suis un peu heureux de savoir qu'il y a une
grande demande. Ça permet à la personne handicapée
d'être beaucoup plus mobile qu'elle ne l'était autrefois. Non
seulement les gens sortent des institutions, mais la clientèle existante
augmente, et c'est bien, ça. On ne pourra jamais leur nier le service,
mais on aimerait être en mesure de leur donner un vrai service aussi.
Vous savez, j'ai entendu bien des histoires. Les gens partent avec leur
fauteuil roulant, embarquent dans un taxi ou un service de transport
adapté, se rendent à un restaurant et se font dire:
Écoutez, à 10 heures, je fais ma dernière ronde, vous
êtes aussi bien d'être prêt. Pourquoi discriminer l'individu?
On essaie de trouver d'autres moyens pour transporter ces gens, pour leur
donner aussi une liberté, la liberté que vous et moi avons
aujourd'hui. Peux-tu ajouter à ça, Gordon?
M. Smith: Ce que je peux ajouter, c'est que, l'an dernier, on a
effectivement réussi-
La Présidente (Mme Bélanger): Monsieur? M.
Smith.
M. Elkas: Gordon Smith.
M. Lazure: Est-ce qu'on peut savoir votre fonction, votre
titre.
M. Smith: Je suis directeur des programmes d'aide en transport
terrestre des personnes. Alors, l'an passé, on a effectivement pu
moduler, dans certains cas, les allocations qu'on a versées,
étant donné que la marge était de 10 % de l'enveloppe,
Cette année, compte tenu de l'enveloppe disponible, qui est de 4,3 %,
ça maintient à peine le pouvoir d'achat des organismes. Dans ce
sens-là, il est peut-être plus difficile de penser à la
possibilité de moduler, d'autant plus que les endroits où les
hausses budgétaires sont considérables, c'est dans les grands
centres où, habituellement, les personnes vont rechercher des services
spécialisés, puisque c'est là qu'ils sont situés,
autour des grands centres.
M. Lazure: Bon. Alors, il faut comprendre qu'à toutes fins
pratiques si, comme c'est le cas dans plusieurs régions, notamment les
banlieues, je le répète, il y a une augmentation des demandes de
l'ordre de 10 %, 15 % et 20 %, ces demandes-là ne pourront pas
être satisfaites, à moins qu'on ne charge plus aux usagers, ce qui
va à rencontre du règlement. Je voudrais d'abord qu'on nous dise,
qu'on nous rassure, qu'il ne sera pas question de charger plus aux usagers que
le tarif régulier. Je voudrais bien qu'on entende ça.
Deuxièmement, la seule possibilité qu'il reste, c'est que
les villes paient plus que les 20 % qu'elles ont payés à date et
de façon assez marquée. Mais si elles ne veulent pas payer plus,
est-ce que ça veut dire que, contrairement au transport régulier
où tout le monde a droit au transport et y a accès pour le
même prix, pour certaines personnes handicapées, qui ne sont pas
déjà enregistrées dans un transport adapté et qui
voudraient s'enregistrer le mois prochain, il n'y aura pas de place? Est-ce que
c'est ça que ça va vouloir dire?
M. Elkas: Pas nécessairement. Parce qu'il y a une
augmentation dans la clientèle et la demande, ça ne veut pas
nécessairement dire qu'on ne peut pas la servir avec les ressources
existantes. C'est très important de comprendre que, pour ces
gens-là, les sociétés peuvent, d'ailleurs, changer les
routes, par exemple moins ou plus de fréquence, une meilleure gestion de
l'ensemble du transport de ces personnes.
M. Lazure: Meilleure gestion. Moi, je connais assez bien ces
services-là pour en avoir visité plusieurs, à commencer
par celui qui s'appelle Tarso dans mon comté, qui dessert les sept
villes, qui fonctionne très bien. Il n'y a pas
de luxe là. Il y a une personne qui fait la coordination, un
salaire, et il y a deux chauffeurs, un plein temps, un temps partiel, et c'est
de peine et de misère... De cette façon-là, ils ne
réussissent même pas à donner un service comparable au
service que les non-handicapés ont. Les non-handicapés ont un
service sept jours par semaine, vous le savez, 24 heures par jour, quasiment,
au moins jusqu'à minuit. Ce n'est pas le cas des personnes
handicapées. En nombre d'heures par semaine, elles n'ont pas
l'équivalent des personnes non handicapées. Alors, quand vous
parlez de rationalisation, ça me fait un peu frissonner, parce que ce
mot-là ne veut dire qu'une chose dans la pratique, ça veut dire
moins de services.
M. Smith: Ce qu'on a constaté l'an dernier, parce que
c'était la première année où il y avait des
restrictions de mises sur le programme, c'est que, dans l'ensemble, les
organismes ont continué de répondre à la demande et ont
réussi à réorganiser les services. Il n'y a pas eu
vraiment de refus de demandes, l'an dernier en tout cas.
M. Lazure: Oui, mais vous aviez 9,6 %.
M. Smith: Ce sur quoi on travaille présentement pour
favoriser ces rationalisations-là, c'est sur une révision de la
politique d'admissibilité. Vous vous souviendrez que cette
politi-que-là a été mise en vigueur au début des
années quatre-vingt, et le nombre de personnes admises a crû
très rapidement et souvent sans qu'on questionne systématiquement
la capacité des organismes à intégrer graduellement ou qui
seraient déjà intégrables dans les réseaux
réguliers. Et, en particulier dans les grands centres, il faut se poser
la question avec les organismes qui bénéficient du programme s'il
n'y a pas une possibilité de mettre l'accent, en particulier dans le cas
des déficiences mentales, dans certaines catégories de personnes
qui sont présentement admises, des possibilités de mettre
l'accent sur la réadaptation, sur l'apprentissage, pour les retourner
graduellement vers le réseau régulier, ce qui enlèverait
de la pression sur la demande actuelle. Et cette démarche-là,
elle est en cours présentement. Elle est en train d'être
validée avec des spécialistes du réseau de la santé
et des services sociaux et une proposition définitive devrait être
disponible d'ici un mois pour consultation auprès des
sociétés de transport, auprès des organismes qui
opèrent les services de transport adapté.
M. Lazure: Moi, je pense qu'il n'y a personne qui va vous
reprocher d'essayer d'améliorer le service au meilleur coût
possible. Mais, dans la mesure où, encore une fois, on se trouve avec un
nouveau service, une clientèle qui n'était pas desservie et qui
commence, depuis à peine une dizaine d'années, à
l'être, et depuis quatre, cinq ans encore plus, et dans la mesure
où il y en a encore plusieurs qui ne sont pas desservis dans cette
clientèle-là - vous le savez, il y en a encore plusieurs, des
nilliers qui ne sont pas desservis et qui devraient l'être - moi, je
pense que c'est tout à fait théorique que de dire: On va aller
voir parmi ceux qui sont des clients actuels, des passagers actuels qui sont
des déficients mentaux, on va aller voir s'ils ne pourraient pas se
débrouiller tout seuls dans le système en commun. Ce n'est pas
réaliste à mon avis. À mon humble avis, ce n'est pas
réaliste du tout. C'est un discours qu'on peut tenir ici à
Québec dans le ministère, mais, dans le champ, ce n'est pas
réaliste du tout. Les plaintes qu'on a, que ce soit à l'Office
des personnes handicapées, ou dans les sociétés de
transport, ou dans les organismes bénévoles qui s'occupent de
personnes handicapées, ce n'est pas qu'il y a des personnes
handicapées qui abusent du système - si vous en avez des plaintes
à cet égard-là, j'aimerais bien ça les voir - mais
c'est des plaintes, au contraire, à l'effet qu'il y a des personnes
handicapées à qui le service n'est pas accessible. C'est
ça les plaintes qu'on a. Alors, quand on a des plaintes de ce
genre-là, qu'on vienne nous dire: Bien on va essayer de limiter le
nombre de ceux qui sont déjà là pour que ça
coûte moins cher, moi, je suis assez pessimiste.
Ma dernière question générale au ministre: Cette
fois-ci, est-ce qu'il a l'intention de faire en sorte que les 75 % soient
respectés, le règlement qui dit que le ministère doit
payer 75 %?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Oui, on va essayer de le respecter. Comme je l'ai
mentionné, il faut s'arrêter sur un point et le regarder, surtout
quand on débute un programme sachant qu'on aura une croissance normale.
Là, tout d'un coup, à la fin, après 10 ans, on se retrouve
avec une grande demande et ça va au-delà de notre capacité
de payer. Alors, on s'arrête, et, comme M. Smith l'a mentionné, on
est en train de regarder le programme avec les intervenants et il y a de la
place pour l'améliorer. Il est impératif qu'on regarde ensemble
la définition d'une personne handicapée et d'une personne qui
n'est pas handicapée. Ça, M. le député de La
Prairie, je dois vous dire que vous avez un allié dans ce
programme-là, et c'est moi.
M. Lazure: La définition est claire dans la loi et dans
les règlements, c'est la définition qui apparaît dans la
loi 9.
M. Elkas: La définition, c'est-à-dire la
façon que c'est géré.
M. Lazure: La définition, elle apparaît...
M. Elkas: C'est pour ça qu'on voit un écart entre
certaines sociétés. Il faut s'arrêter et mettre les choses
au clair. Il y a de nouveaux éléments qui s'ajoutent aussi et
qu'il faut réexaminer.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Je vous remercie, Mme la
Présidente. Je partage beaucoup les inquiétudes de mon
collègue de La Prairie et je dois vous dire que c'est en fonction
surtout de ce qui se passe chez nous parce que j'ai une connaissance beaucoup
moins grande, M. le ministre, que mon collègue dans le dossier.
J'aimerais ça comprendre, par exemple; il y a des choses que j'ai bien
de la misère à comprendre, dans votre langage. Vous vous parlez
comme ça depuis tout à l'heure. On parle d'une règle
75-25. On parle de budgets qui sont présentés par les organismes
de transport adapté, les gens qui sont dans le milieu. Je regarde chez
nous, il y a un budget qui vous a été présenté; le
budget a été coupé par le ministère, vous avez
reconnu une certaine partie seulement du budget. Alors là, on parle d'un
budget de base que votre ministère a reconnu. Et moi, dans ma
naïveté, voyez-vous, je pensais que la règle des 75-25,
à partir du moment où il y avait un budget de base qui
était accepté, c'était comme un peu automatique, parce
que, moi, je regarde, dans la revue des répertoires des programmes
gouvernementaux dans les municipalités et on a toujours la même
règle des 75-25. Et moi, j'ai de la misère à m'expliquer
comment ça se fait qu'au moment où on se parle, par rapport au
budget de base qui a été reconnu par votre ministère pour
le transport adapté chez nous, dans le comté des
Chutes-de-la-Chaudière, on est rendus à des écarts
là, ça ne ressemble plus à 75-25, c'est rendu 32-68.
Ça, c'est une première question, j'aimerais ça que vous
m'expliquiez ça.
Et pourtant, je pense qu'au ministère, comme dans bien d'autres
ministères ici, on reconnaît sûrement les MRC qui sont en
développement un peu extraordinaire, où il y a une expansion, une
explosion, si on veut - il y en a qui appellent ça comme ça -
démographique. Alors, bien sûr, c'est évident que
l'écart se creuse aussi par rapport à ce qu'on avait besoin et ce
qu'on a besoin maintenant. Alors, c'est pour ça des fois que les budgets
augmentent quand les gens vous les demandent, mais comme la population
augmente, c'est bien sûr que les besoins sont là. Alors, moi,
j'aimerais ça savoir comment ça se fait que l'écart,
à partir d'un budget de base accepté chez vous, a l'air de 32-68
au bout de la ligne au lieu d'avoir l'air de 75-25?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
Mme Carrier-Perreault: Ça, j'aimerais ça le
savoir.
Une voix: C'est une bonne question.
Mme Carrier-Perreault: C'est parce que je voudrais
comprendre.
M. Elkas: Ce serait facile à répondre
peut-être de ma part en disant: Écoutez, on approuve des budgets
basés sur la formule 75-25, des budgets approuvés par mon
ministère. Mais, par contre, comme on vous le mentionne, s'il y a des
municipalités qui veulent augmenter leur participation, on peut avoir un
écart, comme vous l'avez mentionné. Je ne sais pas si M. Smith a
quelque chose à ajouter à...
M. Smith: La formule...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Smith.
M. Smith: ...qui est appliquée depuis 1980, c'est
peut-être plus remarquable pour l'an passé, et cette année,
c'est que le ministre fixe effectivement un maximum à sa contribution
année après année. Compte tenu que la demande, cette
année et l'an passé, était supérieure aux
crédits disponibles, le montant approuvé laissait, effectivement,
un montant, par rapport au budget demandé, non subventionné. Mais
cette prati-que-là existait également dans le passé et les
restrictions par rapport au budget demandé remontent aussi loin que
1983, 1984 et 1985. Mais, à ce moment-là, les restrictions
étaient surtout appliquées aux budgets des sociétés
de transport. On appliquait beaucoup moins de restrictions aux budgets
autorises pour les services tels que Tarso ou du type de ceux de la MRC de la
rive sud. Mais, à ce moment-là, le ministre a toujours
exercé un contrôle sur l'évolution de sa contribution et
sur la dépense qu'il a autorisée. Il l'a fait surtout dans le
passé, allé jusqu'à l'an dernier, en tenant compte, par
exemple, des coûts unitaires de déplacements ou des coûts de
production des services. Donc, Montréal, par exemple, se voyait imposer,
année après année, des contraintes pour tenir compte des
coûts comparatifs par rapport à d'autres organismes. (16
heures)
De façon plus récente, l'an passé et cette
année évidemment, il a fallu ajouter cette contrainte-là -
et elle est plus budgétaire - aux organismes municipaux de transport
adapté. Donc, le ministre fixe sa contribution en fonction du maximum de
l'enveloppe budgétaire disponible à ce moment-là, ce qui
explique que le ministre fixe un montant maximum de 75 % du budget qui est
approuvé par le ministre, mais, à ce moment-
là, toutes les autres dépenses au-delà des 75 % du
montant approuvé par le ministre sont financées au niveau local
ou doivent faire l'objet de restrictions. Alors, c'est ce que dit
l'arrêté en conseil. C'est 75 % de la dépense
approuvée. Tout le reste devient, à ce moment-là, soit
sujet à des réductions ou à être financé
localement. C'est la même interprétation qu'on a donnée au
décret depuis 1980.
Mme Carrier-Perreault: Est-ce que je vous interprète bien
si je dis que...
La Présidente (Mme Bélanger): Allez, Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: ...le ministre donne 75 % du budget de
base qu'il a accepté?
M. Smith: Qu'il a accepté. Du budget de base qui est
accepté. Il peut y avoir certaines restrictions, par exemple sur des
dépenses admissibles. Je vais donner un exemple: le ministère
s'engage à payer 75 % de l'acquisition des véhicules. Si
l'acquisition des véhicules ne se fait pas, à ce
moment-là, la contribution va être ajustée en
conséquence, jusqu'à concurrence, évidemment, de la
dépense qui est effectivement effectuée par le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de La Prairie.
M. Lazure: Je veux juste intercaler une question. Le
système de financement pour les opérations courantes est clair,
si l'on peut dire. Mais, pour les immobilisations, votre politique c'est quoi
exactement?
M. Smith: On paie 75 % du prix d'acquisition du véhicule
jusqu'à concurrence d'un maximum qui est fixé annuellement par
les règles de financement. C'est de l'ordre de 55 000 $, je crois, pour
le véhicule. Donc, il y a une norme qui est appliquée sur
l'acquisition du véhicule. Dans les sociétés de transport,
Montréal en particulier, on finance également des dépenses
d'immobilisations au fonctionnement de garages et autres; dans les autres
services, on ne finance que les véhicules.
M. Lazure: Lorsqu'une société, que ce soit
municipale, intermunicipale ou, comme Tarso, bénévole, à
but non lucratif, utilise surtout des taxis plutôt que de faire des
immobilisations importantes, à ce moment-là, est-ce qu'il y a un
jeu de compensation?
M. Smith: Oui.
M. Lazure: Ça fonctionne comment?
M. Smith: L'organisme, à ce moment-là, soumet une
enveloppe budgétaire pour les contrats de taxis et on tient compte du
coût moyen des déplacements. Il nous soumet un nombre de
déplacements qu'il prévoit effectuer. On tient compte du nombre
moyen, historiquement, du coût moyen des déplacements de cet
organisme-là au cours des années précédentes. Dans
ce cas-là, c'est ajusté en fonction du coût moyen de
l'organisme afin de tenir compte de sa situation régionale.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de La Prairie.
M. Lazure: Mme la Présidente, juste une dernière.
Moi, je suis obligé de quitter. Avant de quitter - ma collègue va
continuer pour quelques minutes - je voudrais plaider auprès du ministre
pour qu'il mette tout son poids de manière à ce que ce
programme-là, encore une fois, qui est encore en pleine expansion... Il
ne s'agit pas d'un programme comme le transport régulier des passagers
non handicapés qui n'est plus en expansion. Il s'est stabilisé
depuis plusieurs années. La population est assez stable. Dans le cas des
gens qui nous préoccupent ici, c'est en pleine expansion. Moi, je pense
que c'est inacceptable qu'on ne donne, comme augmentation globale, que 4,3 %
qui est moins que le coût de l'inflation. C'est moins que le coût
de l'inflation; l'inflation atteint plus de 5 % actuellement. Moi, je voudrais
plaider de la façon la plus convaincante possible pour que le ministre
retourne au Conseil des ministres à un moment donné pour avoir de
l'appui, notamment du ministre responsable de l'Office des personnes
handicapées, son collègue de la Santé et des Services
sociaux, parce que ça s'est déjà fait dans le passé
d'obtenir des crédits additionnels compte tenu d'une situation
très très particulière, et je crois que, dans le cas des
personnes handicapées, c'est particulier. Parce que là, sinon, si
on se contente des 4,3 %, on sait très bien ce qui va arriver. Les
services vont être bloqués pour de nouvelles personnes
handicapées. Et, on le sait, il s'en crée constamment, de
nouvelles personnes handicapées, à cause des accidents de la
route, peu importent les raisons. Donc, on va être obligé de
refuser de nouvelles personnes handicapées ou on va être
obligé de couper les heures de services qui sont déjà
moindres que les heures de services de transport régulier. Alors, c'est
là-dessus, moi, que j'aimerais bien avoir un engagement du ministre
qu'il va au moins mener une dure lutte là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, la lutte a déjà
débuté. On a entrepris dernièrement des discussions avec
le ministère de la Santé et des Services sociaux. On regarde
l'effet d'intégration;
on regarde les modes de transport, comme je l'ai mentionné. C'est
un dossier qui nous préoccupe énormément. Nous croyons
fermement, surtout parce qu'il y a des échanges qui se font avec les
autres provinces et nos amis aux États-Unis, à savoir quels sont
les meilleurs modes pour répondre à cette clientèle... Et
on n'est pas sûr que ce qu'on a devant nous soit le meilleur, loin de
là. Alors, on cherche à améliorer le service à un
meilleur coût. C'est justement la direction qu'on veut prendre.
Je dois vous dire, comme je l'ai mentionné, qu'on a mis tout
notre poids, et plus que notre poids, pour combattre ce problème parce
que, comme je l'ai mentionné, vous avez un allié dans ce dossier,
M. le député de La Prairie, et je m'engage à
répondre à ce problème.
M. Lazure: Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de La Prairie. Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière.
Mme Carrier-Perreault: Oui. Eh bien, moi, disons que c'est une
question un petit peu technique. J'aimerais ça comprendre, mais je vous
l'ai dit tantôt, j'ai encore bien de la misère avec vos livres.
L'année dernière, je recevais une lettre ou vous disiez: II y a
eu une augmentation de 9, 6 %, pour l'année passée. Le montant
était de 17 740 000 $, je pense, celui de l'année
précédente, et, quand on vérifie, moi, j'essaie de faire
un petit calcul rapide, multiplié par 1, 096, ça me donne 19 443
000 $.
Une voix:...
Mme Carrier-Perreault: Pourtant, on me dit ici, vous me dites...
M. Smith nous a expliqué tout à l'heure qu'il y aurait 25 200 000
$ qui seraient dépensés cette année. Alors, il y a comme
un écart et j'aimerais savoir c'est quoi cet écart-là ou,
si je me trompe dans mes calculs, j'aimerais que vous me l'expliquiez.
M. Smith: Dans les renseignements supplémentaires qu'on a
fournis pour l'étude des crédits, on a ventilé les
crédits pour chaque exercice financier. Je peux résumer
rapidement. Pour 1987-1988, le niveau de crédits était de 15 000
000 $; en 1988-1989, il était de 18 400 000 $; en 1989-1990, il
était de 22 200 000 $; et en 1990-1991, de 25 600 000 $, les
crédits votés. Il pourrait y avoir des ajustements. Et les
crédits votés cette année seront de 26 700 000 $.
Ça représente, ces montants-là, le pourcentage de la
contribution gouvernementale au service. Donc, le coût total des services
est d'au moins 25 % supplémentaires à ces montants-là.
Mme Carrier-Perreault: Autrement dit, c'est ventilé dans
la partie qui...
M. Smith: dans les documents qu'on a remis, on la ventilé
pour chacun des services pour les cinq dernières années. je ne
sais pas si c'a été remis, mais, normalement, vous devriez
avoir... on peut faire une copie de tous les services pour les cinq
dernières années. on a l'information. l'information, mme la
députée, est sur la base de l'année civile, ce que vous
avez. il se peut qu'il y ait des écarts, et c'est également
expliqué dans les notes qu'on a fournies. à cause des
modalités de versement, il y a toujours 10 % qui viennent à
être ajustés sur l'exercice financier, après la
présentation des états financiers. alors, il se peut qu'il y ait
des écarts apparents entre l'année civile et l'exercice
gouvernemental, mais c'est attribuable tout simplement à la
modalité de versement qui est expliquée. le document, on peut le
remettre. pour chaque service, l'évolution de la subvention est
ventilée pour les cinq dernières années dans les documents
qu'on a remis.
Mme Carrier-Perreault: O. K. Alors, une dernière petite
question. Si je comprends bien, l'augmentation de 4, 3 % comprend aussi le
développement, s'il y a lieu d'en avoir. Est-ce qu'il va y en avoir, du
développement, dans les endroits où il y a des besoins? Est-ce
qu'il va y avoir des possibilités?
M. Smith: Cette année, la seule partie de
développement qui est considérée à même
l'enveloppe totale, c'est pour la création d'un nombre limité de
nouveaux services pour lesquels 11 y a une enveloppe qui a été
réservée par le ministère pour les nouveaux services. il y
a cinq ou six nouveaux services qu'on prévoit mettre en fonction, mais,
pour les services existants, il n'y a pas d'allocation supplémentaire
pour le développement à l'intérieur des services
existants.
Mme Carrier-Perreault: O. K. J'entends par développement
moi, je pensais à la clientèle supplémentaire qui
s'ajoute, à la clientèle additionnelle.
M. Smith: Pour la clientèle additionnelle, il n'y a pas
d'allocation supplémentaire. C'est uniquement à même le
budget de l'enveloppe budgétaire disponible qui est de 4, 3 %.
Mme Carrier-Perreault: et c'est partout pareil, qu'on soit en
développement ou pas? que les régions ou les comtés soient
en développement, forte expansion ou pas.
M. Smith: Les 4, 3 % représentent simplement le maintien
du pouvoir d'achat ou de dépenser des organismes.
Mme Carrier-Perreault: O. K. Merci.
M. Smith:l'enveloppe de développement, juste pour
compléter, madame, est d'environ 400 000 $ pour la création de
six nouveaux services.
Mme Carrier-Perreault: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va. Alors,
M. le député de Lévis.
M. Garon: Oui. Mme la Présidente, s'il n'y avait pas
d'objection, comme on doit approuver les crédits après huit
heures de débat et comme le député de Saguenay m'a
indiqué qu'il aimerait, avant la suspension du souper, pouvoir
interroger les gens de la Société des traversiers, je voudrais,
si c'était possible, passer au maritime et aérien, au programme 5
et, après ça, on pourrait peut-être passer dans le maritime
à la Société des traversiers éventuellement, mais
je voudrais garder pour ce soir - je le dis tout de suite, si on peut voir
comment ça va aller cet après-midi parce que là, il nous
reste deux heures et quart de crédits cet après midi -
c'est-à-dire faire le maritime et aérien, un bout sur la
Société des traversiers puis, ce soir, continuer avec les routes
et le programme 1 et un bout de la Société des traversiers
également, parce que je vais donner une chance au député
de Saguenay qui veut vous questionner et je sais que c'est important dans son
comté, la Société des traversiers.
Transports maritime et aérien
On pourrait intervertir le rôle. De toute façon, à
la fin, les crédits sont adoptés. Puis il va nous rester un petit
peu de temps à reprendre à la fin de la journée, un peu
parce qu'on n'aura pas fait huit heures. Alors, si vous n'avez pas d'objection,
on pourrait passer au programme 5, Transports maritime et aérien.
Il y a plusieurs questions concernant...
M. Elkas: On va faire les...
Une voix: 5.
M. Elkas: Volet 5. Les traversiers...
M. Maltais: On pourrait peut-être revenir sur les autres
pendant la soirée si on était capables de les passer avant 18
heures. Je pense qu'on s'est entendus, M. le député de
Lévis et moi-même, parce qu'on a des choses
intéressantes.
Transport aérien Intair
M. Garon: J'aimerais tout d'abord vous questionner un peu sur
l'affaire Intair. Dans le maritime et aérien, dans l'aérien, vous
avez eu un communiqué ici. Je pense que c'est important. Ça
concerne les employés d'Intair qui sont touchés. Ils ont
publié un communiqué qui vient de paraître
récemment, qui dit: L'entente intervenue entre les actuels dirigeants
d'Intair et PWA Corporation porte seulement sur l'achat par PWA des avoirs
d'Inter-Québec et non pas sur l'achat d'Intair inc. C'est très
important, ça. (16 h 15)
Ce beau langage corporatif cache les réalités suivantes:
aucun n'employé d'Intair, anciennement Quebecair, peu importe son
ancienneté, n'est assuré de conserver son emploi; tous les
employés d'Inter-Québec, anciennement Nordair Métro, peu
importe leur ancienneté, sont assurés de conserver leur emploi,
et ceci malgré le fait que les employés d'Intair ont quatre, cinq
ou six fois plus d'ancienneté que ceux d'Inter-Québec.
En d'autres mots, un agent de bord, un mécanicien, un agent de
comptoir ou un préposé d'escale travaillant pour Intair,
Quebecair, depuis 10, 15 ou 25 ans, perdra son emploi, alors qu'un
employé exerçant la même fonction chez InterQuébec
depuis deux ans ou même six mois, conservera le sien. Or, aux yeux du
public, Intair et Inter-Québec, c'est la même chose, et le public
a raison. Les deux compagnies ont les mêmes propriétaires, la
même administration et les mêmes champs d'activité.
Inter-Québec et Intair ne sont distinctes que sur papier. Une
requête en employeur unique a d'ailleurs été
déposée auprès du Conseil canadien des relations du
travail en 1986. Cette requête est maintenant bloquée en Cour
suprême parce que la compagnie refuse aux agents du CCRT l'accès
aux documents nécessaires à leur enquête.
Pourquoi ce carnage des employés chez Intair? Cette compagnie a
pratiquement été donnée au groupe Leblanc en 1986. Les
employés d'Intair sont reconnus comme étant parmi les plus
productifs de l'industrie du transport aérien. Les salaires et les
conditions de travail de ces mêmes employés ont été
réduits de 20 à 30 % en 1987. Comment peut-on anéantir une
entreprise avec tous ces atouts en main?
L'an dernier PWA Corporation transférait à Calgary une
partie importante de l'entretien des B-737 de Canadien provoquant ainsi la
perte de plus de 200 emplois à Dorval. Aujourd'hui, en achetant les
avoirs d'Inter-Québec, PWA Corporation élimine d'un seul coup
entre 500 et 600 emplois au Québec. À quoi rime cet acharnement
contre les travailleurs québécois de l'aviation?
En 1986, le gouvernement du Québec a préféré
vendre Quebecair au groupe Leblanc plutôt qu'aux employés, parce
qu'il craignait que ces derniers ne reviennent demander des subventions
quelques années plus tard. Les employés auraient-ils pu faire
pire que le groupe Leblanc? Où sont passés les 5 200 000 $
consentis par ce même gouvernement au groupe Leblanc en
novembre dernier? Que conclure des récents
événements qui font basculer hors Québec la presque
totalité des contrôles du ciel québécois? Le public
voyageur est-il prêt à accepter la disparition des services
réactés au Québec? PWA Corporation réalise-t-elle
toutes les conséquences des injustices résultant de cette
transaction? Où sont nos politiciens québécois qui nous
promettaient dur comme fer que jamais Quebecair ne serait
démantelée? C'est signé AIMTA, loge 2309, district
721.
C'était un communiqué du syndicat des employés, et
les interrogations qu'il pose, je pense qu'elles méritent des
réponses, parce que l'annonce que le ministre a faite à l'automne
représente beaucoup d'argent que le gouvernement du Québec veut
leur donner. On a vu qu'il y a eu des articles dans le journal Les Affaires,
et là, les gens se posent des questions, et le ministre je lui pose
des questions pour qu'il puisse répondre aux gens qui sont en droit de
se poser ces questions-là.
M. Elkas: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas:... vous allez comprendre que nous sommes aussi
préoccupés que le député de Lévis ainsi que
les gens mêmes qui ont déposés cette pétition. Notre
position était assez claire, c'était de s'assurer une desserte
dans les régions éloignées et, deuxièmement, la
protection des 1000 emplois. À savoir s'il y a des discussions, si on
était au courant des discussions entre PWA Corp. et Intair, il y a bien
du monde qui se parle, mais rien n'est officiel quant à nous.
Je dois vous avouer qu'on s'interroge énormément sur les
négociations qui se font entre PWA Corp. et Intair. Nous avons
envoyé une foule de questions à ces gens à Intair. Les 2
500 000 $ qu'on a versés, on peut les retirer n'importe quand, et je
serais prêt à le faire. Mais je pense qu'on devrait regarder aussi
les conséquences si on les retire trop vite et si on ne répond
pas à toutes nos questions. Il peut y avoir un impact très
négatif sur ces emplois. Alors, il me semble qu'il est
prématuré de nous poser des questions aujourd'hui quand on n'a
même pas les réponses qu'on a déposées auprès
d'Intair.
M. Garon: Mais, quand vous avez fait votre vente, la vente qui a
été faite et l'entente que vous avez signée, vous avez
signé le contrat avec quelle société?
M. Elkas: Le contrat qu'on a signé pour la desserte de la
Basse-Côte-Nord était avec InterQuébec, pour un montant de
2 500 000 $.
Une voix: Intair.
M. Elkas: Intair, excusez-moi. Excusez. Inter-Québec.
Une voix: Intair inc.
M. Garon: Qui est le holding. Mais ce qui est vendu actuellement,
ce sont les actifs des lignes aériennes Inter-Québec.
M. Elkas: Ça on ne le sait pas.
M. Garon: Hein?
M. Elkas: On ne le sait pas.
M. Garon: Comment, vous ne le savez pas?
M. Elkas: C'est une question qu'on a posée et on n'a pas
la réponse.
M. Garon: avez-vous donné ces sommes d'argent là
sans vous assurer que les affaires fonctionneraient? vous avez donné
l'argent comme ça.
M. Elkas: Non, on n'a pas donné d'argent comme ça.
Ces montants d'argent ont été versés à cette
compagnie pour assurer une desserte dans la région. C'est une entente
qu'on avait. On n'était pas au courant des discussions qu'il pouvait y
avoir entre PWA Corp. et Intair, dans le temps. Ça n'est jamais
entré dans le portrait. On n'a jamais été mis au
courant.
M. Garon: Ce qui est curieux là, c'est que le journal
Les Affaires, lui, a l'air de le savoir, le syndicat a l'air de le
savoir et le ministre lui ne le sait pas. Normalement, le ministre a des
services de renseignements bien meilleurs que ceux du syndicat et du journal
Les Affaires. Il y a presque 10 000 fonctionnaires.
M. Elkas: Si les syndicats sont au courant qu'ils m'apportent
les...
M. Garon: Le communiqué, vous l'avez.
M. Elkas: Ça, ils peuvent présumer certaines choses
pour faire déposer des énoncés. Il n'y a rien qui les
empêche de faire de la spéculation, mais nous, comme gouvernement,
on a demandé des questions à la compagnie et on attend des
réponses. À savoir est-ce que ce sont des actifs, des actions, on
n'est pas au courant. Il y a bien des choses qu'on a demandées, et ce
montant de 2 500 000 $, comme je l'ai mentionné, n'est pas coulé
dans le ciment. On peut le retirer n'importe quand.
M. Garon: Mais sur l'autre...
M. Elkas: Mais, avant qu'on le fasse, M. le député,
on va s'assurer que la desserte est
garantie et on va s'assurer qu'au moins on protège de l'emploi
aussi.
M. Garon: Mais là, quand vous dites les 2 500 000 $,
parlez-vous de l'argent des poursuites?
M. Elkas: Non.
M. Garon: Ça, c'est versé?
M. Elkas: Les 2 500 000 $ sont pour la desserte.
M. Garon: Oui, mais il y avait un montant pour les poursuites
aussi.
M. Elkas: Ça, c'était 2 700 000 $. C'a
été versé à Inter-Québec, qui était
autrefois Quebe-cair.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: C'était des poursuites pour environ 16 000 000 $
et on a... Vous le savez.
M. Garon: Ça, ça faisait partie...
M. Elkas: On a réglé pour 2 700 000 $ et je pense
que tout le monde était très heureux. Eux étaient les
grands demandeurs dans cette affaire. Ils cherchaient du "cash flow" et ils
sont allés le chercher là. Je pense qu'on s'en est bien sortis,
très bien sortis.
M. Garon: Je comprends ça. C'était peut-être
nécessaire avant de se vendre à PWA. Vous auriez
été mieux de ne pas les payer pour que l'autre ne puisse pas
vendre si facilement.
M. Elkas: Se faire poursuivre pour 16 000 000 $, on aurait
payé au bout de la ligne peut-être? Vous ne le savez pas.
M. Garon: Pensez-vous qu'ils auraient vendu aussi facilement leur
entreprise aux gens de l'Alberta s'il y avait eu des poursuites de cet
ordre-là?
M. Elkas: Si ça n'avait pas été vendu,
est-ce qu'on aurait fermé les portes au complet? Je ne le sais pas.
M. Garon: C'est ça qu'ils sont en train de faire
là.
M. Elkas: Pas nécessairement.
M. Garon: Bien... Est-ce que vous avez une revue de presse au
ministère?
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Qu'est-ce que vous avez à dire par rapport aux
articles qui ont été publiés dans le journal Les
Affaires du samedi 23 mars et de la semaine suivante?
M. Elkas: On n'a pas à commenter des articles de journaux,
mais, par contre, je peux vous dire que quatre lettres ont été
déposées auprès de la compagnie et qu'on attend les
réponses.
M. Garon: Oui, mais vous versez beaucoup d'argent. Le journal,
normalement... Quand ils publient des affaires qui sont fausses, les journaux
se font poursuivre.
M. Elkas: Pas nécessairement. M. Garon: Bien.
M. Elkas: Êtes-vous le grand protecteur de ces
gens-là? Je suis aussi protecteur de ces gens qui ont
déposé cette résolution ou proposition.
M. Garon: C'est parce qu'à l'automne, quand vous avez
annoncé le versement de l'argent par le gouvernement, vous avez dit que
votre but c'était de maintenir les 1000 emplois au Québec. Suite
à la transaction, tout le monde dit qu'il va y avoir à peu
près 600 emplois qui vont disparaître.
M. Elkas: Excusez. La desserte était importante.
M. Garon: La desserte, oui. Non, non, non. Vous avez parlé
des emplois à ce moment-là.
M. Elkas: Et de la desserte. M. Garon: Oui, oui. M.
Elkas: Les deux.
M. Garon: Oui, oui. Vous avez parlé des emplois et de la
desserte, les deux. Mais là, aujourd'hui, avec ce qui se passe, je ne
suis pas certain que votre annonce du mois de novembre n'a pas contribué
à accélérer ça.
M. Elkas: C'est...
M. Garon: Au contraire, je pense que vos annonces des 16 400 000
$ et des 2 700 000 $ ont peut-être contribué à faire en
sorte qu'on s'en aille vers une liquidation de l'entreprise. Alors, je veux
savoir de quelle façon vous avez fait... Est-ce qu'on peut avoir une
copie du protocole d'entente que vous avez signé avec la compagnie suite
à vos subventions, celle de 2 700 000 $ et l'autre, les 16 400 000 $ sur
cinq ans?
M. Elkas: Quant à l'entente, c'est public, c'est
peut-être au bureau d'enregistrement. Si vous voulez l'avoir, on peut
vous en avoir une copie.
M. Garon: Non, c'est celle que vous avez signée.
M. Elkas: Vous allez comprendre, M. le député de
Lévis, qu'aujourd'hui, il y a des possibilités de sauver ces
emplois-là, mais que, si on n'avait pas agi dans le temps, il y aurait
1000 emplois de moins aujourd'hui au Québec.
M. Garon: Ce que je vous parle...
M. Elkas: vous allez comprendre aussi, m. le député
de lévis, que, non seulement intair, non seulement canadien ou non
seulement air canada, mais regardez autour, regardez ce qui arrive dans
l'industrie aérienne, tout le monde en souffre. il y a 12,6 %, 13 %, de
réduction du chiffre d'affaires dans ce milieu.
M. Garon: Oui, oui...
M. Elkas: On en souffre tous. On ne peut pas dire qu'avec
l'entente, on n'a pas essayé, on n'a pas fait de gestes pour essayer
d'au moins sauver Intair, puis on les poursuit, ces gestes-là.
M. Garon: Oui, mais vous ne pouvez pas répondre comme
ça. Quelqu'un vient à mon bureau de comté puis me dit:
J'ai perdu mon emploi. Je ne peux pas dire: Qu'est-ce que tu veux, mon vieux?
On perd tous notre job, de ce temps-là.
M. Elkas: L'avez-vous perdue?
M. Garon: Ce n'est pas une réponse, ça. Alors
là, actuellement, vous avez parlé de 2 700 000 $ pour faire
mettre de côté des poursuites, bon. Ça, c'était de
l'argent du gouvernement, vous avez dit: Ça, c'était dans le but
de maintenir... Les 2 700 000 $ pour enlever les poursuites, c'était une
façon aussi de leur donner de l'argent, à ce moment-là. Et
vous avez parlé aussi d'une entente de 16 400 000 $ pour la desserte de
la Basse-Côte-Nord avec des montants prévus pour, vous avez dit,
dans les deux cas, aider financièrement l'entreprise et puis leur faire
conserver 1000 emplois. Sauf que vous avez signé une entente, un
protocole d'entente, vous n'avez pas donné ces montants d'argent
là sans signer une entente avec l'entreprise.
C'est ça que je demande: Est-ce qu'on peut avoir une copie des
ententes que vous avez signées avec l'entreprise pour les 2 700 000 $
sur les causes pendantes avec l'entreprise, de même que pour le
renouvellement des contrats de la desserte de la Basse-Côte-Nord et les
subven- tions échelonnées sur cinq ans? Je vous demande une copie
de ces deux ententes-là, si ça a été fait dans deux
documents séparés.
M. Elkas: Ça va me faire plaisir de vous le
déposer. Je vais vous envoyer une copie du contrat. C'est la nôtre
ici, mais ça va me faire plaisir de la déposer.
M. Garon: Qui touche les deux affaires?
M. Elkas: Contrat de services intervenu entre le gouvernement du
Québec, ministère des Transports, représenté par le
ministre et le sous-ministre, et puis Intair inc, représenté par
son président, le transporteur. On va le déposer demain, si
ça ne vous dérange pas...
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: On ne peut pas vous le déposer aujourd'hui,
c'est la seule copie que j'ai. Je vais vous faire une copie.
M. Garon: ils vont faire une photocopie puis ils vont vous la
redonner. vous pouvez envoyer quelqu'un avec le monsieur si vous voulez.
M. Elkas: Pas de problème. O.K. M. Garon: Quelle
garantie...
M. Elkas: En réponse à l'autre question concernant
la SQT, M. le sous-ministre, M. Bard, pourrait y répondre.
M. Bard (Jean-Marc): Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
sous-ministre.
M. Bard: ...en ce qui concerne les 2 700 000 $ qui ont
été déboursés par la SQT en fonction des
poursuites, qui est un versement qui a été entériné
dans un acte de fiducie, au moment de la signature avec le groupe Intair, il
faudrait vérifier, dans un premier temps, avec le contentieux, si on
peut déposer le document. Mais advenant que fe contentieux chez nous
nous dise oui, que le document est un document public, après discussion
avec le ministre, on n'a pas d'objection à déposer le document
dont les montants sont mentionnés dans l'acte de fiducie. Il y a eu des
parties signataires à l'acte de fiducie, entre autres, la
Société québécoise des transports, les
représentants d'Intair, et il est fait mention des poursuites possibles
contre la Société québécoise des transports qui
était anciennement l'actionnaire de Quebecair. Alors, après
vérification avec le contentieux, le document pourrait être
déposé. (16 h 30)
M. Garon: La SQT a signé une entente avec qui?
M. Bard: la sqt... lorsque l'acte de fiducie a été
signé, il a été signé avec le groupe intair, je
crois que c'était intair inc. ou corporation inter inc, il faudrait que
ce soit vérifié au document même.
M. Garon: Est-ce qu'on a signé avec le holding ou avec la
filiale Inter-Québec?
M. Bard: On va vous le confirmer. M. Garon: Vous ne le
savez pas. M. Bard: Présumément avec le holding. M.
Garon: Pardon?
M. Bard: Présumément avec le holding, mais on va
vous le confirmer.
M. Garon: Maintenant, en quoi vous dites que ça peut
être secret? Des causes pendantes devant les tribunaux, c'est public.
M. Bard: Je ne sais pas si c'est secret. Tout ce que je dis c'est
qu'on va vérifier avec le contentieux. Normalement, ça devrait
être un document public, parce que c'est enregistrable au bureau
d'enregistrement.
M. Garon: Bien oui.
M. Bard: Alors, c'est ce que je vous dis. On va vérifier.
Si le document est légalement déposable, on va le
déposer.
M. Garon: Et à part de ça, c'est des causes
pendantes devant les tribunaux, il n'y a rien de bien secret
là-dedans.
M. Bard: Non, non. M. Garon: Alors...
M. Bard: Uniquement après vérification avec le
contentieux, c'est strictement pour s'assurer qu'il n'y a personne qui a dit
que le document n'était pas déposable, et puis on le
déposera.
M. Garon: Ce qui est un peu surprenant, là, mettez-vous
à notre place un peu, supposez une minute là que... Mettez-vous
à notre place. On est là pour poser des questions au nom du
public qui, lui, a payé. Et quand je disais 16 400 000 $, c'est 14 600
000 $, et 2 700 000 $ en quittance de causes pendantes. On pose des questions
en leur nom. Et là, vous n'êtes pas sûr au juste avec qui
vous avez signé. On n'est pas dans les pinottes, là. Je comprend
que, si vous achetez un Revel ou une crème glacée, vous ne savez
pas quel était le nom de celui qui vous l'a vendu, mais là, on
est dans des affaires de quasiment 20 000 000 $, et vous dites: Je ne suis pas
certain au juste avec qui on a signé ça. Bonne mère! On
n'est pas cans l'Évangile où le Seigneur avait invité des
gens qui ne sont pas venus et qu'il a invité ceux qui passaient sur la
rue. C'est des sommes d'argent importantes, ça. Quand vous envoyez les
chèques, à qui les envoyez-vous?
M. Bard: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
sous-ministre.
M. Bard: ...ce qui est arrivé là-dedans, c'est que
tous les documents ont été vérifiés au
ministère par le contentieux et, également, en collaboration avec
le ministère des Finances qui avait un droit de regard dans la
transaction qui a été signée. C'est les contentieux et le
ministère des Finances qui se sont assurés que le gouvernement
avait les bonnes garanties. Que M. le député de Lévis dise
qu'on ne se souvient pas avec qui on a signé, on a signé en
fonction des recommandations qu'on a eues de nos contentieux, et il faut
présumer, à ce moment-ci - on va lui confirmer avec qui on a
signé - qu'on a signé avec les bonnes personnes. On n'a pas
signé avec une compagnie compétitrice. On a signé avec le
groupe Intair.
M. Garon: Mais quand le ministre nous a répondu en
Chambre, il a dit que la principale raison pour laquelle il avait signé,
c'était pour maintenir 1000 emplois. Vous dites que vous avez de bonnes
garanties. Alors, si la principale raison c'était de maintenir les
emplois, quelles garanties avez-vous prises, vous êtes-vous fait donner
dans le contrat que les emplois seraient maintenus au Québec et qu'on ne
se revirerait pas de bord pour vendre l'entreprise et scraper 600
employés? C'est ça au fond. Parce que vous l'avez dit en Chambre,
c'est enregistré, vous avez dit: On donne cet argent-là, on
justifie ça parce qu'on veut maintenir 1000 emplois au Québec.
C'est ça qui avait été déclaré, même
dans votre communiqué de presse, à part ça.
M. Elkas: En plus, de garantir la desserte de la Moyenne et de la
Basse-Côte-Nord. Informez-vous.
M. Garon: Je vais...
M. Elkas: Et là, vous présumez que l'entente est
conclue. Je l'ai dit en Chambre aussi, que ça va se faire au
début du mois de mai. Entre-temps, on a des questions qu'on pose
à cette compagnie. Si on n'est pas satisfait des réponses qu'on
va avoir, on va retirer notre contribution de 2 500 000 $ qu'on a
déjà avan-
cée. La formule que vous m'avez suggérée, M. le
député...
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, M. le
ministre, on demande le quorum en Chambre.
M. Maltais: On est en commission nous autres.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça n'a pas
d'importance, là, on a...
M. Maltais: On ne peut pas être à deux places en
même temps.
M. Garon: On a l'ordre de la Chambre d'être ici. Ce n'est
pas à nous autres de faire le quorum.
M. Maltais: Ce n'est pas à nous de faire le quorum.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien là, tout
le monde est en commission.
M. Garon: Non, écoutez, ce n'est pas le conseiller du
ministre qui peut vous dire qu'on demande le quorum en Chambre. On a un ordre
de la Chambre d'être ici.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas le
conseiller du ministre, c'est...
M. Garon: Ce n'est pas une Chambre qui n'a pas de quorum qui peut
nous dire de sortir d'ici.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas le
conseiller du ministre...
M. Garon: Écoutez, c'est l'enfance de l'art en droit,
là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, ce n'est pas le conseiller du ministre,
mais bien le bureau du whip.
M. Garon: Bien, ça n'a pas d'importance, le bureau du whip
n'est pas au-dessus de la Chambre. On a un ordre de la Chambre d'être
ici.
M. Maltais: C'est ça, on est ici. M. Garon: On est
ici.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce sont vos
collègues qui demandent le quorum, M. le député de
Lévis, ce n'est pas nous. Alors, demandez à vos collègues
qu'ils arrêtent de niaiser.
M. Garon: Je comprends, mais nous, on n'a pas le droit de quitter
ici. Ce n'est pas parce que quelqu'un demande le quorum qu'il faut quitter la
commission parlementaire.
M. Camden: Ce n'est pas la première fois qu'ils jugent
qu'il y a des choses plus importantes que celles que vous débattez.
M. Garon: Ah! Il y en a peut-être qui demandent le quorum,
ils ont le droit.
M. Maltais: Mme la Présidente, je m'excuse, mais M. le
député de Lévis a raison; l'ordre de la Chambre, c'est
qu'on soit ici. Si la Chambre n'a pas quorum, qu'elle ferme, ce n'est pas
compliqué.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Garon: C'est ça.
M. Maltais: Ce n'est pas compliqué. Nous autres, on a un
ordre d'être ici, on ne peut pas avoir deux ordres en même temps.
Si la Chambre n'a pas quorum, qu'elle ferme. Ils n'ont qu'à fermer et
à s'en aller chez eux. Nous autres, on est ici pour travailler.
D'ailleurs, on continue.
La Présidente (Mme Bélanger): Allez, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Alors, si je vous cite, M. le ministre... Je vais
remercier le député de Saguenay parce que c'est clair...
M. Elkas: Et ça se remercie en plus de ça!
M. Garon: D'ailleurs, vous pourrez vous apercevoir qu'en dehors
de Montréal, on est à la veille de s'entendre de plus en
plus.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Elkas: De quoi?
M. Garon: Alors, le 15 novembre 1990, M. Elkas, le
connaissez-vous? Il a dit, et c'est à la page 5131: "On aurait pu aussi
féliciter le gouvernement, M. le député de Lévis,
d'avoir sauvé ces 1000 emplois sans injection d'argent nouveau. Pas
comme vous avez fait vous autres, entre 1981 et 1985, où on a
injecté au-delà de 86 000 000 $." Alors, voyez-vous, vous dites:
On l'a fait pour les 1000 emplois. Je pourrais continuer à dire ce que
vous avez dit à ce moment-là, mais il y en a trop long, je ne
veux pas citer tout ça. Mais vous avez dit: On l'a fait pour 1000
emplois. Et c'est dans votre communiqué, à part de ça, que
vous l'avez fait pour 1000 emplois.
Maintenant, votre sous-minlstre, à côté, qui a
dû travailler sur la rédaction, il dit: On a de bonnes garanties.
Donc, si vous l'avez fait pour 1000 emplois, vous avez pris de bonnes garanties
sur les 1000 emplois. J'aimerais savoir quelles
garanties vous avez prises que la compagnie garderait les 1000 emplois
au Québec? Comment ça a été rédigé,
cette affaire-là? Comment vous vous êtes assurés de
ça, pour verser tous ces millions-là à la compagnie, pour
sauver 1000 emplois? Essayez au moins une phrase dans le contrat disant qu'ils
garderaient les 1000 emplois parce que, s'ils n'ont pas respecté les
conditions, si c'était ça, le but, de garder 1000 emplois, et
qu'ils ne l'ont pas respecté, le contrat est annulable tout de
suite.
M. Elkas: Je ne sais pas, vous présumez qu'ils vont
fermer. Vous présumez. Il n'y a rien de conclu encore.
M. Garon: Mais est-ce qu'il y a un contrat ou bien il n'y en a
pas? Tantôt, vous avez dit qu'il était au bureau
d'enregistrement.
M. Elkas: Et je vous prie d'au moins nous entendre.
M. Garon: Est-ce qu'il est signé, le contrat, avec
vous?
Une voix: Avec le groupe Intair.
M. Garon: Non, mais est-ce que votre contrat pour vos subventions
est signé ou s'il n'est pas signé?
M. Elkas: Oui. Mais le mariage entre la PWA et Intair n'est pas
conclu encore.
M. Garon: Bon.
M. Elkas: O.K.? Et on a fait des demandes, on a écrit
quatre lettres à ces gens.
M. Garon: Vous avez écrit quoi?
M. Elkas: Quatre lettres à ces gens posant des questions
très spécifiques sur le détail de la transaction. Et si on
ne nous satisfait pas, on retire.
M. Garon: Oui, mais ça peut être quatre lettres
parce que vous avez écrit la deuxième parce que la
première n'était pas bonne, et la troisième parce que la
première et la deuxième n'étaient pas bonnes, et la
quatrième parce que la première, la deuxième et la
troisième n'étaient pas bonnes. Pourquoi? Est-ce que vous avez
écrit quatre fois la même chose, ou bien quoi?
M. Elkas: On n'était pas satisfaits des réponses
qu'ils nous avaient données.
M. Garon: Bon. Est-ce qu'on peut avoir une copie des lettres que
vous leur avez envoyées?
M. Elkas: Oui.
M. Garon: On peut les avoir cet après-midi? Vous avez 10
000 fonctionnaires...
M. Elkas: On va les faire venir.
M. Garon: Est-ce qu'il y a eu des sommes de versées
à date?
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Combien?
M. Elkas: 5 200 000 $.
M. Garon: Les 2 700 000 $ pour les causes pendantes, les 2 500
000 $, sur le contrat de 14 600 000 $, pour la desserte de la
Basse-Côte-Nord?
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Et si on ne conserve pas les emplois, qu'est-ce que
vous avez l'intention de faire?
M. Elkas: Vous dites si, c'est hypothétique, ça.
Attendons.
M. Garon: Non, mais il y a des employés, quand même,
qui sont touchés, 1000 personnes et leur famille, dans une
période de crise comme on vit actuellement, c'est important. Et l'argent
du gouvernement...
M. Elkas: Je le sais.
M. Garon: vous dites qu'il faut couper partout, mais là,
vous ne leur garrocherez pas des millions comme ça s'ils ne gardent pas
les emplois.
M. Elkas: Notre préoccupation, c'est la desserte et la
protection de ces emplois. C'est la direction qu'on a prise lorsqu'on a
négocié cette entente avec Intair. Alors, comme je vous l'ai
mentionné, on a écrit à ces gens, on voulait savoir les
détails de ce contrat avec PWA Corp. et puis on n'a pas eu les
réponses qu'on aurait aimé avoir. On a continué à
écrire à ces gens, on attend des réponses, et,
aussitôt qu'on aura reçu des réponses, si ce n'est pas fait
à notre satisfaction, on ne bénira pas le mariage et on va
retirer notre 2 500 000 $. Mais vous ne direz pas qu'on n'aura pas fait
d'efforts, par exemple.
M. Garon: Mais vous écrivez à qui, là? Vous
dites que vous écrivez à PWA Corp. ou bien à Intair?
M. Elkas: À Intair.
M. Garon: Parce que vous avez dit: On écrit à PWA
Corp.
M. Elkas: Non, non, non, on pariait du mariage entre PWA et
Intair.
M. Garon: Vous demandez des comptes à Intair?
M. Elkas: À Intair. M. Garon: Et puis?
M. Elkas: On n'est pas satisfait des réponses. On a
écrit une deuxième, troisième et quatrième
fois.
M. Garon: De quelle façon vous assurez-vous que votre
argent est toujours là? Parce que les 5 200 000 $, là...
M. Elkas: Ça faisait partie du C-36; on l'a
déposé et il est garanti. Il y a un acte de fiduciaires qui le
garantit.
M. Garon: Oui, mais l'acte de fiduciaires le garantit
comment?
M. Elkas: En deuxième position.
M. Garon: En deuxième hypothèque?
M. Elkas: Des listes ou des actifs au sol.
M. Garon: Les actifs valent combien? Là, vous dites que
vous êtes garantis à la deuxième hypothèque. Ce que
je veux savoir, au fond... C'est 5 200 000 $ garantis en deuxième
hypothèque, mais, à ce moment-là, les actifs
représentent combien, puis, en première hypothèque,
combien est couvert pour le Fonds de solidarité? En deuxième
hypothèque, des fois, ça ne vaut plus rien.
M. Elkas: Mme la Présidente, je pourrais prendre avis de
la demande du député puis lui répondre, parce que
ça ne fait pas partie des crédits, alors on n'a pas toutes les
réponses à ces questions.
M. Garon: Bien oui, ça fait partie des crédits.
Ça fait partie des sommes que vous allez verser sûrement.
M. Elkas: Elles sont versées.
M. Garon: Non, non, celles que vous avez versées l'an
passé, mais vous étudiez les crédits de 1991-1992. Il doit
y avoir des montants d'argent sur les 14 600 000 $ qui sont là-dedans
pour les crédits, les sommes que vous voulez verser cette année.
Voyons donc!
M. Elkas: II y a seulement 2 500 000 $ d'avance qui est garanti,
celui qu'on a avancé.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Lui est garanti.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Puis dans quelle forme, je peux vous déposer,
dans les jours qui suivent, sur quel actif qu'on a mis les liens.
M. Garon: Puis les 2 700 000 $?
M. Elkas: Les 2 700 000 $, c'est une entente avec l'autre
compagnie, la Société québécoise des transports.
Ça, c'est pour les poursuites, ça n'a rien à faire avec...
Il n'y a pas de garanties sur les 2 700 000 $. C'est une entente qu'on a eue.
On efface le potentiel de 16 000 000 $, puis on règle pour 2 700 000
$.
M. Garon: Là, la transaction, je ne sais où elle en
est rendue, mais, si vous regardez le comité des employés,
regardez ce qu'ils disent. Ils disent qu'ils n'ont aucune garantie de garder
leur emploi. Aucun employé d'Intair, anciennement Quebecair, peu importe
son ancienneté, n'est assuré de conserver son emploi. Voyez-vous
le titre: PWA Corp. versus Intair ou suite et fin du
démantèlement de Quebecair. Aucun employé d'Intair,
anciennement Quebecair, peu importe son ancienneté, n'est assuré
de conserver son emploi. Tous les employés d'Inter-Québec,
anciennement Nordair Metro, peu importe leur ancienneté, sont
assurés de conserver leur emploi, et ceci, malgré le fait que les
employés d'Intair ont quatre, cinq ou six fois plus d'ancienneté
que ceux d'Inter-Québec, ou, si vous voulez, de Nordair Metro. Puis ces
gens-là ont eu des avis de Canadien, s'ils voulaient travailler pour
eux, d'aller remplir des formulaires d'emploi, de postuler.
M. Elkas: Est-ce qu'on peut déposer ces avis-là?
Ç'a été dit par qui ça?
M. Garon: Par les employés. (16 h 45)
M. Elkas: Non, non. Qui leur a passé ce
message-là?
Une voix:... les employés et les employés ont
été à Inter-Canadien.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, non.
M. Elkas: Non, non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, si vous voulez
prendre la parole vous pouvez venir vous asseoir à la table et vous
identifier.
M. Garon: On a parlé avec les gens du
syndicat et c'est ça qu'ils nous disent qu'il se passe.
M. Elkas: II a été notifié par quelle
compagnie?
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: II a été notifié par quelle
compagnie?
M. Garon: Canadien et PWA Corporation.
M. Elkas: On n'est pas au courant de ça, nous.
M. Garon: Moi, vous pouvez bien ne pas croire ce que je vous dis,
mais, si les employés disent qu'on leur demande de remplir des formules
pour une compagnie pour faire application sur d'autres postes, pourquoi ils
diraient ça quand ce n'est pas vrai? Pourquoi ils diraient des choses
qui ne sont pas exactes?
M. Elkas: Vous me demandez de déposer, moi, des documents,
montrez-moi ces avis. Dites-moi d'où ça vient. Y a-t-il des
directives écrites? Y en a-t-il eu des directives écrites?
M. Garon: Moi, je ne vous comprends pas. Je vous écoute
parler, vous êtes engagés là-dedans pour 16 000 000 $: 14
600 000 $ plus 2 700 000 $. Là, vous avez une prise de position du
syndicat qui vous dit: On n'a aucune sécurité. Vous avez dit que
la transaction, vous la faisiez pour conserver 1000 emplois, et, là,
vous mettez ça en doute, actuellement.
M. Elkas: Je pense, M. le député de Lévis,
que c'est encore pas mal mieux que la formule que vous m'avez avancée.
Ma préoccupation, c'est la desserte de la région de la Basse et
de la Moyenne-Côte-Nord et la protection des emplois autant qu'on peut le
faire. S'il y a une réduction d'achalandage, il n'y a pas grand-chose
que je peux faire pour l'augmenter, encourager les gens ou payer les gens pour
se servir d'un service offert par Intair, pour protéger les emplois.
M. Garon: Non, ce n'est pas une question d'achalandage, c'est une
question que vous-même vous avez dit que vous avez mis cet
argent-là pour protéger les emplois. On vous dit actuellement
que, dans la transaction, les emplois ne sont pas protégés, qu'il
y a 600 emplois qui vont sauter. Et, aujourd'hui, vous niez ça tout
simplement, c'est... Toutes les informations qu'on a à date
là-dessus qui viennent de toutes parts disent qu'il y a 500 à 600
emplois qui vont sauter, et là, vous le niez, vous dites que vous
n'êtes pas au courant. Vous avez quand même signé ça
l'automne dernier. C'est l'automne dernier que vous avez annoncé
ça, le 15 novem- bre. Si c'était vraiment pour sauver 1000
emplois, vous devez être un peu plus au courant de tout ça.
M. Elkas: M. le député de Lévis, dans le but
d'essayer de rencontrer notre objectif, surtout au niveau de la protection de
ces emplois ainsi que de la desserte de la région, si on avait suivi
votre formule que vous m'avez avancée la semaine dernière en
Chambre... Vous m'avez dit: Pourquoi une entente avec Intair? Pourquoi ne pas
retirer votre 2 500 000 $ et se servir de la formule de notre gouvernement
qu'on applique aux Îles-de-la-Madeleine ou une réduction de 75 %?
On n'est pas sûr que les gens de la région de la Basse et de la
Moyenne-Côte-Nord auraient eu ce service offert par Intair. Je ne suis
pas sûr qu'on n'aurait pas retiré !e service offert par ces
gens-là.
M. Garon: C'est deux affaires différentes, là.
M. Elkas: Non, mais non
M. Garon: La desserte de la Basse-Côte-Nord, c'est une
affaire.
M. Elkas: "Bottom line", c'est qu'on arrive et qu'on n'a plus
d'emplois. Notre préoccupation, c'est de s'assurer - et c'est pour
ça qu'on est en communication avec cette compagnie - qu'on a un maintien
des emplois. Je ne peux pas vous dire qu'on n'aura pas une réduction
d'emplois s'il y a une réduction d'achalandage. Mais au moins garder la
compagnie intacte.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Juste une question pour bien me situer parce que,
là, on parle d'emplois, de sauver des emplois... Sauvons des emplois, 2
500 000 $, 1000 emplois.
Moi, j'ai toujours cru que l'aide apportée aux compagnies, que ce
soit Quebecair, Intair, que ce soit n'importe laquelle, c'était pour
assurer un service. Moi, les 1000 emplois, c'est drôle, jo no les ai pas
vus À Baie-Comeau, Intair a un comptoir, iI y a deux personnes. Ils ne
peuvent toujours pas... Au pire aller, ils peuvent en congédier rien que
deux. Sur la Basse-Côte-Nord, il n'y a pas tant d'emplois, que ça.
Il ne faut pas tomber sur le dos. Il n'y a pas 600 emplois sur la
Basse-Côte-Nord. Je les ai toutes faites, moi, ces bebelles-là.
Qu'on perde des emplois à Toronto, je m'en "crisse" comme de l'an
quarante...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais:... qu'on les perde ailleurs, ça ne me
dérange pas. Mais, moi, c'est la question de
service qui m'intéresse. Les emplois, ça ne me concerne
pas à Toronto. Je parle de chez nous, là. Et les coûts.
Prendre l'avion aujourd'hui, vous savez que ça coûte cher: 473 $
Québec-Baie-Comeau, aller-retour, avec les taxes. Si on parle de la
Basse-Côte-Nord, parce qu'il n'y a vraiment pas de routes, c'est du
service qu'on doit se préoccuper. Qu'il y ait 1000 emplois ou trois
emplois, moi, s'il y a un excellent service, je me sacre bien de ça.
L'aide gouvernementale en 1985, lorsqu'on a signé une entente avec
Intair, c'était pour assurer qu'il y ait un service de qualité,
sécuritaire, régulier. Ce n'était pas pour créer
1000 emplois, je ne pense pas. En tout cas, ce n'était pas l'objectif.
Si, par hasard, ça a créé des emplois, tant mieux. Mais si
Intair s'en va, ça ne me dérange pas, moi. Je ne suis pas
attaché à Intair, pantoute. La seule affaire que je suis
intéressé de savoir, c'est s'il va y avoir une qualité de
service, sécuritaire, tout le temps. Les emplois, on verra ça
après.
Je comprends que, le député de Lévis, le syndicat
coure après pour protéger les emplois à Toronto, à
Montréal et à Ottawa, mais, moi, ça ne me concerne pas
ça. Chez nous, il n'y en a pas tant d'emplois que ça. Je pense
que, sur la Côte-Nord, il y a 85 employés d'Intair. Chose,
l'ancien président était venu nous dire ça à la
chambre de commerce. Alors! Et Intair, sa mission première, c'est
d'assurer le service sur la Basse et la Moyenne-Côte-Nord. Ce n'est pas
de créer 1000 emplois, je ne pense pas. Alors, moi, la question que je
me pose, que ce soit Intair, Canadien ou Air Alliance, n'importe laquelle des
trois, c'est: Est-ce qu'on va avoir une qualité de service raisonnable -
on ne voudra pas le même service qu'à Chicago, on n'est pas des
fous non plus - continu et sécuritaire pour les passagers? C'est tout ce
que je demande, à un prix abordable. Pouvez-vous...
M. Elkas: C'est justement de ça qu'on voulait s'assurer
dans le dépôt du C-36. On voulait s'assurer de la qualité
du service et même l'améliorer dans la Basse et
Moyenne-Côte-Nord, dans la nouvelle entente. Il y avait des dessertes de
villages additionnelles, donc, qu'on a incluses dans cette nouvelle entente
avec Intair. Mais, par contre, si ça résulte aussi, dans les
gestes qu'on pose, en l'assurance de la protection de 800 à 1000
emplois, pourquoi pas? On fait notre part. Mais s'il arrive, par contre,
après l'entente qui se fait, qu'il y ait une diminution d'emplois de 200
personnes parce qu'il n'y a pas d'achalandage, bien là, on ne peut pas
blâmer le gouvernement de ne pas avoir fait un effort. Le point où
je veux en venir, c'est que, et au risque de me répéter, on n'est
pas satisfaits des réponses qu'on a reçues de la compagnie
Intair. On leur a écrit quatre fois et le mariage n'a pas encore
été béni. Ça, c'est sûr. Mais une chose est
sûre, c'est que, si ça ne marche pas avec Intair, il y en aura
d'autres qui vont les rempla- cer.
M. Mettais: II y en a, chez nous...
M. Elkas: Et ça, je vais vous assurer d'une chose, c'est
qu'on va avoir un service dans le nord. Il va être maintenu.
M. Maltais: II y en a chez nous qui sont prêts à le
faire à part de ça. Je vais vous donner un exemple: Air
Satellite. Avant ça, les compagnies faisaient la liaison entre Rimouski
et Baie-Comeau, mais, un bon matin, elles ont dit: On n'y va plus. Ça
n'a rien changé. Air Satellite a pris le trafic, et bonjour la visite.
On peut y aller trois fois par jour et s'en revenir trois fois de l'autre bord,
et ça va très bien, madame la marquise. Il n'y a pas de
problème. Il y a juste un petit comptoir à Rimouski et ça
permet de garder l'aéroport ouvert et de desservir les deux rives.
Alors, s'ils ne veulent pas y aller sur la Basse-Côte-Nord, ils ont juste
à rester chez eux. Il y en a d'autres qui sont prêts à y
aller. Ce n'est pas plus compliqué que ça.
Et d'abord, a chaque fois, on nous arrive avec les emplois. Je suis
tanné d'entendre parler de ça. Ce n'est pas une usine ça,
une compagnie d'aviation. On sait que ça prend du monde pour
l'opérer, mais, la base première, lorsque le gouvernement donne
une subvention, ce n'est pas pour créer des emplois, c'est pour donner
un bon service. S'ils ne veulent pas donner un bon service, foutez-les dehors
et envoyez un appel d'offres demain. Je vous garantis que vous allez en avoir
en masse. Moi, je ne veux pas faire un plat avec ça, le syndicat, les
emplois à Toronto et tout le "kit". Ça ne me préoccupe
pas, moi, ça. Le service continu, sécuritaire, ça c'est
important, à un prix raisonnable.
M. Elkas: C'est ça, je pense, qui était à la
base de notre négociation lorsqu'on a négocié sur le
C-36.
M. Maltais: Bon. Si on s'en va avec ça, c'est beau.
M. Elkas: C'était à la base et on veut le
maintenir, c'est l'objectif.
M. Maltais: Êtes-vous contre ça, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Pardon?
M. Maltais: Êtes-vous contre ça?
M. Garon: Non, mais je vais citer au ministre son document qu'il
avait rendu public le 15 novembre. Il n'a pas l'air de s'en rappeler. Le
gouvernement du Québec renouvelle le contrat de la Basse et
Moyenne-Côte-Nord. Qu'est-ce qui est dit au paragraphe 3? "La disparition
d'Intair
aurait pu créer une situation de monopole dans diverses
régions du Québec et aurait également
entraîné la perte des 1050 emplois que génèrent les
activités d'Intair à travers le Québec, à travers
la... " Écoutez bien la conclusion. Le ministre Elkas a
déclaré: "Je suis satisfait des termes de cette entente que je
qualifierais de mutuellement avantageuse. Non seulement assurons-nous un
service de qualité aux résidents de la Basse et
Moyenne-Côte-Nord, mais nous avons su agir de façon à
préserver quelque 1000 emplois sans pour autant hypothéquer les
contribuables québécois. "
C'est le ministre lui-même, là, il n'a pas l'air de s'en
rappeler.
M. Elkas: On s'en rappelle très bien, puis si on n'avait
pas posé les gestes qu'on a posés, elle aurait fait faillite. Les
1000 emplois seraient partis. On n'en aurait pas, ces gens-là ne
seraient pas ici aujourd'hui.
M. Garon: Mais là, il va rester quoi? M. Elkas:
Soyez donc sérieux!
M. Garon: Non, mais il va rester quoi d'Intair, là? Vous
vous avez signé une entente pour tous ces millions de dollars là,
vous le dites actuellement.
M. Elkas: C'est ça qu'on a déjà
demandé, Mme la Présidente. Puis je ne sais pas combien de fois
je dois le répéter, mais c'est exactement ça qu'on a
demandé.
M. Garon: Maintenant, je n'ai pas l'avis qui a
été donné aux employés, mais je vais l'avoir,
parce que je suis persuadé que ce n'est pas une affaire secrète
ça. Il y a un avis aux employés de faire application chez PWA
Corporation ou bien chez Canadien.
M. Elkas: Envoyez-le-moi, M. le député de
Lévis, ça va me faire plaisir.
M. Garon: Je pourrais peut-être bien vous poser la question
en Chambre, si vous voulez, à ce moment-là, parce que vous avez
l'air de mettre en doute ce que je vous dis. Vous dites: J'aimerais ça
le voir. Moi, je vous dis que les employés nous ont dit ça ou que
le syndicat des employés nous a dit ça qu'ils avaient
été obligés de faire application, puis qu'ils n'ont pas de
garantie d'emploi. Ils font un communiqué aujourd'hui - et vous vous
avez l'air de mettre en doute ce qu'ils disent - comme quoi ils n'ont pas de
sécurité et puis ils font affaire à... Puis eux,
malgré qu'ils aient beaucoup plus d'ancienneté que les autres,
ils vont passer en dernier. Ceux qui vont être protégés,
c'est Nordair Métro.
M. Elkas: On va rencontrer les employés,
M. le député de Lévis, on va s'informer
auprès des employés.
M. Garon: Quand?
M. Elkas: On peut les rencontrer...
M. Garon: Quand est-ce que vous allez les rencontrer?
M. Elkas: On peut les rencontrer dans les jours qui suivent
là, aujourd'hui ou demain. On va s'interroger, on va s'informer
auprès de la compagnie pour voir si c'est bien fondé...
M. Garon: On va ajourner à six heures et demie,
êtes-vous prêt à les rencontrer à six heures et
demie?
M. Elkas: Non, malheureusement non. Moi aussi, j'ai un engagement
à six heures et demie. J'en ai deux d'ailleurs, qui vont me mener
jusqu'à huit heures.
M. Garon: Oui?
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Quand allez-vous les rencontrer?
M. Elkas: Bien là, donnez-moi une chance. On va regarder
l'agenda et on verra ça.
M. Garon: Moi, je n'ai pas de chance à vous donner, je
vous dirais plutôt: Donnez-leur une chance à eux autres. C'est eux
autres qui vont perdre leur job. Vous...
M. Elkas: C'est moi qui viens de l'offrir. M. Garon: Oui.
Bon, bien quand?
M. Elkas: O. K. On va les rencontrer. Je vais demander à
mes gens de les rencontrer. On fixera une date, si ce n'est pas suffisant, la
rencontre que mes gens auront avec elles ou eux, je les rencontrerai plus tard
dans la journée, peut-être demain si on peut trouver...
M. Garon: Bon. Alors, j'ai pris pour acquis, Mme la
Présidente, que le ministre est prêt à les rencontrer, les
employés du syndicat d'Intair, et puis à voir avec eux l'absence
de garantie qu'ils ont dans leur emploi, malgré les millions qu'a
versés le gouvernement, et que le ministre va nous faire parvenir les
quatre lettres qu'il a envoyées avec, si c'est possible, les
réponses, parce qu'il n'était pas satisfait des réponses.
Si on pouvait avoir les copies des quatre lettres qu'il a fait parvenir avec
les réponses qu'il a reçues pour les trois premières dont
il n'a pas été satisfait, ce qui a fait qu'il a été
obligé d'écrire d'autres lettres, parce que c'est de
l'argent public ça.
M. Elkas: Madame, je déposerai-La Présidente
(Mme Bélanger): À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Elkas: Mme la Présidente, je vais déposer les
lettres qu'on a envoyées contenant les questions qu'on a
déposées auprès de la compagnie. Quant aux
réponses, il me semble que ça ne serait pas - je cherche les mots
justes... Les réponses sont confidentielles jusqu'à temps que
l'entente soit signée avec ces gens-là. Alors, je ne peux pas
déposer des réponses à des lettres qui viennent de cette
compagnie. Mais, par contre, mes demandes peuvent être
déposées, et je vais le faire à la fin de la
journée.
M. Garon: Maintenant, si la compagnie continue à ne pas
donner suite à vos réponses et à ne pas donner
satisfaction au ministre, qui représente les fonds publics qui ont
été versés dans cette affaire, qu'est-ce que vous avez
l'intention de faire?
M. Elkas: C'est conditionnel.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: C'est conditionnel.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire?
M. Elkas: C'est hypothétique, "si". Attendons qu'on ait
les réponses à notre question. Comme je vous dis, ils continuent
les négociations. Je l'ai mentionné en Chambre d'ailleurs, que
ça va être conclu au mois de mai.
M. Garon: Très bien, on va attendre les lettres du
ministre. On a le document qu'on va analyser.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que le
programme 1 est terminé?
M. Garon: Non, non, il n'est pas terminé. J'aimerais
savoir maintenant, concernant l'achat des avions du service aérien. (17
heures)
M. Elkas: On n'est pas dans le bon programme.
M. Garon: Hein? L'achat des avions pour le service
aérien.
M. Elkas: Dans quel programme êtes-vous, M. le
député de Lévis, là, pour nous situer?
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: On n'était pas dans le programme 1, en
passant.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. C'était
dans le programme 5. Je m'excuse.
M. Garon: C'est ça. C'est dans le programmes.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est le programme
5.
Achat d'avions
M. Garon: Le gouvernement s'apprête à acheter deux
avions pour assurer le service de transport aérien gouvernemental. Ces
avions seront achetés au coût d'environ 6 400 000 $. Le premier
avion, 2 600 000 $, est un Piper Cheyen-ne 400 de 5 places qui servira à
déplacer les ministres, dit-on, ce que nous rapportent les journaux. Le
second est un Short Sherpa qui peut accueillir 26 passagers, recevoir 12
civières et transporter 5000 livres de marchandises. Ces deux avions
sont à hélices. Le gouvernement procédera de plus à
la transformation d'un de ses F-27 à des fins de transport ambulancier
et à la vente d'un avion-ambulance acheté sous Duplessis qui ne
serait plus opérationnel depuis l'an dernier et du "jet à
Lesage", communément appelé ainsi.
Il faut se demander pourquoi le gouvernement remplace un avion de 40
places par un avion de 5 places. C'est un peu surprenant. Selon ce qu'ont
rapporté les journaux, le fonctionnement de ces deux appareils
nécessite l'entreposage de pièces de rechange d'un montant
équivalant à 30 % de leur valeur à neuf. L'origine de ces
pièces est inconnue.
En juin 1990, le ministère a fait adopter le projet de loi 26,
Loi modifiant la Loi sur le ministère des Transports. Ce projet a
institué le Fonds du service aérien gouvernemental. Ce Fonds a
pour but le financement du coût des biens et des services du transport
aérien fournis par le ministère des Transports. Alors, ce que
j'aimerais demander au ministre, c'est s'il peut nous faire le point sur ce
dossier et comment le ministère a procédé pour
l'acquisition de ces appareils?
M. Elkas: Mme la Présidente, je remercie le
député de Lévis pour la question, parce que j'aimerais
d'ailleurs qu'on prenne l'occasion de corriger certaines mauvaises informations
qui ont circulé sur le renouvellement de la flotte aérienne du
gouvernement du Québec. Le gouvernement du Québec opère un
flotte minimale d'avions pour lé transport de personnes, mais il fait
appel, au nolisement privé pour la grande majorité de ses
besoins. Si on se réfère aux données de 1989-1990, le
gouvernement a enregistré 831 heures de vol à bord de ses propres
appareils, c'est-à-dire deux F-27 et le DC-3, et a nolisé -
écoutez bien
ça - un total de 6288 heures auprès des entreprises
privées de nolisement. Vous écoutez?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Oui? Bon. Tant mieux. Le ministère des
Transports a accordé pour 8 200 000 $ de contrats de nolisement à
l'entreprise privée en 1989-1990. À cela s'ajoutent les milliers
d'heures de surveillance des feux de forêt accordées à
chaque année par le ministère des Forêts exclusivement
à l'entreprise privée. Je pense que, contrairement à ce
qui a été avancé par certains, le ministère est un
grand client des entreprises de nolisement aérien. Un des F-27 de la
flotte sera dorénavant utilisé presque exclusivement en
remplacement soit du Challenger pour l'évacuation médicale ou de
l'autre F-27 lorsque ceux-ci seront à l'entretien. Donc, nous
remplaçons un gros appareil pouvant transporter une vingtaine de
passagers par un appareil plus petit et beaucoup plus économique. Nous
aurons donc besoin d'autant et même de plus de services de compagnies de
nolisement.
Alors, autrement dit, on a une perte nette de deux avions. Il me semble
que les compagnies qui ont fait ces sorties devraient se réjouir des
gestes qu'on a posés. J'aimerais aussi ajouter que l'AQTA nous a fait
des recommandations il n'y a pas longtemps.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: L'AQTA nous a fait des recommandations il n'y a pas
longtemps, et puis, si on avait suivi leurs recommandations, ce n'est pas des
contrats au-delà de 5 600 000 $ pour l'achat de petits avions qu'on
aurait encourus, mais c'est des réactés de l'ordre de 60 000 000
$ qu'on aurait ajoutés à notre flotte. Alors, il me semble qu'on
a considéré l'enveloppe budgétaire qu'on avait, une bonne
gestion. Il y a toujours de la place pour le privé, et c'est justement
la direction où on est allés. Mais de là à penser
qu'on va tout donner au privé, il faut regarder les
coûts-bénéfices, puis on démontre clairement que,
dans certains cas, il faut avoir du service pour notre clientèle, si
vous voulez, puis je crois, avec les données que je viens de vous
donner, que c'est le minimum, c'est tenu au minimum.
M. Garon: De quelle façon vous allez procéder pour
l'achat de ces appareils-là selon les procédures
gouvernementales? Est-ce qu'il y a eu des appels d'offres? Parce que c'est
arrivé, bang! dans le journal, les appareils étaient
achetés. Avez-vous procédé selon la procédure
normale du gouvernement ou...
M. Elkas: L'achat a été fait selon les besoins, et,
comme on l'a mentionné, les Cheyen-ne, on ne les voit pas n'importe
où. On a eu un bon prix dessus, et puis ça a été
fait suivant une décision du Conseil des ministres.
M. Garon: Non, mais ce n'est pas ça que je veux dire.
Parce que, quand on fait ça, normalement le monde le sait, parce qu'une
décision du Conseil des ministres, c'est une affaire. Ça, le
monde ne le sait pas. Mais, selon la formule d'achat du gouvernement
habituelle, ça n'arrive pas comme un cheveu sur la soupe comme
ça. Le monde est au courant. Dans les appareils, souvent on demande tel
type d'appareil ou l'équivalent, etc. Mais est-ce que, dans ce
cas-là, le ministre et son ministère ont suivi les
procédures normales en cours au gouvernement pour l'achat de ces
appareils? C'est ça que je demande, au fond.
M. Elkas: Oui, on a suivi la norme, si vous voulez. Ce sont des
contrats négociés, puis ça, ce n'est rien de nouveau,
comme on me le mentionne.
M. Garon: Est-ce que vous voulez dire que la procédure
prévue à la réglementation dans un tel cas d'achat a
été suivie entièrement par le ministère des
Transports?
M. Elkas: Je demanderais à M. Côté, qui est
au service aérien, d'expliquer la technique, la façon dont...
M. Garon: Ce n'est pas ça que je vous demande.
M. Elkas: ...pour des produits rares, surtout des produits qu'on
ne retrouve pas sur la place n'importe quand. Alors, des Sherpa et des Cheyenne
ne sont pas disponibles comme du pain puis du beurre chez Provigo.
M. Garon: Non, mais...
La Présidente (Mme Bélanger): M.
Côté.
M. Elkas: M. Côté.
M. Côté (Denis): Oui. O.K. Pour le produit Cheyenne,
il a été trouvé aux États-Unis. C'est l'avion qui
était l'avion personnel de l'ancien président de la compagnie
Cheyenne, qui va être acheté par une autre compagnie
américaine. Cet avion-là, ça faisait un certain temps
qu'il était sur le marché. Il était sur le marché
à un prix supérieur, disons, à ce que le gouvernement a
consenti à payer. Au début, il était offert à 2 700
000 $, et le gouvernement, par une décision acquiescée par le
Conseil du trésor, a acheté cet avion-là pour un montant
de 2 350 000 $.
M. Garon: Ce n'est pas ça que je vous demande. Je vous
demande si les procédures prévues aux réglementations pour
l'achat d'un tel
appareil ont été suivies intégralement. C'est tout
ce que je vous demande.
M. Côté (Denis): Vous voulez savoir la
procédure...
M. Garon: Je ne veux pas savoir si vous l'avez acheté, je
ne veux pas savoir si cet appareil-là... Il ne doit pas y avoir rien
qu'un appareil comme ça. Il n'y a pas qu'un chien qui s'appelle Pataud
puis il n'y a pas qu'un avion, j'imagine... Ce n'est pas le prototype unique au
monde. Je veux savoir, quand vous avez acheté cet appareil, si vous avez
suivi la réglementation du gouvernement prévue pour un tel achat
d'appareil.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Vous n'avez eu aucune dérogation?
M. Côté (Denis): II faut dire que oui. On a
demandé au Conseil du trésor de procéder de la
façon qu'on a procédé et ça a été
acquiescé.
M. Garon: Qu'est-ce que vous avez demandé au Conseil du
trésor?
M. Côté (Denis): Juste une seconde.
On a demandé au Conseil du trésor l'acquisition d'un Piper
Cheyenne 400, décision du Conseil des ministres, et dans la
justification on disait: À la suite de la décision du Conseil des
ministres, le service aérien gouvernemental a entrepris des
démarches pour trouver sur le marché un avion Piper Cheyenne 400.
Ces démarches ont conduit à localiser l'avion recherché
offert à un prix de vente de 2 720 000 $ US. Des négociations ont
permis de réduire ce prix à 2 350 000 $.
En plus de ça, vu que c'était un C. T. d'achat, le
directeur général des achats a dû être
consulté, et la réponse du directeur général des
achats a été: Le directeur général des achats
considère qu'il ne doit pas signer le présent document, puisque
la décision du Conseil des ministres charge le ministère des
Transports de négocier les modalités d'acquisition de cet
avion.
M. Garon: Est-ce qu'on peut avoir une copie de la décision
que vient de lire monsieur?
M. Elkas: C'est public. Oui.
M. Garon: Est-ce qu'on peut l'avoir immédiatement?
Une voix: Non, on va vérifier.
M. Elkas: On va aller en chercher une copie.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on peut
faire une copie?
M. Garon: Est-ce que vous avez suivi la procédure normale
ou si vous avez demandé de déroger à la
procédure?
M. Elkas: C'est la procédure normale, à ce que je
sache.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: C'est la procédure normale qu'on a suivie.
M. Garon: Oui? C'est quoi que vous avez fait comme
procédure normale que vous avez suivie?
M. Elkas: Ce n'est pas un appel d'offres qu'on a fait, là,
hein? Moi, j'ai eu le mandat du Conseil des ministres de négocier ce
contrat. Le ministère a reçu un mandat du Conseil des ministres
de négocier.
M. Garon: Vous n'êtes pas allés en appel
d'offres?
Des voix: Non.
M. Garon: En n'allant pas en appel d'offres, est-ce que vous ne
dérogiez pas à la réglementation?
M. Elkas: Cet achat a été fait suivant des
directives qu'on a reçues du Conseil du trésor et du Conseil des
ministres. Ce n'est pas un achat normal comme tel, c'est une unité sur
laquelle on avait l'oeil et elle répondait à nos besoins, alors
elle a été négociée.
M. Garon: Dans un achat comme celui-là, quelle est la
procédure normale à suivre par le ministère?
M. Elkas: Ça l'est, la procédure normale, quand il
y a une unité qui est disponible, qu'elle répond à nos
besoins et puis dont on veut négocier le montant. On est
autorisés par le Conseil du trésor et le Conseil des ministres.
(17 h 15)
M. Garon: Quand vous dites que vous avez été
autorisés par le Conseil du trésor, avez-vous été
autorisés par le Conseil du trésor préalablement à
l'achat ou postérieurement à l'achat?
M. Elkas: Préalablement.
M. Garon: Qu'est-ce que vous avez demandé au Conseil du
trésor?
M. Elkas: II est parti avec le papier, là.
M. Garon: Vous devez le savoir par coeur.
M. Elkas: II y a eu un mémoire, M. le député
de Lévis, qu'on a déposé au Conseil des ministres pour le
renouvellement de la flotte au complet. Il est évident, selon notre
capacité de payer, qu'il y a certaine étape qu'on a suivie. Dans
le cas du Short Sherpa, il remplaçait le DC-3 qui a été
scrapé l'an passé. Le Cheyenne remplace le Dash qui a
été mis au rancart, et puis on nous a demandé de remplacer
ces deux unités-là. Ça fait partie d'un mémoire
qu'on avait déposé.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Garon: Quand vous avez conclu les ententes pour l'achat du
Cheyenne, est-ce que vous suiviez la procédure normale?
M. Elkas: On avait été autorisés à en
trouver un, parce que ce type d'avion répondait à notre demande,
et puis on a fait nécessairement du shopping, si vous me permettez. On
en a trouvé un puis on a négocié le meilleur prix.
M. Garon: Quand le contrat a été alloué,
est-ce que le contrat a été alloué de façon
régulière?
M. Elkas: Oui. Ça a été établi de la
même façon.
M. Garon: Est-ce que votre ministère a dû aller au
comité des dérogations concernant ce contrat-là?
M. Elkas: Non, parce que notre mandat était du Conseil du
trésor et du Conseil des ministres pour aller le négocier.
M. Garon: Est-ce que le contrat est signé?
M. Elkas: Mme la Présidente, si une dérogation
avait été nécessaire, on aurait été
avisés.
M. Garon: Donc, vous pensez qu'il n'y avait pas de
dérogation nécessaire pour l'achat que vous avez effectué
auprès de la compagnie Thabet Aviation.
M. Elkas: Pas de ce comité-là, non.
M. Garon: À ce moment-là, comment se fait-il que
vous n'êtes pas allés en appel d'offres?
M. Elkas: Pardon?
M. Garon: Comment se fait-il, à ce moment-là...
Parce que l'autorisation du Conseil des ministres ne vous autorisait pas
à contourner la procédure d'un appel d'offres.
M. Elkas: Le Conseil du trésor nous a donné le
mandat d'aller négocier.
M. Garon: Est-ce que le Conseil des ministres vous autorisait a
acquérir sans suivre la réglementation du gouvernement?
M. Elkas: À aller négocier. On a été
négocier.
M. Garon: Est-ce que c'en est rendu au point, au ministère
des Transports, que la gestion est tellement curieuse qu'on ne sait plus
quelles sont les règles gouvernementales à suivre pour l'achat de
ces équipements-là?
M. Elkas: Ah! soyez sérieux, M. le député de
Lévis. Dans un cas particulier comme celui-ci, on a un produit qui n'est
pas nécessairement neuf, et puis il est évident qu'il est de
grand intérêt au gouvernement. Oui, on va le négocier, puis
on suit les règles qui ont été déposées.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, M. le
ministre. Pour l'information de M. le député de Lévis, on
dépose le document ou une directive, un C.T. d'achat du Conseil du
trésor pour le contrat en question, que vous discutez dans le
moment.
M. Garon: Si je lis bien ce qui est marqué, c'est
daté du 12 mars 1991: Consulté, le directeur
général des achats considère qu'il ne doit pas signer le
présent document, puisque la décision 91-029 du Conseil des
ministres charge le ministre des Transports de négocier les
modalités d'acquisition de cet appareil.
M. Elkas: C'est ça qu'on vient de dire. M. Garon:
Non, non, non. M. Elkas: Bien oui!
M. Garon: Je vous ai demandé si vous aviez suivi les
procédures d'achat. Je ne vois pas de dérogation
là-dedans.
M. Elkas: On vient de dire justement ça, puisque la
décision 91-029 du Conseil des ministres charge le ministère des
Transports de négocier les modalités d'acquisition de cet avion.
Il me semble que c'est clair.
M. Garon: Comment se fait-il que dans ce même document
c'est marqué: Le 4 mars 1991, le fonds renouvelable du service des
achats du gouvernement a effectué un dépôt de 50 000 $ US
auprès d'Insured Aircraft Title Service, 6449 South Denning, Oklahoma,
USA, afin de retenir chez le vendeur, pour inspection jusqu'au 19 mars 1991,
à minuit, l'avion Piper Cheyenne 400, numéro de série un
tel, immatriculé N-5188, ce
dépôt étant nécessaire pour empêcher
que l'avion soit acheté, à très court terme, par un autre
acheteur qui s'apprêtait à le faire dans l'immédiat?
M. Elkas: Mme la Présidente, pur et simple, suite à
la décision du Conseil des ministres, c'est un dépôt qu'on
a fait pour retenir l'avion. Ça faisait notre affaire puis on voulait
s'assurer qu'on l'ait. Ça, c'est sept jours, une semaine avant qu'on ait
eu l'autorisation. Alors, c'est un dépôt, simplement. Je pense que
vous l'avez, là, c'est le 12 mars.
M. Garon: Mais c'est parce que, quand c'est supposé
dépasser un certain montant, au gouvernement, à moins qu'on n'ait
une autorisation spécifique, il doit y avoir au moins un appel d'offres,
au moins sur invitation. Il doit y avoir un appel d'offres. De quelque nature
que ce soit, il doit y avoir un appel d'offres. De quelle façon le
ministre peut dire qu'il a suivi la procédure normale, alors qu'en
l'occurrence, il n'y a pas eu d'appel d'offres?
M. Elkas: m. le député, je vais
répéter encore une troisième fois: c'est un produit
spécifique qui a été trouvé et on a
été négocier.
M. Garon: Oui. Sauf que, dans la demande que vous avez, je vois
ici: Autorisation d'un Piper Cheyenne 400. il ne doit pas y en avoir rien
qu'un, de ça. Référence: décision du Conseil des
ministres 91-029, acquisition d'un Piper Cheyenne 400. Un Piper, pas ce
Piper-là, un Piper Cheyenne 400. Puis je vois: le 12 mars, date de
demande d'autorisation qui a été signée par le
sous-ministre, M. Bard, et signée également par le ministre des
Transports, le 12 mars. Dans le document c'est marqué: Octroi de la
commande - dans le document ici - réservé au Service
général des achats. Consulté, le directeur
général des achats considère qu'il ne doit pas signer le
présent document, puisque la décision 91-029 du Conseil des
ministres charge le ministre des Transports de négocier les
modalités d'acquisition de cet avion.
M. Elkas: Mme la Présidente, on a eu le mandat d'aller
négocier un Piper Cheyenne 400. Il n'en pleut pas, de ces
unités-là. Ce n'est pas à tous les jours qu'on peut en
trouver. On a été assez chanceux d'en trouver un, qu'on a mis la
main dessus. À ce prix-là, on a été très
chanceux, puis on l'a négocié, ce prix-là. Je pense que
les gros gagnants, c'est la société québécoise, les
contribuables. Il répond exactement aux besoins du ministère.
C'est ça, l'atout, dans toute cette affaire-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Bien, moi, je vais vous dire une chose. J'ai
posé des questions, vous répondez de même. Voici, j'ai un
document entre les mains, ici, daté du 20 mars 1991, signé par le
ministre des Approvisionnements et Services, Robert Dutil. Je vais le lire. Il
dit: "Dossier numéro 850-R-91-03-0205. Demandeur: ministère des
Transports. Montant de l'engagement: 42 000 $ approximativement. Fournisseur:
Thabet Aviation International. Fondement de la demande: article 89, paragraphe
3 du règlement sur les contrats de services du gouvernement. Objet
autorisé: l'octroi d'un contrat sans recours à l'appel d'offres."
Vous m'aviez toujours dit que tout était correct, que tout était
parfait.
Je vais vous lire le document. Partie 1, les faits. "Le 20
février 1991, le Conseil des ministres autorisait, par la
décision 91-029, le ministère des Transports à utiliser
les services d'un courtier pour à la fois acquérir un avion Piper
Cheyenne 400 et prendre en échange deux de ses anciens
réactés, un C-FPQG et un C-FSEN. Le ministère des
Transports adressait, à la fin de janvier, une demande au Conseil du
trésor pour déroger aux directives obligeant à utiliser le
mécanisme normal des dispositions des surplus en vigueur au
gouvernement. "D'une certaine manière, cette demande au Conseil du
trésor est sans objet, compte tenu de la décision du Conseil des
ministres. Cependant, les pièces accompagnant la demande
révèlent une demande implicite de dérogation concernant la
procédure utilisée pour obtenir les services du courtier
chargé de vendre et d'acheter les avions visés. En effet, le
ministère des Transports ne veut pas faire d'appel d'offres, mais
plutôt retenir les services d'un fournisseur qu'il a choisi, Thabet
Aviation International. Qui plus est, M. Paul-René Roy, directeur des
contrats du ministère des Transports, nous a confirmé, le 7 mars,
que, dans les faits, le contrat est donné, puisque déjà le
gouvernement a versé une option de 50 000 $ visant l'acquisition d'un
appareil."
Partie 2, l'analyse. Voici, ce qui est marqué ici, sous la
signature de votre collègue. "La procédure prévue à
la réglementation dans un cas semblable est tellement simple et peu
contraignante qu'on ne peut comprendre les raisons ayant conduit le
ministère des Transports à y déroger. Il est suffisant, en
effet, comme le prévoit l'alinéa 1 de l'article 25, de
procéder à un appel d'offres sur invitation auprès de
trois fournisseurs de son choix. Un blâme sévère doit donc
être porté à l'endroit du ministère des Transports,
tout en lui signalant qu'il devrait porter une attention particulière
aux procédures d'allocation des contrats de son service aérien,
qui n'en est pas à sa première incartade."
Ce n'est pas pour rien qu'on questionne la gestion du ministère,
vous savez. "Cela posé, quelle est la meilleure solution? Il serait
difficile de demander au ministère des Transports de reprendre le
processus conformé-
ment à la réglementation. On devrait, en effet,
dédommager le fournisseur retenu pour le travail fait."
On ne parle pas là... Il dit que c'est même annulable. "De
plus, si ce même fournisseur était invité, on en arriverait
à une situation de concurrence déséquilibrée,
puisque le travail déjà fait l'avantagerait indûment par
rapport à ses concurrents. Enfin, ne pas l'inviter réglerait ce
dernier problème, mais, en plus de créer une
inéquité envers Thabet Aviation, qui a travaillé de bonne
foi, nous nous priverions de la possibilité de faire affaire avec un des
meilleurs fournisseurs dans son domaine. Reste donc à accepter
d'entériner l'allocation du contrat à Thabet Aviation. Comme il
s'agit d'un fournisseur bien qualifié, comme aussi tout permet de croire
qu'il a oeuvré de bonne foi et sans être conscient que le contrat
lui était alloué d'une manière irrégulière,
la solution est acceptable dans les circonstances." (17 h 30)
Partie 3, Recommandations du comité des dérogations. "Le
comité des dérogations recommande au ministre des
Approvisionnements et Services de donner un avis favorable à la demande
du ministère des Transports visant l'allocation d'un contrat à
Thabet Aviation International. Le ministre devrait cependant blâmer le
ministère des Transports pour avoir dérogé inutilement
à la réglementation et lui demander d'apporter une attention
particulière au processus d'allocation des contrats par son service
aérien gouvernemental.
Partie 4, avis du ministre. "Le ministre entérine la
recommandation du comité des dérogations et donne, en
conséquence, un avis favorable à la demande
présentée par le ministère des Transports. Fait à
Québec ce 20 mars 1991. Signé: Le ministre des Approvisionnements
et Services, Robert Dutil."
Trouvez-vous que c'est de même que doit fonctionner votre
ministère?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Viger.
M. Maciocia: Oui, Mme la Présidente. Est-ce qu'on peut
demander au député de Lévis le dépôt du
document de façon qu'on puisse, tout le monde, le lire et l'avoir en
main?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, voulez-vous déposer votre
document?
Une voix: Qu'il veuille, qu'il ne veuille pas, l'article...
M. Maciocia: II est obligé.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, oui.
M. Garon: Oui, oui, je n'ai pas d'objection.
M. Maciocia: Parfait. Voulez-vous faire faire des...
La Présidente (Mme Bélanger): Parfait, on va faire
des photocopies pour dépôt.
M. Garon: Dites-vous toujours que votre contrat était
régulier?
M. Elkas: Vous allez comprendre, M. le député de
Lévis, que je ne tomberai pas dans un piège que vous êtes
en train de tendre. Ce que vous venez de déposer n'a rien à faire
avec l'achat du Piper Cheyenne 400, absolument rien à faire avec
celui-là. La critique qui vient de mon collègue le ministre est
sur la vente de deux appareils HS-125. "Checkez" vos claques, la
prochaine...
M. Garon: Bien non, écoutez, là. M. Elkas:
Non, non, non.
M. Garon: La procédure prévue à la
réglementation d'un cas semblable est tellement simple et...
M. Elkas: Vous êtes prêt à faire... Mme la
Présidente, permettez-moi.
M. Garon: ...peu contraignante qu'on ne peut comprendre les
raisons ayant conduit le ministère des Transports à y
déroger.
M. Elkas: Vous êtes prêt à faire des
allégations gratuites, là...
M. Garon: Je vous dépose le document.
M. Elkas: ...mais informez-vous donc avant de faire vos
sorties.
M. Garon: Écoutez, il est dit: II lui suffisait...
M. Elkas: Bien, vous avez manqué votre coup cette fois-ci
puis vous avez le droit de rire.
M. Garon: Bien, je ne ris pas. M. Elkas: Bien, oui, oui,
oui.
M. Garon: Je lis: II est suffisant, en effet, comme le
prévoit l'alinéa 1 de l'article 25, de procéder à
un appel d'offres sur invitation auprès de trois fournisseurs de son
choix.
M. Elkas: C'est des courtiers pour la vente de deux appareils. Il
y en a seulement un qui
peut vendre dans ce domaine. puis, oui, on a répondu au ministre.
on lui a dit: ça aurait été un faux appel d'offres, il y
en a seulement un. on le savait d'avance. ce n'est pas le même
dossier.
M. Garon: Bien, pourquoi vous parlez des 50 000 $ d'option? C'est
à ce contrat-là qu'on se réfère. Le contrat est
donné, puisque déjà le gouvernement a versé une
option de 50 000 $ visant l'acquisition d'un appareil.
M. Elkas: II faut les vendre, ceux-là.
M. Garon: Bien non. Il ne parle pas de ça, il parle de
votre option d'achat.
M. Elkas: Ça va me faire plaisir de vous donner une
analyse au complet du dossier. On n'a rien à cacher. Mais vous avez
mêlé les cartes dans votre intervention.
M. Garon: Non, non, mais ce n'est pas à vous...
M. Elkas: Ça n'a absolument rien à faire avec
l'achat du Cheyenne.
M. Garon: Depuis quand celui qui vend, c'est celui qui donne
l'option de 50 000 $ pour acquérir un appareil? Ça ne marche
pas.
M. Elkas: C'est deux choses complètement
séparées.
M. Garon: Bien non, c'est le document lui-même que j'ai
lu.
M. Elkas: Oui, mais vous l'avez mal interprété,
comme bien des choses, M. le député.
M. Garon: Le document lui-même se réfère
à... Et puis le C.T. se réfère à la même
décision. Oui, oui!
C'est la même transaction, hein? C'est acquérir un avion et
prendre en échange deux de ses anciens réactés. C'est la
même transaction. Qu'est-ce que c'est ça, cette
affaire-là?
Une voix: Voulez-vous attendre qu'on ait le document?
M. Garon: Pardon? Oui. Moi, je vois ce qui est marqué,
là. On se réfère au même document, la
décision du Conseil des ministres, la décision du Conseil du
trésor, puis c'est les mêmes numéros.
La Présidente
(Mme Bélanger): est-ce que
vous voulez qu'on suspende, le temps d'attendre les documents, ou si... on va
suspendre pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 37)
(Reprise à 17 h 47)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Les membres de la
commission ont reçu le mémoire et l'avis du Conseil du
trésor. Alors, M. le ministre.
M. Elkas: J'avais conclu.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous aviez conclu.
Alors, M. le député de Lévis.
M. Garon: Alors, la note qu'on a ici, qu'on a
déposée, "Mémoire et avis au Conseil du trésor",
qui est signée par le ministre des Approvisionnements et Services,
datée du 20 mars 1991, dit bien: "Le ministre entérine la
recommandation du comité des dérogations et donne, en
conséquence, un avis favorable à la demande
présentée par le ministère des Transports...", dans
laquelle il y a un blâme au ministère des Transports. J'ai
posé des questions au ministre, puis il essaie de nous dire que faire
des commentaires à ce sujet-là... Quelles sont ses explications?
Vous voulez dire que le document n'est pas bon?
M. Elkas: Comme j'ai expliqué d'ailleurs au ministre,
comme je l'ai expliqué ici, il y a quelques minutes, on a
mêlé les deux. Vous avez une tendance à mêler les
deux. La critique qui a été apportée à la vente des
deux unités de HS-125...
M. Garon: Qui ont été vendues à qui?
M. Elkas: Elles ont été vendues à eux
autres. Elles ne sont pas encore vendues, elles sont dans les mains du
courtier. Il y a seulement un courtier dans la région qu'on
connaît, là, qui a de l'expertise et qui connaît le
marché.
M. Garon: Oui, allez-y, j'écoute.
M. Elkas: Alors, c'est pour ça qu'on est allés
chercher les services de ce courtier. Avoir été en appel
d'offres, comme nous l'a mentionné le ministre Dutil, le résultat
aurait été qu'il y aurait une personne qui aurait pu
répondre a notre demande. C'est pour ça que la procédure
de dérogation est là. Ça arrive, comme je suis sûr
que c'est arrivé dans votre cas, quand vous étiez au
gouvernement.
M. Garon: Non, mais ce n'est pas ça, là. C'est que
vous avez une réprimande très sévère...
M. Elkas: Ça peut arriver qu'il y ait seulement une
personne qui peut accomplir une tâche, alors on se sert de ses
services.
M. Garon: Vous avez une réprimande très
sévère. Vous avez demandé une dérogation
pour quoi? Vous avez l'air de nier ce qu'on vous a dit. Vous avez
demandé une dérogation pour quoi?
M. Elkas: C'est bien normal, on a demandé une
dérogation pour vendre deux unités. Il y a seulement un
courtier.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: II y a seulement un courtier dans ce domaine qui
connaît le marché pour aller chercher le meilleur prix pour
nous.
M. Garon: Est-ce qu'il y a un ou deux contrats
là-dedans?
M. Elkas: Un contrat.
M. Garon: Ben oui, mais c'est ce contrat-là dont on
parle.
M. Elkas: Là, vous parlez, vous, de la
réprimande...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...de M. Dutil qui touche la vente. Point.
M. Garon: C'est pour l'achat parce que vous avez passé
par...
M. Elkas: Touche la vente. Point.
M. Garon: L'achat et la vente. Je regrette, là.
M. Elkas: Non. Excuse. La vente. Point. Si M. Dutil a
marqué "achat", il est en erreur, c'est "vente". Point.
M. Garon: Vous avez signé un contrat avec qui, vous?
M. Elkas: Avec le courtier.
M. Garon: Bon, bien, c'est ça.
M. Elkas: Pour vendre deux unités.
M. Garon: Pour faire quoi?
M. Elkas: Pour vendre deux unités.
M. Garon: Puis pour acheter. Il n'achète pas, le
courtier?
M. Elkas: Ce n'est pas lui qui achète. C'est le
gouvernement qui a acheté.
M. Garon: De qui?
M. Elkas: Le vendeur peut prendre le courtier qu'il veut,
ça ne nous regarde pas.
M. Garon: Non, mais vous avez acheté de qui, vous?
M. Elkas: Du propriétaire d'un avion. M. Garon:
Qui?
M. Elkas: mr. and mrs. groever and c, caria k. hamed, 247,
rimrock drive, durango, colorado, zip code 81301, usa. référence:
piper cheyenne 400, number n518-b, sériai number 42-5527039.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous pouvez trouver ça drôle, hein? Sauf
que c'est le ministre Dutil. Vous pouvez bien considérer qu'il fait des
affaires niaiseuses, peut-être, sauf que c'est lui qui dit que le
ministère doit être blâmé sévèrement,
tout en signalant qu'il devrait porter une attention particulière aux
procédures d'allocation des contrats de son service aérien, qui
n'en est pas à sa première incartade. Vous pouvez bien trouver
ça drôle. Ce n'est pas pour rien que ce matin j'ai dit justement
qu'au ministère la gestion était plus que défectueuse.
Là, aujourd'hui, quand vous avez des dérogations puis que le
ministre des Approvisionnements et Services vous blâme, vous trouvez
ça drôle.
Vos appareils ne sont pas vendus, vous dites, hein? Bon. Comment se
fait-il, à ce moment-là, que dans le document on dit: Comme il
s'agit d'un fournisseur bien qualifié, comme aussi tout permet de croire
qu'il a oeuvré de bonne foi et sans être conscient que le contrat
lui était alloué d'une manière
irrégulière... Quel contrat a été alloué
d'une façon irrégulière?
M. Elkas: M. le député de Lévis, si on
allait chercher un courtier qui n'avait aucune expertise dans ce milieu, les
chances de vendre ces unités seraient beaucoup moindres que si on allait
chercher un courtier qui a une expertise dans le milieu. Il me semble que c'est
le gros bon sens.
M. Garon: Vous avez signé combien de contrats,
actuellement? Vous dites: Un seul. Vous avez signé un contrat avec qui,
dans toute cette affaire-là d'achat et de vente d'appareils?
M. Elkas: On a signé deux transactions très
différentes, et puis on revient, là, concernant l'achat du Piper;
ça a été fait avec Mr. and Mrs. Groever and C. et Caria K.
Hamed. Il y a eu un courtier.
M. Garon: Pourquoi on dit que...
M. Elkas: Eux ont leur courtier sur l'achat,
là. On ne veut pas mêler les cartes. M. Garon:
Qui?
M. Elkas: Pour l'achat, c'est M. Charles Bockstahler, 79, Forest
Road, Ashville, North Carolina, USA.
M. Garon: comment se fait-il qu'on dit: le ministère des
transports ne veut pas faire d'appel d'offres mais plutôt retenir les
services d'un fournisseur qu'il a choisi, thabet aviation international?
M. Elkas: Pour la vente. Ça n'a rien à faire avec
l'achat. Pour choisir un courtier pour la vente de deux appareils, deux HS-125,
avec des pièces d'avion.
M. Garon: Alors, quand on dit: Qui plus est, M. Paul-René
Roy, directeur des contrats au ministère des Transports, nous a
confirmé le 7 mars que, dans les faits, le contrat est donné,
puisque déjà le gouvernement a versé une option de 50 000
$ visant l'acquisition d'un appareil...
M. Elkas: Là, vous mêlez les deux dossiers.
M. Garon: Ce n'est pas moi qui les mêle. C'est le document
qui est là.
M. Elkas: Bien, c'est Approvisionnements et Services aussi qui
les même. Coudon, il donne un avis; ça ne veut pas dire qu'il est
correct dans son affaire.
M. Maciocia: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Viger.
M. Maciocia: ...pour éclairer seulement le
député de Lévis, je crois qu'il n'est...
M. Garon: Oui, mais je demande des questions au ministre. Moi, je
ne demande pas des questions au député de Viger.
M. Maciocia: Non, non, mais écoutez, il y a la partie
1...
M. Garon: Bien non.
M. Maciocia: Vous parlez de la partie 1, actuellement, puis
après, vous tombez à la partie 2.
M. Garon: Oui, la partie 2, c'est l'analyse...
M. Maciocia: Oui, mais c'est deux choses différentes.
M. Garon: ...puis la partie 1, c'est les faits.
M. Maciocia: Mais c'est deux choses différentes.
M. Garon: Bien non, voyons! La partie 1, les faits, la partie 2,
l'analyse, la partie 3, les conclusions.
M. Maciocia: Oui.
M. Garon: Recommandations du comité des
dérogations. Alors, écoutez, votre niaiserie, là...
Vous considérez, vous, que le blâme que vous fait subir
votre collègue le ministre des Approvisionnements est sans objet?
M. Elkas: Ce n'est pas ça que j'ai dit. M. Garon:
Vous avez dit quoi?
M. Elkas: II nous a blâmés pour ne pas avoir
été en appel d'offres pour aller chercher un courtier pour la
vente de deux unités. Ça n'a rien à faire avec l'achat.
Parce que ce n'est pas nous qui choisissons les courtiers. Le vendeur a choisi
son courtier. Si vous me permettez, je pourrais vous répéter son
nom. Mrs and Mr Groever and C. et Caria K. Harned de 247 Rimrock Drive,
Durango, Colorado, ont choisi leur courtier pour la vente de leur Cheyenne, M.
Charles Bockstahler, de 79 Forest Road, Ashville, North Carolina, USA.
M. Garon: Mais est-ce que, vous, votre courtier était le
même dans les deux cas?
M. Elkas: Non. On n'a pas besoin de courtier dans l'achat. On
achète directement de la personne, puis, eux autres, ils choisissent.
J'ai nommé le courtier. Nous, on a choisi un courtier pour la vente de
deux appareils HS-125 et les pièces associées.
M. Garon: Donc, vous avez deux contrats, un pour l'achat puis un
pour la vente.
Une voix: Ah oui!
M. Garon: bien, tantôt vous avez dit que vous aviez rien
qu'un contrat. je vous l'ai demandé tantôt, et vous avez dit: on
a fait rien qu'un contrat.
M. Elkas: Un contrat avec un courtier pour la vente.
M. Garon: Puis pour l'achat vous avez un autre...
M. Elkas: Un autre contrat pour l'achat avec le vendeur,
directement.
M. Garon: Est-ce qu'on pourrait avoir les copies de ces
contrats?
M. Elkas: Ils ne sont pas faits encore, la vente n'est pas
faite.
M. Garon: Non, non, mais..
M. Elkas: Aussitôt que ça arrive, on va vous le
déposer.
M. Garon: ...le contrat avec votre courtier. M. Elkas: 11
n'est pas fait encore!
M. Garon: Voyons! Le contrat avec votre courtier doit être
fait!
Une voix: La décision est datée du 26 mars, le
contrat n'est pas fait.
M. Garon: Le contrat a-t-il été alloué d'une
manière irrégulière?
Une voix: Ce n'est pas la même chose, c'est
mélangé.
M. Garon: Thabet Aviation fait quoi là-dedans?
M. Elkas: II n'a rien à faire dans l'achat du Cheyenne. Il
a été choisi pour vendre deux unités, des HS-125, avec
pièces d'avion associées.
M. Garon: II reste donc à accepter d'entériner
l'allocation du contrat à Thabet Aviation. Lui, il est fait:
Entériner l'allocation du contrat à Thabet Aviation. Comme il
s'agit d'un fournisseur...
M. Côté (Denis): L'allocation.
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): M.
Côté.
M. Côté (Denis): Avec Thabet Aviation, là,
ça a été comme une entente de principe à l'effet
qu'elle annoncerait dans les revues spécialisées et sur le
marché potentiel la disposition de ces deux avions-là, de
même que les pièces appropriées. La décision du
Conseil du trésor avait autorisé simplement à la fin de
mars qu'on puisse procéder. Mais lui, il a fait les annonces, puis dans
les prochaines semaines le contrat va se signer avec lui. Mais son contrat avec
lui, c'est simplement sur une commission qu'il va recevoir sur la vente. Point.
Parce que la vente ne se fait pas par le courtier. Le courtier ne touche
simplement qu'une commission; le produit de la vente revient au gouvernement.
C'est le même principe qu'avec un agent d'immeubles.
M. Garon: Votre contrat avec le courtier n'est pas encore
signé.
M. Côté (Denis): Non, mais quand l'autorisation du
Conseil du trésor a été obtenue, lui, il a fait les
démarches appropriées pour annoncer qu'il avait ces deux
avions-là à vendre. Mais il n'y a pas eu de papi. r officiel
signé par les personnes autorisées, en vertu des
délégations pour signer le contrat. Il n'y en a pas là, en
date d'aujourd'hui, de signé.
M. Garon: Mais est-ce qu'il a mis les appareils en vente?
M. Côté (Denis): Oui, il les a annoncés dans
les revues spécialisées. Ce n'est pas des revues...
M. Garon: II vend vos appareils et vous n'avez pas encore de
contrat avec lui?
M. Côté (Denis): Vous savez, dans le monde de
l'aviation, c'est peut-être un monde un peu à part, mais bien
souvent, tout marche et réside sur la confiance que les gens
possèdent entre eux autres.
M. Garon: Ouais.
M. Côté (Denis): La confiance qui réside,
c'est que, bien souvent, on achète des morceaux ou des pièces,
là, mais ça s'achète...
M. Garon: Ça, c'est vrai quand les gens travaillent avec
leur argent à eux, pas quand c'est l'argent public.
M. Côté (Denis): Bien, en tous cas, lui, il a
annoncé après l'autorisation du Conseil du trésor qu'on
pouvait procéder de cette manière-là pour retenir ce
courtier-là. Les annonces se sont effectuées après la
décision du Conseil du trésor. La décision est venue le
26; je pense qu'il a annoncé dans les premiers jours d'avril dans les
revues spécialisées. (18 heures)
M. Garon: Mais pourquoi vous n'avez pas suivi la
procédure?
M. Côté (Denis): Suivre la procédure pour
retenir le courtier pour vendre cette chose-là? Quelle
procédure?
M. Garon: La procédure que vous auriez dû suivre et
que vous n'avez pas suivie.
M. Elkas: On l'a mentionné d'ailleurs, Mme la
Présidente. Encore une fois, on retrouve un courtier qui a une
expérience, il connaît le marché de ces deux HS-125. On
aurait été en appel d'offres, une personne aurait répondu.
C'est pour ça que M. Dutil nous lance un blâme.
M. Garon: Oui. Mais pourquoi vous ne l'avez pas fait selon la
réglementation gouvernementale?
M. Elkas: Parce qu'on savait...
M. Garon: II n'y a pas rien qu'un courtier qui vend des
avions.
M. Elkas: II y en avait seulement un.. M. Garon: Ah
non!
M. Elkas: Ça aurait été un faux appel
d'offres.
M. Garon: Bien, j'imagine que, s'il y en avait rien qu'un, vous
l'auriez invoqué, puis il aurait dit: II ne pouvait pas faire autrement.
Mais il ne dit pas ça. Il vous blâme de ne pas avoir suivi la
procédure. Donc, il devait y en avoir plus d'un.
M. Elkas: à québec, il y en a seulement un.
M. Garon: Bien, Thabet Aviation International, il est
où?
M. Elkas: À Québec.
M. Garon: Ce n'est pas parce qu'il y en a rien qu'un qu'on n'est
pas obligé de suivre la procédure. Il vous dit ici qu'il pouvait
la suivre d'une façon tellement simple: II lui suffisait en effet, comme
le prévoit l'alinéa 1 de l'article 25, de procéder
à un appel d'offres sur invitation auprès de trois fournisseurs
de son choix.
M. Elkas: Bien, trois fournisseurs, il y a seulement un courtier
dans ce domaine...
M. Garon: Puis?
M. Elkas:... puis il est au Québec.
M. Garon: Non, non! Il n'y en a pas rien... Il y en a
peut-être rien qu'un...
M. Elkas: Ah, non, non! Vous dites: Non, non, non. Nommez-m'en
d'autres. Vous êtes au courant de tous les dossiers, là...
M. Garon: Mais pourquoi il vous dit ça, s'il y en a rien
qu'un?
M. Elkas: Non, non! Je vous demande, M. le député
de Lévis...
M. Garon: Bien voyons! M. Elkas: Bien oui!
M. Garon: II y a une procédure, puis on vous blâme
sévèrement de ne pas l'avoir suivie, puis vous, vous dites que
vous n'étiez pas capable de la suivre. Donc, vous voulez dire que le
commentaire du ministre, c'est un commentaire niaiseux.
M. Elkas: Non, c'est parce qu'il n'était pas au fait.
M. Garon: Alors, vous étiez capable de la suivre, ou vous
n'étiez pas capable de la suivre?
M. Elkas: II n'était pas au fait, il ne savait pas qu'il y
en avait seulement un. On lui a répondu dans ce sens.
M. Garon: Puis lui, il vous a blâmé pareil.
Écoutez, ils disent: "Le ministre devrait cependant blâmer le
ministère des Transports pour avoir dérogé inutilement
à la réglementation et lui demander d'apporter une attention
particulière au processus d'allocation des contrats par son service
aérien gouvernemental. " Non seulement vous n'avez pas l'intention de
vous amender, vous n'avez pas le ferme propos, mais vous êtes en train de
dire que vous avez bien fait. C'est ça que vous êtes en train de
dire, actuellement.
M. Elkas: Non, non, non. On a dit tout ce qu'on avait à
dire, Mme la Présidente, puis c'est fini.
M. Garon: Ce n'est pas surprenant que votre ministère ait
l'air de marcher comme une entreprise de broche à foin...
M. Elkas: Ouf! Oui...
M. Garon:... ce n'est pas surprenant, puis que le
Vérificateur général dise que vous avez des
dépassements.
M. Elkas: On va comparer, Mme la Présidente, les bilans de
notre ministère à ceux du ministre qui était là
dans votre temps.
M. Garon: Ah!
M. Elkas: Oui, bof! Vous n'avez pas fait grand-chose...
M. Garon: C'est facile.
M. Elkas:... vous avez empêché ces gens de
travailler.
M. Garon: Ah oui, oui!
M. Elkas: Oui, oui. Le ministre, dans le temps... Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous ne savez même pas avec qui vous signez vos
contrats, vous êtes en train... Vous êtes supposé
d'écrire des lettres; en tout cas, on vous envoie au bonhomme. Vous
ne
suivez pas les procédures, vous avez des dépassements
faramineux, le Vérificateur général vous dit: Vos contrats
de surveillance coûtent trop cher, vous avez trop de plans par rapport
aux travaux que vous faites. Vous êtes blâmé de partout,
puis vous vous en allez, jovialfste, comprenez-vous, comme, je suppose, Saddam
Hussein, qui a l'air heureux malgré que ça meure de partout.
M. Elkas: Le dossier avance, par contre. Ha, ha, ha!
M. Garon: ça ne marche pas. votre affaire, ça ne
marche pas. que vous le vouliez ou non, c'est ça, la
réalité.
Maintenant, pouvez-vous déposer le bilan du fonds aérien
gouvernemental créé par l'adoption du projet de loi 26 pour
l'année écoulée, la première année du fonds?
¦
M. Elkas: M. Côté.
La Présidente (Mme Bélanger): M.
Côté.
M. Côté (Denis): Un décret du Conseil des
ministres a statué que le fonds du service aérien gouvernemental
débutait ses opérations le 1er avril 1991. Toutefois, le
décret de mise en opération, de même que le C.T. de mise en
opération, n'est pas encore passé. Donc, tant que ces
documents-là ne seront pas officialisés, on ne pourra pas
déposer le bilan d'ouverture en date du 1er avril 1991, et le bilan
d'ouverture du 1er avril 1991 sera en grande partie le bilan de fermeture du
fonds renouvelable du 31 mars 1991.
M. Garon: Comme je vois qu'il est 18 h 5 et que je vois que je ne
pourrai pas terminer sans donner une chance au député de
Saguenay, qui m'avait demandé correctement d'ailleurs... Il a droit
à des questions concernant les choses qui intéressent son coin,
la Côte-Nord. Alors, Mme la Présidente, le député du
Saguenay pourra poser des questions au président de la
Société des traversiers, et puis, dépendamment de l'heure
où il finira, je continuerai d'ici 18 h 30; autrement, bien, je
recommencerai à 20 heures.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Merci, M. le député de Lévis,
pour cette aimable entente. Je vais demander au président de la
Société des traversiers, M. le ministre, de venir se joindre
à votre distinguée table.
M. Garon: Mais je ne veux pas dire que j'ai fini concernant
l'aérien et le martime, hein? Je ne veux pas le considérer comme
terminé; parce que je pensais que ça irait plus vite que
ça.
Société des traversiers
M. Maltais: M. le ministre, dans un premier temps, pour vous
faire un petit velours aujourd'hui, j'aimerais vous féliciter concernant
mes toilettes...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: C'est mon insistance.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: ...sur le quai de Baie-Comeau. En 1990 - vous vous
souvenez des questions que je vous avais posées - vous avez fait
installer des toilettes, puis c'était bien installé, sauf que vos
fonctionnaires ont oublié de faire installer l'eau, une correction
qu'ils ont faite au mois de février 1991. Mais ça, au
gouvernement, il ne faut pas s'attendre à une vitesse... C'est bon
même si ce n'est pas dans mon comté, c'est dans celui de mon
collègue de Charlevoix; s'il avait été ici, il vous aurait
félicité aussi, mais quoique, lui, il ne prend jamais le
traversiez puis moi je le prends trois, quatre fois par semaine. Alors, dans un
premier temps, j'aimerais vous féliciter parce que ma première
demande là-dedans, ça remonte a 1983.
Le 1er juillet 1983, j'adressais une lettre à Michel Clair,
ministre des Transports, qui m'avait répondu à cette
époque qu'il prendrait ça en haute considération. Alors,
sept ans plus tard, je vous remercie, vous l'avez fait. C'est une bonne
accommodation pour les voyageurs, surtout pour les dames et les enfants qui ont
un endroit pour aller faire pipi comme du monde.
À M. Gagnon j'aimerais, bien sûr, lui souhaiter la
bienvenue puis espérer qu'il est en bonne santé. Le 1er septembre
1983, M. Gagnon, j'adressais une lettre au ministre des Transports du temps
avec un télégramme des 29 maires de la Côte-Nord, de mon
comté, pour demander que l'horaire des traversiers à Tadoussac,
l'horaire des traversiers l'été, soit continué jusqu'au 31
décembre. M. Clair m'avait répondu en 1983 qu'il prendrait
ça en haute considération, qu'il ferait faire une étude,
puis qu'il me donnerait une réponse plus tard. Le 1er juillet 1984,
à M. Clair j'adressais la même demande, que l'horaire
d'été soit continué à partir du 15 septembre
jusqu'au 31 décembre. Il m'a dit que son enquête n'était
pas terminée, mais que, lorsque ça serait terminé, il me
donnerait une réponse là-dessus.
Le 1er juillet 1985, on change de ministre, M. Tardif, même
requête pour lui demander que l'horaire d'été soit
prolongé du 15 septembre au 31 décembre. Alors M. Tardif prend
bonne note de ma demande, et après une étude il me
répondra. Le 22 décembre 1985, on répond qu'effectivement,
il y a eu une baisse de clientèle entre le 1 er novembre et le 1 er
décembre.
Le 1er juillet 1986, j'adresse la même
demande à mon collègue Marc-Yvan Côté.
Là, j'ai dit: J'espère que je vais être plus chanceux. Vous
permettez, là, je vais changer de lettre, parce que mon dossier... M.
Tardif, je lui avais adressé ça le 25 janvier 1985. Je m'excuse,
je me suis trompé. Puis la réponse que j'ai eue de Michel
Champoux, c'était le 4 février 1985. Il répondait vite. Il
n'a jamais rien fait, mais il répondait, par exemple. Ça allait
bien. Bon. Lui m'avait répondu, et je vais vous lire la lettre. "Il me
fait plaisir de vous faire part que, suite à l'accroissement continu du
nombre de véhicules et de passagers qui utilisent les traversiers de
Tadoussac, la Société des traver-siers maintiendra, après
le 15 septembre 1985, l'horaire qu'elle a adopté le 13 novembre 1984,
c'est-à-dire un traversier 24 heures par jour. " Il venait de m'enlever
un traversier, dans cette petite phrase-là. Alors, là, au lieu
d'augmenter, je diminuais.
Le 8 octobre 1986, j'adressais ça à M. Marc-Yvan
Côté. Il m'a dit qu'il prenait bonne note de ma demande et
qu'après consultation auprès des personnes concernées -
j'imagine que ça devait être vous - il me ferait part, dans les
meilleurs délais... Là, je suis rendu à 1986.
Le 1er juillet 1987, lettre adressée à Marc-Yvan
Côté, parce que je demande toujours ça six mois d'avance,
parce que ça ne va pas vite chez vous, hein? Ce n'est pas de votre
faute, mais ça ne va pas vite. Il me répond que vous êtes
en train de faire une étude là-dessus et qu'effectivement, il a
constaté qu'il y avait un accroissement de transport, puis que
normalement la cédule devrait être prolongée. Tout fier et
tout heureux de ça, puis là, j'avais envoyé une
résolution des 29 municipalités de mon comté. Je peux vous
les déposer; si quelqu'un est intéressé de les avoir,
elles sont ici. en 1988 - on est rendu à 1988 - c'est toujours le 1er
juillet que j'écris, j'ai ma réponse le 24 octobre. là, il
me dit qu'il n'y a qu'un navire en service le samedi et le dimanche. c'est
vrai, je le prends, sauf que c'est là qu'il y a le plus de monde. le
lundi soir, ça peut toffer. ils donnent un bon service entre le lundi et
le vendredi, mais le samedi puis le dimanche ils enlèvent un service,
sur vos recommandations, j'imagine.
En 1989, toujours au mois de juillet, j'ai écrit au ministre et
je lui ai dit que le trafic augmentait, avec la construction de Reynolds
à Baie-Comeau, avec la construction de Manic 5 PA, avec la construction
de deux ou trois usines sur la Côte-Nord, avec l'arrivée de deux
nouvelles scieries qui sortent environ 250 000 mètres cubes chacune de
copeaux annuellement, ce qui fait un demi-million de mètres cubes de
copeaux. Alors, le ministre me répond que ça a bien du bon sens,
mon affaire, mais qu'ils vont étudier ça, à la
Société des traversiers, puis qu'ils vont donner une
réponse. J'attends. J'attends toujours. Mais là, je continue
à envoyer des résolutions et je continue à envoyer des
bebelles.
Là, je continue, parce que j'arrive, vous êtes
nommé, là. Il y a une élection, vous êtes
nommé ministre. Je vais passer à vous dans quelques minutes.
Là, j'étais rendu à 1989.
Bon, j'arrive. Le 1er juillet 1990, toujours le 1er juillet - M. le
député de Lévis ne m'accusera certainement pas de
fêter la fête du Canada - je vous demande encore la même
chose, puis là, je vous demande, parce que je trouve que ça n'a
pas de bon sens, et l'achalandage continue, la saison touristique est
prolongée... Mais là, vous, vous êtes le seul qui m'a
accordé 15 jours de plus. Là, vous m'écrivez en date du 5
décembre pour me dire que, selon la recommandation que la
Société des traversiers vous a faite, vous avez rallongé
le service d'été du 7 novembre au 12 novembre 1990. J'ai
gagné trois jours. (18 h 15)
Là, je vous informe que le 1er juillet 1991 je vais vous envoyer
une lettre encore pour vous demander que le service d'été
accordé à la Société des traversiers à
Tadoussac soit prolongé jusqu'au 31 décembre. Je vais enlever mes
lunettes parce que je commence à avoir mon cristal de voyage. Là,
je m'en vais vous dire une chose. Je ne sais pas de quelle façon vous
faites vos études, mais je vais vous prendre une pension à
Tadoussac pendant les mois d'octobre, novembre, décembre, puis, si vous
en arrivez aux mêmes conclusions après, je reviendrai ici puis je
vous présenterai mes excuses. J'ai mon maudit voyage, M. Gagnon, de
prêcher dans le désert. Puis les municipalités de mon
comté, les citoyens...
Voyez-vous, nous autres, on n'est pas comme à Lévis.
À Lévis, il y a deux ponts pour venir à Québec. Le
bateau a beau couler, les gens vont pouvoir venir à Québec
pareil. Je comprends que ça va les rallonger. Mais nous autres,
là, quand tu attends une heure, une heure et demie, là... Vous,
vous n'attendez jamais, vous ne la prenez pas, la Société des
traversiers. Il n'y en a pas, à Tadoussac, ou très peu.
Moi, je commence à être tanné. Il doit y avoir
quelqu'un, dans votre "batinche" de Société... S'il ne sait pas
compter, envoyez-moi-le, je vais les compter avec lui. J'ai rencontré
les directeurs régionaux de la Société, ils ont dit:
Ça n'a pas de bon sens. Je ne sais pas de quelle façon vous
faites vos statistiques, mais vous allez venir les faire avec moi. Parce que,
quand il y a 10, 12 vannes de copeaux sur le bateau, il n'y a plus de place
pour les automobiles. Quand il y a huit, neuf vannes de pitoune sur le bateau,
il n'y a plus un "crisse" de char qui veut embarquer, puis vous savez pourquoi.
Parce que, avec la mer, il y en a qui ont déjà versé sur
des automobiles, puis j'étais là et ce n'était pas beau,
entre parenthèses. Heureusement, ça n'a pas tombé sur moi,
le bon Dieu m'aime encore. Mais les autres madames qui ont eu ça sur
le
top, elles n'étalent pas contentes.
Je ne sais pas ce que vous attendez, je ne sais pas c'est quoi votre
politique, mais j'aimerais que vous m'expliquiez ça. Après huit
ans de demandes continuelles, je n'ai jamais de réponse ou j'ai une
réponse dans le mois de février, quand ce n'est plus le temps
d'en mettre. Moi, je demande que du 15 avril au 31 décembre - ce n'est
pas si sorcier que ça - on ait le même service d'horaire
d'été. Avez-vous bien compris ma demande, là? "C'est-u" en
français? Voulez-vous que je vous la donne en montagnais?
Une voix: Envoyez donc!
M. Maltais: En juif, en n'importe quoi, mais, "chist" il y a
quelqu'un qui doit comprendre chez vous. Moi, ça ne me rentre pas dans
la tête, de commencer à expliquer ça, je n'ai pas fini,
j'ai rien qu'effleuré le dossier.
M. le ministre, je vais permettre à M. Gagnon de
répondre.
M. Gagnon (Jean-Yves): Tu as gagné trois jours en huit
ans? C'est bon.
M. Maltais: En huit ans j'ai gagné trois jours. Remarquez
bien que je n'ai pas travaillé pour rien.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Non, non, mais continuez vos arguments, M. le
député, et vous allez peut-être gagner un autre 15. Alors,
je vais permettre à M. Gagnon de répondre, puis, si je ne suis
pas satisfait, avec sa réponse, on ira en arbitrage. On va s'assurer
qu'on...
M. Maltais: Elle a besoin d'être bonne.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Maltais: Allez-y, M. Gagnon, je vous écoute.
M. Gagnon: Alors M. le député, je vous remercie de
poser la question. Je pense que c'est la deuxième fois que vous me la
posez.
M. Maltais: Non, ça fait la huitième fois. M.
Gagnon: À moi, c'est la deuxième.
M. Maltais: Oui. Bien, écoutez, vous n'avez pas toujours
été président là, non plus.
M. Gagnon: Effectivement, d'année en année,
à Tadoussac, le trafic augmente. En fait, le trafic augmente depuis
1981, date de la mise en service des deux bateaux actuels, et, depuis ce
temps-là, le trafic a augmenté d'à peu près 75 %.
Alors, c'est une augmentation considérable, à tel point, comme
vous le savez, qu'on songe sérieusement, dans les prochaines
années...
M. Maltais: Je vais revenir là-dessus.
M. Gagnon: ...si le gouvernement nous autorise,
évidemment, à mettre un troisième bateau. Mais, pour le
moment, on a deux bateaux. La politique qu'on a adoptée, à la
Société, c'est d'allonger graduellement la saison
d'été au fur et à mesure des besoins, et, effectivement,
on l'a allongée, comme vous le savez...
M. Mettais: Trois jours.
M. Gagnon: Bien, on l'a allongée, on est rendus quand
même...
M. Maltais: Du 15 septembre au 12 novembre.
M. Gagnon: On est rendus au mois de novembre.
M. Maltais: Ça ne fait pas si long. Écoutez, en
huit ans, là, ça fait cher la journée en "crisse"!
M. Gagnon: Nous, on garde des statistiques journalières,
à la Société, et on les examine chaque année quand
on prépare le budget. Si on considère que c'est justifié
d'ajouter des traversées, évidemment on le fait, mais vous savez
très bien que tout dépend de nos budgets, parce que c'est une
traverse qui est complètement gratuite. Alors, comme la traverse est
gratuite, chaque fois qu'on ajoute des employés, évidemment il
faut avoir des budgets pour les payer.
Alors, effectivement, on l'allonge. Et, cette année, j'ai
spécifiquement donné une instruction au directeur local, à
Tadoussac, je lui ai dit. Si la demande est là, gêne-toi pas,
continue le service d'été aussi longtemps qu'il va y avoir de la
demande. Et je sais, parce que j'ai vu les statistiques...
M. Maltais: M. Gagnon, je vous informe, que ce que vous me dites
là, c'est enregistré.
M. Gagnon: Oui, effectivement, c'est l'instruction qu'on lui a
donnée.
M. Maltais: C'est beau.
M. Gagnon: Je sais qu'il a ajouté un grand nombre de
traversées. Il n'a pas intégralement maintenu le service
d'été, mais il a ajouté un grand nombre de
traversées pour faire face à la demande, et je peux vous assurer
que c'est la politique de la Société et c'est la politique qu'on
va continuer à avoir, parce qu'on est bien conscients, comme vous, que
c'est une traverse dont l'achalandage augmente. C'est celle qui
augmente le plus rapidement de toutes nos traverses, et on sait que,
d'année en année, ça devient plus difficile.
Évidemment, on a deux bateaux, on donne un service aux 20 minutes; on ne
peut pas faire plus, malheureusement, avec deux bateaux, ça prend 20
minutes.
M. Maltais: Ça, on comprend ça. On n'est pas si
gnochons qu'on en a l'air.
M. Gagnon: Non, je ne dis pas ça non plus.
M. Maltais: On comprend ça, que vous ne pouvez pas faire
plus que toutes les 20 minutes.
M. Gagnon: Alors, on va continuer à allonger l'horaire
d'été au fur et à mesure des besoins et on va essayer
d'obtenir les budgets pour le faire. Vous pouvez être assuré de
ça, je veux vous le garantir.
M. Maltais: Combien ça coûte, à partir du 15
septembre à aller au 31 décembre, en supplément?
M. Gagnon: Ah! écoutez, je n'ai pas les chiffres
malheureusement...
M. Maltais: Pouvez-vous me les envoyer?
M. Gagnon: Oui, sûrement, ce serait très facile de
vous sortir ça...
M. Maltais: Puis moi, je vais aller voir M. le ministre avec
ça, puis je vais aller voir le pape, s'il faut. Mais je suis
écoeuré, mon cher monsieur, d'attendre. Moi, je prends quatre
fois par semaine le traversier. Vous, vous avez peut-être passé
deux fois depuis que vous êtes président, trois ou quatre fois,
mais multipliez ça par 52 semaines, ça fait des voyages.
Lundi soir, ce n'est quand même pas... C'est lundi soir, c'est un
petit lundi bien tranquille, tu attends deux traversiers. Tu sais, tu es
marabout un petit brin, au lieu de te coucher à 2 heures à
Québec, tu te couches à 4 h 30 le matin. Crois-moi que, si je
t'avais rencontré dans le portail du numéro 6 le lendemain matin,
tu aurais moins de cheveux sur la tête que tu n'en as là. Parce
que c'est incompréhensible qu'en 1991, là où c'est la
seule route... Je ne te dis pas, s'il y avait moyen de faire autre chose, mais
il n'y a pas moyen. Il faut que tu la passes.
Peut-être que cette année ou l'année prochaine on
devrait commencer l'horaire d'été le 1er avril pour aller au 31
décembre. Dans le temps des fêtes, vous ne venez jamais,
là, vous. Je vais vous inviter chez nous, ciel! le 31 décembre,
je vais faire un bon repas, de l'orignal, du saumon fumé, de la truite,
tout le problème, à la condition que vous n'arriviez pas le
lendemain matin, parce que vous allez attendre trois ou quatre traversiers
l'autre bord.
Ce que je veux vous indiquer, c'est que, si mon langage est cru, il
n'est pas farfelu. Un bon matin, si je n'ai pas plus d'écoute que j'en
ai eu là en huit ans, on va prendre les moyens pour faire les
correctifs, M. Gagnon, puis vous savez que, si je me décide à
brasser la cage aux poules quelque part, il y a une place qui s'appelle le
salon bleu pour les députés, puis c'est là que je vais
faire valoir mon point, puis je vous informe d'avance que je ne serai pas doux
envers personne. C'est un avertissement que je vous donne, parce que,
là, ça fait huit ans que je me fais niaiser. Excusez
l'expression. Le seul qui m'a répondu favorablement, c'est M. Elkas, qui
m'a donné 15 jours, 3 semaines de plus. C'est déjà beau,
je n'en croyais pas mes yeux!
M. Elkas: Puis une toilette, des toilettes. Ha, ha, ha!
M. Maltais: Des toilettes, ça c'est beaucoup. M.
Gagnon: Écoutez, tout... M. Garon: Chauffées?
M. Maltais: Hein? Chauffées, mais j'ai eu l'eau rien que
cette année, par exemple. Ça, l'eau, il faut...
M. Garon: Pas d'eau!
M. Maltais: Non. Ça a pris un...
M. Garon: Ils n'avaient pas d'eau pour commencer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: Non. Ils ont été un an sans eau. Mais,
là, j'ai de l'eau, cette année. C'est pour ça que le
félicite. Tu sais, il faut être patient, dans la vie.
Bon. O.K. Ça, ça va là-dessus. Je n'en parlerai
plus.
M. Gagnon: Ça va.
M. Maltais: mais l'horaire, vous "êtes-tu" bien clair dans
ce que je veux m'exprimer? avez-vous bien compris? voulez-vous que je
répète ça?
Une voix: C'est parfait.
M. Maltais: C'est clair? C'est clair. Asteur, la question des
traversiers. L'année passée, le ministre m'a dit ici: On va faire
tout notre possible pour trouver un autre traversier pour aider la saison
touristique, parce que l'été c'est le bordel. Ce n'est pas trois,
c'est deux, puis trois heures, puis quatre heures d'attente. Vous avez dit aux
journalistes de ma région que ce
n'était pas vrai que le ministre avait dit ça - j'ai
l'article du Plein Jour qui date du mois de juillet 1990 - que vous
n'aviez pas reçu l'ordre. Le ministre m'avait dit - j'ai les
galées ici, je peux vous les déposer - il m'avait dit: On va
faire tout notre possible pour rechercher un troisième bateau. J'ai dit
au ministre: Écoute, tu vas faire ton possible, mais je ne suis pas
sûr que tu vas en trouver, ça ne court pas les rues, les
traversiers. À un moment donné, j'ai vu arriver le Lucien L.
à Tadoussac.
Une voix: II vient du large?
M. Maltais: Non. C'est un petit bateau de lac, je ne sais pas
d'où ça vient, cette petite bebite-là.
M. Gagnon: II vient de Sorel.
M. Maltais: Ça vient de Sorel, ça marche avec un
Johnson en arrière, encore.
M. Gagnon: Ça vient de Lucien Lachapelle.
M. Maltais: Bon. J'ai dit: Voilà mon sauveur! Ils ont mis
ça à l'eau à Tadoussac, le moteur n'était pas assez
fort, le courant à la mer basse à Tadoussac, qui sort du
Saguenay, était à 9,6 noeuds, puis votre vitesse de
croisière sur le Lucien L est à 8 noeuds. Donc, il reculait au
lieu d'avancer, le moteur ouvert au bout.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: Ça fait que je suis allé voir le
gérant, c'est-à-dire M. Simard; j'ai dit: Qu'est-ce qu'on fait
avec ça? Il me dit: Si je peux l'attacher au quai, le p'tit
"câlisse", il ne grouillera pas d'ici.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: 11 est venu à bout de l'attacher au quai, mais
il y avait du monde dessus. Il ne faut pas rire de ça. Moi, je ne peux
pas concevoir - moi, je suis pas ingénieur, je ne connais pas ça,
les bateaux - qu'il y ait quelqu'un chez vous qui ait pris une décision
aussi imbécile que ça d'envoyer ça chez nous. Il n'a
jamais été capable de... Bon, il a été deux
semaines au quai, après ça il y a quelqu'un qui est venu le
chercher. Je ne sais pas si c'est la finance ou le propriétaire, mais en
tout cas.
Je sais que ce n'est pas facile de trouver un traversier adéquat,
sécuritaire, avec de bons moteurs qui va combattre 9,6 noeuds à
marée basse. Je sais que ça ne se trouve pas. Tout ce que je vous
demande, c'est de faire un effort. Comme le ministre m'avait dit que vous dites
si les journalistes vous appellent: Oui, le ministre m'a demandé d'en
chercher un, mais j'ai de la misère à en trouver. Puis moi je dis
au monde, chaque fois que quelqu'un me demande: Pourrais-tu avoir un
troisième traversier, oui, on pourrait en avoir un, mais es-tu capable
d'en trouver un, toi? Moi, je ne suis pa.; capable d'en trouver, puis le
ministre non plus. Vous non plus, ça n'a pas l'air que vous êtes
capable d'en trouver, parce que ça ne pleut pas dans les rues. Il faut
être conscient de ça. En faire bâtir un aujourd'hui, c'est
20 000 000 $, puis je ne suis pas sûr que M. Elkas a 20 000 000 $, il a
dépensé tout l'argent dans les avions.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: Je ne suis pas sûr que vous allez en trouver.
Mais ce que je veux au moins dire à la population, c'est que ie ministre
des Transports est conscient qu'il y a un problème puis qu'on en
cherche, un traversier, pour aider la saison touristique, mais que ce n'est pas
facile à trouver. Le monde va comprendre ça. Encore là, on
est bien humain. On a fait ça à Godbout. À Godbout, c'est
plus facile, des traversiers en haute mer, c'est plus facile à
Terre-Neuve, en Nouvelle-Ecosse, au Nouveau-Brunswick d'en trouver. On comprend
ça. Mais des traversiers à fond plat pour le Saguenay, ça
ne pleut pas. Mais il doit y en avoir quelque part. En louer un, à un
prix raisonnable qui ne mangera pas la province... Au moins chercher. Je ne
vous demande même pas d'en trouver un. Voyez-vous comme je suis
généreux? Mais au moins cherchez, "bongyeu"!
Une voix: Ils ont trouvé un avion.
M. Maltais: Je sais que c'est rare, mais en tout cas je ne vous
blâmerai pas si vous n'en trouvez pas.
M. Gagnon: Est-ce que je peux vous répondre?
M. Maltais: Mais je vais vous blâmer, ciel d'Afrique! si
vous n'en cherchez pas! Ce n'est pas plus compliqué que ça.
M. Gagnon: M. le député...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Gagnon: ...je peux vous répondre et je pense que j'ai
la réponse à toutes vos questions.
M. Maltais: Bien, "baptême", dites-moi-la!
M. Gagnon: Premièrement, vous savez qu'à Tadoussac,
on a deux bateaux, deux bateaux identiques qui ont été construits
en 1981 et qui donnent un excellent service en temps normal. On est tous
conscients que l'été, depuis deux ou
trois ans surtout, on ne fournit pas à la demande. Alors, il y a
trois ans, on a demandé au gouvernement, et j'ai rempli un
mémoire au Conseil des ministres, qui a été signé
par le ministre, qui est allé au Conseil du trésor... Le Conseil
du trésor a refusé la demande de construire un troisième
bateau pour Tadoussac parce que ça coûtait trop cher. Le chantier
de Davie nous demande 22 000 000 $ pour construire un traversier identique
à ceux qu'on a actuellement à Tadoussac.
Alors, suite à ça, le ministre m'a demandé de voir
si on pourrait trouver un bateau usagé sur le marché
international. On a contacté tous les courtiers en bateaux, parce que,
normalement, les bateaux, ça se vend comme des avions, par l'entremise
de courtiers; alors, on a contacté tous les courtiers en bateaux et on
leur a demandé si on pouvait en trouver, avec des spécifications
pour le Saguenay, et on n'a absolument rien trouvé. Les bateaux du
Saguenay, c'est trop spécialisé et ça ne se trouve pas sur
le marché international. Alors, on a fait les efforts, d'une part, pour
construire, d'autre part, pour trouver, et on n'en a pas trouvé.
En ce qui concerne le Lucien L, c'est le deuxième traversier de
Sorel. C'est un bateau qui est en service sept mois par année à
Sorel et c'est le seul bateau que la Société possède qui
est en mesure de relever les bateaux de Tadoussac lorsqu'ils brisent ou bien
lorsqu'ils vont en cale sèche. D'ailleurs, au moment où on se
parle, aujourd'hui même, le Lucien L. est à Tadoussac et il est en
service parce que...
M. Maltais: Vous ne vous trompez pas avec le Pierre Saurel?
M. Gagnon: Non, le Pierre de Saurel a été vendu par
la Société il y a six ans. Alors, c'est le Lucien L. Le Lucien L.
est présentement à Tadoussac depuis une semaine et il sera
là encore pour deux semaines, pendant que le Jos-Deschênes est en
cale sèche aux Méchins, en Gaspésie, parce qu'il s'est
brisé dans les glaces. C'est le seul bateau qu'on possède qui est
en mesure de faire ce travail-là. C'est sûr que c'est un bateau
qui n'est pas aussi puissant que les deux autres. Il n'a pas été
construit pour Tadoussac, il a été construit pour Sorel.
M. Maltais: Mais il n'y a pas de courant.
M. Gagnon: Malheureusement, on n'en a pas d'autre. On ne peut pas
en dessiner un, il n'y en a pas d'autre et on est obligés, chaque fois
qu'on envoie un des bateaux de Tadoussac en cale sèche ou qu'il y en a
un qui brise, de prendre le Lucien L. Et on va continuer parce qu'il n'y en a
aucun, de nos autres bateaux, qui peut aller donner le service à
Tadoussac, étant donné la forme des quais. Ça prend un
bateau qui est haut haut, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Saguenay, il va falloir attendre à 20 heures
pour continuer la discussion.
M. Maltais: Oui.
M. Garon: Moi, ça ne me dérange pas, si vous
voulez. Parce que le député m'a dit qu'H avait quelque chose
à faire ce soir.
M. Maltais: Non, je vais revenir à 20 heures.
M. Garon: S'il veut avoir 10 minutes immédiatement, parce
qu'on a du temps à reprendre, s'il veut continuer...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, mais là,
quand même, le ministre a des rendez-vous à 18 h 30.
M. Maltais: Non. Je vais revenir à 20 heures parce que
j'ai d'autres questions. Je n'ai pas fini.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 31)
(Reprise à 20 h 6)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission de l'aménagement et des
équipements reprend ses travaux. Alors, nous étions à
discuter du programme 5. Le député de Saguenay n'est pas ici,
alors je pense qu'on va continuer sur le transport aérien.
M. Garon: Le transport aérien. Quel volet?
La Présidente (Mme Bélanger): Le programmes.
M. Garon: Le programme 5. Je vais plutôt passer à
l'aérien.
La Présidente (Mme Bélanger):
L'élément 1, 2, 3?
M. Garon: Non, le programme maritime.
La Présidente (Mme Bélanger): Le programme 1.
M. Garon: Oui. Parce que...
La Présidente (Mme Bélanger):
L'élément 1, programme 5.
Transport maritime Garde côtière
M. Garon: Alors, concernant la garde côtière, les
services de garde côtière, j'ai déjà posé des
questions au ministre lors des engagements financiers. Est-ce que le ministre
peut nous dire, là... Ce qu'on voit actuellement, c'est la dilapidation
par le gouvernement fédéral de ce qui vient du Québec.
Dans le domaine maritime, le gouvernement regarde ça comme un
spectateur. On vient d'apprendre, par exemple, que le port de Québec
vient de se faire siphonner 11 000 000 $ par le gouvernement, des surplus
accumulés par l'opération du port de Québec qui est
supposé être une gestion à part. Puis là, bien, on
vient de siphonner 11 000 000 $. Pour les services de la garde
côtière, on veut augmenter les tarifs de façon
considérable. Après avoir liquidé les chemins de fer,
après avoir liquidé l'aérien, là on est en train de
liquider également le maritime. Le ministre est là; à un
moment donné, tantôt, on ne l'appellera pas "M. le ministre des
Transports", on va l'appeler "le liquidateur des transports au Québec".
Parce que tout s'en va chez le diable, actuellement, et tout ça dans le
domaine maritime.
J'aimerais savoir quelles sont les interventions énergiques que
fait le ministre des Transports dans le domaine du transport maritime.
M. Elkas: J'ai répondu à cette question en Chambre,
à savoir que j'avais rencontré mon homologue, le ministre
canadien des Transports, M. Doug Lewis. J'ai suivi par une lettre et puis des
réunions poursuivies avec son ministère. Le sous-ministre a
rencontré son sous-ministre. Tout ça, toutes ces belles
choses-là et tout geste énergétique... énergique,
je veux dire, a résulté dans...
M. Garon: Ha, ha, ha! On va appeler l'Hydro.
M. Elkas:... une déclaration qui a été faite
par M. Doug Lewis il n'y a pas longtemps. Je pense que c'était le 14
mars 1991, je lis un article du General Commerce Staff sur le ministre
Doug Lewis: The Canadian Tranport Minister Doug Lewis hinted strongly,
Thursday, that the Federal Government may alter its proposed costs recovery
plan for certain services to the transport industry. The Government wants to be
reasonable and not to do things at the expense of the industry. "
Ça démontre clairement... Puis, en plus de ça, j'ai
rencontré mon homologue du gouvernement de l'Ontario. On a
partagé aussi nos préoccupations, puis eux aussi partagent les
nôtres, et on a fait envoyer le même message au ministre. Alors,
les discussions se poursuivent, M. Lewis a été très
réceptif à nos interventions; il comprend, puis on regarde
l'ensemble des projets. Il y a des études qui ont été
faites, je sais, par un nommé Pierre Brochu, en...
M. Garon: Ça devait être une bonne étude.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas:... 1986-1987, qui ont été payées
par le ministère des Transports. Alors, il y a des
éléments dans ça, c'est sûr, dont on s'est servis
pour argumenter notre point de vue, mais le message a été
clairement passé, M. le député de Lévis, et puis je
suis satisfait de la façon dont l'ensemble du dossier chemine.
M. Garon: Mais vous dites que le ministre fédérai
est gentil. Pendant ce temps-là, pour donner un exemple, il vide la
caisse du port de Québec, 11 000 000 $. Ça veut dire que
ça, c'est être gentil à l'anglaise. Tu sais, tu as le
sourire par en avant puis tu poignardes par en arrière. Alors, c'est
comme aux Indes.
Pendant ce temps-là, bien, on nous siphonne les fonds qu'il y a
ici, chez nous. Alors, on voit qu'aujourd'hui, on nomme un Bleu
président du port de Québec pour ne pas qu'il chiale trop. Alors,
ça va bien, tu sais. L'alliance Mulroney-Bourassa, qu'ils appellent
ça, c'est que le Québécois se fait plumer pendant qu'on
sourit.
Alors ici, dans la garde côtière, quelle assurance vous
avez? Qu'est-ce qui va arriver? On ne sait pas quelle est votre prise de
position. Vous dites: Ça va bien, mais on ne sait pas quelle est votre
prise de position là-dedans. Vous avez dit après ça que
les études d'impact de cette politique sont réalisées par
celui qui veut les implanter. Au lieu que ça soit vos études
d'impact à vous, vous avez demandé au fédéral de
faire une étude d'impact.
Alors, c'est le fédéral qui veut nous organiser. C'est le
fédéral qui vient chercher plus de 50 % de ses revenus au
Québec, alors que ça coûte 20 % des frais
d'opération de la garde côtière au Québec; c'est le
fédéral qui veut charger seulement 2 % dans les Maritimes, alors
que les frais d'opération de la garde côtière sont de 36 %
dans les Maritimes. Puis c'est le fédéral qui vide la caisse du
port de Québec de 11 000 000 $. C'est le fédéral qui
s'organise pour essayer d'encourager les bateaux à aller à
Halifax, puis après ça de monter leurs conteneurs
subventionnés à 75 % par le gouvernement fédéral.
Puis c'est le fédéral qui envoie le grain à Vancouver
subventionné à tour de bras. C'est le fédéral qui
dépense 600 000 000 $ pour Rogers Pass parce qu'il trouve que les trains
ne passent pas assez vite là. C'est le fédéral qui donne
700 000 000 $ de subventions à Terre-Neuve pour couper 1100
kilomètres de chemins de fer pendant qu'il en coupe la même
quantité au Québec puis qu'il ne donne pas une cent. Ça va
bien.
II y a un autre chef Boyardee à Ottawa, hein? Il y a rien que les
nouilles qu'ils ont remplacées.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ce n'est pas le même genre de nouilles; au lieu
d'avoir des nouilles rouges, on a des nouilles bleues.
M. Elkas: C'est la troisième fois que vous faites cette
blague-là aujourd'hui.
M. Garon: Bien oui, mais ce n'est pas une blague.
M. Elkas: C'est juste pour faire rappeler, tu sais, des fois que
vous...
M. Garon: C'est pour ça que je me demande si au moins aux
prochaines élections on va être du même côté au
fédéral. Il faut faire bloc.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, mais ce que je veux dire, au fond, la garde
côtière, c'est sérieux. C'est toute la question maritime,
puis on ne vous sent pas là-dedans. Il me semble que vous devriez avoir
vos propres études faites avec les gens du ministère, les gens du
transport maritime québécois, les pilotes du Saint-Laurent. Les
gens qui sont au Québec sont touchés par le secteur; tous
ensemble dire: Les voici, les impacts, puis on fait un bloc - pas aux
élections fédérales - mais un bloc pour qu'il y ait une
politique maritime au Québec et qu'on ne dilapide pas le peu qu'il y a
actuellement; au contraire, qu'on ait une politique pour faire en sorte que le
secteur maritime soit davantage développé. C'est nous autres qui
avons le fleuve Saint-Laurent. Ce n'est pas en Saskatchewan ou en Alberta que
ça va passer, c'est ici que ça peut se passer, à condition
qu'on veuille faire quelque chose.
La Présidente (Mme Bélanger): M.le
ministre, des commentaires?
M. Elkas: Bien, coudon! on a été chercher la
collaboration du fédéral pour travailler avec eux dans tous les
aspects de ces études et c'est eux qui vont les parrainer parce que
ça touche plus qu'une province. Ces gens-là se sont
assurés de notre collaboration dans ces dossiers. On travaille avec leur
ministère. En plus de ça, sur toute la question de la garde
côtière, on l'a fait, le point, avec le ministre que, oui, le
Vérificateur général avait fait des recommandations, et
puis, avant qu'on aille couper des services ici au Québec, qu'on nettoie
et qu'on regarde toute la question qui a été soulevée par
le Vérificateur général.
Alors, il a pris avis de la position qu'on a eue. Il me semble qu'il y a
eu des bonnes discussions, puis il y a quelque chose qui fonctionne.
D'ailleurs, vous voyiez la réaction du ministre justement la semaine
dernière. Alors, les choses changent; en se parlant, les choses
s'améliorent.
M. Garon: Maintenant, combien de personnes vous avez au
ministère des Transports dans le secteur maritime? Je ne parle pas de la
Société des traversiers, la traverse Québec-Lévis,
mais je parle, dans le domaine maritime, du transport maritime sur le fleuve
Saint-Laurent.
M. Elkas: 14.
M. Garon: Qui est en charge?
M. Elkas: Jacques Girard.
M. Garon: Est-ce qu'il fait seulement ça ou s'il est
affecté à autre chose?
M. Girard (Jacques): Je suis directeur du transport maritime,
aérien et ferroviaire.
M. Garon: Les trois. Est-ce que les 14 personnes sont
affectées aux trois?
M. Girard: non, non. il y a trois services dans l'organisation.
il y a un service du transport maritime avec 14 ou 15 personnes qui ne font que
du transport maritime.
M. Garon: Est-ce qu'on pourrait avoir la liste des 15 personnes
qui travaillent dans ce service-là, avec leurs qualifications?
M. Elkas: Avec quoi? Pourquoi vous voulez avoir ça?
M. Garon: Les 14 ou 15 personnes qui travaillent dans le secteur
maritime au ministère des Transports, leurs qualifications et leur
affectation. C'est dans le sens: est-ce que ce sont, par exemple, des
ingénieurs, des économistes? Quelles sont leurs qualifications
particulières et leur affectation?
Une voix: Le sexe?
M. Garon: Non. Je n'ai pas demandé le sexe. Je ne
considère pas que c'est une qualification.
M. Elkas: Vous voulez avoir le nom de leur femme, de leurs
enfants, de leurs grands-mères? Ça va s'arrêter où,
ça, là?
M. Garon: Non, non, leurs qualifications.
M. Elkas: Depuis quand? Mme la Présidente, est-ce qu'il
est en droit de demander ces informations-là? Je ne sais pas, moi.
M. Garon: Oui, oui. C'est public, ça. Les gens qui sont
dans votre ministère, ce n'est pas un service secret, j'imagine. Alors,
j'imagine qu'avoir le nom des personnes affectées...
M. Elkas: Non, mais c'est pour quelles fins? Je peux demander la
question? Vous allez juger ce monde-là sans même avoir
travaillé avec ces gens-là?
M. Garon: Non, non. Je veux savoir un peu combien vous avez de
personnes affectées au secteur maritime.
M. Elkas: Je vous vois venir, M. le député de
Lévis. On va les prendre un par un, sans même les connaître;
on va en faire une évaluation, de ces gens-là. Que ce soit bon ou
pas bon, voir si...
M. Garon: Non, non. C'est simplement pour évaluer
l'importance que vous attachez à ce secteur-là. Pas pour
blâmer les gens.
M. Elkas: II y en a 14.
M. Garon: C'est pour voir combien vous avez... On me dit 14 ou 15
personnes... Et leur affectation: je veux savoir s'ils travaillent sur les
traversiez ou s'ils travaillent sur le transport maritime proprement dit,
c'est-à-dire leurs qualifications et leur affectation.
M. Elkas: Ces 14 personnes travaillent sur le transport maritime,
et j'ai répondu une fois, madame, je réponds une deuxième
fois. C'est ça.
M. Garon: Est-ce qu'on peut avoir la liste de ces
personnes-là...
M. Elkas: Non.
M. Garon:... avec leurs qualifications et leur affectation?
M. Elkas: Je ne sais pas pourquoi. M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Je n'ai aucune raison pour laquelle je devrais
dévoiler ces informations-là.
M. Garon: bien voyons! c'est public, ça. il n'y a rien de
caché là-dedans. je ne vous demande rien d'anormal, là.
même en vertu des droits de la personne, j'ai le droit de demander
ça.
M. Elkas: On va vous donner le nombre de personnes puis leurs
tâches...
M. Garon: C'est ça.
M. Elkas:... mais pas nécessairement les noms.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Pas nécessairement les noms.
M. Garon: Comment, pas les noms?
M. Elkas: Bien, si vous voulez l'avoir, allez par la voie de
l'information et vous aller l'avoir.
M. Garon: Ah! je peux aller par la Commission d'accès
à l'information, si vous voulez. Ça ne me fait rien.
M. Elkas: Non, mais vous savez, si on était sûrs que
vous pourriez vous servir de cet information d'une façon sans critiquer
l'ensemble de l'industrie... Moi, ça ne me dérange pas que vous
critiquiez, mais faites-le donc d'une façon objective. Mais d'aller sur
la place publique puis commencer à descendre le monde, là, parce
que vous dites: On va vous juger...
M. Garon: Ha, ha, ha! Je n'ai jamais fait ça, moi.
M. Elkas: Le député de Lévis... Non, vous
n'avez jamais fait ça?
M. Garon: Non.
M. Elkas: Ça fait un an et demi que je suis ici, et il a
commencé à descendre les gens...
M. Garon: Ce n'est pas pour critiquer les gens, c'est pour voir
l'importance que vous attachez au secteur maritime, pour voir combien vous avez
affecté de personnes à ce secteur-là et ce qu'elles
font.
M. Elkas: C'est tout simplement, M. le député, pour
discréditer l'appareil.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: C'est simplement pour discréditer
l'appareil.
M. Garon: Jamais. Au contraire, j'ai toujours valorisé
l'appareil. J'ai toujours pensé que le ministre discréditait
l'appareil en confiant toujours des jobs à l'extérieur du
ministère plutôt que d'utiliser son service. Les ingénieurs
qui font des grèves sont obligés de lui rappeler constamment
qu'on ne leur confie pas les tâches qu'ils sont capables de faire. Moi,
ce que j'ai compris, c'est qu'au contraire, le syndicat des ingénieurs a
indiqué que le ministre ne les valorisait pas assez, ne leur faisait pas
confiance.
M. Elkas: Ça, c'est totalement faux.
M. Garon: Bien, écoutez, c'est dit publiquement.
M. Elkas: Donnez-moi donc des exemples. M. Garon: Bien,
ils l'ont dit régulièrement. M. Elkas: Sortez-moi des
exemples.
M. Garon: Ils l'ont dit régulièrement quand ils ont
dit que... Je n'ai pas le communiqué avec moi.
M. Elkas: Qui et quand?
M. Garon: Le syndicat a dit qu'on enlevait des tâches qu'on
confiait à d'autres...
M. Elkas: Quand? Quand, M. le député de
Lévis? Quand?
M. Garon: Je vous l'ai demandé dans les engagements
financiers, je vous en ai déjà...
M. Elkas: Je vous ai demandé: Quand ces gens-là ont
fait ces commentaires-là?
M. Garon: Ils l'ont fait au moment où ils ont
indiqué que le pont de Saint-Romuald était dangereux.
M. Elkas: Qui?
M. Garon: Ils vous ont dit que non seulement vous faites
ça, mais que vous avez été obligé d'envoyer du
monde pour mettre une limitation sur les charges sur le pont de Saint-Romuald,
et vous avez été obligé d'indiquer que vous feriez 1 000
000 $ de travaux. Une chance qu'ils l'ont dit.
Une voix: Ah! ce n'est pas vrai, ça. M. Elkas: Ce
n'est pas vrai.
M. Garon: Puis, à peu près à cette
même époque-là, ils ont indiqué que le
ministère n'utilisait pas assez les services des ingénieurs du
ministère.
Une voix: On travaillait déjà sur les structures,
à ce moment-là.
M. Elkas: Non. Mme la Présidente, c'est justement la
raison pour laquelle ça va me faire plaisir de soumettre le nombre de
personnes par corps d'emploi. C'est ça, vous faites des sorties,
là, non fondées: Ah! c'est parce que le syndicat m'a dit...
M. Garon: Non, non. Le syndicat vous l'a dit.
M. Elkas: Non, non. Dites-moi des dates. Donnez-moi des dates,
nommez les personnes.
M. Garon: Je pourrai vous le donner. Je n'ai pas le
communiqué avec moi, mais je peux vous le donner n'importe quand.
M. Elkas: Vous avez l'organigramme, vous pouvez vous informer.
D'ailleurs...
M. Garon: Bah!
M. Elkas:... votre recherchiste a travaillé pour le
ministère à contrat, il doit savoir les noms.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Puis on a bien payé, à part cela.
M. Garon: bon. alors, ça ne me dérange pas, on aura
d'autres tribunes, d'autres endroits pour indiquer l'importance que le ministre
attache au secteur maritime.
M. Elkas: C'est donc triste que vous regardiez... Ha, ha, ha!
Quand on peut gagner des points... Reconnaissez-le donc, s'il vous plaît,
M. le député de Lévis.
M. Garon: Dans le domaine maritime, ça ne vous
intéresse pas. Maintenant, concernant le plan de base...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, est-ce que vous continuez dans le
transport maritime? Parce que M. le député de Saguenay...
M. Garon: Je vais terminer le transport maritime pour passer
à d'autres choses, parce que...
La Présidente (Mme Bélanger):... aurait encore des
questions.
Oui, mais là, avant de sortir du transport maritime,
peut-être que M. le député de Saguenay pourrait finir son
intervention d'avant le souper.
M. Garon: Oui, s'il veut poser des questions.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Merci, Mme la Présidente. Alors, M. le
ministre, est-ce que vous voulez rappeler à la barre votre
président de la Société?
Des voix: À bord! Ha, ha, ha!
Société des traversiers (suite)
M. Maltais: M. le Président, Baie-Comeau, ça vous
dit quelque chose? Présentement, on a fermé le
débarcadère de Baie-Comeau pour la construction d'un quai...
M. Gagnon: II est rouvert...
M. Maltais: C'est rouvert depuis, mais c'est rouvert pas...
M. Gagnon: Une semaine.
M. Maltais: C'est rouvert, mais ça peut encore fermer,
hein, pour des raisons...
M. Gagnon: Quatre jours.
M. Maltais: Oui, des raisons administratives, là. Est-ce
que l'entente que vous avez avec le gouvernement fédéral
là-dessus, concernant le débarcadère... Parce que c'est
une entente, vous êtes locataires de votre débarcadère
à Baie-Comeau, hein?
M. Gagnon: Ça appartient au fédéral, oui,
c'est exact. Le quai et le débarcadère appartiennent au
fédéral, mais c'est nous qui sommes les seuls utilisateurs.
M. Maltais: Bon. Est-ce que vous avez une entente avec le
gouvernement fédéral là-dessus? Comment ça
fonctionne? Est-ce qu'ils vous chargent un loyer tant par mois? C'est quoi?
M. Gagnon: Non.
M. Maltais: Non? C'est un service qu'il vous donne
gratuitement?
M. Gagnon: Non. On ne paie pas de loyer.
M. Maltais: Vous payez votre débarcadère puis votre
entretien...
M. Gagnon: On ne paie aucune charge au gouvernement
fédéral pour ça.
M. Maltais: Bon. O.K. Je vais revenir à ce
débarcadère-là, parce que vous savez qu'on construit une
route maritime à Baie-Comeau. Le ministre des Transports, d'ailleurs, a
signé une entente de 6 500 000 $ avec la ville. Le premier montant a
été versé. La ville est en train de préparer la
construction de cette route-là qui, définitivement, va être
en marche dans les prochains jours, là. Mais est-ce qu'il y a eu une
entente avec la ville, parce que le trafic va être
détourné?
Et je voudrais vous poser la question suivante. Est-ce que la
Société des traversiers a approché la ville, parce que la
route qui s'en va au quai n'est pas une route nationale, c'est un chemin
municipal? C'est encore un autre rare endroit au Québec où ce
n'est pas un chemin provincial qui s'en va au quai, c'est une route qui
appartient à la ville. La ville doit effectuer des travaux
d'assainissement des eaux, doit effectuer la construction d'une route
temporaire pour dévier le trafic et, bien sûr, tout le trafic qui
va au quai, incluant vos clients.
Est-ce que vous avez rencontré la ville à ce
sujet-là? Est-ce qu'il y a eu une espèce d'entente? Je sais que
les gens de Sopor, que vous connaissez, sont venus me voir et sont venus
rencontrer les autorités de la ville également parce que leur
clientèle du traversier-rail va être détournée aussi
par un autre chemin. Est-ce que, vous autres, vous avez eu des conversations
avec la ville là-dessus? Est-ce que vous prévoyez les rencontrer?
Est-ce que ça vous cause des problèmes?
M. Gagnon: Ça devrait nous causer des problèmes
temporairement, mais ce n'est pas la Société qui s'occupe des
installations terrestres, c'est le ministère des Transports directement.
Alors, s'il y a des négociations à avoir avec la ville, ce serait
le ministère, à ce moment-là, qui ferait les
négociations avec la ville et non pas la Société. Nous, on
s'occupe juste du débarcadère.
M. Maltais: O.K. Parce que je vous rappelle encore que c'est un
endroit assez spécifique; c'est que la route n'appartient pas au
ministère des Transports, elle appartient à la ville. Alors, je
me posais la question si c'était le ministère des Transports ou
vous qui alliez vous assurer que votre trafic va pouvoir trouver le quai et
qu'il va pouvoir débarquer une fois qu'il va être arrivé au
quai, aussi.
M. Gagnon: c'est des discussions qu'on va avoir, nous, avec le
ministère des transports, et le ministère va négocier avec
la ville selon les responsabilités de chacun.
M. Maltais: Bon. J'aimerais ça, en tout cas, que, pendant
la saison estivale, on n'arrive pas avec un bouchon et que ce soit tout
"jammé" dans le coude, comme on dit par chez nous, là. Je vous
préviens assez longtemps d'avance, on est au mois d'avril, et on va
avoir des problèmes là cet été, incluant Sopor,
incluant la Société des traversiers et incluant aussi les
compagnies qui se servent du quai, Ontario Paper, Reynolds et Cargill... Pas
Cargill, parce qu'ils ont leur propre quai, eux autres. Mais je voulais vous
sensibiliser à ça.
Dans un deuxième point, le débarcadère de Godbout.
Si je ne me trompe pas, le quai de Godbout vous appartient.
M. Gagnon: II appartient au gouvernement provincial.
M. Maltais: O.K., il appartient au gouvernement provincial. Le
débarcadère aussi, hein?
M. Gagnon: Oui.
M. Maltais: Est-ce qu'il fonctionne bien, il n'y a pas de
problème, tout est beau?
M. Gagnon: Très bien.
M. Maltais: bon. est-ce que l'entente pour le deuxième
traversier, comme on a eu l'an passé, à godbout, pour la
période estivale, c'est réglé?
M. Gagnon: L'entente qu'on a pour l'été qui vient,
c'est que le gouvernement nous a autorisés en décembre à
faire l'acquisition d'un bateau, mais on n'a pas réussi à trouver
encore un bateau usagé. Alors, ce qu'on a fait pour l'été
qui vient, on a loué le même bateau que celui de
l'été dernier. L'entente est faite avec Marine Atlantique, la
société d'État fédérale, qui va nous louer
le même bateau que l'été passé, aux mêmes
conditions.
M. Maltais: Entre parenthèses, c'est un très bon
bateau qui donne un excellent service.
M. Gagnon: II est beaucoup trop gros, malheureusement, c'est son
défaut.
M. Maltais: Bien, moi, je ne le trouve pas trop gros. Vous
autres, vous le trouvez trop gros, mais... Parce que, quand il ne reste pas de
monde sur le quai, moi, je le trouve parfait.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: Ce n'est pas un bateau, là... Je ne dis pas,
pour 12 mois par année, c'est vrai qu'il serait trop gros.
M. Gagnon: Non.
M. Maltais: Mais pour la période touristique, c'est
extraordinaire ce que ça désengorge la circulation entre les deux
rives, parce qu'on sait qu'il y en a beaucoup. Moi, je le trouve parfait. Vous
autres, vous le trouvez trop gros, mais, si on en avait un plus petit, il nous
resterait peut-être 25, 30 voitures sur le quai. Là, il en manque
peut-être bien 25, 30 sur le "boat", mais il n'y en a plus qui attendent
sur le quai. Moi, je le trouve parfait.
M. Gagnon: En tout cas. M. Maltais: Deuxième
point...
M. Garon: II les trouve tous trop gros, il trouve trop gros les
nôtres aussi, à Lévis. Il veut les rapetisser. Ha, ha,
ha!
M. Maltais: Changement de propos, à Lévis,
étant donné qu'ils ont deux ponts, eux autres, pour traverser sur
la rive sud, vous ne pourriez pas en prendre un là, lui mettre de bons
moteurs et nous l'envoyer à Tadoussac? Un, ce serait suffisant,
puisque...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: ...ils n'auront plus le droit de traverser les
automobiles tantôt.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ouais... Mais comme chez nous, voyez-vous, juste pour
traverser entre Québec et Lévis, ça prend des fois une
heure, des fois une demi-heure, des fois une heure, bien, traverser chez vous,
ça prendrait bien une journée.
M. Maltais: Non, mais j'ai bien spécifié: On lui
mettrait des moteurs avant de l'envoyer là. Ça ferait une
solution, ça, cet été, temporaire.
M. Gagnon: Pour cet été, je pense qu'il faut
l'oublier, là, mais un jour peut-être.
Une voix: Un geste de bonne camaraderie.
M. Maltais: Ça fait que je t'enverrai le Lucien L
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: Tu vas voir que tu ne le prendras pas.
O.K. Ça va pour...
M. Garon: Si on les laissait faire, ils voudraient nous faire
transporter en skis.
M. Maltais: Maintenant, vous avez parlé tout à
l'heure que vous aviez présenté au Conseil du trésor en
1987 ou 1988 un plan de construction de bateau. Les traversiez de Tadoussac, on
sait qu'ils ne seront pas éternels, ils ont déjà 11 ans
d'usure et ils usent vite, dans les glaces l'hiver surtout, parce que... Aussi,
les moteurs, on sait qu'ils sautent de temps en temps, là. Est-ce qu'il
y a une durée limite, que vous prévoyez sur ces petits
bateaux-là? Les autres, ils avaient fait exactement 24 ans. Est-ce que
vous prévoyez qu'ils vont faire aussi longtemps que ça?
M. Gagnon: On pense qu'ils vont faire au moins 25 ans...
M. Maltais: 25 ans.
M. Gagnon: ...à condition de les entretenir comme il faut.
Il n'y a pas de raison pour qu'ils ne fassent pas 25 ans.
M. Maltais: Maintenant, est-ce que vous allez revenir à la
charge au Conseil du trésor, à un moment donné, pour
demander l'autorisation d'en bâtir un troisième?
M. Gagnon: Bien, au fur et à mesure que le trafic va
augmenter, on n'aura pas le choix. Comme je vous ai dit tout à l'heure,
on a 75 % d'augmentation depuis la construction des bateaux, mais il y a une
limite. (20 h 30)
M. Maltais: M. Gagnon, vous allez convenir avec moi qu'un bateau
comme ça, tu ne peux pas, d'après moi, avoir des délais de
livraison avant 24 à 36 mois. C'est assez compliqué à
bâtir. Est-ce qu'on ne pourrait pas se mettre à l'ouvrage,
aujourd'hui, on est en 1991, puis peut-être bien qu'il serait prêt
pour 1994?
M. Gagnon: Le Trésor nous a refusé...
M. Maltais: Oui, mais si vous saviez combien on y va de fois
avant de sortir quelque chose, nous autres.... Ce n'est pas parce qu'on y est
allés une fois puis qu'ils ont dit non qu'on n'y retournera plus. Est-ce
que vous prévoyez présenter, en 1992, par exemple - soyons
sérieux - une demande nouvelle?
M. Gagnon: On est actuellement à étudier un
programme plus global pour la réaffectation de plusieurs bateaux. Si ce
programme était approuvé par le gouvernement, on réglerait
en même temps la situation à Tadoussac. Ça implique
Québec, ça implique Tadoussac, ça implique
Rivière-du-Loup. Mais le programme n'est pas encore approuvé par
le gouvernement, alors on ne peut pas, pour le moment, savoir ce qu'il va
arriver. Et, si ce programme ne fonctionne pas, bien, à ce
moment-là, il n'y aura pas d'autre solution que de demander à
nouveau un traver-sier neuf pour Tadoussac.
M. Maltais: Maintenant...
M. Garon: Quand vous parlez d'un programme plus global, il est
rendu où, votre programme plus global? Et qu'est-ce que vous voulez
faire avec les bateaux entre Québec et Lévis dans ce
programme-là?
M. Gagnon: Si le programme était approuvé, il y en
a un qui s'en irait à Rivière-du-Loup puis l'autre s'en irait
à Tadoussac. Si le programme était approuvé. Mais, pour le
moment, il n'est pas approuvé.
M. Garon: II est rendu où, le programme?
M. Gagnon: II est en discussion à la Société
et au ministère.
M. Garon: Est-ce que le ministre a signé?
M. Elkas: Le ministre s'est engagé à rencontrer et
faire une présentation aux deux maires et leur équipe, et puis,
ça, c'est planifié dans les semaines qui suivent. Ça,
c'est suivant l'entente que j'avais avec vous, d'ailleurs...
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Suivant une entente que j'avais avec vous lorsqu'on a
parlé de consulter le milieu. Les deux maires étaient très
satisfaits de la réunion qu'ils ont eue avec nous à ce sujet.
Alors, on a retiré, on a mis tout sur le rôle, sur le retenu, si
vous voulez, puis on va les rencontrer, faire une présentation. On
tirera les conclusions.
M. Garon: Mais là, ils étaient satisfaits parce que
vous avez dit que vous ne toucheriez pas au traversier pour le moment, sauf si
c'était pour accepter de le faire utiliser davantage.
M. Elkas: Non, on a dit que la prochaine fois qu'on était
pour les rencontrer... Il y avait une présentation au complet, la
même présentation, peut-être un résumé de ce
qui a été présenté à tous les fonctionnaires
impliqués dans ces dossiers sur les deux côtés de la
rivière. À Lévis ainsi qu'à Québec, ces
gens-là ont tous été informés.
M. Garon: vous m'aviez dit que vous accepteriez de rencontrer le
syndicat des travailleurs du chantier, ce que je leur ai dit, d'ailleurs. mais
est-ce que vous avez fixé une rencontre?
M. Elkas: Vous étiez supposé me donner leurs noms,
puis je n'ai pas eu l'information.
Une voix: Oui, on l'a eue. M. Garon: Oui, oui.
M. Elkas: Je m'excuse. O.K. Vous l'avez passée. On est en
train de planifier une rencontre, on m'avise.
M. Garon: Avec le syndicat des travailleurs de la
Société des traversiers, M. Luc Desjardins, président du
syndicat.
M. Elkas: Comme tous les autres intervenants qui sont
intéressés au dossier. Puis n'oublions pas une chose, c'est que
c'est important qu'on implique les sociétés de transport parce
que, vous le savez, il faut faire du rabattement sur le service. Il est
très important pour améliorer... Inutile de vous le dire, vous
l'avez mentionné, que, des fois, le service ne se rabat pas aux heures
qu'on devrait puis que ça n'encourage pas l'usager à prendre le
service. Alors, on est là pour rendre un service, puis on va
s'assurer qu'on l'améliore.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Saguenay.
M. Maltais: Tout à l'heure M. Gagnon - on pourra
s'alterner - vous avez parlé que vous aviez une étude en cours
qui prouvait que vous êtes en train d'étudier qu'il va y avoir
besoin d'un troisième traversier. Comment vous faites ça, cette
étude-là? Est-ce que c'est la Société qui fait
ça ou vous donnez ça à une firme quelconque? C'est quoi,
la méthodologie? Comment vous en arrivez à dire... Bien,
j'imagine, comme tout le monde, qu'on prend les chiffres d'aujourd'hui, puis
qu'on les extrapole dans 10 ans. On va dire: On aura peut-être besoin.
C'est plus compliqué que ça ou si c'est aussi simple que
ça?
M. Gagnon: Non, écoutez, ce qu'on fait pour le moment,
c'est une étude interne, et on ne pense pas que ce soit
nécessaire de donner des contrats pour ça, parce que, de toute
façon, si on construisait un bateau, on en ferait un identique à
ceux qu'on a actuellement parce que c'est des bateaux qui fonctionnent
très bien. À ce moment-là, il suffit de regarder
l'achalandage, et on compte toujours le nombre de personnes qui ne peuvent pas
embarquer, on évalue le temps d'attente et, à un moment
donné, bien, on va réussir à convaincre le Conseil du
trésor.
M. Maltais: Regardez, moi, je vais vous donner, M. Gagnon, une
petite idée du... Prenez par exemple Daishowa qui coupait 680 000
mètres cubes de bois sur la Côte-Nord, dans la limite de
Forestville. Aujourd'hui, elle n'en coupe presque plus. Elle transportait son
bois par barges sur le Saint-Laurent. Vous savez, avec des remorqueurs, bon.
Aujourd'hui, c'est Kruger qui a pris la place. Kruger, eux autres, au lieu de
transporter le bois par barges, ils font une première transformation -
on leur avait demandé dans l'allocation du CAAF de faire une
première transformation - ce qui veut dire qu'ils ne transporteront pas
de bois par barges, mais bien des copeaux. Alors, ils ont installé des
écorceurs, ils ont installé des "crushers" de pitounes, comme ont
dit. Alors, ils vont transporter 500 000 mètres cubes de copeaux. Je ne
sais pas si vous le savez, mais ça en fait une et deux, cette
affaire-là. Ils ne feront pas tout ça cette année, ce
n'est pas vrai. Cette année, ils vont commencer peut-être avec 180
000 mètres cubes, mais d'ici cinq ans, leur objectif, leur contrat
d'approvisionnement, c'est ça. Ils n'ont pas d'autre approvisionnement
ailleurs que là et ils vont le faire là. Scierie Forestville, qui
n'existait pas, va transformer quelque chose comme 225 000 mètres cubes
de bois de sciage et à peu près 220 000 mètres cubes de
copeaux aussi qui s'en vont à la Donohue. Scierie Jacques Beaulieu
transformait 30 000 mètres cubes, ils vont transformer au-delà de
75 000 mètres cubes de bois de sciage et de copeaux qui s'en vont
à la Donohue. Donc, ils prennent le traversier. Bon. Ça fait pas
mal de... Je ne parle que des copeaux, c'est juste deux ou trois clients. Mais
ce qui arrive, c'est que ces gens-là, dans le transport en vrac, ils
engorgent. Ils engorgent, parce que si c'est bon pour 60 véhicules, des
bateaux, ce n'est pas bon pour 60 vannes. Ça ne prend pas un curé
pour démêler ça. Mais ce qui est important
là-dedans, c'est: Dans votre étude, par exemple,
prévoyez-vous un genre de service de traversiers pour le transport
lourd? Peut-être que ce serait possible d'avoir un bateau, trop gros
ailleurs, et qui ferait juste bien là pour le transport lourd.
M. Gagnon: On a étudié les différentes
grosseurs de bateaux et on en est venus à la conclusion que la grosseur
actuelle était la grosseur idéale, étant donné le
temps de chargement, de déchargement et le temps de traversée.
Plus gros que ça, c'est trop long à charger et à
décharger.
M. Maltais: Ah! C'est pas bête.
M. Gagnon: Alors, on en est venus à la conclusion qu'un
troisième bateau identique serait la meilleur solution. Vous avez
raison, quand vous parlez des camions. On est rendus qu'on transporte, en
moyenne, 8000 vannes par mois à Tadoussac.
M. Maltais: Écoutez ça, M. le député
de Lévis.
M. Gagnon: Alors, c'est un volume absolument énorme et
ça grossit d'année en année. Et c'est pour ça
d'ailleurs que c'est engorgé à Tadoussac. C'est surtout les
camions, beaucoup plus que les autos, et il va falloir régler le
problème à un moment donné. On a commencé il y a
trois ans à faire des recommandations et on se dit: On va revenir. On a
de la patience, on va revenir.
M. Maltais: Pendant que vous êtes témoin,
pourriez-vous demander à M. Bard, le sous-ministre à
côté, si vous êtes allé souvent aux traversiers de
Baie-Sainte-Catherine, là où on a installé mes riches
toilettes? Vous pourriez peut-être demander à M. Bard de dire que
pour vos camionneurs, c'est drôlement dangereux d'aller prendre le
traversier là. C'est dans le comté de Charlevoix, ce n'est pas
chez nous. Ce n'est pas de mes affaires. C'est à Bradet à faire
ça, mais il n'est pas ici. Quand est-ce qu'on prévoit faire la
réfection? C'est vrai que ça coûte énormément
cher, c'est dans le roc vif après la montagne du Saguenay, mais, mon
Dieu Seigneur, que c'est une tuerie de passer là! Il y a à peu
près un
kilomètre et demi, mais ça n'a pas de bon sens, en 1991,
de voir circuler les camions lourds là-dedans. Ils se voient le
numéro de licence à chaque fois qu'ils passent là.
L'été, ça s'endure, mais l'hiver, c'est pas un cadeau.
C'est tortueux et côteux. J'espère que le sous-ministre des
Transports, lorsque mon collègue de Charlevoix va aller le voir, va lui
accorder ça tout de suite.
M. le ministre, est-ce qu'il y a quelqu'un... M. Gagnon, merci beaucoup.
J'aurais besoin de quelqu'un de la Commission des transports. Est-ce qu'il y a
quelqu'un de la Commission des transports ici? M. le député de
Lévis vous n'avez pas fini, vous?
M. Garon: Non, je n'ai pas fini, moi.
M. Maltais: O.K., continuez avec, je vous le laisse.
M. Garon: Quand vous avez parlé d'un bateau pour lequel
vous avez demandé de faire une construction, un bateau additionnel et le
Trésor vous aurait refusé, vous avez dit: II y a trois ans, un
an...
M. Gagnon: II y a deux ans.
M. Garon: II y a deux ans. C'est lequel?
M. Gagnon: C'était un bateau identique à ceux de
Tadoussac.
M. Garon: Pardon?
M. Gagnon: C'était un troisième bateau pour
Tadoussac, identique à ceux qui sont là.
M. Garon: Qui ont été construits où?
M. Gagnon: Qui ont été construits tous les deux
à Lauzon.
M. Garon: Si c'est des bateaux identiques, donc Lauzon a ces
plans-là.
M. Gagnon: Oui.
M. Garon: Ce n'est pas long faire un bateau. C'est un bateau
d'à peu près une vingtaine de millions, je suppose.
M. Gagnon: bien, écoutez, les bateaux actuels ont
coûté 5 000 000 $ en 1981, et ils nous demandent 22 000 000 $ pour
en faire un pareil.
M. Elkas: Si vous voulez me permettre de lui demander la
question. Qu'est-ce qui justifie une augmentation semblable?
M. Garon: La construction des bateaux a beaucoup augmenté
dans les dernières années. M. Elkas: Vous vous basez sur
quoi? 400 %?
M. Garon: Ah! Ce n'est pas pour ça, c'est parce qu'autour
des années quatre-vingt, il ne s'en construisait quasiment pas de
bateaux. Actuellement, le boom de la construction navale est recommencé.
Alors, il y a beaucoup de bateaux qui se sont faits à des prix
très bas, parce qu'à ce moment-là, le prix du
marché était très bas. D'ailleurs, si vous lisez sur la
construction maritime, vous voyez que, depuis deux ans, le prix de la
construction a augmenté. Toutes ces compagnies étaient
déficitaires, à peu près partout dans le monde. Sauf que
les gouvernements d'ailleurs subventionnent la construction navale. En Europe,
la subvention est de 30 % à 35 %, avant la construction. En
Corée, je ne sais les chiffres de l'année passée, mais, il
y a deux ans, les chantiers navals en Corée ont perdu 630 000 000 $, qui
ont été compensés à la fin de l'année par
les gouvernements, et ça équivaut à des subventions.
Alors, il y a des subventions à l'étranger, il ne faut pas se
conter d'histoires. Et dans le libre-échange avec les États-Unis,
c'est les Américains qui ont demandé que la construction navale
ne soit pas incluse dans le traité de libre-échange, parce qu'ils
savaient qu'on était compétitifs. On est compétitifs s'il
n'y a pas de subventions avec les États-Unis, il ne faut pas se faire
d'illusions. Quand Lauzon a fait 12 plates-formes autour des années
quatre-vingt, à Lauzon, c'était en compétition avec tous
les chantiers de l'Amérique du nord qui ont voulu soumissionner, et
c'est nous autres qui les avons eues. Alors, on est compétitifs. Mais
là, les gens se font conter des sornettes au gouvernement, par des
fonctionnaires, souvent, qui, je pense, ne connaissent pas ça beaucoup.
Je vais vous dire, quand on a fait les plates-formes, là, les
plates-formes, on les a faites en compétition avec tous les chantiers de
l'Amérique du Nord qui ont voulu soumissionner, et c'est nous autres qui
en avons fait le plus, à Lauzon. Alors, ce n'étaient pas des
cadeaux que les Américains du Texas nous faisaient pour faire des
plates-formes de forage, dont la plus petite coûtait, je pense, 75 000
000 $. Ce n'est pas des affaires de bâtons de Popsicle, là. Et
là, le gouvernement fédéral, il subventionne Hibemia pour
en faire à Terre-Neuve, à tour de bras, avec un chantier maritime
qui va être subventionné à partir d'un fonds
fédéral de 300 000 000 $, payé par le
fédéral, et on va bâtir un chantier nouveau à
Terre-Neuve alors qu'on en a fait fermer deux au Québec dans le domaine
maritime. On en bâtit un avec l'argent fédéral et on dit:
Vous devez demander un prix uniquement à Hibernia à Terre-Neuve;
pour les autres, ce sera dans le monde entier. C'est ça la
réalité, hein? C'est pour ça que, quand on parle de
traitement, il n'y aucun fair-play dans la construction navale, actuellement
au
Canada. Alors, c'est la réalité.
Maintenant, je vais vous dire une chose: Mettez une soumission sur votre
bateau à tous les chantiers d'Amérique du Nord, et pas de
subvention à personne, vous allez voir, Lauzon, moi, ne j'ai pas peur.
Pas de subvention à personne, tous les chantiers nord-américains
dans les mêmes conditions, vous allez voir que c'est Lauzon qui va
être le meilleur. Aucune crainte de ça.
M. Elkas: Mais...
M. Garon: Donnez-les pas dans les Maritimes, ils vont en faire le
quart, après ça, ils vont tomber en faillite.
M. Elkas: Les salaires payés au Japon sont semblables
à ceux qui sont payés? C'est à peu près
égal. Alors...
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Et quand je regarde le navire, le petit traversier qui
nous intéressait ici pour Lévis, on parlait de 6 500 000 $ US
versus 16 000 000 $ ici à Lévis...
M. Garon: D'abord, à...
M. Elkas:... c'est deux fois et demie le prix, là. Je
trouve ça pas mal fort.
M. Garon: Non, non. 9 500 000 $ US et 16 000 000 $ ici...
Pardon?
M. Elkas: 6 500 000 $ US.
M. Garon: Non, il n'y a pas de... Normalement...
M. Elkas: Non. C'est les prix qu'on nous a soumis.
M. Garon: Qui vous a fait ces prix-là?
M. Gagnon: Le prix de 6 500 000 $, c'est les Japonais qui nous
l'ont dit; et le prix de 16 000 000 $, c'est les gens chez Davie qui nous l'ont
donné.
M. Garon: Avec les Japonais et le Québec, je n'ai jamais
vu que... Moi, j'ai toujours entendu dire que le chantier Davie était en
compétition avec les Japonais, je ne suis pas inquiet... Parce que les
Japonais demandent... Les Coréens subventionnent, les Européens
subventionnent, et les Japonais, ils paient un salaire horaire aussi
élevé que nous autres
M. Elkas: Deux fois et demie le prix, mais ça
m'inquiète, moi.
M. Garon: Vous m'avez déjà dit ça, mais je
ne suis pas sûr de ça.
M. Elkas: Mais là, vous demandez au président, et
il va vous le dire.
M. Garon: Vous avez demandé des prix fermes sur des plans,
des devis qui existent, là?
M. Gagnon: À Davie?
M. Garon: Aux deux endroits.
M. Gagnon: Bien, écoutez, au Japon, les bateaux ont
été construits en décembre. Ce n'est pas vieux, là,
et ils ont coûté 6 500 000 $, et chez Davie, on leur a
donné ce qu'on avait comme information. On leur a dit: Pour en
construire des pareils, ça coûterait combien? Et ils nous ont dit:
16 000 000 $. Alors, c'est Davie qui nous l'a dit, là.
M. Maltais: Peut-être que...
M. Garon: Parce que ça m'étonne. Quand vous
arrivez, par exemple, le contrat - comment il s'appelle - du traversier,
là, Joe Smallwood, Ils n'ont même pas voulu aller en soumission,
le fédéral, parce qu'ils savaient que, pour le premier, Davie
était allé en soumission et il avait été le plus
bas soumissionnaire. Le deuxième, ils ont voulu leur donner et,
après ça, ils ont calculé - c'est pour ça
d'ailleurs, qu'il y a eu une perte d'argent - un nombre d'heures incroyable de
diminutions en disant: Bien, c'est le deuxième, vous allez
peut-être être capables de le faire quasiment avec un nombre
d'heures diminué considérablement, ce qui n'avait ni queue ni
tête, et sans aucune indexation du montant pour plusieurs années
après le premier. Aujourd'hui, moi, quand j'entends parler des
soumissions qu'il y a, Davie est dans des conditions égales et
concurrentielles. Mais moi, je suis étonné quand vous dites
ça. Je sais que vous m'avez déjà dit ça, que c'est
un bateau du Japon de 6 500 000 $ US, et 16 000 000 $ en dollars canadiens
à Davie, pour le même bateau. Ça m'étonne. (20 h
45)
M. Elkas: Est-ce qu'il y a eu d'autres endroits, aussi, où
on pouvait avoir des prix?
M. Gagnon: On n'a pas demandé des prix ailleurs. Mais il y
a d'autres chantiers maritimes au Québec qui seraient capables de
construire de petits bateaux comme ça, par contre, sûrement
à moindres coûts.
M. Garon: À 6 500 000 $, c'est pas des gros bateaux.
M. Gagnon: Non, c'est ça.
M. Garon: Mais, finalement, c'est ce bateau-là dont vous
parlez, ou... Non, c'est vos bateaux piétonniers dont vous parlez,
à 6 500 000 $, là, ou 16 000 000 $, indépendamment. Mais
celui de Tadoussac, là?
M. Gagnon: Celui-là, le problème, c'est qu'il n'y a
aucun autre chantier au Québec qui est capable de le construire à
part Davie. C'est trop gros pour les autres chantiers.
M. Garon: Mais c'est pas un problème.
M. Gagnon: Mais je veux dire que ça fait qu'il n'y a pas
de soumissions, donc il y a juste un prix: c'est 22 000 000 $. On ne peut pas
aller en soumissions, il n'y a pas d'autres chantiers.
Des voix: Ah! Ah! Ah! Dérogation.
M. Garon: Oui, mais qui est-ce qui s'est mis dans cette
situation-là? Nous autres, on n'a jamais demandé de fermer le
chantier de Sorel. On disait uniquement qu'on compétitionne un contre
l'autre, au Québec, mais, pour des contrats étrangers, qu'on les
fasse ensemble.
Maintenant, concernant l'avenir de la Société des
traversiers - une des dernières questions que je voudrais poser
là-dessus - est-ce que vous avez donné un
échéancier aux maires ou si vous devez les rencontrer?
M. Gagnon: Je suis censé les rencontrer soit le 7 ou le 9
mai prochain. J'attends une réponse de leur part pour qu'ils choisissent
la date.
M. Garon: non, mais là, vous dites que le ministre n'a pas
encore approuvé votre plan. donc, vous ne pouvez pas les rencontrer s'il
n'a pas approuvé votre plan.
M. Elkas: Non, c'est pas ça, là. On a dit qu'on a
un plan, mais qu'on va en discuter avec eux. C'est justement de ça dont
on a discuté avec vous lorsqu'on vous a convoqué à notre
bureau. Et, suivant notre rencontre avec vous, on a rencontré les deux
maires.
M. Garon: Bien, c'est moi qui vous avait demandé de les
rencontrer.
M. Elkas: on a discuté. on les a rencontrés, et
ça a très bien été, et on a convenu qu'on ferait
une présentation au complet aux deux municipalités.
M. Garon: Vous m'avez dit: Au début...
M. Elkas: Et là, on m'avise que c'est le 7 mai, et
ça nous convient.
M. Garon: Mais est-ce que votre idée est
déjà faite ou si elle n'est pas encore faite?
M. Elkas: Disons qu'il y a une recommandation qui a
été soumise par ces gens, la Société, et, comme je
l'ai dit, je suis ouvert à des discussions avec les
municipalités, et. dépendant du résultat qu'on va av ir de
la réunion qu'on planifie avec ces gens, on va voir. Il est
évident qu'on veut améliorer le service. Ça, c'est
sûr. Et l'expérience des "seabus" ailleurs, en Amérique du
Nord et en Europe, c'est un grand succès. Et c'est à peu
près le temps qu'on regarde l'ensemble des services offerts ici...
M. Garon: Oui, mais, il n'y a pas de... M. Elkas: ...en
vue de les améliorer.
M. Garon: ...de glace, là. En Europe, il n'y a pas de
glace et, à Vancouver, il n'y a pas de glace. Ici, je ne sais pas si
vous avez déjà regardé, devant le fleuve, à la
vitesse où les glaces montent ou descendent, selon les marées,
l'hiver...
M. Elkas: C'est pas un problème, la glace. C'est pas un
problème. Il y a de la glace ailleurs dans le monde, aussi, où
ils ont le service de "seabus".
M. Garon: Je comprends mais... Oui, oui.
M. Elkas: On construit en conséquence. C'est pour
ça que ça nous coûte...
M. Garon: Nommez-moi des endroits où les "seabus"
opèrent avec de la glace comme il y a ici? Vous m'avez parlé de
l'Europe. Il n'y a pas de glace en Europe. Vous m'avez parlé de
Vancouver. Il n'y a pas de glace à Vancouver.
M. Elkas: Mais il doit y en avoir dans le monde, des
"seabus"...
M. Garon: Où?
M. Maltais: En Norvège.
M. Elkas: En Norvège.
M. Garon: En Norvège, c'est pas comme ici, l'hiver. Non,
non.
M. Elkas: On construit les bateaux en conséquence.
M. Garon: Le Gulf Stream arrive là. Aïe! je connais
ça, là.
M. Elkas: On combat, on construit...
M. Garon: Ils gardent même les saumons dans des
réservoirs en hiver, en Norvège, dans les fjords, parce que le
Gulf Stream passe. Alors, la glace n'apporte pas les saumons et, des cages,
si vous en mettiez dans la baie des Chaleurs, vous allez voir qu'il ne
vous restera pas grand-chose au printemps.
M. Elkas: Mais si on...
M. Garon: C'est pas la même température. Qui vous
fait conter des bateaux de même?
M. Elkas: On va bâtir les bateaux en conséquence de
4a glace.
M. Garon: Ici, la glace qui monte et qui descend dans le
Saint-Laurent, c'est pas la même chose. C'est de la glace forte.
M. Maltais: M. Gagnon, une petite information... Est-ce que vous
n'êtes pas en négociation de convention collective, cette
année, pour les employés de la Société? Aucun
syndicat?
M. Gagnon: Aucun syndicat.
M. Maltais: Ni ceux dans la cave, ni ceux d'en haut?
M. Gagnon: Nous autres, on est toujours en même temps que
le gouvernement. Dans le gouvernement, ça se termine à la fin de
l'année...
M. Maltais: Non, à Tadoussac, ils ne sont pas pareil.
M. Gagnon: ...et il est question qu'on couvre tout en même
temps.
M. Maltais: Ils ont été uniformisés,
là? M. Gagnon: Tout est uniformisé.
M. Maltais: O.K. Alors, cette année il n'y a pas de
conventions collectives qui sont échues, il n'y a pas de...
M. Gagnon: II y en aurait si le gouvernement n'avait pas
décidé de les prolonger d'un an. Alors, comme on est inclus dans
cette prolongation-là, nous, on va être prolongés d'un an
comme les autres.
M. Maltais: Bon, ils n'ont pas de raison pour faire la
grève cet été.
M. Garon: Dans l'affaire des "seabus" dont vous parlez, parce que
je sais que vous avez l'air à revenir là-dessus, pour parler du
mois de mai, j'aimerais connaître un seul endroit au monde où il y
a ces types de bateaux-là, où il y a le genre de glace qu'on a
ici en face de Québec et de Lévis, l'hiver.
M. Elkas: On vient de m'aviser...
M. Garon: Et avec les courants qu'il y a ici. Pas des
courants...
M. Elkas: Les bateaux vont être construits en
conséquence. On prend en considération qu'on a de la glace et
qu'il y a des courants.
Là, peut-être que vous pourriez nous donnez les
configurations du "seabus"?
M. Gagnon: Bien, écoutez, ce n'est pas une question
d'avoir de la glace ou non. C'est que si on veut donner un service de "seabus"
dans un endroit où il y a de la glace, on met les moteurs plus forts et
lès coques plus solides. C'est tout. Le bateau va coûter une
couple de millions de plus qu'ailleurs, c'est sûr, mais ça se fait
très bien. Je pense que peut-être le meilleur exemple que je peux
vous donner, c'est qu'il y a des remorqueurs ici dans le fleuve qui se
promènent tout l'hiver et qui tirent de gros bateaux, et ils ne restent
pas pris, mais ils sont faits en conséquence. Alors, nous, on ferait les
bateaux en conséquence, c'est tout.
M. Garon: Oui, mais vous parlez de quel genre de bateaux,
là? Vous parlez de bateaux de quelle longueur?
M. Gagnon: Ah! À peu près 125, 130 pieds, selon les
estimés préliminaires qu'on a.
M. Garon: Et quelle largeur?
M. Gagnon: Une quarantaine de pieds.
M. Garon: Et ceux qui sont là, actuellement, qu'elle est
la comparaison?
M. Gagnon: Ça a, je pense, 210 par 60, si je ne me trompe
pas.
M. Garon: Bien, c'est quasiment des bateaux moitié plus
petits, là. Et je vais vous dire une chose, il y a des fois que
même ces bateaux-là partent vers l'île d'Orléans,
hein? La marée, ici, est très forte, la glace est très
forte. Et il y a des bateaux, parfois, même les gros bateaux qu'on voit,
là, de gros bateaux pesants, qui sont mal pris ici, entre Québec
et Lévis, ça arrive souvent. Mais c'est parce que vous me dites
qu'il y a des "seabus" en Norvège. En Norvège, ce n'est pas le
genre de glace qu'on a ici, hein? Même en Islande, je suis allé en
Islande, c'est le climat tempéré comparé à nous
autres.
M. Gagnon: Ce qui se rapproche le plus, c'est sans doute la
Finlande.
M. Garon: Oui.
M. Gagnon: La Finlande a quelque chose de très semblable
à nous autres.
M. Garon: Oui.
M. Gagnon: Mais, encore là, ils n'ont pas les courants
qu'on a. Alors, écoutez, moi, je n'en connais pas de service
identique.
M. Garon: Ah bon!
M. Gagnon: Mais je vois fonctionner tous les remorqueurs ici en
face, qui sont moins gros encore que ce qu'on veut faire construire, et ils ne
restent pas pris dans la glace. Ils fonctionnent tout l'hiver. Alors, c'est
tout simplement une étude technique à faire.
M. Garon: Mais ce n'est pas plutôt que, dans le plan de la
Société des traversiers, actuellement, ce que vous voulez faire,
c'est envoyer les bateaux entre Québec et Lévis ailleurs? Ce
n'est pas ça? Parce que vous avez fait allusion à un plan de
réaffectation global. Ce n'est pas ça, votre plan, au fond, c'est
de réaffecter les bateaux ailleurs?
M. Gagnon: Absolument pas. Le plan, c'est de trouver une
façon d'améliorer le service à Québec-Lévis
et ça peut avoir cette conséquence-là, parce que les
bateaux, on ne les mettra pas en vente, on va avoir des pinottes pour. Alors,
à ce moment-là, on est mieux de les utiliser ailleurs, si on peut
les utiliser ailleurs. Mais la vraie chose qu'on veut faire, c'est
d'améliorer ce qu'on a à Québec, pour les piétons.
C'est ça qu'on vise. Et on est convaincu que c'est une chose qui est
possible.
M. Maltais: Mol, j'aurais encore des questions, pas pour M.
Gagnon, mais sur le transport maritime.
M. Garon: En tout cas, on va attendre votre présentation,
sauf qu'à date, je ne peux pas vous dire que la Société
des traversiers pèche par un excès de dynamisme. On n'a pas ce
sentiment-là, en tout cas. Et moi, les rapports que j'ai, c'est pour
ça que j'ai écrit une lettre au ministre, concernant les
représentations que m'ont faites les travailleurs, et je vais vous dire
que je pense que le ministre devrait aussi rencontrer les pilotes qui disent
que les bateaux sur le fleuve... Vous savez, dans la région de
Québec, il y a beaucoup de pilotes de bateaux, ils connaissent
ça, les pilotes. Moi, j'ai été élevé dans
une municipalité où c'était plein de pilotes de bateaux.
D'ailleurs, dans la région de Québec, il y a beaucoup de pilotes
de bateaux. Ils vous disent que les bateaux qu'il y a actuellement entre
Québec et Lévis, ils pourraient être opérés
beaucoup plus efficacement qu'ils le sont. Je peux vous dire: Des gens qui
connaissent ça, la navigation, là, pas des gens, comprenez-vous,
qui marchent en raquettes, là, des gens qui connaissent la navigation,
qui gagnent leur vie dans le pilotage des bateaux. Ils me disent que les
bateaux pourraient traverser beaucoup plus rapidement. Ils ne sont pas
obligés de faire les grands détours qu'ils font là, comme
s'ils essayaient toujours de vt.ifier la théorie d'Einstein que la
courbe est plus courte que la droite et qu'ils se sentent obligés de
faire de grands détours pour aller entre Québec et Lévis.
Moi, les gens me disent: On pourrait traverser directement, et les bateaux
seraient capables de le faire. Et les gens me disent que ces bateaux-là,
actuellement, pourraient donner un service aux 20 minutes, alors que ce sont
des bateaux qui sont dépréciés parce qu'ils ont
été achetés il y a un certain nombre d'années. En
tout cas, je vous ai écrit une lettre - vous devez l'avoir reçue
- il y a quelques jours, après avoir rencontré les gens du
syndicat, justement pour que, lors de votre rencontre, vous puissiez
écouter les représentations qu'ils vous font. Parce qu'ils font
de bonnes représentations, à mon avis. Et puis souvent, on a
intérêt à écouter les travailleurs qui
opèrent tous les jours pour voir comment ça marche. La
Socitété des traversiers, je vais vous dire que j'ai eu à
m'en plaindre à plusieurs reprises. Quand est arrivé "1534-1984",
j'ai été obligé d'aller avec le ministre pour qu'ils
prennent la peine de peinturer un peu leurs bateaux pour pas que ça ait
l'air du diable en face de Québec.
M. Elkas: C'est le ministre qui a peinturé?
M. Garon: Non, le ministre est venu voir le bateau. J'ai dit: Au
moins, à Québec, pour "1534-1984", qu'on n'ait pas l'air du
diable avec des bateaux tout rouilles. Ça prenait un effort inoui pour
faire peinturer les bateaux. Je n'ai pas le sentiment qu'à la direction
de la Société des traversiers... J'ai le sentiment, des fois,
qu'on est plus intéressé à liquider qu'à
opérer de façon efficace. Je vous dis ce que je pense, là,
et quelqu'un qui les voit... Le bateau, je le prend depuis que je suis petit
gars, haut de même. J'aimais ça quand mon père me faisait
prendre le bateau parce qu'il y avait un bon service de crème à
glace à bord du bateau, dans le temps. Il n'y en a même plus
aujourd'hui. Et dans ce temps-là, les bateaux - imaginez-vous quand
j'étais petit gars, ça commence à faire quelques
années - c'était aux 20 minutes. Là, on va dans le
progrès par en avant, maintenant, c'est aux demi-heures et des fois aux
heures. On ne peut pas dire que ça s'est amélioré, la
Société des traversiers. Le service est moins bon qu'il ne
l'était autrefois. Il y avait des gens qui travaillaient à bord
et qui donnaient des renseignements. Aujourd'hui c'est des machines. Et quand
il arrive au quai et que vous avez mis votre trente-sous dans la machine, bien
vous venez de perdre votre trente-sous. L'argent que vous avez mis dans la
machine, s'il cogne un peu le quai, vous le perdez, parce que la machine,
apparem-
ment, absorbe mal les chocs du bateau sur le quai. Mais les gens ne sont
pas très enthousiastes. Ce serait bon, peut-être, que quelqu'un de
votre cabinet aille parler avec les gens qui prennent le bateau le matin - vous
allez voir qu'il y a plusieurs centaines de personnes le matin qui traversent
des deux côtés, pour ceux qui travaillent d'un bord ou de l'autre
- pour voir ce que les gens pensent de la traverse.
M. Gagnon: Écoutez, on a fait un sondage dans
l'étude Roche qui a été faite l'année
passée. Il y a eu trois sondages en fait, mais il y en a un en
particulier sur la satisfaction de la clientèle. C'est la firme IQOP qui
a fait le sondage, et ils ont rarement vu un taux de satisfaction de la
clientèle aussi élevé. Ils nous ont dit: On ne le croyait
presque pas. Le taux de satisfaction de la clientèle pour les gens qui
prennent le traversier dépassait 85 %. Mais ils ont aussi fait un
sondage parmi les gens qui ne le prennent pas et ils leur ont demandé:
Pourquoi vous ne le prenez pas? Et les gens ont répondu: Très
simplement parce que c'est trop long pour nous autres, ce n'est pas
commode.
M. Garon: C'est ça.
M. Gagnon: C'est ça la raison pour laquelle les gens ne le
prennent pas.
M. Garon: C'est ça que je vous ai dit.
M. Gagnon: Alors, on ne changera pas ça.
M. Garon: Non, c'est ça que j'ai dit au ministre
aussi.
M. Maltais: ...je vais te laisser Gagnon et je voudrais l'autre
de la Commission des transports.
M. Elkas: Avec le petit bateau, on va se permettre d'offrir un
service aux 20 minutes...
M. Garon: Oui, mais..
M. Elkas: ...et avec le petit bateau on va se permettre d'avoir
un achalandage assez important. On va pouvoir faire du rabattement avec des
autobus. Et c'est là que les gens vont commencer à s'en servir.
On est là pour assurer un meilleur service, et puis là, on n'est
pas trop réceptif aux offres qu'on fait. Ce n'est pas parce qu'un
ministre de la région de Montréal, né à Sherbrooke,
dont les parents viennent de Thet-ford et de la Beauce, vient faire des offres
à des gens de Lévis que ce n'est pas bon.
M. Garon: Non.
M. Elkas: On est sérieux nous autres aussi pour offrir un
bon service.
M. Garon: Ce n'est pas ça, l'affaire. Mais les gens
connaissent ça chez nous. Ils savent que le ministre peut prendre une
décision, et, à un moment donné, il ne sera plus là
et nous autres, on va être "pognés" avec l'affaire après.
Alors, c'est ça que les gens savent.
M. Elkas: Si c'était le cas, M. le député de
Lévis, je n'aurais pas appelé pour venir me rencontrer pour en
discuter. Je n'aurais pas offert aux municipalités de partager, de
travailler avec eux, surtout au niveau des fonctionnaires. Et plus tard, on
avait lancé une invitation aux deux maires. Un, malheureusement,
n'était pas disponible, alors on a attendu qu'il revienne de vacances,
et c'est là qu'on a eu notre rencontre.
Une voix:...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Ce nouveau "seabus" va se traduire en métro sur
l'eau.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, éventuellement, la solution, ça va
être vraiment un métro. Vous l'avez dit à plusieurs
reprises. Vous avez dit que vous feriez un symposium dans la région de
Québec pour étudier le transport en commun de toute la
région de Québec. Quand avez-vous l'intention de faire ça?
(21 heures)
M. Elkas: Mais là, on est...
M. Garon: Ce serait mieux avant.
M. Elkas: ...en train de... Non, non, mais il y a peut-être
plusieurs intervenants et, comme je l'ai mentionné, on aurait
aimé viser avant la fin de la session. Mais si on ne peut pas, on le
fera cette année, ça, c'est sûr. Mais je ne peux pas vous
donner de date au moment où je vous parle. On a commencé les
démarches pour préparer notre symposium ici à
Québec comme on l'a fait à Montréal.
M. Garon: Mais il faudrait le faire dans un meilleur temps
qu'à Montréal. À Montréal, ils l'ont
boycotté.
M. Elkas: Non, malheureusement... Les gens qui étaient
là, c'étaient des gens, des experts du milieu. C'est malheureux
qu'une couple de maires... Non, un président de la Société
de transport de la CUM s'est engagé à boycotter, et,
évidemment, les autres ont suivi. Mais ce qui est important, ça
n'a pas créé de dommages pour le symposium. C'a donné, par
contre, une expression libre à tous les intervenants qui étaient
là. Je pense qu'on a beaucoup appris des suggestions qui nous ont
été faites et puis des interventions
des gens des US qui y étaient aussi présents pour faire
des présentations.
M. Garon: quand voulez-vous tenir ce symposlum-là sur
l'avenir du transport en commun dans la grande région,
c'est-à-dire les deux rives, et des transports interrives?
M. Elkas: Je ne peux pas vous donner de date. Comme je l'ai
mentionné...
M. Garon: Mais à peu près.
M. Elkas: ...il va falloir vérifier. J'ai dit: On le fera
cette année. Ça, je me suis engagé à le faire cette
année. Si on peut le faire avant la fin de la session, on le fera. Mais
si on ne le fait pas, c'est sûr et certain qu'on ne le fera pas cet
été. Mais il y en aura un et on va s'assurer que c'est fait avant
la fin de l'année.
M. Garon: Avant la fin de l'année 1991? M. Elkas:
Définitivement.
M. Garon: Avec des documents consultatifs, des documents pour
faire état de la situation?
M. Elkas: Tout ce qu'il faut pour faire un succès de ce
symposium pour la grande région de Montréal qui va toucher...
M. Garon: La grande région de Montréal?
M. Elkas: Québec et puis... On vient de m'aviser qu'on va
fournir la crème glacée.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Garon: Trop tard. Des voix: Ha,
ha, ha!
M. Garon: C'est trop tard. C'est trop tard. Je n'ai plus
touché à ça depuis un an et demi.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Saguenay, M. le député de...
M. Garon: Un instant. On va terminer là-dessus parce qu'il
me reste une question. À ce moment-là, vous ne prendrez pas de
décision concernant le transport entre les deux rives avant que le
symposium n'ait lieu?
M. Elkas: Comme je l'ai mentionné, M. le
député, aux maires, s'il y a des choses qu'on peut faire... Un
symposium, on ne regarde pas simplement ce qui va arriver le lendemain. On
planifie pour les années 2020. Il faut avoir une vision sur les grands
centres, comme Québec et Montréal.
M. Garon: 2020, c'est trop loin, ça.
M. Elkas: Pas nécessairement trop loin, non. Il faut
planifier pour l'avenir. Malheureusement, les grandes erreurs qui ont
été faites dans les grands centres urbains, c'est qu'il n'y a
jamais eu de plans. C'est sûr, on travaille pour et on prépare les
schémas d'aménagement dans des grandes régions comme
Québec et, sur ce plan, on vient attacher un plan de transport qui
touche non seulement le transport de la personne, mais aussi de la marchandise.
Mais sans une intervention, un rapprochement et une volonté du milieu
municipal pour créer une espèce de schéma, on ne peut pas
vraiment greffer un plan global de transport sans ce schéma. Et
ça, ça été vu ailleurs. C'est que les gens,
l'intervenant des US a été assez clair que si on veut planifier
pour l'avenir et préparer la ville de Québec et préparer
aussi la grande région de Montréal, il va falloir agir de cette
façon-là. Faire des choses à la mitaine, c'est très
coûteux. Trop souvent, on investit dans les choses qui nous coûtent
trop cher et on s'en aperçoit dans cinq ou six ans. On retire beaucoup
de ces symposiums-là, on apprend. On ne veut pas réinventer la
roue non plus. Il y a des expériences qui ont été
vécues ailleurs. Vous le savez comme moi, il y a des volets aussi, du
financement, des idées. Vous savez, on n'est pas les seuls qui ont des
problèmes de financement. Il y a d'autres villes en Amérique du
Nord qui ont les mêmes problèmes, au niveau du routier, au niveau
du transport en commun. On n'a pas le monopole sur ce
problème-là. Mais c'est là qu'on peut s'asseoir et
regarder l'ensemble, suggérer des modes de financement, suggérer
des modes de transport. Il y a toutes sortes de choses qui pourraient
être suggérées, implantées, mais pas
nécessairement du jour au lendemain, sur une période de temps.
Une bonne gestion... Je vous dis que les deux maires, en plus de ça, ont
été réceptifs à cette approche, très
réceptifs, heureux d'entendre...
M. Garon: Vous savez qu'à Québec, pendant des
années, entre Québec et Lévis, l'hiver, on n'avait pas
besoin de bateaux. C'est uniquement pour permettre aux bateaux de se rendre
jusqu'à Montréal que, maintenant, on a besoin de bateaux l'hiver,
parce que, avant, on passait sur un pont de glace.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Alors, le meilleur, c'était l'hiver. On pouvait
passer sur un pont de glace entre Québec et Lévis.
M. Elkas: Qu'est-ce qui arrivait au dégel?
M. Garon: Parce qu'on a ouvert le fleuve pour permettre aux
bateaux de se rendre jusqu'à Montréal l'hiver, là, il n'y
a plus de pont de glace. C'est pour rendre service à Montréal, au
fond, qu'on a eu besoin d'un bateau, l'hiver. Le ministre, qui est de
Montréal, devrait penser à ça.
M. Elkas: Non, je m'excuse. Le ministre, il est résident
de Montréal dans le moment, mais il réside aussi dans les
Cantons-de-l'Est. C'est un gars de la région, pour vous corriger. Il a
passé la moitié de sa vie dans les régions.
M. Maltais: Mme la Présidente...
M. Garon: alors, on peut dire que le ministre prend l'engagement
ferme d'avoir un symposium sur le transport en commun et le transport interrive
d'ici la fin de l'année 1991.
M. Elkas: Oui, non seulement sur le transport en commun, mais sur
tous les modes de transport: le transport des personnes et des marchandises
aussi.
M. Garon: Oui.
Une voix: L'intermodal.
M. Elkas: L'intermodal.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Je ne sais pas si M. le député de
Lévis a fini avec M. Gagnon. Moi, je vous remercie, M. Gagnon. Vos
réponses m'ont satisfait. M. le ministre, j'aimerais avoir quelqu'un de
la Commission des transports. Je sais qu'il y en a quelques-uns.
M. Elkas: Oui, M. Ferland est ici.
M. Maltais: C'est toujours dans le transport maritime. Ça
a l'air fou, mais il faut tous les passer.
Commission des transports
M. Elkas: Mme la Présidente, je vous présente M.
Maurice Ferland, président de la Commission des transports.
M. Maltais: m. ferland, bienvenue. m. le ministre, j'avise
qu'après m. ferland, je vais avoir besoin de m. tremblay qui s'occupe
des affaires autochtones au ministère des transports. je ne sais pas
s'il est encore là, mais il était là cet
après-midi. j'aime autant l'informer d'avance. m. ferland, bonjour.
M. Ferland (Maurice): Bonjour.
Traverse de Trois-Pistoles
M. Maltais: II me fait plaisir de vous rencontrer. La Commission
des transports du Québec alloue aussi les permis de transport de
traversiers privés, qui ne sont pas ceux de la société
d'État. Dans mon comté, j'ai une espèce de traversier qui
s'appelle Escoumins-Trois-Pistoles. Ça fait trois ans qu'il ne marche
pas. On sait pourquoi, là. On sait pourquoi et on se demande pourquoi il
ne marche pas encore. J'ai deux questions précises. Je sais que,
présentement, il y a des audiences et que, sur ça, vous
n'êtes pas obligé de me dévoiler les résultats. Je
ne veux pas savoir de secret d'État.
M. Rioux, pour l'appeler par son nom, demande continuellement un permis
de transport. Il n'effectue pas de transport, il n'effectue pas de traversier.
Une fois qu'il a eu son permis, il est allé aux baleines faire de la
compétition aux autres compagnies qui se spécialisent dans les
visites aux baleines. Il n'y apas moyen d'avoir de rapport financier
dans son cas pour savoir si c'est rentable ou non. Ça marche tout au
"cash" cette affaire-là, des tickets ou pas de ticket. Je vous dis ce
qui se dit chez nous, là. S'il y a quelqu'un qui pense que je ne dis pas
la vérité, il me le dira. Il y a eu une objection de la part de
certaines sociétés nord-sud des deux villes, Escoumins,
Trois-Pistoles. Il y aeu des demandes de permis par d'autres groupes.
Comment, un jour, on va en arriver à régler ce cas-là une
fois pour toutes et dire: On donne un permis à quelqu'un de responsable
et, en te donnant ton permis, mon "chum", tu vas l'opérer la traverse,
pas deux ans après, mais six mois après tu ne l'auras plus ou on
ne te le donne pas si tu n'as pas démontré d'une façon
fiable, correcte et honnête que tu es capable d'effectuer un traversier,
en tenant compte que les quais et les accessoires qu'il y a là ne sont
pas si forts qu'on pense. Est-ce qu'un jour la Commission des transports va
arriver et va dire à M. X ou à M. Z qui aura le permis: Mon
"chum", tu commences à opérer le 1er avril et tu finis le 15
octobre. Ça "va-tu" arriver un jour, ça, d'après vous?
M. Ferland: M. le député, de mémoire, il y a
quelques années qu'il n'y a pas de traversier à cette
traverse-là.
M. Maltais: Trois ans.
M. Ferland: Trois ans. On a eu au moins, à ma
connaissance, une demande qui a été refusée parce qu'il
n'avait pas les équipements nécessaires. Il n'avait pas de
bâteau. Là, on a introduit une autre demande, parce que la
Commission ne répond qu'aux demandes.
M. Maltais: C'est ça.
M. Ferland: Elle ne répond pas à d'autres
choses et elle ne fait pas de politique.
M. Maltais: Je suis bien d'accord avec vous.
M. Ferland: Les politiques des transports sont laissées au
ministre.
M. Maltais: Je suis bien d'accord avec vous, là.
M. Ferland: II y a une demande qui a été
introduite. Il y a des audiences qui ont été tenues. Je ne
connais pas ce qui s'est passé aux audiences. Je sais qu'il y a beaucoup
d'intervenants. Le milieu s'est concerté pour s'exprimer lors des
auditions. Il y a aussi le ministère qui finance l'autre traverse
à côté qui n'est pas tellement loin. Alors, notre
rôle consiste... Et pour les membres, dans le moment, qui sont sur le
point, je pense, de prendre en délibéré cette
affaire-là, et sans présumer de ce qu'ils vont dire, ils ont
à juger justement de la rentabilité pour octroyer le permis. S'il
n'y a pas de rentabilité prouvée, ils ne peuvent quand même
pas émettre un permis, ordonner l'émission d'un permis parce que
l'État va être obligé, un jour ou l'autre, de s'en charger
comme dans bien d'autres...
M. Maltais: Oui, mais justement, c'est que le service de
traversier qui existait entre Trois-Pistoles et Les Escoumins n'est pas un
service reconnu par le ministère des Transports, par le gouvernement du
Québec...
M. Ferland: Non.
M. Maltais:... comme service essentiel. On ne veut pas ça
non plus. C'était un service à saveur touristique, reconnu dans
la loi...
M. Ferland: Oui.
M. Maltais:... pour le tourisme. On ne veut pas non plus avoir un
service permanent financé par... Ce n'est pas nécessaire. Le
service touristique qui était donné dans le temps, il
était, en tout cas, apprécié de la part des populations
des deux rives, particulièrement des gens du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Ça leur évitait de passer par Rivière-du-Loup. Passer deux
traversiers pour en arriver à un troisième, tu sais, ça
faisait trop d'attente aux portes. Alors, c'était un traversier aussi
pour certaines marchandises très légères, entendons-nous,
là, du lait, du fromage, ces bebelles-là. Ce n'était pas
un service de traversier de vannes à tout casser. Mais c'est un service
qui était apprécié des gens. La pagaille a pris jusqu'au
jour où M. Rioux a vendu son bateau et a continué à
demander son permis en donnant des photographies de bateau qui n'existait pas
ou je ne sais pas trop où il avait pêché ça, mais il
n'y avait pas pesonne qui pouvait identifier ça. Finalement, ça a
fait fâcher la population des deux côtés. Ce dont la
population s'attend de la Commission des transports, c'est que, dans un
délai raisonnable, elle donne une réponse claire, nette et
précise et à celui... Peu importe, si c'est M. Rioux qui a le
permis, moi, je vais me soumettre à votre décision. Mais, "jouai
vert", il va falloir qu'il le fasse le traversier. Qu'il n'arrive pas
après en disant: Bon, là, ça me prendrait une subvention
pour réparer mon bateau, pourriez-vous payer la moitié de mes
assurances, le quai n'est pas assez profond à Trois-Pistoles. Le
même chapelet que, depuis 25 ans, on entend. Il faudrait qu'avant
d'accorder le permis à celui qui va l'avoir, on dise: Je te donne 15
jours, mon "chum", et tu commences à opérer, sinon ton permis va
sauter. C'est ça que la population voudrait de la Commission des
transports, que ce soit n'importe qui qui l'ait.
M. Ferland: L'assurance que je peux vous donner là-dessus
c'est que, sans présumer de la décision qui va être rendue
par les membres, la décision va être rendue rapidement,
premièrement.
M. Maltais: Ça, c'est parfait.
M. Ferland: Deuxièmement, le permis devra être
exploité de la façon dont le permis sera accordé s'il y en
a un qui est accordé.
M. Maltais: D'accord.
M. Ferland: Et à ce compte-là, il va certainement y
avoir... Si le permis est accordé - parce que je peux douter de
ça, il faut attendre que le banc se prononce, il est le seul à
avoir entendu la preuve - c'est évident qu'il va y avoir des conditions
rattachées à ça. Les premières conditions,
évidemment, c'est le bateau et certification du fédéral,
etc.
M. Maltais: C'est ça.
M. Ferland: Et aussi le devoir, les obligations qui sont
rattachés au permis. Il arrive toujours une difficulté, vous
savez, quand on donne un permis et qu'après ça, on essaye de le
retirer, évidemment...
M. Maltais: Oui, oui. Mais c'est justement, moi, mon intervention
se veut pour prévenir, une fois que vous allez avoir accordé le
permis, que les précautions auront été prises avant pour
dire: M. X, t'as ton permis, voici, mais t'as 15 jours pour commencer. Il ne
faudra pas, une fois qu'on aura accordé le permis, dire: Ecoutez
là, M. Chose, à la Commission des transports, le quai de
Trois-Pistoles n'est pas creusé. Il le sait d'avance qu'il n'est pas
creusé. Qu'il ne vienne pas nous le dire après, "jouai vert".
Qu'au débarcadère des Escoumins, il y a un petit
côté
qui ne marche pas, on le sait, ça, nous autres, on le vit tous
les jours. Qu'il ne vienne pas nous dire ça après. Qu'il ne
vienne pas nous dire: Je n'ai pas trouvé mon bateau, le gars l'a vendu
avant que je l'achète. Si ça arrive après, M.
Ferland...
M. Ferland: On est bien conscient de ça.
M. Maltais: ...je vais aller vous rendre visite. Je vous remercie
infiniment. Vous avez répondu précisément à mes
questions. Si M. Garon a des questions...
La Présidente (Mme Bélanger): Avant, M. le
député de Lotbinière aurait une question à
poser.
M. Camden: O.K. Merci, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Parce que là,
l'alternance, on a bien de la difficulté à la faire. (21 h
15)
Autobus dans Lotbinière
M. Camden: Je vous ai écrit récemment. Donc, mon
intervention n'est pas un reproche du tout quant à une réponse.
Je sais que ça va venir. Je vous ai écrit pour vous sensibiliser
à une situation qu'on vit particulièrement dans Lotbinière
quant au transport par autobus. À l'époque, sur le long de la
route 132, c'était desservi par ce qu'on appelait Autobus Deshaies et,
par la suite, Concorde et une couple peut-être de... Ça a
passé aux mains de deux ou trois et, finalement, il y a des gens qui ont
failli, d'autres qui ont abandonné. Pour quelles raisons? On ne
s'attardera pas à ça. Maintenant, je sais qu'il y a des gens qui
ont demandé, des entreprises, chez vous, ça avait
été, je crois, accordé, sauf erreur, de scinder le
tracé de Québec-Montréal via la route 132 pour faire en
sorte d'avoir un arrêt à Trois-Rivières.
On m'a dit que foncièrement, le motif, c'était bon,
Québec-Trois-Rivières, Trois-Rivières-Montréal, via
la 132. Ça favorisait, semblerait-il, et permettait un certain
nolisement d'autobus et une rentabilisation du circuit, entre guillemets. Sauf
que ça a eu aussi, peut-être qu'on ne peut pas l'attribuer
strictement à ça, des effets pervers. Le service a
été abandonné et la clientèle, finalement, n'a plus
de service, aujourd'hui.
Est-ce qu'on peut considérer, en vertu des règlements qui
existent aujourd'hui, qu'il pourrait y avoir un service d'offert
occasionnellement et périodiquement deux fois par semaine, le lundi et
le vendredi, comme hypothèse de travail, à la rigueur,
peut-être, le mercredi, permettant ainsi aux gens de Lotbinière et
même aux gens de Saint-Nicolas ou aux gens du comté de Nicolet -
qui sont tous les deux dans les extrémités de mon comté -
de se prévaloir de ce service, les gens qui n'ont pas de
véhicule, les étudiants, les personnes âgées, pour
venir faire des affaires à Québec ou venir obtenir des soins de
santé ou des examens, etc.
C'est un problème criant auquel les gens de l'âge d'or et,
également, des élus municipaux m'ont sensibilisé dans mon
comté. Est-ce qu'il est possible de considérer... Je ne sais pas
comment est la souplesse à l'égard du transport scolaire. Il y a
un transporteur qui fait déjà des voyages vers Québec. Je
pense qu'il y a un 45-48 passagers qui transporte une trentaine
d'étudiants pour du professionnel à Québec. Est-ce qu'il
serait possible de considérer de permettre à ces gens-là
d'extensionner, d'accueillir les personnes âgées qui viendraient
se prévaloir de services à Québec pour pouvoir avoir un
accès vers la région métropolitaine de Québec?
M. Ferland: On a effectivement reçu votre lettre, on l'a
donnée pour analyse des circuits pour savoir de quoi exactement il en
retourne. Mais le problème que vous soulevez, je le connais très
bien pour avoir été là depuis longtemps et avoir connu les
premiers propriétaires, les Deshaies, Mme Deshaies, son défunt
mari, avant, et, ensuite de ça, les enfants. Ça a
été vendu ensuite de ça à Auger, et Auger a revendu
à M. Deshaies, Raymond Deshaies, où, semble-t-il, il a englouti
sa fortune en voulant reprendre un service dont il connaissait tous les
paramètres et pour lequel il avait une expérience énorme
puisqu'il avait conduit la compagnie de son père. Et, malgré
cela, à cause du statut actuel du transport en commun, tout le monde
veut prendre sa voiture.
Évidemment, on prend l'autobus quand il fait mauvais ou quand les
chemins ne sont pas beaux et ça ne fait pas des...
M. Camden: C'est rare.
M. Ferland: Oui, c'est rare, mais ça ne fait pas des
choses bien rentables. Et la Commission octroie des permis quand ils sont
rentables. Et aujourd'hui, il y a plusieurs transporteurs qui ont
demandé l'abandon de leur permis et on est obligés de leur
accorder parce qu'on ne peut pas forcer personne à perdre de
l'argent.
Et dans ces cas-là, on fait des audiences habituellement dans les
municipalités pour dire: Écoutez, on abandonne le service, il n'y
a plus de service. S'il y a quelqu'un qui veut le faire, on est prêts
à émettre le permis. On a même passé des annonces
dans les journaux pour les offrir, les services, à ceux qui le
voulaient. Pour répondre à votre question, peut-être que
s'il y a quelqu'un qui veut le faire, sûrement que la Commission va tout
faire en son pouvoir. Si ce n'est pas au détriment de quelqu'un d'autre
qui donne un service, déjà, elle va tout faire pour le lui
accorder, sans l'ombre d'un doute.
M. Camden: Est-ce que techniquement, légalement, c'est
possible d'harmoniser ça avec un transport scolaire, ou si c'est
absolument...
M. Ferland: Non, non, absolument. Nolisé, transport, tout
est appréciable, là-dedans.
M. Camden: Parce que vous savez, je conviens, M. Ferland, d'une
chose. On ne peut pas demander aux gens de faire des affaires et manger de
l'argent quotidiennement mais je pense que si, d'une façon
réaliste... Malgré que les gens souhaiteraient peut-être
tous les jours au cas où ils auraient à le prendre, il faut
être aussi réalistes, on est en affaires et il faut que les gens
opèrent. Une fois ou deux par semaine pourraient répondre
à des besoins, moyennant qu'il y ait... On se chargera de la
publicisation du service, mais c'est un besoin ressenti par les gens du
comté de Lotbinière, particulièrement ceux qui sont le
long de la route 132.
M. Ferland: Évidemment, le cas que vous soulevez est
patent, parce que, justement, voilà quelqu'un qui voulait reprendre un
service qu'il avait exploité et qui n'a pas réussi. Il avait tout
pour lui, pour réussir. Si lui n'a pas réussi, je ne pense pas
que quelqu'un d'autre aurait pu réussir. Il connaissait bien son
métier. Dans ce sens-là, ça prouve qu'il n'y a pas eu
l'achalandage nécessaire pour justifier son transport, parce que
ça coûte cher, des autobus, puis, bon...
M. Camden: En tout cas, moi, je considère, je continue
à considérer que la seule possibilité de réussir,
il faut l'amalgamer avec d'autres services qui sont déjà
existants, quelqu'un qui est déjà dans le système, parce
que c'est inconcevable de demander à quelqu'un d'offrir un
service...
M. Ferland: II faut vous dire qu'autrefois, quand la Commission
ou l'ancienne Régie donnait un permis de transport en commun, on y
rattachait des privilèges, un quasi-monopole, et des privilèges
de faire du nolisé, à partir des points dont il était
autorisé à faire le transport, et on lui permettait aussi
l'interfinancement, c'est-à-dire qu'on permettait de financer ses
circuits les moins payants avec les circuits les plus payants. Et aujourd'hui,
c'est à peu près tout disparu à cause du changement, au
cours des ans, de la réglementation. Et ça n'a pas aidé,
évidemment, dans ce...
M. Camden: Je vais attendre votre réponse, et on se
rencontrera.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: M. Ferland, je vous remercie beaucoup pour vos
réponses. J'aimerais M. Tremblay... Vous avez été bien
gentil, M. Fer- land.
Effet de la déréglementation sur le
camionnage
M. Garon: Brièverr. ;nt, pendant que M. Tremblay s'en
vient. Vous, vous vous occupez de la réglementation, des permis et tout
ça. Est-ce que vous avez fait des études ou le ministre vous
a-t-il demandé des études concernant les effets de la
déréglementation sur la situation économique du camionnage
et des camionneurs dans la compétition avec le reste du Canada et les
États-Unis?
M. Ferland: Oui, dans le camionnage, la loi du ministère,
la loi provinciale nous oblige à faire rapport au ministre pendant trois
ans, cette année étant la dernière année, et
ensuite, le ministre a l'obligation de considérer l'effet de la
déréglementation sur le camionnage depuis 1988. Et au mois de
juin, on va produire au ministre notre dernier rapport. Cette année,
comme dernier mouvement dans ce cheminement de déréglementation,
on a envoyé un formulaire à tous les transporteurs
autorisés pour leur demander une série de questions susceptibles
de nous éclairer sur l'industrie. On va essayer de ça, de ces
questionnaires-là, d'analyser les réponses pour fournir au
ministre des indicateurs qui lui permettraient peut-être de modifier une
politique de transport dans le camionnage général, s'il y avait
modification à y avoir.
M. Garon: Mais avez-vous fait une étude sur les effets de
la déréglementation comme telle?
M. Ferland: Ça va être une conséquence,
justement. Cette étude-là va nous permettre de dire quels sont...
On en a fait, à partir de statistiques, des études. On sait
combien il y a de transporteurs, de nouveaux transporteurs qui ont eu des
permis. Ce qu'on ne sait pas, c'est combien en exploitent, et c'est ça
qu'on a demandé. On a demandé aux gens: Exploitez-vous votre
permis? Dans quelle mesure vous l'exploitez? Avec quel parc de véhicule,
vous l'exploitez? Alors on a 18 000 permis de camionnage d'émis.
Évidemment, s'il n'y en a que 10 000 qui sont exploités, avec
quel nombre de véhicules, on ne le sait pas. On devrait le savoir...
M. Garon: Ce n'est pas là-dessus que je veux dire,
là. Je veux dire qu'il y a eu 3000 camionneurs, au mois d'avril dernier,
qui ont manifesté, avant les camionneurs en vrac, au Québec. On a
vu qu'il y avait des manifestations également en Ontario, dans les
provinces de l'Ouest, et les camionneurs se plaignent du fait qu'il y a une
concurrence qui est inéquitable parce qu'on fait la
déréglementation. On leur demande de concurrencer avec les
Américains,
alors qu'eux, ils doivent payer la gasoline plus cher, ils doivent payer
les permis plus cher, ils doivent payer les assurances plus cher, les taux
d'intérêt sont plus chers. Avez-vous fait une étude sur les
effets de la déréglementation, une étude
économique, là, sur la déréglementation et la
condition inégale des camionneurs québécois par rapport
à leurs concurrents des autres provinces et des États-Unis?
M. Ferland: Non, la Commission n'a pas fait ce genre
d'étude là, bien qu'on sache un peu les différences qui
existent. Et vous faites allusion à deux éléments: le
transport routier, d'une part, qui veut qu'on contrôle les
étrangers, et les sous-traitants, d'autre part. La manifestation qui
avait eu lieu était dirigée par les gens qui travaillaient pour
des transporteurs en sous-traitance. Et là, c'est un autre
problème, celui du rapport entre le sous-traitant et le traitant. Mais
l'étude dont vous parlez, non, on n'en a pas fait.
M. Garon: Et vous n'avez pas eu de commande qui vous a
été faite par le...
M. Ferland: II ne nous appartient pas non plus d'en faire parce
qu'on applique la déréglementation. Il appartient au
ministère et au ministre des Transports de faire ces
études-là...
M. Garon: Correct.
M. Ferland: ...avec mon rapport. C'est ça. Avec le rapport
que je vais leur formuler. Parce que je suis obligé dans la loi de leur
faire rapport pendant trois ans. Ils vont pouvoir imaginer, avec leurs
études en surplus, les conséquences de la
déréglementation.
M. Garon: Vous, vous appliquez la réglementation ou la
déréglementation, mais les commandes ne viennent pas de
vous...
M. Ferland: Absolument pas.
M. Garon: ...c'est le ministère qui...
M. Ferland: Oui.
M. Garon: ...fait le règlement, et vous, vous l'appliquez.
Point.
M. Ferland: Nous autres, on a rien qu'une fonction, c'est de
délivrer des permis dans le cadre des règlements.
M. Garon: Parfait, je vous remercie.
M. Maltais: Je demanderais à M. Tremblay...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Tremblay.
M. Maltais: M. Clément Tremblay, plus
précisément.
M. Garon: L'homme du nord. Des voix: Ha, ha, ha!
Route de la réserve des Escoumins
M. Maltais: M. Tremblay, bonsoir. Vous pensez que je vais vous
parler de la route 138 à Bersimis, mais ce n'est pas ça pantoute.
C'est la route de la réserve des Escoumins qui s'en va au quai. Vous
savez que c'est une particularité aussi sur la Côte-Nord, cette
route-là appartient au ministère des Transports.
M. Tremblay (Clément): Je ne suis pas trop sûr de
ça.
M. Maltais: Vous ne saviez pas ça, mais je vais vous
l'apprendre. C'est que c'est un fait unique, cette route-là de la
réserve, ce qui est la rue principale de la réserve, appartient
au ministère des Transports. Je ne sais par quel S.O.S., par quel
"crochu" c'est arrivé chez vous, mais ça vous appartient. Je vais
vous dire pourquoi j'ai découvert ça, parce qu'on est en train de
faire un programme d'assainissement des eaux dans la ville des Escoumins, mais
on englobe la réserve aussi. Or, ça vous appartient. Il y a un
petit problème. Vous savez que vos fonctionnaires dans la région
ne sont pas nécessairement toujours les bienvenus sur les
réserves indiennes. On ne sait pas pourquoi. Alors il n'y a pas grand
monde de chez vous qui passe là et qui y va. Bon, on ne peut pas les
forcer non plus parce que la dernière fois que la GRC y est
allée, j'ai été obligé d'envoyer la police
provinciale chercher les gars de la GRC...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: ...alors je ne voudrais pas que ça se
reproduise. Quoiqu'ils ne sont pas aussi belliqueux qu'on pense. Moi, je vais
là régulièrement, et ce sont mes "chums". D'ailleurs
j'achète des cigarettes là, elles sont moins cher
qu'ailleurs.
Une voix: On va te faire arrêter.
M. Maltais: Sur la réserve, quand je suis là et que
je n'ai plus de cigarettes je m'en achète un paquet. Des fois, j'en
prends deux. C'est du tabac jaune.
M. Garon: Du chanvre indien.
M. Maltais: c'est du tabac jaune. alors, cette route-là
appartient au ministère des transports. là, on est en train de
refaire les rues sur notre programme d'intervention. entre
parenthèses, je suis le premier député qui est
intervenu dans son budget discrétionnaire des transports sur une
réserve indienne. Ça ne s'était jamais vu au
Québec. On avait eu une chicane avec l'ancien ministre Tardif parce que
ce n'était pas reconnu comme municipalité. Moi, j'ai
dépensé l'argent et j'ai envoyé la facture après,
et ils ont été obligés de la payer. Après
ça, c'a créé un précédent. C'est un
très beau village, la réserve des Escoumins. Ceux qui y sont
allés... J'invite d'ailleurs tous les fonctionnaires ici à aller
passer quelques jours là. Ils ont des beaux chalets le long de la mer,
c'est très beau. Vous allez voir les travaux qu'on a fait avec votre
argent, M. le ministre. Mais là, il y a un problème. La rue
principale est en gondole, c'est l'enfer. Mais elle vous appartient, et on
n'est pas capable de la réparer avec nos budgets parce que le budget
discrétionnaire du député ne peut pas servir pour une
route appartenant au ministère des Transports. Vous allez me la
réparer. Je ne sais par où vous avez un budget spécial
pour les Indiens, là. Ce n'est pas si long qu'on pense, c'est un
demi-kilomètre. Ce n'est pas la mer à boire. Vous allez me
recouvrir ça en asphalte au "p.c".
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! Ah!
M. Maltais: Ça n'a pas de bon sens. Non, non, c'est un
désastre, Mme la Présidente, écoutez.
M. Garon: Je vais vous donner un truc bien plus facile que
ça.
Une voix: Non, non.
M. Garon: Faites une rencontre des Indiens de Caughnawaga et
d'Oka chez vous.
M. Maltais: Non, les miens sont dociles. Il n'y a que la GRC
qu'ils n'aiment pas. Nous autres, ils ne nous haïssent pas. Ce que je
voudrais savoir: "Y a-tu" un programme quelconque à l'intérieur
du ministère? J'ai demandé ça à mes officiers du
ministère des Transports chez nous, l'année passée, et je
n'ai pas eu d'accusé de réception encore. Je ne sais pas si la
lettre s'est perdue ou s'ils ont envoyé ça à mon adresse
où le bureau avait brûlé, ou la réponse a
brûlé dans la nuit en même que mon bureau, je ne sais pas,
mais je n'ai pas eu de réponse. Ce n'est même pas un
kilomètre. Ça conduit au quai qui appartient au gouvernement
fédéral. La route appartient au gouvernement du Québec. Le
tout basé sur une réserve indienne. Ça fait une soupe
assez mêlée, là, mais c'est pour un kilomètre qu'on
aurait besoin d'une couche d'usure qui n'est pas programmable dans mon
programme du ministère des Transports.
Je ne sais pas comment faire. Je voudrais qu'on recouvre ça en
asphalte et faire une belle bordure pour les petits égouts au
côté, que ça soit propre. Là, il y a seulement une
affaire qui est en gondole, M. le ministre, et c'est votre route. Ça n'a
pas de maudit bon sens. Vous ne seriez pas fier de voir ça. Alors, on
est en train de faire quelque chose de bien dans cette
réserve-là, et peut-être que pour quelques petits milliers
de dollars, on rendrait tout le monde heureux, nos Indiens bien de bonne humeur
et, vous autres, vous auriez l'air de gens qui s'occupent de vos affaires. La
route du ministère des Transports est correcte, elle est propre et elle
est belle. C'est tout ce que je vous demande, M. Tremblay. Pouvez-vous me
trouver un endroit où on prend cet argent-là? Ça ne
coûterait pas cher, 50 000 $. (21 h 30)
M. Tremblay (Clément): Le problème d'argent, ce
n'est pas grave, ça, c'est parce que je ne suis pas d'accord avec vous
quand vous dites que la route appartient au ministère des
Transports.
M. Maltais: Ah! bien, vous avez bien beau ne pas être
d'accord, mais le ministère...
M. Tremblay (Clément): Oui. C'est que la route appartient
au ministère des Affaires indiennes.
M. Maltais: Non.
M. Tremblay (Clément): Oui.
M. Maltais: Non, c'est là que tu te fourvoies parce que
les Escoumins, ce n'est pas une réserve...
M. Tremblay (Clément): C'est une réserve indienne,
sauf que la réserve indienne...
M. Maltais: Non, elle n'est pas...
M. Tremblay (Clément): ...a été
créée en vertu d'une loi spéciale. Le ministère des
Affaires indiennes a acheté un lot et, le lot en question, il l'a
transformé en réserve indienne pour y installer la bande des
Escoumins.
M. Maltais: Mais la route qui passe là-dessus pour aller
au quai, elle vous appartient.
M. Tremblay (Clément): Non, monsieur.
M. Maltais: Bien oui, attends un peu. Avant ça...
M. Tremblay (Clément): Oui.
M. Maltais: Demandez ça à M. Lucien
lessard, vous ne vous en rappelez pas quand vous avez
décidé de faire un autre... c'est lui qui a fait l'autre route
pour ne pas passer chez eux.
M. Tremblay (Clément): Non, c'est moi, ce n'est pas Lucien
Lessard, c'est moi.
M. Maltais: Ciel! Il s'est fait tirer à coup de 303
là-dedans.
M. Tremblay (Clément): C'est moi qui ai fait la route pour
passer alentour là-bas. Ce n'est pas Lucien Lessard, c'est moi.
M. Maltais: Oui. Là, on a fermé cette
route-là, ça n'avait pas de bon sens, mais la vraie route qui
passe là devrait être asphaltée...
M. Tremblay (Clément): D'ailleurs, on avait...
M. Maltais:... elle appartient à quelqu'un, mais pas
à la réserve.
M. Tremblay (Clément):... on l'avait fait pour pouvoir
sortir les gens du traversier dont vous venez de parler tantôt.
M. Maltais: Oui, bien là...
M. Tremblay (Clément): Ils étaient pris sur le
bâteau eux autres, il fallait qu'ils sortent.
M. Maltais: Oui, mais depuis trois ans, on n'a plus besoin de
route, le traversier est arrêté.
M. Tremblay (Clément): À moins que vous n'ayez des
informations privilégiées qui viennent du ministre des Affaires
indiennes directement lui-même d'Ottawa, cette route-là appartient
aux Affaires indiennes.
M. Maltais: Bien, moi, là, la bande... Moi, je ne vais pas
jusqu'au ministre des Affaires indiennes, je ne le connais pas...
M. Tremblay (Clément): Non.
M. Maltais:... mais le chef de bande...
M. Tremblay (Clément): Oui.
M. Maltais:... m'a dit que ça appartenait au
ministère des transports. je suis obligé de le croire sur parole,
je n'ai pas le moyen de m'obstiner avec...
M. Tremblay (Clément): O. K.
M. Maltais:... pour un demi-kilomètre.
M. Tremblay (Clément): Quand il y a des travaux à
faire et du pavage à faire, le chef dit qu'elle appartient aux
transports, mais quand on veut intervenir et que ça ne fait pas son
affaire, c'est à lui, la route.
M. Maltais: Oui, bien ça, tu connais les Indiens autant
que moi.
M. Tremblay (Clément): O. K. Cette route-là
appartient aux ministère des Affaires indiennes.
M. Maltais: Non, non, mais écoute bien... On ne
s'obstinera pas bien bien gros pour ça, mais cette route-là,
c'est des gens de qui vous percevez des immatriculations, qui passent dessus
pour aller au traversier; donc, c'est à vous autres. Vous allez la
réparer.
M. Tremblay (Clément): Non, non, ce n'est pas à
nous autres, ça. Le fonds de terre appartient au ministère des
Affaires indiennes, on a un bon contentieux sur ça; c'est haut comme
ça.
M. Maltais: Mais vous l'utilisez quand même, vous avez un
protocole d'entente avec eux autres.
M. Tremblay (Clément): On ne l'a plus, je pense, il est
fini.
M. Maltais: Arrête-moi ça, il me semble qu'il est
encore bon jusqu'en 1995.
M. Tremblay (Clément): Non.
M. Maltais: II n'a pas été renouvelé en
1987?
M. Tremblay (Clément): Pas à ma connaissance.
M. Maltais: Fouille-moi ça, voir.
M. Tremblay (Clément): Pour avoir cette route-là,
il faudrait que ça soit une gymnastique assez intéressante, il
faudrait que le ministère des Affaires indiennes la transfère
à la municipalité et que la municipalité la
transfère à nous autres. Et je ne suis pas certain qu'on le veut,
ce bout de chemin là, nous autres.
M. Maltais: Non, non, mais... Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: Tu ne peux vraiment pas le faire transférer
par la municipalité au gouvernement du Québec parce que ça
appartient à la réserve.
M. Tremblay (Clément): Oui, ça appartient à
la réserve, c'est ce que je vous dis.
M. Maltais: Non, non, mais la réserve, ce n'est pas une
municipalité...
M. Tremblay (Clément): Non, non.
M. Maltais: alors, tu ne peux pas... et le ministère des
affaires indiennes ne te permettra pas de donner une route au gouvernement du
québec.
M. Tremblay (Clément): Moi, tout ce que je veux,
là...
M. Garon: Vous savez, dans la réforme Ryan,
peut-être bien que le bout de chemin est transféré à
la municipalité.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: Non, il n'est pas transféré, il est sur
une réserve indienne; donc, ce n'est pas une municipalité. Aux
termes de la loi, ce n'est pas une municipalité. On ne peut pas lui
redonner ça. Écoutez, on ne s'obstinera pas en paperasse,
ça va coûter 300 000 $ de paperasse pour démêler
ça. Passez-moi donc une petite couche d'asphalte, et on va régler
le problème.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Maltais: Pour la bonne entente avec les Indiens, voyons donc!
M. le ministre, vous avez été ministre de la
Sécurité publique, si vous l'aviez eu comme négociateur,
vous n'auriez pas tout perdu vos plumes à ce voyage-là.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Faites-vous signer un papier par les Indiens comme quoi
ils sont d'accord.
M. Maltais: Les Indiens sont d'accord, ils m'ont demandé
de vous demander ça. D'ailleurs, le chef vous attend à la
porte.
M. Tremblay (Clément):... chez eux, les Indiens sont
d'accord en général. Oui, c'est ça.
M. Maltais: Le chef vous attend à la porte.
M. Tremblay (Clément):est-ce que vous pensez que le chef
serait prêt à signer un "release", un "surrender" sur la terre en
question, si on pave le chemin?
M. Maltais: Non, je n'irai pas lui demander ça. Tu sais
bien que ça ne se fait pas. Je te demande une petite couche d'asphalte,
M. le sous-ministre, M. Bard. C'est parce que c'est un chemin qui sert à
tout le monde, pas juste à la réserve, c'est la route principale.
Vous allez convenir avec moi que tous les Blancs passent dessus. C'est un petit
kilomètre à peine, ce n'est même pas un kilomètre.
Une petite couche d'asphalte là-dessus, et tout le monde serait heureux
et on arrêterait de... On n'attendra pas de se démêler avec
le ministre des Affaires indiennes, il ne sait même pas qu'on existe,
à Ottawa. Ça fait que... On ne le voit pas non plus, lui.
Ce que j'aimerais, et je pense que c'est possible, M. le ministre, je
vous demanderais ça dans le cadre d'une bonne entente avec les
autochtones.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le message est
passé.
M. Maltais: Je veux une réponse, moi. Ce n'est pas un
message que je veux, moi... Ce n'est pas un commercial, ça.
M. Garon: II va falloir qu'il réunisse le conseil des
sages.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay, il ne faut pas créer de
précédent, avoir des réponses sur des bouts
d'asphalte.
M. Maltais: Voulez-vous écouter le ministre, Mme la
Présidente? Je vous en prie, il est à la veille de se
prononcer.
M. Garon: Là, Mme la Présidente, vous avez si bien
dit: II ne faut pas créer de précédent, avoir une
réponse.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): J'ai omis de dire "en
commission parlementaire".
M. Elkas: Pas trop gentille, pas trop gentille.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, il ne faut pas
créer de précédent et...
M. Maltais: Moi, M. le ministre, je vous jure une chose, je suis
gentil.
M. Elkas: Ah non! je ne m'embarque pas dans ça. L'an
passé, il a fallu que je retire certains commentaires semblables
auprès de mes collègues de l'autre côté.
M. Maltais: Regardez, cette année, en plus, on fait de
l'asphalte dans ce coin-là. C'est à peu près cinq ou six
voyages d'asphalte. C'est une affaire de rien.
M. Elkas: Disons plus que cinq ou six, une centaine.
M. Maltais: Bon. On n'en met pas épais, les Indiens
marchent à pied, tiens.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on peut
savoir c'est combien de kilomètres, M. Gagnon?
Une voix: Ça se...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant!
M. Tremblay (Clément): Cette route-là en question,
je connais rien à... Ça se mesure plutôt en mètres
qu'en kilomètres.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon!
M. Tremblay (Clément): C'est moins d'un kilomètre;
900 mètres, quelque chose comme ça.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est parce que,
habituellement, le député de Saguenay, des fois, il
exagère...
M. Tremblay (Clément): Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): ...en grand et des
fois en petit.
M. Tremblay (Clément): Sur les titres de
propriétés aussi, des fois...
M. Maltais: Je ne suis pas notaire, moi. M. le ministre, vous
alliez me donner une réponse franche, honnête et précise
qui satisferait l'ensemble de mes clients aux Escoumins. C'est quoi votre
réponse, déjà?
M. Elkas: La réponse que je vais vous donner, M. le
député de Saguenay, c'est que je vais en discuter avec le
ministre délégué aux Transports, à la voirie, mon
collègue, M. Middlemiss, et puis, d'ici quelques jours, je vais vous
retourner avec une réponse.
M. Maltais: Vous êtes bien gentil, M. le ministre.
J'apprécie ça. Merci, M. Tremblay, d'avoir éclairé
le ministre là-dessus. Mais il reste une chose, c'est que la route, je
suis convaincu qu'elle appartient au ministère des Transports. Vous
allez l'avoir par la bande. Mais avant, vous allez mettre de l'asphalte dessus.
Ça va, merci beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Saguenay.
Réseau ferroviaire de base
M. Garon: Je vous remercie, M. Tremblay. Bon, moi, j'aimerais
poser des questions concernant le réseau ferroviaire de base où
là, si vous voulez, j'aurais un certain nombre de questions... Il nous
reste à peu près, pour reprendre le temps perdu, jusqu'à
22 h 25, je pense. Alors, je voudrais vous poser une série de questions
sur différents sujets, pas entamer un grand débat mais
connaître vos orientations.
Alors, concernant le réseau ferroviaire de base, est-ce que le
ministre peut nous faire le point sur ce dossier? Et est-ce que le ministre a
rencontré son homologue fédéral pour discuter de la
protection des lignes ferroviaires considérées essentielles pour
le Québec et pour compenser le Québec de l'abandon des autres
lignes? Et quels sont les échéanciers du ministre, s'il y en a,
pour mener ce dossier à terme?
Ça fait longtemps que le ministre doit produire son réseau
ferroviaire de base au gouvernement fédéral. Est-ce qu'il l'a
fait? Est-ce qu'il a été approuvé par le Conseil des
ministres? Est-ce qu'il est allé le présenter au
fédéral ou s'il est encore en gestation?
M. Elkas: C'est pas une question d'être en gestation... Mme
la Présidente, j'ai M. Paul-André Fournier, mais, avant que je
lui passe la parole, j'aimerais indiquer au député de
Lévis que toute la question du transport ferroviaire nous
préoccupe énormément. Nous croyons qu'il y a du potentiel.
On peut faire revivre cette industrie qui, malheureusement, a perdu une grande
partie de son marché au camionnage. Il est très très
important qu'on regarde toute la question intermodale. Comme je l'ai
mentionné ce matin, la manutention de marchandises au niveau du
ferroviaire nous préoccupe, et il faut trouver des solutions aux
problèmes qui ont été soulevés par l'industrie. CN
et CP, ce sont deux compagnies qui ont fait des demandes d'abandon, mais elles
sont en train de revoir et rationaliser beaucoup de leurs approches à la
desserte de leur clientèle. Et puis, j'ai espoir qu'on s'en va dans la
bonne direction. Il faut évoluer dans ce dossier. On voit qu'il y a des
démarches qui se font aux États-Unis et qui peuvent, d'ailleurs,
amener ici les solutions aux problèmes auxquels on fait face. Alors, M.
Paul-André Fournier, si vous me permettez.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M.
Fournier.
M. Fournier (Paul-André): Alors, Mme la Présidente,
je suis le chef du Service du transport ferroviaire au ministère des
Transports.
M. Garon: Combien de personnes y a-t-il dans votre Service?
M. Fournier: II y en a 10, M. le député,
dont 4 ingénieurs. Alors, au sujet du réseau ferroviaire de base,
mon Service a complété une analyse, une définition du
réseau de base. Le problème n'est pas tellement de définir
les lignes qu'il faut conserver en fonction des besoins des expéditeurs
et de celles qu'on peut laisser aller
parce que la demande est inexistante ou presque, le problème
c'est de trouver une façon d'en assurer la survie de ce
réseau-là, parce que, bien sûr, la majorité de ces
lignes-là sont de juridiction fédérale. On n'est pas les
premiers intervenants, on n'a pas vraiment de juridiction sur ce
réseau-là.
La position ministérielle, pour l'instant, doit être
soumise à différents comités comme le COMPADR, le CMPDE,
le Conseil du trésor, bien sûr, pour aboutir au Conseil des
ministres et, finalement, obtenir une position gouvernementale qui nous
permettra éventuellement de négocier des aménagements avec
le gouvernement fédéral. On poursuit actuellement des
études avec des consultants privés pour déterminer
l'ensemble des coûts et des avantages reliés à la
définition du réseau ferroviaire de base.
M. Garon: mais le ministre devait fournir son plan du
réseau ferroviaire de base à son homologue fédéral
au mois d'août 1990, ça va faire un an bientôt.
M. Elkas: Je m'excuse, M. le député.
M. Garon: II devait l'envoyer au Conseil des ministres en
août 1990. Alors, ce n'est pas encore acheminé au Conseil des
ministres?
M. Elkas: Non. On a repris des études vu qu'il y a de
nouvelles interventions qui ont été faites, et puis c'est ce
volet-là qu'on est en train de regarder avant qu'on le soumette à
nouveau. Comme j'ai mentionné, CP regarde ses opérations. Il y a
peut-être un changement de direction qui va dans le positif, et je suis
confiant que la façon dont on va approcher le rapport ou déposer
le rapport va être un peu différente de l'approche qu'on avait
faite avant. On intervient où on a une clientèle et on s'oppose
à l'abandon des routes ferroviaires. Ça, c'est quasiment
automatique. On en fait une guerre. On s'oppose à ces abandons où
on le sait qu'il y a un potentiel de clientèle.
M. Garon: Mais on disait que vous aviez présenté -
j'ai dit en août, je me suis trompé, c'est en mai 1990 - un
document au Conseil des ministres qui s'appelait: "Pour un réseau
ferroviaire de base au Québec, Transport des marchandises." Ça
n'a pas été accepté par le Conseil des ministres?
M. Elkas: Ça n'avait pas été au Conseil des
ministres.
M. Garon: Ce n'est pas allé?
M. Elkas: Ça s'est rendu à un comité
ministériel, mais on a repris.
M. Garon: Ça fait longtemps que c'est supposé...
Ça fait longtemps que le ministre fédéral vous a
demandé de fournir ça. Ça fait... Bonne mère! c'est
dans le temps de l'ancien ministre Côté. Côté et
Bouchard, si on veut. Non mais, c'est quoi votre échéancier pour
produire ce dossier-là pour ce réseau ferroviaire de base au
Québec? Parce que, pendant ce temps-là, le gouvernement
fédéral enlève les voies une par une. Tantôt, vous
n'aurez plus rien à demander, il ne restera plus rien.
M. Elkas: M. le député. On a été
devant les comités ministériels. On a accepté certaines
recommandations qui ont été faites par les groupes ou les
ministres et on a repris certains arguments. Comme je l'ai mentionné, il
y a aussi de nouvelles interventions auprès des compagnies de chemin de
fer. On nous a suggéré fortement d'aller en consultation, et on
doit débuter notre consultation au mois de mai de cette
année.
M. Garon: Consultation avec qui? (21 h 45)
M. Elkas: L'industrie, le milieu.
M. Garon: Qui?
M. Elkas: Peux-tu me donner le nom des groupes qui ont fait
la...
M. Garon: Le milieu, c'est vague un peu. M. Elkas: M.
Fournier.
M. Garon: Vous n'avez pas l'air d'être au courant
beaucoup.
M. Elkas: L'industrie, on veut nommer des gens qu'on va
rencontrer. On va vous les donner.
M. Fournier: M. le député, il est prévu de
consulter la plupart des intervenants spécifiques au transport
ferroviaire, c'est-à-dire les grands groupes d'expéditeurs, les
gros expéditeurs, qui utilisent le transport ferroviaire. Bien sûr
aussi, tant les chemins de fer de juridiction fédérale que les
quelques chemins de fer de juridiction provinciale, sûrement les
syndicats, suite à l'expérience heureuse de la table de
concertation sur la survie du ferroviaire à Montréal, et les
associations d'expéditeurs, enfin, ce genre d'intervenants
là.
M. Garon: Oui, mais là, vous me dites ça:
Sûrement ci, sûrement ça. Vous avez l'intention de consulter
ceux qui arrachent les voies ferrées. Le CN et le CP, ce n'est
peut-être pas les premiers à consulter. Ça fait au moins
deux ans que c'est dans l'air que vous devez produire le rapport, et même
trois ans. Là, vous êtes encore à vous demander qui vous
allez consulter. Il y a quelque chose qui ne va pas, là. Ça n'a
pas de
bon sens. C'est très important ça, le réseau
ferroviaire. On dit que c'est une des façons de protéger
l'environnement. Je voyais dans un récent journal Les Affaires,
du mois d'août 1990, que le réseau routier est menacé.
Sam Elkas demande à son gouvernement une politique de
développement ferroviaire. Québec pourrait acquérir des
voies ferrées pour conserver 85 % du réseau ferroviaire. Et on se
rend compte que votre document n'est même pas rendu là encore. Et
là, ça fait trois ans qu'on a dit que le ministre
Côté, député de Charlesbourg, nous disait qu'il
devait produire son rapport et son plan, chaque mois, c'était incessant.
J'ai demandé ça, moi, à peu près au début,
aux crédits de 1988. Ça fait trois ans. Qu'est-ce qui se passe
dans votre ministère?
M. Elkas: II y a deux volets dans tout ce chapitre-là. Il
y a le volet d'abandon. Ça, évidemment, quand on a une position
à prendre sur l'abandon, on s'oppose. L'autre, évidemment, touche
tout le volet qui implique les compagnies de chemin de fer et la position que
le gouvernement va prendre concernant notre plan. Il est évident qu'il
faut retourner parce qu'il y a un changement de caractère qui s'est
posé. Vous savez, je peux vous amener le volet du contrôle routier
qui va avoir tout un impact sur le coût du transport des marchandises.
Tout le volet intermodal a aussi tout un impact sur la manutention de la
marchandise. Tout ça, de nouveaux volets qui vont nous permettre de
consulter l'industrie comme telle. Et il y a d'autres approches qui pourraient
se faire pour assurer la survie du ferroviaire au Québec.
M. Garon: Tantôt, il n'y aura plus de survie s'ils
arrachent la ligne. Ils sont en train d'arracher la ligne
Saint-Jérôme-Mont-Laurier, ils ont arraché la ligne
Chamy-Richmond, ils ont demandé de désaffecter un autre bout
à Lévis, ils veulent débarquer du pont de Québec,
ils veulent désaffecter un bout dans la Gaspésie. Ils sont en
train de débarquer de partout et vous dites: On s'oppose. Ils ne
s'occupent pas de ça que vous vous opposiez. C'est un peu comme un
poisson rouge dans un petit bocal, un aquarium, dans le salon. Il a beau faire
toutes les pirouettes qu'on veut dans le bocal, personne ne s'occupe de
ça dans le salon.
M. Elkas: Au moins, j'en ai gagné une dernièrement,
M. le député de Lévis...
M. Garon: Laquelle?
M. Elkas: ...entre Franquet-Chapais. Alors, ne dites pas qu'on
les perd toutes, on en gagne où on a vraiment raison.
M. Garon: Mais pourquoi ça n'avance pas plus que
ça, ça fait trois ans.
M. Elkas: Saint-Raymond, Portneuf.
M. Garon: Ce n'est pas à la même place. Mais
là, pourquoi, depuis trois ans, que ça n'avance pas plus que
ça?
M. Elkas: On était en consultation. On a consulté
des...
M. Garon: Non, on a dit qu'on va consulter.
M. Elkas: Non, c'est-à-dire qu'on a consulté
à l'intérieur des ministères, on a discuté avec les
intervenants, et là, avec une nouvelle approche, on s'en va dans le
milieu et on va consulter l'industrie, les expéditeurs. Vous savez, vous
nous blâmez parce qu'on ne fait absolument rien au niveau de la
consultation. Vous dites: C'est bon de parler aux syndicats, c'est bon de
parler avec des gens qui sont impliqués dans le milieu. On veut leur en
parler, et là, vous dites: Pourquoi vous voulez faire ça?
M. Garon: Non, mais pendant ce temps-là, le bateau de la
traverse continue à traverser. Là, les chemins de fer, on
continue à les arracher. Ça ne marche pas, là. C'est
ça que je vous disais, on est en train de dilapider le ferroviaire, et
vous regardez passer la parade. On est en train de dilapider le maritime, et
vous regardez passer la parade. Les routes s'en vont chez le diable au
Québec, actuellement, et vous sacrifiez l'ensemble du Québec pour
Montréal. Et on se rend compte que, même à Montréal,
ça n'avance pas. Il y a quelque chose qui ne va pas, là. C'est
clair qu'il y a quelque chose qui ne va pas. On a besoin de quelqu'un qui...
Vous me faites penser à Hitler dans le bunker au mois d'avril 1945. Il
pesait sur des pitons pour des armées qui n'existaient pas. Il y a
quelque chose qui se passe qui ne marche pas, là.
M. Elkas: Mme la Présidente, ce n'est pas
nécessairement seulement avec les compagnies de chemin de fer, les
grosses, le CN, CP, avec qui on fait affaire. On va chercher et créer
aussi un intérêt local, comme on l'a fait dans
Gaspé-Chandler et en Abitibi. On va chercher de l'intérêt
local. Vous savez que c'est très dispendieux de faire du transport avec
les modes qu'on employait autrefois. Aujourd'hui, il y a des nouvelles
méthodes qui sont introduites, il y a des nouveaux intervenants...
M. Garon: Ah oui!
M. Elkas: ...des chemins de fer locaux qui s'intéressent
à faire la promotion du transport de la marchandise.
M. Garon: Quelle est la date...
M. Elkas: D'aller dire carrément qu'on ne
porte plus d'attention aux routes, c'est totalement faux. Il me semble
que, ce matin, vous avez des déclarations - et je vous ramène sur
ça - à savoir qu'il n'y a absolument rien qui se passe dans les
régions.
M. Garon: On va revenir tantôt, là.
M. Elkas: Bien, là, on ne reviendra pas...
M. Garon: On est dans les chemins de fer, là.
M. Elkas: ...parce que vous avez fait un commentaire et que
j'aimerais vous corriger.
M. Garon: On va revenir là-dessus, tantôt.
M. Elkas: Vous savez, de dire qu'on dépense 101 000 000 $
sur les ingénieurs, c'est totalement faux. Je vais vous donner une
ventilation de ce que vous avez dit, de ce que vous avez assumé tout
à l'heure.
M. Garon: On va revenir.
M. Elkas: Non, non. Moi, je veux continuer, si vous le
permettez.
M. Garon: Bien non. Là, je parle sur les chemins de
fer.
M. Elkas: Quand vous parlez des services, c'est pas tous des
honoraires des professionnels, ça. Les contrats de services comprennent
les trains de banlieue, CN Deux-Montagnes, pour 27 400 000 $. Si on regarde le
101 000 000 $ auquel vous vous êtes référé ce matin:
transport maritime, la desserte maritime de la Basse-Côte-Nord, la
traverse de l'île-d'Entrée et Cap-aux-Meules, 5 200 000 $; service
aérien, 3 500 000 $; Commission des transports, 1 000 000 $; la
recherche, 1 000 000 $; réseau routier, c'est là qu'on retrouve
le 50 000 000 $. Ce n'est pas juste de faire des allégations, parce que
vous ne voulez pas regarder la ventilation au complet des 101 000 000 $ et vous
nous arrivez avec: c'est de l'argent qu'on passe à nos "chums".
M. Garon: Là, on va revenir à ça. Regardez,
ne passez pas d'un sujet à un autre.
M. Elkas: Non, non.
M. Garon: Je vous demande: Avez-vous donné un
échéancier à votre ministère pour produire le plan
de transport ferroviaire? Le plan du réseau ferroviaire de base,
avez-vous un échéancier, là? Ça fait trois ans que
ça dure, ça. Est-ce que vous avez donné un
échéancier à votre ministère pour vous produire le
rapport pour que vous puissiez l'acheminer selon votre nouvelle vision des
choses? Est-ce que vous avez un échéancier, une date limite pour
produire, à votre ministère, le plan ferroviaire de base ou si
c'est sur le pilote automatique, dans le secteur des causes
désespérées?
M. Elkas: On a fixé la date du mois de juin pour retourner
au Conseil des ministres. Le mois de juin de cette année.
M. Garon: Je vous remercie d'avoir précisé. Le mois
de juin de cette année?
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Vous pensez que ça va aboutir à quelque
chose.
M. Elkas: Pas mal mieux que ie dernier.
M. Garon: Peut-on en avoir une copie quand vous allez l'envoyer
au Conseil des ministres pour être bien certains qu'il est parti?
M. Elkas: On attendra qu'il soit sorti du Conseil des ministres.
Après ça, ça devient public.
M. Garon: On va vous aider. Bon. Une autre question que je
voudrais vous demander. Est-ce qu'il y a eu un avis juridique au
ministère des Transports sur les titres de propriété de
l'emprise de la ligne ferroviaire Saint-Jérôme-Mont-Laurier?
M. Elkas: On l'a déposé.
M. Garon: Je parle d'un avis juridique, là.
M. Elkas: On l'a fourni, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Non, je n'ai jamais eu d'avis juridique. Je demande
l'avis juridique. Je ne veux pas un ingénieur qui donne une opinion,
là. C'est une loi, ça. Il y a une loi. Je demande: Est-ce qu'il y
a eu un avis juridique du ministère des Transports sur les titres de
propriété de l'emprise de la ligne
Saint-Jérôme-Mont-Laurier? Parce qu'il y a une loi et c'est
l'interprétation de la loi concernant le titre des emprises lorsque la
compagnie de chemin de fer veut enlever les lignes. On en parle à ce
moment-là là-dedans et les gens considèrent que ça
devient du domaine public, un bien public, lorsqu'on veut enlever les
lignes.
M. Elkas: Je m'excuse, vous avez demandé la question lors
des engagements financiers, puis on m'avise qu'elle n'est pas sortie, mais on
va le faire dans les jours qui suivent.
M. Garon: C'est toujours dans les jours qui suivent au moment
où je pose la question, mais
ça fait longtemps que je vous ai demandé ça,
ça fait des mois. J'ai envoyé des télégrammes.
Écoutez, je vous ai envoyé un télégramme le 31
août 1990. J'en ai envoyé un autre... J'ai communiqué avec
vous deux fois concernant cette question-là, l'été
passé.
M. Elkas: M. le député de Lévis, si on a
retardé, c'est qu'on a fait vérifier le statut de l'avis
juridique et puis on va vous donner la réponse d'ici deux jours.
M. Garon: Par qui?
M. Elkas: On va vous l'envoyer par messager, si vous voulez.
M. Garon: Est-ce qu'il y a un avis juridique à date ou
s'il n'y en a pas?
M. Elkas: Oui, on l'a reçu.
M. Garon: Eh bien, vous l'avez l'avis juridique ou vous ne l'avez
pas?
M. Elkas: On va vous l'envoyer.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: On l'a, on va vous l'envoyer.
M. Garon: Vous dites que vous allez en avoir un bientôt, et
là, vous dites que vous l'avez.
M. Elkas: Non, non, j'ai dit qu'on l'a et qu'on va vous l'envoyer
dans les jours qui suivent. On l'a fait valider.
M. Garon: Par qui l'avez-vous fait valider? M. Elkas: Par
notre contentieux. M. Garon: Quel contentieux? M. Elkas: Chez
nous.
M. Garon: Comment? Vous avez un avis juridique et vous le faites
valider? Vous pensez qu'il n'est pas bon, celui que vous avez?
M. Bard: ils ont fait les recherches de titres puis ils nous ont
dit: Voici la situation des titres. Et on leur a demandé après
ça, parce qu'ils l'avait fait dans une première démarche
de façon assez rapide. On est venu aux engagements financiers et vous
avez posé la question à un moment donné. On leur a redit.
Il y avait des doutes dans leur esprit concernant certains tronçons. Ils
ont retourné vérifier les titres et ils nous ont émis un
avis juridique ces jours derniers. C'est ce que le ministre vous dit, qu'il va
vous le faire parvenir.
M. Elkas: Mme la Présidente, je veux revenir à une
question qui m'a été posée, puis on fait
référence à de l'argent qui ne se dépensait pas
dans les routes régionales. Ça, je ne l'accepte pas parce que
vous allez sur la place publique, M. le député de Lévis,
vous faites des sorties qui ne sont pas correctes. C'est quasiment de la
malhonnêteté.
M. Garon: Écoutez, vous me dites que vous venez d'avoir un
avis juridique de quelques jours.
M. Elkas: Non, non, excusez-moi. La démagogie, c'est
démagogique quand on fait des allusions qu'on a dépensé
seulement 60 000 000 $ dans les routes régionales puis...
M. Garon: Attendez un peu, on est là. Ne mélangeons
pas les affaires. On est dans les chemins de fer.
M. Elkas: Non. Excusez-moi, mais j'aimerais vous corriger. Vous
faites des sorties.
M. Garon: Non, non, on reviendra après là-dessus.
On n'a pas fini, on a encore une demi-heure.
M. Elkas: Mais on ne peut pas revenir après, il reste deux
minutes.
M. Garon: Non, il reste une demi-heure. Il faut reprendre 25
minutes.
M. Elkas: Non, je m'excuse, là...
M. Garon: On va jusqu'à 22 h 25. Oui, oui. Alors, vous
avez le temps. Sauf que vous me dites que l'avis juridique, vous venez de
l'avoir. Vous êtes en train de le faire valider. Pourtant, le 20 novembre
1990, vous avez signé une lettre à M. Jean Lamontagne,
président de Développement Railbec dans laquelle vous dites:
"J'ai demandé au personnel du ministère de vérifier quels
seraient les droits du gouvernement relativement à cette emprise
abandonnée. Suite aux nombreuses recherches effectuées, le
ministère des Transports du Québec est convaincu que cette voie
ferrée appartient à CP Rail, que le gouvernement du Québec
n'était pas propriétaire des compagnies de chemin de fer qui ont
construit cette voie ferrée et que les conditions contractuelles
reliées au maintien du réseau ferroviaire ou à
l'état de la voie ferrée ont été convenues avec des
compagnies de chemin de fer qui sont maintenant propriété de CP
Rail, soit par achat, soit par fusion, et que le non-respect de ces conditions
ne confère pas de droit au gouvernement du Québec et ne concerne
que le CP et ses filiales. "Par ailleurs, les ambiguïtés
d'interprétation quant au titre de propriété de CP sur
quelques
parcelles de lots ne permettent pas au gouvernement d'en réclamer
la propriété. Le ministère des Transports n'est donc pas
justifié d'intervenir et il n'est pas opportun pour lui de s'immiscer
dans des intérêts privés, d'autant plus que cette ligne ne
fait pas partie du réseau ferroviaire de base élaboré par
le ministère. " (22 heures)
Ça fait beaucoup d'affirmations pour un réseau ferroviaire
de base qui n'existe pas, qui n'a pas été approuvé par le
Conseil des ministres, qui est un projet que vous êtes en train de
remettre sur vos tables à dessin, puis une opinion juridique
qu'apparemment, vous avez eue et que vous êtes en train de faire valider,
puis vous vous référez à tout ça, le 20 novembre
1990, dans une lettre au président de Développement Railbec qui
est intéressé à opérer ce réseau ferroviaire
avant que la compagnie le démantèle, en affirmant que le
gouvernement n'a pas de droits. Là, écoutez, ce n'est pas moi qui
tire de la hanche. Je vais vous dire une chose, je prends la peine de vous
écrire précisément un télégramme; je vous ai
écrit deux fois. J'ai même écrit à la compagnie, au
président de la compagnie. Parce que c'est sérieux, c'est une
grande distance de chemin de fer qui va être
détériorée, dilapidée, il y a des ponts puis toutes
sortes de choses là-dedans, puis vous, vous embarquez en vous
référant à des documents qui ne semblent même pas
exister. Le plan ferroviaire de base, il n'existe pas, le ministre vient de
l'admettre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
sous-ministre.
M. Bard: Mme la Présidente, ce à quoi le
député de Lévis se réfère, c'est un dossier
particulier qu'on a traité, suite à une demande d'un commettant
québécois. On a fait vérifier par le contentieux du
ministère des Transports, où il y a 60 personnes qui travaillent
au ministère des Transports et plusieurs avocats. Ils nous ont
donné une opinion. Par la suite, ils nous ont dit: On est sûrs de
ce qu'on vous dit, mais on veut revérifier avant de vous le reconfirmer
dans une opinion juridique. Et ils nous ont certifié qu'on pouvait
expédier cette lettre-là en fonction des recherches sur les
titres qu'ils avaient faites. C'est ça qu'est la situation pour le cas
spécifique auquel le député de Lévis se
réfère.
M. Garon: Qui avait signé l'avis juridique, à ce
moment-là?
M. Bard: L'avis juridique... Nous, on s'adresse à la
directrice du contentieux chez nous, mais je ne peux pas vous dire qui a
signé chacun des avis juridiques qu'on a demandés au cours de la
dernière année.
M. Garon: Puis ça a été validé il y a
quelques jours?
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse.
étant donné l'heure, qu'il y a 25 minutes de retard et qu'il y a
une entente de huit heures, ça prend le consentement des membres de la
commission pour poursuivre les 25 minutes de retard que vous avons
accumulé. il y a consentement?
M. Garon: Consentement de ma part.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il y a
consentement, M. le ministre?
M. Elkas: Jusqu'à quelle heure?
La Présidente (Mme Bélanger): 25 minutes.
M. Elkas: Jusqu'à 22 h 25.
La Présidente (Mme Bélanger): 22 h 25.
M. Elkas: Consentement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, vous pouvez
poursuivre, M. le député de Lévis.
M. Garon: Essentiellement, je demande: Est-ce qu'on peut en avoir
des copies de l'opinion juridique concernant la ligne dont je parle en
particulier, soit l'emprise de la ligne ferroviaire
Saint-Jérôme-Mont-Laurier. C'est toujours à ça que
je me suis référé depuis que je parle d'une opinion
juridique, ce soir. C'est concernant ce tronçon-là que j'ai
écrit au ministre, sur lequel il y a eu une loi qui a été
adoptée au XIXe siècle, si ma mémoire est bonne - je ne me
suis pas référé à la loi depuis un bout de temps -
et qui dit que les cadeaux qu'on fait aux compagnies de chemin de fer, à
ce moment-là, sont des cadeaux exorbitants. Puis on dit: Si, à un
moment donné, vous voulez enlever la ligne, ça va revenir du
domaine public parce qu'on vous a fait tellement de cadeaux pour la construire
qu'on ne veut pas qu'après ça, vous vendiez les terrains, vous
vendiez tout ce qu'on a fait, vous vous réappropriiez l'argent pour les
concessions qu'on vous a faites puis, après ça, dire: On liquide
la ligne. Le gouvernement, dans la loi, à ce moment-là... Les
concessions qu'on faisait aux compagnies de chemin de fer au XIXe pour faire
des tracés de chemin de fer, c'étaient des cadeaux incroyables,
c'était souvent des milles carrés de terrain, de chaque bord,
qu'on leur donnait, etc., des cadeaux considérables. Après
ça, le gouvernement s'assurait, dans la loi qu'il adoptait, que la
compagnie ne pouvait pas liquider le tronçon sans que la
propriété revienne comme bien public. C'est pour ça que,
quand vous lisez les lois, ça a l'air... En tout cas, à sa face
même, je n'ai pas fait une étude juridique, mais quand vous
lisez... J'ai lu les articles de loi. Par exemple, il semble, à
première vue, en tout cas, que les emprises reviennent au gouver-
nement. C'est pour ça, moi, quand je vous ai demandé...
J'ai regardé ces articles-là puis j'ai dit: II y a sûrement
apparence de droit, dans le sens que me disaient les gens que j'ai
rencontrés. Alors, c'est pour ça que j'ai dit: Suite au rejet de
l'injonction provisoire déposée par Railbec, le CP Rail poursuit
le démantèlement des infrastructures ferroviaires entre
Saint-Jérôme et Mont-Laurier au rythme de 2000 par jour. Selon les
titres de propriété de 1890, le droit de propriété
de CP Rail sur l'emprise ferroviaire serait contestable. En effet, en cas
d'abandon de l'embranchement par CP Rail, la compagnie de chemin de fer
Montréal et Occidental ou ses ayants droit, c'est-à-dire le
gouvernement du Québec, pourrait reprendre ses droits.
Selon les renseignements en notre possession, vous pourriez, comme
ministre des Transports, ministre du gouvernement, invoquer
l'intérêt public pour faire cesser les opérations de
démantèlement de cette voie ferrée. Je vous demande donc,
en tant que ministre des Transports du Québec, d'intervenir rapidement
afin que cesse le plus rapidement possible, et avant qu'il ne soit trop tard,
le démantèlement des infrastructures ferroviaires du Canadien
Pacifique sur le trançon Saint-Jérôme-Mont-Laurier. Vous
conviendrez que la poursuite des opérations de
démantèlement de ces infrastructures pourrait causer des dommages
tels à cet embranchement ferroviaire qu'une entreprise pourrait ne plus
être intéressée à l'opérer. C'est ça
que je vous ai demandé tout simplement, protéger les droits
publics dans ce cas-là en vertu de la loi du temps que j'avais lue.
D'autant plus qu'il y avait des gens qui étaient
intéressés à exploiter ce tronçon-là que
voulait abandonner la compagnie qui était...
M. Elkas: ...demander si c'était le même Jean
Lamontagne de Railbec qui voulait... Est-ce la personne à qui vous
faites référence?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Qui voulait exploiter?
M. Garon: C'est Railbec.
M. Elkas: Oui. Est-ce que vous savez s'il avait les fonds
nécessaires pour opérer?
M. Garon: Ce n'est pas ça la question.
M. Elkas: Non, ce n'est pas ça la question, mais...
Écoutez, c'est bien beau de faire des affirmations comme vous le faites,
mais Jean Lamontagne...
M. Garon: Que ce soit Jean Lamontagne ou un autre, c'est les
droits du Québec.
M. Elkas: ...ou un autre n'avait pas un avis juridique, et ce
qu'on est prêts à faire, c'est de vous déposer l'avis
juridique. Ça nous ferait grandement plaisir si on pouvait devenir
propriétaire. Dans le moment, on est en train de négocier avec CP
sur l'achat pour en faire un parc linéaire parce qu'on veut conserver
l'emprise. Les municipalités de la région, les MRC de la
région, l'ensemble de ces gens-là ont démontré un
grand intérêt. On a résolution après
résolution de ces municipalités-là qui s'engagent dans la
responsabilité de l'entretien de cette emprise et la
responsabilité civile.
M. Garon: En tant que ministre, vous n'êtes pas responsable
des parcs, vous êtes responsable des transports, et, en vertu de la loi,
au nom du gouvernement du Québec, vous pourriez invoquer
l'intérêt public. Je vous ai demandé... Ce que j'ai
écrit, ça fait quand même un petit bout de temps,
c'était au mois d'août 1990, je n'ai pas eu de réponse
encore.
M. Elkas: Là, je vous ai dit, il y a 15 minutes, qu'on
était pour vous déposer cette réponse dans les jours qui
suivent.
M. Garon: Vous allez nous l'envoyer dans les jours qui
suivent.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: À date, vous n'avez rien fait, en plus de
ça.
M. Elkas: Non, il y a eu une vérification au complet,
comme le sous-ministre vous l'a mentionné. C'a été
validé, et on est satisfaits des réponses qu'ils nous ont
données. On va vous passer la réponse.
M. Garon: Bon. Concernant l'abandon de la liaison entre Chandler
et Gaspé, est-ce que le ministre a déposé un
mémoire à l'Office national des transports sur l'abandon de la
voie entre Chandler et Gaspé? Quelle est la stratégie du ministre
pour contrer les abandons de lignes ferroviaires au Québec? Quelles
mesures le ministre entend-il prendre pour empêcher le CN de
démanteler la voie, ce qui mettrait fin à la possibilité
de confier son exploitation au secteur privé? Et est-ce que le ministre
va exiger un montant du gouvernement fédéral afin de compenser la
population de la Gaspésie qui pourrait être privée de ce
service essentiel?
M. Elkas: On demande, Mme la Présidente, à CN de
surseoir à cette décision et, de notre part, on travaille avec
les gens qui ont un intérêt local à poursuivre les
intérêts dans ce domaine. On a déposé 70 000 $ de
notre part pour faire des études, pour s'assurer qu'il y a une survie de
cette ligne entre Gaspé et Chandler.
M. Garon: Là, vous payez pour une étude, mais le CN
a dit qu'il arrachait dans un an. Je vais vous dire une chose: Si vous exigiez
un peu ce que Terre-Neuve a eu quand ils ont enlevé 1169
kilomètres de chemin de fer il y a deux ans, au mois de juin... Il y a
eu une entente fédérale-provinciale, au gouvernement, pour
compenser 1169 kilomètres de chemin de fer à Terre-Neuve. On lui
a versé, dans une entente de 700 000 000 $ de cadeau. Si le gouvernement
du Québec avait les mêmes exigences, alors qu'on donne 700 000 000
$ à Terre-Neuve pour 1169 kilomètres de chemin de fer, alors que,
dans l'Ouest, on garantit 25 000 kilomètres de chemin de fer non
rentable par loi jusqu'à l'an 2000 et on paie les subventions, on paie
les wagons, on paie le fonctionnement et on paie les trous dans les Rocheuses,
etc., peut-être que le fédéral serait moins rapide pour
dilapider des voies qu'actuellement, au Québec, il arrache sans aucune
compensation en se sacrant du monde comme de sa dernière culotte. Je
veux dire que, si le gouvernement fédéral avait à payer ce
qu'il paie dans l'Ouest et ce qu'il paie dans les Maritimes, ils agiraient
moins comme des sauvages au Québec, mais ça, ça
dépend de vous.
M. Elkas: Je vais demander à M. Foumier de répondre
à votre question sur les activités du milieu qui
démontrent, de notre part, une foi pour assurer le maintien de ce
service. Que ce soit par d'autres ou l'intérêt local, on s'est
engages à s'assurer qu'on peut protéger ça.
M. Garon: la ligne, c'est avec le gouvernement
fédéral. ce n'est pas les activités du milieu, c'est vos
activités que je voudrais connaître.
M. Elkas: On va vous...
M. Fournier: M. le député de Lévis, dans le
cas de Chandler-Gaspé, d'abord, on s'est opposé à
l'abandon, bien sûr, devant l'Office national des transports. La
décision de l'Office, comme vous la connaissez malheureusement, c'est
une ordonnance d'abandon. On est en train de négocier avec Transports
Canada, qui est le bailleur de fonds de Via Rail dans ce cas-là, pour
essayer d'en venir à une entente sur le maintien des services passagers
jusqu'à Gaspé. C'est une négociation. On ne peut pas
présumer des résultats de cette négociation-là. Par
ailleurs, on travaille aussi avec des promoteurs régionaux qui sont
intéressés à acheter la ligne entre Matapédia et
Chandler. Ces gens-là pourraient éventuellement être des
exploitants pour un service passager jusqu'à Gaspé, selon le
résultat des négociations qu'on aura avec Transports Canada.
M. Garon: Qui ça, les exploitants?
M. Fournier: Les exploitants sont deux cheminots du CN
actuellement.
M. Garon: Est-ce qu'ils ont de l'argent? M. Fournier:
Non.
M. Garon: Comment se fait-il qu'à
Saint-Jérôme-Mont-Laurier, le ministre a dit pour M. Lamontagne:
Est-ce qu'il a assez d'argent? Pour les cheminots de Gaspé, il ne se
demande pas s'ils ont de l'argent.
M. Bergeron: Ce n'est pas ça qu'il a dit. C'est les MRC et
les municipalités que le ministre a dit.
M. Garon: Non, non, il a parlé des moyens financiers de M.
Lamontagne. Il m'en a parlé. Il a dit: Pensez-vous qu'il aurait l'argent
pour opérer ça? Apparemment, vos deux cheminots, là...
M. Elkas: La différence, c'est qu'il n'y a pas de
clientèle dans la ligne de Saint-Jérôme et qu'ici, il y a
un potentiel.
M. Garon: Est-ce que vous avez rencontré le ministre
à ce sujet-là, le ministre Lewis?
M. Elkas: Sur la question de cette desserte-ci?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Je l'ai rencontré concernant plusieurs sujets.
Évidemment, l'abandon des chemins de fer est une chose dont on a
discuté, et il est prêt à écouter nos
inquiétudes dans ce milieu.
M. Garon: Mais en attendant, il démantèle.
M. Elkas: Non, il ne démantèle pas.
M. Garon: Voyez-vous, ici, dans un article...
M. Elkas: II fait la demande pour démanteler ou abandonner
la ligne entre Gaspé et Chandler, mais il y a une intervention de notre
côté et il est prêt à nous écouter. C'est pour
ça qu'on verse, nous, de notre part, 70 000 $ pour des
études.
M. Garon: Oui, mais là, ce n'est pas un ministère
d'étudiants que vous avez. Écoutez bien, dans La Presse du
17 février 1991, le porte-parole du CN, M. Steve Mclntosh affirme que le
CN respecterait la décision de l'Office national des transports. "Aussi
- et c'est entre guillemets - l'intention première à ce stade-ci
est de démanteler les voies à la fin du délai de 12 mois."
Il ne rit pas, là, il démantèle. Quand
on regarde comment ils se sont comportés à
Saint-Jérôme-Mont-Laurier, comment ils se sont comportés
à Richmond-Charny et comment ils se comportent partout, ils
démantèlent. Ils ne taponnent pas. Alors là, je vous
demande ce que vous faites.
M. Elkas: On n'est pas rendus là. On a
démontré un intérêt concret, un dépôt
de 70 000 $ pour des études. On a demandé au
fédéral de "matcher" notre contribution. On attend bientôt
une réponse de ces gens, qui va servir à voir si on pourrait
continuer le service. On espère et on est convaincus qu'on pourra le
faire avec les gens du milieu.
M. Garon: Est-ce que vous avez demandé au gouvernement
fédéral, au ministre des Transports, l'équivalent des
subventions en compensation qu'il a versées à Terre-Neuve
lorsqu'il a versé 700 000 000 $, un cadeau de 700 000 000 $ pour
démanteler 1169 kilomètres de chemin de fer à Terre-Neuve?
Est-ce que vous avez demandé l'équivalent? C'est-à-dire
que si vous calculez 1169 pour 700 000 000 $, vous verrez combien ça
fait du kilomètre. Est-ce que vous avez demandé
l'équivalent pour chaque kilomètre de chemin de fer qui va
être démantelé au Québec ou si vous ne l'avez pas
demandé?
M. Elkas: M. le député de Lévis, vous savez
fort bien que, quant à la question de Terre-Neuve, cette entente
était prévue dans l'Acte d'Union. C'est un engagement qu'il
devait fournir les fonds nécessaires pour le maintien du service. Ce
n'est pas le cas du Québec.
M. Garon: Ah! On sait bien.
M. Elkas: Je sais bien.
M. Garon: II y a des gens qui manifestaient leur
intérêt dans ce temps-là aussi, je suppose. Nous autres, on
se retrouve avec notre petit bonheur, mais c'est nous autres, sans doute, qui
allons payer les subventions à Terre-Neuve. Nous autres, on
démantèle gratis, ici. Le ministre des Finances est plus fort
pour taper sur les augmentations de tarif des automobilistes, taper sur les
Québécois plutôt que de taper sur le gouvernement
fédéral, même dans les lignes qui passent dans son coin.
Concernant la réorganisation administrative du ministère, est-ce
que le ministre peut nous expliquer... (22 h 15)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, j'aimerais vous faire remarquer
qu'étant donné le temps, si vous voulez faire des remarques
finales, il faudrait...
M. Garon: Non, j'ai des questions que je veux terminer parce
qu'il me reste trois sujets. Je vais poser les questions rapidement pour...
La Présidente (Mme Bélanger): II va falloir poser
les questions rapidement parce que le ministre veut probablement faire des
remarques finales.
M. Garon: Oui. Mais là...
La Présidente (Mme Bélanger): et l'adoption des
programmes 1...
M. Garon:... il n'y a pas de remarques finales prévues au
règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Garon: Non, non. Il n'y apas d'article dans le
règlement qui prévoit des remarques finales. C'est des
questions...
La Présidente (Mme Bélanger): Inviter le ministre,
le porte-parole de l'Opposition officielle et les membres à faire des
remarques finales, s'il y a lieu. C'est dans la coutume.
M. Garon: Oùça?
La Présidente (Mme Bélanger): Eh bien, de chacune
des commissions parlementaires.
M. Garon: Non, non, il n'y a pas de règlement
là-dessus. Il n'y a pas de règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Pas de
règlement, mais l'habitude, la coutume.
M. Garon: Non, non. Il n'y a pas de règlement. On est
à poser des questions. On ne fait pas de remarques quand on n'a pas fini
de poser les questions.
Réorganisation administrative du
ministère
Le ministre peut-il expliquer les raisons et les objectifs de cette
réorganisation administrative du ministère des Transports? Quel
sera le mandat de la nouvelle Direction générale de la
planification et de la recherche?
M. Elkas: M. le sous-ministre va vous expliquer tout
ça.
M. Bard: Pour répondre à la question du
député de Lévis, la vocation générale de la
Direction générale de la planification et de la recherche, c'est
de développer une vision d'ensemble afin d'assurer la coordination et
l'intégration des plans sectoriels par l'établissement d'un plan
de transport global et cohérent. Il faut également assurer la
coordination et supporter l'ensemble des activités de recherche dans une
perspective ministérielle, et ce, en conformité avec les
orientations ministérielles. Ce que ça veut dire, sur un plan un
peu plus pratique, c'est
qu'historiquement, il y avait quatre directions générales
au ministère des Transports, et, souvent, une direction
générale intervenait sur une section de dossier et, après
ça, passait le dossier à une autre direction
générale qui continuait son intervention sur une autre section.
Il n'y avait pas une vue d'ensemble des objectifs visés et des analyses
nécessaires pour s'assurer que la cohésion existait et que
ça pouvait, à l'occasion, s'intégrer dans une vision
globale régionale ou, à l'occasion, même provinciale des
mandats et des dossiers traités par le ministère des
Transports.
M. Garon: Quel sera le mandat de la nouvelle Direction
générale de la planification et de la recherche?
M. Bard: C'est ça que je viens de vous dire, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mais quelles sont les raisons de cette
réorganisation?
M. Bard: Les raisons, c'est un désir... M. Garon:
Et les objectifs?
M. Bard: Les raisons et les objectifs particulièrement, en
quelques minutes, c'est le désir de s'assurer qu'il y a une plus grande
cohésion entre les dossiers, comme je viens de dire. Si on prend comme
exemple, et ce n'est qu'un exemple pour imager, le dossier de l'es-tacade
à Montréal. Dans le dossier de l'estacade à
Montréal, et pour prendre en considération le volet global de
l'ensemble régional sur le plan des besoins de transport des personnes
en provenance de la grande rive sud et, également, en provenance du
centre-ville de Montréal où se font des points de transbordement
des personnes, des usagers de transports en commun, alors c'est un volet.
Évidemment, ça a des conséquences également sur le
volume de circulation des véhicules automobiles aux heures de pointe.
Également, dans ce contexte-là, une fois qu'on a analysé
ces Impacts-là, il y a l'intervention des différentes directions
générales, entre autres, celle du génie et celle des
opérations qui vient intervenir jusqu'au moment de la
réalisation.
Alors, c'est une direction générale qui a une vocation de
planification et de coordination pour, comme le ministre l'a dit
antérieurement, avoir une vue plus à long terme des
conséquences des gestes qui sont posés par le ministère
des Transports. Ça peut impliquer également, à l'occasion,
des études socio-économiques des dossiers, dépendant de la
nature des dossiers.
M. Garon: Est-ce que vous pouvez préciser le mandat de M.
Jacques Alepin, qui a été nommé adjoint au sous-ministre,
en décembre dernier, et combien de personnes relèvent de M.
Alepin?
M. Elkas: On en a parlé, je crois, aux engagements
financiers, M. le député de Lévis.
M. Garon: On n'avait pas eu de réponse.
M. Elkas: Chose manquante, dans la région de
Montréal, c'est un guichet unique, si vous voulez. J'ai vécu
l'expérience lorsque j'étais maire. C'est difficile, quand le
sous-ministre est localisé à Québec, d'être en
contact avec quelqu'un qui pourrait au moins diriger toutes les questions qui
sont posées auprès du ministère, que ce soit le transport
de la marchandise, le transport de la personne ou le routier. M. Alepin a
été transféré. Ce n'est pas un sous-ministre
adjoint, comme vous l'avez mentionné, c'est un adjoint au sous-ministre,
puis il s'occupe de la grande région...
M. Garon: C'est ça que j'ai dit. J'ai dit...
M. Elkas: Non, mais dans votre sortie, vous avez dit que
c'était un sous-ministre.
M. Garon: Non, non. J'ai dit: Le ministre peut-il préciser
le mandat de M. Jacques Alepin qui a été nommé adjoint au
sous-ministre, en décembre dernier?
M. Elkas: Oui. Je suis content que vous le
répétiez...
M. Garon: J'ai demandé: Combien de personnes
relèvent de M. Alepin? C'est tout ce que j'ai demandé.
M. Elkas: À ma connaissance...
M. Garon: Je n'ai rien fait, je n'ai fait aucune supposition,
rien. J'ai demandé c'était quoi son mandat, puis combien de
personnes relevaient de lui.
M. Elkas: Non, non. Vous avez fait une supposition lorsque vous
avez fait votre critique, lorsque M. Alepin, qui est une personne
crédible, une personne qui travaille très bien... Vous avez juste
à vous informer auprès du milieu, au niveau du municipal, que ce
soit des élus municipaux ou des fonctionnaires au niveau du municipal,
cet individu-là est une personne qui peut livrer la marchandise.
Ça nous prenait un guichet unique, à Montréal. On l'a
"appointé" là parce qu'on sait qu'il pouvait remplir la
tâche.
M. Garon: Est-ce qu'on peut avoir le mandat de M. Alepin, qui a
été nommé adjoint au sous-ministre, en décembre
dernier, et combien de personnes relèvent de M. Alepin? C'est tout ce
que je demande. Je ne fais pas de suppositions, je ne dis rien, je fais juste
demander ça, factuel.
M. Elkas: Le sous-ministre va répondre parce que
l'individu se rapporte à lui, mais je voulais faire un commentaire dans
ce volet pour m'assurer, parce qu'il me semble que vous et votre
collègue, le député de Pointe-aux-Trembles, êtes sur
une mauvaise "track", puis on ne l'apprécie pas.
M. Garon: Au rythme où vont les "tracks", au
Québec, il n'en restera plus, ça fait que...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
sous-ministre, brièvement, puisque nous sommes à la fin de nos
travaux.
M. Bard: Mme la Présidente, je ne peux que
répéter ce que le ministre a dit antérieurement. La
responsabilité de M. Alepin... J'aimerais d'abord clarifier que le poste
d'adjoint au sous-ministre n'est pas un poste "line", mais est un poste
"staff1. Ceci dit, il se voit confier des dossiers pour fins
d'analyse. Et comme le ministre l'a dit, c'est d'abord un guichet unique
où les intervenants municipaux de la grande région de
Montréal soumettent leurs dossiers au ministère et, dans un
premier temps, l'analyse primaire est faite par l'adjoint au sous-ministre qui,
lui, après coup, en parle au sous-ministre, et on fait le "dispatch" de
ces dossiers-là dans l'appareil administratif pour fins d'analyse,
préparation de plans et devis s'il le faut et le suivi
opérationnel, si la décision du ministre s'oriente de cette
façon-là. En ce qui concerne le nombre de personnes qui se
rapportent à M. Alepin, la réponse est zéro.
Adoption des crédits
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, merci, M. le
sous-ministre. Est-ce que le programme 1, Systèmes de transports
terrestres, est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division. Le
programme 3, Gestion interne et soutien est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Le programme 4,
Commission des transports du Québec.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Le programme 5,
Transport maritime et aérien.
M. Garon: Sur division. Vous n'avez pas nommé le programme
2, hein?
La Présidente (Mme Bélanger): Le programme 6,
Transport scolaire?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, les
crédits 1991-1992 sont adoptés sur division.
M. Garon: Sauf le programme 2.
La Présidente (Mme Bélanger): Sauf le programme 2
qui sera vu avec le ministre délégué aux Transports.
M. Garon: Sur division. Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, s'il vous
plaît. M. le ministre.
M. Elkas: Mme la députée, c'était un
exercice...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Elkas:... assez intéressant, mais j'aimerais clarifier
certains points, puis j'aimerais qu'on retourne un peu au sérieux. Qu'on
donne l'heure juste lorque c'est le temps de le faire, mais je
n'apprécie pas que le député de Lévis fasse des
sorties inexactes. Ça démontre de la malhonnêteté de
sa part de dire en public qu'on a dépensé 61 000 000 $ dans la
voirie régionale quand, en 1990-1991, on a dépensé 105 182
000 $. Le budget était de 105 000 000 $...
M. Garon: En 1990-1991.
M. Elkas:... en 1990-1991, et, en 1991-1992, 146 000 000 $.
Alors, vos chiffres que vous allez chercher, on les retire de n'importe
où puis on fait nos sorties, mais je trouve honteux qu'on fasse des
sorties semblables, Mme la Présidente. Je veux simplement faire le point
qu'on est engagés à dépenser l'argent d'une façon
saine dans les régions autant que dans la région de
Montréal, puis une distribution assez bien partagée, puis quand
on donne des chiffres, qu'on donne des chiffres plus exacts. Je vous remercie
beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
M. Garon: Mme la Présidente, en réplique, c'est
à mon tour...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non...
M. Garon: Bien oui, il a fait des conclusions, j'ai le droit
aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): Normalement, c'est le
ministre qui a le dernier mot.
M. Garon: Non, non, il a fait des conclusions. Je veux tout
simplement lui dire très brièvement...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, il faut
ajourner les travaux.
M. Garon: Non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Garon: Un instant!
La Présidente (Mme Bélanger): 30 secondes, M. le
député de Lévis.
M. Garon: C'est très simple, Mme la Présidente, je
veux vous dire que si le ministre n'est pas d'accord avec les chiffres, je dois
dire qu'ils viennent de son ministre adjoint, ministre
délégué à la voirie. J'ai posé la question
au ministre délégué en lui disant qu'il y avait 170 000
000 $ pour la voirie régionale en 1989-1990, 105 000 000 $, comme vous
avez dit, en 1990-1991. C'est ça que j'ai dit. Et j'ai dit: Quel est le
pendant en 1991-1992? Et c'est lui qui nous a dit 63 400 000 $.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, on aura à
vérifier...
M. Garon: C'est enregistré, c'est dans les 50 minutes, sur
les cinq heures qu'il a eues à l'Assemblée nationale lors de
l'étude des crédits pour les cinq heures qu'il avait. Vous pouvez
vérifier, c'est enregistré, alors vous avez rien qu'à
regarder.
M. Bard:... et le ministre s'est corrigé après coup
à l'Assemblée nationale.
M. Garon: II a répondu.
M. Bard: Non, non, il s'est corrigé.
M. Garon: Non, non, il a répondu. J'ai demandé:
C'est quoi qui correspond à 1991-1992...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant! La
commission...
M. Garon: IIa dit 63400 000$.
La Présidente (Mme Bélanger):... de
l'aménagement et des équipements ayant accompli son mandat
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 27)