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(Quinze heures trente et une minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission de l'aménagement et des
équipements commence ses travaux. Le mandat de la commission pour cette
séance est de procéder à l'étude des crédits
budgétaires de l'Office de planification et de développement du
Québec pour l'année financière 1990-1991. M. le
secrétaire, est-ce que vous avez des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M. Camden
(Lotbinière) est remplacé par M. Gautrin (Verdun), Mme Cardinal
(Châteauguay) est remplacée par M. Chenail
(Beauharnois-Huntingdon).
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
secrétaire. Mme la vice-première ministre et ministre de
l'Énergie et des Ressources, responsable du Développement
régional, est-ce que vous avez des remarques préliminaires?
Remarques préliminaires Mme Lise Bacon
Mme Bacon: Certainement, Mme la Présidente. Alors, avant
de procéder à la présentation proprement dite des
crédits, j'aimerais, si vous le permettez, vous entretenir
brièvement de l'approche gouvernementale en matière de
développement régional et, plus particulièrement, je ferai
ressortir les éléments les plus importants de notre plan d'action
en matière de développement régional. J'indiquerai
également les actions déjà entreprises ou prévues
au cours de la prochaine année, à cet égard.
En fait, le plan d'action rendu public en octobre 1988 - je voudrais
souligner ici que c'est la première fois qu'un gouvernement au
Québec se donne un tel plan d'action en matière de
développement régional - s'inscrit dans la continuité et
dans la logique des gestes déjà posés par notre
gouvernement en cette matière. Ainsi, le Québec dispose, comme
vous le savez, d'un mécanisme de concertation revu et corrigé,
assurant un partenariat plus efficace entre le gouvernement et les
régions. Le Québec dispose aussi d'une nouvelle carte de
régions administratives mieux adaptée à leur
réalité socio-économique. Enfin, l'entente
Canada-Québec sur le développement économique des
régions vise à mieux harmoniser les interventions respectives des
deux gouvernements. Sur cette question précisément, nous sommes
au début d'un processus nouveau qui vient concrétiser cette
volonté de concerta- tion des deux paliers gouvernementaux. Je
reviendrai un peu plus loin sur ces questions et sur les actions que nous
entendons privilégier.
Pour ce qui est de notre plan d'action, il repose essentiellement sur
cinq volets, à savoir la promotion de l'initiative individuelle et de
Hentrepreneurship" en mettant plus particulièrement l'accent sur l'aide
au démarrage et au prédémarrage d'entreprises;
l'amélioration des conditions d'éclosion et de
développement d'entreprises innovatrices, plus particulièrement
par l'identification et le soutien à des créneaux d'excellence
régionaux; la poursuite et le renforcement du partenariat entre le
gouvernement et les régions, institué par l'exercice des
conférences socio-économiques, en insistant sur des axes
prioritaires définis dès le départ et sur la
concrétisation de projets significatifs pour le développement des
régions; la modulation des politiques et des programmes gouvernementaux
aux caractéristiques particulières des régions et la mise
en place d'une stratégie de relance pour les régions en
difficulté par la conclusion de contrats de relance entre le
gouvernement et les MRC ou les villes à économie simple
identifiées comme prioritaires.
Ces cinq volets font maintenant partie intégrante de
l'indispensable armature générale dont le gouvernement s'est
doté pour cadrer son action en matière de développement
régional. Il fallait se donner une perspective à plus long terme
et c'est le sens poursuivi par notre plan d'action, car, il ne faut pas
l'oublier, si l'évolution de la situation socio-économique des
régions montre une nette amélioration des conditions de vie, la
persistance des disparités interrégionales et
intrarégionales nous incite à mettre de l'avant des mesures
concrètes afin d'éviter que ces écarts ne se creusent
davantage.
Quand on parle de l'avenir des régions du Québec, il faut
avoir à l'esprit que les régions auront à faire face
à des défis importants, soit la création d'emplois et
d'entreprises, l'ouverture aux marchés extérieurs, au
libre-échange, l'innovation et le développement technologique et
l'adaptation de la main-d'oeuvre. Au chapitre de l'aide au démarrage
d'entreprises, il s'agit là d'une action concrète
découlant du plan d'action. Le Programme régional de
création d'emplois permanents, qu'on appelle PRECEP, est maintenant en
application. Ce programme, dont les normes viennent d'être
acceptées par le Conseil du trésor, vise le soutien à
Tentrepreneurship" et la création d'entreprises. En effet,
T'entre-preneurship" québécois représente une force
majeure dans le développement économique du Québec et de
ses régions. Il ne fait plus de
doute, maintenant, que le développement régional est
associé de très près au développement des PME,
surtout celles en phase de démarrage qui contribuent à la
création d'un nombre important de nos emplois.
C'est, entre autres, à la suite d'un colloque organisé
conjointement par l'OPDQ et l'Université du Québec à
Rimouski, tenu à Rimouski en 1987 et portant sur le financement du
développement régional, que fut mise en relief, la
difficulté pour des entreprises en démarrage et en
prédémarrage de trouver du capital de risque pour des projets
requérant des sommes inférieures à 100 000 $. Dans cette
optique, le PRECEP est un nouveau programme qui vient combler cette lacune qui
répond davantage aux réalités vécues dans chacune
des régions du Québec. Ce nouveau programme vise le
développement de rentrepreneurshfp" et l'émergence d'un plus
grand nombre d'entreprises dans les régions du Québec,
favoriserait la création d'emplois aux niveaux local et régional
par l'octroi d'une aide financière sous forme de prêt et
prévoit, en plus, des mesures concrètes et précises en
faveur des jeunes entrepreneurs pour leur permettre de créer leur propre
entreprise et de demeurer en région. Et le taux de participation dans
l'entreprise varie pour prendre en considération les particularismes
régionaux. Le PRECEP est un outil de développement qui vient
compléter les programmes gouvernementaux existants, car les besoins des
entrepreneurs et les formes d'aide disponibles ont subi de profondes mutations
au cours des dernières années.
S'il est vrai que le problème de l'accès au capital de
risque a donné lieu à plusieurs mesures fiscales ou
gouvernementales et a conduit à la création de nombreuses
sociétés privées dont certaines à vocation
régionale, il importe d'ajouter que peu de ces Initiatives touchent le
capital de démarrage lorsqu'il s'agit de sommes réduites. C'est
à cette question particulière que s'attaque le PRECEP.
Mentionnons que, pour le programme PRECEP, le montant du prêt
accordé pourra représenter de 15 % à 35 % des
dépenses admissibles, selon une modulation qui tient compte des
particularités de chacune des régions du Québec. Pour les
jeunes de moins de 30 ans, le montant du prêt accordé pourra
représenter de 30 % à 50 % des dépenses admissibles. De
même, la mise de fonds exigée est fixée à 10 %,
à 20 % pour les autres projets. De plus, afin de favoriser la
création d'entreprises par les jeunes entrepreneurs en région, la
durée du prêt ainsi que le taux d'aide sont majorés de
trois à six ans, cinq ans pour les autres projets, s'il est
démontré que l'entreprise a "rencontré" les objectifs
initialement prévus. Il faut souligner que, dans les modalités de
mise en oeuvre de ce nouveau programme, deux représentants du milieu
seront invités à faire partie du comité régional
d'approbation de projet, dont l'un est issu des commissariats industriels en
région et l'autre, de l'organisme régional de concertation et de
développement.
Toujours au chapitre de l'aide au démarrage d'entreprises, le
gouvernement du Québec entend stimuler la participation
financière des populations dans le développement de leur
région, afin de stimuler ainsi la participation financière des
populations dans le développement de la région. On se souviendra
que certaines mesures proposées dans le discours sur le budget 1989
encouragent la mise sur pied de sociétés de placements dans
l'entreprise québécoise qu'on appelle les SPEQ. À cet
égard, une subvention non imposable de la SDI, un maximum de 5000 $ ou
10 000 $ selon le cas, est accordée pour faciliter le démarrage
d'une SPEQ. De plus, la Loi modifiant la Loi sur les SPEQ offre la
possibilité de créer des SPEQ régionales. Jusqu'à
maintenant, 17 régionales ont été créées et
nous entendons poursuivre les efforts dans cette direction.
Enfin, j'aimerais souligner, en regard également du plan
d'action, que la nouvelle Loi sur les caisses d'épargne et de
crédit prévoit maintenant les dispositions requises pour que les
caisses populaires puissent effectuer des placements sous forme d'actions ou de
titres non garantis dans des entreprises locales.
J'entends également, au cours de la prochaine année,
accélérer de façon prioritaire la mise en application de
l'entente Canada-Québec sur le développement économique
des régions qui prévolt des engagements totalisant 820 000 000 $,
dont 380 000 000 $ en provenance du gouvernement du Québec. Cette
entente, quant à son contenu, est en effet plus que pertinente en regard
de trois des cinq volets du plan d'action du gouvernement du Québec,
soit T'entrepreneur-shlp", le démarrage d'entreprises, l'innovation et
le développement technologique, et le soutien des régions en
difficulté. À la suite de la signature de l'entente, les
ministères québécois susceptibles de participer à
la mise en oeuvre de l'entente ont été invités à
identifier les éléments de programmation poursuivant les
objectifs de l'entente, soit par la mise en place de nouveaux programmes
régionaux, soit par la bonification de certains programmes
existants.
En ce qui concerne les ministères et organismes du gouvernement
du Québec impliqués dans cette entente, 15 programmes ont
déjà été approuvés, 3 sont en voie de
l'être. De plus, 18 projets ont déjà été
approuvés, dont 2 sont en voie de l'être.
À ce programme, il faut ajouter l'appui financier accordé
à deux projets d'infrastructure municipale reliés à
l'établissement d'entreprises majeures: Donohue, à Matane, 24 500
000 $ provenant du gouvernement fédéral, et l'alumi-nerie
Alouette à Sept-îles, 12 200 000 $, versés à parts
égales par Québec et Ottawa. Une aide financière de 250
000 $ a été accordée à la Société
d'exploration minière Mazarin inc. pour défrayer en partie la
construction d'une route
d'accès temporaire au dépôt de graphite du lac
Knife, localisé au sud de Fermont. Une autre contribution de 112 500 $
est accordée afin de réaliser une étude de
faisabilité pour la dépollution et la mise en valeur de la
rivière Petite Décharge à Aima.
Par ailleurs, des comités consultatifs ont été
créés dans chacune des cinq régions de ressources. Ces
comités sont formés de représentants des organismes
régionaux de concertation et de développement et d'autres
représentants des secteurs intéressés. Ils ont pour mandat
de conseiller les ministres responsables de l'entente sur les points suivants:
d'abord, les orientations de développement proposées par les deux
gouvernements pour chacune des régions de ressources, les
modalités générales de fonctionnement des programmes
découlant de la programmation agréée, les autres
programmes et projets qu'il conviendra d'agréer ultérieurement en
vertu de l'entente et le rapport annuel "Activités de l'entente".
Les centres de création d'entreprises, communément
appelés les motels industriels, jouent aussi un rôle de support
très important auprès des entreprises naissantes. Par l'offre
d'espaces locatifs à bas prix et de services administratifs et de
consultation, les centres de création d'entreprises augmentent les
chances de succès des promoteurs de PME. Plusieurs projets de cette
nature sont déjà en marche et les municipalités
constituent souvent un partenaire majeur dans ce contexte. Le plan d'action en
matière de développement régional veut renforcer le
rôle joué par les municipalités et soutenir
financièrement, après analyse, un certain nombre
d'expériences.
Déjà, la modification apportée par le gouvernement
du Québec en juin 1989 à la Loi sur les immeubles industriels
municipaux permet aux municipalités de dépasser leurs
activités traditionnelles de promotion pour participer encore plus
activement au développement industriel de leur territoire. Elles peuvent
désormais construire, transformer, exploiter un bâtiment à
des fins de location industrielle ou subventionner un organisme à but
non lucratif qui exploite un bâtiment industriel locatif. sur le plan du
financement des centres de création d'entreprises, un certain nombre de
projets cheminent actuellement dans l'appareil administratif. cependant, le
portrait sera beaucoup plus clair lorsque seront terminées les
évaluations en cours à l'opdq, les projets de motels et
d'incubateurs industriels. sans que ces évaluations soient
complètement achevées et que soit arrêtée la
politique sur le financement de ces types de projets, se dégage d'ores
et déjà l'intérêt du gouvernement pour ces projets,
ces derniers constituant un élément d'une stratégie de
développement plutôt que la finalité de la stratégie
elle-même. des décisions devraient être prises à ce
sujet dans les prochains mois.
Enfin, je voudrais rappeler que jusqu'à maintenant 21 motels
Industriels ont été subventionnés et logent 74
entreprises, assurant ainsi la création de 717 emplois. Ajoutons que la
construction d'un 22e motel industriel à Mani-waki a été
annoncée aujourd'hui et cette construction y loge trois entreprises avec
une projection de création de 20 emplois.
Par ailleurs, le gouvernement a clairement manifesté sa
volonté de soutenir les efforts de la Fondation de l'"entrepreneurship",
dans son intention de créer un fonds de recherche en "entrepreneurship".
Depuis sa publication du plan d'action, le projet a évolué et
prend maintenant la forme d'un Programme d'appui à des initiatives en
"entrepreneurship", le programme PAIE.
En octobre 1989, l'OPDQ a été autorisé à
verser à la Fondation une subvention totale de 525 000 $
étalée sur six ans. Le versement de chacune des tranches est
toutefois conditionnel à l'obligation pour la Fondation d'appareiller
annuellement la contribution gouvernementale.
Ce programme va donner à la Fondation une nouvelle impulsion dans
la poursuite de son travail. Prenant appui sur le même objectif
général qui a toujours animé les Interventions de la
Fondation, à savoir le développement d'une culture
entrepreneuriale dans le milieu, le programme permettra d'appuyer
financièrement des projets dans quatre créneaux
spécifiques: d'abord, les actions innovatrices auprès des futurs
et nouveaux entrepreneurs, le support à la concertation des intervenants
en "entrepreneurship", la diffusion d'informations et d'outils de formation et
l'appui à des recherches spécifiques en "entrepreneurship".
Même, nous entendons poursuivre au cours des prochaines
années le soutien des régions en difficulté, notamment,
dans le cadre du programme, pour l'engagement d'un agent de
développement oeuvrant en milieu rural. En effet, des régions
démunies subsistent au Québec et constituent des zones de
difficulté. Ces réglons correspondent aux 20 MRC du Québec
dont le niveau de développement est le plus faible. Cet objectif touche
aussi 18 villes à l'économie simple éloignées d'un
centre urbain plus important et dont l'économie a un besoin de
diversification. Nous entendons donc apporter au développement de ces
milieux une contribution non seulement financière, mais également
technique. (15 h 45)
En fait, le programme permet aux milieux ruraux de se doter d'une
ressource professionnelle affectée à l'animation, au soutien
technique, à la mise sur pied de projets de nature
socio-économique, qui est le volet 3 du Programme d'aide au Commissariat
industriel, et le gouvernement a pris la décision de poursuivre ce volet
jusqu'en 1991. Près d'une trentaine de corporations de
développement économique reçoivent déjà une
aide financière de l'OPDQ
dans le cadre de ce programme. Un certain nombre de projets devraient
âtre autorisés prochainement; sur l'ensemble de ces corporations,
14 font partie du groupe des MRC les plus démunies.
Par ailleurs, nous annoncerons d'ici quelques jours l'identification
d'une quinzaine de MRC défavorisées dans les régions dites
centrales, lesquelles pourront profiter d'une aide financière
substantielle dans le cadre de l'entente auxiliaire Canada-Québec sur le
développement des régions.
Dans un même ordre d'idées, comme stratège à
moyen terme de relance des milieux en difficulté, le plan d'action
prévoit la négociation de contrats de relance basés sur
une planification préalablement établie sous l'égide d'une
mission conjointe de développement gouvernement-milieu. En octobre 1989,
notre gouvernement annonçait la mise en place de 10
expériences-pilotes devant mener à la signature de contrats de
relance avec cinq MRC et cinq municipalités à économie
simple. Il s'agit des MRC de Denis-Riverin, de La Matapédia, de la
Haute-Côte-Nord, de Mékinac et de Pontiac et des villes de
Témiscamingue, de Matagami, de Mistassini-Dolbeau, d'Asbestos et de
Saint-Raymond de Portneuf. Nous entendons donc mettre de l'avant ces contrats
de relance au cours de l'année.
Avant d'aborder la question de conférences
socio-économiques régionales, j'aimerais vous entretenir un court
instant de la proposition contenue dans le volet 2 du plan d'action et touchant
l'implantation d'antennes régionales de développement
technologique. La diffusion et l'adaptation de nouvelles technologies sont des
processus complexes et exigeants pour les entrepreneurs. Les solutions aux
problèmes rencontrés exigent souvent l'apport de plusieurs
ressources. Dans ce contexte, l'accès à une information
complète avant la prise de décision représente souvent
pour l'entrepreneur la condition première à la réussite de
son entreprise. Les antennes régionales seraient par conséquent
utiles pour prolonger l'action des ressources en place (OPDQ, MICT, CRIQ, SDI,
etc.) et pour assurer une meilleure diffusion des connaissances scientifiques
et technologiques.
Conséquemment, pour préciser davantage quelles seront les
antennes de développement technologique, j'ai mis sur pied, l'automne
dernier, un comité formé de représentants de l'OPDQ, du
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, du Centre
québécois pour l'informatisation de la production, du Centre de
recherche industrielle du Québec, du ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science, de l'Association des commissaires
industriels du Québec et, enfin, de l'Association
québécoise des organismes régionaux de concertation de
développement du Québec; le rapport que me déposera ce
comité me permettra de prendre une décision
éclairée à ce sujet.
En définitive, et je termine là-dessus, l'approche
gouvernementale en matière de développement régional vise
à faire en sorte que le développement des régions du
Québec soit le résultat d'un véritable partenariat entre
le gouvernement et les régions. Il s'agit donc pour nous de nous assurer
que chaque dollar investi sur le terrain tienne compte des priorités de
développement clairement identifiées par les régions
elles-mêmes. C'est pourquoi notre gouvernement a défini, en
juillet 1986, les règles de ce partenariat en institutionnalisant la
concertation gouvernement-régions. Les mécanismes d'organisation
des conférences socio-économiques ont été
précisés et la signature d'une entente-cadre
gouvernement-régions a été introduite pour devenir ainsi
l'instrument privilégié du développement des
régions.
En acceptant d'entrée de jeu l'organisation des
conférences socio-économiques, le gouvernement du Québec
reconnaissait le caractère interactif du développement
régional. Tout comme les intervenants régionaux, nous avons la
conviction qu'il n'appartient pas à l'appareil technocratique seul de
décider de ce qui est bon ou de ce qui est moins bon pour une
région. Nous croyons que le processus décisionnel de l'appareil
gouvernemental doit de plus en plus s'adapter aux réalités
nouvelles des régions du Québec. Pour ce faire, nous avons
accepté cette dynamique du développement régional parce
que nous croyons à la maturité de ceux et celles qui
bâtissent, qui façonnent le développement de leur
région.
En définitive, et ne l'oublions pas, nous faisons tous le pari
qu'il est possible de travailler ensemble comme partenaires au
développement du Québec et de nous asseoir autour d'une
même table pour définir de concert les projets les plus aptes
à garantir un développement harmonieux de la région. Nous
avons amorcé conjointement un dialogue, et ce n'est qu'un début,
qui, je le souhaite ardemment, nous permettra de changer des attitudes. Au
premier chef, et on le sent au sein du gouvernement du Québec, la
concertation régionale a le mérite de remettre en question
certaines approches gouvernementales, de faire constamment pression sur
l'appareil administratif gouvernemental. J'ai bien indiqué quelles sont
les priorités reconnues par le milieu.
Je pourrais lire le reste, mais on me fait signe que mon temps est
presque terminé. En conclusion et après avoir passé en
revue l'état d'avancement de la mise en oeuvre de notre plan d'action -
et je dirai que c'est dommage qu'on n'ait pas tout lu, Mme la
Présidente, mais on reviendra - en matière de
développement et, partant, de l'état de réalisation de nos
engagements découlant des sommets économiques, tous avoueront,
contrairement à ce que se plaisent à véhiculer certains
critiques depuis quelques semaines, que le gouvernement du Québec et
son
organisme de planification et de développement mettent tout en
oeuvre afin d'améliorer la situation socio-économique de chacune
et de l'ensemble des régions du Québec. Nous sommes bien
décidés à poursuivre notre action en ce sens, au cours des
prochains mois, et à consolider le partenariat déjà
engagé avec les instances régionales. Notre gouvernement a pris
le pari qu'il était possible de définir avec le milieu et de
façon dynamique les besoins socio-économiques des régions.
Ce choix politique n'est pas sans risque, mais, j'en suis convaincue, quel beau
risquel
Mesdames, messieurs, je termine ici mon intervention et je suis
disposée à aller plus en détail sur ces projets
financés par l'Office, lors des échanges qui suivront
bientôt.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la ministre. M.
le député de Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: Mme la Présidente, j'ai écouté
avec beaucoup d'attention les paroles de la ministre du Développement
régional et je dois vous dire qu'elle m'a fait sursauter dès la
première phrase lorsqu'elle a dite: C'est la première fois que le
gouvernement établit un plan d'action. Je dois vous dire que,
étant donné les résultats, il aurait été
mieux de ne pas en avoir parce que jamais les résultats n'ont
été aussi pauvres que depuis que le nouveau gouvernement est en
place. Et j'aurai l'occasion de le démontrer en montrant que, d'abord,
sur cinq chefs, la vérification des engagements financiers de l'OPDQ
remonte à mars 1986. C'est la première fois depuis 1976, depuis
que je suis député, que je vois, pour les engagements financiers,
qu'un ministre responsable d'un ministère n'a pas pris la peine de venir
défendre ses engagements financiers et qu'il faille remonter à
plus de quatre ans en arrière. Ça veut dire qu'actuellement mars
et décembre 1986 ne sont pas vérifiés; 1987, 1988 et 1989
ne sont pas vérifiés non plus et aucun des mois depuis le
début de l'année 1990.
Deuxièmement, je voudrais aussi montrer les retards dans la mise
en oeuvre de l'entente Canada-Québec de juin 1988 qui sont attribuables
au gouvernement du Québec. On pourra les comparer avec ceux sous
l'ancien gouvernement.
Troisièmement, la mise en oeuvre des ententes-cadres avec les
régions du Québec se fait très difficilement. Pourtant le
Québec, dans ce cas-là, est le seul maître d'oeuvre de ces
ententes. Là, à moins que la ministre ne dise que tout va bien,
actuellement il y a quelque chose qui ne va pas, parce que les maires sont
furieux, sur la Côte-Nord. Là, dans le
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, les gens veulent se réunir dans la
cathédrale avec l'évêque et 75 municipalités, et des
organismes, tous les jours, disent qu'ils vont embarquer dans cette
manifestation comme quoi
Ils ne sont pas satisfaits. J'aurai l'occasion de dire les chiffres des
différentes réglons. Ça ne marche pas. Dans le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, plutôt que de participer à cette
mascarade de consultation qui aboutit à une entente-cadre qui ne donne
aucun résultat, on préfère s'abstenir complètement
de toute cette chevauchée politique.
Quatrièmement, l'effort financier du gouvernement du
Québec dans le développement régional n'est pas ce qu'il
était avant 1986.
Cinquièmement, est-ce que la ministre a le temps, vraiment la
disponibilité de s'occuper de développement régional
lorsqu'elle est prise avec toutes les pannes d'Hydro, les problèmes de
la forêt au ministère déjà large de l'Énergie
et des Ressources?
Premièrement, les engagements financiers. Les engagements
financiers, c'est un fait. J'ai demandé au secrétaire de la
commission qui est témoin de demander les disponibilités de la
ministre et, plutôt que de lui fournir des dates, je suis prêt
à prendre celles qu'elle nous proposera, à regarder à
partir de ses disponibilités à elle... Mais, chaque fois qu'il y
a eu des propositions, après ça, on s'est récusé
à son ministère pour dire que ce n'était plus possible
parce qu'il y avait d'autres engagements de la ministre responsable.
Deuxièmement, concernant les budgets de l'OPDQ, si on regarde
comparativement à 1985 et si on parle de 1986, 1987, 1988 et 1989 en
dollars constants, on peut dire que, pour le fonds, le budget de l'OPDQ a un
total en dollars constants de 23 837 000 $ de moins sur quatre ans,
c'est-à-dire selon le niveau des dépenses qui était de 46
765 000 $ en dollars courants en 1985. Alors, dès l'année
suivante, ça tombait à 39 000 000 $, ce qui voulait dire, en
dollars constants, 37 266 000 $, etc.
Donc, 23 000 000 $ de moins pour le budget de l'OPDQ. C'est un bon
indice de l'implication du gouvernement. Quand on regarde le Fonds de
développement régional, on se rend compte que pour le Fonds de
développement régional, en dollars courants, lui, la marge est
encore plus basse comparée à 1985 puisque, si on compare les
chiffres de 1986, 1987, 1988 et 1989 en dollars constants par rapport à
l'année 1985, le niveau des dépenses en développement
régional du Fonds de développement régional, ça
représente 36 246 000 $ de moins. Pourquoi? Parce qu'on avait un
montant, en 1985, de 36 321 000 $ mais qui tombait à 28 000 000 $ en
1986 en dollars courants, 32 116 000 $, encore plus bas, en 1987, 35 000 000 $
en 1988, 25 000 000 $ en 1989, ce qui veut dire qu'en dollars de 1985 il s'agit
de sommes considérablement inférieures aux sommes qu'on avait en
1985. Alors, 36 246 000 $ en dollars constants.
Quand on regarde le plan d'action du ministre précédent en
matière de développement régional, on peut faire deux
grandes constata-
tlons. On assiste, depuis 1986, à une politisation à
outrance des sommets. Cela est malsain pour de tels exercices de concertation
et cela engendre des tensions inutiles dans les régions. Jamais les
conférences socio-économiques régionales n'ont
été entachées d'autant de politisation qu'on le voit
depuis 1986.
Deuxièmement, pourquoi tenir des sommets si les sommes
disponibles proviennent des programmes réguliers des ministères
qui ne voient pas à réserver les montants des engagements qu'ils
prennent? Cela ne donne absolument rien. C'est un exercice futile, inutile et
c'est, à toutes fins pratiques, se moquer du monde que faire des
conférences socio-économiques où il n'y a pas de sommes
d'argent réservées pour les projets régionaux. Autrement,
les gens entrent en compétition dans les ministères exactement
comme ils seraient entrés dans les ministères s'il n'y avait pas
eu de sommet. Je regarde, par exemple, chez nous, les gens sont contents. Ils
ont eu la modernisation d'une école, récemment, que le ministre
de l'Éducation est venu annoncer pour l'équipement lourd et ont
dit: On est contents, vous aviez raison, on était mieux de ne pas
être dans le sommet parce que, pour nous autres, ça a
marché et, pour ceux qui étaient dans le sommet, ça n'a
pas marché. Pourquoi? Dans les sommets, au fond, au lieu d'avoir des
dossiers analysés à leur valeur, les dossiers sont
politisés et on fait des arbitrages où des gens tirent par
rapport à des projets qui sont bons. Les projets se font écarter
des conclusions du sommet pour des raisons politiques beaucoup plus que pour
des raisons de bon dossier.
Si on regarde les ententes-cadres, quand je dis que les ententes-cadres
ne marchent pas, les chiffres sont révélateurs, les chiffres sont
incroyablement révélateurs, puisque j'ai les projets
réalisés avec les sommes pour les différentes
régions, les projets en voie de réalisation, les
déboursés totaux, les montants assignés dans les ententes
et le pourcentage des montants qui ont été versés ou
à verser en fonction des projets réalisés ou en voie de
réalisation. Qu'est-ce qu'on voit? Ça, ce sont des chiffres qui
m'ont été fournis par la ministre elle-même le 11 avril
dernier, suite à des questions au feuilleton.
Dans les ententes signées dans les différentes
réglons, de 823 416 000 $, le total de toutes les ententes avec
l'Abitlbi-Témiscamingue, Montérégie, Gaspésie,
Îles-de-la-Madeleine, Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord,
Mauricie-Bois-Francs: un total de 823 000 000 $; projets
réalisés, 47 178 000 $, soit 5,73 %; projets en voie de
réalisation, 213 000 000 $, soit 25,85 %, ce qui fait un grand total de
montants déboursés ou à débourser, sur des projets
réalisés ou en voie de réalisation, de 260 000 000 $, soit
31,6 %. (16 heures)
Quand on regarde là-dedans et si on décortique, on se rend
compte que la seule région où ça a marché pour la
peine, c'a été la région de l'Abitibi-Témiscamingue
où 95,85 % des montants qui avaient été engagés ont
été réalisés. Tandis que quand on voit la
Montérégie, on parle de 18 %. Quand on parle de la
Gaspésie, des Îles-de-la-Madeleine, 10,44 %, je pense bien, de
projets réalisés et en voie de réalisation. Les deux
ensemble. 10,44 % parce que si on parlait seulement des projets
réalisés en Gaspésie, les chiffres que vous m'aviez
fournis au mois d'avril, c'était 1,8 %. Alors, 10,44 %.
Bas-Saint-Laurent, 8,48 %. Côte-Nord, 11,24 %.
Mauricie-Bois-Francs, 5,21 %. Pourquoi les gens sont-ils mécontents.
Parce que même après des ententes-cadres signées par le
gouvernement avec des signatures officielles urbi et orbi, avec des
conférences de presse mur à mur, avec des députés
qui sont là qui sont supposés de s'occuper à ce que
ça marche, avec des intervenants régionaux qui sont
présents, qui ont assisté aux signatures, malgré
ça, ça ne marche pas. Sauf l'entente
d'Abitibi-Témiscamingue, les autres, ça ne marche pas.
Contons-nous pas d'histoires.
On peut dire que la signature d'une entente-cadre avec les
régions à la suite d'un sommet socio-économique
constituait un pivot du plan d'action sur le développement
régional, disait l'ancien ministre du Développement
régional, M. Côté. Ça devait être...
L'entente-cadre c'était le pivot. Elle était
présentée comme l'élément majeur de l'engagement du
gouvernement envers les régions. Et la pièce maîtresse de
la concrétisation des projets retenus lors de la tenue du sommet
socio-économique, on voit le résultat. Quelle valeur le
gouvernement accorde-t-il à son engagement lors de la signature de ces
ententes? Comment se fait-il que le gouvernement se traîne les pieds dans
l'application de ces ententes, si elles représentent le pivot de sa
politique en matière de développement régional?
On n'a pas le choix, et l'étude de nos crédits va d'abord
porter là-dessus. Des plans, des livres blancs, des livres verts, des
livres bleus, des livres jaunes, ça ne donne rien s'il n'y a pas de
résultat au bout. Comme disait Notre-Seigneur dans l'Évangile: La
foi sans les oeuvres, ça ne veut pas dire grand-chose. Moi je
m'inquiéterais moins qu'on n'ait pas la foi, si on avait les oeuvres.
Mais là, il semble y avoir beaucoup de foi, mais pas d'oeuvre. C'est
là que c'est inquiétant. Quand on regarde l'entente-cadre
Canada-Québec, là on peut voir la mesure du gouvernement.
Là on peut comparer et on avait la réputation, comme gouvernement
- on avait la réputation et les libéraux contribuaient à
nous la faire - d'être un gouvernement séparatiste, qui ne voulait
pas collaborer avec le gouvernement fédéral. Pourtant on a
signé des ententes importantes.
Je vais comparer les ententes auxiliaires Canada-Québec qui ont
été signées en 1984, et celles signées en 1988 pour
voir les résultats. Qu'est-ce qu'on constate? On constate que
l'entente signée le 8 juin 1988 entre le gouvernement
fédéral et le gouvernement du Québec, seulement 26 000 000
$ ont été engagés à ce jour, soit 3 % du budget
total de l'entente qui s'élève à 820 000 000 $, incluant
la part des deux gouvernements. Le résultat est encore plus
dérisoire qu'il nous paraît à première vue. En
effet, un seul projet, celui de la papeterie de Matane s'est vu attribuer
l'essentiel des sommes engagées, soit 24 500 000 $. De plus, 8 des 11
autres projets pour lesquels il y a eu des déboursés consistent
en études stratégiques de faisabilité.
Autrement dit, cette entente qui devait symboliser le nouveau
fédéralisme rentable rendu possible par l'avènement d'un
gouvernement libéral au Québec, n'a jamais décollé
malgré tous les beaux discours des Marc-Yvan Côté et - je
n'ai pas le droit de dire le nom de la ministre - de la nouvelle ministre. Cet
échec pèse lourd aujourd'hui dans le sentiment
d'aliénation de frustration des régions à l'endroit du
gouvernement du Québec puisque tout le monde y volt une nouvelle preuve
de l'absence de préoccupation gouvernementale en matière de
développement régional.
Je m'interroge sur la volonté du gouvernement libéral de
mettre en oeuvre l'entente sur le développement économique des
régions du Québec. En effet, les huit ententes auxiliaires
signées par le gouvernement du Parti québécois en 1985 qui
découlaient de l'entente sur le développement économique
régional signée en 1984, l'EDER, fonctionnent à merveille.
Les déboursés de ces ententes atteignent près de 1 200 000
000 $ sur un budget global de 1 300 000 000 $, soit un taux de
réalisation, en termes de montants versés, de 92 %. L'entente
signée par le gouvernement du Parti québécois.
Comme le gouvernement qui a signé les ententes de 1984 et de 1988
est le même à Ottawa, il y a lieu de s'interroger sur ce qui se
passe à Québec pour expliquer les déboires de la mise en
oeuvre de l'entente sur le développement économique des
régions du Québec signée en juin 1988. L'inertie du
gouvernement libéral est d'autant plus condamnable que l'entente
signée en juin 1988 était beaucoup moins avantageuse que celle
signée en 1984 par le gouvernement du Parti québécois. Le
gouvernement fédéral s'est engagé pour 900 000 000 $ en
1984. La contribution totale du gouvernement fédéral ne
dépassera pas 440 000 000 $ dans l'entente signée en juin 1988.
Et pourtant, celle de 1984 va être réalisée à 92 %.
Et pour celle de 1988, on voit qu'il y a 25 791 000 $ sur 820 000 000 $; il y a
un solde non engagé encore de 794 209 000 $. Alors, c'est quelque chose,
comme entente qui ne fonctionne pas. Pourtant, il s'agit tous de
fédéralistes ensemble et ça ne marche pas. Et ça,
ce sont les chiffres. Vous pouvez contester les chiffres, mais les chiffres...
J'ai parfois plus de facilité d'avoir des chiffres à Ottawa
qu'à Québec. L'inertie.
Alors, en plus d'accepter de signer des ententes moins avantageuses avec
le gouvernement fédéral, le gouvernement libérai refuse
aux Québécois de bénéficier de montants qui lui
sont dus par le gouvernement fédéral parce que les ententes ont
été signées. L'insensibilité et l'attitude
cavalière du gouvernement libéral envers le développement
régional est tout à fait indécent, si on tient compte des
difficultés que connaissent plusieurs régions du Québec en
matière économique, en particulier l'Est du Québec. Le
gouvernement libéral ne pourra se défiler constamment et devra
assumer la responsabilité de la détérioration
socio-économique des régions du Québec et
particulièrement de l'Est du Québec, puisqu'on vient d'annoncer,
il y a 15 jours, que maintenant le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie a le
record au Canada, c'est la région du Canada où il y a le plus
haut taux de chômage. Gros résultats, bons succès sous un
nouveau gouvernement qui a un plan d'action! imaginez-vous! Oui, un plan
d'action. Le résultat arrive: plus haut taux de chômage au Canada,
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie. Pire que Terre-Neuve! Imaginez-vous! Pire
que Terre-Neuve, pire que l'île-du-Prince-Édouard, pire que le
Nouveau-Brunswick. Jean Chrétien disait qu'on était un gros
Nouveau-Brunswick. On n'est même plus un gros Nouveau-Brunswick. On est
même rendu, dans le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, qu'on peut dire
que c'est un petit Nouveau-Brunswick. Pire! C'est incroyable qu'on arrive
à des résultats comme ceux-là après avoir entendu
toutes sortes de chansons sur ce que serait le développement
régional.
On ne peut pas dire que les gens... On leur avait dit: Votez
libéral. Ils ont voté libéral mur à mur. Mur
à mur, dans le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, ça donne
quelque chose. L'entente qui marche ie mieux c'est celle où les gens ont
le moins voté libéral, l'Abitibi-Témiscamingue. Vous voyez
que c'est pour ça que les gens, on leur donne des faux messages, au
fond, puisque la seule entente qui a marché vraiment depuis que les
libéraux sont là, c'est celle d'Abitibi-Témiscamingue.
Alors, c'est la différence, Mme la Présidente. Ce sont des faits.
Je ne commente pas du placotage, des mots, du verbiage, des écrans de
fumée, je commente des données factuelles, des chiffres. D'un
côté, j'ai des chiffres que la ministre m'a fournis le 11 avril
dernier, sur les résultats des ententes-cadres. J'ai les chiffres du
mois de mars ici, pour l'entente de développement économique et
régional Canada-Québec.
Or, qu'est-ce qui est nécessaire? Il est nécessaire
d'élaborer une vision à long terme du développement
régional au Québec. On ne fera pas - c'est ma conviction
profonde, je l'ai dit à toutes les réunions où je suis
ailé et je vais continuer de le dire - de développement
régional avec des budgets contenus dans les programmes
réguliers des ministères; ce n'est pas vrai, ce n'est pas
vrai parce que les budgets ne sont pas suffisants. Et les gens arrivent et
entrent en compétition avec toutes les autres régions. Souvent,
on a des projets qui sont aussi bons et, à ce moment-là, c'est
absolument inutile d'avoir des sommets ou des conférences
socio-économiques régionales s'il n'y a pas de budgets
afférents. Alors, on ne fera pas de développement régional
avec des budgets contenus dans des programmes réguliers.
Deuxièmement, la formule actuelle des sommets permet-elle de
répondre aux vrais besoins des régions ou répond-elle aux
besoins des promoteurs? Moi, je ne vois pas en quoi cette formule-là...
J'ai été étonné de voir à quel point les
ministères n'étaient pas préparés. J'ai
parlé avec les gens. J'ai vu souvent, par exemple, même les
ministres sectoriels arriver et ils n'avaient à peu près pas
l'air au courant du projet dont on leur parlait. Et en termes de suivi, de
coordination, j'ai été surpris de voir, à l'occasion de
ces sommets-là, à quel point les gens qui arrivaient là,
souvent... On disait: Oui, mais ça a changé il y a 15 jours,
ça a changé il y a 3 semaines, ça a changé il y a 1
mois. Bien oui, mais les projets ne sont pas finalisés! On arrive, dans
les conférences socio-économiques, avec des projets qui sont
à moitié finalisés parce qu'on s'est
dépêché vite pour des fins politiques et que la musique n'a
pas suivi la chanson.
Comment se fait-il que l'étude de plusieurs projets, lors de ces
rencontres, est reportée à la période de 90 jours et
même à la biennale, deux ans plus tard? Parce qu'on a mal
travaillé ou que les projets sont mal ficelés, malgré le
temps écoulé entre les préparatifs du sommet et sa tenue,
et, dans plusieurs cas, les gens m'ont dit, les intervenants: Bien, je suis
allé aux rencontres. Les gens, ils m'ont dit quoi? Ils m'ont dit: On ne
nous a pas donné l'heure juste, on ne nous a pas dit comment ça
marchait. On s'est rendu compte que des projets arrivaient à
moitié organisés parce que les gens ne savaient pas comment le
fonctionnement se faisait, parce que je pense qu'on aimait mieux que ça
se fasse comme ça. De cette façon, on acceptait moins de
projets.
Enfin, les régions devraient être impliquées
davantage dans la préparation d'une véritable politique de
développement régional. Il faut tenir compte aussi que, sur le
plan économique, j'ai trouvé qu'il y avait aussi beaucoup de
lacunes, beaucoup d'absences. On ne peut pas parler de développement
économique en Gaspésie quand les gens du secteur minier sont
absents, les gens du secteur forestier sont absents, les gens du secteur des
pêches sont absents, les gens du secteur touristique sont absents. Je
vais vous dire que c'est ça, les principaux leviers économiques.
Je comprends qu'il peut y avoir des conseils municipaux, mais on ne fera pas du
développement économique avec une salle parois- siale, même
si la salle paroissiale peut être utile. On ne pourra pas aussi, avec...
On dit: Oui, on va étudier pour faire une petite halte routière.
Même si ça peut être bon, une halte routière, ce
n'est pas ça, du développement économique. Au fond, on
entretient un peu la misère avec des projets qu'on essaie de qualifier
de structurants, mais qui ne structurent rien, qui ne marchent pas, qui
n'avancent pas et qu'une fois même qu'ils sont signés, c'est comme
s'il n'y avait rien eu de signé.
La Présidente (Mme Bélanger): En conclusion.
M. Garon: alors, mme la présidente, je conclus
là-dessus. je ne voudrais pas vous faire trois ou quatre conclusions,
j'en ai fait une et je termine là
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis. Mme la ministre, est-ce que vous avez des
commentaires aux remarques préliminaires de M. le député
de Lévis?
Mme Lise Bacon
Mme Bacon: Oui, Mme la Présidente, mes commentaires vont
être un peu décousus, ça va être à peu
près comme ce que vient de faire le député de
Lévis, mais je vais essayer de répondre à ce qu'il a
dit.
D'abord, il a parlé qu'on n'a pas fait encore les engagements
financiers. Je dois dire que c'est vrai, ça fait longtemps qu'ils n'ont
pas été faits, les engagements financiers, mais je voudrais
souligner au député de Lévis que ces
événements-là qui sont arrivés, qui ont fait que
les engagements financiers n'étaient pas défendus,
n'étaient pas tous la faute du gouvernement. Je lui rappellerais, par
exemple, un engagement financier qui était programmé à un
moment bien précis, mais il y a eu la démission de Pierre-Marc
Johnson; alors, je pense que ce n'était pas notre faute à nous,
c'était leur faute à eux. C'est eux qui ont causé cette
démission-là, ce n'est pas de notre faute. Il y a eu aussi des
élections générales, Mme la Présidente. Je dois
dire aussi que j'ai tenté de mettre l'étude des engagements
à mon agenda. C'est vrai qu'une fois, il y a eu un problème
d'agenda pour le député de Lévis, mais j'ai dû
ensuite participer à la commission parlementaire de l'énergie, il
le savait. Et, une autre fois, c'était le député de
Lévis qui ne pouvait pas faire les crédits à un autre
moment. Alors, ça, c'est depuis que moi, je suis arrivée. Il y a
eu d'autres raisons qui n'étaient pas toutes la faute du gouvernement,
sous mon prédécesseur, Mme la Présidente.
Je dois dire que le député de Lévis
s'inquiète de mon manque de disponiblité. Pour la première
fois, il y a deux ministres qui s'occupent de l'OPDQ; ce n'était pas le
cas sous
l'ancien gouvernement. Nous sommes deux, maintenant, pour le faire.
Depuis mon arrivée au Développement régional, depuis
octobre 1989, il y a eu le sommet Chaudière-Appalaches, biennale en
Montérégie, biennale en Abitibi et sommet Lanaudière. Si
ce n'est pas ça faire du développement régional et
être disponible, je ne sais pas ce que c'est que d'être disponible,
Mme la Présidente.
On parle du plan d'action, on parle aussi des crédits de l'OPDQ
qui n'augmentent pas, je pense qu'il convient de mentionner que, depuis notre
arrivée, presque chaque année, un budget supplémentaire
aussi a été accordé, variant de 10 000 000 $ à 12
000 000 $, étant octroyé à l'OPDQ justement pour assurer
la mise en oeuvre de son plan d'action. Je ferai d'ailleurs remarquer au
député de Lévis que le ministre des Finances a encore
permis à l'OPDQ de prendre 10 000 000 $ d'engagements
supplémentaires pour assurer la mise en oeuvre du plan d'action et aussi
de venir en aide aux régions défavorisées. 11 est donc
faux de prétendre que le budget de l'opdq n'augmente pas.
(16 h 15)
De plus, le député de Lévis doit également
prendre en considération et comptabiliser aussi les autres sommes qui
sont injectées directement dans les régions pour leur venir en
aide. Il ne faut pas se limiter strictement au budget. Je donne un exemple: 50
000 000 $ pour l'aide aux pêches; 5 000 000 $ pour la forêt
privée et publique; 5 000 000 $ pour la promotion touristique; 6 000 000
$ pour le soutien à l'emploi en Gaspésie et aux
Îles-de-la-Madeleine. Si ce n'est pas des sommes importantes que le
gouvernement accorde aux régions, je ne sais pas ce qu'il appelle
important. Sans compter la réalisation de projets majeurs comme la
papeterie de Matane qui traînait dans le décor, Mme la
Présidente, depuis une dizaine d'années. Et ça, on
n'était pas là. Le gouvernement dont vous étiez, et le
député de Lévis en était et en faisait partie, n'a
sûrement pas été capable de concrétiser ce
projet-là alors même que le député de Matane
était ministre de l'Énergie et des Ressources, Mme la
Présidente. quant au sommet du saguenay-lac-saint-jean, le
député de lévis sait très bien que ce ne sont pas
les maires qui ont décidé... que ce sont les maires qui ont
décidé de se retirer de l'exercice du sommet pour des raisons qui
sont tout autres que des raisons de développement régional. et
ça, le député, quand il fait cette affirmation-là,
fait tout simplement de la démagogie, mme la présidente. et si je
me fie à la presse locale, à la presse régionale, on a
même dit dans cette presse-là que "la stratégie devait
revêtir un caractère provincial pour prévenir les
injustices, les représailles. et, en boycottant la préparation du
prochain sommet, nos maires risquent de priver la région d'une rencontre
privilégiée avec le pouvoir." et ça, ça
été dit par
Bertrand Tremblay, Mme la Présidente, dans Le Quotidien du 4
juin.
On dit aussi dans ce même quotidien: "II faut repenser la
formule." C'est vrai. "La ministre l'a d'ailleurs reconnu en pensant sans doute
à la liste d'épicerie que des partisans trop gourmands lui ont
soumise à deux ou trois reprises au cours des derniers mois." Mais je
dois dire aussi, Mme la Présidente, que quand on arrive à un
sommet, c'est justement pour éviter ces longues listes d'épicerie
qu'on doit avoir de temps à autre. l'agenda des sommets est
filtré par des émissaires régionaux du gouvernement et je
cite toujours l'article de m. tremblay: "mais, en dépit des
inconvénients, l'exercice provoque un ralliement des forces vives, un
examen approfondi de la situation socio-économique et il serait sans
doute préférable que la région conçoive et produise
son propre sommet. malheureusement, tous les plus nobles projets en ce sens se
butent au problème de l'autofinancement. sans les subventions de
québec, le crcd aurait disparu depuis longtemps." et m. tremblay
continue: "les municipalités veulent dorénavant assumer la
mission de développement. pour réussir, elles devront vaincre
leur méfiance réciproque. entretemps, qu'elles ne fassent surtout
pas manquer à la région son rendez-vous avec on gouvernement dont
l'indifférence à l'endroit du royaume des bleuets s'assimile au
mépris." mais ce n'est pas de l'indifférence ni du mépris
que nous avons, je dois dire, contrairement à ce qu'a écrit m.
tremblay, nous avons répondu à une demande des gens de la
région pour, justement, se hâter de préparer le sommet
saguenay-lac-saint-jean. il y a certains maires, pas tous les maires, mais
certains maires qui ne sont pas d'accord suite à d'autres raisons que
les raisons de la préparation d'un sommet. et nous allons voir, mme la
présidente, avec les gens de l'opdq, qu'est-ce qu'on peut faire pour
rendre ce sommet valable, qu'il ait lieu et que nous soyons capables d'avoir
cette concertation. il n'y a pas que les maires qui viennent faire la
concertation d'un sommet. il y a d'autres groupes et individus qui sont
là aussi.
Je ne crois pas que le gouvernement actuel ait à tirer d'exemples
de l'action de l'ancien gouvernement en matière de relations
fédérales-provinciales. Mme la Présidente, si je me fie au
dossier qui est devant moi, nous avions, au 31 mars 1990, 28 projets ou
programmes qui étaient approuvés par le comité de gestion
ou le Conseil du trésor pour une somme de 161 000 000 $; 5 programmes et
projets approuvés par le comité de gestion en processus
d'approbation au Conseil du trésor pour une somme de 42 000 000 $. Et,
après l'adoption de ces cinq programmes et projets, l'entente sera
opérationnelle dans son ensemble. Et plusieurs annonces vont d'ailleurs
être faites au cours des prochains moins.
Quand on pense au 31 mars, si on retourne
au 31 mars 1990, il y avait 8 600 000 $ qui étaient
engagés par le Québec pour ces différents programmes et
projets et le Québec tenait à ce que les programmes de l'entente
Canada-Québec soient différents de ceux qui existent
déjà afin de répondre à d'autres besoins
spécifiques des régions. Comme ça demande, pour l'OPDQ, un
effort gigantesque d'arrimage avec les autres ministères, il est un peu
normal que l'on commence seulement à mettre en oeuvre les programmes de
l'entente. Mais, que le député de Lévis soit sans crainte,
je veillerai personnellement à ce que tous les budgets soient
dépensés et de la meilleure façon possible. D'ailleurs,
j'ai demandé au P.-D.G. de l'OPDQ de voir à
accélérer le processus des dépenses des crédits
reliés à cette entente car d'ici quelques semaines, les derniers
programmes et projets seront entérinés par le Conseil du
trésor et par les comités consultatifs et, ne l'oublions pas,
nous avons jusqu'en 1993 pour engager les crédits de l'entente et
jusqu'en 1995, pour les dépenser. A mon sens, ça valait la peine,
je pense, de bien ficeler nos programmes pour s'assurer qu'ils collent bien aux
réalités des régions.
Finalement, il importe de mentionner qu'avec la mécanique
instaurée dans le cadre de cette entente, c'est-à-dire les
comités de gestion, le Conseil du trésor, le Conseil des
ministres, les comités consultatifs, il est bien évident que
ça cause, ça aussi, des délais. Ça vaut la peine de
s'assurer que les régions ont voix au chapitre, sont consultées.
Une fois le processus de dépenses enclenché, ça devrait
rouler rondement, Mme la Présidente.
Quant au bilan des sommets socio-économiques, je dois dire que,
depuis 1986, il y a neuf conférences socio-économiques qui ont eu
lieu pour des projets totaux de 521 projets, des engagements inscrits dans
l'entente-cadre 526, engagements financiers du gouvernement du Québec,
785 000 000 $, le milieu, 323 000 000 $ et le gouvernement
fédéral, 106 000 000 $, pour une somme de 1 214 800 000 $. En
Abitibi, Montérégie, Laurentides, Outaouais, 90 % des projets
réalisés ou en voie de l'être.
Gaspé-sie-île-de-la-Madeleine, Bas-Saint-Laurent-Côte-Nord,
50 % des projets réalisés ou en voie de l'être. Les sommes
ne sont pas toutes versées parce que le ministère paie sur
présentation des factures et ça, le député de
Lévis le sait. Il faut donc attendre la fin d'un projet pour inscrire
les sommes et ça n'empêche pas un projet de bien aller.
Les sommets socio-économiques demeurent encore le meilleur outil
de développement des régions, une mobilisation du milieu - je
pense que c'est une raison majeure - un dégagement d'une cohésion
régionale, une concertation régionale, définition des
stratégies de développement, une responsabilisation aussi des
partenaires et une force de coordination de l'action gouvernementale.
Il est évident que la formule en matière de
développement régional de concertation n'est jamais parfaite.
Elle fait appel à la volonté humaine, aux relations
interpersonnelles, ce qui est hautement variable comme élément.
Mais notre gouvernement a eu le courage d'introduire la signature de
I1 entente-cadre gouvernement-régions, ce que l'ancien
gouvernement n'avait jamais fait, Mme la Présidente. C'est un contrat
que nous signons, qui Ile le gouvernement et la région. Jamais l'ancien
gouvernement ne l'avait fait dans l'amorce de sommets économiques qu'il
avait entrepris. Le député de Lévis peut bien dire qu'eux,
ils réalisaient leurs engagements. Le gouvernement du PQ
réalisait des engagements qui n'existaient pas, car ils n'étaient
pas consignés dans aucun contrat dans les régions. Nous avons au
moins le courage de signer des contrats et de respecter nos engagements.
Mme la Présidente, le député de Lévis a
parlé aussi de ces ententes-cadres, et j'y reviens encore une fois, dans
tous les dossiers. Les projets réalisés ou en voie de
réalisation, comparativement au nombre de projets qui ont
été soumis, et je vais y aller par chacune des régions:
Abitibi-Témiscamingue: 60 projets réalisés ou en voie de
réalisation sur 71 projets; Bas-Saint-Laurent: 67 projets
réalisés ou en voie de réalisation sur 111 projets;
Côte-Nord: 44 projets sur 136; Gaspésie: 59 sur 107; Laurentides:
43 sur 59; Mauricie-Bois-Francs: 82 sur 92; Montérégie: 33 sur 55
et l'Outaouais: 36 sur 59.
Je pense qu'encore une fois, c'est facile de faire de la
démagogie quand on pense que l'ancien gouvernement pouvait faire la
pluie et le beau temps, promettre n'importe quoi, ce n'était
consigné nulle part et il n'y avait pas de contrat de signé entre
le gouvernement et les régions à cette époque-là.
Je pense que c'est facile de promettre quand on sait qu'il n'y aura pas de
suivi, quand on sait qu'il n'y aura pas de biennale, comme nous le faisons, et
quand on sait qu'il n'y a rien de consigné à un
procès-verbal et quand on sait aussi qu'on n'a pas à respecter
une signature, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
ministre. Est-ce qu'il y a d'autres parlementaires qui veulent faire des
remarques préliminaires? M. le député de Saguenay.
M. Ghislain Maltais
M. Maltais: Merci, Mme la Présidente. Vous allez convenir
avec moi que je ne tiendrai certainement pas le même discours que le
député de Lévis. Mme la Présidente, je voudrais
m'attar-der particulièrement au Sommet socio-économique. Je
suis... Écoutez, est-ce que j'ai la parole? J'aimerais ça, s'il y
a des caucus, qu'ils se tiennent à l'extérieur. Moi, je n'ai pas
parlé pendant que les autres pariaient. J'aimerais le respect.
M. Garon: J'aimerais demander...
M. Maltais: Vous m'avez donné la parole alors je
considère que j'ai la parole.
M. Garon: Une question de règlement.
M. Maltais: S'il veut jouer le même jeu que l'autre fois,
ça va se jouer à deux. Alors, je continue.
M. Garon: Une question de règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, une question de
règlement.
M. Garon: Je voudrais simplement demander, quand la ministre fait
une réplique sur les remarques préliminaires, est-ce que
ça ne compte pas comme étant du parti ministériel? Dans le
fond, elle a parlé. J'ai parlé. Elle a répliqué et
ensuite...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, M. le
député de Lévis, la ministre peut répliquer
après chacune des interventions, que ce soit d'un bord ou de l'autre, si
elle réplique aux interventions du député de Saguenay,
c'est le côté de l'Opposition qui doit avoir l'alternance. Alors,
allez-y, M. le député de Saguenay.
M. Maltais: C'est correct là? Bon. Alors, Mme la
Présidente, j'allais dire que j'espère que ces quelques minutes
vont être dissociées de mon temps. Je veux m'attarder
particulièrement au Sommet socio-économique. Je suis un
député, Mme la ministre, qui s'est impliqué dans le tout
début du processus à partir d'assemblées de salles
paroissiales à aller jusqu'au sommet, jusqu'à la signature de
l'entente et, même après la signature de l'entente, je n'ai jamais
attendu le suivi du sommet. J'ai réuni à plusieurs reprises les
promoteurs. J'ai réuni à plusieurs reprises les maires de mon
comté. Quand je parle de la Côte-Nord, je voudrais bien dissocier
le comté de Saguenay du comté de Duplessis au niveau du Sommet
socio-économique. Je pense que je commence à avoir mon voyage.
Lorsqu'on cite la Côte-Nord, on devrait citer comté par
comté. Moi, quand je parle du comté de Viger, je ne parle pas de
IHe de Montréal. Je pense qu'il est grand temps que quelqu'un apprenne
sa géographie et qu'il s'ouvre les yeux. Je voulais établir
ça au départ.
Je voulais établir aussi le processus d'un sommet, qui, comme
vous l'avez souligné tout à l'heure, est un processus de quatre
ans. Mais il faut se rappeler aussi de quelle façon les projets sont
amenés à un Sommet socio-économique. Il y a des projets
qui sont réalisables à court terme, à moyen terme et
à long terme. Lorsqu'on fait le bilan par exemple d'une région
après le sommet, on dit: II y aura des engagements de 150 000 000 $. Il
est bien évident que ce n'est pas demain matin qu'il va y avoir un
chèque de 150 000 000 $. Il y a des prémisses, à mon avis,
dont on ne parle pas assez. Par exemple, que les promoteurs peuvent, pour des
raisons quelconques, se dissocier de leur projet, pour des raisons
financières. En tout cas, moi, j'en ai eu six ou sept qui ont
été abandonnés. C'est les promoteurs qui ont
abandonné le projet pour des raisons financières, des changements
de conjoncture, ils ont décidé de faire le changement.
Il y a des projets aussi, qui demandent des études et la demande
au sommet était de préparer des études en vue d'un
investissement dans un an, deux ans, trois ans de 7 000 000 $ ou 8 000 000 $.
Et lorsqu'on touche à différents ministères et qu'on a
besoin, par exemple, au ministère des Transports, d'études
d'impact, les études d'impact ne sont pas sous la "maniabilité"
de la ministre responsable de l'OPDQ. Et ça, je pense qu'il faut le
dire. Il faut dire aussi que la nature des projets qui sont demandés,
souvent, ça va se réaliser au cours d'une période de
quatre ans mais non pas dans une période de six mois.
Quant à moi, Mme la Présidente, je ne sais pas si les
chiffres que le député de Lévis a sortis tout à
l'heure sont les mêmes chiffres qui lui permettent d'envoyer des
communiqués de presse dans nos comtés. De toute façon, je
peux les démentir en tout temps. Je les trouve faux et c'est aberrant,
aberrant de voir que des gens qui ne connaissent pas une région puissent
se permettre d'agir d'une telle façon. En d'autres termes, on pourrait
qualifier ça d'un terme antiparlementaire, dans un autre endroit.
Malheureusement, Mme la Présidente, je pense que toute cette
démagogie qui est faite sous le couvert des sommets
socio-économiques, c'est purement spéculatif et ça n'aide
pas la population. Moi, au contraire, je me suis associé depuis le
début au sommet et tous les projets qui sont en voie de
réalisation, ceux qui seront annoncés dans les quelques semaines
à venir, me permettent de croire que les sommets
socio-économiques, en tout cas pour une région
éloignée... (16 h 30)
Je vais vous donner un exemple particulier, Mme la ministre, il s'agit
de Tulinor, à Grandes-Bergeronnes, dans un petit village de 1200
habitants où, depuis 25 ans, même si c'était le lieu de
naissance de l'ex-député de Saguenay et ministre des Transports,
ministre de la Chasse et de la Pêche et fondateur du Parti
québécois, il avait délaissé sa population pour
autre chose. On a créé de toutes pièces une entreprise
tout à fait exceptionnelle au Québec et ça s'est fait dans
le cadre du sommet socio-économique. Les gens ont cru à
l'exercice. Elle s'appelle Tulinor. C'est un investissement de 5 200 000 $ et
le gouvernement du Québec a participé d'une façon
extraordinaire, par le sommet, par l'OPDQ, par le
ministère des Mines, par la SDI et par le gouvernement
fédéral aussi qui, dans ce dossier-là, ne s'est pas
laissé traîner les pieds. Aujourd'hui, on s'en vient avec une
entreprise tout à fait moderne au niveau de la technologie, qui
crée une cinquantaine d'emplois directs et une quarantaine d'emplois
indirects dans un petit village où la seule ressource était un
foyer pour personnes âgées.
Je pense à d'autres exemples. On pourrait parler de la scierie
Forestville, la scierie Jacques Beaulieu. On pourrait parler de
Chute-aux-Outardes et on parlera, dans quelques jours, de Baie-Comeau d'une
façon beaucoup plus large; ce sera un investissement de 20 000 000 $ qui
sera concrétisé dans les quelques semaines à venir. Je
pense que les dossiers du sommet socio-économique, lorsqu'ils sont bien
suivis... Et, au lieu de gueuler à tout vent, je pense que les
promoteurs, les députés auraient avantage à travailler
avec les fonctionnaires qui sont mandatés par les ministères
concernés. Moi, j'ai eu l'expérience. S'il y a eu un
député, je pense, très "tannant" au niveau des
fonctionnaires, particulièrement de l'OPDQ, je pense que Je connais tous
leurs noms et leurs numéros de téléphone par coeur. Depuis
deux ans, j'ai travaillé en collaboration avec eux autres et les
résultats ont été probants. La différence entre le
gouvernement libéral et le gouvernement du Parti
québécois, c'est que les emplois qui sont créés
à l'intérieur de ces sommets, ce sont des emplois permanents et
non pas des emplois temporaires de 8, 10 ou 12 semaines. C'est la
différence. Des emplois permanents, ça prend plus qu'une
signature pour les créer. Ça prend des ajustements, ça
prend de la patience et ça prend surtout une force inébranlable
dans les chances de son milieu, et là, je veux rendre hommage
particulièrement aux promoteurs de ma région
là-dedans.
Je voudrais, Mme la Présidente, profiter de l'occasion pour
remercier d'une façon exceptionnelle les fonctionnaires de l'OPDQ de ma
région et ceux de Québec, particulièrement votre
président et ceux avec qui j'ai eu à transiger tout au long de
cette année et demie pour la réalisation des projets et surtout
pour la façon dont ces gens-la croient au développement
économique en régions. Je suis député depuis 1983
et j'ai connu des périodes particulièrement difficiles au niveau
du développement économique. Aujourd'hui, la compréhension
de ces gens-la, je ne sais pas de quelle façon ils ont été
amenés à croire vraiment au développement
économique, mais ils le mettent fort bien en pratique.
Tout ça pour vous dire, Mme la Présidente, qu'au niveau du
développement économique, il y a un point très fort qui
sort des sommets a condition que les gens fassent l'exercice de façon
honnête. Moi, je l'ai fait d'une façon honnête et je suis
très fier des résultats de mon sommet socio-économique,
non seulement au niveau du développement économique, mais aussi
au niveau du développement social, rôle que l'OPDQ n'était
pas vraiment habitué à jouer, il s'est ajusté en
collaboration avec les autres ministères, avec les promoteurs, avec le
ministère de la Santé et, finalement, il a pu jouer ce rôle
d'une façon exceptionnelle et le ministère des Affaires
municipales également. Je pense au dossier de Chute-aux-Outardes.
Est-ce que, Mme la Présidente... Moi, je trouve ça
terriblement "tannant" quand je parle et que ça marmonne de l'autre
bord. Y a-t-il moyen d'avoir la paix quand on fait nos interventions? S'il vous
plaît! Moi, je m'astreins à ça, alors je vous le demande.
Si on n'est pas capable d'avoir le même silence pendant qu'on fait nos
interventions, Mme la Présidente, tenez-vous bien les oreilles,
ça va chauffer tard cette nuit.
La Présidente (Mme Bélanger): alors, je demanderais
la collaboration des membres de cette assemblée, s'il vous plaît.
m. le député de saguenay.
M. Maltais: Bon. Je reviens particulièrement au dossier de
Chute-aux-Outardes qui est un dossier exceptionnel où on avait joint
à peu près cinq ministères et qui s'est
réalisé dans les temps prévus. Je pense que toute la
population en est particulièrement fière.
Mme la Présidente, un côté qui n'a pas
été facile à impliquer dans mon milieu c'est, bien
sûr, les contrats de relance, non pas que la volonté
gouvernementale n'était pas là puisque, pendant un an de temps,
l'offre était sur la table de la part de l'OPDQ, mais c'était de
faire comprendre à des gens qu'un contrat de relance, ce n'est pas
uniquement desservir quelques petits agents de développement
économique dans chacune des municipalités. Je ne sais pas si vous
avez reconnu cette difficulté-là dans d'autres régions,
mais j'ai assisté à de multiples réunions au niveau des
MRC pour leur faire comprendre l'importance d'un contrat de relance en milieu
défavorisé. L'importance pour ces gens-là, s'il avait
été mis en place immédiatement après le sommet, tel
qu'il était prévu, à la biennale, on aurait pu corriger
notre tir sur certains dossiers. Malheureusement, ça a pris presque un
an et demi avant qu'ils acceptent l'offre gouvernementale qui était si
peu compliquée. Je pense qu'on va arriver à la biennale dans
quelques mois et, finalement, ces gens-là n'auront pas pu faire la
tournée, ramasser tous les dossiers qui n'ont pas fonctionné
d'une façon correcte. Je pense que c'est encore là le travail
d'un député de le faire avec eux autres, mais il reste que ce
mosus de plan de relance-là, lorsque les MRC ont été
choisies, je pense qu'il devrait être efficace. Au moins, on leur donne
une chose qu'ils n'avaient pas, du personnel technique, du personnel
compétent sous leur responsabilité, avec des moyens financiers
pour permettre de s'occuper de
l'économie de leur milieu.
Il y a un volet, Mme la Présidente, qui a été
particulièrement important chez moi aussi et vous allez en convenir,
c'est le dossier du tourisme. Malheureusement, je peux déplorer, une
façon, mais presque machiavélique, dont les associations
prônant le tourisme chez nous n'ont pas embarqué. Il a fallu
presque former une autre ATRM pour que les gens puissent embarquer et les
résultats ont été probants, particulièrement
à Tadoussac, Bergeronnes, Escoumins et Baie-Comeau alors que les villes
et les villages se sont pris en main avec les maires et on a obtenu des
résultats qui vont être concrétisés dans quelques
semaines, particulièrement à Baie-Comeau où la Maison du
tourisme s'en vient. Je ne sais pas si dans toutes les régions on a eu
la même collaboration, mais ça devrait être
désastreux. Je pense que le ministre du Tourisme - et je lui ai fait des
plaintes dans le temps, je lui en ai fait encore aujourd'hui - devrait
rencontrer ses ATR puisqu'elles sont subventionnées par le gouvernement
et leur faire une leçon que dans un sommet socio-économique,
quand l'ensemble d'une population embarque dans des dossiers aussi importants
que ceux-là, je pense que, étant donné qu'elles sont
payées en grande partie par les deniers de l'État, elles ont un
devoir vis-à-vis des citoyens de leur milieu qui paient leur salaire,
qui paient leurs impôts. Et moi, je pense que le ministre... Si j'ai une
plainte à faire au niveau des sommets, c'est au niveau du tourisme. Je
vous demanderais, Mme la ministre, de bien le transmettre au ministre du
Tourisme parce que, à la biennale, c'est sûr et certain que le
ministre du Tourisme va avoir des réponses à donner à
certaines questions qui, finalement, n'ont pas donné grand
résultat et pourtant, ce n'était pas la volonté des
promoteurs ni la volonté de l'entente-cadre, des gens qui ont
participé au sommet, mais bien une volonté qui n'était pas
assez constructive à mon goût.
Mme la ministre, j'aimerais aussi souligner qu'une entente de quatre
ans, c'est pas sûr que 18 mois après on pourra dire qu'on a
réalisé 100 % des projets. Mais, lorsqu'on parle de
développement économique d'emplois permanents, il est
évident qu'il va falloir que quelqu'un comprenne que ça ne se
crée pas de toutes pièces dans l'espace de 12 ou 15 mois. Lorsque
les études des marchés, lorsque la conjoncture change en cours de
route, il y a des ajustements importants à faire, ceux qui ont
été capables de le faire, les dossiers, finalement, ont
été réalisés à une vitesse quand même
exceptionnelle et je parlerais peut-être de Scierie Forestville où
ça a pris moins d'un an à l'OPDQ à donner son accord et
les résultats ont été exceptionnels. Je pense que ceux et
celles qui ont cru dans la démarche du sommet socio-économique,
ceux et celles qui ont cru au développement de leur région, ceux
qui ont pris fa peine de donner les efforts nécessaires, de travailler
en étroite collaboration et nous aussi, comme députés, on
avait un devoir à accomplir, ceux et celles qui l'ont fait, je pense que
les résultats sont là. Voilà. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Saguenay. M. le député de
Jonquière.
Mme Bacon: J'aimerais commenter-La Présidente (Mme
Bélanger): Ahl Un instant. Oui, Mme la ministre.
Mme Bacon: J'ai le droit de parole?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, vous avez le
droit.
Mme Lise Bacon
Mme Bacon: Oui. Alors, Mme la Présidente, je sais que le
député de Lévis fait beaucoup d'action politique de ce
temps-là autour des régions, compte tenu qu'il voudrait bien
descendre l'OPDQ et le développement régional fait par ce
présent gouvernement.
Je pense qu'on peut dire que, depuis cinq ans, le gouvernement a
tenté de mobiliser les décideurs régionaux dans la prise
en charge d'un développement de la région. Il les invite à
s'asseoir ensemble pour mettre en oeuvre les priorités qu'ils ont
eux-mêmes définies, parce que c'est ça, de la concertation
régionale, pour adopter aussi des politiques, des programmes qui
permettent d'intervenir. Je comprends mal que ce partenariat qui est
assumé avec un réalisme, avec une maturité devienne
subitement odieux, Inefficace et dénonçable.
On ne règle rien en choisissant la voie du désengagement.
On ne règle rien en choisissant la voie de la contestation, surtout
lorsque les faits qui sont dénoncés sont incomplètement
rapportés et incomplètement compris. Je pense qu'il est temps,
Mme la Présidente, de donner l'heure juste et de rappeler les
interventions gouvernementales en matière de développement
régional. La présentation en 1988 d'un plan d'action
gouvernementale en matière de développement régional avait
toutes ces mesures: contrats de relance, antennes technologiques, motels
industriels, créneaux d'excellence. Les sommets
socio-économiques, ça c'est important et je pense que c'est des
gestes, des actions qui ont été posés par notre
gouvernement. Ce n'est pas l'ancien gouvernement qui a fait ça, c'est le
nôtre.
Il y a eu des mesures du budget en 1990-1991: 50 000 000 $ pour le
secteur des pêches, encore une fois; 6 000 000 $ en aide additionnelle
à l'emploi pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine; 5
000 000 $ pour l'aménagement des forêts publiques et
privées; 5 000 000 $ pour
la promotion touristique des régions, sans compter les
alumlneries qui s'installeront à Bécancour, Deschambault,
Sept-îles, la Papeterie de Matane. Ce sont des exemples de
préoccupation gouvernementale pour les régions, Mme la
Présidente, des exemples concrets des efforts du gouvernement pour
garder les jeunes dans leur région, créer aussi un climat
économique stable, un climat économique constant au Québec
et ça c'est important. Je pense qu'il était aussi important
aujourd'hui de remettre les pendules à l'heure de la
vérité quand on pense à tout ce qui est
véhiculé par le député de Lévis depuis un
bout de temps dans les différentes régions.
Le député de Lévis disait tantôt: Ce n'est
pas avec des salles paroissiales qu'on a des projets structurants. Mais c'est
avec des salles paroissiales qu'on garde les jeunes ensemble. Qu'on garde les
gens à vivre une vie régionale aussi, par les salles
paroissiales. Je ne dis pas que c'est le projet le plus structurant que peut
subventionner l'OPDQ. Je ne dis pas qu'il ne faudra pas remettre ça en
question un jour, mais je dis que pour le moment, pour le temps que c'a
duré, il fallait que ça se fasse. Il y a des endroits où
il n'y en avait pas. Il faut permettre aux jeunes de se retrouver, aux jeunes
de rester dans leur région et faire en sorte qu'ils soient capables de
vivre une vie locale et régionale. Et ça je pense, encore une
fois...
Le député de Lévis, quand il fait ses critiques
contre le gouvernement, les base toujours sur l'argent actuellement
dépensé dans les projets. Il oublie que la plupart des
ministères comptabilisent le paiement des projets uniquement lorsqu'on
présente des factures finales, lorsque les projets sont terminés.
Et là, les ministères sectoriels les dépensent, ces
sommes-là. Je pense qu'il faut aussi cesser de mettre tout sur le dos du
gouvernement. On travaille avec des promoteurs et, en cours de route, comme le
disait le député de Saguenay, les promoteurs se désistent
ou le fédéral décide de ne pas participer aussi à
nous remettre des sommes pour des projets qui avaient été
présentés. Il y a une foule de facteurs qui sont hors du
contrôle du gouvernement qui font en sorte que certains projets ne
peuvent pas voir le jour entre le moment du sommet et soit la biennale ou la
fin d'un prochain sommet.
Je pense que les intentions du gouvernement, quand le gouvernement signe
une entente-cadre, sont valables et sont louables. Le gouvernement, je pense
qu'on prend pour acquis que tout va se réaliser, mais le
député de Lévis va comprendre, j'espère, que
personne ne peut connaître l'avenir. On ne peut pas connaître qu'un
promoteur va se désister. On ne peut pas connaître qu'un promoteur
ne trouvera pas les sommes nécessaires qu'il nous avait dit qu'il avait
au moment d'un sommet. On ne peut pas connaître, non plus, le fait si le
gouvernement fédéral se retire ou pas d'un dossier. Si le
député est capable de connaître l'avenir, j'aimerais
ça qu'il me donne sa recette. Moi, je n'ai pas été encore
capable de deviner l'avenir. Tout ce que je puis dire, c'est qu'à chaque
sommet que j'ai présidé, et à chaque biennale où on
a assiste, mon collègue, le député d'Abitibi, et
moi-même, on a tenté d'apporter des réponses aux questions
qui nous étaient présentées, et on a tenté aussi de
regarder les dossiers qui nous étaient soumis pour voir s'ils
étaient valables ou bien attachés. (16 h 45)
C'est vrai que les dossiers n'arrivent pas tous attachés lors
d'un sommet. Ce n'est pas que la faute du gouvernement. Les ministères
ont travaillé. Les gens de l'OPDQ ont travaillé avec les
promoteurs et, souvent, les promoteurs arrivent au sommet pas tout à
fait préparés. C'est ça, la période de 90 jours
qu'on s'est donnée pour continuer à travailler le dossier, pour
ne pas perdre le dossier, pour ne pas perdre ces sommes qui sont
nécessaires à une région. C'est pour ça qu'on a
donné ces 90 jours et c'est pour ça qu'on se permet ces 90 jours,
dans bien des cas. Au lieu de dire: Non, au sommet, au lieu de dire: Non, votre
dossier n'est pas attaché; non, votre dossier n'est pas prêt, on
cherche la meilleure solution possible pour régler ce dossier-ià,
pour que la région profite des sommes qui sont nécessaires, soit
mises par le gouvernement, soit mises aussi avec le milieu, ou des sommes qui
sont mises à la disposition de la région par le
fédéral.
Le député de Lévis prétend que des
ententes-cadres de développement avec les régions, c'est de la
frime et que les projets ne se réalisent pas. Il sait bien, par
ailleurs, que dernièrement il y avait une exception,
l'Abitibi-Témiscamingue; je l'ai dit encore aujourd'hui. C'est vrai
qu'en Abitibi-Témiscamingue, ça va particulièrement bien.
Deux ans et demi après la signature de l'entente, les engagements sont
réalisés à plus de 82 %; il y a 189 000 000 $ des 230 000
000 $ inscrits à l'entente qui sont versés. Il y a des
engagements nouveaux totalisant 7 300 000 $ qui ont été pris
à l'occasion de la biennale, le 9 février dernier.
Déjà, 59 % de ces engagements, soit 4 300 000 $, sont prêts
à être versés et le seront au cours de la présente
année.
Le député de Lévis prétend que ça va
mal dans toutes les régions, avec toutes les ententes. Je prends
l'entente où les versements sont les moins élevés eu
égard à la période écoulée depuis la
signature de l'entente, la Monté-régie, avec des engagements de
163 500 000 $, 92 100 000 $ par le gouvernement et 71 400 000 $ par le milieu
et les autres intervenants; 39 000 000 $ ont été versés
pour 24 %. C'est un fiasco, vous allez me dire? J'aimerais ça qu'on le
regarde de plus près. En agro-alimentaire, les engagements sont
réalisés à 92,2 %; en commerce et PME, 93,3 %; en culture,
92,9 %; en
éducation et jeunes; 100 %, en loisir, 90,7 %; en santé et
services sociaux, 71,7 %, en environnement, 50 % - et le promoteur, petro-sun,
a fait faillite sur un projet qui avait été accepté - en
tourisme, 17,6 % et, en transport, 1 %.
Mais revenons au tourisme et au transport: quatre projets, dans ces deux
secteurs, qui représentaient des engagements de 135 900 000 $, soit 83 %
du total, 75 600 000 $ du gouvernement et 60 300 000 $ par le milieu: le
domaine récréotouristique de Bromont, 46 500 000 $, le domaine du
Mont-Sutton, 39 900 000 $, l'autoroute 30, 37 500 000 $, la station de
métro Lon-gueuil, 12 000 000 $. Si on les reprend un à un, le
développement de Mont-Sutton, sur 39 900 000 $, 15 200 000 $ ont
été injectés dans le projet qui se réalise au
rythme de la capacité de mise en oeuvre du promoteur. Le projet du
domaine récréotouristique de Bromont, 46 500 000 $, rien n'a
été versé à date dans ce projet-là; le
gouvernement a indiqué au promoteur qu'il était disposé
à lui accorder un prêt participatif via la SDI; le promoteur a
répondu qu'il voulait une subvention ou un prêt sans
intérêt; la SDI attend toujours sa demande. L'autoroute 30, c'est
vrai qu'il n'y a rien de versé, mais la somme de 37 500 000 $
était prévue pour réaliser le tronçon Brossard
jusqu'au contournement de Kahnawake; ce projet, dont les coûts
actualisés s'établissent maintenant à 44 000 000 $, est
toujours inscrit à la programmation 1988-1993.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
ministre...
Mme Bacon: Vous me dites que mon temps est terminé, Mme la
Présidente. Voilà! J'en aurai d'autres, Mme la Présidente,
et on a jusqu'à ce soir.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: Oui. Merci, Mme la Présidente. J'ai le
goût d'intervenir cet après-midi, puisque j'entendais qu'on citait
largement des extraits d'éditoriaux de M. Bertrand Tremblay, dans Le
Quotidien, dans la région, concernant l'absence des maires au
travail de préparation à la tenue du sommet 1991. Je pense qu'il
faut peut-être mettre ça dans son juste contexte. Les maires,
lorsqu'ils ont pris des mesures pour dénoncer l'attitude gouvernementale
concernant la recherche de fonds monétaires à même les
municipalités ou à même les contribuables des
municipalités, avaient un argument de fond qui a été
proposé, suggéré par l'Union des municipalités,
à l'effet qu'il ne fallait pas que ça mette en cause la vie ou
les besoins des citoyens. Donc, si les maires avaient senti dans ces
sommets-là une pierre d'assise concernant le vécu des
municipalités qui aurait pu mettre en danger l'avenir des
municipalités, j'ai bien l'impression qu'ils ne se seraient pas abstenus
et, à ce moment-là, ils auraient continué à
travailler sur la préparation.
Je pense que la vérité a des droits. Moi, j'ai
écouté très sérieusement ce que la ministre nous a
dit concernant la tenue des sommets et des accusations portées contre
l'ancien gouvernement. Il faut se dire que le premier sommet a eu lieu en 1984,
en autant que je suis concerné. Que ça n'ait pas
été pariait et bien préparé, l'opération
charme pas aussi complète, moi, je n'accuse pas personne, c'est normal,
ça venait de commencer. Ce que je déplore, c'est qu'après
la venue au pouvoir du gouvernement libéral, il faut se dire que la
récupération a été faite complètement et c'a
été une opération de publicité qui est loin de
donner les résultats escomptés. Ce qu'on fait dans la tenue des
sommets - moi, je les remets en cause, ces sommets-là - c'est qu'on met
beaucoup d'énergies, on met beaucoup de gens ensemble pour
préparer une grande liste d'épicerie et, lorsque la tenue du
sommet vient, il y a beaucoup d'espoirs et il y a beaucoup de choses qui sont
mises de côté. En même temps qu'on fait ça, entre les
sommets, il ne se passe pratiquement rien. Je veux juste prendre comme exemple
l'entente-cadre qui a été signée en 1988 avec le
gouvernement fédéral. Il y avait 125 000 000 $ de prévus
pour le Saguenay et la région de Charlevoix pour le tourisme; que je
sache, il n'y a pas grands sous de dépensés dans cette
entente-là. Pourquoi il n'y a pas eu d'argent? Est-ce qu'on attend le
sommet de 1991 pour faire plus d'argent, pour que ce soit plus mirobolant, pour
dire: Voyez-vous, on fait quelque chose, on met des gros montants d'argent
là-dedans?
Moi, je pense que, de ce côté-là, il y a une
réflexion à faire et je pense ' aussi que, lorsque la ministre
fait appel aux gens des régions ou aux gens de l'Opposition pour
comprendre, nous autres, on est obligés, forcément, de constater
ce qui se passe. Comprendre, on ne le comprend pas, c'est difficile à
comprendre parce qu'on ne sait pas l'attitude et comment le gouvernement
fonctionne, mais on peut constater sur les lieux. Par tous les extraits de
papiers et de journaux qu'on peut voir, c'est qu'en Mauricie, ils ne sont pas
trop trop heureux. Dans la question de la Gatineau, il y avait des gens qui
avaient des choses à dire, ainsi que dans la Montérégie et
un peu partout. L'opération dignité, ce n'est pas nous autres qui
l'avons initiée, que je sache, il va s'en faire une... Ah non! Vous avez
beau faire des signes, mais moi, je vous dis: II y a un bout à faire des
choses et, dans l'Opposition, on n'a pas tous les pouvoirs.
Faites attention, les gens sont capables de se prendre en main. J'ai
assisté, encore en fin de semaine, à une assemblée.
J'étais là comme spectateur, j'étais observateur beaucoup
plus
qu'autrement. Les gens n'ont pas besoin de se faire faire de dessins, il
y en a qui commencent à comprendre le jeu qui est en frais de
s'opérer au Québec. Les régions se plaignent avec raison.
Regardez les budgets de voirie, ils sont coupés en deux. Vous avez bien
beau faire accroire que nous autres, on est démagogues, mais moi, je
suis obligé de constater, par exemple, qu'en réalité, vous
êtes en frais de faire une opération où II ne se passe rien
et vous essayez de dire au monde: Voyez-vous, on fait beaucoup de choses. Moi,
à moins que je ne sois aveugle, sourd et muet, je pense que là,
vous commencez à avoir perdu complètement le contact avec la
réalité.
Les sommets économiques, il faut qu'ils soient remis en cause.
Vous allez être obligés de revoir comment ils doivent fonctionner
et arrêter de faire accroire au monde... Moi, je n'ai jamais vu une
expérience aussi démotivante que de mettre un paquet de monde
ensemble et leur donner beaucoup d'espoir. Ils arrivent avec leur liste
d'épicerie pour se chicaner entre eux autres dans la région, pour
dire: Votre projet n'est pas bon, et un autre: II faut l'enlever, et attendez
telle politique. Là, après ça, quand ils ont fait cette
opération-là pendant deux jours, trois jours, où tout le
monde est venu et est beau et fin, ils s'en vont et tout le monde est bien
correct. Après ça, il se passe plus ou moins quelque chose. Une
opération ou un développement de région, on ne fait pas
ça juste une fois par quatre ans. Ça se fait tous les jours et il
pourrait arriver que des éléments surviennent dans la
période de quatre ans et qu'il ne se passe rien.
Moi, je vous dis, je vous mets au défi. Vous pouvez bien dire que
la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean n'est pas au pouvoir, mais on paie
des taxes encore, que je sache, et on fait partie encore du Québec. Il y
a des problèmes majeurs de sous-emploi et de pertes d'emplois et on sent
rien. On a bien beau se faire des "accroires", on se fait dire n'importe quoi.
Le premier ministre rit de nous autres à pleine gueule quand il nous dit
- ce n'est peut-être pas parlementaire - à pleine bouche, Mme la
Présidente, je vais me reprendre moi-même parce que ce ne sont pas
mes termes que j'emploie, mais, des fois, on se laisse emporter parce qu'on
défend des choses et qu'on y croit. Le premier ministre dit: On va vous
donner un institut de recherche, et on apprend, après ça, que
c'est deux ou trois personnes. Puis, à un autre tantôt: On va vous
donner le bureau de retombées d'aluminium, c'est encore une couple de
personnes.
Et les CRCD ou les CRD, qu'est-ce qu'on a fait avec ça? Ils
n'existent plus. On dirait qu'ils travaillent pour le gouvernement. Ils ne
travaillent pas pour les gens de la région. Moi je leur dis et je ne me
gêne pas de leur dire. Parce que pour avoir travaillé dans la
région pendant de nombreuses années - parce que je travaillais
à bâtir - là on est obligés de travailler,
peut-être à défaire un gouvernement. C'est ce qu'on fait
actuellement. On essaie de le défaire parce qu'on pense qu'il ne rend
pas service à la population. Je pense que c'est notre rôle de le
faire. Mais dans la région, on n'a pas toujours été dans
l'Opposition. On a été dans des moments à des endroits
où on a pu essayer de bâtir et de développer des
régions. Et, pour avoir participé à plusieurs
démarches, on peut toujours dire, on peut affirmer sans crainte, hors de
tout doute, qu'il y a eu des opérations plus intéressantes, plus
valorisantes et qui ont apporté plus d'éléments
positifs.
Je pourrais remonter à 1969. Je pense qu'il y a des gens Ici
autour de la table qui comprennent ce que je veux dire. Toute la grande mission
qui s'est faite dans la région du Saguenay, c'a été une
opération. C'était le gouvernement de l'Union Nationale. Je n'ai
jamais voté Union Nationale, Mme la Présidente, je suis bien
à l'aise de ce côté-là. Mais cette mission-là
a donné des résultats intéressants pour la région
du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Et il y a eu des suites à ça. Moi, je
vous dis que les sommets c'est encore le temps d'y repenser. C'est encore le
temps aussi de ne pas laisser aller les choses, en disant... On remet tout.
Pourquoi est-ce qu'il ne s'est rien produit entre l'annonce ou la signature de
l'entente-cadre entre le fédéral et le Québec? Pourquoi
est-ce qu'il ne se passe rien dans les deux ans qui précèdent le
sommet?
Moi, je cherche encore les raisons profondes pourquoi il ne se passe
rien. Il me semble qu'il n'y a rien qui a décidé que le temps
arrêtait. Le temps commence à l'an 1 ou le jour 1 où il y a
un sommet et se termine à l'autre. Il faut qu'entre-temps il se passe
des choses. Et c'est trop facile de dire que ce sont toujours les autres qui
sont dans le tort. C'est toujours les régions qui ne sont pas correctes.
Je l'ai vu dans les journaux. Toute la presse régionale, on consulte
ça régulièrement. Et il y a des gens qui disent que
ça ne marche pas. Ce n'est pas tout du monde "anti" ou qui est contre.
Ce ne sont pas toujours des gens qui sont démagogues et qui veulent tous
la destruction de tout. C'est parce que, au contraire, les régions se
sentent orphelines et se sentent délaissées. Moi je pense que
c'est ça que je voulais vous donner comme cri du coeur. C'est
qu'effectivement nos régions se sentent démunies parce que le
gouvernement ne répond pas. Et ce n'est pas à travers les sommets
seulement qu'on va réussir à développer nos
régions.
Je pense que c'est important que le gouvernement
réfléchisse sérieusement sur l'avenir des sommets,
qu'est-ce qu'on en fait et de quelle façon on peut faire participer les
gens et de quelle façon on peut rendre de plus grands services. Je ne
dis pas qu'il n'y a pas de l'argent qui est dépensé, mais il
n'est peut-être pas dépensé de la bonne façon et
correctement. Et peut-être qu'il n'y en a pas suffisamment et,
à
ce moment-là, il faudra le dire à quelqu'un. Ne
rêvez pas en couleur. Faire l'opération des centres de ski pour 10
000 000 $ de projets et se faire dire après: On a juste 1 000 000 $
à vous accorder ou 1 500 000 $ après un paquet de descentes dans
la rue et de cris et de hurlements, je pense que ce n'est peut-être pas
correct. Il faut peut-être dire au monde: Ne rêve2 pas en couleur.
On n'a pas de projet. On va vous la donner tout de suite l'heure juste. Il n'y
a pas de politique de ski. Il n'y en a pas encore à ce que je sache, au
moment où je parle.
Donc, je vous dis, Mme la Présidente, je ne viens pas ici juste
pour tuer du temps. J'avais le goût de venir vous dire que les sommets,
quant à moi, même dans la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, si les maires ont décidé de s'abstenir
pour le moment, c'est parce qu'ils ne voyaient pas qu'il y avait péril
en la demeure ou ils ne voyaient pas que ça pouvait être un danger
de perdre des montants d'argent disponibles pour notre région. Je pense
qu'il y avait bien d'autres éléments qui présidaient. Vous
avez en partie raison en disant que ce n'est peut-être pas
l'élément clé, mais, d'un autre côté, on peut
dire que les maires de la région étaient bien conscients de leurs
responsabilités, et je ne pense pas que M. Bertrand Tremblay, avec toute
sa sagesse et son expérience et sa compétence, il y ait seulement
lui qui ait la vérité par rapport à ça. Je pense
que les maires avaient un message à dire au gouvernement. Et le message
va un petit peu plus loin. Je pense que c'est de dire aussi que ces
sommets-là, c'est pas le Pérou et ce n'est pas la pierre
philosophale. Ce n'est pas ça qui va régler tous les
problèmes chez nous.
Il y a, entre-temps, entre les sommets, les biennales... Je pense
qu'à chaque jour il y a des développements. Il y a des besoins
qui s'expriment et il va falloir qu'on arrête de se dire: II y a un
sommet qui s'en vient. Votre sommet est passé et ce n'était pas
dans le sommet. Je pense qu'il va falloir qu'on regarde vraiment qu'est-ce qui
est intéressant pour les régions et qu'est-ce qui doit
développer nos régions. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Jonquière. Mme la ministre. (17 heures)
Mme Lise Bacon
Mme Bacon: Devant tant de démagogie, Mme la
Présidente, je ne peux pas faire autrement que réagir. Je pense
qu'il est tout à fait indigne, de la part d'un député, de
la part d'un élu, même de l'Opposition, d'insuffler un vent de
panique chez des populations régionales qui ont besoin d'avoir des
informations claires, des informations nettes. C'est ce qu'a fait le
député de Lévis à travers les régions, c'est
ce qu'est en train de faire le député de Jonquière, Mme la
Présidente. Je pense que, encore là, il va falloir qu'on donne
encore des informations pour que vous puissiez les transmettre aux gens que
vous avez mal informés ou chez qui vous avez fait de la
désinformation totale. D'abord, c'est faux de dire qu'il n'y a eu qu'un
seul sommet sous le Parti québécois, il y en a eu deux. Le sommet
de 1983, à Trois-Rivières et le sommet de 1984, à
Jonquière, donc deux. Vous ne vous rappelez même pas le nombre de
sommets que vous avez tenus. Je pense que c'est le temps de rétablir les
faits.
Bien oui, les CRD font du développement régional, parce
que le gouvernement fait de la concertation, le gouvernement fait aussi du
développement avec les CRD. Si le député pense que les CRD
travaillent pour le gouvernement; en ce sens-là, il a peut-être
raison. Mais ils travaillent avec le gouvernement pour le développement
régional. C'est un travail aussi de concertation qui est fait entre les
deux. Ça, je pense que c'est aussi important, Mme la
Présidente.
Je n'ai jamais dit que les régions étaient incorrectes.
Jamais, je n'ai dit ça. On vient de dire ça tantôt. Je n'ai
jamais dit que les régions avaient tort. Je dis que ce qui est
véhiculé dans les régions par certains
députés de l'Opposition qu'on a devant nous, Mme la
Présidente, fait en sorte qu'on fait de la désinformation dans
les régions.
Je pense qu'il vient un moment où j'ai beau dire tous les
chiffres possibles et impossibles au député de Lévis,
d'abord il ne les écoute même pas parce qu'il a son petit refrain
qu'il doit chanter dans toutes les régions et il continue de chanter, il
ne veut pas avoir les bons chiffres qu'on lui donne. 785 000 000 $ dans les
sommets depuis 1986, c'est rien, ça, Mme la Présidente? 50 000
000 $ pour les pêches, c'est rien, ça? 5 000 000 $ pour la
forêt privée, cette année, c'est rien, ça? Les
alumineries à Deschambault et à Sept-îles, une papeterie
à Matane, qui crée des milliers d'emplois, Mme la
Présidente, pour garder des jeunes en région, c'est rien,
ça? Je pense qu'il faut être un peu sérieux, un peu plus
qu'on ne l'est maintenant.
Je continue ma lecture de la Montérégie, Mme la
Présidente, je vais vous donner les chiffres, parce qu'on ne veut pas
les écouter, parce que ce sont de bons chiffres, Mme la
Présidente. Quand on parle d'autoroute, on sait très bien qu'une
autoroute, ça ne se construit pas en quatre ans. Quand on dit qu'on n'a
rien donné au niveau des transports dans une région, c'est bien
sûr que ça prend plus que quatre ans pour construire une
autoroute. Si on dit, dans une région, qu'on accepte une autoroute lors
d'un sommet, on sait très bien qu'elle ne sera pas
réalisée au bout de quatre ans. On ie sait très bien;
ça prend plus que ça. Si vous êtes capables d'en construire
une en quatre ans, ça m'inquiéterait, parce que ça prend
plus de quatre ans pour construire une autoroute.
II y a bien des plans d'avant-projet qui sont terminés dans des
régions. Il y a des autorisations municipales qui sont données
aussi. Les autorisations de la CPTAQ, le député de Lévis
connaît ça, la CPTAQ? Il doit comprendre ce que ça signifie
que des autorisations doivent être données.
Quand on pense, par exemple, au métro de Longueuil, l'entente est
pour un montant de 12 000 000 $, devenus, suite à des études plus
détaillées, à 33 700 000 $. À l'automne 1989, la
ville de Longueuil a déposé au ministère un concept
nouveau, fort différent de ce qui avait été inscrit lors
de l'entente: métro, terminus, les accès, réseaux routiers
périphériques. Une étude d'avant-projet a
été réalisée par le ministère, le
ministère a payé à 50 % et le dossier évolue
à la satisfaction des différents partenaires. Le verbatim des
délibérations de février dernier en témoigne, parce
qu'ils nous ont dit qu'ils étaient satisfaits. Comme vous pouvez le
constater, je pense qu'il y a quatre projets de la Montérégie qui
sont responsables du niveau de performance de l'entente. En regard de ces
projets-là, est-ce qu'on peut, objectivement, imputer la
responsabilité des délais au gouvernement?
Dans les deux premiers cas, les dossiers évoluent au rythme
défini par les promoteurs et, encore une fois, ce sont les promoteurs
qui nous présentent les projets, ce n'est pas le gouvernement qui les
fait, ces projets-là, c'est les promoteurs. Dans deux autres cas, ce
n'est pas suffisant de prendre la décision de construire une route, pour
que la machinerie soient en marche, parce qu'il faut se donner le temps que
ça soit prêt. Et je rappelle, dans tous les autres secteurs, pour
l'ensemble des autres projets, la performance dépasse les 90 % en
Montérégie. En voulez-vous plus? Les mêmes exemples
pourraient être donnés dans toutes les ententes qui ont
été signées à travers le Québec et celles,
encore plus récemment, qui ont été signées.
Je dois dire, M. le Président, que dire qu'on ne fait rien en
quatre ans, c'est oublier certains dossiers ad hoc qui nous sont fournis, qui
nous sont présentés, même dans des comtés de
l'Opposition qui reçoivent les sommes nécessaires, même
dans les comtés de l'Opposition. Je pense, M. le Président, qu'on
travaille pour les populations des régions, et le ministre
délégué qui a été nommé en octobre
dernier assure le suivi des dossiers des sommets et fait la concertation avec
les gens du milieu. On a institué les biennales, aux deux ans, le
ministre délégué en est responsable, et ça nous
permet de faire le point, de réenllgner des projets qui devaient
être revus ou modifiés pour être réalisés au
bénéfice des régions elles-mêmes. Ça, je
pense, M. le Président, qu'il est important de le mentionner
aujourd'hui, pour corriger un peu la désinformation qui est faite par le
député. Le député de Jonquière nous dit: Ah,
ce n'est pas nous qui attisons les gens, ce n'est pas nous, mais j'étais
présent. Bien, laissez-moi me poser des questions et m'interroger sur
les présences que vous avez dans certains endroits au niveau des groupes
qui sont formés en ce moment. Et j'ai suffisamment d'expérience
politique pour comprendre ce qui est fait par votre groupe politique.
M. le Président, je pense avoir donné suffisamment
d'information sur certains dossiers des sommets, des biennales, pour prouver
que, même si ce n'est pas tout réalisé, les pourcentages de
réalisation sont fort importants. Les sommes versées dans des
régions qui n'auraient pas été peut-être
versées si on n'avait pas fait cette concertation, si on n'avait pas
choisi des axes de priorité et si on n'avait pas, à
l'intérieur des axes de priorité, choisi des dossiers, des
projets. Le député de Lac-Saint-Jean était d'accord avec
moi quand je suis allée rencontrer les gens au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Il était d'accord avec moi quand j'ai demandé aux gens de faire
des axes de priorité et à l'intérieur de ces axes de
priorité de préparer des projets. Il était tout à
fait d'accord parce qu'il m'a dit: J'aurais dit la même chose.
Entendez-vous un peu entre vous par rapport au sommet! Entendez-vous! Vous
n'êtes pas tout à fait sur la même longueur d'onde.
Encore une fois, ça ne veut pas dire que, entre les sommets, les
dossiers qui nous sont soumis sont rejetés, les dossiers qu'on appelle
les dossiers ad hoc qui nous sont fournis. Et encore une fois, j'aimerais
mentionner que certains dossiers ad hoc fournis par des députés
d'Opposition trouvent une oreille attentive et une oreille
généreuse de ma part depuis que je suis là comme ministre
de l'OPDQ. Je pense que les critiques sont trop faciles quand elles ne sont pas
fondées. Il faudrait peut-être creuser un peu plus les
informations avant de les lancer comme ça, comme le font ces
députés, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Merci, Mme la ministre.
Maintenant, la parole est au député de Montmagny-L'Islet.
M. Réal Gauvin
M. Gauvin: M. le Président, j'aimerais rétablir
certains faits et rappeler les expériences que nous avons vécues
récemment dans une région où le député de
Lévis est aussi partie prenante de cette région-là et je
vous parlerai de la région de Chaudière-Appalaches.
À l'occasion du sommet, les gens de cette grande
région-là ont vécu une expérience que je
prétends intéressante pour la région. Et en passant je
dois me permettre de vous remercier pour la collaboration que vous avez
apportée aux députés de cette région-là, aux
promoteurs et à tous ceux et celles qui travaillaient à
l'avancement de leurs dossiers dans la période de présentation au
sommet. Vous avez mis tout le temps nécessaire, vous avez
identifié des person-
nés qui pouvaient nous aider à faire cheminer nos
dossiers, vous nous avez permis aussi de faire un travail de concertation entre
les ministères et le Bureau de l'OPDQ et aussi, je vais ajouter ce que
le député de Saguenay mentionnait tantôt, nous avons eu
dans cette région-là, moi comme député et les
promoteurs, une collaboration exceptionnelle de la part de tous les gens de
l'OPDQ, région de Québec, région de
Chaudière-Appalaches et le Bureau régional.
Je me rappelle encore à des périodes données
où il y a des projets qui nous apparaissaient difficiles à
réaliser ou compromis que vous nous avez, même assez tard en
soirée, permis de rejoindre des personnes et de s'assurer que dès
le lendemain on pourrait faire cheminer ou aller chercher de l'information
additionnelle pour permettre aux promoteurs de continuer à analyser,
évaluer et défendre leurs dossiers. Et je dois vous dire que le
résultat s'est fait sentir, Mme la ministre, au sommet. C'est
évident que ce n'est pas tous les projets qui ont eu une autorisation,
une approbation claire et nette au sommet mais ça fait partie du jeu.
Pour certains promoteurs, c'a été une expérience
enrichissante parce que c'a permis, dans la période de 90 jours, de
revoir certaines données, de revoir leurs investissements, eux autres
aussi. On a réalisé, à l'occasion de la signature, qu'il y
avait un certain nombre de projets, M. le Président, qui ont
été bonifiés, suite à cette
période-là.
Certains ministères ont réalisé que le promoteur
voulait investir un peu plus et ils ont ajouté quelques dollars, ont
revu certains projets, ce qui fait qu'à l'occasion de la signature qui,
en passant, a été faite dans des délais très
raisonnables, c'est ce qui fait que la région est très heureuse
parce qu'elle sait où elle s'en va au moment où on se parle, et
chacun de ces promoteurs peut s'attendre à pouvoir, dans les mois ou les
années à venir, réaliser ces projets-là. C'est
clair que, pour certains promoteurs, et vous l'avez clairement indiqué
au sommet, d'aucuns vont se réaliser au cours des années
1990-1991 et d'autres, dans les années suivantes. Les promoteurs en sont
conscients et ils ont accepté de jouer ce jeu-là, et, dans
certains cas, on pourrait peut-être parler du cas où pour
certaines municipalités, c'est plus avantageux pour elles, ça
leur permet de préparer le financement et leur participation à
ces projets, d'une part.
Tantôt, on parlait, et vous y avez vous-même fait allusion,
des salles municipales ou de petits projets. Moi, je dois vous dire, pour
connaître surtout la partie est de la région
Chaudière-Appalaches, que c'était la volonté du milieu de
présenter des projets qui ne demandaient pas des investissements
très démonstratifs, des investissements qui étaient de
quelques milliers de dollars et qui ont permis à ces gens-là de
réaliser des projets qui étaient sur la table depuis plusieurs
années. Ça peut être des salles municipales et ça
peut être des bibliothèques, des petites bibliothèques dans
des municipalités de 1000 habitants et moins parfois. Tout ça
pour en venir à vous dire que c'est leur choix et que très peu,
pour autant que je suis concerné, d'hommes politiques sont intervenus
auprès des promoteurs, autour des tables de concertation, pour tenter de
faire changer des choix, parce que le travail qu'on faisait, c'était un
travail de collaboration et de soutien.
Quand on parle de développement d'une région comme celle
de Chaudière-Appalaches, la région périphérique de
la région Chaudière-Appalaches y a gagné au sommet parce
qu'elle a présenté des projets réalisables, les promoteurs
étant capables de soutenir la part financière qu'ils
avançaient. Je dois vous dire, encore une fois, que cette
expérience, si elle doit être revue et si jamais vous aviez des
solutions pour la bonifier ou l'améliorer, doit être revue dans le
sens de continuer à permettre aux gens de faire leur propre choix, de
suggérer au gouvernement ce qui devrait être fait pour supporter
son économie, et ces gens-là s'attendent justement au support
technique de certains services gouvernementaux.
Les municipalités ont été partie prenante de tous
les instants, et II y a plusieurs personnes ici qui sont en mesure d'en
témoigner, pour supporter cet exercice-là et, si elles l'avaient
trouvé aussi ardu que ça, elles l'auraient dénoncé
carrément. On a réalisé à certains moments que les
gens réalisaient que ça demandait beaucoup de temps. Mais je
reviens à vous dire que c'est un exercice nécessaire qui a permis
à la grande région Chaudière-Appalaches de mieux se
connaître. Ça a permis au député de Lévis de
mieux connaître les régions périphériques de
Chaudière-Appalaches, de mieux connaître les députés
de cette grande région aussi. Évidemment, le député
représente une région urbaine de cette région; II avait de
grands projets, et j'ai réalisé encore récemment qu'il a
voulu en ajouter d'autres grands projets quand il nous parle d'une rampe de
métro Lévis-Québec. Évidemment, ça pourrait
servir à développer la région Chaudière-Appalaches,
mais ça pourrait servir surtout à développer le chef-lieu
identifié par le député de Lévis de la
région Chaudière-Appalaches.
Mais nous, ce qu'on vous dit, Mme la ministre, c'est que, dans le
développement des régions, il faut tenir compte des petits
centres en périphérie de ces régions-là. Je
m'exprime comme ça parce que la région
Chaudière-Appalaches, sur le plan géographique, est ainsi faite.
Les régions sur le plan économique les moins bien pourvues ou
supportées, c'est les régions en périphérie. Moi,
je vous dis que le travail que nous avons à faire et à continuer
à faire comme députés, c'est de continuer à
supporter les promoteurs. On sait très bien que nous aurons votre
collaboration pour apporter un suivi dans les dossiers qui ont
été reconnus, qui sont partie
prenante à la signature du protocole d'entente et ça fait
partie, je vous le dis, de notre travail comme députés. Je suis
conscient et très fier que le Bureau de l'OPDQ, la Direction
régionale et le Bureau régional de la région Chaud
ière-Appalaches sauront continuer à nous apporter le support
nécessaire et je suis très confiant. On saura s'en reparler dans
quelques mois pour ceux qui ont cru en leur projet. (17 h 15)
J'aimerais, avant de conclure, vous apporter juste une expérience
qui a permis à cette région-là de mieux travailler
ensemble. On avait des dossiers difficiles, vous vous en rappelez, pour ne pas
les nommer, les dossiers de ski. Ces gens-là, le député de
Jonquière tantôt nous en a parlé, ces gens-là
demandaient 10 000 000 $, on leur en a donné moins, mais je dois vous
dire, et je suis en mesure d'en parler parce que je représente un
comté où il y avait un projet important. Ces gens-là ont
pris conscience dans le débat au sommet qu'ils planifiaient des projets
beaucoup trop importants pour la clientèle qu'ils avaient à
desservir. Certains intervenants du gouvernement, incluant vous, Mme la
ministre, leur ont fait comprendre qu'ils devaient revoir leurs projets,
refaire des demandes avec l'aide technique de certains services du
ministère, revoir leurs demandes et présenter une nouvelle
demande qui serait plus réaliste pour la région.
Les résultats sont là. Nous avons obtenu votre
collaboration, on a obtenu la collaboration de certains services du
gouvernement pour arriver à répondre presque totalement à
une demande révisée. Et aujourd'hui, je suis retourné voir
les promoteurs de ski. Ils ont compris qu'ils avaient des projets d'envergure
prématurés pour la région, la clientèle
n'étant pas là, et qu'ils avaient des choses à se prouver,
et aujourd'hui, je pense qu'ils sont en mesure de réaliser des projets
qui sont à la mesure de cette région-là. Je suis confiant
qu'on va pouvoir continuer à les aider pour ce qui est du ski et pour ce
qui est des autres projets. Je vous remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Montmagny-L'Islet. Mme la ministre.
Mme Lise Bacon
Mme Bacon: Je dois dire que je suis très heureuse de
constater de la part du député de Montmagny-L'Islet que l'effort
de préparation et l'effort de concertation, c'est un effort
d'élaboration minutieuse des projets et que cet effort-là est
reconnu par le milieu.
Je pense qu'on tente, avec les gens de l'OPDQ, d'encourager la
réalisation de projets réalistes, de projets moteurs pour la
région et de projets surtout bien attachés, comme on utilise dans
notre langage, on sait que ça veut dire que c'est des projets qui sont
prêts. Je crois profon- dément que c'est la seule façon de
faire du développement régional, en collaboration avec le
milieu.
C'est sûr que ces formules de sommet ne sont peut-être pas
tout à fait parfaites. Il y a quand même une évolution qui
se fait dans les sommets, une évolution aussi dans les milieux, dans les
régions. Il y a déjà tout cet exercice de concertation qui
dure entre 12 et 18 mois, qui a été entrepris depuis le
début des sommets, qui ne me semblerait pas nécessaire dans une
troisième génération de sommets. Et on est en train de
travailler, l'OPDQ et le Secrétariat du développement
régional et de l'environnement, du Comité permanent des
ministériels, à trouver une formule d'une troisième
génération de sommets qui ne nécessiterait pas
nécessairement tout ce suivi de concertations de 12 à 18 mois
puisque c'est déjà fait. Les gens ont déjà appris
à se connaître, ont déjà appris à travailler
ensemble. Ils sont capables d'arriver à faire plus rapidement des choix,
des axes de priorité, des choix de projets concrets à
l'intérieur de ces axes de priorité et peut-être que les
projets seraient moins nombreux, mais plus structurants, plus moteurs,
l'ère peut-être des salles paroissiales ou des centres
communautaires est peut-être révolue. On cherche peut-être
autre chose, surtout dans des régions où il y a beaucoup de
villes, de municipalités mono-industrielles, par exemple, où on
doit trouver d'autres possibilités dans les années à venir
et préparer déjà ces possibilités d'un
développement industriel, d'un développement régional.
Je dois dire que cette troisième génération sur
laquelle on travaille aura des développements au cours du mois de
septembre. Il sera possible, dès l'an prochain, de commencer à
avoir des sommets dans cette troisième génération de
sommets.
Je pense qu'il faut cette évolution au niveau du
développement régional qui est nécessaire, qui est
importante et qu'on essaie d'avoir parce qu'on reste à l'écoute
de la population, on reste à l'écoute des milieux et ça
nous permet justement de voir qu'à un certain moment toute cette
période de concertation qui est faite n'a pas à être
répétée, n'a pas à redemander aux gens cette
même générosité une troisième fois.
On pourra faire une formule nouvelle dans une troisième
génération de sommet. J'espère que, pour le sommet du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, si nous arrivons à une entente heureuse pour
qu'il ait lieu, le député de Jonquière n'a pas l'intention
de se soustraire à son rôle de député de la
région et d'être absent des travaux de la région.
Pour le député de Lévis, quand il nous dit qu'il ne
s'est jamais rien fait, je pense qu'il n'aurait qu'à regarder justement
les sommets Chaudière-Appalaches, pour savoir qu'il y a eu 7 000 000 $
qui ont été donnés pour la modernisation de l'urgence de
l'Hôtel-Dieu de Lévis à
la suite du sommet. Je pense que c'est un bel exemple qui
témoigne du fait que s'il n'y avait pas eu de sommet, peut-être
que ces projets auraient été réalisés.
Peut-être aussi qu'ils n'auraient pas été programmés
aussi rapidement dans le ministère des Affaires sociales, qu'il l'a
été parce que des gens d'un sommet en ont fait une
priorité. Et c'est ça être à l'écoute des
régions.
Je pense que les sommets forcent les ministères à faire
des priorités, à prioriser des dossiers par rapport à
d'autres, qui répondent justement aux besoins du milieu, aux
désirs du milieu. Et c'est ça la pensée des sommets. C'est
d'être d'abord à l'écoute des milieux, à
l'écoute des populations, de répondre à leurs
priorités et de répondre à l'Intérieur de ces axes
priorités à des projets qui nous sont soumis.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
ministre. Est-ce qu'il y a d'autres membres qui veulent... M. le
député de Rousseau. On est dans les remarques
préliminaires. Sauf que s'il y a un membre... vous vos 20 minutes sont
écoulées.
M. Garon: C'est la règle de l'alternance.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière, il lui reste neuf minutes sur ses
remarques préliminaires.
M. Garon: Vous additionnez le temps. La Présidente (Mme
Bélanger): Pardon? M. Garon: Vous additionnez le temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas moi qui
additionne le temps. C'est le...
M. Garon: Non, non. Mais vous pouvez additionner le temps comme
présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Garon: Ces 20 minutes-là sont sur le temps du parti
ministériel.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, oui, oui. C'est
calculé par la secrétaire. Bon. Alors, M. le député
de Rousseau. M. le député de Jonquière, il lui reste neuf
minutes...
Une voix: II y en a d'autres.
La Présidente (Mme Bélanger): Eh bien, il n'y en a
pas d'autre.
M. Robert Thérien
M. Thérien: Merci, Mme la Présidente. Je pense, Mme
la Présidente, que le député de Lévis serait
déçu qu'on ne parle pas d'un des derniers sommets qui
était le sommet de Lanaudière et qu'on a eu aussi la
présence du député de Lévis au sommet de
Lanaudière. Mme la Présidente, et surtout Mme la ministre que je
veux remercier, parce que vous savez, le sommet de Lanaudière qu'on a
vécu récemment était un sommet que je dirais pas facile.
Pas facile parce que le gouvernement du Québec a été
obligé, en 1988, de décréter la région, chose qui
avait été latente depuis quelques années. On avait une
région de Lanaudière, mais on avait oublié le sud de
Lanaudière et on n'avait pas pris de décision en 1984-1985 et c'a
été le Parti libéral, le gouvernement en place qui a pris
la décision de décréter zone de Lanaudière, les
municipalités de Mascouche, Lachenaie et Terrebonne.
Donc, on s'est retrouvé dans un sommet dans Lanaudière
où les municipalités ou les régions n'étaient pas
habituées de vivre ensemble. Et là, le député de
Lévis parle de sommes, parie d'argent. Mais je pense que Mme la
ministre, qui a parlé surtout de ce qu'on parle dans notre
région, c'est d'habituer les gens, les intervenants à travailler
ensemble. Mais, avant qu'ils puissent travailler ensemble dans
Lanaudière, il a fallu décréter la région. La
région a été décrétée seulement en
1988 parce qu'on avait laissé complètement le sud de
Lanaudière, ne voulant pas prendre de décision. Donc, on a
vécu ce sommet-là et on a eu... Vous savez, Mme la
Présidente, dans la région de Lanaudière, il y a quand
même quatre députés de l'Opposition, deux
députés ministériels, d'ailleurs, que je veux remercier,
particulièrement le ministre responsable qui a bien voulu prendre la
tête de ça, le ministre de l'Éducation, M. Ryan, qui
était présent à l'ensemble des assemblées
préparatoires, et les intervenants commencent à travailler
ensemble chez nous dans Lanaudière.
Je tiens à vous dire, Mme la Présidente, et à ceux
qui sont ici, qui n'ont pas vécu ça dans leur région,
qu'on avait quand même consenti, et c'était parmi les normes des
sommets économiques, une chaise pour les gens de l'Opposition, trois
députés de l'Opposition ne se sont pas servis et ont
décidé de laisser les trois chaises au même intervenant, en
dépit des projets présentés dans leur propre comté.
J'ai eu l'occasion de dire aux journalistes présents qu'un
député ou un ministre et même un chef de l'Opposition,
c'est avant tout un député et il n'a pas le droit de ne pas
occuper un siège pour défendre le projet de son propre
comté. Oui, on a vécu ça, Mme la Présidente. On a
vécu ça dans Lanaudière, certains députés de
l'Opposition n'ont pas voulu représenter leurs citoyens pour
défendre leurs projets au sommet socio-économique. Par contre, la
bonne volonté ministérielle a fait en sorte qu'on a quand
même écouté les projets et attribué des sommes
d'argent pour ces projets-là. Tu ne te rends pas compte du tout un peu
de l'insulte faite aux citoyens et citoyennes
qui ont voté pour ces candidats députés et
même le chef de l'Opposition.
Tantôt, on pariait du peu d'argent laissé dans une
région. Bien entendu, madame - je pourrais m'adresser à Mme la
ministre - comme député, on en souhaiterait toujours plus, c'est
évident.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous vous adressez
à la présidence, M. le député de Rousseau.
M. Thérien: Excusez-moi, Mme la Présidente.
J'espère, je suis convaincu que Mme la ministre m'écoute
là-dessus. On en souhaiterait toujours plus, Mme la Présidente,
de l'argent, dans nos régions. Mais ce qui est fort important, c'est le
respect des dossiers choisis. Et ce n'est pas la partie ministérielle
qui choisit les dossiers. On regarde juste dans Lanaudlère, au niveau de
l'agriculture, qui est une région fondamentale en agriculture, et le
député de Lévis, qui était critique de
l'agriculture, connaît très bien la région de
Lanaudière pour y être venu très souvent lorsqu'il
était ministre, il y a seulement cinq à six dossiers
d'agriculture. Le ministre de l'Agriculture a été obligé
de dire que notre région avait quand même une faiblesse au niveau
de la présentation de ses dossiers. Au niveau de l'environnement,
là aussi, les intervenants, je dirais peut-être par le manque de
temps ou peut-être par le manque de temps à travailler ensemble,
n'ont pas trouvé les dossiers nécessaires à
présenter au sommet économique. Donc, la partie
ministérielle ne peut pas donner de l'argent sur des dossiers qui n'ont
pas été présentés, qui n'ont pas été
retenus. C'est pour ça que, quand on parle des millions d'une
région et des millions d'autres régions, on travaille sur les
dossiers qui nous ont été attribués. Je le
répète, en agriculture, un des berceaux de l'agriculture au
Québec, Lanaudière, il y avait seulement cinq à six
dossiers. Le ministre a été obligé de les rabrouer et de
leur dire: C'est assez faible comme présentation de dossiers, parce
qu'il y avait eu une discussion assez anémique là-dessus.
Au niveau environnemental? Pareil. Au niveau des routes, Mme la
Présidente, Mme la ministre le disait tantôt, on présente
un système routier, des projets de routes d'au-delà de 60 000 000
$ sur l'autoroute 25, quand on sait que l'autoroute 25, sous l'ancien
gouvernement, a été complètement oubliée. On a
même oublié deux tas de sable. On a été
obligé de faire le viaduc, il y a quelques années. On avait mis
deux tas de sable, pensant que les gens se laisseraient prendre, qu'on
était pour faire des travaux à l'époque.
Donc, Mme la Présidente, on a vécu un beau sommet dans
Lanaudière, un sommet animé, un sommet qu'on va se rappeler, en
deux phases, qu'on n'a pas été capable de compléter,
dû à certaines interventions malheureuses, mais un sommet
où les gens ont appris que Lanaudière est une région
unique du sud au nord. Les gens des Moulins, les gens de Repentigny savent que
maintenant ils sont dans Lanaudière. Il faut vous rappeler aussi... Mme
la ministre disait tantôt qu'il y avait eu deux sommets, mais il y en
avait eu un aussi dans Lanaudière, un sommet, je dirais, un peu plus
local où on avait complètement oublié le sud de
Lanaudière à ce moment-là. On avait même
oublié de parier de routes, d'hôpitaux. On s'était
préparé un beau petit sommet pour faire plaisir aux intervenants
locaux; ça, il faut se le rappeler. Le gouvernement de l'époque
avait tous les outils pour travailler et, même là, a donné
moins d'argent que le gouvernement a laissé. Là, on ne peut pas
donner les chiffres définitifs parce que, si je ne me trompe pas, on est
encore dans les 90 jours pour ficeler et boucler le sommet de
Lanaudière. (17 h 30)
Donc, je suis convaincu que le député de Lévis est
intéressé et content d'apprendre que Lanaudière, c'est
maintenant une région dynamique. Ils ont appris à discuter
ensemble et, malheureusement, ils n'ont peut-être pas pu, parce qu'ils ne
sont pas habitués à travailler ensemble, présenter tous
les dossiers que les gens auraient voulu. Moi, je peux vous dire, Mme la
Présidente, que, comme un des deux députés
ministériels de Lanaudière, on a été très
content, premièrement, de faire décréter notre
région, en 1988, du sud au nord et, en plus, de vivre un sommet
économique avec tes ministres, en particulier en culture, en loisir,
à l'OPDQ, une aide gigantesque de l'OPDQ dans la région de
Lanaudière au niveau de plusieurs dossiers, des dizaines de dossiers. Je
pense que ça, il faut le dire. Certains intervenants, au niveau des
journaux, après le sommet économique, se disaient
déçus. Mais savez-vous ce qu'ils font, Mme la Présidente?
Ils nous rappellent maintenant, presque en catimini, et nous disent: Tu sais,
on est bien content dans les loisirs; tu sais, on est bien content dans la
culture. Même la semaine dernière, dans les journaux de
Lanaudière, on commence à dire: Le sommet économique nous
a apporté quelque chose et va nous apporter quelque chose. Donc, il ne
faut pas sauter trop vite aux conclusions.
Mme la Présidente, je ne veux pas prendre le temps inutilement,
mais c'était, je pense, essentiel d'indiquer que tous les efforts ont
été déployés par la partie ministérielle
concernant le sommet économique. Lorsqu'on a donné la
possibilité de le faire aux députés de l'Opposition, ils
ne l'ont pas utilisée dans Lanaudière. Mme la Présidente,
je remercie la ministre et les ministres qui se sont déplacés
pour notre nouvelle région de Lanaudière qui a
bénéficié d'un sommet économique.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Rousseau.
M. Garon: Mme la Présidente, une question de
règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Vous savez que j'ai dit, à plusieurs reprises,
que je pourrais jouer dans n'importe quelle règle du jeu. Avec n'importe
quelle règle du jeu, je suis capable de jouer, sauf que vous appliquez
le règlement d'une curieuse de façon, a mon avis. J'aimerais
qu'il y ait une décision formelle parce que, lorsqu'on aura pris le
pouvoir, je l'appliquerai de la même façon.
Chaque fois, on dit qu'il y a des remarques d'ordre
général, au point de départ, où chacun a 20
minutes, mais là vous donnez un droit de réponse à la
ministre à chaque fois. Je comprends qu'il y a des remarques d'ordre
général, mais, à mon avis, il y a 20 minutes pour la
ministre et il y a 20 minutes pour tout le monde, mais il n'y a pas de
réplique à chaque fois, on n'est pas dans des questions qui sont
posées, on est au début des remarques générales.
Vous avez interprété le règlement à ce moment-ci
comme si la ministre avait le droit de répondre chaque fois qu'il y
avait des remarques préliminaires, des remarques d'ordre
général au début de la commission. À mon avis,
c'est une erreur. Vous ne pouvez pas appliquer le règlement de cette
façon-là. Si vous voulez l'appliquer de cette
façon-là, je demande une décision formelle. À ce
point de vue, ça veut dire qu'on pourra l'appliquer, tout le monde
pourra l'appliquer de cette façon-là.
M. Maltais: Sur la question de règlement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Je pense que le règlement est très
clair là-dessus, c'est que tout membre de l'Assemblée nationale
élu a le droit, lors des crédits, de passer à des
remarques préliminaires lors d'une commission parlementaire et, bien
sûr, il appartient à la ministre de répondre ou de ne pas
répondre. Si la ministre juge à propos de faire des commentaires
sur les remarques préliminaires des députés, la ministre
peut le faire. Je pense que, jusqu'à date, la ministre a très
bien suivi le règlement, a la lettre.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon! L'article...
Oui, M. le député de Lévis.
M. Garon: Ce qui est marqué là-dedans, c'est quand
on dit "la ministre ou le président peut intervenir à chaque fois
sur des questions". Dans les remarques préliminaires, les remarques
préliminaires sont des remarques générales au début
où là il n'y a pas de réplique à chaque fois. Mais,
lorsqu'il y a des questions lors de l'étude des crédits,
là la ministre réplique à chaque fois. Mais, à ce
moment-ci, quand vous dites: À chaque fois qu'il y a des remarques
préliminaires, c'est comme s'il y avait de nouvelles remarques.
Remarquez bien, on n'est pas dans des questions et réponses. La ministre
prend 20 minutes pour des remarques préliminaires, elle aussi. Ce sont
des remarques préliminaires, ce ne sont pas des questions et
réponses. Alors, les membres de la commission ont le droit de faire des
remarques préliminaires, le président a le droit de faire des
remarques préliminaires, la ministre a droit à 20 minutes de
remarques préliminaires, mais elle n'a pas le droit d'intervenir et de
répliquer à chaque remarque préliminaire de chacun des
députés. C'est ça le point que je soulève et je
demande une interprétation de la présidence parce que ça
veut dire que les travaux...
Ça ne me dérange pas, vous savez une chose, parce que je
me dis qu'avant deux ans, on va gagner les élections et on va être
dans l'autre siège. Alors, c'est de même qu'on veut l'appliquer,
vous l'aurez appliqué comme ça, sauf que je dis que c'est une
erreur d'interprétation. Actuellement, on dit que tout le monde a droit
à des remarques préliminaires, remarques d'ordre
général, mais il n'y a pas de réplique du ministre sur
chacune des remarques préliminaires de chacun des députés.
Ça, ce n'est pas prévu au règlement; c'est uniquement les
réponses à des questions lorsque arrive la période
d'interrogation des crédits.
M. Maltais: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est
évident...
M. Maltais: ...sur la question de règlement. Je regrette,
mais vous allez convenir avec moi que la ministre peut faire des remarques
générales, mais elle doit faire des remarques sur chacune des
interventions. Il n'y a rien qui dit, dans le règlement, que tous les
députés doivent avoir les mêmes remarques, à moins
d'être des copies conformes.
M. Garon: Ce sont des remarques; ce ne sont pas des
questions.
M. Maltais: Et je pense que ce n'est pas le cas ici. Quant
à savoir si, dans deux ans, le député de Lévis va
gagner les élections, c'est une autre paire de manches; on s'en
reparlera dans deux ans.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est évident.
Alors, c'est évident que l'article 287 n'est pas très
précis. Il dit: "Le Président ou le ministre qui répond de
ses crédits en commission
peut intervenir aussi souvent qu'il le désire." C'est
évident que ce n'est pas spécifié si c'est sur les
remarques préliminaires ou si c'est à l'étude de chacun
des programmes. Alors, c'est assez difficile. Il y a aussi quelques
renseignements sur ça où on dit encore que le ministre peut
intervenir aussi souvent qu'il le désire. Alors, c'est assez ambigu pour
faire appliquer cette règle-là. Je suis d'accord avec vous, M. le
député de Lévis. L'article 287 décrit
expressément les règles applicables au président de
l'Assemblée ou au ministre qui répond des crédits: "Le
président ou le ministre qui répond de ses crédits en
commission peut intervenir aussi souvent qu'il le désire." De cette
règle, nous pouvons émettre deux principes. Le premier est
à l'effet que le président de la commission ou le
président de séance doit céder la parole au ministre
lorsque ce dernier désire intervenir à la suite d'un autre
intervenant. Le deuxième principe se rattache au temps de parole du
ministre qui, tout en pouvant intervenir aussi souvent qu'il le désire,
ne peut parler plus de 20 minutes à chaque intervention.
M. Garon: Quand on fait les crédits. Là, on n'est
pas dans cette période-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas
précisé...
M. Garon: Bien oui, c'est précisé.
La Présidente (Mme Bélanger): ...ce n'est pas
précisé que c'est quand on a commencé programme par
programme. Alors, la ministre désire intervenir après chaque
intervention, je ne peux pas...
M. Garon: C'est précisé.
La Présidente (Mme Bélanger): ...brimer le droit de
parole de la ministre.
M. Garon: Non, non. C'est précisé. Quand on dit, au
début, qu'il y a une période de remarques
générales, de chacun des députés... Tout le monde a
le droit de parole une fois pour faire des remarques d'ordre
général pendant 20 minutes. Mais ça, ce n'est pas un
débat. Chacun a le droit de prendre la parole, à tour de
rôle, pour faire des remarques sur l'étude des crédits du
ministère qu'on va aborder, sauf que questionner sur les crédits
et répondre aux crédits, c'est la période qui suit les
remarques générales. Quand la période des remarques
générales est terminée, là, on aborde
l'étude des crédits par des questions et réponses. Mais
là, actuellement, ce n'est pas ça que vous faites. Vous appliquez
les remarques d'ordre général comme si c'était la
période de réponses aux crédits. Or, ce n'est pas
ça. C'est qu'au début de l'étude des crédits, avant
de commencer l'étude des crédits, il y a une période de
commentaires d'ordre général où chacun a le droit de
parler 20 minutes. mais ce n'est pas le débat, ça, encore. c'est
chacun, à tour de rôle; chacun a le droit de parler 20 minutes.
mais la ministre, à ce moment-là, n'a pas le droit de
répliquer à chaque fois. elle a 20 minutes comme tout le
monde.
La Présidente (Mme Bélanger): Dans la
réplique du ministre, je pense que la ministre répond quand
même à ses crédits par les répliques qu'elle a
faites cet après-midi. Elle répondait quand même à
ses crédits, par les actions qui ont été...
M. Garon: On ne peut pas mélanger les deux. La meilleure
preuve, c'est qu'elle a...
La Présidente (Mme Bélanger): En tout cas.
M. Garon: ...continué à lire son discours qu'elle
n'avait pas fini dans les 20 premières minutes.
Mme Bacon: Voyons donc!
M. Garon: Et, de toute façon, je vous demande une
interprétation rigoureuse de ça, parce que ça a des
implications importantes et...
Mme Bacon: Est-ce qu'il a le droit de parler...
M. Garon: ...je pense que c'est une erreur d'interpréter
le règlement de cette façon-là.
Mme Bacon: Peut-être un point... M. Garon: Mais si
vous l'appliquez...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît, M. le député de Lévis.
Mme Bacon: Est-ce que je peux soumettre un point d'ordre, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Un instant.
M. Garon: ...de cette façon-là, ça veut dire
qu'il va s'appliquer de même à tout le monde.
Mme Bacon: Le député de Lévis, encore
aujourd'hui, dit qu'on ne parte pas assez du développement
régional, me reproche à moi de ne pas être suffisamment
présente, avoir le temps de m'en occuper. Je viens ici pour dire ce que
je fais comme responsable du Développement régional et il
m'empêche de parier? Mais c'est le bâillon, Mme la
Présidente, de la part de l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors... M. Garon:
Ça ne me dérange pas. Une voix: Moi non plus.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 287, tel
qu'expliqué par la Direction du conseil en droit parlementaire pour
l'étude des crédits, est très clair et la ministre a le
droit d'intervenir aussi souvent qu'elle le désire. Alors, je maintiens
que, s'il y a d'autres remarques préliminaires, la ministre peut
intervenir après chaque intervention. Alors, Mme la ministre.
Mme Lise Bacon
Mme Bacon: Merci, Mme la Présidente. Encore une fois de
plus, je constate, comme le taisait remarquer le député de
Rousseau, que changement de gouvernement, changement de moeurs, changement de
pensée. Le député de Rousseau me rappelait que, lorsque
nous étions dans l'Opposition, on nous reléguait bien souvent
dans le fond de la salle au moment d'un sommet, quand on nous y invitait, Mme
la Présidente. C'était tout à fait insultant et
carrément insultant quant à la population que nous
représentions alors. Et je dois dire que l'actuel gouvernement, non
seulement donne une place à l'Opposition, quand elle veut bien la
prendre, mais permet à l'Opposition non seulement d'avoir un
siège, mais aussi d'avoir un micro pour se faire entendre. C'est vrai
que, dans Lanaudière, ce ne sont pas tous les
représentants...
Des voix:...
Mme Bacon: Est-ce qu'on doit continuer, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Mme Bacon:
Oui. Une voix:...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! Mme la ministre.
M. Maltais: Un point d'ordre, Mme la Présidente. Je n'ai
rien contre les caucus, mais à l'extérieur de la salle, s'il vous
plaît.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Bacon: Je continuerai quand il aura fini.
M. Garon: ...consentement que ça sert à rien d'en
avoir.
Une voix: Vous les faites les crédits, de toute
façon.
Une voix: Du chantage.
Une voix: Non, pas de chantage, je suis maître de mes
consentements.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! Mme la ministre.
Mme Bacon: Bon. J'allais dire que je comprends le
député de Lévis qui ne veut pas entendre ce que je dis
là, mais c'est un bel exemple, je pense, de l'absence de partisanerie de
notre gouvernement dans des dossiers régionaux. On a mis l'accent sur
les régions, sur les gens des régions et non sur une partisanerie
maladive, Mme la Présidente. Une fois de plus, je constate avec
satisfaction qu'on a été capable de reconnaître les
bienfaits de ces activités de concertation que sont les sommets
socio-économiques. On a assisté, lors du sommet de
Lanaudière, à l'éclosion d'une dynamique importante et
j'ai souligné, à cette occasion-là, la qualité des
projets qui nous ont été présentés. Le secteur
commerce et industrie, le secteur santé, le secteur environnement
avaient aussi de très bons projets qui étaient
intéressants et qui, en fait, attendaient tout simplement qu'on fasse
cet exercice d'un sommet pour prendre forme. C'est un premier exercice
d'unité sur le plan régional avec toute la nouvelle région
créée par notre gouvernement et ça a été un
succès sur toute la ligne. Je dois dire que, personnellement, j'en suis
très fière.
Le débat autour du sommet coïncide aussi avec toute la
problématique gouvernement-municipalités. Au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, les municipaux étaient présents à
l'inauguration des travaux et le député de Lac-Saint-Jean
était témoin, à ce moment-là, de la satisfaction
des participants. Et si nous avons décidé de tenir un sommet au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, c'est parce que le milieu a fait pression, nous a
demandé un sommet et se disait prêt à tenir le sommet.
C'est pour ça qu'on a décidé une date pour tenir le
sommet. Si la formule est aussi impopulaire qu'on veut bien le laisser
entendre, comment peut-on expliquer à ce moment-là que le milieu
du Nord du Québec ait demandé aussi son sommet que nous lui
donnerons et qu'ils tiendront? Comment se fait-il que l'Estrie fait aussi des
démarches auprès de l'OPDQ, auprès de la ministre
responsable de l'OPDQ pour réaliser aussi son prochain sommet? Ils ont
hâte de le faire. Ils sont déjà prêts à
travailler pour réaliser ce sommet-là.
C'est dire, Mme la Présidente, que quand on aura terminé
le sommet, qu'on aura fermé la boucle avec le sommet de la région
Nord, je pense qu'on aura fait une démarche importante de concertation
avec l'ensemble des citoyens du Québec. Et c'est Important que ça
se fasse.
Quand on aura assis à la même table Inuit, Cris et Blancs
au sommet du Nord, on aura réalisé, je pense, une entente, une
concertation, une cohésion de pensée, une possibilité de
réunir ces gens-là qu'aucun autre dossier ne peut réunir.
Je pense qu'encore là ça prend l'OPDQ, ça prend les
sommets économiques préparés par l'OPDQ,
préparés par le milieu pour réunir ces gens-là, au
Nord, au Grand Nord. Encore une fois, je les ai rencontrés la semaine
dernière à cause de mes autres responsabilités et je dois
dire que ces gens-là ont hâte de tenir leur sommet, ils m'en ont
parlé, ont discuté, ont déjà pensé à
des projets, des axes de priorité, des projets fort intéressants,
pour les Cris par exemple. (17 h 45)
Je dois dire aussi, Mme la Présidente, que dans cette
troisième génération de sommets il y aura encore là
des dossiers importants. On m'a dit, on m'a reproché - je regrette que
le député de Lévis ne soit pas là dans l'exercice
que nous tenons aujourd'hui, mais j'espère qu'il lira les galées
ou son recherchiste le lui rapportera - de ne pas être présente
à la signature de I entente-cadre de Chaud ière-Appalaches. Nous
devions d'abord signer cette entente-cadre en avril. Il y avait quelques
dossiers qui n'étaient pas tout à fait prêts et nous avons
décidé de retarder cette signature pour le mois de mai.
Évidemment, au mois de mai, on savait très bien que
j'étais prise en commission parlementaire sur le grand dossier de
l'énergie électrique. Mais j'ai quand même signé les
dossiers, contrairement à ce qu'a propagé le député
de Lévis en disant: La première fois au Québec qu'un
dossier d'entente-cadre n'était pas signé par le ministre
responsable. Ce n'est pas vrai. J'ai signé les dossiers. Le
député d'Abitibi-Est était présent pour signer
l'entente-cadre avec le ministre responsable de la région, le ministre
des Approvisionnements et Services, et ils se sont rendus dans la
région. C'est pour ça que le gouvernement s'est donné deux
ministres responsables des dossiers de l'OPDQ, deux ministres responsables du
Développement régional. Jamais aucun autre gouvernement n'a fait
ça. C'est la première fois que ça arrive.
Je pense que c'est peut-être le temps qu'il y en ait qui
remarquent ça et qui voient dans cette double présence un
encouragement de la part de notre gouvernement au développement
régional, un encouragement aussi au milieu qui veut se développer
et qui veut trouver des projets structurants, des projets moteurs pour garder
les jeunes dans leur région, qui est une préoccupation constante
chez nous, pour les garder à vivre, à travailler, à
étudier, et je dis souvent, et j'ajoute, à mourir dans leur
propre région. On ne veut plus qu'il y ait cet exode des régions
vers les grands centres qui cause des problèmes non seulement à
ceux qui déménagent, mais à ceux qui restent dans les
régions ainsi presque vides et aussi à ceux qui les
reçoivent dans les grands centres, les grandes métropoles.
C'est important que les gens puissent vivre et trouver non seulement ce
vécu, mais une qualité de vie. C'est pour ça qu'on a fait
des centres communautaires, pour que les gens se retrouvent. Je pense qu'on a
commencé par la base et, une fois que ça sera fait, que ce sera
terminé, des bibliothèques un peu partout à travers la
province où on a donné le coup de pouce nécessaire... Dans
les bibliothèques centrales de prêt, par exemple, l'OPDQ est
très présente avec le ministère de la culture. On a
été très présent dans les dossiers loisir, chasse
et pêche, pour que les gens puissent rester chez eux. On a fait des
priorités où le Développement régional, l'OPDQ a
apporté son coup de pouce et, bien souvent, c'est plus qu'un coup de
pouce, c'est un coup de main qu'on donne complètement à des
régions et à des ministères sectoriels qui en ont besoin
pour continuer les dossiers qui leur sont présentés.
Je pense qu'on n'a pas à se reprocher de l'avoir fait. On a fait
des choix, mais, dans la troisième génération des sommets
socio-économiques, il y aura une nouvelle façon de faire. La
concertation au niveau des nouvelles régions est faite. Les nouvelles
régions ont vu la différence. Quand on est région
créée et région en fonction à presque se sentir une
sous-région d'une autre région, on a vu la différence au
cours du sommet Chaudière-Appalaches avec le résultat que c'a
donné et au cours du sommet de Lanaudière avec les
résultats qu'on va connaître, même s'il a fallu y retourner
deux fois. Je pense que c'est important qu'on le termine, qu'on le fasse avec
le milieu. Je n'ai vu personne nous reprocher de faire cette concertation avec
le milieu, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
ministre. M. le député de Hull.
M. Robert LeSage
M. LeSage: Merci, Mme la Présidente J'aimerais tout
simplement dire à cette commission que je comprends très bien ce
que peut ressentir la ministre lorsque le député de Lévis
ou certains autres députés de l'Opposition attaquent le
gouvernement sur sa façon d'agir et qu'ils n'ont même pas la
décence de demeurer en commission pour entendre ce que la ministre
pourrait dire sur chacun des dossiers. Ou même lorsqu'un
député peut aller dans une région, envoyer des
communiqués pour dire que les députés ne font rien pour le
réseau routier et le développement économique de leur
région respective et lorsque l'un de ces députés se
présente en commission pour faire valoir les intérêts et
les préoccupations de ses concitoyens et de ses concitoyennes, on
s'acharne sur un point technique, de quelque nature que ce soit, pour boycotter
ce député pour l'empêcher de dire ce qu'il a à
dire.
Je peux vous dire que, dans la région de l'Outaouais, nous avons
eu des sommets. Les gens ont rencontré plusieurs organismes et je pense
que ces sommets, dans leur ensemble, sont très bons, parce que ça
permet à chacun des membres des différents organismes de voir ce
que les autres ont à développer, ce qu'ils ont à soumettre
au gouvernement comme propositions et sont conscientisés par le fait
même sur le fait des priorités qui doivent être
données à chacun de ces projets-là.
Dans l'Outaouais, le député de Jonquière
mentionnait tantôt qu'il y avait un petit problème, dans la
Gatineau. Il faisait probablement allusion au petit train de Wakefield. Je peux
vous dire que c'était un des sujets prioritaires au dernier sommet, il
est vrai. Par contre, il y a eu des difficultés de toutes sortes que le
gouvernement a rencontrées, que les différents ministères
ont rencontrées. Le promoteur a dû modifier sa proposition
à différentes reprises et je suis encore confiant que le
promoteur et le gouvernement finiront par s'entendre sur ce projet.
Tout ça pour vous dire, Mme la Présidente, que, pour ma
part, je pense que les sommets doivent demeurer, ne serait-ce que pour aller
consulter les gens dans leur patelin, savoir ce qu'ils désirent, ce
qu'ils attendent du gouvernement et, dans ce sens-là, je vais supporter
la tenue de sommets à nouveau dans l'Outaouais. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Hull. Mme la ministre.
Mme Bacon: Le ministre délégué va
répondre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre
délégué à l'OPDQ.
M. Raymond Savoie
M. Savoie: Merci, Mme la Présidente. Effectivement, je
pense qu'on peut constater, après quasiment trois heures de travail,
qu'il y a un intérêt de part et d'autre à voir à ce
que le développement régional et particulièrement les
sommets puissent réussir ce qu'ils ont décidé
d'entreprendre. Je pense qu'il y a là une réflexion collective
pour l'ensemble des Québécois et des Québécoises de
s'assurer que les régions puissent...
M. Garon: Question de règlement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Lévis.
M. Garon: II ne peut pas y avoir deux ministres qui
répondent du budget. Le ministre en titre est responsable du budget. Le
ministre délégué n'est pas responsable du budget. Il n'est
pas membre de la commission. Je ne vois pas comment le ministre qui n'est pas
responsable des crédits, qui est un ministre sans portefeuille, qui n'a
pas d'affectation budgétaire - je vous dis, c'est une question de
règlement... Il ne peut pas répondre des crédits dont il
n'est pas responsable et, en plus, il n'est pas membre de la commission. Donc,
je pense qu'il n'a pas le droit de parole à cette commission-ci.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. J'aimerais vous
faire une remarque, M. le député de Lévis. N'importe quel
député ou ministre qui veut venir poser des questions aux
crédits peut venir, mais, effectivement, c'est la ministre responsable
du Développement régional qui doit répondre de ses
crédits.
Mme Bacon: Mme la Présidente, je voudrais dire que le
député d'Abitibi-Est est ministre délégué
à l'OPDQ, est responsable du suivi des sommets, est responsable de la
concertation. Je pense qu'il doit répondre aussi. Il doit avoir des
choses à dire là-dessus.
M. Maltais: On est à la période des remarques
préliminaires, on n'est pas encore tombés dans les
crédits. Alors, je pense que la ministre peut faire répondre son
ministre délégué en tout temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, je regrette. La
ministre responsable qui doit faire les remarques ou la réplique au
député qui a la parole, c'est la ministre responsable du
Développement régional, c'est elle qui doit répondre de
ses crédits. Alors, je regrette, Mme la ministre, vous devez
répondre au député de Hull si vous avez une
réplique à faire sur ses remarques.
Des voix:...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Oui, M. le
ministre.
M. Savoie: vous devez certainement avoir une jurisprudence
établie à ce niveau-là, des décisions
antérieures qui font foi de cette orientation-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, avec le
consentement des membres de la commission, je peux vous céder la parole,
mais, sans le consentement à l'unanimité des membres, je ne peux
pas vous céder la parole étant donné qu'on est à
l'étude des crédits et que les crédits sont la
responsabilité de fa ministre en titre.
Des voix: Consentement.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je
pense que la commission va suspendre ses travaux jusqu'à 20
heures.
(Suspension de la séance à 17 h 55)
(Reprise à 20 h 5)
La Présidente (Mme Bélanger): A l'ordre, s'il vous
plait! La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux. Le mandat de la commission pour cette séance est de
procéder à l'étude des crédits budgétaires
de l'Office de planification et de développement du Québec pour
l'année financière 1990-1991. Lors de la suspension des travaux,
nous avions fini les remarques préliminaires et nous en étions
à "J'appelle les programmes".
M. Garon: II n'y a pas de problème, s'il y en a qui en ont
d'autres... Ça ne me dérange pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense que chacun a
été capable de s'exprimer, et là, on peut commencer
à étudier les programmes.
M. Garon: Si le ministre délégué veut
s'asseoir comme député et faire des remarques, pas de
problème.
M. Maltais: Mme la Présidente, est-ce qu'on étudie
les programmes tous ensemble ou un par un?
La Présidente (Mme Bélanger): Ça, c'est les
membres de la commission... M. le député de Lévis, est-ce
que vous voulez aller élément par élément,
programme par programme, ou si vous voulez parler sur l'ensemble des
programmes?
M. Garon: Bien, essentiellement, il y a un programme?
La Présidente (Mme Bélanger): II y a trois
programmes.
M. Garon: II y a trois programmes. Alors...
La Présidente (Mme Bélanger): Deux
éléments par programme.
M. Garon: Moi, je suis un peu indifférent.
La Présidente (Mme Bélanger): Trois
éléments.
M. Garon: Parce que ]e n'ai pas l'impression que c'est ici que
ça va se passer.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a six
éléments. Sept éléments dans chacun des
programmes.
M. Garon: Ce qu'on n'aura pas dit ici, on le dira dans le champ.
On va avoir de beaux auditoires, prochainement; dimanche prochain, à
Rimouski, entre autres. J'invite la ministre à m'accompagner.
M. Maltais: Mme la Présidente, je pense que, dans le cas,
on va appliquer le règlement. Le règlement dit que c'est
programme par programme, alors on devra procéder programme par
programme.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle le
programme 1.
M. Garon: Est-ce qu'on peut prendre un vote
enregistré?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous voulez...
M. Garon: Non, non. Ça prend un vote... On peut le faire
autrement...
La Présidente (Mme Bélanger): Prendre un vote sur
la façon d'étudier les crédits?
M. Garon: Oui. On le fait programme par programme ou tous
ensemble.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais,
normalement...
M. Maltais: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, M. le
député de Saguenay. Normalement, l'étude des
crédits se fait programme par programme. C'est la règle.
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): c'est la
règle. si on y déroge, c'est parce qu'il y a consentement des
deux côtés de la chambre. il n'y a pas de consentement. alors,
j'appelle le programme 1. on n'a pas à passer au vote pour...
M. Garon: Bien, vous ne l'avez pas demandé, s'il n'y avait
pas consentement.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez
demandé le vote, M. le député de Lévis. Est-ce que
c'était pour voter avec le...
M. Garon: Vous pouvez le demander sous forme de consentement, un
ou l'autre.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
consentement pour étudier les crédits programme par
programme?
Une voix: Pas besoin, c'est ça.
Administration et concertation
La Présidente (Mme Bélanger): Normalement, il n'y a
pas besoin de consentement. Est-ce qu'il y a consentement pour déroger
à l'étude programme par programme? Alors, on y va avec le
règlement. J'appelle le programme 1. M. le député de
Lévis.
M. Garon: Alors, la meilleure façon, c'est toujours de
suivre le règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous allez
élément par élément?
M. Garon: Oui, élément par élément.
Direction et gestion
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'élément 1, Direction et gestion.
Crédits périmés
M. Garon: Combien avez-vous eu de crédits
périmés en 1989-1990 sur les montants qui avaient
été prévus au budget pour l'élément 1 du
programme 1? Un budget de 13 286 500 $.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Bacon: Oui, je vais vous donner la réponse, ça
ne sera pas long, Mme la Présidente...
M. Garon: Ma question concerne le ministère de l'OPDQ.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est les
crédits de l'OPDQ, M. le député de Lévis.
Mme Bacon: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Bacon: les crédits périmés au niveau du
fonctionnement, personnel: 291 700 $ et, au niveau du fonctionnement, autres
dépenses: 284 100 $.
M. Garon: À l'élément 1, combien y a-t-il eu
de crédits périmés au total?
Mme Bacon: Pardon?
M. Garon: Combien y a-t-il eu de crédits
périmés au total?
Mme Bacon: Je viens de les donner.
M. Garon: Oui, mais le total de l'élément 1.
Une voix: Au total, ça fait 575 000 $.
M. Garon: 575 000 $.
Mme Bacon: Attends un peu, là. 675 000 $.
M. Garon: 675 000 $?
Mme Bacon: Oui.
M. Garon: Maintenant, dans les crédits additionnels qui
ont été annoncés... Bien, additionnels, le ministre des
Finances, lors de son budget, a parlé de 10 000 000 $.
Mme Bacon: Oui.
M. Garon: Est-ce qu'il s'agit de 10 000 000 $ additionnels aux
crédits du...
Mme Bacon: Ce n'est pas le fonctionnement.
M. Garon: Non, non, mais est-ce qu'il s'agit de 10 000 000 $
additionnels...
Mme Bacon: Non, mais on est au fonctionnement, là.
M. Garon:... aux crédits du 27 mars ou s'ils
étaient déjà compris dans les crédits du 27
mars?
Mme Bacon: Bien non! Ils n'étaient pas compris.
M. Garon: C'est 10 000 000 $ additionnels qui se
répartissent comment?
Mme Bacon: C'est pour la prochaine année. Ce n'est pas
pour 1989-1990.
M. Garon: Oui, oui, mais 1990-1991. Le ministre des Finances a
parlé de 10 000 000 $, mais ce n'était pas clair, de la
façon qu'il l'a dit.
Mme Bacon: C'est très clair. Ils n'étaient pas dans
les crédits qui ont été déposés.
M. Garon: Alors, comment ça va se répartir selon
les programmes et les éléments?
Mme Bacon: Pardon?
M. Garon: Comment vont se répartir ces 10 000 000 $
additionnels en fonction des programmes...
Mme Bacon: Programme 2.
M. Garon:... et des éléments?
Mme Bacon: C'est le programme 2. Là, on
est au programme 1.
M. Garon: Alors, combien pour le programme 1 et combien pour le
programme 2?
Mme Bacon: Non, non. Les 10 000 000 $, c'est au programme 2 et
nous sommes à étudier le programme 1.
M. Garon: Ah! Il est entièrement au programme 2.
Mme Bacon: Oui.
M. Garon: O.K. Dans le fonctionnement, les 156 900 $ qui sont
prévus le sont pour quelles fins? Et les 150 000 $ qui ont
été utilisés dans les dépenses de capital
étaient pour quelles fins?
Mme Bacon: C'est de l'achat d'équipement pour les besoins
du personnel.
M. Garon: Mais c'était quel équipement?
Mme Bacon: De l'équipement électronique, de la
bureautique, de l'équipement régulier.
M. Garon: Mais là, avez-vous mis 156 900 $ au pif ou si
vous savez pour quoi?
Mme Bacon: On ne met jamais de chiffres au pif.
M. Garon: Alors, c'est pour quoi?
Mme Bacon: Je pense que ça doit balancer.
M. Garon: Si ce n'est pas au pif, c'est pour quoi?
Mme Bacon: Bien, écoutez, je n'ai pas ça avec moi
Ici. On sait que c'est de l'équipement, mais l'équipement c'est
de la bureautique, des ordinateurs, c'est des choses comme ça dont on a
besoin pour le personnel.
M. Garon: Mais vous ne le savez pas de façon plus
précise.
Mme Bacon: Je ne l'ai pas avec moi ici.
M. Garon: Bien, les crédits, c'est pour répondre
aux questions.
Mme Bacon: On va vous l'envoyer. Ça s'envoie aussi
après les crédits.
M. Garon: Je remarque que c'est plus facile de "parlotter" que de
répondre aux questions. 156 900 $, j'aimerais ça savoir...
Mme Bacon: II y a un plan de bureautique pour appuyer les
chiffres qu'on a là et on va vous l'envoyer.
M. Garon: J'aimerais avoir la ventilation complète...
Mme Bacon: On va vous envoyer tout ça.
M. Garon: ...du montant, comment étaient affectés
les 157 000 $ en 1989-1990 et comment seront affectés les 156 900 $
prévus dans le budget 1990-1991.
Mme Bacon: Je prends avis de la question du député,
Mme la Présidente, parce que normalement c'est ce qu'on fait quand on ne
l'a pas avec nous. Je pense qu'on ne peut pas apporter tout l'OPDQ ici pour
faire les crédits. On va l'envoyer. Je prends avis et on vous l'enverra.
On fait ça. Ce n'est pas la première fois que je fais des
crédits.
La Présidente (Mme Bélanger): Le secrétaire
en a pris note, Mme la ministre.
M. Garon: Alors, dans les avances, 5000 $ d'avances, c'est des
avances pour quoi?
Mme Bacon: C'est le budget d'avances qu'on met de
côté pour les employés pour leur permettre de voyager en
régions. C'est le budget qu'on garde. Placements et avances, c'est
ça. On fait des avances, comme les gens qui voyagent.
M. Garon: Au personnel? 5000 $, ils ne voyageront pas
beaucoup.
Mme Bacon: Bien, ce n'est pas le coût des voyages,
ça. C'est l'avance qu'on a. On garde 5000 $ dans une caisse.
M. Garon: Et les paiements de transfert qui sont prévus, 4
893 300 $, de quelle sorte de transfert s'agit-il?
Mme Bacon: M. Gagnon va vous répondre. La
Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon
M. Gagnon (Jacques): Mme la Présidente, les 4 893 000 $
qui sont indiqués là, c'est le budget d'aide a la concertation
et, comme il faut le transférer dans des organismes porteurs au niveau
de chacune des régions, c'est à cet "item"-là que c'est
identifié.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mais, pour les fins d'aide à la concertation,
est-ce qu'il y a des sommets qui sont prévus en 1990-1991?
M. Gagnon: II y a un sommet qui est prévu
sur l'actuelle année financière. C'est le sommet du
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le reste de l'argent, Mme la Présidente, est
transféré soit pour le fonctionnement des conseils
régionaux de concertation, soit pour la mise au point de projets qui a
été acceptée région par région.
Ventilation des crédits
M. Garon: Là on est dans le programme 1, Administration et
concertation. Alors, quelle est la ventilation du montant qui a
été donné l'an dernier, de 3 888 000 $, et celui de cette
année, de 4 893 000 $? Combien sont prévus pour le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, par exemple, et combien pour d'autres fins, de
façon assez ventilée?
M. Gagnon: Alors, vous le voulez... Mme la Présidente, la
question, c'est pour l'année 1989-1990?
M. Garon: Les deux.
M. Gagnon: Les deux.
M. Garon: En commençant par 1989-1990.
M. Gagnon: À 3 988 000 $ pour l'année 1989-1990, au
rythme de 270 000 $ par conseil régional, il y en a 14 avec le CRD
Kativik, plus 108 000 $ pour l'Association québécoise des
organismes régionaux de concertation. Ça fait 3 988 000 $.
À cela il faut ajouter un budget...
M. Garon: Que vous avez dépensés?
M. Gagnon: Ça, c'est des subventions, Mme la
Présidente.
M. Garon: C'est parce que c'est marqué 3 888 000 $.
M. Gagnon: Oui. Ce sont des subventions. Ça a
été dépensé en totalité.
M. Garon: Non, mais vous avez dit 3 988 000 $. C'est
marqué 3 888 000 $. Est-ce qu'il y a une erreur...
M. Gagnon: Ah! bien, là! Il y a 100 000 $ pour la tenue
d'un sommet. C'est celui du Nord du Québec. C'est pour ça que le
CRD Kativik a reçu 370 000 $, au lieu de 270 000 $ comme les autres
conseils régionaux.
M. Garon: Et puis, pour l'année 1990-1991, quelle est la
ventilation des 4 893 300 $?
M. Gagnon: Alors, ça va s'appliquer aux mêmes
conseils régionaux à la fois pour du fonctionnement et pour de la
mise au point de projets. La région administrative de Québec, si
elle se volt dotée du démarrage d'un sommet
socio-économique pendant l'année, elle bénéficiera
d'une envelopppe de 380 000 $ au lieu de 280 000 $ comme les autres conseils
régionaux. Le reste de l'argent est constitué de la mise au point
de projets. Ce sont des budgets d'étude qui sont "matches" à un
dollar pour un dollar de la part du milieu.
M. Garon: Pour quelles fins?
M. Gagnon: Pour des mises au point de projets. Lorsqu'un dossier
est présenté en région et que le promoteur a besoin
d'études de faisabilité, d'études qualitatives ou des
études techniques, le conseil régional peut lui venir en aide par
le biais de la subvention que donne l'OPDQ à des fins de mise au point
de projets, à la condition que le promoteur en mette autant.
Communications
M. Garon: Maintenant, dans le budget de fonctionnement, autres
dépenses, on volt qu'il y a une somme importante d'argent pour des fins
de communications, 1 154 400 $ pour les communications. Comment est-ce
ventilé, le budget des communications, celui de l'an dernier, 1 047 000
$ et celui de 1990-1991, 1 154 400 $?
M. Gagnon: Mme la Présidente, les 1 154 000 $ qui sont
Identifiés là, c'est presque essentiellement à des fins de
frais de représentation, c'est-à-dire des frais de voyage de
l'ensemble du personnel de l'OPDQ.
M. Garon: Les téléphones ne sont pas là?
M. Gagnon: C'est dans les services, les loyers, fournitures et
équipements. Là, c'est distribué... Mme la
Présidente, c'est à l'intérieur de l'élément
Services que se situe l'élément téléphonique.
M. Garon: Ce qui voudrait dire que ce serait une moyenne de 5000
$ par fonctionnaire pour frais de voyage, en incluant tous les fonctionnaires,
parce qu'il y a 220 employés; 1 154 000 $, c'est essentiellement les
frais de voyage.
M. Gagnon: Oui.
M. Garon: Ça veut dire 5000 $ par fonctionnaire. Ça
me paraît fort un peu.
M. Gagnon: Mme la Présidente, j'ai dit presque
essentiellement des frais de voyage de la part des employés de l'OPDQ,
mais ça comprend également le budget des communications, les
publications de l'OPDQ, tout le Service des communications, la publicité
et l'information, de
même que les postes budgétaires reliés à la
messagerie.
M. Garon: Quelle est la partie qui va pour les frais de voyage et
la partie pour les publications? Je voudrais avoir une ventilation un peu plus
précise.
Mme Bacon: Nous prenons avis, Mme la Présidente.
M. Garon: Est-ce qu'on peut avoir la ventilation précise
des montants...
Mme Bacon: Nous prenons avis, Mme la Présidente.
M. Garon: ...pour des fins de...
Mme Bacon: Ça veut dire qu'on va l'envoyer par la
suite.
M. Garon: ...communications? Pas une ventilation à peu
près, mais précise des différents titres sous lesquels les
budgets sont versés pour des fins de communications en 1989-1990 et en
1990-1991.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
secrétaire en a pris note, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Là, vous n'avez aucune idée de la partie
qui va pour les frais de voyage.
Mme Bacon: Nous prenons avis, Mme la Présidente. Ça
veut dire que nous allons lui envoyer la ventilation complète.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, Mme la
ministre. Je viens de dire au député de Lévis que...
Le secrétaire prend note de vos questions et il va faire une
demande officielle à l'OPDQ pour qu'il vous envoie les
réponses.
M. Garon: II ne faudrait pas qu'on prenne trop, trop souvent rien
qu'avis, là. Normalement, la période des crédits, c'est
pour répondre aussi, pas juste pour prendre avis. Autrement, comment
voulez-vous qu'on fasse ce débat-là si on prend juste avis? Ce ne
sont pas des questions dans le cinquième niveau d'attraction que je
demande là, ça, c'est concret.
Mme Bacon: Je ne peux pas dire le montant de timbres qui a
été dépensé, c'est assez difficile, le nombre de
timbres aussi. Alors, je pense qu'on va faire la ventilation complète et
on va vous l'envoyer. On peut dire que 80 % de ces chiffres-là sont
donnés en frais de voyage. On veut qu'il y ait une bonne
représentation de l'OPDQ dans les régions, que les gens soient
près des réglons, il faut qu'ils voyagent pour ça.
Alors...
M. Garon: Quel est...
Mme Bacon: ...on a tout de suite la raison pourquoi les gens sont
près de la population.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Quel est le nombre de personnes qui ont voyagé,
sur les 222 fonctionnaires ou 220 fonctionnaires qui ont voyagé?
Mme Bacon: Nous prenons avis, Mme la Présidente.
M. Garon: Est-ce qu'on pourrait avoir, à ce
moment-là, le nom de chacun des fonctionnaires avec le montant...
Mme Bacon: Voulez-vous avoir le kilométrage?
M. Garon: ...les frais de voyage pour chacun des fonctionnaires,
compris dans le montant qu'on a ici sous "item" Communications?
Mme Bacon: Vous voulez avoir le kilométrage aussi?
M. Garon: On a le droit de poser ces questions-là, ce
n'est pas votre argent, ce n'est pas l'argent de la ministre...
Mme Bacon: Non, non, je pose la question.
M. Garon: ...Mme la Présidente, c'est l'argent du
public.
Mme Bacon: Je pose la question pour donner les bonnes
réponses, Mme la Présidente.
M. Garon: Oui. Je voudrais savoir le nom des fonctionnaires et
les montants qui ont été dépensés pour frais de
voyage par chacun.
Mme Bacon: Je prends avis, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est noté, M. le
député de Lévis.
Loyers et employés
M. Garon: Est-ce qu'on pourrait avoir aussi les loyers qui sont
pour 1 711 000 $ l'an dernier, 1 957 000 $ cette année? Comment se
répartit le coût des loyers des différents bureaux du
ministère de l'OPDQ?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Gagnon: mme la présidente, l'élément 6,
loyers, c'est selon la programmation qui est faite avec la
société immobilière du québec et, normalement, les
comptes sont envoyés lors de la revue de programmes, pas la revue de
programmes, lors des engagements financiers, de l'étude des engagements
financiers.
M. Garon: Sauf que la responsabilité, c'est le
ministère sectoriel qui est appelé à répondre pour
ces fins-là. J'aimerais savoir - en 1989-1990, le montant qui
était prévu pour les fins de loyers, 1 711 400 $ - quelle a
été la ventilation des loyers par 'oyer
différent, par loyer, pour les différents bureaux qu'on a
loués?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Gagnon: Mme la Présidente, je demanderais un
délai pour être en mesure de ventiler toutes ces sommes-là,
bureau par bureau et poste budgétaire par poste budgétaire.
M. Garon: Et les montants qui sont anticipés pour l'an
prochain pour chacun des bureaux, je dirais 1 957 600 $.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est noté, M.
le député de Lévis.
M. Garon: maintenant, sur les 222 personnes qui travaillent,
est-ce que... c'est des personnes, j'imagine, temps-année, il y a
combien de fonctionnaires réguliers et combien de fonctionnaires
occasionnels là-dessus?
M. Gagnon: Mme la Présidente, sur les 220 qui sont
indiqués là, il y a 135 permanents. Le reste, ce sont des
employés occasionnels.
M. Garon: Mais est-ce que la différence est en
employés occasionnels ou si c'est... Souvent on met du
temps-année, mais ça représente beaucoup plus
d'occasionnels que le nombre d'années qui sont prévues.
M. Gagnon: II faut considérer que la différence
entre 135 et 220, ce sont des personnes-années.
M. Garon: Personnes-années? M. Gagnon: Oui.
M. Garon: Est-ce que les postes sont tous occupés ou
combien y a-t-il de postes vacants?
M. Gagnon: mme la présidente, en date de ce matin, il y
avait deux postes non occupés, deux postes permanents non
occupés, en date de ce matin.
M. Garon: Sur 135?
M. Gagnon: Sur 135.
M. Garon: Et les autres postes occasionnels, est-ce qu'ils sont
tous occupés ou il y a de l'engagement d'été ou...
M. Gagnon: La banque de personnes-années d'occasionnels
à l'OPDQ est totalement utilisée à l'heure actuelle. Et
nous n'avons pas de disponibilité pour des emplois
d'été.
M. Garon: Ça va pour le programme 1. C'est-à-dire
pour le programme...
La Présidente (Mme Bélanger):
L'élément 1. M. Garon: ...l'élément 1,
pardon.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'élément 2.
M. Garon: L'élément 2, ça va aussi.
La Présidente (Mme Bélanger):
L'élément 2. Alors j'appelle le programme... Est-ce que vous
voulez adopter le programme 1 immédiatement?
M. Garon: À la fin, au cas où on aurait besoin de
revenir pour une raison ou pour une autre.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Alors,
j'appelle le programme 2.
Mme Bacon: Est-ce qu'après ça, on doit revenir sur
les programmes, Mme la Présidente, ou s'il a été entendu
qu'on étudiait programme par programme?
M. Maltais: ...toutes les questions ont été
posées.
Mme Bacon: On adopte quand on a fini un programme.
M. Garon: Pas nécessairement. La plupart du temps, on les
adopte à la fin.
M. Maltais: Le règlement dit ça. Alors on devrait
s'en tenir au règlement.
M. Garon: Non, non, le règlement ne dit pas ça.
M. Maltais: Le règlement dit ça.
La Présidente (Mme Bélanger): On peut adopter les
programmes, programme par programme ou on peut appeler l'ensemble des
programmes...
M. Garon: À la fin.
La Présidente (Mme Bélanger): ...à la fin de
l'étude des crédits...
M. Maltais: S'il y a des questions, que le député
les pose. Mme la Présidente. S'il y a des questions, qu'il pose toutes
les questions et qu'on adopte les programmes.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay, est-ce que vous voudriez demander la parole
quand vous la prenez?
M. Maltais: Je vous l'ai demandée, Mme la
Présidente. Vous me l'avez enlevée, pauvre petit mol.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Viger.
M. Maciocia: Mme la Présidente, ça serait
préférable de les adopter programme par programme, parce que vous
comprendrez très bien que ça serait très difficile pour la
ministre et pour les fonctionnaires de revenir sur un programme.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Viger, il y a une coutume qui veut qu'on peut soit
adopter programme par programme ou on peut adopter l'ensemble des programmes
à la fin de l'étude des crédits. Et j'ai
décidé que l'ensemble des programmes seraient adoptés
à la fin. (20 h 30)
M. Maciocia: Aucun problème, Mme la Présidente,
là, je ne conteste pas votre décision.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non.
M. Maciocia: La seule chose que je voulais vous demander,
c'est... Je suis d'accord avec vous, mais à une condition, qu'on ne
revienne pas sur le programme qu'on a déjà
étudié.
La Présidente (Mme Bélanger): On verra dans la
pratique.
M. Maciocia: C'est ça.
Développement régional
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle le
programme 2.
M. Garon: Le programme 2, l'élément 1.
La Présidente (Mme Bélanger): Élément
1. Fonds de développement régional.
M. Garon: Dans le Fonds de développement régional,
on se rend compte que le fonds passe de... J'aimerais savoir d'abord, le
montant de 10 000 000 $ qui a été annoncé au budget,
comment se ventile-t-il par rapport au program- me 2?
M. Gagnon: Mme la Présidente, les 10 000 000 $ dont II a
été question dans le discours sur le budget, c'est 10 000 000 $
qui restent à programmer au regard des demandes puisque ce sont des
programmes à demandes. Le Fonds de développement régional
est en grande partie un programme à demandes. La ventilation de ces 10
000 000 $ reste à venir.
M. Garon: Est-ce que ça veut dire...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: ...Mme la Présidente, que la ministre n'a pas
encore ces 10 000 000 $? Puisque ce montant n'est pas affecté, c'est
comme si elle ne l'avait pas encore?
Mme Bacon: Je ne sais pas encore quels dossiers ad hoc je vais
recevoir, Mme la Présidente. Alors, on sait que ce sont des dossiers qui
nous sont envoyés par tout le monde, y compris les
députés. Quand on aura reçu les dossiers, on verra a
mesure pour les payer. Mais on ne peut pas ventiler des dossiers qu'on n'a pas
encore reçus.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Non, mais normalement, quand les budgets sont
donnés à un ministère, ils sont affectés.
Mme Bacon: Non, mais comment voulez-vous que j'affecte des
budgets à des dossiers que je n'ai pas reçus?
M. Garon: Je comprends. Mais, actuellement, les 10 000 000 $,
vous l'avez ou vous ne l'avez pas ou c'est une déclaration d'intention
du ministre des Finances?
Mme Bacon: On va l'avoir à mesure... M. Garon: Si
vous l'avez..
Mme Bacon: ...qu'on va le dépenser. On n'étudie pas
ici le budget supplémentaire qu'on a eu, Mme la Présidente, dans
le budget, nous étudions les crédits. Et ce qu'on a devant nous,
ce sont des crédits.
M. Garon: Oui. On étudie justement...
Mme Bacon: Voulez-vous me questionner sur les 11 000 000 $?
M. Garon: Bien, si j'ai compris le premier ministre, ii a
retardé l'étude des crédits pour,
justement, qu'on puisse étudier les crédits et le budget
en même temps. À moins que ce ne soit une raison bidon, c'est ce
que le premier ministre a dit quand il a retardé l'étude des
crédits, que l'étude des crédits, cette année, se
ferait plus tard pour qu'on puisse avoir une meilleure vue avec les
énoncés du discours budgétaire. Alors, moi, j'ai cru le
premier ministre. Est-ce que la ministre l'a cru autant que moi? Le premier
ministre a bien... C'est pour ça qu'on a donné... C'est ça
qu'on a donné comme raison...
Mme Bacon: Mais...
M. Garon: ...que le gouvernement a donné comme raison pour
retarder l'étude des crédits qui, normalement, devrait
déjà être faite. alors, si...
Mme Bacon: Bien oui, mais le député de
Lévis...
M. Garon: ...c'est vrai, donc, vous avez eu 10 000 000 $ dans le
budget. J'aimerais savoir si c'est 10 000 000 $ en l'air, que vous n'avez pas
encore officiellement ou, si vous les avez, à quelle place ils ont
été affectés. Parce que vous ne pouvez pas avoir 10 000
000 $ sans qu'ils soient affectés quelque part.
Mme Bacon: lis sont affectés au Fonds de
développement régional.
M. Garon: Ils sont affectés entièrement... Mme
Bacon: C'est ce qu'on a dit tantôt. M. Garon: ...au
programme...
Mme Bacon: Fonds de développement régional.
M. Garon: À l'élément 1?
Mme Bacon: Bien non. Oui, élément 1 du programme 2.
C'est ça.
M. Garon: Bon. C'est ça que je demandais.
Mme Bacon: Si vous savez l'avenir, moi, je ne sais pas.
M. Garon: Non, non, mais je demande... J'ai simplement
demandé...
Mme Bacon: Je ne connais pas l'avenir des dossiers qui vont
m'arriver.
M. Garon: ...à quelle place... Oui, mais là, vous
le savez ou vous ne le savez pas?
Mme Bacon: Je vous l'ai dit tantôt.
M. Garon: si vous voulez, on va parler chacun notre tour. je ne
suis pas habitué à travailler de môme. je suis
habitué dans une maison ordonnée.
Mme Bacon: Ah!
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Bacon: Ça fait changement...
M. Garon: J'ai simplement demandé à quel endroit
étaient affectés les 10 000 000 $. Bon, ils sont affectés
ou ils ne sont pas affectés. Là, vous me dites qu'ils sont
affectés à l'élément 1 du programme 2, donc ils
sont affectés au Fonds de développement régional. Alors,
ma question n'était pas si bête que ça puisque,
maintenant...
Mme Bacon: Ce n'est pas ça qu'il a demandé.
M. Garon: ...après de multiples questions, vous arrivez
à dire qu'ils sont affectés à l'élément 1,
programme 2. Je sais bien qu'actuellement... Je ne vous ai pas demandé
où ce montant va être donné concrètement, mais il
faut qu'il soit affecté à quelque part. Là, il est
affecté à l'élément 1, programme 2. Là, vous
avez finalement répondu. Donc, le budget sera Ici, Fonds de
développement régional de 21 000 000 $.
Mme Bacon: C'est ça. M. Garon: Bon.
Mme Bacon: 11 plus 10, ça fait 21. Crédits
périmés
M. Garon: Combien y a-t-il eu de crédits
périmés l'an dernier sur le budget de 13 540 000 $?
Mme Bacon: On s'attend à un périmé de 4 586
000 $ mais la vérification n'est pas terminée.
M. Garon: La vérification n'est pas encore
terminée?
Mme Bacon: Non.
M. Garon: Elle va être terminée quand la
vérification?
Mme Bacon: C'est une question de jours. Je pense que le
député de Lévis sait très bien qu'on conserve des
dossiers dans une programmation le plus longtemps possible quand on veut les
rendre jusqu'au bout et ça risque, en bout de piste, de périmer
certains crédits quand ça ne fonctionne pas.
M. Garon: Sauf que là, on est rendu quand même au
début de juin et l'année financière s'est terminée
à la fin de mars.
Mme Bacon: Oui, mais j'ai dit quelques jours. Mais je vous donne
4 586 000 $, c'est les chiffres que j'ai devant moi.
M. Garon: 4 586 000 $ de périmés? Mme Bacon:
Oui.
M. Garon: Donc, le tiers du budget du Fonds de
développement régional a été périmé?
C'est ça au fond. Sur le budget...
Mme Bacon: Mais ça, c'est des dossiers ad hoc.
M. Garon: Je parle de l'élément 1.
Mme Bacon: C'est ça. C'est des dossiers ad hoc.
M. Garon: C'est l'élément 1, peu importe le terme
à l'intérieur de l'OPDQ, l'élément 1, Fonds de
développement régional, 13 000 000 $.
Mme Bacon: Oui, c'est un élément du budget
ça.
M. Garon: Pardon? Ce n'est pas le seul élément je
sais, vous en avez périmé d'autres. Mais...
Mme Bacon: C'est parce que l'année dernière, il y
avait Sommet et Fonds de développement régional. Cette
année, Ils sont séparés.
M. Garon: Et par rapport au budget de 21 000 000 $, Fonds de
développement régional les 11 000 000 $ des crédits du 27
mars et des 10 000 000 $ additionnels du ministre des Finances dans son budget,
c'est-à-dire 21 000 000 $, combien de crédits
périmés anticipez-vous?
Mme Bacon: Pour l'an prochain?
M. Garon: Oui.
Mme Bacon: On n'anticipe pas de périmés.
M. Garon: Donc, dans les prévisions du ministre
responsable du Conseil du trésor qui anticipe déjà des
périmés des différents ministères, vous n'avez pas
de périmés prévus pour l'élément 1,
programme 2?
Mme Bacon: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Comment se fait-il qu'on périme autant d'argent
dans le développement régional alors que les ententes-cadres ne
fonctionnent pas et que...
Mme Bacon: Ça c'est vous qui le dites.
M. Garon: Mais moi, je me fie à vos chiffres. Les chiffres
que j'ai compilés, c'est ceux que vous nous avez fournis le 11 avril.
Alors, j'imagine que vous nous avez fourni des bons chiffres et c'est ces
chiffres-là qu'on a additionnés. Alors, on vous a posé des
questions au feuilleton. Vous nous avez fourni des chiffres et on les a
additionnés. Alors, si vous me dites "vos additions ne sont pas bonnes",
c'est parce que les chiffres que vous nous avez fournis n'étaient pas
bons. Mais c'est ça qu'on a additionné.
J'aimerais savoir ici comment se fait-il au fond... C'est beaucoup de
périmés, le tiers des crédits qui sont
périmés alors que les ententes... on voit que le niveau de
réalisation n'est pas élevé. Je comprends que le
député de Saguenay est heureux. J'ai déjà dit que
les dés à coudre quand ils sont pleins, ils sont heureux et que
les verres de dix onces, ça leur en prend dix onces pour être
heureux. Mais on peut être content; quand un dé à coudre
est plein, il est content. Alors, à ce moment-là, quand je
regarde les crédits, je regarde actuellement, les gens sont insatisfaits
dans les différentes régions. Je comprends que la ministre peut
dire: C'est moi qui ai l'heure juste. Ils ont tort d'être
mécontents. Sauf qu'on se rend compte que vis-à-vis des ententes
qui ont été signées avec les gouvernements, l'ensemble des
régions sont mécontentes, sauf l'Abitibi-Témiscamingue,
puisque ça a fonctionné mieux. Comment se fait-il qu'on peut
avoir autant de crédits périmés et en même temps
avoir autant d'ententes? C'est peut-être la raison pour laquelle les
projets n'avancent pas plus vite.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon
M. Gagnon: Mme la Présidente, il faut comprendre que
l'Office de planification et de développement du Québec
fonctionne avec le Fonds de développement régional sur des
demandes de promoteurs et, à partir du moment où un dossier est
recevable au Fonds de développement régional, à partir du
moment où ce dossier-là est entré dans la programmation,
il se trouve à geler automatiquement l'enveloppe financière qui
doit couvrir le projet du promoteur.
M. Garon: Quand...
M. Gagnon: Mais, en cours d'année, les promoteurs peuvent
demander des délais et c'est là une des marques de commerce
justement qui fait que le Fonds de développement régional est
un outil un peu spécial à l'intérieur de l'appareil
gouvernemental. Et, comme le Fonds de développement régional a un
principe qui veut qu'il ne soit pas récurrent, c'est donc dire que les
projets qui viennent d'une année à l'autre sont constitués
justement de nouveaux projets. Si je peux prendre un exemple
immédiatement, nous avons retenu une somme de 900 000 $ pour un projet
dans l'Outaouais qui s'appelle le train Hull-Wakefield et, suite à la
demande du promoteur, nous avons été obligés de reporter
ce projet de développement. Ça nous a gelé, seulement pour
un seul projet, 900 000 $ pendant l'année 1989-1990. C'est une
mécanique un peu spéciale à l'intérieur du
gouvernement par rapport à ce qui se passe dans les
ministères.
M. Garon: Quand on...
Mme Bacon: C'est exactement ce qui est arrivé...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Bacon: ...Mme la Présidente en 1982, au budget de
l'OPDQ, où il y avait 13 600 000 $ de périmés au budget de
1983-1984 de l'OPDQ, 13 100 000 $ de périmés. Je pense que le
député de Lévis va se rappeler de ça;
c'était sous son gouvernement, et c'est le même OPDQ.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
Route Matane-Amqui
M. Garon: Quand, au sommet de la Gaspésie, on promet, par
exemple, que la route Matane-Amqui va se faire, la 195, le promoteur, c'est le
ministère des Transports... On a pris l'engagement public, au moment de
la campagne électorale, que la route serait commencée le 23
septembre. En quoi le promoteur, qui était seul dans son camp -
c'était le ministère des Transports - pourquoi n'a-t-il pas fait
les travaux? Est-ce qu'il a manqué d'argent, alors qu'il y avait des
périmés à l'OPDQ? Ou quelle a été la raison
pour laquelle les travaux... Le promoteur était le gouvernement
lui-même qui payait à 100 % et qui avait pris des engagements
publics devant toute la population, au moment de la campagne électorale,
de commencer les travaux le 23 septembre et ne les a pas commencés le 23
septembre. Ce n'est pas la faute des autres, là. Quelle est la
raison?
Mme Bacon: Est-ce que vous permettez au ministre
délégué de répondre? C'est lui qui s'assure du
suivi des sommets.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, il en a le
droit. M. le ministre délégué au Développement
régional.
M. Savoie: Oui, effectivement, Mme la Présidente, dans ce
dossier, il s'agit évidemment d'une construction assez importante. On
doit d'abord commencer par les études d'impact environnementales et
c'est ce qui est commencé. On me dit que les études d'impact
environnementales sont commencées dans ce dossier-là.
M. Garon: Quand les gens ont pris l'engagement politique que
ça commencerait le 23 septembre, ce n'est pas 10 ans avant. On disait
que c'étaient les appels d'offres et que les travaux - pas les appels
d'offres - commenceraient le 23 septembre.
M. Savoie: Bien oui, mais écoutez, II faut...
M. Garon: Ça ne peut pas être des études
d'impact.
M. Savoie: Mme la Présidente, même s'il s'agit de
travaux et d'engagements provenant du sommet, on doit respecter quand
même l'ensemble de la réglementation gouvernementale. Si ces
travaux nécessitent des études environnementales, on doit les
exécuter et prendre le temps nécessaire pour les faire. Que ce
soit ça ou pour d'autres dossiers, c'est le même processus
administratif que pour n'importe quel autre dossier, sauf que le gouvernement
priorise tout simplement. Alors on comprend le souci du député de
Lévis, mais il faut, par contre, se soumettre à l'ensemble de la
législation et de la réglementation applicable à
différents dossiers. On ne peut pas, parce que c'est un dossier du
sommet, outrepasser les pouvoirs qui nous sont conférés en vertu
de la loi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: J'ai fait erreur. Ce n'était pas le 23 septembre
qu'on disait que les travaux allaient commencer, c'est le 21. Ça veut
dire, quand on disait aux gens que les travaux commenceraient le 21 septembre,
qu'on savait qu'on les bourrait...
M. Savoie: Non, je ne pense pas qu'on...
M. Garon: ...et on leur faisait croire que les travaux
commenceraient le 21 septembre, alors qu'on savait que les études
d'impact n'étaient pas faites et on leur promettait quand même de
commencer les travaux le 21 septembre, alors qu'on savait pertinemment qu'on ne
les commencerait pas le 21 septembre.
M. Savoie: Je pense que le député de Lévis,
Mme la Présidente, exagère légèrement parce qu'il
veut jouer, comme il se doit, son rôle de député de
l'Opposition.
M. Garon: Non, non. Moi, je laisserai la population juger. (20 h
45)
M. Savoie: Je pense que, lorsqu'on dit que les travaux vont
commencer, on entend évidemment toute la démarche administrative
et juridique pour assurer l'exécution de ce dossier-là. Et, si
ça comprend d'abord, dans une étape préalable, par
exemple, l'exécution d'une étude environnementale ou d'une
étude d'impact, il faut y donner suite et prendre le temps qu'il faut.
Alors, je pense que lorsqu'on annonce qu'on va commencer immédiatement
à travailler un dossier, ça ne veut pas dire que, le lendemain
matin, il va y avoir des hommes au pic et à la pelle sur la route. Je ne
pense pas du tout que c'est ça qu'on vise.
M. Garon: Quand l'étude environnementale a-t-elle
commencé?
M. Savoie: J'imagine que le processus... Je pourrais donner un
détail très précis au député quant à
l'exécution de ce mandat-là. Mais, évidemment, il y a tout
le processus juridique concernant la préparation de l'étude
d'impact environnemental, c'est-à-dire... On pourrait, si vous voulez,
Mme la Présidente, transmettre à la commission un rapport
sommaire faisant état des démarches depuis la tenue du sommet, la
signature de l'entente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous en
faites une demande, M. le député de Lévis?
M. Garon: Certainement.
M. Savoie: Est-ce que la réponse vous satisfait, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Pardon?
M. Savoie: Est-ce que ça vous satisfait, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Bien, je veux avoir la réponse, moi. Quand les
gens là-bas ont eu l'engagement que les travaux commençaient le
21 septembre, personne ne leur a dit qu'il y avait quelque chose qui
accrochait. On leur a promis que ça commencerait le 21 septembre, que
les machineries arriveraient et les travaux commenceraient.
M. Savoie: Oui. J'inviterais le député de
Lévis peut-être... C'est sûr qu'à travers le
Québec où on a tenu effectivement nos sommets, les gens, des
fois, vont faire référence aux engagements qui ont
été pris aux sommets sans trop vérifier. On constate, des
fois, qu'il y a ici et là manque de précision dans les
interprétations de ce qui a été dit, ou, des fois, on va
en mettre un petit peu plus dans le but d'accélérer un dossier.
Lorsque ça vient de la part du milieu, on est capables de comprendre
ça, on sympathise avec cette orientation-là. Mais je pense que
lorsque ça vient de quelqu'un du côté, par exemple,
gouvernemental ou d'un député qui doit transiger avec ce secteur,
on s'attend à un petit peu plus de rigueur intellectuelle et à un
minimum de vérifications.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: La rigueur, c'est ceux qui ont fait les promesses, au
fond, qui ont promis des choses aux gens.
M. Savoie: Bien, il m'aurait fait plaisir, je pense, de
transmettre au député de Lévis les informations
nécessaires. Je pourrais peut-être...
M. Garon: Et on anticipe que les travaux vont commencer
quand?
M. Savoie: Ça, l'échéancier, j'ai fait part
aux intervenants à Gaspé...
M. Garon: Pour la route 195?
M. Savoie: J'ai fait part aux intervenants de la région de
Gaspé qu'on transmettra un échéancier, à la minute
qu'on sera en mesure de le faire, une fois les études d'impact
terminées. Maintenant, il faudrait rappeler au député de
Lévis qu'il se peut que, de bonne foi, le gouvernement prenne un
engagement, par exemple, lors d'un sommet, lorsqu'il est le seul intervenant
et, au fur et à mesure que le dossier avance, on constate qu'on ne peut
pas y donner suite pour des raisons qui étaient imprévisibles
lors de la tenue du sommet ou parce que, lorsqu'on était en cours
d'exécuter, les conditions changent, et, à ce moment-là on
n'est pas capables d'y donner suite. Ça, on a déjà vu
ça également.
Il faudrait que le député de Lévis tienne compte de
ces éléments-là. Il faudrait que le député
de Lévis tienne compte aussi du fait que les sommets sont importants
pour les régions. Si on cherche à les dénigrer, si on
cherche à les ridiculiser face à une population souvent
crédule devant les dires de certains députés, à ce
moment-là, on affaiblit toute la structure des sommets et, en
conséquence, on affaiblit une région à la longue.
M. Garon: Non, non. Moi, je ne commente rien. Les gens de Matane
m'ont dit: Ils nous ont promis que les travaux commenceraient le 21 septembre.
Je ne le savais même pas. Je n'étais pas là, moi, dans la
région. Ils nous ont promis que la route commencerait le 21 septembre et
elle n'a pas commencé le 21 septembre. Savez-vous pourquoi? J'ai dit:
Non, je vais le demander.
Alors, je ne veux pas faire de spéculations. Je fais juste
constater que les gens disent qu'ils ont eu un engagement que la route
commencerait le 21 septembre et il n'y a rien eu de commencé le 21
septembre et je vous demande pourquoi. C'est tout. Je ne spécule pas,
moi. Je ne suis pas un spéculateur.
Crédits pour les ententes-cadres
J'aimerais savoir maintenant, en 1989-1990, sur le montant qui n'a pas
été périmé, quel est le montant là-dedans
qui est allé pour le Bas-Saint-Laurent-Gaspésie et pour chacune
des ententes-cadres? Et quel est le montant qu'on prévoit pour chacune
des ententes-cadres dans le Fonds de développement régional pour
l'année 1990-1991?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que c'est
monsieur... Deux minutes?
M. Gagnon: Pour la région du Bas-Saint-Laurent?
M. Garon: Pour chacune des régions.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Garon: En commençant, si on veut, à l'est,
Gaspésie et Îles-de-la-Madeleine.
M. Gagnon: Pour l'année 1990-1991?
M. Garon: Pour 1989-1990 d'abord. Ceux qui ont été
effectivement versés en 1989-1990 et ceux qu'on prévoit verser en
1990-1991. Pour 1989-1990, vous pouvez le donner pour chacune des
régions, en commençant par
Gaspésie-îles-de-la-Madeleine. Je vais vous demander - je vous le
dis tout de suite, je ne sais pas comment les chiffres sont devant vous, mais
en même temps ceux qui sont prévus, ceux qu'on prévoit
payer pour 1990-1991.
Mme Bacon: Vous avez demandé 1989-1990, on va commencer
par ça.
M. Garon: J'ai demandé les deux...
Mme Bacon: On vous donnera les autres après.
M. Garon:... mais j'ai demandé pour faciliter la
tâche.
Mme Bacon: Oui, on vous donnera les autres après. On va
commencer par ceux-là.
M. Garon: Envoyez.
Mme Bacon: Les montants, Bas-Saint-Laurent, 2 430 534 $.
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, 4 151 800 $.
Saguenay-Lac-Saint-Jean, 300 000 $. Mauricie-Bois-Francs, 2 761 691 $.
L'Estrie, 995 060 $. Les Laurentides 605 290 $. La Montérégie, 1
338 875 $. L'Outaouais, 520 150 $. Abitibi-Témiscamingue 1 035 000 $. Et
Côte-Nord, 1 440 400 $. Ça, c'est 1989-1990.
M. Garon: Et ce qu'on prévoit verser à même
l'enveloppe de 1990-1991?
Mme Bacon: Un Instant. On va vous donner cela.
M. Garon: Est-ce qu'il y a eu des montants versés en
1989-1990 dans d'autres régions?
Mme Bacon: Ça, c'est les sommets. M. Garon: Les
sommets, oui.
Mme Bacon: C'est les sommets que vous voulez avoir là.
M. Garon: Oui, oui, c'est ça. Les ententes-caches.
Mme Bacon: Vous l'avez là. Alors, en 1990-1991, les
sommets, on s'attend à verser dans le Bas-Saint-Laurent 4 892 014 $.
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, 5 699 000 $.
Saguenay-Lac-Saint-Jean, 1 213 000 $. Chaudière-Appalaches, 1 999 868 $.
Mauricie-Bois-Francs, 4 362 598 $. Estrie, 1 608 105 $. Les Laurentides, 923
690 $. La Montérégie, 2 048 725 $. Lanaudière, 1 500 000
$. outaouals, 1 945 800 $. abitibitémiscamingue, 1 651 450 $. et
côte-nord, 2 298 900 $. pour un total de 30 000 000 $.
M. Garon: Comment, un total de 30 000 000 $?
Mme Bacon: C'est ce que nous prévoyons verser. Des
prévisions.
M. Garon: 1990-1991? Mme Bacon: Bien oui.
M. Garon: Vous dites que vous avez un budget de 21 000 000 $.
J'ai demandé pour l'élément 1.
Le Président (M. Thérien): Oui.
M. Gagnon: M. le Président, la programmation qui vient
d'être donnée, c'est celle concernant les sommets. On sait
très bien que dans une programmation avec un tiers, c'est-à-dire
lorsque la programmation dépend d'un promoteur, le niveau de
dépenses n'est jamais réalisé. Il faut toujours en arriver
à un moment donné à mettre des prévisions qui
cadrent avec la capacité réelle de dépenses. On sait que
dans la ventilation qui
est là, ce sont les engagements qui ont été
prévus.
Mais comme les promoteurs demandent de reporter d'année en
année, ou de projet en projet un certain nombre de choses, bien
sûr que les 30 000 000 $ qui viennent d'être indiqués sont
une prévision de dépenses.
M. Garon: Est-ce que c'est une prévision en vertu de
l'élément 1 du programme 2 ou si on pense en prendre à
même l'élément 3 du programme 2 là-dedans parce que
là vous avez un montant beaucoup plus élevé que le montant
de votre budget?
Une voix: Ce sont les sommets.
M. Garon: Non, non. Moi, j'ai demandé en vertu du Fonds de
développement régional...
Mme Bacon: Vous m'avez demandé les sommets.
M. Garon:... à l'élément 1.
Mme Bacon: Non, vous m'avez demandé les sommets.
M. Garon: Non. J'ai demandé l'élément 1.
M. Gagnon: Non. Vous avez demandé... Pardon! M. le
Président, nous avons...
M. Garon: parce qu'on est à l'élément 1.
tantôt, vous avez dit: êtes-vous d'accord pour étudier
ça élément par élément? j'ai dit: correct,
suivons le règlement. alors, suivons le règlement.
Mme Bacon: Vous aviez peut-être l'idée dans les
sommets. Mais moi, si j'ai bien compris, et il y en a plusieurs qui ont compris
la même chose, on avait compris les sommets.
M. Garon: Oui, mais J'ai dit: Qu'est-ce qui va aller...
Mme Bacon: On vous a donné les sommets.
M. Garon: ...dans les différents... en fonction des
ententes-cadres? Les montants qui vont aller pour chacune des
régions...
Mme Bacon: C'est ça, c'est ce qu'on vient de vous
donner...
M. Garon: ...dans le fonds de développement, à
partir...
Mme Bacon: ...l'élément 3.
M. Garon: Non, non, à partir du Fonds de
développement régional, l'élément 1. Quand on sera
rendu à l'élément 3, je vous le demanderai pour
l'élément 3. Mais là, on est à
l'élément 1.
Mme Bacon: Non, mais cette année, j'ai expliqué
tantôt qu'on a divisé Fonds de développement
régional et Fonds conférences socio-économiques. Ce sont
deux choses différentes.
M. Garon: Oui.
Mme Bacon: On a divisé les deux.
M. Garon: Oui.
Mme Bacon: Vous m'avez demandé combien irait dans chacune
des régions, au sommet économique. Je vous ai donné, pour
1989-1990, ce qu'on a dépensé. Je vous ai donné les
prévisions pour chacune des réglons dans le Fonds
conférences socio-économiques pour 1990-1991. C'est ce que vous
m'avez demandé.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça.
Mme Bacon: Dans le Fonds de développement régional,
c'est autre chose.
M. Garon: C'est ça que j'ai demandé, dans le fonds
de développement... On est à l'élément 1. On n'est
pas rendu à d'autres...
Mme Bacon: Mais je vous ai répondu tantôt qu'on ne
peut pas prévoir les dossiers qu'on va recevoir en 1990-1991.
M. Garon: Mais est-ce que vous avez, dans le Fonds de
développement régional, une ventilation? On est à
l'élément 1, on n'est pas passé à
l'élément 2. Vous avez dit: On va procéder selon le
règlement. Là, on est au programme 2, élément 1.
Alors, là, jouons le livre. Moi, ça ne me fait rien, je joue
selon les règles, je suis capable de jouer dans beaucoup de genres de
parties différentes. Mais là, on a dit: C'est ça, la
partie. Parfait! Alors, on ne changera pas les règles du jeu en cours de
routo. Alors, là, on est à l'élément 1, Fonds de
développement régional. J'ai demandé la ventilation
1989-1990 pour les ententes-cadres...
Mme Bacon: Les ententes...
M. Garon: ...de chacune des régions - écoutez bien
- les montants qui vont être versés à partir du Fonds de
développement régional, à l'élément 1, pour
chacune des régions, en fonction d'ententes-cadres. J'ai demandé
la même chose pour 1990-1991, mais pour le Fonds de développement
régional, tel que prévu à l'élément 1. Je
n'ai pas demandé l'élément 3.
Mme Bacon: Mais l'élément 1, il n'est pas dans les
ententes-cadres.
M. Garon: II n'y a rien dans les ententes-cadres, de
l'élément 1?
Mme Bacon: Mais non, ce sont des dossiers ad hoc que j'ai
expliqués tantôt. Et on ne peut pas prévoir les dossiers ad
hoc pour 1990-1991.
M. Garon: Bon! Donc, le Fonds de développement
régional, actuellement, c'est un fonds global où il n'y a rien de
prévu spécifiquement pour chacune des régions. C'est
ça que vous voulez dire?
Mme Bacon: Je viens de vous donner tous les montants
prévus pour chacune des régions. Je viens de vous donner les
montants dépensés pour 1989-1990. Ce sont les montants que je
vous ai donnés tantôt.
M. Garon: Mais à partir de quel élément?
Mme Bacon: Vous m'avez demandé: Entente-cadre. Et dans ma
dialectique à moi, entente-cadre, c'est un sommet
socio-économique.
M. Garon: Je vous ai demandé à partir du Fonds de
développement régional, dans l'élément 1,
l'affectation...
Mme Bacon: Je vous ai aussi répondu que dans le Fonds de
développement régional, ce sont des dossiers ad hoc.
M. Garon: Oui.
Mme Bacon: Des dossiers ad hoc, pour moi, ce ne sont pas des
dossiers d'ententes-cadres ni de sommets socio-économiques. Ça ne
peut pas être ensemble, et c'est pour ça qu'on les a
séparés.
M. Garon: Donc, vous dites - je me répète,
là - qu'à l'élément 1 du programme 2, en 1989-1990,
13 540 000 $ pour lesquels il y a eu 4 586 000 $ de crédits
périmés, il n'y a rien eu pour les ententes-cadres.
Mme Bacon: Ce sont des ad hoc.
M. Garon: Oui, mais il peut y avoir des ad hoc dans des
ententes-cadres.
Mme Bacon: Non, non, non.
M. Garon: Voyons! Il y a des projets ad hoc.
Mme Bacon: II n'y a pas de projets ad hoc dans un sommet.
M. Garon: Bien voyons! Mme Bacon: Non!
M. Garon: II y a des programmes qui vont dans des programmes
réguliers des ministères et il y en a d'autres...
Mme Bacon: II faudrait vous faire expliquer par votre
recherchiste, mais il n'y a pas de projets ad hoc dans les sommets.
M. Garon: Non. Je sais comment ça marche, des budgets, je
n'ai pas besoin de recherchiste pour ça. Je vais vous dire, je connais
ça comme il faut. J'en ai fait assez de ça. J'ai
été un des bons clients du Fonds de développement
régional pendant des années, je sais comment il marche. Sauf que
des projets ad hoc... Quand on bonifie un projet en particulier et on met un
montant de plus, c'est un projet ad hoc, ça.
Mme Bacon: Non, pas dans les sommets. Il n'y a pas de projet ad
hoc dans les sommets.
M. Garon: Ce sont des projets quoi, d'abord, si ce ne sont pas
des projets ad hoc?
Mme Bacon: Une entente-cadre, c'est une entente-cadre. On
n'ajoute pas à une entente-cadre qui est signée. On ne remet pas
des projets ad hoc à une entente-cadre. C'est très simple.
M. Garon: Non, mais je veux dire... Ce sont des mots.
Mme Bacon: Non, non, ce ne sont pas des mots. Vous me demandez de
vous expliquer.
M. Garon: Alors, O. K., faites-moi la ventilation - quand on
passera à l'élément 3, on parlera de
l'élément 3 - de l'élément 1, la ventilation des
sommes qui ont été dépensées en 1989-1990. Si ce
n'est pas dans les ententes-cadres, c'est allé où? (21
heures)
Mme Bacon: Ventilation des dossiers ad hoc.
M. Garon: Oui.
Mme Bacon: 1989-1990, le Bas-Saint-Laurent, 1 320 000 $,
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, 644 164 $, Saguenay-Lac-Saint-Jean,
826 348 $, Québec, 2 079 871 $, Chaudière-Appalaches, 1 323 146
$, Mauricie-Bois-Francs, 698 381 $, Estrie, 577 616 $, Montréal, 685 000
$, Laurentides, 222 520 $, la Montérégie, 412 910 $,
Lanaudière, 497 000 $, Outaouais, 364 500 $,
Abitibi-Témiscamingue, 289 500 $, Côte-Nord, 706 396 $, Nord du
Québec, 173 873 $, non régionalisés, 1 013 960 $.
M. Garon: En 1990-1991, est-ce qu'on a fait une ventilation de
l'affectation des budgets de l'élément 1, programme 2?
Mme Bacon: On ne peut pas, ce sont des dossiers ad hoc. On ne
peut pas faire de ventilation à l'avance, on ne sait pas quels seront
les dossiers qu'on va recevoir dans le cours de l'année, c'est suivant
la demande.
M. Garon: O.K. Non, non, c'est une réponse, c'est
ça que je vous demande, ne vous choquez pas. Je ne vous demande
pas...
Mme Bacon: Depuis tantôt que je vous la donne, cette
réponse-là.
M. Garon: Je vous demande s'ils sont ventilés ou s'ils ne
sont pas ventilés.
Mme Bacon: On ne peut pas ventiler des ad hoc, je vous ai
expliqué tantôt...
M. Garon: Ahl Non, non, on pourrait. On pourrait réserver
des fonds pour des régions en particulier, on peut ne pas en
réserver. Ça, c'est une façon de faire, on peut
réserver ou on peut ne pas réserver. Par votre réponse,
j'ai compris que les fonds du développement régional, à
l'élément 1, ne sont pas réservés pour aucune
région, c'est un fonds global en fonction des demandes qui vont venir
d'un peu partout au Québec. C'est ça que vous me...
Mme Bacon: C'est ça.
M. Garon: C'est ça, ça marche. Alors, pourquoi
avez-vous eu 10 000 000 $ de plus, au budget, alors que vous avez 11 000 000 $
aux crédits, ça fait 21 000 000 $, alors que l'année
précédente, sur 13 500 000 $, vous avez dépensé
seulement 9 000 000 $?
Mme Bacon: je pense que ça va nous permettre de prendre
davantage d'engagements sur les dossiers qu'on va recevoir, mais on ne peut
pas... ça non plus, on ne peut pas vous dire où on va le
dépenser, dans quelle région on va le dépenser, on ne peut
pas vous dire ça, on n'a pas reçu les dossiers.
M. Garon: Non, non. Je comprends ça. Sauf que, l'an
dernier, vous avez eu 13 500 000 $. Malgré toutes les demandes, vous
avez périmé 4 586 000 $.
Mme Bacon: On vous a expliqué tantôt un seul
dossier.
M. Garon: Donc...
Mme Bacon: Je reviens tout de suite, je vous arrête
là-dessus. On a expliqué tantôt un seul dossier où
un promoteur a retiré sa demande, qui était 900 000 $ ou 800 000
$, autour de ça; c'était presque 1 000 000 $ sur les 4 000 000 $
qui ont été périmés. On n'est pas en mesure de
contrôler les promoteurs qui se retirent et pour qui on a gardé de
l'argent, on a fait des réserves. Quand ils se retirent, on ne l'a plus,
cet argent-là, par la suite.
M. Garon: en 1989-1990, quel est le pourcentage des dossiers qui
vous ont été présentés qui a été
refusé et quel est le pourcentage qui a été
accepté, en nombre et en valeur?
Mme Bacon: Je vais prendre avis, Mme la Présidente. On
renverra...
M. Garon: II y a eu combien de demandes?
Mme Bacon: On n'a pas ça ici, je vais prendre avis, Mme la
Présidente, et je vais envoyer rapidement au député les
réponses.
M. Garon: Pour quel montant? Alors, en 1990-1991, qu'est-ce qui
vous a fait anticiper que vous auriez besoin de 21 000 000 $ si vous avez
utilisé seulement... Alors que vous aviez seulement 13 540 000 $, vous
en avez dépensé seulement 9 000 000 $? Alors, sur quelle base
vous avez dit "j'ai besoin de 21 000 000 $"? À moins qu'on ait mis 10
000 000 $...
Mme Bacon: L'année dernière, les sommets et les ad
hoc étaient ensemble.
M. Garon: Oui.
Mme Bacon: C'est ce que j'ai dit tantôt au
député de Lévis. Là, on sépare les deux. Le
Fonds de développement régional, c'est une chose, les sommets,
c'est autre chose. Et on ne mêlera pas ça.
M. Garon: Oui.
Mme Bacon: Ça ne sera pas mêlé. Il n'y aura
pas de ad hoc dans un sommet, comme il n'y aura pas de sommet dans le ad
hoc.
M. Garon: j'imagine que dans le budget que vous avez devant nous,
là, il y a le titre fonds conférences socio-économiques,
ça, c'est les sommets.
Mme Bacon: C'est ça.
M. Garon: Bon!
Mme Bacon: Strictement.
M. Garon: En 1989-1990, le montant qui apparaît là,
j'imagine 20 311 700 $, ça apparaît comme ça va
apparaître en 1990-1991.
Mme Bacon: C'est ça.
M. Garon: Bon! Alors, là, ce n'est pas
mélangé. En 1989-1990, si on a fait la distinction sous la
rubrique Fonds de développement régional, à
l'élément 1, et Fonds conférences socio-économiques
à l'élément 3, donc, cette distinction-là est
faite, elle est déjà faite dans la présentation des
crédits. Vrai ou faux?
Mme Bacon: On vous l'a faite. On l'a séparée.
M. Garon: Non, non. La présentation des crédits,
est-ce que je l'ai la... Est-ce qu'on l'a?
Mme Bacon: Oui, oui.
M. Garon: Bon, si on l'a, ça veut dire que dans le Fonds
de développement régional qui est déjà
ventilé selon la nouvelle nomenclature de 1990-1991, on indique
déjà... On indique en 1989-1990, sous cette rubrique-là...
Comment ça va fonctionner en 1990-1991? Vous aviez 13 500 000 $, vous
avez dépensé 9 000 000 $, cela veut dire que vous avez
périmé 4 586 000 $. Qu'est-ce qui vous fait anticiper, sur les 11
000 000 $ que vous aviez aux crédits et les 10 000 000 $ additionnels
que vous avez eu au budget, 21 000 000 $... Pourquoi avez-vous demandé
21 000 000 $ alors que vous aviez dépensé seulement 9 000 000 $
sur 13 500 000 $ l'année précédente?
M. Gagnon: Mme la Présidente...
M. Garon: Étant bien compris que l'argent des sommets se
trouve à l'élément 3.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Gagnon: Mme la Présidente, il faudrait bien comprendre
qu'en 1989-1990, nous avions un programme et, à l'intérieur de ce
programme-là, sur le même élément, étaient
programmés: Fonds de développement régional, dossiers ad
hoc, Fonds de développement régional, dossiers conférences
socio-économiques. Les 4 500 000 $ de périmés sont
valables pour l'ensemble du Fonds de développement régional qui
revêtait les deux fonctions: fonction sommets et fonction ad hoc.
M. Garon: Ah bon! Alors, quand vous avez dit tantôt, 4 586
000 $, ça comprenait les éléments 1 et 3?
Mme Bacon: C'est ça.
M. Gagnon: C'est ça, pour 1989-1990.
M. Garon: Si vous l'aviez dit, je suis capable de comprendre
ça. Mais vous ne l'aviez pas dit à ce moment-là, parce que
j'avais demandé les périmés pour l'élément
1. J'avais demandé les crédits... Quand j'ai demandé... Si
vous révisez les galées, à la question que j'avais
posée, c'étaient les périmés pour
l'élément 1. Alors, là, vous dites... Mais si je distingue
les périmés pour l'élément 1 et pour
l'élément 3 ou, si vous voulez, sur chacun des
éléments en 1989-1990 du programme 2, éléments 1, 2
et 3...
M. Gagnon: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Gagnon: ...pour l'année 1989-1990, étant
donné que nous étions au même élément de
budget, nous n'avons pas séparé.
M. Garon: Alors, les 4 586 000 $ est par rapport aux 33 951 700
$.
M. Gagnon: Exactement, Mme la Présidente.
M. Garon: Bon. Et les chiffres que vous m'avez donnés
tantôt, en fonction de ce que vous avez appelé, en fonction des
sommets, ne touchaient pas les 13 540 000 $ mais touchaient les 22 311 700 $.
Est-ce que c'est ça? Parce qu'on a donné une série de
chiffres.
M. Gagnon: Je m'excuse. Si le député voulait
répéter sa question.
M. Garon: Quand j'ai demandé l'affectation des fonds pour
1989-1990, en fonction des ententes-cadres, les chiffres que vous m'avez
donnés ne référaient pas à l'élément
1, mais référaient à l'élément 3. Est-ce que
c'est exact?
M. Gagnon: Pour 1989-1990, Mme la Présidente, il n'y avait
pas d'élément 3.
M. Garon: Non, non, mais, là, les chiffres sont mis en
fonction de l'élément 3.
M. Gagnon: C'est pour des voies de comparaison que nous l'avons
placé tel quel à l'heure actuelle.
M. Garon: Oui, mais...
M. Gagnon: C'est a posteriori qu'on est capable d'Identifier ce
qu'on a mis dans ad hoc et ce qui est allé aux sommets.
M. Garon: Oui.
M. Gagnon: Oui, mais au départ, pour les prévisions
1989-1990, ce n'était pas divisé de cette
façon-là.
M. Garon: Je ne parle pas des prévisions, ce sont des
sommes effectivement dépensées...
M. Gagnon: Non, mais... Mme la Présidente...
M. Garon: ...en fonction des ententes-cadres au cours de
l'année 1989-1990. C'est ça que j'ai demandé
tantôt.
M. Gagnon: La division, Mme la Présidente, de la
présentation des trois éléments pour 1989-1990 ne s'est
faite qu'ultérieurement pour être en mesure de faire une
comparaison pour 1990-1991. Mais au départ de la programmation
1989-1990, il n'y avait pas de division en trois éléments. Les
trois éléments apparaissent pour l'année 1990-1991.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M. le
député de Lévis?
M. Garon: Non, ça ne va pas mais... Parce que si on les a
divisés pour les fins budgétaires, donc, on a les chiffres, on ne
les a pas divisés comme ça à peu près. On a 13 540
000 $ à l'élément 1; 100 000 $ à
l'élément 2; 20 311 700 $ à l'élément 3.
Moi, j'ai demandé les montants d'argent pour chacune des
ententes-cadres...
Mme Bacon: On les a donnés.
M. Garon: ...en 1989-1990. on m'a dit qu'il n'y avait rien qui
venait de l'élément 1. donc, ça vient de
l'élément 3. et là, ça n'a pas l'air ça non
plus.
M. Gagnon: Mme la Présidente, l'élément 3 en
1989-1990 n'existait pas.
M. Garon: Oui.
M. Gagnon: II existe à partir du budget actuel 1990-1991.
Puisque nous avons reformulé la programmation du programme 2. Nous
l'avons mis en trois éléments et ça, c'est la
première année que ça se fait.
M. Garon: C'est une grosse affaire.
M. Gagnon: Mme la Présidente, en ce qui concerne les
interventions qui se sont faites dans les ententes-cadres pour l'année
1989-1990, Mme la ministre a donné la ventilation des huit
régions, il y a quelques instants.
M. Garon: Pour 1990-1991? M. Gagnon: 1989-1990.
Mme Bacon: 1990-1991 aussi, j'ai donné les deux.
M. Garon: Si c'était seulement du ad hoc à
l'élément 1, donc, à l'élément 3,
c'était les ententes-cadres.
Mme Bacon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon. Mme
Bacon: Ce qu'on essaie d'expliquer...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Bacon: ...c'est que l'année dernière, il y
avait un seul programme...
M. Garon: J'ai compris ça.
Mme Bacon: Bon. Et cette année, on a séparé.
On a voulu que ce soit clair, qu'il y ait un budget pour les dossiers ad hoc et
un budget pour les conférences socio-économiques. C'est
séparé, cette année, 1990-1991.
M. Garon: Oui, mais vous l'avez séparé aussi en
1989-1990, dans le budget, tel qu'il apparaît pour les fins de
comparaison.
Mme Bacon: Bien, ultérieurement, on l'a
séparé pour qu'il y ait des fins de comparaison. Vous auriez
aimé ça qu'on vous arrive juste avec un budget en 1990-1991? Vous
n'auriez...
M. Garon: Non, non, mais...
Mme Bacon: ...pas pu comparer. Ça vous permet de comparer,
là.
M. Garon: À ce moment-là, ce que j'ai
demandé, c'est très simple au fond. C'est que, si l'argent des
ententes-cadres ne peut pas venir du ad hoc, mais seulement de
l'élément 3, je vous demande si les chiffres que vous m'avez
donnés pour 1989-1990 viennent du montant de 20 000 000 $ qui est
indiqué sous la rubrique élément 3 du programme 2.
Mme Bacon: C'est ça que j'ai donné tantôt
C'est ça que j'ai donné région par région
tantôt.
M. Garon: C'est ça que je vous demande depuis
tantôt.
Mme Bacon: Bien oui... Ah. J'ai tout donné les
réponses.
M. Garon: Tantôt, j'avais demandé
l'élément 1, c'est ça que vous m'avez répondu alors
que... Je comprends que c'est l'élément 3 que vous m'aviez
donné.
Mme Bacon: Quand vous m'avez demandé ensuite
l'élément 1, on vous l'a donné, par région; les ad
hoc par région.
M. Garon: Les ad hoc.
Mme Bacon: On vous l'a donné.
M. Garon: Là, j'ai demandé en vertu des
ententes-cadres. Ce qui a été versé...
Mme Bacon: Les ententes-cadres, M. le député de
Lévis, c'est un sommet socio-économique...
M. Garon: Je le sais.
Mme Bacon: C'est une entente-cadre.
M. Garon: Alors, les chiffres que vous m'avez donnés pour
1989-1990, la première série se raccrochait aux 20 311 700 $ pour
les ententes-cadres, et 1990-1991, c'est la deuxième série de
chiffres que vous m'avez donnée et là, qui se raccroche aux 21
233 100 $. C'est ça?
Mme Bacon: Voulez-vous qu'on répète?
M. Garon: Si vous voulez.
Mme Bacon: On va vous répéter ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Le temps est
écoulé pour l'élément 1 et le député
de Hull veut avoir la parole.
Mme Bacon: On va recommencer pour les ad hoc.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Bacon: Alors, pour les ad hoc Bas-Saint-Laurent, en
1989-1990: 1 032 000 $; Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine: 644 164 $;
Saguenay-Lac-Saint-Jean: 826 348 $; Québec: 2 079 871 $;
Chaudière-Appalaches: 1 323 146 $; Mauricie-Bois-Francs: 698 381 $;
l'Estrie: 577 616 $; Montréal: 685 000 $; les Laurentides: 222 520 $; la
Montérégie 412 910 $: Lanaudière: 497 000 $; Outaouais:
364 500 $; Abitibi-Témiscamingue: 289 500 $; Côte-Nord: 706 396 $;
le Nord du Québec: 173 873 $; non régionalisé: 1 013 960
$.
M. Garon: Ça, c'est ad hoc. Mme Bacon: Ad hoc.
M. Garon: 1989-1990? Mme Bacon: 1989-1990. M. Garon:
Bon.
Mme Bacon: Et je ne peux pas vous donner 1990-1991...
M. Garon: Ça, j'ai compris ça.
Mme Bacon: On ne peut pas planifier ça.
M. Garon: C'est parce que vous ne régionalisez pas vos
budgets. Vous pourriez, mais vous ne le faites pas. Là, vous avez le
droit de faire ça, mais ça aurait été possible de
le faire aussi.
Mme Bacon: Mais si on régionalisait et qu'il nous manquait
de l'argent, à un moment donné, on a un bon dossier dans une
région, on aurait un peu l'air fou.
M. Garon: Au total, on arrive à combien? Mme Bacon:
11 500 000 $.
M. Garon: Comment arrivez-vous à 11 500 000 $? Vous aviez
13 540 000 $, vous avez périmé 4 586 000 $.
Une voix: Les deux...
M. Garon: Ahl C'est les deux ensemble.
Une voix: Les deux ensemble.
M. Garon: O. K. Alors là, ça veut dire que vous
faites la différence sur les périmés.
Mme Bacon: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Lévis...
Mme Bacon: Voulez-vous avoir les sommets économiques
là?
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Le temps est
écoulé pour l'élément 1, Mme la ministre.
Mme Bacon: Je les ai donnés tantôt, mais je peux les
répéter.
M. Garon: elle n'a pas... c'est parce qu'elle donne
l'élément 3. j'ai posé la question sur
l'élément 1 et elle a donné l'élément 3,
alors c'est pour ça que...
Mme Bacon: Non, non, ça fait trois fois que je les
donne.
La Présidente (Mme Bélanger):
L'élément 1, c'est le Fonds régional.
M. Garon: Vous avez donné l'élément 3; le
premier qu'elle avait donné, le premier chiffre, c'était
l'élément 3. C'est les sommets.
Mme Bacon: Voulez-vous finir l'élément 1 ?
M. Garon: Moi, je suis prêt à refaire
l'élément 3 en même temps; moi, ça ne me
dérange pas. C'est...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien non, mais c'est
parce que...
Mme Bacon: On va répéter... M. Garon: O.K.
Laissons faire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Hull a demandé la parole. Est-ce que c'est sur
l'élément 1, M. le député de Hull?
M. LeSage: J'espère que c'est dans le cadre du bon
élément, Mme la Présidente, ça concerne le
développement régional et les sous-régions. Je veux savoir
ce que la ministre...
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord,
allez-y.
M. Garon: On est à l'élément 1.
La Présidente (Mme Bélanger): Fonds de
développement régional. (21 h 15)
M. LeSage: Dernièrement, surtout dans les médias
écrits, Mme la ministre, on a consacré une grande place à
la problématique du développement régional et certains de
ces articles de fond ont permis de soulever la question des
inégalités Intrarégionales, c'est-à-dire la
question des territoires de pauvreté. Et là, je pense, entre
autres, à la Haute-Gatineau, au nord du Pontiac qui vivent des heures
assez difficiles parce qu'il y a beaucoup de pauvreté dans ces secteurs
et dans d'autres secteurs également de la province. Ce que j'aimerais
savoir de la part de la ministre, Mme la Présidente, la ministre
responsable du Développement régional, c'est ce qui se fait
actuellement pour aider les sous-régions et même les
localités aux prises avec un problème chronique de
pauvreté, lequel souvent est dû à une économie
basée sur une seule ressource. Dans les régions que je vous
mentionne, on peut parler soit d'agriculture ou de la coupe du bois.
Mme Bacon: On sait que dans la presse, dernièrement, il y
a quand même eu une problématique qu'on a fait ressortir dans le
plan d'action 1988. On a parlé beaucoup des MRC qui étaient
démunies ou des villes justement, comme vous mentionnez, à
économie simple. Pour trouver avec les intervenants du milieu des
solutions à des économies qui sont plutôt fragiles, le
gouvernement a mis en branle avec cinq MRC qui sont les plus démunies et
aussi cinq villes mono-industrielles des expériences de contrats de
relance qu'on appelle. Alors, les cinq MRC-pilotes qui font partie de cette
expérience-là, c'est: Denis-Riverin, Matapédia,
Haute-Côte-Nord, Mékinac et Pontiac. Et les villes sont:
Témiscamingue. Matagami, Dolbeau-Mistasslni, Asbestos et
Saint-Raymond-de-Portneuf ville et paroisse. Alors, pour amorcer des
changements dans la structure socio-économique des milieux, le contrat
de relance, qui est en fait un plan d'action tout simplement à
l'échelle locale ou de la MRC, vise à consolider et à
diversifier aussi la base économique et aussi ce qu'on appelle le tissu
social de ces milieux qui sont plus démunis. Alors, j'ai annoncé,
le 18 mai dernier, un octroi qui totalise 500 000 $ pour financer justement
l'élaboration de ces contrats de relance là. Et on a bon espoir
que ça va aider à relancer surtout les villes mono-industrielles.
On est obligé déjà de planifier des industries nouvelles
et évidemment les cinq MRC les plus démunies. Ça va aider
à relancer l'économie dans ces régions-là.
M. LeSage: Merci, Mme la ministre.
Le Président (M. Thérien): Même
élément?
M. Gauvin: O.K. On va y aller à la condition que je puisse
revenir dans le même élément.
Le Président (M. Thérien): J'ai pris bonne note que
vous avez demandé la parole, M. le député de Lévis.
Vous étiez prêt.
M. Garon: Alors, j'essaye de comprendre pourquoi les 10 000 000 $
additionnels du ministre des Finances s'en vont entièrement aux ad hoc,
alors qu'on a périmé des crédits l'an dernier, même
avec les nouveaux chiffres, en décortiquant les montants, il y a quand
même 2 000 000 $ de périmés. Alors pourquoi? On sait que
les ententes-cadres ne fonctionnent pas, on aurait pu avoir besoin de plus
d'argent dans les ententes-cadres, mais on met tout ça
entièrement aux ad hoc? Pourquoi?
Mme Bacon: Les ententes-cadres fonctionnent. C'est le
député de Lévis qui dit que ça ne fonctionne pas.
Moi, je prétends encore et je maintiens que ça fonctionne.
Bon!
M. Garon: Moi, vous m'avez fourni...
Mme Bacon: Les ententes-cadres fonctionnant, en 1989-1990, on a
donné plus de 15 578 800 $ au niveau du sommet seulement, c'est
ça. Alors, je pense que ça fonctionne. On a décidé
de pouvoir répondre au plus grand nombre possible de dossiers ad hoc et
c'est pour ça qu'on a mis dans le dossier du Fonds de
développement régional les 10 000 000 $. Ce que je dis, c'est
qu'au niveau des sommets économiques - puisqu'on mêle les deux, -
nous devons répondre suivant ce que les promoteurs nous amènent
devant nous et s'ils vont jusqu'au bout de leur dossier. La même chose
que le Fonds de développement régional. SI on travaille sur
un
dossier et qu'en bout de piste le promoteur se retire et qu'on ait mis
de l'argent de côté pour ce dossier-là on ne peut pas le
dépenser puisqu'il se retire. Nous sommes un peu à la merci des
promoteurs qui nous soumettent des dossiers; c'est pas nous qui prenons
l'initiative des dossiers, c'est les promoteurs qui nous les soumettent. Alors,
à ce chapitre-là, on doit attendre ce que les promoteurs nous
font. On n'est pas tout à fait autonomes au niveau des dépenses
qui sont vraiment réalisées. On est à la merci des
dossiers qui sont devant nous.
NI. Garon: Les fonds de l'entente Canada-Québec
proviennent d'où?
Mme Bacon: Pardon?
M. Garon: L'entente Canada-Québec de 1988, les sommes
qu'on prévoit dépenser sont...
Mme Bacon: Des ministères ou de l'OPDQ? M. Garon:
De l'OPDQ.
Mme Bacon: On les prend dans le Fonds de développement
régional.
M. Garon: Dans les projets ad hoc. Mme Bacon: Oui.
M. Garon: II y en a combien en 1989-1990 qui...
Mme Bacon: II y a aussi... Je dois juste ajouter...
M. Garon: ...étaient dans le cadre de l'entente
Canada-Québec, et, en 1990-1991, selon les prévisions, combien
sont les fonds pour la mise en oeuvre de l'entente Canada-Québec?
Mme Bacon: Je voudrais ajouter aussi, M. le Président,
qu'il y a le Fonds de développement régional et, quand le
fédéral veut participer à un dossier de sommet
socio-économique, on peut insérer ce dossier dans l'entente-cadre
aussi.
M. Garon: Mais quelle est la ventilation? En 1989-1990, quelles
sont les sommes d'argent dans les projets ad hoc, dans le Fonds de
développement régional, à l'élément 1 du
programme 2, qui ont été affectées à la mise en
oeuvre de l'entente de 1988 Canada-Québec.
Mme Bacon: Pour l'année 1989-1990, à Programmes en
vigueur, il y a 5 430 000 $ dont 900 000 $ venant du Fonds de
développement régional, et, depuis le début des
engagements, c'est 8 500 000 $ au total.
M. Garon: Quand vous dites 5 000 000 $ quelque chose dont 900 000
$ du Fonds de développement régional, Les 5 000 000 $ quelque
chose viennent d'où? Est-ce la mise en oeuvre de l'entente?
Mme Bacon: Des ministères sectoriels.
M. Garon: Au total donc, c'est 5 000 000 $ comment?
Mme Bacon: 5 430 000 $ dont 900 000 $ venant du Fonds de
développement régional. Et, au total depuis le début de
l'entente, c'est 8 500 000 $ de dépensés, non pas
d'engagés.
M. Garon: Sur 440 000 000 $.
Mme Bacon: Pas d'engagés, de dépensés.
M. Garon: Sur 440 000 000 $.
Mme Bacon: On est en train de finaliser la programmation.
M. Garon: Maintenant vous avez dit, pour la première
année, 5 438 000 $ dont 900 000 $ de l'OPDQ.
Mme Bacon: Les programmes et les projets qui sont
approuvés...
M. Garon: Attendez un peu. N'allons pas trop vite parce qu'on...
Donc, en 1989-1990, 5 438 000 $ dont 900 000 $ de l'OPDQ dans
l'élément 1, programme 2. Quelle somme prévoyez-vous dans
l'entente Canada-Québec pour 1990-1991? Et combien à partir du
Fonds de développement régional? Selon les prévisions.
Mme Bacon: C'est un peu la même chose, ça aussi.
C'est des programmes à demande.
M. Garon: Oui, oui, mais vous avez dû faire une
prévision.
Mme Bacon: Comme ancien ministre de l'Agriculture, vous ne savez
pas ça?
M. Garon: Oui.
Mme Bacon: Mais c'est la même chose.
M. Garon: Mais sauf que là, il y a une entente de 440 000
000 $...
Mme Bacon: Vous pouviez prévoir à l'avance vos
dossiers, oui?
M. Garon: II y a une entente de 820 000 000 $ qui a
été signée.
Mme Bacon: Oui.
M. Garon: Et on a dépensé 5 000 000 $ l'an dernier.
Cette année, combien on prévoit dépenser?
Mme Bacon: On ne le sait pas. On ne l'a pas.
M. Garon: Vous n'avez pas une idée-là? L'entente
dure quatre ans. L'entente dure combien d'années?
Mme Bacon: Pour dépenser, ça finit en 1995.
M. Garon: Bon. Alors, si on veut...
Mme Bacon: On n'est pas rendus en 1995.
M. Garon: Non, non. Je comprends ça. Mais c'est mieux
d'avoir une planification un peu de ça. Sur 820 000 000 $, la part du
gouvernement du Québec là-dedans est autour de la moitié.
Seulement 5 438 000 $ l'an dernier, ça va prendre 100 ans à
dépenser l'entente à ce rythme-là.
Mme Bacon: Mais les chiffres que je vous donne quand j'ai
donné 900 000 $, c'est l'OPDQ, les 5 000 000 $ c'est les autres
ministères. Mais tous les autres ministères programment
leur...
M. Garon: Vous avez dit 5 438 000 $ dont 900 000 $ de l'OPDQ.
Mme Bacon: 900 000 $, c'est ça.
M. Garon: Les 900 000 $ sont compris dans les 5 438 000 $?
Mme Bacon: C'est ça.
M. Garon: Bon.
Mme Bacon: Quand on dit "dont", c'est ça.
M. Garon: Oui, oui.
Mme Bacon: C'est versé, ça. C'est payé,
ça, dépensé.
M. Garon: O.K. En 1990-1991, qu'est-ce qu'on anticipe? On
n'anticipe rien?
Mme Bacon: Répondez-y pour ça, je vais lui donner
pour l'autre.
M. Gagnon: M. le Président, dans la programmation de
l'entente Canada-Québec pour le Québec, on vient tout juste de
terminer la programmation pour l'ensemble des ministères participants.
C'est donc dire qu'on est en voie d'opération, on est globalement en
voie d'opération et, comme les programmes sont en majorité
à demande, on va attendre les dépôts des demandes pour
être en mesure de faire une évaluation des prévisions des
dépenses.
Mme Bacon: J'aimerais peut-être ajouter, encore une fois,
que les programmes et projets approuvés par le comité de gestion
et le Conseil du trésor, il y a 28 programmes pour 161 000 000 $ et les
programmes et projets approuvés par le comité de gestion et en
processus d'approbation au Conseil du trésor, il y en a 5 pour 42 000
000 $.
Après l'adoption de ces cinq programmes-là et projets,
l'entente va être opérationnelle dans son ensemble et il y a
plusieurs annonces d'ailleurs qui vont être faites. Mais, au 31 mars
1990, il y avait 8 600 000 $ qui étaient engagés par le
Québec pour ces différents programmes et projets. On tenait
à ce que les programmes de l'entente soient différents de ceux
qui existent déjà pour répondre à d'autres besoins
spécifiques des régions. Je pense que ça demande quand
même un effort gigantesque pour l'OPDQ pour faire un arrimage avec les
autres ministères. Je pense qu'il faut comprendre ça, on n'est
pas tout seul, l'OPDQ, il y a tous les autres ministères sectoriels. Il
est un petit peu normal, parce qu'on commence à vraiment voir davantage
où on s'en va. Il ne faut pas s'en faire. Je pense qu'on va tout
dépenser l'argent qu'on doit dépenser d'ici 1995. Nous avons
quand même jusqu'en 1993 pour engager les crédits de l'entente,
mais jusqu'en 1995 pour les dépenser.
M. Garon: Donc, vous avez jusqu'au 31 mars 1993,
c'est-à-dire que les gens peuvent présenter des demandes d'aide
financière en vertu de l'entente jusqu'au 31 mars 1993.
Mme Bacon: Pour faire des engagements, on va jusqu'en 1993,
oui.
M. Garon: Bon.
Mme Bacon: Et pour dépenser, c'est deux ans de plus,
1995.
M. Garon: à date, depuis le début de l'entente, il
y a combien de dépensé, à la fin de l'exercice 31 mars
1990? à date, au 31 mars 1990...
Mme Bacon: Pour le Québec? M. Garon: Oui. Mme
Bacon: 8 600 000 $.
M. Garon: Pardon?
Mme Bacon: 8 600 000 $ pour le Québec, mais il y a des
programmes approuvés, des projets approuvés par le comité
de gestion. On
sait que ça fait le tour, comité de gestion, Conseil du
trésor, Conseil des ministres. Il y a un long cheminement qui doit
être fait, mais il y a 28 programmes ou projets approuvés, qui
sont approuvés par le Conseil du trésor, par le comité de
gestion pour 161 000 000 $ et il y a 5 projets ou programmes approuvés
par le comité de gestion et en processus d'approbation au Conseil du
trésor pour 42 000 000 $. Cela fait 203 000 000 $.
M. Garon: Au 31 mars 1990, vous dites donc qu'il y a, d'argent
déboursé par le Québec, 8 600 000 $. C'est toujours
correct?
Mme Bacon: Oui.
M. Garon: Puis par Ottawa?
Mme Bacon: 8 580 000 $ pour être plus juste. Ça fait
8 600 000 $.
M. Garon: 8 580 000 $ par le Québec. Et par Ottawa? (21 h
30)
Mme Bacon: Ottawa, je ne l'ai pas. Je dois ajouter aussi qu'on
aura 161 000 000 $ de projets ad hoc qui n'ont pas besoin de programmation, qui
sont soumis au Conseil du trésor si c'est nécessaire.
M. Garon: Mais par Ottawa, au 31 mars 1990.
Mme Bacon: On va vous donner ça. M. Garon:
Versé. Dépensé.
Mme Bacon: Pendant que je vous faisais attendre, je vous donnais
d'autre chiffres. L'engagement c'est 57 000 000 $ à Ottawa. La
dépense on ne l'a pas.
M. Garon: Dépensé effectivement.
Mme Bacon: Non, je ne l'ai pas. J'ai leur engagement.
M. Garon: Engagé, ça ne veut rien dire.
Mme Bacon: ils vont nous faire un rapport. on attend un rapport
d'eux. ils sont en train de finaliser, comme on est en train de finaliser
aussi.
M. Garon: Maintenant, concernant le montant de 10 200 000 $ pour
les infrastructures industrielles de Sept-îles, est-ce que le montant a
été versé? Ou s'il y en a eu de versé?
Mme Bacon: C'est sur réception de facture. C'est
ça.
M. Garon: Mais, est-ce qu'il y en a eu de versé?
Mme Bacon: Ils sont aux plans et devis, alors ils n'ont pas
encore présenté de facture.
M. Garon: Pas plus pour les plans et devis qu'ils doivent
être compris dans l'entente également, lis n'ont rien eu de
dépensé. C'est ça que vous dites.
Mme Bacon: Moi je n'ai pas devant moi les budgets du
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, je ne peux
pas vous répondre pour l'Industrie et Commerce. Je vous réponds
pour l'OPDQ ici.
M. Garon: Sur la papeterie et la pâtisserie de Matane,
comme les gens l'appellent là-bas, il y a 24 500 000 $, il y a combien
de versé par le gouvernement du Québec là-dessus, et
combien par le fédéral?
Mme Bacon: C'est le fédéral Matane. Québec
ne verse pas.
M. Garon: C'est seulement le fédéral qui a
versé. Le Québec n'a pas versé une cenne.
Mme Bacon: Non. Pas dans les infrastructures. Dans le projet oui,
mais pas dans les infrastructures. Le projet, ce n'est pas dans l'entente. Les
infrastructures sont dans l'entente.
M. Garon: Le fédéral, selon vous, au 31 mars 1990
aurait déboursé, j'entends bien des termes,
déboursé combien?
Mme Bacon: À Matane?
M. Garon: Au total dans l'entente.
Mme Bacon: Vous pariez pour Matane ou au total?
M. Garon: Au total parce que Matane, vous l'avez dit.
Mme Bacon: On ne l'a pas. Je n'ai que l'engagement
fédéral qui est de 57 000 000 $. Je n'ai pas encore leurs
chiffres de dépenses.
M. Garon: Les engagements au 31 mars 1990, par rapport au 820 000
000 $, coût total...
Mme Bacon: 57 600 000 $, si ma mémoire est
fidèle.
M. Garon: D'engagements. Au total. Par les deux
gouvernements?
Mme Bacon: 93 000 000 $ d'engagés par le
fédéral. C'est ça, 93 000 000 $.
M. Garon: Pardon?
Mme Bacon: 93 000 000 $.
M. Garon: D'engagés.
Mme Bacon: D'engagés par le fédéral.
M. Garon: Sur 820 000 000 $, au 31 mars.
Mme Bacon: Oui.
M. Garon: Combien s'en est-il engagé au cours du mois de
mars?
Mme Bacon: non, ça je ne peux pas vous dire ça. je
pense qu'il serait difficile d'aller voir à chacun des ministères
pour savoir combien ils ont engagé.
M. Garon: C'est parce que, au Secrétariat des affaires
intergouvernementales canadiennes, au 8 mars, on nous disait qu'il y avait
d'engagés, sur les 820 000 000 $, 25 790 000 $. Là vous me dites
qu'au 31 mars, c'était rendu à quelque 80 000 000 $
d'engagés. Ça veut dire qu'il se serait engagé 60 000 000
$ dans trois semaines. Je me demande si vous avez les mêmes chiffres.
Mme Bacon: De quelle entente parlez-vous? M. Garon:
L'entente Canada-Québec. Mme Bacon: II y a plusieurs
ententes.
M. Garon: L'entente sur le développement économique
des régions du Québec. Il y a 820 000 000 $, c'est de ça
que je parle tout le temps. Elle a été signée le 9 juin
1988. J'ai les engagements, le coût total, 820 000 000 $. Engagé
au 8 mars 1990, 25 790 000 $. J'ai exactement la liste de tous les projets et
ça ne marche pas du tout avec les chiffres que vous me donnez là.
À moins que ce ne soit engagé...
Mme Bacon: peut-être que les affaires intergouvernementales
ont eu des chiffres du fédéral qu'on n'a pas. on ne les a pas,
ces chiffres-là.
M. Garon: C'est parce que vous dites: Quelque 80 000 000 $ au 31
mars.
Mme Bacon: D'engagés, pas de déboursés.
M. Garon: Eux autres, ils disaient: Engagement au 8 mars,
c'était 27 790 000 $.
Mme Bacon: Ce ne sont pas les chiffres qu'on a ici.
M. Garon: C'est à l'intérieur du même
gouvernement, là.
Mme Bacon: Ce n'étaient pas les dépenses, non?
M. Garon: Non. C'était marqué: engagement. Une
voix: M. le Président...
M. Garon: J'ai les projets, même, ici. La Papeterie de
Matane, vous voyez, ça le comprend et on dit: C'est surtout du
fédéral. C'est ça que je ne comprends pas.
Mme Bacon: Pour les infrastructures, j'ai dit, pas pour le
projet. Les infrastructures, c'est surtout fédéral.
M. Gagnon: M. le Président, à lui seul, le projet
de la Papeterie de Matane fait 24 000 000 $.
M. Garon: Et demi.
M. Gagnon: Alors, on nous dit qu'il y a 25 000 000 $
d'engagés. alors, on sait très bien qu'à ces
millions-là, il faudrait ajouter au moins alouette qui est d'une dizaine
de millions. donc, on a de la difficulté à concilier les 25 000
000 $ qui sont là.
M. Garon: Est-ce qu'on pourrait avoir la liste des projets pour
lesquels il y a eu des engagements au 31 mars 1990 et quels sont... Parce que
tout ce que j'ai ici, à part la Papeterie de Matane, ce sont des
études: étude pour le lac Kénogami, étude Institut
de génie maritime, étude de faisabilité Centre
international de Montréal, etc. Ce sont toutes des études, tout
simplement. Alors, au 31 mars 1990, en tout cas, je regarde ça, j'ai ici
qu'il y avait 25 790 000 $ d'engagés et, là-dessus, compte pour
24 500 000 $ la Papeterie de Matane. Ça veut dire qu'il n'y a pas
grand-chose pour le reste. Vous me dites que vos chiffres, au 31 mars 1990,
c'est quelque 80 000 000 $ d'engagés. Là, ça ne marche pas
du tout. Et là, c'est le Secrétariat aux affaires
intergouvemementales canadiennes.
Mme Bacon: On prend avis, M. le Président.
Le Président (M. Thérien): Donc, Mme la
ministre...
M. Garon: Est-ce qu'on peut avoir la liste des projets...
Mme Bacon: Quand on prend avis, c'est pour la fournir.
M. Garon: ...mais de part et d'autre, avec les engagements
fédéraux, les engagements...
Mme Bacon: C'est ça.
M. Garon: ...québécois et les montants d'argent
dans chacun des cas...
Mme Bacon: On va vous envoyer tout ça. M. Garon:
...31 mars 1990 et les projets?
Mme Bacon: On va vous fournir tout ça, pas de
problème.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Lévis, est-ce qu'on peut exercer l'alternance ou
si...
M. Garon: Oui, pour le moment.
Le Président (M. Thérien): Merci. M. le
député de Montmagny-L'Islet, s'il vous plaît.
M. Gauvin: Merci, M. le Président. J'aimerais revenir
justement à ce qu'on vient de discuter. Mme la ministre, vous avez fait
allusion, tantôt, au fait que le Conseil du trésor était en
voie de reconnaître cinq programmes qui s'appliqueraient au niveau de
l'entente-cadre fédérale-provinciale sur le développement
des régions. Ces cinq programmes-là regroupent finalement
différents autres programmes, j'imagine. Il était question de
regrouper certains programmes, par exemple, dans le tourisme ou des choses
comme ça. Je ne sais pas si vous aimeriez répondre, mais j'en
aurais plusieurs. Pour ne pas perdre mon droit de parole, est-ce qu'on
échange comme ça?
Mme Bacon: Oui. Non, non, allez-y!
M. Gauvin: D'autre part, est-ce que dans ces
programmes-là, c'est la règle, la participation
fédérale-provinciale 50-50, ou si elle peut varier
dépendamment des programmes?
Mme Bacon: ...le premier, M. Gagnon va vous répondre.
M. Gagnon: Vous parlez des zones dont Mme Bacon a parlé,
des zones défavorisées...
M. Gauvin: Oui.
M. Gagnon: ...où éventuellement il y aurait une
intervention. Ce qui est prévu, c'est que les 5 programmes du
Québec, dans les régions de ressources, s'appliquent à ces
15 municipalités régionales de comté. Le gouvernement
fédéral, à date, ne nous a pas fait connaître son
intention de nous suivre là-dedans. Il nous a dit qu'il ferait
connaître ultérieurement quel programme il voudrait voir appliquer
à ces 15 zones défavorisées. Donc, le principe du 50-50
est à venir selon que le gouvernement fédéral accepte ou
non de "pairer" l'argent du Québec au niveau des éléments
d'intervention qu'il y aura dans ces 15 municipalités régionales
de comté.
M. Gauvin: Pour le moment, le fédéral, c'est au
niveau des intentions. On peut dire ça, là. Je trouve très
intéressante la proposition du Québec de travailler conjointement
avec eux autres, le fédéral, mais il n'a pas
confirmé...
M. Gagnon: C'est-à-dire que le gouvernement
fédéral ne nous a pas indiqué qu'il suivrait le
gouvernement du Québec dans l'application des 5 programmes des
régions de ressources aux 15 municipalités régionales de
comté. On attend toujours de sa part de quelle façon il va
intervenir dans ces 15 municipalités-là.
Mme Bacon: II n'y a pas de décision de prise encore.
M. Gauvin: Par contre, nous autres, au niveau du gouvernement du
Québec, on connaît déjà dans quel programme, dans
les cinq programmes, où on veut travailler, les critères ou les
champs d'action.
M. Gagnon: Exact. Mme Bacon: Oui.
M. Gauvin: Exact. D'autre part, j'aimerais, Mme la ministre,
revenir sur un sujet dont on a parlé tantôt. Je pense qu'on a fait
abondamment allusion dans les journaux, depuis quelques semaines ou quelques
mois, du suivi du sommet Bas-Saint-Laurent, où on disait, finalement...
C'est évident que les visites que le député de
Lévis faisait dans cette région-là... et les
députés de l'Opposition soulèvent surtout les projets qui
n'ont pas encore fonctionné ou qui n'ont pas encore été
approuvés, pour une raison ou pour une autre. Mais quand on les prend un
par un, on retrouve un certain nombre et un nombre même très
important de projets qui sont déjà approuvés ou en voie de
l'être, où les promoteurs sont très confiants qu'ils vont
l'être dans les prochains jours.
Je ne sais pas s'il n'y a pas lieu, à un moment donné,
d'apporter un suivi plus, je ne dirais pas quotidien, mais plus régulier
pour faire la démonstration justement... Cet après-midi, à
un moment donné, je vous faisais la démonstration de la belle
expérience qu'on avait connue dans la région
Chaudière-Appalaches. Quand on vérifie avec les promoteurs
d'autres régions comme celle du Bas-Saint-Laurent, ceux dont les projets
ont été reconnus et qui eux avaient déjà
l'intention d'apporter un suivi dans les meilleurs délais, ils semblent
se déclarer très heureux. C'est sûr que, si on cite
seulement que les projets où les promoteurs ne sont pas encore
prêts à procéder, où il y a de la difficulté
à s'ajuster entre certains ministères du gouvernement et les
promoteurs, on fait une démonstra-
tlon négative. Je ne sais pas quel commentaire vous avez à
ça.
Mme Bacon: C'est sûr que la région a fait l'objet de
nombreux articles de journaux depuis quelque temps. Je pense qu'il y en a qui y
voient aussi, à ce que ça se fasse. Je pense qu'il ressort de
ça, de cet exercice-fà une image qui est fort incomplète
et une image qui est aussi biaisée par rapport à ce que le
gouvernement fait à la suite du sommet du Bas-Saint-Laurent. Moi, je
veux quand môme rassurer la population, que cette entente se
déroule bien. Je veux aussi souligner que l'entente-cadre du
Bas-Saint-Laurent a été signée le 29 juin 1989, il y a
moins d'un an; on n'a pas encore terminé l'année. C'est sûr
qu'en dedans d'un an, on ne peut pas réaliser tous les dossiers et dire
aux gens qu'il faut que ça se fasse en dedans d'un an, c'est fausser la
réalité.
Mais quand même, dans l'entente-cadre du Bas-Saint-Laurent, on
peut dire qu'il y a 67 projets sur 111 qui sont réalisés ou en
voie de réalisation. Ça, c'est 60,3 % des projets, en dedans d'un
an, ce n'est quand môme pas si mal. Il y a aussi 11 700 000 $ qui ont
déjà été versés par le gouvernement du
Québec. Il faut dire aussi qu'il y a beaucoup de ministères qui
versent leur montant d'argent seulement sur présentation de factures,
comme on l'a dit au cours de la journée, et pas avant ou après;
c'est seulement sur présentation de factures, ce qui fait que les sommes
ne peuvent être comptabilisées qu'à la réalisation
complète du projet. Je pense qu'il n'y a pas raison de s'énerver.
En moins d'un an après la signature d'une entente, un suivi qui est fait
de ça nous dit qu'il y a 67 projets sur 111, je pense que ce n'est quand
même pas mauvais comme dossier. Ceux qui disent que ça va mal
n'ont pas l'image complète et biaisent la réalité.
M. Gauvin: Oui, M. le Président, juste une autre question
pour revenir sur la comparaison des régions. Est-ce qu'on pourrait
comprendre, étant donné que je représente une
région qui est sur les frontières du
Bas-Saint-Laurent-Chau-dière-Appalaches, qu'on pourrait appeler
côte sud, finalement, est-ce qu'on peut se comparer finalement sur l'aide
financière du gouvernement du Québec, en termes de pourcentage,
facilement avec des régions comme Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord,
Lac-Saint-Jean, Abitibi, Outaouais ou si...
Mme Bacon: Vous parlez en termes de projets
réalisés ou en voie de l'être, c'est ça? (21 h
45)
M. Gauvin: C'est-à-dire des projets qui pourraient
être reconnus dans le cadre de cette reconnaissance des régions
là, dans l'entente fédérale-provinciale.
Mme Bacon: Canada-Québec?
M. Gauvin: Oui.
Mme Bacon: Vous parlez de l'entente.
M. Gauvin: C'est ça, excusez.
M. Gagnon: M. le Président, dans l'entente
Canada-Québec, pour les 15 municipalités régionales de
comté, identifiées comme zones défavorisées,
l'application des programmes dans le Bas-Saint-Laurent, pour prendre cet
exemple-là, en parallèle avec la position des deux MRC que vous
venez de soulever, M. le député, c'est qu'il y aurait application
de programmes similaires et de projets similaires avec traitement
identique.
M. Gauvin: En principe. J'aimerais, Mme la ministre, revenir sur
un autre point dont on a discuté tantôt et que je trouvais
très intéressant. Quand vous avez fait la démonstration,
que vous dites: Dans les budgets, les prévisions budgétaires du
Fonds de développement régional, c'est évident que quand
on reconnaît un projet dont la participation gouvernementale pourrait
être de x montant d'argent, on gèle ce montant d'argent-là.
Donc, c'est aussi se faire la démonstration, entre nous, qu'on a
avantage à être très vigilants quand on supporte des
projets, qu'on les dirige vers le Fonds de développement
régional, si on veut d'abord aider votre service, qui est le service de
l'OPDQ, du Fonds de développement régional, s'aider en même
temps et, finalement, arriver à pouvoir finaliser, avoir des projets qui
se réalisent, se concrétisent.
Mme Bacon: Vous avez bien compris comment ça doit
fonctionner. Et c'est pour ça que je disais tantôt qu'on n'est pas
autonomes au fond. On est à la merci des promoteurs qui viennent, qui
retirent ou qui gardent, qui laissent leurs dossiers sur notre table de travail
ou qui les retirent. À ce moment-là, s'ils nous ont fait parvenir
leurs dossiers, qu'on a gelé des sommes pour les garder pour eux et
qu'à un moment donné, ils retirent leurs dossiers, bien on est
à la merci de ça. On ne peut pas, nous, continuer le dossier
s'ils ne le veulent pas.
M. Gauvin: Mais question de m'aider finalement ou de s'aider
comme région, on pourrait peut-être dire... Moi, je pourrais
peut-être dire comme député ou comme représentant de
région, être très fier qu'au cours de l'année qu'on
vient de terminer, j'aie réussi à obtenir l'approbation du Fonds
de développement régional pour supporter deux ou trois projets
qui représentent x montant d'argent et me péter les bretelles en
fin d'année et dire: J'ai réussi à avoir la collaboration
pour x montant d'argent du Fonds de développement régional. Et,
quelques mois après, que ce soit un problème de promoteur ou
d'autres facteurs, ça ne se réalise pas et finalement j'ai
frappé dans le vide.
Mme Bacon: Mais ça va avoir gelé ces
montants-là...
M. Gauvin: C'est ça.
Mme Bacon: ...dans le Fonds de développement
régional. Il faut penser aussi qu'on fait des revirements dans les
différents ministères sectoriels au niveau de dossiers qui sont
en marche. Et si on fait des revirements et qu'à un moment donné
ça ne fonctionne pas, bien encore là, on est à la merci de
ces dossiers-là. Alors je pense qu'on essaie de faire en sorte...
L'important c'est d'avoir de bons dossiers avec des promoteurs qui vont aller
jusqu'au bout avec leurs dossiers et c'est pour ça qu'il faut que ce
soit bien attaché et bien ficelé pour qu'on puisse non seulement
avoir gardé les sommes, mais les verser ces sommes-là et non les
geler.
M. Gauvin: Justement, M. le Président... Justement, Mme la
ministre, vous parlez de revirement ou de collaboration d'autres
ministères, d'autres services gouvernementaux, pour permettre que
certains projets se réalisent. Est-ce que l'OPDQ ou le Fonds de
développement régional n'aurait pas avantage à avoir un
budget spécifique pour collaborer... J'essaie d'imaginer à savoir
si ça ne serait pas plus facile comme fonctionnement pour collaborer
avec d'autres ministères dans des projets. Des fois c'est un
complément qui vient faire en sorte, de la part de votre service, qu'un
projet se réalise. Et moi, avec l'expérience que j'ai de quelques
années, je suis mis à contribution assez souvent ou du moins
sollicité très souvent parce que c'est le problème qu'on
vit finalement pour supporter un projet. C'est que le ministère
sectoriel donné dit: Moi, je ne peux pas supporter ce projet-là
pour plus que x montant d'argent. Il faudrait au moins aller chercher une autre
source. Et si... On parlait tantôt de réserve possible. C'est
évident que ce n'est pas possible d'appliquer des réserves pour
une région. Vous l'avez expliqué tantôt. Ça devrait
s'appliquer sur l'ensemble du Québec. Mais est-ce qu'il n'y a pas
avantage au niveau de votre service à prévoir des réserves
pour s'assurer qu'on peut supporter des projets en collaboration avec d'autres
ministères plus souvent?
Mme Bacon: Bien, je pense que le Fonds de développement
régional c'est ça. Ça doit servir, soit pour
compléter une part qui est déjà octroyée par un
ministère sectoriel soit pour intervenir là où il n'y a
pas de programme, par exemple. Ça c'est une autre façon
d'intervenir, d'intervention de la part de l'OPDQ. Mais encore là si on
fait des réserves et qu'on gèle ces réserves-là et
qu'on ne les dépense pas, rendus à la fin de l'année,
c'est dommage parce qu'on aura privé peut-être d'excellents
dossiers de connaître un aboutissement. C'est difficile de faire des gels
au niveau du fonds de développement régional parce que, souvent,
si on n'a pas eu les projets menés à terme, cet argent-là
est périmé.
M. Gauvin: J'y reviendrai un peu plus tard, M. le
Président.
Le Président (M. Thérien): M. le
député de Lévis, est-ce qu'on passe à...
M. Garon: J'aurais une autre question concernant le
programme...
Le Président (M. Thérien): Dans T'item" 1? M.
Garon: Pardon?
Le Président (M. Thérien): C'est toujours dans
l'"item" 1? Dans l'élément 1 du programme 2?
Parc marin dans le fjord du Saguenay
M. Garon: Oui, dans l'élément 1 du programme 2, sur
le parc marin du Saguenay. J'imagine que c'est dans l'entente
Canada-Québec? Le parc marin sur le Saguenay.
Le Président (M. Thérien): M. Gagnon.
M. Gagnon: M. le Président, c'est dans l'entente
sectorielle sur le développement touristique.
M. Garon: Canada-Québec? De 1984, je veux dire, ou de
1988?
M. Gagnon: Celle qui a été signée en
1984.
M. Garon: Bon, celle qui marche. Alors, on dit que l'entente
Canada-Québec a été signée au printemps concernant
la création d'un parc marin de 800 kilomètres carrés dans
le fjord du Saguenay et dans l'estuaire du Saint-Laurent. Il s'agit d'une
entente de 9 500 000 $, dont 7 500 000 $ proviendront du gouvernement
fédéral. J'aimerais savoir quelle est la participation de l'OPDQ
dans le suivi de cette entente.
Mme Bacon: C'est 850 000 $.
M. Garon: 850 000 $. Et combien, d'autres ministères
sectoriels?
Mme Bacon: La différence, c'est Loisir, Chasse et
Pêche.
M. Garon: Sur un total de 2 000 000 $? 1 200 000 $?
Mme Bacon: C'est ça. Le MLCP donne environ 1 000 000 $, 1
500 000 $, mais ça, c'est
sous toute réserve, je ne l'ai pas devant moi.
M. Garon: Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir une copie de cette
entente?
Mme Bacon: Oui, oui. Ce n'est pas caché. On va demander au
MLCP de vous la fournir.
M. Garon: Pardon?
Mme Bacon: On va demander au ministère sectoriel de la
fournir.
M. Garon: Quels sont les échéanciers? Est-ce que
vous êtes mêlés à ça ou si c'est le MLCP?
J'allais vous demander les échéanciers du gouvernement concernant
la réalisation du parc marin.
Mme Bacon: La mission de l'OPDQ, c'est de donner un coup de pouce
ou un coup de main à un ministère sectoriel s'il en a besoin et
de ne pas faire le dossier. Nous ne sommes pas, dans ce dossier-là,
maître d'oeuvre.
M. Garon: Ça marche. Alors, moi, je suis prêt
à passer à l'élément 2.
La Présidente (Mme Bélanger): O.K. J'appelle
l'élément 2. M. le député de Lévis.
M. Garon: De quoi s'agit-il exactement dans ce montant de 100 000
$? Est-ce qu'on l'a dépensé en 1989-1990? Les provisions pour
augmenter tout crédit pour la réalisation, par les
ministères, de projets d'aménagement et de développement
régional.
Mme Bacon: ce sont des sommes d'argent qu'on vire dans les
ministères sectoriels et ça nous amène à aller au
conseil du trésor pour faire les virements.
M. Garon: Est-ce qu'on les a virés en 1989-1990?
Mme Bacon: Oui. M.Garon: 100 000 $?
Mme Bacon: Oui.
M. Garon: Combien sur ces 100 000 $ ont été
périmés?
Mme Bacon: Les 100 000 $, en fait, c'est un compte ouvert, c'est
pour faire marcher le compte de banque. On a viré 17 000 000 $...
M. Garon: 17 000 000 $.
Mme Bacon: 17 000 000 $ dans les ministères...
M.Garon: 17 000 $?
Mme Bacon: 17.
M. Garon: Non, mais c'est 100 000 $ que c'est marqué.
Mme Bacon: non, non, 100 000 $, j'ai dit que c'est juste pour
faire rouler le compte de banque. c'est symbolique. c'est un montant de base
là...
M. Garon: Oui.
Mme Bacon: ...qu'on se garde mais, quand on fait les virements,
c'est plus élevé que ça. C'est comme un "petty cash", je
ne sais pas comment on dit ça en français. Petite caisse.
M. Garon: Combien ont été périmés sur
les 100 000 $?
Mme Bacon: Ils sont périmés au complet. M.
Garon: Bon. O.K.
Mme Bacon: Mais ils sont là, ils sont toujours
là.
M. Garon: O.K. Mais les 100 000 $ sont périmés au
complet. On va passer à l'élément 3.
Fonds "Conférences
socio-économiques"
La Présidente (Mme Bélanger):
L'élément 3, M. le député de Lévis.
M. Garon: L'élément 3. J'aimerais poser une
question concernant le club de golf de Gaspé. Selon les dernières
informations que j'ai, la ville de Gaspé a retiré son
règlement d'emprunt pour l'aménagement du club de golf à
Gaspé. On me dit que le référendum qui devait avoir lieu
au début de mai, à la suite de la signature de 600 personnes qui
contestaient ce projet, n'a donc pas eu lieu. Est-ce un recul
stratégique ou la ville a-t-elle abandonné le projet, selon vos
informations?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon
Projet de club de golf à Gaspé
M. Gagnon: Mme la Présidente, la présentation du
projet du club de golf de la Gaspésie se situait dans un réseau
d'équipement touristique. La construction d'un club de golf était
prévue à trois partenaires: le milieu, le gouvernement
fédéral et le gouvernement du Québec. Ce club de golf
devait permettre la réalisation d'un équipement hôtelier
qui aurait été chercher entre 7 000 000 $ et 10 000 000 $
d'investissements privés.
M. Garon: Vous parlez du club de golf de Gaspé,
là.
M. Gagnon: Oui, oui. On parle toujours du club de golf de
Gaspé. La participation du milieu devait comprendre une partie en
provenance de la ville de Gaspé; comme il y a eu contestation d'une
intervention financière de la ville de Gaspé, le projet est
actuellement suspendu et, à l'heure actuelle, des alternatives sont
analysées à savoir si le milieu est capable de répondre
à sa participation. D'autre part, les indications en provenance du
gouvernement fédéral font qu'on remet en question une
participation éventuelle du gouvernement fédéral dans ce
projet.
M. Garon: Est-ce que vous avez des informations comme quoi les
citoyens, eux, ne veulent pas que la ville s'embarque là-dedans?
M. Gagnon: Mme la Présidente, comme je viens de le dire,
c'est à la suite de la contestation d'un groupe de citoyens que la ville
a décidé de se retirer comme bailleur de fonds du milieu dans ce
projet et on attend à toutes fins pratiques que le promoteur nous
indique quelles sont ses intentions, soit pour donner suite au projet, soit
pour retirer son projet.
M. Garon: La chambre de commerce n'était pas
impliquée là-dedans? Est-ce qu'elle est intéressée
à s'impliquer davantage avec les hommes d'affaires qui en font partie ou
si simplement il va falloir faire payer la facture à 100 % par la
ville?
M. Gagnon: La chambre de commerce était prévue
comme un des partenaires avec la municipalité, sous le vocable
"Participation du milieu".
M. Garon: Alors, qui devait payer? Est-ce seulement la ville qui
s'est retirée ou si la chambre de commerce reste au dossier pour le
même montant?
M. Gagnon: À l'heure actuelle, les seules informations que
nous possédons, c'est que la ville se retire, la chambre de commerce est
en train d'analyser quelle participation le milieu pourrait mettre même
en l'absence de la ville.
M. Garon: Mais elle, la chambre de commerce, qu'est-ce qu'elle
veut mettre? C'est facile de dépenser l'argent des autres, mais
dépenser le sien...
M. Gagnon: Mme la Présidente, à la suite du retrait
de la ville de Gaspé, la chambre de commerce n'est pas en mesure de nous
dire à l'heure actuelle quelle participation le milieu sera en mesure de
mettre, s'il y a une mise de fonds de la part du milieu. Mais, comme je viens
de le dire, à l'heure actuelle, nous n'avons pas d'in- dication soit du
retrait du dossier, soit qu'ils vont aller de l'avant avec le dossier; et,
s'ils vont de l'avant avec le dossier, nous ne connaissons pas non plus le
niveau d'enveloppe ou de participation financière que le milieu va
mettre.
M. Garon: Est-ce que l'OPDQ a reçu une demande d'aide
financière pour l'aménagement du club de golf, à
Gaspé?
M. Gagnon: Au sommet de la Gaspésie et des îles, il
y a eu une demande adressée à l'OPDQ, de l'ordre de 500 000
$.
M. Garon: Et, devant la possibilité de péremption
de ces 500 000 $, est-ce qu'il est envisagé de donner le même
montant d'argent pour le tomodensitomètre de l'hôpital de
Chandler, qui serait peut-être plus utile que pour le club de golf de
Gaspé qui a l'air de tomber tout seul?
M. Savoie: ii s'agit d'un projet du sommet et, en
conséquence, le transfert peut se faire à l'intérieur du
même secteur. on ne peut pas le transférer de secteur.
M. Garon: Non, mais c'est le gouvernement. C'est le même
gouvernement.
M. Savoie: Oui, mais ce n'est pas...
M. Garon: Le gouvernement avait dit non parce qu'il n'avait pas
d'argent pour le tomodensitomètre de Chandler, mais il avait de l'argent
pour un club de golf...
M. Savoie: oui, je comprends que c'est le gouvernement du
québec, ce n'est pas l'état de new york; ça, je comprends
ça assez facilement...
M. Garon: Un instant, si vous voulez, Mme la Présidente,
on va parler un à la fois, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que... M.
Garon: Je n'ai pas fini de parler, là. M. Savoie: Je
m'excuse, M. le député.
M. Garon: au sommet, on n'avait pas d'argent pour l'hôpital
de chandler qui avait demandé 500 000 $ pour un tomodensitomètre
parce que les gens doivent monter à rimouski pour passer au tomo et, si
on passe au tomo, on sait que c'est très grave, souvent; et, s'il n'y a
pas de tomo, c'est l'opération pour voir qu'est-ce que le patient a dans
le corps. on n'avait pas l'argent pour les 500 000 $ pour l'hôpital de
chandler, mais on avait 500 000 $ pour un club de golf à gaspé.
(22 heures)
Étant donné qu'on va économiser, sem-ble-t-il, les
500 000 $ pour le club de golf de Gaspé, est-ce qu'il est imaginable
qu'on puisse les affecter? Parce que ça fait partie des ententes. C'est
le même élément. C'est de l'argent qui venait de
l'élément 3 du programme 2. Est-ce qu'on peut imaginer que cet
argent-là va être affecté pour le
tomodensitomètre?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre
délégué au Développement régional.
M. Savoie: Oui, regardez, M. le député de
Lévis, de la façon que ça fonctionne au niveau de
l'allocation des fonds, suite à un projet qui ne se réalise pas
dans un cas comme celui-ci, où il y a désistement en partie - en
tout cas, du promoteur - c'est qu'il y a entente entre la région et le
gouvernement et c'est stipulé au niveau de l'entente-cadre. Les fonds
peuvent circuler à l'intérieur du même secteur. Par
exemple, à la biennale, ils peuvent être affectés à
une autre utilisation dans le même secteur d'activité, mais
là, évidemment, c'est suite à une espèce de
consensus régional à cet effet, qui est présenté
à la biennale.
Ici, vous voulez prendre des fonds qui se trouvent dans l'infrastructure
de loisir et les affecter à l'extérieur de cette région
immédiate de Gaspé, dans un centre hospitalier à Chandler.
Bien que toute la notion de "scan" soit certainement un dossier fort important
pour une région, le transfert d'un secteur à un autre comme
ça est exclu en vertu de l'entente et ça constitue, à ce
moment-là, au niveau du tomodensitomètre, un dossier à
part et distinct du club de golf; en conséquence, les montants ne
peuvent pas être transférés.
Mme Bacon: Peut-être, si vous me permettez d'ajouter...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Bacon: À l'occasion du sommet régional qui a
été tenu les 23 et 24 septembre 1988, le ministère de la
Santé et des Services sociaux avait refusé d'accorder cette
ressource parce qu'il disait que le bassin de desserte ne permettait pas de
l'utiliser de façon optimale et, en plus, que ce projet
nécessitait des frais de fonctionnement entre 800 000 $ et 1 000 000 $
par année. C'est pour ça que ce projet-là n'a pas fait
l'objet d'un engagement lors du sommet et il sera réexaminé
à l'occasion de la biennale. Je pense qu'il y a une étude
d'opportunité, entretemps, qui est entreprise par le MSSS.
M. Garon: Est-ce qu'on trouvait que le bassin était
davantage là pour les joueurs de golf?
Mme Bacon: Pardon?
M. Garon: Est-ce qu'on pensait que le bassin des joueurs de golf
était plus là pour le club de golf?
Mme Bacon: Ce n'est pas ce que je dis. Je dis que ce dossier va
revenir à la biennale. Je dis les raisons pour lesquelles le MSSS avait
refusé, à l'occasion du sommet, de s'engager: des frais de
fonctionnement entre 800 000 $ et 1 000 000 $, le bassin de desserte qui ne
permettait pas de l'utiliser d'une façon optimale - je pense que, quand
on a ces équipements-là, on veut les utiliser d'une façon
optimale - et il n'y a pas eu d'engagement pris, sauf qu'il y a des
études qui doivent être entreprises pour arriver à la
biennale et réexaminer le dossier. Ça ne veut pas dire que le
dossier est fermé. Quand on attend une biennale, ça ne veut pas
dire que le dossier est fermé.
M. Garon: Voulez-vous dire que le gouvernement, par un
ministère ou l'autre, envisage de majorer la contribution
gouvernementale pour que le club de golf de Gaspé se réalise?
Mme Bacon: On n'a pas parlé de majoration.
Une voix: Qui a parlé de ça?
M. Garon: Je vous pose la question.
Mme Bacon: Vous voyez comment vous déformez les
choses.
M. Garon: Non, non.
Mme Bacon: On n'a pas parlé de majoration. Si vous allez
dans la Gaspésie et que vous leur dites qu'on veut majorer pour un club
de golf pendant qu'on ne donne pas pour le "scan", je comprends que vous
énervez la population.
M. Garon: Au contraire, moi, j'ai dit que c'était un
mauvais choix. Je remarque que les gens ont pensé plus comme moi, comme
tous les gens du gouvernement qui disaient oui au club de golf. Je l'ai dit
publiquement, à part ça. Même s'il y a quelques bourgeois
qui n'ont pas aimé mon intervention, je remarque que la population,
elle, l'a appréciée. En attendant, ce que je veux dire simplement
- parce que moi, j'ai toujours fait affaire avec l'ensemble de la population,
pas avec les écrans de fumée - c'est que, maintenant qu'on va
économiser l'argent, est-ce que le projet a été
abandonné par le promoteur du club de golf ou si vous n'avez pas
été avisés que le projet était
abandonné?
Mme Bacon: On n'a pas été avisés qu'il
était abandonné.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre
délégué au Développement régional.
M. Savoie: Oui, je voudrais rappeler au député de
Lévis...
M. Garon: Mais est-ce que le...
M. Savoie: ...que les dossiers qui nous proviennent et qui sont
traités à l'Entente, ce n'est pas le gouvernement qui les met sur
la table, c'est la région. Il y a une "priorisation" qui se fait au
niveau de la région. C'est présenté par la région.
Ce qu'essaie de faire le gouvernement, c'est d'intervenir au minimum en ce qui
concerne les outils que veut se donner une région pour se
développer. Si la région nous arrive avec un club de golf, on
veut justement ne pas porter de jugement sur sa décision. Il faut que
les régions se responsabilisent davantage. Il faut qu'elles prennent en
main leurs décisions et leurs orientations. Si la région a
décidé qu'elle prenait en main l'exécution d'un club de
golf, c'est son choix. Ce n'est pas à nous autres de porter un jugement
là-dessus.
Lorsque vous dites que vous avez attaqué trois, quatre bourgeois,
bien, je m'excuse, vous vivez encore au XVIIe siècle, parce que,
aujourd'hui, vous allez dans les clubs de golf, particulièrement dans
les régions éloignées, tout le monde joue au golf, du
chauffeur de taxi au chauffeur d'autobus aux hommes d'affaires les plus
prospères du coin. Tout le monde joue au golf.
M. Garon: Oui, oui. Non, j'ai compris ça que la chambre de
commerce s'était prise en main pour demander un club de golf qui serait
payé par les autres et que la population qui devait payer n'a pas voulu.
Ça, j'ai remarqué ça. J'ai remarqué que la
population s'était prise en main aussi pour demander un
tomodensitomètre à l'hôpital de Chandler parce qu'elle en
avait besoin, parce qu'elle voulait être traitées et que la
médecine se fasse là comme ailleurs. Et là, le
gouvernement a dit non, mais, par ailleurs, les contacts étaient mieux
dans le golf que dans l'hôpital.
Mme Bacon: Je pense qu'on n'a pas de jugement de valeur à
passer sur les décisions qui sont prises dans une région. C'est
des décisions de la région qui décide de se donner, dans
une région touristique, des outils.
M. Garon: Oui.
Mme Bacon: Elle a fait ces choix-là. On les a
respectés et il y avait possiblement un hôtel qui pouvait se
construire tout près du club de golf qui aurait amené quand
même des investissements et qui aurait amené des gens. Bon. Elle a
voulu faire un axe de priorité touristique.
M. Garon: Oui.
Mme Bacon: Mais c'est leur choix!
M. Garon: Ah oui!
Mme Bacon: II faut le respecter.
M. Garon: Non, non. Ça, je remarque ça, sauf que le
gouvernement...
Mme Bacon: Vous n'avez pas l'air de respecter ça
beaucoup.
M. Garon: Moi, je me rappelle la parole de l'Évangile qui
dit que la main droite ne peut pas ignorer ce que fait la main gauche. Et,
comme le gouvernement, c'étaient les deux mains d'un même corps et
que, quand le ministre de la Santé, lui, n'a pas d'argent pour un
hôpital pour des gens qui ont une médecine comme ailleurs avec un
tomodensitomètre, et qu'il dit: Je n'ai pas d'argent pour vous autres,
et que l'autre ministre, lui, a de l'argent pour un club de golf qui va
opérer...
Mme Bacon: Ce n'est pas ça...
M. Garon: ...alors qu'il y en a déjà un à
Fort Prével à 18 kilomètres de là, je me dis que le
gouvernement a fait ses priorités, il a fait un choix en fonction de
dire qu'il a de l'argent... C'est deux projets de la région, autant l'un
que l'autre...
Mme Bacon: Mais ce n'est pas ça qu'a dit le ministre de la
Santé.
M. Garon: ...sauf qu'il dit: Dans un cas, j'ai l'argent et, dans
l'autre cas, je ne l'ai pas.
Mme Bacon: Ce n'est pas ça qu'a dit le ministre de la
Santé, Mme la Présidente. Encore une fois, je comprends que le
député de Lévis énerve les gens. Encore une fois,
il déforme la vérité, pour ne pas dire autre chose, Mme la
Présidente. J'ai dit tantôt, et je ie répète, que le
ministre de la Santé avait dit, à l'époque, que le bassin
de desserte ne permettait pas d'utiliser cet équipement d'une
façon optimale et que ça nécessitait des frais de
fonctionnement de 800 000 $ à 1 000 000 $. C'est ça que le
ministre a dit, à l'époque. Ce projet-là n'a pas fait
l'objet d'engagement. Il y a des études d'opportunité de cet
équipement-là qui ont été entreprises par le
ministère et qui vont ramener le dossier lors de la biennale. C'est pour
ça qu'il y a des biennales. C'est pour ramener les dossiers à la
biennale. Le dossier n'est pas fermé. N'allez pas dire à la
population qu'ils ne l'auront jamais, qu'on a fermé le dossier. Ce n'est
pas vrai!
M. Garon: Je n'ai pas dit ça. Mais j'ai
observé aussi qu'on a utilisé les crédits du
ministère des Transports qui avait 1 925 000 $ pour aménager le
trou en dessous des autoroutes pour que les petites voitures de golf puissent
passer en dessous des autoroutes.
Quand un gouvernement manque d'argent et qu'on est dans une
période d'austérité, qu'on nous dit à tour de bras
qu'il faut se serrer la ceinture, bien, quand on a 1 925 000 $ pour faire
passer les petites voitures des joueurs de golf qui se promènent en
petite voiture en dessous des autoroutes à Montréal, pour le club
de golf de Beaconsfield, bien, là, on l'a, l'argent. Quand arrivent des
gens malades pour l'hôpital de Chandler, je regrette, vous prendrez
ça comme vous voudrez, appelez ça de la démagogie si vous
voulez, moi, j'appelle ça de la vérité et avoir les trous
devant les yeux.
Alors, là, je me dis, on fait des mauvais choix de
société quand on de l'argent pour ceux qui ont de l'argent mais,
pour ceux qui sont malades, on en manque. Ça, c'est clair pour moi et je
ne changerai pas mon discours parce que je crois profondément à
ce que j'exprime.
Mme Bacon: On n'essaie pas de vous le faire changer. On dit que
ce n'est pas la vérité. Vous dites quand même...
M. Garon: Ah! La vérité est une, qu'on dit, et moi,
je pense qu'il y a beaucoup de gens qui partagent ce que je dis à ce
point de vue là. En tout cas.
L'autre question sur le centre de ski de la Gaspésie.
Mme Bacon: Ça vous fatigue, hein?
Centre de ski en Gaspésie
M. Garon: Non, ça ne me fatigue pas. Ça
m'inquiète. Je m'interroge, mais ce sont plutôt les
Gaspésiens qui sont fatigués.
Alors, la politique du gouvernement en matière de
développement des centres de ski n'est pas très limpide. Il faut
dire que le ministre a dit qu'il l'annoncerait, après
l'énoncé des crédits, excepté qu'on n'a pas eu
encore la politique du ski. Et, en même temps que le ministre Blackburn
refusait d'aider les centres de ski, au sommet Chaudière-Appalaches, le
gouvernement consentait 800 000 $ pour le développement du mont Edouard,
dans le comté de Dubuc. Par ailleurs, le gouvernement s'est
engagé à subventionner un centre de ski dans le comté de
Bonaventure, à la condition que les gens du milieu s'entendent sur sa
localisation.
Suite à une étude qui a été faite avec la
signature de tous les intervenants qui privilégient le site du mont
Saint-Joseph à Carleton, le gouvernement est demeuré silencieux
sur le contenu de cette étude. Là, on a vu par la suite que, pour
qu'il n'y ait pas de discussion, les gens de Carleton... Comme, à ce
moment-là, le ministre des Finances, député de
Bonaventure, semblait favoriser l'autre mont, la montagne du Pin rouge,
à New Richmond, là, le dossier, on ne sait plus ce qui va
arriver. Alors, j'aimerais savoir si le gouvernement entend donner suite
à son engagement pris au sommet de la
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine à Carleton, en septembre
1988, en conformité avec les résultats de l'étude Leblond,
Tremblay et Bouchard qui privilégiait et qui disait, à toutes
fins pratiques, que le seul centre de ski réalisable... Il ne disait pas
ça comme ça, mais il disait qu'il privilégiait fortement
le centre de ski au mont Saint-Joseph.
Et est-ce que l'OPDQ a demandé un avis au ministère
sectoriel concernant le contenu de l'étude et l'a-t-il reçu, s'il
en a demandé un?
M. Savoie: Je voudrais...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre
délégué.
M. Savoie: ...rappeler au député de Lévis
que son histoire, finalement, ne résiste pas à l'analyse.
Finalement, les faits qu'il nous présente faussent carrément le
dossier et présentent le dossier dans un éclairage qui est tout
autre que la réalité. L'engagement qui a été pris
au sommet est le suivant. Je cite Marc-Yvan Côté qui dit: Le
gouvernement du Québec est prêt à s'engager dans la
réalisation d'un centre de ski pourvu qu'il y ait un promoteur qui s'y
intéresse et qui veuille aussi investir. Un petit peu plus loin, on dit,
et là encore on peut le citer, qu'il n'y avait pas de place pour deux
centres de ski. Il y avait de la place rien que pour un centre de ski et, dans
la mesure où un promoteur investisseur se présenterait, le
gouvernement l'appuierait dans ses démarches. Et il a clairement dit que
le gouvernement ne trancherait pas dans ce dossier-là.
Ce qui s'est produit, Mme la Présidente, c'est qu'on a fait une
étude en Gaspésie pour choisir laquelle des deux villes devrait
avoir un centre de ski. Celui qui a fait l'étude n'était pas un
investisseur. Ce que nous avons, actuellement, c'est un investisseur qui se
pointe le nez. L'investisseur est prêt à aller de l'avant. On a
l'obligation de participer, en vertu de l'Entente. On est obligé de
marcher et de fonctionner avec l'investisseur, et ce, malgré une
étude qui a été faite localement par un groupe non
investisseur sur un choix éventuel d'un centre de ski. À partir
de cela, nous travaillons donc avec le promoteur qui est sur place à la
réalisation de ce dossier.
La lumière que jette l'analyse du député de
Lévis est donc fausse, n'éclaire rien. Même, elle jette la
plus grande confusion. En conséquence, je lui demanderais de faire
attention parce qu'il y a des gens qui sont peut-être un petit peu
moins au courant du dossier qui vont écouter le
député de Lévis et qui vont le croire. Imaginez-vous donc!
Aussi difficile que cela puisse nous sembler être, il faut
néanmoins retenir le fait que je demande au député de
Lévis, là encore, de mesurer ses propos, d'assumer la
responsabilité que lui confère le titre de député
de tenir compte des engagements effectifs qui ont été pris au
sommet en ce qui concerne les orientations, du déroulement du dossier
dans la région par un groupe de non-investisseurs, et de la
présentation d'un investisseur qui, lui, a fait son choix et qui, lui,
est prêt à mettre des millions de dollars pour la création
d'un centre de ski.
L'obligation du gouvernement du Québec de dire:
Présentez-nous un investisseur, on va aller de l'avant avec cet
investisseur-là, et l'obligation naturelle qui en résulte suite
à la demande d'un investisseur d'aller de l'avant avec le dossier de New
Richmond...
Mme Bacon: J'aimerais ajouter...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Bacon: ...Mme la Présidente, que le
député vient encore de dire. - et je pense qu'il va falloir qu'il
mette ses informations à jour - qu'on n'a rien donné pour les
centres de ski dans Chaudière-Appalaches. Il faudrait peut-être
qu'il prenne note qu'on a octroyé la somme de 3 200 000 $ pour les
centres de ski de Chaudière-Appalaches. Il serait peut-être bon
qu'il mette ses informations à jour. Encore une fois, et je suis tout
à fait d'accord avec mon collègue, il va encore une fois... Je
trouve ça désolant de voir qu'un élu véhicule des
informations aussi fausses.
M. Garon: Combien il y a de versé?
Mme Bacon: Pardon? (22 h 15)
M. Garon: Sur les 3 200 000 $, combien il y a de
versé?
Mme Bacon: Bien, on vient de signer l'entente-cadre, donnez-nous
le temps!
M. Garon: Justement...
M. Savoie: Tu es au courant, c'est ta région.
M. Garon: Ça fait un an et demi que ça tourne en
rond. Vous savez le débat qu'il y a eu à date.
Mme Bacon: Nous avons signé l'entente-cadre en mai, Mme la
Présidente. Encore là...
M. Garon: Ce que j'ai dit est exact. Il n'y a pas d'argent de
versé encore.
Mme Bacon: ...il essaie de justifier... C'est vraiment
désolant, Mme la Présidente, de voir un député qui
véhicule de telles faussetés. C'est désolant pour la
population qui doit entendre ça.
M. Garon: Sauf que je vais vous lire le verbatim des
délibérations de Carleton, au sommet socio-économique des
23 et 24 septembre. Ce n'est pas moi qui parle, c'est Marc-Yvan
Côté. C'est marqué: par Marc-Yvan Côté. Alors,
on ne se trompera pas, là.
Mme Bacon: Vous oubliez vite Chaudière-Appalaches,
hein!
M. Garon: moi, j'étais là, les gens étaient
là, c'était enregistré et voilà le verbatim. le
député d'abitibi n'était pas là, il n'était
pas ministre...
M. Savoie: Oui, j'étais là. Excuse-toi! Excuse-toi!
J'étais là, j'étais présent au sommet
socio-économique.
M. Garon: Mme la Présidente, là, on n'a pas cueilli
les fraises ensemble. Moi, je ne tutoie pas et je ne veux pas être
tutoyé.
M. Savoie: On n'a pas cueilli les fraises ensemble et ça
me surprendrait qu'on le fasse un jour, M. le député de
Lévis.
M. Garon: On ne le fera pas, non plus. Alors, je vais vous lire
le verbatim. Alors, qu'est-ce qu'il dit, le ministre? Il dit: "Alors, il ne
peut y en avoir qu'un seul - en parlant des centres de ski. Bien, j'ai des
petites nouvelles pour vous autres, ce n'est pas le gouvernement qui va
décider lequel ça va être." Et il continue un peu plus
loin: "Ce serait facile pour moi de vous dire que c'est moi qui vais trancher
ou le gouvernement. Ce n'est pas Gérard." Après ça, il dit
quoi? "Mais, si vous avez de bonnes suggestions pour savoir comment est-ce
qu'on fait pour trancher ça, je vais vous le dire très
honnêtement, avec toute la candeur politique que je peux avoir - tout le
monde est parti à rire, à ce moment-là, quand il a dit
ça - je ne suis pas fou, moi non plus. Investir autant d'argent pour
vous supporter puis me faire chialer par un, celui qui ne l'aura pas, me faire
remercier par l'autre, j'ai dit: Non, non, on va vous donner de l'argent. Puis,
vous êtes assez grands pour être capables de vous concerter, pour
être capables de savoir comment on finit par en sortir, de cette
affaire-là." Bien, le message, tel que je le comprends - et elle se
corrigera encore une fois - c'est que les deux promoteurs doivent se rencontrer
et choisir un endroit. "C'est une tâche très, très
difficile et ardue mais, si on ne veut pas se retrouver dans quatre ans
avec
aucun des deux projets de réalisé, il faut que ça
se passe de même." Alors, qu'est-ce qu'il dit? "La conclusion, c'est
qu'on dit oui à un centre, mais ce n'est pas au gouvernement de
décider entre les deux."
Qu'est-ce qui est arrivé suite à ça? Il y a eu une
entente entre les différents intervenants, où on a confié
le mandat à une firme de dire lequel était le meilleur centre de
ski. La firme Leblond a déterminé que c'était celui du
mont Saint-Joseph, à Carleton. Suite à ça, des
interventions politiques ont essayé de faire changer ça.
Finalement, les gens de Carleton étaient tellement tannés qu'il
se sont retirés. Maintenant, on ne peut pas dire qu'il y a de la
chicane. Les gens de Carleton se sont retirés pour, justement, que le
gouvernement ne puisse pas invoquer de chicane. Suite à ça,
où est rendu le projet du centre de ski? C'est exactement ce qui est
arrivé, ce que je vous dis là. Alors, qu'est-ce qui est
arrivé? Ça a été publié dans les journaux,
que les gens de Carleton se sont retirés après les interventions
des gens du bureau du ministre des Finances et député de
Bonaventure. Alors, qu'est-ce qui est arrivé? Non seulement ça,
mais les gens m'ont invité à aller les rencontrer. Je suis
allé les rencontrer, une dizaine de personnes qui étaient
principalement les intervenants et qui m'ont conté exactement ce qui
s'est passé.
Alors, est-ce que le gouvernement a un projet devant lui? Est-ce qu'il a
l'intention de s'impliquer dans le développement d'un centre de ski dans
la Baie-des-Chaleurs, quel qu'il soit, et lequel? Vous ne pouvez pas dire que
je vous mets les mots dans la bouche, je vous laisse toute la latitude de
répondre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre
délégué au Développement régional.
M. Savoie: J'ai examiné autant que je pouvais les
déclarations de part et d'autre dans ce dossier-là et j'ai
scrupuleusement étudié le texte pour voir si, effectivement, le
ministre Marc-Yvan Côté, alors ministre responsable du
Développement régional, avait laissé la porte entrouverte
pour que ce soit un organisme non investisseur qui pouvait décider du
choix. La réponse est clairement non. Bien sûr, il a
spéculé sur différentes options. La région pouvait
regarder, examiner le choix des sites. Mais il revient constamment sur le fait
que ça doit être à l'investisseur, au promoteur
investisseur de choisir son site, et que le gouvernement va dire oui à
un centre où il y a un investisseur. La région ne peut pas
arriver et dire "nous autres, on pense que c'est ce site-là" et que le
gouvernement va investir avec personne dans un site où il n'y a pas de
promoteur-investisseur. Il y en a eu 200 qui se sont présentés,
il y a eu un investisseur qui s'est pointé le nez et qui a dit "moi,
j'ai fait mes études sur les deux centres, je choisis le centre Y", il y
va avec le centre Y, le gouvernement n'a pas d'autre choix, compte tenu de ses
obligations, de le respecter.
M. Garon: Est-ce que le gouvernement y est allé avec cet
investisseur-là?
M. Savoie: Pardon?
M. Garon: Est-ce qu'il y a des ententes de signées avec
cet investisseur-là?
M. Savoie: à ce moment-ci, il n'y a pas d'entente de
signée en tant que telle, sauf que le promoteur-investisseur nous a
indiqué clairement son choix et qu'il allait de l'avant avec son projet.
alors, nous, nous sommes en train de nous préparer pour participer
à la réalisation de ce projet-là avec lui.
M. Garon: Est-ce que vous avez eu un avis du ministère
sectoriel?
M. Savoie: Actuellement, le dossier est à l'étude;
il n'est pas encore sorti, mais il est à l'étude.
M. Garon: Depuis quand?
M. Savoie: Depuis quand! Ça doit faire trois semaines,
certain, un mois.
M. Garon: Est-ce que vous avez eu une demande de l'investisseur
ou vous n'en avez pas eu?
M. Savoie: Pardon?
M. Garon: Est-ce que vous avez eu une demande de
l'investisseur?
M. Savoie: Oui, oui, on a reçu de la correspondance de la
part de l'investisseur...
M. Garon: Quel est l'investisseur qui a demandé?
M. Savoie: Pardon?
M. Garon: Quel est l'investisseur qui a demandé et qui
serait le promoteur du projet?
M. Savoie: Bien, ça a paru dans le journal Le Soleil comme
de quoi...
M. Garon: Ah, bien là, je ne veux pas de réponse du
Soleil, je peux écrire au Soleil.
M. Savoie: Bien non! Mais c'est de l'information...
M. Garon: Je veux une réponse du ministre.
M. Savoie: ...publique et c'est ce dont je veux vous
aviser...
M. Garon: Non, non, je ne veux pas les réponses...
M. Savoie: Effectivement, il y a même eu une
conférence de presse...
M. Garon: Ce ne sont pas les crédits du Soleil qu'on
étudie, là.
M. Savoie: ...de la part de M. Malenfant, comme quoi il allait de
l'avant avec son projet.
M. Garon: Ah! C'est M. Malenfant.
M. Savoie: Bien oui, c'est M. Malenfant.
M. Garon: Bon! Et où en sont les pourparlers?
M. Savoie: Comment, les pourparlers? Les pourparlers entre qui et
qui, là?
M. Garon: Entre M. Malenfant et le gouvernement.
M. Savoie: Les pourparlers sont que M. Malenfant nous a signifie
son intention d'aller de l'avant avec le choix de New-Richmond. Alors, en
conséquence, le dossier est actuellement sous traitement au MLCP.
M. Garon: Et le MLCP doit lui donner un avis sectoriel quand et
c'est un projet de combien?
M. Savoie: Bien, aussitôt que possible. J'imagine que c'est
dans les plus brefs délais puisqu'on est déjà rendu au
mois de juin.
M. Garon: C'est un projet de combien?
M. Savoie: Oui. C'est un projet qui est évalué,
selon le promoteur, à 6 700 000 $, 6 600 000 $, il me semble.
M. Garon: 6 700 000 $, c'est pour le centre de ski même ou
c'est pour un hôtel?
M. Savoie: C'est ça, c'est pour le centre de ski
même.
M. Garon: Seulement pour le centre de ski.
M. Savoie: Oui, oui, c'est ça, les infrastructures qui
vont avec.
M. Garon: Qui demande combien au gouvernement?
M. Savoie: Bien, l'engagement qui a été pris au
sommet, c'était pour 50 % de la réalisation du dossier,
jusqu'à concurrence de 3 000 000 $, c'est ce qui était
admissible.
M. Garon: C'est resté ça?
M. Savoie: Pardon?
M. Garon: C'est toujours ça?
M. Savoie: Oui, oui, ça n'a pas changé.
M. Garon: Est-ce que vous avez regardé l'étude de
Leblond qui...
M. Savoie: Oui. On a examiné...
M. Garon: ...comparait les deux sites. La firme Leblond est une
firme considérée comme...
M. Savoie: Écoutez...
M. Garon: ...qualifiée d'ailleurs. Tout le monde
s'entendait pour dire que c'était elle...
M. Savoie: La firme pourra être aussi qualifiée
qu'elle voudra...
M. Garon: Attendez un peu! Mme la Présidente...
M. Savoie: ...mais ce n'est pas ça l'affaire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous voulez laisser finir la question au député de
Lévis?
M. Savoie: Ah! Je pensais qu'il avait terminé, parce qu'on
a tellement l'habitude de l'entendre.
M. Garon: Non, non, vous n'êtes pas habitué. Je ne
sais pas où vous avez appris ça, mais habituellement, on attend
que la personne ait fini de parler et on parle après. Ça ne fait
pas de cacophonie quand on ne parle pas tous ensemble.
Mme Bacon: II faut que ça vienne de vous pour entendre
ça!
M. Garon: Alors, la question que je pose, c'est simplement ceci:
II y a une étude... Les gens s'étaient tous entendus, tous les
intervenants. Le fils de M. Malenfant, d'ailleurs, avait signé lui aussi
l'entente pour dire que c'était la firme Leblond. Tous les intervenants,
les gens de New-Richmond, les gens de Carleton, le fils de M. Malenfant qui le
représentait à ce moment-là, ce n'était pas un
enfant mineur, c'était son fils, il avait dit qu'on s'entendait tous
pour que la firme Leblond établisse quelle était la montagne qui
avait le meilleur potentiel. Quand on lit
l'étude que j'ai lue, je ne sais pas si le ministre l'a lue -
mais je l'ai lue, moi, l'étude de Le-blond - il y a beaucoup de
réserves sur le site que semble vouloir choisir M. Malenfant. C'est pour
ça que je demande au ministre: Est-ce qu'on a étudié
l'étude de Leblond? Est-ce que ça fait partie du dossier ou si
c'est une étude qu'on ne considère pas, malgré que tous
les intervenants, y inclus le promoteur, avaient accepté cette
firme-là pour déterminer le meilleur site? Ça aussi,
ça a été public dans les journaux.
M. Savoie: Encore là, M. le député...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre
délégué au Développement régional.
M. Savoie: ...de Lévis, je vous demanderais de vous servir
d'un minimum de bon sens et de logique dans votre dossier. Il faut savoir deux
choses: Premièrement, c'est que l'engagement du gouvernement,
c'était de participer dans la réalisation d'un des deux centres
de ski. Le seul promoteur-investisseur qui s'est pointé le nez, le seul,
c'est celui que nous avons actuellement. Et lui, il dit: Moi, je vais avec le
centre Y et il met plusieurs millions de dollars sur la table pour aller de
l'avant avec son dossier. Nous, on n'est pas pour arriver et lui dire:
Écoute, il y a un groupe de conseil qui, lui, pense que tu ne devrais
pas faire ça dans ce centre-là. Tu devrais aller à l'autre
centre.
Si l'homme d'affaires qui en possède déjà des
centres de ski, il faut se le rappeler, qui est un homme d'affaires averti, qui
connaît bien le marché touristique au Québec et le
développement des centres de ski en régions
éloignées, arrive et nous dit: Moi, je vais de l'avant sur ce
centre Y là, conformément à l'engagement qui a
été donné au sommet, je vais de l'avant et on vous avise
de cela et, en conséquence, vous devez donner suite à vos
engagements. On est mal placé pour dire: Tu sais, tu devrais
peut-être regarder l'autre étude et reconsidérer ta
décision. Remarquez qu'il était bien au courant de l'étude
en ce qui concernait le centre X, mais c'est le seul promoteur-investisseur
qu'on a et il dit: Je m'en vais sur Y. Alors c'est à lui d'assumer ses
responsabilités de faire les choix en fonction d'une décision de
profit, de rentabilité et de service à la région. Et nous,
on est pris avec l'engagement de participer pour 50 % jusqu'à
concurrence de 3 000 000 $ sur les montants admissibles. Mais à partir
de cela, on n'est pas là pour dire: Non, non, ne prenez pas le centre Y.
Prenez le centre X. On n'en sort pas dans un discours comme ça.
L'engagement qui a été pris au sommet, pour avoir
examiné le verbatim de la façon la plus serrée possible,
est de constater deux choses: d'abord, il y a l'engagement de participer et,
deuxièmement, on y participe avec le promoteur-investisseur qui se
présente.
M. Garon: Est-ce que vous analysez...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Savoie: Je n'avais pas terminé encore. C'est parce que
vous avez posé votre question...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre
délégué au Développement régional.
M. Savoie: ...mais je n'avais pas encore tout à fait
terminé. Ce que je demande au député de Lévis,
c'est de bien comprendre que, dans ce dossier-là, si un investisseur
s'était présenté et nous avait dit: On y va avec le centre
X, on serait allé sur le centre X. Compte tenu du fait qu'on en a un qui
dit: Moi, je mets de l'argent sur le centre Y, le gouvernement, compte tenu de
ses engagements, va sur le centre Y.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M. le
député de Lévis.
M. Garon: Est-ce que dans le projet qui a été
proposé par M. Malenfant les 6 700 000 $ sont affectés...
M. Savoie: Pardon?
M. Garon: Ça serait bon que vous écoutiez quand on
pose une question.
M. Savoie: Oui, je m'excuse.
M. Garon: je comprends que vous êtes un joyeux luron, que
vous aimez ça rire tout le temps, mais ça serait bon que vous
écoutiez aussi.
M. Savoie: Oui, je m'excuse...
M. Garon: Ça aiderait à votre
compréhension.
M. Savoie: Non, non, c'est parce que j'ai manqué rien
qu'un petit bout.
M. Garon: Alors, ce que je vous demande c'est que les 6 700 000
$...
M. Savoie: Oui.
M. Garon: ...de M. Malenfant...
M. Savoie: Oui.
M. Garon: ...vous avez dit: Le centre de ski... son projet...
mais les équipements autour... Comment !a ventilation des 6 700 000 $...
Quelle partie est affectée vraiment au centre de ski lui-même?
Parce que le projet de Carleton, on
n'avait pas d'équipement autour parce qu'on voulait utiliser les
hôtels existant à Carleton. Tandis qu'à New-Richmond, il
n'y a pas de projet hôtelier et on a laissé entendre qu'il
faudrait des équipements hôteliers. J'ai bien regardé. J'ai
bien lu l'étude de Leblond quand on compare les deux projets. J'aimerais
savoir, sur les 6 700 000 $, quelle est la partie des investissements qui
concerne le centre de ski. Point. Pas les équipements autour, le centre
de ski.
M. Savoie: Oui. Évidemment, le gouvernement va respecter
l'engagement qui a été donné au sommet
socio-économique, parce qu'on tient à s'assurer du respect de
notre parole donnée lors d'un sommet socio-économique. Mais je
pense que pour ce qui est du détail de ce qui va se produire au niveau
du centre de ski et notre participation, actuellement, c'est à l'analyse
au MLCP. On va attendre l'analyse que va en faire le MLCP et, à ce
moment-là, on va faire une étude plus détaillée
exactement des besoins de fonds et de notre participation, toujours à la
lumière de l'engagement qui a été pris au sommet
socio-économique. On y donnera suite ou on n'y donnera pas suite,
mais... (22 h 30)
M. Garon: Est-ce qu'il y a des investissements prévus pour
des équipements hôteliers dans le projet du mont du Pin rouge, de
M. Malenfant?
M. Savoie: II y a une attache, je pense, pour le promoteur au
niveau d'un projet assez global. Maintenant, en ce qui concerne notre
participation financière à un centre hôtelier, il faudrait
que je regarde le dossier de plus près avec le MLCP. Mais je pense que
c'était seulement pour des infrastructures de ski. Mais je ne voudrais
pas m'embarquer parce que, souvent, ces infrastructures-là sont
ensemble, c'est-à-dire qu'on a... L'hôtel est souvent
aménagé; à l'hôtel, il peut y avoir des services qui
s'intègrent...
M. Garon: Non, non. Si vous êtes au courant du dossier,
parce que vous me laissiez entendre que vous l'étiez et que moi, je ne
l'étais pas, je peux vous dire que j'ai regardé les projets et
que, à Carleton, c'était pour un centre de ski.
M. Savoie: Oui, c'est ça.
M. Garon: Tandis qu'à New-Richmond... Parce qu'on disait
qu'on voulait faire la navette entre les hôtels de Carleton et leur
donner une vocation l'hiver. Le projet des gens de la municipalité de
Carleton, c'était un centre de ski au mont Saint-Joseph, mais les
facilités hôtelières, on n'avait pas l'intention d'en
bâtir, on voulait utiliser les facilités hôtelières
de Carleton qui sont déjà bien utilisées
l'été, pour leur trouver une vocation davantage
complémentaire l'hiver, avec le centre de ski. Tandis qu'à
New-Richmond, il n'y a pas ces équipements-là. On laissait
entendre, dans l'étude de Leblond, que si on fait un centre de ski,
ça va prendre des facilités hôtelières parce que
c'est situé beaucoup plus loin et pour différentes raisons. C'est
pour ça que je demande, le projet de M. Malenfant, est-ce que c'est un
projet de centre de ski ou si c'est un projet de centre de ski avec sutout des
facilités d'hôtel?
M. Savoie: Notre engagement, nous, propose principalement et
exclusivement, si vous voulez, la réalisation du centre de ski. Si le
promoteur arrive avec un centre hôtelier, là, je veux dire c'est
son choix, c'est son orientation. Mais nous autres, notre participation, la
participation du gouvernement est sur un centre de ski.
M. Garon: Est-ce qu'il y a des montants d'argent prévus
pour la construction de la route?
M. Savoie: Pas à ce stade-ci, non. Sauf qu'elle va avoir
besoin d'entretien et de rénovation, c'est sûr.
M. Garon: Mais est-ce que c'est compris dans le projet de 6 700
000 $?
M. Savoie: Non. Non, ce n'est pas compris, c'est une autre chose.
C'est 17 kilomètres de route, c'est ça.
M. Garon: Donc les 6 700 000 $, vous dites que ça devrait
toucher seulement les équipements de ski ou s'il y a...
M. Savoie: C'est ça. C'était un centre...
M. Garon: est-ce qu'il y a des facilités
d'hébergement et de restauration ou si c'est simplement des
facilités... parce que l'analyse comparative qui a été
faite, c'était sur des centres de ski.
M. Savoie: Oui, je ne voudrais pas...
M. Garon: Les montagnes, les remontées...
M. Savoie: Oui. Je ne voudrais pas m'embarquer sur la
spécificité des 6 700 000 $ vis-à-vis d'un plan
éventuel. Mais je peux vous dire que l'engagement du gouvernement
était sur un centre de ski. On ne participe pas à la construction
d'un hôtel pour un centre de ski, c'est pour un centre de ski.
Maintenant, vous savez comme moi, toutefois, que s'il se présente
avec une structure hôtelière un moment donné, on va
regarder ça à la lumière de sa présentation et voir
de quelle façon ça respecte les orientations qu'on s'est
données au sommet socio-économique. Et, pour le moment, Je pense
qu'on peut s'arrêter, parce
que, finalement, on s'embarque dans des hypothèses et chaque fois
qu'on s'embarque dans des hypothèses, on risque de...
Mme Bacon: ...d'errer.
M. Savoie: ...d'errer davantage, oui, merci, Mme la ministre.
Mais on s'est embarqué au niveau d'un centre de ski. Alors, la
création d'un centre de ski et ce que ça nécessite comme
équipement et préparation.
M. Garon: mais en période de restrictions
budgétaires, il y a quand même l'étude leblond... à
moins qu'on dise que la firme leblond n'est pas compétente...
M. Savoie: On s'en fout qu'on... On s'en fout de...
M. Garon: Attendez un peu, Mme la Présidente, un à
la fois.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est assez
difficile, M. le député de Lévis, parce que vous commencez
à parler pendant que le ministre parle.
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas arrivé une fois.
La Présidente (Mme Bélanger): Le ministre parle
pendant que vous parlez.
M. Garon: Non, non, non. J'attends que le ministre ait fini et,
après ça, je parle.
La Présidente (Mme Bélanger): Hum...
M. Garon: Mais je n'interviens pas dans le milieu de ses
réponses. Ce que je dis simplement, c'est ceci: Est-ce que, au moment
où on dit qu'il y a des restrictions budgétaires, l'analyse d'une
firme que tout le monde dit compétente... Lorsqu'on a confié le
mandat à la firme, tous les intervenants étaient parties: ceux de
New-Richmond, ceux de Carleton, même le fils de M. Malenfant; tout le
monde a signé une entente disant qu'on s'entendait pour dire que la
firme la plus compétente pour faire cette étude d'analyse
comparative des centres de ski, le mont du Pin rouge et le mont Saint-Joseph,
c'était la firme Leblond. À la suite de son analyse où
elle disqualifie un centre au profit d'un autre, vous, vous trouvez que c'est
ce que les Anglais disent "irrelevant", ça n'a pas d'importance. Vous
êtes prêts à financer un centre de ski. L'argent du
gouvernement, c'est de l'argent de Monopoly, on peut bâtir n'importe quel
centre, alors que les études indiquent qu'il y a des limitations
considérables dans un des deux centres de ski. Si vous avez lu
l'étude, vous vous en rendez compte facilement, même au point de
vue des pentes, à moins de dynamiter la montagne.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre
délégué au Développement régional.
M. Savoie: Mme la Présidente, vous vous présentez
à un sommet socio-économique et vous me dites: Je veux acheter
une paire de souliers. Finalement, vous avez le choix d'acheter une paire de
souliers rouges ou une paire de souliers bleus. Là, nous autres, on dit:
II n'y a pas de problème, mettez de l'argent sur la table, on va mettre
l'autre moitié et vous achèterez la paire de souliers que vous
voulez. Ce n'est pas quelqu'un qui est extérieur à cet
échange-là entre le gouvernement et le promoteur-investisseur qui
va dire: Tu devrais acheter une paire de souliers rouges, et qu'elle va partir
et va s'acheter une paire de souliers rouges. C'est exactement ce qui s'est
produit dans le cadre du sommet socio-économique en Gaspésie.
C'est que le gouvernement a dit: Trouvez-nous un promoteur investisseur qui,
lui, fera le choix, qui mettra de l'argent sur la table et nous autres, on va
l'accompagner. Maintenant, il y a un groupe en Gaspésie qui a dit: Nous,
on va faire faire une étude par une firme, dont je ne mets aucunement en
doute la compétence ou le fondement de son étude, mais qui arrive
et qui nous dit: Bon, si on regarde ça d'une façon objective, on
préfère le siteX.
Comme je le répète sans cesse au député de
Lévis depuis bientôt une demi-heure, ce qui compte, c'est l'argent
que le promoteur investisseur met de l'avant dans un projet; qu'il choisisse X
ou Y ça n'a pas d'importance pour le gouvernement du Québec dans
le sens que notre engagement a été de dire que nous, on ne
tranchera pas ce débat-là: Arrivez-nous avec un promoteur
investisseur et on va aller de l'avant avec lui. Il ne faut pas oublier que les
consultants, ce ne sont que des consultants. Celui qui met de l'argent sur la
table, c'est lui qui décide d'aller de l'avant, c'est lui qui prend le
risque. Il met de l'argent sur la table, il prend le risque. Nous autres, notre
engagement a été d'y aller pour 50 % du coût du projet.
C'est ce qu'on va faire.
M. Garon: C'est-à-dire que...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, il vous reste une minute sur...
M. Garon: ...le promoteur y va avec 50 % de son argent. L'autre
50 %, il demande l'argent du gouvernement, ce n'est pas de l'argent de
Monopoly. Il demande de l'argent du gouvernement, ce sont des fonds publics
ça.
M. Savoie: Oui
M. Garon: Si vous voulez mettre votre
argent à vous, vous avez le droit de le mettre où vous
voulez, vous pouvez le mettre au feu, faire n'importe quoi, le donner à
n'importe qui, vous avez le droit, mais là, c'est l'argent du public.
Vous administrez des fonds publics. Vous ne pouvez pas vous comporter comme si
c'était de l'argent à gogo. C'est de l'argent du public. Et,
à ce moment-là, il y a des considérations. Là, vous
avez une étude, à toutes fins pratiques, qui tranche, pas qui ne
tranche pas un peu, qui tranche, une étude de gens qui sont
considérés. On dit que c'était la meilleure firme dans ce
domaine-là. Je ne suis pas un expert dans le ski, mais on dit que c'est
une des firmes reconnues.
M. Savoie: Je n'avais jamais pensé à ça, M.
le député de Lévis, c'est absolument génial!
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, M. le
ministre.
M. Savoie: Alors, ce qu'on va faire, M. le député
de Lévis...
M. Garon: Attendez un peu.
M. Savoie: ...c'est qu'on va avertir la population de
New-Richmond...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Savoie: ...qu'on cancelle leur projet parce qu'on s'en va.
Là, on n'a plus de promoteur, on n'a plus rien, on est inutile...
M. Garon: Mais, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Garon: Je ne sais pas à quelle place il a
été élevé, lui.
La Présidente (Mme Bélanger): Le
député de Lévis avait la parole, si vous voulez bien
attendre...
M. Garon: Je dis que ce sont des fonds publics. Je suis un peu
surpris d'entendre les explications du ministre. Je suis un peu surpris parce
que, si les principes qu'il énonce là valaient pour tous les
projets, j'ai l'impression qu'ils ne dureraient pas longtemps devant le Conseil
du trésor parce que ce n'est pas comme ça que ça s'analyse
des projets. Et si le projet est bon ou n'est pas bon et ça, il y a des
analyses qui sont faites là-dessus... D'ailleurs, normalement le
ministère sectoriel va analyser, le Conseil du trésor va analyser
et il va décider si, oui ou non, on doit aller là-dedans. Le
ministre a l'air à dire que ça n'a aucune importance, que le
gouvernement se bouche les yeux et il dit: Un promoteur qui y va, on y va. Je
suis un peu surpris. Est-ce qu'il y a un projet de casino relié à
ce centre de ski?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre
délégué au Développement régional.
M. Savoie: C'est la première fois que j'entends parler de
ça et je suis certain que le fait que ça vient du
député de Lévis, ça n'a pas beaucoup de
crédibilité. Je n'ai jamais entendu parler d'un projet de casino
dans ce dossier-là.
Deuxièmement, je voudrais rappeler au député de
Lévis, et je pense que c'est assez clair, que l'étude est
actuellement en voie de se réaliser auprès du MLCP quant à
l'implication du gouvernement. Si ça rencontre l'ensemble des normes et
l'ensemble des conditions et si on répond à l'ensemble des
questions que peut se poser le MLCP, on va y donner suite, sinon c'est
sûr que le gouvernement du Québec n'y sera pas. C'est pour
ça qu'actuellement on est parti chercher un avis sectoriel au MLCP. Mais
je suis certain que les officiers du MLCP qui se spécialisent dans ce
genre de questions sont en mesure d'évaluer la faisabilité d'un
tel projet et la rentabilité pour l'ensemble du secteur de la
Gaspésie au niveau du développement régional.
Je comprends mal la question que se pose le député de
Lévis, à moins, évidemment, qu'il y ait absence de bonne
foi. Je comprends mal la question qu'il se pose de façon constante:
Pourquoi ne pas laisser tomber le centre Y et pourquoi pas s'en aller sur le
centre X? Je pense que j'ai répondu aussi clairement que possible et que
l'orientation est là. C'est un engagement du sommet. L'engagement du
sommet doit tenir. Si l'avis sectoriel est favorable, nous allons aller de
l'avant. S'il n'est pas favorable, bien sûr qu'on n'ira pas. Mais une
chose est certaine, c'est que là, on a un choix qui a été
fait par un promoteur investisseur.
M. Garon: Quelle est la partie des fonds qui doivent
provenir..,
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! Un instant, M. le
député de Lévis.
M. Garon: C'est la dernière question là-dessus.
C'est une question qui se répond en cinq secondes.
La Présidente (Mme Bélanger): Votre temps est
écoulé. Ça fait longtemps que vous avez passé vos
20 minutes sur l'élément 3.
M. Garon: Non, simplement pour demander quelle est la partie des
fonds qui doit provenir de l'OPDQ et du ministère sectoriel, sur les 3
000 000 $.
M. Savoie: Je m'excuse, Mme la Présidente.
C'était quoi le point que vous souleviez?
M. Garon: Je vous demande quelle est la partie des fonds qui doit
provenir...
M. Savoie: Non, non. Je parle à Mme la Présidente.
Je m'excuse, M. le député.
M. Garon: Ce n'est pas à vous qu'elle s'adressait.
C'était à moi qu'elle s'adressait.
M. Savoie: Oui, mais c'était quoi, l'histoire des 20
minutes?
M. Garon: Je vous demande quelle est la partie des fonds qui doit
provenir de l'OPDQ et quelle est la partie qui doit provenir du
ministère sectoriel.
La Présidente (Mme Bélanger): Dernière
question. M. le ministre délégué.
M. Savoie: Ah! C'est la dernière question sur le
sujet?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Savoie: O.K. Je m'excuse, M. le député. Quelle
est la partie des fonds qui doit parvenir...
M. Garon: Si vous n'êtes pas capable de comprendre, laissez
faire. Laissez faire, Mme la Présidente.
M. Savoie: Non, non. Je m'excuse. Je m'excuse.
M. Garon: Oublions ça.
M. Savoie: O.K. Parfait. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L'Islet.
Sommet Chaudière-Appalaches
M. Gauvin: Mme la Présidente, j'aimerais revenir sur un
débat qui a eu lieu tantôt pour faire ressortir... Mme la
ministre, je pense que le député de Lévis
s'inquiétait du fait qu'au sommet Bas-Saint-Laurent il y avait un projet
qui était identifié à l'hôpital de Chandler et qui
n'avait probablement pas été retenu par rapport à d'autres
projets. Mais je dois vous dire que, quand le milieu supporte et choisit ses
projets, et je me réfère encore au sommet
Chaudière-Appalaches que vous avez présidé...
On va passer en revue les projets qui ont été retenus.
L'hôpital de Lévis, au-delà de 7 000 000 $; l'hôpital
de Montmagny, 2 400 000 $ ou à peu près; c'est à
préciser. Vous avez ajouté 250 000 $ pour de l'équipement
à l'hôpital de Lévis; 3 400 000 $ pour un centre d'accueil
à
Montmagny - je vais commencer par le bout que je connais le mieux - le
CLSC des Trois-Sau-mons, 400 000 $ et quelques pour un projet-pilote des
services à domicile sur deux ans. On va revenir dans la région de
Lotbinière: deux centres d'accueil, un projet regroupé au niveau
de deux centres d'accueil, au-delà de 1 000 000 $.. Vous avez, dans le
comté de Bellechasse, une couple de petits projets autour des centres
d'accueil qui représentent quelque 100 000 $ et vous avez, dans la
région de la Beauce, un projet de santé mentale régionale
ou des choses de même.
C'est pour vous dire que, quand une région supporte des projets,
ils font des choix et, dans le cas de Chaudière-Appalaches, il y a
beaucoup de millions qui ont été investis pour supporter les
dossiers de la santé. C'est un choix de la région. C'est ce que
je voulais faire ressortir pour démontrer justement... En fait, je
n'étais pas au sommet Bas-Saint-Laurent, mais, évidemment, on
suppose que ceux qui ont pu défendre et supporter, incluant les
promoteurs, certains projets, c'est, finalement, ceux-là que le
gouvernement a reconnus.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre. (22
h 45)
Mme Bacon: C'est évident, Mme la Présidente,
qu'à un sommet, on doit respecter des axes de priorité que fait
la région elle-même. Et ça, c'est au niveau de tous les
intervenants. Ça se fait ensemble. Encore une fois, quand je suis
allée dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean, j'ai vraiment mis l'accent
là-dessus. Ce n'est pas un fourre-tout, un sommet économique,
où on met des projets, puis, ensuite, on fait les axes de
priorité. Il faut commencer par faire des axes de priorité et,
ensuite, à l'intérieur de ces axes de priorité là,
y installer des projets qui sont importants pour la région et que la
région définit elle-même, ou bien avec les promoteurs.
Je pense que c'est la meilleure façon. C'est fait dans ce
but-là, un sommet socio-économique. C'est de respecter les
décisions de la région, les décisions qui ont
été prises avec tous les intervenants ensemble. Il y a tellement
d'étapes à franchir avant d'arriver à un sommet que c'est
vraiment le reflet et on a vu des régions qui ont commencé avec
600 projets, mais qui, en cours de route, ont fait des choix et qui ont
terminé leur choix par environ, je ne sais pas, moi, 75 ou 80 projets.
C'étaient vraiment les choix qui reflétaient le désir de
la population et, en même temps, les gens qui ont pris des
décisions, connaissent leur population, savent ce que les gens
veulent.
C'est le rôle du gouvernement de vraiment faire en sorte de
respecter les décisions qui sont prises. Moi, je suis très
heureuse de voir que quand les projets de santé sont mûrs, quand
les projets de santé sont prêts, le ministre de la
Santé y donne suite. Le député de
Montmagny-L'Islet, je pense, en a donné plusieurs exemples ce soir. Le
projet de Chandler n'a pas été écarté. Il a
été reporté à la biennale et ça, je voudrais
que le député de Lévis l'écoute pour ne pas
continuer de promener des... Je n'ose pas dire ce que c'est, mais vous me
comprenez.
M. Garon:... ce que vous voulez...
Mme Bacon: Non, non, mais c'est des mensonges totaux. On n'a pas
fermé la porte. Je vais l'utiliser, le mot. On a dit...
M. Garon: Mme la Présidente, pouvez-vous demander à
la ministre de retirer ses paroles?
Mme Bacon: Je n'ai pas terminé, Mme la Présidente.
Je n'ai pas terminé mon intervention. Je pense qu'il faudrait qu'il
m'écoute.
M. Garon: Elle tient des propos antiparlementaires. Elle n'a pas
le droit de tenir des propos qui sont antiparlementaires. Est-ce que vous
pouvez lui demander de retirer ses paroles?
La Présidente (Mme Bélanger): Je n'ai pas entendu
ce qu'elle avait dit.
M. Garon: Elle a dit que c'était des mensonges. Elle n'a
pas le droit de prendre des paroles antiparlementaires.
Mme Bacon: Je dois dire que le député de
Lévis a faussé la vérité, Mme la Présidente.
Le projet de Chandler n'a pas été écarté, il a
été reporté à la biennale. Il n'a pas
été écarté. Il y a des décisions qui ont
été prises par le ministre de la Santé au moment du
sommet. Il a expliqué ses décisions. Il y a des études qui
sont entreprises et, lors de la biennale, on va revenir avec le projet. De dire
à la population qu'on a fermé la porte, je pense que vous
êtes capable, Mme la Présidente, de donner un qualificatif
à ce geste-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L'Islet, est-ce que vous avez
terminé?
M. Gauvin: J'y reviendrai.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, le programme 2
est terminé. Nous passons au programme 3.
M. Garon: Non, non. Il n'est pas terminé, le programme
2.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, votre temps est
écoulé sur l'élément 3, M. le député
de Lévis. Il y a 20 minutes par élément dans le
règlement. Vous avez même dépassé vos 20 minutes sur
l'élément 3.
M. Garon: Non, non. On a six heures. La Présidente (Mme
Bélanger): Pardon?
M. Garon: Le partage du temps est de six heures.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui, mais
ça va par élément. Il y a 20 minutes par
élément.
M. Garon: Non, non. On a six heures. La Présidente (Mme
Bélanger): Pardon?
M. Garon: Sur le partage du temps, il y a six heures.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui, mais
ça va par élément. Il y a 20 minutes par
élément.
M. Garon: Bien non. Supposons qu'il y avait un programme.... Il y
a des programmes, des fois, qui avaient... On avait eu, par exemple, pour le
ministre Vallières, tant d'heures. Si on avait appliqué les 20
minutes par élément, on aurait fini au bout de deux heures.
Ça ne marche pas comme ça. Il y a un partage du temps. J'utilise
le temps comme je veux.
La Présidente (Mme Bélanger): Chaque
député a 20 minutes d'interventions par élément de
programme.
M. Garon: Non, non. Quand il y a un partage du temps comme
ça...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, M. le
député de Lévis, c'est le règlement.
M. Garon: ii y a un partage du temps. je ne peux pas inventer le
règlement. il y a un partage du temps. on a donné tant d'heures
de part et d'autre.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 283. "Le
temps consacré à l'étude des crédits en commission
ne peut excéder 200 heures; celui consacré à
l'étude des crédits d'un ministère, 20 heures. "
M. Garon: Oui, oui. C'était partagé.
La Présidente (Mme Bélanger): "Le temps de parole
dont dispose chaque membre d'une commission vaut pour chaque
élément d'un programme et peut être utilisé en une
ou plusieurs interventions. "
Une voix: À moins qu'il n'y ait consente-
ment.
M. Garon: Continuez donc.
La Présidente (Mme Bélanger): c'est tout c'est 20
minutes par élément de programme. comme dans les projets de loi,
c'est toujours 20 minutes, un temps de parole sur un élément.
M. Garon: On l'appliquera strictement. Comme ça, quand on
étudiera un projet de loi, on l'appliquera strictement, on prendra 20
minutes par paragraphe. Parfait. Continuons. Établissez les
règles du jeu. Cela va durer jusqu'à la fin du mois, par
exemple.
Mme Bacon: À moins qu'il n'y ait consentement. Si vous
avez d'autres questions à poser.
M. Garon: Je ne m'obstine pas. Vous établissez les
règles du jeu. C'est rédigé. Je suis capable de jouer dans
ce jeu-là. On peut jouer au hockey sans "checker", on peut jouer au
hockey en "checkant". Moi, je suis capable de jouer d'une façon ou de
l'autre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, c'est...
M. Garon: Vous les avez rendus. Je ne m'obstine pas. On
appliquera le règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, mais
j'aimerais bien expliquer que ce n'est pas des règles du jeu, c'est le
règlement. S'il y a consentement, on peut continuer, parce qu'il reste
encore jusqu'à 23 h 15.
M. Garon: Je n'en demande pas de consentement.
Soutien régional à l'entreprise
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle le
programme 3. L'élément 1, Création régionale
d'emplois permanents.
Crédits périmés
M. Garon: Alors, dans le programme 3, élément...
C'est-à-dire qu'on a subdivisé le programme en deux. Comment y
a-t-il eu de crédits périmés dans le programme 3 en
1989-1990 sur le budget de 17 883 600 $?
Mme Bacon: Sept. M. Garon: Pardon? Mme Bacon: Sept.
M. Garon: Sept juste ou...
Mme Bacon: 7 797 000 $.
M. Garon: 7 797 000 $.
Mme Bacon: Ça ressemble à ça, oui.
M. Garon: Vous narrondisez pas au plus proche. C'est plutôt
8 000 000 $ que 7 000 000 $. Comment expliquez-vous autant de crédits
périmés, presque la moitié du budget a été
périmée?
M. Gagnon: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Gagnon: Mme la Présidente, le programme PRECEP est un
programme d'aide à l'entreprise. Un programme d'aide à
l'entreprise, ça veut dire que c'est un programme qui est à
demande et il faut comprendre que l'année 1989-1990 dans le
développement des entreprises a été une année
charnière en ce que la récession ou la situation qu'on
connaît à l'heure actuelle avec des taux d'intérêt,
élevés, si vous voulez, fait que plusieurs promoteurs ont
préféré reporter les projets quand ce n'était pas
tout simplement les abandonner.
Des projets qui ont fait l'objet de protocole d'entente entre l'OPDQ et
des promoteurs ont même été abandonnés parce que le
promoteur décidait tout simplement qu'il n'avait pas la
possibilité pour lui de donner suite au contenu du protocole d'entente,
compte tenu de la situation financière ou de l'évolution de son
projet. Il faut bien sûr comprendre que bon an, mal an, le programme
PECEC et le programme PRECEP qui le suit donnent l'objet d'environ 700 analyses
de dossiers, dont la moitié en général sont refusés
au départ, ne répondant pas aux règlements du
programme.
C'est donc dire qu'il reste environ entre 300 et 400 projets, Mme la
Présidente, qui font l'objet d'une analyse sérieuse et
serrée. Ces 300 ou 400 projets, pour être analysés
jusqu'à la décision finale, doivent faire l'objet d'une
identification financière. Nous gelons, à toutes fins pratiques,
lorsque nous engageons par une décision positive, de l'argent dans le
programme et si le promoteur, au bout de deux mois ou de trois mois, nous
indique que, pour l'année 1989-1990, il ne peut pas utiliser cet
argent-là ou encore qu'il nous indique qu'il abandonne le projet, vous
comprendrez, Mme la Présidente, que nous nous retrouvons devant une
possibilité de périmer. C'est le problème des programmes
à demande. Et nous ne sommes pas le seul organisme dans l'appareil
gouvernemental à connaître cette situation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Vous ne pensez pas qu'une autre explication, tout
simplement, c'est que le programme PECEC est remplacé par PRECEP et que
c'est un programme qui marche moins parce qu'il est moins bien conçu en
fonction de ce type d'emploi-là. Et que l'ancien programme PECEQ
marchait davantage que le nouveau programme PRECEP.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Gagnon: Mme la Présidente, il faut comprendre que le
programme PRECEP a été accepté par le Conseil des
ministres en janvier 1990. Donc, à partir de ce moment-là, nous
fonctionnions pendant la première période de l'année
jusqu'à janvier 1990. Et même, le programme est entré en
vigueur le 1er avril 1990, ce qui veut dire que nous fonctionnons sur la base
du programme PECEC pour l'année 1989-1990.
M. Garon: Vous avez parlé des taux d'intérêt.
Quels étaient les taux d'intérêt en 1989? Les taux
d'intérêt, c'est en 1990 qu'ils ont augmenté. En 1989, les
taux d'intérêt étaient à quel niveau?
M. Gagnon: L'évolution des taux d'intérêt
depuis le mois de janvier 1989, la différence est environ de l'ordre de
3,5 %.
M. Garon: Non, mais les taux d'intérêt, au cours de
l'été ou de l'automne, depuis le 1er avril 1989 jusqu'au 31
décembre 1989... Les taux d'intérêt ont monté
surtout à partir du mois de janvier. Les taux d'intérêt
n'ont pas augmenté considérablement au cours de l'année
1989. C'est plutôt depuis le début de l'année 1990 que les
taux d'intérêt ont augmenté. Alors, vous avez donné
comme explication que c'est à cause des taux d'intérêt. Je
ne suis pas convaincu de ça parce que les taux d'intérêt
n'ont pas changé considérablement durant cette
période-là.
M. Gagnon: Mme la Présidente, sous toutes réserves,
les taux d'intérêt, au début de 1989, étaient entre
11 % et 12 % et, à la fin de l'année 1989, ils se situaient
beaucoup plus de l'ordre de 14 %.
M. Garon: Ah non!
M. Gagnon: Pour les prêts à l'entreprise? Je ne
parle pas du taux de la Banque du Canada, là. Je parle des prêts
à l'entreprise qui sont très souvent 1 1/4 %, 1 1/2 % au-dessus
du "prime rate".
M. Garon: Je pense que ce serait bon de vérifier parce que
l'augmentation des taux d'intérêt s'est faite beaucoup plus depuis
le mois de janvier. Pourquoi a-t-on abandonné la formule de la
subvention directe au profit d'un nouveau programme de prêt non garanti,
sans intérêt qui ne s'applique qu'aux étapes de
prédémarrage et de démarrage des entreprises, alors qu'on
sait qu'un des grands problèmes des entreprises, c'est justement la
capacité financière où il n'y a pas de garantie où
on décide de les endetter en partant plutôt que de les aider
à capitaliser?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Gagnon: Vous savez que dans le cadre du projet de
libre-échange, il est prévu, à toutes fins pratiques, que,
des deux côtés de la frontière, les programmes qui visaient
à donner des subventions aux secteurs ou à des entreprises dans
un secteur ne peuvent plus avoir cours comme par le passé, ce qui fait
que le gouvernement a décidé de mettre de l'avant un programme
qui serait adapté à la nouvelle réalité, suite au
traité de libre-échange, et qui viserait à donner une aide
aux entreprises qui soit en prêts plutôt qu'en subventions. Nous
devons noter qu'au cours des derniers mois, ie gouvernement
fédéral lui-même a donné un aval à ce type
d'orientation là dans ses programmes gouvernementaux.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Et comment, à ce moment-là, le ministre,
qui était très fier de dire qu'il y aurait 50 000 000 $ dans les
pêches... Comment va-t-on faire pour donner 50 000 000 $ dans les
pêches si on ne peut pas donner de subventions aux entreprises ou aux
pêcheurs, en vertu de l'entente de libre-échange?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Gagnon: mme la présidente, je ne connais pas en
détail le programme de 50 000 000 $ des pêches maritimes. mais les
50 000 000 $ des pêches maritimes s'adressent à un territoire qui
est celui de la gaspésie, une partie du bas-saint-laurent, les
îles-de-la-madeleine et la côte-nord. or, la seule
possibilité d'intervenir, à l'avenir, en termes de subvention,
est reconnue sur une base territoriale, un peu comme les américains le
pratiquent. cela veut dire que l'aide qui sera consentie devra être
consentie sur cette base territoriale et devra être consentie
également pour des infrastructures. (23 heures)
M. Garon: Mais est-ce que le programme PECEC n'aurait pas pu
fonctionner si on avait appliqué ces principes-là
également, sur une base territoriale, puisqu'il s'agit de
développement régional?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Gagnon: Mme la Présidente, le programme PRECEP est un
programme de financement d'entreprises...
M. Garon: Oui.
M. Gagnon: Donc, c'est différent du programme dont on
parle sur l'aide au secteur des pêches dans des régions comme la
Gaspésie, la Côte-Nord et les Îles-de-la-Madeleine. Comme le
programme vise le financement des entreprises, il faisait justement l'objet
d'un questionnement sur la base subvention versus prêt.
M. Garon: Oui, mais on est dans le ministère du
Développement régional; l'OPDQ, c'est le ministère du
Développement régional. Est-ce qu'on n'aurait pas pu moduler les
programmes en conséquence sur une base régionale, en étant
un peu plus sophistiqué dans ces programmes PRECEP, PECEC pardon, en
ayant un volet un peu plus sophistiqué pour justement tenir compte des
contraintes du libre-échange, puisque vous me dites que, dans certains
cas, on peut en tenir compte, si on tient compte du territoire, et que
ça va dans la dynamique favorisée par le gouvernement
fédéral en plus?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Gagnon: Mme la Présidente, la compréhension que
nous avons des interventions territoriales vise à mettre en place des
infrastructures publiques ou parapubliques qui, elles, servent au
développement des entreprises. Le PRECEP, lui, intervient directement
dans les entreprises, il ne s'adresse pas aux infrastructures. À moins
que nous n'ayons décidé d'abandonner le programme et de le
transformer en programme d'implantation des infrastructures, il aurait pu
servir, à partir de ce moment-là, en termes
subventionnés.
M. Garon: Combien y a-t-il eu de demandes dans le programme
PRECEP depuis qu'il est en opération?
M. Gagnon: Mme la Présidente, je suis obligé de
retourner à 1977. Le président de l'OPDQ va risquer un
chiffre.
M. Garon: Non, je parle de PRECEP, je ne parle pas de PECEC, je
parle de PRECEP.
M. Gagnon: PRECEP. Oh! Oh!
M. Garon: Oui, depuis le mois de janvier.
M. Gagnon: O.K.
M. Garon: Combien de demandes y a-t-il eu en vertu de ce
programme-là et combien de demandes ont été
acceptées, pour quel montant d'argent?
M. Gagnon: Pour les trois premiers mois de 1990, Mme la
Présidente, il y a 4 600 000 $ de demandes d'aide déposées
dans PRECEP.
M. Garon: Dans combien de demandes différentes?
M. Gagnon: 52 demandes, Mme la Présidente.
M. Garon: Et combien ont été acceptées?
M. Gagnon: A l'heure actuelle, le programme étant en
fonction uniquement depuis le 1er avril et étant donné que le
gouvernement, par le biais de son ministre, a décidé d'accepter
que les décisions se prendraient en région avec la participation
d'un membre de l'Association des commissaires industriels et d'un membre des
organismes de concertation, ces membres-là viennent à peine
d'être nommés, donc les comités d'approbation de projets en
sont aux premières demandes.
M. Garon: Mais là, combien y en a-t-il eu
d'acceptées? Je comprends toutes les contraintes que vous mentionnez,
mais ma question, ce n'était pas ça, c'était: Vous avez eu
52 demandes pour 4 600 000 $, combien ont été acceptées et
pour quel montant?
M. Gagnon: Mme la Présidente, le tour d'horizon des
régions qui ont siégé au cours des dernières
semaines pour accepter et recommander des programmes, nous sommes en train de
le faire et nous donnerons un bilan à la ministre au cours des prochains
jours.
M. Garon: Est-ce qu'il y en a eu d'acceptées?
Mme Bacon: On va vous le dire à ce moment-là.
M. Garon: Non, non, mais quand même.. On est à
l'étude des crédits. Il y en a eu d'accep tées ou il n'y
en pas eu.
Mme Bacon: Bien, il y en a eu d'acceptées, mais on fait le
tour d'horizon...
M. Garon: Pour combien?
Mme Bacon: ...et dès qu'on l'a, on vous l'envoie...
M. Garon: On a eu 52 demandes...
Mme Bacon: ...quand j'aurai reçu ça.
M. Garon: ...pour 4 600 000 $. Il y en a eu
d'acceptées ou il n'y en a pas eu? Ça n'a pas de l'air
qu'il y en a beaucoup.
Mme Bacon: Si le député de Lévis
écoutait ma réponse, j'ai dit qu'il y en a eu d'acceptées,
mais on attend de faire un tour d'horizon pour avoir le nombre exact.
M. Garon: Bien oui, mais...
Mme Bacon: Si je lui disais un nombre ce soir et que ce
n'était pas le nombre exact, Mme la Présidente, il serait le
premier à me blâmer.
M. Garon: Non, non. Mais vous avez deux programmes. On n'est pas
dans la multitude. Il y a deux programmes. Je vous demande un de vos deux
programmes, vous ne le savez pas. Je vais vous dire qu'il n'y a pas un suivi
extraordinaire à ce ministère-là, ils ne sont pas capables
de nous dire... Vous avez deux programmes. C'est comme si j'ai deux mains et
que je ne sais pas ce que ma main gauche fait, il va falloir que je fasse un
tour d'horizon pour le savoir. Il y a deux programmes, on n'est pas dans 2000
produits différents, il y a deux programmes qui existent depuis le
début de l'année. Celui-là existe depuis le début
de l'année, il y a 52 demandes pour 4 600 000 $ et vous ne savez pas le
nombre... Je vais vous dire que je serais plus intéressé de
savoir si mon programme marche ou s'il ne marche pas, avoir un certain suivi
plus régulier que ça. Là, on dit qu'on n'a pas
d'idée encore combien de demandes sont acceptées.
Mme Bacon: Au central, Mme la Présidente-La
Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Bacon: ...il y a trois dossiers d'acceptés parce qu'on
le sait. On fait le tour d'horizon dans toutes les régions. Et quand
j'aurai le nombre, je le donnerai au député de Lévis, mais
pas avant.
M. Garon: Les trois demandes qui ont été
acceptées, c'est pour combien? Au central.
La Présidente (Mme Bélanger): Elle a dit qu'il n'y
en avait pas. Elle n'a pas dit qu'il y en avait trois.
M. Garon: Oui, oui, elle a dit qu'il y en avait trois au
central.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre,
est-ce que vous avez dit qu'il y avait trois demandes d'acceptées au
central ou pas de demande?
Mme Bacon: Trois.
M. Garon: Trois.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse.
Mme Bacon: 400 000 $. À peu près, 400 000 $.
M. Garon: Bon. Mme Bacon: Ça va à part
ça? L'est de Montréal
M. Garon: Le plan de l'est de Montréal, c'est dans quel
programme, ça?
M. Gagnon: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Gagnon: II y a deux éléments dans le plan de
l'est de Montréal. Le premier élément, c'est le
financement de PRO-EST au rythme de 50 000 $ par année au titre de la
concertation. Ça, c'est pris dans le Fonds de développement
régional. Par contre, dans PECEC, nous avions prévu une enveloppe
de 1 500 000 $ de réservée au plan de l'est de
Montréal.
M. Garon: 2 500 000 $.
M. Gagnon: 1 500 000 $.
M. Garon: Et quand vous dites 1 500 000 $, en quelle
année?
M. Gagnon: C'était pour l'année 1989-1990.
M. Garon: Et combien a été utilisé sur les 1
500 000 $ qui avaient été réservés pour l'est de
Montréal?
M. Gagnon: De mémoire, Mme la Présidente, je n'ai
pas les chiffres, mais sous toutes réserves, environ 500 000 $ avec la
possibilité de préciser à la ministre du
Développement régional le montant exact.
La Présidente (Mme Bélanger): On prend note.
M. Garon: On ne peut pas dire que le développement va se
faire, dépassé le mur du son, dans l'est de Montréal avec
500 000 $. Ce n'est pas vite. C'est une autre affaire qui ne marche pas
fort.
Mme Bacon: Encore là, Mme la Présidente, les
affirmations du député de Lévis... On n'est pas le seul
ministère impliqué dans l'est de Montréal. Il y a d'autres
ministères sectoriels. La
division régionale, l'OPDQ, c'est le coup de pouce à
donner, mais il y a d'autres ministères impliqués. Que le
député n'aille pas dire à Montréal qu'ils n'ont que
500 000 $. Encore là, ce n'est pas la vérité.
M. Garon: Non, non, mais on disait... Québec avait promis
106 000 000 $ pour l'est, à peine 27 000 000 $ ont été
dépensés ou engagés. Il reste un an. Alors, moi, je prends
les constatations, les commentaires des différents intervenants. Alors,
selon les rapports mêmes de l'OPDQ, c'est un plan qui ne marche pas fort.
Moi, je comprends bien, comprenez-vous, qu'on n'est pas en train de marcher sur
les eaux. On regarde les projets et, les comptes rendus qui sont faits, les
rapports qui sont donnés par l'OPDQ. Et là, les rapports
mômes de l'OPDQ disent que ça ne marche pas. Je n'essaie pas de me
mordre le front avec les dents d'en haut, là. J'essaie tout simplement
de vous dire ce qu'on dit dans les rapports mêmes qui sont faits à
l'interne et qui sont rapportés dans les journaux, dans La Presse
du vendredi 15 janvier 1990. Et là, vous admettez qu'il y a 500 000
$. Il y avait i 500 000 $ et il y a 500 000 $ qui vont être
utilisés dans l'est de montréal. ça ne fait pas... ce
n'est pas impressionnant. si je disais le contraire, vous partiriez à
rire parce que ce n'est vraiment pas impressionnant. c'est tout ce que je dis.
il reste un an. vos prévisions pour l'année prochaine, 1990-1991,
c'est quoi?
Mme Bacon: Ça ne vous impressionnera pas non plus.
M. Garon: Je ne le sais pas. Je ne présume pas. Je regarde
ça. J'attends votre réponse, là, avec beaucoup de
bienveillance.
Mme Bacon: Je prends avis, Mme la Présidente. Je prends
avis.
M. Garon: Vous ne le savez pas? Quelle partie, quel montant du
budget va être affecté à l'est de Montréal dans la
partie de PECEC ou dans le Fonds de relance de l'est de Montréal dans le
budget qui s'en vient?
Mme Bacon: C'est un programme à demande. ii faut attendre
les dossiers. c'est des programmes ad hoc. ce sont des dossiers ad hoc.
M. Garon: II n'y a rien de réservé.
Mme Bacon: Vous savez ça à l'avance, vous? Pas
moi.
M. Garon: ah non, je vous demande. si vous me dites qu'il n'y a
rien de réservé, il n'y a rien de réservé. c'en est
une réponse. c'est ça que je voulais savoir.
Mme Bacon: Mais l'argent est là, je n'ai pas dit qu'il n'y
avait pas d'argent. N'allez pas dire aux gens de Montréal qu'il n'y a
pas d'argent, ce n'est pas la vérité encore.
M. Garon: Non, mais il y a un plan de trois ans. Vous avez
affecté des sommes. Quand vous avez fait de la propagande, politique, il
y en avait des sommes. Là, il n'y en a plus. Quand vous avez dit
que...
Mme Bacon: Vous connaissez ça, la propagande, vous?
M. Garon: C'est un plan de trois ans, est-ce que je me trompe?
C'est un plan de trois ans qui finit l'an prochain. Alors, quelles ont
été les sommes qui ont été affectées depuis
deux ans? Est-ce que c'est parce qu'il n'y a pas de projet? Tout le monde dit
que ça ne marche pas. Est-ce parce qu'il n'y a pas de projets qui sont
apportés? Vous devez avoir une analyse de la situation. Vous avez fait
un plan, un projet, une relance de l'est de Montréal et ça
n'avance pas. Quelle est votre analyse de la situation?
Mme Bacon: C'est fermé.
M. Garon: Pardon? Fermé quoi?
Mme Bacon:... dire que c'est fermé, c'est fermé.
C'est ça que vous voulez dire là?
M. Gagnon: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Gagnon: II faut considérer que, dans l'est de
Montréal, même si vous avez une enveloppe financière de
protégée pour ce territoire-là, ce n'est pas un gage
d'utilisation de cette enveloppe financière. C'est toujours un programme
à demande. Alors, il faut des promoteurs pour qu'il y ait des demandes.
Pour 1990-1991, on peut compter sur une enveloppe d'environ 500 000 $, compte
tenu de la performance qu'on a eue au cours des deux dernières
années On a une enveloppe d'environ 500 000 $ à la disposition de
l'est de Montréal. À cela, il faut ajouter que nous
finançons également pour 50 000 $ PRO-EST, qui est la structure
de concertation pour le territoire de l'est de Montréal.
M. Garon: Mais comment pouvez-vous annoncer des plans, à
une période donnée, alors que vous dites que ce sont des demandes
ad hoc, dans le cadre de programmes qui existent et qu'il n'y a pas d'argent
réservé? Ça veut dire quoi, ça, à part la
propagande politique de dire: II y a tant d'argent, sur tant d'années?
S'il n'y a pas d'enveloppe budgétaire, qu'il n'y a pas de fonds
protégés et que les gens vont dans le programme
ad hoc, ça veut dire quoi, tout ça, sauf... ?
Mme Bacon: Quand on a un budget pour PRECEP, ils l'ont le budget
et on attend les dossiers, mais on garde le budget... On ne le périme
pas, on le garde. Et, suivant les dossiers ad hoc qu'on reçoit, on
dépense l'argent qu'on a. Il y a des budgets de prévus pour
ça. C'est la même chose. Si vous n'avez pas compris ça,
vous qui avez été ministre, je suis inquiète.
M. Garon: Non, mais ça ne veut rien dire à ce
moment-là.
Mme Bacon: Ah! Ça ne veut rien dire, certain, ça,
que vous ayez été ministre.
M. Garon: C'est un fonds de relance, mais vous voulez dire, au
fond, qu'il ne relance rien. C'est ça que J'ai compris. Il ne marche
pas. On attend, il y a beaucoup...
Mme Bacon: On vous donnerait n'importe...
M. Garon:... d'appelés, mais peu d'élus, comme j'ai
compris.
Mme Bacon: On vous donnerait n'importe quelle réponse,
vous allez toujours dire que ça ne marche pas. Alors, je pense que
ça ne sert à rien de vous en donner.
M. Garon: Non, mais... S'il faut... Je vous l'ai dit
tantôt, j'ai été bon garçon. En partant, j'ai dit:
Je vois que Abitibi-Témiscamingue, c'a l'air à marcher
d'après les résultats qu'on a.
Mme Bacon: Ah! Vous êtes bon garçon, certain.
M. Garon: je ne me suis pas obstiné, j'ai dit:
d'après les données que vous m'avez fournies, il a l'air de
marcher. je n'ai pas discuté. je l'ai tout de suite admis et j'ai
passé à d'autre chose. mais là, si vous voulez...
là, vous aimeriez que je dise que ce qui ne marche pas marche. alors,
moi, comme je ne suis pas notre seigneur, je ne fais pas marcher lazare. alors,
les choses qui ne marchent pas, elles ne marchent pas.
Mme Bacon: II n'était pas misogyne, lui.
M. Garon: Pardon?
Mme Bacon: II n'était pas misogyne, lui.
M. Garon: Moi non plus.
Mme Bacon: Ha!
M. Garon: Ha, ha, ha! Ah non.
Mme Bacon: Regardez votre attitude envers la présidente et
envers moi, depuis le début, vous allez voir ce que c'est.
M. Garon: Au contraire.
Mme Bacon: C'est ça, un misogyne.
M. Garon: Oh! Bonne mère! Arrêtez-moi ça,
là. Arrêtez-moi ça.
La Présidente (Mme Bélanger): L'ordre de la Chambre
nous donnait jusqu'à 23 h 15...
Mme Bacon: Mme Payette avait raison.
La Présidente (Mme Bélanger):... pour
l'étude des crédits, mais étant donné qu'on devait
commencer à 15 h 15 et qu'on a commencé à 15 h 30,
ça me prendrait le consentement de membres de la commission pour
reprendre nos 15 minutes pour faire nos six heures?
Mme Bacon: Nous étions là, Mme la
Présidente, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon?
Mme Bacon: Nous étions là, Mme la
Présidente.
M. Garon: Non, la Chambre n'était pas finie à 15
heures.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, la
Chambre...
Mme Bacon: II a fallu attendre ici, au début.
M. Garon: Non, non, mais la Chambre n'a pas fini à 15
heures.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a eu une minute
de retard, après 15 h 30, on a commencée 15 h 31.
Mme Bacon: J'étais ici dès après la Chambre,
Mme la Présidente, pour faire mes crédits. Il a fallu que
j'attende le député de Lévis.
M. Garon: Ah non. On a commencé tout de suite.
M. Maciocia: II y a une question que je me pose, si vous me
permettez, Mme la Présidente, la question que je me pose...
M. Garon: Ce n'est pas ça... On avait six heures et
demie.
M. Maciocia: Six heures.
M. Garon: Six heures, pardon. Ce n'est pas parce qu'on a
commencé en retard, c'est parce que... De 15 h 30 à 18 heures,
ça fait deux heures et demie...
Mme Bacon: J'étais là après la
période de questions... (23 h 15)
M. Garon: ...et on ne pouvait pas faire les six heures en
finissant à 23 h 15. Moi, je ne comprends pas ça qu'on ait dit
à 23 h 15 parce que... On n'a pas commencé en retard, de 15 h 30
à 18 heures, ça fait deux heures et demie, et de 20 heures
à 23 h 30, pour faire six heures. Il n'y a pas eu de retard nulle part.
C'est parce qu'on a commencé...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, c'est parce
que, pour les six heures, on avait prévu, sur l'avis au
secrétaire, de 15 h 15 à 18 heures et de 20 heures à 23 h
15.
Une voix: C'est ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais aussitôt
que l'ordre de la Chambre a été donné, le
secrétaire est venu ici et il est arrivé ici à 15 h
29.
M. Garon: Bon, c'est pour ça...
La Présidente (Mme Bélanger): c'est pour ça
que je vous dis qu'on a commencé à 15 h 30, alors il y a 15
minutes à reprendre, s'il y a consentement des membres.
M. Garon: c'est parce qu'on ne pouvait pas être ici avant
que l'ordre de la chambre nous arrive. la chambre a dit 15 h 30. c'a
été fait à ce moment-là.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça
Mme Bacon: mme la présidente, j'étais à la
période de questions et j'étais ici à 15 h 15. le
député de lévis n'y était pas quand je suis
arrivée ici.
M. Garon: Je vais vous dire que c'est le secrétaire de la
commission qui...
M. Maciocia: Mais, moi, je crois, Mme la Présidente...
Actuellement, je comprends que ça peut être cinq ou dix minutes de
différence, c'est sûr, mais la question à se poser, c'est
que l'ordre de la Chambre, c'est 23 h 15. À 23 h 15, il faut absolument
que les crédits soient adoptés...
M. Garon: Non, non.
M. Maciocia: ...à moins qu'il n'y ait un consentement
unanime de la part des membres de la commission. Et, à ce moment-ci, je
crois que le député de Lévis a eu tout le loisir - nous,
on n'a pas pris notre 50 % du temps pour poser nos questions - de poser les
questions qu'il a voulu jusqu'à maintenant et je crois que ce serait
vraiment le temps d'adopter les crédits du ministère de
l'OPDQ.
La Présidente (Mme Bélanger): S'il n'y a pas de
consentement pour dépasser le temps.
M. Garon: Si c'est fini, c'est fini. M. Maciocia: C'est
fini, c'est ça.
M. Garon: Alors, on fera rapport comme quoi on n'a pas pu faire
nos six heures parce que le secrétaire de la commission vient de vous
dire qu'il était ici à 15 h 29...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, Mme la ministre,
c'est que le secrétaire attend dans son bureau l'ordre de la Chambre.
Même si la période de questions finit à 15 h 15, tant et
aussi longtemps que les avis ne sont pas donnés, on ne peut...
Mme Bacon: ...minute. Qu'il les fasse ses 10 minutes, mais qu'il
les pose ses questions. Qu'il arrête de niaiser.
M. Maciocia: ...veux-tu continuer?
M. Garon: Bien non, il n'y a pas eu de consentement. Alors, c'est
fini.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais là, on
l'a, le consentement.
M. Garon: Le consentement, c'est eux qui le donnent. La ministre
n'a rien à faire là-dedans. C'est eux autres...
La Présidente (Mme Bélanger): Bien oui.
M. Maciocia: Si vous avez encore des questions, allez-y.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
consentement pour continuer les 15 minutes qui nous manquent?
Mme Bacon: Ha, ha, ha!
M. Maciocia: Allez-y, il reste 10 minutes.
Une voix: On va filer jusqu'à 11 h 28. Après
ça...
M. Maciocia: O.K.
La Présidente (Mme Bélanger): Y a-t-il
consentement?
M. Maciocia: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. M. le
député de Lévis.
Sommet de Lanaudière
M. Garon: Bon. Ça n'a pas de bon sens. Alors, concernant
le sommet de Lanaudière, qu'est-ce qui va arriver?
Mme Bacon: On est dans les 90 jours.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça. C'est parce que le
sommet, je pense, n'est pas terminé, il est arrivé un
événement qui a fait...
Mme Bacon: Alors, vous voyez comme vous êtes mal
informé là. Il est terminé, le sommet. Il est
terminé. On est retourné à Joliette.
M. Garon: Ah bon!
Mme Bacon: II est terminé, le sommet.
M. Garon: Vous voulez dire...
Mme Bacon: Vous ne vous êtes pas informé
deçà?
M. Garon: Vous êtes retournés quand? Mme Bacon:
Deux semaines après. M. Garon: Ah bon! Très bien.
Mme Bacon: Alors, n'allez pas dire qu'il ne s'est pas
terminé.
M. Garon: Bien non! Je n'ai rien dit. Qu'est-ce que c'est, cette
affaire-là? Mme la Présidente, si la ministre a besoin de
pilules, qu'elle aille voir un médecin. Écoutez, moi là,
on pose des questions; on n'est pas obligé de recevoir...
Mme Bacon: C'est ça, la misogynie. C'est ça, la
misogynie...
M. Garon:... la mauvaise humeur de la ministre qui n'est pas
capable de se contenir.
Mme Bacon: La misogynie du député de Lévis,
Mme la Présidente, vous la voyez là.
M. Garon: Je regrette. Il n'y a pas de misogynie là.
Mme Bacon: Vous la voyez ressortir.
M. Garon: Écoutez-vous et regardez-vous parler. Vous
êtes toujours enragée. Il y a toujours des limites.
Mme Bacon: Misogyne! Misogyne!
M. Garon: On vit dans un monde civilisé. On est ici pour
poser des questions. C'est notre devoir de poser des questions et on va les
poser. Si vous n'êtes pas correcte, allez voir quelqu'un qui va pouvoir
s'occuper de ça. Moi, je ne suis pas dans ce domaine-là.
Mme Bacon: Ah non, non! Non, non, non. Ça va très
bien, ne vous inquiétez pas.
M. Garon: Bon.
Mme Bacon: Ne vous occupez pas de ma santé.
M. Garon: Alors, contentez-vous de répondre en vertu du
règlement et, Mme la Présidente...
Mme Bacon:... Jean-Noël Tremblay disait ça...
La Présidente (Mme Bélanger): La pertinence au
niveau des crédits est large, mais là, franchement...
M. Garon:... je vais vous demander simplement d'appliquer le
règlement. Je pose des questions... Il y a des limites à... Je
comprends que vous ne voulez pas vous représenter. Vous auriez dû
le faire, ne pas vous représenter.
La Présidente (Mme Bélanger): On s'éloigne
un peu de la pertinence, M. le député de Lévis. M. le
député de Lévis, s'il vous plaît!
PRECEP et floralies de Charlesbourg
M. Garon: II y a des limites, tu sais!
Concernant les demandes que j'ai faites avant l'étude des travaux
de la commission parlementaire, on a demandé un certain nombre de
renseignements, notamment deux demandes pour lesquelles il n'y a eu aucun
renseignement fourni. La cinquième demande, c'était la liste
détaillée des projets ayant fait l'objet d'une aide
financière en vertu du programme PRECEP en 1989-1990 par région
administrative. Il n'y a rien eu de fourni. Ça, ça a
été envoyé longtemps d'avance. C'est marqué: aucun
document inclus. Il n'y a pas eu de réponse de quelque nature que ce
soit. Est-ce qu'il n'y a pas de réponse? Peut-être qu'il n'y en a
pas, mais on aurait dû dire il n'y en a pas eu.
L'autre demande qu'on a faite, c'est les montants versés par
l'OPDQ pour la tenue des floralies de Charlesbourg ainsi qu'une copie des
protocoles les autorisant.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon?
Mme Bacon: Répondez donc, M. Gagnon. Il aime ça
quand c'est un homme qui répond.
M. Gagnon: Mme la Présidente, en ce qui concerne le
PRECEP, comme le PRECEP est entré en fonction le 1er avril, il n'y a pas
eu de dépôt de document.
Également, en ce qui concerne les montants versés par
l'OPDQ pour la tenue des floralies de Charlesbourg ainsi qu'une copie des
protocoles les autorisant, il n'y a eu aucun document.
M. Garon: Est-ce qu'il y a eu des protocoles?
M. Gagnon: Comment?
M. Garon: Est-ce qu'il y a eu des protocoles concernant les
floralies de Charlesbourg ou un projet récréotouristique...
M. Gagnon: Non.
M. Garon: ...concernant les achats de terrains pour les fins des
floralies de Charlesbourg? Il y a eu quand même des protocoles. Il y a eu
même des analyses. On en a parlé ensemble à
l'Assemblée nationale. Que les floralies de Charlesbourg aient eu lieu
ou n'aient pas eu lieu, ça, c'est une autre question, sauf qu'il y a eu
des montants d'argent qui ont été affectés à des
terrains ou des protocoles d'entente concernant des terrains où devaient
se tenir les floralies de Charlesbourg.
M. Gagnon: Mme la Présidente, en ce qui concerne les
floralies de Charlesbourg, il n'y a eu aucun engagement de l'OPDQ dans le
projet des floralies. Par contre, préalablement au projet des floralies,
l'OPDQ a aidé la municipalité de Charlesbourg à
acquérir un certain nombre de terrains à des fins de
développement récréotouristique. Dans le courant de
l'analyse du projet des floralies de Charlesbourg, il fut un temps
analysée la possibilité d'utiliser les terrains qui avaient
été achetés à des fins
récréotouristiques pour les floralies de Charlesbourg, mais il
n'y a pas eu de suite.
M. Garon: Mais les terrains ont été
achetés?
M. Gagnon: 11 y a une partie des terrains qui a été
achetée à des fins récréotouristiques, oui. Et
l'OPDQ a versé l'argent pour l'acquisition de ces
terrains-là.
M. Garon: Est-ce qu'il y a eu des analyses concernant l'achat des
terrains et les floralies de Charlesbourg faites par l'OPDQ?
M. Gagnon: II y a eu des analyses faites par l'OPDQ, de
même que le niveau d'intervention financière de l'OPDQ a
été basé sur l'évaluation faite par le service
d'évaluation du ministère des Transports qui, lui, est notre
entraîneur, si vous voulez, Mme la Présidente, pour
déterminer la valeur des terrains.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire par "votre
entraîneur"?
M. Gagnon: C'est lui qui nous indique. À cause de
l'expérience exactement, à cause de l'expérience de ce
service-là, c'est à lui que nous demandons de nous indiquer
l'évaluation des montants auxquels les propriétaires des terrains
prétendent être la valeur de leur terrain. C'est un service que le
ministère des Transports, par son service d'évaluation,
donne.
M. Garon: combien y a-t-il eu de versé pour l'acquisition
de ces terrains pour des fins récréotouristiques à
charlesbourg au cours des dernières années et en vertu de cette
entente-là?
M. Gagnon: Mme la Présidente, il y a eu 476 000 $
versés par l'OPDQ pour des acquisitions de terrains. Au cours des
derniers mois, l'OPDQ a été appelée à donner des
informations concernant ce projet, lesquelles informations pourront être
déposées ultérieurement.
M. Garon: Est-ce qu'il y aura quelque chose sur ces
terrains-là? Ce sont des terrains qui ont la réputation
d'être assez marécageux.
M. Gagnon: Mme la Présidente, dans le protocole d'entente
qui lit l'OPDQ avec des partenaires, il y a toujours une clause qui dit que
quand le promoteur qui a acheté des terrains au nom de la signature d'un
protocole, s'il doit faire une autre vocation que celle prévue, il doit
en aviser l'OPDQ. Et pour le moment, la ville de Charlesbourg ne nous a pas
encore indiqué quelle est l'utilisation finale qu'elle réserve
à ces projets-là. Pour nous, le protocole indique que c'est
à des fins récréotouristiques.
M. Garon: Quand on a écrit le protocole et qu'on a dit
à des fins récréotouristiques, quels étaient les
projets dont on discutait? Ça a toujours été les terrains
pour les fins de Floralies.
M. Gagnon: Mme la Présidente, au moment où l'OPDQ
est intervenue dans le dossier des acquisitions de terrains de Charlesbourg, il
n'était pas question des floralies. Il était beaucoup plus
question d'une extension du Jardin zoologique de Québec, en y ajoutant
de nouvelles dimensions.
M. Garon: Est-ce qu'on a étudié les
capacités portantes de ces terrains-là?
La Présidente (Mme Bélanger): Dernière
question, M. le député de Lévis.
M. Gagnon: Mme la Présidente, l'OPDQ n'a pas
étudié le problème des capacités portantes de ces
terrains. Nous, en nous basant sur l'évaluation de ces terrains, on
pense que l'utilisation potentielle des terrains, l'évaluation va en
tenir compte. Et comme c'était à des fins
récréotou-ristiques, il était prévu des
aménagements légers, donc, la capacité portante est
relative dans ce type de projet.
Adoption des crédits
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, étant
donné l'heure, nous allons adopter les crédits. Le programme 1,
Administration et concertation, est-ce que ces crédits sont
adoptés?
M. Garon: Sur division. Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le programme 2,
Développement régional, est-ce que le programme 2 est
adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Programme 3, Soutien
régional à l'entreprise, est-ce que ce programme est
adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
des crédits de l'Office de planification et de développement du
Québec est adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
remarques finales, Mme la ministre?
Remarques finales
Mme Bacon: Oui, Mme la Présidente. Je dois dire que ce
n'est pas la première fois que je fais des crédits et je dois
dire que j'ai toujours remarqué chez les députés de
l'Opposition beaucoup de respect pour ce que nous sommes et ce que nous
faisons. Je dois regretter, ce soir, encore une fois, l'attitude du
député de Lévis, tant envers vous qu'envers moi, Mme la
Présidente, et j'ai remarqué la voix beaucoup plus douce,
beaucoup plus rassurante quand il parlait à mes collègues
masculins. Je le regrette profondément. Je viens de terminer une
commission parlementaire d'un mois avec son collègue d'Ungava qui a
été drôlement plus respectueux de ce que nous avons
à faire comme travail et ce que nous sommes. Je regrette que le
député de Lévis ne prenne pas de leçon de ses
collègues.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
ministre. M. le député de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, je dois dire que je travaille
régulièrement avec vous et je pense que nous avons plutôt
d'assez bonnes relations et au contraire, je pense qu'il n'y a pas beaucoup de
président qui laisse le vice-président, en l'occurrence la
vice-présidente, faire autant de fonctions. Je dois dire, par exemple,
que, moi, quand j'étais vice-président de la commission du budget
et de l'administration, je n'ai pas eu l'occasion de présider une
commission une seule fois, et qu'on nommait des présidents de
séance chaque fois sans même m'en parler. Dans mon cas, chaque
fois que j'ai demandé, plus souvent qu'à mon tour même,
à Mme la Présidente - pas confiance, je pense - de
présider des commissions...
Je pense que, d'une façon générale, nous nous
entendons assez bien, je dirais même très bien, si ça ne
peut pas vous nuire dans votre parti. Mais c'est la première fois que je
vois une ministre ou un ministre - ce n'est pas une question d'être homme
ou femme - si peu répondre et vouloir si peu répondre aux
questions, si ce n'est le député de Beauce-Sud lorsqu'il
était ministre délégué aux Pêches et qui a eu
à peu près la même attitude.
Si on regarde les débats - et c'est enregistré - on s'est
rendu compte que les gens ont voulu faire, les députés - c'est la
première fois que je vois ça - essayer d'éviter le plus
possible l'étude des crédits en utilisant le maximum de temps
dans des mesures préliminaires, dans des discours préliminaires.
Et si on regarde toutes les commissions parlementaires sur l'étude des
crédits, moi, je ne me rappelle pas - ça fait quand même 15
ans que je suis député, presque 15 ans que je suis
député - avoir vu ça une seule fois, tant lorsque j'ai
été au gouvernement que lorsque j'ai été dans
l'Opposition, parce qu'on a essayé le plus possible d'empêcher que
je pose des questions pendant toute la période avant le dîner et
c'est uniquement lorsque nous avons réagi, après le souper, qu'il
y a eu un changement d'attitude.
Malgré cela, je dois dire que la ministre n'a pas voulu
répondre beaucoup à nos questions, qu'elle était de
mauvaise humeur parce qu'on lui posait des questions, mais en vertu du
règlement, c'est notre travail de poser des questions. Je dois dire que
ça va avec l'attitude vis-à-vis des engagements financiers
où nous essayons d'avoir des séances pour étudier les
engagements financiers depuis déjà les élections et la
nomination, depuis l'automne, et ça, sans succès. Nous
n'avons pas encore pu étudier les engagements financiers de
l'OPDQ, alors que, dans notre commission, nous nous sommes mis à date
avec tous les ministères à l'automne avec une collaboration
complète. Je dois dire que tous les ministres ont collaboré. C'a
été même assez facile de trouver des dates et c'est
uniquement dans le cas de la ministre du Développement régional
qu'il n'a pas été possible de trouver de date. Je dois dire que
toutes les discussions se sont faites par l'intermédiaire du
secrétaire. C'est le secrétaire lui-même qui a
communiqué avec son cabinet, ce n'est pas moi, pour essayer de trouver
des dates où elle était disponible, mais son manque de
disponibilité n'est pas un problème du député de
Lévis, n'est pas un problème de qui que ce soit...
La Présidente (Mme Bélanger): ..M. le
député de Lévis.
M. Garon: ...et c'est pourquoi je dis que si la ministre est
surchargée, ce n'est pas en nous blâmant, mais c'est en voyant le
premier ministre, en lui demandant de la décharger des
responsabilités qu'elle a en trop.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis. La commission de l'aménagement et
des équipements, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 23 h 32)