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(Dix heures neuf minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements débute ses travaux. Le
mandat de la commission, pour cette séance, est de procéder
à l'étude des crédits budgétaires du
ministère des Transports, programmes 1, 2, et 5 à 9, pour
l'année financière 1990-1991. Il n'y a pas de remplacement, M. le
secrétaire?
Le Secrétaire: Non, Mme la Présidente. Remarques
préliminaires
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, est-ce que vous avez des remarques préliminaires?
M. Elkas: Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez 20 minutes,
M. le ministre.
M. Sam Elkas
M. Elkas: Merci beaucoup. Mme la Présidente, membres de la
commission, le critique officiel, le député de Lévis,
m'avise, ce matin, qu'il est dangereusement bien. Alors, on va se
préparer à faire la défense de nos crédits. Mme la
Présidente, je tiens à souligner que, pour la première
fois dans son histoire, le budget du ministère dépasse le cap des
2 000 000 000 $, soit 2 022 261 400 $, en incluant les crédits
permanents. Les principaux éléments de ce budget sont la
conservation et la construction du réseau routier, dont les
crédits prévus sont de 1 019 679 000 $ et les crédits de
transfert relatifs au transport en commun et au transport scolaire, pour un
montant de 880 631 000 $.
Concernant la conservation et la construction du réseau routier,
le ministre délégué à la Voirie vous
présentera demain les faits saillants de ces programmes. Pour ma part,
je vous entretiendrai des programmes des systèmes de transport
terrestre, maritime et aérien. Quant au transport terrestre de
personnes, un budget de 471 500 000 $ lui est alloué en 1990-1991, soit
23,3 % du budget total du ministère. Ces sommes seront affectées
essentiellement aux programmes d'aide au transport en commun et au transport
adapté des personnes handicapées.
Le ministère des Transports n'a pas cessé d'appuyer le
développement des deux modes de transport, car ils sont essentiels pour
le déplacement d'un grand nombre de personnes au Québec,
particulièrement chez les personnes âgées, dont le nombre
est en croissance. De plus, le transport en commun constitue un instrument
capital, notamment dans la région de Montréal, pour
atténuer les problèmes de congestion et de vieillissement de plus
en plus aigus du réseau routier. Sa complémentarité avec
ce dernier fait en sorte que, dans plusieurs cas, il représente une
solution plus économique que le développement du réseau
routier pour atténuer les problèmes de congestion.
Le budget de 445 900 000 $ est consacré aux programmes d'aide aux
transports en commun, en 1990-1991. Afin de maximiser les retombées d'un
budget important alloué, chaque année, à ce mode
transport, le ministère des Transports a cherché à
encadrer les différentes interventions dans ce secteur, à
l'intérieur des stratégies développées en
concertation avec les entités locales responsables de leur
administration et leur clientèle. En vertu de cet esprit de
concertation, j'ai rencontré, depuis mon arrivée au
ministère, la plupart des intervenants, afin de prendre connaissance de
leurs besoins. J'ai pu ainsi mieux intégrer leurs préoccupations
dans les diverses décisions prises par le gouvernement. De façon
plus particulière, j'entends donner suite à l'accord conclu en
septembre dernier avec les élus de la région de Montréal,
en vue de la création d'un organisme régional de transport. Il
est à signaler que la création de cet organisme
n'éliminera aucune des responsabilités actuelles des institutions
locales et régionales en place et leur servira plutôt à
mieux coordonner leurs services et le développement des infrastructures
régionales requises. Les usagers profitent déjà de cette
concertation. Ils peuvent, en effet, depuis le 1er janvier,
bénéficier d'un laissez-passer interréseaux au coût
de 42 $ par mois et d'une intégration tarifaire complète
train-autobus-métro, sur l'ensemble du territoire de la CUM. De plus,
ils profitent aussi, à court terme, d'une meilleure coordination de
services aux points de raccordement entre les réseaux. L'adoption du
projet de loi qui permet la création de cet organisme régional
sera une de nos principales préoccupations durant les prochaines
semaines.
Un autre fait marquant en 1989-1990 a été amorcé
à des degrés différents de la majorité des projets
d'un plan d'action 1988-1998 qui a été adopté par le
gouvernement pour la région de Montréal, ce plan faisant suite
à de nombreuses consultations, notamment lors d'une commission
parlementaire tenue en août 1988 et en février 1989. Rappelons que
ce plan d'action privilégie notamment le maintien des acquis, les
améliorations aux infrastructures et équipements en place. Il
recommandait un ensemble de projets requérant des investissements de
1 700 000 000 $. Parmi les projets prioritaires de ce plan, la
modernisation des lignes de train de banlieue de Montréal-Rigaud a
été poursuivie en 1989 et sera complétée au cours
de 1990. Ainsi, une composante majeure sur la stratégie d'un plan
d'action 1988-1999 sera en place. Les résultats obtenus par la STCUM sur
cette ligne indiquent une nette amélioration de l'utilisation du
transport en commun par une proportion importante de la clientèle qui
l'avait abandonné dans le passé, en raison de l'état du
service. Les usagers peuvent maintenant bénéficier de
l'utilisation d'équipements neufs ainsi que de stations plus modernes et
plus accessibles. Ces résultats positifs obtenus indiquent, par
ailleurs, la pertinence de l'orientation prise par le gouvernement dans le plan
d'action 1988-1998 à l'égard de la rénovation des
équipements existants.
Un autre important projet de rénovation des équipements
existants a été amorcé. H s'agit d'un programme de
rénovation des 336 voitures du métro de la série MR-63. Le
programme des travaux a été élaboré avec la STCUM
et sa réalisation débutera au cours des prochaines semaines. La
contribution gouvernementale à ce programme sera de 75 % des
dépenses admissibles jusqu'à concurrence de 68 700 000 $. Ce
projet permettra de prolonger la vie utile des véhicules et de maintenir
ainsi la qualité et la quantité des services offerts
présentement à la clientèle, à un coût
inférieur à leur remplacement par des véhicules neufs. Il
s'intègre donc bien à l'intérieur de la
préoccupation du ministère des Transports à l'égard
d'un maintien du patrimoine.
Le projet des terminus de la STRSM au centre-ville de Montréal a
aussi été poursuivi en 1989 et ce dernier sera
complété en 1991-1992. Il amènera une meilleure
intégration des réseaux de la STRSM et de la STCUM, ce qui va
faciliter l'accès des usagers de la rive sud au centre-ville de
Montréal. Par ailleurs, deux autres projets prioritaires de plan
d'action ont été amorcés en 1989-1990 et se poursuivront
en 1990-1991. Ces deux projets sont le projet "Estacade" dans l'axe du pont
Champlain et la modernisation de la ligne de trains de banlieue
Montréal-Deux-Montagnes.
Soulignons que le projet "Estacade" vise à remplacer la voie
réservée actuelle du pont Champlain. Il a été
établi que le maintien en opération de celle-ci pose des
problèmes de saturation graduelle et de sécurité. Ce
projet a déjà été approuvé par le
gouvernement et fait présentement l'objet d'études
préliminaires, notamment au niveau de ses impacts sur l'environnement,
ainsi que de consultations auprès des différents groupes et
organismes impliqués par celui-ci, notamment la STRSM et la ville de
Brassard. Ce projet constitue un bon exemple d'améliorations a des
installations déjà en place qui peuvent réduire la
congestion du réseau routier à un coût moindre que celui de
projets de développement routier ou d'infrastructures lourdes. En effet,
son coût estimé à 85 000 000 $ est de beaucoup
inférieur à celui des solutions telles que le prolongement de
métro, ou de train, ou encore de construction de nouveaux ponts.
Quant au projet de modernisation de la ligne de trains de banlieue
Montréal-Deux-Montagnes, sa réalisation est urgente compte tenu
de l'état vétusté de ces installations et du nombre
important d'usagers. Signalons que certains des équipements sont
âgés de plus de 60 ans et ne sont maintenus en opération
que moyennant d'importantes dépenses d'entretien et de
réparations majeures dont les coûts annuels sont de plus en plus
lourds à supporter. L'année 1992, qui marque la fin de l'actuel
contrat d'explotation avec le Canadien National, constitue l'extrême
limite du maintien du service actuel avec le matériel existant qui,
passé cette date, ne pourra môme plus être
réparé à un prix raisonnable.
Les études en cours ont pour but, entre autres, de
préparer les avant-projets définitifs, d'évaluer les
impacts sur l'environnement et de préparer les spécifications du
matériel roulant existant. La réalisation de ce projet
débutera en cours d'exercice. Le ministère entend aussi, au cours
de l'exercice 1990-1991, faire suite à ses engagements pris lors de la
création de l'organisme régional à l'égard des
prolongements de métro vers Laval et l'est de la CUM. Il participera,
notamment, aux études préliminaires qui seront
exécutées avec la participation de la STCUM et celle de la STL.
II prévoit aussi poursuivre sa participation au projet de
réaménagement de la station de métro à Longueuil.
Le schéma directeur du projet sera complété en
collaboration avec la ville de Longueuil et la STCUM. Ce projet doit commencer
au début de 1991.
Nous continuons à appuyer la réalisation de projets
importants à l'extérieur de la région de Montréal.
Ainsi, le ministère continuera de collaborer avec les organismes
impliqués, entre autres, à la réalisation en 1990 de
terminus à Trois-Rivières et à Jonquière.
Par ailleurs, malgré que les organismes publics de transport en
commun n'auront plus, pour la plupart, à accroître leur parc
d'autobus au cours des prochaines années, ils devront voir à son
renouvellement.
Dans ce contexte, nous avons, conjointement avec l'Association des
transporteurs urbains du Québec, entrepris l'examen des
possibilités de moderniser l'image de ces véhicules afin
d'accroître leur attrait auprès de ces citoyens. Cet examen
tiendra compte aussi de normes environnementales de plus en plus restrictives
qui s'appliqueront au cours des prochaines années au niveau des sources
d'énergie utilisées pour la propulsion de ces autobus.
Une autre de nos préoccupations de l'exercice 1990-1991 sera la
révision des modalités du programme d'aide au transport en commun
en ce
qui concerne les immobilisations. Cette révision aura pour but de
les adapter aux réalités des années 1990.
En effet, ces modalités ont été conçues au
début des années quatre-vingt davantage en fonction
d'entités en phase de démarrage et de développement Or,
comme ceux-ci ont pour la plupart atteints un niveau stable
d'opérations, une adaptation de ces modalités s'impose.
Elles doivent être adaptées, entre autres, au fait que les
organismes publics devront effectuer dorénavant des investissements
importants pour l'augmentation de leur productivité et pour la
conservation et la rénovation de leurs équipements.
Une révision du programme d'aide au transport adapté
s'impose aussi. Ses modalités ont été établies en
fonction des entités en phase de démarrage et de
développement et les caractéristiques de sa clientèle ont
évolué considérablement depuis sa création au
début des années quatre-vingt-dix.
Cette révision visera, entre autres, à définir un
nouveau cadre de façon à assurer une meilleure performance des
services, à alléger l'encadrement administratif du
ministère et adapter les modalités aux nouvelles
caractéristiques de la clientèle desservie.
Soulignons que les budgets alloués à ce programme ont
enregistré une forte croissance depuis 1985-1986. Les crédits
alloués en 1990-1991 s'élèvent, en effet, à 25 600
000 $, comparativement à 11 700 000 $ en 1985-1986, ce qui
représente une augmentation en moyenne de 17 % par année.
Une telle croissance s'explique par les principaux facteurs suivants: la
politique de désinstitutionnalisation du ministère de la
Santé et des Services sociaux; l'implantation de nouveaux programmes
d'accès au travail, aux études et aux loisirs; l'augmentation du
nombre d'organismes bénéficiaires et du nombre de
municipalités desservies, soit respectivement de 50,7 %, soit de 53
à 82, et de 36 %, soit de 381 à 518 entre les années 1986
et 1989. Conformément à la stratégie suivie par le
ministère des Transports, ces révisions se feront en
collaboration avec les différents intervenants du milieu.
Toujours dans l'esprit de concertation avec notre clientèle, nous
avons conclu avec la Ligue de taxi de Montréal inc. de mettre fin au
programme de rachat des permis de taxi initié en 1985. Ce programme a
atteint avec succès son objectif, à savoir l'amélioration
de la rentabilité de l'industrie du taxi à Montréal.
En effet, ce programme a permis jusqu'à présent le rachat
de près de 1200 permis.
Ces rachats ont été effectués au coût de 13
000 000 $ et ont été totalement financés par les
détenteurs des permis. Le gouvernement a servi d'intermédiaire
entre ces détenteurs et le fiduciaire mandaté pour racheter les
permis, grâce à la mise en place de l'encadrement
réglementaire adéquat à l'opération.
Devant le succès de ce plan de rachat, les membres de la Ligue
ont accepté la stratégie de fermeture élaborée en
collaboration avec la direction de la Ligue. Cette stratégie
prévolt notamment une hausse du prix de rachat à 30 000 $. La
fermeture de ce programme fera l'objet d'un projet de loi qui sera
déposé sous peu pour étude à l'Assemblée
nationale. Ce projet inclura, entre autres, des modalités pour contrer
des manoeuvres spéculatives pendant la période transitoire.
Au chapitre du transport scolaire, de plus, c'est 365 200 000 $ que nous
consacrerons, au cours de l'année 1990-1991, au transport scolaire, soit
16 400 000 $ de plus qu'en 1989-1990. L'année scolaire 1990-1991
constitue la dernière année du présent cadre financier. De
concert avec les commissions scolaires, les transporteurs et les parents, nous
procéderons, au cours de l'année 1990-1991, à une
révision des modalités de ce cadre, de façon à les
adapter aussi aux réalités des années quatre-vingt-dix.
Cette révision tiendra compte, entre autres, des nouvelles
réalités suivantes: les besoins financiers des commissions
scolaires, la formule d'indexation des contrats et l'adaptation du cadre
réglementaire.
Abandon du réseau ferrovaire. Parmi ses autres grandes
priorités, le ministère entend consacrer toutes les ressources
nécessaires pour contrer les abandons qu'il estime nuisibles à
l'intérêt public. Pour ce faire, il offrira le support
nécessaire aux expéditeurs touchés, il entend aussi
profiter au maximum des dispositions prévues par la loi nationale de
1987 sur les transports et fera un effort particulier pour faire démolir
les structures abandonnées.
Le ministère a entrepris de définir un réseau de
base qui devrait être soustrait de la procédure d'abandon. Cette
mesure vise spécifiquement à protéger les
expéditeurs touchés et elle exigera la conception de
méthodes originales d'exploitation, afin de garantir une
rentabilité.
Quant aux aéroports nordiques, le ministère poursuit aussi
le développement des aéroports nordiques. Il investira, en
1990-1991, 6 048 000 $ pour assurer la progression des travaux
déjà entrepris à AkulMk en plus de permettre le
début des travaux à Aupaluk et à Povungnituk, dont les
coûts sont estimés à 3 500 000 $ chacun pour cette
année.
Je vous remercie, Mme la Présidente, et je vous invite à
nous poser des questions.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre.
M. Elkas: J'aimerais, si vous me le permettez, présenter
les gens qui sont avec moi aujourd'hui. Jean-Marc Bard, sous-ministre, Liguori
Hinse, sous-ministre adjoint, Paul Maranda, sous-ministre adjoint;
Théodore Jiona, sous-ministre
adjoint, et Yvon Demers, sous-ministre adjoint. Ils sont
accompagnés de différents fonctionnaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Lévis, pour les remarques
préliminaires, 20 minutes.
M. Garon: Mme la Présidente, j'aimerais qu'on reprenne le
retard qu'on a perdu, les 10 minutes au début de l'assemblée.
La Présidente (Mme Bélanger): La secrétaire
nous dit huit minutes, M. le député.
M. Jean Garon
M. Garon: Si c'est huit minutes, ça veut dire que le
ministre a parlé plus de 20 minutes. De toute façon, qu'on
reprenne le temps perdu, parce que c'est un nombre d'heures fixe. Alors, II ne
faudrait pas diminuer notre temps d'Intervention parce que les gens sont
arrivés en retard.
J'ai trouvé suave que le ministre nous présente les hauts
fonctionnaires de son ministère. Mais j'ai mal compris qu'il nous
présente un organigramme dans lequel a n'y a aucun nom de
fonctionnaires. Je me dis: Ce n'est vraiment pas la règle de la
transparence si, môme dans les organigrammes, on enlève les noms
des fonctionnaires. C'est la première fois que je vois ça - et
ça fait plusieurs années que je vois les crédits - qu'on
ait un organigramme fourni, mais qui ne comprend pas les noms des
fonctionnaires. Franchement, on n'est pas dans une société
secrète, j'Imagine, au ministère des Transports. Et, ça.
ça m'a surpris. Alors, j'aimerais ça que le ministre fasse
corriger ça immédiatement. Puis j'imagine qu'il doit y avoir des
organigrammes au ministère qu'on n'est pas obligés de regarder
avec des loupes. J'imagine que ça ne doit pas être en deux points
romains ou en deux points italiques, ça doit être en huit points,
en caractères d'imprimerie, quelque chose qui est lisible par du monde
normal. (10 h 30)
Deuxièmement, ce qui m'a frappé également, c'est
que les gens de la Régie de l'assurance automobile du Québec ne
sont pas là. Normalement, les organismes qui sont sous la
responsabilité du ministre des Transports devraient être là
parce qu'ils relèvent de l'autorité du ministre qui répond
d'eux à l'Assemblée nationale. Comme la période des
crédits est une période pour connaître les orientations du
ministère, même si, strictement, on peut dire que, normalement, il
n'y a pas strictement de crédits, mais quand on prélève
au-dessus de 1 000 000 000 $ dans la caisse de la Régie de l'assurance
automobile du Québec, I est peut-être un peu normal qu'on se pose
un peu de questions.
Et je voudrais vous faire savoir que j'ai fait parvenir hier au
Vérificateur général une lettre concernant les projets de
loi que vous avez déposés, concernant la Régie de
l'assurance automobile du Québec, sur les pouvoirs légaux que
vous pouvez avoir de faire ce que vous voulez faire avec la Régie de
l'assurance automobile du Québec. Quand on regarde les mandats de la
Régie de l'assurance automobile du Québec, on se rend compte que
le mandat de l'assurance automobile a pour fonction, d'après la loi,
d'appliquer le régime d'indemnisation des victimes de dommages corporels
prévus par la Loi sur l'assurance automobile, d'appliquer le
régime de compensation des dommages matériels prévus par
le être IV de la Loi sur l'assurance automobile, d'appliquer te Code de
la sécurité routière relativement à
l'immatriculation des véhicules automobiles, à la
délivrance des permis et de promouvoir la sécurité
routière - écoutez bien, pas n'importe quelle
sécurité routière, pas des barres blanches, des
clôtures et tout ça, écoutez bien - en ce qui a trait au
comportement des usagers de la route de même qu'aux normes de
sécurité relative aux véhicules utilisés. Or
là, on est fortement en droit de se demander si le mandat de la
Régie n'est pas dénaturé. Elle a un mandat en vertu de la
loi, et là, vous êtes en train de siphonner des fonds d'une
Régie qui n'a pas le droit de percevoir des fonds pour les fins que vous
voulez lui faire vous remettre des fonds au fonds consolidé du revenu.
La Régie de l'assurance automobile du Québec est un organisme
d'assurance qui, en vertu de la loi - et personne n'est au-dessus de la loi,
même pas le premier ministre - ne peut pas "collecter" des fonds qui
équivalent à des taxes. Les fonds qu'elle doit "collecter", ce
sont des primes d'assurance pour payer des indemnités aux victimes
d'accidents d'automobile, point à la ligne. Pour faire des routes, pour
faire des barres blanches, pour faire des clôtures, pour faire des
panneaux de signalisation, je regrette, ça ne fait pas partie, en aucun
endroit, des lois, et le gouvernement lui-même ne peut pas donner des
rôles à la Régie que la loi ne lui permet pas de faire.
La meilleure preuve de ça, c'est que, dans la loi que vous avez
déposée devant l'Assemblée nationale, vous prévoyez
même des paiements rétroactifs pour des services ambulanciers, des
paiements rétroactifs. Ou bien ces montants-là n'ont pas
été payés parce que la Régie a dit: Je n'ai pas le
droit, ou bien ils ont été payés sans droit et vous voulez
régulariser ce que vous auriez fait sans droit parce que c'est l'un ou
l'autre. On se rend compte là-dedans que le gouvernement a fait une
négociation épouvantable dans laquelle maintenant l'assurance
automobile va payer 1500 $ pour un voyage d'ambulance plus le
kilométrage, alors que pour les autres, ce sera 70 $. En quoi prendre
quelqu'un à la maison qui a fait une crise cardiaque et l'amener
à l'hôpital, ça coûte 70 $ et prendre quelqu'un sur
le bord
de la route qui a eu un choc, en ambulance, l'amener à
l'hôpital, ça coûte 1500 $ par rapport à 70 $? Alors
là, je vous dis: La Régie de l'assurance automobile du
Québec a un rôle en vertu de la loi et c'est de protéger
ses assurés, pas de protéger le ministre des Finances. Son mandat
ne lui vient pas du gouvernement, ne lui vient pas du ministre des Finances, il
lui vient de l'Assemblée nationale en vertu d'une loi. Donc,
aujourd'hui, que le ministre veuille changer les lois, Loi sur l'assurance
automobile, la Loi sur la Régie de l'assurance automobile du
Québec, le Code de la sécurité routière, qui ont
été modifiées depuis 1986, pour aller chercher des sommes
d'argent considérables. On parle d'au-dessus de 1 000 000 000 $, des
sommes d'argent considérables. La loi 19, 60 000 000 $ indexés,
ça veut dire 256 000 000 $ qu'on est allé chercher à la
Régie entre 1986 et 1989 pour des fins de services de santé. La
loi 62, on est allé chercher 200 000 000 $, 100 000 000 $ en 1988-1989
et 100 000 000 $ en 1989-1990, pour des fins, on dit, d'immobilisations en
sécurité routière, à notre avis sans droit. Le 21
décembre 1988, le gouvernement a adopté le décret 207-88
pour majorer de 1430 $ le taux de transport par ambulance d'un accidenté
de la route, pour porter ce coût à 1500 $ plus le
kilométrage.
On n'est pas dans les grenailles là, on est dans des sommes
d'argent importantes. Ce qui fait qu'on veut demander actuellement devant
l'Assemblée nationale d'aller chercher 625 000 000 $ à la
Régie de l'assurance automobile, plus 83 800 000 $ de 1988 à 1990
et, par la suite, un montant de 37 200 000 $ pour contributions au transport
ambulancier. On est dans des sommes d'argent considérables, et, nous, on
prétend que c'est sans droit. On dit au Vérificateur
général qu'il a des pouvoirs en vertu de l'article 45 de la loi
et on ne voudrait pas être dans l'obligation de regretter de ne pas avoir
un Vérificateur général du type de Kenneth Dye. Qu'est-ce
qu'il dit, l'article 45 du Vérificateur général? "Le
Vérificateur général peut soumettre, en tout temps, un
rapport spécial à l'Assemblée nationale sur toute affaire
- pas se réfugier dans le rapport annuel, en tout temps, un rapport
spécial à l'Assemblée nationale sur toute affaire - d'une
importance ou d'une urgence telle qu'elle ne saurait, à son avis,
attendre la présentation de son rapport annuel. Un tel rapport est
déposé devant l'Assemblée nationale selon le mode
établi pour le rapport annuel." Quand on pense qu'on est rendu à
aller siphonner l'argent des assurés sans droit, parce que le mandat de
la loi, c'est ça qui fait partie du droit. On ne peut pas enlever
l'argent et si on collecte trop d'argent il faut réduire les primes. La
Régie, en vertu de la loi, pas en vertu des ordres du gouvernement, en
vertu de la loi, n'a pas le droit de collecter plus d'argent qu'elle n'en a
besoin pour indemniser les victimes d'accidents d'automobile. Elle n'a pas le
droit d'aller chercher plus d'argent, de mettre ça dans une caisse qui
va devenir une source de taxation dont le gouvernement va s'emparer pour des
fins d'immobilisations routières.
On vit dans un système démocratique parlementaire.
Deuxièmement, on peut faire fi des droits des parlementaires ou on va
voter une loi et on va dire: Vous envoyez tant d'argent - comme si le
contrôle des revenus du gouvernement ou des dépenses du
gouvernement n'était pas un contrôle annuel du Parlement - et
soustraire de cette façon les sommes qui sont votées par
l'Assemblée nationale, du vote de l'Assemblée nationale, en
faisant une loi générale où on va dire: On va aller
chercher tant d'argent par année dans la caisse de la Régie,
comme si ce n'était pas une compagnie d'assurances, la Régie de
l'assurance automobile, alors que c'est strictement une compagnie d'assurances,
de type mutuelle si on veut, où, si on perçoit trop d'argent, on
devra le remettre aux assurés et si on n'en perçoit pas assez, on
charge plus cher, mais pas pour des fins autres que de l'assurance, sans
changer le mandat de la Régie. Et ça, ça doit faire
l'objet d'un débat si on veut changer le mandat de la Régie.
Parce que, ne nous trompons pas, les gens ont des droits par rapport aux sommes
d'argent qui ont été payées dans ce fonds-là. On
n'est pas dans les grenailles, on n'est pas dans les cure-dents et on n'est pas
dans les bâtons de Topside". On est dans des centaines de millions de
dollars.
Est-ce que la Régie - je dis bien la question, la Régie a
un mandat en vertu de la loi - avait le droit de "collecter" des primes
d'assurance automobile pour être affectées à des fins
autres que l'assurance automobile? Est-ce qu'elle avait le droit seulement de
collecter des sommes d'argent en vertu du mandat qui lui est confié par
la loi? Est-ce que le financement des immobilisations du réseau routier
par la réserve de stabilisation de la Régie est possible? Ce sont
des questions fondamentales. J'ai retenu d'autres questions que j'ai rendues
publiques ce matin, dans un document de six pages que j'ai fait parvenir au
Vérificateur général, et je ferai parvenir une lettre
également au Protecteur du citoyen, parce qu'il m'apparaît que les
gens ont des droits également. Ils ont des droits par rapport aux fonds
qu'ils payent à un organisme d'État qui doit opérer en
vertu d'une loi, et le gouvernement lui-môme n'est pas au-dessus des lois
votées par l'Assemblée nationale. Question fondamentale qui doit
être regardée et je serais même étonné
qu'à ce stade-ci la Régie n'ait pas demandé d'opinion
juridique ou que le Vérificateur général n'en ait pas
demandé lui non plus. Ça révélerait une insouciance
crasse. Je dois vous dire que si on n'avait pas, devant les agirs du
gouvernement, demandé d'opinion juridique au niveau de la Régie
ou du Vérificateur général devant les actions que veut
commettre le gouvernement, j'ai l'impression qu'il y en a eu parce
que, quand on voit qu'on veut aller chercher des fonds
rétroactivement dans le système de services ambulanciers, il a
fallu qu'à un moment donné, on se rende compte que le
décret qu'on avait fait n'était pas légal, urbi et orbi,
autrement on ne sentirait pas le besoin de mettre un article pour aller
chercher des fonds rétroactivement.
Alors, je dois dire au ministre que, s'il n'est pas au courant de ces
opinions juridiques, j'imagine... Je suis obligé de penser que les
organismes sont administrés de façon compétente. On est
supposé présumer de la bonne foi de tout le monde. Alors, dans la
perspective de bonne foi de tout le monde, j'imagine que des organismes comme
ceux-là, tant à la Régie de l'assurance automobile qu'au
Vérificateur général on s'est posé des questions
concernant la légalité des actions que le gouvernement a commises
ou qu'il se prépare à commettre.
Mme la Présidente, sur d'autres points. Depuis 1986, le
gouvernement du Québec a consacré 445 000 000 $ de moins pour la
construction et la conservation du réseau. Le ministre a dit: On a fait
des efforts, et tout ça. Quand on parle en termes de travaux - remarquez
bien, là, en termes de travaux - c'est 445 000 000 $ de moins de
travaux. Parce que, quand on fait des travaux, on fait des travaux avec de
l'argent indexé. Quand je fais une piastre de travaux en 1960 et une
piastre de travaux en 1980, ça ne fait pas la môme quantité
de travaux. Pour faire la même quantité de travaux en 1980, il
faut avoir un dollar de 1960 indexé. Ça veut dire que nos sommes
augmentent, mais ça ne veut rien dire, ça. En termes de travaux
réalisés, on se rend compte qu'il y a 445 000 000 $ de moins de
travaux pour la construction et la conservation du réseau routier.
Seulement pour la voirie régionale, le gouvernement, le
ministère des Transports a consacré 152 000 000 $ de moins que le
gouvernement du Parti québécois consacrait de 1981 à 1985
- 152 000 000 $ pour la voirie régionale. Seulement cette année,
le budget des routes secondaires et tertiaires est coupé de 40 %,
passant de 172 000 000 $ l'an dernier à 105 000 000 $ cette
année. Ça veut dire 40 % de moins. Jamais on aura aussi peu
dépensé dans la voirie régionale. En plus, le gouvernement
veut refiler la facture de ses routes aux municipalités. Rappelons-nous
le projet de loi 112 déposé l'an dernier. N'eussent
été de la tenue des élections et de la vigilance de
l'Opposition qui a alerté la population, ce projet de loi serait sans
doute adopté.
Les ponts sont aussi dans un état lamentable. Celui de
Saint-Romuald, par exemple, où le syndicat, en grève, des
ingénieurs est venu démontrer que la structure, on pouvait passer
des crayons dedans, où il passe plusieurs milliers de véhicules
par jour. On dit que c'est un pont dangereux. On laisse passer des charges
beaucoup plus pesantes et, en plus, on ne l'entretient pas depuis des
années. C'est le pont de Saint-Romuald. C'est quelque chose, ça.
C'est le pont qui donne accès au pont de Québec. Quand on regarde
le pont de Québec lui-même, si vous regardez la travée
centrale, c'est une honte. C'est une honte de voir un pont, qu'on disait une
des merveilles du monde, qui est en train de devenir une des merveilles
rouillées. Pas qui est en train de devenir, est devenu.
Alors que le ministre Côté disait avoir besoin de 30 000
000 $ par année pour renforcer et réparer les ponts, et ce,
dès l'an prochain, le budget de cette année ne sera que de 15 000
000 $. C'est ce qu'indique la programmation du ministère fournie dans le
cahier des crédits, dans la section programmation. La moitié
moins. Les ponts, j'imagine, vont continuer à se
détériorer encore davantage, vont devenir plus dangereux. Le
prétendu plan quinquennal ne contient pas de crédits additionnels
d'ici trois ans et son impact global pour les cinq ans ne dépassera pas
104 000 000 $ en travaux additionnels. Si on tient compte du montant de
1989-1990 qui n'était pas déjà une année
faramineuse et si on tient compte de l'indexation de l'argent, ça veut
dire qu'en 1990, 1991 et 1992, il n'y a pas un cent de plus, en moyenne, que
pour l'année 1989. (10 h 45)
Les députés libéraux se sont fait emplir et leur
décision de ne pas appuyer la motion sur les routes le montre bien. Ils
n'était pas contents du budget des routes lors du dépôt des
crédits, mais, après le discours sur le budget, ils rayonnaient
de joie, alors que le budget des routes en 1990-1991 est exactement le
même que celui déposé aux crédits au mois de mars.
Comment pouvaient-ils être tristes après le dépôt des
crédits au mois de mars puis rayonner après le budget, alors
qu'ils n'avaient pas un cent de plus, sauf si on avait abusé de leur
bonne foi? Et j'inclurais même le ministre de la voirie
là-dedans.
Absence de contrôle routier et laxisme du ministère pour le
respect des limites de charge. Le Québec est parmi les plus
tolérants pour les limites de charge en Amérique du Nord, alors
qu'on a des conditions plus difficiles à cause de l'hiver, du
dégel, etc. L'an dernier, la Régie a émis plus de 15 000
permis spéciaux pour dépasser les limites de charge. En plus, le
ministre a émis, sous sa signature, plus de 1500 permis, au-delà
de ces 15 000 permis-là, pour dépasser les limites de charge que
la Régie n'a pu autoriser d'elle-même, pas 1500, 3500 permis de
plus, comme si un permis rendait les camions plus légers, comme s'ils
n'écrasaient pas les routes parce qu'ils ont un permis de la
Régie pour être plus pesants, alors que dans beaucoup
d'États, dans l'État de New York, les gens le disent: La
tolérance, c'est zéro de tolérance. C'est telle-
ment important pour le ministère de dépasser les charges -
écoutez bien - l'émission de ces permis spéciaux pour
dépasser les limites de charge, que les deux ingénieurs
travaillant sur ce dossier ont été considérés comme
un service essentiel dans le présent conflit avec les ingénieurs
du gouvernement. C'est quelque chose, ça. On n'a pas demandé
beaucoup de services essentiels, mais on a demandé les deux
ingénieurs affectés aux permis spéciaux pour
dépasser les charges excédentaires. Aïe! On est dans le
grave, vous savez, dans le conflit avec les ingénieurs du gouvernement.
L'adjoint parlementaire au ministre des Transports n'a-t-il pas
déclaré, lors du débat sur la motion sur les routes, qu'il
fallait s'adapter à la venue des gros camions, que c'était normal
d'émettre autant de permis pour dépasser les limites de charge?
Même le ministre, qui a fait une tentative d'application temporaire d'un
contrôle routier vendredi de la semaine dernière, s'est rendu
compte que, sur les 15 camions vérifiés qui passaient à la
frontière américaine, 13 camions américains n'avaient pas
de permis, 13 sur 15. On voit que les camionneurs n'ont pas tort, hein! C'est
une passoire, le Québec, ou c'est le "free-for-all" à cause de
l'incurie du gouvernement, l'incurie du gouvernement, parce que le ministre,
l'ancien ministre avait essayé et il a été refusé
par le ministre responsable du Conseil du trésor.
La Présidente (Mme Bélanger): En conclusion, M. le
député de Lévis.
M. Garon: II a été empêché par le
ministre responsable du Conseil du trésor. Alors, vous comprenez que,
pour le contrôle routier, les gens ont fait uniquement accroire ce qu'a
dit le gouvernement. J'ai répété que, le 11
décembre 1987, le ministre des Transports disait, à la fin de
l'adoption du projet de loi 76 sur le camionnage, en commission parlementaire,
que tout cela ne voudrait rien dire, la loi 73 sur la sécurité
routière puis le loi 76 sur la déréglementation sur le
camionnage, s'il n'y avait pas un contrôle routier adéquat, juste,
équitable et uniforme - c'étaient les termes exacts qu'il
employait. Je le cite puis je peux mettre ça entre guillemets
même, "juste, équitable et uniforme", alors qu'aujourd'hui, on se
rend compte qu'il n'y a rien, que les gens se plaignent et que c'est le
"free-for-all1* dans le domaine des transports.
Maintenant, comme j'ai plus d'interventions à faire que pour 20
minutes, je vais arrêter ici mes 20 minutes, puis je recommencerai dans
les prochaines 20 minutes que j'aurai. Je continuerai.
Le Président (M. Bélanger): Merci, M. le
député de Lévis. Maintenant, M. le ministre, est-ce que
vous avez des commentaires à apporter aux remarques de M. le
député de Lévis?
M. Sam L Elkas (réplique)
M. Elkas: Oui. Comme d'habitude, il faudrait être mis au
fait de ce qu'il y à dans nos programmes. Pour commencer, quant à
sa première question sur l'organigramme, ça me fera grand plaisir
de lui envoyer un nouvel organigramme existant, si vous voulez - il n'y a pas
de changement dedans - avec les noms. Malheureusement, ce ne sera pas en
couleur, mais on va vous envoyer quelque chose que vous pouvez comprendre.
Quant à la présence de la RAAQ ici, il faut comprendre que
la RAAQ, c'est extrabudgétaire, ils n'ont pas demandé à
être ici. Ça me fera plaisir, à votre demande, si vous
voulez, que ces gens-là soient ici, soit cet après-midi pour
répondre aux questions qui ont été posées par le
député de Lévis, qui ne croit pas à la mission de
la Régie, qui est non seulement une compagnie d'assurances... D'ailleurs
c'est leur gouvernement qui l'a mise sur pied, qui a "appointé" le
président qui est là aujourd'hui. Si on n'a pas confiance en lui,
je me demande si on avait confiance en lui, dans le temps. Moi, j'ai
entièrement confiance en lui. Son but n'est pas seulement de
gérer une boîte d'assurances, mais de s'assurer...
L'administration de cette Régie comprend l'émission des permis,
des droits d'immatriculation. La promotion de la sécurité est
très importante pour lui. C'est un des volets les plus importants. Quant
aux permis spéciaux, vous revenez toujours avec cette
question-là, et vous savez exactement quelle est la réponse. La
grande majorité des permis émis sont de type B, qui sont
acceptés à travers le Canada. La seule raison pour laquelle on
émet et pour laquelle je signe ces permis, c'est parce que ce n'est pas
dans notre réglementation. Alors vous continuez à faire le
point...
J'aimerais aussi, vu que mon collègue, M. Vallières, va
être ici pour traiter des programmes 3 et 4, faire le point qu'en
1977-1978, lorsque vous étiez au pouvoir, il y avait 707 000 000 $ dans
le budget, pour des programmes routiers, et qu'en 1988-1989, on en avait pour
913 000 000 $. J'aimerais aussi faire le point sur le fait que vous
étiez pas mal bons avec le couteau, dans le temps. En 1977-1978, il y a
eu une baisse, une fois le budget annoncé - ça été
périmé tout de suite après - de 6,3 %, suivie,
l'année suivante, en 1978-1979, d'une baisse de 6,1 %. Alors, vous
sortez de là, vous vous pétez les bretelles, et vous dites:
Toutes sortes de beaux programmes. Mais, le mois suivant, vous coupez. Belle
pratique. Alors, je n'ai pas de leçon à prendre de vous, M. le
député, sur la gestion des programmes routiers. J'ai
entièrement confiance en mon collègue, M. Vallières, qui
va pouvoir répondre à vos questions sur les programmes 3 et 4,
demain. C'est à peu près tout, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Est-ce qu'il y a d'autres membres de la commission qui veulent
faire des remarques préliminaires? M. le député de
Saguenay.
M. Ghislain Maltais
M. Maltais: Merci, Mme la Présidente. Le ministre a
élaboré, tout à l'heure, un peu sur les volets des
programmes. Il y a une question sur laquelle j'aimerais revenir, c'est au
niveau des ponts. Bien sûr, le député de Lévis a
critiqué âprement l'entretien des ponts, mais j'aimerais savoir
une chose. Ces ponts-là, est-ce qu'ils sont déficitaires depuis
que le Parti libéral est au pouvoir, ou si ce sont des ponts...
Écoutez, moi, je sais particulièrement, au cours des cinq
dernière années, dans mon comté - je suis dans un
comté où il y a beaucoup de rivières et de ponts - que
presque la moitié de mes budgets de construction ont été
sur la réparation d'urgence des ponts. S'il y avait des
réparations d'urgence des ponts, est-ce que c'est arrivé d'un
coup sec, ça? Comment se fait-il qu'on s'aperçoive du jour au
lendemain, que, depuis cinq ans, particulièrement chez moi, où il
y a une trentaine de ponts dans mon comté, des gros ponts, et... On fera
une conférence de presse après, M. le député de
Lévis, vous l'avez faite ce matin. C'est important ce qu'on veut
chercher à savoir. Ces ponts-là, est-ce qu'au cours des
prochaines années, on va être capable de faire du rattrappage de
ce qui s'est passé depuis une quinzaine d'années parce que,
finalement, ils n'ont jamais été réparés? Le pont
de Saint-Romuald, là, nous ne me ferez pas accroire qu'il est
percé depuis hier après-midi. Pourquoi est-il percé?
Est-ce qu'au cours des dernières années, on n'a pas fait
d'entretien suffisant? Est-ce qu'on avait mis d'autres priorités au
niveau budgétaire des gouvernements? Est-ce que les ponts, aujourd'hui,
on va s'en sortir, au Québec? Et combien de temps et d'argent ça
prendra-t-il, d'après, je ne sais pas, vos professionnels, pour en
arriver à avoir un minimum de sécurité? Ceux qui ont trois
ou quatre routes dans leur comté, ceux qui ont des autoroutes, ce n'est
pas leur problème. Mais ceux qui ont seulement une route et qui ont 30
ou 35 ponts sur leur route, ça, c'est un problème et c'est pour
ça qu'on pose la question. Quand une route est fermée, dans
certains comtés, on peut passer par d'autres, mais, dans le mien, il n'y
en a qu'une, qui s'appelle la route 138. Et il y a 30 ou 35 ponts dessus qui,
à mon avis, à partir de 1977-1978, étaient presques
condammés, qu'on a réparés, de fil en aiguille. Est-ce que
c'est de môme à la grandeur du Québec ou si, un jour ou
l'autre, on va finir par arrêter de prendre des budgets pour
réparer des ponts cassés qui n'ont pas été faits
dans le temps pour pouvoir, finalement, faire des travaux routiers
d'importance?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Pour répondre à votre question, ce n'est
pas un mystère le fait que les ponts, au Québec, ont besoin
d'attention. Si, cette année, on a fait le point, c'est qu'on l'a fait
avec le ministère des Finances, comme tout autre ministre qui doit aller
vendre sa salade lorsqu'il cherche les fonds nécessaires, les
crédits nécessaires pour réparer ce qui a
été négligé pendant des années. On a fait le
point. Je n'étais pas fier de le faire parce que personne n'est heureux
de dire: Nos ponts, ils font pitié. Par contre, j'aimerais que vous
reconnaissiez notre sincère intervention dans ce dossier. C'est qu'on va
consacrer 45 000 000 $ par année, sur une période de cinq ans
pour s'assurer que tout est revenu à la normale et aussi pour
répondre à de nouvelles charges et dimensions. La technologie a
changé, les camions changent. Et ça, il faut le regarder. Dire
que nos ponts sont au point désastreux, que les gens ne devraient pas
passer dessus, c'est faux, c'est un peu exagéré. Je dois vous
dire qu'on respecte simplement qu'on va s'assurer que les charges et dimensions
seront respectées, surtout pour ceux que vous avez portés
à notre attention. J'aimerais aussi ajouter que s'il y avait une
urgence, on y apporterait attention immédiatement. Ce n'est pas une
question d'attente pour avoir des crédits. C'est un peu pour ça
qu'on a des budgets supplémentaires.
M. Maltais: Est-ce qu'à l'heure actuelle...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay. M. le ministre.
M. Maltais: j'ai 20 minutes.
La Présidente (Mme Bélanger): II a 20 minutes, il a
droit à ses 20 minutes.
M. Maltais: Les crédits, c'est 50-50.
M. Garon: II y a la règle de l'alternance à
respecter.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, là, on
est encore, M. le député de Lévis...
M. Maltais: Dans les remarques préliminaires.
La Présidente (Mme Bélanger):... sur les remarques
préliminaires...
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger):... et si, durant son
intervention sur les remarques préliminaires, il désire avoir des
réponses du ministre, le ministre a droit à une intervention
après chacune des interventions. Alors, si le député veut
avoir des réponses du ministre
pendant son intervention, il a le droit d'en avoir.
M. Garon: Mme la Présidente, des remarques
préliminaires, ce sont des remarques préliminaires, ce ne sont
pas des questions. Tantôt, il y aura des questions sur des programmes,
mais, là, on est dans l'ordre des remarques préliminaires, vous
l'avez bien dit.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Garon: Dans les remarques préliminaires, il n'y a pas
de questions sur des programmes; ce n'est pas ça. Le but des remarques
préliminaires, c'est de faire des remarques préliminaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, par contre, M.
le député de Lévis...
M. Garon: À ce moment-ci, ce n'est pas un questionnement
comme si on fait...
La Présidente (Mme Bélanger): ...les
réponses du ministre sont calculées sur les 20 minutes du
député.
M. Garon: Ce n'est pas ça, c'est que les remarques
préliminaires, ce sont des remarques préliminaires. Chacun fait
ses remarques préliminaires et c'est fini. Après ça, on
passe au questionnement. Mais, là, ce n'est pas ça. Là, on
est en train de commencer le questionnement dans le cadre des remarques
préliminaires. Ça ne marche pas.
M. Maltais: Mme la Présidente
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député.
M. Garon: Ce n'est pas de même que ça marche.
M. Maltais: ...je n'ai pas à juger... Ce n'est pas moi qui
ai préparé le contenu des remarques préliminaires du
député de Lévis. J'espère que ce n'est pas lui qui
prétend venir préparer mes remarques non plus. Alors, je suis
dans la période préliminaire. Si ça ne fait pas son
affaire, ses 20 minutes sont prises, il a juste à se tasser de la table
et, moi, je continue.
M. Garon: Un instant! M. Maltais: C'est clair,
là.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Non, mais c'est clair. Écoutez, moi, je ne
l'ai pas "tanné" pendant ses 20 minutes. Qu'il me laisse la paix et on
va con- tinuer avec les miennes.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce que je peux vous
dire, M. le député de Lévis, c'est que les 20 minutes de
M. le député de Saguenay... Si, lui, décide, dans ses 20
minutes, d'avoir des réponses du ministre, les réponses du
ministre sont calculées dans ses 20 minutes.
M. Garon: Alors, ça ne veut plus dire des remarques
préliminaires. Vous pouvez bien donner une décision comme
ça, excepté que ça veut dire que les remarques
préliminaires ne sont plus des remarques préliminaires.
Là, vous questionnez comme si on était dans le cadre du
questionnement sur des programmes. En tout cas, ce n'est pas ça, des
remarques préliminaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, normalement, M.
le député de Lévis, je pense que, pour les remarques
préliminaires, il y a un sens assez large d'interprétation, sauf
que les réponses du ministre, si lui décide de faire ses
remarques préliminaires par un questionnement, les réponses du
ministre sont calculées sur ses 20 minutes. Alors, il n'aura pas plus de
20 minutes.
M. Garon: Ce n'est pas ça. Ce n'est pas ça le but
de la loi. Le règlement, c'est des remarques préliminaires.
Une voix: Quel article du règlement invoquez-vous, M.
Garon?
M. Garon: Les remarques préliminaires, c'est quoi? Il y a
une définition des remarques préliminaires. C'est quoi, des
remarques préliminaires? C'est des remarques préliminaires. On ne
commence pas à questionner dans les programmes...
M. Maltais: Quand ça ne fait pas ton affaire, tu cries au
meurtre... Tu passes ton temps à engueuler les autres.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis... Un instant, M. le député
de Saguenay.
M. Garon: Mme la Présidente, je demande au
député de Saguenay qu'il ne se comporte pas comme un voyou. Je ne
le tutoie pas. Il n'a pas d'affaire à me tutoyer. (11 heures)
M. Maltais: Mme la Présidente, je pense que...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: ...s'il y a des voyous ici, ils ne sont pas de notre
bord, ils sont de l'autre bord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député,
j'aimerais que vous soyez un peu plus calme, s'il vous plaît.
M. Maltais: Je suis très calme. Mais qu'il ne m'interrompe
pas; il n'a rien qu'à me laisser aller.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Lévis, le secrétaire m'a dit que les
remarques préliminaires, c'est une tradition et ce n'est même pas
dans les règlements. Alors, je pense qu'on peut...
M. Garon: Ça fait partie du règlement.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais ce n'est pas
écrit dans le règlement. Une tradition, c'est...
M. Garon: bien, une tradition... ça fait partie de la lof.
la loi... il y a des règlements et il y a des coutumes, oui. mais c'est
tout du même caractère légal.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais de toute
façon, d'après mon interprétation, si le
député de Lévis, dans ses remarques préliminaires,
décide de se faire donner des réponses par le ministre-Une
voix: Le député de Saguenay.
La Présidente (Mme Bélanger): ...le
député de Saguenay, c'est-à-dire, il a le droit. Sauf que
les réponses du ministre sont comprises dans ses vingt minutes.
D'accord? M. le député de Saguenay.
M. Garon: On s'en rappellera.
M. Maltais: Alors, j'aimerais ça qu'on dissocie de mon
temps les quatre ou cinq minutes qu'il nous a fait perdre, Mme la
Présidente. On a un esprit d'équité, là. Alors,
j'aimerais qu'on fasse cette dissociation. Je veux revenir au pont...
M. Garon: Qu'on fasse appliquer la règle qui dise qu'on
n'a pas le droit de fumer dans les commissions parlementaires.
M. Maltais: Tu la feras appliquer tantôt.
M. Garon: Le respect de l'environnement, ça se pratique.
Alors, j'aimerais que vous fassiez respecter cette règle, qui fait aussi
partie des règles qu'on doit respecter en commission parlementaire, de
ne pas fumer.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. le
député. M. le député Saguenay.
M. Maltais: Ça va, c'est terminé? On peut y aller,
Mme la Présidente? Les niaiseries de Lévis sont finies?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Garon: Une question de règlement, Mme la
Présidente. Vous présidez la commission. Je pense qu'on n'a pas
à être assujettis au comportement du député de
Saguenay. Alors, je pense que de ne pas fumer, c'est la présidence des
commissions qui doit faire respecter cette règle-là. Je vous en
avise. Ça fait partie de nos règles. Ce n'est pas des niaiseries,
le respect de l'environnement. Je comprends que, dans Saguenay, c'est
peut-être moins respecté qu'ailleurs...
M. Maltais: C'est à la population de juger, pas à
toi.
M. Garon: C'est pour ça, je suppose, que le gouvernement
envoie là les BPC.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay, s'il vous plaît!
M. Maltais: Écoutez, Mme la Présidente, moi...
La Présidente (Mme Bélanger): Là. je
demanderais qu'on revienne aux débats. M. le député de
Saguenay.
M. Maltais: ...c'est ce que je demande. Si vous voulez permettre
à...
M. Garon: Mme la Présidente, j'aimerais que vous fassiez
l'application du règlement et que le député retire ses
paroles. Demander qu'il n'y ait pas de "fumage" en commission, ça fait
partie des droits que j'ai.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais est-ce qu'il y a
quelqu'un qui fume, là?
M. Garon: Oui, le député de Saguenay fumait quand
je vous l'ai demandé. Il a appelé ça des niaiseries. Je
pense que ce ne sont pas des termes parlementaires.
M. Maltais: Alors, on continue, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez retirer votre mot...
M. Maltais: Jamais! Écoutez, Mme la Présidente. On
est ici pour faire les crédits. Si le député de
Lévis a d'autres choses dans la tête que de faire les
crédits, il y a l'Assemblée nationale où on le fera, le
débat. On a huit heures de crédits. J'entends, avec mes
collègues, prendre les quatre heures qui nous appartiennent.
Et si le député de Lévis veut continuer de la
façon qu'il le fait, je pense que les crédits, il va trouver
ça long, Mme la Présidente. Ce que j'ai dit tantôt,
ça fait à peu près sept ou huit minutes qu'il interrompt,
parce que je veux poser mes remarques préliminaires au ministre. Et je
trouve ça des niaiseries, c'est ce que j'ai dit.
Et je répète que son agissement, c'était des
niaiseries concernant le choix de mes remarques préliminaires. À
savoir si je n'ai pas le droit de fumer, on m'a dit que je n'avais pas le droit
de fumer et j'ai éteint ma cigarette. Ça règle le
problème. Ça va? Alors, si je peux continuer maintenant, je vais
continuer. Sinon, il va trouver ça long.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, M. le
député de Saguenay, je vous demanderais aussi de modérer
votre langage et de choisir vos termes pour...
M. Maltais: Je suis très prêt à le faire, Mme
la Présidente, mais à condition de ne pas se faire dire, comme on
se l'est fait dire tout à l'heure, de se faire emplir. Je n'ai pas la
corpulence du député de Lévis, mais je ne suis pas
prêt à me faire emplir par n'importe qui. Alors, Mme la
Présidente... La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Question de règlement. Le député
de Saguenay a prononcé des propos qui ne sont pas parlementaires, et
vous lui avez demandé de les retirer. Il a refusé de les retirer.
Je vous demande de faire appliquer votre décision.
M. Maltais: Qu'on sorte les galées et on va voir si mes
propos sont antiparlementaires, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay, vous avez employé le mot "niaiseries",
qui est considéré un mot antiparlementaire. Je vous demanderais
de retirer ce mot-là.
M. Maltais: Je le retire avec ferme propos de recommencer.
M. Camden: Mme la Présidente, une question de
règlement. Le député de Lévis a qualifié
l'attitude du député de Saguenay de "voyoute". Je pense que ce
n'est pas plus édifiant de l'autre côté. Ça pourrait
être réciproque. Et je pense que ça réglerait le
problème, parce qu'à sa face même... Ça ne
m'apparaît pas trop à la hauteur d'un parlementaire, que de
qualifier les attitudes des autres.
La Présidente (Mme Bélanger): Je demanderais la
collaboration des deux côtés de cette table pour qu'on puisse
enfin étudier les crédits.
M. Camden: Pour les galées, Mme la Présidente, vous
les relirez. Ça va être assez édifiant, je pense.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je demanderais
la collaboration de chacun des membres de cette commission.
M. Maltais: Mais il y a une demande du député de
Lotbinière de retirer les paroles au député de
Lévis.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, écoutez,
ça fait 10 minutes que ces paroles-là ont été
dites. On les oublie.
Une voix: Bien... La Présidente (Mme Bélanger):
Bien, écoutez... Au moment où ça s'est dit, personne
n'a parlé. Alors là, on demande la collaboration de chacun des
membres de la commission et, M. le député de Saguenay, vous avez
la parole.
M. Maltais: Êtes-vous correct, là? Vous êtes
prêt? Étant donné qu'il n'y a pas de voyou qui va
interrompre, on va y aller.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Mme la Présidente, M. le ministre, tout
à l'heure, on parlait de la sécurité des ponts sur toute
la ligne. Est-ce que, par exempte, dans... Il y a des rapports au
ministère des Transports qui nous disent qu'il y a des ponts qui sont
absolument... Je parie des grandes artères. Je ne parierai pas des ponts
de rang, si vous voulez bien, mais de ceux des grandes artères. Est-ce
qu'il y a des rapports qui nous disent qu'il y a des ponts qui ne sont pas
sécuritaires du tout?
M. Elkas: M. le député de Saguenay, on m'assure
qu'il y a des rapports qui se produisent et qui concluent qu'il n'y a pas de
ponts dangereux. Il y a des ponts faibles, et on est en train de faire
l'inventaire et d'établir une priorité. Alors, mettre la peur
dans tout le public ou la société québécoise, c'est
totalement irresponsable. Les ponts, on l'a reconnu, il faut les adresser; il
faut faire quelque chose pour s'assurer du bon entretien et renforcer les
autres. Je dois ajouter que sur les montants d'argent, il y avait 15 000 000 $
par année pour l'entretien, et les autres 30 000 000 $ étaient
pour le renforcement des ponts. Le commentaire a été fait et je
trouve ça un peu bizarre, peut-être parce que je suis nouveau
mais, par contre, j'ai oeuvré sur la scène municipale. Le
député de Lévis continue de nous affronter avec la
question qu'on siphonne des fonds d'une agence comme la Régie. Mais en
1983-1984, alors que c'était son gouvernement qui
était au pouvoir, il y avait un projet d'importance le long de la
Transcanadienne. Ça s'adonnait que c'était dans ma ville à
Kirkland. Ça faisait cinq ans qu'on avait identifié que le viaduc
lui-même, qui était propriété du gouvernement du
Québec, était dangereux. Là, on ne parle pas d'une
question s'il avait besoin d'entretien. Il était dangereux, il tombait.
On a soulevé le point au gouvernement du temps et on n'a pas eu grand
pitié. Je sais que c'était dans l'ouest de l'île mais, par
contre, pour la première fois de leur histoire, ils ont pris un
pistolet, l'ont mis à la tête de cette
municipalité-là et ont dit: Vous allez contribuer au-delà
de 250 000 $ ou on ne le répare pas. Alors, j'aimerais faire le point,
parce que si c'est bon pour l'un, c'est bon pour les autres. Mais c'est un
geste qui a été fait par le gouvernement du temps. Le pistolet
à la tôte et: Paie ou on ne répare pas. On parle de
responsabilité, en voici un exemple.
M. Maltais: Je continue, Mme la Présidente. Dans un autre
volet de mes remarques préliminaires, j'aimerais, en premier lieu, vous
remercier, M. le ministre, parce que lors des crédits du mois de
février, je vous avais demandé un traversier
supplémentaire Godbout-Matane-Baie-Comeau. Effectivement, le traversier
est en place et ça va très bien, sauf que j'en avais aussi
demandé un à Tadoussac, et celui qu'on avait apporté
n'était pas conforme pour la mer. Écoutez, c'est dans l'estuaire
du Saguenay, c'était le Lucien L, et il n'a pas "toffé" la brise.
Il a toffé" une journée et bon... On comprend que ce n'est pas
facile d'en trouver, non plus, et je sais que c'est rare... Parce qu'il y a des
petits traversiers de lac qui sont disponibles, mais ils ne sont pas capables
de faire la traversée du Saguenay. Mais depuis environ deux ou trois
semaines, je me suis appliqué à regarder le nombre de personnes
qui circulent là et on sent une... Vous allez comprendre qu'avec la
construction de Reynolds à Baie-Comeau, la construction d'Alouette
à Sept-îles et la construction des puissances additionnelles sur
la Manicouagan, il y a un afflux de trafic lourd. Ça a presque
doublé en l'espace de six ou sept mois. Bien sûr, les deux
traversiers de Tadoussac, qui ne sont pas jeunes, entre parenthèses, ont
besoin de réparations, de temps en temps. Je ne vous demande pas
l'impossible, je sais que c'est rare à trouver, mais est-ce qu'il y a
encore des démarches qui se font pour permettre d'améliorer un
peu la situation que tout le monde déplore, vous aussi, j'imagine? Il
reste que ce n'est pas facile à trouver, un traversier, et on ne peut
pas en construire un en trois mois. On n'a pas nécessairement les
moyens, non plus, et on n'en a pas besoin à l'année. Moi, j'avais
dit, à ce moment-là, pour la période de juin à
septembre, à cause de l'affluence du traversier routier, de
l'activité économique et aussi de l'accroissement touristique,
s'il y avait possibilité d'en avoir un troisiè- me, qui serait
sécuritaire, bien sûr, si ça existe encore au Québec
ou, en tout cas, dans les provinces maritimes, si on pouvait trouver ou louer
un troisième traversier. À Godbout, ça a
réglé le problème, c'est merveilleux, je vous remercie; il
m'en resterait un à Tadoussac.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: M. le député de Saguenay, excusez-moi, je
voulais m'assurer des faits. Lorsqu'on a regardé le projet dans son
entier... On continue à faire des études, parce que les
coûts nous ont vraiment surpris. Du fait qu'en 1980, un traversier
semblable nous coûtait environ 5 000 000 $, on a mis à la
disposition de notre ministère un service au montant de 12 000 000 $, et
on a des estimations de 20 000 000 $. Le design comme tel n'a môme pas
changé, c'est la môme chose. On se questionne encore sur la
façon dont on pourrait le faire, en plus du fait qu'on est à la
recherche... Comme vous le mentionnez, souvent, on va trouver du bon
usagé ailleurs, surtout dans les endroits où il n'y a pas un
achalandage aussi important que chez nous.
J'ai une question à vous poser. Vous avez demandé aussi
des services, je me demande si ça a été mis en place.
J'étais préoccupé par ça.
M. Maltais: Ça n'a pas encore été fait, et
j'espère toujours. Écoutez, je vous ai demandé ça
en plein hiver; vous conviendrez que ce n'était pas faisable en plein
hiver. Mais à la période d'été, si ça peut
se faire, je l'apprécierais.
M. Elkas: On m'avise que ça va être fait au tout
début de juin, les toilettes et services.
M. Maltais: Merci beaucoup. Madame, ça termine mon...
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Saguenay. M. le député de
Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente-Organisation des
travaux
La Présidente (Mme Bélanger): Là, on appelle
le programme 1. M. le député de Lévis, vous voulez
discuter programme par programme?
M. Garon: Non, on va continuer dans les remarques
préliminaires.
M. Elkas: Oui, oui, nous autres...
La Présidente (Mme Bélanger): Mais pour les
remarques préliminaires, le temps est écoulé.
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est plus des
remarques préliminaires. Vous...
M. Garon: non. on ne dit pas que c'est seulement 20 minutes pour
les remarques préliminaires, on dit qu'il y a des remarques
préliminaires et, au moment de l'intervention, c'est 20 minutes. mais
après ça, c'est un autre 20 minutes avant de passer au programme.
ça revient au même, au fond.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense que, pour
l'étude des crédits, il y a plus de questions qu'autre chose.
M. Garon: Non, c'est parce qu'à la fin, on adopte.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais les remarques
préliminaires elles-mêmes, c'est 20 minutes.
M. Garon: Non, non. On adopte les crédits...
La Présidente (Mme Bélanger): Et on doit,
après les remarques du ministre, les remarques du porte-parole et les
remarques des autres membres de la commission, appeler programme par
programme.
M. Garon: Non, non. On a un nombre d'heures...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis...
Une voix: Ce n'est pas correct, ça.
M. Garon: On a un nombre d'heures déterminé. C'est
moi qui dirige les travaux, les questions que je vais poser. C'est moi qui dis
sur quoi je vais poser des questions.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, M. le
député de Lévis...
M. Garon: Que je les pose sous telle ou telle forme, ça
n'a pas d'importance, à la condition que j'aie le temps qui m'a
été dévolu.
La Présidente (Mme Bélanger): J'aimerais qu'on
s'entende avant, si vous voulez poser des questions sur les programmes.... On a
les programmes 1, 2, et 5 à 9. Est-ce que vous voulez parler en
général, ou appeler programme par programme?
M. Garon: À la fin, les crédits seront tous
adoptés. À ce moment-ci, je veux continuer dans les remarques
générales avant de passer au programme par programme. De toute
façon, les programmes sont adoptés à la fin du
débat qui dure tant d'heures.
M. Elkas: Mme la Présidente, si vous me le permettez, le
but de notre exercice... Je viens d'en passer une, la Sécurité
publique, et on l'a passée programme par programme. Tout le monde s'est
entendu. C'est la façon dont on veut le faire. (11 h 15)
M. Garon: C'est pour que le ministre décide.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous pouvez avoir une
entente avec les membres de la commission. On peut parler des programmes en
général et, à la fin, les adopter programme par programme.
Mais je pense qu'on doit déterminer avant si le porte-parole officiel
veut discuter des programmes en général sans commencer par un
programme en particulier; il peut parler du programme 5 et revenir au programme
1. Il a le droit de procéder comme ça s'il y a une entente entre
les membres de la commission.
M. Gauvfn: Mme la Présidente, il faut s'entendre. La
même règle s'applique. Si vous acceptez la proposition du
député de l'Opposition, le député de Lévis,
la même règle s'applique pour les députés du
gouvernement.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui,
évidemment. Sauf que, M. le député de Lévis,
j'aimerais vous dire que, dans le moment, les remarques préliminaires,
c'est 20 minutes pour le ministre, 20 minutes pour vous et 20 minutes pour
chacun des membres de l'Opposition. Après, on décide si on
appelle programme par programme, ou si vous voulez discuter en
général, questionner sur le programme 5 autant que sur le
programme 1, et si les membres de la commission sont d'accord pour
procéder de cette façon-là. Mais là, on ne parle
plus de remarques préliminaires, parce que, sans ça... Il y a des
collègues qui voulaient faire des remarques préliminaires;
étant donné qu'ils les ont faites sous forme de questionnement,
j'ai demandé l'alternance.
Après avoir donné la parole au député de
Saguenay, je vous ai donné la parole, alors que le député
de Montmagny voulait avoir la parole pour des remarques préliminaires.
Mais je lui ai demandé si c'était sous forme de questionnement.
Alors, j'ai dit: Si c'est sous forme de questionnement, on passe les remarques
préliminaires, on revient à M. ie député de
Lévis, pour revenir après en période de
questionnement.
M. Garon: C'est des questions d'ordre général. Ce
qu'on appelait les remarques préliminaires, au fond, c'était la
période générale au début, avant de passer
programme par programme.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est ça.
M. Garon: C'est toujours ça qu'on a fait. Ça fait
quand même plusieurs années que j'en fais, deçà.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, sauf que
là, vous pouvez décider, en tant que porte-parole officiel, si
vous voulez discuter programme par programme ou des programmes en
général.
M. Garon: Des programmes en général, à ce
moment-ci, parce qu'il y en a qui font appel à plusieurs "items" qu'on
ne trouve pas a un endroit particulier.
M. Gauvin: Mme la Présidente, est-ce qu'on doit donner
notre accord, si on préférait y aller programme par
programme?
La Présidente (Mme Bélanger): non. je pense que le
porte-parole officiel peut décider de la façon qu'il veut
procéder pour étudier les crédits.
Une voix: Pour un consentement.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse. On me
dit qu'on doit y aller programme par programme, l'ordre donné par la
Chambre, et s'il y a consentement des membres de la commission, on peut y aller
en général.
Alors, est-ce qu'il y a consentement pour...
M. Maltais: Programme par programme.
M. Garon: Ça ne me dérange pas, vous savez, parce
qu'il y a assez de lois, le ministre va avoir besoin d'assez de
consentements... J'aurais pu appliquer la môme règle, et il n'y en
aurait pas, de consentement. Je suis facile, ça ne me fait rien,
ça ne me dérange pas du tout.
M. Camden: Écoutez bien, Mme la Présidente, on
n'endurera pas le chantage ici ce matin; on est libre de nos actions. On
souhaite intervenir programme par programme, alors, on va procéder ainsi
plutôt que de procéder de façon générale,
pour l'ordre, le décorum et le bon fonctionnement de cette commission.
Ça nous apparaît souhaitable et souhaité.
M. Garon: Parfait.
La Présidente (Mme Bélanger): Pour l'ordre, M. le
député de Lotbinière, quand vous voulez prendre la parole,
vous me demandez la parole.
M. Camden: Mme la Présidente, vous regarderez un peu plus
de ce côté-ci de la commission et vous allez voir que depuis
déjà cinq minutes, j'avais la main levée.
M. Garon: Passons programme par program- me.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, le programme 1, Systèmes de
transports terrestres.
Systèmes de transports terrestres
M. Garon: Mme la Présidente, on remarque, depuis 1986,
qu'on récolte beaucoup plus d'argent des automobilistes, mais qu'on fait
moins de travaux et que les travaux effectués sont de moins bonne
qualité. On est incapable de respecter les contrats initiaux: plusieurs
contrats, en particulier dans l'ouest de Montréal, dépassent
largement les prix établis lors des soumissions. L'autoroute 73, les
travaux effectues l'an dernier à Montréal, le prolongement du
boulevard Henri-IV à Val-Bélair sont des exemples frappants que
les usagers des routes n'en ont pas pour leur argent du point de vue de la
qualité. Pourquoi...
M. Elkas: Je m'excuse, Mme la Présidente, est-ce qu'on se
retrouve dans le programme 1? Vous êtes au programme 3 ou 4?
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Vous êtes dans le programme 3 ou 4?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Est-ce qu'on pourrait le faire programme par programme?
J'étais au programme 1.
La Présidente (Mme Bélanger): J'ai appelé le
programme Systèmes de transports terrestres.
M. Garon: II y a des travaux qui ont été faits
à Montréal dans le cadre du programme 1. Si vous regardez le
programme 1: Transport en commun, Transport des personnes, Transport des
marchandises, Recherche et Déveiopppement...
M. Elkas: Recherche et Développement, O.K.
M. Garon: On ne peut pas dire qu'il n'y a pas de travaux qui ont
été faits là-dedans.
M. Elkas: parce que votre préambule me laissait penser
qu'on tombait directement dans les programmes 3 et 4, qui vont être
adressés demain.
M. Garon: Oui, mais... C'est pour ça que je dis que ce
n'était pas... Moi, je peux vous dire...
M. Elkas: Yeah, but you're all over the map, you know.
M. Garon: Ah oui! Mais, qu'est-ce que vous
voulez, Christophe, il faut que les autobus passent aussi sur ces
routes-là...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Alors, qu'est-ce que vous voulez? Vous avez voulu
procéder comme ça. Mais vous remarquerez que, tantôt, vous
me demanderez des permissions pour la fin de juin. Je vous dirai la même
chose, je vous dirai non. J'appliquerai les mêmes règles.
Une voix: Des menaces.
M. Garon: C'est pas des menaces. Bien non, Cest pas des menaces;
je vais appliquer les mêmes règles. Ça serait bon que vous
regardiez, Mme la Présidente, ou que le ministre regarde le comportement
de l'ancien ministre des Transports. Vous verriez que ça marchait de
façon beaucoup plus agréable. À ce moment-là, on
marchait de façon beaucoup plus... Enfin, on s'entendait. On s'entendait
avant, et il n'y avait pas de chicane. Au contraire, le député de
Charlesbourg passe pour quelqu'un qui est assez rigoureux et raide. Dans le
temps, ça marchait... C'est le ministre avec qui je peux dire que j'ai
eu les travaux les plus agréables en commission parlementaire. Pourquoi?
Parce qu'il avait une expérience de parlementaire et qu'il ne se fiait
pas sur les ragots de n'importe qui. Il était capable de se faire une
idée par lui-même. Alors, ici, je veux vous dire simplement que
dans les travaux qui ont été faits pour l'autoroute 73, les
travaux effectués que vous mentionnez, les différents travaux qui
ont été effectués, on s'est posé des questions au
point de vue de l'argent dépensé. Pourquoi l'entrepreneur, par
exemple... Je vais vous dire, par exemple, l'entreprise de la route de la
Beauce, pourquoi l'entrepreneur Morin et Morin, qui a effectué les
travaux sur l'autoroute 73, affirme que le ministère des Transports a
abaissé ses normes? Le ministre Vallières répond que le
ministère n'a pas modifié ses normes, mais que c'est
l'entrepreneur qui, dans ce cas, n'a pas respecté les plans et devis.
Qui dit la vérité? Ceux qui paient les taxes et les impôts
ont le droit de le savoir. Dans le cas où les normes n'ont pas
changé, comment se fait-il que la firme de surveillance n'ait pas fait
son travail correctement et que c'est un an plus tard, lorsque les
défectuosités apparaissent, qu'on accuse l'entrepreneur de ne pas
avoir respecté les plans et devis? N'est-ce que pas le travail de la
firme de surveillance de s'assurer que les travaux sont réalisés
conformément aux plans et devis? Je pense que c'est une première
question.
Le manque de transparence des deux ministères des Transports. Les
documents concernant les travaux réalisés l'an dernier à
Montréal ne nous ont pas été fournis. Une question au
feuilleton a été posée à cet effet en novembre
1989. La demande a été répétée aux
engagements financiers, en janvier 1990, et une lettre a été
adressée au ministre des Transports, le ministre en titre,
vous-même, le 6 février 1990, réitérant la demande.
Les mêmes questions ont été demandées lors de
l'étude des crédits, et la réponse du ministère,
c'est: Les recherches sont toujours en cours. Alors qu'on demandait des plans,
etc., on n'a pas encore eu de réponses concernant les mois importants.
On en a eu pour d'autres mois alentour, mais pour ces mois-là, non.
Comment expliquer ce manque de transparence? Qu'est-ce que le gouvernement a
à cacher, puisque le ministre Vallières répète de
tous bords et de tous côtés que le cahier des charges et des devis
généraux est respecté à la lettre? Pourquoi les
questions qu'on a demandées concernant les dépôts de
documents, il y a déjà plusieurs mois, ne sont pas encore
déposées, alors qu'on est supposés le faire dans 15 jours,
Mme la Présidente? C'est des genres de règlement qui... Ça
aussi, il faudrait faire appliquer ça. Les ministres doivent
répondre dans les 15 jours. Moi, il y a des questions qui ont
été mis au feuilleton en novembre, des questions qui ont
été posées en janvier, le 23, le 24, dernières
journées de janvier, premières journées de février.
J'ai écrit au ministre le 6 février, et on n'a pas encore eu les
réponses. J'ai reposé les questions aux crédits, pas de
réponses encore. On a demandé les prévisions de votre
ministère concernant les engagements financiers des mois de mars, avril,
mai et juin. On n'a pas encore eu de réponse. Mme la Présidente,
j'aimerais savoir de votre part, avant de continuer mes questions, à ce
moment-ci: Avez-vous l'intention de faire quelque chose, ou si je devrai en
appeler au président de la Chambre, pour faire en sorte que les
ministres répondent aux questions, réponses qu'ils se sont
engagés à fournir eux-mêmes volontairement et qu'ils
doivent fournir normalement dans les 15 jours?
M. Elkas: Mme la Présidente, si vous me permettez.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
ministre.
M. Elkas: Sur les questions qui ont été
posées, mes engagements ont été déposés il y
a deux semaines. Je ne sais pas si vous allez au bureau de temps en
temps...
M. Garon: II manque des mois.
M. Elkas: Bien, non, il ne manque aucun mois.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Bien...
M. Garon: II manque avril, mai, juin.
M. Elkas: Tous les mois sont là. On va demander au
secrétaire si les mois sont tous là. On a tout vidé, il y
a deux semaines. Ceux de M. Vallières, je ne peux pas commenter ou
m'en-gager, mais...
M. Garon: Bien...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, M. le sous...
M. Garon: On parle des plans de transport de la région de
Montréal. Vous êtes supposés être en charge...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis...
M. Elkas: Ceux que vous m'avez demandés, je les ai
envoyés.
La Présidente (Mme Bélanger): ...le
secrétaire me dit que toutes les réponses aux questions qui ont
été posées à M. le ministre Elkas ont
été envoyées. Tous les mois, il les a toutes reçues
à son bureau et il vous les a fait parvenir.
M. Garon: J'ai posé aux deux ministres les mêmes
questions concernant ces projets-là, concernant mars, avril, mai et
juin, les mêmes questions, et on n'a pas eu de réponses concernant
ces questions-là, ce qui concerne le plan des travaux, le plan de
Montréal. Alors, le plan de Montréal, on dit que le ministre en
titre...
M. Elkas: M. le député, l'autorité a
été...
M. Garon: Un instant! Mme la Présidente, j'ai la parole.
Le ministre en titre est responsable du plan et le ministre
délégué est responsable des travaux...
La Présidente (Mme Bélanger):
L'exécution.
M. Garon: ...sauf que les deux sont responsables de ces
travaux-là. J'ai posé la même question aux deux et je n'ai
eu aucune réponse concernant ces questions-là pour les mois
d'avril, mai, juin. Alors...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, les questions concernant la voirie ont
été posées au ministre délégué
à la voirie, elles ont été adressées au ministre
délégué aux Transports...
M. Garon: Aux deux.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais moi, je ne me
souviens pas des questions à qui...
M. Garon: Aux deux. J'ai posé les questions aux
deux...
La Présidente (Mme Bélanger): ...parce qu'il y en a
eu beaucoup de posées...
M. Garon: Aux deux.
La Présidente (Mme Bélanger): ...sauf que M. le
secrétaire me dit que toutes les réponses aux questions qui ont
été posées à M. le ministre lui sont parvenues et
qu'on vous les a expédiées. Alors, les questions...
M. Garon: Celles qu'il a fait parvenir...
La Présidente (Mme Bélanger): ...posées au
ministre délégué à la voirie, là...
M. Garon: J'ai posé les mêmes questions aux deux
concernant ces travaux-là, parce que le ministre en titre est
responsable du plan de Montréal, et le ministre
délégué est responsable des travaux eux-mêmes, sauf
qu'ils sont les deux responsables dans ce cadre-là. Alors, on ne peut
pas distinguer entre les deux. J'ai posé les mêmes questions aux
deux, et aucun n'a répondu à ces questions-là concernant
les travaux, concernant le plan de Montréal. Ni un ni l'autre n'a
répondu.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
secrétaire me dit qu'il va vérifier et on verra à
remédier à cette situation.
M. Garon: Alors, j'aimerais également demander, concernant
l'abandon des lignes ferroviaires et le réseau de base...
M. Elkas: On tombe dans un autre projet. Réseau
ferroviaire de base
M. Garon: Pardon? Alors, le gouvernement libéral, par la
voie de l'ancien ministre des Transports, nous avait promis
l'établissement d'un réseau ferroviaire de base au Québec.
On nous promettait ce plan pour juin 1989, ensuite pour avril 1990, mais ce
plan n'est jamais venu et aujourd'hui, nous en sommes au même point
qu'avant. Dans l'Ouest, le fédéral protège le
réseau, par loi, jusqu'en l'an 2000 et paie les compagnies pour les
déficits d'exploitation des lignes non rentables. Il compense l'abandon
des lignes à Terre-Neuve. En juin 1988, il y a eu une entente de 800 000
000 $, dans laquelle le fédéral compense en donnant 700 000 000 $
à Terre-Neuve pour 1169 kilomètres de chemins de fer
abandonnés. Au Québec, on abandonne sans donner une seule cenne
de compensation, et le plan de base que devait fournir le ministre des
Transports n'est encore jamais venu. Il n'est pas venu en 1989, il n'est pas
encore venu au mois d'avril 1990. On arrive au mois de juin 1990.
Quand va-t-il être déposé, ce plan de base
là? Dans le dossier de Via Rail, le Québec est sorti perdant. En
plus des 2000 emplois perdus au Québec, le fédéral a
maintenu les lignes fortement déficitaires de l'Ouest, comme
Prince-Ru-pert, Jasper, où il y a des subventions de 484 $ par passager.
Le montagnard des Rocheuses, 330 $ de subvention par passager. Ce qui veut dire
que si un Japonais arrive à Prince-Rupert pour prendre le train pour
aller à Jasper et prend le montagnard des Rocheuses, ça
coûte 814 $ de suvention par passager pour lui. S'il vient avec sa femme,
1628 $ de subvention. Et là, il paraît qu'il n'y a rien de trop
beau pour aller dans l'Ouest, mais on coupe les lignes les moins
déficitaires de Via Rail, qui sont situées au Québec,
comme Mont-réal-Trols-Rivières-Québec,
Montréal-Sherbrooke, Québec-Mont-Joli, où, dans chaque
cas, il s'agissait de subvention de moins de 100 $ par passager. On n'a rien
entendu de la part du ministre, qui a l'air d'être dans la
béatitude parfaite et qui n'a pas l'air d'être... Il a l'air de ne
rien se passer, dans ce domaine-là. Il était complètement
absent. J'aimerais savoir, Mme la Présidente, si le ministre a
l'intention de faire quelque chose, n'importe quoi, juste bouger. Est-ce qu'il
a l'intention, par rapport aux chemins de fer... Parce qu'on a le sentiment
qu'il n'y a pas de ministre, au Québec, dans ces secteurs-là. (11
h 30)
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse,
là, j'étais en train de...
M. Garon: J'ai posé ma question au ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez posé
une question à M. le ministre? M. le ministre.
M. Elkas: Nous en étions, Mme la Présidente,
à dire qu'on ne fait absolument rien dans ces dossiers. J'ai
été préoccupé, j'ai continué à
l'être. La preuve, c'est que des gestes très positifs ont
été posés, il n'y a pas longtemps. Toute l'étude du
réseau est en cours... La proposition est en étude au COMPAOR et
sera transmise au Conseil des ministres dans les semaines à venir.
Alors, dire qu'il n'y a absolument rien qui a été fait, je ne
partage pas l'opinion du député de Lévis. D'ailleurs, il
ne me suit pas de jour en jour. Dire que je ne suis pas présent est
totalement faux. Je sais ce qu'il y a dans le réseau. On en a
discuté. J'ai même partagé, avec certains de vos
collègues, la mission, la façon qu'il devrait être, avec
une personne qui semble aussi être préoccupée. Au niveau de
l'industrie comme telle, on a mis sur pied un comité, à
Montréal, présidé par le président du Conseil du
trésor, qui vise à faire revivre cette industrie très
importante pour la société québécoise.
Il va sans dire qu'on a fait une contribution assez importante au
comité conjoint Ontario-Québec sur le TGV dans le corridor
Québec-Windsor. Alors, ce sont des gestes, je pense, assez importants.
On a des ressources humaines mises à la disposition, en plus, afin de
s'assurer que le Québec soit bien représenté. Donc, dire
qu'il n'y a absolument rien qui se fait est totalement "misleading", si vous me
permettez.
M. Garon: Pardon? M. Elkas: Misleading.
M. Garon: Ce n'est pas ça, Mme la Présidente. C'est
que le ministre s'est engagé. C'est une demande du gouvernement
fédéral.
M. Elkas: Ce sont des engagements...
M. Garon: C'est des engagés, c'est engagé. Les
orientations du ministère, là, de fournir les plans, le projet,
ce qui devrait être un réseau ferroviaire de base au
Québec, ce n'est pas de la théorie, là. Ça devait
être produit en 1989. L'année 1989 est finie. Ça devait
être produit en avril 1990. Avril 1990 est fini. On est en train de finir
mai 1990. Vous dites... Ce n'est pas ça, là. Ce qui se passe en
secret dans vos comités, ça n'a pas d'importance, ce n'est pas
ça. Est-ce qu'il va y avoir le dépôt de ce que le
gouvernement du Québec considère comme un plan de base pour le
réseau ferroviaire au Québec, plan que le fédéral
lui a demandé et qu'il devait produire l'an dernier?
M. Elkas: Processus pendant...
M. Garon: Est-ce que vous avez l'intention d'en déposer
un, ou vous n'êtes pas capables de vous brancher là-dessus?
M. Elkas: On est branchés, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Alors, quand est-ce que vous allez déposer le
projet de plan d'un réseau ferroviaire de base au Québec, que
vous vous êtes engagés à produire, que le ministre a dit,
ici, en commission parlementaire, qu'il produirait au gouvernement
fédéral? Quand est-ce? C'est tout ce que je demande. Ce n'est
pas...
M. Elkas: Avez-vous fini? M. Garon: Oui.
M. Elkas: Mme la Présidente, comme j'ai mentionné,
il me semble important, et c'a toujours été le processus, il me
semble, de ce gouvernement, que les ministres soient saisis du contenu de ce
rapport avant qu'il soit déposé. Il
est publié, il est aux études au COMPADR, dans le moment,
et il sera rendu au Conseil des ministres dans deux semaines. S'il est
approuvé, il devient public. Ça me fera grandement plaisir de le
partager avec le député de Lévis.
M. Garon: Donc, vous n'êtes pas capable de donner de date,
là, quand est-ce qu'il va être rendu public?
M. Elkas: Là, vous savez comme moi que c'est une question
de semaines.
M. Garon: Non, ça ne veut pas dire ça. Quand le
ministre des Transports est allé pour...
M. Elkas: Je pense qu'on est assez convaincus.
M. Garon:... le contrôle routier, il s'est fait envoyer aux
calendes grecques par le ministre responsable du Trésor. Il n'y a pas de
contrôle routier. Ça fait trois ans qu'il en avait promis un.
Alors là, vous avez pris des engagements en 1989: il n'y en a pas. Le
ministre fédéral, pendant ce temps-là, démantelait
le réseau ferroviaire au Québec, sans compensation. C'est
seulement au Québec qu'il a un comportement comme ça. Et pour
vous, ça n'a pas l'air d'être une grosse préoccupation.
C'est de ça que je suis étonné. On a l'impression qu'il
n'y a rien qui se passe là.
Transport en commun
Dans le transport en commun, ]e vois que le gouvernement veut refiler la
facture des dépenses d'exploitation aux municipalités. Il s'agit
d'un coût de plus de 250 000 000 $, en 1990-1991. À
Montréal, alors que le plan Côté, ce qu'on appelle le plan
Côté, du nom de votre prédécesseur, prévoyait
dépenser 554 000 000 $ pour les cinq premières années pour
le transport collectif, soit une moyenne de 111000 000 $ par
année, le gouvernement n'en a consacré, en 1988 et en 1990, qu'un
montant de 140 000 000 $, soit une moyenne annuelle de 46 000 000 $, sur trois
ans. A ce rythme, comment pensez-vous pouvoir respecter vos
échéanciers, alors que l'engagement était de 554 000 000 $
sur cinq ans, pour les cinq premières années du plan? On disait
que ce serait 554 000 000 $ dans les cinq premières années du
plan pour le transport collectif, alors qu'au bout de trois ans, on a seulement
140 000 000 $ d'investis dans le transport collectif. À Montréal,
j'entends; et vous, vous êtes supposé être l'étoile
filante de Montréal. Alors, ça veut dire que, 554 000 000 $ moins
140 000 000 $, il reste 414 000 000 $ qui manquent en deux ans, dans les deux
prochaines années. Alors, cela n'a pas empêché le
gouvernement de promettre le métro à Laval et dans l'est de
Montréal, dont la construction commencerait en 1992, alors que des 554
000 000 $ qu'on devait dépenser en cinq ans, il n'y a, au bout de trois
ans, que 140 000 000 $ qui ont été dépensés. quand
vous dites que vous êtes allé voir le ministre des finances pour
lui vendre une salade, j'ai l'impression que c'est lui qui vous en a vendu
une.
M. Elkas: Ha, ha, ha!
M. Garon: Disons que vous n'avez rien vendu au ministre des
Finances, mais lui vous est arrivé avec une charge de salades.
M. Elkas: Ah oui! Ah oui) Vous parlez comme un avocat. Mme la
Présidente, est-ce que le député de Lévis est en
train de me dire qu'on devrait prendre l'argent, une fois reçu, puis
aller acheter du matériel et bâtir n'importe quoi sans
étude? Ils seraient les premiers à nous tomber sur la tête
une fois que les choses seraient mal faites. On est en plans et devis sur la
ligne des Deux-Montagnes, on est en plans et devis sur le prolongement du
métro à Laval, ainsi qu'à Montréal-Nord. Ce sont
des études qui doivent être faites avant qu'on commence les
travaux, et il me semble que c'est normal, que c'est de la bonne gestion, quant
à moi.
M. Garon: Mais est-ce qu'on vous a présenté, est-ce
qu'on a présenté au nouveau ministre le plan Côté
comme un plan d'études ou un plan d'action? On l'avait tous compris.
M. Elkas: C'est un plan d'action.
M. Garon: C'est un plan d'action. À ce moment-là,
si c'est un plan d'action, les études sont faites, on est prêt
à agir.
M. Elkas: Plans et devis font partie...
M. Garon: Là, quand on a dit qu'on dépenserait 554
000 000 $ sur cinq ans, que c'est un plan d'investissement de 554 000 000 $ sur
cinq ans, ce n'était pas un plan pour commencer les études
après. On disait qu'on dépenserait. Il existe encore, ce
plan-là, vous pourriez vous en faire donner une copie pour la regarder.
Ce sont 554 000 000 $ d'investissements sur cinq ans pour le transport en
commun, le transport collectif. Et là, on se rend compte qu'au bout de
trois ans, il y a seulement 140 000 000 $, en incluant les montants de cette
année. Alors, comment pense-t-on qu'on va arriver à ça? Et
si on décortique les montants, on se rend compte que, pour la
conservation des acquis, par exemple, il était prévu 288 000 000
$ pour les cinq premières années. Et là, on voit, avec les
dépenses de 1988, 1989 et 1990, qu'on aurait dépensé 125
000 000 $. En amélioration, on avait prévu 70 000 000 $ pour cinq
ans. On voit que, pour 1988, 1989 et 1990, il y aurait 6 600 000 $
dépensés. Par rapport à 70 000 000 $, c'est 10 fois
moins, ça, en trois ans, que le montant prévu sur cinq ans. Puis,
en développement, on prévoyait 196 000 000 $ pour les cinq
premières années, et là, en autant qu'on sache, on n'a
rien vu. Il y aurait 2 000 000 $, 2 000 000 $ sur 196 000 000 $, au bout de
trois ans. 2 000 000 $ de dépensés sur 196 000 000 $
prévus sur cinq ans. Ce qui donne 554 000 000 $ de prévus dans le
plan, alors que, quand j'ai dit 140 000 000 $ dépensés, j'ai
été généreux: dans le fond, c'est 133 600 000 $.
J'aurais pu arrondir à 130 000 000 $, à ce moment-là. On
prévoyait une moyenne de 111 000 000 $ par année, alors qu'on a
une moyenne de 45 000 000 $ par année, depuis trois ans. On
prévoyait une moyenne de 111 000 000 $ par année sur cinq ans,
alors qu'on a une moyenne, depuis trois ans, de 45 000 000 $. Qu'est-ce qui se
passe, là?
Le Président (M. Gauvin): M. le ministre.
M. Elkas: M. le Président, j'ai un peu de
difficulté à comprendre le député de Lévis.
Lorsqu'on était à la défense de nos crédits, ce
même député a critiqué le gouvernement parce qu'on
préparait les plans et devis et qu'il n'y avait pas d'exécution
de travaux. Il me semble que les plans et devis font partie des plans d'action.
Pour être un peu plus concret, des exemples. Montréal-Rigaud,
cette année: 1 600 000 $; l'étude d'avant-projet pour ligne des
Deux-Montagnes: 1 000 000 $; matériel roulant sur l'achat: 54 000 000 $;
infrastructures: 4 700 000 $; rénovation des 336 voitures du
métro, des MR-63: 12 000 000 $, sur un projet de 60 000 000 $.
M. Garon: Au bout de trois ans?
M. Elkas: Non, non...
M. Garon: 60 000 000 $ sur cinq ans?
M. Elkas:... c'était cette année, 12 000 000$.
M. Garon: Vous en avez fait combien, depuis trois ans?
M. Elkas: La décision est prise et on vient de recevoir
les soumissions.
M. Garon: Oui, mais c'est 60 000 000 $ qui sont prévus. Au
bout de trois ans, il y a 12 000 000 $ de dépensés.
M. Elkas: Ça va être fait.
Ml. Garon: Ah! En tout cas. Vous pouvez le croire, mais...
M. Elkas: Non, mais... Vous pouvez le croire, c'est de
l'argent... C'est fait.
M. Garon: Bien, écoutez, moi, je suis obligé de
regarder, là.
M. Elkas: On vient de recevoir... Vous n'avez pas entendu les
nouvelles, M. le député?
M. Garon: Écoutez...
M. Elkas: M. le Président, les nouvelles,
dernièrement, portaient sur les soumissions qui ont été
faites pas les deux intervenants, le CN et Bombardier. Le contrat avait
été estimé à environ 60 000 000 $. Vous vous
souvenez que CN est entré à 57 000 000 $ et Bombardier à
environ 65 000 000 $. Alors, ça été annoncé il y a
assez longtemps. Et aussi, il y a deux semaines, la STCUM a accordé le
contrat au CN. Vous n'êtes pas au courant?
Le Président (M. Gauvin): M. le député de
Lévis.
M. Elkas: Ça, vous avez ça dans vos cahiers, M. le
Président. Il y a tout ça dans le cahier. Je ne comprends pas
pourquoi on nous pose la question.
M. Garon: Bien, c'est-à-dire que si on met l'un à
côté de l'autre le plan Côté, qui était le
sommaire des coûts et des montants, des prévisions et tout
ça, et votre plan d'action 1988-1998, dans la région de
Montréal, le coût des interventions... Ce sont vos documents
à vous, je n'invente rien, là. Je prends le plan
Côté, et... Vous-même, écoutez, je lis les pages,
là, c'est marqué, regardez bien: Plan d'action 1988-1998 dans la
région de Montréal. Et vous marquez: Coûts des
interventions à date. Je prends vos chiffres à vous, et ils
donnent ça. Écoutez, vous avez beau dire ce que vous voudrez,
mais j'ai pris le plan Côté tel qu'il était prévu,
et le plan d'action que vous mettez, correspondant, en fonction des questions
qu'on vous a demandées, et les réponses que vous m'avez
données. Et c'est ça que ça donne comme résultat.
Donc, ça veut dire que ça ne marche pas. Et là, quand vous
me dites: Oui, mais au bout des trois premières années, tant...
Et après ça, on va venir dans l'avenir... Moi, je suis
obligé de voir ce que vous avez comme budget à la page 8 de
l'annexe A.
Alors, à la page 8 de l'annexe A, qu'est-ce que vous avez comme
budget? Vous avez un budget qui n'augmente pas. Si vous ne dépensez pas
d'argent cette année et l'an prochain, et le ministre Vallières
nous dit que l'an prochain ça va être le tour des régions,
alors que même dans votre plan de Montréal, là, vous
êtes terriblement en retard par rapport à ce que vous aviez
annoncé... Et on voit que cette année, on dit: Oui, mais c'est le
tour de Montréal; l'an prochain, ce sera le tour des régions.
Alors que
même par rapport aux dépenses que vous avez
annoncées, vous n'en réalisez môme pas une partie
Importante. Comment allez-vous pouvoir réaliser ça, alors que les
sommes dont vous allez disposer...
M. Elkas: Elles sont là.
M. Garon:... l'an prochain et l'année d'après...
Bien écoutez, là, il faut quand môme voir... La page 8 de
l'annexe A vous indique ce que vous allez avoir dans les prochaines
années. Votre document que vous nous avez fourni, un gros document,
là - Crédits 1990-1991, ministère des Transports,
renseignements pour l'Opposition officielle, demandes particulières -
nous indique où vous en êtes rendus dans vos dépenses, au
bout de trois ans. Additionnez vos chiffres à vous, pas les miens. On ne
joue pas aux devinettes, là. J'ai additionné vos chiffres
à vous, et j'ai regardé par rapport à ce qu'était
le plan Côté. Après ça, je regarde ce qu'il y a
comme budget prévu par le ministre des Finances, qui a dit: Voici votre
budget pour les cinq prochaines années, en parlant du budget de base,
plus le montant à ajouter chaque année. Ça donne tel
montant pour chacune des années 1990, 1991, 1992, 1993 et 1994. Alors,
moi, je ne comprends plus. Je ne comprends pas. (11 h 45)
On n'est pas dans la multiplication des pains. On ne vous prend pas pour
Notre-Sei-gneur. Vous n'êtes pas dans la multiplication des dollars. Vos
montants sont fixés. Alors, dans vos dollars fixés, ça ne
marche pas. C'est pour ça que je vous demande ce qui se passe. Qu'est-ce
que vous prétendez faire? Il vous reste deux ans dans ce plan-là.
Vous avez 133 000 000 $ de dépensés ou à dépenser
cette année, par rapport à 554 000 000 $ annoncés pour
1988 à 1992. Ça veut dire que vous allez avoir besoin de 421 000
000 $ en deux ans, 210 000 000 $ par année pour l'année prochaine
et l'autre année après, alors que vous aurez
dépensé seulement 45 000 000 $ en moyenne pour les années
1988-1989 et 1989-1990. Qu'est-ce qui ne va pas, là?
M. Elkas: Fini? M. Garon: Oui. M. Elkas: Bon.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, on regarde deux aspects, ici.
Je pense que vous êtes mêlé un peu dans ce qui... Non,
excusez, ce qui touche Vallières et ce qui touche mon
ministère... 1 700 000 000 $, une minute, 1 700 000 000 $ s'adresse aux
routiers. Quant à nous... Excusez- moi, monsieur.
M. Garon: Non, je suis dans le transport en commun,
là.
M. Elkas: Excusez-moi, Mme la Présidente,
laissez-moi...
M. Garon: Je ne parle pas d'autre chose que du transport en
commun.
M. Elkas: Le transport en commun, c'est le service de la dette.
Ça, vous comprenez ça...
M. Garon: Oui.
M. Elkas:... ou est-ce qu'on vous fait un dessin?
M. Garon:...
M. Elkas: Non? Bon. Si je peux me permettre, je vais vous dire
exactement ce qu'il y a dedans. Vous avez des blocs de cinq ans, 1988-1993,
1993-1998. Il est sûr qu'il y a une période de décalage.
Ça, vous comprenez ça. En préparant les plans et devis,
des études se font et là, on dépense l'argent
nécessaire. Cette année, comme on l'a mentionné, il y a 87
000 000 $, c'est un fait. Si vous me permettez...
M. Garon: Où? M. Elkas: En 1988. M. Garon:
Ah oui!
M. Elkas: Dans le bloc de 1988-1993, rénovation des 336
voitures MR-63. Il y avait un estimé de 60 000 000 $, je
répète, il rentrait 55 000 000 $. Ligne de Rigaud, c'était
pour la réfection des voitures, 11 000 000 $. Excusez. L'infrastructure
des stations, 11 000 000 $, réfection des voitures, 42 000 000 $. Ligne
des Deux-Montagnes, la modernisation, 175 000 000 $.
M. Garon: À quelle page? Ah ouil dans les
prévisions. Dans les prévisions, je sais.
M. Elkas: On a l'argent pour le faire. On y va. Attendez.
M. Garon: Ah non! les prévisions, j'ai ça.
M. Elkas: Non, mais c'est en bloc de cinq ans. Vous ne comprenez
pas? Il nous reste encore deux ans.
M. Garon: Oui, mais vous avez quand môme
dépensé 75 000 000 $. Vous avez fait une étude de 1 000
000 $. Vous avez combien d'argent de dépensé dans la ligne de
Deux-Montagnes sur la modernisation de 175 000 000 $ qui était
prévue
dans le plan de cinq ans?
M. Elkas: Un montant de 59 000 000 $ cette année, pour
répondre à votre question sur Deux-Montagnes. O. K.
Amélioration au garage d'autobus de la STCUM, 46 000 000 $.
M. Garon: On l'a mis, ça.
M. Elkas: C'est correct, je suis encore dans la tranche de cinq
ans, 1988 à 1993.
M. Garon: Bien, oui, il est dans les 136 000 000 $.
M. Elkas: Le terminus de Rosemère, 250 000 $;
Châteauguay...
M. Garon: Oui.
M. Elkas:... autobus...
M. Garon: On a tout aditionné ça.
M. Elkas:. 200 000 000 $; réaménagement de station
de métro Longueuil, 24 000 000 $. Pour un total de 70 000 000 $. Bon,
dans le développement, la ligne 5 vers Montréal-Nord, 50 000 000
$; métro ligne 2 vers Bois-Franc, 25 000 000 $.
M. Garon: Bien oui, mais on a ça. C'est le plan
Côté que vous lisez.
M. Elkas: Train de banlieue de Châteauguay, 35 000 000
$.
M. Garon: On ne nie pas ça.
M. Elkas: Voie réservée sur l'estacade avec
terminus Brassard au centre-ville, 85 000 000 $; voie réservée
aux approches du pont Mercier...
M. Garon: Un montant de 460 000 $. M. Elkas: Un montant de
460 000 $. M. Garon: Bien oui.
M. Elkas: Voie réservée aux approches nord du pont
Mercier...
M. Garon: Un montant de 100 000 $.
M. Elkas: Un montant de 100 000 $, oui. Pour un total de 195 560
000 $...
M. Garon: Et le grand total, lui?
M. Elkas:... pour un transport collectif de 554 000 000 $ pour
cette tranche-là.
M. Garon: C'est ça que j'ai dit.
M. Elkas: O. K. Et là, on ajoute la deuxième
tranche, 1993 à 1998...
M. Garon: Non.
M. Elkas:... le total est de 226 000 000 $.
M. Garon: On n'en a pas parlé, ça. Dans le plan
Côté, on disait.. Pour 1988-1993, vous dites la môme chose
que nous autres, que le projet, et c'était 554 000 000 $. Ça,
c'était le plan d'action, 554 000 000 $. Vous dites la même chose
que nous autres. C'est ça qui devait être dépensé.
Maintenant, quand on additionne les sommes effectivement
dépensées en trois ans, on arrive à 133 600 000 $, selon
les documents que vous nous avez fournis. Que le député de
Charlesbourg dans le plan Côté ou le plan d'immobilisations dans
la région de Montréal 1988-1998 prévoyait 554 000 000 $
pour le transport collectif, on ne s'obstine pas. C'est ça qu'on disait,
et vous confirmez qu'on voyait correct Mais, là, par exemple, quand on
additionne vos documents où c'est rendu à date, on arrive
à 133 600 000 $ en trois ans, en 1988, 1989 et 1990. Donc, on vous dit:
Qu'est-ce qui se passe? C'est 133 600 000 $ de dépensés en trois
ans, alors qu'on prétendait dépenser 554 000 000 $ en cinq
ans.
En plus, c'est sans compter que le métro de Laval, qui a
été promis au cours de la dernière campagne
électorale, il n'est pas là-dedans, lui, le métro de
Laval. Et l'est de Montréal non plus n'est pas là-dedans. Le
métro de l'est de Montréal n'est pas là-dedans non plus.
Peut-être bien un petit bout, là, mais, d'une façon
générale, il n'est pas là. Alors là, on ne comprend
pas comment ça va marcher, comment ça va être
financé.
M. Elkas: Le service de la dette. En service de dette, ce sont
des valeurs qu'on vient de vous donner. C'est tout en service de dette, ce
montant-là. Ce n'est pas la valeur dépensée dans
l'année donnée. La STCUM va emprunter... Elle emprunte et, nous,
on finance annuellement.
M. Garon: Ça prend l'argent pour ça.
M. Elkas: Oui, mais ça va venir. Ça s'en vient. On
suit à la lettre le programme Côté. On est dedans. Je ne
comprends pas pourquoi vous pensez que les valeurs devraient être
reflétées dans l'année des études.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Vachon.
Mme Pelchat: Merci, Mme la Présidente. M. le ministre,
pour rester dans le plan de transport, au niveau du transport collectif, un des
grands engagements du plan d'action de Mont-
réel, c'était la construction de l'estacade sur le pont
Champlain. Vous comprendrez que mon comté est directement
concerné. La région de la rive sud immédiate de Montreal
attend, avec empressement, la réalisation de cette estocade-là.
J'aimerais avoir un peu l'échéancier de réalisation si
c'est possible.
M. Elkas: Les études d'environnement sont
terminées. Les plans et devis sont commandés sur le projet
d'estacade. Je partage avec vous et l'ensemble des gens de la région de
Montréal, pressés à mettre en place ce mode de transport
sur estacade, parce qu'on veut.. C'est urgent, pour nous, d'enlever la voie
réservée sur le pont Champlain. Tout va assez bien.
J'ai rencontré aussi le maire de Verdun, dernièrement, qui
est totalement satisfait du design qui touche l'île des Soeurs, de son
côté, une espèce de... Ça n'a pas
nécessairement empêché d'aller de l'avant, mais, par
contre, il fallait absolument qu'il consulte son conseil, aussi. Celui-ci est
satisfait du design dans son entier. J'ai rencontré mon homologue, au
fédéral. II n'y a aucun problème sur te transfert de
l'estacade au gouvernement du Québec.
Mme Pelchat: Maintenant, je ne veux pas entrer dans les
données techniques, mais, à un moment donné, il a
été question qu'on construise un tunnel plutôt qu'un pont
pour arriver à l'estacade. Quelle est la solution qui a
été retenue, finalement?
M. Elkas: on a retenu la solution de pont à cause de
l'environnement et parce qu'elle est un peu moins, pas mal moins dispendieuse,
surtout au niveau de l'entretien. puis c'était plus receva-ble du
côté sud et à broseard, aussi.
Mme Pelchat: Oui, on avait eu des... M. Elkas: Comme ie
projet
Mme Pelchat:... représentations là-dessus contre le
tunnel. Moi, j'aimerais savoir quand les travaux pourront commencer?
M. Elkas: Si on obtient tous les permis, on aura commencé
les travaux à la mi-1992. On va faire tout notre possible pour
avancer.
Mme Pelchat: Est-ce que c'étaient les
échéanciers qui étaient prévus dans le plan
Côté?
M. Elkas: Oui, dans le temps, oui.
Mme Pelchat Alors, il n'y a pas eu de retard?
M. Elkas: Non. Je dois ajouter, aussi, que la gare au
centre-ville fait partie de cet ensemble.
Mme Pelchat: Le terminus du centre-ville... M. Elkas: Le
terminus, oui.
Mme Pelchat:... qui est bien emboîté. ça va
bien de ce côté-là. au niveau de la possibilité,
pour les cit, d'utiliser l'estacade, est-ce que ça, c'est
réglé? parce qu'on a eu beaucoup de questionnement
là-dessus. à l'heure actuelle, ils ne peuvent pas utiliser la
voie réservée pour les autobus sur le pont champlain, alors ils
se sont sentis un petit peu mis de côté; ils aimeraient bien
pouvoir utiliser l'estacade. est-ce que ça, ç'a été
réglé?
M. Elkas: ça été réglé. c'est
formel. ils vont avoir la possibilité de s'en servir.
Mme Pelchat: o. k. l'autre question, ça concerne
plutôt le projet de loi 67 qui a été déposé.
c'est encore dans le transport collectif. ma première question, m.
elkas, j'aimerais savoir pourquoi vous avez changé le nom de
l'organisme? c'est une bonne question, hein? l'organisme qui aurait
été originellement convenu, c'était l'ort, l'organisme
régional de transport.
M. Elkas: c'était le consensus des trois partenaires. ce
n'était pas un organisme comme tel, c'était un conseil.
Mme Pelchat: Là, ça va s'appeler le Conseil
métropolitain de transport en commun.
M. Elkas: Oui
Mme Pelchat: Les gens de la rive sud sont contents de ce
nom-là?
M. Elkas: Il y a eu un consensus. Lorsqu'on a rencontré
ces gens, il y a à peu près trois ou quatre semaines, il n'y a
pas été question du nom. On n'était pas
préoccupé de ça du tout
Mme Pelchat: O. K. Est-ce que vous avez prévu une
façon... J'ai feuilleté la loi rapidement, je n'ai pas vu,
à l'intérieur de la loi, une façon d'intégrer les
CIT, non plus, dans cet organisme régional de transport.
M. Elkas: M. Liguori Hinse pourra répondre à
ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Hinse.
M. Hinse (Liguori): Ce qui a été prévu lors
des discussions avec les trois sociétés, c'est que, s'il y avait
de l'intérêt pour les CIT à travers le projet de loi qui
est actuellement déposé, II y aurait des ententes
négociées entre les CIT et les sociétés. S'a y
avait nécessité d'élargir le texte de loi, c'est une
éventualité qui est toujours possible.
Mme Pelchat: Encore au niveau du transport collectif, vous avez
parlé, dans vos notes préliminaires, du
réaménagement de la station de métro Longueuil. Au
début, dans le plan de transport, il avait été question de
24 000 000 $ pour le réaménagement du métro Longueuil. On
se souviendra que, à la biennale du sommet socio-économique de la
Montérégie, Longueuil voulait amener une demande de
crédits additionnels de plus de 10 000 000 $; en tout cas, à
l'époque c'était 10 000 000 $. J'aimerais savoir si effectivement
les coûts sont restés les mêmes, si ça a
augmenté et si on va demander une participation de la ville de Longueuil
et des membres de la Société de transport de la Rive-Sud de
Montréal, à ce moment-là?
M. Elkas: On est en train de regarder cette deuxième
demande de 12 000 000 $, de la deuxième tranche, qui va pour le
stationnement à étages. On regarde les
coûts-bénéfices de cette demande. Dans quelques mois, on
devrait avoir une réponse à ces études.
Mme Pelchat: Est-ce qu'il y a une participation de la ville qui
est prévue?
M. Elkas: On regarde cette question. Il est évident que
les approches, ils ont voulu nous les passer. Il me semble que c'est un peu la
responsabilité de la municipalité, alors on a
décidé qu'on regarderait simplement tout ce qui nous touche,
ainsi que leur participation. Je ne pense pas qu'il y ait de grands
problèmes. Le partage entre trois partenaires dans tout ça, la
STRSM, la ville de Longueuil - parce que vous savez comme moi que la ville de
Longueuil bénéficie beaucoup du fait d'avoir le métro dans
sa cour arrière - et le troisième partenaire, évidemment,
qui est le ministère des Transports du Québec...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse, est-ce
que vous pourriez parler un peu plus dans le micro parce qu'on a de la
difficulté à vous entendre?
M. Elkas: Je m'excuse.
Mme Pelchat: Je suis contente de vous entendre dire que la ville
de Longueuil va participer autant que la STRSM, parce qu'ils sont
évidemment tous bénéficiaires de ça. Je dois vous
dire qu'en tant que députée de Vachon, qui est la ville de
Saint-Hubert, qui est une grosse ville à côté de Longueuil
- on dit toujours que c'est la banlieue de Longueuil - je suis bien contente de
l'organisme régional de transport pour une raison particulière,
c'est qu'il n'y aura plus de citoyens de deuxième classe. Les citoyens
de Saint-Hubert vont payer le môme montant que les citoyens de Longueuil,
contrairement à auparavant. Les citoyens de Longueuil avaient
l'accès privilégié à la STCUM avec des cartes moins
chères, un rabais. À ce moment-là, pour nous, c'est
intéressant. (12 heures)
Est-ce que vous êtes optimiste quant à l'adoption du projet
de loi 67? Est-ce que notre collègue, le député de
Lévis, vous a manifesté un désaccord sur ce projet de loi?
Parce que sur la rive sud de Montréal, c'est très attendu. Je ne
sais pas si vous avez eu une manifestation de désaccord ou encore une
manifestation d'appui sur ce projet de loi. J'aimerais le savoir pour en
aviser, peut-être, les gens de la rive sud de Montréal.
M. Elkas: Je n'ai pas eu d'opposition, à date. Je ne vois
pas qu'il y en aurait, d'ailleurs, parce que ça a toujours
été voulu. Comme vous le savez, j'ai siégé au
comité exécutif de la CUM pendant 11 ans. C'était le voeu
des municipalités de la rive sud d'avoir un organisme semblable, surtout
dans le temps du Parti québécois quand ils étaient au
pouvoir. C'était voulu dans le temps. On leur donne aujourd'hui, alors
ça nous fait grandement plaisir de l'offrir parce que, pour nous,
ça représente une très bonne gestion quand on regarde
l'ensemble. C'est malheureux qu'on retrouve Montréal en étant
simplement une Ile. On a de l'eau qui nous divise, mais on regarde pour le bien
de l'ensemble de la région de Montréal. Je crois fermement que le
Conseil va en venir à réunir les intervenants et en faire une
région très importante à l'intérieur du Canada.
Mme Pelchat: Mme la Présidente, j'ai une dernière
question. Je sais bien que vous n'êtes pas ministre responsable des
relations du travail, mais j'aimerais quand même vous demander si vous
êtes au courant de la situation de la grève à la STRSM.
Bien qu'on n'en entende pas tellement parier ces derniers temps, ça fait
un bout de temps que les citoyens de la rive sud sont privés de
transport en commun à cause de la grève qui a duré du mois
d'avril au mois d'octobre. On a eu une trêve jusqu'au mois de janvier et
c'est repris depuis le mois de mars. La grève a repris de plus belle.
À l'heure actuelle, ce sont les cadres qui assurent les services
essentiels les fins de semaine, ce qui fait qu'on n'en souffre pas trop. Sauf
que j'aimerais savoir si, comme ministre des Transports, vous êtes au
courant de la situation dernièrement et si les négociations
avancent.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Oui, je suis au courant. J'ai eu
des discussions avec le président Aubertln à ce sujet. Il
est évident que notre position veut que la STRSM soit autonome dans ses
négociations avec le syndicat. J'ai espoir que ça va se
régler. Je me sens très confortable dans l'ensemble des
négociations qui se passent aujourd'hui. Il est évident que je ne
veux pas, à ce point-ci, m'imposer, parce que les gens partent, puis
ça, c'est très important.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, Mme la
députée de Vachon?
Mme Pelchat: Ca va. Merci, M. le ministre.
La Présidente (Mme Bétanger): M. le député
de Lévis.
M. Garon: mme la présidente, concernant justement
l'estacade, on se rend compte que ce qui était prévu au plan
côté, c'était 85 000 000 $. là, on se rend compte
que ce qui est dépensé actuellement, c'est 2 000 000 $ cette
année. il n'y a pas eu une "cenne" de dépensée en 1988,
pas d'argent de dépensé en 1989, 2 000 000 $ en 1990. sur 85 000
000 $ prévus dans le plan côté pour les premiers cinq ans,
est-ce que vous voulez dire que les 83 000 000 $ qui manquent seront
dépensés en 1991 et en 1992? combien d'argent avez-vous dans
votre budget cette année pour l'estacade?
M. Elkas: 2 000 000 $ pour les plans et devis, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Non, mate cette année, dans le budget?
M. Elkas: Pour la réalisation, ça va débuter
l'année prochaine.
M. Garon: Pas cette année?
M. Elkas: Non, l'année prochaine. J'ai le terminus aussi
au centre-ville qui se réalise pour 25 000 000 $.
M. Garon: Pour l'estacade?
M. Elkas: Ça fait partie du "package".
M. Garon: Pour l'estacade, on parlait de 85 000 000 $ Ce n'est
pas une gare d'autobus.
M. Elkas: En 1990-1991, 2 000 000 $ pour la préparation de
plans et devis; en 1991-1992, on estime 38 000 000 $; et, 1992-1993, 45 000 000
$, incluse dans ces sommes d'argent-là l'estacade comme telle...
M. Garon: Oui, oui.
M. Elkas:... fait partie la station de 25 000 000 $ qui est
déjà en marche.
M. Garon: Puis les métros? Qu'est-ce que vous allez faire
de la rénovation des métros, ces 336 voitures de métros?
Seulement 12 000 000 $ cette année, alors qu'on prévoyait dans le
plan 90 000 000 $ pour la rénovation de 336 voitures. On
prévoyait 60 000 000 $, puis on a seulement 12 000 000 $ cette
année.
M. Elkas: c'est un projet de 30 mois, comme vous le savez.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: C'est un projet de 30 mois, comme vous le savez.
Ça ne se fait pas tout dans la même année.
M. Garon: Non, je ne dis pas ça. Je ne nie pas ça,
mais je vous le demande. Il n'y a que 12 000 000 $ cette année. Donc,
les 48 000 000 $ qui manquent vont se répartir comment?
M. Elkas: 12 000 000 $, 23 000 000 $, 23 000 000 $.
M. Garon: 12 000 000 $, 23 000 000 $, 23 000 000 $.
M. Elkas: Oui. On vient d'accorder...
M. Garon: oui, puis ça, ça va couvrir les 336
voitures. parce qu'on disait que 60 000 000 $, dans le temps, c'était un
montant conservateur. disons qu'il n'était pas trop conservateur; ii
était assez libéral.
M. Elkas: C'était bien beau, puis il rentrait 55 000 000
$.
M. Garon: Ah!
M. Elkas: C'était bien beau; il rentrait 55 000 000 $.
M. Garon: Alors, vous dites donc que ça va être 23
000 000 $, 23 000 000 $ l'automne prochain et l'autre année
après.
M. Elkas: On vient...
M. Garon: Maintenant, pour le métro vers Laval, quel est
votre échéancier?
M. Elkas: On s'en va en étude cette année pour le
prolongement du métro à Lavai ainsi qu'à
Montréal-Nord.
M. Garon: Et quel genre d'étude?
M. Elkas: L'étude d'orientation et de faisabilité
cette année. Je pense que c'est normal
qu'on fesse ça. Môme chose pour Montréal.
M. Garon: Orientation, ça veut dire quoi? Où il va
passer?
M. Elkas: Pardon?
M. Garon: Ça veut dire où il va passer...
M. Elkas: C'est ça.
M. Garon:... l'orientation, faisabilité?
M. Elkas: C'est important de le savoir.
M. Garon: Combien d'argent avez-vous prévu pour ça,
cette année, pour les études?
M. Elkas: II y a 2 000 000 $ de prévus pour ces
études préliminaires...
M. Garon: Ah!
M. Elkas:... qui vont nous donner l'orientation du service.
M. Garon: Puis dans l'est de Montréal?
M. Elkas: O. K. Pour être plus spécifique, il y a le
corridor qu'on doit emprunter, l'emplacement des stations, le niveau des
services, la technologie à utiliser et l'achalandage...
M. Garon: Combien?
M. Elkas:... et les coûts.
M. Garon: Les coûts des études.
M. Elkas: Ca? 2 400 000 $.
M. Garon: C'est préliminaire seulement?
M. Elkas: Pour tout ce qui comprend ça ici, que je viens
d'énoncer.
M. Garon: Pour l'est. M. Elkas: Pardon?
M. Garon: 2 000 000 $ pour Laval, les études
préliminaires, et 2 400 000 $ pour l'est de Montréal. C'est
ça?
M. Elkas: Exactement.
M. Garon: Pour les études préliminaires. Mais les
autres, les vraies études après, ça va être
combien?
M. Elkas: Bien là, on retourne dans les plans et
devis.
M. Garon: Oui. Vous avez prévu combien pour ça?
M. Elkas: Tout ça est fait par le BTM, le Bureau de
transport de Montréal. Et puis c'est tout du capital.
M. Garon: Combien? M. Elkas: Combien?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Par exemple, pour Montréal-Nord, l'estimation
est de 270 000 000 $. Les plans et devis sont de l'ordre de 14 %.
M. Garon: Ça veut dire combien?
M. Elkas: Alors, on peut penser que ça va être
au-delà de 30 000 000 $. Et la surveillance, d'ailleurs.
M. Garon: Ça veut dire près de 40 000 000 $ de
plans.
M. Elkas: Et pour Laval... Je m'excuse, le montant est
estimé à 220 000 000 $. Alors, les mêmes règles du
jeu s'appliquent.
M. Garon: 220 000 000 $ plus 270 000 000 $, ça fait 490
000 000 $. Alors, 14 % de plans, ça veut dire 49 000 000 $plus...
M. Elkas: 65 000 000 $ environ.
M. Garon: 65 000 000 $ de plans avant que les travaux
commencent.
M. Elkas: Mais une fois que c'est commencé, ça
roule. Et la surveillance aussi.
M. Garon: Oui, à condition qu'ils surveillent.
M. Elkas: Je ne pense pas que vous pouvez...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, pour
des besoins jugés essentiels, je suspens les travaux cinq minutes.
M. Elkas: O. K.
M. Garon: Pourquoi?
La Présidente (Mme Bélanger): Pour des besoins
jugés essentiels.
M. Garon: Est-ce que vous pouvez vous faire remplacer?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, ce n'est pas
pour moi.
M. Garon: Hein?
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas pour
moi.
M. Garon: Ah bon! c'est pour qui?
La Présidente (Mme Bélager): La commission suspend
ses travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 12h 10)
(Reprise à 12 h 20) la présidente (mme bélanger): a
l'ordre, s'il vous plaît! la commission de l'aménagement et des
équipements reprend ses travaux. au moment de la suspension, nous
étions sur le questionnement du prolongement du métro
laval-montréal-nord.
M. Garon: et montréat-nord. là, vous aviez dit que
vous alliez avoir 270 000 000 $ dans un cas. 220 000 000 $ dans l'autre; 470
000 000 $, 14 % de plans, à peu près 85 000 000 $ de plans.
M. Elkas: Ce sont des estimations.
M. Garon: Des estimations préliminaires et des plans et
devis. En quelle année pensez-vous commencer les travaux dans les deux
cas?
M. Elkas: Mme la Présidente, lorsque les études
seront terminées, nous aurons les coûts réels de ces deux
projets. L'entente qui a été signée reflète les
besoins des deux et les deux parties acceptent, c'est-à-dire le MTQ, la
STCUM et Laval, la CUM je veux dire. Ceci va se faire sur une période de
temps, selon la capacité du gouvernement de payer. Alors,
dépendant du montant d'argent qui va être devant nous une fois que
les études seront complétées, nous allons avoir une
cédille de temps. Je ne peux pas m'engager aujourd'hui, ne sachant pas
exactement les montants d'argent qui seront disponibles pour ces projets.
Alors, ça pourrait être plus, ça pourrait être moins
que prévu comme tel.
M. Garon: Non, mais vous avez un budget. À la page 8 de
l'annexe A, vous avez un budget pour les cinq prochaines années. Votre
budget est fixé pour 1990, 1991, 1992, 1993, 1994.
Une voix: C'est le routier, ça.
M. Garon: C'est seulement pour les routes.
M. Elkas: C'est pour les routes, ça.
M. Garon: mais, il n'a pas été fixé pour le
transport en commun.
M. Elkas: Non.
M. Garon: Bon. Et les études dans l'est de Montréal
portent sur quoi? Sur quelles lignes? La ligne 5? La ligne 7?
M. Elkas: Les lignes 5 et 7, c'est Montréal-nord,
oui..
M. Garon: dans chacun des cas, la ligne d'où à
où? dans le cas de la ligne 5, c'est la ligne de quel endroit
jusqu'à quel endroit? pour la ligne 7, de de quel endroit jusqu'à
quel endroit? est-ce que le ministre a compris, mme la présidente?
M. Elkas: oui. les endroits, oui. mme la présidente, le
prolongement vers montréal-nord va partir de la ligne 5 exsitante qui va
se réduire environ à pie-ix. c'est pour ça qu'on demande
des études préliminaires. de pie-ix, il va aller vers
montréal-nord. on va continuer de l'appeler le prolongement de la ligne
5. de pie-ix vers la ligne 2 en allant vers le sud, on va avoir un prolongement
de cette même ligne et c'est là qu'on va l'appeler le 7. une fois
com-plété de pie-ix à la 2...
M. Garon: Est-ce qu'elle part de la ligne 1, la 7?
M. Elkas: De Pie-IX au Stade, sur la 2.
M. Garon: Est-ce que la 7 part de la ligne 1?
M. Elkas: Une fois que le prolongement de la 5 va aller vers
Montréal-Nord, si vous me suivez, de la 5 jusqu'à Pie-IX, Pie-IX
monte vers Montréal-Nord, et on continue de l'appeler la 5. Une fois
complété, de ce même point à Pie-IX, on va vers le
sud suivant le corridor Pie-IX jusqu'au Stade pour joindre la ligne 1. Une fois
que l'ensemble de ces prolongements est complété, de Pie-IX en
allant vers l'est à Anjou, il y aurait un prolongement, cette ligne sera
appelée la 5.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Deux-Montagnes.
M. Bergeron: Voici, Mme la Présidente. Je pense, moi, que
j'ai déjà vu le député de Lévis pas mal plus
fort que ça dans les chiffres. Il me semble, en tout cas, selon ce que
j'ai entendu pour la ligne Montréal-Deux-Montagnes - je n'ai pas le plan
Côté devant moi, comme vous avez - je pense que, pour la ligne
Montréal-Deux-Montagnes, on a parlé de 176 000 000 $ à 225
000 000 $ sur une période
de cinq ans. Ce que j'ai de la difficulté à comprendre
aujourd'hui avec le député de Lévis et son assistant,
c'est qu'on me dit que, par exemple - son attaché politique, je
m'excuse, je ne sais pas son titre - il y a seulement tel montant qui a
été dépensé sur la ligne
Montréal-Deux-Montagnes. SI vous regardez vos statistiques, vous avez
l'échéancier 1988, 1989, 1990, 1991, 1992 et printemps 1993. Je
pense que le ministre l'a bien expliqué auparavant, vous comprendrez, M.
le député de Lévis, qu'au début ce sont les plans
et devis, etc. Je suis convaincu que l'argent qui a été investi
en 1989 a été respecté sur la ligne
Montréal-Deux-Montagnes. Je pense que ça représente
peut-être 2 000 000 $ ou 3 000 000 $ en deux ans, mais les gros montants,
c'est pour 1990 et 1991. Vous n'avez pas 45 000 000 $ sur le plan
Côté en 1991 - j'ai ça de mémoire - ou quelque chose
comme ça et, une autre année après, 55 000 000 $.
C'est sûr que si, ce matin, on dit, qu'il s'est
dépensé seulement 4 000 000 $ sur 175 000 000 $ et que le
député de Lévis, qui est fort dans les chiffres, divise
ces 175 000 000 $ par quatre et qu'il dit qu'il y a seulement ça en
pourcentage qui a été fait, je pense qu'il joue sur les mots. Je
pense que l'argent qui a été programmé sur
l'échéancier de l'année a été
respecté.
Une voix: C'est un économiste, en plus.
M. Bergeron: C'est tout ce que j'avais à dire, Mme la
Présidente.
M. Garon: Mme la Présidente... La Présidente
(Mme Bélanger): Merci, M. le député de Deux-Montagnes.
M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je pense que le député peut être
heureux sauf qu'en 1988, il n'y a pas eu une cenne de dépensée;
en 1989, 800 000 $ et, d'après les prévisions - ce sont les
chiffres du ministre - on dit qu'il y a 59 650 000 $. Mais les
prévisions du plan Côté, sur cinq ans, ce n'était
pas de 60 000 000 $, à date, sur trois ans, c'est 175 000 000 $ sur cinq
ans. Est-ce que ça veut dire que le ministre a l'intention de
dépenser la différence, 115 000 000 $, en 1991 et 1992?
Mais là, Mme la Présidente, si, chaque fois que je pose
une question, ça prend cinq minutes, on... Ça prend du temps un
peu.
M. Elkas: Vous voulez qu'on vous donne une réponse qui
soit exacte. Vous voulez avoir des...
M. Garon: Je comprends, mais j'imagine que le ministre s'est
préparé un peu. Parce que là, chaque fois que je pose une
question, c'est une grande discussion... (12 h 30)
M. Elkas: Bon, là, c'est toujours... M. Garon:...
et un silence de mort..
M. Elkas: Ça ne me dérange pas. On mange du temps
là.
M. Garon: Si le ministre ne sait pas les réponses, il peut
peut-être bien demander à ses fonctionnaires de les lui donner.
Là, on n'aura pas le temps de poser beaucoup de questions si ça
prend un grand bout de temps de même chaque fois. Ce n'est pas bien
compliqué ce que je demande. Le plan Côté prévoyait
175 000 000 $ sur cinq ans; vous avez 60 000 000 $ de dépensés
sur trois ans. La différence, 115 000 000 $, est-ce que vous
pensez...
M. Elkas: Mais pourquoi me demandez-vous les questions si vous
avez les réponses?
M. Garon: Non, je n'ai pas la réponse. Je demande: Les 115
000 000 $ qui manquent, est-ce qu'ils vont être dépensés en
1991 et en 1992? Combien chaque année? C'est tout.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, le député de
Lévis vient de prendre autant de temps que j'ai pris pour aller chercher
ma réponse dans son préambule à la question. En 1990-1991,
il y aura 4 700 000 $ versés au niveau du fonctionnement, suivis, en
1991-1992, par 44 300 000 $ et, en 1992-1993, 40 000 000 $. Ça, c'est du
gouvernement. Au niveau du capital financé par le service de la dette,
en 1990-1991, 54 000 000 $; environ 37 000 000 $ et 36 000 000 $, en 1992-1993.
Alors tout ça pour environ le montant qu'on avait mentionné.
Conflit du camionnage en vrac
M. Garon: Maintenant, je voudrais vous poser une question
concernant le transport des marchandises, le camionnage en vrac. J'ai
remarqué cette semaine que c'est le ministre
délégué aux Transports qui rencontrait les associations,
l'ANCAI. Est-ce que ça veut dire que le ministre en titre,
vous-même, êtes déchargé de la responsabilité
du camionnage en vrac puisque, dans vos attributions, j'ai compris que
ça faisait partie de vos responsabilités?
M. Elkas: Non. À la question qui avait été
posée, non, je ne me dégage pas de mes responsabilités,
sauf que c'est un sujet qui traite de la voirie. On s'est entendus qu'il
négociait avec eux. J'ai participé d'ailleurs à d'autres
négociations. Comme vous le savez, j'ai été pris à
négocier d'autres ententes avec l'Association des
camionneurs Indépendants. J'avais deux réunions la
même journée, alors J'ai demandé à M.
Vallières d'assister à celle-ci.
M. Garon: Cest vous qui êtes responsable de la Loi sur les
transports, qui régit le camionnage en vrac ou non?
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Quand en a... à un ministre, on dit: Quelle loi
refève de qui? La loi qui régit le camionnage en vrac
dépend-elle de vous ou du ministre détégué aux
Transports?
M. Elkas: Non. Ça dépend de moi et... M. Garon:
Bon.
M. Elkas:... comme je l'ai mentionné, j'ai aussi un droit
de déléguer. Ça s'est adonné que ces gens-là
voulaient nous rencontrer vendredi...
M. Garon: Oh! Oh!
M. Elkas:... et j'ai délégué la responsable
à mon ministre délégué aux Transports.
M. Garon: Vous avez le vieux principe en droit qui dit: detegatus
non potest delegate.
M. Elkas: Ce n'est pas nécessairement tout
déléguer, M. le député.
M. Garon: Oui, mais...
M. Elkas: Je suis très au courant des dossiers. Je sais la
tenue des discussions. Je n'étais pas présent J'ai demandé
au ministre délégué d'y assister pour moi. Alors, c'est la
façon voulue par les deux parties. On l'a fait de cette
façon-là. On voulait sauver...
M. Garon: Je comprends ça, mais quand le Conseil des
ministres...
M. Elkas: Les parties, de plus, Mme la Présidente,
étalent très satisfaites de la rencontre. Attendre que le
ministre en titre soit disponible ne faisait pas l'affaire de l'Association,
alors c'est pour cette raison-là qu'on est allé de l'avant et
qu'on a agi de cette façon-là.
M. Garon: Non, je suis encore... La Présidente (Mme
Bélanger): Alors, M. le député de Lévis, depuis
longtemps que M. le député de Montmagny m'a demandé la
parole.
M. Garon: Non, non, c'est à mon tour, là.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, mais c'est
l'alternance, M. le député.
M. Garon: D'après l'alternance, on a 20 minutes chaque
fois.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, l'alternance ça
pourrait être une question à vous, une question là, une
question à vous, une question là. Et depuis le début des
remarques préliminaires. M. le député de Montmagny.
M. Gauvin: Merci, Mme la Présidente. J'aimerais d'abord
demander à M. le ministre, je ne sais pas si ça se place dans ce
programme-ci, l'affichage... C'est prématuré d'en parler? Je vois
qu'il y a eu, au niveau de la signalisation routière, des recherches qui
ont été faites.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Montmagny, on est dans le transport...
M. Gauvin: C'est ça. C'est ce que je voulais
vérifier, on y reviendra, d'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous Ie voulez, vous y
reviendrez.
M. Garon: Ça va.
M. Garon: Ce n'est pas une question de faveur, Je veux vider
cette question-là un peu, parce que, autrement... On ne peut pas passer
de...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Garon: Mais là, ce que ça veut dire au fond,
c'est vous qui êtes le ministre responsable, toujours, du camionnage en
vrac.
M. Elkas: Oui, je ne l'ai jamais nié.
M. Garon: Mais celui qui les a rencontrés... M.
Vallières, ce n'est pas lui qui est responsable du camionnage en vrac.
C'est ça, au fond.
M. Elkas: Le dossier, qui a été discuté
cette journée-là, traitait de la matière première,
qui était la question des routes.
M. Garon: Oui, mais il y a d'autres choses aussi. Il y a la
forêt...
M. Elkas: Non, mais regardez-là, cette rencontre traitait
de ce sujet-la.
M. Garon: Non, non.
M. Elkas: Et ça touche directement le ministre
délégué aux Transports.
M. Garon: Qui est responsable des négociations avec
l'ANCAl? Est-ce vous ou le ministre délégué aux
Tranports?
M. Elkas: C'est moi, mais je peux me prévaloir des
services du ministre délégué aux Transports. On traitait
justement de ce volet-là.
M. Garon: O. K.
M. Elkas: C'est pour ça que je me suis permis de
déléguer et de demander à M. Vallières d'assister
à la réunion de vendredi, puisque j'étais pris
ailleurs.
M. Garon: Combien de rencontres avez-vous eues avec l'ANCAl,
vous, concernant le débat en cours? Combien de fois avez-vous
rencontré l'ANCAl, depuis le débat en cours, dans
l'échéancier du 26 mai, qui s'est prolongé jusqu'à
la fin de mai? L'avez-vous rencontrée?
M. Elkas: Moi, j'ai rencontré ces gens-là au moins
deux fois.
M. Garon: Quand?
M. Elkas: Depuis quatre mois, environ.
M. Garon: Quatre mois.
M. Elkas: Depuis le début de l'année. Je les ai
rencontrés au mois de mai. J'ai un attaché politique qui est en
communication avec eux sur une base continuelle.
M. Garon: Mais, dans le débat en cours, vous ne les avez
pas rencontrés.
M. Elkas: J'ai rencontré le président à une
occasion, M. Bélanger, qui m'a passé évidemment sa
pétition. On a eu un échange, mais pas grand-chose. Mais, par
contre, on avait convoqué une réunion pour jeudi, eux ne
pouvaient pas. Alors, on l'a remise à vendredi, et ça traitait
exactement du point que je vous ai mentionné. C'est pour cette
raison-là que j'ai partagé la tâche avec le ministre
délégué aux Transports, M. Vallières.
M. Garon: Mais comment se fait-il, à ce moment-là,
si vous gardez la responsabilité et si vous dites que M.
Vallières a rencontré les gens de l'ANCAl concernant les routes
seulement, que M. Vallières va rencontrer aussi les autres ministres,
comme le ministre responsable de la forêt, le ministre responsable de
l'environnement, pour les autres travaux qui ne concernent pas les routes et
que ce n'est pas vous?
M. Elkas: Quelle est votre question?
M. Garon: mais comment se fait-il à ce
moment-là... le dossier, ça ne concerne pas seulement les routes,
ce dossier-là concerne d'autres... vous n'avez pas l'air au courant du
dossier.
M. Elkas: Non, une minute, là.
M. Garon: C'est qu'il concerne d'autres...
M. Elkas: Non, j'ai bien expliqué, Mme la
Présidente, je n'accepte pas cette allégation-là.
M. Bélanger: Monsieur... M. Garon: Oui, oui.
M. Elkas: Je suis très au courant du dossier. On traitait
un sujet et le député de Lévis le sait, à part ce
ça.
M. Garon: Bien non, écoutez, vous pouvez dire la
vérité, parce que le ministre Vallières m'a appelé
moi-môme pour me dire qu'il faut qu'il rencontre les gens dans le domaine
de la forêt, dans le domaine de l'assainissement des eaux et dans le
domaine d'un autre ministère. Il a trois ministres à rencontrer,
apparemment Ça veut dire que ce n'est plus vous qui pilotez ce
dossier-là, à ce moment-là. Il ne les a pas
rencontrés uniquement au sujet des routes. Là, vous me dites que
c'est seulement les routes. Je prends votre parole. C'est seulement les routes.
Donc, ce n'est pas vrai qu'il y a des rencontres concernant les autres
dossiers. C'est ça que ça veut dire.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous n'avez pas le
droit de douter de la parole....
M. Garon: La clause 75-25, par exemple, est-ce que c'est vous qui
en discutez avec eux ou l'autre ministre?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Au sujet des rencontres avec les autres
ministères, on en avait discuté avec eux, mon attaché
politique et moi. Ça fait partie des discussions qu'on a eues avec ces
gens-là. On a ouvert des portes. On voulait faciliter leur tâche,
lorsqu'il y avait contact avec la SQAE, le ministère des Forêts
ainsi qu'Hydro-Québec. On s'est engagé à participer
à aider ces gens-là. Ça ouvre les portes évidemment
et c'est une lettre que j'avais envoyée à ces gens-là,
à ces ministères pendant la semaine. C'a été fait
dans la semaine avant qu'on ne les rencontre. Alors, c'a été
confirmé par le ministre Vallières qui était là,
mais c'est mol qui avais écrit la lettre.
M. Garon: Ce n'est pas ça. Les rencontres avec d'autres
ministres, c'est vous qui allez les diriger ou si c'est le ministre
Vallières qui va les diriger?
M. Elkas: C'est moi. C'est moi qui statue.
M. Garon: C'est vous qui allez rencontrer les autres
ministres?
M. Elkas: Je peux me faire représenter, mais le point que
vous... Quand vous parlez des rencontres avec les autres ministres, que ce soit
un ministre ou le ministère, la question est d'établir le
contact..
M. Garon: Non, non, non.
M. Elkas:... pour que ces gens-là puissent aller dans
l'avenir offrir leurs services.
M. Garon: C'est parce que...
M. Elkas: C'est ça le but de la rencontre, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas ça. C'est que...
M. Elkas: Non, non, mais vous...
M. Garon:... dans tes responsables... au gouvernement, les
responsabilités sont nominatives. Ce ne sont pas les organismes qui sont
responsables. C'est vous- C'est vous qui êtes responsable et c'est le
ministre Vallières. Ce n'est pas le ministère. Et la loi
relève de vous. Elle ne relève pas du ministère. La Loi
sur les transports relève de vous. Et à l'Article, c'est
marqué: Le ministre chargé de l'application. Donc, de la loi et
des règlements. Là, je vous ai demandé qui les
rencontrait. Vous avez dit: Le ministre Vallières les a
rencontrés vendredi. J'Ai demandé: Qui dirige las
négociations, les rencontres avec les autres ministères dans
l'application de la Loi sur le camionnage et de sa réglementation? Moi,
je ne comprends pas, parce que le ministre Vallières m'a demandé
des délais pour pouvoir rencontrer les gens et, vous, vous dites que
c'est vous qui les rencontrez. Je veux savoir qui est responsable de quoi
là-dedans, dans ce gouvernement-là. Je comprends que, là,
on a un bicycle à deux roues. Je veux savoir quelle est la roue qui
vire. C'est vous ou c'est le ministre Vallières, mate il ne peut y avoir
deux responsables vis-à-vis, parce que le Conseil des ministres a
délégué la responsabilité à une personne et
c'est à vous. Il ne l'a pas délégué à
l'autre. C'est à vous. Dans le décret, c'est vous qui êtes
responsable de ça.
M. Elkas: C'est votre opinion. Mme la Présidente, c'est
son opinion, celle du député de Lévis.
M. Garon: C'est un fait. Voulez-vous dire que ce n'est pas vous
qui êtes responsable de la Loi sur les transports?
M. Elkas: C'est moi qui suis responsable et
J'ai aussi le droit de déléguer, et, si je dois
déléguer la délèqué. Et si j'étais
absent ou à l'extérieur du pays en négocitation avec je ne
sais qui je ne sais pas où et si j'avais des négociations avec
une association locale, vous me dites que je ne pourrais pas
déléguer. est-ce que c'est ça que vous me dites?
M. Garon: je vous demande...
M. Elkas: Vous n'avez jamais délégué quand
vous étiez ministre.
M. Garon: je vous ai demandé qui est responsable
M. Elkas: Non, non, non. Je suis responsable.
M. Garon: Non, j'étais tout seul ministre.
M. Elkas: Je suis responsable et je délègue
certaines...
M. Garon: Il n'y en avait pas deux.
M. Elkas:... reponsabilités. Vous n'avez jamais
délégué de responsabilités à...
M. Garon: C'est ça que je vous ai demandé.
M. Elkas:... un adjoint parlementaire? m. garon: j'ai
demandé...
M. Elkas: non, je vous pose la question. moi, j'apprends. je suis
ici pour apprendre. vous êtes en train de m'instruire.
M. Garon: Oui, oui. C'est ça. Le ministère a l'air
d'une école. Ce n'est plus un ministère. Je vous Ai
demandé une question très simple: Est-ce vous qui dirigez les
opérations ou non? Vous m'avez dit que c'est vous.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Là, vous me parlez de délégation.
Je vous demande si c'est vous ou ce n'est pas vous qui dirigez, si c'est vous
ou ce n'est pas vous qui allez rencontrer les autres ministères
impliqués. Il y a trois autres ministres impliqués, il y a des
taux pour le transport des billots, du bois, il y a des taux pour
l'assainissement des eaux, il y a des municipalités là-dedans.
Alors, c'est vous qui les rencontrez ou ce n'est pas vous. C'est une question
simple. Je vous demande si c'est vous qui dirigez les opérations ou si
c'est le ministre délégué? Ça fait drôle...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, si on fait
référence à la lettre et au contact avec les autres
ministères, j'ai invité les autres ministères à
recevoir l'ANCAl, pur et simple. Je gère encore le dossier. Ça
s'adonne que vendredi, je n'étais pas ici. Je ne pouvais pas être
à deux endroits en môme temps. J'ai délégué
le ministre Vallières, surtout vu le fait que ça touchait la
matière première, les routes... (12 h 45)
M. Garon: Cette semaine?
M. Elkas: Cette semaine.
M. Garon: Cette semaine, ce n'est pas vendredi de cette
semaine.
M. Elkas: Non, c'est vendredi passé. M. Garon: Qui
va diriger les opérations?
M. Elkas: Non, c'est vendredi passé, vendredi
passé.
M. Garon: Non, non, mais cette semaine là. Vous avez un
ultimatum, qui devait être le 26 mai, vous avez un ultimatum qui est
vendredi prochain, alors, cette semaine - là, vendredi est passé
- cette semaine: hier, aujourd'hui, mercredi, jeudi, vendredi, qui dirige les
opérations? C'est vous ou M. Vallières?
M. Elkas: c'est moi qui dirige les opérations et je vais
en discuter avec mon collègue vallières, lorsque je vais le
rencontrer aujourd'hui.
M. Garon: Qui va rencontrer les ministres? Vous ou...
M. Elkas: ce n'était pas une question de rencontrer les
ministres, le contenu était de demander aux ministres d'inviter
l'ançai. c'est tout.
M. Garon: Et qui s'assure du suivi de ça? M. Elkas:
On va assurer le suivi de ça.
M. Garon: Qui, "on"? On, ce n'est personne ça.
M. Elkas: Sous ma gestion et possiblement par
délégation.
M. Garon: La clause 75-25, son application pour la
Société québécoise d'assainissement des eaux, pour
les municipalités, c'est vous qui êtes chargé de ça,
ce n'est pas le ministre de la voirie.
M. Elkas: Non, ce n'est pas nous qui donnons les contrats pour
ça. Vous le savez.
M. Garon: Non. La réglementation concernant la clause
75-25, est-ce qu'elle doit s'appliquer aux municipalités? Est-ce qu'elle
doit s'appliquer à l'assainissement des eaux? Les clauses qu'il y a
concernant l'application à d'autres aspects que demandent les gens de
l'ANCAl, c'est vous qui vous occupez de ça. Ce n'est pas le ministre de
la voirie qui s'occupe de ça. L'assainissement des eaux, ce n'est pas de
la voirie. Les chemins municipaux, ce n'est pas de la voirie. C'est vous qui
êtes responsable de ça. Et le transport en forêt?
M. Elkas: Mme la Présidente...
M. Garon: Vous avez l'air... Vous n'avez pas l'air sorti du
bois.
M. Elkas: Non, non. Je vous écoute, là. M.
Garon: Oui.
M. Elkas: Vous voulez qu'on fasse le point La clause 75-25 qui
nous touche porte uniquement sur les travaux de transport Ça, c'est ce
qui nous touche directement.
M. Garon: Sauf que l'ANCAl...
M. Elkas: Non, vous ne comprenez pas.
M. Garon: bien oui, je comprends très bien. l'ancal, je
comprends ça très bien. j'ai l'impression que c'est plutôt
vous qui êtes mêlé là-dedans.
M. Elkas: Ha, ha, ha!
M. Garon: Quand l'ANCAl demande... Vous n'avez pas l'air
d'être au courant même des demandes de l'ANCAl. Elle demande
d'appliquer cette clause-là dans les travaux ailleurs. Elle demande au
ministre de travailler avec elle dans ce sens-là. Elle demande de
l'appliquer, par exemple, aux travaux municipaux, aux travaux de la SQAE. Elle
demande aussi d'avoir des tarifs dans le domaine du transport du bois. C'est
vous qui êtes le ministre de tutelle de l'application de la Loi sur les
transports, de qui relève la réglementation sur le camionnage en
vrac dans te cadre de la Loi sur les transports, dont vous êtes le
ministre de tutelle.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, le député de
Lévis est peut-être mal informé, parce que la
préoccupation de l'ANCAl est de ne pas voir disparaître la clause
75-25, en premier lieu, en vue d'une déréglementation. Non, mais
apprenez à faire votre devoir avant de faire des commentaires.
Deuxième point, cette même ANCAI a
demandé qu'on intervienne pour rencontrer les autres
ministères responsables de leurs propres dossiers, de leurs propres
travaux. Voua sériez les premiers à nous critiquer si nous
allions nous fourrer le nez dans les affaires des autres.
M. Garon: Donc, vous ne vous fourrez pas le nez dans les affaires
des autres.
M. Elkas: Non. J'ai fait comme je l'ai mentionné. J'ai
demandé aux ministères impliqués d'inviter ces
gens-là, j'ai rendu facile leur introduction auprès d'eux, si
vous voulez. Il est entendu que l'ANCAl a, elle aussi, sa vente à faire.
Je suis sûr que ça va bien aboutir. C'est une question d'approche.
Mais la loi fait que je ne peux pas intervenir et ordonner par le
ministère...
M. Garon: Non, non.
M. Elkas:... aux autres municipalités à s'enligner
sur la clause 75-25.
M. Garon: Vous, votre rôle consistait à leur
aménager un rendez-vous avec ces mintistres-là.
M. Elkas: Ça faisait partie des demandes. Lorsque je les
al rencontrés au début...
M. Garon: Vous n'êtes pas impliqué dans
ça?
M. Elkas:... ces gens-là, ils voulaient savoir comment ils
pourraient aller chercher des travaux additionnels...
M. Garon: Mais vous ne vous êtes pas impliqué dans
leur demande?
M. Elkas:... On s'est dit... Ne dites pas qu'on ne s'est pas
impliqué. On a ouvert des portes au niveau des fonctionnaires, suivi par
une lettre qui est partie de mon ministère aux ministres
Impliqués. Je pense que ce sont des actions assez concrètes qu'on
aposées, en plus d'autres choses, pour aider l'ANCAl à percer, si
vous voulez, pour lui ouvrir les portes d'autres ministères.
M. Garon: Qu'est-ce que vous pensez de leur demande?
M. Elkas: Ha, ha, ha! J'aimerais qu'on réserve au moins
l'opportunité de discuter du résultat des discussions qu'il y a
eues entre mon collègue Vallières et les gens de l'ANCAl...
M. Garon: Vous n'êtes pas au courant.
M. Elkas:... et de voir aussi les préoccupations des
autres ministères, s'il y en a. Il me semble que je leur dois au moins
ça. Alors, je n'ai pas d'autres commentaires.
M. Garon: D'ailleurs, vous n'êtes pas encore au courant,
à ce moment-ci. M. Vallières ne vous a pas fait rapport ni les
autres ministères,..
M. Elkas: Non, il ne m'a pas fait rapport de la réunion
qu'ls ont eue vendredi...
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Il ne m'a pas fait rapport de la réunion qu'il a
eue avec eux vendredi.
M. Garon: Il n'y a pas d'urgence? M. Elkas: Bien oui, c'est
urgent, oui. La présidente (Mme Bélanger): Alors... M. Elkas: Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Lotbinière.
M. Garon: Non, attendez un peu, là, sur le même
sujet?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que c'est sur le
même sujet, votre intervention?
M. Camden: Je n'ai pas demandé la parole, Mme la
Présidente.
M. Garon: Ne commencez pas à donner la parole à
ceux qui ne l'ont pas demandée.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous m'avez envoyé un
papier, tout à l'heure, disant que vous vouliez prendre la parole.
M. Camden: Oui, attendez un peu. M. Garon: Alors...
La Présidente (Mme Bélanger): S'il vous plaît!
M. Garon:... je vais continuer.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Ce serait bien plus simple si vous me laissiez toujours
la parole.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense que oui, M. le
député de Lévis, vous avez raison.
M. Garon: Mais, dans le déroulement...
M. Elkas: Excusez-moi, Mme la Présidente,
j'avais un point...
M. Garon:... à venir...
M. Elkas: mme la présidente, est-ce que je peux mettre
quelque chose au point parce que je suis un peu mélangé sur un
point que m. le député de lévis a fait. mme la
présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
ministre.
M. Elkas: Je suis concerné par un point que le
député de Lévis a fait. Il a mentionné qu'il avait
parlé avec M. Vallières récemment... Concernant
L'ANCAI?
M. Garon: Vendredi.
M. Elkas: II vous a parlé vendredi?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Vous vous êtes parlé personnellement?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Parce que son bureau vient de m'informer du
contraire.
M. Garon: Vous pouvez le lui demander, je peux vous dire le
sujet...
M. Elkas: Je pourrais lui demander... C'est important de savoir
s'il y a eu ou non des discussions avec lui directement...
M. Garon: Oui, oui... M. Elkas: Oui, O. K.
M. Garon: Je n'ai pas eu de discussion avec lui, là, sur
le fond...
M. Elkas: C'est quoi? M. Garon: On s'est parlé...
M. Elkas: Sur?
M. Garon:... sur les rencontres avec les groupes.
M. Elkas: Quels groupes?
M. Garon: Pas les groupes, les ministres. Moi, j'ai compris que
c'était lui qui rencontrait les ministres. Moi, je vous pose la question
et, là, vous avez l'air de dire que c'est vous qui êtes en
charge.
M. Elkas: Non... Et M. Vallières vous a dit qu'il
rencontrait les ministres?
M. Garon: Bien, H m'a même demandé de reporter ma
commission parlementaire de demain pour lui donner du temps de les rencontrer.
Écoutez, moi, là, je ne sais pas... Alors, je lui ai dit qu'entre
16 heures et 18 h 30, 9 me semble qu'il y a le reste de la semaine, il n'est
pas nécessaire de faire retarder ma commission parlementaire, parce que
je ne peux pas la replacer ailleurs facilement J'ai même proposé
d'échanger avec M. Paradis le lendemain. Ça ne me faisait rien.
J'ai dit: Moi, je suis prêt à prendre le jeudi après-midi
ou jeudi matin, si ça vous adonne, pour remplacer le mercredi
après-midi.
M. Elkas: Non, je voulais seulement faire le point,
éclaircir ce point-là, c'est tout Allez-y, M. le
député.
M. Garon: Alors, j'ai compris que c'était lui qui
rencontrait les ministres.
M. Elkas: Mme la Présidente, pouvez permettre à M.
Bard, qui a aussi assisté à la réunion...
La Présidents (Mme Bélanger): Oui, M. le
sous-ministre.
M. Bard (Jean-Marc): Mme la Présidente, l'entendement,
à la réunion de vendredi dernier avec les représentants de
l'ANCAl, c'était qu'à la suite de la lettre signée par M.
Elkas et adressée au ministre de l'Énergie et des Ressources, au
ministre de l'Environnement et au ministre des Affaires municipales, M.
Vallières fasse des démarches auprès de ces trois
ministres-là pour faciliter une rencontre avec les représentants
de l'ANCAl.
M. Garon: II n'avait pas besoin d'être là, comme
ça?
M. Bard: J'y étais à la réunion, et
l'entente qui a été prise, c'est ce que je viens de vous
citer.
M. Garon: Bien, moi, je n'y étais pas à la
réunion, ce qui fait que...
M. Bard: Pour renchérir un peu sur ce que M. le ministre a
dit, en fait, l'ANCAl a été encouragée à quelques
reprises, en Incluant la réunion de vendredi, à faire ses propres
démarches auprès des ministères concernés. Mais M.
Elkas, dans une lettre adressée aux trois ministres, avait
demandé la possibilité que les ministres reçoivent les
représentants de l'ANCAl - M. Vallières a continué dans la
même veine - pour qu'ils fassent leurs propres démarches
auprès des ministères concernés. Et ça a fait
consensus chez
tout le monde autour de la table. Les sept ou huit représentants
de l'ANCAl étaient tous d'accord sur cette démarche aux deux
reprises où on leur en a parlé.
M. Garon: je ne mets pas en doute ce que vous me dites. je ne
voudrais pas que vous pensiez que je mets en doute ce que vous me dites, mais
j'essaie de comprendre qui est en charge du dossier.
M. Bard: J'essaie juste d'éclaicir ce qui a
été dit En fait, j'ai assisté à la réunion
vendredi dernier.
M. Garon: je comprends ce que vous me dites. mais moi, j'ai
compris, quand m. vallières m'a demandé de retarder la commission
partementaire, que lui voulait rencontrer les ministresavec
l'ancal. cest pour ça que je me suis demandé s'il était
maintenant en change du dossier. ce que vous dites, au fond, c'est que l'ancal
doit rencontrer les ministres elle-même et, vous, vous allez failiter
cette rencontre. mais, vous ne rencontrez pas les ministres avec l'ancal.
M. Bard: Ce n'est pas ce qui a été entendu.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M. le
député de Lévis.
M. Garon: II y a eu plus que ça, au fond. Ça a
commencé par les bureaux des leaders. On m'avait demandé de
déplacer ma commission parlementaire pour permettre à M.
Vallières de rencontrer les autres ministres avec l'ANCAl.
M. Bard: II est possible qu'après la réunion avec
l'ANCAl, le cabinet de M. Vallières ait fait ces
démarches-là. Mais ce qui a été entendu à la
réunion avec les représentants de l'ANCAl, c'est ce que je viens
de vous déclarer.
M. Garon: Ah bon! je comprends.
M. Elkas: Je sais que c'est souhaitable aussi pour le
député de Lévis, c'est le résultat qui compte et ce
n'est pas qui est en charge ou quoi.
M. Garon: Non, non.
M. Elkas: Même incluant le député de
Lévis.
M. Garon: Qui est en charge?
M. Elkas: Non, ce n'est pas une question de qui est en charge.
C'est d'aboutir à une entente avec ces gens-là pour qu'ils
sortent de là satisfaits. Je pense que c'est tout ce qui
préoccupe les gens, en Incluant le député de Lévis,
j'en suis sûr.
M. Garon: non, non, mais il y a une responsabilité. moi,
je suis obligé de questionner celui qui est responsable. on ne
questionnera pas quelqu'un qui n'est pas responsable. celui qui, pour moi, est
responsable en vertu du mandat du conseil des ministres, c'est vous. ça,
c'est très important. que vous ayiez demandé conseil à qui
vous voudrez, ça ne m'intéresse pas, ce n'est pas ça qui
est le problème. c'est qui est responsable pour l'opinion publique, pour
l'ancai, pour le conseil des ministres, pour tout le monde. dans le mandat qui
a été donné pour le conseil des ministres, c'est vous le
ministre responsable. alors, à ce moment-là, concernant l'ancal,
moi, je dis que c'est vous que je dois questionner. cela m'apparaît
évident. officiellement, c'est vous. maintement, que vous vous fassiez
aider de quelqu'un, c'est une autre affaire. mais être ministre
responsable, vous ne pouvez pas vous dégager de ça. c'est autre
chose. d'ailleurs, même quand quelqu'un part en vacances, regardez
bien...
M. Elkas: II délègue.
M. Garon: Non, non, il ne délègue pas. Le Conseil
des ministres nomme, pendant la période où il est en vacances, un
autre ministre pour Ie remplacer. Ce n'est pas le ministre lui-même qui
dit: Je te confie la job pendant que je ne suis pas là. Ça ne
marche pas de même, ça ne marche pas comme ça. Je ne sais
pas si vous avez déjà vu ça, des décrets de
vacances. Quand un ministre part, on dit: Pendant les vacances d'un tel, c'est
tel ministre qui va remplir la fonction de tel ministre. C'est un autre
ministre qui est nommé et, si vous ne voulez pas vous faire remplacer,
vous pouvez ne pas vous faire remplacer et on vous téléphone
où vous êtes. Vous pouvez ne pas vouloir déléguer
vos responsabilités, c'est possible, ça aussi. C'est le Conseil
des ministres qui donne la job, d'une façon permanente, temporaire,
limitée, etc., c'est-à-dire par un décret. Ça,
c'est très important. C'est un décret, pas du Conseil des
ministres, pardon, mais c'est un décret.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de Montmagny.
M. Gauvin: Si vous me le permettez, une question, toujours sur le
vrac. M. le ministre, je pense qu'on voit probablement l'importance que les
négociations se fassent avec différents ministères
concernés pour le vrac. En effet, si jamais on en venait à une
entente pour rassurer les camionneurs de vrac sur la clause 75-25 qui
s'applique dans la construction au transport du matériel brut et si les
camionneurs d'autres régions dont le gros du travail est du transport
forestier, par exemple, eux autres n'avaient pas réussi à
solutionner leur problème en même temps que l'ensemble des
camionneurs de vrac, je
pense que c'est là qu'on en retrouverait l'importance et
ça doit être la raison principale qui amène à
négocier avec tous les ministères concernés en môme
temps, d'une part.
D'autre part, au moment où ils sont en demande pour du volume
additionnel, on retrouve cela au niveau du ministère des Transports
d'abord, est-ce qu'ils sont aussi en demande pour du volume additionnel dans le
transport en forât, d'après ce que vous en savez?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, je m'excuse.
La réponse viendra cet après-midi. Étant donné
qu'il est 13 heures, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 13 h 1)
(Reprise à 15 h 13)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission reprend
ses travaux. Le mandat de la commission, pour cette séance, est de
procéder à l'étude des crédits budgétaires
du ministère des Transports, programmes 1, 2 et 5 à 9, pour
l'année financière 1990-1991. Lors de l'ajournement, nous avions
une question du député de Montmagny. Si vous voulez
répéter votre question au ministre, M. le député de
Montmagny. À moins que M. le ministre, si...
M. Gauvin: Mais je pense que M. le ministre voulait changer
l'ordre.
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon? Vous voulez
changer l'ordre?
M. Elkas: Changer l'ordre?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, vous m'avez dit
que le président de la RAAQ...
Régie de l'assurance automobile
M. Elkas: Oui, que j'avais invité à la demande du
député de Lévis, ce matin, deux représentants de la
Régie de l'assurance automobile du Québec, son
vice-président, M. Michel Giguère, vice-président aux
finances et M. Claude Gélinas, du contentieux, pour répondre
à deux questions. On m'a demandé que ce soit limité
à deux questions. Alors, ces gens-là, il n'était pas
nécessaire qu'ils soient ici, parce qu'on a mentionné que
c'était extra-budgétaire, mais, par contre, pour répondre
à la demande du député, il m'a fait plaisir de demander de
les avoir avec moi aujourd'hui.
La Présidente (Mme Bélanger): On vous remercie
beaucoup, M. le ministre. M. le député de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente...
M. Elkas: Excusez. Monsieur ici est M. Giguère et lui, M.
Gélinas.
Utilisation des fonds
M. Garon: Alors, Mme la Présidente, une question que
j'aimerais demander aux gens de la Régie de l'assurance automobile du
Québec c'est si les sommes d'argent concernant le service ambulancier,
dont on demande le versement rétroactif ou l'autorisation
rétroactive pour 1988-1989 et 1989-1990, ont déjà
été versées? On demande aussi une autorisation pour
régulariser ce qui a été fait en contravention de la loi.
Alors, si elles n'ont pas été versées et qu'on veut
autoriser à le faire, est-ce parce qu'on considère que la loi ne
permet pas de le faire?
Une voix: II n'y a eu aucune contribution à date.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors... M. Garon:
Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger):... si vous
permettez...
M. Elkas: Michel Giguère, vice-président à
l'administration et aux finances.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M.
Giguère.
M. Giguère (Michel): À date, il n'y a aucune
contribution qui a été versée en fonction des coûts
du système ambulancier.
M. Garon: Et pourquoi, malgré le décret du
gouvernement?
M. Giguère: On ne nous a pas demandé de le faire,
à date. Il y a un débat qui s'en vient sur ça, à ma
connaissance. On attend qu'on nous demande de le faire.
M. Garon: Alors, vous, on ne vous a pas demandé de...
M. Giguère: Ça fait partie du projet de loi qui est
devant l'Assemblée nationale, ça inclut...
M. Garon: II y aurait eu un décret du gouvernement pour
demander le versement de ces sommes-là pour 1988 et pour 1989. Si vous
ne les avez pas versées, c'est parce que la Régie de l'assurance
automobile du Québec a décidé qu'elles ne devaient pas
être versées... Surtout que vous êtes vice-président,
vous devez participer aux décisions?
M. Guiguère: On n'a pas décidé de ne pas les
verser, on ne nous a pas demandé de les verser, à ce
moment-là. On ne nous a pas demandé de donner suite au
décret.
M. Garon: Quand vous dites: "On" ne nous a pas demandé,
vous voulez dire qui?
M. Giguère: Bien, c'est le ministère des
Transports. On répond au ministère des Transports.
M. Garon: II ne vous a pas demandé de le verser?
M. Giguère: Exactement.
M. Garon: Maintenant, si on demande, dans un projet de loi, une
autorisation de verser rétroactivement des sommes de 1988-1989 ou des
années financières qui sont passées, pourquoi? C'est rare,
c'est assez exceptionnel, ça.
M. Elkas: M. Claude Gélinas, contentieux de la
Régie.
M. Gélinas (Claude): La décret du gouvernement
datait du 28 décembre 1988 et, au moment où la Régie a
été informée de sa contribution au transport ambulancier,
à ce moment-là, on a procédé à des
études de nature juridique, administrative et financière pour
voir comment le versement pouvait se faire et ainsi de suite. Il se posait des
problèmes d'ordre technique pour que le versement puisse se faire
directement au niveau des CRSSS et d'Urgen-ces-santé, à
Montréal. Ce qui a été décidé, en somme,
après plusieurs débats et après plusieurs rencontres et
consultations, c'était que la solution idéale n'était pas
la solution proposée par le décret, mais plutôt un
versement qui serait unique de par la loi et qui permettrait à la
Régie de verser directement des sommes aux premiers
intéressés, qui sont les CRSSS et Urgences-santé à
Montréal. C'est un peu la nature du problème.
M. Garon: Mais là, étant donné que les
années financières 1988-1989 sont passées, on ne vous a
pas demandé de verser... Est-ce que ça veut dire que vous avez
perçu des primes trop élevées des assurés par
rapport aux obligations que la loi vous fait de charger des primes en fonction
des prestations que vous avez à verser aux assurés?
M. Gélinas: Pendant Cette période, on a
continué à payer ce que la Régie a toujours
défrayé pour le transport ambulancier, c'est-à-dire les
montants prévus au décret pour le taux que le gouvernement impose
pour le service ambulancier. Mais on n'est pas ailes au-delà de
ça, on n'a jamais payé le montent somme tel, de 1480 $, je crois,
qui était prévu au décret.
M. Garon: je comprends ça, ce n'est pas ça que je
vous ai demandé, là, c'est que... ce que je demande, mme la
présidente, c'est que, si on demande de verser des sommes qui
n'étaient pas prévues en 1988-1989 pour du transport
ambulancier... normalement, la régie a des obligations de payer des
coûts normaux; elle administre l'argent des autres, pas le sien, mais
l'argent des autres. parce qu'on lui a fixé arbitrairement un taux de
sevices ambulanciers de 1500 $ du voyage, plus le kilométrage, est-ce
que la régie, dans le cadre de sa bonne administation, peut se faire
imposer n'importe quel taux, sans limite, de services ambulanciers, alors qu'on
sait que les ministères du gouvernement, eux, vont payer 70 $ du voyage?
est-ce, sur le plan normal de la bonne gestion, alors que ministère de
la santé et des services sociaux, lui, va payer 70 $, la régie de
l'assurance-automobille du québec qui, elle, administre l'argent des
assurés, pas l'argent du gouvernement, mais l'argent des assurés,
peut impunément payer 1500 $ du voyage, plus le kilométrage,
comme s'il y avait deux genres de citoyens au québec? et est-ce que la
régie n'a pas, comme n'importe quel organisme, un devoir de bonne
gestion, de protéger les fonds qu'elle administre, qui ne sont pas
l'argent du gouvernement mais qui sont les fonds des assurés?
M. Gélinas: C'est exactement le débat qui va avoir
lieu lors de la deuxième lecture et de la commission parlementaire pour
l'étude du projet de loi 50, qui est présentement devant
l'Assemblée nationale. Toutes ces questions-là seront
abordées lors de l'étude du projet de loi comme tel, au moment de
la commission parlementaire.
M. Garon: Je comprends ça, mais là, actuellement,
oh étudie en commission parlementaire. Vous êtes un des dirigeants
de la Régie. Je vous demande si la Régie, elle, qui administre
une loi... Elle n'administre pas les ordres du gouvernement, elle administre
une loi. Elle doit charger, en vertu de la loi qu'elle administre, les montants
d'argent nécessaires pour administrer sa loi, administrer normalement le
régime d'assurance automobile. Est-ce qu'elle peut accepter de payer
1500 $ du voyage d'ambulance alors qu'à côté, le
ministère des Affaires sociales, lui, pour les mêmes fins, va
payer 70 $? Est-ce qu'on considère que c'est de la bonne gestion de la
part de la Régie et qu'elle administre bien, comme gardienne des fonds
des assurés, les fonds du public?
M. Elkas: Là, on entre dans le vrai débat du projet
de loi. Je ne pense pas que ce soit la place pour le faire, ici.
M. Garon: Non, c'est sur l'orientation de la
Régie.
M. Elkas: Là, vous entrez dans la viande. C'est au projet
de loi, lorsqu'on va en faire le débat.
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas supposé être
ça. C'est qu'elle a administré, jusqu'à maintenant. Le
projet de loi n'est pas adopté. Il y a un projet de loi devant
l'Assemblée nationale sur l'affaire, et il y a un décret du
gouvernement qui a été adopté en 1988. On demande d'aller
rétroactivement. La Régie, son mandat ne vient pas du
gouvernement, il vient de l'Assemblée nationale. Il ne vient pas du
gouvernement. Le gouvernement, lui, ne peut pas faire ce qu'il veut par rapport
à la Régie, parce que la Régie est un organisme à
caractère autonome. C'est un peu, au fond, comme la Régie des
rentes du Québec. Le gouvernement ne pourra pas lui faire faire
n'importe quoi au détriment des retraités. Autrement, les
retraités diraient: Écoute, là, ça n'a pas de bon
sens. Il pige dans la caisse des retraités. De la même
façon, le gouvernement ne peut pas se comporter n'importe comment par
rapport à la caisse des assurés. Il a un peu un rôle de
fiduciaire, la Régie, par rapport à ces fonds-là qui ne
lui appartiennent pas, qui appartiennent aux assurés, qui
n'appartiennent pas au gouvernement.
M. Elkas: Non, je le répète à nouveau. Il me
semble que ce n'est pas la place. Il va y avoir un débat sur le projet
de loi, et c'est la place pour le faire, pas nécessairement ici. Alors,
j'ai accepté de demander aux représentants de la Régie de
se joindre à nous pour répondre à deux questions. C'est
à peu près la cinquième question qu'il pose. On entre dans
le débat du projet de loi, et c'est là qu'on devrait en faire le
débat, pas ici.
M. Garon: mme la présidente, on étudie les
crédits. c'est le budget, au fond, qu'on étudie actuellement. on
est dans le cadre de l'étude du budget.
M. Elkas: Non, non, ça ne fait pas partie des
crédits non plus.
La Présidente (Mme Bélanger): Ils ne sont pas... M.
le député de Lévis...
M. Elkas: Extrabudgétaire. Ce n'est pas nécessaire
de venir ici.
M. Garon: Hein?
M. Elkas: Ce n'était pas nécessaire de venir ici.
J'ai fait ça comme service.
M. Garon: C'est-à-dire que si vous dites que vous venez et
que vous ne répondez pas, c'est comme si vous ne veniez pas.
M. Elkas: Ce n'est pas la question, non. Demandez des questions
qui touchent ces gens-là mais qui ne font pas partie du projet de loi,
on va en faire, du débat.
M. Garon: Non, mais je ne vois pas pourquoi vous avez un
comportement "pogné" comme ça. là.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ce n'est pas votre argent C'est l'argent du public.
Vous voulez siphonner l'équivalent de 1 300 000 000 $ dans la caisse de
la Régie de l'assurance automobile du Québec, et c'est comme si
ce n'étaient pas les affaires des représentants du peuple que
nous sommes. Mol, je ne pose pas la question pour moi en particulier. Je pose
la question pour l'ensemble des citoyens. Vous voudriez prendre 1 200 000 000
$, 1 300 000 000 $ dans la caisse sans que le monde crie: "Ayoille" C'est une
grosse bouchée, ça. Alors, moi, je pense que notre rôle,
comme Opposition, c'est de poser des questions...
M. Elkas: II y a une place pour les poser.
M. Garon: Et comme tout ça vient du discours sur le
budget... Ça vient du discours sur le budget, votre loi va essayer de
mettre en oeuvre le budget. Deuxièmement, remarquez bien que, dans la
lettre que j'ai envoyée au Vérificateur général, je
dis bien que vous essayez de priver les parlementaires de leur droit de
contrôler les revenus et les dépenses en passant par
l'intermédiaire d'une loi, alors que la Régie est un collecteur
de primes et n'est pas un collecteur de taxes. Alors, un collecteur de primes,
ça collecte des primes pour des fins d'assurance. Ça ne collecte
pas des taxes pour mettre des barres blanches sur les routes, pour mettre des
clôtures l'hiver et mettre de l'asphalte sur les routes. Je me rappelle
qu'on a déjà dit dans le passé que c'était pour
mettre des couches d'usure. Les couches d'usure, c'est de l'entretien normal.
L'asphalte, c'est la responsabilité du ministère des Transports.
Là, on n'est pas dans quelque chose... On est dans quelque chose de
gros. Là, si le gouvernement ou le ministre des Finances a voulu faire
ça dans son discours du budget, il l'a fait. Mais, par ailleurs, il ne
peut pas ne pas rendre des comptes. Là, je vais vous dire une chose.
N'importe qui d'autre qui ferait ça se retrouverait sans doute devant
les tribunaux. Je vais vous dire... Ne nous contons pas d'histoire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de...
M. Garon: Ce n'est pas l'argent, c'est l'argent...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Lévis?
M. Garon: Oui.
La Président» (Mme Bélanger): Bon. Je pense que
c'était le privilège du ministre d'inviter les gens de la RAAQ
à venir répondre aux questions que vous avez posées cet
avant-midi. Et c'est aussi le privilège du ministre de dire que les
questions que vous posez, ça a rapport au projet de loi qui va
être discuté article par article en commission parlementaire.
Alors, je pense qu'on ne devrait pas continuer le débat. Si vous avez
des questions en dehors du projet de loi, je vais permettre encore une couple
de questions pour les gens de la RAAQ.
M. Garon: Bien, j'ai le droit de poser le nombre de questions que
je veux.
M. Elkas: Non, une minute. On s'est entendus sur deux questions,
puis...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est parce qu'il y avait eu
entente pour les faire venir ici une quinzaine de minutes.
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça fait 16 minutes et
ça fait 10 questions que vous posez.
M. Garon: pas deux questions. personne... j'ai le droit de poser
le nombre de questions que je veux. si je veux, je pourrais passer tout le
reste de mes heures là-dessus. c'est comme ça que ça
marche.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, écoutez, M. le
député de Lévis, non...
M. Garon: Ah!
La Présidente (Mme Bélanger):... parce que c'est
extrabudgétaire, ça.
M. Garon: Hein?
La Présidente (Mme Bélanger): Ça ne fait pas partie
des crédits qu'on a, des programmes 1, 2, 5 à 9. Alors...
M. Garon: Oui, mais, Mme la Présidente, ce n'est pas la
première fois que je fais des crédits. Habituellement, les gens
de la Régie étaient ici tout le temps de la commission
parlementaire.
M. Elkas: Que je n'étais pas au courant.
M. Garon: Là, comprenez-vous, que vous les cachiez, que
vous donniez des organigrammes pas de nom là-dessus, on est quasiment
rendus... Le ministère devient une maison close.
M. Elkas: Mme la Présidente, ces gens-là... Mme la
Présidenge, excusez-moi, mais ces gens-là vont être avec
nous lors du dépôt du projet de loi, et là, lors du
débat du projet de loi, on va rendre des comptes. Mais là, on
nous demande des questions auxquelles nous ne sommes pas nécessairement
prêts à répondre, parce que la place pour répondre
à ces questions est lorsqu'on va déposer le projet de loi. la
présidente (mme bélanger): m. le député de
lévis, vous savez fort bien que c'est le privilège du ministre
d'accepter ou de ne pas accepter de répondre à des questions.
M. Garon: ah oui! il sera jugé pour son refus de
répondre. alors, c'est ça. moi. je veux bien indiquer
clairement...
La présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce qu'il y a
d'autres questions à poser à la RAAQ?
M. Garon: oui, d'autres questions. comment la régis
interprète-elle son mandat, quand on dit à l'article 2 de ses
fonctions: "la régie a pour fonctions: d) de promouvoir la
sécurité routière en ce qui a trait au comportement des
usagers de la route de même qu'aux normes de sécurité
relatives aux véhicules utilisés"? est-ce que ça veut dire
que la régie peut mettre des fonds pour l'asphalte, la signalisation,
les barres blanches, etc., ou si c'est un mandat beaucoup plus restreint qui
est prévu au paragraphe d de l'article 2 de la loi de la
régie?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gélinas.
M. Gélinas: La Régie a toujours donné une
interprétation très large de son pouvoir en matière de
sécurité routière en vertu du paragraphe d, comme en font
fpi toutes les campagnes qu'elle a menées depuis un certain nombre
d'années, qui portent sur le comportement des usagers de la route et
ainsi de suite et, également, au niveau des normes de
sécurité routière concernant les véhicules pour la
vérification mécanique des automobiles et, également, au
niveau des mandataires, et tout le reste. Tout ça, ça a toujours
été l'interprétation très large dans l'application
de ce pouvoir, en ce qui concerne la sécurité routière. En
plus, la Régie s'est donnée, au cours des dernières
années - je pense que la date, c'est 1986 ou 1987 - une planification
stratégique dans laquelle elle s'est fixée une mission comme
corporation et comme organisme public. Et cette mission-là, c'est de
diminuer les risques inhérents à la route, en somme. Diminuer les
risques inhérents à la route, ça comporte également
à la fpis le mandat d'assurance des automobilistes pour les dommages
corporels et
son mandat très large en matière de sécurité
routière. Elle a également participé, au cours des
dernières années, avec le ministère des Transports et avec
la Sûreté du Québec, à plusieurs opérations
de contrôle routier, toujours dans le cadre de son mandat de
sécurité routière. Et enfin, je crois que c'était
en 1988, lorsque la Loi sur l'assurance automobile a été
modifiée. La Régie avait accordé, je crois, un versement
au fonds consolidé du revenu d'un montant de 200 000 000 $, à des
fins d'immobilisations en matière de sécurité
routière. C'est un...
M. Garon: Pardon?
M. Gélinas: Elle avait accordé, en 1988, pour les
années 1988-1989 et 1989-1990, un montant de 200 000 000 $ à des
fins d'immobilisations en matière de sécurité
routière.
M. Garon: En vertu...
M. Gélinas: II y a déjà un
précédent, à ce niveau-là, qui a été
entériné pour l'Assemblée nationale, à ce
moment-là.
M. Garon: En vertu de quel article de sa loi?
M. Gélinas: En vertu de son mandat général
en matière de sécurité routière et en vertu de la
mission qu'elle s'est donnée, qui est de diminuer les risques
inhérents à la route.
M. Garon: Non. La mission, c'est le Parlement qui la lui donne.
Mais j'aimerais savoir en vertu de quel article... Sur quel article vous vous
raccrochiez, pour pouvoir parler d'immobilisations en matière de
sécurité routière? À quel article de la loi?
M. Gélinas: C'est notre article général qui
nous donne un mandat en matière de sécurité
routière...
M. Garon: Lequel?
M. Gélinas:... de diminuer les risques au niveau de la
route. C'est, en même temps, promouvoir la sécurité
routière.
M. Garon: Mais où? Quel article?
M. Gélinas: On n'a qu'un seul article, nous, qui nous
donne un mandat en sécurité routière. C'est l'article
2...
M. Garon: Oui, mais à quelle partie... À quelle
place, dans l'article 2, ça vous permettait de payer...
M. Gélinas:... alinéa 1, paragraphe d. (15 h
30)
M. Garon: Le paragraphe d? M. Gélinas: Oui.
M. Garon: Qui dit: "de promouvoir la sécurité
routière en ce qui a trait au comportement des usagers de la route - pas
au comportement de l'asphalte, au comportement des usagers de la route - de
même qu'aux normes de sécurité relatives aux
véhicules utilisés"?
M. Gélinas: Oui.
M. Garon: Là, vous pensez que cet article-là vous
donnait le pouvoir de dépenser de l'argent pour refaire des couches
d'usure d'asphalte?
M. Gélinas: Nous, comme je vous le dis, on a toujours
donné une interprétation très large de cet
article-là, de façon à ce qu'on puisse appliquer de la
façon la plus efficace possible la mission de la Régie, qui
était de diminuer les risques inhérents à la route pour
l'ensemble des usagers de la route. Cette mission-là, la Régie
l'a entérinée par son conseil d'administration H y a
déjà plusieurs années. Elle s'est également
fixée toute une série de mesures, en matière de
sécurité routière, qui sont conformes à cette
mission qui avait été acceptée par son conseil
d'administration.
M. Garon: La mission est définie par la loi. Ce n'est pas
le conseil d'administration qui la définit. Le conseil d'administration
peut Interpréter la loi sauf que la mission est donnée par la
loi...
M. Gélinas: Oui.
M. Garon:... pas par le conseil d'administration.
M. Gélinas: Oui, mais le conseil d'administration s'est
fixé des objectifs. C'est le but d'une planification stratégique
à l'intérieur...
M. Garon: Non.
M. Gélinas:... d'une corporation comme la
nôtre...
M. Garon: Oh!
M. Gélinas:... de se donner des objectifs à long
terme et à moyen terme, en se donnant une mission à
remplir...
M. Garon: Ce n'est pas l'argent de la Régie, c'est...
M. Gélinas:... qui est conforme à son mandat
général.
M. Garon: le mandat général, à quel endroit,
là... quand on va dire: on va faire faire les routes, on va payer de
l'argent pour les routes, ce n'est plus... vous prenez ça dans quel
article? toujours dans le paragraphe d de l'article 2?
M. Gélinas: Oui.
M. Garon: Est-ce que vous avez des avis juridiques,
là-dessus?
M. Gélinas: À ma connaissance, moi, depuis que je
suis à la Régie, je ne crois pas qu'il y ait eu des avis
juridiques portés là-dessus.
M. Garon: il n'y a pas eu d'avis juridiques pour aller chercher
les centaines de millions de dollars...
M. Gélinas: À ma connaissance. Mais je peux faire
des recherches à ce niveau-là et...
M. Garon:... concernant.. Ou bien c'est parce que le Conseil du
trésor aimait mieux ne pas en avoir?
M. Gélinas: Non, II n'y a jamais eu de demande comme
telle.
M. Garon: ii n'y avait pas eu d'avis juridiques concernant le...
on a accepté de verser des millions de dollars sans avis juridiques sur
l'interprétation du paragraphe d de l'article 2?
M. Gélinas: On va vérifier, mais c'est ça.
On pourrait les avoir lors de l'étude du projet de loi, parce que...
M. Garon: Mais vous, vous dites: A votre connaissance. Je
comprends que l'attaché politique du ministre vous souffle une
réponse mais, vous, vous avez répondu qu'à votre avis...
C'est vous qui le savez. L'attaché politique n'est pas là,
lui.
M. Gélinas: Non, ce que J'ai dit...
M. Garon: Je demande ça pour l'ensemble de la
Régie, qui a un caractère d'autonomie dans son administration. Il
y en a, des avis juridiques, ou il n'y en a pas?
M. Gélinas: J'ai dit à l'attaché politique,
justement, que je ferais des vérifications pour voir si, effectivement,
il y a des avis juridiques, et si c'est le cas...
M. Garon: Mais vous avez d'abord dit qu'il n'y en avait pas.
M. Gélinas: J'ai dit: À ma connaissance.
Moi, je suis là seulement depuis décembre 1986, janvier
1987.
M. Elkas: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
ministre.
M. Elkas: Ça fait 30 minutes qu'on pose des questions.
J'ai rendu un grand service au député de Lévis. Il me
semble qu'on est ici pour débattre la question des crédits des
transports, vous le savez. Encore, je le répète, la RAAQ, c'est
extrabudgétraire et c'est une grande faveur que j'ai faite au
député de Lévis de permettre deux questions qui ont
duré au-delà de 30 minutes. Alors, si vous me permettez, je vais
excuser mes collaborateurs de la RAAQ.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le ministre.
M. Garon: Vous savez, Ml. le ministre, vous avez des lois devant
le Parlement...
M. Elkas: On va se reprendre.
M. Garon:... vous allez avoir besoin de bien des consentement et
vous allez être obligé de renseigner te public. c'est le pubic qui
doit être renseigné et qui a le droit. on n'est pas dans une
république de bananes. on n'est pas dans une dictature. c'est le
parlement qui vote les sommes d'argent. c'est le parlement qui vote les lois.
et les organismes et le gouvernement lui-même ne sont pas au-dessus des
lois. et vous savez que si les organismes dépensent de l'argent qu'ils
n'ont pas le droit de dépenser, il y a des gens qui peuvent aller devant
les tribunaux, qui eux feront respecter les lois que le gouvernement ou des
organismes ne s'occupent pas de respecter. je vous dit ça...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Lévis, lors de l'étude du projet de loi 50, vous allez avoir
l'opportunité de poser toutes ces questions-là à la RAAQ.
Ils seront présents ici. Alors, messieurs de la RAAQ, nous vous
remercions et nous revenons à nos crédits.
M. Garon: Mme la Présidente, j'avais posé une
question dans les avis antérieurs à l'étude des
crédits, pour les crédits, sur le Vérificateur
général. C'est un blanc que j'ai eu, comme réponse.
Concernant la Régie de l'assurance automobile, j'ai demandé s'il
y avait eu un avis du Vérificateur général concernant...
Je vais vous dire la question telle que je vous l'ai fournie... Vous avez dit
que vous n'en avez pas eu. La liste des avis généraux ou
particuliers adressés au ministère ou à un organisme qui
dépend de vous par le Vérificateur général, durant
l'exercice financier 1989-1990. Et j'ai eu un blanc
comme réponse, dans le cahier, à l'item" g, sur la
question que je posais. Est-ce que vous avez eu des avis généraux
ou particuliers, des avis du Vérificateur général,
concernant le ministère ou les organismes qui relèvent du
ministre des Transports, durant l'exercice financier 1989-1990? C'est un
blanc... Est-ce que la Régie en a reçu? C'est évident le
ministre ou la Régie.
M. Elkas: Ce qu'on m'a donné, Mme la Présidente,
c'est que je n'ai aucun avis.
M. Garon: Vous n'en avez pas eu. Est-ce que vous avez
demandé à l'organisme s'il en avait eu?
M. Elkas: Oui, et je n'ai aucun avis.
M. Garon: Est-ce que l'organisme vous a répondu qu'il n'en
avait eu aucun?
M. Elkas: Je peux m'informer à nouveau, mais je n'ai
reçu aucun avis.
M. Garon: Le vice-président est là. Est-ce qu'il y
a eu des avis?
M. Giguère: À ma connaissance, M. le
député, on n'a pas eu d'avis.
M. Garon: Du Vérificateur général. M.
Giguère: Du Vérificateur général.
M. Garon: Ni avis général, ni avis
particulier...
M. Giguère: Non.
M. Garon:... concernant la.... Est-ce qu'il y en a eu au cours de
la présente année financière, depuis le 1er avril?
M. Giguère: Non.
M. Garon: II n'y en a jamais eu?
M. Giguère: À ma connaissance, non. Je vais
vérifier, mais à ma connaissance, il n'y en a pas eu.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors ça va,
M. le député de Lévis?
M. Garon: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous
étions à l'étude du programme 1. M. le
député de Saguenay.
M. Garon: Attendez un peu.
M. Maltais: Merci, Mme la Présidente. Oui, on va laisser
le temps aux gens de partir, là.
M. Garon: II va falloir que les gens de la Régie ne soient
pas partis, parce qu'ils peuvent être touchés par ça.
M. Maltais: Je m'excuse, c'est moi qui ai la parole.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, j'ai donné la parole au
député de Saguenay.
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): J'ai donné la
parole au député de Saguenay.
M. Garon: Mais j'avertis le ministre, là, j'ai
demandé... Il y a des questions qui concernent le ministère et la
Régie. Ça peut avoir affaire aux deux. Alors, on est là,
quand même, pour répondre au public, ce qui fait que... Alors,
concernant les écoles de conduite...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, je viens de donner la parole au
député de Saguenay.
M. Garon: Écoutez, là, Mme la Présidente, je
dis au ministre...
La Présidente (Mme Bélanger): C'est
l'alternance.
M. Garon: Autrement, qu'il garde les gens de la Régie
là. C'est tout. Qu'est-ce que vous voulez? Moi, les gens de la
Régie, il y a des questions qui concernent les écoles de
conduite, il y a de grandes interrogations dans le public, et j'ai le droit de
poser des questions. Je vais poser les questions, et que les gens s'assoient
là et qu'ils attendent. Ça finit là.
M. Elkas: On est prêts à répondre à la
question de M. le député de Lévis, vu qu'il insiste.
M. Garon: Bien, j'insiste...
M. Elkas: Et ne dites pas qu'on est haïssables, qu'on ne
veut pas répondre et qu'on ne veut pas collaborer.
M. Garon: Bien, là les réticences ne sont pas
normales.
M. Elkas: Mais vous avez eu la chance pendant 40 minutes. Alors,
allez-y, demandez la question.
M. Garon: Non, non, moi... Que le député de
Saguenay la pose, ça ne me dérange pas du tout
Vous avez donné la parole au député de
Saguenay.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon, bien, là,
écoutez, étant donné...
M. Elkas: Vous avez fait demander...
La Présidente (Mme Bélanger):... que la situation a
changé et que les gens de la RAAQ sont assis, posez votre question sur
l'école de conduite.
M. Garon: Bon, bien là, il va falloir arrêter de
marcher ça comme des yo-yo. S'il y en a qui sont en andropause...
La Présidente (Mme Bélanger): Il faudrait
peut-être être plus collaborateur, M. le député de
Lévis.
M. Garon: Hein?
La Présidente (Mme Bélanger): Il faudrait
peut-être être un peu plus collaborateur.
Écoles de conduite
M. Garon: On n'a jamais eu de problème avec les ministres
des Transports dans le passé. Depuis le mois d'août 1987, je n'ai
jamais eu de problème à ce point de vue là. Mais
là, ça n'a pas de bon sens. Si ça n'intéresse pas
le député de Saguenay, c'est beau. Mais les écoles de
conduite, je ne sais pas s'il le sait, si on le sait, excepté que c'est
une question qui intéresse beaucoup de gens. Sur 427 écoles de
conduite -y en a-t-il assez? - au Québec, le Club automobile en
recommande seulement 13. Ça n'a pas d'importance, c'est l'argent du
public, je suppose. Est-ce normal? Dans ce contexte, quelle est la valeur des
cours de conduite qu'on administre au Québec? Comment se fait-il que le
ministère maintienne le permis à ces écoles, en reportant,
d'année en année, les tolérances? Quelle est
l'évaluation du ministère des Transports du Québec,
concernant les écoles de conduite, de même que de la Régie
de l'assurance automobile, qui a des responsabilités, en termes de
sécurité routière, bien plus vis-à-vis de ça
que vis-à-vis de l'asphalte?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: M. Giguère va répondre à la
question.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Giguère, si
vous voulez bien répondre.
M. Giguère: M. le député, on ne
contrôle pas les écoles de conduite. On contrôle l'action
des écoles de conduite via les examens que la Régie fait passer
à toute personne qui veut avoir un permis.
M. Garon: Dans la revue Justice - ça doit vous dire
quelque chose la revue Justice - de décembre 1989, on dit: Le
Québec compte 427 écoles de conduitet pourtant le Club
automobile n'en recommande que 13 à ses membres. Quelle valeur ont les
cours offerts aux nouveaux conducteurs? L'obligation de suivre un cours de
conduite automobile a-t-elle vraiment pour résultat de peupler nos
routes de conducteurs plus compétents? On dit que le Club automobile,
à moins que vous ne disiez que c'est une organisation bidon, ou bien
vous avez confiance au Club automobile, il en recommande 13 sur 427. En
même temps, il y a une obligation de suivre un cours de conduite avant de
passer les examens de la Régie de l'assurance automobile. On vous dit
qu'il y en a seulement 13 de recommandables sur 427. Vous autres, vous
continuez à exiger te cours, alors que c'est quand même dans la
revue Justice. Vous sentez-vous des responsabilités ou est-ce que
vous vous en "sacrez"?
M. Giguère: Non, ce n'est pas qu'on s'en fout, c'est que
je crois que les écoles ont, à divers degrés, certaines
compétences, qu'on ne peut pas juger. Si le Club automobile agrée
13 écoles de conduite, c'est selon ses critères à lui.
Nous, on passe la même grille d'examen à tous ceux qui veulent
obtenir un permis. Il y a certains endroits où il y a des taux
d'échec qui peuvent être assez élevés par rapport
à d'autres endroits, d'une école par rapport à l'autre.
C'est comme n'importe quelle école, je crois. Il y a des gens qui s'en
tirent comme il faut et il y en a qui s'en tirent plus mal.
M. Garon: Pensez-vous qu'on devrait continuer à exiger des
cours si les gens estiment qu'ils sont... Vous avez nié quand j'ai dit
que le Club automobile, ce n'était pas une organisation bidon. Eux, ils
disent qu'il y a seulement 13 écoles recommandables sur 427. Pensez-vous
qu'il est utile de continuer à exiger des cours d'écoles de
conduite, dont le Club automobile dit qu'elles ne sont pas recommandables?
M. Glguère: La solution n'est peut-être pas
d'abandonner les cours, comme vous le suggérez, comme peut-être
d'essayer d'améliorer les écoles de conduite. Je ne connais pas
les critères du Club automobile, sur quoi c'est basé qu'ils en
reconnaissent 13 qui ont les prérequis pour donner un cours de conduite
qui est acceptable. (15 h 45)
M. Garon: Qu'est-ce que le ministre entend faire
là-dedans, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: on m'avait, mme la présidente, mis au courant
des lacunes dans les processus, soit de l'élaboration des cours ou
autres, et puis notre ministère avait demandé à la
régie de regarder ce projet à nouveau. on m'avise qu'il y a du
chemin qui a été fait, du progrès dans ce domaine, mais je
n'ai pas toutes les informations, vu que les gens qui sont ici ne sont pas
nécessairement les responsables de ce dossier. mais us me disent qu'il y
a du progrès dans ce dossier.
M. Garon: Dans quel sens il y a du progrès? Parce qu'on
entend dire que, d'une année à l'autre, on retarde
l'échéance, puis il n'arrive rien depuis qu'on pose des questions
là-dessus.
M. Elkas: Bien, je ne peux pas nécessairement entrer dans
le débat au complet. M. Gélinas pourrait peut-être vous
donner un ordre de grandeur où on est rendu d'après ce qu'il en
sait.
La Présidente (Mme Bélanger): M.
Gélinas.
M. Gélinas: C'est un projet qui est présentement
à l'étude au niveau de la Régie, qui concerne
l'accès au permis de conduire et qui peut toucher à la fois le
permis, l'accès au permis d'apprenti conducteur, et aussi l'obligation
de suivre des cours pratiques et des cours théoriques. Entre autres, ce
qui est en train d'être discuté au niveau de la Régie et
qui va être soumis au ministre d'ici peu, c'est la possibilité
que, pour obtenir son permis d'apprenti conducteur, on ait l'obligation de
passer un cours théorique, ce qui n'est pas le cas à l'heure
actuelle. Une personne qui veut obtenir son permis d'apprenti conducteur,
dès l'âge de 16 ans, elle a la possibilité de l'obtenir en
passant uniquement un examen visuel et elle l'obtient, à l'heure
actuelle.
M. Garon: La Régie émet des permis aux
écoles de conduite?
M. Gélinas: Oui, oui. La Régie émet des
permis aux écoles de conduite.
M. Garon: Bon. Mais qu'est-ce qu'elle fait pour s'assurer
que...
M. Gélinas: II y a des inspections qui se font
périodiquement au niveau des écoles de conduite. Il y a un
règlement qui s'appelle le règlement sur les écoles de
conduite. Les écoles ont des normes à respecter pour obtenir un
permis, elles ont des normes à respecter pour obtenir le renouvellement
de leur permis également et elles ont des normes de qualité aussi
à respecter à ce niveau-là. Ça, c'est la Direction
du dossier conducteur qui s'occupe de tout le dossier des écoles de
conduite à la Régie de l'assurance automobile.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L'Islet, sur le même sujet
M. Gauvin: M. Gélinas vient tout juste de répondre
à ma question.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va. M. le
député de Lévis.
M. Garon: Suite aux représentations qui ont
été faites - ce n'est pas la première fois que c'est fait,
ça dure depuis des années - pour dire qu'il y a beaucoup
d'écoles de conduite déficientes, face à ça,
qu'est-ce que la Régie fait?
M. Gélinas: À ce niveau-là, je peux vous
dire que la Régie a refait au complet, à compter de janvier 1990,
un nouveau règlement des écoles de conduite, une refonte
complète du règlement une mise a jour des nouvelles règles
d'application, des conditions d'accès à un permis d'école
de conduite, les conditions de renouvellement d'un permis. Également le
règlement contient en annexe toute la nomenclature du cours pratique qui
est imposé à tous les conducteurs qui veulent obtenir un permis
et que l'on doit passer, et les écoles sont tenues de respecter ces
normes-là Ce sont des normes réglementaires.
M. Garon: Suite à votre révision de toutes les
écoles, combien y en a-t-il qui ont perdu leur permis?
M. Gélinas: À l'heure actuelle, il existe toujours
au-delà de 400 écoles de conduite. Comme vous le savez, II y a un
moratoire qui est en vigueur qui va se terminer, normalement, en
décembre 1990. Le but du moratoire était justement de faire en
aorte d'éviter une prolifération d'un nombre
indéterminé d'écoles de conduite, toujours dans ce but
d'améliorer la qualité. Ça, c'a été fait;
c'est la deuxième fois qu'il y a le moratoire. Il y a eu un premier
moratoire qui a été repris pour une période additionnelle
de deux ans, en 1989, je crois bien, en décembre 1988. Donc, à ce
niveau-là, on tend, dans la mesure de nos moyens, nous, à faire
les vérifications réglementaires et à faire les
vérifications au niveau de la qualité des cours qui sont
donnés. Mais, personnellement, je ne peux vous en dire plus puisque ce
n'est pas un dossier qui tombe sous ma responsabilité dans l'application
de techniques quotidiennes.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
Pneus refaçonnés
M. Garon: Concernant les pneus réformés, plusieurs
garagistes réformeraient les vieux pneus, c'est-à-dire qu'en les
creusant ils les
revendraient, alors que ce commerce est interdit et la Régie de
l'assurance automobile du Québec, qui est responsable de la
sécurité, tarderait à intervenir, parce qu'on dit que
qu'il y a quand même eu des représentations de faites et que c'a
été mentionné à plusieurs reprises. Qu'est-ce que
la Régie fait dans ce sens-là? Concernant sa
sécurité, le public a le droit d'avoir des vrais pneus, pas des
pneus qui ont été creusés pour faire croire qu'ils sont
moins usés qu'ils ne le sont. Ça, ça fait partie, je
pense, quand on dit à l'article 2, paragraphe d là...
M. Gélians: Oui.
M. Garon:... parce que ce n'est pas l'asphalte, mais ils parlent
de ça, ils parlent de ces questions-là, la sécurité
des véhicules à moteur, je pense, les pneus...
M. Gélinas: Ça fait partie des normes de
sécurité des véhicules, ça fait partie,
également, du règlement de vérification mécanique
et des normes de sécurité des véhicules. Je pense que vous
faites allusion, si je ne me trompe pas, au dossier des pneus
refaçonnés? Est-ce que c'est ça?
M. Garon: Oui c'est ça
M. Gélinas: Oui. Déjà, lorsqu'on a
été mis au courant qu'il y avait des commerçants qui
vendaient ce genre de pneus - et ça c'est fait par le biais
d'enquêtes maison au niveau de certains commerçants - dès
qu'on a appris, nous, qu'on pouvait avoir des preuves que ça pouvait se
faire, on a avisé immédiatement - il y a à peine un mois
et demi, à peu près, si je me souviens bien, à peu
près un mois - la Sûreté du Québec en leur donnant
les noms des commerçants dont on nous avait donné les dossiers,
en leur demandant de faire enquête, en leur demandant également
d'appliquer l'article 217 avec encore plus de rigueur. Comme vous le savez, la
Régie établit les normes, mais ce n'est pas la Régie comme
telle qui volt à ce que l'application de la norme soit respectée
par tous les commerçants. C'est l'article 217 du Code de la
sécurité routière qui est en cause. Et, tel que
rédigé, l'article 217 du Code présente certains
problèmes au niveau de la preuve qu'il faut recueillir pour qu'on puisse
porter une accusation contre un commerçant qui vend des pneus
refaçonnés. Ce n'est pas facile, ça exige une preuve assez
complète et assez difficile à obtenir. Mais, déjà,
la Sûreté du Québec est dans le coup, et on a reçu
une lettre, récemment, du responsable de la sécurité
routière, qui nous disait qu'ils allaient mettre tous les efforts pour
que ce dossier-là obtienne une priorité.
M. Garon: Quand avez-vous été avertis qu'il y avait
un tel commerce, par la Sûreté du
Québec?
M. Gélinas: Ça date d'environ quelques mois, mais,
déjà...
M. Garon: Ce n'est pas à l'automne 1989? M.
Gélinas: A l'automne 1989? M. Garon: Oui.
M. Gélinas: Non, c'est plus au début de
l'année 1990 où on nous a mentionné qu'on avait en main le
nom d'un certain nombre de commerçants. Et ça, c'est
arrivé par hasard, ce sont des inspecteurs au niveau de la
vérification mécanique qui ont eu vent que certains
commerçants faisaient ça, et sont allés voir dans les
commerces en cause. Donc, c'est arrivé un petit peu par hasard.
M. Garon: Combien de commerçants?
M. Gélinas: Nous, on avait en tout cinq
commençants, et non pas... Je sais qu'il y a eu une émission de
radio qui a parlé d'une cinquantaine. C'était
exagéré, c'est plutôt cinq, non pas 50. Comme je vous te
dis, ce sont des dossiers extrêmement difficiles à monter et la
preuve est extrêmement difficile, compte tenu du libellé de
l'article 217, sur le plan strictement juridique.
M. Garon: Est-ce que vous avez proposé des amendements
concernant le libellé de l'article 217?
M. Gélinas: On est en train d'étudier ce
cas-là, justement. Mais des amendements à des articles de cette
nature-là, c'est long à faire parce qu'on le fait normalement en
consultation avec les policiers et qu'on le fait aussi en consultation avec le
bureau juridique du Code de la sécurité routière, qui est
responsable de la poursuite au niveau des infractions au Code de la
sécurité routière. Donc, à ce niveau-là, on
n'est pas les seuls acteurs et on doit faire des consultations. Ça prend
du temps, mais on espère bien être capables d'avoir des
amendements ou d'avoir un projet quelconque pour l'automne prochain, si
possible.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: Je voudrais vous faire remarquer qu'on a au moins sept
programmes à analyser dans un certain laps de temps et que ça
fait au-delà d'une heure ou tout près d'une heure qu'on traite
des dossiers de la Régie, sachant, comme le ministre l'a
mentionné, qu'elle doit revenir à l'occasion d'un projet de loi.
Donc, je souhaiterais qu'on passe à l'étude des programmes, qu'on
continue avec le programme 1.
M. Garon: II n'y a pas de projet de loi là-dessus, Mme la
Présidente.
M. Gauvin: Non...
M. Garon: Justement, au contraire, peut-être que, si on
prenait moins de temps pour faire des articles de loi pour prendre l'argent des
assurés, puis qu'on en faisait plus sur la sécurité
routière, y y aurait déjà un article proposé sur
l'article 217. C'est justement ça, ce qu'on vient de nous dire,
exactement, c'est qu'on n'a pas d'amendement pour l'article 217. Alors, moi je
parle d'un problème réel, qui a été rendu
public...
M. Gauvin: Ce que je voulais vous dire...
M. Garon: ...qui concerne vraiment la sécurité, qui
est directement dans le mandat de Régie de l'assurance automobile du
Québec.
M. Gauvin: Ce que je voulais vous dire, Mme la Présidente,
c'est qu'on nous a informés que la Régie serait
éventuellement à cette commission ici...
M. Garon: Non, non.
M. Gauvin: ...dans le cadre de l'étude d'un projet de loi
et probablement que toutes les questions pourraient alors lui être
posées.
M. Garon: Non, non.
La Présidente (Mme Bélanger): Écoutez...
M. Garon: Ce n'est pas de ça dont il est question.
La Présidente (Mme Bélanger): ...comme j'ai dit
tout à l'heure, c'est le privilège du ministre de répondre
ou de ne pas répondre à des questions. Bon, on m'a dit qu'il y
avait eu une entente, que les gens de la Régie seraient ici pour 15
minutes. Ça fait bientôt une heure, là, alors je demande au
député de Lévis d'être un peu collaborateur et, s'il
a d'autres questions à poser, peut-être qu'il aura
l'opportunité de les poser lors de l'étude du projet de loi.
M. Garon: J'ai une autre question...
M. Elkas: Vous semblez être très satisfait,
monsieur-
Endroits dangereux du réseau routier
M. Garon: Non, j'ai une question. Comme il est question,
actuellement, dans les orientations du ministère de cette année
de ne pas faire de routes nouvelles, mais de réparer les routes
existantes, quelle a été l'implication de la Régie pour
définir les lieux dangereux? On volt qu'aujourd'hui, même les CSS
ou les départements de santé communautaire, les DSC, les
hôpitaux s'impliquent Mais on ne sent pas la présence de la
Régie là-dedans concernant les lieux dangereux, les endroits
où il y a des accidents, les points chauds, puis on ne sent pas le
ministère non plus, je vais vous dire, là-dedans, concernant la
sécurité du public. Parce que si on refait les routes, je pense
bien que le critère premier, c'est la sécurité du public.
Alors, qu'est-ce que la Régie fait là-dedans? Ça a l'air
du secret le mieux gardé, ces endroits-là, alors qu'au contraire,
si c'était le moindrement publicise, il y aurait une pression pour faire
la réparation de ces endroits-là où il y a des morts,
où H y a des trafics importants, alors que même au
ministère des Transports, on a les statistiques de circulation trois ans
après que la circulation a eu lieu. Quand on a des chiffres, c'est trois
ans en retard, alors ça prend bien du temps à compiler ça,
aujourd'hui, même au règne de l'ordinateur, ça ne va pas
plus vite qu'à la mitaine. Est-ce qu'on pourrait savoir, en termes
d'orientation - parce que le ministère dit: Moi, je vais concentrer mon
argent là-dedans, M. Vallières nous a dit ça, il est sous
votre autorité - ce que la Régie fait pour indiquer à quel
endroit les routes doivent être réparées parce qu'elles
représentent des problèmes pour la sécurité des
employés, des conducteurs de véhicules?
La Présidente (Mme Bélanger): M.
Gélinas.
M. Gélinas: On a eu l'occasion d'aborder cette
question-là lors de l'enquête du coroner Marc-André
Bouliane qui a étudié, je pense, à peu près 19
accidents qui ont eu lieu dans le bout de Cowansvllle et dans le bout de
Granby. Lors des audiences du coroner, on a discuté assez longuement
avec les DSC aussi du rôle de la Régie et du rôle du
ministère. C'est évident que le ministère des Transports
est celui qui a le rôle sur le plan des orientations dans ce
dossier-là, mais par le biais des directions régionales de la
Régie, parce que vous savez que la Régie est très
décentralisée, au niveau de la vice-présidence aux
opérations régionales, c'est dans le mandat de chacun des
directeurs régionaux d'établir des liens, et des liens concrets
sur le plan d'une concertation, sur le plan régional, avec les DSC et
avec les responsables de la sécurité routière, tels que
les policiers municipaux et la Sûreté du Québec, dans
certains cas, pour discuter de ces questions-là. Et la Régie y
participe activement dans toutes les régions, et les liens qu'on
établit avec les directions de santé communautaire deviennent de
plus en plus importants à mesure que les années passent. Parce
que vous savez que la Régie s'implique beaucoup aussi dans le dossier de
la réhabilitation, de la réinsertion sociale des
accidentés de la route. Donc, nos liens avec les DSC sont
quand même assez étroits, tant au niveau de l'assurance
automobile, qu'au niveau de la sécurité routière. Et on
participe avec les gens des DSC à l'identification de ces lieux, qu'on
appelle des points noirs, et, également, on travaille avec le
ministère des Transports dans ce sens-là, à sensibiliser
les gens à ça, au niveau des mesures de sécurité
routière qui peuvent être prises. Ça fait partie de notre
mandat général. On l'Interprète comme faisant partie de
notre mandat général de sécurité routière,
toujours. (16 heures)
M. Garon: II n'y a pas seulement les points noirs. Est-ce qu'il y
a un endroit où il arrive plus d'accidents?
M. Gélinas: Oui.
M. Garon: Est-ce qu'il y a une liste d'identification des lieux
dangereux?
M. Gélinas: Je crois.
M. Garon: À la Régie de l'assurance auto-mobile du
Québec?
M. Gélinas: Je ne suis pas au ministère des
Transports, mais à la Régie, je sais que, nous, nous avons une
Direction des statistiques qui peut établir des statistiques au niveau
du nombre d'accidents, du nombre d'accidents par région, même du
nombre d'accidents par municipalité. Donc, à ce niveau-là,
il y a moyen d'identifier des lieux qui sont plus propices à des
accidents que d'autres. Mais les statistiques comme telles sur les points
noirs, c'est vraiment, à ma connaissance, le ministère des
Transports.
M. Garon: Ce n'est pas ça, l'objet de ma question, Mme la
Présidente. L'objet de ma question, ce n'est pas de savoir s'il y a des
accidents dans les municipalités, ou dans les comtés, ou dans les
régions, ce n'est pas ça. C'est: Est-ce que la Régie, qui
a tous les accidents d'automobile au Québec qui ont des victimes, a
identifié des lieux dangereux et les a indiqués au
ministère - c'est facile, au fond, la question - est-ce qu'elle a dit au
ministère qu'il y a des endroits où II arrive des accidents, en
les localisant, à 100 pieds près, si vous voulez, je veux dire
qu'à tel endroit, il arrive des accidents, plus souvent qu'à son
tour ou est-ce qu'il faut qu'une "vanne" rentre dans un restaurant pour que le
monde réagisse? Comme à Baie-Saint-Paul ou dans la Beauce.
Là, on se rend compte qu'on a fait une route qui n'a pas de bon sens,
qui est trop à pic. On se rend compte que, même si tout ça
avait suivi des plans, ça n'a pas trop de bon sens de faire des sorties
comme ça. Alors, est-ce que la Régie, elle, qui a un mandat de
sécurité, interprète son... Elle a de l'argent en masse,
II semble, la Régie, elle a de l'argent pour tout le monde, mais est-ce,
qu'elle en a pour faire sa job, pour identifier les lieux dangereux, par
exemple, où il y a des accidents plus souvent qu'à leur tour?
M. Gélinas: Ça, comme je vous dis, je vais
vérifier avec la Vice-présidence aux opérations
régionales, parce que c'est vraiment sur le plan des directions
régionales que ce travail se fait, pour qu'on puisse vous donner un
rapport plus concret. Parce que je ne peux pas vous fournir une réponse
plus exacte que ça, pour le moment, malheureusement.
M. Gauvin: Dans le sens de la même question du
député de Lévis, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-l'Islet.
M. Garon: C'est parce qu'il demandait à madame, à
quelqu'un de répondre, alors on va continuer. C'est ça que vous
avez demandé? Non, vous n'ayez pas demandé ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, il a dit
à la présidence régionale.
M. Gauvin: On nous a déjà informé, à
cette commission-ci, si je ne me trompe pas, que la Sûreté du
Québec avait aussi la responsabilité d'établir des
statistiques en collaboration avec vous autres, la Régie. Donc, on ose
croire que la Sûreté du Québec, qui, elle, est au fait des
activités routières, des accidents et du type d'accidents,
finalement, est en mesure de vous fournir certaines statistiques.
M. Gélinas: Oui.
M. Gauvin: Vous n'avez pas développé...
M. Gélinas: Non. Il y a...
M. Gauvin:... de façon parallèle, des
enquêtes ou un suivi de dossiers.
M. Gélinas: La Sûreté du Québec a ses
statistiques, nous avons les nôtres et il y a également la
Direction générale de la sécurité routière
au ministère des Transports qui a ses statistiques. Donc, je pense que
ces données-là existent. Pour répondre de façon
plus exacte à la question du député de Lévis, je
pourrai vérifier avec la vice-présidence aux opérations
régionales pour savoir quels sont les gestes concrets qui ont
été posés par les différentes directions
régionales, sur le plan de l'identification des lieux, avec les DSC, et
ainsi de suite. Ça, je pourrai faire ça et vous communiquer la
réponse.
M. Gauvin: Excusez. La Sûreté du Québec ne
vous fait pas, aussi des recommandations spécifiques? Est-ce qu'elle a
le pouvoir de fai-
re ça?
M. Gélinas: II n'y a rien qui l'empêche, absolument
rien qui l'empêche.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Garon: Mais, moi, je ne suis pas très satisfait. Parce
que, dans le fond, la Régie a tous les accidents avec victimes qui
demandent à être indemnisées. Elle a toutes les
données. Elle a un mandat, en vertu du paragraphe d de l'article 2, de
sécurité routière. Elle sait où ont lieu les
accidents. Puis j'ai l'impression, là, qu'il y a des gens... Il y a
quelque chose qui ne va pas. Ou bien il y en a, des données, et vous ne
voulez pas le dire, ou bien il n'y en a pas, et là, je vais vous dire
franchement, s'il n'y en a pas, que c'est de l'incurie totale. Parce que,
aujourd'hui, avec toutes les statistiques qu'on peut avoir, là, si on
n'a pas de compilation des lieux dangereux en fonction du nombre d'accidents
qui ont eu lieu, moi, je vais vous dire, si ça continue, je suis
à la veille de demander une enquête publique sur le
ministère des Transports. Je vais vous le dire, je suis à la
veille, parce que ça n'a pas de bon sens, là: les réponses
que j'ai, depuis ce matin, je trouve ça épouvantable. On a un
système routier qui est en dégradation; les camionneurs hurlent
et demandent d'avoir des contrôles routiers; on a du monde qui hurle de
partout. Et, au ministère puis à la Régie, tout le monde a
l'air tranquille, il ne se passe rien, là. Bien, moi, je pense qu'il y a
du monde qui a besoin d'être réveillé quelque part, il y a
quelque chose qui ne va pas là. Et, pour les sommes d'argent que les
gens paient, là, hein! alors qu'ils paient 3 $ pour 1 $ qu'il leur
retourne et que, dans l'ancien gouvernement, c'était 2 $ pour 1 $,
là, c'est rendu 3 $ sur 1 $, le service ne m'a pas l'air fort, vous
savez, puis la sécurité, ça commence... Moi, j'imagine que
l'abc, comme on a toutes les statistiques d'accidents, toutes les
données sur les accidents, ça ne doit pas être très
long de faire la liste des lieux dangereux puis de demander au ministère
d'intervenir, de dire au ministère: On a la liste des lieux dangereux
puis on va faire les interventions en conséquence. Ça
m'apparaît normal, vous savez, on ne devrait même pas être
obliges d'en parler. Mais là...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, je ne peux pas accepter les
propos du député de Lévis, qui dit qu'on n'a pas ces
informations-là. Vous avez posé une question au
représentant de la Régie; il n'a pas toutes les réponses,
mais je dois vous assurer que le ministère des Transports a justement en
marche des études qui sont faites par région, à savoir que
la Sûreté du Québec puis la
Régie de l'assurance automobile du Québec, le
ministère des Transports, tous ces gens-là travaillent ensemble
à émettre des rapports qui vont démontrer clairement
où sont les points faibles dans notre système, les points noirs
auxquels on fait référence.
Vous devez savoir que, lorsqu'un policier va sur les lieux d'un
accident, il ne peut pas préciser aux 10 cents qu'est-ce qui a
causé nécessairement l'accident, mais, par contre, ça nous
donne une bonne indication. Ensemble on peut démontrer les points noirs
dans la province de Québec, par région, et c'est en train de se
faire.
M. Garon: Depuis quand le comité, le groupe
travaille-t-il?
M. Elkas: Ça fait environ un an et demi, Mme la
Présidente, que ce dossier est en marche. Nous avons aussi donné
un mandat à la firme SNC de mettre sur pied un programme informatique
qui nous permettra de répondre, justement, à la question que vous
posez. Mais de dire qu'il n'y a absolument rien qui est fait, je vous
inviterais à aller dans les régions puis vous allez voir que
ça se fait Maintenant, il y a des informations qui sont disponibles, des
questions "manuelles", si vous voulez, mais les gens, les DSC, comme je le
répète, les DSC, la Sûreté du Québec, la
Régie de l'assurance automobile du Québec et le ministère
des Transports sont tous à l'oeuvre pour établir ces listes, puis
ça fait un an et demi qu'ils sont au travail.
M. Garon: Comment se fait-il qu'il faut que ce soient les
départements de santé communautaire, les hôpitaux, qui
doivent indiquer les lieux dangereux au ministère des Transports? Est-ce
qu'on ne trouve pas ça un petit peu anormal, là, que...
Premièrement, moi, j'ai vu, il y a quelques années - pas il y a
quelques années - l'an dernier, des parents de certaines commissions
scolaires exiger le transport scolaire, en disant à la commission
scolaire: II y a des lieux dangereux. Ils étaient tellement
révoltés que la commission scolaire a été
obligée de faire des audiences, des rencontres publiques, et,
finalement, ils ont accepté un certain nombre d'endroits comme
dangereux, et puis, quand le département de santé communautaire a
sorti le nombre d'accidents aux différents endroits, tous les endroits
qui étaient indiqués par les parents - ils avaient raison
à 100 % - étaient tous des endroits dangereux. Hein? Là,
c'était quasiment...
M. Elkas: Alors, vous démontrez clairement...
M. Garon: Non, mais c'était..
M. Elkas:... vous démontrez clairement la
raison pour laquelle...
M. Garon: Oui, mais comment se fait-il que... Ce n'est pas
normal, ça, c'est la vie des...
M. Elkas: Non.
M. Garon: le coroner bouliane a dit, par exemple: les accidents
routiers sont les plus grands tueurs d'entente au québec. quelles sont
les interventions du ministère? quand une commission scolaire donne un
transport scolaire, ce sont les parents qui doivent susciter des rencontres
pour dire aux commissions scolaires: ii y a des endroits dangereux, ii y a trop
d'accidents, là. puis, personne n'a l'air au courant. et finalement, le
département de santé communautaire de l'hôtel-dieu de
lévis sort un rapport. on voit dans les rapports, avec la compilation
d'accidents... ce n'est pas sa job, entre vous et moi. il doit avoir moins
accès aux statistiques encore que la réglé de l'assurance
automobile et le ministère des transports; bien, ils réussissent
à sortir des statistiques, à faire un rapport et à
indiquer qu'il y a des endroits dangereux. ils l'ont fait à
différents endroits au québec. le département de
santé communautaire...
M. Elkas: Mais vous comprenez...
M. Garon: II y a quelque chose qui ne va pas, là.
M. Elkas: Alors, vous n'acceptez pas le fait que le
département de santé communautaire peut être un partenaire
très important dans ces dossiers. Après tout, ce sont eux qui
reçoivent les accidentés.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Ils peuvent juger de la gravité des accidents.
Il me semble que c'est important de prendre avantage des gens qui sont dans les
régions. Et je peux vous rappeler aussi, M. le député, que
c'est non seulement dans les dossiers d'accidents semblables, mais dans
d'autres projets où II ne nous semble pas important de voir un
département de santé communautaire s'impliquer dans des dossiers:
l'environnement en est un exemple.
M. Garon: Ce n'est pas ça. C'est que ce soit eux qui
l'aient initié. Parce que dans le domaine des transports, les gens
n'étaient pas plus préoccupés que ça de la
sécurité. Ce sont les départements de santé
communautaire qui ont initié ces études-là. Ce n'est pas
normal. Ça aurait dû venir du secteur responsable des transports,
de la sécurité routière et de la sécurité
des citoyens. Ce n'est pas normal. Concernant les accidents routiers pour les
enfants, est-ce qu'on a fait des compilations et est-ce qu'on a fait quelque
chose concernant les accidents routiers qui touchent des enfants? SI ça
touche des enfants, à des endroits... Pourquoi y a-t-il des enfants qui
se font tuer? Avant de demander aux gens de faire plus d'enfants, dans le taux
de natalité, on pourrait peut-être bien commencer à
protéger ceux qui sont là. Ça serait déjà un
début. Et, comment se fait-il... Je vous écoute, là, et Je
regarde ça, et je me demande, je me dis que si le ministère des
Transports avait plus de femmes dans son administration, peut-être y
aurait-il une plus grande préoccupation au point de vue de la vie des
enfants.
M. Elkas: Ça, c'est un...
M. Garon: Je m'aperçois...
M. Elkas:... une allégation gratuite.
M. Garon:... qu'il y en a rien qu'une. Je ne sais pas Si elle
était comme observatrice ou membre du ministère des Transports,
mais je m'aperçois que quand le coroner Bouliane est obligé de
dire, concernant les enfants... Et je vois que le département de
santé communautaire... Et que je vois que depuis que les commissions
scolaires ont plus de femmes sur leur conseil d'administration, il y a une plus
grande préoccupation de ces questions-là. Il me semble qu'il y a
quelque chose qui manque. Et je vous écoute et je vous parle, je pose
des questions, et puis j'ai l'impression qu'on est dans le cinquième
degré d'abstraction. Ça n'a pas l'air à vous
émouvoir plus que ça. Ça n'a pas l'air d'être votre
grand souci. Ça ne m'apparaît pas normal, dans l'orientation du
ministère. Le précédent ministre parlait beaucoup de
sécurité. Il a même fait changer des lois. Mais est-ce que
le ministère a suivi ou si le ministère le regardait, en disant:
Les ministres passent et les fonctionnaires restent. Qu'est-ce qui s'est
passé? Est-ce qu'il y a une orientation, dans le ministère, au
point de vue de la sécurité ou si les initiatives doivent venir
d'ailleurs? Moi, je me pose la question sérieusement, là. Parce
que c'est vous qui avez la responsabilité. La Régie, il semble
qu'elle ait de l'argent en masse; elle est capable de donner des centaines de
millions à tout le monde. Il me semble qu'on pourrait... Vous dites
qu'on a confié à SNC... Les statistiques doivent être
à la Régie. Quand avez-vous confié le mandat à SNC
et quel est le mandat?
M. Elkas: Le dossier qui a été confié
à SNC est de monter un programme informatique. Maintenant, on est en
train de le faire d'une façon manuelle et, comme je l'ai
mentionné, ça fait un an et demi que ces intervenants travaillent
les dossiers dans les régions. Et si vous ne comprenez pas pour quelle
raison les départements de santé communautaire sont
impliqués,
bien là...
M. Garon: Non, non, au contraire.
M. Elkas: Ils sont invités à se joindre à
nous aussi, et s'ils veulent faire des déclarations, qu'ils en
fassent.
M. Garon: Quand avez-vous confié le mandat?
M. Elkas: Ils sont libres de le faire. Une chose qu'on n'a jamais
faite, c'est qu'on ne se cache pas au moins. On en fait, des études.
M. Garon: Quand avez-vous confié le mandat à SNC?
Quel est le mandat?
M. Elkas: Un an et quelques mois.
M. Garon: Hein?
M. Elkas: Un an et quelques mois.
M. Garon: Oui? Et quand doivent-ils vous remettre leur
rapport?
M. Elkas: Le rapport a été déposé il
y a à peu près un mois, un mois et demi.
M. Garon: L'avez-vous vu? M. Elkas: Non, pas à
date, non.
M. Garon: Vous ne l'avez pas encore regardé.
M. Elkas: Non. Je vais en prendre connaissance bientôt.
M. Garon: Ce n'est pas... M. Elkas: Mais là...
M. Garon: Est-ce qu'on peut en avoir une copie?
M. Elkas: Ah oui! O. K. Il y a une analyse qui se fait au
ministère, et, lorsque j'aurai pris connaissance du dossier, il me fera
plaisir de le rendre public.
M. Garon: Bien, peut-être que si vous en envoyiez une
copie, vous vous dépêcheriez à le lire, au cas où on
poserait des questions. Ça accélérerait votre processus.
Mais, est-ce que je peux en avoir une copie? Nous autres, ça nous
intéresse, la sécurité.
M. Elkas: Dans les prochains jours, on va s'assurer que vous en
ayez une copie. Entretemps, Mme la Présidente, est-ce que je pourrais
libérer les gens de la RAAQ? Il y a des ques- tions qui seront
posées à d'autres... (16 h 15)
La Présidente (Mme Bélanger): II y a d'autres
députés qui voulaient poser des questions. Ils commencent
à s'impatienter drôlement.
M. Garon: Non. Mme la Présidente, j'ai d'autres
questions.
La Présidente (Mme Bélanger): Bien, je regrette, M.
le député de Lévis.
M. Garon: Non, je regrette.
La Présidente (Mme Bélanger): Les
députés depuis... Ça fait exactement...
M. Garon: Bien, oui, mais...
La Présidente (Mme Bélanger):... une heure et quart
que vous posez des questions.
M. Garon: Je comprends. Mais on a huit heures.
La Présidente (Mme Bélanger): On est supposé
suivre l'alternance.
M. Garon: Non. Ça ne me fait rien, l'alternance, mais je
ne veux pas qu'ils s'en aillent par contre. On a huit heures dans
l'année, écoutez, huit heures. Moi, ça ne me fait rien,
l'alternance. Je n'ai aucune objection à ça, excepté que
je ne veux pas que les gens s'en aillent
La Présidente (Mme Bélanger): C'est parce qu'eux
n'ont pas de question à poser aux gens de la Régie.
M. Gauvln: Je veux juste faire un commentaire, Mme la
Présidente, si vous me le permettez.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député.
M. Gauvin: Nous avons donné notre accord quand le
député de Lévis a demandé la présence de la
Régie, toujours en espérant qu'on pourrait continuer à
débattre les programmes dans les meilleurs délais. En fait, on
avait donné notre accord à ce moment-là pour les entendre
quelques minutes.
M. Garon: Écoutez, je l'ai dit tout à l'heure.
D'ailleurs, les députés me le disent dans le corridor, hein?
entre vous et moi. Parlons-nous franchement. J'ai demandé qu'on ait des
questions générales ce matin plutôt que de marcher par
programme et, quand vous arrivez avec des questions comme celle-là,
ça concerne deux ou trois programmes. Les organismes, ce n'est pas
particulier à un programme, ça se
retrouve dans plusieurs programmes. Alors, c'est pour ça. Le but
des questions générales, ce n'est pas de ma faute si vous avez
voulu étudier ça de cette façon. Quand on regarde la
sécurité, par exemple, ça se retrouve dans le transport
scolaire, ça se retrouve à la Régie, ça se retrouve
dans le transport terrestre, ça se retrouve à peu près
partout. Alors, quand je parle des enfants, l'enquête... Bien, les
enfants, ça touche le transport scolaire, ça touche les
écoles. Et c'est pour ça. Maintenant, vous avez voulu
étudier ça comme ça. Moi, ça ne me fait rien que
vous posiez des questions. Ça ne me dérange pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, M. le
député de Lévis, les...
M. Garon: Excepté que je vous dis qu'on a huit heures. On
a demandé que les gens de la Régie viennent cet
après-midi. Est-ce que c'est trop leur demander que de rester
jusqu'à 18 heures, entre 15 heures et 18 heures, comprenez-vous?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Garon: Pour l'étude des crédits d'un an? 365
jours multipliés par 24, et Ils vont être Ici trois heures. Moi,
c'est drôle, mais je vous trouve drôles pour des
députés ministériels. Vous n'aviez pas la môme
façon de penser quand vous étiez dans l'Opposition. Alors, c'est
normal que les fonctionnaires viennent répondre de leur administration
devant les élus du peuple. Il n'y a rien de mal.
M. Gauvin: M. le député de Lévis nous trouve
drôles. Évidemment, H est dans l'Opposition. On peut avoir chacun
notre point de vue. Mais, en fait, ce que je souhaiterais, et probablement que
les collègues sont de même avis, c'est qu'on puisse
débattre les programmes.
La Présidente (Mme Bélanger): Écoutez, les
députés ministériels qui veulent poser des questions n'ont
pas de question à poser à la Régie. Alors, ces messieurs
pourraient peut-être prendre place dans la salle, si M. le
député de Lévis désire qu'ils restent ici et si M.
le ministre accepte cette décision-là, étant donné
que la Régie, c'est extrabudgétaire, c'est un privilège
que vous avez fait au député de l'Opposition de demander à
la Régie qu'elle vienne... Alors, je ne sais plus.
M. Garon: Ce n'est pas un privilège. Quand vous avez
l'assurance-santé... Je comprends le député de
Charlesbourg qui est celui qui comprend le mieux ces questions-là,
semble-t-il, dans le Parti libéral. Le président de la
Régie de l'assurance-maladle du Québec était là
dans le temps de la commission pour répondre aux questions, même
si c'était de l'extrabudgétaire.
C'est le même cas pour la Régie de l'assurance automobile
du Québec, sauf que-La Présidente (Mme Bélanger):
Quoi?
M. Garon: La Régie de l'assurance-maladie du Québec
était là pour répondre, parce que ces questione-là
sont interreliées. Je vais vous donner un exemple, j'ai une question ici
sur la signalisation routière. On a dit que la signalisation
routière en français pouvait être responsable d'accidents.
Moi, je veux poser la question: Est-ce que c'est la Régie? Est-ce que
c'est le ministère? Combien... Je ne sais pas. Est-ce qu'il y a eu des
études de faites la-dessus au ministère ou à la
Régie? Est-ce qu'il y a des compilations? Je ne sais pas. Alors, je veux
poser une question. Est-ce que la question peut avoir une réponse du
ministère ou de la Régie? Je ne sais pas. Alors, les deux ont une
responsabilité à l'égard de la sécurité
routière. Alors, comme on demande des fonds à la Régie
pour ces questions-là, eh bien, je me dis: II doit y avoir des gens qui
ont à répondre de ça. Mais, là, je ne peux pas
savoir d'avance ce qu'elle va répondra Je ne le sais pas.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, comme vous le savez, on ne
s'attendait pas à ce que ces gens-là soient invités
à la table pour se joindre à nous aujourd'hui. Il me semble que,
par simple courtoisie, le député de Lévis aurait pu nous
aviser ou nous demander hier que les gens soient ici pour répondre aux
questions. En fait, on nous a demande si on pouvait poser deux ou trois
questions. Comme on l'a mentionné, ça fait une heure et vingt
minutes qu'on est en train d'interroger des gens de la Régie, et pas
nécessairement les représentants de la Régie qu'on aurait
peut-être voulu avoir ici à la table avec nous. Alors, pour cette
raison-là, il me semble qu'on a fait notre part. Vous avez fait la
demande pour deux questions, et, là, on est rendus dans un grand
débat...
M. Garon: La demande était pour deux questions.
M. Elkas: Oui, deux questions. Et c'est ta seule raison pour
laquelle on a fait venir ces gens-là pour 15 heures en vue de
répondre à une couple de questions qui vous
préoccupaient...
M. Garon: Non, non, non.
M. Elkas:... concernant la loi.
M. Garon: Ce n'est pas...
M. Elkas: Et là, on est entré dans des
choses qui touchent d'autres ministères aussi... M. Garon:
...exact.
M. Elkas: ...et je suis sûr que les autres... M. Garon:
Écoutez, Mme la Présidente... M. Elkas:
...députés aimeraient... M. Garon: ...question de
règlement.
M. Elkas: ...être en mesure de poser certaines questions
aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): un instant, m. le
député!
M. Garon: Question de règlement. Je ne commencerai pas
à négocier mes questions avec le ministre. Il a huit heures. Il a
huit heures à être là et à répondre aux
questions qu'on lui pose. Ce n'est pas son argent à lui, c'est l'argent
du public. Je regrette, il ne nous fait pas l'honneur, il est obligé
d'être là, et il est là pour répondre aux questions
qu'on lui pose. Ça, c'est le règlement de l'Assemblée
nationale et je regrette, mais je demande qu'ils soient là. Et je vais
vous dire une chose plus que ça, ce serait la première
année où la Régie n'aurait pas été
là. Je me demande plutôt si ça n'aurait pas au contraire
surpris la Régie de ne pas être là. Elle a toujours
été là dans le passé automatiquement. Elle
était dans la salle, elle attendait son tour au cas où il y
aurait une question qui lui reviendrait. Alors, il n'y a rien d'anormal
à ce que la Régie soit là, au contraire. Ça serait
anormal qu'elle ne soit pas là, étant donné l'Importance
de cet organisme concernant les orientations du ministère.
Alors, Mme la Présidente, moi, je vais vous dire: J'ai eu tant
d'heures pour poser des questions et je ne veux pas être obligé de
négocier chaque fois les heures et les questions que je pose, il y a eu
tant d'heures et on a commencé en retard deux fois. On a perdu 10
minutes ce matin et 10 minutes cet après-midi. Ce n'est pas parce que je
n'étais pas là, j'étais là. Et là, en plus,
il faut demander la permission pour poser des questions. Voyons donc! C'est
notre devoir. On est obligés de poser des questions, comprenez-vous. Et
je vais vous dire que les gens qui sont nécessaires pour répondre
aux questions doivent être là. Ce n'est pas une autorisation, ils
n'ont rien qu'à être là.
M. Elkas: On est Ici pour étudier les crédits du
transport et on a fait...
M. Garon: C'est ça.
M. Elkas: Dans le passé, par courtoisie, on a
invité les gens...
M. Garon: Alors, je vais vous...
M. Elkas: ...de la RAAQ. On les a invités encore
aujourd'hui et il me semble qu'ils ont répondu à toutes les
questions...
M. Garon: Je vais vous poser la question simplement
M. Elkas: ...qui préoccupaient le député.
J'aimerais remercier les représentants de la Régie de
s'être joints à nous. Passons donc aux crédits, la raison
pour laquelle on est ici.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas à vous de décider
ça. Le ministre n'a rien à dire là-dedans. Ce n'est pas
à lui de décider ça Moi, ça...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, il
est évident que, lors de l'étude des crédits, la
règle de la pertinence... Je pense que ça fait partie de
l'administration de votre ministère et même que les gens de la
Régie ont l'habitude d'assister à l'étude des
crédits. Il y a des députés qui ont des questions à
poser, mais pas à la Régie. Alors, les gens de la Régie
doivent ou rester ou s'en aller, mais, moi, je ne peux pas décider s'ils
doivent rester ou pas, sauf que, pour le moment, la parole, je vais la donner
au député de Saguenay pour qu'il puisse poser des questions,
étant donné que ça fait une heure et vingt minutes que le
député de Lévis pose des questions, étant
donné que c'était adressé à la Régie et que
les députés ministériels ne pouvaient pas poser de
questions. Alors, les députés ministériels ont droit. M.
le député de Saguenay.
M. Maltais: Merci, Mme la Présidente. M. le ministre,
j'aimerais que vous vous adjoigniez votre représentant pour les
négociations avec les autochtones, M. Tremblay, qui est ici et qui
s'occupe du dossier des autochtones, s'il vous plaît, puisque j'en ai
longuement... Personnellement, je n'ai rien avec la RAAQ.
M. Elkas: Pouvez-vous passer à d'autres questions?
M. Maltais: O.K.
M. Elkas: M. Tremblay est parti à...
M. Maltais: À une réunion?
M. Elkas: ...une réunion sur l'environnement concernant
les aéroports.
M. Maltais: Ah! Ça va.
M. Elkas: Pour satisfaire le député de
Lévis, si vous me permettez, Mme la Présidente, je vais
aussi demander aux gens de la RAAQ de rester à la disposition de
la commission.
M. Garon: Merci.
Systèmes de transports terrestres (suite) Lits
d'arrêt
M. Maltais: M. le ministre, j'aimerais peut-être commencer
par... On a parlé tout à l'heure de la protection aux endroits
dangereux. Il y a quelques années... Je ne sais pas quelle était
la personne du ministère des Transports attitrée à ce
dossier-là, mais on avait fait sur la route 138... La route 138, vous
allez convenir avec moi, est la plus longue du Québec. Il y a eu un
programme au ministère des Transports qui avait été mis en
vigueur en 1986 concernant les arrêts obligatoires sur les côtes
très dangereuses. Je me reporte pour situer les fonctionnaires à
celle de Tadoussac et à celle de Baie-Saint-Paul, là où il
y avait eu des arrêts obligatoires avec vérification obligatoire
du véhicule, la "vanne" du transporteur routier, pour en vérifier
les freins avant qu'il se lâche dans la côte. Il y avait une vole
d'évitement au cas où. Je ne sais pas, mais monsieur, sans doute,
sait exactement de quoi je veux parier.
J'aimerais savoir, M. le ministre, si, au cours des prochaines
années - il y en a deux au Québec présentement: la
Côte-Nord, une région particulièrement accidentée,
et Charlevoix - il y a d'autres sites qui ont été prévus
par le ministère des Transports? Je vais citer un exemple: la côte
de Sainte-Anne-de-Beaupré. Je ne sais pas, mais pour les
habitués, on descend à peu près environ quatre milles,
quatre milles et demi, en deux étapes. Je ne sais pas si elle a
été analysée par les fonctionnaires du ministère
des Transports comme pouvant être une côte ultra-dangereuse pour
les transporteurs routiers lourds et s'il a été envisagé
de faire une voie d'évite-ment comme ça a été fait
à Tadoussac et à Baie-Saint-Paul.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Maltais: Pour commencer là-dessus. Des lits
d'arrêt, qu'on appelle ça, communément.
M. Elkas: Je vous remercie de la question. Je sais qu'il y a dans
les programmes des voles d'évitement, mais je ne peux pas vous dire
particulièrement quels sont les endroits. Je demanderais à M.
Jiona de se joindre à moi. Il va peut-être vous indiquer où
on peut les retrouver dans le programme.
M. Jiona (Théodore): M. le député...
Le Président (M. LeSage): Est-ce que vous pourriez vous
identifier, s'il vous plaît?
M. Jiona (Théodore): Oui. Mon nom est Théodore
Jiona, sous-ministre adjoint aux opérations au ministère des
Transports.
Le Président (M. LeSage): Merci.
M. Jiona: C'est qu'il y a deux choses dans votre question. Le
ministère, actuellement, construit des lits d'arrêt. Ce sont des
routes avec du matériel meuble qui permet d'amortir le choc et
d'arrêter les camions en détresse. L'autre chose qu'on construit,
ce sont des endroits où le véhicule s'arrête pour faire
faire une vérification mécanique de ses freins. Vous avez, dans
Charlevoix, deux lits d'arrêt - dans le bout de la rivière
Saguenay, je pense - et on est en train de penser à construire deux
aires de contrôle de freins, une à Vallée-Jonction, et pour
cause, et une autre dans la côte de l'Hôpital à Beauceville.
Éventuellement, on va aussi avoir un programme de construction de lits
d'arrêt et de zones de contrôle de freins dans les zones
dangereuses, oui.
M. Maltais: M. Jiona, vous connaissez, sans doute, à
partir de Saint-Tite-des-Caps, la côte de Sainte-Anne-de-Beaupré.
Est-ce que c'est une côte qui pourrait être envisagée,
possiblement pour faire une vérification des freins, parce que ça
descend environ à peu près sur quatre milles, quatre à
cinq milles...
M. Jiona: Oui, je connais très bien la côte dont
vous faites question.
M. Maltais: Ah! vous connaissez la côte?
M. Jiona: Oui. On vérifiera évidemment la longueur
de la côte et le pourcentage de la pente.
M. Maltais: Elle est en deux "steps".
M. Jiona: Elle est en deux systèmes. Je connais la
côte.
M. Maltais: Vous allez me comprendre?
M. Jiona: Oui. On verra, selon les études techniques, si
c'est utile de faire quelque chose dans ce coin-là, oui.
M. Maltais: Moi, j'ai fait l'expérience. M. Jiona. Je suis
entré avec une "vanne" à Tadoussac - ça m'a pris tout mon
courage parce que, au départ, j'avais peur - lorsque le ministère
des Transports est venu faire le type expérimental il y a quatre ans.
J'ai trouvé ça extraordinaire. Est-ce qu'il y a une analyse de
faite sur le degré d'efficacité de ces deux
arrêts-là, à Baie-Saint-Paul et à Tadoussac en
particulier?
M. Jiona: Évidemment, c'a été conçu
pour
arrêter les véhicules lourds en détresse. M.
Maltais: Oui. Ce n'est pas... M. Jiona: O. K. ?
M. Maltais: Je l'ai fait en véhicule lourd, pas en
voiture, sinon on "scrape son char".
M. Jiona: Oui. Maintenant, lorsqu'un véhicule
léger, lui, est en détresse et qu'il emprunte le lit
d'arrêt, évidemment, il ne s'enlise pas dans le
matériel...
M. Mettais: Non.
M. Jiona:... il passe tout droit.
M. Maltais: Mais ce n'est pas pour les véhicules
légers...
M. Jiona: Non.
M. Maltais:... c'est pour les véhicules lourds.
M. Jiona: C'est fait pour un véhicule lourd et c'est
très efficace.
M. Maltais: Est-ce que, je ne sais pas, moi... Est-ce qu'il y a
eu des statistiques qui ont été gardées là-dessus?
Combien, par exemple, ont emboîté celui de Tadoussac et celui de
Baie-Saint-Paul? Est-ce qu'on...
M. Jiona: Je ne les connais pas par coeur.
M. Maltais: Vous ne les connaissez pas par coeur.
M. Jiona: Je sais, pour l'avoir vu, qu'il y avait des traces de
pneus dans ces lits d'arrêt là, parce qu'ils ont été
utilisés, bien sûr. Maintenant, il faudrait demander ça au
chef de district, voir s'il y a des statistiques d'utilisation. Moi, je n'en ai
pas à la mémoire, non.
M. Maltais: Au niveau de la sécurité, en tout cas
à Tadoussac, ça il y avait eu, je pense, pertes de vies dans les
années 1982, 1983, 1984 et également 1985. J'ai été
témoin, moi, d'une perte de vie lorsque le dernier qui s'est fait
tué là était quelqu'un de mon comté. Depuis que
c'est arrivé, il n'y a eu aucune perte, aucun accident. Quand on
connaît la topographie du terrain, on s'aperçoit que... Bon. Moi,
en tout cas, je trouve que c'est une amélioration et que ça
devrait être une amélioration très appréciable,
parce que je suis convaincu que, depuis quatre ans, ça a sauvé,
avec l'accroissement du trafic, beaucoup de vies. Dans le cas de
Sainte-Anne-de-Beaupré, je passe régulièrement, de deux
à trois fois par semaine là, et, particulièrement l'hiver,
ça descend. Ne vous Inquiétez pas. Pas une voiture, mais une
"vanne" là et, surtout lorsqu'elles arrivent à cette
hauteur-là, elles ont freiné sur cinq, six, sept milles avant
d'arriver là et souvent leurs freins sont à bout et, là,
elles s'alignent dans la côte, et on descend. De toute façon,
j'aimerais ça... peut-être l'an prochain, il n'y a pas de commande
urgente, qu'on ait au moins une idée de l'analyse de ces
côtes-là qui ne sont vraiment pas faciles. (16 h 30)
II y en a une qu'on appelle la côte Saint-Nicolas, à
Godbout, dans mon comté. Là aussi, 0 y a un problème parce
que les vannes de bois sortent pour la compagnie Quebec and Ontario Paper, et
c'est la route 138 également J'aimerais ça qu'on étudie
cette possibilité-là au cours de la prochaine année et, si
c'est nécessaire - ce n'est pas moi qui peux dire si c'est
nécessaire, ce sont les gens du ministère - à partir de ce
moment-là, peut-être l'an prochain, on pourra se reparier
là-dessus, si c'était...
M. Jiona: C'est effectivement très efficace, ces lits
d'arrêt là. Chez vous, comme en Gaspésie d'ailleurs, je
pense qu'il y a des endroits...
M. Maltais: Combien en avez-vous au Québec, à peu
près, présentement?
M. Jiona: Des lits d'arrêt? M. Maltais: Oui.
M. Jiona: De mémoire, il y en a deux. Si vous êtes
de la région de...
M. Maltais: II y en a deux, ces deux-là.
M. Jlona: Mais c'est une technique qui est quand même assez
nouvelle.
M. Maltais: Très nouvelle, je pense que c'est une
technique qui provient des États-Unis.
M. Jiona: Oui, j'en ai vu aux États-Unis et il y en a
aussi en Europe.
M. Maltais: En tout cas, pour moi, c'est une chose... Je ne sais
pas si M. le ministre a eu l'occasion de voir ça, mais je vais l'inviter
cet été, dans mon comté. C'est vraiment quelque chose
d'extraordinaire. Je ne sais pas si mes collègues ont des questions
là-dessus, mais je passerais à un autre sujet.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de Saguenay. M. le député de
Lévis.
Signalisation routière
M. Garon: Je veux seulement poser une question concernant la
signalisation unilingue française, dont certains ont dit qu'elle
était
responsable d'accidents. J'aimerais savoir quelles sont les
études qui ont été faites au ministère ou à
la Régie, concernant la signalisation unHingue française et la
relation avec les accidents.
M. Elkas: M. le Président...
M. Garon: Est-ce qu'il y a eu des études ou s'il n'y en a
pas eu?
M. Elkas: Oui, des études et des représentations
ont été faites par les ministères - parce qu'on n'est pas
les seuls - qui regardent toute la question de la signalisation
française et, en partie, bilingue, est avec le ministre Ryan, mais il
n'a pas encore déposé son rapport. Alors, on attend de lui son
rapport. Nous, on a fait des représentations et, là, on va
attendre que son rapport soit déposé.
M. Garon: Moi, la question que je pose, ce n'est pas au ministre
Ryan, c'est au ministre des Transports qui est responsable de la signalisation
routière, pour savoir si, à son ministère, il a fait faire
des études concernant les dangers et les causes d'accidents que pourrait
représenter la signalisation unilingue française au
Québec. Est-ce qu'il y a des études qui ont été
faites? Est-ce qu'il y a des statistiques qui ont été faites
concernant les dangers de la signalisation unilingue française? Il ne
semble pas y en avoir concernant les lieux dangereux. Alors, je me demande s'il
y en a eu vis-à-vis de la signalisation unilingue française et la
relation entre la signalisation unilingue française et les accidents. Ou
bien si les gens qui disent ça sont en connexion avec le Saint-Esprit ou
si ça repose sur des données factuelles. J'aimerais savoir s'il y
a eu des études concernant cette question-là, tant au
ministère qu'à la Régie de l'assurance automobile.
Le Président (M. LeSage): M. le ministre.
M. Elkas: Je répète, M. le Président, que
nous avons un représentant du ministère des Transports qui
représente le ministère, qui est en train de revoir toute la
question des enseignes, et puis celles qui peuvent Indiquer le môme mot
dans les deux langues. C'est un rapport qui est déposé. Les
recommandations sont déposées auprès de M. Ryan et son
comité. Je ne sais pas pour quelle raison je devrais dévoiler les
résultats de ce que M. Ryan devrait déposer.
M. Garon: Ce n'est pas ce que je demande. Je ne demande pas les
jeux de mots et les mots identiques en français et en anglais. Ce n'est
pas ça que je demande. Je demande s'il y a eu des études
où on a fait des corrélations entre la signalisation unilingue
française et les accidents.
M. Elkas: Non. Pour répondre à la question,
non.
M. Garon: II n'y en a pas eu. M. Elkas: Non.
M. Garon: bon. alors je vous remercie. c'est facile
répondre clairement. vous dites: ii n'y en a pas eu. je vous remercie,
je suis content de la réponse.
M. Elkas: On anticipait votre question.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Alors, sur quoi...
Le Président (M. LeSage): Est-ce qu'on procède avec
l'alternance?
M. Garon: Non, non, mais je n'ai pas fini; c'est la même
chose.
Le Président (M. LeSage): Merci. Allez-y, M. le
député de Lévis.
M. Garon: Alors, sur quoi fonde-t-on la demande de signalisation
bilingue, puisque, aux États-Unis, c'est en anglais; en France, c'est en
français; en Italie, c'est en italien; en Angleterre, c'est en anglais?
Sur quoi fonde-t-on, à ce moment-là, des représentations
qui auraient été faites pour demander une signalisation bilingue
si on n'a pas d'étude démontrant qu'une signalisation unilingue
française pourrait causer des accidents au Québec? On n'a pas
fait de corrélation entre la signalisation française et les
accidents.
M. Elkas: M. Yvan Demers, sous-ministre adjoint au
ministère des Transports, qui parraine le dossier en partie pour le
ministère, pourrait répondre à la question du
député de Lévis.
M. Demers (Yvan): II n'y a pas d'étude qui existe pour
pouvoir faire une relation entre l'existence d'un mot qui serait en anglais,
par exemple, et l'impact que ça pourrait avoir sur les accidents. Par
contre, on a relevé peut-être une dizaine de mots qui sont un peu
incompréhensibles pour des gens de langue anglaise. Par exemple,
l'expression "route barrée", on n'a pas réussi à trouver
de pictogramme pour pouvoir imager cette situation. C'est un peu, quand
même...
M. Garon: Vous êtes-vous demandé si, en
français, ça voulait dire quelque chose?
M. Demers: Pardon?
M. Garon: "Route barrée", je ne sais pas ce
que ça veut dire non plus en français.
M. Deniers: Bien, c'est une route qui est fermée pour des
travaux.
M. Garon: Ce serait mieux de dire "route
fermée11.
M. Demers: Bien, en tout cas, c'est l'expression qui est comme
ça, c'est "route barrée". Par contre, il y a des mots qui se
comprennent en anglais et en français comme "construction", par exemple,
c'est la même chose. Alors, c'est tout simplement découlant de
l'expérience des gens qui sont au ministère, spécialistes
en signalisation depuis de nombreuses années, qui nous font arriver
à la conclusion qu'il y aurait peut-être avantage, sur le plan de
la sécurité routière, que quelques mots, un certain nombre
de mots puissent avoir une traduction anglaise au niveau de la signalisation,
mais ce n'est pas basé vraiment sur des études scientifiques.
M. Garon: À ce moment-là, comme il n'y a pas
d'étude sur la signalisation française, quelles études
avez-vous faites concernant les recommandations du coroner Bouliane où
il dit, par exemple, qu'une des causes d'accidents c'est que le
ministère ne respecte pas lui-même ses normes de signalisation,
que des panneaux, des fois, ne sont pas assez réfléchissants,
puis que les gens ne les voient pas, et concernant les lacunes de la
signalisation du ministère? Est-ce que vous avez analysé les
critiques qui ont été faites, concernant les lacunes de la
signalisation du ministère, par les coroners, entre autres?
M. Demers: Disons qu'il y a quand même des programmes au
ministère pour, par exemple, le renouvellement de la signalisation,
mais, chaque fois qu'il y a une enquête du coroner et qu'il y a des
recommandations précises sur la signalisation, le ministère,
habituellement, y donne suite.
M. Garon: Est-ce qu'il faut qu'il y ait un accident? Par rapport
au coroner...
M. Demers: Non. Non. Comme je vous le mentionnais, il y a
des...
M. Garon: Parce que, souvent, si on mettait juste la
signalisation avant que les gens arrivent à l'endroit, ça ne
serait pas pire. Des fois, la signalisation est après. L'autre jour, je
passais avec quelqu'un puis j'ai dit: Aïe, tu te trompes de route. Oui,
mais, il a dit, le panneau disait à droite à partir de là,
je ne pouvais pas penser que c'était à droite avant le panneau.
J'ai dit: C'est vrai, si le panneau avait été avant, ça
t'aurait donné une meilleure chance de savoir qu'il fallait aller
à droite. Souvent la signalisa- tion est mal placée, est mal
faite. M. Demers: Bon. Il peut...
M. Garon: Mol, j'ai remarqué, par exemple, qu'aux
États-Unis, la signalisation est bien mieux faite. Dans les endroits
où ça roule, je vais vous dire une chose, quand vous êtes
sur les routes de Los Angeles, de San Francisco, de San Diego, ça roule.
Puis, c'est drôle, tu vois, puis tu n'as pas besoin de t'énerver.
Tu n'es pas stressé, tu sais où tu vas t'en aller. Quand tu
arrives au Québec, il faut quasiment toujours que tu aies la tête
dans le dos pour voir si l'affiche n'est pas déjà passée,
puis que tu n'es pas déjà passé. On met toujours l'affiche
collée sur la place où il faut prendre la décision. Est-ce
qu'on ne s'est pas interrogé concernant notre façon de faire la
signalisation, comparativement à la signalisation américaine qui,
à mon avis, m'apparaît de beaucoup supérieure?
M. Demers: On s'est interrogé, puis on s'interroge
continuellement. C'est un domaine qui n'est quand même pas facile, la
signalisation. Dans l'ensemble de l'agglomération de Montréal,
par exemple, on est en train de réexaminer la totalité de la
signalisation routière dans l'agglomération de Montréal.
Il y a des améliorations qui ont été apportées. Par
exemple, par l'implantation de signalisation par fibres optiques au niveau du
tunnel Ville-Marie. Alors, ce sont quand même des équipements qui
sont coûteux mais qui améliorent la perception que les gens
peuvent avoir de la signalisation.
M. Garon: Pensez-vous que la priorité, au
ministère, ce serait de bilinguiser, rendre les panneaux bilingues,
plutôt que d'identifier les lieux dangereux, les lieux où il y a
des accidents d'enfants, les lieux où la signalisation est mal faite,
tout simplement, ou encore si elle est mal placée, ou encore les
panneaux qui ne respectent même pas les normes du ministère, vous
ne pensez pas que ce serait la priorité?
M. Demers: Je peux vous donner une opinion - je ne sais pas si on
peut me qualifier de spécialiste - mais, quand même, de
responsable de la normalisation de la signalisation. Notre opinion, c'est que
si le fait d'implanter quelques mots bilingues, quelques panneaux de
signalisation bilingues sur le territoire du Québec, ça peut
avoir pour résultat de sauver quelques vies, je pense que ça vaut
la peine. Or, il n'est pas question, je pense, dans notre optique, de
bilinguiser à la grandeur du Québec la signalisation. Sauf
qu'à certains endroits, quand il s'agit de sécurité
routière, il pourrait peut-être y avoir avantage... Je peux vous
donner un exemple, le mot "brouillard" qui existe actuellement sur certaines
routes, or le fait d'ajouter, par exemple, "fog" qui est la traduc-
tton anglaise, si ça peut avoir comme résultat d'avertir
les gens qui pourraient circuler sur le réseau et qui ne comprennent pas
le mot "brouillard", je pense que ça pourrait être avantageux.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Garon: Pensez-vous qu'ils ont besoin d'un panneau pourvoir la
brume?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis...
M. Garon: Quand il y a de la brume, ils la voient.
Des vobc: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ils auraient des chances de ne pas voir le panneau,
s'il y avait de la brume, à part ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Elkas: Ça n'a pas de bon sens. Je ne peux pas me
permettre de ne pas répondre à cette question-là. Le
député de Lévis, peut-être, devrait sortir de la
région de Québec, visiter Montréal et voir ce que ces
gens-là ont fait dernièrement au niveau des enseignes, messages
variés et variables. Tout le monde en parte d'ailleurs. Alors, on est en
essai et il y a des efforts qui se font. En positif, à part
ça.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Saguenay.
M. Maltais: Mme la Présidente, j'aimerais m'adresser au
ministre et il pourra "dispatcher" la question, distraire la question à
un de ses fonctionnaires. C'est concernant les feux de signalisation... Tu ne
la trouves pas drôle?
Une voix:...
M. Maltais: ...Bon, j'ai dit "dispatcher" hein?
Une voix: Ah! moi j'ai toujours "dispatché".
M. Maltais: Bon! Alors, c'est défendu de fumer, mais c'est
défendu de marmonner aussi. M. le ministre, au niveau de la
signalisation, je ne parle pas des lumières, des lumières rouges,
lumières vertes, je parle des endroits pour avertir qu'il y a une
signalisation dense, une lumière jaune, qu'on appelle. Moi, ça
fait quelques années que je demande, à deux ou trois endroits,
parce qu'on a des demandes d'une certaine clientèle, aux sorties
d'usines, dans des endroits où la route passe transversalement. Au
ministère des Transports, on nous dit toujours: Bon, on va faire une
étude. Et l'étude arrive, elle n'est jamais concluante. Par
exemple, au confluent des routes 170 et 138, à la sortie des routes 389
et 138, là où il y a une affluence, il n'y a même pas
d'arrêt obligatoire. Bien sûr, il y a des arrêts
obligatoires, mais je veux dire qu'il n'y a pas de lumière pour
"signaliser", indiquer aux gens qu'il va y avoir un arrêt obligatoire, et
ce sont des endroits où il passe beaucoup de monde. Moi, j'aimerais
savoir, une fois pour toutes, les critères sur lesquels le
ministère des Transports, ceux qui s'occupent de la signalisation, pour
nous dire ça prend combien de monde à la minute, à l'heure
ou à la journée ou à l'année. Est-ce que c'est une
question de trafic ou une question de prudence? C'est quoi les critères
sur lesquels ils se basent pour dire: II n'y en aura pas besoin? Je vais vous
donner un exemple: À la sortie de Reynolds, il y a 2000 travailleurs, il
y en a 2000 qui entrent le matin, il y en a 2000 qui sortent le soir. On fait
faire des études. Bon, le ministère des Transports nous dit: II
n'y a pas tout à fait assez de monde. Là, il va y en avoir 3000.
Je recommence ma demande encore, va-t-il y en avoir assez, il n'y en aura pas
assez, ça en prend combien pour avoir un "mautadit flash" dans le coin
pour répondre à la demande des syndicats, les demandes de la
ville et... Bon! C'est quoi, les critères? Est-ce qu'il y a une place,
quelque part, où on peut dire: Bon, voici les critères, on va les
donner aux gens qui viennent nous voir. Si vous n'avez pas ça, ne nous
"tannez" pas pour rien, on ne fera pas de demande au ministère si vous
ne rentrez pas dans les critères. C'est peut-être là-dessus
que j'aimerais avoir plus d'informations. (16 h 45)
M. Elkas: M. Demers.
M. Demers: Je n'ai pas les critères, les chiffres
quantifiés, mais je pourrais, demain, si vous êtes ici. Je
pourrais de toute façon les donner au ministre. Les principaux
critères, évidemment, c'est les volumes de circulation dans les
deux sens. Souvent c'est le genre de dispositif qu'on installe à une
intersection en croix ou en T. Les distances, aussi, de visibilité qu'on
a à l'endroit où on pense qu'on devrait implanter ce genre de
dispositif; le type de circulation aussi, le nombre de camions, le pourcentage
de camions; l'existence ou non de piétons, bon... C'est un peu le genre
de critères. Maintenant, ça, c'est quantifié selon la
vocation de la route, le type de route. Je pourrais vous fournir les
critères chiffrés, si vous voulez.
M. Maltais: Écoutez, il y a deux... Moi, je me base sur ce
que je vis, ce n'est pas ce que j'ai vu ailleurs, c'est chez moi. J'ai la route
138
qui longe le fleuve et j'ai les routes 389, 170 et 189 qui s'en viennent
en diagonale. La route 189, il n'y a pas de problème. À la route
170, elle croise la route 138 entre deux côtes, et, je vais vous dire une
chose: Quand tu descends en arrière d'une "vanne" là, tu te
demandes sur quel critère... Des fois, je voudrais bien vous avoir en
avant de moi, parce que je vous en parlerais, des critères. Le gars qui
a une "vanne" en arrière, qui arrive à 80 milles ou 80
kilomètres à l'heure, toi, tu signales pour entrer là, il
faut que tu attendes que l'autre ait passé. Le critère, à
ce moment-là, je ne sais pas s'il y a une possibilité, moi,
j'appelle ça un critère de sécurité minimale.
À partir du moment où il y va de la sécurité des
gens, je pense qu'on ne devrait pas se couler dans le ciment sur des
critères sortis par une grille, bon, ça prend 3000 personnes
à l'heure ou quelque chose de même, parce qu'il s'est tué
plusieurs personnes. Et, moi, je pense qu'une lumière, ça ne vaut
pas le prix d'une personne. En tout cas, moi, ces critères-là,
dans certains cas, je pense qu'ils ne s'appliquent pas. À la route 389,
là où il y a 2000 travailleurs qui entrent, où il y en a
1300 qui s'en vont sur la route 389 pour HydroQuébec, je ne sais pas
s'il n'y aurait pas moyen... Parce que ce petit maudit "flash", s'il faut faire
une collecte pour l'acheter, pour l'installer, on va le faire, écoutez,
ça ne coûte pas si cher que ça, cette affaire-là.
S'il faut attendre je ne sais pas combien de personnes qui se sont embouties ou
de personnes blessées. Est-ce qu'il n'y a pas moyen d'aller en dehors
des critères pour s'assurer de la sécurité minimale des
gens? Lorsque ça n'entre pas dans les critères, on devrait
peut-être regarder du côté sécurité? C'est
peut-être ça que, je ne sais pas. Vous autres, qu'est-ce que vous
en pensez? Moi, j'ai à vivre avec, puis les gens à mon bureau de
comté, c'est moi qui les reçois, ils ne viennent pas vous voir
à votre bureau ici, ils viennent dans le mien. Puis le petit "flash", je
suis rendu que je pense que je vais l'acheter sur mon budget hors norme, s'il
n'y a pas moyen d'en avoir un dans les critères nécessaires.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: M. le député de Saguenay, je vous
remercie de votre question parce qu'elle est pertinente. J'ai eu, à
l'occasion, à signer certaines lettres qui refusaient d'ailleurs des
demandes semblables, et puis j'ai remarqué, comme vous nous l'avez
mentionné, que c'est pas mal catégorique. C'est basé sur
des chiffres, puis l'aspect humain n'est pas nécessairement
inséré dans la réponse qu'on pose. Puis, à
plusieurs occasions, j'ai envoyé des gens retourner et revoir avec les
yeux, parce qu'il est évident que ce n'est pas seulement des chiffres
qui nous dictent quoi faire, quelle sorte de geste on dort poser. Et puis, dans
une couple d'occasions, on a changé d'Idée parce qu'on voyait la
pertinence d'avoir des feux ou des arrêts, comme vous le mentionnez.
Alors, si tu veux ajouter... Aussi, il y avait une question que j'avais
posée: Une fois qu'on rend une décision, quand est-ce qu'on la
reprend? Est-ce qu'on attend que le député du coin nous le
demande à nouveau ou est-ce qu'D y a des suivis qui sont faits pour
assurer qu'on rejoint les critères qui avaient été
établis? Quand est-ce qu'on change les critères?
M. Maltais: Moi, si je regarde - et je vais m'adresser
peut-être au monsieur au niveau de la signalisation - ça m'enrage,
le soir, quand je pars à minuit du parlement pour m'en aller à
Beauport. Ma résidence secondaire est là. J'attends presque une
demi-heure sur les lumières où il n'y a pas un maudit chat qui
passe, et ces gars-là qui sortent de l'usine le soir, à 17
heures, ils ont hâte de s'en aller chez eux, mais quand tu n'as jamais
ton tour, tu viens en beau maudit... En tout cas, là, le feu de
signalisation, il y a quand même une justice, il est égal chaque
bord. Ce n'est pas tout à fait comme à la commission, ici, ce
n'est pas plus d'un bord que de l'autre, un feu, c'est égal. Ici, ce
n'est pas pareil à ça. Mais je trouve que ce serait une certaine
justice pour ces gens-là, qui ont aussi hâte que n'importe qui de
s'en retourner chez eux le soir ou de rentrer au travail le matin, d'avoir un
minimum de sécurité. Là, je ne demande pas une Cadillac,
je ne demande même pas un feu jaune, rouge et vert, je demande un jaune
pour avertir que ces gens-là doivent entrer à l'usine, avertir
que les gens doivent prendre la 389, et je pense que c'est un minimum. Je pense
que mon collègue de Deux-Montagnes a des questions aussi
là-dessus, M. Bergeron. Vous aviez demandé de...
M. Bergeron: Mme la Présidente-La Présidente
(Mme Bélanger): Oui. Est-ce que c'est sur le même sujet?
M. Garon: Ça ne fait rien, c'est l'alternance.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): L'alternance n'a pas
été toute pratiquée, tellement, M. le député
de Lévis, depuis le début ici.
M. Garon: Non, elle est pratiquée, l'alternance.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous me permettez,
on va laisser la parole à M. le député de Deux-Montagnes
pour...
Une voix: Ce ne sera pas long.
M. Garon: Ah! ça ne me dérange pas. O.K. Des
voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: C'est vrai que vous n'êtes pas long,
d'habitude.
M. Bergeron: Mme la Présidente, j'aimerais acquiescer dans
le sens du député de Saguenay, et notre ami, le ministre des
Transports, doit se souvenir, dans le temps qu'il était maire. Ce que je
veux dire, c'est que, quand on avait un petit problème, on
réglait ça le matin ou l'après-midi môme, des
problèmes qui étaient simples. Le problème que le
député mentionne dans le moment, je l'ai vécu cette
semaine. L'appareil est tellement lourd. Je le sais que ça va prendre un
an, un an et demi, deux ans avant que ça se fasse. Il me semble, comme
ancien maire, et vous, comme ancien maire, que c'est le gros bon sens, cette
affaire-là. Je veux dire que les appareils électriques sont
là, sur chaque coin de la rue, les fils électriques sont
là. Tout ce qu'il faut, c'est poser une lumière en haut. Et,
cette lumière-là, en quoi elle dérange? Elle ne
dérange personne. Ce n'est pas un investissement, elle ne dérange
rien. C'est une question de sécurité. L'appareil est lourd, M. le
ministre, et il me semble que c'est du gros bon sens. Et, comme le
député le disait tout à l'heure, je pense que les
critères... On me l'a dit, hier matin: On va faire un "survey", combien
il passe de gens, combien il passe de voitures, etc. Je sais, moi, que, sur
l'autre bord de la rue, il y a une école, il y a une caisse populaire,
puis les machines passent sur le "highway*. On demande quoi? Mettre une
lumière qui peut coûter 200 $, et les fils sont déjà
là. On va être obligé d'attendre deux ans pour l'avoir. Je
pense que les critères minimums, M. le ministre, devraient être
reconsidérés.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Je me joins à vous, M. le député.
Mol aussi, évidemment, je trouve ça un peu différent du
fait qu'on part d'une municipalité où on peut donner ordre de le
faire du jour au lendemain. Par contre, vous allez comprendre qu'il y a 60 000
kilomètres de route, qu'il y a bien des demandes qui entrent. Par
contre, ça ne nous pardonne pas le fait qu'on ne devrait pas agir un peu
plus vite. Ça a fait discussion des orientations du sous-mlnlstre, alors
qu'il a introduit son programme de qualité, au niveau du
ministère. C'est de vraiment reconnaître la clientèle qu'on
dessert. Puis vous êtes un fournisseur comme nous et puis vous faites
partie de la machine comme telle, et, s'il y a des lacunes à
l'intérieur du ministère, il me semble que, comme élus,
c'est notre devoir de bien les identifier. On prend en considération la
question posée. C'est des exemples comme ça dont on peut se
servir pour vraiment se corriger et assurer une très très bonne
qualité auprès de notre clientèle, les citoyens donc,
qu'on dessert dans la province de Québec. Pour votre question plus
spécifique, je ne sais pas si vous l'avez envoyée au
ministère à date ou non, mais si vous ne l'avez pas fait, on va
en prendre note et vous assurer une réponse. Quant au
député de Saguenay, sa réponse, on a pris note et puis on
va vous revenir dans les jours à venir.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, j'aurais un certain nombre de
questions à poser au ministre concernant les renseignements qu'on lui a
demandés, préalablement à l'étude des
crédits, et pour lesquelles on n'a pas eu de réponse. Par
exemple, on a demandé une copie de l'étude de Sodexen sur le
lignosulfonate. On a refusé d'en produire une copie, pourquoi?
M. Elkas: Mme la Présidente, il faut consulter le
ministère de l'Environnement. On m'avise qu'on n'a pas eu la
réponse du ministère avant qu'il la dépose publiquement,
parce qu'on a fait cela en concertation avec lui.
M. Garon: Qui l'a payée?
M. Elkas: Comme c'était sous la supervision de
l'Environnement, il me semble qu'on ne devait pas la rendre publique, que
c'était à lui de nous donner l'autorisation de le faire ou de le
faire lui-même. Quant aux coûts, oui, on a partagé les
coûts de cette étude.
M. Garon: C'est que...
M. Elkas: Mais on n'a pas encore de copie du
résultat...
M. Garon: ...l'étude...
M. Elkas: ...de ce qui a été analysé ou est
en train d'être analysé par le ministère de
l'Environnement.
M. Garon: L'étude a été faite à la
suite de demandes qu'on a faites concernant les lignosul-fonates. On a
également tiré publiquement des conclusions de l'étude et,
là, on ne peut pas rendre l'étude publique. Il y a quelque chose
qui ne va pas là-dedans. On l'a dit maintenant, on a tiré des
conclusions concernant cette étude-là et, par ailleurs, on ne
veut pas rendre l'étude publique. Est-ce parce que l'étude n'a
pas l'air aussi concluante qu'on l'a dit dans les communiqués de presse
émanant du ministère?
M. Elkas: Non, je m'engage, auprès du député
de Lévis, lorsqu'elle sera disponible et
publique... ça dépend du ministère de
l'environnement et ça va me faire grand plaisir de lui en faire parvenir
une copie, à sa demande d'ailleurs.
M. Garon: Alors, on la commentera... M. Elkas: On ne cache
absolument rien. M. Garon:... on la commentera sans la voir.
M. Elkas: Non, non, on ne cache absolument rien, il me semble que
la personne qui a parrainé ce dossier-là, c'est le ministre de
l'Environnement et c'est à lui de le rendre public. Je n'ai pas
d'affaire à...
M. Garon: O. K. Pas d'objection. Je vous pose une question, vous
me répondez. Non, c'est aussi une réponse.
M. Elkas: Pardon?
M. Garon: Quand vous dites non, c'est aussi une réponse.
Je vous ai demandé également le traitement annuel des membres de
votre cabinet. De tous les ministères, le ministère des
Transports est le seul à ne pas avoir fourni ces informations-là,
ce que font tous les ministères du gouvernement. Je ne vois pas
pourquoi.
M. Elkas: Vous avez la masse totale, M. le
député?
M. Garon: Non, non, non, le salaire de chacun des membres de
votre cabinet. C'est un document public. J'ai eu à y répondre
pendant neuf ans comme ministre: tous les membres, les secrétaires
autant que le personnel politique, dans le cadre de la masse. Tout le monde
pouvait constater que je ne dépensais pas ma masse au complet, mais j'y
répondais... Ça me "tannait", mais j'y répondais pareil,
parce qu'on me disait: Vous êtes obligé d'y répondre. Je
remarque que tous les ministres y ont répondu, d'après
l'information qu'on me donne, sauf vous. Alors, c'est quoi le problème?
Il y a une réticence à la transparence, depuis que vous
êtes au ministère des Transports, c'est incroyable.
M. Elkas: II ne faudrait pas, non... On m'a laissé
entendre que la masse totale était suffisante, mais si vous me
dites...
M. Garon: Non, non, non, non.
M. Elkas: Non, non, mais si vous me dites que les autres l'ont
fait, je n'ai rien à cacher.
M. Garon: Tout le monde fait ça.
M. Elkas: On l'a fait à la Sécurité
publique, on va le faire ici.
M. Garon: Bien oui.
M. Elkas: Pas de problème.
M. Garon: Bon. Est-ce qu'on pourrait avoir ça ce soir?
M. Elkas: Ou demain? M. Garon: Ça ne doit pas
être... M. Elkas: En fin de soirée, oui. M. Garon:
Pardon?
M. Elkas: En fin de soirée, on va vous l'avoir.
M. Garon: En fin de soirée. Vous voyez, c'est toujours...
Normalement, tout le monde fait ça, c'est automatique. Dans tous les
ministères, c'est une question... D'ailleurs, c'est vous autres qui avez
commencé...
M. Elkas: Non.
M. Garon:... à nous demander ça. On a
continué la tradition que vous avez instaurée quand vous
étiez à l'Opposition, de demander les salaires des membres des
cabinets. De la même façon que les salaires des fonctionnaires
sont publics, ce sont des fonds publics aussi pour les gens des cabinets.
M. Elkas: O. K.
M. Garon: Ils sont payés avec des fonds publics
également.
M. Elkas: Le point est fait, M.... M. Garon: C'est public.
M. Elkas: M. le député... M. Garon: Pardon? M.
Elkas:... le point est fait. M. Garon: Bon.
M. Elkas: Si on vous a seulement envoyé la masse totale,
je m'excuse, on aurait dû vous envoyer l'ensemble. (17 heures)
M. Garon: Alors, concernant le dépassement des
coûts, j'en ai parlé ce matin et j'attends toujours les
réponses aux questions pour les mois d'avril, mai et juin. J'ai
posé les questions à vous deux. Vous nous dites que vous avez
fourni plus de réponses que votre collègue M. Vallières,
mais je dois dire que M. Vallières, lui, il a décembre 1988 et
janvier 1989. Après ça, il y en
a eu d'autres d'ajoutées et ça a pris du temps. Les
mêmes questions ont été posées aux deux aux
crédits. Je vais demander au secrétaire de relever ça,
mais les mêmes questions ont été posées aux deux.
Alors, vous vous étiez engagés tous les deux à y
répondre, sauf que, concernant les renseignements sur tes contrats
importants, ce n'est pas sorti.
M. Elkas: M. le Président, moi, j'ai... Ça a
été vérifié avec le secrétaire de la
commission. J'ai répondu à mes obligations et aux ententes qu'on
avait, et puis, ça a été toit. Alors, personne n'est
revenu pour dire...
M. Garon: Non, non.
M. Elkas: Ce n'est pas te cas.
M. Garon: On vous l'a demandé...
M. Elkas: Alors, si on veut que... Non. Il me semble que la
question est posée.
M. Garon: On vous l'a redemandé dans le cadre de
l'étude des crédits, là.
M. Elkas: Eh bien, nous autres, nous l'avons demandé pour
nous en assurer aussi et ce n'était pas le cas. La question avait
été posée à M. Vallières.
M. Garon: Dans le cadre de l'étude des crédits,
là, on vous l'a demandé. Regardez... C'est le môme cahier,
ce qu'on a demandé aux gens. Vous avez marqué:
dépassements de contrat Dans le cahier bleu, c'est écrit: Les
recherches sont actuellement en cours et la documentation sera remise
dès que disponible. Même question que j'avais posée aux
engagements financiers, môme question que j'avais posée par lettre
le 6 février 1990, môme question qu'on a mise au feuilleton au
mois de novembre 1989. On vous l'a reposée et les études sont
toujours en cours. On demande des photocopies de contrats et d'avenants. Je ne
sais pas quelle étude vous faites. Ça doit vous coûter cher
en péché. Je comprends pourquoi ça coûte cher au
ministère et qu'il n'y a pas de routes qui se font. Si vous
étudiez encore ça...
M. Elkas: Ça coûte plus cher quand on le demande en
double.
M. Garon: Non, ce que je demande, c'est la môme chose aux
deux.
M. Elkas: Soyez cohérent dans vos questions.
M. Garon: Non. C'est la môme liste. Vous avez fourni la
même cahier bleu, venant des deux ministres, pour l'étude des
crédits des transports.
C'est la même liste qu'on a envoyée aux deux, et il n'y a
pas de réponse. Ça a l'air gênant.
M. Elkas: II n'y a rien de gênant dans ça. M.
Garon: Ah!
M. Elkas: La bonne gestion détermine simplement qu'on pose
une question à la personne qui gère les dossiers. Dans ce
cas-là, c'est M. Vallières. Qu'est-ce que vous recherchez de
plus...
M. Garon: Ce sont les cahiers des deux. M. Elkas:... chez
moi que chez lui?
M. Garon: Non. Vous, vous êtes responsable du plan de
Montréal. Ce sont les cahiers des deux. C'est le cahier des transports.
C'est le cahier pour répondre à l'étude des transports.
Quand on a eu 14 heures pour les transports...
M. Elkas: Demandez à M. Vallières ce qui touche M.
Vallières.
M. Garon: Non. C'est autant à vous qu'à lui. C'est
aux deux. Mais nous autres. Nous allons agir en conséquence. Je vous
l'ai demandé assez longtemps. Je vais agir en conséquence, mais
vous allez peut-être bien trouver que c'est plus dur quand je tire de la
hanche que quand je tire comme un "sniper".
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Vous allez voir qu'il y a plus de ronde qui sort
à la fois. Alors, à la question 7 des demandes
particulières, concernant les mesures prises à la suite du
rapport du Vérificateur général de 1987, les
réponses sont vagues et imprécises. La question était
précise et demandait quels sont les mandats des responsables au
ministère pour la mise en application des recommandations du
Vérificateur général. Il n'y a pas eu de réponse
à cette question-là non plus.
M. Elkas: Est-ce qu'on peut nous donner un exemple de ce qui
n'est pas assez explicite? On s'interroge sur ce qu'ils veulent dire.
M. Garon: On a demandé les mandats. Il y a eu des
recommandations précises dans le rapport de 1987 du Vérificateur
général.
M. Elkas: Elles sont là.
M. Garon: Et on vous a demandé, à la suite du
rapport du Vérificateur général, les mandats qui ont
été donnés pour mettre en oeuvre ces recommandations du
Vérificateur général. Ce n'est pas compliqué. Il y
en a eu ou il n'y en a pas eu. Si vous dites qu'il n'y en a pas eu, c'est
une réponse.
M. Elkas: Ce ne sont pas tant les mandats qui sont
nécessairement importants que les mesures. Il faut faire face aux
interventions. Il me semble que c'est une façon d'opérer bien
normale, le gros bon sens.
M. Garon: Les deux.
M. Elkas: Je ne sais pas si M. Maranda peut ajouter à la
réponse. M. Maranda, est sous-ministre adjoint.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Maranda.
M. Maranda (Paul): M. le député, on vous a
indiqué, dans le cahier que vous avez - dans le cahier bleu, pour
reprendre votre expression -les recommandations du Vérificateur
général ainsi que les mesures et interventions qui ont
été prises. Prenons la deuxième recommandation, comme
exemple, à moins que vous ne vouliez les passer toutes, qui était
à l'effet que le ministère devait rationaliser sa programmation
afin que le plan d'équipement soit, à tout le moins, le reflet
des crédits budgétaires disponibles et anticipés. Pour
avoir suivi les activités de MM. Vallières et Elkas au cours des
derniers mois, je pense qu'on vous a fait part de la rationalisation que le
ministère a faite de la programmation quinquennale. C'est une action qui
a été entreprise par le ministère. Je ne sais pas si vous
cherchez à savoir qui a été mandaté pour faire
telle chose, mais là, on vous dit l'action qui a été
entreprise.
M. Garon: Les mandats précis et les gens à qui les
mandats ont été confiés, c'est ça qu'on vous a
demandé.
M. Maranda: Eh bien, on pourra toujours les sortir, mais...
M. Garon: La question était précise. Elle demandait
les mandats des responsables au ministère pour la mise en application
des recommandations du Vérificateur général.
M. Maranda: Là, M. le député, on vous fait
part des actions qui ont été prises et je pense que la
deuxième recommandation, c'est le plus bel exemple des actions
ministérielles qui ont été prises.
M. Garon: Oui, mais, moi, si je vous demande le nombre de milles
qu'il y a entre Québec et Montréal et que vous me répondez
le nombre de milles qu'il y a entre Paris et Lyon je ne suis pas satisfait. Ce
n'est pas ça que je vous ai demandé. J'ai demandé les
mandats qui ont été donnés aux responsables du
ministère suite aux recommandations du Vérificateur
général. Je veux évaluer ces mandats-là. Je ne veux
pas avoir trois ou quatre paragraphes de voeux pieux. Ce n'est pas ça.
Je veux avoir les mandats précis suite aux recommandations du
Vérificateur général. Il y en a eu ou il n'y en a pas eu.
S'il n'y en a pas eu, vous me dites qu'il n'y en a pas eu. Et, s'il y en a eu,
eh bien, je voudrais avoir ces mandats-là, point Ce n'est pas
compliqué.
M. Elkas: M. le député, si vous voulez plus de
précisions sur les interventions, les mesures prises et
supportées par les mandats, il n'y a pas de problème. Est-ce que
vous pouvez... Il faudrait s'entendre sur les mandats par contre.
M. Garon: Dans le rapport de 1987... Faites-vous passer le
rapport du Vérificateur général pour le ministère
des Transports en 1987. Vous allez voir que le Vérificateur a fait des
recommandations. Il a dit au ministère des Transports qu'il y avait
telle affaire, telle lacune, telle lacune et il a fait telle recommandation,
telle recommandation. Je vous demande: Suite à ces
recommandations-là, quelle action a été prise au niveau
administratif au ministère pour corriger ou ne pas corriger? Vous pouvez
dire: Nous autres, nous ne sommes pas d'accord, et nous avons dit non. Moi,
ça m'est déjà arrivé comme ministre de dire: Non,
je ne suis pas d'accord. Le Vérificateur n'a pas raison. Ça peut
arriver. C'est pour ça que j'aimerais souvent qu'il y ait
l'imputabilité. Les fonctionnaires pourraient dire... Dans certains cas,
les fonctionnaires peuvent dire: On n'est pas d'accord avec le
Vérificateur général. Il participe à une
théorie, à une école, et on n'est pas de cette
école-là. On peut dire ça. Moi, j'ai vu ça avec le
Trésor et je calculais que les fonctionnaires avaient raison. Mais
là, vous restez dans le gris. Ah! ce n'est pas bon, ça, une zone
grise. Si ce n'est pas bon, on corrige. Et s'ils ont raison, on les appuie.
M. Elkas: Non, ce n'est pas une question de rester dans le gris.
Si vous voulez une réponse, on va vous la donner.
M. Garon: C'est ça.
M. Elkas: Plus spécifiquement, laquelle...
M. Garon: Ha, ha, ha! Je vous ai posé la question. Je
voulais une réponse.
M. Elkas: Non, mais plus spécifiquement, on va aller la
chercher, la réponse. On va vous la déposer demain soir.
M. Garon: Demain soir, j'aimerais mieux... M. Elkas:
Est-ce une année précise?
M. Garon: J'aimerais mieux ce soir. Demain soir, je ne serai pas
là.
M. Elkas: Bien, on va la faire parvenir à votre
bureau.
M. Garon: Une autre question et celle-là est plus
gênante. La Société des traversiez du Québec moi, je
remarque chaque fois que c'est le ministère mâle qui vous entoure.
Vous comprendrez que père de famille de trois filles, moi, je pense
qu'il faut faire une place aux femmes dans notre société. Je
l'avais faite, au ministère de l'Agriculture. Il n'y avait pas de femmes
nulle part. J'en ai nommé un certain nombre. Je n'étais pas un
grand théoricien. Vous ne me verrez jamais me promener comme quoi? un
grand féministe, mais je pense et je crois à une
société égalitaire. Alors la Société des
traversiez du Québec n'a pas fourni - écoutez bien - la
perception des effectifs selon le sexe, l'origine culturelle et le personnel
handicapé, selon la question 10 que je posais, question
générale concernant le ministère. La Société
des traver-siers affirma - écoutez bien ce. qu'elle affirme - qu'elle ne
dispose pas de cette information. Aïe! c'est fort!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Elle ne dispose pas de cette information Alors, je
demanderais au ministre responsable de l'application des règles du
gouvernement: Comment la Société des traversiers peut-elle suivre
les directives gouvernementales concernant les objectifs d'emploi pour ces
groupes de personnes? Il y a des objectifs d'emploi concernant l'engagement des
femmes et l'engagement des handicapés qui avaient été
établis dans notre temps et vous en avez établis concernant
l'origine culturelle. Comment la Société des traversiers
peut-elle indiquer une certaine préoccupation, si elle n'a même
pas de statistiques là-dessus et si elle dit que l'information n'est
même pas disponible?
M. Elkas: Bon...
M. Garon: Vous n'avez pas l'impression que... On n'est plus
à l'époque des bateaux à voile. On est en 1990. C'est une
préoccupation de notre société d'avoir une
société plus égalitaire, qui donne une chance dans cette
perspective à différents groupes. Et la Société des
traversiers a jugé bon de répondre en disant que ces
données-là n'étaient pas disponibles. Je pense que le
ministre, normalement... Moi, avant d'envoyer un cahier à l'Opposition
dans le temps, je le regardais. Quand il y avait des affaires qui
n'étaient pas correctes, je les faisais corriger avant de l'envoyer. Je
pouvais dire à ceux qui posaient des questions au moins que je les avais
corrigées. Alors, concernant une affaire comme celle-là, une
affirmation comme celle de la Société des traversiers qui dit ne
pas disposer de cette information-là, qu'est-ce que vous dites de
ça, vous?
M. Elkas: Bon, j'ai M. Gagnon, le président de la,
Société qui est avec moi et je dois vous dire, M. le
député, avant qu'il réponde, que je suis une personne qui
a oeuvré dans le secteur privé et public et que je n'avais pas
besoin de directives, comme telles pour, me dire quelles sont les
réalités de la vie.. Chance égale à tout le monde,
on a appris, ça, nous autres, en 1963, au travail.
M. Garon: Non, mais c'est justement. Chance égale à
tout le monde, ça ne marche pas.
M, Elkas: Alors, pour répondre à la question, M.
Gagnon.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Gagnon.
M. Gagnon (jean-yves): écoutez, au moment où on
nous a demandé la question, si, je me souviens bien, on a eu une
journée pour préparer la réponse. on. n'avait pas les
données. alors, on a préparé la réponse de cette
façon-là. maintenant, la société respecte en tout
point les directives gouvernementales à, cet effet. on a des cadres,
même une vice-présidente, chez nous est une femme. on a des femmes
qui sont matelots. je pense qu'on respecte cela en tous points, mais on n'avait
pas les statistiques disponibles parce que c'est la première fois qu'on
nous posait la question. mais si vous voulez, on peut facilement les trouver.
ça va prendre une couple de jours pour passer à travers la liste,
c'est tout.
M. Garon: Ce n'est pas la première fois, parce que j'ai
posé la question chaque année.
M. Gagnon: Moi, c'est la première fois qu'on me la
posait.
M. Garon: Je l'ai posée en 1987, en 1988, en 1989 et en
1990. Et je vais la poser en 1991, je vous le dis d'avance.
M. Gagnon: Depuis que je suis à la Société,
c'est la première fois.
M. Garon: En 1992.
M. Gagnon: Ça fait quatre ans et c'est la première
fois qu'on me la pose.
M. Garon: Après 1992, je vais la poser comme ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je ne sais pas où là. Ça fait du
bien d'avoir des femmes dans les ministères.
M. Elkas: On peut vous la fournir en dedans de quelques
jours.
M. Garon: Savez-vous ça? Ça fait du bien d'avoir
des femmes. Elles ont des préoccupations différentes.
M. Elkas: J'aimerais vous montrer des chiffres où on prend
cette question très au sérieux. J'avais des chiffres
intéressants. C'est sûr que le milieu des ouvriers, c'est un
endroit où la tâche n'intéresse pas nécessairement
toutes les femmes, par contre, dans tout ce qui touche l'administratif au
niveau du ministère des Transports, il y a eu des percées assez
importantes. Peut-être, M. Maranda, pourriez-vous donner des exemples de
ce qu'on a pu relever, le pourcentage des personnes qui sont établies
à l'intérieur du ministère. On parle du sexe
féminin.
M. Garon: Pour la Société des traversiez, nous
autres, nous avons envoyé les questions, en février ou mars.
Ça fait longtemps.
M. Gagnon: Je les ai eues une journée à
l'avance.
M. Garon: Oui, possiblement. Quand on envoie ça, on envoie
ça au bureau du ministre. On envoie ça, je pense, au Parti
libéral qui lui l'envoie au bureau des ministres. Je ne sais pas comment
ça prend de temps, mais pour nous, ça fait longtemps que c'est
envoyé. Je ne nie pas que vous ayez eu ça une journée
à l'avance, ce n'est pas ça que je veux dire, mais... (17 h
15)
M. Elkas: Alors, on prend avis de la question et on va vous
envoyer ces informations-là demain.
M. Garon: Maintenant, le président, M. Gagnon est
là et il dit qu'il a les réponses.
M. Gagnon: Je ne les ai pas ici.
M. Garon: Non?
M. Gagnon: On va les trouver par contre.
M. Garon: Les avez-vous ou bien vous ne les avez pas
trouvées encore?
M. Gagnon: Écoutez, on va prendre la liste des
employés et on va compiler le nombre, c'est tout.
M. Garon: Ah bon! J'avais compris que vous les aviez faites
depuis ce temps-là.
M. Gagnon: Non.
M. Garon: Non. Mais est-ce que c'est une préoccupation de
la Société des traversiers ou bien ce n'est pas une grosse
préoccupation?
M. Gagnon: C'est une préoccupation parce que, comme je
vous le disais tout à l'heure, on respecte en tous points les politiques
gouvernementales et, au siège social de la Société,
justement, on a, par exemple, quatre vice-présidents chez nous et il y a
une vice-présidente. Notre chef-comptable est également une
femme. Nous avons une avocate. Nous respectons toutes les politiques et nous
avons même quelques femmes matelots qui travaillent sur nos bateaux.
M. Garon: Mais est-ce que vous avez des statistiques
là-dessus? Connaissez-vous la norme du Conseil du trésor
concernant le pourcentage de femmes, de personnes handicapées... Vous en
avez établi une nouvelle...
M. Gagnon: Non. Je ne connais pas la norme, non.
M. Garon: II y a une norme d'indiquée et qu'on vise
à atteindre.
M. Gagnon: Mais je peux vous dire qu'on respecte toutes les
politiques et qu'on se fait un devoir de les respecter.
M. Garon: Oui, mais c'est vous qui êtes en charge. C'est
vous qui êtes en charge et vous dites...
M. Gagnon: Bien écoutez, je vous avoue que je ne connais
pas la norme précise, mais je vous dis qu'on respecte les normes en
autant qu'on recrute évidemment. On ne recrute pas des gens simplement
pour respecter une norme. On recrute des gens quand on en a besoin.
M. Garon: Combien avez-vous engagé de personnes l'an
dernier?
M. Gagnon: Très peu, parce que le roulement à la
Société est très faible.
M. Garon: Combien?
M. Gagnon: Je ne le sais pas. Le nombre exact... On a
engagé quelques matelots, quelques officiers, mais...
M. Garon: Bon.
M. Gagnon:... au siège social personne, parce qu'il n'y a
pas eu de mouvement.
M. Garon: Avez-vous engagé quelques matelots de sexe
féminin et quelques officiers de sexe féminin?
M. Gagnon: Des officiers, non; des matelots, oui.
M. Garon: Combien?
M. Gagnon: Du côté des matelots, il faut que je
vous, fasse comprendre, une chose. Pour ce qui est d'un de nos syndicats de
matelots, ce n'est pas nous qui choisissons malheureusement, parce que, dans la
convention collective, il y a une clause qui dit qu'on doit faire affaire avec
le bureau de placement syndical, et c'est le syndicat qui nous
réfère les employés qu'il veut bien nous
référer. Alors, à ce moment-là, évidemment,
on prend ceux qu'il nous réfère.
M. Garon: Quel échéancier vous êtes-vous
donné pour arriver à l'objectif fixé par le ministre
responsable du Conseil du trésor qui, lui-même, n'est sans doute
pas au courant de la norme?
M. Gagnon: Je n!ai pas d'échéancier
précis. Je vous dis qu'on la respecte, en autant qu'on peut le faire,
à l'intérieur des recrutements qu'on fait. On n'en fait presque
pas. II n'y a pas de roulement à la Société. Alors, on ne
peut pas recruter du monde juste pour respecter une norme. Lorsqu'il y aura,
des départs, on va, à ce moment-là, s'assurer de respecter
les pourcentages requis mais, du moment où on ne fait pas de
recrutement, on n'est pas pour mettre des gens dehors pour en recruter
d'autres.
M. Garon: Est-ce que je pourrais avoir, M. le ministre, les
engagements qui ont été faits depuis 1986 à la
Société des traversiez du Québec, pour chacune des
années et pour chaque catégorie d'emploi?
M. Gagnon: Le nombre de personnes engagées? On peut le
trouver.
M. Garon: Qui ont été engagées pour chaque
catégorie d'emploi...
M. Gagnon: Oui, on peut trouver ça.
M. Garon:... pour chaque année et leur nom.
M. Gagnon: On peut sûrement trouver ça.
M. Garon: Pour toute la Société des
traver-siers.
M. Elkas: Ce qui vous intéresse c'est les personnes
féminines, les personnes handicapées et celles des
communautés culturelles?
M. Garon: Non. Plus que ça parce que.. M. Elkas: Il y a
quoi?
M. Garon: Tous les engagés. Je ferai les compilations
moi-même. Ça va, aller plus vite. Je veux avoir; tous ceux qui ont
été engagés par la Société des traversiers
en 1986, 1987, 1988. 1989 et depuis, le début de l'année 1990,
pour tous les postes à la Société des traversiers.
M. Gagnon: La liste ne sera pas très longue, parce qu'on
en engage très peu.
M. Garon: Le nombre et leur nom avec l'endroit d'engagement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de-Montmagny.
M. Gauvin: Ma question s'adresserait peut-être à M.
Gagnon ou au ministre. Pour ce qui est de la traverse
Montmagny-île-aux-Grues, est-ce que c'est des employés, de la
Société ou des employés de la compagnie - la
société Lavoie- - qui gèrent le traversier?
M. Gagnon: C'est la compagnie Navigation Lavoie.
M. Gauvin: Navigation Lavoie. M. Gagnon; Ce n'est pas du tout...
M. Gauvin: C'est la...
M. Gagnon: Ce n'est pas nos employés à nous du
tout.
M. Gauvin: Eux autres, c'est par contrat, finalement Ils ont un
engagement. Est-ce que vous en avez plusieurs services comme ça?
M. Gagnon: C'est le seul. M. Gauvin: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors M. le
député, étant donné que la, question a
été très courte et que vos questions sont très
longues, est-ce que je pourrais...
M. Garon: Non, elles ne sont pas longues. C'est les
réponses qui sont longues.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Si j'avais des réponses, ça ne serait pas
long. Alors, aux questions 10 et 11 que j'avais formulées dans les
questions préalables au ministre, il y a des informations qui sont
absentes. Les deux informations suivantes: l'adresse des acheteurs ou des
vendeurs des immeubles et la liste des immeubles vendus en 1989-1990.
M. Elkas: La Société des transports les
traversiers?
M. Garon: L'ensemble, oui, oui. Je ne pose pas la question au
président de la Société des traversiez, mais à
vous. Il y avait un, certain nombre de questions préalables. Il y avait
les questions 10 et 11, concernant l'adresse des acheteurs ou des vendeurs des
immeubles, et la liste des immeubles vendus en 1989-1990. Il n'y a pas eu de
réponse à ça.
M. Elkas: Quelle est votre question? Une voix: Question
10.
M. Elkas: Vous les avez ici. Quel est le problème?
M. Garon: Pardon? Elles ne sont pas... M. Elkas: Vous les
avez, là.
M. Garon: Les questions 10 et 11, les adresses et...
M. Elkas: Ce sont les adresses, elles sont là.
M. Garon: Non, ce n'est pas l'adresse des terrains qu'on a
demandée. C'est l'adresse des acheteurs ou des vendeurs des immeubles.
Vous avez l'adresse des terrains. On demande l'adresse des acheteurs ou des
vendeurs des immeubles et la liste des immeubles vendus en 1989-1990.
M. Elkas: est-ce qu'il y en a une en particulier, parce que
c'est toute une job de faire sortir ça. peut-être qu'il y a
quelque chose...
M. Garon: C'est informatisé. Il n'y a qu'à peser
sur le piton et ça va sortir.
M. Elkas: Non, ce n'est pas le cas. M. Garon: Oui,
oui.
M. Elkas: C'est région par région, à ce
qu'on m'avise.
M. Garon: Oui, oui, mais vous êtes capable de sortir
ça facilement. La liste des immeubles, vous l'avez donnée pour
les autres années, mais vous ne l'avez pas donnée pour 1989-1990.
Ça ne doit pas être plus compliqué en 1989-1990 qu'en
1988-1989. Et l'adresse des acheteurs ou des vendeurs des immeubles, vous avez
ça aussi.
M. Elkas: On va la sortir. Elle n'est pas dedans, mais on va la
sortir, Mme la Présidente.
M. Garon: Dans les chiffres que vous nous avez fournis, est-ce
qu'il s'agit de pieds carrés ou de mètres carrés? Ce n'est
même pas marqué. Il y a un chiffre, là mais... Superficie
transigée, c'est marqué un chiffre, 4735.
M. Elkas: Ce n'est pas informatisé. Je viens de m'informer
et c'est très long. Ça nous aiderait... On peut passer des jours
et des jours à vous sortir ça. S'il y avait quelque chose de plus
spécifique, notez-le et ça va nous faire plaisir de le sortir.
Mais là, ce que vous nous demandez, il y en a ça d'épais,
M. le député. Il y a 130 pages et 50 lignes par page.
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Et ce n'est pas informatisé, c'est manuel.
M. Garon: C'est parce que vous ne l'avez pas indiqué.
Quand vous mettez une adresse, on ne sait pas de quoi c'est l'adresse.
M. Elkas: Non, mais indiquez-nous...
M. Garon: quand même si ça avait été
marqué juste, c'est l'adresse du terrain ou l'adresse de l'acheteur ou
l'adresse du vendeur.
M. Elkas: Indiquez-nous vos préoccupations, ça va
nous...
M. Garon: On vous l'a dit. On voudrait avoir l'adresse du
terrain, l'adresse de l'acheteur et l'adresse du vendeur.
Une voix: C'est le numéro du lot au cadastre.
M. Garon: Et après ça, la liste des terrains qui
n'apparaît pas pour 1989-1990. On a eu les autres coûts, mais on
n'a pas eu, pour 1989-1990, la liste des immeubles vendus en 1989-1990. Il n'y
a rien là.
M. Elkas: on va faire la même chose que par le
passé, mais je dois vous avouer que ce n'est pas informatisé et
que c'est toute une tâche.
M. Garon: Je vous avais demandé d'abord, si c'est en
mètres ou en pieds carrés.
M. Elkas: En mètres carrés.
M. Garon: C'est en mètres carrés.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Bon. Ça n'aurait pas été dur de
marquer ça, première affaire.
M. Elkas: Oui, mais ça a été converti.
M. Garon: Deuxièmement...
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, M. le
député. M. le député de Lotbinière,
ça fait très longtemps qu'il...
M. Garon: Non, non, mais c'est la même affaire. On vide
ça, là.
M. Camden: Mme la Présidente, on va donner une chance au
député de Lévis, sinon il risque de faire une crise. Je
passe.
M. Garon: C'est en mètres. Moi, je lui demande simplement
qu'il nous donne la réponse, ça finit là. Ce n'est pas
bien bien compliqué: la liste des immeubles vendus en 1989-1990.
M. Elkas: La liste n'est pas complétée. Elle vient
d'être complétée. On va vous Ja donner, oui.
M. Garon: Bon. Alors, si, ça vient d'être
complété, vous l'avez.
M. Elkas: 1989-1990?
M. Garon: 1989-1990, l'adresse des immeubles et l'adresse des
acheteurs ou des vendeurs des immeubles. C'est l'adresse de l'un ou de l'autre.
Si vous vendez, c'est l'adresse de l'acheteur; si vous achetez, c'est l'adresse
du vendeur.
M. Elkas: Ma réponse est oui. Pour 1989-1990, oui.
M. Garon: Merci.
M. Elkas: Ça me fait plaisir.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va?
M. Elkas: Mme la Présidente, est-ce qu'on pourrait prendre
une pause de deux minutes...
M. Garon: Dans ce qu'on a, l'adresse qu'on a, c'est l'adresse de
quoi? L'adresse qu'on a, on ne sait même pas de quoi c'est l'adresse.
M. Elkas: Mme la Présidente...
M. Garon: Dans ce qu'on a, on ne sait même pas de quoi
c'est l'adresse.
M. Elkas:... est-ce qu'il y a moyen d'ajourner deux minutes?
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Les travaux de
la commission...
M. Garon: Est-ce l'adresse du terrain? C'est l'adresse de quoi
qu'on a dans ces colonnes-là?
La Présidente (Mme Bélanger): Les travaux de la
commission sont suspendus deux minutes pour des besoins essentiels.
M. Elkas: L'adresse et le numéro du terrain. Deux
minutes?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est fait, M. le
ministre.
Une voix: Allez-y, M. le ministre. Allez en paix.
(Suspension de la séance à 17 h 28)
(Reprise à 17 h 36)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. M. le
député de Lévis.
M. Garon: On avait fini avec... Ah oui! Le mjnistre s'est
engagé a nous fournir les documents qu'on avait demandés. Donc,
la liste des immeubles vendus en 1989-1990 et l'adresse des immeubles, de
même que l'adresse des acheteurs des immeubles ou l'adresse des vendeurs
des immeubles, selon le cas. Ça marche. Alors, on était au...
Voyons, où il est M. Brochu? M. Brochu?
La Présidente (Mme Bélanger): M. Brochu?
M. Garon: Le plan de transport, il est à deux ou trois
endroits, alors, moi, je n'ai pas d'objection à ce qu'on en parie.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, vous voulez passer au programme 2,
Commission des transports du Québec?
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous voulez passer au
programme 2?
M. Garon: C'est que le plan de transport, il est surtout aux
programmes 3 et 4, mais je ne veux pas que les réponses du ministre en
titre-La Présidente (Mme Bélanger): Oui, les programmes 3
et 4 appartiennent au ministre délégué aux Transports.
M. Garon: Oui, sauf que le plan de transport, c'est là
qu'est le problème, le plan de transport dans la région de
Montréal, je suis d'accord avec la députée de Vachon,
relève...
Mme Pelchat: Ne me mettez pas dans votre "gamique", là,
vous.
M. Garon: Non, non, mais c'est pour ça que vous voulez lui
poser une question, j'imagine, parce que vous dites qu'il relève du
ministre qui est devant nous, alors que l'exécution, une fois que le
plan est déterminé, relève du ministre
délégué à la voirie pour ce qui concerne la voirie.
Alors, ça nous met dans la situation où les questions qu'on
adresse à l'un, au fond, c'est à l'un ou à l'autre ou aux
deux. C'est pour ça qu'on est un peu dans l'embarras, mais ça ne
me fait rien de céder la parole à la députée ou que
la députée de Vachon pose ses questions. Je sais qu'elle voulait
les poser ce matin, mais je poserai celles qu'elle n'aura pas
demandées.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Mme la
députée de Vachon.
Parachèvement de l'autoroute 30
Mme Pelchat: Vous comprendrez, M. le député de
Lévis, que mon comté, Saint-Hubert, c'est la rive sud de
Montréal. Alors, c'est ce qui m'intéresse plus
précisément. M. le ministre, je pense que vous me voyez venir
avec mes gros sabots. En 1987, on a eu un sommet socio-économique, en
Montérégie, c'était dans le temps un des premiers. Un des
projets les plus structurants du sommet socio-économique, ça a
été l'acceptation de l'autoroute 30, le parachèvement de
l'autoroute 30. Je n'ai pas besoin de vous dire que l'autoroute 30, ça
s'est terminé au coin de chez nous, c'est-à-dire au coin de
Saint-Hubert et de Brossard en 1976, et qu'il n'y a aucun kilomètre qui
a été fait de 1976 à 1985. Alors, pour la région,
la pression est d'autant plus forte qu'on a été presque 10 ans
avec de belles promesses, mais sans travaux de parachèvement.
L'intention du gouvernement a été clairement
exprimée en 1987 de terminer l'autoroute 30 et ça a
été réitéré dans le plan de transport comme
un élément important non seulement du développement
régional, c'est-à-dire de toute la Montérégie, -
pas besoin de vous dire que la Montérégie, c'est 1 200 000 de
population et ça couvre 225 municipalités - mais aussi, dans le
plan de transport, en vue de désengorger Montréal et de faire en
sorte qu'on ait un circuit périphérique à là
région de Montréal. Moi, ce que j'aimerais savoir à
l'heure actuelle, maintenant que le plan de transport a été
adopté, je sais que vous avez dit plusieurs fois que le
parachèvement de l'autoroute 30 était l'une de vos
priorités, mais où est-ce que c'en est? Les citoyens chez nous,
les entreprises, les villes nous demandent: Coudon, est-ce que c'est encore des
voeux pieux ou les gens ont vraiment l'intention de réaliser le
parachèvement de l'autoroute 30?
M. Elkas: Mme la Présidente, ça me fait vraiment
plaisir de répondre à la question, parce que c'est une de mes
grandes préoccupations. Il va s'en dire que la construction qui se fait
sur la 40, le Métropolitain aujourd'hui, estimée à environ
60 000 000 $, qui n'ajoutera aucun volume au niveau du nombre de trafic, va
toujours continuer à recevoir ces poids, le camionnage, si vous voulez,
une grande partie du camionnage qui n'a pas vraiment d'affaire sur le
territoire ou sur la 40, ou alors de ne rien faire pour les voies de
contournement, soit la 440 ou la 30, va nous mettre dans une situation
où dans 15 ans ce n'est pas 60 000 000 $ qu'on va avoir à
dépenser, mais 100 000 000 $. Alors, il est très très
important qu'on aille de l'avant avec les voies de contournement. On discute de
l'autoroute 30. Vendredi passé, j'ai rencontré des intervenants
dans le dossier qui ne sont pas nécessairement d'accord avec le
tracé actuel, mais on est en train de négocier et je crois qu'on
va bien s'en sortir. La réserve de Kahnawake s'oppose au tracé de
la façon dont H a été déposé, mais, par
contre, leur grande préoccupation était au niveau de
l'environnement, l'impact. J'ai mandaté nos fonctionnaires de s'asseoir
avec les gens de la réserve, les Mohawks de Kahnawake, et de reprendre
tous les points qui les préoccupent. Je suis sûr qu'on va pouvoir
les réassurer que le tracé, tel qu'on l'a déposé,
n'aura pas d'impact négatif sur la réserve comme telle.
Mme Pelchat: Ce que j'ai de la difficulté à
comprendre avec le contournement de Kahnawake, c'est qu'il était
sensé être le premier bout de la 30 à être
commencé. En 1987, c'était l'engagement de M. Côté
au sommet socio-économique, on est rendus en 1990 et on en est toujours
au même point avec le contournement de Kahnawake. C'est bien sûr
que je prêche pour la paroisse des gens de la rive sud de
Montréal, mais il y a quand même une concentration de population
qui est là. Quand même, entre la 10 et la 15, je pense, si je ne
me trompe pas, les spécialistes du ministère des Transports sont
peut-être là pour nous aider, que les plans d'expropriation sont
à peu près finis. Il ne reste pas grand-chose à terminer
pour qu'on puisse commencer à faire le premier kilomètre. Et
ça serait très important pour le développement
économique, sans parler du développement, pour desservir tout
simplement cette région-là.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Ce qui importe dans la décision finale sur
Kahnawake, c'est qu'on ne voudrait pas qu'on retarde le projet à cause
de Kahnawake. Il est préférable qu'on s'enligne sur le
tracé comme tel mais, comme vous le dites, celle-ci n'a pas d'impact sur
la route, sur le tracé entre la 10 et la 15, alors on ne verrait pas de
problème à entreprendre les
travaux en 1992.
Mme Pelchat: Entre la 10 et la 15? M. Elkas: Oui.
Mme Pelchat: Qu'est-ce qui arrive avec le tronçon qui est
situé dans la MRC de Beauhar-nois-Salaberry, le dernier tronçon
de la 30, pour vraiment la terminer?
M. Elkas: II y a une étude de faisabilité qui
devrait être terminée en juillet 1900 pour ce
tronçon-là.
Mme Pelchat: Ça, c'est l'étude d'impact?
M. Elkas: Oui.
Mme Pelchat: Mais II n'y a pas eu...
M. Elkas: Nous avons aussi rencontré les
représentants du ministre fédéral des Transports, M.
Lewis...
Mme Pelchat: C'est là-dessus que je m'en venais, M. Elkas,
et je suis bien contente que vos fonctionnaires soient là avec vous,
parce qu'on a eu une promesse de Benoît Bouchard de 100 000 000 $ pour
payer le pont à cet endroit-là et, si je ne m'abuse, les
élections fédérales vont venir avant les élections
provinciales. De ce temps-ci, moi, je dois vous dire que j'aime mieux avoir des
engagements signés, doublement signés, de la part du
fédéral. Alors, ce qu'on s'est fait dire de la part du
gouvernement fédéral, nous, les députés de la
région... (17 h 45)
M. Elkas: Oui.
Mme Pelchat:... c'est qu'il n'y aura pas de pont, pas
d'engagement ferme pour un pont avant môme que la route soit
commencée à cette hauteur-là.
M. Elkas: L'étude d'impact est prévue pour la fin
de l'année et je vais vous assurer, après les discussions que
j'ai eues avec M. Lewis, le ministre fédéral des Transports,
qu'une entente va suivre immédiatement après. Il a
démontré son intérêt à continuer, il n'y a
pas de changement de direction, si vous voulez, au palier
fédéral. Ça a été confirmé par le
ministre d'État aux Transports, M. Jean Corbeil, aussi.
Mme Pelchat: D'accord. L'autre question que j'aimerais vous poser
concernant le plan de transport, c'est encore au sujet du développement
routier, en fait, sur ce que vous avez qualifié, dans le plan de
transport, d'amélioration du réseau. Il s'agit de
l'échangeur du boul. Edna-Maricourt, qui relie Saint-Hubert, Lon-gueuil,
Carignan, Chambly, Saint-Bruno et toutes les municipalités... En fait,
c'est l'élargissement de la route 116 à trois voies et
l'aménagement d'un échangeur qui relierait directement la ville
de Saint-Hubert à la vide de Longueuil.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas; Le projet, dans sa totalité, dans le bloc
1994-1998, représente un investissement de...
Mme Pelchat: Infime.
M. Elkas:... 30 000 000 $. Il y a le bloc 1994-1995 de 11 900 000
$ qui touche les routes 112 à 116 et l'échangeur Edna-Maricourt,
phase 1. C'est un nouvel échangeur à construire.
Mme Pelchat: m. le ministre, est-ce que 1994, c'est un nouvel
échéancier? si je ne me trompe pas, on était à 1993
au début.
M. Elkas: C'est le dernier, ça.
Mme Pelchat: Alors, ça a été
reporté...
M. Elkas: Selon les études d'impact. Ce qu'on peut faire
avec les dates va dépendre beaucoup de cela.
Mme Pelchat: Je vais vous expliquer pourquoi j'insiste un peu
là-dessus. Il y a quand même... La rive sud de Montréal, je
sais bien que vous la comprenez bien, vous êtes venu dans la
région, vous avez rencontré le caucus des députés
de la Montérégie et je pense qu'on vous l'a clairement
exprimé, sauf que ça vaut peut-être la peine de le
rappeler. Saint-Hubert va éventuellement abriter l'Agence spatiale
canadienne et, à l'heure actuelle, le réseau routier de
Montréal est suffisant, mais, avec les développements qu'on
entrevoit, autant avec l'Agence spatiale qu'avec le développement
démographique et économique de la rive sud, ça va demander
un développement du réseau routier. Je pense que c'est avec ces
prévisions-là que cela avait été mis dans le plan
de transport. Alors, je comprends, les études d'impact et la question du
ministère de l'Environnement. Pour être adjointe du ministre de
l'Environnement, je comprends que ce n'est pas toujours facile de
déposer des études d'impact et de les faire adopter assez
rapidement, sauf que, quand on retarde le dépôt d'une étude
d'impact de six mois, eh bien, ça retarde les travaux de la route d'un
an ou même d'un an et demi.
M. Elkas: Je vais répondre à votre question, qui me
préoccupe au sujet de l'Agence spatiale. Vous m'avez fait une demande
concernant l'échangeur à Saint-Hubert et l'échangeur
Clairevue, et on s'est engagé à contribuer pour
1 200 000 $, soit 600 000 $ cette année et 600 000 $ l'an
prochain. Alors, si ça peut vous aider, ça démontre
clairement aussi qu'on supporte le projet.
Mme Pelchat: Je dois vous dire que ça m'aiderait aussi si,
dans vos discussions avec ie ministre fédéral, vous lui parliez
de l'autre tronçon du boulevard Clairevue qui doit être
complété et qui est uniquement sur les terres du
fédéral. À date, le ministère fédéral
des Transports a dit carrément non pour construire le prolongement de ce
bout de route-là. Donc, c'est probablement les municipalités qui
auront à assumer...
M. Elkas: II se trouve sur un territoire fédéral,
vous me dites?
Mme Pelchat: La partie que le gouvernement du Québec va
payer se trouve sur des terres qui n'appartiennent pas au
fédéral, sauf que, quand on arrive à la route de ceinture
de l'aéroport de Saint-Hubert...
M. Elkas: O.K.
Mme Pelchat: ...c'est des terres qui appartiennent au
fédéral...
M. Elkas: Oui.
Mme Pelchat: ...et qu'on n'a pas comme politique de payer quand
ce sont des terres du fédéral. On a écrit à M.
Benoît Bouchard à plusieurs reprises, et le ministre Bouchard nous
a dit, dans le temps, qu'il n'était pas question que le ministère
fédéral des Transports paie pour le restant du bout de route.
Alors les municipalités sont en train d'examiner la possibilité
de défrayer cet engagement-là. Alors, dans vos discussions avec
le fédéral, peut-être que le nouveau ministre va trouver
des sommes d'argent un peu plus vite que l'autre. En fait, c'est 800 000 $.
M. Elkas: C'est seulement...
Mme Pelchat: Je dois vous dire qu'au ministère des
Transports du Québec, ce qu'on nous dit, c'est que le protocole
d'entente ne sera pas signé avant que le fédéral ne dise
s'il va payer l'autre bout de route. Nous, au Québec, on n'est pas pour
faire un bout de route sans qu'il ne soit parachevé sur les routes du
fédéral.
M. Elkas: La contribution du fédéral, si je vous
entends bien, c'est 800 000 $.
Mme Pelchat: C'est zéro. Pour l'instant, c'est
zéro.
M. Elkas: Non, non. Mais à combien
l'éva-luez-vous?
Mme Pelchat: Ça devrait être 800 000 $. M. Elkas:
Seulement 800 000 $?
Mme Pelchat: Oui. Nous autres, on payait 1 200 000 $: 600 000 $,
comme vous l'avez dit, sur cet exercice-ci et 600 000 $ sur l'autre exercice.
Le fédéral a refusé...
M. Elkas: J'en prends note et la prochaine fois que je le
rencontrerai, j'en ferai mention.
Mme Pelchat: Je compte sur vous. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
députée de Vachon. M. le député de
Lévis.
Plan de transport de Montréal
M. Garon: Alors, M. le ministre, j'aimerais poser une question
concernant le plan de Montréal. Quand on regarde tout ça, il
était question de dépenser 554 000 000 $ sur cinq ans, on a 133
000 000 $ de dépensés sur les 554 000 000 $ après trois
ans et on se rend compte que les sommes qui apparaissent plus grosses quand on
regarde la conservation des acquis du réseau routier, c'est parce qu'il
y a eu des dépassements considérables. Après seulement
trois années écoulées, les travaux de conservation des
acquis ont déjà dépassé d'au moins 30 000 000 $ les
prévisions des cinq premières années du plan et on ne sait
pas si les prévisions de 1990-1991 seront respectées. Alors,
qu'est-ce que vous allez faire? En fait, c'est clair. À mon avis,
à ce moment-ci, quand on regarde la page 8 de l'annexe A du discours sur
le budget, les prévisions budgétaires, vos prévisions pour
le plan de transport pour Montréal, l'effort que vous faites, cette
année, pour Montréal au détriment du reste du
Québec, malgré ça, vous êtes bien en arrière
dans le plan d'investissement pour la région de Montréal.
Qu'est-ce que vous allez faire à partir de l'an prochain? Vous allez
couper dans le plan d'investissements, dans la région de
Montréal? Qu'est-ce qu'il va arriver? C'est clair, d'après nos
chiffres, que vous ne pouvez pas arriver, dans ce plan-là, en fonction
des prévisions budgétaires qu'il y a actuellement dans le budget
du ministre des Finances, dans ce qui est prévu pour les années
1990, 1991, 1992, 1993 et 1994. Après trois ans, vous avez seulement une
petite partie de faite, alors qu'avec les sommes dont vous semblez devoir
disposer dans les prochaines années, vous n'en aurez pas assez,
même si cette année vous vous financez au maximum en amputant le
budget de voirie régionale dans le reste du Québec. Alors,
qu'est-ce qu'il va arriver, là? Allez-vous couper dans ie plan ou
allez-vous continuer à le faire en coupant
davantage encore dans la voirie régionale des différentes
régions du Québec? Ça me parait clair. Je pense qu'on ne
peut pas se conter de menteries, là. Alors, quelles sont vos
hypothèses de travail? écoutez, on le voit, les
dépassements sont importants, très importants. la route 20, par
exemple, ça devait être... la prévision du plan
côté pour 1988 à 1992, c'était 73 400 000 $. vous
êtes déjà rendus à 73 500 000 $ et vous n'en avez
qu'une partie de faite. la route a40: la prévision du plan
côté, pour les cinq ans, c'était 45 000 000 $. vous
êtes rendus à 81 300 000 $. seulement trois ans et vous n'avez
même pas fait les travaux que vous deviez faire. et pour l'ensemble, vous
êtes considérablement en arrière. alors?
Quand on regarde, par ailleurs, l'amélioration des routes, il n'y
a quasiment rien de fait. Il y avait 108 000 000 $ pour l'amélioration
et il y en a 6 000 000 $ de dépensés après trois ans. Le
développement, il y en a 157 000 000 $ de prévus et il y en a 4
000 000 $ seulement après trois ans, alors que c'était 157 000
000 $ sur cinq ans. L'amélioration, c'était 108 000 000 $ sur
cinq ans. Dans les deux cas, si on fait le total, ça fait 265 000 000 $.
Bien, là-dessus, il n'y en a que 10 000 000 $ de dépensés
après trois ans, et c'était 265 000 000 $ sur cinq ans. Par
ailleurs, la conservation des acquis, vous avez plus que le montant
prévu qui était 178 000 000 $ sur cinq ans. Vous avez 186 000 000
$. Vous n'avez pas encore fait la conservation des acquis que vous aviez
prévus. Alors, vous avez, en réalité, sur 288 000 000 $ de
conservation des acquis sur cinq ans, selon votre prévision, 125 000 000
$ de faits, même si vous avez dépensé 186 000 000 $, parce
qu'il y a eu des dépassements considérables. Alors, comment
allez-vous arriver avec ce plan-là? Là, ça ne marche pas
du tout. Il ne faut pas se conter d'histoires. Ça ne marche pas du tout.
On voit que vous n'avez quasiment rien fait sur trois ans par rapport à
ce que vous aviez planifié sur cinq ans. Puis, par ailleurs, ça
va vous prendre des sommes d'argent tellement considérables dans
l'avenir... À moins que vous ne disiez: Bien, le réseau routier
en dehors de Montréal, on l'abandonne. C'est fini, on n'en fait plus.
Et, encore là, je pense que vous n'auriez pas assez d'argent pour faire
ce que vous avez prévu dans la région de Montréal. Comment
ça va marcher? Moi, je ne comprends plus.
M. Elkas: C'est bien compréhensible que vous ne compreniez
pas.
M. Garon: Je pense que (es députés ont le droit
d'avoir la vérité. Moi, la 30, je ne suis pas là. On ne
pourra pas dire un mot. La 30, je ne suis pas là. Mais je pense que les
gens ont le droit de savoir si vous la faites ou si vous ne la faites pas.
Parce que là, l'ancien ministre des
Transports, je dois vous dire qu'il disait rarement non. La 15, pas de
problème, la 50, pas de problème, la 30, pas de problème,
la 20 au bout de Cacouna vers Rimouski, pas de problème. Des routes, II
n'y a pas de problème. Sauf qu'il ne s'est pas fait un pouce. Il n'y as
pas un pouce de fait. Là, vous, vous avez le problème.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je me. mets à votre place. J'ai un peu
pitié de vous parce que vous avez passé dans le tondeur.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Non, n'ayez pas pitié de moi, s'il vous
plaît. N'ayez pas pitié de moi. Ha, ha, ha! Not you.
M. Garon: Ce n'est pas mon rôle d'avoir pitié de
vous.
Des voix: Ha, ha, ha! m. garon; mais je vais vous dire que
l'héritage que vous avez pris, vous ne l'avez pas pris sur le
bénéfice d'inventaire, vous êtes "pogné" avec.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Moi, je ne sais pas comment vous allez vous en sortir,
mais je sais une chose, par exemple... Et, à part de ça, le
ministre des Finances vous a laissé croire, comprenez-vous, que vous
aviez tout l'argent qu'il fallait. Un montant de 1 700 000 000 $ au-dessus du
budget de base, c'est un budget à gogo au fond.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je ne blâme pas les gens de ne pas savoir ce que
c'est, un budget de base. Je ne vous blâme pas, vous-même,
même. Sans doute que vous ne le saviez pas. Je vais vous dire une chose.
Sur les 28 ministres qui étaient là avant vous, même ceux
qui étaient là avant vous, je suis convaincu qu'il n'y en avait
pas cinq qui savaient ce qu'était un budget de base.
M. Elkas: Incluant ceux qui étaient là entre 1976
et 1984?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: J'étais un de ceux qui savaient ce que
c'était.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: J'étais un de ceux qui savaient ce que
c'était, et je vais vous dire pourquoi
d'ailleurs. Parce que je négociais moi-même les budgets.
Quand les fonctionnaires étaient rendus au bout, ils disaient: M. Garon,
on n'est pas capables d'aller plus loin, nous autres. Nous autres, notre bout
est fait, on n'aura pas une "cenne" de plus, à vous la parole. Alors, je
disais: C'est correct. Il fallait que je comprenne comment ça marche,
par exemple. Et là, j'étais obligé d'aller
négocier. J'ai su de cette façon-là ce que c'était,
un budget de base. Mais c'est évident que ce n'est pas tous les
ministres qui négocient leur budget. Ceux qui ne l'ont jamais
négocié eux-mêmes, Ils ne savaient pas ce que
c'était. Je ne dis pas qu'ils étaient de mauvaise foi. Ils ne
savaient pas ce que c'était. Mais là, à ce
moment-là, quand on regarde ça et qu'on fait la compilation des
chiffres, moi, je vais vous dire une chose: Si vous continuez à laisser
croire aux gens tout ce que vous laissez croire, ça va faire dur
tantôt. C'est comme dans le développement régional.
Ça commence à réagir et violemment. Pourquoi? Parce que
les gens se sont fait embarquer dans une affaire où l'argent
n'était pas là. On les a envoyés dans des programmes
réguliers des ministères et on a promis des affaires. Sauf que
quand tout le monde arrive dans le budget régulier des
ministères, les budgets ne sont pas là. Sauf que celui qui va
passer au "cash", c'est vous, à moins que vous ne soyez remplacé
avant longtemps. Mais vous allez passer au "cash".
M. Elkas: Je n'ai pas peur.
M. Garon: Ahl vous allez voir. Parce que la...
M. Elkas: Je passe à l'action.
M. Garon: Je n'ai pas posé le dixième des questions
que j'avais à poser actuellement parce qu'il y en a dont j'ai les
réponses. Mais la chanson, je veux dire qu'elle ne suivra pas la
musique, et rapidement. C'est pour ça que, dans le plan de transport,
vous allez faire quoi? Le plan Côté de 1988-1998, est-ce que
ça devient 1988-2008? Qu'arrive-t-il là-dedans? Parce que votre
plan, le plan Côté, la réalisation va beaucoup plus
lentement que prévu. Vous n'avez pas l'argent suffisant. Dans les
prévisions budgétaires d'ici 1994, vous ne les avez pas non plus.
Qu'est-ce que vous avez l'intention de faire?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Moi, j'aimerais vous demander une question parce qu'il
vous arrive souvent de la poser. Mais je m'interroge sur vous, M. le
député et sur ce que vous attendez sur un plan de base. Un budget
de base, ça veut dire quoi, pour vous, ça? Puis-je vous demander
la question parce que vous la posez toujours? J'aimerais bien vous demander la
question. J'aimerais une réponse.
M. Garon: Bien, vous, donnez-moi donc votre définition. Je
vais vous donner la mienne après.
M. Elkas: Non, non, je vous demande la question. Non, non,
allez-y! Non, allez-y!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Non, je vous demande la question.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors...
M. Garon: Quelle est la définition que le ministre des
Finances vous a donnée actuellement?
La Présidente (Mme Bélanger): Je regrette, on
n'aura pas la réponse avant 20 heures...
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): ...puisque la
commission suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
(Reprise à 20 h 10)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission de l'aménagement et des
équipements reprend ses travaux. Lors de la suspension des travaux, nous
venions de commencer le programme 2. M. le député de
Lévis, on parlait du plan de transport de Montréal.
M. Garon: Alors, j'avais posé la question, à ce
moment-là, sur le respect des budgets, des échéanciers, et
surtout de la quantité des travaux qui avaient été
annoncés dans le plan d'action de l'ancien ministre des Transports pour
1988-1998. Je vous demandais si c'était un nouveau plan de transport que
vous auriez annoncé, 1988-2028, parce que vous n'avez pas l'argent, vous
n'avez pas les budgets, des dépassements de coûts
épouvantables dans ce bout que vous avez entrepris. Alors que la devise
de l'ancien ministre, c'était d'en faire plus avec moins, on
réalise que c'est d'en faire moins avec plus, la vraie devise du
ministère des Transports depuis le changement de gouvernement. C'est
pour ça qu'on se demande si le plan de transport, dans son
actualisation, étant donné que vous faites beaucoup de plans mais
pas beaucoup de travaux... Même vos ingénieurs en grève le
disent: Bien des plans et pas de travaux. Tu sais, l'ingénieur, il est
bon ou bien il n'est
pas bon... Moi, les ingénieurs, j'écoute ça
religieusement, parce qu'on dit que les ingénieurs aux Transports, c'est
un peu l'alpha et l'oméga du ministère.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ils me disent, d'ailleurs, parce que j'ai compris qu'il
y aurait de plus grandes économies si on leur confiait plus d'ouvrage,
plutôt que de le donner à des firmes privées qui chargent
beaucoup plus cher... Alors, c'est pour ça que, comme vous avez la haute
main sur le ministère, j'aimerais savoir ce que vous allez faire au
point de vue... Ou bien vous allez réviser les engagements du ministre
Côté: Métro à Laval, métro dans Test de
Montréal, autoroute 30, autoroute 15, autoroute 50, autoroute 25, pont
sur la rivière des Prairies, autoroute entre Cacouna et Rimouski...
Une voix:...
M. Garon: Non, ce n'est pas dans le plan de transport, mais il
est promis pareil. À Stoneham, on voit que Stoneham va se faire
plutôt pouce par pouce. On va commencer par les barres blanches...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: J'aimerais savoir là, vous, vous allez
où? Vous avez un beau sourire, vous avez l'air gentil, vous ne pouvez
pas, à un moment donné, bourrer le monde, on ne peut pas laisser
le monde comme ça, parce qu'il va devenir agressif. On voit que les
camionneurs deviennent agressifs, les motocyclistes. Il y a des gens qui
deviennent agressifs, parce qu'ils se sont fait promettre des affaires et que
la marchandise n'est pas livrée. Je ne voudrais pas, moi, qu'à un
moment donné, vos députés soient malheureux. Je regarde le
député qui est gentil en face de nous...
Mme Pelchat: Pourquoi "il est gentil"? Expliquez ce que vous
voulez insinuer là, vous?
M. Garon: La députée qui est gentille, et
là, je ne voudrais pas qu'à un moment donné, parce que
vous avez promis la route 30, vous ne vous avanciez pas là-dedans.
Mme Pelchat: J'espère que vous trouvez mon collègue
de Montmagny aussi gentil?
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît, Mme la députée de Vachon.
M. Garon: Votre collègue de Montmagny, ce n'est pas
pareil, i( ne demande rien, lui. Alors, je ne dis pas un mot, je ne le
dérange pas. Mais, vous, vous aviez l'air en demande de l'autoroute 30.
C'est pour ça que je demande ce que le ministre va faire, comment il va
réajuster tout ça?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Finalement, vous avez fini? M. Garon: J'ai fini,
c'est une question.
M. Elkas: M. le député de Lévis, franchement
je suis étonné, vos propos m'étonnent, du fait que, dans
la vie, il faut se fixer des objectifs. Que ce soit au niveau de notre vie
sociale, que ce soit au niveau de nos engagements vis-à-vis de nos
familles, H me semble que dans ta vie, peu importe la tâche, il faut
avoir des objectifs. Votre collègue, lui, avait des objectifs au niveau
du municipal comme on en a tous eu. On vise nos objectifs, ce sont des
défis pour nous, puis c'est placé avec l'aide des gens, en
concertation avec des gens de la région de Montréal. Ils ont mis
ensemble des objectifs...
M. Garon: C'est seulement un objectif.
M. Elkas: Ils visent ces objectifs, ça devient des
défis pour eux, suivis par des plans d'action. Et on envisage, dans 10
ans, des coûts de 1 600 000 000 $: la conservation des infrac-structures,
185 500 000 $; l'amélioration du réseau routier, 190 800 000 $;
le développement du réseau routier, 465 200 000 $; le
développement du réseau du transport collectif, 420 600 000 $; la
conservation des équipements pour le transport collectif, 289 500 000 $;
l'amélioration du réseau de transport collectif, 70 000 000 $.
Non, non, mais là, vous demandez la question. Si, admettons, il y avait
des dépassements, il est évident que les bons gestionnaires, dans
la vie, se réajustent non seulement aux 10 ans mais à la minute.
Et c'est un peu ça qu'on recherche de nos gens, d'agir comme
professionnels.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez dire?
M. Elkas: Mais on fixe des objectifs. Et ça a
été fait en concertation avec les gens de la région de
Montréal, les élus de Montréal. C'est à la demande
du public qu'ils ont demandé qu'on fasse ça, ici, ces
travaux-là. Pourquoi en voudrait-on à ces gens-là? Ce sont
aussi des contribuables. C'est leur avenir, et je me demande aussi, souvent, si
vous êtes sérieux quand vous me dites que vous comprenez la
région de Montréal. Vous avez fait des déclarations,
l'autre jour, qui m'ont vraiment surpris. Quand on parle que, pour le
Métropolitain, vous avez dit qu'on ne dépensait rien, là.
60 000 000 $, cette année, sur le Métropolitain, ce n'est pas de
l'argent assez important? La planification qui se fait au
niveau du contrôle du transport collectif, le train de
Deux-Montagnes, ce sont des exemples très très clairs qu'on agit
suivant des objectifs qui avaient été soumis dans le plan
Côté.
Alors, Mme la Présidente, je ne sais pas exactement comment
répondre parce que la question n'a vraiment pas de sens. On a un
objectif, on vise les 1 600 000 000 $, tout ça est en rapport avec ce
que les gens de la place ont voulu. Le député de Lévis se
rend à Montréal et il prétend que, pour le
Métropolitain, les 60 000 000 $ sont tout dépensés dans le
West Island. Mais là, il faudrait regarder la géographie de
Montréal. Je me demande si c'est à Montréal ou à
Toronto que vous vous êtes rendu, parce que les deux tiers du
Métropolitain sont à l'est du boulevard Saint-Laurent qui divise
la ville entre l'est et l'ouest. Alors, je voulais faire le point. On est
confiant qu'on va pouvoir atteindre ces défis. Ce sont de grands
défis, je ne le nie pas. Et s'il y a des ajustements à faire, on
les fera. Si ça ne se fait pas dans 10 ans, ça se fera dans 11
ans. Mais on va le viser. C'est tout ce qu'on peut demander à nos gens
et on va s'assurer qu'on va être là, derrière eux, pour
leur donner de l'appui.
M. Garon: Alors, je comprends, Mme la Présidente, que le
ministre dise que c'est un défi. Je connais quelqu'un qui avait comme
défi de se mordre le front avec les dents d'en haut. Il n'a jamais
réussi. Mais c'était un défi qu'il s'était
donné. Alors, je comprends. Le ministre s'est donné un
défi, mais en tout cas... En vertu du vieux principe de Lavoisier, qui
est vrai en finance comme en chimie, rien ne se perd, rien ne se crée,
ce que vous mettez quelque part, vous ne le mettez pas ailleurs. Et là,
il m'ap-paratt évident que vous n'avez pas l'argent, mais les gens s'en
rendront compte au fur et à mesure.
Alors, je ne poserai pas davantage de questions sur le plan de
Montréal. Maintenant, j'aimerais poser une question concernant la
politique maritime.
Transports maritime et aérien
La Présidente (Mme Bélanger): Ce qui veut dire que
vous passez au programme 6, M. le député de Lévis?
Transport maritime
M. Garon: Oui, mais je ne veux pas dire que les autres sont
adoptés, parce que...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, non,
non.
M. Garon:... comme c'est bien difficile...
La Présidente (Mme Bélanger): On va les adopter
à la fin.
M. Garon:... de planifier la fin, puis que le ministre fait
beaucoup de consultations...
M. Elkas: Je suis assisté par Jacques Girard qui va nous
aider à répondre aux questions au niveau de la politique
maritime.
La Présidente (Mme Bélanger): Bienvenue, M.
Girard.
M. Garon: II a peur de vous, j'ai compris. Il ne savait pas dans
quoi vous alliez l'embarquer.
Alors, malgré son potentiel maritime immense, le Québec ne
dispose d'aucune politique maritime - le Canada non plus, d'ailleurs - il
abandonne cette responsabilité à Ottawa qui, lui, n'assume aucune
responsabilité, plus préoccupé qu'il est à
maintenir et développer le réseau ferroviaire dans l'Ouest, qui
nous coûte une fortune. On en pale le quart. On les fait vivre, dans
l'Ouest. Ne nous contons pas d'histoires: on les fait vivre. C'est comme si on
avait été condamnés par l'Évangile à faire
la charité toujours dans l'Ouest et dans les Maritimes. Il n'y a jamais
rien de trop beau dans l'Ouest. Mais nous autres, la politique maritime, c'est
rendu même que des revues britanniques comme Fair-Play - c'est un
beau nom pour une revue à part ça - disent que si Québec
était indépendant, il aurait une politique maritime, parce que
l'intérêt du Québec est tellement évident que
même des compagnies qu'on nomme comme Cast songeraient à
établir leur siège social transféré des Bermudes au
Québec ou encore que d'autres compagnies comme Canada Maritime pourrait
aussi revenir au Québec. On mentionne des compagnies qui... Le
journaliste qui est venu ici pour parler de la politique maritime du Canada
s'était rendu compte qu'il n'y avait rien à faire, ça ne
les intéressait pas. Il a entendu parler du lac Meech, puis il s'est
rendu compte, par ailleurs, que le Canada pourrait se diviser et que le
Québec pourrait être indépendant. Il a dit: Là, le
Québec indépendant, je suis sûr qu'il y aurait une
politique maritime qui serait très bénéfique. Quand on
pense qu'on arrêterait de payer pour les chemins de fer de l'Ouest. Rien
qu'avec cet argent-là, on aurait une fortune à mettre dans une
politique maritime. Rien que les chemins de fer de l'Ouest. Rien que le
Nid-de-Corbeau, ça nous coûte presque 800 000 000 $. On a
payé le quart l'an passé: 158 000 000 $. C'est presque 200 000
000 $ qu'on a payés.
Roger's Pass, le trou dans les Rocheuses, parce que les trains ne
passaient pas assez vite. Alors 600 000 000 $, on a payé le quart: 150
000 000 $. On a de l'argent: 150 000 000 $ pour envoyer les trains vers
Vancouver, Prince Rupert. On a payé le quart: 150 000 000 $. Ça,
c'est une fois, par exemple, mais le Nid-de-Corbeau, c'est chaque année.
On maintient
25 000 kilomètres de chemins de fer non rentables dans l'Ouest On
en paye le quart. C'est comme si on payait 6000 kilomètres, qu'on leur
donnait comme cadeau dans l'Ouest, de chemins de fer non rentables.
Puis on paye des wagons gratis, payés par le
fédéral et construits en Ontario, pour qu'ils ne disent pas
grand-chose en Ontario, pour ne pas qu'ils parlent. Puis en veux-tu, en
v'là. On subventionne le chemin de fer à tour de bras. Je vous
disais ce matin: 484 $ sur la ligne Prince Rupert-Jasper de subvention par
passager, alors qu'on a fermé la ligne
Québec-Trois-Rivières-Montréal, Québec-Mont-Joli,
Montréal-Sherbrooke. Une coûtait 100 $ par passager; l'autre 75 $
et l'autre 47 $. Elles coûtaient trop cher, mais 484 $ Prince
Rupert-Jasper, il n'y a rien de trop beau dans l'Ouest, on paye. Ça veut
dire qu'on payait plus pour Prince Rupert-Jasper. Divisé par quatre,
ça fait 121 $ qu'on payait pour maintenir Prince Rupert-Jasper dans
l'Ouest, alors qu'on n'était pas prêt à payer 100 $ par
passager pour aucune des lignes du Québec. Notre part pour Prince
Rupert-Jasper, ça équivalait à 121 $ par passager,
seulement la part du Québec. C'est quelque chose. Grande
générosité des Québécois. On voit que les
organismes commencent à faire des recherches. L'institut Fraser vient de
dire qu'on verse de l'argent à tour de bras dans ces
provinces-là. On a dit: six fois plus d'argent apparemment, dans les
nouvelles à la radio ce matin. Ça commence à sortir.
Alors, nous autres, les politiques maritimes, ça nous
intéresserait: le fleuve Saint-Laurent, par hasard, est situé
chez nous. Là, ce n'est plus intéressant, on n'a plus rien. Puis
on ne sait pas ce que le ministre pense là-dessus. Le manque
d'Intérêt du fédéral pour le développement du
secteur maritime est un fait notoire. Alors, j'aimerais savoir du ministre ce
qu'il a l'intention de faire pour forcer le fédéral - parce que
le ministre est un fédéraliste - à part d'avoir des
objectifs, à adopter une politique maritime qui serait
bénéfique pour le Québec?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Elkas: Mme la Présidente, je dois partager avec le
député de Lévis, puis je suis complètement
d'accord, il n'y en a pas de politique. Lorsque je suis venu ici il y a une
couple de mois, au mois de septembre ou octobre, je me suis rendu compte qu'on
avait un besoin et je m'apprêtais à m'asseolr avec mon homologue
au fédéral pour créer au moins une base. J'ai eu des
discussions avec des représentants de Montréal, le directeur du
Port de Montréal, M. Dominique Taddeo. Il y a de l'ouvrage à
faire, mais ce n'est pas du jour au lendemain qu'on va pouvoir tout mettre sur
pied et en créer une. Alors, ce sont les contacts qui ont
été établis et je he nie pas le fait qu'on n'a pas de
politique comme telle.
M. Garon: II y avait un mémoire au Conseil des ministres
de Mme Bacon et de Marc-Yvan Coté, le 20 juin 1989, un projet de mise en
valeur du Saint-Laurent, plan d'action.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: C'est rendu où, ça?
M. Elkas: Justement, je suis en train de préparer avec le
ministre de l'Environnement, M. Pierre Paradis, un plan de mise en valeur du
Saint-Laurent. Comme je l'ai mentionné, il y a eu des contacts qui ont
été faits, à mon niveau. Il y a des contacts qui ont
été faits au niveau de nos fonctionnaires avec le
ministère de l'Environnement, des gens du fédéral, encore,
comme je l'ai mentionné, le groupe SODES qu'on a rencontré. On
travaille avec eux afin de ressortir des recommandations qui ont
été faites par le groupe sur le projet de mise en valeur du
Saint-Laurent. Il est évident que c'est toute une recommandation.
Par contre, de la grande recommandation qui a été faite,
qui est très très coûteuse, on peut sortir de ça des
volets qu'on peut travailler, qui sont réalisables, et c'est un peu les
objectifs que M. Paradis et moi recherchons, de trouver vraiment ce qu'on
pourrait travailler et ce qui est réalisable. Nous allons soumettre au
COMPADR, bientôt, notre rapport qui deviendra public pas longtemps
après.
M. Garon: Mais qu'est-il arrivé du mémoire du 15
juin 1989?
M. Elkas: Pardon?
M. Garon: Qu'est-il arrivé du mémoire du 15 juin
1989? Vous me dites que vous allez faire un autre mémoire, mais de
mémoire en mémoire, sur le plan de l'action, qu'est-ce qui est
arrivé de ce mémoire-là? C'était un beau
mémoire, il y avait plusieurs recommandations...
M. Entas: Oui. comme je viens de le mentionner, on va
retirer...
M. Garon:... dont certaines concernent directement le transport
maritime.
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Qu'est-ce qui est arrivé de ça?
M. Elkas: C'est le rapport, donc, auquel je fais
référence, M. le député.
M. Garon: II a été envoyé, lui...
M. Elkas: On est en train de reprendre les aspects qui sont
faisables à l'intérieur de ce rapport-là, les choses sur
lesquelles on peut aller en action immédiatement.
M. Garon: II n'a pas été accepté?
M. Elkas: II a été accepté, mais ce n'est
pas nécessairement faisable. Vous voyez la demande qui est faite, c'est
des montants de plusieurs milliards de dollars. Alors, on ne peut pas
nécessairement le faire du jour au lendemain. Il y a des choses qu'on
peut adresser, des secteurs qu'on peut adresser et accomplir, des points qui
ont été soulevés par les gens qui ont
préparé ce rapport. Alors, comme je l'ai mentionné, Mme la
Présidente, mon ministère ainsi que celui de l'Environnement
travaillent à déposer un rapport devant le COMPADR.
M. Garon: Quand?
M. Elkas: Dans les semaines à venir.
M. Garon: Oui, mais les semaines à venir, c'est long,
ça. Ce n'est rien pour...
M. Elkas: C'est 174 recommandations, alors vous allez comprendre
que c'est long à étudier afin de s'assurer qu'il y a des sommes
d'argent qui sont...
M. Garon: Mais dites-m'en une que vous voudriez faire.
M. Elkas: Bien, le développement de la région de
Montréal, l'assainissement des eaux usées, comme exemple, les
bateaux de plaisance dans la région de Montréal...
M. Garon: Oui, oui, là, ce n'est pas pareil. Je comprends,
là.
M. Elkas: Non, mais vous me dites... De mémoire, je vous
en parle.
M. Garon: Je ne parlais pas des tours de chaloupe, je pariais de
politique maritime.
M. Elkas: Tout ce qui peut être fait, en partie, des Grands
Lacs venant vers la région de Montréal...
M. Garon: 174 recommandations, j'ai l'impression que c'est le
principe "qui trop embrasse manque le train". Alors, dites-moi donc ce que vous
avez l'intention de faire comme orientation? Je pense, par exemple, au
transport de l'aluminium sur le fleuve, ici. Il y a déjà un
rapport à Transports Canada de 1977 que j'ai rendu public, qui
indiquait, dès 1977, que les routes étaient rentables en amenant
de la bauxite et de l'alumine ici et en transportant du grain. Le ministre de
l'Industrie et du Commerce, qui n'avait pas l'air d'être trop fort en
transport maritime, avait l'air de dire que ce n'était pas possible,
mais les rapports qui ont été faits disaient que c'était
possible. (20 h 30)
Vous, en termes de transport maritime, est-ce que vous aimez mieux que
l'alumine soit transportée par des compagnies d'ici? Ou encore, sur le
fleuve Saint-Laurent, étant donné que, de toute façon,
vous allez avoir à payer pour des compagnies comme Ultramar qui
affrètent des bateaux ailleurs ou qui se préparent à
renouveler leur flotte, est-ce que vous intervenez pour indiquer quelque chose
au point de vue de la sécurité sur le fleuve Saint-Laurent?
Parce que la sécurité sur le fleuve, c'est la
sécurité du bord du fleuve aussi, et vous avez des
responsabilités également là-dedans. Votre
responsabilité ne peut pas rien que concerner la facture. Si le
pétrole est répandu, est-ce que vous vous impliquez
là-dedans ou si vous regardez passer les bateaux étrangers, avec
équipage étranger, avec pavillon étranger, avec taxes
payées à l'étranger, manufacturés à
l'étranger, réparés à l'étranger, alouette,
alors que les États-Unis, eux autres... Pas pire. Ce qui est bon pour
les États-Unis, des fois, ça peut être bon pour nous
autres, ils se protègent par le Jones Act et personne ne peut porter le
drapeau américain sur son bateau s'il n'est pas fabriqué ou
manufacturé aux États-Unis.
M. Elkas: Savez-vous que vous soulevez des points assez
intéressants, mais vous comprenez aussi que c'est l'économie du
marché libre.
M. Garon: Non, il n'est pas libre.
M. Elkas: Vous allez comprendre qu'à la minute où
vous aurez commencé à imposer aux compagnies comment on va
transporter puis combien on va charger... On vous voit venir, c'est la
façon d'aller faire faillite. Vous vous enlignez sur la faillite.
M. Garon: Bien, le Jones Act... Connaissez-vous le Jones Act? Ce
n'est pas très libre aux États-Unis, hein? Etes-vous prêt
à faire adopter le Jones Act tel quel? Moi, je serais prêt, tel
quel, ne pas changer un mot. On l'amendera après. Tel quel, la
même loi qu'aux États-Unis pour dire qu'on a la même loi. On
est dans le libre-échange avec les États-Unis, ça ne
serait pas pire d'avoir la même loi que les États-Unis dans le
transport maritime. Là, on serait vraiment dans une zone
nord-américaine de libre-échange, avec les mêmes
règles du jeu. Qu'est-ce que vous en pensez?
M. Girard (Jacques): Mais ça n'a pas été
retenu dans le libre-échange, M. le député de
Lévis. Ce n'est pas que le Canada n'a pas voulu,
mais les États-Unis n'ont surtout pas voulu, parce que leur
flotte n'est probablement pas rentable. C'est pour ça qu'ils se sont
protégés. Alors, ils se sont protégés
derrière cet "Act*, cette loi-là, pour dire: On n'est pas
rentables, alors, on se protège.
M. Garon: Votre ministre, lui, pensait que c'était le
libre marché complet. Je comprends, vous avez raison, ça ne l'est
pas.
M. Girard: Ce n'est pas la libre...
M. Garon: Mais est-ce qu'on se satisfait de la situation? Les
Américains, voyez-vous, il y a le libre-échange... Vous avez vu,
dans le homard, ils n'ont pas niaisé. Ils ont dit: Le homard en bas de
trois pouces, on n'en achète pas. Les Canadiens, puis les
Québécois, puis tout ça, se sont plaints, ils sont
allés au comité, le comité a dit: Ils protègent
l'environnement, ils protègent les petits homards, ils veulent avoir
plus de homards plus tard, s'ils gardent les petits dans l'eau. Les
Américains ont raison. Ils n'ont pas dit: On est dans le
libre-échange. Au contraire, ils ont dit: On est dans le
libre-échange, mais ça ne veut pas dire que c'est le
"free-for-all". Alors, dans la politique maritime, si on se donnait des
instruments de négociation, aussi, peut-être que... Comment
voulez-vous, en politique maritime, quand la fiscalité, quand les gens
sont enregistres dans des bateaux, dans des républiques de bananes
où ils ne paient pas de taxes, ils engagent des équipages qui...
Les conditions sur le fleuve Saint-Laurent sont tellement pitoyables que,
rendus parfois à Québec ou à Montréal, ils prennent
l'avion puis Ils s'en retournent chez eux, parce qu'ils ne pensaient jamais se
retrouver à bord d'un bateau au mois de février où il n'y
aurait môme pas de chauffage. Ils ne fournissent pas les combinaisons
d'hiver. Alors, vous voyez que les conditions font dur dans la navigation. On
veut protéger l'Afrique du Sud, mais, comprenez-vous, il y a des
esclaves qui viennent à bord des bateaux, ici, dans des conditions
inhumaines, dignes du temps de Jacques Cartier, môme de Christophe
Colomb. Mais Christophe Colomb, il allait dans le Sud, lui, au moins.
Puis les gens, il n'arrive rien, on est sur le fleuve Saint-Laurent, ce
sont des bateaux étrangers, pavillon étranger, équipage
étranger à des salaires de famine, sans taxe à payer, puis
on dit à nos gens, nous autres: Concurrencez ça. Est-ce qu'on est
capable, au moins, de leur donner des exemptions fiscales ou bien d'imposer la
môme fiscalité aux bateaux qui viennent ici? Est-ce qu'on est
capable de faire quelque chose, à un moment donné?
M. Elkas: M. le député de Lévis, vous savez
que c'est un domaine fédéral, puis vous ne m'embarquerez pas, ou
ne m'engagerez pas ou que m'enlignerez pas sur le fait que, si on était
indépendants, on aurait un contrôle sur l'ensemble, puis que
"everything would be rosy". Je ne suis pas prêt à l'accepter. Ce
serait tout un débat, mais, comme je vous mentionne, c'est un domaine
fédéral. S'il y a des préoccupations, nous allons nous
faire le grand plaisir d'adresser la question à nos homologues
fédéraux.
M. Garon: Mais, Mme la Présidente, le travail du ministre,
c'est de défendre les intérêts du Québec à
Ottawa; c'est "everything would be rosy", mais...
M. Elkas: Non, non.
M. Garon: Je pense bien que le ministre ne peut pas dire:
"Everything is rosy". À ce moment-là, il faut qu'il
défende les intérêts du Québec. Est-ce qu'il les
défend, là-dedans, ou bien s'il dit: Je suis impuissant...
M. Elkas: Non, ce n'est pas une question... M. Garon:...
donc faites ce que vous voulez?
M. Girard: II reste que la partie qui est intraitable à
Ottawa, vous le savez sans doute, c'est le ministère des Finances.
M. Garon: Pardon?
M. Girard: C'est le ministère des Finances.
M. Garon: Pourquoi?
M. Girard: Ce sont eux qui décident de ne pas exempter de
la fiscalité canadienne les compagnies qui opèrent en haute
mer.
M. Garon: En haute mer? Je parle du fleuve Saint-Laurent.
M. Girard: Mais sur le fleuve Saint-Laurent, il n'y a pas
beaucoup de bateaux étrangers qui transportent des choses canadiennes ou
québécoises. La flotte interne est québécoise et
canadienne.
M. Garon: Vous pariez du Saint-Laurent-Grands Lacs; il y avait
une grande carte au bureau du premier ministre, je pense qu'elle est rendue
à Rimouski. Elle indiquait où se situaient les bateaux au mois de
décembre. Les bateaux d'affaires, commerciaux, ils étaient dans
le fleuve Saint-Laurent. Dans les Maritimes, c'étaient tous des bateaux
qui appartenaient au fédéral, sauf un pétrolier à
Terre-Neuve. Tous les autres appartenaient au gouvernement
fédéral, bâtis avec nos subventions, avec les gens à
bord payés avec nos taxes, tout ça. Ils étaient tous
autour de Terre-Neuve, autour de la Nouvelle-Ecosse, autour du
Nouveau-Brunswick, de l'île-du-Prince-Édouard. M.
Girard: Oui, mais les bateaux...
M. Garon: Dans le fleuve Saint-Laurent, les bateaux commerciaux
étalent dans le fleuve Saint-Laurent.
M. Girard: Dans le fleuve Saint-Laurent, les gens qui travaillent
sur le fleuve Saint-Laurent sont sur des navires canadiens...
M. Garon: Non, non.
M. Girard:... qui y vont. Il y a une loi, il y a la loi sur le
cabotage qui protège ça. Les gens qui transportent du grain des
Grands Lacs sont des navires canadiens. Socanav, qui transporte des produits
liquides, ce sont des navires canadiens.
M. Garon: C'est un petit petit pourcentage des bateaux qui font
du transport, ici.
M. Girard: Oui, mais là, vous parlez du commerce
international. Moi, je vous dirais qu'il est facile d'avoir une flotte
canadienne ou québécoise. C'est très facile. Il s'agit de
décider de la subventionner, et pour la construction des navires et pour
l'exploitation. Vous ne pouvez pas exploiter un bateau avec les normes
canadiennes, avec des équipages canadiens à 50 000 $, ou 60 000 $
ou 70 000 $ par année pour un mécanicien, par exemple, et
"compéti-tionner" un équipage de Philippins qui en gagnent
peut-être 10 000 $, c'est impossible. C'est Impossible.
M. Garon: Non, mais ce n'est pas ça qui est le
problème. La fiscalité. Il y a toutes sortes de règles, au
fond, où c'est une passoire. N'importe qui peut venir ici, puis on
n'exige rien. Vous ne l'avez pas lu, l'article de FairPlay?
M. Girard: Oui, monsieur, je l'ai lu...
M. Garon: Vous l'avez lu? Bon. Alors, qu'est-ce qu'il dit?
M. Girard:... avant votre déclaration, d'ailleurs.
M. Garon: II dit: Si le gouvernement avait une politique
maritime, des gens rappliqueraient, donc il y a quelque chose à
faire.
M. Girard: II y a peut-être quelque chose à faire du
côté de la gestion de flottes de haute mer, dans une place comme
Montréal. Et on n'a pas dit notre dernier mot là-dedans.
M. Garon: Comment ça, une flotte de haute mer comme
Montréal?
M. Girard: Pardon?
M. Garon: Comment ça que vous dites: Une flotte de haute
mer comme à Montréal?
M. Girard: à partir de montréal. c'est
qu'actuellement il y en a une, flotte de haute mer canadienne; cast est une
entreprise canadienne.
M. Garon: Ouais.
M. Girard: Ce n'est pas une entreprise étrangère,
sauf que, pour "compétitionner" tout le monde sur le même pied,
elle est obligée de s'Immatriculer aux Bermudes...
M. Garon: Bien oui, c'est ça, aux Bermudes.
M. Girard:... puis de gérer ça de Londres, je ne
sais pas trop, là, parce que, si elle gère ça du Canada,
elle va être taxée.
M. Garon: C'est ça.
M. Girard: Mais sur ça, comme je vous ai dit, le
ministère des Finances fédéral est absolument
intraitable.
M. Garon: Puis vous autres?
M. Girard: Bien, nous autres, quand même qu'on voudrait, on
peut pousser, mais ça ne pousse pas. Alors, ce n'est pas...
M. Garon: Ça ne pousse pas, vous avez raison.
M. Girard: Ça ne bouge pas, disons ça, ça ne
bouge pas.
M. Garon: Ça aussi, ça ne pousse pas puis ça
ne bouge pas. Je comprends. Je suis d'accord avec vous.
M. Girard: Je retire ma parole, je dis: Ça ne bouge pas.
Ha, ha, ha!
M. Elkas: C'est une question de subventions.
M. Girard: C'est une question... M. Elkas: De
subventions.
M. Garon: Non, non, non! Une question de politique fiscale.
M. Elkas: Comment pouvez-vous, pour l'amour du bon Dieu, M. le
député, faire compétition, faire concurrence à des
gens qui ne paient pas et à qui les bateaux ne coûtent pas une
fortune comme ça nous coûte? Je vous al
expliqué ce matin qu'un traversier ici au Québec, qu'on a
acheté en 1980, H nous a coûté 5 000 000 $. On a mis des
sommes à côté, environ 12 000 000 $ ou 14 000 000 $. C'est
10 ans, ça, plus que le double.
M. Garon: Puis?
M. Elkas: On nous demande combien ça nous coûterait,
ce meme bateau, même design: 20 000 000 $. Alors, on dit: Comment est-ce
qu'on peut faire pour faire de la concurrence? On continue, comme je l'ai
mentionné, à faire soulever les 174 points qui ont
été soulevés par le comité sur la mise en valeur du
Saint-Laurent, à travailler avec ces gens pour faire ressortir les
recommandations qui sont faisables, et noms allons déposer un rapport
dans les semaines à venir au COMPADR. Là, ça ira au
Conseil des ministres et on le rendra public. Entre-temps, j'ai aussi
reçu l'estimation pour le bateau de Matane: 100 000 000 $, le coût
pour le remplacer.
M. Garon: Pardon? Un bateau de combien? M. Elkas: 100 000
000 $. M. Garon: Quelle grosseur?
M. Girard: Le remplacement du Camille-Marcoux coûterait,
disons, entre 80 000 000 $ et 100 000 000 $; il en avait coûté 14
000 000 $.
M. Elkas: Alors, on est concurrents. Qu'importe la politique que
vous voulez imposer, ce n'est quasiment pas faisable.
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: Ce n'est quasiment pas faisable.
M. Garon: Mais ailleurs ils ne construisent pas pour rien.
M. Elkas: Bien, ils subventionnent. On va subventionner. Est-ce
que c'est ça que vous avez fait entre 1976 et 1985? Qu'est-ce que vous
avez fait pendant cette période-là?
M. Garon: Pendant cette période-là... M. Elkas:
Vous avez subventionné?
M. Garon:... les chantiers maritimes Lauzon ont fait 12
plates-formes de forage en compétition avec tous les chantiers
nord-américains.
M. Elkas: Vous les avez subventionnés à quel
point?
M. Garon: Ils ont été en compétition avec
tous les chantiers nord-américains. Ils en ont fait 12, la plus petite
coûtait 75 000 000 $. En Europe, les chantiers sont subventionnés
pour 25 % à 30 %, 35 %. Si vous voulez avoir le livre des subventions,
je l'ai, le livre des subventions de chacun des pays où c'est
subventionné.
M. Elkas: La contribution du fédéral,
c'était de combien?
M. Garon: Pardon?
M. Elkas: La contribution du fédéral était
de combien?
M. Garon: Pour les plates-formes, il n'y avait à peu
près rien.
M. Elkas: Vous dites à peu près rien... M.
Garon: Non, il n'y avait à peu près rien. M. Elkas:
Ça m'étonne, dans ce cas-là.
M. Garon: Savez-vous une chose? On a été tellement
concurrents que, comme aux États-Unis, ce n'était pas couvert par
le Jones Act, on pouvait soumissionner sur des plates-formes avec tous les
chantiers nord-américains, et c'est nous autres qui en avons fait le
plus pour le Texas.
M. Elkas: Mais ça m'étonne. M. Garon: On est
concurrents.
M. Elkas: Pourquoi, en 1980, ça nous coûte 5 000 000
$ pour un traversier et, aujourd'hui, en 1990, 20 000 000 $? Pour remplacer
l'autre de 14 000 000 $, on est rendu à 100 000 000 $.
M. Garon: Oui, mais vous avez vu la littérature moderne
là-dessus, les prix sont en train de monter partout, en Europe aussi,
parce que la demande est plus forte maintenant avec le nombre de chantiers. Ce
n'est plus la môme situation qu'en 1980. Vous avez vu, même M.
Michéa a parlé récemment de la situation en Europe. Les
prix sont élevés, en Europe, aussi. Au Japon, les prix sont plus
élevés qu'ici. En Corée, en 1988, les chantiers ont perdu
quelque 600 000 000 $. Ce n'est pas un cadeau. Le gouvernement a coté.
Ce n'est pas de la concurrence directe. Nous autres, qu'est-ce qu'on fait par
rapport à ça? On a une politique ou on n'en a pas, et on dit: On
donne ça aux étrangers.
M. Elkas: Je ne dis pas qu'on le donne aux étrangers.
M. Garon: Les alumineries, on leur donne
l'électricité, à toutes fins pratiques, on pourrait
peut-être exiger que l'aluminium soit transporté à bord de
bateaux faits ici. Il n'y a quasiment pas de retombées avec ces
alumineries-là. Vous
voyez que les économistes de Laval, dont M. Bélanger, ont
indiqué que chaque job équivalait à une subvention de 190
000 $. On pourrait peut-être exiger que le transport d'alumine se fasse
avec des bateaux fabriqués ici; c'est donc dire standard de
sécurité pour le fleuve Saint-Laurent. Quand vous avez
donné un contrat pour transporter les BPC en Angleterre, pourquoi
avez-vous donné ça à un bateau russe, auquel vous avez
payé le voyage de retour? Là, c'était le contrat du
gouvernement, vous avez pris un bateau soviétique, un bateau communiste,
comme aurait dit Duplessis, pour transporter les BPÇ en Angleterre et,
après ça, s'il ne trouvait pas de port, il les ramenait ici aux
frais de la princesse québécoise. C'est quelque chose. C'est un
"mauta-dit" beau contrat pour faire faire du tourisme aux BPC. Ça a
coûté un gros montant d'argent, c'est 10 000 000 $, je pense,
autour de 10 000 000 $, le tour de bateau des BPC. Pourquoi avez-vous
donné un contrat à un bateau russe?
M. Elkas: C'est une question qui doit être posée au
ministre, comme la question devrait être, sur tous les chantiers
maritimes...
M. Garon: Oui, mais c'est vous qui êtes responsable du
transport maritime.
M. Elkas: Non, non, une minute.
M. Garon: Vous n'êtes pas intervenu?
M. Elkas: Non. Je ne suis pas intervenu.
M. Garon: Vous n'étiez pas là, mais votre
prédécesseur?
M. Elkas: Je n'étais pas là.
M. Garon: votre ministère n'est pas intervenu pour dire:
si on donne un contrat pour transporter les bpc, on devrait le donner à
un bateau québécois? socanav.
M. Elkas: Est-ce qu'il y en avait un de disponible? Je ne le sais
pas, moi.
M. Garon: Ce serait peut-être une bonne chose de le
savoir.
M. Elkas: Personne de notre ministère ne s'est
occupé de ça.
M. Garon: Ah! je comprends. C'est ça.
M. Elkas: C'était fait auprès de
l'Environnement.
M. Garon: Ça ne m'étonne pas.
M. Elkas: Comment "ça ne m'étonne pas"?
C'est le ministère de l'Environnement qui a fait affaire avec les
transporteurs. (20 h 45)
M. Garon: Bien oui. Vous savez, dans l'Évangile, c'est
marqué que la main gauche ne peut pas ignorer ce que fait la main
droite, quand on est dans un même corps. Alors, ici, vous êtes deux
ministres dans un même corps, dans un même gouvernement
Normalement, vous ne pouvez pas ignorer ce que vous faites les uns les autres,
parce que c'est le même gouvernement. Donc, je pense bien qu'il n'y a pas
grand-chose à attendre dans le secteur maritime.
M. Elkas: J'ai une réponse à votre question, M. le
député.
M. Garon: Hein?
M. Elkas: J'ai une réponse à votre question.
M. Garon: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. Girard.
M. Girard: M. le député, vous savez qu'au port de
Montréal, il y a au moins 50 % des conteneurs qui sont destinés
aux États-Unis ou qui originent de là.
M. Garon: Oui.
M. Girard: C'est quand même un signe que le port de
Montréal est relativement compétitif par rapport à des
ports américains.
M. Garon: Oui.
M. Girard: Et cette situation-là a soulevé pas mal
de querelles, aux États-Unis, pas mal, j'oserais dire, d'actions et
d'amicales. Un jour, ils ont voulu, par le sénateur Mario Biagi de New
York, passer des lois pour interdire ça. Le président de Ford est
intervenu là-dedans et a dit: Vous pensez que réellement, si vous
passez une loi, vous allez protéger les ports américains? Il dit:
Moi, si je paie - je ne me souviens pas quel montant il a dit - ces
produits-là coûtent entre 5 % et 10 % de plus en Europe; je ne les
vends plus. Alors, vous n'avez plus de marché en Europe, vous n'avez
plus rien à transporter. Alors, pour l'aluminium, c'est un peu la
même chose: si vous forcez tout le monde à prendre le plus cher du
marché, vous aurez des résultats en conséquence. Ces
gens-là viennent ici parce que l'électricité est bon
marché; je ne pense pas qu'on ait à leur imposer...
M. Garon: Parce qu'il y en a.
M. Girard: Parce qu'il y en a. Oui, ils sont ici parce qu'il y en
a, pas trop cher.
M. Garon: Oui.
M. Girard: Alors, je ne pense pas que ce soit au gouvernement de
fixer dans l'économie, d'imposer à chaque intervenant qu'il
prenne tel bateau.
M. Garon: Mais vous avez parlé de quelque chose
d'Intéressant, des marchandises en transit. Qu'est-ce que vous pensez,
à ce moment-là, de Cast qui pense justement à quitter
Montréal, à venir à Québec ou sur la côte de
l'Atlantique, justement, parce que ces gens-là veulent faire faire le
transport avec des plus gros bateaux? lis vont changer de ports, dans quelques
années, en Europe également. Ils ont déjà fait le
choix, la décision est déjà prise. Alors, qu'est-ce qu'on
fait, actuellement, pour qu'au moins, ils restent à Québec parce
qu'ils pensent quitter Montréal? Parce que les gros bateaux ne vont pas
à Montréal. Dépassé 35 000 tonnes, on ne va pas
à Montréal, alors que les 150 000 tonnes peuvent venir à
Québec. Qu'est-ce qu'on fait, actuellement, comme ministère, pour
faire en sorte que Cast reste au Québec plutôt que d'aller dans un
port de la côte de l'Atlantique?
M. Girard: D'abord, les bateaux de Cast ont plus de 35 000 tonnes
et ils vont à Montréal.
M. Garon: Oui, mais ils ne sont pas chargés au complet,
à ce moment-là.
M. Girard: Ils ne sont pas chargés au complet.
M. Garon: Oui. Ce n'est pas payant, transporter avec des
bateaux... Transporter de l'air, ce n'est pas... C'est pour ça
d'ailleurs qu'ils pensent à aller sur la côte de l'Atlantique ou
bien à venir à Québec. Est-ce que le ministre, à ce
moment-là, songe à dire à Cast: Bien, au lieu de partir
pour les États-Unis, sur la côte de l'Atlantique, venez à
Québec, ou bien si on dit: Take it or leave it"?
M. Elkas: Non, non, ce n'est pas une question. Les gens du port
de Montréal, au début, étaient préoccupés.
Maintenant, ils croient qu'ils peuvent répondre - ce n'étaient
pas des menaces - aux idées de transférer Cast ici à
Québec. Ce qu'on me dit, c'est que Montréal peut répondre
à de plus gros tonnages. En partie, les Grands Lacs ont un Impact sur la
hauteur d'eau et puis ça peut être corrigé ici. Puis, c'est
fait, en partie.
M. Garon: Comment voulez-vous corriger la hauteur d'eau avec les
Grands Lacs sans inonder les bords?
M. Elkas: Non. Vous pouvez réglementer la hauteur d'eau au
port.
M. Garon: Où?
M. Elkas: Au port de Montréal.
M. Garon: Dans te fleuve, là.
M. Elkas: Dans le fleuve, dans la région de
Montréal.
M. Garon: Je comprends, là, mais il faut monter à
Montréal. Dans le fleuve, là...
M. Elkas: je vous dis que ces gens-là semblent pouvoir
répondre à la préoccupation de cast, puis ils ne semblent
pas avoir de problème à les maintenir là.
M. Garon: Là, vous voulez rajouter combien de pieds d'eau,
dans le fleuve, là?
M. Elkas: Non, très peu...
M. Garon: Je dis qu'à Nicolet, là, vous ne rajoutez
pas grands pieds pour que les outardes aillent faire un tour pas mal loin dans
les terres.
M. Elkas: Je n'ai pas le chiffre exact, mais très peu
d'eau peut avoir beaucoup d'impact sur le nombre de containers qu'on peut avoir
sur un bateau, M. le député.
M. Garon: Combien de pieds?
M. Elkas: Ça, je n'ai pas les réponses, mais je
pourrais les avoir pour vous.
M. Garon: Bon. Je vais vous poser une autre question: Pensez-vous
que Cast viendrait à Québec pour deux pieds d'eau de plus?
M. Elkas: Les gens du port de Montréal ne semblent pas
être inquiets.
M. Garon: Hein?
M. Elkas: Les gens du port de Montréal ne semblent pas
être inquiets. C'est les dernières nouvelles qu'on a.
M. Garon: Ouais, on verra ça. Alors, apparemment, c'est:
"It's rosy in that field too. Rosy situation. " Une autre question que je veux
vous poser...
M. Elkas: II ne faut jamais penser que c'est toujours "rosy".
M. Garon: Avec l'ancien ministre des Transports, au mois de juin
de l'an dernier, il avait accepté qu'il y ait une commission
parlementaire sur le transport des véhicules automobiles neufs
vis-à-vis des manufacturiers d'auto-
mobiles vers le Québec. Il s'agit de 400 000 véhicules qui
sont vendus au Québec, avec en moyenne 500 $ par véhicule de
frais de transport. Ça veut dire un minimum de 200 000 000 $ de chiffres
d'affaires. Ce transport-là est effectué à 100 % par des
compagnies de l'Ontario ou des compagnies américaines. Môme si un
nommé Blanchette du Saguenay-Lac-Saint-Jean a eu l'accord des
concessionnaires automobiles pour transporter les automobiles qui iraient au
Saguenay-Lac-Saint-Jean, les concessionnaires automobiles qui voulaient
l'employer n'ont pas été capables de donner leur clientèle
aux camionneurs de leur région pour transporter les automobiles, pour
leur région, de clients qui payaient les automobiles et qui, en plus,
payaient le transport, parce que les frais de transport, vous savez, dans la
livraison de l'automobile sont payables par le consommateur.
Est-ce que le ministre est prêt à ce qu'on fasse une
commission parlementaire publique, ouverte, pour étudier la question du
transport des véhicules à partir des compagnies
manufacturières d'automobiles pour qu'on fasse la lumière sur
cette collusion avec les transporteurs américains et ontariens et les
manufacturiers d'automobiles, alors que le transport est payé par les
consommateurs, non pas par les manufacturiers, hein? Je voudrais bien que le
ministre m'écoute quand je parle. Le ministre n'écoute pas. Je ne
veux pas répéter deux fois. Il serait mieux d'écouter ma
réponse et d'écouter ses conseillers après.
Le transport est payé par les consommateurs. Ce n'est pas les
manufacturiers qui paient, c'est le consommateur qui paie. Vous voyez, quand
l'automobile est vendue, c'est marqué: Transport en sus - en sus ou en
"susse", comme vous voulez - mais il paie les 500 $. Est-ce que le ministre
serait prêt à accepter qu'il y ait une commission parlementaire
où on ferait venir les gens pour leur demander pourquoi ils sont
obligés de faire transporter par des transporteurs de l'Ontario et des
États-Unis, pour justement, dans un climat d'ouverture, permettre qu'on
fasse la lumière sur ce cartel du transport de l'automobile?
Est-ce que le ministre est prêt à se battre un peu pour les
camionneurs québécois? Il va avoir la collaboration totale de
l'Opposition.
M. Elkas: Excusez-moi, Mme la Présidente, c'est parce
qu'on veut préciser un point qu'on avait soulevé la
dernière fois qu'on s'est rencontrés, lors de la défense
des engagements financiers.
M. Garon:... commission parlementaire.
M. Elkas: Mme la Présidente, on avait demandé, lors
de la défense des engagements, une sous-commission pour regarder toute
cette question. Je ne me souviens pas de ce qui s'est passé, si
ça a été mis sur pied ou... M. Garon: Quelle
commission? Une voix: Une sous-commission.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est d'un mandat
d'initiative dont on avait parlé.
M. Garon: Moi, j'ai demandé, mais les
députés libéraux ont voté contre parce qu'Hs ne
voulaient pas vous déplaire parce que vous arriviez là. Mais
l'ancien ministre, lui, avait accepté. Ça avait été
d'ailleurs proposé par son adjoint parlementaire, le
député de Matapédla. Il n'était pas l'adjoint
parlementaire à ce moment-là. Il était au
Développement régional... En tout cas, le député de
Matapédia était d'accord et le ministre avait été
d'accord pour qu'il y ait une commission parlementaire qui interrogerait, qui
ferait la lumière sur le fait que 400 000 véhicules automobiles
sont transportés au Québec par des camionneurs soit
américains, soit ontariens, alors que les clients, ce sont les
Québécois qui paient 200 000 000 $ au moins pour le transport des
véhicules à partir des entrepôts des manufacturiers
d'automobiles.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce que vous voulez prendre avis de la question?
M. Elkas: Oui, je pense. J'aimerais prendre avis de la question
parce que c'est une question qui est très importante, à savoir
comment on pourrait la traiter. Je ne voudrais pas avoir une conférence
ici pour la période qui nous reste. Je trouve qu'il y a peut-être
des voies de sortie pour les gens qui sont préoccupés par ce
problème, le camionneur du Lac-Saint-Jean qui est affecté...
M. Garon: Oui, mais ça fait...
M. Elkas: -par une politique, M. le député, qui
date de bien longtemps. C'est une affaire qui est vraiment nationale et je
m'interroge sur la façon dont ça se fait. J'aimerais prendre avis
de la question et vous revenir avec une recommandation.
M. Garon: La raison pour laquelle les députés
avaient retardé, n'avaient pas voté favorablement... Les
libéraux disaient que c'est parce qu'il y avait une étude qui
était en cours au ministère, qui est supposée être
finie depuis l'automne dernier. Ils avaient dit qu'elle devait être
remise l'automne dernier. (21 heures)
M. Elkas: Ça, je ne suis pas au courant.
M. Garon: Celui qui la dirigeait est assis à
côté de vous, M. Hinse. À ce moment-là, on me
disait qu'on voulait vous permettre de la voir. Vous n'avez pas l'air au
courant parce que si elle a été produite à l'automne, il
semble bien que, rendu au printemps, vous ne l'avez pas encore vue. Alors,
nous, est-ce qu'on pourrait avoir une copie de l'étude faite par le
ministère concernant cette question? Ce n'est pas une question de
politique, ça. Je ne veux pas essayer de faire de la politique avec
ça, au contraire. Là, je ne commence pas là-dedans,
ça fait presque trois ans que je pose des questions là-dessus,
j'ai commencé à l'automne 1987. Là, de bonne
volonté en bonne volonté, il n'arrive jamais rien. Alors, je ne
veux pas essayer de faire de la politique. Je sais...
M. Elkas: Je vous suis, M. le député.
M. Garon: Au contraire, je voudrais que ce soit une commission
parlementaire. On va questionner les gens pour savoir comment ça se
fait, parce qu'il y a des gens qui ont voulu, dans le
Saguenay-Lac-Saint-Jean... Môme s'il faut qu'on nous fasse siéger
en commission parlementaire au Saguenay-Lac-Saint-Jean pour que des
concessionnaires automobiles viennent nous dire comment ça se fait
qu'ils ont voulu faire transporter leurs automobiles qu'ils achetaient par un
camionneur de leur région et que les manufacturiers n'ont pas voulu.
Qu'est-ce qui s'est passé là, alors que c'est eux autres qui
paient? Normalement, quand je paie le camionneur, je choisis mon camionneur.
Alors, c'est une question qui n'a pas de bon sens. Là, si vous ne voulez
pas là-dessus, franchement, on va vous ramener dans les bicycles parce
que peut-être que dans les bicycles vous allez vouloir plus parce que
là...
On est dans le transport. Dans les bateaux, vous dites: Je ne peux rien
faire. Dans les camions où les gens se plaignent, il y a des
émeutes quasiment au Québec. Dans les motos, comprenez-vous, Ils
se sont rendus 16 000 devant le parlement. Là, dans le transport des
véhicules, on paie là. Est-ce qu'il y a moyen de faire quelque
chose? Rien qu'une entente... Tout ce qu'on vous demande, c'est que vous
donniez votre accord pour qu'il y ait une commission parlementaire
là-dessus et on va faire venir des gens du public. Ce n'est pas une
question de blâmer un gouvernement ou l'autre, c'est une question de
faire la lumière sur ce cartel-là. C'est un cartel, à
toutes fins pratiques, parce que, normalement, celui qui paie, c'est celui qui
décide. Là, ce sont les consommateurs qui paient, ce sont les
concessionnaires qui font venir des automobiles et Hs ne décident pas.
C'est les manufacturiers qui décident. Il semble qu'à part les
Américains et les Ontariens ce ne soit pas possible. Alors, comment
voulez-vous qu'on s'en aille dans la déréglementation,
sérieusement, dans le libre-échange. On dit que c'est
déréglementé et là, ça donne quoi? Vous
comprenez pourquoi les camionneurs sont révoltés. Ce n'est pas
vrai qu'il y a de la déréglementation. C'est un cartel
là-dedans. Là, est-ce que vous êtes prêts à ce
que tous ensemble on fasse la lumière là-dessus?
M. Elkas: Sur quel aspect? Est-ce qu'on se limite aux
problèmes que vous avez identifiés ou est-ce qu'on parte...
M. Garon: Le transport des véhicules... M. Elkas:
O. K. Moi, je veux prendre...
M. Garon: Le transport de 400 000 véhicules automobiles
à partir des manufacturiers d'automobiles de l'Ontario et môme du
Québec.
M. Elkas: Avant que je m'engage sur une commission, ce soir, Mme
la Présidente, j'aimerais prendre connaissance du rapport, me renouveler
la pensée sur cette question. J'inviterais le député parce
qu'il ne veut pas en faire de la politique, il me l'a mentionné...
M. Garon: Non.
M. Elkas: Alors j'inviterais le député à
s'asseoir avec moi. On va le reprendre au complet. Je peux l'appeler.
M. Garon: Etes-vous prêt à m'envoyer une copie du
rapport comme signe de bonne foi?
M. Elkas: Je vous envoie une copie du rapport.
M. Garon: Quand? M. Elkas: Demain. M. Garon:
Demain? M. Elkas: Oui.
M. Garon: II est fait? Il a combien de pages?
M. Elkas: II est fait et je vais m'assurer que vous en receviez
copie. Et en plus de ça, je vais m'assurer, je m'engage a vous
rencontrer.
M. Garon: II a combien de pages? Il a été remis
à quelle date?
M. Elkas: Une quarantaine ou une cinquantaine de pages.
M. Garon: Une cinquantaine, 57.
M. Elkas: je m'engage, m. le député, à vous
appeler d'ici deux semaines. on fixe une rencontre, on en discute. vous allez
prendre connaissance du dossier, moi aussi de mon côté. o. k.
M. Garon: On va être encore à la fin de juin,
là...
M. Elkas: Non, non, pas à la fin de juin, d'ici le 7 ou le
8 juin. Il y a bien d'autres chats à fouetter aussi.
M. Garon: Au début de juin, pour qu'on puisse
réunir la commission et prendre une décision, parce qu'on
pourrait commencer la préparation au cours de l'été.
M. Elkas: on verra. on va vous livrer le rapport. prenez
connaissance du rapport et je ferai la même chose. on se rencontre d'ici
10 jours. trouves-y un trou.
M. Garon: Pardon?
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
ministre, j'aimerais vous faire remarquer que, suite à une
réunion de travail de la commission, on avait demandé
officiellement au ministère de faire parvenir ce rapport à la
commission. Étant donné que les membres de la commission qui
étaient présents voulaient voir ce rapport-là... On avait
fait une résolution spécifique. Oui, on a envoyé une
lettre officielle.
M. Garon: oui, mais là, il ne lit pas les études,
il lit ses lettres. est-ce que vous avez reçu une lettre d'un membre de
la commission vous demandant d'envoyer l'étude?
La Présidente (Mme Bélanger): Ce n'est pas d'un
membre de la commission, c'est du secrétariat de la commission.
M. Garon: Vous l'avez écrite quand? Une voix:
D'envoyer quoi?
La Présidente (Mme Bélanger): Suite à la
séance de travail que nous avons faite.
M. Garon: Vous n'avez pas l'air à fournir, là.
Sacrifice!
M. Elkas: Mme la Présidente, je regrette, je ne suis pas
sûr où est allé le rapport; j'étais quasiment
convaincu qu'il avait été envoyé chez vous. Il est
évident que je devrai l'envoyer chez vous avant de l'envoyer au
député, pour que la commission prenne connaissance de ce rapport.
Je vais m'assurer que, demain matin, ce sera envoyé chez vous.
M. Garon: Oui, mais je suis le président de la commission.
Ça revient au même.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais, monsieur.
!.
M. Garon: Aussitôt que vous l'envoyez au secrétaire,
je l'ai, normalement, la même journée.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. Si vous voulez
l'envoyer directement à monsieur...
M. Elkas: O. K. mais là, je vais m'assurer que les autres
en reçoivent aussi en même temps que lui.
M. Garon: Ah oui! Non, moi, je ne suis pas jaloux.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, mais vous
pouvez l'envoyer directement à M. le député de
Lévis.
M. Elkas: O. K.
M. Garon: II n'y a pas de problème là, ils vont en
avoir des copies immédiatement
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M. le
député de Lévis? Est-ce qu'il y a d'autres membres qui ont
des questions?
M. Garon: Alors, vous allez nous faire parvenir ça
demain?
M. Elkas: Oui. M. Garon: Demain matin? Des voix:
Ha, ha, ha! M. Elkas: Avant minuit.
M. Garon: Ce soir, vous pourriez le déposer avant la fin,
on a encore une heure. Ce n'est pas long. Le ministère est juste l'autre
bord de la rue. Bon. Et puis on se rencontre dans les jours suivants.
M. Elkas: En dedans de 10 jours, comme j'ai mentionné.
M. Garon: En dedans de 10 jours. M. Elkas: Oui.
M. Garon: En comptant les samedis puis les dimanches?
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Jours ouvrables, M.
le député de Lévis.
M. Elkas: Pas 10 jours ouvrables.
M. Garon: Maintenant, concernant les pistes cyclables, on s'est
rendu compte que, concernant les pistes cyclables, les gens du vélo ne
sont pas
très heureux et considèrent que, sous les nouveaux
ministres, H y a un recul terrible parce qu'ils disent: Avant, on
considérait le vélo non seulement comme un moyen de loisirs, mais
également comme un véhicule de transport. Il semble qu'avec les
deux nouveaux ministres, maintenant, on revient au véto comme moyen de
loisirs, ce qui, pour les gens du vélo, constitue un recul par rapport
aux démonstrations qu'ils sont venus faire devant la commission
parlementaire, au ministre entre autres, concernant des projets de loi. Est-ce
que le ministre est préoccupé concernant les vélos, les
pistes cyclables? Et est-ce qu'il va s'agir simplement d'avoir une automobile
avec un vélo sur le toit pour pouvoir aller faire des petits bouts de
piste de vélo parce qu'il n'y a pas de raccordement puis qu'il n'y a pas
vraiment de conception des pistes cyclables ou s'il y a une véritable
volonté d'aménager les pistes cyclables? Parce qu'il semble que,
dans les nouveaux plans qu'on fait au niveau de Montréal, il n'y a rien
de prévu pour les pistes cyclables.
M. Elkas: Mme la Présidente, le ministre
délégué aux Transports a le dossier en main. Justement,
« n'y a pas longtemps, ses représentants et l'adjoint
parlementaire ont rencontré les gens de Vélo Québec pour
discuter d'une politique, parce qu'on était à un point où,
sans trop entrer dans les détails, on avait des pistes cyclables ici et
là et qu'il y avait très peu de contrôle sur la
façon dont ce dossier était géré. Alors, on a
décidé de faire des recommandations au ministre
délégué aux Transports qui, justement, parraine ce
dossier, puis, demain matin, ça lui fera plaisir d'y
répondre.
M. Garon: Mais, dans le plan de Montréal, admettons, pour
ce bout-là, qui dépend de vous...
M. Elkas: La même chose va s'appliquer.
M. Garon: bien oui, mais, à ce moment-là, le plan,
l'exécution du plan, c'est le ministre délégué.
Mais la conception du plan, c'est vous.
M. Elkas: Oui, oui, puis j'attends avec anxiété les
recommandations que M. Vallières et son comité, son
ministère vont nous faire sur le plan de Montréal. Parce que,
comme je l'ai mentionné, môme les gens de Vélo
Québec sont très préoccupés de la façon que
la politique a été mise sur pied puis qu'il y a très
peu... L'aspect sécuritaire n'a pas toujours été
adressé. C'est un peu sur ça qu'on s'engage à discuter. M.
Thérien, peut-être?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rousseau.
M. Thérien: Si vous me le permettez, M. le
député de Lévis. C'est avec l'accord de Vélo
Québec qu'on a arrêté les constructions de pistes, surtout
pour permettre à Vélo Québec - puis on a financé
ça à 66 000 $, je pense - de préparer un guide qui a
été déposé il y a deux semaines. Donc, il y avait
eu une entente entre les deux parties à l'effet qu'il n'y avait plus de
construction, qu'on évaluait le point sécuritaire d'abord, puis,
après ça, la conception d'un guide et différentes
propositions, en particulier à Montréal.
M. Garon: Puis là?
M. Thérien: Bien là, on vient de recevoir le
guide.
M. Elkas: Le guide est déposé, il a
été déposé, quoi...
M. Thérien: II y a deux semaines. M. Elkas: II y a
deux semaines.
M. Garon: Mais moi, j'ai vu les commentaires des gens de
Vélo Québec. Ils n'ont pas l'air très très heureux
de l'arrivée des deux nouveaux ministres, qu'ils ont un peu
dénoncés comme n'ayant pas de préoccupations par rapport
au vélo...
M. Elkas: Ahl ce n'est pas le cas dans les faits, ce n'est pas
le...
M. Garon:... puis aux pistes cyclables.
M. Thérien: II y a une rencontre de prévue avec M.
le ministre et avec les gens de Vélo Québec dans les semaines
à venir.
M. Gauvin: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: Vous m'avez, au début de la séance,
aujourd'hui...
M. Garon: Attendez un peu, le ministre, il n'a pas
répondu, là.
M. Elkas: Bien sûr, on ne ferme pas les yeux sur des
artères assez importantes. Dans le projet Estocade par exemple, on
prévoit une piste cyclable. Dans le réaménagement du pont
de Québec, on prévoit une piste cyclable. Mais je suis
intéressé à connaître les aspects
sécuritaires qui ont été déposés aussi.
Alors, H ne faudrait pas s'enligner sur une direction, puis se retrouver
à tout reprendre. Alors, II me semble que c'est important qu'on regarde
à fond ce dossier, ce rapport, le guide qui a été
déposé, puis on vous en fera rapport.
M. Garon: Le guide concerne quoi?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Rousseau.
M. Garon: Le guide pour trouver les bouts de piste?
M. Thérien: II contient surtout la façon de
construire une piste, où, et tous les moyens sécuritaires
rattachés à ça. Ils insistaient surtout, les gens de
Vélo Québec, pour les urbanistes des municipalités, quand
on conçoit un schéma d'aménagement, d'introduire, à
l'intérieur de ce schéma-là, des endroits où on
pourrait mettre une piste cyclable de la façon la plus
sécuritaire possible, le moins possible aux abords des routes, quand
c'est un milieu plus rural, moins urbanisé.
M. Gauvin: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: Je vous disais tantôt qu'au début de
l'après-midi, vous m'aviez rappelé à l'ordre, parce que je
n'étais pas pertinent, mais là, on a sauté du
coq-à-l'âne depuis le début de la séance. Je vais me
reprendre à partir du début. Je voulais parler d'affichage et la
question que je voulais poser au ministre pour savoir si, dans les nouvelles
règles où les critères sont que l'affichage doit
être à tant de mètres de la route, ça pose des
problèmes à proximité des villes où cette
règle-là ne s'applique pas. Est-ce que le ministre, dans
l'application du règlement, a un peu de souplesse ou est-ce que le
ministre a autorité de façon discrétionnaire à
traiter des dossiers? Exemple: D'un côté du viaduc, c'est la
ville, ce sont les limites de la ville, donc l'entreprise a installé son
affichage à tant de mètres et, de l'autre côté du
viaduc, c'est dans un secteur rural et elle doit, à coups de 3 000 $ ou
de 4 000 $, déplacer... C'est une industrie qui est affichée de
façon très esthétique. Moi, je me demande si vous avez un
peu de souplesse dans l'application du règlement ou s'il n'y en a pas du
tout. Parce que c'est difficile à vivre, cette situation-là.
M. Elkas: M. Roger Fortin, du ministère.
M. Gauvin: Et je pourrais vous donner un exemple
spécifique. C'est à Saint-Pierre-de-Montmagny, à
l'entrée de la ville de Montmagny, où la compagnie Picard - c'est
plus facile à comprendre - l'industrie Picard a installé,
récemment, il y a peut-être trois ou quatre ans, avec les conseils
de bonne foi des représentants du ministère, à coups de 12
000 $ de chaque côté du viaduc, de la publicité pour son
industrie. Et là, on lui apprend que, du côté ouest, elle
va être obligée de la déplacer, parce que, dans le milieu
rural, ce sont les règles du ministère des Transports qui
s'appliquent. Et ça fait une frustration, avec un coût de 3000 $
à 4000 $, apparemment, pour la déplacer. Je demande, dans les
situations comme celle-là? (21 h 15)
M. Fortin (Roger): Disons, qu'au niveau de cette nouvelle
réglementation...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voudriez vous identifier, monsieur, s'il vous plaît?
M. Fortin: Roger Fortin.
La Présidente (Mme Bélanger): Allez-y, M.
Fortin.
M. Fortin: Alors, au niveau de cette nouvelle
réglementation, on ne demande pas aux gens qui se sont installes en
vertu d'un ancien règlement, de se déplacer immédiatement.
Il y a des droits acquis et il y a un certain nombres d'années de
prévues à cet effet. Maintenant, on est conscients que le
règlement peut avoir certaines lacunes et c'est pour ça qu'il a
été entendu qu'après un an d'application, on en ferait une
évaluation, pour voir s'il n'y aurait pas lieu de faire quelques
modifications. En passant, on applique cette loi-là depuis le 1er
avril.
M. Elkas: M. le député, ça me ferait
plaisir, aussi. Parce que je me joins à l'intervention qui a
été faite au début de l'après-midi concernant
certaines enseignes et des politiques que le gouvernement a, des règles
du jeu à suivre et il me semble que ce serait important que le
ministère crée un comité d'élus qui pourraient
regarder certains règlements qui sont peut-être désuets,
qui auraient besoin d'être changés.
M. Gauvin: En fait, le moins qu'on pourrait dire, c'est que
ça crée certains irritants. Ce n'est pas la loi qui est en cause,
c'est l'application dans des cas spécifiques où les gens ne
peuvent absolument pas comprendre pourquoi à 500 pieds, à tant de
mètres, c'est admissible et à 500 pieds plus à l'ouest,
ça ne l'est plus. Tu sais, pour les gens, c'est difficile, et je pense
qu'il y a peut-être lieu d'avoir un petit peu plus de souplesse dans la
loi. On sait que toutes les fois qu'on fait une ouverture, on peut rendre la
loi plus difficile d'application, mais il y a peut-être moyen de trouver
un mécanisme pour évaluer des cas spécifiques comme
ceux-là.
O. K., j'aimerais revenir si... Je pense que ça répond
à la question que je me posais, M. le ministre. C'est déjà
porté à votre attention.
M. Elkas: Je pense qu'on pourrait s'engager,
M. le député, à encourager la souplesse dans la
première année, surtout dans la première année,
puis s'ajuster et s'assurer qu'un comité soit mis sur pied pour faire la
surveillance de ce qui se passe, et faire rapport pour mettre en ordre le
règlement.
M. Gauvin: O. K. Est-ce que je peux...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L'Islet
M. Gauvin: II y a un autre point qui m'intéresserait, que
j'aurais aimé soulevé cet après-midi au moment où
M. Jiona, je pense, est intervenu, mais je vais vous la poser cette question
là/ C'est encore une question d'information pour savoir si, sur une
route, un réseau routier important qui traverse une ville, une petite
ville, il y a lieu, au Québec, de réaménager à
trois voies avec la voie du centre virant à gauche? Est-ce que ça
se fait au Québec ça? Bien, j'ai comme exemple la ville de
Montmagny qui avait proposé ça.
M. Elkas: Sur la sive sud, la 9-C, à Gati-neau, il y a
ça aussi, à Lennoxville, entre Sherbrooke et Lennoxville,
ça, c'était une voie autrefois, mais c'est rendu quasiment une
rue principale, à Aylmer aussi, sur la 20. Oui, ça se fait
M. Gauvin: Pourquoi je vous pose cette question-là, c'est
parce que le plan préliminaire établi pour que la 132 puisse - M.
Jiona connaît le secteur, je pense - traverser la ville de Montmagny
semble être à quatre voies, et ça nécessite de
l'expropriation. Ça dérange beaucoup de commerçants. La
ville voulait proposer trois voies avec une voie du centre qui pourrait
probablement régler le problème du trafic.
M. Elkas: Vous nous soulevez un bon point. Je pense qu'on peut le
regarder de près. Si ça peut éviter des coûts et
satisfaire les gens, surtout les commerçants...
M. Gauvin: Oui, c'est ça.
M. Elkas:... qui sont affectés par ça... On va
regarder ça, on vous revient.
M. Gauvin: C'est juste... En fait, j'en fais une question
d'information. Si vous nous dites que c'est possible, on va au moins conseiller
à la ville de soutenir sa proposition.
M. Elkas: Mais est-ce que c'est la ville ou... Vous n'êtes
pas au courant?
M. Gauvin: Oui, oui, je suis au courant. M. Elkas: C'est
la ville?
M. Gauvin: C'est le ministère des Transports et la ville
qui se préparent un protocole d'entente pour aménager ce secteur
de la 132.
M. Elkas: Et le tracé comme tel, est-ce que ça a
été fait par la ville ou le ministère?
M. Gauvin: Non. C'est un réseau qui appartient au
ministère des Transports, la route 132.
M. Elkas: Et le design pour faire de l'expropriation, c'est la
ville?
M. Gauvin: Non, le ministère.
M. Elkas: On va le regarder de très près. On va
revenir dans les semaines à venir.
M. Gauvin: Ça va. J'avais un autre point, si M. le
député de Lévis me le permet. C'est au niveau du transport
scolaire. C'est au cas où on ne l'aborde pas avant la fin de notre
séance.
Une voix: On va l'aborder.
Transport scolaire
M. Gauvin: On va l'aborder? Bon, bien l'heure est arrivée
de l'aborder d'abord. C'est qu'est-ce que... La Commission des transports qui
régit ça.
M. Elkas: C'est un montant d'argent...
M. Gauvin: C'est-à-dire les règles avec les
commissions scolaires, c'est qu'on a de moins en moins d'enfants sur les
circuits. Les commissions scolaires, ce qu'elles font, et c'est peut-être
justifié, elles enlèvent tous les ans un nombre de banquettes, ce
qui réduit le contrat pour en venir, à un moment donné,
à voir les transporteurs scolaires, à peu près crever de
faim. Ils ont les mêmes coûts, le même chauffeur, le
même équipement. Il y a cinq ou six ans, ils étaient
payés pour 12 banquettes. Les commissions scolaires arrivent
l'année suivante et disent: Vous avez deux banquettes de trop, on vous
en enlève, on réduit de 4000 $. Vous avez encore une banquette de
trop. Je suis d'accord qu'il y a beaucoup moins d'élèves, mais
est-ce que le ministère des Transports et les commissions scolaires sont
conscients de ce problème? Parce que là, ce que le
propriétaire des transporteurs d'écoliers fait dans des
conditions comme ça. bien, il reaménage ses coûts. Il
essaie de vivre à l'Intérieur de coûts restreints. Il ne
peut pas réinvestir dans la flotte, et on va se ramasser avec les
années... Et là, on établit des critères de plus en
plus difficiles sur le plan de la sécurité, et je suis en accord
avec ça. Mais, à l'autre bout, il y a quelque chose qui
n'arrivera pas.
M. Elkas: quant au ministère, ce sont des montants
d'argent qu'on subventionne au niveau scolaire et c'est sur une base de trois
ans. c'est basé sur les coûts historiques indexés.
ça prend fin cette année. on recommence à nouveau. m.
gordon smith pourrait peut-être vous donner des détails sur la
façon dont on fonctionne.
M. Smith (Gordon): Comme l'a dit M. le ministre, on termine un
cadre financier qui a été discuté largement avec les
commissions scolaires en 1988-1989, qui était à la satisfaction
à ce moment-là de l'ensemble des commissions scolaires. Ce
problème n'a pas été porté, de façon
particulière, à l'attention du ministère. Lorsqu'on a
renouvelé le cadre financier en 1988-1989, les préoccupations des
commissions scolaires portaient davantage sur de nouveaux besoins, par exemple,
des secteurs en croissance ou des besoins plus spécifiques, par exemple
pour certaines clientèles comme l'enfance en difficulté
d'adaptation et d'apprentissage. Je pense que le cadre financier qui est en
vigueur actuellement satisfaisait, en tout cas, nos partenaires que sont les
commissions scolaires dans un cadre décentralisé. Cependant, on a
eu certaines représentations des associations de transporteurs qui
portaient davantage sur la formule d'indexation elle-même. On est dans
une démarche avec les commissions scolaires et les transporteurs pour
revoir, en fonction du prochain cadre financier, si les bases et les
paramètres de cette formule sont toujours corrects. On a eu une
rencontre cet après-midi, justement, entre deux séances de la
commission parlementaire, sur cette question-là. On a rencontré
les deux associations de transporteurs avec la Fédération des
commissions scolaires et l'Association des commissions scolaires protestantes
pour convenir avec eux d'une étude qui serait faite d'ici la fin de
l'automne pour revoir l'ensemble de la situation financière des
transporteurs à partir de l'analyse de leurs états financiers
1988-1989. On verra, à partir de ce constat-là, s'il y a
effectivement d'autres ajustements à faire.
Quant au renouvellement de la flotte, on n'a pas d'indication à
l'effet qu'il y a des retards, présentement. Il y en a eu autour de
1982-1983, lorsqu'on a introduit le nouveau régime, mais, depuis lors,
je pense que le renouvellement se fait de façon régulière.
Quand on arrive à la dernière année du cadre financier, il
y a toujours certaines incertitudes qui font que les gens sont plus prudents
dans les achats, mais, normalement, on constate que le renouvellement,
maintenant, se fait sur une base régulière.
M. Gauvin: Je suis conscient que le problème que je
soulève, on le retrouve surtout dans les municipalités rurales,
où il y a une population décroissante, où il y a de moins
en moins de jeunes. C'est sûr que ce problème-là ne se pose
pas là où il y a des élèves qui s'ajoutent tous les
ans au niveau du circuit scolaire. Donc, ce n'est peut-être pas la
majorité, mais il y a plusieurs régions où on nous dit que
ça risque de poser un problème. C'est sûr que ce n'est pas
les commissions scolaires qui sont nécessairement en demande. C'est
elles, finalement, qui négocient avec leurs transporteurs et qui
appliquent certaines conditions qui ne sont pas faciles à vivre parce
qu'elles se gardent un coussin, si je peux m'exprimer ainsi. Vous leur donnez
une enveloppe en rapport avec le nombre d'élèves
transportés ou le nombre de kilomètres, je pense, et elles se
gardent un certain coussin. Je ne sais pas ce qu'elles font avec, mais surtout
dans ces commissions scolaires là, elles l'appliquent de plus en plus en
réduisant des banquettes.
M. Smith: Le phénomène que vous décrivez a
surtout été constaté en 1982-1983, lorsque la
réforme du transport scolaire a donné aux commissions scolaires
la pleine responsabilité de l'organisation des services. Il y a eu,
à ce moment-là, des réaménagements de circuits
majeurs faits par les commissions scolaires. Ce
phénomène-là, on le voit beaucoup moins aujourd'hui. En
tout cas, même de la part des transporteurs, ce genre de questions ne
nous a pas été présenté récemment. On a une
table de travail au ministère. Le ministre des Transports avait mis sur
pied une table de travail où siègent et les commissions scolaires
et les transporteurs. Ce genre de choses nous avait été
présenté en 1982-1983 lorsque, effectivement, il y a eu des
réajustements majeurs dans certains cas des prix des contrats. Depuis
lors, ça a eu plutôt tendance à se stabiliser, ce genre de
situations-là. . La Présidente (Mme Bélanger):
Ça va? M. Gauvin: Ça va.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: En pariant de transport scolaire, puisqu'on a
posé des questions là-dessus, ce n'étaient pas les
mêmes questions que le député de Montmagny, mais, en
1982-1983, il y a eu une politique du transport scolaire qui laissait un
incitatif aux commissions scolaires parce qu'on avait des critères
d'attribution d'un montant et si les commissions scolaires ne
dépensaient pas tout l'argent, elles le gardaient, de sorte qu'il y
avait un incitatif.
Depuis 1988-1989, on récupère les surplus. Là, je
suis avisé qu'il y a plusieurs commissions scolaires qui disent: Si
c'est comme ça, on va dépenser. Ça ne nous donne rien de
faire une gestion serrée, on va dépenser. L'an dernier, le
ministère a récupéré un certain montant d'argent,
mais là, j'ai l'impression que... Pour l'an
dernier, on parle de 1 800 000 $, mais j'ai le sentiment que si ce qu'on
entend dire est mis à exécution, ça veut dire que
l'incitatif à faire une gestion serrée du transport scolaire -
môme, je dirais, dans certains cas, trop serrée - peut avoir pour
effet, aussi, de faire en sorte que les commissions scolaires se
désintéressent d'une gestion serrée et que, finalement, il
n'y ait plus de surplus; elles n'ont pas intérêt à en faire
puisqu'elles ne les gardent pas. (21 h 30)
M. Smith: La question des surplus des commissions scolaires, en
ce qui concerne les deux premiers cadres financiers, c'est exact. Elles
conservaient entièrement les bénéfices des
rationalisations ou, dans certains cas, effectivement, des
réorganisations de bris de contrats. Depuis 1988-1989, la
récupération ne porte pas sur l'ensemble des surplus, elle porte
sur 30 % des surplus, passé un certain niveau au-dessus de 20 000 $.
Cette mesure-là a été négociée avec les
commissions scolaires qui étaient d'accord. La Fédération
des commissions scolaires était d'accord avec cette mesure-là, et
cette récupération-là, en fait, est retournée
immédiatement dans le système et avait pour but de permettre de
corriger certaines inéquités dans le système, en
particulier dans certains secteurs en croissance. Quant au comportement des
commissions scolaires, il est difficile, par rapport à cette nouvelle
mesure-là, de confirmer la situation sur une longue période
puisqu'on n'a qu'une année d'expérience, c'est l'année
1988-1969. La deuxième année du cadre financier va se terminer au
30 juin prochain. Les résultats qu'on a présentement nous
indiquent qu'après analyse des états financiers, pour la
première année du nouveau cadre financier, la situation
était que, sur une base normalisée et donc comparable, en
1988-1989, le total des surplus était de 4 950 000 $, en fait presque 5
000 000 $. Ça représentait 1, 48 %, presque 1, 5 % du
total...
M. Garon: Puis l'an passé?
M. Smith: Ça, c'est pour l'année 1988-1989. Et la
récupération que le ministère a effectuée
équivaut, quant à elle, à 1 800 000 $, compte tenu des
règles qui avaient été négociées. Et si on
compare à l'argent qui a été alloué pour corriger
les problèmes qu'avaient les commissions scolaires en croissance, le
total de l'argent consacré à ce poste-là, en 1989-1990 -
qui est l'année scolaire actuelle - était de 1 900 000 $. Alors,
on a récupéré 1 800 000 $, mais la correction pour les
variations de clientèle a été de 1 900 000 $.
Quant au comportement par rapport aux surplus, on n'a qu'une
année d'expérience, mais la dernière année du cadre
financier précédent, les surplus normalisés étaient
de 2 300 000 $. Alors, ils sont passés de 2 300 000 $ à 4 900 000
$'. Ils ont presque doublé pour la première année du
nouveau cadre financier. Alors, le comportement se situe à peu
près au môme niveau, jusqu'à présent en tout cas. Il
faudra voir pour la présente année scolaire qui vient de se
terminer. Alors, présentement, ce qu'on constate, c'est qu'après
une année du nouveau cadre financier, les surplus déclarés
par les commissions scolaires, sur une base normalisée, ont
doublé, et la récupération se situe à peu
près au tiers
M. Garon: C'est-à-dire 1 800 000 $.
M. Smith: 1 800 000 $.
M. Garon: Mais l'an passé, en 1989-1990?
M. Smith: Ça, ce sont les données de 1988-1989. Les
données de 1989-1990, on ne les aura pas avant le 15 novembre
prochain.
M. Garon: Quand vous dites que l'argent
récupéré est réinjecté dans le
système, qu'est-ce que ça veut dire ça, au juste? Parce
que, dans le fond, des crédits non dépensés, c'est
réinjecté dans le Conseil du trésor...
M. Smith: C'est...
M. Garon:... dans le fonds consolidé du revenu. Est-ce que
c'est ce que vous voulez dire?
M. Smith: Ça veut dire que lorsqu'on prépare le
budget, on escompte des retours au niveau des récupérations de
surplus. Or on avait, lorsqu'on a fait le cadre financier, effectivement
escompté qu'il y aurait un certain surplus au niveau des commissions
scolaires. On l'avait prévu autour de 1 000 000 $ ou 1 200 000 $. Il a
été, pour la première année, de 1 800 000 $. Par
contre, les mesures de correction nous ont coûté 1 900 000 $,
compte tenu des variations de la clientèle qui ont été
plus importantes que prévu. Alors, c'est au net qu'on en tient
compte.
M. Garon: Donc, vous voulez dire que vous avez
réutilisé les crédits parce que ça a
coûté plus cher que prévu sous d'autres rapports.
M. Smith: C'est ça. Ça a coûté 1 900
000 $ pour la mesure de correction pour les variations de clientèle,
alors que la récupération effective est de 1 800 000 $.
M. Gauvin: Dans le même ordre d'idées, quitte
à échanger, êtes-vous au courant de ce que font les
commissions scolaires? Est-ce qu'on leur indique où elles peuvent
appliquer leurs surplus, elles? Parce que, si j'ai bien compris, vous avez dit:
Au cours des deux premières années d'une entente-cadre, les
surplus restent à la commission scolaire. C'est seulement au cours
de la troisième que vous en prenez une partie, que vous
récupérez une partie des surplus.
M. Smith: C'est-à-dire que les premiers cadres
financiers... On en est au troisième cadre financier.
M. Gauvin: Ah oui! O. K.
M. Smith: II y a eu un cadre financier en 1982-1983, il y en a eu
un en 1985-1986 et on est dans le troisième. Dans les deux premiers
cadres financiers, elles pouvaient le réallouer entièrement
à d'autres activités, que ce soit pour financer l'enseignement
primaire et secondaire ou l'éducation des adultes.
M. Gauvin: O. K.
M. Smith: Présentement, ce qu'on constate, c'est qu'il n'y
a pas de restrictions, effectivement, quant à la
transférabilité. On voit les montants qui restent disponibles
après application; on voit qu'il reste 4 900 000 $; il y en a 1 800 000
$ qui sont répartis différemment par des mesures de
péréquation, si on veut, suite à la
récupération. Alors, il reste à peu près 3 000 000
$; c'est moins de 1 % dans les coûts de système. Et, dans la
plupart des cas, les surplus servent à permettre aux commissions
scolaires de payer le transport pour le dîner des élèves
qui n'est pas subventionné. Le coût de ce service-là est de
l'ordre de 4 800 000 $, et si on regarde les surplus nets, ils sont autour de 3
000 000 $. Ça ne suffit pas à payer ces services-là.
Alors, présentement, à toutes fins pratiques, l'argent qui est
voté demeure dans le système, et les commissions scolaires
doivent môme en ajouter à même la taxation locale ou la
tarification, dans certains cas.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va? M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mme la Présidente, je dirais que si toutes les
réponses qu'on a eues aujourd'hui avaient été de la nature
de celles qu'on reçoit du responsable du transport scolaire, on n'aurait
aucune plainte. C'est clair, c'est précis, puis vous le laissez
répondre. Vous avez l'air de vous instruire, puis d'être content
d'apprendre ça.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Je ne veux pas dire qu'on est d'accord, là,
mais, au moins, ça répond. Vous ne l'avez pas mis sur les
"brakes", celui-là.
M. Elkas: Ce n'est pas une question de mettre les "brakes". Je
l'écoutais avec intérêt, comme tous les autres
fonctionnaires. Mais c'est de la façon dont vous posez vos questions, ce
n'est pas toujours... Non, je ne me servirai pas du mot, parce que je me suis
embarqué dans le trouble la semaine passée. Excusez.
M. Garon: Avez-vous vérifié, par exemple,
auprès de certaines commissions scolaires si, parfois, pour des fins
d'économie - ou si vous laissez ça entièrement à
l'autonomie des commissions scolaires - on utilise des circuits, au fond, que
les gens ne prennent pas et qui pourraient être dangereux? Dire, par
exemple: Dépassé un kilomètre, on transporte, mais en
dedans d'un kilomètre on ne transporte pas. Mais, le kilomètre,
je vais vous dire que vous ne prendriez pas cette route-là. Personne ne
la prend, d'ailleurs, ça serait trop dangereux. Ou si vous ne vous
occupez pas de ça, vous ne vérifiez pas ça, vous dites: La
commission scolaire, on la laisse faire.
M. Smith: La politique du gouvernement est à l'effet que
les distances de marche ou d'accessibilité aux services de transport
sont effectivement fixées par les commissions scolaires, et c'est le cas
depuis 1976. En pratique, les commissions scolaires, dans la plupart des cas,
ont conservé les mêmes politiques qu'elles avaient
précédemment, à savoir 1, 6 kilomètre. Dans
certains cas, elles l'ont ramené à un kilomètre pour les
élèves de niveau primaire et, dans certains cas, elles ont aussi
introduit une politique dite "de zones dangereuses". Mais ça, c'est
laissé à l'initiative de chacune des commissions scolaires. Les
analyses qu'on avait faites pour le cadre financier actuel nous indiquaient
qu'autour de 90 % ou 95 % des commissions scolaires s'en tenaient à
cette règle de 1, 6 kilomètre.
M. Garon: Est-ce qu'il y a beaucoup de commissions scolaires qui
vous ont indiqué, soit dans des lettres au ministre ou, sur le plan
administratif, aux fonctionnaires, qu'elles n'étaient pas heureuses de
cette politique de récupération? Même si la
Fédération des commissions scolaires a dit une chose, on a
vu...
M. Smith: Oui, il y en a une.
M. Garon:... au niveau de la commission scolaire que les gens ne
sont pas très satisfaits qu'on ait adopté une mesure comme
celle-là.
M. Smith: À ma connaissance, il y a une commission
scolaire, c'est la commission scolaire de Chicoutimi. On lui a expliqué
quelles étaient les choses qui avaient été
discutées avec la commission scolaire. Il y a peut-être une autre
commission scolaire dans la même région, parce qu'elles ont des
tables régionales, il y a peut-être la commission scolaire du
Lac-Saint-Jean, mais je sais que la commission scolaire de Chicoutimi nous
avait fait part de certains commentaires à ce sujet-là. Il y a
eu, par la suite, des rencontres avec la commission scolaire
pour expliquer le contexte, et je pense qu'elles étalent
satisfaites des explications qu'on leur a fournies.
M. Garon: Est-ce que vous leur avez donné des
explications, ou vous avez estimé que la commission scolaire de
Chicoutlmi avait raison?
M. Smith: On leur a fourni des explications quant à la
façon dont les règles avaient été discutées
avec la Fédération des commissions scolaires et quant à la
façon dont on l'appliquait également. Il y avait eu des
changements au niveau administratif à cette commission scolaire
là qui faisaient qu'une certaine partie des règles n'avaient
peut-être pas été toutes expliquées à ce
moment-là.
M. Gauvln: Dans le même ordre...
M. Garon: Envoyez.
M. Gauvin: Dans le même ordre d'idée...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Gauvin: Merci, Mme la Présidente, dans le même
ordre d'idée, finalement, est-ce que vous avez un système qui
peut contrôler dans un sens rémission des contrats dans chacune
des commissions scolaires, à savoir il y a 10 ans, par exemple, puis
avoir un circuit entre le lot 1 et le lot 50, et un autre circuit entre le lot
50 et le lot 85 sur la route 132? Ça, ça faisait deux contrats
scolaires qui se dirigeaient vers l'école, parce qu'il y avait 48
élèves. 10 ans après, il y a 20 élèves dans
le premier circuit, il y en a 15 dans l'autre. La commission scolaire semble
avoir avantage à garder les deux circuits actifs, parce qu'elle peut
percevoir probablement plus d'argent dans le cadre de vos critères. Par
contre, elle, elle a réduit les banquettes, les deux crèvent de
faim. Excusez l'expression, mais ce sont des situations parfois qu'on nous
décrit. La question que je vous pose: Est-ce que la commission scolaire
a avantage à garder ces deux circuits-là actifs?
M. Smith: Normalement non, alors elle ne devrait pas avoir ce
comportement-là. Il est possible qu'elle l'ait, cependant.
M. Gauvin: Non, la question était: Est-ce qu'elle aurait
avantage sur le plan financier?
M. Smith: Normalement, elle ne devrait pas avoir avantage
à le faire, sur le plan financier, puisque, si elle rationalisait
effectivement le parcours pour le remplacer par un seul, si techniquement c'est
possible, elle conserverait 70 % de l'économie. Je pense que, dans le
passé, il y a beaucoup de cas de commissions scolaires qui l'ont fait.
À titre d'exemple, lorsqu'on a introduit la réforme du transport
scolaire en 1982-1983, les commissions scolaires ont
délibérément choisi de réduire la flotte de l'ordre
de 700 à 800 véhicules. Depuis ce temps-là, ça
s'est stabilisé, mais ça veut dire que l'incitatif financier qui
a accompagné la réforme était là et effectif. Mais
ça se peut que des commissions scolaires aient ce
comportement-là, et je sais bien qu'en tant qu'ancien transporteur
scolaire, vous êtes bien placé pour le comprendre,
là...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Smith: Ça se peut que des commissions scolaires aient
ce comportement-là.
M. Garon: Je commence à comprendre l'intérêt
du député de Montmagny-L'Islet. Mais quand vous avez
rencontré la commission scolaire de Chicoutimi, c'était - vous
dites qu'après la rencontre, ils ont été satisfaits -
c'était à quelle période?
M. Smith: L'automne dernier.
M. Garon: Vous ne vous rappelez pas de façon plus...
M. Smith: À la fin de l'automne. M. Garon: À
la fin de l'automne?
M. Smith: On a rencontré la nouvelle personne qui
était responsable du transport et on lui a fait part de la situation, et
je pense qu'ils étaient satisfaits des explications qu'on leur a
fournies.
M. Garon: Vous venez de quelle région, M. Smith?
M. Smith: De la Côte-Nord. M. Garon: Quel endroit?
M. Smith: Sept-îles. Une voix:...
M. Garon: Non, non, je remarque, parce qu'on a dit tantôt
votre nom, Gordon Smith, puis je trouve que vous parlez un excellent
français.
M. Smith: Ah!
M. Garon: Alors, je me demandais, c'était...
M. Smith: Je suis plutôt Québécois,
maintenant, ça fait 20 ans que je suis à Québec.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: II ne parle pas anglais.
M. Garon: Pardon? Il ne parle pas anglais?
M. Smith: Je suis francophone, je me considère comme
francophone.
M. Garon: Ah bon! Je n'ai pas d'autres questions concernant le
transport scolaire.
Une voix: Ça va?
Commission des transports Transport des petits
colis
M. Garon: J'aurais une question concernant le transport des
petits colis. Selon des articles qu'on a vus dans les journaux, suite à
la déréglementation de l'industrie du camionnage, le coût
de transport des petits colis auraient doublé en raison de cette
déréglementation. Donc, même si les camionneurs se
plaignent de la baisse des taux de transport, il semble que les
expéditeurs de petits colis, eux, paient plus cher. Comment
expliquez-vous cela? Est-ce que vous avez enquêté sur cette
situation, le coût de transport des petits colis aurait doublé
depuis la déréglementation? Même si les camionneurs se
plaignent d'être payés moins cher, il me semble qu'il y en a
d'autres qui semblent payer plus cher. (21 h 45)
M. Elkas: Mme la Présidente, si vous me permettez une
seconde, je vais demander au président de la Commission des transports
s'il y a eu enquête sur cette question.
La Présidente (Mme Bélanger): Si vous voulez bien
vous identifier, monsieur.
M. Elkas: Maurice Ferland.
M. Ferland (Maurice): Maurice Ferland, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Ça va, M.
Ferland.
M. Ferland: Évidemment, avant la
déréglementation, il y avait des permis de transport
spécialisé pour des petits colis en bas d'une certaine pesanteur.
Aujourd'hui, ça n'existe plus parce que la
déréglementation permet à quiconque de transporter des
colis de toute nature. À ce niveau-là, c'est évident qu'il
y a beaucoup plus de transporteurs qu'auparavant qui transportent de petits
colis, comme dans toutes les activités de transport.
M. Garon: Comment se fait-il que ça coûte plus
cher?
M. Ferland: Ça, c'est...
M. Garon: Selon des articles qui ont été
publiés au cours du mois de janvier dernier, le transport des petits
colis avait doublé.
M. Ferland: Le transport avait doublé, mais pas les
prix.
M. Garon: Non, les coûts ont doublé.
M. Ferland: Les coûts? Personne n'en a fait la
démonstration, évidemment, mais je pense qu'il y a plus de
transporteurs qui transportent les petits colis et que la concurrence et la loi
du marché ont certainement fait comme dans les autres secteurs, qu'il
fallait diminuer un peu. Il y a eu évidemment des compagnies qui ont
fusionné les unes avec les autres, il y eu les grosses compagnies qui
ont grossi davantage en achetant de moyennes entreprises, en fusionnant avec
des moyennes entreprises, mais je serais surpris de savoir que les coûts
auraient augmenté.
M. Garon: Les coûts auraient augmenté pour ceux qui
ont un nombre restreint de petits colis, alors que ceux qui vont transporter
plusieurs petits colis ont des escomptes de volume considérables.
M. Ferland: Oui.
M. Garon: De sorte que ceux qui font transporter un moins grand
volume de petits colis paient deux fois plus cher, alors que ceux qui en font
transporter de grands volumes paient moins cher.
M. Ferland: Évidemment, les tarifs de transport sont
déréglementés maintenant. Il serait impossible, sans faire
une étude de marché, de conclure là-dessus, mais, encore
là, je serais surpris que, parce que je suis un petit transporteur, des
compagnies comme Purolator refusent, au même tarif qu'ils le font
ailleurs, de transporter les colis ou qu'un petit transporteur ne puisse le
faire. Si j'ai de petits colis à transporter, je vais m'adresser
à un quelconque transporteur en lui demandant le plus bas prix et je
vais l'obtenir parce qu'il y a beaucoup de concurrence.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous avez
une question à ce sujet?
M. Elkas: Est-ce que je peux m'iriformer auprès du
député de Lévis si ce sont des tarifs qui ont
été publiés ou si c'est un article?
M. Garon: C'est un article. M. Elkas: C'est un
article?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Est-ce qu'on pourrait en avoir une copie? Je
pourrais...
M. Garon: C'est Le Journal de Québec du mardi 25
janvier 1990 sur le camionnage signé par Richard Johnson. Pour le
transport de colis, les coûts ont doublé, et on parle du
président, Denis Moreau, de Moreau Trafic Consultants, qui
déclare que les grosses entreprises paient moins cher, parce qu'elles
bénéficient d'un escompte de volume alors que ceux qui font
transporter de petits volumes paient plus cher. On dit, par exemple, que, dans
le cas de volumes de 500 livres, les prix ont passé de 9 $ et quelque
chose les 100 livres à 19 $ et quelque chose les 100 livres.
M. Ferland: Dans le marché, évidemment, celui qui
s'accommode avec un transporteur pour transporter beaucoup de colis va
certainement avoir de meilleurs prix. Dans ce sens-là, c'est vrai, mais
II faudrait comparer ces prix-là avec ceux qui existaient avant la
déréglementation. Ce n'est pas fait et ce serait difficile de le
faire aussi.
M. Garon: II dit qu'ils ont doublé... M. Ferland:
Doublé, ça me paraît...
M. Garon:... par rapport à avant la
déréglementation.
M. Ferland Ça ne me paraît pas prouvé.
M. Garon: Vous n'avez pas vu cet article-là.
M. Ferland: Non.
M. Garon: Vous n'avez pas de service de... Au ministère,
il y en a, par exemple.
M. Ferland: Oui, oui, on a le service de presse du
ministère. On voit ces articles. Mais il y en a...
M. Garon: Si on avait dit que la déréglementation,
ça ferait baisser les prix... Les camionneurs disent qu'ils sont moins
payés, mais ça ne veut pas dire nécessairement que les
consommateurs paient moins cher. C'est ça qu'ils ont dit, la semaine
dernière, les camionneurs.
M. Ferland: Bien, évidemment, l'expérience au pays
ici, c'est difficile. Elle est récente. Mais aux États-Unis,
à date, l'expérience démontre que ça fait baisser
les prix. Tout le monde s'en félicite aux États-Unis.
M. Garon: Bien, oui et non. C'est-à-dire qu'ils ont
commencé à réglementer la Californie.
M. Ferland Je ne suis pas convaincu de ça encore.
M. Garon: Ce n'est pas une question de conviction, c'est une
question de fait. Ils ont recommencé à réglementer.
M. Ferland: Non, mais il faudrait voir dans quel sens ils ont
commencé de réglementer.
M. Garon: Des taux minimums, par exemple. L'établissement
de taux minimums.
M. Ferland: Je pense qu'en Californie, ils ont commencé
à réglementer parce qu'ils veulent protéger certains
marchés. Mais ça ne vise pas l'industrie. Je pense, au risque de
me tromper, que, devant le Sénat américain, il y a un projet de
loi qui est déposé, qui est inscrit au feuilleton, qui n'a pas
été discuté encore, qui prévoit de pousser plus
loin la déréglementation, de faire disparaître l'ICC et
d'imposer aux États les règles de l'interprovincial qui
s'étend d'un État, comme ici au Canada. C'est-à-dire qu'un
transporteur qui fait de l'interprovincial est considéré comme de
juridiction fédérale quand il fait de Cintra. Alors, aux
États-Unis, on est en train de pousser la déréglementation
encore plus loin.
M. Garon: Mais vous dites que le projet de loi n'a pas
été étudié.
M. Ferland Non, mais il est quand même
déposé.
M. Garon: Ah oui! mais il n'est pas appliqué,
là.
M. Ferland Enfin.
M. Garon: là, vous donnez ça comme un fait, alors
que c'est un projet de loi qui va peut-être bien mourir au feuilleton. il
en meurt beaucoup aux états-unis.
M. Ferland Oui, oui.
M. Garon: II en meurt bien plus qu'ici, aux États-Unis,
des projets de loi au feuilleton. N'importe qui peut déposer un projet
de loi. C'est plus facile aux États-Unis de déposer un projet de
loi.
M. Ferland Oui, mais il reste quand même que l'industrie
aux États-Unis semble tendre encore davantage vers la
déréglementation que vers la réglementation dans
l'ensemble du pays. Les États, je vous le concède, tendent
à réglementer davantage à l'intra.
M. Garon: Oui.
M. Ferland c'est la guerre juridique, évidemment, comme
ici, bien souvent, entre l'interprovincial et l'intra, ce qui est intra et ce
qui est inter.
M. Garon: J'ai cité la Californie parce que,
habituellement, la Californie devance le reste des États-Unis de 10
à 15 ans.
M. Ferland: Oui.
M. Garon: Eux autres, ils recommencent. Ils ont été
les premiers à déréglementer et ils sont les premiers
à "reréglementer".
M. Ferland: C'est vrai. Et, en Californie, ils auraient fait la
démonstration que les taux auraient augmenté dans certains cas,
à cause justement que des gros transporteurs auraient fait
disparaître les petits transporteurs par le fusionnement.
M. Garon: Non, non. Les moyens. M. Ferland: Les
moyens.
M. Garon: Les gros ont fait disparaître les moyens. Des
petits, il y en a plus qu'avant, mais ils se coupent le cou.
M. Ferland: Exactement.
M. Garon: Les gros ont fait disparaître les moyens. Il y a
plus de petits, mais qui crèvent de faim. Alors, on a recommencé
à réglementer pour établir des niveaux minimums pour ne
pas qu'ils crèvent.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Montmagny.
M. Gauvin: Mme la Présidente, c'était au niveau de
la question tantôt du transport des petits colis. On a convenu que les
taux étaient déréglementés. Est-ce que les
transporteurs de passagers, les propriétaires d'autobus, sont assujettis
à des taux contrôlés ou si c'est la
déréglementation eux autres aussi? Parce que ce sont des
transporteurs... Ce sont des gros transporteurs de petits colis.
M. Ferland: C'est déréglementé dans le sens
où eux doivent cependant déposer leurs taux à la
commission et les rendre publics.
M. Gauvin: C'est ce qui fait la différence entre le
transporteur...
M. Ferland: Camionnage. M. Gauvin: Camionnage. M.
Ferland: Et l'autobus.
M. Gauvin: Oui. Et ce que je soupçonne, c'est que le
camionnage a tenté de s'ajuster avec le transport de passager, celui qui
transporte des petits colis, donc ses taux étaient plus
élevés.
M. Ferland: Oui, évidemment il y a peut-être une
concurrence entre les deux.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: J'aimerais poser une question concernant le boulevard
Henri-Bourassa à Montréal, vous savez l'autoroute 25, où
c'est un fouilli indescriptible dans ce coin-là avec la route
Henri-Bourassa qui fait dur, pas mal. On a l'impression de retomber à il
y a plusieurs années quand on passe là. Est-ce que le ministre a
l'intention de s'impliquer ou s'il considère que c'est une
responsabilité municipale ou est-ce qu'il a l'intention de faire quelque
chose concernant les représentations qui sont faites, concernant
Henri-Bourassa, aussi les routes qui arrivent... Drôle d'organisation de
routes, je suis allé visiter ça...
M. Elkas: Henri-Bourassa, je suis complètement
d'accord.
M. Garon:... J'ai été surpris de voir qu'on
trouvait ça à cet endroit-là, une organisation
routière aussi déficiente.
M. Elkas: M. le député, vous avez absolument raison
que le boulevard Henri-Bourassa a besoin d'un redressement. Vous le savez,
c'est une route intermunicipale qui touche les municipalités d'Anjou, de
Montréal-Nord et de Montréal.
M. Garon: Apparemment, ça coûterait 100 000 000 $.
Les villes sont prêtes à mettre 40 000 000 $, le
fédéral est prêt à mettre 20 000 000 $ et les villes
demandent 40 000 000 $ au gouvernement du Québec. Votre réponse,
c'est quoi?
M. Elkas: Bien, avant que j'arrive, mon
prédécesseur a demandé une estimation sur l'ensemble des
coûts, à savoir combien ça pourrait coûter pour
améliorer le boulevard Henri-Bourassa. On pariait, dans le temps, de 16
000 000 $, et puis mon prédécesseur s'est engagé à
faire une contribution de la moitié qui était de 8 000 000 $,
mais jusqu'à concurrence de 8 000 000 $. Il ne se trouvait pas en mesure
de donner plus de 8 000 000 $. Vous avez raison quand vous dites que les prix
ont augmenté parce que c'est une espèce de - excusez l'anglicisme
- "guesstimate" qui avait été soumis par des fonctionnaires qui
avaient dit environ 16 000 000 $. Mais, par contre, on est arrivé,
par après, avec une estimation sur un nouveau design de la route
comme telle, ou la vole Intermunicipale, et puis, on est arrivé à
un coût d'environ 85 000 000 $. Alors, vous n'êtes pas loin du 100
000 000 $. Puis ils se sont retournés de bord, et ils ont dit: Vu que
vous étiez prêts à donner la moitié, votre quote
part est de 39 000 000 $, une affaire semblable. Alors, on s'est engagés
à faire une contribution de 8 000 000 $, mais ce n'est pas vraiment la
politique gouvernementale provinciale de s'impliquer dans des routes
intermunicipales. Alors, s'il y avait une demande pour augmenter la
contribution, le maire Doré a été avisé de presser
la question au président du Conseil du trésor qui est
président aussi sur le conseil ministériel de Montréal, et
puis c'est là que la question devait être adressée.
M. Garon: La part du fédéral, c'est pour le viaduc,
c'est pour le train, je pense hein?
M. Elkas: Pardon?
M. Garon: La part du fédéral, c'est pour la partie
chemin de fer?
M. Elkas: Oui, il y a eu des discussions. J'ai rencontré
d'ailleurs le ministre délégué aux Transport, M. Jean
Corbeil. Il nous avait dit que la contribution fédéral pourrait
aller jusqu'à 20 000 000 $, en ce qui touche les viaducs...
M. Garon: 20000000$ou40000000$? M. Elkas: 20 000 000
$.
M. Garon: 20 000 000 $. J'écoutais aux nouvelles tout
à l'heure, la fin d'une nouvelle, je n'ai pas écouté le
début, qui indiquait qu'au pont de Saint-Romuald, dont je partais cet
après-midi, sur la rivière Chaudière, le ministère
des Transport aurait réduit les pesanteurs permises pour ceux qui
passent sur le pont de la rivière Chaudière à
Saint-Romuald, avant de prendre le pont de Québec. Est-ce que c'est
exact?
M. Elkas: Je pourrais élaborer sur la question demain,
lorsque M. Vallière sera ici. Mais c'est un fait, oui.
M. Garon: Moi, ce que je veux vous demander là, comment se
fait-il que ça prend des fonctionnaires en grève pour indiquer
qu'il y a un pont dangereux, qu'on n'a pas de limitation, que le pont est
rouille, que, la tôle, il y a des trous dedans. Alors, la
télévision a montré des images, ça a l'air d'un tas
de ferraille rouillée. Et 8'H n'y avait pas eu des Ingénieurs en
grève, il ne serait peut-être sans doute rien arrivé.
Ça a pris le syndicat des ingénieurs du ministère des
Transports en grève pour le faire savoir au public.
Considérez-vous que c'est normal, comme titulaire du
ministère des Transports, que ça se produise comme ça et
que, là, le ministère réagisse en disant: il faut
réduire les pesanteurs parce que le pont n'est pas sécuritaire?
C'est un pont très passant, c'est le pont qui précède le
pont de Québec, sur lequel il faut passer pour aller prendre le pont de
Québec. C'est un pont très achalandé. Je suis un peu
surpris que ça se produise comme ça. (22 heures)
M. Elkas: Ça me surprend moi aussi, mais, par contre, je
dois vous avouer que ce pont avait été identifié bien
avant que ces gens-là en fassent l'annonce. Ça, ça vient
du ministère.
M. Garon: pourquoi le ministère a-t-il attendu que les
fonctionnaires dénoncent le comportement du ministère pour
réagir? ce n'est pas normal.
M. Elkas: Mais c'était identifié.
M. Garon: Môme si c'est identifié, il faut que vous
le sachiez. Si le public ne le sait pas et qu'il continue à rouler avec
des charges pesantes, à un moment donné, le pont va
s'écraser et il va y avoir des morts. C'est profond, la rivière.
La rivière ne passe pas à 20 pieds en dessous du pont C'est
très profond. Ça a l'air quasiment d'un canyon.
M. Elkas: Mais, M. le Président, c'était dans le
processus pour l'afficher, et là, ils nous ont devancés, tout
simplement. Ils font des moyens de pression, "coudon". Mais ce n'était
pas pour mal faire, on avait l'intention de l'indiquer.
M. Garon: Est-ce qu'il va falloir qu'il y ait des grèves
plus souvent au ministère des Transports pour que les gens sachent quels
sont les ponts dangereux?
M. Elkas: Non.
M. Garon: Concernant la Régie. Je ne voudrais pas que les
gens disent que je les ai fait veiller pour ne rien leur demander. Il y a une
curieuse de situation à la Régie.
M. Elkas: La Commission des transports du Québec?
M. Garon: Non, la Régie.
M. Elkas: La Régie de l'assurance automobile.
M. Garon: La Régie de l'assurance automobile. Là,
les mandataires de la Régie. Pour des déclarations d'état
mécanique, dans l'Outaouais, la Régie n'acceptait qu'un seul
mandataire
l'automne dernier, le Centre de vérification mécanique de
l'Outaouais. Les autres garagistes ont crié à l'injustice et,
maintenant, la Régie en reconnaît deux. Quelle est la situation
dans les autres régions? Est-ce juste aussi pour l'automobiliste qui est
insatisfait d'une déclaration? Comment la Régie
procède-t-elle pour choisir ses mandataires?
M. Giguère: Le dossier de la vérification
mécanique, M. le député, dans la région de
l'Outaouais, je sais que c'est un dossier qui a été
discuté à la Régie dernièrement, ça
relève du vice-président aux opérations régionales
qui n'est pas ici dans le moment. J'aimerais qu'on prenne note de la question
et on vous adressera la réponse en conséquence. C'est un dossier
avec lequel je ne suis absolument pas familier, ni mon confrère.
M. Garon: Je comprends... Je ne peux pas vous blâmer de ne
pas être au courant du dossier, mais, M. le ministre?
M. Elkas: II y avait, en effet...
M. Garon: Comment ça marche? Est-ce que c'est le
ministère qui choisit les mandataires? Est-ce que la Régie a
toute liberté? Est-ce qu'elle en choisit seulement un parce qu'on veut
en favoriser un et il faut que le monde crie pour en avoir un deuxième?
Comment ça marche?
M. Elkas: Pas nécessairement.
M. Garon: II s'agit d'un garage qui est choisi, au fond.
M. Elkas: On avait établi...
La Présidente (Mme Bélanger): Vous pouvez
répondre, M. le ministre.
M. Elkas: Je n'ai pas tous les détails de la
réponse, mais je me rappelle que, lorsqu'on a établi des normes,
on avait justement un inspecteur dans la région de l'Outaouais. Comme
vous le savez, il y a beaucoup d'automobiles qui se vendent qui viennent de
l'Ontario au Québec. Il y a pas mal plus d'inspection dans ces
territoires. Le moyen de parcours était pas mal énorme.
Après discussion, on a décidé qu'un deuxième serait
nécessaire dans le coin.
M. Garon: Mais est-ce qu'ailleurs, il n'y en a rien qu'un par
région?
M. Elkas: Pas nécessairement. Il peut y en avoir,
dépendant de l'achalandage. Là, on répond à une
demande qui a été faite dans le coin, où on a
réalisé que, oui, un deuxième serait justifiable.
L'endroit est évidemment assez éloigné de la place,
l'endroit initial qui avait été choisi.
On demande par publication. Il y a des appels d'offres qui se font C'est
le processus dont on se sert.
M. Garon: Mais c'est quoi, la politique? Il y en a combien par
région?
M. Elkas: Je ne pourrais pas vous répondre.
M. Garon: Est-ce qu'on peut avoir la liste des garages
accrédités comme mandataires de la Régie?
M. Elkas: Oui, définitivement, avec plaisir.
M. Garon: Par région?
M. Elkas: Oui.
M. Garon: Territoire couvert.
M. Elkas: Oui. Je veux même ajouter un approximatif du
nombre de transferts qui se fait aussi, parce que ça a un impact sur la
décision qu'on doit prendre.
M. Garon: Ça marche.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Hull.
M. LeSage: Merci, Mme la Présidente. J'aimerais ajouter
à ce que le ministre a dit, à la suite de la question du
député de Lévis, à savoir pourquoi il n'y avait
seulement qu'une personne qui s'occupait de la vérification dans la
région de l'Outaouais. C'est que le ministère est sorti en appel
d'offres. Il n'y a seulement qu'une soumission conforme qui a été
déposée. Cette soumission était à
l'extrémité est de la ville de Gatineau, ce qui forçait
les gens de Hull jusqu'à Wakefield, sur le côté de la
Gatineau et dans Pontiac, en montant passé Aylmer, à se rendre
à Gatineau pour faire faire les vérifications. Le
ministère a reconnu que la distance était trop longue à
parcourir et ils ont accepté d'aller avec un nouvel appel d'offres pour
couvrir les territoires de Hull et Aylmer. Il y a eu plusieurs soumissions qui
ont été déposées. Celle qui a été
retenue, c'est celle qui a été mentionnée tantôt,
qui se situe dans le comté de Hull. Merci, Mme la Présidente.
M. Elkas: Merci, monsieur.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Je dois poser une question concernant le transport en
commun: Le désengagement de l'État ou du gouvernement
vis-à-vis des subventions d'exploitation du transport en commun, quelle
orientation veut prendre le
ministre dans ce sens-là? Il a laissé entendre qu'on
charriait quand on disait qu'il voulait se désengager. Il nous semble
que c'est clair que le ministère ou le ministre ou le gouvernement veut
se désengager. Quels seront les effets sur le coût du transport en
commun à Montréal mais également le prix du passage du
transport en commun dans les autres réglons? Est-ce que ça va
doubler le prix du passage du transport en commun? Quels sont les effets,
l'impact du retrait ou du désengagement du ministère dans le
transport en commun? Quel sera l'impact sur les usagers des
municipalités?
M. Elkas: Mme la Présidente, j'aimerais rassurer le
député de Lévis. C'est totalement faux que les taux
doubleront dans le cas dont on parle. Ce serait des ressources
dédiées au transport en commun. Ce ne sera pas des montants
d'argent versés au municipal et, de là, au transport en commun.
Mais le député sait aussi que c'est une question qui doit
être adressée aux Finances, vu que c'est eux qui vont en discuter
avec les municipalités à la table
Québec-municipalités.
M. Garon: Qui? Finances?
M. Elkas: Ce sont les Affaires municipales ainsi que les Finances
qui vont en discuter avec la table Québec-municipalités.
J'aimerais aussi ajouter que, lorsque je siégeais au comité
exécutif de la CUM, en 1983-1984, on avait déposé un
mémoire auprès du gouvernement du temps qui démontrait un
grand intérêt, auprès de la CUM, d'aller chercher une autre
forme de financement au lieu de toujours venir quêter au niveau du
gouvernement provincial. C'est assez difficile, comme vous le savez, lorsqu'une
municipalité essaie de préparer ses budgets, au mois de septembre
ou octobre, ne sachant pas exactement ce qu'elle peut recevoir comme revenus ou
subventions au niveau du gouvernement. Alors, ça, c'est une chose qu'on
veut discuter avec l'esprit très ouvert, mais, en aucun temps, on va
commencer à menacer les usagers de voir leurs tarifs doubler. Ce n'est
pas dans notre politique. D'ailleurs, vous comprenez bien notre politique qui
est d'encourager le transport en commun, et ce n'est pas en doublant les tarifs
qu'on va atteindre nos objectifs.
M. Garon: Mais, dans les consultations qui ont été
faites au mois d'août 1987, les gens recherchaient plutôt, ceux qui
sont venus devant la commission parlementaire qui siégeait à
Montréal, dans l'intimité la plus parfaite puisqu'il n'y a qu'un
journaliste qui est venu faire un tour un après-midi, M. Francoeur, du
quotidien Le Devoir... Et j'aime bien le souligner parce que, quand on
nous demande de déplacer des commissions parlementaires et qu'on est
d'accord, ça demande des efforts de beaucoup de gens. On s'est rendu
compte que La Presse de Montréal n'avait pas suivi beaucoup la
commission parlementaire, mais tous ceux qui étaient venus avaient tous
parlé d'une quatrième source de financement. Là, je
constate que, non seulement ils n'auront pas vraiment de quatrième
source, mais qu'ils vont perdre la troisième. Si le gouvernement se
désengage, si le gouvernement a l'intention de se désengager,
est-ce qu'il va se désengager ou s'il va rester engagé? On a
compris qu'il y avait un désengagement, mais, là, j'ai
l'impression qu'on va apprendre ça au cours du mois de juillet ou entre
la Saint-Jean-Baptiste et la Confédération qui sera
peut-être moins bien fêtée cette année.
M. Elkas: mais vous savez, m. le député, qu'on
recherche des engagements équivalents. il y aura peut-être une
quatrième, une cinquième, une sixième source. on demande
aux municipalités, comme je l'ai mentionné, d'entrer, de venir
à la table avec l'esprit ouvert, et on est prêt, on peut innover
dans ce milieu. je peux citer comme exemple la taxe sur le stationnement qui
pourrait devenir une source de revenus assez importante. mais il faudrait
laisser aux municipalités, ainsi qu'à ceux qui vont se joindre
à la table avec elles, regarder l'ensemble du financement. je pense que
le rôle du ministère des affaires municipales ainsi que le
rôle du ministère des finances ont beaucoup ajouté aux
sources de financement. nous, de notre côté, la politique du
transport en commun, on veut l'encourager. il est évident qu'on ne
voudrait pas que l'usager soit affecté.
M. Garon: Oui, mais le ministre des Finances, dans son discours
sur le budget, ce n'est pas ça qu'il dit.
M. Elkas: Bien, c'est la façon dont vous l'avez vu.
M. Garon: II dit qu'il veut se retirer pour 250 000 000 $. C'est
ça qu'il dit, le ministre des Finances. On peut bien enrubanner
ça dans tous les rubans rouges qu'on voudra, sauf que le ministre des
Finances, dans son discours sur le budget, veut récupérer 250 000
000 $ et se désengager.
M. Elkas: Mais pourquoi pas...
M. Garon: Alors, les 250 000 000 $ vont venir d'où, quand
le ministre des Finances du gouvernement du Québec ne donnera plus?
M. Elkas: C'est justement ce qu'on veut encourager à la
table: regarder d'autres sources de financement. Il ne faudrait pas penser
qu'on a le monopole sur les idées...
M. Garon: Non, non.
M. Elkas:... de financement. Il faudrait regarder avec nos
partenaires, les municipalités, qui, elles, ont de bonnes idées
aussi et on devrait les entreprendre un peu comme M. Des Marais a fait dans
votre temps, mais, malheureusement, personne n'a écouté.
Peut-être qu'aujourd'hui on ne ferait pas face à cette impasse si
on avait écouté M. Des Marais, dans le temps. Je ne comprends pas
pourquoi. Vous étiez là, dans le temps. J'aimerais vous poser la
question: Pourquoi pas? Écoutez, qu'est-ce que vous avez fait du
mémoire du président Pierre Des Marais II, dans le temps, qui
suggérait une taxe d'essence dans un environnement de la région
de Montréal ainsi que d'autres mesures? On a simplement dit: Non, on
n'est pas intéressés.
M. Garon: Dans notre temps, nous autres, à
Montréal, ça se chicanait pas mal.
M. Elkas: Dans votre temps, ça chicanait.
M. Garon: II n'y avait pas de gros consensus à
Montréal. Il y a bien plus de consensus, actuellement, qu'il n'y en
avait dans ce temps-là. Mais, là, vous dites: On se
désengage.
M. Elkas: Ce n'est pas un désengagement.
M. Garon: Là, actuellement, c'est à peu près
un tiers, un tiers, un tiers: un tiers du gouvernement du Québec, un
tiers des municipalités, un tiers des usagers. Là, vous dites:
Nous autres, on se retire pour 250 000 000 $. Puis, vous dites: On attend les
idées. Mais les idées, quelles que soient les idées, il
peut y avoir deux contribuables qui vont payer seulement: les usagers ou bien
les municipalités, ou d'autres personnes qu'il restera à
identifier par les municipalités. Si j'ai compris le budget du ministre
des Finances, c'est qu'il veut se désengager. Il a calculé qu'il
se désengageait pour 250 000 000 $. Ils ne sont pas enlevés
encore, là, mais il veut aller récupérer 250 000 000 $.
Alors, quel que soit l'emballage, est-ce que le ministère a fait des
études d'impact sur ce désengagement?
M. Elkas: M. Liguori Hinse va répondre à votre
question, mais, avant qu'il réponde à votre question, j'aimerais
lire un extrait du discours sur le budget concernant le transport en commun.
"En ce qui a trait aux municipalités, le gouvernement a l'intention de
soumettre au cours des prochains mois, pour consultation, un projet visant
à modifier le financement du transport en commun. " Alors, on ne dit pas
qu'on va se désengager, qu'on va se laver les mains des subventions.
Puis, n'oubliez pas une chose, il y a toujours la question des programmes
d'immobilisations dont on continue à prendre charge, et puis on ne la
transfère pas, cette responsabilité, au municipal. M. Hinse. (22
h 15)
M. Hinse: Je pense que l'esprit de cette phase, M. le
député, est dans le sens de modifier le programme à
l'exploitation. C'est dans le sens de travailler avec les municipalités
à la recherche de nouvelles sources, comme il a été
longuement exprimé en commission parlementaire, en 1987, où la
CUM s'était dite prête à examiner de nouvelles sources avec
l'optique, par contre, que ce soit dédié au transport en commun
pour que, justement, il n'y ait pas de désaffectation des sommes qui
sont actuellement dévolues à l'exploitation, qu'il n'y ait pas de
désaffectation de ces sommes-là pour que le transport qui a
été bâti au fil des années périclite dans le
temps. Alors, ce sont des sources qui seraient nouvelles qui seraient
dédiées. Nous avons été mis à profit dans
l'examen de diverses sources que nous avons soumises au ministère des
Finances et qui seront reprises à travers des discussions de la table
Québec-municipalités.
Transport adapté
M. Garon: Maintenant, concernant ce qui fait partie du transport
en commun, le transport adapté pour les personnes handicapées et
pour les personnes à mobilité réduite, qu'est-ce que le
ministère ou le ministre a l'intention de faire pour ces
personnes-là?
M. Elkas: La demande, comme on l'a mentionné ce matin, est
à la hausse, et ça, c'est basé sur plusieurs facteurs. On
est à la recherche d'encourager d'autres modes de transport et s'assurer
que ces mêmes personnes, surtout celles qui sont handicapées, qui
se servent des fauteuils roulants, puissent avoir accès à des
modes de transport autres que les minibus qui sont mis à la disposition
des usagers. Il est évident, dans bien des municipalités, que les
horaires sont limités, et on demanderait une flexibilité un peu
plus grande. J'ai des propositions devant moi qui semblent très
intéressantes, où on pourrait se servir d'une forme d'automobile
taxi qui pourrait être convertie assez facilement pour permettre à
un fauteuil roulant d'y avoir accès. Ce sont des choses qu'on est en
train d'étudier. Dans la région de Montréal comme telle,
il y a une hausse du nombre de personnes handicapées qui se servent du
taxi au lieu des minibus qui sont normalement mis à leur
disposition.
M. Garon: Est-ce que l'orientation...
M. Elkas: Est-ce qu'on peut continuer? Excusez-moi, on n'a pas
fini la réponse à la question. J'ai demandé un
complémentaire.
M. Garon: Oui, mais ça va juste, je pense, aller dans le
même sens. Est-ce qu'on vise à ce que les personnes à
mobilité réduite ou les personnes handicapées utilisent le
transport en commun général ou qu'il y ait un type de
transport particulier? Je sais que c'est un des gros débats que
discutent les handicapés, la modification du transport existant pour
pouvoir utiliser le même transport que tout le monde. Ou est-ce qu'on
vise à avoir un transport particulier, parallèlle, si on veut, au
transport en commun général? C'est ça, une orientation
majeure, à mon avis.
M. Hinse: Mme la Présidente, M. le député,
vous avez raison. Les handicapés, actuellement, réclament que
soit éclaircie toute la question du transport adapté et la
question du transport à mobilité réduite. Il y a une
pression énorme qui est faite auprès des comités
d'admissibilité dans les différentes municipalités ou
commissions de transport pour accepter des gens qui sont en viellissement, mais
qui ne sont pas nécessairement handicapés. Il y a deux situations
qui se présentent: une situation en milieu urbain, puis une situation en
milieu rural. Là où il existe du transport en commun
régulier, l'orientation que nous prenons actuellement avec les
sociétés de transport, c'est d'essayer de faciliter
l'embarquement des personnes âgées, vieillissantes, à
mobilité réduite, à l'intérieur du transport
régulier. Une troisième marche, une rampe continue dans le
véhicule, aussi simple que des ganses pour se maintenir dans le
véhicule, ce sont des "items" que nous regardons avec les
sociétés et qui, dans le cadre des prochaines commandes
d'autobus, pourraient être ajoutés et subventionnés selon
des normes qui restent à définir, mais qui viendraient supporter
les sociétés de transport à s'embarquer
là-dedans.
Pour ce qui est du transport en milieu rural, c'est une autre dynamique
puisqu'il n'y a pas de transport en commun régulier. Par contre, le
programme de transport adapté, si on admet tout le monde dans le
transport adapté, ce sont les handicapés eux-mêmes qui vont
être pénalisés. Là, la problématique est plus
grave. On se penche pour voir quel genre de système pourrait être
mis en place pour faciliter les choses. Mais il y a quand même, dans ce
contexte-là, des situations qui débordent le strict
ministère des Transports. C'est pour ça qu'il y a de la
coordination avec les autres ministères; on pense au ministère de
la Santé et des Services sociaux, par exemple, pour des transports de
traitements médicaux ou des choses comme ça. Nous sommes en
relation avec le ministère de la Santé et des Services sociaux
pour voir comment on pourrait coordonner nos efforts en ce sens-là.
C'est plus facile en milieu urbain et plus difficile en milieu rural,
actuellement, de répondre à la clientèle à
mobilité réduite. Mais c'est définitivement un
phénomène très important qu'il faut examiner. La
population vieillit. Il y a une pression énorme. Cette année,
nous avons, dans les budgets, 9,6 % d'augmentation dans les budgets de
transport adapté; 4,5 % pour répondre à l'indexation du
coût de la vie; et 5 % pour répondre à du
développement Et on pense qu'à l'Intérieur des 5 %, les
sociétés pourraient, au même titre que le ministre l'a dit,
rationaliser les déplacements en utilisant des moyens comme des taxis
mieux adaptés. Dans ce contexte-là, nous sommes avec Transports
Canada à une étude conjointe, pour essayer de voir comment on
pourrait adapter une automobile au transport d'une chaise roulante, par
exemple.
M. Elkas: II faut penser à l'usager, aussi. Surtout quand
son transport c'est le transport en minibus qui, mettons, à 22 h 30 fait
la dernière ronde, et qu'il est en train de souper avec son amie. C'est
un peu fâchant, si vous voiriez, de se voir limité et qu'il n'ait
pas accès à du transport autre qu'un transport très
limité. C'est pour ça qu'on regarde de très près la
conversion d'une unité de taxi qui pourrait rendre l'accès assez
facile pour une personne en fauteuil roulant.
M. Garon: Par ailleurs, quand vous dites ça,
j'écoute ça, je trouve ça gentil, mais ça fait
plusieurs fois que j'écris au ministère pour l'association des
taxis de Lévis. Ils voudraient, justement, transporter les personnes
avec l'HÔ-tel-Dieu de Lévis qui a ses propres automobiles. Chaque
fois, ils ont dit que c'était illégal. Le taxi dit: Pour faire du
taxi, il faut avoir un permis de taxi et les gens, comme hôpital, ne
peuvent pas organiser du taxi. Je remarque que chaque fois que j'ai
demandé ça au ministère des Transports, je vais vous dire
que, le contentieux, ça prend bien du temps à avoir une
réponse là-dedans. Est-ce que la loi du taxi s'applique ou ne
s'applique pas? Est-ce que les gens, un hôpital, par exemple, peut se
gréer d'automobiles ou de transporteurs, peu importent ceux qui le font,
pour transporter des gens qui vont ou qui viennent de l'hôpital, alors
que les gens de taxi disent: Ça, c'est un domaine qui nous revient,
c'est nous qui investissons dans les taxis, c'est nous qui payons des permis,
alors qu'eux ne paient pas de permis et qu'ils veulent, en fait, prendre une
partie de notre marché? Je n'ai jamais été capable de
faire clarifier ça. Ça fait des années que je demande
ça.
M. Elkas: Est-ce que la question avait été
demandée à notre ministère...
M. Garon: Oui.
M. Elkas: ...ou à celui de la Santé et des Services
sociaux?
M. Hinse: Oui? Est-ce qu'à votre connaissance, il s'agit
d'un transport médical, c'est-à-dire une personne qui
réside à la maison mais qui va suivre des traitements
médicaux à l'hôpital? Dialyse ou chimiothérapie, des
choses du genre? Si c'est le cas, actuellement, ce n'est pas sous la
responsabilité du ministère des Trans-
ports, c'est sous la responsabilité soit de l'hôpital, soit
de santé et services sociaux. ça n'entre pas dans la
définition d'un handicapé, donc transportable à travers le
programme.
M. Garon: Non, ce n'est pas relatif aux handicapés quand
je demande ça, là.
M. Hinse: O.K. D'accord. C'est une personne qui suivait des
traitements?
M. Garon: C'est parce que les gens de taxi disent: Ça,
c'est notre commerce, c'est notre domaine. On paie des permis pour avoir un
taxi puis l'hôpital, bien, utilise sort ses gardiens, ou quelque chose de
même, pour faire faire du transport, alors que ce n'est pas une compagnie
de taxis. Il ne paie pas les permis et il nous fait une concurrence
déloyale, alors qu'il devrait utiliser les taxis existants.
M. Elkas: Pourriez-vous me faire parvenir une copie de la
correspondance que vous avez envoyée? Ça me ferait grandement
plaisir de la regarder. On va rouvrir le dossier.
M. Garon: Je vous remercie. Je vais le faire certainement parce
que...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis, étant donné l'heure, on
pourrait adopter les programmes. Si vous avez des remarques finales à
faire...
M. Garon: Non. Je n'ai pas de remarques finales. Puisque je vais
continuer avec les Transports demain, alors mes remarques ne seraient pas
finales. Et, étant donné l'heure...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, mais je veux
dire avec le ministre...
M. Garon: ...je suis prêt à adopter les
programmes.
Adoption des crédits
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Alors, le
programme 1, Systèmes de transports terrestres. Adopté?
M. Garon: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le programme 2,
Commission des transports du Québec. Adopté?
M. Garon: Sur division. Le premier aussi, sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Le programme 5,
Gestion interne et soutien. Adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Le programme 6,
Transport scolaire. Adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Le programme 7,
Transports maritime et aérien. Adopté?
Des voix: Adopté.
M. Garon: Sur division, à plus forte raison, lui.
La Présidente (Mme Bélanger): Le programme 8,
Transport aérien gouvernemental. Adopté?
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'ensemble des
programmes sont adoptés?
M. Garon: Sur division. Mais pas l'ensemble parce qu'il faut en
faire d'autres demain.
La Présidente (Mme Bélanger): Des programmes qu'on
a étudiés aujourd'hui.
M. Garon: Non. On va les laisser ouverts parce qu'il faut voir
avec le ministre demain, et je ne voudrais pas dire qu'on a adopté
ça hier. On les a adoptés pour la partie avec le ministre. On va
voir pour la partie avec le ministre délégué demain;
après ça, on fera l'ensemble plus tard.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Alors, les
programmes sont adoptés individuellement.
M. Garon: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division. Alors,
la commission reprendra ses travaux à 9 h 30 demain. Alors, elle ajourne
ses travaux.
M. Elkas: Nous allons déposer demain l'organigramme. Nous
avons aussi l'engagement...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Elkas: Est-ce qu'on peut déposer l'organigramme, vu
qu'on l'a?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Et aussi le dépôt de la liste
détaillée du traitement du personnel de mon cabinet?
M. Garon: Oui.
M. Elkas: Alors, je veux tout simplement remercier les membres de
la commission, vous, Mme la Présidente, mon cher collègue, le
député de Lévis. Il m'a fait plaisir de vous voir à
nouveau. Merci bien.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. Alors la commission ajourne ses travaux à demain matin, 9 h
30.
(Fin de la séance à 22 h 29)