(Neuf heures quarante minutes)
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, bon jeudi à vous tous et toutes. Vous
pouvez prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Et nous allons débuter notre séance avec la
rubrique des déclarations de députés. Et notre première déclaration sera celle
de M. le député de Mégantic.
Souligner la participation
de cinq jeunes de la circonscription
de Mégantic au Parlement écolier
M. François Jacques
M. Jacques : Merci, Mme
la Présidente. Aujourd'hui, j'aimerais souligner la présence de
cinq élèves du primaire de ma circonscription :
Clarence, Mélody, de l'école Notre-Dame-de-Lorette, de La Patrie, puis Lori,
Amélie et Sage, de l'école Des
Trois-Cantons, de Saint-Isidore-de-Clifton. Ils sont accompagnés de leurs
enseignants respectifs, M. Francis
et M. Dany. Demain, ces cinq
jeunes participeront à la 23e législature du Parlement écolier, où ils
auront la chance de simuler le
travail des députés de l'Assemblée nationale. C'est une opportunité pour eux de
comprendre le fonctionnement de notre société démocratique.
Je salue
l'initiative des deux instituteurs, dont les démarches ont débuté durant
l'automne. Durant la campagne électorale, les autres candidats et moi
avons été invités à venir présenter notre programme respectif à la classe de M. Francis. Quelques semaines plus tard,
c'était au tour des étudiants de nous présenter le fruit de leur travail, qui
consistait en une campagne de
financement avec des sacs réutilisables. Ils ont d'ailleurs gagné la finale
régionale d'OSEntreprendre dans leur catégorie mardi dernier.
Bravo aux écoliers! Et bienvenue à l'Assemblée
nationale du Québec. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de Mégantic. Et, oui, nous
vous souhaitons la bienvenue à l'Assemblée nationale. Et j'ai bien hâte de vous
retrouver demain.
Pour la prochaine déclaration, ce sera celle de
M. le député de Marquette.
Rendre hommage à
Mme Eva Decoste pour ses 30 ans de bénévolat
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : Merci, Mme la Présidente. Je voudrais aujourd'hui
rendre hommage à une Lachinoise exceptionnelle qui, depuis plus de
30 ans, fait la différence dans la vie de milliers de citoyens de la
circonscription de Marquette.
Mme Eva Decoste, âgée de 85 ans, prendra une
retraite bien méritée le 16 mai prochain, après plus de 30 ans de
bénévolat au sein de L'Oeuvre Soupe Maison
de Lachine. Cet organisme nourrit et habille gratuitement les gens dans
le besoin de la communauté lachinoise.
Ce qui a
débuté par un simple geste d'altruisme s'est transformé en trois décennies de
don de soi. Elle en est la première surprise mais aussi la plus
heureuse. Elle a aujourd'hui été sensible aux gens vivant dans la misère. Elle
a longtemps offert deux à trois journées de présence par semaine. Aujourd'hui,
elle s'y rend tous les jeudis matin.
Mme Eva
Decoste insiste pour dire qu'elle a reçu autant, sinon plus qu'elle a pu
donner. À L'Oeuvre Soupe Maison, elle
y a trouvé une famille dont elle va s'ennuyer. 30 ans consacrés au bien-être
des membres de sa communauté, 30 ans de générosité et d'altruisme.
À l'aube de
cette retraite bien méritée et au nom de toutes ces personnes que vous avez
aidées, Mme Decoste, je vous dis merci et bonne retraite.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
député de Marquette.
Et maintenant je vais céder la parole à M. le député d'Abitibi-Est.
Souligner le
100e anniversaire de la ville de Senneterre
M. Pierre Dufour
M. Dufour : Merci,
Mme la Présidente. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de souligner le 100e anniversaire d'une ville
de ma circonscription d'Abitibi-Est, soit la ville de Senneterre.
C'est le
13 juin 1919 que la municipalité de canton est créée, en recevant à l'époque le
nom de Senneterre-Partie-Ouest. Son nom fut choisi en honneur d'un
officier de Montcalm, soit le sieur de Senneterre.
Cette
municipalité de 2 900 âmes se situe au troisième rang du Québec pour
l'étendue de sa superficie, avec 16 525 kilomètres
carrés. Le domaine forestier, la pêche, la chasse et la motoneige jouent un
rôle majeur dans l'économie de
celle-ci. D'ailleurs, la carte-soleil que tous les Québécois détiennent
provient d'un paysage du secteur de Senneterre, soit le lac Faillon.
C'est
donc avec joie que je lance l'invitation à tous les Québécois de participer aux
festivités estivales du 18 au 22 juillet, à Senneterre, pour
souligner ce 100e anniversaire de fondation. Senneterre vous attend.
Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député
d'Abitibi-Est. Et maintenant je vais reconnaître Mme la députée de
Fabre.
Souligner
le travail et la solidarité des citoyens
lors des inondations printanières à Laval
Mme Monique
Sauvé
Mme Sauvé : Merci, Mme la Présidente. J'ai beaucoup d'émotion
aujourd'hui alors que je pense au travail exceptionnel de plusieurs centaines de personnes. Je parle ici de toutes
les équipes avec les cols bleus, les policiers, les pompiers, les membres de la Sécurité civile, de
l'urgence sociale et des mesures d'urgence de la ville de Laval. Il faut
un mot plus grand que «merci» pour les
500 bénévoles qui sont venus dimanche dernier à Laval-Ouest remplir
75 000 sacs de sable. Qu'elle est belle, cette immense
solidarité envers les citoyens sinistrés de mon comté!
Je
connais la résilience des citoyens de Fabre, je connais aussi leur courage face
à ces grandes épreuves. Je devine leur
douleur, leurs émotions, l'attachement à leur famille, à leur maison, à leur
quartier. Chers citoyens, avec mon équipe, je suis de tout coeur avec
vous, et je serai à vos côtés pour la suite. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Fabre.
Et maintenant je cède la parole à M. le député d'Arthabaska.
Souligner
le 80e anniversaire du Cercle de fermières Arthabaska
M. Éric
Lefebvre
M. Lefebvre :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. C'est avec une très grande fierté que je
rends hommage aujourd'hui au Cercle des fermières Arthabaska, qui célébrera son
80e anniversaire de fondation le 8 mai prochain à Victoriaville dans
le cadre d'un 5 à 7 sous le thème Des femmes en action.
Depuis
80 ans, Le Cercle des fermières Arthabaska améliore la condition de vie
des femmes et des familles. Depuis 80 ans,
les fermières oeuvrent dans la transmission du patrimoine culturel et artisanal
québécois. Aujourd'hui, les 118 membres
de l'organisation se font un point d'honneur de participer activement à la vie
communautaire de notre comté.
Je
tiens à saluer les fermières qui sont ici présentes : la présidente,
Mme Marie Goulet; les membres, Mme Andrée Campagna,
Mme Louise Roussel, Mme Andrée Mclean, Mme Céline Allard et
Mme Danielle Laroche.
À
vous toutes, fermières d'hier à aujourd'hui, je vous dis merci pour l'héritage
et tout ce que vous avez accompli pour notre communauté. Bon
80e anniversaire!
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci. Et nous vous souhaitons la bienvenue à
l'Assemblée nationale.
Pour
la prochaine déclaration, je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Appuyer
la demande d'instauration d'un programme
de soutien alimentaire en milieu scolaire
Mme Manon
Massé
Mme Massé :
Merci, Mme la Présidente. Je tiens aujourd'hui à faire écho à une déclaration
portée par la Coalition montréalaise
des Tables de quartier et la table sur la faim, ainsi que des centaines de
parents, qui demandent au gouvernement un
engagement ferme pour qu'à la prochaine rentrée scolaire la mesure soit
maintenue, la mesure alimentaire, et étendue à toutes les écoles. Cette
déclaration demande aussi au ministre de l'Éducation d'instaurer un programme
alimentaire scolaire universel pour que tous
les enfants vivant dans des familles sous le seuil de revenus, peu importe
l'école qu'ils fréquentent ou leur
lieu de résidence, puissent avoir accès gratuitement ou à un prix modique à des
repas nutritifs à l'école. C'est ce qu'ils demandent, c'est ce qu'il
faut leur donner.
Je
salue et appuie les parents et les groupes dans leurs démarches et j'implore le
ministre de l'Éducation de se responsabiliser pour remédier à la
situation le plus rapidement possible, car nourrir les enfants, ce n'est pas
que prioritaire, c'est maintenant que ça doit se faire. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée. Et maintenant je me tourne vers M. le député de Sainte-Rose
pour sa déclaration d'aujourd'hui.
Féliciter
le gymnaste Félix Dolci pour ses
performances aux Jeux du Canada
M. Christopher Skeete
M. Skeete :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je souhaitais prendre la parole aujourd'hui
pour vous parler d'un jeune homme
lavallois, Félix Dolci, qui est l'athlète le plus décoré des Jeux d'hiver du
Canada qui ont eu lieu en février à
Red Deer, en Alberta. En gagnant quatre médailles d'or et deux médailles
d'argent, il a établi un nouveau record du nombre de médailles gagnées
aux Jeux du Canada.
À seulement 16 ans, Mme la Présidente, c'est un élément important de l'équipe nationale de gymnastique. Ce
garçon est fait d'un... et d'une volonté et un talent inouïs. C'est un virtuose
de la gymnastique.
Je me permets de lui adresser le message
suivant : je lui souhaite de continuer de vivre sa passion. Et je suis convaincu qu'il représentera toujours aussi bien
le Québec, Laval
et le Canada sur la scène nationale, et à l'international, et, qui sait, peut-être un jour aux Jeux
olympiques. Je l'encourage fièrement et je sais que Sainte-Rose et Laval, bref,
tout le Québec est très fier de lui. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : C'est moi qui vous remercie,
M. le député de Sainte-Rose. Et maintenant je reconnais Mme la députée
de Marie-Victorin.
Encourager
Mme Rafaëlle Roy, candidate à l'émission de télévision La Voix
Mme Catherine Fournier
Mme Fournier :
Mme la Présidente, une citoyenne de ma circonscription a fait preuve, au cours
des dernières semaines, d'une détermination remarquable. Fonceuse,
Rafaëlle Roy a monté sur la scène de l'émission La Voix, le 3 mars dernier, pour interpréter
magnifiquement Et je t'aime encore, de Céline Dion. Les quatre juges se
sont alors retournés pour l'inviter au sein de leurs équipes.
Rafaëlle est
une fille de chez nous, résidente du Vieux-Longueuil. C'est maintenant tout le
Québec qui a eu la chance de la
découvrir à La Voix. Son incroyable talent ne fait aucun doute. En
effet, dimanche dernier, elle a reçu l'appui du public pour accéder à la
grande finale de l'émission.
Rafaëlle, je sais que ce n'est pas toujours
facile et que tu as vécu des moments difficiles cette semaine sur les réseaux
sociaux. Disons que je connais ça aussi. Et j'ai un message pour toi :
Continue de foncer et ne laisse jamais personne
t'empêcher d'atteindre tes rêves. Sache que les gens de Longueuil sont avec toi
dans cette aventure et que tu peux compter sur nous. J'invite d'ailleurs
tout le monde à te soutenir pour la finale. Peu importe le résultat, tu es une
gagnante. Bonne chance, Rafaëlle!
• (9 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, Mme la députée.
Maintenant, je vais céder la parole à M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Souligner le succès du
Championnat canadien juvénile de ballon sur glace
M. Denis Tardif
M. Tardif : Merci, Mme la Présidente. Alors, du 3 au
6 avril dernier avait lieu le Championnat canadien juvénile de ballon sur glace, à Rivière-du-Loup. C'est un
événement qui regroupait les 15 meilleures équipes du Canada chez les
19 ans et moins, masculin et féminin.
Un événement, évidemment, d'envergure comme celui-là génère des retombées
économiques majeures, en plus d'un rayonnement dont bénéficie la région.
Ce championnat n'aurait pu avoir jour sans le
dévouement et les efforts inestimables des membres du comité organisateur, dont
je souhaite souligner l'excellent travail. Je tiens à remercier Alain Dugas,
président, Sylvie Bégin, trésorière, Rachel Proulx, vice-présidente Accueil,
Stéfan Paradis, vice-président des finances, Mélanie Roussel, vice-présidente
Technique, et Véronique Moreau, vice-présidente Protocole. Bravo et merci aux
organisateurs et aux bénévoles! Ce championnat fut un franc succès à tous les
niveaux. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
député. Et maintenant
au tour de M. le député de Vimont
de nous faire sa déclaration.
Souligner la tenue du
souper gastronomique de la Fondation scolaire de Laval
M. Jean Rousselle
M.
Rousselle : Merci, Mme la Présidente. J'aimerais souligner en cette
Chambre aujourd'hui le travail exemplaire de la présidente de la Fondation scolaire de Laval, Mme Reine Lafond,
ainsi que celui de la présidente de la commission scolaire de Laval,
Mme Louise Lortie, pour leur implication et leur dévouement au sein de la
septième édition du souper gastronomique, qui a lieu aujourd'hui même à
la chapelle du Mont-de-La Salle, à Laval.
Depuis maintenant sept ans, cet
événement se veut, oui, une levée de fonds pour la réussite scolaire de nos
élèves, mais c'est aussi l'occasion
de découvrir les projets des élèves lavallois réalisés avec le soutien de la...
par la fondation. Les sommes recueillies sont entièrement dédiées au
développement d'initiatives favorisant la persévérance scolaire dans les
établissements de la commission scolaire de Laval. Ce souper gastronomique, qui
vaut le détour, est un événement incroyable
et mémorable grâce à Mmes Lafond et Lortie ainsi que leur personnel.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député
de Vimont. Et maintenant j'ai besoin de votre consentement pour
permettre à M. le député de Trois-Rivières de faire une 11e déclaration.
Vous consentez? Alors, M. le député, la parole est à vous.
Souligner
le 50e anniversaire du Comité consultatif
du travail et de la main-d'oeuvre
M. Jean
Boulet
M. Boulet :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais souligner les 50 ans du Comité
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre,
un organisme paritaire stratégique unique au Canada. Je salue d'ailleurs son
président, Me François Lamoureux, qui est dans nos tribunes aujourd'hui.
Il
faut savoir que ce comité a été fondé par Louis Laberge, qui était président de
la FTQ, et Marcel Pepin, qui était président
de la CSN. Nous reconnaissons tous le rôle clé du comité dans le développement
et le maintien de la concertation entre
les organisations patronales et syndicales. En réalisant sa mission, le comité
favorise des relations de travail plus harmonieuses et plus équilibrées.
Finalement,
je souhaite que l'Assemblée nationale salue l'évolution du comité au cours de
ses 50 années d'existence,
particulièrement dans le contexte des nouvelles réalités du travail. Nous
espérons qu'il continuera à jouer son rôle conseil en matière de
législation et d'élaboration de politiques publiques. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
député. Et nous vous souhaitons à vous aussi la bienvenue à l'Assemblée
nationale. Ceci met fin à la rubrique des déclarations de députés.
Et je suspends nos
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 54)
(Reprise à 10 h 2)
Le Président :
Mmes et MM. les députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir. Alors, bon jeudi à toutes et à tous.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre des Transports.
Rapport annuel préliminaire de la
Société de l'assurance
automobile accompagné d'une lettre de la présidente
du conseil d'administration de la société
M.
Bonnardel : M. le Président, permettez-moi de déposer la version préliminaire du rapport annuel de gestion 2018 de la Société de l'assurance automobile du Québec, accompagné d'une lettre signée de la présidente
de son conseil d'administration. Merci, M. le Président.
Le Président :
Ce document est déposé.
Décisions du Bureau de l'Assemblée
nationale
Pour ma part, je
dépose des décisions du Bureau de l'Assemblée nationale.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, M. le député de Gouin.
Améliorer
les conditions des stages étudiants
M. Nadeau-Dubois : Merci,
M. le Président. Je dépose l'extrait
d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par
1 645 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que les
stagiaires dans les milieux d'enseignement professionnel, collégial et
universitaire ne bénéficient d'aucune forme de protection légale;
«Considérant que les domaines où les stages ne sont pas
rémunérés sont des milieux traditionnellement féminins;
«Considérant que les stagiaires doivent diminuer, voire
supprimer leurs heures de travail rémunérées pour effectuer un stage, souvent
pour faire le même travail que celui d'un employé de ce même milieu de stage;
«Considérant que le Québec se trouve en situation
de pénurie de main-d'oeuvre et cherche à valoriser certains corps
d'emploi, notamment dans le secteur public;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons au gouvernement du Québec :
«De reconnaître, à l'intérieur de la Loi sur les normes du travail, des droits aux stagiaires ainsi que les normes
minimales dans laquelle doivent s'effectuer ces stages;
«De définir une
typologie commune du stage, de sa définition, de ses formes;
«De
développer un mécanisme pour rémunérer les stagiaires en tenant compte de
la durée, de l'intensité et du type de stage effectué;
«De
supporter financièrement les milieux
communautaires et les petites et moyennes entreprises qui souhaitent
accueillir des stagiaires, dans le cadre de cette compensation financière.»
Et je certifie que
cet extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Cet extrait de pétition est déposé. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Valoriser les services de garde
éducatifs à l'enfance
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée de 2 750 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Attendu
que le réseau de services de garde éducatifs à l'enfance privés et publics
offre des services de qualité aux enfants;
«Attendu que le
réseau est composé majoritairement [des] femmes;
«Attendu que la
pénurie de main-d'oeuvre affecte tout le réseau de services de garde;
«Attendu
que les services de garde éducatifs à l'enfance régis par le ministère de la Famille
doivent répondre aux mêmes normes gouvernementales qui visent le bon
développement des enfants du Québec;
«Attendu
que les services éducatifs à l'enfance sont des environnements adaptés et
sécuritaires, avec du matériel éducatif spécialisé, en se [base] sur le
programme éducatif Accueillir la petite enfance;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons au gouvernement du Québec :
«De valoriser les services de garde éducatifs à
l'enfance dans l'ensemble du réseau régi par le ministère de la Famille;
«De
valoriser la profession [et] subventionnant équitablement le salaire des
éducatrices et éducateurs à l'enfance;
«De soutenir
financièrement tous les enfants, et spécifiquement ceux avec des besoins
particuliers;
«D'avoir
un programme unifié pour tous les enfants de quatre ans, dans toutes les
installations de services de garde éducatifs;
«De se concentrer sur
l'équité, l'accessibilité et le renforcement des milieux déjà existants en
installation.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition. Merci.
Le Président :
Merci. Cet extrait de pétition est maintenant déposé. Mme la députée de Sherbrooke.
Créer une formation collégiale de techniciens en pharmacie
et assurer un programme de reconnaissance des acquis
Mme
Labrie : Merci, M. le Président. Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée
par 1 791 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes
du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que le rôle du pharmacien a grandement évolué dans les dernières années et
qu'il est encore appelé à changer;
«Considérant que les assistants techniques en pharmacie ont dû s'adapter et assumer de
plus grandes responsabilités;
«Considérant
que la formation professionnelle donnée actuellement ne
suffit plus pour répondre aux besoins [de] la réalité du milieu;
«Considérant que, depuis plus de 20 ans, l'Association des pharmaciens en
établissement de santé ainsi que l'Ordre des pharmaciens
du Québec multiplient les démarches pour obtenir une formation collégiale en
pharmacie;
«Considérant que l'OPQ a formé des groupes de travail qui
ont clairement identifié les besoins et obtenu l'aval de l'AQATP, l'AQPP, l'ABCPQ, l'APES en ce sens;
«Considérant que le pharmacien est le seul professionnel de la santé au Québec
travaillant conjointement avec un personnel technique et
de soutien qui n'a pas l'obligation d'être formé;
«Considérant que, dans plusieurs provinces canadiennes, une formation
collégiale est obligatoire pour exercer ce métier;
«Considérant que le cégep de Drummondville a déjà en main un programme de formation
technique en pharmacie, et ce, depuis 2014;
«Et
l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés, demandons au ministère de la Santé et des Services sociaux d'autoriser la mise à niveau de la formation actuelle ainsi que la
création d'une formation collégiale de techniciens en pharmacie et d'assurer un
programme de reconnaissance des acquis et compétences accessible pour
les gens oeuvrant déjà dans le milieu.»
Je
certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président : Cet extrait de pétition est déposé. À nouveau, Mme la députée de Sherbrooke, pour une
autre pétition.
Interdire l'utilisation du glyphosate
sur le territoire québécois
Mme Labrie : Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
16 491 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant l'article paru dans La Presse, [du] 10 novembre 2018,
intitulé Homologation du glyphosate : des études frauduleuses utilisées
par Santé Canada;
«Considérant
que des résultats d'une étude datant de 2015, publiée dans la revue
scientifique The Lancet, ont montré l'incidence du
glyphosate sur la santé;
«Considérant que, selon une étude du ministère du Développement durable, de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, en 2014, les chercheurs ont détecté
dans quatre des quelque 20 rivières analysées des taux de 88 %
de glyphosate;
«Considérant que le Centre international de recherche sur le cancer, tout comme
l'Organisation mondiale de la santé, classifie ledit
produit comme agent potentiellement cancérigène;
«Considérant
que nous sommes soucieux de l'enjeu sociosanitaire que
cette réalité révèle;
«Considérant
le principe de précaution et les éléments troublants qui
ont été soumis;
«L'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons au gouvernement du Québec d'interdire l'utilisation du glyphosate sur
l'ensemble du territoire québécois.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition
• (10 h 10) •
Le Président :
Cet extrait de pétition est maintenant déposé.
Il n'y a
pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions
portant sur une violation de droit ou de privilège.
Je
vous avise qu'après la période des questions et réponses orales M. le ministre
des Finances répondra à une question posée le 10 avril 2019
par M. le député de Chomedey concernant l'Autorité des marchés financiers.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je
cède la parole à Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys.
Révision du système de protection
de la jeunesse
Mme Hélène David
Mme
David : M. le Président, ce matin, le Québec est en deuil. Ce matin,
le Québec a perdu une de ses enfants. Ce matin, le Québec se pose de
très grandes questions.
Le
système, de toute évidence, que nous avons mis en place en 1977, la Loi de la
protection de la jeunesse, a failli à
sa tâche, a failli gravement à sa tâche. Je salue le gouvernement d'avoir pris
la décision de faire une enquête publique du coroner. C'est un pas dans la bonne direction. Les citoyens sont
inquiets, les citoyens sont bouleversés, nous sommes tous et toutes ici
bouleversés. C'est comme si nous avions perdu un enfant de notre famille.
Je
voudrais savoir, M. le Président, si l'enquête annoncée du coroner touchera
beaucoup plus largement le système de
protection de la jeunesse, touchera beaucoup plus largement les failles pour
que, partout, partout au Québec, les gens soient rassurés.
Le Président :
M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M.
Carmant : Merci, M. le Président. Je remercie la députée de
Marguerite-Bourgeoys de la question et de me permettre également de dire combien, moi aussi, je partage la tristesse
que nous tous vivons. De voir comment un système a pu faillir de la
sorte chez une enfant de sept ans, c'est quelque chose de très difficile à
accepter.
Effectivement,
je crois que nous avons demandé hier une enquête de la CDPDJ qui va regarder ce
qui s'est passé en Estrie, mais qui
va également nous donner des conseils sur tout ce qui s'est passé, sur tout ce
qui se passe, à travers la DPJ, à
travers la province. Je veux aussi dire à la députée de Marguerite-Bourgeoys que
nous avions déjà prévu faire une révision du processus de la DPJ. Nous
voulions initialement, principalement, regarder ce qui se passait au niveau de l'intervention et de la réadaptation, mais je
crois que ce que nous avons vécu cette semaine nous oblige de réviser le
processus du début à la fin, que ce soit le signalement, l'évaluation,
l'intervention et, dans ce cas-ci, la poursuite des interventions.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys.
Mme Hélène David
Mme
David : Je le répète, M. le Président, l'heure est grave. L'heure est grave. Le Québec
est en deuil. Nous sommes tous en
deuil. C'est le temps de la compassion. C'est le temps de la réflexion. Je
tends la main au gouvernement pour les accompagner aussi, pour être là avec eux.
Mais il faut retourner toutes les pierres, toutes les pierres du système
de protection de nos jeunes. Nous ne voulons plus que, jamais, jamais,
nous soyons en train d'être dans un deuil aussi terrible, M. le
Président.
Le Président : M. le ministre
délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M.
Carmant : Alors, M. le Président, j'accepte volontiers la main tendue par la députée de Marguerite-Bourgeoys. Nous allons faire tous nos efforts pour que ceci
ne se reproduise pas non seulement en Estrie, mais également à travers la province. Le premier problème aussi qu'il va
falloir adresser, ce sont ces problèmes de listes d'attente, listes d'attente
qui ont été dues à une réorganisation du réseau, le fait que la DPJ a perdu une
grande partie de son autonomie. Il faut absolument qu'on puisse réorganiser les équipes, les
valoriser, leur permettre de faire leur travail de façon adéquate et
s'assurer que tous nos jeunes soient protégés. Merci, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys.
Mme Hélène David
Mme
David : M. le Président, le chantier est énorme. C'est un chantier de société
de protéger nos enfants. 1977, nous
l'avons choisi, ce chantier. Nous avons créé une loi qui a fait école, qui a
fonctionné, qui doit être revue, probablement,
qui doit être revue dans son application.
Oui, les enjeux sont énormes. Il va falloir que les moyens soient énormes. Et
j'en appelle au premier ministre vraiment pour s'engager à aborder ce chantier avec toute
la responsabilité qui lui incombe.
Le Président : M. le ministre
délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M.
Carmant : Alors, merci, Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys. Je travaillais déjà également,
depuis ma première rencontre avec les
DPJ, avec la ministre de la Justice pour améliorer tous les processus
judiciaires qui limitent et qui ralentissent le processus d'évaluation
des signalements, l'application des mesures. Donc, effectivement, il va falloir
prendre la globalité du problème et trouver une solution permanente à ce que, malheureusement,
on revit trop souvent. Nous allons faire
tout en notre possible pour que ce soit la dernière fois qu'on ait à revivre un
tel moment. Merci, M. le Président.
Le Président : Question
principale, M. le chef de l'opposition officielle.
Engagements électoraux de la Coalition avenir Québec
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, à mon tour, je prends un
moment pour faire suite aux questions de la
députée de Marguerite-Bourgeoys. L'opposition officielle offre sa collaboration au gouvernement pour trouver le moyen d'éviter qu'un drame d'une telle ampleur se reproduise et
s'engage à l'aborder de façon non partisane. C'est d'une tristesse incroyable.
Il n'y a pas de mot assez fort pour décrire ces événements.
M.
le Président, à la campagne électorale, le premier ministre a promis beaucoup
de choses. Au sommet de sa liste, sa promesse d'ajouter
5 000 classes de maternelle quatre ans d'ici 2022. Cette semaine,
nous apprenons que le premier ministre a
fait une erreur de calcul en campagne électorale quant au coût de ces
maternelles quatre ans. Il estimait alors à 122 400 $ le coût
par classe. La réalité, il en coûtera plus de 800 000 $, six fois
plus que ce qu'on estimait.
Autre
promesse importante de la CAQ, les maisons des aînés. En campagne électorale,
le premier ministre et la ministre
des Aînés se sont engagés à créer 2 600 places dans ces futures
maisons. Ce sera plutôt 500 places. Et, questionné sur ces écarts
importants, le premier ministre a répondu, et je le cite : «...ce n'est
pas toujours facile de faire des estimés.»
Est-ce que le
premier ministre trouve acceptable d'avoir pris des engagements auprès des
Québécois à partir de données qu'il savait incomplètes et
approximatives?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, on a pris des engagements durant la
campagne électorale puis on va respecter tous nos engagements qu'on a pris
pendant la campagne électorale. C'est peut-être nouveau, c'est peut-être
difficile à comprendre pour le chef du Parti libéral, mais, nous, c'est
comme ça qu'on fonctionne.
Maintenant,
M. le Président, d'abord, concernant les maternelles, les maternelles quatre
ans. D'abord, il ne faut pas mélanger les dépenses de fonctionnement
puis les dépenses d'immobilisations. Quand on dit qu'une classe coûte 800 000 $, ça veut dire qu'amorti sur
40 ans c'est 20 000 $ par année, par classe. Moi, je pense qu'on
doit bien ça à nos enfants pour leur
donner ce qu'il y a de mieux, comme on le fait d'ailleurs à beaucoup d'endroits
dans le monde où l'école commence à trois ou à quatre ans.
Maintenant,
M. le Président, on a promis 2 600 nouvelles places en CHSLD, qu'on
va maintenant appeler maisons des aînés. On va livrer les
2 600 places d'ici la prochaine élection.
Le Président : Première complémentaire,
M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le Président,
donc, pour les maternelles quatre ans, il y a une différence de plus de
600 000 $, pour la
construction de chaque classe, entre l'estimé du premier ministre et la
réalité. Alors, ce que je comprends, c'est qu'en infrastructures le premier
ministre nous annonce aujourd'hui qu'il va dépenser, d'ici 2022,
4 milliards de dollars pour bâtir 5 000 classes de
maternelle.
Le Président : M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, il y a un sondage qui montre ce matin,
quand on offre aux parents le choix entre la maternelle quatre ans ou le
CPE, il y en a plus qui préfèrent la maternelle quatre ans. Puis, en plus, la
maternelle quatre ans, c'est un service qui
n'est pas encore connu de tous les parents. M. le Président, d'investir
20 000 $ par année, par
classe, pour donner à nos enfants ce qu'il y a de mieux, oui, le Québec peut se
le permettre. En fait, le Québec n'a pas le luxe de ne pas se le
permettre.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : Hier, on a entendu la
ministre des Aînés parler de la maison des aînés. Elle a parlé de
500 places. Ce que j'entends du
premier ministre ce matin, c'est que, d'ici la prochaine élection, il va y
avoir 2 600 places qui verront le jour dans la maison des aînés. La ministre, à ce moment-là, avait expliqué
que la fonction publique avait sa façon de voir les choses, et le
politique avait la sienne.
Alors, 500 places, 2 600 places,
qui dit vrai? La ministre des Aînés ou le premier ministre?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
actuellement, ces résidences s'appellent CHSLD. Qu'on appelle ça CHSLD ou maison des aînés... Parce qu'évidemment on
n'arrêtera pas les travaux. Il peut y avoir des nouvelles places en CHSLD à
court terme. Quand le concept va être développé, ce sera des maisons des aînés,
mais pour nos personnes en perte d'autonomie, il y aura, à la fin du
mandat, 2 600 places de plus, comme promis.
Des voix : ...
Le Président : Je
vous demande, s'il vous plaît, encore une fois votre attention. M. le chef de
l'opposition officielle, troisième complémentaire.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, il y a donc un écart important entre les promesses qui ont été
faites en campagne électorale et ce qu'on voit jusqu'ici dans la
réalité. Et d'ailleurs plusieurs acteurs s'interrogent sur le réalisme de ces promesses. Mais ce que j'entends aujourd'hui du
premier ministre, là, c'est qu'il a donné le mot d'ordre à ses ministres
de réaliser ses engagements électoraux sans égard à ce qu'il en coûtera aux
contribuables.
Est-ce que je
comprends bien la parole du premier ministre aujourd'hui?
• (10 h 20) •
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, oui, j'ai demandé à mes ministres de
remplir nos engagements. Je sais que ça a l'air bizarre pour le Parti libéral de dire ça. Mais, oui, je le sais, qu'il
va continuer de nous critiquer, il va nous dire qu'on est entêtés, qu'on veut tout réaliser nos promesses. Oui, il
est mieux de s'habituer. C'est comme ça que ça va marcher pour quatre ans.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Saint-Laurent.
Avenir du centre d'éducation des
adultes Galileo
Mme Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : Merci, M. le Président. Je pourrais bien parler des
maternelles quatre ans puis des acrobaties comptables du premier ministre, mais, malheureusement, j'ai le coeur
broyé, alors je vais préférer me concentrer sur les vraies choses, les
gens, nos enfants, nos jeunes.
L'école
Galileo, on en a parlé plusieurs fois. C'est une école qui compte plusieurs
jeunes adultes. Aujourd'hui, ce n'est
pas la députée de Saint-Laurent qui vous parle, c'est la mère d'enfants
handicapés qui veulent savoir : Leur école, leur communauté, est-ce qu'elle va être préservée, tel que promis par le
ministre de l'Éducation? Parce que, dans cette école, sur quatre ans, on essaie d'apporter de la stabilité à ces jeunes
qui soit souffrent d'autisme, de troubles de comportement ou qui ont un
handicap. Ça prend du temps, ça prend de la stabilité.
Est-ce
que le ministre de l'Éducation peut rassurer tous ces parents, toutes ces
mères, tous ces pères, qui veulent savoir aujourd'hui est-ce que leurs enfants auront toujours une deuxième maison
bien à eux pour apprendre non seulement à développer des compétences, développer le langage, mais aussi
les mystères de la vie tels que le lavage? Rassurez-nous, M. le ministre.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, un de nos travails quand on... notre tâche
quand on a le privilège d'être ici, c'est de prendre soin du monde. Et il y a des enfants, dans la commission
scolaire francophone à Montréal, qui n'ont pas de classe en ce moment, en fait qui sont entassés dans les
écoles. Et c'est notre responsabilité d'appeler les commissions scolaires
à négocier pour qu'on utilise au mieux nos
infrastructures le temps qu'on construise, qu'on agrandisse beaucoup d'autres
écoles sur l'île de Montréal et ailleurs.
Pour
faire ça, j'ai communiqué avec l'ensemble des commissions scolaires. Mais
précisément, là, mon cabinet et moi,
on travaille à amener les commissions scolaires à négocier, notamment la
commission scolaire English-Montréal School Board, la commission
scolaire Pointe-de-l'Île. On leur a parlé. On leur a écrit une lettre en
suggérant un ensemble d'écoles qui sont à
moitié vides, qui pourraient partager des locaux avec la commission scolaire
francophone, et même des écoles qui
pourraient louer au complet ou même transférer à la commission scolaire
francophone pour que chaque classe
soit utilisée, pour que chaque enfant ait sa place. Jamais, dans nos suggestions,
on n'avait suggéré l'école Galileo parce qu'on savait qu'il y avait...
Le Président :
En terminant.
M.
Roberge : ...des jeunes vulnérables. J'espère que ma collègue va
travailler avec moi pour qu'on ne déplace pas des jeunes vulnérables.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Paule Robitaille
Mme Robitaille : M. le Président, je
suis la députée de plusieurs de ces parents, de ces jeunes adultes, de ces familles de Galileo. Pour eux, Galileo, c'est bien
plus qu'une école. C'est une maison, un lieu d'apprentissage, un lieu de répit, un lieu d'espoir, un lieu de miracles parce qu'on
réussit à donner accès au marché du travail à certains de ces jeunes, à
devenir autonomes.
Alors,
M. le Président, est-ce que je peux compter sur le ministre de l'Éducation pour
qu'on travaille ensemble pour sauver Galileo? Merci.
Le Président :
Le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Hier, on devait recevoir... Suite à une
discussion qu'on avait eue à trois, la commission scolaire Pointe-de-l'Île, la commission scolaire
English-Montréal School Board et moi-même, hier, je devais recevoir un scénario
d'entente de partage de locaux au bénéfice
des élèves et excluant le déplacement de ces adultes vulnérables. Ce sont des
élèves adultes vulnérables. À la place, j'ai reçu une lettre de la commission scolaire English-Montréal School Board, qui dit : Non, nous autres,
on continue, on veut déplacer ces gens-là.
Demain, j'ai un rendez-vous
téléphonique. J'espère, j'espère qu'ils vont revenir à la raison. Et je suis
content d'entendre mes collègues du Parti libéral travailler avec nous, parce que toutes les options doivent être
évaluées, sauf le déplacement de ces jeunes.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : Merci, M. le Président. Comme mère de deux enfants sur le spectre d'autisme, je peux vous
confirmer que la stabilité, pour nos
enfants, c'est crucial, surtout pour les personnes ayant des difficultés
psychologiques, intellectuelles, sociales ou physiques.
Au
nom des familles des adultes qui fréquentent l'école Galileo, je demande, M. le Président, que notre ministre de l'Éducation confirme la stabilité pour ces personnes vulnérables, à risque, qu'ils
ne vont pas déménager, une garantie aujourd'hui dans cette Chambre
qu'ils vont garder la place.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, quand on me demande de confirmer que ces gens-là ne seront pas
déplacés, on nous demande d'utiliser
tous les moyens législatifs. Ce sont des moyens de dernier recours. L'article 477.1,
qui nous permet de transférer des
écoles d'une commission scolaire à l'autre, ce n'est pas quelque chose qu'on utilise de gaieté de coeur, sans y penser à toutes les semaines comme ça. On va le faire une seule
fois. Si on est obligés de le refaire, on le refera, mais ce n'est vraiment, vraiment, vraiment pas l'option qu'on souhaite refaire cette fois-ci
encore. On espère que les commissions
scolaires, que les dirigeants des commissions scolaires vont faire passer les intérêts des élèves avant
toute autre considération politique.
Mais, s'il fallait y aller, je comprends que mes collègues du Parti libéral seront d'accord.
Le Président :
Question principale, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
Mesures pour lutter contre la
maltraitance envers les jeunes
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, une fillette de sept ans négligée, affamée, battue, abandonnée, tuée.
Si les mots pour traduire nos
émotions sont difficiles à exprimer, nous devons aujourd'hui trouver les mots
et les moyens pour comprendre et s'assurer qu'aucun autre enfant ne passe par
ce triste sort. La justice s'occupera des fautifs. On le souhaite. Mais
on a une responsabilité pour la suite.
Nous
souscrivons à la solution trouvée par le gouvernement. D'ailleurs, dès
hier, nous arrivions aux mêmes conclusions, qu'un coroner dans une enquête publique pourrait assez rapidement nous
donner les contours de ce qui s'est passé. Mais ça ne suffira pas. M. le Président, j'ai le
regret de le dire, mais nous ne réussissons pas à protéger les enfants
vulnérables de notre nation. Il faudra aller beaucoup plus loin. Et, en ce
sens, le regard que les Québécois porteront sur la DPJ ne sera plus jamais le
même.
Je
demande au premier ministre si, au terme de cet exercice qui sera
difficile — on aura
des recommandations — on peut
envisager, tout le monde ensemble, les parlementaires, un exercice plus large, parce que
le temps est venu de revoir la façon que nous tous protégeons les
enfants du Québec.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, comme tous les Québécois, j'ai été secoué. C'était même difficile à lire,
les détails de ce qui est arrivé à cette pauvre petite fille.
C'est
clair, là, puis je n'irai pas par quatre chemins, là, notre système
a failli, parce qu'il y avait des personnes qui étaient au courant, il y avait des personnes à la
DPJ qui étaient au courant, il y
avait des personnes à l'école qui
étaient au courant. Donc, il y a un problème.
Je comprends, là, que, dans certains cas, on peut donner une deuxième chance à des
parents. Mais il faut penser aux
droits des enfants. Et, oui, il y
aura d'abord une enquête publique pour que ce soit très transparent puis que
tout le monde comprenne. On a aussi
suspendu le directeur général de la DPJ de l'Estrie. Je pense qu'il s'agissait
de voir ses réponses hier puis... bon.
Mais il faut
aller plus loin. Le chef du troisième groupe d'opposition a raison, il faut
aller plus loin. Je veux me donner encore quelques jours pour réfléchir
à la façon, ensemble, de façon non partisane... Puis on pourra regarder l'ensemble du problème, l'ensemble des
responsabilités des différents intervenants. Donc, j'accepte la main tendue du
chef du troisième groupe.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Duplessis.
Mme Lorraine Richard
Mme
Richard : Merci, M. le
Président. M. le Président, en ce moment, il y a 3 300 enfants au
Québec qui sont en attente
d'évaluation, 3 300 enfants qu'on met de côté par manque de moyens.
Il faut tout revoir, M. le Président. Oui, les enquêtes, mais les
enquêtes, c'est très, très long.
Ce que je
demande, M. le Président, au ministre : Qu'est-ce qu'il va faire,
rapidement, pour ces enfants qui appellent à l'aide et qui ont besoin
qu'on s'occupe d'eux?
Le Président : M. le ministre
délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M.
Carmant : Merci, M. le Président. J'aimerais rappeler à la députée de
Duplessis qu'effectivement on veut agir
le plus rapidement possible. Nous avons prévu un investissement important, le
plus rapide possible, pour, comme je disais,
reconsolider les équipes pour leur permettre de prendre en charge ces enfants
qui sont sur nos listes... sur les listes d'attente, des listes d'attente qui s'allongent, qui s'allongent, qui
s'allongent et qui nous inquiètent tous. Ce qu'il faut, c'est consolider les équipes, permettre...
valoriser le travail des gens sur le terrain, faire qu'ils puissent évaluer les
personnes dans un cadre bien encadré, avec du support de personnes plus
séniors.
• (10 h 30) •
Le Président : En terminant.
M. Carmant : On a des jeunes
professionnels qui prennent des décisions importantes, on doit les encadrer.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Duplessis.
Mme Lorraine Richard
Mme Richard : Merci, M.
le Président. M. le Président, tous ces enfants, ils n'ont pas de voix, ils n'ont pas de lobby
qui parle pour eux.
Est-ce que le
gouvernement s'engage, très rapidement, à mettre tous les
efforts pour qu'on soit capable d'avoir des ressources humaines
suffisantes et matérielles à très, très court terme?
Le Président : M. le ministre
délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : M. le
Président, je suis venu en politique
pour être cette voix des enfants, donc on va faire tous les efforts,
tous les efforts, le plus rapidement possible, pour régler ce problème de
listes d'attente, d'évaluation, de compétence des équipes, de formation des
équipes.
On débute
tout de suite. On va rencontrer à nouveau les DPJ pour voir qu'est-ce qui peut
être fait le plus rapidement possible.
On va rencontrer les P.D.G. pour les sensibiliser à l'importance
de garder les ressources. Cette année, tous les investissements qu'on a faits pour les enfants ont été cadenassés, ça veut dire que
tous les investissements qu'on a faits pour les jeunes...
Le Président : En terminant.
M. Carmant : ...restent dans le cadre des jeunes, ne peuvent
pas aller ailleurs dans les CIUSSS. Juste ça, c'est un signe important
de notre...
Le Président : Question
principale, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Ressources allouées à la protection de la jeunesse
Mme Manon
Massé
Mme Massé : Merci, M.
le Président. Tout le Québec
s'est réveillé ce matin avec un noeud dans la gorge. Pas besoin d'être
parent pour être profondément touché, quoique lorsqu'on a eu le privilège
d'être parent, ça nous touche particulièrement. Je pense que le premier ministre est d'accord
avec moi là-dessus. On est triste, on est déçu, il y a une forme de colère, on
ne comprend pas. On pensait qu'en 2019 protéger les plus vulnérables, c'était un acquis au Québec.
Il n'y a rien de plus vulnérable que nos enfants.
Il
y a 40 ans, le Québec adoptait la Loi sur la protection de la jeunesse.
C'était la première fois que l'État québécois reconnaissait sa
responsabilité de protéger nos enfants. Mais, tranquillement pas vite, les
gouvernements successifs ont pris cette
responsabilité, je crois, à la légère, en tout cas leurs budgets ont pris ça à
la légère. Vous savez, M. le Président, protéger les plus vulnérables, ça coûte de l'argent. Dans les dernières
années, les signalements à la DPJ ont explosé. Mais, comme souvent, les ressources n'ont pas, elles,
explosé. Plus de 3 000 enfants signalés, ça veut dire leurs noms sur
une liste, sur une liste d'attente,
M. le Président. Je refuse, je refuse qu'il y en ait un seul de plus. Il est
temps qu'on arrête de faire des économies sur leur dos.
Est-ce
que le premier ministre reconnaît qu'il y a un manque de ressources à la DPJ et
est-ce qu'il va y remédier?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
M. le Président, j'ai rencontré ce matin le ministre délégué à la Santé et
Services sociaux, entre autres pour discuter de budget. On a, dans le
dernier budget qui a été déposé, ajouté des ressources pour les DPJ, les centres
jeunesse. Si c'est nécessaire d'en faire plus, on va en faire plus. C'est un
devoir qu'on a envers nos enfants.
Maintenant,
oui, on a besoin de ressources, mais on a besoin aussi de préciser les responsabilités de chacun, parce que, oui, il y a
une loi puis il y a une DPJ pour les enfants, mais c'est plus que ça.
Quand je lis ce qui a été dit par certains tribunaux concernant les
parents, la garde des enfants, je me pose des questions. Quand j'apprends
qu'une école était au courant de l'absence
de cette petite fille, bien, je me dis : Comment on peut mieux
communiquer? Donc, il n'y a pas seulement la DPJ. C'est pour ça que je demande la
collaboration de la cheffe puis des porte-parole du deuxième groupe pour qu'au cours des prochains jours on essaie, peut-être
comme on l'avait fait avec la commission mourir
dans la dignité, de façon non partisane, de regarder toute la situation
des enfants au Québec, des différents ministères, des services qui
sont donnés. On est rendus là au Québec, puis on a le devoir, puis on doit ça à
nos enfants.
Le Président :
Première complémentaire...
Des voix :
...
Le
Président : Je
comprends que c'est un moment particulier, empreint d'émotion. Je salue cette
unanimité. Ça nous permet de déroger, cette fois-ci, à nos règles, que
vous comprenez tout de même.
Première
complémentaire, M. le député de Jean-Lesage.
M. Sol
Zanetti
M. Zanetti : M. le
Président, plus les ressources viennent à manquer, plus les
intervenants de la DPJ croulent sous les
dossiers, plus leur travail devient carrément invivable. Dans la foulée de
l'application du projet de loi n° 10, il est prévu que les listes de personnel de la DPJ et du reste
du réseau des services sociaux soient fusionnées. Selon nos informations,
ça pourrait même arriver cette semaine. Ce
que ça veut dire pour la DPJ, c'est une hémorragie de personnel catastrophique.
Est-ce
que le ministre peut s'engager à suspendre la fusion des listes de personnel
jusqu'à ce qu'on améliore les conditions de travail à la DPJ?
Le Président :
M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant :
Merci, M. le Président. Je remercie le député de Jean-Lesage pour sa question.
Effectivement, on est au courant de cette implication de la loi n° 10.
Comme j'ai dit, on est en train de consolider les équipes. Par exemple,
il y a plusieurs... ce qu'on appelle des
blitz de listes d'attente qui ont été faits dans le passé pour essayer de vider ces listes d'attente là. Le problème est toujours
revenu. Oui, il y a un problème de main-d'oeuvre, mais le problème de main-d'oeuvre
est dans cette mobilité accrue, est dans
cette responsabilité, dans le fait que plusieurs de nos intervenants
à la protection de la jeunesse
sont en congé de maladie. Il faut vraiment...
Le Président :
En terminant.
M. Carmant : ...d'abord,
consolider les équipes pour leur permettre de travailler comme il faut.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le député de Jean-Lesage.
M. Sol
Zanetti
M. Zanetti : Étant donné l'urgence, je tiens vraiment
à ce que le ministre réponde à la question, parce qu'on ne peut pas attendre une enquête pour ça.
Est-ce que
le ministre peut s'engager à suspendre la fusion des listes
de personnel jusqu'à ce qu'on améliore les conditions de
travail à la DPJ?
Le Président :
M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant :
Alors, pour le moment, comme j'ai dit, ce qu'on a fait, c'est... vraiment, on a
cadenassé l'argent, comme ça tout
l'argent qui est investi en jeunesse va rester en jeunesse. Les postes vont
être investis dans la DPJ, dans le service de première ligne aux
enfants, et ces postes-là ne pourront pas se déplacer à travers le CIUSSS.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Verdun.
Mandat
d'initiative sur l'avenir des médias d'information
Mme Isabelle
Melançon
Mme Melançon :
Les partis d'opposition ont accepté un mandat d'initiative sur l'avenir des
médias de l'information au Québec
proposé par les élus caquistes et nous l'avons même bonifié, car tous reconnaissent
l'importance de la diversité et la
qualité de l'information partout sur le territoire québécois. Lors de l'étude
des crédits de lundi dernier et interpelée sur ce mandat d'initiative, la ministre de la Culture a répondu à la
députée de Gaspé qu'elle comptait s'inspirer des conclusions de la commission parlementaire pour réaliser ses actions
futures pour les médias. Or, mardi, le lendemain, on apprenait que le premier ministre avait mis en
place un comité interministériel et que ce comité entendait déposer son
plan et des solutions avant même la tenue du mandat de la commission.
Je
comprends que le gouvernement souhaite être attentif aux demandes des
différents groupes de presse qui vivent des difficultés en ce moment, mais est-ce qu'on doit comprendre que les
dés sont jetés et que les travaux de la commission deviennent
facultatifs?
Le Président :
Mme la ministre de la Culture et des Communications.
Mme Nathalie
Roy
Mme Roy :
Oui, merci beaucoup, M. le Président. Je remercie la collègue pour sa question.
C'est extrêmement important. Nous
sommes un gouvernement qui agissons. Et, vous savez, vous avez lu les médias,
vous connaissez le milieu, vous
connaissez les demandes, également, des grands organes de presse de différents
médias. Vous savez qu'il faut agir et
qu'il faut agir rapidement. Vous-même me disiez d'agir rapidement en ce qui a
trait à cet important défi qui est devant nous, le droit à l'information, je dis bien «le droit à l'information».
Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, dès notre entrée en fonction, ça nous préoccupait. Mais je
crois qu'en novembre nous faisions le souhait, justement, en tant que
gouvernement, que nous ayons, que nous demandions un mandat d'initiative.
D'ailleurs, c'est mon collègue adjoint parlementaire qui l'a demandé, et nous
étions en novembre.
Nous
sommes rendus au mois de mai. Alors, vous savez qu'il y a urgence dans ce
dossier, et votre question était très
précise, à l'effet : Est-ce que la commission ne sert à rien parce que, déjà,
vous travaillez? Bien non, Mme la
députée, ne vous inquiétez pas, la commission
ne servira pas à rien, bien au contraire, puisqu'il y a beaucoup
à faire. Donc, elle ne servira pas à rien. On a besoin de cette commission...
Le Président :
En terminant.
Mme Roy :
...mais il faut agir entre-temps, et c'est ce que nous faisons.
• (10 h 40) •
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Verdun.
Mme Isabelle
Melançon
Mme Melançon : Alors, ce que j'entends, c'est que le gouvernement souhaite offrir une aide rapidement aux médias qui vivent actuellement des moments difficiles financièrement. J'en suis, pour toute
l'importance dont on parle, au droit
de l'information, la qualité de l'information. Moi, je veux
m'assurer que les travaux de la commission ne soient pas dénaturés, qu'on puisse garder, finalement, un espace de collaboration avec les médias pour arriver à des solutions avec ces médias-là,
pour leur permettre de vivre plutôt que de survivre.
J'entends la ministre...
Le Président :
Mme la ministre de la Culture et des Communications.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy : Oui, merci
beaucoup. Alors, poursuivons cet
échange, que je considère fort important. Je disais que c'est le droit à l'information qui est extrêmement important. Ce sont deux choses. Les entreprises
de presse, c'est une chose, mais, au-delà de l'entreprise, il y a le
droit à l'information, qui, lui, se trouve à l'article 44 de notre charte.
Donc, les
travaux de la commission vont dépasser les entreprises en tant que
telles, en tant qu'entités. On va aller plus loin, je l'espère. Je ne suis pas membre de la commission,
malheureusement. Et les membres de la commission
ont pleine autonomie, légitimité et indépendance pour faire les travaux
de la façon dont ils l'entendent...
Le Président : En terminant.
Mme Roy : ...et je
souhaite bien qu'ils le fassent et qu'ils le fassent de la façon dont ils ont
souhaité le faire.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Verdun.
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : Bien, j'aimerais déjà faire une proposition à la ministre, comme je l'ai fait dans le dossier Netflix,
par ailleurs. Le premier geste que devrait poser le comité interministériel devant
l'actuelle crise, c'est d'être exemplaire en termes d'investissements publicitaires, pas uniquement pour le
4 % pour les médias communautaires, mais que cessent les publicités sur les plateformes étrangères
comme Facebook, Amazon et les autres, qui nuisent à nos médias ici, au Québec.
Est-ce que la ministre accepte de revoir
l'ensemble de la politique de publicité pour investir dans nos médias
québécois?
Le Président : Mme la
ministre de la Culture et des Communications.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy :
Oui, merci beaucoup, M. le Président. Voyez-vous, ce qui est important,
effectivement, et je le disais en novembre dernier lorsque nous avons
manifesté notre intention d'avoir une commission parlementaire sur le droit à l'information, et je l'avais dit lors de la mêlée de presse qui a suivi, c'est que
nous pourrions, de un, commencer à être exemplaires et à encourager nos propres médias, nos médias locaux, entre
autres, nos journaux. Et je trouve que la question venant de ma collègue
en ce qui a trait aux plateformes numériques est, comment dirais-je, importante
et qu'il faut se pencher sur les façons de faire pour mieux faire.
Le Président : En terminant.
Mme Roy : Alors, je
réitère que les travaux qui seront effectués vont nous guider et nous inspirer également.
Le Président : Question
principale, Mme la députée de Joliette.
Coût d'instauration des
maternelles quatre ans
Mme Véronique Hivon
Mme Hivon : Merci, M.
le Président. Dans le dossier des
maternelles quatre ans, le ministre a tenté hier de sortir une nouvelle ligne de défense en nous disant de ne
pas s'inquiéter — le premier ministre l'a répété ce
matin — que,
oui, une nouvelle classe de
maternelle quatre ans va coûter 800 000 $, mais qu'il y avait, en ce
moment, 700 classes libres au Québec.
Or, si on
fait le calcul à partir de cette information, compte tenu que l'engagement revu
du gouvernement est de créer au moins
3 000 nouvelles classes, moins les 700, ça veut dire qu'il faut en
créer 2 300 nouvelles à 800 000 $ la classe, on arrive à un montant de 1,8 milliard de
dollars. 1,8 milliard de dollars, c'est le montant global prévu au
PQI 2019‑2029 pour l'ensemble de toutes les nouvelles
immobilisations en matière scolaire. Force est d'admettre que c'est énorme.
Est-ce que le ministre de l'Éducation peut
prendre un temps d'arrêt et ne pas foncer tête baissée dans...
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge :
M. le Président, le projet de déploiement de cette nouvelle offre de
services... En fait, on poursuit ce
que les précédents gouvernements ont commencé mais très timidement. Nous, on y
va de manière plus rapide parce que
les besoins sont là, parce que les enfants ont besoin de ces services-là, parce
que presque 20 000 enfants de quatre ans ne
sont dans aucun réseau en ce moment. Et en commission parlementaire, lors de
l'étude des crédits, on avait un député qui avait parlé à une
enseignante de maternelle quatre ans qui disait que 70 %, 60 %, des
fois 80 % des enfants qui étaient dans sa classe n'étaient dans aucun
réseau l'année d'avant. Donc, c'est quelque chose de très important.
Ensuite,
je veux revenir sur le sondage qui a été rendu public par la commission
scolaire de Laval auprès de plus de 6 000 parents.
Quand on leur demande : Si la maternelle offerte était optionnelle, si
vous pouviez envoyer votre enfant, est-ce
que vous choisiriez d'y aller?, bien, c'est 49,4 %, on est pratiquement à
50 %. C'est précisément notre objectif de déployer la maternelle
quatre ans sur cinq ans, et on estime qu'à peu près 50 % des parents
feront ce choix-là.
Le Président :
En terminant.
M. Roberge :
Le sondage nous dit que nous sommes exactement en phase avec les demandes des
parents.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique
Hivon
Mme Hivon :
Je n'ai pas eu de réponse à ma question. Est-ce que le chiffre, maintenant,
compte tenu du 700 classes libres mais du 2 300 nouvelles à
construire, est maintenant de 1,8 milliard de dollars? Est-ce que c'est
ça, le coût? Et, si c'est ça, qu'est-ce
qu'on fait pour tous les autres besoins, puisque la somme globale prévue au PQI
pour 10 ans est de 1,8 milliard?
Est-ce que le
ministre peut faire la chose responsable, répondre à ma question et déposer un
plan détaillé du déploiement de son projet des maternelles quatre ans?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge :
M. le Président, au fur et à mesure qu'on déploie les classes, on en construit,
hein? On va construire, agrandir,
rénover. Ça n'a pas été fait depuis très longtemps. Il y a des gens qui sont
sceptiques : Voyons donc, si vous faites
la maternelle quatre ans, vous ne pourrez pas faire de classes de cinquième, de
sixième, etc., vous ne pourrez pas faire d'écoles secondaires.
Soyez
patients. Vous allez voir dans quelques semaines, on est capables de déployer
plusieurs services à la fois. On est
capables de répondre aux besoins des enfants. Et, vous savez, tous ces enfants
qui vont fréquenter les maternelles quatre
ans, bien, pour la plupart, ils vont libérer des places. Soit qu'ils vont
accéder à des services parce qu'ils n'ont pas de services en ce moment, soit ils vont libérer des places dans le réseau
des services de garde. C'est de la bonne gestion des fonds publics.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique
Hivon
Mme Hivon :
M. le Président, on n'est pas capable de me dire aujourd'hui un chiffre. Est-ce
que c'est 1,8 milliard de
dollars pour la création des classes de maternelle quatre ans? Même chose aux
crédits, on a refusé de nous donner un chiffre.
Si le gouvernement refuse d'agir de manière réfléchie et responsable, il faut,
nous, comme opposition, le forcer à le faire.
Est-ce
qu'il s'engage à déposer un plan détaillé, avec des coûts, une répartition par
région, avant qu'on amorce le débat sur le projet...
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge :
M. le Président, il faudra bien un jour arriver à la fin de cette opposition
dogmatique au déploiement d'un
service réclamé par les parents et surtout, surtout, au bénéfice des enfants.
Pensons donc aux enfants. Et le sondage nous montre que... On dit : Si toutes les options étaient offertes,
là, si vous aviez le choix, vous avez un enfant de quatre ans... On pose la question aux parents : Vous avez
un enfant de quatre ans, est-ce que vous l'enverriez, votre premier choix,
en maternelle quatre ans, en CPE, en
garderie privée, en milieu familial? Les parents disent : Bien, mon
premier choix, là, ce serait la
maternelle quatre ans. Presque 44 % des parents disent : Moi, ce
serait maternelle quatre ans. Deuxième choix, les CPE, 35 %. Or, en
ce moment...
Le Président :
En terminant.
M. Roberge :
...il y a 700 classes de libres en maternelle quatre ans, les CPE sont
pleins. Il faut construire...
Le Président : Question
principale, M. le député de Laval-des-Rapides.
Position
du gouvernement concernant l'exploration
et l'exploitation des gaz de schiste
M. Saul Polo
M. Polo :
Merci beaucoup, M. le Président. Lorsque nous étions au gouvernement, nous
avons pris nos responsabilités et
nous avons empêché l'exploitation de gaz de schiste. Mais, avec le nouveau
gouvernement, il est difficile d'avoir l'heure juste concernant l'exploitation des ressources contenues dans le
schiste, tellement que les entreprises aussi voient une ouverture.
Au mois
de mars, dans Lotbinière, plusieurs inquiétudes sont nées lorsque l'entreprise
Utica a modifié son inscription au
Registre des lobbyistes pour favoriser le développement d'hydrocarbures au
Québec. On apprenait également la semaine dernière que Questerre Energy suspendait sa poursuite envers le
gouvernement qui contestait le règlement mis en place par l'ancien gouvernement, le temps d'étudier
différentes options. Vous savez ce que fait réellement le groupe Questerre,
M. le Président? Ils font des projets non
conventionnels spécifiques tels que le pétrole léger, les schistes bitumineux,
pétrole de schiste et gaz de schiste.
Alors, je me
questionne, M. le Président. Quelles sont ces différentes options? Est-ce que
la CAQ a une nouvelle position concernant la fracturation dans les
basses terres du Saint-Laurent?
Le Président : M. le ministre
de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Je tiens à remercier mon collègue pour cette question qui va nous
permettre, en fin de compte, d'éclaircir la situation.
Une loi a été adoptée sur les hydrocarbures l'an
dernier, en 2018, un règlement fort robuste adopté le 20 septembre 2018, et nous, on prend acte de ce règlement-là et de
cette loi-là. L'exploitation des hydrocarbures au Québec va devoir respecter la Loi sur les hydrocarbures
et le règlement. Et il n'y en a pas, actuellement, au Québec. Cette loi-là et
ce règlement précisent quoi? Pas de fracturation hydraulique. Précisent quoi?
Une protection exemplaire des milieux hydriques.
Alors, moi, j'ai vu, en réalité, qu'une entreprise avait décidé de laisser
tomber ses poursuites judiciaires, fort aise, mais nous, notre position n'a pas changé. On n'a aucune discussion
avec cette entreprise-là et on n'a pas l'intention, en fin de compte, de ne pas faire respecter la loi
et ses règlements et ni non plus d'en assouplir les tenants et aboutissants,
loin de là, impossible pour nous. On tient cette ligne-là. Merci.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Saul Polo
M. Polo :
M. le Président, je vous rappellerai qu'au début de la campagne électorale le
premier ministre... en fait, la Coalition avenir Québec avait encore sur
son site Internet sa proposition selon laquelle la CAQ était en faveur de l'exploitation des gaz de schiste par
fracturation. En plus, nous savons tous que le chef de cabinet du ministre a
représenté les intérêts du lobby
pétrolier par le passé. Alors, d'un côté, l'industrie sent une ouverture du
gouvernement, et, de l'autre, les citoyens, notamment dans Lotbinière,
s'inquiètent.
Est-ce que le ministre peut nous rassurer?
Est-ce qu'il y a des discussions entre cette entreprise et votre gouvernement?
Peut-être pas nécessairement votre...
• (10 h 50) •
Le Président : M. le ministre
de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan Julien
M. Julien :
Alors, merci encore à mon collègue. Ça va me permettre d'une fois de plus
réaffirmer qu'il n'y a pas d'ouverture,
une fois de plus, aucune discussion avec une entreprise qui voudrait faire en
sorte qu'on assouplisse notre règlement et notre loi. Notre position est
claire : pas de fracturation hydraulique, protection des milieux
hydriques, et on tient cette position-là. On
a, au Québec, une loi sur les hydrocarbures et un règlement les plus robustes,
et on va faire respecter à la fois
cette loi, M. le Président, et à la fois ce règlement. Alors, pour nous, il n'y
a pas d'ouverture, aucune.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Saul Polo
M. Polo : Je remercie le
ministre de nous parler clairement. Ceci dit, c'est la première fois qu'il le
fait sur cet enjeu-là. Et la raison est
simple pourquoi on redemande cette question-là, parce que les positions
changeantes de la Coalition avenir
Québec sur de nouveaux enjeux, et vous en êtes conscients, ont été nombreuses
depuis le début de ce gouvernement.
Alors, il est
important de rassurer les populations concernées
et de rassurer l'ensemble des Québécois. Les Québécois ont dit non à la
fracturation, au gaz de schiste, et c'est important que le ministre continue à
le répéter.
Le
Président : M. le ministre de l'Énergie et des Ressources
naturelles.
M. Jonatan
Julien
M. Julien :
Bien qu'il n'y ait pas de question, je réaffirme ce que j'ai dit. Merci.
Le Président :
Question principale, M. le député de Nelligan.
Mesures
pour contrer la pénurie de main-d'oeuvre
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
Merci, M. le Président. Lors des crédits budgétaires du ministère de l'Économie
et de l'Innovation, le ministre nous a informés sur la vision qu'il
avait d'Investissement Québec et du rôle que l'organisme aurait à jouer dans le futur. Un exemple de la vision du
ministre, et nous en avons convenu lors de l'étude des crédits, c'est la
Fromagerie Bergeron du
Lac-Saint-Jean, qui a reçu une aide financière du gouvernement fédéral de
l'ordre de 700 000 $, sur un projet de 4,5 millions de dollars, à 0 %. Eh bien, M. le
Président, il manquait encore quelque chose à l'entreprise pour pleinement
réussir son projet, de la main-d'oeuvre. La
Fromagerie Bergeron a dû, à ses frais, aller recruter huit Guatémaltèques parce
qu'il n'y a plus de travailleurs disponibles
au Québec. Le ministre a, aux crédits, admis que la situation faisait en sorte
que les PME du Québec avaient le vent dans
la face en matière de main-d'oeuvre. M. le Président, il est bien beau de
vouloir demander à Investissement
Québec d'augmenter ses investissements en capital de risque, mais, si les
entreprises n'ont pas de main-d'oeuvre, ils ne sont pas plus avancés.
Alors, ma
question : Concrètement, que pense le ministre par rapport à ce point?
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Je ne suis pas sûr de comprendre la question, mais, M. le Président, je vais
juste dire qu'il est évident que la croissance économique que nous voulons
donner aux PME va s'arrimer avec l'adéquation de la formation en main-d'oeuvre. Et je peux rassurer le député de
Nelligan que je travaille étroitement avec mon collègue le ministre de l'Éducation pour, entre autres, les CCTT, les
écoles supérieures pour s'assurer que les emplois qui vont être requis
dans les futures années soient adaptés au curriculum qu'on développe
présentement.
Entre-temps,
il va falloir, évidemment, s'assurer que nous encouragions la main-d'oeuvre et
de la former à court terme pour
prendre des postes disponibles et de... C'est sûr que nous n'irons pas investir
dans les sociétés où on ne peut pas engager du monde. Alors, il va falloir
faire une adéquation, et je suis confortable qu'on va pouvoir y arriver très
rapidement.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
M. le Président, la compagnie Desco du Lac-Saint-Jean, une compagnie
d'entretien en mécanique industrielle,
s'est rendue en France dans l'espoir de pouvoir recruter deux Européens pour
combler des postes à l'interne. Le
problème de main-d'oeuvre frappe l'ensemble des secteurs de l'économie. Les PME
du Québec font face à une idéologie caquiste de diminution du seuil
d'immigration.
Est-ce
que le ministre accepte que les entreprises du Québec passent plus de temps à
chercher de la main-d'oeuvre à l'étranger au lieu de développer, innover
et créer de la richesse ici, au Québec?
Le Président :
M. le ministre de l'Immigration.
M. Simon
Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, je suis très heureux de la
question du député de Nelligan parce que, dès lundi, nous aurons l'occasion, lors de l'étude du projet
de loi n° 9, lors de l'étude détaillée, de faire avancer le
projet de loi n° 9 pour
faire en sorte que les besoins des entreprises en matière de main-d'oeuvre
soient répondus, parce que ce qu'on veut faire, nous, ici, du côté de cette Chambre, c'est d'arrimer les besoins
du marché du travail avec le profil des candidats à l'immigration. Or,
M. le Président, depuis le 7 février, le Parti libéral du Québec bloque
les travaux parlementaires rattachés au
projet de loi n° 9, et le projet de loi n° 9 est une solution à cette
pénurie de main-d'oeuvre là. Alors, j'espère que vous allez collaborer et contribuer pour qu'on puisse adopter, le
plus rapidement possible, le projet de loi n° 9, qui vise à donner
du soutien...
Le Président :
En terminant.
M. Jolin-Barrette : ...aux
personnes immigrantes et d'accélérer leur venue au Québec.
Le Président :
Complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Je rappelle à M.
le ministre qu'il rappelle le projet de loi un seul jour au mois de mai.
Je reviens à
ma question. En date du 24 mars, c'est environ 118 000 postes
vacants. Le ministre de l'Économie a
justifié la rémunération du nouveau P.D.G. à 1 million de dollars en
prétextant qu'une partie de sa rémunération serait variable et fixe en
fonction des résultats.
C'est bien
beau, aussi, vouloir augmenter le capital de risque d'Investissement Québec,
mais comment le ministre de
l'Économie peut demander à Investissement Québec de dépasser le rendement
historique sans avoir le capital humain nécessaire?
Le Président : M. le ministre
de l'Économie.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : ...M. le Président,
hier, il y aura trois critères pour évaluer la performance d'Investissement Québec : le premier, augmentation des investissements en technologie,
un manque flagrant que nous avons au Québec présentement; le deuxième,
augmenter nos exportations, qui sont, à mon avis, trop basses; et,
troisièmement, l'ajout d'investissements
directs étrangers. Dans deux des trois catégories, ce n'est pas un enjeu de
main-d'oeuvre, c'est un enjeu d'efforts ciblés pour des créneaux
spécifiques que nous voulons faire.
Alors, je
peux rassurer le député de Nelligan que la performance qu'on va évaluer
d'Investissement Québec va être en adéquation avec la main-d'oeuvre que
nous avons de disponible et les moyens que nous avons pour attirer de bons
investisseurs. Merci.
Réponses différées
Le
Président : M. le ministre des Finances répondra maintenant à
une question posée le 10 avril 2019 par M. le député de Chomedey
concernant l'Autorité des marchés financiers. M. le ministre des Finances.
Arrêt des procédures dans
le dossier Amaya
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Alors, M. le Président, essentiellement, le
député de Chomedey me demandait si l'AMF a les compétences et l'expertise pour mener des enquêtes. Il faisait aussi
référence à un dossier particulier que je ne commenterai point,
puisqu'il est devant les tribunaux.
Alors,
permettez-moi d'y aller sur les compétences et l'expertise de l'AMF. De 2013 à
2016, l'AMF était impliquée dans
74 % des dossiers en matière pénale au Canada dans le commerce des valeurs
mobilières. De 2015 à 2018, 71 millions d'amendes ou de pénalités ont été imposées par l'AMF. Suite au dossier
particulier auquel il faisait référence, l'AMF a révisé ses pratiques, acquis de nouveaux outils, consulté des ressources
externes, poursuivi son évolution vers les meilleures pratiques
réglementaires. Et, bien sûr, l'AMF est une organisation responsable et professionnelle
qui est toujours en processus d'amélioration continue et qui a tenu compte des recommandations
du juge dans ce dossier particulier.
Le Président : M. le député
de Chomedey, pour une question complémentaire.
M. Guy Ouellette
M. Ouellette : Merci,
M. le Président. J'entends la réponse
du ministre, et, comme je l'avais mentionné dans ma première complémentaire, il y a définitivement un problème aux enquêtes, à la
direction des enquêtes à l'AMF. L'avocat du principal sujet dans le dossier Amaya, c'est l'ancien directeur des
enquêtes. La remplaçante, qui est impliquée dans le dossier SNC, a été nommée, la semaine dernière,
vice-présidente à l'Autorité des marchés publics par le présent gouvernement.
Il y a sûrement des vérifications qui
s'imposent, M. le ministre.
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bon, encore une fois, je n'ai pas l'intention de commenter
ce dossier particulier. Lorsqu'il y a des
embauches entre l'industrie et un régulateur financier, il y a tout un
processus d'éthique et de meilleures pratiques, des procédures
d'isolement, et ces procédures sont, bien sûr, suivies. Et, comme vous le
savez, j'ai demandé au comité consultatif de régie administrative de l'AMF de
travailler sur des allégations sérieuses qui ont été faites dans les journaux. L'AMF est responsable de l'encadrement
des marchés financiers, c'est notre institution, nous travaillons avec
elle. Et je voudrais simplement rappeler qu'ils seront, ce soir, avec nous pour
l'étude des crédits.
Le
Président : Cela met fin à la période de questions et de
réponses orales. Merci de votre collaboration.
Motions
sans préavis
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, puisqu'il n'y a pas de
votes reportés, nous allons passer à la rubrique des motions sans
préavis.
Et
je comprends qu'il y aurait une entente pour inverser le cycle de présentation
des motions sans préavis avec celui de mardi prochain. Y a-t-il
consentement? Consentement.
Alors, la première
motion sera présentée par Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Demander
au gouvernement d'assurer à la direction de la protection de la jeunesse
les ressources nécessaires à l'accomplissement de son mandat et de procéder
à une enquête publique sur le décès d'une fillette de Granby
Mme Massé :
Merci, Mme la Présidente. Je demande donc le consentement de la Chambre pour
débattre de la motion suivante
conjointement avec le premier ministre, le chef de l'opposition officielle, le
chef du troisième groupe d'opposition, le député de Chomedey et la
députée de Marie-Victorin :
«Que l'Assemblée
nationale rappelle que la protection de la jeunesse est un devoir collectif
fondamental;
«Qu'elle exprime sa
volonté de faire de la protection des enfants du Québec une priorité nationale;
«Qu'elle
réitère le rôle crucial de la direction de la protection de la jeunesse dans la
protection de l'ensemble des enfants du Québec de toute négligence ou
maltraitance;
«Qu'elle demande au gouvernement
d'assurer à la DPJ les ressources nécessaires à l'accomplissement de ce mandat
dans des délais raisonnables;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de procéder à une enquête
publique sur le décès tragique d'une fillette de 7 ans de Granby;
«Et que l'Assemblée
nationale fasse une minute de silence à la mémoire de cet enfant.»
• (11 heures) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Schneeberger :
Alors, Mme la Présidente, il y a consentement pour un débat de deux minutes par
intervention en commençant par la cheffe du deuxième groupe d'opposition, le
premier ministre, la députée de Marguerite-Bourgeoys et la députée de
Duplessis.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie. Alors, Mme
la cheffe du deuxième groupe d'opposition, la parole est à vous.
Mme
Manon Massé
Mme Massé :
Merci, Mme la Présidente. Alors, au nom de ma formation politique, dans un
premier temps, j'offre mes sympathies
à toutes les personnes qui, de près ou de loin, avaient une affection pour
cette enfant-là, et je pense qu'au Québec, présentement, il y en a plusieurs, autour d'elle, il y en avait
plusieurs, et on offre nos sympathies à toutes ces personnes-là.
Il
va falloir, par contre, Mme la Présidente, qu'on se pose des questions sur ce
qui se passe au Québec pour que, l'an
dernier, la DPJ dépasse la barre des 100 000 signalements, pour que,
dans les cinq dernières années, les signalements augmentent de 15 %, pour que plus personne ne veuille travailler à
la DPJ parce que la charge de travail a explosé sans que les ressources
viennent avec. Et j'en connais personnellement, Mme la Présidente. Il va
falloir qu'on se pose des questions sur cette société qui laisse de plus en
plus de gens derrière, sur les ravages de la pauvreté, l'isolement, de la
violence, des maladies mentales, dans une société les plus riches, les mieux
outillées au monde.
La
protection de la jeunesse est un devoir fondamental. La protection des plus
vulnérables des vulnérables est notre
responsabilité collective. Toute société civilisée, tout pays qui se respecte
en fait une priorité nationale. Pourtant, trop souvent, c'est la dernière affaire dont les gouvernements veulent
parler. Si, bien sûr, je suis ici en politique, parce que j'ai fait l'essence de ma carrière professionnelle
dans les réseaux abandonnés souvent par l'État, c'est pour qu'on fasse l'effort collectivement, nous, les politiciens,
politiciennes, de confronter ce qui est le plus difficile à ignorer. J'ai pensé
à tout ça parce que, derrière les caméras... loin, pardon, des caméras, il se
passe des drames.
Alors,
j'espère qu'il y aura un avant et un après-Granby. Malheureusement, ce n'est
pas ce qui s'est passé l'an passé. Il n'y a pas eu un après le décès, aussi,
d'un enfant. J'espère qu'on ne fera pas l'erreur de penser que le problème
s'arrête à un seul cas de
maltraitance ou à une seule histoire d'horreur. J'espère qu'on aura tous le
courage de poser les bonnes questions et
surtout apporter les solutions pour que plus jamais ça n'arrive dans notre
pays. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
cheffe du deuxième groupe d'opposition. Maintenant, je cède la parole à
M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, Mme la
Présidente. Je pense que tout le monde, ici puis l'ensemble des Québécois, ont
été secoués par le sort de la petite fille
de Granby qui a été tuée. C'est un drame qui nous brise le coeur. Et il y a des
aspects qui
sont carrément révoltants. Et, quand on entend les détails de l'histoire, on
voit que notre système a laissé tomber cette petite fille. C'est inacceptable. Il faut que, d'abord, toute la lumière
soit faite sur ce qui s'est passé. On veut des réponses. On veut des
solutions. On veut s'assurer que plus jamais ça n'arrive.
Donc,
ce matin, le ministre
délégué à la Santé a posé des gestes importants. D'abord, le directeur
général de la DPJ de l'Estrie
a été suspendu. Le ministre aussi a exigé de voir tous les dossiers à risque de
la DPJ à la grandeur du Québec. Par
ailleurs, la ministre de la Sécurité publique a déclenché une enquête publique du coroner, va
donc avoir des recommandations au bout de cette enquête.
Mais, au-delà du
drame, il y a une plus grande réflexion à faire au Québec, ça va au-delà de la
DPJ, il y a des questions à se poser sur nos
tribunaux, sur la Loi de la protection de la jeunesse, sur nos services
sociaux, sur le rôle puis la
coordination avec nos écoles. Donc, il faut se rendre à l'évidence, on doit
revoir toute notre approche. Et on a une grande réflexion à avoir, on est rendus là, et je veux qu'on le fasse ensemble,
tous les membres de l'Assemblée nationale, tous les partis, tous les
collègues. On est tous interpelés dans cette Chambre puis on doit se mettre
ensemble pour passer à l'action. Je veux
prendre quelques jours pour discuter ensemble. Est-ce que c'est une commission
comme on a fait, mourir dans la
dignité, les soins de fin de vie? Peut-être. Il faut, à ce moment-ci, ne rien
exclure. Il faut soulever toutes les pierres et puis en arriver aussi à des solutions concrètes, hein, on doit ça à
nos enfants. Je pense qu'en quelque part on fait tous un peu de la
politique d'abord pour l'avenir, donc pour nos enfants.
Donc,
en terminant, moi aussi, je veux offrir mes condoléances, on ne sait pas trop à
qui, là, mais aux personnes qui
aimaient la petite fille, aux personnes qui aimaient la petite fille, aux
personnes qui ont essayé d'aider la petite fille. Ça doit être un drame
qui doit être encore plus difficile pour ces personnes-là. Donc, toutes nos
pensées sont avec les personnes qui ont essayé d'aider cette petite fille de
Granby. Merci.
Des voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le premier
ministre. Et maintenant je cède la parole à Mme la députée de
Marguerite-Bourgeoys.
Mme
Hélène David
Mme
David : Oui, Mme la Présidente, évidemment, au nom de mon parti, en
mon nom personnel, j'offre toutes mes condoléances, mes sympathies à la
famille, aux proches, à tous ceux et celles qui sont allés pleurer hier devant
la maison, qui ont offert des fleurs. J'ai vu
des gens en larmes, des inconnus qui ne connaissaient même pas cette enfant-là
venir porter des lettres, des toutous, des
cierges et vraiment des propos déchirants. C'est tout le Québec qui est en
deuil.
Et, ici, à
l'Assemblée nationale, et ça me rassure beaucoup sur la politique et pour les
nouveaux élus, soyez conscients qu'il y a
une humanité dans cette enceinte, il y a une humanité, il y a un humanisme, il
y a une solidarité que nous sentons
beaucoup aujourd'hui. Et, oui, on voulait applaudir le premier ministre, qui
parle d'une commission. Même si on
déroge, c'est important de déroger dans ces moments aussi importants. On a
dérogé en toute solidarité, et ça, je suis très fière de mon Assemblée
nationale.
Maintenant,
le premier ministre parle effectivement d'agrandir, d'élargir le débat, et j'en
suis. Il a tendu la main aux autres
chefs d'opposition, je lui tends la main, moi aussi, et je suis sûre qu'il
l'accepte. On offre toute notre collaboration.
Le
chantier est très vaste, Mme la Présidente, le chantier est celui, comme aime à
le dire le premier ministre, de l'avenir
de nos enfants, mais dans sa portion de loin la plus vulnérable, la plus
vulnérable parce que non protégée. Il
faut faire un immense chantier sur la protection de notre jeunesse. Il a parlé
de mourir dans la dignité. Est-ce qu'on ne pourrait pas faire une commission qui s'appellerait grandir dans la
dignité? Parce que, oui, nos jeunes méritent tous et toutes de grandir dans la dignité. Cette enfant n'a pas
eu le luxe, le privilège et n'aura jamais le luxe de grandir dans la dignité.
Alors,
le Québec, on est une société solidaire, on est une société communautaire. On
veut, tous et toutes, le bien de nos
enfants. C'est le moment de le prouver, c'est le moment de se dire, tous
ensemble : On ne lésinera pas sur le temps, sur les moyens. On va s'assurer
que les enfants les plus vulnérables de notre société vont être pris en
charge, qu'il n'y aura pas de
manquement, dans notre système, de filet social. Il y a eu un grave manquement.
C'est ce à quoi je nous convie, tous
et toutes, et je félicite tous les membres
de l'Assemblée d'avoir une telle sensibilité. Merci, M. le premier ministre,
d'avoir cette sensibilité, on l'apprécie beaucoup.
• (11 h 10) •
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de Marguerite-Bourgeoys. Et maintenant je cède
la parole à Mme la députée de Duplessis.
Mme
Lorraine Richard
Mme Richard : Merci, Mme la Présidente. Plus tôt, cette semaine, nous avons appris que
le Québec, tout le Québec, a failli à sa tâche. Il a abandonné l'une de ses
enfants, il lui a réservé un sort inacceptable dans une société
comme la nôtre en 2019. Devant cette
évidence, cette vérité dérangeante, nous n'avons pas le choix, nous devons
agir. Il faut revoir les façons de faire, se poser les vraies questions, même les plus difficiles. Trop de dossiers
d'enfants potentiellement en détresse
ou négligés sont en attente, les délais sont déraisonnables, des listes
d'attentes, les ressources visiblement insuffisantes, alors qu'il
s'agit de nos enfants.
C'est important
que l'enquête du coroner soit publique, nous le demandions. Tout le monde doit pouvoir entendre les
témoignages. Il faut faire en sorte que l'impact soit le plus large possible,
que la réflexion que nous allons tous faire sur la protection de la
jeunesse soit collective.
En
terminant, Mme la Présidente, en mon nom, au nom de mes collègues du Parti
québécois, je souhaite évidemment adresser mes plus sincères condoléances et mes
voeux de sérénité aux proches de cette malheureuse fillette. Nous espérons que vous pourrez trouver une forme
de réconfort, d'une part, dans les témoignages de soutien que vous entendrez aujourd'hui, d'autre part, dans les mesures plus concrètes
qui seront mises en place pour que plus jamais ce drame ne se
produise au Québec. Merci, Mme la Présidente.
(Applaudissements)
Mise
aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je me dois de vous demander si cette motion est
adoptée.
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté. Maintenant, je vous invite à vous joindre à
moi pour que nous puissions observer une
minute de silence à la mémoire de cette jeune fillette de sept ans récemment
décédée suite à de mauvais traitements.
• (11 h 14 — 11 h 15)
•
>959 La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Je vous remercie. Vous pouvez vous asseoir. La deuxième
motion sans préavis sera celle de Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Mme la Présidente, je sollicite le consentement
des membres de cette Assemblée afin
de présenter, conjointement avec le député d'Hochelaga-Maisonneuve, le
député de Chomedey et la députée de Marie-Victorin, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale demande au Directeur des poursuites criminelles et
pénales de reprendre la compilation du nombre de requêtes en arrêt des
procédures pour délais déraisonnables en matière criminelle et pénale, et que
ces statistiques soient publiées sur le site Internet de l'organisme.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Schneeberger :
Pas de consentement, madame.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, il n'y a pas de
consentement. Et la prochaine motion sans préavis sera présentée par un
membre formant l'opposition officielle. Et je cède la parole à Mme la députée
Verdun.
Des voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Excusez-moi, il y a eu tellement
d'inversions. Je vais maintenant céder la parole à un membre formant le
gouvernement, et ce sera Mme la députée de Verchères.
Prévenir
les effets des tarifs douaniers américains
sur les exportateurs d'aluminium et d'acier
Mme
Dansereau : Merci, Mme la Présidente. Je demande le
consentement de la Chambre pour déposer la motion suivante conjointement avec la députée de
Saint-Henri—Sainte-Anne,
la députée de Mercier, le député de René-Lévesque, la députée de
Marie-Victorin, le député de Chomedey :
«Que
l'Assemblée nationale considère que l'imposition par les États-Unis des tarifs
sur l'acier et l'aluminium canadiens n'est pas justifiée, et que les
exportateurs québécois et canadiens devraient en être exemptés;
«Qu'elle
considère important que le Canada ne pose aucun geste [et] qui minerait sa
demande auprès du gouvernement américain d'une exemption aux tarifs;
«Qu'elle estime qu'il
est important [pour le Canada] que le Canada adopte des mesures visant à
empêcher le transbordement de l'acier et de l'aluminium, notamment des permis
d'importation et des contrôles douaniers accrus;
«Qu'elle rappelle que
plusieurs entreprises québécoises qui oeuvrent dans la transformation de
l'acier [...] de l'aluminium
subissent durement les contrecoups du protectionnisme américain. De même,
que l'aluminium québécois exporté aux États-Unis représente 90 % de
ses exportations de cette ressource;
«Qu'enfin,
elle exprime sa volonté à s'assurer que les mesures prévenant le transbordement
qui seront finalement déployées
n'entraînent pas d'effets indésirables pour près de 2 000 entreprises
de transformation de l'acier au Québec, ainsi que pour les quelque
1 200 emplois dans la circonscription de Verchères et pour tout le
Québec.»
Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M.
Schneeberger :
Consentement, sans débat.
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, cette motion est adoptée.
Monsieur... Pardon. La prochaine... Il
y a beaucoup d'émotions aujourd'hui, là, je suis désolée. La prochaine motion
sera présentée par un membre formant le gouvernement... l'opposition
officielle, et ce sera Mme la députée de Verdun.
Demander
au gouvernement d'exiger des ministères et
organismes de concentrer leurs dépenses publicitaires
vers les entreprises de presse du Québec
Mme
Melançon : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin
de présenter la motion suivante conjointement avec le député de Rosemont, la
députée de Gaspé, le député de Chomedey et la députée de
Marie-Victorin :
«Attendu
que l'offre d'une information québécoise de qualité et diversifiée est essentielle
pour la vitalité de la vie démocratique québécoise et que le
gouvernement du Québec doit jouer un rôle d'avant-plan dans sa protection;
«Attendu que les
médias d'information du Québec traversent une situation de viabilité difficile;
«Que
l'Assemblée nationale demande du gouvernement une réelle exemplarité dans ses
dépenses publicitaires, afin de
contrer l'exode des revenus publicitaires des médias traditionnels vers les
plateformes numériques étrangères et de garantir la justice fiscale
entre celles-ci et les entreprises québécoises;
«Qu'elle
demande au gouvernement de revoir rapidement l'ensemble des politiques
gouvernementales en matière de
publicités, afin d'assurer que les dépenses publicitaires du gouvernement
favorisent un équilibre dans les revenus des médias régionaux et
nationaux;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement d'exiger des ministères et
organismes de concentrer leurs dépenses publicitaires vers les
entreprises de presse du Québec.»
• (11 h 20) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Schneeberger :
Consentement, sans débat.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, cette motion... M. le leader de l'opposition
officielle.
M.
Proulx : Merci, Mme la Présidente. Est-ce que c'est possible d'appeler
le vote par appel nominal pour cette motion, s'il vous plaît?
Mise
aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, c'est très bien. Nous avons une demande de
vote par appel nominal. Est-ce que tout le
monde est en place? Oui. Alors, que les députés en faveur de cette motion
veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint :
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont), M. Proulx
(Jean-Talon), M. Leitão (Robert-Baldwin),
M. Barrette (La Pinière), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel),
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), Mme St-Pierre (Acadie), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme
David (Marguerite-Bourgeoys), M. Rousselle (Vimont), Mme Montpetit (Maurice-Richard),
Mme Melançon (Verdun), Mme Ménard (Laporte), Mme Anglade
(Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Fortin (Pontiac), Mme Nichols
(Vaudreuil), Mme Charbonneau (Mille-Îles),
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé), M. Kelley (Jacques-Cartier),
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Benjamin (Viau), M. Derraji (Nelligan), M. Solo (Laval-des-Rapides),
Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Sauvé (Fabre), Mme Rizqy (Saint-Laurent),
M. Ciccone (Marquette).
M.
Jolin-Barrette (Borduas), Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Laframboise
(Blainville), Mme Chassé (Châteauguay), M. Girard (Groulx), Mme McCann
(Sanguinet), M. Fitzgibbon (Terrebonne), Mme Roy (Montarville), M. Lemay
(Masson), M. Simard (Montmorency), Mme Lavallée (Repentigny), M. Martel (Nicolet-Bécancour),
Mme LeBel (Champlain), M. Lévesque (Chauveau), Mme Lachance (Bellechasse), M.
Lamontagne (Johnson), M. Carmant (Taillon),
Mme Blais (Prévost), M. Caire (La Peltrie), M. Lefebvre (Arthabaska), M.
Dubé (La Prairie), Mme Laforest
(Chicoutimi), Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), M. Skeete (Sainte-Rose), Mme
Hébert (Saint-François), M. Dufour
(Abitibi-Est), Mme Proulx (Berthier), Mme Charest (Brome-Missisquoi), M.
Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Julien (Charlesbourg), M. Boulet
(Trois-Rivières), Mme Proulx (Côte-du-Sud), M. Lafrenière (Vachon), M.
Poulin (Beauce-Sud), M. Émond (Richelieu), M. Bachand (Richmond), Mme IsaBelle (Huntingdon), M. Chassin (Saint-Jérôme), Mme
Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. Bélanger (Orford), Mme Picard (Soulanges),
Mme Jeannotte (Labelle), M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Asselin (Vanier-Les Rivières),
M. Reid (Beauharnois), Mme Dansereau (Verchères), M. Lévesque (Chapleau), M.
Thouin (Rousseau), M. Tremblay (Dubuc), Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Campeau
(Bourget), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Caron (Portneuf), Mme Grondin (Argenteuil), M. Girard
(Lac-Saint-Jean), Mme Lecours (Les Plaines), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac), M. Lamothe
(Ungava), M. Allaire (Maskinongé), Mme Guillemette (Roberval), M.
Provençal (Beauce-Nord), M. Jacques (Mégantic).
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Nadeau-Dubois (Gouin),
Mme Ghazal (Mercier), M. Marissal (Rosemont), Mme Labrie
(Sherbrooke), Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve), M. Zanetti (Jean-Lesage).
M. Ouellet
(René-Lévesque), M. LeBel (Rimouski), Mme Hivon (Joliette),
M. Gaudreault (Jonquière), Mme Perry Mélançon (Gaspé).
M. Ouellette
(Chomedey), Mme Fournier (Marie-Victorin).
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Maintenant, y a-t-il des députés
contre ou qui s'abstiennent? Il n'y en a pas. Alors, pour le résultat du vote,
M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 105
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, la motion est adoptée.
Avis touchant les travaux des
commissions
Alors, puisqu'il n'y a pas d'autre motion sans
préavis, nous allons passer à la rubrique des avis touchant les travaux des commissions,
et je vais céder la parole à M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Schneeberger :
Oui, alors, merci, Mme la Présidente. Alors, il y a un horaire très chargé, là,
pour les prochains jours et aujourd'hui.
Alors,
j'avise cette Assemblée que la Commission des relations avec les citoyens
procédera à l'étude des crédits budgétaires 2019‑2020 du volet
Protection du consommateur du portefeuille Justice aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 13 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
Cette même
commission procédera à l'étude détaillée du projet de loi n° 9, Loi visant à accroître la prospérité socio-économique du Québec et à
répondre adéquatement aux besoins du marché du travail par une intégration
réussie des personnes immigrantes, le lundi 6 mai, de 14 à 18 heures, à
la salle du Conseil législatif;
La Commission de l'aménagement du
territoire procédera à l'étude des crédits budgétaires 2019‑2020 du volet Loisir et Sport et Saines habitudes de vie
du volet... portefeuille Éducation et Enseignement supérieur aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La
Fontaine;
La
Commission de l'aménagement du territoire entreprendra les consultations
particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 16, loi visant principalement l'encadrement des inspections en bâtiment et de
la copropriété divise, le remplacement de la dénomination
de la Régie du logement et l'amélioration de ses règles de fonctionnement et modifiant la Loi sur la Société d'habitation du
Québec et diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal,
le mardi 7 mai, de 10 heures à 11 h 45, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des finances
publiques procédera à l'étude détaillée des crédits budgétaires 2019‑2020 du
volet Finances — Société
des alcools du Québec du portefeuille Finances, aujourd'hui, après les affaires
courantes jusqu'à 13 heures, à
la salle du Conseil législatif;
Cette
même commission procédera à l'étude détaillée des crédits budgétaires 2019‑2020
du volet Finances — Caisse
de dépôt et placement du Québec du portefeuille Finances, aujourd'hui, de 15
heures à 18 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
Elle
procédera également à l'étude des crédits budgétaires 2019‑2020 du volet
Finances — Loto-Québec
du portefeuille Finances,
aujourd'hui, de 19 h 30 à 20 h 30, et du volet Finances de
ce même portefeuille, de 20 h 30 à 22 h 30, à la
salle de l'Assemblée nationale;
La Commission
des institutions procédera à l'étude des crédits budgétaires 2019‑2020 du
portefeuille Sécurité publique, aujourd'hui, après les affaires
courantes, pour une durée de 2 h 52 min, à la salle de l'Assemblée
nationale;
Cette même
commission entreprendra les consultations particulières et auditions publiques
sur le projet de loi n° 21, Loi sur la laïcité de l'État, le mardi
7 mai, de 10 heures à 11 h 45, à la salle du Conseil législatif;
La Commission de la culture et de l'éducation
procédera à l'étude des crédits budgétaires 2019‑2020 du volet Enseignement supérieur du portefeuille Éducation
et Enseignement supérieur, aujourd'hui, de 15 heures à 18 heures et de
19 h30 à 22 h30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de la santé et des services
sociaux poursuivra l'étude des crédits budgétaires 2019‑2020 du volet Santé,
Accessibilité aux soins et Santé
publique du portefeuille Santé et Services sociaux, aujourd'hui, de 15 heures
à 18 heures et de 19 h 30 à 22 h 30, à la salle du
Conseil législatif;
Cette même
commission entreprendra l'étude détaillée du projet de loi n° 7, Loi concernant certaines conditions de travail applicables aux cadres du réseau de la santé et des services
sociaux, le mardi 7 mai, de 10 heures à midi, à la salle des
Premiers-Ministres;
La Commission
de l'économie et du travail procédera à l'étude des crédits budgétaires 2019‑2020
du portefeuille Tourisme, aujourd'hui, de 19 h 30 à
22 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
Et enfin la Commission des transports et de
l'environnement poursuivra les consultations particulières et les auditions publiques sur le projet de loi n° 17, Loi concernant le transport rémunéré de personnes par automobile, le
lundi 6 mai, de 14 heures à 18 h 15, ainsi que le mardi
7 mai, de 10 heures à midi, à la salle Louis-Joseph-Papineau. Voilà.
La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Je vous remercie, M. le leader adjoint du gouvernement.
À ce point-ci, je vous demande s'il y
a consentement pour déroger aux articles 143 et l'article 143.1 du règlement
concernant l'horaire des travaux des commissions. Y a-t-il consentement?
M. le leader de l'opposition officielle.
M.
Proulx : Oui. Mme la Présidente, j'aurais une représentation à faire à
Renseignements sur les travaux, si vous le souhaitez, avant de modifier
votre horaire. Je pense que, dans l'ordre des choses, c'est cela, n'est-ce pas?
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, la parole est à vous, M. le leader.
M.
Proulx : Merci. Je prends un instant, Mme la Présidente, parce que ça
a été dit par les collègues, et je profite de la présence du leader du gouvernement, qui est aussi titulaire du
projet de loi n° 9, pour rappeler aux gens qui nous écoutent... parce qu'il a accusé l'opposition
officielle de faire du blocage à plusieurs occasions, je ne l'ai pas coupé dans
les derniers moments, mais, Mme la Présidente, je pense que la vérité a ses
droits. Le projet de loi n° 9 a siégé à trois occasions en avril, trois séances seulement. Il
n'a jamais été question de blocage, il y a du travail parlementaire qui se
fait. Le leader du gouvernement a siégé sur
un projet de loi sur le cannabis où il y a eu 33 séances. On a passé 200 heures
en commission parlementaire. Alors,
que le collègue, que le collègue... en tout, pour le projet de loi, le collègue
a raison.
Alors,
Mme la Présidente, très sincèrement, pour la rubrique de renseignements à nos
travaux et pour que les gens sachent
qu'est-ce qui se passe avec l'ensemble des dossiers, le leader du gouvernement
est pressé d'adopter des projets de
loi, j'en suis. À chaque occasion qu'il a, il accuse l'opposition officielle de
faire du blocage. Trois séances. Il y a séance et convocation pour lundi. Les députés de l'opposition officielle seront
présents lundi pour siéger dans ce projet de loi.
• (11 h 30) •
Alors, je l'invite à
la prudence, je l'invite à modifier le vocabulaire dans l'avenir s'il souhaite
que les travaux continuent de se passer dans
l'harmonie. Parce qu'il n'est pas question de blocage, il est question de bien
faire son travail. Et ça, Mme la
Présidente, à chaque fois que j'en aurai l'occasion, je le ferai. J'ai deux
options : soit que je le coupe à chaque fois à la période de questions, et je brise le rythme, et j'empêche les
gens de s'exprimer correctement sur les enjeux de fond, ou
bien je le fais ici, à la rubrique, et je l'appelle après pour qu'on puisse
s'expliquer. Très sincèrement, si je ne peux pas utiliser le temps qui est devant moi actuellement pour pouvoir le
faire, il n'y a pas de moment pour remettre les pendules à l'heure et dire les
choses telles qu'elles sont. Sur un projet
de loi aussi important
que l'immigration, trois séances, ce n'est pas un blocage, trois séances, ce n'est vraisemblablement pas suffisant. Il aura l'occasion de siéger à plusieurs
reprises, il va l'appeler à plusieurs
occasions. Et, jusqu'à maintenant, Mme la
Présidente, jamais
l'opposition officielle n'a été absente. Même lorsqu'il y a eu des défis pour des remplacements, nous avons trouvé les moyens, après avoir dit que c'était difficile
pour nous de s'y présenter, pour des raisons de logistique de porte-parole.
Alors,
je termine, je le fais du meilleur ton possible, je le fais avec l'invitation
très sincère de modifier le vocabulaire par le leader du gouvernement. Qu'il trouve que ça n'y aille pas assez vite, il
peut me chanter cette chanson-là quotidiennement
s'il le veut. Qu'il appelle au blocage, Mme la Présidente... Il sait très bien
ce que c'est, bloquer, et ce n'est pas arrivé.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie. Maintenant, je cède la parole à M.
le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, j'accueille les commentaires du leader de l'opposition officielle avec enthousiasme,
parce que je reçois ses commentaires à l'effet de dire : Appelez le projet de loi n° 9, il s'agit d'un projet de loi n° 9 important. Et ça, pour moi, c'est de la musique à mes
oreilles, Mme la Présidente, parce que je constate qu'il va y avoir une collaboration
de la part de l'opposition officielle pour adopter rapidement le projet de loi n° 9, qui vise notamment à s'assurer que les emplois en région soient
comblés et à s'assurer aussi qu'on réponde aux besoins du marché du travail, mais surtout qu'on bonifie l'offre de services qu'on offre aux personnes immigrantes en vue d'améliorer leur francisation et
leur intégration à la société québécoise.
Cela étant dit, Mme la Présidente, le leader de l'opposition officielle nous
dit : La vérité a ses droits. J'en suis. Le projet de loi n° 9 a été déposé le 7 février, les groupes ont été
convoqués le 15 février, il y a eu quatre journées de consultations : 21, 26,
27, 28 février. L'adoption du principe a débuté le 20 mars, et le principe a
été adopté uniquement le 9 avril, Mme la Présidente. Et donc on a débuté
l'étude détaillée le 9, le 10 et le 11 avril, pour un total déjà de
12 h 19 min, et on n'a adopté qu'un seul article, Mme la Présidente.
Alors,
la vérité a ses droits, on va travailler en collaboration avec l'opposition officielle et avec les autres formations politiques en prévision de l'adoption du projet de loi
n° 9.
Mais
il y a une chose qui est sûre, Mme
la Présidente, c'est que, dans le
cadre de l'étude de ce projet de loi là, il est fondamental, si on veut vraiment
moderniser le système d'immigration, si on veut améliorer le sort des personnes
immigrantes, si on souhaite s'assurer qu'elles puissent occuper un emploi à la
hauteur de leurs compétences... Et surtout je rappellerais que l'ensemble des groupes économiques attendent avec intérêt
et souhaitent que l'adoption se fasse avec rapidité, du projet de loi, parce que c'est au bénéfice de tous les Québécois
et des personnes immigrantes. Alors, je vous remercie, mais je
remercie le collègue pour son intervention.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le leader du gouvernement.
Alors, y a-t-il consentement pour déroger aux deux articles que j'ai mentionnés
précédemment?
Des voix :
Consentement.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Consentement. Alors, nous allons maintenant passer à la
rubrique des renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Et, s'il n'y
a pas de question, je vous rappelle que, lors de l'interpellation prévue pour demain, vendredi 3 mai 2019, M. le député de Nelligan
s'adressera à Mme la ministre déléguée au Développement économique
régional sur le sujet suivant : L'absence de réel leadership du gouvernement
caquiste en matière de vitalité économique régionale.
Je vous avise, de plus, que l'interpellation
prévue pour le vendredi 17 mai 2019 portera sur le sujet suivant : L'absence de vision du gouvernement caquiste pour améliorer les liens avec les communautés
autochtones résidant sur le territoire du Québec
et pour mieux répondre à leurs défis ainsi qu'aux opportunités d'épanouissement
et de développement économique.
M. le député de D'Arcy-McGee s'adressera alors à Mme la ministre responsable des Affaires
autochtones.
Ajournement
Alors,
puisque nous sommes à la période de l'étude
des crédits budgétaires
et que, conformément aux dispositions de l'article 282 du règlement,
l'Assemblée ne procède qu'aux affaires courantes, je lève la séance, et les
travaux de l'Assemblée sont ajournés au mardi 7 mai 2019, à 13 h 40.
(Fin de la séance à 11 h 35)