(Treize
heures quarante minutes)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, chers collègues députés, je vous souhaite une très bonne séance.
Alors, je vous prie de vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
en sommes à la rubrique de la déclaration de député, et je cède la parole à Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Rendre
hommage à Mme Jacqueline Desmarais pour son engagement
dans les arts et la culture ainsi qu'envers sa communauté
Mme Caroline Simard
Mme
Simard : Merci, M. le Président. C'est avec grande tristesse que nous
apprenions le décès de Mme Jacqueline Desmarais
le 3 mars dernier. Au nom de mes concitoyennes et concitoyens de la région
de Charlevoix et en mon nom personnel,
je désire réitérer mes plus sincères condoléances à la famille, aux proches et
aux employés de Mme Desmarais.
Grande mécène du
monde des arts, notamment pour son apport exceptionnel au développement
culturel du Musée de Charlevoix et du
Domaine Forget, les Charlevoisiennes et Charlevoisiens n'oublieront jamais que
ses premiers pas dans le mécénat furent
pour ce site magnifique en 1981. Son immense générosité a permis à de nombreux
artistes de réaliser leurs rêves, de faire rayonner la culture du Québec
chez nous et à travers le monde.
Mme Desmarais
faisait partie de ces êtres exceptionnels, de ces philanthropes qui essaient de
rendre le monde meilleur, car,
au-delà de son investissement dans le milieu des arts, cette grande dame a
aussi consacré une partie de ses engagements
à d'autres causes, comme celle de la santé, entre autres, par sa bienséance envers
l'Hôpital de La Malbaie.
Mme Desmarais,
reposez en paix. Et merci.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Mme la députée de Taillon, à vous la parole.
Souligner
le 40e anniversaire de la Société historique
et culturelle du Marigot inc.
Mme
Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, aujourd'hui même, la Société historique et
culturelle du Marigot a 40 ans. Bien ancrée dans notre communauté,
elle fait renaître et souvent découvrir l'histoire locale de Longueuil. Quand
j'assiste à leurs événements, à leurs conférences, que je lis leurs
publications, j'ai le sentiment de retrouver mes racines, de comprendre les
pionniers qui ont construit Longueuil, et j'en suis très fière.
Saviez-vous que la société a publié le premier
dictionnaire historique d'une municipalité au Québec? Ses archives et ses visites animées sont
fascinantes. Ses initiatives sont toujours documentées et ludiques, depuis le
livre sur les dirigeables par l'historien Michel Pratt jusqu'à la future murale
du petit Vieux-Longueuil qui sera inaugurée en mai prochain, en passant par la
fabuleuse histoire de ville Jacques-Cartier.
Je
remercie sa présidente actuelle, Louise Levac, et tous ceux qui depuis
40 ans se sont engagés dans cette mission de faire découvrir et
aimer le riche paysage patrimonial de notre Longueuil et de ses héros. Merci, M.
le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Taillon. M. le député de Trois-Rivières, je vous cède la parole.
Souligner
le succès de l'événement Startup Weekend de Trois-Rivières
M.
Jean-Denis Girard
M. Girard :
Merci, M. le Président. C'est avec un plaisir renouvelé que j'ai assisté, la
semaine dernière, à la quatrième édition du Startup Weekend de Trois-Rivières.
Depuis
maintenant quatre ans, des étudiants et des passionnés
d'entrepreneuriat se réunissent pendant 54 heures afin de créer un concept d'entreprise et démontrer
sa viabilité en le présentant à des professionnels du milieu. C'est une expérience entrepreneuriale unique à laquelle sont
confrontés les participants. Il s'agit d'une très belle opportunité, pour
nos jeunes, d'en apprendre davantage sur
l'entrepreneuriat, également de mettre à profit leurs compétences et leur
créativité.
Année après
année, je suis toujours impressionné par la qualité des idées ainsi que
l'ampleur du travail accompli en si peu de temps. Prendre part au
Startup Weekend demande beaucoup de courage, et je vous en félicite.
Je tiens également à
remercier les bénévoles, les coachs, les membres du jury et, bien sûr, les
organisateurs, plus particulièrement David, Andrew et Étienne, qui investissent
du temps année après année afin de mettre sur pied un événement de qualité et
ainsi créer une relève entrepreneuriale forte à Trois-Rivières. Je vous dis
donc bravo et à l'an prochain.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de Trois-Rivières. M. le
député des Chutes-de-la-Chaudière,
à vous la parole.
Féliciter Mme Lori-Ann
Matte et M. Thierry Ferland, médaillés d'or aux
Championnats nationaux de patinage artistique Canadian Tire
M. Marc Picard
M. Picard : Merci, M.
le Président. Je souhaite féliciter les patineurs artistiques Lori-Ann Matte et
Thierry Ferland, présents dans les
tribunes actuellement. Ceux-ci ont remporté la médaille d'or lors des
championnats nationaux juniors à Vancouver, en janvier dernier. Cette
victoire a permis aux jeunes athlètes, originaires de Lévis, de participer aux championnats mondiaux juniors qui se sont déroulés
du 5 au 11 mars à Sofia, en Bulgarie, où ils se sont classés neuvièmes.
Membres du Club de patinage artistique
Saint-Romuald—Saint-Jean,
Lori-Ann et Thierry patinent ensemble depuis maintenant sept ans. Ils se sont
distingués à maintes reprises en remportant de nombreuses médailles lors de compétitions provinciales et nationales. Pour
atteindre de tels niveaux de performance, il faut, bien sûr, du talent, de la
rigueur et la volonté de relever des défis.
Aujourd'hui,
je salue leur victoire et je leur souhaite un avenir prometteur dans cette
discipline sportive à la fois exigeante et spectaculaire. Bravo à
Lori-Ann Matte et Thierry Ferland, nos champions canadiens juniors! Bravo!
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député des
Chutes-de-la-Chaudière. Alors, M. le député de Mégantic, à vous la
parole.
Féliciter l'entreprise
Attraction inc., finaliste au Gala Reconnaissance Estrie
et récipiendaire de prix Image PPPC
M. Ghislain Bolduc
M.
Bolduc : Merci, M. le Président. Il me fait grand plaisir de prendre
la parole cet après-midi en cette Chambre afin de souligner l'excellence
d'une entreprise de mon comté.
Établie à
Lac-Drolet, Attraction est une entreprise unique et de grande qualité
spécialisée dans la fabrication et l'identification de vêtements. Pour
une septième année consécutive, elle a été primée lors du 37e gala des
prix PPPC, à Toronto, récompensant ainsi les meilleurs professionnels en
produits promotionnels du Canada. Attraction a su se distinguer en remportant cinq prix Image. Et également son approche en
matière de développement de ses marchés et de ses ressources humaines a
été reconnue lors du 32e Gala Reconnaissance Estrie.
Attraction
est une entreprise avant-gardiste, créative et qui a à coeur la qualité de ses
produits offerts à sa clientèle. La reconnaissance de votre travail est
bien méritée. Félicitations!
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci, M. le député de Mégantic.
M. le député de Sherbrooke, je vous cède la parole.
Souligner la participation de
Mme Kim Boutin et de M. Alex Boisvert-Lacroix,
patineurs, aux Jeux olympiques de PyeongChang
M. Luc Fortin
M. Fortin
(Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais souligner
la participation des Sherbrookois Kim Boutin et Alex Boisvert-Lacroix
aux plus récents Jeux olympiques d'hiver. Les deux patineurs de vitesse ont fait preuve d'une volonté indéfectible tout au long
de leur parcours. Leurs efforts et leurs succès font la fierté de notre
région.
Félicitations à Alex Boisvert-Lacroix, qui a
terminé au 11e rang du 500 mètres longue piste!
Évidemment, M. le Président, je tiens aussi à
féliciter Kim Boutin, qui a remporté la médaille de bronze au 500 mètres et au 1 500 mètres ainsi
que la médaille d'argent au 1 000 mètres courte piste. Elle a
également eu l'honneur d'être la porte-drapeau du Canada lors de la
cérémonie de clôture des jeux.
Kim et Alex sont des modèles de détermination
pour la jeunesse sherbrookoise et pour tous les jeunes espoirs olympiques canadiens. Kim et Alex, merci à vous
deux pour tous les beaux moments que vous nous avez offerts au cours des
dernières semaines. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Sherbrooke. M. le député de Deux-Montagnes, je vous cède la parole pour
votre déclaration.
Rendre
hommage à Mme Pascale Labelle,
artiste peintre, pour sa générosité
M. Benoit Charette
M.
Charette : Merci, M. le Président. Je souhaite, cet après-midi, rendre
hommage à une artiste peintre au talent remarquable. Il s'agit de
Pascale Labelle, dont les oeuvres sont actuellement exposées au magnifique
Centre d'art La Petite Église, au coeur du vieux Saint-Eustache.
De fait, il
faut souligner la générosité de Pascale Labelle, qui versera 20 % de ses
ventes dans le cadre de cette exposition à l'organisme Accueil
communautaire jeunesse des Basses-Laurentides, ayant pour mission de soutenir
la jeunesse, les familles en situation de vie difficile et les personnes
itinérantes ou à risque de le devenir.
Si vous êtes
de passage dans notre belle circonscription d'ici la fin du mois d'avril
prochain, faites un détour dans le
vieux Saint-Eustache pour voir le talent inspirant de Pascale Labelle, que je
remercie chaleureusement pour sa grande générosité ainsi que pour son
talent unique. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
député de Deux-Montagnes. Mme la députée de Verdun, à vous la parole.
Rendre hommage à l'organisme
Bouger et vivre
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon :
Je désire aujourd'hui, M. le Président, rendre hommage à l'organisme Bouger et
vivre de Verdun, qui a pour mission
d'accompagner les personnes à mobilité réduite et les aînés à reprendre de
l'autonomie tout en améliorant leur
qualité de vie par le biais d'activités physiques supervisées par un
kinésiologue. Grâce à des équipements spécialisés, à une équipe de
professionnels et une approche personnalisée, les divers besoins de sa
clientèle sont comblés.
En tant que
députée de Verdun, je tiens à féliciter Mme Monique Trudel, qui est avec
nous aujourd'hui dans les tribunes,
présidente fondatrice, le kinésiologue Joshua Jung ainsi que les membres du
conseil d'administration de l'organisme, qui oeuvrent sans relâche afin d'accompagner les citoyens et citoyennes
pour la promotion des activités physiques mais également pour offrir des services pour la rééducation suite à des
blessures. Votre organisme est à l'image de Verdun, dynamique mais
surtout profondément humain. Merci, Monique. Merci de votre travail. Très fière
de vous.
• (13 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée
de Verdun. Enfin, M. le député de Verchères, pour votre déclaration.
Souligner le cinquième
anniversaire de l'organisme
Médiation citoyenne de Verchères
M. Stéphane Bergeron
M. Bergeron :
Merci, M. le Président. On soulignait, le 14 novembre dernier, le
cinquième anniversaire de l'unité de
Médiation citoyenne de Verchères. Pendant cinq ans, en effet, les membres de
cette organisation se sont dévoués de façon
exemplaire pour promouvoir la mise en oeuvre de modes alternatifs de résolution
de conflits, contribuant ainsi au dialogue
ainsi qu'à la recherche de solutions durables et évitant, de ce fait, les
recours judiciaires. Leurs interventions, s'inscrivant toujours sous le signe de l'impartialité et de la
confidentialité, dans la perspective de favoriser les relations harmonieuses au sein de la communauté, participent
ainsi à l'amélioration constante de la qualité de vie des Verchèroises
et Verchèrois.
Je remercie
donc les membres de l'unité de Médiation citoyenne de Verchères pour leur
remarquable engagement communautaire, ayant permis la poursuite de cette
noble mission au cours des cinq dernières années. Bravo et longue vie aux
formidables bénévoles de l'unité de Médiation citoyenne de Verchères, appelée à
un regroupement régional permettant une meilleure coordination des ressources
et donc une action toujours plus efficace dans les communautés concernées! Je
vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de Verchères.
Voilà qui met un terme à la rubrique Déclarations de députés.
Et je suspends les travaux de l'Assemblée
quelques instants.
(Suspension de la séance à 13 h 51)
(Reprise à 14 h 3)
Le Président : Mesdames
messieurs, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci.
Présence de l'ambassadeur de la
République
italienne, M. Claudio Taffuri
J'ai
le plaisir de souligner la présence, dans nos tribunes, de l'ambassadeur de la République italienne, Son Excellence M.
Claudio Taffuri, à l'occasion de sa visite officielle. (S'exprime en italien).
Présence du consul général de la République italienne
à Montréal, M. Marco Riccardo Rusconi
Et,
à l'occasion de sa visite officielle, il est accompagné du consul général de la
République italienne de Montréal, M. Marco Riccardo Rusconi.
Présence de l'ambassadeur des États-Unis du Mexique,
M. Dionisio Arturo Perez Jacome Friscione
Grande
journée, nous avons aussi le plaisir de souligner la présence de l'ambassadeur
des États-Unis du Mexique, Son Excellence M. Dionisio Arturo Perez
Jacome Friscione. (S'exprime en espagnol).
Présence du consul général des États-Unis du Mexique
à Montréal, M. Alejandro Ives Estivill Castro
Et
il est accompagné du consul général des États-Unis du Mexique à Montréal,
M. Alejandro Ives Estivill Castro.
Présence d'un député de l'Assemblée nationale
du Burkina Faso, M. Moussa Zerbo
Et
finalement, il nous arrive, alors j'ai le plaisir de souligner la présence d'un
député de l'Assemblée nationale du Burkina Faso, M. Moussa Zerbo.
Voilà.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Des voix :
...
Le Président :
Ce serait bien si tout le monde s'assoyait, là. O.K. Alors, à la rubrique Dépôt...
Des voix :
...
Le Président :
C'est pas mal bruyant, non?
Une voix :
...
Le Président :
Bien, peut-être que c'est non pour vous, mais c'est oui pour moi. O.K. C'est
pas mal mieux.
Dépôt de documents
Alors, à la rubrique
Dépôt de documents, Mme la ministre déléguée à la Réadaptation.
Rapport de l'Institut national de santé publique sur les
intoxications
aiguës à l'alcool et boissons sucrées alcoolisées
Mme Charlebois :
Alors, M. le Président, suite à la motion déposée, adoptée à l'unanimité, le
26 octobre dernier, de demander au directeur national de santé publique
de se pencher sur les cas d'intoxication à la suite de consommation de boissons
à forte teneur en sucre et en alcool, notamment chez les jeunes, il me fait plaisir de déposer aujourd'hui le rapport de l'Institut
national de santé publique du Québec sur les intoxications aiguës à l'alcool et
boissons sucrées.
Entente visant à établir un régime particulier de
protection
de la jeunesse pour les membres des communautés
de Manawan et de Wemotaci
Et
je dépose également, M. le
Président, l'entente visant à établir
un régime particulier de protection de la jeunesse pour les membres des communautés
de Manawan et Wemotaci.
Le Président :
Alors, ces documents sont déposés. M. le ministre de l'Énergie.
Rapport annuel d'Hydro-Québec
M. Moreau : Oui, M.
le Président. Alors, je dépose le rapport annuel d'Hydro-Québec pour
l'exercice financier se terminant le
31 décembre 2017. Et, cet après-midi, Hydro-Québec tiendra une conférence
de presse pour expliquer ce rapport annuel.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le ministre des Finances.
Plan triennal des sondages 2018-2021 de Revenu Québec
M. Leitão :
Merci, M. le Président. Alors, j'ai le plaisir de déposer le plan triennal des
sondages 2018-2021 de Revenu Québec.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le ministre responsable de l'Administration
gouvernementale.
Plan stratégique 2018-2023 de la Société québécoise des
infrastructures
M. Arcand :
M. le Président, permettez-moi de déposer le plan stratégique de la Société
québécoise des infrastructures, plan 2018-2023.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le ministre de la Santé.
Comptes de la santé 2015-2016 à 2017-2018
M. Barrette :
M. le Président, je dépose les comptes de la santé du ministère de la Santé et
des Services sociaux pour les années 2015-2016, 2016-2017 et 2017-2018.
Le Président :
Ces documents sont déposés. Mme la ministre de la Culture.
Rapport annuel de la Société du Grand Théâtre de Québec
Mme Montpetit :
Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de déposer le rapport annuel
d'activité 2016-2017 de la Société du Grand Théâtre de Québec.
Merci.
Le Président :
Ce document est déposé. Mme la ministre du Travail.
Rapport sur la mise en oeuvre de la Loi concernant
principalement la mise
en oeuvre d'ententes en matière de travail entre le gouvernement
du Québec et le Conseil Mohawk de Kahnawake
Mme Vien :
Bonjour, M. le Président. Alors, il me fait plaisir de déposer le rapport sur
la mise en oeuvre de la Loi concernant principalement la mise en oeuvre
d'ententes en matière de travail entre le gouvernement du Québec et le Conseil
Mohawk de Kahnawake.
Le Président :
Ce document est déposé. Bonjour, M. le leader. C'est à vous.
Réponses à des pétitions
M. Fournier :
Bonjour, M. le Président. Je dépose les réponses du gouvernement aux pétitions
présentées par la députée de
Taschereau le 6 février 2018, le député de Gouin, au nom de la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
le 7 février, le député de Lévis
le 7 février, le député de Deux-Montagnes le 7 février, le député de
Montmorency le 8 février, le député de Mercier le 8 février,
ainsi que le député de Saint-Jean le 8 février 2018.
Réponses à des questions inscrites au feuilleton
Je
dépose également les réponses du gouvernement aux questions inscrites au
feuilleton le 6 février 2018 par le député de Saint-Jean et le
20 février par la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Merci.
Le Président :
Ces documents seront déposés.
Lettre du ministre fédéral des Ressources naturelles en
réponse à la motion concernant
l'installation de bornes de recharge rapide pour véhicules électriques
Pour ma part,
je dépose une lettre que m'a adressée le ministre fédéral des Ressources
naturelles, M. Jim Carr, en réponse
à la motion adoptée par l'Assemblée nationale le 14 novembre 2017
concernant l'installation de bornes de recharge rapide pour véhicules
électriques.
Préavis d'une motion des députés de l'opposition
J'ai reçu
préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton demain aux affaires
inscrites par les députés de l'opposition conformément à
l'article 97.1 du règlement. Je dépose copie du texte de ce préavis.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de
commissions.
Dépôt
de pétitions
À la rubrique
Dépôt de pétitions, j'ai reçu une demande de M. le député de René-Lévesque pour
la présentation d'une pétition non
conforme. Est-ce que j'ai un consentement pour le dépôt? Consentement. M. le
député de René-Lévesque, c'est à vous la parole.
Assurer
une entrée sécuritaire dans le village de Colombier
M.
Ouellet : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée
par 287 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes de la
municipalité de Colombier.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que l'entrée du village de
Colombier est très dangereuse pour les automobilistes;
«Considérant
que les véhicules ont la possibilité de dépasser en raison de la ligne
pointillée, ce qui occasionne des problèmes à ceux qui veulent seulement
indiquer qu'ils tournent à gauche pour entrer dans le village;
• (14 h 10) •
«Considérant
que les voitures derrière pensent qu'ils clignotent à gauche pour dépasser, ce
qui n'est pas le cas. Lorsqu'un automobiliste met son clignotant à
gauche, certains véhicules, qui ne veulent pas attendre qu'il tourne, dépassent
par la droite sur le terrain de sable;
«Considérant qu'il est maintenant rendu
effrayant de rentrer à Colombier;
«Considérant
que les citoyens sont rendus habitués et se déplacent à droite sur le terrain
de sable pour attendre que la file
[d'attente automobiliste] soit terminée avant d'entrer. Les touristes ou
visiteurs, qui ne sont pas au courant de la dangerosité de l'entrée, se
font prendre et risquent [des] accidents quand ils tentent d'entrer dans le
village;
«Considérant
que c'est décourageant d'endurer cette situation, année après année, sans
qu'aucuns travaux ne soient réalisés;
«Considérant
que nous ne voulons pas attendre qu'un accident grave survienne ou qu'un
automobiliste décède en raison de ce manque de sécurité routière;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, voulons une entrée sécuritaire à Colombier pour le bien de tous les
citoyens et [...] visiteurs qui veulent entrer chez nous.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Alors,
l'extrait de la pétition est déposé.
Il n'y a pas
de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une question de
droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous en
sommes donc rendus à la période de questions et de réponses orales, et je cède
la parole à Mme la députée de Joliette, à qui, en passant, je salue le
fait que ça soit son anniversaire aujourd'hui, je pense.
Tribunal pour les causes de
violence sexuelle et conjugale
Mme
Véronique Hivon
Mme
Hivon : Non.
Le Président : Non?
Mme
Hivon : Demain. Il
va falloir recommencer.
Le Président : C'est demain?
Bien, je le fais pour demain.
Mme
Hivon :
Le mouvement #moiaussi a amené l'ensemble de la société à prendre conscience de
l'étendue des agressions à caractère
sexuel tout comme de l'énorme réticence des victimes à se saisir des recours
devant les tribunaux judiciaires.
Encore la semaine dernière, une nouvelle étude mettait en évidence le manque de
confiance des victimes dans le système.
À l'occasion
du 8 mars, des partenaires ont lancé l'initiative Consensus pour
maintenir un consensus sur l'urgence d'agir
et de provoquer un véritable changement de culture. Comme élus, nous avons une énorme responsabilité à cet égard, qui est bien peu de chose à côté du courage des
victimes qui ont pris la parole publiquement. Dans cet objectif,
nous avons proposé
l'instauration d'une instance vouée spécifiquement aux causes de violence
sexuelle et conjugale à l'intérieur de la Cour du Québec.
Est-ce que
le premier ministre est d'accord pour que nous travaillions tous ensemble, partis politiques, intervenants judiciaires et communautaires, pour mettre en
place cette initiative et rebâtir la confiance?
Le Président : M. le premier
ministre.
M.
Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, évidemment, il faut prendre avec beaucoup
de sérieux cette question, et je pense qu'on peut dire déjà... et je
crois qu'on en a plus que la perception lorsqu'on rencontre des gens, des
groupes, des organisations, on peut déjà dire que ce mouvement a déjà eu un
impact sur les comportements, on le sent, on le sent dans la société. Il
faut, bien sûr, s'en féliciter et s'assurer que ça persiste.
Quant à la
suggestion spécifique de notre collègue, on est toujours disposés à en
discuter, il n'y a pas de fermeture de
notre côté à discuter de ça. J'aimerais cependant attirer son attention sur la
chose suivante. Elle propose de créer une chambre spéciale pour un type de crimes particulièrement terribles, qui
sont les agressions à caractère sexuel, mais il y a d'autres crimes, dans notre société, qui sont
également épouvantables et honteux pour... bien sûr, d'abord, pour les gens
qui posent ces gestes-là et qui créent des traumatismes
la vie durant pour les victimes. Alors, je l'amène peut-être à un petit peu de réanalyse, de discussion. On est
prêts à discuter avec elle, la collègue la ministre de la Justice. Si oui pour
cette catégorie de crimes, pourquoi pas pour
d'autres catégories de crimes qui sont aussi horribles, certainement, pour
les personnes qui en sont victimes?
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme
Véronique Hivon
Mme
Hivon : Je vais
lui dire pourquoi : Parce que près de 90 % des agressions ne sont pas
dénoncées, ne se retrouvent pas dans le
spectre de l'univers policier et judiciaire, parce que les victimes n'ont pas
confiance, parce que tout le poids de
la preuve relève en très grande majorité sur les épaules d'une seule personne,
la victime, la survivante ou le survivant,
parce que la confiance, elle est à peu près nulle, et que, nous, notre
responsabilité, c'est de poser des gestes forts.
Je lui tends la main. Est-ce qu'il accepte ma
main tendue pour que nous y travaillions ensemble?
Le Président : M. le premier
ministre.
M.
Philippe Couillard
M.
Couillard : Certainement
d'accord pour en discuter, M. le Président, puis je l'encourage à avoir des
conversations avec notre collègue la
ministre de la Justice, des bonnes conversations pour bien voir tous les
aspects de cette question-là. Il y a
eu des expériences internationales qui n'ont pas toutes été heureuses, il faut
également en faire le tour, et bien voir qu'est-ce qui peut être fait, et se
souvenir également, comme elle le sait, qu'on a eu des initiatives pour mieux
soutenir le DPCP pour former les procureurs, justement, sur ces
questions d'établissement de la preuve et de mode d'enquête, également qu'on a renforcé le soutien financier
aux CAVAC, aux organismes qui accompagnent les victimes dans leurs processus judiciaires. Je pense que ce n'est pas
non plus à rejeter du revers de la main. Ce genre de mesure là, à mon avis,
est également de nature à renforcer la
confiance, des femmes qui sont victimes et des hommes qui sont victimes de ces
gestes inacceptables, envers le système judiciaire.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme
Véronique Hivon
Mme Hivon : De notre côté, on a vraiment
décidé d'en faire un engagement après avoir justement regardé des initiatives internationales dans certains pays où
il y a eu des changements énormes, beaucoup plus de condamnations, mais surtout, la
clef de voûte de tout ça, une confiance retrouvée, pour les victimes, pour les
survivantes, pour les survivants, dans le
processus judiciaire. Ce n'est pas normal, ce qu'on voit en ce moment. Ce n'est
pas normal que les victimes doivent dénoncer
publiquement et se retiennent d'aller
devant les tribunaux par peur de ne pas être entendues et comprises.
Est-ce que le premier ministre accepte la mise
sur pied d'un comité de travail tous ensemble?
Le Président : M. le premier
ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : On peut se rencontrer puis discuter de ces
choses-là, ça m'apparaît tout à fait une bonne chose. Je veux également attirer son attention sur une
initiative annoncée par mon collègue le ministre de la Sécurité publique,
qui parlait du modèle
de Philadelphie, qu'elle connaît très bien, j'en suis sûr, pour ce genre de
situation là, notamment auprès des
enquêteurs de la SQ et d'autres corps policiers qui ont à établir les preuves.
Là, il y a un autre exemple d'une action concrète, et il y a d'autres
questions qui sont en discussion aussi.
Mais, sur cette question spécifique de la mise
sur pied d'une chambre spéciale de notre système de justice, je l'encourage à
entamer le dialogue avec notre collègue ministre de la Santé, à avoir une
discussion ouverte où on retient... de la
Justice, pardon — si elle
veut parler au ministre de la Santé, je n'ai pas d'objection non plus — et où chacun et chacune doit écouter,
et je sais qu'elle le fait, écouter les arguments de l'autre, et voir comment
on peut arriver à une conclusion commune.
Le Président : Principale,
Mme la députée de Taillon.
Accès à un médecin de famille
Mme
Diane Lamarre
Mme Lamarre : Merci, M. le
Président. En 2015, le ministre de la Santé promettait que 85 % des
Québécois auraient un médecin de famille.
Trois ans plus tard, c'est l'échec total. Il y a encore des milliers de
patients, ce qu'on apprend ce matin,
des patients vulnérables, malades, avec des antécédents graves, qui demeurent
incapables d'avoir accès à un médecin
de famille. Plutôt que de s'améliorer, les délais moyens d'attente au guichet
d'accès à un médecin de famille se sont allongés depuis un an.
Mais, plus
scandaleux encore, il n'y a presque pas de différence, en termes de temps
d'attente, pour ceux qui sont en
santé, qui s'inscrivent sur ce guichet et ceux qui sont plus vulnérables. Qui
sont ces patients de priorité A? Bien, ce sont des femmes enceintes, ce sont des patients avec un cancer. L'étude
de Contandriopoulos, la semaine dernière, affirmait, et je les cite : Des «patients sont
considérés comme "non rentables" par certains médecins payés à
l'acte. [Et ceux-ci] vont délibérément essayer de ne pas trop inscrire [ces]
patients.»
Qu'est-ce que
le gouvernement fera pour que les patients vulnérables aient un médecin de
famille en priorité et qu'ils évitent...
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M. Barrette : J'aurais préféré
que notre collègue, M. le Président, me pose sa question au passé plutôt qu'au futur, puisque les actions qui devaient être
posées l'ont été avec succès et de façon spectaculaire. C'est vrai, M. le
Président, que, lorsque nous
arrivions en poste, incluant les années de nos collègues au pouvoir, l'accès
avait baissé, c'est très clair, ça, M. le Président. Mais on a posé un geste
spectaculaire. En fait, on en a posé
trois gestes, M. le Président. On a déposé et adopté trois lois qui avaient comme objectif de résoudre la
problématique de l'accès. L'avons-nous résolue? Pas encore complètement, mais presque. Et la meilleure
démonstration, c'est qu'aujourd'hui il y a 1,1 million de personnes qui, dans les faits, ont accès à un médecin de famille de
plus que quand on est arrivés en poste, M. le Président. Ça, ça
s'appelle un succès.
Et on est en
voie de compléter l'engagement qu'on a conclu avec les médecins de famille,
1,3 million de personnes. Et on
est en train de mettre en place un système qui va faire que, quand les médecins
vont prendre leur retraite, ils seront automatiquement
assignés à un autre médecin. C'est ça que la population veut, c'est pour ça
qu'on a agi, c'est pour ça qu'on va continuer envers et contre toutes
les critiques.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme
Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Écoutez, dans la
dernière année, toujours pour les patients vulnérables, l'attente a
augmenté de 194 jours, en
moyenne, à 315 jours dans le nord de l'île de Montréal
et de 229 à 294 jours ici, dans la capitale nationale.
Qu'est-ce que
le ministre de la Santé dit aux personnes qui, malgré
qu'elles soient jugées prioritaires, vulnérables, avec des conditions de
santé détériorées, sont stationnées neuf, 10, 11 mois sur une liste
d'attente...
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M.
Barrette : Je dis à ces
gens-là, M. le Président, et à toute la population qui n'a pas encore pris
le temps, et je les invite à le
faire, de s'inscrire sur le guichet d'accès aux médecins de famille. Du
1,1 million de personnes qui aujourd'hui
ont maintenant accès à un médecin de famille, M. le Président, c'est plus de
540 000 personnes qui ont pris le chemin
du guichet d'accès. Et aujourd'hui, au moment où on se parle, à tous les jours, à
tous les jours, des patients se voient assignés
à un médecin de famille. Et ça va continuer, M. le Président, semaine après
semaine, après semaine, parce que
c'est l'engagement que nous avons pris.
Nous
allons vider, comme c'est déjà le cas, M.
le Président, dans plusieurs régions,
le guichet d'accès aux médecins de famille. Alors, on a plusieurs
régions où ce guichet-là est maintenant rendu à zéro. Ça sera le cas partout.
• (14 h 20) •
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme
Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Cet échec s'ajoute
à ceux des cibles de délai en chirurgie, des cibles de taux d'inscription à un
médecin de famille, des fermetures répétées de blocs opératoires dans les
hôpitaux, de la pénurie de préposés aux bénéficiaires, la surcharge de travail
des infirmières, et j'en passe.
Est-ce que
le gouvernement peut au moins s'excuser auprès des personnes
vulnérables qui attendent 285 jours sur une liste d'attente avant
encore d'espérer avoir un médecin de famille?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, nous avons à offrir aujourd'hui à la population pas simplement de l'espoir, mais
bien la réalité qui sera l'extension de ce
que nous avons fait à date. À date, ça veut dire que, quand on est arrivés en
poste, il y avait 69 % de la population qui n'avait pas
accès à un médecin de famille. Parce
qu'on a posé des gestes, parce qu'on a
posé des gestes durs, oui, c'est vrai, mais les médecins ont répondu à l'appel,
et le mérite leur revient, aujourd'hui on est rendus à 80 %, et on souhaite y arriver à 85 %. Pourquoi?
Parce que tout le monde ne veut pas avoir un médecin de famille assigné,
c'est ce qu'ils préfèrent, et c'est ce qui se passe partout dans le monde.
On a agi, nous avons des résultats, nous allons
arriver à destination...
Le Président : En terminant.
M. Barrette : ...et c'est ce que la
population demande de son gouvernement.
Le Président : Principale, M.
le chef du deuxième groupe d'opposition.
Rémunération des médecins spécialistes
M.
François Legault
M. Legault :
M. le Président, les Québécois gagnent en moyenne 10 % de moins que les
Ontariens. Pourtant, le ministre de
la Santé a confirmé il y a quelques semaines que les médecins spécialistes au
Québec gagnent maintenant plus que
ceux de l'Ontario. Le premier ministre — ça a pris un petit peu plus de temps — la semaine dernière, enfin, a admis qu'il y a, et je le cite, une question légitime à
se poser concernant l'équité. Pourtant, le premier ministre nous dit qu'il
s'apprête à signer son entente avec les médecins jusqu'en 2023.
Cette entente est indéfendable. Par respect pour
les Québécois, par respect pour ceux et celles qui paient des impôts, des taxes
pour payer ces médecins, le premier ministre doit garder l'écart Québec-Ontario
pour les médecins spécialistes, le même
écart que pour les autres travailleurs. Le chroniqueur Alain Dubuc évalue cet
écart à 1 milliard de dollars.
Donc, le gouvernement paie 1 milliard de dollars de trop par année,
89 000 $ par médecin spécialiste, par année, de trop.
Est-ce que
le premier ministre, par respect pour les Québécois,
peut s'engager à ne pas signer cette entente avec les spécialistes avant
les élections?
Le Président : M. le premier
ministre.
M.
Philippe Couillard
M.
Couillard : Bien, il aurait
fallu pour mon collègue également
s'abstenir de signer la lettre d'entente qui nous a plongés dans cette situation, juste avant les
élections, en passant, il faut le rappeler. On ouvre le tiroir, qu'est-ce qu'on
trouve? La pilule empoisonnée qu'il a
laissée aux finances publiques du Québec. Et, 15 ans plus tard, on est
encore dans ce processus-là.
Je vais lui
dire pourquoi il faut, plutôt que ce qu'il dit, se féliciter de cette entente.
Quels sont les faits, non pas les rumeurs,
quels sont les faits? Les médecins spécialistes, M. le Président, ont laissé
plus de 3,5 milliards de dollars sur la table. Quelles sont les augmentations tarifaires des médecins
spécialistes du Québec entre 2018 et 2022? 2018, 0 %; 2019, 0 %; 2020, 0 %; 2021, 0 %; et 2022,
0 %. Je n'ai jamais vu ça. Ça fait longtemps qu'on observe le système de
santé, je n'ai jamais vu une entente avec les médecins se solder de
cette façon-là sans ajout d'aucun argent neuf.
Alors, j'ai
bien entendu qu'il veut déchirer l'entente. C'est à lui d'assumer ses propos.
Il va trouver des gens qui vont lui
dire que c'est très risqué comme déclaration. D'ailleurs, quand on analysera
son cadre financier, on y reviendra. Nous,
on préfère dire qu'il y a des gains importants pour la population, dont de
nouveaux services financés par les médecins, et au contraire reconnaître — et il devrait le faire — que c'est une entente qui est bénéfique pour
les citoyens et bénéfique pour les patients.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
La question est pourtant simple : Est-ce que le premier ministre confirme
que l'écart de rémunération Québec-Ontario
pour les médecins spécialistes s'élève à 1 milliard de dollars? Est-ce
qu'il est d'accord avec le chiffre d'Alain Dubuc, là, qu'on paie, tous
les contribuables, 1 milliard de trop? Sinon, quel est son chiffre?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Personne ne connaît actuellement précisément la situation. C'est même
un des problèmes auquel on fait tous
face. C'est pour ça qu'une étude a été lancée avec l'Institut canadien
d'information en santé, qui est le seul organisme capable de colliger les données de rémunération de façon
fiable partout à travers le pays et qui va nous permettre d'avoir
l'heure juste.
Mais
je vais lui retourner une réflexion ou un sujet de réflexion. L'Ontario va
avoir un processus d'arbitrage liant entre
ses médecins et l'État. Quel sera le résultat de cet arbitrage? Va-t-il
renouveler, comme il l'a fait en 2003, son appel à la parité lorsque cet
arbitrage va être annoncé? Nous, on a dit déjà que c'est assez, on a accompli
le rattrapage, et qu'on n'a pas
besoin d'en ajouter. Mais on est contents qu'on ait réussi à retirer de
l'argent de la masse des médecins pour le récupérer dans les fonds
publics et financer...
Le Président :
En terminant.
M. Couillard :
...des nouveaux services.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, le premier ministre du Québec vient de nous dire qu'il ne
connaît pas l'écart Québec-Ontario pour les médecins spécialistes. Pourtant, il
est en train de signer une entente jusqu'en 2023.
Est-ce
qu'il ne trouve pas ça un peu brouillon de signer jusqu'en 2023 avant même
d'avoir les études de comparaison?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, 0 %, 0 %, 0 %, 0 %, 0 %, on récupère
3,5 milliards de dollars, on obtient des nouveaux services payés par les spécialistes sans injection
d'aucun argent neuf. Il me semble que c'est pas mal. Puis notre collègue,
qui a déjà dirigé le ministère de la Santé, sait bien qu'on n'a jamais obtenu
ça dans des négociations auparavant.
Mais
je lui répète ma... je ne dirais pas ma question, mais mon allusion sur
l'arbitrage en Ontario, qui, en passant, va être rétroactif en 2014. Alors, peut-il annoncer aux médias et à la
population quelle sera son attitude lors de l'annonce du résultat de cet
arbitrage rétroactif à 2014?
Le Président :
Principale, M. le député de Lévis.
Patients vulnérables en
attente d'un médecin de famille
M. François Paradis
M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le Président. 20 % des Québécois
sont toujours orphelins d'un médecin de famille, malgré la promesse du
ministre de la Santé. Ça représente 1,6 million de patients orphelins,
1,6 million. En 2015, le ministre de la
Santé a pourtant signé une entente avec les médecins de famille : au 31
décembre 2017, tous les patients vulnérables inscrits sur la liste
d'attente se verraient attribuer un médecin en moins de 30 jours. Signée,
paraphée. Pourtant, selon la RAMQ, 13 500 patients vulnérables sont encore
sur la liste d'attente. Ça ne respecte pas la cible de 30 jours. Au 31 janvier, selon les chiffres de la RAMQ, le délai moyen
d'attente pour les vulnérables variait entre trois et cinq mois.
Qu'est-ce
que le ministre de la Santé répond à ces 13 500 patients vulnérables qui
devront encore attendre des mois avant d'être pris en charge par un
médecin?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, je vais rappeler à notre collègue, M. le Président,
des choses qui ont été largement discutées dans les médias dans la dernière semaine, à savoir que l'accès allait en
se détériorant jusqu'à ce qu'on arrive au pouvoir et jusqu'à ce qu'on
adopte la loi n° 20, M. le Président, qui a imprimé le changement dont on
connaît le succès maintenant. Et je veux rappeler au collègue qu'il a voté
contre cette loi-là. Il a voté contre la loi qui faisait en sorte qu'aujourd'hui il y a 1,1 million de patients
de plus qui ont accès à un médecin de famille, 15 000 juste en janvier, M.
le Président, au net.
Maintenant,
M. le Président, ne serait-il pas temps que la CAQ nous dise exactement ce
qu'ils veulent faire en santé? Au lieu de constamment critiquer, M. le Président,
est-ce que la CAQ, qui est à quelques mois d'une campagne électorale, pourrait prendre la parole et nous
dire : Nous, à la CAQ, nous allons faire telle chose et nous, on va le
faire parce qu'on estime qu'on va avoir tel résultat? Est-ce qu'ils
peuvent faire ce que nous, on a fait quand on a déposé et adopté la loi n° 20? La loi n° 20,
c'était clair, c'était pour augmenter l'accès, et ça se passe, dans les faits,
au moment où on se parle, alors que, du côté de la CAQ, on joue à la
cachette.
Le Président : En terminant.
M. Barrette : #cacheCAQ.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Lévis.
M.
François Paradis
M. Paradis
(Lévis) : M. le Président,
le ministre pourra twitter là-dessus s'il le veut, ces 13 500 patients
vulnérables sont souvent des personnes âgées et des patients chroniques qui ont
besoin d'être pris en charge rapidement. C'est eux qui souhaitent des
réponses.
Ils auraient
dû être pris en charge le 30 janvier 2018. Ce n'est pas arrivé. Selon une
nouvelle étude scientifique, mieux
payer les médecins ne profite pas nécessairement aux patients. Tant et aussi
longtemps qu'on ne fera pas un grand ménage dans le mode de rémunération
des médecins, il va y avoir des problèmes d'accès en première ligne.
Pourquoi le ministre tient-il tant à son modèle?
• (14 h 30) •
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M.
Barrette : Ah! que je suis content, M. le Président, que notre
collègue nous pose la question. Alors, moi, je souhaite, M. le
Président, ardemment de discuter des différents modèles de rémunération.
Est-ce que le modèle, qui existe en quelque
part, caché dans le plus profond des esprits caquistes pourrait être exposé? Est-ce que la CAQ pourrait aujourd'hui, M.
le Président, sortir du salon bleu et aller expliquer aux médias quel est son plan? Est-ce que la CAQ, qui veut prendre
le pouvoir et affirmer qu'ils vont améliorer
la situation des citoyens... est-ce qu'ils peuvent
l'expliquer, M. le Président?
M.
Bonnardel : ...
Le Président : M. le député,
oui.
M.
Bonnardel : Oui, M.
le Président. L'article 79 :
Le ministre doit répondre précisément à la question. Ce n'est
pas une infopub qu'il doit faire, là, hein?
Le Président : ...M. le
ministre, vous pouvez continuer, s'il vous plaît.
M.
Barrette : M. le Président, moi, je me rappelle du discours du lieutenant-gouverneur qui nous
dit que nous étions ici dans un endroit de débats contradictoires.
Pouvez-vous exprimer quelque chose qu'on peut contester?
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Lévis.
M. François Paradis
M. Paradis (Lévis) : On va refocuser
un peu le ministre. M. le Président, il y a des patients qui cherchent un
médecin de famille depuis des années puis il y a ceux qui en ont un, mais qui
ne sont pas toujours capables de le voir rapidement.
Selon le Commissaire à la santé, que le ministre a fait disparaître, 59 %
des patients malades sont incapables de
voir un médecin ou une infirmière le jour même ou le lendemain. Le ministre de
la Santé ne veut pas revoir le mode rémunération des médecins de
famille, une solution proposée par plusieurs experts.
Pourquoi encore le statu quo?
Le
Président : M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, le collègue de Lévis doit être la seule
personne au Québec — j'en
suis convaincu — qui
pense que, depuis qu'on a adopté la loi
n° 20, on n'a pas brisé le statu quo. Vraiment, M. le Président, là, les
citoyens qui nous écoutent
aujourd'hui, ils s'attendaient à ce que le gouvernement qui les représente pose
des gestes fermes, affirmatifs, qui
allaient dans le sens de ce qu'ils voulaient, à savoir poser des gestes qui
allaient améliorer l'accès à la médecine de famille. Est-ce que ça s'est passé, M. le Président? Oui. Quand on passe
de 69 % de la population qui avait accès à un médecin de famille à 80 %, c'est une
amélioration. Quand on s'engage, M. le Président, à continuer jusqu'à
85 %, c'est une amélioration...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...et j'aimerais bien que notre collègue le reconnaisse.
Le Président :
Principale, M. le député de La Peltrie.
Publicité gouvernementale
M. Éric Caire
M.
Caire :
Merci, M. le Président. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'à l'aube de la
prochaine élection les dépenses en
publicités partisanes de ce gouvernement sont en augmentation spectaculaire. À
titre comparatif, pour l'année budgétaire 2014‑2015, donc
12 mois, les dépenses publicitaires pour le plan économique s'élevaient à
un peu plus de 200 000 $. Pour la
même opération, en neuf mois, du 1er avril au 31 décembre 2017,
5 millions de dollars, 25 fois plus. Le seul mot qui me vient
à l'esprit, M. le Président, là, c'est «scandaleux».
Est-ce que le
président du Conseil du trésor va mettre fin à cette orgie de dépenses, de
publicités partisanes?
Le Président :
M. le président du Conseil du trésor.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
Bien, M. le Président, sur la question du financement, je ne sais pas où le
député prend ses chiffres. Moi, les
chiffres que j'ai ici, M. le Président, ne témoignent pas du tout de cela.
Comme on peut le voir, sur l'ensemble des
campagnes de publicité du gouvernement, en 2013‑2014, sous le gouvernement du
Parti québécois, il s'est dépensé en publicité
gouvernementale 35,4 millions de dollars par année, et, depuis 2014, nos dépenses tournent
autour de 27,5 millions de dollars.
Alors, il peut me citer un cas ou un autre dans lequel, dans certains endroits,
on a mis plus d'efforts dans certains domaines,
mais une chose est claire, c'est que les dépenses publicitaires du gouvernement n'ont pas augmenté, M. le
Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le Président, est-ce que j'entends que la caution morale du président du Conseil du trésor, c'est le gouvernement du Parti québécois? Wow! J'ai hâte qu'il
me dise ça en élection. M. le Président, M. le Président, je peux lui donner le
tableau, ce tableau-là a été fait à partir des chiffres des ministères du gouvernement
du Québec, demande d'accès à l'information. Alors, l'année 2014‑2015, on a 200 000 $
de dépenses, 5 millions pour neuf mois, 1er avril-31 décembre.
Est-ce qu'il ne
trouve pas ça scandaleux?
Le Président :
M. le président du Conseil du trésor.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, vous savez, on est rendus
en 2018, et vous savez qu'en 2002, M.
le Président, c'est là où il y
a eu le plus de dépenses au niveau gouvernemental, à l'époque où le chef actuel
de la CAQ était membre du gouvernement du Parti
québécois. Il s'est dépensé 38 millions de dollars durant cette année-là, c'est pas mal. Et, si on
le transpose dans les chiffres d'aujourd'hui...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Arcand : ...M. le Président, si on le transpose dans les
chiffres d'aujourd'hui, ça dépasse certainement les 40, 45 millions, M. le
Président. C'est là, le scandale.
Des voix :
...
Le Président :
C'est beau. S'il vous plaît! Deuxième complémentaire, M. le député de
La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le Président, dans un document qu'ils ont osé
appeler Stratégie de gestion des dépenses — Rigueur et responsabilité, son
collègue disait, dans les mesures annoncées pour restreindre les dépenses
budgétaires, Mesures additionnelles : «Resserrement des dépenses
gouvernementales en matière de communications...»
Passer de
200 000 $ à 5 millions, est-ce qu'il trouve qu'il a atteint son
objectif?
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le président du Conseil du trésor.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
Alors, M. le Président, je répète encore une fois, le député s'attarde à des
dépenses spécifiques dans certains domaines.
Ce que je peux dire par rapport aux dépenses gouvernementales, je pense qu'on a
eu d'importants débats de société au
cours de la dernière année, M. le Président, et le gouvernement a mis, en fait,
les efforts sur la lutte contre la
violence sous toutes ses formes, sur l'apport positif de l'immigration, sur la
promotion de la langue française et le
plan économique du Québec pour la création d'emplois. C'est là où l'argent a
servi, M. le Président, dans l'intérêt des Québécois. Merci.
Le Président :
Principale, M. le député de Sanguinet.
Rémunération des employés de
la Caisse de dépôt et placement
M. Alain Therrien
M.
Therrien : M. le Président, depuis l'arrivée au pouvoir du
Parti libéral, les salaires ont littéralement explosé à la Caisse de dépôt et de placement. Les charges
d'exploitation sont passées de 328 millions en 2014 à 622 millions en
2017, M. le Président. Le salaire moyen est
passé de 182 000 $ par année en 2003 — tenez-vous bien, M. le Président — à 319 000 $ en 2016. Est-ce
que c'est parce que la caisse surperforme? Non. On vient d'apprendre, en 2017,
que leur performance est de 9,3 %. Si
on compare à ses semblables, OMERS, c'est 11,5 %, et PSP, 12,8 %. Ce
qui se passe à la caisse, c'est une
orgie de hausses libérales, M. le Président, définitivement. Le 1 % est
bien servi avec ce gouvernement-là. Après
les dirigeants de Bombarbier, après les médecins, c'est encore une fois le
Parti libéral qui se met du côté des gloutons, M. le Président.
Que va faire le
gouvernement libéral pour que ça finisse enfin?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
Merci, M. le Président. Alors, je ne commenterai pas sur les commentaires du
collègue parce que ce ne serait pas intéressant. Écoutez, mais c'est quand même
particulier de voir que le Parti québécois a une espèce d'obsession avec la caisse, ils veulent toujours
dire à la caisse quoi faire. Et, pourtant, je me rappelle très bien, on était
ici, en commission parlementaire, le projet de loi n° 38, où le
Parti québécois nous disait : Il faut absolument garantir l'indépendance
de la caisse. Mais là, maintenant, ils voudraient gérer au jour le jour. Ça n'a
aucun sens.
Maintenant,
la Caisse de dépôt et placement du Québec nous a habitués, depuis déjà un très
long nombre d'années, à avoir une
gestion rigoureuse et à livrer la marchandise, à avoir des rendements intéressants.
C'est 10,2 % par année au cours
des cinq dernières années, c'est 12 milliards de dollars de valeur
ajoutée. Alors, je n'ai aucun problème, M. le Président, avec la performance de la Caisse de dépôt. En
plus, la Caisse de dépôt et placement du Québec, en 2018, est très différente
de la Caisse de dépôt en 2008. C'est une
caisse qui s'est beaucoup internationalisée, oui, a augmenté les dépenses, elle
a engagé des spécialistes, elle a
ouvert des bureaux à l'étranger. Elle fait une gestion de risques beaucoup plus
complexe parce que la caisse elle-même est beaucoup plus complexe
aujourd'hui que c'était le cas il y a 10 ans.
Le Président :
En terminant.
M. Leitão :
Donc, je n'ai aucun problème avec cette rémunération-là, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Sanguinet.
M. Alain Therrien
M. Therrien :
Il défend les gloutons. 2 % d'augmentation des loyers par rapport à
l'étranger. La réponse n'est pas
bonne. PSP a battu le rendement de la caisse sur cinq ans. M. le Président, là,
les gens qui déposent leur argent à la Caisse
de dépôt, là, ils ont eu en moyenne 5 % d'augmentation de salaire durant
ces trois années-là, et la Caisse de dépôt, les gens qui vont gérer ces dépôts-là vont avoir 75 %
d'augmentation de salaire sur trois ans. Puis ces gens-là, encore une
fois, après Bombardier puis les médecins, ils les défendent encore.
Qu'est-ce que ça va prendre pour qu'ils
réagissent?
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
O.K. M. le Président, écoutez, un rendement, au cours des cinq dernières
années, de 10... en moyenne, 10 %
par année, 10,2 % par année, 12,2 milliards de dollars en valeur
ajoutée, moi, je trouve que c'est une performance très, très
intéressante de la part de notre gestionnaire d'actifs, la Caisse de dépôt et
placement du Québec.
Les
déposants, donc la Régie des rentes et tous les autres fonds qui déposent à la
caisse, ont des rendements qui sont
parmi les meilleurs dans les marchés financiers. Nous n'avons absolument rien à
nous plaindre de la gestion de la Caisse
de dépôt et placement du Québec. Et,
en plus, M. le Président, bientôt, au mois d'avril, probablement il y aura la période des
crédits où M. Sabia et ses dirigeants viendront ici...
Le Président : En terminant.
M. Leitão : ...ils pourront pour
leur poser des questions dans le style où ils les posent...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Sanguinet.
M. Alain Therrien
M.
Therrien :
M. le Président, Christian Dubé, qui était assis avec nous, là, à la CAQ, là,
vous lui avez offert un plan en or : 1 million par année, en
2016, qu'il a fait, Christian Dubé. Il est passé de la CAQ au Parti libéral
pour 1 million de dollars. C'est ce que ça vous a coûté. C'est ce que ça
vous a coûté.
• (14 h 40) •
Des voix : ...
Le Président : ...
M.
Therrien : Écoutez,
M. le Président, il nomme le conseil d'administration, il nomme de PDG, ça
serait peut-être le temps, au ministre des
Finances, d'appeler puis de faire en sorte que les Québécois soient respectés
dans cette histoire-là.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! Est-ce que ça vous intéresserait d'entendre le ministre des Finances?
Des voix : ...
Le Président : Oui? M. le
ministre des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M.
Leitão : M. le Président, je regrette beaucoup, vraiment, je regrette
beaucoup, mais je n'ai pas de réponse à donner à cette histoire-là, M.
le Président.
Le Président : Principale, M.
le député de Saint-Jean.
Financement des organismes communautaires
M. Dave Turcotte
M.
Turcotte :
Pendant ce temps, M. le Président, les organismes sont indexés de 0,7 %,
M. le Président. Ils sont d'ailleurs ici, des représentants de
3 000 organismes communautaires autonomes en santé et services
sociaux. Ils sont ici soit à la
hauteur des services qu'ils offrent à la société. Nous, au Parti québécois,
nous avons un plan, nous nous sommes engagés à rehausser significativement le
financement des organismes communautaires à la mission, et c'est pourquoi les
organismes, M. le Président, demandent au gouvernement aujourd'hui un
financement suffisant, stable, à la mission, récurrent, mais surtout indexé
correctement, M. le Président.
Est-ce
que le gouvernement peut prendre l'engagement aujourd'hui de rehausser
significativement le financement à la mission des organismes
communautaires autonomes dans le prochain budget?
Le Président :
Mme la ministre déléguée à la Réadaptation.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : Alors, M. le Président, je vais commencer par
saluer l'ensemble des représentants des groupes communautaires qui sont ici, premier temps. Deuxième temps, leur dire
combien ils sont des partenaires essentiels, et c'est pour ça qu'il y a une table, en ce moment, qui travaille à revoir
l'ensemble du fonctionnement, notamment l'indexation, et le député de
Saint-Jean est très bien au courant, puisque ces gens-là nous rencontrent
régulièrement.
J'ai
le goût aussi de vous dire, M. le Président, que, tant qu'à faire des
engagements sans cahier de crédits, comme ils nous ont fait la dernière fois... Ça, ça veut dire budgéter pas
d'argent. C'est ça que ça veut dire pour le commun des mortels qui nous écoute, là, c'est faire un
budget, mais il n'y a pas de revenus qui rentrent. Nous autres, quand on a pris
des engagements, on les respecte.
Ceci étant dit, il y a déjà du travail qui a été accompli, il y a 80 millions sur cinq ans. Je le sais qu'il n'aime pas ça quand je le formule de même, mais ça a toujours
été ça depuis le début. Il y a déjà un 10 millions supplémentaire qui finance des organismes
qui avaient zéro financement et qui étaient reconnus. Est-ce qu'on va s'arrêter
là? Non, M. le Président, on continue de travailler. C'est pour ça qu'il y a
une table qui est là et qui nous permet d'échanger. Mais ce que je sens, par exemple, c'est que le député de
Saint-Jean ne dit pas toute l'information à l'ensemble des
citoyens. Nous, on le sait qu'ils sont là pour servir. On le sait tellement
qu'il y a des organismes communautaires...
Le Président :
En terminant.
Mme Charlebois :
...qui ont reçu du financement supplémentaire en itinérance, en violence
conjugale...
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Saint-Jean.
M. Dave Turcotte
M. Turcotte :
Bien, M. le Président, la ministre m'invite à donner davantage d'information à
la population, c'est ce que je vais faire à
l'instant. Je vais redéposer pour une deuxième fois la lettre d'un P.D.G. de
CISSS et de CIUSSS au Québec
qui confirme que l'augmentation du budget pour les organismes est de 25 millions, et non de 80 millions, comme
la ministre le prétend. 75 % d'augmentation à la Caisse de dépôt pendant
que les organismes ont 0,7 % d'indexation. M. le Président, je crois que
je n'ai pas besoin d'en dire plus.
À quand un
rehaussement significatif pour le financement?
Document déposé
Le
Président : Est-ce qu'il y a un consentement pour le dépôt de
la lettre du député? Consentement? Consentement. Mme la ministre
responsable déléguée à la Réadaptation.
Mme Lucie Charlebois
Mme Charlebois :
Bien, M. le Président, si on commence à faire des dépôts de lettres, je
pourrais lui déposer des lettres qui
viennent du comté de Beauharnois, de gens comme 12-17, là, les jeunes, qui ont
eu du financement, ils ont eu 100 000 $ de plus.
Une voix :
...
Mme
Charlebois : C'est un bon comté, vous avez raison, c'est à
côté du mien, alors on a beaucoup de points en commun. Mais tout ça pour dire, M. le Président, blague à part, qu'il y
a... Manifestement, le député de Saint-Jean veut me faire dire des choses qui ne sont pas tout à fait exactes. Il y a des
choses à améliorer, c'est pour ça qu'il y a une table de travail en ce moment, M. le Président, et les
groupes communautaires y sont assis. On consulte non seulement les tables,
qui réfléchissent au nom de leurs collègues, mais on a aussi à la table des
groupes d'organismes communautaires directement sur le terrain...
Le Président :
En terminant.
Mme Charlebois :
...qui viennent en réflexion, et on va faire en sorte qu'on va trouver la
meilleure façon...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Saint-Jean.
M.
Dave Turcotte
M. Turcotte :
M. le Président, les organismes, les représentants d'organismes, les
représentants nationaux sont ici pour
rencontrer l'ensemble des partis politiques, l'ensemble des partis politiques
ici, en cette Chambre. Nous savons ici le
plan du Parti québécois, un rehaussement de 200 millions dans le premier
mandat. Pour les libéraux, c'est 25 millions, à condition qu'ils
soient réélus. Pour la CAQ, on verra.
M.
le Président, les organismes communautaires, qui représentent les plus
vulnérables de notre société, sont en droit de savoir. Dans le prochain
budget, est-ce que la ministre va passer de la parole aux actes?
Le Président :
Mme la ministre déléguée à la Réadaptation.
Mme Lucie Charlebois
Mme Charlebois : ...M.
le Président, on est déjà en train d'agir. Ne serait-ce que tous les CALACS,
vous n'en aurez jamais fait autant
que nous autres on en aura fait pendant notre mandat, de rehaussement, parce
qu'il y avait une problématique importante.
Voulez-vous
que je vous parle d'itinérance? Il y a
eu une augmentation significative en itinérance. Pas avec de l'argent
de Monopoly, M. le Président, avec de l'argent réel qui provient des Québécois.
Puis savez-vous quoi? Il y a un ensemble
de missions ici, au gouvernement, qui est représenté. On doit tenir compte de
l'ensemble des besoins des Québécois,
et c'est ce qu'on fait avec les groupes communautaires. C'est pour ça qu'on a une table de travail. Je
la vois, la députée de Pointe-aux-Trembles, qu'ils me font signe qu'ils sont là. Je la vois, Mercédez Roberge, en
haut. Je la connais, je la rencontre régulièrement. Savez-vous quoi? Ils
le savent qu'on est en train de travailler...
Le Président :
En terminant.
Mme
Charlebois :
...et ils savent qu'on travaille aussi avec les groupes qui sont sur le
terrain.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Mirabel.
Indépendance des agronomes
responsables de la prescription des pesticides
Mme Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : M. le Président, le 19 février dernier, la ministre
de l'Environnement a annoncé le
nouveau règlement sur la gestion des pesticides. Depuis, les
agriculteurs se retrouvent désormais dans une impasse face au règlement
et aux agronomes. La ministre l'a d'ailleurs elle-même reconnu dans une
entrevue, fin février dernier. Elle a déclaré qu'elle
était inquiète de savoir que la moitié des agronomes chargés de prescrire
l'usage de pesticides risquaient d'être en conflit d'intérêts. Quel aveu, après 24 heures, l'annonce de la
nouvelle réglementation. La population entière et les producteurs agricoles ont
raison d'être inquiets.
Étant
donné que le ministre de
l'Agriculture n'était pas présent à
l'annonce de la ministre, je vais lui poser la même question que j'ai posée le 6 novembre 2015.
Croyez-vous que les agronomes vendeurs d'engrais ont un problème d'image
et d'éthique malgré leurs compétences? Est-ce qu'il est à l'aise avec les risques de conflit d'intérêts qu'amène la
nouvelle réglementation sur les pesticides?
Le Président :
M. le ministre de l'Agriculture.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard : Oui, M. le Président. Il y a tout de
même 700 agronomes au Québec
qui travaillent en différents services
auprès de la communauté des agriculteurs, dont environ 150 qui font des
prescriptions, particulièrement sur le volet de l'agroenvironnement. Ma
collègue qui a déposé, donc, un règlement sur la prescription, sur les... bon,
les pesticides — on va utiliser ce mot-là — sur certains pesticides, donc, interpelle
quand même l'Ordre des agronomes du Québec
sur ce qu'on pourrait dire l'indépendance. C'est-à-dire qu'il y a des agronomes
au Québec qui font des services-conseils auprès des agriculteurs pour lesquels ils ne vendent pas, ils ne sont
pas liés... on dira liés avec des produits de certaines compagnies.
Je
vais rencontrer l'ordre vendredi pour, justement, discuter de cette question-là, comment il va
prendre les moyens pour s'assurer que
les agronomes, qui ont le même cadre de responsabilité, puissent
donner le service auprès des producteurs agricoles.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Mirabel.
Mme Sylvie D'Amours
Mme D'Amours : La ministre de
l'Environnement a fait une annonce dont l'impact est immense sur les
producteurs de grains du Québec sans aucune mesure transitoire. Le ministre de
l'Agriculture n'était même pas là. Pire encore, le ministre ne peut même pas
assurer l'indépendance du processus de décision pour utiliser des
pesticides. Il y a vraiment de quoi à se poser des questions.
Est-ce que le ministre savait que les agronomes
risquaient d'être en position de conflit d'intérêts? Si oui, pourquoi n'a-t-il
rien fait?
Le Président : M. le ministre
de l'Agriculture.
M. Laurent Lessard
M. Lessard : Oui.
C'est comme sur le Sommet sur l'alimentation, je pense qu'elle en a manqué un
bout.
D'ailleurs,
pourquoi? Parce que, lorsque la ministre a fait son annonce... Peut-être
que, quand elle a fait son annonce, elle
a déposé une entente signée avec l'Ordre
des ingénieurs du Québec sur
l'accompagnement. Deuxièmement, elle a réitéré
dans le communiqué qu'il y avait 14 millions pour accompagner la stratégie phytosanitaire,
principalement sur la production des pesticides. Je n'en dirai pas plus,
les faits sont là, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Mirabel.
Mme Sylvie D'Amours
Mme D'Amours : La population du
Québec a raison d'être inquiète. Ça ne date pas d'hier qu'on sait que le ministre
n'a plus de contrôle sur l'usage des pesticides. Les réponses qu'on a aujourd'hui ne me satisfont pas. J'ai soumis, il y a quelques
instants, une demande de mandat d'initiative à la CAPERN pour faire la lumière
sur l'indépendance des agronomes et sur les liens avec les compagnies
fabricantes de pesticides.
Est-ce que le ministre va appuyer mon
initiative? Est-ce que le MAPAQ va collaborer avec la commission?
Le Président : M. le ministre
de l'Agriculture.
M. Laurent Lessard
M. Lessard : Je veux juste réitérer que l'entente a été avec
l'Ordre des agronomes. Je pense que j'avais indiqué les ingénieurs, donc
juste pour corriger cet élément-là.
La préoccupation des producteurs agricoles, premièrement,
c'est leur santé. Deuxièmement, c'est la santé de la population, puisqu'on livre des aliments de
qualité exempts de toute trace de pesticides, etc. Donc, c'est à ça qu'on
répond. C'est un domaine
populationnel, et les producteurs agricoles sont engagés dans le processus.
Alors, oui, il y aura besoin d'accompagnement
et de s'assurer aussi de l'indépendance de chacun des agronomes qui donne des
prescriptions auprès de chacun des producteurs. C'est le travail dans
lequel on est engagés, puis la population s'attend qu'on obtienne des résultats
pour des aliments sains de grande qualité.
• (14 h 50) •
Le Président : Principale, Mme
la députée de Taillon.
Regroupement du CHU Sainte-Justine et du CHUM sous une
même gouverne
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre : Jeudi dernier, Journée internationale des femmes,
j'ai participé à la vigile organisée devant le CHU Sainte-Justine afin de demander au gouvernement de rétablir
l'autonomie de cette institution. Deux anciens collègues et ministres,
Marguerite Blais et Claude Castonguay, étaient également présents et ont
demandé au gouvernement de revenir sur sa
décision totalement injustifiée. Le CHU Sainte-Justine est une
institution unique, spécialisée, dédiée aux mères et aux enfants, et elle a été fondée il y a
110 ans par deux femmes, Irma Levasseur et Justine Lacoste-Beaubien.
Comme l'a dit Claude Castonguay, comme par hasard, le ministre de la Santé a maintenu l'autonomie des instituts de cardiologie et de neurologie de Montréal,
mais a fusionné de force Sainte-Justine, un hôpital créé par des femmes et
qui a toujours été animé par des femmes, il l'a fusionné au
CHUM. La majorité des médecins
et professionnels de Sainte-Justine s'opposent au regroupement avec le
CHUM.
Pourquoi le
gouvernement s'entête à refuser notre demande, celle de Marguerite Blais, de
Claude Castonguay, des médecins, pharmaciens, infirmières et tous les
employés?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, M. le Président, s'il y a une chose avec laquelle je
suis d'accord, c'est l'importance, la qualité, la performance, la réputation, bref, la valeur ajoutée pour tout le Québec
qui provient de cet hôpital qui a été très bien décrit par la collègue.
L'Hôpital Sainte-Justine, M. le Président, c'est un fleuron du Québec, c'est un
fleuron du Canada. Il est connu à
travers le monde, partout. Et il n'est pas connu simplement parce qu'il
s'appelle Sainte-Justine, il est connu à cause de la qualité des services qui y sont
rendus, et absolument rien ne doit être fait pour que ça soit changé.
D'ailleurs, rien n'a été fait pour
que ça soit altéré. Contrairement à ce qui vient d'être mentionné, par exemple,
l'Hôpital Sainte-Justine n'est pas
fusionné avec le CHUM, il ne l'est pas. Il y a une différence entre un
regroupement administratif et une fusion. L'Institut neurologique de Montréal, n'en dépose un ancien ministre de
la Santé, n'est pas indépendant, n'a pas conservé son conseil d'administration, lui est fusionné
avec le CUSM. Ce n'est pas la même chose. Alors, l'Hôpital Sainte-Justine
préserve son autonomie dans un environnement où, à date, on est allés chercher
une valeur ajoutée...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...et je peux vous dire une chose, jamais il ne sera fusionné au CHUM.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Le ministre est incapable de donner une seule bonne raison
pour justifier cette fusion administrative forcée. Sainte-Justine fait de la recherche. Au niveau international,
cette fusion va diminuer l'impact de la recherche de Sainte-Justine, elle va diminuer l'attractivité
pour les chercheurs, elle va diminuer également la capacité pour cet hôpital de
se développer avec l'identité qu'on lui reconnaît. C'est un fleuron. Et le
ministre dit que c'est pour faire le suivi sur... il y a seulement 200
patients sur les 3 000...
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M.
Barrette : M. le Président, je suis déçu, là. Je pense avoir bien dit
ce que j'ai dit, je vais le répéter, l'Hôpital Sainte-Justine n'est pas
fusionné et ne le sera jamais. Alors...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! Il n'y a qu'une personne ici qui a
un droit de parole, c'est le ministre de la Santé, et nous l'écoutons.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, je vais le répéter, l'Hôpital Sainte-Justine ne sera
jamais fusionné. Non seulement n'est-il pas fusionné, il a sa fondation,
il a ses fonds de recherche, il a une fondation extrêmement active et
performante qui permet d'amener à cet
hôpital-là pour le bénéfice des patients du financement de recherche qui est
exceptionnel. Alors, les gains qui existent actuellement sont réels. Ce
que j'avais proposé, M. le Président...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...était une vision. Elle ne semble pas être partagée par tout le monde, mais elle...
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : La solution qui est demandée par Marguerite Blais, par
Claude Castonguay, qui sont des gens qui
connaissent le milieu, c'est de garder la complète indépendance, autonomie du
CHUM Sainte-Justine. Jamais le ministre n'a donné une raison pour
laquelle il fusionne Sainte-Justine avec le CHUM.
Pourquoi ne fait-il
pas la même démarche avec l'Institut de cardiologie? Expliquez-nous ça, M. le ministre.
Pourquoi vous choisissez de fusionner le CHU
Sainte-Justine avec le CHUM? Le 200 patients suivis ne tient pas la route.
Le Président :
On s'adresse à la présidence. M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Pour la troisième fois, M. le Président, parce que je pense
qu'il faut le répéter, puisque la même affirmation,
qui est inexacte, a été faite, il n'y a pas de fusion. Quand bien même on veut
parler de fusion, il n'y en a pas, de
fusion. Et même plus que ça, M. le Président, moi, j'ai entendu de nombreuses
entrevues à diverses émissions d'affaires publiques faites auprès des
médecins et chercheurs de Sainte-Justine à qui les animateurs
demandaient : Oui, mais qu'est-ce qui,
actuellement, a changé à Sainte-Justine dans votre fonctionnement? Rien. Est-ce
qu'il y a eu des baisses de financement? Rien. Il y a une chose qui est
restée, par exemple, M. le Président, l'excellence des soins donnés par
Sainte-Justine.
Le Président : Principale, M.
le député de René-Lévesque.
Investissements
du gouvernement fédéral dans
les infrastructures de transport collectif
M. Martin Ouellet
M. Ouellet :
Merci beaucoup, M. le Président. L'automne dernier, j'ai demandé au ministre
des Transports pourquoi le Québec traînait encore de la patte pour obtenir le
financement du fédéral dans le transport en commun. L'Ontario, la Colombie-Britannique et les autres provinces ont obtenu
100 % du financement ou presque, alors que le Québec n'a même pas obtenu encore 40 %. À
l'époque, le ministre nous avait dit que tout était normal, qu'il ne fallait
pas s'inquiéter avec ça, que, concrètement,
les choses allaient suivre leur cours. Or, après trois mois, M. le Président,
on apprend que la situation ne s'est pas améliorée. Bref, l'argent dort
encore à Ottawa.
Alors,
ma question au ministre des Transports aujourd'hui : Après deux ans, deux
ans d'attente, trois ministres des
Transports, est-ce que vous trouvez ça normal qu'aujourd'hui on n'a pas
d'annonce ou bien vous gardez ce cafouillage administratif là pour qu'on
arrive en campagne électorale, et ah! les annonces s'en viennent?
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. André Fortin
M.
Fortin (Pontiac) : Merci, M. le Président. La dernière fois qu'on m'a posé
une question comme celle-là sur le
fonds d'infrastructures des transports en commun en cette Chambre, c'est la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
en fait, qui a posé la question. Ça fait
trois mois de ça qu'elle a posé la question, et, à l'époque, elle disait :
On a dépensé zéro de l'argent
fédéral, et on lui a dit : Il n'y a pas de problème, inquiétez-vous pas,
il y a des projets qui sont en cours, il y a des projets qui se passent
déjà, et on va dépenser l'ensemble des sommes fédérales.
Aujourd'hui, trois
mois plus tard, trois mois après le fait qu'elle nous ait dit qu'on avait
dépensé zéro, on est rendus à
350 millions d'un fonds de 900 millions. M. le Président, en
décembre, on a demandé aux sociétés de transport de déposer l'ensemble de leurs projets et
maintenant, depuis janvier, on a 500 millions de projets additionnels qui
sont devant le gouvernement fédéral
pour approbation. M. le Président, les sociétés de transport font avancer leurs
projets, peu importe si le financement leur est confirmé. Plusieurs de
ces projets-là sont déjà en marche, et, pas plus tard que cette semaine, on a terminé des ententes pour
3,4 millions pour le terminus ExpoCité, ici, aux abords du Centre
Vidéotron, pour 14,6 millions à
Longueuil pour l'achat de 16 nouveaux autobus, pour 4,3 millions pour
des voies réservées sur le boulevard
du Quartier, à Brossard, tous des projets concrets qui vont changer le
quotidien des Québécois, comme on le veut...
Le Président :
En terminant.
M. Fortin
(Pontiac) : ...en transports en commun, M. le Président.
Le Président :
Alors, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Et nous en sommes à la rubrique
des motions sans préavis. Et, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation, je cède la parole maintenant à
Mme la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes
de vie. Mme la ministre, pour une motion sans préavis.
Souligner la Semaine
québécoise de la déficience intellectuelle
Mme
Charlebois : Alors, M. le Président, je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le député de
Saint-Jean, le député de Lévis, le député de Laurier-Dorion, la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la députée de Vachon, le député de Gaspé et le député de Groulx :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la 30e édition de la Semaine québécoise de la
déficience intellectuelle, qui se
tient cette année sous le thème : Apprendre à se connaître et qui
contribue à faire évoluer notre société vers un modèle encore plus
inclusif pour les personnes vivant avec une déficience intellectuelle;
«Qu'elle
exprime sa solidarité envers les personnes ayant une déficience intellectuelle
ainsi que leurs familles qui font preuve de détermination pour relever
les défis qui y sont associés;
«Qu'enfin,
elle souligne l'engagement quotidien de l'ensemble de la communauté pour faire
en sorte que notre société soit toujours plus inclusive envers les
personnes vivant avec un handicap.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
ministre. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay :
Nous proposons de l'adopter sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Motion adoptée. Et je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Taillon pour la présentation
d'une autre motion sans préavis.
Mme
Lamarre : Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement des
membres de cette Assemblée afin de présenter,
conjointement avec le député de Lévis, le député de Mercier, le député de
Gaspé, la députée de Vachon et le député de Groulx, la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale salue les médecins qui demandent l'annulation de leur
hausse salariale et le réinvestissement de ces sommes pour
l'amélioration des soins de santé à la population.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci, Mme la députée de
Taillon. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
• (15 heures) •
M. Tanguay : Pas de consentement,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Il n'y a pas de consentement.
Mme la députée de Repentigny, à vous la parole pour une autre motion
sans préavis.
Mme Lavallée :
M. le Président, je demande le consentement pour déposer la motion suivante
conjointement avec le député de Saint-Jean, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
le député de Groulx et le député de Gaspé :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de faire de la lutte contre la
prostitution juvénile et l'exploitation sexuelle des jeunes une priorité
nationale;
«Qu'à cet effet, elle demande au gouvernement de
mettre en oeuvre les solutions en la matière, notamment :
«Donner le
mandat au ministère de la Sécurité publique de préparer une stratégie nationale
comprenant une série d'actions concrètes pour lutter contre la
prostitution juvénile et l'exploitation sexuelle des jeunes;
«Mettre en
place une formation pour les acteurs de l'industrie hôtelière, ainsi qu'une
ligne téléphonique d'urgence;
«Ajouter les
crimes de traite de personnes et d'exploitation sexuelle à la liste de ceux
donnant accès au régime d'indemnisation de l'IVAC;
«Inclure les
services en sexologie dans la liste des services complémentaires du Régime
pédagogique de l'éducation préscolaire, de l'enseignement primaire et de
l'enseignement secondaire;
«Mettre les
organismes communautaires à contribution en les finançant adéquatement et
déployer à l'échelle du Québec, là où il est pertinent de le faire, les
initiatives qui fonctionnent;
«Doubler, sur
cinq ans, les effectifs policiers de l'escouade régionale mixte
antiproxénétisme et mettre sur pied des équipes d'interventions
multidisciplinaires;
«Collaborer à
l'ouverture de nouvelles maisons d'hébergement dédiées à la sortie de la
prostitution pour les jeunes femmes; et
«Réviser globalement la qualité des services
offerts dans les centres jeunesse et les conditions de travail des
intervenants.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Repentigny, pour cette motion. Y a-t-il consentement pour
débattre de cette motion?
M. Tanguay : Pas de
consentement, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Il n'y a pas de consentement.
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, pour une autre motion sans préavis.
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Je demande le consentement de l'Assemblée pour débattre
de la motion suivante conjointement avec le député de Sanguinet, le
député de Gaspé et la députée de Vachon :
«Que
l'Assemblée nationale constate que les salaires et avantages sociaux ont bondi
[à] 75 % à la Caisse de dépôt et de placement du Québec dans les
trois dernières années alors que le rendement de la caisse est stable;
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte du désaccord de la population québécoise face
à la démesure des rémunérations des
dirigeants des grandes entreprises, comme la Caisse de dépôt et de placement du
Québec, [...]les entreprises privées qui reçoivent des fonds publics,
comme Bombardier.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Tanguay : Pas de
consentement, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Il n'y a pas de consentement.
Y a-t-il d'autres motions sans préavis? Il n'y a pas d'autre motion sans
préavis.
Avis touchant les
travaux des commissions
Nous
allons maintenant passer aux avis touchant les travaux des commissions. M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay :
Oui. Merci, M. le Président. Alors, j'avise cette Assemblée que la Commission
de l'économie et du travail
complétera les consultations particulières à l'égard du projet de loi
n° 162, Loi modifiant la Loi sur le bâtiment et d'autres
dispositions législatives afin principalement de donner suite à certaines
recommandations de la Commission Charbonneau, aujourd'hui, à compter de 15 h 30
pour une durée de 1 h 30 min, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission
de la santé et des services sociaux poursuivra l'étude détaillée à l'égard du
projet de loi n° 157, Loi
constituant la Société québécoise du cannabis, édictant la Loi encadrant le
cannabis et modifiant diverses dispositions en matière de sécurité routière, aujourd'hui, après les affaires
courantes jusqu'à 18 heures et de 19 h 30 à 21 h 30, à
la salle du Conseil législatif;
La Commission des institutions poursuivra l'étude
détaillée à l'égard du projet de loi n° 164, Loi concernant l'accessibilité de certains documents du Conseil
exécutif ou qui lui sont destinés, aujourd'hui, de 19 h 30 à
21 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission
des transports et de l'environnement poursuivra l'étude détaillée à l'égard du
projet de loi n° 165, Loi
modifiant le Code de la sécurité routière et d'autres dispositions,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 18 heures et de
19 h 30 à 21 h 30, à la salle des Premiers-Ministres de
l'édifice Pamphile-Le May;
La Commission
de l'aménagement du territoire poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet
de loi n° 155, Loi modifiant diverses dispositions législatives
concernant le domaine municipal et la Société d'habitation du Québec,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 18 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
Et finalement, M. le Président, la Commission des
finances publiques poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi
n° 141, Loi visant principalement à améliorer l'encadrement du secteur
financier, la protection des dépôts d'argent et le régime de fonctionnement des institutions
financières, aujourd'hui, de 19 h 30 à 21 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le leader adjoint, pour ces avis.
Renseignements sur les
travaux de l'Assemblée
Nous en sommes maintenant à la rubrique des
renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Alors, je
vous informe que demain, lors des affaires inscrites par les députés de
l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le député de
Lévis. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que selon les données publiées par l'Institut
canadien d'information sur la santé,
la rémunération moyenne des médecins spécialistes du Québec dépasse celle des
médecins spécialistes canadiens depuis 2014‑2015;
«Qu'elle
prenne [acte aussi] des propos du ministre de la Santé qui a reconnu le
15 février 2018 que les médecins spécialistes québécois gagnent
maintenant plus que ceux de l'Ontario;
«Qu'elle reconnaisse que les Québécois vont
payer les médecins spécialistes plus que nécessaire et qu'elle demande donc au gouvernement du Québec de ne pas
signer la nouvelle entente avec les médecins spécialistes avant les
prochaines élections générales de 2018.»
Affaires du jour
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, je vous demanderais de suspendre nos travaux quelques minutes afin de permettre, le cas
échéant, aux députés de l'opposition de faire des demandes de fin de séance.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Des demandes de débats de fin de séance?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Voilà. Alors, nous allons suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 7)
(Reprise à 15 h 29)
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, l'Assemblée poursuit ses travaux.
Je vous informe que deux débats
de fin de séance se tiendront aujourd'hui. Le premier débat portera sur une question
adressée par M. le député de Saint-Jean à Mme la ministre déléguée à la
Réadaptation, à la Protection de la jeunesse,
à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie concernant le financement
des organismes communautaires. Le
deuxième débat portera sur une question adressée par Mme la députée de Mirabel
à M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
concernant la situation du contrôle des pesticides au ministère de
l'Agriculture.
Alors, pour la suite des choses, M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Tanguay : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, afin de donner suite à ce que vous venez de
nous mentionner en termes de débats de fin
de séance, et considérant l'horaire des travaux des commissions parlementaires,
je vous demanderais donc de suspendre nos travaux jusqu'à 18 heures.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, conformément à votre demande, M. le leader adjoint du
gouvernement, nous allons suspendre les travaux jusqu'à 18 heures.
(Suspension de la séance à 15 h 30)
(Reprise à 18 h 3)
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Nous allons reprendre nos travaux.
Débats de fin de séance
Et, tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant
procéder à deux débats de fin de séance.
Et le premier
débat, qui se fera entre M. le député de Saint-Jean et Mme
la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines
habitudes de vie, concerne le financement des organismes communautaires.
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a soulevé
le débat et le ministre qui lui
répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et le député a ensuite
droit à une réplique de deux minutes. Alors, sans plus tarder, M. le
député de Saint-Jean, je vous cède la parole pour une durée de cinq minutes.
Financement des organismes communautaires
M. Dave Turcotte
M.
Turcotte :
Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Effectivement, la question que j'ai
posée aujourd'hui, c'était suite à la
présence d'un certain nombre important de représentants — et là c'est dur à dire, là, parce qu'il y a
beaucoup de mots qui se
ressemblent — de
représentants de regroupements représentant ou regroupant — vous choisirez le synonyme que vous voulez — 3 000 organismes à travers le Québec.
Quand on parle des organismes santé et services sociaux, donc les
maisons de jeunes, les centres d'action bénévole, tous les regroupements qu'on
peut avoir entre autres en santé mentale, les Regroupements des Auberges du coeur, le Regroupement des popotes
roulantes, etc., je pourrais tous les nommer, là, mais on les a tous, ils nous ont remis les documents. Bien entendu, Mme la Présidente, c'est 3 000 organismes.
Il y a 4 000 organismes communautaires
autonomes au Québec. Donc, sur les 4 000, il y en a 3 000 qui sont en
santé et services sociaux.
Donc, les
trois quarts oeuvrent et sont financés, donc, par le PSOC, qui est le programme
de financement pour les organismes santé et services sociaux. Et ces
organismes organisent une campagne, une campagne qui s'appelle la campagne CA$$$H, CA$$$H pour :
communautaire, autonome, santé, services sociaux, et le h vient de haute
pression, pour dire qu'ils veulent
faire augmenter la pression sur le gouvernement pour rehausser le financement... et donc hausser
le financement, le h de hausser le
financement, mais aussi haute pression, donc d'augmenter la pression sur le gouvernement.
Trois objectifs
ou trois demandes dans cette campagne, Mme
la Présidente : rehausser
significativement le financement à la
mission globale du PSOC, donc du programme qui finance les organismes;
améliorer le fonctionnement et la structure du PSOC afin de garantir son avenir; ainsi que d'obtenir l'indexation
annuelle des subventions en
fonction de la hausse des coûts d'opération des OCASSS, donc des organismes communautaires
autonomes, santé et services sociaux. Et ils demandent une indexation, au fond, de 3,25 % par année. Ils se sont
basés, au fond, sur un certain nombre de critères. Ils ont regardé les analyses des augmentations,
dans le ministère de la Santé et des Services sociaux, de différents postes
budgétaires. Ils ont retiré ce qui ne
concernait pas les organismes communautaires, notamment l'augmentation du coût
des médicaments ou des conditions de travail
du réseau de la santé et des services sociaux. J'aurais pu aussi ajouter la
rémunération des médecins. Donc, tout ça a été exclu.
Et, de
l'augmentation qui a été faite, ils calculent que 3,25 % représentent une
indexation plus réelle des coûts que
les organismes ont à défrayer. Pourquoi? Parce que les organismes sont aussi
des employeurs. Ils emploient du personnel pour aider les personnes qui ont recours aux services des organismes
communautaires. Il y a des organismes que c'est des bénévoles, mais les organismes communautaires autonomes, il y a
aussi des employés qui organisent, qui structurent l'organisme, qui
offrent des services. Il y a des travailleurs sociaux, il y a des gens de
toutes professions, là, qui sont spécialisés dans ces organismes-là.
Donc,
la question de l'augmentation du salaire minimum représente une augmentation,
dans leur budget, pour les organismes
communautaires autonomes. La question de l'augmentation de l'électricité, du
tarif, au litre, du prix de l'essence
dans certains moments de l'année, dans certaines régions du Québec. Entre
autres, quand on parle du Regroupement des popotes roulantes, pour ces
organismes-là, ça a un impact, l'augmentation du prix de l'essence quand ils
ont des distances à parcourir pour aller livrer les repas pour nos personnes
aînées ou des personnes vivant avec un handicap.
Donc, Mme la Présidente, ce qu'ils dénoncent,
c'est que l'indexation actuelle est de seulement 0,7 %. Et eux demandent une indexation de 3,25 %. Alors là,
on ne fera pas un débat sur est-ce que ça devrait être 3 %, 3,25 %,
3,5 %. C'est sur le principe que
l'outil ou l'élément qui est repris, ou qui est pris, qui a été choisi par le
gouvernement actuellement pour l'indexation, c'est l'IPC. Et l'IPC,
selon eux, c'est l'indice des prix à la consommation, c'est bon pour évaluer l'augmentation du coût de consommation pour les
ménages, pour les familles du Québec, mais pas nécessairement pour un organisme qui a à défrayer des coûts qui
peuvent augmenter en fonction de la consommation, mais aussi en fonction
de d'autres critères qui ne sont pas inclus
dans le calcul de l'IPC. Donc, ça, c'est la première demande. Bien, ce n'est
pas la première, mais c'est une demande, là, très importante, là, cette
année pour eux. Et le rehaussement du financement à la mission.
Et je souhaite, Mme la Présidente, que la
ministre puisse s'engager en vue du prochain budget à rehausser
significativement leur financement à la mission, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député
de Saint-Jean. Maintenant,
je cède la parole à Mme la ministre. Et vous disposez, vous aussi, d'un
temps de parole de cinq minutes.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : Alors, merci,
Mme la Présidente. Tout comme le
souligne le collègue de Saint-Jean, j'ai vu les 10 ou 15 personnes qui étaient là pour représenter l'ensemble
des groupes communautaires du Québec,
soit 3 425, assez précisément — oui, c'était ça — qui sont financés justement par le Programme
de soutien aux organismes communautaires. C'est le volet Santé et Services
sociaux. Le député de Saint-Jean a tout à fait raison que les 10, 15 personnes
étaient en haut, là, les représentants des groupes nationaux étaient en
haut, ce qui représente les 3 425 dans l'ensemble de l'État.
Ceci étant
dit, j'entends les propos du député de Saint-Jean, mais... juste situer, pour M.
et Mme Tout-le-monde qui nous
entendent parler des groupes communautaires, il est vrai que les groupes
communautaires donnent des services importants
à des populations vulnérables qui sont dans nos comtés, dans les 125
circonscriptions que nous représentons ici, à l'Assemblée nationale. Et ces services-là qui sont donnés sont souvent
complémentaires à ce qui s'offre dans le réseau de la santé et des
services sociaux.
• (18 h 10) •
Une fois que
je vous dis ça, Mme la Présidente, on le sait combien ils sont des partenaires
essentiels, les groupes communautaires,
et c'est dans cet esprit-là que nous consultons les groupes communautaires, non
seulement les groupes nationaux, mais
les groupes communautaires de terrain, parce que nous voulons revoir l'ensemble
de l'oeuvre pour nous donner une
meilleure perspective, et les groupes nationaux le savent tout aussi bien que
les groupes qui sont directement sur
le terrain, qui ont été invités à cette consultation-là. Et ça va nous donner
une meilleure perspective, comme je le dis, de ce qu'il y a à revoir à l'intérieur de tout ce qui... comment
fonctionne tout ce Programme de soutien aux organismes communautaires.
Je dois dire,
pour l'ensemble des gens, là, juste à la Santé et aux Services sociaux, Mme la
Présidente, on considère tellement
important le financement aux organismes communautaires qu'on est rendus à
570 millions par année. Si on prend l'ensemble du gouvernement, on est à plus de 1,3 milliard qu'on
investit dans l'ensemble des groupes communautaires. Mais, juste en
Santé et Services sociaux, ce dont me parle le député de Saint-Jean, c'est
570 millions par année.
L'année
dernière, au budget 2017-2018, il y a eu une planification, une projection pour
les cinq prochaines années. Est-ce
que ça correspond à ce qu'avance le Parti québécois? Non, pas plus que ça ne
l'a été avant la dernière campagne électorale,
parce qu'avant la dernière campagne électorale vous vous rappellerez, Mme la
Présidente, qu'il y a eu un budget sans
cahier de crédits. Ça, ça veut dire pas de revenu pour compenser ce qui allait
être fait. Et ça a même été dénoncé par la Vérificatrice générale de l'époque. Ça avait été dénoncé, Mme la
Présidente, parce que
ça n'avait aucun sens de faire un budget
pas de cahier de crédits, ce n'est pas la ministre déléguée à la Réadaptation, Protection de la jeunesse, Santé
publique qui le dit, là, c'était le Vérificateur général du Québec.
Alors, nous,
ce qu'on a déjà budgété, projeté, mis les crédits pour, c'est 10
millions qui a été versé l'année dernière. Pourquoi, Mme la Présidente? Bien, parce que... puis j'ai donné des balises... en fait, des
balises ministérielles pour la répartition
intrarégionale, parce que ces montants-là sont répartis région par région.
Et, Mme la Présidente, le premier critère qui devait être considéré, c'est : tous les groupes qui
sont admis, qui sont non financés depuis des années — puis
il n'y a pas à dire, ils ont fait 18 mois pendant ces années-là, eux autres, là,
là — bien
là vous allez les financer avec ce 10 millions là. Le deuxième critère,
c'était : admis et financés pour la mission mais qui reçoivent le moins
dans leur typologie. Puis ensuite, bon, il y avait : admis et financés pour la mission
mais qui répondent à des demandes croissantes. Vous voyez, on a mis un
ordre de grandeur.
Ce que ne dit
pas le député de Saint-Jean, c'est qu'il y a aussi des sommes qui ont été
versées pour les violences sexuelles.
Pour la semaine dernière, vous savez, j'étais en compagnie de ma collègue
responsable de la Condition féminine, on
a annoncé des sommes pour, justement, aider les femmes qui sont dans des
situations difficiles. On a investi beaucoup dans les CALACS, parce qu'il y a urgence d'agir. On a investi beaucoup
dans les affaires qui concernent le trouble du spectre de l'autisme, parce qu'il y avait urgence d'agir. On a également
investi beaucoup en itinérance. Je comprends que ce n'est
pas la mission globale, Mme la Présidente, mais c'est de l'argent des Québécois
qui sert à aider nos clientèles démunies, nos populations les plus
vulnérables.
Alors, Mme la Présidente, j'aurais beaucoup de
choses à dire. On est à 4 min 48 s, je sais que j'ai seulement cinq minutes, je veux dire aux groupes
communautaires que nous poursuivons notre travail. J'entends leurs demandes
pour l'indexation et je réitère que nous avons, à l'interne, au ministère de la
Santé, une évaluation, justement, sur...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la ministre.
Maintenant, je vous cède la parole pour votre réplique, M. le député de
Saint-Jean, qui devra tenir durant deux minutes.
M. Dave Turcotte (réplique)
M.
Turcotte : Merci, Mme la Présidente. Au fond, si je résume
bien, là, ce que la ministre vient de nous mentionner, il y a environ 4 000 organismes en santé et
services sociaux, il y a environ 500 millions disponibles au ministère, donc ça
fait en moyenne 120 000 $,
126 000 $ par organisme par année, qui aide des centaines de
personnes dans un territoire x. On s'entend, ce n'est pas beaucoup, Mme
la Présidente.
Autre aspect,
la ministre nous dit : Ah, cette année, 10 millions de dollars. Mais, en
moyenne, là, on peut vous nommer un exemple, je l'ai posée ici, la question,
l'organisme La Piaule, à Val-d'Or : 291 $ d'augmentation pour
cette année. On s'entend, Mme la Présidente, on ne va pas virer loin avec
291 $ de plus par année pour un organisme.
Donc, Mme la
Présidente, ce que les organismes ont besoin pour pouvoir poursuivre leur
travail de terrain pour aider
les plus vulnérables de notre société, c'est un réinvestissement significatif.
Au Parti québécois, on propose 200 millions de dollars sur le premier mandat pour rehausser à la mission
des organismes communautaires, parce que, si on investit à la
mission des organismes, ils vont pouvoir desservir les problèmes des
personnes vivant des situations d'itinérance,
des personnes vivant avec un trouble du spectre de l'autisme, ils vont pouvoir
tout faire ça, les organismes.
Et d'indexer l'ensemble des organismes
communautaires autonomes et non pas uniquement ceux en santé et services sociaux, Mme la Présidente... Parce que
l'ensemble des organismes a besoin d'un rehaussement, mais aussi de
maintenir leur financement, parce que,
sans indexation, à chaque année, ça représente une coupure du budget, parce que tous les coûts de système
augmentent, sauf le financement. Donc, on a besoin d'une indexation pour
l'ensemble des organismes communautaires.
Donc, Mme la Présidente, je réitère les demandes
des organismes communautaires qui étaient présents ici, aujourd'hui, ils
étaient très visibles, ils étaient tous habillés en orange. Et, Mme la
Présidente, nous allons continuer à questionner
la ministre tant et aussi longtemps que le gouvernement ne rehausse pas significativement le financement à la mission de
nos organismes communautaires.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie, M. le député de Saint-Jean.
Et nous allons maintenant procéder au second
débat, entre Mme la députée de Mirabel et M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation,
concernant la situation du contrôle des pesticides au ministère de
l'Agriculture.
Alors, vous
aussi, Mme la députée de Mirabel, je vous cède la parole et vous disposez d'un
temps de parole de cinq minutes.
Indépendance des agronomes responsables de la prescription
des pesticides
Mme Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : Merci, Mme la Présidente. J'aimerais vous apporter mon
point de vue sur ce que la ministre de
l'Environnement a proposé, et ce qu'elle propose ne résout en rien le réel
problème. Au contraire, cette proposition qu'elle a faite pour le milieu agricole, ça va leur donner encore plus
d'administration et ça ne réglera pas le problème des pesticides.
Vous savez,
le ministère de l'Agriculture avait une expertise auparavant qui était les
agronomes du ministère qui travaillaient en étroite collaboration avec
les producteurs agricoles. Il y a eu des coupures, il y a eu des changements et il y a des réseaux privés qui ont été formés,
dont l'argent provient en partie du gouvernement et en partie, privée, par
les producteurs agricoles.
Ce qu'on
s'est aperçu au fil du temps, c'est que les agronomes qui travaillent pour
l'organisme privé ont aussi, en
parallèle — je ne
dis pas tous, mais quelques-uns — ont aussi, en parallèle, des contrats liés
avec des entreprises qui vendent des
pesticides. Alors, pour moi, je crois qu'il y a un réel problème à ce sujet. Il
y a un réel problème, parce que je ne crois pas que l'image est bonne
pour l'ordre.
Je ne dis pas
que les agronomes ne font pas leur travail. Je vais vous donner un exemple, Mme
la Présidente, c'est que, si j'ai un
agronome qui va à une entreprise et qui détecte des insectes ou va faire une
prescription au producteur agricole, il va lui faire une prescription de
dose maximale. Par contre, le producteur, qui est lié à ce groupe
environnemental, va prendre la prescription
et va devoir faire ses arrosages en fonction de ce que l'agronome lui a donné.
Je dirais qu'il n'est pas «pas en règle»; il est en règle avec ce qu'il
a donné comme dose, parce que c'est la dose maximale. Mais est-ce vraiment cette dose-là qu'on avait besoin? Est-ce
vraiment la solution pour contrer les insectes? Est-ce vraiment la solution
pour réduire aussi les pesticides? Est-ce
qu'on aurait pu trouver un autre moyen? Donc, il y a comme une certaine limite,
une certaine ligne qu'on doit suivre, et ces
agronomes-là sont souvent aussi payés à la commission. Alors, un père de
famille qui veut avoir un bon salaire, qui veut faire vivre sa famille
convenablement, ne dira jamais non à avoir un salaire complémentaire à son salaire d'agronome,
donc il peut prescrire des doses maximales, il peut prescrire plusieurs
prescriptions aux producteurs agricoles, mais ce n'est peut-être pas la
solution rêvée pour l'environnement.
• (18 h 20) •
À l'époque, le 6 novembre 2015, Mme la
Présidente, j'avais interpelé le ministre à ce sujet-là. À l'époque, le ministre de l'Agriculture était le député de
Brome-Missisquoi et je lui mentionnais qu'il y avait une étude qui démontrait
que, de 2006 à 2012, on pouvait noter une
augmentation de l'utilisation des pesticides. L'augmentation était de
27 %. En 2015, le ministre de
l'époque, le ministre de l'Agriculture, nous disait que son objectif était de
réduire de 25 %. Alors, je dois
vous dire que je vais qualifier ça d'un échec, parce qu'il n'y a rien qui a été
fait pour réduire et encore moins pour faciliter
la tâche des producteurs : on est encore en train de leur donner du
travail supplémentaire, parce qu'ils ont déjà un programme qui fait en sorte qu'ils disent qu'est-ce qu'ils arrosent dans
leurs champs, quels produits ils mettent, quel club environnemental ils ont, des agronomes qui
travaillent avec eux. Donc, ça aurait
été simple de prendre ce programme-là et
d'y intégrer ce que la ministre de
l'Environnement a proposé. Non, elle
a voulu mettre ça à part. Et là les producteurs agricoles vont devoir
travailler sur un autre document pour dire avec quoi et avec qui ils vont
arroser.
Mais les plus
grands perdants, Mme la Présidente, c'est les producteurs, mais aussi les
consommateurs. Moi, je pense qu'il faut que la ministre de
l'Environnement propose des choses qui vont aider les producteurs à faire en
sorte qu'il y ait de moins en moins de pesticides. Et ce n'est pas la solution qui est sur la table, qui
nous est proposée, qui est la meilleure.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Mirabel.
Maintenant, je
vous cède la parole, M. le ministre de l'Agriculture. Et vous disposez,
vous aussi, d'un temps de parole de cinq minutes.
M. Laurent Lessard
M. Lessard : Oui, merci. Donc, je prends la parole suite à
l'intervention qu'avait faite la porte-parole de l'opposition
officielle de la CAQ, là, aujourd'hui, qui rappelait sensiblement deux choses. Elle disait, un : Bon, on est étonnés
puis on ne sait pas pourquoi ils font ça. Puis, deuxièmement, il n'y a
pas de support à l'agriculture.
Moi, j'ai été
vraiment étonné de sa réponse, étant donné que, dans le budget de l'an passé,
il y a déjà une mesure de
14 millions pour accompagner les producteurs agricoles principalement dans
ce tournant vers une utilisation responsable des pesticides, principalement cinq pesticides ciblés, les plus
dangereux, qu'on a retrouvés parfois par trace dans l'eau, dans les
végétaux, etc.
Deuxièmement,
donc, cet accompagnement-là, ce n'était pas nouveau, a été réitéré par ma
collègue lorsqu'elle a lancé, donc,
après une longue consultation, là, sur le cas des pesticides, un changement
important. Donc, elle lançait, le
19 février dernier, donc, un chantier sur l'encadrement de nouveaux pesticides,
incluant les enrobés. Donc, les semences qui sont enrobées de pesticides
deviennent incluses. On sait bien qu'au fil des années il y a eu une
augmentation des superficies, donc, qui ont
amené une augmentation même pas raisonnée d'utilisation de pesticides,
puisqu'ils l'ont mis sur les semences
en disant : Casse-toi pas la tête, on va penser pour toi. La grande
industrie venait répondre à ce besoin-là. Et on n'a fait, donc, pas une
utilisation raisonnée. Avec son encadrement qu'elle lançait, elle lançait deux
éléments.
Il y a
une préoccupation aussi, je tiens à le mentionner, l'entente vise aussi la
protection de la santé des pollinisateurs. Il n'y a plus d'abeille dans les champs. Il n'y a plus d'insecte dans nos
pare-brise. Il y a peut-être eu trop de patentes. Quand tu n'entends
plus les chants d'oiseaux, à un moment donné, tu te dis, peut-être que ce qu'on
voulait éliminer avec l'utilisation correcte des pesticides, ça a peut-être
détruit d'autres éléments.
Bon, on
encadre cet élément-là. On accompagne les producteurs, mais ça vise aussi la
protection de l'environnement et la protection du public dans l'exercice
des fonctions d'agronome.
Et j'en viens
à ça, justement, sur la pratique des agronomes, parce qu'elle jette un discrédit fort important.
L'Ordre des agronomes du Québec a
signé une entente, Mme la Présidente. Je ne comprends pas que ma collègue de la
deuxième opposition n'ait pas pris
connaissance, elle était jointe, donc, à l'annonce. Et qu'est-ce que ça dit,
cette entente-là, hein? La présente
entente vise à définir un cadre favorable à l'application et au respect des
exigences élémentaires relatives à la justification
et à la prescription agronomiques et à assurer la protection du public. Et là,
au plan professionnel, donc pour les
actes agronomiques, les agronomes se sont engagés d'ici quatre ans...
l'objectif est d'évaluer puis d'inspecter la totalité des agronomes faisant des prescriptions.
L'approche que le gouvernement a choisie dans cette matière, sur les
pesticides, permettra de savoir qui
prescrit quoi ou comment, mais surtout pourquoi, puisqu'ils ont tous le même
ordre professionnel, qu'ils soient
liés à des vendeurs de produits ou pas. Alors donc, ils ont pris l'engagement.
Et là j'ai une série de déclinaisons : «L'ordre s'engage à :
«Définir des lignes directrices [donc] se
rapportant à la justification [de] la prescription [agronomique];
«[À] intégrer au programme de surveillance de
l'ordre [des] nouvelles exigences[...];
«[D']informer ses membres des lignes directrices[...];
«[De] promouvoir le développement de la
formation universitaire[...];
«[De] veiller à ce que ses membres agissent dans
le respect des lignes directrices [relatives, donc,] à la justification[...];
«[De] présenter au comité de suivi...» Il y a un
comité de suivi auquel participent Équiterre, donc les groupes écologistes qui
étaient présents lors de l'annonce, la Fondation David-Suzuki.
Alors donc, on a la même préoccupation, c'est
que les personnes, donc les agriculteurs qui s'en vont à leurs entreprises recevront la meilleure prescription,
ils seront libres de choisir de qui ils achètent ou pas, donc, les pesticides.
Puis on veut être sûrs que ceux... donc, les
agronomes, auxquels j'ai confiance, il y en a à peu près 150 sur les 700 qui
font ça
principalement... On sait que, dans le temps, le Parti libéral finançait
directement, donc, le producteur, qui avait le choix, avec les
clubs-conseils... les clubs-conseils ont été démantelés par le Parti québécois,
ont fait en sorte que maintenant il y a
moins d'agronomes qui sont spécialisés là-dedans. Oui, c'est vrai qu'ils
travaillent souvent pour des entreprises, d'où la préoccupation de ma collègue du ministère de l'Environnement
d'avoir fait signer cette entente-là pour s'assurer que l'ordre, qui représente tout le monde, puisse,
donc, envoyer des lignes directrices sur la nouvelle prescription agronomique.
D'ailleurs, je les rencontre vendredi pour
m'assurer, voir : Est-ce qu'il faut qu'ils fassent un rapport indépendant?
Pourquoi ne l'introduisent-ils pas dans le plan de fertilisation qu'ils
ont initialement au lieu de le remplacer? Et je suis allé à La Coop fédérée, qui sont très sensibles à ça, ils
adhèrent à cette nouvelle réglementation là et ils posent aussi la même
question. Je n'ai toujours pas eu la réponse, mais je vais questionner l'ordre
là-dessus. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie, M. le
ministre de l'Agriculture. Et maintenant, Mme la députée de Mirabel, je
vous cède la parole pour votre droit de réplique de deux minutes.
Mme Sylvie D'Amours (réplique)
Mme
D'Amours : Mme la Présidente, j'entends ce que le ministre nous dit,
j'entends la volonté qu'ils ont, mais je veux juste rappeler au
ministre, Mme la Présidente, que ce qui s'est passé à CEROM, c'est vraiment
dangereux, c'est vraiment catastrophique. On
met dans les mains de personnes privées de faire un mandat de recherche et on
n'est même pas capables, le ministère
n'est même pas capable d'avoir les résultats de ces recherches-là. On donne de
l'argent dans l'industrie sans savoir
si l'argent, elle a bien été utilisée. On dit que les agronomes, c'est des gens
qui ont un code d'éthique, j'en suis,
je suis d'accord avec ça, mais c'est aberrant qu'un agronome qui travaille pour
une compagnie de pesticides puisse
venir dans les champs et dire qu'est-ce qui est le mieux pour le producteur, et
pour l'environnement, et pour la
santé des Québécois. On ne vous cachera pas, Mme la Présidente, qu'on ne mordra
pas la main de quelqu'un qui nous
paie. On va faire en sorte que la vente des produits soit faite dans les
règles, mais de doses maximales, et qui fait en sorte que les agronomes
ont un travail dans le secteur privé.
Alors, Mme la
Présidente, il n'y a rien qui est réglé. On aura beau avoir des beaux discours,
si on n'est pas capables d'avoir de
la transparence, si on n'est pas capables d'avoir des recherches scientifiques
qui sont mises à la disposition du
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation parce qu'on
dépose de l'argent, on paie des recherches puis qu'on n'est pas capables de l'avoir, moi, pour moi, c'est une
problématique. Et ce n'est vraiment pas avec des visions, avec une vision et avec des ambitions pour le
Québec en agriculture qu'on va y arriver de cette façon-là. Il faut vraiment
que le gouvernement, et surtout le ministre,
regarde de très près ce qui se passe, et ne pas faire deux choses en parallèle.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de
Mirabel. Alors, ceci met fin à ce débat de fin de séance.
Et, pour connaître la suite de nos travaux, je
vais céder la parole à M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M. Tanguay :
Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je fais motion pour ajourner nos
travaux à mercredi 14 mars 2018, à 9 h 40.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté.
Alors, en conséquence, nous ajournons nos
travaux au mercredi 14 mars, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 18 h 30)