(Treize
heures quarante-cinq minutes)
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, bon mardi à tous et toutes. Vous pouvez
prendre place.
Affaires courantes
Déclarations
de députés
Et
nous allons débuter cette séance avec la rubrique des déclarations de députés.
Et, sans plus tarder, je vais céder la parole à M. le député de Saint-François.
Rendre
hommage à l'église Saint-Ephrem syrienne
orthodoxe pour l'accueil de réfugiés syriens
M.
Guy Hardy
M.
Hardy : Mme la Présidente, c'est avec un très grand honneur que je souligne la présence ici aujourd'hui d'une délégation de réfugiés
provenant de la Syrie et des membres du conseil d'administration de
l'église syriaque orthodoxe de Sherbrooke.
Située
dans le comté de Saint-François, l'église Saint-Ephrem est un organisme qui
parraine des familles syriennes à fuir les horreurs de la guerre en les
aidant à s'établir à Sherbrooke. Dès le début, je n'ai pas hésité à épauler
l'église Saint-Ephrem dans ses démarches afin d'accueillir ces familles qui ne
souhaitent qu'à vivre dans la paix.
Je
souligne l'ouverture et l'accueil des gens du comté de Saint-François vis-à-vis les personnes des communautés culturelles. Ces personnes que nous accueillons
contribuent au dynamisme local de nos collectivités. Le Québec
est une terre d'accueil sur laquelle
se fondent des valeurs de démocratie, de tolérance et de liberté. À vous, ici aujourd'hui, je vous dis que cette terre d'accueil est désormais la vôtre. Merci,
Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, M. le
député. Et j'aimerais vous souhaiter
la bienvenue à l'Assemblée nationale. Et, pour cette prochaine déclaration, je vais maintenant
céder la parole à M. le député de Richelieu.
Souligner
le 50e anniversaire de l'OTJ Saint-Bernard inc.
M.
Sylvain Rochon
M. Rochon : Merci, Mme la Présidente. Le 12 septembre dernier, la municipalité de Saint-Bernard-de-Michaudville célébrait les 50 ans de l'OTJ locale, l'Oeuvre des terrains de
jeux. L'OTJ Saint-Bernard, créée en 1965 par Jean-Guy Desrosiers, a traversé les ans grâce au travail assidu de
bénévoles, dont ses successeurs à lui à la tête de l'organisme : Roger
Berthiaume, Doris Morin, Marc-Olivier Bouclin, l'actuel président.
Du
Festival de musique traditionnelle à la fête de Noël, en passant par les
tournois de soccer, de balle molle ou de ballon-balai et puis la Saint-Jean, l'OTJ Saint-Bernard organise, bon
an, mal an, nombre d'événements, et, si l'organisme reçoit le soutien financier de la municipalité et d'autres paliers de gouvernement, la plus grande partie du financement provient de ses propres
activités.
Alors,
à l'occasion de ce 50e anniversaire, je veux rendre
hommage à ces bénévoles qui, depuis 50 ans et encore aujourd'hui, offrent leur talent et donnent leur temps pour rendre la vie de leurs
concitoyens et concitoyennes plus agréable. Bravo et longue vie à l'OTJ
Saint-Bernard! Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de Richelieu. Et, pour la prochaine déclaration, je cède maintenant la parole à Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Souligner
le 25e anniversaire de Rêves
d'automne, Festival de peinture
Mme
Caroline Simard
Mme
Simard : Merci, Mme la Présidente. Alors, Charlevoix, la
Côte-de-Beaupré et l'île d'Orléans regorgent d'événements tous plus intéressants les uns que
les autres. Le festival de peinture de Rêves d'automne est l'un de ceux-ci, et, pour avoir assisté à la première édition du
festival il y a 25 ans, je confirme que ce dernier jouit d'une notoriété
bien méritée.
En
effet, du 25 septembre au 4 octobre prochain, plus de
70 peintres, sculpteurs, artisans, producteurs du terroir et musiciens seront présents à Baie-Saint-Paul pour
partager avec les festivaliers dans le cadre d'activités telles Une rue à
peindre et Artistes en direct. Par ailleurs, pour souligner les 25 ans du
festival, la population et les visiteurs pourront participer à l'élaboration d'une oeuvre collective qui témoignera de la
notoriété et de la portée artistique du lieu et qui fera partie du circuit
des murales du Canada en 2017, une belle initiative.
En tant que
députée et partenaire de Rêves d'automne, je désire remercier les
organisateurs, les bénévoles et les autres partenaires qui participent
au rayonnement culturel et artistique de notre milieu. Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, Mme la députée. Et, toujours
à la rubrique des déclarations de députés, je reconnais maintenant M. le
député de Lévis.
Rendre hommage à l'École de
danse District.Mao
et à la troupe de danse DM Nation
M. François Paradis
M. Paradis
(Lévis) : Merci, Mme la
Présidente. Aujourd'hui, je salue le talent, la créativité, la détermination,
la discipline et l'accomplissement.
Aujourd'hui, je salue 14 jeunes femmes mais, à travers elles, des
centaines d'autres qui ont foulé les
planches de cette école de danse urbaine unique en son genre et située à Lévis.
Je parle bien sûr de District.Mao.
La troupe du DM Nation a ébloui le Québec
et le monde entier lors de son récent passage au célèbre Radio City Music Hall, à New York, lors des quarts de
finale de l'émission America's got Talent. Leur performance
spectaculaire, qui, à mon humble
avis, aurait dû les mener directement en finale, a été vue par plus de
13 millions de téléspectateurs, sans compter les centaines de
milliers de visionnements sur YouTube.
En
10 ans seulement, District.Mao a su imposer son style sur toutes les
scènes, au grand plaisir de sa présidente, danseuse et chorégraphe, Marie-Odile Haince-Lebel. L'école de danse
compte aujourd'hui une vingtaine de professeurs et quelque
800 élèves, et vous aurez compris que tous les rêves sont permis. Bravo,
mesdames! Vous êtes notre fierté.
• (13 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci bien, M. le député de Lévis.
Et, pour la prochaine déclaration, je reconnais Mme la députée de
Chauveau.
Souligner la tenue des
premières Journées
québécoises des lésions médullaires
Mme Véronyque Tremblay
Mme
Tremblay : Mme la
Présidente, permettez-moi de souligner la tenue des toutes premières Journées
québécoises des lésions médullaires
qui se tiendront du 24 au 26 septembre prochains. Ces journées mettront en
lumière la contribution des personnes
handicapées en permettant de sensibiliser la population sur l'importance
d'accroître nos efforts collectifs pour
faciliter leur autonomie. Plusieurs conférences et activités seront tenues pour
démystifier tout particulièrement la situation des personnes ayant une
lésion à la moelle épinière.
Je salue chaleureusement cette initiative de l'organisme
Moelle épinière et motricité Québec et ses partenaires. En guise d'appui à leurs efforts, j'invite tous les
élus à aller à leur rencontre dans le hall central de l'Assemblée nationale lors de ces Journées québécoises
des lésions médullaires. Merci beaucoup.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, Mme la députée de Chauveau. Maintenant, Mme la
députée de Gouin, c'est à votre tour de prendre la parole.
Appuyer les travailleurs de
l'Imprimerie Mirabel
Mme Françoise David
Mme David
(Gouin) : Oui, merci, Mme la Présidente. J'aimerais apporter un appui solidaire aux travailleuses et aux travailleurs de l'Imprimerie Mirabel. Depuis le début de
septembre, elles et ils ont été mis en lock-out au beau milieu d'une négociation qui se déroulait pourtant
normalement. La semaine dernière, j'ai eu la chance de rencontrer les syndiqués
sur leur ligne de piquetage et j'y ai vu une solidarité qui fait toute la force
du mouvement syndical.
Au Québec,
nous voulons que les négociations se déroulent dans un contexte sain et dans le
respect des autres. Je souhaite donc
qu'un règlement satisfaisant puisse aboutir entre les deux parties et que
l'imprimerie continue à opérer et à maintenir
des emplois dans la région. Je salue les travailleuses et les travailleurs de
l'Imprimerie Mirabel et leur souhaite bon courage.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, Mme la députée de Gouin. Et
maintenant je reconnais M. le député de Saint-Maurice.
Souligner la performance de
MM. Normand Gauthier
et Patrice Doucet aux Championnats
du monde d'athlétisme vétérans
M. Pierre Giguère
M. Giguère : Merci, Mme la
Présidente. C'est avec joie et fierté que je souligne aujourd'hui la
participation de deux Shawiniganais aux
Championnats du monde d'athlétisme vétérans, qui se déroulaient dernièrement à
Lyon en France. J'offre mes plus
sincères félicitations à M. Normand Gauthier, alias Papy Nash, et
M. Patrice Doucet pour leur performance. De par leur détermination, leur
dépassement de soi ainsi que la joie de vivre dont ils font preuve lors de la
compétition... est assurément un exemple à suivre pour toute la population.
Continuez de faire
preuve d'audace et de persévérance. Bravo, messieurs! Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de
Saint-Maurice. Et maintenant, Mme la députée de Mirabel, c'est à vous la
parole.
Rendre
hommage à M. Stéphane Michaud
pour son engagement envers la
communauté de Mirabel
Mme
Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, j'aimerais souligner
un bénévole fortement impliqué dans ma circonscription dont la passion
est le développement environnemental, social, économique et humain de la communauté de Mirabel. Fort de son énergie et de
son enthousiasme, Stéphane Michaud est de tous les combats : président
de la Corporation pour la protection de l'environnement de Mirabel, président
de l'Association des parcs régionaux, impliqué
dans le tourisme à Mirabel, dans le centre local de développement et,
anciennement, la conférence régionale des
élus. Il a également été sur plusieurs conseils d'administration afin d'aider
les organismes comme le centre jeunesse-emploi de Mirabel et l'Association des parcs régionaux du Québec. Il a aussi
contribué aux efforts de la paroisse, et le tout, récemment, dans la
promotion et l'organisation de la fête d'érable Mirabel.
Je
me lève donc à l'Assemblée nationale aujourd'hui afin de souligner son implication, de le
remercier et de l'encourager à continuer à contribuer à l'essor de la ville de
Mirabel. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, Mme la députée. Et, pour la prochaine déclaration, je reconnais maintenant Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Rendre
hommage à M. Yvon Jubinville pour
sa générosité à l'endroit du Comité
Saint-Côme, un coeur qui bat
Mme
Lise Thériault
Mme
Thériault : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'honorer la grande générosité
d'un homme dont la principale
motivation est de contribuer au bien-être de sa collectivité. M. Yvon Jubinville a
légué la majorité de ses économies, soit 80 000 $,
au profit du Comité Saint-Côme, un coeur qui bat, qui organise des collectes de
fonds destinés aux services médicaux
et de santé de Saint-Côme. Cette somme sera dédiée à la création d'une salle de
soins supplémentaire, en plus d'un
espace consacré aux enfants dans la salle d'attente. Grâce à ce geste
admirable, la population de Saint-Côme pourra bénéficier de soins
médicaux de qualité et de proximité.
Au
nom de toute la communauté de Saint-Côme, je souhaite exprimer ma
reconnaissance et ma gratitude auprès de
M. Jubinville en soulignant sa bonté exceptionnelle. Et d'ailleurs, Mme la
Présidente, j'ai le plaisir d'accueillir dans nos tribunes M. Yvon Jubinville ainsi que M. Gaétan Morin, le préfet de
la MRC de Matawinie, Martin Bordeleau, le maire de Saint-Côme, Véronique Lagniez, présidente du Comité Saint-Côme, Line
Lacoursière, de la Résidence Lacourcière, et le Dr Hertling. Merci,
Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, Mme la députée. Bienvenue à
vous, bienvenue à l'Assemblée nationale. Et, pour la dernière déclaration de cette rubrique, je cède maintenant
la parole à Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Souligner
le 50e anniversaire de
l'organisme Vers l'équilibre
Mme
Carole Poirier
Mme
Poirier : Merci, Mme la Présidente. C'est avec reconnaissance
et admiration que je souligne aujourd'hui le 50e anniversaire de
l'organisme Vers l'équilibre. C'est sous le nom de Centre de la Croix-Blanche
de Montréal que nous connaissions auparavant
Vers l'équilibre. Installé depuis 1990 dans Hochelaga-Maisonneuve, cet
organisme a aidé des milliers d'adultes vivant avec des enjeux de santé
mentale à puiser force et espoir dans la reconquête de leur autonomie.
Nous
sommes à une époque où la course à la productivité, l'accélération du temps et
de grandes pressions sociales posent
la conformité... posent des défis de taille à deux repères auxquels notre
équilibre mental se rattache : le sens commun partagé et la vie intérieure. Par sa philosophie
d'écoute, d'empathie, d'humanisme, Vers l'équilibre aide non seulement les personnes fragilisées, mais rappelle à chacun
d'entre nous ce à quoi tient la vie. Je souhaite, pour son
50e anniversaire, rendre hommage à Vers l'équilibre pour
l'excellence de son travail et lui souhaite longue vie.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, Mme la députée. Ceci
met fin à la rubrique des déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 57)
(Reprise à 14 h 2)
Le Président :
Mesdames messieurs, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous
asseoir.
Présence du délégué Wallonie
Bruxelles
à Québec, M. Benoit Rutten
J'ai
le plaisir de souligner la présence dans nos tribunes du délégué
Wallonie-Bruxelles à Québec, M. Benoit Rutten, à l'occasion de sa
visite de prise de poste.
Présence de M. Scott McKay,
ex-parlementaire
de l'Assemblée nationale
J'ai
également le plaisir de souligner la présence de M. Scott McKay, notre ancien député de L'Assomption et de Repentigny.
Alors, maintenant,
c'est la dernière fois que vous applaudissez.
Alors, nous
poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni de présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le premier ministre.
Rapport annuel du ministère du
Conseil exécutif
M. Couillard : Oui. M. le Président, conformément
à l'article 26 de la Loi
sur l'administration publique, je dépose le rapport annuel de
gestion du ministère du Conseil exécutif pour l'exercice financier 2014‑2015.
Le Président :
Ce rapport est déposé. M. le ministre des Finances.
Rapports annuels de la Société
de financement des
infrastructures locales, de l'Autorité des marchés
financiers et de la Société du parc industriel
et portuaire de Bécancour
M.
Leitão : M. le Président,
j'ai le plaisir de déposer le rapport d'activité des états financiers, au
31 mars 2015, de la Société de financement des infrastructures
locales du Québec; aussi, le rapport annuel de gestion 2014‑2015 de l'Autorité des marchés financiers; et finalement, à la demande de mon collègue le ministère de l'Économie, de l'Innovation et
des Exportations, je dépose le rapport annuel 2014‑2015 de la Société du parc
industriel et portuaire de Bécancour.
Le Président :
Ces documents sont déposés. M. le ministre du Travail.
Rapports annuels de la
Commission des
relations du travail et de la Commission
des lésions professionnelles
M.
Hamad : Merci, M. le Président. Je dépose aujourd'hui le rapport annuel
de gestion 2014‑2015 de la Commission
des relations de travail et de la Commission des lésions professionnelles.
Le Président :
Ce rapport est déposé. M. le ministre de l'Éducation.
Rapports annuels des fonds de
recherche
M.
Blais : M. le Président, conformément à l'article 59 de la loi qui les régit, je dépose les
rapports annuels de gestion 2014‑2015 des Fonds de recherche du Québec
suivants : Nature et technologies; Santé; Société et culture.
Le
Président : Ces rapports sont déposés. M. le ministre des
Forêts.
Rapport annuel de la Fondation
de la faune
M.
Lessard :
M. le Président, je dépose le rapport annuel 2014‑2015 de la Fondation de la
faune du Québec.
Le Président :
Ce rapport est déposé. Mme la ministre déléguée à Réadaptation.
Rapport annuel de l'Office des
personnes handicapées
Mme
Charlebois : M. le Président, je dépose avec plaisir le rapport annuel de gestion 2014‑2015
de l'Office des personnes
handicapées du Québec.
Rapport annuel du Commissaire à
l'éthique et à la déontologie
Le Président : Ce rapport est
déposé. Pour ma part, je dépose le rapport d'activité du Commissaire à
l'éthique et à la déontologie pour l'exercice 2014‑2015.
Préavis d'une motion des
députés de l'opposition
Et
j'ai également reçu préavis de la motion qui sera inscrite dans le feuilleton
de demain aux affaires inscrites par les députés de l'opposition
conformément à l'avis 97.1 du règlement, et j'ai déposé copie du texte de
ce préavis.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, Mme la députée de Hull.
Interdire l'utilisation de
microbilles nuisibles à l'environnement
dans les produits de soin et de beauté et effectuer une
étude annuelle des eaux pour déceler leur présence
Mme
Gaudreault : Merci, M. le Président. Avant de lire l'extrait
de pétition, je voudrais souligner l'engagement d'une jeune étudiante de l'école secondaire The Study, qui m'a demandé,
l'année dernière, dans le cadre de la tournée de la présidence, de présenter cette pétition sur le site de l'Assemblée
nationale. Megan Kouri est une jeune femme pour qui l'environnement
tient à coeur.
Je
dépose donc l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée
par 2 622 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Attendu que les
microbilles sont de petites particules de plastique de moins d'un millimètre de
diamètre, qui passent à travers nos systèmes de filtration de l'eau et sont
présentes dans nos lacs et rivières;
«Attendu
que la présence de ces microbilles dans les cours d'eau augmente et qu'elles
contribuent à la pollution par le plastique dans nos lacs et rivières
d'eau douce;
«Attendu
que la recherche scientifique et les données recueillies jusqu'à présent
révèlent que les microbilles qui sont
présentes dans notre système d'alimentation en eau stockent des toxines, que
des organismes confondent ces microbilles avec des aliments et que ces
microbilles peuvent se retrouver dans notre chaîne alimentaire;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons à l'Assemblée
nationale d'interdire la création et
l'ajout de microbilles aux produits cosmétiques
et à tous les autres produits de santé et de beauté connexes et demandons au ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre
les changements climatiques
d'effectuer une étude annuelle pour analyser les eaux et déceler la
présence de microbilles.»
Et je certifie que
cet extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé. M. le député de Rosemont.
Réintégrer dans leur école les
élèves handicapés ou en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage
suspendus et favoriser leur réussite
M.
Lisée : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 3 193 pétitionnaires, et je salue la présence dans les tribunes des
instigatrices de cette pétition, autour de la Fédération québécoise de
l'autisme et de la mère de Benjamin.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que la
Loi sur l'instruction publique statue que toute personne a droit au service de
l'éducation préscolaire et aux services d'enseignement primaire et secondaire;
«Considérant que chaque
enfant au Québec, quel que soit son état, a droit à une scolarisation à temps
plein;
«Considérant que les élèves handicapés ou en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage requièrent eux aussi une scolarisation à
temps plein pour faire des apprentissages, les consolider et les maintenir;
«Considérant que des classes et des écoles sont conçues
spécifiquement pour la scolarisation des élèves, quelle que soit la
nature ou la sévérité de leur handicap;
«Considérant qu'une entente formelle de complémentarité des
services existe entre le ministère de
l'Éducation, de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche et le ministère de la Santé et des Services
sociaux pour assurer une réponse appropriée aux besoins des élèves
nécessitant des expertises conjointes;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Pour ces raisons, nous, soussignés, demandons
au gouvernement du Québec :
«Que les
pratiques de suspension des élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou
d'apprentissage cessent;
«Que les élèves handicapés ou en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage qui reçoivent ou qui devraient recevoir quelques heures par semaine de
scolarisation à la maison soient immédiatement réintégrés dans leur école et
que celle-ci, conjointement avec les partenaires, mette tout en oeuvre
pour favoriser leur réussite;
«[Et enfin]
que l'entente de complémentarité des services entre le réseau de la santé et
des services sociaux et le réseau de l'éducation se réalise de façon
efficiente avec des actions concrètes.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition, M. le Président.
• (14 h 10) •
Le
Président : Alors, l'extrait de cette pétition est déposé. J'ai
reçu de la part de Mme la députée de Taschereau une demande de dépôt
d'une pétition qui est non conforme. Est-ce que j'ai un consentement?
Consentement. Mme la députée de Taschereau, nous vous écoutons.
Exempter les organismes sans but lucratif et les appels au
public de l'application de la Loi sur la transparence
et l'éthique en matière de lobbyisme
Mme
Maltais :
Merci, M. le Président. Alors, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par
305 pétitionnaires, qui s'ajoute à celle de la semaine dernière de
8 121 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que le gouvernement planifie modifier la Loi sur la transparence et l'éthique
en matière de lobbyisme, notamment pour qu'elle s'applique à tous les
organismes sans but lucratif et aux appels au public;
«Considérant qu'il s'agit de modifications
majeures qui limiteraient l'exercice de la démocratie et de la citoyenneté, brimant les droits d'association et
d'expression, ainsi que la défense de la population et des biens collectifs;
«Considérant
que l'assimilation de tous les OSBL à des lobbyistes serait préjudiciable à des
milliers d'organisations issues de la
population — associations,
groupes, clubs, coalitions, regroupements, etc. — en compromettant leurs actions et
leurs pratiques citoyennes de même que leurs relations avec la population et
l'État;
«Considérant
que ces modifications sont demandées par des lobbyistes se plaignant de devoir
s'inscrire et que les pratiques de transparence des OSBL ne sont pas en
cause;
«Considérant
que ces modifications ont été très majoritairement rejetées dans les
interventions devant la Commission
des finances publiques [en 2008] et la Commission des institutions [en 2013] et
que 680 organisations ont réitéré cette opposition dans une lettre
déposée le 16 mars 2015;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec : de ne pas assimiler tous
les organismes sans but lucratif à
des lobbyistes, ni de considérer l'appel au public comme une activité de
lobbyisme; que la Loi sur la transparence et l'éthique en matière de lobbyisme s'applique seulement aux
interventions ayant des buts lucratifs; que l'Assemblée nationale mette
en place une consultation générale si un projet de loi est déposé.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le
Président : L'extrait de cette pétition est déposé. J'ai reçu
de la part de Mme la députée de Gouin une demande de dépôt d'une pétition non conforme. Est-ce que
j'ai un consentement? Consentement, Mme la députée de Gouin. Votre tour
viendra, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Reconnaître les parents d'un enfant lourdement handicapé
comme famille d'accueil de leur propre enfant pour leur
donner accès à du répit et à une aide financière
Mme David
(Gouin) : M. le Président, je dépose l'extrait d'une pétition adressée
à l'Assemblée nationale, signée par 601 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
qu'être parent d'un enfant lourdement handicapé implique des soins à prodiguer,
des suivis médicaux à effectuer, des
médicaments à administrer, des stimulations à faire, des hospitalisations ainsi
que des dépenses supplémentaires onéreuses dues aux handicaps;
«Considérant que ces défis forcent l'un des deux
parents à quitter le marché du travail;
«Considérant
que, si ces enfants étaient placés dans des familles d'accueil, celles-ci
recevraient une compensation financière importante à laquelle les
parents de ces enfants n'ont pas droit;
«Considérant
que, si ces enfants s'avéraient trop demandants pour leurs familles d'accueil
et étaient placés en milieu
hospitalier pour plusieurs années, il faudrait une armée de spécialistes pour
accomplir les tâches que leurs parents font quotidiennement et que cela
coûterait encore plus cher au gouvernement;
«Considérant que l'État économise actuellement beaucoup d'argent, soit entre 37 000 $ — famille
d'accueil — et
100 000 $ — milieu
hospitalier — en
ne prenant pas en charge ces enfants;
«Considérant
que ces parents sont tout près de
l'épuisement majeur et que le gouvernement doit agir rapidement;
«Considérant
que ces enfants ont leur place au
sein de leur famille et que les membres de la famille sont les mieux
placés pour prodiguer les soins;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, soussignés, demandons au gouvernement du
Québec de mettre en place la solution suivante :
«La
reconnaissance des parents d'un enfant lourdement handicapé comme famille
d'accueil de leur propre enfant, ce
qui leur donnerait notamment accès aux prestations monétaires, au répit, au
transport ambulancier et aux médicaments gratuits.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Alors,
l'extrait de cette pétition est déposé. J'inviterais maintenant M. le député de
Rosemont à déposer une pétition non conforme, s'il y a consentement. Il y a
consentement. M. le député de Rosemont.
M. Lisée : Merci, M. le
Président. En lien avec la pétition déposée par ma collègue de Gouin et, la
semaine dernière, par mon collègue
de Terrebonne, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 908 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec. Les faits invoqués sont
les suivants :
«Considérant qu'être parent d'un enfant lourdement handicapé implique des soins à
prodiguer, des suivis médicaux à
effectuer, des médicaments à administrer, des stimulations à faire, des
hospitalisations ainsi que des dépenses supplémentaires onéreuses dues
aux handicaps;
«Considérant que ces défis forcent l'un des deux
parents à quitter le marché du travail;
«Considérant
que, si ces enfants étaient placés
dans des familles d'accueil, celles-ci recevraient une compensation
financière importante à laquelle les parents de ces enfants n'ont pas droit;
«Considérant
que, si ces enfants s'avéraient trop
demandants pour leurs familles d'accueil et étaient placés en milieu hospitalier pour plusieurs années, il
faudrait une armée de spécialistes pour accomplir les tâches que leurs parents
font quotidiennement et que cela coûterait encore plus cher au gouvernement;
«Considérant
que l'État économise actuellement beaucoup d'argent, soit [...] 37 000 $ — famille
d'accueil — [ou]
100 000 $ — milieu
hospitalier — en
ne prenant pas en charge ces enfants;
«Considérant
que ces parents sont tout près de
l'épuisement majeur et que le gouvernement doit agir rapidement;
«Considérant
que ces enfants ont leur place au
sein de leur famille [...] que les membres de la famille sont les mieux
placés pour prodiguer les soins;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, soussignés, demandons au gouvernement du
Québec de mettre en place la solution suivante :
«La
reconnaissance des parents d'un enfant lourdement handicapé comme famille
d'accueil de leur propre enfant, ce
qui leur donnerait notamment accès aux prestations monétaires, au répit, au
transport ambulancier et aux médicaments gratuits.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le
Président : L'extrait
de cette pétition est déposé. J'ai reçu de la part du député de
Rimouski la demande du dépôt d'une pétition non
conforme. Consentement? Consentement. M. le député de Rimouski.
Modifier certains critères et procédures en vigueur à la
Société
de l'assurance automobile afin de réduire les
délais de traitement des demandes
M.
LeBel : Merci, M. le Président.
Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée
par 313 pétitionnaires qui s'ajoutent au 1 059 pour la même pétition déposée la semaine dernière. Citoyens et
citoyennes du Québec, désignation.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que la lourdeur et la lenteur administrative de la Société d'assurance automobile du Québec causent des délais qui portent atteinte à
la santé physique, psychologique et financière de l'accidenté;
«Considérant que les blessés graves, suite à un
accident de la route, se retrouvent dans un état de détresse psychologique,
d'isolement et de souffrance extrême pouvant conduire au suicide;
«Considérant
que les avis médicaux émis par les médecins traitants et le psychologue ne sont
pas reconnus à juste titre;
«Considérant
que les avis des médecins experts, sous-traitants de la SAAQ, ont prévalence et
peuvent biaiser les décisions rendues;
«Considérant
que les douleurs chroniques ne sont pas reconnues comme invalidantes pour un
retour à l'emploi, sous prétexte de n'être ni mesurables ni
quantifiables;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés, demandons à l'Assemblée
nationale de mettre en place les solutions suivantes :
«Que les avis
des médecins traitants soient priorisés et reconnus comme étant la source de
droit pour le réclamant accidenté, inversant ainsi le fardeau de la
preuve;
«Que les médecins experts soient recrutés selon
des critères favorisant une véritable impartialité et qu'ils ne puissent être considérés
comme des employés de la SAAQ;
«Que les douleurs chroniques soient reconnues
par la SAAQ comme réalité invalidante;
«Que la SAAQ
soit imputable de sa mission et du règlement des indemnisations, et ce, dans
les délais raisonnables, afin d'éviter
des procédures et des délais au bureau de révision et au Tribunal administratif
du Québec, qui pénalisent les accidentés lourds de
la route.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le
Président : Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
J'ai reçu, de la part de Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, une demande de dépôt d'une
pétition qui mérite un consentement parce qu'elle est non conforme.
Des voix : ...
Le Président : Alors,
consentement. Mme la députée, nous vous écoutons.
Rétablir le programme Alternative jeunesse ou mettre
en place un programme équivalent ou bonifié
Mme
Massé : Merci, M. le
Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 174 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes
du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que le programme Alternative jeunesse accordait une aide financière
supplémentaire aux prestataires de l'aide sociale de moins de
25 ans en démarche d'employabilité;
«Considérant que le programme Alternative
jeunesse bénéficiait à un grand nombre de jeunes par année;
«Considérant que le programme Alternative
jeunesse permettait aux jeunes de cheminer vers l'autonomie;
«Considérant que le programme Alternative
jeunesse permettait aux jeunes de développer et de maintenir des habiletés, des
attitudes et des comportements adéquats à long terme;
«Considérant
que le programme Alternative jeunesse offrait une réelle alternative aux jeunes
attirés par l'argent facile et la criminalité;
«Considérant
que les prestations d'aide de dernier recours ne suffisent pas à soutenir un
retour aux études ou une intégration au marché du travail;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, soussignés, citoyens et citoyennes du Québec,
demandons au gouvernement de rétablir le programme Alternative jeunesse ou de
mettre en place un programme équivalent ou bonifié.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Alors,
l'extrait de cette pétition est déposé.
Et Mme la
députée a une autre pétition qui mérite... qui requiert, je dirais, le
consentement, plutôt que le mériter. Si
j'ai un consentement, madame va pouvoir nous donner sa dernière pétition, et
ce, après ça, nous commençons la période de questions. Mme la députée.
Obliger les fabricants d'alcool à inscrire «Alcool ≠
Consentement» sur
leurs bouteilles et les établissements possédant un permis d'alcool
à l'inscrire à leurs bars ainsi que dans leurs toilettes
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 428 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que, selon le gouvernement du Québec, une agression sexuelle est :
"un geste à caractère sexuel, avec
ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la
personne visée ou dans certains cas, notamment
dans celui des enfants, par une manipulation affective ou du chantage. Il
s'agit d'un acte visant à assujettir une
autre personne à ses propres désirs par un abus de pouvoir, par l'utilisation
de la force ou de la contrainte ou sous la menace implicite ou explicite. Une agression sexuelle porte atteinte aux
droits fondamentaux, notamment à l'intégrité physique et psychologique et
à la sécurité de la personne" — fin de la citation;
«Considérant
qu'une femme sur trois et un homme sur six seront victimes d'une agression
sexuelle au cours de leur vie;
«Considérant
que l'alcool est en cause dans trois cas d'agression sexuelle sur quatre et que
c'est la substance la plus présente dans les échantillons prélevés sur
les victimes;
«Considérant
que nous ne souhaitons pas vivre dans une société qui banaliserait le viol ou
la culture du viol et que la mise en place d'une large campagne de
sensibilisation intitulée Alcool ≠ Consentement est indispensable;
«Considérant
que le gouvernement doit agir et que cette situation est incontestablement un
problème de santé publique;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons donc que le gouvernement du Québec oblige les fabricants d'alcool à
inscrire Alcool ≠ Consentement sur leurs
bouteilles et que les établissements possédant un permis d'alcool inscrivent ce
même slogan, par un marquage photoluminescent, à leurs bars ainsi que
dans leurs toilettes.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
• (14 h 20) •
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions, ni d'interventions portant sur une
violation de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes donc rendus maintenant à la période de questions et de réponses
orales, et j'inviterais M. le chef de l'opposition officielle à prendre
la parole.
Services offerts aux enfants
autistes
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Alors, au mois de mai dernier, nous
avons interpellé le premier ministre au sujet de la situation d'un jeune
garçon de 10 ans, Benjamin, qui souffre d'autisme et de déficience
intellectuelle. Benjamin a été expulsé de
son école spécialisée sous prétexte qu'il constituait un cas lourd et que
l'école ne disposait pas des
ressources nécessaires pour s'en occuper. Sa maman, qui a multiplié les
démarches pour lui trouver une place, est avec nous dans les tribunes.
Elle aurait pu être accompagnée de dizaines et de dizaines de papas et de
mamans.
Alors,
qu'avait répondu le premier ministre à nos questions? Je le cite : Qu'il
essayait de ressentir la détresse de cette famille et que les services
seraient de retour une fois l'équilibre budgétaire atteint. En matière de
compassion, M. le Président, nous pouvons repasser.
Une
autre voix s'ajoute maintenant qui dénonce cette situation inacceptable, c'est
celle de la Protectrice du citoyen, dans son rapport annuel, qui sonne
de nouveau la sonnette d'alarme. Je la cite : «Je constate, avec
déception, que des dossiers majeurs ne sont
pas sur l'écran radar des pouvoirs publics, alors qu'ils sont lourds de
conséquences sociales et économiques.
[...]Il en [est ainsi] en matière d'éducation, où les services devraient être
mieux adaptés aux besoins des élèves en difficulté, notamment ceux qui
présentent un trouble du spectre de l'autisme.»
Alors,
M. le Président, le premier ministre peut-il nous dire quand il viendra en aide
aux parents et aux élèves? Et quels correctifs entend-il apporter à la
suite...
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je remercie mon collègue pour la question. Je vais lui
répéter, à titre de parent et même de
grand-parent récemment, à quel point ces situations nous interpellent tous
personnellement. J'ai moi-même... Je
me souviens très bien, en 2003, lorsque je suis devenu ministre de la Santé,
d'avoir eu à composer avec des poursuites légales enclenchées par les
parents d'enfants autistes envers le gouvernement du Québec de l'époque, qui
nous avait précédés. On a réussi à mettre
sur pied un programme, et ce qui arrive actuellement, c'est que le nombre de
cas, on le voit, augmente de façon
importante, et évidemment les experts ne sont pas tous d'accord sur la raison
de cette augmentation.
Les
efforts de redressement budgétaire sont importants justement pour protéger les
services à la population. La plus
grande menace qui guette les personnes vulnérables au Québec, c'est que le
Québec continue à s'enfoncer dans le déficit,
la dette, et là on va atteindre profondément et pour longtemps nos services
publics. On a donné instruction aux organismes
publics de tout faire pour protéger les services, particulièrement aux personnes
les plus vulnérables, mais il faut garder
le cap parce que ce sont justement ces personnes vulnérables qui doivent
reconnaître dans le gouvernement leur allié,
et je suis certain que ce cas va être pris en considération par mes collègues
des ministères touchés, mais s'assurer également
que le message à la population, c'est de dire que des services publics et des
services sociaux et de solidarité bâtis
sur la carte de crédit, la dette et les déficits, ça ne tient pas, ce n'est pas
un discours véritable, ce n'est pas un discours crédible. C'est difficile,
l'année actuelle est rigoureuse, on a besoin de la passer pour arriver dans de
meilleurs sentiers. Ceci dit, le cas de cet enfant nous préoccupe, me
préoccupe, je suis certain que mes collègues également vont vouloir y apporter une attention toute particulière, mais
ce n'est pas en ignorant le défi de nos finances publiques qu'on va en bout de
ligne améliorer le sort de la population, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : M. le Président, mettons-nous à la place des parents et des
élèves. Alors que le premier ministre reste
insensible à la détresse des familles, une quarantaine d'enfants ont été exclus
l'année dernière seulement. Il revient alors aux parents de faire des efforts
considérables pour trouver une place dans des écoles où les ressources sont
suffisantes ou encore purement et simplement quitter leur emploi pour
s'occuper de leur enfant à temps plein.
Le premier ministre peut-il nous dire quand ces
enfants seront réintégrés dans leurs écoles?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
je vais m'inscrire en faux contre le ton de la question du collègue. Taxer les
gens d'insensibilité parce qu'ils
essaient de faire leur travail le mieux possible, au service de l'ensemble des
citoyens et de faire en sorte que
l'avenir du Québec soit assis sur des bases solides, je ne trouve pas que c'est
très juste. Et je pense que personne ici n'a le monopole de la
sensibilité et de la compassion ni de l'empathie.
Et je vais
répéter encore une fois que nos efforts se poursuivent, se poursuivront. Nos
efforts seront couronnés de succès également,
M. le Président, je tiens à le dire, parce qu'on s'est tous mis à la tâche.
Mais nous veillons à ce que les conséquences
sur les citoyens soient les moins difficiles possible, et on est à quelques
mois de la confirmation de l'équilibre budgétaire
qui, elle seule, elle seule permet le maintien des services publics de qualité.
Et je veux le répéter à la population...
Le Président : En terminant.
M. Couillard : ...c'est dans cette
direction qu'on reste, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. La Commission des droits de la personne a lancé une enquête sur
les écoles et les commissions scolaires, conséquence du nombre élevé de
plaintes reçues.
J'aimerais
savoir du premier ministre quelles réponses précises seront apportées par
son gouvernement pour que cesse l'exclusion des écoles de
dizaines d'enfants qui sont laissés à eux-mêmes.
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, la réponse qu'on va leur donner, c'est d'abord une attention soutenue, une attention, même, aux cas individuels qui sont portés à
l'attention de mes collègues. Et je peux vous dire qu'ils y sont, qu'elles y
sont également très, très sensibles.
Je vais
répéter encore ce que je vais dire, parce que ce vers quoi veut nous entraîner
le collègue, en tout respect, c'est
le discours de la facilité. On va régler les problèmes comme ça, on va trouver
des crédits budgétaires à gauche, à droite,
sans aucune difficulté, alors qu'on sait bien que la situation financière du
Québec est difficile, elle est exigeante. La situation mondiale l'est également. Et le Québec réussit à tirer son
épingle du jeu et à redresser ses finances publiques, ce qui fait en sorte qu'on va être en mesure
d'assurer les services en santé, en éducation et pour les personnes les plus
vulnérables de la population, tandis que son parti politique, M. le Président,
je dois le redire...
Le Président : En terminant.
M. Couillard : ...prévoit la ruine
financière du Québec.
Le Président : Troisième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : M. le Président, le nombre d'enfants exclus de leurs écoles
a doublé. Il est passé de 40 à 80. Alors, la Commission des droits de la personne demande une intervention, la
Protectrice du citoyen demande au gouvernement de corriger la situation.
Alors, que
faudra-t-il de plus au premier ministre pour le convaincre de cesser les
coupures dans l'éducation de nos enfants les plus vulnérables?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, je vais appeler mon collègue à un peu plus de
mesure. Je suis obligé de rappeler que
les champions de la coupure en éducation, ce n'est pas de ce côté-ci de l'Assemblée qu'ils sont mais de leur côté, champions toutes catégories, toutes époques
confondues, M. le Président, les plus sévères compressions. Pas un
ralentissement de croissance, des
coupes massives. C'est arrivé sous leur gouvernement. C'est également
ce parti politique qui a coupé le nombre de professionnels de soutien dans les écoles de façon
magistrale et qu'on a dû doubler ce nombre au cours des années qui ont suivi avec d'importants investissements publics. Alors, un peu de mesure, un peu de mesure, M. le Président, parce que, quand même, les mémoires sont fixées dans le réseau de l'éducation pour ce qui est du bilan de nos collègues de l'opposition.
Maintenant, je vais répéter ce que je dis depuis
le début et je vais le répéter chaque jour ici, à ce fauteuil.
Le Président : En terminant.
M.
Couillard : Des finances
publiques saines, c'est le gage d'une société solidaire qui est capable de
soutenir les plus faibles.
Le Président : Principale, M.
le député de Lac-Saint-Jean.
Impact des compressions budgétaires
sur la réussite scolaire
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président, ce n'est pas le gouvernement du Parti
québécois, là, qui vient de couper 20 organismes régionaux de lutte contre le décrochage. Il y en a presque la moitié qui
sont fermés, puis les autres sont carrément sur le respirateur artificiel. M. le Président, il y a
des gens qui, concrètement, veulent aider nos jeunes qui ont besoin d'aide,
qui travaillent à l'aide aux devoirs, qui
travaillent aux activités parascolaires, des activités de lecture, mais tous
ces gens-là sont carrément abandonnés par le gouvernement actuel. Par
exemple, en Abitibi-Témiscamingue, on a fermé Action réussite qui a accompagné près de 20 000 jeunes depuis 2010. C'est
exactement la même chose pour la grande région de Laval, c'est fermé.
Même chose pour la grande région de la Capitale-Nationale, il n'y a plus de
service.
Comment le
ministre de l'Éducation, M. le Président, là, peut-il rester les bras croisés
pendant que tout le réseau de réussite scolaire est en train de
s'effondrer au Québec?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. François Blais
M.
Blais : Écoutez, M. le Président, il faut faire attention quand on
parle de réussite scolaire, parce que c'est quand même un des objectifs les plus importants que
s'est donné la société québécoise et que se donnent comme objectif aussi
tous ministres de l'Éducation confondus.
Donc, c'est extrêmement important. La réussite scolaire, j'ai eu l'occasion de
le mentionner, au Québec, heureusement, compte tenu de tous les efforts
que nous avons faits ces dernières années, elle progresse, elle progresse bien. Encore récemment j'ai obtenu les
chiffres, là, pour l'été dernier, donc c'est extrêmement positif. Pourquoi? Parce que le Québec s'est doté
de moyens importants, de financement important. Vous vous rappelez probablement, M. le Président, ce tableau que j'ai
présenté la semaine dernière. Il explique en partie, hein, nos résultats
au niveau de la réussite scolaire,
c'est-à-dire qu'on voit que la clientèle étudiante, hein, a eu tendance à
diminuer ces dernières années, mais le personnel de soutien et les
professionnels de soutien à la réussite scolaire ne cessent d'augmenter.
Donc, je
comprends que nous sommes en ce moment en négociation. Il y a des enjeux autour
de cette négociation-là avec les
syndicats, mais le personnel en soutien n'a cessé d'augmenter. Ça explique en
bonne partie nos réussites au niveau du succès scolaire. On a d'autres
objectifs...
Le Président : En terminant.
M. Blais : J'en parlerai tout à
l'heure.
• (14 h 30) •
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président, je n'ai jamais vu un ministre de
l'Éducation aussi déconnecté. Ça n'a rien à voir avec les négociations,
ce dont je vous parle présentement. Les instances régionales qui ont été mises
sur pied par du monde qui se sont pris en main pour la réussite scolaire au
Québec, par des régions qui ont dit : Ce n'est pas normal qu'on ait un des pires taux de décrochage en
Amérique du Nord, qui se sont mobilisées avec les chambres de commerce, qui se sont mobilisées avec les gens du milieu
pour venir régler la situation de la réussite scolaire avec nos jeunes, ça n'a
rien à voir avec les négos.
Que le ministre de l'Éducation se réveille,
qu'il réponde aux questions puis aux préoccupations des parents.
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M.
François Blais
M.
Blais : Alors, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, donc, il y a eu
une augmentation importante du personnel de soutien et des
professionnels pour favoriser la réussite scolaire.
Maintenant, pour les
organismes régionaux, je peux vous dire aujourd'hui, là, que nous avons
l'intention de maintenir le financement des
organismes régionaux qui ont été mis en place ces dernières années. Donc, il y
a eu toutes sortes de choses qui ont
été véhiculées, malheureusement, hier, là; ce n'est pas le cas, nous allons
maintenir le financement de ces
organismes régionaux. Et, plus encore, M. le Président, la priorité pour nous,
c'est la formation professionnelle, notamment
la formation professionnelle de nos garçons, notamment la formation duale, qui
va nous apporter, je crois, des taux de réussite encore meilleurs, et de
modifier la gouvernance...
Le Président :
En terminant.
M. Blais :
...pour favoriser l'autonomie des écoles dans leurs projets éducatifs.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : J'espère que le ministre de l'Éducation ne joue pas sur les
mots, là, parce que, la réalité, là, la raison pour laquelle les organismes ont fermé, c'est parce que vous avez coupé
dans les CRE, vous avez coupé dans les CLD, vous avez coupé dans les forums jeunesse, vous avez coupé dans les
carrefours jeunesse-emploi. Là, je te gage que vous faites référence uniquement à la partie qui vient
de votre ministère. Ayez le courage d'être debout, de dire concrètement aux gens que vous allez sauver l'ensemble du
réseau avec l'ensemble des sommes puis pas juste des miettes comme vous le
laissez entendre présentement.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. François Blais
M. Blais :
Merci, M. le Président. Effectivement, l'ensemble du réseau.
Le Président :
Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Effets des compressions budgétaires dans les
commissions scolaires sur les services aux élèves
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, l'avenir du Québec, à bien des égards, dépend de la performance de
notre réseau en éducation, et l'éducation, on doit bien le dire, c'est
un investissement.
Or,
le premier ministre est en train de faire ce qu'aucun gouvernement... Il peut bien dire, là : Je prends des mauvaises décisions, mais il y en a d'autres qui
en ont pris avant aussi. La réalité, M.
le Président, là, c'est qu'il n'y a
aucun gouvernement qui devrait
couper dans les services directs aux élèves. Or, ce qu'on voit, là, jour après
jour, c'est des coupures dans les
ressources spécialisées, donc pour les plus vulnérables, dans l'aide aux
devoirs, dans l'achat de livres, dans la lutte au décrochage. C'est
inacceptable, M. le Président. Et on a un premier ministre qui se lève
et qui essaie de défendre l'indéfendable, qui nous dit que les services ne
sont pas touchés. Or, c'est le contraire qu'on voit concrètement dans les
écoles.
Quand
le premier ministre va-t-il cesser d'être passif? Il ne peut pas
rester M. Calme, là, qui accepte tout puis qui n'agit pas. Quand va-t-il
sortir de sa bulle? Quand va-t-il avoir plus de vigueur pour défendre l'éducation?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, effectivement, j'aime bien garder mon calme, même dans des
situations autrement plus stressantes que celle que me fait vivre maintenant
le chef de la deuxième opposition.
Ceci
dit, M. le Président, effectivement, il y a eu de sombres périodes dans le passé du réseau de
l'éducation, où on a fait
des amputations massives de budget, ce qui n'est pas le cas, et on est en voie
d'atteindre l'équilibre budgétaire. Les organisations doivent faire des
choix. Ce qui est clair, c'est qu'elles ne font pas toutes les mêmes choix.
Comment explique-t-il qu'avec les mêmes
budgets, le même ministre, le même encadrement certains choix sont faits à
un endroit et pas à l'autre? Ce qu'il
nous suggère, c'est de fermer les yeux puis de remettre de l'argent sans
regarder où on le met, sans se poser
de questions sur la réussite des enfants et comment on peut véritablement l'atteindre. Pourtant, je me souviens très bien qu'il était, lui
aussi, en faveur du retour de l'équilibre
budgétaire, mais, depuis notre
arrivée ici, M. le Président, il n'y
a pas une seule mesure pour y parvenir qu'il n'a pas critiquée. Je crois que ce
discours n'était pas exact de sa part, M. le Président.
Le
Président : Première complémentaire, M. le chef du deuxième
groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le premier ministre vient encore de dire qu'il n'y a pas de coupure
dans les services. Il devrait être
gêné de ne pas savoir les conséquences des vraies décisions de son ministre de l'Éducation pour nos enfants.
M. le Président, on a un premier ministre qui est déconnecté du réel, qui est dans sa
bulle. Il est temps qu'on crève cette
bulle. M. le Président, par respect pour l'intelligence de ses
concitoyens, peut-il enfin admettre qu'il fait des coupures aux services
aux enfants?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je vais répéter ce que je viens de dire : Effectivement, c'est une année rigoureuse, une
année difficile à travers laquelle on doit passer et à travers laquelle on va
passer, parce que nous atteindrons l'équilibre budgétaire et on va le maintenir par la suite. Et tout
l'esprit de ce qu'on veut mettre en place dans l'éducation consiste à fixer les objectifs aux organisations scolaires,
aux écoles particulièrement et donner le choix d'agir de la façon qui est la
mieux adaptée à leurs milieux.
Ça,
c'est la bonne façon de réinvestir en éducation, M. le
Président. Il n'y a pas si longtemps,
c'est le discours que le collègue
également tenait lorsqu'il parlait du réseau de l'éducation. Alors, je l'amène, lui également, à revenir à ses anciens principes, que, j'espère, il n'a pas abandonnés, et de militer
pour une organisation publique qui donne de bons services, qui
assure la réussite des enfants de la façon la plus efficace possible.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le premier ministre devrait être prudent. Les Québécois
n'aiment pas les personnes arrogantes. Ils préfèrent le gros bon sens à
l'éloquence...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! C'est un propos qui n'est pas parlementaire, M. le chef du
deuxième groupe d'opposition. Je vais vous demander de le retirer. Monsieur,
allez-y.
M.
Legault : M. le Président, les Québécois préfèrent le bon sens à l'éloquence. Quand
va-t-on avoir un premier ministre
qui retrouve son bon sens, qui comprend enfin qu'il est dans la mauvaise
direction en faisant des coupures dans ce qu'il y a de plus important :
l'aide à nos enfants?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : C'est tellement facile, ce discours, tellement
léger, on dit des choses sans avoir soi-même
à prendre aucune décision. Quelle
décision le collègue a-t-il prise en services publics depuis son retour en
politique? Il a d'abord pris la
décision de militer pour la fermeté, pour l'équilibre des finances publiques,
pour le développement économique et, maintenant
qu'il voit qu'il y a des décisions difficiles qui doivent être prises, il dit
que ces décisions ne sont pas les bonnes.
Bien, M. le
Président, je lui indique que, l'équilibre budgétaire que lui souhaitait, nous,
on l'a réussi. L'équilibre budgétaire qu'il appelait, nous, on va le maintenir.
La croissance, la prospérité, la réussite de nos enfants, c'est nous qui allons
les assurer, M. le Président.
Le Président :
En principale, M. le député de Chambly.
Processus de reddition de comptes des universités
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, hier, c'était la fin des auditions des
dirigeants universitaires devant la Commission de culture et éducation. Les recteurs ont dénoncé unanimement l'ampleur
de la reddition de comptes, qui s'est alourdie considérablement depuis
20 ans sous la gouverne du Parti québécois comme du Parti libéral.
J'ai un tableau ici qui montre à quoi
ressemblait la reddition de comptes en 1992. J'en ai un autre qui vous montre
de quoi ça a l'air aujourd'hui, mesdames et
messieurs. Ça, c'est un monstre tentaculaire de reddition de comptes. Et soyez
certains que chacune des petites cases que vous voyez, chacune des petites
bulles, bien ça coûte quelque chose aux contribuables. Pour l'Université Laval,
c'est 800 000 $ par année pour faire des rapports, pour faire des
rapports qui souvent ne sont même pas lus, dans un réseau sous-financé.
Est-ce que le
ministre de l'Éducation s'engage à réduire cette reddition de comptes pour que
l'argent aille vraiment à la mission des universités?
Le Président :
Vous n'avez pas demandé le dépôt du rapport?
Des voix :
...
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. François Blais
M. Blais :
Ce serait utile de demander le dépôt, hein, pour pouvoir l'examiner d'un peu
plus près.
Écoutez,
ces dernières années, M. le Président, il y a eu un certain nombre de chantiers
sur l'avenir des universités. Il y a eu un chantier sur la reddition de
comptes qui est un chantier assez important. Les fonctionnaires travaillent en
ce moment avec les universités pour trouver des façons d'alléger le tout. Mais
en même temps il faut rappeler, et c'est extrêmement important, que les
universités du Québec sont financées en grande partie par les contribuables, et
c'est normal que nous le demandions. Et je
soumets que mon collègue très souvent pose des questions de reddition de
comptes par rapport aux universités. Donc, c'est normal, et nous allons
continuer à le faire, à poser des questions les plus pertinentes possible sur la saine gestion à l'intérieur des
universités.
Je
reconnais et nous avons reconnu avec les universités qu'il y avait un enjeu,
hein, de bureaucratisation avec le temps. Nous travaillons avec elles à
alléger ce processus, là, au cours des prochains mois.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, il va faire un chantier sur la reddition de comptes. Il va
probablement faire un rapport, à la fin de son chantier, qui sera, j'imagine,
quelque part ici, là-dedans. Mais, des rapports, des chantiers, des sommets, on en a eu pas mal au Québec, ça serait
peut-être le temps d'avoir des résultats, ça serait peut-être le temps que
l'argent ne se perde pas trop, trop ici, dans le tableau, puis qu'il s'en aille
vraiment à la mission des universités.
Quand est-ce que le
ministre va faire preuve de leadership pour nos universités?
• (14 h 40) •
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. François Blais
M.
Blais : Encore une fois, le chantier, il a eu lieu, le rapport, il a
été fait. Maintenant, il s'agit de le mettre en application. Pour le
faire, on le fait bien sûr avec nos partenaires que sont les universités. Moi,
j'ai cette sensibilité-là à faciliter les
choses pour le monde universitaire, à avoir une certaine reddition de comptes,
faire en sorte que, quand cette reddition
de comptes, elle est établie, il y ait des changements, si nécessaire, il y ait
des changements de comportement, il y
ait des changements d'organisation qui soient faits. Et, pour l'essentiel, je
pense qu'on vise le même objectif. C'est pour ça que, je le répète,
j'aimerais qu'il dépose son document.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, pour l'Université Laval, je le répète,
c'est 800 000 $ pour faire des rapports, 30 % de l'administration de l'Université Laval, c'est
pour faire des rapports au ministère. Et on nous dit que souvent ces rapports-là
ne sont pas lus. Et, quand ils sont lus, des
fois ils ne sont pas compris, il faut qu'ils appellent à l'université pour
savoir ce qui se passe. Ça n'a aucun sens, 800 000 $ pour des
rapports qui ne sont pas lus, ça ne peut plus durer.
Est-ce que le ministre
peut s'engager à améliorer l'efficacité du réseau d'ici Noël?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. François Blais
M.
Blais : Pour la troisième
fois, M. le Président, j'aimerais que mon collègue
dépose son document. J'aimerais le voir, j'aimerais pouvoir l'analyser. Je pense que c'est tout à fait normal, quand un collègue se lève en Chambre pour présenter un document,
là, qu'on puisse l'examiner.
Pour
l'essentiel, hein, pour l'essentiel, Dieu sait qu'encore aujourd'hui les universités,
aujourd'hui et demain, devront avoir une reddition de comptes, c'est extrêmement important. Pensons simplement au budget des universités.
Il y a encore quelques années à peine, on ne réussissait pas, au ministère,
à comparer la situation budgétaire des universités. Maintenant, elles partagent, hein, des processus
comptables qui sont similaires, ce qui nous permet de mieux voir leur situation financière. Donc, c'est le
genre d'outils qu'on doit mettre en place, là...
Le Président :
En terminant.
M. Blais :
...pour les suivre de manière adéquate et non bureaucratique, si possible.
Le Président :
Il y a une volonté de consentement de... Vous avez une demande de dépôt?
Une voix :
...
Document déposé
Le Président :
Consentement pour le dépôt? Consentement. M. le député de...
M.
Laframboise : Blainville.
Le Président :
...Blainville, en principale.
Pacte fiscal avec les municipalités
M. Mario Laframboise
M. Laframboise : Merci, M. le Président. L'offre du ministre des Affaires municipales
aux municipalités est finale et équilibrée, a-t-il affirmé ce matin. Son
pacte dit transitoire, qui a créé un trou de 300 millions dans les budgets
des municipalités, devient récurrent et n'offre que des miettes en contrepartie, dont
certaines ne seront versées qu'en 2019. Loin d'être équilibré.
Le
maire de L'Ancienne-Lorette a déclaré : Le monde municipal
a «le couteau sur la gorge». Il recommande à ses collègues de rejeter l'offre gouvernementale, mais tout porte à croire que les dirigeants
des deux unions municipales la
recommanderont. Les prévisions budgétaires
2016‑2017 inscrites dans le budget de mars dernier annonçaient pourtant déjà une reconduction des compressions de l'an passé.
Autrement dit, les dés étaient pipés avant même que les négociations
commencent, et le ministre a mené les municipalités en bateau pendant des mois.
Le
ministre est-il conscient qu'il sous-traite encore des hausses de taxes et
pellette encore une fois ce fardeau dans la cour des municipalités du
Québec?
Le Président :
M. le ministre des Affaires municipales.
M. Pierre Moreau
M.
Moreau : Il me vient en tête, M. le Président, quand j'entends
la question du député de Blainville, la fable de La Fontaine Le coche et la mouche, et il semble que le
député de LaFontaine, dans le rôle, prenne celui de la mouche, puisque, dans le dossier du pacte fiscal, que nous
avons négocié et que nous négocions toujours avec les municipalités, nous nous sommes affairés dès le mois de janvier à
trouver une position qui soit équilibrée. On a travaillé tout l'été. Et je
ne ferai pas le manque de respect aux gens
avec qui j'ai négocié d'en parler, du fond, ici aujourd'hui, parce que je sais
que les négociateurs présentent à leurs membres ce qui est le résultat de nos
négociations, que j'estime, oui, toujours équilibrées,
et, par respect pour ces gens, je vais les laisser en prendre connaissance et
décider si, oui ou non, ils estiment que le travail qui a été fait est un
travail qui mérite qu'on y donne suite.
La proposition du
gouvernement, je le rappelle, elle est équilibrée, elle n'est pas que
financière. Elle dépasse largement la courte
vue que sous-tend la question du député parce qu'elle se base sur ce que nous voulons
définir comme étant une relation différente entre le gouvernement du
Québec et les municipalités.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Blainville.
M. Mario Laframboise
M. Laframboise : Merci, M. le Président. Les maires et mairesses ne veulent pas mordre
la main de celui avec qui ils doivent
faire avancer leurs projets de charte des municipalités mais aussi d'un
partenaire qui leur fait défaut coup sur coup depuis avril 2014. Ça
ressemble drôlement à un couteau sur la gorge.
Pourquoi
le ministre marchande-t-il ainsi l'autonomie des municipalités? Pourquoi
force-t-il les maires à signer son offre en échange de la reconnaissance
qu'ils attendent depuis 30 ans?
Le Président : M. le ministre
des Affaires municipales.
M.
Pierre Moreau
M.
Moreau : M. le Président, est-ce que le député ne devrait pas
laisser les maires en décider plutôt que de se lever ici, à l'Assemblée nationale, en disant qu'il y a des miettes?
Est-ce que vous savez ce que comporte le pacte fiscal qui leur a été
proposé? Est-ce que vous savez quelles étaient leurs demandes?
Moi,
je travaille avec ces gens-là depuis le mois de janvier, j'ai le plus grand
respect pour eux. Le premier ministre du
Québec a eu le leadership suffisant pour venir dire pour la première fois en
40 ans : Ce que les municipalités demandent, on va leur offrir. Pour la première fois, il y a
un premier ministre qui donne au ministre des Affaires municipales un mandat
de reconnaître les municipalités comme de
véritables gouvernements de proximité, et ce qui est produit aujourd'hui et ce
dont ils vont discuter aujourd'hui...
Le Président :
En terminant.
M. Moreau :
...c'est précisément la façon de le mettre en oeuvre et d'y donner suite.
Faites confiance aux maires.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Blainville.
M. Mario Laframboise
M. Laframboise : M. le Président, l'an passé, le ministre a demandé aux maires de
piger dans leurs surplus pour absorber les compressions. Pour celles qui
en avaient, les surplus ont déjà fondu ou fondront maintenant rapidement comme neige au soleil. Le gouvernement libéral a augmenté les taxes municipales, les taxes scolaires, les tarifs
d'Hydro, les frais de garderie, et j'en passe. 1 400 $ de
moins dans les poches des familles québécoises juste pour la dernière année.
Le
ministre peut-il garantir à la population du Québec que leur compte de
taxes municipales n'augmentera pas en raison de son pacte?
Le Président :
M. le ministre des Affaires municipales.
M. Pierre Moreau
M.
Moreau : M. le Président, ce que je sais, c'est que, si ce pacte est signé par les représentants
des municipalités, c'est qu'il
reflétera la volonté d'une majorité de maires et de mairesses au Québec
et qu'il reflétera également les intentions du gouvernement à l'égard de ce qu'on estime être la véritable
gouvernance de proximité. Parce que c'est assez facile de dire : Bien,
quand les taxes augmentent, c'est de la faute du gouvernement parce que le gouvernement
pellette.
Ici,
là, on négocie depuis le mois de janvier, on est au terme d'une négociation qui
a duré, je le répète, tout l'été et
qui, par respect, ne sera pas commentée davantage aujourd'hui, parce que précisément les maires sont en train d'en prendre
connaissance et qu'ils porteront un jugement sur ceux...
Le Président :
En terminant.
M. Moreau :
...qui ont négocié aussi en leur nom.
Le Président :
Principale, M. le leader de l'opposition.
Taxe sur les forfaits vacances tout inclus à
l'étranger
M. Bernard Drainville
M. Drainville :
M. le Président, on veut revenir sur la taxe «piña colada».
D'abord,
il faut parler de qui ça concerne. Ça concerne des familles de la classe
moyenne, M. le Président, qui travaillent
dur, qui travaillent fort, qui mettent de l'argent de côté puis qui essaient, à
la fin de l'année, d'avoir un petit budget pour se payer sept jours à Cuba ou
en République dominicaine. Et puis là on a appris, M. le Président, que les libéraux, nos bons
libéraux, qui aiment ça taxer, M. le
Président, ont songé sérieusement à
créer une taxe vacances, une taxe
«piña colada». M. le Président, j'ai juste le goût de leur dire, au nom des Québécois
qui nous écoutent, là : Pouvez-vous juste nous laisser prendre nos vacances en paix? On peut-u juste aller à
la plage sans que vous pensiez à nous taxer? On peut-u juste se rendre
jusqu'au château de sable sans que vous pensiez à nous taxer jusque dans nos
maillots?
On peut-u savoir, M.
le Président, comment ça se fait que la ministre du Tourisme a eu cette
brillante idée...
Des voix :
...
Le
Président : Bon. S'il vous plaît! Tout le monde garde son maillot, et on écoute Mme la ministre du Tourisme.
Mme
Dominique Vien
Mme
Vien : Les images qui
nous viennent en tête sont nombreuses, M.
le Président, mais je vais me
contenter de vous livrer le message suivant, à l'effet que le premier ministre a été très clair sur cette question-là hier. Je pense que le leader de l'opposition officielle aurait
tout intérêt à lire les journaux et, tous les journaux, je pense que l'ensemble
de cette question-là était traité de façon très claire et précise hier.
Ce qu'il faut
préciser ici, M. le Président, c'est que le Québec évolue dans un monde
touristique qui est très concurrentiel, qui est costaud et qu'il faut se
démarquer comme industrie ici. Nous avons un plan de développement économique
qui est ambitieux, c'est d'attirer 7 millions de visiteurs de plus, des retombées économiques
de 7 milliards supplémentaires, de créer 50 000 emplois supplémentaires dans toutes
les régions du Québec. Il nous faut avoir des leviers. Et, pour y arriver, M. le Président, je pense et
l'industrie pense aussi qu'il nous faut être plus efficaces, plus cohérents
sur la scène internationale et qu'il nous
faut aussi avoir quelque chose à vendre, et ce quelque chose à vendre là, ce
sont des attraits touristiques que nous avons dans l'ensemble de nos
régions du Québec. Alors, c'est la tâche à laquelle je m'astreins, et je le fais en consultation. Comme l'a dit tout à l'heure,
d'ailleurs, le ministre des Affaires municipales, de ce côté-ci de la
Chambre, on discute avec les gens, on discute avec le milieu, on consulte...
Le Président :
En terminant.
Mme Vien :
...et, le moment venu, on prend des décisions.
Le Président :
Première complémentaire, M. le leader de l'opposition.
M. Bernard Drainville
M. Drainville :
Et, le moment venu, on taxe, hein? Vous avez senti d'ailleurs, M. le Président,
toute la compassion qu'elle avait
pour les familles en question, là, hein? Non, non. Non, non. Les gens qui
économisent pour aller en vacances, la dernière affaire dont ils ont
besoin, c'est de se faire taxer par votre gouvernement, O.K.?
Alors, moi, j'aimerais savoir, M. le Président,
là : Lorsqu'elle a présenté cette taxe-là, est-ce qu'elle l'a d'abord
fait approuver par le Conseil des ministres ou le Comité des priorités? Est-ce
qu'on peut avoir une réponse à cette question-là?
• (14 h 50) •
Le Président :
Mme la ministre du...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Mme la ministre du Tourisme.
Mme Dominique Vien
Mme Vien :
M. le Président, ici je pense qu'on doit prendre la parole d'un député et d'un
premier ministre.
Hier,
la question a été soulevée dans les médias. Le premier ministre a été très
clair — je vais
vous le répéter étant donné que vous
n'avez pas l'air de lire les journaux : Il n'est absolument pas question
de taxer quiconque qui s'achète un
billet d'avion ou qui s'achète un voyage tout inclus à l'étranger. Est-ce que
c'est clair? Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le leader de l'opposition.
M. Bernard Drainville
M. Drainville :
Je pense que les Québécois veulent savoir qu'est-ce qui a bien pu passer par la
tête de la ministre du Tourisme, M. le Président. Alors, ma réponse,
elle n'est pas bonne.
Je
repose la question — je veux
juste savoir : Avant de proposer la taxe «piña colada» en Speedo, là,
est-ce qu'elle a obtenu l'accord du
Conseil des ministres? Est-ce qu'elle l'a présentée au Conseil des ministres ou
au Comité des priorités? Question simple. Réponse maintenant, M. le
Président.
Le Président :
Mme la ministre du Tourisme.
Mme Dominique Vien
Mme Vien :
Je comprends que votre question est écrite et que vous deviez la répéter, alors
je vais répéter ma réponse : Il n'est
absolument pas question de taxer quiconque achète un voyage à l'étranger.
Est-ce que je peux être plus claire que ça? Non? Merci, M. le Président.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Gouin.
Effets
des compressions budgétaires
dans le domaine de l'éducation
Mme Françoise David
Mme
David (Gouin) : Merci, M. le Président. Nous disons depuis des mois
que les coupes gouvernementales font mal aux écoles et surtout aux élèves. On apprend
cette semaine qu'il y aura d'autres
coupures et particulièrement dans des organismes qui mobilisent les
communautés pour entourer les élèves et leurs familles.
Pendant
qu'une future génération d'adultes se trouve ainsi privée de ressources, le
gouvernement nous dit travailler au bien-être de cette même génération
en déposant, année après année, des montants considérables dans le Fonds des
générations : 2,5 milliards depuis cinq ans. Mais, depuis cinq ans,
les gouvernements ont aussi coupé 1 milliard dans l'éducation.
Je
demande au premier ministre de renoncer aux coupes en éducation, qui font mal
aujourd'hui à la génération qui est sur les bancs d'école, quitte à
puiser l'argent nécessaire dans le Fonds des générations.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je vais répondre à ma collègue. Le ministre de
l'Éducation tantôt a indiqué que les
organismes régionaux de concertation en persévérance scolaire verront leurs
activités, bien sûr, toujours soutenues dans toutes les régions, dont la nôtre, Saguenay—Lac-Saint-Jean, avec le CREPAS, dont il a
d'ailleurs déjà été question ici, dans cette Chambre.
Maintenant, sur le reste de la question, on est
fortement et clairement en désaccord. Le Québec doit absolument diminuer
l'importance de sa dette. C'est une question essentielle, justement, pour
l'avenir du Québec et notamment des prochaines
générations. Quand on est rendu, M. le Président, à payer 30 millions par
jour aux banquiers de New York au
lieu de le mettre dans les écoles puis dans les hôpitaux, c'est le temps
d'agir. On a décidé d'agir. La bonne nouvelle, c'est que, pour la première fois cette année, la courbe qui montait tout
le temps, de la dette du Québec, elle a commencé à aller dans l'autre direction. Ces efforts-là ne
passent pas inaperçus. C'est pour ça qu'on paie moins cher pour emprunter
que d'autres gouvernements, parce qu'on voit qu'on a un plan sérieux de
contrôle de la dette.
Maintenant, on peut être en opposition là-dessus.
Les gens jugeront. Nous, on favorise des finances publiques saines, équilibrées, une dette sous contrôle qui
va en décroissant pour l'avenir du Québec. Si on veut retourner au déficit,
bien, qu'on le dise.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Gouin.
Mme Françoise David
Mme
David (Gouin) : M. le Président, on est soucieux, nous aussi, des
générations futures et de la dette. Je rappelle d'ailleurs qu'on
pourrait se soucier plus d'évasion fiscale. Mais là ce que le gouvernement est
en train de créer, c'est un autre déficit,
un déficit éducatif. On va mettre encore près de 4 milliards dans le Fonds
des générations d'ici deux ans. Pendant
ce temps-là, il y a des enfants en difficulté qui n'ont pas les services
auxquels ils auraient droit dans les écoles.
Je demande
donc : Pourquoi est-ce qu'on sacrifie ces enfants sur l'autel du Fonds des
générations?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : D'abord, M. le Président, on veut continuer à améliorer la réussite des
enfants. On a vu qu'on a fait des
progrès au cours des deux dernières années. Notre plan vise à redonner de
l'autonomie et des moyens d'action aux enseignants, aux parents dans les
écoles, et on est très déterminés à le faire.
Mais justement, M. le
Président, si on veut penser aux Québécois et Québécoises qui nous suivront
dans cette Chambre dans quelques années, il
faut s'assurer qu'ils aient des moyens de prendre des décisions. Actuellement,
le Québec est enchaîné par sa dette
et ses finances publiques chroniquement déséquilibrées. Nous allons briser ces
chaînes, M. le Président, pour laisser la prochaine génération prendre
les décisions qu'ils et qu'elles voudront prendre.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Gouin.
Mme Françoise David
Mme David
(Gouin) : J'ai l'impression de me répéter, M. le Président, mais la prochaine génération qui va venir
ici, elle est en ce moment sur les bancs
d'école, et c'est elle qui réclame une éducation, pas une éducation à deux vitesses comme ce qu'on voit en ce
moment et même des services de garde
scolaires à deux vitesses, de plus en plus des enfants de familles aisées qui
ont droit à toutes sortes de services parce qu'ils vont dans le privé, puis,
les autres enfants, qu'ils se débrouillent, puis tant pis si les parents
n'ont pas d'argent pour les envoyer aux pommes.
Je demande au premier
ministre s'il trouve cette situation normale et comment il va y remédier.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, nous allons à la fois augmenter les ressources
en éducation... Il faut passer cette année de
redressement. On est déjà bien avancés dans cette année. Les choses se
déroulent bien. C'est difficile, mais on va
y arriver, parce qu'on doit y arriver. Mais on ne fera pas juste remettre de l'argent
dans un réseau en se voilant les yeux,
en ne se demandant pas ce qu'on fait avec. Autant en santé qu'en éducation,
on aura profondément modernisé nos façons
de faire et, en éducation, recentré
ce qui aurait dû être fait et qui sera fait maintenant, recentrer le réseau sur
l'école, les enseignants, les parents
pour que, les projets pédagogiques, c'est à l'école, dans la classe qu'ils
naissent et non pas dans les bureaux d'administrateur, M. le Président.
Le Président :
Principale, Mme la députée d'Arthabaska.
Mesures envisagées pour réduire les délais
dans le domaine de la justice
Mme Sylvie Roy
Mme
Roy (Arthabaska) : M. le Président, lorsque j'ai commencé à demander une commission d'enquête sur la
construction, c'est en avril 2009, il y avait déjà des allégations à l'égard de
M. le maire — à
l'époque, il était maire, maintenant
c'est un ex-maire — Gilles
Vaillancourt. Depuis, il y a eu des arrestations en mai 2013. Et on apprenait
la semaine dernière sous la plume de
Claudia Berthiaume que le procès serait possiblement, et je dis
«possiblement», entendu en 2019. C'est donc 10 ans de
délai qu'on entend parler de ce procès-là sur la place publique.
Je ne demande pas à
ma collègue ministre de la Justice de faire des commentaires sur l'arrestation
ou sur le procès, ma question
porte sur les délais entre le moment de l'introduction d'une action et le
jugement, autant dans ces matières-là — puis ça, je me sers de ça
comme exemple — qu'en
matière civile. Merci.
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, c'est certain que la question des délais devant les tribunaux est une question
qui nous préoccupe. Nous tentons, par différents moyens, de voir à ce que les
dossiers puissent procéder rondement, puissent procéder à l'intérieur des
délais qui sont raisonnables. Bien entendu, certains dossiers, de par leur
complexité, vont commander un certain nombre
de journées d'auditions particulières ou auront à considérer une preuve
particulière, une preuve qui est très lourde.
Alors, je tente de
comprendre la question de ma collègue, parce que, oui, la question de tout ce
qui touche les délais, tant dans les
dossiers civils, les dossiers qui relèvent également de la chambre
criminelle, c'est un enjeu que nous suivons
de près. Nous monitorons aussi les délais dans les différents districts
judiciaires de Québec pour tenter de voir et de trouver les solutions qui permettront de les
réduire tout en permettant aussi à ceux et celles qui ont besoin des services
de pouvoir avoir accès aux services judiciaires...
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
...et aux salles de cour.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée d'Arthabaska.
Mme Sylvie Roy
Mme
Roy (Arthabaska) : On
tente de trouver des solutions parce
qu'il y a un problème, M. le Président. Les délais sont trop longs.
Ça discrédite l'administration de la justice, ça fait aussi perdre confiance en l'administration de la justice. Il me semble qu'il faut aller plus que ça, ça
prend des actions concrètes.
Qu'est-ce qu'elle
entend faire concrètement pour diminuer les délais?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : Une des solutions qui a été mise de l'avant, M. le Président, c'est l'entrée en vigueur du nouveau Code de procédure civile, qui
permettra, notamment dans les dossiers de nature civile, aux juges de gérer
l'instance et de voir,
dès l'introduction des premières procédures, quelles seront les
étapes et permettre des échanges avec les parties pour bien administrer
chacun des dossiers. Ça, c'est une solution.
Il y a également,
dans les dossiers criminels, des pourparlers qui ont lieu notamment
entre le Barreau du Québec et les équipes de la Directrice des poursuites criminelles et pénales, de
sorte que les intervenants, entre
eux, trouvent et arrivent à présenter des solutions dans le...
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée d'Arthabaska.
Mme Sylvie Roy
Mme Roy
(Arthabaska) : M. le Président, la ministre de la Justice vient
de nous dire qu'elle monitorait les délais
dans chacun des districts judiciaires, pour chacun des tribunaux, j'imagine, la
Cour du Québec, la Cour
supérieure. Et est-ce qu'elle le fait aussi pour le TAQ, le Tribunal
administratif du Québec?
Est-ce qu'elle peut
nous déposer ces délais-là pour les différentes instances et districts
judiciaires?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, je tiens à rassurer la collègue que nous sommes préoccupés par la question
des délais. À la question précise concernant les dossiers civils et
criminels : Nous assurons un suivi. Et, je tiens à rassurer la collègue, l'entrée en vigueur, le 1er
janvier prochain, des dispositions du nouveau Code de procédure civile va
permettre une meilleure gestion des
instances et permettra notamment de réduire les délais, qui sont un enjeu de
taille au Québec.
• (15 heures) •
Le Président :
Principale — avec
patience et détermination — M.
le député de Terrebonne.
Amende imposée à TransCanada Oil Pipelines (Canada) Ltd.
par
le ministère du Développement durable, de l'Environnement
et de la Lutte contre les changements climatiques
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci beaucoup, M. le Président, pour ces qualificatifs. M. le Président, la compagnie TransCanada doit être morte de rire aujourd'hui
depuis qu'elle a reçu la facture du ministre de l'Environnement pour avoir mené
illégalement des levés sismiques sans
certificat d'autorisation en plein coeur d'une pouponnière de bélugas en avril
2014. Le montant réclamé, et j'espère
que vous êtes bien assis : 5 000 $.
C'est exactement, d'ailleurs, le même montant qu'a coûté l'adoption du
béluga du ministre de l'Environnement. Ça a presque l'air d'une commandite, M.
le Président.
Le
chiffre d'affaires de TransCanada est de 2,6 milliards par année, c'est
totalement ridicule comme amende. Le message
que le gouvernement envoie, c'est que contourner la loi de l'environnement, au
Québec, ça ne coûte pas cher. Pour
une amende maximale, on pouvait aller jusqu'à 500 000 $,
3 millions de dollars, selon les cas. Il y a quand même une marge
assez intéressante entre 5 000 $ et 3 millions.
Pourquoi
le ministre de l'Environnement n'impose-t-il pas une sanction exemplaire à
TransCanada afin que les règles environnementales du Québec soient
prises au sérieux, M. le Président?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Dans le cas que décrit le député,
c'est la Loi sur la qualité de l'environnement qui prévoit spécifiquement le type de sanction administrative pécuniaire
qui doit être imposé lorsqu'il y a un manquement tel que celui qui a été
effectué par TransCanada. Donc, il n'y a pas de discrétion, il n'y a pas de
pouvoir ministériel discrétionnaire qui s'applique ici. La loi, nous l'avons
appliquée.
Et
c'est ça qu'il est très intéressant de souligner dans ce cas-ci, M. le
Président, c'est que, que ce soit dans le cas de TransCanada ou dans quelque autre cas, nous, de ce côté-ci de la
Chambre, nous allons appliquer les lois québécoises à leur plein potentiel, contrairement au
gouvernement du Parti québécois, qui, dans le cas de TransCanada, n'a pas voulu
déclencher un BAPE sur l'ensemble de la portion québécoise du projet,
contrairement au gouvernement du Parti québécois,
qui n'est pas allé défendre les intérêts du Québec devant l'Office national de
l'énergie dans l'affaire... dans l'oléoduc
Enbridge, contrairement au gouvernement du Parti québécois, qui a autorisé le
stockage du pétrole albertain à Sorel-Tracy.
Nous, on va veiller aux intérêts des Québécois, on va s'assurer que les lois en
matière environnementale et l'ensemble de nos lois soient appliquées à
la lettre. Merci, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Terrebonne.
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Le ministre de
l'Environnement n'est pas pris au sérieux par la compagnie TransCanada.
Après une première infraction concernant les levées sismiques, TransCanada a
commis une deuxième infraction quatre mois plus tard en contrevenant aux
conditions du ministre lors de la tenue de ces forages.
Depuis quand
donnons-nous une amende minimale à un récidiviste, M. le Président? Pourquoi le
ministre n'impose-t-il pas une mesure
exemplaire à TransCanada? C'est un dossier qui est sérieux, qui est surveillé;
on veut donc des actions en conséquence.
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Je comprends que le député est récemment entré dans sa
fonction de critique en matière d'environnement.
Cela dit, je l'invite à lire la Loi sur la qualité de l'environnement
précisément sur la question des sanctions administratives pécuniaires. La loi précise spécifiquement que, dans le
manquement qu'on a précisé envers TransCanada, il y a un montant qui est prévu pour la sanction administrative pénale...
pécuniaire, pardon, et c'est ce montant-là qui a été imposé à TransCanada. Nous, dans tous les cas, ce
que nous allons faire, c'est veiller à ce que la loi s'applique, et nous
le faisons d'ailleurs pour l'ensemble des certificats d'autorisation qui seront
déposés par la suite par TransCanada.
Le Président :
En terminant.
M.
Heurtel : Nous appliquerons
la loi, nous avons mis en place un comité d'experts et nous assurons que la loi
soit...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Terrebonne.
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : M. le Président, le ministre de
l'Environnement pouvait faire plus,
j'en suis convaincu. C'est un dossier
qui est majeur. Si on fait le bilan, là, du dossier d'Énergie Est depuis que
c'est commencé, le ministre semble vouloir abdiquer de ses responsabilités. On a un BAPE qui est de façade, on a
une compagnie qui déclare d'entrée de jeu qu'elle ne se soumettra jamais, de toute façon, à la décision ultime du Québec à la fin de ce projet, mais on a 5 000 $ d'amende qui ont été
collectés, cinq gros 1 000 $ d'amende dans un compte en banque, M. le
Président.
À quand une sanction
exemplaire pour les compagnies qui viennent ici...
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Encore une fois, nous appliquons la Loi sur la qualité de
l'environnement à la lettre. Nous avons mis en place un BAPE pour, justement, s'assurer que nous irions au bout
de l'ensemble des questions de la population sur ce projet-là, chose, je vous le rappelle, M. le Président, que le
gouvernement du Parti québécois a refusé de faire. C'est deux poids,
deux mesures. Quand le Parti québécois est au gouvernement, on est propétrole
puis, quand on est dans l'opposition, tout à coup on oublie la Loi sur la
qualité de l'environnement.
Nous
veillons à la défense des intérêts des Québécoises et Québécois dans ce
dossier-là et dans l'ensemble des dossiers, et la LQE va s'appliquer sur
le projet de TransCanada. Merci, M. le Président.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Vachon.
Contrat attribué à une
entreprise privée concernant un plan
de communication pour le ministère des Transports
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet :
Oui, merci, M. le Président. En fait, en réponse au ministre de
l'Environnement, ce n'est pas l'application
de la Loi sur la qualité de l'environnement. J'étais là quand on l'a révisée,
puis les amendes peuvent être pas mal plus élevées que ça, et c'est
votre décision de prendre l'amende minimale. C'est vraiment dommage.
M. le Président, Le Soleil
rapportait hier que le ministre des Transports du Québec avait octroyé un
contrat de 3,3 millions à la firme privée LG pour des services, et je
cite, «d'élaboration de plan de communication».
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
Mme
Ouellet : Mais pourtant il y a déjà une quarantaine
d'employés professionnels en communications au MTQ. Donc, à ce moment-là, ce contrat-là, ça a été un
dédoublement de l'expertise à l'interne puis c'est un gaspillage de fonds
publics alors qu'ils font des coupures partout.
On le sait, ce qu'il faut au ministère des
Transports, c'est plus d'expertise, ce n'est pas moins d'expertise.
Pourquoi est-ce que le ministre des Transports
favorise-t-il le privé au détriment de l'expertise de son propre ministère, M. le Président? Et je cite :
C'est des plans de communication. Dans la réponse de son attaché, il
disait : Surtout de la publicité, mais pas seulement que...
Le Président : M. le ministre
de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Pour répondre au commentaire de la
députée de Vachon, j'aimerais préciser que,
justement, lorsqu'elle était là, au gouvernement du Parti québécois, il n'y a
pas eu de BAPE d'enclenché sur le projet de TransCanada. Lorsqu'elle était là, au gouvernement du Parti
québécois, il n'y avait aucun plan de défendre les intérêts du Québec dans le projet d'inversion du pipeline
Enbridge. Lorsqu'elle était là, au gouvernement du Parti québécois, on a
stocké du pétrole albertain à Sorel. Lorsqu'elle était là, au gouvernement du Parti québécois, on a formé un comité avec l'Alberta pour
développer le pétrole albertain. C'est ça, le...
Le Président : Excusez... M.
le leader du gouvernement... de l'opposition.
M.
Drainville : La question était très claire : Est-ce qu'on peut avoir une réponse du ministre
des Transports, s'il vous plaît?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Fournier : Comme la question
était à deux thèmes, il y a eu une réponse sur un des thèmes. Peut-être que demain... ou, si elle était passée un peu plus
tôt, elle aurait pu revenir. Peut-être qu'on se reverra demain sur cette question.
Le
Président : Je pense
que vous avez terminé. Alors, cela met fin à la période de questions
et de réponses orales.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, puisqu'il n'y a pas de votes reportés, nous allons passer à
la rubrique des motions sans préavis. Et je crois que vous voulez
intervenir, M. le leader du gouvernement?
M.
Sklavounos : Oui, effectivement, Mme la
Présidente. Suite à des échanges avec
l'opposition, je vais solliciter
le consentement de cette Chambre afin de
donner les avis touchant les travaux de commission afin que les consultations
particulières puissent débuter plus
rapidement, étant entendu que les avis touchant les travaux de commission qui
sont en étude détaillée débuteront seulement après les affaires
courantes.
Avis touchant les
travaux des commissions
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le leader adjoint.
Y a-t-il consentement pour procéder? Oui. Alors, allez-y, M. le leader
adjoint.
M.
Sklavounos :
Merci, Mme la Présidente. Alors, j'avise cette Assemblée que la Commission des
institutions poursuivra les consultations
particulières à l'égard du projet de loi n° 59, Loi édictant la Loi
concernant la prévention et la lutte contre les discours haineux et les
discours incitant à la violence et apportant diverses modifications
législatives pour renforcer la protection des
personnes, dès maintenant pour une durée de trois heures et de
19 h 30 à 21 h 30, à la salle du Conseil législatif;
La Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
poursuivra les consultations particulières
à l'égard du projet de loi n° 54, Loi visant l'amélioration de la
situation juridique de l'animal, dès maintenant pour une durée de
2 h 15 min et de 19 h 30 à 21 h 45, à la
salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de l'aménagement du territoire
complétera, quant à elle, les consultations particulières à l'égard du projet
de loi public n° 492, Loi modifiant le Code civil afin de protéger les
droits des locataires aînés, dès maintenant pour une durée de
2 h 15 min, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission
de la santé et des services sociaux poursuivra l'étude détaillée à l'égard du
projet de loi n° 20, Loi édictant la Loi favorisant l'accès aux
services de médecine de famille et de médecine spécialisée et modifiant
diverses dispositions législatives en matière de procréation assistée,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 18 heures et de
19 h 30 à 21 h 30, à la salle des Premiers-Ministres 1.38
de l'édifice Pamphile-Le May;
La Commission de l'économie et du travail
entreprendra, quant à elle, l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 58, Loi regroupant la Commission
administrative des régimes de retraite et d'assurances et la Régie des rentes
du Québec, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 18 heures, à la salle de l'Assemblée nationale,
et de 19 h 30 à 21 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau.
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Alors, merci, M. le leader adjoint du gouvernement.
Motions sans préavis
Nous allons maintenant
passer à la rubrique des motions sans préavis. Et, en fonction de nos règles et
de l'ordre de présentation de ces
motions, je reconnais un membre du groupe formant le gouvernement et je cède la parole à M. le
ministre de la Santé et des Services sociaux.
Souligner le don de 10
millions de dollars offert
par M. P.K. Subban à La Fondation de
l'Hôpital de Montréal pour enfants
M.
Barrette : Merci, Mme la Présidente. Alors, je sollicite le consentement des membres
de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement
avec la députée de Taillon et le député de Lévis :
«Que l'Assemblée nationale souligne le généreux
don de 10 millions de dollars offert par M. P.K. Subban à La Fondation de l'Hôpital de Montréal pour enfants
afin de soutenir les familles d'enfants malades et la recherche en santé;
«Qu'elle souligne qu'il s'agit d'un engagement
exceptionnel de la part d'un athlète professionnel envers la communauté
montréalaise et les enfants malades;
«Outre cette
contribution importante que l'Assemblée nationale réitère l'importance des dons
des citoyens et des personnes morales
envers la communauté, et salue leur implication dans tous les secteurs
d'activités afin d'améliorer le bien-être de la population.»
• (15 h 10) •
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le ministre. Y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Mme la
Présidente, nous proposons l'adoption, sans débat.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Pour la prochaine motion sans préavis, je reconnais maintenant un membre du
groupe formant l'opposition officielle et je cède la parole à M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Drainville : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je sollicite le consentement des membres de l'Assemblée
nationale afin de présenter, conjointement avec le député de Deux-Montagnes, la
motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale mette fin dans les
plus brefs délais à l'allocation de transition de tout député qui démissionne
de ses fonctions en cours de mandat sans que cette démission soit attribuable à
des raisons de santé ou familiales.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le leader. Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos :
...nous ne pouvions pas nous entendre sur le libellé, on a essayé jusqu'à la
dernière minute. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, il n'y a pas de consentement. Nous allons aussi entendre un membre du deuxième
groupe d'opposition, et je cède la parole à M. le député de Nicolet-Bécancour.
M.
Martel : Merci, Mme
la Présidente. Je demande le consentement pour déposer la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale exige du gouvernement qu'il s'engage formellement à
renoncer à toute harmonisation de la taxe sur l'hébergement qui
entraînerait des hausses de cette taxe dans plusieurs régions du Québec.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion? On me dit qu'il n'y a pas de
consentement. Et, pour la prochaine motion, je cède la parole à M. le député
Mercier.
M. Khadir : J'espère que le gouvernement sera de meilleure mine cette fois-ci pour
accepter le consentement pour débattre d'une motion conjointe avec la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve, qui se lit comme suit, Mme la
Présidente :
«Que l'Assemblée nationale demande au
gouvernement [...] d'établir une stratégie de gestion des bâtiments excédentaires du système de santé qui considérera
leur caractère patrimonial et public tout en prenant en compte des besoins
de la population;
«Qu'elle
prenne acte que plus de 200 000 ménages montréalais consacrent plus de
30 % de leur revenu pour se loger;
«Qu'elle invite le gouvernement à
envisager l'utilisation de ces bâtiments pour la construction de logements
sociaux et communautaires;
«Que
l'Assemblée nationale demande à la Société québécoise des infrastructures de
suspendre l'appel d'offres pour le
bâtiment excédentaire situé sur le 3700 de la rue [Saint-Denis], ainsi que pour
tout autre bâtiment excédentaire, afin d'établir une stratégie
permettant de garder ces actifs dans le patrimoine collectif.»
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le député de Mercier. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion? Il n'y a pas de consentement.
Maintenant,
toujours aux motions sans préavis, une motion sans préavis ayant déjà été
présentée par le groupe parlementaire
formant le gouvernement, je demande s'il y a consentement pour déroger à
l'article 84.1 de notre règlement afin
de permettre la lecture d'une autre motion sans préavis. Y a-t-il consentement?
Consentement. Alors, M. le leader adjoint du gouvernement.
Procéder à des consultations particulières sur le document
de consultation intitulé Cible de réduction d'émissions
de gaz à effet de serre du Québec pour 2030
M.
Sklavounos : Merci, Mme la Présidente. Alors, je fais
motion, conformément à l'article 146 du règlement de l'Assemblée
nationale, afin :
«Que
la Commission des transports et de l'environnement procède à des consultations
particulières sur le document de
consultation intitulé Cible de réduction d'émissions de gaz à effet de serre
du Québec pour 2030 déposé par le ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques à l'Assemblée nationale le 17
septembre 2015;
«Que
les auditions publiques se tiennent le 30 septembre 2015 ainsi que les
1er, [deuxième, sixième, septième, 20e], 21 et 22 octobre 2015, à la salle Louis-Hyppolyte-LaFontaine et, qu'à
cette fin, la commission entende les organismes suivants : le Comité-conseil sur les changements climatiques; le
Conseil patronal de l'environnement du Québec; l'organisme Équiterre; [l'organisme] Éco-tech — la grappe des technologies propres; la
Fondation David Suzuki Québec; l'entreprise Gaz Métro; le Regroupement national des conseils régionaux de
l'environnement du Québec; l'Assemblée des Premières Nations;
l'Association du transport urbain du Québec; l'Union des producteurs agricoles;
le Consortium Ouranos; l'Association
québécoise du transport et des routes; l'Association de l'aluminium du Canada;
la Fédération Québécoise des municipalités;
l'Association québécois de lutte contre la pollution atmosphérique; l'organisme
Greenpeace; l'organisme Nature
Québec; l'organisme ENvironnement JEUnesse; le Centre québécois du droit de
l'environnement; le Regroupement des organismes de bassins versants du
Québec; la Campagne internationale pour la conservation boréale; la
Confédération des syndicats nationaux; la Fédération des travailleuses et
travailleurs du Québec; l'Institut de l'environnement, du développement durable
et de l'économie circulaire, l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques, le Commissaire au développement
durable, le Comité consultatif de l'environnement de la Baie James,
le Comité consultatif de l'environnement
Kativik, l'Institut national de santé publique du Québec, le Conseil de
l'industrie forestière du Québec,
l'organisme Vision Biomasse Québec, la société d'État Hydro-Québec,
l'Association canadienne de l'énergie éolienne, l'Association québécoise
de la production d'énergie renouvelable, l'organisme Vivre en ville,
l'entreprise Roulez-Électrique, l'entreprise Transport 2000, l'Union des
municipalités du Québec, la Fédération des chambres
de commerce du Québec, l'Association des manufacturiers et exportateurs du
Québec, la [Coalition Québec Meilleure Mine], l'Association canadienne du
ciment — Région
du Québec; l'association Union paysanne; le [Réseau] vigilance hydrocarbures, le Front commun québécois
pour une gestion écologique des déchets; la Coalition zéro émission Québec; le Centre international de référence sur
le cycle de vie des produits, procédés et services; la Chaire en éco-conseil
de l'Université du Québec à Chicoutimi;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires,
répartie de la manière suivante : 6 minutes
au groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 minutes 30 secondes au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle et 2 minutes 30 secondes au deuxième
groupe d'opposition;
«Que
la durée maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et
l'échange avec les membres de la
commission soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire
formant le gouvernement, 10 minutes 30 secondes pour
l'opposition officielle et 7 minutes pour le deuxième groupe d'opposition;
[finalement]
«Que
le ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte aux
changements climatiques soit membre de ladite commission pour la durée
du mandat.»
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le leader adjoint du gouvernement. Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Alors, cette motion
est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté.
Avis touchant les travaux des
commissions
Nous
en sommes maintenant à la rubrique des avis touchant les travaux des
commissions, et je cède maintenant la parole à M. le leader adjoint du
gouvernement...
Une voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Ah! vous venez de le faire. Merci. Excusez-moi.
Maintenant,
je vous informe que la Commission de l'aménagement du territoire se réunira en
séance de travail aujourd'hui, à la
salle Louis-Joseph-Papineau, immédiatement après les auditions, sur le projet
de loi n° 492, soit vers 17 h 15,
et ce, pour une période de 30 minutes. L'objet de cette séance est de
statuer sur la possibilité que la commission se saisisse de la pétition portant sur l'accès aux plans d'eau du
Québec.
Je vous avise que la
Commission de l'administration publique se réunira en séance de travail
aujourd'hui, de 18 heures à
19 h 30, à la salle RC.171 de l'hôtel du Parlement. L'objet de
cette séance est de préparer l'audition du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de
la Lutte contre les changements climatiques sur le chapitre 3 du rapport du printemps 2015 du Vérificateur
général portant sur les barrages, application de la loi à l'égard de la
sécurité et exploitation.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Maintenant,
nous sommes à la rubrique des renseignements sur les travaux de l'Assemblée. M.
le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Oui, aux renseignements sur les travaux,
j'aimerais donner un avis, Mme la Présidente. Alors, conformément aux
dispositions de l'article 86 de notre règlement, je souhaiterais faire une
précision à l'égard du projet de loi
n° 56, Mme la Présidente. Suite à la présentation du projet de loi
n° 56 à l'Assemblée, le 12 juin dernier, par le ministre responsable de l'Accès à l'information
et de la Réforme des institutions démocratiques, des échanges ont eu lieu entre les groupes parlementaires et les
députés indépendants concernant des modalités en regard de consultations en
commission parlementaire.
Il
a été convenu, Mme la Présidente, d'un commun accord, de procéder à des
consultations particulières de type élargi.
En ce sens, une liste d'organismes, 54 groupes, a fait l'objet d'une
entente le 18 août dernier, et laquelle a également été approuvée
par la députée d'Arthabaska. Nous avons soumis, mercredi dernier, aux groupes
parlementaires et aux députés indépendants
une proposition de dates pour la tenue de ces auditions, mais il nous a été
demandé d'attendre un peu pour la présentation à l'Assemblée de cette
motion, tout en confirmant que les dates proposées à première vue ne causaient
pas de problème.
Suite
à ces échanges, nous avons convenu de reporter la présentation de la motion de
quelques semaines, mais vous me permettrez, Mme la Présidente,
d'informer cette Assemblée et les gens qui suivent nos travaux de préciser l'échéancier envisagé pour la tenue de ces
auditions, à savoir vers la fin janvier, à compter du 20 janvier 2016, et
de les poursuivre en février. Nous
souhaitons être en mesure très prochainement de présenter la motion où seront
représentés tous les groupes et
organismes visés par le projet de loi, à savoir les OBNL, les coalitions, les
entreprises, les coopératives et les syndicats qui sont représentés dans
cette proposition. Merci, Mme la Présidente.
• (15 h 20) •
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie, M. le leader adjoint du
gouvernement.
De
mon côté, je vous informe que demain, lors des affaires inscrites par les
députés de l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le
député de Chambly, et cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte des nombreuses compressions budgétaires
effectuées par le gouvernement libéral dans les services directs aux
élèves;
«Qu'elle
reconnaisse que l'éducation n'est pas qu'un simple poste de dépenses
gouvernementales, mais bien une priorité
nationale pour laquelle des compressions budgétaires ont des effets néfastes et
durables sur la réussite de nos enfants;
«Qu'elle
exige du gouvernement libéral qu'il mette fin immédiatement à toute mesure de
restrictions budgétaires affectant les services aux élèves.»
Affaires du jour
Alors,
la période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. Et je cède la parole à M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Sklavounos : Oui. Mme la Présidente, je vais vous laisser le
soin de préciser l'heure exacte, mais il me semble qu'on aurait à
suspendre afin de permettre au délai de s'écouler jusqu'à environ et trente-six
afin que les députés de l'opposition puissent pouvoir transmettre leurs
demandes de débats de fin de séance.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : C'est très bien, alors nous allons
suspendre les travaux jusqu'à 15 h 36. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 21)
(Reprise à 15
h 36
)
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, nous allons reprendre nos travaux. Et, puisqu'il n'y a pas eu
de demande pour un débat de fin de séance, je vais céder la parole à M. le
leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M.
Sklavounos : Merci,
Mme la Présidente. En fonction de nos
règles, article 145 de notre règlement, afin de pouvoir permettre
simultanément à cinq commissions parlementaires de se réunir, je fais motion...
Premièrement, les cinq commissions
sont la Commission de l'aménagement
du territoire, qui poursuivra les consultations particulières à l'égard du projet de loi public n° 492;
la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles, qui poursuivra les consultations
particulières à l'égard du projet de loi n° 54; troisième,
la Commission des institutions
poursuivra les consultations particulières à l'égard du projet de loi
n° 59; la Commission de la santé et des services sociaux poursuivra l'étude détaillée du
projet de loi n° 20; et la Commission de l'économie et du travail
poursuivra l'étude détaillée du
projet de loi n° 58. Et, en considération d'autres demandes de
consultation sur d'autres projets de loi au feuilleton, je fais motion
pour ajourner nos travaux au mercredi 23 septembre 2015, à
9 h 45, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci. Est-ce que cette motion est adoptée? Adopté.
Alors, en conséquence, nous ajournons nos
travaux au mercredi 23 septembre, à 9 h 45.
(Fin de la séance à 15 h 37)