(Quatorze
heures dix-sept minutes)
Le
Secrétaire : Alors, Mmes, MM. les députés, bonne rentrée parlementaire.
Nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Dépôt des listes des candidats proclamés élus à la
suite des élections générales du 7 avril 2014
Alors, je vous avise
que j'ai reçu, les 14, 15 et 16 avril 2014, du Directeur général des
élections les listes des candidats proclamés élus à la suite des élections
générales du 7 avril 2014. Je dépose ces documents.
Dépôt du rapport du DGE sur la mise en application
de l'article 490 de la Loi électorale dans le cadre
des élections générales du 7 avril 2014
Je dépose le rapport
du Directeur général des élections sur la mise en application de l'article 490
de la Loi électorale dans le cadre des élections générales du 7 avril
2014.
Dépôt des lettres de nomination du leader
et de la leader adjointe du gouvernement
Je vous avise que j'ai
reçu de M. le premier ministre les lettres m'informant des nominations
suivantes qui prenaient effet le
23 avril 2014 : M. Jean-Marc
Fournier, député de Saint-Laurent, à la fonction de leader parlementaire
du gouvernement; de Mme Stéphanie Vallée, députée de Gatineau, à la fonction de
leader adjointe du gouvernement.
Dépôt des lettres de nomination des whip,
présidente du caucus du Parti libéral, leader
adjoint et whips adjoints du gouvernement
J'ai
également reçu de M. le premier ministre des lettres m'informant
des nominations suivantes qui prenaient effet le 14 avril 2014 : M. Stéphane Billette, député de Huntingdon, à la fonction de whip en chef du gouvernement; de Mme Nicole Ménard,
députée de Laporte, à la fonction de présidente du caucus du gouvernement; de M. Gerry Sklavounos, député de Laurier-Dorion, à la fonction
de leader adjoint du gouvernement; ainsi que de Mme Karine Vallières, députée
de Richmond, et M. Patrick Huot, député de Vanier-Les Rivières, à
la fonction de whips adjoints du gouvernement. Je dépose ces lettres.
Dépôt de la lettre de désignation du député de
Chicoutimi, M. Stéphane Bédard, à titre
de chef de l'opposition officielle
Je
dépose une lettre que m'a adressée M. le chef de l'opposition officielle m'informant
de sa désignation à ce titre par le caucus du Parti québécois à compter
du 23 avril 2014.
Dépôt des lettres de nomination de la leader et
du leader adjoint de l'opposition officielle
J'ai
également reçu de la part de M. le chef de l'opposition officielle des lettres
m'informant des nominations suivantes qui prenaient effet le 23 avril 2014 :
Mme Agnès Maltais, députée de Taschereau, à la fonction de leader parlementaire
de l'opposition officielle; et de M.
Stéphane Bergeron, député de Verchères, à la fonction de leader adjoint de l'opposition
officielle.
Dépôt des lettres de nomination du whip
de l'opposition officielle et du président
du caucus du Parti québécois
J'ai
aussi reçu de M. le chef de l'opposition officielle des lettres m'informant des
nominations suivantes qui prenaient effet
le 17 avril 2014 : M. Marjolain Dufour, député de René-Lévesque,
à la fonction de whip en chef de l'opposition officielle, et de M. Sylvain Pagé, député de Labelle, à
la fonction de président du caucus de l'opposition officielle. Et je dépose ces
lettres.
Dépôt des lettres de nomination du leader et
du whip du deuxième groupe d'opposition
Je vous avise
également que j'ai reçu de la part de M. le chef du deuxième groupe d'opposition
des lettres m'informant des nominations
suivantes : M. François Bonnardel, député de Granby, à la fonction de
leader du deuxième groupe d'opposition, et de M. Donald Martel, député de
Nicolet-Bécancour, à la fonction de whip du deuxième groupe d'opposition.
Ces nominations prenaient effet le 14 avril 2014. Et je dépose ces
lettres.
Alors, M. le premier
ministre, je vous cède la parole.
M. Couillard : M. le secrétaire général, je vous demande de procéder à l'élection d'un
président, conformément au règlement de l'Assemblée
nationale.
• (14 h 20) •
Le
Secrétaire : Merci, M. le premier ministre. Alors, l'élection d'un
président est le premier geste qu'une assemblée doit poser avant de pouvoir délibérer. En effet, le règlement de l'Assemblée
nationale prévoit que le président est élu au scrutin secret dès le début de la première séance de chaque législature.
Une séance de l'Assemblée y est d'ailleurs maintenant exclusivement
consacrée.
C'est
le doyen de l'Assemblée nationale qui préside à l'élection du président. Le
doyen est le député qui compte le
plus d'ancienneté comme membre de l'Assemblée nationale et qui n'est ni
candidat à la charge de président, ni ministre, ni chef d'un groupe
parlementaire, ni membre de la Commission de l'Assemblée nationale. Le doyen de
l'Assemblée nationale est le député d'Abitibi-Ouest.
Ce titre revêt une signification toute particulière pour le député d'Abitibi-Ouest
puisqu'il cumule aujourd'hui 37 ans,
six mois et cinq jours d'expérience parlementaire et détient ainsi depuis le
15 avril dernier le record du plus long mandat en tant que député
de cette Assemblée.
(Applaudissements)
Le
Secrétaire : Alors, j'invite M. François Gendron, doyen de
l'Assemblée nationale, à venir présider l'élection du président.
Dépôt de la liste des candidats à la
présidence de l'Assemblée nationale
M.
Gendron : Alors, M. le secrétaire général, chers
collègues de cette Assemblée, à la suite de la candidature qu'il a reçue, le secrétaire général, dans le
délai convenu, il a dressé une liste officielle. Cette liste a été, d'ailleurs,
transmise vendredi dernier à tous les parlementaires et a été distribuée
sur les pupitres avant le début de la présente séance. Le candidat à la charge de président est
M. Jacques Chagnon, député de Westmount—Saint-Louis. Je dépose le document. Il l'a
été à plusieurs reprises. On l'a sur nos tables.
Élection du président
Donc,
en application, comme le souhaite le premier ministre, des règles prévues au
règlement de l'Assemblée nationale, je
proclame élu à titre de président de l'Assemblée nationale le député de
Westmount—Saint-Louis,
M. Jacques Chagnon.
Allocution du président,
M. Jacques Chagnon
Le Président :
Alea jacta est qu'on apprenait au collège.
Chers
collègues, je voudrais d'abord vous remercier, quel que soit le siège que vous
occupez, de la confiance que vous me témoignez pour un troisième mandat.
Vous représenter en cette Chambre et dans nos rapports avec d'autres Parlements
fut un privilège immense. C'est avec humilité et engagement que j'accueille à
nouveau cet honneur.
Je
tiens également à remercier mes électeurs de Westmount—Saint-Louis qui m'ont accordé leur confiance et qui m'ont demandé de les représenter à l'Assemblée pour un neuvième
mandat consécutif. En
effet, my electors from Saint-Louis and Westmount have elected me for nine times, nine times in
a row, which is quite pretty good… well, not exactly a record, but, je
dirais, une bonne…
M.
Gendron :
Very good.
Le
Président : Very
good, comme dit le député d'Abitibi-Ouest.
I'd like to say a good… a
real thank you for all my electors in Westmount—Saint-Louis.
Et, avant d'être président, bien, je suis, comme vous le savez et comme
vous l'êtes tous, que vous soyez premier ministre, ministres, chef de l'opposition… nous sommes tous d'abord des
parlementaires et dont le but premier, c'est de représenter la population de notre circonscription, et c'est ce que je
fais depuis 1985 pour celle du centre-ville de Montréal.
Je
voudrais aussi évidemment remercier mon épouse et mes filles qui sont ici. D'abord,
Sylvie, mon épouse, c'est assez… Mon
épouse est ici pour la troisième fois; en fait, c'est la troisième fois qu'on m'élit.
Je voudrais la remercier parce que ce
n'est pas toujours évident de nous voir partir comme ça, puis vos conjointes,
vos conjoints, c'est un peu la même chose,
de vous voir partir trois, quatre jours par semaine, pour vous en venir ici, à
Québec, travailler dans un milieu qui est
sain — pour
ceux qui écoutent, là — dans un milieu qui est très bien, mais quand même c'est toujours
un début d'un départ.
J'ai mon petit-fils ici, Raphaël, qui m'a appelé
jusqu'à il y a deux ans «grand-papa-parti». Alors, c'était… ça donne une idée
un peu. Alors que Chloé et Anaïs, bien là elles sont trop petites encore pour
commencer à m'appeler «grand-papa-parti»,
mais ça va arriver bientôt probablement. Je voudrais les remercier parce qu'ils
nous prêtent un peu, ils nous prêtent à la communauté, ils nous prêtent parce que c'est du
temps un peu qu'on investit pour l'ensemble de nos concitoyens, qu'on emprunte à notre famille, dans
le fond. Alors, encore une fois, un grand merci. J'ai une troisième fille
qui… Vous savez, c'était comme ça les deux
dernières fois aussi, c'est par le truchement d'Internet qu'ils finissent par
nous rejoindre, par la magie d'Internet. J'en
ai une qui est en Chine actuellement, alors je dis bonjour à Marie-Claude.
Il est 2 h 30 du matin à Beijing,
mais du matin de l'autre journée, alors. Mais je sais qu'elle écoute, alors je
la salue en même temps.
Je voudrais
remercier aussi les gens de mon comté, de mon bureau de comté, de mon cabinet,
qui travaillent, dans le cas de mon
comté, évidemment, comme c'est le cas pour tous les gens de tous vos bureaux de
comté, à servir la population et vos électeurs mais aussi tous les gens
qui habitent et qui ont des besoins dans vos circonscriptions. Et, dans mon cas, bien, j'invite… je remercie aussi
les gens de mon cabinet qui travaillent au service des députés, de tout vous autres, depuis de nombreuses années, et ils
sont à votre disposition. C'est encore le cas. C'était le cas avant, ce sera
encore le cas pour l'ensemble de cette législature.
Et je ne
pourrais pas passer évidemment sous silence les 700 employés de l'Assemblée
nationale, qui travaillent, eux aussi,
pour nous et qui sont sous l'autorité du secrétaire général, M. Michel
Bonsaint. Nous en sommes tous reconnaissants, à tous ces employés, et je
tiens à les remercier.
Plusieurs
personnes qui nous regardent via le canal de l'Assemblée et peut-être même des
nouveaux parlementaires ne
connaissent pas cette tradition parlementaire qui veut que le nouveau président
résiste à son élection ou à sa nomination. Nos institutions, qui, comme la plupart d'entre vous le savez, sont d'origine
britannique, lorsqu'on fait l'histoire de ces institutions-là, de 1395 à 1535, sept présidents de la Chambre des
communes en Angleterre ont été décapités sur ordre du roi.
Des voix : …
Le Président : Je ne vois pas
rien de drôle là-dedans, là. Enfin, j'espère que cette époque est révolue.
Des voix : …
Le
Président : Bon, bien, vous voyez déjà… Vous voyez déjà comme
il y a un doute qui s'exprime dans cette Assemblée, comment ça exprime
la difficulté du rôle.
La présidence
est un rôle difficile, certes, mais je l'accepte comme un grand privilège.
Cette élection signifie, d'une certaine
façon, que la présidence peut représenter un symbole de stabilité. En effet, c'est
seulement la deuxième fois depuis 1840
qu'un président ou un orateur, comme on l'appelait à l'époque, préside des
destinées de cette Assemblée au cours de
trois législatures consécutives. Le premier fut le député de Hull, Alexandre
Taché, qui a été président de 1945 à 1955. M. Taché aura occupé cette
fonction avec un seul premier ministre, Maurice Duplessis. Quant à moi, j'en
suis à mon troisième premier ministre. Je ne
pense pas que ce soit moi qui les ai fait fuir, j'espère bien que non, mais, en
tout état de cause, je peux prétendre maintenant représenter ici la
stabilité.
Nous sommes
125 personnes choisies pour représenter 8 millions de Québécoises et
de Québécois ici, au salon bleu. Nous
devrons être à la hauteur de la confiance que nos commettants nous ont
témoignée. C'est non seulement un grand
honneur, mais aussi un grand privilège, c'est celui… mais c'est aussi une tâche
difficile qui est souvent ingrate. Vous
avez travaillé fort pour être ici et que vous en soyez fiers, c'est tout à fait
normal. Toutefois, quelques-uns de nos anciens
collègues ont décidé de ne pas continuer notre route, ne se sont pas
représentés. C'était leur choix. Je voudrais ici les remercier pour l'héritage
qu'ils laissent tant à l'Assemblée qu'à l'ensemble de notre société.
• (14 h 30) •
Puis il y a ceux
qui ont voulu nous suivre mais qui n'ont pas été élus. En effet, 33 de nos
anciens collègues avaient choisi de
nous accompagner, mais l'électorat en a décidé autrement. Et le peuple a
toujours raison. L'ancienne première ministre
et les 32 autres hommes et femmes pour qui l'aventure parlementaire s'est
arrêtée méritent aussi nos remerciements et notre reconnaissance pour
tous leurs efforts consacrés à l'avancement de notre société.
La campagne électorale a été, pour moi, un peu spéciale. Outre le fait que je ne peux faire
campagne, normalement, comme
président, un de mes plus grands amis, un frère, m'annonçait, un jour avant le
déclenchement de la campagne, qu'il
souffrait d'un cancer du côlon qui avait migré au foie et qui s'était multiplié
avec de multiples métastases. J'ai donc passé le plus de temps possible avec Pierre Laramée jusqu'à
ce qu'il décède, accompagné de sa conjointe, son fils, ses deux frères
et moi-même, 15 jours avant la fin de la campagne. Alors, fini ces
discussions que nous chérissions sur la politique, bien
sûr, mais aussi sur la littérature,
sur les arts visuels, particulièrement la peinture, dont il faisait profession depuis qu'il avait pris, récemment, sa retraite.
Nous sommes très, très forts, mais aussi fragiles. Parfois, c'est la vie
qui veut nous quitter. Pour reprendre le vieil adage et l'adapter, il
faut que tristesse se passe.
Il n'en
demeure pas moins que j'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir sur l'initiative de nos collègues
Mme la députée de Joliette et le député
de Jacques-Cartier, qui ont été
les deux premiers coprésidents de
cette commission parlementaire qui
s'est penchée sur la fin de vie. Le député de Jacques-Cartier a été remplacé, à
la suite de son accession au cabinet, par Mme la députée de Hull. Je
vous l'ai dit plusieurs fois, la commission parlementaire Mourir dans la dignité a été l'une des initiatives parlementaires
les plus appréciées du public. Elle a mis en lumière l'effort collectif d'une
vingtaine de députés de tous les partis qui
ont écouté nos concitoyens aux quatre coins du Québec et qui ont eu la sagesse
d'aller s'inspirer des expériences vécues à l'étranger.
La députée de
Joliette, à titre de ministre, a donné suite à cette vaste consultation en
présentant un projet de loi en ce
sens. Si plusieurs ont été déçus de ne pas le voir adopté lors de la dernière
législature, il est très heureux que tout ce travail qui découle de l'initiative de députés
soit, selon la volonté du nouveau gouvernement, mis aux voix prochainement.
Tout cela prouve que les députés peuvent
provoquer des discussions de fond et éventuellement apporter des changements
très significatifs dans notre société. Il
s'agit d'un exemple des plus probants de coopération et de prise en
considération des points de vue des collègues de d'autres formations
politiques.
Je souhaite, comme je
l'ai signifié lors de la dernière législature, que ces initiatives soient
répétées avec une collégialité suprapartisane. Nous avons du temps devant nous.
Nous avons la responsabilité et les outils nécessaires pour prendre ce type de
mandat. Pensons à la possibilité, si on le veut, d'avoir une commission sur la
prospective, comme cela existe en Finlande
depuis le début des années 2000 ou comme au Sénat français depuis 2008. Il ne
doit pas y avoir de tabou, on doit
trouver des sujets qui touchent les gens, qui vont nous permettre de faire
évoluer notre Parlement, mais c'est à
vous, c'est à vous de faire des choix. Mais vous savez d'avance que la
présidence est ouverte aux choix que vous saurez faire, et nous allons
vous aider à mettre sur pied une commission, si jamais vous en aviez le goût,
une commission comme celle dont on vient de
parler. Pour nous aider dans l'approfondissement des sujets que vous pourriez
traiter par ce moyen, sachez que les parlementaires
pourraient avoir recours à l'expertise scientifique de notre voisine, l'Université Laval. La vice-rectrice à la
recherche et à la création, Mme Sophie D'Amours, nous a rencontrés afin de nous
faire part de son intérêt et celui des
scientifiques de l'université d'aider les parlementaires dans le cadre de leurs
activités, de leurs questionnements.
Vous
savez, dans tous les Parlements, il y a souvent des premières. On en a
quelques-unes dans cette législature, il y a quelques premières. Donc, nous avons pour la deuxième fois un
premier ministre élu au Saguenay—Lac-Saint-Jean et aussi pour une deuxième fois un chef de l'opposition du Saguenay. Vous
rappelez-vous qui était le premier?
Antonio Talbot, 1961. Eh oui! ça
prend quelqu'un du Saguenay dans notre histoire, tu sais. La
présidence saura atténuer ce phénomène parce
que, si c'est la deuxième fois qu'on
a un premier ministre qui vient du Saguenay—Lac-Saint-Jean ou du Lac-Saint-Jean puis une deuxième fois qu'on
a un chef de l'opposition qui vient du Saguenay, c'est la première fois qu'on a en même temps et un chef de l'opposition et un premier ministre qui viennent du
Saguenay—Lac-Saint-Jean. Hein, ça, c'est pas mal.
Mais vous connaissez,
tout le monde, la rivalité qu'il y a entre ces
deux régions-là, hein, vous…
Des voix : …
Le
Président : Ils veulent déplacer le parlement. Ça va bien, c'est bien parti. Mais on connaît la
rivalité entre ces deux régions, mais
ce sera à la présidence d'assurer d'atténuer ce phénomène en s'assurant, entre
autres, qu'au Parlementaire, le
restaurant du parlement, on serve dorénavant à tous les jours de la tarte aux
bleuets. Et peut-être
servie dans des plats d'aluminium, hein, ça serait probablement
encore mieux.
Nous
avons connu un duo de frères qui ont siégé ici ensemble, les frères Harvey, au début des années 70, et les frères Johnson, au début
des années 80. Nous avons même eu une fratrie
frère-soeur : les frère et soeur
Bacon, Lise et Guy Bacon,
en 1973, 1976. Mais nous avons
maintenant un duo de soeurs, les députées de Gouin et d'Outremont. Et ce
que j'ai pu comprendre et même voir il y a
quelques instants, elles s'apprécient mutuellement et nous donnent à tous
une belle leçon de respect et d'ouverture à la pensée de l'opinion différente.
Depuis le 15 avril, le député d'Abitibi-Ouest est
devenu le plus ancien parlementaire de l'histoire de notre Parlement. En effet,
à cette date, il dépassait d'une journée le record précédent de M. Gérard D. Levesque, député de Bonaventure, qui avait
siégé ici plus de 37 ans et demi. J'ai eu l'occasion de le
féliciter la journée même de cet exploit. Maintenant que c'est un record que vous
dépassez tous les jours, mon cher François, j'espère que vous me déchargez
de l'obligation quotidienne de vous appeler pour vous féliciter.
Mine
de rien, si tout se passe normalement, l'ancienne
marque de longévité de M. Levesque devrait aussi être dépassée une seconde fois durant ce mandat. Mine
de rien, le député de Brome-Missisquoi devrait, lui aussi, avoir pris les devants
avant le 1er octobre 2018.
À ce sujet, M. Gérard D. Levesque, un parlementaire respectueux
et digne qui n'avait que des amis ici, n'avait pas vu tout à fait juste. Aux tout derniers moments de sa vie, il
m'avait confié penser que j'étais celui qui serait le plus susceptible de dépasser son record, et je me rappelle de lui avoir dit : M. Levesque,
si cela devait arriver, je vous promets, je vous promets que je vais démissionner la veille du jour de votre date
de record. Puis je me rappelle qu'il avait souri, puis il s'était senti heureux, je pense. Je pense
que je l'ai rendu heureux. Mais, au stade de sa vie où il était, c'était
peut-être la
meilleure chose qui pouvait
lui arriver. Alors, j'imagine que, maintenant que ce record est battu, je dois
reconsidérer ma promesse de record que je devais protéger.
Cette
anecdote sur la longévité parlementaire peut faire
rêver ou angoisser les 39 d'entre vous qui êtes de nouveaux élus. Je ressens la fébrilité et l'émotion de vous
tous qui siégez en cette Chambre pour la toute
première fois et qui occupez les
fauteuils de ces grandes femmes, de ces grands hommes qui ont construit le
Québec d'aujourd'hui. Vous allez vivre ici
probablement la plus belle expérience humaine de votre vie. Vous vous en
souviendrez toujours. Vous connaîtrez ici de grandes joies, mais aussi de grandes peines. Vous verrez les côtés
les plus brillants et, malheureusement, parfois les côtés sombres de l'esprit humain. Je peux vous
assurer que ce sentiment, même après 30 ans,
ne s'estompe jamais. Siéger en ce lieu chargé d'histoire est l'un des
plus prestigieux honneurs que le peuple québécois puisse nous faire.
• (14 h 40) •
Dans
vos circonscriptions, on fera appel à vous, on vous demandera de
l'aide, vous serez de véritables travailleurs sociaux avec, généralement, les causes les plus difficiles parce que,
bien entendu, les plus faciles auront été réglées depuis longtemps.
Mais, quand tout le monde a dit non, bien, c'est à ce moment-là qu'on vient vous voir, et parfois, nous-mêmes, il faut
savoir dire non dans certains cas. On vous critiquera sans ménagement, parfois
sans se soucier des effets pervers que cela
puisse avoir sur vos familles et vos amis. Quoi qu'on en dise, vous ne ferez
pas fortune ici, et on ne vous louangera pas souvent, à moins qu'on
assiste à vos funérailles. On évitera ça.
Par contre, vous aurez la chance de
participer à l'avancement de toute notre société, de faire passer du
rêve à la réalité l'amélioration et
l'égalité des chances des générations futures. Vous avez la chance de changer
le monde, il n'en tient qu'à vous.
Vous travaillerez fort non seulement dans vos circonscriptions, mais aussi ici comme législateurs et
comme surveillants de l'action gouvernementale. Bien sûr, vous participerez
fidèlement à la période de questions jusqu'au moment
où vous réaliserez que cela n'est pas la partie la plus importante du travail
parlementaire. Je suis très ouvert si vous
jugez à propos de changer la formule, de regarder ce qui se fait ailleurs. Vous
verrez rapidement que nous sommes jugés
très durement par la population, particulièrement à cause du pauvre spectacle
que nous offrons, souvent trop partisan et souvent avec des réponses
trop floues.
Enfin,
vous verrez, le plus curieux — et nos concitoyens ne s'en doutent même
pas — c'est
que 85 % de toute notre législation adoptée ici est adoptée à
l'unanimité. Pourquoi? Parce que le travail, ici, se fait en commission
parlementaire, et on aurait toutes les raisons d'être fiers du travail des
parlementaires en commission. Nous sommes parmi
les législateurs qui travaillent le plus d'heures en commission parlementaire
au Canada. J'ai fait en sorte de recenser quelques données qui représentent la période de 2010 à aujourd'hui.
Pourquoi 2010 à aujourd'hui? Pourquoi sur quatre ans? Parce que, dans chacune des législations, bien, il
y a eu cet exercice d'une élection, il y a eu des exercices comme ceux-là.
Vous
seriez probablement intéressés d'apprendre qu'au Québec entre 2010 et
aujourd'hui on a siégé 5 555 heures en commission parlementaire; en
Ontario, 1 113 heures, cinq fois moins; en Alberta, 597 heures, neuf fois
moins; en Colombie-Britannique, 764 heures,
sept fois moins; à la Chambre des communes, 6 292 heures avec 308 députés
au lieu de 125. Ici, on a, je vous
rappelle, 5 555 heures de travail en commission. On peut dire que nous
sommes travaillants et que nous
aurons, dans quelques années, de meilleurs moyens pour le travail en
commission. Parce certaines de nos commissions n'ont même pas l'espace
ici pour siéger, nous devrons y remédier.
Cet
énorme travail des députés nécessite une connaissance approfondie du Québec,
mais aussi, de plus en plus, une
compréhension du monde qui bouge autour de nous, qui nous influence de façon
importante. Nous avons l'obligation de
bien comprendre ce qui se passe un peu partout sur notre petite planète. C'est
un choix que mes prédécesseurs ont fait et que je renouvelle avec conviction que d'investir la scène
interparlementaire et internationale afin de mieux faire connaître nos institutions, de s'inspirer de ce qui se fait
de meilleur à l'extérieur de nos frontières et, ainsi, contribuer à la
consolidation démocratique auprès de partenaires qui reconnaissent en
notre Parlement une expertise et un savoir-faire d'intérêt. Il reste toujours quelque chose de ces réunions
interparlementaires. Le rayonnement du Québec à l'étranger est une obligation
si on veut faire la promotion de nos
intérêts économiques, culturels et politiques. Le monde est aujourd'hui notre
banlieue.
Le
premier ministre nous a annoncé que le ton changerait à l'Assemblée. Le chef de
l'opposition a offert toute sa
collaboration afin de faire en sorte que cette Chambre puisse évoluer sans les
esclandres que l'on a déjà connus. Ça me
fait penser à Montaigne qui disait : «C'est sans doute une belle harmonie
quand le faire et le dire vont ensemble.» Vous ne trouverez pas, évidemment, plus heureux que moi si ces discours se
concrétisent. Ce serait une réalité un peu nouvelle que je souhaite. On obtiendrait un niveau d'idéal
qui devrait imposer le respect et la dignité de ce lieu. «Respect et dignité»,
ça devrait être des mots qui nous guident
pour cette législature. L'acceptation et la compréhension d'opinions contraires
aux nôtres sont des marques d'égard et de
civilité. Bien, si on veut reconquérir une certaine crédibilité populaire, nous
n'aurons aucun choix. Nous ne sommes pas
dans la garderie de la nation, et je veux que cette Chambre soit un modèle
de tolérance, d'entraide et d'ouverture à l'autre. C'est là notre défi. C'est
notre défi collectif.
Être
choisi par ses pairs pour servir en tant que président d'Assemblée est, selon
moi, le plus grand honneur qu'on puisse
faire à un député. Chaque fois que vous m'avez témoigné cette confiance, je me
suis engagé à en être digne à tous les
instants. Cet engagement, je le prends à nouveau aujourd'hui en prêtant serment,
renouvelant ainsi le geste posé le 30
octobre 2012, lors de ma dernière élection à titre de président de l'Assemblée
nationale. Parce que, Mmes, MM. les députés,
le devoir constitutionnel de la présidence — et maintenant, évidemment, j'inclus les
futurs vice-présidents — c'est de protéger les
droits et privilèges de tous les députés, et de le faire en ayant toujours à
l'esprit la protection des groupes les plus minoritaires, eh bien, à cet
égard, j'ai une responsabilité accrue envers vous et la population.
Assermentation
Et je vais demander
au secrétaire général de procéder à l'assermentation immédiatement :
«Considérant le rôle
joué à l'Assemblée nationale au sein de nos institutions démocratiques et les
valeurs qu'elle incarne;
«Considérant
que son autonomie doit être préservée afin qu'elle puisse accomplir ses
fonctions à l'abri de toute ingérence extérieure;
«Considérant
les attentes élevées et légitimes des députés et des citoyens envers nos
délibérations parlementaires;
«Considérant que
notre droit parlementaire est issu d'une longue tradition qui doit se perpétuer
et continuer d'évoluer en conformité avec les principes qui le caractérisent;
«Considérant ce que
symbolise la fonction de président et l'importance accordée à son devoir
d'impartialité;
«Considérant
la confiance qui est témoignée envers la personne à qui est confié le rôle de
président de l'Assemblée;
«Je,
Jacques Chagnon, déclare solennellement que j'assumerai avec dignité et en
toute neutralité les fonctions de
président de l'Assemblée nationale du Québec et que je veillerai au respect et
à la défense des droits et privilèges de l'Assemblée et de chacun de ses membres, de manière à ce que leurs
fonctions puissent s'exercer en toute liberté et sans aucune entrave
extérieure.
«De
même, j'agirai comme gardien des droits démocratiques des citoyens représentés
à l'Assemblée et, à ce titre, je serai, de manière constante et au mieux
de ma capacité, à la recherche du maintien du meilleur équilibre dans les
délibérations parlementaires, conformément aux principes de notre droit
parlementaire.
«Enfin, je m'engage à
remplir les devoirs de ma charge avec conscience et à être juste envers tous.»
Merci.
(Applaudissements)
Le Président :
Nous allons maintenant procéder à l'élection des vice-présidents. Je suis prêt
à recevoir les propositions concernant la charge de premier vice-président de
l'Assemblée nationale. M. le premier ministre.
Élection des vice-présidents
M. François Ouimet
M. Couillard : M. le Président, après avoir informé le chef de l'opposition
officielle, le chef du deuxième groupe de
l'opposition et la députée de Gouin, je fais motion pour proposer que notre
collègue le député de Marquette, M. François Ouimet, soit élu
premier vice-président de l'Assemblée nationale.
• (14 h 50) •
Le
Président : Pas trop rapidement, M. le député de Marquette, il
y a une question qui doit se poser. Est-ce qu'il y a d'autres propositions? Je n'en vois pas, je constate qu'il n'y a pas
d'autre proposition. En conséquence, en vertu de l'article 9.2 de notre règlement, je proclame donc élu à titre de
premier vice-président de l'Assemblée nationale le député de Marquette,
M. François Ouimet.
Nous
allons maintenant procéder à l'élection du deuxième vice-président. Je suis
prêt à recevoir les propositions concernant la charge de deuxième
vice-président de l'Assemblée nationale. M. le premier ministre.
Mme Maryse Gaudreault
M.
Couillard : M. le Président, je fais motion pour que Mme Maryse
Gaudreault, députée de Hull, soit élue deuxième vice-présidente de l'Assemblée
nationale.
Le
Président : Est-ce qu'il y a d'autres propositions? Hein, ça
applaudit moins vite, là. Est-ce qu'il y a d'autres propositions? Puisqu'il n'y a pas d'autre
proposition, en conséquence, en vertu de l'article 9.2 du règlement, je
proclame élue à titre de deuxième
vice-présidente de l'Assemblée nationale Mme la députée de Hull, Mme Maryse
Gaudreault.
Nous
allons maintenant procéder à l'élection du troisième vice-président. Je suis
prêt à recevoir les propositions concernant la charge de troisième
vice-président de l'Assemblée nationale. M. le chef de l'opposition officielle.
M. François Gendron
M.
Bédard : M. le Président, après consultation, je fais motion
pour que notre doyen, M. François Gendron, député d'Abitibi-Ouest, soit
élu troisième vice-président.
Le
Président : Est-ce qu'il y a d'autres propositions? Je constate
qu'il n'y a pas d'autre proposition. Alors, en conséquence, en vertu toujours de l'article 9.2 de notre règlement,
je proclame élu à titre de troisième vice-président de l'Assemblée
nationale le député d'Abitibi-Ouest, M. François Gendron.
Je
cède maintenant la parole à M. le premier ministre pour une allocution qui sera
suivie de celle de M. le chef de
l'opposition, M. le chef du deuxième groupe d'opposition et, ensuite, de Mme la
députée de Gouin. M. le premier ministre.
Allocution du premier ministre,
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le secrétaire général, M. le Président, Mme et MM. les
vice-présidents, chers collègues de l'Assemblée
nationale, mesdames messieurs. D'entrée de jeu, je voudrais vous rappeler, M.
le Président, que le 11 février 2014, alors que j'occupais le fauteuil du chef de l'opposition officielle,
j'avais mentionné que j'appréciais votre profil gauche, qui est d'ailleurs fort impressionnant, mais qu'il
me tardait de découvrir le droit. Aujourd'hui, c'est mission accomplie. C'est
nettement mieux, M. le Président, et je crois que vos proches et amis dans les
tribunes sont également d'accord.
M.
le Président, depuis le 5 avril 2011, vous occupez cette fonction
prestigieuse de notre système parlementaire. En fait, depuis la nomination de M. Joseph-Godric Blanchet en 1867, vous
êtes le 45e président de cette Assemblée. Vous avez été choisi pour présider les travaux de trois Parlements
successifs. La confiance que nos prédécesseurs et nous-mêmes avons placée en vous n'est certes pas étrangère à
vos compétences et votre expérience parlementaire. C'est aux élections générales du 2 décembre 1985 que vous
avez été élu pour la première fois à titre de député de Saint-Louis. Depuis,
vous avez occupé plusieurs fonctions : ministre, adjoint
parlementaire, président de caucus, président et vice-président de commission, porte-parole de l'opposition
officielle. Vous avez présidé la Confédération parlementaire des Amériques et
l'Assemblée parlementaire de la
Francophonie. Il y a des liens avec le Sénat français, la Catalogne, et je
crois que j'en passe.
Je voudrais prendre le temps de souligner ces
fonctions parce qu'au-delà du rôle que vous avez joué comme parlementaire votre élection unanime d'aujourd'hui
souligne à quel point cette Assemblée vous fait confiance pour diriger nos travaux. Nous sommes convaincus — d'ailleurs, vous l'avez dit — que vous mesurez pleinement la
responsabilité et le rôle que vous
devez jouer afin que nos débats, qui sont certes et seront certes animés, se
tiennent en gardant toujours un ton respectueux.
Je crois que ça contribuera à la qualité de nos échanges. D'ailleurs, les
premiers signaux reçus des parlementaires
de tous les côtés de la Chambre sont encourageants. Vous avez répondu en citant
Montaigne. Comme on dit, la preuve
est dans le pouding. Parmi les responsabilités qui vous incombent, il y a
également celle de s'assurer du respect des droits et privilèges de chacun et chacune des
membres de cette Assemblée. Comme vous l'avez toujours fait, je sais que
nous pouvons compter sur vous afin que chaque député en cette Chambre puisse
s'exprimer.
M.
le Président, sur un ton un peu plus personnel, je vous connais depuis mon
arrivée en politique en 2003. Nous partageons, certes, cette passion
dans l'engagement politique, mais certains savent également que nous partageons
un amour inconditionnel, je crois, pour la
pêche et la chasse. D'ailleurs, je me plais à comparer la pêche au saumon et la
vie politique. Comment? D'abord, il
faut choisir la bonne rivière, le bon moment, les bonnes conditions d'eau, pas
trop haut, pas trop bas, pas trop chaud, pas trop froid, et, oui, vous
avez raison, la bonne mouche. Alors, si on envoie la mouche sèche qui flotte sur la rivière, l'adversaire… ou,
plutôt, le saumon va se manifester de façon très spectaculaire et sortir
brusquement de l'eau. C'est toujours très
émouvant, mais, parfois, il va manquer la mouche. Tandis que, si on y va de
façon un peu plus subtile, avec la mouche
qu'on qualifie de mouillée ou noyée, qui est sous l'eau, bien là il y a moins
de mérite parce que le saumon se ferre tout
seul. Je pense qu'il y a des leçons politiques dans ces deux façons de pêcher
la mouche. Une est plus spectaculaire, mais
moins sécuritaire. Il faut également respecter nos règlements, hein, vous savez
très bien : pas de mouche plombée, puis
on n'attrape pas le saumon par le flanc. On est d'accord là-dessus. Alors, on
aura l'occasion d'en reparler.
Je tenais également à
souligner la nomination du député de Marquette, de la députée de Hull et du
député d'Abitibi-Ouest à titre de vice-présidents de cette Assemblée. M. le
député de Marquette, vous avez déjà occupé le poste
de deuxième vice-président de l'Assemblée nationale, vous partagez avec notre
président le fait d'avoir oeuvré dans le
monde scolaire avant votre élection. Votre feuille de route est bien remplie,
et vous êtes la personne toute désignée pour remplir la fonction qui
vous a été donnée aujourd'hui. Aujourd'hui, nous renouvelons notre confiance en
vous afin d'épauler notre président, et je sais, nous savons que vous serez à
la hauteur de la tâche.
Mme la députée de Hull, vous en serez à une première expérience à titre
de deuxième vice-présidente. Élue en 2008,
vous avez déjà une bonne connaissance de nos règles, d'autant plus que vous
avez présidé les travaux de la commission
spéciale sur la question des soins de fin de vie en 2011 et 2012, après
les épisodes, M. le Président, que vous avez relatés et qui mèneront, nous l'espérons, à l'adoption
en cette Chambre sous peu du projet de loi suivant les
travaux de cette commission. Bien sûr, vous aurez des collègues à la vice-présidence
qui vous guideront dans votre nouvelle fonction. Vous avez notre confiance, et
nous sommes également persuadés que vous saurez relever le défi.
Finalement,
le dernier, mais non le moindre, encore une fois je le souligne, M. le député
d'Abitibi, doyen de cette Assemblée…
d'Abitibi-Ouest. Vous êtes élu sans interruption depuis le 15 novembre 1976,
une journée importante dans l'histoire
du Québec. Vous en étiez à votre 11e élection. Le 15 avril dernier, vous
avez fracassé le record de longévité — et, je
vais l'exprimer en jours, c'est encore plus impressionnant, M. le
Président — au
13 665e jour de vos mandats à titre de député. J'ai déjà eu l'occasion de vous le dire en privé, mais je
voulais, au nom de la population québécoise, vous féliciter sincèrement
et de tout coeur pour cet accomplissement exceptionnel.
Cette
journée est spéciale non seulement pour les présidents, mais pour les députés
de l'Assemblée. Des 125 élus de
notre Assemblée, 44 n'étaient pas députés avant la dernière élection. À celles
et ceux qui étaient présents, je vous dis que c'est un plaisir de vous revoir. À celles et ceux qui ont déjà occupé la
fonction de député et qui sont aujourd'hui à nouveau parmi nous, je vous dis : Bon retour. À
celles et ceux qui en sont à une première expérience ici, dans ce salon bleu,
je vous dis : Bienvenue. Je me
souviens encore, moi, de la première journée, en 2003, où je suis rentré dans
cette pièce, j'étais fortement impressionné. Si les murs pouvaient
parler, ils en auraient long à dire. Profitez‑en, les nouveaux collègues,
nouvelles collègues, pour bien vous imprégner de l'histoire et de la tradition
qui imprègnent ce magnifique édifice.
Je
veux également en profiter pour souhaiter un prompt rétablissement au député de
Saint-Jérôme. Je sais qu'il aurait aimé être en notre compagnie. Les
premières nouvelles sont encourageantes, on lui souhaite une récupération
complète.
En
terminant, je tenais à souligner aujourd'hui un événement bien spécial.
D'ailleurs, vous y avez fait allusion en
mentionnant les liens de parenté qui unissent certains parlementaires, alors je
vais vous succéder sur le même thème si
vous me le permettez, M. le Président. Rappelons Daniel Johnson père avec l'Union
nationale puis ses fils Pierre Marc, au
Parti québécois, et Daniel, au Parti libéral du Québec, qui ont, tous trois,
été chefs de leur formation politique. Vous avez parlé des frères Harvey, Gérald et André, tous deux sous la
bannière libérale. Vous avez rajouté à la liste Mme Bacon, que, malheureusement, je n'avais pas, Guy… et son
frère également. Et on a également vu passer successivement Madeleine Bélanger dans Mégantic-Compton de 1983 à
2003, puis sa fille Johanne Gonthier dans la même circonscription, 2007 à 2012, sous la bannière libérale. Mme
Bélanger avait elle-même succédé à son mari, Fabien, décédé en fonction en 1983 après avoir été élu en 1980. Puis on a vu
l'actuelle députée de Richmond, élue en 2012, succéder à un autre vétéran
de notre Assemblée qui n'est pas avec nous
aujourd'hui, son père Yvon, qui a été député de 1973 à 1976, puis de 1981 à
2012. Et nous comptons maintenant, vous
l'avez mentionné, sur la présence simultanée des députées de Gouin et
d'Outremont pour une première fois. M. le Président, je voulais leur
dire à quel point leur père et cette grande famille du Québec doivent être
fiers aujourd'hui. C'est aussi ça, l'engagement politique, M. le Président.
Alors,
encore une fois, félicitations pour votre élection ainsi que celle des nouveaux
vice-présidents. Et à tous nos collègues, sincèrement, bonne session
parlementaire.
• (15 heures) •
Le
Président : Merci, M. le premier ministre. Et sachez que le chef de l'opposition est aussi
un amateur de ces questions. Ce n'est
pas à lui que j'apprendrai qu'utiliser la mouche «Blue Charm» pour le saumon
est une excellente chose. Et ce n'est
pas à lui que j'apprendrai non plus qu'ici, à Québec, la saison de chasse au
canard est ouverte à l'année longue, et il n'y pas ni de prises… il n'y
a pas de limite ni aux prises ni à la possession.
M. le chef de
l'opposition, c'est à vous la parole.
Allocution du chef de l'opposition
officielle, M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : M. le Président, M. le premier ministre, M. le chef
de la deuxième opposition, Mme la députée de Gouin, M. le secrétaire
général, merci. Merci de me donner la parole, M. le Président. C'est un beau
moment.
Je
vais commencer là où a terminé le chef du gouvernement en lui… pas tant en lui
reprochant une seule chose — des fois,
il a peut-être péché par excès de confiance — il a oublié, dans sa nomenclature, quelques
noms dont… j'ai ici la députée de
Pointe-aux-Trembles, et j'en aurais d'autres, députés, aussi, la famille
Boucher, il y en a bien d'autres, mais on ne veut pas commencer à faire l'énumération, mais j'en
connais plusieurs, effectivement, mais lui dire à quel point, effectivement,
où il a tout à fait raison, c'est la fierté
dont on peut avoir d'être ici, dans cette Assemblée. Je pense que ce qui nous
rejoint aujourd'hui, c'est cette
fierté. Cette fierté, pas une fierté personnelle, purement personnelle ou
égoïste, c'est une fierté d'avoir été élus par des gens, par nos
concitoyens.
Le pouvoir qui nous
est donné nous est légué pour une période bien courte, quatre ans et demi, et
c'est le seul pouvoir qui est légué de cette
manière. Et le pouvoir qu'on a sur nos concitoyens est un pouvoir ultime. Je
pense qu'il faut l'exercer avec une
grande humilité. Ce qui doit guider nos débats, ce qui doit guider nos réflexions,
c'est cette humilité, M. le Président.
Donc,
aujourd'hui, soyons fiers, soyons fiers de ceux qui nous ont élus, soyons fiers
de ceux qui n'ont pas voté pour nous
aussi, parce que nous représentons aussi ceux qui ont voté pour un autre parti
tout à fait légitime, qui peut être ou
ne pas être représenté ici, à cette Assemblée. Et, à partir du moment où nous
sommes élus, nous avons le mandat de tous
nos concitoyens de bien les représenter. Ici, je suis convaincu que cette
législature sera à la hauteur du mandat qui nous a été confié par la
population du Québec lors de la dernière élection.
Les
institutions, vous le savez, c'est fort important. D'ailleurs, quand on est en
moment trouble, il faut se rappeler ces
traditions. C'est ce qui nous sert de guide. Il ne faut pas être emprisonné
dans nos traditions, mais il faut s'en souvenir. Celle du président est une bien belle tradition, effectivement, parce
que c'est une responsabilité qui est lourde à porter pour le président, vous comprendrez, beaucoup
moins qu'à l'époque dont on faisait mention. Lorsqu'on visite le parlement
de Londres, on voit encore les piquets sur
lesquels étaient attachées quelques têtes, M. le Président. Ici, nous n'avons
pas à subir ça, mais il reste que...
pas encore, du moins, pas encore, du moins. Mais notre démocratie, M. le
Président, elle demeure fragile. Et
vous avez vécu avec moi bien des périodes où cette démocratie aurait pu
basculer. Donc, nous avons intérêt à protéger nos institutions et nous
en sommes les premiers gardiens.
Mes
premiers mots vont aller aux vice-présidents, je finirai avec vous, M. le
Président, comme vous êtes bien accompagné
aujourd'hui. Donc, le député de Marquette, François Ouimet, que je connais
bien, avec qui j'ai eu l'avantage de
siéger pendant toutes ces années, c'est quelqu'un de grande valeur. Quand le
premier ministre m'a appelé pour m'informer
de sa nomination, de sa proposition, j'étais fort content d'accepter cette
proposition. Il a eu à exercer cette fonction,
vous le savez, dans le contexte de la dernière législature, il l'a fait avec un
brio hors du commun. Partout où je l'ai vu en commission parlementaire, il s'est toujours élevé, toujours
cherché à trouver des consensus, même dans des situations où il n'y avait pas de possibilité, M. le Président.
Et il s'est toujours démarqué par son amabilité, sa générosité. Alors,
au député de Marquette, je le félicite. Nous sommes très honorés de servir avec
lui. Merci. Merci, M. le député.
Quant
à la députée de Hull, je la connais moins, M. le Président, mais certains me disent que je devrais mieux la connaître parce qu'elle a aussi bien des
mérites. Elle est plus récente dans cette Assemblée, mais elle a un parcours
fort impressionnant comme députée mais, je vous dirais, dans sa vie
antérieure. Donc, c'est quelqu'un qui apporte une expérience et une jeunesse à la présidence, M. le Président. Donc, on a intérêt à faire le mélange des genres, et en plus un aspect
féminin, vous voyez. Donc, M. le
Président, il ne faut jamais
désespérer. Donc, très heureux d'avoir une femme de cette qualité qui va exercer la fonction, aussi,
de vice-présidente de l'Assemblée. Félicitations! Félicitations,
Mme Gaudreault!
Et,
le troisième et non le moindre, François, François Gendron, député d'Abitibi-Ouest. Mon père pourrait mieux en
parler que moi, il l'a côtoyé dans sa prime jeunesse. Je pense qu'on parle
beaucoup de son record de longévité. Dans les faits, M. le Président, on devrait plutôt parler d'un record de qualité.
C'est quelqu'un qui, pendant ses 37 ans et plus, n'a jamais négligé son travail de député; ses
citoyens peuvent en témoigner. Il a sûrement le record de serrage de
mains, mais aussi de connaissance des
préoccupations de ses citoyens, de ses élus, de ce beau comté d'Abitibi-Ouest. Il les sert avec un dévouement, un engagement littéralement
imprégné et, j'oserais dire, en communion avec sa communauté. Alors, François, on est très fiers que tu sois
maintenant le doyen, le doyen de l'histoire de cette Assemblée, puis on
est heureux de partager ces moments avec toi. Merci, François, d'accepter cette
tâche.
À
vous, M. le Président, j'aurai très peu de mots parce que ceci pourrait
entacher votre devoir de neutralité ou certains
pourraient croire que, dans vos décisions ou dans votre attitude, vous pourriez
pencher d'un côté, et je le sais que ce
n'est pas le cas. Vous avez toujours été droit comme une barre dans toutes les
fonctions que vous avez eues à exercer. Et vous avez eu à relever des défis importants. Oui, vous êtes le
troisième, en succession, de trois législatures consécutives, et je pense qu'avec trois premiers ministres
différents c'est un mérite qui vous sied bien, parce que ces trois défis ont
été fort différents avec la fin d'un mandat,
un gouvernement minoritaire et maintenant le début d'un gouvernement
majoritaire. Et, à chacune des deux occasions précédentes, vous l'avez relevé
avec un brio, un sens de la justice et un sens
des institutions qui vous honorent et qui honorent toute cette Assemblée. Je
tiens à vous assurer, M. le
Président, que nous allons vous seconder
dans votre rôle, et dont le premier, vous le savez, oui, est de protéger
l'institution mais, à travers ça, les
membres de cette institution que sont les députés, et vous savez à quel point,
comme membres de l'opposition, nous
avons un regard très attentif à faire en sorte que les droits des
parlementaires de l'opposition… des oppositions soient respectés,
d'autant plus dans un gouvernement qui est majoritaire.
Je tiens à souligner — et
elle est présente — quelqu'un
qui vous accompagne. Et je sais à quel point elle est importante pour vous, et
vous vous privez beaucoup trop souvent de sa compagnie, mais vous ne manquez
jamais l'heure de
l'appel, M. le Président, pour souligner votre présence parfois lointaine.
Alors, à Sylvie, elle est parmi nous aujourd'hui,
je suis bien content qu'elle témoigne aussi de son affection, du prêt qu'elle
nous fait à l'occasion, de… vos filles, que j'ai eues l'occasion de
moins voir, M. le Président. Mais c'est beau de voir, après tant d'années, que
vous continuez à renoncer à être si près d'une personne si formidable, M. le
Président, à tous les jours. Mais nous allons profiter
de cette belle expérience et nous allons l'utiliser à bon escient. Sylvie,
fais-nous confiance, nous allons faire de notre président le meilleur
président de l'Assemblée nationale.
Alors, M. le Président, je n'ai aucun doute sur votre réussite, vous êtes quelqu'un
de grande qualité. Vous aurez des
défis à relever. Nous allons vous seconder, nous et les députés d'opposition, pour mener à bien… pour
faire en sorte que les Québécois
retrouvent confiance dans leurs institutions. Je pense que c'est le défi qui
nous est posé à tous et à toutes. Nous
allons le relever, j'en suis convaincu, dans un esprit de camaraderie, oui, de
respect, de tolérance, de vigilance, pour faire en sorte que, comme vous, comme moi, comme nous tous, les
Québécois soient fiers de cette grande institution, de ce Parlement plusieurs fois séculaire, qui est une inspiration pour toutes les
démocraties ici, en Amérique du Nord, mais à travers le monde. Merci, M. le
Président.
• (15 h 10) •
Le
Président : Merci, M.
le chef de l'opposition. Je devrais peut-être m'inquiéter un peu de mon épouse puisque c'est elle qui, entre autres, m'a incité à me
représenter. Ça fait que je dois être un peu... je devrais peut-être
être inquiet de quelque chose.
M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Allocution du chef du
deuxième groupe
d'opposition, M. François Legault
M. Legault : Oui. M.
le Président, M. le premier ministre, M. le
chef de l'opposition officielle, Mme
la députée de Gouin,
tous les députés. D'abord, je veux saluer puis féliciter tous les députés
pour leur élection ou leur réélection. C'est
certain que, de notre côté, on aurait voulu avoir une semaine de plus,
mais ce n'est pas nous autres qui choisit toujours la date de la pêche, hein, si je continue l'allusion.
Je veux, bien sûr,
aussi saluer puis souhaiter un prompt rétablissement au député de
Saint-Jérôme. On est tous avec lui. J'entendais le député
de Matane comparer son absence à
Carey Price. Je vais vous laisser ces comparaisons-là, mais on est bien
tristes de ne pas le voir.
Je voudrais bien sûr saluer, pour commencer, le vice-président,
le député de Marquette. J'ai eu l'occasion de travailler avec lui en commission
parlementaire. J'ai même eu l'occasion, avec lui, de rencontrer des jeunes dans
des écoles et puis je peux effectivement
confirmer que François, c'est quelqu'un qui est droit, qui prend son travail au sérieux
puis que c'est aussi un bon ambassadeur pour
expliquer les fonctions de l'Assemblée
nationale. Donc, bravo, François,
pour cette nomination!
Je voudrais
saluer aussi et féliciter la députée
de Hull. Je la connais moins, moi
aussi, mais ce qu'on peut déjà dire,
c'est qu'elle va baisser la moyenne d'âge de l'équipe des président et vice-présidents, et peut-être amener des nouvelles façons de faire.
Donc, je pense que c'est toujours une bonne chose.
Je veux
saluer aussi, bien sûr, mon ancien collègue député d'Abitibi-Ouest, hein? On le voit puis on
voit presque un monument quand on le voit, en autant...
Des voix : ...
M. Legault :
J'ai dit : Un monument, pas une statue, là, un monument. Donc, je veux le
féliciter. Je n'ai aucun doute, là,
qu'il connaît tous les trucs des députés. Donc, ceux qui pensaient trouver une
façon de déjouer la présidence ou la vice-présidence, inquiétez-vous
pas, il les connaît tous, les trucs.
Je voudrais
bien sûr, M. le Président, vous féliciter. C'est certain que la liste des candidats
n'était pas très longue, ça avait
l'air un peu d'une élection dans Westmount—Saint-Louis. Mais vous avez fait un travail
exceptionnel depuis que vous êtes à
ce poste, et effectivement personne ici ne peut douter de votre droiture et...
Bien, vous avez une grande responsabilité
pour promouvoir et préserver les
valeurs démocratiques de la société québécoise. On le sait, au Québec, il y a beaucoup de citoyens qui ont un peu, même beaucoup
perdu confiance dans leurs institutions.
Donc, on a du travail à faire ensemble pour rebâtir cette confiance.
Vous avez un
devoir d'équité et de neutralité, d'équité parce que je pense qu'il faut
prendre acte du fait que le paysage
politique a changé, que le résultat du vote entre la première et la deuxième
opposition est quand même serré et que
ça veut dire que ce choix-là des citoyens doit se refléter concrètement dans
les avantages qui sont donnés aux différents groupes d'opposition. Du côté de la neutralité, je n'ai aucun doute.
Vous avez prouvé dans le passé que vous étiez capable de faire preuve de
neutralité, quitte à faire fâcher votre chef de parti originaire.
Et je pense
que, de ce côté-là, c'est certain que ce devoir, ce n'est pas seulement le
vôtre, c'est aussi le nôtre. Je pense
qu'un message qu'on a entendu à répétition dans les derniers mois, les
dernières années, c'est qu'on souhaitait un ton différent à l'Assemblée
nationale, un ton plus respectueux, une approche plus constructive. Je pense
que, depuis la création de la
Coalition avenir Québec, on a montré qu'on pouvait être constructifs. On va
continuer de le faire. Ça ne veut pas
dire que, lorsqu'on n'est pas d'accord, on ne le dira pas. Inquiétez-vous pas,
ça, on va le dire aussi. Mais vous pouvez
compter sur nous, M. le Président, pour travailler avec vous à faire avancer le
Québec puis à défendre l'intérêt de l'ensemble des Québécois.
Donc, en terminant, je tiens à souhaiter à tous
les députés une excellente législature. Merci.
Le
Président : Merci beaucoup, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Je vous fais remarquer, tout simplement,
en passant, que c'est vrai que, dans le comté de Westmount—Saint-Louis, il n'y a pas toujours beaucoup de
candidats, mais ce n'est pas de la faute du député.
Mme la députée de Gouin.
Allocution de la députée
de Gouin,
Mme Françoise David
Mme David
(Gouin) : Merci, M. le Président. D'abord, au nom de mes collègues et
en mon nom, je voudrais, bien sûr,
vous féliciter, féliciter ce quatuor qui va avoir la lourde tâche de nous
discipliner, parce que, depuis le temps que je suis ici, j'ai quand même pu voir qu'il y a des moments moins
sereins que cet après-midi. Donc, merci d'accepter d'occuper cette
charge. J'espère que nous allons vous la rendre la plus facile et agréable
possible.
Je m'en voudrais
de ne pas souligner la seule présence féminine parmi ce quatuor, donc notre
collègue Maryse Gaudreault. Maryse
m'a promis cet après-midi de remettre en place le Cercle des femmes
parlementaires, qui est l'un des plus
beaux lieux — je le
dis, je l'affirme — de cette
Assemblée nationale. Merci beaucoup et merci à toutes celles qui y
participent.
Cette
tâche-là, on va vous la faciliter si l'on décide, tous et toutes ensemble,
d'adopter un ton courtois, si l'on décide d'avoir une attitude constructive, et j'espère que nous le déciderons,
si on décide de respecter ce fameux règlement, parfois contraignant mais
qui est censé nous aider à faire notre travail, un règlement, évidemment, qui
nous pose quelques problèmes dans les
moments où les esprits s'échauffent un tout petit peu. Quant aux députés de
Québec solidaire, ils vont mettre la
main à la pâte pour avoir cette attitude constructive, pour faire un travail
dans le sens de la plus grande collégialité possible. Nous voulons travailler avec l'ensemble de nos collègues, nous
voulons le faire dans le sens du bien commun.
Et, M. le
Président, en terminant, j'ai le plaisir de vous l'annoncer, nous allons proposer à cette Chambre, mais à vous et à votre équipe en particulier, l'ouverture — nous
avons le temps cette fois-ci — d'un
grand chantier transpartisan sur la
façon dont on fonctionne démocratiquement à l'Assemblée nationale, une démocratie
qui existe, nous n'en doutons pas,
mais une démocratie qui est perfectible si nous tenons en compte que
nous sommes au XXIe siècle et qu'il existe maintenant quelque chose au Québec qui s'appelle le pluralisme politique.
Nous pensons que le temps est venu de changer ce qui peut l'être pour que tout
le monde dans cette Chambre puisse
avoir un droit de parole équivalent aux idées représentées dans la
société.
Alors, encore
une fois, merci beaucoup, M. le
Président, merci à vous, merci à
toute votre équipe d'accepter cette charge. Nous allons essayer de vous
la rendre la plus légère possible. Merci.
Le
Président : Merci beaucoup, Mme la députée de Gouin. Et, à l'avance, je puis vous témoigner que la
présidence, le groupe sera très ouvert à toutes les suggestions que vous
nous ferez, ainsi que celles de nos collègues.
Maintenant,
je vais demander à M. le leader du gouvernement — il ne faut pas que je me trompe, leader du
gouvernement — de
continuer.
M.
Fournier : Merci, M. le Président. D'abord, moi aussi, je tiens
à vous féliciter, ainsi que les vice-présidents.
Ajournement
Et, devant ce
moment de convivialité, de respect mutuel, je crois qu'il serait de bon ton, en
appliquant la règle «quit when you're
ahead», d'ajourner, M. le Président, et, conformément à l'article 5.1 du
règlement, je fais motion pour qu'on ajourne à demain, mercredi
21 mai 2014, à 15 heures, M. le Président.
Le Président : Est-ce que
cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Président : Adopté. Alors, les travaux de l'Assemblée sont donc
ajournés demain, mercredi 21 mai, à 15 heures. Et vous avez
rendez-vous de l'autre côté.
(Fin de la séance à 15 h 18)