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(Dix heures cinq minutes)
Le Président: Mmes et MM. les députés, nous
allons nous recueillir quelques instants. Je vous remercie. Veuillez vous
asseoir.
Affaires courantes
Nous allons entreprendre nos travaux aux affaires courantes.
Il n'y a pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi.
Dépôt de documents.
Dépôt de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions.
Il n'y a pas d'interventions portant sur une violation de droit ou de
privilège ou sur un fait personnel.
M. Chevrette: J'aimerais poser une question.
Le Président: Oui. M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, au moment où on se
parle, il y a 13 ministres sur 29, et on ne m'avait pas averti qu'il y en
aurait 15 d'absents. J'aimerais savoir où ils sont.
Le Président: M. le leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, nous sommes 15
ministres... 17, 18 ministres. Il y a autant de ministres que de
députés de l'Opposition.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Pagé: Malgré qu'il en manque quand même un
certain nombre pour des engagements pris antérieurement dans le cadre
d'activités ministérielles. On se réfère à
M. Middlemiss, on se réfère à M. Ryan qui rencontre
l'Association des directeurs de police municipale. On se réfère
à Mme Bacon qui procède à l'inauguration d'une garderie
dans le parc industriel de Laval, à Mme Hébert qui a une
conférence de presse au Musée d'art contemporain, à M.
Rivard qui est en mission économique en Belgique, à M. Sam Elkas
qui est à conclure un accord de réciprocité entre le
Québec et le Maine sur l'échange des permis de conduire, à
M. Vallerand qui a des activités annuelles organisées par
l'Association des hôtels du Grand Montréal, etc., tel que je vous
en ai fait part dans ma liste.
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, on m'a avisé que les
ministres suivants seraient absents: Bacon, Côté, Elkas,
Middlemiss, Frulla-Hébert,
Ciaccia, Rémillard, Rivard, Ryan et Vallerand. Quant aux autres,
est-ce qu'ils se joindront ici ou... On m'avait avisé qu'il y en avait
10 d'absents. Point.
M. Pagé: Moi aussi, j'en ai 10.
M. Chevrette: Mais il en manque 15.
M. Pagé: M. le Président, il est 10 h 7. Le
ministre de l'Industrie et du Commerce est ici, le ministre des Pêcheries
est ici, le ministre délégué aux Affaires autochtones est
ici, les ministres des Forêts, des Approvisionnements et Services, de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du revenu, Mme la ministre
déléguée aux Finances, M. le ministre du Travail, le
ministre délégué à l'Immigration, M. le
président du Conseil du trésor et ministre
délégué à l'Administration, le ministre des
Communications, Mme la ministre déléguée à la
Famille, M. le ministre du Revenu, M. le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation et délégué aux
Affaires régionales, Mme la ministre de l'Enseignement supérieur
et de la Science, M. le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Le ministre des Finances est ici, il pourrait répondre à toutes
vos questions, M. le ministre de l'Environnement, Mme la ministre des
Communautés culturelles et de l'Immigration, le ministre de
l'Éducation aussi et le premier ministre.
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît!
S'il vous plaît! Je voudrais vous aviser qu'après la
période des questions sera tenu un vote reporté sur la motion de
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux proposant l'adoption
du projet de loi 9, Loi modifiant la Loi sur l'assurance-maladie.
Ceci dit, nous allons maintenant procéder à la
période des questions et réponses orales. Je vais
reconnaître, en première question principale, M. le chef de
l'Opposition. (10 h 10)
Questions et réponses orales
Proposition du premier ministre
de l'Ontario de ne modifier que les
dispositions de la Constitution
requérant
l'approbation selon la formule 7-50
M. Parizeau: M. le Président, en fin de semaine, le
premier ministre de l'Ontario, M. Rae, a fait une proposition. En vertu de
cette proposition, le processus de révision constitutionnelle si
pénible qu'on voit se dérouler à l'heure actuelle devrait
se limiter, selon lui, aux dispositions qui peuvent donner lieu à un
amendement sur la base de l'approbation de 7 provinces
représentant 50 % de la population. Il est clair que, sur cette
base, non seulement le gouvernement du Québec devrait-il renoncer
à sa demande quant à un droit de veto, bien limité sans
doute, mais un droit de veto, ce que M. Rae, d'ailleurs, conseille au
gouvernement du Québec de faire, mais, d'autre part, chacune des
dispositions de la révision constitutionnelle donner lieu à
l'opposition du Québec et d'une couple d'autres provinces - je ne sais
pas, moi, Terre-Neuve et l'Alberta, par exemple - et néanmoins passer.
Est-ce que je peux demander au premier ministre, M. le Président, s'il
est d'accord avec cette proposition de M. Rae? Est-il pour? Est-il contre ou
est-il ni pour ni contre, bien au contraire?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: M. le Président, je pensais que
peut-être j'aurais pu avoir une question, ce matin, sur la visite du
président de la fédération de la Russie qui a permis au
Québec de s'affirmer internationalement, une fois de plus, mais on
revient encore avec la Constitution. La formule 7-50, le chef de l'Opposition
la connaît bien puisqu'il l'a lui-même endossée, il en a la
paternité avec ses collègues. Donc, c'est cette formule-là
qui, comme on le sait... Oui, il y a 11 ans on avait accepté cette
formule-là pour la réforme de la Constitution. Il y a donc, dans
la négociation constitutionnelle, comme il le sait, les
éléments que nous pouvons modifier avec la formule 7-50 et ceux
qu'on peut modifier avec l'unanimité.
Je n'apprendrai rien au chef de l'Opposition en disant que c'est plus
facile d'utiliser la formule 7-50, c'est peut-être pourquoi, d'ailleurs,
il l'a endossée il y a 11 ans, que d'utiliser la formule de
l'unanimité. Donc, il n'est pas étonnant que certains premiers
ministres disent: En procédant avec 7-50, on pourra régler des
choses; en procédant avec l'unanimité, on pourra en régler
d'autres. La position du Québec a toujours été, et c'est
la même, que dans la réforme constitutionnelle nous voulons la
substance de l'accord du lac Meech, nous voulons un partage des pouvoirs.
Dans l'accord du lac Meech, il y a trois éléments qui
peuvent être obtenus avec 7-50, le partage des pouvoirs également,
avec la formule 7-50, et nous voulons protéger les droits de
l'Assemblée nationale dans les autres secteurs. Donc, nous n'avons pas
changé d'opinion.
Le Président: Alors, en question
complémentaire.
M. Parizeau: II faut cependant, M. le Président, rappeler
au premier ministre que cette entente de 1982, à laquelle il fait
allusion, a été refusée par le gouvernement
québécois de l'époque, appuyé en cela par la
plupart des libéraux qui étaient à l'Assemblée
nationale dans l'Opposition. Donc, ça a été non à
cette question-là, en 1982.
Cela étant dit, puis-je demander cependant au premier ministre,
même s'il veut ceci, ou même s'il veut cela, et même s'il
préférerait ceci ou préférerait cela, qu'est-ce
qu'il pense de la proposition de M. Rae de se limiter aux clauses en vertu de
la Constitution canadienne actuelle et auxquelles le Québec n'a jamais
souscrit, de se limiter aux dispositions qui peuvent être
approuvées à 7-50? Il est pour ou il est contre cette proposition
du premier ministre de l'Ontario?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: M. le Président, on me permettra de corriger
le chef de l'Opposition, parce qu'en 1981... Et, bien humblement, disons qu'il
n'a pas fait preuve d'excès d'humilité en fin de semaine, quand
il a dit que les propos de M. Pierre Marc Johnson sur la souveraineté ne
valaient pas grand-chose. Mais, enfin, dans Le Journal de Montréal,
en fin de semaine... Je croyais qu'au conseil national il avait dit qu'il
serait un peu plus humble. Chassez le naturel, il revient au galop! Le chef de
l'Opposition se souvient des propos sur Pierre Marc Johnson en fin de
semaine.
Alors, ce que je lui dis, je suis d'accord avec lui quand il dit qu'en
1982 le gouvernement du Québec, appuyé par le Parti
libéral, avait refusé le rapatriement unilatéral. Mais ce
n'est pas ce que j'ai dit tantôt. J'ai dit que la formule 7-50, la
formule 7-50, c'est-à-dire le fait qu'on n'ait pas le droit de veto sur
les institutions nationales, son gouvernement l'avait adoptée, l'avait
proposée. C'est le gouvernement du Parti québécois qui en
a la paternité, qui a enfanté cette formule de 7-50, en avril
1981, en disant, de manière à rendre les changements à la
Constitution plus flexibles: Nous allons adopter la 7-50. Alors, c'est
ça que j'ai dit, et je ne vois pas en quoi le chef de l'Opposition
pourrait maintenant démentir cette affirmation.
M. Rae a proposé, ou a souhaité, ou a dit, a conclu que
ça serait plus facile, ça serait plus facile, ou que
c'était plus facile de régler certaines questions
constitutionnelles si on adopte 7-50 plutôt que la formule de
l'unanimité. Il n'a pas dit que le Québec devait accepter cette
approche. C'est pourquoi les propos du chef de l'Opposition ne sont pas
pertinents.
Le Président: Toujours en question
complémentaire.
M. Parizeau: Non, M. le Président, le premier ministre de
l'Ontario n'a pas dit ça. Au contraire, le premier ministre de l'Ontario
proposait au Québec, en fin de semaine, de lâcher son insistance
sur le droit de veto et de se limiter à la formule 7-50. C'est ça
qu'il
proposait en fin de semaine. Il ne disait pas que ça sera plus
facile, il suggérait que ça devrait être fait.
Je demande encore au premier ministre: Est-ce qu'il est de cet avis?
Est-ce que, de glissement en glissement, le premier ministre est en train de
nous dire, ce matin, qu'il pourrait accepter la proposition de M. Rae? Est-ce
que c'est ça qu'il est en train de nous dire à l'Assemblée
nationale? Est-ce que c'est ça?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: M. le Président, le chef de l'Opposition a
des illusions d'optique. Où sont les glissements? Je dis exactement
aujourd'hui, je dis exactement aujourd'hui ce que j'ai dit depuis deux ans, et
que j'ai dit notamment le 10 mars 1991, à la clôture du
congrès du Parti libéral quand j'ai parlé sur l'importance
de l'accord du lac Meech, l'importance d'un partage réel des pouvoirs,
l'importance que les droits de l'Assemblée nationale ne doivent pas
être affectés par les autres réformes que peut impliquer la
ronde Canada. Je dis exactement la même chose. Je ne vois pas où
il peut conclure à des changements d'attitude de la part du chef du
gouvernement ou du gouvernement sur ces questions-là. Alors, encore une
fois, je suis obligé de le corriger et, encore une fois, je suis
obligé de lui dire que le premier ministre de l'Ontario n'a pas dit: Le
Québec doit faire ça. Il a dit que ce serait plus facile pour...
Tout le monde est d'accord que 7-50, c'est plus facile d'application que
l'unanimité. Ce n'est pas nouveau. Mais il n'impose pas sa solution au
gouvernement du Québec.
Le Président: Toujours en question
complémentaire.
M. Parizeau: II ne l'impose pas, il la suggère, il la
propose. Et, M. le Président, je dois demander encore au premier
ministre... Il y a une proposition sur la table. C'est clair. Cette proposition
sur la table, qu'en pense le premier ministre du Québec? Il doit quand
même y avoir moyen de le savoir. D'autre part, puis-je demander au
premier ministre s'il ne considère pas que c'est un glissement que
d'avoir voté en cette Chambre en faveur d'une résolution
présentée par l'Opposition désapprouvant le rapport
Beaudoin-Dobbie, puis, quelques semaines ou quelques mois plus tard, faire sa
paix avec Beaudoin-Dobbie, comme il l'a fait? Est-ce que ce n'est pas un
glissement pour le premier ministre, le 3 mars dernier, d'avoir dit: La
définition de la société distincte, je ne suis pas
d'accord avec ça, et maintenant dire: Ce serait possible? De glissement
en glissement, jusqu'où est-ce que le premier ministre est prêt
à aller? À accepter à peu près n'importe quoi?
Est-ce que c'est ça que de jour en jour, à l'Assemblée, il
est en train de nous dire? Il sait fort bien que la proposition de M. Rae
demande une réponse. Puisqu'il sait que le premier ministre de l'Ontario
n'est pas exactement le moins important des premiers ministres au Canada, quand
il fait une proposition comme celle-là, le premier ministre du
Québec en pense quoi? Il est pour ou il est contre?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: Je suis toujours encore étonné par le
fait que le chef de l'Opposition revienne sur des points sur lesquels je me
suis prononcé. Je lui ai dit tantôt la position du Québec.
Je lui ai dit que la position du Québec n'avait pas changé. La
substance de l'accord du lac Meech, un partage des pouvoirs, etc., ce que je
répète, ça fait trois fois que je le répète
ce matin, et là il revient encore avec une question additionnelle en
disant que je n'aurais pas répondu à sa question. Il me semble
que je l'ai fait. (10 h 20)
Pour ce qui a trait au glissement vis-à-vis du rapport
Beaudoin-Dobbie, sur quoi se base-t-il pour dire que j'accepte le
libellé du rapport Beaudoin-Dobbie? C'est le point que j'avais
dénoncé le 3 mars dernier. Je lui ai dit, la semaine
dernière, que je n'acceptais pas le libellé du rapport
Beaudoin-Dobbie. Je n'acceptais pas que, d'une part, on dise que les
compétences sont exclusives au Québec alors que, dans le
libellé juridique, on retrouve plutôt de la concurrence ou une
forme de prédominance. Alors, ce que nous disons, c'est que, comme je le
lui disais la semaine dernière, nous voulons cette reconnaissance ou ce
respect de la Constitution, de l'exclusivité des pouvoirs qu'on propose
pour le Québec, mais que nous sommes prêts, par la suite, dans la
mesure où la reconnaissance de l'exclusivité est faite, à
signer des ententes, si c'est dans l'intérêt du Québec,
étant donné que nous sommes au centre du Marché commun et
que le Marché commun implique des liens. M. Bernard Landry disait, dans
Le Devoir de samedi, qu'il était maintenant d'accord avec la
formule fédérale européenne, le
néo-fédéralisme européen.
Des voix:...
M. Bourassa: M. le Président, je l'ai ici.
Des voix:...
M. Bourassa: Mais non! M. le Président...
Le Président: ...ministre, s'il vous plaît.
M. Bourassa: II est d'accord avec la souveraineté à
l'européenne.
Des voix:...
M. Bourassa: M. le Président. Des voix:...
Le Président: Un instant, s'il vous plaît! Des
voix:...
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît!
Alors, en conclusion, rapidement, M. le premier ministre.
M. Bourassa: M. le Président, le chef de l'Opposition le
sait fort bien. Lui-même proposait qu'un comité soit formé
durant la commission Bélanger-Campeau pour voir les parallèles.
Il sait fort bien qu'il y a une logique démocratique, actuellement, qui
se développe en Europe. On a vu le référendum en Irlande,
on voit le référendum en France. Toute la question d'adapter
l'intégration économique à l'intégration politique,
il ne faut pas avoir une approche statique à toute cette
question-là. Il y a une dynamique interne qui fait que le
fédéralisme canadien et le fédéralisme
européen vont se retrouver. M. le Président...
Des voix:...
M. Bourassa: M. le Président, le député de
Lac-Saint-Jean...
Le Président: Alors, M. le premier ministre, s'il vous
plaît. à l'ordre, s'il vous plaît! je vous demande de
conclure, s'il vous plaît, m. le premier ministre.
M. Bourassa: Le député de Lac-Saint-Jean avait
trois heures pour me poser des questions, durant les crédits; il ne l'a
pas fait, sur ces questions-là.
M. Brassard: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président: Un instant! Question de règlement, M.
le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, le premier ministre n'aura
qu'à répondre à mes questions écrites au
feuilleton.
Des voix: Ah! Ah!
Le Président: Je vous donne quelques secondes, M. le
premier ministre.
M. Bourassa: M. le Président, mais pourquoi donc le
député de Lac-Saint-Jean a-t-il attendu la fin des crédits
pour déposer ses questions? Pourquoi? Comme par hasard - M. le
Président, je termine, je pensais qu'il était pour en discuter
durant les crédits - il a attendu que mes crédits soient
terminés et là, il a déposé ses...
Le Président: Alors, pour une dernière question
complémentaire, M. le chef de l'Opposition.
M. Parizeau: M. le Président, puisque le premier ministre
vient de faire allusion...
Une voix: C'est un bon acteur.
M. Parizeau: ...à cette proposition faite par M. Bernard
Landry, cela va me permettre de lui poser cette question en Chambre: Est-il
disposé, au plus tard le 26 octobre prochain, à proposer une
souveraineté du Québec qui serait la souveraineté de la
France ou de la Belgique ou de l'Angleterre? C'est ça, la question de M.
Landry. Puis-je alors lui demander de répondre dans cette Chambre?
Pourrions-nous, le 26 octobre prochain, avoir la souveraineté de la
France ou de la Belgique? Est-ce qu'il est prêt à proposer
ça?
Des voix: Bravo!
M. Bourassa: M. le Président...
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: ...est-ce que le chef de l'Opposition me pose sa
question en tenant compte de la souveraineté avant les transferts de
souveraineté qui pourront être endossés? M. le
Président, on va voter, au mois de septembre, sur des transferts de la
souveraineté de la France et des pays aux organismes supranationaux. Je
demande au chef de l'Opposition de lire l'article 103, paragraphe 4, des
accords de Maastricht où on parle des pouvoirs qu'on devra donner au
Parlement européen, de manière à combler le déficit
démocratique. Alors, c'est ce que je réponds au chef de
l'Opposition, M. le Président. Je lui avais dit, il y a deux semaines,
que dans notre approche il s'agit d'éviter... Tout cela forme un tout,
c'est-à-dire avoir une souveraineté partagée où les
pouvoirs du Québec, ou l'avenir du Québec puissent être
protégés, mais en tenant compte que ceci puisse se faire, que le
Québec puisse retrouver, affirmer sa voie propre au sein de la
Fédération canadienne. C'est ce que j'ai dit au journal Le
Monde, il y a quelques semaines.
Le Président: Alors, pour une courte dernière
additionnelle, M. le chef de l'Opposition.
M. Parizeau: Dans la poursuite de ce que le premier ministre
vient de dire, est-ce qu'il est en train d'indiquer que, dans le cadre de
Maastricht, il refuserait néanmoins d'offrir aux Québécois
la souveraineté de la France ou de la Belgique? Est-ce qu'il est en
train de nous dire
ça ou si, au contraire, il est en train de suggérer que,
dans ce cadre-là, la souveraineté de la France, de la Belgique ou
de l'Angleterre lui serait acceptable? C'est quoi? L'un ou l'autre! C'est
important, M. le Président. En un certain sens, dans l'argumentation du
premier ministre, ça peut être un point tournant.
Une voix: Bien oui.
M. Parizeau: Oui ou non?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: Si je comprends bien, le chef de l'Opposition est en
train...
Des voix:...
M. Bourassa: M. le Président, le chef de l'Opposition est
en train de répéter le geste magnifique qu'il a posé
à quelques heures près, il y a deux ans, lorsqu'il m'a tendu la
main pour travailler ensemble vers...
Une voix: II s'est fait mordre.
Le Président: S'il vous plaît! À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Bourassa: Maintenant... Une voix: M. le
Président.
M. Bourassa: ...M. le Président, je m'aperçois que
certains des collègues du chef de l'Opposition sont en train de
désavouer le geste qu'il a posé il y a deux ans.
Des voix: Ah! Ha,ha, ha!
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît!
Alors, je laisse la parole au premier ministre. M. le premier ministre.
M. Bourassa: M. le Président, ce que je dis au chef de
l'Opposition, c'est qu'actuellement, dans les pays de nos ancêtres, on
est en train de créer un droit international nouveau...
Des voix: Ah!
M. Bourassa: ...que la souveraineté nationale, en la fin
de ce présent siècle, n'a pas le même sens, a une valeur
plus relative que la souveraineté nationale à laquelle
adhèrent les membres, nos amis, nos chers amis qui siègent
à votre gauche, M. le Président. Alors, ce que je dis, c'est que,
nous, actuellement, au Québec, nous sommes également à
réfléchir, à rechercher une formule qui concilie à
la fois la protection et l'affirmation de l'identité du Québec
avec le développement de l'économie internationale, et que nous
croyons que ceci peut se faire en évitant les coûts de transition;
on aura l'occasion de débattre ça. On peut organiser une
interpellation au cours de l'été; je suppose que c'est
permis.
Des voix: Ha,ha, ha! M. Bourassa: On pourra-Une
voix:... M. Bourassa: Oui, on pourra, mais...
Le Président: Alors, en conclusion, M. le premier
ministre.
M. Bourassa: Oui, avec la collaboration, et j'espère que
le chef de l'Opposition, avec ses collègues, un en particulier, ici,
à qui je me réfère...
Des voix:...
Le Président: Bon. S'il vous plaît! S'il vous
plaît!
Une voix: Additionnelle. Additionnelle.
Le Président: Alors, en question principale, Mme la
députée de Hochelaga-Maisonneuve.
Perception de frais d'inscription à des cours
de recyclage et de perfectionnement
Mme Harel: M. le Président, après avoir dit non
à l'augmentation des frais de scolarité de 2 $ l'heure du
ministère de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et
de la Formation professionnelle, hausse de 2 $ l'heure
décrétée sans consultation et contrairement à la
réglementation, le ministère de l'Éducation vient de se
raviser; les 2 $ l'heure seront finalement partagés
moitié-moitié: 1 $ à l'Éducation, 1 $ à la
Main-d'oeuvre. Au moment où le gouvernement...
Le Président: Un instant, Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve. Je vais demander la collaboration de mes
collègues, en avant. J'ai reconnu une personne, la députée
de Hochelaga-Maisonneuve. Alors, Mme la députée, allez-y. (10 h
30)
Mme Harel: M. le Président, au moment où le
gouvernement prétend faire de la formation professionnelle une
priorité, cette année, 5 000 000 $ ont été
coupés au programme québécois de recyclage et de
perfectionnement pour les travailleurs et les travailleuses avec ou sans
emploi. Pourtant, les budgets n'avaient pas été indexés
depuis cinq ans et pourtant, des 200 000 participants d'il y a cinq ans, il
n'en reste maintenant plus que 100 600, une coupure de 100 000 participants en
cinq ans, dont 40 000
participants de moins depuis un an, M. le Président. Comment,
avec des chiffres aussi accablants, le ministre de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle peut-il
maintenant exiger des frais de scolarité?
Le Président: M. le ministre de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle.
M. Bourbeau: M. le Président, en premier lieu, je tiens
à répéter ce que nous avons souvent dit, mon
collègue, le ministre de l'Éducation, et moi: II ne s'agit pas de
frais de scolarité, il s'agit de frais d'inscription, et ce n'est pas la
même chose. Jusqu'à maintenant, les commissions scolaires
percevaient des frais d'inscription ou des frais complémentaires de 1 $
l'heure environ. Alors, ça pouvait varier d'une commission scolaire
à l'autre; certaines n'en perçoivent pas du tout. Nous avons
convenu, mon collègue et moi, que dorénavant les commissions
scolaires percevraient pour et au nom de la commission de formation
professionnelle des frais d'inscription de 1 $ l'heure. La moyenne
prévue, tant au secondaire qu'au collégial, est de 38 heures par
cours, c'est-à-dire 38 $. Je répète que ces
cours-là se donnent principalement à des travailleurs, donc des
gens en emploi, qui veulent recevoir un complément de recyclage et de
perfectionnement. Donc, 38 $ pour recevoir un cours complet de recyclage pour
des travailleurs, nous croyons que c'est raisonnable dans les circonstances, et
ça va permettre au gouvernement de maintenir, sans aucune coupure, le
même volume d'enseignement, de cours à même les
crédits alloués au ministère de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle pour le
programme de recyclage et de perfectionnement. Donc, aucune coupure en ce qui
concerne le volume, et le gouvernement réussit quand même à
réduire ses coûts d'environ 5 000 000 $.
Le Président: En question complémentaire.
Mme Harel: M. le Président, comment peut-on charger des
inscriptions à chaque heure de cours que l'on donne? Est-ce que le
ministre reconnaît que, finalement, ça coûtera 2 $ l'heure?
Que pour un cours de soudure, qui dure 90 heures, ça coûtera au
travailleur 180 $, M. le Président, l'équivalent de ce que peut
coûter un cours à l'université? Et est-ce que le ministre
ne reconnaît pas que «le même volume», ça veut
dire 100 000 participants de moins depuis cinq ans?
Le Président: M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, ce sont des cours qui se
donnent à des travailleurs, je l'ai dit tantôt. Est-ce que
ça devrait être complètement gratuit? La scolarité
gratuite? Mais il y a des frais associés à l'enseignement. Alors
l'inscription, par exemple; il y a des frais associés à
l'inscription, et nous continuons de penser que la moyenne étant de 38 $
- il peut y avoir certains cours où c'est plus long, d'autres où
c'est moins long - la moyenne étant de 38 $ par travailleur, des gens
qui sont en emploi, qui ont un salaire, ça ne m'apparaît pas
déraisonnable quand on pense que d'autres personnes vont payer des
frais, par exemple à l'université, qui sont passablement plus
élevés. Ce sont des gens qui, je pense, peuvent se permettre de
payer un prix semblable pour recevoir des cours qui vont leur permettre de
gagner mieux leur vie ou d'avoir accès à des fonctions qui vont
leur permettre de gagner encore plus d'argent.
Le Président: Toujours en question
complémentaire.
Mme Harel: M. le Président, est-ce que le ministre,
justement, ne considère pas que ce qui est contre-performant, c'est
qu'il y ait de moins en moins de travailleurs sans emploi qui puissent suivre
ce cours-là depuis cinq ans et qu'il y en a 40 000 de moins depuis un
an? Est-ce qu'il n'aurait pas, justement, du rattrapage à faire pour que
ce cours de recyclage et de perfectionnement soit offert au plus de gens
possible plutôt qu'au moins de gens possible, M. le Président?
Le Président: M. le ministre.
M. Bourbeau: M. le Président, la députée de
Hochelaga-Maisonneuve sait fort bien qu'on est en train de tout remodeler ces
programmes-là. Ces programmes-là n'existeront plus dans quelques
mois. On est en train de faire un ménage complet dans la main-d'oeuvre
québécoise. Nous demandons de rapatrier tous les fonds
fédéraux. Quand on dit «les fonds fédéraux en
main-d'oeuvre», M. le Président, on parle de sommes d'argent qui
sont trois fois et demie plus importantes que ce que le Québec
dépense présentement. Alors, quand on aura fini de rapatrier
ça, quand on aura réussi à passer la loi qui crée
la Société québécoise de développement de la
main-d'oeuvre, ça nous permettra de recevoir ces programmes-là et
ces fonds-là, et là il y aura suffisamment d'argent pour payer
pour le recyclage de tous les travailleurs québécois.
Et je demande à la députée de
Hochelaga-Maisonneuve, plutôt que de mettre des bâtons dans les
roues et de bloquer continuellement la loi qui crée la
Société québécoise de développement de la
main-d'oeuvre, si vous pouviez faire un effort pour nous aider à passer
cette loi-là, on pourrait, après ça, mettre en oeuvre les
programmes et les structures qui vont permettre de régler tous les
problèmes dont vous pariez et
un certain nombre d'autres. Des voix: Bravo!
Le Président: Pour une question additionnelle, M. le
leader adjoint de l'Opposition.
M. Gendron: Oui, au ministre de l'Éducation. J'aimerais
savoir comment il fait, lui, comme ministre de l'Éducation, pour
cautionner le geste du ministre de la Main-d'oeuvre alors qu'il vient de nous
dire, en cette Chambre, que c'est parce qu'il fait le ménage des
programmes, mais la conséquence, c'est qu'il y a moins de monde en
formation professionnelle, que ça coûte plus cher pour les
concernés et on prêche un beau discours d'ouverture à une
éducation plus large en termes d'accessibilité. Est-ce que le
ministre ne convient pas que c'est avec des comportements comme ça que
le Conseil permanent de la jeunesse vous dit que vous soufflez le chaud et le
froid à la fois?
Le Président: M. le ministre de l'Éducation.
M. Pagé: M. le Président, nous nous
référons ici à des cours qui sont donnés en
perfec-tionement pour du personnel déjà en emploi ou en
recyclage, ou en recherche d'emploi, ou qui a besoin d'un cours de
perfectionnement pour retourner dans un emploi, premièrement.
Deuxièmement, les frais auxquels nous nous référons,
jusqu'à maintenant, se limitaient à des frais d'inscription
susceptibles de couvrir les coûts relatifs à la confection du
dossier par la commission scolaire pour l'individu qui vient suivre ces cours.
Donc, aucuns frais de scolarité, ça, vous devez en convenir
jusqu'à maintenant. Ce qui s'est produit, depuis le mois d'avril
dernier, c'est la volonté du ministère de la Main-d'oeuvre et
plus particulièrement des commissions de formation professionnelle de
voir celui ou celle qui s'inscrit défrayer une partie des coûts
administratifs de la commission de formation professionnelle.
Ceci étant dit, le ministère de la Main-d'oeuvre, via la
commission de formation professionnelle, charge maintenant un tarif, un tarif
basé sur l'heure, auquel le ministre s'est référé.
La commission scolaire ne recueille aucun bénéfice de ces sommes.
La commission scolaire s'inscrit purement et simplement comme mandataire du
mandant, celui qui a donné le mandat, c'est-à-dire la commission
de formation professionnelle. L'ensemble de ces sommes va retourner à la
commission de formation professionnelle et, tel que l'indiquait mon
collègue il y a quelques minutes, c'est susceptible d'être revu
dans le cadre de la réforme générale globale de fa
formation professionnelle et des politiques de main-d'oeuvre, au
Québec.
Le Président: En question principale, M. le
député de Lévis.
Construction d'un nouveau centre des congrès
à Québec
M. Garon: En l'absence du ministre des Transports et du ministre
délégué à la voirie, et en l'absence du ministre
responsable de la région de Québec et du ministre de la Justice,
je vais poser ma question au premier ministre. Alors, tout le monde constate
que le député de Char-lesbourg est isolé dans la
défense de la région de Québec. On voit que le
député de Jean-Talon est devenu un résident de
Montréal avec chambre à Québec, que
l'ex-député...
M. Pagé: M. le Président, une question de
règlement.
Le Président: Alors, une question de règlement. M.
le leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, je pense que le commun
dénominateur du respect du Parlement commande un minimum
d'éthique, ce qui n'est pas le lot ni l'habitude du député
de Lévis, j'en conviens. Le député de Jean-Talon demeure
dans son comté. Il demeure ici, à Québec, et je trouve
erroné, méchant, disgracieux et inacceptable ce que vous venez de
faire encore ce matin.
Le Président: S'il vous plaît! Sur la question de
règlement, M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, je ne comprends pas que
leader du gouvernement s'excite. La vérité a ses droits. C'est
IHe des Soeurs, son lieu de résidence.
Le Président: Effectivement, au niveau de la
période des questions, vous savez bien, M. le député de
Lévis, que vous avez droit à un préambule relatif à
la question posée, mais non pas du genre de celui que vous avez fait ce
matin. Alors, allez-y avec un préambule et une question en bonne et due
forme.
M. Garon: M. le Président, je parlais de l'Isolement du
député de Charlesbourg. Je dois dire que le ministre du Revenu et
ex-député de Montmorency a aussi quitté, que le
député de La Peltrie est plutôt préoccupé de
continuer à centraliser Radio-Québec à Montréal
pour aider Radio-Canada et Télé-Métropole, je suppose.
Alors, tout le monde constate-Le Président: Un instant! Un
instant, s'il vous plaît! S'il vous plaît! Alors, allez-y, M. le
député de Lévis, s'il vous plaît, avec votre
question.
M. Garon: Non, non, M. le Président, je commence.
Des voix: Ha,ha, ha!
M. Garon: Tout le monde constate le déplacement des
activités gouvernementales de Québec vers Montréal -
commune renommée - et que Québec, pourtant, est en demande depuis
longtemps d'un centre de congrès moderne et que la réalisation
d'un centre de congrès, à Québec, tarde
l'échéancier étant repoussé, l'annonce d'une
décision étant repoussée de saison en saison, sinon de
mois en mois depuis plus d'un an. Pourtant, on le sait, c'est facile, le
modèle... Le gouvernement du Québec a payé à 100 %
le Palais des congrès à Montréal et assume les
déficits d'exploitation en payant, notamment, des subventions de 16 000
000 $ par année. (10 h 40)
Alors, ma question au premier ministre: Quels sont les
échéanciers du premier ministre quant à la construction
d'un nouveau centre des congrès ou à l'agrandissement du Centre
des congrès actuel à Québec et est-ce que le premier
ministre s'engage à donner un traitement équivalent à la
région de Québec que celui qu'accorde le gouvernement du
Québec à Montréal?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: M. le Président, le député de
Lévis a commencé par un préambule massu auquel, je crois,
je peux répondre durant quelques secondes, si on me le permet, et en
soulignant tous les efforts qu'a fait le gouvernement pour développer la
région de Québec. Je pense... J'ai le député de
Portneuf à côté. C'est dans la grande région de
Québec, ça profite à la région, Lauralco: 1 000 000
000 $ d'investissements. Je ne me souviens pas que dans vos neuf ans et
quelques jours de pouvoir vous ayez pu annoncer la moitié d'un tel
investissement. Vous avez Glaverbec.
M. le Président, dans le propre comté du
député de Lévis, des centaines de millions ont
été investis par le gouvernement fédéral et le
gouvernement du Québec. On dit qu'actuellement l'entreprise fonctionne
à plein rendement. MIL, c'est grâce à qui, M. le
Président? Est-ce que le député de Lévis n'aurait
pas pu mentionner...
Des voix: Bravo!
M. Bourassa: M. le Président...
M. Pagé: Envers et contre le député de
Lévis, on a...
Le Président: S'il vous plaît! À l'ordre,
s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! S'il vous
plaît! M. le leader. M. le leader, s'il vous plaît! M. le
député. M. le leader du gouvernement et M. le
député de Lévis, je vous convie à aller discuter
à l'extérieur, après la période de questions,
cependant. D'accord? Après la période de questions, si ça
vous convient. Pour le moment présent, je laisse la parole au premier
ministre.
M. Bourassa: M. le Président, je dis simplement que... Je
ne dis pas que le député de Lévis a nui
systématiquement à l'investissement, mais je crois que c'est le
gouvernement qui a décicé d'investir ces sommes
considérables. Et je pense que pour sa propre crédibilité,
pour donner du poids à sa question, il aurait pu dire: D'accord,
admettons que dans ce cas-là, ça ait réussi. Non. Rien!
Alors que j'aurais pu parler du parc technologique également, pour la
région de Québec, des usines d'épuration, des centaines de
millions. Si on n'approchait pas de la fin de la période de questions,
je pourrais continuer, M. le Président, à multiplier.
On sait qu'il y a des discussions pour le centre des congrès,
actuellement. Le gouvernement en avait discuté au Conseil des ministres,
il y a quelques semaines. Les pourparlers se poursuivent et le gouvernement
suit le dossier le plus près possible et souhaite que nous puissions
arriver à une décision. Ça suppose la consultation avec
d'autres niveaux de gouvernement, mais je crois que tout le monde va
reconnaître que la ville de Québec est l'une des plus belles
villes au monde, des plus attrayantes au monde et qu'un centre des
congrès est tout à fait justifié. Le gouvernement a quand
même fait preuve, dans ce centre des congrès, d'une volonté
d'action en mettant à la disposition des parties des sommes quand
même considérables.
Le Président: Alors, en demandant l'attention de tous les
collègues là, pour une question complémentaire.
M. Garon: je n'oserais pas demander au premier ministre si c'est
pour que québec reste la plus belle ville au monde qu'il y est absent le
plus souvent possible, mais...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: ...je demanderai au premier ministre s'il
considère comme normal, comme premier ministre, que le gouvernement du
Québec accorde le même traitement à Québec que celui
qui a été accordé par le gouvernement du Québec
à Montréal concernant la construction d'un centre des
congrès à Québec et son fonctionnement, M. le
Président?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: M. le Président, encore là, je ne peux
pas laisser passer sous silence le préambule du député de
Lévis. Je suis ici à peu près à toutes les
périodes de questions, au moins autant que le chef de l'Opposition; plus
souvent, je crois, que le député de Lévis.
Des voix: Ha,ha, ha!
Une voix: Lui, il se lève tard.
M. Bourassa: Alors, je ne peux pas accepter le reproche du
député de Lévis. C'est évident que je
représente un comté de la région de Montréal, mais
j'assiste à toutes les fonctions quand c'est nécessaire de le
faire.
M. le Président, nous avons fart des propositions pour le centre
des congrès. Elles ont été débattues publiquement.
Je répète au député de Lévis que nous
souhaitons une conclusion la plus rapide possible. Je crois que ce centre des
congrès va encore renforcer la réputation de la ville de
Québec. La ville de Québec a plusieurs vocations; parmi ses
vocations, il y a la vocation touristique. C'est pourquoi nous sommes vivement
intéressés à une solution rapide à cette
situation.
M. Garon: M. le Président.
Le Président: Toujours en question additionnelle.
M. Garon: Ma question a deux volets. Elle est simple. Quand le
gouvernement pourra-t-il donner une réponse à la région de
Québec? Quand? Ça fait un an qu'on retarde
l'échéancier. Est-ce la fin de l'été, l'automne,
avant Noël, avant Pâques? Là, on est rendu: Avant le
printemps. On est rendu à l'été. Ça fait au-dessus
d'un an. Quand? Deuxièmement, est-ce qu'on a l'intention d'avoir le
même traitement pour Québec que pour Montréal? Est-ce qu'il
y a moyen d'avoir une réponse plutôt qu'un voyage de boucane?
Le Président: Alors, je me dois de me lever à ce
moment-ci à nouveau pour solliciter, en avant, juste en avant de moi,
à ma gauche et également à ma droite, la collaboration. Si
vous voulez discuter entre députés, je vous invite à le
faire à l'extérieur. C'est clair?
Alors, M. le premier ministre, pour la réponse, s'il vous
plaît.
M. Bourassa: M. le Président, j'ai dit tantôt au
député de Lévis que des propositions avaient
été faites. Je crois que, pour le centre des congrès,
c'est 82 000 000 $, avec une contribution fédérale. Je veux dire,
c'est quand même un montant respectable. Mais il y a des discussions qui
doivent avoir lieu avec les autres paliers de gouvernement. Je veux dire, il ne
s'agit pas d'imposer, comme vous l'avez fait dans la fusion entre Hauterive et
Baie-Comeau. Vous vous souvenez, lorsque vous avez bafoué les droits des
citoyens municipaux? Après 10 ans, on en parle encore. Nous, nous
respectons l'autonomie municipale, M. le Président.
Le Président: Alors, en question principale,
M. le député de Laviolette.
Relance des scieries de Donohue Matane
M. Jolivet: Merci. Merci, M. le Président. Le blocage de
la route 132 à Marsoui indique, de la part des travailleurs de la
scierie Donohue, le désespoir dans lequel ils sont placés face
à l'incapacité du gouvernement de régler correctement le
problème de ces travailleurs des quatre scieries de la compagnie
Donohue. La semaine dernière, lors des crédits
supplémentaires, le ministre des Forêts nous a assurés
qu'il y avait une situation sous contrôle et qu'elle était,
à ce moment-là, réglée. Malgré tout, les
travailleurs ont refusé ces offres imprécises que le ministre
lui-même indiquait comme étant temporaires. Finalement, comme
solution au désespoir de la population, le ministre et la
députée de Matane nous indiquent que le seul moyen de le
régler serait la réouverture de l'usine de pâtes de Matane.
Et, finalement, le ministre, en fin de semaine, semblait invoquer la
possibilité qu'une nouvelle solution soit mise de l'avant.
Alors, face au désespoir de ces travailleurs et de la population
en général qui souffrent de l'incurie gouvernementale, est-ce que
je peux savoir quelles sont les solutions nouvelles que le ministre a
l'intention de déposer, dès aujourd'hui je l'espère?
Le Président: Alors, M. le ministre des Forêts.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, avec la collaboration du ministre des Finances et avec la
collaboration des fonctionnaires du ministère, nous avons mis de l'avant
une formule qui pourrait atténuer l'impact négatif de Donohue
Matane. Évidemment, on souhaite beaucoup plus de ce
côté-là, et je répète les propositions que
nous avons faites la semaine dernière. J'ai rencontré, la semaine
dernière, le maire et les représentants des ouvriers de chacune
des usines. Nous avons trois options, à savoir: du côté
forestier, nous pouvons émettre des permis de coupe à des
détenteurs actuels de CAAF, à des industriels qui s'engageraient
à employer les équipements et les employés de Donohue
Matane en priorité, et, du côté des employés des
scieries, nous leur offrons de travailler à 9,75 $ l'heure, plus 1,55 $
pour l'usage de la débroussailleuse ou de la scie mécanique, plus
les équipements de sécurité, plus les 4 % de vacances,
plus les frais de transport. Et, évidemment, on demanderait
également aux scieries qui obtiendraient des permis de coupe, qui
mettraient sur pied une deuxième faction, d'employer les employés
de la scierie de Matane. Évidemment, ces industriels-là devraient
assumer les obligations de Donohue Matane en ce qui concerne les frais de
protection contre le feu et les insectes.
Et cette proposition-là, M. le Président, me semble
très généreuse, et c'est parce qu'on se préoccupait
du sort de ces employés-là que nous l'avons faite.
Le Président: En question complémentaire.
M. Jolivet: M. le Président, évidemment, ça
ne semble pas satisfaire, et je pose la question au ministre: Est-ce qu'il
croit normal que des gens qui travaillent en usine... Dans un contexte
où ils devront travailler en forêt, d'une part, ou dans des usines
de concurrents, d'autre part, est-ce qu'il croit que c'est une solution
temporaire qui vaut la peine d'être essayée dans le contexte
actuel?
Le Président: M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, j'ai longuement expliqué aux représentants de
la région de la Gaspésie et de la vallée de la
Matapédia les motifs pour lesquels nous ne pouvons opérer les
usines de Donohue Matane qui produisent deux fois plus de copeaux que la
normale et qui nous conduiraient à un déficit de 3 600 000 $, ce
que nous ne pouvons pas assumer. Et je pense que c'est notre devoir de prendre
une solution équitable et pour ces gens-là et pour le
gouvernement. (10 h 50)
C'est évident qu'on voudrait davantage. Par contre, la solution
à long terme, je l'ai mentionnée la semaine dernière au
député de Laviolette en commission, c'est évidemment la
réouverture de la pulperie à Donohue Matane. Nous travaillons
dans ce sens-là avec la collaboration des gens de REXFOR, de la SDI, du
ministère des Finances et de chacun des partenaires et j'ai
espérance que, bientôt, ces gens-là pourront trouver une
formule qui serait acceptable au gouvernement.
Le Président: Pour une question complémentaire, M.
le député de Matapédia.
M. Paradis (Matapédia): Oui, M. le Président.
J'aimerais demander au ministre des Forêts: Qu'en est-il de la
réponse des travailleurs forestiers et des scieries de la vallée
de la Matapédia? Parce qu'il est toujours plus facile de rapporter les
mauvaises nouvelles.
Le Président: M. le ministre des Forêts.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président. C'est évident qu'on met en évidence les
mauvaises nouvelles, comme le dit le député de Matapédia.
Des gens de la vallée de la Matapédia acceptent les propositions
que nous leur avons faites, et je ne vois pas pourquoi ceux de
Grande-Vallée et de Marsoui n'accepteraient pas.
Le Président: Pour une autre question
complémentaire.
M. Jolivet: Justement, M. le Président, est-ce que le
ministre trouve normal que des travailleurs en scierie, pour répondre
à la question des travailleurs en forêt, soient - et j'ai
posé la question bien correctement tout à l'heure -envoyés
dans la forêt, sans aucune expérience pour le faire,
premièrement? Deuxièmement, à quoi bon aller faire des
travaux de coupe en forêt si on n'a pas des lieux pour scier ensuite?
Le Président: M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, les employés de scierie de Marsoui ou de
Grande-Vallée sont des employés qui sont en pleine santé.
Évidemment, si REXFOR les invite à venir travailler en
forêt, on prendra le temps de les former et de les équiper
correctement.
Le Président: Pour une autre question
complémentaire, Mme la députée Matane.
Mme Hovington: Oui, merci, M. le Président. Est-ce que M.
le ministre des Forêts pourrait nous dire combien d'argent en tout le
ministère des Forêts investit dans le Bas-Saint-Laurent et la
Gaspésie, comparativement à d'autres régions?
Le Président: M. le ministre des Forêts.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, nous investirons en Gaspésie et dans le
Bas-Saint-Laurent au-delà de 5 500 000 $ en création d'emplois
et, de plus, les 250 000 mètres cubes de bois que nous offrirons aux
industriels créeront une activité de 8 000 000 $ à 10 000
000 $ dans ces deux régions.
Le Président: Alors, à nouveau en question
additionnelle, M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre peut nous indiquer, M. le
Président, si le montant qu'il investit cette année est le
même montant que l'an passé prévu par les crédits
supplémentaires et, deuxièmement, dans le cas de la demande
actuelle, si c'est seulement 1 000 000 $ et non pas les 5 000 000 $ dont il
fait mention, une partie venant du fédéral en plus?
Le Président: M. le ministre des Forêts.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, j'ai mentionné, au début de l'interrogation du
député de Laviolette, que j'avais reçu la collaboration du
ministre des Finances qui a consenti 1 000 000 $ supplémentaires pour
les employés des scieries de Donohue Matane. Également, les
6 000 000 $ dans la création d'emplois, qui viennent
également du ministère des finances, permettront cette
année comme l'an passé, de soulager ces personnes-là.
Le Président: Alors, c'est la fin de la période des
questions. Nous allons maintenant procéder aux votes reportés.
(10 h 54 - 10 h 56)
Mise aux voix de la motion proposant l'adoption du
projet de loi 9
Le Président: Rapidement, prenez vos places, s'il vous
plaît!
Je mets maintenant aux voix la motion de M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux proposant l'adoption du projet de loi 9,
Loi modifiant la Loi sur l'assurance-maladie.
Que les députés en faveur de cette motion veuillent bien
se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: M. Bourassa (Saint-Laurent), M.
Pagé (Portneuf), Mme Gagnon-Trem-blay (Saint-François), M.
Paradis (Brome-Missis-quoi), M. Levesque (Bonaventure), M. Bourbeau (Laporte),
M. Dutil (Beauce-Sud), M. Côté (Ri-vière-du-Loup), M.
Sirros (Laurier), M. Vallières (Richmond), M. Tremblay (Outremont), Mme
Ro-bic (Bourassa), M. Cherry (Sainte-Anne), M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano
(Viau), M. Pi-cotte (Maskinongé), Mme Robillard (Chambly), M. Blackburn
(Roberval), Mme Bleau (Groulx), M. Houde (Berthier), M. Maciocia (Viger), M.
Maltais (Saguenay), M. Savoie (Abitibi-Est), Mme Trépa-nier (Dorion), M.
Cannon (La Peltrie), M. Beau-din (Gaspé), M. Hamel (Sherbrooke), M.
Doyon (Louis-Hébert), Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis
(Matapédia), M. Marcil (Salaberry-Soulanges), M. Lemire (Saint-Maurice),
M. Poulin (Chauveau), M. Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M.
Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Farrah
(îles-de-la-Madeleine), M. Richard (Nico-let-Yamaska), Mme Bégin
(Bellechasse), M. Bélanger (Laval-des-Rapides), M. Gauvin
(Montmagny-L'Islet), M. Gautrin (Verdun), M. Forget (Prévost), M. Khelfa
(Richelieu), M. Gobé (LaFon-taine), Mme Hovington (Matane), M. Joly
(Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Acadie),
M. Parent (Sauvé), Mme Bélanger (Mégantic-Compton), M.
Camden (Lotbi-nière), M. Bradet (Charlevoix), Mme Cardinal
(Châteauguay), M. Després (Limoilou), Mme Loi-selle (Saint-Henri),
M. Lafrenière (Gatineau), M. Lafrance (Iberville), M. MacMillan
(Papineau).
Le Président: Que les députés qui sont
contre cette motion veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: M. Parizeau (L'Assomption), M.
Chevrette (Joliette), Mme Black- burn (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme
Ma-rois (Taillon), M. Garon (Lévis), Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve),
M. Jolivet (Laviolette), M. Baril (Arthabaska), M. Dufour (Jonquière),
M. Lazure (La Prairie), M. Gendron (Abitibi-Ouest), M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Léonard (Labelle), Mme Vermette (Marie-Victorin),
M. Paré (Shefford), M. Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Filion
(Montmorency), M. Boisclair (Gouin), M. Trudel
(Rouyn-Noranda-Témisca-mingue), M. Beaulne (Bertrand), Mme
Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger
(Anjou).
M. Libman (D'Arcy-McGee).
Le Président: Est-ce qu'il y a des abstentions?
Le Secrétaire: pour: 61 contre: 24 abstentions: 0
Le Président: La motion est adoptée et le projet de
loi 9 est également adopté. (11 heures)
Maintenant, motions sans préavis.
Avis touchant les travaux des commissions. M. le leader du
gouvernement.
Avis touchant les travaux des commissions
M. Pagé: M. le Président, j'avise cette
Assemblée qu'aujourd'hui, après les affaires courantes, donc
à compter de maintenant, 11 heures, jusqu'à 13 heures, de 15
heures à 18 heures et de 20 heures à minuit, à la salle
Louis-Hippolyte-LaFontaine, la commission des affaires sociales poursuivra
l'étude détaillée du projet de loi 408, Loi sur la
Société québécoise de développement de la
main-d'oeuvre. C'est tout.
Le Président: Merci, M. le leader du gouvernement.
Aux renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Nous allons donc procéder aux affaires du jour. M. le leader du
gouvernement.
Affaires du jour Projet de loi 19
Reprise du débat sur la prise en
considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude
détaillée
M. Pagé: M. le Président, tel que convenu par un
ordre la Chambre formulé vendredi en soirée, nous
procédons maintenant à la reprise du débat sur la prise en
considération du rapport concernant le projet de loi 19, Loi modifiant
diverses dispositions législatives concernant les
affaires régionales. Il a été entendu qu'il y
aurait deux interventions de part et d'autre et que le ministre avait un droit
de réplique de 5 minutes après chacune des interventions. C'est
bien ça. M. le leader adjoint...
Le Président: Oui. Alors, M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Oui, je pense que c'est exactement l'entente de 18
heures, vendredi. De notre côté, il y a deux interventions de
prévues, une de 10 minutes dans le cadre de l'adoption du rapport et le
critique a droit à une demi-heure, alors que le ministre en question a
droit à 5 minutes après les 10 minutes, comme ça se fait
au niveau des rapports, et il a droit à son droit de réplique
normal sur le projet de loi.
M. Pagé: C'est ça.
Le Président: Donc, c'est clair. Chaque côté
a une intervention de 10 minutes et une intervention de 30 minutes.
M. Chevrette: C'est ça.
Le Président: Et le ministre, comme le prévoit le
règlement, peut intervenir après chacune des interventions pour
une durée de 5 minutes.
M. Chevrette: En l'occurrence, c'est une fois.
Le Président: C'est ça. Alors, c'est à
l'article 15 du feuilleton. Donc, nous reprenons le débat sur la prise
en considération du rapport de la commission de l'aménagement et
des équipements qui a procédé à l'étude
détaillée du projet de loi 19, Loi modifiant diverses
dispositions législatives concernant les affaires régionales.
Alors, en demandant, s'il vous plaît, l'attention de tous les
collègues... Mmes et MM. les députés, s'il vous
plaît! Je suis prêt à reconnaître un premier
intervenant. M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Est-ce qu'on pourrait suspendre 30 secondes, parce
que mon premier intervenant est allé chercher...
Le Président: Oui, M. le...
M. Pagé: Pas de problème, M. le
Président.
Le Président: Très bien. Alors, nous allons
suspendre les travaux pour quelques minutes seulement.
(Suspension de la séance à 11 h 3)
(Reprisée 11 h 8)
M. François Gendron
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, nous reprenons les
travaux de l'Assemblée avec le débat sur la prise en
considération du rapport de la commission de l'aménagement et des
équipements sur le projet de loi 19, Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant les affaires régionales. Je reconnais le
premier intervenant, à savoir M. le député
d'Abitibi-Ouest, leader adjoint de l'Opposition officielle.
M. Gendron: Oui, M. le Président. Je veux tout simplement
prendre les quelques minutes qui me sont attribuées pour revenir un peu
sur ce qui s'est passé en commission parlementaire lors de
l'étude du projet de loi 19 concernant diverses modifications
législatives dites sur les affaires régionales.
Essentiellement, si je veux reprendre la parole là-dessus, M. le
Président, c'est que j'ai été un peu renversé par
les propos du ministre suite au discours que j'ai fait lors de l'adoption du
principe. Essentiellement, on a eu à le dire, et le critique de
l'Opposition officielle en matière d'affaires régionales, le
député de Lévis, l'a répété à
satiété, ce n'est pas que nous en ayons énormément
contre le projet de loi 19. On ne peut pas être contre le projet de loi
19 puisque j'ai indiqué, même si le ministre ne l'a pas compris,
que pour les changements qu'il apporte, essentiellement, il s'agit là de
dispositions que je connais assez bien puisque j'ai eu l'occasion, comme
ministre du gouvernement de M. Lévesque, de produire le document
«Le Choix des régions».
Il me semble qu'en 1982, lorsqu'on a publié cette première
réflexion sur le développement régional, on a
indiqué très clairement que le moment était venu de
permettre aux régions du Québec d'assumer plus de
responsabilités; j'avais appelé ça... dans une table de
concertation régionale. Je me rappelle très bien que, lors des
différents échanges sur le document «Le Choix des
régions», la plupart des intervenants régionaux convenaient
avec moi qu'effectivement le moment était venu d'établir une
relation plus significative, plus systématique avec les régions
du Québec et le partenaire principal des régions du Québec
dans des actions de développement qu'est le gouvernement du
Québec.
Et est arrivée la création des sommets régionaux;
est arrivé le renforcement des différents conseils
régionaux de développement, qu'on appelait les CRD, et la plupart
des CRD, M. le...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Je m'excuse, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Oui, M. le
député de Montmorency.
M. Filion: M. le Président, il y aurait peut-être
lieu de vérifier le quorum, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Qu'on appelle les
députés! (11 h 10 - 11 h 12)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le
député d'Abitibi-Ouest, si vous voulez continuer votre
intervention.
M. Gendron: Je disais, M. le Président, que, sur ces
questions-là, je pense que le moment était venu d'aller plus
loin. Essentiellement pourquoi j'interviens, c'est pour parler surtout de ce
que le projet de loi n'est pas. J'ai écouté le ministre
délégué aux Affaires régionales. Il dit que, parce
que je n'étais pas à Val-d'Or, je ne comprends pas le projet de
loi. Je ne suis pas d'accord. Je n'ai pas besoin d'aller à Val-d'Or pour
comprendre le projet de loi. Il n'y a strictement rien dans le projet de loi,
vous le savez. C'est un projet de loi qui dit: On va faire ça plus tard,
on va organiser ça autrement, vous verrez, au mois de novembre,
ça va dépendre.
Alors, je connais très bien les structures de
développement régional. Ce que le ministre a essayé de
mettre en place, ce n'est pas une politique de décentralisation. Alors,
ne nous trompons pas s'il n'y a pas une cent de plus qu'il n'y en avait avant,
il y en a même un peu moins. Il y avait des programmes régionaux
comme PECEC, qui marchait assez bien; on l'a remplacé par PRECEP pour
mettre moins d'argent. Tout simplement, ce qu'il faut convenir dans ce projet
de loi, c'est que je n'accepte pas, moi, des quarts de vérité et
dire: Bien, l'OPDQ, on abolit ça et, dorénavant, ça va
être un Secrétariat aux affaires régionales, et ça
marchera comme on le verra dans un an, un an et demi, parce que, là, on
ne le sait pas. On ne sait pas exactement combien il y aura d'effectifs.
Qu'est-ce qu'on fait avec les fonctionnaires qui étaient des
fonctionnaires de carrière, pour certains à l'OPDQ que j'ai bien
connus? J'ai travaillé avec ces gens-là et j'ai aimé
travailler comme ministre responsable de l'OPDQ parce que l'Office de
planification et de développement du Québec, je pense, a
contribué à ce que les régions du Québec se
connaissent davantage en termes d'inventaire potentiel. L'OPDQ a soutenu, dans
des initiatives de développement régional, la plupart des
régions du Québec et, dorénavant, on nous fait un beau
discours sur le chapeau.
Essentiellement, la thèse du ministre, c'est que,
dorénavant, ce sera un chapeau variable. On est avec toutes sortes de
données de variables, de ce temps-ci, mais, moi, écoutez, je ne
peux pas faire accroire aux régionaux qu'il s'agit là d'une
politique de décentralisation quand ça n'en est pas une. Ce n'est
pas une politique de décentralisation. C'est une table de concertation
au niveau de la grande région administrative, en faisant miroiter une
somme de 3 000 000 $ que les régionaux auront à se
répartir dans certains créneaux de développement, dans
certaines orientations. Et ça, je ne peux pas être contre
ça, je ne peux pas être contre cet aspect-là. Mais, cet
aspect-là, il n'a rien de neuf. Il n'a absolument rien de neuf, de
majeur, si ce n'est que de dire: Dorénavant, on vous permet de prendre
des décisions quant à l'affectation d'une somme de 3 000 000 $
à peu près par année sur des priorités de
développement que vous voudriez accorder à la région. Mais
essentiellement, M. le Président, essentiellement le projet de loi,
c'est de maintenir encore une table de concertation régionale où
le tiers des représentants vont être à peu près des
organismes régionaux du milieu. Un peu plus vont être des
porte-parole du monde municipal parce que les intervenants municipaux ont
pensé qu'au niveau de la grande région administrative il
était important d'être représenté dans des
proportions plus fortes qu'un tiers. Certaines régions ont exigé
40 %, certaines régions, même, voulaient aller à plus de 50
% de représentativité, et nous allons voir, à l'expertise,
comment cette table va se comporter.
L'autre élément sur lequel le porte-parole de l'Opposition
officielle a questionné lors de l'étude du projet de loi - et
c'est important de le faire - c'est cette fameuse prétention que les
régionaux auront 500 000 000 $ à se partager, provenant de
l'enveloppe des ministères sectoriels. Alors, on ne peut pas, encore
là, ne pas convenir qu'il s'agit du miroir de l'alouette parce que
d'aucune façon les ministères sectoriels... Pensez-vous que le
ministère - prenons un exemple - des Affaires culturelles, avec la
nouvelle politique que la ministre vient de publier, où il y aura une
espèce de Conseil des arts québécois qui va faire la
répartition des diverses enveloppes de soutien aux initiatives
culturelles, pensez-vous que c'est la table de concertation régionale
formée des députés, des élus municipaux, des
représentants régionaux qui va pouvoir agir véritablement
sur le partage des sommes qui vont être affectées au
ministère sectoriel des Affaires culturelles? Vous savez bien que la
réponse, c'est non. Ce n'est pas parce qu'on redynamise la
conférence administrative régionale, qui a déjà
existé, en passant. Dorénavant, on va demander au
délégué à l'action régionale, parce que le
délégué à l'action régionale, ça va
être le répondant de la politique du développement
régional dans chaque région, on va lui demander de
présider, dans chacune des régions, les échanges
concernant les divers ministères qui ont une structure administrative de
fonctionnement en région, pour que ce délégué
à l'action régionale puisse indiquer
comment devrait se faire le partage dans le futur. Alors, ce n'est pas,
encore là, quelque chose de vraiment substantiel.
Moi, je pense, M. le Président, que le moment était venu
d'aller plus loin et j'aurais souhaité que le ministre du
Développement régional regarde très sérieusement la
possibilité d'arriver avec une vraie politique de
décentralisation, mais au niveau d'une structure qui, je pense, a
développé une habitude de fonctionnement et qui s'appelle la MRC.
Je n'aurais pas voulu que tout se passe au niveau de la MRC, mais tout aurait
dû se passer au niveau du territoire de la MRC et, au niveau du
territoire de la MRC, là, c'est légitime d'envisager une
véritable politique de décentralisation parce que nous aurions
été en mesure de faire en sorte qu'une certaine fiscalité
puisse exister au niveau de la région de la MRC. Dans ce sens-là,
je pense que le monde municipal, avec raison, aurait pu justifier plus de
pouvoirs, puisque, à ce niveau-là, ils ont
développé, ils et elles ont développé, au fil des
ans, des habiletés, elles ont développé une conscience
plus forte au niveau de la zone communautaire d'appartenance, et il aurait
été important de permettre que les municipalités
régionales de comté puissent vraiment s'inscrire dans un
véritable mouvement de décentralisation et commencer à
mettre en place une véritable politique de décentralisation.
Essentiellement, les motifs pour lesquels on a indiqué qu'on
n'était pas en accord avec le projet de loi 19, ce n'est pas, sur le
fond, davantage. Je l'ai dit à plusieurs reprises, le ministre donne
suite à des choses sur lesquelles j'ai travaillé, il donne suite
à l'instauration d'une table de concertation permanente, mais ça,
c'était une réflexion de 1982, et on est en 1992. Alors, il me
semble que la maturité, la volonté des différents
intervenants régionaux d'oeuvrer d'une façon un peu plus
prononcée dans une véritable politique de décentralisation
est là, et j'aurais aimé que la politique
préconisée par le gouvernement permette effectivement à
ces gens-là de pouvoir concerter cette action, et il ne nous
apparaît pas que ça puisse être le cas. Voilà les
motifs pour lesquels nous allons voter contre. (11 h 20)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Alors, sur le même sujet, je
cède la parole à M. le ministre. Vous avez droit à une
réplique de cinq minutes, M. le ministre.
M. Yvon Picotte
M. Picotte: Merci, M. le Président. Je suis un peu surpris
de l'attitude du député d'Abitibi-Ouest, M. le Président.
Même si j'avais l'occasion, en me promenant un petit peu partout, de le
féliciter pour l'effort qu'il avait fait comme ex-ministre du
Développement régional, quelqu'un m'avait dit, durant mon
passage: Vous ne devriez même pas en parler, puisque le
député d'Abitibi-Ouest, tout ce qu'il a réussi à
faire quand il a été là, ça a été de
présenter un livre ou une politique, d'écrire un livre sur les
régions.
Moi, je pense que je suis d'avis contraire quand même,
indépendamment de ça, même s'il l'a lui-même
souligné, M. le Président. Il fallait, évidemment, que des
choses soient faites à chaque étape pour nous permettre d'aller
aussi loin que nous allons présentement.
Je suis un petit peu étonné de voir que le
député d'Abitibi-Ouest base ses discussions un petit peu sur le
nombre de fonctionnaires qui partiront d'un endroit pour aller à
l'autre: Où se retrouveront-ils? etc. Vous savez, c'est ça que
les gens des régions ont toujours dit: II faut arrêter de se faire
mener par les fonctionnaires. Il faut arrêter que les fonctionnaires
décident tout. Il faut arrêter qu'à tous les paliers il y
ait un fonctionnaire pour, finalement, nous dire qu'on n'a pas raison, ou que
ça ne devrait pas se faire comme ça, ou que ça devrait se
faire autrement, et que parfois on soit obligé d'avoir une structure
à côté du fonctionnaire venant tout débâtir ce
que nous autres, on souhaite dans les régions, M. le
Président.
Je sais qu'il y a eu des bons serviteurs. Moi aussi je l'ai
souligné, je me suis promené un petit peu partout. On a
dépassé ce temps-là, M. le Président, et j'ai
l'impression que le député d'Abitibi-Ouest est resté
collé à ce temps-là. Vouloir voter contre un projet de loi
non pas parce que ce n'est pas intéressant, mais parce qu'on trouve que
ça ne va pas assez loin, M. le Président, je regrette, mais j'ai
été loin de tout temps, et il le sait très bien
lui-même. Il a eu une fin de non-recevoir de ses collègues dans le
temps où lui souhaitait même aller plus loin. Ce n'est pas tout
à fait comme ça. Il n'a pas réussi, M. le
Président, à aller plus loin, parce qu'on sait - et ça, ce
n'est pas sa faute, et il ne faut pas lui imputer des torts là-dessus,
M. le Président - que l'appareil gouvernemental n'accepte jamais
facilement qu'on envoie aux régions la possibilité de
déterminer, de décider elles-mêmes, M. le
Président.
Je comprends mal aussi que le député dise: C'est une
question de géographie. Lui prétend que ça devrait
être fait au niveau des MRC. Moi, je prétends que non, pas pour
l'instant. Pas pour l'instant. Et loin de là, M. le Président.
C'est une autre étape à franchir avant d'en arriver là, et
il le sait très bien. Tout le monde alentour de cette table le sait
très bien. Tous ceux qui font affaire avec les MRC, M. le
Président, savent très bien que les MRC, indépendamment de
leur bonne volonté, indépendamment de ce qu'elles souhaiteraient
faire, indépendamment de ce que les MRC font présentement, elles
ne sont pas prêtes à assumer des responsabilités aussi
poussées que celles-là.
Alors, comme moi, je n'ai pas la prétention,
M. le Président, de tout faire changer l'univers avec une
politique, mais de faire faire un pas et une étape importante au
développement régional, j'espère que dans un avenir plus
ou moins rapproché, on se retrouvera peut-être avec des
gouvernements régionaux. Peut-être qu'on se retrouvera comme
ça, mais, pour l'instant, je suis persuadé personnellement que ce
n'est pas ça.
Dans la vaste décentralisation, M. le Président, il ne
faut pas se le cacher, j'ai entendu des gens d'en face qui nous disent: Mais
pourquoi vous ne donnez pas tout cet argent à eux autres, qu'ils s'en
occupent et qu'on ne voit plus à ça? Il y a un point important
qui a été discuté en commission parlementaire avec le
député de Lévis, c'est de garder ce lien-là. Et vu
que c'est de la perception de taxes, M. le Président, de la perception
d'impôt, de garder le lien des députés de questionner les
dépenses publiques, M. le Président. Donc, je pense qu'il
faudrait qu'il y ait des gens qui ajustent certains discours. Mais, de toute
façon, je suis persuadé, M. le Président, que je vais dans
le bon sens. Je suis persuadé que la majorité des gens d'ailleurs
qu'on a consultés, qu'on est allé voir, savent qu'on va dans le
bon sens, en sachant aussi, M. le Président, que dans trois ans, cinq
ans ou dix ans, peu importe le temps, les gens auront encore cheminé et
qu'il faudra aller beaucoup plus loin que nous sommes allés là.
Et c'est comme ça que ça se passe dans la vraie vie, M. le
Président, et personne n'a eu la prétention d'avoir fait une
politique merveilleuse, inattaquable, intouchable et qui ne sera plus
retouchable jamais. D'ailleurs, même les députés ici, en
cette Chambre, même les ministres ici, en cette Chambre, révisent
leurs lois régulièrement, parce que des lois qui sont faites pour
la vie, il n'en existe plus, n'en déplaise au député
d'Abitibi-Ouest. Merci.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le ministre
responsable du Développement régional. Sur le même sujet,
je cède la parole à M. le député de Lévis.
Vous avez droit à une intervention de 10 minutes, M. le
député.
M. Garon: Non, une demi-heure, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Vous êtes
critique?
M. Garon: Oui.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Vous intervenez comme
critique, alors, vous avez droit à 30 minutes. Allez-y, M. le
député de Lévis.
M. Jean Garon
M. Garon: M. le Président, évidemment, je n'aurai
pas suffisamment d'une demi-heure pour
faire le tour de la question, mais comme c'est le rapport de la
commission et qu'en troisième lecture j'aurai une heure, je pourrai
aller plus loin dans mes explications.
M. le Président, essentiellement, le débat qu'il y a eu
entre le ministre responsable du Développement régional et le
ministre des Affaires municipales est très indicatif du véritable
débat qu'il y a eu sur la décentralisation ou la
régionalisation. Au fond, je pense que mon collègue
d'Abitibi-Ouest l'a dit, je pense qu'il n'y aura pas un député de
l'Opposition qui va dire que le député de Maskinongé, qui
est ministre responsable du Développement régional, ne
souhaiterait pas qu'il se fasse plus d'affaires au niveau régional, plus
de développement régional, qu'il y ait plus de fonds. Personne ne
va contester ça. Sauf qu'il ne réussit pas à livrer la
marchandise. Et c'est pourquoi le projet de loi que nous avons devant nous est
un projet de loi qui ne dit rien, à toutes fins pratiques. C'est gentil,
mais il n'y a rien. Il n'y a pas d'engagements. Essentiellement, pourquoi?
Parce que celui qui a gagné, c'est le ministre des Affaires municipales.
Et ça avait été le cas antérieurement lorsque le
ministre du Développement régional était ministre des
Affaires municipales. On se rappellera que, lorsqu'il était question de
donner des responsabilités additionnelles aux municipalités et
sans source de revenus additionnelle, il ne voulait pas. Et le premier ministre
a changé le ministre des Affaires municipales, a déplacé
le ministre, qui était le député de Maskinongé,
pour le remplacer par le ministre des Affaires municipales actuel, le
député d'Argenteuil, qui, lui, voulait, au fond, donner des
responsabilités additionnelles aux municipalités sans leur donner
des sources de financement additionnelles.
Il y en a qui s'imaginent, des fois, que la centralisation est faite
à Québec. Ceux qui connaissent ça un peu savent que les
gens de Québec sont pour la décentralisation, ils sont pour la
régionalisation. Et ce n'est pas pour rien que les deux principaux
porte-parole de la centralisation ont été le député
d'Argenteuil et le député de Vaudreuil, le ministre responsable
de la région de Montréal et président du Conseil du
trésor. Parce que la vraie centralisation, ce n'est pas à
Québec qu'elle se fait, c'est à Montréal. Il ne faut pas
se conter d'histoires. La meilleure preuve, c'est lorqu'il y a eu
récemment une grève des fonctionnaires, une journée
d'étude des fonctionnaires, une manifestation des fonctionnaires contre
les conditions salariales. À quoi a-t-on assisté? Ce n'est pas
que le grand nombre des fonctionnaires a manifesté à
Québec, il y avait 10 000 fonctionnaires à Québec, 40 000
à Montréal. Pourquoi? Parce que l'administration gouvernementale
aujourd'hui n'est plus à Québec, à toutes fins pratiques.
Elle est de plus en plus à Montréal. Et nous avons, à
Québec, une capitale de carton. De carton, je
suis même généreux, une capitale de papier. Il n'y
en a plus, à toutes fins pratiques; l'administration se passe de moins
en moins à Québec.
Avant d'annoncer son projet de loi, rappelez-vous, M. le
Président, le débat. Le ministre de la région de
Montréal annonçait 415 000 000 $ d'argent additionnel à
Montréal; le député de Vaudreuil, 415 000 000 $ d'argent
additionnel à Montréal. Mais le ministre, lui, avec son projet de
loi concernant les affaires régionales annonce... il n'y a pas une cent
de plus pour les régions, pas une tôle; les mêmes budgets
exactement. Ceux qui ont eu de l'argent additionnel, ce sont les gens de
Montréal, même s'ils trouvaient que ce n'était pas
suffisant, mais ils ont eu de l'argent, 415 000 000 $ additionnels. Le reste du
Québec n'a pas une tôle par le projet de loi en cours, n'a pas une
cent de plus. Essentiellement, c'est la réaffectation des budgets
actuels. Quand on parle de développement économique, on peut
difficilement parler de développement économique sans
investissement. Il n'y a pas d'investissement.
Vous voyez, le gouvernement vient d'inaugurer le Biodôme à
Montréal; 58 000 000 $ que le gouvernement a mis dans le Biodôme.
Pourquoi? Pour montrer... Ce qui est un excellent projet, un beau projet. Mais,
en même temps, vous voyez les gens de la région de Québec
qui se débattent pour avoir un Centre des congrès qu'ils ne
peuvent pas avoir. Même si Québec est une ville touristique par
excellence, ça ne réussit pas à aboutir. On a beau conter
des histoires, se conter des peurs, puis se conter des chansons, quand on
regarde la réalité, là, hein, regardons... Les
équipements, ils ne sont pas à Québec, ils sont tous
à Montréal, et les gens le savent, M. le Président, de
sorte que le développement régional ne se fera pas tant qu'il n'y
aura pas une certaine décentralisation.
Prenons le ministère de l'Éducation. Les enfants, ils sont
quand même où sont les parents. On a réussi à
centraliser l'éducation. Au ministère de l'Éducation et
à l'Enseignement supérieur, M. le Président, il y a 2300
fonctionnaires, au central, 2300 fonctionnaires pour contrôler, pour
diriger, pour vérifier, pour surveiller. Nous avons 7 000 000 de
population. La Suède, qui a 9 000 000 de population, dirige son
éducation au complet avec 300 à 350 fonctionnaires. Nous,
ça nous en prend 2300 au central; 2300, M. le Président. Ce n'est
pas de l'onguent, 2300!
Mais, au Québec, on ne peut pas changer d'effacé au bout
des crayons sans demander la permission à quelqu'un. En Suède,
qu'est-ce qu'ils font? Ils contrôlent deux choses essentiellement: ils
contrôlent le contenu des programmes et les examens. Le reste:
Organisez-vous. Et ils disent: Quand on fait les examens, vous êtes
supposés avoir vu telle matière en telle année, on voit
les résultats, on peut voir ceux qui donnent un bon enseignement et ceux
qui ne donnent pas un bon enseignement. Ce n'est pas bien, bien
compliqué.
Sauf que les gens peuvent avoir de l'initiative, peuvent exercer
localement leurs talents. (11 h 30)
Au Québec, c'est la centralisation. C'est la centralisation. M.
le Président, et tant qu'on ne décidera pas au Québec de
décentraliser, au fond, deux secteurs qui représentent plus de 50
% des dépenses du gouvernement, l'éducation, la santé et
les affaires sociales, il n'y aura pas de décentralisation. Ne nous
contons pas d'histoires, il n'y aura pas de décentralisation tant qu'on
n'aura pas décentralisé l'éducation, la santé et
les affaires sociales.
L'éducation, entre vous et moi, M. le Président, prenons
les cinq grandes universités: quatre de 40 000 en montant à
Montréal, une à Québec. Le reste? Des grenailles. Ne nous
contons pas d'histoires, des grenailles. Tout le monde, on le déplace.
On les fait voyager, il y a des frais de pension à Montréal ou
à Québec, pour avoir des embryons, des moignons
d'université dans leurs régions. On réussit même
à les priver de leurs enfants, M. le Président. Même pas
d'avoir des retombées économiques de leurs enfants. Et on
réussit à faire des grosses polyvalentes avec des normes
provinciales, des polyvalentes à 3000, 4000, 5000 étudiants. On
réussit à faire des cégeps à 3000, 4000, 5000,
6000, 7000 étudiants, en veux-tu en voilà, pour centraliser
davantage, et on est obligé de prendre les enfants de plus en plus loin
pour les amener au centre.
C'est là la principale politique de centralisation du
gouvernement. Tant qu'on n'aura pas décidé de
décentraliser l'éducation pour avoir un enseignement... Le
Conseil supérieur de l'éducation, qu'est-ce qu'il disait
récemment, M. le Président? Il disait que «les
ministères de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur
devraient être connectés sur le développement
régional». Pourquoi? Pour avoir un enseignement articulé
qui tienne compte des régions au lieu d'avoir un enseignement
désincarné.
On a de plus en plus un enseignement désincarné. Vous
voyez ce qui se passe. Avec toutes les ressources qu'on a, on réussit
à traîner de la patte dans le libre-échange, on
réussit à traîner de la patte dans le développement
économique, on réussit à se faire damer le pion par le
Japon, qui n'a pas de ressources: pas d'électricité, pas de
charbon, pas de pétrole, pas de céréales, pas de
métaux, pas de ressources d'aucune nature, sauf les quatre pouces qu'ils
ont au-dessus des sourcils, ou les six pouces qu'ils ont entre les deux
oreilles, M. le Président! Excepté qu'ils ont
décidé de développer ça. Développer leurs
écoles de formation professionnelle, développer ça dans
leurs régions pour faire en sorte que ce soit adapté aux besoins
de l'entreprise. Qu'est-ce qu'on a ici, M. le Président? On transporte
le monde. Regardons dans la région de Québec. On réussit
même, en vertu des Jeux d'hiver de 2002, à dire qu'on pourrait
bâtir pour 80 000 000 $ de pensions de plus, de
résidences de plus à l'Université Laval. Pourquoi?
Pour faire en sorte d'amener les enfants de plus en plus loin pour venir
résider à Laval, comme si l'objectif ça devait être
de centraliser plutôt que de décentralliser, M. le
Président, alors que les 80 000 000 $ seraient bien mieux placés
à développer des universités régionales pour que
les enfants restent chez eux, et que les professeurs restent chez eux, pour que
l'enseignement se fasse de plus en plus en région, pour qu'en même
temps l'enseignement et la recherche de ces universités soient
axés sur les besoins régionaux, des axes régionaux de
développement. C'est évident qu'une université à
Rimouski, à Lévis, à Trois-Rivières ou à
Sherbrooke, ou à Chicoutimi, ou à Rouyn va penser
différemment d'une université à Montréal ou
à Québec, M. le Président. Essentiellement, il faut
d'abord lui donner la chance de le faire.
Et le développement régional va être axé
d'abord sur l'éducation, la formation professionnelle. Regardons ce qui
se fait ailleurs. Je regardais des chiffres en fin de semaine, je lisais des
statistiques, et je voyais que le Québec avait réussi à
passer au cours des dernières années à 23 % des
exportations du Canada; vers 1983, 23 % des exportations au Canada venaient du
Québec. Maintenant, le chiffre de l'an dernier, 16,5 % des exportations
du Canada proviennent du Québec. On exporte de moins en moins. Pourquoi?
Parce qu'on est moins concurrentiels, M. le Président, parce qu'on a
moins fait de développement axé sur nos besoins et en fonction de
nos ressources et de nos potentiels de développement.
On fait fausse route de la façon dont on va actuellement. On fait
fausse route, M. le Président. On fait une erreur fondamentale. On
regarde l'an passé; le résultat, 24 % des emplois industriels
sont disparus au Québec. Est-ce qu'on pense qu'on a l'heure juste de
cette façon-là?
Et on continue à centraliser. On continue à centraliser
les ressources à Montréal. On continue à les centraliser
de plus en plus. On est même rendu qu'on ne peut même pas
débattre de nos questions régionales chez nous parce qu'il n'y a
plus de moyens de communications. Essentiellement, Radio-Canada est
centrée à Montréal; Radio-Québec est centrée
à Montréal; Télé-Métropole est
centrée à Montréal. Le reste sont des succursales pour
spectateurs, M. le Président. À Québec, on n'a même
plus de production de télévision. Radio-Canada, il a cinq minutes
à 18 h 35. Et puis de temps en temps, quand vous arrivez là, on
vous dit qu'il vous reste deux minutes parce que les nouvelles ont pris du
temps sur vos cinq minutes, sur les cinq minutes locales ou
régionales.
On a fermé Matane, on a fermé le poste de Rimouski.
Regardons les réseaux. Les réseaux dépendent des
têtes de pont de Télé-Métropole ou de la radio de
Montréal. Qu'est-ce qu'il y a? Prenons, par exemple, Radio-Canada,
Québec; la plus grande, presque toute la production est faite à
Montréal. Les postes locaux font partie de réseaux. Les trois
quarts du temps, les nouvelles sont faites à partir de Montréal.
On ne peut même plus savoir ce qui se passe dans nos régions, M.
le Président. Regardez, des débats d'affaires publiques, il n'y
en a plus dans les régions. Pourquoi? Il n'y a plus de temps pour
ça. Ah! vous allez savoir tout ce qui se passe. Tous les feux, les beaux
feux qu'il y a à Montréal, vous allez les voir aux nouvelles. Il
y avait un beau feu sur la rue Saint-Hubert? Vous pouvez être certain que
vous allez voir ça à 22 h 15, 22 h 20. La ville de Québec
passerait au feu, vous ne le sauriez même pas, à moins
d'être pogné dans le feu.
M. le Président, je regardais les résultats des
élections l'an dernier. Je recevais ceux de la ville de LaSalle, ceux de
Hull, ceux de n'importe quel patelin dans le bout de Montréal.
J'étais chez nous, à Saint-Romuald, j'entendais les
résultats. Savez-vous ce que j'ai fait? À un moment donné,
je me suis tanné, je suis sorti et je suis allé en ville pour
dire: C'est quoi, le résultat électoral? Il n'y avait pas moyen
de le savoir à la radio, même pas dans nos postes
régionaux, parce que les têtes de pont sont à
Montréal. Les gens ne réalisent pas a quel point, actuellement,
on brise tout ce qu'il y a d'énergie. Pas besoin de se demander au point
de vue productions culturelles, d'affaires culturelles; il n'y a plus rien, non
plus. C'est un vaste concours d'amateurs dans nos régions. Et
aussitôt que l'amateur peut devenir un peu meilleur, il faut qu'il s'en
aille; autrement, il ne pourra pas aller plus loin parce qu'il ne pourra pas se
produire, parce que ses émissions de télévision ne sont
pas faites en région, et il devra s'en aller ailleurs parce qu'il ne
réussira pas. Avec ça, on a la concentration de nos trois moyens
de télévision, à Montréal: Radio-Canada,
Radio-Québec, Télé-Métropole. Est-ce que c'est
normal, M. le Président? Et on va vous dire qu'à Montréal
il y a du monde, 40 % de la population... Mettons que, dans la grande
région de Montréal, il y a 40 %. Est-ce que le reste, 60 %, a
droit à quelque chose? Est-ce qu'il a droit à quelque chose?
Est-ce que la région de Québec, qui a 1 000 000 de population, a
droit à quelque chose?
Une voix: Non.
M. Garon: Est-ce que la région... J'ai compris. J'ai
entendu un député de Montréal qui a dit non. Le
député de Laval-des-Rapides a dit non. Ça ne
m'étonne pas, il est représentatif du gouvernement quand il dit
non, parce que le gouvernement ne pense pas qu'il doit se passer rien, en
dehors. Rien! Puis il ne se passe rien, en réalité. D'ailleurs,
le premier ministre, de plus en plus, aujourd'hui, on ne le sent plus. À
Québec, on ne le voit pas, on ne le sent pas. Et,
de plus en plus, on voit qu'il fait ses réceptions à
Montréal.
Prenez le domaine des affaires internationales, pour donner un exemple
concret. Il reste, à Québec, les relations avec la France, parce
que le Consulat français est ici. Ce n'est pas à cause de nous
autres, c'est à cause des Français qui ont un consulat à
Québec. À cause du Consulat américain, il y a des
relations avec les États-Unis. Et il y a les relations avec l'Afrique du
Nord. Tout le reste, c'est rendu à Montréal. Tout le reste de
l'Afrique, à part l'Afrique du Nord qui est française, c'est
à Montréal. Toute l'Asie, c'est à Montréal. Toute
l'Europe, c'est à Montréal, sauf la France. Et on va nous dire
qu'on est une vraie capitale? Qu'il y a une vraie régionalisation? Ce
n'est pas vrai. Pas seulement dans les relations économiques, mais dans
les relations internationales, c'est rendu à Montréal
également. Alors, qu'est-ce que vous voulez? Qu'on ne vienne pas nous
dire qu'il y a une décentralisation; il n'y a pas de
décentralisation, il n'y a pas de régionalisation.
Et le projet de loi qui est devant nous est bien gentil, mais il ne se
passera rien avec ça. Le ministre, qui n'a pas réussi à
obtenir des pouvoirs dans son projet de loi, ne pourra pas en obtenir davantage
par règlement ou par directive gouvernementale, parce que, s'il avait
été capable d'obtenir des pouvoirs, ils seraient dans le projet
de loi. Ils ne sont pas dans le projet de loi. Il n'y a aucun pouvoir pour les
régions dans le projet de loi. Il n'y a aucun pouvoir, d'aucune nature,
dans le projet de loi, M. le Président. Ne nous contons pas d'histoires,
il n'y a rien. Alors, si on veut qu'il se passe quelque chose, les gens devront
déménager à Montréal, parce que c'est là
qu'il se passe quelque chose. Là, ils vont pouvoir voir un centre des
congrès qui appartient au gouvernement du Québec à 100 %
et qui est opéré à 100 % par le gouvernement du
Québec, qui met 16 000 000 $ dedans par année; ça n'existe
nulle part ailleurs au Québec. Ils vont pouvoir voir un stade, la RIO,
pour lequel le gouvernement du Québec paie, puis on fume, puis tout le
monde paie depuis des années pour ça, depuis 1976, 1975, 1976.
Ils vont pouvoir voir des équipements extraordinaires, sur place. Mais
qu'ils aillent, dans nos régions. Les trois quarts du temps, on est
obligés de se battre pour avoir une salle de spectacle. Comprenez-vous?
Il n'y a même pas de salles de spectacle dans beaucoup de régions
du Québec. Les artistes ne peuvent même pas venir, sauf venir dans
des petits théâtres ou, en tout cas, dans des granges
transformées. Combien de théâtres, au fond, dans nos
régions, sont des granges transformées? Pourquoi? Parce qu'il n'y
a pas d'équipements, ce n'est pas organisé.
Nos universités sont centralisées. On a - écoutez -
quatre universités de plus de 40 000: l'Université de
Montréal, l'Université Concordia, l'Université du
Québec à Montréal et l'Université
McGill. Quatre! Alors que la région de Hull-Ottawa, avec une
population à peu près de la région de Québec, a
trois universités, la région de Québec, nous autres, on en
a une, 40 000. Encore la centralisation, M. le Président! Ne nous
contons pas d'histoires. Tant qu'on ne décentralisera pas
l'éducation, tant qu'on ne décentralisera pas la formation en
fonction des besoins économiques, tant qu'on ne décentralisera
pas la formation professionnelle en fonction du développement
économique des régions, il n'y aura pas de développement
économique régional et il n'y aura pas de véritable
décentralisation, parce que ça commence par là. (11 h
40)
Est-ce que les parents des régions ont au moins le droit des
retombées économiques de leurs enfants? Est-ce qu'ils ont au
moins le droit des retombées économiques de leurs enfants ou
faut-il, le plus jeune possible, que les enfants s'en aillent ailleurs?
Dès la polyvalente, ils doivent commencer à circuler sur de
longues distances, encore plus au cégep et, quand c'est
l'université, bien, c'est fini. Habituellement, ils rencontrent
quelqu'un d'autre là et ils se marient sur place, et on ne les revoit
plus. C'est ça qui se passe dans les régions, M. le
Président.
Aujourd'hui, les régions... Je comprends qu'il peut y avoir des
débats dans les grands centres sur le partage inéquitable de la
richesse, mais, quand on est dans les régions, on parle tout simplement
du partage équitable de la misère, parce qu'on ne parle plus du
partage équitable de la richesse. On est rendu à demander le
partage équitable de la misère, parce que le développement
régional, à cause de l'action gouvernementale, à cause de
la centralisation bureaucratique et administrative se fait de plus en plus au
centre et, le centre, ce n'est pas Québec, ne vous contez pas
d'histoires. Une capitale qui n'a plus d'affaires internationales, à
toutes fins pratiques, une capitale qui n'a même pas de poste de
télévision, une capitale qui n'a aucune production d'affaires
publiques à la télévision ou à la radio, une
capitale qui n'a aucune production d'affaires culturelles en
télévision, on va nous dire que c'est une capitale? Voyons donc!
M. le Président. Même les Zoulous ont sans doute plus dans leur
capitale, même les capitales les plus pauvres du monde ont sans doute
plus que la région de Québec, en termes de production d'affaires
publiques, en termes de moyens de communication et en termes d'activités
gouvernementales.
Quand vous regardez le projet de loi, ça ne change rien; le
projet de loi ne changera rien par rapport à ça. J'ai posé
des questions au ministre, et le ministre a été franc. Moi, je
vais vous dire que faire des débats avec le ministre, je ne hais pas
ça parce qu'il est franc, il répond. Il ne tourne pas autour du
pot, il répond. Certains m'ont reproché même d'avoir
été en commission parlementaire seulement deux heures
avec le ministre. Mais, dans deux heures, il m'a donné les
réponses que je lui demandais. Je lui ai posé des questions... Et
il fait partie des rares ministres à qui on pose une question et on a
une réponse. Si ça avait été le ministre des
Transports, pour avoir la même réponse que j'ai eue en deux
heures, ça m'aurait pris à peu près deux mois, M. le
Président, et je ne suis pas certain que je l'aurais eue. Pas certain!
D'abord, je ne suis pas certain qu'il est assez renseigné pour les
donner; deuxièmement, même s'il était assez
renseigné, je ne suis pas certain qu'il voudrait les donner parce que ce
n'est pas sa manière de répondre. Tandis que le ministre
délégué aux Affaires régionales, lui, je n'ai aucun
doute dans mon esprit qu'il est de bonne foi, aucun doute; sauf qu'il frappe le
poids du gouvernement, le poids de la masse des ministres... La masse des
ministres est de Montréal. Je comprends... Je vois le ministre ici, de
Rivière-du-Loup, un bon garçon, mais j'ai l'impression qu'il fait
partie des gens qui ont plus de souvenirs que de projets. Je n'ai pas le
sentiment qu'il est en train de bouleverser l'Est du Québec, que son
petit train-train... On est encore au pas du cheval, ça va
tranquillement.
Quand je regarde le ministre de la région de Québec, le
député de Charlesbourg, il est épuisé. C'est comme
un cheval belge chargé trop pesant et, à un moment donné,
il n'est plus capable de tirer la charge. M. le Président, regardez les
ministres qui comptent: Le premier ministre, Montréal; la
vice-première ministre, Montréal; le ministre de la Justice, au
fond, chambreur à Québec, maintenant résident de
Montréal avec sa famille - c'est ça un résident, avec sa
famille; chambreur à Québec; on perd un comté même;
le ministre des Affaires municipales, Montréal; la ministre...
Une voix: Des Affaires culturelles.
M. Garon: ...des Affaires culturelles, Montréal; la
ministre de l'Énergie, Montréal; le ministre du Travail,
Montréal...
Une voix: Le ministre de l'Éducation, Québec.
M. Garon: ...le ministre de l'Éducation,
Québec.
Une voix:...
M. Garon: Oui. Sauf que même le ministre de la Santé
est en train, par la force des choses, d'essayer de faire avaler a
Montréal un projet de 250 000 000 $ qu'ils ne veulent pas avoir. C'est
quelque chose, 250 000 000 $ qu'ils ne veulent pas avoir, alors que les 250 000
000 $, je suis persuadé que le ministre délégué aux
Affaires régionales les prendrait en hurlant. Mais là, à
Montréal, on réussit même à leur donner de l'argent
qu'ils ne veulent pas avoir, M. le Président. Pourquoi? Parce que le
poids est là et qu'on voit... Le ministre des Finances, un gentil
garçon, mais il fait partie de la catégorie des gens qui ont plus
de souvenirs que de projets. Et, de Québec à Gaspé,
ça ne tire pas fort. Qu'on le veuille ou non, M. le Président,
ça ne tire pas fort. Le sulky n'a pas besoin d'être pesant pour
qu'on ne puisse pas le tirer. Savez-vous, on n'a pas des chevaux fringants, on
est plutôt dans l'ère des vieux pitons. Quand on disait, vous
rappelez-vous, un piton; ça, c'est un piton; ça ne tirait pas
pesant. Nos ministres, dans l'Est du Québec, ont plutôt l'air des
pitons que des chevaux arabes ou des chevaux fringants, M. le Président.
Ce n'est pas pour rien, voyez-vous, qu'on regarde le ministre. Le ministre des
affaires régionales, je ne le blâme pas; il fait son possible,
mais il est tout seul.
On regarde le projet de loi, et il ne change rien par rapport à
ce qu'il y avait antérieurement. Essentiellement, on dit: Le
gouvernement va déposer ses crédits au début de
l'année comme il le faisait pour l'OPDQ. Mêmes crédits
qu'avant, même montant; c'est les mêmes crédits qui sont
réaffectés, qui vont être déposés au
début de l'année, comme on le faisait auparavant pour l'OPDQ,
l'Office de planification et de développement du Québec. Les
crédits seront inscrits au Conseil exécutif; ils seront
répartis par région. Ce qu'il y aura de nouveau, c'est que le
même montant qu'il y avait avant, il y aura une ventilation par
région. Ça les aidera sans doute à faire plus de
crédits périmés. Deuxièmement, il y aura des
engagements financiers comme il y en avait auparavant pour l'OPDQ, et les
engagements seront présentés par autorisation budgétaire.
Donc, il devra y avoir sensiblement le même nombre d'engagements à
vérifier. Ça veut dire qu'il devra y avoir des autorisations,
comme avant, sur les crédits obtenus au Conseil du trésor, et
nous pourrons les vérifier en commission parlementaire comme auparavant.
Donc, la même autorisation qu'auparavant par le Conseil du
trésor.
Il n'y aura aucune obligation... Pardon. Les ministères
sectoriels devront émettre un avis sur les projets priorisés par
les régions. Par la suite, ils pourront faire l'objet d'une autorisation
budgétaire. Donc, vous voyez, M. le Président, les budgets
sectoriels, c'est-à-dire les ministères sectoriels devront
émettre un avis sur les projets «priorisés» par les
régions; par la suite, ils devront faire l'objet d'une autorisation
budgétaire. J'aurais peut-être dû dire, au fond, qu'il y
aura aussi... On dit qu'il y aura 500 000 000 $ affectés dans les
ministères, mais qu'il n'y aura aucune obligation statutaire pour les
ministères de dégager une enveloppe globale de 500 000 000 $ pour
les régions. Il s'agit d'un engagement, mais d'un engagement qui veut
dire quoi? Ce n'est pas une obligation statutaire.
Deuxièmement, c'est facile de trouver
500 000 000 $ pour les régions sur un budget de 40 000 000 000 $.
Entre vous et moi, M. le Président, demandez au ministère de
l'Agriculture d'indiquer 100 000 000 $ qu'il dépense dans les
régions, il va vous le trouver tout de suite parce que l'agriculture se
fait plus dans les régions qu'à Montréal. Le
ministère des Forêts, il est demandé d'indiquer dans son
budget une partie de l'argent qu'il dépense dans les régions.
Demandez la même chose à différents ministères et
arrivez à 500 000 000 $, il n'y a rien là. Il n'y a rien
là, M. le Président. Sauf qu'après, vous n'êtes pas
plus avancés. Pourquoi? Parce que les ministères vont
émettre des avis sectoriels comme avant, sur les projets
«priorisés» par les régions. Avant, quand il y avait
des projets, ils venaient des régions aussi. Quand il y avait un projet
d'école, par exemple, bien, il y avait un projet d'école, mais
selon les normes du ministère, avec des grosses écoles.
J'étais à l'assemblée qu'il y avait à
Ri-mouski, sur le perron de l'église, à la cathédrale de
Rimouski, sur le développement régional, il y a un an et demi. Je
parlais avec les gens; je disais aux gens: Je ne comprends pas qu'on ait fait
des grosses écoles de même dans vos régions. Ils ont dit:
On n'avait pas le choix, M. Garon. On n'avait pas le choix; les normes du
ministère nous obligeaient à faire des grosses écoles
comme ça. J'ai dit: Pourquoi vous n'avez pas fait des écoles
municipales? Ils ont dit: On ne pouvait pas. On ne pouvait pas faire
d'écoles municipales. On ne faisait pas des écoles de rang; on ne
reviendra pas à l'école de rang, je ne pense pas ça. Mais
est-ce qu'il est nécessaire d'avoir des polyvalentes à 3000?
Est-ce qu'il est nécessaire d'avoir aujourd'hui des écoles
où on fait le secondaire I et le secondaire II avec 1000
étudiants? Je ne crois pas ça, M. le Président. Je ne
crois pas ça, d'aucune façon, M. le Président.
On avait autrefois... La plupart de ceux qui sont ici et qui ont plus de
40 ans ont fait leurs études dans des collègues classiques
où il y avait 500 étudiants, puis ils ont fait huit ans dans le
même collègue. Personne ne pense que c'était mauvais.
Une voix:...
M. Garon: Non. Ce dont on pariait, c'était de
généraliser l'enseignement, non pas de créer des grosses
bâtisses, généraliser, rendre l'enseignement accessible
à tout le monde. C'est de ça qu'il était question.
Aujourd'hui, on bâtit des grosses écoles, mais on vide les
villages, M. le Président. On vide des municipalités. Les
ministères ne s'occupent plus... Aujourd'hui, croyez-le ou non, M. le
Président, savez-vous que, cette année, le budget de transport
scolaire est plus important que le budget de construction scolaire? Plus de 400
000 000 $ de transport scolaire. (11 h 50)
Quand on parie du péril jaune, aujourd'hui, même les
horaires sont faits en fonction de l'autobus, non pas en fonction des besoins
pédagogiques puis des besoins scolaires; c'est à l'heure
où l'autobus doit partir pour que l'enfant soit arrivé à
telle heure, à l'heure que l'enfant devra partir le matin pour arriver
à l'école à 8 heures. C'est ça qui détermine
les horaires, M. le Président. Pensez-vous que ça a du bon sens,
M. le Président? Alors, comme les enfants doivent venir de plus en plus
loin pour remplir les écoles, ils doivent faire de plus en plus
d'autobus. On est rendu avec un budget de subventions d'autobus scolaire, au
ministère des Transports du Québec, de plus de 400 000 000 $. On
met plus d'argent sur le transport scolaire que sur la construction des routes,
M. le Président. Est-ce croyable? Vous me regardez, et je sais que vous
êtes... Je vois les points d'interrogation dans vos yeux. Mais, M. le
Président, il y a plus d'argent dans le transport scolaire, au
Québec, que dans la construction des routes. «C'est-u»
quelque chose à votre goût? m. le président, la preuve de
la centralisation, il faut transporter le monde venant de plus en plus loin
pour remplir les écoles trop grosses pour ce qu'on a dans la population.
Ça, c'est de la centralisation, M. le Président, et des
ressources incroyables que ça coûte.
Alors, les ministères sectoriels devront émettre un avis
sur les projets priorisés par les régions comme avant et, par la
suite, ils pourront faire l'objet d'une autorisation budgétaire comme
avant. Si l'avis sectoriel est négatif, le ministre responsable du
Développement régional appliquera son veto pour ne pas accorder
d'aide financière aux projets priorisés par la région.
Qu'est-ce qu'il y a de différent dans ce qu'il y avait avant? C'est
exactement la même chose. Exactement la même chose. La
réforme du ministre fait disparaître... On dit: les 15 directeurs
régionaux de l'OPDQ qui feront place à 16 sous-ministres
adjoints. Liie de Montréal deviendra une nouvelle région. Il y
aura également un sous-ministre adjoint, ce qui explique qu'il y aura un
sous-ministre de plus que le nombre de directeurs régionaux.
Montréal, dans le fond, viendra partager dans le pot des régions
alors qu'elle ne partageait pas dans le pot des régions. Bon, il y aura
une région de plus à Montréal.
Mais qu'est-ce que ça veut dire concrètement, M. le
Président? Ça veut dire que la rémunération des
directeurs régionaux qui, elle, variait entre 40 000 $ et 55 000 $, sera
changée maintenant, puisqu'un sous-ministre adjoint gagne entre 75 000 $
et 80 000 $. Aujourd'hui, nos 15 directeurs régionaux deviendront 16
sous-ministres adjoints et, au lieu de gagner entre 40 000 $ et 55 000 $, ils
gagneront entre 75 000 $ et 80 000 $. Je vous dis que la réforme du
député de Chauveau, la réforme Poulin en prend pour son
rhume, alors qu'il estimait, lui, que 20 % à 30 % des employés
cadres du gouvernement étaient de trop.
Voyez-vous, quand on sort Le Soleil d'octobre 1991, le
comité Poulin: II y a 20 % à 30 % des employés cadres du
gouvernement qui sont de trop. Il affirmait même qu'«une des
mesures pour réduire à zéro le solde des opérations
courantes de 1994-1995 est une réduction de l'encadrement de 20 % dans
la fonction publique, dans les sociétés d'État et dans les
secteurs péripublics et parapublics. Le président du
comité de travail sur la rationalisation des dépenses publiques,
M. Rémy Poulin, a affirmé que les hauts fonctionnaires
étaient des enfants gâtés du système.» Bien,
bravo! Il va y avoir encore plus d'enfants gâtés après la
réforme, après le projet de loi qu'on a devant nous. Au lieu
d'avoir 15 directeurs régionaux, il y aura 16 sous-ministres adjoints de
plus, M. le Président. Les sous-ministres adjoints auront moins de
personnes sous leur responsabilité que les directeurs régionaux.
Le ministre a expliqué qu'il n'y aura plus de programme à
gérer, de sorte que le sous-ministre aura quatre personnes sous sa
responsabilité comparativement à huit pour les directeurs
régionaux. Alors, on va clairer du monde pour donner des plus gros
salaires aux quelques-uns qui vont rester.
Il faudrait lire, M. le Président, le livre de Galbraith, que
j'étais en train de lire en fin de semaine, «The Culture of
Contentment». L'idée, c'est de payer de plus en plus cher pour en
contenter quelques-uns, alors que la masse, elle, est insatisfaite, parce
qu'elle, la masse, retire moins, mais qu'il faut payer de plus en plus pour en
contenter quelques-uns. Et le ministre a même souligné que le
nombre de fonctionnaires de l'OPDQ passera de 225, au 31 mars 1992, à
140 au 31 mars 1993. Le ministre a expliqué que les économies
réalisées par les mises à pied des fonctionnaires vont
compenser les dépenses additionnelles pour payer les sous-ministres
adjoints.
M. le Président, je vous disais que je manquerais de temps, je
manque de temps, mais essentiellement - on va revenir en troisième
lecture - c'est pourquoi nous sommes contre le projet de loi, pas contre le
ministre, et on peut le dire d'autant plus facilement qu'il n'y a aucune
animosité envers le ministre. Au contraire, nous sommes convaincus que
le ministre est de bonne foi, sauf que les forces de la centralisation sont
comme une pieuvre aux bras géants et tentalucaires qui
l'étouffent et qui l'empêchent d'avancer d'un seul pas, M. le
Président. Je vous remercie.
Des voix: Bravo!
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le ministre, vous avez
droit à une intervention de cinq minutes.
M. Picotte: Cinq minutes? C'est la réplique.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): En vertu de l'entente
dont l'essentiel a été...
M. Picotte: M. le Président, ce n'est pas ça qui
est l'entente. Je demande la suspension des travaux pour qu'on puisse
vérifier, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Un instant! Un instant,
M. le ministre. Je vous rappelle, conformément à cet ordre, que
le débat est limité à deux interventions, une de 10
minutes et une de 30 minutes, pour chacun des groupes parlementaires, et que le
ministre délégué aux Affaires régionales peut
intervenir pendant cinq minutes après chacune des interventions.
M. Jolivet: M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Un instant! M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, est-ce que les 30 minutes ont
été prises du côté...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Non. M. Jolivet:
C'est parce que je croyais...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le ministre pourrait,
effectivement, utiliser les 30 minutes dont je viens de parler dans l'entente.
Ce n'est pas les 30 minutes de la réplique, c'est les 30 minutes
prévues dans l'entente. Ça revient au même. Allez-y, M. le
ministre. Vous avez droit à 30 minutes.
M. Picotte: Bien oui.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Ce n'est pas 30 minutes
de réplique, c'est 30 minutes prévues dans l'entente.
M. Picotte: Ça revient au même, sauf que vous me
changez 5 minutes pour 30 minutes. Ça fait que si ça revient au
même pour vous, ça ne revient pas au même pour moi.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Allez-y, M. le
ministre.
M. Picotte: Je regrette, M. le Président, c'est comme
ça.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Allez-y! M. Yvon
Picotte
M. Picotte: Merci quand même, M. le Président. M. le
Président, le député de Lévis disait que les
tentacules étaient en train de m'étouffer. Ne vous en faites pas,
M. le Prési-
dent, je ne suis pas étouffé et je ne suis pas
étouffable. Alors, il n'y a pas de problème là-dessus. Je
voudrais sécuriser tout le monde.
M. le Président, j'aurais pu, bien avant d'entendre le
député de Lévis, faire en sorte de vous préciser et
de vous dire quel genre de discours il allait nous tenir. J'aurais pu gager, M.
le Président, que, finalement, ce serait le même discours que j'ai
entendu les trois nuits précédentes où j'ai
siégé ici, à l'Assemblée nationale, où j'ai
entendu le même discours, mais, parfois, dans des phrases
différentes qui, parfois aussi, arrivaient à un moment
différent dans l'allocution. Bien sûr, M. le Président, le
député de Lévis, quand il parle, ici, à
l'Assemblée nationale, et qu'il prend la parole à chacune des
occasions, c'est son droit, et je respecte ça; il fait tout simplement
en sorte de répéter la même chose concernant les
universités, la santé, les autobus scolaires et du
côté du transport. M. le Président, c'est ce qu'on entend.
Finalement, c'est un pot-pourri western du plus beau type qu'il ne nous aura
pas été donné d'écouter partout. Ce serait
important, M. le Président, de faire écouter les discours
à répétition du député de Lévis par
l'ensemble des gens pour qu'on puisse les laisser, par la suite, tirer leurs
propres conclusions et non pas tirer des conclusions en termes d'adversaires ou
en termes d'opposants.
Le député de Lévis a parlé de fonctionnaires
soulignant, parfois même, qu'on en a trop. Bien sûr, M. le
Président, mais c'est bien son parti qui garantit à tous les
fonctionnaires fédéraux, le cas échéant où
la souveraineté du Québec viendrait selon ce qu'eux veulent
faire, une job ici, au Québec. On ne sait pas où on les mettra.
On ne sait pas où on va les rajouter, on ne sait pas ce que ça
donnera, mais probablement qu'on ajoutera ces gens-là à des
endroits pour encore faire en sorte que la population soit dirigée par
des fonctionnaires, pour que la population se fasse encore dicter par des
fonctionnaires ce qu'elle a à faire, ce qu'elle a à dire et
comment elle doit se comporter, M. le Président. On dira bien, dans un
discours, que ça n'a pas de bon sens, qu'il y en peut-être bien
trop, des fonctionnaires, mais quand on partira, comme Parti
québécois et qu'on s'en ira dans l'Outaouais
québécois, on dira: On va tous vous prendre, on va tous vous
engager. Inquiétez-vous pas, vous ne perdrez pas vos jobs.
Une voix: C'est ça.
M. Picotte: C'est ça. C'est ça qu'on entend, M. le
Président. Il faut toujours bien le dire comme on l'entend. Ça,
si les gens ne l'entendent pas parce que ce n'est pas dit concurremment, moi,
je suis obligé de prendre ces deux faits-là, M. le
Président, et de vous les souligner.
J'ai entendu le député de Lévis nous dire:
L'éducation et la santé, c'est important, vous ne pouvez pas
savoir comment. Tant qu'on ne parlera pas de décentralisation de la
santé et de l'éducation, bien, ça ne sert à rien de
parler de décentralisation. La phrase qui suit après, M. le
Président, c'est le poids relatif de Québec par rapport à
Montréal et, là, il énumère le nombre de ministres.
Il ne nous dit pas, cependant, que dans la région de Québec, il y
a deux ministres, entre autres, un de la Santé et des Services sociaux
et un autre de l'Éducation qui, à eux deux, occupent 66 % du
budget gouvernemental. Ils ne sont pas de la région de Montréal,
ces gens-là, ils sont de la région de Québec. Moi, comme
ministre responsable du Développement régional, quand je me
retrouve dans la région de Montréal, savez-vous ce qu'on me dit?
On me dit: II faudrait que ce soit plus partagé parce que les gros
budgets, les budgets des ministères importants sont situés dans
la région de Québec. Ils ne sont pas dans la région de
Montréal, M. le Président. Le député de
Lévis, lui, fait fi de ça. Il ne parle pas, évidemment, de
l'importance des portefeuilles des collègues, mais il va compter le
nombre de ministres et il va dire: II y en a plus là plutôt que
là. (12 heures)
M. le Président, le député de Lévis a
participé, d'abord, mieux que moi, parce que, au sommet de
Chaudière-Appalaches, il était là; moi, je n'y
étais pas, je n'étais pas ministre responsable du
Développement régional. Mais dernièrement, par exemple,
lorsque nous avons fait la biennale, M. le Président, il était
là et j'étais là. On n'a peut-être pas entendu les
mêmes choses, on n'a pas le même genre d'oreille pour entendre les
mêmes choses, M. le Président, mais j'ai entendu qu'il se faisait
beaucoup de choses intéressantes dans la région de
Chaudière-Appalaches.
Où était-il, lui, dans le temps? Parce que ça ne
doit pas être d'aujourd'hui, M. le Président, que les
universités dont il a fait mention, importantes, sont à
Montréal, en grand nombre. 40 000 et plus... C'est ça que j'ai
entendu. L'Université Laval est à Québec: 40 000 et plus.
Ça n'a pas commencé sous le régime libéral.
Ça existait avant 1985. Qu'est-ce que ça veut dire que son
gouvernement n'ait pas réussi ce que le sommet de
Chaudière-Appalaches a réussi à faire dernièrement,
du temps des libéraux? Donner des cours et amener des cours du
côté de la rive sud, M. le Président, pourquoi ça ne
s'est pas fait dans son temps? Est-ce que le député de
Lévis est en train de me dire que, durant ce temps-là, il
dormait? Que, durant ce temps-là, il n'était pas assez fort?
Qu'il avait l'air d'un poney attelé sur une charge de billots dans son
propre caucus, M. le Président? C'est ça qu'il est en train de me
dire, le député de Lévis, puisqu'il ne l'a pas fait.
Il parlait des chevaux tout à l'heure. Je suis capable d'en
parler, des chevaux. Si le député de Lévis n'a pas
réussi ce que, nous
autres, on a réussi avec le sommet de
Chaudière-Appalaches, à amener certains cours près de la
population, des cours universitaires de l'autre côté du pont, M.
le Président, est-ce que ça veut dire que lui-même avait
l'air d'un poney attelé sur une charge de billots, donc incapable de
convaincre son caucus, incapable de convaincre le Conseil des ministres, puis
incapable de convaincre son propre gouvernement? Pourquoi ont-ils tant attendu?
Le problème universitaire ne date pas de trois jours, il ne date pas de
trois ans, il date du temps où le député de Lévis
était un joueur important alentour de la table du Conseil des ministres.
Il ne faut pas faire bifurquer les discussions non plus, M. le
Président, et faire oublier aux gens qu'il se passe des choses, en
essayant de faire passer qu'avant ça n'existait pas.
M. le Président, qu'est-ce que le député de
Lévis fait avec ses collègues pour changer la mentalité?
Parce que c'est bien beau, ça, n'importe qui, M. le Président,
est capable de venir à l'Assemblée nationale, se lever et faire
un discours. Ce n'est pas nécessaire d'être à
l'Assemblée nationale. Partout, sur n'importe quelle tribune, on est
capable de faire de beaux discours et dire: Ça n'a pas de bon sens de
bâtir des grosses polyvalentes. Il faudrait bâtir des plus petites
écoles, puis il faudrait que les plus grosses soient dans nos milieux
ruraux et dans les MRC. Bien oui, moi aussi, je suis d'accord avec ça.
Qu'est-ce qu'ont fait le député de Lévis et ses
collègues pour changer les mentalités? Parce que, vous le savez
très bien, ça fait appel, tous ces concepts-là, M. le
Président, à un nouveau contrat social. Toutes les fois que je
veux garder une petite école ouverte dans un rang quelque part, dans une
petite municipalité, ça ne fait pas seulement appel au
gouvernement. Non, je regrette, ça ne fait pas appel au gouvernement
seulement, ça fait appel aux syndicats, ça fait appel aux
enseignants.
Il ne faut pas que, toutes les fois qu'on veut garder une petite
école, les gens disent: Ma convention collective ne me permet pas de
faire ça. Voyez-vous comment ça fait appel au changement de
mentalité, comment ça fait appel au changement de concepts?
Ça ne fait pas appel au gouvernement. Non, non, ça ne fait pas
appel au gouvernement, parce que le gouvernement, quand il arrive et qu'il
oblige ça, il est toujours dans le trouble, il est toujours
obligé de passer un décret, il est toujours obligé de
changer d'autorité des choses. Et changer d'autorité des choses,
on sait ce que ça veut dire. Vous avez changé des choses
d'autorité. Quand il y a eu la première crise économique
importante, vous avez changé d'autorité le traitement salarial
des fonctionnaires. Vous savez ce que ça veut dire, puis vous êtes
encore victimes de ça, puis vous allez continuer d'être victimes
de ça. Parce que vous savez ce que ça veut dire, changer
d'autorité. C'est plutôt amener à une table de discussions
en assoyant les intervenants pour leur faire prendre conscience que, si on veut
garder une petite école ouverte, ça fait appel au changement de
mentalité, ça fait appel aux syndicats qui acceptent de modifier
des choses, ça fait appel au patronat qui accepte de modifier des
choses, ça fait appel au gouvernement qui doit avoir une meilleure
compréhension et ça fait appel, finalement, à l'ensemble
de la structure, M. le Président. Il ne faut pas penser que ça
relève du gouvernement uniquement. C'est un vieux concept
dépassé, vieillot, ça, que de penser que tout s'en va dans
les mains du gouvernement puis que ça revient au gouvernement de
toujours régler ça.
M. le Président, le député de Lévis a dit:
Bien, on va nommer des sous-ministres. Il sait très bien... Quand le
député de Lévis fait ça, M. le Président,
là, je pense que là-dessus il ne devrait pas insister. Il sait
très bien que si on nomme des sous-ministres en région, M. le
Président, c'est pour une question d'efficacité. C'est parce
qu'on envoie le pouvoir en région, M. le Président. On envoie le
pouvoir en région. Et il dit: Tout ce que ça va coûter,
ça va coûter un surplus pour payer les sous-ministres. Il dit
lui-même que je lui ai mentionné qu'on passerait de 225
fonctionnaires à 140, M. le Président, à l'OPDQ ou dans la
nouvelle structure. Pourquoi? Pourquoi on a besoin de moins de fonctionnaires,
M. le Président? Parce qu'on donne plus de pouvoirs aux régions,
parce qu'on les laisse elles-mêmes décider de leurs propres
orientations, M. le Président. C'est pour ça qu'on en a moins
besoin. Et le danger, M. le Président, si j'en ajoutais une centaine,
ça viendrait faire la démonstration, finalement, que c'est du
tape-à-l'oeil qu'on fait de vouloir décentraliser en ajoutant des
fonctionnaires et en leur disant: C'est comme ça que vous devez vous
comporter.
Le député de Lévis me dit: Bien, vous savez, il n'y
a pas grand-chose dans le projet de loi. Bien sûr, il n'y a pas
grand-chose dans le projet de loi. Je lui ai expliqué pourquoi, à
part ça. Le projet de loi, M. le Président, c'est un cadre. Un
cadre. Au cas où il ne comprendrait pas ça, le
député de Lévis, je vais lui dire que c'est un cadre;
c'est un cadre. La différence entre le député de
Lévis et moi, c'est que, dans ce cadre-là, le
député de Lévis veut mettre la peinture tout de suite,
lui. Il veut dire: C'est ça que je souhaite comme peinture. Parce que
lui, le député de Lévis, c'est un centralisateur. Donc, il
veut mettre directement la peinture dans le cadre, puis aller porter ça
comme un beau cadeau aux régions. Il a fait un beau cadeau: Un cadre
avec la peinture dedans.
La différence entre le député de Lévis et
moi, c'est que, moi, je fais un cadre et je leur donne tout ce qu'il faut comme
outils pour qu'ils se fassent une peinture à leur façon à
eux autres, selon leur région, puis comme ils veulent la faire, M. le
Président. Alors, bien sûr, bien sûr que, là-dessus,
on ne peut pas s'entendre, le
député de Lévis et moi. Ça ne veut pas dire
que ce n'est pas correct ce qu'il pense, je le laisse libre de penser ce qu'il
veut bien penser. Mais, moi, je ne suis pas de cette école-là,
puis de cet avis-là; mais ça ne veut pas dire qu'il ne pense pas
bien pareil, le député de Lévis. Il peut bien penser
là-dessus aussi. Mais c'est une question, M. le Président, qui
fait en sorte que lui a cette mentalité-là, et moi, j'ai une
autre mentalité.
Alors, moi, je dis tout simplement ceci: Quand on ne met rien dans le
cadre et puis qu'on laisse ça global, puis qu'on donne les moyens aux
gens de se faire un cadre à leur goût, c'est là qu'on les
respecte et qu'on leur dit: Faites ça à votre image et à
votre ressemblance. Et si j'avais mis dans la loi, M. le Président, que
les régions devront faire ça comme ça, que les
régions ne devront pas dépasser telle norme, que les
régions devront faire ci de telle façon, que les régions
devront se comporter de telle façon, bien sûr, M. le
Président, on m'aurait dit: Bien oui, mais vous avez tout mis dans le
projet de loi, vous ne les laissez pas libres. Elles ne sont pas libres d'agir.
C'est ça, le projet de loi, dans le fond. Bien sûr qu'on est libre
d'être d'accord ou pas d'accord, mais c'est comme ça.
M. le Président, je serais tenté peut-être de dire
au député de Lévis, en terminant... Et Dieu sait, et il a
bien raison de le mentionner, qu'on a toujours eu une bonne relation ensemble.
Je pense qu'on s'est toujours très bien respectés. Lui fait
évidemment l'ouvrage qu'il a à faire, et il défend les
conceptions qui sont les siennes. Puis moi, je respecte ça, et puis je
respecte ça en Chambre. Je ne suis jamais intervenu, d'ailleurs, durant
qu'il intervenait. Je pense qu'il a une contribution utile à
l'Assemblée nationale et moi, je crois à ça, parce que
j'ai fait pareil quand j'étais dans l'Opposition. Alors, je ne
blâmerai pas un autre de faire des choses que j'ai pu faire moi aussi,
parce que j'intervenais dans tous les débats quand j'étais dans
l'Opposition. J'aimais ça dire ma pensée, puis dire ce que les
gens de chez nous pensent; donc, moi, je lui en sais gré de le faire. Et
je ne le blâmerai jamais de le faire. Je pense que c'est pour ça
qu'ensemble, avec le respect qu'on a des institutions, on est capables d'avoir
de bonnes discussions autant à l'Assemblée nationale, autant en
commission parlementaire. Je pense qu'on a de part et d'autre le respect des
institutions. Et ça, je pense que c'est important. C'est important que
je le souligne, puis c'est important que je lui dise qu'il a cette
attitude-là et que, pour moi, je trouve qu'il mérite le respect
à cet égard-là, M. le Président. Il mérite
le respect quand il décide de prendre la parole pour défendre un
point de vue qu'il pense être le sien ou qu'il pense être celui de
la majorité. (12 h 10)
Je dirais cependant à mon collègue de Lévis qu'il
aurait peut-être avantage à parler à son voisin de gauche,
qui est un des plus grands centralisateurs que le Québec ait jamais
connu. Je regardais dans La Presse de samedi, il y a 15 jours - je n'ai
malheureusement pas ça en mémoire - quand M. Parizeau parlait
à un moment donné des régions; il disait même
«en voie de centralisation», M. le Président. Il aurait
peut-être avantage, et son voisin de gauche, à commencer à
discuter de décentralisation, si chère au député de
Lévis, si chère au député de Maskinongé et
à l'ensemble des députés régionaux, parce qu'il
aura une dure côte, lui aussi, à remonter. S'il n'a pas
été capable de convaincre, M. le Président, du temps
où il était au Conseil des ministres, comme ministre senior et
pesant, comme on disait dans le temps, qu'il fallait amener certains services
universitaires du côté de Lévis, il a déjà
une grosse job à faire avec son voisin de gauche qui ne lui est pas
particulièrement... Je pense que les deux n'ont pas des atomes crochus
trop forts, à ce que j'ai cru décoder. Je le comprends parce que,
moi, je n'en aurais pas non plus d'atomes crochus avec son voisin de gauche. Je
pense qu'il aurait peut-être l'occasion de commencer à lui dire
que la décentralisation, c'est le contraire de ce que lui pense.
Finalement, il aurait avantage à faire des colloques un petit peu
plus exhaustifs que celui qu'il a tenu dernièrement pour essayer de
savoir ce que ça veut dire, le développement régional,
parce qu'il n'y a pas grand-chose qui a accouché du colloque que M.
Parizeau a décidé de faire sur le développement
régional, M. le Président. Alors, je dis ça en toute
amitié. Je sais que, demain - et je vous fais le pari, M. le
Président - ou les semaines qui viennent, parce qu'on va continuer de
travailler, il va arriver une troisième lecture et qu'à cette
troisième lecture le député de Lévis va
sûrement faire son discours.
Je vais vous gager d'avance, M. le Président, on prendra les
discours qu'il a faits les trois nuits précédentes, les trois
nuits où nous aurons siégé, on prendra le discours qu'il a
fait aujourd'hui et on raboutera celui qu'il fera demain, et je vous fais le
pari, M. le Président, que si ça ne se ressemble pas, là,
je vous promets qu'avec le député de Lévis je vais aller
m'entendre avec lui pour qu'on fasse un pari tous les deux, ensemble, parce
que, là-dessus, ça va se ressembler étrangement et on va
entendre parler des mêmes choses. Alors, j'aurai l'occasion, M. le
Président, pour les quelques autres points que j'aurais aimé
répliquer au député de Lévis, pour ne pas prendre
de temps additionnel de la Chambre, de répliquer à ça
demain parce que, moi aussi, j'aurai mon temps demain encore pour
répliquer au député de Lévis. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Merci, M. le ministre
délégué aux Affaires régionales.
M. Garon: En vertu...
Le Vice-Président (M. Bissonnet): M. le
député de Lévis, vous avez une question à la
présidence.
M. Garon: En vertu de 213, est-ce que le député de
Maskinongé me permettrait de lui poser une question?
M. Picotte: Oui, oui.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): la question est permise.
alors, la question doit être brève et la réponse
également. m. le député de Lévis.
M. Garon: C'est simplement pour lui donner une chance. Je
voudrais lui dire: Est-ce qu'il est prêt à admettre que les cours
universitaires, parce que c'est la vérité, ont commencé
à Lévis en 1980, avec l'embranchement de l'Université du
Québec à Rimouski et que, lors du sommet, ce qui a
été refusé, c'est l'entente qui avait été
faite et qui n'a pas été acceptée, qui avait
été faite même entre libéraux et péquistes
sur le développement universitaire dans la région de
Chaudière-Appalaches avec la création d'une constituante?
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À la question, M.
le ministre de l'Agriculture.
M. Picotte: Ce que j'ai toujours compris de ce qui avait
été discuté dans le temps, et je veux le livrer comme je
l'ai compris, le député de Lévis, M. le Président,
voulait avoir une université de l'autre bord du pont. C'est ça
qu'il souhaitait avant. De l'autre bord, à Lévis. On a
posé la question aux gens: Est-ce que vous souhaitez avoir du
béton avec une université ou bien si vous souhaitez avoir des
cours avec un petit peu plus d'élaboration? J'ai cru comprendre, M. le
Président, que les gens souhaitaient avoir des services et non pas avoir
du béton.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, est-ce que le
rapport de la commission de l'aménagement et des équipements
portant sur le projet de loi 19, Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant les affaires régionales, est
adopté?
Des voix: Vote enregistré.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Vote enregistré.
Alors, qu'on appelle les députés. (12h 14 - 12h21)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Je mets aux voix la
motion suivante: Est-ce que le rapport de la commission de l'aménagement
et des équipements portant sur le projet de loi 19, Loi modifiant
diverses dispositions législatives concernant les affaires
régionales...
Quels sont ceux qui sont en faveur de cette motion? Que ceux et celles
qui sont pour cette motion veuillent bien se lever!
Le Secrétaire adjoint: M. Pagé (Port neuf), M.
Paradis (Brome-Missisquoi), M. Bourbeau (La-porte), M. Côté
(Rivière-du-Loup), M. Tremblay (Outremont), M. Cusano (Viau), M. Picotte
(Maskinongé), Mme Bleau (Groulx), M. Houde (Ber-thier), M. Maciocia
(Viger), M. Maltais (Sague-nay), M. Beaudin (Gaspé), M. Chagnon
(Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis
(Matapédia), M. Marcil (Sa-laberry-Soulanges), M. Thérien
(Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Dauphin (Marquette), M. Kehoe
(Chapleau), M. Farrah (îles-de-la-Made-leine), M. Lemieux (Vanier), M.
Messier (Saint-Hyacinthe), M. Richard (Nicolet-Yamaska), M. Charbonneau
(Saint-Jean), Mme Bégin (Belle-chasse), M. Bélanger
(Laval-des-Rapides), M. Gauvin (Montmagny-L'lslet), M. Gautrin (Verdun), M.
Forget (Prévost), M. Khelfa (Richelieu), M. Gobé (LaFontaine), M.
Joly (Fabre), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Acadie), M. Au-det
(Beauce-Nord), Mme Bélanger (Mégantic-Compton), M. Camden
(Lotbinière), M. Brouillette (Champlain), Mme Cardinal
(Châteauguay), M. Després (Limoilou), Mme Loiselie (Saint-Henri),
M. Lafrenière (Gatineau), M. Lafrance (Iberville), M. MacMillan
(Papineau).
M. Libman (D'Arcy-McGee), M. Atkinson (Notre-Dame-de-Grâce), M.
Holden (Westmount).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever!
Le Secrétaire adjoint: M. Chevrette (Joliette), Mme
Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme Marois (Taillon)...
Le Vice-Président (M. Bissonnet): M. le
député de Rimouski, à l'ordre! Si vous voulez
poursuivre.
Le Secrétaire adjoint: ...M. Garon (Lévis), Mme
Harel (Hochelaga-Maisonneuve), M. Jolivet (Laviolette), M. Baril (Arthabaska),
M. Dufour (Jonquière), M. Gendron (Abitibi-Ouest), M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Léonard (Labelle), Mme Vermette (Marie-Victorin),
M. Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Filion (Montmorency), M.
Boisclair (Gouin), M. Trudel (Rouyn-Noran-da-Témiscamingue), M. Beaulne
(Bertrand), Mme Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M.
Bélanger (Anjou).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Y a-t-il des
abstentions? Aucune abstention.
Le Secrétaire: pour: 49 contre: 20 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, le rapport est
adopté. M. le leader du gouvernement.
M. Pagé: Merci, M. le Président. J'appelle,
à ce moment-ci, l'article 16 du feuilleton, s'il vous plaît, le
projet de loi 23.
Projet de loi 23
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, à
l'article 16, l'Assemblée prend en considération le rapport de la
commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation sur le
projet de loi 23, Loi modifiant la Loi sur la mise en marché des
produits agricoles, alimentaires et de la pêche et la Loi sur les
produits laitiers et leurs succédanés. Y a-t-il des interventions
sur ce rapport? M. le député d'Arthabaska.
M. Jacques Baril
M. Baril: M. le Président, il me fait plaisir de prendre
la parole sur ta prise en considération de ce rapport pour...
Le Vice-Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît,
MM. les députés! Alors, ceux qui ont d'autres occupations,
veuillez vous retirer pour permettre au député d'intervenir dans
le bon ordre. M. le député d'Arthabaska, si vous voulez
poursuivre.
M. Baril: M. le Président, il me fait plaisir d'intervenir
sur ce projet de loi, sur la prise en considération du rapport de la
commission sur le projet de loi 23 pour un peu sensibiliser les membres de
cette Assemblée sur le déroulement de la commission et aussi sur
l'implication que ce projet de loi va avoir au niveau des producteurs
agricoles, au niveau des producteurs de bois, au niveau des papetières,
au niveau des consommateurs, au niveau de la Régie des marchés
agricoles elle-même et de tous ceux et celles qui auront à
intervenir ou à faire des demandes d'audience ou des demandes pour
obtenir des permis de la Régie des marchés agricoles.
Tout d'abord, ce projet de loi est supposé régler un
problème qui, je l'admets, a trop duré dans la production
laitière. On se souvient qu'avant les fêtes, au mois de
décembre, le gouvernement nous avait amené un projet de loi
spécial en cette Chambre qui devait justement mettre en application un
rapport de médiation qui avait été proposé pour
mettre fin au conflit au niveau des producteurs de lait.
Pour l'information de ceux et celles à qui certaines informations
ont pu échapper, il faut dire que c'est assez technique. Quand on parle
des problèmes vécus dans la production laitière, je pense
qu'il faut être assez informés du fonctionnement de cette
production-là pour être en mesure d'évaluer la
problématique qui a amené l'adoption ou le dépôt
d'un projet de loi spécial qui a été, non pas
retiré, mais qui n'a pas été rappelé par le
gouvernement, mais qu'on a plutôt voulu inclure dans une loi-cadre, comme
le ministre s'évertue à dire que c'est une loi-cadre, donc c'est
une loi générale puis tu ne peux pas aller dans les
détails.
On se souvient qu'au Québec, depuis de nombreuses années,
il y a deux sortes, deux catégories de producteurs de lait: les
producteurs de lait de transformation qui, eux, fournissent le lait pour la
fabrication du fromage, du beurre, de la poudre de lait et d'autres produits,
et aussi les producteurs de lait de consommation qui, eux, détiennent un
quota de lait qui leur permet de vendre du lait au litre, soit pour le lait de
consommation. Au niveau du lait de consommation, c'est depuis au-delà
d'une trentaine d'années que le revenu du producteur agricole est plus
élevé pour cette catégorie de lait que pour celui qui
produit du lait pour le beurre, la poudre, le fromage ou d'autres
catégories de lait.
Donc, ce problème, c'était à cause du prix. Les
normes de salubrité, les normes de qualité du lait sont
redevenues aujourd'hui de plus en plus égales. Que ce soit pour un
producteur de lait de transformation ou pour un producteur de lait nature, la
qualité du lait, je dois dire, est devenue pratiquement la même.
On dit souvent, et avec raison, que, de toute façon, le lait, quand on
le ramasse, quand le camion-citerne le ramasse à la ferme, que ce soit
du lait de transformation ou du lait de consommation, on le verse dans le
même bassin et c'est après ça qu'on choisit l'utilisation
qu'on va en faire. Mais je ne voudrais pas entrer dans les détails
techniques parce que je sais que je vais perdre probablement ceux et celles qui
nous écoutent, excepté l'ex-ministre de l'Agriculture qui
m'entend et qui est au courant lui-même du dossier. Je sais que lui, je
ne le perdrai pas, et probablement qu'il pourrait même renchérir
sur ce que j'avance au niveau de la problématique de toute la production
laitière au Québec.
Mais on revient toujours au problème de base, les fameux quotas.
On sait que chaque producteur détient un quota, une quantité de
lait à produire, et cette quantité de lait à produire est
définie selon la consommation, selon l'utilisation qu'on en fait au
niveau des consommateurs. (12 h 30)
Depuis déjà trois, quatre ans, cinq ans au plus, on
s'aperçoit que l'habitude de consommation du lait a changé au
niveau des consommateurs, entre autres, à cause de la fameuse
publicité des dangers de consommation du lait, que ça
pouvait augmenter d'une façon dramatique le taux de cholestérol
dans le sang. Et là, on ne fait pas la part des choses entre le bon
cholestérol et le mauvais cholestérol; on ne fait pas la part des
choses entre les catégories de personnes, l'âge des personnes. On
est rendus qu'avec cette phobie du cholestérol, on a inculqué
dans la tête des enfants que même pour eux autres, boire du lait,
ça peut augmenter leur taux de cholestérol. C'est de la folie
furieuse, M. le Président! C'est de la folie furieuse! Les
diététis-tes ou les chercheurs qui ont fait cette grande
découverte-là étaient payés, pour la plupart, par
des compagnies, des fabricants de margarine ou d'autres produits
succédanés. Ça fait qu'ils ont su très bien
publiciser leurs choses. Si ces personnes-là savaient dans quel marasme
économique elles ont amené la production laitière, M. le
Président, je pense qu'aujourd'hui elles-mêmes se reposeraient des
questions ou seraient, au moins, repentantes le moindrement à cause de
cette peur et de cette crainte qu'on a inculquées au niveau de
l'ensemble de la population.
Je dois vous dire que j'ai vécu l'exemple moi-même
voilà trois semaines, un mois à peu près.
L'Assemblée nationale fournissait la chance à tout le personnel
de l'Assemblée nationale d'aller vérifier notre taux de
cholestérol ici, en bas, etc. Moi, j'ai toujours bu du lait nature, M.
le Président, à 3,8 %, 4 % même, comprenez-vous. Ça
fait que là j'arrive en bas, j'attends mon tour et je parle avec les
gentilles dames qu'il y avait là. Elles avaient toutes un tableau de
c'est quoi qu'il faut manger et c'est quoi qu'il ne faut pas trop manger ou
bien c'est quoi qu'il faut ménager, comprenez-vous. Ça fait que
je regardais ça. Et là, dans ta salade, il ne faut pas que tu
mettes des huiles, il ne faut pas que tu mettes de la vinaigrette. J'ai dit:
Moi, je suis correct, je n'en mange pas, de ça; je mange de la salade
verte, pas d'autre chose. J'ai dit: Ça me permet de manger plus de
beurre. Ah non! ce n'est pas comme ça que ça marche, M. Baril.
Ah! non, non, ce n'est pas comme ça que ça marche,
comprenez-vous. Je lui ai fait passer des frissons. Ça fait que
là elles arrivent au niveau du beurre. J'ai dit: Bien oui, le beurre, ce
n'est pas le fait qu'on mange du beurre, c'est la quantité qu'on mange.
C'est aussi dommageable de manger de la margarine que de manger du beurre si tu
en manges trop, comprends-tu. Ça fait que là j'ai dit: Ça
me permet de boire plus de lait, de consommer plus de lait. J'ai dit: Moi, vous
savez, j'ai toujours consommé... Je suis un producteur laitier. J'ai
toujours consommé du lait que tu vas chercher directement dans le
réservoir à la laiterie. Bon, 3,8 %, 4 %. Là, elles me
disaient: Ah! mais attendez.vous allez voir votre taux de cholestérol,
vous allez voir que vous allez peut-être bien changer d'idée. Ah!
J'ai dit: Ça se peut.
Là, bien, est arrivé mon tour. Je vais voir mon taux de
cholestérol. Je reviens en arrière. C'était parfait, M. le
Président. C'était parfait. C'était juste égal,
complètement. Il n'y avait rien de dramatique là, tout ça.
Imaginez-vous si je n'ai pas ri. Je me suis payé un peu la traite. Je ne
me suis pas payé la tête de ces gens-là, au contraire, mais
j'aime ça faire un peu des farces. Ça démontre, M. le
Président, que si j'étais un gars sensible au danger de la
consommation du lait à cause de l'augmentation du taux de
cholestérol, ça ferait longtemps que je ne boirais plus de lait.
Et quand je vais dans les restaurants, du lait qu'ils vendent dans les
restaurants, j'en bois à peine parce que quand on vide un verre de lait
et qu'il y a de la broue dessus, je vais vous dire qu'il y a bien plus d'eau
dans le lait qu'il peut y avoir de gras. Ça fait que ça ne
goûte même pas le lait ou à peu près pas. C'est
plutôt de l'eau colorée.
Et aujourd'hui, on est même rendus à faire la folie qu'on
fournit des petits «cups» de crème, des petits contenants de
crème pour mettre dans le café avec 1 % de gras. Ça donne
quoi? Ça donne quoi? Ça coûte bien plus cher fabriquer le
contenant, envelopper ça et distribuer ça que le lait qu'il y a
là-dedans ou la crème qu'il y a là-dedans. 1 %! 1 % de
gras dans les petits contenants de crème pour verser dans le
café.
Une voix: Ça ne goûte rien.
M. Baril: Je comprends que ça ne goûte rien, c'est
juste de l'eau. Moi, je dis aux gens: Vous seriez bien mieux d'acheter de l'eau
colorée. Un, ça vous coûterait moins cher. La preuve, la
Régie des marchés agricoles a permis de vendre plus cher le lait
à 1 % parce que ça n'a pas de bon sens, empaqueté en
litre, comprenez-vous, en contenant spécial. De l'eau colorée!
Ça n'a pas de bon sens.
Donc, cette habitude de consommation a eu des conséquences graves
sur la production laitière puisque les gens consommant moins de gras,
bien les producteurs laitiers se sont vu couper ou diminuer leur quota de lait
en conséquence. Et ça a évidemment amené
différents problèmes au niveau des producteurs parce que les
producteurs, pour une ferme moyenne, pour maintenir leurs revenus d'une
année à l'autre, se doivent, depuis quelques années,
d'acheter - je dis bien une ferme moyenne - au moins pour 15 000 $ de quota
s'ils veulent maintenir les mêmes revenus que l'an passé. Pas pour
faire plus d'argent, juste pour maintenir les revenus qu'ils avaient l'an
passé à cause de la coupure qu'on leur amène à
chaque année. Ça, M. le Président, il n'y a pas beaucoup
de secteurs dans la société qui accepteraient ça, de se
voir couper leur revenu de 5 %, 7 % et, depuis deux ans, c'est de 12 % qu'ils
se sont vu couper leur revenu, directement. Donc, il n'y a pas beaucoup de
secteurs dans la société qui accepteraient ça.
Quand je dis tout ça, je ne veux pas parler
contre notre système de quotas; au contraire, il a fait ses
preuves, c'est un bon système qui ne coûte rien, d'abord, au
gouvernement, je le répète, qui ne coûte rien au
gouvernement, mais qui a amené entre les producteurs une discorde parce
que ceux et celles qui ne détiennent pas de quota de lait de
consommation, ou pas beaucoup de lait de consommation, étaient, je vais
dire jaloux, entre parenthèses, des producteurs qui en
détiennent, donc qui ont plus cher pour leur revenu. Ils se disent:
Puisque c'est le même lait, la même qualité, on devrait
être payés pour le même prix. Mais ce n'est pas de là
que part le problème. Il y a un bon nombre de producteurs de lait de
transformation qui n'ont jamais voulu s'en acheter, du quota de lait nature, du
quota de lait de consommation. Ils n'ont jamais voulu s'en acheter et,
aujourd'hui, ils voudraient profiter des mêmes privilèges que ces
producteurs-là, qui ont payé cher, avec le temps, pour acheter
ces quotas-là. Aujourd'hui, ces personnes-là voudraient
bénéficier des mêmes avantages que cette catégorie,
cette première catégorie de producteurs.
Donc, tout ça pour dire que ça fait un bout de temps que
ça brasse dans le champ. Pour régler, essayer en tout cas de
régler ce conflit, le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation, l'année dernière, avait mis en place un
comité qui devait voir à amener des solutions, proposer des
solutions pour essayer de régler ce conflit-là. Dans ce
comité de médiateurs, il y avait le président de l'Union
des producteurs agricoles, M. Proulx, il y avait le sous-ministre en titre au
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, M.
Jacob, et il y avait le secrétaire-directeur général de la
Coopérative fédérée de Québec, M. Mario
Dumais. Ils ont fait une tournée du Québec, ils ont
rencontré différents producteurs, ou l'ensemble des producteurs,
et ils sont arrivés à la fin, pour essayer de régler le
problème, à proposer un rapport, justement, qu'on a appelé
le rapport de médiation. On a proposé ça à
l'ensemble des producteurs. Les producteurs ont voté. Il y a eu un
référendum qui a été tenu sur ces
propositions-là. Environ 80 % des producteurs ont utilisé leur
droit de vote et, à l'intérieur, des 80 %, 70 % ou 71 % ont
voté pour le rapport de médiation. Donc, je ne veux en aucune
façon contester le référendum. Un
référendum, c'est un référendum, il a
été bien tenu.
La seule chose que j'ai dite et que je répète, la Loi sur
la mise en marché des produits agricoles permet à une
fédération qui veut modifier le fonctionnement d'un plan conjoint
de demander à la Régie de tenir un référendum.
C'est la Régie qui, normalement, tient ce référendum, et
la décision devient applicable, indiscutable; ça s'applique.
Tandis que, cette fois-ci, on n'a pas demandé à la Régie
de tenir un référendum. On n'a pas demandé à la
Régie de tenir un référendum; ça a
été le ministère de l'Agriculture, dans ses bureaux, qui a
tenu ce référendum-là, mais il n'avait pas de valeur
légale. Il avait seulement une valeur, si je peux dire, morale, mais il
n'avait pas de valeur légale. Encore une fois, je ne veux pas contester
la tenue du référendum, je ne veux pas contester le fond du
référendum, mais c'était... On n'a pas appliqué la
formule des plans conjoints. C'est inhabituel qu'on fonctionne comme ça,
et c'est sur ça que j'en ai.
Si on avait demandé un référendum tel que
stipulé dans la Loi sur la mise en marché des produits agricoles,
il aurait fallu s'en tenir aux conventions, il aurait fallu s'en tenir aux
ententes qui avaient été signées lors de la fusion des
deux fédérations. Avant ça, il y avait la
Fédération des producteurs de lait de consommation et la
Fédération des producteurs de lait de transformation. Il aurait
fallu s'en tenir aux conventions qui ont été signées
à l'époque, dans les années soixante-dix, pour faire en
sorte que seuls les détenteurs d'un quota de consommation de 100 litres
et plus par jour aient le droit de voter à ce référendum.
Les médiateurs, tous les gens de la fédération savaient
très bien que d'appliquer la loi telle qu'elle est, le problème
n'aurait pas été solutionné. Donc, c'est pour cette raison
qu'on a utilisé cette méthode de référendum, pour
essayer de mettre en application le rapport de médiation. (12 h 40)
M. le Président, quand on regarde la loi 23, on s'aperçoit
qu'on ne retrouve plus, dans la loi 23, ce pourquoi les producteurs ont
voté l'automne dernier lors du référendum, et c'est sur
ça que j'en ai. En commission parlementaire, avant l'étude
article par article, j'ai demandé au ministre d'entendre
différents intervenants, et je m'étais engagé, face au
ministre, de dire: Je ne ferai pas perdre de temps à la commission. On
va s'entendre sur trois organismes. J'aurais pu demander au moins une dizaine
d'organismes, mais ce n'était pas mon but. Mon objectif n'était
pas de retarder l'adoption du projet de loi, mais j'aurais aimé
ça, entendre les personnes impliquées dans le secteur, à
savoir ce qu'elles pensent de cette loi qui ne représente pas ce pour
quoi elles ont voté.
Donc, pour démontrer ma bonne foi, M. le Président - vous
connaissez la procédure en commission parlementaire - j'aurais pu faire
une motion pour demander un organisme. J'avais, je pense, 20 minutes ou une
demi-heure pour parler dessus, et chacun de mes collègues avait 10
minutes aussi pour parler dessus. Là, on aurait été
battus, bien entendu, parce qu'on est dans l'Opposition et on est minoritaires.
Ça, on accepte ça. J'aurais pu arriver avec une motion, en tout
cas, pour demander un autre organisme. J'en avais au moins une dizaine de
prêtes, mais pour montrer ma bonne foi, j'ai dit au ministre: Je vais
demander d'entendre trois organismes en même temps, et on va se fixer un
temps, un
délai d'une demi-heure, trois quarts d'heure, une heure chacun,
et ils vont nous dire ce qu'ils pensent du projet de loi. Après
ça, on commencera l'étude article par article.
Des trois groupes, des trois associations que j'avais demandées,
d'abord, il y avait deux de celles-là qui avaient demandé
elles-mêmes, par écrit, au ministre d'être entendues. Il y
avait le Regroupement provincial des producteurs de lait et il y avait aussi la
Fédération nationale des associations de consommateurs du
Québec. J'aurais pu très bien m'en tenir juste à ces deux
associations ou à ces deux groupes-là, mais dans la motion que
j'ai présentée, j'ai ajouté la Fédération
des producteurs de lait du Québec qui, elle, regroupe l'ensemble des
producteurs de lait, au Québec, peu importe le quota que tu
détiens. C'est elle, la Fédération, entre autres, qui va
avoir à appliquer les articles de cette loi.
Donc, moi, je m'étais dit qu'en faisant venir ces trois
groupes-là on aurait une meilleure idée, une meilleure image
à savoir comment ils pensent être capables de solutionner le
problème et comment ils peuvent nous expliquer leur compréhension
de ce projet de loi qui ne représente pas ce pourquoi les producteurs
ont voté. Si on dit qu'un référendum c'est
démocratique, c'est parfait, M. le Président. Je ne veux
absolument pas contester ça, mais si un référendum, c'est
démocratique, il faut au moins mettre en application ce pourquoi les
personnes ont voté lors de ce référendum-là, et
c'est là-dessus que j'aurais aimé entendre les trois groupes dont
j'ai fait mention afin qu'ils viennent nous faire part de ce qu'ils en
pensaient.
Le premier groupe, le Regroupement provincial des producteurs de lait,
bien, ça, c'est un groupe de producteurs qui détiennent de
grosses quantités, d'importantes quantités de quotas de lait de
consommation et, eux, se sentent lésés par le rapport de
médiation. Encore une fois, M. le Président, je ne veux pas
parler sur le fond, je fais seulement vous résumer les faits. C'est un
groupe de producteurs d'au-dessus 1000 producteurs, au Québec, me
dit-on, qui, eux, disent, affirment - d'ailleurs, ils sont devant les tribunaux
- que la procédure pour modifier des plans conjoints n'a pas
été respectée tel que la loi le dit, est écrite.
Donc, on brime leurs droits. Ils sont en cour. Ils ont une demande,
actuellement, devant les tribunaux pour faire confirmer leurs droits
acquis.
L'autre groupe qui a demandé par écrit au ministre
d'être entendu, c'est la Fédération nationale des
associations de consommateurs du Québec. Dans le rapport de
médiation, ce seront eux, les consommateurs, qui paieront pour
régler cette sorte de conflit entre les deux producteurs de lait. C'est
ce qu'ils contestent, d'ailleurs, et ils voulaient se faire entendre pour dire,
justement, que le consommateur, ce n'est pas à lui à être
responsable à 100 % d'un problème qui existe au niveau, j'allais
dire de deux fédérations, mais de deux producteurs de lait. Je
comprends que le consommateur a une responsabilité, comme je l'ai dit
tout à l'heure, au niveau des habitudes de consommation, mais le
consommateur, avec la publicité qu'on a faite, comme je l'ai dit tout
à l'heure, sur tous les dangers du cholestérol, a changé
ses habitudes de consommation.
Aussi, dans le projet de loi - j'y reviendrai plus tard - j'aurais
aimé ça entendre les consommateurs, à savoir que, dans ce
qu'on écrit dans le projet de loi, il n'y aucune limite, il y a un fonds
d'indemnisation qui va être créé par cette loi pour payer
une partie des producteurs qui se sentiraient brimés par l'application
du projet de loi, et c'est supposé être le consommateur qui paie
pour ça. J'aurais aimé ça les entendre.
Mais le projet de loi que nous avons devant nous ne mentionne pas qu'il
ne se réfère pas uniquement au problème circonstantiel de
la production laitière actuellement. Ce qui veut dire que les
consommateurs pourraient éventuellement participer à la
création d'un fonds pour restructurer l'industrie laitière, mais
pas uniquement dans la conjoncture annuelle; dans une autre année,
arriverait un autre problème, et on pourra invoquer ce fait-là
pour dire aux consommateurs: Vous devez payer. La position des consommateurs
là-dessus, de la Fédération nationale des associations de
consommateurs était très claire. Elle disait: Ce n'est pas
à nous. Déjà, le lait est assez cher. Qu'on ne vienne pas
augmenter le prix du lait pour régler un problème circonstantiel.
Que le gouvernement prenne les fonds à même le Trésor
public, qu'il l'échelonne sur cinq ans, sur dix ans, je ne sais pas.
D'ailleurs, les producteurs de lait étaient ouverts à ça.
Ils ne demandaient pas nécessairement d'avoir du cash demain matin, mais
que le gouvernement prenne des fonds dans le Trésor public s'il veut
réellement régler le problème, réellement le
régler, le problème.
Donc, il aurait été intéressant d'entendre cette
association de consommateurs, qu'en passant il ne faut pas mêler avec
l'Association des consommateurs du Québec qui, elle, est une autre
association qui, à tort ou à raison - mais, selon moi, c'est
beaucoup plus à tort - a dénoncé, décrié
notre système de commercialisation au Québec. C'est
là-dessus que le ministre m'avait déjà reproché,
ici, suite à une question que je lui avais posée en Chambre, que
je parlais des deux côtés de la bouche en même temps parce
que, la semaine dernière, il disait que je plantais les consommateurs
puis, cette semaine, que je les défendais. Bien, il faut que je dise, M.
le Président, que, quand je plantais les consommateurs, je plantais un
M. Paquet, Alain Paquet, qui est directeur de l'Association des consommateurs
du Québec, qui charrie puis qui dit n'importe quoi au Québec.
Mais j'ai appris que
cette association de consommateurs représente des hauts
salariés puis des professionnels. Donc, il faut regarder où les
gens se couchent d'abord.
Tandis que la Fédération nationale des associations de
consommateurs du Québec, ça, c'est le petit monde. Ça,
c'est cette association-là. Des ACEF, il y en a à peu près
dans toutes les villes, dans toutes les régions du Québec et,
elle, elle est collée à la réalité, elle est
collée aux consommateurs et aux consommatrices. C'est pour cette raison
que je voulais faire venir cette association-là, pour l'entendre, pour
qu'elle vienne nous l'expliquer. Donc, quand le ministre de l'Agriculture dit
que le député d'Arthabaska parle des deux côtés de
la bouche en même temps, M. le Président, je dirais au ministre
que, lui, il mêle n'importe quoi, puis, quand il n'est pas capable de
répondre à une question, bien, il essaie d'accuser le
député d'Arthabaska; c'est sa manière de fonctionner. Je
la respecte; c'est à lui, mais il ne m'empêchera pas de dire ce
que je pense d'un gars qui veut détruire, en l'occurrence Alain Paquet -
ça me fait plaisir de le nommer - en l'occurrence l'Association des
consommateurs du Québec, qui veut détruire un système. Si
on l'écoutait, ce serait beaucoup plus avantageux pour l'ensemble des
grossistes détaillants d'aller acheter tous nos produits aux
États-Unis ou dans un autre pays. Quand il parle de consommateurs pour
la gang qu'il défend, qu'est-ce qu'il ferait à ces personnes,
à ses propres membres, si, au Québec, on abolissait l'agriculture
puisqu'on disait qu'on est capables d'aller acheter à meilleur
marché aux États-Unis?
J'ai souvent posé la question: Comment se fait-il que, dans les
fruits et légumes... Il n'y a pas d'Office de commercialisation dans les
fruits et légumes. Comment est-ce qu'on paie nos fruits et
légumes? Combien est-ce qu'il y a d'augmentations dans les fruits et
légumes? Mon épouse me disait encore dernièrement que la
pomme de salade était rendue à 1,25 $, 1,69 $ même, en
pleine saison; 15 jours avant, tu en avais à 0,25 $ la pomme, tant que
tu voulais. Il n'y a pas d'Office de commercialisation là-dedans.
Ça vient de l'Ontario, ça vient des États-Unis. Qu'est-ce
qu'il dit, M. Paquet, là-dessus? Il ne dit pas un mot. (12 h 50)
Dans le boeuf, dans les viandes, il n'y en a pas, d'Office de
commercialisation là-dedans. Combien est-ce qu'on paie? Pourquoi est-ce
qu'il ne dénonce pas ça? Pourquoi M. Paquet ne dénonce pas
les ristournes qui étaient accordées, justement, aux
détaillants? Les laiteries sont obligées de payer entre 0,10 $ et
0,16 $ le litre juste pour pouvoir s'acheter un droit de tablette ou un droit
de réfrigérateur pour vendre leurs produits laitiers. Ça,
c'est complètement payé au noir. On parle souvent d'essayer de
contrer le marché au noir. Les laiteries sont obligées de payer
les détaillants 0,10 $ à 0,16 $ le litre de lait pour avoir
l'autorisation de vendre dans les chaînes de magasins. C'est le
consommateur qui paie pour ça. On ne fait pas mention de ça nulle
part. On dit toujours que c'est au producteur que ça coûte trop
cher à produire, puis qu'il faut que ce soit lui qui baisse. Pourtant,
quand la Régie des marchés agricoles fixe le prix du lait, elle y
va selon le coût de production. Les producteurs doivent venir justifier
pourquoi ils veulent avoir une augmentation, parce que ça coûte
tant de produire un litre. Ils ne l'obtiennent jamais, leur coût de
production.
De l'aute côté, les laiteries s'amènent devant la
Régie des marchés agricoles et doivent démontrer à
la Régie des marchés agricoles pourquoi elles demandent une
augmentation au niveau du prix du lait. Elles doivent justifier ça. Il
n'est nullement question des revenus qu'elles font, des 0,10 $ à 0,16 $
le litre de lait qu'on leur paie en dessous de la table. Il n'est jamais
question de ça. On leur accorde une augmentation, et les 0,10 $ ou 0,16
$, ça passe quelque part. Ce n'est pas marqué dans leur bilan
annuel. Ce n'est pas marqué, ça. Donc, ces gens-là ne
paient pas d'impôt là-dessus. C'est du profit net, du revenu.
C'est du marché noir, M. le Président. Et ce projet de loi ne
règle absolument rien. Et, encore une fois, on s'attaque tout le temps
au producteur et on dit toujours: Le producteur produit à trop cher,
puis on ne parle pas de cet autre maillon important de la chaîne.
Je vais faire juste une parenthèse, M. le Président. Ce
que j'ai trouvé de positif sur le sommet qu'il y a eu à
Trois-Rivières, c'est que c'est la première fois que les
producteurs, les détaillants, les manufacturiers s'assoient à une
table pour, justement, voir où est le problème au niveau du prix
à la consommation. C'est positif et c'est la première fois qu'ils
acceptent de s'asseoir à une table pour venir à bout de discuter,
entre autres, si on peut faire quelque chose pour être compétitifs
avec nos voisins soit de Sud, de l'Est ou de l'Ouest.
Donc, M. le Président, si le ministre avait accepté que
ces trois groupes puissent venir s'expliquer devant les membres de la
commission, d'abord je suis certain d'une chose, ça aurait
éclairé beaucoup les membres de la commission sur la
portée de cette loi et, deuxièmement, ça aurait beaucoup
informé la population sur l'ensemble de la vision, comment on peut ou on
s'imagine pouvoir régler ce problème dans les deux laits.
Au niveau aussi de ce projet de loi, M. le Président, ce que j'ai
dénoncé - je vais terminer là-dessus, puisque le temps est
écoulé - il y a une autre mesure que j'ai essayé de faire
comprendre au ministre, c'est que la loi qui passait actuellement, c'est une
loi de deux poids, deux mesures. Ça, je ne l'accepte nullement, M. le
Président. Je ne l'accepte nullement parce qu'il y a de petits
producteurs transformateurs. Des petits producteurs de lait, entre autres,
biologiques. Il y en a certains aussi dans les
légumes, qui peuvent utiliser cette méthode, qui
transforment leur propre lait, qui ne font aucun rapport, qui n'utilisent aucun
service de la Fédération et transforment leur propre lait. Mais
la Fédération des producteurs de lait, entre autres, veut
à tout prix que ces personnes-là participent au fonctionnement du
plan conjoint à la commercialisation.
Encore une fois, je ne veux pas parler du fond, mais on profite de
l'occasion pour inclure ces producteurs-là et leur imposer le respect
des plans conjoints. Encore une fois, c'est correct d'imposer le plan conjoint
mais, par contre, on fait une exception au niveau des grosses compagnies.
Je vois le ministre des Forêts ici, et ça m'étonne.
Un député qui vient du Bas-Saint-Laurent, et ça va
être la région qui va être la plus affectée par cet
article 8 là. Toutes les papetières qui détiennent plus de
800 hectares de boisés n'auront pas à se soumettre au plan
conjoint. M. le ministre, vous venez de mettre la hache dans les plans
conjoints du bois d'ici deux à trois ans. Pourquoi, M. le
Président, a-t-on fait une loi pour imposer aux petits une formule, puis
on va exclure de cette formule les gros producteurs?
Donc, c'est inadmissible, et je vais laisser développer sur ce
sujet-là mon collègue de La-violette, puisque c'est son secteur,
la forêt. Je trouve étonnant que le gouvernement accepte de faire
une loi pour les petits et une loi pour les gros.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Merci, M. le
député d'Arthabaska. M. le député de
Lavio-lette.
M. Jolivet: Simplement pour vous demander, M. le
Président, d'être reconnu à 15 heures lorsque nous
reprendrons les débats.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): II y a toujours
l'alternance. Donc, s'il n'y a personne qui se lève du côté
ministériel, je reconnaîtrai un autre député de
votre formation politique.
Compte tenu de l'heure, je suspends les travaux jusqu'à 15
heures.
(Suspension de la séance à 12 h 55)
(Reprise à 15 h 18)
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît!
Alors, au moment de la suspension, nous en étions à la
prise en considération du rapport du projet de loi 23. M. le leader du
gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, je vous demande
d'ajourner le débat sur cette question, s'il vous plaît.
Le Président: Est-ce que cette motion d'ajournement du
débat est adoptée? Adopté. M. le leader du
gouvernement.
Motions du gouvernement
Motion de suspension de certaines règles de
procédure
M. Pagé: M. le Président, j'entends me
prévaloir des dispositions des articles 182 et 183 du règlement
de l'Assemblée nationale dans le cadre d'une motion de suspension de
certaines règles de procédure. J'invoque qu'en raison de
l'urgence de la situation et en vue de permettre l'adoption des projets de loi
suivants... D'ailleurs, je vous remets immédiatement copie pour que vous
puissiez en prendre connaissance, M. le Président, en ayant
déjà fait parvenir une copie au leader parlementaire de
l'Opposition. «Qu'en raison de l'urgence de la situation et en vue de
permettre l'adoption des projets de loi suivants: «Projet de loi 3, Loi
modifiant la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune; projet
de loi 4, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant
les régimes de retraite des secteurs public et parapublic; projet de loi
6, Loi modifiant la Loi sur la Société des alcools du
Québec et d'autres dispositions législatives; projet de loi 7,
Loi modifiant la Loi sur l'administration financière et la Loi sur les
dettes et les emprunts municipaux; projet de loi 13, Loi modifiant la Loi sur
les tribunaux judiciaires et prévoyant diverses dispositions
législatives concernant l'établissement du district judiciaire de
Laval; projet de loi 16, Loi modifiant la Loi sur la Caisse de
dépôt et placement du Québec; projet de loi 17, Loi
modifiant la Loi sur l'instruction publique; projet de loi 19, Loi modifiant
diverses dispositions législatives concernant les affaires
régionales; projet de loi 20, Loi abrogeant la Loi concernant les droits
sur les divertissements; projet de loi 22, Loi modifiant la Loi sur les
cités et villes, le Code municipal du Québec et d'autres
dispositions législatives; projet de loi 23, Loi modifiant la Loi sur la
mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche
et la Loi sur les produits laitiers et leurs succédanés; projet
de loi 24, Loi modifiant la Loi favorisant la réforme du cadastre
québécois et d'autres dispositions législatives; projet de
loi 25, Loi modifiant la Loi sur le Conseil permanent de la jeunesse; projet de
loi 27, Loi sur la Société de financement agricole et modifiant
d'autres dispositions législatives; projet de loi 28, Loi sur la
Société Innovatech du Grand Montréal; projet de loi 31,
Loi concernant le régime de retraite pour certains employés du
Centre hospitalier de l'Université Laval et le régime de retraite
pour certains employés de la Commission des écoles catholiques de
Québec; projet de loi 32, Loi modifiant la Loi
sur les valeurs mobilières; projet de loi 33, Loi modifiant la
Loi sur les services de garde à l'enfance; projet de loi 34, Loi
modifiant la Loi concernant un jugement rendu par la Cour suprême du
Canada le 13 décembre 1979 sur la langue de la législation et de
la justice au Québec; projet de loi 37, Loi concernant la prolongation
des conventions collectives et la rémunération dans le secteur
public; projet de loi 185, Loi modifiant la Loi sur les relations du travail,
la formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie
de la construction; projet de loi d'intérêt privé 215, Loi
concernant le Club de golf Le Portage inc; projet de loi d'intérêt
privé 223, Loi concernant certains actes de donation et de fiducie
conclus par Eugene Waddell; projet de loi d'intérêt privé
282, Loi concernant la Société médicale de Montréal
inc.; projet de loi 406, Loi sur l'Institut québécois de
réforme du droit; projet de loi 408, Loi sur la Société
québécoise de développement de la main-d'oeuvre; projet de
loi 409, Loi modifiant la Loi sur les sociétés de placements dans
l'entreprise québécoise; projet de loi 410, Loi favorisant
l'augmentation du capital des petites et moyennes entreprises; (15 h 20)
«Le 1er paragraphe de l'article 19, les articles 20, 21, 22 et 107 soient
suspendus jusqu'à ce que l'Assemblée nationale décide
d'ajourner ses travaux au 20 octobre 1992; «Les mots "ou sur un fait
personnel" au 4e paragraphe de l'article 53, et le 7e paragraphe du même
article, l'article 54, des articles 71 à 73, les 2e et 3e alinéas
de l'article 84, les mots "ou à la demande d'un député",
au 1er alinéa de l'article 86, ainsi que le 2e alinéa du
même article, les 2e, 3e et 8e paragraphes de l'article 87, les articles
88 à 93, 100 et 101, 105 et 106, 111 à 114, 175 et 176, les mots
"et le cas échéant de ces observations, conclusions et
recommandations" à l'article 177, les articles 194 et 195, 205 à
209, 212 et 213, 215 et 216, 230, 232, à l'article 233, les mots
"à l'étape prévue des affaires courantes", les articles
236 et 237, le 2e alinéa de l'article 239, les articles 240 et 241, les
articles 249 à 251, le 1er alinéa de l'article 252, en ce qui
concerne le projet de loi 408, Loi sur la Société
québécoise de développement de la main-d'oeuvre, les 1er
et 3e alinéas de l'article 253, les 2e et 3e alinéas de l'article
256, les mots "à moins que cinq députés ne s'y opposent",
au 2e alinéa de l'article 268, l'article 269 et les articles 304
à 307 soient suspendus jusqu'à l'adoption desdits projets de loi;
«Dès l'adoption de la présente motion, la commission
permanente des affaires sociales mette fin à ses travaux quant à
l'étude détaillée du projet de loi 408, Loi sur la
Société québécoise de développement de la
main-d'oeuvre, et dépose son rapport à l'Assemblée.;
«Tout député puisse, au plus tard 2 heures après le
dépôt dudit rapport, transmettre au bureau du secrétaire
général copie des amendements qu'il entend y proposer; «La
durée du débat sur la prise en considération d'un rapport
de commission ou l'adoption du principe d'un projet de loi
d'intérêt privé soit fixée à un maximum de 12
minutes, dont 5 minutes au groupe parlementaire formant le gouvernement, 5
minutes au groupe parlementaire formant l'Opposition officielle, et 2 minutes
au groupe des députés indépendants; «La durée
du débat sur l'adoption d'un projet de loi public ou d'un projet de loi
d'intérêt privé soit fixé à un maximum de 25
minutes, dont 10 minutes au groupe parlementaire formant le gouvernement, 10
minutes au groupe parlementaire formant l'Opposition officielle et 5 minutes au
groupe des députés indépendants, auquel maximum pourrait
s'ajouter, le cas échéant, pour les fins de l'application de
l'article 257, une période maximale de 15 minutes au terme de laquelle
les amendements seraient mis aux voix immédiatement et sans appel
nominal; «L'ajournement puisse être proposé à tout
moment de la séance par un ministre ou un leader adjoint du
gouvernement; une telle motion ne requière pas de préavis, ne
puisse être amendée ni débattue et soit
immédiatement mise aux voix sans appel nominal; «L'ajournement de
l'Assemblée puisse être proposé à tout moment de la
séance par un ministre ou un leader adjoint du gouvernement; une telle
motion ne requière pas de préavis, ne puisse être
amendée ni débattue et soit immédiatement mise aux voix
sans appel nominal; «Le retrait d'une motion puisse être
proposé à tout moment de la séance par un ministre ou un
leader adjoint du gouvernement; une telle motion ne requière pas de
préavis, ne puisse être amendée ni débattue et soit
immédiatement mise aux voix sans appel nominal;
«L'Assemblée puisse siéger tous les jours à compter
de 10 heures jusqu'à ce qu'elle décide d'ajourner ses travaux;
«Sous réserve de ce qui précède, les dispositions du
règlement de l'Assemblée particulières aux mois de juin et
décembre soient appliquées; et «Les règles ci-haut
mentionnées puissent s'appliquer jusqu'à l'adoption desdits
projets de loi». Et voilà, M. le Président.
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: Oui. Étant donné, M. le
Président... Malheureusement, je n'ai pas pu la lire avant que cette
motion soit déposée. J'ai une interrogation particulière,
en termes de compréhension en ce qui regarde la page 5 de la motion, au
haut de la page. «Dès l'adoption de la présente motion, la
commission permanente des affaires sociales mette fin à ses travaux
quant à l'étude détaillée du projet de loi 408, Loi
sur la Société québécoise de développement
de la main-
d'oeuvre, et dépose son rapport à
l'Assemblée.»
Si je comprends bien, c'est un ordre de faire, alors qu'ordinairement on
substitue une procédure à une autre procédure. On dit:
Cette procédure est trop lente. Dorénavant, voici la
procédure qui devra être enclenchée. C'est ce qu'on
retrouve dans la motion de bâillon ordinaire. Mais ici, si je comprends
bien, on utilise une procédure de loi spéciale et, encore
là, c'est pire. C'est pire qu'une loi spéciale parce que,
même en loi spéciale, il y a une plénière pour faire
l'étude du contenu, alors qu'ici on ne substitue par aucune autre
formule de quelque nature que ce soit. C'est juste ça que je voudrais
savoir. Si je comprends bien, en droit - je voudrais juste poser la question -
est-ce que c'est faisable, en vertu des règlements, de procéder
de telle façon qu'il n'y ait aucune possibilité de quelque nature
que ce soit, à l'exception de faire des amendements dans les 2 heures
qui suivent?
Le Président: M. le leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, les dispositions
auxquelles fait référence le leader parlementaire de l'Opposition
portent sur les articles 249 à 251 de nos Règles de
procédure, qui indiquent l'accord sur le moment du dépôt du
rapport, l'adoption de l'accord par l'Assemblée, et on se
réfère aussi, à ce moment-là, à la motion de
clôture.
M. le Président, ces articles sont suspendus en vertu de la
motion lorsqu'elle sera adoptée. Alors, en clair, ça veut dire
quoi, concrètement? Ça signifie que la motion prévoit la
fin des travaux en commission parlementaire, premièrement;
deuxièmement, et à cet égard, la motion prévoit
qu'immédiatement au moment de l'adoption de cette motion ici,
après un débat restreint de 2 heures, ce qui veut dire donc vers
17 h 30, la commission cesse ses travaux, le secrétariat prépare
le rapport, le rapport est déposé immédiatement
après la réception ici, à l'Assemblée. Le rapport
fera l'objet d'une intervention, tel que prévu dans la motion: 5
minutes, 5 minutes, 2 minutes. Les amendements pourront être
déposés dans un délai de 2 heures après que le
rapport sera déposé ici. Ça va de soi, évidemment,
que je n'entends pas, comme leader du gouvernement, appeler la prise en
considération avant l'échéance du délai de 2
heures, c'est normal, et après que le ministre ou tous les
députés auront eu l'opportunité de prendre connaissance
des amendements déposés après ce délai de 2 heures.
Par la suite, au moment de l'adoption du projet de loi, le débat aura
cours suivant les mêmes dispositions que celles contenues dans la motion,
soit des périodes de 10 minutes, 10 minutes et 10 minutes. D'accord?
M. Chevrette: Je ne conteste pas, M. le Président...
Le Président: M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: ...que les articles soient suspendus, je le sais.
Je conteste le point légal suivant: c'est qu'on ne change pas la
procédure par une autre procédure, mais on donne un ordre formel
de faire. Est-ce qu'en vertu de nos règlements il n'est pas prévu
que l'on doive modifier la procédure qui est en cours
présentement par une autre procédure pour éviter...
précisément pour gagner du temps? Je ne crois pas que
l'économie de nos règlements soit permissible en vertu de donner
un ordre d'arrêter, mais beaucoup plus de substituer une procédure
par une autre procédure. C'est là mon point de droit.
M. Pagé: M. le Président, à partir du
moment...
Le Président: M. le leader du gouvernement. (15 h 30)
M. Pagé: Je pense bien que leader parlementaire de
l'Opposition va abonder dans le même sens que moi: à partir du
moment où ma motion prévoit la suspension de la règle de
retour en Chambre d'un débat qui a été initié ici,
mais amorcé aussi en commission parlementaire, à partir du moment
où la règle est suspendue, la règle qui s'applique, c'est
celle que prévoit la motion de suspension de la règle, et la
motion de suspension de la règle prévoit que la commission devra
mettre fin à ses travaux immédiatement, au moment de l'adoption;
elle prévoit que le rapport doit être déposé, que
les amendements peuvent être déposés dans un délai
de 2 heures et que, par la suite, je pourrais appeler le projet de loi 408 pour
prise en considération du rapport qui aura été
déposé précédemment.
Donc, M. le Président, en droit, ça m'appa-rait clair, net
et précis: à partir du moment où la règle est
suspendue, on s'inscrit de façon supplétive par ce qui est
prévu dans la motion, purement et simplement.
Le Président: Alors, vous contestez la recevabilité
de la motion sur ce point-là. C'est ça, M. le leader de
l'Opposition?
M. Chevrette: Moi, j'ai compris toute l'économie de nos
règlements. Quand on met un bâillon, ce qu'on appelle le
bâillon, M. le Président, on substitue une procédure par
une autre procédure, par une autre façon de faire, et le
débat, M. le Président, à ce moment-là, en cette
Chambre, il est très long. Tous les parlementaires peuvent s'exprimer
sur le bâillon, sur le changement de procédure. Ici, si je
comprends bien, c'est un ordre de faire, et l'ordre de faire, dans les
circonstances, serait encore pire que le bâillon, alors que le
bâillon, c'est pour modifier la procédure pour gagner du temps.
Là, ce n'est
plus un bâillon, c'est de l'incarcération.
Le Président: Alors, là-dessus, ce que je vais
faire, je vais suspendre pendant quelques minutes pour prendre en
considération ce qui a été soulevé. Oui, M. le
leader du gouvernement.
M. Pagé: Ce n'est certainement pas de
l'incarcération. C'est dans le but de vous libérer. Alors, on va
suspendre quelques minutes.
Le Président: Très bien. En conséquence, je
suspends l'Assemblée le temps qu'il faudra, pendant quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 32)
(Reprise à 15 h 53)
Le Président: Veuillez prendre place, s'il vous
plaît!
Sur la question soulevée par le leader de l'Opposition concernant
l'application du premier alinéa de la page 5 de la motion de suspension
de certaines règles de procédure présentée par le
leader du gouvernement, alinéa qui se lit comme suit, et je cite:
«Dès l'adoption de la présente motion, la commission
permanente des affaires sociales mette fin à ses travaux quant à
l'étude détaillée du projet de loi 408, Loi sur la
Société québécoise de développement de la
main-d'oeuvre, et dépose son rapport à l'Assemblée»,
je constate que cela remplit les exigences de l'article 182 du
règlement, à savoir qu'en lieu et place des articles 249 à
251 qui seraient suspendus on indique la nouvelle règle qui s'appliquera
pour l'étape de l'étude détaillée en commission et
le dépôt du rapport de la commission à l'Assemblée.
Cette procédure est plus expéditive que la procédure
habituelle, mais, tout comme cette dernière, elle constitue
néanmoins un ordre pour rappeler le projet de loi à
l'Assemblée.
Alors, sur cette motion maintenant que nous devons discuter, je vais
suspendre à nouveau quelques instants, conviant les leaders pour une
conférence des leaders pour fixer le temps de parole, puisque, sur cette
motion de suspension de certaines règles de procédure, nous
avons, à ce moment-ci, à faire un débat qu'on appelle un
débat restreint d'un maximum de 2 heures. Donc, je convoque les leaders
pour quelques minutes à la salle, ici, derrière le fauteuil de
l'Assemblée. Suspension pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 55)
(Reprise à 15 h 57)
Le Président: Alors, après une conférence
avec les leaders, il a été convenu de la répartition
suivante du temps pour le débat de 2 heures: 50 minutes seront
réservées au groupe ministériel, 60 minutes au groupe de
l'Opposition officielle et 10 minutes pour les députés
indépendants. Il est convenu également qu'il n'y a aucune limite
de temps à l'intérieur de l'enveloppe accordée à
chacune des formations et aux députés indépendants, et ces
enveloppes sont des enveloppes fermées. D'accord. Alors, je suis
prêt, à ce moment-ci, à reconnaître le premier
intervenant, M. le leader du gouvernement.
M. Michel Pagé
M. Pagé: Merci, M. le Président. M. le
Président, je comprends que c'est une procédure exceptionnelle
qui est enclenchée cet après-midi, procédure qui a
maintenant cours de façon presque régulière, et j'entends
présentement m'appliquer à vous dire pourquoi, dans le cadre des
fins de session de l'Assemblée nationale du Québec.
M. le Président, l'Assemblée se réunit à une
session de printemps et à une session d'automne. Or, M. le
Président, comme on le sait, nous siégeons depuis l'adoption du
règlement de l'Assemblée nationale modifié en 1981 ou
1982. L'Assemblée a convenu de siéger à dates fixes. En
siégeant à dates fixes, on s'oblige à amorcer nos travaux
au début d'octobre, le troisième mardi d'octobre, et le
deuxième mardi du mois de mars. On s'oblige aussi... Si au moins le
règlement prévoyait... Parce que je peux légitimement,
comme leader du gouvernement, questionner certaines dispositions de notre
règlement qui, selon moi, mériteraient d'être revues. Si le
règlement ne faisait que prévoir le début des
séances de travaux de l'Assemblée en Chambre, je dis bien, parce
que, en dehors de ces périodes, on siège quand même en
commission parlementaire, si le règlement prévoyait uniquement la
date du début de nos travaux et que, comme l'ancien règlement le
prévoyait, l'Assemblée nationale ajournait ses travaux au moment
où le leader du gouvernement ou le gouvernement et l'Opposition
conviennent que leur travail est complété et terminé, on
n'aurait pas à présenter de telles motions.
Il y aura bientôt, quoi, trois ans, que j'assume cette
responsabilité et, à chaque session, je me suis vu dans
l'obligation de procéder, soit à des motions de clôture,
soit à des motions de suspension des règles, comme on dit dans
notre langage parlementaire. Ce n'est pas, M. le Président, de
gaieté de coeur, de façon frivole, de façon questionnable
que je me prévaux des dispositions prévues au règlement.
(16 heures)
Prenons la présente session. Pour la présente session, on
a amorcé nos travaux au mois de mars dernier. Cette session avait quand
même un aspect assez particulier, en ce que ce n'est pas à toutes
les sessions de printemps qu'on a un discours inaugural. On a donc eu le
discours
inaugural qui a été lu par le lieutenant-gouverneur. Un
discours inaugural, comme on le sait, ça implique, évidemment, un
débat, une réplique au discours inaugural, un débat qui va
durer, quoi? 35 heures. Ça a donc contribué à mettre de
côté le processus législatif pour la même
période.
Pendant ce temps-là, on a eu le dépôt des
crédits de dépenses du gouvernement du Québec, comme
ça se fait à chaque mois de mars. L'étude des
crédits, comme on le sait, implique que pendant au-delà de trois
semaines... Les députés ne sont pas en congé pendant trois
semaines; on a la période de questions qui perdure, qui vient chaque
jour, c'est-à-dire, et chaque commission parlementaire est
appelée à étudier en forums où sont
représentés les députés des deux côtés
de la Chambre, pendant un nombre d'heures variant entre 8 et 12, les
crédits des ministères. Les parlementaires ont bien
travaillé, sauf que pendant qu'ils étudiaient les crédits
des différents ministères on ne procédait pas ici,
à l'Assemblée nationale, sur le parquet de la Chambre, comme on
dit, à l'étude de pièces législatives.
Vint ensuite le discours du budget, prononcé par le ministre des
Finances. Le discours du budget prévoit lui aussi, évidemment,
à chaque printemps, un débat qui a cours à la suite du
discours du budget, où les députés ont l'occasion de faire
valoir leur point de vue, soit en s'ins-crivant en faveur, ou avec des
réserves, ou encore contre le budget qui vient d'être lu. Des
motions sont présentées, comme on en a eu une bonne dizaine,
sinon un peu plus, de la part des députés de l'Opposition, qui
sont débattues dans le cadre de ce discours et qui sont votées.
Finalement, ce n'est que tard à la fin de mai que le processus
législatif a pu s'amorcer. La présente session se veut donc
particulière en ce qu'on aura été convié à
l'étude des crédits, à l'étude des crédits
supplémentaires pendant huit heures, à l'étude et à
l'adoption par l'Assemblée du quart des crédits ou du tiers des
crédits pour l'année financière, le budget n'ayant pas
été totalement adopté.
En clair, ce que ça veut dire: On avait cette année un
temps quand même assez limité pour procéder à
l'adoption des lois. Lorsque nous avons quitté l'Assemblée au
mois de décembre dernier pour revenir en mars, il nous restait un
certain nombre de projets de loi à être adoptés. Depuis, 40
projets de loi ont été présentés à
l'Assemblée nationale. À ce jour, 21 projets de loi sont devenus
des lois. Ces projets de loi ont été adoptés. La
présente motion permettra l'adoption de 28 projets de loi.
Pour l'automne, il restera à adopter 10 projets de loi, dont 7
projets de loi sont à l'étape du principe. Et je dis bien
«pour l'automne». Ce n'est pas pour toute la session d'automne,
mais lorsqu'on reviendra à l'automne nous aurons d'inscrits, prêts
à débattre, 7 projets de loi qui en sont au niveau du principe,
et 3 autres projets de loi sont à l'étude
détaillée.
Certains diront: Mais pourquoi adopter 28 projets de loi, dont 25
d'intérêt public et 3 d'intérêt privé?
Pourquoi adopter 28 projets de loi dans le cadre d'une motion de suspension des
règles, comme on vient de le faire? Ce ne sont pas des projets de loi
qui viennent d'être déposés. Ce sont des projets de loi qui
ont été déposés avant le 15 mai. C'est des projets
de loi qui ont été étudiés ici à
l'Assemblée nationale, dont certains pour plusieurs heures et qui
étaient prêts pour adoption.
Quand je me réfère à la Loi modifiant la Loi sur
l'instruction publique, la loi a été déposée. On a
eu un débat en deuxième lecture, le député
d'Abitibi-Ouest et moi; on a procédé à l'étude du
projet de loi article par article. Le travail a été bien fait, je
crois, de part et d'autre. On a été en mesure d'apporter des
modifications. On a suspendu des articles, ce qui nous aura permis d'aller
valider certaines dispositions ou certains effets des articles, ou encore des
amendements qui ont été présentés. Nous sommes
revenus en commission et on a complété. Le rapport a
été déposé ici à l'Assemblée
nationale, et on l'a pris en considération, et tout ce qui reste
à faire pour cette loi, c'est l'adoption. Même chose pour de
nombreux projets de loi qui apparaissent dans la liste à laquelle je me
suis référé.
Normalement, M. le Président, l'Assemblée nationale aurait
pu ajourner ses travaux à l'automne vendredi soir dernier, le 19 juin,
auquel cas l'Assemblée aurait ajourné avec l'adoption de 27 lois.
En clair, là, pour celles et ceux qui nous écoutent, celles et
ceux qui sont ici, évidemment, qui nous écoutent, de par le
règlement, le sillon dans lequel le leader parlementaire de l'Opposition
et moi avons cheminé jeudi soir - je dis bien «avons
cheminé» - s'il avait été conduit à terme, on
aurait terminé, vendredi soir, avec 27 des 28 projets de loi qui sont
prévus dans la motion adoptés. C'est la responsabilité des
leaders, autant de l'Opposition que du gouvernement, notre première
responsabilité, c'est d'établir et de maintenir une ligne de
communication. L'Assemblée, je crois pouvoir dire sans fausse
prétention, le fonctionnement de l'Assemblée nationale, dans sa
base même, c'est-à-dire en termes de délibérations,
de cheminement, de processus, de travail, d'adoption de lois, ne pourrait pas
fonctionner sans un minimum de relations entre les deux responsables des deux
grands groupes parlementaires, au niveau des travaux parlementaires.
Alors, jeudi dernier, mon collègue et moi, on a
échangé, puis on a convenu qu'à ce moment-là il
était peut-être possible - je pèse bien mes mots - il
était possible d'étudier comment on pouvait gérer la fin
de nos travaux parlementaires. Et ça, ce n'est pas nouveau. M. Charron
était leader parlementaire du gouvernement. M. Bédard, M.
Bertrand, M. Burns ont été leaders
parlementaires du gouvernement, et c'était la même
façon de faire avec Fernand Lalonde, avec Gérard-D. Levesque,
avec Michel Gratton. Dans la dernière semaine de la session, on
échange. De notre côté, du côté du
gouvernement, on va voir comment l'Opposition réagit face à tel
projet de loi. Est-ce que l'Opposition est satisfaite des amendements
apportés par le ministre, par exemple, en commission parlementaire?
Combien il prévoit d'intervenants qui voudront se prononcer sur le
projet de loi au moment de la prise en considération du rapport, au
moment de la troisième lecture? Et, ça, c'est maintenant imparti
aux leaders de le faire. C'est maintenant devenu obligatoire pour les leaders
de se parler, compte tenu que le règlement prévoit maintenant une
date limite de fin des travaux.
L'Assemblée nationale ne peut siéger au-delà du 23
juin, comme elle ne peut siéger au-delà du 23 décembre. Et
à partir du moment où le Parlement a établi une date de
début des travaux et une date de fin des travaux, ça commande un
niveau de responsabilisation accrue de part et d'autre. Du côté du
gouvernement, ça oblige à déposer nos projets de loi avant
le 15 mai, ou encore avant le 15 novembre pour ne pas qu'un ministre ou que le
gouvernement arrive, comme on dit en bon Québécois, à la
sauvette, à la course, vienne déposer un projet de loi le 15 du
mois, dépôt, appel en deuxième lecture trois jours
après, commission parlementaire, et que ce soit un mécanisme
où l'Opposition se retrouve prise devant une situation de fait qui
l'oblige à étudier de façon précipitée un
projet de loi. Non! Ce n'est pas ça. Date de début, date de fin
des travaux, ça oblige le gouvernement. Ça oblige l'Opposition
aussi à tenir compte, d'une part, que l'Assemblée termine ses
travaux et doit obligatoirement... Le président n'a pas le choix; il
doit se lever et dire: MM., Mmes, l'Assemblée a maintenant
terminé ses travaux. C'est ce que vous devrez faire demain soir,
à minuit, si la motion n'est pas adoptée, premièrement.
(16 h 10)
Deuxièmement, l'Opposition doit prendre en compte aussi que les
mécanismes parlementaires ne doivent pas faire l'objet d'abus
systématiques de procédure; sans ça, ça ne
fonctionnerait pas. Dans aucun Parlement ça ne fonctionnerait. À
preuve, depuis trois ans, on s'est retrouvé devant l'obligation, pas
agréable plus souvent qu'autrement, de procéder à une
motion de suspension des règles ou à une motion de clôture
du débat en commission parlementaire. Et, généralement,
ces motions interviennent quand? Elles interviennent quand il est devenu
confirmé, perceptible et visible que l'Opposition entend utiliser tous,
tous, tous les moyens pour bloquer un projet de loi. On l'a vu avec le projet
de loi 9; on l'a vu avec le projet de loi 21; des heures et des heures de
délibérations, d'échanges, pour un projet de loi qui,
somme toute, ne prévoyait que quelques articles, seulement quelques
articles.
Partant de là, M. le Président, jeudi, dans nos
échanges, j'avais identifié avec mon collègue, mon
vis-à-vis, les projets de loi auxquels on tenait, purement et
simplement. L'échange aura été intéressant en ce
qu'on avait pu identifier le nombre d'intervenants de part et d'autre qui
pourraient prendre la parole, et c'était bien moins que ce qu'on peut
prévoir dans le cadre de ce qu'on appelle un «filibuster»,
c'est-à-dire une opposition systématique. Le leader parlementaire
de l'Opposition m'a signifié très clairement qu'il n'était
pas question pour eux de s'associer à l'adoption du projet de loi 408,
et j'ai dû faire part au leader parlementaire de l'Opposition que, pour
nous, nous tenions à ce que le projet de loi 408 soit adopté, loi
créant les sociétés de développement de la
main-d'oeuvre au niveau du Québec et au niveau de chacune des
régions.
N'eût été le projet de loi 408, qui a vraiment fait
l'objet d'un contentieux entre les deux groupes parlementaires, le projet de
loi 17 aurait été adopté vendredi. N'eût
été le projet de loi 408, le projet de loi 23, Loi modifiant la
Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la
pêche, aurait pu être adopté vendredi. N'eût
été le projet de loi 408, toujours, le projet de loi 19, Loi
modifiant diverses dispositions législatives concernant les affaires
régionales, aurait pu être adopté, le projet de loi 27, Loi
sur la Société de financement agricole et modifiant d'autres
dispositions législatives, aurait pu être adopté, le projet
de loi 28, Loi sur la Société Innovatech du Grand
Montréal, et c'est important, aurait pu être adopté; toute
la série au complet, sauf 408.
Moi, je me suis présenté devant mon caucus, vendredi
matin, comme c'est notre responsabilité de le faire, avec une
hypothèse comme quoi on pourrait adopter 27 lois sans la 408. Les
leaders doivent puiser leur décision dans le consensus des caucus. Le
jour où ça n'aura plus cours, le fonctionnement du Parlement ne
tiendra plus. Mon caucus a décidé que le projet de loi 408 devait
être adopté. Je me suis donc inscrit dans la voie tracée
par mon caucus, comme c'est ma responsabilité. Si j'ai bien compris, mon
vis-à-vis, le leader parlementaire de l'Opposition, n'a pas eu plus de
succès à l'égard du protocole d'entente ou de l'entente
que nous projetions faire pour application à compter de vendredi matin.
Alors, les deux leaders sont revenus vendredi à 9 h 55, en
matinée, après avoir siégé toute la nuit de jeudi
à vendredi, et on a convenu ensemble que ce sur quoi nous avions
échangé respectivement, de part et d'autre, visant à
gérer la fin de nos travaux, ne tenait plus. C'est pourquoi on a
poursuivi vendredi et on a siégé ce matin.
Entre-temps, la commission parlementaire étudiant le projet de
loi 408 a siégé vendredi en matinée, a effectivement
siégé vendredi en après-midi. Elle n'a pu se réunir
vendredi soir.
Elle a siégé ce matin. Vendredi soir, j'avais le rapport
comme quoi, pour la 408, rien n'avait bougé dans la journée de
vendredi. Rien! La commission, comme on le sait, a siégé les 11,
12 juin, 16 à 19 juin, le 22 juin. On a siégé 7
séances, 33 heures, selon le calcul qui a été
effectué à 13 heures, aujourd'hui. La commission a
étudié, maintenant, 45 articles sur un total de 97, dont 6 ont
été suspendus.
Ce matin, j'avais encore espoir, je dois vous le dire, que nous
puissions poursuivre nos travaux aujourd'hui, terminer l'étude du projet
de loi article par article de 408 et, de consentement, procéder demain,
date limite de la fin de la session parlementaire du printemps à
Québec, j'avais espoir qu'on puisse procéder à la prise en
considération du rapport demain et à l'adoption, la
troisième lecture, demain.
Or, ce matin, on a terminé l'étude d'un article qui
était demeuré en suspens vendredi après-midi et on a
adopté un autre article. Il est apparu très clair, à ce
moment-là, vers 13 heures cet après-midi, qu'il devenait
impossible de procéder à l'adoption, dans le cadre des
mécanismes normalement prévus en termes de règlements, en
termes de dispositions réglementaires qui régissent nos
travaux.
Partant de là, constatant que c'est une fin de non-recevoir,
même si la commission, je ne doute pas que ces gens-là aient
travaillé, puisqu'ils ont approuvé 45 articles jusqu'à
maintenant... À partir du moment où il m'est apparu qu'il
était impossible de voir la loi adoptée suivant les règles
régulières prévues à notre règlement, ma
responsabilité, comme leader parlementaire, c'était la suivante.
J'avais différents choix. La première hypothèse,
c'était de compléter l'étude de tous les projets de loi
qui sont rendus à l'étape de la prise en considération du
rapport, et ça, j'ai le projet de loi 18, loi sur la
Société de financement agricole, le 28, Innovatech, le 7,
administration financière, le 37, prolongation des conventions
collectives, le 4, diverses dispositions législatives sur les
régimes de retraite, le projet de loi 31, régime de retraite pour
les employés du Centre hospitalier de l'Université Laval. J'en ai
bien d'autres comme ça, où j'en étais à
l'étape de la prise en considération du rapport.
La première hypothèse, c'était donc de faire
ça aujourd'hui, puis poursuivre le plus loin possible, en termes de
projets de loi, jusqu'au 23. Ça aurait obligé le gouvernement
à convoquer une séance extraordinaire de nos travaux à
compter de jeudi matin, 10 heures, le 25 juin. À ce moment-là,
j'aurais dû m'inscrire dans une motion prévue aux articles 249
à 251, pour clore les débats en commission parlementaire. Le
jeudi 25, j'aurais été limité à convoquer en
conférence les leaders et à lire ma motion; ajourner ensuite les
travaux au 26 pour revenir le lendemain, de façon à voter la
motion dans le cadre d'un débat; ajourner au lundi le 29 pour la
période de questions et le dépôt du rapport; ajourner au
lendemain, le 30, pour prendre en considération le rapport; revenir le 2
juillet pour l'adoption, alors que vendredi on avait un intérêt
commun et réciproque, le leader parlementaire et moi, pour
procéder à l'adoption de 27 des 28 lois qui sont là. (16 h
20)
Partant de là, la motion est présentée. La
présente motion va être adoptée dans quelques heures,
quelques minutes. Elle vise purement et simplement à faire adopter par
cette Chambre, dans le cadre d'un mécanisme qui, somme toute, sera moins
long en temps que ce qui faisait l'objet des échanges entre mon
collègue et moi vendredi matin, puisqu'on prévoyait terminer
vendredi soir... En vertu de cette motion et avec l'échéancier
qu'on s'est donné, en amorçant... Parce qu'on va voter entre 17 h
50 et 17 h 55; on n'ajournera pas entre 18 heures et 20 heures; on va amorcer
immédiatement la prise en considération et l'adoption d'un
certain nombre de projets de loi. Je prévois qu'on va ajourner nos
travaux quelque part entre 4 heures et 5 heures demain matin, ce qui sera,
somme toute, beaucoup plus tôt que vendredi matin; on va reprendre nos
travaux à 10 heures pour la période de questions, puis on va
procéder à l'adoption des autres lois. Puis nous terminerons nos
travaux, en vertu de cette motion, quelque part autour de 18 heures ou 19
heures, demain soir. C'est donc dire qu'on passera plus de temps à
étudier les 28 lois qui sont prévues ici qu'on n'en aurait
passé vendredi dernier, ça va de soi, si nos caucus respectifs
nous avaient donné l'aval sur le projet ou les hypothèses qu'on
leur soumettait.
Autre élément. Il faut prendre en compte que les
échanges qu'on a eus nous indiquaient que, sur l'instruction publique,
c'était un intervenant de part et d'autre. J'ai même fait part
à mon vis-à-vis que j'entendais me prévaloir de mon droit
de parole pour uniquement quelques minutes, purement et simplement. Seulement
quelques minutes. La motion prévoit qu'un député par
groupe parlementaire pourra intervenir, les porte-parole officiels pourront
intervenir. Le projet de loi sur les dispositions concernant les affaires
régionales, les députés ont eu l'opportunité
d'intervenir. Société Innovatech, les députés ont
eu l'opportunité d'intervenir; on a étudié le projet de
loi en commission parlementaire, article par article. Tout le temps leur a
été alloué pour intervenir. La Loi sur l'administration
financière et la Loi sur les dettes et les emprunts municipaux, c'est un
projet de loi qui avait été déposé à la
session d'automne, qui a été étudié, débattu
à ce moment-là, qui a été étudié
article par article. La loi 37 concernant la prolongation des conventions
collectives à rémunération dans le secteur public,
même chose. C'a été l'objet de combien de questions ici,
à l'Assemblée nationale? Le projet de loi a été
déposé après que des ententes eurent été
signées
ou furent survenues entre le gouvernement et ses employés. C'a
été étudié, débattu en Chambre; c'a
été étudié article par article. Le travail a
été fait.
Il ne faut pas se faire de cachettes. Généralement,
à la prise en considération du rapport, on n'est pas 122
députés à écouter; on n'est pas 125
députés suspendus aux lèvres de celui ou de celle qui
propose la prise en considération d'un rapport sur un projet de loi
donné. C'est une procédure qui est généralement
expé-ditive, qui va vite, qui est une formalité, purement et
simplement, et je serais curieux de voir - si on pouvait procéder
à un relevé exhaustif - les pourcentages de prises en
considération de rapports déposés à
l'Assemblée nationale qui font ou ont fait l'objet d'interventions. Je
suis persuadé que, dans au moins 60 % des cas, le rapport est
déposé et il est adopté, purement et simplement. Puis,
dans les autres 40 % des cas, ce n'est pas compliqué; c'est des
interventions du porte-parole gouvernemental et du porte-parole de l'Opposition
pendant cinq minutes, dix minutes.
Mais ce n'est pas ça qui a cours lorsqu'on veut bloquer un projet
de loi; je le sais, je l'ai fait lorsque j'étais dans l'Opposition,
comme vous le faites. Lorsqu'on veut bloquer un projet de loi, on prend toutes
les étapes de la prise en considération, et chacun des
députés intervient: le porte-parole de l'Opposition officielle
pour 30 minutes, et tous les députés pour 10 minutes. On l'a vu,
ça, à quelques reprises, dans le cadre de cette session. On l'a
vu dans le cadre de 21. On l'a vu dans le cadre du projet de loi 9. On l'a vu
dans le cadre du projet de loi 35. Là, les députés
interviennent puis, pour celles et ceux qui nous écoutent et qui se
demandent probablement parfois: Mais qu'est-ce qu'ils ont? Qu'est-ce qu'ils ont
tous et toutes à parier? Bien, ce n'est pas compliqué. Ne vous
inquiétez pas, quand ils parient tous, c'est parce que, ça,
ça retarde les travaux, ça retarde les mécanismes,
ça crée un engorgement et ça crée une pression sur
le gouvernement pour mettre de côté certaines lois. Le
gouvernement, là, il a deux choix: II met de côté certaines
lois ou il intervient pour les faire adopter. C'est comme ça que
ça se passe, et c'est comme ça que ça se passait hier,
aussi. C'est pourquoi je soutiens que si on devait - et ça, on y
reviendra - que si on pouvait revoir certaines dispositions de notre
règlement...
En clair, qu'est-ce qui serait arrivé, M. le Président, si
la règle du 23 juin ne s'était pas appliquée? Ce n'est pas
compliqué. On aurait poursuivi nos travaux régulièrement,
aujourd'hui, jusqu'à 1 h 30, 2 heures, et on aurait repris demain matin,
jusqu'à minuit, demain soir. Jeudi matin, on aurait repris à 10
heures, puis le 25, puis le 26. Là, on aurait ajourné
jusqu'à lundi matin, le 29, à 10 heures. Là, sans date
limite, les «filibusters» sont moins nombreux. Sans date limite,
les habitudes comme quoi tous les députés interviennent sur la
prise en considération du rapport du projet de loi 21... Imaginez-vous,
la fête du 1er juillet! Comme si c'était un drame cosmique et
planétaire. J'ai l'impression que vous auriez parlé moins
longtemps. Vous auriez probablement parié moins longtemps. Mais non, la
date du 23 juin étant là, et là, si...
Vous me direz: Oui, mais, M. le ministre, vous auriez pu revenir le 25
juin pareil. Bien, je comprends. Séance extraordinaire. Une
séance extraordinaire, pour celles et ceux qui ne le savent pas - votre
leader va vous le dire - ça prend un débat, pour commencer, de
deux heures: expliquer c'est quoi la séance extraordinaire; quels sont
les motifs de la séance extraordinaire; pendant combien de temps on va
siéger; sur quoi on va siéger et qu'est-ce qu'on va
étudier. Finalement, j'aurais été obligé de
reprendre, le 25 au matin, ce que je vous propose aujourd'hui, purement et
simplement. Ce n'est pas plus et ce n'est pas moins que ça. Pas plus ni
moins que ça. Ce qu'il y a dans la motion, tout ce qu'il y a de plus que
le projet sur lequel mon vis-à-vis et moi avons travaillé
sérieusement, en fonction des intérêts du parlementarisme,
il y a une seule loi de plus, c'est la loi 408. 408! Il restait celle sur les
affaires régionales sur laquelle on avait échangé, mais le
vendredi matin, ça sentait bon. Alors, c'est ça, M. le
Président. C'est pourquoi nous y sommes.
Ce que je trouve regrettable dans cette démarche et dans ce
mécanisme, c'est que la motion que je présente aujourd'hui se
veut une motion exceptionnelle. Mais, en raison, M. le Président, des
positions catégoriques, fermes, adoptées par l'Opposition, c'est
devenu banal. Vous êtes en train de banaliser le recours à de
telles procédures.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Pagé: Oui, c'est devenu banal. Je vois le
député de Labelle qui sourit avec grand éclat. C'est vrai.
Vous êtes en train de banaliser le recours à des procédures
exceptionnelles par l'attitude que vous adoptez. Évidemment, je ne peux
qu'avoir un regard attentif pour le député de Lévis dans
ce temps-là.
M. le Président, l'Opposition et le gouvernement convenaient,
vendredi matin dernier, par la voix de leurs deux leaders, qu'il n'y avait pas
de problème à adopter la Loi modifiant la Loi sur l'instruction
publique, c'est une loi qui est nécessaire. C'est une loi qui, on en
conviendra, mon vis-à-vis et moi, le député
d'Abitibi-Ouest, doit s'adopter. Le travail a été bien fait, tout
comme je suis persuadé que le travail a été bien fait - le
député d'Arthabaska pourra en témoigner - concernant la
Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la
pêche.
Pour le problème des deux laits, on se devait d'adopter des
mesures législatives permet-
tant, dépendamment des décisions qui auront cours devant
les tribunaux, d'intervenir pour y pallier. C'est un problème majeur. La
Loi sur la Société de financement agricole, même chose. Le
député d'Arthabaska nous disait ce matin que c'était une
loi très très technique, mais qui devait être
adoptée, même si l'Opposition, dans certains cas, s'inscrit en
désaccord avec les contenus. La Société Innovatech du
Grand Montréal, c'est attendu. Mme la députée de
Hochelaga-Maisonneuve elle-même, combien de fois a-t-elle
questionné le ministre délégué à
l'Administration et président du Conseil du trésor sur les
interventions à être mises en place pour activer, dynamiser,
donner de l'air dans le poumon économique de la grande région de
Montréal? Le projet de loi doit être adopté. (16 h 30)
La Loi modifiant la Loi sur l'administration financière et la Loi
sur les dettes et les emprunts municipaux, on sait que, par cette disposition,
on va être en mesure de sauver quand même des sommes très
importantes se référant au coût d'emprunt, entre autres,
par les municipalités du Québec. Est-ce qu'on a
intérêt, comme Assemblée nationale, à terminer nos
travaux sans avoir adopté la loi 37, où le gouvernement respecte
ses engagements, la Loi concernant la prolongation des conventions collectives
et la rémunération dans le secteur public? On n'a pas
intérêt, mais non. L'Opposition aussi veut l'adopter, cette loi
37, et nous aussi, sauf que la joute parlementaire et le mécanisme
parlementaire et la stratégie parlementaire font en sorte qu'on devait,
dans l'Opposition, retarder au maximum ces lois-là, pour terminer le 23
juin sans que la loi 408 soit adoptée. C'est ça, la
stratégie parlementaire.
Est-ce que la loi 4 concernant les modifications à être
apportées aux régimes de retraite des employés des
secteurs public et parapublic devait recevoir une fin de non-recevoir ici? Non.
Prise en considération du rapport et adoption. On avait prévu
quelques interventions de part et d'autre. La Loi modifiant la Loi sur la
Caisse de dépôt et placement du Québec, qui est à
l'étape de l'adoption, même chose. On a eu une commission
parlementaire. Les représentants de l'Opposition officielle sont venus.
Si ma mémoire est fidèle, même le chef de l'Opposition
officielle a ajouté sa contribution. Est-ce qu'on était
légitimé, comme Parlement, au nom d'une stratégie
parlementaire voulant bloquer 408, d'ajourner nos travaux demain soir, à
23 heures, sans que cette loi-là soit adoptée? Non. Moi, je
réponds non, et je suis persuadé que l'Opposition officielle va
répondre non. C'est pourquoi il devient important, en vertu de la motion
que je présente, de pourvoir à son adoption.
La Loi favorisant la réforme du cadastre québécois
et d'autres dispositions législatives, on sait qu'il y a des
problèmes particuliers dans le cadastre. Mme la vice-première
ministre et ministre de l'Énergie a déposé le projet de
loi. D'ailleurs, l'Opposition officielle a collaboré étroitement,
par la voix du député de Joliette, qui est porte-parole de ces
questions, au nom de l'Opposition officielle. Est-ce qu'il était dans
l'intérêt du parlementarisme de refuser, puis de retarder
ça aussi en fonction de la stratégie de l'Opposition de bloquer,
retarder et faire en sorte que le projet de loi 408 ne soit pas adopté?
On répond non à ça.
La Loi modifiant la Loi sur les services de garde à l'enfance,
qui établit des règles plus claires entre les
établissements, les services de garde privés et les services de
garde dits publics, il faut que cette loi-là passe. Je suis
persuadé que Mme la députée des
Chutes-de-la-Chaudière comme Mme la députée de Terrebonne
sont intervenues souhaitant l'adoption de cette loi-là et apportant leur
contribution et leur expérience personnelle. Est-ce que, comme leader du
gouvernement, j'étais légitimé, ce matin, de dire: On met
en péril l'adoption de cette loi-là de façon à
attendre le projet de loi 408 lorsqu'il viendra? La réponse, c'est
non.
La Loi modifiant la Loi sur les sociétés de placements
dans l'entreprise québécoise, la même chose. Le projet de
loi 409, qui était étudié, dont l'étude
s'était amorcée en décembre dernier, décembre 1991,
qui est dû pour adoption, mais il restait une étape, et cette
étape-là, ce n'était pas de le présenter.
C'était de le présenter et de le débattre. Si c'est ce que
j'avais fait ce matin ou demain matin, sans une telle motion, il aurait suffi,
pour l'Opposition officielle, ses 30 membres et peut-être 1 ou 2
indépendants, de tous intervenir systématiquement, 30 minutes
pour le porte-parole - non, même, au moment de l'adoption, c'est une
heure pour le porte-parole de l'Opposition officielle - et tous les autres
députés. Donc, la loi concernant l'augmentation du capital des
petites et moyennes entreprises, elle aussi, ne serait pas passée.
La loi 20, que le député de Jonquière connaît
bien, la Loi abrogeant la Loi concernant les droits sur les divertissements,
pour donner suite à la volonté claire, ferme du gouvernement, de
notre gouvernement, du premier ministre, de la ministre des Affaires
culturelles, du ministre des Finances, de l'ex-ministre des Affaires
culturelles, du gouvernement qui a voulu ramener à un niveau de taxation
beaucoup plus bas pour les arts, les spectacles, de façon à
diriger un meilleur appui, un support mieux ciblé aux artistes et aux
créateurs du Québec, est-ce qu'il aurait été de
mise qu'on y passe outre? Non, non. Cette loi-là doit être
adoptée. Même chose pour la Loi sur les cités et villes qui
vient à chaque session. L'établissement du district judiciaire
à la ville de Laval, ça fait un certain temps qu'on en parle. On
a un projet de loi particulier qui le prévoit ici. De combien de temps
aurait été retardée la mise en place du district
judiciaire à Laval si on ne l'adoptait pas
à cette session-ci? Ce projet de loi là aussi est en
péril en raison de l'obstination de l'Opposition à vouloir
refuser un mécanisme démocratique, c'est-à-dire l'adoption
d'un projet de loi par la majorité, celles et ceux qui ont
été élus, soit le projet de loi 408. Le projet de loi 406,
Loi sur l'Institut québécois de réforme du droit, doit
être adopté, évidemment, en vertu des autres pièces
législatives adoptées ici à l'Assemblée nationale
dans les meilleurs délais. Ce sont trois projets de loi
d'intérêt privé qui ont de l'importance et de l'urgence.
Voilà, M. le Président, les pièces législatives qui
apparaissent, sans compter, évidemment, la loi sur les loisirs, la
chasse et la pêche, la Loi sur la conservation de la faune, le Conseil
permanent de la jeunesse et, évidemment, la loi 408.
Maintenant la loi 408. C'est une loi qui crée une
société de développement de la main-d'oeuvre, avec des
organismes, un organisme donc, avec des gens originant des différents
milieux concernés, ayant la responsabilité de gérer ces
sociétés dans chacune des régions. Jeudi, dans nos
échanges entre leaders, il a été convenu que là
où le problème se posait à l'égard de l'adoption du
projet de loi 408, c'était le genre de corporation, le statut de la
corporation au niveau de chacune des régions; c'était ça
qui bloquait. J'ai échangé avec le ministre, parce que c'est ma
responsabilité de le faire à ce moment-là: Qu'est-ce qu'on
peut faire pour en arriver à des modifications susceptibles de rallier
chacun des intervenants, dont l'Opposition, qui vote avec nous sur ce projet de
loi?
C'est un projet de loi important, c'est un projet de loi qui vient
redonner plus de pouvoirs aux régions pour définir, bâtir,
articuler leur intervention au chapitre du développement de la
main-d'oeuvre dans les régions, en référant à
l'état des besoins, en référant à ce que les
entreprises, les attentes des entreprises... Ça fait combien
d'années qu'on parle à l'Assemblée nationale du
Québec ici d'une intervention mieux ciblée au niveau de la
formation professionnelle, au niveau de l'apprentissage des métiers et
des techniques pour qu'on crée une véritable correspondance entre
les besoins en main-d'oeuvre, d'une part, puis ce qu'on produit comme
société? La société est proposée, mais
là ça bloquait, m'a-t-on dit, parce que l'Opposition officielle
voulait avoir la même structure de corporation, c'est-à-dire de
liens entre la société régionale et la
société nationale. On me disait: On veut le même type de
structure que celle proposée par le ministre de la Santé dans sa
réforme.
J'ai cheminé pendant un certain temps avec le ministre de la
Main-d'oeuvre, mais j'ai eu vite fait de constater, cependant, que pour
l'Opposition officielle, quoi que nous présentions comme amendement, il
n'était pas question de l'adopter. C'était point final,
«period», à la ligne. À preuve que la perception que
j'ai eue était fondée, vendredi, il ne s'est rien fait en
commission. On a eu des interrogations, des questionnements, comme on dit,
beaucoup de placotage, beaucoup de verbiage, aucun article, sinon qu'ils ont
avancé un peu sur un article. À preuve, aujourd'hui, où la
porte-parole de l'Opposition est revenue, on a complété
l'étude d'un article, puis on en a adopté un autre. Partant de
là, il m'est apparu clair, précis et définitif que les 25
ou 27 lois qui avaient fait l'objet d'un projet d'entente - je ne dis pas d'une
entente, mais d'un projet d'entente - entre le leader parlementaire de
l'Opposition et moi, l'adoption de ces lois était maintenant en
péril. Ça, c'est aujourd'hui, lundi matin, 22 juin à 11
heures. Ayant constaté avec plus d'acuité et plus de
précision encore, à 13 heures, que 408 ne pouvait avancer, j'ai
procédé à la rédaction de cette motion. (16 h
40)
M. le Président, je terminerai en vous disant que, comme leader
parlementaire du gouvernement, je questionne donc les dispositions de notre
règlement prévoyant une fin de session obligatoire à date
fixe. Ça crée une situation où il suffit pour l'Opposition
- et ça, quelle qu'elle soit; même nous, lorsqu'on y était
- de paralyser purement et simplement une commission parlementaire pour
retarder systématiquement un volume important de projets de loi.
Or, lorsqu'il n'y avait pas de date limite pour terminer nos travaux, il
y avait un degré de compréhension mutuelle un peu plus... un peu
mieux campé, si je peux utiliser le terme, qui apparaissait vers le 19,
le 18 ou le 20 du mois, soit de juin ou de décembre. Et, de toute
façon, le problème ne se posait pas, parce qu'il suffisait pour
le leader de convoquer soit pour le lendemain de Noël, soit pour le
lendemain de la fête du Québec ou de la fête du Canada, et
il n'y avait pas de problème. On siégeait sans convocation
extraordinaire, sans débat de 2 heures, sans procédure de
suspension des règles, etc.
Alors, M. le Président, pour tous ces motifs, compte tenu,
premièrement, que c'est prévu au règlement, le droit pour
le leader du gouvernement de déposer une telle motion; compte tenu,
deuxièmement, qu'à partir du moment où il m'est apparu que
27 lois qui étaient sur le point d'être adoptées
étaient en péril en raison de la volonté de bloquer 408,
je ne pouvais, comme ministre et comme leader du gouvernement - et le
gouvernement ne pouvait - souscrire à une démarche en vertu de
laquelle on se serait retrouvé demain soir sans l'adoption de nombreuses
de ces lois, bel et bien adoptées, en vigueur et en force dans les
meilleurs délais.
Il n'en demeurera pas moins, cependant, que 7 projets de loi demeureront
à l'étape de l'étude du principe, et 3 projets de loi
demeureront à l'étape de l'étude détaillée.
Les lois qui auront été adoptées cette session-ci n'auront
pas toutes été présentées cette session-ci. Pour
plusieurs
d'entre elles, elles l'auront été au mois de novembre
1991. Elles auront suivi leur cours normal. Même celles qui ont
été déposées le 15 mai, pour la très grande
majorité, auront suivi le cours normal régulier de
l'étude, sans précipitation et sans bousculade. Tout ce qui
restait, c'était une procédure, et dans de nombreux cas, pour ces
lois, c'était une intervention de part et d'autre qui, de toute
façon, pourra être faite à partir du moment où la
motion sera adoptée.
M. le Président, il était dans l'intérêt
public de recourir ainsi. Je propose dans cette motion, évidemment, que
nous ajournions nos travaux au 20 octobre prochain. Vous savez, M. le
Président, que je dois le faire en vertu des dispositions du
règlement. L'Assemblée siégeant en séance
régulière, siégeant à dates fixes, je me devais
d'indiquer qu'on allait revenir le 20 octobre prochain. Or, on peut
déjà vous indiquer ou vous donner... On peut se donner
déjà un préavais mutuel comme quoi il est plus que
très probable que l'Assemblée nationale... Il est même
certain que l'Assemblée nationale sera convoquée avant le 20
octobre. Mais, cette fois-ci, ça sera dans le cadre d'une séance
extraordinaire convoquée par le premier ministre, M. Bourassa, avec un
canevas de travail bien défini, bien établi, et qui vous sera
publié à ce moment-là.
Alors, M. le Président, pour tous ces motifs, même si je
suis conscient que l'Opposition va, comme on le fait
régulièrement, déchirer son linge, se sentir
offusquée, même si, j'en suis persuadé, le chef de
l'Opposition officielle lui-même va intervenir pour donner un
caractère davantage solennel à la haute protestation qui sera
formulée par l'Opposition officielle, même ça, même
à ces conditions-là, il n'en demeure pas moins que ce qui est
prévu dans cette motion, c'est ce qui avait fait l'objet
d'échanges et d'une entente - mais pour pouvoir parler d'entente il
aurait fallu que ce soit ratifié par nos caucus respectifs. Tous les
projets de loi qui auraient pu être adoptés vendredi soir sont
dans cette motion, plus celui se référant à la 408, et le
projet de loi 19 sur le développement régional qui avait fait
l'objet de discussions jusqu'à 9 h 30 vendredi matin.
Ce n'est pas plus que ça, ce n'est pas moins que ça. Les
projets de loi ne seront pas adoptés sans débat. Il y a des
dispositions prévoyant des interventions de part et d'autre.
L'Assemblée nationale, en vertu de cette motion, ajournera ses travaux
demain soir. On reprendra en cours d'été. C'est définitif.
On aura bien fait nos travaux. Le gouvernement aura déposé des
lois, aura piloté leur étude. L'Opposition se sera
opposée, comme elle a le droit de le faire. C'est dans
l'intérêt public d'intervenir ainsi et c'est pourquoi je la
présente, cette motion. Merci, M. le Président.
Le Président: Alors, sur la même motion, je
cède maintenant la parole à M. le leader de l'Opposition
officielle.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: Merci, M. le Président. Ce
précédent historique, ce bâillon omnibus, si vous me
permettez l'expression, qui suspend les règles sur l'ensemble du menu
législatif arrive, M. le Président, dans l'année où
on fête le 200e anniversaire de notre fameux site démocratique,
que l'on fête les 200 ans du Parlement de Québec. C'est du jamais
vu, M. le Président. Dans la même session, on en est rendu au
quatrième bâillon.
On a mis un bâillon sur la loi 9, loi non essentielle dans la
présente session parce que mesure budgétaire. On a jusqu'au mois
d'avril l'an prochain pour l'adopter. On a mis un bâillon sur la loi 9
à la fin de la présente session qui a contribué, M. le
Président, je le dis, à gaspiller de nombreuses heures de
délibérations qui auraient pu servir à des
législations très importantes. Bâillon sur la 21. Il
était plus urgent, M. le Président, de voter que le mercredi 1er
juillet soit la fête du Canada, fête fériée. Il
était plus urgent que de voter des législations dites fort
importantes pour les citoyens du Québec. Aucun citoyen ne nous a
appelés, aucun employeur, aucun commerçant ne nous a
appelés, M. le Président, pour exiger que la loi 21 sur la
fête du Canada soit une priorité législative. Pourtant, on
a imposé un bâillon, M. le Président. On a un
problème à la CSST, ce qu'on a demandé, c'est
d'écouter des groupes. On a refusé systématiquement
d'écouter des groupes parce que, imaginez-vous, on
légifère pour des citoyens et on voulait entendre des
représentants de ces citoyens-là. Un autre bâillon, M. le
Président, qui a grugé de nombreuses heures en système
parlementaire au détriment d'autres législations fort
importantes.
Là, on nous arrive, aujourd'hui, avec un bâillon que je
qualifie d'omnibus, on met le bâillon sur toutes les lois qu'on veut
avoir, M. le Président. Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui? On dit: Au
Parlement, c'est fini, l'Opposition, ça n'existe plus. Les
représentants du peuple qui ont à dire des choses, qu'ils sont en
désaccord avec certains projets de loi, vous n'avez plus le droit de
parler. C'est sur l'ensemble de la législation, c'est ça qu'on
fait aujourd'hui. C'est sur l'ensemble de la législation totale. J'ai
communiqué avec des vieux routiers du Parlement, ils n'ont jamais vu
ça dans l'histoire du Parlement. Jamais, M. le Président!
Pourtant, M. le Président, on avait prévu ça, nous,
de l'Opposition, je vais me référer à un article de
journal, du 5 mars dernier. Nous étions en caucus dans la ville de Laval
et on a dit: Si le gouvernement ne commence pas intelligemment, par son
discours inaugural, avec un plan de relance économique, avec des
réorientations, avec des objectifs pour régler des
problèmes, on va arriver en fin de session dans
l'improvisation la plus totale, on n'aura pas le temps pour
réaliser. Je cite un des plus vieux journalistes, qui a assisté
à notre conférence de presse et qui disait: M. Chevrette a fait
remarquer que ce calendrier nécessitera des consentements de la part de
l'Opposition et que cette dernière n'a pas l'intention de cautionner
l'improvisation, le mépris et la partisanerie du gouvernement. (16 h
50)
Vous vous rappellerez, M. le Président, qu'on avait prévu
ce qui arrive présentement parce qu'on disait: S'ils ne partent pas avec
un discours inaugural correct, qu'est-ce qu'on va faire dans les premiers
jours? Je vais vous dire ce qu'on a fait dans les premiers jours de mars, M. le
Président. Nous sommes convoqués le 10 mars. Au menu
législatif du 10 mars, aucune motion, sauf deux renvois en commission;
ajournement, 14 h 17. C'était important, la 406 qui avait
été déposée en novembre. C'était important,
la 408. C'était important, toutes les lois qui portaient les
numéros 400. Aucune d'appelée, la journée de l'ouverture
de la session, en mars.
Le lendemain, motion pour souligner la Journée des femmes;
dépôt d'un projet de loi de la ville de Gatineau, un petit bill
privé; motion: hommage aux récipiendaires,
médaillés des Jeux olympiques - gros menu législatif -
projet de loi 407, un petit projet de loi sur les impôts; ajournement, 18
h 30, rien en soirée.
Le 12 mars - on se dit: Le menu s'en vient - motions: Journée des
consommateurs, le fameux raid Harricana, les skidoos, ça, c'est
important! Conseil de la santé et du bien-être, petite lecture;
416, immigration, publicité le long des routes; ajournement, plus de
menu.
Le 17, cinq jours plus tard, Société immobilière,
optométrie, impôt; fini. 18 mars, motion de la Semaine du
français, motion sur la discrimination raciale et, après
ça, deux petits projets de loi, 419,418.
M. le Président, ça a été de même tout
le temps. Et là, tout d'un coup, à la veille du conseil national
du Parti libéral, discours inaugural pour qu'il y ait un souffle
nouveau, alors que tout le monde a écrit: C'est du
réchauffé, des grands principes, il n'y a rien de neuf dans le
discours inaugural. C'est ça qui s'est passé, exactement cela. Et
là, on a fait le budget.
J'écoutais le leader, tantôt, j'avais le fou rire. Il dit:
II y a eu un budget. Va-t-on abolir le budget? Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il
y a un budget. Il y a des budgets tous les ans, et il y a tant d'heures dans le
règlement. Et les crédits, c'est nouveau? Bien non, c'est
à tous les ans. Le discours inaugural, ce n'est pas tous les ans et,
sous le régime libéral, c'est très long. C'est un record,
c'est la plus longue session qu'on n'ait jamais eue, 27 ou 28 mois. Et les 15
premiers jours de session, rien!
On avait prédit que vous alliez arriver à la fin et que
vous n'auriez plus de temps pour légiférer. Bien sûr. Et
vous allez exiger des consentements. Et là, vous allez vous garrocher
à gauche et à droite. Vous aurez donc des choix à faire.
C'est ça qu'on a dit: Vous aurez des choix à faire. Leurs choix
se sont portés sur la fête du Canada...
Une voix: Oui!
M. Chevrette: ...sans qu'elle soit demandée par personne.
Mais c'était le gros choix, jusqu'au bâillon. C'est effrayant! Le
deuxième choix s'est porté sur la loi 9, une loi même pas
obligatoire, même pas nécessaire, même pas urgente, à
part ça, parce que c'est une mesure... Rappelez-vous tout le
scénario qu'ils nous ont fait. Le président du Conseil du
trésor qui est allé glisser une petite fiche au ministre des
Finances, qui a dû ajouter ça dans son discours. Ils ont dit: De
même, ils ne pourront pas dire que c'est illégal. Ça sera
une norme budgétaire. Ils nous imposent le bâillon sur une
règle budgétaire, alors qu'ils ont un an pour l'adopter.
Ça a été leur deuxième choix. Et là, ils
disent: On n'a plus le temps de légiférer. Bien, bonne
mère du ciel! Pourquoi ils n'ont pas attendu, par exemple, à
l'automne, tranquillement, puis aller sur les motions urgentes, M. le
Président?
C'est ça, fondamentalement, c'est leur choix. Ils se sont
branchés sur la CSST, ils se sont branchés sur la loi sur
l'assurance-maladie et ils se sont branchés sur la fête du Canada.
Donc, ils ont fait leur choix, ils ont fait leur lit. Je l'écoutais
dire: C'est une loi très importante, la loi 4 sur les régimes de
pension, fonction publique. Bien sûr. Mais pourquoi il ne l'ont pas
appelée, M. le Président? À l'intérieur des 33
heures et plus qu'on a prises sur la loi 21, pourquoi ils n'ont pas
passé 5, 10, 15 lois pour arriver à la fin et voir leur
législation adoptée? C'est de la pure improvisation!
C'est vrai que, jeudi dernier, j'ai rencontré le leader du
gouvernement. Mais qu'est-ce qu'on a dit? Je suis prêt à prendre
le feuilleton, projet de loi par projet de loi, et vous rappeler
intégralement ce que j'ai dit, M. le Président: La loi 4, on est
prêts à l'adopter en respectant les étapes - ça,
ça veut dire qu'une journée, c'est le rapport, une
journée, c'est l'adoption du projet de loi, en respectant les
étapes - et sur ce projet de loi, j'en ai un, j'en ai deux ou j'en ai
trois. C'est toujours ce qu'on se dit entre leaders, dans les fins de session.
Mais ce n'est pas moi qui appelle les projets de loi, ce n'est pas moi. Si on
ne l'appelle pas pour respecter les étapes, ça ne marche plus,
c'est évident. Qui manque à sa parole? Moi, parce que j'ai dit
qu'elle sera adoptée en respectant les étapes? Je ne crois pas
manquer à ma parole quand je dis ça. Ce n'est pas moi qui, comme
on dit en bon québécois, «call les shots», c'est le
leader du gouvernement qui doit les appeler, les projets de
loi.
Quand je lui ai dit qu'on était d'accord pour adopter la loi 4,
ça voulait donc dire qu'il devait l'appeler au moins jeudi soir pour la
première étape, s'il en restait deux, pour qu'elle soit
adoptée vendredi, l'autre étape. Mais non! On a
préféré appeler, dans la nuit de jeudi à vendredi,
la loi 21 et la loi 9. On s'est rendu à 9 heures le matin, vendredi, sur
deux grandes priorités; les deux grands choix que le leader a faits et
son équipe gouvernementale, ça a été de dire: Je
choisis la fête du Canada, je choisis la loi 9, loi non importante, non
prioritaire.
C'est ça qui arrive, fondamentalement. Ils ont fait des choix
législatifs. Là, devant le fait que ce n'est pas adopté
parce qu'ils n'ont pas appelé les lois dans les temps requis, dans les
normes requises par notre règlement, aujourd'hui, on dit à
l'Opposition: Ils se sont entêtés! Ils se sont
entêtés sur quelle loi, M. le Président? Est-ce qu'on s'est
entêtés sur l'ajout, par exemple, d'un an au Conseil permanent de
la jeunesse? Pas du tout. Il y a seulement le député de Shefford
qui est intervenu là-dessus, il y en a un seul. Il n'y en a pas
d'autres. Sur la loi 26, il y a seulement le député de
Montmorency... on a respecté à la lettre. Sur les lois à
caractère de renouvellement de conventions ou de prolongation de
conventions collectives, il y a seulement Mme la députée de
Taillon qui est intervenue. Mais pouvait-elle intervenir au moment où on
se parle? On ne les a pas appelées, les lois? La députée
de Taillon attend qu'on l'appelle, la loi, pour voter dessus. Il n'y a pas eu
de «filibuster» sur la loi 27, sur la loi 23. Le
député d'Artha-baska a respecté sa parole. Le
député de Jon-quière a été le seul, sur
plusieurs projets de loi, à intervenir. On avait dit qu'on en avait deux
ou trois sur les services de garde à l'enfance, il n'y en a pas eu plus
que deux ou trois. Ça, je peux vous énumérer l'ensemble
des députés, ici. J'ai dit que je collaborerais sur la 24, sur la
loi du cadastre. Ça a duré 25 minutes en commission
parlementaire, j'ai collaboré. J'ai dit que je serais seul à
parler sur la loi du cadastre, au niveau du rapport. J'ai été
tout seul, mais je ne peux pas l'adopter si on ne l'apporte pas.
Là, on nous arrive avec un bâillon omnibus, tout le
Parlement, l'ensemble des législations. C'est un bâillon. M. le
Président, c'est un précédent dangereux pour la
démocratie. C'est un précédent inacceptable parce que,
là, on peut, par cette procédure, corriger toute notre incurie,
tout notre manque de planification, toute notre improvision en disant, à
la fin: Je leur clorai le bec bien comme il faut! C'est ça,
fondamentalement, qui se passe dans le Parlement, présentement.
Des voix: Bravo! Bravo!
M. Chevrette: M. le Président, je considère comme
dangereux ce qui se passe, dangereux, parce qu'on est en train... Quand
j'écoutais le leader du gouvernement, il a dit: Vous banalisez les
motions de bâillon. M. le Président, banaliser les motions de
bâillon, il en a pris l'habitude, ce cher leader. En 1989, Institut
Armand-Frappier, bâillon, c'était supposé être
très très urgent. Rappelez-vous qu'un mois après il n'y
avait rien de fait après l'adoption de la loi. Mais, dans la nuit,
c'était très urgent. Services d'Hydro-Québec, il y avait
une certaine urgence, je le reconnais. Décret de la construction,
l'urgence nationale, bâillon. Parc industriel de Descham-bault-Portneuf,
bâillon. On a suspendu...
Une voix: Ah oui!
M. Chevrette: ...l'étude des crédits et on a fait
un bâillon. M. le Président, en 1989, deuxième partie,
motion de clôture sur la 69, fiscalité municipale; 50, assurance
automobile; 75, heures d'affaires - vous savez, les gens qui
révolutionnaient; taxe de vente, projet de loi 89; Caisse de
dépôt, loi 109; fiscalité municipale, à nouveau, 145
- ils corrigeaient leurs lois avec des bâillons, bâillon sur la
première, bâillon sur la deuxième... ils corrigeaient leurs
lois par bâillon; 69, instruction publique; 170, TVQ. Ajoutez,
aujourd'hui: fête du Canada; naturellement, la CSST; puis, la
désassurance de certains frais. Vous en êtes rendus à
quelque chose comme 15 bâillons et, avec l'omnibus, en deux ans, 16
bâillons en cette Chambre. (17 heures)
Et là on ne se contente plus de bâillonner sur un projet de
loi, on bâillonne à répétition, d'abord; puis on
arrive dans un goulot d'étranglement et là ils sont dans
l'entonnoir et ils disent: Ah! Ce n'est pas vrai. On va passer comme une
saucisse. C'est de pâté que c'avait l'air, là, M. le
Président. Ça éclabousse tout le menu
législatif.
M. le Président, et on appelle ça le respect de nos
règles démocratiques! Il faut insister là-dessus. Quand
l'Opposition, dans une Assemblée nationale, se sert des
règlements pour s'objecter à un projet de loi, ce n'est pas parce
qu'on parie pour nous autres. On ne se fait pas plaisir à nous autres;
c'est parce qu'il y a du monde qui nous demande d'intervenir. Quand on s'est
battu contre la CSST, M. le Président, c'est parce qu'on avait la ferme
conviction, puis on l'a encore après le bâillon, qu'on avait mis
un petit diachylon sur un bobo puis qu'il faudrait revenir dans à peine
six mois, parce qu'avec 3 000 000 000 $ de déficit, avec 800 000 000 $
de prévus encore cette année, par rapport à une
augmentation de 10 % des tarifs que l'on fait, on se retrouvera devant les
mêmes problèmes. Puis je pense qu'on a refusé
délibérément de voir globalement la situation. Et, nous,
c'est ça qu'on exigeait, de notre côté.
Quant à la loi 9 sur la santé, la désassurance des
soins dentaires, des soins optométri-
ques puis le fameux 2 $ à Marc-Yvan, là, comme on se
plaît à l'appeler, en ce qui regarde les prescriptions, c'est
parce qu'il y a des groupes qui nous ont demandé de nous battre contre
ça, puis il y a des centrales syndicales qui ont demandé le
retrait de ça, puis il y a des corporations professionnelles qui ont dit
que ça n'avait pas d'allure de faire ça. Donc, quand on parlait,
on reflétait ce que le peuple nous demandait de faire. C'est ça,
les règles démocratiques.
Mais le peuple, M. le Président, le peuple ne sait
peut-être pas, parce qu'il n'a pas les deux pieds dans cette
Assemblée, ce que ça veut dire, un bâillon collectif. Un
bâillon collectif, pour l'information du public, M. le Président,
un bâillon omnibus, si vous me permettez l'expression - parce que, dans
le langage parlementaire, c'est mettre tout dans le même panier -
ça signifie que, quel que soit le projet de loi, vous n'avez plus le
droit de parler. Cinq petites minutes sur un rapport, puis dix petites minutes
seulement, alors qu'on sait qu'en troisième lecture le critique a au
moins une heure pour faire valoir son point de vue. C'est dix minutes qu'on
nous demande. Cinq minutes pour l'étude d'un rapport, M. le
Président, quand on sait ce que ça signifie! Vous savez qu'il y a
des projets de loi qui sont amendés jusqu'à la dernière
minute et, ordinairement, on a une journée parce qu'on doit les
réétudier puis dire: On a le droit de déposer, pendant une
journée entière, des amendements à un projet de loi qui
pourrait être erroné. Surtout qu'il y a des projets de loi
techniques dans cela, qui demandent des vérifications très
strictes. Il n'y en a pas. On aura dix minutes, cinq minutes.
Débrouillez-vous avez ça! On vous passe le rouleau compresseur;
on adopte nos lois, puis que le diable vous emporte! Ça n'existe plus,
le Parlement. C'est nous autres qui gouvernons.
M. le Président, j'ai déjà vu des gouvernements
qui, à l'approche d'une élection générale, par
usure du pouvoir, étaient tentés de faire un bâillon de
temps en temps mais, ça, c'est une fin de régime totale. C'est un
effondrement total, ça, là. 28 lois - et je suis content qu'il
ait prononcé le nombre lui-même - 25 projets de loi d'ordre public
et 3 privés: c'est du jamais, jamais, jamais vu, M. le Président.
Et, à mon point de vue, c'est la négation même de ce qu'est
un Parlement que d'agir de la sorte. Je comprends que, comme président
de l'Assemblée nationale, vous n'ayez pas d'alternative autre que de
constater si les articles de notre règlement sont respectés ou
pas. Ça, je n'en disconviens pas. Mais c'est un abus de pouvoir que de
transformer des règles particulières, M. le Président,
pratiquement en règles générales. Et qui banalise,
à ce moment-là, le règlement et son application? C'est le
gouvernement, par ses choix imbéciles de fin de session. C'est
clair.
Des voix: Bravo!
M. Chevrette: Et j'utilise les mots «choix
imbéciles», M. le Président, à volonté,
à dessein, et de façon bien consciente. Puis, si j'étais
capable d'utiliser quelques termes plus forts, je les utiliserais, M. le
Président, mais je vais me retenir. Des choix comme ceux qui se sont
faits en cette Chambre depuis le mois de juin, depuis le début de juin,
M. le Président, ce n'est pas croyable! Moi, je n'en croyais pas mes
yeux qu'on choisisse un projet de loi sur des normes minimales demandées
par personne. M. le Président, je n'en croyais pas mes yeux. Je disais:
Je ne peux pas croire que le gouvernement va gâcher son menu
législatif avec un projet de loi dit secondaire, surtout qu'il avait
imposé un bâillon sur la CSST. On s'est dit: Ça va
être suffisant. Jamais je n'aurais cru qu'une loi, suite à un
budget, soit d'une urgence capitale comme celle qu'on nous a
présentée par la 9.
Donc, je me suis dit, M. le Président: C'est quoi? Je n'ai jamais
pensé qu'on nous arriverait un jour avec une motion de clôture,
à toutes fins pratiques, M. le Président, un bâillon
omnibus qui ferait en sorte que pour toutes les lois, toutes les lois que ce
gouvernement veut avoir, M. le Président, il se soustraie
carrément à l'application des règles. On ne peut plus
faire valoir notre point de vue, M. le Président, sur quelque loi que ce
soit. À toutes fins pratiques, le suçon de 5 minutes sur un
rapport ou de 10 minutes en troisième lecture, c'est carrément se
rire de nous. C'est carrément nous dire: Bien, vous vous amuserez 5
minutes. Nous autres, après qu'on vous aura écoutés 5, 10
minutes, c'est le vote.
M. le Président, ceci m'amène à parler d'un autre
sujet qui est celui d'une législation qui est pourtant importante au
menu. Ma collègue de Hochelaga-Maisonneuve s'est levée je ne sais
combien de fois en cette Chambre depuis un an en demandant, M. le
Président, au ministre de la Main-d'oeuvre et de la
Sécurité du revenu: Quand est-ce que vous allez apporter le
projet de loi sur les surplus de régimes de retraite? Ça fait
cinq ans que ça traîne.
M. le Président, croyez-le ou non, on n'a pas appelé la
loi encore. C'est une loi importante, ça. C'est une loi qui est
demandée, ça, contrairement à la loi 21, qui n'a jamais
été demandée par personne. C'est une loi qui était
sollicitée par les travailleurs eux-mêmes qui sont à la
retraite et qui voient des surplus de régimes de retraite gelés
dans des caisses et qui ne savent pas comment régler le tout. Ça
n'a pas été appelé une seule fois en cette Chambre. Bien
non, c'est des petits citoyens ordinaires qui demandaient ça, M. le
Président. Si ça avait été un lobby de la
communauté anglophone, comme la fête du Canada, elle serait
passée, M. le Président, mais là, elle ne passera pas
parce que c'est des travailleurs ordinaires, par exemple.
Je trouve ça épouvantable, moi, et c'est ça que
j'appelle des choix imbéciles, des choix qui ne collent pas aux
réalités que vivent les travailleurs et les citoyens
québécois. C'est ça, fondamentalement, qui est sacrant
dans les circonstances, M. le Président, parce qu'on ne répond
pas aux besoins, aux attentes des citoyens, et on fait plaisir à
certaines minorités pour le plaisir de se faire plaisir parce que c'est
des clientèles naturelles. C'est ça, fondamentalement, les choix
qu'on a faits, et ça ne colle pas aux réalités
québécoises, ça. Au contraire, ça vient bouleverser
la réalité québécoise parce que là où
il n'y avait pas de trouble, et on s'entendait - par exemple, les familles
québécoises profitaient de longues fins de semaine - on a
décidé que ce n'était plus ça. À la demande
de qui? On n'en a pas frappé un dans nos comtés. Je n'en ai pas
frappé un, moi, et j'ai eu des manifestations de 300, 400 et 500
personnes. La plupart qui venaient m'en parler de la fameuse loi de la
fête du Canada, ils étaient contre. Mais non, il fallait faire
plaisir à quelqu'un. On ne sait pas à qui. On s'en doute en
mosus, par exemple.
M. le Président, ils ont fait des mauvais choix. Oui, on a
respecté nos engagements, oui, on a respecté notre parole, mais
qu'on nous donne la chance de voir si on les respecte. Que voulez-vous? Quand
j'ai dit au leader du gouvernement que sur la loi 19 il y en avait sept ou huit
qui voulaient parler, c'était ça qu'on avait identifié
dans notre groupe, et il y en aurait eu sept ou huit. Quand on a dit que sur la
loi réglant la question des mandats ou la longueur des mandats du
Conseil permanent de la jeunesse... On avait dit un. Si on l'avait
appelée, le député de Shefford se serait levé et il
aurait parlé, comme j'avais demandé au député de
Labelle une intervention sur des lois, sur certaines lois, et il était
seul. Sur d'autres ils étaient deux, et sur d'autres ils étaient
trois ou quatre. Quand ça touchait Innovatech, par exemple, il y avait
des députés montréalais que ça touchait et qui
voulaient parler, et le député de Labelle, qui était
critique, aurait parlé. Il y en aurait eu trois, quatre. (17 h 10)
Mais ils n'ont pas eu la chance parce que dans la nuit, c'était
la 21 et la 9. Ils avaient choisi de parler de ça et, aujourd'hui, ils
veulent nous faire porter l'odieux de la non-réalisation du menu
législatif, M. le Président. Il faudrait qu'ils relisent
«La cigale et la fourmi». Que faisiez-vous par les temps chauds? Au
mois de mars, ça se réchauffait un peu. Les premiers 15 jours, 3
semaines, au lieu de vous dandiner, de vous pavaner avec des motions non
annoncées, vous auriez pu commencer à travailler et vous auriez
vos lois. Puis il n'y a rien qui vous empêche, à un moment
donné, de choisir les bonnes priorités. Si elles étaient
importantes, ces lois-là, expliquez-moi donc pourquoi elles sont
appelées seulement, pour certaines, qui ont été
appelées, le 11 ou le 12 juin, cette année? Pourquoi? Comment
ça se fait, ça, M. le Président? Et on essaie de dire que
c'est la faute de l'Opposition.
M. le Président, l'Opposition n'aura jamais été
aussi correcte avec le gouvernement. On les a prévenus. Et je me
souviens très bien, en conférence de presse, avec le chef de
l'Opposition et le whip de l'Opposition, M. le Président, le 5 mars
dernier, à l'hôtel Sheraton, à Laval, nous avions, par
l'intermédiaire de la presse, prévenu le gouvernement que nous ne
cautionnerions pas toutes sortes de folies de fin de session. Nous avions
prévenu qu'on ne cautionnerait pas l'improvisation. Le gouvernement
libéral a décidé de faire son choix d'une façon
partisane pour la date du discours inaugural, en laissant littéralement
l'Assemblée nationale sans travaux concrets dans les premiers jours de
mars, et il se ramasse à la fin, par ses choix personnels, je le
répète, comme équipe gouvernementale, à prioriser
certains projets de loi secondaires, et là, il nous dit: Bien, on n'a
plus de temps.
On n'a plus de temps, M. le Président? On aurait très bien
pu ajourner calmement au mois d'août, passer des projets de loi non pas
à la vapeur comme on va nous obliger à le faire. On aurait pu,
à l'occasion du mois d'août, convoquer la Chambre 10 jours, 15
jours. On aurait pu le faire même avant. À un moment donné,
je me suis demandé pourquoi le leader du gouvernement avait fait la
motion parce qu'il dit: J'aurais été obligé de revenir le
25. J'aurais été obligé de revenir le 26. J'aurais
été obligé de revenir les 29 et 30 et, après
ça, le 2 juillet. Bien oui, puis après? Il vaut peut-être
mieux légiférer de cette façon, M. le Président,
que de créer le précédent du rouleau compresseur qu'on
vient de faire. Ça, M. le Président, c'est carrément de
l'outrage au Parlement. C'est nier fondamentalement le rôle et le travail
d'un Parlement, en termes législatifs. Quand une Opposition s'oppose, M.
le Président, et qu'elle utilise des moyens légaux... Je n'ai pas
entendu le leader du gouvernement dire qu'on avait été
illégaux. On a utilisé des moyens légaux pour
empêcher l'adoption de folies furieuses. C'est clair.
M. le Président, si le gouvernement n'avait pas fait ces choix
farfelus, nous ne serions pas à nous poser des questions aujourd'hui sur
une motion qui, à mon point de vue, constitue un précédent
extrêmement dangereux. Moi, je pense que cette motion vient
concrétiser ce qu'on dit depuis un an. Elle vient concrétiser
l'improvisation la plus totale. Elle vient concrétiser le mépris
le plus total du Parlement et des institutions que ça représente.
Elle vient complètement concrétiser l'incompétence
à planifier quoi que ce soit et l'incompétence même
à agir, parce qu'un gouvernement compétent, il sait comment
sélectionner ses projets de loi. C'est effrayant, la
façon dont il procède, M. le Président. Moi, je
vous avoue, je n'ai jamais vu ça. C'est du jamais vu, et les
journalistes à qui j'en ai parlé... J'ai posé des
questions: Vous qui êtes ici depuis 20 ans ou 25 ans, avez-vous
déjà vu ça, une motion de même? Jamais! C'est vrai,
M. le Président, qu'on n'a jamais vu ça et j'espère qu'on
ne le reverra plus jamais.
J'ose espérer, M. le Président, qu'il y aura un terme
très bientôt à l'improvisation, qu'il y aura un terme au
mépris du Parlement, qu'il y aura un terme à
l'incompétence, qu'il y aura un terme à ce manque de vision. Ils
ne sont même pas capables de voir trois mois d'avance. M. le
Président, le plus beau cadeau, j'espère que ceci sera une goutte
d'eau de plus pour démontrer qu'un cadeau extraordinaire serait fait aux
Québécois, si on leur donnait l'occasion de changer ces
improvisateurs pour une équipe qui est capable de planifier, de
bâtir quelque chose, puis d'être cohérente.
Des voix: Bravo!
Le Président: Je cède maintenant la parole à
M. le député de Lac-Saint-Jean et whip de l'Opposition.
M. Jacques Brassard
M. Brassard: M. le Président, jeudi dernier - je ne sais
pas si vous vous rappelez - on était tous très heureux d'assister
à un spectacle assez extraordinaire de son et laser devant le parlement
pour célébrer le Bicentenaire des institutions parlementaires. De
façon très spectaculaire, on a pu voir en à peine une
heure, visuellement bien présentés les grandes étapes de
l'implantation de la démocratie au Québec et les progrès
qu'a connus le parlementarisme québécois à la suite,
parfois, de batailles très dures et très ardues. Tout ça
était très bien évoqué dans le spectacle son et
laser que tout le monde a apprécié, puisqu'il y avait une foule,
et que tout le monde va apprécier sans aucun doute pendant tout
l'été.
Quand on examine, M. le Président, le comportement du
gouvernement depuis quelques années et, particulièrement, ces
derniers mois, on doit, je pense, déplorer qu'en cette année du
Bicentenaire le gouvernement ait choisi délibérément de
dévaluer et de dévaloriser l'institution parlementaire qui,
faut-il le rappeler, est l'institution centrale d'une véritable
démocratie. Quand on voit actuellement de par le monde ce qui se passe,
on se rend compte que beaucoup de peuples aspirent à instaurer chez eux
une véritable démocratie. On doit constater, aujourd'hui, pour
ceux qui s'intéressent à ce qui se passe sur la scène
internationale, que le régime démocratique, la démocratie
fait des progrès et que bien des peuples font des sacrifices
considérables pour que s'instaure chez eux une véritable
démocratie.
Dois-je vous rappeler à vous, M. le Président, dont la
fonction, justement, est de sauvegarder, de préserver les droits de
l'Opposition, que, dans un vrai Parlement, il existe une Opposition et ce qu'on
appelle des droits de l'Opposition. Là, où ça n'existe
pas, ça cesse d'être un vrai Parlement et ça cesse
d'être une vraie démocratie. Quand on veut mesurer ou identifier,
dans une société, si c'est une véritable démocratie
ou pas, les observateurs essaient d'abord de voir s'il y a une Opposition qui
peut fonctionner, qui peut parler, qui peut s'exprimer, dans le cadre des
institutions de cette société-là. Si l'Opposition peut
s'exprimer, si l'Opposition peut parler, peut agir, là, on peut conclure
qu'on est en face d'une vraie démocratie. Sinon, on est en régime
autoritaire ou en régime totalitaire, mais non pas en régime
démocratique.
Ce qu'on doit constater, actuellement, avec le gouvernement qui est en
face de nous, c'est qu'il a carrément décidé de faire du
Parlement un Parlement croupion, un Parlement bidon et de nier de façon
arrogante, en plus, les droits fondamentaux de l'Opposition. (17 h 20)
La proposition, la motion qui est déposée devant nous par
le leader du gouvernement est une motion qui a pour effet de bâillonner
de façon totale et générale l'Opposition; c'est une motion
qui a pour effet de laminer l'Opposition, d'évacuer l'Opposition du
Parlement, à toutes fins pratiques, de la mettre au rancart, en
veilleuse, et de faire du Parlement une simple chambre d'approbation, tout au
plus, des décisions gouvernementales, de transférer, en quelque
sorte, le pouvoir législatif du Parlement vers le gouvernement, vers le
pouvoir exécutif. C'est l'Exécutif qui décide, c'est le
pouvoir exécutif qui décide, c'est le gouvernement qui
décide, et le Parlement est une chambre d'enregistrement.
Le Parlement enregistre les décisions du pouvoir exécutif.
C'est ça, la situation actuellement. 28 projets de loi, telle est la
décision du gouvernement. Le gouvernement décide que ces projets
de loi là doivent être adoptés, et il en avise la Chambre.
Et la Chambre ne fait qu'enregistrer la décision du gouvernement. Le
Parlement est devenu une simple chambre d'enregistrement des décisions
du pouvoir exécutif. Telle est la situation avec la motion de suspension
qui nous est présentée par le leader du gouvernement.
L'Opposition est laminée, l'Opposition est écartée,
l'Opposition est bâillonnée. Et, quand une situation comme
celle-là se présente, je pense qu'il faut conclure que la
démocratie est malade. Il faut conclure que la démocratie est
malade.
M. le Président, mon collègue de Joliette, leader de
l'Opposition, l'a clairement exprimé, puis très bien
exposé tout à l'heure, c'est du jamais vu. C'est un
précédent qui comporte, évidemment, des dangers
considérables quant à
l'avenir de l'institution parlementaire, parce que cette façon de
procéder... Je ne sais pas comment, vous, maintenant, vous allez
fonctionner avec une telle façon de procéder, M. le
Président. Vous dont c'est la fonction de protéger les droits de
l'Opposition, vous êtes en face d'une motion qui, effectivement, respecte
les dispositions du règlement, mais bafoue, outrage l'esprit même
du Parlement. Parce que, s'il y a une occasion où on doit faire la
différence entre la lettre et l'esprit, c'est bien dans le cas
présent, M. le Président. Oui, la lettre est respectée.
Oui, les dispositions réglementaires sont respectées. Oui, le
leader du gouvernement, en vertu des articles 182 et 183 du règlement,
peut présenter une motion de cette nature. Mais l'esprit du
parlementarisme, l'esprit de la démocratie, lui, est violé de
façon outrageante par le gouvernement. Pourquoi? Pour les raisons
évoquées par mon collègue: improvisation, manque de
planification, «priorisation» pour le moins aberrante, et on se
retrouve, évidemment, avec un engorgement. Et, plutôt que de
reconnaître ses fautes, on en attribue la responsabilité à
l'Opposition. On sort le bulldozer, le rouleau compresseur, et on lui passe sur
le corps. C'est ça qu'on fait présentement, parce qu'on veut la
408.
Et, ça, M. le Président, je termine là-dessus, on
veut la 408, on tient à la 408 - comme c'est extraordinaire - de
façon un peu étonnante. Et on se demande pourquoi le gouvernement
tient tant à la 408, cette loi qui crée la Société
de développement de la main-d'oeuvre. Eh bien! moi, je pense, M. le
Président, qu'il y a un lien très évident et très
direct avec les propositions constitutionnelles qui sont actuellement sur la
table. Absolument! C'est clair! Aussi bien dans le rapport Beaudoin-Dobbie que
dans les propositions de septembre du gouvernement fédéral que
dans ce qui est sur la table, à la suite des négociations
multilatérales - et on le voit dans le rapport d'étape de M.
Clark - tous les trois, dans ces trois documents, on retrouve la même
proposition: Que la main-d'oeuvre soit reconnue de compétence exclusive
des provinces, mais que le gouvernement fédéral continue
d'exercer son pouvoir normatif et que, s'il y a des transferts financiers
à l'endroit des provinces en matière de main-d'oeuvre, ça
se fasse par le biais d'arrangements administratifs et d'ententes
administratives.
Je vous garantis, je vous prédis qu'il y a une entente
administrative en cours, probablement qu'elle est bâclée, elle est
ficelée et qu'on a besoin de ces sociétés de
développement de la main-d'oeuvre comme réceptacles de ces fonds
qui vont arriver du gouvernement fédéral, avec des normes
fédérales, cependant, pour pouvoir les recevoir et pouvoir
appliquer l'entente administrative qu'on a conclue et qu'on annoncera je ne
sais trop quand, probablement à l'occasion du dépôt des
offres ou à peu près en même temps. Peut-être
même que ça va faire partie des offres, une entente administrative
conclue entre le Québec et le gouvernement fédéral en
matière de main-d'oeuvre, et que la loi 408 est nécessaire
à cet effet, parce que ce sera le lieu d'accueil des fonds
fédéraux en matière de main-d'oeuvre, qui vont être
transférés vers le Québec.
Alors, M. le Président, comme on dit familièrement, le
jupon dépasse. On voit très bien pourquoi l'acharnement du
gouvernement à faire adopter le projet de loi 408. On comprend
très bien pourquoi. Mais on se demande aussi pourquoi on sort la bombe
nucléaire, parce que la motion de suspension des règles, le
bâillon général, c'est l'équivalent de la bombe
nucléaire. On se demande pourquoi on sort la bombe nucléaire pour
faire adopter un projet de loi qu'on n'a pas été capable, qu'on
n'a pas eu l'intelligence auparavant de planifier correctement pour qu'il
puisse être adopté selon les règles en usage et dans le
respect de l'institution parlementaire. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, je vais maintenant
céder la parole, sur cette motion de M. le leader du gouvernement,
à M. le chef de l'Opposition officielle, en vous rappelant, M. le chef
de l'Opposition officielle, que vous disposez d'une période de 17
minutes.
M. Jacques Parizeau
M. Parizeau: M. le Président, je me lève à
mon tour pour protester contre ce bâillon que le gouvernement a
décidé d'imposer à l'ensemble de son programme
législatif. Dire que c'est un geste tout à fait nouveau dans
notre système, oui, c'est vrai. Il n'y a pas de parallèle. Dire,
dans ces conditions, que c'est un précédent extrêmement
dangereux pour nos institutions, je vais essayer d'en parier pendant quelque
temps, parce que je le crois profondément. J'ai demandé,
d'ailleurs, tout à l'heure, au bureau du premier ministre, s'il nous
ferait l'honneur de venir participer au vote tout à l'heure. Il me
semble que ce qu'on est en train de faire est à ce point grave que le
premier ministre du Québec devrait en assumer lui-même la
responsabilité. (17 h 30)
M. le Président, nous discutons en cette Chambre de projets de
loi. Le rôle principal d'une Assemblée, c'est de discuter et
d'accepter des lois. C'est la fonction la plus fondamentale d'un régime
démocratique.
Nous célébrons cette année, le 200e anniversaire de
nos institutions démocratiques ou parlementaires. Elles ont
été marquées par quoi, M. le Président? Par un long
cheminement vers la responsabilité ministérielle et la
responsabilité devant l'Assemblée nationale quant au passage des
lois. C'est de cela que nous avons parlé pendant une bonne partie de
notre histoire: faire en sorte que les ministres soient responsables
devant l'Assemblée nationale et qu'ils s'y présentent pour
faire adopter les lois. Tous les systèmes parlementaires ont
évolué, cheminé, parfois difficilement, dans cette
voie-là, mais ils y sont tous arrivés, ce qui veut dire que
l'Opposition ne peut pas vraiment discuter des objets des lois. Ce que je veux
dire ici, c'est que l'objet des lois, c'est le gouvernement qui le
décide.
J'entendais tout à l'heure le leader du gouvernement dire: Est-ce
que quelqu'un peut avoir l'âme assez basse pour ne pas
s'intéresser à une loi sur Innovatech, sur les services de garde
ou sur - ce qu'on voudra - la formation professionnelle, le
développement régional? Le problème n'est pas là.
Le gouvernement détermine, effectivement, l'objet des
législations. Seulement, il s'amène avec des législations
qui comportent des modalités. Ce n'est pas tout d'être pour la
vertu, il s'agit de savoir exactement si la vertu présentée dans
un texte de loi ne devient pas vice. C'est là le rôle de
l'Opposition, de regarder et de scruter les projets de loi quant aux
modalités.
Parfois, l'Opposition peut chercher à intervenir sur l'objet
d'une législation. On l'a vu récemment encore lorsque la
députée de Marie-Victorin, de ce côté-ci de la
Chambre, a présenté un projet de loi reflétant,
d'ailleurs, des recommandations du Barreau, pour faire en sorte que le Code
civil soit modifié de façon à régler, pour
l'ensemble des pays où les Québécois adoptent des enfants,
un problème assez sérieux qui avait été
soulevé au sujet de l'adoption d'enfants chinois. Cependant, le
gouvernement a gardé, et c'est normal, la latitude de ne pas appeler ce
projet de loi de la députée de Marie-Victorin et
décidé de régler le problème uniquement pour la
Chine. Bon. C'est son choix.
Les objets de la législation, c'est le gouvernement qui les
détermine, c'est comme ça que notre système fonctionne.
L'Opposition, elle, regarde comment c'est fait. C'est vrai que, normalement,
dans nos Parlements, l'Opposition joue un très grand rôle à
cet égard. Les gens, dans le public, qui pensent que telle ou telle
modalité d'un projet de loi, ce n'est pas bon, qu'est-ce qu'ils font?
Ils s'adressent à l'Opposition et disent: Vous ne pourriez pas
intervenir pour déposer des amendements et les faire accepter? C'est
ça que fait l'Opposition dans n'importe quel Parlement. L'Opposition
elle-même, après tout constituée de gens qui ont souvent au
moins autant d'expérience que les gens d'en face, se dit: Des
modalités comme ça, ça ne nous paraît pas
acceptable. C'est son rôle.
Pour ce faire, l'Opposition se sert du règlement de la Chambre,
du règlement dont vous êtes le gardien. Dans chaque Parlement, on
sait bien que le président, gardien du règlement, en gardant le
règlement, protège l'Opposition et les droits de l'Opposition.
Cela a été accepté dans tous les Parlements. Le rempart
contre l'arbitraire, le rempart contre le décret, le gouverne- ment par
décret, qu'est-ce que c'est? C'est un règlement de la Chambre
protégé par la présidence pour faire en sorte que les
droits de l'Opposition, en tout temps, soient maintenus. Nous nous servons,
dans l'Opposition, du règlement? Bien, je comprends qu'on s'en sert. Ce
règlement, il change selon les époques.
J'entendais tout à l'heure le leader se plaindre du fait que,
maintenant, nous avons des dates fixes pour terminer les sessions. Oui,
ça fait 12 ans que ça fonctionne comme ça. Ça
présente certains avantages, ça présente certains
inconvénients pour le gouvernement, de la même façon que
l'ancien règlement, qui, lui, laissait ça ouvert,
présentait des avantages et des inconvénients. Seulement,
ça fait 12 ans que ça dure. Et là, tout à coup,
cette année, le gouvernement se réveille, après sept ans
au pouvoir, et il dit: II doit y avoir quelque chose dans ce
règlement-là qui nous gêne. M. le Président,
ça leur a pris sept ans pour découvrir ça! Le leader a le
culot de venir nous dire, aujourd'hui, qu'il est maintenant contre le
règlement qui prévoit les fins de session à dates
fixes.
M. le Président, encore une fois, il y a des avantages ou des
inconvénients, mais il est clair que cette disposition, que nous avons
fait passer quand nous étions au pouvoir, avec l'aide, bien sûr,
de l'Opposition, parce que ces règlements, on ne les change que de
façon unanime, oui, c'est vrai, mais c'est nous qui l'avons quand
même initiée, et on était parfaitement conscient que
ça protégeait l'Opposition. Pourquoi ça protège
l'Opposition, M. le Président, davantage et mieux? Parce que, quand un
gouvernement présente pas mal de législations et que l'Opposition
a un certain nombre d'objections, et d'objections sérieuses, à
quelques-uns de ces projets de loi, alors, le gouvernement a des choix à
faire et l'Opposition, d'autre part, est capable de mettre pas mal de pression
pour faire amender certains projets de loi, dans le sens de: Vous savez, si,
vous, le gouvernement, vous n'amendez pas, vous n'acceptez pas d'amender
certains projets de loi, pour des raisons qui nous paraissent correspondre
à des demandes qu'il y a dans le public ou à des choses qui nous
paraissent avoir du bon sens, il y a des chances qu'il reste sur le carreau,
votre projet de loi. Bien sûr qu'on se sert de ça!
Tenez, je vais vous donner un exemple qui vient des derniers jours. La
Caisse de dépôt se présente, par le truchement du ministre
des Finances, avec des amendements à sa charte. Ils n'y sont pas
allés avec le dos de la cuillère. La Caisse de dépôt
demandait un certain nombre de pouvoirs de placement qu'on trouve maintenant
dans d'autres législations d'institutions financières, mais ils
en demandaient pas mal davantage pour des raisons qui n'étaient pas
toujours très claires. Il est évident que, de ce
côté-ci de la Chambre, la Caisse de dépôt, on
connaît ça un peu, et ça n'a pas pris beaucoup de temps
pour
qu'on se rende compte qu'il y avait, comment dire, des tentatives
d'obtenir des pouvoirs peut-être un peu exorbitants. On a donc
commencé à mentionner des amendements possibles. La
réaction initiale a été très mauvaise. On a eu un
peu tendance à envoyer paître l'Opposition, jusqu'à ce
qu'il apparaisse que, peut-être, le projet de loi ne passerait pas
à la fin de la session si on ne décidait pas d'être
raisonnable. On fut donc raisonnable, et un bon nombre des amendements que le
député de Labelle a demandés à ce projet de loi ont
finalement été acceptés, je pense pour le plus grand bien
de la Caisse et pour le plus grand bien des Québécois qui y
mettent leurs épargnes. L'Opposition, c'est son rôle, et le
rôle du règlement, c'est ça. À certains moments, les
modalités d'un projet de loi sont telles qu'elles nous semblent vicier
l'essence même du projet de loi, et même son objet. C'est, en
particulier, le cas de la loi sur la formation professionnelle. Nous pensons
que c'est un mauvais projet de loi. Dans ces conditions, nous allons discuter
pied à pied, en commission en particulier, pour faire en sorte que ce
projet de loi soit reporté à plus tard, réexaminé,
retiré possiblement. Ça arrive, M. le Président, qu'on ait
à retirer des projets de loi. Quand nous étions au pouvoir, on a
eu à le faire, nous. C'est même arrivé que le gouvernement
en face retire un projet de loi. li n'y a rien de honteux à ça,
quand, tout à coup, on se rend compte que, vraiment, le projet qu'on a
présenté, dans son objet même, devrait être
modifié. Et on manquerait à nos responsabilités, nous,
comme Opposition, si on ne remplissait pas ce rôle. (17 h 40)
M. le Président, nous nous trouvons maintenant placés,
avec ce bâillon général que le gouvernement vient
d'imposer, dans une dynamique complètement différente. C'est un
très dangereux précédent, pour la raison suivante:
à partir de maintenant, dans les sessions qui viendront, on va donc se
trouver devant un gouvernement qui va dire à l'Opposition: Cause
toujours, mon lapin! De toute façon, dans les derniers jours de la
session, ce sera 28, 37 ou 42 projets de loi qu'on passera en l'espace de 24
heures. Alors, parle toujours, cause toujours - si vous me passez l'expression
vulgaire, M. le Président - il n'y a rien là!
Une voix: C'est ça.
M. Parizeau: Rien n'est susceptible de miner autant le rôle
de l'Opposition, d'une Opposition, quelle qu'elle soit, y compris ceux d'en
face quand ils sont dans l'Opposition, puis ils y seront dans pas
longtemps.
Une voix: C'est ça.
M. Parizeau: Je sais bien, M. le Président, qu'il y a des
cas où un gouvernement peut tenir à un projet de loi, pour toutes
espèces de raisons, à un point tel qu'il impose un bâillon.
On a tous connu des situations où il fallait passer des lois
spéciales dans cette Chambre, puis lever certaines règles pour
les faire adopter rapidement. Nous en avons connu pendant que nous
étions au pouvoir, des cas comme ça; le gouvernement actuel en a
connu aussi. Ce n'est peut-être pas une raison pour banaliser les
bâillons, comme le disait tout à l'heure le leader de
l'Opposition, mais, enfin, ce sont des cas qui arrivent. Tous ceux qui ont un
peu d'expérience dans ce Parlement savent très bien qu'on ne
pourrait pas interdire ça. Ça n'aurait pas de bon sens. Il y a
des situations d'urgence où le gouvernement doit dire: Ce projet de loi
doit passer et, surtout, il doit passer rapidement. On comprend ça.
C'est une chose de se référer à des situations
pareilles, c'en est une toute autre que de dire: Maintenant, à partir de
ce soir, ça va être ça. De dire, au début d'une
session: Ne nous pressons pas sur la législation, que l'Opposition ne
s'excite pas; à la fin de la session, on verra bien. On passera tout ce
qui n'est pas encore passé. Signal aussi donné à l'opinion
publique, aux citoyens du Québec que, dorénavant, ils ne pourront
plus compter sur l'Opposition jouant son rôle ici, à
l'Assemblée nationale, que ce n'est que par des manifestations à
l'extérieur...
Une voix: C'est ça.
M. Parizeau: ...qu'ils pourront chercher à faire reculer
le gouvernement...
Des voix: C'est ça.
M. Parizeau: ...ou à faire amender des projets de loi.
Oui, c'est ça, le risque que prend le gouvernement d'en face.
Des voix: Bravo! Bravo!
M. Parizeau: M. le Président, le geste que la
majorité de l'Assemblée nationale s'apprête à
poser... Il n'y a, à l'heure actuelle, qu'une douzaine de
députés libéraux en cette Chambre. Là, maintenant,
pour le vote, ils vont tous arriver, pour nous passer sur le corps. Mais le
geste que l'Assemblée nationale s'apprête à poser par sa
majorité libérale est un des gestes les plus dangereux que l'on
puisse faire courir à notre système parlementaire, à nos
institutions démocratiques. Merci, M. le Président.
Des voix: Bravo! Bravo!
Le Président: Le débat étant terminé,
nous allons maintenant procéder à la mise aux voix de cette
motion de suspension de certaines règles de procédure.
Une voix: Vote nominal.
Le Président: Alors, vote par appel nominal. Donc, qu'on
appelle les députés! (17 h 44 - 17 h 54)
Le Président: Mmes et MM. les députés,
veuillez prendre place, s'il vous plaît. Oui, M. le leader de
l'Opposition.
M. Chevrette: Est-ce que je peux demander au leader du
gouvernement si le premier ministre a l'intention de répondre à
l'invitation du chef de l'Opposition et de participer au vote?
Le Président: M. le leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président...
Le Président: S'il vous plaît! S'il vous
plaît!
M. Pagé: ...je retiens qu'il y a eu un certain nombre
d'invitations de la part du chef de l'Opposition auxquelles, d'ailleurs, le
premier ministre aura l'opportunité de répondre à la
première occasion, pour un certain nombre. En ce qui concerne la
possibilité qu'il vienne voter, il avait des rencontres de
cédulées. Il sera ici demain pour répondre à vos
questions si on est encore en séance.
Mise aux voix
Le Président: Très bien. Alors, nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix de cette motion de
suspension de certaines règles de procédure,
présentée par le leader du gouvernement en vertu des articles 182
et 183 du règlement.
Que les députés en faveur de cette motion veuillent bien
se lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: M. Pagé (Portneuf), Mme
Gagnon-Tremblay (Saint-François), Mme Bacon (Chomedey), M. Bourbeau
(Laporte), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Côté
(Rivière-du-Loup), M. Val-Mères (Richmond), Mme Robic (Bourassa),
M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau), M. Pi-cotte (Maskinongé), Mme
Robillard (Chambly), M. Blackburn (Roberval), Mme Bleau (Groulx), M. Houde
(Berthier), M. Maciocia (Viger), M. Maltais (Saguenay), M. Cannon (La Peltrie),
M. Philibert (Trois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé), M. Chagnon
(Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M. Doyon (Louis-Hébert), Mme
Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M. Marcil
(Salaberry-Soulanges), M. Poulin (Chauveau), M. Thérien (Rousseau), M.
Tremblay (Rimouski), M. Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Farrah
(Mes-de-la-Made-leine), M. Fradet (Vimont), M. Richard (Nicolet-Yamaska), M.
Charbonneau (Saint-Jean), Mme Begin (Bellechasse), M. Bélanger
(Laval-des-Rapi-des), M. Gauvin (Montmagny-L'lslet), M. Forget
(Prévost), M. Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M.
Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Aca-die), M. Audet
(Beauce-Nord), M. Parent (Sauvé), Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Camden (Lotbinière), M. Brouillette
(Champlain), M. Bra-det (Charlevoix), Mme Cardinal (Châteauguay), Mme
Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière (Gati-neau), M. Lafrance
(Iberville), M. MacMillan (Pa-pineau).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Président: Que les députés qui sont
contre cette motion veuillent bien se lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: M. Parizeau (L'Assomption), M.
Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme
Ma-rois (Taillon), M. Garon (Lévis), M. Jolivet (La-violette), M. Baril
(Arthabaska), M. Dufour (Jon-quière), M. Lazure (La Prairie), M. Gendron
(Abitibi-Ouest), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard (Labelle), Mme
Vermette (Marie-Victo-rin), M. Paré (Shefford), M. Boulerice
(Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Fi-lion (Montmorency), M.
Boisclair (Gouin), M. Trudel (Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M. Beaulne
(Bertrand), Mme Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M.
Bélanger (Anjou).
Le Président: Est-ce qu'il y a des abstentions?
Le Secrétaire: pour: 55 contre: 23 abstentions: 0
Le Président: La motion est donc adoptée. Nous
allons maintenant poursuivre les travaux. M. le leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, j'appelle l'article
29.
Le Président: Donc, à l'article 29 du feuilleton,
M. le ministre de l'Éducation propose maintenant la motion d'adoption du
projet de loi 17, Loi modifiant la Loi sur l'instruction publique.
M. Pagé: Est-ce qu'on peut suspendre 30 secondes?
Le Président: Très bien. Alors, nous allons
suspendre pendant quelques minutes. La séance est suspendue quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 58)
(Reprise à 18 h 1)
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! Je
constate que la demande du leader concernant
l'appel à l'article 29 du feuilleton est annulée. Alors,
à ce moment-ci, je vais reconnaître, pour le dépôt
d'un rapport, Mme la députée de Taillon et présidente de
la commission des affaires sociales.
Dépôt de rapports de commissions
Étude détaillée du projet de loi 408
Mme Marois: Merci, M. le Président. J'ai l'honneur de
faire rapport que la commission des affaires sociales a siégé les
11, 12, 16, 17, 18, 19 et 22 juin 1992 afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 408, Loi sur la
Société québécoise de développement de la
main-d'oeuvre. L'étude détaillée de ce projet de loi n'a
pas été complétée.
Le Président: Alors, le rapport est donc
déposé. M. le leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, tel que convenu,
l'Opposition aura 2 heures, pour tout député, pour
présenter des amendements. À ce moment-ci, je vous invite
à suspendre les travaux jusqu'à 20 heures.
Le Président: Cette motion de suspension de nos travaux
est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté. En conséquence, nos
travaux sont suspendus et reprendront ce soir à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
(Reprise à 20 h 1)
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Mmes et MM. les
députés, si vous voulez vous asseoir, s'il vous plaît.
Nous continuons les travaux de l'Assemblée à
l'étape des affaires du jour. Je vous rappelle qu'à partir de
maintenant les travaux se dérouleront en partant des règles
établies en vertu de la motion présentée par M. le leader
du gouvernement, motion qui a été adoptée à 18
heures.
Alors, M. le leader du gouvernement, avec quel article du feuilleton,
s'il vous plaît?
M. Johnson: L'article 16, M. le Président, s'il vous
plaît.
Projet de loi 23
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À l'article 16 de
notre feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport
de la commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation sur
le projet de loi 23, Loi modifiant la Loi sur la mise en marché des
produits agricoles, alimentaires et de la pêche et la Loi sur les
produits laitiers et leurs succédanés.
Je vous rappelle que, conformément à la motion à
laquelle j'ai fait référence tout à l'heure, la prise en
considération du rapport de la commission est limitée à un
maximum de 12 minutes, soit 5 minutes au gouvernement, 5 minutes à
l'Opposition officielle, 2 minutes au groupe des députés
indépendants. Je suis prêt à reconnaître le premier
intervenant du côté du gouvernement. M. le leader de l'Opposition
officielle, est-ce qu'il y a des intervenants de votre côté? Pas
d'intervenant du côté des députés
indépendants?
Est-ce que le rapport de la commission de l'agriculture, des
pêcheries et de l'alimentation sur le projet de loi 23, Loi modifiant la
Loi sur la mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la
pêche et la Loi sur les produits laitiers et leurs
succédanés, est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Chevrette: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, qu'on appelle les
députés! (20 h 3 - 20 h 11)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, je mets maintenant
aux voix le rapport de la commission de l'agriculture...
M. Chevrette: M. le Président...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Pardon?
M. Chevrette: ...il est de coutume, quand les whips sont debout,
que...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui, oui, ça
va.
M. Chevrette: ...la présidence n'appelle pas le vote.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Vous avez raison. J'avais
l'impression que votre whip était déjà assis. Je vais
attendre encore quelques minutes. C'est une coutume et la présidence a
toujours la décision finale quant à l'appel du vote, après
un délai raisonnable, vous le savez comme moi.
Mise aux voix
Je mets aux voix la motion proposant l'adoption du rapport de la
commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation sur le projet de
loi 23, Loi modifiant la Loi sur la mise en marché des produits
agricoles, alimentaires et de la pêche et la Loi sur les produits
laitiers et leurs succédanés.
Que ceux et celles qui sont en faveur de cette motion veuillent bien se
lever.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), Mme Bacon (Chomedey), M. Bourbeau (Laporte), M. Dutil
(Beauce-Sud), M. Côté (Rivière-du-Loup), M. Elkas
(Robert-Baldwin), M. Rémillard (Jean-Talon), Mme Robic (Bourassa), M.
Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau), M.
Picotte (Maski-nongé), Mme Robillard (Chambly), Mme Bleau (Groulx), M.
Houde (Bert hier), M. Maciocia (Vi-ger), M. Maltais (Saguenay), Mme
Trépanier (Do-rion), M. Cannon (La Peltrie), M. Chagnon (Saint-Louis),
M. Paradis (Matapédia), M. Poulin (Chauveau), M. Thérien
(Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Dauphin (Marquette), M. Kehoe
(Chapleau), M. Farrah (lles-de-la-Madeleine), M. Fradet (Vimont), M. Richard
(Nicolet-Yamaska), M. Charbonneau (Saint-Jean), Mme Bégin
(Belle-chasse), M. Bélanger (Laval-des-Rapides), M. Gauvin
(Montmagny-L'lslet), M. Forget (Prévost), M. Joly (Fabre), M. LeSage
(Hull), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Acadie), M. Audet
(Beauce-Nord), M. Parent (Sauvé), M. Camden (Lotbinière), M.
Brouillette (Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme Cardinal
(Château-guay), M. Lafrenière (Gatineau), M. Lafrance (Iberville),
M. MacMillan (Papineau).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: M. Parizeau (L'Assomption), M.
Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme
Ma-rois (Taillon), M. Jolivet (Laviolette), M. Baril (Arthabaska), M. Dufour
(Jonquière), M. Lazure (La Prairie), M. Gendron (Abitibi-Ouest), M.
Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard (Labelle), Mme Vermette
(Marie-Victorin), M. Paré (Shef-ford), M. Boulerice
(Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Filion (Montmorency), M. Trudel
(Rouyn-No-randa-Témiscamingue), M. Beaulne (Bertrand), Mme
Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chau-dière), M. Bélanger
(Anjou).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a des
abstentions?
Le Secrétaire: pour: 48 contre: 20 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): La motion est
adoptée. M. le leader du gouvernement.
Adoption
M. Johnson: M. le Président, je propose l'adoption du
projet de loi 23.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que la motion
proposant l'adoption du projet de loi 23, Loi modifiant la Loi sur la mise en
marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche et la
Loi sur les produits laitiers et leurs succédanés, est
adoptée?
M. Chevrette: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Qu'on appelle les
députés! (20 h 17 - 20 h 21)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Que ceux et celles qui
sont en faveur de la motion proposant l'adoption du projet de loi 23, Loi
modifiant la Loi sur la mise en marché des produits agricoles,
alimentaires et de la pêche et la Loi sur les produits laitiers et leurs
succédanés, veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), Mme Bacon (Chomedey), M. Bourbeau (Laporte), M. Dutil
(Beauce-Sud), M. Côté (Rivière-du-Loup), M. Elkas
(Robert-Baldwin), M. Rémillard (Jean-Talon), Mme Robic (Bourassa), M.
Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau), M.
Picotte (Maski-nongé), Mme Robillard (Chambly), Mme Bleau (Groulx), M.
Houde (Bert hier), M. Maciocia (Vi-ger), M. Maltais (Saguenay), Mme
Trépanier (Do-rion), M. Cannon (La Peltrie), M. Philibert
(Trois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé), M. Chagnon (Saint-Louis),
M. Doyon (Louis-Hébert), Mme Pel-chat (Vachon), M. Paradis
(Matapédia), M. Marcil (Salaberry-Soulanges), M. Poulin (Chauveau), M.
Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Dauphin (Marquette), M.
Kehoe (Chapleau), M. Farrah (îles-de-la-Madeleine), M. Fradet (Vimont),
M. Richard (Nicolet-Yamaska), M. Charbonneau (Saint-Jean), Mme Bégin
(Bellechasse), M. Bélanger (Laval-des-Rapides), M. Gauvin
(Montmagny-L'lslet), M. Forget (Prévost), M. Joly (Fabre), M. LeSage
(Hull), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Acadie), M. Audet
(Beauce-Nord), M. Parent (Sauvé), Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Camden (Lotbinière), M. Brouillette
(Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme Cardinal (Châteauguay), M.
Lafrenière (Gatineau), M. Lafrance (Iberville), M. MacMillan
(Papineau).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: M. Parizeau (L'Assomption), M.
Chevrette (Joliette), Mme Black-bum (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme Marais
(Taillon), M. Garon (Lévis), M. Jolivet (La-violette), M. Baril
(Arthabaska), M. Dufour (Jon-quière), M. Lazure (La Prairie), M. Gendron
(Abitibi-Ouest), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard (Labelle), Mme
Vermette (Marie-Victo-rin), M. Paré (Shefford), M. Boulerice
(Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Filion (Montmorency), M. Trudel
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M. Beauine (Bertrand), Mme
Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger
(Anjou).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a des
abstentions?
Des voix: Non.
Le Secrétaire: pour: 54 contre: 21 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): La motion est
adoptée. M. le leader adjoint du gouvernement, nous continuons nos
travaux avec quel article du feuilleton?
M. Johnson: M. le Président, je vous demanderais d'appeler
l'article 15 du feuilleton.
Projet de loi 19
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 15 de
notre feuilleton, l'Assemblée reprend le débat sur la prise en
considération du rapport de la commission de l'aménagement et des
équipements sur le projet de loi 19, Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant les affaires régionales. Est-ce qu'il y a
des interventions? Est-ce que cette motion est adoptée?
M. Chevrette: Vote nominal, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Vote nominal.
M. Johnson: M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui, M. le leader adjoint
du gouvernement.
M. Johnson: Je vous demanderais une directive. Dans la mesure
où nous vivons dans un monde réel, où il y a une motion
qui a été adoptée et qui laisse soupçonner qu'il y
aura des votes en cascade au fur et à mesure que les appels seront faits
des articles du feuilleton, les députés ont soit 5, soit 10
minutes, selon le cas, pour s'exprimer. Ça m'amène à
suggérer, M. le Président - vous voudrez bien m'indiquer comment
vous entendez vous comporter à cet égard - que l'appel
répétitif des députés n'apparaît pas
pertinent dans la mesure où tout le monde étant ici, à un
moment où, un vote est pris, les gens qui sont ici il s'ensuit, dans les
minutes qui suivent, l'appel ayant été fait, seul le
départ, comme on l'a vu, des députés vous amène
à faire l'appel du vote en vertu de 224. Ne serait-ce du départ
à chaque fois, on l'a vu ici et on est dans le vrai monde, des
députés après chaque vote, chaque proclamation du
résultat du vote, il m'apparaît que vous n'êtes pas
nécessairement appelé à appliquer strictement 224, les
députés ayant été appelés quelques instants
auparavant.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le chef de
l'Opposition officielle.
M. Chevrette: M. le Président, nous avons vécu un
précédent, un bâillon omnibus sur l'ensemble d'une
législation. On a bâillonné le Parlement sur l'ensemble des
projets de loi à être adoptés. Avec toute la
déférence que j'ai pour le leader du gouvernement, s'ils ont
oublié de suspendre cet article, imaginez-vous, ils vont s'y soumettre,
et la présidence est là pour assumer plein droit à
l'application des règles. Cette règle n'est pas suspendue. Je
ferai un appel nominal quand bon me semblera comme leader et je vais le faire
régulièrement.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Johnson: M. le Président, nous sommes évidemment
prêts à vous entendre, mais avant qu'il ne soit trop tard, donc
que le vote ne soit pris, on me fait remarquer que ce que vous avez
appelé, c'est la prise en considération du rapport sur le projet
de loi 19. L'adoption du rapport ayant eu lieu ce matin, c'est donc l'adoption
du projet de loi 19 que j'ai suggérée.
Adoption
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, je m'excuse. Au
feuilleton, ce qu'on m'indiquait à l'article 15, c'est la prise en
considération. Alors, vous m'indiquez que cette motion a
été adoptée. Je vais donc appeler, pour qu'il n'y ait pas
de confusion, l'adoption du projet de loi 19, Loi modifiant diverses
dispositions législatives concernant les affaires régionales, ce
qui ne change rien en soi à la discussion à laquelle vous et M.
le leader de l'Opposition officielle m'avez soumis. Est-ce que vous avez
complété vos remarques, M. le leader adjoint du gouvernement?
Même s'il y a une procédure suspendant les règles,
les motions sont débattues une à une. On a même
prévu, dans la motion suspendant les
règles, des temps de parole spécifiques pour chacune des
motions, qu'il s'agisse de la prise en considération du rapport ou qu'il
s'agise de la motion proposant l'adoption. Il s'agit là d'une
étape de nos travaux. La mise aux voix de la motion est une autre
étape de nos travaux. La mise aux voix peut être faite... On peut
répondre à la mise aux voix par un vote enregistré, par un
vote à main levée, de différentes façons, et la
présidence ne peut présumer du nombre de parlementaires qui
voudront s'exprimer sur l'une ou l'autre des motions qui seront soumises au
vote.
De sorte que je me dois de respecter intégralement les
prescriptions des articles 224 et suivants et, à chaque fin de
débat, je suis obligé d'appeler la motion. Si on m'indique qu'on
veut un vote nominal, je dois appeler les députés.
M. Johnson: M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui.
M. Johnson: Ayant pris note de vos commentaires, j'ajouterais une
autre demande de directive dans les circonstances encore une fois très
réelles que nous vivons, où il y a deux douzaines de
députés de l'Opposition, dont au moins la moitié,
après chaque vote - enfin, on en est témoin, on ne peut pas le
nier - s'absentent de la Chambre pour requérir l'appel additionnel et
retarder la marche des travaux.
Compte tenu de la motion qui a été votée, je vous
demanderais de nous indiquer ce que vous jugez, dans les circonstances,
être un délai d'appel suffisant au sens du deuxième
paragraphe de l'article 224, dans la mesure où, en cascade et d'une
minute à l'autre, nous procédons à des votes, c'est de
notoriété publique. Compte tenu de la motion que nous avons
adoptée à 17 h 45, il m'apparaîtrait que nous aimerions, de
notre côté à tout le moins, être informés de
votre attitude à l'endroit du délai d'appel qui serait
convenable.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Allez-y, oui.
M. Chevrette: Je m'excuse, M. le Président, mais vous avez
rendu une décision très claire et c'est à la
discrétion du président. Et ça, c'est en raison de chacun
des projets de loi. Il se peut qu'il y ait des députés en cette
Chambre qui aient des obligations. Il se peut. La preuve, c'est qu'au premier
vote ils étaient 40, M. le Président, et, au deuxième,
ça avait augmenté. Par rapport au premier vote également,
nous, c'a changé de notre côté. (20 h 30)
De toute façon, M. le Président, la présidence est
là pour sauvegarder les droits les plus
fondamentaux quant au règlement. Presque tous les articles du
règlement permettant à cette Chambre un tant soit peu M. le
Président, de démocratie ont été suspendus. Pour le
peu qui reste, si vous voulez bien, nous allons faire appel à votre
discrétion en vous demandant de définir, parce qu'il pourrait
être différent sur chacun des projets de loi, le temps
raisonnable, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Je n'ai pas
considéré l'intervention du leader adjoint du gouvernement comme
une contestation de ma décision. Il a même qualifié que
c'était une demande de directive. Vous avez raison de parler du
délai raisonnable comme étant une notion qui peut évoluer.
Alors, dépendamment des circonstances, dépendamment du
déroulement de nos travaux, la question du délai raisonnable
pourra varier d'une décision à l'autre. On verra.
Pour le moment, au vote précédent, il y a 75
députés qui se sont exprimés. Il n'y a rien qui peut
m'indiquer qu'il y en aura plus, qu'il y en aura moins au prochain vote. S'il y
a un prochain vote nominal... Je ne peux même pas présumer qu'il y
aura un prochain vote nominal.
Alors, je vous soumets la motion proposant l'adoption du projet de loi
19, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les
affaires régionales. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix: Adopté.
M. Chevrette: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Vote nominal. Qu'on
appelle les députés. (20 h 32 - 20 h 36)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Bissonnet): M mes et MM. les
députés, si vous voulez regagner vos banquettes, s'il vous
plaît.
M. le député d'Abitibi-Ouest, M. le député
de Papineau, s'il vous plaît. S'il vous plaît!
Est-ce que la motion proposant l'adoption du projet de loi 19, Loi
modifiant diverses dispositions législatives concernant les affaires
régionales, est adoptée?
Que ceux et celles qui sont en faveur de cette motion veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), Mme Bacon (Chomedey), M. Bourbeau (Laporte), M. Dutil
(Beauce-Sud), M. Côté (Rivière-du-Loup), M. Elkas
(Robert-Baldwin), M. Rémillard (Jean-Talon), Mme Robic (Bourassa), M.
Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau), M.
Picotte (Maski-nongé), Mme Robillard (Chambly), Mme Bleau
(Groulx), M. Houde (Berthier), M. Maciocia (Vi-ger), M. Maltais
(Saguenay), Mme Trépanier (Do-rion), M. Cannon (La Peltrie), M.
Philibert (Trois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé), M. Chagnon
(Saint-Louis), M. Doyon (Louis-Hébert), Mme Pel-chat (Vachon), M. Marcil
(Salaberry-Soulanges), M. Poulin (Chauveau), M. Thérien (Rousseau), M.
Tremblay (Rimouski), M. Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Farrah
(Tles-de-la-Made-leine), M. Fradet (Vimont), M. Richard (Nicolet-Yamaska), M.
Charbonneau (Saint-Jean), Mme Begin (Bellechasse), M. Bélanger
(Laval-des-Rapi-des), M. Gauvin (Montmagny-L'lslet), M. Forget
(Prévost), M. Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron
(Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Aca-die), M. Audet (Beauce-Nord), M. Parent
(Sauvé), Mme Bélanger (Mégantic-Compton), M. Camden
(Lotbinière), M. Bradet (Charlevoix), Mme Cardinal (Châteauguay),
Mme Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière (Gatineau), M. Lafrance
(Iber-ville), M. MacMillan (Papineau).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: M. Parizeau (L'Assomption), M.
Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme Marais
(Taillon), M. Garon (Lévis), M. Jolivet (La-violette), M. Baril
(Arthabaska), M. Dufour (Jon-quière), M. Lazure (La Prairie), M. Gendron
(Abitibi-Ouest), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard (Labelle), Mme
Vermette (Marie-vïcto-rin), M. Paré (Shefford), M. Boulerice
(Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Filion (Montmorency), M. Boisclair (Gouin), M.
Trudel (Rouyn-Noran-da-Témiscamingue), M. Beaulne (Bertrand), Mme
Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger
(Anjou).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a des
abstentions? (20 h 40)
Le Secrétaire: pour: 53 contre: 22 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, la motion est
adoptée. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: M. le Président, je vous demanderais d'appeler
l'article 18 du feuilleton.
Projet de loi 27
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 18 de
notre feuilleton l'Assemblée prend en... S'il vous plaît! S'il
vous plaît! L'Assemblée prend en considération le rapport
de la commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation sur
le projet de loi 27, Loi sur la Société de financement agricole
et modifiant d'autres dispositions législatives. Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Gendron: Vote nominal, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que le rapport de
la commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation sur le
projet de loi 27, Loi sur la Société de financement agricole et
modifiant d'autres dispositions législatives, est adopté?
M. Gendron: Qu'on appelle les députés. Vote
nominal.
M. Brassard: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, vote nominal.
Qu'on appelle les députés! (20 h 41 - 20 h 45)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Mmes et MM. les
députés, si vous voulez regagner vos banquettes, s'il vous
plaît!
Alors, je mets aux voix la motion. Que ceux et celles qui sont en faveur
de la motion proposant l'adoption du rapport de la commission de l'agriculture,
des pêcheries et de l'alimentation sur le projet de loi 27, Loi sur la
Société de financement agricole et modifiant d'autres
dispositions législatives, veuillent bien se lever, s'il vous
plaît!
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), Mme Bacon (Chomedey), M. Bourbeau (Laporte), M. Dutil
(Beauce-Sud), M. Côté (Rivière-du-Loup), M. Elkas
(Robert-Baldwin), Mme Robic (Bourassa), M. Bélisle (Mille-îles),
M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau), M. Picotte (Maskinongé), Mme
Robillard (Cham-bly), Mme Bleau (Groulx), M. Houde (Berthier), M. Maciocia
(Viger), M. Maltais (Saguenay), Mme Trépanier (Dorion), M. Cannon (La
Peltrie), M. Philibert (Trois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé), M.
Chagnon (Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M. Doyon (Louis-Hébert),
Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M. Marcil
(Salaberry-Soulanges), M. Poulin (Chauveau), M. Thérien (Rousseau), M.
Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M. Dauphin (Marquette), M. Kehoe
(Chapleau), M. Farrah (îles-de-la-Madeleine), M. Fradet (Vimont), M.
Richard (Nicolet-Yamaska), M. Charbonneau (Saint-Jean), Mme Bégin
(Belle-chasse), M. Bélanger (Laval-des-Rapides), M. Gauvin
(Montmagny-L'lslet), M. Forget (Prévost), M. Khelfa (Richelieu), M. Joly
(Fabre), M. LeSage
(Hull), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M. Borde-leau (Acadie), M. Audet
(Beauce-Nord), M. Parent (Sauvé), Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Camden (Lotbinière), M. Brouillette
(Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme Cardinal (Château-guay), Mme
Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière (Gatineau), M. Lafrance
(Iberville), M. MacMillan (Papineau).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever!
Le Secrétaire adjoint: M. Parizeau (L'Assomption), M.
Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme
Ma-rois (Taillon), M. Garon (Lévis), M. Jolivet (La-violette), M. Baril
(Arthabaska), M. Dufour (Jon-quière), M. Lazure (La Prairie), M.
Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard (Labelle), Mme Ver-mette
(Marie-Victorin), M. Paré (Shefford), M. Boulerice
(Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Filion (Montmorency), M.
Boisclair (Gouin), M. Trudel (Rouyn-Noranda-Témisca-mingue), M. Beaulne
(Bertrand), M. Bélanger (Anjou).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a des
abstentions?
Le Secrétaire: pour: 57 contre: 21 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): La motion est
adoptée. M. le leader du gouvernement.
Adoption
M. Johnson: Oui, M. le Président. Je propose l'adoption du
projet de loi 27.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que la motion
proposant l'adoption du projet de loi 27, Loi sur la Société de
financement agricole et modifiant d'autres dispositions législatives,
est adoptée?
Des voix: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Vote nominal. Qu'on
appelle les députés, s'il vous plaît! (20 h 50 - 20 h
54)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Mmes et MM. les
députés, s'il vous plaît! Que ceux et celles qui sont en
faveur de la motion proposant l'adoption du projet de loi 27, Loi sur la
Société de financement agricole et modifiant d'autres
dispositions législatives, veuillent bien se lever s'il vous
plaît.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), Mme Bacon (Chomedey), M. Bourbeau (Laporte), M. Dutil
(Beauce-Sud), M. Côté (Rivière-du-Loup), M. Elkas
(Robert-Baldwin), Mme Robic (Bourassa), M. Bélisle (Mille-îles),
M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau), M. Picotte (Maskinongé), Mme
Robillard (Cham-bly), Mme Bleau (Groulx), M. Houde (Bert hier), M. Maciocia
(Viger), M. Maltais (Saguenay), Mme Trépanier (Dorion), M. Cannon (La
Peltrie), M. Philibert (Trois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé), M.
Chagnon (Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M. Doyon (Louis-Hébert),
Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M. Marcil
(Salaberry-Soulanges), M. Poulin (Chauveau), M. Thérien (Rousseau), M.
Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M. Dauphin (Marquette), M. Kehoe
(Chapleau), M. Farrah (îles-de-la-Madeleine), M. Fradet (Vimont), M.
Richard (Nicolet-Yamaska), M. Charbonneau (Saint-Jean), Mme Bégin
(Belle-chasse), M. Bélanger (Laval-des-Rapides), M. Gauvin
(Montmagny-L'lslet), M. Forget (Prévost), M. Khelfa (Richelieu), M.
Gobé (LaFontaine), M. Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron
(Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Acadie), M. Audet (Beauce-Nord), M. Parent
(Sauvé), Mme Bélanger (Mégantic-Compton), M. Camden
(Lotbinière), M. Brouillette (Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme
Cardinal (Châteauguay), Mme Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière
(Gatineau), M. Lafrance (Iberville), M. MacMillan (Papineau).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: M. Parizeau (L'Assomption), Mme
Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme Marois (Taillon), M. Garon
(Lévis), M. Jolivet (Laviolette), M. Baril (Arthabaska), M. Dufour
(Jonquière), M. Lazure (La Prairie), M. Gendron (Abitibi-Ouest), M.
Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard (Labelle), Mme Ver-mette
(Marie-Victorin), M. Paré (Shefford), M. Boulerice
(Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Filion (Montmorency), M.
Boisclair (Gouin), M. Trudel (Rouyn-Noranda-Témisca-mingue), M. Beaulne
(Bertrand), Mme Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M.
Bélanger (Anjou).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a des
abstentions?
Le Secrétaire: pour: 58 contre: 22 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, la
motion est adoptée. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: M. le Président, je vous demanderais d'appeler
l'article 17 du feuilleton.
Projet de loi 24
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 17 de
notre feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport
de la commission de l'économie et du travail sur le projet de loi 24,
Loi modifiant la Loi favorisant la réforme du cadastre
québécois et d'autres dispositions législatives. Est-ce
qu'il y a des interventions sur cette motion?
Est-ce que la motion proposant l'adoption du rapport de la commission de
l'économie et du travail sur le projet de loi 24, Loi modifiant la Loi
favorisant la réforme du cadastre québécois et d'autres
dispositions législatives, est adoptée?
Des voix: Adopté.
M. Gendron: Vote nominal, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Vote nominal. Qu'on
appelle les députés. (20 h 59 - 21 h 2)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, Mmes et MM. les
députés, si vous voulez vous asseoir, s'il vous plaît.
Mise aux voix
Que ceux et celles qui sont en faveur de la motion proposant l'adoption
du rapport de la commission de l'économie et du travail sur le projet de
loi 24, Loi modifiant la Loi favorisant la réforme du cadastre
québécois et d'autres dispositions législatives veuillent
bien se lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), Mme Bacon (Chomedey), M. Bourbeau (Laporte), M. Dutil
(Beauce-Sud), M. Côté (Rivière-du-Loup), M. Elkas
(Robert-Baldwin), Mme Robic (Bourassa), M. Bélisle (Mille-îles),
M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau), M. Picotte (Maskinongé), Mme
Robillard (Cham-bly), Mme Bleau (Groulx), M. Houde (Bert hier), M. Maciocia
(Viger), M. Maltais (Saguenay), Mme Trépanier (Dorion), M. Cannon (La
Peltrie), M. Philibert (Trois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé), M.
Chagnon (Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M. Doyon (Louis-Hébert),
Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M. Marcil
(Salaberry-Soulanges), M. Poulin (Chauveau), M. Thérien (Rousseau), M.
Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M. Dauphin (Marquette), M. Kehoe
(Chapleau), M. Farrah (îles-de-la-Madeleine), M. Fradet (Vimont),
M. Richard (Nicolet-Yamaska), M. Charbonneau (Saint-Jean), Mme Bégin
(Belle-chasse), M. Bélanger (Laval-des-Rapides), M. Gauvin
(Montmagny-L'lslet), M. Forget (Prévost), M. Khelfa (Richelieu), M.
Gobé (LaFontaine), M. Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron
(Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Acadie), M. Audet (Beauce-Nord), M. Parent
(Sauvé), Mme Bélanger (Mégantic-Compton), M. Camden
(Lotbi-nière), M. Brouillette (Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme
Cardinal (Châteauguay), Mme Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière
(Gatineau), M. Lafrance (Iberville), M. MacMillan (Papineau).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
M. Chevrette (Joliette), M. Biais (Masson), Mme Marois (Taillon), M.
Garon (Lévis), M. Joli-vet (Laviolette), M. Baril (Arthabaska), M.
Du-four (Jonquière), M. Lazure (La Prairie), M. Gendron (Abitibi-Ouest),
M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard (Labelle), Mme Vermette
(Marie-Victorin), M. Paré (Shefford), M. Boulerice
(Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Filion (Montmorency), M.
Boisclair (Gouin), M. Trudel (Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M. Beaulne
(Bertrand), Mme Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M.
Bélanger (Anjou).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y en a qui
sont contre cette motion? Est-ce qu'il y a des abstentions?
Le Secrétaire: pour: 79 contre: 0 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): La motion est
adoptée. M. le leader adjoint du gouvernement.
Adoption
M. Johnson: M. le Président, je suggère l'adoption
de ce projet de loi, même vote.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que la motion
proposant l'adoption du projet de loi 24, Loi modifiant la Loi favorisant la
réforme du cadastre québécois et d'autres dispositions
législatives est adoptée?
Des voix: Adopté. Même vote. Mise aux
voix
M. Chevrette: M. le Président, même vote, plus la
députée de Chicoutimi.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, même vote.
La motion est adoptée. Oui, Mme la députée de Chicoutimi,
vous votez pour?
Mme Blackburn: Oui.
Le Secrétaire: pour: 80 contre: 0 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): la motion est
adoptée. m. le leader adjoint du gouvernement, avec quel article du
feuilleton continuons-nous nos travaux, s'il vous plaît?
M. Johnson: Oui, M. le Président, je vous demanderais
d'appeler l'article 19 du feuilleton.
Projet de loi 28
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée et de
l'amendement déposé
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Sur le même ton et
au même rythme, à l'article 19 de notre feuilleton,
l'Assemblée prend en considération le rapport de la commission de
l'économie et du travail sur le projet de loi 28, Loi sur la
Société Innovatech du Grand Montréal, ainsi que
l'amendement transmis en vertu de l'article 252 du règlement par M. le
ministre délégué à l'Administration et à la
Fonction publique et président du Conseil du trésor. Cet
amendement a été déclaré recevable. Est-ce qu'il y
a des interventions?
M. Chevrette: Oui, une intervention. Je voudrais savoir... Je
n'ai pas eu l'amendement.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que vous
êtes quand même disposé à intervenir sur le rapport
avant l'amendement ou si vous voulez que je suspende?
M. Chevrette: Je veux voir l'amendement.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, je suspends les
travaux.
(Suspension de la séance à 21 h 8)
(Reprise à 21 h 18)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le leader de
l'Opposition officielle, vous m'avez indiqué qu'il y avait des
interventions, possiblement, sur l'adoption du rapport de la commission,
dépendamment de l'amendement. Alors, il n'y a pas d'intervention?
Est-ce que l'amendement proposé par M. le ministre
délégué à l'Administration et à la Fonction
publique et président du Conseil du trésor est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. Le
rapport, tel qu'amendé, de la commission de l'économie et du
travail portant sur le projet de loi 28, Loi sur la Société
Innovatech du Grand Montréal, est-il adopté?
M. Chevrette: Vote nominal et libre.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Vote nominal sur la
motion proposant l'adoption du rapport amendé.
Qu'on appelle les députés! (21 h 20 - 21 h 22)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, si vous voulez
vous asseoir. S'il vous plaît, regagnez vos banquettes. Que les
députés qui sont en faveur de la motion proposant l'adoption du
rapport tel qu'amendé de la commission de l'économie et du
travail portant sur le projet de loi 28, Loi sur la Société
Innovatech du Grand Montréal, veuillent bien se lever, s'il vous
plaît!
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), Mme Bacon (Chomedey), M. Bourbeau (Laporte), M. Dutil
(Beauce-Sud), M. Côté (Rivière-du-Loup), M. Elkas
(Robert-Baldwin), Mme Robic (Bourassa), M. Bélisle (Mille-îles),
M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau), M. Picotte (Maskinongé), Mme
Robillard (Cham-bly), Mme Bleau (Groulx), M. Houde (Berthier), M. Maciocia
(Viger), M. Maltais (Saguenay), Mme Trépanier (Dorion), M. Cannon (La
Peltrie), M. Philibert (Trois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé), M.
Chagnon (Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M. Doyon (Louis-Hébert),
Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M. Marcil
(Salaberry-Soulanges), M. Lemire (Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau), M.
Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M.
Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Farrah
(îles-de-la-Madeleine), M. Fradet (Vimont), M. Richard (Nicolet-Yamaska),
M. Charbonneau (Saint-Jean), Mme Bégin (Bellechasse), M. Bélanger
(Laval-des-Rapides), M. Gauvin (Montmagny-L'Islet), M. Gautrin (Verdun), M.
Forget (Prévost), M. Khelfa (Richelieu), M. Gobé (LaFon-taine),
M. Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau
(Aca-die), M. Audet (Beauce-Nord), M. Parent (Sauvé), Mme
Bélanger (Mégantic-Compton), M. Camden (Lotbinière), M.
Brouillette (Champlain), M. Bra-det (Charlevoix), Mme Cardinal
(Châteauguay), Mme Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière
(Gati-neau), M. Lafrance (Iberville), M. MacMillan (Pa-pineau).
M. Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson),
Mme Marois (Taillon), M. Jolh/et (Laviolette), M. Lazure (La Prairie), M.
Gendron (Abitibi-Ouest), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), Mme Vermette
(Marie-Victorin),
M. Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M.
Boisclair (Gouin), M. Trudel (Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M. Beaulne
(Bertrand), M. Bélanger (Anjou).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: M. Garon (Lévis), M.
Léonard (Labelle), M. Filion (Montmorency), Mme Carrier-Perreault
(Chutes-de-la-Chaudière).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a des
abstentions?
Le Secrétaire: pour: 75 contre: 4 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Cette motion est
adoptée. M. le leader adjoint du gouvernement.
Adoption
M. Johnson: M. le Président, je propose maintenant
l'adoption du projet de loi 28.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que la motion
proposant l'adoption du projet de loi 28, Loi sur la Société
Innovatech du Grand Montréal, est adoptée?
Mise aux voix
Une voix: Même vote, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Même vote. Oui, M.
le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: Avec le consentement, y compris le vote de la
députée de Matane en faveur de la motion.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que vous
êtes pour ou contre, Mme la députée?
Mme Hovington: Pour.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Pour. M. le
secrétaire.
Le Secrétaire: pour: 76 contre: 4 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, la motion est
adoptée.
M. le leader adjoint du gouvernement, avec quel article continuons-nous
nos travaux, s'il vous plaît?
M. Johnson: Oui, M. le Président, je vous demanderais
d'appeler l'article 13 du feuilleton.
Projet de loi 7
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article...
S'il vous plaît! M. le député de Lévis et M. le
député de Chauveau, vous pouvez aller discuter en avant de la
Chambre, s'il vous plaît! Pas d'échange. Pas d'échange.
S'il vous plaît! À l'article 13 de notre feuilleton,
l'Assemblée prend en considération le rapport de la commission du
budget et de l'administration sur le projet de loi 7, Loi modifiant la Loi sur
l'administration financière et la Loi sur les dettes et les emprunts
municipaux. Est-ce qu'il y a des interventions?
Une voix: Non, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que la motion
proposant la prise en considération du rapport de la commission du
budget et de l'administration sur le projet de loi 7, Loi modifiant la Loi sur
l'administration financière et la Loi sur les dettes et les emprunts
municipaux, est adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader adjoint du gouvernement, s'il vous plaît!
Adoption
M. Johnson: M. le Président, je propose maintenant
l'adoption du projet de loi 7.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que la motion
proposant l'adoption du projet de loi 7, Loi modifiant la Loi sur
l'administration financière et la Loi sur les dettes et les emprunts
municipaux, est adoptée?
Une voix: Vote enregistré.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Vote enregistré.
Qu'on appelle les députés! (21 h 29 - 21 h 32)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Si vous voulez vous
asseoir, regagner vos banquettes, s'il vous plaît!
Alors, que ceux et celles qui sont en faveur
de la motion proposant l'adoption du projet de loi 7, Loi modifiant la
Loi sur l'administration financière et la Loi sur les dettes et les
emprunts municipaux, veuillent bien se lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), Mme Bacon (Chomedey), M. Bourbeau (Laporte), M. Dutil
(Beauce-Sud), M. Côté (Rivière-du-Loup), M. Elkas
(Robert-Baldwin), Mme Robic (Bourassa), M. Bélisle (Mille-îles),
M. Cusano (Vïau), M. Picotte (Maskinongé), Mme Robillard (Chambly),
Mme Bleau (Groulx), M. Houde (Berthier), M. Maciocia (Viger), M. Maltais
(Saguenay), Mme Trépanier (Dorion), M. Cannon (La Peltrie), M. Beaudin
(Gaspé), M. Chagnon (Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M. Doyon
(Louis-Hébert), Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M.
Marcil (Salaberry-Soulanges), M. Lemire (Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau),
M. Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M.
Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Farrah
(îles-de-la-Madeleine), M. Fradet (Vimont), M. Richard (Nicolet-Yamaska),
M. Charbonneau (Saint-Jean), Mme Bégin (Bellechasse), M. Bélanger
(Laval-des-Rapides), M. Gauvin (Montmagny-L'Islet), M. Gautrin (Verdun), M.
Forget (Prévost), M. Khelfa (Richelieu), M. Gobé (LaFon-taine),
Mme Hovington (Matane), M. Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron
(Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Acadie), M. Audet (Beauce-Nord), M. Parent
(Sauvé), Mme Bélanger (Mégantic-Compton), M. Camden
(Lotbinière), M. Brouillette (Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme
Cardinal (Châteauguay), Mme Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière
(Gatineau), M. Lafrance (Iberville), M. MacMillan (Papineau).
M. Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson),
Mme Marois (Taillon), M. Garon (Lévis), M. Jolivet (Lavio-lette), M.
Baril (Arthabaska), M. Dufour (Jon-quière), M. Lazure (La Prairie), M.
Gendron (Abitibi-Ouest), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard
(Labelle), Mme Vermette (Marie-Victo-rin), M. Paré (Shefford), M.
Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Fi-lion
(Montmorency), M. Boisclair (Gouin), M. Trudel
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M. Beaulne (Bertrand), Mme
Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger
(Anjou).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Secrétaire: pour: 81 contre: 0 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): La motion est
adoptée. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Bélisle: M. le Président, l'article 22, s'il
vous plaît.
Projet de loi 37
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 22 de
notre feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport
de la commission du budget et de l'administration sur le projet de loi 37, Loi
concernant la prolongation des conventions collectives et la
rémunération dans le secteur public. Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Chevrette: M. le Président, est-ce que c'est la prise
en considération?
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Prise en
considération du rapport du projet de loi 37. Pas d'intervention du
côté ministériel? Du côté de l'Opposition
officielle? Alors, est-ce que le rapport de la commission du budget et de
l'administration sur le projet de loi 37, Loi concernant la prolongation des
conventions collectives et la rémunération dans le secteur
public, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader adjoint du gouvernement.
Adoption
M. Bélisle: M. le Président, je fais motion pour
proposer l'adoption du projet de loi 37.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que cette motion
est adoptée?
M. Chevrette: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, qu'on appelle les
députés, s'il vous plaît. (21 h 37 - 21 h 41)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lefebvre): J'invite chaque
député à regagner sa banquette, s'il vous plaît!
S'il vous plaît! Que ceux et celles qui sont en faveur de la motion
proposant l'adoption du projet de loi 37, Loi concernant la prolongation des
conventions collectives et la rémunération dans le secteur
public, veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), M. Levesque (Bonaventure), Mme Bacon (Chomedey), M.
Bourbeau (Laporte), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Côté
(Rivière-du-Loup), M. Elkas (Robert-Baldwin), Mme Robic (Bourassa), M.
Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson
(Vaudreuil), M. Cusano (Viau), M. Picotte (Maski-nongé), Mme
Robillard (Chambly), Mme Bleau (Groulx), M. Houde (Bert hier), M. Maciocia
(Vi-ger), M. Maltais (Saguenay), Mme Trépanier (Do-rion), M. Cannon (La
Peltrie), M. Philibert (Trois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé), M.
Chagnon (Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M. Doyon (Louis-Hébert),
Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M. Marcil
(Salaberry-Soulanges), M. Lemire (Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau), M.
Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M.
Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Farrah
(î'es-de-la-Made-leine), M. Fradet (Vimont), M. Richard
(Nicolet-Yamaska), M. Charbonneau (Saint-Jean), Mme Begin (Bellechasse), M.
Bélanger (Laval-des-Rapi-des), M. Gauvin (Montmagny-L'lslet), M. Gautrin
(Verdun), M. Forget (Prévost), M. Khelfa (Richelieu), M. Gobé
(LaFontaine), Mme Hovington (Matane), M. Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M.
Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Aca-die), M. Audet (Beauce-Nord), M.
Parent (Sauvé), Mme Bélanger (Mégantic-Compton), M. Camden
(Lotbinière), M. Brouillette (Champlain), M. Bra-det (Charlevoix), Mme
Cardinal (Châteauguay), Mme Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière
(Gati-neau), M. Lafrance (Iberville), M. MacMillan (Pa-pineau).
M. Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson),
Mme Marois (Taillon), M. Garon (Lévis), M. Jolivet (Lavio-lette), M.
Baril (Arthabaska), M. Dufour (Jon-quière), M. Lazure (La Prairie), M.
Gendron (Abitibi-Ouest), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard
(Labelle), Mme Vermette (Marie-Victo-rin), M. Paré (Shefford), M.
Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Fi-lion
(Montmorency), M. Boisclair (Gouin), M. Trudel
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M. Beaulne (Bertrand), Mme
Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger
(Anjou).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a des
députés qui sont contre cette motion?
M. le député de Jacques-Cartier, êtes-vous pour ou
contre? En faveur?
Le Secrétaire: M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a des
abstentions?
Le Secrétaire: pour: 84 contre: 0 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, la motion est
adoptée.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui, M. le leader de
l'Opposition officielle.
M. Chevrette: Je demanderais au leader adjoint du gouvernement
une suspension des travaux pour quelques minutes.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, je suspends les
travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 45)
(Reprise à 21 h 58)
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Si vous voulez prendre
place. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: Oui, M. le Président, je vous demanderais
d'appeler l'article 12 du feuilleton.
Projet de loi 4
Prise en considération du rapport
de la commission qui en a fait l'étude
détaillée et des amendements
déposés
Le Vice-Président (M. Bissonnet): L'article 12.
L'Assemblée prend en considération le rapport de la commission du
budget et de l'administration sur le projet de loi 4, Loi modifiant diverses
dispositions législatives concernant les régimes de retraite des
secteurs public et parapublic, ainsi que les amendements transmis en vertu de
l'article 252 du règlement par M. le ministre
délégué à l'Administration et à la Fonction
publique et président du Conseil du trésor. Ces amendements sont
déclarés recevables. Est-ce qu'il y a des interventions sur ce
rapport ainsi que sur ses amendements? Il n'y a pas d'interventions. Les
amendements proposés par M. le ministre délégué
à l'Administration et à la Fonction publique et président
du Conseil du trésor sont-ils adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Adopté. Le
rapport tel qu'amendé de la commission du budget et de l'administration
portant sur le projet de loi 4, Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant les régimes de retraite des secteurs
public et parapublic, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Adopté. M. le
leader adjoint du gouvernement.
Adoption
M. Johnson: M. le Président, je propose maintenant
l'adoption du projet de loi 4.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Est-ce que la motion
proposant l'adoption du projet de loi 4 est adoptée?
M. Chevrette: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Vote nominal. Qu'on
appelle les députés. (22 heures - 22 h 8)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, je mets aux voix
la motion proposant l'adoption du projet de loi 4, Loi modifiant diverses
dispositions législatives concernant les régimes de retraite des
secteurs public et parapublic.
Que ceux et celles qui sont pour cette motion veuillent bien se
lever.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay...
Le Vice-Président (M. Bissonnet): un instant! un instant!
si vous voulez prendre vos places, mm. les députés. lorsque le
vote est commencé, vous devez être assis à vos places.
Alors que ceux et celles qui sont pour cette motion veuillent bien se
lever.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), M. Levesque (Bonaventure), Mme Bacon (Chomedey), M.
Bourbeau (Laporte), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Côté
(Rivière-du-Loup), M. Sirros (Laurier), M. Elkas (Robert-Baldwin), Mme
Robic (Bourassa), M. Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (Vaudreuil),
M. Cusano (Viau), M. Picotte (Maskinongé), Mme Robillard (Chambly), Mme
Bleau (Groulx), M. Houde (Ber-thier), M. Maciocia (Viger), M. Maltais
(Sague-nay), M. Savoie (Abitibi-Est), Mme Trépanier (Dorion), M. Cannon
(La Peltrie), M. Philibert (T rois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé),
M. Chagnon (Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M. Doyon
(Louis-Hébert), Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M.
Marcil (Salaberry-Soulanges), M. Lemire (Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau),
M. Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M.
Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Farrah
(îles-de-Ia-Made-leine), M. Fradet (Vimont), M. Richard
(Nicolet-Yamaska), M. Charbonneau (Saint-Jean), Mme Begin (Bellechasse), M.
Bélanger (Laval-des-Rapi-des), M. Gauvin (Montmagny-L'lslet), M. Gautrin
(Verdun), M. Forget (Prévost), M. Khelfa (Richelieu), M. Gobé
(LaFontaine), Mme Hovington (Matane), M. Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M.
Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Aca-die), M. Audet
(Beauce-Nord), M. Parent (Sauvé), Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Camden (Lotbinière), M. Brouillette
(Champlain), M. Bra-det (Charlevoix), Mme Cardinal (Châteauguay), Mme
Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière (Gati-neau), M. Lafrance
(Iberville), M. MacMillan (Pa-pineau).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Une voix: On est pour.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Vous êtes pour?
Que ceux et celles qui sont pour cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: M. Chevrette (Joliette), Mme
Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme Marois (Taillon), M. Jolivet
(La-violette), M. Baril (Arthabaska), M. Gendron (Abitibi-Ouest), M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), Mme Vermette (Marie-Victorin), M. Paré (Shef-ford), M.
Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Beaulne
(Bertrand), Mme Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M.
Bélanger (Anjou).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a des
abstentions? Aucune abstention.
Le Secrétaire: pour: 79 contre: 0 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, cette motion est
adoptée. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: Oui, M. le Président, je vous
demanderais d'appeler l'article 28 du feuilleton.
Projet de loi 16 Adoption
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À l'article 28,
une motion proposant l'adoption du projet de loi 16, Loi modifiant la Loi sur
la Caisse de dépôt et placement du Québec. Est-ce qu'il y a
des intervenants sur cette motion? Aucune intervention.
Est-ce que cette motion est adoptée?
M. Chevrette: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Vote nominal. Alors,
qu'on appelle les députés. (22 h 13 - 22 h 20)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Si vous voulez prendre
place.
Je mets aux voix la motion proposant l'adoption du projet de loi 16, Loi
modifiant la Loi sur la Caisse de dépôt et placement du
Québec.
Que ceux et celles qui sont favorables à cette motion veuillent
bien se lever!
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), M. Levesque (Bonaventure), Mme Bacon (Chomedey), M.
Bourbeau (Laporte), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Côté
(Rivière-du-Loup), M. Sirros (Laurier), M. Elkas (Robert-Baldwin), Mme
Robic (Bourassa), M. Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (Vaudreuil),
M. Cusano (vïau), M. Picotte (Maskinongé), Mme Robillard (Chambly),
Mme Bleau (Groulx), M. Houde (Ber-thier), M. Maciocia (Viger), M. Maltais
(Sague-nay), M. Savoie (Abitibi-Est), Mme Trépanier (Dorion), M. Cannon
(La Peltrie), M. Philibert (Trois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé),
M. Chagnon (Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M. Doyon
(Louis-Hébert), M. St-Roch (Drummond), Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis
(Matapédia), M. Marcil (Salaberry-Soulanges), M. Lemire (Saint-Maurice),
M. Poulin (Chauveau), M. Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M.
Benoit (Orford), M. Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Farrah
(îles-de-la-Madeleine), M. Fradet (Vimont), M. Charbonneau (Saint-Jean),
Mme Bégin (Bellechasse), M. Bélanger (Laval-des-Rapides), M.
Gauvin (Montmagny-L'lslet), M. Gautrin (Verdun), M. Forget (Prévost), M.
Khelfa (Richelieu), M. Gobé (LaFontaine), Mme Hoving-ton (Matane), M.
Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau
(Acadie), M. Audet (Beauce-Nord), M. Parent (Sauvé), Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Camden (Lotbinière), M. Brouillette
(Champlain), M. Bradet (Chartevoix), Mme Cardinal (Château-guay), Mme
Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière (Gatineau), M. Lafrance
(Iberville), M. MacMillan (Papineau).
M. Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson),
Mme Marois (Taillon), M. Jolivet (Laviolette), M. Baril (Ar-thabaska), M.
Dufour (Jonquière), M. Lazure (La Prairie), M. Gendron (Abitibi-Ouest),
M. Brassard (Lac-Saint-Jean), Mme Vermette (Marie-Victor in), M. Paré
(Shefford), M. Bou-lerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M.
Filion (Montmorency), M. Boisclair (Gouin), M. Trudel
(Rouyn-Noranda-Témiscamin-gue), M. Beaulne (Bertrand), Mme
Carrier-Per-reault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger
(Anjou).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a des
abstentions? Aucune.
Le Secrétaire: pour: 84 contre: 0 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, le projet de loi
16 est adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: Oui, M. le Président, je vous demanderais
d'appeler l'article 20 de notre feuilleton.
Projet de loi 31
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors,
l'Assemblée prend en considération le rapport de la commission du
budget et de l'administration sur le projet de loi 31, Loi concernant le
régime de retraite pour certains employés du Centre hospitalier
de l'Université Laval et le régime de retraite pour certains
employés de la Commission des écoles catholiques de
Québec. Y a-t-il des interventions sur ce rapport?
Une voix: Quel article?
Le Vice-Président (M. Bissonnet): C'est l'article 20.
Une voix: Quelle loi?
Le Vice-Président (M. Bissonnet): La loi 31.
Est-ce que la motion est adoptée? Adopté. Alors, M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: M. le Président, j'en conclus donc que le
rapport...
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Je m'excuse.
M. Johnson: Oui?
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Le rapport de la
commission du budget et de l'administration sur le projet de loi 31, Loi
concernant le régime de retraite pour certains employés du Centre
hospitalier de l'Université Laval et le régime de retraite pour
certains employés de la Commission des écoles catholiques de
Québec, est-il adopté? Adopté. M. le leader adjoint du
gouvernement.
Adoption
M. Johnson: M. le Président, je propose maintenant
l'adoption du projet de loi 31.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a des
intervenants sur cette motion? Est-
ce que la motion... Alors, le vote nominal a été
demandé. Qu'on appelle les députés. (22 h 26 - 22 h
32)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, si vous voulez
prendre place, Mmes et MM. les députés. M. le
député de Sainte-Marie-Saint-Jacques, si vous voulez prendre
place.
Alors, je mets aux voix le projet de loi 31... À l'ordre, s'il
vous plaît! Alors, je mets aux voix le projet de loi 31, au niveau de son
adoption, Loi concernant le régime de retraite pour certains
employés du Centre hospitalier de l'Université Laval et le
régime de retraite pour certains employés de la Commission des
écoles catholiques de Québec.
Je vous demanderais l'ordre, s'il vous plaît!
Que ceux et celles qui sont pour cette motion veuillent bien se
lever.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), M. Levesque (Bonaventure), Mme Bacon (Chomedey), M.
Bourbeau (Laporte), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Côté
(Rivière-du-Loup), M. Sirros (Laurier), M. Elkas (Robert-Baldwin), M.
Tremblay (Outremont), Mme Robic (Bourassa), M. Cherry (Sainte-Anne), M.
Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau),
Mme Robillard (Chambly), Mme Bleau (Groulx), M. Houde (Bert hier), M. Maciocia
(Vi-ger), M. Maltais (Saguenay), M. Savoie (Abitibi-Est), Mme Trépanier
(Dorion), M. Cannon (La Pel trie), M. Philibert (Trois-Rivières), M.
Beaudin (Gaspé), M. Chagnon (Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M.
Doyon (Louis-Hébert), M. St-Roch (Drummond), Mme Pelchat (Vachon), M.
Marcil (Salaberry-Soulanges), M. Lemire (Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau),
M. Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M.
Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Fradet (Vimont), M. Lemieux
(Va-nier), M. Richard (Nicolet-Yamaska), M. Charbon-neau (Saint-Jean), Mme
Bégin (Bellechasse), M. Bélanger (Laval-des-Rapides), M. Gauvin
(Mont-magny-L'Islet), M. Gautrin (Verdun), M. Forget (Prévost), M.
Khelfa (Richelieu), M. Gobé (La-Fontaine), Mme Hovington (Matane), M.
Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau
(Acadie), M. Audet (Beauce-Nord), M. Parent (Sauvé), Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Camden (Lotbinière), M. Brouillette
(Champlain), M. Bradet (Charievoix), Mme Cardinal (Châteauguay), Mme
Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière (Gatineau), M. La-france
(Iberville), M. MacMillan (Papineau).
M. Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson),
Mme Marois (Taillon), M. Jolivet (Laviolette), M. Baril (Ar-thabaska), M.
Dufour (Jonquière), M. Lazure (La Prairie), M. Gendron (Abitibi-Ouest),
M. Brassard (Lac-Saint-Jean), Mme Vermette (Marie-Victorin),
M. Paré (Shefford), M. Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M.
Morin (Dubuc), M. Filion (Montmorency), M. Boisclair (Gouin), M. Trudel
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M. Beaulne (Bertrand), Mme
Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger
(Anjou). M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y en a qui
sont contre? Aucun.
Est-ce qu'il y a des abstentions? Aucune.
Le Secrétaire: pour: 85 contre: 0 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Le projet de loi no 31
est adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: Oui, M. le Président. Je vous demanderais
d'appeler l'article 34 de notre feuilleton.
Projet de loi 33 Adoption
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À l'article 34,
Mme la ministre déléguée à la Condition
féminine et ministre responsable de la Famille propose l'adoption du
projet de loi no 33, Loi modifiant la Loi sur les services de garde à
l'enfance. Est-ce qu'il y a des interventions?
Le projet de loi no 33, Loi modifiant la Loi sur les services de garde
à l'enfance est-il adopté?
Une voix: Ce n'est pas le rapport.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Non. C'est l'adoption de
la loi. Est-ce que cette motion est adoptée?
Une voix: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Vote nominal. Qu'on
appelle les députés! (22 h 38 - 22 h 42)
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Si vous voulez prendre
place, Mmes et MM. les députés.
Mise aux voix je mets aux voix la motion proposée par mme
la ministre déléguée à la condition féminine
et à la Famille proposant l'adoption du projet de loi 33, loi modifiant
la loi sur les services de garde à l'enfance. que ceux et celles qui
sont en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-
blay (Saint-François), M. Levesque (Bonaventure), Mme Bacon
(Chomedey), M. Bourbeau (Laporte), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Côté
(Rivière-du-Loup), M. Sirros (Laurier), M. Elkas (Robert-Baldwin), M.
Tremblay (Outremont), Mme Robic (Bourassa), M. Cherry (Sainte-Anne), M.
Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau),
Mme Robillard (Chambly), Mme Bleau (Groulx), M. Houde (Berthier), M. Maciocia
(Vi-ger), M. Maltais (Saguenay), M. Savoie (Abitibi-Est), Mme Trépanier
(Dorion), M. Cannon (La Peltrie), M. Philibert (Trois-RMères), M.
Beaudin (Gaspé), M. Chagnon (Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M.
Doyon (Louis-Hébert), M. St-Roch (Drummond), Mme Pelchat (Vachon), M.
Marcil (Salaberry-Soulanges), M. Lemire (Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau),
M. Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M.
Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Fradet (vïmont), M. Lemieux
(Va-nier), M. Richard (Nicolet-Yamaska), M. Charbon-neau (Saint-Jean), Mme
Bégin (Bellechasse), M. Bélanger (Laval-des-Rapides), M. Gauvin
(Mont-magny-L'Islet), M. Gautrin (Verdun), M. Forget (Prévost), M.
Khelfa (Richelieu), M. Gobé (La-Fontaine), Mme Hovington (Matane), M.
Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau
(Acadie), M. Audet (Beauce-Nord), M. Parent (Sauvé), Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Camden (Lotbinière), M. Bradet
(Charlevoix), Mme Cardinal (Châteauguay), Mme Loiselle (Saint-Henri), M.
Lafrenière (Gati-neau), M. Lafrance (Iberville), M. MacMillan
(Pa-pineau).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: M. Chevrette (Joliette), Mme
Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme Marois (Taillon), M. Jolivet
(La-violette), M. Baril (Arthabaska), M. Dufour (Jon-quière), M. Lazure
(La Prairie), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), Mme Vermette (Marie-Victorin), M.
Paré (Shefford), M. Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin
(Dubuc), M. Filion (Montmorency), M. Boisclair (Gouin), M. Trudel
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M. Beaulne (Bertrand), Mme
Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger
(Anjou).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a des
abstentions? Aucune abstention.
Le Secrétaire: pour: 64 contre: 19 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Le projet de loi no 33
est adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: Oui, M. le Président, je vous demanderais
d'appeler l'article 11 du feuilleton.
Convocation des leaders
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Je suspends les travaux
pour quelques instants pour tenir une conférence avec tes deux
leaders.
(Suspension de la séance à 22 h 47)
(Reprise à 23 h 11)
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Si vous voulez prendre
place, mes chers collègues.
Projet de loi 408
Prise en considération du rapport
de la commission qui en a fait l'étude
détaillée et des amendements
déposés
Alors, j'ai suspendu les travaux pour faire une rencontre avec les
leaders quant à la recevabilité des amendements sur le projet de
loi 408. Nous sommes à l'article 11 du feuilleton. L'Assemblée
prend en considération le rapport de la commission des affaires sociales
sur le projet de loi 408, Loi sur la Société
québécoise de développement de la main-d'oeuvre, ainsi que
les amendements transmis en vertu de l'article 252 du règlement par M.
le ministre de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de
la Formation professionnelle aux articles 65, 66.1, 71, 72, 73, 82, 84 et 92 du
projet de loi et les amendements transmis en vertu de l'article 252 du
règlement par M. le député de Joliette et leader de
l'Opposition officielle aux articles 5, 17, 25, 31, 37, 44.5, 44.7 et 69.1 du
projet de loi.
Les amendements de M. le ministre de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle sont
déclarés receva-bles. Les amendements de M. le
député de Joliette et leader de l'Opposition officielle aux
articles 17, 25, 31, 44.5, 44.7 et 69.1 du projet de loi du projet de loi...
C'est écrit deux fois, ça, c'est une erreur...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Vice-Président (M. Bissonnet): ...sont
déclarés recevables.
Une voix: Un projet de loi bicentenaire.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Toutefois, les
amendements de M. le député de Joliette et leader de l'Opposition
officielle aux articles 5 et 37 du projet de loi sont déclarés
irrecevables.
Adoption des amendements proposés par le
ministre
Y a-t-il des interventions sur ce rapport ainsi que sur ces amendements
déclarés receva-bles? Les amendements proposés par M. le
ministre de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la
Formation professionnelle aux articles 65, 66.1, 71, 72, 73, 82, 84 et 92 du
projet de loi sont-ils adoptés?
Des voix: Adopté.
M. Chevrette: Sur division.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Adopté sur
division.
Rejet des amendements proposés par le leader de
l'Opposition officielle
Les amendements proposés par M. le député de
Joliette et leader de l'Opposition officielle aux articles 17, 25, 31, 44.5,
44.7 et 69.1 du projet de loi sont-ils adoptés?
M. Bélisle: Rejeté.
M. Chevrette: Adopté.
Le Vice-Président (M. Bissonnet):...
Une voix: Rejeté.
M. Bélisle: Rejeté.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Ces amendements sont
rejetés.
M. Chevrette: Sur division. J'espère.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, rejeté.
Ces amendements sont rejetés.
Une voix: C'est bien rejeté.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): les articles et les
intitulés qui n'ont pas été adoptés en commission,
qu'ils aient ou non été amendés par les votes
précédents, sont-ils adoptés?
Des voix: Adopté.
M. Chevrette: Sur division.
Adoption du rapport amendé
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Adopté sur
division. Le rapport tel qu'amendé de la commission des affaires
sociales sur le projet de loi 408, Loi sur la Société
québécoise de développement de la main-d'oeuvre, est-il
adopté?
M. Chevrette: Sur division.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Adopté sur
division. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: Oui, M. le Président. Je propose maintenant
l'adoption du projet de loi 408.
Adoption
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, le projet de loi
408, Loi sur la Société québécoise de
développement de la main-d'oeuvre, est-il adopté?
Des voix: Adopté. Une voix: Vote nominal. M.
Chevrette: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Vote nominal. Qu'on
appelle les députés. (23 h 14 - 23 h 17)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, je mets aux voix
la motion proposant l'adoption du projet de loi no 408, Loi sur la
Société québécoise de développement de la
main-d'oeuvre. Que ceux et celles qui sont favorables à cette motion
veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), M. Levesque (Bonaven-ture)...
Le Vice-Président (M. Bissonnet): s'il vous plaît!
m. le député de sauvé, je vous demanderais de vous retirer
de l'assemblée. m. le député de Marquette
également.
Des voix: Consentement. Consentement.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): M. le
député de Marquette, s'il vous plaît! Si vous voulez
poursuivre, M. le secrétaire.
Le Secrétaire adjoint: Mme Bacon (Chome-dey), M. Bourbeau
(Laporte), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Côté (RMère-du-Loup),
M. Sirros (Laurier), M. Elkas (Robert-Baldwin), M. Tremblay (Outremont), Mme
Robic (Bourassa), M. Cherry (Sainte-Anne), M. Bélisle
(Mille-Îles), M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau), Mme Robillard
(Chambly), M. Blackburn (Roberval), Mme Bleau (Groulx), M. Houde (Bert hier),
M. Maciocia (Vi-ger), M. Maltais (Saguenay), M. Savoie (Abitibi-
Est), Mme Trépanier (Dorion), M. Cannon (La Peltrie), M.
Philibert (Trois-RMères), M. Beaudin (Gaspé), M. Chagnon
(Saint-Louis), M. Harnel (Sherbrooke), M. Doyon (Louis-Hébert), M.
St-Roch (Drummond), Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M.
Marcil (Salaberry-Sou-langes), M. Lemire (Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau),
M. Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M.
Kehoe (Cha-pleau), M. Fradet (Vimont), M. Lemieux (Vanier), M. Messier
(Saint-Hyacinthe), M. Richard (Nico-let-Yamaska), M. Charbonneau (Saint-Jean),
Mme Bégin (Bellechasse), M. Bélanger (Laval-des-Rapides), M.
Gauvin (Montmagny-L'lslet), M. Gautrin (Verdun), M. Forget (Prévost), M.
Khelfa (Richelieu), M. Gobé (LaFontaine), Mme Hoving-ton (Matane), M.
Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau
(Acadie), M. Audet (Beauce-Nord), Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Camden (Lotbinière), M. Brouillette
(Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme Cardinal (Châteauguay), Mme
Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière (Gatineau), M. La-france
(Iberville), M. MacMillan (Papineau).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: M. Chevrette (Joliette), Mme
Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme Marois (Taillon), M. Garon
(Lé-vis), Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve), M. Jo-livet (Laviolette),
M. Baril (Arthabaska), M. Du-four (Jonquière), M. Lazure (La Prairie),
M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard (Labelle), Mme Vermette
(Marie-Victorin), M. Paré (Shef-ford), M. Boulerice
(Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Filion (Montmorency), M.
Boisclair (Gouin), M. Trudel (Rouyn-Noranda-Té-miscamingue), M. Beaulne
(Bertrand), Mme Car-rier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M.
Bélanger (Anjou).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a des
abstentions? Aucune abstention. le secrétaire: pour: 65 contre:
23 abstentions: 0 (23 h 20)
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, la motion est
adoptée. le projet de loi 408 est adopté.
Des voix: Bravo! Bravo! Bravo!
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À l'ordre, s'il
vous plaît! M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: Oui, M. le Président, je vous demanderais
d'appeler l'article 33 de notre feuilleton.
Projet de loi 32 Adoption
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À l'article 33,
Mme la ministre déléguée aux Finances propose l'adoption
du projet de loi 32, Loi modifiant la Loi sur les valeurs mobilières.
Est-ce qu'il y a des intervenants? Le projet de loi 32, Loi modifiant la Loi
sur les valeurs mobilières, est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Adopté. M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: M. le Président, je vous demanderais d'appeler
l'article 26 de notre feuilleton.
Projet de loi 6 Adoption
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À l'article 26,
M. le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie propose
l'adoption du projet de loi 6, Loi modifiant la Loi sur la
Société des alcools du Québec et d'autres dispositions
législatives. Est-ce qu'il y a des intervenants? Le projet de loi 6, Loi
modifiant la Loi sur la Société des alcools du Québec et
d'autres dispositions législatives, est-il adopté?
M. Chevrette: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Vote nominal. Qu'on
appelle les députés! (23 h 22 - 23 h 28)
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Veuillez reprendre vos
banquettes, Mmes, MM. les députés.
Mise aux voix
Je mets aux voix la motion proposant l'adoption du projet de loi 6, Loi
modifiant la Loi...
Une voix: C'est trop tard. Des voix: Ah! Il est trop
tard.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Je mets aux voix la
motion proposant l'adoption du projet de loi 6, Loi modifiant la Loi sur la
Société des alcools du Québec et d'autres dispositions
législatives.
Que ceux et celles qui sont en faveur de
cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), Mme Bacon (Chomedey), M. Bourbeau (Laporte), M. Dutil
(Beauce-Sud), M. Côté (Rivière-du-Loup), M. Elkas
(Robert-Baldwin), M. Tremblay (Outremont), Mme Robic (Bou-rassa), M. Cherry
(Sainte-Anne), M. Bélisle (Mille-Iles), M. Johnson (Vaudreuil)...
Le Vice-Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît!
M. le ministre, s'il vous plaît. Si vous voulez poursuivre.
Le Secrétaire adjoint: ...M. Cusano (Viau), Mme Robillard
(Chambly), M. Blackburn (Rober-val), Mme Bleau (Groulx), M. Houde (Berthier),
M. Maciocia (Viger), M. Maltais (Saguenay), M. Savoie (Abitibi-Est), Mme
Trépanier (Dorion), M. Cannon (La Peltrie), M. Philibert
(Trois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé), M. Chagnon (Saint-Louis),
M. Doyon (Louis-Hébert), M. St-Roch (Drum-mond), Mme Pelchat (Vachon),
M. Paradis (Mata-pédia), M. Marcil (Salaberry-Soulanges), M. Lemire
(Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau), M. Thérien (Rousseau), M.
Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M. Dauphin (Marquette), M. Kehoe
(Chapleau), M. Fradet (Vimont), M. Le-mieux (Vanier), M. Messier
(Saint-Hyacinthe), M. Richard (Nicolet-Yamaska), M. Charbonneau (Saint-Jean),
Mme Bégin (Bellechasse), M. Bélanger (Laval-dès-Rapides),
M. Gauvin (Montmagny-L'Islet), M. Gautrin (Verdun), M. Forget (Prévost),
M. Khelfa (Richelieu), M. Gobé (LaFon-taine), Mme Hovington (Matane), M.
Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau
(Acadie), M. Audet (Beauce-Nord), M. Parent (Sauvé), Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Camden (Lotbinière), M. Brouil-lette
(Champlain), M. Bradet (Charievoix), Mme Cardinal (Châteauguay), Mme
Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière (Gatineau), M. Lafrance
(Iberville), M. MacMillan (Papineau).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
M. Parizeau (L'Assomption), M. Chevrette (Joliette), Mme Blackburn
(Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme Marois (Taillon), M. Garon
(Lé-vis), Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve), M. Jo-livet (Laviolette),
M. Baril (Arthabaska), M. Du-four (Jonquière), M. Lazure (La Prairie),
M. Gen-dron (Abitibi-Ouest), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard
(Labelle), Mme Vermette (Marie-vïctorin), M. Paré (Shefford), M.
Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Filion
(Montmorency), M. Boisclair (Gouin), M. Trudel
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M. Beaulne (Bertrand), Mme
Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger
(Anjou).
Le Secrétaire: pour: 89 contre: 0 abstentions: 0 (23 h
30)
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, le projet de loi
est adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: Oui, M. le Président. Je vous demanderais
d'appeler l'article 35 de notre feuilleton.
Projet de loi 409 Adoption
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À l'article 35,
il s'agit de la motion proposant l'adoption du projet de loi 409, Loi modifiant
la Loi sur les sociétés de placements dans l'entreprise
québécoise. Est-ce qu'il y a des intervenants? Est-ce que cette
motion est adoptée?
Une voix: Sur division.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Adopté sur
division. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: M. le Président, je vous demanderais d'appeler
l'article 36 de notre feuilleton.
Projet de loi 410 Adoption
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À l'article 36,
m. le ministre de l'industrie, du Commerce et de la Technologie propose
l'adoption du projet de loi 410, Loi favorisant l'augmentation du capital des
petites et moyennes entreprises. Est-ce qu'il y a des intervenants sur cette
motion? Est-ce que cette motion est adoptée?
M. Chevrette: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Vote nominal. Qu'on
appelle les députés! (23 h 33 - 23 h 36)
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Si vous voulez prendre
place, s'il vous plaît!
Mise aux voix
Alors, je mets aux voix la motion proposant l'adoption du projet de loi
410, Loi favorisant l'augmentation du capital des petites et moyennes
entreprises.
Que ceux et celles qui sont favorables à cette motion veuillent
bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), M. Levesque (Bonaventure), Mme Bacon (Chomedey), M.
Bourbeau (Laporte), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Côté
(Rivière-du-Loup), M. Sirros (Laurier), M. Elkas (Robert-
Baldwin), M. Tremblay (Outremont), Mme Robic (Bourassa), M. Cherry
(Sainte-Anne), M. Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (Vaudreuil), M.
Cusano (Viau), Mme Robillard (Chambly), M. Blackburn (Roberval), Mme Bleau
(Groulx), M. Maciocia (Vi-ger), M. Maltais (Saguenay), M. Savoie (Abitibi-Est),
Mme Trépanier (Dorion), M. Cannon (La Peltrie), M. Philibert
(Trois-RMères), M. Beaudin (Gaspé), M. Chagnon (Saint-Louis), M.
Hamel (Sherbrooke), M. Doyon (Louis-Hébert), M. St-Roch (Drummond), Mme
Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M. Marcil
(Salaberry-Sou-langes), M. Lemire (Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau), M.
Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M.
Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Fradet (Vimont), M. Lemieux
(Vanier), M. Messier (Saint-Hyacinthe), M. Richard (Nicolet-Yamaska), M.
Charbonneau (Saint-Jean), Mme Bégin (Belle-chasse), M. Bélanger
(Laval-des-Rapides), M. Gauvin (Montmagny-L'lslet), M. Gautrin (Verdun), M.
Forget (Prévost), M. Khelfa (Richelieu), M. Gobé (LaFontaine),
Mme Hovington (Matane), M. Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron
(Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Acadie), M. Au-det (Beauce-Nord), M. Parent
(Sauvé), Mme Bélanger (Mégantic-Compton), M. Camden
(Lotbi-nière), M. Brouillette (Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme
Cardinal (Châteauguay), Mme Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière
(Gatineau), M. Lafrance (Iberville), M. MacMillan (Papi-neau).
M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: M. Parizeau (L'Assomption), M.
Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme
Ma-rois (Taillon), M. Garon (Lévis), Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve),
M. Jolivet (Laviolette), M. Baril (Arthabaska), M. Dufour (Jonquière),
M. Lazure (La Prairie), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard
(Labelle), Mme Vermette (Marie-Vic-torin), M. Paré (Shefford), M.
Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Fi-lion
(Montmorency), M. Trudel (Rouyn-Noran-da-Témiscamingue), M. Beaulne
(Bertrand), Mme Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M.
Bélanger (Anjou).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a des
abstentions? Aucune abstention.
Le Secrétaire: pour: 67 contre: 22 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Alors, cette motion est
adoptée. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: Oui, M. le Président, je vous demanderais
d'appeler l'article 30 de notre feuilleton.
Projet de loi 20 Adoption
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À l'article 30,
M. le leader adjoint du gouvernement propose l'adoption du projet de loi 20,
Loi abrogeant la Loi concernant les droits sur les divertissements. Est-ce
qu'il y a des intervenants sur cette motion?
M. Chevrette: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Le projet de loi, Loi
abrogeant la Loi concernant les droits sur les divertissements est-il
adopté? Vote nominal. Qu'on appelle les députés! (23 h 40
- 23 h 46)
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Mmes et MM. les
députés, si vous voulez prendre place. Alors, je vous demanderais
votre collaboration. M. le député de Chauveau, s'il vous
plaît, votre collaboration, je l'apprécierais. Je
l'apprécierais.
Mise aux voix
Je mets aux voix la motion proposant l'adoption du projet de loi 20, Loi
abrogeant la Loi concernant les droits sur les divertissements.
Que ceux et celles qui sont en faveur de cette motion veuillent bien se
lever.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), M. Levesque (Bonaventure), Mme Bacon (Chomedey), M.
Bourbeau (Laporte), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Côté
(Rivière-du-Loup), M. Sirros (Laurier), M. Elkas (Robert-Baldwin), M.
Tremblay (Outremont), Mme Robic (Bourassa), M. Cherry (Sainte-Anne), M.
Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau),
Mme Robillard (Chambly), M. Blackburn (Roberval), Mme Bleau (Groulx), M. Houde
(Ber-thier), M. Maciocia (Viger), M. Maltais (Saguenay), M. Savoie
(Abitibi-Est), Mme Trépanier (Dorion), M. Cannon (La Peltrie), M.
Philibert (Trois-RMères), M. Beaudin (Gaspé), M. Chagnon
(Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M. Doyon (Louis-Hébert), M.
St-Roch (Drummond), Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M.
Marcil (Salaberry-Soulanges), M. Lemire (Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau),
M. Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M.
Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Fradet (Vimont), M. Lemieux
(Vanier), M. Messier (Saint-Hyacinthe), M. Richard (Nicolet-Yamaska), M.
Charbonneau (Saint-Jean), Mme Bégin (Bellechasse), M. Bélanger
(Laval-des-Rapides), M. Gauvin (Montmagny-L'lslet), M. Gautrin (Verdun), M.
Forget (Prévost), M. Khelfa
(Richelieu), M. Gobé (LaFontaine), Mme Hoving-ton (Matane), M.
Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau
(Acadie), M. Audet (Beauce-Nord), M. Parent (Sauvé), Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Camden (Lotbinière), M. Brouillette
(Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme Cardinal (Château-guay), Mme
Loiselie (Saint-Henri), M. Lafrenière (Gatineau), M. Lafrance
(Iberville), M. MacMillan (Papineau).
M. Libman (D'Arcy-McGee), M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: M. Parizeau (L'Assomption), M.
Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme
Ma-rois (Taillon), M. Garon (Lévis), Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve),
M. Jolivet (Laviolette), M. Baril (Arthabaska), M. Dufour (Jonquière),
M. Lazure (La Prairie), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard
(Labelle), Mme Vermette (Marie-Vic-torin), M. Paré (Shefford), M.
Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Fi-lion
(Montmorency), M. Trudel (Rouyn-Noran-da-Témiscamingue), M. Beaulne
(Bertrand), Mme Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M.
Bélanger (Anjou).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Y a-t-il des
abstentions? Aucune abstention.
Le Secrétaire: pour: 69 contre: 22 abstentions: 0
(23 h 50)
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Le projet de loi 20 est
adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: M. le Président, je vous demanderais d'appeler
l'article 29 de notre feuilleton.
Projet de loi 17 Adoption
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À l'article 29 du
feuilleton. M. le ministre de l'Éducation propose l'adoption du projet
de loi 17, Loi modifiant la Loi sur l'instruction publique. Est-ce qu'il y a
des intervenants? Le projet de loi 17, Loi modifiant la Loi sur l'instruction
publique est-il adopté? Adopté. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Johnson: M. le Président, je vous demanderais d'appeler
l'article 31 de notre feuilleton.
Projet de loi 22 Adoption
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À l'article 31,
M. le leader adjoint du gouvernement propose l'adoption du projet de loi 22,
Loi modifiant la loi sur les cités et villes, le Code municipal du
Québec et d'autres dispositions législatives. Est-ce qu'il y a
des interventions sur cette motion?
M. Chevrette: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): II y a vote
enregistré sur l'adoption de la motion pour l'adoption du projet de loi.
Alors, qu'on appelle les députés! (23 h 51 - 23 h 54)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Veuillez prendre place.
Alors, je mets aux voix la motion proposant l'adoption du projet de loi 22, Loi
modifiant la Loi sur les cités et villes, le Code municipal du
Québec et d'autres dispositions législatives. Que ceux et celles
qui sont pour cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), M. Levesque (Bonaventure), Mme Bacon (Chomedey), M.
Bourbeau (Laporte), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Côté
(Rivière-du-Loup), M. Sirros (Laurier), M. Elkas (Robert-Baldwin), M.
Tremblay (Outremont), Mme Robic (Bourassa), M. Cherry (Sainte-Anne), M.
Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau),
Mme Robillard (Chambly), M. Blackburn (Roberval), Mme Bleau (Groulx), M. Houde
(Ber-thier), M. Maciocia (Viger), M. Maltais (Sague-nay), M. Savoie
(Abitibi-Est), Mme Trépanier (Dorion), M. Cannon (La Peltrie), M.
Philibert (Trois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé), M. Chagnon
(Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M. Doyon (Louis-Hébert), M.
St-Roch (Drummond), Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M.
Marcil (Salaberry-Soulanges), M. Lemire (Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau),
M. Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M.
Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Fradet (Vimont), M. Messier
(Saint-Hyacinthe), M. Richard (Nicolet-Yamaska), M. Charbonneau (Saint-Jean),
Mme Bégin (Belle-chasse), M. Bélanger (Laval-des-Rapides), M.
Gauvin (Montmagny-L'lslet), M. Gautrin (Verdun), M. Forget (Prévost), M.
Khelfa (Richelieu), M. Gobé (LaFontaine), Mme Hovington (Matane), M.
Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau
(Acadie), M. Audet (Beauce-Nord), M. Parent (Sauvé), Mme Bélanger
(Mégantic-Compton), M. Camden (Lotbinière), M. Brouillette
(Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme Cardinal (Châteauguay), Mme
Loiselle (Saint-Henri), M: Lafrenière (Gatineau), M. Lafrance
(Iberville), M. MacMillan (Papi-neau).
M. Libman (D'Arcy-McGee), M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: M. Chevrette (Joliette), Mme
Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme Marois (Taillon), M. Garon
(Lé-vis), Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve), M. Jo-livet (Laviolette),
M. Baril (Arthabaska), M. Du-four (Jonquière), Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Léonard (Labelle), Mme Vermette (Marie-Victo-rin),
M. Paré (Shefford), M. Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin
(Dubuc), M. Fi-lion (Montmorency), M. Boisclair (Gouin), M. Trudel
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M. Beaulne (Bertrand), Mme
Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger
(Anjou).
Le Secrétaire: pour: 68 contre: 21 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Le projet de loi 22 est
adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: Oui, M. le Président. Je vous demanderais
d'appeler l'article 23 de notre feuilleton.
Projet de loi 185
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Bissonnet): L'article 23.
L'Assemblée prend en considération le rapport de la commission de
l'économie et du travail sur le projet de loi 185, Loi modifiant la Loi
sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la
main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction. Y a-t-il des interventions
sur ce rapport?
Le rapport de la commission de l'économie et du travail portant
sur le projet de loi 185 est-il adopté? Adopté sur division.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Johnson: Oui, M. le Président. Je propose l'adoption du
projet de loi 185.
Adoption
Le Vice-Président (M. Bissonnet): est-ce que la motion
proposée par m. le ministre du travail proposant l'adoption du projet de
loi 185 est adoptée?
M. Chevrette: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Vote nominal. Qu'on
appelle les députés. (23 h 58 - 0 h 8)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Mmes et MM. les
députés, si vous voulez regagner vos banquettes, s'il vous
plaît!
Mise aux voix
Alors, je mets maintenant aux voix la motion proposant l'adoption du
projet de loi 185, Loi modifiant la Loi sur les relations du travail, la
formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de
la construction.
Que ceux et celles qui sont en faveur de cette motion veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: Mme Gagnon-Trem-blay
(Saint-François), M. Levesque (Bonaventure), Mme Bacon (Chomedey), M.
Bourbeau (Laporte), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Côté
(Rivière-du-Loup), M. Sirros (Laurier), M. Elkas (Robert-Baldwin), M.
Tremblay (Outremont), Mme Robic (Bourassa), M. Cherry (Sainte-Anne), M.
Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau),
Mme Robillard (Chambly), M. Blackburn (Roberval), Mme Bleau (Groulx), M. Houde
(Ber-thier), M. Maciocia (Viger), M. Maltais (Sague-nay), M. Savoie
(Abitibi-Est), Mme Trépanier (Dorion), M. Cannon (La Peltrie), M.
Philibert (Trois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé), M. Chagnon
(Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M. Doyon (Louis-Hébert), M.
St-Roch (Drummond), Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M.
Marcil (Salaberry-Soulanges), M. Lemire (Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau),
M. Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M.
Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Fradet (Vimont), M. Lemieux
(Va-nier), M. Messier (Saint-Hyacinthe), M. Richard (Nicolet-Yamaska), M.
Charbonneau (Saint-Jean), Mme Bégin (Bellechasse), M. Bélanger
(Laval-des-Rapides), M. Gauvin (Montmagny-L'lslet), M. Gautrin (Verdun), M.
Forget (Prévost), M. Khelfa (Richelieu), M. Gobé (LaFontaine),
Mme Hoving-ton (Matane), M. Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron
(Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Acadie), M. Audet (Beauce-Nord), M. Parent
(Sauvé), Mme Bélanger (Mégantic-Compton), M. Camden
(Lotbinière), M. Brouillette (Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme
Cardinal (Château-guay), Mme Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière
(Gatineau), M. Lafrance (Iberville), M. MacMillan (Papineau).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint: M. Chevrette (Jo-
liette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson), Mme Marois
(Taillon), M. Garon (Lé-vis), Mme Harel (Hochelaga-Maisonneuve), M.
Jo-livet (Laviolette), M. Baril (Arthabaska), M. Du-four (Jonquière), M.
Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard (Labelle), Mme Vermette
(Marie-Vic-torin), M. Paré (Shefford), M. Boulerice
(Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Fi-lion (Montmorency), M.
Boisclair (Gouin), M. Trudel (Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M. Beaulne
(Bertrand), Mme Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M.
Bélanger (Anjou).
M. Libman (D'Arcy-McGee), M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Secrétaire: pour: 67 contre: 23 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): La motion est
adoptée. M. le leader du gouvernement. (Oh 10)
M. Johnson: M. le Président, je vous demanderais d'appeler
l'article 14 de notre feuilleton.
Projet de loi 13
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 14 de
notre feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport
de la commission des institutions sur le projet de loi 13, Loi modifiant la Loi
sur les tribunaux judiciaires et prévoyant diverses dispositions
concernant l'établissement du district judiciaire de Laval. Est-ce qu'il
y a des interventions?
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader du gouvernement.
M. Johnson: M. le Président, je propose l'adoption du
projet de loi 13.
Adoption
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que la motion
proposant l'adoption du projet de loi 13, Loi modifiant la Loi sur les
tribunaux judiciaires et prévoyant diverses dispositions concernant
l'établissement du district judiciaire de Laval, est adoptée?
Une voix: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Qu'on appelle les
députés! (Oh 13 - Oh21)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Mmes et MM. les
députés, s'il vous plaît! Si vous voulez regagner vos
banquettes.
Mise aux voix
Je mets maintenant aux voix la motion proposant l'adoption du projet de
loi 13, Loi modifiant la Loi sur les tribunaux judiciaires et prévoyant
diverses dispositions concernant l'établissement du district judiciaire
de Laval.
Que ceux et celles qui sont en faveur de cette motion veuillent bien se
lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: M. Pagé (Portneuf), Mme
Gagnon-Tremblay (Saint-François), M. Le-vesque (Bonaventure), Mme Bacon
(Chomedey), M. Bourbeau (Laporte), M. Côté
(Rivière-du-Loup), M. Sirros (Laurier), M. Elkas (Robert-Baldwin), M.
Tremblay (Outremont), Mme Robic (Bourassa), M. Cherry (Sainte-Anne), M.
Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (vaudreuil), M. Cusano (Viau),
Mme Robillard (Chambly), M. Blackburn (Roberval), Mme Bleau (Groulx), M. Houde
(Ber-thier), M. Maciocia (Viger), M. Maltais (Sague-nay), Mme Trépanier
(Dorion), M. Cannon (La Peltrie), M. Philibert (Trois-Rivières), M.
Beaudin (Gaspé), M. Chagnon (Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M.
Doyon (Louis-Hébert), M. St-Roch (Drummond), Mme Pelchat (Vachon), M.
Paradis (Matapédia), M. Marcil (Salaberry-Sou-langes), M. Lemire
(Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau), M. Thérien (Rousseau), M.
Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M. Dauphin (Marquette), M. Kehoe
(Chapleau), M. Fradet (Vimont), M. Lemieux (Vanier), M. Messier
(Saint-Hyacinthe), M. Richard (Nicolet-Yamaska), M. Charbonneau (Saint-Jean),
Mme Bégin (Belle-chasse), M. Bélanger (Laval-des-Rapides), M.
Gautrin (Verdun), M. Forget (Prévost), M. Khelfa (Richelieu), M.
Gobé (LaFontaine), Mme Hoving-ton (Matane), M. Joly (Fabre), M. LeSage
(Hull), M. Bergeron (Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Acadie), M. Parent
(Sauvé), Mme Bélanger (Mé-gantic-Compton), M. Camden
(Lotbinière), M. Brouillette (Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme
Cardinal (Châteauguay), Mme Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière
(Gatineau), M. La-france (Iberville).
M. Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson),
Mme Marois (Taillon), M. Garon (Lévis), Mme Harel
(Hochelaga-Maisonneuve), M. Joli vet (Laviolette), M. Baril (Arthabaska), M.
Dufour (Jonquière), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard
(Labelle), Mme Vermette (Marie-Victorin), M. Paré (Shefford), M.
Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Filion
(Montmorency), M. Boisclair (Gouin), M. Trudel
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M. Beaulne (Bertrand), Mme
Carrier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M.
Bélanger (Anjou).
M. Libman (D'Arcy-McGee), M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Est-ce qu'il y a des abstentions? Aucune.
Le Secrétaire: pour: 86 contre: 0 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): La motion est
adoptée. M. le leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, je vous invite à
appeler l'article 21 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi 34
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 21 de
notre feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport
de la commission des institutions sur le projet de loi 34, Loi modifiant la Loi
concernant un jugement rendu par la Cour suprême du Canada le 13
décembre 1979 sur la langue de la législation et de la justice au
Québec. Est-ce qu'il y a des interventions? Aucune intervention.
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader du gouvernement?
M. Pagé: M. le Président, je propose l'adoption du
projet de loi.
Adoption
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que la motion
proposant l'adoption du projet de loi 34, Loi modifiant la Loi concernant un
jugement rendu par la Cour suprême du Canada le 13 décembre 1979
sur la langue de la législation et de la justice au Québec, est
adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader du gouvernement?
M. Pagé: L'article 24 du feuilleton, s'il vous
plaît, M. le Président.
Projet de loi 406
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 24 de
notre feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport
de la commission des institutions sur le projet de loi 406, Loi sur l'Institut
québécois de réforme du droit. Est-ce qu'il y a des
interventions? Aucune intervention.
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix: Adopté. M. le leader du gouvernement?
M. Pagé: Je propose l'adoption dudit projet de loi, M. le
Président.
Adoption
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que le projet de
loi 406, Loi sur l'Institut québécois de réforme du droit,
est adopté?
Une voix: Vote nominal, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Qu'on appelle les
députés! (0 h 27 - 0 h 33)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, je mets maintenant
aux voix la motion proposant l'adoption du projet de loi 406, Loi sur
l'Institut québécois de réforme du droit.
Que ceux et celles qui sont en faveur de cette motion veuillent bien se
lever.
Le Secrétaire adjoint: M. Pagé (Port neuf), Mme
Gagnon-Tremblay (Saint-François), M. Le-vesque (Bonaventure), Mme Bacon
(Chomedey), M. Bourbeau (Laporte), M. Côté
(Rivière-du-Loup), M. Sirros (Laurier), M. Elkas (Robert-Baldwin), M.
Tremblay (Outremont), Mme Robic (Bourassa), M. Cherry (Sainte-Anne), M.
Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (Vaudreuil), M. Cusano (Viau),
Mme Robillard (Chambly), M. Blackburn (Roberval), Mme Bleau (Groulx), M. Houde
(Ber-thier), M. Maciocia (Viger), M. Maltais (Sague-nay), Mme Trépanier
(Dorion), M. Cannon (La Peltrie), M. Philibert (Trois-Rivières), M.
Beaudin (Gaspé), M. Chagnon (Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M.
Doyon (Louis-Hébert), M. St-Roch (Drummond), Mme Pelchat (Vachon), M.
Paradis (Matapédia), M. Marcil (Salaberry-Sou-langes), M. Lemire
(Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau), M. Thérien (Rousseau), M.
Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M. Dauphin (Marquette), M. Kehoe
(Chapleau), M. Fradet (Vimont), M. Lemieux (Vanier), M. Messier
(Saint-Hyacinthe), M. Richard (Nicolet-Yamaska),
M. Charbonneau (Saint-Jean), Mme Bégin (Belle-chasse), M.
Bélanger (Laval-des-Rapides), M. Gautrin (Verdun), M. Forget
(Prévost), M. Khelfa (Richelieu), M. Gobé (LaFontaine), Mme
Hoving-ton (Matane), M. Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron
(Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Acadie), M. Audet (Beauce-Nord), M. Parent
(Sauvé), Mme Bélanger (Mégantic-Compton), M. Camden
(Lotbinière), M. Brouillette (Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme
Cardinal (Château-guay), Mme Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière
(Gatineau), M. Lafrance (Iberville), M. MacMillan (Papineau).
M. Libman (D'Arcy-McGee), M. Cameron (Jacques-Cartier).
M. Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson),
Mme Marois (Taillon), M. Garon (Lévis), Mme Harel
(Hoche-laga-Maisonneuve), M. Jolivet (Laviolette), M. Baril (Arthabaska), M.
Dufour (Jonquière), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard
(Labelle), Mme Vermette (Marie-Victorin), M. Paré (Shef-ford), M.
Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Filion
(Montmorency), M. Boisclair (Gouin), M. Trudel
(Rouyn-Noranda-Té-miscamingue), M. Beaulne (Bertrand), Mme
Car-rier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger
(Anjou).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Que ceux et celles qui
sont contre cette motion veuillent bien se lever. Pas d'abstentions?
Le Secrétaire: pour: 88 contre: 0 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, la motion est
adoptée. M. le leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, j'appelle l'article 32 du
feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi 25 Adoption
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 32 du
feuilleton, on propose l'adoption du projet de loi 25, Loi modifiant la Loi sur
le Conseil permanent de la jeunesse.
Que ceux et celles qui sont en faveur de cette motion... Est-ce qu'il y
a des interventions?
Une voix: Aucune.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que cette motion
est adoptée?
M. Chevrette: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Vote nominal. Qu'on
appelle les députés. (0 h 37 - 0 h 38)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lefebvre): S'il vous plaît!
Que ceux et celles qui sont en faveur de la motion proposant l'adoption du
projet de loi 25, Loi modifiant la Loi sur le Conseil permanent de la jeunesse
veuillent bien se lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: M. Pagé (Port neuf), Mme
Gagnon-Tremblay (Saint-François), M. Le-vesque (Bonaventure), Mme Bacon
(Chomedey), M. Bourbeau (Laporte), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Côté
(Rivière-du-Loup), M. Sirros (Laurier), M. Elkas (Robert-Baldwin), M.
Tremblay (Outremont), Mme Robic (Bourassa), M. Cherry (Sainte-Anne), M.
Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (Vau-dreuil), M. Cusano (Viau),
Mme Robillard (Cham-bly), M. Blackburn (Roberval), Mme Bleau (Groulx), M. Houde
(Berthier), M. Maciocia (Vi-ger), M. Maltais (Saguenay), M. Savoie
(Abitibi-Est), Mme Trépanier (Dorion), M. Cannon (La Peltrie), M.
Philibert (Trois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé), M. Chagnon
(Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M. Doyon (Louis-Hébert), M.
St-Roch (Drummond), Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M.
Marcil (Salaberry-Sou-langes), M. Lemire (Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau),
M. Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M.
Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Fradet (Vimont), M. Lemieux
(Vanier), M. Messier (Saint-Hyacinthe), M. Richard (Nicolet-Yamaska), M.
Charbonneau (Saint-Jean), Mme Bégin (Belle-chasse), M. Bélanger
(Laval-des-Rapides), M. Gauvin (Montmagny-L'lslet), M. Gautrin (Verdun), M.
Forget (Prévost), M. Khelfa (Richelieu), M. Gobé (LaFontaine),
Mme Hovington (Matane), M. Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron
(Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Acadie), M. Audet (Beauce-Nord), M. Parent
(Sauvé), Mme Bélanger (Mégantic-Compton), M. Camden
(Lotbinière), M. Brouillette (Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme
Cardinal (Châteauguay), Mme Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière
(Gatineau), M. Lafrance (Iberville), M. MacMillan (Papineau).
M. Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson),
Mme Marois (Taillon), M. Garon (Lévis), Mme Harel
(Hoche-laga-Maisonneuve), M. Jolivet (Laviolette), M. Baril (Arthabaska), M.
Dufour (Jonquière), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard
(Labelle), Mme Vermette (Marie-Victorin), M. Paré (Shef-ford), M.
Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Filion
(Montmorency), M. Boisclair (Gouin), M. Trudel
(Rouyn-Noranda-Té-miscamingue), M. Beaulne (Bertrand), Mme
Car-rier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger
(Anjou).
M. Libman (D'Arcy-McGee), M. Cameron
(Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a des
députés qui sont contre? Pas d'abstentions?
Le Secrétaire: pour: 91 contre: 0 abstentions: 0
(Oh 40)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, la motion est
adoptée. m. le leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, je vous invite à
appeler l'article 25.
Projet de loi 3 Adoption
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 25 de
notre feuilleton, M. le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
propose l'adoption du projet de loi 3, Loi modifiant la Loi sur la conservation
et la mise en valeur de la faune. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Chevrette: C'est à combien de temps maximum que j'ai
droit?
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Sur l'adoption? 10
minutes, M. le leader de l'Opposition officielle. Vous avez droit à 10
minutes. Votre groupe parlementaire a droit à 10 minutes. Alors, est-ce
qu'il y a des interventions?
Une voix: Non. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que la motion
proposant l'adoption du projet de loi 3, Loi modifiant la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune, est adoptée?
M. Chevrette: Vote nominal.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Qu'on appelle les
députés. (0 h 43 - 0 h 50)
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lefebvre): alors, je mets maintenant
aux voix la motion suivante: que ceux et celles qui sont en faveur de la motion
proposant l'adoption du projet de loi 3, loi modifiant la loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune, veuillent bien se lever, s'il
vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: M. Pagé (Portneuf),
Mme Gagnon-Tremblay (Saint-François), M. Le-vesque (Bonaventure),
Mme Bacon (Chomedey), M. Bourbeau (Laporte), M. Dutil (Beauce-Sud), M.
Côté (Rivière-du-Loup), M. Sirros (Laurier), M. Elkas
(Robert-Baldwin), M. Tremblay (Outremont), Mme Robic (Bourassa), M. Cherry
(Sainte-Anne), M. Bélisle (Mille-Îles), M. Johnson (Vau-dreuil),
M. Cusano (Viau), Mme Robillard (Cham-bly), M. Blackburn (Roberval), Mme Bleau
(Groulx), M. Houde (Bert hier), M. Maciocia (Vi-ger), M. Maltais (Saguenay), M.
Savoie (Abitibi-Est), Mme Trépanier (Dorion), M. Cannon (La Peltrie), M.
Philibert (Trois-Rivières), M. Beaudin (Gaspé), M. Chagnon
(Saint-Louis), M. Hamel (Sherbrooke), M. Doyon (Louis-Hébert), M.
St-Roch (Drummond), Mme Pelchat (Vachon), M. Paradis (Matapédia), M.
Marcil (Salaberry-Sou-langes), M. Lemire (Saint-Maurice), M. Poulin (Chauveau),
M. Thérien (Rousseau), M. Tremblay (Rimouski), M. Benoit (Orford), M.
Dauphin (Marquette), M. Kehoe (Chapleau), M. Fradet (Vimont), M. Lemieux
(Vanier), M. Messier (Saint-Hyacinthe), M. Richard (Nicolet-Yamaska), M.
Charbonneau (Saint-Jean), Mme Bégin (Belle-chasse), M. Bélanger
(Laval-des-Rapides), M. Gauvin (Montmagny-L'lslet), M. Gautrin (Verdun), M.
Forget (Prévost), M. Khelfa (Richelieu), M. Gobé (LaFontaine),
Mme Hovington (Matane), M. Joly (Fabre), M. LeSage (Hull), M. Bergeron
(Deux-Montagnes), M. Bordeleau (Acadie), M. Au-det (Beauce-Nord), M. Parent
(Sauvé), Mme Bélanger (Mégantic-Compton), M. Camden
(Lotbi-nière), M. Brouillette (Champlain), M. Bradet (Charlevoix), Mme
Cardinal (Châteauguay), Mme Loiselle (Saint-Henri), M. Lafrenière
(Gatineau), M. Lafrance (Iberville), M. MacMillan (Papineau).
M. Chevrette (Joliette), Mme Blackburn (Chicoutimi), M. Biais (Masson),
Mme Marois (Taillon), M. Garon (Lévis), Mme Harel
(Hoche-laga-Maisonneuve), M. Jolivet (Laviolette), M. Baril (Arthabaska), M.
Dufour (Jonquière), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Léonard
(Labelle), Mme Vermette (Marie-Victorin), M. Paré (Shef-ford), M.
Boulerice (Sainte-Marie-Saint-Jacques), M. Morin (Dubuc), M. Filion
(Montmorency), M. Boisclair (Gouin), M. Trudel
(Rouyn-Noranda-Té-miscamingue), M. Beaulne (Bertrand), Mme
Car-rier-Perreault (Les Chutes-de-la-Chaudière), M. Bélanger
(Anjou).
M. Libman (D'Arcy-McGee), M. Cameron (Jacques-Cartier).
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a des
députés qui sont contre cette motion? Il n'y a pas
d'abstentions?
Le Secrétaire: pour: 91 contre: 0 abstentions: 0
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, la motion est
adoptée. M. le leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, je vous invite à
appeler l'article 57 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi 282 Adoption du principe
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 57 de
notre feuilleton, on propose l'adoption du principe du projet de loi 282, Loi
concernant La Société médicale de Montréal inc.
Est-ce qu'il y a des interventions? Pas d'interventions.
Est-ce que cette motion est adoptée?
M. Chevrette: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader du gouvernement.
M. Pagé: L'article 56 du feuilleton, M. le
Président, s'il vous plaît
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que vous proposez
également l'adoption du projet de loi 282?
M. Pagé: Oui, oui, les deux. L'adoption du principe et
l'adoption du projet de loi.
Adoption
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, après
l'adoption du principe, vous nous proposez l'adoption du projet de loi 282.
Est-ce que la motion proposant l'adoption du projet de loi 282, Loi concernant
La Société médicale de Montréal inc., est
adoptée?
M. Chevrette: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté.
M. Pagé: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, je vous invite à
appeler l'article 56 du feuilleton.
Projet de loi 223 Adoption du principe
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 56 de
notre feuilleton, on propose l'adoption du principe du projet de loi 223, Loi
concernant certains actes de donation et de fiducie conclus par Eugene
Waddell.
Est-ce qu'il y a des interventions? Pas d'interventions.
Est-ce que la motion proposant l'adoption du principe du projet de loi
223 est adoptée? Une voix: Adopté
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, je propose l'adoption du
projet de loi.
Adoption
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que le projet de
loi 223, Loi concernant certains actes de donation et de fiducie conclus par
Eugene Waddell, est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader du gouvernement.
M. Pagé: Je vous invite maintenant à appeler
l'article 55 du feuilleton.
Projet de loi 215 Adoption du principe
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 55 de
notre feuilleton, on propose l'adoption du principe du projet de loi 215, Loi
concernant Club de golf Le Portage inc. Est-ce que cette motion est
adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le leader du
gouvernement.
M. Pagé: Je propose, M. le Président, l'adoption du
projet de loi.
Adoption
Le Vice-Président (M. Lefebvre): II n'y a pas
d'interventions sur l'adoption? Est-ce que la motion proposant l'adoption du
projet de loi 215, Loi concernant Club de golf Le Portage inc., est
adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader du gouvernement.
Projet de loi 15
Révocation de l'adoption de ce
projet de loi et amendement proposé
par le leader du gouvernement
M. Pagé: Alors, M. le Président, suite à
des
échanges intervenus avec le leader parlementaire de l'Opposition,
et comme suite de l'adoption du projet de loi 15, je voudrais que nous
procédions à un ordre de révocation d'adoption du projet
de loi 15, dans un premier temps. J'ai l'intention de présenter un
amendement qui vient corriger l'article 364.1... par un ajout,
c'est-à-dire, où on doit insérer, immédiatement
après l'article 364, ce qui suit: Loi sur le Conseil de la santé
et du bien-être. 364.1 Le texte anglais de l'article 1 de la Loi sur le
Conseil de la santé et du bien-être (1992, chapitre 8) est
modifié par la suppression, dans la première ligne, du mot
«medical».
C'est suite à une omission au moment de l'adoption du projet de
loi.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, est-ce que cette
motion est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. Est-ce que
l'amendement est adopté également?
M. Pagé: Alors, l'amendement est déposé.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
M. Pagé: Adopté. L'amendement est adopté,
mais on doit procéder aux écritures.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui. alors, vous nous
demandez de procéder aux écritures, m. le leader du
gouvernement.
M. Pagé: Oui.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci.
M. Pagé: La modification est adoptée.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le leader du
gouvernement.
M. Pagé: La modification est adoptée.
Adoption du projet de loi amendé
Le Vice-Président (M. Lefebvre): C'est ça. Est-ce
que le projet de loi... Quel est le projet de loi? Le titre?
Une voix: 15.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que le projet de
loi 15, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader du gouvernement.
M. Pagé: Alors, M. le Président, suite à la
motion adoptée cet après-midi, les 28 pièces
législatives auxquelles j'ai référé, dont 27
avaient fait l'objet d'une entente avec les leaders jeudi dernier, sont
maintenant adoptées. En conséquence, M. le Président, je
vous prierais, même si on fonctionne toujours sous l'égide de la
motion adoptée à 17 h 55 cet après-midi, d'ajourner nos
travaux à ce matin, 23 juin, 10 heures.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que cette motion
d'ajournement est adoptée?
M. Chevrette: M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui, M. le leader de
l'Opposition officielle.
M. Chevrette: Si je comprends bien, il y a un ajournement
à 10 heures pour une période des questions?
M. Pagé: Oui.
M. Chevrette: est-ce qu'en vertu de la motion, compte tenu que le
feuilleton est épuisé, l'ordre de la chambre ne se trouve pas,
par le fait même, épuisé?
M. Pagé: M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le leader du
gouvernement.
M. Pagé: Pour référer à la motion qui
a été adoptée cet après-midi, on
réfère à la suspension de certaines règles à
compter de l'adoption de la motion jusqu'au mardi 23 juin, parce que j'ai
très clairement indiqué que, l'objectif, c'était de faire
adopter ces lois.
Nous prévoyions et nous prévoyons toujours être ici
ce matin pour la période des questions. Certaines règles sont
suspendues, mais pas la période des questions.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, à la
motion, il est spécifiquement prévu, à la page 6 de ladite
motion, «que l'Assemblée puisse siéger tous les jours,
à compter de 10 heures, jusqu'à ce qu'elle décide
d'ajourner les travaux». Alors, je pense que cette partie de la motion,
M. le leader de l'Opposition, répond à votre question.
Les travaux de cette Assemblée sont ajournés à ce
matin, 10 heures.
(Fin de la séance à 1 heure)