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(Dix heures trois minutes)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Mmes et MM. les
députés, si vous voulez vous asseoir, s'il vous plaît.
Affaires du jour
Ce mercredi 7 mai 1992, nous entreprenons les travaux de
l'Assemblée nationale. À l'étape des affaires du jour,
conformément à l'article 286 de notre règlement,
l'Assemblée doit maintenant se constituer en commission
plénière afin d'étudier les crédits
budgétaires de l'Assemblée nationale pour l'exercice financier
1992-1993. Alors, dans les circonstances, afin de permettre aux personnes qui
accompagnent M. le Président de prendre place, nous allons suspendre nos
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 4)
(Reprise à 10 h 7)
Commission plénière Étude des
crédits de l'Assemblée nationale
M. Lefebvre (président de la commission
plénière): Alors, tel qu'indiqué
précédemment, au moment de la suspension des travaux de
l'Assemblée, nous sommes réunis en commission
plénière afin d'étudier les crédits
budgétaires de l'Assemblée nationale pour l'exercice financier
1992-1993. Nous allons donc entreprendre nos travaux par les remarques
préliminaires de M. le Président de l'Assemblée nationale.
M. le Président.
Remarques préliminaires M. Jean-Pierre
Saintonge, président
M. Saintonge: Alors, merci, M. le Président de la
commission plénière. J'aimerais, en ce début de
séance, souhaiter la bienvenue à tous les députés
présents afin de procéder à l'étude des
crédits budgétaires de l'Assemblée nationale pour
l'année financière 1992-1993.
Je vous rappelle l'importance que nous devons accorder à cette
étude, puisque c'est l'occasion de faire ensemble le point sur un grand
nombre de dossiers qui touchent de près les députés et
l'administration.
Soyez assurés que les fonctions que j'assume à titre de
président demeurent toujours aussi valorisantes qu'il y a deux ans et
demi, au moment où vous m'élisiez à ce poste. Veiller
à ce que les députés se conforment aux règles de
procédure et à ce que leurs droits et privilèges soient
respectés sans distinction d'appartenance politique, diriger et
administrer les différents services mis en place pour aider les
parlementaires dans l'exercice de leurs rôles de législateur et de
contrôleur des actes du gouvernement, de ses ministères et de ses
organismes, voilà le défi auquel je suis confronté
quotidiennement. À cela, s'ajoute la responsabilité de
représenter l'Assemblée dans ses relations avec les autres
Parlements.
Ce défi est d'autant plus intéressant à relever que
l'année 1992 marque le Bicentenaire de nos institutions parlementaires.
En tant que successeurs des générations de parlementaires qui
nous ont précédés, nous devons être fiers de ce que
représente l'Assemblée nationale et faire tout en notre pouvoir
pour qu'elle puisse continuer d'être l'organe suprême et
légitime d'expression et de mise en oeuvre des principes
démocratiques.
C'est donc avec beaucoup d'honneur que j'assume les fonctions qui me
sont dévolues à titre de président de l'Assemblée.
Ces fonctions, cependant, je ne peux les exercer pleinement qu'avec la
collaboration de certaines personnes.
Il y a d'abord les deux vice-présidents, MM. les
députés de Jeanne-Mance et de Frontenac, dont l'appui ne se
dément jamais. Encore cette année, j'ai pu compter sur eux en des
situations parfois délicates, et j'ai bien l'intention de continuer
à leur confier diverses responsabilités eu égard à
la conduite des travaux de la Chambre, de même qu'à la
représentation dans le domaine des relations parlementaires.
Le rôle joué par le Bureau de l'Assemblée nationale
dans l'administration de l'Assemblée en est un également de
premier plan. Dirigé par le président, il décide des
grandes orientations administratives et exerce une fonction de contrôle
et de réglementation, notamment en matière de conditions de
travail des députés. Formé de neuf députés,
la composition du Bureau de l'Assemblée s'établit de la
façon suivante. D'abord, il y a les membres réguliers. Du
côté du parti ministériel: M. William Cusano,
député de Viau et whip en chef du gouvernement; Mme Pierrette
Cardinal, députée de Châteauguay; M. Michel Charbonneau,
député de Saint-Jean; M. Michel Després,
député de Limoilou et M. Marcel Parent, député de
Sauvé.
Du côté de l'Opposition officielle, nous retrouvons, M.
Jacques Brassard, député de Lac-Saint-Jean et whip en chef de
l'Opposition; M. André Boulerice, député de
Sainte-Marie-Saint-Jacques, et Mme Carmen Juneau, députée de
Johnson.
Du côté du Parti Égalité, il y a M. Robert
Libman, député de D'Arcy-McGee. (10 h 10)
Ensuite, il y a les membres suppléants. Du
côté du parti ministériel, Mme Madeleine Bleau,
députée de Groulx, M. Benoît Fradet, député
de Vimont, Mme Nicole Loiselie, députée de Saint-Henri, M. Norman
MacMillan, député de Papi-neau, et M. Rémy Poulin,
député de Chauveau.
Du côté de l'Opposition officielle, M. Yves Biais,
député de Masson et Mme Cécile Vermette,
députée de Marie-Victorin.
Et, enfin, du côté du Parti Égalité, M. Neil
Cameron, député de Jacques-Cartier.
Je m'en voudrais de passer sous silence la collaboration du personnel de
mon cabinet, dont la directrice, Mme France Boucher, m'accompagne aujourd'hui.
Le travail accompli par Mme Boucher et l'équipe qui l'entoure m'est des
plus précieux. Sans ces collaborateurs immédiats, je dois vous
avouer que j'aurais beaucoup de difficultés à accomplir les
nombreuses tâches qui m'occupent.
Enfin, je désire souligner le soutien constant que nous accorde
le personnel de l'Assemblée, quel que soit le secteur d'activité.
Sous la direction du Secrétaire général, l'équipe
de gestionnaires qui m'entourent met tout en oeuvre afin de faciliter mon
rôle et de gérer de façon efficace les ressources humaines,
financières et matérielles de l'Assemblée.
Vous me permettrez de vous les présenter, en commençant
d'abord par le Secrétaire général, M. Pierre Duchesne.
Également, M. René Chrétien, directeur
général, affaires parlementaires, Mme Cécilia Tremblay,
directrice du service de la gestion immobilière, M. Roger Bouchard,
directeur de la sécurité, M. Valmond Bouliane, directeur du
Secrétariat des commissions, M. Jacques Pouliot, directeur
général des ressources matérielles et informatiques, M.
Denis Leclerc, directeur de la gestion des ressources humaines, Mme
Maïté Le Goff, directrice générale du Bicentenaire,
M. Gérard Laliberté, directeur du Secrétariat de
l'Assemblée, M. Marcel Rheault, directeur de la
radiotélévision des débats, M. Gilles Cauchon, directeur,
gestion des ressources financières, M. François
Côté, secrétaire adjoint exécutif, M. Mathieu
Proulx, directeur, recherche en procédures parlementaires, Mme Carole
Brodeur, directrice de l'informatique, M. Marcel Lacharité, directeur
des relations parlementaires et du protocole, M. Jacques Prémont,
directeur général de la Bibliothèque, Mme Yvette Roberge,
directrice du Journal des débats, M. Gaston Ber-nier, directeur
des services techniques à la Bibliothèque, M. Conrad Harvey,
directeur, approvisionnements et services auxiliaires, M. Richard Breton,
secrétaire adjoint du Bureau.
Également, se joint à nous pour l'étude des
crédits, M. François Geoffrion, secrétaire des deux
commissions constitutionnelles ad hoc mises en oeuvre en vertu de la loi
150.
Au cours de l'année qui vient de se terminer, j'ai pu,
grâce à la collaboration des leaders du gouvernement et de
l'Opposition officielle, amorcer, au chapitre des travaux de
l'Assemblée, une reprise du processus de la réforme
parlementaire. Bien que timide, cette reprise s'est traduite par la tenue, en
juin dernier, d'une réunion de la sous-commission permanente de la
réforme parlementaire.
Lors de cette réunion, plusieurs points ont été
abordés et nos discussions ont permis d'établir un ordre du jour
du travail à accomplir. Dans certains cas, ces discussions ont
même débouché sur des modifications au règlement de
l'Assemblée. Si, pour la plupart, ces modifications ont un
caractère provisoire, tel l'horaire des travaux de l'Assemblée et
de ses commissions, d'autres, visant principalement les commissions
parlementaires, ont pris la forme d'amendements permanents.
La sous-commission permanente de la réforme parlementaire a, par
ailleurs, pris la décision de mettre sur pied deux comités,
composés de parlementaires et de fonctionnaires, afin de poursuivre
l'étude, déjà entamée par le jurisconsulte de
l'Assemblée nationale, l'honorable Albert Mayrand, sur la question de la
protection des témoins qui comparaissent devant les commissions
parlementaires et de revoir la procédure en matière de
privilèges et de questions de fait personnel.
Il m'apparaît souhaitable et important qu'au cours de la prochaine
année l'Assemblée se dote, finalement, de règles claires
et précises concernant la présence des témoins en
commission, étant donné les répercussions possibles que
peuvent avoir les deux chartes des droits et libertés sur le droit
parlementaire.
Quant à la procédure en matière de
privilèges et de questions de fait personnel, il serait utile de revoir
la manière d'introduire une question de privilège, sa
recevabilité et le traitement qui lui est réservé par la
suite, afin de clarifier cette question fondamentale pour la plus grande
satisfaction des parlementaires.
J'aimerais profiter de ce moment pour vous informer qu'avec l'accord du
Bureau de l'Assemblée je suis intervenu, en ma qualité de
président de l'Assemblée nationale, devant la Cour suprême,
au soutien d'un appel porté devant cette Cour par M. Arthur Donahoe, en
sa qualité d'orateur de l'Assemblée législative de la
Nou-velle-Écosse, et dont la Canadian Broadcasting Corporation est
l'intimée.
Cette cause confronte les privilèges des députés au
droit invoqué à la liberté d'expression, garantie par la
Charte canadienne des droits et libertés, en ce qui a trait plus
particulièrement à la retransmission des débats
parlementaires.
Tous les présidents des Assemblées législatives au
Canada, sauf celui du Nouveau-Bruns-wick, ont jugé bon d'intervenir, de
même que les présidents du Sénat et de la Chambre des
communes, afin de faire valoir leurs prétentions sur cette question
fondamentale susceptible d'affecter tous les parlementaires du Canada.
Cette cause a été entendue par la Cour su-
prême en mars dernier. Elle est, depuis, en
délibéré et jugement devrait être rendu
incessamment.
Parmi les principales réalisations ou faits marquants de la
dernière année, la commémoration du Bicentenaire tient une
place de choix. Malgré le fait que plusieurs activités inscrites
à la programmation officielle de cet événement se
dérouleront en 1992-1993, je tiens à vous rappeler que le 23 mai
dernier nous avons souligné la commémoration de l'adoption de
l'Acte constitutionnel et qu'au cours du printemps et de l'automne 1991 des
conférences traitant du contexte historique, politique, institutionnel
et social du Québec depuis le XVIIIe siècle ont été
livrées principalement à l'intention des parlementaires. Vous
êtes d'ailleurs maintenant invités à effectuer des
tournées dans le réseau scolaire et auprès des organismes
et associations de vos circonscriptions pour en diffuser leur contenu.
À l'été 1991, une mission préparatoire au
Symposium international sur la démocratie, qui se tiendra en septembre
prochain, a également eu lieu à Québec. Cette mission a
réuni, pour la première fois, des délégués
du comité exécutif de l'Association parlementaire du Commonwealth
et des délégués du Bureau de l'Association internationale
des parlementaires de langue française.
Plus récemment, vous vous souviendrez que nous avons
procédé, le 17 décembre dernier, à l'ouverture
officielle de l'année du Bicentenaire, de même qu'au lancement
d'un numéro spécial de la revue Forces, consacré
aux origines de notre système parlementaire et à des essais sur
l'apprentissage de la démocratie, et qu'en mars nous nous sommes
associés avec la Fondation de l'Opéra de Québec, à
l'occasion de son 10e anniversaire, pour la présentation d'un
récital en la salle du Conseil législatif. Dans la programmation
officielle du Bicentenaire, qui a reçu l'approbation du Bureau de
l'Assemblée, nous avions aussi prévu publier un certain nombre
d'ouvrages de prestige ou de vulgarisation.
Pour l'année en cours, les temps forts de la programmation sont
sans doute le tournoi Jeunes Démocrates, tenu récemment au Petit
Séminaire de Québec et au cours duquel ont été
couronnés le cégep François-Xavier-Garneau et le
Collège de Lévis, les expositions à l'Hôtel du
Parlement, à l'édifice Marie-Guyart et au Musée de la
civilisation, le spectacle son et laser sur la façade de l'Hôtel
du Parlement, le Symposium sur la démocratie et la commémoration
de la première élection, dans quelques jours, et de la
première session, le 17 décembre prochain.
En ce qui concerne le Symposium sur la démocratie, c'est,
à mon avis, un événement majeur dont le rayonnement ira
bien au-delà des frontières du Québec. Des
délégués de divers milieux et de partout à travers
le monde seront au rendez-vous pour discuter de démocratie autour de
thèmes retenus dans six forums différents. J'ai le plaisir de
vous annoncer que le président d'hon- neur de cet
événement sera l'ancien Secrétaire général
des Nations unies, M. Javier Perez de Cuellar.
Quant au spectacle son et laser, celui-ci se déroulera du 18 juin
au 10 septembre inclusivement, à raison de trois représentations
par semaine, soit les vendredi, samedi et dimanche. Ce spectacle sera
consacré à l'histoire du parlementarisme au Québec, de ses
origines à nos jours. Il s'agit de la seule activité de masse
prévue dans le cadre de la commémoration du Bicentenaire.
En conclusion, je désire rappeler que la programmation officielle
du Bicentenaire des institutions parlementaires s'adresse à l'ensemble
de la population du Québec et qu'elle a été conçue
en fonction d'une double préoccupation, à savoir:
pédagogique et culturelle.
Je peux également vous dire qu'au plan financier tout est fait
pour assurer sobriété et contrôle minutieux des coûts
de la réalisation des différents éléments de cette
programmation. Au total, l'ensemble des sommes qui seront investies pour la
commémoration du Bicentenaire ne devrait pas être supérieur
à 6 500 000 $, ce qui, à mon sens, s'avère raisonnable
dans les circonstances.
Bref, je souhaite que les activités de ce projet collectif
d'éducation et de culture nous amènent tous à concerter
nos efforts et nos énergies à mieux faire connaître les
traits particuliers, les origines, les fondements et la signification de nos
institutions parlementaires, de même que les aspects marquants de leur
évolution et les échos qu'elles ont dans le quotidien.
Au chapitre des ressources matérielles, la mise aux normes de
l'édifice du restaurant Le Parlementaire a constitué un autre
dossier majeur au cours de la dernière année. Comme vous le
savez, il était devenu impératif d'entreprendre sans délai
la rénovation de cet édifice pour en assurer sa
sécurité et celle des personnes qui le fréquentent et qui
ont à y travailler quotidiennement. Je peux vous assurer que nous avons
exercé un contrôle serré des dépenses et qu'aucun
ajout ou modification aux plans originaux n'a été accepté
sans justification préalable. (10 h 20)
Toujours au sujet de la gestion des immeubles, nous avons soumis au
Bureau de l'Assemblée un programme quinquennal d'immobilisation. Ce
programme vise, notamment, l'acquisition par l'Assemblée nationale de
l'édifice André-Lauren-deau, de même que la
rénovation et la mise aux normes des édifices Pamphile-Le May et
Honoré-Mercier. À ma connaissance, c'est la première fois
que l'Assemblée nationale se dote d'orientations à long terme en
matière d'immeubles et je suis persuadé que cette façon de
faire permettra de rendre plus cohérentes et plus efficaces nos
interventions en ce domaine.
Enfin, nous avons également présenté au Bureau de
l'Assemblée un rapport sur l'état de
désuétude des équipements de production de la
radiotélévision des débats de l'Assemblée
nationale. Le vieillissement et l'usure des composantes de ces
équipements sont tels que nous devons obligatoirement songer à
les remplacer par de nouveaux équipements automatisés.
Il s'agit d'un projet qui nécessitera des investissements
importants et, avec l'accord du Bureau, nous venons tout juste d'aller en appel
d'offres sur invitation pour retenir les services d'une firme
d'ingénieurs-conseils spécialisée dans ce domaine, dont le
mandat sera d'effectuer les travaux d'ingénierie, de planification
technique, de supervision et de vérification reliés à ce
projet.
Quant au volet des ressources humaines, nous avons procédé
en juin dernier, avec l'accord du Bureau de l'Assemblée, à une
réorganisation administrative substantielle. En fait, nous avons voulu
assurer un meilleur regroupement des fonctions et des responsabilités
dévolues aux unités administratives de l'Assemblée
nationale en vue d'améliorer le soutien aux parlementaires. La structure
administrative actuelle est, à mon sens, plus cohérente et plus
homogène, de sorte qu'elle peut maintenant mieux répondre aux
exigences et aux besoins du pouvoir législatif.
Par ailleurs, cette réorganisation nous a aussi permis de passer
de 29 à 27 postes d'encadrement supérieur, ce qui a amené
une économie de plus de 80 000 $. J'aimerais vous rappeler que
l'Assemblée nationale a déjà compté parmi ses
effectifs, notamment en 1984 et en 1986, plus de 35 cadres supérieurs.
À mon avis, ce nombre était trop élevé et c'est
pourquoi, au cours des dernières années, nous avons
cherché à rationaliser nos ressources par une diminution du
nombre de postes de l'ordre de 23 %.
Le nombre actuel de postes d'encadrement supérieur pour desservir
près de 1200 employés, en incluant les parlementaires et le
personnel politique, me semble maintenant plus raisonnable. J'ajouterais que
nos efforts de réduction à ce niveau s'inscrivent avantageusement
dans les orientations fixées par le Conseil du trésor. quant aux
effectifs totaux, la répartition au 1er avril dernier était la
suivante: 398 postes permanents et 238 personnes-année occasionnelles.
comparativement au budget de l'an dernier, nous avons maintenu le même
nombre d'effectifs permanents. nous envisageons l'an prochain une
réduction de 2 % de nos postes permanents. cette compression nous
permettrait de nous aligner avec l'objectif gouvernemental de réduction
annuelle des effectifs de 2 %.
Quant aux effectifs occasionnels, nous sommes passés cette
année de 209 à 238 personnes-année, pour une augmentation
de 13,9 %. Cette hausse est due essentiellement aux postes occasionnels
affectés temporairement à la Direction générale du
Bicentenaire des institutions parlementaires et aux personnes requises à
la Direction des communications et de l'accueil, afin d'assurer le support
professionnel et technique aux activités commémoratives.
En cours d'année, diverses mesures ont été mises de
l'avant en vue d'améliorer la sécurité et la
qualité de l'environnement au travail. Ainsi, dans la foulée des
mesures prises tant au gouvernement fédéral, dans les
ministères et organismes du gouvernement du Québec que dans les
grandes entreprises, nous avons élaboré une politique visant
à promouvoir un milieu de travail sain et exempt, dans la mesure du
possible, de fumée de tabac.
Depuis le 2 juillet dernier, il est interdit de fumer dans les lieux de
travail occupés par le personnel régulier et occasionnel de
l'Assemblée, sauf dans certains endroits bien identifiés. Un
fumoir par édifice a été ou est sur le point d'être
aménagé. Le coût de l'aménagement de ces fumoirs est
important et nous avons donc l'intention, maintenant qu'il existe des aires
pour fumer, d'appliquer rigoureusement la politique en cette
matière.
La rationalisation, maintenant, au plan des ressources
financières de l'Assemblée a été une autre de mes
préoccupations au cours de la dernière année. À cet
égard, j'ai rencontré, en juin dernier, l'ensemble des cadres
pour leur faire part d'un objectif précis, à savoir: terminer
l'année financière avec des compressions de l'ordre de 3 000 000
$ pour les programmes 1 et 2.
Au total, une somme d'environ 4 200 000 $ a été
compressée, soit 10 % du budget accordé à ces deux
programmes. Il va sans dire que je suis fort heureux de ce résultat
puisque l'objectif fixé au départ a été
dépassé. C'est grâce à la collaboration de tous les
gestionnaires de l'Assemblée si nous avons pu arriver à des
compressions de cet ordre et j'aimerais profiter de l'occasion qui m'est
offerte aujourd'hui pour les en remercier.
Dans le domaine des relations qu'entretient l'Assemblée avec les
autres Parlements, nous avons été appelés à jouer
un rôle encore plus significatif cette année.
Au niveau de l'Association internationale des parlementaires de langue
française, notre participation s'est maintenue à un rythme
intense. Au plan international, nous avons reçu les membres du Bureau de
l'AIPLF en août 1991. Par ailleurs, dans quelques jours, le groupe de
travail sur l'avenir de cette Association se réunira au Québec
afin d'examiner le rôle, les orientations et les créneaux de
l'AIPLF et son articulation structurelle avec les instances de la francophonie.
La section du Québec a également été fort active au
sein de la région Amérique de l'AIPLF.
Notre participation s'est avérée aussi importante au sein
des autres organisations interparlementaires. Nous avons, entre autres,
assisté à la Conférence internationale des parlementaires
du Commonwealth et à la régionale canadienne.
Par ailleurs, nous avons été l'hôte, à
l'automne 1991, du comité directeur de l'Eastern
Regional Conference et nous avons reçu le Symposium des
Assemblées législatives des provinces canadiennes et des
États américains, en juin dernier. Nous avons également
participé aux assemblées générales annuelles de
l'ERC et du NCSL
Dans le cadre de notre relation avec la France, nous avons accueilli la
Commission de coopération interparlementaire
franco-québécoise. Enfin, l'Assemblée a participé
à la Xe session du Comité mixte de l'Assemblée nationale
et du Conseil de la communauté française de Belgique et à
la première assemblée annuelle de l'Association parlementaire
Ontario-Québec.
Au cours de l'exercice financier 1992-1993, un programme
structuré de coopération parlementaire sera mis en oeuvre par
l'organisation de stages à l'Assemblée nationale. Ces stages,
destinés aux parlementaires francophones étrangers,
débuteront au printemps 1993 et se dérouleront en deux temps. Le
premier volet aura lieu à l'Assemblée nationale et le second dans
des circonscriptions, alors que seront jumelés un parlementaire
québécois et un parlementaire étranger.
Nous serons par ailleurs impliqués dans l'organisation de stages
de l'ACCT et de l'AIPLF, destinés aux parlementaires, dans le cadre du
renouveau de la démocratie pour les pays francophones du Sud.
J'aimerais maintenant vous donner un bref aperçu de
l'évolution du budget du dernier exercice financier et vous
présenter succinctement les faits saillants des prévisions
budgétaires 1992-1993 adoptées par le Bureau.
Au 30 avril dernier, les dépenses pour l'année 1991-1992
se situaient a près de 73 000 000 $ sur un budget de 82 000 000 $,
incluant le budget de 6 000 000 $ des commissions parlementaires
spéciales sur l'avenir constitutionnel du Québec. Il s'agit d'un
surplus budgétaire de l'ordre d'environ 9 000 000 $ représentant
11 % du budget.
Ces crédits périmés sont principalement
attribuables aux compressions budgétaires apportées en cours
d'année aux programmes 1 et 2, près de 4 200 000 $; aux besoins
budgétaires moindres pour les commissions parlementaires
spéciales, près de 3 800 000 $, et aux crédits
laissés disponibles au programme 3, près de 1 100 000 $.
Les prévisions budgétaires de 1992-1993 sont, en excluant
les 4 100 000 $ prévus pour les commissions parlementaires
spéciales, de l'ordre de 77 000 000 $, comparativement au budget initial
de 76 000 000 $ pour l'an passé. Il s'agit d'une augmentation d'environ
1 000 000 $ ou d'une hausse de 1,3 % des crédits par rapport à
ceux de l'année dernière.
Le budget de l'Assemblée se situe toujours dans des limites
raisonnables, puisque nos crédits ne représentent qu'à
peine 0,02 % du budget total de l'État et que l'augmentation pour cette
année est bien en deçà de la moyenne gouvernementale qui
se situe à 5,8 %.
De la somme de 77 000 000 $, près de 35 000 000 $ sont
destinés au programme 2, Ressources parlementaires, informationnelles et
matérielles; 7 800 000 $ au programme 1, Direction et gestion interne,
et 34 500 000 $ au programme 3, Services statutaires de soutien aux
parlementaires.
L'augmentation de 1 000 000 $ du budget pour cette année est le
résultat combiné de demandes additionnelles formulées par
les unités administratives, de crédits requis par des lois,
règlements, directives et conventions collectives et de compressions
apportées à l'enveloppe de base de ces mêmes unités
administratives.
Voilà, sommairement, les faits saillants des prévisions
budgétaires de 1992-1993. Je pense que, dans le contexte de restrictions
budgétaires dans lequel l'État québécois se trouve,
l'Assemblée nationale fait bonne figure au niveau du contrôle de
ses dépenses.
Alors, je vous remercie de l'attention que vous avez bien voulu
m'accorder et je suis maintenant à votre disposition pour
répondre à vos questions.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): merci, m. le
député de la pinière et président de
l'assemblée nationale. je vais maintenant céder la parole et
inviter m. le député de laviolette à procéder
à ses propres remarques préliminaires et aux questions d'usage.
m. le député de laviolette. (10 h 30)
M. Jean-Pierre Jolivet
M. Jolivet: Merci, M. le Président. Ce matin, c'est l'une
des occasions que nous avons, à l'Assemblée nationale, de nous
adresser au président tout en questionnant le président, mais
d'abord de s'adresser au président de la commission
plénière pour poser des questions au président de
l'Assemblée nationale qui vient présenter les objectifs qu'il a
eus dans l'année qui vient de passer et ceux qu'il aura pour
l'année qui vient.
Vous me permettrez à ce moment-ci, M. le Président, tout
en vous adressant à vous-même mes meilleures salutations, de
rendre hommage, je pense, au président de l'Assemblée nationale
et à tout le personnel qui oeuvre quotidiennement dans l'ensemble des
édifices, mais plus particulièrement à celui de
l'édifice où nous sommes actuellement, l'Hôtel du
Parlement. Il faut se le rappeler, depuis 200 ans, le personnel de
l'Assemblée nationale collabore étroitement avec tous les
élus afin d'assurer, par l'intermédiaire du bien-être de
celui ou de celle qui siège ici, une qualité de services à
l'ensemble des Québécois et des Québécoises.
Je veux profiter de l'occasion aussi pour remercier le personnel actuel
et pour rendre
hommage à tous ceux qui l'ont précédé dans
les tâches nombreuses, dans les heures nombreuses qu'il a rendues au fil
de ces années à toute la population du Québec ainsi
qu'à tous les élus.
À mes collègues, de quelque côté que ce soit
de cette Chambre, d'autant plus qu'ils sont membres du Bureau de
l'Assemblée nationale, à ceux dont vous avez fait la nomenclature
tout à l'heure, mes salutations cordiales et aussi, en même temps,
un salut spécial à tous ces collègues qui nous
représentent au Bureau de l'Assemblée nationale et qui, en
collaboration avec le président de l'Assemblée, administrent
cette Assemblée nationale.
Dans son texte, le président de l'Assemblée nationale nous
a parlé de l'année 1992 comme étant une année
importante pour les institutions démocratiques, soit celle du
Bicentenaire de nos institutions parlementaires. Nous aurons l'occasion d'y
revenir tout à l'heure, mais je pense que c'est une occasion importante
de le souligner à ce moment-ci, d'autant plus que je suis d'accord avec
le président pour souligner que l'Assemblée nationale est et doit
être le lieu important de notre expression démocratique, mais, en
même temps, le lien le plus légitime comme expression de nos
valeurs démocratiques.
Je reviendrai plus tard, à la période de questions, sur
ces 200 ans de démocratie, mais je dois vous dire immédiatement
que je suis heureux de constater que la programmation officielle du
Bicentenaire s'adresse non seulement aux membres de cette Assemblée,
mais, de façon plus particulière et de façon plus
précise, à l'ensemble de la population du Québec.
Ça, je crois que c'est un apport important à notre
démocratie car il ne faut jamais oublier que, si nous sommes ici, c'est
que nous sommes représentants et représentantes de l'ensemble de
la population du Québec.
Le président, dans son texte, nous a assurés que la
gestion quotidienne, immédiate de l'Assemblée suit un cheminement
administratif très serré. Avec tous les membres de
l'Assemblée, on peut lui dire: Bravo! et être heureux de cette
constatation. Dans cette période difficile que nous traversons au point
de vue économique, nous nous devons, comme le disent plusieurs, de
gérer mieux avec des moyens qui sont un peu plus restreints, mais qui,
en même temps, donnent les meilleurs services possible.
Dans le cahier des crédits, j'ai remarqué que le nombre de
postes permanents avait été maintenu au niveau de l'année
dernière et que le nombre de postes occasionnels avait augmenté
de près de 14 %. Le président de l'Assemblée, si j'ai bien
compris ses explications et ce qui est inscrit dans le livre, nous indique que
cela est dû aux activités du Bicentenaire et aux différents
services qui seront affectés par le fait même, soit les services
d'accueil, les services de sécurité, et tout le reste. Alors,
nous aurons l'occasion tout à l'heure de questionner davan- tage sur
cette partie le président de l'Assemblée.
Dans un autre secteur, soit celui de la radiotélévision
des débats, des crédits additionnels ont été
prévus. Les questions qui pourraient surgir à ce moment-ci:
Est-ce que les sommes nouvelles seront affectées seulement pour
l'étude et l'analyse du renouvellement des équipements de ce
service ou pour d'autres possibilités? Alors, le président pourra
davantage nous en faire mention dans les questions qui seront portées
à son attention.
Un autre point important, celui de la gestion des immeubles. Il y a
plusieurs rumeurs qui ont circulé, alors c'est le moment
privilégié pour faire l'analyse de ces rumeurs, à savoir
si elles sont fondées ou non, si ces rumeurs amènent la
relocalisation de la Tribune de la presse, le déménagement de
fonctionnaires et de députés dans d'autres édifices.
J'aimerais, à ce moment-là, que le président, quand on lui
posera des questions, fasse le point sur l'ensemble de ce sujet, même
s'il en a parlé dans son discours. Je pense qu'il est important que les
parlementaires et ceux qui les accompagnent dans leur travail soient mis au
courant de l'ensemble des décisions qui seront prises à ce
niveau-là. Bien entendu, on me fera mention que ces discussions pourront
avoir lieu davantage, plus précisément au Bureau de
l'Assemblée nationale, mais, comme simples députés qui ne
participent pas à toutes les discussions du Bureau, nous sommes à
même de pouvoir le vérifier dès maintenant, du moins dans
ce que le président de l'Assemblée a comme intention.
En terminant ces remarques brèves et préliminaires, M. le
Président, sous réserve des autres questions que je me permettrai
d'adresser au président de l'Assemblée tout à l'heure, je
veux souligner le travail effectué par le personnel de
l'Assemblée et du Bureau de l'Assemblée nationale relativement
aux services que les députés reçoivent dans un contexte,
comme je le disais tout à l'heure, de compressions budgétaires,
mais qui, malgré tout, nous semblent appropriés et nous semblent
répondre adéquatement aux attentes que pourraient avoir les
hommes et les femmes politiques dans cette Assemblée.
En terminant, je veux encore dire merci à tout le personnel qui
nous accompagne et qui nous appuie et souhaiter que leur travail, dans ce
contexte difficile, s'il est efficace, le soit encore davantage pour le
bien-être de l'ensemble non seulement des gens qui siègent
à cette Assemblée, mais aussi de ceux et de celles qui
reçoivent les services de tous et chacun des députés de
cette Assemblée, d'autant plus que, quand une personne est heureuse dans
le travail qu'elle fait, elle le répercute sur les citoyens qu'elle
représente.
Alors, M. le Président de cette commission
plénière, c'étaient les remarques préliminaires que
j'avais à faire à ce moment-ci. Nous allons procéder
à la période de questions.
Le Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
député Laviolette. Je vous retourne immédiatement la
parole pour que vous puissiez, comme vous venez de l'indiquer, procéder
à la période de questions.
Discussion générale Bicentenaire des
institutions parlementaires
M. Jolivet: Alors, je vais commencer par ce qui, je pense, est
l'importance de départ: le Bicentenaire. Je crois qu'a ce moment-ci,
où nos institutions politiques fêtent 200 ans de
démocratie, il est important, M. le Président, qu'on aille
davantage fouiller ce dossier, d'autant plus que le président faisait
mention que l'année du Bicentenaire serait sur l'année civile
1992-1993. Le président nous indiquait aussi que les
députés seraient appelés à faire le tour de leurs
écoles dans leur milieu. Il a fait mention que nous avions eu - et j'ai
eu l'occasion, comme député, d'y participer - des
déjeuners thématiques qui ont été très
enrichissants, avec des personnes, des gens qui nous ont donné de
l'information qui nous permet de replonger dans le passé en disant
peut-être qu'on aurait aimé - je pense que le président
aussi - que plus de gens aient l'occasion de participer à ces
déjeuners-causeries. Mais je vous dirai que tous ceux qui y ont
participé ont trouvé ça très enrichissant et
très bien pour nous préparer à répondre à
des questions qui pourront surgir lors de ces rencontres avec ces
étudiants.
On nous a fait mention aussi que nous aurions du matériel pour
faire le tour des écoles. Alors, j'aimerais que le président
ajoute un petit peu plus à ce qu'il a dit dans le texte, et
peut-être que d'autres questions pourront surgir vis-à-vis de
ça.
M. Saintonge: Si je comprends bien, c'est au niveau de la
programmation du Bicentenaire.
M. Jolivet: C'est ça.
M. Saintonge: Donc, vous savez qu'il y avait quatre temps forts
qu'on avait identifiés. Deux de ces temps forts sont déjà
passés au niveau de l'adoption de la sanction de la loi de 1791. En mai
1991, nous avons eu une cérémonie à l'Assemblée.
Également, au niveau de la proclamation de la loi, nous avons eu, le 17
décembre, une cérémonie à cet effet-là
où on dévoilait la programmation du Bicentenaire, la revue
Forces, etc.
Il y aura une autre manifestation dans l'ordre des temps forts, c'est le
troisième temps fort que constitue celui qui réfère
à la première élection. Cette
cérémonie-là aura lieu mardi, le 26 mai prochain, ici
même, à l'Assemblée nationale. Et finalement, en
décembre prochain, il y aura commémoration de la première
session, qui est le quatrième temps fort du Bicentenaire.
Outre tout ça, vous avez parlé des conférences
thématiques qui ont été données principalement
à l'intention des députés pour préparer, d'une
certaine façon, l'objectif de la tournée parlementaire,
c'est-à-dire que les députés pourront aller dans leur
comté. On demande aux députés d'aller dans leur
comté, au niveau des écoles, des associations, des chambres de
commerce, faire état du système parlementaire du Québec,
de nos 200 ans d'histoire, de nos origines et de l'évolution de notre
système, toujours dans l'objectif pédagogique de mieux faire
connaître nos origines, de mieux faire connaître nos institutions,
de sorte que nous pourrons amener un plus grand respect de nos institutions,
une plus grande participation des citoyens aux institutions
démocratiques également et assurer par là, d'une
façon certaine, l'enrichissement de notre système
démocratique.
Les tournées qui sont prévues pour commencer
immédiatement, dans les jours qui viennent, certains
députés ont peut-être même déjà
commencé à les faire. J'ai lancé officiellement la semaine
dernière dans mon comté, dans une école, la tournée
du Bicentenaire. Nous avons préparé la valise du Bicentenaire
à l'intention des députés. Ces valises-là vous
seront remises dès cette semaine. On m'informe ce matin que tout est
prêt. Tout ce qui reste à faire, c'est la lettre de signature du
président que je dois faire aujourd'hui même pour vous faire
parvenir ces documents-là. (10 h 40)
Et ce qui est important de noter, par rapport aux conférences
thématiques dont vous avez mentionné tantôt le
déroulement au printemps et à l'automne 1991, dans la valise
thématique, il y aura 2 bobines vidéo - une, version courte de 15
minutes, une, version plus longue de 35 minutes - qui reprendront les
principaux temps de ces 6 conférences thématiques qui ont
été données, vous le savez, par des historiens de renom
et, également, dans lesquelles conférences thématiques on
retrouvait certaines thématiques théâtrales faites par le
théâtre du Trident. Et c'est intégré dans le
vidéo, avec une narration qui fait en sorte de faire une
présentation continue de ces présentations-là. Donc, de
nous donner un bon aperçu du contexte de mise en place du système
parlementaire et des premiers moments du système parlementaire, ce qui
est, je pense, très intéressant pour les étudiants. Vous
aurez, à la même occasion, tous les textes des conférences
qui vous seront donnés, de même que les textes des pièces
de théâtre. Donc, ce sera un outil extrêmement utile pour
les parlementaires dans leur tournée à travers leur
comté.
Je peux parler, également au niveau du Bicentenaire, des
événements qui ont eu lieu. Nous avons attaché une
importance très grande au niveau de - je l'ai dit tantôt -
l'éducation,
dans notre programmation, avec des points qui se
référaient principalement aux étudiants. Je dois, ici,
vous mentionner la collaboration extrêmement importante et fort
appréciée du ministère de l'Éducation dans ce
domaine-là. Nous avons eu, par exemple, un document avec le
ministère de l'Éducation, qui s'adresse aux étudiants du
secondaire. C'est «Faites votre histoire en théâtre».
Alors, c'est un document, ici, qu'on a transmis à toutes les
écoles secondaires du Québec où, dans le cadre du
programme régulier du ministère, on peut se servir de certaines
thématiques élaborées là-dessus, qui vont servir
aux étudiants pour étudier leur histoire, et
particulièrement l'histoire parlementaire. Alors, une très belle
réalisation qui s'est faite en collaboration non seulement avec
l'Assemblée nationale, la Direction du Bicentenaire, mais, je l'ai dit
tantôt, le ministère de l'Éducation et aussi le Directeur
général des élections. Donc, un document, je pense, d'une
bonne valeur pédagogique.
M. Jolivet: Excusez-moi, M. le Président. M. Saintonge:
Pardon?
M. Jolivet: Avant d'aller plus loin, est-ce que vous accepteriez
une petite sous-question...
M. Saintonge: Oui.
M. Jolivet: ...sur la question des écoles? Vous parlez du
ministère de l'Éducation. Quelles ont été les
relations avec la Fédération des commissions scolaires et les
commissions scolaires dans ce contexte de travail? Parce qu'on a reçu,
comme députés, ces documents-là, qu'on trouve
intéressants. On a regardé - la plupart, ceux qui ont eu la
chance de regarder à fond - des choses qui permettent à des
étudiants, dans la formule qui est présentée, d'en faire
même une petite séance de théâtre, des choses
semblables. Quelles sont les relations que vous avez eues avec les commissions
scolaires?
M. Saintonge: Par le biais du module éducation du
Bicentenaire, des contacts ont été établis. Je pense qu'il
y a eu même vérification que tous ces documents-là ont bien
été reçus dans chacune des écoles. Des
vérifications se faisaient par le biais des gens, ici, du module
éducation du Bicentenaire et du ministère de l'Éducation
pour s'assurer de la jonction, disons, au niveau de ces documents-là.
Également, nous avons eu aussi, avec le concours Jeunes
Démocrates, qui s'est tenu à Québec, il y a quelques
semaines, un lien absolument important avec les différentes
écoles, les différentes commissions scolaires, par des
correspondances que nous leur avons adressées afin de solliciter leur
participation. Il y a eu une réponse absolument intéressante. Je
pense que c'est près de 400 candidats qui ont participé au
concours Jeunes Démocrates, ici, il y a deux ou trois fins de semaine,
à Québec, dans une atmosphère absolument stimulante, je
pense, et enrichissante pour les étudiants. J'y ai moi-même
assisté en partie, le samedi, en fin de journée, et
c'était vraiment intéressant de voir l'intérêt que
les étudiants ont manifesté à l'égard du
Bicentenaire. Nous allons avoir aussi d'autres documents, comme
«L'éveil à la démocratie», qui s'adressera au
niveau du primaire, un document qui s'appelle «À la
découverte des institutions parlementaires», au niveau du
secondaire, qui sera envoyé éventuellement au niveau des
différentes écoles à travers le Québec.
Alors, je pense que, dans le cadre de la tournée parlementaire,
il est prévu que les bobines dont j'ai parlé tantôt, les
vidéos concernant l'historique, la naissance et l'évolution de
notre système parlementaire, qui sont un résumé des
conférences thématiques, ces bobines-là seront
envoyées à chacune des écoles de même que les textes
des conférences. Donc, ce sera un ajout qui pourra être fait
à chacune des bibliothèques de chacune des écoles du
Québec, ce qui fera en sorte que la connaissance de nos institutions
sera propagée dans les écoles.
M. Jolivet: Quand vous parlez de l'année 1992-1993 - parce
que l'année du Bicentenaire, c'est 1992, mais on sait que ça a
commencé en 1991 au niveau des activités, de telle sorte que
ça va se terminer en 1993 - quelles sont les dates charnières
qu'il faudra retenir à ce moment-là comme fin et
début?
M. Saintonge: Pour l'année qui vient, là? Disons
que, pour l'année qui vient, c'est la commémoration de la
première élection au mois de mai prochain, qui coïncidera
avec le lancement des expositions, ici, à l'Hôtel du Parlement:
une exposition qui se tiendra dans l'ancienne salle du Mini-Débat et
également au niveau de la Galerie des présidents ou au niveau de
la Tribune de la presse; ensuite de ça, il y aura l'exposition qui sera
inaugurée en même temps à l'édifice Marie-Guyart; au
début de juin, l'exposition au Musée de la civilisation qui
prendra cours. Également, nous aurons, au cours de la période
estivale, le spectacle son et lumière projeté sur la
façade du parlement, un son et lumière, je pense, qui devrait
s'avérer d'une valeur assez exceptionnelle puisque nous allierons la
technique moderne du laser et de la mégaprojection, avec une
thématique de 35 minutes sur l'évolution du système
parlementaire, de ses origines et de son évolution, donc une
thématique fondamentale de 35 minutes. Je pense que c'est la
première fois, avec l'utilisation de ces techniques modernes de laser et
de mégaprojection, qu'on a une thématique de fond d'une telle
durée qui sera présentée. Nous aurons également le
circuit touristique Grandes Demeures qui est lancé, où nous
tente-
rons, à travers le Québec, de souligner, dans le
réseau touristique, les principales demeures qui ont été
occupées par des anciens parlementaires ou qui ont eu une importance
dans notre évolution démocratique.
M. Jolivet: Vous avez parlé de la...
M. Saintonge: J'oubliais. Si vous me permettez...
M. Jolivet: Oui.
M. Saintonge: ...il y a un événement important que
j'oubliais, soit le Symposium international sur la démocratie qui se
déroulera à Québec, ici, du 8 au 13 septembre prochain.
J'ai mentionné, tantôt, que nous sommes très heureux
d'avoir eu la confirmation du président d'honneur, que M. Javier Perez
de Cuellar, l'ancien président de l'ONU, a accepté d'être
avec nous. Nous commençons également à recevoir des
confirmations de conférenciers. Le Symposium comprendra six forums de
discussions sur des thèmes reliés à la démocratie.
Des parlementaires, des universitaires, des gens du milieu politique, des
journalistes, des penseurs viendront se joindre à nous à cette
occasion-là. Ces gens-là viennent de tous les continents, autant
des Amériques que de l'Europe, de l'Afrique, de l'Asie et même de
l'Océanie puisque nous aurons des représentants d'Australie.
M. Jolivet: Septembre.
M. Saintonge: En septembre, c'est ça.
M. Jolivet: Dans un contexte, et il faut le regarder comme tel,
ce qu'on apprend par la radio et les journaux, soit la possibilité d'un
référendum pancanadien à ces dates-là, est-ce que
ça va mettre en péril votre activité?
M. Saintonge: Bien, écoutez, je ne penserais pas. Quand on
a voulu établir la programmation du Bicentenaire, évidemment...
Le problème, c'est que le Bicentenaire de nos institutions, la
commémoration, c'est cette année. C'est 200 ans de système
parlementaire. Ce Symposium sur la démocratie est une discussion au
niveau de l'évolution démocratique dans nos pays, au
Québec, mais aussi à travers le monde, pour faire le point sur la
démocratie à travers le monde. C'est une chose qui est absolument
non partisane, et je pense que nous devons maintenir une telle activité
qui se prépare de longue date. Je vous dirai que ça fait presque
un an et demi que nous travaillons à la préparation et à
la réservation des salles, des conférenciers, des invitations
auprès des gens qui viendront se joindre à nous pour cet
événement extrêmement important.
M. Jolivet: Vous parlez de... (10 h 50)
M. Saintonge: Juste un point. Ce sera une occasion, je pense que
ça vaut la peine de le souligner, à cause de nos origines
françaises et aussi de notre Parlement d'inspiration britannique. C'est
la première fois que les deux grandes associations de parlementaires les
plus connues mondialement, c'est-à-dire l'AIPLF, l'Assemblée
internationale des parlementaires de langue française, et
également l'APC, l'Association parlementaire du Commonwealth, sont
appelées à collaborer ensemble à un
événement de cette envergure. Nous avons réussi à
asseoir les deux associations ensemble pour nous aider à la
préparation de ce Symposium, une collaboration extrêmement
intéressante et enrichissante que nous avons pu avoir. Nous avons eu un
groupe de travail qui s'est réuni en août dernier pour
préparer les éléments du Symposium. Nous aurons des
rencontres incessantes aussi avec l'APC et l'AIPLF à ce sujet-là.
Je pense que ça valait la peine de le souligner. Le Québec a
été, d'une certaine façon, celui qui a fait la
réaction pour que les deux grandes associations de parlementaires
puissent s'associer pour un événement d'envergure internationale.
Ça mérite, je pense, d'être souligné.
M. Jolivet: Vous parlez de 1993 comme étant la fin. Est-ce
que c'est l'année financière de l'Assemblée nationale, le
31 mars 1993 comme la date finale?
M. Saintonge: Je m'excuse, pour le?
M. Jolivet: vous parlez de 1992-1993. ça veut dire que
toutes les activités vont se tenir dans l'année financière
1992-1993. donc, d'ici la fin mars 1993, tout devrait être
terminé.
M. Saintonge: Oui, en principe, les commémorations. Mais
je peux souhaiter, par exemple... Bon, on met en place une tournée des
parlementaires qui commence ces jours-ci. Évidemment, on sait la
contrainte des travaux de la Chambre au mois de juin, que c'est difficile pour
les députés d'aller dans leur comté. On souhaite
qu'à l'automne, en septembre après le début des classes,
disons octobre-novembre, les députés puissent y participer.
Évidemment, les contraintes que vous avez mentionnées au niveau
du contexte politique pourraient faire en sorte que nos parlementaires
pourraient difficilement être disponibles. Peut-être, à ce
moment-là, que...
M. Jolivet: Ça pourrait peut-être permettre à
des gens d'être plus disponibles aussi. Ha, ha, ha!
M. Saintonge: Ha, ha, ha! Peut-être.
M. Jolivet: L'inverse aussi.
M. Saintonge: Oui, peut-être. En tout cas, ce que je
pourrais souhaiter, s'il n'y a rien qui empêche les parlementaires de
continuer, c'est qu'au niveau de la tournée des comtés,
l'exten-sionner en 1993, au printemps 1993, puis à l'automne, si
nécessaire. Je pense que les documents de base qui seront à la
disposition des députés pendant le Bicentenaire pourront servir
même au cours des années futures en les ajustant aux besoins et
à l'évolution de notre système, puisque les documents que
vous avez, la cassette, par exemple, les textes des conférences et des
pièces de théâtre, démontrent l'origine de notre
Parlement, son évolution dans les premières années. On
complète ça, disons, avec l'évolution historique que nous
pourrons avoir avec «son et lumière». Le texte de toute
cette évolution-là nous parviendra avec «son et
lumière». Donc, ça pourrait être utile aux
députés dans le futur aussi. Moi, ce que je pense, c'est que
cette tournée des parlementaires que nous instaurons pour le
Bicentenaire devrait être une tournée qui pourrait être,
d'une certaine façon, permanente auprès des établissements
scolaires de nos comtés et même des associations, pour faire
connaître notre système parlementaire, les fondements de notre
système démocratique.
Le Président (M. Lefebvre): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Je dois vous dire que j'ai eu l'occasion, au
début de l'année qui vient de s'ouvrir, au mois de janvier,
à toutes les fois qu'il y avait des circonstances - et je pense que
d'autres députés l'ont fait aussi - de souhaiter les bons voeux
à tout le monde, âge d'or, associations, chambres de commerce et
autres, de leur souligner, toujours à la fin, que nous fêtions le
200e anniversaire de nos institutions parlementaires, dans la mesure où
on indiquait aux gens que c'était quand même la démocratie
moderne. Je disais à du monde que nous étions plus vieux, en
termes de démocratie moderne, que la France, que l'Italie, quand on
regarde l'histoire. Je parle toujours de la démocratie moderne, je ne
parle pas de la démocratie grecque des années... de l'histoire du
monde, mais je parle de la démocratie moderne. Et les gens
étaient surpris de voir que le Québec était
considéré comme étant plus vieux, en termes de
démocratie moderne, que d'autres pays comme la France ou l'Italie. Mais
on demande aux députés de participer à ces
activités-là et la participation à ces
activités-là, j'aimerais savoir si, à part la
tournée dont vous parlez, les députés, sans vouloir dire
qu'ils seraient réquisitionnés pour participer à d'autres
activités... Est-ce que vous prévoyez que les
députés pourraient être amenés à faire
davantage que simplement la tournée dont vous faites mention? On a
été, semblerait-il... Il a été, en tout cas, du
moins question que nous serions appelés à faire un enregistrement
vidéo pour saluer nos populations locales, nos gens du comté.
Où en est rendu ce dossier-là?
M. Saintonge: Oui, effectivement, ce qu'on a demandé aux
députés, c'est un court texte d'enregistrement pour souhaiter la
bienvenue à leurs contribuables dans le cadre de l'exposition qui se
tiendra ici même, à l'édifice du Parlement. C'est un bref
enregistrement qui fera que, quand les gens entreront à
l'Assemblée, dans la présentation en bas, dans un écran,
ils pourront peser sur un bouton. Si, par exemple, les gens viennent du
comté de Laviolette, en pesant sur le bouton, ce sera leur
député qui leur souhaitera la bienvenue à l'édifice
du Parlement, et pour de l'information qu'ils pourront recueillir sur
l'histoire des institutions parlementaires, son évolution et le
fonctionnement de l'Assemblée nationale et, également, sur le
rôle du député. Alors, chacun des parlementaires est
appelé, c'est commencé depuis cette semaine, à faire ces
enregistrements-là qui seront intégrés à
l'exposition qui se tiendra ici même, à l'Hôtel du
Parlement, jusqu'en septembre prochain... jusqu'à la fin de l'automne
prochain. Disons qu'il y a d'autres expositions. Je vous ai mentionné
celle du Musée de la civilisation...
M. Jolivet: ...musées et les jonctions avec les
musées, oui.
M. Saintonge: Oui. Disons qu'on aura, en fait, trois expositions
qui seront tenues en même temps durant l'été jusqu'à
l'automne, soit celle de l'Assemblée, ici, que j'ai mentionnée
tantôt, celle du Musée de la civilisation et celle à
l'édifice Marie-Guyart, à Anima G, en haut, donc trois
expositions complémentaires qui démontreront différentes
facettes de notre régime parlementaire.
Aussi, il y a peut-être un autre point que je devrais mentionner
au niveau de la tournée: L'Assemblée nationale sera
présente par le biais de son kiosque d'information où des
documents du Bicentenaire sont intégrés dans diverses
manifestations à travers le Québec. Nous avons retenu, par
exemple, dans certaines foires agricoles ou certaines grandes expositions
où l'Assemblée sera présente. Il y a eu un certain choix
qui a été effectué pour tenter d'être
présents dans différents endroits du Québec.
M. Jolivet: J'ai eu l'occasion, M. le Président, vendredi
soir dernier, d'aller voir celle de ma région, et le kiosque de
l'Assemblée nationale y était, bien représenté
d'ailleurs par les gens qui étaient là vendredi soir et samedi.
C'a été jusqu'à dimanche. Il a fait tellement beau
dimanche. L'ensemble de l'exposition a obtenu les objectifs à peu
près nationaux qu'on connaît actuellement et c'est vraiment
intéressant. D'ail-
leurs, avec les questions, j'ose dire que malheureusement je n'ai pas
gagné ma médaille dans les experts, mais ma femme a gagné
dans les moins spécialistes. Ha, ha, ha!
M. Saintonge: Effectivement, les expositions se
dérouleront à travers le Québec. À
Trois-Rivières... C'est Trois-Rivières que vous mentionnez?
M. Jolivet: Non, Shawinigan-Sud.
M. Saintonge: Shawinigan-Sud, d'accord. Donc, il y a aussi:
Abitibi, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Estrie, Québec,
Montérégie, Montréal, Côte-Nord, Outaouais,
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie. Alors, ce sont des expositions dans ce
sens-là pour sensibiliser les gens des régions à la
réalité parlementaire. Dans ces cas-là, règle
générale, on avise... Par mon bureau, moi, j'essaie d'envoyer une
lettre au député dans la région où se tient
l'exposition pour l'aviser de l'exposition et l'inviter à être
présent, à rencontrer les gens et à donner une information
pertinente de son expérience de parlementaire. Ce que M. le
député de Laviolette a manifestement fait, et j'en suis fort
heureux.
M. Jolivet: Une dernière question sur le Bicentenaire.
Vous parlez d'un budget de 6 500 000 $. Est-ce que vous prévoyez que
ça va rentrer dans ces montants-là ou si vous allez devoir, en
cours de route, demander de l'argent additionnel compte tenu des
imprévus qui pourraient arriver?
M. Saintonge: Non, jusqu'à maintenant, nous tentons
d'exercer un contrôle le plus serré possible des dépenses
de ce côté-là, et nous comptons que sur les deux ans, dans
le fond, où le Bicentenaire aura cours, que le budget sera
respecté. C'est un budget d'environ 6 500 000 $. Ça
représente dans le fond environ un dollar par habitant au Québec
pour commémorer cette étape importante dans l'évolution de
nos institutions, et je pense que de toute façon on tente d'agir, comme
je vous l'ai dit tantôt, surtout dans un objectif pédagogique
auprès des écoles, de la population règle
générale. Nous laissons de la documentation intéressante
et importante qui pourra être diffusée non seulement dans les
écoles, mais dans les bibliothèques publiques
également.
Vous avez, au niveau du Bicentenaire, certaines publications que je
pourrais vous mentionner. Au niveau de la collection du Bicentenaire, des
ouvrages qui seront: «La Naissance du parlementarisme au
Québec», «Le Répertoire des parlementaires» et
«Les Grands Débats parlementaires», trois documents qui
seront publiés incessamment. Ensuite de ça, il y a plusieurs
autres informations, plusieurs autres petites plaquettes d'information qui ont
déjà été dif- fusées, que nous allons
remettre à jour, qui font en sorte que dans la collection du
Bicentenaire on pourra s'enrichir des volumes suivants: «Le
Député québécois», «Le Parlement du
Québec, deux siècles d'histoire», «Bibliographie du
Parlement du Québec», «L'ABC du Parlement, lexique
parlementaire», «Chronologie parlementaire», «Les
Présidents», «Les Édifices parlementaires depuis
1792», «Les Publications parlementaires d'hier et
d'aujourd'hui». Donc, certaines collections qui étaient
déjà existantes, qu'on remet à jour; d'autres qu'on a
carrément créées pour donner une information
complémentaire. Mais, le budget, nous comptons le respecter de
façon exacte. Vous me parliez tantôt, au niveau du Bicentenaire...
La Direction générale est en force, est en place jusqu'à
la fin de l'exercice financier, en mars 1993. Donc, à ce
moment-là, les exercices au niveau du Bicentenaire seront
terminés. Les projets, etc., la continuation se fera à
l'intérieur des programmes usuels du Parlement si on le juge à
propos à ce moment-là.
M. Jolivet: Donc, le député, à travers tout
ça, sera demandé pour participer aux activités qui auront
lieu ici à l'Assemblée nationale, incluant le symposium qui est
prévu pour l'automne. Vous demandez à ces gens-là de faire
une tournée dans leurs écoles. Le petit vidéo, ce dont
vous avez parlé pour l'exposition ici, à l'intérieur du
parlement, dans l'entrée principale. Ce seraient à peu
près les demandes qui seraient faites aux députés de
participer à cette activité-là, et d'ajouter de son propre
cru, si je comprends bien.
M. Saintonge: Exactement. Et je pense d'être aussi les
promoteurs des divers événements qui auront cours dans le cadre
du Bicentenaire. Par exemple, donner l'information à la population de
leur circonscription sur les expositions qui se tiendront ici, à
Québec, les inviter à venir pour se saisir un peu du contexte qui
entoure la vie parlementaire. Inviter aussi, être les promoteurs pour la
thématique que nous aurons pour le son et lumière, venir
écouter cette chose-là. En passant, ce que je peux dire, c'est
que, même au niveau du son et lumière sur la façade du
parlement, vous aurez, publicises dans les journaux, à la radio et
à la télévision, les horaires du son et lumière. En
principe, ça se tiendra - je l'ai dit tantôt - les vendredi,
samedi et dimanche, beau temps, mauvais temps, c'est important de le dire. Au
niveau technique, on m'avise que, même s'il y a de la pluie, le spectacle
est même enrichi, est encore plus beau, avec les effets, avec la
lumière, des gouttes de pluie, etc. Donc, ce serait vraiment
intéressant de souligner à nos gens de faire un séjour
à Québec durant l'été, durant la fin de semaine,
à toutes les personnes de nos circonscriptions, pour être
témoins de ce son et lumière. (11 heures)
M. Jolivet: Ce que je pourrais dire, en terminant, c'est que les
députés, en cette année importante, seront
accaparés par leur travail normal de député dans leur
région, par leur travail de législateur ici, à
l'Assemblée nationale, dans un travail peut-être différent,
compte tenu de l'aspect politique qui pourrait resurgir durant l'année
et, finalement, à travers tout ça, les activités du
Bicentenaire. Donc, un député, homme ou femme, dans ce
contexte-là, va être pas mai occupé. Alors, il faudrait que
les gens des comtés sachent qu'on travaille très fort, même
si on n'est pas dans notre comté.
Je terminerai aussi par une autre petite dernière question
concernant la Galerie des présidents. Il y avait des expositions sur les
anciens premiers ministres. J'aimerais savoir. Est-ce que vous êtes en
préparation, justement, de cette exposition dont vous parliez tout
à l'heure, dans la Galerie des présidents?
M. Saintonge: Dans la Galerie des présidents, ce sera une
exposition pour la galerie de la presse, dans chacune des huit vitrines. Donc,
ce seront des documents relativement à l'existence de la Tribune de la
presse, également, dans le temps. Cette exposition-là sera
inaugurée le 26 mai prochain, en même temps que la
cérémonie de commémoration des premières
élections. Et l'inauguration, en même temps, de l'exposition se
tiendra dans l'ancienne salle du Mini-Débat, au premier sous-sol; on
aura l'exposition majeure qui se tiendra à l'Assemblée à
cet endroit-là.
M. Jolivet: On va retrouver notre Patrie et Le Petit
Journal. Ha, ha, ha!
M. Saintonge: Oui, sûrement! Ha, ha, ha!
M. Jolivet: O.K. Je passerais à une autre question, M. le
Président, qui concerne...
Le Président (M. Lefebvre): Je m'excuse, M. le
député de Laviolette.
M. Poulin: Sur le même sujet...
Le Président (M. Lefebvre): Un instant. M. le
député de Chauveau...
M. Poulin: Si vous permettez.
Le Président (M. Lefebvre): M. le député de
Chauveau, vous voulez poser une question?
M. Jolivet: Je n'ai pas à permettre, moi. Le
Président (M. Lefebvre): Allez-y.
M. Poulin: Merci, M. le Président. Je pense que, quand on
regarde ce qui s'est fait comme travail avec le Bicentenaire... On parlait
d'exposition. J'ai eu le plaisir de voir celle qui était au centre
d'achats Place Sainte-Foy, et je pense que c'est fort intéressant.
Maintenant, on parle du monde scolaire. Je ne sais pas le plan d'action
définitif, pour ce qui est du monde scolaire. Est-ce que ce sera au
niveau primaire ou au niveau secondaire que l'accent sera mis? Ma question est:
Est-ce que, quand on négociera avec le monde scolaire, les fameuses
expositions que l'on voit dans les centres d'achats ou dans d'autres places
pourront être apportées à même les écoles,
quand on parle de polyvalentes, entre autres, au niveau secondaire? Je pense
que la majorité des députés en font un travail au niveau
du monde scolaire, mais c'est beaucoup plus au primaire, quand on regarde le
programme au niveau du primaire, des 5e année surtout qui, elles aussi,
abordent le Parlement québécois. Je pense que c'est fort
important, et ce sera un travail continu, mais d'une façon
différente pour parler du 200e anniversaire. Mais aussi, je reviens.
On a parlé de la Fédération des commissions
scolaires. Peut-être qu'aussi il faudrait contacter les commissions
scolaires mêmes parce que, quand on retrouve quatre, cinq ou six
écoles sur le même territoire ou dans la même ville, je
pense que notre travail serait beaucoup plus simple si, entre autres, les cinq
écoles se réunissaient pour faire la même exposition dans
la même journée, à un endroit bien précis, soit au
centre municipal ou ailleurs. Je pense qu'on se doit d'attendre de
l'organisation, probablement - je n'ai aucun doute - qu'elle soit plus
scindée, en contactant les commissions scolaires, pour nous, les
députés qui aurons à nous déplacer. Au lieu de le
faire cinq fois dans cinq écoles différentes, peut-être que
les commissions scolaires seraient intéressées, entre autres pour
ce qu'on appelle l'entrée scolaire, la fameuse activité d'une
journée complète. Ce serait peut-être important aussi de
rencontrer ces commissions scolaires là, de les mettre au courant de
notre programme du Bicentenaire et, partout à travers la province, on
pourrait se servir de ce Bicentenaire-là pour, justement, en faire une
entrée scolaire partout dans la province, pour parler du
Bicentenaire.
M. Saintonge: À titre d'information...
Le Président (M. Lefebvre): Oui, M. le Président.
Allez-y, M. le Président.
M. Saintonge: ...M. le Président, je pourrais vous dire,
au niveau des expositions dans les écoles, ça pourrait être
intéressant que l'Assemblée puisse avoir un kiosque qui se
déplacerait; mais vous comprendrez que c'est une question de coût.
On a établi, l'an dernier, au budget, la possibilité, pour un
kiosque de l'Assemblée, d'aller dans certains grands
événements à travers le Québec, comme je les ai
énoncés tantôt, dans les régions. Chaque fois que
le
kiosque se déplace, c'est à peu près 5000 $; je
pense, 5000 $ à 6000 $ de coût. Vous devez considérer qu'il
y a du personnel de l'Assemblée qui doit accompagner les installations
en question; donc, c'est au moins deux ou trois personnes qui doivent
être présentes pour donner les informations. En plus de ça,
les déplacements mêmes du kiosque comme tel, la confection, la
location de l'espace, c'est des coûts assez importants. Nous avons
déterminé, dans le budget de l'Assemblée, une partie
importante là-dessus pour permettre une certaine visibilité
à certains moments donnés à travers le Québec.
C'est pour ça qu'on fait une dizaine d'expositions, comme je l'ai
noté tantôt.
Quant aux autres activités du Bicentenaire au niveau des
écoles, on m'informe que des contacts avec toutes les écoles,
avec toutes les directions régionales du ministère ont
été faits. Il partira cette semaine 3286 vidéocassettes
dans les écoles du Québec, les cassettes dont j'ai parlé
tantôt, au niveau de l'historique du Parlement, c'est-à-dire
l'historique qui démontre la naissance du parlementarisme et ses
premières années d'évolution, qui sont le
résumé des six conférences thématiques, avec les
pièces de théâtre intégrées. Ces
cassettes-là seront envoyées dans chacune des écoles, donc
les écoles pourront les projeter. On sait qu'il y a des programmes aux
niveaux primaire et secondaire. C'est en cinquième année au
niveau du primaire, si ma mémoire est fidèle, et en
quatrième secondaire, où on étudie les institutions du
Québec. Donc, ces cassettes-là pourront être à la
disposition des professeurs. Chaque école, de toute façon, en
aura une dans sa bibliothèque, de même que les textes des
conférences thématiques; c'est un volume, quand même, qui
reprend intégralement les textes des six conférences et des
thématiques de théâtre également. Donc, c'est
déjà fait, ces contacts-là.
Également, dans le cadre de «Faites votre histoire en
théâtre», le ministère a envoyé à
toutes les écoles secondaires le document que je vous ai montré
ici tantôt. Dans toutes les écoles secondaires, les professeurs
responsables ont reçu copie de ça, sont en contact avec le
ministère de l'Éducation et le module éducation du
Bicentenaire pour toute question appropriée à ce sujet-là.
Nous allons avoir d'autres publications, comme j'ai mentionné
tantôt, et un vidéo, «Éveil à la
démocratie», pour le primaire, qui sera éventuellement
disponible. «À la découverte des institutions
parlementaires», un document pour le secondaire qu'on pourra utiliser
également.
Donc, dans ce sens-là, les contacts sont établis, soyez
assurés, avec les commissions scolaires. J'ai l'impression que quand les
députés contacteront leur commission scolaire, ils pourront
déjà avoir un accueil, je suis convaincu, assez
intéressant puisqu'elles ont déjà été
sensibilisées à ces événements-là. Et,
aussi, il ne faut pas oublier qu'il y a quand même un bon nombre
d'institutions du Québec aussi qui ont reçu toute la
documentation et qui ont participé au concours «Jeunes
Démocrates», qui ont aussi de l'information pertinente en
main.
Le Président (M. Lefebvre): M. le député de
Chauveau, vous êtes...
M. Poulin: Non, c'était juste...
Le Président (M. Lefebvre): ...autorisé à
poser une autre question.
M. Poulin: Non. C'était juste de m'assurer que le travail
à ce niveau-là est sans inquiétude, mais de sensibiliser
les commissions scolaires au fait qu'elles n'ont qu'un député, en
principe, par commission scolaire, mais un nombre d'écoles assez
important. Donc, si on veut être partout, je pense que c'est de se
concentrer aux mêmes endroits, et c'est un peu l'image que je voulais que
vous fassiez comme message aussi au ministère de l'Éducation: de
concentrer les activités pour qu'on soit présents un peu partout
et que tout le monde puisse en profiter. Merci.
Le Président (M. Lefebvre): Merci pour vos remarques
pertinentes, M. le député Chauveau.
M. Saintonge: M. le Président.
Le Président (M. Lefebvre): Oui, M. le
Président.
M. Saintonge: Oui. Je peux donner une précision
complémentaire. C'est que tant au niveau primaire que secondaire, que
collégial, dans le programme régulier, à ces trois
niveaux-là, il y a certains éléments, au niveau des
institutions parlementaires, qui ont été intégrés
grâce à la collaboration entre le Bicentenaire des institutions
parlementaires du Québec ici, à l'Assemblée, et le
ministère de l'Éducation et le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science. Donc, c'est des éléments qui
sont inscrits au programme régulier au primaire, au secondaire et au
collégial.
Le Président (M. Lefebvre): M. le député de
Laviolette.
Postes de cadres supérieurs vacants
M. Jolivet: Sur l'organigramme, M. le Président, certains
postes... Le président a fait mention qu'il y avait une diminution au
niveau des cadres supérieurs. Alors, certains postes étaient ou
non comblés ou ils l'étaient, dans certains cas, par
intérim, quand on fait la lecture des crédits budgétaires.
Je donne, par exemple, les postes de directeur de la législation, de
directeur de la recherche et de la référence, de directeur des
archives et de la gestion des
documents, qui fait que ces deux postes sont au niveau de la
bibliothèque, et il y a le poste de directeur des restaurants qui sont
comblés par intérim. (11 h 10)
II y a aussi un autre poste qui, malheureusement, celui-là, est
vacant, c'est le poste de la Direction des communications et de l'accueil.
J'aimerais savoir, de la part du président, ce qui en est à ce
moment-ci, quelles sont ses intentions. Entend-il mettre des procédures
en vigueur pour le combler? Y a-t-il un échéancier qu'il a
prévu pour combler de façon permanente les postes dont j'ai fait
mention tout à l'heure ou le poste plus précis, dans ce cas-ci,
de la Direction des communications et de l'accueil? D'autant plus que,
là - et c'est pour ça que je fais la référence
à ce niveau-là - on parle de l'année du Bicentenaire;
c'est un poste qui devient important dans cette année du Bicentenaire?
Alors, j'aimerais savoir: Dans les cas des postes qui sont comblés par
intérim, vont-ils être comblés de façon permanente,
et le poste qui n'est pas comblé, va-t-il l'être et de quelle
façon?
Le Président (M. Lefebvre): M. le Président.
M. Saintonge: Oui, merci. Il y a, en fait, six postes au niveau
de l'organigramme qui ne sont pas comblés. Nous avons l'intention,
progressivement, d'arriver à combler ces postes-là. Il y a deux
postes en particulier qu'il m'apparaît important de combler dans des
délais assez brefs. C'est au niveau de la Direction des communications
et de l'accueil, effectivement, qui est une direction importante et dont la
direction par intérim est assurée, quand même à ce
moment-ci, par Mme Roberge. Et également, un autre poste qui devrait
être comblé dans un délai assez bref, il s'agit de la
Direction des restaurants. J'avais mentionné, l'an dernier, qu'on
voulait arriver à ça. Nous sommes en préparation. Dans les
deux cas, notre intention, c'est d'aller en concours public, à
brève échéance, pour combler ces deux
postes-là.
Il y a celui de la Direction de la législation qui est
assumé toujours par M. Chrétien, par intérim, qui a la
Direction générale des affaires parlementaires. Nous verrons,
éventuellement, dans quel délai la situation pourra être
comblée. Et éventuellement, quand même avec un certain
espace de temps, nous arriverons évidemment à combler tous les
postes. La même chose pour la Bibliothèque; éventuellement,
nous pourrons réorganiser cette chose-là. Je n'ai pas de date
précise pour le moment présent, à quelle date nous
comblerons ces postes-là, mais c'est dans une évolution
progressive.
Les deux premiers postes où j'ai l'intention de demander au
Bureau d'accepter d'aller en concours public, c'est la Direction des
communications et de l'accueil et la Direction des restaurants.
Il reste toujours celui de la Direction de la sécurité qui
est occupé actuellement, quand même, par un officier de la
Sûreté du Québec. J'ai ravivé le dossier. J'ai
communiqué avec le ministre de la Sécurité publique, par
correspondance, pour lui rappeler que nous devons nous asseoir pour discuter de
cette situation et pour arriver avec un nouveau protocole d'entente entre
l'Assemblée nationale et le ministère de la
Sécurité publique aux fins de la gestion de la
sécurité à l'Assemblée. Je vais tenter de m'y
attarder au cours de la prochaine année, en espérant que nous
aurons les disponibilités, le temps nécessaire, tant du
côté du ministre que de mon côté, pour nous assurer
d'arriver à une entente en bonne et due forme sur cette question.
Quoique, actuellement, au niveau de la sécurité, ça va
bien; nous sommes quand même en bonne fonction avec le ministère
de la Sécurité publique et en entente avec la Sûreté
du Québec. Je pense qu'au niveau de la sécurité, des
progrès intéressants ont été
réalisés. On a eu des ajustements l'an dernier qui ont fait en
sorte de modifier les rôles des différentes personnes oeuvrant
à ce niveau-là. Moi, je suis extrêmement satisfait du
déroulement du travail effectué dans cette Direction, sous la
direction de M. Bouchard.
M. Jolivet: Je reviens d'abord à celui des communications;
il est important et il est urgent, celui-là, d'autant plus que c'est
dans l'année du Bicentenaire. Est-ce que votre échéancier
est précis à ce moment-ci, ou si on va le connaître
bientôt?
M. Saintonge: J'aurais l'intention, d'ici la fin de juin, d'aller
en appel d'offres après l'avoir soumis au Bureau... pas en appel
d'offres, en concours public, je m'excuse, en concours public pour ces deux
postes. La Direction des communications et de l'accueil, c'est quand même
assez récent. Ça fait, je pense, trois semaines à peu
près que M. Angers est parti, le 23 mars. Donc, un peu plus d'un mois,
un mois et demi déjà. On regarde avec intérêt la
façon de faire en sorte de pouvoir progresser dans ce
dossier-là.
Direction de la sécurité
M. Jolivet: Dans le cas de la sécurité ici,
à l'Assemblée nationale, vous savez les questions qu'on avait
posées à l'époque, pour arriver, finalement, à un
règlement qui est apparu en cours de route, qui retardait au niveau des
agents. D'autant plus que j'espère que, dans votre vision des choses,
vous voyez à ce que ces gens-là aient des promotions quelque
part. Parce que c'est beau, être un agent, mais si on ne peut avoir
aucune promotion et que les postes de haut grade sont remplis par des gens de
la Sûreté du Québec qui sont, dans certains cas, à
la retraite,
ou des gens qui viennent parce que c'est quasiment, dans certains cas,
une... Je cherche le mot, «spontané», les gens arrivent
comme si c'était un champignon qui surgissait. Si les gens qui
travaillent ici, à l'Assemblée, n'ont pas cette chance de pouvoir
accéder à ces postes, il y a quelque chose qui ne va pas. Est-ce
que vous entrevoyez, à ce moment-la, dans votre vision, de ne pas avoir
une génération spontanée de gens qui arrivent de la
Sûreté du Québec, mais qu'il y ait aussi des gens de
l'établissement, ici, qui oeuvrent depuis fort longtemps qui pourraient
accéder à ces postes?
M. Saintonge: Là-dessus, M. le député de
Laviolette, je dois vous dire qu'au niveau de la sécurité, nous
avons quand même... Bon, voilà, l'information m'arrive. La
sécurité est gérée... Si on veut, il y a les trois
quarts qui travaillent au niveau de la sécurité. La
Sûreté du Québec, il y a 14 personnes ici de la
Sûreté du Québec. Ce n'est pas des gens à leur
retraite, c'est des gens actifs: un capitaine, deux sergents, cinq caporaux et
six agents.
M. Jolivet: Ce que je voulais juste dire, c'est que, dans
certains cas, il y en a qui ont accédé à ces postes
étant déjà à la retraite de la Sûreté
du Québec. C'est pour ça que je vous dis que si, en plus de
ça, il y a des gens qui sont dans le milieu ici qui auraient pu
accéder à ces postes-là et n'y accèdent pas, c'est
un peu frustrant. Je vous le dis comme je le pense.
M. Saintonge: O.K. D'accord. Mais disons que si on fait l'image
globale, donc, la Sûreté du Québec a 14 postes ici à
l'Assemblée, suivant les ententes intervenues avec la
Sécurité publique. Aussi, au niveau du ministère de la
Sécurité publique, des constables spéciaux, de classe
principale, il y en a 5, des réguliers il y en a 40 et un agent de
bureau, soit 46 personnes. Mais ces gens-là, comme vous m'en parliez
tantôt au niveau de la discussion de régler leur question de
convention collective, il faut vous rappeler que ce n'était pas avec
l'Assemblée nationale, c'était avec le ministère de la
Sécurité publique. Ces gens-là, par entente avec la
Sécurité publique et l'Assemblée nationale, nous sont
prêtés pour exercer leurs fonctions sous la direction du
directeur, M. Bouchard.
Et finalement, au niveau de l'Assemblée nationale, dans le
personnel administratif, nous avons 6 personnes qui travaillent et
également 51 gardiens, représentant 28 personnes-année,
où on a fait un réaménagement, ce qu'on appelait les gens
préposés au périmètre intérieur. Donc, il y
a eu un réaménagement des fonctions pour que chacun puisse
exercer des fonctions aptes à sa classification et au genre de travail
pour lequel ils ou elles avaient été engagés. Donc,
ça, dans ce sens-là, on a complété cette
réforme-là l'an passé. M. Bouchard a mis en place la
structure appropriée. Dû aussi au fait qu'il y avait une certaine
diminution au niveau des constables spéciaux dans les effectifs,
ça nous prenait un réajustement pour éviter une surcharge
de temps supplémentaire et de travail de plus en plus exigeant qu'on
pouvait demander à ces gens-là. Donc, on a
réaménagé la structure d'opération de façon
appropriée mais, éventuellement, ce sera à regarder avec
l'entente que nous pourrons avoir avec le ministère de la
Sécurité publique pour l'organisation de tout ce qui se passe
à l'Assemblée nationale.
Quant à moi, je vais vous dire honnêtement qu'au niveau des
gens qui travaillent actuellement à la sécurité de
l'Assemblée, plusieurs de ces personnes-là ont une
expérience intéressante qu'elles ont développée ici
a l'Assemblée. Elles ont ce qu'on peut appeler une certaine culture de
l'Assemblée nationale. Et ça, je pense que dans tous les
employés de l'Assemblée, dans le personnel qui oeuvre à
travers toutes les phases de l'administration ou du soutien dont nous avons
besoin ici à l'Assemblée, tous ceux qui ont
développé cet intérêt-là et cette
culture-là de l'Assemblée, il nous semble que c'est des acquis
importants, des plus que nous devons tenter de garder à notre
service.
M. Jolivet: O.K. Ça va pour cette question-là.
Le Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
député de Laviolette. M. le député de Chauveau,
vous avez une question?
Direction des restaurants
M. Poulin: Merci. M. le Président, pour ce qui est du
poste au restaurant Le Parlementaire... que probablement vous iriez dans les
candidatures prochaines, est-ce que c'est pour combler un poste ou si c'est
pour officialiser un poste? Ce que je veux dire, c'est qu'on sait que,
présentement, il y a deux personnes qui, je pense, s'occupent de
l'administration du Parlementaire, au même titre. Il y a le maître
d'hôtel et son assistante.
On sait qu'il y avait une autre personne qui, il y a un an et demi, est
partie. Je ne me souviens pas du nom du monsieur. Est-ce que c'est pour combler
ce poste-là? Donc, ce que je veux dire, est-ce qu'il va y avoir trois
personnes responsables, au Parlementaire, dont la madame qui est là, M.
Fauve, je crois, et remplacer le poste de celui qui a quitté?
M. Saintonge: Oui. Alors, M. le Président... Le
Président (M. Lefebvre): Oui, allez-y.
M. Saintonge: ...à titre d'information, c'est qu'il y a un
poste ouvert dans l'organigramme au niveau de la direction des restaurants.
Cette
direction-là est occupée de façon intérim
par M. Jacques Pouliot, qui est à la Direction générale
des ressources matérielles et informatiques. Il occupe temporairement le
poste de directeur à la Direction des restaurants.
M. Poulin: II a pris l'intérim de qui?
M. Saintonge: II a pris l'intérim de M. Laporte qui
était l'ancien directeur des restaurants.
L'intention que j'ai manifestée l'an dernier, je disais que je
voulais combler le poste, on avait des discussions dans ce sens-là. On
préparait, éventuellement, un concours public là-dessus.
Je vais soumettre au Bureau, d'ici juin, dans le courant du mois de juin, dans
les prochains jours en tout cas, dès que ce sera prêt, les
propositions nécessaires pour aller justement en concours public pour
combler ce poste à la Direction des restaurants. C'est un poste
essentiel à combler. Actuellement, M. Pouliot agit par intérim
avec sa fonction régulière à la Direction
générale des ressources matérielles et informatiques. (11
h 20)
M. Poulin: O.K. Deuxièmement, c'est beaucoup plus un
commentaire. Je pense que dans la gestion du personnel, vous disiez, à
la page 19: «Cette réorganisation nous a aussi permis de passer de
29 à 27 postes d'encadrement supérieur». Je pense que vous
avez déjà fait un bon geste et je m'aperçois qu'il y a
probablement des ministères qui pourraient peut-être regarder la
façon dont vous faites la gestion, justement, à
l'Assemblée nationale, mais aussi, d'un autre côté,
peut-être vous inviter à continuer dans le même sens quand
vous parlez d'encadrement et quand vous parlez d'attrition. Je pense que,
très sincèrement, les gestes que vous avez posés,
présentement, pour moi, personnellement, me satisfont. Mais une chose
est certaine, quand un groupe de députés, 17
députés ont travaillé un rapport, que vous connaissez
sûrement, je pourrais vous dire que c'est très intéressant
ce que vous avez fait, mais nous allons continuer à vous encourager
à aller dans le même sens. Quand on regarde, justement, l'apport
que vous avez fait, justement l'accueil aux gens qui s'occupent de nous, le
personnel - ce que j'appelle toujours le personnel de base - vous y avez mis
aussi l'accent, et je pense que c'est très important pour notre
institution. Donc, c'est un peu de vous dire ma satisfaction dans ce
dossier-là, et je vous invite, M. le Président, à
continuer.
Le Président (M. Lefebvre): M. le Président de
l'Assemblée nationale, vous voulez réagir?
M. Saintonge: Je remercie le député de Chauveau de
ses bons propos. Mais je pense que nous avons tenté de rendre plus
cohérent et plus homogène tout le fonctionnement de
l'Assemblée. Ce que je dois souligner, je l'ai dit dans l'introduction
tantôt, c'est l'apport constant et le soutien que nous avons du personnel
administratif de l'Assemblée dans ce sens-là, du
secrétaire général particulièrement et de
l'équipe qui l'entoure. En tout cas, je pense que je l'apprécie
au plus haut point. Également, je dois dire ici que nos collègues
parlementaires qui oeuvrent au Bureau de l'Assemblée nationale sont
conscients de cette chose-là, et nous travaillons en équipe pour
tenter de donner les meilleurs services possible avec le plus
d'efficacité et le moins de coûts possible.
Le Président (M. Lefebvre): Merci, M. le Président.
M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Pour terminer suite aux questions du
député de Chauveau, M. le Président. Simplement pour
rappeler que les postes de maître d'hôtel et d'adjointe, de Marie
Caissy et de M. Faure, ainsi que celui du Mini-Débat, avec Mme Odette
Chabot, ne sont nullement en question par la Direction des restaurants. C'est,
justement, l'administration supérieure à ces
personnes-là.
M. Saintonge: Exactement. M. Jolivet: C'est ça.
M. Saintonge: Exactement. C'est le poste de direction du
restaurant qui est à compléter. De la Direction des
restaurants.
M. Jolivet: Des restaurants. C'est pour ça.
M. Saintonge: Donc, qui sera en charge et du Parlementaire et du
Mini-Débat.
Le Président (M. Lefebvre): M. le député de
Laviolette.
Renouvellement des équipements pour la
radiotélévision des débats
M. Jolivet: Oui. J'aurais des questions sur les crédits
additionnels qui sont prévus pour l'étude et l'analyse du
renouvellement des équipements de la radio-télédiffusion
des débats, télévision en particulier. Sans mettre en
doute, parce que ça évolue tellement rapidement dans le
système nouveau d'envoi, vers les gens, des ondes de ce qui se passe
ici, à l'Assemblée nationale, donc ce qu'on pourrait appeler
«les ondes de choc», il reste quand même que j'aimerais
savoir si le président, dans toute cette étude, a examiné
les régions, au Québec, qui, malheureusement, n'ont pas
accès directement à la période de questions et aux
débats de l'Assemblée. Il y a des gens qui, à travers le
Québec, reçoivent, dans d'autres lieux de débats
comme les nôtres, les ondes de ce qui se passe-Mais, au
Québec, dans certaines régions, même en
différé à Radio-Québec, à des heures qui,
malheureusement, ne sont pas du ressort du président de
l'Assemblée nationale, mais plutôt de la direction de
Radio-Québec, il y a des gens, au Québec, qui ne peuvent pas,
comme on l'avait autrefois, n'ont pas la possibilité de voir à
des heures plus normales que 23 h 30, le soir, alors que, dans bien des cas,
les gens sont couchés ou ils regardent d'autres informations ou d'autres
choses... arriver à connaître ce qui s'est passé ici,
à l'Assemblée nationale. Il y a plusieurs plaintes qui sont
portées à notre connaissance à ce sujet, et il me semble
qu'il est malheureux que l'ensemble de la population du Québec n'ait pas
accès à ce service alors qu'elle l'a à d'autres niveaux de
gouvernement.
Comme je le disais tout à l'heure, les technologies modernes
évoluent tellement rapidement qu'elles nous permettent, à de
meilleurs coûts, d'avoir ce service et de le rendre accessible à
tout le Québec. Alors, j'aimerais savoir si le président a
regardé et étudié, ou a l'intention de le faire, cette
problématique qui est importante pour les débats qui se font ici,
à l'Assemblée, et qui ont des répercussions sur la vie
quotidienne des Québécois et des Québécoises.
Le Président (M. Lefebvre): M. le Président.
M. Saintonge: Oui, très bien. Alors, M. le
député de Laviolette, ce qu'on me dit, actuellement, c'est qu'au
niveau de Radio-Québec, évidemment, qui devrait diffuser partout
au Québec, en fait, on a la période de questions en
différé. Ça, c'est un premier point. Quant au reste des
travaux, évidemment, il y a certains câbles. C'est dans les
régions de Montréal et de Québec, principalement, qu'on
diffuse par câbles les travaux de l'Assemblée. Dans d'autres
régions, il y a des possibilités avec certaines cassettes qui
peuvent être fournies aux stations communautaires, mais je pense que
c'est utilisé de moins en moins. Alors, il y a une possibilité.
Si on voulait une diffusion complète des travaux de l'Assemblée,
il faudrait y aller, à ce moment-là, par un équipement par
satellite.
Le problème, c'est qu'il y a une question de coût financier
qui est quand même assez important au niveau de la distribution. On me
dit que ce serait de l'ordre de 600 000 $ à 700 000 $ par an pour avoir
accès à un tel canal durant six à sept mois. Alors, pour
diffuser la période de questions en direct, par satellite, il faudrait
prévoir entre 180 000 $ et 190 000 $ par an. Donc, c'est un coût
assez important, un changement au niveau de tout le mécanisme pour
assurer notre diffusion. On nous informe aussi que, d'ici à quelque
temps, il semblerait bien qu'un nouveau procédé pourrait
être mis en opération, qui permettrait à des utilisateurs
de partager un même canal. Les coûts seraient
considérablement diminués à ce moment-là. C'est
vers cet objectif-là qu'on veut aller.
La problématique qui nous concerne, actuellement, au niveau de la
radiotélévision des débats, c'est que les débats
ont commencé à être télévisés ici,
à Québec, depuis 1978, vous le savez. Le même
équipement est toujours en opération. Cet
équipement-là est maintenant désuet, fatigué et
arrive à la limite de son opération. C'est pour ça qu'au
niveau du Bureau de l'Assemblée, à une récente
réunion du Bureau, nous avons adopté une décision
relativement au fait d'aller en appel d'offres sur invitation pour recueillir
les services d'une firme d'ingénierie pour mettre en place un changement
de tout notre équipement de radiotélévision des
débats, ce qui est nécessaire puisque, ce qu'on nous dit, en
fait, d'après l'expertise qui a été faite par nos services
et confirmée par une firme extérieure, c'est que nos
équipements pourraient manquer d'un moment à l'autre. Leur
durée de vie est très, très limitée.
Deuxièmement, au niveau des pièces de rechange,
actuellement, c'est très difficile d'en obtenir. En plus de ça,
les pièces de rechange qu'on peut obtenir, dans certains cas, ne sont
même pas garanties. On achète la pièce à un
coût important. Si elle fonctionne, tant mieux; si elle ne fonctionne
pas, tant pis, on en achète une autre. On n'a pas de remboursement.
C'est le marché qui veut ça puisque, je pense, nous sommes les
seuls à utiliser le genre de caméra que nous avons actuellement
ici. Donc, tout ça sera corrigé l'an prochain. Nous avons
prévu, au budget de cette année, 100 000 $ pour faire
l'étude nécessaire et préparer toutes les informations
pertinentes pour prendre la décision sur l'achat de nouveaux
équipements et aller en appel d'offres, éventuellement, au
prochain budget, l'an prochain. Les dépenses sont quand même assez
importantes. C'est quelques millions de dollars, je pense, soit 2 800 000 $
pour le renouvellement des équipements. Donc, ils seront au budget de
l'an prochain. Cette année, nous allons en préparation pour
mettre en place cette chose-là et, éventuellement, je pense, dans
un deuxième temps, avec l'évolution des systèmes et la
possibilité de diminution de coûts, nous nous attaquerons à
la possibilité d'y aller par une couverture par satellite pour rejoindre
l'ensemble des régions du Québec.
Ce dont il faut se souvenir, c'est que si on va même par
satellite, on va rejoindre toutes les régions à la condition que
les gens aient le câble et à la condition également que les
gens aient les antennes nécessaires, appropriées pour aller
chercher le signal qu'on va transmettre. Donc, ça ne veut pas dire
qu'automatiquement, par le seul fait qu'on irait par satellite, on rejoindrait
valablement l'ensemble de la population, parce qu'il faudrait que ces
gens-là puissent capter le signal satellite ou qu'ils soient
abonnés au câble qui, lui, va retransmettre le signal.
Donc, de ce côté-là, vous comprendrez que
l'évaluation du coût par rapport au résultat de ce qu'on va
obtenir est important à considérer. Mais, dans un premier temps,
ma préoccupation, pour la présente année et l'an prochain
également, c'est de m'assurer que nos équipements vont continuer
de fonctionner, donc de renouveler l'équipement désuet pour
mettre en force un système approprié au point de vue technique.
Après ça, nous arriverons au point où nous
considérerons de diffuser à travers le Québec, de rendre
accessible à travers le Québec tous les débats en temps
régulier de l'Assemblée, tout en vous rappelant que, par
Radio-Québec, quand même, la période de questions est
accessible à tous les citoyens du Québec. (11 h 30)
M. Jolivet: Vous me dites ça, M. le Président, et
je suis bien conscient qu'il faut procéder au renouvellement des
équipements. Je pense que personne ne met ça en doute. On l'a
dit, les nouvelles techniques ont évolué tellement rapidement
qu'il est normal que, dans le marché, des produits ne puissent pas
être remplacés, à moins d'avoir des prix énormes
à payer, avec ce que vous dites, des non-garanties pour les
pièces. Mais, d'un autre côté, je suis un peu
déçu de la réponse que vous me donnez sur la
deuxième partie qui concerne la télédiffusion des
débats à l'ensemble du Québec. Je comprends très
bien quand vous me dites: Les gens ne sont peut-être pas tous
équipés, ils ne sont pas sur le câble, ils n'ont
peut-être pas la possibilité de les rejoindre, ces ondes-là
qui parcourent la planète. Je dois vous dire que ça me laisse un
peu déçu, dans la mesure où, ce que vous me dites
là, je l'ai connu dans ma propre région en 1976. Je veux juste
vous l'expliquer un peu rapidement.
On avait à Parent, dans le nord-ouest de mon comté, ce
qu'on appelait le Télé-4. Télé-4, ce n'était
pas le Télé-4 ici à Québec, c'était une
cassette qu'on recevait par train de Montréal pour quatre heures de TV,
de 18 heures à 22 heures, puis on recevait ça par cassette, mais
de la semaine précédente, toujours avec une semaine de retard.
Donc, pas moyen de regarder une partie de hockey, c'était
déjà passé. Pas moyen de regarder les nouvelles,
c'était déjà fait. Donc, c'étaient des
émissions, des petits romans-savons, des choses semblables. Alors,
finalement, les gens qui voulaient s'installer de 18 heures à 22 heures
recevaient la cassette de la semaine précédente, puis ils la
voyaient une semaine en retard. Mais on a réglé ça, on
s'est attablé, le député fédéral du coin
à l'époque du Crédit social, René Matte, et moi, et
on a obtenu Télésatellite. On a maintenant deux postes qui
entrent à Parent en direct: Télé-Métropole et
Radio-Canada. Je comprends ça, mais on a pris les moyens pour y arriver,
et le plus rapidement possible. Ça n'avait pas de bon sens que des gens
qui demeuraient dans des coins comme ceux-là n'aient pas les moyens
d'obtenir la télévision en direct.
Alors, dans ce contexte-là, l'Assemblée nationale... C'est
pour ça que je pose la question, et cette réponse-là me
déçoit, d'autant plus que nous voulons promouvoir 200 ans de
démocratie. Alors, il me semblait que, dans cette année du
Bicentenaire, un effort supplémentaire, compte tenu des techniques
nouvelles dont on nous a fait mention nous permettant d'arriver à des
coûts moindres que même les 600 000 $ dont vous faisiez mention...
Je me demandais s'il n'y a pas moyen de regarder ça à nouveau,
pour permettre aux Québécois, dans les plus brefs délais,
d'y accéder. Là, ils prendront les moyens, ceux qui veulent
l'avoir maintenant, pour avoir le câble, ceux qui l'ont dans leur
région, ou d'autres moyens que sont les coupoles de
réception.
M. Saintonge: Là-dessus, M. le Président, je
voudrais simplement mentionner... Évidemment, je souhaiterais, comme
président de l'Assemblée, que nos travaux puissent être
diffusés à l'ensemble du Québec dès demain matin.
Le problème, comme je vous dis, c'est un coût de 600 000 $
à 700 000 $ par année avec lequel on doit composer. Quand je
regarde ça et que je regarde en même temps les équipements
qu'on doit renouveler avec le coût de 2 500 000 $, 2 600 000 $ que nous
aurons pour le renouvellement des équipements, je veux aller au plus
pressant, c'est-à-dire renouveler les équipements pour assurer
que la transmission va se continuer.
Dans un deuxième temps, au niveau de la télévision
par satellite, le nouveau procédé qui semble se mettre en
évidence, qui pourra être disponible au niveau de la compression
de canaux, lors de la rencontre des directeurs de télévision des
débats cet été, il y a des gens de l'Assemblée, une
équipe, qui iront participer à cette rencontre-là. Il y
aura des discussions qui seront faites avec les gens de Toronto et de Halifax,
semble-t-il, qui télévisent les débats également.
Il faut peut-être utiliser un canal commun, voir les possibilités
là-dessus. Il y aura une démonstration par Télé-7
Canada des canaux compressés.
Donc, peut-être qu'au courant de l'été nous
arriverons avec des solutions potentielles dans un avenir le plus
immédiat possible pour s'assurer que la télévision des
débats puisse aller partout au Québec en tout temps,
c'est-à-dire que l'ensemble des travaux de l'Assemblée pourra
être télévisé, tout en vous disant quand même
qu'au minimum, actuellement, la période des travaux qui est la plus
regardée, c'est la période de questions, mais celle-ci est
diffusée a l'ensemble du Québec par Radio-Québec en
reprise, mais même à ce niveau-là, Radio-Québec fait
une demande pour téléviser en direct la période de
questions à l'automne. On avait examiné ça l'an dernier.
Il y a des contraintes là-dessus au niveau des travaux de
l'Assemblée. A titre
d'exemple, si on diffusait la période de questions à
Radio-Québec en direct, il faudrait aussi assurer que la période
de questions soit toujours à l'heure exacte, à l'heure
précise. Vous savez fort bien qu'au niveau des travaux parlementaires,
ce n'est pas nécessairement possible, dans le sens non pas
nécessairement qu'il y a un retard au début des travaux...
Là-dessus, on a gagné des points importants au cours des
dernières semaines, mais je dirais que si, par exemple, nous avons une
question de privilège qui est soulevée à
l'Assemblée, qu'on doit y répondre, donner la possibilité
à ceux de s'exprimer tel que le règlement le prévoit,
ça consomme du temps. Dans un moment donné où il y a plus
de pétitions qui sont déposées, certaines journées,
nous avons cinq, six, sept pétitions, ça prend un peu plus de
temps. Une journée comme hier, où nous avons eu le
dépôt de projets de loi, une dizaine de projets de loi qui ont
été déposés, ça consomme un peu plus de
temps, de sorte que la période de questions, même si les travaux
ont débuté à 14 heures, a commencé, disons, une
demi-heure après le début des travaux, facilement. Alors,
à Radio-Québec, si on dit qu'on télédiffuse
à 14 heures, il faudrait, au niveau de nos débats parlementaires,
s'assurer dans l'ordre de nos travaux, au niveau des affaires courantes, que la
période de questions soit le premier item à
l'Assemblée.
Est-ce que ce serait conforme à notre façon de
fonctionner? Est-ce que nous devrions aligner la gestion de nos travaux eu
égard à la télévision des débats avec comme
premier principe que c'est la télévision qui va primer? Je ne
sais pas si c'est souhaitable. Il faudra le regarder attentivement, faire les
discussions nécessaires avec les leaders au niveau de la sous-commission
de la réforme parlementaire, parce que ça pourrait demander des
modifications importantes dans l'ordre des travaux de la Chambre. Ce sera une
décision que nous aurons à prendre éventuellement quant
à téléviser en direct la période des questions
dès 14 heures l'après-midi, ou 15 heures, dépendant des
moments où ce sera télévisé, ou même à
10 heures le matin, si on est en session intensive. Il faudra s'entendre avec
Radio-Québec à ce moment-là également, si on
revient à l'ancien horaire.
Donc, c'est des questions qui sont à notre attention, mais je
vous dirai que j'y attache une importance particulière. La principale
contrainte qui nous occupe au niveau de la télédiffusion des
travaux en direct partout au Québec, c'est une contrainte
monétaire, et je pense qu'avec la possibilité d'ouverture de
nouveaux procédés, à brève échéance,
on pourra peut-être y arriver dans des délais assez brefs. Du
moins, je le souhaite.
Le Président (M. Bissonnet): Merci, M. le
Président. Maintenant, nous allons reconnaître M. le whip en chef
de l'Opposition officielle et député du comté de
Lac-Saint-Jean. M. le député.
M. Brassard: Simplement pour demander au président si vous
avez des données récentes sur la cote d'écoute de la
télédiffusion des débats. La période des questions,
en particulier.
M. Saintonge: On m'informe que pour la période des
questions, ça se situe aux alentours de 20 000, la cote
d'écoute.
M. Brassard: De la télédiffusion des débats.
M. Saintonge: Oui.
M. Brassard: Ça n'inclut pas la cote d'écoute de la
retransmission de Radio-Québec.
M. Saintonge: Non. Je vais peut-être laisser la parole
à M. Rheault.
Le Président (M. Bissonnet): Alors, M. Rheault pour le
président de l'Assemblée nationale. M. Rheault.
M. Rheault (Marcel): Les chiffres qu'on vient de donner
comprennent ceux de Radio-Québec. Ça ne comprend pas toute autre
forme de diffusion comme la diffusion des débats en direct aussi dans le
Grand Montréal et dans le Grand Québec par les entreprises de
câble. Parce que là, c'est plus difficile de faire des...
M. Brassard: Ça comprend Radio-Québec? M.
Rheault: Ce n'est que Radio-Québec.
M. Brassard: Ah! Ce n'est que Radio-Québec.
M. Rheault: Oui.
M. Brassard: O.K. Donc, ça n'inclut pas la cote
d'écoute de la...
M. Rheault: Des compagnies de câble.
M. Brassard: Est-ce que vous pouvez faire une évaluation
globale?
M. Rheault: Une évaluation de tous ceux qui nous
diffusent?
M. Brassard: Une évaluation de la cote d'écoute de
la période des questions, par exemple. Globalement. Y inclus la
retransmission en direct, l'après-midi, par vos services et la
rediffusion par Radio-Québec. Tout ça ensemble, ça fait
quoi comme cote d'écoute? Combien de personnes quotidiennement
regardent, globalement parlant, la période des questions, par
exemple?
Le Président (M. Bissonnet): Alors, M.
Rheault pour le président de l'Assemblée nationale. M.
Rheault.
M. Rheault: Merci. Nous n'avons aucun chiffre, aucune
donnée de cette nature. En 1984, on a fait faire une étude pour
savoir qui nous regardait dans l'ensemble du Québec. Et, là,
ça aurait pu répondre à votre question. On a dit, à
la suite de cette étude, qu'il y avait 1 600 000 personnes qui nous
avaient regardés durant le mois où l'étude avait
été faite. Ce ne sont pas du tout les mêmes données
que celles qui sont faites pour Radio-Québec, par exemple. Ce n'est pas
du tout les mêmes compagnies ou les mêmes formes d'études.
C'est très dispendieux, c'est pourquoi on n'en a pas, nous, pour tout le
Québec.
Le Président (M. Bissonnet): Autre intervention?
M. Brassard: Je ne sais pas. Il me semble que ce serait
peut-être... Je ne sais pas comment procéder, par voie de sondage
ou autrement, mais il me semble qu'il y aurait peut-être lieu
d'évaluer l'audience générale, par quelque voie que ce
soit, de la période des questions en particulier puisque, comme vous le
disiez avec raison, c'est la partie de nos travaux qui est évidemment la
plus regardée, la plus écoutée.
Le Président (M. Bissonnet): M. le Président de
l'Assemblée nationale. (11 h 40)
M. Saintonge: En tout cas, je prends bonne note de votre
remarque. Je pense qu'on pourrait tenter, dans les prochains mois, d'examiner
la possibilité d'avoir des données relativement aux cotes
d'écoute de la période des questions comme telle, tant en direct
qu'en différé. Dans un deuxième temps, si on pouvait avoir
des chiffres au niveau de l'écoute de nos travaux réguliers qui
sont diffusés par câble... Je comprends que c'est assez difficile.
On n'a pas les données par les postes de câble qui les diffusent,
mais, en tout cas, on verra s'il y a une façon appropriée, si on
peut, par l'intermédiaire d'un sondage quelconque, arriver à
établir des statistiques là-dessus. Ce serait, j'imagine, un
point important pour arriver à une décision sur la
télédiffusion éventuelle de l'ensemble des travaux de
l'Assemblée.
Le Président (M. Bissonnet): Nous poursuivons les travaux
avec M. le député de Saint-Jean. M. le député.
Programme de stages pour les parlementaires
M. Charbonneau: Oui. Merci, M. le Président. Simplement,
M. le Président, vous avez parlé dans votre allocution d'un
programme structuré de coopération parlementaire qui serait mis
sur pied dans la prochaine année par les gens de l'Assemblée.
Vous avez parlé aussi de jumelage de parlementaires francophones avec
des députés, ici, à l'Assemblée. J'aimerais avoir
vos commentaires. Quelle structure va être mise de l'avant? Comment
ça va fonctionner, ça?
Le Président (M. Bissonnet): M. le président.
M. Saintonge: Au niveau du service des relations parlementaires,
avec nos liens avec les autres Parlements - principalement avec notre
participation à l'AIPLF - il nous est apparu intéressant de
mettre sur pied, pour la prochaine année, un projet de stages
parlementaires. Le Québec est sollicité de différentes
façons pour des stages depuis quelques années, par des gens,
surtout au niveau administratif, qui viennent ici, à l'Assemblée
nationale, s'enquérir du fonctionnement de l'Assemblée, etc., et
retournent dans leur Parlement. Nous avons eu quelques collaborations en ce
sens-là avec des Parlements du Sud, des Parlements d'Afrique.
Maintenant, ils nous est apparu bon de mettre sur pied des stages
parlementaires qui pourraient bénéficier aux parlementaires du
Québec comme aux parlementaires de l'étranger,
c'est-à-dire des stages qui feraient en sorte que des parlementaires
viendraient ici examiner la façon dont nos débats sont conduits,
la façon dont nos députés peuvent exercer leur travail
avec les moyens qui sont mis à leur disposition. Nous envisageons, pour
l'an prochain, de mettre sur pied certains stages de ce genre-là. Et il
y aurait une espèce de jumelage, en ce sens que les parlementaires de
l'extérieur qui viendraient ici pour examiner la situation,
s'enquérir du fonctionnement, des moyens mis à la disposition de
nos députés seraient jumelés avec des
députés du Québec. L'objectif du stage, c'est que le
parlementaire verrait autant ce qui se passe ici même, à
l'Assemblée nationale, à Québec, que ce qui se passe dans
les comtés. Le parlementaire en stage accompagnerait, à ce
moment-là, le député dans son comté.
Une première expérience dans ce sens-là sera
tentée avec les gens au niveau de la relation bilatérale avec le
Conseil culturel de la communauté française de Belgique. Lors de
la prochaine rencontre, qui aura lieu à l'automne, si ma mémoire
est fidèle - je pense que c'est ça - à l'automne qui
vient, avec les gens du Conseil de la communauté, certains
parlementaires seront jumelés avec des parlementaires du Québec -
on parle peut-être de deux parlementaires ou trois - pour voir un petit
peu, après les discussions que nous aurons pendant quelques jours ici,
dans le cadre de cette relation bilatérale, s'enquérir du
fonctionnement du travail du député, etc. Donc, ça
pourrait être une façon d'initier ces stages-là. Ça,
c'est une complémentarité qu'on veut tenter d'amener au projet.
Mais
le projet comme tel sera en force l'an prochain, avec certains
parlementaires, principalement, probablement, des députés du Sud,
des députés d'Afrique, pour voir un petit peu leur
intérêt dans ce sens-là. Ça a déjà
été manifesté par les parlementaires, d'ailleurs,
précédemment.
Aussi, il y a un autre projet qui est en place: des stages qui
pourraient avoir lieu à l'intérieur de programmes mis de l'avant
suite au Sommet des chefs d'État francophones, avec des programmes qui
sont financés par l'ACCT et l'AIPLF; c'est-à-dire que l'ACCT va
financer l'AIPLF pour mettre en place ces programmes-là de
coopération parlementaire qui sont surtout destinés à
aider des Parlements en voie de démocratisation ou en voie de
transformation. À ce moment-là, c'est l'objectif qui était
visé et qui avait été annoncé par les chefs
d'État et de gouvernement. Principalement, M. Bourassa et M. Mulroney y
avaient fait allusion lors du dernier Sommet des chefs d'État
francophones, à Chail-lot.
Le Président (M. Bissonnet): Merci, M. le
président. M. le député de Saint-Jean.
M. Charbonneau: Est-ce qu'on doit comprendre, M. le
président, que c'est l'Assemblée nationale du Québec qui
initie ces projets-là vers les autres Parlements francophones?
M. Saintonge: Oui, effectivement. L'idée première,
quand on a parlé de stages... Nous, on avait initié cette
chose-là depuis l'an dernier. On l'avait annoncée lors de la
rencontre du Bureau de l'AIPLF et également lors de la rencontre de
l'assemblée annuelle de l'AIPLF à Ottawa. Québec a mis
ça de l'avant. Au sommet de Chaillot, les chefs d'État ont
décidé de prévoir un montant pour établir des
stages parlementaires dans le même sens, un peu dans ce sens-là,
mais surtout pour les Parlements en voie de formation, avec l'ouverture de la
démocratie qu'on constate principalement en Afrique et, aussi, dans les
pays de l'Est. D'ailleurs, dans ce sens-là, même si ce n'est pas
participant directement au genre de stage qu'on va établir, vous avez
remarqué hier, ici, que nous avons présenté plusieurs
députés qui étaient dans les galeries, qui venaient de
l'Europe de l'Est, soit de Bulgarie, de Hongrie, de Roumanie et de Pologne, qui
étaient ici, justement, dans le cadre d'un échange de stage
parlementaire. Ces députés-là sont venus à Ottawa
dans le cadre d'un échange, mais auquel le Québec et l'Ontario
ont participé également.
Une partie des parlementaires qui sont allés à Ottawa, la
semaine dernière, viennent au Québec, cette semaine, une autre
partie va à Toronto, à l'Assemblée législative de
l'Ontario pour, justement, continuer à être sensibilisés au
fonctionnement de nos Parlements, l'évolution et la mise en place de
notre système démocratique, la transmission de nos débats,
etc. Je pense que c'est très important, pour ces
parlementaires-là, d'avoir cette information qu'ils peuvent venir
visualiser d'eux-mêmes, voir de leurs propres yeux, et participer
même, d'une certaine façon, aux travaux qui sont en cours, en les
voyant. Mais nous aussi, nos stages parlementaires, éventuellement,
pourraient déboucher sur autre chose, pas uniquement au niveau de la
formation au niveau des Parlements étrangers, mais je pense que c'est
une expérience importante que nos parlementaires d'ici pourront
acquérir à l'avenir et une expérience qui pourrait aussi
faire en sorte d'ajuster un petit peu les services qu'on donne à nos
députés pour l'exercice de leurs fonctions puisqu'on pourrait
faire des comparaisons avec ce qui existe ailleurs également.
Possiblement, je pense que certains stages, comme, par exemple, avec la
communauté française de Belgique, ce que nous allons faire cette
année, ici au Québec... L'an prochain, nous irons en Belgique et
nous aurons la possibilité, pour certains de nos députés,
d'aller voir exactement comment ça fonctionne au conseil de la
communauté, au Parlement même et dans les comtés. Donc,
voir les ajustements qui pourraient être possibles pour nous, dans notre
quotidien pour améliorer notre performance auprès de nos
électeurs.
Le Président (M. Bissonnet): Merci, M. le
Président. M. le député de Saint-Jean.
M. Charbonneau: Simplement le volet financier, M. le
Président, rattaché à ça, vous y avez fait mention
un petit peu tantôt. Est-ce que c'est aussi chaque Parlement qui
défraie le coût de ces stages-là? Est-ce que c'est comme
ça qu'on comprend ça?
M. Saintonge: Oui. Au niveau des programmes, évidemment,
ça dépend avec qui. Avec la communauté française de
Belgique, on défraie chacun nos dépenses, ça va de soi.
Les dépenses, maintenant, au niveau du stage, ici, ça sera
à la charge de l'Assemblée nationale, quand les parlementaires
seront sur place au Québec. Mais pour venir ici, etc., c'est les frais
des parlementaires en question.
Quand on parle de stage avec les pays du Sud, évidemment, dans ce
sens-là, nous devrons voir, au niveau de nos budgets, à assumer
un coût plus important pour permettre à ces
parlementaires-là de venir participer à des stages d'information
et, surtout, de formation.
Il y a un autre volet qui se rattache indirectement au niveau des stages
parlementaires, c'est tout le volet au niveau des missions d'observation
d'élections. J'ai envoyé, il y a maintenant deux semaines, au
whip du gouvernement et au whip de l'Opposition officielle, une lettre leur
demandant de me soumettre le nom de certains parlementaires qui pourront
être inscrits
sur une liste d'observateurs d'élections, éventuellement,
dans les pays du Sud principalement. Dans le cadre de l'ouverture à la
démocratie, c'est un projet qui est dans le cadre des sommets aussi, qui
va se matérialiser avec l'aide de l'AIPLF où nos parlementaires
pourront être appelés à aller, à titre
d'observateurs, dans des missions au niveau des élections qui auront
à se tenir dans certains pays qui sont en voie de
démocratisation.
Le Président (M. Bissonnet): Merci, M. le
Président. M. le député de Papineau.
M. MacMillan: Merci, M. le Président. Tantôt, on
parlait des débats télévisés en direct. Dans notre
région de l'Outaouais, malheureusement, on n'a pas le service. J'avais
déjà demandé, lors d'une séance du Bureau de
l'Assemblée nationale, la raison pour laquelle l'Outaouais - je pense
qu'il y avait une autre région, le Lac-Saint-Jean - n'a pas les
débats en direct comme Montréal et Québec les ont. Est-ce
qu'il y a une raison pour ça ou est-ce que c'est les câbles qui
veulent... C'est ça?
M. Saintonge: La raison principale, c'est que ce n'est pas
câblé, à ce qu'on me dit. Donc, on ne les diffuse pas. Ou
si c'est câblé, les câbles ne les diffusent pas. Donc,
l'important, je pense, dans ce sens-là, ça serait... S'il y a un
intérêt qui se manifeste, on peut aller demander aux compagnies de
câble privées d'inscrire cela à leur programmation, d'avoir
un canal de diffusion, et si ces gens-là décidaient de le faire,
ça serait accessible.
M. MacMillan: Est-ce qu'il y a un coût attaché
à ça, ici, pour l'Assemblée nationale, pour que le service
soit donné, disons, dans notre région de l'Outaouais? (11 h
50)
M. Saintonge: II n'y a pas de coût qui est chargé
par l'Assemblée nationale. Nous rendons disponibles les images. C'est
les compagnies de câble qui s'organisent pour les diffuser.
M. MacMillan: Alors, est-ce qu'on peut demander au
président de l'Assemblée nationale de faire une demande à
notre compagnie, dans notre région, qu'on puisse donner ce
service-là d'abord?
M. Saintonge: Écoutez, moi, je suis bien prêt. J'ai
la demande pour la région de l'Outaouais. Je le ferai avec plaisir. S'il
y a d'autres régions, d'autres députés qui veulent
soumettre ça à mon attention, moi, je travaillerai avec notre
service de radiotélévision des débats et notre service au
niveau de la Direction générale de l'information pour tenter
d'obtenir la meilleure couverture possible des travaux de l'Assemblée.
Comme je vous ai dit, éventuellement, par satellite, même si on
avait le satellite, il faudrait que les gens aient le câble ou que le
câble les diffuse également, ou qu'on ait le signal de
réception.
M. MacMillan: Parce que, chez nous, on a juste la période
de questions par Radio-Québec.
M. Saintonge: Radio-Québec.
M. MacMillan: On n'a pas les débats actuellement qu'ils
ont à Québec et à Montréal. Je pense que vu que
l'Outaouais est la troisième région, si vous voulez, on devrait
avoir ce service. On devrait faire les efforts pour le donner aux gens.
M. Saintonge: Ce que je peux faire, M. le Président, je
vais demander au niveau de la Direction générale de
l'information, particulièrement la radiotélévision des
débats, que nous fassions l'inventaire exactement de la couverture que
nous avons un peu partout, des possibilités de s'extensionner et des
coûts afférents à ça. Nous soumettrons au Bureau
éventuellement des données afin de prendre les décisions
appropriées.
M. MacMillan: Merci.
Le Président (M. Bissonnet): Merci, M. le
Président. M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Je vais revenir à cette question-là,
puis je passerai à l'autre partie de question que j'avais aussi sur les
stages. Mais le député de Papineau pourrait peut-être nous
donner une réponse que ni le président de l'Assemblée ni
moi n'avons. M. le député de Papineau, juste une question: Est-ce
que, chez vous, vous avez en direct les débats de la Chambre des
communes?
M. MacMillan: Oui.
M. Jolivet: Donc, la réponse est tout de suite
trouvée. Ils ont la production en direct de la Chambre des communes. Il
s'agit que les diffuseurs privés ajoutent à leur programmation la
télédiffusion en direct des débats de la Chambre, ici, de
l'Assemblée nationale. C'est simplement ça, dans le fond.
Ça veut dire que, si les citoyens le demandent, il devrait y avoir un
service en conséquence, appuyé par une demande adressée
par la présidence de l'Assemblée nationale. Ça veut dire
qu'ils ont les moyens de l'avoir. La seule chose, c'est qu'on ne leur donne
pas, si je comprends bien.
M. Saintonge: Je pense qu'au fédéral ils
procèdent par un satellite. À ce moment-là, ça peut
être plus accessible, mais aussi, il faut que les compagnies de
câble acceptent de diffuser. En Outaouais, le câble se rend
là-bas, mais s'il n'y a
pas de canal pour la télédiffusion des débats de
l'Assemblée, nous, on peut offrir notre image, mais si on ne veut pas la
diffuser, ou je ne sais pourquoi. En tout cas, nous allons examiner la question
pour s'assurer que, s'il y a une possibilité et il y a
disponibilité, au niveau des compagnies de câble, de faire la
diffusion des travaux permanents de l'Assemblée, bien, nous prendrons
les dispositions pour le faire le plus rapidement possible.
Le Président (M. Bissonnet): Merci. M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Sur la deuxième question, maintenant, les
stages. D'ailleurs, on a eu un sous-comité de la commission mixte entre
la Belgique et le Québec, Wallonie-Bruxelles, où on a
discuté, justement, des deux genres de stages. D'abord, on avait fait
mention de ça, lors du 10e anniversaire du comité Québec -
Wallonie-Bruxelles, à Bruxelles même, l'an passé. Oui,
c'est ça. C'est l'an passé, au printemps passé, 1991,
déjà. Ça fait déjà un an que ça s'est
passé. On avait fait mention de ça. Ça a
évolué.
Nous avons eu notre rencontre la semaine dernière, ici, à
l'Assemblée nationale, sur cette question-là, où on dit:
Un député du comité mixte, du côté
bruxellois, belge, viendra au Québec et, après notre rencontre
annuelle que nous avons ici, à Québec, à l'automne, il
pourrait continuer son périple, soit en arrivant plus vite ou en partant
plus tard, de façon à pouvoir vivre ici même, à
l'Assemblée, avec le député jumelé et aussi dans
son propre comté, pour voir comment, justement, on a des contraintes
différentes des leurs. Et ça, je pense que c'est important de le
dire. Comme je fais partie de ce comité et que j'ai eu l'occasion de
discuter longuement avec les Belges, ils n'ont pas les mêmes pouvoirs que
nous avons. Ça, ça amène de l'incompréhension des
gestes qu'on a à poser, si on n'est pas conscients de ça. Alors,
c'est important, ces rencontres-là.
La deuxième, ça a été pour venir en aide aux
pays de l'Est qui redécouvrent la démocratie. À ce
moment-là, nous avions, l'an passé, jeté les bases de la
prospection d'un pays possible: la Roumanie, la Bulgarie, etc. Finalement, il y
a eu, de la part de la présidence de l'Assemblée nationale, ici,
un envoi en Bulgarie, où là, on s'aperçoit que, même
dans ces pays-là, aussi drôle que ça puisse paraître,
il y a des gens qui parlent français. Parce qu'ils ont une vieille
coutume d'école française là-bas, en Roumanie, en Bulgarie
et ailleurs. Alors, je pense qu'on ne doit pas laisser tomber ces
gens-là. Il faut les aider, les soutenir et notre comité a fait
des propositions au président de l'Assemblée nationale pour
arriver à avoir des stages. Et, là, il y a deux façons d'y
être, soit à l'intérieur des programmes de
l'Assemblée nationale ou, même, dans d'autres programmes à
d'autres niveaux à l'intérieur du gouvernement pour venir en aide
à ces personnes qui veulent installer chez eux les bases d'une
démocratie.
Alors, c'est de ça peut-être que le président
pourrait nous entretenir davantage, compte tenu qu'on lui a fait un rapport
dès la semaine passée sur le comité mixte. Il prend ses
responsabilités comme parlementaire d'un travail au niveau
parlementaire. On ne veut pas entrer dans la partie politique; il appartient
à ce moment-là au gouvernement d'agir. Nous, c'est à titre
d'aide à des parlementaires, à des gens qui travaillent dans le
parlementarisme, de venir voir ce qui se passe ici et de donner notre
expertise. Et bien entendu qu'au bout de la course, c'est cette
expertise-là qui est donnée dans une entente où les Belges
paient leur partie et nous, on paie notre partie, on en arrivera
peut-être à donner un service important et aussi, en même
temps, peut-être à vendre par la bande nos produits. S'ils
viennent voir nos techniques et qu'ils sont intéressés à
les acheter, on sera intéressés à leur vendre aussi.
Donc, notre but n'est pas aussi désintéressé qu'on
semble vouloir le dire. Il est d'abord pour aider la démocratie, mais en
même tems aussi aider notre économie. Je ne sais pas si le
président a autre chose à ajouter.
Le Président (M. Bissonnet): M. le Président.
M. Saintonge: Bien, effectivement, avec le Conseil de la
communauté française de Belgique, le comité où on
avait identifié un Parlement d'Europe de l'Est avec lequel nous devions
collaborer, a été identifié la Bulgarie. La semaine
dernière, lors des rencontres, il a été
décidé au niveau de l'Assemblée nationale du Québec
et du Conseil de la communauté française de Belgique que nous
apporterons un soutien à la Bulgarie, cette fois-là au niveau de
la documentation. Un projet serait mis en place au cours des deux prochaines
années, et nous réévaluerons après ça la
possibilité de continuer ou d'aller dans un autre domaine de
collaboration avec eux.
Maintenant, aussi, je vous faisais remarquer que plusieurs
parlementaires d'Europe de l'Est étaient ici hier. J'avais
identifié les Parlements: Bulgarie, Hongrie, Roumanie, Pologne. Je peux
vous dire aussi que le Yémen était ici hier - d'autres
parlementaires du Yémen - dans une deuxième visite en fin
d'après-midi et, aujourd'hui, je pense que les parlementaires du
Yémen étaient ici ce matin, un peu dans le même sens que
nous avons fait avec les gens d'Europe de l'Est. Et je vous dirai que j'ai
rencontré des parlementaires de Bulgarie hier qui étaient au
courant du dossier avec Je Conseil de la communauté, qui m'en ont
parlé et ont démontré leur intérêt. On avait
ici hier l'exemple d'un stage parlementaire, des gens venant de l'Europe de
l'Est en collaboration avec le Parlement
d'Ottawa là-dessus et le Parlement de l'Ontario pour donner une
certaine ouverture.
Deuxièmement, au niveau des gens de l'Europe de l'Est que vous
avez mentionnés, la Bulgarie et la Pologne, à nouveau, sont
membres de l'AIPLF et sont devenus membres associés à l'AIPLF. La
Roumanie a fait une demande pour être membre de l'AIPLF. Donc, c'est
évident que dans les pays de l'Europe de l'Est plusieurs ont des
francophones comme parlementaires ou sont même francophiles. Donc, on a
des liens importants à développer de ce
côté-là. Je pense à l'expérience qu'on peut
leur apporter, nous, comme parlementaires, mais on peut tirer aussi de
l'expérience de ce qu'ils vivent chez eux et de la façon dont ils
procèdent également pour améliorer nos façons de
faire.
Je pense que, de ce côté-là, les objectifs
visés par les stages parlementaires, c'est des objectifs de tenter de
démontrer à d'autres personnes à l'extérieur du
pays notre expérience, notre expertise qu'on a développée
au fil des ans, mais aussi, pour nous, c'est d'enrichir notre expérience
actuelle, d'enrichir notre façon de faire pour améliorer nos
services. Donc, ça va toujours des deux côtés.
Évidemment, quand c'est des pays en voie de démocratisation ou au
tout début, la contrepartie est moins évidente à ce
moment-ci pour nous, mais je pense qu'on a un rôle à jouer au
point de vue démocratisation en participant à cette
chose-là.
Je dirai également, en terminant, que dans le cadre des stages
parlementaires qu'on met de l'avant, dans certains cas, quand c'est avec
l'ACCT, donc, le budget n'est pas à la charge de l'Assemblée
nationale. Ce sont des budgets qui ont été rendus disponibles par
le dernier Sommet des chefs d'État et de gouvernement, donc qui sont
confiés à l'AIPLF et auxquels l'Assemblée nationale va
participer puisque, au niveau de ces budgets-là qui étaient
donnés par le Canada et par le Québec, on voulait que dans
l'élaboration des politiques mises de l'avant dans ce cadre-là
les Parlements concernés soient ceux qui sont mis à contribution.
Donc, c'est dans ce sens-là que le Québec et le
fédéral participeront à ces stages parlementaires par le
biais de l'AIPLF.
Le Président (M. Bissonnet): Merci, M. le
président. M. le député de Laviolette. (12 heures)
M. Jolivet: M. le Président, j'ajouterai ceci. Il faut que
les gens comprennent bien, et c'est peut-être une occasion de le faire
aujourd'hui. On parle de démocratie, on parle de 200 ans de
parlementarisme démocrate. Je dois vous dire que notre travail,
même à l'Association Québec-Wallonie-Bruxelles, le
comité mixte, on est allés plus loin. On a, avec l'AIPLF,
à l'époque, l'Association, dont je fais mention, de la Belgique
avec nous, mis en place tout le système de radiotélévision
qu'on appelle TV5, qui a permis aux chefs d'État, après ça
- aux gouverne- ments - d'investir de l'argent dans ce sens-là pour la
question de la francophonie mondiale. D'autant plus que, l'exemple que je veux
rapporter, c'est qu'on parle des pays africains, où il y a une
connaissance importante du français comme étant... On se
souviendra des pays colonisateurs de l'époque, la France et
l'Angleterre. Où on doit, à ce moment-ci, dans le nord-sud, aller
travailler davantage. La décision du comité
Québec-Wallonie-Bruxelles a été d'y aller du
côté de la radio, compte tenu des difficultés dans ces
pays-là encore plus que dans notre région, par satellite des
ondes TV ou des ondes, parce qu'il n'y a pas de câble comme
installé ici. Alors, nous nous sommes installés dans
l'hypothèse de ramasser le plus de francophones à travers le
monde, d'aller vers Radio 5, et de donner des services de connaissance du
français à l'intérieur de ces pays-là.
Alors, je pense que ça a un effet important que ce travail que
nous avons à faire à chaque année dans des rencontres
internationales qui permettent à des pays qui sont francophiles de
conserver leur visage aussi francophone. Alors, je pense que ce n'est pas
mauvais de le souligner à ce moment-ci.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Bissonnet): M. le Président.
M. Saintonge: Si vous me permettez un commentaire
là-dessus. Quand on touche les stages, on touche la question des
relations parlementaires, donc des relations de l'Assemblée avec les
Parlements de l'extérieur. Moi, je dois dire que, de ce
côté-là, le Québec a une ouverture importante sur le
monde depuis quelques années, et l'Assemblée nationale
également. Mais c'est une dimension du travail des parlementaires qui
est assez méconnue du public, à qui on a peut-être
l'occasion, ce matin, si des gens nous écoutent, de donner de
l'information là-dessus.
Quand on parle de relations parlementaires, souvent, on a tendance
à dire: Ah! bien, les députés se paient des voyages. Moi,
je vous dirai que, là-dessus, il n'y a rien de plus faux que ça.
Je peux vous dire que, depuis deux ans et demi que je suis président,
j'ai pu constater le travail sérieux que les députés du
Québec mettent dans les relations parlementaires au niveau de l'AIPLF,
donc avec des parlementaires de la francophonie, au niveau des parlementaires
du Commonwealth dans l'Association parlementaire du Commonwealth, au niveau de
nos relations dans les dossiers avec les États-Unis au niveau de
I'Eastern Regional Conference, c'est-à-dire les États de la
Nouvelle-Angleterre et, également, au niveau du CSG, qui est le Council
of State
Governments, qui regroupe l'ensemble des assemblées des
États-Unis, et la NCSL également, qui est une association
panaméricaine. On participe à ces deux associations-là de
parlementaires américains. On a des échanges avec la France, avec
l'Assemblée nationale française, dans un comité de
coopération. On a des échanges avec le Conseil des
communautés françaises de Belgique. On a un échange
maintenant permanent avec l'Ontario, donc des échanges
bilatériaux cette fois-là, les trois derniers, entre Parlements.
Mais le travail que les députés du Québec ont fait dans
ces échanges entre parlementaires, au niveau des discussions, au niveau
des dossiers de fond qu'on a pu discuter, des points qu'on a soulevés,
qu'on a pu échanger avec les gens qu'on a rencontrés, tant au
niveau des parlementaires qu'à d'autres niveaux parfois aussi, au niveau
du domaine politique ou économique, font en sorte que la présence
du Québec est fort sensible à l'extérieur, et que ce
travail des députés fait en sorte de faire connaître
l'Assemblée nationale, et que les demandes pour venir ici, pour examiner
ce qui se passe, comment ça fonctionne à l'Assemblée, sont
de plus en plus nombreuses.
Au cours des deux dernières années, je pense qu'on a
doublé les demandes, justement, de parlementaires ou d'organisations qui
demandent de venir ici, à l'Assemblée nationale, constater ce
qu'on fait. Nos accueils ont plus que doublé au cours des deux
dernières années. Je pense que c'est signe exactement de
l'excellent travail qu'on a pu faire comme ambassadeur du Québec et de
l'Assemblée nationale, mais ce travail-là, ici, est valable pour
les députés aussi, parce que nos députés qui vont
dans ces missions-là vont enrichir leurs connaissances, peuvent avoir,
à ce moment-là, pour leurs commettants et l'ensemble de la
communauté du Québec, dans leurs discussions avec
l'Assemblée, un impact beaucoup plus important dans les discussions au
niveau de modifications de projets de loi, discussions d'orientations à
donner à la société québécoise. Je pense
que, de ce côté-là, il faut saluer cette façon de
faire de nos députés qui prennent avec sérieux le travail
qu'ils ont à faire au niveau des relations parlementaires. Je veux
également souligner là-dessus...
Nous avons, au niveau de l'Assemblée nationale, au service des
relations parlementaires, à la direction, des professionnels qui
travaillent énormément bien pour supporter les
députés. On a une équipe qui a été mise en
place, qui est structurée, qui peut nous apporter du soutien au niveau
des dossiers de fond, mais également nous avons une collaboration
extrêmement importante qu'on a pu susciter et qui est donnée avec
rapidité et de façon, je dirais, fort appropriée, par les
ministères, les différents ministères. Je pense, par
exemple, au niveau du MAI, ministère des Affaires internationales, au
niveau du ministère des Communications ou au niveau des
ministères responsables de la francophonie, ces gens-là sont
toujours à notre service si on en a besoin. On a établi des liens
constants avec eux. Quand nos députés partent en mission,
à certaines occasions, on peut bénéficier d'informations
privilégiées, c'est-à-dire qu'on fait des rencontres
auxquelles les ministères viennent participer pour nous donner les
informations pertinentes. On l'a vu sur toute la question de TV5. On l'a vu sur
d'autres questions également, au niveau du libre-échange, par
exemple, dans l'échange avec la France et dans l'échange avec les
Américains.
Donc, dans ce sens-là, c'est un volet du travail des
parlementaires qui est méconnu du public. Je pense que nous avons
avantage à le faire connaître davantage, ce qui fait en sorte que
la perception, à l'extérieur, de l'Assemblée nationale est
de plus en plus positive. Alors, c'est un acquis supplémentaire qui
revient d'emblée, je pense, à nos députés qui
participent avec grand intérêt et avec sérieux à ces
missions-là.
Le Président (M. Bissonnet): Merci, M. le
président. M. le député de Saint-Hyacinthe.
Renouvellement des équipements pour la
radiotélévision des débats (suite)
M. Messier: Merci, M. le Président. Je reviens sur la
retransmission des débats, parce qu'il faut dire qu'au Québec et
au Canada on est relativement choyés. J'ai fait une étude
comparative - et le président va l'avoir demain - à travers 80
législations; il y a à peu près juste une quarantaine de
réponses que j'ai reçues et, à travers le Canada,
ça va relativement bien. Même aux États-Unis et au Japon,
il n'y a pas grand-chose qui se fasse. Effectivement, le dilemme que vous
soulevez, c'est: Est-ce qu'on doit retransmettre une image de mauvaise
qualité ou si on doit changer les équipements, actuellement?
Pour avoir vu le rapport ADCOM, je pense que le constat qui est fait au
niveau des équipements, c'est que ça peut flancher du jour au
lendemain. D'ailleurs, dans une de nos discussions avec le président de
l'Assemblée nationale, on regardait la télévision et, d'un
coup, c'est tombé; là, le président s'est mis au
téléphone pour savoir ce qui se passait. Mais on vit
effectivement un dilemme. Je pense qu'on devrait changer les
équipements, automatiser et, après ça, retransmettre, via
satellite, les images.
Là-dessus, j'aimerais remercier M. le président -
ça m'a permis de faire une thèse de maîtrise - et remercier
M. Marcel Rheault pour la qualité du service qu'ils m'ont donné,
pour la quantité d'informations. Ça m'a permis de transmettre
cette brique que M. le président aura demain, et qui touche
spécialement la retransmission des débats ici, à
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Bissonnet): Je vous remercie, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Saintonge: Je suis convaincu, M. le Président, que les
documents que notre collègue de Saint-Hyacinthe nous transmettra nous
aideront sûrement à analyser davantage notre situation. Quand on
faisait référence au rapport ADCOM, c'est un rapport, justement,
d'une firme spécialisée qui est venue examiner tous nos
équipements au niveau de leur comportement. Les conclusions qu'on nous
donnait, par ce rapport-là, rejoignaient celles que notre service, ici,
mentionnait depuis déjà deux ans. Alors, je vous dirai, comme M.
le député de Saint-Hyacinthe le mentionnait tantôt, que
quand j'étais en discussion avec lui et que l'image est tombée,
je n'ai pas paniqué mais j'étais vraiment inquiet de ce qui
arrivait; je me suis rendu compte que c'était simplement ma
télévision qui avait un problème. Nos équipements,
quand même, sont à la limite de l'opération efficace. Donc,
nous corrigerons, dans un premier temps, cette situation-là au niveau de
la qualité de l'image et, en même temps, nous commencerons
immédiatement à faire les vérifications appropriées
pour que nous puissions diffuser le plus possible à travers le
Québec.
Le Président (M. Bissonnet): Je vous remercie, M. le
Président.
M. Jolivet: Une dernière question sur la
radiotélévision...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: ...des débats, en disant tout simplement que
je comprends le président, d'autant plus que quand on a bien des enfants
à la maison qui utilisent l'appareil vidéo, il ne dure pas
longtemps, malgré tous les soins qu'on peut y apporter. Après une
dizaine d'années, il est peut-être temps de faire les changements
qui s'imposent.
Jugement de la Cour suprême au sujet des
droits et des privilèges des
députés et de la protection des témoins en
commission
Dans la question de la Cour suprême dont le président
faisait mention tout à l'heure, sur la radiotélévision des
débats, on sait que, suite à un jugement rendu par la Cour
d'appel de la Nouvelle-Ecosse, la Charte canadienne des droits garantit aux
médias un accès illimité aux débats parlementaires,
que ce soient aux parlementaires eux-mêmes, aux salles de
l'Assemblée, aux salles des commissions; peut-être qu'on pourrait
aller jusqu'à dire aux salles des sous-commissions, pour ne pas dire,
plus loin, jusqu'aux caucus des groupes parlementaires. L'Assemblée
s'est jointe à l'appel à la Cour suprême pour faire valoir
que les règles québécoises en la matière sont le
juste compromis qui devrait être retenu par la cour comme étant la
mesure juste et raisonnable, au sens de la Charte, qui ne peut porter atteinte
à la liberté de presse reconnue par la Charte canadienne. Je sais
que le président a demandé à des procureurs de
préparer une présentation de l'Assemblée nationale
à la Cour suprême, alors, j'aimerais qu'il nous fasse le point sur
ce dossier.
Le Président (M. Bissonnet): M. le Président. (12 h
10)
M. Saintonge: Oui, effectivement, disons que nous avons des
rencontres annuelles au niveau des présidents des Assemblées du
Canada. À l'une des premières rencontres à laquelle j'ai
assisté, il y a deux ans, le fameux jugement est arrivé pour la
Nouvelle-Ecosse qui, à ce moment-là, n'avait pas de
retransmission de ses débats. Toute la question s'est posée au
niveau des droits et privilèges des députés par rapport
à la question de la liberté d'expression et de l'application des
chartes pour savoir exactement si c'est possible, si les représentants
des télévisions, des diffuseurs pouvaient entrer et filmer
à leur guise, à leur aise, comme ils l'entendaient, les travaux
de l'Assemblée. Alors, nous avons certaines contraintes. Au niveau
administratif, nous avons des contraintes de gestion des travaux de
l'Assemblée à respecter.
À ce moment-là, il y a deux décisions qui ont
été rendues - en première instance et en Cour d'appel de
la Nouvelle-Ecosse - donnant raison à Radio-Canada anglais pour
continuer à prendre les images tel qu'elle le voulait, et ne
considérant pas que les privilèges des députés
pouvaient intervenir, empêcher d'exercer les libertés
prévues par la Charte des droits. C'est en gros la question qui est
soulevée à la Cour suprême et, comme président de
l'Assemblée nationale du Québec, avec tous les collègues
présidents des différentes assemblées au Canada, nous
sommes intervenus au soutien de la prétention de M. Arthur Donahoe, le
président de l'Assemblée législative de la
Nouvelle-Ecosse, dans ce domaine-là. Chacun des Parlements, par la voie
de ses procureurs, a fait valoir l'argumentation nécessaire au soutien
de la défense et de la mise en place des droits et privilèges des
assemblées.
C'était important de le faire parce qu'il y a certaines
distinctions, parfois, au niveau des Législatures, dans la mise en place
des droits et privilèges des Assemblées. Il fallait s'assurer
également que toute la situation pour le Québec était
couverte par l'argumentation de nos procureurs. Alors, c'est dans ce
sens-là que nous avons été représentés par
des procureurs qui ont défendu, plaidé, au nom du Québec,
le soutien de l'argumentation de la Nouvelle-Ecosse, comme ça
s'est fait pour les autres provinces également, les autres
Parlements législatifs des provinces et pour la Chambre des communes et
le Sénat qui sont intervenus aussi dans ce domaine-là. Je pense
que, fondamentalement, c'était un dossier extrêmement important
qui met en cause toute la question des droits et privilèges des
députés et de l'Assemblée à l'égard des
autres droits, entre autres, que les chartes donnent. Faire reconnaître
les privilèges de l'Assemblée, c'est une question fondamentale
qui est de prime importance pour l'ensemble des parlementaires. Donc, nous
devions intervenir, à mon sens, à la Cour suprême dans ce
sens-là. L'audition a eu lieu et nous sommes en attente du jugement,
comme je l'ai dit tantôt, qui devrait venir incessamment, quoiqu'on ne
puisse pas dire exactement, à ce moment-ci, si c'est en termes de
semaines ou de mois. C'est quand même un sujet extrêmement
important qui a amené une plaidoirie assez intense au niveau de nos
procureurs qui ont travaillé en collaboration avec la Direction de la
législation, la Direction du conseil en droit parlementaire, le
Secrétariat de l'Assemblée nationale. Ici, on avait une
équipe de personnes qui nous ont soutenus et qui m'ont soutenu dans nos
discussions et la mise de l'avant de ce qu'on voulait défendre comme
principe au niveau de la Cour suprême. Le secrétaire
général, M. Duches-ne, a participé activement aux travaux
avec Me René Chrétien et Me Mathieu Proulx, dans ces
discussions-là, Mme Boucher de mon cabinet, qui est avocate
également, et moi-même. Alors, nous avons tenté de couvrir
l'ensemble de la question. Nous avons aussi mis à contribution Me
Laliberté du Secrétariat de l'Assemblée. Alors, nous avons
tenté de mettre un dossier complet devant la Cour suprême pour
assurer la défense des droits et privilèges de l'Assemblée
et de ses membres.
Le Président (M. Bissonnet): Merci, M. le...
M. Jolivet: Je pense que ça touche fort probablement la
question de l'immunité parlementaire; à quel moment donné
elle s'applique ou elle ne s'applique pas. La deuxième, ça touche
fort probablement... dans la mesure où il y a des activités,
où il y a des témoins. On faisait mention du renouveau à
avoir, à ce niveau-là, pour la protection des témoins,
dans la mesure où on demande à des témoins de venir ici
à l'Assemblée. Ayant connu une commission spéciale comme
président de cette commission-là, je sais ce que ça veut
dire comme décision importante que doit prendre un président pour
la protection, d'abord, des témoins, mais aussi du droit à la
vérité. Alors, à partir de ça, cette
défense-là, compte tenu de la demande de
télédiffuser ces débats-là autrement que par les
moyens qu'on connaît et qui sont la diffusion par notre réseau, la
possibilité pour des réseaux indépendants de venir prendre
des images et des sons... Alors, c'est dans ce sens-là que la discussion
doit avoir eu lieu aussi en même temps?
M. Saintonge: Oui, parce que c'est important. Ce qui est en
cause, c'est l'application des droits et privilèges de
l'Assemblée et de chacun de ses membres qui peut être
opposée eu égard aux prescriptions des différentes chartes
des droits et libertés, dans divers domaines d'application. Cela en
était un domaine d'application au niveau de la
radiotélévision des débats, de la radiodiffusion des
débats... la télévision des débats plutôt.
Alors, c'est important de le soulever dans ce secteur d'activité, parce
qu'il peut y avoir des répercussions dans d'autres secteurs
éventuellement. On ne le sait pas.
Le principe fondamental à défendre, c'est
l'opposabilité des droits et privilèges des parlementaires eu
égard aux principes des chartes qui peuvent s'appliquer
également. Donc, c'est une cause extrêmement importante dans
laquelle il fallait intervenir, à mon sens, pour assurer, et moi, comme
président de l'Assemblée, c'est mon devoir fondamental d'assurer
que les droits et privilèges de l'Assemblée et des membres soient
respectés. Donc, en ce sens-là, je pense bien qu'on avait eu le
support des gens du Bureau; j'avais fait état de cette chose-là
au Bureau de l'Assemblée nationale et, je pense, nous attendons avec
impatience le jugement de la Cour suprême.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Un autre sujet, s'il n'y a pas d'autres questions sur
cette question.
Le Président (M. Bissonnet): Allez-y.
Augmentation des besoins des députés en
informatique
M. Jolivet: Alors, ça touche l'informatique.
L'Assemblée nationale s'est dotée d'un système
informatique important pour tous les membres. Il y a plusieurs de mes
collègues, de tous les partis politiques d'ailleurs, qui font mention
d'une nécessité d'additionner peut-être des postes
supplémentaires dans leurs bureaux de comté, d'autant plus que
l'informatique a pris, dans le travail d'un député, une
importance énorme dans les dernières années. Alors,
plusieurs soulignent qu'il n'est pas suffisant d'avoir un seul poste
d'informatique dans leurs bureaux de comté, compte tenu de leur
personnel et que le poste actuel est saturé en termes d'utilisation.
Tous les gens disent: Est-ce qu'il y a possibilité d'ajouter de nouveaux
postes? Je sais que l'ajout de ces postes-là pourrait amener des
coûts importants, mais, à l'aube des années 2000, le
développement
technologique tel que nous l'avons connu dans les dernières
années s'avère très efficace et très en
demande.
Alors, j'aimerais savoir si le président a été
saisi de ces demandes et, si oui, quelles sont ses intentions. Est-ce qu'on
peut, si jamais le ministre, le président, plutôt, m'indique qu'il
a déjà été informé, il a déjà
pris des mesures... Est-ce qu'une analyse de ces besoins pourrait être
faite et est-ce qu'une étude de faisabilité pourrait être
entreprise? Enfin, bref, est-ce qu'il y a des décisions qui sont
à venir dans ce dossier-là?
Le Président (M. Bissonnet): M. le président.
M. Saintonge: Oui, effectivement, j'ai été saisi de
certaines demandes par certains collègues. Je pourrais dire, j'en
connais au moins une dizaine de demandes, 10, 12 demandes sûrement, qui
ont été portées à mon attention où on
demande un deuxième poste d'informatique. La pratique actuellement est
à l'effet que les députés qui désirent se procurer
du matériel additionnel peuvent le faire, mais en puisant à
même leur budget de fonctionnement de comté.
Au niveau du plan directeur de l'informatique de l'Assemblée, il
était prévu qu'il y avait un ordinateur par bureau de
comté. Ça, ça n'a pas été modifié,
donc il faut revoir cette situation-là avec un plan de
développement au niveau de l'informatique. C'est une chose sur laquelle
le service de l'informatique actuellement va se pencher. Il nous fera ses
recommandations, et nous soumettrons au Bureau cette chose-là, à
savoir de quelle façon nous allons développer l'implantation
informatique. Est-ce que nous allons autoriser un deuxième ordinateur
dans les comtés, aux bureaux de Québec, etc.? Parce qu'il y a des
demandes, aussi. Certains collègues ont demandé
qu'eux-mêmes travaillent sur un appareil. Leur secrétaire a un
appareil informatique; ils n'en ont pas dans leur bureau. Au niveau du courrier
électronique ou de l'utilisation, il y aurait avantage à ce
qu'ils en aient un également dans leur bureau, pour leur propre
utilisation personnelle; donc, ce qui veut dire, même à
Québec, parfois, deux ordinateurs: un ordinateur pour la
secrétaire et un pour le parlementaire. Dans les comtés, on en
demande un deuxième. Alors, dans certains cas, ça peut être
un troisième également. Vous savez fort bien que certains de nos
collègues, qui ont plusieurs bureaux de comté - trois, quatre
bureaux à cause de la grandeur du comté - à ce
moment-là, n'ont qu'un appareil à leur disposition; ils
choisissent au bureau principal, mais ça pourrait faire en sorte qu'on
pourrait, dans certains comtés, fournir non seulement deux, mais un
troisième ou un quatrième poste.
Alors, ce sont des investissements quand même importants au niveau
de l'Assemblée. Nous devrons considérer ces demandes-là,
regarder, au niveau du développement de notre plan d'informatique, du
plan directeur, ce que nous désirons faire pour le futur et examiner la
question des coûts que cela va entraîner pour donner un bon service
aux députés. Je suis conscient que l'informatique, aujourd'hui,
c'est essentiel; on ne reviendra pas en arrière de ce
côté-là. Mais disons qu'actuellement, pour l'an dernier et
le budget de cette année, ce que nous avons... L'an dernier, nous avons
complété la phase d'implantation du plan directeur
d'informatique. Cette année, nous maintenons les acquis. Donc, ça
fait deux ans que nous maintenons ce que nous avons. Maintenant, nous sommes
à l'élaboration d'une stratégie ou d'un projet pour la
prochaine année financière.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Merci. M. le président indiquait très
bien qu'une des demandes était dans le contexte où quelqu'un a
un, deux, trois ou quatre bureaux de comté, comme député
d'une région éloignée. Pas nécessairement d'une
région éloignée, parce qu'on est en plein centre du
Québec, mais avec des bras éloignés. Quand vous allez
jusqu'à La Tuque ou à Parent, vous avez des besoins qui sont
différents de quelqu'un qui est ici, à Québec. D'un autre
côté, peut-être que dans certains cas on l'utilise moins
que, justement, les gens de Québec ou de Montréal. Donc, ce n'est
pas nécessairement dû au nombre de bureaux qui pourraient
être possibles, mais aussi à l'utilisation que des gens en font,
parce qu'il y en a qui l'utilisent plus, d'autres l'utilisent moins.
Mais, d'un autre côté, le service que les
députés donnent aujourd'hui est bien différent de celui
qu'on connaissait, comme le président le disait tout à l'heure,
dans le passé. On est plus proches de nos citoyens, on est plus rapides.
Les gens veulent avoir une réponse pour hier, alors qu'ils la demandent
aujourd'hui. Alors, on a des moyens, maintenant, qui nous permettent d'aller
plus rapidement et de donner un meilleur service. Alors, c'est dans ce
sens-là que les gens disent: À mon bureau, à
Québec, à Montréal ou à Trois-Rivières - je
ne sais pas, je donne ça comme exemple - j'ai plus qu'une
employée, et quand elle est sur l'appareil, qu'elle est là, je
n'ai pas d'autre chose qui rentre en même temps. Alors, il y a des
besoins différents aujourd'hui, c'est dans ce sens-là que la
demande est faite. Je prends note que le président nous indique qu'une
étude est en train de se faire pour voir si on doit aller plus loin que
les acquis qui sont déjà là. Je lui dis simplement que de
plus en plus de gens, comme députés, en demandent. Alors, est-ce
qu'il pourrait nous indiquer si cette étude pourrait être
déposée au Bureau dans des délais assez rapides?
Le Président (M. Bissonnet): M. le Président. (12 h
20)
M. Saintonge: Oui, M. le Président, effectivement, au
Bureau, je vous dirai qu'on a mis sur pied un comité qui a
été saisi de cette question-là, qui l'examine. On a fait
un premier rapport, je pense, mais nous devrions aussi continuer l'examen de ce
côté-là. Moi, je suis convaincu qu'éventuellement on
devra modifier notre façon de faire et aller en ouvrant davantage vers
les services qui sont demandés par nos collègues
députés. Mais, également, aussi, je vais vous dire un
autre problème qui s'ajoute à ce à quoi nous devons faire
face. C'est que la compagnie Ogivar, qui est notre fournisseur, a fait
faillite. Donc, nous devons nous pencher sur les nouvelles orientations en
matière d'équipement informatique, ça s'ajoute aux
discussions de ce côté-là, voir un peu quels seront les
impacts éventuels sur notre matériel à cause de la
faillite d'Ogivar, la continuation avec ce que nous avons comme
équipement et les ajustements possibles. Donc, ça s'ajoute un
petit peu à toute la question, mais aussi l'utilisation... Vous
comprendrez que, quand on parle d'utilisation, dans certains cas, être
juge de la nécessité d'un deuxième ordinateur dans un
comté, ce n'est pas toujours facile à faire, ce n'est pas
toujours évident, surtout qu'on veut donner à chacun des
parlementaires la possibilité de faire son travail de la même
façon, en tout cas donner les mêmes outils à chacun. Alors,
l'impact, en règle générale, si on dit au niveau de
l'Assemblée qu'on peut permettre un deuxième ordinateur dans un
comté, on peut s'attendre que c'est multiplié par 125
immédiatement, possiblement, à brève
échéance. Donc, au niveau des coûts, des fournitures et de
l'ajustement des services qu'on va donner à nos collègues, il
faut planifier tout ça.
M. Jolivet: 125 moins la quelque trentaine qui sont les
ministres...
M. Saintonge: Ah! oui, 30, une trentaine de membres.
M. Jolivet: ...parce que je dois vous dire que la surprise que
j'ai eue, quand j'avais été nommé ministre en 1984,
ça a été de faire en sorte que mon bureau a
été envahi; on a tout sorti ce que j'avais comme simple
député et on a retransmis à l'intérieur des choses
dont je n'avais même pas besoin comme ministre. Je leur ai dit: Ça
n'a pas de bon sens, je n'ai pas besoin de ça. Mais ils ont dit:
Qu'est-ce que tu veux? C'est la façon de préparer un bureau de
ministre. Finalement, j'ai eu des services qui, le lendemain de
l'élection de 1985, m'ont été enlevés parce que je
suis tombé simple député. Là, je ne comprenais plus
rien parce que, dans le fond, les services qu'on était habitués
de donner, on ne pouvait plus les donner parce qu'on n'avait pas les moyens
comme député. Ça, je l'ai dit à du monde. Le
ministre - et je le prends comme exemple - est moins souvent dans son bureau de
comté que le député et le député, dans le
bureau de comté, est moins équipé que le ministre. Alors,
je dis: C'est les employés du ministre qui sont bien
équipés alors que, dans l'autre cas, c'est le
député qui est mal équipé. Simplement,
peut-être une justesse entre les deux qui pourrait nous permettre de
faire comme on a fait au niveau téléphonique, en arriver à
des possibilités qui font que, dans mon propre comté, quand je
suis arrivé en 1976, je n'avais pas le droit d'avoir une ligne qu'on
appelle 1-800 - aujourd'hui, je l'ai - qui permet à tous les gens de me
rejoindre rapidement, qui permet à ce moment-là d'avoir un
meilleur service. En plus, les téléphones qu'on avait,
c'étaient les téléphones de l'époque où on
roulait la roulette; aujourd'hui, c'est avec des pitons. En plus, pour aller
mieux que ça, j'ai les mains libres et j'ai aussi la possibilité
de faire des conférences, de telle sorte qu'avant j'appelais le
fonctionnaire, comme député, je lui parlais, je fermais le
téléphone, je répondais à la personne qui
était en face de moi: Voici ce qu'il m'a dit... Après ça,
je recommençais parce que ça ne faisait pas son affaire, je
rappelais. Tandis qu'aujourd'hui, on dit à l'individu, qui est
fonctionnaire: J'ai la personne devant moi. Me permets-tu de mettre mon
haut-parleur et on va se parler à trois. Finalement, on a la même
version, on règle des problèmes plus rapidement et on donne un
meilleur service.
Alors, c'est dans ce sens-là, l'informatique, le
téléphone, ce sont des moyens modernes qui nous permettent de
donner le meilleur service possible à ce qu'on appelle notre
clientèle, ceux qui sont nos commettants.
Je vous dis simplement que je prends note que vous examinez ça
avec beaucoup d'intensité, qu'on n'a pas de réponse aujourd'hui.
On n'en veut pas non plus. Je pense que ce n'est pas le but; c'est de vous
sensibiliser encore davantage, par le moyen des crédits
budgétaires, en vous disant qu'on espère, dans un avenir
prochain, qu'une réponse soit donnée et que, sans être
donnée à tout le monde, elle pourrait être
considérée, comme on l'avait fait au niveau expérimental,
là, lors de l'arrivée de l'informatique dans nos bureaux.
M. Saintonge: II n'y a pas de limite. Quand même, il y a
une possibilité, pour les parlementaires, à même leur
budget de fonctionnement, de s'équiper d'un deuxième
ordinateur.
M. Jolivet: ...bien.
M. Saintonge: Donc, c'est eux qui vont juger à propos de
mettre un investissement de ce côté-là, au lieu de le
mettre sur autre chose. Alors, c'est leur choix, il est toujours ouvert.
Quand même, je veux simplement souligner qu'actuellement c'est
ouvert, mais nos dépenses, on me dit globalement que c'est une
dépense d'environ 3000 $ par député. Donc, à 95
à 100 députés, on s'approche des 300 000 $. C'est
ça qu'il est important de considérer au niveau des budgets de
l'Assemblée. Je pense que, dans le plan d'évolution du plan
directeur d'informatique, c'est ça qu'il faudra réévaluer
et mettre à jour et, à ce moment-là, prendre les
décisions appropriées au niveau du prochain budget.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Laviolette.
Plan quinquennal d'immobilisation
M. Jolivet: Un dernier sujet que je vais toucher avant de
terminer, la question de la colline parlementaire. Vous avez souligné,
M. le Président de l'Assemblée, dans votre discours, qu'un plan
quinquennal d'immobilisation avait été soumis au Bureau de
l'Assemblée. Il y a possibilité d'acquisition de l'édifice
André-Laurendeau et de la mise aux normes des édifices
Pamphile-Le May et Honoré-Mercier. J'aimerais savoir, là, s'il y
a des projets de relocalisation parce que ça va peut-être
entraîner des déplacements? On a connu, comme
députés, les travaux qui ont eu lieu ici. Ça s'est fait
dans des contextes où on était, dans certains cas, dans nos
bureaux, puisqu'on était en intersession, mais il reste quand même
que ça a amené certains dérangements. Mais, dans un
contexte où des gens doivent continuellement travailler, il faut donc,
dans certains cas, si on fait des réaménagements majeurs, penser
à des relocalisations.
Quelles sont les échéanciers qui sont donnés? Dans
le contexte où il y aurait relocalisation - je faisais mention, dans mon
entrée, de toute la question des gens, je vais vous donner ça
plus à fond pour être sûr - de la Tribune de la presse, le
déménagement de certains fonctionnaires et de certains
députés dans d'autres édifices. Est-ce que, dans ce
contexte-là, il va être possible de loger ici, dans l'Hôtel
du Parlement, qu'on appelle dans notre langage l'édifice A, l'ensemble
des députés? Enfin, toutes ces questions-là traitent de ce
qui est visé dans ce plan quinquennal de réaménagement
majeur.
M. Saintonge: Alors, M. le Président, oui, sur cette
question-là, évidemment, nous avons soumis au Bureau l'adoption
d'un plan quinquennal au niveau des édifices pour l'Assemblée
nationale. Je vous dirai que le plan quinquennal a été
accepté par le Bureau, dans un premier temps, et nous sommes
également en contact avec le ministère des Approvisionnements et
Services pour l'acquisition de l'édifice André-Laurendeau.
André-Laurendeau, actuellement, le Conseil du trésor est
là. Il y a le lieutenant- gouverneur et, également, la Tribune de
la presse.
Ce qu'on veut tenter de faire objectivement dans le futur, c'est que
l'Assemblée nationale, en acquérant André-Laurendeau, qui
est connu aussi comme l'édifice E, compléterait l'occupation de
quatre bâtiments: le A, le B, le C et le E. L'édifice A, qui est
l'Hôtel du Parlement, est actuellement rénové, mis aux
normes. On a terminé avec toute la question du restaurant. Il nous reste
à compléter, au niveau du système intégré de
sécurité, certains éléments. L'édifice B et
l'édifice C, évidemment, vous le savez, nous devons en arriver
également à des travaux importants pour la mise aux normes de ces
édifices-là, de même que l'édifice
André-Laurendeau, qui n'est pas notre propriété
actuellement, qui est au ministère des Approvisionnements et Services,
mais qui nécessite des travaux importants. Les travaux à
l'édifice André-Laurendeau vont débuter incessamment, en
1993, et devraient être complétés pour 1994.
Ce que nous avons demandé, nous, au niveau du MAS, c'est d'avoir
l'acquisition de l'édifice André-Laurendeau, mais en même
temps, que les travaux, qui seront exécutés à partir de
1993 pour être complétés pour 1994, puissent être
faits aussi en tenant compte des besoins spécifiques de
l'Assemblée. Que nous, on intervienne avec le MAS pour dire quel genre
d'organisation on veut là-dedans et comment on devrait rétablir
la mise aux normes de cet édifice-là pour assurer un
fonctionnement qui va être conforme à nos exigences et à
nos besoins.
Éventuellement, comme conclusion, si on veut, ce qu'on projette,
c'est qu'au niveau de l'occupation des édifices, l'édifice A
reviendrait aux parlementaires. Actuellement, toutes les interventions qui se
sont faites depuis que je suis arrivé à la présidence ont
été dans le sens de faire en sorte que, finalement, tout
l'édifice A revienne aux parlementaires. Vous avez remarqué les
déplacements au niveau de certains services administratifs à
l'extérieur du A vers le C afin, justement, d'aller dans ce
sens-là. Donc, à la limite, pour les besoins des parlementaires,
l'édifice A sera réservé à cette fin-là.
L'édifice B, le bureau du leader est là et le restant sera
occupé par les services de la Bibliothèque; on regrouperait dans
l'édifice B toute la Bibliothèque. Nous savons actuellement que
la Bibliothèque a une partie de l'édifice B, mais ils sont
également dans le D. Alors, on va regrouper ensemble tous les services
qui concernent la Bibliothèque. (12 h 30)
Au niveau de l'édifice C, à ce moment-là, ça
reviendrait au niveau du Secrétaire général et tous les
services aux parlementaires: législation, droit, etc., seraient
concentrés au niveau de l'édifice C. À l'édifice E,
ça reviendrait au niveau de l'information; entre autres, la
radiotélévision des débats, la transcription des
débats,
la Tribune de la presse seraient là. La Direction
générale de l'information serait complètement au niveau de
l'édifice E, André-Laurendeau.
Donc, c'est l'objectif qui est visé dans le plan qui est
actuellement proposé. Les travaux, dans le temps, dans le plan
quinquennal, ce qu'on veut faire, évidemment, il y a des travaux
à faire dans le B, dans le C. Ce que nous allons faire, c'est quand les
travaux seront complétés au niveau d'André-Laurendeau ou
que certains de nos services pourront aller vers André-Laurendeau,
ça nous permettra de commencer à faire des travaux dans
l'édifice B ou C et d'assurer, à ce moment-là, la
réintégration des services éventuels dans ces
secteurs-là quand les bâtiments seront rénovés.
Donc, pour éviter de faire en sorte de pousser un peu tout le monde, de
déplacer des gens. Ça nous permettra une plus grande latitude
dans les travaux à exercer au cours des cinq prochaines
années.
C'est dans ce sens-là qu'on a établi ce plan-là.
Donc, faire en sorte que nos services seront déplacés en temps
opportun. Quand André-Laurendeau sera prêt, en
déménageant les services d'André-Laurendeau qui sont
actuellement situés au B ou au C, on aura de la disponibilité de
locaux pour entreprendre des travaux dans le B et, après ça,
réintégrer le B, libérer le C pour faire des travaux en
faisant une certaine rotation. Il y a tout un plan qui a été mis
de l'avant par la direction de Mme Tremblay, en ce sens-là. On en a
parlé au Bureau, le Bureau a accepté ce plan-là. Je pense
que c'est la première fois que l'Assemblée adoptait un tel plan.
Je pense qu'au niveau de décisions pratiques et constantes dans le
temps, c'était essentiel d'arriver avec un plan de cet ordre-là
pour assurer, dans un premier temps, que nos édifices seront
rénovés dans le sens de mis aux normes pour répondre aux
exigences modernes. C'est impératif dans certains cas. Donc, c'est sur
un échéancier de cinq ans que nous avons prévu toute cette
dynamique.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Juste une question. Là, on parle de
l'édifice, ce qu'on appelle l'Hôtel du Parlement, le A, le
Pamphile-Le May qui est le B, le C qui est Honoré-Mercier et le E qui
est en face, qui est André-Laurendeau. Il y a le D, je ne me souviens
pas s'il a un nom, lui, actuellement. Il n'a pas de nom? Parce qu'il ne fait
pas partie du complexe de l'Assemblée nationale, si je comprends bien.
Il fait partie des édifices appartenant à la
Société immobilière du Québec par le
ministère des Approvisionnements et Services. Est-ce que vous avez
l'intention, dans votre réaménagement - parce que c'est assez
nouveau, les indications qu'on a dessus - d'utiliser des locaux dans le D en
attendant, pour faire les rotations? Est-ce que le D va être
utilisé?
M. Saintonge: Actuellement, il y a des services qui sont
là, comme au niveau de la Bibliothèque.
M. Jolivet: Au niveau de la Bibliothèque.
M. Saintonge: Tant que nos travaux ne seront pas
complétés, il va falloir les aménager, mais objectivement,
en 1994, quand nous pourrons avoir l'utilisation d'André-Laurendeau qui
est le E, on va réaménager nos services...
M. Jolivet: Temporairement.
M. Saintonge: ...à l'intérieur des espaces
disponibles. parce que vous savez qu'actuellement, au niveau de location
à l'assemblée nationale...
M. Jolivet: Juste un instant! Vous dites, pour
André-Laurendeau, que vous allez avoir, le jour où vous allez
devenir propriétaire pour l'Assemblée nationale, des locaux
disponibles. Est-ce que c'est parce que c'est le lieutenant-gouverneur qui s'en
va? Qui s'en va?
M. Saintonge: Non, non, le Trésor s'en va.
M. Jolivet: Ah, le Trésor s'en va au complet.
M. Saintonge: Le Conseil du trésor s'en va. Nous, on a
besoin d'espace actuellement parce que, au niveau de l'Assemblée
nationale, nous avons l'édifice A, qui est le parlement; nous utilisons
l'édifice B, Pamphile-Le May, et nous utilisons également
l'édifice Honoré-Mercier, qui sont notre propriété.
Maintenant, à part de tout ça, on est en location à
l'extérieur: dans le D, à Place Québec, à
l'extérieur aussi, à d'autres endroits, un entrepôt que
nous louons également. Mais en coût de location, ça nous
coûte 1 000 000 $ par année. Donc, éventuellement,
l'acquisition de l'édifice E nous permettra de répondre à
nos besoins et de rapatrier dans des édifices dont nous aurions la
propriété et le contrôle la dispersion des
différents services de l'Assemblée et, à ce
moment-là, éviter un coût de location. Et je pense que,
dans le temps, ce sera moins onéreux pour nos budgets de
l'Assemblée nationale, même en amortissant l'acquisition des
immeubles.
M. Jolivet: Et le lieutenant-gouverneur, dans tout ça?
M. Saintonge: II va demeurer au niveau de l'édifice E,
dans ses locaux actuels; la Tribune de la presse également. Même
la Tribune de la presse demande une augmentation de ses locaux. Elle a besoin
de plus d'espace, et il y a des discussions qui sont enclenchées avec la
Tribune
de la presse en ce sens-là. Mais le restant de l'édifice,
qui est actuellement occupé par le Conseil du trésor, sera
à l'utilité de l'Assemblée nationale. Et nous avons
considéré, à la lumière de ça, qu'avec les
édifices A, B, C et E à notre disposition, ce serait satisfaisant
pour l'opération de nos différents services et pour les locaux
nécessaires aux députés.
Il faut considérer aussi, d'une façon quand même
importante, qu'au niveau des édifices que nous occupons, il y a une
certaine partie d'édifices qu'on ne peut pas utiliser au niveau de...
qui sont en perte, d'une certaine façon, à cause des structures.
Donc, dans ce sens-là, ils ne sont pas aménageables, si on veut.
Donc, c'est pour ça que ça nous prend un peu plus d'espace
actuellement.
M. Jolivet: Ce n'est pas l'Assemblée nationale qui envoie
le Conseil du trésor?
M. Saintonge: Non, non, non, c'était décidé
auparavant. Nous, ce qu'on a fait, quand on a appris que le Trésor
quittait l'édifice D, c'est là qu'on a entrepris des
démarches avec le ministère des Approvisionnements et Services
afin d'avoir des possibilités d'acquisition de l'édifice D
éventuellement. Nous sommes en discussion là-dessus. On n'a pas
de réponse définitive. Ce qu'on sait, c'est que le Bureau, dans
sa décision, a accepté que l'Assemblée puisse tenter
d'acquérir l'édifice E ou André-Laurendeau pour nos
besoins. Alors, nous sommes en discussion avec le Trésor
là-dessus.
Les travaux. Ce qu'on constate, c'est que le Trésor, le
ministère des Approvisionnements et Services fera les travaux. C'est le
ministère qui sera en charge des travaux, sauf que nous, on veut
être impliqués avec eux pour s'assurer que les travaux qui seront
exécutés pour des locaux qui deviendront notre
propriété et à notre disposition, pour notre utilisation,
ce sera aménagé en fonction de nos besoins pour des services
efficaces quand même.
M. Jolivet: ce qui veut dire que, quand on considère
quelques manifestations qui ont lieu sur l'heure du midi devant le conseil du
trésor, on ne sera plus perturbés par la possibilité de
prendre nos voitures pour quitter l'édifice du parlement.
M. Jolivet: Non, je l'espère.
M. Jolivet: M. le Président, je terminerais avec ces mots
pour indiquer que je suis satisfait du travail que nous avons fait ce matin et
des réponses que nous avons obtenues, en espérant que, dans
l'année qui vient, 1992-1993, on aura l'occasion, avec le Bureau, de
faire ce qu'on a fait jusqu'à maintenant, c'est-à-dire du bon
travail, pour le bien-être, d'abord, des gens qui vivent ici une bonne
partie de l'année comme députés, du service qu'ils doivent
rendre à l'ensemble de la population qu'ils représentent, et, en
même temps, à tous ceux qui nous accompagnent dans notre travail,
à quelque niveau que ce soit dans l'administration,
réitérer nos remerciements et les assurer, comme ils nous
assurent eux-mêmes, de la part des députés, du meilleur
contact possible pour le bien-être de l'ensemble de la
collectivité québécoise.
Le Président (M. Bissonnet): Merci beaucoup, M. le
député de Laviolette. À titre de conclusion, M. le
Président.
M. Saintonge: Oui, M. le Président. Je voudrais remercier
les parlementaires qui ont participé aux travaux avec nous ce matin,
avec des questions, je pense, qui sont appropriées et qui nous
permettent de faire, dans certains cas, les ajustements nécessaires pour
le meilleur service possible qu'on puisse rendre à nos collègues
et, par voie de conséquence, à la population du Québec. Je
voudrais également remercier de leur participation et de leur soutien
tous les cadres de l'Assemblée qui sont avec nous ce matin et les gens
de mon cabinet, de nous avoir permis de réaliser cette
étude-là avec le plus d'efficacité possible. Merci bien,
M. le Président, également, de vos bons soins.
Le Président (M. Bissonnet): M. le Président,
mesdames et messieurs, merci beaucoup. Alors, les travaux de la commission
plénière sont maintenant terminés. Je remercie ceux et
celles qui y ont participé. Pour permettre à l'Assemblée
de poursuivre sa séance, je prie toutes les personnes qui doivent se
retirer de le faire immédiatement. Donc, je suspends la séance
pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 39)
(Reprise à 12 h 41)
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît!
Veuillez prendre place, s'il vous plaît. M. le Président de la
commission plénière.
M. Bissonnet (président de la commission
plénière): M. le Président, j'ai l'honneur de faire
rapport que la commission plénière a étudié les
crédits budgétaires de l'Assemblée nationale pour
l'exercice financier 1992-1993.
Le Président: Je vous remercie, M. le Président de
la commission plénière. Sur ce, nous allons maintenant suspendre
nos travaux, qui reprendront cet après-midi, à 14 heures. Nos
travaux sont donc suspendus.
(Suspension de la séance à 12 h 42)
(Reprise à 14 h 6)
Le Président: Mmes et MM. les députés, nous
allons nous recueillir quelques instants. Je vous remercie. Veuillez vous
asseoir.
Présence du président du Conseil
des
députés et chef d'une
délégation
parlementaire du Yémen et de
l'ambassadeur
de cette république au Canada
Je demanderais votre attention, s'il vous plaît. J'ai le
très grand plaisir de souligner la présence dans les tribunes du
président du Conseil des députés et chef d'une
délégation parlementaire du Yémen, M. Yassin Saeed Noman,
lequel est accompagné de l'ambassadeur de la république du
Yémen au Canada.
Affaires courantes
Nous allons maintenant procéder aux affaires courantes.
Il n'y a pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi. M. le leader du gouvernement.
Présentation de projets de loi
M. Pagé: Merci, M. le Président. Je vous inviterais
à appeler l'article h du feuilleton.
Projet de loi 16
Le Président: À l'article h du feuilleton, M. le
ministre des Finances présente le projet de loi 16, Loi modifiant la Loi
sur la Caisse de dépôt et placement du Québec. M. le
ministre des Finances.
M. Gérard D. Levesque
M. Levesque: M. le Président, ce projet de loi modifie la
Loi sur la Caisse de dépôt et placement du Québec afin
principalement d'ajuster certains pouvoirs de placement de la Caisse.
Ce projet précise les droits et obligations de la Caisse sur le
patrimoine qui lui est confié.
Ce projet prévoit la possibilité pour les organismes
gouvernementaux, les organismes municipaux, scolaires et du réseau de la
santé, ainsi que les caisses de retraite de tels organismes, de devenir
des déposants auprès de la Caisse. Il actualise les dispositions
relatives aux dépôts, fonds et portefeuilles de la Caisse et
permet la création, par règlement, de nouvelles catégories
de fonds et portefeuilles.
Il étend l'acquisition d'obligations par la Caisse aux
institutions de même type que la Banque internationale de reconstruction
et de développement, et il refond en une seule description d'ordre
général l'acquisition d'obligations émises par des
organismes publics.
Ce projet de loi remplace le mot «compagnie» par celui de
«personne morale» partout où il se retrouve dans la loi et
il remplace les différents critères prévus pour
l'acquisition d'obligations ou d'autres titres de créance de personnes
morales.
En matière d'hypothèques, le projet retire la limite
territoriale au Québec. Il permet également les prêts
hypothécaires conventionnels excédant 75 % de la valeur du
bien-fonds donné en garantie, lorsque l'excédent est
assuré ou garanti selon les normes habituelles de l'industrie et
augmente de 0,5 % à 1 % de l'actif le montant maximal d'un prêt
garanti par un immeuble.
En matière d'immeubles, il retire la limite territoriale
québécoise, modifie la description des compagnies
immobilières et abolit la limite de i % de l'actif pour les actions
investies dans les compagnies immobilières tout en conservant la limite
globale actuelle pour les hypothèques, immeubles et actions de
compagnies immobilières.
Le projet de loi porte les limites de détention d'actions de
personnes morales par rapport à l'actif total de la Caisse de 30 %
à 40 % et inclut dans ces limites la détention d'unités de
fonds indexés. Il introduit également des nouveaux
critères pour l'acquisition des actions et autres titres de
créance.
Le projet prévoit également l'usage par la Caisse de
nouveaux types d'instruments et de contrats de nature financière et il
rapatrie les pouvoirs relatifs aux dépôts auprès
d'établissements financiers avec les autres pouvoirs de placement de la
Caisse. Il modifie la clause omnibus pour couvrir tous les autres placements,
opérations ou prêts. (14 h 10)
II porte de deux à cinq ans la détention de titres que la
Caisse ne pourrait normalement détenir par suite de
réorganisation ou fusions et l'élargit à l'exercice
d'autres droits ou obligations contractuelles tout en prévoyant que la
Caisse doit faire état de la détention de tels titres,
après deux ans, dans son rapport annuel.
De plus, le projet autorise la Caisse à constituer pour la
détention de certains placements des entités
spécialisées bénéficiant du statut d'agent de la
couronne du chef du Québec. ii établit que ces entités
spécialisées sont assujetties à la loi comme le serait la
caisse si elle détenait directement elle-même ces placements tout
en prévoyant que certains articles ne peuvent recevoir application.
Enfin, le projet permet certaines dérogations au régime de
retraite des employés de la Caisse et édicté certaines
dispositions plus techniques, notamment, de nature transitoire et de
concordance.
Le Président: Alors, est-ce que l'Assemblée accepte
d'être saisie de ce projet de loi?
Une voix: On n'est pas sûrs.
Une voix: Adopté.
Le Président: Adopté. M. le leader du
gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, je vous inviterais
à appeler l'article j et à inviter le ministre des Affaires
municipales.
Projet de loi 20
Le Président: Alors, à l'article ] du feuilleton,
M. le ministre des Affaires municipales présente le projet de loi 20,
Loi abrogeant la Loi concernant les droits sur les divertissements. M. le
ministre des Affaires municipales.
M. Claude Ryan
M. Ryan: Ce projet de loi abroge la Loi concernant les droits sur
les divertissements à compter du 1er juillet 1992. Il prévoit que
les droits continuent d'être perçus avant cette date pour un
divertissement devant avoir lieu après le 30 juin 1992 et qu'ils ne
peuvent être remboursés en raison de l'abrogation de la loi. Il
prévoit en concordance que la taxe de vente du Québec n'est pas
perçue à l'égard du prix payé pour participer ou
assister à un tel divertissement.
Ce projet de loi valide également la perception des droits qui a
été faite ou qui se fera avant le 1er juillet 1992 pour un
divertissement qui a eu lieu ou aura lieu après le 31 décembre
1991, même si la municipalité concernée a fait
défaut d'adopter et de mettre en vigueur au préalable un
règlement légalisant cette perception.
Le Président: Est-ce que l'Assemblée accepte
d'être saisie de ce projet de loi?
Des voix: Adopté.
Le Président: Adopté. Donc, M. le leader du
gouvernement.
M. Pagé: L'article m, s'il vous plaît, M. le
Président.
Projet de loi 21
Le Président: À l'article m du feuilleton, M. le
ministre de la Main-d'oeuvre, de la Sécurité du revenu et de la
Formation professionnelle présente le projet de loi 21, Loi modifiant la
Loi sur les normes du travail et d'autres dispositions législatives. M.
le ministre.
M. André Bourbeau
M. Bourbeau: Merci, M. le Président. Ce projet de loi
apporte diverses modifications à la Loi sur les normes du travail,
notamment pour modifier les règles relatives au jour férié
du 1er juillet et pour apporter certains ajustements en vue de simplifier
l'application de la loi. Il prévoit aussi la nomination et les fonctions
d'un vice-président de la Commission des normes du travail.
Ce projet modifie également la Loi sur la fête nationale en
vue d'ajuster le montant des amendes qui y sont prévues.
Il modifie enfin, par concordance, la Loi sur les heures et les jours
d'admission dans les établissements commerciaux quant au jour
férié du 1er juillet.
Le Président: Est-ce que l'Assemblée accepte
d'être saisie de ce projet de loi?
Une voix: Adopté.
Le Président: Adopté. M. le leader du
gouvernement.
M. Pagé: L'article e, M. le Président, s'il vous
plaît!
Projet de loi 11
Le Président: À l'article e, M. le ministre de la
Justice présente le projet de loi 11, Loi modifiant la Loi sur la
protection du consommateur et d'autres dispositions législatives. M. le
ministre.
M. Gil Rémillard
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Ce projet de
loi a principalement pour objet de modifier la Loi sur la protection du
consommateur en matière d'engagement volontaire. À cette fin, il
prévoit que cette mesure peut être utilisée pour
régir les relations entre un commerçant ou un groupe de
commerçants et les consommateurs qu'il y ait eu ou non infraction
à la loi. Il accorde de plus au gouvernement le pouvoir d'étendre
par décret l'application d'un engagement volontaire à tous les
commerçants d'un même secteur d'activité et prévoit
que le non-respect de tels engagements peut entraîner des sanctions tant
civiles que pénales.
Enfin, M. le Président, ce projet de loi ajuste le montant des
amendes prévues par cette loi et d'autres lois en matière de
protection du consommateur.
Le Président: Est-ce que l'Assemblée accepte
d'être saisie de ce projet de loi?
Une voix: Adopté.
Le Président: Adopté. M. le leader du
gouvernement.
M. Pagé: L'article f, s'il vous plaît!
Projet de loi 13
Le Président: L'article f du feuilleton. M. le ministre de
la Justice présente le projet de loi 13, loi modifiant la loi sur les
tribunaux judiciaires et prévoyant diverses dispositions concernant
l'établissement du district judiciaire de laval. m. le ministre.
M. Gil Rémillard
M. Rémillard: Oui, M. le Président, ce projet de
loi modifie la Loi sur les tribunaux judiciaires afin d'établir sur
certains cantons une juridiction concurrente des tribunaux siégeant dans
les districts judiciaires d'Abitibi, de Pon-tiac, de Rouyn-Noranda et de
Témiscamingue. Ce projet de loi modifie également cette loi afin
de remplacer, sur certains cantons, la juridiction concurrente actuelle des
districts de Roberval et d'Abitibi par une nouvelle juridiction concurrente des
districts de Saint-Maurice et d'Abitibi.
Par ailleurs, M. le Président, le projet de loi introduit des
dispositions prévoyant certaines règles transitoires applicables
lors de l'établissement du district judiciaire de Laval.
Le Président: Est-ce que l'Assemblée accepte
d'être saisie de ce projet de loi? Adopté. M. le leader du
gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, toujours avec M. le
ministre de la Justice, l'article g, s'il vous plaît.
Projet de loi 14
Le Président: À l'article g du feuilleton, M. le
ministre de la Justice présente le projet de loi 14, loi modifiant le
code de procédure civile concernant la médiation familiale. m. le
ministre.
M. Gil Rémillard
M. Rémillard: Oui, M. le Président, ce projet de
loi modifie le Code de procédure civile afin de prévoir que le
tribunal peut, à tout moment de l'instruction d'une demande
contestée, prononcer des ordonnances pour ajourner l'instruction de la
demande pour une période déterminée et
référer les parties au Service de médiation ou à un
médiateur de leur choix.
Il prévoit de plus que la médiation doit être
effectuée par un médiateur accrédité au sens du
règlement que peut prendre le gouvernement.
Le Président: Est-ce que l'Assemblée accepte
d'être saisie de ce projet de loi? Adopté. M. le leader du
gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, l'article n, s'il vous
plaît.
Projet de loi 26
Le Président: À l'article n du feuilleton, M. le
ministre du Revenu présente le projet de loi 26, Loi modifiant diverses
dispositions législatives concernant l'administration des lois fiscales.
M. le ministre du Revenu.
M. Raymond Savoie
M. Savoie: Oui, M. le Président, ce projet de loi modifie
diverses lois fiscales afin de donner suite aux communiqués du ministre
des Finances du 6 mars 1992 et du 1er mai 1992.
Il a principalement pour objet d'introduire ou d'actualiser divers
frais, pénalités et amendes afin de tenir compte de l'inflation
et des coûts réels encourus par le ministère du Revenu dans
l'administration des lois fiscales.
Le Président: Alors, est-ce que l'Assemblée accepte
d'être saisie de ce projet de loi? Adopté.
Nous allons maintenant procéder au dépôt de
documents.
Dépôt de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions. Mme la députée de
Johnson.
Dépôt de pétitions
Tenir des audiences publiques sur le projet
d'agrandissement du site d'enfouissement
de Sainte-Anne-de-la-Rochelle
Mme Juneau: Merci, M. le Président. Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale par 267 pétitionnaires, citoyennes et citoyens du comté
de Shefford.
Les faits invoqués sont les suivants: «Considérant
que le site d'enfouissement de Sainte-Anne-de-la-Rochelle a fait une demande
d'agrandissement pour l'importation massive de déchets;
«Considérant que deux ruisseaux traversent le site
d'enfouissement, l'un tributaire de la rivière Saint-François,
l'autre de la rivière Yamas-ka Nord; «Considérant que ce
site d'enfouissement, dans sa partie ouest, est contigu à une zone
d'habitation mixte (résidentielle, commerciale et agro-touristique) de
la municipalité de Saint-Joachim-de-Shefford, n'étant desservie
par aucun service d'aqueduc; qu'il est situé à trois
kilomètres de la prise d'eau potable de Warden, dans le bassin versant
du parc de la Yamaska et du réservoir Choinière, près du
complexe touristique de Bromont, et à quatre kilomètres de la
rivière Yamaska Nord; «Considérant que l'importation d'une
telle masse de déchets laisse planer des doutes sérieux quant
à la qualité de l'eau de la région ainsi que sa valeur
agricole et son attrait touristique; «Considérant l'opposition des
conseils muni-
cipaux de Bonsecours, canton de Shefford, Law-renceville, Maricourt, MRC
de La Haute-Yamaska, Racine, Saint-André-d'Acton,
Saint-Étienne-de-Bolton, Saint-Joachim-de-Shefford, Stukely-Sud, Warden
et Waterloo à ce projet; «Considérant l'opposition de
milliers de citoyens à cet agrandissement;
L'intervention réclamée se résume ainsi:
«Nous, soussignés, demandons à l'Assemblée nationale
d'intervenir auprès du ministre de l'Environnement afin qu'il y ait la
tenue d'audiences publiques sur le projet d'agrandissement du site
d'enfouissement de Sainte-Anne-de-la-Rochelle et qu'un moratoire soit
décrété sur l'ensemble des demandes d'agrandissement de
sites d'enfouissement et d'ouverture de nouveaux sites d'enfouissement de la
région.»
Je certifie que cet extrait est conforme au règlement et à
l'original de la pétition.
Des voix: Bravo!
Le Président: Votre pétition est
déposée. Maintenant, M. le député de Shefford. (14
h 20)
M. Paré: Merci, M. le Président. Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale par 362 pétitionnaires, citoyens et citoyennes du comté
de Shefford.
Les faits invoqués sont les suivants: «Considérant
que le site d'enfouissement de Sainte-Anne-de-la-Rochelle a fait une demande
d'agrandissement pour l'importation massive de déchets;
«Considérant que deux ruisseaux traversent le site
d'enfouissement, l'un tributaire de la rivière Saint-François,
l'autre de la rivière Yamaska Nord; «Considérant que ce
site d'enfouissement, dans sa partie ouest, est contigu à une zone
d'habitation mixte (résidentielle, commerciale et agro-touristique) de
la municipalité de Saint-Joachim-de-Shefford, n'étant desservie
par aucun service d'aqueduc; qu'il est situé à trois
kilomètres de la prise d'eau potable de Warden, dans le bassin versant
du parc de la Yamaska et du réservoir Choinière, près du
complexe touristique de Bromont, et à quatre kilomètres de la
rivière Yamaska Nord; «Considérant que l'importation d'une
telle masse de déchets laisse planer des doutes sérieux quant
à la qualité de l'eau de la région ainsi que sa valeur
agricole et son attrait touristique; «Considérant l'opposition des
conseils municipaux de Bonsecours, canton de Shefford, Law-renceville,
Maricourt, de la MRC de La Haute-Yamaska, Racine, Saint-André-d'Acton,
Saint-Étienne-de-Bolton, Saint-Joachim-de-Shefford, Stukely-Sud, Warden
et Waterloo, à ce projet; «Considérant l'opposition de
milliers de citoyens à cet agrandissement;»
L'intervention réclamée se résume ainsi:
«Nous, soussignés, demandons à l'Assemblée nationale
d'intervenir auprès du ministre de l'Environnement afin qu'il y ait la
tenue d'audiences publiques sur le projet d'agrandissement du site
d'enfouissement de Sainte-Anne-de-la-Rochelle et qu'un moratoire soit
décrété sur l'ensemble des demandes d'agrandissement des
sites d'enfouissement et d'ouverture de nouveaux sites d'enfouissement de la
région.»
Je certifie que cet extrait est conforme au règlement et à
l'original de la pétition.
Le Président: Votre pétition est
déposée. M. le député de Gouin.
Surseoir au projet de relocaiisation
de l'Hôtel-Dieu de Montréal dans
le
quartier Rivière-des-Prairies
M. Boisclair: M. le Président, à l'exemple de mes
collègues qui, nombreux, sont intervenus sur cette question, je
dépose à mon tour l'extrait d'une pétition adressée
à l'Assemblée nationale par 188 pétitionnaires, citoyennes
et citoyens du Québec, et plus particulièrement de la
région de Montréal et de la circonscription de Gouin.
Les faits invoqués sont les suivants: «Attendu que M.
Marc-Yvan Côté, ministre de la Santé et des Services
sociaux, a publiquement annoncé récemment au conseil
d'administration de l'Hôtel-Dieu qu'afin de doter la région
nord-est de Montréal d'un hôpital il favoriserait la
relocalisation de l'Hôtel-Dieu de Montréal dans le quartier
Rivière-des-Prairies, alors que les immeubles actuels seraient convertis
en 90 lits de soins de longue durée pour personnes âgées,
en condominiums et en bureaux; «Attendu que l'Hôtel-Dieu, dont la
fondation par Jeanne Mance remonte aux débuts de Ville-Marie, a grandi
avec Montréal et demeure une institution implantée au coeur de
Montréal qui dispense, encore aujourd'hui, des soins de haute
qualité à un nombre considérable d'usagères et
d'usagers; «Attendu que, selon des sources bien informées, les
responsables du ministère, afin de privilégier la relocalisation
de l'Hôtel-Dieu, auraient cavalièrement écarté
d'autres projets qui auraient l'avantage de maintenir l'hôpital où
il se trouve présentement; «Attendu que le débat sur les
besoins de santé de la région de Montréal n'a pas
été fait avec les bénéficiaires, la population et
les groupes syndicaux qui oeuvrent en matière de santé;
«Attendu que l'ensemble des intervenants conviennent qu'il existe un
besoin de soins de santé dans le nord-est de Montréal et que les
sommes de 350 000 000 $ annoncées par le ministre pourraient servir
à la rénovation des locaux actuels de l'Hôtel-Dieu, tout en
comblant les besoins de santé de la population du nord-est de
Montréal;»
L'intervention réclamée se résume ainsi: «II
est résolu de demander à l'Assemblée nationale:
«1° de signifier au ministre de la Santé et des Services
sociaux et aux autres instances du gouvernement Bourassa, ainsi qu'à
celles des villes intéressées, notre vive opposition au projet de
relocaliser l'Hôtel-Dieu actuellement situé rue Saint-Urbain et
avenue des Pins; «2° d'inviter fortement le ministre de la
Santé et des Services sociaux à surseoir audit projet et à
accorder aux citoyennes et citoyens concernés l'occasion d'examiner
objectivement le dossier et de proposer des solutions alternatives.
«Nous, soussignés, appuyons la pétition de la Coalition
pour le maintien de l'Hôtel-Dieu au centre-ville, de sa vocation actuelle
et de son statut universitaire.»
Je certifie, M. le Président, que cet extrait est conforme au
règlement et à l'original de la pétition.
Le Président: Votre pétition est
déposée. Maintenant, M. le député de La
Prairie.
Tenir des audiences publiques sur le projet
d'agrandissement du site d'enfouissement
de Sainte-Anne-de-la-Rochelle
M. Lazure: Merci, M. le Président. Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale par 249 pétitionnaires, citoyennes et citoyens du comté
de Shefford. «Considérant que le site d'enfouissement de
Sainte-Anne-de-la-Rochelle, comté de Brome-Missisquoi, comté du
ministre de l'Environnement, a fait une demande d'agrandissement pour
l'importation massive de déchets; «Considérant que deux
ruisseaux traversent le site d'enfouissement; l'un tributaire de la
rivière Saint-François, l'autre de la rivière Ya-maska
Nord; «Considérant que ce site d'enfouissement, dans sa partie
ouest, est voisin d'une zone d'habitation mixte (résidentielle,
commerciale et agro-touristique) de la municipalité de
Saint-Joa-chim-de-Shefford, qui n'est desservie par aucun service d'aqueduc, et
qu'il est situé à trois kilomètres de la prise d'eau
potable de Warden, dans le bassin versant du parc de la Yamaska et du
réservoir Choinière, près du complexe touristique de
Bromont, et à quatre kilomètres de la rivière Yamaska
Nord; «Considérant que l'importation d'une masse de déchets
laisse planer des doutes sérieux quant à la qualité de
l'eau de la région, ainsi que sa valeur agricole et son attrait
touristique; «Considérant l'opposition des conseils municipaux de
Bonsecours, canton de Shefford, Lawrenceville, Maricourt, MRC de La
Haute-Ya-maska, Racine, Saint-André-d'Acton,
Saint-Étien-ne-de-Bolton, Saint-Joachim-de-Shefford, Stuke-ly-Sud,
Warden et Waterloo; «Considérant l'opposition de citoyens à
cet agrandissement;»
L'intervention réclamée se résume ainsi:
Une voix: La démission du ministre.
M. Lazure: «Nous, soussignés, demandons à
l'Assemblée nationale d'intervenir auprès du ministre de
l'Environnement et député de Brome-Missisquoi...
Une voix: Qu'il démissionne.
M. Lazure: ...afin qu'il y ait non pas démission, mais
tenue d'audiences publiques sur le projet d'agrandissement du site
d'enfouissement de Sainte-Anne-de-la-Rochelle et qu'un moratoire soit
décrété sur l'ensemble des demandes d'agrandissement de
sites d'enfouissement et d'ouverture de nouveaux sites d'enfouissement de la
région et de l'ensemble du Québec.» Merci.
Le Président: Votre pétition est
déposée. M. le député de Deux-Montagnes.
Favoriser des négociations avec la CEQ,
une politique de plein emploi, une
commission d'enquête sur la
fiscalité
et une révision du régime de
négociation du secteur public
M. Bergeron: Merci, M. le Président. Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale par 120 pétitionnaires du Syndicat de l'enseignement de la
région Deux-Montagnes.
Les faits invoqués sont les suivants: «Considérant
qu'il y des problèmes urgents à régler en
éducation, notamment l'échec et l'abandon des études;
«Considérant qu'il y a des solutions urgentes à trouver
dans le secteur de la santé et des services sociaux, notamment dans le
cadre de l'implantation de la loi 120; «Considérant que nous avons
largement contribué à réduire les dépenses de
l'État depuis les décrets de 1982 et en acceptant, en toute bonne
foi, les ententes de 1991 avec le gouvernement du Québec;
«Considérant que la solution financière du Québec
nous semble devoir passer par une politique de plein emploi et une
révision du régime fiscal; «Considérant notre refus
des propositions Johnson du 14 février 1992; «Considérant
que les propositions que nous avons déposées sont limitées
et raisonnables;»
L'intervention réclamée se résume ainsi:
«Nous, soussignés, demandons à l'Assemblée nationale
d'intervenir en faveur: «d'une véritable négociation avec
la CEQ, sans délai; «d'une politique de plein emploi;
«de la mise sur pied d'une commission d'enquête sur la
fiscalité; «d'une révision du régime de
négociation du secteur public.»
Je certifie que cet extrait est conforme au règlement et à
l'original de la pétition. Merci, M. le Président.
Le Président: Alors, votre pétition est
déposée. Maintenant, M. le député de
D'Arcy-McGee.
Subventionner l'organisme Info-Cuit
et instituer une commission d'enquête
sur les impacts sociaux
des sectes religieuses
M. Libman: Merci, M. le Président. Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale du Québec par 19 pétitionnaires, résidents et
résidentes de la région de Montréal.
Les faits invoqués sont les suivants: «Attendu que nous
sommes un groupe de citoyens touchés par la présence de
nombreuses sectes religieuses au Québec; «Attendu que nous voulons
porter à l'attention des membres de l'Assemblée nationale la
nécessité d'informer, de sensibiliser et de protéger le
public contre les abus perpétrés par les sectes
religieuses.»
L'intervention réclamée se résume ainsi:
«Qu'Info-Cuit, la seule organisation non confessionnelle au Québec
qui vient en aide depuis 10 ans aux ex-membres de sectes religieuses et
à leurs familles affectés par les problèmes reliés
à ces sectes, soit convenablement subventionnée par le
gouvernement; «Que le gouvernement accepte ses responsabilités
sociales de protéger la santé mentale de ses citoyens en
instituant une commission d'enquête afin d'étudier les impacts des
sectes religieuses sur la société et ses citoyens.»
Je certifie que cet extrait est conforme au règlement et à
l'original de la pétition.
Le Président: Alors, votre pétition est
déposée.
Il n'y a pas d'intervention portant sur une violation de droit ou de
privilège ou sur un fait personnel.
Nous allons procéder à la période de questions et
réponses orales. Je vais reconnaître, en première question
principale, M. le député de Lac-Saint-Jean et whip de
l'Opposition. (14 h 30)
Questions et réponses orales
Tenue d'un référendum
pancanadien
M. Brassard: M. le Président, nous l'avons signalé
la semaine dernière, une vaste campagne de propagande
fédérale s'est enclenchée; les ministères
fédéraux et les sociétés d'État sont
appelés à faire leur part, tout le monde est appelé
à contribuer, y compris les radiodiffuseurs privés, avec la
bénédiction désolante de la vice-première ministre
et du ministre des Communications du Québec.
Cette campagne de propagande prend tout son sens lorsqu'on constate la
volonté du gouvernement fédéral de faire adopter une loi
référendaire, ne prévoyant aucune limite quant aux
dépenses. Bref, Ottawa se donne les coudées franches et met en
place une énorme machine pour manipuler sans vergogne l'opinion
publique.
Le plus grave, cependant, c'est de voir le gouvernement du Québec
se faire le complice de cette machination fédérale qui ne peut
que nous conduire à la répétition du scénario du
référendum de 1942 sur la conscription, par lequel Ottawa a
utilisé le poids de la majorité du Canada anglais pour imposer la
conscription aux Québécois.
M. le Président, ma question au premier ministre: Est-ce que le
premier ministre reconnaît qu'il est de connivence avec son ami Brian et
qu'il cautionne l'opération antidémocratique en cours à
Ottawa? Et plus, est-ce qu'il y contribue en proposant bientôt de
raccourcir les délais de la campagne référendaire
québécoise de façon à faire toute la place à
Ottawa pour la tenue d'un référendum pancanadien,
court-circuitant ainsi le droit des Québécois de
déterminer seuls les voies de leur avenir?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: Ça continue, M. le Président.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourassa: Je crois, M. le Président, que j'avais eu
l'occasion de répondre à cette question-là. D'ailleurs,
c'est la discussion de mes crédits tantôt, et j'espère que
le député de Lac-Saint-Jean sera présent, avec le chef de
l'Opposition. Mais je crois que j'avais répondu en citant le premier
ministre du Canada, comme quoi il n'était pas question dans la loi
référendaire d'usurper le droit du Québec à
décider de son avenir. Je veux dire, nous n'avons pas le texte de la loi
en question, mais ça m'étonnerait beaucoup que le texte de la loi
contredise les propos du premier ministre du Canada, comme quoi le
Québec va décider lui-même de son avenir. Pour prendre une
expression qu'a utilisée le chef de l'Opposition ces jours-ci, ça
serait totalement inacceptable qu'on empêche le Québec de
décider de son propre avenir. Alors, je crois que les craintes du
député de Lac-Saint-Jean sont tout à fait
exagérées et sans fondement. Je dirais même frivoles et
ridicules.
Le Président: En question complémentaire.
M. Brassard: Comment peut-il prétendre et comment peut-il
être aussi sûr que la loi référendaire
fédérale n'usurpera d'aucune façon le droit des
Québécois de décider de leur avenir alors que l'amanchure
référendaire qui est en train de se préparer et de se
concocter à Ottawa ne prévoit d'aucune façon la double
majorité qui était pourtant reconnue comme l'une des conditions
à y retrouver, selon le premier ministre, et applique le principe
«au plus fort la poche» en n'imposant aucune limite aux
dépenses référendaires? Comment peut-il
sérieusement prétendre que ça n'usurpe pas le droit des
Québécois de décider de leur avenir, alors qu'on va se
retrouver avec une amanchure qui aura lieu avant le référendum
prévu dans la loi 150...
Le Président: M. le député.
M. Brassard: ...ne comportant aucune limite de dépenses,
ni double majorité?
Des voix: Bravo! Bravo!
Le Président: S'il vous plaît! Pour un rappel au
règlement, M. le leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, je veux rappeler
sommairement les dispositions de l'article 77 de notre règlement
auxquelles manque parfois, pour ne pas dire souvent, le député de
Lac-Saint-Jean. Vous savez, les questions ne peuvent comporter ni expression
d'opinion, ni argumentation. Alors, lorsqu'on se réfère au
préambule de la question, M. le Président, j'aurais pu invoquer
77,2°: Les questions ne peuvent: «être fondées sur des
suppositions.» Combien y en avait-il, M. le Président? Je pense
que le relevé de la lecture du Journal des débats nous
démontrerait un nombre très appréciable.
«Suggérer la réponse demandée;» ça, il
le fait rarement parce que, apparemment, il les a toutes dans ses questions.
Ensuite, «être formulées de manière à susciter
un débat», c'est constant. M. le Président, je vous
inviterais à appliquer de la façon la plus rigoureuse possible,
compte tenu de la teneur des préambules et de la façon dont les
questions sont formulées, l'article 77 de notre règlement.
Le Président: Effectivement... S'il vous plaît!
Alors, la question a été posée, là.
Évidemment, vous aviez un préambule indirect, M. le
député, dans votre question. Je vous demanderais de vous
conformer au règlement et de respecter, disons, les prescriptions de
l'article 77. Alors, pour la réponse, M. le premier ministre.
M. Bourassa: M. le Président, je ne sais pas, j'entendais
les députés qui parlaient de M. Delors ou...
Une voix: Adélard God bout.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président: Un instant, s'il vous plaît! Un
instant! S'il vous plaît! Alors, sur une question de
règlement.
M. Chevrette: Le leader du gouvernement vient de faire appel
à votre rigueur pour appliquer l'article 77. Je vous demanderais
d'appliquer la même rigueur pour l'article 79, sur la réponse
à une question, qui doit être de même nature.
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît!
J'en appelle tout simplement à la collaboration de tous les
collègues pour le respect du règlement de l'Assemblée. Je
ne devrais pas me relever à tout moment pour faire appliquer le
règlement. Je vous demande de respecter, tous et chacun, notre
règlement. M. le premier ministre.
M. Bourassa: M. le Président, il ne faudrait quand
même pas oublier que M. Adélard Godbout a été le
fondateur d'Hydro-Québec. Il est également celui qui a
établi...
M. Pagé: Grand ministre à l'Agriculture.
Une voix:...
M. Bourassa: M. le Président...
Le Président: S'il vous plaît! D'accord. S'il vous
plaît! Alors, je demanderais à tous les collègues de ne pas
faire d'interpellation d'un côté et de l'autre. Je demanderais au
premier ministre... M. le député de Lévis, s'il vous
plaît! Je viens de demander aux collègues leur collaboration,
justement, et d'éviter de telles façons de faire. Alors, s'il
vous plaît! S'il vous plaît! J'invite le premier ministre à
répondre à la question, s'il vous plaît.
M. Bourassa: M. le Président, je comprends très,
très bien, mais, je veux dire, le leader parlementaire ne tient pas
compte des interpellations que je reçois de ses collègues
immédiatement assis... Alors, on me parle d'Adélard Godbout. Je
dis qu'il a donné le droit de vote aux femmes; il a établi
l'instruction obligatoire; il a fondé Hydro-Québec.
C'était un très grand ministre de l'Agriculture, très
comparable à celui que nous avons actuellement. Pour ce qui a
trait...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourassa: ...à la question, M. le Président, on
sait fort bien que le député de Lac-Saint-Jean est hostile aux
référendums, quels qu'ils soient. On sait qu'au lendemain de
l'interview du journal Le Monde, où on avait
interprété mes propos dans un sens qui était
différent de celui que j'avais énoncé au discours
inaugural, il
avait demandé immédiatement un changement de
stratégie. Donc, je connais sa réticence vis-à-vis des
référendums. On en reparlera sûrement à l'occasion
de mes crédits, tantôt, mais je lui dis que nous n'avons pas
encore le texte. Je comprends ses craintes sur le financement. Je comprends les
réactions épidermiques que peuvent avoir les péquistes sur
ces questions-là, ces jours-ci.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Bourassa: Alors, je lui dis que nous n'avons pas encore le
texte, mais qu'on a quand même un engagement formel du premier ministre
du Canada qui disait qu'il n'est pas question - pour répondre à
l'interrogation du député de Lac-Saint-Jean - d'affecter ou de ne
pas permettre aux Québécois eux-mêmes de décider de
leur propre avenir, ou de ne pas respecter la lettre et l'esprit de la loi
150.
Je termine, M. le Président. On sait que la loi 150 offrait deux
voies. M. Jean Campeau, qui avait été choisi comme
coprésident, d'une façon unanime, a dit, il y a quelques jours,
que nous avions tout à fait le droit de faire un
référendum sur des offres fédérales. On ne peut pas
démentir, on ne peut pas contredire ce qu'a dit M. Jean Campeau à
cet égard-là, et je suis convaincu que le député de
Lac-Saint-Jean va se rallier à ce point de vue d'une grande sagesse.
Le Président: Toujours en question
complémentaire.
M. Brassard: Pourquoi le premier ministre, M. le
Président, oublie-t-il, dans la biographie d'Adélard God bout,
qu'il s'est effondré devant Ottawa sur le plan fiscal et qu'il...
Le Président: Alors, sur une question de règlement,
M. le leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, la question additionnelle
ne peut être accompagnée d'aucun autre préambule...
Le Président: S'il vous plaît!
M. Pagé: ...d'aucun autre préambule et le premier
ministre, tout à l'heure, était tout à fait
légitimé d'intervenir. Le premier ministre est continuellement
interpellé par certains députés de l'Opposition officielle
et ça, le leader parlementaire de l'Opposition le sait, d'ailleurs. Mais
c'est clair dans notre règlement: pas de préambule aux questions
additionnelles. Posez-les, puis on va vous répondre.
Le Président: Oui, M. le leader de l'Opposition. (14 h
40)
M. Chevrette: C'est le premier ministre lui-même qui a
ouvert officiellement, parce qu'il doit avoir... Le président a à
juger des propos de celui qui questionne et de celui qui répond. Si le
premier ministre s'amuse à répondre à tout, ça fait
son affaire parce qu'il n'a jamais de réponse sur le fond. Mais, quand
il se permet de faire de l'histoire, M. le Président, il faudrait au
moins qu'il cite les paragraphes de l'histoire qui sont réels et non pas
s'amuser tout simplement à faire des comparaisons avec son ministre de
l'Agriculture.
Une voix: Bravo!
Le Président: Je demanderais au député de
Lac-Saint-Jean de s'en tenir au sujet de la question de fond, la
première question principale, et d'aller dans cette ligne-là.
Évidemment, le premier ministre a répondu à des
interpellations, mais disons que si vous posez des questions sur Godbout...
Oui, je comprends, mais si vous posez des questions... L'article 75 dit quand
même que les questions doivent porter sur des débats
d'intérêt public ayant un caractère d'actualité ou
d'urgence. Alors, à ce moment-ci, je pense qu'on ne doit pas revenir en
arrière; on devrait poser des questions relativement aux situations
d'aujourd'hui. S'il vous plaît! Alors, je demande à tout le monde
la collaboration et d'éviter toute interprétation. De cette
façon-là, nous arriverons à procéder suivant le
règlement. M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: m. le président, est-ce qu'il est interdit en
cette chambre de signaler les traits de ressemblance entre adélard
godbout et le premier ministre actuel?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président: Alors, je vous prierais de poser une
question conforme au règlement, suivant la question principale.
M. Brassard: Est-ce que le premier ministre, s'il veut ne pas
être comparé à Adélard Godbout, ne pourrait pas dire
clairement et franchement à Ottawa: premièrement, qu'il n'est pas
d'accord avec un référendum pancanadien; deuxièmement,
d'autant plus que ce référendum pancanadien se tiendrait cet
été, avant le référendum prévu par la loi
150; troisièmement, qu'il est d'autant plus en désaccord...
M. Pagé: M. le Président, question de
règlement.
M. Brassard: Oui, c'est une question, ça.
Le Président: Un instant, s'il vous plaît! Un
instant! Sur un rappel au règlement, M. le leader du gouvernement.
M. Pagé: 77,2, M. le Président.
Le Président: Effectivement, vous faites un
préambule déguisé, vous le savez fort bien, j'en suis
convaincu. Votre question... Écoutez, vous ne pouvez, en question... Je
pense que le règlement est clair, de tout temps, vous ne devez pas faire
un préambule à une question additionnelle. Puis, dans un
deuxième temps, si vous posez une question additionnelle, vous ne pouvez
invoquer l'argumentation qui revient indirectement à un
préambule. C'est ça que je veux dire. S'il veut poser une
question principale, pour le temps de la question principale, il fera un
préambule. Mais, dans ce cas-ci, je lui demanderais de poser une
question directement, sans commentaire et sans justifier par des
argumentations, par de l'argumentation. Pas d'argumentation dans une question.
Question de règlement.
M. Chevrette: M. le Président, je m'excuse. Relevez le
Journal des débats, il y avait trois questions précises,
sans préambule, dans sa sous-question. Je pense que c'est tout à
fait admissible, très admissible, conformément à nos
règlements. Il y en a qui se lèvent et qui parlent en trois,
quatre volets. Lui, il a posé trois questions directes et
précises. Je comprends, M. le Président, que ça peut
être embêtant pour un premier ministre qui a de la misère
à en «catcher» une pour y répondre, mais trois...
Des voix: Wo! Wo!
Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît!
S'il vous plaît! Alors, sur une question... Un instant! À l'ordre,
s'il vous plaît! S'il vous plaît! Sur une question de
règlement, M. le leader du gouvernement.
M. Pagé: M. le Président, je comprends qu'il arrive
parfois à l'Opposition, lorsqu'ils se sentent un peu pris dans le coin,
de devenir insultants.
Une voix: C'est vrai. Une voix: Ce n'est pas...
M. Pagé: M. le Président, c'est sur une question de
règlement.
Le Président: Question de règlement, oui.
M. Pagé: Ce n'est pas parce qu'on soulève une
question de règlement qu'on doit être insultant. On doit garder
son calme et se référer au règlement. Ceci étant
dit, M. le Président, c'est très clair que la question, telle que
formulée par le député de Lac-Saint-Jean, ne correspond
pas aux règles prévues à notre règlement
puisqu'elle s'inspirait d'un long préambule qui n'avait pas
été accepté dans sa ques- tion, premièrement. Et,
deuxièmement, à 77,2°, on se réfère très
clairement à ceci: La question ne peut être fondée sur des
suppositions. Et c'est continuellement ce à quoi se réfère
le député de Lac-Saint-Jean, avec un certain talent, on en
convient, mais c'est toujours ce à quoi il se réfère pour
formuler ses questions. Je vous invite à la rigueur, à la
discipline, et, M. le leader parlementaire de l'Opposition, au calme puis
à la sérénité.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président: Alors, sur la même question de
règlement, M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: D'une façon très calme, M. le
Président, et sans arrogance, contrairement au leader du
gouvernement.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président: Bon, écoutez! Un instant!
M. Chevrette: M. le Président, le duc de Portneuf...
Le Président: Non, non. Un instant! Alors, ici...
Une voix:...
Le Président: ...oui, je vais en appeler à la
collaboration principalement des deux leaders. Vous connaissez très bien
le règlement. Vous savez fort bien...
Des voix:...
Le Président: Un instant! Un instant! Oui.
Une voix: Assoyez-vous, tous les deux!
Le Président: Un instant! Un instant! Oui, oui.
Écoutez! Je vais vous entendre. Vous avez soulevé une question de
règlement. Je vais vous entendre sans aucun problème. Mais
j'apprécierais quand même, d'un côté comme de
l'autre, un leader comme l'autre, dans vos interventions aussi, que vous alliez
suivant les dispositions du règlement, sans faire de messages indirects
qui sont inadmissibles au sens du règlement. Donc, je vous écoute
sur la question de règlement et j'espère que tous les
députés se conformeront à cette directive.
M. Chevrette: M. le Président, vous avez admis de votre
siège qu'il y avait eu un préambule. Je vous demande de relever
le Journal des débats immédiatement pour vous montrer que
c'était trois questions directes. Il y a des limites pour faire des abus
de pouvoir dans cette Chambre.
Le Président: Bon. Alors, toujours sur la même
question de règlement, M. le leader du gouvernement.
M. Pagé: Très brièvement, M. le
Président. On a un règlement qui est là pour être
appliqué et, si l'Opposition était en mesure de relever la
qualité des débats dans la période de questions, vous
n'auriez pas besoin d'insister pour relever les propos dans le Journal des
débats.
Le Président: Bon. De toute façon, si...
Écoutez! S'il vous plaît! On ne peut pas se référer
à une question précédente, une question de la semaine
dernière ou d'hier. S'il y a une question qui se pose relativement
à une question...
Une voix:...
Le Président: S'il vous plaît, M. le leader! Des
deux côtés, les deux leaders. Les deux leaders, effectivement. Les
deux leaders. Alors, si une question de règlement se pose pour une
question, elle doit se faire immédiatement.
Ce que j'ai dit, dans le cas du député de Lac-Saint-Jean,
j'ai dit que la façon dont sa question était posée
consistait à avoir un préambule déguisé d'une
certaine façon, en faisant une argumentation dans sa question. Alors, je
l'invite à éviter cette chose-là et je l'invite à
reposer sa question.
M. Brassard: Ma question, M. le Président, très
simplement: Pourquoi le premier ministre cautionne-t-il l'amanchure
référendaire fédérale sachant très bien
qu'il s'agit d'une immense machine de propagande injuste, inéquitable et
antidémocratique?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: M. le Président, est-ce que le
député de Lac-Saint-Jean ne pourrait pas attendre au moins le
dépôt du projet de loi avant de tirer des conclusions? Il me
semble que c'est la chose la plus... Je comprends qu'il est un peu de mauvaise
humeur; ce matin, peut-être qu'il a lu l'article, dans les journaux, sur
la déclaration de M. Pierre Marc Johnson, l'ancien député
d'Anjou. Est-ce qu'il aurait...
Des voix:...
Le Président: oui, m. le député, s'il vous
plaît! alors, j'invite le premier ministre à répondre
à la question telle que posée, s'il vous plaît.
M. Bourassa: Alors, M. le Président, probablement qu'il a
dû «catcher» son message. Alors, ce que je veux lui dire, que
le député de... J'utilise des expressions du leader, et il dit
que je ne suis pas sérieux.
Une voix: De l'Opposition. (14 h 50)
M. Bourassa: Le leader de l'Opposition. Alors, je lui ai dit, je
lui répète que sa frénésie est
prématurée. Il pourra voir, on prévoit que le projet de
loi sera déposé dans quelques jours. On pourra examiner, la
semaine prochaine, les implications. Mais je prends la parole du premier
ministre du Canada, qui est quand même élu au Québec avec
une cinquantaine de députés, qui dit qu'il n'est pas question
d'enlever au Québec le droit de décider de son avenir. Je pense
que ceci est très clairement exprimé et devrait être
respecté.
Le Président: Toujours en question
complémentaire.
M. Brassard: Le premier ministre pourrait-il au moins indiquer
à cette Chambre et à la population du Québec que, quant
à lui, il tient fermement, avec détermination, au principe - au
moins, il pourrait nous dire ça - du plafonnement des dépenses,
compte tenu que l'absence de ce principe dans une loi
référendaire va à l'encontre de toutes les coutumes,
traditions, législations québécoises en matière de
scrutin? Au moins, est-ce qu'il pourrait nous dire ça?
Des voix: Bravo! Bravo!
Le Président: M. le premier ministre.
M. Bourassa: M. le Président, pour ce qui a trait... Je
suis responsable de la législation ou l'Assemblée nationale est
responsable, avec ses députés, de la législation
québécoise. Nous allons déposer demain un projet de loi
pour ce qui a trait au Canada. Quant à la loi fédérale, on
sait qu'il y a des implications juridiques qui sont examinées par les
autorités fédérales. Cette loi-là est
déposée à la Chambre des communes, elle n'est pas
déposée à l'Assemblée nationale. On va prendre
connaissance du projet de loi, des implications juridiques, des implications
pour le Québec, et on aura l'occasion d'en discuter ou de
répondre aux questions de l'Opposition.
Mais je dis pour l'instant, tout en admettant le rôle de vigilance
de l'Opposition sur ces questions-là: Nous allons suivre la situation de
très près également de notre côté de
manière à ce que les droits du Québec soient
respectés.
Le Président: En question principale, M. le
député de Labelle.
Irrégularités reliées au
financement de certaines compagnies par la SDI
M. Léonard: M. le Président, lors de l'étude
du rapport du Vérificateur général, et en par-
ticulier lors de l'étude des crédits du ministère
de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, l'Opposition faisait
remarquer au ministre que la façon d'administrer et de gérer les
portefeuilles de la SDI pouvait, dans certains cas, engendrer des formes de
collusion dans l'aide accordée et, à la limite, laisser planer
des doutes sur la possibilité de conflits d'intérêts.
Le ministre m'avait répondu qu'à la SDI il n'y avait
aucune chance que cela ne se produise. Est-ce que le ministre reconnaît
qu'il a pu se produire des irrégularités, telles des pertes de
redevances, dues à des transferts technologiques, à des
subterfuges pour éviter de payer ou retarder le paiement des prêts
et qu'en quelques occasions la SDI aurait financé plusieurs fois le
même équipement à même ses différents
programmes?
Le Président: M. le ministre de l'Industrie, du Commerce
et de la Technologie.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, le
député de Labelle essaie par tous les moyens de
discréditer un organisme public qui contribue au développement
économique et technologique dans toutes les régions du
Québec. Il a eu l'opportunité, en commission parlementaire, de
poser des questions au Vérificateur général. Il a
même voulu, à ce moment-là, questionner le président
de la Société de développement industriel du
Québec. Lors des crédits du ministère de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie, pendant sept heures et demie, six heures de ce
temps ont servi à poser des questions sur la SDI.
J'ai volontairement demandé au président de la SDI
d'être présent. J'ai demandé à de nombreuses
reprises au député de Labelle d'adresser des questions
directement au président de la SDI pour avoir des réponses
à ses questions. C'a pris un député ministériel
pour donner la parole au président de la SDI, et jamais on n'a
posé une question.
Ce que j'ai dit, et je le répète: Encore, vous dites des
choses que je n'ai jamais dites. J'ai dit: Si vous avez un exemple pratique, un
seul exemple pratique, s'il vous plaît, donnez-le-nous, on va le
regarder. Est-ce que vous en avez un exemple? C'est ça que j'ai
répondu.
Le Président: Question complémentaire.
M. Léonard: M. le Président, au ministre de la
Justice. Est-ce qu'il a été informé par un de ses
substituts qu'il y avait matière à enquête policière
relativement aux compagnies Gentec, Micro Contrôle et
Télé-alarmes Microtec?
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Rémillard: M. le Président, je dois dire que je
n'ai pas été informé de quelque enquête sur ces
sujets. Je peux prendre avis de la question, je peux le vérifier, comme
Procureur général. Cependant, M. le Président, je voudrais
faire remarquer au député de Labelle que je ne suis pas le
ministre responsable des enquêtes policières. Qu'il s'adresse au
ministre responsable des enquêtes policières. Moi, on ne m'a pas
informé, comme Procureur général, que nous étions
à étudier des résultats d'enquête au
ministère en ce qui regarde, donc, ces sujets. Mais je peux prendre avis
de la question et faire des vérifications.
Le Président: Toujours en question
complémentaire.
M. Léonard: M. le Président, est-ce que le ministre
de la Sécurité publique peut nous confirmer s'il y a eu
enquête ou s'il y a présentement enquête, dans le cas des
compagnies que je viens de citer?
Le Président: M. le ministre de la Sécurité
publique.
M. Ryan: Je ne me souviens pas d'avoir reçu de rapport
à ce sujet. Je procéderai à des vérifications.
J'ajoute simplement un complément d'information. Il arrive souvent que
la police fasse des enquêtes et qu'au terme d'une enquête elle
décide de transmettre directement au Procureur général ou
à un procureur de la couronne un rapport sur lequel le procureur
décide s'il y a matière à porter des accusations ou non,
mais nous vérifierons toutes ces choses et, dès demain, nous
pourrons apporter des réponses complémentaires.
Le Président: Alors, en question principale, maintenant,
M. le député de Gouin.
Accusations portées contre la
compagnie Ogivar par la Commission
des valeurs mobilières
M. Boisclair: Oui, merci, M. le Président. En septembre
1991, la Commission des valeurs mobilières du Québec
déposait une plainte contre la compagnie Ogivar, qui aurait fait des
déclarations fausses ou trompeuses dans ses états financiers de
1987. Des accusations ont été portées contre l'entreprise
ainsi que contre son président, M. Jaime Benchimol. Ce dernier
répliquait lui-même en poursuivant la Commission des valeurs
mobilières du Québec, qu'il accusait de lui avoir causé un
grave préjudice financier.
Jeudi dernier, M. le Président, Me Pateras, avocat
représentant la Commission des valeurs mobilières du
Québec dans cette affaire, indiquait aux journaux que la Commission des
valeurs mobilières du Québec renonçait sans motif à
sa poursuite contre le président d'Ogivar, M.
Benchimol, en échange d'un plaidoyer de culpabilité de
l'entreprise qui s'engageait à verser une amende de 10 000 $. Rappelons,
M. le Président, qu'en 1991 la Commission des valeurs mobilières
du Québec avait déjà versé 16 000 $ pour se
défendre dans cette affaire.
Est-ce que la ministre déléguée aux Finances et
responsable de la Commission des valeurs mobilières du Québec a
été informée de ce procédé d'échange
de plaidoyers, et entend-elle, comme la loi le lui permet, demander au
président de la Commission des valeurs mobilières du
Québec de lui faire rapport sur cette affaire, vous en conviendrez,
à tout le moins nébuleuse, M. le Président?
Le Président: Mme la ministre
déléguée aux Finances.
Mme Robic: Merci, M. le Président. Je remercie le
député de Gouin de sa question. Sa question me permet de vous
dire, en cette Chambre, que, depuis plus de deux ans, la Commission a
considérablement augmenté son efficacité en ce qui
concerne la prévention et les poursuites contre les contrevenants. Je
suis, ici même, prête à déposer une liasse de
communiqués de presse prouvant ce que je dis, malgré les rires de
l'Opposition. Il est vrai que la Commission a grandement augmenté son
efficacité dans le domaine de la prévention et des poursuites
contre les contrevenants.
M. le Président, j'aimerais rappeler à cette Chambre que
le député de Gouin demande une fois de plus à la ministre
de se substituer aux tribunaux. Qu'Ogivar ait ou n'ait pas reconnu sa
culpabilité, c'est à un juge que revient la responsabilité
de se prononcer dans cette cause. Donc, de toute évidence, il
n'était pas approprié pour moi de commenter cette cause.
Le Président: En question complémentaire.
M. Boisclair: M. le Président, est-ce que la ministre,
d'une part, connaît sa loi et sait-elle que, dans sa loi, il y a un
article qui lui permet de demander au président de la Commission des
valeurs mobilières du Québec de lui fournir un rapport? Et est-ce
que la ministre, oui ou non, est d'accord, en matière de valeurs
mobilières, en matière pénale, avec ce
procédé d'échange de plaidoyers? Est-elle d'accord pour
qu'on exonère le président d'Ogivar contre un échange de
plaidoyer de culpabilité de la compagnie? C'est ça, la question,
M. le Président.
Le Président: Mme la ministre.
Mme Robic: M. le Président, la force du
député de Gouin, c'est les communiqués de presse qui ne
vont nulle part et c'est la «scandali-te»... (15 heures)
Le Président: Un instant! Sur une question de
règlement, M. le leader de l'Opposition.
M. Chevrette: M. le Président, le député de
Gouin n'a pas demandé d'être félicité, il a
demandé une question à laquelle il désire une
réponse. Je comprends qu'elle peut sortir de son texte et
répondre à la vraie question qu'il a posée.
Le Président: mme la ministre, s'il vous plaît, pour
la réponse. s'il vous plaît! s'il vous plaît! m. le
député, s'il vous plaît! mme la ministre, vous avez la
parole.
Mme Robic: Merci, M. le Président. Si vous regardez, M. le
Président, le genre de question qui m'est toujours posée, avec
les préambules, on peut certainement parler de
«scandalite».
La loi 101 que nous avons adoptée, M. le Président, donne
beaucoup plus de pouvoirs à la Commission. Mes directives à la
Commission ont toujours été claires et sans équivoque, M.
le Président. J'ai toujours demandé à la Commission
d'exercer son mandat avec diligence et rigueur. En vertu des faits
portés à ma connaissance, je n'ai aucune raison de croire que,
dans le cas qui est soulevé aujourd'hui, la CVMQ n'exerce pas son mandat
selon ces critères.
Le Président: Je vous demanderais la collaboration... En
question complémentaire, M. le député de Gouin.
M. Boisclair: M. le Président, très calmement,
est-ce que la ministre déléguée aux Finances, responsable,
devant la loi, de la Commission des valeurs mobilières du Québec,
est consciente que cette pratique d'échange de plaidoyers risque d'avoir
des conséquences importantes pour d'éventuelles poursuites au
civil, cette fois, que pourraient prendre des actionnaires contre le
président d'Ogivar, M. Benchimol? Est-elle consciente des
conséquences de ce geste de M. Pateras?
Le Président: Mme la ministre.
Mme Robic: M. le Président, il faut encore rappeler au
député de Gouin que la Commission des valeurs mobilières
du Québec est un organisme qui agit en tant que tribunal quasi
judiciaire et que, dans ce rôle, elle n'a pas à consulter la
politique pour prendre ses décisions. J'aimerais également
soulever à cette Chambre que le député de Gouin s'appuie
sur des déclarations d'un individu qui n'était pas celui
mandaté pour représenter juridiquement M. Benchimol dans cette
cause.
Le Président: Alors, en question principale, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Programme fédéral en matière de
santé et de services sociaux
M. Trudel: M. le Président, utilisant encore une fois son
pouvoir illimité de dépenser, le gouvernement
fédéral, par l'entremise de son ineffable ministre de la
Santé, M. Benoît Bouchard, vient de trouver 500 000 000 $ pour un
programme de prévention, dit-on, au niveau des enfants, une nouvelle
initiative, «Grandir ensemble», qui propose une série de
programmes destinés à éliminer la pauvreté chez les
enfants d'ici à l'an 2000 à travers le Canada. Vaste programme,
on le reconnaîtra. Et, pendant tout ce temps-là, on sait
très bien qu'en matière de santé et de services sociaux il
s'agit là d'un secteur exclusivement réservé aux
provinces.
Ma question est bien simple au ministre de la Santé et des
Services sociaux: A-t-il été consulté par le ministre
fédéral de la Santé avant l'annonce de ce programme de 500
000 000 $ dans un champ de compétence du Québec? Et est-ce qu'on
pourrait interpréter son silence comme une caution de laisser le
fédéral dépenser à travers des orientations qui ne
sont pas celles du Québec dans la santé et les services
sociaux?
Une voix: Bravo!
Le Président: M. le ministre de la Santé et des
Services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président. C'est effectivement une bonne question que celle qui est
posée concernant un programme fédéral, donc des sous du
gouvernement fédéral qui seront investis, admettons-le au
départ, pour le bien de la jeunesse, partout à travers le Canada,
y compris au Québec, première chose. Deuxième chose:
Est-ce que j'ai été consulté? J'ai été
informé. Il y a eu des rencontres sous-ministérielles pour nous
informer, effectivement, de ce que le gouvernement fédéral
souhaitait faire - pour nous informer, ai-je bien dit - et surtout pour nous
faire la démonstration que plusieurs de ces mesures étaient dans
la foulée du rapport Bouchard - pas Lucien - le rapport Bouchard, qui a
été rendu public avant les fêtes - ni Benoît. Il y en
a un qui est resté à Ottawa pour défendre les
intérêts du Québec et l'autre qui s'est sauvé, ou
à peu près! C'est à peu près pour ça que
vous êtes partagés quant à savoir si vous le voulez ou si
vous ne le voulez pas.
Le Président: M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, si
on revient à Benoît...
Une voix:...
M. Côté (Charlesbourg):..qui semble celui qui est
fidèle aux engagements pris devant ses électeurs, M. le
Président, il y a effectivement un programme qui a été
rendu public. En ce qui nous concerne, j'ai dit à M. Bouchard, à
quelques reprises, que, là où le domaine était très
clair sur le plan des organismes communautaires, je souhaitais que ce programme
soit dans l'esprit de Meech. Il s'agit donc, dans ce cas-là, de 200 000
000 $ à travers le Canada, dont une part pour le Québec. Ce que
j'ai compris jusqu'à maintenant - et j'aurai les informations
complémentaires - c'est que la volonté du fédéral
est de respecter l'esprit de Meech, et ce serait un premier dossier très
intéressant.
Le Président: Alors, en question
complémentaire.
M. Trudel: Au moment des orientations québécoises
des rapports Bouchard, Jasmin et Harvey, le ministre pourrait-il nous expliquer
qu'est-ce que ça veut dire, «se concilier avec les orientations
québécoises», et qu'est-ce que ça signifie de
laisser entrer le fédéral dans cette responsabilité
québécoise, quand il disait lui-même la semaine
dernière, en commission parlementaire: J'ai toujours dit que
j'étais un fédéraliste inconditionnel; j'en suis rendu
à être un fédéraliste ébranlé par ce
genre d'actions et, si vous intervenez au fédéral dans les champs
clairs de juridiction du Québec, ne vous trompez pas parce que, moi, je
ne vous manquerai pas? Comment le ministre va-t-il faire pour ne pas manquer le
gouvernement fédéral et respecter la juridiction
québécoise dans ces champs de compétence du
Québec?
Le Président: Alors, M. le ministre.
M. Côté (Charlesbourg): On n'a pas besoin de
s'enflammer pour dire ces choses puisque je les ai dites. Non, non, je les ai
dites en commission parlementaire, mais vous n'étiez pas là,
donc... Lui était là. Il le rapporte et il dit textuellement ce
que j'ai dit, et je le pense toujours. Évidemment, il faut savoir ce
dont on parle quand on parle. Lorsqu'on parle du programme
fédéral, les interventions ont déjà
été faites, d'autres seront faites; lorsqu'on parle de l'esprit
de Meech, je comprends que ça vous chatouille un peu.
Une voix: II était...
Le Président: Un instant, un instant. S'il vous
plaît! Un instant. S'il vous plaît! Alors, M. le ministre, si vous
voulez compléter.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, le
député de Lac-Saint-Jean disait que Meech n'existe pas. À
tout le moins, son esprit existe et c'est assez clair pour un bon nombre de
Québécois, si ça ne l'est pas pour vous autres.
C'est dans cet esprit-là qu'il y a eu des échanges et c'est dans
cet esprit-là qu'il y a une partie des 200 000 000 $
réservés aux organismes communautaires qui feront l'objet
éventuellement d'une entente avec le fédéral. Dans la
mesure où il n'y a pas d'entente, il n'y a pas une cent de
dépensée au Québec et pas une cent de
dépensée par Ottawa, ce qui est bien différent de ce qu'on
a connu dans le passé dans d'autres programmes.
D'autre part, M. le Président, est-ce que, par son intervention,
le député de Rouyn-Noran-da-Témiscamingue veut dire au
Québec qu'il a maintenant une juridiction totale, pleine et
entière chez les autochtones? Parce que, à tout le moins, dans le
programme fédéral il y a une partie d'argent qui va aux
autochtones. D'autre part, est-ce qu'il veut dire aussi que, sur le plan de la
justice, lorsque le fédéral intervient, on doit nous-mêmes
intervenir et récupérer? Là où c'est clair, M. le
Président, c'est au niveau des 200 000 000 $ concernant les organismes
communautaires. L'intervention a été claire: II n'y aura pas une
cent qui va se dépenser au Québec s'il n'y a pas un accord du
Québec dans l'esprit de Meech. Je comprends que ça vous en bouche
un coin, mais organisez-vous avec ça!
Le Président: Une question complémentaire.
M. Trudel: Peut-il nous affirmer si Benoît Bouchard, le
ministre fédéral, est d'accord avec son interprétation et
comment il réconcilie qu'au Québec on soit obligé de
couper 25 000 000 $ par année pour les soins dentaires aux enfants,
pendant qu'eux vont dépenser dans des programmes sur lesquels on ne
s'est pas prononcés, nous autres?
Le Président: M. le ministre. (15 h 10)
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends, M. le
Président, qu'aujourd'hui je suis peut-être bien mieux
placé pour parler à Benoît Bouchard qu'eux autres.
Probablement beaucoup mieux placé. C'est ce que j'ai fait et c'est ce
que je vais continuer de faire. Ce que je dis aujourd'hui, je l'ai dit... Ce
que je dis aujourd'hui, M. le Président, je l'ai dit à
Benoît Bouchard personnellement dans les conversations que nous avons
eues. Mes fonctionnaires l'ont dit aux fonctionnaires de Benoît Bouchard
et c'est très clair. Et à partir du moment où c'est aussi
clair que cela, M. le Président, l'esprit de Meech devra
prévaloir dans le cas des 200 000 000 $ en ce qui concerne le
Québec.
D'autre part, lorsqu'on fait le lien avec le dentaire, ça fait
quelques jours que je vous attends en période de questions, et vous
êtes muet.
Le Président: Alors, en question principale, M. le
député de Shefford.
Agrandissement du site d'enfouissement de
Sainte-Anne-de-la-Rochelle
M. Paré: Oui. Merci, M. le Président. Le tribunal
d'appel de la Commission de protection du territoire agricole vient d'autoriser
la firme F.M. Bessette inc. à agrandir son site d'enfouissement de
Sainte-Anne-de-la-Rochelle, dans le comté de Brome-Missisquoi, en
invoquant, et je cite: «Les expertises hydrogéologiques concluent
à l'absence de danger de contamination de la nappe phréatique et
des puits environnants.» Pourtant, les documents du ministère de
l'Environnement, qui a ordonné la fermeture du site à trois
reprises dans le passé, affirment, et je cite: «L'étude
hydrogéologique a révélé hors de tout doute que
votre lieu d'enfouissement sanitaire est une source de contamination de la
nappe d'eau souterraine et que cette contamination s'accentuera à long
terme. Il est donc nécessaire d'y mettre fin.» Ma question au
ministre de l'Environnement: Pourquoi le ministère n'a-t-il pas
déposé devant la Commission de protection du territoire agricole
ces documents afin qu'elle ne prenne pas de décision sur de fausses
informations et, ainsi, conclure à de fausses affirmations?
Le Président: M. le ministre de l'Environnement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Je
pensais que l'expérience du député de Shefford dans
l'application de la législation en matière de protection du
territoire agricole et en matière de protection de l'environnement lui
aurait fourni la réponse, qui est toute simple. La Commission de
protection du territoire agricole a à se prononcer sur l'aspect agricole
ou sur les influences agricoles que peut avoir un projet. S'il a des doutes
quant à cette interprétation, je le réfère à
un editorial publié ce matin dans le journal de Granby, La Voix de
l'Est. Merci.
Le Président: En question complémentaire.
M. Paré: En additionnelle, est-ce que le ministre
reconnaît que, dans la réponse du tribunal d'appel de la
Commission de protection du territoire agricole, il est cité, en page 6,
ce que j'ai dit tantôt? Il se base sur le fait qu'il n'y a pas de
contamination, alors que les documents qui étaient au ministère
n'ont-ils pas été déposés sur un dossier que vous
devez connaître, comme ministre et comme député du
comté. Pour quelle raison les documents n'ont-ils pas été
déposés afin que la Commission se prononce en toute connaissance
de cause? Et, en attendant et immédiatement, qu'est-ce que le ministre
propose de faire pour sécuriser les municipalités et les citoyens
du coin qui demandent une intervention immédiate du ministre?
Le Président: M. le ministre de l'Environnement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. La
question additionnelle du député de Shefford me confirme dans
l'opinion que j'avais qu'il n'a pas pris connaissance, effectivement, de
l'éditorial du journal que je viens de mentionner. Je lui cite, M. le
Président, pour l'éclairer - ça répond directement
à sa question - un bref extrait de cet editorial: «Maintenant que
le tribunal d'appel en matière de protection agricole a confirmé
la décision de la Commission de protection du territoire agricole de
permettre l'agrandissement du dépotoir, la question, à la
lumière des informations récemment dévoilées, est
de savoir si un permis devrait être maintenu pour l'exploitation du site.
La Commission, il ne faut pas se le cacher, ne s'est pas
intéressée au fond de l'affaire, se retranchant derrière
son mandat - c'est le sens de ma première réponse - pour
déterminer si les terres avoisinant le site d'enfouissement
étaient propres à l'agriculture. Devant un mandat aussi
étroit, on peut se demander si les informations concernant le
degré actuel ou potentiel de contamination du site auraient
été considérées. On peut en douter. Maintenant que
l'existence de trois avis de fermeture est connue, on peut se demander si le
ministre Paradis cautionnera l'inaction de ses
prédécesseurs.»
Des voix: Bravo!
Le Président: Alors, en question complémentaire, M.
le député de La Prairie.
M. Lazure: M. le Président, compte tenu de ce que le
ministre vient de dire, compte tenu que ce n'est pas la Commission de
protection du territoire agricole qui doit s'attarder au fond et que c'est lui,
le ministre de l'Environnement, qui doit s'attarder au fond, est-ce qu'il peut
nous dire, oui ou non, s'il y a eu des études, depuis 20 ans, qui
démontrent que la nappe phréatique, la nappe souterraine d'eau
est contaminée, premièrement? Deuxièmement, est-ce qu'il
peut s'engager à ne pas émettre le certificat d'autorisation?
Troisièmement, et finalement, est-ce qu'il peut nous dire s'il est
d'accord avec la recommandation 43, dans le rapport de la commission de
l'aménagement et des équipements qui dit que le ministre de
l'Environnement doit demander au BAPE de faire une étude
générique sur l'ensemble des problèmes des sites
d'enfouissement et des déchets domestiques au Québec?
Le Président: M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): oui, m. le président.
comme y a fait référence le leader de l'opposition à la
période de questions, il y a plusieurs volets à la question du
député de la
Prairie. En ce qui concerne l'exploitation actuelle du site, je tiens
à rassurer le député de La Prairie, le
député de Shefford et Mme la députée de Johnson,
parce que c'est à proximité de tous les comtés
intéressés, que la gestion du site, actuellement, fait l'objet
d'un suivi serré de la part de la direction régionale de l'Estrie
du ministère de l'Environnement du Québec.
En ce qui concerne la question de l'agrandissement dudit site, j'ai
vérifié encore ce matin au ministère, nous n'avons
reçu aucune demande, au ministère de l'Environnement du
Québec, de permis d'agrandissement dudit site. Si nous en recevons une
un jour, elle sera traitée conformément à la loi et aux
règlements.
En ce qui concerne la question de la recommandation unanime de la
commission parlementaire, où tous les députés de la
Chambre se sont prononcés unanimement, j'ai déjà eu
l'occasion d'indiquer, au moment de l'étude des crédits du
ministère de l'Environnement, à l'ensemble des parlementaires
présents que le ministre de l'Environnement se proposait de
légiférer pour donner suite à plusieurs recommandations de
cette commission, et il s'agit là d'une des recommandations que, comme
ministre de l'Environnement, j'ai l'intention de retenir. Merci.
Le Président: Alors, c'est la fin de la période de
questions.
Il n'y a pas de votes reportés.
Est-ce qu'il y a consentement pour que nous procédions
immédiatement aux avis touchant les travaux des commissions? Il y a
consentement. Alors, pour les avis, en demandant la collaboration de tous les
collègues, je reconnais M. le leader du gouvernement.
Avis touchant les travaux des commissions
M. Pagé: M. le Président, je voudrais aviser les
membres de cette Assemblée qu'à compter de maintenant, pour une
durée maximale de quatre heures, à la salle du Conseil
législatif, la commission des institutions procédera à
l'étude des crédits budgétaires du premier ministre, soit
les programmes 1 et 2 du ministère du Conseil exécutif.
D'ailleurs, on m'a indiqué que ça durerait probablement
jusqu'à 18 h 30 et qu'il y avait consentement, M. le Président.
Alors, je vous donne un avis comme quoi c'est un maximum de quatre heures, mais
le premier ministre me faisait part que...
Une voix: M. le Président...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le leader du
gouvernement, je constate que vous tentez de donner des avis, et je
réalise également que c'est impossible pour vous. Alors, j'invite
les députés qui doivent se rendre dans
les différentes commissions parlementaires à le faire le
plus tôt possible pour permettre à ceux qui continuent leur
travail à l'Assemblée de le faire dans une atmosphère
normale et régulière. M. le leader du gouvernement, allez-y avec
votre avis.
M. Pagé: Merci, M. le Président. Ça fait
partie des charmes intrigants du Parlement que de constater que les
députés quittent avant les avis pour aller en commission
parlementaire, avant que ces mêmes avis soient donnés. Ceci
étant dit... Pour une fois, le député de Lévis est
d'accord avec moi. Ça aussi, M. le Président, c'est intriguant.
Ha, ha, ha!
M. le Président, je venais de donner l'avis qu'à compter
de maintenant, pour une durée maximale de quatre heures... Cependant, le
premier ministre m'indiquait, il y a quelques minutes, qu'il y avait une
entente comme quoi ça se terminerait probablement vers 18 h 30. On
pourra y revenir compte tenu d'activités que le premier ministre a ce
soir. Alors, pour une durée maximale de quatre heures, à la salle
du Conseil législatif, la commission des institutions procédera
à l'étude des crédits budgétaires du premier
ministre, soit les programmes 1 et 2 du ministère du Conseil
exécutif.
Après les affaires courantes, de plus, jusqu'à 18 h 30, et
si nécessaire de 20 heures à 22 heures ainsi que demain, le jeudi
14 mai 1992, de 9 h 30 à 12 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-LaFontaine, la commission de l'aménagement et des
équipements procédera à l'étude
détaillée du projet de loi 417, Loi modifiant de nouveau la Loi
sur la publicité le long des routes.
J'avise de plus que de 20 heures à 22 heures et, si
nécessaire, demain, le jeudi 14 mai 1992, de 9 h 30 à 12 heures,
à la salle Louis-Joseph-Papineau, la commission de l'éducation
procédera à l'étude détaillée du projet de
loi 413, Loi modifiant la Loi sur l'optométrie. Voilà, M. le
Président, pour les avis.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le leader du
gouvernement. J'ai moi-même l'avis suivant à vous fournir.
Aujourd'hui, le 13 mai, après les affaires courantes jusqu'à 18 h
30, à la salle Louis-Joseph-Papineau, la commission de
l'éducation se réunira afin d'entendre les représentants
du Conseil supérieur de l'éducation sur les avis donnés
par le Conseil, notamment en matière de formation professionnelle.
Demain, le 14 mai, de 10 heures à 12 h 30, à la salle du
Conseil législatif, la commission d'étude sur toute offre d'un
nouveau partenariat de nature constitutionnelle se réunira en
séance publique. (15 h 20)
Après les avis que vous nous avez transmis, M. le leader du
gouvernement, j'aurais dû vérifier s'il y avait consentement pour
déroger à l'article 145 du règlement. Est-ce qu'il y a
consentement? Il y a consentement.
Nous en arrivons maintenant à l'étape des motions sans
préavis. Je cède la parole à Mme la ministre
déléguée à la Condition féminine. Mme la
ministre.
Motions sans préavis Souligner la Semaine des
garderies
Mme Trépanier: M. le Président, je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée pour présenter la
motion suivante: "Que l'Assemblée nationale du Québec souligne la
Semaine des garderies qui se tient cette année du 10 au 17 mai".
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a
consentement pour débattre cette motion? Allez-y, Mme la ministre.
Mme Violette Trépanier
Mme Trépanier: M. le Président, la sixième
édition de la Semaine nationale des garderies se déroule cette
année sous le thème «Attention, je me construis!». Ce
leitmotiv traduit bien la mission et la raison d'être des garderies qui
sont loin d'être un endroit où l'on stationne les enfants en
attendant le retour des parents, mais bien un lieu qui, en plus d'offrir
tendresse et attention, favorise le développement social et intellectuel
de ces adultes de demain.
Le professionnalisme et le travail remarquable et combien complexe des
éducatrices et des éducateurs font qu'ils sont bien plus que des
gardiens, comme certains seraient tentés de les qualifier, lis sont au
coeur de l'action éducative auprès des enfants. Leur rôle
exige d'eux, notamment, beaucoup de jugement, de psychologie, de
perspicacité et de patience. L'évolution des services de garde au
cours de la dernière décennie est, en soi, un vibrant hommage aux
femmes et aux hommes qui ont bâti les services de garde tels que nous les
connaissons aujourd'hui. Je pense notamment aux éducatrices et
éducateurs, au personnel de direction, aux regroupements et aux
associations.
Ceux et celles qui ont vécu les péripéties ayant
marqué le milieu des services de garde depuis une vingtaine
d'années conviendront avec moi que leur développement n'a jamais
été facile. Il a fallu bâtir dans le contexte de deux
récessions et de l'émergence de nouvelles réalités
sociales auxquelles il fallait continuellement s'adapter. Je pense, entre
autres, à la redéfinition des rôles masculins et
féminins, à la participation croissante des femmes au
marché du travail, à la dénatalité, au nombre
croissant de familles monoparentales et au niveau de pauvreté qui les
affecte particulièrement et, enfin, au besoin de soutien permettant aux
parents de
mieux concilier leur travail et leurs responsabilités familiales.
Contexte difficile, certes, mais qui témoigne de la capacité
d'évolution de la société et du caractère essentiel
des services de garde.
Tous ces changements dans les structures familiales et sociales nous
obligent à réajuster constamment la façon d'accueillir et
de préparer les jeunes enfants qui n'ont pas l'âge de
fréquenter l'école ou les services d'éducation
préscolaire. En offrant aux enfants des moyens leur permettant
d'accroître leur autonomie, leur créativité et leur sens
des responsabilités, tant individuelles que collectives, les services de
garde contribuent à l'édification de la société de
demain.
Nous pouvons constater avec satisfaction l'essor considérable
qu'ont connu les services de garde au Québec depuis plus de dix ans. Ce
développement s'est produit, bien sûr, en termes quantitatifs,
mais il s'est aussi réalisé en termes de diversité et de
qualité. Il y a quatre ans, le gouvernement rendait publique sa
politique sur les services de garde à l'enfance. Depuis ce temps, au 18
mars 1992, 4157 nouvelles places en garderies ont été
développées. En octobre 1980, le Québec comptait un peu
plus de 600 services de garde alors qu'on en dénombrait, en avril 1992,
1699. Le taux de couverture des besoins en garderies atteignait 64,3 % au 31
mars dernier.
Au cours des dix dernières années, les ressources
financières octroyées sont passées de 26 600 000 $, en
1980-1981, à 177 700 000 $ en 1992-1993. À titre d'exemple
spécifique, notons qu'en 1989-1990 les sommes investies pour l'ensemble
des dépenses relatives aux services de garde ont connu une augmentation
de 21 % par rapport à l'année précédente.
L'année 1990-1991, pour sa part, a connu une augmentation des
investissements de 17 % supérieure à celle de l'année
précédente. Ces gains sont loin d'être négligeables
si on considère qu'ils ont été acquis dans une
période de récession économique et de resserrement
très ferme des dépenses publiques.
Pour 1991-1992, le gouvernement a concentré ses efforts sur la
bonification des acquis, le maintien du développement et sur un soutien
accru, diversifié et de qualité qui continue de répondre
aux besoins réels des familles. À cet égard, c'est avec
satisfaction que j'ai constaté, lors du dépôt des
crédits 1992-1993, l'augmentation importante et significative des
crédits alloués à l'Office des services de garde. Ce geste
concret témoigne de la préoccupation constante du gouvernement
envers les enfants et les parents. Ainsi, le budget de l'Office est
passé de 155 300 000 $ qu'il était l'an dernier à plus de
177 700 000 $ en 1992-1993. Cette majoration de l'ordre de 22 400 000 $
permettra notamment d'augmenter le développement annuel à 7500
nouvelles places.
M. le Président, bien que des pas de géant aient
été franchis en matière de services de garde au
Québec, nous demeurons conscients qu'il reste beaucoup à
accomplir. C'est pourquoi, pour les années à venir, le
gouvernement entend assurer la consolidation des acquis et continuer de
privilégier un développement concerté et stable,
l'accès à des services de qualité et diversifiés
qui permettent à la fois de respecter les choix et les attentes des
parents et de répondre aux besoins spécifiques des enfants.
Enfin, il compte maintenir un financement accru tout en tenant compte, bien
sûr, de la capacité de payer de l'État et des parents.
Nous savons également que, pour atteindre notre objectif de
société, le gouvernement ne peut agir seul. Il doit donc
poursuivre son action de concert avec l'ensemble de ses partenaires.
D'ailleurs, la participation maintenant acquise des partenaires
socio-économiques au développement des services de garde
constitue un autre fait marquant de l'évolution de ces services au
Québec.
Lorsque les autorités d'une ville, comme la ville de Laval,
apportent leur soutien financier et font des services de garde un argument pour
inviter les jeunes familles à venir s'établir dans leur
municipalité, lorsque les CLSC ou les départements de
santé communautaire réalisent des activités en vue
d'améliorer la santé des enfants fréquentant des services
de garde, lorsque des écoles et des commissions scolaires adoptent des
politiques favorisant l'implantation de services de garde en milieu scolaire,
lorsque vous voyez des entreprises soutenant la demande de leurs
employés, en fournissant des locaux et des ressources
matérielles, humaines et financières pour implanter une garderie
en milieu de travail, on ne peut que constater le progrès et se
réjouir de l'ampleur du chemin parcouru en matière de services de
garde au Québec.
À l'instar de mon gouvernement, je demeure convaincue que les
services de garde jouent un rôle éducatif et préventif
très important auprès des enfants en favorisant leur
développement global de même que le dépistage de certains
problèmes de difficulté d'apprentissage.
C'est pour cette raison, M. le Président, que j'entends continuer
à mettre toute l'énergie et les efforts nécessaires pour
mener à terme ma mission et faire progresser de façon
significative ce dossier qui me tient à coeur.
Bonne Semaine des garderies à tous!
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, Mme la ministre.
Alors, sur cette même motion, je reconnais maintenant Mme la
députée des Chutes-de-la-Chaudière, critique officielle de
l'Opposition en cette matière. Allez-y, Mme la
députée.
Mme Denise Carrier-Perreault
Mme Carrier-Perreault: Alors, je vous remercie, M. le
Président. Encore une fois, je me
joins à la ministre déléguée à la
Condition féminine et à la Famille pour appuyer la motion
soulignant la Semaine des garderies qui se déroule, cette année,
du 8 au 15 mai.
Je le fais, M. le Président, avec beaucoup de plaisir et d'autant
plus que ça me permet aussi de souligner, de rappeler que c'est le Parti
québécois, en 1978, par la voix justement de mon collègue
de La Prairie, qui était ministre à cette époque, qui a
fait adopter la Loi sur les services de garde à l'enfance, qui est en
fait, à toutes fins pratiques... qui a mis sur pied la base même
de ce système. D'ailleurs, c'est une loi qui avait été
votée à l'unanimité. Ça aussi, je pense qu'il faut
le rappeler, c'est bon de le rappeler. (15 h 30)
Le thème choisi pour marquer cette Semaine, «Attention, je
me construis», suggère la comparaison de la garderie avec
construction d'une maison. Les enfants sont les bâtisseurs de leur
garderie et en construisent les fondations. On accorde aujourd'hui une grande
place à la garderie dans le développement de l'enfant. On assiste
de plus en plus à une reconnaissance amplement méritée du
travail de la garderie, en ce sens.
D'ailleurs, c'est tout un cadre de vie que créent les garderies
pour les enfants. Je suis persuadée, M. le Président, que la
garderie offre à l'enfant un milieu de vie riche et stimulant qui lui
permet de développer de nouvelles aptitudes et d'acquérir de
nouvelles valeurs tout en respectant la personnalité et le
caractère propres à chacun.
Je voudrais d'ailleurs mentionner que le rapport Bouchard
récemment paru énonce des recommandations et des actions ayant
pour objectif premier de contribuer à la réussite de
l'intégration sociale de l'enfant. Le rapport Bouchard dit clairement
que ce sont les enfants les moins vulnérables et les plus
favorisés qui ont accès, présentement, aux garderies d'une
manière assidue.
En conséquence, la recommandation 4 du rapport est à
l'effet que le ministère de la Santé et des Services sociaux
s'adjoigne le partenariat des ministères de l'Éducation, de la
Condition féminine et de la famille, de même que celui des
Communautés culturelles et de l'Immigration afin d'offrir aux enfants
d'âge préscolaire des lieux ainsi que des programmes
privilégiant leur développement cognitif, affectif, social et qui
les préparent aussi à leur intégration sociale.
De plus, le rapport Bouchard mentionne qu'en aucun cas des programmes ne
devraient être conditionnels à l'occupation d'un emploi par le ou
les parents, ni à leur participation à un programme d'emploi, de
formation ou autre. Le rapport fait aussi état du fait que l'aide
financière octroyée ne le soit pas en fonction d'une
reconnaissance des difficultés psychosociales des parents. C'est
énoncé très clairement dans le rapport Bouchard.
À cet effet, M. le Président, je suis prête à
reconnaître l'effort de la ministre pour corriger en quelque sorte la
coupure de l'an dernier par le biais, en fait, d'un projet de règlement
qui vient de paraître sur l'exonération de l'aide
financière pour un enfant en service de garde, projet qui encourage la
fréquentation des garderies pour les plus démunis sans que le ou
les parents n'aient à se faire étiqueter pour pouvoir
bénéficier de l'aide financière. Malheureusement, on ne
corrige qu'en partie. Ce nouveau règlement crée certaines
difficultés d'application. Je pense à des milieux, en fait, comme
les grandes villes. Je pense à Montréal, entre autres. Les
services de garde, au niveau des places, auront certaines difficultés
à appliquer très clairement cette réglementation. D'autre
part, on sait qu'une fréquentation de deux jours par semaine, c'est bien
peu si on désire que la garderie soit également reconnue comme un
lieu de prévention pour ces enfants.
À cet effet, je me rallie aux recommandations du rapport
Bouchard, M. le Président. On sait que les garderies contribuent
à créer un cadre de vie pour l'enfant, qu'il en constitue les
fondations, mais cela ne peut se faire sans le travail remarquable
qu'accomplissent quotidiennement les éducatrices en garderie. En effet,
tous les beaux énoncés d'intention pour le bénéfice
des enfants ne seraient possibles sans leur concours. Les garderies offrent des
services d'éducatrices diplômées, le plus souvent en
garderie, mais dans d'autres disciplines connexes, telles l'enseignement
préscolaire et l'éducation spécialisée.
De plus, leur expérience constitue une ressource exceptionnelle
pour les parents désireux de prendre conseil ou quand ils ont besoin
d'aide. Je crois, M. le Président, qu'il faut encourager et permettre
que ces éducatrices aient accès à un service de soutien
professionnel et ce, sur une base continue. Ça se fait dans les
écoles. Les professeurs dans les écoles, dans les commissions
scolaires peuvent, en fait, bénéficier des services de
professionnels qui viennent leur donner du support. Au niveau des garderies,
c'est la même chose. On a besoin de support.
Les éducatrices ont besoin de ces personnes-ressources qui
puissent leur offrir ledit soutien professionnel, leur assurer une formation
soutenue ainsi que leur garantir l'aide psychologique nécessaire pour
les enfants présentant des difficultés particulières.
Malheureusement, ce service de soutien professionnel est sérieusement
menacé puisque, on le sait, l'Alliance des garderies, qui le dispensait
jusqu'à maintenant, ne pourra plus vraisemblablement
bénéficier du programme soutenu par la Caisse d'aide
fédérale. De plus, avec l'arrêt du projet-pilote qui avait
été mis sur pied, le milieu n'offre maintenant plus aucune
ressource professionnelle de ce type.
La ministre déléguée à la Condition
fémi-
nine et responsable de la Famille faisait état récemment
qu'il y avait des pourparlers entre l'Office des services de garde et la
Fédération des CLSC afin que ces derniers puissent desservir, en
fait, donner le service de support. Je voudrais aujourd'hui dire à la
ministre que je partage moi aussi l'inquiétude des gens du milieu. On
sait que les CLSC sont débordés, qu'il y a de longues listes
d'attente auxquelles ils ne peuvent pas donner réponse
présentement. Les CLSC eux-mêmes, d'ailleurs, se disent peu
satisfaits de cette demande et croient que leurs ressources ne sont pas
ajustées non plus en fonction de ce nouveau rôle. Donc, il y a
certaines inquiétudes. Je comprends les inquiétudes et je pense
qu'elles sont tout à fait justifiées.
Enfin, je voudrais profiter de cette Semaine des garderies pour
témoigner de la grande valeur du travail quotidien des
éducatrices auprès des enfants. Mais il ne faudrait surtout pas
s'en remettre uniquement à reconnaître leur travail en les
félicitant aujourd'hui tout bonnement, en cette Chambre. Il faut
continuer à travailler à la reconnaissance du statut des
éducatrices en garderie. Je ne peux qu'ajouter que la reconnaissance
d'un travail passe notamment par des conditions salariales décentes, qui
sont malheureusement encore déficientes dans les garderies. Je voudrais,
en terminant, M. le Président, souhaiter une excellente Semaine des
garderies à tous les intervenants du milieu et aux différentes
personnes qui les fréquentent. Je vous remercie.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci. Sur cette
même motion, je cède la parole à M. le député
de La Prairie.
M. Denis Lazure
M. Lazure: Merci, M. le Président. Quelques mots pour
appuyer cette motion de la ministre de la Condition féminine. C'est vrai
qu'il y a eu énormément de progrès d'accomplis depuis une
quinzaine d'années. J'avais eu le plaisir, en 1977, à titre de
ministre des Affaires sociales responsable du réseau des garderies, de
piloter le projet de loi 77 qui avait d'ailleurs recueilli l'approbation des
députés de l'Opposition, à l'époque, et qui avait
un certain nombre de caractéristiques originales. Par exemple, nous
avions introduit la garde en milieu familial, dans ce projet de loi. Je sais
qu'il y a eu un certain développement des places de garde en milieu
familial.
Je voudrais, cet après-midi, M. le Président, m'attarder
sur deux points, d'autant plus que, étant porte-parole pour les
personnes handicapées, du côté de l'Opposition officielle,
je voudrais inciter la ministre, comme je l'ai fait dans un échange de
correspondance récemment avec elle, à beaucoup de vigilance
auprès des garderies pour que les enfants ayant un handicap physique ou
mental soient intégrés beaucoup plus qu'ils ne le sont
actuellement. Je sais qu'il y a un bon nombre de garderies qui accueillent
assez facilement les enfants handicapés. Mais chaque semaine, moi, j'ai
des plaintes, dans les différentes régions du Québec, de
garderies qui refusent des enfants handicapés. Évidemment, les
garderies ne sont pas obligées. Il y a un certain nombre d'incitatifs,
cependant, et c'était prévu dans la loi. Je pense que ces
incitatifs devraient peut-être être améliorés,
augmentés pour que les garderies soient plus accueillantes pour les
enfants handicapés.
Deuxième remarque, les garderies en milieu de travail. J'ai eu le
plaisir, en 1971, à titre de directeur de l'hôpital
Rivière-des-Prairies, de mettre sur pied une garderie pour les enfants
des employés. Cette garderie a été la première
garderie au Québec en milieu de travail - 1971. Aujourd'hui, je peux
confesser un acte de délinquance, puisqu'à titre de directeur de
l'hôpital je m'étais servi du budget de l'hôpital pour
créer cette garderie à l'adresse des enfants des employés
et des enfants du voisinage. Je confesse humblement, 20 ans plus tard, cet acte
de délinquance, et j'en suis fier, d'autant plus que j'avais eu la
complicité de celle qui est maintenant ministre de l'Énergie et
vice-première ministre qui, elle-même, était chargée
du dossier «garderies», à l'époque où le
ministre des Affaires sociales était M. Claude Forget. En milieu de
travail... Et là aussi, je veux inciter la ministre responsable de la
Condition féminine, donc du réseau des garderies, à
intervenir peut-être plus vigoureusement auprès des employeurs.
Plusieurs garderies se sont ouvertes dans le milieu des services
d'enseignement, dans le milieu des affaires sociales, mais, dans le milieu
privé, M. le Président, il y a encore bon nombre d'entreprises
qui n'offrent pas ce service et où le service serait approprié.
(15 h 40)
En terminant, M. le Président, je voudrais, moi aussi, rendre
hommage aux travailleuses et aux travailleurs. Ce sont surtout des
travailleuses, mais je pense qu'il y a place pour des hommes éducateurs
auprès des jeunes enfants. Je sais qu'il y en a, mais il n'y en a pas
suffisamment. Je veux rendre hommage à l'ensemble des travailleurs et
des travailleuses et aussi aux parents des enfants qui sont en garderie, qui se
donnent la peine, dans le cas des garderies à but non lucratif, de
passer des soirées à préparer des projets de garderie et
à siéger aux conseils d'administration de ces garderies. Alors,
bravo à tous ces bénévoles! Et, en terminant, je remercie
à l'avance la ministre de sa vigilance et des pressions qu'elle fera,
surtout pour les enfants handicapés et les garderies en milieu de
travail. Merci.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
député de La Prairie. Est-ce que la motion de
Mme la ministre déléguée à la Condition
féminine et à la Famille, qui se lit comme suit: «Que
l'Assemblée nationale du Québec souligne la Semaine des garderies
qui se tient, cette année, du 10 au 17 mai» est
adoptée?
Une voix: Adopté, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. Est-ce
qu'il y a d'autres motions sans préavis, M. le leader adjoint du
gouvernement? Non.
Aux renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
M. Bélisle: Aucun, M. le Président.
Affaires du jour
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Aucun. Nous allons
maintenant continuer les travaux de l'Assemblée à l'étape
des affaires du jour. Je vous inviterais, M. le leader adjoint du gouvernement,
à m'indiquer avec quel article du feuilleton, s'il vous plaît.
M. Bélisle: Avec l'article 20 du feuilleton, M. le
Président.
Projet de loi 5
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 20 de
notre feuilleton, on propose à l'Assemblée la prise en
considération du rapport de la commission de l'aménagement et des
équipements sur le projet de loi 5, Loi modifiant la Loi sur les
villages nordiques et l'Administration régionale Kativik. Est-ce qu'il y
a des interventions?
M. Bélisle: Si vous permettez...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui, M. le
député de Mille-Îles.
M. Bélisle: ...il y a un consentement entre l'Opposition
et le parti ministériel pour que les deux étapes, la prise en
considération du rapport et l'adoption, se fassent au même moment.
Alors, il n'y aura pas d'interventions sur la prise en considération,
mais il y aura des interventions, de part et d'autre, sur l'adoption.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): D'accord. Est-ce que le
rapport de la commission de l'aménagement et des équipements sur
le projet de loi 5, Loi modifiant la Loi sur les villages nordiques et
l'Administration régionale Kativik, est adopté?
Une voix: Adopté.
Adoption
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
ministre des Affaires municipales propose maintenant l'adoption du projet de
loi 5, Loi modifiant la Loi sur les villages nordiques et l'Administration
régionale Kativik. Tel que M. le leader adjoint du gouvernement vient de
l'indiquer, je comprends qu'il y a consentement pour procéder à
l'étape de l'adoption du projet de loi 5. Il y a consentement?
Consentement. M. le ministre des Affaires municipales.
M. Claude Ryan
M. Ryan: M. le Président, je serai bref parce que la
matière se prête à des commentaires plutôt concis.
Nous avons une Loi sur les villages nordiques et l'Administration
régionale Kativik qui a permis de doter les communautés inuit
d'institutions municipales dont la structure et le fonctionnement s'inspirent
de notre législation municipale, dans leurs grandes orientations.
On a constaté ces derniers temps que, lors d'une modification
apportée à cette loi en 1985, on avait fait tomber un pouvoir qui
était déjà donné à l'Administration
régionale Kativik, le pouvoir de conclure des ententes dans
l'exécution des mandats ou dans l'accomplissement des compétences
que lui confère l'entente de la Baie-James. Et, deuxièmement, la
loi qui a fait suite à l'entente en matière municipale,
c'est-à-dire la Loi sur les villages nordiques et l'Administration
régionale Kativik: en 1985, croyant bien agir, on a touché
à une disposition de cette loi, on l'a remplacée par une autre.
En même temps qu'on ajoutait certains éléments à la
loi par cet amendement, on faisait tomber tous les paragraphes qui donnaient
à la municipalité, à l'Administration régionale
Kativik, qui est une sorte de MRC des municipalités concernées,
le pouvoir de conclure des ententes dans l'accomplissement d'actions relevant
de sa compétence. Il est arrivé, vers la fin de l'année
dernière, que le gouvernement fédéral a mis sur pied un
programme de formation dans le domaine de la main-d'oeuvre auquel voulait
participer l'Administration régionale Kativik. Mais, à mesure
qu'on étudiait le dossier, on s'est rendu compte que l'Administration
régionale Kativik n'avait plus les pouvoirs nécessaires pour
pouvoir conclure une entente à cette fin, une entente qui lui aurait
permis de participer au programme fédéral et,
deuxièmement, de gérer ce programme sur son territoire. Or, nous
avons eu des consultations avec les autorités de l'Administration
régionale Kativik, avec le ministère de la Main-d'oeuvre, de la
Sécurité du revenu et de la Formation professionnelle, de
même qu'avec le ministère de la Justice et le Secrétariat
aux affaires intergouvernementales canadiennes. Nous avons retenu, en
conclusion, qu'une modification s'imposait à la Loi sur les villages
nordiques et l'Ad-
ministration régionale Kativik, de manière que
l'Administration régionale Kativik puisse conclure des ententes dans les
domaines de sa compétence, autant avec des municipalités
particulières qu'avec des commissions scolaires ou tout autre organisme
relevant de l'autorité du gouvernement du Québec ou de
l'Assemblée nationale.
Dans cet amendement, nous ajoutions également que
l'Administration régionale Kativik serait habilitée, moyennant
l'autorisation préalable du gouvernement, à conclure des ententes
également avec un gouvernement au Canada, c'est-à-dire le
gouvernement d'une autre province ou le gouvernement fédéral,
avec l'un de ses ministres ou tout autre organisme situé à
l'extérieur du Québec et de nature publique. Je pense que le
vieux dicton latin là, qu'on aime souvent rappeler dans des
circonstances comme celles-ci, res ipsa loquitur, la chose parle par
elle-même. C'est évident que, si on veut que l'Administration
régionale Kativik s'acquitte d'une responsabilité qui lui est
conférée en vertu de l'entente de la Baie-James, ensuite en vertu
de la Loi sur les villages nordiques et l'Administration régionale
Kativik, il faut qu'elle puisse conclure des ententes grâce auxquelles
elle pourra assumer des responsabilités dans un domaine comme celui de
la main-d'oeuvre qui figure parmi les domaines expressément
mentionnés dans l'entente de la Baie-James et dans les
compétences de la municipalité régionale Kativik.
Voilà, c'est tout ce que nous trouvons dans ce projet de loi. Je
pense que la faculté dont nous parlons existe déjà pour
toutes les municipalités du Québec. Elle existe également
pour les commissions scolaires. Quand il s'agit d'une entente avec un
gouvernement extérieur au Québec mais situé au Canada, il
faut l'approbation du gouvernement. S'il s'agit d'une entente à
l'intérieur même du territoire québécois avec un
organisme québécois ou relevant de la compétence du
gouvernement québécois, l'entente pourrait se faire directement
sans qu'il soit question d'aller solliciter des autorisations
québécoises. Voilà l'objet du projet de loi.
Je crois pouvoir dire qu'il s'agit d'un projet de loi sain, dont la
portée sera très utile. Il m'a été donné, M.
le Président, de rencontrer récemment les maires des
municipalités inuit, en compagnie des dirigeants de l'Administration
régionale Kativik qui est d'ailleurs comme une sorte de
fédération de ces municipalités inuit. Je peux vous dire
qu'ils s'acquittent de leur mandat de dirigeants municipaux avec beaucoup de
conscience professionnelle. Ils assument les responsabilités
inhérentes à l'institution municipale d'une façon
compétente, d'une façon très active. Ils les exercent dans
un esprit de collaboration étroite avec le ministère des Affaires
municipales en particulier. Nous avons également, à la
Sécurité publique, des rapports excellents avec les
communautés inuit et l'Administration régionale Kativik.
L'adoption de ce projet de loi sera de nature à améliorer
encore les relations que le gouvernement du Québec entretient avec ces
communautés très importantes pour la richesse du paysage humain
québécois. Merci.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le ministre des
Affaires municipales. Je cède maintenant la parole à M. le
député de Jon-quière. (15 h 50)
M. Francis Dufour
M. Dufour: Merci, M. le Président. C'est évident
que le ministre des Affaires municipales profite de l'adoption en
troisième lecture de la loi sur Kativik, ou la Loi modifiant la Loi sur
les villages nordiques et l'Administration régionale Kativik, pour
corriger ou pour expliciter un peu plus amplement le dossier comme tel.
Il est vrai que, lors de l'adoption en première lecture, nous,
nous avions fait allusion à ce que cet article - l'article, ou ce que
nous avions comme projet de loi - ce que nous avions introduit, c'était,
effectivement, une lacune, une omission qui avait été faite,
possiblement par inadvertance, par l'ancienne administration, concernant les
pouvoirs qui avaient été conférés par la Convention
de la Baie-James aux Inuit, concernant leur administration locale. Donc,
effectivement, c'est un pouvoir qui appartient à toutes les
municipalités qu'on réintroduit et qui n'apporte pas
d'élément nouveau.
Seulement, il y a, effectivement, dans ça... Ça nous
permet tout de même de dire ou d'expliciter un peu plus amplement que ces
villages ont été mis en place par la volonté
gouvernementale et que ces villages aussi sont sous l'autorité du
gouvernement du Québec. À ce que je sache, ils ne sont pas plus
malheureux que les gouvernements municipaux, les administrations locales du
Québec ou d'autres administrations qui, elles, sont sous la juridiction
fédérale. Donc, il y a toute une nuance importante, puisque les
Inuit sont régis par une convention et que cette convention se rapporte
au gouvernement du Québec.
Donc, ça peut nous inspirer pour dire que, même sous la
coupole ou sous la responsabilité du gouvernement du Québec,
ça ne met pas ces gens-là en danger. Et je pense qu'on n'a pas de
leçon à recevoir des autres, puisque j'ai la conviction que ces
gens-là sont traités avec équité et avec tous les
égards qui leur sont dus et que cette convention est respectée.
Contrairement à ce qu'on peut prétendre, des fois, que les
Québécois peut-être peuvent avoir des
velléités contre certains groupes, dans ce cas-ci, on fait la
preuve évidente que, nous, on s'occupe de leur administration.
C'est évident aussi que, lorsque le ministre
des Affaires municipales nous dit que ça va bien, puis tout est
correct, tout est sous contrôle, on est obligés, comme
parlementaires, de prendre sa parole et de l'accepter, parce qu'on n'a pas
souvent, comme Opposition, la possibilité d'échanger avec ces
gens-là. Ce qui se passe sur le territoire est un peu loin. Leurs us et
coutumes diffèrent beaucoup de ce qui se passe dans nos villages et nos
municipalités du Québec. Donc, à ce moment-là,
ça nous met un peu loin, et je suis sous l'impression qu'effectivement
leur vie est assez bien organisée et que le gouvernement du
Québec s'en occupe, mais il ne faudrait pas non plus qu'on s'en occupe
trop dans le sens qu'on interfère dans leur façon de vivre.
J'ai conscience, et je pense bien qu'on peut le dire, que,
déjà, nous avons accordé certains pouvoirs de taxation
à ces gens, un pouvoir qu'ils n'ont pas encore exercé. Donc,
c'est difficile d'entrer des coutumes ou des façons de vivre qui
viennent de nous dans ces milieux-là. On leur a accordé des
pouvoirs de taxation, dis-je, qui n'ont jamais eu effet, et je pense que,
là aussi, les villages nordiques auront à cheminer et à
prendre un peu plus de responsabilités. Il faudra qu'on trouve le moyen
de les responsabiliser de plus en plus.
Vous savez, il y a des façons de faire vivre ou de s'occuper des
personnes. Les prendre tout le temps sous notre aile protectrice et leur dire
quoi faire ou leur montrer comment et, effectivement, ne pas les laisser faire
ce qu'elles veulent. Puis l'autre façon, c'est peut-être de leur
montrer et de leur faire comprendre qu'il y a des pouvoirs, que ces
pouvoirs-là doivent être exercés. Ils peuvent être
exercés au point de vue démocratique et aussi au point de vue de
leur intérêt.
C'est tellement vrai que, si on examine les comportements que nous, on a
envers eux, c'est évident qu'on a passé une loi qui touche toutes
les municipalités du Québec, qui s'appelle la loi 145. Le
ministre des Affaires municipales, lors de l'étude des crédits
budgétaires, se surprenait qu'il n'y ait pas eu de tollé de
protestation, et peut-être qu'il a pensé qu'il n'y avait pas eu de
croisade tellement grande de la part des municipalités, incluant celui
qui vous parle, incluant le critique de l'Opposition concernant ce projet de
loi. Moi, je n'avais pas entrepris de croisade, j'étais juste le
représentant de ma formation politique concernant ce projet de loi et,
là-dessus, je peux vous dire que j'ai conscience d'avoir fait le travail
que je devais faire. Il n'y a pas eu de démagogie. On a fait notre
travail correctement et on a défendu l'intérêt des
contribuables du Québec concernant ce projet de loi, lorsqu'on a
parlé de la loi 145. S'il n'y a pas eu de tollé de protestation,
même de la part des élus, je peux vous dire que, sur le
territoire, il y a beaucoup de gens qui, à tous les jours, continuent
d'appeler les élus du Québec ou les députés pour
leur rappeler que cette loi-là cause des problèmes assez
considérables autant chez les individus que chez les entreprises. C'est
bien clair qu'il n'y a pas eu de tollé de protestation, mais je dis et
je continue de répéter que ses effets vont être pernicieux
pendant de nombreuses années.
Je veux rappeler, M. le Président, que c'est évident que
les villages inuit n'ont pas eu à vivre les expériences qu'on a
à vivre. Actuellement, c'est clair dans mon esprit que ça va bien
avec ces gens-là, mais on ne les astreint pas, ils ne sont pas astreints
aux mêmes obligations que les municipalités du Québec. Si
on veut faire oeuvre utile, à mon point de vue, il va falloir qu'on
aille un peu plus loin, plus profondément, sans les heurter trop fort,
parce que je pense que c'est un choc culturel qu'ils subissent
régulièrement de s'adapter à une nouvelle civilisation.
Mais c'est important que ça se fasse avec mesure, bien sûr, mais
aussi avec doigté et, en même temps, avec une volonté
certaine de traiter ou de vouloir traiter l'ensemble des citoyens du
Québec de la même façon, avec les mêmes droits, les
mêmes obligations.
C'est dans ce sens-là que le projet de loi qu'on a devant nous
n'a pas posé problème, mais nous a permis de corriger une
situation d'avant 1985. Au point de vue légal, ça fait juste
légaliser ce qui doit être fait. Donc, à notre point de
vue, on a concouru à l'adoption du projet de loi, et nous serons heureux
de voter en sa faveur. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
député de Jonquière. Est-ce que le projet de loi 5, Loi
modifiant la Loi sur les villages nordiques et l'Administration
régionale Kativik, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Bélisle: Article 24.
Projet de loi 415
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 24 de
notre feuilleton, on propose à l'Assemblée de prendre en
considération le rapport de la commission des affaires sociales sur le
projet de loi 415, Loi sur le Conseil de la santé et du bien-être.
M. le leader du gouvernement, est-ce qu'il y a des interventions?
M. Bélisle: Oui, M. le Président. Nous attendons...
On pourrait peut-être suspendre l'Assemblée pour une minute.
J'attends le ministre de la Santé et des Services sociaux qui doit
arriver incessamment, là.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, je suspends...
M. Bélisle: Ah! Voilà!
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Le voici.
M. Bélisle: Je retire ma demande, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a des
interventions à cette étape-ci de l'adoption du projet de
loi?
M. Bélisle: Nous en sommes à l'étape de la
prise en considération du rapport, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui.
M. Bélisle: Oui, le ministre de la Santé va
intervenir et, subséquemment, déposer des amendements. Je vous
ferai motion pour nous transformer en commission plénière.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, allez-y, M. le
ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Marc-Yvan Côté
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
Président. J'ai compris, M. le Président, pour le bon
entendement, que nous sommes à procéder à l'ensemble de
ces opérations et qu'à ce moment-ci je ferai ma
présentation au niveau de la troisième lecture, en accord avec
mon collègue de l'Opposition. On ne sera pas nécessairement
d'accord comme ça, sur tous les projets de loi, d'ici à la fin de
notre session au mois de juin mais, à tout le moins, consolons-nous pour
celui-là.
M. le Président, il me fait plaisir d'adresser quelques mots
à ce moment-ci, à cette étape de l'adoption de ce projet
de loi, à l'Assemblée, bien sûr, à l'ensemble de la
population, concernant le projet de loi du Conseil de la santé et du
bien-être qui en est, rappelons-le, à sa phase finale
d'adoption.
J'aimerais, à ce moment-ci, aborder trois aspects qui nous
permettront de très bien situer - et, à ceux qui vont nous
succéder, d'assez bien interpréter ce qu'on a voulu faire par les
gestes que nous posons maintenant - dans son contexte actuel le mandat, de
reparler un peu du mandat du Conseil et des résultats des travaux de la
commission parlementaire. (16 heures)
D'abord un rappel du contexte dans lequel il s'inscrit. Depuis l'annonce
de la réforme... La date est mémorable, le 7 décembre
1990, elle est même publicisée par mon bon ami, le
député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, à Charlesbourg, puisqu'il
insiste à chaque fois et qu'il propage à travers le Québec
les mérites de cette belle et grande ville de la région de
Québec, qui est très accueillante et qui continuera de
l'être, j'en suis pleinement sûr. Donc, c'est en décembre
1990 que nous avions déposé une première pièce
législative qui était le projet de loi 120 et qui devait entamer
la phase législative de l'adoption de cette réforme très
importante, M. le Président, et qui continuera de l'être.
C'est le 28 août 1991 que l'Assemblée nationale adoptait le
projet de loi 120, réaffirmant les droits du citoyen, plus, bien
sûr, tenant des moyens de les faire respecter. Le projet de loi voulait
aussi revoir la configuration du réseau d'établissements:
mission, conseil d'administration, et bien d'autres choses. Ce même
projet de loi parlait de reconnaître de manière très claire
les organismes communautaires, de redessiner le partage des pouvoirs du central
et des régions dans le sens d'une plus grande décentralisation.
Il voulait aussi resserrer les fonctions ministérielles, qui sont celles
de l'élaboration de politiques et de programmes, de la coordination
interrégionale, de l'équité dans la répartition des
ressources, de la collaboration interministérielle dans la poursuite des
objectifs de santé et bien-être.
Le 10 décembre 1991, l'Assemblée nationale, dans une
deuxième étape, adoptait la Loi 171 sur le Conseil médical
du Québec. L'objectif de cette loi 171 était, notamment, de
consolider le partenariat avec les médecins, d'obtenir des avis sur des
questions à incidence médicale, c'est-à-dire orientation
des services médicaux en fonction des priorités du système
et besoins en effectifs médicaux et répartition. Dieu sait que
c'est encore un problème d'actualité.
Lors d'une dernière visite en Abitibi-Témiscamingue,
où j'étais accompagné des députés de
l'Abitibi, on a pu constater de vives inquiétudes des médecins,
des médecins mêmes, travaillant dans ces régions, M. le
Président, et qui nous soumettaient leurs craintes quant à
l'attrait, mais aussi à la rétention des médecins qui sont
déjà sur place. N'évoquons que Maria,
Sainte-Anne-des-Monts, Amqui, Matane, Chandler et d'autres. Je pourrais bien
vous dire, M. le Président, Thetford-Mines aussi, et on pourrait en
nommer d'autres, Mont-Laurier, qui a connu sa part de problèmes sur le
plan du recrutement de chirurgiens, en particulier, problème qui est
réglé, espérons-le, pour longtemps, mais qui est quand
même fragile. D'autre part, il y a aussi des avis quant à
l'évolution de la pratique médicale en fonction des besoins
prioritaires de la population, des modes de rémunération.
Aujourd'hui, donc, le 13 mai 1992, espérant que la date ne sera
pas trop négative, M. le Président, l'Assemblée nationale
est appelée à adopter le projet de loi 415 sur le Conseil de
santé et bien-être, une pièce importante, je le dis
carrément, pour le ministre ou celle ou celui qui le remplacera -
parce qu'il est clair que ça prendra un certain temps avant de le mettre
en oeuvre et que ses premiers fruits profiteront probablement davantage
à d'autres - pour le gouvernement et pour la société
québécoise. C'est une pièce importante, car c'est un outil
essentiel auquel se référer dans l'analyse des perspectives du
système de santé et de bien-être, lesquelles
débordent le cadre strict du système de soins et services qui
nous interpelle quotidiennement.
À ce sujet, le futur Conseil de santé et bien-être
sera un instrument clé pour changer la dynamique actuelle, et je suis
pleinement convaincu, M. le Président, vous qui êtes un personnage
très présent à cette Assemblée, que je ne vous
apprends rien, mais pour le bénéfice de la population, il faut,
bien sûr, sans cesse répéter. Donc, c'est une dynamique qui
fait en sorte que la notion de services est au coeur du développement du
réseau et il faut aussi - on l'a dit, il faut continuer de le
répéter - recentrer le réseau sur des objectifs de
résultats, ce qui dépasse nécessairement le système
de distribution de soins et de services.
En conséquence, il y a une nécessité de
réorienter en fonction des problèmes de santé et de
bien-être à résoudre, plutôt que des services
à développer, et de se donner des objectifs de réduction
des problèmes spécifiques et des stratégies propres
à rejoindre les clientèles les plus vulnérables. C'est
l'objet même d'une politique de santé et de bien-être.
L'atteinte des objectifs de cette politique nécessitera une
action sur les principaux déterminants de la santé et du
bien-être, c'est-à-dire: les habitudes de vie, les conditions de
vie, les milieux de vie, l'environnement social et physique. Cette action
impliquera un ensemble de secteurs qui auront à établir des liens
autour d'objectifs communs. Là également, le Conseil de la
santé et du bien-être aura une responsabilité centrale,
celle d'associer la population du Québec et les intervenants du
réseau autour de défis communs pour une meilleure santé et
pour un plus grand bien-être de nos concitoyens.
La cohérence du fonctionnement du système ne sera
véritablement établie que dans la mesure où les acteurs
qui oeuvrent verront leur intervention guidée par cette politique,
c'est-à-dire par des objectifs clairs, par des objectifs mobilisateurs
et, surtout, par des objectifs constamment revus et évalués dans
une perspective intersectorielle et prospective. Une perspective, M. le
Président, axée notamment sur l'évolution des
problématiques, des âges de la population, de l'immigration et de
la famille, en lien avec les enjeux économiques, sociaux et politiques
du Québec qu'il faut rendre plus visibles, et en vue de tenir compte,
bien sûr, du caractère multisec-toriel de la santé et du
bien-être.
En second lieu, le mandat confié à ce Conseil de la
santé et du bien-être et sa com- position. C'est un organisme de
consultation et d'étude qui aura pour fonction de conseiller le
ministère sur les meilleurs moyens d'améliorer la santé et
le bien-être de notre population. Ses avis devront porter plus
particulièrement sur les objectifs de la population de santé et
de bien-être, ainsi que sur l'atteinte de ces objectifs, tout en tenant
compte des capacités de la collectivité de mobiliser les
ressources en conséquence. Le Conseil se préoccupera notamment de
l'évolution des problématiques de santé et de
bien-être ainsi que des volets multisec-toriels de la politique qui
constitue un des rôles fondamentaux.
Un tel exercice ne peut s'effectuer en vase clos, mais doit faire appel
à la collaboration des instances les plus diverses et les plus
représentatives de notre société. C'est pourquoi les
membres seront choisis en raison de leur engagement, de leur expérience
et de leurs connaissances, tout en assurant une représentation
régionale adéquate, le maintien d'un équilibre
hommes-femmes et d'une présence des communautés culturelles et
linguistiques, tout autant que des régions.
Pour l'essentiel, le Conseil sera composé de 23 membres - dont 19
avec droit de vote - qui seront nommés par le gouvernement et
représenteront les usagers, les organismes communautaires, les
praticiens, chercheurs, administrateurs et, enfin, divers secteurs
concernés par la politique de santé et de bien-être, que ce
soit le monde municipal, l'éducation, le travail, la
sécurité du revenu ou l'environnement.
Il est peut-être bon de rappeler que seul le président
pourra être rémunéré et ça, à des
conditions fixées par le gouvernement.
Enfin, M. le Président, en commission parlementaire, qui s'est
tenue le 7 avril dernier, nous avons fait l'étude
détaillée de ce projet de loi avec la collaboration de
l'Opposition. Cette étude a permis, dans un premier temps, de bonifier
le projet de loi grâce à la collaboration de tous les
parlementaires présents, y compris ceux de l'Opposition.
Donc, nous avons, M. le Président, amendé l'article 3
portant sur les nominations au Conseil à deux fins: limiter la
consultation des organismes du milieu auprès de ceux qui sont
concernés par chaque type de représentation; deuxièmement,
faire en sorte que l'ensemble des nominations reflète la composition
socioculturelle, ethnocultu-relle, linguistique, démographique de
l'ensemble de la population, en assurant la représentation la plus
équitable possible des femmes et des hommes, ainsi que des
régions du Québec, à la suggestion de l'Opposition, qui
était très opportune.
Donc, M. le Président, nous avons aussi décidé
d'amender l'article 17 de façon à ce que les avis du Conseil
portant sur les causes reliées aux problèmes de santé et
de bien-être puissent aborder aussi bien la nature, l'étendue et
l'intensité de ces causes. Finalement, nous avons
décidé
de supprimer le troisième paragraphe de l'article 20, de
façon à accorder plus de latitude au conseil dans l'exercice de
ses fonctions pour lesquelles il reçoit, de toute façon, son
financement du gouvernement. (16 h 10)
En résumé, une bonne collaboration de l'Opposition - ce
que nous souhaitons pour tous les projets de loi que nous aurons à
aborder au cours du printemps et de l'automne - également des
collègues ministériels qui ont aussi participé à
ces travaux. Depuis les travaux de cette commission parlementaire, des
représentations nous ont été faites de part et d'autre en
vue d'apporter plus de précisions quant aux intentions du
législateur relativement a la composition du Conseil. Après
analyse et suite aux échanges que nous avons eus avec nos
collègues de la majorité et de l'Opposition, nous avons convenu
de procéder à un amendement à l'article 3 du projet de
loi. Quoique mineures, les modifications apportées par cet amendement
sont néanmoins essentielles à la clarté du message, et
elles visent deux objectifs.
Premièrement, faire en sorte que les attentes vis-à-vis du
gouvernement pour que les nominations reflètent la composition multiple
et variée de notre population soient empreintes de réalisme
étant donné la diversité de celle-ci. Les mots, dans la
mesure du possible, ont donc été ajoutés au dernier
alinéa de cet article, ou seront ajoutés au dernier alinéa
de cet article.
Deuxièmement, pour éviter toute confusion dans la
représentation intersectorielle prévue au paragraphe 5 de ce
même article 3, il nous est apparu nécessaire de faire ressortir
de façon distincte la représentation susceptible de provenir du
monde du travail, de celle du monde de l'économie et, ainsi, favoriser
une nomination propre à chacun de ces secteurs, bien qu'ils soient l'un
et l'autre interreliés. À titre d'exemple, une personne pourrait
être nommée suite à une consultation de groupes
organisés du monde du travail, tels les syndicats.
En conséquence, M. le Président, je vais déposer
devant l'Assemblée ces deux amendements. Ou plus tard, M. le
Président?
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Oui, plus tard,
effectivement, M. le ministre. Je vous inviterais à attendre l'autre
étape du processus; on vous indiquera tout à l'heure de quelle
façon, au niveau de la procédure, on devra procéder. Vous
pouvez, comme vous l'avez fait d'ailleurs depuis trois ou quatre minutes,
indiquer la portée de vos amendements ou le contenu de vos amendements
et, à l'étape suivante, tout à l'heure, on
procédera comme on doit le faire en vertu de l'article 257 de notre
règlement.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
me soumets à toutes les orientations qui peuvent vous convenir et qui
seront davantage respec- tueuses de la procédure. Nous ferons donc ce
qu'il faut faire plus tard.
Donc, pour conclure, M. le Président, je tiens à rappeler
que l'implantation du Conseil de la santé et du bien-être est une
nécessité pour supporter l'évolution d'un système
de soins et de services à l'intérieur d'un système de
santé et de bien-être; que l'évidence de cette
nécessité est largement partagée; que l'adoption de la
présente loi est l'aboutissement des discussions amorcées dans le
cadre de la réforme de la loi 120, adoptée l'été
dernier et que la mise en place du Conseil de la santé et du
bien-être est une révision du mandat du Conseil des affaires
sociales, dans le sens d'une actualisation en fonction des
réalités auxquelles nous sommes confrontés à l'aube
de l'an 2000.
Je suis donc très heureux, M. le Président, de
procéder à la phase finale de l'adoption et, par la suite,
à l'implantation de ce Conseil ou à la transformation de ce
Conseil. Merci.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, je vous rappelle
que nous sommes à étudier le rapport de la commission des
affaires sociales sur le projet de loi 415, Loi sur le Conseil de la
santé et du bien-être. Je cède maintenant la parole
à M. le député de Rouyn-Noranda-Témis-camingue,
critique de l'Opposition officielle en cette matière. Allez-y, M. le
député.
M. Rémy Trudel
M. Trudel: Merci, M. le Président. Oui, effectivement,
nous en sommes donc à l'avant-dernière étape avant
l'adoption de ce projet de loi 415, et nous avons déjà eu
l'occasion de parcourir ce projet de loi, article par article, dans une
séance de travail assez intensive à la commission des affaires
sociales. M. le Président, il est clair qu'à cette
étape-ci il faut quand même rappeler quelques
éléments qui ont guidé l'Opposition dans l'ensemble des
discussions - et je ne les répéterai pas tous, bien
évidemment - qui ont apporté, donc, un certain nombre
d'amendements dans les discussions avec les deux partis en commission
parlementaire.
Je voudrais cependant signaler, M. le Président, que la
discussion qui a eu lieu en commission parlementaire... Le ministre a bien
raison de rappeler, quant à lui, du côté
ministériel, que ce projet de loi qui vise à doter le
Québec d'un conseil de la santé et du bien-être se situe
dans la foulée des annonces de la réforme faites le 7
décembre 1990, que je qualifie toujours, à l'occasion, du
«show de Charlesbourg». Et je sais gré au ministre de la
Santé et des Services sociaux et député de Charlesbourg de
toujours profiter de l'occasion pour répondre non seulement aux besoins
des électeurs et des électrices, mais de vanter également
son coin, tout comme je le fais, d'une façon toujours très
agréable, pour ma part, avec les gens du comté de
Rouyn-Noranda-
Témiscamingue. Même si je trouve que le ministre ambitionne
quelquefois, ça nous donne, à tout le moins à votre humble
serviteur, l'occasion d'en faire autant en ce qui concerne le comté de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Le ministre a bien raison, M. le Président, de rappeler qu'il
s'agit pour lui d'inscrire la discussion sur le projet de loi 415 dans la
foulée de l'adoption d'une série de projets de loi en ce qui
concerne les suites de ce projet de réforme. Il a d'autant plus raison
qu'au cours des derniers mois, de ses ex-collègues
prédécesseurs ont eu des remarques, le moins que l'on puisse
dire, un peu acidulées sur ce que le ministre appelle sa réforme,
donc axée sur les besoins du citoyen au Québec. Dans
L'actualité médicale d'il y a quelques mois, son
ex-collègue et prédécesseure au siège de la
Santé et des Services sociaux, Mme Thérèse Lavoie-Roux,
après l'adoption du 28 août 1991, qualifiait le projet de loi et
la réorganisation qui en découle d'ajustement de structures, tout
au plus, et non pas de réforme.
M. le Président, on comprend fort bien le ministre de vouloir
aujourd'hui justifier encore une fois son projet de réforme et le projet
de loi qui tend à l'articuler dans la réalité. Quant aux
effets, c'est évident que nous verrons ça au cours des prochains
mois, au cours des prochaines années. Le nombre de doutes que nous avons
émis à l'occasion de la longue discussion en commission
parlementaire sur le projet de loi 120 commencent, à bien des
égards, à nous donner raison dans la réalité.
Le ministre a bien raison de vouloir se faire justice lui-même
quant à son projet de réforme, d'autant plus que le ministre se
réfère à un certain nombre de situations qui sont encore
vécues dans nos régions par rapport aux ressources
médicales, par exemple. Quant à moi, ces problèmes non
seulement continuent d'exister et la loi 120 n'y a apporté aucune
solution, mais même un deuxième ex-ministre de la Santé et
des Services sociaux, M. Claude Forget, à Val-d'Or, la semaine
dernière, a lancé quelques grands pavés dans la marre de
l'actuel ministre de la Santé et des Services sociaux en
décriant, d'une façon assez marquée, ce que lui ne peut
appeler non plus un projet de réforme de la Santé et des Services
sociaux, mais qu'il appelle plutôt une réorganisation
administrative centralisante, centralisée, où les 17
régies régionales seraient plutôt appelées, non pas
en ce qui concerne le ministre et le ministère, mais aux régies
régionales, à jouer le rôle d'uniques
contrôleurs.
Il me semble, M. le Président, qu'il s'agit là d'un
discours que nous avons tenu également en commission parlementaire, que
nous avons réaffirmé à maintes occasions. Bien des
observateurs n'adhéraient pas complètement à nos
observations du moment. Alors, déjà, donc, les deux ex-ministres
en ligne qui ont appartenu et qui appartiennent encore, au niveau de
l'école de pensée, à la grande famille de la
majorité gouvernementale affirment, au vu et au su de tout le monde,
qu'il s'agit tout au plus d'une mise à jour et non pas d'un vaste projet
de réforme. L'ex-ministre Claude Forget y allait plus allègrement
en décrivant le projet adopté comme une entreprise centralisante,
dépassée, qui, si on se fie à l'évolution des pays
industrialisés au niveau des services et des soins de santé, est
dépassée et n'adopte pas la bonne approche pour répondre
aux besoins des citoyens.
Alors, quand le ministre ici, à la discussion à cette
avant-dernière étape de l'adoption du projet de loi 415, nous dit
qu'il s'agit d'une pièce qui donne suite au projet de réforme et
à la loi 120, évidemment nous constatons ce fait, mais nous
constatons aussi que, tout en étant amplement d'accord avec le fondement
du projet de loi, il s'agit effectivement d'une actualisation de la loi qui
créait, il y a une dizaine d'années maintenant, le Conseil des
affaires sociales et de la famille à l'époque, qui est devenu le
Conseil des affaires sociales. Il s'agit d'une mise à jour de cette loi.
Encore là, on n'est pas en matière de révolution, on n'est
pas en matière de changements fondamentaux. Nous serons quand même
d'accord avec le gouvernement pour adopter ce projet de loi parce que, par les
temps qui courent, un tel conseil aurait certainement émis des avis,
aurait donné des opinions, aurait émis de l'argumentation quant
aux moyens que vient prendre le ministre de la Santé et des Services
sociaux pour essayer d'atteindre les objectifs de santé et de
bien-être, de réponse aux besoins des citoyens et des citoyennes,
des enfants et des personnes âgées, de la classe moyenne au
Québec qui va se voir imposer de nouveaux fardeaux financiers en termes
de paiement de services. C'eût été l'occasion pour ce
Conseil, s'il avait été en place, de donner son opinion et de
faire valoir auprès du ministre de la Santé et des Services
sociaux un certain nombre d'arguments quant à la justesse ou quant
à l'impossibilité d'atteindre ces objectifs avec les moyens qu'il
vient d'annoncer vendredi dernier. (16 h 20)
Le ministre a raison également de rappeler qu'il a pu constater
que le projet de loi 120, évidemment, ne règle pas, dans un grand
nombre de secteurs d'activité, en réponse aux besoins des
citoyens et des citoyennes, bien des problèmes - pour quelqu'un qui est
originaire et qui vit dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue.
Effectivement, le ministre a pu constater, à Rouyn-Noranda, le 10 mai
dernier, en rencontrant l'équipe du CMDP, le Conseil des médecins
et dentistes du centre hospitalier Rouyn-Noranda, que les efforts
développés par ce centre hospitalier au cours des 10
dernières années pour attirer, en quelque sorte, des
médecins, se voient compromis. Cette équipe est compromise par le
fait que les moyens à leur disposition, les facilités qu'ont ces
médecins d'oeuvrer en région
ne sont pas suffisantes. Le législateur doit et devrait y aller
encore de façon beaucoup plus articulée, de façon beaucoup
plus vigoureuse pour supporter une équipe comme celle des
médecins du centre hospitalier Rouyn-Noranda.
Et, si je me fie à la réaction du ministre de la
Santé et des Services sociaux qui convenait de ce grand nombre de
difficultés... S'adressant au jeune et dynamique président du
Conseil des médecins et dentistes du centre hospitalier Rouyn-Noranda,
le Dr Marleau, il acquiesçait effectivement qu'un certain nombre de
moyens doivent être accentués dans les régions du
Québec, d'une part, pour conserver les équipes que nous avons
déjà en place, compte tenu du bon travail qui est accompli dans
un grand nombre de centres hospitaliers des régions du Québec,
mais que, par ailleurs, le ministre devait bien aussi s'en reporter aux
propositions qui doivent lui être faites, en quelque sorte, qui doivent
être mises sur la table d'ici à avril 1993, quant à la
répartition des médecins généralistes et des
spécialistes à travers le Québec. Et, à cet
égard-là, si la balle est dans le camp de la profession
médicale et qu'il faut s'attendre à des résultats
concrets, il faut aussi constater que le ministre devra nous dire, dans les
jours qui viennent, quels sont les moyens que lui mettra de l'avant devant
l'impossibilité de répartir efficacement la main-d'oeuvre
médicale au Québec pour répondre aux besoins des
citoyens.
Et, là-dessus, tant au niveau des cas particuliers comme celui du
centre hospitalier Rouyn-Noranda que de l'ensemble des centres hospitaliers
à travers les régions du Québec, il va falloir adopter
aussi cette attitude vigoureuse de penser d'abord à répondre aux
besoins des gens. Et si des propositions qu'on a reportées de deux ans
devant l'impossibilité... Avoir le courage d'avoir la possibilité
de régler la situation au mois d'août 1991... Que, finalement, on
y arrive et qu'on puisse répondre aux besoins des personnes.
À cet égard, M. le Président, le Conseil
médical qui a été mis sur pied devra, oui, effectivement,
être interpellé, en ce qui nous concerne, à travers une
problématique comme celle-là. Au niveau plus large des besoins de
la santé et des services sociaux et des moyens pour y parvenir, un
conseil de santé et de bien-être devra également - et
ça sera «permissible», en quelque sorte, à ces gens,
à ces 23 personnes qui composeront ce conseil - donner des avis
vigoureux - comme les donnait, d'ailleurs, jusqu'à maintenant, le
Conseil des affaires sociales au ministre de la Santé et des Services
sociaux - en ce qui regarde l'orientation générale et les moyens
qui seront à la disposition du ministère, du gouvernement, pour
répondre aux besoins des populations à travers l'ensemble des
régions du Québec - et je dis bien tout l'ensemble des
régions du Québec.
À cet égard, M. le Président, je salue l'intention
du ministre de déposer, au-delà des discussions que nous avons
eues en commission parlementaire, deux amendements qui permettent d'articuler
davantage la composition du Conseil aux réalités de la population
du Québec, en apportant, d'abord, un adoucissement au niveau des
catégories de personnes ou de la représentativité de la
population du Québec que nous devrions retrouver sur ce Conseil de la
santé et du bien-être. Et, par ailleurs, le ministre apporte
également un deuxième amendement, suite à des
représentations très fermes qui nous ont été
faites, entre autres par la Fédération des infirmières et
infirmiers du Québec et également par la Fédération
des affaires sociales, par la CSN - et par la CSN en particulier - de
reconnaître de façon on ne peut plus explicite... Nous aurons
l'occasion d'y revenir.
Également, M. le Président, au niveau du débat sur
les amendements qui ont été déposés il y a quelques
minutes ou qui seront déposés officiellement dans quelques
minutes par le ministre, il faut s'assurer que le monde syndical, à qui
on a refusé le statut d'organisme socio-économique dans la
présente ronde de constitution des conseils d'administration des
régies régionales, eh bien, qu'on puisse ici répondre
à cette manifestation qui nous a été faite de s'assurer de
la représentation du monde du travail.
Je salue cette ouverture du ministre de la Santé et des Services
sociaux pour permettre formellement que ces gens puissent être partie
également, parce que l'expérience, la présence sur le
terrain et l'ensemble des actions qui sont menées par le mouvement
syndical, dans les secteurs public et parapublic du domaine de la santé
au Québec, sont tellement importants que nous devons compter sur cette
force active, sur cette force développante pour l'ensemble des
politiques en santé et bien-être du Québec. Nous devons
compter sur le mouvement syndical ou sur le monde du travail pour la
composition de ce conseil.
Je terminerai, M. le Président, en disant que oui, effectivement,
nous allons apporter notre concours positivement pour l'adoption de ce projet
de loi. Je tiens tout de suite, cependant, à avertir le ministre qu'il
ne peut avoir la présomption que nous aurons également le
même type de collaboration pour l'ensemble des autres projets de loi
qu'il prévoit déposer à la présente session. Nous
comprenons qu'il y a un certain nombre d'objectifs qui seront compris dans ces
projets de loi qui sont complètement incompatibles avec ce que nous
pensons, de ce côté-ci de la Chambre. Si notre attitude, par
ailleurs, comme vous le disiez si bien, M. le Président, reflète
le poste par lequel vous m'avez présenté, c'est-à-dire
celui de critique à la Santé et aux Services sociaux, le ministre
peut compter également que je vais exercer cette fonction avec beaucoup
de vigilance dans ses autres
projets de loi. Je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président,
très brièvement.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Allez-y, M. le
ministre.
M. Côté (Charlesbourg): Vous comprendrez qu'il y a
un certain nombre de choses que je ne peux pas laisser passer, et la seule que
je relèverai, à ce moment-ci, est, bien sûr...
Le Vice-Président (M. Lefebvre): M. le ministre, j'en suis
convaincu, vous le savez déjà, vous êtes un habitué
de la procédure parlementaire. Vous disposez d'un maximum de cinq
minutes, parce que vous intervenez au moment où on parle sur le
rapport.
M. Côté (Charlesbourg): On en aura disposé
bien avant cela, M. le Président. Évidemment, lorsqu'on cite un
ex-ministre de la Santé aussi illustre que mon bon ami Claude Forget et
qu'on cite son discours de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, c'est tout
simplement pour dire au député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue que je l'ai reçu, hier.
Effectivement, M. Forget m'a expédié une copie de son allocution
et de son document. Hier, donc, je n'ai pas pu nécessairement travailler
là-dessus, mais je me réserve, moi aussi, une tribune publique
où je réserverai quelques paragraphes à M. Forget pour lui
«recontexter» la réforme, parce que j'ai l'impression qu'il
en a largement besoin, puisqu'il a quitté le réseau depuis
déjà un certain temps.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, M. le ministre, je
vous remercie de cette dernière intervention. Est-ce que le rapport de
la commission des affaires sociales sur le projet de loi 415, Loi sur le
Conseil de la santé et du bien-être, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. Nous
allons procéder maintenant... Allez-y, M. le leader adjoint.
M. Bélisle: Je fais motion, M. le Président, pour
que nous procédions à l'étape de l'adoption du projet de
loi 415.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce qu'il y a
consentement pour déroger à l'article 230, de sorte que nous
puissions procéder, à cette étape-ci?
Des voix: Consentement.
Adoption
Le Vice-Président (M. Lefebvre): II y a consentement. M.
le ministre de la Santé et des Services sociaux propose l'adoption du
projet de loi 415, Loi sur le Conseil de la santé et du bien-être.
Est-ce qu'il y a des interventions? M. le ministre de la Santé et des
Services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
désire déposer, tel qu'entendu, les deux amendements. Je n'en ai
pas surpris puisque je vous l'ai évoqué tantôt. C'est
maintenant en conformité avec les règles de cette Chambre, M. le
Président, que vous avez bien voulu m'indiquer.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Vous indiquez qu'il y a
des amendements que vous entendez apporter au projet de loi. M. le
député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, est-ce que vous
voulez intervenir sur cette étape-ci, à savoir la proposition, la
motion proposant l'adoption du projet de loi? Est-ce que vous voulez
intervenir?
M. Trudel: Non, M. le Président. Je comprends que nous
allons nous transformer dans quelques minutes, suite à la demande qui a
été faite par le leader adjoint, en comité plénier.
C'est à cette étape-là que j'interviendrai.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Je comprends que vous
voulez vous réserver le droit d'intervenir subséquemment. M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Bélisle: Merci, M. le Président. Je fais motion
pour que nous nous transformions en commission plénière pour
l'étude des amendements déposés par le ministre de la
Santé et des Services sociaux.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que la motion du
leader adjoint du gouvernement est adoptée?
Des voix: Adopté. (16 h 30)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Alors, la motion est
adoptée. À partir de maintenant, la commission de
l'Assemblée nationale se transforme en commission
plénière.
Commission plénière Dépôt
d'un amendement par le ministre
M. Lefebvre (président de la commission
plénière): Conformément à la motion qui vient
d'être adoptée, nous sommes maintenant réunis en commission
plénière pour étudier les amendements, un amendement, en
fait, proposé, indiqué par M. le ministre de la Santé et
des Services
sociaux relativement au projet de loi 415. M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, il
s'agirait peut-être de le lire, je pense. Ça nous permettrait de
savoir ce dont on parle et, par le fait même, aussi, je sais que la
présidence veut toujours être très bien informée et
très bien suivre les dossiers, qu'elle puisse apprécier à
sa manière la justesse des propos des amendements.
Donc, M. le Président, l'amendement se lirait comme suit:
L'article 3 du projet de loi sur le Conseil de la santé et du
bien-être est de nouveau modifié: 1° par l'insertion, à
la première ligne du paragraphe 5°, du premier alinéa,
après le mot «provenant», des mots «de l'un ou
l'autre»; 2° par le remplacement, à la troisième ligne
du paragraphe 5° du premier alinéa, des mots «de
l'économie et du travail» par les mots «de
l'économie, du travail»; 3° par l'insertion, à la
première ligne du deuxième alinéa, après le mot
«doivent», des mots «dans la mesure du possible».
Donc, vous aurez compris que l'article, maintenant, se lirait comme
suit: «Les membres du Conseil ayant droit de vote sont nommés par
le gouvernement de la façon suivante, sur recommandation du ministre de
la Santé et des Services sociaux et après consultation des
organismes représentatifs du milieu qui sont concernés dans
chaque cas: «1°un président; «2° trois personnes
choisies parmi les usagers des services de santé et des services sociaux
ou leurs représentants; «3° trois personnes provenant des
organismes communautaires qui s'occupent de la défense des droits, de la
prestation de services et de bénévolat; «4° six
personnes choisies parmi les praticiens, les chercheurs ou les administrateurs,
dont trois provenant du domaine de la santé et trois du domaine des
services sociaux; «5° six personnes provenant de l'un ou l'autre des
secteurs concernés par la politique de la santé et du
bien-être, à savoir les secteurs des municipalités, de
l'éducation, de l'économie, du travail, de la
sécurité du revenu, de l'environnement et de la justice.
«Ces nominations doivent dans la mesure du possible refléter la
composition socioculturelle, ethnoculturelle, linquistique ou
démographique de l'ensemble de la population et assurer une
représentation la plus équitable possible des femmes et des
hommes ainsi que des régions du Québec.»
Le Président (M. Lefebvre): Merci, M. le ministre. M. le
député de Rouyn-Noranda-Témis-camingue, est-ce que vous
avez des questions, des précisions à demander à M. le
ministre?
M. Trudel: Oui, M. le Président. Bon, sur la
première série d'amendements qui, finalement, concernent la
représentation, disons-le très carrément, des
représentations qui ont été faites pour s'assurer de la
présence du monde syndical au Conseil de la santé et du
bien-être, la formulation qui est proposée par le gouvernement,
c'est donc, au cinquième alinéa de l'article 3, de choisir six
personnes parmi sept secteurs d'activité.
Le ministre pourrait-il nous expliquer au moins pourquoi il
préfère le libellé «en provenance du monde du
travail», quand j'entends que la volonté, c'est d'assurer une
représentation du monde du travail, mais en provenance du secteur
syndical qui a toujours contribué - on le reconnaîtra assez
aisément - d'une façon assez magistrale à
révolution des services de santé et des services sociaux au
Québec, de leur organisation et de leur dispensation sur le
territoire?
M. Côté (Charlesbourg): Dans...
Le Président (M. Lefebvre): M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Effectivement, nous avons eu
un certain nombre de représentations, principalement de la part du
milieu syndical, qui, à la lecture du libellé,
s'inquiétait au sujet de l'obligation de faire un choix quant aux
personnes qui proviendraient de l'économie et du travail. Le premier
libellé faisait en sorte que nous choisissions, à tout le moins,
selon leur interprétation, une personne pour représenter les deux
et que, pour bien des gens, il y avait le travail qui pouvait
représenter les syndiqués, et il y avait l'économie qui
représenterait les patrons. Donc, il y avait le risque qu'on se retrouve
devant une situation où les syndicats ne pourraient jamais être
représentés et, de la même manière, bien sûr,
le monde patronal non plus.
Je pense que l'interprétation aurait été bonne dans
les deux cas. Ce que nous avons voulu faire, à ce moment-ci, c'est,
à tout le moins, permettre qu'il puisse y avoir, sans que ce ne soit
inscrit comme tel à l'intérieur de la loi, une alternance. J'en
ai discuté avec des représentants syndicaux et je suis même
allé aux sources, soit des discussions avec celle qui a
présidé le comité quant à la loi, pour savoir dans
quel esprit les gens ont travaillé et ne pas trahir l'esprit dans lequel
s'est élaboré ce projet de loi là, puisque j'ai
accepté, quant à moi, ce qui m'a été proposé
par la coalition qui avait été formée à
l'époque. On se retrouverait donc dans cette situation où il y en
a sept, mais il y aurait effectivement six personnes qui
représenteraient l'ensemble des secteurs, pas choisies pour
représenter le secteur même, mais davantage, comme je l'ai dit
dans mon texte, tantôt, compte tenu des capacités de la personne,
des connaissances de la personne, qui doit transcender l'ensemble.
Le Président (M. Lefebvre): M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Seulement une remarque supplémentaire au niveau
de la réponse du ministre qui apportera des précisions, s'il y a
lieu. On comprend tous que c'est donc parmi les sept catégories
d'activité énumérées et non pas entre la
catégorie de l'économie ou du travail, suivant la
définition la plus usuelle, ce qui veut donc dire qu'il y aurait, par
ailleurs, un de ces secteurs-là qui ne serait malheureusement pas
représenté pour une certaine période. Mais, par ailleurs,
ça donne la possibilité, suivant la volonté du titulaire
recommandant au Conseil des ministres des nominations, de faire en sorte que le
secteur du travail et le secteur où l'on retrouve le monde syndical, en
particulier, puissent être représentés. C'est bien
cela?
M. Côté (Charlesbourg): Tout à fait.
Évidemment, on est pleinement conscient que le Conseil étudiera
un certain nombre de dossiers qui, pour une certaine période, ne peuvent
pas porter sur des éléments pointus. Par exemple,
l'environnement. Ça pourrait être le cas et, par
conséquent, les six autres secteurs pourraient être
représentés. Par la suite, s'il y a nécessité,
évidemment, le Conseil s'ajustera par les nominations dont il a
besoin.
M. Trudel: M. le Président, tout comme le gouvernement, le
ministre pourrait prendre en considération que si une des personnes du
quatrième alinéa - les praticiens, chercheurs ou administrateurs
- était en provenance du secteur, par exemple, de l'environnement, cela
permettrait de dire que l'environnement est représenté et, en
même temps, permettrait au monde du travail et syndical d'être
là également. Il faudra se fier, heureusement ou malheureusement,
suivant les personnes ou suivant l'angle, au ministre qui fera les propositions
au Conseil des ministres quant aux nominations.
M. Côté (Charlesbourg): Exactement cela. Je pense
que c'est un équilibre qui est recherché et il peut être
atteint de différentes manières, pas uniquement par le
cinquième, mais aussi par le quatrième.
M. Trudel: C'est évident que, pour notre part, on s'en
réjouit encore une fois. C'est une ouverture qui est appréciable.
J'aurais seulement quelques questions sur l'autre amendement de substance qui
est apporté à l'article 3. Donc, le gouvernement, le ministre,
ajoute en apostrophe que les nominations doivent refléter, dans la
mesure du possible, la composition socioculturelle, ethnoculturelle,
linguistique et démographique de l'ensemble de la population, et assurer
également la représentation la plus équitable possible des
hommes et des femmes ainsi que des régions du Québec. Je ne peux
m'empêcher, évidemment, de demander au ministre si le
comité de législation a enfin trouvé une définition
à «ethnoculturel». Devant cette probable
impossibilité, pourquoi on introduit cette notion de souplesse ou une
notion qui permet d'aller dans une direction ou dans l'autre sans se lier
formellement? Est-ce que c'est par absence de définition formelle
d'«ethnoculturel» que l'on ajoute cet amendement, auquel nous
souscrivons d'ailleurs? (16 h 40)
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Lefebvre): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Comme d'habitude, M. le
Président, je vais vous donner exactement ce qui s'est passé. On
se rappellera qu'on a eu de nombreuses discussions lors de l'adoption de la loi
120 et on a introduit la notion d'ethnocul-turel après de très
longues discussions, effectivement. Lorsqu'on l'a adopté, en commission
parlementaire, on s'est inspiré de ce que nous avions fait en commission
parlementaire sur la loi 120, sans que le comité de législation
ait été saisi de l'amendement, puisque nous étions
convaincus, à l'époque, que c'était un libellé qui
était conforme à tout le moins à l'esprit, sinon à
la lettre de la loi 120. Le comité de législation, qui est
à l'affût des moindres changements, a vu ce texte et nous a
sensibilisés à quelques écueils que nous pourrions avoir
dans l'application, compte tenu de la rigidité du texte.
Évidemment, j'ai été obligé d'admettre que nous
n'étions pas passés par le comité de législation,
considérant à l'époque qu'on était dans la ligne de
pensée de la loi 120, mais ceux-ci nous ont recommandé
d'assouplir le texte, puisque l'esprit est toujours là. C'est ça,
comme signal, que nous devons avoir, pour ne pas faire en sorte qu'on puisse
être dans une situation où un énoncé comme celui-ci
bloque les nominations que nous voulons faire. C'est dans ce sens-là...
Quant à la définition d'«ethnoculturel», je serai
encore très clair. Je n'ai pas demandé au comité de
législation s'il avait trouvé une définition. J'avais
oublié cette partie de nos échanges en commission
parlementaire.
M. Trudel: M. le Président, je suis sûr que la
richesse linguistique du Québec va s'enrichir d'une définition du
mot «ethnoculturel», d'autant plus qu'il représente,
évidemment au niveau de l'usage, une réalité des
nombreuses communautés qui composent le Québec et qui participent
activement et d'une façon remarquable à l'évolution de ce
Québec que nous voulons de plus en plus moderne. Nous espérons,
avec l'introduction d'une telle particule dans la loi créant le Conseil
de la santé et du bien-être, qu'on pourra retrouver cette
contribution à travers des personnes au Conseil de la santé et du
bien-être pour conti-
nuer non seulement de reconnaître dans toutes les sphères
du travail et d'activité au Québec la contribution des
différentes ethnies qui composent ce Québec multiculturel, mais
également qu'on puisse compter sur la participation, sur la
vivacité d'esprit et sur la connaissance du monde que nous pouvons
retrouver également chez ces personnes qui ont vécu des
situations similaires à l'évolution d'un pays, qui finalement
finissent pas accepter, finissent par déterminer leur propre avenir avec
les compétences que recèle ce pays. C'est dans ce contexte, M. le
Président, que je serai prêt à adopter les amendements qui
nous sont proposés par le ministre de la Santé et des Services
sociaux. Si le ministre avait, comme par hasard - et je m'en doute un petit peu
- une réplique à la dernière observation que je viens de
faire, il pourrait, par ailleurs, peut-être nous préciser dans
quel délai il entend effectivement effectuer les premières
nominations au Conseil de la santé et du bien-être et demander les
premiers avis. Il en aurait bien besoin, à notre humble avis, quant au
prochain projet de loi qu'il entend déposer devant cette
Assemblée en matière de dispensation des services de santé
et des services sociaux au Québec.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président.
Le Président (M. Lefebvre): Réplique, s'il y a
lieu. Allez-y.
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, vous
savez, lorsqu'on a le même critique pendant aussi longtemps, il
connaît nos habitudes. Comme ses propos me faisaient m'avancer
près du micro, il a très vite deviné que je voulais le
féliciter pour cette évolution de pensée tout à
fait renversante par rapport aux premières discussions que nous avons
eues, l'important étant l'aboutissement. Je préfère la fin
au début parce que ces conversations et ces échanges
étaient beaucoup plus pénibles au moment où, la
première fois, nous avons abordé ces questions. Tant mieux. C'est
le résultat final qui compte, et je suis très heureux de ce que
j'ai entendu.
D'une part, on m'informe que le lieutenant-gouverneur ferait le
nécessaire, M. le Président, dès demain. En
conséquence, je vais, à ce niveau-là, procéder
très rapidement à la mise sur pied du Conseil. D'autre part, la
politique de santé et bien-être qui vous intéresse est
entre mes mains, au moment où on se parle, pour une dernière
lecture, pour ma satisfaction personnelle. Vous m'en avez assez parlé
que je peux bien me faire le plaisir de la lire, du début à la
fin, personnellement. Elle sera donc acheminée, dès la semaine
prochaine, aux instances centrales pour, éventuellement, la rendre
publique, tel qu'on se l'était dit la dernière fois, parce qu'on
avait dit autre chose, à l'occasion. Alors, ce sera pour le mois de
juin, autant que faire se peut.
Le Président (M. Lefebvre): merci, m. le ministre. est-ce
que l'amendement de m. le ministre à l'article 3 de son projet de loi
sur le conseil de la santé et du bien-être est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lefebvre): Adopté. Alors, la
commission plénière ayant accompli son mandat et ayant eu droit
à un débat exceptionnel de part et d'autre, je mets fin aux
travaux de ladite commission. Je remercie ceux et celles qui y ont
participé, et je prie ceux et celles qui ne peuvent être plus
longtemps à l'intérieur de l'Assemblée de bien vouloir, le
plus rapidement possible, quitter les lieux, de sorte que nous puissions
continuer nos travaux. Merci.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Allez-y, M. le
président de la commission.
M. Audet (président de la commission plénière):
Merci, M. le Président. J'ai l'honneur de vous aviser que la
commission plénière a étudié les amendements
proposés par l'honorable ministre de la Santé et des Services
sociaux au projet de loi 415 et qu'elle les a adoptés.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que ce rapport est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. Alors,
nous allons poursuivre le débat sur l'adoption du projet de loi 415. M.
le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Côté (Charlesbourg): Très
brièvement, M. le Président. Je pense qu'à cette
étape-ci, il convient de remercier de manière particulière
tous ceux et celles qui ont collaboré à l'adoption de ce projet
de loi, et aussi de remercier tous les membres actuels du Conseil des affaires
sociales et, en particulier, sa présidente, Mme Blanchet, pour le
travail effectué au cours de ces années, pas toujours dans des
conditions faciles. Encore hier, j'avais une rencontre avec elle, et elle
rendra public, la semaine prochaine, un document très important, dans la
continuité de ce qui a été fait jusqu'à maintenant,
et j'imagine que c'est avec beaucoup de plaisir que nous pourrons en prendre
connaissance, puisqu'il interpelle un certain nombre d'initiatives heureuses un
peu partout à travers le Québec.
À n'en point douter, ce sera la dernière contribution du
Conseil des affaires sociales sous sa forme actuelle, mais elle sera
déterminante pour tenter d'éveiller un pouvoir qui, plus souvent
qu'autrement, est davantage centralisé, et faire en sorte qu'on puisse
exprimer de manière très claire un certain nombre de bonnes
expériences un peu partout à travers le Québec,
dans les régions du Québec, et qu'elles puissent
être imitées partout, étant bien entendu et bien compris
que Montréal est aussi - au-delà du fait qu'elle est la
métropole - une région du Québec avec des secteurs
difficiles et qui ont aussi de bonnes expériences.
Donc, à Mme Blanchet et à son équipe - et ça
inclut, bien sûr, le député de
Rouyn-Noran-da-Témiscamingue, qui est toujours un membre du Conseil des
affaires sociales, qui n'a été, à ma connaissance,
d'aucune manière en conflit d'intérêts, mais a davantage
été un membre, à l'époque, provenant des
régions ou voulant défendre les régions et
représentant le milieu universitaire - je veux leur dire à tous,
donc, un merci très sincère, en espérant que le prochain
Conseil saura puiser, à travers tout ce qu'il aura entre les mains
produit par le précédent Conseil, tous les éléments
qu'il lui faut pour assurer une bonne critique de la future politique de
santé et de bien-être qui sera très prochainement
déposée. Merci, M. le Président. (16 h 50)
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le ministre.
Sur le même sujet, M. le député de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
M. Trudel: Le plus simplement du monde, M. le Président,
je voudrais joindre ma voix à celle du ministre pour féliciter
pour tout le travail accompli et remercier les membres du Conseil des affaires
sociales qui, au cours des 15 dernières années, ont émis
un certain nombre d'avis qui ont fait époque, et vont continuer de
poursuivre leur oeuvre, en quelque sorte, à travers les écrits et
les avis qu'ils ont produits.
Ça va continuer à se refléter sur la place
publique, et je pense à des documents comme «Objectif:
santé», «Deux Québec dans un», «Agir
ensemble» et, nous dit-on, un dernier document qui porterait sur un
Québec solidaire. Dans ce document, je parie qu'on pourra non seulement
y retrouver les bonnes initiatives au niveau local, mais même le ministre
de l'Industrie et du Commerce devrait y trouver son compte, en termes
d'expériences heureuses qu'on peut trouver, parce que des
Québécois et des Québécoises, créateurs et
créatrices, il s'en trouve partout à travers le Québec. Il
suffit de leur donner suffisamment de pouvoirs, de responsabilités
d'agir pour qu'ils soient capables non seulement d'être responsables de
leur propre milieu, au niveau de la création d'emplois et de la
définition de leur avenir, mais également imaginatifs pour
produire cette richesse collective sur l'ensemble du territoire
québécois.
Je veux simplement, donc, remercier tous ces membres qui, au fil des
années, ont composé ou ont assisté aux différentes
rencontres du Conseil des affaires sociales du Québec, et
également l'ensemble du personnel, qui va, pour une bonne part,
poursuivre sa mission à l'intérieur du nouveau Conseil de la
santé et du bien- être. Je veux remercier toutes les
équipes d'hommes et de femmes qui ont participé, depuis 10 ans,
aux efforts de ce Conseil, et souhaiter également la meilleure des
chances à ceux et celles qui, à cette occasion,
réorienteront leur carrière.
Je veux, finalement, dire aux hommes et aux femmes qui seront
appelés à siéger au futur Conseil de la santé et du
bien-être du Québec que, oui, effectivement, ce n'est pas le
travail qui va leur manquer, à commencer par cette politique de
santé et de bien-être qu'enfin le ministre de la Santé et
des Services sociaux nous promet de mettre sur la table très
bientôt, et également ça va permettre d'examiner un
ensemble de mesures comme celles qui vont apparaître, semble-t-il, au
plan législatif, demain, en ce qui concerne 1 800 000
Québécois: les 600 000 jeunes au niveau des dents, les 400 000 au
niveau des yeux et les 700 000 au niveau des personnes âgées. Le
Conseil de la santé et du bien-être aura des avis à
émettre là-dessus.
M. le Président, nous allons adopter ce projet de loi en
espérant et en souhaitant bonne chance à toutes les personnes qui
seront appelées à siéger et à donner des avis au
ministère et au gouvernement.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Est-ce que le projet de
loi 415, Loi sur le Conseil de la santé et du bien-être, est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Adopté. M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Bélisle: L'article 22, M. le Président.
Projet de loi 409
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Lefebvre): À l'article 22 de
notre feuilleton, on propose à l'Assemblée la prise en
considération du rapport de la commission de l'économie et du
travail sur le projet de loi 409, Loi modifiant la Loi sur les
sociétés de placements dans l'entreprise
québécoise. Est-ce qu'il y a des interventions à cette
étape-ci de l'adoption du projet de loi? Oui, allez-y, M. le ministre de
l'Industrie et du Commerce.
M. Gérald Tremblay
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, nous
procédons, aujourd'hui, à la prise en considération du
projet de loi 409, qui modifie certaines dispositions de la Loi sur les
sociétés de placements dans l'entreprise
québécoise. Ce projet de loi donne suite aux mesures
annoncées par
le ministre des Finances à l'occasion du discours sur le budget
du 2 mai 1991. Depuis 1985, la Loi sur les sociétés de placements
dans l'entreprise québécoise a permis la création d'un
véhicule privilégié pour permettre aux PME d'assurer leur
développement.
M. le Président, la première modification apportée
par le présent projet de loi vise à faire en sorte que la
règle relative à la capitalisation minimale d'une
société de placements dans l'entreprise québécoise
soit réduite de 100 000 $ à 50 000 $ et ceci, de façon
à permettre que des sociétés de placements dans
l'entreprise québécoise disposant de telles capitalisations
minimales puissent procéder à des placements admissibles aux
termes de la Loi sur les SPEQ. Cette réduction de la capitalisation
minimale permet également de ne considérer qu'une seule
catégorie de SPEQ qui effectuent des placements en région par
rapport à une SPEQ qui effectue des placements hors d'une région
prescrite.
La deuxième modification, M. le Président, contenue dans
le projet de loi 409 précise qu'un actionnaire d'une SPEQ pourra
bénéficier également d'une participation additionnelle
à l'égard d'un placement admissible, de façon à
donner suite à la mesure budgétaire permettant qu'une SPEQ
renonce, à certaines conditions, à réclamer une
déduction à l'égard des frais d'émission qu'elle a
engagés, dans le contexte où elle a procédé
à un appel public à l'épargne par notice d'offres ou
prospectus.
Voilà en bref, M. le Président, les objectifs visés
par le projet de loi modifiant la Loi sur les sociétés de
placements dans l'entreprise québécoise et auxquels, j'en suis
persuade, adhéreront unanimement les membres de cette
Assemblée.
Le Vice-Président (M. Lefebvre): Merci, M. le ministre.
Sur le même sujet, à savoir l'adoption du rapport de la commission
de l'économie et du travail sur le projet de loi 409, Loi modifiant la
Loi sur les sociétés de placements dans l'entreprise
québécoise, je cède la parole à M. le
député de Labelle, critique de l'Opposition officielle en cette
matière. Allez-y, M. le député.
M. Jacques Léonard
M. Léonard: Merci, M. le Président. Effectivement,
nous avons fait l'étude, en deuxième lecture, de ce projet de loi
avant Noël, déjà, et nous l'avons examiné en
commission parlementaire au cours de l'hiver. J'ai vu que le ministre a repris
pratiquement son discours de deuxième lecture. Il n'a pas apporté
de modifications au projet de loi. Nous l'avons examiné en commission.
Je voudrais, à ce stade-ci, reprendre un certain nombre de commentaires
que j'avais faits quant à ce projet de loi.
Premièrement, nous sommes d'accord - nous l'avons indiqué
d'ailleurs en commission parlementaire - avec la réduction du capital
admis- sible des 100 000 $, de la limite qui était exigée
à 100 000 $, alors que, dans certaines régions, cette limite
était portée à 50 000 $. Maintenant, c'est
uniformisé à la grandeur du Québec. Donc, les SPEQ peuvent
partir avec un capital de base de 50 000 $. Nous avons indiqué que
c'était une bonne chose parce que, d'abord, cela mettait toutes les
régions sur le même pied et cela pouvait favoriser le
démarrage de petites entreprises avec 50 000 $. Remarquez bien, quand on
parle de petites entreprises, qu'il s'agit de très petites entreprises
lorsqu'il s'agit de 50 000 $. Mais encore faut-il ne rien négliger en ce
qui concerne le développement économique. Donc, sur le principe
de rendre uniforme ces 50 000 $, nous sommes d'accord.
Je dirais même qu'une autre considération qui m'est venue
à l'esprit au cours de l'étude de ce projet de loi, c'est que
cela peut favoriser, éventuellement, l'accès à
l'entreprise de jeunes qui n'ont pas nécessairement 100 000 $ en
partant, mais qui peuvent le faire avec 50 000 $. Donc, sur ce plan-là,
cela représente, ou le dispositif du projet de loi représente une
plus grande flexibilité, une plus grande souplesse avec laquelle nous
sommes d'accord. Bravo là-dessus!
Sur les SPEQ, de façon générale, j'ai eu l'occasion
d'en faire un bref bilan au mois de décembre, lors de l'étude, le
11 décembre, plus particulièrement, et le dispositif n'a pas
donné les résultats que nous en attendions. Je ne veux pas
revenir là-dessus. Il reste qu'entre-temps il y a quand même des
rapports que nous avons pu consulter, où on faisait ce bilan que, dans
certains secteurs, les SPEQ s'étaient avérées pratiquement
un échec, parce qu'elles n'ont pas connu d'expansion. Par exemple, les
SPEQ-em-ployés, qui étaient annoncées à grand
renfort de publicité et de plastronnage dans les discours du budget,
vous savez combien il s'en est créé de SPEQ-employés
à la grandeur du Québec? Quatre, M. le Président, quatre.
Dans le rapport que j'ai entre les mains, les qualificatifs qu'on emploie,
c'est que la SPEQ-employés s'est avérée un échec
complet. Moins quatre, on est tout proche du zéro.
Donc, c'étaient des mots pour remplir un discours du budget. Nous
en aurons un, demain, un discours du budget. J'espère que ce ne seront
pas des mesures comme celle-là, totalement inefficaces, où le
ministre des Finances a pelleté du vide avec du vent. Voilà un
exemple. On sait ce que ça veut dire, quatre SPEQ à la grandeur
du Québec pour les employés. Ce n'est pas brillant, ça,
comme résultat pour des gens qui se qualifient eux-mêmes de
gestionnaires, qui se congratulent les uns les autres sur leur
efficacité économique. Quatre, ça ne va pas loin. (17
heures)
On dit aussi, dans ce rapport, que la déduction
supplémentaire pour la recherche et le développement n'a pas
suscité d'intérêt particulier chez les investisseurs. La
recherche et le
développement, ça aussi, un grand secteur de
prédilection, qu'on devrait tous avoir comme préoccupation
majeure, bien les SPEQ qu'on voulait former, qu'on voulait inciter dans ce
secteur, se sont très peu matéralisées. Quatre placements
en deux ans, M. le Président, quatre placements. En deux ans, quatre
placements.
Alors, on peut se demander quel est l'intérêt ou on peut se
questionner sur l'intérêt des entrepreneurs pour ce mode de
financement puisque, dans tout cela, ceux-ci doivent renoncer à leur
crédit d'impôt remboursable, ce qui augmente par le fait
même le coût de financement de la SPEQ. M. le Président, je
pense que les SPEQ ne connaissent pas le développement qu'on
était en droit d'attendre.
Au mois de décembre, nous pariions de 6 000 000 $
d'investissement. Le ministre avait parlé de beaucoup plus. Je ne sais
pas, il n'est pas revenu pour dire le chiffre définitif pour
l'année 1991, mais ça aurait été intéressant
de le savoir. Donc, de voir si vraiment il y en avait eu plus que
l'année antérieure. Mais, entre 1990 et 1991, le coût, le
montant total des SPEQ était passé de 12 000 000 $à6 000
000 $.
La conclusion du rapport, c'est aussi que le programme des SPEQ est peu
coûteux pour le gouvernement, peu coûteux. Alors, ça, il
peut y avoir un effet sur la création d'emplois, ça n'est jamais
négligeable quand on crée des emplois. On espère que cela
stimulera l'implication des investisseurs au niveau local, mais, disons que, de
façon générale, les SPEQ sont un trop petit secteur de
notre économie, qu'elles n'ont pas épaulé de façon
significative le développement à l'entreprise. Peut-être
bien que la période de référence où nous nous
situons est une mauvaise période. Examinons ce point de vue.
Effectivement, nous sommes en période de récession. Les
contribuables, les investisseurs, sont très prudents. Ils
économisent. Ils remboursent des dettes, ils sont en butte à des
difficultés sur lesquelles je reviendrai et le climat n'est pas à
l'optimisme. Effectivement, on voit que les SPEQ deviennent une peau de
chagrin, c'est-à-dire que plus ça va, moins il y en a. Quatre
SPEQ-employés, quatre SPEQ en recherche et développement, vous
voyez que l'on parle de peu de choses.
On fait des discours ici, à l'Assemblée nationale.
J'espère bien qu'avec le dispositif du ministre, il va en augmenter le
nombre. Le fait qu'il baisse sa limite de 100 000 $ à 50 000 $, ou qu'il
uniformise la limite minimale à 50 000 $, est-ce que ça va amener
la création de plus de SPEQ? Mais, ce n'est pas cela qui va changer
significativement le montant global des investissements faits par les SPEQ.
Alors, M. le Président, je pense qu'il faut aussi revenir sur un
sujet que j'avais longuement élaboré dans l'étude article
par article. L'avalanche des taxes par le gouvernement sur le dos de
l'entreprise, ça, ça été très significatif
dans le climat économique, dans les décisions des investisseurs
de venir sur le marché et de développer des entreprises. Si on en
fait le tour, il s'agit là de sommes considérables. On parle de 6
000 000 $ dans les SPEQ, total pour la grandeur du Québec. Or, les taxes
additionnelles imposées par le gouvernement à l'ensemble de
l'économie du Québec, sur une base annuelle, c'est 3 300 000 $, 3
300 000 000 $ pardon! Considérable! Les entreprises en paient pas loin
de la moitié, 1 400 000 000 $ en gros. Il faut voir que, mois
après mois, elles sont atteintes de ce mal incurable que leur a
asséné le gouvernement libéral depuis 1989, son avalanche
de taxes. En particulier, en particulier, au plan des taxes foncières,
scolaires, ou municipales très importantes. La taxe sur la masse
salariale, aussi une augmentation très significative; la taxe sur le
capital, augmentation significative. Prenez-les toutes, cela a
découragé l'économie. Cela a freiné
l'économie. Donc, nous en sommes là.
M. le Président, j'avais aussi souligné un autre point qui
a son importance. Le ministre se donne des pouvoirs réglementaires dans
sa loi 409. Il n'a pas modifié, il n'a pas proposé d'amendement.
J'avais indiqué que, sur ce plan, les définitions faites par
règlement m'apparais-saient de nature exceptionnelle. On met des
définitions dans des lois, et les règlements circonscrivent cette
définition, mais on ne met pas des définitions dans des
règlements.
Or, qu'est-ce qu'une participation additionnelle? Sous quelle forme? Il
s'agit des frais d'émission, des frais d'organisation. On ne parlera pas
de frais de courtage, en l'occurrence, parce qu'il s'agit d'entreprises
très petites. Mais quels sont ces frais? La loi ne donne pas de
définition de participation admissible ou additionnelle et,
là-dessus, définir ce qu'on dit, par exemple, c'est qu'au point
14, définir l'expression «participation additionnelle à
l'égard d'un placement admissible», donc, pourquoi une telle
définition ne se retrouverait pas directement dans la loi?
Il y a quand même une autre considération aussi, c'est que
les dispositions dont nous parlons sont des dispositions de nature fiscale.
Quand on dit de nature fiscale, on fait référence, finalement,
à la loi de l'impôt sur le revenu des corporations ou des
individus. En l'occurrence, dépendant des cas, ça peut être
les deux, et les définitions se retrouvent généralement
dans la loi de l'impôt. Pourquoi ne procède-t-on pas de la
même façon actuellement? Nous nous sommes posé la question.
Nous avons fait des suggestions au ministre. Je n'ai pas eu d'écho
là-dessus.
Mais il me semble qu'il y a matière à s'interroger, qu'il
y avait matière à s'interroger. Nous avions noté notre
dissidence, justement, sur ce sujet, ici, en commission, lors de la
deuxième lecture. Alors, il reste que cette définition,
n'étant pas dans la loi, devra être faite par règlement. Ce
qui nous amène, par la suite, à
nous poser la question, maintenant, pour aller plus loin, parce qu'il y
a une question de principe qui se pose sur la définition, dans un
règlement de termes légaux, sur la capacité de la SDI
à administrer même un tel règlement. Et là, nous
avons eu des surprises au cours de l'automne, au cours de l'hiver et au cours
des semaines qui précèdent aujourd'hui.
Nous avons fait le tour du rapport du Vérificateur
général. Le ministre qui est en face de moi en a entendu parier.
Il a lu les comptes rendus de la commission. J'ai eu l'occasion aussi, lors de
l'étude des crédits, de lui poser des questions. Ce qu'il en
apparaît, M. le Président, c'est que la SDI est vraiment mal
organisée, était très mal préparée à
gérer du capital de risques dans lequel elle s'est lancée a corps
perdu à partir de 1987, et finalement, lorsqu'elle arrivait pour faire
ses évaluations, c'était très pénible. Le ministre
connaît très bien la situation, puisqu'il était
lui-même président-directeur général de la SDI.
C'est son administration que le Vérificateur général a
scrutée lorsqu'il est allé.
Ce sont les dossiers sur lesquels il a eu à prendre des
décisions, qui ont été mis en lumière, et ce
n'était pas très beau, ce qui s'est passé là. Pour
ceux que cela intéresse - et j'espère que cela intéresse
nos téléspectateurs et nos auditeurs - je les renvoie au rapport
du Vérificateur général. Je suis, j'ai été
ici à l'Assemblée nationale quelque 11 années et
même plus. J'ai rarement vu un constat aussi accablant, dans un rapport
de Vérificateur général, depuis le temps. (17 h 10)
Alors, tout cela nous amène à nous poser la question sur
la capacité pratique de la SDI à prendre en charge ce projet de
loi. Effectivement, puisqu'il s'agit de mesures de type plutôt fiscal,
où il y a des aspects fiscaux importants, parce qu'il s'agit
d'intéresser l'investisseur par des crédits fiscaux, le
ministère du Revenu pourrait être impliqué de façon
beaucoup plus étroite. J'y reviendrai, d'ailleurs, tout à
l'heure, à l'occasion de l'étude du projet de loi 410. Mais, en
l'occurrence, on met les définitions dans les règlements, on les
perd de vue et l'Assemblée nationale va les perdre de vue. C'est pour
cela que nous avons indiqué que nous voterions sur division sur ce
projet de loi.
Encore une fois, je veux revenir sur la disposition majeure qui est
qu'on uniformise la limite inférieure du capital nécessaire pour
former une SPEQ à 50 000 $, à la grandeur du Québec. Je
pense qu'il s'agit là d'un incitatif pour plusieurs dont le capital
n'est pas nécessairement très élevé et, donc, qui
vont pouvoir y avoir accès. D'autre part, pour les jeunes qui,
très souvent, ont peu de capital, qui, généralement, n'en
ont pas de capital, bien, le fait que cette limite passe partout au
Québec à 50 000 $, c'est un incitatif important.
Donc, sur cet aspect du projet de loi, il n'y a aucune réticence
de notre part. C'est lorsqu'il s'agit de l'administration concrète de ce
projet de loi, où, à mon sens, la SDI est mal
préparée, a une expérience désastreuse dans le
domaine, qu'on devrait compter beaucoup plus sur le ministère du Revenu,
là-dessus.
M. le Président, voilà, j'ai indiqué nos intentions
quant à ce projet de loi. Il n'y a pas eu d'amendement sur ce projet de
loi, et nous restons sur nos positions.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Merci, M. le
député de Labelle. Alors, le rapport de la commission de
l'économie et du travail portant sur le projet de loi 409, Loi modifiant
la Loi sur les sociétés de placements dans l'entreprise
québécoise, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Adopté sur
division. M. le ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. Tremblay (Outremont): M. le Président, je vous
demanderais d'appeler l'article 23 du feuilleton.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): J'ai une demande de
quorum. Qu'on appelle les députés.
Projet de loi 410
Prise en considération du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée et de
l'amendement déposé par le ministre
Nous avons maintenant quorum. À l'article 23, l'Assemblée
prend en considération le rapport de la commission de l'économie
et du travail sur le projet de loi 410, Loi favorisant l'augmentation du
capital des petites et moyennes entreprises, ainsi que l'amendement transmis en
vertu de l'article 252 du règlement par M. le ministre de l'Industrie,
du Commerce et de la Technologie. Cet amendement est déclaré
recevable. Y a-t-il des interventions sur ce rapport ainsi que sur
l'amendement? M. le ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. Gérald Tremblay
M. Tremblay (Outremont): Alors, M. le Président, nous
procédons aujourd'hui à la prise en considération du
projet de loi 410, visant à introduire la Loi favorisant l'augmentation
du capital des petites et moyennes entreprises. Toutefois, il y a lieu, avant
de procéder à la prise en considération de ce projet de
loi, d'adopter un amendement suite au rapport de la commission de
l'économie et du travail. J'ai
d'ailleurs, M. le Président, remis au député de
Labelle copie de cet amendement, il y a plusieurs semaines.
Il y a également quelques semaines, la commission de
l'économie et du travail faisait rapport de l'étude article par
article du projet de loi 410. Dans le cadre de cette étude, mon
collègue de l'Opposition a noté un trop large pouvoir
discrétionnaire qui pouvait être octroyé à la
Société de développement industriel, laquelle est
chargée de l'application de cette loi. Le pouvoir réglementaire
qui avait été initialement introduit par le paragraphe 7 de
l'article 20 du projet de loi 410 laissait possiblement entendre que le
gouvernement pouvait faire tout règlement permettant à la SDI de
déroger complètement aux exigences et conditions devant
être rencontrées par une corporation admissible dans le cadre de
cette loi. Le but visé par cette disposition n'était pas, M. le
Président, de permettre à la SDI d'exercer un tel pouvoir
discrétionnaire, mais bien de lui permettre d'autoriser certaines
transactions intervenant principalement pour des raisons d'affaires. Compte
tenu, évidemment, du libellé de l'ancien paragraphe 7 de
l'article 20, il a été jugé à propos, en commission
parlementaire, d'abroger une telle disposition.
M. le Président, je me dois aujourd'hui de réintroduire un
nouveau paragraphe 7 à l'article 20, suite aux diverses recommandations
reçues du service juridique de mon ministère, ainsi que du bureau
des règlements du ministère de la Justice. Enfin, il est opportun
de permettre à la SDI d'exercer un contrôle ponctuel et a priori
quant aux exigences et critères à rencontrer par une corporation
admissible et, à ce titre, de permettre au gouvernement d'adopter des
règlements visant à assujettir à l'autorisation
préalable de la SDI certaines transactions, dans la mesure,
évidemment, où celles-ci permettent toutefois d'assurer et de
maintenir le respect des objectifs de capitalisation visés par la
présente loi. Contrairement au libellé de l'ancien paragraphe 7
de l'article 20, le pouvoir réglementaire introduit par le
présent amendement a été considérablement restreint
à certaines situations, à savoir au niveau du secteur
d'activité dans lequel doit oeuvrer une corporation admissible,
l'utilisation des fonds provenant d'un placemenet et, enfin, au niveau des
sorties de fonds importantes pouvant être effectuées par une
corporation admissible.
Par exemple, M. le Président, au niveau de l'utilisation des
fonds provenant d'un placement admissible, certaines exigences et conditions
qui seront prévues par règlement font en sorte d'empêcher
qu'une corporation effectue des prêts ou, encore, achète des
actions d'autres corporations ou, alternativement, procède à
l'acquisition de la totalité ou presque totalité des
éléments d'actifs d'une entreprise. Par ailleurs,
l'expérience de l'administration de programmes similaires par la SDI a
démontré que, pour des raisons d'affaires, certaines de ces
transactions pourraient ou devraient être effectuées par une
corporation. en conséquence, il en résulterait un
préjudice sérieux pour les entreprises dans
l'éventualité où la sdi ne pourrait pas autoriser telle
transaction, à certaines conditions et toujours, m. le président,
dans la mesure où les objectifs visés par la présente loi
sont rencontrés. par exemple, la sdi pourrait permettre qu'une
corporation manufacturière effectue un prêt en faveur d'une ou de
plusieurs de ses filiales dont les activités ont un lien direct avec
l'entreprise exercée par la corporation ayant
bénéficié d'un placement. de la même façon,
la sdi pourrait autoriser l'utilisation des fonds par une corporation
admissible afin d'acheter des actions d'une autre corporation dans le cas d'une
acquisition permettant à la corporation de prendre le contrôle
d'un concurrent étranger, ou encore de prendre une expansion ou un
développement plus rapide, tant sur les marchés nationaux
qu'internationaux. (17 h 20)
M. le Président, dans l'éventualité où
certaines de ces transactions ne pourraient faire l'objet d'une autorisation
spécifique par la Société de développement
industriel, il pourrait en résulter un préjudice sérieux
pour la corporation admissible, qui devrait par ailleurs effectuer l'une ou
l'autre de ces transactions. En effet, dans la mesure où la SDI ne
pourrait permettre ces transactions, une contravention aux exigences et aux
conditions qui seront prévues par règlement obligerait la SDI
à révoquer le visa accordé à l'égard d'un
placement admissible et entraînerait, par application des nouvelles
dispositions introduites dans la Loi sur les impôts par le projet de loi
407, un impôt spécial automatique pour la corporation admissible.
Il va sans dire, M. le Président, que dans l'optique où les
objectifs visés par la loi sont rencontrés, à savoir de
favoriser la capitalisation des petites et moyennes entreprises, la SDI devrait
normalement pouvoir autoriser des transactions intervenant principalement
à des fins d'affaires. Il est essentiel que la SDI dispose d'une
certaine souplesse dans l'administration de cette loi et ce, dans le meilleur
intérêt de l'économie québécoise.
M. le Président, tout au long de l'étude article par
article, en commission parlementaire, de ce projet de loi, nous avons pris
bonne note des divers éléments et points soulevés par le
député de Labelle. De mon propre chef, j'ai même
autorisé qu'on dépose également en commission les projets
de règlement qui seront éventuellement adoptés suite
à l'adoption et à la sanction du projet de loi, et ce, dans un
souci de transparence et pour améliorer la compréhension de
l'ensemble des modalités d'application de cette nouvelle loi par tous
les membres de la commission. Nous sommes confiants que l'adoption du
présent amendement visant à réintroduire un nouveau
paragraphe 7 à l'article 20 du projet
de loi...
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Excusez-moi, M. le
ministre. M. le député de Duplessis.
M. Perron: M. le Président, je demande le quorum.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Je constate qu'il n'y a
pas quorum. Veuillez appeler les députés. (17 h 22 - 17 h 25)
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Si vous voulez prendre
place. Alors, le quorum étant, nous poursuivons sur le rapport du projet
de loi 410. M. le ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. Tremblay (Outremont): Merci, M. le Président. Nous
sommes confiants que l'adoption du présent amendement, visant à
réintroduire un nouveau paragraphe 7 à l'article 20 du projet de
loi, et sa prise en considération nous permettront d'atteindre les buts
recherchés, visant à favoriser la capitalisation des petites et
moyennes entreprises au Québec, et ce, dans le meilleur
intérêt de celles-ci et de l'économie
québécoise.
En terminant, je suis confiant, M. le Président, que les membres
de cette Assemblée reconnaîtront la pertinence et l'importance
d'adopter les mesures contenues dans le projet de loi 410, incluant
l'amendement introduisant un nouveau paragraphe 7 à l'article 20.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Merci, M. le ministre,
de votre intervention sur ce rapport. Je reconnais maintenant M. le
député de Labelle.
M. Jacques Léonard
M. Léonard: Merci, M. le Président. Donc, sur ce
projet de loi 410, qui favorise l'augmentation du capital des petites et
moyennes entreprises, encore une fois, le titre est excellent. On doit faire
ça, c'est la vertu, mais je me rappelle cette séance de
l'Assemblée nationale où nous avons discuté du principe du
projet de loi et où, justement, j'avais attiré l'attention de
l'Assemblée sur le fait qu'il y avait des pouvoirs exorbitants, en
termes de réglementation, qui étaient accordés soit au
ministre, soit à la SDI. J'avais posé un geste qui a
été discuté à l'époque, mais qui,
voyez-vous, a amené son effet. Il a entraîné la
bonification du projet de loi. Le ministre, en commission parlementaire, a
reconnu que j'avais raison, qu'il s'agissait là d'un pouvoir que moi, en
tout cas, comme parlementaire depuis longtemps, je n'avais jamais vu, qui
était exorbitant, qui visait, finalement...
Quand on lit ce projet de loi là, cet article - remarquez bien,
je le relis, c'était trop beau, parce que c'est rare qu'on va voir
ça dans une disposition d'un projet de loi - était pour permettre
à la SDI d'autoriser des dérogations aux conditions
prévues par la présente loi et ses règlements, dans les
cas et aux conditions qu'elle détermine. C'était large comme une
grande autoroute, ce pouvoir qui permettait à la SDI de tout faire, en
quelque sorte.
Alors, le ministre dépose un amendement aujourd'hui,
c'est-à-dire qu'il l'a envoyé avec le rapport de la commission.
Nous n'avons pas eu l'occasion d'en discuter vraiment. Il a donné de
grandes explications, tout à l'heure. Il y en a qui l'ont suivi, et je
l'ai suivi un bout. J'avais même l'impression, de la façon dont il
le libellait, qu'il remplaçait son premier amendement par un autre, mais
ça a l'air que c'est celui qui a été déposé.
(17 h 30)
M. le Président, je pense que cela, justement, indique que nous
avions raison de critiquer ce projet de loi quant à son principe en ce
qui concerne le pouvoir de réglementation exorbitant accordé
à la SDI. Exorbitant! Il le reconnaît. Il l'a reconnu. On l'a vu
en commission parlementaire.
Cependant, le projet de loi, nous en avons examiné tous les
articles, morceau par morceau, et je pense que le ministre s'attendait à
une étude tout à fait, comment je dirais, facile. Il avait
d'abord prévu - presque - quelques minutes, mais il s'est
retrouvé avec quatre séances de la commission parlementaire pour
défendre son projet de loi. Il était même
impatienté, à un moment donné. J'ai dû le ramener
à la raison, au calme, parce qu'il devait prendre comme étant
positif, flatteur pour lui que son projet de loi donne lieu à une
discussion aussi serrée, qu'il n'avait pas à rougir et à
s'enrager mais à garder son calme.
Puis, nous avons appris des choses qui ont confirmé, d'ailleurs,
un certain nombre d'éléments que nous savions de la SDI. Par
exemple, au cours de l'étude, il a été bien dit par un des
fonctionnaires... Lorsque j'ai mis en doute la capacité de la SDI
d'étudier les dossiers correctement, à fond, l'un de ces
fonctionnaires a dit, tout haut, en commission: «Bien, qu'on nous donne
les budgets, on va le faire.» C'était admettre qu'ils ne faisaient
pas le travail. Alors, imaginez-vous, M. le Président, qu'à ce
stade-là, j'ai dit: «Si vous ne faites pas correctement la
première étude de vos dossiers, comment pouvez-vous nous assurer
que le suivi, lui, va être fait?» Ça a été
motus. On ne dit pas un mot. C'était un point majeur, justement celui
que soulevait le Vérificateur général: que le suivi,
à la SDI, n'était pas fait. Et même l'étude des
dossiers, à l'origine, était mal faite parce que, a dit le
fonctionnaire, il n'y avait pas le personnel pour le faire.
Ça nous amène à de grandes questions sur cette
affaire. La capacité même de la SDI à prendre en charge ce
projet de loi, j'y reviendrai. Je vais d'abord revenir sur le principe de
favoriser la capitalisation des petites et des moyennes entreprises et,
en l'occurrence, il s'agit de petites entreprises puisque ces entreprises ont
moins de 25 000 000 $ de capital-actions. Donc, ce ne sont pas ce qu'on appelle
de grandes entreprises. Oui, il y a un problème de fond au
Québec. Nos entreprises sont sous-capitalisées. Dès que
les taux d'intérêt montent, elles sont vulnérables. On l'a
vu, encore une fois, au cours de la crise 1990, 1991, 1992, qui n'est pas
finie. Il y a eu un nombre record de faillites, dues en bonne partie à
cette question de capitalisation.
Que l'on prenne des mesures pour la favoriser, cette capitalisation,
nous en sommes, évidemment. Tout le monde en sera. Donc, sur le fond de
ces mesures qui visent à assurer la capitalisation, à faire en
sorte qu'il y ait le plus possible de capital-actions et qu'on favorise aussi
des prêts, mais transformables en capital-actions sous forme de
debentures, excellent! Là-dessus, nous ne discutons pas. C'est par la
suite, dans l'opérationnalisation de la loi que nous avons vu un bon
nombre de problèmes. J'avais vu, dès l'étude du principe,
qu'il y avait un pouvoir exorbitant donné à la SDI, mais encore
fallait-il s'interroger sur l'opérationnalisation de ce pouvoir ou des
pouvoirs de réglementation de la SDI. Or, à ce moment-là,
nous en sommes ramenés au rapport du Vérificateur
général, à la capacité de la SDI d'administrer une
telle loi. Et là nous avons des problèmes, et la SDI a un
problème, et le ministre a un problème. La SDI ne fait pas
l'évaluation liée au risque de la direction, ou mal, ou de
façon incomplète. Elle ne fait pas l'évaluation
liée au secteur d'activité et, ça aussi, ça a
été mis très clairement en évidence. Les
ministères sectoriels signent automatiquement. Ils font les tampons
encreurs. Dans 95 % des cas, il n'y a aucune objection. Tout passe. Puis, la
SDI, dans l'évaluation du risque inhérent au secteur, ne
connaît pas le secteur lui-même, elle était très peu
en mesure d'évaluer si le ministère sectoriel ne le fait pas. Il
dit, le vérificateur, que la SDI ne pose pas les bonnes questions. Elle
ne cerne pas de façon suffisante les questions qu'elle pose au
ministère sectoriel, de sorte qu'il y a des risques majeurs. Elle ne
fait pas l'évaluation du risque financier de l'entreprise, ce qui est
son domaine, ce qui est un domaine plus traditionnel. Problème important
parce que nous sommes dans le capital de risque. La SDI ne s'est pas
équipée pour faire face aux changements de vocation qu'elle s'est
donnée de par la loi de 1987, qui a commencé à s'appliquer
le 1er avril 1987 sous la férule du ministre actuel, qui était
alors président-directeur général de la SDI.
Problème important, surtout dans le cas du capital de risque des petites
et moyennes entreprises. Elle ne le fait pas dans ses programmes
réguliers. Dans ce programme-ci, je pense qu'il va y avoir des
difficultés. Est-ce qu'elle devra elle-même s'ingérer dans
l'administration de chacune des entreprises? Ça, c'en est un
problème. Le suivi, n'en parlons pas. Si l'étude, à
l'origine, est mal faite, le suivi l'est et c'est ce qui a été
démontré.
Alors, M. le Président, il y a un problème majeur,
vraiment important. On peut même s'interroger sur la capacité,
même éventuelle, de la SDI à pouvoir se mettre à
jour sur ce plan-là. On n'a pas de garantie là-dessus. Pourtant,
elle veut des pouvoirs très larges. Le ministre, par son amendement, je
le comprends, essaie de limiter un peu. C'est mieux que c'était, je vais
l'admettre. Est-ce que c'est suffisant? Je pense que les pouvoirs de
réglementation sont encore très larges à la SDI. Trop
larges. Trop larges. Cela m'a amené à proposer un amendement, M.
le Président, un dernier amendement qui a surpris les gens du
ministère de l'Industrie et du Commerce parce que c'était un des
derniers articles du projet de loi qui disait que ce projet devait être
administré par le ministère de l'Industrie et du Commerce.
L'article 21: «Le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la
Technologie est chargé de l'application de la présente
loi». J'ai proposé un amendement, compte tenu de
l'incapacité de la SDI et du ministère, compte tenu de la nature
de ce projet de loi. J'ai proposé que ce soit le ministère du
Revenu qui le prenne en charge. Je sais que certains peuvent sourire. Non,
c'est très sérieux. C'est très sérieux parce qu'il
s'agit d'une disposition de nature fiscale. Lorsque nous avons tenté de
vérifier, par ailleurs, au ministère du Revenu si on était
au courant des pouvoirs que voulait se donner la SDI sur ce plan, s'il y avait
eu des relations, des informations, des consultations entre les
ministères, il est apparu très nettement qu'on faisait comme
parfois l'on fait lorsque l'on signe des chèques: l'un met sa signature
en se fiant à l'autre et l'autre met sa signature en se fiant au
premier.
C'est un peu ce qui se passe là-dedans. Pourtant, sur le fond de
la question, on veut favoriser la capitalisation des petites et moyennes
entreprises par des mesures fiscales, par des crédits fiscaux. Le
ministère qui est le plus en mesure de vérifier le
bien-fondé des réclamations, c'est, je crois, encore, le
ministère du Revenu. En l'occurrence, compte tenu de l'état
lamentable de l'administration interne de la SDI et du ministère de
l'Industrie et du Commerce, je pense que ma suggestion est une suggestion
prudente d'amendement. Je vais même demander au ministre de
réfléchir à la proposition que je lui fais. Elle est
sérieuse et prudente. Je comprends que cela blesse un peu son
amour-propre, mais je pense qu'il devrait y réfléchir très
sérieusement. D'ailleurs, au fond, comme il s'agit d'une loi à
caractère fiscal, pourquoi dédoubler les services
gouvernementaux? Au fond, les personnes qui font l'examen des rapports
d'impôt peuvent très bien faire l'examen des dispositions fiscales
qui concernent une réclamation de crédit
d'impôt, en ce qui concerne la capitalisation des entreprises. De
toute façon, les services de l'impôt sur le revenu du
ministère du Revenu font cette analyse, et il y a là une source
importante d'économie éventuelle pour le gouvernement. (17 h
40)
Ma suggestion est une suggestion qui se reçoit. Je pense que le
ministre qui veut bâtir sa machine, qui, bien sûr, veut bâtir
son empire, consolider son empire comme ministre maintenant, évidemment,
va mai recevoir ma suggestion. Mais je lui propose de refréner ses
appétits de pouvoir, puis d'examiner la proposition que je lui fais
attentivement. Il a déjà admis, au paragraphe 7 de l'article 20,
qu'il devait l'amender. Bien, peut-être pourrait-il s'interroger sur sa
capacité de gérer l'actuel projet de loi lorsqu'il viendra en
application, si je comprends le gouvernement, qui veut l'adopter. Je pense que,
sur le fond, on pourrait être d'accord, à condition qu'on se donne
les moyens de bien l'administrer.
Alors, M. le Président, je pense que nos réticences
demeurent. Ce sont des réticences de prudence par rapport au projet de
loi, sur la vertu qui est l'augmentation de la capitalisation des petites et
moyennes entreprises. D'ailleurs, c'est plutôt des petites. Il n'y a
aucun doute que nous sommes d'accord. Nous sommes d'accord. Mais, sur la
capacité de la SDI à l'administrer, le Vérificateur
général lui-même, je pense, s'interroge sur la
capacité de la SDI. Sur les pouvoirs qu'elle veut se donner de fixer ses
règlements, à mon sens, là, nous avons des
problèmes, des problèmes de contrôle. Ça s'est
amélioré par l'amendement du ministre. C'est mieux que
c'était. Ce n'est pas suffisant, mais c'est mieux que c'était.
Bon, il a fait un effort, mais je pense qu'il pourrait en faire un encore plus
significatif, en confiant même l'administration de ce projet de loi au
ministère du Revenu, qui a d'ailleurs des fonctionnaires pas mal plus
habitués à gérer de telles dispositions que
lui-même.
Alors, M. le Président, nous allons concourir à l'adoption
de ce projet de loi sur division.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Merci, M. le
député de Labelle. Alors, l'amendement proposé par M. le
ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): L'amendement est
adopté sur division.
Le rapport, tel qu'amendé, de la commission de l'économie
et du travail portant sur le projet de loi 410, Loi favorisant l'augmentation
du capital des petites et moyennes entreprises, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Adopté sur
division. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Bélisle: Oui, M. le Président. L'article 39 de
notre feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi 290 Adoption du principe
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À l'article 39,
m. le député de champlain propose, au nom de mme la
députée de saint-henri, l'adoption du principe du projet de loi
290, loi concernant certaines fiducies constituées par colin wesley
webster.
M. Bélisle: Aucun intervenant, M. le Président.
Adoption
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Aucun intervenant.
Alors, M. le député de Champlain, au nom de Mme la
députée de Saint-Henri, propose l'adoption du projet de loi 290,
Loi concernant certaines fiducies constituées par Colin Wesley Webster.
Le projet de loi 290 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Adopté. M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Bélisle: L'article 40 de notre feuilleton, s'il vous
plaît.
Projet de loi 297 Adoption du principe
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À l'article 40,
m. le député de champlain propose, au nom du député
de hull, l'adoption du principe du projet de loi 297, loi concernant les
cimetières catholiques romains de l'archidiocèse de
gati-neau-hull.
M. Bélisle: Aucun intervenant. Adoption
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Aucun intervenant.
Alors, M. le député de Champlain propose, au nom de M. le
député de Hull, l'adoption du projet de loi 297, Loi concernant
Les cimetières catholiques romains de l'archidiocèse de
Gatineau-Hull. Est-ce que le projet de loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Adopté. M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Bélisle: Je vous demanderais, finalement, d'appeler
l'article 41 de notre feuilleton, M. le Président.
Projet de loi 300 Adoption du principe
Le Vice-Président (M. Bissonnet): À l'article 41,
M. le député de Duplessis propose l'adoption du principe du
projet de loi 300, Loi concernant la succession de Gérard
Morissette.
Des voix: Adopté.
Adoption
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Adopté. M. le
député de Duplessis propose l'adoption du projet de loi 300, Loi
concernant la succession de Gérard Morissette. Est-ce que ce projet de
loi est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Adopté. M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Bélisle: Alors, M. le Président, étant
donné que nous travaillons aussi rondement, je fais motion pour ajourner
nos travaux au jeudi 14 mai 1992, à 10 heures.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Est-ce que cette motion
d'ajournement est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Bissonnet): Adopté.
L'Assemblée est donc ajournée à demain, le jeudi 14 mai,
à 10 heures.
(Fin de la séance à 17 h 45)