(Huit heures trois minutes)
M. Paradis : Bonjour à toutes
et à tous. Alors, le Commissaire à la langue française a confirmé hier ce que
tout le monde sait au Québec, mais ce que continue à nier le gouvernement de la
CAQ, c'est-à-dire qu'il y a eu des coupures massives dans les services de
francisation pour les personnes immigrantes. 450 professeurs ont été mis à pied
dans les centres de services scolaires spécialisés en francisation.
Selon le Collectif Francisation, ce sont
11 000 étudiants en francisation qui ont été affectés, qui ont perdu
leur cours. Il est impossible, au Québec, actuellement, pour une personne qui
arrive au Québec, de s'inscrire dans des cours de francisation. C'est le cas
dans la circonscription de Jean-Talon, dans la région de Québec. Il n'y a pas
de nouveau cours pour les personnes qui veulent commencer des cours.
Et... j'allais dire «acculés au bord du
précipice», mais même pas, alors qu'ils sont en train de tomber dans le
précipice de ce fiasco de Francisation Québec, le ministre Roberge et le
ministre Drainville sont enfin obligés de l'admettre, en investissant 10 millions de
dollars pour ouvrir des salles de cours, pour ouvrir des cours qui, ils
continuent de dire, n'ont jamais été fermés, mais là il dit : On va
investir 10 millions pour les rouvrir. Alors, c'est un pansement sur une
plaie béante, parce que c'est un saccage des services de francisation auxquels
on a assisté. Ce qui se passe à Francisation Québec, là, ça va trôner, là, dans
le panthéon des fiascos bureaucratiques et administratifs auxquels le
gouvernement de la CAQ nous a malheureusement habitués depuis son élection.
Là-dessus, on est prêts à prendre vos
questions.
Journaliste : M. Arseneau, la
FMSQ va sortir ce matin pour, entre autres, dénoncer le fait, là, qu'il y a des
ratés de services, avec les restrictions budgétaires, et que ça met même des
patients à risque.
M. Arseneau : Bien, on n'est
pas surpris. En fait, vous savez que ça, c'est un peu comme les sonneurs
d'alarme, ce qu'on souhaite, c'est mettre fin à l'omerta. Puis, quand les
services publics sont touchés, particulièrement en santé, ce qu'on souhaite,
c'est que les gens puissent le signaler puis que le gouvernement puisse
corriger le tir. Or, les médecins, visiblement, ont l'autonomie pour le faire.
Bien, qu'ils le fassent pour qu'on constate véritablement les effets des
compressions massives qu'on s'apprête... et qu'on a déjà commencé, en fait, à
faire dans le secteur de la santé. Bien, je pense que c'est une information
publique absolument essentielle, alors moi, je les encourage à...
Journaliste : ...ce matin, on
est en négociation, ils se mettent dans une position de négociation. Est-ce que
vous croyez que c'est le cas ou...
M. Arseneau : Bien, en fait,
ce qui...
Journaliste : ...s'inquiètent
vraiment pour leurs patients?
M. Arseneau : Non, mais déjà
il y a des histoires dont on entend parler, de soins de santé qui diminuent,
qui se dégradent, des postes qui sont abolis, des services qui ne sont pas
donnés. Les listes de chirurgies... en chirurgie ne diminuent pas. Il y a
des... Aujourd'hui, il y a encore une nouvelle, non pas sur la santé, mais sur
les chèques emploi service. Un peu partout, l'approche du gouvernement va faire
mal.
Alors, moi, je pense que ce qui sera
rapporté, si c'est fidèle à la réalité terrain, il faut que les Québécois le
sachent et en prennent acte, mais ça n'a rien à voir avec ce qui se passe à la
table des négociations. Bien, ce que je comprends, ce n'est pas qu'on va
provoquer des ruptures de services... qu'on va constater les effets des
compressions budgétaires du gouvernement sur les services. C'est différent, ce
n'est pas provoqué par les médecins qui le dénoncent, c'est une réalité qu'ils
vont observer. C'est totalement différent.
Journaliste : Sur la
francisation, juste pour clarifier votre position, là, bon, vous dites que
c'est comme une espèce d'aveu d'échec. Je comprends que vous estimez que c'est
suffisant, mais qu'est-ce que... à cette étape-ci, là, le mal est fait, quelque
part, qu'est-ce que le gouvernement devrait faire de plus en ce moment, là?
M. Paradis : Bien, ça fait
deux mois qu'on le réclame au salon rouge, j'y suis revenu très souvent. J'ai
d'ailleurs révélé, il y a quelques semaines, et ma réponse est là, que les
budgets du ministère de l'Éducation pour les centres aux adultes, les centres
de services scolaires, éducation aux adultes, francisation ont été coupés. Le
gouvernement dit : Non, parce qu'ils ont trop dépensé. Non, les budgets
ont été coupés. C'est écrit noir sur blanc dans ses propres lignes. Qu'il
revienne sur cette décision-là. C'est une décision mal avisée. Il faut rétablir
intégralement le financement de l'éducation aux adultes en centre de services
scolaires, parce que c'est là que la francisation, en personne, avec des
professionnels aguerris, se donne. Alors, il faut revenir sur cette décision-là
et ne pas continuer, là, avec... à la pièce, à essayer de défaire le saccage
qui a déjà été opéré. Puis ça, ça a été fait parce qu'on a exceptionnellement
adopté une règle pour ce cas-là précis. C'est qu'au lieu d'établir le budget
sur l'année précédente, on est revenu sur l'année 2020-2021 comme année de
référence pour établir les budgets des centres de services scolaires. C'est ça,
le problème, moins d'argent.
Journaliste : Mais, en même
temps, le mal... tu sais, je veux dire, le mal est fait, là, dans le sens où,
tu sais, il y a des gens qui ont probablement décidé d'aller travailler
ailleurs, les professionnels qui ont perdu leur emploi qui font peut-être autre
chose, des étudiants qu'on ne pourra peut-être pas rejoindre. Donc, qu'est-ce
qui... Sur ce plan-là, là, qu'est-ce qui pourrait être fait, là, pour corriger
le tir?
M. Paradis : Vous avez
malheureusement raison, le saccage a été opéré, les professeurs ont été mis à
pied, il y a des gens qui quittent tout le parcours de la francisation. Il y a
des drames humains chez des personnes immigrantes qui comptaient sur ces
cours-là pour remplir leurs obligations avec leur permis de travail qui ne
savent plus quoi faire. Il y en a qui ont perdu leur allocation, hein? C'est
avec ça qu'ils pouvaient vivre, parce qu'ils étudiaient à temps plein en
francisation. Là, ils ont perdu leurs cours, donc ils perdent leurs
allocations.
C'est un drame qui est en train de se
passer partout au Québec. Et vous avez vu les manifestations. Donc, le saccage,
il est réalisé, ça va être difficile, sinon impossible, de remettre le
dentifrice dans le tube. Mais là la bonne chose à faire, d'abord, c'est de
faire face à la réalité, de l'admettre. Moi, j'ai un gouvernement qui continue
à nier qu'il y a des mises à pied. 450 professeurs, je les ai rencontrés dans
les rues, partout au Québec. Lui, il le nie. Il continue à nier que... j'ai
coupé. Qu'il fasse face à la réalité et qu'il rétablisse les budgets, puis
peut-être qu'on va être capable de récupérer une partie de la situation pour la
prochaine session, on l'espère, mais ce qu'a dit le Commissaire à la langue
française, c'est très important : Ruptures de services, ruptures de
services, ça va avoir des impacts à long terme pour le Québec.
Journaliste : Le
10 millions, là, qu'ils ont trouvé, ce n'est même pas de l'argent neuf,
hein? C'est des sous qui ont été cherchés avec des allocations qui n'ont pas
été donnés au cours des dernières semaines. Que ça ne soit même pas de l'argent
neuf, qu'est-ce que ça vous dit?
M. Paradis : Bien,
imaginez... Très important ça. Ça, c'était de l'argent qui était destiné à des
étudiants, donc des personnes immigrantes pour faire les cours de francisation.
Là, on leur a coupé ça, puis là on le prend pour essayer de réparer une partie
du saccage dans les services de francisation au Québec. C'est absurde. Ce qu'il
faut faire, c'est rétablir les budgets dans les centres de services scolaires.
C'est ça qu'il faut faire. Et ces budgets-là ont été coupés malgré le fait que
le gouvernement continue à le nier.
Journaliste
: Dans le
fond, il faut qu'il reprenne l'année 2023-2024 comme référence pour
établir les budgets?
M. Paradis : Qu'il applique
ses règles habituelles. Donc, comment ça fonctionne quand le ministère de
l'Éducation... Parce que là, c'est souvent Roberge... bien, le ministre Roberge
qui répond. Bien là, ici, c'est le ministre Drainville qui est sur la sellette
là-dessus. Le budget est établi en prenant 80 % du budget de l'année
précédente et 20 % de l'année qui précède. Là, cette fois-ci de manière
exceptionnelle, c'est écrit en toutes lettres : Exceptionnellement, pour
cet exercice, nous allons prendre l'année de référence 2020-2021. Or,
qu'est-ce qu'il y avait en 2020-2021? Une pandémie qui fait en sorte qu'il y
avait peu ou pas d'immigration et donc un nombre beaucoup plus restreint de
personnes en francisation. On prend cette année-là de référence pour établir
les budgets de cette année. Alors, ça, ça a pris par surprise tous les centres
de services scolaires qui ont subi des pertes de budget vraiment majeures. Ce
n'est pas qu'il dépense trop puis que là, au fil de... on était rendus à la
moitié de l'année puis on avait déjà dépensé. Leur budget a été coupé. C'est
écrit noir sur blanc dans les règles budgétaires du gouvernement. Pourquoi on
n'est pas capable d'avoir de la transparence puis une réponse honnête
là-dessus? C'est ça qu'on a fait. Bien, pourquoi vous l'avez fait? Ça, c'est la
question.
Journaliste : Bien,
M. Paradis, même si on... j'imagine, là, que même si on n'avait pas coupé
puis qu'on avait gardé les mêmes règles, en tout cas, il y a peut-être des
chances qu'on n'aurait pas eu assez d'argent pour répondre à l'ampleur de la
demande. Puis comme vous le dites souvent, là : Il y a beaucoup, beaucoup
trop de nouveaux arrivants. Donc, tu sais, il n'y a pas une limite, à un moment
donné, à ce que le gouvernement peut investir en francisation?
M. Paradis : Oui.
Journaliste : Elle devrait
être où?
M. Paradis : Oui, c'est vrai.
Bien, ça, vous le savez, c'est la position aussi du Parti québécois. Il y a eu
une augmentation stratosphérique des seuils d'immigration dans les dernières
années qui fait en sorte qu'il y a une augmentation, une explosion du nombre de
personnes à franciser. Le Commissaire à la langue française a dit dans un
précédent rapport que pour bien procéder à la francisation et à l'accueil et à
l'intégration de ces gens-là, ça coûterait 11 milliards de dollars.
Ça n'arrivera jamais. Ça, c'est vrai.
Donc, oui, il y a toute cette question-là
du contrôle ou de revenir à des seuils d'immigration raisonnable. On était les
seuls à tenir ce discours-là il y a quelques mois. Maintenant, à peu près tout
le monde s'entend qu'il faut faire ça. Bien, d'abord, le gouvernement ne peut
pas dire : Je m'en lave les mains. Je n'ai aucune responsabilité de cette
augmentation-là. Ça, c'est la première chose, parce que c'est tout le
temps : Moi, je n'ai rien à voir là-dedans. Bien là, en plus, non
seulement il n'a pas maintenu les services de francisation, mais il les a
coupés. C'est ça qui est l'absurdité.
Journaliste : ...quand vous
avez entendu Mme Ghazal sur ce point-là, parce que M. Legault imputait
le fait, justement, que les budgets étaient manquants au fait qu'il y a
beaucoup d'immigrants temporaires, puis il parlait des
600 000 immigrants temporaires, tout ça? Et Mme Ghazal a dit que
quand elle entendait M. Legault parler comme ça, elle se sentait exclue
parce qu'elle est... elle est d'origine libanaise. Comment vous.... Est-ce
que... Parce que Simon Jolin-Barrette a dit plus tard que c'était la rhétorique
d'Haroun Bouazzi.
M. Paradis : C'est sa façon
de l'exprimer. Elle est subjective, mais je pense qu'il ne faudrait pas
revenir, là, justement, dans ce débat-là qu'on a eu il y a quelques jours, là,
de dire qu'il y a une stigmatisation et prêter des intentions. Derrière ça, là,
nous, on est clairs au Parti québécois, c'est qu'il y a un gouvernement qui dit
une chose et qui fait le contraire, qui fait de la communication sur
Francisation Québec, mais ce qu'il a livré, c'est de la bureaucratie, de la
paperasse difficile à compléter pour les personnes immigrantes qui, justement,
ne parlent pas le français. Ça aboutit à des listes d'attente, pas de... cours.
Je le dis toujours, moi : Nommez-moi une place où il y a un nouveau cours
qui se donne. J'ai demandé au ministère... au ministre Roberge : À Québec,
là, nommez-moi la place, là, physiquement, où il y a un cours, là, avec un
professeur puis des immigrants. Il n'a jamais été capable de me répondre.
Journaliste : Bien,
Mme Ghazal, si c'est ça qu'elle pense, elle ne peut pas le dire?
M. Paradis : Bien, c'est sa
vision subjective, mais il faut faire attention de ne pas retomber dans une
partie du débat où on s'est exprimé tout le monde ensemble à l'Assemblée
nationale.
Une voix : ...
M. Paradis : Si... Pardon?
Journaliste : Est-ce que
c'est raciste de réagir comme ça? Est-ce que c'est de dire que les Québécois
sont racistes? Parce que c'était ça, la rhétorique d'Haroun Bouazzi.
M. Paradis : Là, je ne
voudrais pas trop aller dans les propos de Mme Ghazal, là, de Ruba Ghazal,
là. Je ne pense pas qu'elle ait dit que c'est du racisme, elle a dit : Je
me sens visée comme personne qui est arrivée comme immigrante et qui est passée
par le service de francisation. Ce sont ses paroles à elle, là. Nous, on a
notre vision sur cet enjeu-là, sur ce problème-là, sur le saccage des services
de francisation.
Journaliste : Vous voulez
gouverner, là, c'est votre désir, de ce que je pense, là, vous êtes senti
comment par rapport à ces propos-là, vous qui défendez la nation québécoise?
M. Paradis : Par rapport aux
propos de Ruba Ghazal?
Journaliste : Oui.
M. Paradis : C'est sa vision.
Je préfère la façon dont nous, on amène les choses, c'est-à-dire de se baser
sur les faits, sur les faits qu'on a devant nous, c'est-à-dire qu'on a un
gouvernement qui dit que la francisation, c'est essentiel pour la langue
française, pour la survie de la nation, ce sont ses mots, et qui coupent les
services de francisation. C'est ça, notre vision.
Journaliste : Donc, vous
n'êtes pas d'accord avec ses propos.
M. Paradis : Ce sont ses
propos, ça lui appartient.
Journaliste : Donc,
M. Arseneau, juste une question sur les plans de Loto-Québec de faire des
salons de jeux un peu partout. À Rimouski, c'est, semble-t-il, contesté, santé
publique, pas loin des logements sociaux. Qu'est-ce que ça vous dit que la
société d'État ait dans les plans de multiplier ce genre d'établissement là?
M. Arseneau : Bah, en fait,
la question qu'on peut se poser, c'est : Ça répond à quel besoin, dans la
société québécoise, de multiplier les salons de jeux à travers le territoire?
Et nous, on est très intéressés de savoir ce que pense la santé publique d'un
tel développement. Et il y a déjà des avis qui ont été donnés spécifiquement,
là, à Rimouski, mais on ne peut pas y aller à la pièce, là, il y a un plan de
développement, d'expansion important. Moi, j'en appelle à la Direction
nationale de la santé publique de se prononcer là-dessus, à savoir quels sont
les impacts.
Journaliste : ...du Québec
peut expliquer une offensive pour avoir plus de salons de jeux?
M. Arseneau : Mais, écoutez,
là, si l'objectif du gouvernement, à travers Loto-Québec, c'est d'augmenter les
revenus, donc à travers des... l'expansion des salons de jeux pour résorber le
déficit sans prendre en compte les impacts sur la santé publique que ça peut
entraîner, ce serait complètement irresponsable. Alors, moi, je pense qu'il
faut analyser... Ce débat là, on l'a déjà fait, là, à l'ouverture des grands
casinos, mais là il y a quelque chose qui est, je dirais, assez sensible,
qui... Et je pense qu'il faut obtenir l'avis de la santé publique avant d'aller
de l'avant.
Journaliste : M. Jolin-Barrette
vous a reproché hier votre absence, là, à la réunion pour étudier le mandat
d'initiatives que vous aviez vous-même demandé sur les données en santé. Est-ce
que vous voulez justifier...
M. Arseneau : Je n'ai entendu
son reproche. On a eu un conflit d'horaire. Alors, effectivement, on ne s'est
pas présenté à cette rencontre-là, là. Rencontre, habituellement, où évidemment
on est présents, on fait notre plaidoyer, et où la CAQ, systématiquement,
refuse d'étudier nos demandes. Mais ce n'est pas la raison pour laquelle on
n'est pas allé, là, il y a vraiment eu un conflit d'horaire.
Journaliste : L'aviez-vous
avisé?
M. Arseneau : Hein?
Journaliste : L'aviez-vous
avisé?
M. Arseneau : Non, il y a...
On n'a pas avisé à l'avance, effectivement.
Journaliste : Vous avez l'air
mal à l'aise, est-ce que vous avez oublié?
M. Arseneau : Non, non, mais
en fait il y a eu une confusion dans la gestion de mon agenda, là, avec mon
équipe, là. Alors, j'ai effectivement, en toute transparence, appris qu'il y
avait une rencontre cinq minutes après le début de cette rencontre-là, on les a
avisés qu'on ne pourrait pas être là.
Journaliste : ...c'était le
party de Noël hier du Parti Québécois...
M. Arseneau : Non, non, c'est
hier. On parle d'hier matin, là.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste :
Just to have a quick reaction from you,
Mr. Paradis, Québec has decided to bring this Court of appeal decision on, basically,
prohibiting police... you know, this story about racial profiling and police
doing some random traffic stops, Québec has decided to bring this case, to ask
the Supreme court of Canada to examine this ruling by the Court of appeal and
the Superior court. Do you have this impression that's the right decision to
do?
M. Paradis :
Well, you understand that, since this
is under consideration by a tribunal, I'm going to be circumspect in my answer.
The Court of Appeal, the Québec Court of Appeal raised very serious concerns
about the fac that random interceptions might have as an impact racial
profiling, serious concerns. So, we do hope that the argument that the
Government of Québec will bring to the Supreme Court is very serious. And we
look forward to having a look at that argument.
Journaliste :
Perfect. On the francisation at
classes, the fact that finally the Minister Roberge is putting $10 million to
the Education Ministry. What's your reaction? This is something that has been,
you know, like a hot topic for weeks now. Do you have the impression that it's
sufficient that finally he is officially backtracking?
M. Paradis :
Minister Roberge is officially
backtracking, it's an admission. The fact that he's investing 10 million to
reopen French classes means that French classes were closed, which is something
he has repeatedly denied in the past two months. I've been asking the question,
you know, I've been bringing this issue back and back and back here, at the
salon rouge. And time after time, he said: No, no, no, we're investing more.
But the fact remains that 450 teachers, French teachers have lost their job,
francisation, right? 11,000 students have lost their classes. It is impossible
for an immigrant coming to Québec now to register to a new class. So, this is
the reality, but the Government has still not faced it. He's saying, he's
investing 10 million, but 10 million is not sufficient. What must be done is
reinstating the budget for the «centres de services scolaires» at the level
they were... they were supposed to be initially.
Journaliste :
What do you make of the fact that it
took so long to... this conclusion to invest the $10 million, the fact that he
had been denying that there were classes being told... closed? What does that
say to you?
M. Paradis :
It says that it is another
administrative managing disaster by this CAQ Government. Once again, I think they
didn't see it coming. What is the intention in shutting down all French...
francisation classes throughout Québec and then replacing them by some
administrative red tape process at Francisation Québec, that doesn't have any
impact, real impact, real result on the ground? Right now, very hard to know.
But once again, it's a management administrative disaster that's going to have
long-term impacts on immigrants, on the course that they have to follow to
really integrate in our society. And that's exactly what the French language
Commissioner said yesterday, he confirmed that there is an interruption of
service and he's very concerned.
Journaliste : Peut-être en
français, sur la Cour d'appel, si vous permettez... la Cour suprême, pardon,
sur les interpellations aléatoires. Est-ce que ça vous...
M. Paradis : Oui. La Cour
d'appel du Québec a soulevé de très sérieuses questions sur le fait que les
interceptions aléatoires peuvent avoir, comme effet, de résulter en du
profilage racial. Donc, il y a eu des preuves qui ont été déposées, à l'effet
que, souvent, certaines personnes étaient plus ciblées que d'autres. Et, nous,
on a exprimé, donc, des inquiétudes par rapport à ça. Je vais être circonspect
dans mes commentaires parce que, donc, ça s'en va en appel en Cour suprême.
Mais donc, on espère que l'argumentaire du gouvernement du Québec sera très
solide. On comprend que c'est un outil dont la police se sert et qu'ils disent
qu'ils en ont besoin.
Est-ce que c'est une interdiction complète
que ça prend? Est-ce qu'il y a d'autres alternatives, en matière de formation,
etc., on le verra, mais on attend de lire et de connaître l'argumentaire du
gouvernement du Québec en appel. Merci.
(Fin à 8 h 24)