(Dix heures trois minutes)
M. Arseneau : Alors, bonjour,
tout le monde. Aujourd'hui, je vais avoir le privilège de déposer un important
projet de loi, un projet de loi pour favoriser l'autonomie des aînés. C'est en
lien avec un projet qu'on avait déposé en 2022, Vivre et vieillir dans la
dignité, où l'on voulait évidemment faire valoir l'important virage vers les
soins à domicile qu'on doit effectuer ici, au Québec, mais également favoriser
la participation pleine et entière sur le plan citoyen des personnes aînées,
favoriser également la sécurité financière des aînés. Et, lorsqu'on a vu, en
mai dernier, au Sommet sur les aînés, qui a été mené par la Coalition pour la
dignité des aînés, que la demande essentiellement la plus... la plus
importante, c'était qu'on adopte une loi-cadre sur le maintien de l'autonomie
des aînés.
Mais on a travaillé avec la coalition pour
en venir au projet de loi qui sera déposé dans quelques heures, qui est une
loi-cadre, donc, qui établit un certain nombre de droits des aînés sur le plan
de l'habitation, sur le plan de la sécurité financière, sur le plan des
services, évidemment, de santé, mais les services, en général, de l'État,
certains principes également, certaines orientations dont l'adoption d'une
stratégie de plan d'action pour s'assurer que l'État réponde de façon à pouvoir
favoriser la pleine et entière autonomie des personnes aînées, leur
participation le plus longtemps possible, de façon active, dans la société
québécoise. On en reparlera un peu plus tard.
Là-dessus, avec mon collègue Pascal
Paradis, on est prêt à répondre à vos questions d'actualité.
Journaliste : J'ai une
question, moi, sur... Vous avez vu l'exemple de la Norvège pour les véhicules
électriques ce week-end, j'aimerais savoir, le Parti québécois, sa position sur
imposer une surtaxe sur les véhicules énergivores. Est-ce que ça, vous êtes en
faveur de ça ou pas?
M. Arseneau : Bien, en fait,
on est en faveur du virage de la transition énergétique, du virage vers l'auto
électrique. Mais ce qu'on avait dans notre dernière plateforme, et c'est encore
notre position, c'est qu'il faut, d'abord et avant tout, miser sur les
incitatifs plutôt que sur les contraintes. Et, lorsqu'on veut, par exemple,
favoriser l'achat de véhicules électriques, bien, il faut encore qu'ils soient
accessibles sur le plan financier, sur le plan des inventaires, par exemple.
Donc, utiliser davantage la carotte que le bâton, c'est ça, la position du
Parti québécois à l'heure actuelle.
Journaliste : ...le principe
de bonus-malus, il pourrait y avoir un malus sur les voitures à essence, ça ne
vous empêche pas de mettre un incitatif.
M. Arseneau : Exactement. On
est davantage du côté du bonus à l'heure actuelle.
Journaliste : Juste bonus,
pas de malus.
M. Arseneau : Bien, tant et
aussi longtemps que l'industrie... Puis d'ailleurs, là où il y a une pression
très forte actuellement, c'est pour ralentir le virage. Évidemment, si on lance
le message à l'industrie qu'on peut encore fonctionner avec la voiture
thermique pendant 10 ans de plus, mais ça va certainement ralentir le
virage. Alors, nous, on veut... Par exemple, on nous a posé la question, il n'y
a pas si longtemps : Est-ce que vous seriez prêts à reporter l'échéance de
2035? Absolument pas. Si on ne se donne pas des objectifs, des cibles à
atteindre, évidemment, on n'y arrivera jamais.
Journaliste : Seriez-vous
prêts à la devancer?
M. Arseneau : Non, je pense
qu'on est quand même en 2025, dans quelques semaines, une dizaine d'années pour
faire un virage comme celui-là, ce n'est pas trop, mais, en même temps, ça nous
semble réaliste.
Journaliste : Le crédit d'impôt
pour les véhicules électriques qui disparaîtra bientôt, vous pensez quoi de ça?
M. Arseneau : Bien, on avait
réagi en se demandant si, effectivement, on n'allait pas justement à l'encontre.
On a, d'une part, une politique qui dit il faut faire le virage, on a un objectif
à atteindre et, d'autre part, on enlève les incitatifs pour que les gens le
fassent davantage. Donc, qui va faire le virage? Bien, c'est les personnes qui
sont davantage en moyen. Et la population, la classe moyenne, est-ce qu'elle
pourra faire ce virage-là? Le coût des véhicules électriques aussi a augmenté
après la pandémie. Donc, non, je ne pense pas que c'était une idée de... très,
très positive de retirer ces crédits d'impôt là.
Journaliste : Concernant le
projet de loi qui va être déposé par Christian Dubé pour forcer les médecins,
les jeunes médecins à pratiquer au public, là... Je comprends que le projet de
loi n'est pas encore déposé, mais il a quand même fait part du principe, il y a
de cela deux, trois semaines, là. Est-ce que vous êtes d'accord avec le fait
qu'il faudrait trouver une manière de faire en sorte que les jeunes médecins
commencent au Québec en premier... dans le public en premier?
M. Arseneau : On a déjà fait
part de notre accord de principe sur l'idée que... si les Québécois paient pour
une grosse partie de la formation des médecins, bien, qu'ils doivent en retour
avoir un certain nombre d'années de service qui est garanti. Souvenez-vous qu'à
ce moment-là, quand que, nous, on a forcé pour que le gouvernement prenne position,
le gouvernement disait : Il faudrait changer la Charte des droits et
libertés ou quelque chose du genre. Bien, on a dit : Non, non, c'est une
question contractuelle. On vous paie une partie de vos études. En échange, vous
avez des comptes à rendre. Vous avez donc des années de service à offrir. Bon
là, on a hâte de voir le projet de loi. Est-ce que c'est... Combien d'années
qu'on demandera de service? Mais ce n'est pas autre chose qu'une relation
contractuelle, puis ça s'est fait d'ailleurs. On l'a souvent mentionné. Dans le
cadre de la pandémie, on a voulu former de façon accélérée les préposés aux
bénéficiaires, mais on leur a demandé, en échange d'une formation rapide et
payée, bien, qu'ils puissent s'engager à faire au moins un an dans le réseau,
si ma mémoire est bonne.
Alors, si on peut avoir cette logique-là
pour les préposés aux bénéficiaires, imaginez avec la pénurie actuellement, là,
dans la santé, des professionnels. Pourquoi on ne pourrait pas le faire avec
les médecins? Et, de mémoire, on est la seule juridiction au Canada qui ne le
fait pas.
Journaliste : On n'a pas
besoin d'une clause dérogatoire pour ça, là.
M. Arseneau : Bien, moi, je
ne suis pas juriste, mon collègue l'est, mais ça semble strictement une
relation contractuelle. Si, d'entrée de jeu, les frais d'inscription sont de
telle sorte qu'ils comprennent une subvention ou une contribution très
importante du gouvernement du Québec, donc des contribuables, bien, il faut
qu'en échange, la personne qui s'inscrit sait très bien ce à quoi elle doit
s'attendre, c'est-à-dire : On me paie ma formation. En échange, je devrai
faire un certain nombre d'années au service de ceux qui l'ont payé.
Journaliste : Vous avez
déposé la semaine dernière le... un projet de loi sur la commission Grenier
pour dévoiler les documents. Est-ce que vous avez obtenu des... un retour de
M. Jolin-Barrette, à savoir, si ça va être appelé, s'ils sont d'accord?
M. Arseneau : On... Ça va
très, très vite en fin de session. On est en session intensive. On n'a pas eu
d'échange là-dessus.
Une voix : ...
M. Arseneau : C'est ça, on
pourrait certainement avoir de la place. Pascal fait bien de le mentionner.
Une voix : ...
M. Arseneau : Bien, on est en
période où on adopte des projets de loi d'intérêt privé. On a tout à fait la
disponibilité. Il y a de la place, là, dans les travaux parlementaires, dans
les séances au salon rouge pour inscrire le projet de loi. Nous, on espère que
le leader du gouvernement va nous faire signe, et il y aurait tout à fait la
place pour le faire d'ici à la fin de la semaine, oui.
Journaliste : ...vous
entendre un instant sur le fait que le gel de recrutement dans la fonction
publique, donc, ne s'applique pas aux contractants externes. Donc, les
ministères peuvent faire affaire avec des gens de l'expertise externe, dans la
mesure où, justement, à la SAAQ, on a décidé de prendre ce moyen-là pour aller
réembaucher quelqu'un pour les conseiller, là, en matière d'informatique.
J'aimerais savoir ce que vous pensez de cette... de ça.
M. Arseneau : Bien, il y a
quelque chose de fondamentalement hypocrite et aberrant dans l'idée qu'on doit
résorber le déficit de 11 milliards de dollars, un déficit
historique, qu'a creusé le gouvernement, qu'il lance à tous les... à toute la
fonction publique, là, des avertissements de ne plus faire de dépenses, de
fermer ou abolir des postes, de ne plus se déplacer, de ne plus assister à des
rencontres à l'extérieur du bureau. Et là il y a une société d'État qui va,
bien, contourner cette espèce de mot d'ordre là en faisant appel à des
consultants. Ce n'est pas logique. C'est quelque chose qui me semble aussi
aberrant. Je ne vois pas où ça nous mène essentiellement parce que c'est
toujours le contribuable qui va payer pour ces dépenses-là, de toute façon, et
ça risque de coûter plus cher de toute façon.
Une voix : ...
Journaliste : Bien, peut-être
juste une précision là-dessus. Parce que... vous avez quand même... votre intention
de réduire la bureaucratie. Donc, on pourrait penser que, si on réduit la
bureaucratie, on veut faire appel à des expertises externes. Donc, est-ce que
vous empêcheriez...
M. Arseneau : Non, non.
Une voix : ...
M. Arseneau : Bien là, on a
une période actuellement... C'est lié au contexte d'optimisation des dépenses
gouvernementales. On pourrait parler d'une nouvelle période d'austérité qui a
été décrétée par le gouvernement, qui est passé, je vous le rappelle, d'un
surplus accumulé de 7 milliards pour creuser un déficit de
11 milliards. Aujourd'hui, un vent de panique, visiblement, souffle au
gouvernement, et on veut couper partout, y compris 1,5 milliard de dollars
dans la santé. Alors, ça, c'est le contexte dans lequel on est, où on dit :
On va couper dans la fonction publique, mais on va se tourner vers des
consultants privés comme si c'était une source d'économie. C'est le contraire.
Ce que le gouvernement du... un éventuel
gouvernement du Parti québécois veut faire, c'est un travail d'optimisation des
services dans l'État du Québec, en évitant, par exemple, là, en éliminant les
dédoublements, les chevauchements, la reddition de comptes impossible qui se
multiplient à tous les échelons depuis six ans, contrairement d'ailleurs au credo
de la CAQ au moment de son élection. Je ne sais pas si tu veux compléter,
Pascal, là-dessus.
M. Paradis : Non, mais Joël
vient de le mentionner, là, donc le plan du Parti québécois, la vision du Parti
québécois, ce n'est pas d'enlever des contrôles pour les remplacer par d'autres
choses, dans le privé, par exemple, qui va coûter aussi cher, sinon plus cher,
c'est de faire une analyse de ce qui se passe actuellement, ce qu'on a vu, la
croissance énorme du sur contrôle, du sur rapportage, de la sur bureaucratie
pour protéger, essentiellement, l'image du gouvernement sans qu'aucun service
public ne soit livré en contrepartie. C'est ça, la vision du Parti québécois
là-dessus. Donc, ce n'est pas lié à ce que vous posiez, là, comme question.
Journaliste : Vous aviez
l'air de vouloir ajouter quelque chose.
M. Paradis : Non.
Journaliste : Non? O.K. Sur
l'imposition des tarifs douaniers aux États-Unis puis la sécurité à la
frontière. Bon, il y a... la semaine dernière, vous déploriez, entre autres,
là, qu'il n'y avait pas grand-chose qui était fait, l'inaction du gouvernement.
Là, il y a une rencontre de M. Bonnardel avec des personnes qui s'occupent
de la sécurité à la frontière. Qu'est-ce que vous vous attendez de cette
rencontre-là?
M. Paradis : Bien, d'abord,
c'est que malheureusement...
Une voix : ...
M. Paradis : Oui, bien,
malheureusement, on revient souvent là-dessus, mais la question de la gestion
des frontières, le Québec a un peu les mains liées parce que c'est de la
compétence du gouvernement fédéral. Et depuis, notamment l'élection du
gouvernement de Justin Trudeau, il y a eu une gestion très laxiste, une gestion
qu'on a souvent remise en question des frontières, et là on est pris avec ça.
Maintenant, qu'aujourd'hui on se réveille après les élections américaines puis
qu'on se dise : Mais là il va falloir avoir une gestion beaucoup plus
solide, beaucoup plus robuste des frontières. Tant mieux, mais il est un peu
tard. Il a fallu ce réveil-là qui nous est imposé par la réalité de la
politique internationale. On verra ce qui va ressortir de cette rencontre-là. Mais
que notre gouvernement de la CAQ et que le gouvernement fédéral se réveillent
maintenant, c'est très symptomatique de ce qu'on a dit depuis des mois et des
mois sur la gestion des frontières.
Journaliste : Mais vous
doutez des résultats que ça va donner?
M. Paradis : Bien là, le
gouvernement a l'air de se réveiller. Le gouvernement fédéral a l'air de se
réveiller. Le gouvernement du Québec aussi a l'air de se réveiller là-dessus.
Là, on dit qu'on va acheter notamment, là, des... on va acheter des drones, on
va mieux surveiller les frontières. Mais tout ça, il y a une longue... il y a
un long historique du gouvernement fédéral, là, de dire que, bien, on gère
notamment nos frontières par l'entremise de gazouillis sur X. C'est ça. Non
seulement c'était une politique mal avisée pour ici, pour le Canada et pour le
Québec, mais c'est ça que ça a donné comme impression à nos voisins puis à
l'échelle internationale, que c'est une gestion laxiste. Alors, oui, des
mesures, vraiment dommage que ça arrive parce que nos voisins du sud nous y
obligent.
Journaliste : Donc, ils ont
un peu raison de nous obliger.
M. Paradis : Nous, on le dit
depuis des mois, que des frontières, ça se gère avec de la prévisibilité, de la
planification, des politiques publiques qui ont du bon sens, et ce n'est pas ça
qu'on avait. C'était une vision laxiste, c'était une vision qui dépendait d'une
idéologie, avec un gazouillis du premier ministre du Canada qui a dit :
Bienvenu, tout le monde. Puis là, après ça, on a toléré, on a presque
institutionnalisé des entrées indignes, illégales, là, parce qu'on obligeait
des gens à venir en sandales traverser le chemin Roxham en plein milieu de
l'hiver. Bien, c'est ça que ça a donné, là, c'est toute une politique. Puis ce
n'est pas juste... Oui, les drones, très bien, mais c'est toute une vision de
la gestion des frontières, de la gestion de l'immigration qui a commencée en
2015. Et là il faut corriger ça à vitesse grand V parce qu'il y a une élection
aux États-Unis.
Journaliste : ...Trump aussi
a fait un gazouillis qui a provoqué tout ce qui se passe actuellement. Donc, ça
se fait des deux côtés. Mais ma question aussi, c'est... parce que c'est
beaucoup la question au fond du Canada dans les États-Unis, ce que
M. Trump parle, c'est-à-dire les transferts d‘immigrants irréguliers et de
drogue. Ça ne devrait pas être aux États-Unis de gérer leurs frontières pour
empêcher ça, comme nous on gère nos frontières pour empêcher que des gens des
États-Unis viennent vers le Canada et vers le Québec?
M. Paradis : C'est... Une
gestion de frontière, c'est toujours bilatéral ou multilatéral, très vrai.
Maintenant, la partie qui appartient au Canada, et malheureusement pas au
Québec, c'est de s'assurer qu'on a une politique raisonnable sur la question
des visas, sur la question des contrôles à l'arrivée, sur la gestion de la
sécurité des frontières. Et c'est ça qu'on n'a pas eu au fil des dernières
années, et ça a un impact sur les arrivées et les sorties de personnes et de
produits et de matériel des deux côtés.
Donc, nous, on a nos responsabilités ici,
on doit s'en occuper, on s'en est mal occupé dans les dernières années. Le
gouvernement fédéral s'en est mal occupé dans les dernières années. Et
aujourd'hui, bien, voilà, on est obligé de corriger ça d'urgence parce qu'il y
a eu une élection qui amène un nouveau gouvernement aux États-Unis.
Journaliste : Cette blague,
là, ou ce commentaire qui avait été fait de M. Trump, à l'effet que le Canada
avait réussi à devenir le 51e État des États-Unis, ça vous dit quoi sur
les relations? Est-ce que Justin Trudeau a été convié à un dîner de cons, pour
reprendre les propos de certains analystes?
M. Paradis : Ça a été
rapporté par Fox News. Est-ce que c'est vraiment ça qui a été dit ou pas? Je ne
sais pas si, un jour, on va le savoir, mais on trouve ça intéressant, nous, de
voir que Dominic LeBlanc, là, se vante puis raconte plein d'anecdotes sur ce
qui s'est passé lors de ce souper-là, mais ne mentionne pas celle-ci, si, de
fait, elle a été dite.
Donc, j'espère que ce n'est pas une
illustration de la façon dont on est considéré par le président élu aux
États-Unis. Mais, pour nous, en tout cas, on en prend bonne note.
M. Arseneau : Si vous
permettez, je veux aborder un autre thème, parce que je m'en voudrais, le point
de presse tire à sa fin et... Je voulais témoigner de mon indignation, par
rapport à ce qui se passe à Montréal, lorsqu'on est en train de déplacer des
personnes itinérantes qui sont déjà sans logis. On met à la rue des gens qui
sont déjà à la rue, et ça se produit trois jours après la tenue des états
généraux sur l'itinérance au Québec. Je pense que ça témoigne d'une espèce de
faillite de nos instances gouvernementales à tous les paliers. Et, moi, quelque
part, ça me fait mal au coeur de voir qu'on se lance la balle aujourd'hui, qui
a pris la décision. Il n'y a pas d'alternative.
C'est l'hiver qui arrive. Je ne comprends pas
qu'on joue dans le même film à chaque année, mais qu'on le fasse trois jours
après avoir assisté à des états généraux où on souhaite un travail
transpartisan et à différents paliers, différents secteurs, incluant le secteur
communautaire pour trouver des solutions qui soient humaines, qui respectent la
dignité des gens.
Journaliste : Juste une
question peut-être sur la caisse. Les investissements en Inde, je ne sais pas
si vous avez vu ça passer, est-ce qu'on devrait demander un examen quelconque
des pratiques de la Caisse de dépôt en Inde?
M. Paradis : Ça, je vais vous
revenir là-dessus.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste : On the bill coming this afternoon from minister Dubé, I understand
you don't know the bill's contents, but on the principle of trying to get
doctors who study in Québec to practice in Québec, is that something you agree
with?
M. Arseneau :
Well, as far as we know, we're the only
province that doesn't have this as part of the contract. We pay as
contributors, as taxpayers, a huge part of the education of doctors, for
example, and not to make it part of the deal that the practice in the public
system for a number of years doesn't make sense to me. So. It's about time that
we do so. And seeing how doctors are fleeing the public system, it's time to
intervene. It's time to go ahead with this bill. And I hope the bill will
actually, you know, change the mood. And we absolutely need resources, more
resources in the public system. And I think it's a matter of getting your
money's worth when it comes to educating our doctors.
And obviously, there's an
individual commitment, but there's also a social contract that they sign when
they sign up. We know how, you know, in order to be accepted in one of the
universities with a medical program, you've got to go through a certain number
of steps. Not everyone can, you know, make it. So, it's a privilege, but the privilege
comes with responsibility.
Journaliste :
Do you think this that this is the
right way to get doctors to stay in Québec, though, or should there be other
changes in terms of working conditions as well?
M. Arseneau :
Well, I think we have to promote and,
you know, encourage doctors to... or young students to go for, you know,
medical practice as general practicians, because we need... we need them. And
obviously it's a... it's a better pay and somewhat seen as more prestigious to
be a specialist, but we need more general practitioners. So, there is work to
do. And, when the Government, every so often, about every three months, goes at
war with their general practitioners, that doesn't help. So, that's one of the
things we should change.
Another thing is :
we can't go from... back and forth from the private sector... private network
to the public network. It has to be somewhat made more difficult for doctors to
go back and forth. We need a commitment. We need doctors, we need to treat them
well, but they also need to, you know, answer and do their part... you know,
can I say, honor their part of the deal, yes.
Journaliste :
What do you mean, may honor...
M. Arseneau :
What do you mean, what do I mean?
Journaliste :
...like, may honor the part of the
deal? What's at stake here? Is this... Do you have the impression that doctors
in Québec don't have this moral sense of duty as opposed to other provinces?
M. Arseneau :
I think, as far as I understand, it's
not on the doctors' shoulders, it's within the system that you can have entire
freedom or not to choose where you work and how you want to lead your career.
And I think that should be the case after a number of years. But the first
commitment that we should have from the doctors : if they get their
education paid for by the taxpayers, they should give back for a number of
years in services in the public system, because you... otherwise you pay twice,
you pay for their... or three times, you pay for their education, you pay for
the public system, and then you pay when you go private, you know, for private
services. So, you know, taxpayer paying three times without getting, you know,
appropriate service doesn't make sense. So, we've got to, you know, make a
certain number of rules so we get better service.
Journaliste :
What's the ideal number of years for
you? Five? Ten? 15?
M. Arseneau :
We'll see what the Government comes up
with.
Une voix : ...
M. Arseneau :
No, it has to be in years, but I'll let
the Government choose. I mean, it would be anywhere between, I don't know, two
and five years.
Journaliste :
I just want to clarify just one last
thing, because you mentioned they're going back and forth between private and
public sector. Are you hoping that this bill also makes it so that the doctors
absolutely have to exclusively work in the public sector, that they can't work
in the private sector at the same time?
M. Arseneau :
To start with, definitely, yes, yes.
Merci.
(Fin à 10 h 25)