(Douze heures cinq minutes)
Mme Labrie : ...tout le
monde. Je suis ravie d'être avec vous ce matin avec mes collègues porte-parole
de l'opposition et l'AQDR pour déposer une pétition aujourd'hui, qui a récolté
8 256 signatures, pour la création d'un ministère des Aînés à part
entière.
Vous savez qu'en ce moment la ministre des
Aînés est rattachée au ministère de la Santé. Il faut se le dire, les aînés
sont tannés de ça, d'être vus comme des personnes malades, des personnes qui
ont besoin de soins. Il y a un travail important à faire pour revaloriser l'image
des aînés puis s'assurer aussi que tout le travail qui est morcelé entre
différents ministères, en ce moment, puisse être bien pris en charge, là, par
quelqu'un qui a les coudées franches pour s'en occuper.
Donc, c'est pour ça que je suis ici ce
matin, pour appuyer cette pétition initiée par l'AQDR, qui a récolté des
milliers de signatures à travers le Québec. On a besoin d'une ministre des
Aînés qui a son ministère à part entière, qui peut chapeauter le travail qu'il
y a à faire sur tous les volets de la vie des aînés, que ce soient au niveau
des transports, au niveau des services auxquels ils doivent avoir accès, au
niveau financier aussi, parce qu'il y a énormément d'aînés qui ont une
situation financière précaire. Donc, tous les volets, le logement, tous les
volets de la vie des aînés doivent être pris en charge en ce moment. Et ce
n'est pas normal qu'on ait encore, à ce jour, une ministre des Aînés qui n'est,
finalement, rattachée qu'à la Santé. Donc, je cède la parole à mes collègues.
Mme Caron : Bonjour. Alors,
je vais profiter de la journée pour souligner qu'aujourd'hui c'est la Journée
internationale des aînés, et c'est important, parce qu'il y a beaucoup
d'obstacles, qui relèvent de l'âgisme, qui ciblent les aînés. C'est un biais
dont on est souvent inconscients, mais que les personnes aînées, elles,
prennent, à raison, comme des frustrations, des micro-agressions, qui
finissent, parfois, par se solder par de la maltraitance aussi.
Un préposé dans un commerce, par exemple,
qui ne voit pas la personne aînée qui est là, puis qui sert les personnes qui
sont plus jeunes avant, un piéton qui s'impatiente parce que la personne aînée
qui marche devant lui ne marche pas assez vite, s'empresse de la dépasser puis
risque de la faire tomber, un malfaiteur qui cible des personnes aînées pour de
la fraude financière, et, malheureusement, un système qui laisse tomber les
personnes aînées dans la fracture numérique pour prendre des rendez-vous
médicaux, par exemple, qui n'agit pas pour sauver les ressources intermédiaires
et les résidences privées pour aînés, qui ne répond qu'à une fraction des
besoins en soutien à domicile, ou des personnes qui ont besoin de places dans
un milieu d'hébergement, qui laisse des personnes devenir itinérantes parce
qu'elles ne peuvent plus payer leur loyer pour la première fois de leur vie,
c'est vraiment triste, c'est au moment où elles sont le plus vulnérables. Ou
bien encore, un système qui les laisse pâtir à l'urgence, sans leur donner le
soutien dont ils ont besoin, l'attention supplémentaire dont ils ont besoin
pour les empêcher de dépérir durant la trop longue attente. Ce qu'on aurait
cru... Des situations, là, comme ça, que je viens de décrire, qu'on aurait cru
inconcevables au Québec, malheureusement, ça se produit aujourd'hui, en 2024.
Pour toutes ces raisons-là, il faut
changer les façons de faire. Et, à l'automne 2023, durant son conseil général,
le Parti libéral du Québec, les membres du Parti libéral du Québec ont adopté,
à l'unanimité, une résolution pour créer un ministère des Aînés à part entière.
Alors, on s'inscrit dans le souhait de l'AQDR qu'il y ait un ministère des
Aînés à part entière, qui aura une voix forte au Conseil des ministres et un
budget conséquent pour répondre à tous ces besoins. Merci.
M. Arseneau : Alors, à mon
tour de saluer, en fait, tous les aînés du Québec pour la Journée
internationale des aînés. Et je pense que c'est important de continuer sur le
momentum, par exemple, des états généraux qui ont eu lieu au cours du printemps
dernier. Et c'est significatif que les aînés se mobilisent, tant ici, en point
de presse, à l'Assemblée nationale, qu'à l'extérieur de l'Assemblée nationale,
parce que, visiblement, leur voix n'est pas suffisamment entendue. Je vous rappellerais
qu'en 2022... et j'étais très fier de déposer, au nom de ma formation
politique, un plan, Vivre et vieillir avec dignité, qui comporte une trentaine
de propositions et de mesures, dont celle de créer un ministère des Aînés à
part entière, parce que les aînés sont des citoyens à part entière, et ils ne
doivent pas être considérés uniquement sous l'angle... et leurs besoins ne
doivent pas être considérés uniquement sous l'angle de la santé et des services
sociaux.
On a également proposé de s'attaquer à
toute la question de la solitude, de l'isolement, en créant un secrétariat à la
solitude, comme ça se fait dans certaines juridictions à travers le monde, pour
identifier des politiques publiques qui permettent, justement, de favoriser les
liens sociaux et le bien-être psychologique et affectif des aînés. Au Québec,
on l'a mentionné à plusieurs reprises au cours des derniers jours, là, que,
d'ici cinq ans à peine, les aînés représenteront le quart de la population
québécoise. Donc, on ne peut pas continuer de négliger, là, les gens du
troisième âge. On doit faire tous les efforts pour que leur voix soit entendue,
mais pour que leurs besoins, également, sont pris en compte et qu'on y réponde
à tous égards. La participation des aînés, je l'ai mentionné tout à l'heure,
c'est fondamental sur le marché du travail, mais également dans une approche
intergénérationnelle, là, de partage de connaissances, et d'expérience, et de
sagesse auprès des autres générations. Il y a là toute la question du logement,
qui a été mentionnée par ma collègue députée de Sherbrooke, mais également
toute la question de l'appauvrissement des aînés actuellement dans la société
québécoise. On a parlé également de la maltraitance.
Donc, ce sont tous des enjeux qui sont
fondamentaux et qui pourraient être pris en charge par un ministère des Aînés,
qui a un budget conséquent et les coudées franches pour défendre la cause au
sein du Conseil des ministres, comme le mentionnait ma collègue de
La Pinière.
En terminant, je voudrais dire qu'il y a
un dossier qui me tient particulièrement à cœur. Bien, c'est celui de l'accès
accru qu'on doit développer aux soins et aux services de maintien à domicile
pour les personnes aînées. On travaille d'ailleurs actuellement, ma formation
politique et moi, sur un projet de loi, un projet de loi-cadre qui permettrait,
justement, de mieux prendre en compte tous les moyens, toutes les mesures à
mettre en place pour favoriser la pleine et complète autonomie des personnes
aînées le plus longtemps possible.
Là-dessus, je vais laisser la parole à
M. Pierre Lynch, président de l'AQDR.
M. Lynch (Pierre) : Alors,
bon matin. Mon nom est Pierre Lynch. Je suis le président de Put l'AQDR. Alors,
permettez-moi tout d'abord de remercier les trois partis politiques présents à
nos côtés aujourd'hui. Je crois que vous envoyez un message assez fort en ce 1ᵉʳ octobre.
La cause des aînés doit être transpartisane. C'est ce que vous faites. Alors,
merci et bravo.
Aujourd'hui, en cette Journée
internationale des aînés, j'aimerais vous poser une question. Vous
rappelez-vous la première fois que vous avez entendu parler qu'au Québec on
doit faire le grand virage vers le maintien à domicile, qu'il faut améliorer de
notre façon de traiter nos aînés pour de bon? Probablement pas, hein? Alors,
moi non plus. Parce qu'il semble que cette formule que nous avons tellement
entendue pendant tellement longtemps que plusieurs n'y croient plus. Toutes les
promesses des grands changements sont passées à la trappe. Alors, notre
appareil gouvernemental est tout simplement incapable d'opérer ce grand
changement et ce fameux virage.
Nous ne doutons pas de la bonne volonté
des décideurs ou de la ministre, mais les choses ne se passent tout simplement
pas. Cessons de répéter les mêmes recettes et espérer des résultats différents.
Créons un ministère des Aînés... on va pouvoir agir sur des logements sociaux
pour les aînés, des soins à domicile pour les aînés, un aide au revenu pour nos
aînés, des crédits d'impôt adéquats, un transport en commun, et ainsi de suite.
Alors, il s'agirait d'un outil fort, indépendant qui pourrait offrir à la
personne qui occupe le poste de ministre des Aînés toute l'autorité et les
ressources nécessaires pour piloter les réformes qui sont urgentes puis mener à
bien les changements que nous attendons tous, et développer un leadership fort
pour la cause des aînés au sein du gouvernement du Québec.
Alors, il n'y a pas de miracle puis il n'y
en aura pas de miracle. Il y a seulement... Il y aura encore beaucoup de
travail à faire, mais arrêtons de tourner en rond puis innovons dans la façon
de faire les choses. La cause des aînés doit être prioritaire, maintenant plus
que jamais.
Alors, en cette journée du 1ᵉʳ octobre,
là, je souhaite bonne journée internationale des aînés à tous les aînés
présents et ceux à venir. Merci.
La Modératrice : Questions?
M. Arseneau : Des questions?
Journaliste : Yes, in English. If somebody can just explain the difference, they
think this would make, to have a separate ministry altogether and not attached
to the Health Minister or the Health Ministry.
M. Lynch
(Pierre) :
A
very important question. At one point, it's to centralize most of the requests
for seniors. A senior is not only... doesn't have only needs in health. They
have needs for, you know, income. They have needs for mobility. They have
different needs. So, we need to have an entity that's going to be able to
support the Minister in all of his advocations as we go along.
Journaliste :
And do you feel as, though, it's... you
know, the Ministry isn't necessarily as helpful or as present as it could
possibly be or potentially be down the road?
M. Lynch
(Pierre) :
Well,
listen, we've been trying the same different processes for last 30 years. So, I
guess, you know, a change of perspectiveis required. So, if we always, you know, go the same way, probably
we will get the same results. So, it's time to look at the perspective either
from top, on the bottom or on the side.
Journaliste
: Thank
you. Merci.
M. Lynch (Pierre) : You're
welcome.
(Fin à 12 h 16)