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Point de presse de Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition pour les aînés, Mme Linda Caron, porte-parole de l’opposition officielle pour les aînés et les proches aidants, et en matière de soins à domicile, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour les aînés

Version finale

Tuesday, October 1, 2024, 12 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures cinq minutes)

Mme Labrie : ...tout le monde. Je suis ravie d'être avec vous ce matin avec mes collègues porte-parole de l'opposition et l'AQDR pour déposer une pétition aujourd'hui, qui a récolté 8 256 signatures, pour la création d'un ministère des Aînés à part entière.

Vous savez qu'en ce moment la ministre des Aînés est rattachée au ministère de la Santé. Il faut se le dire, les aînés sont tannés de ça, d'être vus comme des personnes malades, des personnes qui ont besoin de soins. Il y a un travail important à faire pour revaloriser l'image des aînés puis s'assurer aussi que tout le travail qui est morcelé entre différents ministères, en ce moment, puisse être bien pris en charge, là, par quelqu'un qui a les coudées franches pour s'en occuper.

Donc, c'est pour ça que je suis ici ce matin, pour appuyer cette pétition initiée par l'AQDR, qui a récolté des milliers de signatures à travers le Québec. On a besoin d'une ministre des Aînés qui a son ministère à part entière, qui peut chapeauter le travail qu'il y a à faire sur tous les volets de la vie des aînés, que ce soient au niveau des transports, au niveau des services auxquels ils doivent avoir accès, au niveau financier aussi, parce qu'il y a énormément d'aînés qui ont une situation financière précaire. Donc, tous les volets, le logement, tous les volets de la vie des aînés doivent être pris en charge en ce moment. Et ce n'est pas normal qu'on ait encore, à ce jour, une ministre des Aînés qui n'est, finalement, rattachée qu'à la Santé. Donc, je cède la parole à mes collègues.

Mme Caron : Bonjour. Alors, je vais profiter de la journée pour souligner qu'aujourd'hui c'est la Journée internationale des aînés, et c'est important, parce qu'il y a beaucoup d'obstacles, qui relèvent de l'âgisme, qui ciblent les aînés. C'est un biais dont on est souvent inconscients, mais que les personnes aînées, elles, prennent, à raison, comme des frustrations, des micro-agressions, qui finissent, parfois, par se solder par de la maltraitance aussi.

Un préposé dans un commerce, par exemple, qui ne voit pas la personne aînée qui est là, puis qui sert les personnes qui sont plus jeunes avant, un piéton qui s'impatiente parce que la personne aînée qui marche devant lui ne marche pas assez vite, s'empresse de la dépasser puis risque de la faire tomber, un malfaiteur qui cible des personnes aînées pour de la fraude financière, et, malheureusement, un système qui laisse tomber les personnes aînées dans la fracture numérique pour prendre des rendez-vous médicaux, par exemple, qui n'agit pas pour sauver les ressources intermédiaires et les résidences privées pour aînés, qui ne répond qu'à une fraction des besoins en soutien à domicile, ou des personnes qui ont besoin de places dans un milieu d'hébergement, qui laisse des personnes devenir itinérantes parce qu'elles ne peuvent plus payer leur loyer pour la première fois de leur vie, c'est vraiment triste, c'est au moment où elles sont le plus vulnérables. Ou bien encore, un système qui les laisse pâtir à l'urgence, sans leur donner le soutien dont ils ont besoin, l'attention supplémentaire dont ils ont besoin pour les empêcher de dépérir durant la trop longue attente. Ce qu'on aurait cru... Des situations, là, comme ça, que je viens de décrire, qu'on aurait cru inconcevables au Québec, malheureusement, ça se produit aujourd'hui, en 2024.

Pour toutes ces raisons-là, il faut changer les façons de faire. Et, à l'automne 2023, durant son conseil général, le Parti libéral du Québec, les membres du Parti libéral du Québec ont adopté, à l'unanimité, une résolution pour créer un ministère des Aînés à part entière. Alors, on s'inscrit dans le souhait de l'AQDR qu'il y ait un ministère des Aînés à part entière, qui aura une voix forte au Conseil des ministres et un budget conséquent pour répondre à tous ces besoins. Merci.

M. Arseneau : Alors, à mon tour de saluer, en fait, tous les aînés du Québec pour la Journée internationale des aînés. Et je pense que c'est important de continuer sur le momentum, par exemple, des états généraux qui ont eu lieu au cours du printemps dernier. Et c'est significatif que les aînés se mobilisent, tant ici, en point de presse, à l'Assemblée nationale, qu'à l'extérieur de l'Assemblée nationale, parce que, visiblement, leur voix n'est pas suffisamment entendue. Je vous rappellerais qu'en 2022... et j'étais très fier de déposer, au nom de ma formation politique, un plan, Vivre et vieillir avec dignité, qui comporte une trentaine de propositions et de mesures, dont celle de créer un ministère des Aînés à part entière, parce que les aînés sont des citoyens à part entière, et ils ne doivent pas être considérés uniquement sous l'angle... et leurs besoins ne doivent pas être considérés uniquement sous l'angle de la santé et des services sociaux.

On a également proposé de s'attaquer à toute la question de la solitude, de l'isolement, en créant un secrétariat à la solitude, comme ça se fait dans certaines juridictions à travers le monde, pour identifier des politiques publiques qui permettent, justement, de favoriser les liens sociaux et le bien-être psychologique et affectif des aînés. Au Québec, on l'a mentionné à plusieurs reprises au cours des derniers jours, là, que, d'ici cinq ans à peine, les aînés représenteront le quart de la population québécoise. Donc, on ne peut pas continuer de négliger, là, les gens du troisième âge. On doit faire tous les efforts pour que leur voix soit entendue, mais pour que leurs besoins, également, sont pris en compte et qu'on y réponde à tous égards. La participation des aînés, je l'ai mentionné tout à l'heure, c'est fondamental sur le marché du travail, mais également dans une approche intergénérationnelle, là, de partage de connaissances, et d'expérience, et de sagesse auprès des autres générations. Il y a là toute la question du logement, qui a été mentionnée par ma collègue députée de Sherbrooke, mais également toute la question de l'appauvrissement des aînés actuellement dans la société québécoise. On a parlé également de la maltraitance.

Donc, ce sont tous des enjeux qui sont fondamentaux et qui pourraient être pris en charge par un ministère des Aînés, qui a un budget conséquent et les coudées franches pour défendre la cause au sein du Conseil des ministres, comme le mentionnait ma collègue de La Pinière.

En terminant, je voudrais dire qu'il y a un dossier qui me tient particulièrement à cœur. Bien, c'est celui de l'accès accru qu'on doit développer aux soins et aux services de maintien à domicile pour les personnes aînées. On travaille d'ailleurs actuellement, ma formation politique et moi, sur un projet de loi, un projet de loi-cadre qui permettrait, justement, de mieux prendre en compte tous les moyens, toutes les mesures à mettre en place pour favoriser la pleine et complète autonomie des personnes aînées le plus longtemps possible.

Là-dessus, je vais laisser la parole à M. Pierre Lynch, président de l'AQDR.

M. Lynch (Pierre) : Alors, bon matin. Mon nom est Pierre Lynch. Je suis le président de Put l'AQDR. Alors, permettez-moi tout d'abord de remercier les trois partis politiques présents à nos côtés aujourd'hui. Je crois que vous envoyez un message assez fort en ce 1ᵉʳ octobre. La cause des aînés doit être transpartisane. C'est ce que vous faites. Alors, merci et bravo.

Aujourd'hui, en cette Journée internationale des aînés, j'aimerais vous poser une question. Vous rappelez-vous la première fois que vous avez entendu parler qu'au Québec on doit faire le grand virage vers le maintien à domicile, qu'il faut améliorer de notre façon de traiter nos aînés pour de bon? Probablement pas, hein? Alors, moi non plus. Parce qu'il semble que cette formule que nous avons tellement entendue pendant tellement longtemps que plusieurs n'y croient plus. Toutes les promesses des grands changements sont passées à la trappe. Alors, notre appareil gouvernemental est tout simplement incapable d'opérer ce grand changement et ce fameux virage.

Nous ne doutons pas de la bonne volonté des décideurs ou de la ministre, mais les choses ne se passent tout simplement pas. Cessons de répéter les mêmes recettes et espérer des résultats différents. Créons un ministère des Aînés... on va pouvoir agir sur des logements sociaux pour les aînés, des soins à domicile pour les aînés, un aide au revenu pour nos aînés, des crédits d'impôt adéquats, un transport en commun, et ainsi de suite. Alors, il s'agirait d'un outil fort, indépendant qui pourrait offrir à la personne qui occupe le poste de ministre des Aînés toute l'autorité et les ressources nécessaires pour piloter les réformes qui sont urgentes puis mener à bien les changements que nous attendons tous, et développer un leadership fort pour la cause des aînés au sein du gouvernement du Québec.

Alors, il n'y a pas de miracle puis il n'y en aura pas de miracle. Il y a seulement... Il y aura encore beaucoup de travail à faire, mais arrêtons de tourner en rond puis innovons dans la façon de faire les choses. La cause des aînés doit être prioritaire, maintenant plus que jamais.

Alors, en cette journée du 1ᵉʳ octobre, là, je souhaite bonne journée internationale des aînés à tous les aînés présents et ceux à venir. Merci.

La Modératrice : Questions?

M. Arseneau : Des questions?

Journaliste : Yes, in English. If somebody can just explain the difference, they think this would make, to have a separate ministry altogether and not attached to the Health Minister or the Health Ministry.

M. Lynch (Pierre) : A very important question. At one point, it's to centralize most of the requests for seniors. A senior is not only... doesn't have only needs in health. They have needs for, you know, income. They have needs for mobility. They have different needs. So, we need to have an entity that's going to be able to support the Minister in all of his advocations as we go along.

Journaliste : And do you feel as, though, it's... you know, the Ministry isn't necessarily as helpful or as present as it could possibly be or potentially be down the road?

M. Lynch (Pierre) : Well, listen, we've been trying the same different processes for last 30 years. So, I guess, you know, a change of perspectiveis required. So, if we always, you know, go the same way, probably we will get the same results. So, it's time to look at the perspective either from top, on the bottom or on the side.

Journaliste : Thank you. Merci.

M. Lynch (Pierre) : You're welcome.

(Fin à 12 h 16)