(Huit heures cinquante et une minutes)
M. Paradis : Bonjour à toutes
et à tous. Bonne rentrée parlementaire. Donc, hier, ont débuté les
consultations particulières sur le projet de loi n° 69 portant réforme du
secteur de l'énergie. Et une des questions qui est la plus importante pour les
Québécoises et les Québécois, c'est : Que va-t-il se passer avec les
tarifs d'électricité pour le secteur résidentiel?
Et on a un gouvernement qui ne cesse d'affirmer
que les hausses vont être limitées à 3 % chaque année pour le secteur
résidentiel. La ministre l'a affirmé de nouveau hier. Or, on a un projet de loi
n° 69 qui dit autre chose, lui. Il crée un programme d'aide financière
visant à limiter l'impact de la hausse des tarifs de distribution d'électricité.
«Limiter les impacts de la hausse», c'est le projet de loi qui dit ça, là, c'est
entre guillemets, ce que je viens de vous citer. Ce programme repose sur un
fonds d'aide à la clientèle domestique d'Hydro-Québec, qui va avoir de l'argent
fourni, bien sûr, par l'impôt et les taxes des Québécois. Et ça, ce projet de
loi là, c'est le projet de loi qui a été écrit par le précédent ministre,
Pierre Fitzgibbon, qui n'a eu de cesse de répéter que les tarifs résidentiels,
c'était inévitable que ça augmente.
J'ai demandé hier à trois organisations
expertes indépendantes de nous dire ce qu'ils pensaient de ce fonds. J'ai posé
la question à l'Institut Trottier : Qu'est-ce que ça veut dire, ce
fonds-là? D'abord, ils nous ont dit que c'est une très mauvaise idée. Et ils confirment
qu'en fin de compte ce sont les contribuables québécois qui vont finir par
payer plus. J'ai demandé à la Chaire de gestion du secteur de l'énergie HEC qu'est-ce
qu'ils pensaient de ce fonds-là. Ils m'ont répondu, ce sont leurs mots : C'est
un stratagème comptable. C'est un stratagème politique. Donc, oui, les
Québécois vont payer plus. J'ai demandé à Option Consommateurs s'il y avait
quelque chose dans le projet de loi qui garantissait le plafonnement de la
hausse des tarifs à 3 %. Ils m'ont dit non.
Donc, on a un gouvernement qui dit une
chose et qui fait autre chose dans le projet de loi n° 69. Et ça, c'est
une question cruciale pour l'avenir énergétique et économique du Québec et
surtout pour M. et Mme Tout-le-monde qui nous écoutent aujourd'hui et qui vont
suivre, on l'espère, les consultations particulières.
M. Arseneau : Merci. Moi, je
voulais parler, parce que c'est la rentrée, des... du réseau de services de
garde à l'enfance, les services éducatifs, parce qu'évidemment on a parlé
beaucoup de manque de profs, on n'a pas parlé beaucoup du manque d'éducatrices.
On a parlé des déficits de 52 % des CPE, mais on n'a pas parlé de l'engagement
formel du gouvernement, en la personne de François Legault, en 2021, qui s'est
engagé à ce que, pour mars 2025, le réseau soit complété, que la liste d'attente
pour les services de garde soit réduite à zéro.
Aujourd'hui, on constate qu'il y a 34 000 enfants
qui sont en attente d'une place en service de garde. Et on constate également
que les objectifs que s'étaient fixé le gouvernement, de créer 37 000 places
d'ici mars prochain, bien, on tire de la patte un peu. On regarde le tableau,
le tableau de bord du gouvernement, qui est produit avec les données
gouvernementales, parle de 19 000 places créées. La ministre hier,
disait qu'il y en avait 26 000 places de créées. Donc, est-ce que les
données... on peut se fier aux données du tableau de bord?
Mais plus important encore, c'était de
dire, dans la politique, le grand chantier, le grand chantier des familles, c'était
de dire que chaque enfant aurait une place, chaque parent pourrait retourner au
travail, mais cet objectif-là, il sera vraisemblablement raté. Et on demande au
gouvernement et à la ministre de donner l'heure juste, de nous dire toute la
vérité. Et s'ils ont mal fait leur calcul, qu'ils nous le disent. Et quel est
le plan de match s'ils pensent vraiment atteindre leur objectif d'ici mars
2025? Alors que, parallèlement, il faut voir aussi que les éducatrices ne
reviennent pas parce que les conditions de travail ne sont pas adéquates. Donc,
l'enjeu, il est complet et il est extrêmement préoccupant pour les familles du
Québec.
Journaliste : M. Paradis,
pourquoi n'êtes vous pas rassuré par M. Sabia, qui est venu dire hier qu'il
va être possible de maintenir les tarifs résidentiels à 3 % en faisant
payer les entreprises un peu plus sans utiliser, là, le fonds d'aide qui est
dans le projet de loi? C'est un peu ce qu'a dit, M. Sabia. Pourquoi ça ne
vous rassure pas?
M. Paradis : Parce que c'est
ce qu'il dit. C'est ce que le premier ministre dit. Mais il faut regarder
maintenant qu'est ce qu'il y a dans le projet de loi. Le projet de loi, lui, il
prévoit un mécanisme relatif à la hausse des tarifs de distribution d'électricité.
C'est ça qu'il fait, le projet de loi. Et n'oublions pas, ce projet de loi, il
est le fruit du travail de l'ancien ministre Pierre Fitzgibbon, qui l'a dit,
qui l'a répété : Les hausses de tarifs pour le secteur résidentiel sont
inévitables. Et les experts qui sont venus témoigner hier sont du même avis.
Donc, je comprends la stratégie de M. Sabia.
Et je pense que c'est vrai qu'on peut commencer à regarder dans le secteur des
grandes entreprises ce qu'on peut faire là, mais il faut de la transparence
dans ce débat-là. Il faut que le gouvernement mette les cartes sur table. Et ça
ne serait pas la première fois qu'il nous dit une chose et qu'il fait le
contraire.
Journaliste : ...vous
demandez le retrait, dans le projet de loi, de ce fonds d'aide là. Vous voulez
que ça soit biffé, là.
M. Paradis : Nous, on demande
le retrait du projet de loi au complet. On s'est présenté en consultations
publiques hier... en consultations particulières, sans connaître la vision et
le plan du gouvernement. Où est le document qui contient la vision qui doit
être articulée, mise en œuvre par le projet de loi? On procède à l'envers. Tout
le monde nous dit que, dans ce projet de loi là, une des bonnes choses — et
c'est vrai — c'est qu'il prévoit qu'il va y avoir un plan de gestion
intégrée des ressources énergétiques, mais actuellement où est ce plan-là? Qu'est-ce
qu'on tente de construire avec le projet de loi? Moi, quand je regarde le
projet de loi, il me parle de hausses de tarifs de distribution d'électricité
pour le secteur résidentiel.
Journaliste : ...vous savez
que le retrait du projet de loi, ça n'arrivera pas, là. Donc, est-ce que, par
exemple, un amendement qui viendrait stipuler que la hausse, dans le secteur
résidentiel, doit être limitée à 3 %, ça rendrait la chose plus
acceptable?
M. Paradis : Ce qui peut
arriver, c'est qu'on fasse les consultations particulières. J'en conviens,
elles sont lancées, on va les avoir, on va apprendre des choses. En fait, on en
apprend beaucoup plus de la part des experts qui viennent témoigner que du
gouvernement lui-même. Donc, on va faire les consultations particulières après
les consultations particulières. Que la ministre retourne faire ses devoirs.
Journaliste : Puis qu'est ce
que vous avez pensé de l'espèce de choc de vision qu'on a vu hier, entre M. Sabia
qui dit qu'il faut privilégier la nouvelle énergie, là, qu'on va créer pour
décarboner le Québec, et celle du gouvernement qui est d'utiliser cette énergie-là
pour attirer des... de nouvelles entreprises, là?
M. Paradis : M. Sabia a
dit tout haut ce que tout le monde sait, ce que tout le monde connaît comme
étant factuel : ce gouvernement a privilégié des entreprises étrangères.
En Chambre, le premier ministre a répondu ça à certaines de nos questions. Des
questions que Paul St-Pierre Plamondon lui a posées, j'ai posé des questions au
ministre Fitzgibbon à l'époque, qui nous ont dit : Oui, oui, on est parti
avec notre valise — je pense que c'est l'image qu'il avait utilisée — puis
on est allé, là, puis on a vendu l'électricité du Québec.
Puis là, aujourd'hui, on se retrouve
soudainement, on a un déficit d'énergie, on n'a plus assez d'énergie. On était
à Rouyn-Noranda, nous, la semaine dernière, les gens de Rouyn-Noranda nous ont
dit : On a des projets, nous, dans les cartons, et on s'est fait dire par
le gouvernement : Il n'y a pas d'énergie, il n'y a pas d'électricité pour vous,
parce qu'on est allé la vendre à l'étranger. Tout le monde sait ça. Le ministre
l'a exprimé... le P.D.G. Michael Sabia l'a exprimé hier, mais c'est la réalité
et c'est ce que tout le monde savait déjà.
Journaliste : Donc, c'était
une mauvaise idée, pour vous, de vendre... par exemple, de passer le contrat
avec l'État de New York, pour vendre l'électricité pour fournir Queens, par
exemple, en électricité, tout ça. Ça, c'est un mauvais deal?
M. Paradis : Attention!
L'exportation d'électricité, ça fait partie de la gamme des outils à la
disposition du Québec et d'Hydro-Québec pour enrichir les Québécois, mais
encore faut-il la vendre au bon tarif, encore faut-il qu'on s'assure que les
coûts de production, le coût marginal de production, aujourd'hui, soient à tout
le moins compensés dans les contrats. Et surtout il ne faut pas qu'on crée de
la rareté, de la rareté pour nos entreprises québécoises, et qu'en bout... et
qu'en fin de compte, ce soit aussi le secteur résidentiel qui paie.
Journaliste : ...au prix
qu'on l'a vendu, là, parce que, qu'on le vende n'importe quel prix,
l'électricité s'en va pareil, puis on ne l'a plus, là. Hein, on parle de... on
parle de déficit d'énergie, là. Alors, est-ce que c'était un bon deal, c'était
une bonne idée de vendre des surplus, de passer le contrat avec l'État de New
York pour vendre les surplus?
M. Paradis : À l'époque, la
prévision, c'était : Des surplus, on a passé un contrat, il existe. Vous
nous avez déjà posé la question, il est là, on vit avec, et ça fait partie de
la gamme d'outils. Je le répète, le Québec peut continuer à exporter, mais il
faut une prévision, il faut un plan, il faut savoir qu'est-ce qu'on veut faire
en termes de décarbonation. Et ce plan-là, on ne l'a pas, on ne l'a jamais eu.
Alors, quelle est la part qu'on peut
vendre et combien on peut vendre d'électricité? Ça prend un plan. Ce qui a tenu
lieu de plan ou de non-plan depuis longtemps, c'est les déclarations de Pierre
Fitzgibbon. Il fallait que vous, que moi, que tout le monde, on essaie de
déchiffrer où va le gouvernement du Québec parce que c'était une personne qui
nous disait : Bon, bien là, j'ai tel nombre de contrats sur la table, j'ai
décidé, j'ai choisi. Le ministre Fitzgibbon s'est vanté d'avoir choisi...
d'avoir choisi personnellement Northvolt. Ça, ce n'est pas un plan, ce n'est
pas une vision gouvernementale. C'est ce qu'on demande, depuis le début, que le
gouvernement énonce clairement sa vision.
Journaliste : ...Fitzgibbon
est responsable? Vous, vous dites que M. Fitzgibbon est responsable de la
pénurie d'énergie qu'on a en ce moment?
M. Paradis : Le gouvernement
doit assumer ses choix et c'est lui qui a décidé d'aller vendre l'électricité
du Québec, de partir avec sa petite valise, d'aller vendre l'électricité du
Québec, et qui retourne aujourd'hui au Québec en disant : Oh! bien là, on
manque d'électricité, on manque d'énergie pour nos PME, pour nos organisations,
pour les gens ici. C'est le gouvernement du Québec qui doit assumer ça.
Journaliste : Quand le
premier ministre dit qu'il choisit les entreprises selon la rentabilité, est-ce
que vous comprenez que la vision de M. Fitzgibbon se... se poursuit, en
fait, au gouvernement?
M. Paradis : La réponse qu'on
attendait, c'était : Hydro-Québec, et l'énergie, et l'électricité, c'est
une richesse québécoise. C'est nous qui l'avons construite à force de bras, à
force d'intelligence québécoise, et donc c'est les Québécois et les PME
québécoises, les organisations québécoises, les familles, les ménages qui
vont... qui vont en profiter en premier. C'est ça qu'on voulait entendre comme
réponse.
Journaliste : ...la réponse
que vous avez eue, c'est : On privilégie des entreprises qui offrent des
salaires plus élevés. Est-ce que vous comprenez, dans ces propos-là, que la
vision de M. Fitzgibbon continue d'être présente au gouvernement?
M. Paradis : Le premier
ministre assume : entreprises étrangères, bienvenue, on va vous vendre de
l'électricité, puis on ne regardera pas ce dont on a besoin d'abord et avant
tout au Québec. C'est ça que des véritables nationalistes économiques feraient.
Il a assumé. Ce n'est pas ça qu'il a dit hier.
Journaliste : Juste pour
comprendre, là, vos propos. Parce que vous opposez, mettons, une PME du Québec
à une... à une multinationale étrangère, mais, je veux dire, Rio Tinto, par
exemple, là, veut s'électrifier au Québec, ce n'est pas une PME, puis c'est
étranger, mais elle est ici. Donc, pour vous, est-ce que ça compte ou... dans
quelle catégorie vous la rangez?
M. Paradis : Ça compte. Ce
qu'il faut, c'est une planification...
Journaliste : ...est-ce que,
pour vous, c'est une entreprise d'ici, Rio Tinto, ou c'est une entreprise
étrangère?
M. Paradis : Oui, oui, c'est
une entreprise... c'est une entreprise d'ici. Mais là, ce qu'on a vu, c'est
notre gouvernement partir vendre notre... notre électricité à l'étranger. C'est
eux-mêmes qui nous ont dit ça puis qu'ils nous l'ont...
Journaliste : ...
M. Paradis : Pardon?
Journaliste : GEM, POSCO, ce
n'est pas d'ici?
M. Paradis : Non, mais là on
ne commencera pas à regarder les entreprises une par une, mais c'est... Il
faut…
Journaliste : ...
M. Paradis : Ça prend une
planification, ça prend une vision qui dit que l'électricité, l'énergie, c'est
une ressource collective québécoise et que c'est un outil fondamental pour le
développement des industries québécoises, des commerces québécois, puis qui
fait en sorte que, dans les résidences, dans les foyers, on a accès à une
énergie...
Journaliste : ...quand,
mettons, un projet est déposé, là, vous souhaitez que, si ce projet-là, c'est
des capitaux québécois qui veulent créer une entreprise, ça, c'est correct,
mais, si c'est une... mettons, c'est des Américains qui veulent ouvrir une mine
à Rouyn-Noranda, ça, ce n'est pas correct parce que c'est étranger?
M. Paradis : On dit qu'on
regarde d'abord les intérêts de l'économie québécoise, on s'occupe des PME...
Journaliste : ...M. Legault,
c'est ça qu'il dit. Il dit qu'il... c'est pour l'économie du Québec, il veut
des jobs payantes.
M. Paradis : Hier, il a dit :
Peu importe l'entreprise, c'est la job la plus payante qu'on va prendre.
Journaliste : Mais une
entreprise étrangère qui veut créer des jobs payantes en région, ça, c'est-tu
bon pour vous ou ce n'est pas bon pour vous?
M. Paradis : Un plan... Les
nationalistes économiques — et le premier ministre prétend qu'il en
est un — regardent d'abord et avant tout quels sont les intérêts des
PME, des entreprises, des industries au Québec et surtout planifient; planifient,
ont une vision, regardent combien on a besoin d'énergie pour octroyer les blocs
à qui. Et c'est cette absence de vision qui coûte cher aujourd'hui et qui fait
en sorte qu'on est pris avec un déficit plutôt...
Le Modérateur : On va prendre
une dernière question.
Journaliste : ...M. Arseneau,
à 12 h 30, avec des maires. Ce sera quoi votre message?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
je vous invite à être au point de presse de 12 h 50. Mais, je pense,
ce n'est un secret pour personne que ce que la CAQ a fait en matière de
mobilité et de transport collectif depuis six ans, c'est un bilan absolument
nul, c'est zéro. Alors, évidemment, c'est ce que déplorent les maires pour la
région de la couronne nord de Montréal. Non seulement on n'a pas amélioré le
service, mais on l'a réduit puis on continue de payer sans avoir les services
qui sont adéquats. Ils demandent également que ce soit un enjeu clé de la
prochaine campagne électorale et que la campagne soit déclenchée le plus
rapidement possible. Et évidemment on est d'accord avec eux.
Journaliste : ...de
Terrebonne, là, est-ce que vous avez commencé à faire là-bas du porte-à-porte?
Parce que vous avez déjà lancé votre campagne, vous, la semaine dernière.
Est-ce que vous avez déjà commencé à faire du pointage? Comment... comment va
l'organisation sur le terrain actuellement?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
non, on n'a pas commencé à faire du porte-à-porte. On était là la semaine
dernière, on a organisé un premier grand rassemblement. Les troupes se
mobilisent, mais, à l'heure actuelle, on planifie davantage la campagne,
disons, à la permanence. Mais, sur le terrain... On espère qu'on pourra
investir le terrain rapidement, mais on ne le fera vraisemblablement pas avant
que la campagne soit déclenchée.
Journaliste : M. Paradis,
comme avocat...
Le Modérateur : On va devoir
conclure.
Journaliste : Juste une
petite dernière. Il va... il va l'aimer, celle-là. Comme avocat, vous avez
travaillé beaucoup à l'étranger, là. Qu'est-ce que vous pensez des déclarations
de Donald Trump sur la diaspora haïtienne hier?
M. Paradis : Bon. Après 25 ans,
ou en tout cas plus de 20 ans à travailler en relations internationales,
j'ai appris une chose : il faut être très prudent avant de commenter la
politique d'autres pays puis les débats politiques d'autres pays. Alors, je ne
commenterai pas sur le débat américain, mais j'oserais dire que nous, en
politique québécoise, il faut toujours qu'on s'assure qu'on est dans la hauteur,
et qu'on ne véhicule pas des préjugés, et qu'on s'assure que, lorsqu'on dit
quelque chose, on vérifie les faits, d'abord et avant tout.
Le Modérateur : Merci
beaucoup.
(Fin à 9 h 06)