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Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Le mercredi 17 avril 2024, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-quatre minutes)

M. Arseneau : Alors, bonjour tout le monde. Vous savez qu'on a commencé l'étude des crédits hier. Alors, je vous invite à apporter un intérêt à la présence du Parti québécois, qui obtient un certain nombre d'informations, là, extrêmement pertinentes, et on se déploie à travers différentes commissions, puis je voulais juste ramener quelques-unes des découvertes qu'on avait pu faire hier, notamment le fait que le ministre Roberge n'a entamé aucune, absolument aucune procédure en ce qui concerne la tenue d'un référendum en immigration, auprès du DGE, ni de modifications législatives à la Loi sur les consultations populaires. Donc, on a évoqué une menace, mais on n'a jamais même évoqué la possibilité de préparer une telle consultation populaire.

On a su également qu'il y avait des déchets nucléaires qui circulaient sur les routes du Québec, un aveu du ministre Benoit Charette. Le ministre de la Justice, lui, qui ne veut pas se prononcer à savoir s'il est intervenu lui-même sur les avis juridiques. Vous savez qu'il y a des commis de l'État qui jugent qu'il y a de l'ingérence de la part des politiques dans leur travail.

Il y a aussi le ministre Benoit Charette qui vit très bien avec la présence du dernier club privé de chasse sur des terres publiques dans la circonscription de Rivière-du-Loup. Il ne semble pas perturbé par le fait qu'on prive les gens de la région et les Québécois de l'accès à ces terres publiques.

La ministre Déry, elle, sur les stages rémunérés, n'a jamais plaidé auprès du Conseil des ministres pour les obtenir, alors on se demande pourquoi aujourd'hui, le gouvernement n'avance pas dans ce dossier-là. Puis je pourrais continuer encore longtemps.

M. Bérubé : Merci, Joël. Le député d'Arthabaska quitte la Coalition avenir Québec et son gouvernement 18 mois après son élection. Comment se fait-il qu'un député qui siège au Conseil des ministres, qui sait ce qui se passe et ce qui s'en vient, décide quand même de quitter? La question se pose. Il a été élu sous un mandat de député de la CAQ. Je pense qu'au minimum il devrait s'expliquer devant vous aujourd'hui, répondre à... à vos questions. Ce n'est pas rien. Alors, c'est... c'est un choix volontaire.

Historiquement, les whips siègent toujours au Conseil des ministres, donc ils sont au courant des moindres secrets et grands dossiers à venir de l'État. Et lui, il sait tout ça, mais il quitte pareil. Donc, qu'est-ce qu'il y a de mieux à Ottawa, plus loin de Victoriaville, que l'est Québec? Ça, c'est la première question. L'autre, quant à sa façon d'opérer, j'imagine qu'il va y répondre, mais il y aura peut-être confusion des genres, mais je vais lui laisser l'occasion de... de s'exprimer, et je pense que le plus tôt sera le mieux.

Journaliste : Est-ce qu'il doit quitter?

M. Bérubé : J'aimerais l'entendre avant.

Journaliste : Parce qu'il va avoir un double chapeau, là, à partir de dimanche, candidat conservateur et député indépendant. C'est lequel, chapeau, qu'il va porter le plus souvent?

M. Bérubé : C'est dur de les dissocier. Comme on est député 24 heures sur 24, partout où on va, on porte le titre de député de l'Assemblée nationale. C'est prestigieux, être député, puis c'est exigeant, puis c'est une responsabilité qu'on prend au sérieux. Donc, il y a l'idée aussi de s'y consacrer totalement, ça, c'est une question importante.

Je pense qu'il doit s'exprimer devant ses concitoyens et la presse parlementaire, parce que vous le côtoyez depuis plusieurs années. C'est important. J'ai l'impression qu'on va en savoir plus au rassemblement de son nouveau chef, je crois que c'est dimanche prochain à Victoriaville, mais d'ici ce temps je pense qu'il est essentiel qu'il exprime pourquoi il quitte le gouvernement et la CAQ. Ce n'est pas rien. Joëlle Boutin qui avait quitté, on l'avait questionnée, mais là c'est quelqu'un qui siège au Conseil des ministres. C'est la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de la CAQ en 2018.

Journaliste : Mais pourquoi il quitte, vous pensez? Qu'est-ce qu'il voit dans la... dans l'avenir pour la CAQ?

M. Bérubé : Vous comprendrez que c'est pour ça que je vais être attentif à ce qu'il va dire là-dessus ou ce qu'il ne dira pas, mais c'est majeur. Moi, je me souviens, là, le whip, là, il participe à toutes les discussions. Il est là.

Journaliste : Mais quel risque y a-t-il, justement, avec le fait que, là, jusqu'à tout récemment, il était au Conseil des ministres, puis là il pourrait faire partie bientôt d'un parti fédéral qui n'est pas au gouvernement? Quel risque y a-t-il?

M. Bérubé : Ah! bien, je n'ai pas parlé de risque, c'est de confusion des genres, c'est-à-dire qu'on siège à l'Assemblée nationale, d'abord parce qu'on est élu avec une formation politique. Là, si ça change, je pense qu'il faut au minimum expliquer qu'est-ce qui est... qu'est-ce qui pressait tant que ça. Pourquoi c'est important maintenant de quitter?

Journaliste : Vous subodorez une crise ou... qu'est-ce que...

M. Bérubé : Non, non, non. Je veux l'écouter. Je veux l'écouter. Mais l'élection fédérale ne semble pas déclenchée, là, pourquoi il fallait quitter maintenant? C'est des questions que vous vous posez certainement aussi.

Journaliste : Qu'est-ce que ça signifie pour François Legault?

M. Bérubé : S'il n'attend pas un mois avant de vous parler, il pourrait vous le dire aujourd'hui. Ses... ses points de presse sont plutôt épisodiques avec vous, puis on le regrette.

Journaliste : Puis est-ce que vous pensez que la situation de M. Lefebvre, ça... ça pourrait, je dirais, donner une prise à une enquête de la Commissaire à l'éthique sur les risques de...

M. Bérubé : Non, je ne suis pas là-dedans. Non...

Journaliste : ...

M. Bérubé : Non, non, non.

Journaliste : ...que ses fonds publics servent à des fins partisanes.

M. Bérubé : Non, pas du tout. Un député qui se consacre totalement à son comté, ça se fait, puis je ne doute pas de son engagement. Ce n'est pas ça, puis il peut faire campagne dans ses temps libres, comme nous, on fait de la politique partisane dans nos temps libres. C'est juste que c'est... ça suscite la curiosité. Tu sais, tu sièges au Conseil des ministres, l'instance la plus importante au Québec, où il y a... les grandes décisions se prennent, puis tu décides quand même de quitter en début de mandat. Moi, ça... ça m'intrigue.

Journaliste : Pensez-vous qu'il pourrait y en avoir d'autres? Il y a des liens entre la CAQ et le Parti conservateur du Canada, vraisemblablement.

M. Bérubé : Je n'ai pas d'information à cet effet, mais il y a... il y a des anciens conservateurs qui sont à la CAQ, mais il y a beaucoup d'anciens libéraux fédéraux aussi. Puis j'écoutais hier François Legault vanter sa relation avec Justin Trudeau puis son ouverture, peut-être qu'il va inviter à voter pour Justin Trudeau, sait-on jamais.

Journaliste : On a parlé beaucoup d'empiètement sur les compétences provinciales. Qu'est-ce que vous avez pensé du budget fédéral hier...

Journaliste : Non, mais j'avais juste une petite question, qu'est-ce que ça dit, excusez-moi, à l'égard d'Eric Girard? Parce que lui, il veut aller au Parti conservateur puis le Parti conservateur ne veut pas de lui.

M. Bérubé : Je n'y avais pas pensé. Il y en a peut-être d'autres qui ont envie d'aller à Ottawa, là, avec les conservateurs puis qui ont... qui ont soumis leur C.V. Je ne suis pas au courant, mais à suivre.

Des voix : ...

M. Bérubé : ...il va être ici aujourd'hui pour commenter le budget fédéral. Moi, je trouve, vous avez une bonne question.

Journaliste : Est-ce qu'il manque de loyauté envers le Québec? Parce qu'il va se présenter pour un parti qui veut, selon M. Saint-Pierre-Plamondon, assimiler...

M. Bérubé : ...

Journaliste : Bien oui, chanter le «God save the Queen», assimiler le Québec.

M. Bérubé : Il va s'expliquer. Moi, j'ai hâte de l'entendre. J'ai une bonne relation avec... avec Eric Lefebvre, là, c'est quelqu'un que j'apprécie beaucoup, mais là-dessus il va falloir qu'il s'explique.

Journaliste : Sur le budget fédéral, si c'est possible, de commenter.

M. Arseneau : Oui. Bien, le budget fédéral, on s'attendait à un lourd déficit, c'est le cas. Un déficit qui va financer en partie l'intrusion du fédéral dans les compétences du Québec. Et évidemment c'est absolument inacceptable. Vous avez entendu, là, toutes les annonces qui ont été faites avant le budget, tellement qu'il y avait pas mal moins d'intérêt, hier, à la présentation du budget, on avait l'impression que le striptease nous avait permis d'en apprendre beaucoup plus qu'hier... bon, quelques détails, certainement, mais essentiellement le gouvernement fédéral continue d'augmenter sa fonction publique, là, de 40 % au cours des dernières années, pour tenter de gérer des compétences qui sont celles du Québec. Alors, c'est ça qui est absolument inacceptable. Alors, c'est notre point de vue. On l'avait déjà exprimé et on le rappelle. C'est patent, c'est... mais ce n'est certainement pas épatant, dans la mesure où, encore une fois, là, le gouvernement fédéral veut nous dire quoi faire dans nos champs de compétence. Il ne respecte pas sa propre Constitution, il s'en fout. Le premier ministre l'a déjà dit. Ce serait bien que le premier ministre Legault, lui, ait une réaction un petit peu plus forte pour défendre le Québec et ses compétences.

Journaliste : ...

M. Arseneau : Exact, un déficit de 40 milliards. Qui va être payé par qui? Bien, par les Québécois, notamment. Et pour quel genre de services? Est-ce que c'est des services qu'on a choisis, c'est des services dont on a besoin? C'est des services qu'on pourrait mieux gérer au Québec, bien entendu.

Journaliste : Hausser la fiscalité sur les gains en capital, est-ce que vous pensez que c'est une mesure populaire, ça?

M. Arseneau : Populaire? En fait, je ne suis pas certain, là, de... à savoir si c'est populaire. Est-ce que c'est un bon choix pour le gouvernement du Québec de suivre la mesure qui a été imposée... qui est annoncée par le fédéral? Nous, ça ne fait pas partie de notre programme. Si le gouvernement décide d'aller de l'avant, le gouvernement du Québec, sans nous en avoir parlé d'avance, il faudra qu'il se justifie, à savoir quels peuvent être les impacts, par exemple, sur les mesures d'évasion fiscale, là, qui pourraient contrebalancer le fait qu'on prive les gens…

Journaliste : ...2012, dans votre programme, là...

M. Arseneau : Oui, exactement. Ça ne l'est plus, vous le savez.

Journaliste : ...

M. Arseneau : Bien, à partir du moment où on décide de ne pas le faire puis qu'on ne le met pas dans le programme de l'élection, bien, ça n'existe plus pour nous.

Journaliste : ...parce que ce n'est pas populaire?

M. Arseneau : Bien, en fait, c'est une question... Je pense que les mesures fiscales, ce n'est pas une question de popularité, c'est plutôt une question de responsabilité, ou d'efficacité, ou d'équité. Et, à l'heure actuelle, bien, ce n'est pas ce qu'on a choisi de faire. Si le gouvernement décide de le faire...

Journaliste : Pourquoi c'est juste de taxer à 50 % le capital, mais à 100 %, par exemple, le salaire des travailleurs?

M. Arseneau : Bien, écoutez, je vous dis simplement que cette possibilité-là, elle est évoquée aujourd'hui et qu'il faut voir s'il y a des conséquences qui pourraient être mesurées comme étant... et étudiées, qui pourraient être négatives, par exemple sur d'autres moyens que pourraient utiliser les gens qui se voient privés de cette opportunité-là pour faire de l'évasion fiscale. Si on a un véritable gain sur le plan des fonds publics et de la fiscalité, bravo, mais nous, on n'a pas cette analyse-là comme quoi on est gagnant d'aller de l'avant.

Journaliste : Vous avez plaidé pour un gel de l'immigration temporaire pour des mesures pour que le nombre de demandeurs d'asile diminue au Québec, par exemple la fermeture du chemin Roxham. On voit que le nombre de demandes d'asile de ressortissants indiens augmente fortement ces derniers mois. Est-ce que, pour vous, c'est préoccupant?

M. Bérubé : Je ne l'aborde pas quant à la provenance. De façon générale, il y a un enjeu. D'ailleurs, c'est l'étude des crédits en immigration aujourd'hui, j'aurai l'occasion d'exposer notre position. Moi, je le regarde dans sa globalité. La capacité du Québec d'accueillir convenablement, de réussir l'intégration et l'arrivée de nouveaux arrivants au Québec, c'est ça qui me préoccupe. Le Parti québécois est un parti qui est ouvert historiquement et encore aujourd'hui à l'immigration, mais il faut favoriser une arrivée qui est réussie, avec des services, avec un toit. Sinon, je pense que c'est une surenchère. Et parfois, j'ai l'impression que tant le Parti libéral du Québec que Québec solidaire sont dans une surenchère à savoir qui a le plus d'ouverture. Moi, je pense que la considération qu'on doit aux nouveaux arrivants, c'est de s'assurer qu'ils soient heureux puis qu'ils aient des services pour bien… bien vivre ici, avec leur famille.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : What does that tell you, that Mr. Lefebvre decided to run for the Conservative Party of Canada? First of all, he's going to sit as an independent, he's making this decision as the CAQ is losing ground in polls. What does... Because, for you, loyalty in politics is very important.

M. Bérubé : I'm in the Parti québécois since 25 years now. It's certainly not good news for François Legault and the CAQ as well. He's sitting on the Ministry board, what's the… in English?, le Conseil des ministres, and he's aware of all the secrets and all of the projects for the rest of the mandate. And even if he's sitting on a powerful place, he decided to leave, to leave the CAQ, to leave the Government. So, we need explanations about this decision. It's surprising, but it's telling me that he has to leave. Why? I don't know yet, but he decided to be elected 18 months ago, it's not long. I think he should be here today answering to your question, at least.

Journaliste : And he's going to run for a larger riding, more far away, Ottawa, you know, the distance is longer than... it's more important than here, in Québec city. So, I said that he had... my colleagues were good to recall the moment that he was defending the wage increase for MNAs saying that he was making sacrifices all the time and he didn't have time to see his mom. So, what has changed?

M. Bérubé : I guess that's a good question for him and, well, I'm going to be pretty interested about this answer.

Journaliste : What do you... yourself, what do you make of this?

M. Bérubé : It's a family affair, like Mary J. Blige said.

Journaliste : What do you make of Mr. Lefebvre's timing though? When you look at the situation, what do you think of...

M. Bérubé : 18 months. He was aware that he was there for four years in 2022. We were aware that we were there for four years, and we didn't ask for much money as well. We're elected because we feel we're in a good place to do politics, in the National Assembly. But I guess he's feeling that he could be more useful in Ottawa and he's sitting on the Conseil des ministres? What's happening? And he's aware of all the big projects that are coming out for the rest of the mandate. He needs to be here today.

Journaliste : Do you think he should resign?

M. Bérubé : No, I don't think that. I think we should hear him. He has a mandate, so he's going to do his job. But he's... when the Federal election's going to be called, he's going to leave. So, he's waiting, he's going to put his conservative suit and he's waiting for the bell. So, that puts him in an awkward position.

Journaliste : About the mini hospitals, can I hear your reaction? Is it a good thing that seniors will get this care in those mini hospitals, or you think that it's not a good concept?

M. Arseneau : Well, it's a... I'm sorry, but it makes me laugh because we've been hearing about this promise for private mini hospitals, and we've been waiting for the concept to be, you know, more precise. And it came as a surprise that, you know, in order to probably please the citizens and the electorate, the Government says : Well, it's going to be for elderly people, you know, take care of the elderly. Of course, we are willing to put more money into care of elderly people, but do you need a concept of private minihospitals to take care of the elderly? Absolutely not. It's always been, you know, the public sector that's taken care of the elderly, and I think, we should invest. If we want to invest into minihospitals, or clinics, or whatever, do it with the public funds for the public system.

And we've seen the example, for example, when we were first talking about it last year, Mr. Dubé was saying that it was a very interesting concept because Jeffery Hale Hospital, it worked. It's a mini emergency, and it would work probably like the minihospitals that they want to put forward, and you are like : O.K.. Fine. It works, but it works in the public sector. Why do you want to have people make profit in health care and in taking care of the elderly? You are wasting our money.

Journaliste : But the fact that it is private, why is it such a concern to you? If the patients don't have to... the money themselves, every time they go, why is it such an issue the fact that it is private?

M. Arseneau : We are spending a billion dollars having nurses come from private agencies to take care of our people in the public system, that tells a lot on the waste of money in the health system. What the Government says is : I can build hospitals, but I can… for the public system, or I can build private hospitals for the private investors to make money in taking care of our people. I think there is something like a waste of money if you are having people, you know, make profit over… you know, in the services rather than invest the full amount in care.

Journaliste : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 42)

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