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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de culture et de communications, et M. Joël Arseneau, membre du comité consultatif de la diplomatie parlementaire

Version finale

Le mardi 26 mars 2024, 15 h 24

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures vingt-quatre minutes)

M. St-Pierre Plamondon : Alors, simple retour sur le geste qu'on vient de poser en Chambre, une motion en l'honneur d'Yves Michaud. On veut souligner qu'on est fiers d'avoir pris cette initiative-là et d'avoir rendu un hommage qui est juste, en fonction de sa contribution au Québec. Et souligner aussi notre désarroi devant la réaction du gouvernement, qui a refusé de se lever et d'applaudir pour notre discours d'hommage à Yves Michaud, pour des raisons que je ne m'explique pas. Parce qu'on s'en est tenus aux faits, puis on l'a fait de manière respectueuse. Et, lorsqu'il est temps de rendre hommage à quelqu'un, je pense qu'on peut mettre de côté certaines divergences de points de vue et simplement rendre hommage à cette personne-là. Donc, on trouve que ça manque de classe et on s'explique mal cette décision du gouvernement, qui est en ligne avec d'autres gestes et déclarations qui, de notre point de vue, ne sont pas très respectueux de la personne et de la contribution d'Yves Michaud.

Journaliste : Qu'est-ce que ça vous dit aussi que ce soit M. Roberge qui ait présenté l'hommage, pas M. Legault?

M. St-Pierre Plamondon : C'est à eux de répondre à cette question-là. Mais, si on prend cet élément, qui n'est pas anodin, mais on le juxtapose au fait que tout le monde avait instruction de ne pas se lever et de ne pas applaudir — il n'y a pas eu une seule exception du côté du gouvernement — vraiment, il faut poser des questions sur le pourquoi, parce qu'a priori ça manque vraiment de classe, ça manque vraiment de respect. Lorsque c'est le temps de rendre hommage à quelqu'un qui nous a quittés, on peut mettre de côté certaines divergences de points de vue puis applaudir à chaque fois, s'assurer que c'est bien fait.

Journaliste : Est-ce que vous croyez que le fait que M. Legault était, à l'époque, un proche de Lucien Bouchard — M. Bouchard n'a jamais accepté de... en fait, de revenir en arrière ou de présenter des excuses — est-ce que vous croyez que ça peut avoir un lien, que M. Legault ne veuille pas froisser Lucien Bouchard?

M. Bérubé : Je ne sais pas ce qui explique cette posture du premier ministre. Mais, en 2000, il y avait un collègue qui s'appelait Jean-François Simard, qui était député de Montmorency, le même comté qu'il représente, puis lui, il s'est excusé en 2011. Il a indiqué qu'il vivait difficilement avec ça. Donc...

Journaliste : On lui a demandé.

M. Bérubé : Oui, puis j'espère qu'il l'a réitéré, parce que c'est dans les archives maintenant. Puis heureusement qu'il l'a fait. Et beaucoup de députés qui sont intervenus ont successivement décidé... Le premier ministre est l'un des derniers, il semble y tenir mordicus. Il a même évoqué une entrevue à CKAC, avec votre collègue Paul Arcand, et M. Arcand, vendredi dernier, a dit, à la radio, qu'il se souvient très bien de l'entrevue, et qu'il n'y a aucun propos qui était... qui était problématique, de son souvenir. Et j'ai tendance à croire pas Paul Arcand là-dessus.

Donc, je ne sais pas pourquoi on s'accroche à maintenir cette motion-là, mais il me semble, là, qu'aujourd'hui... À tout le moins, on avait insisté pour que ce soit un hommage. Toute la rédaction de la motion va dans ce sens-là. Et ce n'est pas suite à... ce n'est pas après avoir entendu le discours du chef du Parti québécois. Ils avaient déjà une indication de ne pas applaudir ni nous ni Québec solidaire. Juste dire que ça... ça nous... ça nous déçoit.

Journaliste : Mais M. Simard, lui, il dit qu'il y a d'autres... il dit, M. Bédard, par exemple, il ne s'est... il n'est jamais revenu là-dessus, M. Bouchard non plus.

M. Bérubé : Ils ne siègent pas à l'Assemblée nationale aujourd'hui.

Journaliste : Je comprends. Mais donc ça voulait dire que, oui, lui, il maintient ce qu'il... ce qu'il a affirmé en 2011. Sauf que ce n'est pas tous les députés qui étaient là en l'an 2000 qui se sont excusés.

M. Bérubé : Qu'est-ce que ça change? Il essaie d'expliquer pourquoi il s'est excusé en 2011? On est rendus là, là, Jean-François Simard? C'est...

M. St-Pierre Plamondon : Je ne comprends pas moi non plus.

Journaliste : C'est-à-dire que lui, il maintient qu'il s'est excusé, mais il dit : C'est correct, s'il y en a d'autres qui ne s'excusent pas parce qu'ils... ils ont des divergences de point de vue, comme M. Legault, puis là, il dit comme M. Bédard ou comme M. Bouchard.

M. St-Pierre Plamondon : Dans tous les cas, je ne sais pas à quel point cette explication-là nous avance sur la situation actuelle. Mais, dans l'hypothèse où les députés de la CAQ ont reçu instruction de ne pas se lever et de ne pas applaudir à un... à un hommage posthume à Yves Michaud lorsque c'est le Parti québécois qui s'exprime là-dessus, je... moi, je suis un peu stupéfait. Puis j'aimerais bien comment... comprendre suivant quelle logique une telle instruction peut être donnée à tous les députés de la CAQ.

Journaliste : Juste pour bien... parce que je... dans le corridor, là, donc je n'ai pas vu les débats. Mais est-ce qu'ils se sont levés pour applaudir les autres partis ou...

M. St-Pierre Plamondon : Ils se sont levés pour le Parti libéral. Mais personne, sans exception, donc il n'y avait pas de liberté là-dedans, là. Ça a été très, très discipliné. Personne ne s'est levé, personne n'a applaudi. C'était le silence total.

Journaliste : Et comment vous l'interprétez?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, j'interprète qu'il y avait une instruction, du côté du gouvernement, enjoignant chaque député de la CAQ de ne pas applaudir ni rendre hommage, si un parti ose mentionner qu'Yves Michaud a beaucoup souffert dans les dernières années de sa vie d'accusations factuellement non fondées.

Des voix : ...

Journaliste : Le Parti libéral non plus?

M. St-Pierre Plamondon : Je présume que c'est ça parce que j'essaie de faire la différence avec le discours libéral. Et moi, mon point de vue, c'est que lorsqu'il s'agit d'une motion et d'un discours, mais que le but, c'est de rendre hommage à quelqu'un, on se lève et on applaudit. Puis oui, il peut y avoir des divergences de point de vue. Et j'ai mentionné, dans mon discours, en passant, qu'un jour il y aura justice. Ce jour viendra.

Journaliste : Le Parti libéral non plus ne s'est pas levé, là, au moment de votre hommage et de celui de Québec solidaire. Est-ce que c'est un manque de respect?

M. Bérubé : Bien, on était en face d'eux, donc on les voyait moins, là.

M. St-Pierre Plamondon : J'ai peut-être...

Des voix : ...

Journaliste : Je vous confirme, là, ils ne se sont pas levés au moment de votre motion puis de celle de Québec solidaire, qui faisait mention de l'affaire Michaud. Est-ce que c'est tout autant un manque de respect que celui du gouvernement?

M. St-Pierre Plamondon : Ça manque de classe. Moi, c'est ça que je dis. C'est que ça... Je pense qu'on doit être capables, lorsqu'il s'agit de rendre hommage à quelqu'un qui nous a quittés, tant qu'on s'en tient au fait, là... Ce n'était pas très... Tu sais, c'était très respectueux, là, de tout le monde. Il n'y avait pas d'accusations. Il y a... il y a eu un certain nombre de faits qui sont indéniables, que j'ai mentionnés dans la... dans l'allocution. Refuser de se lever puis d'applaudir, à mon avis, est inapproprié dans les circonstances et demande, requiert des explications de leur part.

Journaliste : Ce matin, vous avez dit que vous vouliez présenter une motion hommage pour éviter que la famille...

M. St-Pierre Plamondon : Essuie un refus.

Journaliste : ...tu sais, essuie un nouveau refus.

M. St-Pierre Plamondon : Oui, basé sur les déclarations de François Legault lui-même.

Journaliste : Les... Ce qui vient de se passer en Chambre, est-ce que ce n'est pas exactement ce que vous voulez... vous vouliez éviter pour la famille?

M. St-Pierre Plamondon : Non, ce n'est pas un refus, tout le monde a livré un hommage quand même vibrant, mais c'est un autre faux pas de la CAQ dans un sujet qui demande du jugement et de la délicatesse. Mais, quand même, on aura réussi à obtenir un hommage de la part de chaque parti, et ces hommages-là vont demeurer pour toujours.

M. Arseneau : ...

M. St-Pierre Plamondon : La minute de silence également a été maintenue par tout le monde.

Journaliste : Peut-être sur un autre sujet. M. Arseneau, peut-être, ou vous, M. St-Pierre Plamondon, sur les... je pensais que vous... que vous aviez répondu ce matin, mais sur les maisons de femmes violentées, Mme Duranceau, il semble que ça va se faire, finalement, ou en tout cas, que... qu'il y a... de l'affaire, qui pourrait... en ajoutant un studio, ça va baisser le prix par porte puis ça pourrait aller finalement se construire. Comment vous, vous... vous prenez ça?

M. Arseneau : Bien, écoutez, je pense que la ministre Duranceau a mesuré à retardement l'impact de ses propos et son manque de sensibilité à l'égard des femmes victimes de violence lorsqu'elle a dit que ça coûtait trop cher. Ils ont trouvé une voie de passage. Mieux vaut tard que jamais. Mais, encore une fois, je pense que le réflexe de la ministre est extrêmement questionnable. Et je pense que ça a été dit, ça a été répété, que le gouvernement aille de l'avant, appuie les projets qui sont en gestation, qui sont sur le point d'être construits, et puis qu'on rétablisse les priorités là où elles doivent être. Puis, en plus, lorsqu'on se réfère à 2021, où c'était un engagement formel du gouvernement, puis qu'on avait cette espèce de guéguerre là avec des groupes communautaires qui travaillent pour sauver des vies, d'avoir vu le manque de sensibilité de la ministre de façon aussi éclatante, bien, évidemment, c'était inacceptable. Je pense qu'elle l'a finalement réalisé. Merci.

M. St-Pierre Plamondon : Merci.

(Fin à 15 h 33)