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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’habitation, et M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de travail et d’emploi

Version finale

Le jeudi 14 mars 2024, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-trois minutes)

M. Arseneau : Bonjour, tout le monde. Vous savez, lendemain de budget ou surlendemain de budget, on continue d'évaluer ce qui nous manque comme levier pour pouvoir offrir des services publics et ce qui est à Ottawa. Puis parfois les gens nous disent : Ah! c'est un petit peu loin de la réalité des gens, là, quand vous réclamez 14 milliards de dollars qui sont au fédéral et puis qu'on ne peut pas injecter, notamment dans le système de santé.

Je vais vous lire un petit extrait, là, d'un échange qui a eu lieu hier en commission parlementaire lors de l'étude des crédits provisoires. Je vous dirai de qui ça vient juste après. Il dit : Mon problème, c'est que, tant que je ne saurai pas ce que le fédéral va nous compenser pour le système de médicaments, l'assurance médicaments qu'ils font, là, je ne suis pas capable de vous dire combien je vais pouvoir mettre dans les médicaments. Parce que vous pourrez me parler de l'apnée du sommeil, moi, je vais vous parler de l'insuline, je vais vous parler des pilules contraceptives du premier jour. Je peux vous donner huit médicaments que, si j'avais eu l'argent du fédéral, là, dans ce qu'on appelle le processus de dire : vous arrivez avec un empiétement provincial, O.K., donnez-moi le plein pouvoir de compensation, ce que permet la Constitution, je pourrais vous dire que les huit médicaments, je pourrais... que je pourrais vous les nommer, là, mais qu'on les aurait faits, qu'on les aurait offerts aux Québécois.

Il était question, avec le ministre Dubé, de savoir quand est-ce qu'on pourra, comme dans la plupart des juridictions canadiennes, au Québec, offrir une compensation pour les personnes qui ont besoin de soins reliés à l'apnée du sommeil. Ça coûte 2 000 $ pour acheter l'équipement, puis il y a des fournitures également. Ça fait quatre ans qu'on demande au gouvernement d'agir là-dessus. Il étudie le dossier depuis tout ce temps-là. L'année passée, il nous a dit qu'il allait mettre le programme en place de façon partielle.

Et aujourd'hui, il nous dit quoi? Je n'ai pas l'argent. L'argent est au fédéral. Ça, c'est du concret. La question des pompes à insuline, c'est un autre dossier où, si on est diagnostiqué après l'âge de 18 ans, il n'y a pas de traitement... en fait, il n'y a pas de compensation pour le traitement qui est nécessaire. Et, encore là, il y a des centaines de milliers de Québécois qui sont touchés par ces différentes affections là, ces différentes maladies, et là le gouvernement nous dit platement : Bien, écoutez, les besoins sont ici, les services sont livrés par le gouvernement du Québec, puis l'argent est à Ottawa. Bien, on... Puis je lui ai dit, en fin de discussion : Ce qui veut dire, là, que, vendredi, c'est là que ça se décide, la rencontre Trudeau-Legault. Bien, ça va nous permettre d'avoir l'argent nécessaire pour soigner notre monde. C'est un minimum.

Là-dessus, on est prêts à prendre vos questions.

Journaliste : ...la rencontre de demain, qu'est-ce que M. Legault doit avoir à la sortie de la rencontre pour pouvoir parler d'un succès, d'une victoire?

M. Arseneau : Bien, je pense que Pascal veut se prononcer là-dessus.

M. Paradis : Alors, on a un gouvernement dont la stratégie à l'intérieur du Canada, c'était d'avoir des gros gains et qui, en 2015, a fait une liste de 21 sujets sur lesquels on allait aller chercher des gros gains au fédéral.Et qu'est-ce qu'on a après cinq ans de gouvernement et toutes ces années-là plus tard? On n'a rien. Rien. Zéro. Pas un sur 21.

Alors là, demain, on va parler de quoi? On va parler d'immigration, on va parler de santé. C'est deux sujets très, très, très importants pour le Québec. En matière d'immigration, par exemple, là, c'est 1 milliard, les coûts qu'on a encourus au Québec, c'est 1 milliard que ça prend, parce que c'est juste un remboursement qu'on demande. Donc, est-ce qu'on va avoir ça? Écoutez, je vous dirais que nos attentes sont assez limitées, parce que c'est l'histoire pas juste des cinq dernières années, c'est l'histoire du fédéralisme canadien qui va se répéter. C'est-à-dire que le Québec arrive avec des demandes légitimes, le Québec veut assumer son destin, et là il y a un gouvernement, qui n'est pas celui qui livre les services de première ligne, qui est imputable devant les citoyens, mais qui dicte des politiques, et c'est... après ça, c'est le Québec qui doit payer pour ces politiques-là.

Journaliste : ...la rencontre avec un chèque de 1 milliard dans les mains, c'est un échec pour vous?

M. Arseneau : Bien, en fait, je pense que le gouvernement du Québec a une obligation de résultat. Ça fait assez longtemps qu'il fait des demandes puis qu'en 24 heures ou moins, bien, il se fait dire non. Alors, on veut les pleins pouvoirs en immigration. On parlait de louisianisation, on a parlé de... avec des mots très forts, là, sur l'identité québécoise, comment elle est menacée, et ainsi de suite, du côté de M. Legault. Alors là, c'est le temps de livrer. Donc, s'il veut les pleins pouvoirs, il ne veut pas faire de référendum sectoriel non plus, bien, qu'il aille les chercher puis qu'il revienne avec un engagement de la part de Trudeau.

Puis, pour ce qui est du... des soins de santé, là, on nous doit 5 milliards de dollars. Qu'il revienne avec l'argent puis qu'on offre les services. Puis, pour la pleine compensation sans condition, concernant les programmes de médicaments, d'assurance médicaments du gouvernement fédéral, c'est la même chose, la pleine compensation sans condition. C'est les trois conditions essentielles pour que cette rencontre-là soit qualifiée de succès puis qu'on puisse dire que ça marche, la posture autonomiste du gouvernement de la CAQ, qui est sans résultat, comme l'a dit Pascal…

Journaliste : Donc, si on a ça, on n'a pas besoin de faire de souveraineté?

M. Arseneau : Bien, en fait, si on avait la conviction qu'il réussirait, je pense qu'on pourrait avoir une bonne discussion là-dessus. C'est un échec, l'autonomisme de la CAQ, et les gains ne sont pas là, et, de toute façon, on aura toujours cette perte de temps. Après cinq ans, on voit que ça ne donne rien. Nous, notre solution, vous la connaissez, c'est la souveraineté du Québec pour avoir les pleins pouvoirs, puis on ne dérogera pas là-dessus.

Journaliste : M. Arseneau, compte tenu des déficits qui sont annoncés pour les prochaines années, ce que ça va ajouter à la dette, précisez-moi donc la position du Parti québécois sur les baisses d'impôt. Est-ce qu'il faudrait, comme QS vient de nous le dire, en contremander une bonne partie pour résorber le déséquilibre?

M. Arseneau : En fait, nous, notre position était très claire lors de la dernière campagne électorale, c'est qu'on n'allait pas...

Journaliste : ...

M. Arseneau : Oui, oui. Bien, les chiffres qu'on connaît, ils sont le résultat des politiques publiques du gouvernement de la CAQ, c'est-à-dire on va donner des cadeaux fiscaux aux plus riches et puis ensuite, bien, on va se rendre compte qu'on a un déficit de 11 milliards, un déficit historique, puis on va mettre en place des mesures de... qu'on appelle d'optimisation, qui, en fait, seront des compressions puis un régime d'austérité pour mieux justifier de réduire la taille de l'État puis d'ouvrir la porte plus grande au privé. Ce n'est pas l'approche du gouvernement du Québec d'un gouvernement du Parti québécois. On veut maintenir les services publics. Il faut se garder une capacité d'intervention. Puis là le premier ministre dit : Bien, vous allez donc augmenter les taxes. Là n'est pas la question. La question, c'est de ne pas se priver des revenus qui sont actuellement à la disposition du gouvernement du Québec, mais on n'a jamais dit qu'on allait augmenter le fardeau fiscal. On veut simplement ne pas se priver des moyens actuels de l'État pour livrer les services.

Journaliste : Mais sans parler d'augmenter le fardeau fiscal, les baisses d'impôt qui ont déjà été accordées, est-ce qu'on devrait revenir en arrière, les contremander, ou les ajuster pour qu'elles soient moins favorables aux contribuables les plus riches?

M. Arseneau : Bien, écoutez, on sait que le gouvernement ne le fera pas, il annonce qu'il va...

Journaliste : ...

M. Arseneau : Bien, nous, on n'est pas au gouvernement avant 2026. Alors, évidemment, on prendra le cadre fiscal qui sera, en fait, hérité du gouvernement de la CAQ. Puis on vous annoncera notre cadre financier au moment de la campagne électorale. Là, ce que je dis aujourd'hui, c'est que non seulement le gouvernement se prive de revenus dont on aurait besoin pour livrer les services, mais il annonce qu'il va se priver de davantage de revenus encore en réduisant encore le fardeau fiscal et les taxes. Je veux bien, mais qui va payer les services?

Journaliste : Quelle valeur est-ce que votre budget de l'an 1 a, M. Arseneau, en gardant... en prenant en compte les déficits qu'on a appris mardi?

M. Arseneau : Bien, écoutez, le budget de l'an 1, il a été fait avec la photographie du budget de l'année dernière et il a une très grande valeur pour avoir démontré que le Québec est absolument viable et se débrouillerait avantageusement en ayant les pleins pouvoirs et la capacité d'investir dans tous les domaines de l'État qui sont… dans les services qui sont requis par la population.

Journaliste : Mais le nouveau budget de l'an 1, compte tenu du portrait de mardi, est-ce qu'il est toujours à l'équilibre?

M. Arseneau : Bien, absolument, absolument. En fait, évidemment, ce qu'on démontre aujourd'hui avec l'attitude du gouvernement, c'est qu'encore une fois les services et les besoins sont dans la cour du gouvernement du Québec et 82 milliards de dollars nous échappent pour y répondre.

Journaliste : Mais allez-vous diffuser une publication, une deuxième édition du budget de l'an 1?

M. Paradis : Non, non. Les finances d'un Québec souverain puis le budget de l'an 1, c'est de démontrer le cadre financier d'un Québec indépendant puis c'est de démontrer aussi la viabilité d'un Québec indépendant. Et c'est d'expliquer quelque chose d'important, c'est les coûts du fédéralisme. Alors, est-ce que c'est encore pertinent aujourd'hui, au lendemain d'un budget qui nous annonce un déficit de 11 milliards? Plus pertinent que jamais, parce que ça démontre à quel point les Québécoises et les Québécois doivent comprendre ce message-là, doivent l'entendre. Le ver dans la pomme des finances publiques du Québec, c'est les coûts du fédéralisme. C'est ça… c'est ça, le problème.

Journaliste : ...parce que, là, M. Arseneau dit : On l'a fait en se basant sur le portrait du budget de l'année passée. Le budget de l'année passée affichait un déficit pour 2024-2025 de 3 milliards. Là, on est à 11 milliards. Donc, vous l'avez pris où, le 8 milliards pour dire que c'est encore un budget qui serait équilibré?

M. Paradis : Le cadre financier démontre qu'actuellement on a un problème structurel, c'est qu'il y a un gouvernement de trop, puis à Ottawa, qui coûte très cher, qui ne livre pas les services de première ligne, qui, à chaque année, fait en sorte que ça nous coûte plus cher, aux Québécoises et aux Québécois, qu'il y a la moitié de nos impôts puis de nos taxes qui est envoyée à Ottawa et que ça, cette situation-là, elle va croître. Donc là, il n'y a pas... il n'y a personne qui va se réjouir de voir qu'il y a un déficit de 11 milliards au Québec. D'abord, il est dû à un certain nombre de choses. La première chose, une série de mauvaises décisions du gouvernement de s'être privé de sources de revenus...

Journaliste : ...M. Paradis, la Question que je vous pose, c'est... Là, vous dites : On a fait l'exercice en se basant sur le portrait du budget de l'année passée. Là, on a un nouveau budget, là, cette année, qui démontre 8 milliards de différence entre le déficit de l'année passée et de cette année, hein, on s'entend, parce que, l'année passée, c'était 3 milliards, on est à 11 milliards, 11 moins 3, ça fait encore 8. Alors, le portrait... Si vous faites l'exercice du budget de l'an 1 basé sur le portrait de mardi, est-ce que votre cadre financier est toujours équilibré?

M. Paradis : Les conditions… les conditions de notre cadre financier vont rester les mêmes. On ne refera pas un budget de l'an 1 puis on ne refera pas les finances d'un Québec souverain à chaque année, dépendant du moment... de ce qui se passe au moment où on le fait. Il y a des choix budgétaires qui sont effectués par le gouvernement actuel, qui ont un impact. Il y a des choix, qui sont effectués par le gouvernement à Ottawa, qui augmentent le phénomène sur lequel on met le doigt dans ce document là, les coûts du fédéralisme, 43,5 milliards de dollars. Savez-vous c'est quoi, ça? C'est les intérêts sur le service de la dette du gouvernement fédéral juste pour l'année dernière. Et ça, ça va aller en augmentant, cette situation-là.

Journaliste : Sur l'avertissement des firmes de notation financière, on a vu ce matin les feux jaunes. Qu'est-ce que ça va avoir comme effet pour le Québec dans les prochains mois?

M. Paradis : Je pense que, comme… comme politicien au Québec, là, peu importe le parti dont on fait... auquel on appartient, il faut faire attention sur cette question-là, là, de la décote puis des risques. Il ne faut pas entretenir cette vision-là, là, que le Québec est dans une situation risquée. Il ne faut pas entretenir ce discours-là. Quand on regarde le ratio dette par rapport au PIB, déficit par rapport au PIB, le Québec est encore dans une situation qui le place assez avantageusement par rapport à toutes sortes de pays occidentaux, notamment en Europe. Quand on regarde la situation financière du Québec par rapport à celle du gouvernement fédéral, même chose, là, il n'y a pas de situation catastrophique, ici, puis c'est ce qu'on a dit hier. La situation catastrophique, elle est à Ottawa.

Journaliste : ...ça pourrait coûter plus cher emprunter.

M. Paradis : Le gouvernement actuel nous met dans une posture plus difficile à cause des choix qu'il a effectués. La situation actuelle, elle s'explique notamment par deux choses : les choix qu'ils ont effectués, le manque de planification du gouvernement, qui nous place dans cette situation-là, et le problème des coûts du fédéralisme. C'est vrai, mais...

Journaliste : ...a un rôle à jouer dans tout ça, puis, s'il y a une perspective négative ou une décote, ça va nous coûter plus cher.

M. Paradis : Regardez la situation financière du gouvernement fédéral, puis il n'y a pas eu de décote. Nous, on n'entretiendra pas cette peur-là ou cette crainte-là aujourd'hui.

Journaliste : ...avec un grain de sel, ce qui est annoncé aujourd'hui, ou...

M. Paradis : C'est... Il n'y a rien qui doit être pris avec un grain de sel, là. On l'a dit : Il n'y a personne qui devrait se réjouir d'un déficit de 11 milliards de dollars, là. Hier, là, ça se levait, des ovations debout du côté du gouvernement à toutes les trois minutes, puis les pouces levés, puis les grands sourires. On n'en est pas là. Il ne faut pas se réjouir de ça. La situation du Québec, c'est compliqué, mais elle n'est pas catastrophique. Et nous, on ne... on ne veut pas entretenir la crainte, là, de la décote, puis de dire que le Québec est dans une posture de fragilité.

Journaliste : Mais est-ce qu'on doit s'inquiéter de ce qui est annoncé par les agences de notation aujourd'hui?

M. Paradis : Bien là, il n'y en a pas eu décote, là, à ce que je sache, ou...

Journaliste : On a un avertissement feu jaune. Pour vous...

M. Paradis : Bon, la première chose à faire, c'est... Les agences de décote, là, ils regardent les chiffres puis ils regardent... ils regardent d'autres choses aussi. Ils regardent quel est le contexte politique, ce que les gens disent, ce que les gens font. Et nous, au Parti québécois, on veut faire la chose raisonnable. On ne commencera pas à dire aujourd'hui, là, qu'il y a des grosses craintes, puis nous-mêmes commencer ce que vous appelez, là, des feux rouges, puis des feux... des feux jaunes. La situation du Québec, quand on la regarde à celles d'autres pays occidentaux, quand on la regarde... quand on la compare à celle du gouvernement fédéral, là, elle n'est pas catastrophique. Regardons ce qui se passe à Ottawa.

Le Modérateur : ...

Des voix : ...

Journaliste : Sur la réforme de l'IVAC, M. Paradis, les victimes lancent un cri du cœur ce matin. Elles demandent à rencontrer M. Jolin-Barrette. Très simplement, est-ce que M. Jolin-Barrette devrait accepter de les rencontrer?

M. Paradis : Le ministre devrait accepter de rencontrer les victimes, vraiment, absolument, parce qu'il y a des cas dramatiques qui ont été... sur lesquels on a eu des rapports puis des articles dans les médias aujourd'hui. Il faut faire attention parce qu'il y a... il y a eu une réforme du système qui visait, notamment... parce qu'on disait : Bien, il y a des montants qui sont accordés pendant très longtemps, mais ça faisait qu'à chaque mois, ce n'était pas beaucoup. Donc, on a voulu régler un problème en disant : Bien, on va essayer de donner des montants plus importants au début. Il y avait plusieurs autres raisons qui expliquaient ça.

Puis là aujourd'hui on arrive au moment, là, après le délai de trois ans, là, de la réduction de la période de temps, où on voit l'impact que ça a sur les gens. Et je pense qu'un gouvernement qui est à l'écoute, un gouvernement qui veut vraiment les meilleures politiques publiques, il doit regarder c'est quoi, l'effet des politiques publiques. Ce que je veux dire, c'est que je reconnais qu'il y avait une partie des intentions qui était bonne. Aujourd'hui, on arrive à un moment charnière et on se rend compte que ça a peut-être des effets contraires à ceux qu'on avait envisagés. Puis moi, je veux reconnaître aussi aujourd'hui que le gouvernement a mis beaucoup plus d'argent aussi dans la... dans l'indemnisation des victimes d'actes criminels, puis ça, c'était très important.

Maintenant, est-ce qu'il y a des angles de la réforme qu'il faut vraiment revoir? Moi, j'invite le ministre à écouter ces gens-là. Nous aussi, on va être à l'écoute de ces gens-là. Il y a peut-être des choses à corriger dans la réforme.

   Des voix : ...

Journaliste : Je comprends qu'il y avait une bonne volonté de la part des législateurs, peut-être même du même ministre Jolin-Barrette, mais en voulant régler un problème, on n'en a pas de créer un autre?

M. Paradis : Bien oui, mais, justement, ça se peut. Mais il ne faut pas oublier... il y a eu plein de mémoires qui ont été soumis puis il y a des gens qui ont dit : Oui, mais un des problèmes, c'est que c'est ça... c'est que là, l'indemnisation est sur une trop longue période, ça fait que ça fait que les montants à chaque mois ne sont pas suffisants. Donc, attention, là, avant de... encore une fois, de tout casser, là. Écoutons les gens. Voyons... Parce qu'on arrive, là, à la période de trois ans, on voit les effets. Donc, soyons des bons politiciens qui veulent les meilleures politiques publiques. Écoutons, voyons les impacts que ça a, et ça se pourrait fort bien qu'il y ait des éléments à corriger, parce qu'on voit que ça crée des situations humaines très difficiles. Quand on a vécu un acte criminel, qu'on est en désespoir, qu'on n'est pas capable de retourner sur le marché du travail et que, là, on sent que l'État nous abandonne, ça crée des situations qui sont humainement intenables, donc voyons.

Journaliste : ...les détails, les contours. Est-ce que vous croyez vraiment qu'avec ce qu'on a sur la table, on va réduire les coûts des projets puis on va avoir des projets qui vont démarrer et se terminer plus vite?

M. Arseneau : Bien, je dirais que de vouloir créer une agence, de changer les structures de la part du gouvernement et de la ministre des Transports, c'est un peu pour masquer, là, son propre bilan absolument catastrophique, son manque de vision, en fait, pour effacer la turpitude du gouvernement, mais on dit que, grâce à une agence, on va aller plus vite puis ça va coûter moins cher. Moi, je veux bien, là, mais ça reflète le bilan, donc, qui est essentiellement un fiasco. Pour ce qui est de l'agence en tant que telle, bien, il faut... On n'était pas contre la création d'une agence. Mon collègue Sylvain Gaudreault l'avait proposée alors qu'on était au gouvernement. Mais il faut que ce soit fait de façon à dépolitiser les projets, professionnaliser, justement, l'exercice, et aussi que ce soit fait sans ingérence politique, sans collusion, sans corruption, et non seulement pour les grands travaux en matière de transport collectif, mais également dans les infrastructures.

Si on arrive avec un projet comme celui-là, nous, on est prêts à le regarder. Mais avant qu'on ait des résultats sous la CAQ, ça, ça veut dire que ça prend encore un an ou deux. Ce sera donc un bilan d'un gros zéro du gouvernement.

Le Modérateur : ...en anglais.

Journaliste : The fact that the Moody's, DBRS... they do have their own evaluation with the budget in saying: Well, this is happening with the $11 billion and the ripple effect that can be. In which position that put Mr. Legault as he's going to meet Mr. Trudeau tomorrow? Is it a good thing, because things are bad, or is it a bad thing because he is basically asking for help in a vulnerable position?

M. Paradis : So, the Government announced this week a deficit of $11 billion, and this deficit was created by this Government own policies, bad policies, lack of planning. It was easy a year ago to send cheques to people earning $100 000 a year, it was easy to provide for tax cuts for the same people. But today, we found ourselves in a deficit position. And the other reason why we are having a deficit is federalism, the cost of federalism. And this Government policy was to have big gains, to reclaim what is due to Québec within federalism. But it's zero result on the list of 21 demands. And tomorrow, our Prime Minister is going to be with the Prime Minister or Canada asking for the same things, begging once again, to balance, to better balance our budget. But history has shown us that the answer will be the same. I mean, we are just asking for a reimbursement of immigration costs of our fair share, and we are not even getting that.

So, tomorrow, anything less than a billion is a failure because it's just a reimbursement. And this is... this goes into balancing our books. Anything less than $6 billion for health care is a failure, because these are the costs, we are incurring, this is our fair share determined by our government. And he's not going... getting… There is no way, he is going to get that.

Journaliste : You used the word... the verb «beg», is a good thing if you are about... Well, he is going to be begging to get money if you have this point of view of the rating agencies, if there is a yellow light with Québec finances. Is it a good thing? Because he says: Well, see, I don't have the choice but to be asking for money.

M. Paradis : Well, you know our position about the begging. You know, Québec should not be begging. Québec should be an independent country, making its own decisions, and taking care of its own destiny and 100% of its budget. And we are not doing that now, because we have... we are handcuffed by federalism. Now, with credit agencies, and so on, we are not going to play in that game of raising fear in ourselves contributing to saying: Wow! It's fragile and it's a risky... We are not in a better position today than we were a week ago, before this budget and this historic deficit, true, but, really, it's not...Politicians in Québec should be very careful not to play that game of themselves raising fear. So, today, there is…

M. Arseneau : Just one more thing, if I may. Let's remind ourselves that the Government, in the last election, asked for a strong mandate in order to be in a position to claim powers and money, and it's the exact opposite position that we're in right now, politically, and financially, the Legault Government is diminished. Is it a good thing for Québec? Absolutely not. We have a government that was supposed to be in power with a strong position and we have a weak Government begging for powers, begging for money, that's bad for confidence and that's bad for results, also, and for services for Quebeckers.

Journaliste : I just want to ask you about your lack of concern about the credit ratings opinion. History shows, I believe, that René Lévesque was so concerned about credit ratings that he would go to New York to talk to the agencies himself to explain what Québec's plan was. So, why do you say: Politicians should not be worried about credit ratings?

M. Paradis : No. No, no, that's not what we're saying. We are… we are saying that our ratings and our reputation and our credibility at the international level is indeed very important. So, we care about it. Because we care about it, one of our duties, is not to jump in, and say: Wow! Look at this, this is… this is a risky situation for us, and this will… it's going to be… it's going to have an impact on our ratings.

Our financial situation was not made better by this Government. Five years of this Government has given us this deficit tomorrow, and there's no way we're going to cheer about the deficit, bad policies and the consequences of the cost of federalism, true, but the situation, when one compares it to the financial situation of many countries in Europe, when one compares it to the situation in Ottawa, and the deficit in Ottawa and the debt in Ottawa, without any consequences on the ratings, our duty is to say: It's not catastrophic, and we do hope that our ratings are going to remain at the level they should remain given the global strength of Québec as an economic… as an economic power.

M. Arseneau : Just one more thing on this issue, I think the Government not only has financial deficit, but the Government also has a credibility deficit to resort. So, the Finance Minister and the Prime Minister have a duty, a responsibility to reassure the markets and to regain that confidence and that credibility, and I think, you know, quotation agencies and so on will listen, but the Government has to be frank, has to be transparent and has to, you know, state the… you know, the facts and say how they are in a position to maintain their… their credit quote and defend their budget.

Journaliste : You said: Prime Minister, but you wanted to say the tandem Girard-Legault?

M. Arseneau : Premier, yes, yes, I'm talking about the Premier, obviously, sorry for the slip.

Journaliste : ...en français, M. Arseneau.

M. Arseneau : Oui, oui, mais je pense que le gouvernement, il n'a pas seulement un déficit financier budgétaire, il a un déficit de crédibilité. Et, lorsqu'on entend dire que les agences commencent à douter, là, c'est la responsabilité du gouvernement de rassurer les marchés. Puis nous, comme l'a dit mon collègue, on ne va pas crier au loup. On a dit que cette situation-là n'était pas catastrophique, mais il faut que le gouvernement le réaffirme et le prouve et regagne la crédibilité et la confiance qui peut être disparue. Parce qu'en novembre il disait une chose, puis maintenant, dans la mise à jour économique, puis aujourd'hui on semble dire quelque chose de complètement différent. Les projections sont complètement différentes. Il y a une explication à faire. Je pense qu'elle peut être raisonnablement menée par le gouvernement. C'est sa responsabilité de le faire.

Le Modérateur : Merci.

M. Arseneau : Merci.

(Fin à 9 h 10)

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