(Huit heures quarante-trois minutes)
M. Arseneau : Bonjour, tout
le monde. Vous savez, lendemain de budget ou surlendemain de budget, on
continue d'évaluer ce qui nous manque comme levier pour pouvoir offrir des
services publics et ce qui est à Ottawa. Puis parfois les gens nous disent :
Ah! c'est un petit peu loin de la réalité des gens, là, quand vous réclamez 14
milliards de dollars qui sont au fédéral et puis qu'on ne peut pas injecter,
notamment dans le système de santé.
Je vais vous lire un petit extrait, là,
d'un échange qui a eu lieu hier en commission parlementaire lors de l'étude des
crédits provisoires. Je vous dirai de qui ça vient juste après. Il dit :
Mon problème, c'est que, tant que je ne saurai pas ce que le fédéral va nous
compenser pour le système de médicaments, l'assurance médicaments qu'ils font,
là, je ne suis pas capable de vous dire combien je vais pouvoir mettre dans les
médicaments. Parce que vous pourrez me parler de l'apnée du sommeil, moi, je
vais vous parler de l'insuline, je vais vous parler des pilules contraceptives
du premier jour. Je peux vous donner huit médicaments que, si j'avais eu
l'argent du fédéral, là, dans ce qu'on appelle le processus de dire : vous
arrivez avec un empiétement provincial, O.K., donnez-moi le plein pouvoir de
compensation, ce que permet la Constitution, je pourrais vous dire que les huit
médicaments, je pourrais... que je pourrais vous les nommer, là, mais qu'on les
aurait faits, qu'on les aurait offerts aux Québécois.
Il était question, avec le ministre Dubé,
de savoir quand est-ce qu'on pourra, comme dans la plupart des juridictions
canadiennes, au Québec, offrir une compensation pour les personnes qui ont
besoin de soins reliés à l'apnée du sommeil. Ça coûte 2 000 $ pour
acheter l'équipement, puis il y a des fournitures également. Ça fait quatre ans
qu'on demande au gouvernement d'agir là-dessus. Il étudie le dossier depuis
tout ce temps-là. L'année passée, il nous a dit qu'il allait mettre le
programme en place de façon partielle.
Et aujourd'hui, il nous dit quoi? Je n'ai
pas l'argent. L'argent est au fédéral. Ça, c'est du concret. La question des
pompes à insuline, c'est un autre dossier où, si on est diagnostiqué après
l'âge de 18 ans, il n'y a pas de traitement... en fait, il n'y a pas de
compensation pour le traitement qui est nécessaire. Et, encore là, il y a des
centaines de milliers de Québécois qui sont touchés par ces différentes
affections là, ces différentes maladies, et là le gouvernement nous dit
platement : Bien, écoutez, les besoins sont ici, les services sont livrés
par le gouvernement du Québec, puis l'argent est à Ottawa. Bien, on... Puis je
lui ai dit, en fin de discussion : Ce qui veut dire, là, que, vendredi, c'est
là que ça se décide, la rencontre Trudeau-Legault. Bien, ça va nous permettre d'avoir
l'argent nécessaire pour soigner notre monde. C'est un minimum.
Là-dessus, on est prêts à prendre vos
questions.
Journaliste : ...la rencontre
de demain, qu'est-ce que M. Legault doit avoir à la sortie de la rencontre pour
pouvoir parler d'un succès, d'une victoire?
M. Arseneau : Bien, je pense
que Pascal veut se prononcer là-dessus.
M. Paradis : Alors, on a un
gouvernement dont la stratégie à l'intérieur du Canada, c'était d'avoir des
gros gains et qui, en 2015, a fait une liste de 21 sujets sur lesquels on
allait aller chercher des gros gains au fédéral.Et qu'est-ce qu'on a après cinq
ans de gouvernement et toutes ces années-là plus tard? On n'a rien. Rien. Zéro.
Pas un sur 21.
Alors là, demain, on va parler de quoi? On
va parler d'immigration, on va parler de santé. C'est deux sujets très, très,
très importants pour le Québec. En matière d'immigration, par exemple, là, c'est
1 milliard, les coûts qu'on a encourus au Québec, c'est 1 milliard que ça
prend, parce que c'est juste un remboursement qu'on demande. Donc, est-ce qu'on
va avoir ça? Écoutez, je vous dirais que nos attentes sont assez limitées,
parce que c'est l'histoire pas juste des cinq dernières années, c'est l'histoire
du fédéralisme canadien qui va se répéter. C'est-à-dire que le Québec arrive
avec des demandes légitimes, le Québec veut assumer son destin, et là il y a un
gouvernement, qui n'est pas celui qui livre les services de première ligne, qui
est imputable devant les citoyens, mais qui dicte des politiques, et c'est...
après ça, c'est le Québec qui doit payer pour ces politiques-là.
Journaliste : ...la rencontre
avec un chèque de 1 milliard dans les mains, c'est un échec pour vous?
M. Arseneau : Bien, en fait,
je pense que le gouvernement du Québec a une obligation de résultat. Ça fait
assez longtemps qu'il fait des demandes puis qu'en 24 heures ou moins, bien, il
se fait dire non. Alors, on veut les pleins pouvoirs en immigration. On parlait
de louisianisation, on a parlé de... avec des mots très forts, là, sur l'identité
québécoise, comment elle est menacée, et ainsi de suite, du côté de M. Legault.
Alors là, c'est le temps de livrer. Donc, s'il veut les pleins pouvoirs, il ne
veut pas faire de référendum sectoriel non plus, bien, qu'il aille les chercher
puis qu'il revienne avec un engagement de la part de Trudeau.
Puis, pour ce qui est du... des soins de
santé, là, on nous doit 5 milliards de dollars. Qu'il revienne avec l'argent
puis qu'on offre les services. Puis, pour la pleine compensation sans
condition, concernant les programmes de médicaments, d'assurance médicaments du
gouvernement fédéral, c'est la même chose, la pleine compensation sans
condition. C'est les trois conditions essentielles pour que cette rencontre-là
soit qualifiée de succès puis qu'on puisse dire que ça marche, la posture
autonomiste du gouvernement de la CAQ, qui est sans résultat, comme l'a dit
Pascal…
Journaliste : Donc, si on a
ça, on n'a pas besoin de faire de souveraineté?
M. Arseneau : Bien, en fait,
si on avait la conviction qu'il réussirait, je pense qu'on pourrait avoir une
bonne discussion là-dessus. C'est un échec, l'autonomisme de la CAQ, et les
gains ne sont pas là, et, de toute façon, on aura toujours cette perte de
temps. Après cinq ans, on voit que ça ne donne rien. Nous, notre solution, vous
la connaissez, c'est la souveraineté du Québec pour avoir les pleins pouvoirs,
puis on ne dérogera pas là-dessus.
Journaliste : M. Arseneau,
compte tenu des déficits qui sont annoncés pour les prochaines années, ce que
ça va ajouter à la dette, précisez-moi donc la position du Parti québécois sur
les baisses d'impôt. Est-ce qu'il faudrait, comme QS vient de nous le dire, en
contremander une bonne partie pour résorber le déséquilibre?
M. Arseneau : En fait, nous,
notre position était très claire lors de la dernière campagne électorale, c'est
qu'on n'allait pas...
Journaliste : ...
M. Arseneau : Oui, oui. Bien,
les chiffres qu'on connaît, ils sont le résultat des politiques publiques du
gouvernement de la CAQ, c'est-à-dire on va donner des cadeaux fiscaux aux plus
riches et puis ensuite, bien, on va se rendre compte qu'on a un déficit de 11
milliards, un déficit historique, puis on va mettre en place des mesures de...
qu'on appelle d'optimisation, qui, en fait, seront des compressions puis un
régime d'austérité pour mieux justifier de réduire la taille de l'État puis d'ouvrir
la porte plus grande au privé. Ce n'est pas l'approche du gouvernement du
Québec d'un gouvernement du Parti québécois. On veut maintenir les services
publics. Il faut se garder une capacité d'intervention. Puis là le premier
ministre dit : Bien, vous allez donc augmenter les taxes. Là n'est pas la
question. La question, c'est de ne pas se priver des revenus qui sont
actuellement à la disposition du gouvernement du Québec, mais on n'a jamais dit
qu'on allait augmenter le fardeau fiscal. On veut simplement ne pas se priver
des moyens actuels de l'État pour livrer les services.
Journaliste : Mais sans
parler d'augmenter le fardeau fiscal, les baisses d'impôt qui ont déjà été
accordées, est-ce qu'on devrait revenir en arrière, les contremander, ou les
ajuster pour qu'elles soient moins favorables aux contribuables les plus
riches?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
on sait que le gouvernement ne le fera pas, il annonce qu'il va...
Journaliste : ...
M. Arseneau : Bien, nous, on
n'est pas au gouvernement avant 2026. Alors, évidemment, on prendra le cadre
fiscal qui sera, en fait, hérité du gouvernement de la CAQ. Puis on vous
annoncera notre cadre financier au moment de la campagne électorale. Là, ce que
je dis aujourd'hui, c'est que non seulement le gouvernement se prive de revenus
dont on aurait besoin pour livrer les services, mais il annonce qu'il va se
priver de davantage de revenus encore en réduisant encore le fardeau fiscal et
les taxes. Je veux bien, mais qui va payer les services?
Journaliste : Quelle valeur
est-ce que votre budget de l'an 1 a, M. Arseneau, en gardant... en
prenant en compte les déficits qu'on a appris mardi?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
le budget de l'an 1, il a été fait avec la photographie du budget de l'année
dernière et il a une très grande valeur pour avoir démontré que le Québec est
absolument viable et se débrouillerait avantageusement en ayant les pleins
pouvoirs et la capacité d'investir dans tous les domaines de l'État qui sont…
dans les services qui sont requis par la population.
Journaliste : Mais le nouveau
budget de l'an 1, compte tenu du portrait de mardi, est-ce qu'il est
toujours à l'équilibre?
M. Arseneau : Bien,
absolument, absolument. En fait, évidemment, ce qu'on démontre aujourd'hui avec
l'attitude du gouvernement, c'est qu'encore une fois les services et les
besoins sont dans la cour du gouvernement du Québec et
82 milliards de dollars nous échappent pour y répondre.
Journaliste : Mais allez-vous
diffuser une publication, une deuxième édition du budget de l'an 1?
M. Paradis : Non, non. Les
finances d'un Québec souverain puis le budget de l'an 1, c'est de
démontrer le cadre financier d'un Québec indépendant puis c'est de démontrer
aussi la viabilité d'un Québec indépendant. Et c'est d'expliquer quelque chose
d'important, c'est les coûts du fédéralisme. Alors, est-ce que c'est encore
pertinent aujourd'hui, au lendemain d'un budget qui nous annonce un déficit de
11 milliards? Plus pertinent que jamais, parce que ça démontre à quel
point les Québécoises et les Québécois doivent comprendre ce message-là,
doivent l'entendre. Le ver dans la pomme des finances publiques du Québec,
c'est les coûts du fédéralisme. C'est ça… c'est ça, le problème.
Journaliste : ...parce que,
là, M. Arseneau dit : On l'a fait en se basant sur le portrait du
budget de l'année passée. Le budget de l'année passée affichait un déficit pour
2024-2025 de 3 milliards. Là, on est à 11 milliards. Donc, vous
l'avez pris où, le 8 milliards pour dire que c'est encore un budget qui
serait équilibré?
M. Paradis : Le cadre
financier démontre qu'actuellement on a un problème structurel, c'est qu'il y a
un gouvernement de trop, puis à Ottawa, qui coûte très cher, qui ne livre pas
les services de première ligne, qui, à chaque année, fait en sorte que ça nous
coûte plus cher, aux Québécoises et aux Québécois, qu'il y a la moitié de nos
impôts puis de nos taxes qui est envoyée à Ottawa et que ça, cette
situation-là, elle va croître. Donc là, il n'y a pas... il n'y a personne qui
va se réjouir de voir qu'il y a un déficit de 11 milliards au Québec.
D'abord, il est dû à un certain nombre de choses. La première chose, une série
de mauvaises décisions du gouvernement de s'être privé de sources de revenus...
Journaliste : ...M. Paradis,
la Question que je vous pose, c'est... Là, vous dites : On a fait
l'exercice en se basant sur le portrait du budget de l'année passée. Là, on a
un nouveau budget, là, cette année, qui démontre 8 milliards de différence
entre le déficit de l'année passée et de cette année, hein, on s'entend, parce
que, l'année passée, c'était 3 milliards, on est à 11 milliards, 11
moins 3, ça fait encore 8. Alors, le portrait... Si vous faites l'exercice du
budget de l'an 1 basé sur le portrait de mardi, est-ce que votre cadre
financier est toujours équilibré?
M. Paradis : Les conditions…
les conditions de notre cadre financier vont rester les mêmes. On ne refera pas
un budget de l'an 1 puis on ne refera pas les finances d'un Québec
souverain à chaque année, dépendant du moment... de ce qui se passe au moment
où on le fait. Il y a des choix budgétaires qui sont effectués par le
gouvernement actuel, qui ont un impact. Il y a des choix, qui sont effectués
par le gouvernement à Ottawa, qui augmentent le phénomène sur lequel on met le
doigt dans ce document là, les coûts du fédéralisme,
43,5 milliards de dollars. Savez-vous c'est quoi, ça? C'est les
intérêts sur le service de la dette du gouvernement fédéral juste pour l'année
dernière. Et ça, ça va aller en augmentant, cette situation-là.
Journaliste : Sur
l'avertissement des firmes de notation financière, on a vu ce matin les feux
jaunes. Qu'est-ce que ça va avoir comme effet pour le Québec dans les prochains
mois?
M. Paradis : Je pense que,
comme… comme politicien au Québec, là, peu importe le parti dont on fait...
auquel on appartient, il faut faire attention sur cette question-là, là, de la
décote puis des risques. Il ne faut pas entretenir cette vision-là, là, que le
Québec est dans une situation risquée. Il ne faut pas entretenir ce
discours-là. Quand on regarde le ratio dette par rapport au PIB, déficit par
rapport au PIB, le Québec est encore dans une situation qui le place assez
avantageusement par rapport à toutes sortes de pays occidentaux, notamment en
Europe. Quand on regarde la situation financière du Québec par rapport à celle
du gouvernement fédéral, même chose, là, il n'y a pas de situation
catastrophique, ici, puis c'est ce qu'on a dit hier. La situation
catastrophique, elle est à Ottawa.
Journaliste : ...ça pourrait
coûter plus cher emprunter.
M. Paradis : Le gouvernement
actuel nous met dans une posture plus difficile à cause des choix qu'il a
effectués. La situation actuelle, elle s'explique notamment par deux
choses : les choix qu'ils ont effectués, le manque de planification du
gouvernement, qui nous place dans cette situation-là, et le problème des coûts
du fédéralisme. C'est vrai, mais...
Journaliste : ...a un rôle à
jouer dans tout ça, puis, s'il y a une perspective négative ou une décote, ça
va nous coûter plus cher.
M. Paradis : Regardez la
situation financière du gouvernement fédéral, puis il n'y a pas eu de décote.
Nous, on n'entretiendra pas cette peur-là ou cette crainte-là aujourd'hui.
Journaliste : ...avec un
grain de sel, ce qui est annoncé aujourd'hui, ou...
M. Paradis : C'est... Il n'y
a rien qui doit être pris avec un grain de sel, là. On l'a dit : Il n'y a
personne qui devrait se réjouir d'un déficit de 11 milliards de
dollars, là. Hier, là, ça se levait, des ovations debout du côté du
gouvernement à toutes les trois minutes, puis les pouces levés, puis les grands
sourires. On n'en est pas là. Il ne faut pas se réjouir de ça. La situation du
Québec, c'est compliqué, mais elle n'est pas catastrophique. Et nous, on ne...
on ne veut pas entretenir la crainte, là, de la décote, puis de dire que le
Québec est dans une posture de fragilité.
Journaliste : Mais est-ce
qu'on doit s'inquiéter de ce qui est annoncé par les agences de notation
aujourd'hui?
M. Paradis : Bien là, il n'y
en a pas eu décote, là, à ce que je sache, ou...
Journaliste : On a un
avertissement feu jaune. Pour vous...
M. Paradis : Bon, la première
chose à faire, c'est... Les agences de décote, là, ils regardent les chiffres
puis ils regardent... ils regardent d'autres choses aussi. Ils regardent quel
est le contexte politique, ce que les gens disent, ce que les gens font. Et
nous, au Parti québécois, on veut faire la chose raisonnable. On ne commencera
pas à dire aujourd'hui, là, qu'il y a des grosses craintes, puis nous-mêmes
commencer ce que vous appelez, là, des feux rouges, puis des feux... des feux
jaunes. La situation du Québec, quand on la regarde à celles d'autres pays
occidentaux, quand on la regarde... quand on la compare à celle du gouvernement
fédéral, là, elle n'est pas catastrophique. Regardons ce qui se passe à Ottawa.
Le Modérateur : ...
Des voix : ...
Journaliste : Sur la réforme
de l'IVAC, M. Paradis, les victimes lancent un cri du cœur ce matin. Elles
demandent à rencontrer M. Jolin-Barrette. Très simplement, est-ce que
M. Jolin-Barrette devrait accepter de les rencontrer?
M. Paradis : Le ministre
devrait accepter de rencontrer les victimes, vraiment, absolument, parce qu'il
y a des cas dramatiques qui ont été... sur lesquels on a eu des rapports puis
des articles dans les médias aujourd'hui. Il faut faire attention parce qu'il y
a... il y a eu une réforme du système qui visait, notamment... parce qu'on
disait : Bien, il y a des montants qui sont accordés pendant très
longtemps, mais ça faisait qu'à chaque mois, ce n'était pas beaucoup. Donc, on
a voulu régler un problème en disant : Bien, on va essayer de donner des
montants plus importants au début. Il y avait plusieurs autres raisons qui
expliquaient ça.
Puis là aujourd'hui on arrive au moment,
là, après le délai de trois ans, là, de la réduction de la période de temps, où
on voit l'impact que ça a sur les gens. Et je pense qu'un gouvernement qui est
à l'écoute, un gouvernement qui veut vraiment les meilleures politiques
publiques, il doit regarder c'est quoi, l'effet des politiques publiques. Ce
que je veux dire, c'est que je reconnais qu'il y avait une partie des
intentions qui était bonne. Aujourd'hui, on arrive à un moment charnière et on
se rend compte que ça a peut-être des effets contraires à ceux qu'on avait
envisagés. Puis moi, je veux reconnaître aussi aujourd'hui que le gouvernement
a mis beaucoup plus d'argent aussi dans la... dans l'indemnisation des victimes
d'actes criminels, puis ça, c'était très important.
Maintenant, est-ce qu'il y a des angles de
la réforme qu'il faut vraiment revoir? Moi, j'invite le ministre à écouter ces
gens-là. Nous aussi, on va être à l'écoute de ces gens-là. Il y a peut-être des
choses à corriger dans la réforme.
Des voix : ...
Journaliste : Je comprends
qu'il y avait une bonne volonté de la part des législateurs, peut-être même du
même ministre Jolin-Barrette, mais en voulant régler un problème, on n'en a pas
de créer un autre?
M. Paradis : Bien oui, mais,
justement, ça se peut. Mais il ne faut pas oublier... il y a eu plein de
mémoires qui ont été soumis puis il y a des gens qui ont dit : Oui, mais
un des problèmes, c'est que c'est ça... c'est que là, l'indemnisation est sur
une trop longue période, ça fait que ça fait que les montants à chaque mois ne
sont pas suffisants. Donc, attention, là, avant de... encore une fois, de tout
casser, là. Écoutons les gens. Voyons... Parce qu'on arrive, là, à la période
de trois ans, on voit les effets. Donc, soyons des bons politiciens qui veulent
les meilleures politiques publiques. Écoutons, voyons les impacts que ça a, et
ça se pourrait fort bien qu'il y ait des éléments à corriger, parce qu'on voit
que ça crée des situations humaines très difficiles. Quand on a vécu un acte
criminel, qu'on est en désespoir, qu'on n'est pas capable de retourner sur le
marché du travail et que, là, on sent que l'État nous abandonne, ça crée des
situations qui sont humainement intenables, donc voyons.
Journaliste : ...les détails,
les contours. Est-ce que vous croyez vraiment qu'avec ce qu'on a sur la table,
on va réduire les coûts des projets puis on va avoir des projets qui vont démarrer
et se terminer plus vite?
M. Arseneau : Bien, je dirais
que de vouloir créer une agence, de changer les structures de la part du
gouvernement et de la ministre des Transports, c'est un peu pour masquer, là,
son propre bilan absolument catastrophique, son manque de vision, en fait, pour
effacer la turpitude du gouvernement, mais on dit que, grâce à une agence, on
va aller plus vite puis ça va coûter moins cher. Moi, je veux bien, là, mais ça
reflète le bilan, donc, qui est essentiellement un fiasco. Pour ce qui est de
l'agence en tant que telle, bien, il faut... On n'était pas contre la création
d'une agence. Mon collègue Sylvain Gaudreault l'avait proposée alors qu'on
était au gouvernement. Mais il faut que ce soit fait de façon à dépolitiser les
projets, professionnaliser, justement, l'exercice, et aussi que ce soit fait
sans ingérence politique, sans collusion, sans corruption, et non seulement
pour les grands travaux en matière de transport collectif, mais également dans
les infrastructures.
Si on arrive avec un projet comme
celui-là, nous, on est prêts à le regarder. Mais avant qu'on ait des résultats
sous la CAQ, ça, ça veut dire que ça prend encore un an ou deux. Ce sera
donc un bilan d'un gros zéro du gouvernement.
Le Modérateur
: ...en anglais.
Journaliste
: The fact that the Moody's, DBRS... they do have their own
evaluation with the budget in saying: Well, this is happening with the $11 billion
and the ripple effect that can be. In which position that put Mr. Legault
as he's going to meet Mr. Trudeau tomorrow? Is it a good thing, because
things are bad, or is it a bad thing because he is basically asking for help in
a vulnerable position?
M. Paradis : So, the Government
announced this week a deficit of $11 billion, and this deficit was created
by this Government own
policies, bad policies, lack of planning. It was easy a year ago to send
cheques to people earning $100 000 a year, it was easy to provide for tax
cuts for the same people. But today, we found ourselves in a deficit position.
And the other reason why we are having a deficit is federalism, the cost of
federalism. And this Government policy was to have big gains, to reclaim what is due to Québec within federalism. But it's zero
result on the list of 21 demands. And tomorrow, our Prime Minister is
going to be with the Prime Minister or Canada asking for the same things,
begging once again, to balance, to better balance our budget. But history has
shown us that the answer will be the same. I mean, we are just asking for a
reimbursement of immigration costs of our fair share, and we are not even
getting that.
So, tomorrow, anything
less than a billion is a failure because it's just a reimbursement. And this
is... this goes into balancing our books. Anything less than $6 billion
for health care is a failure, because these are the costs, we are incurring,
this is our fair share determined by our government. And he's not going...
getting… There is no way, he is going to get that.
Journaliste
: You used the word... the verb «beg», is a good thing if you are
about... Well, he is going to be begging to get money if you have this point of
view of the rating agencies, if there is a yellow light with Québec finances. Is it a good thing? Because
he says: Well, see, I don't have the choice but to be asking for money.
M. Paradis : Well, you know our position about the begging. You know, Québec should not be begging. Québec should be an independent country,
making its own decisions, and taking care of its own destiny and 100% of its
budget. And we are not doing that now, because we have... we are handcuffed by
federalism. Now, with credit agencies, and so on, we are not going to play in
that game of raising fear in ourselves contributing to saying: Wow! It's
fragile and it's a risky... We are not in a better position today than we were
a week ago, before this budget and this historic deficit, true, but, really,
it's not...Politicians in Québec should be very careful not to play that game of themselves raising
fear. So, today, there is…
M. Arseneau : Just one more thing, if I may. Let's remind ourselves that the Government, in the last election, asked for
a strong mandate in order to be in a position to claim
powers and money, and it's the exact opposite position that we're in right now,
politically, and financially, the Legault Government is diminished. Is it a
good thing for Québec? Absolutely not. We have a government that was supposed
to be in power with a strong position and we have a weak Government begging for
powers, begging for money, that's bad for confidence and that's bad for
results, also, and for services for Quebeckers.
Journaliste
:
I just want to ask you about your lack of concern about the credit ratings
opinion. History shows, I believe, that René Lévesque was so concerned about
credit ratings that he would go to New York to talk to the agencies himself to
explain what Québec's plan was. So, why do you say: Politicians should not be
worried about credit ratings?
M. Paradis : No. No, no, that's not what we're saying. We are… we are saying
that our ratings and our reputation and our credibility at the international
level is indeed very important. So, we care about it. Because we care about it,
one of our duties, is not to jump in, and say: Wow! Look at this, this is… this
is a risky situation for us, and this will… it's going to be… it's going to
have an impact on our ratings.
Our financial situation
was not made better by this Government. Five years of this Government has
given us this deficit tomorrow, and there's no way we're going to cheer about
the deficit, bad policies and the consequences of the cost of federalism, true,
but the situation, when one compares it to the financial situation of many
countries in Europe, when one compares it to the situation in Ottawa, and the
deficit in Ottawa and the debt in Ottawa, without any consequences on the
ratings, our duty is to say: It's not catastrophic, and we do hope that our
ratings are going to remain at the level they should remain given the global
strength of Québec as an economic… as an economic power.
M. Arseneau :
Just one more thing on this issue, I think the Government not only has financial
deficit, but the Government also has a credibility deficit to resort. So, the
Finance Minister and the Prime Minister have a duty, a responsibility to
reassure the markets and to regain that confidence and that credibility, and I
think, you know, quotation agencies and so on will listen, but the Government
has to be frank, has to be transparent and has to, you know, state the… you
know, the facts and say how they are in a position to maintain their… their
credit quote and defend their budget.
Journaliste
:
You said: Prime Minister, but you wanted to say the tandem Girard-Legault?
M. Arseneau :
Premier, yes, yes, I'm talking about the Premier, obviously, sorry for the
slip.
Journaliste :
...en français, M. Arseneau.
M. Arseneau : Oui, oui, mais
je pense que le gouvernement, il n'a pas seulement un déficit financier
budgétaire, il a un déficit de crédibilité. Et, lorsqu'on entend dire que les
agences commencent à douter, là, c'est la responsabilité du gouvernement de
rassurer les marchés. Puis nous, comme l'a dit mon collègue, on ne va pas crier
au loup. On a dit que cette situation-là n'était pas catastrophique, mais il
faut que le gouvernement le réaffirme et le prouve et regagne la crédibilité et
la confiance qui peut être disparue. Parce qu'en novembre il disait une chose,
puis maintenant, dans la mise à jour économique, puis aujourd'hui on semble
dire quelque chose de complètement différent. Les projections sont complètement
différentes. Il y a une explication à faire. Je pense qu'elle peut être
raisonnablement menée par le gouvernement. C'est sa responsabilité de le faire.
Le Modérateur
: Merci.
M. Arseneau : Merci.
(Fin à 9 h 10)