(Treize heures seize minutes)
Le Modérateur : Alors, bonjour. Bienvenue à cette conférence de presse. Nous allons débuter avec une déclaration du président du Parti libéral, M. Rafaël Primeau-Ferraro.
M. Primeau-Ferraro (Rafaël) : Alors, bonjour à tous. Plus tôt aujourd'hui, le caucus des députés du Parti libéral du Québec s'est réuni et le conseil exécutif du Parti libéral du Québec s'est réuni également. Au terme de la rencontre du conseil exécutif du Parti libéral du Québec, celui-ci a procédé à la nomination, avec l'accord du caucus des députés libéraux, du nouveau chef par intérim du Parti libéral du Québec, le député de LaFontaine, M. Marc Tanguay.
M. Tanguay : Merci beaucoup, merci. Merci, chers amis. Merci, collègues. Merci beaucoup. Évidemment, vous me permettrez, d'entrée de jeu, de remercier mes collègues du caucus pour la confiance qu'ils m'ont témoignée, également remercier les membres, les militants, les militantes du Parti libéral du Québec qui, via le conseil exécutif, m'ont exprimé leur confiance. Le rôle de chef intérimaire vise à travailler, à collaborer, à servir, je dirais. Et ce rôle-là, pour moi, est de servir, d'une part, les collègues du caucus et de servir le Parti libéral du Québec, ses militantes et ses militants.
Vous me permettrez d'avoir une pensée toute spéciale aujourd'hui pour Dominique Anglade. Dominique aura été une femme d'exception au sein du Parti libéral du Québec. Dans la vie publique, elle aura apporté des avancements majeurs, des avancées majeures. Elle aura contribué, dans son rôle de ministre de l'Économie, de vice-première ministre, non seulement à améliorer l'économie du Québec, à participer et à mettre en oeuvre les valeurs du Parti libéral du Québec dans les différentes fonctions ministérielles. Comme députée également, elle aura su servir la population. Et, comme cheffe du Parti libéral du Québec, elle nous aura permis de franchir une étape historique, d'avoir été la première femme cheffe du Parti libéral du Québec. Et, de façon plus générale, pour toutes les Québécoises et Québécois, elle aura participé à ajouter une fissure additionnelle dans ce plafond de verre. Alors, Dominique, chère Dominique, je te salue et je te félicite pour ton parcours politique, tu es une source d'inspiration.
Chers amis, j'aurais donc des remerciements, oui, à mes collègues du caucus qui m'ont octroyé... accordé leur confiance, pour leur dire que nous allons travailler ensemble. Nous allons également faire en sorte d'oeuvrer, d'épauler, de participer à la relance du Parti libéral du Québec. Premier message que je veux lancer.
Deuxième message que je veux lancer, évidemment, c'est aux militantes et aux militants du Parti libéral du Québec. Nous avons besoin de discuter, d'imaginer l'avenir, faire en sorte de tendre la main à celles et ceux qui, au cours des années, ont quitté le Parti libéral du Québec, des anciens et des anciennes, puis ce n'est pas une question d'âge, des anciens, anciennes plus jeunes, plus âgés qui ne se retrouveraient peut-être pas au sein du Parti libéral du Québec et qui l'ont délaissé, tendre la main, les écouter. Et les militantes et militants actuels également, faire ce travail nécessaire de réflexion, toujours dans le contexte où nos valeurs ne changent pas.
Les valeurs du Parti libéral du Québec, vous allez me permettre cette expression-là en ce bas monde, ce sont des valeurs éternelles. La défense des droits et libertés individuelles, ça sera toujours permanent, ça sera éternel. La justice sociale, autre valeur qui anime le Parti libéral du Québec, ça ne changera pas, ça. L'équité intergénérationnelle demeurera autre valeur éternelle. Et, pour en citer une dernière qui nous anime et que le Parti libéral, depuis des années, a nommée, identifiée, c'est la protection de l'environnement et la lutte aux changements climatiques. En ce sens-là, nos valeurs ne changeront pas, mais notre relance va participer d'une façon nouvelle de les incarner, de les exprimer.
Mon dernier message, vous me le permettrez, c'est à la population du Québec. Les libéraux, nous avons, députés... comme parti politique aussi au sein de ses instances, mais comme députés, nous avons un mandat, un devoir envers la population du Québec : servir toutes les Québécoises et tous les Québécois. On n'aura pas peur de saluer les bons coups du gouvernement qui a été récemment élu et on pourra, collectivement, se féliciter de ces bons coups, parce que leur succès sera nos succès collectifs, mais, lorsqu'il sera le temps de proposer, on pourra étayer nos propositions qui seront collées sur la réalité de celles et ceux qui triment dur, qui font face au coût de la vie, qui attendent des délais interminables dans nos urgences, puis qui, bien souvent, quittent sans avoir reçu les soins, notamment, appropriés.
Nous serons toujours le Parti libéral du Québec pour défendre toutes les Québécoises et tous les Québécois. Il y aura une question de style qui ne changera pas, une opposition dynamique, soutenue, intelligente mais constructive, et le ton, lui, sera effectivement constructif. Nous allons travailler en ce sens-là. Alors, merci, chers collègues, pour votre confiance. Merci aux militantes et militants. On a beaucoup de travail devant nous, et ça va se poursuivre avec le caucus présessionnel, avec les rencontres que nous aurons au sein des instances. Et je suis très heureux de pouvoir vous confirmer que nous serons, opposition officielle, fin prêts, fin prêts le 29 novembre prochain, à l'ouverture de la session parlementaire.
Et vous me permettrez un dernier mot. Je les vois, là, toutes celles et ceux, les femmes et les hommes qui travaillent avec nous, là, merci d'être là. Merci de nous rendre meilleurs. Merci de votre apport inestimable. On continue à travailler ensemble, puis je tiens à vous saluer. Voilà, chers amis. Merci.
Le Modérateur : Merci, merci. Alors, nous débuter la période des questions avec le micro de gauche.
Mme Richer (Jocelyne) : Bonjour. Bonjour à tous. Bonjour, M. Tanguay. Félicitations pour votre nomination. J'aimerais savoir, au cours des dernières semaines, Mme Anglade avait procédé à toute une série de nominations, dont les officiers, les différents porte-parole et le poste de troisième vice-président de l'Assemblée nationale. Est-ce que vous vous engagez aujourd'hui à confirmer toutes ces nominations-là ou à revoir tout ça?
M. Tanguay : Bonne question. Comme je l'ai dit à mes collègues, il n'y aura pas de bouleversement dans les dossiers qui ont été octroyés. Il y aura probablement des discussions individuelles sur le désir de collègues de peut-être avoir des discussions individuelles, mais, pour ce qui est des postes de porte-parole, il n'y aura pas de bouleversement. Je pense, les collègues ont même déjà commencé, pour l'entièreté d'eux, à cibler des enjeux, à y travailler, alors, pour ce qui est des dossiers de porte-parole, il n'y aura pas de bouleversement. Il se pourrait, et je verrai, le cas échéant, qu'il y ait peut-être des ajustements mais pas de bouleversement pour porte-parole.
Pour ce qui est des officiers, pas aujourd'hui mais très rapidement, j'aurai l'occasion de vous revenir avec la confirmation des officiers. Il y a un poste de leader qui est maintenant ouvert, donc je ne le ferai pas aujourd'hui, mais rapidement j'annoncerai, à ce moment-là, la personne qui occupera cette importante fonction là. Et là aussi il n'y aura pas de bouleversement dans les officiers.
Et, pour ce qui est de Marie-Claude Nichols, je vais aborder le sujet immédiatement, vous allez me le permettre. Au-delà du fait que la porte, pour Marie-Claude, demeure ouverte, que la main est tendue, moi, j'ai l'intention de contacter Marie-Claude Nichols rapidement pour aller m'asseoir avec elle puis avoir une bonne discussion avec Marie-Claude. Vous me permettrez, à ce moment-là, de le faire privément et dans les meilleurs délais, là, de la contacter. Voilà.
Mme Richer (Jocelyne) : Par exemple, est-ce que vous pourriez lui offrir le poste de troisième vice-président, ou ça, c'est une affaire classée, comme Mme Anglade avait dit? Parce que, si vous dites seulement : On souhaite que vous réintégrez le caucus, ce que Mme Anglade avait fait, bien, ça n'a pas eu de conséquence. Alors, si vous n'avez rien à lui offrir, pourquoi elle reviendrait?
M. Tanguay : Vous comprendrez que ça, là, ça fera partie de... Je ne vais pas, sur la place publique, commenter ces aspects-là, qui sont des aspects centraux du dossier. Je vais d'abord et avant tout, là, aller prendre mon café avec Marie-Claude, si elle le désire. Moi, je vais l'appeler, je vais lui offrir. Puis vous me permettrez d'avoir cette discussion-là avec elle. Je pense qu'il faut incarner la main tendue, c'est ce que je vais faire.
Mme Richer (Jocelyne) : Mais donc le poste de vice-président, si je comprends bien, ce n'est pas remis en question.
M. Tanguay : Je ne veux pas commencer à commenter ça sur la place publique, là.
Le Modérateur : Alors, on va passer au micro de droite.
Mme Prince (Véronique) : Oui, bonjour à tous. Félicitations aussi pour la nomination. Je sais que le parti a changé les règles, mais est-ce que c'est réaliste, pour un chef intérimaire, d'éventuellement considérer la course à la direction, sachant qu'il y a tellement de feux à éteindre en même temps? Je veux dire, le chef intérimaire doit travailler avec le caucus ici, il doit se présenter au salon bleu. Pendant ce temps-là, il n'a pas le temps d'aller faire des tournées du Québec, il n'a pas le temps d'aller rencontrer les militants des régions, et tout ça. Donc, trouvez-vous que c'est deux choses qui sont conciliables?
M. Tanguay : Écoutez, moi, ce qui... ce sur quoi je mettrai toute mon attention, mes énergies et mon temps, ce sera, bien évidemment, mon rôle de chef intérimaire. Le rôle de chef intérimaire est là pour servir le caucus et servir le parti, et non pas se servir moi-même. Alors, j'aborde cette responsabilité-là, cette importante tâche là en disant : Je vais consacrer 100 % de mes énergies à servir le caucus, bien performer en Chambre et servir le parti lorsque les instances auront besoin de moi comme chef intérimaire.
Et là-dessus, pour ce qui est des règles, nous suivrons les indications du parti. Et, si vous me permettrez, j'aimerais céder la parole à notre président, qui pourra vous préciser, justement, ce qui est devant nous puis peut-être ce qui a été décidé lundi. Si ça te va, Rafaël.
M. Primeau-Ferraro (Rafaël) : Certainement. Alors, je le mentionnerais rapidement en lien avec votre question. Les règles qui existent à l'intérieur de notre formation politique, qui sont prévues dans notre constitution, elles n'ont pas été changées, elles existent depuis plusieurs décennies, ce sont encore les mêmes. Ce que nous avons fait à l'exécutif du parti, c'est que nous avons encadré la situation potentielle qui peut se présenter où la personne qui occupe le poste de chef par intérim pourrait envisager de porter sa candidature dans le cadre d'une course à la chefferie.
Alors, essentiellement, il y a deux conditions qui ont été établies, deux balises très claires. La première est que, dès lors que le conseil exécutif va commencer à se pencher sur les règles de la course à la chefferie, toutes les modalités qui vont encadrer le processus, eh bien, le chef par intérim devra... ne pourra pas participer à ces discussions-là, à toutes décisions qui seront prises. Ça, c'est la première condition.
Et la deuxième, c'est que, lorsque nos règles pour la course seront adoptées, qu'elles seront dévoilées à nos militants, bien, il y aura une section précise qui prévoira, dans ces règles, une date limite. Puis cette date limite là, elle sera prévue un délai raisonnable avant le début de la course à la chefferie, et, à ce moment-là, le chef par intérim aura une décision à prendre : s'il veut se présenter comme candidat pour la course à la chefferie ou s'il est encore en réflexion, il devra quitter le poste de chef par intérim, mais, s'il renonce à la course au leadership, il pourra demeurer chef par intérim jusqu'à l'élection du nouveau chef.
Alors, on a voulu encadrer ce processus-là, établir des balises claires pour que ça puisse se faire correctement, mais la constitution du Parti libéral du Québec a toujours prévu... en fait, n'a jamais interdit cette possibilité-là qui pourrait survenir.
Mme Prince (Véronique) : Ma deuxième question. C'est sûr que vous l'avez abordé en caucus, là, c'est sûr que vous avez fait part de vos intentions après l'intérim, c'est sûr que vos collègues vous l'ont demandé. Puis tantôt vous avez tourné autour du pot, là.
M. Tanguay : Ah! c'est sûr. Je vais vous dire ce que je leur ai dit.
Mme Prince (Véronique) : Non, mais tantôt vous avez tourné autour du pot quand on vous a demandé : Est-ce que vous fermez la porte? Vos collègues, M. Derraji et André Fortin, ont dit : Je ne ferme pas la porte, j'attends les règles. Alors, vous, dans votre cas, maintenant que vous en avez discuté?
M. Tanguay : Écoutez, ça va être essentiellement la même réponse mais pour vous dire, qui plus est, qu'en ce qui a trait à mon poste de chef intérimaire ma réflexion n'a même pas commencé. Les règles ne sont pas connues. J'ai un rôle, un travail plus qu'à temps plein de chef intérimaire, pas pour me servir comme un tremplin vers je ne sais quoi, la course à la chefferie, mais pour servir les collègues du caucus, servir le parti à titre de chef intérimaire. Et, en ce sens-là, je vous dirais ce que j'ai dit à mes collègues, puis ils pourront en témoigner, moi, ma réflexion n'est pas faite là-dessus. J'ai un rôle à remplir, et les gens pourront voir... ils pourront confirmer, les militants puis mes collègues : Oui, Tanguay, Tanguay, c'est un gars de parole, Tanguay est là pour servir les collègues, servir le parti, puis il n'essaie pas d'utiliser ça comme un tremplin, honnêtement. Et là-dessus ma réflexion n'est pas faite. Et le parti va nous guider là-dedans, puis voilà, et c'est ce qui va me guider.
Le Modérateur : Merci.
Mme Prince (Véronique) : Mais donc j'entends que vous ne fermez pas la porte. Parce que, dans la vie, quand on ne veut pas quelque chose, on sait qu'on ne le veut pas, là.
M. Tanguay : Ma réflexion n'est pas faite, alors vous comprendrez que les options sont ouvertes, mais ma réflexion n'est pas faite. La porte ne s'ouvre pas, ne se ferme pas, il n'y a pas de porte pour moi, là, la réflexion n'est pas faite.
Le Modérateur : Merci. Micro de gauche.
M. Lacroix (Louis) : Je veux juste... Excusez, ma voix que j'ai laissée dans le stationnement. D'abord, félicitations. Je voudrais juste faire du pouce un peu sur ce que disait Jocelyne tout à l'heure. Est-ce que M. Benjamin peut conclure qu'il a dans la poche, là, le poste de troisième vice-président de l'Assemblée nationale?
M. Tanguay : J'ai eu l'occasion de parler avec Frantz, donc j'ai eu une bonne conversation avec Frantz, il sait où je loge. J'aurai une bonne conversation avec Marie-Claude. Et vous me permettrez de l'avoir d'abord avec elle.
Dans ce dossier-là, beaucoup de choses ont été dites dans les dernières semaines, dernier jour, sur la place publique, et je pense que ça aura eu davantage l'effet de brouiller l'eau, de ne pas faire en sorte que le pont puisse se consolider. Alors, vous me permettrez, là, sans préjuger de rien, là, dans un sens ou dans l'autre, de d'abord aller m'asseoir avec Marie-Claude. Je pense qu'on a tous besoin de ça. Frantz sait très bien où je m'en vais avec ça.
M. Lacroix (Louis) : Bien, pourquoi vous ne nous le dites pas s'il le sait?
M. Tanguay : Je veux m'asseoir avec Marie-Claude, puis c'est d'abord avec Marie-Claude que j'aurai cette conversation-là. Puis je pense que c'est une notion de respect de base par rapport à Marie-Claude, hein? Beaucoup de choses ont été dites sur la place publique : Ah! puis ce n'est pas vrai, puis c'est ci, puis c'est ça. Et, en ce sens-là, je pense que c'est une question de respect d'aller m'asseoir avec elle, d'avoir une belle conversation avec Marie-Claude, là. Puis, Marie-Claude, ça fait quoi, ça fait 10 ans que je la connais, Marie-Claude, puis elle nous écoute sûrement, là, elle sait ce qui va m'animer, elle sait comment je suis. Puis je mise sur notre succès.
Le Modérateur : Merci. Micro de droite.
M. Lacroix (Louis) : Attends un peu, attends, aïe! J'ai eu une question, attends un peu.
Le Modérateur : Ah! tu as eu deux questions.
M. Lacroix (Louis) : Non, non, non, c'était une précision. Ma deuxième question est pour maître... excusez, M. Ferraro. On s'est connus dans une autre vie.
M. Tanguay : Ah oui?
M. Primeau-Ferraro (Rafaël) : Oui.
M. Tanguay : Ah! On peut-u savoir?
M. Primeau-Ferraro (Rafaël) : Je peux laisser M. Lacroix répondre.
M. Lacroix (Louis) : Quand est-ce que vous comptez arriver, d'abord, avec les règles de la course à la chefferie? Et dans quel horizon peut-on s'attendre à ce qu'il y ait un chef permanent au Parti libéral?
M. Primeau-Ferraro (Rafaël) : Je vous dirais, il est trop tôt pour que je puisse répondre à cette question-là, pour la raison suivante, et que de la manière qu'on va fonctionner, comme on a fonctionné toujours, par le passé, au Parti libéral du Québec, c'est que d'abord on va nommer une personne qui va occuper le poste de président d'élection pour la course à la chefferie. C'est le rôle que j'ai joué il y a quelques années dans le cadre de la dernière course. Suite à ça, il y a un comité organisateur qui va être formé puis il va y avoir surtout des consultations qui seront faites auprès des militants pour déterminer les modalités de la course. Puis il y a des éléments très importants, ça serait évidemment le calendrier, le début de la course, la durée et la fin. Alors, malheureusement, je ne peux pas vous en dire davantage à ce sujet-là aujourd'hui parce que l'exercice n'a même pas encore été commencé par notre conseil exécutif compte tenu que la démission de Mme Anglade est survenue il y a à peine trois jours.
M. Lacroix (Louis) : Souhaitez-vous que ce soit plus tôt que tard?
M. Primeau-Ferraro (Rafaël) : Bien, je vous dirais, je vais me garder une réserve puis je vais en discuter d'abord avec nos instances à l'interne, les gens du conseil exécutif, éventuellement notre comité organisateur. Et je crois qu'il sera très important qu'on consulte nos militants, qu'on aille à leur rencontre, qu'on prenne le pouls de ce qu'ils souhaitent dans le cadre de cet exercice-là. Puis cet exercice-là est important, qui sera fait de manière adéquate, avant qu'on puisse se prononcer et déposer nos modalités. Alors, pour l'instant, je ne peux malheureusement pas vous en dire davantage là-dessus.
Le Modérateur : Merci. Micro de droite.
M. Laforest (Alain) : Bravo! M. Filion est un peu nerveux, mais on a jusqu'à 18 heures puis on sait que vous aimez ça, parler.
M. Tanguay : Ah oui! C'est bon, ça!
M. Laforest (Alain) : M. Tanguay, je veux revenir sur la chefferie. Dans le fond, ce qu'on comprend, c'est : Oui, non, peut-être.
M. Tanguay : Ma réflexion n'est pas faite là-dessus, donc oui, non, peut-être demeurent tous des options qui... là-dessus, je n'ai pas statué. Ma réflexion n'est pas faite là-dessus. Puis, comme l'a bien expliqué... Puis ça, c'est important, là, moi, je ne serais pas digne de la confiance de mes collègues puis de la confiance du parti si aujourd'hui je jouais là-dessus puis si aujourd'hui, demain, dans une semaine, dans je ne sais pas combien de temps, je jouais sur ces règles-là.
Dans la résolution, je vais vous faire référence à quelque chose comme ancien président du parti, moi, qui me tient à coeur, on a un code d'éthique et de déontologie, au Parti libéral du Québec, qui vient encadrer notre militantisme. Puis, en ce sens-là, on ne peut pas se mettre en conflit d'intérêts. Si j'utilisais, moi, la chefferie intérimaire comme tremplin vers une chefferie chefferie, je serais indigne de la confiance de mes collègues. Et ça, c'est l'engagement très ferme que je leur ai pris.
Puis la réponse à la question qui m'a été posée un peu plus tôt : Qu'est-ce que c'est que vous leur avez dit aujourd'hui?, bien, je pense qu'ils sont très conscients que, pour moi, la réflexion, là, n'est pas faite, puis on traversera la rivière une fois rendu au pont. Dans l'intervalle, là, je dois servir le caucus, je dois servir le parti, puis ça va être une job plus qu'à temps plein. Puis vous me verrez très actif là-dessus, puis il n'y aura jamais aucune ambiguïté, là : Coudon, Tanguay, il est-u en train de préparer une chefferie? Non, on n'est pas là, là, on n'est pas là. La réflexion n'est pas faite, on n'est pas là.
M. Laforest (Alain) : Le député de LaFontaine, on le connaît, il a un caractère bouillant.
M. Tanguay : Ah oui?
M. Laforest (Alain) : Il est bouillant.
M. Tanguay : Peut-être.
M. Laforest (Alain) : Bouillant, oui?
M. Tanguay : Oui, oui, oui.
M. Laforest (Alain) : Vous reconnaissez ça?
M. Tanguay : Oui, tout à fait...
M. Laforest (Alain) : François Legault doit s'attendre à quoi?
M. Tanguay : François Legault, M. Legault, M. le premier ministre va s'attendre... doit s'attendre, évidemment, à une opposition, je vous dirais, intelligente, des femmes et des hommes... La moitié du caucus est renouvelée par des nouvelles députées, des nouveaux députés qui ont des expériences professionnelles, personnelles variées qui vont ajouter à cela. Alors, M. Legault pourra s'attendre très certainement... et la banquette ministérielle, le cabinet des ministres pourra s'attendre très certainement à une opposition intelligente, rigoureuse, dynamique mais respectueuse, qui n'aura pas peur de souligner les bons coups, n'aura pas peur de faire des propositions.
Puis, pour revenir, M. Laforest, sur ce que vous avez dit quant au style, le style ne changera pas, mais je suis conscient que le ton, il y a place parfois à l'amélioration. Puis j'aurai l'occasion d'en faire la démonstration. On est là pour servir les Québécoises et Québécois. J'aurai toujours la même vigueur, le même dynamisme. Et, ceci dit, lorsqu'il y aura des injustices, là, on n'aura pas peur de les dénoncer avec l'intelligence et la rigueur que vous nous connaissez, mais ce sera une... On veut être... incarner une bonne opposition, que le monde dise : Wow! L'opposition officielle, là, les libéraux, là, ils font une bonne job.
Le Modérateur : Merci.
M. Laforest (Alain) : Comme on a jusqu'à 18 heures...
M. Tanguay : Ah! bien, j'essaie de comprendre...
M. Laforest (Alain) : ...M. Tanguay ne va pas refuser ça. Vous vous êtes fait mal, au cours des deux dernières semaines, comme parti politique, là. Est-ce que vous le reconnaissez, ça? Vous vous êtes fait mal.
M. Tanguay : Écoutez, les dernières semaines ont été difficiles. Les dernières semaines ont suivi une élection dont le résultat n'est clairement pas celui que l'on attendait. Et là je pense qu'aujourd'hui... Puis j'ai eu l'occasion, évidemment, d'entrée de jeu, de saluer le travail, tout ce que Dominique Anglade a apporté non seulement au parti, mais au Québec. Là, je pense que s'ouvre une nouvelle page, puis comme chef intérimaire, puis mes collègues, puis les militants, là, on va répondre présent.
Le Modérateur : Merci. Micro de gauche.
M. Carabin (François) : Bonjour, M. Tanguay. J'aimerais revenir sur l'exclusion de Mme Nichols. C'est M. Ciccone, ici présent, qui en a informé Mme Nichols. On comprend aussi qu'il a eu un certain rôle à jouer dans la décision. Est-ce que M. Ciccone a erré dans cette décision-là? Et est-ce que ça le disqualifie de son poste de président de caucus?
M. Tanguay : M. Enrico Ciccone n'est aucunement disqualifié de son poste... d'être à son poste de président de caucus. Ça, je vous le confirme d'entrée de jeu. Enrico a toute ma confiance.
Ceci étant dit, vous me permettrez de ne pas commenter plus amplement avant d'avoir eu mon café avec Marie-Claude puis d'avoir discuté, là, entre quatre yeux, avec elle. Je ne veux pas... Je veux partir sur de bonnes bases avec Marie-Claude, puis la seule façon de faire ça, ce n'est pas le faire par personne interposée, hein, c'est la nature humaine. Alors, je vais l'appeler dans les prochaines heures.
M. Carabin (François) : O.K. Toujours là-dessus... Puis, d'ailleurs, si vous voulez commenter, M. Ciccone, je vous inviterais à avancer au lutrin. Mais c'est quoi, l'état des relations à l'intérieur du caucus après deux semaines que vous avez qualifiées, là, de rock-and-roll?
M. Tanguay : Bien, je n'ai pas utilisé rock-and-roll. J'ai-tu dit rock-and-roll?
M. Carabin (François) : Plus tôt ce matin.
M. Tanguay : Ah oui? Ah! O.K.
Des voix : ...
M. Tanguay : À l'autre point de presse? Ah! c'est bon. Excusez-moi, je... Alors, mais savez-vous, c'est... Effectivement, ça a été rock-and-roll. Je vous dirais, moi, le constat que j'ai, c'est un caucus renouvelé de femmes et d'hommes qui ont le goût de travailler, qui ont le goût, là, de remplir pleinement leur mandat pour toutes les Québécoises et Québécois. Et là-dessus nous aurons l'occasion, en caucus présessionnel, de préparer notre rentrée parlementaire le 29. Alors, moi, honnêtement, je vois beaucoup d'enthousiasme, je vois le désir de travailler, de se retrousser les manches pour tous les Québécoises et Québécois et je ne vois que du positif au sein d'un caucus renouvelé.
M. Carabin (François) : Mais les électeurs libéraux ne peuvent pas craindre de dissension, par exemple, à l'intérieur du caucus?
M. Tanguay : Bien, moi, comme chef intérimaire, c'est mon devoir de faire en sorte que l'on travaille en toute cohésion. Et c'est ce que je constate, le désir est là et dans les faits aussi, puis on va continuer en ce sens-là, là.
Le Modérateur : Merci. Micro de droite.
M. Lachance (Nicolas) : Bonjour. Félicitations!
M. Tanguay : Bonjour. Merci.
M. Lachance (Nicolas) : Tout à l'heure, M. Fortin a été questionné. Il a laissé la porte ouverte à se présenter à la future course à la chefferie. Et il a dit aussi qu'on ne pouvait pas faire l'intérim... si on faisait l'intérim, c'était impossible de proposer des idées qui sortent du cadre du Parti libéral du Québec. Êtes-vous d'accord avec ça? Et est-ce qu'il a tenté de vous tasser déjà de la course à la chefferie?
M. Tanguay : Ah! bien, écoutez, moi et André... Mettons une chose au clair, moi et André, puis on peut en témoigner, là, on s'est parlé à plusieurs reprises dans les derniers jours. Moi et André, on a toujours eu une relation, je vous dirais, de gentlemen. Vous savez, quand j'ai été leader puis que Dominique a nommé André leader, on a eu une bonne conversation puis on a eu une belle collaboration. Quand il y a eu un changement de leader, la même chose. Et, en ce sens-là, j'aurai toujours une très belle relation avec André, basée sur la confiance et le dialogue direct et sincère.
Alors, je ne reviendrai pas sur ses commentaires, sur sa réflexion, ça lui appartient. Moi, ce que je vois, là, comme chef intérimaire, là, c'est une réflexion que je n'ai pas à avoir. Ma réflexion n'est pas faite. Je dois servir le caucus et les militants.
M. Lachance (Nicolas) : Mais est-ce qu'un chef intérimaire part avec des avantages versus un autre candidat s'il se porte candidat à une future chefferie?
M. Tanguay : Là-dessus, je vous dirais que ce n'est pas comme ça que je vois la fonction, là. Servir à Québec et le parti dans les instances, c'est une job plus qu'à temps plein, là, puis c'est ce à quoi, moi, je vais m'axer. Alors... Et je le sais, que les militants et militantes, là, qui seraient les décideurs, décideuses dans une chefferie, là, vont me juger là-dessus : Condon, Tanguay, il joue-tu un double jeu? Qu'est-ce qu'il fait là, là? Et tous les autres collègues qui réfléchissent, bravo, tant mieux qu'ils réfléchissent, puis je les invite à faire ce qu'ils ont a à faire, mais, moi, ce n'est pas autre chose que de servir les collègues et les militants comme chef intérimaire.
M. Lachance (Nicolas) : Je voudrais juste revenir sur un petit... Est-ce que ça serait possible d'entendre M. Benjamin sur la discussion que vous avez eue...
Le Modérateur : Non, aujourd'hui, c'est la conférence de presse du chef, on va s'y consacrer.
M. Lachance (Nicolas) : Je comprends, mais il l'a interpellé tout à l'heure, donc... être capable de savoir ce qu'ils se sont dit.
Le Modérateur : On va donc passer au micro de gauche.
Mme Lévesque (Fanny) : Bonjour. Je voudrais revenir sur M. Ciccone. Il a quand même été sévère, là, après l'expulsion de Mme Nichols. Il y a des présidents d'association qui ont reproché un peu la façon dont il a commenté cette situation-là. Je comprends que vous lui réitérez confiance aujourd'hui, mais est-ce qu'il y a quand même eu ou est-ce qu'il y a à avoir quand même une mise au point avec M. Ciccone dans les prochaines semaines ou prochains jours par rapport à son rôle de président du caucus?
M. Tanguay : Écoutez, de réintégrer Marie-Claude Nichols, c'est un objectif, où j'en serai le principal porte-parole, auquel tous les collègues adhèrent, la nécessité de réintégrer Marie-Claude. La prochaine étape, c'est moi, comme chef intérimaire, qui va aller prendre mon café avec Marie-Claude, à sa convenance. Donc, au-delà de dire : La porte est ouverte, non, non, je vais aller, entre quatre yeux, discuter avec elle. Et M. Ciccone, Enrico, participe de ce consensus très fort là, de dire : Oui, ça serait important que Marie-Claude revienne, mais, pour ça, on va se parler, il faut qu'on se parle, puis on ne le fera pas sur la place publique.
Mme Lévesque (Fanny) : Puis est-ce que vous confirmez qu'il va demeurer président du caucus?
M. Tanguay : J'aurai l'occasion de confirmer les officiers. J'ai déjà dit, un peu plus tôt, qu'il n'y aura pas de bouleversement auprès des officiers, mais j'aurai l'occasion... Parce que là il y a un poste de leader, alors j'aurai l'occasion... Vous comprenez, là, je viens tout juste d'être nommé et désigné chef intérimaire. Je vais rapidement vous confirmer le tout, mais attendez-vous pas à de bouleversements, là.
Le Modérateur : Merci.
Mme Lévesque (Fanny) : ...juste une précision au niveau de la course, là, juste pour comprendre. Je comprends qu'il y a plusieurs étapes, mais réalistement, au mieux, une course pourrait commencer quand, en 2023, selon les procédures, là?
M. Primeau-Ferraro (Rafaël) : Bien, les procédures du parti nous donnent de la flexibilité et les options seront ouvertes dépendamment de la volonté de nos militants. Alors, il est malheureusement trop tôt pour se prononcer là-dessus, compte tenu que les discussions n'ont même pas encore débuté, mais il est certain que nos règles nous offrent de la flexibilité, dis-je bien, à cet égard et que toutes les options seront sur la table, dépendamment de ce que nous estimons, comme parti politique, qui est dans notre meilleur intérêt pour l'éventuelle course au leadership.
Mme Lévesque (Fanny) : Donc, 2023, ça se peut, là, techniquement.
M. Primeau-Ferraro (Rafaël) : Bien, il est trop tôt pour se prononcer là-dessus, malheureusement.
Le Modérateur : Merci. Micro de droite.
Mme Charbonneau (Jacaudrey) : Oui, bonjour. J'aimerais revenir sur Mme Nichols, parce qu'elle a déjà mentionné que Mme Anglade ne s'était pas excusée malgré la main tendue. Est-ce que le caucus pourrait s'excuser? Est-ce que vous pourriez vous excuser? Est-ce que M. Ciccone doit s'excuser à Mme Nichols?
M. Tanguay : Écoutez, encore une fois, je vais me garder... Je me garderai bien de commenter ce dossier-là qui a été vécu très durement des deux côtés. Marie-Claude en a souffert, nous aussi comme caucus, comme groupe, on en a souffert. La prochaine étape, notre objectif, c'est de réintégrer Marie-Claude. C'est mon mandat d'aller m'asseoir avec elle, puis d'avoir une discussion franche et honnête avec elle, puis d'essayer d'imaginer l'avenir avec elle. Alors, honnêtement, je ne commenterai pas plus que ça.
Mme Charbonneau (Jacaudrey) : Mettons, si elle demande des excuses, vous êtes prêt à...
M. Tanguay : J'aurai ma discussion avec Marie-Claude. Alors, je ne commenterai pas d'avant, là.
Mme Charbonneau (Jacaudrey) : O.K. Mais on vous a senti tantôt un peu ému quand vous avez parlé de Mme Anglade. Pourquoi?
M. Tanguay : Ah! bien là, vous allez me repartir. D'ailleurs, Dominique a eu l'occasion de constater que, des fois, je peux être très, très combatif, mais le gars émotif n'est pas loin. Ça a été des semaines difficiles humainement, individuellement et pour le groupe. Et Dominique, qui a été notre cheffe pour les deux dernières années et demie, a été complètement dédiée, dédiée au groupe. On a eu l'occasion d'avoir une belle rencontre de caucus avec elle. On a eu l'occasion, sur une base humaine, de la remercier, de la féliciter puis de lui souhaiter tout le meilleur qu'elle mérite pour l'avenir.
Puis, moi, ce que je retiens, c'est une femme qui aura fait avancer non seulement le Parti libéral du Québec, mais fait avancer le Québec, notamment, notamment, je pense à mes filles, pour nos jeunes Québécoises qui ont vu là un modèle additionnel, de dire : Aïe! Coudon, ça se peut. Alors, c'est sur une base humaine, on a eu l'occasion de lui exprimer tout ça, notre appréciation, notre gratitude. Puis elle ne sera jamais loin, Dominique.
Mme Charbonneau (Jacaudrey) : ...juste une précision sur le fait que tantôt, M. Ferraro, vous avez dit : Ça n'a jamais été interdit de se présenter même si on est chef intérimaire. Alors, pourquoi le besoin de l'encadrer maintenant? Est-ce que ce n'est pas pour laisser, justement, la porte ouverte à M. Tanguay qui n'a pas fait sa réflexion?
M. Primeau-Ferraro (Rafaël) : Non, je veux vous l'expliquer. C'est que dans les... Disons, dans un passé récent, où il y a eu des chefs par intérim qui ont été nommés au Parti libéral du Québec, c'est qu'avant même que le sujet puisse être abordé ou que la question se pose les personnes qui avaient fait valoir leur intérêt pour devenir chef par intérim, immédiatement, de manière spontanée et volontaire, avaient indiqué qu'elles ne souhaitaient pas se présenter à la course au leadership. C'est ce qui est arrivé au cours des dernières années, les deux occasions que la situation s'est présentée. Alors, tout simplement, cette fois-ci, on a cru bon d'encadrer la présente situation, compte tenu que la circonstance était différente, tout simplement.
Le Modérateur : Merci. Micro de gauche.
M. Boivin (Mathieu) : M. Tanguay, à titre de nouveau chef du Parti libéral, est-ce que je peux vous demander tout simplement, vous l'avez dit, les résultats électoraux sont décevants, qu'est-ce qui a mal fonctionné? Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné?
M. Tanguay : Ah! je vous dirais, aujourd'hui, là, ce n'est pas mon propos de vous faire la nomenclature de ce qui n'a pas bien fonctionné, de ce qui a mal fonctionné. Il y a des choses qui ont mal fonctionné, on a déjà commencé un travail nécessaire de retour en arrière, d'introspection, de post-mortem. On a déjà ciblé... Vous vous rappellerez, lorsqu'on a eu le caucus des candidats, il y avait déjà rapidement été question notamment, je vous donne ce seul exemple-là, de l'organisation, comment l'organisation, dans certains cas, avait été déficiente.
Mais, pour aller plus avant, je dois vous dire que je ne mettrai pas la charrue avant les boeufs, on doit faire en sorte d'avoir cette discussion-là avec nos militants, entre collègues. Les collègues aussi auront un travail important d'animer cette discussion-là. Ils l'ont vécue, la campagne, les collègues élus devant nous. Puis, nous, il faut tendre la main aux anciens, ceux qui ont quitté le parti, pour s'assurer de les rassembler, d'aller les rejoindre, mais, pour ça, ça va prendre plus que quelques semaines, plus que quelques semaines. Puis c'est un travail excessivement important.
Mais je tiens à souligner une chose : les valeurs éternelles auxquelles je faisais référence un peu plus tôt ne changeront pas. La façon de les incarner dans chacun des dossiers, au jour le jour, pourra être, évidemment, améliorée, clarifiée, précisée, mais nos valeurs vont demeurer.
M. Boivin (Mathieu) : À l'exception d'un des candidats pressentis au leadership, il n'y a pas d'autre député de l'extérieur de la région de Montréal. Je vous pose la question : Est-ce que le Parti libéral existe encore hors de l'île de Montréal?
M. Tanguay : Ah oui! Comme ancien président du Parti libéral du Québec de 2009 à 2012, pour avoir été en contact, entre autres... n'avoir jamais cessé d'être en contact, hein, depuis ce temps-là, depuis que je suis député, depuis 2012... Le fait d'être député, pour moi, c'est un prolongement de mon militantisme. Le fait d'être devant vous aujourd'hui, c'est un prolongement...
M. Boivin (Mathieu) : Est-ce qu'il existe encore un Parti libéral à l'extérieur?
M. Tanguay : Oui, tout à fait.
M. Boivin (Mathieu) : Est-ce qu'il y a des militants, des gens qui se mobilisent, qui peuvent encore être considérés comme une force vive?
M. Tanguay : Tout à fait, tout à fait. Ça, je peux vous le confirmer, tout à fait. Maintenant, c'est à nous d'aller les voir, d'aller les écouter et d'imaginer l'avenir avec eux pour dire comment on peut multiplier, hein? On est trois ou quatre, ce soir, dans tel comté, comment, dans un mois, six mois, on ne pourrait peut-être pas être 10, 12? Comment être plus? C'est quoi, la politique? C'est être pertinent par la proximité. Bien, ça, il va falloir améliorer la proximité auprès de nos militants puis auprès de la population. Et là la pertinence sera non questionnable dans tout ce qu'on fait.
M. Boivin (Mathieu) : C'est ça qui a manqué, possiblement, pendant les élections?
M. Tanguay : Il faut améliorer la proximité. Puis ça, c'est un travail que même tous mes collègues, moi le premier, nous devons faire, d'aller reconnecter avec nos militants, militantes et la population.
Le Modérateur : Merci. On va passer au micro de droite.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour, M. Tanguay. Félicitations. Aujourd'hui, à titre de nouveau chef du Parti libéral du Québec, est-ce que vous considérez que c'était une erreur, d'exclure Marie-Claude Nichols du caucus?
M. Tanguay : Écoutez, encore une fois, je ne vais pas commenter, là, de près ou de loin.
M. Bossé (Olivier) : Non, je ne parle pas de la discussion que vous allez avoir avec elle. Est-ce qu'avec du recul, comme chef, aujourd'hui, vous dites... vous considérez que c'était une erreur de l'exclure.
M. Tanguay : Encore une fois, même indirectement, je ne vais pas commenter, qualifier. Je veux avoir ma discussion avec Marie-Claude. Il y a une chose qui est claire, c'est qu'on souhaite, on désire sa réintégration. Alors, très clairement, très clairement, si c'était à refaire, je veux dire, ça serait une décision qui serait différente, mais ça, collectivement, et moi, comme porte-parole désigné comme chef intérimaire, je veux avoir ma conversation avec Marie-Claude puis imaginer la suite avec elle, imaginer la suite avec ça.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce que vous étiez le seul candidat à l'intérim?
M. Tanguay : Je peux peut-être laisser ça à M. le Président de l'élection.
Des voix : ...
M. Tanguay : M. le Président d'élection...
M. Primeau-Ferraro (Rafaël) : Je prendrai l'occasion simplement pour vous indiquer que je ne souhaite pas révéler les discussions qui se sont tenues dans nos instances, tant au caucus qu'au conseil exécutif. Alors, à cet égard-là, je vais me garder un droit de réserve.
Le Modérateur : Merci. Nous allons passer en anglais du côté du micro de gauche.
M. Authier (Philip) : Good afternoon. Congratulations, Mr. Tanguay. You've been saying that you want to meet with Mme Nichols in attempt to bring her back. Do you think her problems with the party are just about Mme Anglade or are they about the Liberals in general? And how are you going to make... get her interested in coming back? How are you going to proceed?
M. Tanguay : With respect to Marie-Claude, I think that the important thing to mention is : I need to have a one-on-one conversation with her first, out of respect to her. And we saw, within the last couple of weeks and days, that commenting on the public space our relationship with Marie-Claude and what happens in the past was not the proper way to do things. So, me, as the new leader, interim leader of the Québec Liberal Party, I will have very quickly a private conversation with her and trying to solve this.
M. Authier (Philip) : You said, as an opposition, you're going to be intelligent, and rigorous, and I forget what the other word was. What do you expect to find in front of you, though? Do you expect to find the CAQ Government very arrogant, with 90 MNAs? What do you think the tone will be? Because you've had your problems with the other side, in the past, even in your other roles, especially on ethical stuff, so...
M. Tanguay : You're mentioning... You're referring to?
M. Authier (Philip) : Well, criticizing the ethics of the other government... of the Government.
M. Tanguay : OK.
M. Authier (Philip) :Mr. Fitzgibbon, and all that. So, what tone do you except to find in the House when you get back there?
M. Tanguay : I think that we'll have... we'll put in place a constructive tone. But again, that being said, we will be, as you mentioned, an intelligent opposition, that means that we will question all the initiatives put forward by this Government, we'll be very, very vigorous on issues that affect negatively Quebeckers, all the Quebeckers.
But again, François Legault, now, is at the head of a new government for the next four years. His success as a government will be everyone success. But again, his bad decisions would impair the life of a lot of Quebeckers. And our role is to make sure that we will pinpoint what's wrong. And we will make sure to, from time to time, suggest, propose solutions. But again, it's going to be a vigorous, constructive and alert Official Opposition.
Le Modérateur : Merci. Micro de droite.
Mme Senay (Cathy) : Bonjour, good day.
M. Tanguay : Bonjour, good day.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Tanguay, you said that the election results, the last few weeks, when you are talking about Dominique Anglade, all this has been very, very, very difficult. You had lots of emotion when you were talking about Mrs. Anglade, for example. Now, you have two weeks and a half to get ready for the session. You'll have to bring back or you'll try to bring back Marie-Claude Nichols. What side of your personality will help you to achieve this?
M. Tanguay : I'll be as I think I've always been with Marie-Claude, being honest, upfront, and trying to imagine the future with her. So, I'll have a very open, honest conversation with Marie-Claude, that I know for, how many years, 10 years, last 10 years. And that's, I think, the only way to be successful trying to bring her back. So, that's the reason why we will not comment furthermore that episode. We want to put that episode behind us, we want to reintegrate Marie-Claude within the caucus, and that's going to be my next step to reach out to her.
Mme Senay (Cathy) : And because of all of this and the resignation of Dominique Anglade, the Official Opposition that you are didn't have much time to get ready, up to speed for the session. How are you going to do this? Because we didn't see you, all of you, in the last few weeks.
M. Tanguay : Let me put this very clearly, we will be ready November the 29th. And that's a message for Mr. Legault, for the CAQ Government, the Official Opposition will be ready. So, I hope they'll be as well.
Mme Senay (Cathy) : One last question. You said that you are the interim leader, you haven't started your reflection, your thinking process if you're going to run in the leadership race, but, just as the interim leader, how will you be able to keep your caucus together as now there is a process that will start at... There will be a leadership race, and you have a caucus divided, but... because not everybody will support the same candidate. How will you do that? Because you're just... I mean, you're 19, so divisions in a small caucus, they are more important than if you are a bigger caucus.
M. Tanguay : First, there is no division within the caucus. And that being said, we cannot allow division in the future. But there is no division as we speak. We have a strong caucus, new MNAs, MNAs with experience, and we'll put forward our A game in front of the CAQ Government.
And, with respect to my role as the interim leader, I have two great, I think, examples from the past : I have Jean-Marc Fournier, 2012‑2013; I have Pierre Arcand, 2018‑2020. And these great examples will inspire me and will guide me.
Mme Senay (Cathy) : And didn't run in the leadership race.
M. Tanguay : And that's the reason why I haven't made my reflection on this.
Le Modérateur : Merci beaucoup. Ce qui met fin à la conférence de presse.
M. Tanguay : Merci beaucoup.
(Fin à 13 h 56)