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(Douze heures sept minutes)
Le Président (M. Camden): Alors, je déclare la
séance ouverte, de la sous-commission de l'aménagement et des
équipements. La sous-commission a pour mandat d'entendre les
intéressés et de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi d'intérêt privé
200, Loi modifiant la charte de la ville de Montréal.
Est-ce qu'il y a des remplacements annoncés ce matin, Mme la
secrétaire?
La Secrétaire: Non, aucun.
Le Président (M. Camden): Aucun remplacement.
Projet de loi 200 Étude détaillée
(suite)
Alors, je suis disposé à... Ah! les remarques avaient
été faites. Alors, on m'indique que nous en étions
à...
M. Ryan: Est-ce que vous pouvez rappeler les dates auxquelles la
commission a siégé pour l'étude du projet de loi 200, s'il
vous plaît?
Le Président (M. Camden): Certainement, M. le ministre. La
commission s'est penchée sur l'étude de ce projet les 6 et 7
avril derniers. Les 6 et 7 avril, M. le ministre.
M. Ryan: C'est ça.
Le Président (M. Camden): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Quand nous avons siégé... les 6 et 7
avril, dites-vous?
Le Président (M. Camden): Oui.
M. Ryan: Je ne pensais pas que ça remontait aussi loin. Il
avait été convenu que la commission se retrouverait, probablement
au mois de mai, pour l'étude d'une section du projet de loi qui
demandait un examen plus approfondi. Il s'agissait de la section traitant des
conseils d'arrondissement. Et je pense que vous pourriez identifier les
articles facilement. Est-ce qu'on a le projet de loi 200 ici? Est-ce
qu'Hélène est là?
(Consultation)
M. Ryan: C'est la section qui traite des conseils
d'arrondissement. Mais ce n'était pas dans le projet, ça nous
avait été remis à part. Mais, dans le projet comme nous
l'avions, il faudrait vérifier comme il faut s'il y a un article qui
réfère à ça. Je ne pense pas, hein. Est-ce qu'il y
a des représentants de la ville de Montréal ici? Non?
Une voix: Non.
M. Ryan: Mais, si nous n'en avions pas été saisis,
le mieux, c'est d'en faire abstraction totalement. Voulez-vous donner juste la
numérotation?
M. Gendron: Cette charte est modifiée par l'insertion,
après le chapitre IV du titre II, des chapitres suivants. Et l'article
6.1 et suivants. Mais ça n'a jamais été
déposé.
Le Président (M. Camden): On m'indique...
M. Ryan: Alors, si ça n'a pas été... (12 h
10)
Le Président (M. Camden): ...M. le ministre, que l'article
6.1, les modifications n'avaient pas été
déposées.
M. Gendron: Non.
Le Président (M. Camden): ...8.1 et 12.1.
M. Ryan: Alors, si ça n'avait pas été
déposé, je pense qu'on pourrait envisager dès ce matin, et
j'en ferais même l'objet d'une suggestion, que tout ce qui a
été étudié, le projet de loi comme il nous a
été présenté et comme nous l'avons adopté
article par article, que nous confirmions ce que nous avons fait de
manière à le faire ratifier par l'Assemblée nationale
aujourd'hui, avec le consentement, évidemment, de l'Opposition.
Le Président (M. Camden): Alors, il y a consentement au
dépôt de ces...
M. Ryan: Juste une minute! M. le Président, il y avait un
article que nous n'avions pas adopté. Je pense que c'était
l'article 70.
Le Président (M. Camden): Excusez. Je pense qu'on va
suspendre un instant, s'il vous plaît, là, quelques instants, et
nous reprendrons nos travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 11)
(Reprise à 12 h 13)
Le Président (M. Camden): La sous-commission reprend ses
travaux, et nous en sommes à l'étude de l'article 70.
M. Tremblay (Rimouski): Du projet de loi 200.
Le Président (M. Camden): Du projet de loi 200,
effectivement, M. le député de Rimouski.
Est-ce que, M. le ministre, vous êtes disposé à vous
faire entendre sur...
M. Ryan: Non, je pense que cet article va de soi.
Le Président (M. Camden): II parle de lui-même.
M. Ryan: II s'agirait que nous nous entendions pour
l'adopter.
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'article, M. le
député d'Abitibi-Ouest...
M. Gendron: Oui, bien, M. le Président, c'est sûr
que l'article va de soi, sauf que c'est peut-être important pour ceux qui
nous liront de comprendre ce qu'on fait. Si on revient sur l'article 70 du
projet de loi 200, c'est justement parce que nous n'avions pas fermé
l'ensemble des articles liés au projet de loi de la charte de la ville
de Montréal, parce que nous devions nous revoir avant la fin de session,
comme ça a été expliqué par le ministre, pour des
sujets qui n'étaient pas arrivés à un degré,
là, d'assentiment assez habituel pour les déposer. Et ça,
c'est quelque chose dont on va parler plus tard.
Cependant, aujourd'hui, si on revient, je pense qu'il est important de
dire que la ville de Montréal, avec raison selon nous, et ça
l'air d'être le même point de vue pour le gouvernement, serait
pénalisée à plusieurs égards si les dispositions
retenues, acceptées et agréées dans le projet de loi 200
n'étaient pas en vigueur prochainement. C'est pourquoi, aujourd'hui,
nous consentons à mettre en vigueur ou à rendre applicable
l'ensemble des dispositions qui ont été discutées
on ne fait pas de droit nouveau ce matin agréées.
On acceptait à ce moment-là de maintenir ouvert le projet
de loi 200 pour une seule raison: ce qui devait suivre concernant les conseils
d'arrondissement, et ça, ce n'est pas prêt, on le fera plus tard.
Donc, aujourd'hui, M. le Président, oui, nous sommes d'accord de
convenir à l'adoption finale, définitive, avec un délai de
mise en vigueur, du projet de loi 200 pour permettre que les articles et les
dispositions qui ont été discutés en commission
parlementaire, en avril, je pense en tout cas, peu importe la date, ils
ont été discutés puissent permettre que la ville de
Montréal ne subisse pas des préjudices et qu'on ne lui
crée pas des difficultés en ne mettant pas en vigueur les
dispositions de certains articles qui doivent l'être pour des raisons
qu'elle nous a expliqué par lettre. Et je tiens à signaler que le
maire de la ville de Montréal, évidemment, souhaite qu'on fasse
ce qu'on va faire, le gouvernement et l'Opposition. Donc, on est d'accord.
Le Président (M. Camden): Alors, je comprends que vous
êtes donc disposé...
M. Gendron: Oui. Cependant, j'ai oublié une fin de
phrase.
Le Président (M. Camden): Oui, allez-y, M. le
député.
M. Gendron: C'est évident que le ministre sait que, quand
la ville de Montréal souhaite ça, c'est parce qu'il y a un peu de
«commitment», excusez l'expression, mais il y a un peu
d'assentiment de part et d'autre pour que le ministre s'engage le plus
tôt possible avec les conseils d'arrondissement. Et là je ne parle
pas du texte même, qu'on n'a pas. Mais, oui, la lettre est très
claire: J'apprécierais connaître dans les meilleurs délais
votre réponse c'est une lettre à M. Ryan et
j'aimerais que vous m'indiquiez par la même occasion la date à
laquelle nous devrons déposer le nouveau projet de loi à
l'Assemblée nationale. Et tout ça parce qu'il prétend,
avec raison, que, lorsqu'on a terminé les travaux, on a convenu de se
revoir pour apprécier ce à quoi il tenait.
Alors, c'est évident que, si on ne faisait que dire: On adopte
définitivement la charte de la ville de Montréal, et vous
repasserez un des ces jours pour ce qui vous intéressait le plus, ce qui
a fait qu'on n'a pas fermé la loi, ce ne serait quand même pas
tout à fait correct par rapport aux engagements qui ont
été pris. C'est ça que je dis... Je ne demande pas qu'on
siège le 11 novembre 1993; ce n'est pas ça que je demande. Mais,
dans sa lettre, c'était très clair. Il compte sur la
collaboration du gouvernement et du ministre des Affaires municipales pour ne
pas qu'on considère aujourd'hui qu'on vient de définitivement
dire adieu aux modifications dans les prochains mois, et même à la
prochaine session, de la demande de la ville de Montréal, pour
apprécier, comme membres de la commission de l'aménagement et des
équipements, la demande de la ville de Montréal qu'il y ait des
dispositions concernant les conseils d'arrondissement.
Alors, moi, c'est pour ça, M. le Présidentje veux
l'enregistrer que je le dis, pour être certain de dire: Bien,
conformément à la demande que le maire m'a faite, j'ai tenu
compte de ce sur quoi on s'est entendus, que, oui, il y aurait de l'ouverture
du gouvernement pour apprécier les articles qu'on n'a pas, qui n'ont pas
été déposés, qui seront liés à une
disposition à laquelle la ville tient, à savoir les conseils
d'arrondissement, quitte à les rejeter ou à les apprécier.
Là, j'ai terminé.
Le Président (M. Camden): Terminé.
Est-ce que M. le ministre avait d'autres commentaires à
formuler?
M. Ryan: La seule chose que je voudrais ajouter, c'est que le
dossier suivra son cours normal. Là, nous n'avons pas de document devant
nous. Si la ville de Montréal nous soumet un document en bonne et due
forme, il faudra le déposer à l'Assemblée nationale pour
pouvoir l'examiner en commission, parce que, là, on ferme le projet de
loi, ici. On l'adopte et on le ferme. Ça va prendre un nouveau projet de
loi. N'est-ce pas?
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Nous autres, nous serons prêts à faire
digilence. Dans toute la mesure où ces exigences
régulières seront satisfaites, nous serons prêts à
faire diligence pour l'examen du projet. D'ailleurs...
M. Gendron: M. le Président, il n'y a pas...
M. Ryan: Mais, d'ici là, je ne serais pas
étonné que d'autres sujets viennent s'ajouter à la
liste.
M. Gendron: Oui, moi non plus. II n'y a pas désaccord. On
s'entend que c'est évident que ça va prendre un nouveau projet de
loi. C'était ça, la lettre que le ministre a reçue. Pour
cette raison, j'aimerais obtenir, en parlant au ministre des Affaires
municipales c'est le maire de Montréal qui parle et, moi, je
transmets le contenu de sa lettre au cours de la session d'automne, un
nouveau projet de loi amendant la charte de la ville de Montréal et
comprenant la nouvelle proposition sur la décentralisation soumise le 12
mai.
Mais je ne peux pas, à ce moment-ci, faire accroire, moi, que je
ne sais pas que la ville de Montréal a déposé au
gouvernement des propositions concrètes. Je ne peux pas laisser voir,
à ce moment-ci, que la ville de Montréal n'aurait pas fait savoir
au gouvernement ce qu'elle veut concernant les nouvelles mesures de
décentralisation. Mais, oui, ça doit s'intégrer à
un nouveau projet de loi, y incluant probablement d'autres choses qui viendront
amender le projet de loi 200 qu'on veut adopter aujourd'hui. Adopté.
M. Ryan: Je demande le vote sur l'article 70, M. le
Président.
Le Président (M. Camden): Certainement. Alors, est-ce que
les députés... C'est un vote enregistré ou... Qu'est-ce
que vous souhaitez? L'adoption, là?
M. Ryan: Je pense bien que nous sommes d'accord pour...
Le Président (M. Camden): Vous souscrivez à
l'adoption de 70, si je comprends bien?
M. Gendron; Oui.
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 70 est
adopté.
Est-ce que le préambule du projet de loi est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté.
J'aurais besoin d'une motion de renumérotation.
M. Ryan: Je dépose cette motion.
Le Président (M. Camden): Vous déposez cette
motion. Alors, adopté?
M. Gendron: J'appuie cette motion.
Le Président (M. Camden): Appuyé. Il y aura donc
renumérotation. Donc, adopté.
Est-ce que l'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Alors, la
sous-commission ayant accompli son mandat à l'égard de ce projet,
nous allons suspendre quelques instants, le temps de reprendre le travail
à l'égard du projet de loi 92.
(Suspension de la séance à 12 h 20)
(Reprise à 12 h 23)
Le Président (M. Camden): La sous-commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 92, Loi modifiant la Loi sur la fiscalité municipale et d'autres
dispositions législatives.
Est-ce que, monsieur...
M. Ryan: ...concernés par le député
d'Abitibi-Ouest seront autour de la table.
Projet de loi 92
Le Président (M. Camden): Est-ce que, M. le ministre, vous
êtes disposé à faire vos remarques préliminaires
concernant le projet de loi 92?
M. Ryan: Bien, je vous dirai franchement que je n'ai pas de
remarques préliminaires à déposer. Nous avons
discuté le principe l'autre soir. Ce serait une
redite et, à cette heure tardive de la session, je pense que les
redites, quand on peut s'en passer, tout le monde l'apprécie, surtout
quand elles viennent du ministre.
Le Président (M. Camden): On reconnaît là
votre souci d'efficacité.
M. Gendron: En particulier dans la dernière phrase. Ha,
ha, ha! Écoutez, je n'ai pas de remarques préliminaires.
Le Président (M. Camden): Vous comprendrez bien
qu'à titre de président je n'en ajouterai pas d'autres.
M. Gendron: Bien, j'espère! Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): Vous n'avez pas de remarques
préliminaires, M. le député?
M. Gendron: Non, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Est-ce qu'il y a d'autres
membres qui ont des remarques préliminaires?
M. Ryan: J'en ai une, M. le Président, pour
exprimer mon appréciation à l'Opposition pour la collaboration
qu'elle manifeste dans ce dossier. Nous avions besoin de son consentement pour
procéder. Je pense qu'elle a compris la situation très difficile
dans laquelle on se trouvait. C'est grâce à la collaboration dont
l'Assemblée nationale est souvent le théâtre que nous
pouvons procéder à l'examen et, je le souhaite, à
l'adoption du projet de loi aujourd'hui. J'en remercie particulièrement
les députés de l'Opposition qui sont ici, de même que mon
collègue, le toujours présent député de
Rimouski.
Le Président (M. Camden): Alors, je dois considérer
que vos propos suffisent. Le député de Rimouski n'a pas à
ajouter de commentaires?
M. Tremblay (Rimouski): Non, aucun commentaire, M. le
Président.
Le Président (M. Camden): On vous remercie, M. le
député de Rimouski.
M. le député de Dubuc non plus?
M. Morin: Ce n'est pas l'envie qui manque, mais...
Le Président (M. Camden): Alors, on apprécie votre
retenue, dans ces conditions.
Étude détaillée Valeur
foncière de l'assiette d'une voie ferrée
Alors, j'appelle donc l'article 1 du projet de loi. M. le ministre,
est-ce que vous avez des commentaires à l'égard de l'article
1?
M. Ryan: L'article 1 vise la suppression du cinquième
alinéa de l'article 14.1 de la Loi sur la fiscalité municipale.
Il s'agit d'un article à connotation assez technique, et
peut-être, avec le consentement de l'Opposition, pourrions-nous demander
à Me Carrier, du service juridique du ministère des Affaires
municipales, de fournir des explications.
Le Président (M. Camden): Alors, il y a consentement?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Camden): Très bien. Alors, Me
Carrier.
M. Carrier (André): Merci, M. le Président.
Alors, c'est un article de concordance avec l'article 14 du projet de
loi. On va voir à cet article-là que la proportion médiane
et le facteur du rôle de valeur loca-tive sont présumés
être la même chose, la même proportion médiane et le
même facteur que le rôle d'évaluation foncière. Et
ici, l'alinéa qu'on enlève, c'était une règle
spéciale dans le cas de la proportion médiane et du facteur du
rôle de valeur locative, spéciale, qui est faite uniquement pour
les fins de la cotisation d'une société d'initiative et de
développement d'artère commerciale ou SIDAC.
Alors, comme la règle est toujours présumée que
c'est la même proportion médiane pour le foncier et pour le
locatif, il est inutile, maintenant, d'avoir cette règle spéciale
là uniquement pour le rôle de valeur locative d'une SIDAC. Je ne
sais pas si vous voulez que j'explique qu'est-ce que c'est que la proportion
médiane, mais...
M. Gendron: Non, bien, en tout cas, M. le Président, moi,
pour ce qui est de l'article 1, je veux dire, je pense qu'effectivement on aura
l'occasion d'en rediscuter. J'aimerais mieux l'avoir à 14 parce que,
dans le fond, pourquoi ce n'est plus requis à l'article 1? C'est du fait
que, dorénavant, on va employer une formule uniformisée à
14. L'évaluateur n'aura pas à porter un jugement comme
auparavant. Donc, ça devient caduc, qu'on appelle. La disposition n'est
plus requise à l'article 1. J'aimerais mieux attendre à l'article
14. Là, vous l'expliquerez.
Le Président (M. Camden): Alors, est-ce qu'on doit
convenir ou on peut convenir qu'on suspend cet article, quitte à le
reprendre à 14?
M. Gendron: Non, moi, je suis d'accord. Je comprends, à
l'article 1, qu'on n'a plus besoin de la disposition qui devient caduque parce
qu'on va la retrouver à l'article 14. Alors, moi, je suis d'accord pour
l'adopter.
M. Ryan: Vous êtes d'accord pour l'adopter? Nous aussi.
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 1 est
adopté? L'article 1 est donc adopté. J'appelle l'article 2.
M. Ryan: L'article 2 est un article très important, M. le
Président. On peut peut-être, pour le comprendre, lire ensemble le
texte actuel de l'article 47 de la Loi sur la fiscalité municipale, qui
se lit ainsi: «La valeur inscrite au rôle des terrains qui forment
l'assiette de la voie ferrée d'une entreprise de chemin de fer est
déterminée conformément à l'article 48.
«L'assiette comprend les fossés et remblais aménagés
de chaque côté de la voie ferrée aux fins de
celle-ci.» et là ce qui serait ajouté à cet article,
ça serait que la valeur inscrite au rôle des terrains qui forment
l'assiette de la voie ferrée d'une entreprise de chemin de fer, à
l'exception de ceux qui forment l'assiette de toute voie ferrée
située dans une cour ou un bâtiment... nous touchons, là,
un élément essentiel du projet de loi. il nous avait
été représenté que l'évaluation, pour fins
de taxation foncière des cours de triage, des voies ferrées qui
se trouvent dans les cours de triage devait être l'objet d'un traitement
particulier. et, avec cet amendement-là que nous proposons, nous rendons
possible l'établissement d'un traitement particulier qui consistera
essentiellement, essentiellement, à faire en sorte que la surtaxe sur
les terrains non résidentiels, dans le cas des voies ferrées dans
les cours de triage, s'appliquera dans une proportion de 40 % au lieu de 100
%.
M. Gendron: Pour la Communauté urbaine.
M. Ryan: Oui, la Communauté urbaine de Montréal.
Mais ça va valoir pour toutes les municipalités qui ont des cours
de triage. Oui, ça va valoir pour toutes.
M. Carrier: Mais l'article qu'il y a là ne traite pas de
ça.
M. Ryan: Non, non, non, mais ça ouvre...
M. Gendron: C'est juste la bande originale, là. C'est
juste...
M. Ryan: Oui, mais avec ce qu'on ajoute: «à
l'exception de ceux qui forment l'assiette de toute voie ferrée
située dans une cour ou un bâtiment»...
M. Carrier: C'est ça. Alors, ce qu'on dit ici, c'est que
la règle spéciale d'évaluation qu'il y a à
l'article 47 ne s'applique qu'aux voies ferrées linéaires.
M. Ryan: C'est entendu. C'est entendu. C'est sûr. Mais on
excepte expressément les voies ferrées dans les cours de triage,
les gares. Est-ce que ça va, ça?
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Gendron: Un instant!
Le Président (M. Camden): Oui, M. le
député.
M. Gendron: J'ai de la difficulté à saisir. Est-ce
que ça signifie que dorénavant, si on sort de «l'assiette
de toute voie ferrée située dans une cour ou un
bâtiment», c'est pour conserver les difficultés
d'interprétation qu'il y avait sur les bandes étroites de terrain
le long des voies ferrées? Est-ce que c'est de ça qu'il
s'agit?
M. Ryan: Regardez, ce qu'on va faire, on va donner la
règle de base d'évaluation qui est à l'article 48. Ce
qu'on dit ici, c'est que cette règle de base qui est à l'article
48 ne s'appliquera pas pour les voies ferrées qui sont dans les cours de
triage et les gares. On va avoir une autre règle qui va être
établie plus loin dans le projet de loi. O.K.? M. Carrier pourra
peut-être nous résumer brièvement la règle
générale qui est contenue à l'article 48.
Le Président (M. Camden): M. Carrier.
M. Carrier: Merci, M. le Président.
Alors, la règle d'évaluation spéciale dont on parle
aux articles 47 et 48, c'est que, pour évaluer le terrain qui est
sous-jacent à ce qu'on appelle la partie linéaire, ce qu'on
entend le plus souvent quand on parle d'une voie ferrée, ce qui est le
long des champs, dans la nature, etc., , justement à cause de la
configuration de ces terrains-là, extrêmement étroits,
extrêmement longs, au lieu d'essayer d'évaluer ça selon les
règles normales du marché, on a une règle spéciale
dans la loi, à l'article 48, qui dit qu'on va prendre la valeur moyenne
au mètre carré de l'ensemble des autres terrains dans la
municipalité, on va calculer combien il y a de mètres
carrés dans l'assiette de la voie ferrée en question dans la
municipalité et on va présumer que c'est ça qui est la
valeur.
Alors, ce que fait l'article 2, ici, c'est de dire que cette
règle spéciale d'évaluation là, il ne faut pas
l'appliquer à l'assiette d'une voie ferrée située dans une
cour. C'est uniquement pour la voie ferrée qui est en long parce que,
dans une cour, on peut très bien utiliser des règles normales
d'évaluation, c'est-à-dire la valeur au marché, parce que
c'est des terrains qui ont des configurations tout à fait normales.
Alors, c'est ça que fait l'article 2, ici.
M. Gendron: Dans le fond, c'est ça, c'est qu'on dit
à l'article 47: Parce que cette bande-là était difficile
à évaluer, on a établi une règle, et là on
veut maintenir la règle de 48 uniquement aux terrains longitudinaux.
C'est la bande. Ça va. (12 h 30)
M. Ryan: On établit une deuxième règle
spéciale. M. Gendron: C'est ça.
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 2 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 3. M. le ministre, avez-vous des commentaires?
M. Ryan: L'article 57.1 est modifié par l'insertion, dans
la quatrième ligne du premier alinéa et après le mot
«indique», des mots suivants: «que l'unité est
visée au troisième alinéa de l'article 244.13 ou
indique». Ça, c'est un article de concordance avec un article qui
vient plus tard. Il faudrait peut-être le garder en suspens,
celui-là. Quand on aura adopté l'article 12 on sera mieux en
mesure d'apprécier le bien-fondé de la concordance
invoquée. Il n'y aura pas d'objection. J'aimerais mieux ça.
M. Gendron: Ça va, parce que, effectivement, il est en
relation avec l'article 12.
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 3 est suspendu
momentanément. J'appelle l'article 4.
M. Ryan: L'article 4 réfère à l'article 64
de la Loi sur la fiscalité municipale. Peut-être que M. Carrier
pourrait nous donner une explication?
Le Président (M. Camden): M. Carrier, est-ce que vous
pouvez nous fournir une explication?
M. Carrier: Oui, M. le Président. Alors, cet
article-là règle un problème qui se passe dans tous les
cas où on a des passages à niveau, c'est-à-dire à
un endroit où le même terrain sert d'assiette à la fois
à une voie ferrée et à une voie publique. Et les
régimes applicables aux assiettes, en termes d'évaluation et de
fiscalité, ne sont pas les mêmes entre l'assiette d'une voie
ferrée et l'assiette d'une voie publique. Dans le cas d'une voie
publique, l'assiette n'est pas mise au rôle ou, si elle est mise au
rôle, c'est strictement à des fins d'information; c'est non
imposable. Tandis que l'assiette d'une voie ferrée, comme on l'a vu
tantôt, c'est évalué selon des règles
spéciales, oui, mais c'est quand même évalué et
c'est taxable, c'est imposable.
Alors, que faire avec le terrain qui est à la fois l'assiette des
2 régimes différents? L'article 4, ici, dit qu'entre les deux il
faut choisir le régime de la voie publique, c'est-à-dire qu'il
sera traité vraiment comme la prolongation de la voie publique, le
terrain sous-jacent au passage à niveau, plutôt que comme une
continuation de la voie ferrée, donc non-inscription au rôle ou,
si inscription au rôle, non imposable.
Le Président (M. Camden): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, j'aimerais ça savoir du ministre des
Affaires municipales, parce qu'il me semble que c'est l'endroit où il
pourrait y avoir, éventuellement, une perte fiscale pour les
municipalités parce qu'on statue que, quand il y a usage potentiel des 2
régimes, c'est-à-dire le régime public et le régime
privé, et que ça n'a pas tout à fait la même
évaluation et la même valeur... Est-ce que le ministre des
Affaires municipales peut nous indiquer s'il a reçu des
représentations du monde municipal à l'effet qu'il y a là,
là, un exemple où il pourrait y avoir une perte fiscale
importante des municipalités? Parce que, là, la loi va
définir dans le futur; il n'y a plus d'interprétation, on va
convenir qu'un usage conjoint ne peut pas être appliqué dans le
cas des passages à niveau, il faut appliquer, pour l'assiette, le
régime public. Et là, le régime public, ça veut
dire qu'il n'y a pas de valeur fiscale.
M. Ryan: On me dit que c'est la pratique très
généralement observée dans les municipalités
où il y a déjà des passages à niveau.
M. Gendron: C'est ce qu'elles font.
M. Ryan: Ceci viendrait confirmer une pratique très
largement répandue.
M. Gendron: Oui. Vous n'avez pas eu de représentations
à ce sujet-là...
M. Ryan: Non.
M. Gendron: ...spécifiquement sur cet
article-là...
M. Ryan: Non.
M. Gendron: ...du monde municipal, en disant: Là, il y
a...
M. Ryan: Non.
M. Gendron: ...des pertes potentielles pour nous?
M. Carrier: Ce n'est pas des grandes superficies.
M. Gendron: Non, non, je comprends.
Le Président (M. Camden): M. le député de
Dubuc.
M. Morin: C'est parce que j'entends ce que M. Carrier dit: Ce
n'est pas une grande superficie. Mais,
vous savez, quand on touche à 63 et aux autres immeubles qui sont
inclus au rôle, ce n'est pas tellement la superficie qui peut porter
problème, c'est l'application des autres articles touchant les immeubles
non inscrits au rôle. Alors, par comparaison, c'est ça qui peut
porter problème, ce n'est pas tellement la perte par rapport à la
voie ferrée. Ce n'est pas ça qui fait problème. C'est pour
ça que, quand on touche à ces articles-là, ça me
rend malade parce que c'est assez difficile d'analyser ou de vérifier
tous les impacts en vertu des rôles.
Le Président (M. Camden): Est-ce que vous souhaitez que je
demande à la secrétaire d'appeler l'infirmière?
M. Morin: Non.
Le Président (M. Camden): Non, pas
nécessairement?
M. Morin: Ce n'est pas assez grave. Pardon?
Le Président (M., Camden): Non, je vous demandais
simplement si vous souhaitiez qu'on appelle l'infirmière?
M. Morin: Non, non, non.
Le Président (M. Camden): Non? Ça va?
M. Morin: Non, non, après cette session-là, ce
n'est plus dangereux.
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Morin: On serait déjà tombé, au lit, si
on avait eu à le faire.
M. Ryan: Oui, en ce qui nous touche.
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté.
Exemption de la surtaxe sur les immeubles non
résidentiels
J'appelle l'article 5. Je pense qu'il y a un amendement à
être déposé.
M. Ryan: Nous proposons un nouvel article 5 à la place de
celui qui avait été proposé, M. le Président. Le
nouvel article 5 se lirait comme suit... On pourrait peut-être lire
l'article 5 actuel pour commencer, si vous voulez.
Le Président (M. Camden): Certainement, M. le
ministre.
M. Ryan: Ah! il est là. C'est ma manière de
travailler, une déformation. L'article 65 de la Loi sur la
fiscalité municipale est modifié par l'insertion, dans la
première ligne du paragraphe 6° et après le mot
«ferrée», des mots «, y compris une voie ferrée
située dans une cour ou un bâtiment».
C'est toujours dans la ligne de ce qu'on poursuit, là, de traiter
de manière particulière les voies ferrées situées
dans des cours de triage ou des gares. Maintenant, là, il y a un
problème qui s'est posé. Il y a des municipalités, en
particulier la municipalité de Sept-îles ou Port-Cartier, ou
Fermont... Sept-îles et Port-Cartier nous ont écrit, nous disant:
Nous autres, on a un chemin de fer privé, chez nous, le fameux chemin de
fer qui transportait le minerai de fer, qui allait jusque dans les lieux
d'extraction. Ils nous ont dit: Nous autres, si c'est pour s'appliquer à
nous, ça va faire une perte de revenus très importante. Alors, il
a été décidé au gouvernement, en ce qui touche le
gouvernement c'est sujet à confirmation par la commission,
évidemment de limiter la portée de cet article aux cours
et bâtiments où sont situées des installations des chemins
de fer nationaux du Canada ou du Canadien Pacifique. Ça maintient le
statu quo en ce qui touche les cours de triage où il y a des chemins de
fer privés. Alors, ça limite strictement aux 2 entreprises avec
lesquelles nous avons été appelés à transiger en
vue de ce projet de loi, de même qu'aux municipalités
concernées.
Et là j'ai reçu une lettre aujourd'hui... Quel jour c'est,
aujourd'hui? Le 18! La lettre porte la date du 17; on me l'a remise ce matin.
Elle est datée du 18. C'est arrivé le 18, finalement. Je peux
peut-être donner lecture de la lettre, M. le Président, pour que
tout le monde en ait connaissance.
Le Président (M. Camden): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Gendron: Pourquoi vous ne la déposeriez pas et vous ne
donneriez pas l'essentiel?
M. Ryan: Pour l'essentiel, c'est l'avocate de la
Société d'avocats Marquis et Huot; agissant pour cette
Société, Me Lise Bergeron écrit pour dire qu'elle a
rencontré mon attaché politique, Me Livernois, qu'elle a eu des
conversations téléphoniques avec celle-ci. Et, à la suite
de l'amendement que nous apportons, la ville comprend très bien la
situation particulière...
M. Gendron: Quelle ville, M. le ministre?
Une voix: Sept-îles.
M. Gendron: O.K.
(12 h 40)
M. Ryan: Sept-îles, Port-Cartier et Fermont, les 3
villes. Les clientes comprennent parfaitement la situation à
laquelle sont soumises les compagnies de chemin de fer du Canadien National et
du Canadien Pacifique. C'est pourquoi, suite aux amendements proposés
aux articles 5, 10 et 12 du projet de loi 92, qui mentionnent
spécifiquement que l'exclusion et le plafonnement de la surtaxe et de la
taxe d'affaires ne s'appliquent qu'aux companies de chemin de fer, nos clientes
se déclarent satisfaites des amendements proposés par le
gouvernement.
Est-ce que je puis déposer cette lettre, M. le
Président?
Le Président (M. Camden): Est-ce qu'il y a
consentement?
Une voix: Oui.
Document déposé
Le Président (M. Camden): Alors, j'accepte le
dépôt de la lettre. Les membres souhaitent, évidemment,
qu'il y ait une distribution? Nous allons donc faire photocopier la lettre et
la distribuer aux membres de la commission, s'il vous plaît.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires, M. le ministre...
M. Ryan: Sur l'amendement, non.
Le Président (M. Camden): ...sur l'amendement?
(Consultation)
M. Gendron: M. le Président..
Le Président (M. Camden): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'ai une question, c'est-à-dire 2
commentaires. Je pense que le ministre a indiqué, avec raison, que c'est
un des articles qui faisaient problème lorsqu'on a été, en
ce qui nous concerne, abordés sur ce projet de loi là, puisqu'il
y a plusieurs autres municipalités qui prétendaient qu'il y
aurait des pertes fiscales si on ne rendait pas cet article-là exclusif
aux 2 grandes compagnies de chemin de fer dites nationales comme CNCP et
CP.
Cependant, il faut convenir que les 2 grandes compagnies sont
présentes ailleurs que sur le territoire de la communauté
urbaine. CNCP, elle est à Hull, elle est à Laval, elle est
à Boucherville, elle est à Lévis, elle est à
Sainte-Foy, elle est à Shawinigan, elle est à Québec, elle
est à Rouyn-Noranda, elle est à Senneterre. Le problème,
originellement, il ne faut pas l'oublier, M. le Président,
c'était pour régler un litige qui perdurait depuis des
années entre les 2 grandes compagnies ferroviaires et les villes de la
communauté urbaine, essentiellement. C'est ça, le litige
fondamental, puis les poursuites, puis... Et j'aimerais ça que le
ministre m'indique... Lorsqu'il apporte l'amendement à l'article 5,
c'est pour exclure, rendre exclusives uniquement les 2 grandes compagnies
ferroviaires pour que la perception fiscale puisse continuer à
s'appliquer plus privément. Mais, est-ce que vous avez l'assurance que,
ce faisant, avec la disposition qu'on fait, les autres municipalités
sauront qu'il y aura également, pour elles, une perte fiscale? Parce
qu'on exlut les 2 grandes compagnies ferroviaires de cette disposition. Alors,
moi, ici, quand on me dit que Québec va perdre 225 000 $...
Lors de l'étude du principe, M. le ministre, vous m'aviez dit: On
va vous donner des indications lorsqu'on étudiera article par article,
parce qu'on n'est pas trop d'accord avec l'évaluation qui a
été faite par l'UMQ qui disait qu'il y avait des pertes
potentielles de 5 000 000 $. Est-ce que vous avez des indications, des
données? Oui, ils le savent, mais ils sont conscients, pour les
mêmes motifs, qu'il ne faut pas que les charges fiscales soient trop
lourdes pour les 2 grandes compagnies ferroviaires parce qu'il y aurait des
dangers au niveau des services et des décisions qu'elles pourraient
prendre. Parce que vous avez dit ça dans votre discours de principe.
M. Ryan: D'après ce que je peux comprendre... Et on me
corrigera, et M. Carrier me corrigera aussi, il y a M. Fallu, ici, qui a
négocié ça avec le ministère pour les entreprises
de chemin de fer, qui pourrait peut-être donner son point de vue.
Ça peut être utile pour nous. Et, moi, j'exprime le point de vue
de l'honnête homme qui essaie de comprendre de quoi il s'agit. Si ma
perception reste déficiente, ne vous gênez pas de la corriger.
Moi, ce que je comprends, c'est qu'il y avait un litige qui durait depuis
plusieurs années sur l'île de Montréal avec les
municipalités concernées, qui remonte même avant
l'institution de la surtaxe sur les terrains non résidentiels. Et
là le règlement que définit le projet de loi 92 permet de
régler tout ça en établissant une nouvelle forme de
taxation pour ce qui touche la surtaxe sur le non-résidentiel. En retour
de ça, on va nettoyer tout le dossier antérieur, toutes les
contestations qui se chiffraient à un total d'au-delà de 6000
devant le BREF. Tout ça se trouverait à trouver une solution.
mais, en ce qui touche les autres municipalités, ce que je comprends,
c'est qu'il n'y avait pas de litige de cette nature-là, mais il y a des
problèmes qui ont pu naître depuis l'institution de la surtaxe. il
y en a qui ont pu dire: bien, on va aller se servir là-dedans, et qui
souhaiteraient bien pouvoir toucher 100 % de la surtaxe. avec ça,
ça va être 40 % pour tout le monde, pour toutes les
municipalités. elles ne perdent rien, en fait, par rapport à ce
qu'elles avaient avant. c'est ça qu'il est important de noter. mais
quelqu'un qui aurait voulu spéculer et dire: moi, j'avais inscrit dans
mon budget, cette année, 100 %, je perds, ce n'est pas vrai.
M. Gendron: Mais elles n'avaient pas pu appliquer 100 % depuis
1992?
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: est-ce que les municipalités n'auraient pas pu
appliquer 100 % depuis 1992?
M. Ryan: Si elles avaient appliqué 100 %, il y a une bonne
chance... Je ne sais pas ce qui est arrivé. Peut-être que M. Fallu
pourra nous en parler. À ce moment-là, peut-être que les
compagnies auraient institué une contestation devant le BREF en ce qui
touche l'évaluation, et c'est le même problème qui
risquerait de revenir.
M. Gendron: J'aimerais ça que M. Fallu me donne un point
de vue.
M. Ryan: Oui, oui. Oui, oui.
Le Président (M. Camden): Alors, M. Fallu.
M. Fallu (Pierre-H.): Est-ce qu'on parle spécifiquement de
l'article 5 ou de l'amendement...
M. Ryan: Vous pouvez nous parler du problème en
général, M. Fallu. Il ne serait pas mauvais que vous nous donniez
votre version des événements. Je pense que ça va
éclairer la commission.
M. Fallu: Alors, je dois vous rassurer, M. Gendron, pour vous
dire qu'il n'y a aucune perte fiscale pour les municipalités hors du
territoire de la CUM. Ici, l'article 5 vient, en fait, corriger un
problème d'interprétation qu'il y a eu à l'article 65.6
qui disait que les voies ferrées ne sont pas portables au rôle
d'évaluation. Aucune municipalité hors celles du territoire de la
CUM n'a porté des voies ferrées au rôle d'évaluation
dans le passé, sauf sur le territoire de la CUM où, depuis 1984,
dans les cours, les voies ferrées ont été portées
au rôle.
Nous avons fait des représentations. Nous avons
vérifié avec le ministère l'interprétation qu'il
avait, et il avait la même interprétation que nous à
l'effet que les voies ferrées ne sont pas portables au rôle
d'évaluation dans une cour de chemin de fer. Alors, l'article 5 vise
justement à éliminer les voies ferrées du rôle
d'évaluation. Il y a eu une entente avec la CUM, toutes les villes
concernées de la CUM, pour les années 1984 à 1992, et le
projet de loi vient assurer que dans le futur ce problème-là ne
se représentera pas. Alors, il n'y a aucune perte fiscale pour les
autres municipalités.
M. Gendron: Ça me satisfait, moi.
Le Président (M. Camden): M. Fallu, peut-être pour
le bénéfice du Journal des débats, j'aimerais que
vous nous indiquiez votre prénom et également qui vous
représentez ici, ce matin.
M. Fallu: Alors, mon nom est Pierre-H. Fallu F comme dans
François, a-l-l-u et je suis conseiller dans ce dossier pour
Canadien National et CP Rail.
Le Président (M. Camden): Très bien. Je vous
remercie.
Alors, l'amendement est adopté?
M. Morin: Bien, moi, je voudrais peut-être qu'il
complète.
Une voix: II n'est pas membre de la commission, lui.
M. Morin: Quand monsieur prétend qu'il n'y a aucune
perte...
Le Président (M. Camden): Monsieur, seulement un
instant.
M. Morin: Oui.
Le Président (M. Camden): Pour le bon ordre, pour le bon
fonctionnement de notre commission, est-ce qu'il y a consentement? Parce que je
pense que le député de Dubuc n'est pas membre de la
sous-commission.
M. Gendron: Non, non. Mais ça... Oui, il y a consentement.
Bien, en tout cas, il y a consentement parce que, ça, c'est une erreur.
Là, sérieusement, c'est une erreur qu'on a faite parce qu'on nous
avait dit 2-2 et là je ne voulais pas...
M. Ryan: Pas de discussion.
M. Gendron: ...refaire une motion, refaire des écritures
et...
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Camden): Alors, très bien. Il y a
consentement.
M. Ryan: Pas de problème de notre côté.
M. Gendron: On va l'accepter.
Le Président (M. Camden): La situation est-elle...
M. Morin: Quand il prétend qu'il n'y a pas de perte,
est-ce qu'il soutient ça parce qu'il n'y a aucun chemin de fer qui est
inscrit au rôle...
M. Ryan: C'est ça qu'il dit.
M. Morin: ...ou parce que la loi... Dans les faits,
peut-être, mais, selon les droits, selon la loi actuelle avant
amendement, si les municipalités avaient inscrit au rôle les
chemins de fer, elles auraient eu le droit de le faire.
M. Fallu: L'article 5, ici, vient préciser l'intention du
législateur à l'article 65.6. Le seul problème où
il aurait pu y avoir une perte fiscale, c'est pour les compagnies de chemin de
fer locales privées.
M. Morin: Privées, oui.
M. Fallu: Et c'est la raison pour laquelle il y a un amendement
aujourd'hui à l'article 5, où on dit que cet article-là
vise uniquement Canadien National et CP Rail.
M. Morin: O.K.
Le Président (M. Camden): M. le ministre. (12 h 50)
M. Ryan: M. le Président, selon les renseignements qu'on
me fournit, il y aurait peut-être une municipalité en dehors de
l'île de Montréal où des rails auraient été
inscrits au rôle d'évaluation, ce serait la ville de Longueuil.
Êtes-vous au courant de ça? La ville de Longueuil.
M. Morin: C'est une information un peu rapide à l'effet
qu'il n'y a rien d'inscrit au rôle. Il a soutenu qu'il n'y avait aucun
chemin de fer qui était inscrit au rôle. Ça, j'ai de la
difficulté à croire ça.
M. Ryan: En tout cas, là, on vous donne une exception. Il
y a le cas de Longueuil.
M. Morin: Oui, et...
M. Ryan: Le chef des services d'évaluation du
ministère...
M. Morin: ...après vérification, je suis à
peu près certain que vous en trouveriez d'autres. Je ne suis pas
sûr que, ce qu'il a avancé, c'est suite à une étude
exhaustive.
M. Ryan: Mais là je vous demande quand même de
prendre la parole du chef du service d'évaluation du ministère,
M. Carrier, lequel m'informe qu'il y a la ville de Longueuil, mais pas
d'autres.
M. Gendron: Oui, mais, pour fins de précision, il faut
bien comprendre qu'on parle...
M. Morin: Le privé.
M. Gendron: Non, on ne parle que de CNCP, là.
M. Ryan: Oui, c'est entendu. Ah oui! c'est entendu.
M. Gendron: Alors, là, si vous ajoutez le privé, M.
Morin, c'est une autre affaire.
M. Ryan: Non, non. Les chemins de fer privés, il y a en a
sûrement qui sont inscrits.
M. Gendron: Oui, mais, la réponse que M. Fallu nous
donnait n'était valable que pour l'inscription au rôle des voies
ferrées appartenant soit à CN, soit à CP, point. Et,
à ce sujet-là, il n'y aurait, selon ce que M. Carrier nous
indique, que Longueuil. Cependant, M. le Président, vu qu'on a des
représentants ici, autant de CN que de CP, il serait facile de leur
demander. Est-ce que, à votre connaissance, l'une ou l'autre des
compagnies ferroviaires ici présentes, pour ce qui est du secteur des
lignes dites publiques plutôt que privées, est-ce que,
effectivement, à votre connaissance, la ville de Longueuil aurait, sur
son rôle d'évaluation, fait figurer une partie de vos
installations?
M. Mercure (Jean-François): Alors...
Le Président (M. Camden): Est-ce que vous pouvez vous
identifier?
M. Mercure: Jean-François Mercure, je représente le
Canadien National.
Le Président (M. Camden): M. Mercure, on est
disposé à vous entendre.
M. Mercure: Alors, depuis 1984, la CUM a porté au
rôle d'évaluation les voies ferrées sur son territoire dans
les cours ferroviaires. En 1989 ou en 1990, Longueuil a décidé de
suivre le pas. Mais c'est la seule municipalité à
l'extérieur de la CUM qui ait fait ça. On a une entente avec la
ville, comme avec d'autres villes. Pour cette ville-là, on est en
pourparlers, mais c'est la seule à l'extérieur de la CUM.
M. Gendron: Donc, là, M. le ministre des Affaires
municipales, vous allez convenir que, si c'est le cas actuellement, lorsqu'on
va adopter l'article 5, comme on souhaitait rendre exclusives les compagnies CN
et CP, Longueuil va perdre une certaine somme d'argent dont elle ne pourra plus
bénéficier. Est-ce que, M. Carrier, vous êtes au courant de
l'importance de la somme? Est-ce qu'il s'agit d'une somme significative?
J'aimerais que le ministre nous donne cette indication.
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
(Consultation)
M. Ryan: Si elle les a inscrits depuis quelques années,
elle ne pourra plus les inscrire.
M. Gendron: C'est ce que je comprends. M. Ryan: C'est
ça.
M. Gendron: Qu'est-ce que ça représente comme perte
pour la ville de Longueuil?
M. Ryan: On me dit que c'est environ 20 000 $ par
année.
M. Gendron: Environ 20 000 $ par année?
M. Ryan: Oui. N'est-ce pas, M. Carrier? La perte qui
découlerait, pour Longueuil, de la mesure... 52 000 $? C'est 52 000 $.
Il y a le foncier, 32 000 $, et la surtaxe, 20 000 $. Ça correspond
à vos données, ça, messieurs du CN? Très bien. La
ville de Longueuil est au courant du projet de loi.
(Consultation)
M. Gendron: M. le Président, on me dit...
Le Président (M. Camden): M. le député
d'Abi-tibi-Ouest.
M. Gendron: On me dit, et je vois qu'il y a quelqu'un de l'UMQ.
Est-ce que vous avez reçu des représentations de la ville de
Longueuil?
Le Président (M. Camden): Si vous voulez vous identifier,
s'il vous plaît.
M. Belley (Serge): Serge Belley, représentant de l'UMQ,
conseiller en fiscalité. Sur la question de Longueuil, très
honnêtement, nous n'avons pas reçu de représentations, non
plus que nous n'avons les chiffres quant à l'impact fiscal pour
Longueuil. Ce que nous savons, cependant, c'est que, pour ce qui est des villes
dont on parlait tout à l'heure, Fermont, Sept-îles, Port-Cartier,
nous savons effectivement que ces villes seraient touchées. Mais, comme
elles sont exemptées, en réalité, il n'y a pas de
problème à ce niveau-là.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie.
M. Ryan: Merci. Je pense qu'on a tous les éléments
voulus pour prendre position.
M. Gendron: Bien, en tout cas, moi, je suis sûr qu'on a
tous les éléments. Je ne peux pas aller plus loin en termes de
défense des intérêts des concernés. Si les
concernés ne se sont pas plus exprimés que ça, ça
signifie...
M. Ryan: Je pense qu'il y avait eu des
appréhensions...
M. Gendron: ...qu'ils sont d'accord... M. Ryan: C'est
ça.
M. Gendron: ...pour accepter les dispositions prévues.
L'important, en conclusion, c'est qu'effectivement ce soit exclusif aux
2 grandes compagnies ferroviaires, parce que c'est ce type de
représentations qui avaient été portées par l'UMQ,
en général, et les craintes qu'elle avait, c'était que
ça devenait inadmissible de permettre que des compagnies privées
qui sont sur le territoire soient pénalisées. Ce n'est plus le
cas. En conséquence, je suis favorable à l'article 5.
M. Tremblay (Rimouski): Favorable à l'amendement.
Le Président (M. Camden): Oui.
M. Tremblay (Rimouski): C'est de l'amendement qu'il faut
disposer.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie de votre
éclairage, M. le député de Rimouski.
M. Gendron: Oui, mais, quand on aura disposé de
l'amendement, il va être intégré à l'article 5. Je
suis d'accord.
M. Ryan: Ça va?
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'amendement
proposé à l'article 5 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Alors, est-ce que l'article 5,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 6.
M. Ryan: L'article 6 a pour objet de modifier l'article 69.2 de
la manière suivante: de manière à établir
clairement qu'une unité constituée uniquement de l'assiette d'une
voie ferrée à laquelle s'applique l'article 47 ça,
c'est la règle générale pour la taxation des voies
ferrées, qui taxe seulement l'assiette; on ne couvre pas les cours de
triage, ici n'est pas un lieu d'affaires. Malgré l'article 2, le
présent alinéa ne vise qu'une unité entière.
Peut-être que nous pourrions demander à M. Carrier de nous
préciser ceci. Et, comme vous le savez, la taxe d'affaires, c'est celle
qui s'appliquait sur la valeur locative et qui s'applique encore sur la valeur
locative dans un certain nombre de municipalités qui ont
décidé de ne pas recourir à la surtaxe ou d'y recourir
seulement dans une proportion limitée.
Alors, ici, ce qui serait l'effet de l'article, c'est de faire en sorte
que ne sera pas considérée comme un lieu d'affaires taxable pour
fins de valeur locative l'assiette
d'une voie ferrée. C'est déjà la pratique qui a
été constamment suivie dans les municipalités.
M. Gendron: Moi, ce n'est pas parce que je sais tout ça,
mais je comprends l'article. C'est pour éviter de payer une taxe
d'affaires basée sur la valeur locative, parce que la pratique dans la
jurisprudence dit que ce n'est pas ça qui est la règle, et avoir
une disposition qui permet d'éviter des litiges de cette
nature-là quant à l'interprétation, parce que l'article 6
ne permettra plus de charger une taxe d'affaires basée sur la valeur
locative concernant l'assiette. On dit que c'est ce qui se passait dans le
passé. Ça aurait dû être de même selon la
jurisprudence. Puis, l'objectif que nous avons dans ce projet de loi là,
c'est de mettre fin à des litiges et des contentieux justement dus
à des interprétations différentes.
Alors, si ça va dans ce sens-là, moi, je n'ai pas
d'objection.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Camden): Alors, est-ce que l'article 6
est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Ryan: L'article 7 concorde avec l'article 10. Comme nous
n'avons pas vu l'article 10, peut-être que nous pourrions le garder en
suspens puis y revenir.
Le Président (M. Camden): Le suspendre. Vous avez
consentement?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Camden): Alors, nous allons suspendre
l'étude de l'article 7 pour les motifs invoqués par M. le
ministre.
J'appelle l'article 8. Et je pense, M. le ministre, que vous aurez un
amendement à nous déposer.
M. Ryan: Une modification à proposer. L'article 8 du
projet de loi sera remplacé par un nouvel article dont le texte vous est
distribué. Je pense que le député d'Abitibi-Ouest l'a
déjà dans le cahier que je lui ai donné tantôt,
hein?
Une voix: Oui.
M. Ryan: Alors, comme ceci est assorti de toutes sortes de
numéros qui renvoient à une loi qu'il y a à peu
près seulement une personne qui comprend complètement ou, du
moins, qui prétend la comprendre complètement, je vous
demanderais de référer à cette personne, qui est mon
voisin de gauche.
Le Président (M. Camden): Alors, si je comprends bien,
vous êtes 2 là-dessus!
Des voix: Ha, ha, ha!
(13 heures)
Le Président (M. Camden): Me André Carrier,
conseiller en législation du ministère des Affaires
municipales.
M. Carrier: Merci, M. le Président. Alors...
M. Ryan: Peut-être que vous pouvez nous donner une
brève explication, peut-être pas expliquer chacun de ces
numéros-là parce que... Pardon? L'amendement. Voulez-vous en
faire lecture, M. le Président?
Le Président (M. Camden): Bien, je peux en faire lecture
pour vous.
M. Ryan: Vous avez une très bonne élocution.
Le Président (M. Camden): Alors, M. le ministre a
déposé... Alors, considérant, évidemment, le statut
de neutralité du président, je pense que nous allons céder
à l'adjoint parlementaire du ministre la lecture de l'amendement
apporté à l'article 8. Nous sommes disposés à vous
entendre, M. le député de Rimouski.
M. Tremblay (Rimouski): Alors, l'article 8 du projet de loi 92
est remplacé par le suivant:
L'article 174 de cette loi, modifié par l'article 6 du chapitre
53 des lois de 1992 et par l'article 584 du chapitre 57 des lois de 1992, est
de nouveau modifié par le remplacement des deuxième et
troisième lignes du paragraphe 13.1° par ce qui suit:
«l'article 57.1 ou cesse de l'être, qu'elle devient visée au
troisième alinéa de l'article 244.13 ou cesse de l'être ou
qu'elle devient visée par le règlement pris en vertu du
paragraphe 10° de l'article 263, cesse de l'être ou change de
catégorie parmi celles prévues par ce règlement ou, eu
égard à l'article 57.1,».
Là, si vous comprenez quelque chose à ça,
là...
Le Président (M. Camden): Me Carrier, suite à la
lecture du député de Rimouski de l'amendement apporté
à l'article 8, est-ce que vous avez, à l'invitation du ministre,
des commentaires à nous formuler?
M. Carrier: Je pense que la meilleure façon d'expliquer
ça, ce serait d'établir d'abord la loi actuelle et ensuite quelle
était la modification imprimée et la teneur de l'amendement.
La loi actuelle. Il faut dire d'abord qu'on est dans une disposition qui
concerne la tenue à jour du rôle d'évaluation
foncière. Ça concerne en particulier les indications qui sont au
rôle concernant les immeubles mixtes à l'égard des
unités d'évaluation soumises à la surtaxe sur les
immeubles non résidentiels. La loi actuelle dit que l'évaluateur
va devoir changer l'inscription
au rôle lorsqu'un immeuble mixte passera d'une catégorie
à une autre. Alors, il passe de la catégorie 2 à la
catégorie 5, mettons, parce que la proportion non résidentielle
au sein de l'immeuble varie. Bon. Ça, c'est ce que dit la loi
actuelle.
Quand on regarde la loi actuelle, on s'aperçoit qu'il nous manque
2 choses. Il nous manque ce qui arrive lorsqu'un immeuble entièrement
non résidentiel devient mixte et il nous manque également ce qui
arrive lorsqu'un immeuble mixte devient entièrement non
résidentiel. Ça, on n'a pas ces choses-là. Alors, ce que
faisait l'article 8, tel qu'imprimé, c'est qu'il corrigeait la
moitié du problème. Il ajoutait le cas où un immeuble qui
était mixte devenait entièrement non résidentiel. Ce qu'on
fait dans l'amendement à l'article 8, c'est qu'on couvre vraiment les 2
cas qui manquent, à savoir un non-résidentiel qui devient mixte
et un mixte qui devient entièrement non résidentiel. Avec tout
ça, on est capable de vraiment couvrir tous les cas de changement.
Alors, ça, c'est l'amendement apporté par l'article 8.
M. Gendron: Non, mais un instant.
Le Président (M. Camden): Excusez. Seulement avant...
M. Ryan: C'est parfaitement clair. M. Gendron: Non, non.
Pas pour moi.
Le Président (M. Camden): J'aurais besoin du consentement
des membres de la commission pour que nous puissions poursuivre nos travaux
au-delà de 13 heures, de façon à ce que, je pense...
M. Gendron: Accordé, en ce qui me concerne.
Le Président (M. Camden): Accordé, en ce qui vous
concerne. Accordé. Alors, il y a consentement pour qu'on puisse
poursuivre nos travaux.
M. Gendron: M. le Président, moi...
Le Président (M. Camden): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ça serait prétentieux de penser que
l'explication de M. Carrier m'a permis de bien comprendre, mais ce n'est pas
parce qu'elle n'était pas claire.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Moi, je préférerais que vous nous
indiquiez, M. Carrier, qu'est-ce que ça signifie, ça, un immeuble
qui n'est pas entièrement résidentiel et qui devient mixte.
J'aimerais avoir un exemple. Là, je comprendrais mieux avec un exemple
d'un immeuble qui n'est pas entièrement résidentiel, et la
même chose... Parce que, moi, par définition, je dirais: Pourquoi
il m'arrive avec l'autre catégorie, une autre catégorie qui est
entièrement non résidentielle?
M. Carrier: Très bien...
M. Gendron: Votre mixité, je la comprends, mais donnez-moi
un exemple d'un immeuble entièrement résidentiel...
M. Carrier: O.K. Alors, vous avez... M. Gendron: ...qui ne
le devient plus.
M. Carrier: Par exemple, dans certains coins, surtout à
Montréal, il est possible, en termes de zonage, d'avoir des immeubles
qui sont mixtes, où, souvent, le rez-de-chaussée va être un
commerce et l'étage va être résidentiel.
M. Gendron: Je n'ai pas de trouble avec ça, là; on
s'est mal compris. Là, je dis: Comment ça se fait qu'une
évidence aussi grosse que ça n'ait pas été
couverte? Vous dites que ce n'était pas prévu, qu'on n'avait pas
de dispositions pour ça.
M. Carrier: C'est ça. C'est tout simplement parce que les
dispositions concernant la mise à jour du rôle avaient
prévu les cas où les immeubles mixtes changeaient de
catégorie. On avait prévu le cas où un immeuble cessait
d'être assujetti à la surtaxe, complètement, passait de non
résidentiel entièrement ou de mixte à entièrement
résidentiel, mais il nous manquait 2 choses, tout simplement par oubli,
il faut l'avouer. C'est qu'il y a plusieurs cas auxquels il faut penser. C'est
le cas où un immeuble passe de résidentiel à mixte, de non
résidentiel à mixte, de mixte à non résidentiel et
de mixte à résidentiel. Tout est possible, et il nous manquait 2
cas sur 4.
M. Gendron: C'est plus ça, moi, qui m'étonne, que
cette dimension-là n'ait pas été couverte. Parce que votre
explication, je la comprends.
M. Ryan: C'est un bel aveu. Ça nous sera utile pour
l'avenir dans nos tractations avec vous.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Carrier: Je peux m'en aller tout de suite, si vous voulez.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Oui. Je pense que c'est beaucoup plus clair. Alors, on
propose l'adoption. On propose l'adoption.
Le Président (M. Camden): Donc, l'article 8, tel
qu'amendé, est... Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'article 8, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Très bien.
Nous allons maintenant procéder à l'étude de l'article
9.
M- Ryan: L'article 9 est un article de concordance avec 7.
M. Gendron: Oui, 9, c'est 7. M. Ryan: Ça va,
ça? M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 9 est
adopté.
J'appelle l'article 10.
M. Gendron: L'article 10, c'est 5.
Le Président (M. Camden): II y a un amendement, je pense,
qui nous sera déposé, concernant l'article 10. Est-ce que, M. le
député de Rimouski, vous pouvez nous en faire la lecture?
M. Tremblay (Rimouski): En autant que je l'ai, moi, je peux bien
le lire. Vous l'avez? Allez-y donc, M. le Président.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie de votre
confiance, M. le député de Rimouski.
Alors, l'amendement déposé est relatif à l'article
10. Le troisième alinéa de l'article 232 de la Loi sur la
fiscalité municipale, dont l'insertion est proposée par l'article
10 du projet de loi 92, est amendé par le remplacement, dans les
deuxième et troisième lignes, des mots «d'une entreprise de
chemin de fer» par les mots «de la Compagnie des chemins de fer
nationaux du Canada (CN) ou du Canadien Pacifique limitée (CP
Rail)».
Telle est la nature de l'amendement déposé par M. le
ministre. Est-ce que, M. le ministre, vous avez des commentaires à nous
formuler concernant l'amendement?
M. Ryan: Je pense que ceci fait suite à ce que nous avons
dit antérieurement. Il s'agit de limiter aux 2 grandes compagnies de
chemin de fer, Canadien National et Canadien Pacifique, la deuxième
règle spéciale d'imposition qui vaudra pour les cours de triage
et qui est décrite dans l'article 10. Ici, on précise bien
clairement. Quand on parle d'une entreprise de chemin de fer, on remplace
ça par les mots «de la Compagnie des chemins de fer nationaux du
Canada (CN) ou du Canadien Pacifique limitée (CP Rail)».
Puis, ici, évidemment, nous arrivons au «crux»,
à l'article principal de tout le projet de loi. On dit: «...ans le
cas d'un lieu d'affaires comprenant l'assiette d'une voie ferrée
située dans une cour de la Compagnie des chemins de fer nationaux du
Canada (CN) ou du Canadien Pacifique limitée (CP Rail), on calcule le
montant de la taxe en appliquant 40 % du taux. Malgré l'article 2, le
présent alinéa ne vise qu'un lieu entier.» Là, on
parle de la taxe d'affaires, ici, ne l'oublions pas, hein. Ça va,
ça?
Le Président (M. Camden): M. le député.
M. Gendron: Moi, sur l'article, je pense que je n'ai pas de...
L'article 5, là.
M. Ryan: Sur l'amendement, il n'y a pas de problème?
M. Gendron: II n'y a pas de problème sur l'amendement ni
sur la compréhension, je pense, de l'article...
M. Ryan: L'article 10.
M. Gendron: ...quand on aura adopté l'amendement.
cependant, j'ai une question sur le fond de l'affaire. je veux bien
reconnaître que ça doit faire partie des échanges, des
discussions, mais est-ce qu'on pourrait avoir quelques informations? ça
a été quoi, votre raisonnement pour convenir et conclure que ce
serait 40 % du taux de la taxe? alors, pourquoi la raison des 40 %? j'aimerais
avoir un peu d'éclairage. pourquoi pas 42 %, pourquoi pas 45 %1
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, tout d'abord, en ce qui concerne
les municipalités situées en dehors de l'île de
Montréal, il n'y aura pas de problème parce que ce n'était
pas inscrit au rôle, hein.
M. Gendron: Exact.
M. Ryan: Dans le cas des municipalités de l'île de
Montréal, je pense que ce serait bon que M. Fallu nous résume ce
qui est arrivé, les pratiques qui ont été observées
longtemps en matière de taxation sur ces biens-là, puis le
pourquoi. Le taux de 40 %, au bout de la ligne, je l'expliquerai. Il fait
partie des discussions que nous avons eues avec les villes concernées,
avec les entreprises, et je pense qu'il faut connaître le back-ground,
l'arrière-plan, pour bien comprendre cette mesure-ci. (13 h 10)
Le Président (M. Camden): Alors, M. Pierre Fallu.
M. Fallu: oui. écoutez, bon, d'abord, il faut parler de la
particularité d'une cour de chemin de fer. je vais employer une image.
ce n'est pas toutes les industries qui ont un char de 2 km de long à
rentrer dans la cour. alors, c'est des cours qui ont 20 000 000, 30 000 000 et
40 000 000 de pieds carrés. alors, la pratiqué antérieure
à 1984 sur le territoire de la cum, et ailleurs après 1984,
traditionnellement, c'était de dire: dans ce genre de cour là, on
met 100 % des bâtiments au rôle et 10 % du terrain pour fins
d'établir la valeur locative. on va avoir la même chose tout
à l'heure, concernant la surtaxe.
M. Ryan: Voulez-vous répéter les pourcentages?
M. Fallu: C'est 100 % des bâtiments et 10 % du terrain.
M. Gendron: c'est 100 % des bâtiments et 10 % du
terrain.
M. Ryan: Oui, 10 % du terrain.
M. Fallu: Tout à l'heure, à l'article 5, on disait
que la CUM, en 1984, avait mis au rôle d'évaluation les voies
ferrées. Alors, dans sa logique, l'évaluateur, en mettant toutes
les voies ferrées au rôle d'évaluation puis, une
cour de triage, c'est essentiellement des voies ferrées il a mis
les terrains qui étaient en dessous. Alors, on s'est retrouvé
avec 100 % du terrain et 100 % des bâtiments, ce qui,
économiquement, est invivable pour les compagnies de chemin de fer.
Alors, on s'est dit: Réglons ça dans nos discussions avec
le ministère. Et j'avoue qu'il a fallu se creuser la tête pour
trouver une formule qui faisait l'affaire de la CUM suite aux
négociations qu'on a eues. Alors, on s'est dit: Bon, trouvons une
façon, un taux global. Comme ça sont arrivés les 100 % des
bâtiments, 10 % du terrain. On s'est dit: Bien, appliquons 40 % lorsqu'il
s'agit de la taxe d'affaires et 40 % sur le taux lorsqu'il s'agit de la
surtaxe.
M. Gendron: Oui. O.K.
M. Ryan: La règle qui sert à établir la
valeur de ces biens-là, quelle est-elle, là?
M. Fallu: La règle pour établir la valeur? Bien,
écoutez, je dois vous dire, je dois préciser avant que le... Dans
le cas, par exemple, de la Communauté urbaine de Québec, c'est
plus, parce qu'ils vont recevoir plus avec ça. C'est quoi, 10 %?
M. Ryan: Je comprends pourquoi M. Mercier ne parlait plus.
M. Fallu: On parle de plus que la formule 100 % et 10 % du
terrain. Alors, la règle d'application, ce serait, comme on le demande
ici, comme c'est écrit au projet de loi, de dire: Bon, à ce
moment-là, l'évaluateur, pour fins d'établir la taxe
d'affaires dans une cour de chemin de fer, applique 40 % de la valeur. Pour la
surtaxe, l'évaluateur, lorsque... On a le même problème
à l'article 12; la municipalité prend 40 % du taux.
M. Ryan: II y a une question que je voulais poser;
peut-être que M. Carrier va pouvoir me répondre. Actuellement,
puis en vertu du projet de loi, sur quelle base va être établie la
valeur des cours de triage?
Le Président (M. Camden): Me Carrier, du ministère
des Affaires municipales.
M. Carrier: II n'y aura aucune règle spéciale.
Ça va être selon les règles du marché.
M. Ryan: Très bien. C'est ça que je voulais vous
faire dire, justement.
M. Gendron: Ça perd de la valeur, si vous dites que c'est
ça que vous vouliez faire dire.
M. Ryan: puis, après ça, c'est la pleine valeur qui
va être inscrite au rôle. ça, c'est très important.
excepté qu'il fallait trouver un moyen, il fallait tenir compte de la
situation particulière. on ne voulait pas jouer sur la valeur inscrite
au rôle. à ce moment-là, il n'y avait pas autre chose
à faire que d'essayer de jouer sur le taux de la taxe. c'est comme
ça qu'on arrive à établir 40 %. ça aurait pu
être 50 %, ça aurait pu être 30 %, ça aurait pu
être 55 %. là, il n'y a pas de démonstration
mathématique qui est possible. c'est un jugement d'équité.
d'abord, il y a eu négociation entre les entreprises et les
municipalités concernées. ça a été la base.
sauf que nous étions tenus au courant et nous disions: bien, dans la
mesure où ça reste raisonnable, nous serons prêts à
le considérer. ça fait que les 40 % auraient pu être 42 %,
43 %. c'est 40 %. c'est apparu acceptable à tout le monde, et à
nous autres aussi.
M. Gendron: Oui. De toute façon, M. le Président,
lorsqu'on n'est pas partie prenante et ce n'est pas péjoratif,
là aux échanges et aux négociations, c'est dur,
même si on nous donnait les raisons par d'autres, de se faire un jugement
analytique pour convenir que, voilà, on est chanceux, c'est le bon
pourcentage. Alors...
M. Ryan: Évidemment, le ministère, lui, est
intéressé. Il y est allé avec beaucoup de prudence;
ça a pris beaucoup, beaucoup de discussions. C'est seulement
après une longue réflexion qu'on est arrivé à
accepter cette règle-là, parce que c'est toujours des
précédents qu'on crée, qui peuvent donner lieu à
d'autres revendications ensuite de la part d'autres secteurs. Il faut
toujours y penser bien comme il faut.
Puis j'aime mieux, moi, quand on a une réalité qui est
vraiment différente, en tenir compte franchement que d'essayer de
l'oublier et d'avoir une règle générale qui crée
des problèmes à un grand nombre d'organismes. Vous connaissez ma
philosophie là-dessus, je l'ai exposée souvent. Il faut que le
vêtement fasse à l'organisme.
Le Président (M. Camden): M. le ministre, je dois vous
indiquer qu'on appelle actuellement les députés pour un vote au
salon bleu.
M. Tremblay (Rimouski): Est-ce qu'on pourrait procéder
à l'adoption du... Tout a été dit là-dessus?
M. Morin: Je demanderais une explication. Pourquoi on l'a pris
sur le taux plutôt que sur l'évaluation?
M. Ryan: Parce qu'on ne voulait pas toucher à
l'évaluation. On ne voulait pas commencer à faire des exceptions
dans l'évaluation.
Une voix: C'est ça. M. Morin: Oui.
Le Président (M. Camden): O.K. Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Gendron: Oui, mais attends un peu.
M. Ryan: Oui. Bien, c'est parce que... Regardez...
M. Gendron: On serait mieux de le suspendre.
M. Morin: C'est parce que vous savez que
généralement. ..
M. Gendron: Un instant, là! C'est parce que je retarde
tous les autres collègues.
M. Morin: Généralement, ce qui est contestable,
c'est...
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Camden): Nous allons suspendre, le temps
d'aller exercer notre droit de vote, et nous allons reprendre nos travaux
après le vote.
(Suspension de la séance à 13 h 17)
(Reprise à 14 h 11)
Le Président (M. Camden): La sous-commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses activités.
Alors, nous en étions à l'amendement à l'article 10.
M. Gendron: .Ça va, l'article 10.
Le Président (M. Camden): Alors, l'amendement est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'article 10, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): J'appelle l'article 11.
M. Ryan: Évidemment, l'article 11 est un article
très important parce qu'il inclut dans 244.11 de la LFM, comme on
l'appelle, une exemption pour l'assiette d'une voie ferrée d'une
entreprise ferroviaire située ailleurs que dans une cour ou un
bâtiment. Parce qu'on a vu que celles qui sont dans une cour ou un
bâtiment vont tomber sous le régime de 40 %, l'évaluation
régulière, et 40 % de la surface, tandis que, pour les autres,
exemption.
Le Président (M. Camden): L'article 11 est-il
adopté?
M. Gendron: Article charnière, c'est évident. Une
voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté.
J'appelle l'article 12. À l'article 12, nous avons un amendement.
Est-ce que le député de Rimouski souhaite le lire?
M. Tremblay (Rimouski): Non, je vais vous laisser le
privilège, M. le Président, étant donné que je ne
l'ai pas devant moi.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie de la confiance
que vous me manifestez.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): Alors, l'amendement à
l'article 12, tel que déposé: Le troisième alinéa
de l'article 244.13 de la Loi sur la fiscalité municipale, dont
l'addition est proposée par l'article 12 du projet de loi 92, est
amendé par le remplacement, dans la deuxième ligne, des mots
«d'une entreprise de chemin de fer» par les mots «de la
Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) ou du Canadien Pacifique
limitée (CP Rail)».
Tel est l'amendement déposé par M. le ministre. M. le
ministre, sur l'amendement.
M. Ryan: Je n'ai pas de commentaires à faire
là-dessus parce que ce que nous avons vu antérieurement
explique ceci, je pense, hein.
M. Gendron: Même point de vue. C'est corollaire.
Le Président (M. Camden): Alors, l'amendement est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté.
Est-ce que l'article 12, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté.
Établissement de la proportion médiane
du rôle d'évaluation
J'appelle l'article 13.
M. Ryan: Nous appliquons ici ce que nous avons appliqué
tantôt pour la taxe d'affaires, la taxe sur la valeur locative.
Là, c'est la surtaxe sur le non-résidentiel. Ah! je suis rendu
à 12, moi; 12 est adopté?
Le Président (M. Camden): Nous sommes à 13; 12 a
été adopté.
M. Gendron: L'article 12 a été adopté.
M. Ryan: Vous avez fait ça vite. Vous êtes plus vite
que moi. Oui.
Le Président (M. Camden): Alors, sur l'article 13, est-ce
que vous avez des commentaires, M. le ministre, à nous formuler?
M. Ryan: Je pense que je vais demander à M. Carrier s'il
veut nous fournir quelques explications à ce sujet.
Le Président (M. Camden): Me André Carrier,
conseiller en législation du ministère des Affaires
municipales.
M. Carrier: Merci, M. le Président.
Alors, essentiellement, il y a 2 genres de modifications qui sont
apportées par l'article 13. Les paragraphes 1° à 5° de
l'article ont tous en commun de supprimer le pouvoir ministériel de
faire des règles relatives à la proportion médiane du
rôle de valeur locative. Nous allons le voir à l'article suivant,
j'en ai déjà parlé à l'égard de l'article 1,
que, dorénavant, la proportion médiane locative n'aura plus
besoin d'être calculée, ni par Pévaluateur ni par le
ministre, parce que la proportion médiane foncière sera
automatiquement censée être aussi la proportion médiane
locative. Alors, on enlève donc, dans le pouvoir du ministre de faire un
règlement sur le calcul de la proportion médiane, tout ce qui
concernait la valeur locative.
Ensuite, comme deuxième genre d'amendement, le dernier
paragraphe, le paragraphe 6°, complète le pouvoir ministériel
en lui permettant d'exiger de l'éva-luateur qu'il lui renvoie la formule
standard, qu'il ait des coches à faire, ni plus ni moins, dans les
espaces, d'ajouter à ça un document qui explique certaines
choses, notamment pourquoi il a rajouté un certain nombre de ventes dans
le calcul de sa proportion médiane.
Le Président (M. Camden): M. le député
d'Abitibi-Ouest, oui.
M. Gendron: Oui, bien, ça m'a surpris un peu quand j'ai lu
1° à 5°, où il y a une réduction du pouvoir
ministériel, alors que je sais que le ministre a plutôt une
propension à extensionner son pouvoir ministériel. Mais j'ai
compris au 6° qu'il reprenait de la main droite1 ce qu'il venait
de donner de la main gauche. Alors, là, je trouve que c'est normal qu'il
n'ait pas grand-chose à dire là-dessus, parce que, au
début, c'est lui qui devrait s'opposer à une réduction du
pouvoir ministériel. Il essaie de l'étendre partout. Mais, ceci
étant dit, je n'ai pas de problème avec l'article 13.
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 13 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 14.
M. Ryan: Je pense que M. Carrier pourrait peut-être, avec
le consentement de la commission, poursuivre les explications qui viennent
prolonger ce qu'on a dit antérieurement.
Le Président (M. Camden): Alors, Me Carrier, les
commentaires et explications concernant l'article 14.
M. Carrier: Merci, M. le Président.
On va les prendre paragraphe par paragraphe parce que, contrairement aux
autres, on n'est pas capable de faire un lien entre plusieurs d'entre eux.
Alors, le paragraphe 1°, essentiellement, il fait en sorte qu'il
soit très clair qu'on ne mesure plus, que l'évaluateur ne mesure
plus distinctement la proportion médiane locative; il ne parle donc que
de la proportion médiane du rôle foncier. Et on mentionne tout
simplement qu'il faut qu'il fasse ça pour chaque exercice financier,
sans lui parler d'un délai pour le travail d'établissement. On
verra plus loin que le délai qu'on lui donne, c'est pour communiquer le
résultat de son travail au ministre et non pas pour faire le
travail.
Au paragraphe 2°, c'est justement ce dont je viens de parler, c'est
qu'on ajoute... Le délai qui est prévu au
règlement ministériel, ça s'applique à la
communication de la proportion médiane et non pas au travail
d'établissement.
Également, au paragraphe 3°, on fait encore une concordance
avec ce délai-là. C'est ce délai-là, prévu
au règlement, qui, en cas de défaut de l'évaluateur de
communiquer la proportion médiane, va servir de point déclencheur
pour permettre au ministre de se substituer à l'évaluateur dans
le calcul de la proportion médiane.
Le paragraphe 4 e est important parce que, malgré tous
les efforts qu'on peut faire pour essayer de faire un règlement qui
couvre tous les cas possibles dans le calcul de la proportion médiane,
il va arriver des cas où les règles ne seront pas applicables.
Par exemple, ce sera une situation d'un territoire très peu
peuplé, où il n'y a pas eu de vente dans les 5, 6 derniers
exercices financiers, pour lequel on n'est pas capable de ramasser un
échantillon de ventes suffisant. Alors, ce que l'on dit dans un cas
comme ça, c'est qu'il doit quand même y avoir une proportion
médiane, même si les règles ne peuvent pas être
appliquées. Il s'agit alors, à ce moment-là, pour
l'évaluateur, d'expliquer comment il était parvenu à
établir une proportion médiane et que le ministre dise: O.K.,
ça a du bon sens.
Le dernier paragraphe, le paragraphe 5°, établit la
règle fondamentale, à savoir que la proportion médiane
calculée pour un exercice donné à l'égard du
rôle foncier d'une municipalité constitue automatiquement la
proportion médiane du rôle locatif de la même
municipalité pour le même exercice.
M. Gendron: C'est des dispositions assez précises
concernant le fonctionnement. La question d'ordre général que je
voudrais poser, parce que vous venez de dire, M. Carrier, qu'au paragraphe
4° c'est important de prévoir même les cas de presque
impossibilité d'appliquer il faut qu'il s'exécute pareil
mais la question que je pose, liée à l'approbation par le
ministre de la méthode qu'il prendra ou qu'il retiendra je suis
un peu étonné: Est-ce que ça signifie que
l'évaluateur doit en trouver une, l'appliquer, et ce n'est que par la
suite qu'il aurait à dire au ministre pourquoi il a utilisé cette
méthode, ou si c'est tout a priori, ça, ces
affaires-là?
Parce que, quand vous dites: Cela correspond à la pratique, je ne
suis pas sûr que ce qui correspond à la pratique... Il faut que le
ministre approuve une méthode, dû au fait qu'on ne trouvait pas
facilement de capacité d'appliquer les règles prescrites par le
règlement ministériel. Je ne sais pas si vous me comprenez
très bien. Le ministre fait un règlement, ce n'est pas
applicable. L'évaluateur s'en rend compte, mais il a le mandat pareil de
faire quelque chose, de trouver quelque chose pour être capable de
conclure à une somme qui sera estimée. Mais vous dites: II faut
que le ministre approuve sa méthode. C'est ça que ça
dit... Non, excusez. L'évaluateur va d'abord expliquer comment il a
procédé c'est ça et le ministre peut
approuver cette méthode. Donc, il y a obligation de l'approbation de la
méthode choisie par l'évaluateur. Est-ce que ça ne peut
pas présenter des contraintes dans l'application?
M. Ryan: II faut penser à celles qui résulteraient
de la pratique contraire.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Je pense qu'on est mieux... Il faut qu'une
décision se prenne. À un moment donné, si la
méthode choisie par l'évaluateur pose des gros problèmes,
il faut bien que quelqu'un prenne la décision au bout de la ligne. (14 h
20)
M. Gendron: Oui, mais, M. le ministre, est-ce que vous ne
convenez pas que vous êtes... Vous pensez à celles qui pouvaient
arriver avec l'application de la méthode contraire. Ça
m'apparaît exceptionnel, puisqu'on venait de dire, avant: Ce n'est que
dans les cas où il aurait tenté d'établir une proportion
médiane selon le règlement que vous avez déjà
approuvé. Vous approuvez un règlement ministériel. Vous
dites: L'évaluateur doit s'en inspirer, puis, dans un cas y, dans un cas
z, qui doivent être des cas d'exception, d'ailleurs... Ce n'est pas pour
rien que M. Carrier a commencé de même dans son explication. Il a
dit: II peut arriver des cas marginaux où ce n'est tellement pas
peuplé, ainsi de suite, qu'il n'est pas capable de s'en tenir aux
dispositions de votre règlement. Alors, pourquoi ne pas lui laisser
l'initiative? L'évaluateur doit alors expliquer, puisqu'on lui fait
obligation d'en prendre une pareil, une méthode pour établir une
proportion médiane.
(Consultation)
Le Président (M. Camden): Me Carrier.
M. Carrier: Oui. La raison pour laquelle le ministre a cette
responsabilité-là, c'est que, même lorsque le
règlement est appliqué à la lettre, le ministre doit
approuver la proportion médiane et, juridiquement, à chaque fois
que vous allez voir dans la législation, on va toujours parler de la
proportion médiane établie par le ministre. Même si c'est
l'évaluateur qui fait la première partie du travail et, des fois,
la totalité du travail, il reste que chacune des proportions
médianes doit être examinée par le ministre et
approuvée par lui. Alors, là, à plus forte raison, si le
ministre examine les choses et doit donner son approbation lorsque le
règlement est respecté, il faut également, lorsqu'il
approuve la proportion médiane qui a été établie ou
proposée par l'évaluateur d'une façon différente,
qu'en disant: O.K., je suis d'accord avec la proportion médiane,
automatiquement, il dise: Oui, bien, je suis d'accord également avec la
façon dont il a procédé.
Il faut également dire que les évaluateurs, souvent, ce
qui va arriver, c'est que, dans le rapport qu'ils vont joindre à la
formule standard, vont dire: Bien, je n'ai pas été capable
d'appliquer le règlement jusqu'au bout parce qu'il me manquait tel
nombre de ventes
suffisantes pour appliquer l'échantillon, par exemple. Et,
à ce moment-là, ce qu'ils vont faire, c'est qu'au lieu de
proposer immédiatement une proportion médiane ils vont demander
aux gens du ministère de leur dire ce qu'ils feraient à leur
place. Et là il y a des échanges qu'il ne faut jamais nier, il y
a des échanges entre l'éva-luateur et les gens du
ministère pour s'entendre sur une formule et, après ça,
cette entente-là est confirmée. L'évaluateur propose une
proportion médiane selon la formule qui a été entendue
entre le ministre et l'évaluateur.
Plus souvent qu'autrement c'est comme ça que ça
procède plutôt que l'évaluateur qui fait tout tout seul de
son bord et, après ça, le ministre tout seul de son bord et qui
essaie de deviner quelle a été la façon de
procéder.
M. Gendron: Là, je comprends que c'est plus une
formalité, mais je trouve curieux que, dans les cas d'exception... Parce
que n'oubliez pas, là, relisez votre paragraphe 4°. Le paragraphe
4° ajoute une règle essentielle en obligeant l'évaluateur
à établir une proportion médiane même s'il est.dans
l'impossibilité d'appliquer les règles prescrites par le
règlement ministériel. Donc, il n'a pas inventé ça.
Ça vient du règlement ministériel. Et là il n'est
pas capable de trouver une façon d'établir une proportion
médiane. Vous dites: Tu as l'obligation d'en trouver une pareil. Il le
fait. Et, moi, j'aurais été satisfait qu'il dise uniquement:
Bien, écoutez, la méthode qu'il a choisie se doit d'être
expliquée s'il y a contestation des parties, une affaire de même.
Mais là ce n'est pas ça, et le ministre... Ah! c'est
«peut» approuver cette méthode. Ce n'est pas
«doit» approuver cette méthode. Non, non, mais, je vois
ça, là. C'est ça. Il n'a pas l'obligation de
procéder.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: C'est moins pire.
M. Ryan: En deuxième lecture, ça arrive
souvent.
M. Gendron: Mais c'est ça, oui. Je sais qui est ministre
de ce temps-ci. C'est dangereux que le «peut» soit un
«doit».
M. Ryan: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 14 est
adopté.
J'appelle l'article 15.
M. Gendron: Terrain vague.
M. Ryan: Là, c'est une concordance qu'on va aller faire
dans la Loi sur les cités et villes, parce qu'on l'a mise, là,
dans la Loi sur la fiscalité municipale.
M. Gendron: Oui, adopté.
M. Ryan: Ça va?
Le Président (M. Camden): L'article 15 est
adopté.
J'appelle l'article 16.
M. Ryan: Même chose. Code municipal, cette fois-ci.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Camden): L'article 16 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): L'article 16 est
adopté.
J'appelle l'article 17.
M. Ryan: Oui, là, nous entrons dans les dispositions
transitoires. Peut-être que nous pourrions disposer des articles que nous
avions laissés en suspens en attendant que des articles
ultérieurs ne soient approuvés.
M. Gendron: Article 3.
Articles en suspens
Le Président (M. Camden): Alors, nous revenons à
l'article 3, qui avait été suspendu au début de nos
travaux. M. le ministre.
M. Gendron: Ça a été suspendu, c'est
ça, parce qu'on n'avait pas fait 12.
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 3 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. L'article 7, qui
avait été suspendu précédemment, est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté. Le Président (M. Camden):
Adopté.
Dispositions transitoires
Alors, nous revenons à 17.
M. Ryan: Alors, ici, on prévoit que les modifications
à apporter concernant la proportion médiane du rôle
d'évaluation, sauf celles qui concernent le pouvoir ministériel
de prendre un règlement, ont effet, aux fins de tout exercice financier
municipal, à compter de celui de 1994. Et on rend inopérant le
règlement ministériel
actuel sur la proportion médiane du rôle de la valeur
locative puisque, désormais, cette proportion n'aura plus à
être établie distinctement de celle du rôle foncier.
Le Président (M. Camden): L'article 17 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. J'appelle
l'article 18.
M. Ryan: Alors, l'article 18 est un article fort important parce
qu'il définit l'effet ou l'absense d'effet rétroactif des
articles du projet de loi qui confirment l'intention du législateur;
ça préserve l'effet d'une jurisprudence. La
rétroactivité remonte jusqu'à l'entrée en vigueur
de la disposition modifiée. Alors, là, ne sera pas rendue
obligatoire une modification du rôle d'évaluation foncière
ou du rôle de la valeur locative pour un exercice financier municipal
antérieur à celui de 1994. Ne sera pas non plus obligatoire un
remboursement de taxes municipales ou scolaires ou le paiement d'un
supplément de telles taxes pour un exercice financier municipal ou
scolaire antérieur à celui de 1994. Et on ajoute, en dernier, que
les 2 premiers alinéas n'ont pas d'effet sur les causes pendantes.
Est-ce qu'on va ajouter devant les tribunaux judiciaires, M. Blanchet
ou... Ce n'est pas nécessaire dans ce cas-là.
M. Gendron: Mais, vous êtes sûr qu'il n'y a pas
d'effets fiscaux rétroactifs pour personne dans ça?
M. Ryan: Non. Ça ne peut pas être invoqué
pour des années antérieures. Je pense que c'est normal.
M. Gendron: Oui, c'est parce que, tantôt, on va adopter un
amendement où on avait dit la même chose, et l'amendement va venir
prouver que c'était faux. Alors, là, moi, je tenais, en tout cas,
à poser la question. Je la repose pour être bien sûr,
là. M. le Président. Je veux avoir la garantie qu'il n'y a pas
d'effet rétroactif.
M. Ryan: Ça ne rend pas obligatoire. Il peut y avoir des
ententes. Ça ne ferme pas la porte à des ententes entre les
parties, mais ça ne sera pas obligatoire.
M. Gendron: Mais, vous, comme ministre, vous avez l'information
que...
M. Ryan: Je pense que tantôt vous avez mentionné un
cas où il y avait une négociation qui se poursuivait.
M. Fallu: Oui, bien, c'est-à-dire, c'est le cas de
Longueil dont on a parlé. Mais je pense qu'on tient compte ici que tous
les dossiers litigieux ont été négociés et que les
recommandations seront présentées devant le Bureau de
révison pour tous les dossiers du passé.
M. Ryan: Très bien. Par les 2 parties, conjointement.
M. Fallu: Oui.
M. Ryan: Très bien. Alors, cette disposition-là, M.
Bélanger, ne crée pas de problème? Vous autres non plus?
Alors, si on a l'acquiescement des 2 parties concernées, je pense que
c'est intéressant.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 18 est
adopté.
J'appelle l'article 19, et il y a un amendement à l'article 19,
lequel a été déposé. M. le député de
Rimouski, vous m'aviez indiqué, je pense, que vous souhaitiez le
lire.
M. Tremblay (Rimouski): Non, c'est vous, M. le Président,
qui lisez ça. Vous avez tous les privilèges.
Le Président (M. Camden): Excusez-moi. J'avais mal compris
votre message. Alors, l'amendement à l'article 19 est le suivant:
L'article 19 du projet de loi 92 est amendé par le remplacement,
dans les deuxième et troisième lignes du second alinéa, de
«aux fins de tout exercice financier municipal à compter de celui
de 1993» par «à compter du (indiquer ici la date de
l'entrée en vigueur de la présente loi)».
M. Ryan: Alors, ici, le changement, c'est que ça va avoir
effet à compter du 1er juillet plutôt que du 1er janvier. Je pense
que les parties sont d'accord là-dessus. Je pense que c'est un
changement... Nous autres, ça fait notre affaire parce que,
évidemment, on n'est pas obligé de créer une obligation
rétroactive.
M. Gendron: Oui, et d'autant plus qu'ils nous ont fait des
représentations d'urgence, justement, sur le motif, parce qu'ils avaient
réglé la partie des 6 mois. On nous avait fait accroire
ça, et on l'a cru.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Alors, pour éviter des coûts
additionnels, ça va. Il n'y a pas de problème avec 19.
Le Président (M. Camden): Alors, l'amendement à
l'article 19 est-il adopté?
Des voix: Adopté. (14 h 30)
Le Président (M. Camden): Adopté.
Est-ce que l'article 19, tel qu'amendé, est adopté? M.
Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté.
J'appelle l'article 20. Oh! je n'avais pas cet amendement. Alors, on
m'indique qu'il y a un amendement à l'article... C'est-à-dire,
c'est un article inséré portant le numéro 19.1.
Alors, le projet de loi 92 est amendé par l'insertion,
après l'article 19, du suivant: 19.1 Malgré l'article 28 du
chapitre 53 des lois de 1992, l'article 45.1 de la Loi sur la fiscalité
municipale édicté par l'article 2 de ce chapitre ne peut
être invoqué dans aucune cause qui était pendante devant un
tribunal judiciaire le 25 novembre 1992.
Dans le cas où le tribunal a, au motif que l'article 45.1
susmentionné s'applique, renvoyé le dossier d'une telle cause au
Bureau de révision de l'évaluation foncière du
Québec, une des parties peut demander à un juge du tribunal de
rendre toute ordonnance pour que ce dernier soit à nouveau saisi du
dossier et qu'il en dispose en tenant compte du premier alinéa.
Telle est la teneur...
M. Gendron: M. le Président, je regrette, là... De
toute façon, sur cet article-là, j'avais des choses à
dire. On me dit que quelqu'un aurait souhaité faire une courte
représentation, et je suis appelé l'autre côté pour
la conférence de presse. Alors, je vous demanderais de suspendre pendant
quelques minutes.
M. Ryan: Regardez, nous autres, nous n'avons pas d'objection. On
comprend ça. Ce ne sera pas trop long, votre absence?
M. Gendron: Je vais essayer de revenir le plus vite possible. On
me parle de 15, 20 minutes.
M. Ryan: Pour le secteur ferroviaire, je crois que nous avons
terminé, cependant, hein. Est-ce qu'il y a encore des choses à
regarder pour le secteur ferroviaire?
M. Gendron: Non.
M. Ryan: Ça, ça regarde la Loi sur la
fiscalité municipale. Vous êtes les bienvenus si vous voulez
rester, c'est public, mais vous n'êtes pas obligés de rester. Si
vous ne nous faites pas confiance pour l'adoption globale, vous pouvez rester
jusqu'à la fin. Il y a un gros problème de renumérotation
qui se pose à la fin, qui demande une attention spéciale.
Ça fait que, soyez bien libre.
Une voix: ...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Alors, vous allez rester avec nous pour la
dernière partie.
Le Président (M. Camden): Nous allons suspendre nos
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 33)
(Reprise à 15 h 1)
Le Président (M. Camden): La sous-commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux.
Nous en étions, évidemment, à l'article 19.1 qui
avait été proposé. Est-ce qu'il y a des commentaires
à formuler, ou des questions?
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Bien, M. le Président, l'article 19.1, on
avait eu l'occasion d'en prendre connaissance. On a eu l'occasion
d'apprécier également l'ensemble des autres articles de ce projet
de loi là. Il s'agit d'un ajout à l'article 19 et, jusqu'à
ce moment-ci, M. le Président, lorsque des intervenants on laissé
voir qu'ils aimeraient avoir l'occasion de s'exprimer et que ça les
concernait, on le leur a permis. J'ai l'information que M. Bélanger, de
la Communauté urbaine de Montréal, voudrait prendre quelques
minutes pour exprimer un point de vue suite à l'ajout de l'article 19.1.
Je souhaiterais que la présidence puisse lui permettre de le faire. Et,
suite à l'expression de son point de vue, moi, personnellement, j'aurais
des commentaires à formuler également sur le 19.1, mais je
souhaiterais les faire après l'expression du commentaire de M.
Bélanger.
Le Président (M. Camden): Alors, M. Bélanger,
voudriez-vous...
M. Bélanger (Jean): Jean Bélanger, directeur du
Service d'évaluation de la CUM.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie.
M. Bélanger (Jean): Le commentaire qu'on m'a
demandé d'exprimer sur l'amendement qui est apporté est un
commentaire essentiellement de prudence, en ce sens qu'on se souvient qu'au
mois de décembre dernier un amendement était apporté sur
les questions de la notion de faisceau des droits, qui faisait,
évidemment, suite au jugement de la Cour d'appel qui disait ni plus ni
moins que la théorie du faisceau des droits n'existait pas et
n'était pas reconnue légalement au Québec. Alors,
évidemment, cet amendement-là avait une portée
rétroactive sur toutes les causes, y compris devant le BREF et les
tribunaux judiciaires.
Depuis, évidemment, quelques mois, on a vu des
représentations faites par le Barreau disant qu'on rétroa-gissait
au niveau législatif et que c'était un impair que l'on
créait en matière juridique.
Le commentaire que l'on a, essentiellement, c'est qu'il nous
apparaissait un peu imprudent et peut-être prématuré d'agir
immédiatement, à cette session-ci, sur cette correction-là
qu'on pourrait apporter. On ne dit pas qu'il n'y a pas un problème, mais
est-ce qu'on ne pourrait pas prendre les prochaines semaines, quitte à
revenir à l'automne avec le même libellé, possiblement, et
rétroactif au mois de novembre 1992, pour circonscrire le
problème?
On se demande: Est-ce qu'on n'est pas en train de recréer un
nouveau problème et essentiellement de déséquilibrer le
rapport qu'il y a entre les parties en matière de fiscalité? En
ce sens que, maintenant, si l'amendement était adopté, ce qu'on
risquerait d'avoir, finalement, c'est que la partie adverse irait devant les
tribunaux judiciaires invoquer effectivement que la théorie dite du
faisceau des droits n'existe pas. Et c'est donc dire que les causes qui,
évidemment, sont en appel devant les tribunaux judiciaires ne sont pas
visées par 45.1 et, donc, que la notion de théorie du faisceau
des droits n'existe pas. Ça revient ni plus ni moins à admettre
que, dans toutes les causes qui pourraient invoquer sous le faisceau des
droits, on a indiqué, finalement, que la partie adverse avait
raison.
Et, donc, c'est pour ça qu'on s'est dit: Avant d'agir encore trop
rapidement dans le dossier en matière de faisceau des droits, il faut
attendre et s'asseoir au cours des prochaines semaines, examiner en
comité l'impact de l'amendement et revoir, s'il y a lieu, à
l'automne, l'amendement comme tel. Parce que, surtout, ce qu'on cherche
à voir depuis plusieurs semaines, c'est le nombre de causes qui ont
été requises et qui sont touchées par l'amendement comme
tel.
Donc, essentiellement, on émet le commentaire de prudence pour ne
pas, évidemment, rouvrir peut-être à l'automne le
même article, compte tenu des impacts négatifs de cet
amendement-là sur l'ensemble de la théorie du faisceau des
droits. Je pense que c'est bien important, à mon avis, et c'est le
commentaire qu'on voulait exprimer, de prudence sur l'amendement qu'on veut
apporter aujourd'hui à 45.1
M. Ryan: M. Gendron avait l'air d'avoir une idée faite,
déjà. Il nous annonçait son intention d'intervenir.
Le Président (M. Camden): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, sauf que je souhaiterais, puisque c'est le
gouvernement qui a présenté l'amendement et que la
réaction que je viens d'entendre porte essentiellement sur un point de
vue qui diffère de celui du gouvernement, j'aimerais savoir si le
gouvernement a une réaction, si le ministre des Affaires municipales a
une réaction. Moi, je vous l'ai dit, je serais prêt à faire
des commentaires, mais, évidemment, qui, vous devez vous en douter, ne
portent d'aucune façon sur ce que je viens d'entendre. Ça ne veut
pas dire que je n'en ai pas à faire sur ce que je viens d'entendre, mais
les commen- taires que j'ai indiqués que je ferais avant que monsieur ne
parle, c'est des commentaires que je suis en mesure de faire sans avoir eu le
point de vue de M. Bélanger, qui porte sur le même article mais
qui ne porte pas sur les mêmes réalités que je voulais
exprimer. Et je souhaiterais, avant, avoir l'information, à savoir si le
ministre des Affaires municipales a une réaction aux propos tenus par M.
Bélanger.
C'est le gouvernement qui apporte 19.1 et, effectivement, c'est dans la
précipitation, c'est dans la fin de session, sans trop
d'évaluation et d'analyse. Mais ce n'est pas la première fois que
ça arrive et ce n'est pas parce que ça peut arriver qu'il faut
poser exactement le même geste encore. Et, si le gouvernement dit: Non,
nous, on sait très bien ce qu'on fait et on pense que c'est important de
le faire à ce moment-ci, j'aimerais entendre quelques raisons, pourquoi
il le fait à ce moment-ci, qui viendraient mettre en contrepoids, en
tout cas, le point de vue de M. Bélanger.
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, quand nous avons discuté
du projet de loi 55 l'année dernière, nous avons
inséré dans une première version du projet une clause qui
était à peu près semblable à ce que nous avons ici.
Nous avions prévu ça. Maintenant, en discutant dans les
différentes instances gouvernementales avec les partenaires
concernés, nous avons décidé de ne pas mettre une telle
clause parce que nous voulions nous assurer qu'on ne remettrait pas en cause
toutes les causes, tous les dossiers qui étaient seulement inscrits au
BREF, parce qu'il y en avait des centaines. Le nombre de dossiers en souffrance
au BREF, je pense qu'il est supérieur à 50 000 actuellement, en
tout et partout. Évidemment, ce n'étaient pas toutes des causes
là-dessus, mais il pouvait y en avoir un bon nombre. On n'avait pas
d'idée claire de ce que pouvait être le nombre. On s'est dit:
Avant de créer des engorgements qui seraient impossible à
gérer, on va essayer de cerner la situation de plus près, et, par
conséquent, on n'a pas inséré de clause comme
ça.
Mais, j'avais dit: On va voir, là. J'avais demandé
à nos services de regarder, devant les tribunaux judiciaires, s'il y
avait plusieurs causes actuellement en instance. On m'avait dit: II y en a
quelques-unes, au plus. Vous vous rappelez, M. Bélanger, vous
étiez là à ce moment-là, quand ces choses-là
ont été dites. Là, j'avais dit, moi: Très bien,
sous bénéfice d'inventaire, nous allons adopter le projet de loi
comme ça et, s'il y a lieu, si on souligne des problèmes à
notre attention, nous reviendrons.
Alors, après l'adoption de la loi 55, le Barreau m'a
écrit. Ça, ça ne m'a pas impressionné outre mesure,
parce que c'était au niveau des principes généraux. Ils
avaient peut-être entendu parler de quelques causes par des avocats, mais
ça restait général. J'ai répondu au
bâtonnier: On est sensible à vos représentations et, s'il y
a des problèmes qui se présentent, nous les examinerons. Et
là j'ai délégué Mme Livernois, de mon cabinet,
et Me Blanchet, qui est sous-ministre adjoint aux affaires juridiques au
ministère, pour rencontrer le Barreau, discuter avec celui-ci, et
rencontrer également les cabinets d'avocats qui m'avaient écrit,
pour essayer de voir clair avec eux dans ces causes-là, qui
étaient déjà devant les tribunaux judiciaires au moment de
l'adoption de la loi, pour voir s'il n'y aurait pas lieu de faire un
changement. Et, entre-temps, il est arrivé un jugement de la Cour
d'appel. Je ne me rappelle pas qui l'a rédigé. Vous rappelez-vous
du nom du juge qui a rédigé le jugement de la Cour...
M. Bélanger (Jean): C'est le même juge, le juge
Tyndale. C'est le juge qui avait, en Cour d'appel, en novembre,
déclaré...
M. Ryan: Le juge Tyndale, c'est ça, très bien. Et,
lui, il a dit: Là, on doit rendre un jugement. La cause était
déjà inscrite avant l'adoption de la loi, et il a dit: Maintenant
que la loi est adoptée, il faut que je rende le jugement en fonction des
nouveaux critères, de la nouvelle définition qu'on donne du
faisceau des droits. Ça donnait beaucoup de force à la loi. Mais,
en même temps, ceux qui sont pris dans l'engrenage, qui l'étaient
avant l'adoption de la loi, on leur impose une nouvelle règle en cours
de route. Et le Barreau, évidemment, ne favorise pas ce principe de
rétroactivité; nous non plus, sauf en cas de force tout à
fait majeure. Et, dans ce cas-ci, le rapport que j'ai reçu de Me
Blanchet peut-être que M. Blanchet pourrait être
invité à dire un mot ensuite pour nous informer plus
précisément de ce qui est arrivé le rapport que
j'ai reçu, moi, indiquait qu'il serait peut-être bon qu'on
procède à une modification maintenant de manière à
pouvoir disposer d'un résidu de peut-être... Là, vous
pourrez nous informer s'il y a des choses là-dessus. Moi, je crois
comprendre que c'est peut-être entre 15 et 20 causes qui seraient devant
les tribunaux, causes qui seraient réglées suivant le
critère qui a été retenu en vertu d'un jugement rendu par
la Cour d'appel avant l'adoption de la loi 55.
M. Gendron: La valeur? Est-ce qu'il y a moyen d'avoir une
approximation de la valeur, des sommes en cause?
M. Ryan: Non, moi, je n'ai pas idée de la valeur exacte de
ces causes-là. C'est difficile à...
M. Gendron: Je comprends que c'est difficile, mais...
M. Ryan: Oui, c'est difficile.
M. Gendron: Personne ne peut estimer ça? (15 h 10)
M. Ryan: II y a la valeur qui est inscrite au rôle
d'évaluation.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: II y a la valeur contestée, la valeur qu'eux
autres voudraient voir inscrite, plutôt.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: La différence potentielle. Le tribunal peut
arriver avec un autre résultat aussi. On ne le sait pas, ça.
M. Gendron: Non, je comprends, mais au moins avoir un chiffre sur
la valeur contestée.
M. Ryan: Oui, on peut avoir un chiffre approximatif quant
à l'écart qui pourrait résulter en matière de
revenus pour les municipalités concernées. Pardon?
(Consultation)
M. Ryan: Oui, c'est ça. Évidemment, c'est difficile
d'isoler ça, parce qu'il peut arriver un dossier de contestation
où il y a 5, 6 facteurs qui vont jouer dans la décision relative
à l'évaluation. Et le faisceau des droits est un des facteurs
entre plusieurs qui fondent la demande de révision, ou encore la
contestation devant les tribunaux à la suite de la décision du
BREF. Disons, que c'est une cause qui a un écart de 5 000 000 $; il peut
arriver qu'il y ait 500 000 $ qui soient attribuables au faisceau des droits,
mais il peut arriver que ce soit 2 000 000 $. On ne sait pas, là. Et
là on n'a pas les données pour établir ça.
Voilà où nous en sommes. Le Barreau, lui, souhaite
fortement, crois-je comprendre, que nous respections le principe de
non-affectation des causes pendantes devant les tribunaux. Maintenant, si je
crois comprendre M. Bélanger, lui, au nom de la CUM, il souhaiterait que
nous attendions peut-être jusqu'à l'automne.
M. Bélanger (Jean): Exact. M. Ryan: C'est
ça.
M. Bélanger (Jean): Quitte à ce qu'il y ait un
comité de formé, conjoint, pour examiner la question, justement,
quitte à revenir à l'automne avec le même genre
d'amendement, s'il y a lieu.
(Consultation)
M. Ryan: Un risque que nous courrions en laissant aller les
choses sans règlement, c'est que les tribunaux pourraient se saisir de
l'un ou de l'autre de ces dossiers-là en attendant ils ne savent
pas qu'on a discuté entre nous, là, eux autres et
décider en fonction de la loi 55. Parce que, là, c'est la Cour
d'appel qui a à décider ça en fonction la loi 55. Et,
à ce moment-là, si nous devions intervenir plus tard, ça
compliquerait les affaires singulièrement.
Le Président (M. Camden): M. Bélanger.
M. Bélanger (Jean): Vous permettez, M. le ministre? C'est
vrai, mais c'est ce qu'on fait au deuxième alinéa de l'amendement
qui est là, sous la main. On a déjà eu une cause comme
ça, je l'ai mentionné tantôt. Le juge Tyndale, dans la
cause en Cour d'appel, a renvoyé le tout devant le BREF. Or, c'est ce
que vous voulez prévenir, dans le cas du deuxième alinéa,
justement. Actuellement, on a une cause qui est visée par le
deuxième alinéa. Si, cet automne, il y avait d'autres causes dont
le jugement était rendu sur la base de 45.1, il y aurait toujours lieu,
à ce moment-là, de ramener le même deuxième
alinéa et de prévoir, à ce moment-là, qu'on puisse
ramener le dossier devant l'instance d'appel, ou supérieure, ou la Cour
du Québec, ce qui pourrait juste arriver si le nombre augmentait. Mais
c'est un peu ce qui est arrivé déjà, d'ailleurs, dans le
cas du deuxième alinéa, avec la cause de Tyndale.
M. Ryan: Je ne veux pas être indiscret, mais je pense que
nos services ont été en contact avec vous assez abondamment
là-dessus. Et, jusqu'à maintenant, il semblerait bien que
l'amendement que nous envisageons apparaissait acceptable du côté
de la CUM, que ce soit un changement de vue très récent dont vous
nous faites part aujourd'hui.
Le Président (M. Camden): M. Bélanger.
M. Bélanger (Jean): Non. Au contraire, les discussions
qu'on a eues avec les gens, les représentants du ministère, on
les a entreprises depuis 2 mois environ, les dicussions, justement, avec la
partie adverse. Parce qu'on avait soumis une liste au ministère,
d'environ 12 cas qui, selon nous, étaient visés par le faisceau
des droits. Or, dans les 12 cas, il y en a environ 8 où les discussions
sont sérieuses, voire même des ententes ont lieu actuellement avec
la partie adverse. Et ça, c'est avec des cabinets privés
importants. On peut quasiment dire, dans les 12 cas visés par
l'amendement en question, qu'on a seulement 8 à 10 cas où il y a
des discussions sérieuses qu'on a entreprises. Et, dans le cas des
autres causes, les 3, 4 autres causes résiduelles, on va les faire dans
le cours des prochaines semaines. Donc, là-dessus, les discussions qui
ont eu lieu avec les gens du ministère étaient à l'effet
d'entreprendre les discussions sur ces dossiers-là, et pas sur
l'amendement comme tel.
M. Ryan: Oui, évidemment, nous autres, nous avons la
version de l'autre partie dans chacun de ces dossiers-là pas dans
tous, mais dans plusieurs et les échos qui nous parviennent ne
sont pas tout à fait au même effet que votre interprétation
à vous. Sauf que c'est vrai qu'il y a des discussions, mais que
ça n'aboutit pas à grand-chose. Et, évidemment, l'autre
partie n'est peut-être pas intéressée non plus à
négocier sérieusement à la lumière des
critères actuels.
Je ne sais pas si je peux demander que M. Blan-chet nous donne
peut-être un résumé des conversations des derniers mois, et
peut-être un aperçu de son évaluation de la situation au
point de vue juridique.
Le Président (M. Camden): M. Marcel Blanchet,
sous-ministre adjoint.
M. Blanchet (Marcel): M. le Président...
M. Ryan: M. Blanchet était le principal conseiller
juridique du ministère de l'Éducation lorsque nous avons fait la
loi 107. Je voudrais en profiter pour lui adresser des félicitations,
parce qu'il semble que le tribunal l'aurait rédigée exactement de
la même manière que nous l'avions rédigée dans le
temps, et sous votre excellente gouverne, M. Blanchet.
M. Tremblay (Rimouski): Félicitations, M. Blanchet.
M. Ryan: II reste à voir si vous serez aussi heureux en
droit municipal.
M. Blanchet: Jusqu'à maintenant, c'est le cas. Des
voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: II a bien appris, hein? Il va bien avec son ministre. Ce
n'est pas la confiance qui manque.
M. Gendron: Si vous ne le savez pas, pour les gens de
l'extérieur, il était aussi avec moi, et il n'y avait pas de
problème.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Ça n'a rien à voir avec son
ministre.
M. Ryan: II y a eu des...
M. Gendron: M. le Président, c'est parce que, là,
on va avoir des problèmes. Ça ne me fait rien, mais on va avoir
des problèmes dans pas grand temps.
M. Ryan: II y a eu des problèmes avec la loi 3.
Le Président (M. Camden): Est-ce qu'il y a d'autres
personnes qui souhaitaient manifester leur intérêt à M.
Blanchet? Vous êtes un homme populaire, je vois.
M. Blanchet: C'est pour rire.
Alors, en ce qui concerne effectivement la question du faisceau des
droits, on se souviendra d'abord, comme le disait M. le ministre plus
tôt, qu'il y avait eu de longues discussions au mois de décembre,
à savoir si on protégeait ou non les causes pendantes. L'habitude
en semblable matière, c'est de toujours les protéger.
Dans ce cas-ci, on nous a fait valoir qu'il y avait
de très nombreux cas qui étaient pendants devant le BREF
et qu'il était tout à fait inapproprié, compte tenu des
montants absolument faramineux que ça pouvait impliquer, de les
protéger. Alors, la question qui restait à se poser: Est-ce qu'on
protège toutes les causes pendantes ou est-ce qu'on n'en protège
pas du tout? Est-ce qu'on protège celles qui sont devant le BREF ou
celles qui sont devant les tribunaux judiciaires, à savoir Cour d'appel
et Cour du Québec? La conclusion, c'était, à ce
moment-là, qu'on n'en protège aucune, sous la réserve
qu'on verrait par la suite quel impact ça pourrait avoir.
Et, effectivement, après l'adoption de la loi 55, le Barreau est
entré en communication avec nous autres pour nous souligner que
ça causait un problème majeur. Le problème était
surtout qu'au niveau de la Cour du Québec et de la Cour d'appel le lit
des plaignants était fait, de sorte que leur preuve qu'ils ont à
faire devant le BREF, bien, là, elle était faite devant le BREF,
puis là ils étaient rendus au niveau de la Cour d'appel ou de la
Cour du Québec, et, là, à ce moment-là, ça
voudrait dire que, dans la mesure où on changeait les règles du
droit, ça les obligeait à revenir effectivement devant le BREF,
souvent plusieurs années plus tard, faire une preuve qui, souvent, en
fait, pouvait coûter assez cher, pour faire valoir d'autres arguments que
celui qu'ils avaient fait valoir jusque-là, ce qui n'est pas le cas dans
les causes qui sont pendantes devant le BREF, parce que les causes pendantes
devant le BREF, évidemment, la preuve n'est pas encore faite. Les gens
feront la preuve en fonction du droit qui existera au moment où ils se
présenteront devant le BREF.
Alors, c'est ce qui nous a amenés effectivement à
conclure, quant à nous, que la meilleure façon de régler
cette question-là c'était de protéger les causes qui
étaient pendantes devant la Cour du Québec et devant la Cour
d'appel, comme c'est fait généralement dans toutes les situations
de cette même nature. Alors, en fait, on a fait cette
proposition-là aux représentants du Barreau et aux
représentants des autres parties qui, sans être
complètement satisfaits, trouvaient que c'était là un
compromis acceptable. Il s'agit aussi de discussions qu'on a eues avec la
Communauté urbaine de Montréal, en tout cas son
représentant qui s'estimait satisfait à ce moment-là
aussi.
Par ailleurs, qu'on nous dise qu'on n'aurait pas évalué
tous les impacts que ça pouvait causer, je suis un petit peu
étonné. Quant à nous, effectivement, on croyait que la
proposition qu'on faisait était celle qui pouvait rallier l'ensemble des
gens concernés.
M. Gendron: M. le Président...
Le Président (M. Camden): M. le député
d'Abi-tibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. J'irais à ce moment-ci, si vous le
permettez... Nous, ce qu'on voulait... Je n'ai pas de problème avec les
propos de M. Bélanger et les vôtres, mais, sur le fond, c'est un
article qui prouve que le ministre aurait avantage de temps en temps à
écouter ce que l'Opposition lui indique parce que, lors de
l'étude du projet de loi 55, s'il avait été un peu moins
obtus et têtu, c'est ce que le Barreau avait dénoncé. La
disposition au deuxième paragraphe, pensez-vous qu'elle n'aurait pas sa
place dans la loi 55? C'est ça que ça prouve. C'est ça
qu'on est en train de faire. On est en train de démontrer que le
deuxième paragraphe aurait dû être dans la loi 55. Mais le
ministre a dit: Non, non, moi, je suis la vérité
révélée, rassurez-vous, il n'en est pas question, il n'y a
pas de causes pendantes, on a raison, il n'y a pas de problème, le
Barreau est dans les patates, vous l'êtes aussi. C'est ce qu'on nous
disait. Puis c'est tellement vrai que, à un moment donné, comme
ça lui arrive régulièrement, il s'est tanné, puis
il a mis le bâillon après la loi 55. Alors, ça pressait,
c'était urgent. Alors que, nous, on pense qu'il y avait une disposition
qu'il aurait pu au moins protéger pour ne pas affecter les causes
pendantes. Le temps nous donne raison et le temps nous prouve que
légiférer rapidement, des fois, ça peut conduire là
où nous sommes, c'est-à-dire à l'obligation d'apporter un
amendement pour corriger ce qui s'est passé. (15 h 20)
Le ministre, qu'est-ce qu'il prouve aujourd'hui? Il nous prouve qu'il
revient effectivement à la place où on pensait qu'il était
lui aussi. Quand la 55 a été adoptée par bâillon, on
lui disait: Vous faites une erreur s'il n'y a pas une clause pour ne pas
affecter les causes pendantes, à tout le moins. Et, quand on veut faire
trop vite, ça donne des résultats comme ça. Bon.
Là, vous, vous avez la même crainte. C'est ce que je comprends.
Vous pensez qu'on doit faire trop vite. Moi, je ne suis pas un
spécialiste en droit, mais il me semble que, si on souhaitait, en tout
cas, que le deuxième paragraphe soit dans la 55, j'ai un méchant
problème à ne pas vouloir le mettre au plus maudit, excusez
l'expression, dans le projet de loi qu'on étudie. Je veux dire, c'est la
même réalité.
Et, si le législateur c'est pour ça que je voulais
avoir vos réactions, M. le ministre, avant de faire les commentaires que
je viens de faire avait dit: Oui, on pense que le point de vue
exprimé par M. Bélanger, on l'achète, moi, je n'en ferais
pas un drame. Moi, je dirais: Arrangez-vous, si vous voulez le reporter
à l'automne. Ce n'est pas ma conviction. Ce n'est pas ma thèse.
Moi, j'aimerais mieux qu'effectivement l'amendement y soit parce que,
d'entrée de jeu, je veux dire, on y souscrit; ça prouve ce qu'on
défendait il y a plusieurs mois. Puis, aujourd'hui, on apprend qu'il y
en avait, des causes pendantes. Il y en a une vingtaine. Il y a quand
même des sommes là-dedans qui sont importantes, et le Barreau
avait la même position que nous, avait dénoncé comme nous
le caractère rétroactif du projet de loi 55 en disant que
ça créerait des problèmes, des difficultés. Alors,
moi, je n'ai pas d'objection à conclure et à dire, à la
lumière des informations que j'ai puis des connaissances, que je pense
que ça serait peut-être plus sage, même s'il peut y avoir
quelques inconvénients,
d'adopter immédiatement l'article 19.1. Mais, moi,
personnellement; ce n'est pas l'Opposition officielle qui vous dit: Ça
prend ça dans le projet de loi.
Dans lé 55, je suis sûr que oui. Ça aurait pris au
moins une disposition dans le second paragraphe, mais, là, ce n'est pas
le 55 qu'on approuve, c'est une loi qui modifie la fiscalité. Le
législateur nous l'a présenté, il l'a mis suf la table,
l'amendement 19.1. Alors, nous, on n'a pas de trouble avec et on pense qu'avec
les explications de Me Blanchet qui, en tout cas, semble sûrement un
conseiller juridique efficace... Je vous l'ai dit, je le connais comme il faut.
Il y a peut-être manque d'in-fhience, dans certains cas, auprès du
ministre, ou c'est l'inverse: le ministre écoute uniquement ce qu'il
veut bien écouter. C'est ce qu'il nous a prouvé dans le 55.
Là, c'était pourtant le même conseiller, puis, c'est
drôle, là, il n'a pas eu l'influence pour le convaincre qu'il
fallait le mettre. Mais, là, aujourd'hui, il le présente, puis le
même conseiller juridique qui a changé de statut au
ministère, tant mieux pour lui nous le présente, puis il
dit: C'est un ajout important. On a besoin de ça. Ça clarifierait
le paysage. Bien, soit! Que Dieu soit béni!
M. Ryan: Une petite minute, M. le Président, je vais faire
une consultation.
Le Président (M. Camden): Nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 15 h 23)
(Reprise à 15 h 35)
Le Président (M. Camden): La sous-commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux.
Nous en étions à l'amendement proposé par
l'insertion, après l'article 19, d'un nouvel article portant le
numéro 19.1. Est-ce que, M. le ministre, vous avez des commentaires
à nous formuler à cet égard, des propositions?
M. Ryan: À 19.1?
Le Président (M. Camden): Oui, c'est ça.
M. Ryan: Je retire cette proposition d'amendement.
Le Président (M. Camden): Vous faites motion pour retirer
19.1. Est-ce qu'il y a consentement?
Une voix: Oui, consentement.
M. Gendron: Oui, ça prend le consentement.
Le Président (M. Camden): Consentement?
M. Gendron: Non, je n'ai pas dit qu'il y avait consentement.
Le Président (M. Camden): Alors...
M. Gendron: J'ai dit: C'est vrai que ça prend le
consentement.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Camden): Alors, l'amendement. ..
M. Gendron: Comme on a l'assurance, M. le Président, que
la prochaine fois qu'on va revenir avec ça, cette fois-là, on
aura un dossier étoffé qui nous permettra de porter un bon
jugement c'est un peu les discussions qu'on a eues j'ose
espérer qu'on aura tout l'éclairage qu'il nous faut pour
s'assurer que, cette fois-là, on prendra une décision qui nous
permettra de l'introduire ou pas, dépendamment de l'éclairage que
nous aura donné un dossier étoffé, articulé, avec
les précisions qui s'imposent par rapport aux lieux où,
effectivement, il peut y avoir des causes en suspens devant différents
tribunaux.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Camden): M. le ministre.
M. Ryan: Je voudrais remercier le député
d'Abitibi-Ouest d'avoir changé d'opinion et de reconnaître
maintenant, à la suite de nos échanges, que nous avons
peut-être agi sagement en n'introduisant pas cette disposition-là
en décembre desnier. Si ce n'est pas opportun de l'introduire
aujourd'hui, ce l'était encore bien moins en décembre
dernier.
M. Gendron: Ce n'est pas ce que le député
d'Abitibi-Ouest a dit, M. le Président.
M. Ryan: Mais c'est ce que j'infère des implications
logiques de ses propos.
M. Gendron: Le député d'Abitibi-Ouest dit: On va
attendre. Puisque le législateur a soumis un amendement et que le
même législateur décide de le retirer, nous allons
souscrire à la volonté du législateur.
M. Ryan: Parce que le législateur écoute ce qu'on
lui dit en cours de route.
M. Gendron: Pas toujours, mais, cette fois-là, je l'ai
entendu, ça fait que, là, je suis d'accord.
Le Président (M. Camden): Alors, l'article 19.1...
M. Ryan: Merci.
Le Président (M. Camden): ...qui fait l'objet d'un
amendement est retiré.
Nous allons donc procéder à l'étude de l'article
20.
M. Gendron: Je n'ai pas de...
Le Président (M. Camden): Est-ce que l'article 20 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Adopté.
Est-ce qu'on pourrait avoir une motion de renumérotation du
projet? Ce n'est pas nécessaire maintenant, non, effectivement,
puisqu'il n'y a pas eu d'amendement de...
Est-ce que l'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Camden): Alors, considérant que le
projet de loi est adopté, est-ce que, M. le ministre, vous avez des
commentaires à nous formuler?
Remarques finales M. Claude Ryan
M. Ryan: Oui. Je voudrais remercier l'Opposition de sa
collaboration et à nouveau vous remercier, M. le Président, ainsi
que vos collaboratrices de la commission. Je voudrais dire à M.
Bélanger, de la CUM, à toutes les municipalités qu'il
représente ici ainsi qu'aux entreprises de chemin de fer qui nous ont
accompagnés dans cette démarche les remerciements du gouvernement
et mon appréciation et celle de mes collaborateurs pour l'esprit
d'ouverture dans lequel nous avons pu examiner ce projet de loi.
Je remercie également mon collègue, M. Michel Tremblay, M.
Blanchet, Mme Livernois et tous les autres qui ont participé; mon chef
de cabinet était très étroitement associé aux
conversations avec les représentants des compagnies de chemin fer et la
CUM. Je remercie tout le monde. Ça m'a permis d'apporter une solution
aux problèmes de la fiscalité des entreprises ferroviaires pour
fins municipales.
Quant à l'autre sujet, nous le reprendrons à l'automne. Je
pense que nous serons alors en possession de toutes les données qui nous
permettront de le régler dans un sens ou dans l'autre. Merci.
Le Président (M. Camden): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. François Gendron
M. Gendron: Une remarque plutôt de fond. Il faut être
conscient que, par cette étape-ci d'étude article par article du
projet de loi, on permet éventuellement de conclure à ce qui a
été et ce qui constitue une entente majeure par rapport à
un litige important. Je pense que nous nous devions de procéder par voie
législative pour mettre fin à des interprétations qui ne
nous conduisaient à peu près nulle part et auraient fait que les
problèmes auraient perduré dans le temps, sans
nécessairement avoir les effets qu'on souhaite sur l'apport de
fiscalité pour les municipalités concernées. Dans ce
sens-là, sur le fond, le projet de loi, je pense, était requis,
nécessaire, et nous avons contribué à ce que les
parlementaires soient associés à la conclusion d'un long
processus litigieux. Et je remercie les parties concernées qui ont
permis d'arriver à cette conclusion.
Le Président (M. Camden): Je vous remercie, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
Alors, la sous-commission de l'aménagement et des
équipements ayant accompli son mandat ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 15 h 40)