(Onze heures trente minutes)
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, votre attention, s'il
vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
transports et de l'environnement ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 88, Loi
modifiant la... (Interruption) pardon, Loi
modifiant la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et
d'autres dispositions législatives.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. Mme Melançon (Verdun) sera remplacée par M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee); Mme Ghazal (Mercier), par Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue); M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine),
par M. Gaudreault (Jonquière).
Étude détaillée (suite)
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, Mme
la secrétaire. Peut-être avant d'amorcer nos échanges, je voudrais juste
repréciser comment on fait l'étude détaillée, là, article par article. Donc,
puisque c'est une loi que l'on modifie, ce n'est pas une nouvelle loi, je vous
rappelle que le temps de parole alloué est de 20 minutes pour l'article...
l'alinéa introductif, et de 20 minutes pour le reste de l'article. Donc,
ça vous convient? Parfait.
Donc,
hier, lors de l'ajournement des travaux de la commission, la discussion
portait sur l'article 6, et il y avait des échanges entre le député de Jonquière et le ministre.
Est-ce que vous souhaitez poursuivre cet échange?
M. Dufour :
C'était...
M. Gaudreault :
Bien oui, certainement. C'est ça, c'est qu'on se disait qu'il y avait un problème
dans la rédaction de l'article, qui dit que «le ministre peut acquérir de gré à
gré et accepter en don ou en legs tout bien immeuble», bon. Et moi, j'ai posé
la question qui tue, à savoir qui, au final, décide entre le ministre
responsable de la loi et le ministre des Ressources naturelles.
Puis j'ai notamment
donné l'exemple d'un legs. À partir du moment où quelqu'un qui est propriétaire
d'un bien foncier et qui décide d'en faire un legs testamentaire afin de
conserver à titre de refuge faunique son territoire, jusqu'à quel point le ministre
des Ressources naturelles et de l'Énergie pourrait refuser, au fond, ce legs.
Et, pour moi, je veux
dire, si l'objectif de l'article et l'objectif de la loi, c'est de s'assurer
que le ministre responsable de la loi que nous sommes en train d'étudier peut
recevoir des legs ou faire des contrats de gré à gré, bien, c'est à lui que… ça
lui appartient, là.
Puis on a constaté
également... en tout cas, hier, moi, je constatais qu'il y avait deux versions.
Le ministre nous disait : Il faut qu'on consulte le ministre de l'Énergie
et des Ressources naturelles. Et le légiste nous a dit : Bien, c'est juste
pour… vu que l'expertise est entre les mains du ministère de l'Énergie et des
Ressources naturelles, c'est pour être capable d'évaluer s'il y a des… si le
lot ou le terrain, par exemple, est grevé de servitudes ou est grevé d'enjeux, là, qui pourraient interpeler le gouvernement. Alors, c'est deux choses différentes, là. Alors, moi, je veux
vraiment avoir la bonne version de la part du ministre, là, par rapport à la
bonne compréhension qu'on doit avoir de l'article 6.
M. Dufour :
Donc, si vous me permettez, Mme la Présidente, je laisserais le juriste… Parce
que, suite à la fin de la rencontre, hier,
justement, on a pris quelques secondes avec le juriste, donc je laisserais le
juriste prendre la parole.
La
Présidente (Mme Grondin) : J'ai, donc, besoin d'un
consentement. Est-ce qu'il y a consentement?
Une voix :
…
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, je vous invite à vous
présenter, s'il vous plaît.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Gabriel Tremblay-Parent, ministère de la Justice du Québec.
En fait, effectivement, comme je l'expliquais hier, l'objectif de prévoir la
consultation, c'est évidemment de s'assurer, là, qu'il n'y aurait pas de droit, à titre d'exemple, là, qui pourrait
compromettre l'objectif, là, poursuivi par le ministre des Forêts, de la Faune et des
Parcs, là, qui demeure d'acquérir le terrain ou un autre droit, là, à des fins
de conservation et de mise en valeur de la faune.
Donc, évidemment, le
ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles, là, est au courant des
droits miniers ou de d'autres droits, là, d'exploitation qui pourraient porter
sur le terrain, donc va pouvoir indiquer si un tel droit, là, va compromettre
l'objectif, là, qui est poursuivi.
Il pourrait y avoir aussi d'autres
objectifs, là. J'ai évidemment fait des vérifications, là, depuis la séance
d'hier, puis il peut y avoir également la possibilité, par exemple, que le
ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles s'assure qu'il n'y ait pas
de nouveau droit qui grève le terrain, là, notamment par une réserve, là, qui
est possible en vertu de la Loi sur les mines, là, pour s'assurer également que,
dans la suite des choses, il n'y ait pas de droit, là, qui pourrait
compromettre l'objectif de conservation puis de mise en valeur de la faune.
Donc, c'est quelque
chose qui se fait déjà, évidemment, par le processus actuel, là, celui par
lequel le MERN va acquérir pour le ministre de la Forêt, de la Faune et des
Parcs, mais c'est tout simplement de reprendre cette démarche-là. L'expert en
matière de terres du domaine de l'État au sein du Conseil des ministres, c'est
le ministre de l'Énergie et des Ressources
naturelles, donc, tu sais, c'est tout simplement un objectif de cohérence
gouvernementale. Mais le but essentiel, puis c'est indiqué, c'est une
acquisition qui est nécessaire pour la conservation et la mise en valeur de la
faune, là, ce n'est pas pour un autre objectif, là.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui.
La
Présidente (Mme Grondin) : Je vous laisse réfléchir
quelques minutes?
M. Gaudreault :
Moi, je veux avoir la garantie que le ministère de l'Énergie et des Ressources
naturelles n'a pas le dernier mot. Moi, je veux cette garantie-là. Puis on
dirait que je ne suis pas capable de l'obtenir clairement par les réponses. Je
veux avoir la garantie que l'objectif n'est que d'aller chercher… de la
consultation, là, n'est que d'aller chercher des informations légales sur les
droits ou les servitudes que peuvent grever… qui peut grever le terrain en
question.
Mais moi, je veux la
certitude qu'au final, s'il est nécessaire d'acquérir pour la conservation et
la mise en valeur de la faune, ou si c'est par legs, ou par don, que le ministère
de l'Énergie et des Ressources naturelles ne peut pas dire non. Je ne sais pas
trop comment l'exprimer mieux que ça, là. Puis on dirait que je ne suis pas
capable d'obtenir ça clairement. Je ne sais pas si on peut revoir la rédaction.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le député de Bourget.
M. Campeau :
Si je peux me permettre un commentaire, c'est… je partage ce que le député de Jonquière
veut avoir là-dessus. Je comprends ça puis je suis d'accord — merci,
ça va aller mieux comme ça — mais,
en même temps, mettons que quelqu'un veut léguer quelque chose dans un endroit
où on n'en a pas besoin, on ne veut pas nécessairement, absolument, absolument
que le ministère de la Forêt, le MFFP ait raison tout le temps puis que les
autres aient tort tout le temps. Il faut que ce soit une discussion et regarder
au meilleur... la meilleure situation possible pour le Québec.
Alors, j'ai
l'impression que ça va être difficile de trouver les mots qui vont faire que,
oui, on va favoriser la prise en charge d'un legs, par exemple, par le MFFP. Je
suis bien d'accord, mais je me demande comment on va réussir à trouver les
mots, autre chose que cas par cas.
Et, ceci dit, j'ai de
la misère à imaginer qu'il y a bien des cas comme ça au Québec. Alors, il ne
doit pas y en avoir beaucoup. Puis ce que j'en comprends, après en avoir parlé
avec des gens du ministère, il n'y en a pas beaucoup. Alors, je ne suis pas sûr
qu'on va être capable d'arriver à une formulation quelconque, autre chose que
cas par cas, il va falloir le regarder, même
si je partage l'idée qu'on ne veut pas que le ministère des Ressources
naturelles ait raison sur tout par rapport à ça puis que ça reste une
discussion. Je ne vois pas comment on va s'en sortir.
• (11 h 40) •
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Dufour :
Mme la Présidente, je ferais le parallèle un peu avec les lois municipales
qu'on a, exemple, lorsqu'on veut... Je peux bien vouloir m'installer une
piscine creusée, mais, si mon terrain ne me le permet pas parce que je ne
rencontre pas les lois municipales, automatiquement, je vais être obligé,
peut-être, de me contenter d'une plus petite piscine puis peut-être une piscine
hors terre, parce que je ne respecte pas les règles de tant de mètres de
clôture et de distance. C'est la même chose.
Dans ce cas-ci, c'est
qu'on sait que nous, exemple, on veut acquérir un terrain. On n'a pas le choix
de passer par le ministère des Ressources naturelles pour voir s'il y a des
droits. C'est un peu, là, ce que je disais hier, on doit passer par là pour
juste s'assurer... Ils ne pourront pas dire : Bien, ah! bien, il y a
peut-être un potentiel, mais on ne le sait
pas. Ce n'est pas dans cette optique-là, là, c'est vraiment dans l'optique de
dire : Est-ce qu'il y a des droits miniers qui existent? S'il n'y a
pas de droits miniers, je peux acquérir, puis la... Et c'est pour ça qu'on
parle de consultation.
Donc, je ne peux pas,
je pense, aller plus clairement dans l'explication que ça, là. Ce n'est pas des
peut-être, je veux t'empêcher de faire quelque chose au cas où que,
c'est : il existe-tu un droit qui appartient à quelque chose d'autre ou à
quelqu'un d'autre qui pourrait m'empêcher? Sinon, je peux bouger, là.
La
Présidente (Mme Grondin) : Mme la députée.
Mme Charbonneau :
À ce moment-là, avec l'explication que vous nous donnez, le mot qui est peut-être
à changer, c'est le principe de consultation. Donc, vous n'allez pas consulter
le ministère, vous allez vérifier avec celui-ci que tout
est conforme pour pouvoir faire la transaction. C'est ce que j'en comprends.
Puisque, quand on dit «consulter», je rejoins mon collègue de Jonquière, qui
dit : Oui, mais, tout à coup qu'au bout de la consultation, ce ministère
vous dit non, et que c'est quand même une bonne transaction puis que ça ne
tombe pas dans les bons termes. À ce moment-ci, ça ne serait pas une
consultation, ça serait après avoir fait une vérification avec le ministère de l'Énergie, et je mets entre parenthèses, parce qu'on ne l'écrit pas comme ça, que
tout est conforme. Votre ministère peut
acquérir de gré à gré, accepter un don ou un legs puisque, dans la démarche que
vous nous expliquez, c'est vraiment celui-ci
qui va vous donner l'expertise de ce qui est le terrain que vous convoitez ou
celui qu'on cherche à vous offrir.
Je le comprends comme ça. C'est peut-être un...
un peu comme le député de Jonquière l'a dit, c'est peut-être un mot, quand on dit «consultation», où notre
inquiétude, c'est : Cette consultation-là peut-elle empêcher une
transaction, ou un legs, ou un don? Et ce que vous nous dites est très logique,
c'est que ce n'est pas une consultation pour empêcher, c'est vraiment pour
s'assurer que tout est conforme. Donc, peut-on l'écrire sous cette forme-là
pour nous assurer qu'on dit les bonnes choses?
M. Dufour : Permettez-vous, Mme
la Présidente, de prendre un petit ajournement, s'il vous plaît?
La Présidente
(Mme Grondin) : Nous allons prendre une pause quelques
instants.
(Suspension de la séance à 11 h 43)
(Reprise à 12 h 03)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons nos
travaux. Je cède maintenant la parole à la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Pour amener peut-être la discussion, là, un petit peu
ailleurs, moi, j'avais le goût d'entendre la définition du ministre quand on
parle de conservation, mise en valeur de la
faune. Vous savez, là, dans le premier article on a défini beaucoup
de termes, là, «acheter», «capturer», etc., mais qu'en est-il de la
conservation et de la mise en valeur de la faune? À partir de quand est-ce
qu'on juge qu'on est dans de la conservation ou encore dans la mise en valeur?
Est-ce qu'il y a des critères? C'est... Comment on le définit, ça?
M. Dufour : Bien, dans la
dynamique du projet de loi, quand on parle… Donc, il faut toujours se référer
que c'est le projet de loi n° 88, là, c'est vraiment en lien avec…
Lorsqu'on parle de conservation, ça va être les espèces menacées et vulnérables,
ça va être des situations particulières à des milieux de conservation. Hier, je
donnais l'exemple d'Héritage Saint-Bernard, qui est plus comme des marais. On
pourrait appeler ça comme ça.
Donc, c'est vraiment des enjeux précis, où on a
des besoins de conservation puis des besoins précis de mise en valeur de cette
faune-là qui est en… qui peut être potentiellement en danger ou qui a une
certaine valeur de protection sur le territoire.
Mme Lessard-Therrien : Mais, en
même temps, tu sais, mettons, là, que vous décidez, O.K., on prend ce legs-là,
ce bout de territoire là, on le met en conservation, en mise en valeur de la
faune... pour la mise en valeur de la faune, il y a l'épidémie de la tordeuse
des bourgeons de l'épinette. Qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'on envoie… Est-ce
qu'on va aller faire de la coupe forestière pour prévenir? Tu sais, qu'est-ce
que ça veut dire qu'on conserve? Est-ce que ça veut dire qu'on a gelé cette
portion de territoire là puis qu'on ne fera plus d'autres interventions?
M. Dufour : Bien, il faut faire
attention à deux éléments que vous mentionnez. Il y a toujours une intervention
en lien avec la protection aussi du territoire. Comme vous le savez, lorsqu'il
y a de la tordeuse de bourgeons d'épinette, ça peut avoir une incidence majeure
sur un milieu, puis c'est de la défoliation de l'arbre, donc on arrive avec une
grande problématique. Dans ce cas-ci, présentement, on parle vraiment de la
situation de milieux fauniques qui seraient en situation de… en lien avec la loi
et la conservation de la mise en valeur de la faune, directement dans ce
lien-là.
Donc, c'est vraiment dans cette sphère-là de
travail qu'on est, là. Donc, c'est là qu'on en est.
Mme Lessard-Therrien : Parce
que le… Tu sais, le projet de loi actuel, là, concerne beaucoup... tu sais, on
va beaucoup parler du gibier de chasse. Tu sais, on… En tout cas, moi, dans mon
coin, au Témiscamingue, on le sait, les gens chassent beaucoup, entre autres,
dans les bûchers. Dans les bûchers, là où il y a eu de la coupe forestière
parce que les jeunes pousses, bien, c'est de la nourriture qui est en abondance
pour les orignaux. Ça fait que, d'une certaine façon, ça favorise un peu
parfois les populations d'orignaux d'avoir ces coupes forestières là. Ça fait
que, moi, je me pose la question : Quand on parle de mise en valeur de la
faune, comment est-ce qu'on se garantit qu'il n'y aura pas ces activités
industrielles là dans ces portions de territoire là qu'on veut dédier à la
conservation et à la mise en valeur de la faune?
M. Dufour : Comme on le
mentionnait, demain matin, là… Je reprends l'exemple d'Héritage Saint-Bernard.
Demain matin, tu ne peux pas aller commencer à faire de la chasse à l'orignal
sur le site d'Héritage Saint-Bernard.
Donc, c'est vraiment des
milieux, comme on l'a dit hier, des refuges fauniques précis pour lesquels on
veut faire une intervention puis s'assurer que la valeur faunique qui existe
dans ce coin-là, bien, elle soit préservée.
Donc, c'est vraiment l'objectif de l'article de
loi qui est là dans ce projet de loi là, là.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
j'ai encore des questions. Tu sais, on n'est pas encore dans les… Tu sais,
quand on parle de conservation et de la mise en valeur de la faune, est-ce que
c'est nécessairement de mettre ce territoire-là soit une réserve faunique, soit
un refuge faunique, ou encore les aires — je ne sais plus comment elles
s'appellent, là — les
aires fauniques communautaires... Tu sais, il y a différents stades. Tu sais,
qu'est-ce que ça veut dire de geler cette portion de territoire là? Parce qu'on
l'a vu, là, je veux dire, vous avez aboli vous-même des mesures de protection
du caribou forestier dans des massifs au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Ça fait que, moi,
ma préoccupation, c'est qu'on verrouille
cette portion de territoire là pour combien de temps? Tu sais, c'est quoi, la
valeur de la conservation puis de la mise en valeur? C'est quoi, la… Quel
statut on va donner à… puis comment vous le définissez? J'en reviens à ça,
c'est : Comment vous le définissez, cette conservation-là puis cette mise
en valeur là?
M. Dufour : Bien, je vais
débuter puis après ça je laisserai la sous-ministre à la Faune chez nous
répondre, si vous le voulez bien. Mais c'est bien important de comprendre que,
lorsqu'on fait une action, une mesure intérimaire quelconque au niveau du ministère
de la Forêt, de la Faune et des Parcs… C'est comme si aujourd'hui, lorsqu'on
dit qu'une mesure intérimaire est faite, qu'elle n'est tout simplement plus
indélogeable, alors qu'il faut bien comprendre qu'une mesure intérimaire, c'est
fait justement pour permettre au ministère de la Forêt, de la Faune et des
Parcs de justifier l'environnement si l'environnement a besoin d'égards et a
besoin d'être développé à plus large échelle.
Donc, c'est un peu l'objectif, dans ce cas-ci,
de l'article de loi, pour nous, c'est de pouvoir aller acquérir sans avoir un processus
interminable pour justement après ça faire en sorte que, si le secteur est justement
bien légitimé d'être un endroit important pour la préservation et la
conservation, bien, on va pouvoir y aller.
Je laisserais peut-être la sous-ministre à la
Faune compléter.
La Présidente
(Mme Grondin) : J'ai besoin d'un consentement.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Grondin) : Il y a donc consentement. Mme Paquette, je vous invite à
vous présenter, s'il vous plaît.
• (12 h 10) •
Mme Paquette
(Élise) : Merci. Élise
Paquette, sous-ministre associée à la Faune et aux Parcs par intérim.
Merci.
Alors, comme le mentionnait le ministre, effectivement,
cet article-là a pour objectif de pouvoir acquérir, hein, le terrain. Un peu
plus loin dans l'étude du projet de loi, on va voir aussi à quelles fins. Est-ce
que c'est à des fins de refuge? Est-ce que c'est à des fins de création d'une
zec ou d'un autre territoire... qui est toujours en vertu de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune.
Et la question qui était demandée : Qu'est-ce
qu'on entend par mise en valeur? Je vous amènerais peut-être dans les
dispositions préliminaires de la loi actuelle qui rappellent, hein, puis c'est
important de le dire, là, que la loi, dans le fond, sur la conservation de la
faune et de son habitat, elle a pour objet sa mise en valeur dans une
perspective de développement durable et la reconnaissance à toute personne du
droit de chasser, de pêcher et de piéger, conformément à cette loi.
Donc, des
fois, on peut faire aussi de la mise en valeur au niveau d'une pêche sportive. On s'assure de permettre des quotas de pêche, mais tout en respectant la
capacité. Tu sais, ça peut être dans cette perspective, là, bien sûr,
mais...
Donc, il y a
refuge, il y a pêche, il y a chasse. Ça fait que la loi vient nous dire, dans
son préambule, qu'est-ce qu'on veut faire.
La Présidente
(Mme Grondin) : Vous avez d'autres questions, Mme la
députée?
Mme Lessard-Therrien : Pas pour
l'instant. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Donc, je vais revenir avec le
député de Jonquière, et, par la suite, ça sera vous, Mme la députée de Mille-Îles.
M. Gaudreault : O.K. Merci.
Mais, moi, ça ne me dit pas plus c'est quoi, les critères nécessaires à la
conservation et à la mise en valeur de la faune ou de son habitat. Présentement,
là, si cet article était en application là, avec quel outil travaillerait le ministère
pour dire que c'est nécessaire à la conservation et à la mise en valeur de la
faune ou de son habitat?
M. Dufour : Je laisserais la sous-ministre
répondre.
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme Paquette.
Mme Paquette (Élise) :
...demandé d'avoir... Je n'ai pas besoin de me représenter à chaque fois?
La
Présidente (Mme Grondin) : Non.
Mme Paquette (Élise) : O.K.
Merci. On a demandé d'avoir la liste, là, des critères précis, qu'on pourrait peut-être
vous présenter, mais, tu sais, je vais y aller, là, par expérience. Lorsqu'on
acquiert un terrain, c'est sûr qu'on va regarder... on va avoir un intérêt de
l'acquérir, donc on va voir... et souvent, c'est dans les cas où il y a des
espèces menacées, vulnérables, qu'on veut protéger ou qu'il y a une valeur. Tu
sais, comme je disais tantôt, c'est un beau lac, il pourrait y avoir... on
pourrait mettre en valeur la pêche ou... tu sais, c'est en fonction de notre
mission, de notre loi. Et puis là il y a les
spécialistes du ministère qui vont donner un avis, tu sais, qu'est-ce que
représente... il y a différents critères, là, qui sont appliqués. Je ne
peux pas tous vous les nommer, là, mais...
M. Gaudreault : Mais est-ce que
ces critères-là sont définis par règlement?
Mme Paquette (Élise) : Non, ce
n'est pas dans des règlements. C'est vraiment en fonction... C'est dans les
pratiques, là, je dirais, des experts du ministère. Tu sais, je prends tout le
temps l'exemple des parcs nationaux, là, mais c'est souvent... Là, on a des
critères en termes de représentativité des régions. Est-ce que c'est des
critères qui vont mettre en valeur telle région ou... Tu sais, il y a un
potentiel de...
M. Gaudreault : C'est comme une
grille? C'est comme une...
Mme Paquette (Élise) : Oui, une
grille d'analyse, je dirais plus.
M. Gaudreault : Une grille
d'analyse.
Mme Paquette (Élise) : Oui.
M. Gaudreault : Puis cette
grille d'analyse là change à quelle fréquence?
Mme Paquette (Élise) : Je ne
pense pas nécessairement qu'elle change, là.
Ce qu'on pourrait faire... parce qu'on l'a
demandé, tu sais. C'est vraiment... Au niveau des professionnels, on a demandé
d'avoir des exemples plus concrets, qu'on pourrait vous donner. Mais là je ne
les ai pas, donc je ne suis pas en mesure de vous le dire. Je peux voir avec
Isabelle si elle a d'autres exemples.
M. Gaudreault : Mais cette
grille-là, si elle existe, ou ces critères-là, est-ce qu'on peut les avoir?
Mme Paquette (Élise) : Bien,
elle me dit que ce n'est pas une grille. C'est comme dans le métier, tu sais,
d'un biologiste ou d'un conseiller au ministère. Quand qu'on offre un terrain,
nous, on va l'examiner sous toutes les coutures puis on va voir quel est le
potentiel. Est-ce que c'est intéressant pour nous en raison de notre mission?
Puis il y a une analyse qui est faite puis
il y a une note qui recommande, dans
le fond, aux autorités d'acquérir ce terrain-là. C'est
vraiment de cette façon-là que ça se fait.
M. Gaudreault : Mais il doit
bien y avoir une liste écrite des critères. Ce n'est pas juste au...
Mme Paquette (Élise) : Bien,
comme je mentionnais tantôt...
M. Gaudreault : ...selon le bon
vouloir du biologiste, là.
Mme Paquette
(Élise) : Là, on
m'indique... Bien, tu sais, la plupart des cas, moi, que j'ai vus, c'est la
présence d'espèces menacées ou vulnérables. Donc, on veut protéger ça. C'est
aussi... ça peut permettre ce qu'on appelle une connectivité écologique.
Donc, vous savez que, dans le Sud, il y a des...
Les animaux, ils doivent se déplacer sur le territoire, et puis, si on peut
faire une connectivité, acheter des terrains qui font que les animaux peuvent
se déplacer, bien, on contribue à la conservation de la faune. Donc, c'est
souvent dans ces cas-là ou dans le cas d'un habitat, un habitat faunique, là,
qui est riche, parce qu'il y a des espèces qui s'y retrouvent, puis il faut le
protéger.
Donc, c'est vraiment les critères qui vont nous
indiquer... Tu sais, c'est en fonction de la finalité de notre loi, là, puis on
fait ce qu'on appelle un inventaire terrain. Tu sais, on va aller voir… C'est
ça, c'est dans ce sens-là que je dis : Les biologistes vont aller sur le
terrain, ils vont faire un relevé, ils vont regarder ce qu'ils voient puis ils
vont monter une note pour informer les autorités puis faire une recommandation.
M. Gaudreault : O.K. Ce que je
comprends, c'est qu'il n'y a pas de... il n'y a pas une... comment je pourrais
dire, une feuille de route, ou une règle écrite, ou une grille avec des
pointages ou…
Mme Paquette (Élise) : Non.
M. Gaudreault : C'est un peu
laissé au jugement des professionnels qui sont appelés sur le terrain.
Mme Paquette
(Élise) : Bien, c'est quand même encadré par un gestionnaire. Tu sais,
il y a comme une pratique, là, qui se
développe, là, puis les professionnels ont une expertise dans comment évaluer la
valeur d'un terrain en fonction de ce qu'on y retrouve. Ils sont formés,
là. Ça peut être des biologistes mais des gens en aménagement, également, là,
des gens qui ont travaillé vraiment le... plus l'aspect terrain, là.
M. Gaudreault : O.K. pour
l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député. J'ai donc trois
députés qui souhaitent intervenir : Mme la députée de Mille-Îles, Mme la
députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue
et M. le député de Bourget. Donc, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Je n'étais plus sûre, Mme la Présidente. Merci. Je vais avoir trois questions.
Je ne connais pas encore mon timing, mais je
vais voir, là... Ma première question revient à la dernière intervention, c'est-à-dire si j'ai quelqu'un
qui va évaluer, qui s'assure de cette évaluation, il y a sûrement des écrits.
Donc, si ce n'est pas une grille, c'est une
note explicative. Mais est-ce que cette note explicative là a une évaluation
ou juste des notes de service qui dit : Il y avait un chemin, il y
a cette possibilité-ci ou cette possibilité-là? Ma première question.
Ma deuxième question, c'est : À partir du
moment où je fais une transaction de gré à gré, est-ce qu'au moment où elle ne
concorde plus avec une protection de la faune, j'ai une entente de premier
refus avec celui avec qui j'ai fait la transaction? C'est-à-dire avant de…
Parce que, si j'ai bien compris, le dernier paragraphe des notes explicatives
disent : Quand ça n'a plus de valeur aux yeux du ministère de la Faune...
Puis là ce n'est pas péjoratif, là, quand ça n'a plus de valeur faunique de
protection, je remets les terres au ministère de l'Énergie, et il reprend les
droits de cette terre-là. Est-ce qu'il y a des ententes de gré à gré qui
peuvent se faire pour un droit de premier refus? C'est-à-dire que je retourne
au propriétaire du terrain avec qui j'ai fait une entente de gré à gré puis je
lui dis : Je n'ai plus rien à protéger,
la valeur faunique n'est plus intéressante, et nous, on s'apprête à le remettre
au ministère de l'Énergie à moins que tu me dises, toi, ancien
propriétaire, que tu es prêt à reprendre le terrain aux valeurs qui sont
introduites, là, dans le contrat gré à gré
que j'ai fait avec toi. Je pose la question parce que je l'ai déjà vécu dans
une autre situation.
Ma dernière question est un petit peu... Est-ce
qu'au moment où je remets le terrain au ministère de l'Énergie, il peut en faire ce qu'il veut? C'est-à-dire que j'ai un
terrain intéressant, je pense qu'on peut y faire quelque chose par rapport à la faune, je vous le lègue ou je vous en
fais un don. Et, pour les cinq premières années, il y a là, dans ce
terrain, une protection qui est mise en place, une mise en valeur, même si on
ne voit pas encore, là, c'est quoi, la mise en valeur, mais il y a une mise en
valeur. Mais, après cinq ans, sa valeur n'est plus adéquate. Puis, comme le dit
l'article, bien, je refile le terrain, puisque c'est un bien public, au
ministère de l'Énergie, et celui-ci découvre que, s'il fait une coupe de tous
les arbres qu'il y a sur ce territoire-là, il y a une acquisition intéressante
puisque c'est un terrain public. Puis, on le sait, hein, nos forêts publiques
sont utilisées par nos producteurs.
Donc, est-ce que c'est possible que ce qui est
parti d'une intention de protection puisse se terminer dans un autre ministère,
dans une situation où là, publiquement, les gens pourraient contester la
volonté du gouvernement parce que ça vient de changer complètement la donne
puisque ce n'est plus le même ministère qui a un droit de regard sur ledit
terrain, là, qui a été soit en gré à gré, en don ou en legs?
C'était mes trois questions, Mme la Présidente.
M. Dufour : ...tout se négocie
dans la première phase de gré à gré, là. Je veux dire, si, exemple, la personne
est prête à vous léguer le terrain puis que, par la suite, vous dites dans
l'entente, bien, que, si le terrain n'est pas utilisé à la vocation que vous
avez prévue, exemple ce que disait le député de Jonquière tantôt, un legs par
exemple, bien, vous allez le remettre à ma famille. Ça va avoir été négocié
dans le gré à gré, là. Un gré à gré, ça le dit, ça a toujours été, là, c'est
l'entente qui se crée entre les deux, là.
Donc, moi, de ce côté-là, je ne vois pas de
problématique. Puis je verrais bien mal le ministère de la Forêt, de la Faune
et des Parcs acquérir un terrain juste pour ensuite le recéder au MERN. Si ça
serait le cas, on n'irait pas avec un
article comme ça parce que c'est ce qu'il se passe présentement. Présentement,
c'est le MERN qui négocie pour nous autres, puis, après ça, qui refait
une entente avec nous.
Donc, c'est pour ça qu'on fait l'article dans le
projet de loi actuel.
• (12 h 20) •
Mme Charbonneau :
Mais le dernier paragraphe de vos notes explicatives dit : «Cet article
prévoit cependant que le ministre des
Forêts, Faune et Parcs devra, au préalable, consulter le ministre de l'Énergie
et des Ressources naturelles. De plus, lorsqu'une terre obtenue n'est
plus nécessaire à l'objectif initial, elle est remise par avis à ce dernier.»
Donc, vous faites une remise au ministre de
l'Énergie si le territoire n'est plus dans les valeurs que vous lui apportez.
Puis celui-ci, bien... C'est maintenant une terre publique, c'est une terre du
gouvernement. Donc, il n'y a rien qui me dit, dans mon... dans l'exemple que je
vous donnais que celui-ci ne pourrait pas décider de faire autre chose avec ce
territoire-là puisque ce n'est plus sous votre joug, ce n'est plus sur votre
responsabilité, puisque votre ministère vous
a sûrement recommandé que, bon, il n'y a plus rien à protéger là, ce n'est
plus… ça ne nous appartient plus. On va... Comme l'article le dit,
l'article 11.1, on va le remettre au ministre de l'Énergie.
Donc, je comprends
quand vous me dites : Écoutez, Mme la députée, tu sais, ce n'est pas
vraiment en vertu de… mais c'est ce que
l'article dit, le ministre de l'Énergie peut en faire ou pourrait en faire ce
qu'il veut. C'est-à-dire que
j'acquiers une forêt xyz, je trouve qu'il y a une protection à y avoir, la
grille arrive, je me dis : Bon, bien, il y a... j'ai des soucis, je
ne pense pas que j'aie grand-chose à faire avec ça, je le redonne à celui qui
est le premier propriétaire, c'est-à-dire le ministre de l'Énergie, puis celui-ci, après
recommandation, il décide de creuser parce qu'il y a quelque chose de précieux dans la terre, il décide de couper les
arbres parce qu'il y a quelque chose de précieux dans les arbres, puis…
Alors, ce n'est pas
de mauvaises intentions, je dis juste que l'article ne protège pas ou ne protège
plus à partir du moment où ce n'est plus sous votre joug.
M. Dufour :
Il faut bien comprendre une chose, et puis je pense qu'on l'a dit depuis le
début, le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs, dans la nomenclature
gouvernementale, n'est pas un gestionnaire de terrains, à l'exception
d'acquérir des terrains pour la mise en conservation ou la protection de la
faune.
Donc, dépassé ça, je
ne verrais pas pourquoi qu'on continuerait à garder des terrains puis de
commencer à créer une autre façon de faire au niveau du gouvernement. Donc, il
serait possiblement légitime si... dans le gré à gré qu'on a entendu, exemple, avec un propriétaire privé de s'assurer qu'on
agit selon les règles gouvernementales qui existent, actuelles, donc qui dit en
sorte que, normalement, les terres d'État sont au ministère des Ressources
naturelles.
Donc, moi, comme je
vous dis, à la base, nous, c'est d'avoir un article qui va nous faciliter
l'action et non d'être obligés de passer par le ministère des Ressources
naturelles. Suite à ça, on a le plein pouvoir d'exploiter ça pour, justement,
de la conservation et de la mise en valeur de la faune. C'est ça qui est
l'objectif, parce que, si ce n'est pas ça, l'objectif, on n'ira pas chercher un
terrain juste pour le fun de prendre un terrain, là, pour dire qu'on va
construire quelque chose là-dessus. Puis, suite à ça, bien, on ose espérer que,
oui, qu'il y ait un futur de conservation intéressant. Mais, s'il n'y a plus de
futur de conservation, notre mandat comme ministère de la Forêt, de la Faune et
des Parcs n'est plus tel quel là, là.
Mme Charbonneau :
Je vais compléter mon intervention, Mme la Présidente, sur une seule remarque.
Si le terrain était acquis par le ministère de l'Environnement, je pose la question puis peut-être que vous n'avez pas la réponse, là :
Est-ce que la reconnaissance du propriétaire, c'est le ministère de l'Énergie ou c'est le ministère de
l'Environnement?
M. Dufour :
Bien, si on lit bien dans... Il y a... Le ministère, le MFFP, peut, par avis,
transférer l'autorité sur une terre à un autre ministère du gouvernement afin
que ce dernier exerce, à l'égard de cette terre, les fonctions et pouvoirs dont
il est chargé en vertu de la loi. Donc, il y aurait possibilité de... moi, ce
que je vois, là.
Mme Charbonneau :
Donc, dans le principe de la consultation au ministère de l'Énergie, serait-il
possible d'imaginer que votre consultation, puisque ce n'est pas une
permission, c'est une consultation, qu'elle se fasse d'autant plus au ministère
de l'Environnement pour vous assurer que l'acquisition que vous vous apprêtez
de faire, ou le beau cadeau qu'on veut vous
donner, soit en don ou en legs, là, parce que ça devient comme un beau cadeau,
que ce soit un beau cadeau, qu'il soit récupérable, soit par les terres de
l'État ou soit par le ministère de l'Environnement? Parce qu'à partir du moment
où il ne sert plus à l'aspect faunique, il peut peut-être être plus protégé si
je parle au ministère de l'Environnement que si je parle au ministère de
l'Énergie.
M. Dufour :
Bien, nous... C'est comme je l'ai dit tantôt, l'objectif de notre consultation,
nous, c'est d'aller vérifier si les terrains sont libres de tout droit. Donc,
s'ils sont libres de tout droit... C'est la seule raison pourquoi qu'on
consulte le ministère de l'Énergie et Ressources, c'est à cause de cet
élément-là. S'ils sont libres de tout droit, à partir de là, nous, on exerce
notre action comme ministère, puis c'est... L'objectif, comme j'ai dit tantôt,
c'est d'en acquérir... pas juste pour le fun
d'acquérir des terrains, ce n'est pas notre objectif. Notre objectif, c'est la
conservation et la mise en valeur de la faune. Donc, c'est à ça qu'on va aller,
c'est vers ce champ d'action là qu'on va aller.
Mme Charbonneau :
Mais je ne conteste pas ça, M. le ministre. Ce que je vous dis, c'est qu'à la
fin de votre article, dans les explications, ce que ça nous dit comme
information, c'est qu'à partir du moment où vous avez fait votre consultation,
ils vous ont dit : Tu sais, c'est libre de claims. Il n'y a pas de souci,
tu peux acquérir en gré à gré avec la famille puis la... ou le propriétaire.
Les papiers se font, tout va bien, mais, après cinq ans, il n'y a plus rien à protéger là, là. Il n'y a plus de valeur faunique.
Je ne le prononce peut-être pas bien, là, mais il n'y a plus de valeur
faunique.
Donc, dans ce que je
comprends, vous prenez ce bout de terrain là puis vous le redonnez au ministre
de l'Énergie parce que c'est un bien public, c'est parce que ça devient un
bien. Lui, dans sa façon de faire, il peut faire ce qu'il veut maintenant avec
ce bout de terrain là, ce qui n'était peut-être pas au départ, ce que le legs
voulait faire ou le don voulait faire. Vous comprenez?
Ça fait que je
comprends quand vous me dites : On n'achète pas pour le fun. Je n'en doute
même pas, mais vous faites une acquisition qui peut, avec le temps, ne plus
vous servir ou ne plus desservir l'objectif que vous avez et, par un effet
boomerang, desservir un autre ministère pour une raison qui est plus
commerciale, plus financière. Et, de ce
fait, bien, si le legs, par la suite, allait au ministère de l'Environnement,
bien, je suis assurée, comme propriétaire d'un beau terrain que j'ai le
goût de vous donner, qu'il va être protégé, qu'il ne sera pas utilisé à des
fins commerciales.
M. Dufour :
Bien, comme je l'ai dit, je reviens à... Lorsqu'on fait l'entente de gré à
gré... puis je vais faire une image. Peut-être qu'on va dire que c'est
ridicule, là, mais je vais faire une image. Demain matin, je lègue, moi, à mon
garçon, une bague qui a une telle valeur pour moi, etc. Je décède, mais j'ai
légué, mon garçon a la bague. À partir du moment que mon garçon a la bague...
Moi, j'aurais voulu qu'il la donne à son enfant, mais il a décidé de donner ça
à son meilleur chum. C'est sa volonté à lui.
Donc, tout dépend de l'entente de gré à gré qui
a été faite à la base puis une fois qu'on a légué quelque chose... Puis, comme
je vous ai dit, au ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs, on ne
s'amuse pas à acquérir des terrains pour le fun
d'acquérir puis de dire après ça : Ah! c'est le fun, je vais le refaufiler
au MERN. Ce n'est pas ça qui est notre objectif. Puis, comme je vous dis,
l'objectif de l'article, c'est, justement, pour éviter que ça soit le MERN qui aille acquérir pour après ça qu'il
négocie avec nous autres, c'est pour qu'on puisse être en haut de la
parade.
Donc, je ne
vois pas... Tu sais, une fois qu'il est légué, il est légué, à moins que, dans
l'entente de gré à gré qu'on a faite, qu'on a admis que, regarde, je
veux que le terrain après ça soit redonné à ma famille si vous ne faites rien
avec ou peut-être l'orienter à un autre endroit, mais c'est dans l'entente de
gré à gré qui va être faite.
• (12 h 30) •
Mme Charbonneau :
J'aimerais ça arrêter, mais j'ai de la difficulté.
Premièrement, je vais vous dire que faire un
legs ou un don, ce n'est pas comme faire une entente gré à gré.
Donc, si vous avez une entente gré à gré, vous
avez raison, tout peut être écrit, puis je suis contente de savoir que vous
avez même la possibilité de faire le droit de refus à la première offre,
c'est-à-dire que... si vous n'en avez plus besoin. Votre exemple de bague, vous
avez bien fait de la qualifier, parce qu'effectivement ce n'est pas un homme
qui lègue à un autre homme ou à un enfant, c'est une famille qui lègue une
parcelle de terrain qui aurait pu servir autrement qu'à ses enfants ou à un
bien autrement acquis. Ce qui me fait peur, puis je le dis tout simplement,
puis je comprends que tout va être écrit puis il ne devrait pas y avoir de
souci, mais ce qui me fait peur, c'est que, justement, le terrain soit utilisé
par la suite pour des fins à laquelle la famille ne voulait pas qu'il soit
utilisé.
Puis sachez, M. le ministre, avec tout le
respect, je ne pense vraiment pas qu'un ministère achète pour le fun. Donc,
n'ayez pas de souci, je ne crois vraiment pas que vous allez acheter un terrain
pour le fun. Je pense que c'est très sérieux et que les sous que vous allez
investir, vous les investissez au nom des Québécoises et des Québécois. Donc,
je n'ai pas de doute que vous le faites avec beaucoup, beaucoup d'attention.
J'ai juste une difficulté avec ce qu'il arrive quand vous, vous n'en voulez
plus. Puis, quand je le dis comme ça, je ne dis pas que vous le rejetez de la
main, là, je dis juste que, quand ça ne répond plus aux critères que vous avez,
il ne faudrait pas que cette perspective-là fasse en sorte que ça arrive dans
les mains de quelqu'un qui voudrait avoir un aspect commercial. Puis je n'en
veux pas, mais, hier, on a parlé des lignes électriques. On peut parler de
précieux métaux ou de matériaux qui sont à l'intérieur de la terre qui peuvent
être très intéressants, puis que, tout d'un coup, où il n'y avait pas de claim,
il y en a un qui se «call» puis il y a
un trou qui se fait. Puis ce n'était pas dans cette perspective-là que la
famille faisait le don.
C'est plus dans cette vision-là que je vous
interpelais, plutôt que de penser que vous achetez un terrain pour le fun. De
le redonner à quelqu'un d'autre après, je ne pense pas. Autant je ne crois pas
que vous allez faire une piscine sur un terrain trop petit, autant je ne crois
pas que vous allez acheter une piscine pour quelqu'un d'autre. Donc, je ne suis
pas inquiète. Je suis juste inquiète du fait que, dans une volonté d'un don ou
d'un legs, il arrive que ce que le terrain, à quoi on ne voulait pas qu'il
serve, finit par servir à ça, parce que ce n'est plus entre vos mains, c'est
entre les mains du ministre de l'Énergie plutôt que les mains du ministre de
l'Environnement, qui pourrait conserver, protéger et faire en sorte que le
terrain reste intact et naturel.
M. Dufour : Mais, comme je vous ai
dit, puis on a un bel exemple, la semaine dernière, lorsqu'on a agrandi... puis
ça va dans l'enlignement de ce que ma sous-ministre à la Faune disait,
lorsqu'on a agrandi Pointe-Taillon dans le secteur du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
il y a eu, justement, un… il y a eu des entreprises privées qui ont légué des
terres, mais il y a aussi eu le propriétaire privé. Donc, on est vraiment dans
le scénario que vous mentionnez, que, là, il y avait
une valeur, et la valeur a été justifiée, analysée, prise en compte et fait en
sorte qu'aujourd'hui le Pointe-Taillon est agrandi de
5,4 kilomètres. Donc, je pense que ça démontre, justement, l'utilisation.
Mais il ne faut jamais oublier une chose, n'importe quel gré à gré ou n'importe
quel legs peut s'inscrire dans une quelconque entente notariée...
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre, je vous invite à enlever
votre masque.
M. Dufour : ...une quelconque
entente notariée. Donc, il est toujours possible, quand même, de... lorsqu'on
fait ces ententes-là, que ça soit bien enchâssé dans un document légal.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci. Donc, ça va, Mme la députée? Donc,
trois... encore trois députés qui souhaitent
intervenir, donc Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, pardon, M. le député de
Bourget, M. le député de Jonquière. Donc, Mme la députée.
Mme Lessard-Therrien : Ça
allait dans le même sens que ma collègue députée des Mille-Îles. C'est ça? Oui.
Alors, j'ai en partie obtenu réponse à mes questions. Quand même, je voulais
revenir, là, sur la grille d'analyse, ou, en tout cas, les fameux critères, là.
Est-ce que c'est possible de les déposer officiellement, ce que vous pouvez
nous sortir comme critères?
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme Paquette.
Mme Paquette (Élise) : Oui. Ce
qu'on m'a dit, c'est qu'il n'y a pas un document qui existe, là, avec des
critères. Mais ce qu'on m'écrit, dans le fond, c'est exactement ce que je vous
ai mentionné, c'est qu'on va évaluer, on va faire un inventaire du terrain,
puis on va évaluer qu'est-ce qu'on retrouve, là, est-ce qu'il y a des espèces
menacées, vulnérables, est-ce qu'il y a des habitats qu'il faut protéger,
est-ce qu'il y a des possibilités de mettre en valeur un lac ou... Tu sais,
c'est vraiment tous les volets en lien avec notre loi et notre mission qui vont
être pris en compte. Et puis il y a une note qui est montée
aux autorités pour recommander d'acquérir le terrain, ou le don, ou le legs.
Donc, c'est toujours comme ça que ça fonctionne.
Mme Lessard-Therrien : Est-ce
que ça arrive... Parce que, tu sais, vous nommez quand même beaucoup de choses.
On dirait que j'ai l'impression que c'est... qu'il doit toujours y avoir
quelque chose à préserver. Est-ce que ça arrive que vous refusiez un legs ou un
don comme ça?
Mme Paquette (Élise) : Bien, il
faut vraiment qu'il y ait quelque chose qui est lien avec notre mission. Mais
c'est sûr que, comme, on donnait l'exemple tantôt de la connectivité, là, on
crée des corridors de connectivité, alors, dans le Sud, il y a des terres que
c'est intéressant. Tu sais, il n'y aurait peut-être pas une espèce menacée, ou
quoi que ce soit, mais ça permet à une espèce de se déplacer. Donc, j'imagine
que ces cas-là... Tu sais, c'est sûr que toutes les terres en soi ont une
valeur, là, mais il faut vraiment voir si... qu'est-ce qu'il en est. C'est
difficile à répondre à votre question, puis je la comprends, mais, en même
temps, tu sais, si on est — je
ne sais pas, j'essaie de penser à cas d'espèce, là — si on est en
territoire agricole, tu sais, il faut voir l'intérêt, là, en lien avec notre
mission. Moi, c'est vraiment comme ça que je le regarderais : c'est quoi,
notre mission, c'est quoi, notre loi, puis est-ce que ça apporte quelque chose,
dans ce sens-là, au ministère, parce que, si on l'acquiert, comme ministère,
c'est parce que ça va avoir un intérêt à être sous notre juridiction.
Mme Lessard-Therrien : Mais
vous n'avez pas d'exemple de terre...
Mme Paquette (Élise) : …qu'on
n'acquérait pas? Ici, ah! on me donne un exemple, qu'on a déjà eu, un terrain
que le ministère des Transports voulait nous offrir, mais il n'avait pas de
valeur faunique. Des fois, c'est des parties de terrain ou des… tu sais, il n'y
a pas d'intérêt quelconque, ça fait que, là, on dit non, parce qu'un coup
qu'on l'acquiert, on est propriétaires, on a des responsabilités. Il faut
assurer la surveillance, l'entretien. On devient vraiment propriétaires, donc
il y a une responsabilité qui vient avec.
Mme Lessard-Therrien : Puis,
bon, là, c'était dans le cas d'un ministère en particulier, mais, si c'était un
particulier, ou un citoyen, ou une famille
qui le léguait, puis que, finalement, vous refusez le legs, qu'est-ce qu'il se
passe?
Mme Paquette (Élise) : Bien, je
pense que la famille peut aussi l'offrir à la municipalité ou peut l'offrir… Tu
sais, il y a d'autres actions qui sont possibles.
Mme Lessard-Therrien : Ça ne va
pas nécessairement entre les mains du MERN?
Mme Paquette (Élise) : Non,
non, parce que... surtout si c'est un legs puis un don. Puis, tu sais, je veux
juste vous assurer que, pour en avoir vu, là, des cas de figure, dans ces
cas-là, les familles nous demandent… et, dans l'entente
qui nous lie, c'est pour fins de conservation. Puis, tu sais, ils vont le
préciser, là, puis là, dans l'entente qui va nous lier, mettons qu'on acquiert pour une somme de gré à gré, ça va
être vraiment précisé : à des fins de conservation.
Mme Lessard-Therrien : Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, M. le député de Bourget.
M. Campeau : Pour une fois,
j'ai pensé à enlever mon masque. Bien, je vois qu'on a un noeud, là, puis
j'essaie de proposer quelque chose pour faire avancer ça. Je vois rien que
de la bonne foi, là, essayer de trouver une solution.
C'est peut-être mon côté pragmatique, un peu terre à terre — j'espère
que vous ne direz pas mon côté plate, en tout cas, c'est peut-être
vrai aussi, mais on n'oserait pas, n'est-ce pas, hein — mais
moi, je suis fatigant quand... c'est ça que la famille me dit, quand je parle
d'environnement, là, mais je vais revenir à ça, c'est quand même le travail du
MFFP, courant, de conserver et mettre en valeur. C'est comme si, quand on veut
regarder pour un legs, comment on va conserver, mettre en valeur, qu'on remet
en doute l'ensemble de ce que le MFFP fait. Je pense qu'ils vont faire aussi
bien que quand ils font leur travail régulier. Ça me semble évident.
Deuxièmement, on parlait d'une grille.
J'aimerais ça, avoir une grille moi aussi, mais, j'imagine, il ne peut pas y en avoir une parce que c'est évolutif, une
grille. Dans cinq ans, dans 10 ans, dans 25 ans, la grille va avoir
changé, parce qu'on va avoir trouvé une
nouvelle espèce, parce qu'il y aura un problème... d'autre chose que la
tordeuse d'épinette, puis il va y avoir quelque chose d'autre. Alors, ça
va être difficile à dire, qu'est-ce que ça va avoir l'air dans 25 ans.
Alors, on touche quelque chose… Tu sais, quand
on parle des aires protégées, on vient de parler qu'on voudrait peut-être viser
30 % en 2030. Ça dépend des règles internationales, et tout. C'est gros,
ça, 1 % de territoire de territoire, c'est énorme. Là, on parle de quelque
chose d'infiniment plus petit que ça, là. Alors, je me pose juste la question,
par exemple, si un legs est accepté par le MFFP, après consultation, puis on
apprend, juste à côté, ou par une… bon, ce
qu'on appelle un «fly over», là, c'est-à-dire, on vole au-dessus, on est
capable de trouver, avec des appareils, qu'il y a des minéraux
stratégiques. Ça existe, ce genre de technologie là. En 2048, un éventuel
gouvernement, il va peut-être décider d'autre chose, mais il faut quand même
leur laisser de la place à décider. Je veux dire, on ne sait pas ce qui va
arriver. Puis ce n'est pas parce que quelque chose a été légué puis qu'il y
avait des bonnes intentions, et tout, qu'il faut se bloquer là puis avoir la
grille d'analyse, et tout ça.
Ça fait que je pense qu'on
parle de quelque chose de très petit, qui est rare, avec des critères
évolutifs. Moi, je dirais : Faisons confiance au MFFP et à nos
successeurs. Ils vont trouver des bons critères, puis actuellement, comme le
MFFP le fait dans son travail régulier. Alors, est-ce qu'on s'inquiète trop? Je
vous lance ça en l'air. Est-ce qu'on s'inquiète trop de quelque chose de petit
et qui va évoluer de toute façon?
• (12 h 40) •
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député. M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault : Non, on ne
s'inquiète pas... on ne s'inquiète pas trop de quelque chose de petit, parce
que c'est toujours quand il arrive un cas spécifique ou un cas qu'on n'avait
pas vu que, finalement, on se dit : Comment ça se fait qu'ils n'ont pas…
que les parlementaires du temps n'ont pas légiféré à ça? Je veux dire, moi, je
me souviens d'avoir déjà vu un gouvernement qui a voulu vendre un parc, tu sais,
le Mont-Orford. Bon, probablement que les gens qui l'ont créé n'aient pas pensé
ça, qu'un jour un gouvernement ferait ça, mais ça a existé, tu sais. Il y a
beaucoup de... Il y a beaucoup de cas.
Moi, ma question, c'est qu'en vertu de
l'article 11.1... bien, 6, là, qui introduit article 11.1, quand
le ministre va acquérir de gré à gré ou accepter un don ou un legs pour
conserver, mettre en valeur la faune ou son habitat, ça peut être juste… Est-ce
que ça peut être juste en fonction des statuts qui suivent dans la loi? Parce
que, là, je vois, au chapitre IV de la Loi sur la conservation et la mise
en valeur de la faune, il y a des territoires structurés, section V du chapitre IV, les refuges fauniques,
chapitre IV.5, habitats fauniques. Donc, il y a des zecs, évidemment, il y
a des réserves fauniques, il y a des
refuges fauniques, il y a des habitats fauniques. Est-ce que, nécessairement,
les terrains dont on parle à 11.1 vont se qualifier dans un ou l'autre
de ces critères-là, de ces statuts-là? Je ne sais pas comment les appeler, là.
M. Dufour :
Bien, comme on le disait, là, «se [voit] octroyer un droit réel immobilier
nécessaire à la conservation et à la mise en valeur de la faune ou de son
habitat». Donc, ça peut faire affaire avec refuge faunique, habitat faunique,
on l'a précisé tantôt, les parcs, réserves. Comme je disais, le parc Taillon
est un exemple qui est vraiment... Ce n'est pas pour rien que ça a pris
25 ans, je pense. Donc, le parc Taillon est un exemple, là, justement, de
réussite, mais peut-être qu'avec un projet de loi comme ça, avec un article
comme ça, on aurait pu accélérer certains éléments, là.
M.
Gaudreault : Mais ce que je veux dire, c'est : à partir du moment
où 11.1 s'applique, ça découle nécessairement soit dans une... le terrain qui
est visé par 11.1 va nécessairement être... va nécessairement verser, je dirais, dans un statut soit de réserve faunique,
de refuge faunique ou d'habitat faunique. Est-ce qu'il pourrait être
transformé en zec? À moins de dire : On va le confier à un organisme,
ça, ce n'est pas pareil, là, mais réserve faunique, refuge faunique, habitat
faunique.
M. Dufour : Il n'est pas automatiquement
attribué à une démarche, c'est ce que ça fait partie d'une démarche que
le ministère met en place pour aller acquérir un terrain pour pouvoir,
justement, élaborer un concept avec, là, ou... le concept qui est
potentiellement élaborable, là.
M. Gaudreault :
Ce que je veux dire, c'est que les questions qu'on se pose depuis tantôt, là,
est-ce qu'il ne faut pas plutôt les relier aux garanties qu'on a en vertu des
réserves fauniques, des refuges fauniques puis des habitats fauniques? Dans le
fond, ce que je veux dire, c'est qu'à partir du moment où 11.1 s'applique...
Parce que, là, on parle de critères, on parle de grilles, on parle de qu'est-ce
qui fait en sorte qu'on juge que c'est bon à la conservation ou... Moi, ce que
j'essaie de trouver comme piste, c'est : Est-ce que ce n'est pas les
critères des réserves fauniques, refuges fauniques, habitats fauniques qui
s'appliquent?
M. Dufour :
Je laisserais... répondre.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, Me Tremblay-Parent,
c'est ça?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : C'est bien ça. Bien, en fait, oui, là, il faut
voir l'article 11.1 comme un outil pour permettre, là, l'exercice
des attributions du ministère. Puis effectivement je dirais que la création de
refuges fauniques, là, et l'aménagement
d'habitats fauniques des animaux... en fait, de la faune, fait partie, là, des
attributions du ministre. Donc, c'est sûr que l'acquisition en soi ne peut pas
se faire si ce n'est pas pour l'exercice des fonctions du ministre. Puis c'est,
d'ailleurs, pour ça, là, qu'on précise qu'il faut que ce soit nécessaire pour
la conservation et la mise en valeur de la faune. Ça ne pourrait pas être à des
fins de spéculation foncière ou de d'autres éléments, là, ou de, finalement,
permettre un transfert rapide vers un autre ministère, là. Donc, évidemment, le
pouvoir du ministre est limité à ce qui est prévu, là, dans sa loi constitutive
puis la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, dont
notamment les habitats et les autres territoires structurés.
M. Gaudreault : Est-ce qu'on ne
devrait pas faire référence à ça, dans le sens de dire : Accepter en don
ou en legs tout bien immeuble nécessaire à la conservation et à la mise en
valeur de la faune ou de son habitat en vue de...
en vue d'en faire un territoire structuré ou un habitat faunique, selon les
termes du chapitre IV ou du chapitre IV.I, là, de la loi? En
tout cas, formuler… Donc, là, à ce moment-là, on vient baliser encore plus
l'acquisition. Et les critères qu'on ne peut pas avoir parce qu'ils n'existent
pas vraiment, c'est... il n'y a pas une grille écrite, il n'y a pas des critères écrits, bien, au moins, on vient qualifier un petit
peu plus ce qu'on est en train de faire à 11.1 en venant l'associer
directement soit à une réserve faunique, à un refuge faunique, à un habitat
faunique, qui, eux, ont des critères. Là, je
ne suis pas dans… je suis allé voir, tantôt, là, les... un petit peu, ce que ça
veut dire «réserve faunique», «refuge
faunique», «habitat faunique». Mais, au moins, ça nous donnerait, à l'intérieur
même de la loi, une procédure un petit peu plus balisée, là. Je ne sais
pas si je me fais bien comprendre, ou je parle dans le vide, là, je ne sais
plus.
M. Dufour : Bien, le ministère,
comme je l'ai dit tantôt, il n'acquiert pas des terrains pour le fun d'acquérir
des terrains. Donc, à la base, son mandat, c'est les refuges fauniques, les
habitats fauniques, les parcs. Ça va être à ça que ça va servir, là. C'est
comme si on essaie de mettre des mots additionnels dans le libellé du texte qui
ne viennent rien changer au bout de la ligne, parce que c'est déjà l'action que
le ministère fait. Puis admettons qu'on veut acquérir une parcelle de terrain
additionnel pour bâtir un bâtiment pour faire de la conservation de quelconque
élément, bien, il ne faut pas non plus se limiter à tout ça. Donc, je veux
dire, c'est... moi, je ne crois pas que l'élément que vous amenez permette
d'améliorer la situation de cet article-là.
La Présidente (Mme Grondin) :
...M. le député?
M. Gaudreault :
Bien, ça ne va pas, mais je n'ai pas d'autre chose à dire pour l'instant, là.
Je continue de réfléchir.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, Mme la députée de Mille-Îles.
• (12 h 50) •
Mme Charbonneau :
Quand vous faites l'évaluation d'un legs ou quand un terrain est intéressant,
suffisamment, pour faire un gré à gré, on disait tantôt qu'il y a une note de
service. Est-ce qu'il y a une réglementation qui est rattachée à ce qu'il faut
faire quand on évalue le terrain? Il y a-tu une forme de réglementation qui
dit : Bon, bien, un fonctionnaire va aller sur le terrain, va faire
l'évaluation, il faut que ça réponde à, on le disait tantôt, une grille? Mais
j'ai compris qu'il n'y avait pas de grille, mais il y a quand même probablement
certaines recommandations qui sont faites à partir de la valeur de ce que les
gens voient sur le terrain. Est-ce que c'est géré tout simplement par une note
de service, ou il y a une réglementation qui vient avec le principe qui
dit : Voici ce qu'il faut faire quand on a une offre de gré... de faire un
gré à gré, ou quand on a un legs, ou quand on a un don?
Bien, ça fait quelques fois que vous
dites : On n'achète pas pour le fun. Puis je vous le dis, c'est une
mauvaise expression, mais en même temps, je comprends ce que vous voulez me
dire quand vous me dites ça. Mais ça fait en sorte que vous vous assurez que
les choses sont faites correctement. J'ai vraiment… Je veux faire un lien avec
quelque chose d'autre, mais avant de faire ce lien-là, je veux être sûre que je
ne suis pas dans le champ pour rester dans le principe de legs puis de
territoire dans la question que je vous pose.
Donc, quand quelqu'un vous fait une offre, qu'il
appelle au ministère et qu'il dit : On a un terrain qui pourrait être intéressant, on est prêt à le céder
gré à gré, ou on est une famille, on a un territoire x, y, z, on a
l'intention de faire un legs ou un don,
comment se fait cette évaluation-là? Et j'ai compris qu'il y a une consultation
au ministère de l'Énergie, ça, j'ai compris, mais avant, j'imagine que
vous faites une évaluation. Comment ça se fait, cette évaluation-là? Juste pour
bien comprendre.
M. Dufour : Je laisserais la
sous-ministre répondre à cet élément-là, parce qu'on est rendus vraiment dans
les détails à l'intérieur même du ministère et non au niveau du projet de loi.
Mme Charbonneau :
Oui, tout à fait.
La Présidente
(Mme Grondin) : Allez-y...
Mme Paquette
(Élise) : Effectivement, c'est tellement dans le métier du professionnel, là, qui va
effectivement regarder tous les aspects qu'on a nommés tantôt. J'ai comme le
sentiment qu'on a comme un peu répondu depuis tantôt. Ça fait que je vais
essayer de le redire. Un peu comme le ministre l'a dit, quand qu'on acquiert,
c'est vraiment pour réaliser notre mission, la mise en oeuvre de notre loi. À
ce moment-là, on va regarder qu'est-ce que c'est que le terrain. Donc, il va y
avoir un examen. Habituellement, on appelle ça... on va marcher le terrain,
dans nos mots, puis on va aller voir qu'est-ce qu'on y retrouve, est-ce qu'il y
a des espèces menacées vulnérables, est-ce que ça peut être intéressant pour la
collectivité, est-ce que... tu sais, tous les critères qu'on peut avoir dans
notre tête, parce qu'on travaille au ministère, en lien avec notre mission. On
dit : Est-ce que c'est un plus pour le ministère? Tu sais, je résume dans
mes mots.
Et puis, si on dit oui, bien là, c'est sûr qu'il
y a une analyse. Tu sais, un professionnel, il va rédiger, il va mettre des
arguments. Puis il y a une section Analyse, dans la note, puis une section
Recommandations. Puis il va mentionner s'il y a des enjeux, tu sais, il va
dire est-ce qu'il y a des enjeux ou pas. Mais c'est certain que c'est pour
les fins de notre mission et de l'accomplissement de notre loi, et puis c'est
la façon de faire, là. Puis il y a vraiment une expertise qui est développée au
ministère parce qu'on le fait souvent puis on a souvent des dons ou des legs.
La seule chose, c'est que, pour y arriver, il
fallait passer par le MERN, le ministère Énergie et Ressources naturelles,
puis, pour nous, cette modification-là à la loi est une simplification
administrative. Elle nous donne plus les coudées franches puis de pouvoir aller
plus rapidement acquérir un terrain pour lequel on considère qu'il y a de la
valeur puis un intérêt. On pensait que c'était comme une bonne nouvelle, là, tu
sais.
Mme Charbonneau :
Oui, oui, oui, vous avez raison. Tout ce qui fait qu'on peut simplifier la vie
des ministères, ça peut être considéré comme une bonne nouvelle. Mais je vous
donne l'exemple que j'avais en tête, c'est-à-dire qu'il y a des critères pour
reconnaître une zone humide, mais, à partir du moment où le ministère passe sur
le territoire, tout d'un coup, l'évaluation, c'est que ce n'est pas
suffisamment une zone humide. Donc, c'est pour ça que je disais : C'est-tu
par un règlement? C'est-tu par une liste de critères?
Puis vous avez raison, vous avez répondu
plusieurs fois à cette question. Mais, dans le fond, c'est dans la façon de
faire, des fois, qui fait que l'inquiétude chez les députés qui ne vont pas...
ou qui doivent travailler le projet de loi suscite un intérêt, parce qu'on se
dit : Bien, pourtant, quand on a pensé aux zones humides, au ministère de
l'Environnement, on avait vraiment une visée logique, puis la volonté était là
de protéger les bons endroits pour les bonnes raisons. Mais, après qu'un fonctionnaire
passe avec une grille, qui est réglée par une réglementation, bien, tout d'un
coup, ce n'est plus reconnu comme une zone humide, et la volonté du milieu,
elle est un peu bousculée.
Mais tout ce qui fait en sorte qu'on simplifie
les choses puis qu'on peut aller, comme le disait le ministre un peu plus tôt,
un peu plus vite dans nos démarches, bien, c'est tant mieux, parce que,
souvent, les milieux attendent longtemps pour que les choses se fassent. Donc,
c'est plus dans cette perspective-là. Donc, ce n'est pas par une
réglementation, c'est vraiment par des notes explicatives que les critères se
déterminent, que l'évaluation se fait et que vous, par la suite, consultez le
ministère de l'Énergie. Un coup que j'ai bien compris, la vie est bonne, mais
il faut vraiment que j'aie bien compris avant de continuer. Merci.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions sur cet article? M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Toujours
dans le même esprit que j'intervenais tout à l'heure, je m'aperçois que, dans
le projet de loi, entre autres à partir des articles 59, on vient modifier
les articles 122, et suivants, là, 122, 122.1, 122.2, 122.3, où l'on parle
vraiment des refuges fauniques. Bon, et un refuge faunique peut être créé à
partir d'une acquisition de gré à gré, ou de don ou de legs, c'est ce qu'on a
établi tantôt. Alors, moi, ce que je propose, c'est qu'on suspende l'adoption
de 6. On va continuer le projet de loi, puis, quand on aura traité de ces
articles-là, 59 et suivants, qui introduisent 122 et compagnie, puis il y en
d'autres, là, parce que, là, j'ai regardé vite, mais il y en a d'autres, bien
là, on aura bien déterminé ce qu'est un habitat faunique. On aura bien
déterminé un refuge faunique, on aura peut-être des… échangé un peu plus sur
les critères, bien là, on verra peut-être si on revient en arrière pour
modifier 11.1 ou si on l'adopte tel quel. Mais c'est comme si… c'est parce que,
là, on nous demande d'adopter 11.1, mais il
nous manque des éléments. Puis ces éléments-là sont entre autres dans les
articles dont je vous parle. Ça fait qu'on peut peut-être le mettre de
côté, continuer le travail, puis on fera un lien, dans ces articles-là, quand
on y arrivera, avec 11.1. En tout cas, moi, c'est une proposition que je fais,
là. Peut-être, ça nous aiderait à mieux comprendre où on s'en va avec
l'article 6 qui introduit 11.1, quand on aura discuté de l'ensemble de
l'oeuvre plus tard.
M. Dufour : Oui. C'est qu'il
faut... Il faut juste faire attention. Je comprends le député de Jonquière dans
les articles qu'il mentionne, mais, dans l'article actuel, là, c'est pour
enlever un élément de processus. C'est ça qu'il faut comprendre, là, c'est
d'enlever un élément de processus qui, actuellement, ne permet pas au MFFP de
faire ce gré à gré là, c'est… il faut que… c'est le MERN qui fait ce
travail-là. Donc, je ne vois pas pourquoi que cette adoption-là cause une
problématique. Dans la définition que vous dites, au niveau des refuges
fauniques, des éléments habitats fauniques qui sont peut-être plus établis dans
certains articles un petit peu plus loin, je pense que, là, il y a peut-être
prise de conscience, mais dans le libellé actuel de cet article-là, c'est
vraiment de déléguer au MFFP la possibilité d'être en premier niveau et non
d'être obligé d'être en dessous du MERN. Donc, je ne vois pas le rapport de
retarder l'acceptation de cet article-là versus plus loin. Par contre, plus
loin, s'il y a des éléments à ajuster, bien, au niveau de la dimension des
habitats fauniques, ça serait beaucoup plus adéquat peut-être.
M. Gaudreault : Oui, bien, je
comprends ce que le ministre veut dire, mais c'est parce que... Moi, je trouve
que c'est une avancée, là, puis c'est correct, là, comme dit le ministre,
d'enlever une étape dans le processus d'acquisition. J'aime mieux que ça soit
le ministère de la Forêt, Faune et Parcs qui puisse le faire directement ou, en
tout cas, plus directement que d'être obligé de passer par le ministre de
l'Énergie et des Ressources naturelles. Ça, je comprends ça. Mais, justement,
vu que c'est un nouveau pouvoir important, je veux être sûr de bien le
comprendre, puis qu'il puisse le faire, puis qu'il ait réellement tous les
outils pour le faire. Alors, moi, c'est dans cette optique-là, là. Je veux
dire, j'ai compris ça, là, que c'est d'enlever des étapes, c'est de passer
directement par le ministère des Forêts, Faune et Parcs plutôt que de passer
par le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles. Mais, je dirais, à
plus forte raison, parce qu'on est d'accord avec ça, il faut s'assurer que ça
ne se fasse pas n'importe comment. Puis c'est dans cette optique-là que moi, je
propose qu'on le suspende. Ça ne change rien. On va clarifier la question des
habitats fauniques et des autres territoires — comment qu'on les appelle, là — spécifiques
ou les territoires structurés puis on reviendra à 11.1. Ça n'enlève pas ça, là.
La Présidente
(Mme Grondin) : J'aurais, donc, besoin d'un consentement
ou… Est-ce qu'il y a…
M. Dufour : Je vais vous
demander un ajournement, madame, pour... Mme la Présidente, pour en discuter
avec mes collègues.
La Présidente
(Mme Grondin) : De toute façon, M. le ministre, je vais…
M. Dufour :
Ah! il est 13 heures.
La Présidente (Mme Grondin) : Donc, compte tenu de l'heure, je suspends les travaux jusqu'à
14 h 30.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 14 h 33)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, votre attention, s'il vous plaît! La
Commission des transports et de l'environnement reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 88, Loi modifiant la Loi sur la conservation et la mise en valeur
de la faune et d'autres dispositions législatives.
Lors de la suspension de nos travaux, cet avant-midi,
nous en étions à l'étude de l'article 6. Nous avions donc une proposition
de suspendre l'article 6. J'aurais besoin d'un consentement, s'il y a
lieu.
M. Dufour : Pas de consentement
pour tout de suite.
La Présidente (Mme Grondin) : Il n'y a pas de consentement. Donc, y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 6? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Je sais qu'habituellement il n'y a pas
d'explication pour pas consentement, mais, cette fois-ci, là, la volonté du
député de Jonquière, c'était vraiment pour s'assurer qu'au moment où l'article 6 serait adopté on aurait
fait un peu le tour. Donc, je comprends qu'on va revenir,
éventuellement, toujours sur le même sujet,
parce qu'à partir du moment où on ne suspend pas, bien, ça complique les
articles qui vont retoucher cet
aspect-là, mais j'imagine que le ministre en est conscient. C'est tout. Ce
n'est pas plus compliqué que ça.
M. Dufour : Bien, c'est parce
que le... c'est pour ça que j'aimerais ça avoir la chance de rediscuter
quelques minutes avec le député de Jonquière,
lorsqu'il sera présent, donc, de là la raison pourquoi qu'il n'y avait pas de
consentement. Ça ne me dérange pas de le préciser, là, la raison.
Puis on aura
aussi une explication additionnelle du juriste, qui voudra bien peut-être faire
une petite définition, encore là, additionnelle sur l'aspect legs, je
pense que c'est important de le préciser. Puis, après ça, bien, on pourra
écouter, si le député de Jonquière a quelque chose à ajouter.
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme la députée.
Mme Charbonneau :
Donc, si vous me le permettez, Mme la Présidente, puisque vous êtes
probablement à l'aube de le demander, on devrait du moins attendre pour passer
au vote sur l'article. Donc, peut-être juste le suspendre jusqu'à tant qu'on
ait, je vais dire, l'ensemble des participants, pour ne pas nommer ceux qui
sont présents ou pas présents. Parce que, vous avez une explication à faire,
puis je sens que c'est une explication qui va au moins nous donner un sens à
votre volonté, donc, si on prend le vote maintenant, on va éteindre la
possibilité de revenir sur le principe de.
Donc, si vous permettez, Mme la Présidente,
je le suspendrais, mais juste... pas pour ad vitam, jusqu'à tant que l'ensemble
des membres de la commission soient là pour entendre les explications.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, j'ai toujours besoin d'un
consentement. Y a-t-il consentement?
M. Dufour : Pour... Le
consentement serait sur?
La Présidente
(Mme Grondin) : Pour le suspendre, le temps que l'ensemble
des…
Mme Charbonneau : Juste le temps que tout le monde soit là pour
entendre l'explication que vous avez à nous livrer.
M. Dufour : Moi, je serais d'accord
pour le consentement, parce que je pense que c'est important, on est dans un
article qui aura peut-être une incidence sur le restant du projet de loi. Mais
c'est sûr que, dans un délai de temps, il
est présentement et trente-cinq, je ne donnerais pas plus qu'à et
quarante-cinq. À un moment donné, il faut aussi…
Mme Charbonneau :
Mais, une précision, Mme la Présidente?
La Présidente
(Mme Grondin) : Nous pourrions poursuivre à l'article
suivant.
Mme Charbonneau :
Exactement. On va poursuivre, là, oui, oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : On suspend, le temps que l'ensemble des…
Mme Charbonneau :
On va poursuivre, mais on ne votera pas tout de suite sur l'article 6.
M. Dufour : D'accord.
La Présidente
(Mme Grondin) : Ça...
M. Dufour : Oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : J'ai donc
consentement pour suspendre de façon… à court terme...
M. Dufour : Oui, court terme,
exactement.
La Présidente
(Mme Grondin) : ...l'article 6?
(Interruption)
Mme Charbonneau :
Ah!
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Dufour : Bonjour!
M. Gaudreault : …
Des voix : Ha, ha, ha!
La Présidente
(Mme Grondin) : Et donc, est-ce que je... nous pouvons
reprendre l'étude de l'article 6?
Des voix : ...
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous allons reprendre l'étude de
l'article 6. Je crois, M. le ministre, que vous souhaitiez répondre?
M. Dufour : Oui. Bien, comme je
disais, on aurait… je pense que c'est important de… de deux choses,
premièrement, de permettre au juriste de pouvoir peut-être… un petit peu pour
compléter peut-être l'information que vous parliez tantôt sur l'histoire de
qu'est-ce qu'un legs. Donc, je laisserais le juriste, si vous voulez bien, vous
répondre, M. le député de Jonquière.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, j'aurais besoin d'un consentement. Nous… Et j'ai donc un
consentement. Monsieur... Maître, veuillez vous présenter à nouveau, s'il vous
plaît.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Gabriel Tremblay-Parent, ministère de la Justice du Québec.
Oui. En fait,
il y a eu certaines questions qui ont été posées, là, à savoir si c'était
possible... en fait, s'il y avait, dans un legs ou dans un contrat de
vente qui était conclu, là, en vertu de l'article 11.1, si,
éventuellement, le ministre… en fait, le
terrain ou le droit, là, n'était plus nécessaire pour la conservation de la
faune, ou de son habitat, ou de la mise en valeur de la faune, est-ce
que les conditions, un droit de premier refus ou le genre de condition qui
permet, qui obligerait le ministre à réoffrir le terrain au légataire ou au
vendeur, est-ce que le ministre serait tenu de respecter ces conditions-là. La
réponse, c'est oui, effectivement, là, il y a très souvent, là, dans ce type de
contrat là, les legs en particulier, là, ce genre de condition là.
Et puis — même, vérification faite, là,
auprès des notaires de ma direction, là, qui voient plus fréquemment que moi,
là, ce type de contrat là — bien,
il y a des clauses de ce type-là, et ça devrait être respecté, là, par le ministre,
là, avant de céder, au ministre responsable des Terres du domaine de l'État, le
terrain en vertu du deuxième alinéa de cet article-là.
La Présidente
(Mme Grondin) : Est-ce que, M. le
député de Jonquière, ça va?
M. Gaudreault : Bien, ça veut
dire, donc, en clair, que, quelqu'un qui fait un legs d'un terrain au ministère
des Forêts, Faune et Parcs en disant :
Moi, c'est à des fins de conservation, mise en valeur de la faune ou de son
habitat, le ministère est tenu de respecter
cette condition-là et de… Il ne peut pas changer la destination du terrain,
autrement dit?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
En fait, c'est le gouvernement qui serait tenu, là, parce que le ministre est
un représentant, donc, qu'il soit en... dans les mains du ministre des Forêts,
de la Faune et des Parcs ou du MERN, cette condition-là devra être respectée.
• (14 h 40) •
M. Gaudreault :
O.K.
M. Dufour : C'était le
complément d'information qu'on voulait apporter.
M. Gaudreault : O.K.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 6?
M. Gaudreault : Bien, moi,
j'avais posé la question tout à l'heure. J'avais fait la proposition plutôt de
le suspendre jusqu'à ce qu'on avance plus dans le projet de loi. J'ai entendu
le ministre, bon, ne pas vouloir faire ça. Je ne sais pas s'il a changé d'idée,
entre son sandwich puis son dessert, tout à l'heure.
La Présidente
(Mme Grondin) : Nous avons convenu et on n'a pas
consentement pour suspendre l'article.
M. Gaudreault : Ah! O.K., c'est
beau.
M. Dufour : …Mme la
Présidente, j'aimerais ça demander une suspension quelques instants.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Donc, nous allons prendre une
pause quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 41)
(Reprise à 14 h 48)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons nos travaux. Donc,
nous en étions toujours à l'article 6. M. le député de Jonquière,
vous proposez une suspension de l'article 6?
M. Gaudreault : Bien, je ne
sais plus trop, c'est quoi, la bonne expression, là. De suspendre son adoption,
le... puis on continue de progresser. Puis, après ça, quand on arrivera aux articles
qui concernent les différents statuts, là, que ce soient réserve faunique,
habitat faunique, etc., bien, là, on va avoir l'ensemble de l'information puis
on va pouvoir, le cas échéant, peut-être revenir à l'article 6
introduisant 11.1. Mais moi, je me sentirais plus sécure, comme parlementaire,
si on se donnait cette marge de manoeuvre là.
Et peut-être ça permettrait, d'ici là, aux
employés de... du ministère ou au sous-ministre, et compagnie, de produire,
pour les fins de la commission, des... un petit peu plus, sans que ça soit
exhaustif... un certain nombre de critères objectifs qui guident le ministère
dans ses travaux quand ça vient le temps de... d'évaluer le nécessaire...
conservation... mise en valeur de la faune, puis on pourra le déposer dans les documents
de la commission.
Alors, moi, c'est mon souhait. Puis on verra à
ce moment-là.
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Donc, j'aurais besoin d'un consentement pour suspendre l'article 6.
Des voix : Consentement.
M. Dufour : Consentement pour
suspendre, oui.
La Présidente (Mme Grondin) :
Parfait. Donc, nous avons consentement. Nous allons poursuivre avec
l'article 7. M. le ministre, je vous invite à en faire la lecture.
M. Dufour : Oui. Donc,
l'article 12 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, partout où ceci se
trouve, de «visé à l'article 3» par «du ministère des Ressources
naturelles et de la Faune visé aux articles 3 et 13.1 et au troisième
alinéa de l'article 128.2»; et
2° par l'insertion, dans le deuxième alinéa et
après «peut», de «injurier, harceler, intimider ou».
• (14 h 50) •
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le
ministre. Est-ce que vous allez lire les commentaires? Oui, effectivement.
Parfait.
M. Dufour : Oui. Donc, au
niveau des commentaires, donc : l'article 7 vise d'abord à préciser
que l'infraction prévue à l'article 12 de la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune s'applique dans les situations qui impliquent tous les fonctionnaires qui exercent un rôle
d'inspection et de surveillance en vertu de cette loi.
Cet article vise également à élargir la portée
de l'article 12. En effet, l'article 12 modifié prévoit qu'une
personne ne peut injurier, intimider ou harceler l'une des personnes visées. À
l'heure actuelle, le deuxième alinéa de l'article 12 interdit uniquement
le fait d'entraver le travail des personnes visées.
La Présidente (Mme Grondin) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il
des interventions? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Mme la Présidente, dans tous les travaux qu'on a eus, on a souvent eu des
gens qui ont remercié le ministre pour l'aspect chien de sang. Moi, je veux
prendre quelques secondes pour dire : Toute forme d'intimidation devrait
être dénoncée. Puis je trouve que c'est une très bonne idée de l'inclure dans
la loi pour dire que ça ne serait pas accepté, que ça ne serait pas toléré, et
qu'il y aurait un aspect punitif si la situation se crée. Je pense qu'il faut
protéger notre monde. Puis il faut écrire, partout où est-ce qu'on peut
l'écrire, que ça ne sera pas toléré, donc j'apprécie le fait qu'on ait écrit
dans la loi que personne n'a le droit d'être intimidé. C'est tout.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci,
Mme la députée. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 7? Je
vais... M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. Donc, je comprends que, le premier alinéa, c'est plus de la concordance par
rapport à la modification, je pense, qu'on a incluse — je ne
sais plus dans quel article, là, il y a quelques articles — qui
était concernant les responsables directs du... des agents de la faune, là.
C'est ça, hein? Donc, ça, c'est de la concordance pour s'assurer qu'ils sont
couverts?
M. Dufour :
Oui.
M. Gaudreault :
Puis, le deuxième alinéa, moi, je veux dire, ça me sidère, là. Qu'on soit
obligés de préciser qu'on ne peut pas injurier, harceler et intimider, moi, je
pense qu'«entraver» devrait couvrir ça. Ceci étant dit, je comprends qu'il faut
l'ajouter.
Puis, sans l'écrire
dans la loi, dans mon esprit, ça couvre les réseaux sociaux. On en parle
beaucoup, de ce temps-ci, là, de l'intimidation par les réseaux sociaux, là,
mais, tu sais, il peut arriver quelqu'un qui identifie l'agent de la faune puis
il le retrouve sur les réseaux sociaux puis qu'il lui envoie une poignée de
bêtises ou du harcèlement, ou de l'intimidation, ou des injures par les médias
sociaux. Alors, je ne sais pas, si on... s'il faudrait l'ajouter, «nul ne peut
injurier, harceler, intimider, incluant sur les réseaux sociaux, ou entraver
volontairement un agent de protection de la faune», bla, bla, mais, pour moi,
ça va être un phénomène qui va être de plus en plus... si ce n'est pas déjà
existant. Parce que, l'agent de la faune, il doit avoir une petite badge avec
son nom, tu sais.
M. Dufour :
...
M. Gaudreault :
Oui, il faut qu'il s'identifie. Donc là, après ça, la personne, le justiciable,
lui, il retient son nom, il va le trouver sur Facebook ou... puis il lui envoie
une poignée de bêtises par Messenger, puis ça devient du harcèlement par les
réseaux sociaux. Alors, pour moi, ça devrait couvrir ça aussi. Je ne sais pas
si c'est suffisant en le disant comme ça ou s'il faut le préciser, mais, pour
moi, ça, c'est important.
M. Dufour :
Bien, si vous me permettez, c'était un point, justement, que, nous aussi, on
avait soulevé lorsqu'on avait eu à discuter du texte à l'époque. Et je peux
peut-être laisser le juriste le confirmer officiellement, mais, nous, ce que...
on nous a vraiment confirmé que ça incluait automatiquement toute intimidation
de tout acabit, donc provenant des médias sociaux, y compris.
Si vous voulez
prendre la parole. Mme la Présidente?
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, consentement? Oui. Donc,
maître.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Bien oui, effectivement, là, ça ne précise pas que c'est
dans la forêt comme telle ou... Donc, tu sais, toute source d'intimidation, là,
qui pourrait être faite à l'égard d'une des personnes visées, que ce soit même,
là, dans d'autres sphères de sa vie, là, serait visée par l'infraction.
La
Présidente (Mme Grondin) : Ça va, M. le député?
M. Gaudreault :
Ça va.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il
d'autres interventions sur l'article 7? Je vais donc procéder à la mise
aux voix de l'article 7. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
Oui. Veuillez répondre pour, contre ou abstention. M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'article 7 est adopté.
Nous poursuivons avec l'article 8. Je sais que, M. le ministre, vous,
vous souhaitez déposer un amendement, je vais vous inviter toutefois à lire
d'abord l'article 8, tel qu'il est inscrit dans le projet de loi, et, par
la suite, vous pourrez déposer votre amendement.
M. Dufour : Oui. Parfait. Donc,
l'article 8. Donc : «Un agent de protection de la faune ou un
assistant à la protection de la faune peut, à toute heure raisonnable, pénétrer
sur un terrain ou dans un endroit autre qu'une maison d'habitation, dans un
véhicule, une embarcation ou un aéronef lorsqu'il a raison de croire à la
présence d'un animal, d'un poisson, d'un invertébré, d'un sous-produit de la
faune, de la fourrure, d'un objet pouvant servir à chasser ou piéger un animal,
d'une espèce [floriste] menacée ou vulnérable ainsi désignée en vertu de la Loi
sur les espèces menacées ou vulnérables
(chapitre E-12.01) ou de documents afférents à l'application de la
présente loi et de ses règlements ou d'une autre loi ou règlement qu'il
est chargé d'appliquer, en vue d'en faire l'inspection. Il peut être accompagné
par un fonctionnaire du ministère des Ressources naturelles et de la Faune
autorisé par le ministre à cette fin.
«L'agent, l'assistant ou le fonctionnaire du
ministère des Ressources naturelles et de la Faune qui l'accompagne peut
pénétrer dans une maison d'habitation sans le consentement du propriétaire, du
locataire ou de celui qui a la garde des lieux uniquement lorsqu'il a raison de
croire à la présence d'un animal ou d'un invertébré pour lequel le gardien doit
être titulaire d'un permis en vertu d'une loi ou d'un règlement dont un agent
de protection de la faune est chargé de l'application.
«L'agent, l'assistant ou le fonctionnaire du
ministère[... ministre] des Ressources naturelles et de la Faune qui
l'accompagne, identifiable à première vue comme tel selon les moyens déterminés
par le ministre, peut exiger de toute personne qu'elle immobilise le véhicule,
l'embarcation ou l'aéronef visé par l'inspection. Cette personne doit se
conformer sans délai à cette exigence.
«L'agent, l'assistant ou le fonctionnaire du
ministère des Ressources naturelles et de la Faune qui l'accompagne peut, dans
le cadre de l'application du présent article :
«1° ouvrir tout contenant ou exiger de toute
personne qu'elle ouvre tout contenant sous clé, dans lequel il a raison de
croire que se trouve un animal, un poisson, un invertébré, un sous-produit de
la faune, de la fourrure, un spécimen d'une espèce floristique visée au premier
alinéa de même que tout objet ou document visé à cet alinéa;
«2° prendre connaissance ou exiger des
renseignements et des documents, pour examen ou reproduction;
«3° prendre des échantillons d'un animal, d'un
poisson, d'un invertébré, d'un sous-produit de la faune, d'une fourrure ou d'un
spécimen d'une espèce floristique visée au premier alinéa;
«4° prendre des photographies et réaliser un
enregistrement sonore ou visuel;
«5° exiger de
toute personne présente sur les lieux toute l'assistance possible dans
l'exercice de ses fonctions.»
Commentaires : l'article 8 ajuste les
pouvoirs d'inspection accordés à un agent de protection de la faune, à un
assistant à la protection de la faune ou à un fonctionnaire qui les accompagne.
La principale modification vise à encadrer les
circonstances dans lesquelles un agent de protection de la faune, un assistant
à la protection de la faune ou un fonctionnaire qui les accompagne peut
pénétrer dans une maison d'habitation pour procéder à une inspection sans le
consentement du propriétaire. Pour ce faire, il doit avoir raison de croire à
la présence d'un animal ou d'un invertébré pour lequel le gardien doit être
titulaire d'un permis en vertu de la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune et de ses règlements.
Cet article vise également à prévoir qu'un
fonctionnaire peut accompagner un agent de protection de la faune ou un
assistant à la protection de la faune lorsqu'il est autorisé à cette fin par le
ministre. En effet, les agents de protection
de la faune ou les assistants à la protection de la faune ont souvent besoin du
soutien technique et scientifique d'un expert du ministère des Forêts,
de la Faune et des Parcs.
Cet article vise aussi à effectuer des ajustements
terminologiques afin de refléter l'emploi de nouveaux moyens technologiques
lors des inspections.
Dans l'esprit de la Loi concernant le cadre
juridique des technologies de l'information, chapitre C-1.1, la
reproduction des documents permettra aux personnes autorisées d'utiliser tous
les dispositifs nécessaires qu'elles apportent ou qui se retrouvent sur place
pour reproduire les documents qui s'y trouvent, notamment des écrits ou des
photos, avec l'assistance nécessaire des personnes qui se retrouvent sur les
lieux.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, vous souhaitez déposer un amendement à
cet article?
Des voix : ...
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, il est affiché, il est sur... déjà
sur le Greffier, déposé sur le Greffier, mais il est affiché ici dans la salle.
• (15 heures) •
M. Dufour : Parfait.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, je vous invite à en faire
la lecture.
M. Dufour : Oui. Deux petites
secondes. Je pense que je l'ai même dans mes copies, ici, avec moi. Non, ici.
Donc, l'amendement : Insérer, dans le
deuxième alinéa de l'article 13.1 de la Loi sur la conservation et la mise
en valeur de la faune proposé par l'article 8 de ce projet de loi et après
«invertébré», «qui représente un risque pour la faune ou son habitat ou pour la
santé ou la sécurité des personnes et».
Donc, aperçu de la modification proposée :
8. L'article 13.1 de cette loi est modifié
par le remplacement des quatre premiers alinéas par les suivants :
«Un agent de
protection de la faune ou un assistant à la protection de la faune peut, à
toute heure raisonnable, pénétrer sur
un terrain ou dans un endroit autre qu'une maison d'habitation, dans un
véhicule, une embarcation ou un aéronef…»
La Présidente
(Mme Grondin) : …pas nécessaire de relire.
Des voix : ...
M. Dufour : …je m'excuse. Cet
amendement vise à limiter les inspections dans les maisons d'habitation aux cas
où l'agent, l'assistant ou le fonctionnaire du ministère des Ressources
naturelles et de la Faune qui l'accompagne a raison de croire à ce que l'animal
ou l'invertébré qui s'y trouve représente un risque pour la faune ou son
habitat ou pour la santé ou la sécurité des personnes.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci beaucoup, M. le ministre. Donc
là, nous allons discuter de l'amendement que vous souhaitez déposer et, par la
suite, on reviendra à l'article. Donc, y a-t-il des interventions sur l'amendement
proposé par le ministre? Il n'y a donc aucune intervention? Je pourrais
procéder à la mise aux voix de l'amendement ou je vais trop vite? Donc, c'est…
Ça va, M. le député de Jonquière? Vous…
M. Gaudreault : Oui. C'est
parce que, je ne sais pas, si on peut juste… L'écran, il est comme trop… trop petit ou le texte est trop gros, je ne sais pas.
J'essaie d'aller le chercher sur Greffier, là, puis je gosse un peu, là.
Peux-tu juste le monter un peu? Oh mon Dieu! O.K.
La Présidente
(Mme Grondin) : C'est beau? Parfait. Donc, je vais
procéder à la mise aux voix de l'amendement. Mme la secrétaire, s'il vous
plaît, par appel nominal.
La Secrétaire : Oui. M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente (Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 7... 8, pardon... C'est bien
ça, hein? L'amendement à l'article 8 — je
suis désolée — est
adopté. Nous revenons donc à l'article 8 tel
qu'amendé. Y a-t-il des commentaires ou des interventions?
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Au début de l'article, dans le premier alinéa,
«Un agent de protection de la faune ou un assistant [de] la protection de la
faune peut, à toute heure raisonnable», ça ressemble à quoi, une heure
raisonnable? Je suis sûre que vous avez eu le même instinct quand vous avez lu
votre propre loi, mais, ça ressemble à quoi, une heure raisonnable?
M. Dufour : Bien, ce qu'on dit toujours,
c'est une heure raisonnable, là, c'est naturellement quand on est en dehors des
heures de nuit, en principe, là. Mais naturellement que l'objectif derrière cet
élément-là, c'est vraiment le bien-être animal, donc c'est de pouvoir
intervenir. Je pense qu'il y des exemples quand même intéressants qu'on pourra
discuter, là, tant au travers de ça, là, mais je pense qu'il y a des… on l'a vu
l'année dernière, entre autres, avec certains zoos et on l'a vu aussi avec,
voilà quelques années, la MDC. Donc…
Mme Charbonneau :
Puis est-ce que votre définition de nuit, c'est la même définition qu'il y a
dans la loi que... qui... qu'on a devant nous, c'est-à-dire 30 minutes — si je
me souviens bien, c'est 30 minutes après le coucher du soleil — est-ce que c'est la définition qu'on utilise quand on dit : Les heures de la
nuit, ou si on a une heure précise?
M. Dufour : Je laisserais le
légiste répondre à cet élément... le juriste, juriste.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, l'objectif, c'est de parler plutôt d'heure raisonnable, là.
Donc, tu sais, je pense qu'on... il ne faut pas se rattacher à la lumière du
jour comme telle, là, mais plutôt… parce que des inspections pourraient se
faire en soirée, là. Mais, l'idée, c'est de ne pas réveiller. On n'est pas dans
un processus, là, de perquisition, là, on est dans un processus d'inspection,
donc c'est de s'assurer, là, de ne pas faire ça en pleine nuit, là, pour
déranger la personne concernée.
Mme Charbonneau :
Merci. Auparavant, quand on regardait les responsabilités des agents de la
faune, du fonctionnaire ou de la personne reconnue comme agent de la faune, il
y avait toujours une identification. Quand un agent de la faune est accompagné
d'un assistant, pour des raisons comme vous l'avez bien spécifié, là, qui... où
on doit regarder de façon plus spécifique certains aspects, est-ce qu'il a la
même obligation de se présenter et de s'identifier? Et, si tel est le cas, il
le fait de la même façon, avec une… je dis tout le temps un badge, là, c'est
un… je m'excuse pour tous ceux qui vont m'appeler pour me dire que ce n'est pas
français, mais avec une identification, permis de conduire ou quelque chose,
là, qui…
M. Dufour : Toute interaction
entre un individu et un propriétaire que… sur lequel on irait sur place, tous
les... tout le personnel doit s'identifier. Que ça soit un biologiste, un
vétérinaire, il doit s'identifier.
Mme Charbonneau :
Même s'il accompagne un agent de la faune?
M. Dufour : En accompagnant
l'agent de la faune, exactement.
Mme Charbonneau :
Super. Est-ce qu'à partir du moment où je suis un fonctionnaire... puis c'est…
encore une fois, ce n'est pas parce que j'ai une image préconçue, mais je veux
m'assurer qu'on fait les choses correctement, mais,
si je suis un fonctionnaire, je ne suis pas habillé comme un agent de la faune,
je ne suis pas… on ne me détecte pas aussi
facilement peut-être. Puis peut-être que vous pourrez me corriger sur cet aspect-là,
mais est-ce qu'il y a une différence dans l'intervention? Est-ce qu'on a
circonscrit un peu le rôle du fonctionnaire par rapport à cette… ce mot-là, la
substitution du rôle de l'agent de la faune?
Donc, si je suis un agent de la faune, dans ma
tête, l'image que j'ai de l'agent de la faune, c'est qu'il a une espèce de… je ne veux pas dire «costume», là, mais
il a un habit qui l'identifie, avec une chemise puis son nom dessus ou
quelque chose comme ça. Mais, si je suis un fonctionnaire qui doit prendre, à
pied levé... ou qui prend la substitution du rôle, est-ce qu'on a bien
circonscrit mon rôle pour s'assurer que mon intervention sera… Elle va
nécessairement bousculer, parce que je m'impose sur le terrain de quelqu'un,
mais elle sera comprise et bien expliquée à la personne chez qui je vais me
présenter? Parce que, là, on est toujours à l'extérieur ou à l'intérieur d'un
véhicule qui peut bouger, donc un aéronef, une chaloupe ou une voiture, là,
mais on n'est pas dans une maison.
M. Dufour : Il faut ne jamais
oublier, hein, la terminologie de fonctionnaire, on l'a vue lors de
l'article 1, je pense qu'on en a parlé, donc le fonctionnaire est vraiment
la personne qui est en autorité sur, mettons, les agents de la faune. Donc, lui
aussi, il a un habillement, O.K.? Donc... Et c'est sûr et certain que c'est
très rare. Historiquement parlant, je ne pense pas qu'on a déjà vu ça, le grand
chef arriver seul sur une intervention. Il va arriver avec son équipe de
travail, automatiquement.
Mme Charbonneau :
Et je vous dirais même que ça ne serait pas sécuritaire, si je fais une
intervention où je pense que je vais être un
peu en contact avec quelqu'un d'autre qui ne sera pas agréable, d'arriver là
seule, vous avez raison.
M. Dufour : Exact.
Mme Charbonneau :
Ça va pour moi, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Donc, M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault : On a reçu un
mémoire du Protecteur du citoyen qui faisait la recommandation 1, puis
c'est ça que je recherche, là, pendant que je vous parle.
Je l'ai : «Que l'article 8 du projet
de loi n° 88 soit modifié afin de préciser qu'à moins d'une situation urgente risquant de porter atteinte à la santé, à
l'intégrité ou à la vie d'une personne, d'un animal, d'un invertébré,
d'un habitat, de l'environnement, ou encore
à l'intégrité de la preuve, l'agent ou l'agente de la protection de la faune
soit dans l'obligation d'obtenir un mandat de perquisition afin de
pénétrer dans la maison d'habitation d'un citoyen ou d'une citoyenne.»
Est-ce que le ministre peut me dire si la
question du mandat est couverte par l'article 8?
• (15 h 10) •
M. Dufour :
M. le député de Jonquière, je laisserais la parole au juriste.
La Présidente
(Mme Grondin) : Maître.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Il faut avoir en tête que l'article 13.1 tel que modifié, mais, même tel
qu'il est à l'heure actuelle, c'est un pouvoir d'inspection, là, donc de
vérification. Puis la modification, puis même tel que c'est présentement, ça
vise à s'assurer, là, que les règles sont respectées, et non pas d'aller
perquisitionner, là, des... de la preuve dans le cadre d'une poursuite. Donc,
l'amendement proposé vise à limiter, justement, la portée de la disposition...
bien, «proposé», adopté vise à circonscrire les inspections aux situations à
risque. Mais il faut avoir en tête qu'on est dans le cadre d'une inspection. Si
jamais le ministère ou des agents voulaient aller chercher de la preuve, bien,
il y a d'autres mécanismes de perquisition, là, notamment, prévus dans le Code
de procédure pénale, là, avec les critères afférents.
M. Gaudreault : O.K. Parce que
la Protectrice du citoyen fait référence à une plainte qu'elle a reçue, qui
nous dit qu'«un citoyen qui gère un élevage de gros gibier s'est adressé au
Protecteur du citoyen à la suite de visites d'inspection de ses installations,
en 2019 et 2020. Ces inspections se déroulaient dans le contexte d'une
opération à l'échelle du Québec. Elles avaient pour but de vérifier la
conformité des installations des éleveurs de sangliers et de cerfs rouges par
rapport aux exigences du Règlement sur les animaux en captivité. Jusqu'à
présent, le traitement de la plainte a permis de poser des constats
préliminaires à l'effet que : les agents reçoivent peu de formation
concernant leurs fonctions d'inspection; aucun guide ou directive n'encadre
l'activité d'inspection, contrairement à l'information et aux consignes mises
en place par le MAPAQ et le ministère de l'Environnement pour les mêmes
activités.»
Donc, la Protectrice du citoyen fait vraiment
référence ici à de l'inspection et non pas pour aller chercher de la preuve. En
tout cas, elle parle d'inspection. Puis là, elle nous dit qu'il faudrait avoir…
«...obtenir un mandat de perquisition». Alors, est-ce qu'on parle de la même
chose?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, moi, ce que je comprends, là, puis c'est sûr que, là, moi, je
parle de la disposition telle qu'elle est, on est dans un pouvoir d'inspection,
là. Je n'ai pas analysé les mémoires, là, comme légiste, là, mais ce que je
peux vous dire, c'est que limiter la présence à l'intérieur d'une maison
d'habitation en situation de perquisition, c'est, en fait, empêcher des
vérifications puis des inspections dans les maisons d'habitation. Dans le sens
que, si on se retrouve juste au stade de la perquisition, bien, on est au stade
où on recueille de la preuve, tandis que l'objectif du ministère tel qu'il m'a
été soumis, là, c'était d'aller plutôt vers un pouvoir qui permettait de
s'assurer que les règles étaient respectées. Donc, c'est l'objectif de la
disposition, alors qu'une perquisition, ce serait, en fait, de retirer le
pouvoir d'inspection.
M. Gaudreault : Oui, mais ici
on parle… à l'article 8, on parle bien de pouvoir d'inspection, c'est ça?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Mais, si on limite la présence dans une maison d'habitation dans des cas de
perquisition, bien, à ce moment-là, on retire le pouvoir d'inspection parce
qu'on se retrouve dans une situation de cueillette de preuve.
M. Gaudreault : Oui, mais la Protectrice
du citoyen semble dire que, même pour une inspection, on devrait être dans
l'obligation d'obtenir un mandat. Parce qu'elle nous dit :
l'article 8 du projet de loi devrait être modifié pour «préciser, à moins
que ce soit une situation urgente, que l'agent de protection de la faune soit
dans l'obligation d'obtenir un mandat de perquisition avant de pénétrer dans la
maison d'habitation». Vous, ce que vous dites, c'est que, si on fait ça, on
enlève l'inspection, ça ne devient que de la perquisition.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, là, l'idée, c'est qu'effectivement, s'il n'y a pas de situation
à risque, donc de là l'amendement qui a été déposé par le ministre, bien, à ce
moment-là, il n'y aura pas de vérification possible. Donc, c'est l'objectif de
l'amendement, c'est de limiter le pouvoir d'inspection dans certaines
situations à risque, donc il y a un resserrement du pouvoir d'inspection.
M. Gaudreault :
O.K., dans des situations exceptionnelles, comme celles qu'on a adoptées tout à
l'heure. O.K.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, Mme la... Ça va, M. le député de Jonquière, pour
l'amendement? Oui?
M. Gaudreault : Pour le moment,
oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais ça avoir un exemple de... le
paragraphe 3°, qui dit «prendre des échantillons d'un animal, d'un poisson [ou]
d'un invertébré»... Je complète, là. Juste... Qu'est-ce que ça veut dire : prendre un échantillon, puisque... Bien,
donnez-moi des exemples. Je veux juste mieux comprendre. Parce que je comprends, si c'est un fluide, si...
je comprends, si c'est... mettons, la personne est allée à la pêche,
mais, si c'est quelque
chose de vivant, j'ai plus besoin de comprendre, quand on fait cet aspect-là.
Ou je vais peut-être trop vite. Peut-être
qu'il faut faire les autres paragraphes, là. Mais, quand j'arrive à cette
ligne-là, j'aurais aimé avoir un exemple, là.
M. Dufour :
Mme la Présidente, je laisserais peut-être à notre biologiste la chance de
parler, parce qu'on est vraiment dans les détails biologiques, là, biologiques
de l'animal.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, j'aurais juste...
Une voix :
...
La Présidente
(Mme Grondin) : Je suis
désolée. Donc, ça va être Mme Bergeron, c'est ça, qui va
intervenir? Donc, j'aurais besoin d'un consentement. Et j'aimerais que vous
vous présentiez, s'il vous plaît. Merci.
Mme Bergeron
(Isabelle) : Bonjour. Isabelle Bergeron, directrice au secteur de la
Faune et des Parcs.
Je voudrais juste
bien comprendre votre question. Est-ce que c'est possible de la répéter, s'il
vous plaît?
Mme Charbonneau :
Je vais la reformuler ou mieux la présenter. C'est-à-dire que, dans les
différents aspects, il y a ouvrir des contenants, il y a «prendre connaissance
[et] exiger des renseignements et des documents». Jusque-là, ça va. Je suis
capable de me faire une image de ce que ça veut dire pour vous, comme accompagnateur,
de demander à la personne : Où vous êtes allé?, pour faire une inspection.
Mais, «prendre des échantillons d'un animal, d'un
poisson, d'un invertébré, d'un sous-produit de la faune, d'une fourrure [...]
d'un spécimen d'une espèce floristique visée au premier alinéa», je
voulais avoir une image ou un exemple ou deux de ce que ça veut dire, prendre
un échantillon quand quelqu'un est appelé à aller faire une inspection.
Mme Bergeron
(Isabelle) : Ça pourrait être, par exemple, de prendre un échantillon de
sang ou de salive de l'animal ou tout simplement des poils.
Mme Charbonneau :
Ah! O.K. Merci.
Mme Bergeron
(Isabelle) : C'est un plaisir.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, y
a-t-il d'autres interventions sur cet article? Je vais donc procéder à la mise
aux voix de l'article 8 tel qu'amendé. Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
La Secrétaire :
Oui. M. Dufour, (Abitibi-Est)?
M. Dufour :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire
formant le gouvernement,
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Grondin (Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention. Donc,
l'article 8, tel qu'amendé, est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 9, M. le… le ministre, pardon.
M. Dufour :
O.K. Article 9 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 13.1, du suivant :
«13.1.0.1. Un agent
de protection de la faune ou un assistant à la protection de la faune peut, par
une demande qu'il transmet par poste recommandée ou par signification à
personne, exiger d'une personne la production, dans le délai raisonnable qu'il
fixe, par poste recommandée ou par signification à personne, de tout
renseignement ou de tout document relatif à l'application de la présente loi ou
de ses règlements.
«La personne à qui cette
demande est faite doit, dans [les délais fixés], s'y conformer, qu'elle ait ou
non déjà produit un tel renseignement, un tel document ou une réponse à une
demande semblable faite en vertu de la présente loi ou de ses règlements.»
Commentaire : l'article 9
vise à prévoir la possibilité, pour un agent de protection de la faune ou pour
un assistant à la protection de la faune, d'exiger la communication de renseignements
pour l'application de la loi. La demande pourra être
transmise par la poste recommandée ou par la signification de la demande directement
à la personne concernée. Cette demande permettra, notamment, d'obtenir des renseignements
qui ne pourraient être obtenus dans le cadre d'une inspection en vertu de
l'article 13.1 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune telle que modifiée par l'article 8 de ce projet de loi, notamment,
si le document visé se retrouve dans une maison d'habitation et que le critère
prévu à l'article 13.1 pour procéder à une inspection dans une maison d'habitation
sans le consentement du propriétaire n'est pas rempli.
• (15 h 20) •
La Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Mme la députée… On
dit de Mille-Îles ou des Mille-Îles?
Mme Charbonneau :
De Mille-Îles.
La Présidente
(Mme Grondin) : De Mille-Îles. Donc, Mme la députée
de Mille-Îles, s'il vous plaît.
Mme Charbonneau :
Merci. Ma première question, elle va vous sembler peut-être farfelue, mais il
est passé où, mon fonctionnaire?
M. Dufour : Bien, dans le cas
présent…
Mme Charbonneau :
Parce que, dans tous les cas que vous avez proposés, il y avait toujours cette possibilité-là.
Parce que ça se peut que, dans un endroit donné, je n'aie pas l'agent de la
faune ou… Et vous m'avez bien signifié, au début du projet de loi, que c'était…
Ce n'est pas... puis vous l'avez bien identifié, tu sais, ce n'est pas un
fonctionnaire en général, c'est vraiment le patron de. Donc, il est passé où,
mon fonctionnaire?
M. Dufour : Je vais laisser le
légiste, là, vous répondre.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, il faut prendre en considération que c'est une demande qui est
faite à distance, là, donc c'est l'agent qui, de son bureau, évidemment, peut
consulter des collègues, des biologiques, tandis qu'évidemment quand on est
chez quelqu'un dans le cadre d'une inspection, bien là, il faut que toutes les personnes
sur place soient autorisées. Donc, l'article doit préciser tous les gens qui
peuvent être autorisés à effectuer une
inspection... tandis que là c'est à distance, la demande vient d'un agent ou
d'un assistant, mais, évidemment, pour savoir quels documents ou renseignements
ce serait pertinent d'obtenir, bien, l'agent pourrait consulter des collègues,
là, dans la préparation de la demande, là. Mais on n'a pas besoin d'avoir un
fonctionnaire comme tel autorisé spécialement pour le ministre, là, pour
faire une demande de document, c'est dans les attributions des agents de
protection de la faune.
Mme Charbonneau :
Je comprends. Mais je vais vous mettre une... je vais vous faire une petite
mise en situation. S'il arrive que je n'aie pas, à un moment très précis, dans
un endroit très précis au Québec... je n'en ai pas, d'agent de la faune, là, il
est parti à la retraite, puis là je me retrouve avec son patron, qui est son
substitut le temps de trouver les bonnes personnes. Est-ce qu'il n'y a pas lieu
de, par précaution... Parce que je comprends que ce n'est pas juste une demande
à... C'est une demande à un citoyen, là, d'avoir des informations puis d'aller
un petit peu plus loin. Vu qu'il a toujours fait partie de notre vie jusqu'à
13.1.0.1, notre fonctionnaire, je me disais, bien, de le faire disparaître ne
fait pas en soi qu'on ne se met pas à risque? Mais je comprends que
l'information vient par la poste, puis qu'on peut le voir autrement, mais ça me
reste en tête dans la perspective où je n'aurais pas quelqu'un de la faune de
disponible pour faire la demande, puis que ça pourrait passer par un patron, un
supérieur pour aller à la recherche d'information.
Et, dans le premier alinéa, vous dites qu'on
peut «exiger d'une personne la production, dans [des délais raisonnables] qu'il
fixe». Je reviens tout le temps à la même question, parce qu'à partir du moment
où on parle de délais raisonnables il y a toujours une question qui se
pose : Ça ressemble à quoi? Y a-t-il un règlement écrit avec un délai
raisonnable? Y a-t-il une conformité à laquelle l'agent de la faune se réfère
pour dire : Bien, ça, trois semaines, un mois, 28 jours ouvrables,
fermés, fixes? Un petit peu plus loin, on en a, des délais raisonnables qui
sont écrits. Qu'est-ce qui détermine le délai raisonnable pour pouvoir avoir la
réponse de la personne à qui on demande de donner tout renseignement?
M. Dufour : Peut-être pour répondre
en partie à la première interrogation, comme vous l'avez mentionné, étant donné
que ça vient par poste recommandée ou signification à personne, normalement, ce
n'est pas le responsable des agents de la faune, là, qui va aller faire cette
rencontre-là. Donc, c'est une des raisons un peu pourquoi que le fonctionnaire
n'est pas tel quel identifié dans le texte proposé.
L'autre élément qui est important, je pense, de
préciser dans la question de délai raisonnable, c'est parce que, lorsqu'on est
dans une situation d'aspect faunique, tout est relatif, dépendamment quel type
d'enjeu qu'on a. Et ça, c'est important.
Si vous vous
souvenez, l'année passée, lorsqu'il y a eu… c'est l'année passée ou voilà deux
ans, lorsqu'il y a eu la situation d'un des zoos qui étaient déficients, bien,
il fallait intervenir beaucoup plus rapidement que lorsqu'on a peut-être une situation
où est-ce que c'est un autre type de situations, exemple, un singe qui serait à
la maison. Donc, il ne cause peut-être pas de danger à la… aux individus, ou le
bien-être animal n'est pas remis en cause tel quel, mais
c'est davantage le fait que tu n'as pas vraiment le droit d'avoir un singe chez
vous. Donc, c'est vraiment plus dans l'élément, et c'est pour ça que c'est
difficile de dire... de définir le corpus, exactement, d'un délai raisonnable,
là, dans la situation, au niveau qui nous préoccupe, au niveau faunique.
Mme Charbonneau :
Bien, je comprends l'explication. Puis effectivement il doit y avoir des situations
où, entre un animal blessé, quelque chose que j'ai attrapé par la chasse puis
je ne devrais pas... Mais, si je prends le temps de vous écrire, c'est parce
que j'ai un peu de temps, même si c'est par poste recommandée, j'ai quand même
un peu de temps.
Donc, qu'est-ce qui définit
les critères des délais? Est-ce qu'il y a une grille à quelque part qui
dit : Si c'est pour un animal qu'on n'a pas le droit d'avoir à la maison,
c'est tant de délais, si c'est une chasse qui n'aurait pas dû avoir lieu, on a
tant de délais, parce que la viande, parce que ci, parce que ça? Est-ce qu'il y
a quelque chose qui définit le principe de l'urgence?
M. Dufour :
Je laisserais la sous-ministre répondre à la question.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, Mme Paquette.
Mme Paquette
(Élise) : Élise Paquette, sous-ministre associée à la Faune et aux
Parcs par intérim. Merci.
Non, il n'y a pas,
comme tel, de grille ou de critère, tu sais, c'est beaucoup l'appréciation, le
jugement professionnel. Le ministre a bien répondu, là, selon la situation dans
laquelle… Tu sais, on me donne des exemples. Par exemple, si on souhaite avoir
la liste des médicaments dans le cadre d'un zoo, là, ou on veut savoir la liste
des médicaments qui sont prescrits, est-ce qu'ils respectent les règles
vétérinaires, par exemple, tu sais, bien, dépendant, si on pense que l'animal
est en péril, on va peut-être dire : On la veut rapidement, là, la liste
des médicaments, mais, si c'est juste une vérification de contrôle ou, tu sais,
pour voir est-ce que c'est bien suivi, tu sais, c'est vraiment selon. Je pense
qu'il y a tellement de situations, c'est difficile de pouvoir mettre un délai
précis qui pourrait nous restreindre dans une action quelconque, là.
Mme Charbonneau :
Merci. Puis, je vais rassurer la sous-ministre, je ne mets jamais en doute la
réponse du ministre. Je comprends que vous dites qu'il a bien répondu, mais ce
n'est pas parce que j'ai un doute sur... Mais, plus, ce n'est jamais moins, ça
fait que, quand on pose des questions, c'est pour aller un peu plus loin.
Qu'advient-il si la personne ne répond pas?
M. Dufour :
Bien là, c'est les procédures, c'est automatiquement les procédures qui
s'engagent au niveau des infractions. Parce que, veux veux pas, nous, la raison
pourquoi qu'on fait, à ce moment-là, cette démarche-là, c'est pour, justement,
s'assurer du bien-être animal. À la base, normalement, c'est souvent relié au
bien-être animal, donc c'est par la suite que va commencer à y avoir la suite
des événements au niveau de l'application de mesures.
Mme Charbonneau :
O.K. Merci.
La
Présidente (Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article? Je vais donc procéder à la mise aux voix de l'article 9.
Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
Oui. M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Grondin (Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'article 9 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 10. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Dufour :
Oui. Donc, l'article 16 de cette loi est modifié :
1°
par l'insertion, dans le premier alinéa et après «poisson,», de «un
invertébré, un sous-produit de la faune,»;
2° par le
remplacement, dans le quatrième alinéa, de «cet animal, ce poisson, cette
fourrure ou ce spécimen d'une espèce floristique ou l'une de ses parties» par
«le bien saisi».
Les
commentaires : l'article 10 vise à effectuer un ajustement à
l'article 16 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune afin de préciser que la saisie peut également viser un invertébré ou un
sous-produit de la faune, que le projet de loi propose maintenant de
réglementer.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Y
a-t-il des interventions sur l'article 10? Mme la députée de Mille-Îles.
• (15 h 30) •
Mme Charbonneau :
Je vais poser la même première question qu'à l'autre auparavant parce que, là,
je ne suis pas par la poste : Il est passé où, mon fonctionnaire? A-t-il
lieu d'être spécifié? C'est peut-être plus ça que je devrais vous demander. Y
a-t-il lieu de spécifier qu'en plus de l'agent de la protection de la faune, en
plus d'un assistant de la protection de la faune, un fonctionnaire peut, dans
la même façon qu'on le fait depuis le début du projet de loi, là, avoir une
place?
M. Dufour : Oui. Bien, c'est que, normalement... Je comprends très bien votre... le
raisonnement que vous amenez.
Mme Charbonneau :
J'adore la cohérence, M. le ministre.
M. Dufour :
Oui. Par contre, ce n'est pas le fonctionnaire qui va faire cette action-là,
c'est l'agent de protection de la faune. Donc, c'est pour ça que le
fonctionnaire ne se retrouve pas inscrit tel quel dans le texte, tel qu'on le
voit au départ, où est-ce que c'est... Il faut comprendre que, dans certains
articles qu'on a vus, c'est comme s'il y a une équipe de travail qui arrive sur
place. Dans ce cas-ci, ce sont ces agents-là qui vont faire le travail, qui
vont... identifié par rapport à l'article. C'est comme ça que je pourrais vous
le présenter.
Mme
Charbonneau :
Puis, si je recule d'un pas puis je m'en vais à l'article 8, mon agent de
la faune, son assistant, il a quand même... là, il y a une intervention que mon
fonctionnaire peut faire. Mais, si j'arrive à l'article 16, ce n'est plus
nécessaire. Je veux juste m'assurer, là, que vous avez compris mon fil
conducteur. Je n'ai pas besoin de vous l'expliquer, mais, pour moi, il y a une
forme de cohérence à faire avec le suivi qu'on fait au projet de loi. Puis je
ne voudrais pas qu'on arrive à un moment donné où on dit : Ah! tiens, on a
juste oublié de redire que cette possibilité-là pouvait être en place si je
n'ai pas d'agent de la faune disponible ou un adjoint.
M. Dufour :
Je laisserais, peut-être, le légiste peut-être compléter l'information que je
vous ai donnée en premier lieu.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Bien, en fait, si on se rapporte, là, à l'article 8,
là, qui a été adopté, on spécifie, justement, là, dans le dernier alinéa
introduit, là, que, même si... c'est une précision, là, qui dit qu'un agent de
protection de la faune ou l'assistant peut procéder à une saisie en vertu de
l'article 16, dans le cadre du pouvoir d'inspection. Donc, l'intention,
c'est toujours que, oui, il peut y avoir, comme l'expliquait M. le ministre, un
soutien technique, on peut le dire comme ça, d'experts du ministère en matière
de biologie, mais qu'en bout de ligne celui qui est responsable, ceux qui sont
responsables d'appliquer la loi, c'est... dans la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune, c'est essentiellement l'agent et l'assistant, là.
Mme Charbonneau :
Merci. On a vu, dans les intervenants qui sont venus présenter plusieurs
mémoires, que les sous-produits animaux, il y en a quelques-uns qui nous ont
interpelés là-dessus en disant : Bien, tu sais, les sous-produits animaux,
c'est peut-être quelque chose qu'il faudrait plus spécifier, notamment dans la…
Mais là, on semble dire : Dans la viande d'ours qui pourrait être infectée
par des maladies. Est-ce que ça serait pertinent de pouvoir avoir plus de spécificités par rapport aux sous-produits
ou de… Parce que, là, on dit : Un invertébré, et on
ajoute : Un invertébré et un sous-produit de la faune. Est-ce qu'il y a
lieu d'être un petit peu plus spécifique pour rassurer les gens qui sont venus
vous voir pour dire : Qu'est-ce qu'on vise au juste quand qu'on parle du
sous-produit animal?
M. Dufour : Par
rapport à ce qui nous avait été
présenté, il faut juste faire attention, hein, parce que, oui, il y a eu un individu qui nous a vraiment
parlé de l'ours, que, pour lui, il avait éliminé ça de son champ d'action de
prises avec repas potentiels. Par contre, ce n'est pas tous les gens qui ont la
même vision sur cet aspect-là, là. Tu sais, il y a des consommateurs d'ours,
là, qui… Au même principe que n'importe quelle bestiole ou bête qu'on va
chasser peut avoir une certaine forme de parasite quelque part, donc, il y a quand
même une prudence à avoir, puis tout ça, par rapport à cet effet-là. Au niveau
des sous-produits de la faune, si... est-ce qu'il y a un éventail, un
échantillon? Je laisserais la sous-ministre, qui a quand même quelques informations
par rapport à ça, vous répondre.
Mme Paquette
(Élise) : Oui. Vous permettez? Merci. C'est dans l'article 1, où
on retrouve les définitions. Puis, dans le fond, on a introduit, parce qu'on
visait clairement, là, les sous-produits, mais plus la notion aussi de… Je
m'excuse, là, j'essaie de parler dans le micro. La définition, c'est :
«"sous-produit de la faune": tout fluide, excrétion ou sécrétion ainsi
que tout produit qui est dérivé, provenant d'un animal, d'un invertébré ou d'un
poisson;». Donc, pour nous, là, on venait circonscrire des situations
notamment, là, concernant les fluides, là, qu'on pouvait avoir au vécu, donc on
voulait l'ajouter, puis la notion d'invertébrés pour être capable d'en assurer
un certain contrôle, hein, parce qu'il y a toutes sortes d'invertébrés qui se
retrouvent dans les maisons. Alors, c'était… puis c'était suffisant, là, pour
notre besoin. On pense que la définition est complète.
Mme Charbonneau :
Merci.
La
Présidente (Mme Grondin) : Ça va? Y a-t-il d'autres
interventions sur l'article 10? Je vais donc procéder à la mise aux voix
de l'article 10. Mme la secrétaire, s'il vous plaît, par appel nominal.
La Secrétaire :
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Grondin (Argenteuil)
La Présidente
(Mme Grondin) :
Abstention. Donc, l'article 10 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 11. M. le ministre, je vois que vous souhaitez également déposer
un amendement. Donc, je vais vous inviter à faire la lecture de l'article 11,
tel que décrit dans le projet de loi, s'il vous plaît.
M. Dufour :
Oui. Donc : L'article 18 de cette loi est remplacé par les
suivants :
«18. Un agent de
protection de la faune est responsable de la garde des biens qu'il a saisis ou
qui lui ont été remis par un assistant à la protection de la faune, jusqu'à la
disposition, la confiscation, la vente ou la remise de ceux-ci. Il est
également responsable de la garde des biens saisis mis en preuve, à moins que
le juge qui les a reçus en preuve n'en décide autrement.
«L'agent de
protection de la faune qui saisit un véhicule, un aéronef, une embarcation ou,
s'ils sont vivants, un animal, un animal domestique, un poisson ou un
invertébré peut en confier la garde à un tiers, aux conditions que l'agent
convient avec ce dernier, ou au saisi, aux conditions que l'agent détermine. Le
saisi est tenu d'accepter la garde du bien saisi.
«L'agent de
protection de la faune peut remettre le bien au saisi ou à son propriétaire
plutôt que de lui en confier la garde.
«Celui à qui est
confiée la garde du bien saisi ne peut le détériorer ou l'aliéner sous peine
d'une amende équivalant à la valeur du bien saisi.
«Le
tiers ne peut être poursuivi en justice pour un acte accompli ou omis de bonne
foi dans le cadre de la garde.»
Au niveau des commentaires :
l'article 18 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune, tel que remplacé par l'article 11 de ce projet de loi, vise d'abord
à prévoir qu'un agent de protection de la faune peut confier la garde de
certains biens saisis à un tiers. En effet, l'agent de protection de la faune
qui a la garde... le bien au moment de la saisie, n'est pas toujours la
personne la mieux placée afin d'en assurer la garde sur une plus longue
période. À cet égard, cet article prévoit que le tiers jouira d'une immunité de
poursuite pour les actes accomplis ou omis de bonne foi dans le cadre de sa
garde.
Cet article du projet
de loi vise aussi à remplacer le terme «contrevenant» par les termes «saisi» ou
«propriétaire», selon le cas, également employés dans le Code de procédure
pénale, au chapitre C-25.1. En effet, jusqu'au verdict de culpabilité, il
est inapproprié de parler de contrevenant. Dans certaines situations, le
propriétaire et le saisi sont la même personne, mais cela n'est pas toujours le
cas. Lorsque le bien saisi est sous la garde d'une autre personne, le
propriétaire et le saisi peuvent être des personnes distinctes.
Par
ailleurs, l'article 18 prévoit la possibilité pour un agent de protection
de la faune de mettre fin à la saisie par la remise du bien au saisi ou au
propriétaire. En effet, il se peut qu'il soit opportun de mettre fin à la saisie,
mais que le propriétaire ne soit pas en mesure de recevoir le bien saisi à
brève échéance, notamment dans le cas d'un zoo qui a la garde d'un animal
propriété d'un zoo étranger.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, je
vois que...
M. Dufour :
Pour l'amendement avant?
La
Présidente (Mme Grondin) : Oui, oui, oui.
• (15 h 40) •
M. Dufour :
Donc, pour l'amendement : Remplacer, dans le texte anglais de
l'article 18 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de
la faune, proposé par l'article 11 de ce projet de loi :
1°
dans le deuxième alinéa, «place [it] in the custody of» par «entrust custody of
it to»;
2°
dans le troisième alinéa, «giving him» par «entrusting him with»;
3°
dans le quatrième alinéa, «giving custody» par «entrust with custody».
Si j'y vais avec le
commentaire?
La
Présidente (Mme Grondin) : S'il vous plaît.
M. Dufour :
Cet amendement vise à ajuster la version anglaise de cet article à la demande
du Service de la traduction de l'Assemblée nationale. Dans l'article actuel, on
utilise différentes expressions pour traduire «confier la garde», et donc la
modification assurera une cohérence au sein de l'article. Par ailleurs,
«entrust custody» est une expression plus appropriée dans les circonstances et
est déjà utilisée dans la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune et aussi dans des articles similaires dans le corpus.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, y
a-t-il des interventions sur l'amendement proposé par le ministre? Mme la
députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Suggestion toute simple, puisqu'on a reçu la loi en
français, si jamais il y a des corrections, peut-être une phrase plus complète
pour qu'on puisse situer le vocabulaire qu'on utilise. Mais ce n'est qu'une
suggestion.
Ma
première question serait : C'est la première fois où, à l'article 18,
on arrive à nommer un animal domestique, on ne l'a pas vu avant. Je ne
parlerai pas de l'aspect fonctionnaire cette fois-ci, mais je vais vous parler
de qu'est-ce qui fait qu'un agent de la protection de la faune peut saisir ou
peut prendre la responsabilité d'un animal domestique.
La Présidente (Mme Grondin) : Mme la députée, je ne veux pas vous interrompre,
mais on est bien sur l'amendement?
Mme Charbonneau :
Oh! non, on n'est pas sur l'amendement. Je m'excuse.
La
Présidente (Mme Grondin) : C'est correct.
Mme Charbonneau :
Je croyais qu'on l'avait fait.
La
Présidente (Mme Grondin) : Pas encore.
Mme Charbonneau :
Alors, je suis désolée, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Grondin) : Il n'y a aucun problème.
Mme Charbonneau :
Alors, ma question va revenir sur l'article amendé. Donc, je vais attendre.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, y a-t-il des commentaires
sur l'amendement proposé par le ministre? Non. Donc, je vais procéder à la mise
aux voix par appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous revenons à l'article 11
tel qu'amendé. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Je suis désolée, je suis allée un petit peu trop vite
tantôt. Alors, je reviens à ma question. C'est la première fois qu'on spécifie
un animal domestique, c'est la… Ce n'est probablement la dernière fois, parce
que je pense que je l'ai vu un petit peu plus loin aussi. Qu'est-ce qui fait
qu'un agent de la faune… cette fois-ci, plutôt que de… je vais utiliser le
terme «viser», plutôt que de viser un produit ou un sous-produit de chasse ou
animal, cette fois-ci, on vise un être qui appartient à quelqu'un d'autre, là,
qui a un lien avec la personne chez qui je fais la perquisition?
M. Dufour : On est… Vous savez,
les agents de la faune peuvent intervenir sur différentes facettes animales.
Donc, c'est toujours en lien avec ce qu'on appelle le bien-être animal. Donc,
l'objectif, à ce moment-ci, de la loi, c'est, justement, d'intervenir. Tantôt,
lorsqu'on a fait quelques autres articles, jusqu'à présent, on parlait davantage
de situations problématiques comme un cerf, comme d'autres types d'animaux, et
aussi les animaux qui ne sont pas permis en captivité, même au niveau
domestique, si on peut dire, là, serpent et autres, donc… bien, pas serpent,
mais, je veux dire, comme le singe, comme j'expliquais tantôt.
Dans ce cas-ci, bien là, on élargit à l'animal
domestique, dû au fait qu'il est possible que les agents de la faune soient
interpelés dans une situation. Comme on a déjà vu, exemple, 18 chats dans
une maison, par exemple. C'est là que les agents de la faune vont venir
chercher les animaux, parce qu'à un moment donné ce n'est plus vivable,
d'avoir, mettons, 18 chats dans un quatre et demie, par exemple. Donc, ça,
c'est des éléments… c'est pour ça qu'on précise les mots «animaux domestiques»
dans cet article-là.
Mme Charbonneau :
Quand on a reçu, ou quand vous avez reçu, parce que moi, j'étais à
l'ordinateur, mais pas en visuel, quand vous avez reçu les gens qui représentaient
les agents de la faune, ils semblaient quelque peu vouloir nous sensibiliser au
fait que, plus souvent qu'autrement, ils ne sont pas toujours équipés pour
pouvoir… Je reprends votre exemple parce que c'est un bon exemple. Si j'ai
18 chats à récupérer, comme agent de la faune, je ne suis pas la SPCA, je
suis vraiment… je comprends que je peux faire appel à un tiers parti. Mais sont-ils
suffisamment équipés? Ils semblaient nous dire que non. C'était une inquiétude pour
pouvoir faire des interventions ciblées dans certains aspects de leur emploi.
M. Dufour : Bien, l'article
précise, justement, cet aspect-là. Lorsqu'on prend... lorsqu'on regarde
l'article, là, justement, on dit que, des fois, l'agent de la faune n'est
pas... exemple, ce n'est pas la personne la plus habilitée à pouvoir conserver,
justement. Donc, il faut qu'il trouve des options. Donc, ça va être quoi, les options?
Oui, ça peut être la SPCA. Dans le cas d'animaux pas domestiques, ça peut être
les zoos. On l'a vu, là, lorsqu'il y a eu toutes les problématiques de zoos
voilà quelques années.
Donc, encore là, il y a tout un aspect aussi...
je parlais avec les gens du zoo de Granby l'année dernière, puis ce n'est pas
si simple que ça non plus de recevoir des animaux qui sont en souffrance, là,
qui ont été peut-être... pas dire maltraités, mais qui ont manqué peut-être
d'alimentation, quoi que ce soit. Donc, il y a toute une procédure. Et, le même
principe, ce n'est pas parce que, exemple, on a un lion qu'automatiquement on
peut le prendre puis l'amener avec les autres lions. Il y a toute une dynamique
aussi là-dedans. Donc, c'est pour ça qu'on dit qu'il y a toute cette dimension
à trouver où est le bon emplacement pour amener l'animal en question.
Mme Charbonneau :
Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 11? Je vais donc procéder à la mise aux voix de
l'article 11. Oui.
M. Gaudreault : Il ne faut pas
qu'on fasse 18.0.1 avant?
La Présidente
(Mme Grondin) : Effectivement, M. le député, vous avez
tout à fait raison. Donc, y a-t-il des interventions? M. le ministre, vous ne
l'aviez pas lu, le... Parfait. Donc, c'est mon erreur, j'en suis désolée. M. le
ministre, je vous invite à lire l'article 18.0.1, qui fait partie de
l'article 11.
M. Dufour :
Oui, vous avez raison :
«Lorsqu'un animal, un
animal domestique, un poisson, un invertébré, un sous-produit de la faune, une
fourrure ou une espèce floristique visée à l'article 13.1 est saisi, le
propriétaire peut, après avoir obtenu l'autorisation d'un agent de protection
de la faune, l'abandonner au profit de l'État.»
La
Présidente (Mme Grondin) : Je vous invite à lire le
commentaire.
M. Dufour :
Les commentaires avaient été lus.
La
Présidente (Mme Grondin) : Non.
M. Dufour :
Non, excusez. Commentaires : l'article 18.0.1 de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune, tel qu'introduit par
l'article 11 de ce projet de loi, reprend, pour l'essentiel, le dernier
alinéa de l'actuel article 18. Il prévoit cependant que le propriétaire ne
pourra abandonner le bien saisi qu'avec l'autorisation de l'agent de protection
de la faune. Cela permettra d'éviter que l'État doive prendre en charge un bien
saisi s'il s'avère que cette possibilité ne soit pas la plus appropriée dans le
contexte.
Également, les biens
pouvant être abandonnés au profit de l'État ne se limiteront pas à ceux dont la
possession est interdite. En effet, il est possible que la possession ne soit
pas interdite, mais que la façon dont le propriétaire garde le bien entraîne
différentes contraventions à des infractions prévues dans la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune ou de ses règlements, et qu'il
soit préférable pour celui-ci d'abandonner le bien saisi. Les conditions de
garde en captivité de l'animal sont un exemple de contravention possible.
La Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, y a-t-il des
interventions? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Oui. Alors, je vais référer le ministre, encore une fois, au mémoire du
Protecteur du citoyen, qui nous dit, à la page 6 de son mémoire, de
«tenir compte d'une entente avec le citoyen dans le cas de saisie d'un animal».
Il nous dit que, présentement, selon le projet de loi, il y a le caractère
automatique de la demande au juge pour ordonner la confiscation d'un animal, à
l'article 15.
Et là le Protecteur
du citoyen fait un parallèle avec la Loi sur le bien-être et la sécurité de
l'animal qui dit qu'en situation analogue il
peut y avoir une entente entre le propriétaire... Donc : «En situation
analogue, soit au moment de constater une infraction, la Loi sur le
bien-être et la sécurité de l'animal encadre différemment la demande
d'ordonnance au juge.» Et là il dit qu'il peut y avoir une entente :
«L'animal saisi peut être gardé à l'endroit de la saisie si le propriétaire ou l'occupant de cet endroit y consent par
écrit, selon les modalités convenues entre les parties.»
Le Protecteur du
citoyen nous dit : «Il est important de tenir compte qu'advenant la saisie
de leurs animaux, les éleveurs de gros gibiers doivent en assumer les frais de
garde pendant la durée des procédures, ce qui peut représenter des coûts
élevés. L'on peut donc avancer la pertinence de privilégier une entente comme
le prévoit la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal : si les
agents [de] l'éleveur — et
l'éleveur, pardon — en
arrivent à un accord quant à la garde des animaux jusqu'à l'issue des
procédures, le citoyen sauve des frais importants.»
Donc, la
recommandation du Protecteur du citoyen, c'est : «Que l'article 18 de
la loi, modifié par l'article 11, permette expressément la possibilité
d'une entente négociée entre l'agent de protection de la faune et le
propriétaire ou la personne qui a la garde d'un animal, d'un animal domestique,
du poisson ou de l'invertébré afin que la personne visée puisse en conserver la
garde durant les procédures.»
Alors, est-ce que le
ministre a analysé la possibilité de modifier le projet de loi n° 88 pour
prévoir, sur le modèle de ce qu'il se fait avec la Loi sur le bien-être et la
sécurité de l'animal, ce genre de modalité, là, ou ce genre d'entente avec la
personne? Parce qu'il pourrait arriver des situations où c'est préférable,
surtout quand c'est de la grande faune, de laisser l'animal chez le citoyen,
là, et que ça soit ainsi, là, du copier-coller, je dirais, avec la Loi sur le
bien-être et la... — je
cherche toujours le nom — sécurité...
c'est ça, le bien-être et la sécurité de l'animal.
• (15 h 50) •
M. Dufour :
Deux éléments. La première chose, dans ce que vous amenez, je crois que ça
serait opportun de le travailler avec l'article 15, comme c'est précisé,
O.K.? Par contre, je vais quand même laisser le légiste… pour quand même vous donner
quelques informations additionnelles.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Bien, en fait, comme le prévoit, là, le nouvel
article 18, puis, de toute façon, comme c'est déjà le cas à l'heure
actuelle, il y a toujours une possibilité, là, avant… à la suite de la saisie,
puis même avant la signification d'un constat d'infraction, pour l'agent de
remettre l'animal ou le bien saisi à son propriétaire. Là, on prévoit également
que ça peut être le saisi, justement, en expliquant que, des fois, dans
certaines situations, bien, si c'est un zoo
qui a la garde temporairement du bien puis que le propriétaire est parfois un
zoo étranger très, très loin… Donc, c'est déjà des mesures qui
permettent une entente entre le propriétaire et l'agent de protection de la
faune, là, qui est responsable de la saisie. Et puis, bien, comme l'expliquait
le ministre, là, plus spécifiquement sur le commentaire du Protecteur du
citoyen, il y a des éléments, à l'article 15, là, qui pourront être
précisés, là.
M. Gaudreault :
O.K. Quand vous dites : C'est déjà prévu, peut-être juste m'identifier
l'endroit, s'il vous plaît.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Bien, en fait, c'est qu'on dit, là, que... déjà, là, au
début de l'article 18, là, que la saisie prend fin, notamment, par la
remise, là, du bien à son propriétaire ou au saisi. Donc, ça donne la latitude,
là, à l'agent de protection de la faune de remettre le bien d'emblée au
propriétaire ou au saisi avant même la signification d'un constat d'infraction.
Puis, en tout cas, je vais peut-être laisser des explications, là,
opérationnelles au secteur, mais ce n'est pas quelque chose qui est
exceptionnel, là, loin de là.
M. Gaudreault : O.K. Mais ce
n'est pas nécessairement la possibilité d'une entente négociée entre l'agent de
protection de la faune puis le propriétaire, ou la personne qui a la garde de
l'animal, là, ou la personne saisie. Parce que ce que je vois, dans l'article 11
qui introduit l'article 18, au troisième alinéa de l'article 18 :
«L'agent de protection de la faune peut remettre le bien au saisi ou à son
propriétaire plutôt que de lui en confier la garde», donc, c'est ce bout-là
auquel vous faites référence, c'est ça?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Il
y a ça puis il y a également... dans ce que vous venez de lire, il y a le fait
qu'il peut également lui confier la garde. Puis ça, bien, effectivement, c'est
à certaines conditions déterminées par l'agent. Puis peut-être une distinction
aussi entre les deux régimes juridiques, c'est qu'on n'est pas dans un enjeu
d'animaux de compagnie aussi, là, on est dans un contexte de faune sauvage,
certains animaux gardés en captivité. Donc, l'élément significatif là-dedans,
c'est que l'agent est la personne habilitée à déterminer ce qui est approprié,
là, pour le bien-être de l'animal sauvage en question, là.
M. Gaudreault : O.K. Donc, ce
que vous me dites, c'est que la possibilité d'avoir une entente sur les
modalités de garde par le propriétaire, on va dire ça comme ça, c'est déjà
prévu à 18, et qui va rester, si on veut. À l'article 15, qui introduit l'article 20.1,
là, on va avoir le détail de ce que pourrait représenter cette entente-là. Est-ce
que c'est ça?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
En fait, il n'y a pas d'entente négociée, c'est que, si l'agent considère que
c'est dans l'intérêt de…
M. Gaudreault : De l'animal.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
…de l'animal ou de l'invertébré, bien, il a la possibilité d'emblée de remettre
l'animal à son propriétaire, ou au saisi, ou de lui confier la garde, si c'est
souhaitable qu'il y ait des conditions particulières, là, pendant le
déroulement des procédures puis avant la signification du constat d'infraction.
Donc, il n'y a pas de négociation qui est prévue pour la raison que
j'expliquais, là, dans le sens qu'on n'est pas dans… Le lien affectif est peut-être moins présent dans le cas d'un animal sauvage,
là, en tout cas, le contexte est différent, mais il y a
cette possibilité-là, là. Donc, on ne se retrouve pas nécessairement dans un processus
de confiscation. Comme l'explique... comme l'indique le Protecteur du citoyen,
il y a clairement une possibilité, là, de mettre fin sans confiscation, là, par
la remise du bien à son propriétaire, ou en lui confiant la garde, là, ou de
remettre le bien à la personne saisie, là.
M. Gaudreault : Et ces
conditions, ça peut ressembler à quoi?
M. Dufour : ...de remise
l'animal?
M. Gaudreault : Bien, les
conditions de garde de l'animal, là, durant les procédures.
M. Dufour : Est-ce que vous
pourriez reposer la question? Comment qu'il est conservé, l'animal?
M. Gaudreault : Oui, les
conditions de garde de l'animal avec la personne qui est saisie mais qui doit
néanmoins le garder. Est-ce qu'il y a des conditions qui sont associées à ça
pour s'assurer que l'animal va... Parce que, s'il y a une procédure comme ça,
j'imagine, c'est parce qu'on constate que l'animal a un problème, là. Donc, il
faut... Mais là, si, dans le fond, on analyse que, oui, l'animal est en danger,
mais que c'est encore mieux de le laisser là, bien là, j'imagine qu'il y a des
conditions qui vont avec ça.
M. Dufour : Bien, il faut faire
attention quand on dit : L'animal est en danger. C'est sûr qu'on parle du
bien-être animal dans sa totalité, mais un enclos qui est trop petit, mais qui
est quand même... qui faisait le travail auparavant, mais qui ne respecte plus
les normes, avant de changer les bêtes de place, tu peux dire : O.K., on
va les laisser là une semaine, le temps qu'on trouve une autre place pour les
relocaliser. Donc, il faut juste faire attention, c'est toujours de
s'assurer...
Mais les normes... Et, souvent, ce qu'il arrive,
les normes au niveau des zoos, par exemple, qui ont été faites à la bonne
franquette dans une certaine époque, aujourd'hui ne rencontrent plus les
espaces adéquats de bien-être animal. Mais ça ne veut pas dire que l'animal en
soi est en perdition, là. Il faut juste, je pense, faire la part des choses à
cet effet-là. Mais, comme le zoo ne s'est pas rénové, ou ne s'est pas amélioré,
ou n'a pas repris les standards de qu'est-ce que c'est qu'aujourd'hui le
bien-être animal, bien, il peut y avoir des interventions à brûle-pourpoint
pour s'assurer qu'on va tasser les animaux.
Puis peut-être qu'on va dire : Si tu veux que, tu sais, ce type d'animal
là revienne, bien, il va falloir que tu
agrandisses le pourtour, exemple, de son emplacement, là. Ça va être des
éléments comme ça, là. Donc, c'est là-dedans qu'on est, un petit peu, au niveau
de la faune, particulièrement dans certains zoos.
M. Gaudreault : C'est parce que
la Protectrice du citoyen soulevait, au paragraphe 36, là, de son
mémoire : «Il est important de tenir compte qu'advenant la saisie de leurs
animaux, les éleveurs de gros gibiers doivent en assumer les frais de garde
pendant la durée des procédures, ce qui peut représenter des coûts élevés. On
peut donc avancer la pertinence de privilégier une entente comme le [projet de
loi] — comme
le prévoit, pardon — la
Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal.» Donc, si les agents de la
faune puis l'éleveur en arrivent à un accord sur la garde des animaux jusqu'à
l'issue des procédures, le citoyen qui est concerné, il sauve des frais
importants.
Puis ça implique qu'il... je veux dire, il est
quand même... Parce que vous avez fait un changement, je ne sais plus si c'est
dans cet article-là ou un autre, là, c'est dans cet article-là, on enlève le
mot «contrevenant», parce que ça laisse entendre qu'il est déjà coupable.
Alors, il faut aussi aller jusqu'au bout. Puis, si on dit au citoyen de garder
son gros gibier pendant les procédures, bien là, ça peut représenter des coûts
qui sont élevés, là.
• (16 heures) •
M. Dufour : C'est pour ça qu'on
va le revoir à l'article 15.
M. Gaudreault : Bon, c'est ça,
c'est la question que je posais tantôt.
M. Dufour : Oui, c'est ça.
M. Gaudreault : Puis, à l'article 15, on va avoir l'occasion
de regarder si… les frais de garde, là, finalement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Ça vous convient, M. le député de Jonquière,
sans vous pousser, pour le moment?
M. Gaudreault : Ça va, Mme la
Présidente.
La
Présidente (Mme Grondin) : Pour le moment. Donc, j'ai deux interventions, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue et Mme la députée de Mille-Îles. Donc, Mme
la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Petite question, là, peut-être plus de compréhension. Mais
on parle d'animal domestique. Je me souviens bien, là, quand le Syndicat des
agents de protection de la faune sont venus en commission, ils nous ont posé la
question : Pourquoi «animal domestique»? Est-ce qu'en ce moment les
animaux domestiques ne sont pas davantage sous la gestion du MAPAQ? Je pose la
question.
M. Dufour : Oui. Je laisserais
peut-être... la sous-ministre à la faune pourra vous répondre exactement.
Mme Paquette (Élise) : Oui.
«Animal domestique», dans le fond, on vient le préciser dans le contexte de la
loi. Puis, dans les situations, par exemple, qui sont liées à des… tu sais, je
donne des exemples, là, mais, par exemple, si on retrouve un chien dans un
ravage qui peut causer du tort à la faune, donc il fallait le nommer qu'on peut
intervenir pour saisir un animal domestique qui cause des dommages, ou on me
donnait l'exemple aussi d'un porc, là, qui pourrait… un porc domestique qui
pourrait être en échappée ou… Tu sais, c'est vraiment des exemples comme ça,
là, qu'on est venus circonscrire. C'est pour ça qu'on a ajouté «animal
domestique», parce que c'est un peu ça, là, le chien puis l'exemple du porc
peuvent en être un.
Mme Lessard-Therrien : Ça fait
que, tout à l'heure, quand M. le ministre parlait des 18 chats dans un
appartement de quatre et demie, est-ce que, là, c'est un agent de la faune
qu'on appellerait, ou est-ce que c'est plutôt les agents au MAPAQ?
M. Dufour : Bien, tu pourrais
avoir les deux possibilités. Mais c'est pour ça... comme je disais tantôt,
c'est que, si tu as... mettons, si tu as besoin des agents de la faune, eux,
ils vont intervenir, mais ils ne sont pas habilités à jouer avec cet animal-là.
Donc, c'est pour ça qu'ils vont trouver le moyen de faire affaire avec les gens
du MAPAQ, là, justement, pour organiser, justement, une sécurité au niveau de
l'animal, au même principe que, comme vient de dire la sous-ministre, tout
l'aspect des animaux domestiques qu'on avait parlé hier sur l'article 1,
lorsqu'on disait les sous, là, les sous-produits domestiques comme le porc
domestique ou le chien, etc. Donc, c'est pour ça qu'on… les agents de la faune
peuvent être sollicités sur les deux axes.
Mme Lessard-Therrien : Puis, tu
sais, juste pour être certaine, tu sais, pour ne pas créer un précédent trop important,
là, tu sais, parce que, là, on parle du porc, là, je comprends que ça peut être
un porc qui est en échappée, mais, mettons, là, dans une ferme, tu sais, il y a
eu un exemple récent, là, dans La Presse, là, ce matin,
quand des animaux ne vont pas bien, sont maltraités, est-ce que, là, ça veut
dire qu'on peut appeler les gardes-chasse maintenant, versus le MAPAQ?
M. Dufour : Ça va être le
MAPAQ...
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le ministre, je vous invite
à enlever votre masque. Merci.
M. Dufour : Oui. Ça va être le
MAPAQ qui va être normalement les gens sollicités. Mais, s'il y a un danger quelconque, que c'est… comment dire, que les
animaux s'évadent puis qu'ils viennent endommager la faune, un groupe de
chiens qui part, qui vient peut-être endommager un potentiel faunique, bien,
c'est là que les agents de la faune vont intervenir.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
est-ce que ça n'aurait pas lieu d'être, tu sais, davantage précisé? Tu sais, je
comprends la nuance que vous faites, là, c'est juste que, tu sais, si les
agents de protection de la faune peuvent intervenir pour un animal domestique,
c'est quand même large, là, tu sais, des animaux domestiques.
M. Dufour : Oui, oui. Bien,
c'est pour ça, la définition, là, au départ, là, qu'on a… Dans le premier
onglet, là, quand on parlait d'animaux domestiques hier, c'est pour ça qu'on
définissait. Puis, je pense, c'était le point, justement, que le député de
Jonquière avait amené hier, justement, la définition exacte d'«animaux
domestiques», là.
Mme Lessard-Therrien : Bien, tu
sais, ce qui est écrit, c'est : «un animal d'un genre, d'une espèce ou
d'une sous-espèce qui provient d'une lignée sélectionnée par l'homme». Ça fait
que moi, avec cette définition-là, une vache holstein, ça fait partie d'un
animal domestique.
M. Dufour : Bien, c'est... et c'est
la raison hier de l'argumentaire pourquoi qu'on a reporté cet article-là :
pour avoir la réelle définition, est-ce qu'elle était applicable selon le
vocable qu'on lui donnait dans l'article de loi. Puis ce n'est pas pour rien
qu'on l'a retardé, là, cet article-là, là, ça répond exactement à ce que vous
dites, là : Pour certains, la vache holstein, c'en est un, animal
domestique.
Mme Lessard-Therrien : C'est
ça. Bien, c'est juste parce que, là, tu sais, si on adopte cet article-là ne
sachant pas, finalement, qu'est-ce que ça…
M. Dufour : ...qu'est-ce qu'on
définit par «animal domestique».
Mme Lessard-Therrien :
...comment on définit «animal domestique», c'est un peu embêtant, là. C'est ça,
on ne voudrait pas, tu sais, que les agents de la faune se retrouvent à
commencer à aller gérer les fermes, là, on sait qu'ils sont peu nombreux, là.
M. Dufour : Je comprends.
Est-ce qu'on pourrait avoir une petite suspension quelques instants, madame?
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous allons
suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 06)
(Reprise à 16 h 13)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, nous reprenons. Désolée, M. le
ministre, de vous couper. Nous allons reprendre les travaux. Donc, je vous cède
la parole, M. le ministre.
M. Dufour : Peut-être, amener
deux précisions. Puis je pense que c'est très important, là, ce que la députée
de Rouyn-Noranda—Témiscamingue
amène comme point, là, au niveau de la définition d'«animal domestique» au bout
de la ligne, là. Premier élément : comme j'expliquais tantôt, l'histoire
au niveau des chats, comme j'expliquais, l'agent de la faune, lui, s'il voit
une situation problématique parce qu'il est arrivé, on va dire, sur place, il
est arrivé que... il s'aperçoit qu'il y a cette situation-là, il va
naturellement référer au MAPAQ pour l'animal domestique dans le sens du terme
«animal domestique». Donc, ça, je pense que c'est important de le préciser.
Donc, c'est sûr qu'il peut être en support, mais ce n'est pas lui qui va
intervenir à la base, ça va être suite à son appel qu'il a fait à son collègue,
son collègue s'en vient. Ça, je pense que c'est important de le préciser.
Maintenant, pour ce qui est de la question de
l'animal domestique, puis parce qu'on n'a pas, justement, réglé, l'autre jour,
l'article 1, donc je pense que c'est important de laisser la parole au
légiste pour expliquer la méthodologie, en fin de compte, qui permettrait de
poursuivre sans... en étant capable, à la toute fin, de revenir puis de déterminer notre animal domestique selon la
convention de ce projet de loi là et non celle du projet de loi
n° 54 que m'exposait hier la députée de Mille-Îles.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, tu sais, si on regarde l'article 5 de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune, on constate, là, que l'agent de
protection de la faune n'est pas responsable d'appliquer la Loi sur le
bien-être et la sécurité de l'animal. Donc, comme expliquait le ministre, ce ne
serait pas à lui... Évidemment, comme officier public, il va en informer ses
collègues inspecteurs du MAPAQ, mais ce n'est pas dans ses attributions, là,
propres à lui.
Les situations qui
pourraient être visées, là, par la saisie d'un animal domestique, on parle
notamment, là, de l'article 30 de la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune, mais aussi d'autres règlements, notamment sur le transport d'animaux domestiques dans les
territoires structurés comme les zecs ou des refuges fauniques, où on
veut, justement, limiter, là, la présence d'animaux domestiques à des fins de
conservation de la faune. Quand je parlais de l'article 30, là, c'est plus
la chasse, le piégeage à l'aide d'un animal domestique. Donc, on parle de
différentes situations, dans une optique de protection de la faune, où il va
pouvoir y avoir la saisie d'un animal domestique.
Je donnais l'exemple
au ministre, si on prend quelqu'un qui a un cochon dans un enclos, bien, c'est
le MAPAQ qui va s'en occuper, qui va s'assurer que la réglementation sur la
protection sanitaire des animaux puis sur le bien-être et la sécurité de
l'animal sont respectés. Mais, s'il s'échappe puis nuit à la conservation de la
faune, ou si une personne chasse à l'aide d'un cochon, je ne sais pas si c'est
possible, mais, si jamais quelqu'un le faisait parce qu'il y voyait son
intérêt, bien, à ce moment-là, l'agent de protection de la faune pourrait agir,
là, et saisir l'animal, et, à ce moment-là, appliquer les dispositions 18
et suivantes, là.
La Présidente
(Mme Grondin) : Est-ce
que ça va, Mme la députée? Est-ce que vous avez d'autres questions?
Mme Lessard-Therrien :
Je n'ai pas d'autre question.
La
Présidente (Mme Grondin) : Pas pour le
moment?
Mme Lessard-Therrien :
Non, pas pour le moment, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, Mme la députée de
Mille-Îles, s'il vous plaît.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Je suis heureuse que ma collègue ait pu poser ses
questions au préalable, parce que ça me ramène au projet... à la loi n° 54. Et, quand j'ai vu... Tantôt, j'ai eu le privilège de
réagir rapidement, mais je vous ai dit : J'ai un malaise, j'ai un malaise
quand qu'on dit «animal domestique», j'en ai eu un dans les définitions. Mon
malaise persiste. Et je me suis... j'ai regardé la Loi visant l'amélioration de
la situation juridique de l'animal — c'est la loi n° 54,
à laquelle je fais référence, là, qui a été adoptée en 2015 — et là
il y a des contradictions qui se font entre le projet de loi qu'on étudie
présentement et le projet de loi n° 54. Et je sais que ce n'est pas
l'intention. Il y en a une qui est sous la juridiction du MAPAQ, vous l'avez
bien dit ou le juriste l'a dit, puis l'autre relève de votre ministère.
Mais je crois que la
définition du principe même de l'animal domestique, un, devrait trouver un
autre titre qu'«animal domestique». On pourrait peut-être tout de suite, dans
la définition, dire que c'est un sous-produit de l'animal domestique. Et je
comprends quand on me dit : Bien, si c'est un porc puis il s'évade, puis,
je vous dirais, même une minichèvre, un minicheval qui peut être considéré
comme un animal domestique, mais, quand j'arrive à certains articles du projet
de loi… de la loi n° 54, mon inspecteur du MAPAQ
vient en contradiction ou a plus de pouvoirs
ou moins de pouvoirs que mon inspecteur ou mon agent de la faune. Et je crois sincèrement, avec toute l'ouverture que
j'ai, qu'il ne devrait jamais y avoir de contradiction entre une loi et une
autre. Il devrait y avoir plutôt une cohérence.
Alors, je ne sais pas s'il est plus
recommandable de dire qu'on n'appellera pas ça, dans un article de loi comme l'article 18,
«animal domestique», parce que ça vient jouer sur le principe même de la loi n° 54. On pourrait peut-être lui trouver un autre nom. Puis
ça, je laisse ça un peu dans votre cour, avec vos légistes, parce que, comme le rappelait mon collègue de Jonquière,
on n'a pas tous la même équipe alentour de nous. Mais je lève un drapeau
jaune de précaution, parce qu'à partir du moment où on met deux
ministères en contradiction, éventuellement, il peut y arriver une
condition où une personne qui fait saisir son… je vais dire son chien, parce
que, pour moi, un animal domestique… je fais une image, là, fait saisir son
chien peut se référer à une loi puis se trouver en contradiction avec l'autre.
Alors, je suis pleine de précautions pour vous
dire que je pense qu'on s'est enfargé puis qu'on n'aurait pas dû écrire «animal
domestique». Mais je comprends pourquoi on l'a fait, ce n'est pas un reproche.
Je dis juste qu'on devrait peut-être lui donner un titre différent pour
vraiment identifier la qualité de l'animal que vous visez, parce que, sinon, je
vais vous retourner à la table de travail pour voir comment on peut faire de la
cohérence et de la référence, parce que dans aucun moment du projet de loi n° 88 je n'ai une référence à la Loi visant l'amélioration
de la situation juridique de l'animal. Ici, j'ai des interventions juridiques
qui vont très rapidement avec les gens du MAPAQ. Dans le projet de loi n° 88, on va le voir plus loin, l'aspect juridique est un
peu plus loin puis un peu moins contraignant quand on veut faire une
intervention rapide. Donc, je nous appelle à la prudence par rapport à
l'identification, à partir de l'article 18, sur «animal domestique».
• (16 h 20) •
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Bien, c'est…
le point est intéressant, et puis c'est un peu, je pense, la discussion qu'on
avait hier puis qu'on n'a pas été en mesure de terminer. Il reste quand même un
élément, je pense, qu'il est important de préciser, c'est que… Mais je
comprends le point que vous amenez, puis ça me pose des questionnements. C'est
pour ça que je ne suis pas capable d'aller au fond de ma réflexion sur cet
élément-là.
Par contre, chaque
loi a sa définition, hein? Donc, la loi que vous me parlez, c'est la loi du bien-être
animal, et celle-ci, c'est sur la loi, naturellement, sur la mise en valeur de
la faune... la conservation et la mise en valeur de la faune. Donc, c'est… Mais
ce qui m'interpelle un peu : Justement, s'il y arrivait une problématique
technique, légale, comment
qu'on départagerait la situation? C'est vraiment le point d'interrogation que j'ai dans ma tête
dans la réflexion que vous amenez présentement.
Mme Charbonneau :
Bien, si ça peut vous aider dans votre réflexion, je crois sincèrement que,
malgré l'intention que je comprends très bien, je ne crois pas qu'on devrait
utiliser «animal domestique». Je le dis tout simplement, parce que, vous avez
raison, chaque loi à sa définition, mais, si je prends la définition d'une rue,
quelle que soit la loi que je vais regarder,
il va y avoir des similitudes qui viennent toucher la définition. Une rue,
c'est une rue, ça va être un pavé, machin, machin, un chemin pour se
rendre à quelque part. Puis un passage, puis une rue, ça peut être différent, mais un animal domestique, c'est
défini puis bien prescrit dans une loi qui le protège parce qu'on... je le dis tout simplement, parce qu'on ne le considère plus maintenant
comme un meuble, c'est un membre de la famille.
À partir de moment où
on utilise la terminologie «animal domestique» dans le projet de loi que vous
avez en ce moment, peut-être que ça vient interpeler les gens de façon… tu
sais, ça s'interpelle de façon différente. Puis je ne voudrais surtout pas qu'on passe toute notre énergie à dire : Bien,
ça, ce n'est pas domestique, puis ça, c'est un sous-produit domestique. Puis l'agent de la faune serait
interpelé aussi dans cette perspective-là. Donc, un, y a-t-il lieu de
maintenir «animal domestique»? Parce que je pense qu'à partir du moment où vous
dites : Lorsqu'un animal, vous ne l'identifiez pas comme domestique, à ce moment-là,
on n'est pas dans une façon peut-être malaisante d'utiliser le terme.
Et, s'il y a lieu de
dire : Bien, on va réfléchir puis on va revenir aux définitions, je suis
triste de vous dire que ça veut dire qu'on devrait suspendre puis s'assurer
qu'on prenne la bonne terminologie pour identifier l'espèce ou l'aspect animal
que vous voulez déterminer. Mais moi, je pense que, si on enlève «animal
domestique», on ne crée aucun malaise puisque, là, on parle d'un animal. Alors,
ça sera à l'agent de la faune, avec le propriétaire où il veut faire une saisie,
de déterminer c'est-tu un animal domestique ou ça en est-tu pas un. Tu
sais, là, un chien, c'est un chien, là. Un cochon, on pourra s'obstiner s'il
est là pour trouver des truffes, servir pour le déjeuner au bacon le dimanche
ou être un animal domestique dans le salon. Mais, si on utilise «animal
domestique», pour l'instant, mon malaise, c'est vraiment la loi qui a été adoptée
en 2015 et qui est en application.
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Dufour : Oui. Je vais vous demander de suspendre quelques
secondes, parce qu'on a une petite discussion là-dessus.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, je vais suspendre les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 24)
(Reprise à 16 h 57)
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc,
nous reprenons nos travaux. Nous en étions à l'article 11, notamment
à l'article 18.0.1. M. le ministre.
M. Dufour :
Oui. Bien, avec la discussion qu'on vient d'avoir, là, hors d'ondes, ce qu'on
propose, c'est que notre équipe de légistes, là, va préparer quelque chose pour
la semaine prochaine pour présenter un amendement par rapport à la définition
d'«animal domestique» pour qu'elle soit corollaire avec la loi n° 54, qui
avait été adoptée en 2015, si ma mémoire est bonne, que vous aviez mentionnée
hier, donc, pour nous permettre, justement, de désengorger la problématique et
de pouvoir poursuivre avec le projet de loi en soi.
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Donc, y a-t-il
d'autres commentaires sur l'article 11? Sinon, j'imagine qu'on... Donc, on
suspend cet article?
M. Dufour :
On pourrait accepter l'article, mais tout est en relief avec la définition.
Mme Charbonneau :
J'allais vous faire le commentaire. Puisque je ne suis pas légiste, j'allais
dire : À partir du moment qu'on fonctionnerait comme ça, à la fin... — puis
je vous regarde tous les deux de ce côté-là, puis je m'en excuse, M. le ministre,
mais ils vont me confirmer en hochant de la tête — mais, à la fin, on
fait l'exercice de concordance et, de ce fait, les définitions vont venir
s'ajuster aux mots qu'on utilise à chaque article. Donc, vous travaillez sur la
définition qui est à l'article 1 qui va faire une concordance avec à
chaque fois qu'on dit «animal domestique». À chaque fois que je vais le
retrouver, ma définition va venir corriger le tir un peu sur qui je spécifie
dans ces termes. Parfait.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, on se comprend.
Mme Charbonneau :
On se comprend.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, ça va être à
l'article 1 où il va y avoir un ajustement de la définition. Donc, y
a-t-il d'autres interventions sur l'article 11? Je vais donc procéder à sa
mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît, par vote nominal.
La Secrétaire :
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'article 11, tel qu'amendé, est adopté. Nous
poursuivons avec l'article 12. M. le ministre.
• (17 heures) •
M. Dufour : Donc,
l'article 12 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 18.1,
du suivant :
«18.2. Le
propriétaire d'un animal, d'un animal domestique, d'un poisson ou d'un
d'invertébré saisi vivant alors qu'il
était sous la garde d'une autre personne peut demander à un juge de la Cour du
Québec ou à un juge de paix magistrat
que l'animal lui soit remis. Un préavis d'au moins trois jours francs de cette
demande est signifié à l'agent de protection de la faune qui est
responsable de la garde de l'animal, de l'animal domestique, du poisson ou de
l'invertébré saisi.
«La demande est instruite et jugée d'urgence et
le juge statue en prenant en considération la conservation et la mise en valeur
de la faune, la santé et la sécurité des personnes, de l'animal, de l'animal
domestique, du poisson ou de l'invertébré et, le cas échéant, les coûts
engendrés par le maintien sous saisie.
«La remise du bien saisi à son propriétaire ne
peut se faire que sur paiement des frais de garde par celui-ci. Si aucune
poursuite n'est intentée contre lui, les frais de garde engendrés par la saisie
lui sont remboursés.» Donc, au niveau des commentaires : L'article 12
vise à prévoir une procédure par laquelle le propriétaire d'un animal, d'un
l'animal domestique, d'un poisson ou d'un invertébré saisi vivant alors qu'il
était gardé par une autre personne peut demander à un juge de la Cour du Québec
ou à un juge de paix magistrat la remise du bien et donc la fin de la saisie.
À l'heure actuelle, le propriétaire d'un tel
bien doit attendre la signification d'un constat d'infraction, en vertu de l'article 21
de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la Faune, pour présenter
une telle demande ou doit attendre la fin du délai de 120 jours prévu par
l'article 19 de cette loi pour la remise obligatoire du bien saisi.
En vertu du nouvel article 18.2, le
propriétaire qui se voit remettre le bien saisi doit payer les frais de garde,
mais ceux-ci lui seront remboursés si aucune poursuite n'est intentée contre
lui.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des
interventions sur l'article 12? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Je vais essayer de... Parce que j'ai une
interrogation à la dernière rubrique, mais je vais revenir à la première. Pour
une fois, le délai est inscrit. Je le dis parce que c'est revenu souvent. Mais
est-ce qu'on est assuré que les délais prescrits sont dans ce que vous allez
qualifier de raisonnable? Parce que, là, je vois que le 120 jours prévu
par l'article 19 de cette loi pour la remise obligatoire de la saisie...
L'article 19 étant un petit peu loin, je ne le connais pas par coeur, mais
120 jours, c'est quand même... je le divise par trois, c'est quand même
quatre mois. Il faut s'assurer que... Puis ça me ramène à mon dernier petit
paragraphe. Il faut s'assurer que le propriétaire est dans une disposition où
il peut assumer les frais. Parce que, s'il n'est pas dans le tort, je vais le
rembourser. Mais, si, au départ, il ne peut pas assumer les frais, comment on
manoeuvre dans cette disposition-là? Puisque je ne peux pas exiger quelque
chose si la personne n'a pas les sous pour le faire, donc comment je fais pour
bien manoeuvrer dans cette disposition-là?
M. Dufour : Je vais répondre à
la première portion. Si on… Lorsqu'on regarde, hein, on dit bien qu'on vient
préciser un préavis d'au moins trois jours francs. Donc, ça veut dire que ça
peut être sept jours, ça peut être un mois. Donc, quand même, on vient définir
l'espace-temps beaucoup plus rapidement que qu'est-ce qui était actuellement
dans la loi. Donc, ça permet peut-être, lorsqu'il y a eu une situation x, de
pouvoir réintervenir beaucoup plus rapidement et causer moins de délais et
d'administratif, là, au niveau du propriétaire, surtout si le propriétaire est
conforme puis qu'il n'y avait pas de mesure additionnelle à appliquer.
Pour ce qui
est de la portion de s'il n'est pas en mesure de payer les frais, je laisserais
possiblement la sous-ministre
à la Faune pouvoir vous répondre à cette portion-là.
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme Paquette.
Mme Paquette
(Élise) : Oui. Bien, c'est certain qu'il y a toujours des possibilités
d'entente, là, avec le ministère. Donc, on va voir avec la situation, là, si
effectivement il n'est pas en mesure de rembourser. Mais, mettons, si on parle
d'un éleveur ou, tu sais, de... dépendant, là... C'est parce que, sinon, pour
le ministère aussi, ça peut engendrer des frais vraiment importants, là. Puis
c'est certain qu'avec le gouvernement on peut toujours trouver des modalités de
paiement, là.
Mme Charbonneau :
Bien, j'ai compris la première partie de la réponse, qui disait : Trois
jours francs, c'est quand même… ça peut être
une semaine. Je ne pense pas que ça peut être un mois, trois jours francs, mais
je comprends que ça peut être plus que trois jours.
Dans… À partir du
moment où je dois loger un animal, un animal domestique, un poisson, un
invertébré, le cas échéant, les coûts sont engendrés par le maintien de la
saisie. J'imagine que je fais affaire avec un tiers parti, parce que le
ministère n'a pas… bien, du moins, je crois, n'a pas d'enclos. Si je saisis un
cheptel quelconque ou si je vais chercher un attroupement ou une… je ne sais
pas comment on appelle un enclos plein de porcs, mais, si je vais chercher un
élevage quelconque, il faut que je sois capable de l'accueillir à quelque part.
Donc, j'utilise un tiers parti pour pouvoir le faire. Celui-ci va charger au
propriétaire le coût qui lui revient pour garder les animaux dudit
propriétaire. Puis le ministère va rembourser le propriétaire au moment où le
juge va déclarer, s'il y a lieu, qu'il n'est pas coupable de ce à quoi on
l'accuse, puis on va lui remettre ses animaux. Est-ce que je comprends bien?
Mme Paquette
(Élise) : …partie, là, ça, oui. Excusez, je n'ai pas demandé la
permission.
M. Dufour :
Allez-y. Allez-y.
Mme Paquette
(Élise) : Pour la dernière partie, oui. Dans la dernière partie, là,
j'ai bien compris, oui, effectivement, là, que, dans le cas, on va rembourser
tous les frais. Mais, pour l'autre bout de la question, je ne suis pas certaine
d'avoir compris.
Mme
Charbonneau :
Bien, à partir du moment où le propriétaire d'un animal, d'un animal
domestique, d'un poisson, d'un invertébré saisi vivant alors qu'il était sous
la garde d'une autre personne, je reprends l'exemple de ma collègue — parce
que, tantôt, je n'ai comme pas cliqué, mais un troupeau de vaches, c'est vrai
que vous pourriez me dire : C'est le
MAPAQ, attendez, je vais retrouver une meilleure bête — les
cerfs rouges ou un animal qui est considéré comme un animal sauvage,
mais en captivité, donc pas domestiqué, bien, il faut le garder dans un enclos quelconque. Donc, vous devez, j'imagine, faire
affaire avec un tiers parti. Est-ce qu'on a déjà pris... Dans le 18, est-ce
qu'on a déjà... J'essaie de me souvenir si on a déjà parlé du tiers parti qui
va intervenir pour la garde d'un animal saisi, parce que je suis à peu près
sûre que les gens de la Faune, Forêts et Parcs n'ont pas des enclos où ils
peuvent garder que ce soit des renards, des furets, des animaux, soit
domestiqués ou pas, qui sont saisis.
M. Dufour :
Bien, souvent, les... comment dire, les... c'est vraiment une situation qu'on
voit davantage dans les zoos, là, O.K.? Et puis, oui, on va faire affaire avec
différents intervenants pour être en mesure... parce que... si on a à
intervenir sur des... un quelconque animal puis que ça prend des enclos
spécifiques, des entretiens. Par contre, il y a tout le temps cette
dynamique-là aussi qu'il faut faire attention à tout l'aspect de jumeler ces
bêtes-là avec d'autres bêtes, là. Souvent, ils ne peuvent pas les mettre dans
le même enclos au même moment que la saisie se fait. Donc, il y a tout un
travail qui se fait. Mais on a des ententes avec Hemmingford, on a des ententes
avec le zoo de Granby, souvent, dans ces éléments-là. Et même principe au
niveau de si c'est un animal en particulier, bien, on est toujours capable
d'intervenir avec d'autres experts que nous avons, là, sur le terrain.
Mme Charbonneau :
Dans le fond, faites juste me rappeler où je trouve l'endroit où je fais
affaire avec quelqu'un d'autre.
M. Dufour :
Bien, c'est directement au ministère qu'on a ces contacts-là, là. Vous l'avez
vu, entre autres, là, ça a déjà été le zoo Miller, par exemple. Mais il y a
toutes... des précautions à prendre. Souvent, les gens vont penser que c'est
facile de relocaliser une bête. Le plus bel exemple, ça a été, justement, le
dossier des cerfs de Longueuil, à un moment donné. Il faut penser que peut-être
ces animaux-là ont la tique. Donc, si j'amène ça dans un autre enclos, je peux
contaminer l'enclos assez rapidement. Donc, il faut quand même faire attention
à la procédure. Donc, il y a quand même tout un degré de procédure qui est
applicable, là.
• (17 h 10) •
Mme Charbonneau :
Je comprends ce que vous me dites. Ma question est plus : Dans le principe
de la loi qu'on a en ce moment sous les yeux, est-ce qu'il y a un endroit qui
confirme, qui vient s'ajuster ou qui spécifie que le ministère fait affaire
avec un... j'appelle ça tout le temps un tiers parti? Tu sais, parce que vous
avez, comme vous dites, des ententes, là, puis je comprends. Puis je comprends
aussi qu'il peut y avoir... on en a parlé hors micro hier, là, que ce soit
l'ours ou les cerfs qu'il y avait à Longueuil, il y a quelquefois, même au
niveau de la relation avec les animaux, des complications qui font qu'on ne
peut pas facilement les déplacer. Mais, à 18.2, on dit que l'animal peut être
retiré de son propriétaire. Puis, pendant qu'il n'est pas avec son
propriétaire, mais avec un autre, je peux lui charger les frais que ça va
coûter, à la personne qui l'accueille.
C'est juste que ça ne dit pas que ça peut être
quelqu'un d'autre que le ministère. Et, de ce fait, peut-être qu'on n'a pas
besoin de le faire, là, encore une fois, je ne suis pas juriste, je veux juste
m'assurer que, si ça implique une saisie comme ça, je peux m'assurer que la personne, un, peut payer
la facture, deux, la personne qui va accueillir a une entente qui fait que le prix de l'accueil ne
sera pas exorbitant pour le ministère non plus, parce qu'éventuellement
il y a quelqu'un qui va payer la facture, là.
M. Dufour : Je laisserais la
sous-ministre à la Faune répondre.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui, Mme Paquette.
Mme Paquette (Élise) : Merci.
Bien, ce que j'en comprends, puis notre juriste... l'article 18, là,
mentionne que l'agent de protection de la faune qui saisit, bon, entre autres,
un animal domestique, etc., peut confier... en confier la garde à un tiers aux
conditions que l'agent convient. Donc, c'est dans ce contexte-là, avec ce
dernier, avec le tiers, bon, alors là, on va... c'est dans ce contexte-là qu'on
confie les animaux à un tiers. Et ça peut être... comme disait le ministre, ça peut
être un zoo qui va accepter un animal ou ça peut... Ça fait que c'est vraiment
dans ce contexte-là. Et puis on veut
protéger ce tiers-là dans l'article, parce qu'on dit que, s'il arrive de quoi,
tu sais, lui, il le fait de bonne
foi, tout ça. Donc, l'article vise à le protéger, là, contre des poursuites ou
quoi que ce soit. Ça fait que c'est ça.
Mme Charbonneau :
Exactement. Je le vois, là.
Mme Paquette (Élise) : Donc,
c'est vraiment dans ce contexte-là. Puis, des fois, les propriétaires qui avaient
beaucoup d'animaux, tout ça, sont dépassés, puis ne savaient pas que c'était
illégal, puis là ils ont vraiment besoin qu'on le confie à un tiers. Tu sais,
ça, on voit régulièrement des situations comme ça. Donc, ils sont contents
qu'on le confie à un tiers qui a des compétences, puis tout ça. Donc, c'est
dans ce contexte-là que ça s'applique, le tiers.
Mme Charbonneau :
Et, au moment où la saisie se fait et qu'on prévoit s'occuper de l'animal adéquatement, parce que vous avez
trouvé des bons partenaires pour le faire, je comprends que la facture est
refilée au propriétaire. Mais, si le propriétaire — puis je vais reprendre
votre terme parce que je le trouve juste — le propriétaire est dépassé
puis qu'il ne peut pas assumer cette facture-là, qu'advient-il? C'est le
ministère qui absorbe complètement? Il y a des arrangements qui sont faits avec
le propriétaire pour voir si on… Tu sais, un peu comme on fait avec Hydro-Québec,
là, on détaille un peu la facture, pour s'assurer que le propriétaire peut
assumer en partie ou en totalité la responsabilité qu'il a. Parce que, si je
suis dépassée par les événements, peut-être que je suis dépassée à plusieurs
niveaux, entre autres monétaire, pour pouvoir bien m'occuper des animaux, là.
Mme Paquette (Élise) : Bien, ce
qu'on comprend, dans ces situations-là, ce qu'il se produit dans l'exemple que
j'avais donné, c'est que, souvent, le propriétaire va choisir d'abandonner
l'animal à l'État, et va ainsi le donner. Nous autres, on va le donner à un
zoo, à un refuge pour le reste de sa vie. Donc, il faut vraiment qu'il décide
de l'abandonner, puis, à ce moment-là, bien, on va en disposer. Donc, il n'y
aura pas de frais parce que nous, on va le remettre à un organisme qui va
l'accueillir.
Mme Charbonneau :
On est un peu dans le détail, mais, pour moi, il y a comme un suivi. À
partir... Est-ce qu'il y a un article, après
18.2, qui va parler de l'abandon, du droit d'abandon du propriétaire?
C'est-à-dire, tu sais, il y a-tu un article qui vient viser cette
possibilité-là? Juste pour être sûre, parce que je vais attendre d'être rendue
à cet article-là avant de poser d'autres questions. Mais juste pour être sûre
que je puisse l'entendre.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
En fait, on l'a déjà adopté, cet article-là, c'est l'article 18.0.1...
Mme Charbonneau :
Ah! je ne l'ai pas retenu.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
...qui était le deuxième article, là, introduit par 11. C'est une disposition
qui est déjà dans la loi, là, dans l'actuel article 18, là, qu'on a simplement
ajustée, là.
Mme Charbonneau :
Oui, parfait. Merci. Merci de me l'avoir rappelé.
La Présidente
(Mme Grondin) : Ça va, Mme la députée?
Mme Charbonneau :
C'est bon.
La Présidente
(Mme Grondin) : Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 12? Ça va? Donc, je peux procéder à la mise aux voix de
l'article 12. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire : Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'article 12 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 13. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Dufour : O.K. 13.
L'article 19 de cette loi est modifié par le remplacement du deuxième
alinéa par le suivant :
«L'agent peut demander la prolongation de ce
délai conformément à l'article 133 du Code de procédure pénale
(chapitre C-25.1), avec les adaptations nécessaires.»
Les commentaires : l'article 13 vise à
ajuster l'article 19 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de
la fauneenfonction de modifications apportées au Code de
procédure pénale, chapitre C-25.1, par la Loi visant principalement à
favoriser l'efficacité de la justice pénale et à établir les modalités
d'intervention de la Cour du Québec dans un pourvoi en appel, donc, 2020,
chapitre 12, sanctionnée le 5 juin 2020.
En fonction de ce renvoi au Code de procédure
pénale, un agent de protection de la faune pourra demander une prolongation du
délai de 120 jours à un juge de paix avant la fin de celui-ci, pour un
maximum d'un an à partir du moment de la saisie. Un juge de la Cour supérieure
pourrait prolonger ce délai.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le ministre.
Y a-t-il des interventions sur l'article 13? Donc, ça va, Mme la députée
de Mille-Îles?
Mme Charbonneau :
Dans le fond, je me suis fait des notes auparavant, Mme la Présidente, puis là
j'essaie de trouver la concordance de ma note avec l'article. Parce que je me
suis fait une note qui dit : Par rapport au braconnage. Là, j'essaie de
retrouver pourquoi. Je sais que ce n'est pas conforme à mes habitudes de faire...
de prendre le temps pour voir le principe de braconnage avec l'agent qui peut
demander la prolongation d'un délai, conformément à l'article 133, mais
ceci dit, je vais probablement avoir la chance de me rattraper un peu plus loin
si jamais je m'y retrouve dans mes propres notes. Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Merci, Mme la députée. Donc, s'il
n'y a pas d'autre commentaire, je vais procéder à la mise aux voix de l'article 13.
Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire : Et Mme Grondin
(Argenteuil)?
La Présidente
(Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'article 13 est adopté.
Nous poursuivons l'étude avec l'article 14. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Dufour : Oui. 14.
L'article 20 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Est confisqué après les 10 jours qui
suivent la date de la saisie l'animal, l'animal domestique, le poisson ou
l'invertébré qui est saisi vivant et dont le propriétaire est inconnu.»
Les commentaires : l'article 14 vise à prévoir la confiscation de plein droit
d'un animal, d'un animal domestique, d'un poisson ou d'un invertébré
vivant sous saisie, lorsque le propriétaire demeure inconnu 10 jours après
la saisie.
Cette confiscation permettra à l'agent de
protection de la faune de disposer du bien saisi, conformément au Règlement sur
la disposition des biens saisis ou confisqués, chapitre C-61.1, r. 16.
Cet article vise ainsi à
éviter que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs doive assumer les
frais relatifs à la garde d'un animal, d'un animal domestique, d'un poisson ou
d'un invertébré, alors que le propriétaire de celui-ci demeure inconnu.
La Présidente (Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Je veux juste savoir ce qu'il arrive si j'arrive à
12 jours. Ça a l'air... La loi est vraiment... Puis j'apprécie toujours
les...
M. Dufour : La loi, c'est vraiment
10 jours.
Mme Charbonneau :
C'est ça. J'apprécie les délais puis j'apprécie la juste... l'aspect juste des
jours, mais qu'advient-il si j'arrive à 12 jours? Le propriétaire arrive
tout d'un coup de vacances, puis il avait laissé son chien, mais à
12 jours. J'arrive puis je me déclare propriétaire. Est-ce que l'animal
est déjà... est abattu, est relocalisé?
• (17 h 20) •
M. Dufour : Bien, c'est... en
fin de compte, quand on regarde l'article de loi versus le texte actuel, c'est
qu'on est passé de 60 jours à 10 jours, dû au fait, justement, les
frais, tout ce que ça implique. Et, après ça, bien, c'est sûr que, si on
arrive... si l'individu arrive après 12 jours, avec la nouvelle
nomenclature de la loi, bien, c'est sûr que l'animal pourrait avoir,
dépendamment, été remis à un zoo, euthanasié, «whatever». Toute possibilité est
possible par rapport à ce qu'était la situation de l'animal.
Mme Charbonneau :
À ce moment-ci, puis je comprends qu'on passe... tu sais, on coupe un peu, là,
on passe de 60 à 10. C'est... Pour moi, c'est une grande tranche, là, en
60 jours. Et 60 jours, c'est deux mois, 10 jours, c'est à peine
une semaine et demie. N'y avait-il pas lieu de se dire : Bien, on va se
donner deux semaines ou 10 jours francs? Parce que, tantôt, on a utilisé
le mot «jour franc» pour dire que les week-ends ne comptent pas. Puis là
j'arrive à... si c'est 10 jours francs, je suis dans deux semaines
claires, là. Là, 10 jours, je passe de 60 à 10. Et je comprends le
principe de la facture qui arrive si je ne trouve pas mon propriétaire puis que
j'ai gardé un animal 60 jours, là, je
l'ai nourri, je l'ai entretenu, mais je trouve que votre passage d'un à l'autre
est très radical. Alors, est-ce
qu'il est possible de penser qu'un deux semaines, ce qui pourrait être un
15 jours...
Une voix : …
Mme Charbonneau :
Oui, c'est ça. Bien, je vous pose la question, parce qu'il y a peut-être, en
dessous du 10 jours, quelque chose qui est cohérent avec quelque chose
d'autre. Donc…
M. Dufour : ...justement, ma
sous-ministre à la Faune.
Une voix : …
M. Dufour : Oui, oui, pas de
trouble.
Mme Paquette (Élise) : …délai,
là. Le 60 et le 10 jours ont deux utilisations.
La Présidente (Mme Grondin) :
Donc, Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Oui. Bien, en
fait, cette disposition-là est inspirée, là, de la Loi sur le bien-être
et la sécurité de l'animal. Dans ce cas-là, on parle d'un délai qui est de sept
jours. Et puis c'est en discutant, là, avec les biologistes, là, du ministère
que sept jours semblaient limités un petit peu, là. Et puis donc il m'avait été
indiqué, là, d'y aller plutôt vers un délai de 10 jours, là, justement,
qui était un peu plus important.
Une voix : …
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, là, le 60, c'est pour tout autre bien. Puis le 10 jours,
c'est une disposition spécifique, là, qui concerne les… tout ce qui est les
être vivants qui sont sous saisi, là, justement pour les éléments dont parlait
le ministre, là, parce qu'il y a des frais de garde, là, qui sont vraiment
importants, là, pour ces biens-là. Et puis également il y a le bien-être, là,
de ces animaux-là qui peut être pris en considération, là, à la suite de la
confiscation.
Mme Charbonneau :
Probablement que j'aurai droit à une courte explication pour me dire… Dans les
explications ou dans les commentaires, on fait référence de façon très
spécifique. Je regarde le deuxième paragraphe, là, on dit : Au
chapitre C-60.1, mais on ne fait pas référence de la même façon ou on ne
fait pas du tout référence dans le texte proposé. Y a-t-il lieu de faire une
référence, dans le texte proposé, pour qu'on s'y retrouve un peu?
Et là je reviendrais aux propos qu'on a utilisés
un petit peu plus tôt, c'est-à-dire : Je pourrais faire référence au
projet de loi sur le bien-être animal, puisqu'il y a une concordance, là, que
j'apprécie entre les deux projets de loi, même s'il y en
a une à sept puis l'autre à 10. Ça vient quelquefois aider la personne à s'y
retrouver quand je peux avoir une référence une à l'autre, parce que les notes
explicatives ne viennent pas… Un coup que la loi est inscrite puis elle est
bien écrite, elles sont dans une explication que je peux aller chercher en
interpelant le ministère, mais, si je fais référence, dans mon texte écrit, que
ça fait référence aussi à des lois qui sont déjà inscrites ou qui sont déjà
appliquées, bien, ça aide la personne qui soit interprète ou fait lecture de la
loi de bien comprendre le lien que je dois faire entre les uns et les autres.
M. Dufour : …
Mme Charbonneau :
Oui, c'est ça, c'est une question d'écriture, ça fait que…
M. Dufour : …oui, une question
d'écriture.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
En fait, c'est qu'on a une habilitation réglementaire, là, à
l'article 162, d'ailleurs, qui va être ajustée, là, en conséquence, là,
puis qui prévoit les règles de dispositions, là, dans le cas de confiscation.
Donc, il y a l'habilitation plus tard dans la loi, là. Il y a comme une liste,
là, à la fin de… comme c'est le cas dans plusieurs lois, là, où on vient
prévoir toutes les habilitations réglementaires. Puis ça dit, bien, qu'on peut…
le ministre est habilité de prendre un règlement qui prévoit les modalités de
dispositions, là, des biens saisis ou confisqués. C'est une disposition qui
peut être ajustée.
Mme Charbonneau :
Et on fait référence, à la fin, à toutes les lois qui sont touchées par les
nouvelles dispositions du projet de loi n° 88.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, on vient dire que le ministre peut prendre, là, un règlement qui
prévoit, là, la manière dont on dispose, là, des biens confisqués. Donc, le
commentaire précise, là, qu'il y a un lien à faire entre les deux, mais c'est…
une fois qu'on a l'habilitation à la fin de la loi, on n'a pas à reprendre à chaque fois qu'on parle de confiscation que cette
habilitation réglementaire là s'applique à ces situations en
particulier.
Mme Charbonneau :
Je comprends. Merci.
La Présidente (Mme Grondin) :
Ça va, Mme la députée? Donc, je vais passer à la mise aux voix de
l'article 14. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire : Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'article 14 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 15. M. le ministre.
M. Dufour : Oui. 15. Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 20, des suivants :
«20.1 Dès la signification d'un constat
d'infraction, l'agent de protection de la faune doit demander à un juge de la Cour du Québec ou à un juge de paix
magistrat d'ordonner la confiscation d'un animal, d'un animal
domestique, d'un poisson ou d'un invertébré qui est saisi vivant.
«Un préavis d'au moins trois jours francs de
cette demande est signifié au saisi et à tous les propriétaires connus, qui
peuvent s'y opposer.
«La demande est instruite et jugée d'urgence et
le juge statue en prenant en considération la conservation et la mise en valeur
de la faune, la santé et la sécurité des personnes, de l'animal, de l'animal
domestique, du poisson ou de l'invertébré et, le cas échéant, les coûts
engendrés par le maintien sous saisie.
«Si le juge refuse d'ordonner la confiscation,
il peut ordonner la vente de l'animal, de l'animal domestique, du poisson ou de
l'invertébré, la remise au saisi ou à son propriétaire ou le maintien sous
saisie jusqu'au jugement final aux conditions qu'il détermine.
«Si le juge ordonne la vente de l'animal, le
produit de la vente est remis au propriétaire déductions faites des frais de
garde, s'ils sont à sa charge.
«La remise du bien au
saisi ou à son propriétaire ne peut se faire que sur paiement des frais de garde
par celui-ci, s'ils sont à sa charge.
«Si un juge ordonne le maintien sous saisie d'un
animal, d'un animal domestique, d'un poisson ou d'un invertébré jusqu'au
jugement final, il peut ordonner au saisi ou au propriétaire de verser au
ministre, en plus des frais de garde engendrés par la saisie, une avance sur
les frais de garde à venir aux conditions qu'il détermine.
«20.2. Les frais de garde engendrés par la
saisie d'un animal, d'un animal domestique, d'un poisson ou d'un invertébré
vivant sont à la charge du saisi ou du propriétaire contre qui une poursuite
est intentée. Ils portent intérêt au taux [fixe] en vertu du premier alinéa de
l'article 28 de la Loi sur l'administration fiscale
(chapitre A-6.002).
«Les frais de garde comprennent les coûts engendrés
par la saisie, notamment l'hébergement, les soins vétérinaires, les
traitements, les médicaments, le transport et l'alimentation, déduction faite
des frais que le saisi ou le propriétaire assume lui-même lorsque la garde lui
est confiée.
«Dans les 30 jours de la fin de la période
où l'animal, l'animal domestique, le poisson ou l'invertébré est sous saisie,
le ministre notifie au saisi ou au propriétaire un relevé des frais de garde.
Au plus tard 30 jours après avoir reçu le relevé, le saisi ou le
propriétaire peut demander à un juge de la Cour du Québec ou à un juge de paix
magistrat d'examiner le relevé et les frais qu'il conteste, de fixer le montant
des frais de garde et de déterminer les conditions du paiement.
«Les frais de garde payés sont remboursés si
aucune poursuite n'est intentée contre le saisi ou le propriétaire, selon le
cas.
«En cas de non-respect par le propriétaire des
conditions déterminées par le juge pour le paiement de l'avance ou pour le
paiement des frais de garde ou en cas de non-paiement par le propriétaire des
frais de garde dans les 30 jours de la réception du relevé notifié par le
ministre, un agent de la protection de la faune peut procéder à la confiscation
de l'animal, de l'animal domestique, du poisson ou de l'invertébré.»
Je vais lire les commentaires.
L'article 20.1, introduit par l'article 14 de ce projet de loi, vise
à prévoir une procédure judiciaire obligatoire pour les agents de protection de
la faune lorsqu'un animal, un animal domestique, un poisson ou un invertébré
vivant est toujours sous saisie au moment de la signification d'un constat
d'infraction.
• (17 h 30) •
À l'heure actuelle, l'agent de probation de la
faune peut retenir le bien saisi durant une période de 120 jours, même
après la signification d'un constat d'infraction, sauf si le propriétaire
obtient la remise du bien saisi en vertu de l'article 21 de la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la faune. Notons également qu'actuellement
le propriétaire peut seulement obtenir la remise du bien saisi s'il n'est pas
celui contre qui la poursuite est intentée.
Cet article vise ainsi à s'assurer d'une pondération
des intérêts de la poursuite, du saisi, du propriétaire et de l'animal, de
l'animal domestique, du poisson ou de l'invertébré saisi.
Un préavis transmis au saisi et aux
propriétaires permettra à ceux-ci de faire valoir leur point de vue au juge.
Le juge peut ordonner la confiscation, la vente,
la remise ou le maintien sous saisie de l'animal, de l'animal domestique, du
poisson ou de l'invertébré. En fonction de la décision du juge, le propriétaire
ou le saisi peut être appelé à payer les frais de garde qui sont à sa charge en
vertu de l'article 20.2 tel qu'introduit par le présent article du projet
de loi. En cas de maintien sous saisie, le juge peut même imposer le versement
d'une avance.
Et il y a
un amendement. Donc, dans l'amendement… Il y a
deux amendements. Excusez, il y a deux amendements,
ça a l'air. Premier : Remplacer, dans le premier alinéa de
l'article 20.1 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune proposé par l'article 15 de ce projet de loi, «qui est saisi vivant»
par «vivant, toujours sous saisie».
Cet amendement vise à ajuster la version
anglaise de cet article à la demande du service de la traduction de l'Assemblée
nationale. Dans l'article actuel, on utilise différentes expressions pour
traduire «confier la garde», et donc cette modification assurera une
conséquence. Je m'excuse, ce n'est pas le bon point.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le ministre, c'est
ça, je ne suis pas certaine de suivre.
M. Dufour : Oui, ce n'est pas
le bon commentaire. Donc, cet amendement vise à préciser que la procédure de
confiscation prévue à l'article 20.1 s'applique uniquement lorsque la
saisie n'a pas pris fin avant la signification d'un constat d'infraction,
notamment par la remise du bien au saisi, au propriétaire, et que l'animal,
l'animal domestique, le poisson ou l'invertébré est toujours vivant. Ça, c'est
le bon commentaire sur cet élément.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, si je comprends bien, M. le ministre,
dans le fond, ce que vous avez fait, c'est
que vous avez lu l'article 15... l'article 20.1 de l'article 15,
c'est ça? Mais l'article 20.2, vous ne l'avez pas lu.
M. Dufour : Oui, il a été lu
aussi.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui? Le commentaire aussi?
M. Dufour : Le commentaire
aussi. Ce qui n'a pas été lu, c'est le deuxième amendement. Oh! excusez, le
20.2 n'a pas été… le commentaire du 20.2 n'a pas été fait. Excusez-moi.
Excusez-moi.
La Présidente
(Mme Grondin) : C'est ça. Donc, merci. Merci. Donc…
M. Dufour : Oui, O.K. Vous
voulez que je fasse le commentaire?
La Présidente (Mme Grondin) : Je vous
invite, tant qu'à faire, à le…
M. Dufour :
Ça fait que, sur le 20.2 : l'article 20.2, tel qu'introduit par
l'article 15 de ce projet de loi, prévoit que les frais de garde d'un
animal, d'un animal domestique, d'un poisson ou d'un invertébré sont à la
charge du propriétaire de celui-ci ou à la charge du saisi, suivant celui des
deux contre qui une poursuite est intentée.
Lorsqu'il y a fin de
la saisie avant la signification d'un constat d'infraction par la disposition,
la confiscation ou la remise du bien, le ministre peut notifier un relevé des
frais de garde au propriétaire ou au saisi contre qui une poursuite est
susceptible d'être intentée. Après la signification d'un constat d'infraction,
le ministre notifie ce relevé au propriétaire ou au saisi contre qui les
poursuites sont intentées lorsque la saisie prend fin.
Une contestation du
relevé des frais de garde devant un juge est possible. Toutefois, si le
propriétaire n'acquitte pas les frais qui sont à la charge dans le délai
imparti de 30 jours, l'animal, l'animal domestique, le poisson ou
l'invertébré peut être confisqué. Il en est de même si le propriétaire ne
respecte pas les conditions de paiement fixées par le juge.
Lorsque le
propriétaire ou le saisi paie des frais de garde et qu'au terme du délai de
prescription aucune poursuite n'est intentée contre lui, les frais de garde lui
sont remboursés. Et il y aurait un deuxième amendement.
Mme Grondin :
Parfait. On va commencer par le premier amendement, surtout que cet article est
long.
M. Dufour :
Il est assez long.
Mme Charbonneau :
Prenez une gorgée d'eau, M. le ministre.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, M. le ministre, vous
proposez un amendement à l'article 15 qui propose de modifier
l'article 20.1. Vous venez de le lire. Donc, y a-t-il des commentaires sur
cet amendement?
Mme Charbonneau :
Je me demandais, Mme la Présidente, si on pouvait rouler jusqu'à tant que je
voie l'application de l'amendement qui vient d'être déposé, puisque je suis
bonne avec du papier, Mme la Présidente. Puis, malgré ce que les gens voient,
je n'utilise pas cet écran, il est noir. J'utilise un petit écran qui est ici,
puis il y a d'autres choses dessus. Ça fait que je vais… ça va être plus facile
pour moi de voir qu'on a ajouté... plutôt que «qui est saisi vivant», on a
ajouté «vivant, toujours sous saisie». Parfait. C'est l'amendement?
La
Présidente (Mme Grondin) : C'est l'amendement.
Mme Charbonneau :
Alors, je n'ai pas de question sur l'amendement.
La
Présidente (Mme Grondin) : Donc, je peux procéder à la
mise aux voix de l'amendement?
Mme Charbonneau :
Sur l'amendement.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait. Donc, Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire :
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Grondin (Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention. Donc,
l'amendement... le premier amendement à l'article 15 est adopté. Nous
revenons. M. le ministre, vous proposez un deuxième amendement.
M. Dufour :
Deuxième amendement, ça ne sera pas long, donc : Remplacer, dans le
troisième alinéa de l'article 20.2 de la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune, proposé par l'article 15 de ce projet de loi,
«notifie» par «signifie».
La
Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Y a-t-il un commentaire?
M. Dufour :
Oui, petit commentaire — deux
petites secondes qu'on le trouve... Cet amendement vise à ajuster l'article 20.2
de manière à ce qu'il emploie la terminologie utilisée dans le Code de
procédure pénale. En effet, la contestation du relevé en vertu du premier alinéa
est réalisée dans le cadre d'une instance pénale.
La
Présidente (Mme Grondin) : Merci, M.
le ministre. Donc, cet amendement propose de modifier, toujours, l'article 15,
mais l'article 20.2. Donc, y a-t-il des commentaires, Mme la députée? Non, pas de commentaire. Je vais donc procéder à la mise aux
voix du deuxième amendement. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour :
Pour.
La Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Grondin (Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'amendement
est adopté. Nous revenons à l'article 15 tel qu'amendé. Y a-t-il des
commentaires ou des interventions? Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Dans la disposition qui nous est présentée, on
revient sur le principe de frais de garde, parce que... si l'animal est saisi. D'ailleurs,
quand vous aurez quelques minutes, j'aimerais ça avoir la différence entre «propriétaire»
et «saisi». Dans un article précédent, la phrase est écrite que le saisi...
c'est écrit entre... le mot «saisi» a deux significations, puis c'est écrit
dans la même phrase. C'est un peu mélangeant. Mais j'aimerais ça vous entendre
sur la différence entre le saisi et/ou son propriétaire, là, juste pour me
faire une tête.
On revient sur le
principe de la facture. Je comprends que, si le juge ordonne la vente de
l'animal, il sera pris sur le prix, sur le coût de cette vente-là, le coût de
la garde. Mais, si c'est inférieur, si, à la vente de l'animal, le montant
recueilli ne couvre pas la somme pour la garde et que le propriétaire ou le
saisi ne peut pas couvrir cette somme-là, est-ce qu'encore une fois c'est le
ministère qui doit assumer cette facture-là pour pouvoir établir la justesse
des fonds, dans le fond?
La
Présidente (Mme Grondin) : M. le ministre.
M. Dufour :
Un peu comme c'était précisé dans les autres articles qu'on a vus précédemment,
là, c'est que, si le propriétaire n'est pas en mesure d'assumer,
automatiquement, la bête revient à l'État. Donc, c'est l'État qui... oui, qui
risque d'assumer. Mais, par rapport à toutes les procédures pénales par contre,
il y aura poursuite sur l'individu qui n'a pas payé ses dus, là, ça, c'est sûr
et certain.
Mme Charbonneau :
Au moment où il y a facture qui vous revient, je veux dire vous, là, en étant
le ministère, là, est-ce que le ministère a un budget défini pour pouvoir, tu
sais, au moins avoir une enveloppe qui dit : Bien, dans une année, on a
conclu, année après année, qu'on avait un montant qui nous revenait, soit de
façon récurrente ou similaire, pour pouvoir couvrir des frais qui ne sont pas
absorbés par un saisi ou son propriétaire, puis ça revient dans des frais que
vous avez ou dans des crédits que vous avez dans votre budget, ou si ça tombe
dans un autre ministère pour des frais de factures non couverts par le
propriétaire ou le saisi?
M. Dufour : Oui. Je laisserais
la sous-ministre à la Faune pouvoir vous répondre, parce que, oui, il y a
quelque chose de planifié à cet effet-là.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, Mme Paquette.
Mme Paquette (Élise) : Oui,
merci. Actuellement, effectivement, c'est la Protection de la faune, là, la
direction générale de la protection de la faune qui assume ces frais-là. Donc,
le budget est déjà là, et c'est ce qu'il se passe présentement.
Mme
Charbonneau : Le
fait que c'est probablement un budget que vous devez... qui se doit d'être
prévu dans les sommes annuelles d'un ministère, comment on fait? On se fie au
montant de l'année précédente? On juge ou on fait une moyenne pour les trois
dernières années? Comment on fait pour justifier au ministère des Finances le
montant qu'on doit conserver ou prévoir dans cette perspective-là?
• (17 h 40) •
Mme Paquette
(Élise) : Effectivement, c'est en fonction de... comme je dirais,
d'une moyenne. On attribue des budgets à chaque direction générale en fonction
des dépenses des années antérieures. Puis il y a toujours moyen d'ajuster s'il
y a une année exceptionnelle où il y aurait... Tu sais, on peut faire des
transferts très facilement, le secteur de la Faune et des Parcs peut disposer
des sommes et ajuster, mais ce n'est jamais arrivé, là. Tu sais, pour
l'instant, les budgets sont adéquats.
Mme Charbonneau :
Je vous souhaite le contraire, je vous souhaite d'avoir un surplus parce qu'il
y n'a pas eu d'infraction puis qu'on n'a pas eu de problème avec l'aspect
pénal. Et, encore une fois, juste pour être sûre, on peut prendre des arrangements.
Puis, je l'ai un peu aperçu dans la façon de faire les choses, là, on peut
prendre des arrangements avec un saisi ou un propriétaire en cas de factures
récurrentes ou factures importantes par rapport à la garde de l'animal ou les
soins qu'on lui a apportés. Parce qu'ici on dresse vraiment une image sur les
soins qu'on peut apporter à un animal qui est blessé ou qui est trouvé blessé,
puis on donne la facture après, ou on... je veux dire, on refile, là, mais ce
n'est pas dit méchamment, mais on passe la facture au propriétaire ou au saisi.
M. Dufour :
Exactement. Puis on n'a pas... Il faut juste faire attention, là, ça a l'air
gros quand on lit ça, mais il n'y a pas des cas à tous les jours puis à toutes
les semaines, là.
Mme Charbonneau :
J'espère.
M. Dufour :
Mais il y a eu... on connaît quand même qu'il y a eu quelques... on pourrait
presque dire d'éclosions, à un moment donné, là. C'est sûr, quand on a à
intervenir sur un zoo pour différentes situations, ça peut avoir... ça peut
monter vite, les frais. Puis tantôt la sous-ministre à la Faune l'a bien dit,
là, il y en a qui, à un moment donné, ne peuvent pas suivre, là, automatiquement,
là.
Mme Charbonneau :
Quand je me retrouve dans une situation — je vais utiliser Longueuil, parce
que l'image est plus claire dans notre tête, là — mais quand je me
retrouve dans une situation où des gestes posés par les agents de la faune sont
à travers la législation d'une ville, parce que c'est un gouvernement local,
qui assume la facture? Est-ce que c'est le ministère ou bien si c'est la ville
qui doit assumer une facture? Je pense aux fameux cerfs, là, qu'on aurait pu
relocaliser, ou abattre, ou poser un geste quelconque pour pouvoir se sortir
d'une situation qui pouvait être compromettante pour la sécurité des gens. À ce
moment-là, il y a sûrement une règle que je ne connais pas puis que vous allez
m'informer, mais est-ce que c'est la ville, le gouvernement local qui assume la
facture d'une intervention de la Faune, ou c'est la Faune qui l'assume?
M. Dufour :
Quand que c'est... Quand on est dans l'aspect municipal, il ne faut jamais
oublier, hein, que la ville, comme on
l'avait déjà mentionné, a plein pouvoir d'intervention. Et, comment dire, il y
a... on l'a vu, là, il y avait même
un groupe, là, qui s'avait proposé pour intervenir sur cet aspect-là. Donc, ce
n'était pas les agents de la faune, là, c'était un autre groupe, mais il y avait quand même... de notre côté, on
était là comme ressource-conseil, et il y avait quand même des vétérinaires qui ont été mis à
disposition pour juger quelle était l'action à poser. Donc, à ce moment-là,
c'est la ville, là, qui prend charge. Mais je peux laisser aussi ma
sous-ministre à la Faune compléter sur cette information-là.
La
Présidente (Mme Grondin) : Mme Paquette.
Mme Paquette
(Élise) : Bien, je n'ai pas vraiment d'autre ajout, là, j'irais dans
le même sens.
Mme Charbonneau :
...le ministre a expliqué. Donc, c'est la ville qui assume le...
Mme Paquette
(Élise) : Bien, dépendant qui est le propriétaire aussi, là, de la...
Mme Charbonneau :
Mais, s'il n'y en a pas, de propriétaire? Comme là, c'était des cerfs qu'on...
ou des chevreuils qu'on trouvait, là, sur place, qui se sont reproduits de
façon excessive puis que Longueuil s'est retrouvée avec un parc qui était envahi. Une décision devait être prise sur :
déplacement, euthanasie ou maintien, statu quo. Alors, à ce moment-là,
c'est la ville qui absorbe la facture qui vient avec cette responsabilité-là?
C'est plus là, ma question, là.
Mme Paquette
(Élise) : Effectivement.
Mme Charbonneau :
Maintenant que vous êtes démasquée, est-ce que je peux avoir la différence
entre «saisi» puis «propriétaire»?
Mme Paquette
(Élise) : Oui. C'est un terme juridique. Peut-être que je peux laisser
notre avocat répondre, peut-être. J'ai une idée, là, mais je veux juste être
sûre.
La
Présidente (Mme Grondin) : Alors, Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Oui. En fait, la différence entre les deux... il peut y avoir confusion, là,
sur la personne. Évidemment, le
propriétaire, bien, c'est celui à qui appartient, là, l'animal, mais le saisi,
c'est la personne qui a le bien en sa possession
au moment de la saisie. Donc, ça peut être le propriétaire, mais ça peut être
toute autre personne, là, qui en assume la
garde. Donc, des fois, c'est un gardien officiel déterminé, un zoo à qui on a
prêté l'animal, à titre d'exemple, mais des fois ça peut être quelqu'un
qui l'a vraiment d'une façon passagère. Donc, c'est important quand même de
prévoir un régime particulier, parce que, des fois, c'est le propriétaire qui
commet l'infraction, le bien est saisi dans les mains d'une autre personne,
alors que, d'autres fois, c'est la personne qui en a la garde temporairement
qui commet l'infraction. Donc, c'est pour ça que c'est quand même important de
ne pas employer seulement le terme «saisi» ni seulement «propriétaire», mais
que les deux termes doivent cohabiter dans la loi, là, même si, parfois, c'est,
en pratique, la même personne, là.
Mme Charbonneau :
Merci. Merci, parce que ça apporte... J'avais une question puis je n'étais pas
sûre, mais là je vais la poser. C'est-à-dire que, dans le principe d'un animal
qui est saisi, qui est retiré de la personne qui en a la charge, donc soit le
propriétaire ou soit le saisi, la facture revient à un ou à l'autre. Mais, si
j'ai un propriétaire qui a donné sa responsabilité pendant, je ne le sais pas,
moi, un mois sur un animal qui lui appartient, le saisi qui a eu une
mésaventure avec un agent de la faune, je le veux dire comme ça parce que
j'essaie de trouver les bons termes, là, je... mais c'est autant le saisi que
le propriétaire qui va recevoir la facture. Est-ce que le saisi reçoit la
facture quand on ne trouve pas le propriétaire, ou les deux sont responsables, ou...
Parce que, si je suis le saisi puis je ne suis
pas le propriétaire, bien, la facture revient peut-être au propriétaire et non
au saisi, parce que j'ai un propriétaire, j'ai quelqu'un qui est, légalement,
je vais le dire comme ça, responsable de ses bêtes ou de sa bête. Et j'ai donné
la responsabilité à quelqu'un d'autre pendant un certain temps, mais je suis toujours
le propriétaire. Donc, quand, dans un geste légal, je dois, je vais dire,
facturer pour une garde, qu'il y a eu une saisie, on a pris l'animal, on l'a
mis sous garde, il y a des frais de soins, des frais d'alimentation, et tout,
dans mon article de loi, je considère le saisi aussi important que le
propriétaire, sauf s'il y a une vente de l'animal, là, il y a seulement que le
propriétaire qui reçoit un dû s'il y a un surplus ou s'il manque un montant.
Donc, est-ce que c'est... je n'ose pas dire légal parce que je suis sûre que
c'est légal si vous l'avez écrit, mais est-ce qu'il n'y a pas là quelque chose
de particulier entre la différence entre un saisi puis un propriétaire?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, là, c'est vraiment l'article 20.2, là, qui vient baliser,
ultimement, qui va payer la facture. Il faut comprendre qu'on parle de celui
contre qui la poursuite est intentée. Donc, si quelqu'un a la garde de l'animal
puis si c'est dans les mains de cette personne-là que tu fais la saisie, bien,
si elle n'a pas commis l'infraction, bien, ça ne sera pas à elle de payer les
frais de garde. On prévoit même que... si on lui a exigé des frais
préalablement, là, à la poursuite, à la signification du constat d'infraction,
puis que, finalement, il n'y a pas de poursuite intentée contre cette
personne-là, que les frais lui sont remboursés.
• (17 h 50) •
Mme Charbonneau :
Je suis un peu embêtée. J'essaie de vraiment me mettre au diapason de ce que
vous venez d'expliquer, mais, quand j'arrive à 20.2, on dit : «Les frais
de garde engendrés par la saisie d'un animal, d'un animal domestique, d'un
poisson[...] — blablabla — vivant
[sous] la charge [d'un] saisi ou du propriétaire contre qui une poursuite est
intentée.»
Je vous fais un exemple, puis tout exemple peut
être boiteux, mais j'ai donné ma responsabilité à quelqu'un d'autre parce que
je suis allée en croisière — ce
qui n'arrivera pas de sitôt, là, mais mettons — et la saisie de l'animal est
faite. Mais, à mon retour, je veux récupérer mon animal. Il n'est pas en
possession de la personne à qui je l'ai mis
en responsabilité, il est sous la responsabilité de la Faune, ou de la cour, ou
chez un tiers parti parce qu'il fallait le garder à quelque part, et il y a des frais qui sont récurrents par
rapport à la saisie de cet animal. Alors, si je comprends, ce n'est pas le propriétaire qui aura la facture, ça va être
la personne qui a engendré la facture, c'est-à-dire le saisi. Ce qui est
un petit peu difficile, là, dans le
vocabulaire qu'on utilise, mais je comprends qu'il est juridique, le
vocabulaire, mais : j'ai saisi d'un saisi. Donc, il n'y a pas de
danger ou il n'y a pas de fait qui pourrait faire en sorte que mon propriétaire
se retrouve en situation de facturation pour un geste qu'il n'a pas causé,
malgré qu'il est le propriétaire de l'animal.
Je veux juste être sûre que la facture va à la
bonne personne pour les bonnes raisons puis que, malgré la confiance d'un
propriétaire envers une tierce partie, bien, c'est le saisi qui va bien
recevoir la facture, et non le propriétaire, qui pourrait ou ne pourrait pas
payer la facture, là, puis il y a des arrangements qui peuvent se prendre, et
tout, et tout, là.
M. Dufour : C'est le… Comme on
dit, c'est le… à la base, là, c'est comme… il faut quand même qu'il y ait une
action qui soit prise contre quelqu'un, là. On n'arrive pas, puis... L'amende
ne tombe pas là dans la première seconde. Donc, automatiquement, il y a une
action qui est entreprise contre que ce soit un saisi ou un… Parce que tu peux
avoir prêté ton animal pendant six mois, là, puis tu n'es pas là présentement.
Alors, si, après ça, la plainte est contre le saisi, c'est là que
l'intervention se fait. Par contre, si la plainte est faite pour… même si la
personne est partie en vacances puis elle a été trois jours, mais que, déjà, la
plainte était déjà faite, là, c'est le propriétaire qui va l'avoir, ça ne sera
pas le saisi.
Mme Charbonneau :
Non, ça va être le saisi qui va l'avoir, ça ne sera pas le propriétaire.
M. Dufour : Si la plainte est
contre, déjà, le propriétaire, même s'il part…
Mme Charbonneau :
O.K., déjà, même si, lui, il a quitté par la suite.
M. Dufour :
…puis il dit : Regarde, peux-tu t'occuper de mon animal pendant sept
jours?, ce n'est pas le saisi qui va avoir l'amende, ça va être le propriétaire
parce que la plainte était contre le propriétaire.
Mme Charbonneau : Oui, oui, je comprends. Exact. Mais, si la
plainte se fait pendant que le propriétaire est absent…
M. Dufour : Si la plainte se
fait contre le saisi, ça va être le saisi qui va avoir la facture.
Mme Charbonneau :
Et y a-t-il un autre terme que «saisi» pour identifier la personne qui n'est
pas propriétaire, mais qui devrait avoir la responsabilité de l'animal? Je vous pose la question, parce qu'un petit peu plus… je vous le disais, là, un petit peu
plus tôt, là, dans un de nos articles qui étaient assez complexes, il y avait
une phrase qui était construite, où, je vous le dis, je ne m'y comprenais plus.
Il a fallu que je m'arrête puis que je la regarde bien, bien comme il faut,
parce que le mot «saisi» veut dire deux choses, veut dire l'action de saisir un
animal, puis, je comprends, dans certaines phrases, c'est la personne chez qui
j'ai saisi l'animal. Y a-t-il… Puis vous avez le droit de dire non, je ne suis
pas légiste, je n'ai pas cette qualité-là, mais y a-t-il un autre terme qu'on
peut utiliser soit sur le principe de la saisie de l'animal ou soit sur le
principe de reconnaître la personne qui a la responsabilité de l'animal, mais
qui n'en est pas le propriétaire?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, là, c'est vraiment l'utilisation du terme, là, par cohérence,
là, qui est prévu dans le Code de procédure pénale, là, dans cette
situation-là. Donc, ce n'était pas celui qui était employé à l'heure actuelle,
mais c'est également celui qui est employé dans la Loi sur le bien-être et la
sécurité de l'animal. Donc, c'est vraiment par cohérence, là. Donc, je
comprends, effectivement, que, des fois, je saisis, donc la personne visée est
le saisi, là, mais c'est vraiment la terminologie employée dans le corpus.
Mme Charbonneau :
J'ai saisi. Elle était facile, celle-là. Merci, ça répond à mes questions.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, je vais procéder à la mise aux voix
de l'article 15 tel qu'amendé. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire : Et
Mme Grondin (Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention. Donc, l'article 15, tel qu'amendé, est adopté.
L'article 16. M. le ministre.
M. Dufour : Oui,
l'article 16 : L'article 21 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «, s'il n'est pas le contrevenant,»
par «autre que celui visé au premier alinéa de l'article 20.1 et qui n'est
pas le défendeur».
Donc, l'article 16 vise à prévoir un
ajustement de concordance en fonction des articles 18.2 et 20.1 tels
qu'introduits respectivement par les articles 12 et 15 de ce projet de
loi.
En effet, ces articles prévoiront les moyens par
lesquels le propriétaire peut demander la remise d'un animal, d'un animal
domestique, d'un poisson ou d'un invertébré.
Cet article vise également à remplacer le terme
«contrevenant» par «défendeur», qui est plus approprié avant qu'un verdict de
culpabilité ne soit rendu et qui est employé dans le Code de procédure pénale,
chapitre C-25.1.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le ministre. Donc, Mme la
députée de Mille-Îles, souhaitez-vous faire une intervention?
Mme Charbonneau :
Bien, je vous dirais que c'est comme si cet article-là vient répondre à la
question précédente, c'est-à-dire : Je peux-tu utiliser un autre terme que
«saisi»? Puis là j'ai «défendeur», puis le propriétaire est défendeur, donc premier défendeur. Jusqu'à quel point je peux
reconnaître un propriétaire? Qu'est-ce qui détermine… Parce que,
là : «...le propriétaire du bien saisi autre que celui visé au premier
alinéa...» Donc, si je reviens à 20.1, je parle du saisi ou du propriétaire qui
n'est pas le défendeur peut en revendiquer la propriété au cours d'une
poursuite pénale, et après… Jusqu'à quel point je suis
propriétaire? Avec une preuve d'achat? Avec une identification comme quoi je
l'ai enregistré à quelque part, comme quoi je suis le propriétaire? Qu'est-ce
qui fait que je suis reconnu comme le propriétaire et non juste le saisi?
M. Dufour : Oui. Si vous
permettez, je laisserais la sous-ministre répondre.
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui. Donc, Mme Paquette.
Mme Paquette (Élise) : Oui,
merci. J'y vais vraiment comme un peu dans le sens commun, là, je n'ai pas
d'autre explication, à moins que j'aie une explication légale, mais un
propriétaire, c'est celui à qui appartient, là, l'animal. Donc, c'est dans ce sens-là qu'on l'utilise, mais, tu sais, il
n'y a pas d'autre spécification, là, que je peux ajouter.
Mme Charbonneau :
Je vous donne un exemple, puis, je vous le dis, les exemples, c'est toujours un
peu boiteux, mais il y a une saisie d'un animal. La personne qu'on appellera le
saisi dit : Ce n'est pas à moi, alors, ce n'est pas à moi, c'est l'animal
d'un ami. Je l'avais sous ma responsabilité, il m'a échappé, je ne m'en suis
pas aperçu. Bon, l'animal est saisi du saisi. Le propriétaire revient puis il
dit : Ce n'est pas à moi, je ne veux pas la facture. Je n'ai pas à payer
la facture, ce n'est pas à moi. C'est pour ça que je vous dis : Qu'est-ce
qui fait que je peux... Et là, j'ai deux personnes qui disent... il y en a un
qui dit : Bien, ce n'est pas à moi, c'est à lui, puis lui, il dit : Bien,
ce n'est pas à moi. Et vous avez en main une facture qui doit être déboursée,
qui doit être remboursée, ou il y a un
jugement qui doit être porté. C'est pour ça que je dis : Qu'est-ce qui
détermine le propriétaire? Puis je n'essaie pas de trouver un piège quelconque, mais j'essaie de
voir. Je vais vous donner un exemple, là. J'ai un chat. Je l'ai
enregistré, il est micropucé, mon nom est associé. C'est mon chat. Mais tout ne
peut pas être aussi facile et facilitant que ça.
M. Dufour : Bien, légalement,
comment fonctionne toute situation, ça va être le saisi qui va, à la base, être
reconnu comme étant le coupable. Et, à partir de là, s'il y a un propriétaire,
donc, qui veut intervenir, bien, il faut qu'il intervienne. Mais, à la base,
nous, ça va être le saisi qui va être identifié comme le premier intervenant
qui a la problématique à résorber. Même s'il dit : Ce n'est pas mon
animal, ce n'est pas moi, ou quoi que ce soit, c'est au propriétaire, bien, ça
va être le saisi qui va avoir le fardeau, après ça, de la preuve pour,
justement, se désengorger de la problématique, ou l'inverse, si le propriétaire
veut récupérer son animal, parce qu'il sait… bien, ça va être le propriétaire
qui va avoir besoin de montrer que c'est vraiment son animal avec des preuves.
• (18 heures) •
Mme Charbonneau :
Et, si la saisie s'est faite de l'animal pendant qu'il était sous la garde de
quelqu'un d'autre, je suis son propriétaire, je veux le récupérer, est-ce que
la facture qui est engendrée va aller au propriétaire qui veut récupérer tout
de suite son animal? Parce que lui — on va prendre le même
exemple, là — il
revient de vacances puis il veut récupérer tout de suite son animal? Parce que
lui… On prend le même exemple, là, il revient de vacances puis il veut
récupérer son animal, mais, malheureusement pour lui, il a été saisi.
M. Dufour : ...un animal va
avoir quand même passé dans les mains d'un vétérinaire. Donc, il va y avoir eu
un propriétaire qui va avoir été faire… qui va avoir fait, comment dire, une
intervention de protection de la bête pour différentes raisons, sinon, si c'est
un achat de... avec une preuve de facture. Mais ce n'est pas à nous à
déterminer quel est le propriétaire officiel. À la base, nous… À moins que ça
soit une plainte qui est vraiment inscrite officiellement. C'est plus facile,
comme exemple, avec un zoo, là, mais, si c'est pour un particulier à un
particulier, ça va être le saisi qui va avoir le fardeau du détail, là. C'est
sûr.
Mme Charbonneau :
...
M. Dufour : C'est sûr.
Mme Charbonneau :
O.K.
La Présidente
(Mme Grondin) : Ça va, Mme la députée? Donc, je vais
procéder à la mise aux voix de l'article 16. Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
La Secrétaire :
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme Grondin (Argenteuil)?
La
Présidente (Mme Grondin) : Abstention. L'article 16 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 17. M. le ministre, je vois qu'il y a aussi un
amendement. Donc, je vous invite à lire d'abord l'article.
M. Dufour :
Article 17 : Les articles 23 à 24.0.1 de cette loi sont
remplacés par les suivants :
«23. Un médecin vétérinaire, un agent de
protection de la faune, un fonctionnaire qui gère directement le travail d'un [...] agent, un assistant à la
protection de la faune ou, aux conditions déterminées par le ministre, tout
autre fonctionnaire du ministère des
Ressources naturelles et de la Faune peut, dans l'exercice de ses fonctions,
tuer ou capturer :
«1° un animal, un poisson ou un invertébré
grièvement blessé;
«2° un animal, un poisson ou un invertébré
malade ou susceptible de l'être;
«3° un
animal, un animal domestique trouvé errant, un poisson ou un invertébré pouvant
compromettre la santé ou la sécurité des personnes ou qui représente un
risque sérieux pour la conservation de la faune ou de [ses habitats].
«Un médecin vétérinaire, un fonctionnaire qui ne
gère pas directement un agent de protection de la faune ou un assistant à la
protection de la faune doit déclarer sans délai le fait qu'il a capturé ou tué
un animal, un animal domestique, un poisson ou un invertébré conformément au
premier alinéa à un agent de protection de la faune et, si ce dernier l'exige,
le lui remettre pour confiscation.
«La personne visée au premier alinéa ne peut
être poursuivie en justice pour un acte accompli ou omis de bonne foi à
l'occasion de l'application du présent article.»
Mme Charbonneau :
…vous me permettez, ça nous donnerait peut-être une chance si on s'arrêtait là
puis qu'on faisait juste 23 avant de faire 23.1. Un, le ministre peut prendre
son souffle, deux, si le premier amendement touche 23, bien, on peut s'y
arrêter avec un petit plus d'attention avant de tomber à 23.1, et vous
reviendrez au vote… à la fin.
La Présidente
(Mme Grondin) : Y a-t-il… Est-ce que
ça vous convient?
M. Dufour : L'amendement touche
le 23.3?
La Présidente
(Mme Grondin) : Oui, effectivement.
M. Dufour : O.K.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, est-ce que ça vous convient de cette
façon-là, M. le ministre?
M. Dufour : Oui, oui, oui.
La Présidente
(Mme Grondin) : O.K. Donc là, c'est
le moment de prendre des commentaires, s'il y en a. Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Bien, mon premier commentaire sera sur la longue liste de gens qui commencent
le 23, hein, le médecin vétérinaire, un agent de la protection de la faune, le
fonctionnaire qui gère directement le travail d'un tel agent, un assistant…
Tous ces gens ont une responsabilité face à l'ensemble des gestes qui sont
nommés.
Vous avez compris qu'au troisième... au
picot 3, le mot «animal domestique» est là, donc ça m'a un peu titillé,
mais je comprends que ça, ça sera ajusté quand qu'on arrivera aux définitions.
Mais la dernière phrase dit : «La personne
visée au premier alinéa ne peut être poursuivie en justice pour un acte
accompli ou omis de bonne foi…» Ça fait bien des gens à qui je dois conférer un
droit de bonne foi pour tuer ou capturer... Je n'aime pas le mot «tuer», mais
c'est vraiment le mot qui est écrit, puis c'est le geste qu'on se doit de
poser. On n'a pas écrit «mis à mort», «euthanasier», on a écrit «tuer».
J'aurais apprécié «euthanasier», mais, bon, un coup que j'ai dit ça, je suis
plus dans mes émotions des gros mots qui me font peur comme «tuer».
Tout ça se fie à la bonne foi de chacune des
personnes, M. le ministre? Ça me chicote un peu parce qu'ils ne sont pas tous
vétérinaires. Ils ont peut-être tous des habilités. Faites juste me rassurer
sur, un, leurs habilités, puis, deux, quand vous dites qu'ils ne peuvent pas
être poursuivis en justice parce que l'acte est accompli ou omis de bonne foi à
l'occasion de l'application du présent article, je veux juste m'assurer que
chacun d'eux se retrouve dans une disposition où leur bonne foi est rattachée à
une compétence qui détermine qu'ils peuvent tuer un animal.
M. Dufour : Bien, il faut le
voir dans son ensemble, hein? Présentement, en fin de compte, techniciens de
faune, biologistes qui ont, justement, à euthanasier des animaux, dans
l'exercice de leur fonction, appliquent des procédures d'euthanasie qui ont été
élaborées, justement, par des médecins vétérinaires au MFFP ou qui font l'objet
d'une validation par le Comité de protection des animaux du MFFP.
Donc, il y a quand même une procédure avant
d'arriver à cet élément-là, à moins que ça soit une histoire de chien errant ou
d'intervention d'urgence. Puis ce qui est important aussi de préciser, je
pense, comme on le disait, si on arrive… bon, un agent de protection de la
faune doit abattre un chien qui attaque des cerfs de Virginie dans une aire de
confinement... Abattre un animal, comme on a vu dernièrement, comme je disais,
hier, à Québec, où est-ce que l'auto de police a décidé qu'il rentrait dans l'animal pour le
tuer... Il y a eu un imbroglio en
disant que c'était les agents de la
faune à ce moment-là, là, mais c'est des interventions qui doivent être faites pour le bien de la sécurité des gens.
Donc, c'est un peu dans cette optique-là, là. Je
vous donne deux exemples extrêmes, des biologistes, des vétérinaires puis,
de l'autre côté, des interventions rapides. Mais, si c'est une intervention
rapide, c'est sûr que la procédure, elle ne sera pas là, mais, si c'est par
procédure, bien, oui, il n'y aura pas… Le plus bel exemple, c'est les animaux
des zoos, lorsqu'on en a récupéré certains, avant d'arriver à prendre la
décision d'euthanasier une bête, il faut… il y a quand même une procédure, puis
les vétérinaires ont été… Et ça m'a permis, justement, moi, la dernière fois
que je suis allé au zoo de Granby, de voir un des lions qui avait été récupéré
puis qui avait été réhabilité, parce qu'il est arrivé, puis ça a de l'air qu'il
n'était pas très gros puis il était… Donc, lui, il a passé au travers, mais il
y en a eu un autre par contre qui a été euthanasié parce qu'il était trop
endommagé.
Mme Charbonneau :
Peut-être qu'on va le voir plus… Bien, ma première réaction serait : N'y
a-t-il pas lieu de rajouter «euthanasier, tuer ou capturer»? Parce que, pour
moi, il y a vraiment une grande différence entre tuer puis euthanasier. Peut-être que légalement, il n'y en a
pas, là, mais l'exemple que vous avez donné est très bon, c'est-à-dire
que, si je suis un agent de la paix puis je prends ma voiture pour arrêter ou
faire une intervention pour m'assurer que la sécurité des gens, elle est mise
en place... Alors, il a pris sa voiture puis, malheureusement, il a foncé et il
a tué un animal. Si je suis un vétérinaire puis je choisis de poser un geste, ou
un agent de la faune, pour euthanasier, parce que j'ai sur moi ce que ça prend
pour euthanasier, les deux gestes ne sont pas le même.
Donc, n'y a-t-il pas lieu de rajouter
«euthanasier» dans ce principe-là?
M. Dufour :
...justement, le légiste pour la définition du mot... pourquoi que le mot
«tuer» au lieu d'«euthanasier» est utilisé.
Mme Charbonneau :
Avec plaisir. Merci.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Bien, en fait,
c'est qu'évidemment tuer… le fait d'euthanasier est visé dans «tuer», mais on vise aussi le cas d'un animal qui
est abattu, et, à ce moment-là, le terme «euthanasier» n'est pas
suffisant, là.
Donc, «tuer», ça permettait d'avoir quelque
chose qui couvrait les deux situations, là.
Mme Charbonneau :
Par contre... puis, encore une fois, c'est juste pour m'assurer qu'on couvre
l'ensemble, c'est qu'il y en a un qui peut être médicamenté. Si j'euthanasie un
animal, c'est un geste qui quelquefois peut être même de la compassion, là.
L'animal est en détresse, il est blessé, l'agent de la faune, le vétérinaire ou
même le fonctionnaire qui est le grand patron, si j'ai bien compris, là, pose
un geste de compassion, mais fait ce qu'on appelle une mise à mort, là, il
euthanasie un animal, tandis que, si je le tue, pour moi, le geste n'est pas le
même. Je comprends que la finalité est la même, là, il est mort, ça finit de
même, mais le geste est différent dans l'approche et peut être compris de façon
différente.
• (18 h 10) •
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
En tout cas, l'objectif, là, de mettre «tuer», là, c'est vraiment de viser
autant la situation... puis le sens de tuer, c'est autant pour euthanasier que
d'abattre.
Mme Charbonneau :
Oui. J'ai compris l'explication.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
O.K. Parfait.
Mme Charbonneau :
Où j'essayais peut-être de m'adresser au ministre, c'est, si j'utilise le mot
«euthanasier» et «tuer», pour moi — je dis, encore une fois, pour
moi, là — il
y a une différence dans le geste que je pose, même si la finalité est la même. L'animal
finit par être… à la fin d'un geste ou de l'autre, l'animal est mort, mais, si
je l'ai euthanasié, j'ai peut-être posé un geste de compassion ou un geste
médicamenté, tandis que, si je le tue d'une autre façon, comme en rentrant
dedans avec ma voiture, bien là, c'est un geste de tuer un animal, puis c'est…
C'est peut-être que là, le terme de… Pour la sécurité publique, pour s'assurer
que cet animal-là ne blessait pas les autres ou ne se positionnait pas dans un
principe de blesser des humains, bien, on a posé un geste de tuer. Mais je
comprends, par l'explication du légiste, qu'euthanasier, ça rentre dans tuer,
là. Pour moi, il y avait plus le principe de la compassion, un peu comme vous
nous l'expliquiez pour certains animaux où là, tu sais, il n'y a pas une case
choix, il faut euthanasier l'animal plutôt que de le tuer.
Ceci dit, je ne déchirerai pas ma chemise pour
ça, là. Par contre, on va le voir beaucoup plus loin, mais on en a parlé, puis
vous m'avez permis de découvrir le monde des chiens de sang, et on a eu quelques
interventions qui disaient qu'on a une problématique avec le principe où le
propriétaire du chien de sang, quand il trouve la bête, il doit poser des
gestes, puis il va falloir regarder et déterminer de la façon qu'il les pose, là,
parce que je pense qu'en ce moment il peut juste le faire avec une arme
blanche. Puis y a-t-il lieu, à ce moment-ci, de le nommer à cet endroit-ci ou
ça va être plus loin, où on va pouvoir voir les gestes améliorés pour qu'un
maître de chien de sang puisse mettre à mort un animal trouvé blessé, et qu'on
doit poser les gestes immédiatement?
M. Dufour : Un peu comme
l'habitat faunique, là, qu'on a discuté hier, il y a des articles spécifiques
aux chiens de sang, qui sont un petit peu plus loin, et, naturellement, un
autre élément qui sera… qui est important de mentionner,
il va y avoir une réglementation aussi sur la procédure au niveau du chien de
sang. Parce que, comme vous le mentionnez, actuellement, le projet pilote qui
est en marche, c'est de finaliser les souffrances de l'animal avec une arme
blanche, et ça, ça cause problème de sécurité aux conducteurs de chien de sang.
À chaque année, on a toujours quelques cas où est-ce qu'ils... malgré les
précautions qu'ils prennent, une bête peut sembler agoniser, mais elle peut
encore avoir de la vigueur.
Donc, ça peut causer des problématiques à nos
conducteurs de chien de sang, et ça, il faut aussi l'éviter.
Mme Charbonneau :
Donc, je vais le voir plus loin...
M. Dufour : Il y a quelque chose
un peu plus loin.
Mme Charbonneau :
...puis il y aura une réglementation d'écrite, là…
M. Dufour : Puis il va y avoir
une réglementation par rapport à ça, oui.
Mme Charbonneau :
…pour couvrir l'aspect où les gens nous ont sensibilisés à cet aspect-là.
Puis, si je comprends bien, je ne veux pas
déchirer ma chemise, mais il n'y a aucun moyen de mettre le mot «euthanasier»
avant... (panne de son) ...«tuer» pour le principe même de voir qu'on peut
poser des gestes de façon médicale ou de compassion sur des animaux trouvés
blessés ou en situation problématique.
M. Dufour : «Euthanasier» va
souvent être un élément qui va servir pour la fin de vie, hein, donc en fin de
vie, alors qu'il peut arriver d'autres situations, que l'animal a la rage, par
exemple. Donc, techniquement il n'est pas en fin de vie, mais, comme il a la
rage, il devient un élément qui est dangereux pour l'humain. Donc, c'est pour
ça que la terminologie, à la base, «tuer» a été utilisée au lieu d'«euthanasier».
Mme Charbonneau :
Mais je veux juste préciser, là... Puis, encore une fois, je n'en ferai pas une
bataille, mais je veux juste préciser que, pour moi, euthanasier, ce n'est pas
être en fin de vie, c'est de donner la mort à un animal de façon médicale et
par compassion. Donc, il n'est peut-être pas en fin de vie, il a peut-être une
patte cassée, puis on le sait qu'il ne sera jamais réhabilité.
Je reviens à un exemple qu'on aurait dû entendre
de partout, c'est-à-dire notre fameux ourson de Dorval, où vous nous disiez
qu'un coup bien sonné par les médicaments pour l'engourdir puis le faire
dormir, à son réveil, aurait pu avoir des problématiques avec sa santé mentale,
puis là il faut l'euthanasier parce que c'est la seule solution pour l'animal
et pour les humains qui vont faire affaire avec l'animal.
Donc, pour moi, ce n'est pas nécessairement en
fin de vie, mais c'est un geste que j'appellerai de compassion pour un animal,
tandis que tuer, c'est un geste qui me semble plus violent, mais nécessaire si
on pense que l'animal est en danger ou met en danger l'humain. C'est pour ça
que je faisais une distinction en disant : Dans le principe où un médecin
vétérinaire a le droit ou peu prendre le droit de tuer ou de capturer, bien,
moi, je pense que, si c'est un vétérinaire, il ne va pas tuer un animal, il va
l'euthanasier.
Et, encore une fois, ce n'est que des mots, mais
c'est des mots qui viennent avec une signification entre la compassion et un
geste plus violent, puis l'euthanasie est, pour moi, un mot qui génère, chez le
vétérinaire, un geste de compassion pour un animal qui souffre ou qui est
blessé à ne pas pouvoir guérir.
M. Dufour : ...la parole au légiste pour juste s'assurer de
la terminologie entre les deux, tuer puis euthanasier.
La Présidente
(Mme Grondin) : ...
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : …au
sens commun de tuer, là, puis, tu sais, quand on regarde la définition, on
parle vraiment de, tu sais, de faire mourir, là.
Donc, tu sais, on parle de l'acte en tant que
tel, tandis que, quand on parle de l'euthanasie ou d'un élément en particulier,
on est dans le moyen comme tel de tuer l'animal.
Donc, je pense que l'objectif, c'est de ne pas
introduire ici, le terme «euthanasier», puis qu'à ce moment-là, ailleurs dans
le corpus ou dans d'autres situations, bien là, si on ne met pas une
énumération avec les différents moyens, que ça exclut les différents moyens. Tu
sais, là, on parle d'euthanasier, mais, tu sais, si, à ce moment-là, on est
dans une autre situation, bien là, on va toujours se poser la question :
Est-ce que c'est juste parce qu'on n'y avait pas pensé au moment où on a
introduit «tuer»?
Donc, dans la loi, présentement, là, on
n'emploie pas le terme «euthanasier», là, à nulle part, donc, tu sais, ce
serait vraiment d'introduire quelque chose de nouveau, là.
Mme Charbonneau :
Je comprends l'explication puis j'apprécie le fait que vous m'expliquez que
c'est un moyen et non une finalité. C'est juste qu'on parlait du médecin
vétérinaire, donc, pour moi, c'est le moyen que le médecin vétérinaire va
utiliser, mais en même temps… Ça va, je comprends l'explication. C'est
malheureux, parce que, pour moi, il y a un peu plus de compassion dans le
terme, mais je comprends que c'est un moyen. Puis le défaut d'utiliser une terminologie,
c'est qu'il faut la répéter par après dans le projet de loi, puis ça peut être
complexe. Merci. ...article 23.
La Présidente (Mme Grondin) : Parfait. Donc, nous serions rendus toujours à
l'article 17, mais l'article 23.1. C'est bien ça?
M. Dufour : Donc, 23.1 :
«Un médecin vétérinaire ou un agronome qui a des motifs raisonnables de croire
qu'un animal a subi un abus ou un mauvais traitement ou qu'il est ou a été en
détresse doit, dès que possible, en informer le ministre et lui fournir les
renseignements suivants :
«1° le nom et l'adresse du propriétaire et ceux
de la personne ayant la garde de l'animal, le cas échéant;
«2° la description de l'animal.
«[Donc,] un médecin vétérinaire ou un agronome
doit informer le ministre de tous les cas où il soupçonne la présence d'une
maladie contagieuse ou parasitaire, d'un agent infectieux ou d'un syndrome chez
un animal, un poisson ou un invertébré qui représente un risque sérieux pour la
conservation de la faune ou de son habitat ou pour la santé des personnes. Il
doit lui fournir, en plus des renseignements visés au premier alinéa,
l'identification de la maladie, de l'agent infectieux ou du syndrome.
«Le présent article s'applique même à l'égard
des renseignements protégés par le secret professionnel et malgré toute autre
disposition relative à l'obligation de confidentialité à laquelle la personne
qui y est assujettie est tenue. Un médecin vétérinaire ou un agronome qui, de
bonne foi, informe le ministre ou fournit des renseignements en application du
présent article, ne peut être poursuivi en justice.»
Je continuerais à 23.2 et 23.3. Ça vous va?
Mme Charbonneau :
Ça ne nous dérange pas, ça permet de…
M. Dufour : Parfait.
La Présidente
(Mme Grondin) : Parfait.
• (18 h 20) •
M. Dufour : «23.2. Un agent de
protection de la faune ou toute autre personne visée aux articles 3 et
13.1 et au troisième alinéa de l'article 128.2 ne peut être poursuivi en
justice pour un acte accompli ou omis de bonne foi dans l'exercice de ses
fonctions d'enquête ou de surveillance.
Et le 23.3 : «Un fonctionnaire du ministère
des Ressources naturelles et de la Faune ne peut être poursuivi en justice pour
un acte accompli ou omis de bonne foi dans l'exercice de ses fonctions, aux
conditions déterminées par le ministre et à des fins de recherche, d'étude,
d'analyse, d'inventaire, d'expertise ou de conservation...»
Si j'y vais avec les commentaires... Donc, au
niveau des commentaires, l'article 23.1, introduit par l'article 17
de ce projet de loi, vise à prévoir des déclarations obligatoires au ministre
des Forêts, de la Faune et des Parcs pour un médecin vétérinaire ou pour un
agronome lorsqu'un animal présente des signes d'abus, de mauvais traitements,
de maladies contagieuses ou parasitaires, d'agents infectieux ou de syndromes.
Cet article vise également à prévoir les
renseignements qui doivent être communiqués sur le propriétaire de l'animal qui
a fait l'objet d'abus ou de mauvais traitements. Des renseignements devront
aussi être communiqués au ministre sur la maladie contagieuse ou parasitaire,
l'agent infectieux ou le syndrome, le cas échéant.
Une immunité de poursuite est prévue pour éviter
qu'une personne soit réticente à communiquer des renseignements conformes à
cette disposition.
Les
renseignements pourront être communiqués malgré le secret professionnel auquel
les médecins vétérinaires et les agronomes sont tenus, règle générale.
Si je vais
maintenant à 23.2 : l'article 23.2, introduit par l'article 17
de ce projet de loi, vise à remplacer l'actuel article 24
de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune.
L'actuel article 24 prévoit une immunité de
poursuite pénale pour les agents de protection de la faune. Or, à l'instar de
ce qui se retrouve dans d'autres lois du Québec, il est important que toutes
les personnes qui exercent des fonctions d'enquête et de surveillance dans le
cadre de l'application de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la
faune jouissent d'une immunité de poursuite pénale et civile pour les actes
accomplis ou omis de bonne foi dans l'exercice de leurs fonctions.
Et le 23.3 :
l'article 23.3, introduit par l'article 17 de ce projet de loi, vise
à remplacer l'actuel article 24.01 de la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune.
Cet article
permettra aux fonctionnaires du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs
de recueillir les données nécessaires afin de mettre en place les mesures de
conservation requises sans risque de poursuites pénales ou civiles. Or, à
l'heure actuelle, l'immunité prévue se limite à différentes infractions
pénales.
Le nouvel
article 23.3 prévoit cependant que le MFFP devra mettre en place des
conditions générales à respecter pour bénéficier de cette immunité. Par
exemple, ces conditions pourraient prévoir que les installations faites par les
fonctionnaires soient conformes à certaines règles de sécurité.
Et il y avait un
amendement au 23.3.
Mme Charbonneau :
...arrêterais, M. le ministre, si vous me permettez.
M. Dufour :
Oui.
Mme Charbonneau :
On a passé au travers, mais je m'arrêterais à 23.1 avant de me rendre à 23.3.
M. Dufour :
O.K. Parfait.
Mme Charbonneau :
Comme ça, on va y aller en cadence. Si vous me permettez, Mme la Présidente,
comme ça...
La
Présidente (Mme Grondin) : C'est ce que j'allais vous
proposer.
Mme Charbonneau :
Vous êtes fort aimable.
Ma question va
probablement demander une certaine explication puisqu'entre un abus et des
mauvais traitements puis un problème parasitaire... Pour moi, c'est deux gestes
complètement différents puisqu'il y en a un qui
est un abus, qui peut être retrouvé dans le bien-être animal, puis l'autre est
dans une disposition qui... Malheureusement, vous l'avez dit tantôt, il
y a des tiques... Tu sais, ça peut être d'autres problématiques qui sont
perçues qui font en sorte que, légalement et de façon statutaire, c'est deux
aspects différents.
Par contre, cette
fois-ci, dans 23.1, on le met ensemble. On met autant les mauvais traitements
que... Ne bougez pas, que je trouve les bons termes. À l'heure actuelle, les
interventions se limitent... Non, non, non. Je veux juste être sûre que... La
poursuite pénale pour les agents de protection de la faune... Ne bougez pas, je
me suis fait... On met autant les maladies
que le mauvais traitement dans la même disposition. Ce que je me demande,
c'est : Est-ce que c'est aidant pour un agent de la faune de tout
mettre dans la même disposition quand on parle de deux choses complètement
différentes? Il y en a une qui est une condition provoquée soit par l'homme ou
soit par l'habitat de l'animal, donc qui est dans des mauvaises conditions, il
est maltraité, ça ne va pas bien, puis l'autre, bien, je me retrouve avec un
animal qui a un parasite, qui a des problématiques de maladie puis qui peut
même être contagieux envers l'ensemble d'un regroupement d'animaux. Un cervidé
qui a... ou si je repense à la vache folle, là, ou à ces trucs-là. Je vous
rappelle que je ne suis pas chasseur, ça fait qu'il y a des maladies que je ne
connais pas, mais, pour moi, il y aurait lieu d'avoir de la distinction entre
un et l'autre.
M. Dufour : L'esprit de cet article-là...
Et puis un peu comme j'avais dit, sur un des articles que le député de Jonquière
avait mentionnés à un moment donné, sur le mot «fonctionnaire», l'esprit de cet
article-là, c'est un élément que, moi, j'avais soulevé un peu dans le même axe
que vous.
Par contre, si on va avec l'idée derrière cet article,
c'est vraiment d'obliger les spécialistes qui vont traiter la bête, donc que ce
soit, comme vous dites, là, par une infection, que ce soit par abus, donc que
ces spécialistes-là communiquent l'information au ministre. Parce que cette
étape-là ne se fait pas, là, de façon naturelle présentement, là, et c'est vraiment le sens et l'esprit de l'article,
là. On n'est pas dans la dimension de : Est-ce qu'il faut mettre
«abus» et, mettons, «problématique infectieuse»... On n'est pas dans cette
nomenclature-là. On est davantage envers les spécialistes qui ont à traiter de
communiquer l'information pour éviter de propager une problématique plus
grande. Ça fait que c'est vraiment ça qui est l'esprit et l'âme de cet article-là.
Mme Charbonneau :
Dans ce sens-là, si j'ai un... Parce qu'à la fin je vais vous demander s'il y a
un registre qui se maintient puis qui se garde sur le principe des maladies
infectieuses, puis vous allez me dire oui. Mais est-ce que je mets dans ce même
registre-là l'ensemble des actes, c'est-à-dire un animal qui présente des
signes d'abus, de mauvais traitements? Est-ce qu'il se retrouve dans le même
registre que les maladies contagieuses et parasitaires? Parce que, pour moi, je peux retracer un propriétaire de mauvaise foi
qui fait de la maltraitance sous une certaine rubrique, mais ça ne veut pas dire qu'il y a des parasites
puis qu'il y a des maladies infectieuses, tandis que je peux retrouver
un endroit où j'ai des bêtes qui ont un
parasite puis qu'on doit vous le déclarer rapidement. Puis j'ai compris que,
quand on dit déclarer au ministre,
là, c'est au ministère, mais ce n'est pas du tout les mêmes gestes et le même
genre de registre.
Alors, si vous me dites : Non, Mme la
députée, il n'y a pas de registre, puis on fait juste le signaler au ministre
puis on en prend bonne note. Mais, si au moment où on se parle, on maintient le
fait qu'il faudrait qu'il y ait des registres sur où on trouve des maladies
infectieuses sur certaines bêtes, dans certains endroits du Québec, et où on
peut trouver des propriétaires, je vous dirais, à la limite récurrents sur des
gestes posés sur des animaux, puis que ça devient de la maltraitance, bien,
pour moi, c'est deux registres qui sont différents. C'est pour ça que je les
distingue. Malgré que je comprends le fait que vous me dites : Dans le
fond, c'est pour parler du geste et non pour en faire le principe d'un
registre. Mais l'ensemble de 23 se dirige un peu vers la possibilité
d'avoir un registre pour vous assurer à vous que les gestes ne sont pas
répétitifs ou que la maladie infectieuse ne se propage pas parce qu'on l'a bien
détectée puis qu'on l'a annoncée au ministère qu'il y a cette problématique-là.
Donc, c'est
pour ça que je fais une distinction et que, quand j'arrive à 23.1 puis que
je vois que c'est introduit dans le
même paragraphe, le signe d'abus et de mauvais traitement, avec les maladies
contagieuses et parasitaires, ça chatouille le fait que je crois que ça
devrait être deux aspects différents pour deux registres qui sont complètement
différents.
M. Dufour : Je vais débuter la
question et puis… la réponse et puis je vais passer la parole à la
sous-ministre à la Faune. Comme je vous ai mentionné, actuellement, c'est une
sorte… c'est un peu une problématique, parce qu'on n'a pas cette information-là
de façon automatique.
Mme Charbonneau :
Exact.
M. Dufour : Donc, on l'a par la
bienséance de certains qui veulent bien nous le communiquer, sinon on n'a pas
l'information.
Donc, l'idée en arrière de
ça, c'est justement qu'on soit au fait. À partir de là, si on doit établir
deux ou trois types de registres différents, tel que vous le
mentionnez, là, à ce moment-là, je laisserais la sous-ministre, qui se retrouve
davantage avec la préoccupation dans ses mains.
La Présidente
(Mme Grondin) : Mme Paquette, il reste
45 secondes.
Mme Charbonneau :
Oui, c'est ça.
Mme Paquette (Élise) : Non,
mais c'est correct. Dans le fond, c'est sûr que ça, ce n'est pas en vigueur actuellement.
Donc, la façon dont on va assurer un suivi, là… C'est sûr qu'on va prendre
note. Est-ce que ça sera la forme d'un registre ou pas? Ça serait trop tôt pour
moi de vous le dire, mais c'est sûr qu'on va documenter puis suivre ces
signalements-là, si je peux dire.
Et puis la façon dont c'est rédigé, ce que le
juriste me dit, c'est qu'on énumère. Tu sais, autant pour un cas d'abus, de
maltraitance ou pour un cas d'une maladie qu'on soupçonne, on veut que tous ces
cas-là nous soient signalés par les intervenants qu'on mentionne, parce
qu'actuellement ce n'est pas le cas, et ça nous aiderait énormément à accomplir
notre mission puis nos mandats.
La Présidente
(Mme Grondin) : Donc, merci beaucoup. Peut-être, juste
avant d'ajourner les travaux, je sais que le député de Bourget voulait aussi
intervenir, donc ça sera à la prochaine séance.
Donc, je vous remercie de votre collaboration
et, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 30)