(Quinze
heures quinze minutes)
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, votre attention, s'il vous plaît! Donc, je vous
souhaite la bienvenue à cette commission, M. le ministre, MM. et Mmes les
députés. Donc, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
des transports et de l'environnement ouverte.
La commission est
réunie afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 88, Loi
modifiant la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et
d'autres dispositions législatives.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. Mme Melançon (Verdun) sera remplacée par
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee);
Mme Ghazal (Mercier), par Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue); et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine),
par M. Gaudreault (Jonquière).
Documents déposés
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, avant de débuter, je dépose les mémoires reçus
depuis la fin des consultations particulières : celui de Humane Society
International, celui de la Fédération des producteurs forestiers du Québec, celui du Conseil patronal de
l'environnement du Québec, celui d'Innu Takuaikan... excusez-moi si je
prononce mal votre titre, donc, de... celui de l'ITUM et celui de L'Union des
producteurs agricoles.
Donc, je vous informe...
Aussi, je vous informe que les votes pour ce mandat devront se tenir par appel
nominal, comme j'ai dit tout à l'heure, et ce, jusqu'au 11 juin 2021.
Remarques préliminaires
Nous débutons avec
les remarques préliminaires. M. le ministre des Forêts, de la Faune et des
Parcs, vous disposez de 20 minutes. À vous la parole, M. le ministre.
M. Pierre Dufour
M. Dufour :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, très heureux d'être avec vous
aujourd'hui pour amorcer l'étude détaillée du projet de loi n° 88,
premièrement. Et puis je remercie aussi tout le monde qui est présent. Je pense
que c'est toujours intéressant de voir les gens qui se groupent derrière un
projet de loi.
Comme vous le savez,
premier projet de loi de la faune... sur la faune depuis plusieurs années et
aussi, pour moi-même, premier projet de loi
dans cette législation. Donc, c'est... je peux vous dire que je suis un petit
peu fébrile.
Par contre,
j'aimerais aussi mentionner, je pense que c'est important de le faire, que j'ai
une pensée aujourd'hui pour mon prédécesseur Luc Blanchette, qui occupait
mon poste dans la 41e législation, qui a travaillé sur ce projet de loi
là, qui l'avait même mis en appel potentiel, mais qui a eu un petit problème de
santé à ce moment-là, et le projet est mort au feuilleton, ce qui a fait en
sorte que moi, quand je suis arrivé en poste, bien, j'ai pu, avec l'équipe,
rebonifier le projet de loi, l'améliorer. Et je pense que c'est important de
préciser qu'il y avait quand même un certain travail, là, qui a été fait dans
plusieurs de ces articles-là.
Et j'aimerais aussi
souligner le député de Bonaventure, qui avait fait une tournée faunique en
2017. Je pense que c'est des éléments comme ça qui ont permis aujourd'hui
d'arriver au projet de loi n° 88. Donc, je pense que
c'est important de faire ces mentions-là.
Donc, il s'agit d'une
autre étape vers la modernisation de la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune, une action rendue nécessaire pour moderniser une loi qui en
avait besoin et qui va mieux répondre aux situations d'aujourd'hui, et cela
doit s'inscrire dans cette volonté d'accessibilité à la nature québécoise et à
la santé de notre patrimoine faunique. En ce sens, notre travail est de
déterminer les meilleurs moyens à mettre en oeuvre pour préserver et valoriser
ce patrimoine.
Pour ce faire, il est
important pour moi que nous soyons attentifs aux attentes et aux préoccupations
des citoyens et de groupes représentant des utilisateurs de services associés à
la faune et aux parcs. Leurs connaissances et leur expérience nous éclairent et
nous amènent à prendre de meilleures décisions.
C'est dans cet esprit
que nous avons tenu trois jours de consultations particulières sur le projet de
loi, du 13 au 15 avril 2021, et je dois vous mentionner que
ça a été trois belles journées de discussions et que toutes ces rencontres-là
étaient faites dans un grand respect avec l'ensemble des groupes. En tout cas,
j'en remercie l'ensemble des groupes qui ont participé. Et même on a d'autres
groupes qui nous ont dit qu'ils auraient bien aimé avoir eu la chance d'y
participer aussi.
À cette occasion, nous avons
entendu les représentants de 15 organismes devant cette commission. De
plus, nous avons lu avec attention les 19 mémoires qui ont été déposés. Et
là aujourd'hui vous parlez qu'il y a quelques mémoires,
peut-être, additionnels qui ont été mentionnés. J'ajouterais que nous avons lu
les messages des citoyens qui ont aussi été acheminés au secrétariat de cette
commission.
Ces échanges, vous en conviendrez,
ont été plus que fructueux et nous ont permis de bonifier la pièce législative
que nous étudierons au cours des prochaines heures. Je dois aussi mentionner
qu'il y a des éléments là-dessus qu'on a
retenus puis qu'on va certainement avoir à vous présenter pour bonifier,
naturellement, le projet de loi.
Je souhaite profiter de ces
remarques préliminaires pour revenir sur quelques points qui ont fait l'objet
de commentaires et de propositions. Rappel du contenu. Mais, avant d'explorer
ces éléments plus en détail, j'aimerais vous rappeler le contenu et les
objectifs du projet de loi.
• (15 h 20) •
Le
projet de loi n° 88 a pour buts : un, de doter le Québec d'une loi
plus moderne et plus pertinente en matière de conservation
et de protection de la faune ; deux, de protéger la santé des populations
humaines et animales en assurant la préservation du patrimoine faunique des
Québécois, Québécoises; trois, d'améliorer l'encadrement des activités de mise
en valeur de la faune et de ses habitats; quatre, d'accroître la capacité du
ministère d'agir dans des situations de braconnage; cinq, d'accentuer les
efforts d'allègement réglementaire et administratif. Nous visons ainsi une
meilleure mise en valeur de nos ressources fauniques, un cadre réglementaire et
administratif modernisé qui sanctionne et
dissuade efficacement les contrevenants et un leadership renouvelé dans la
création de richesse économique par le gouvernement
du Québec.
Les points que je vais maintenant aborder sont
des exemples de préoccupations réelles que les citoyens et les organismes
tenaient à exprimer par rapport au projet de loi n° 88.
Ces commentaires vont nous permettre de pousser la réflexion sur certains
thèmes précis.
Premièrement, des préoccupations ont été
soulevées sur le montant des amendes liées à certaines infractions. Nous savons
déjà que les amendes n'ont pas été révisées depuis 1991. Il va sans dire que
ces montants n'ont donc plus l'effet dissuasif souhaité et qu'ils doivent absolument
être modifiés pour prévenir et sanctionner le braconnage de manière efficace. Ces amendes doivent être
cohérentes avec celles qui sont imposées pour des infractions
semblables. Elles doivent avoir aussi réellement l'effet de décourager
quiconque de commettre un crime contre la faune et de mettre en péril les
animaux et leurs habitats. Et ça, Mme la Présidente, je pense qu'il y avait un
dénominateur commun, tous les gens disaient que ce n'est pas la grosseur des
amendes, mais de bien cibler à qui qu'on présentait les amendes pour vraiment
décourager le braconnage.
Tous les citoyens, qu'ils pratiquent des
activités fauniques ou non, veulent s'assurer que ces infractions sont toujours
prises au sérieux et qu'elles sont punies adéquatement. Réajuster les amendes
et créer des nouvelles infractions nous permettront d'atteindre cette cible.
Toutefois, et ça, je pense, c'est important, il faut s'assurer d'un juste
équilibre afin que ces amendes ne soient pas dissuasives pour la relève et pour
les clientèles qui pratiquent les activités en toute bonne foi. Ce sont des
points de discussion que nous aurons l'occasion, d'ailleurs, d'approfondir dans
le cadre de la présente étude détaillée.
Deuxièmement,
certains intervenants veulent s'assurer que le fonds... que les fonds
recueillant les compensations financières auront un aspect régional.
C'est une chose d'exiger une compensation financière aux promoteurs qui sont
responsables de la perte d'habitats fauniques dans le contexte des projets
d'infrastructure, mais il faut que cet argent se retrouve au bon endroit pour
pallier de manière appropriée ce qui a été perdu.
Il est de mise que les régions soient reconnues
dans ce processus de préservation et de compensation. Cela dit, le projet de
loi instaurera un ou des programmes qui feront en sorte de préciser cette
orientation. La clarté des modalités quant aux compensations financières et la
transparence seront ici les mots d'ordre pour continuer de nous assurer que les
régions ne perdent en rien au change.
En troisième lieu, il y a eu des discussions sur
les appareils d'éclairage utilisés par les chasseurs pour rechercher le gibier.
Évidemment, pour contrer la pratique du braconnage, il faut être au courant des
moyens utilisés par les malfaiteurs par rapport à l'activité de chasse légale.
L'utilisation de technologies de plus en plus avancées est une composante
intégrante du modus operandi des braconniers, ce qui leur permet de chasser
dans des conditions qui ne sont pas permises aux autres chasseurs.
La loi prévoit déjà une interdiction d'utiliser
un éclairage pour déceler un animal dans un endroit fréquenté par le gros
gibier. Toutefois, le projet de loi vient élargir la portée de la loi en
interdisant également l'utilisation d'un réflecteur ou d'un appareil
d'éclairage, de vision nocturne ou d'imagerie thermique la nuit pour déceler la
présence du gros gibier dans un endroit fréquenté par celui-ci. Cette mise à
jour à la loi actuelle devrait faciliter le travail des agents de protection de
la faune en élargissant la portée de la disposition en question, ce qui
éliminera certaines ambiguïtés sur l'utilisation d'appareils prohibés. Ici, il
est important de préciser que l'objectif n'est pas de restreindre l'utilisation des appareils d'éclairage dans
certaines circonstances par les chasseurs, les piégeurs et ceux qui
recherchent le gibier avec des chiens de sang afin de limiter la souffrance à
un animal blessé mortellement. On aura aussi l'occasion
d'analyser plus en profondeur diverses situations courantes qui nécessitent l'utilisation d'un éclairage adéquat.
Quatrièmement, en ce qui concerne la gouvernance
des zecs, il faut s'assurer de respecter la volonté d'origine de leur création.
Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a pour responsabilité de
s'assurer que les zecs conservent le rôle pour lequel elles ont été créées.
Cela est déjà possible avec la loi actuelle, qui comprend des mécanismes pour
assurer que les pouvoirs réglementaires délégués aux organismes gestionnaires
de zecs s'exercent dans le respect des principes fondamentaux des zecs et du
cadre légal existant.
Il est utile de rappeler ces principales... les
principes fondamentaux des zecs : un, l'accessibilité pour les citoyens;
deux, la participation des utilisateurs; trois, la conservation de la faune;
quatre, l'autofinancement des opérations. Cela dit, l'expérience des dernières
années démontre que nous pouvons et que nous devons aller plus loin. Avec le projet de loi n° 88, nous aurons le moyen
de nous assurer qu'aucun privilège qui va à l'encontre d'un de ces principes
énoncés ne soit accordé à quiconque. La transparence et la conformité des
opérations des zecs nous permettront de s'assurer que ces territoires demeurent
accessibles à tous les Québécois.
Cinq. Enfin, des préoccupations ont été
soulevées quant à la consommation d'alcool ou de drogue lors de la pratique de
l'activité de chasse. Bien entendu, l'alcool et les drogues ne font pas bon
ménage avec la pratique de la chasse. En réalité, la loi actuelle interdit déjà
la chasse sous l'influence de l'alcool. Par contre, depuis la dernière mise à
jour de la loi, la consommation de cannabis à des fins récréatives est devenue
légale au Canada. Le projet de loi reflète cette nouvelle réalité et étend la
portée de la loi pour interdire la consommation de drogue, tout comme cela a dû
être fait pour d'autres lois et règlements.
Je tiens à rassurer les chasseurs quant à cette disposition.
L'interdiction ne s'applique que lorsqu'il y a chasse active, c'est-à-dire
lorsqu'un chasseur en possession d'une arme est à l'affût ou activement à la
recherche d'un animal. Il est donc possible pour les chasseurs de consommer
modérément, naturellement, de l'alcool sur l'heure du dîner ou après leur
journée de chasse. Il leur est aussi possible de transporter de l'alcool dans
un sac pendant la chasse. Pour faire une
comparaison simple, ces interdictions sont un peu comme celles qui s'appliquent
à la consommation et à la conduite d'un véhicule. L'interdiction sera
donc semblable à ce que l'on peut retrouver dans le Code de la sécurité
routière ou la Loi sur les véhicules hors route.
En conclusion, en somme, les commentaires et les
propositions exprimés lors des consultations nous montrent que les Québécois, Québécoises
ont à coeur de protéger leur patrimoine faunique et sont réceptifs aux moyens
que nous souhaitons prendre pour y arriver. De notre côté, nous tirons un grand
bénéfice à écouter les préoccupations des citoyens. Nous pouvons ainsi valider
les ajouts et les modifications qui auront des effets positifs sur la gestion
de la ressource faunique et nous pouvons également pousser la réflexion et
rectifier le tir si nécessaire.
Je suis inspiré par tout ce que j'ai entendu
jusqu'à maintenant et j'ai très hâte de collaborer avec vous lors de l'étude
détaillée article par article. Je suis persuadé qu'en travaillant ensemble nous
arriverons à un projet de société, un projet de loi qui répondra aux attentes
des Québécois. Merci de votre attention.
• (15 h 30) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le ministre. Merci. Alors, Mme la députée... Excusez-moi. J'invite
maintenant l'opposition officielle... Mme la députée, vous avez la parole.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Je vais commencer de la même façon que le ministre en
saluant un collègue avec qui j'ai eu le plaisir de travailler pendant quatre
ans et demi, qui s'appelle Luc Blanchette. Je vous dirais un peu que...
Quelquefois, quand les gens disent la place que j'occupe... la place qu'il
occupait, je dirais, le siège qui était disponible... Et il occupait le siège
disponible que vous avez maintenant, M. le ministre, vous avez raison. Il avait
fait un travail exhaustif, et vous avez repris un peu... Parce qu'on le dit un
peu avec un sourire, hein, les politiciens passent, les fonctionnaires restent,
et le projet de loi était resté entre les mains des gens qui le trouvaient
suffisamment bon pour pouvoir vous le représenter. Et la touche à laquelle vous
avez apporté, c'est-à-dire les chiens de sang, est venue satisfaire énormément
de gens.
Et, malgré mon absence physique des trois jours
que vous avez eus en consultations, j'étais particulièrement intéressée et j'ai
écouté, je vous dirais, presque l'ensemble. J'en ai manqué deux, que j'ai dû
écouter en différé par la suite, mais j'ai écouté les consultations et j'ai
entendu les gens pouvoir signifier leur satisfaction et leur intérêt sur
certains sujets qui étaient... qui sont mentionnés dans le projet de loi.
Donc, le projet de loi n° 88 est bien
accueilli. Et je vous dirais qu'il est grand temps qu'on parle de faune. Il est
grand temps que, malgré la situation présente, on prenne un peu de temps pour
parler de ce qui se passe à l'extérieur du principe de la pandémie.
On va sûrement s'arrêter plus longuement sur les
chiens de sang, puisque c'est une nouvelle perspective à l'intérieur de la loi,
mais on va aussi s'arrêter, de notre côté, sur le principe de la sécurité,
sécurité du chasseur, sécurité de l'accompagnateur, des agents de la faune, on
en a parlé un peu en crédits, on va avoir le plaisir de le faire, mais aussi de
la faune, et je vais peut-être le dire à ma façon, mais de tout ce qui est chassé
et pêché.
Puisqu'il y aura des différences entre certaines
choses... Et vous faites bien, dès le départ, on commence avec les définitions,
puis ça va nous permettre de statuer sur certaines choses.
On va se préoccuper aussi des prédateurs, parce
qu'on a l'homme, comme prédateurs — avec un s — mais on a aussi le loup, l'ours puis, je vous dirais,
très loin dans le territoire québécois, le carcajou. Puis il va falloir peut-être
regarder différentes façons de faire pour
différents prédateurs. Puis ça, on aura sûrement plaisir à revenir sur certains
aspects.
Vous en avez parlé et vous faites bien de le
signaler, la modernisation, il y a le drone, il y a l'Internet, il y a les caméras, il y a la lumière, et ce sont des
aspects de la chasse qui viennent changer la relation entre la proie et le
prédateur.
Je n'ai jamais eu autant d'amis chasseurs que
maintenant, puisque, quand le projet de loi est sorti, j'ai plusieurs amis qui
m'ont appelée puis qui m'ont dit : Aïe! moi, je vais à la pêche,
puis : Aïe! moi, je vais à la chasse, puis qui m'ont raconté différentes
façons de faire et, quelquefois, de la façon qu'on pouvait faire les choses,
qui pouvait améliorer. Donc, on aura ce plaisir-là aussi.
On va parler de cette perspective-là que vous
avez, que j'ai vue aussi chez votre collègue qui s'occupe de l'Environnement,
c'est-à-dire octroyer des droits à certains fonctionnaires pour certaines
dispositions. Je pense que ça va être important qu'on puisse s'y arrêter puis
s'y attarder un peu, puisque tout n'est pas possible et tout ne doit pas être
délégué. Mais, ceci dit, au moment où on y sera, ça nous fera plaisir
d'échanger avec vous.
J'ai lu le projet de loi
avec plaisir et je n'ai pas vu beaucoup le mot «Premières Nations». J'imagine
qu'on va pouvoir s'en parler, parce que, quand on parle de la chasse, quand on
parle de façons de faire à la pêche, on parle aussi des aspects traditionnels
des communautés autochtones, on parle aussi des habitudes et des traditions
qu'on se doit de respecter. Il n'y a pas si longtemps, on a vu... on l'a vécu
un peu ensemble, ce droit d'aller à la chasse, qui a été un peu bafoué et qu'on
se doit de regarder avec beaucoup d'attention. Je ne l'ai pas vu beaucoup, mais
je suis sûre qu'au moment où on va avoir l'opportunité d'en parler ça va être
un bon moment pour le faire.
Dans la prédation, je n'ai pas vu... ça va vous
sembler peut-être un peu particulier, mais je n'ai pas vu le mot «phoque». Je
n'ai pas vu cet aspect-là. Puis peut-être que ça va aussi avec le principe des Premières
Nations, puisqu'on n'en parle pas, on ne parle pas non plus de cet aspect-là.
Mais c'est une chasse qui existe, et peut-être qu'on devra s'arrêter quelque
peu. Puis vous saurez me dire si on est à la bonne place.
Je terminerai avec les deux sujets un peu chauds
que vous nous avez parlé, puis on le dit tout le temps un peu avec sourire,
parce que ce ne sera pas un combat, ça va être vraiment une conversation, mais
les amendes ont été un sujet très soulevé. Les gens nous en ont parlé en
disant : Bien, il faut trouver la juste place entre comment faire en sorte
qu'on puisse bien baliser les choses pour que les gens soient prudents, mais,
en même temps, ne pas décourager cette nouvelle façon de faire puis la
reconnaissance qu'on a de nos jeunes qui vont peut-être s'approprier ce sport,
puis qui se passe habituellement de... avant, j'aurais dit de père en fils,
maintenant, je vais dire de famille, parce que je connais maintenant autant de
femmes qui s'intéressent à la chasse que je connais d'hommes. Donc, ce sera une
façon de le regarder.
Puis nécessairement, depuis que le projet de loi
sur le cannabis est passé, bien, je pense que chaque projet de loi doit s'y
attarder, puisque c'est une nouvelle façon de faire. C'est une nouvelle
législation, puis on doit la regarder avec beaucoup de précision.
La boisson est pour moi un autre sujet. Le
cannabis étant une chose, la boisson, vous le dites bien, M. le ministre, il va
falloir regarder comment on l'écrit pour s'ajuster, parce qu'on n'a pas le
droit de faire de la chasse en étant en boisson, mais on connaît tous des gens
qui font un camp, ils vont au camp, comme on dit, et, à l'heure du dîner, ils
prennent une bière ou, à l'heure du souper, avec leur butin, prennent... font
un bon souper de filets de doré... Je pense, entre autres, à un ami qui
s'appelle Denis, puis qui me dit : Là, Francine, on se fait notre souper,
on fait nos filets de doré, on s'ouvre une bonne bouteille de blanc puis on
jase. Il ne faudrait surtout pas que... Et, de ce fait, j'ai trouvé que de s'y
arrêter un peu pour être sûrs que... Et puis je suis sûre que, dans votre
caucus, ça a brassé autant que dans les autres pour vous parler de la fameuse
petite gorgée de vin à la fin de la journée, là.
Vous vous êtes arrêté sur une phrase importante,
puis je pense que vous n'avez même pas fait exprès pour le faire, mais c'est un
beau jeu de mots. On va s'assurer, un, que votre legs... Parce qu'un projet de
loi, pour un ministre, c'est un peu un legs. Je comprends votre nervosité. Je
pense que c'est un beau moment, pour un ministre, de s'arrêter puis de
dire : J'ai un projet de loi puis je vais moderniser quelque chose. Donc,
c'est un beau moment pour vous. Mais vous avez dit : On va rectifier le
tir. Je trouve que c'est un beau jeu de mots. Il faut dire qu'on va parler
d'une loi sur la chasse. On va rectifier le tir puis on va faire en sorte de
vous accompagner pour que nos gens qui vont
à la chasse ou qui pratiquent le
sport de la pêche et la chasse se retrouvent dans un milieu sain et sécuritaire
qui ressemble au Québec
moderne qu'on a maintenant. Donc, ce sera un plaisir de vous accompagner
dans ce projet de loi.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci beaucoup, Mme la députée. J'invite maintenant la porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de forêts, de faune et de parcs et
députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue
à prendre... à faire ses remarques préliminaires.
Mme Émilise Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien : Merci, Mme la
Présidente. Je serai très brève, là. Bien contente d'être ici avec les
collègues pour travailler ce projet de loi là, qui est important pour le ministre
mais pour notre région aussi, hein, l'Abitibi-Témiscamingue, notre région
respective.
Alors, je pense qu'on va avoir effectivement de
belles discussions puis parfois peut-être même des débats, puis je pense que ça
va être sain de les tenir ici, en commission. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, Mme la députée. J'invite maintenant le porte-parole du troisième groupe
d'opposition et député de Jonquière à faire ses remarques préliminaires. La
parole est à vous, M. le député.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui. Bonjour. Merci,
Mme la Présidente. Bonjour à tous et à toutes et aux équipes qui accompagnent
les parlementaires.
Je veux saluer tout de suite le travail de mon
collègue député de Bonaventure, qui fait un travail magnifique et qui agit un
peu comme mentor pour moi en cette matière. Mais, considérant le caucus réduit
que nous avons, évidemment, il faut qu'on se partage... On n'a pas encore le
don d'ubiquité, donc il faut qu'on se partage les tâches, mais c'est avec plaisir que je suis sur cette
commission-là, parce que, pour moi, c'est un enjeu extrêmement
important, la question de l'accès puis la démocratisation à la faune.
Un des plus grands héritages de la Révolution
tranquille, c'est certainement le déclubage, l'accès à la faune de façon
démocratique, le travail sur la relève, sur le fait que le territoire
appartient à tout le monde, et il faut qu'on s'assure du
respect de ces valeurs et de ces principes-là, notamment via les zecs, les
zones d'exploitation contrôlées. Et j'ai entendu le ministre tout à l'heure, je
suis heureux de l'entendre, en disant qu'il veut s'assurer de ces principes-là,
là, à travers le projet de loi.
Alors, on va suivre ça de très près, parce que,
pour moi, c'est un enjeu fondamental et que j'accroche à une valeur qui est
encore aussi importante, qui est celle de la décentralisation. La création des
zecs était un geste décentralisateur, au sens propre du terme, en confiant à
des OBNL, à des administrateurs bénévoles, des pouvoirs de gestion,
d'animation, d'administration sur un territoire de zec. Et il faut s'assurer
que cette décentralisation-là ne soit pas affectée par le projet de loi
n° 88.
C'est la même chose pour la question de la
gestion des fonds de compensation, là, dans le cas de la perte d'un habitat,
via la Fondation de la faune, notamment. Il faut s'assurer que ces fonds sont
gérés régionalement et non pas avec un oeil, je dirais, discrétionnaire du ministre.
Puis, quand je dis «du ministre», là, on va s'entendre tout de suite, je ne
parle pas du ministre là, là, je parle du ministre au sens de l'appareil
public, au sens de la continuité des lois, parce qu'on travaille pour le futur. Alors, il ne faut pas que la gestion des fonds
soit entre les mains discrétionnaires d'une seule personne et d'un seul ministre.
• (15 h 40) •
Les autres enjeux ont été nommés par mes collègues.
La question des amendes, évidemment, il ne faut pas que ça devienne une façon
détournée de nuire, par exemple, à la relève.
Même chose
pour la consommation d'alcool. Il va falloir s'assurer aussi que nos
agents de la protection de la faune, à
cet égard, ont les compétences puis les moyens d'agir, trouver un
équilibre — moi
aussi, j'ai des amis, mais ce n'est pas rien qu'une question d'amis, là, c'est une question de société, là — s'assurer que ce ne soit pas non plus trop
restrictif, là, dans la pratique d'un
loisir, tout en s'assurant de la sécurité, qui doit être la valeur première,
là, des actions qu'on va poser.
Donc, c'est un projet de loi important. Je
n'irais pas jusqu'à dire... Tu sais, parce qu'on peut lancer des fleurs, à un
moment donné, il y a un minipot. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une
réforme majeure de l'accès à la faune, là, hein? On aurait pu, par le projet de
loi n° 88, même s'il a été généré par le gouvernement précédent, on aurait
pu aller beaucoup plus loin. Et mon collègue, justement, de Bonaventure, quand
il a fait sa tournée, en 2017, a ciblé plusieurs problèmes et il a ciblé
plusieurs solutions qui, malheureusement, ne se retrouvent pas dans le projet
de loi n° 88. Peut-être qu'on va essayer d'en amener quelques-unes par
amendement, des solutions, mais on verra.
Moi, je pense qu'on aurait pu faire, une
quarantaine d'années après la création des zecs, une réforme encore plus large
et plus globale, toujours dans le souci d'un accès à la faune. Parce que les
pratiques ont changé, hein? Ce qui était autrefois, par exemple, strictement
l'accès au territoire pour de la chasse ou de la pêche, aujourd'hui, il y a
d'autres types de pratiques, surtout chez les jeunes, d'accès au territoire qui
ne sont pas que de la chasse ou de la pêche, qui sont du canot, qui sont du
kayak. Et là on rentre en conflit d'usage avec des zecs, ou des pourvoiries, ou
d'autres territoires qui sont plus dédiés à la chasse et à la pêche.
Alors, il faut qu'on fasse une réflexion plus
globale. On n'a peut-être pas nécessairement le bon forum pour le faire. C'est
pour ça, je vous dis, c'est un rendez-vous manqué, d'une certaine manière, mais
on va quand même essayer de faire ces
débats-là à travers les articles qu'on a devant nous pour voir comment on peut
s'assurer, à l'avenir, d'avoir le
moins de conflits possible ou de trouver... donner des outils à des bénévoles
sur le terrain pour être capables de gérer ces conflits-là entre des
gens qui veulent utiliser le territoire peut-être pour de la petite chasse,
comme on dit, pour de l'accès à des sports nautiques, l'accès à des plans
d'eau, sans nuire à d'autres usages, tout en favorisant le développement de la
relève. Alors, ça fait un peu quadrature du cercle, là, ça fait un peu...
trouver la bonne voie de passage, mais c'est ça qu'on doit faire ici, comme
parlementaires, puis on va essayer de le faire du mieux qu'on peut.
L'autre élément un petit peu plus technique,
mais j'interpelle tout de suite le ministre, s'il a des intentions
réglementaires par rapport au projet de loi n° 88, une fois qu'il sera
adopté, et qu'il a déjà des documents énonçant ces intentions réglementaires,
ce serait important et intéressant de les avoir. Alors, s'il veut les déposer
en temps opportun... Parce que moi, je m'aperçois, là, j'ai fait plusieurs projets
de loi avec ce gouvernement depuis 2018, souvent, je l'ai vu en
environnement, je l'ai vu, par exemple, avec la présidente du Conseil du trésor
sur d'autres projets de loi : Ah! on va traiter ça par règlement, ah! on
se donne un pouvoir réglementaire. Ça vient fatigant, à la longue, pour les
parlementaires de l'opposition que nous sommes.
Donc, si le gouvernement, en toute transparence...
Puis il y a manière de trouver, des fois, un juste équilibre, dire : Bien,
ce n'est pas tout à fait le règlement qui sera déposé officiellement, mais
voici nos intentions. Bien, ça permet de faire une loi meilleure, parce que
nous aurons accès aux intentions réglementaires, hein, il y a la loi, puis
après ça, quand... le principe de l'entonnoir, là, on avance un peu plus, puis
il y a des règlements. Mais, des fois, ça nous prend une idée des règlements
pour faire la meilleure loi. Alors, moi, ce n'est pas dans une optique de
coincer le ministre avec quoi que ce soit. Mon seul souci, c'est d'avancer le
mieux qu'on peut, et, si le ministre peut nous déposer éventuellement des
intentions réglementaires, ce serait bienvenu et ce serait apprécié.
L'autre élément, dans le même esprit, c'est de
déposer aussi, autant que faire se peut, les amendements. Ce que j'ai compris
des remarques préliminaires du ministre, c'est qu'il a déjà des amendements en
tête, que ce soit, par exemple, par rapport aux amendes, la consommation
d'alcool, peut-être même les zecs. Il a laissé entendre qu'il allait avoir des
amendements. Alors, s'il les a, les amendements, au fur et à mesure, si on peut
les avoir le plus tôt possible... Parce que moi, mon ministère, là, il est là,
je suis très heureux de l'avoir, là, mais c'est un seul recherchiste. Je n'ai
pas des sous-ministres, des attachés politiques, un cabinet, etc. Donc, on a
beaucoup de travail à faire. Alors, si on peut avoir à l'avance les
amendements...
Et, de bonne foi,
nous, si on a aussi des amendements à faire... Des fois, dans l'opposition, on
arrive un peu sur le «fly», comme on dit, là, puis là on dit : Ah! là,
j'ai une idée d'amendement. On ne peut pas nécessairement toujours
les produire à l'avance comme le ministre peut le faire, parce que le ministre,
il a toute une équipe qui travaille là-dessus à plein temps. Nous, des fois, on
arrive au projet de loi, là, sur la table même, à l'instant, puis là on
s'aperçoit que tel mot est mal interprété, ah! ça fait que, là, on va faire un
amendement. Ça fait que c'est plus difficile, je vous dirais, pour l'opposition
officielle ou les deux ou troisième partis d'opposition, de faire... de publier
à l'avance ou, disons, de partager à l'avance les idées d'amendement, mais je
pense que le ministre a plus d'outils que nous, puis, s'il veut nous envoyer à
l'avance les amendements, bien, je pense, ce serait apprécié, au même titre que
les intentions réglementaires du ministre. Ça permettrait de faire un meilleur
travail, d'avoir un peu le feedback aussi du milieu pour savoir est-ce qu'on ne
peut pas améliorer tel élément ou tel autre.
Alors, moi, je
demande de la souplesse au ministre là-dessus, de l'ouverture, et je pense
que... Le ministre nous disait tout à l'heure que c'était son premier projet de
loi depuis qu'il est ministre. C'est ce que j'ai compris. Alors, il a
l'occasion d'en profiter, puis de marquer les choses, puis de faire les choses
différemment. Puis il va voir qu'on est
capables de bien travailler dans un contexte comme celui-là. Pour le reste...
Pour le reste, c'est pas mal ça, on va essayer
de bien travailler, toujours dans le souci de développer l'accès démocratique à
la faune sur le territoire du Québec.
Vous savez,
également, moi, je suis porte-parole en matière d'environnement. Donc, il y a
des liens à faire, indéniables, indéniables entre la protection de
l'environnement... Ce n'est pas des vases non communicants, ou des silos, ou
des tuyaux d'orgue, appelez ça comme vous voulez, qui ne se parlent pas, au
contraire. Aujourd'hui, la faune, la protection
de la faune, en termes de capital naturel, est un puissant moteur de protection
de l'environnement, de préservation de nos milieux naturels, de lutte
contre les changements climatiques, de captation de carbone, de jardinage de la forêt, je dirais, je ne sais pas
comment le dire autrement. Mais, il faut le voir comme ça aussi,
l'environnement est fragmenté et l'environnement est transversal — je
parle du dossier de l'environnement — il est transversal, puis moi,
je vais m'assurer qu'à travers le projet de loi on ne fasse pas une analyse
fermée de l'enjeu de la faune, mais qu'on en
fasse une analyse ouverte pour faire en sorte que ce soit aussi une manière de
mettre en valeur le capital naturel de nos milieux fauniques dans un
souci de protection de l'environnement pour les générations futures. Je ne sais
pas comment je pourrais le dire mieux que ça. Puis c'est dans cet esprit-là que
nous allons travailler. Je pense que j'ai fait un bon tour jusqu'à maintenant.
Alors, voilà, Mme la Présidente. Merci beaucoup.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le député. Est-ce
qu'il y a d'autres remarques préliminaires? Non?
Étude détaillée
Donc, s'il n'y a pas
de motion préliminaire, nous allons immédiatement débuter l'étude article par
article. Donc, M. le ministre, c'est votre premier projet de loi et... Oui, Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau :
Bien, simplement, Mme la Présidente, je n'enlèverai pas mon masque pour ça,
parce que le ministre va parler dans quelques instants, mais j'aimerais ça
aussi que ce soit ligne par ligne, parce qu'alinéa, c'est... J'aimerais ça, vraiment,
que ce soit détaillé, puisque c'est un projet de loi qui vient jouer quelquefois
sur les mots puis les définitions. Donc, j'aimerais ça que ce soit vraiment très
détaillé plutôt que de le faire par articles.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a quelqu'un qui est contre cette proposition-là?
Non?
Alors, M. le ministre,
puisque c'est votre premier projet de loi, vous allez lire votre premier
article. Alors donc, nous allons évidemment commencer l'étude article par
article. Alors, on commence.
M. Dufour :
Donc, dans le... Excusez. Dans l'article 1, nous avons le texte actuel et
le texte proposé, donc j'irais tout de suite avec le texte proposé, puis ça va
permettre peut-être de faire des liens avec les éléments qui sont modifiés.
Donc, dans le texte proposé :
«1. Dans la présente
loi, à moins que le [texte] n'indique un sens différent, on entend par :
«"acheter" :
obtenir ou tenter d'obtenir, troquer, se procurer d'une personne ou permettre
qu'elle nous procure un animal...»
Et là c'est là qu'on
enlève «de la fourrure, du poisson» pour...
• (15 h 50) •
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, M. le ministre, vous devez, dans un premier temps,
lire l'article, l'article 1...
M. Dufour :
Ah! d'accord. L'article 1.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : ...et après ça, bien, on va revenir, ce que la députée de
Mille-Îles a demandé, on va revenir ligne par ligne, en fait, alinéa par alinéa.
C'est... Et, une fois que vous avez terminé la lecture de votre premier... de
l'article, vous avez des notes, probablement, explicatives, alors, après ça,
vous procédez à la lecture de vos notes explicatives, puis le débat va
commencer.
M. Dufour :
O.K. Donc, on va y aller avec... au niveau du projet de loi, donc : L'article 1
de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune
(chapitre C-61.1) est modifié :
1° par l'insertion,
selon l'ordre alphabétique, des définitions suivantes :
«"aéronef" : un aéronef au sens
de la Loi sur l'aéronautique (Lois révisées du Canada (1985),
chapitre A-2), incluant un drone;
«"animal
domestique" : un animal d'un genre, d'une espèce ou d'une sous-espèce
qui provient d'une lignée sélectionnée par l'homme;
«"invertébré" :
tout organisme du règne animal, autre qu'un mollusque ou un crustacé aquatique,
qui n'appartient pas à l'embranchement des chordés[...];
«"sous-produit
de la faune" : tout fluide, excrétion ou sécrétion ainsi que tout
produit qui en est dérivé, provenant d'un animal, d'un invertébré ou d'un
poisson;»;
2° par le
remplacement, dans la définition d'«acheter», de «de la fourrure, du poisson»
par «du poisson, un invertébré, un sous-produit de la faune ou de la fourrure»;
3° par le
remplacement, dans la définition de «piéger», de «ou tenter de le faire» par «,
tenter de le faire ou le [faire] d'installer un piège»;
4° par la suppression
de la définition de «résident»;
5° par le
remplacement, dans la définition de «vendre», de «de la fourrure, du poisson,»
par «du poisson, un invertébré, un sous-produit de la faune ou de la fourrure»;
6° par le
remplacement, dans le texte anglais de la définition de «animal», de
«indigenous stock» par «a bloodline not selected by man»;
7° par le remplacement, dans le texte anglais
de la définition de «big game», de «Virginia deer» par «white-tailed deer».
Voici l'article 1.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, puisque c'est un article qui... C'est une loi qui modifie une autre
loi. Donc, nous allons procéder par
l'analyse de l'article 1. Maintenant, est-ce
qu'il y a des commentaires sur le premier alinéa?
M.
Gaudreault : Mme la Présidente, est-ce que le ministre devrait lire
les commentaires aussi?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Oui, c'est vrai. Il faut tous se remettre un petit peu
les choses...
M.
Gaudreault : Se mettre dans le bain.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Allez-y, M. le ministre.
M. Dufour :
L'article 1 vise d'abord à introduire la notion d'invertébré et de
sous-produit de la faune dans la Loi sur la conservation et la mise en valeur
de la faune, selon le chapitre C-61.1.
En effet, la
définition d'«animal» au sens de cette loi exclut l'embranchement des
invertébrés, qui comprend pourtant une part très importante de la biodiversité
animale connue, notamment les insectes. La définition d'«animal» ne vise pas
non plus les liquides, fluides et autres substances produites par un animal,
tels que l'urine, la salive ou les excréments.
L'article 1 vise
également à prévoir la définition d'«aéronef». Cette définition permettra,
entre autres, de préciser que les infractions prévues à l'article 27 et au
nouvel article 27.1 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de
la faune, introduit par l'article 20 de ce projet de loi, visent aussi les
activités de chasse à l'aide d'un drone.
Par ailleurs,
l'article 1 vise à prévoir une définition d'«animal domestique» aux fins
de l'application de certaines dispositions de la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune. Cette loi prévoit certaines interventions chez les
animaux domestiques pour la conservation de la faune, notamment la capture
d'animaux domestiques trouvés errants en vue de l'article 23, remplacé par
l'article 17 de ce projet de loi. Il est à noter que cet ajout ne touche
pas l'encadrement de la garde en captivité d'animaux domestiques, qui est, pour
sa part, prévue par la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal.
Aussi,
l'article 1 vise à préciser, dans la définition de «piéger», que l'action
d'installer un piège est incluse dans l'action de piéger aux fins de
l'application de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune.
En effet, la réglementation applicable du piégeage doit s'appliquer aux
personnes qui installent un piège qui n'est pas tendu, afin d'habituer les
animaux à sa présence. Ainsi, tous les gestes posés dans le but de capturer
éventuellement un animal à fourrure constituent du piégeage, et ce, même si
l'installation au sol du piège activé est effectuée par une autre personne. De
plus, parfois, un piège non tendu est... inactif est installé en avance pour
habituer les animaux. Il ne sera activé qu'en début de saison.
La notion de résident
se retrouvera maintenant à l'article 1.2, introduit par l'article 2
du projet de loi.
En effet,
l'article 1 vise à ajuster les définitions anglaises d'«animal» et de
«gros gibier» afin d'employer une terminologie plus appropriée.
Une petite note
additionnelle. Mollusques et crustacés. Les mollusques et les crustacés
aquatiques sont exclus de la définition d'«invertébré», car ils sont déjà visés
par la définition de «poisson» de la loi sur la conservation de la mise en
valeur de la faune.
Note additionnelle deux.
Réglementation, invertébré, sous-produit de la faune. Le nouvel article...
Une voix :
...
M. Dufour :
On me dit que les notes additionnelles, c'est pour moi. Donc...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors donc... Et je dois, Mme la députée de Mille-Îles, puisque vous avez demandé qu'on étudie alinéa par alinéa, lorsqu'il
s'agit... Il y a une jurisprudence. Lorsqu'il s'agit d'une loi qui
change une autre loi,
je dois consacrer 20 minutes à l'article 1 et non pas 20 minutes
par paragraphe. Vous comprenez? Parce que vous êtes aussi présidente,
vous connaissez bien la procédure, donc... Alors, voilà.
Donc, on peut, je pense, commencer les
interventions, Mme la députée de Mille-Îles. Est-ce qu'il y a des commentaires sur
le premier paragraphe?
Mme
Charbonneau : Je
vous dirais qu'il y a quelques commentaires. Puisque le ministre a passé à
travers l'article 1 dans ses commentaires, donc, je vais
essayer d'être rapide, concise. Mais j'espère, si tout va bien, qu'on puisse
avoir une fluidité plutôt que d'avoir une minuterie.
J'aurais... J'avise d'avance, puis je l'ai toujours
fait, je n'ai pas de bac en pêche et chasse, donc il y a des mots que j'aurai besoin d'avoir peut-être
une certaine orientation. Je vous en donne un, «embranchement des
chordés». Pouvez-vous m'expliquer ce que c'est? Je veux juste savoir ce que
c'est. Puisque ça va avec les invertébrés, j'ai une certaine notion, mais je ne
suis vraiment pas sûre que c'est ça, donc j'aurais besoin peut-être de vous
entendre.
Une voix : ...
Mme
Charbonneau : Est-ce
que vous aimez mieux que je fasse toutes mes questions, puis après ça...
M. Dufour : ...
Mme
Charbonneau : O.K.
Bon. Mon Dieu, je... on va avoir du plaisir. Alors, je vais aller dans «animal
domestique». Question que je me pose, puis je l'avais un peu dit au préalable,
quand on a eu nos rencontres, parce qu'on a eu le plaisir d'avoir des
rencontres techniques, le projet de loi n° 54, qui a
été adopté à l'Assemblée nationale le 8 octobre 2015, est sur la Loi
visant l'amélioration de la situation juridique de l'animal. Il y a, dans cette
loi, une définition d'un animal domestique. Il y a aussi d'autres définitions par
rapport à l'animal de compagnie ou autre
animal, et malheureusement ce n'est pas la même définition que vous avez
dans votre loi. Puisqu'habituellement on essaie d'avoir de la
concordance, je me demandais s'il y avait une raison pour laquelle, quand je
regarde la définition d'«animal domestique», je ne vois pas la même définition
au niveau du projet de loi n° 54, qui donne une
définition un peu plus large de ce qui est écrit au niveau de l'article 1
dans le projet de loi.
Mon autre question était sur le mot «résident»,
mais j'ai fini par le retrouver à 1.2. Donc, je n'aurai pas de question
là-dessus.
Le «"sous-produit de la faune" :
tout fluide, excrétion ou sécrétion ainsi que tout produit qui en est dérivé,
provenant d'un animal, d'un invertébré ou d'un poisson», je me demandais si on
ne se répétait pas, mais je ne vais pas m'y
attarder, puisque... le temps étant ce qu'il est. Puis j'ai comme compris, dans
votre explication et vos commentaires, le suivi que vous faisiez par
rapport à cet aspect-là.
Je vais aller
dans la définition anglophone. J'ai quelqu'un de très gentil qui m'a expliqué
pourquoi vous appeliez une nuit... dans la définition de «nuit», il y
avait un timing par rapport... un temps alloué au soleil et au coucher du
soleil. Donc, ça, j'ai plus compris.
Dans vos définitions, la définition de
«to trap», donc piégeage, vous l'avez en français, dans les définitions...
ne bougez pas, que je le retrouve en français... piéger, dans la définition de
«piéger», en français, on dit : «...capturer à l'aide d'un piège un animal
à fourrure, tenter de le faire ou le fait d'installer un piège;».
Quand je le relis en anglais, il me manque une
action, puisqu'en anglais c'est : «Means to capture or attempt to capture a fur-bearing animal with a trap», mais
il n'y a pas «intent of trapping». Donc, il me manque
comme une action.
Je ne suis pas aussi perfectionnée en anglais
que mon collègue de D'Arcy-McGee, mais, quand je l'ai lu, il me semblait qu'il
y avait une différence entre l'anglais et le français. Peut-être qu'il y a
quelque chose que je connais moins dans les définitions, mais je me suis
attardée à la définition. Ça fait le tour un peu de mes questions par rapport à
l'article 1.
• (16 heures) •
M. Dufour : Donc, pour ce qui est...
Je vais répondre à la dernière, en anglais. Écoutez, je n'ai pas pris le temps
de regarder la version anglophone, mais je prends acte de cet élément-là et je
vais voir avec l'équipe s'il y a vraiment une distinction dans l'écrit ou,
comme vous le mentionnez, au niveau... s'il manque vraiment une action par
rapport au libellé francophone. Donc, je pense que c'est important que ce soit
ajusté, si tel est le cas, pour qu'on ait justement la même définition, que ce
soit anglais, français. Donc... Oui.
Est-ce qu'on... Est-ce que... Si vous pouvez...
Si vous me permettez, je laisserais peut-être la parole à ma sous-ministre à
cet effet-là.
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, est-ce qu'il y a un consentement pour entendre Mme la sous-ministre?
Alors, Mme la sous-ministre, vous allez
décliner votre titre... votre nom et votre titre et répondre à la question.
Merci.
Mme
Paquette (Élise) : Oui.
Bonjour. Élise Paquette, sous-ministre associée à la Faune et aux Parcs par
intérim.
Effectivement, je n'ai pas l'information, là,
sur l'aspect anglophone. On est après vérifier avec le juriste. Donc, je ne
sais pas si on peut revenir dès qu'on a la réponse...
Mme
Charbonneau : La
volonté, Mme la Présidente, c'est toujours d'avoir un retour. Donc, si on nous
revient à l'intérieur du temps, il n'y a pas de souci. Ce serait intéressant.
M. Dufour :
Pour ce qui est de la question de...
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le ministre.
M. Dufour : Oui, Mme la Présidente.
Pour ce qui est de la question sur l'embranchement des chordés, moi, ce qu'on
m'a expliqué, quand on m'a présenté ça, c'est un niveau de classification des
animaux à colonne vertébrale. Donc, c'est l'information que je pourrais vous
donner. Si vous permettez, un complément d'information, je pourrais laisser la
sous-ministre.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
allez-y.
Mme Paquette (Élise) : Oui, effectivement,
c'est les définitions en biologie, là, qu'un invertébré n'a pas de colonne
vertébrale. Alors, l'autre appellation, c'est vraiment pour les animaux qui ont
une colonne vertébrale. Donc, c'est les définitions officielles. Très
technique, désolée.
Mme
Charbonneau : Oui,
vous avez raison, c'est très technique. C'est juste que l'embranchement de...
je ne sais pas si on dit «chordés» ou «cordés», ça...
M. Dufour : Normalement, c'est
chordés, là.
Mme
Charbonneau :
C'est chordés, hein?
M. Dufour : C'est chordés qu'on dit,
d'habitude, là. Et puis, pour ce qui est des animaux domestiques, vous parliez
du projet de loi n° 54?
Mme
Charbonneau : Oui.
M.
Dufour : Il faudrait que je
prenne le temps de voir pourquoi qu'on n'a pas la même définition à cet effet-là.
Une voix :
...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...le consentement. Est-ce que j'ai un consentement? Alors, M. le juriste, s'il
vous plaît, votre nom, et déclinez votre titre, et enlevez votre masque.
M.
Tremblay-Parent (Gabriel) : Gabriel Tremblay-Parent, ministère de la
Justice.
En fait, la
définition, là, vise essentiellement les animaux qui sont d'une race
sélectionnée par l'homme, parce que c'était vraiment l'objectif, dans la Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la faune, dans plusieurs cas, de
cibler des animaux qui pourraient être domestiques, qui pourraient être
nuisibles. Donc, évidemment, c'est une loi
qui vise à protéger les animaux sauvages. Donc, ce qui est important, c'est de
pouvoir intervenir, là, à différentes reprises dans la loi, puis les
dispositions ont été analysées puis d'ailleurs sont identifiées dans le
commentaire, là. Puis c'était vraiment important de cibler, là, toutes les
races sélectionnées par l'homme plutôt que d'en distinguer quelques-unes, là,
comme dans la loi sur le bien-être et la sécurité des animaux.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Mme la députée.
Mme
Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. J'essaie de bien comprendre la réponse. Puis je
comprends que, si c'est le légiste
qui m'explique, c'est parce qu'il y a un aspect de la législation qui
m'échappe. Mais, dans la loi n° 54, ça dit :
«a) un animal
domestique, soit un animal d'une espèce ou d'une race qui a été sélectionnée
par l'homme de façon à répondre à ses besoins tel que le chat, le chien, le
lapin, le boeuf, le cheval, le porc, le mouton, la chèvre, la poule et leurs
hybrides.»
Je vous dirais que
ça couvre pas mal tout par rapport à l'animal domestique. Si on ne peut pas
prendre la même définition, doit-on appeler ça de la même façon, puisque la
volonté d'un légiste, c'est toujours... Le législateur veut une cohérence dans
ses définitions à travers ses lois. D'ailleurs, c'est pour ça qu'on va
s'arrêter sur le cannabis, on veut que ce soit fluide entre une définition et
une autre.
Donc, je me
demandais, si on ne peut pas prendre la même définition, peut-on donner, à
l'intérieur du projet de loi n° 88, à
«animal domestique» un autre nom qu'«animal domestique» pour ne pas que la personne qui interprète la loi puisse
être mélangée entre deux lois qui devraient être cohérentes une envers l'autre?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le juriste.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui.
En fait, le fait, justement, qu'on vise à prévoir une définition...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Enlevez votre masque, quand vous répondez, pour qu'on puisse vous entendre
mieux. Vous le remettez après.
M. Tremblay-Parent
(Gabriel) : Parfait. En fait, l'objectif, là, d'avoir prévu
spécifiquement une définition d'«animal domestique», c'était justement pour
qu'il y ait... que ce soit clair, là, le concept d'animal domestique, aux fins
de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Auparavant, la
notion d'animal domestique se retrouvait déjà, là, à certains endroits dans la
loi, et puis il était justement susceptible d'y avoir une confusion, est-ce que
c'est la définition de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l'animal ou
est-ce que c'en est une autre. Donc là, l'objectif était justement de prévoir
une définition spécifique pour la Loi sur la conservation et la mise en valeur
de la faune, là, qui répond aux préoccupations des biologistes, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée.
Mme
Charbonneau : Je
vais être tannante, Mme la Présidente, mais tannante dans le bon sens.
C'est-à-dire que je comprends la réponse, mais, en même temps, elle ne reste
pas claire pour quelqu'un qui, à l'extérieur de la philosophie du légiste, là,
essaie de comprendre la différence entre une réglementation et une autre. Si on
dit «un animal domestiqué», si on change le terme, on peut se donner une
définition peut-être différente, mais, puisqu'une définition existe déjà, je
reste un peu attachée au principe de la cohérence entre les uns et les autres.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : En
fait, l'idée, c'est que... c'est, justement, qu'on prévoit une disposition
spécifique dans la loi. L'objectif, c'était vraiment d'éviter, là, qu'il y ait
une confusion dans la Loi sur la conservation
et la mise en valeur de la faune, notamment sur la notion de répondre à ses
besoins, dans le sens que... Le but était vraiment la protection des animaux sauvages, puis il n'y avait pas
d'autre concept que le concept d'animal domestique, là, qui s'accolait
bien, là, au concept qu'on voulait introduire. D'ailleurs, le terme se retrouve
déjà dans la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune.
Et donc c'est
important, là, de, oui, adopter le même terme, mais de prévoir une définition
particulière, là. Puis je pense que le fait que ça se retrouve, là,
d'emblée, au début de la loi puis que ça dit «au sens de la présente loi»,
bien, ça permet justement d'éviter, là, une confusion sur l'application, là,
d'une définition qui se retrouverait ailleurs.
• (16 h 10) •
Mme
Charbonneau : Je
ne suis pas tellement sur la confusion, je suis plus sur la cohérence. Alors,
je vous entends dans ce que vous me dites. Vous me dites que c'est au début de
la loi, je comprends. Puis le ministre le mentionnait au départ, la loi n'a pas
été ouverte depuis très longtemps. La loi n° 54, par contre, a été déposée
et adoptée en 2015. Je pense que ce n'est pas un grand malheur de pouvoir
ajuster une définition à une autre, surtout que ça n'enlève rien. Ça rajoute
quelques lignes, là, entre «[une] espèce ou [une] sous-espèce qui provient
d'une lignée sélectionnée par l'homme», puis il y a une énumération, ici, qui
fait en sorte qu'on reconnaît qu'est-ce qu'un animal domestique. Je trouve
juste décevant qu'on ne puisse pas arrimer les définitions pour s'assurer d'une
cohérence et d'un vocabulaire entre les différents projets de loi que nous
avons, surtout qu'habituellement c'est ce qu'on essaie de faire, on essaie de
maintenir une cohérence entre une définition d'un projet de loi à l'autre.
Donc, je comprends que le légiste... Puis je
comprends la volonté de mettre en place une définition, mais, si une définition
existe déjà, ça ne coûte rien de juste reporter la même définition d'un projet
de loi à l'autre en étant... au pire, en y faisant référence. Mais,
nécessairement, quand on regarde les références que touche le projet de loi, on
n'y voit pas la loi n° 54. Puis je l'ai mentionné un
peu au ministre dans une rencontre technique que nous avons eue, où il faudrait
arrimer les choses pour s'assurer qu'on parle tous de la même chose quand on
dit : Un animal reconnu comme domestique.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le ministre.
M. Dufour : Ce qu'on va vérifier...
On va prendre quelques secondes pour vérifier avec le MAPAQ, justement, si on
ne pourrait pas prendre, je pense, la même définition. Puis, à un moment donné,
bien, c'est ça, c'est d'essayer d'avoir une
corrélation entre les définitions. Donc, on va juste s'assurer qu'on puisse
vraiment travailler avec la définition de 2015, du projet de loi
n° 54, et la nôtre pour ne pas qu'il y ait d'imbroglio entre les deux
définitions.
Mme
Charbonneau :
Merci.
M. Dufour : Parfait.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'article 1 ou d'autres réponses?
Alors, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Moi, je
voudrais juste bien, bien comprendre, là. Le ministre, avec le projet de loi,
vient modifier les définitions pour bien couvrir, si on veut, ce qu'on peut
acheter. C'est ce que je comprends, là. C'est comme si la loi actuelle ne vient
pas préciser... Je vais le formuler différemment. C'est comme si la loi
actuelle inclut, dans «animal», autant les invertébrés que les poissons,
mettons, et là on vient préciser qu'on peut acheter un animal, un poisson, un
invertébré, ou un sous-produit de la faune, ou de la fourrure. Autrement dit,
on vient préciser c'est quoi, l'objet de l'achat.
Et là on
vient nous dire, finalement, que le problème, c'est que, dans la version
actuelle, «animal» ne couvre pas, entre autres, les insectes ou les
invertébrés puis que la définition d'«animal» non plus ne couvre pas les
sous-produits comme les liquides, les fluides, les autres
substances, etc. Est-ce que je comprends bien? Est-ce que c'est ça que vient
faire la définition, elle vient préciser «animal», c'est ça, vient préciser
«animal»?
M. Dufour : Si je comprends bien,
là, la question, vous, c'est... le questionnement, c'est : Pourquoi qu'on
modifie l'article?
M. Gaudreault : Oui. Oui, c'était...
C'est un peu ça, oui.
M. Dufour : Bien, on vient définir
un peu... davantage qu'est-ce qui est l'article actuel, la définition «acheter».
Donc, exemple, un invertébré, c'est un élément qu'on ne retrouvait pas dans le
texte actuel, puis on vient, comment dire, un peu au niveau... L'article actuel
dit «qu'elle nous procure un animal, de la fourrure, du poisson».
Donc, on vient moduler, en fin de compte. «Un
animal, du poisson, un invertébré, un sous-produit de la faune ou de la
fourrure».
Donc, on vient, je pense, plus... mieux définir,
par le libellé, la dynamique de cet élément-là. On est dans les détails. On est
vraiment dans les détails.
M. Gaudreault : Parce que
maintenant, par rapport à avant, c'est quoi, on peut acheter un invertébré? Ça
a l'air drôle à dire comme ça, là, mais c'est... J'essaie de comprendre
pourquoi on ajoute, là. Je veux dire, moi, je vous l'ai dit tantôt, je ne suis
pas un gars de chasse, là. J'ai du monde, là, qui est... autour de moi puis
dans ma famille, etc. Mais je veux comprendre un petit peu plus c'est quoi, l'invertébré
qu'on vise là-dedans, là.
M. Dufour : Je laisserais, si vous
voulez, la sous-ministre de la Faune répondre à la question.
Mme Paquette (Élise) : Oui. Merci.
Oui, effectivement, ces situations-là ne sont pas couvertes actuellement dans
notre loi. On a de plus en plus... Quand on parle d'invertébrés, on peut penser
à des tarentules. On sait qu'il y a un attrait, là, pour certaines espèces, si
je peux dire, et puis ça, ça nous amène... Nous autres, ce qu'on veut faire,
c'est se donner une définition pour, plus loin, faire l'encadrement de ces
situations-là. Donc...
Et c'est la même chose pour les sous-produits.
Il y a des risques de maladies. On pense souvent... L'exemple qui est donné,
là, l'urine de cervidé, qui est utilisée pour attirer, bien, ça, ça peut
amener, effectivement, des risques de maladies. Donc, on veut l'encadrer, là.
Mettons, l'urine synthétique pourrait être permise mais pas l'urine comme telle
de cervidé. Donc, ça, c'est un des exemples.
Mais la situation des invertébrés, c'est
vraiment important, parce qu'il y a de plus en plus d'insectes, là, comme des
tarentules, ou des scorpions, ou des... ce n'est pas encadré, là. Donc, on veut
être capables de pouvoir agir, là, par rapport à ces espèces-là.
M. Dufour : ...Mme la Présidente. Il
y avait aussi tout l'aspect de la vésicule biliaire, que vous avez certainement
déjà entendu, là, les problématiques de sous-produits de vésicules biliaires.
M. Gaudreault : O.K. Les tortues,
c'est-tu un invertébré? Ça a l'air drôle comme question, là, mais je me pose...
Je pense que les tortues, c'est des invertébrés.
Des voix :
...
M.
Gaudreault : Les tarentules, on peut acheter ça dans des «pet shop»,
là?
Des voix :
...
M.
Gaudreault : Non, j'espère que non.
Des voix :
...
M.
Gaudreault : Une tortue est un vertébré?
M. Dufour :
...
M.
Gaudreault : Donc, c'est un animal.
M. Dufour :
C'est un... Ce n'est pas dans les invertébrés.
M. Gaudreault : O.K. Autre question plus de
linguistique, je dirais, là. On dit qu'elle nous procure du poisson.
Pourquoi «du poisson» et non «un poisson»? Dans le sens que c'est comme si du
poisson... Je vais m'acheter du poisson. C'est... Il y a quelque chose de non
quantifiable.
Mais,
tu sais, si je lis la définition d'«acheter» : «...obtenir ou tenter
d'obtenir, troquer, se procurer d'une personne ou [de] permettre qu'elle nous
procure un animal, du poisson, un invertébré, un sous-produit de la faune ou de la fourrure moyennant un avantage promis ou obtenu»,
pourquoi «du poisson»? Si j'achète un poisson, à partir du moment où j'en
achète un puis j'en achète plusieurs... Ça a l'air niaiseux, là, mais...
M.
Dufour : Je dirais qu'on a... C'est tout simplement... On a juste
repris ce qui était déjà marqué dans loi actuelle.
Donc, il n'y a pas eu d'ajustement par rapport à ça. Dans la loi actuelle, ça
disait : «Un animal, de la fourrure, du poisson», donc on a repris la même chose. Il n'y a pas de... Il n'y avait pas de lien direct, là, entre le «du»
et pas le «du».
M.
Gaudreault : Je comprends, là. Ce n'est pas une modification, on
maintient ce qu'il y a là. Mais ça couvre un ou plusieurs poissons.
M. Dufour :
Oui, on pourrait dire ça comme ça, honnêtement.
M.
Gaudreault : Ça va aller pour l'instant.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'article 1?
Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons passer à la mise aux
voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Oui. Veuillez...
M. Dufour :
...par contre, d'avoir la réponse à la collègue.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Dans ce cas-là, soit qu'on suspende ou qu'on... qu'on
suspende la séance ou qu'on suspende l'article.
Mme
Charbonneau :
Mme la Présidente, si je peux me permettre, on pourrait suspendre l'article,
continuer à travailler, puis, quand les réponses vont venir, on va revenir à l'article.
C'est la mesure qui fait en sorte qu'on peut continuer à rouler.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Parfait. Alors...
M.
Gaudreault : Autre élément, Mme la Présidente. Tu sais, on a dit qu'on allait analyser alinéa par alinéa, là.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Bien, c'est-à-dire, il y a une jurisprudence qui dit que,
lorsque c'est une loi qui modifie une autre loi, il faut qu'on l'analyse en
bloc, l'article, O.K.? Et après, quand ce sont des articles nouveaux, là, on
peut le faire alinéa par alinéa.
M.
Gaudreault : Mais, je veux dire, j'ai 20 minutes pour l'ensemble
de l'article.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Oui, c'est ça. Vous avez...
M.
Gaudreault : Quand j'ai dit : Pour l'instant, ça va, ça ne
voulait pas dire que je n'avais plus rien à dire sur les autres alinéas. C'est
ça, je veux vous dire.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Ah! d'accord.
• (16 h 20) •
M.
Gaudreault : Je pensais que vous alliez me dire... Je pensais que vous
alliez dire à l'ensemble du groupe, de la commission : Bon, le premier
alinéa sur la définition d'«acheter», là, est-ce que c'est correct? Puis là on
passe à un autre. En tout cas, moi, je...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Bien, on est allés d'un alinéa à l'autre, là, tout à
l'heure. C'est pour ça que moi, je suivais comme... de cette manière-là. Mais,
si vous avez d'autres commentaires, M. le député, vous êtes totalement libre de
faire les autres commentaires.
M.
Gaudreault : Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Vous en avez d'autres?
M.
Gaudreault : J'en ai d'autres.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : O.K. Allez-y.
M.
Gaudreault : O.K. Je voulais savoir... J'aimerais ça entendre un petit
peu plus le ministre, dans sa vision, dans ses mots à lui, là, pourquoi on
ajoute «aéronef», là, qui est la définition selon la Loi sur l'aéronautique du
fédéral. Ça, je le comprends, là, on sait qu'aéronef est un... a vraiment une
définition reconnue, là, je dirais, mais pourquoi, là, maintenant, on l'ajoute,
par rapport à la loi actuelle?
M. Dufour :
Bien, au niveau de l'aéronef, Mme la Présidente, au niveau de l'aéronef, bien,
c'est naturellement... c'est... On le sait, aujourd'hui, là, c'est rendu un élément qui s'est ajusté ou qui s'est ajouté, si on
peut dire, et puis on doit, je pense,
vraiment le définir, parce qu'au niveau du projet de loi, bien, justement, de chasser
avec un aéronef, ce n'est pas logique, là. Ce n'est pas supposé de se faire de
cette façon-là. Et, si vous vous souvenez, un des groupes qu'on a rencontrés nous demandait même d'avoir un délai de
12 heures entre le moment que les gens arrivent en avion sur des
sites de pêche dans le Nord, où est-ce que ce n'est accessible que par voie
aérienne, justement pour éviter cette situation-là.
Donc,
«aéronef», je pense qu'aujourd'hui... Dans la loi du passé, bien, c'est sûr que
ça n'existait pas vraiment, les drones, mais, aujourd'hui, je pense
qu'on n'a pas le choix de l'identifier puis de faire en sorte qu'on puisse
maximiser la loi.
M. Gaudreault : O.K. J'ai une autre
question. Je voudrais faire un petit retour en arrière, juste revenir sur les
sous-produits de la faune. Tout à l'heure, on a parlé de l'utilisation de
l'urine naturelle, on le sait, pour la chasse aux cervidés. Je veux savoir, en
l'incluant dans les sous-produits de la faune, on entend quoi, là, par l'urine
naturelle? Est-ce que c'est dans l'objectif de l'utiliser, de ne plus
l'utiliser? Même chose avec la vésicule biliaire.
M.
Dufour : L'objectif, c'est vraiment, quand qu'on parle de protection
de l'animal, protection des individus, donc, s'assurer que les
sous-produits qui seraient utilisés seraient des sous-produits qui sont
conformes et de qualité.
M. Gaudreault : O.K. Et l'urine
naturelle de cervidé se qualifie comment là-dedans?
M. Dufour : Il faudrait que je
vérifie. Si vous permettez, peut-être, la sous-ministre...
M. Gaudreault : Oui.
Mme Paquette (Élise) : Je n'ai pas
bien compris la question. Vous voulez savoir, pour l'urine de cervidé...
M. Gaudreault : Est-ce que l'objectif,
c'est de l'interdire, finalement?
Mme Paquette (Élise) : Effectivement.
M. Gaudreault : O.K.
Mme Paquette (Élise) : ...sauf
l'urine qu'on appelle synthétique, qui serait permise.
M. Gaudreault : L'urine synthétique
est permise, mais l'urine naturelle de cervidé serait interdite.
Mme Paquette (Élise) : Oui, parce
que c'est propice...
M. Gaudreault : Serait, ou sera, ou
est?
Mme Paquette (Élise) : Serait.
M. Gaudreault : Puis la vésicule
biliaire?
Mme Paquette (Élise) : Ce n'est pas
un sous-produit, là, de... Ce n'est pas... Ça ne rentre pas vraiment dans la
définition de «sous-produit», donc, c'est certainement une partie de l'animal.
Et je ne sais pas s'il y a d'autres questions par rapport à cet encadrement-là.
Les situations
que l'on voit, c'est que... Évidemment, on ne souhaite pas que, par exemple, l'ours soit seulement abattu
pour une partie, là, tu sais, on souhaite mettre en valeur l'ensemble de
l'animal. Donc, malheureusement, il y a des situations de braconnage qui
font en sorte que, souvent, cet animal-là était chassé seulement
pour la vésicule. Donc, ça reste que,
tu sais, ce n'est pas une bonne pratique, là. Donc, c'est certain que... Mais
ça ne vise pas... Ce n'est pas un sous-produit, là.
M. Gaudreault : Ça va pour
l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'article 1?
Maintenant, sur la question de Mme la députée de
Mille-Îles tout à l'heure, est-ce que vous avez une réponse? C'était un terme
que vous aviez mentionné qui n'était pas clair, là, la domestique.
Mme Paquette (Élise) : ...définition
d'«animal domestique». On est après vérifier, là, pour voir pourquoi...
La Présidente (Mme St-Pierre) : O.K.
Donc, on va suspendre, dans ce cas-là, l'article? Oui, on va...
Mme Paquette (Élise) : Juste un
instant.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a un... Il faut que je demande un
consentement pour suspendre l'article?
Des voix :
...
Mme
Charbonneau :
Entre-temps, si vous me permettez, Mme la Présidente, il y a aussi le principe
anglophone de la définition «to trap», pour être sûrs qu'on a la même
définition anglophone, francophone, là.
M. Dufour : S'assurer que le libellé
francophone et anglophone soit identique.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
c'est vrai, il y avait ça aussi. Donc, moi, je propose qu'on suspende
l'article. Et nous allons maintenant...
M. Gaudreault : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Pardon?
M. Gaudreault : J'ai encore des
questions.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Allez-y, vous avez 20 minutes.
M. Gaudreault : Bien, c'est parce
qu'au fur et à mesure on avance, là. Je m'excuse, je commence à...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Non,
excusez-vous pas, vous êtes dans votre droit. Mais moi, j'essaie de suivre,
hein?
M. Gaudreault : Moi aussi.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jonquière.
M. Gaudreault : O.K. C'est parce
qu'au fur et à mesure qu'on a des éléments de réponse, là, on progresse, puis
là j'ai des nouvelles questions. Puis je vais me valider avec mon ministère
puis je reviens.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...quand vous serez arrivé à la fin, on va vous le dire.
M.
Gaudreault : C'est ça, exact. Moi, je veux savoir, là, la
sous-ministre et le ministre, le gouvernement, en fait, nous disent : L'objectif, c'est qu'on
interdise d'utiliser de l'urine naturelle de cervidé, par exemple, un
sous-produit. Ça, c'est dans la
définition. Mais est-ce qu'on peut savoir c'est à quel article qu'on va
l'appliquer? Tu sais, parce que, là, on dit, dans la définition,
«acheter», ça comprend un sous-produit de la faune, exemple, l'urine naturelle
de cervidé, mais ça, c'est juste la
définition. Là, on est dans la définition. J'aimerais juste savoir, pour ma
propre gouvernance, puis quand on aura à faire le débat sur le fond, je
voudrais savoir c'est à quel article qu'on va disposer qu'on peut l'acheter ou
pas.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
que vous avez la réponse à la question du...
Mme Paquette (Élise) : Dans le fond,
ce qu'on veut faire, c'est que... Au niveau d'interdire l'urine, là, ça va être
dans le Règlement sur la chasse, qui existe, qu'on va préciser, là, qu'est-ce
qui va être permis, puis l'urine synthétique, qui va être permise, tout ça.
Donc, vous allez avoir une assise dans la loi.
M. Gaudreault : O.K. Mais ce n'est
pas déjà dans la loi?
Mme Paquette (Élise) : Oui. Ce qu'on
me dit, c'est la vente qui n'était pas ciblée, puis là nous autres, on veut le
cibler, là, d'interdire la vente.
M. Gaudreault : O.K. Mais ça va être
par règlement?
Mme Paquette (Élise) : Oui.
M. Gaudreault : O.K. Quand on
disait, tout à l'heure, d'avoir les intentions réglementaires, là, c'est un bel
exemple, là, où, là, je pose des questions comme ça, puis là on me dit :
Ah! ça va être par règlement. Mais l'article habilitant nous permettant de
faire ça par règlement, c'est quel article? C'est dans quel article de la loi?
Une voix : ...
M. Gaudreault : Oui, oui, on peut
suspendre un peu. Ça ne me dérange pas, là.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : On va suspendre quelques instants pour que vous puissiez
trouver...
M. Gaudreault : Oui. Puis, en même
temps, on se réchauffe, Mme la Présidente, là, tu sais, on va...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
moi aussi.
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 29)
(Reprise à 16 h 41)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous allons reprendre nos travaux. Alors, M. le ministre, je pense que Mme
la députée de Mille-Îles vous a fait une proposition pour voir comment on va
revoir... enfin, regarder plus attentivement l'article 1.
M. Dufour : Oui. Bien, ce qu'on a
discuté, je pense que c'est une bonne proposition, là. On va... Ça va nous
prendre peut-être un petit peu plus de temps sur l'article 1, mais on va
refaire les définitions, juste faire sûr... une par une et non dans le total.
Puis on pourra même, en même temps, donner les réponses aussi aux deux, trois questions
qui étaient en suspens, en même temps, là, qu'on a eues, comme information.
Par contre, ça me permettrait, par contre, au
niveau de l'anglais, tout de suite, de pouvoir quand même répondre. Je vais
laisser le juriste, si vous voulez, pour qu'il puisse vous expliquer la situation
de l'anglophone.
Mme
Charbonneau : Si
vous me permettez, Mme la Présidente, à la proposition on rajoutait de garder l'article 1
ouvert jusqu'à la fin de l'article de loi, sur la proposition de mon collègue
de Jonquière, pour pouvoir permettre d'ajuster les définitions, s'il y a lieu
de le faire, là, jusqu'à la fin.
M. Dufour : Définitivement. Oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) : On
va attendre pour la version... On va prendre la méthode...
Mme
Charbonneau :
Définition par...
La Présidente (Mme St-Pierre) : ...définition
par définition. Puis, quand on sera rendus aux explications sur la version
anglaise, on ira, rendus là.
Donc, nous allons reprendre tout cela. Alors,
premier alinéa, est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Dufour : C'était le mot «acheter»,
entre autres, là. Donc, si on reprend sur celui-là, est-ce que...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Moi,
j'étais à «aéronef» mais... Donc là, vous allez... Je pensais qu'on reprenait
le processus.
M. Dufour : «Aéronef»? Parfait,
«aéronef». Il n'y a pas de trouble, on peut débuter à «aéronef».
La Présidente (Mme St-Pierre) : O.K.
Alors, est-ce qu'il y a des commentaires sur le premier alinéa? O.K. Il n'y en
a pas. Le deuxième?
Mme
Charbonneau :
Pour vous, Mme la Présidente, le deuxième, c'est «animal» ou c'est «animal
domestique»?
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui,
«animal domestique», pour moi.
Mme
Charbonneau :
Donc, pas «animal», juste «animal domestique», où est-ce qu'il y a une
modification, c'est ça?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a une modification qui va venir de ce côté-là?
M. Dufour : O.K. «Animal
domestique», je pense que l'élément qui était demandé par le député de
Jonquière, c'était, bon, qu'est-ce qui en était au niveau de la définition,
entre autres. Et, bon, ce qu'on nous explique, concrètement parlant, c'est que,
dans le cadre de la Forêt, Faune et Parcs, les sous-espèces ont... sont un
enjeu majeur par rapport au fait que, si... Prenons le cas, par exemple, le
chien et le loup, c'est une sous-espèce. Le sanglier et le porc domestique, ce
sont des sous-espèces. Donc, si le mot «sous-espèce» n'est pas dans la
définition d'«animaux domestiques», comme dans celui du projet de loi n° 54,
bien, ça cause complètement une problématique totale au niveau du projet de
loi, à ce moment-là. Donc, c'est ce qu'on nous a présenté, là, vraiment, la
dynamique des sous-espèces.
Une voix :
...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, Mme la députée de Mille-Îles. Ensuite, M. le député de Jonquière.
Mme
Charbonneau : Je
comprends la réponse puis j'apprécie la recherche qui a été faite par rapport
aux sous-espèces, parce qu'effectivement, quand je regarde la définition dans
le 54, la sous-espèce n'est pas mentionnée, puisqu'il
y a plusieurs rubriques, des... animal de compagnie, animal, l'équidé, le
renard et le vison, et tout ce qui s'ensuit.
Par contre, est-ce qu'on peut y faire référence?
Est-ce qu'on peut faire une référence, dans votre projet de loi, pour signifier peut-être la cohérence de la
sous-espèce? Parce que, si, encore une fois, si je rentre «animal
domestique» dans mon Wikipédia puis qu'il ne me donne pas tous les projets de
loi ou toutes les lois qui y font référence, il peut y avoir une mauvaise
interprétation, si je suis chasseur ou pas, de ce qu'on reconnaît comme un
animal domestique.
M. Dufour : Ce qu'on m'a présenté,
lorsqu'on en a discuté tantôt, là, c'est justement que l'aspect... Dans le cas
de la définition du MAPAQ, c'est que le fait qu'il n'y a pas le mot
«sous-espèce», et aussi, bon, on ne parle pas de la race... Donc, ce niveau-là
inférieur n'est pas utile pour nous tel quel, en fin de compte, la race, et c'est
ce que le MAPAQ définit davantage, la race. Donc, c'est pour ça que ce qu'on
présente comme définition, que nos biologistes ont mise en place, c'est vraiment
spécifique à notre orientation de loi. Puis, en fin de compte, ce qu'on nous
dit par rapport à ça, c'est que la loi qu'on passe ou la loi qu'on travaille présentement,
c'est elle, en fin de compte, qui est en lien avec sa propre définition. C'est
ce qu'on m'expliquait tantôt, là.
Mme
Charbonneau : Je
suis portée, malheureusement, à avoir la tête un peu dure. Alors, je veux juste
savoir pourquoi on ne peut pas faire référence d'une loi à l'autre,
puisqu'habituellement, quand un projet de loi est écrit, puis on va le voir un
petit peu plus loin puis, même, on peut le voir, là, mettons, si je vais dans
«invertébré», vous faites référence au
chapitre C-61.1, quelquefois, on fait référence à un autre projet de loi ou à un autre article de loi.
Donc, je comprends, mais n'y a-t-il pas lieu,
puis la législation saura me le dire, de faire référence au projet de loi
n° 54 pour dire : Il y a une loi, en ce moment, qui est adoptée
depuis 2015, qui protège l'animal domestique. Quand je baisse les yeux et je
regarde sur ma loi n° 88, sur le projet de loi n° 88, l'animal
domestique n'a pas la même référence.
Je comprends le principe de sous-espèce puis je
l'apprécie, parce que ça me donne une meilleure idée, là, que... entre un porc
et sa sous-espèce, c'est quoi, la différence, mais, en même temps, la référence
vient aider — puis
là je vais utiliser un terme que vous allez entendre quelquefois — M. et
Mme Tout-le-monde à bien suivre et bien comprendre la différence entre un
animal domestique auquel je fais référence au p.l. n° 88
et un animal domestique dans lequel je fais référence, le projet de loi
n° 54, entre sa protection... puis je vais aller un petit plus loin, M. le
ministre, entre sa protection et son utilisation. Parce qu'aussi le chien de
sang devient un complice au niveau de la chasse. Puis il ne faut pas l'enlever
du tout, mais je dis juste qu'il faut vraiment avoir un lieu de référence pour
pouvoir permettre aux gens de s'y reconnaître puis de s'y retrouver.
M. Dufour : Si vous permettez, je
laisserais le juriste prendre la relève de la question.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Oui.
M. le juriste.
M.
Tremblay-Parent (Gabriel) :
Bien, en fait, là, je comprends bien la question de Mme
la députée, mais, en fait, c'est plus... Normalement, là, dans un processus
de rédaction, on va éviter de dire : Il existe quelque chose d'autre, mais ça ne
s'applique pas au cas particulier. L'approche, là, qui est préconisée, c'est vraiment
plutôt de dire : Bien, pour ce qui suit, là, pour les dispositions,
pour les habilitations réglementaires qui se retrouvent dans la loi, c'est ça,
la définition.
Ça fait que, tu sais, dans un processus d'interprétation
législative, ça va être beaucoup plus simple de se baser uniquement sur un
concept qui a été défini, là, avec les biologistes du ministère que d'avoir à
interpréter différents concepts puis de voir : O.K., est-ce qu'il y a une
partie qui s'applique? Est-ce que c'est juste une autre partie? Est-ce que
c'est celle de la Loi sur le bien-être, la B-3.1, là? Est-ce que c'est ce
concept-là mais avec des ajustements? C'est plus difficile, puis, en bout de
ligne, ça peut amener plus de confusion, là, sur le plan de l'interprétation,
là, d'avoir des références, surtout quand on parle de termes techniques, là, de
la sorte.
• (16 h 50) •
Mme
Charbonneau : Je
comprends l'explication puis je l'apprécie, mais je vous donne un exemple, puis
peut-être que ça va vous aider à voir un peu plus, là. Moi, je ne suis pas
chasseur puis j'ai un animal de compagnie, que je considère qu'il est mon
animal de compagnie. Je l'ai choisi. On parlait tantôt des tarentules, là, on
pourrait en nommer quelques-uns, un cobra ou quelle que soit la sorte. Mais
j'ai un animal de compagnie et j'arrive face à face à un voisin ou quelqu'un
qui se promène dans mon bois, puis que, lui, c'est un chasseur, puis, lui, son
animal de compagnie n'est pas du tout dans le même regard ou pas du tout la
même définition que moi. Et, tout à coup, j'ai une opposition avec la personne,
en disant : Bien non, moi, c'est mon... tu ne peux pas chasser ça, c'est
mon animal de compagnie. Puis il y a une confusion entre les deux parce que le
premier... moi, je regarde ma définition d'«animal domestique» dans le projet
de loi, qui dit qu'on doit le protéger puis que ce n'est pas une chaise, c'est
un animal avec des sentiments, puis, dans le projet de loi sur la protection de
la faune et la chasse, bien là, il y a une autre définition.
Mon souci, puis sachez que ce n'est pas un
entêtement pour le plaisir, c'est vraiment de m'assurer, que je sois chasseur ou non, que ma définition d'un animal
domestique, pour moi, elle est claire, puis je peux m'y retrouver. Donc, si je la retrouve dans un endroit, avec une
explication, je peux savoir que, par référence à une autre loi, je vais avoir peut-être
une définition quelque peu différente, mais parce que, puis vous le dites bien,
parce que l'objectif n'est pas le même. Donc, je peux avoir une déclinaison
différente, mais, au moins, j'aurai la référence qui me dit : Cette
définition-ci appartient au projet de loi n° 88 et ne
fait pas référence au projet de loi n° 54,
article 1, paragraphe a, qui explique c'est quoi, un animal
domestique. Et là je ne décline pas les sous-formes, je suis vraiment dans
l'aspect très clair, là, le boeuf, le porc, le chien, le chat. Je n'ai pas de
sous-animal par rapport à ça.
Donc, je comprends la complexité de ce que je
vous demande, mais je vous dis juste qu'à partir du moment où j'ai deux
définitions, pour moi, encore une fois, le principe de cohérence entre un et
l'autre, pour que le citoyen puisse s'y retrouver, est important.
M. Dufour : Le fait qu'on le sait,
que cet article-là, comme on l'a proposé, va être évolutif, peut-être...
Mme
Charbonneau : Tout
à fait, je suis d'accord.
M. Dufour : Moi, je dirais, je pense
que l'information que vous nous amenez est intéressante, et il faudra voir, justement,
s'il n'y a pas peut-être, des fois, dans la composition de l'élément de la
définition... qui pourrait peut-être être modulée. Donc, on pourrait... Je vous
le propose et...
Mme
Charbonneau : Tout
à fait, d'ici la fin du projet de loi. Tout à fait.
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le député de Jonquière, vous aviez demandé la parole.
M.
Gaudreault : Oui. Je veux juste comprendre comme il faut pourquoi on
amène la... on prend la peine de définir
«animal domestique». Quand je regarde dans les commentaires du ministre,
c'est que la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la
faune prévoit certaines interventions
chez les animaux domestiques pour la conservation de la faune, notamment
la capture d'animaux domestiques trouvés errants, bon, puis là ça va être
couvert par l'article 17 de ce projet de loi.
Donc, c'est... on en
profite, tant qu'à ouvrir la loi, pour préciser ce qu'est un animal domestique
au cas où que, dans la pratique d'activités fauniques, il y a chien errant, par
exemple, ou il y a un... c'est ça, un chien errant ou un chat errant, peu
importe, un animal domestique, et qu'on puisse, à ce moment-là, intervenir. Est-ce
que c'est ça? Est-ce que j'explique bien ce qu'on est en train de faire?
M. Dufour :
...vraiment vous définir exactement le libellé.
M.
Tremblay-Parent (Gabriel) : En fait, c'est bien l'objectif, là, de la
précision. Comme je l'avais expliqué précédemment, le terme «animal domestique»
se retrouve déjà dans la loi, mais c'était important justement pour éviter une
confusion sur... à titre d'exemple, le fait qu'on vise aussi des sous-espèces,
pour éviter, là, qu'on attribue une définition qui se prête à un objectif de
protection des animaux de compagnie plutôt qu'à un objectif de protection des
animaux sauvages. Bien, c'est de là, là, que c'est important, là, pour le
secteur de la faune, là, les biologistes, là, qui sont évidemment spécialisés
dans le domaine, là, de bien... d'avoir une définition qui colle vraiment à l'objectif
poursuivi, là. Donc, effectivement.
M. Gaudreault : O.K. Donc, quand on
dit : «...un animal d'un genre, d'une espèce ou d'une sous-espèce qui
provient d'une [ligne] sélectionnée par l'homme», le chien, par exemple, ou le
chat, c'est une lignée sélectionnée par l'homme. Mais, si on prend le coyote, par
exemple, on en a beaucoup, du coyote, dans nos forêts, là, ou dans nos champs,
là, le coyote n'est pas un animal domestique, là, parce que ce n'est pas une
sous-lignée du... Comment qu'on dit ça? Ce n'est pas une sous-espèce, pardon,
du chien, là, même si le coyote est proche du chien, par exemple, mais là c'est plutôt... comment je pourrais dire,
c'est plutôt l'inverse, c'est que le chien est quasiment une sous-espèce
du coyote, là. En tout cas, j'essaie de bien comprendre, là. Je ne sais pas s'il
y a quelqu'un qui peut...
M. Dufour : Bien, le chien fait
partie des sous-espèces, comme on disait tantôt, comme un peu le loup, mais le
coyote, techniquement, il n'est pas un animal domestique.
M. Gaudreault : Oui, c'est ça. Mais qu'est-ce
que pourrait être une sous-espèce qui provient d'une lignée sélectionnée par
l'homme? Est-ce qu'on a des exemples?
M.
Dufour : Bien, ce qu'on disait tantôt, le porc domestique. Le porc
domestique, comme, tantôt, je répondais à la collègue des Mille-Îles, le
porc domestique, qui est une sous-espèce au niveau de la lignée versus l'homme,
là.
M. Gaudreault : O.K. Ça va pour
l'instant.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, si on peut poursuivre, ce serait maintenant l'alinéa où on parle
d'«invertébré». Est-ce qu'il y a des commentaires?
«Sous-produit de la faune», est-ce qu'il y a des
commentaires?
Alors,
au paragraphe 2°, maintenant, est-ce qu'il y a des commentaires? On parle
du mot «acheter». C'est vous, M. le ministre, qui aviez un commentaire, tout à
l'heure, sur...
M. Dufour :
Pas pour «acheter», non.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Pas là. D'accord. Donc, l'alinéa 3°, «piéger».
Mme
Charbonneau :
Il va y avoir... Il va y avoir la version anglophone, qu'on va revoir plus
tard, là. Ça, ça ne presse pas.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Oui. 4°?
M.
Gaudreault : Attendez un instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Oui.
M.
Gaudreault : Je voudrais bien comprendre ce que le ministre veut faire
par «piéger». Je ne parle pas de piéger ses adversaires politiques, là, je
parle de piéger au sens de la loi, là. Parce que, là, il nous dit, dans ses commentaires :
«Préciser, dans la définition de "piéger", que l'action d‘installer
un piège est incluse dans l'action de piéger.» Alors, est-ce qu'il peut nous
expliquer, là, la nuance?
M. Dufour :
Au niveau du piégeage, c'est vraiment une demande qui venait de la fédération
des trappeurs du Québec. Donc, c'était... Une personne ne peut faire
sciemment... En vertu de l'article 1.4 de la Loi sur la conservation et
la mise en valeur de la faune, une personne ne peut faire sciemment obstacle à
une personne effectuant légalement une activité
de piégeage en libérant un animal pris dans un piège installé par un piégeur.
Donc, c'est un peu là qu'on va.
Puis la définition
plus large de «piéger» facilitera la poursuite d'une personne qui installe un
piège sans le tendre, au bout de la ligne. Donc, c'est ça qui est... c'est ça
qui est l'idée, et c'était une demande qui venait de la Fédération des
trappeurs gestionnaires du Québec.
M.
Gaudreault : O.K. Ce n'est pas... Autrement dit, on peut placer un
piège, puis ça va être couvert, dans le sens qu'il n'est pas nécessairement
actif.
M. Dufour :
Il y a des... Nos trappeurs, souvent, la manière de faire la trappe, bien, à
une période, le piège n'est pas tendu, il n'est pas en activité, mais il peut
être déjà installé. Donc, ça, c'est un peu la méthodologie de fonctionnement
des trappeurs.
M.
Gaudreault : O.K. Ils ne voulaient pas... Ils ne voulaient pas être en
contravention avec la loi.
M. Dufour :
C'est ça.
M.
Gaudreault : Parce qu'ils installent le piège, mais il n'est pas nécessairement
actif.
M. Dufour :
Il n'est pas tendu.
M.
Gaudreault : Oui, c'est ça. C'est bon.
• (17 heures) •
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, paragraphe 4°, on retrouve le mot «résident».
Paragraphe 5°.
Pas de commentaires?
Paragraphe 6°,
là, on est dans la définition des... en fait, on est dans les traductions vers
l'anglais. Mme la députée de Mille-Îles, est-ce que c'est là que vous aviez un
commentaire?
Mme
Charbonneau : C'est effectivement... Bien, dans la
définition de «to trap», mais j'ai compris qu'il y avait d'autres
définitions. Peut-être que mes collègues vont s'arrêter à d'autres, là. Moi,
j'ai dû avoir quelques explications parce que je ne connaissais pas le terme
«big game». Mais j'ai eu l'explication, donc, avant d'arriver ici, ce qui
vient de vous sauver quelques secondes de discussion.
Par contre, si je
peux me permettre, Mme la Présidente, j'aimerais ça savoir, quand on dit...
Puis c'est une définition qui était là auparavant, là. Donc, je vous le dis
tout de suite, je vous mélange...
La Présidente (Mme
St-Pierre) : ...
Mme
Charbonneau :
Je monte un petit peu plus haut.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Vous remontez en haut?
Mme
Charbonneau : Oui, je remonte juste un petit peu plus haut,
dans la définition de «poisson». C'est une notion personnelle, là, c'est juste
pour mieux comprendre. Quand on dit :«"Poisson" : tout
poisson, les oeufs, et les produits sexuels d'un tel poisson, tout mollusque ou
tout crustacé aquatiques», c'est vraiment pour ma notion personnelle, mais
qu'est-ce qu'on reconnaît comme un produit sexuel d'un tel poisson? C'est une
forme d'appât? C'est... Qu'est-ce qu'on veut dire par ça dans le principe de
«tous les produits sexuels d'un tel poisson»?
M. Dufour :
Je laisserais à notre biologiste de répondre.
Des voix :
...
M. Dufour :
Qui est dans la définition actuelle du projet de loi.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, vous donnez... vous demandez...
M. Dufour :
Oui, à la biologiste.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, il y a consentement pour... Madame, veuillez, s'il
vous plaît, vous présenter. Vous déclinez votre nom et votre titre, s'il vous
plaît.
Mme Bergeron
(Isabelle) : Oui. Bonjour. Isabelle Bergeron. Donc, je suis directrice
au niveau du secteur Faune et Parcs au ministère.
Donc, pour répondre à
la question, quand on parle de produits sexuels, ça pourrait être tout
simplement le sperme qui pourrait être utilisé pour la reproduction.
Mme
Charbonneau :
Ah! merci, Mme Bergeron.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, est-ce qu'on revient au paragraphe 6°?
Mme
Charbonneau :
Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Pas d'autres commentaires au paragraphe 6°?
Alors,
paragraphe 7°. Pas de commentaires là non plus?
Alors, nous allons,
comme il a été convenu entre les partis, suspendre l'article 1. Et nous
allons procéder maintenant, M. le ministre, à la lecture de l'article 2.
M. Dufour :
Merci. O.K. Article 2 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 1.1, du suivant :
«1.2. Pour
l'application de la présente loi, est un résident toute personne qui, selon le
cas :
«1° est domiciliée au
Québec et y a séjourné pendant au moins 183 jours au cours de l'année
précédant ses activités de pêche, de chasse,
de piégeage ou sa demande de permis ou de certificat délivré en vertu de la
présente loi; et
«2° satisfait aux
conditions déterminées par règlement du gouvernement.»
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a des commentaires?
Mme
Charbonneau :
Encore une fois, pour une notion tout à fait personnelle, qu'est-ce qui
détermine... puis j'ai compris qu'il n'y a pas de différence avec la précédente
loi, mais qu'est-ce qui détermine le 183 jours?
M. Dufour :
Ce n'est pas la règle québécoise, 183 jours?
Mme
Charbonneau :
Je ne pourrais pas vous dire.
M. Dufour :
À ma connaissance, c'est la règle québécoise, hein, la moitié d'une année, la
moitié d'une année, qui fait en sorte que tu as certains...
Mme
Charbonneau :
Qu'un résident est reconnu comme résident.
M. Dufour :
Oui.
Mme
Charbonneau :
Ah! parfait.
M. Dufour :
...privilèges de résident ou pas. C'est la même chose qui s'applique,
normalement, pour nos vacanciers, nos fameux snowbirds, là.
Mme
Charbonneau :
Ah oui! Parfait. Je comprends. Je comprends maintenant.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, il n'y a
pas d'autres commentaires à l'article 2? S'il n'y a pas d'autre commentaire à l'article 2, nous allons... M. le député de Jonquière, est-ce que vous avez des commentaires à l'article 2?
M.
Gaudreault : Ça va aller, Mme la Présidente. Merci.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Pas de commentaires? Pas de commentaire,
d'accord. Oui, Mme la députée d'Abitibi-Témiscamingue.
Mme
Lessard-Therrien : Rouyn-Noranda—Témiscamingue, oui.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Oui, excusez-moi.
Mme
Lessard-Therrien : Je ne voudrais pas détrôner M. le ministre.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Je vous ai mélangés.
Mme
Lessard-Therrien : C'est vraiment juste... Petite question comme ça au
passage, mais est-ce que... Tu sais, dans notre région, on le sait, là, il y a
beaucoup de chasseurs qui viennent de l'Ontario, qui sont des non-résidents.
Est-ce qu'il y a quelque chose qui concerne les chasseurs ou les pêcheurs qui
sont les non-résidents dans... Tu sais, en général, là, je pose vraiment la
question généralement.
M. Dufour :
Il y a... On a une particularité, au ministère de la Forêt, de la Faune et des
Parcs, avec certains plans de gestion au niveau de qu'est-ce qu'on permet aux
résidents puis qu'est-ce qu'on permet aux non-résidents. Ce qu'il est important
de préciser là-dessus, moi, ce que j'essaie de voir, quand on fait des actions
de plans de gestion, c'est qu'est-ce qui nous est permis, comme Québécois,
lorsqu'on va dans une autre province, puis qu'est-ce qui ne nous est pas permis aussi, donc, pour ajuster, si possible, les
mêmes règles. Donc, si moi, je... Si un Québécois n'est pas permis d'aller chasser l'ours, exemple, en
Alberta, bien, pourquoi que moi, je permettrais la chasse officielle
pour...
Donc, on essaie de
mesurer à ce que les éléments soient identiques au niveau des plans de gestion,
qu'il soit octroyé les mêmes avantages, les mêmes désavantages que vivent nos
gens du Québec. Parce qu'on a quand même des gens du Québec qui vont aux
États-Unis, chasser, il y en a d'autres qui vont dans d'autres régions. Donc,
ça, c'est un des éléments que nous, on travaille.
Mais il arrive des
éléments de plans de gestion où est-ce qu'il peut y arriver des différences.
D'ailleurs, la fédération des chasseurs, pêcheurs est un organisme qui aimerait
qu'on soit plus ouverts des fois. Mais, je pense que c'est important, un peu
comme on se le fait dire au niveau du bois, les animaux du Québec sont ici.
Donc, on veut s'assurer qu'on ait quand même un potentiel de chasse intéressant
pour les gens de chez nous.
Mme Lessard-Therrien :
Merci. Ça répond à ma question.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, est-ce qu'il y a d'autres commentaires à
l'article 2?
Mme
Charbonneau :
J'imagine qu'on va faire 1.2 aussi, parce qu'il y a une définition qui est...
un texte proposé qui est modifié.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Oui. Là...
Mme
Charbonneau :
Ah non! Non, non, je n'ai rien dit. Je n'ai rien dit, je n'ai rien dit.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires à l'article 2?
Non? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire à l'article 2, nous allons
faire la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Veuillez répondre pour, contre ou abstention. M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Et
Mme St-Pierre (Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Abstention. L'article 2 est adopté.
Alors, M. le ministre, veuillez lire l'article 3, s'il vous plaît.
M. Dufour : Donc,
l'article 3 : L'article 5 de cette loi est modifié par l'ajout,
à la fin du présent alinéa, du paragraphe suivant :
«11° d'une disposition d'une loi du Parlement du
Canada ou d'un règlement adopté en vertu de celle-ci, dont il est chargé de
l'application.»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous avez des notes explicatives?
M. Dufour : Oui, on va y aller avec
les notes. Merci. Donc, l'article 3 vise à préciser que les agents de
protection de la faune ont notamment pour fonction d'appliquer certaines lois
fédérales pour lesquelles ils ont été désignés par le gouvernement fédéral.
En particulier,
les agents de protection de la faune ne sont désignés pour appliquer la loi...
sont désignés, je veux dire, sont désignés pour appliquer la Loi de
1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs — L.C. 1994,
c. 22 — la
Loi sur les pêches — L.R.C.
1985, c. F-14 — et
certains règlements afférents.
Cette modification permettra qu'un agent de
protection de la faune soit considéré comme un agent de la paix aux fins de
l'application de ces lois et de ces règlements fédéraux en vertu de l'article 6
de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. À ce titre, la
Loi sur la police — chapitre P-13.1 — prévoit
qu'un agent de la paix doit respecter le Code de déontologie des policiers du
Québec — chapitre P-13.1,
r. 1.
Il est important que les agents de protection de
la faune soient assujettis au Code de déontologie des policiers pour toutes les
lois et tous les règlements dont ils sont responsables de l'application afin
que les citoyens puissent formuler des plaintes selon le même processus prévu
dans la Loi sur la police.
• (17 h 10) •
La Présidente (Mme St-Pierre) : Commentaires?
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau : Merci,
Mme la Présidente. Mon premier commentaire sera vraiment un commentaire, ce ne
sera pas une question. Mais, comme vous pouvez le voir, M. le ministre, on fait
référence à d'autres projets de loi dans cet
article-là, un peu comme je le disais pour les animaux domestiques. Donc, ça,
ça fait juste du bien à mon ego.
Mais ma
question va être plus sur est-ce qu'il y a de la réciprocité,
c'est-à-dire : Est-ce qu'un agent de la paix, reconnu comme un policier, a les mêmes règles
qu'un agent de la protection de la faune dans son intervention? Donc, si
je suis un policier puis que je me retrouve dans une situation où j'ai un doute
sur l'animal qu'il y a sur le toit de la voiture
qui vient de passer un peu trop vite, puis, plutôt que de lui donner juste une
contravention parce qu'elle roulait un peu trop vite, j'ai les mêmes dispositions
puis les mêmes règles qu'un agent de la protection de la faune pour pouvoir
interpeler la personne, puisque mon agent de la faune, lui, a les mêmes
dispositions et code d'éthique qu'un policier.
M. Dufour : Deux situations qu'on a
vues cette semaine, pas plus tard qu'en fin de semaine. Vous avez eu, au niveau
de Dorval, l'ours qui est monté dans l'arbre. Donc, les policiers sont arrivés
avant les agents de la faune mais ont laissé les agents de la faune intervenir
pour endormir, à ce moment-là, par fléchette, l'ourson. Donc, c'est sûr et certain que les policiers ne transportent
pas automatiquement des fléchettes pour faire la... pour endormir un
ours.
De l'autre côté, on a vu, dans la région de
Québec, dans la ville de Québec, un orignal qui a été... au départ, la nouvelle
a sorti que c'était un agent de la faune qui l'avait tué, puis, au bout de la
ligne, ce n'est pas ça, c'est un policier en service, quand il a vu que
l'original était pour sauter sur l'autoroute, qui a rentré avec sa voiture
dessus. Donc, automatiquement, il a agi en protection de la sécurité des gens.
Donc, si on... Si un policier s'assure qu'il y a
une problématique potentielle pour la sécurité des gens, dont, exemple, notre
ours, s'il aurait été en situation de danger d'attaquer quelqu'un, bien, le
policier n'aurait pas eu le choix d'intervenir et de l'abattre, avant même que
les agents de la faune arrivent. Sinon, il va attendre les agents de la faune pour que les agents de la faune
interviennent de façon légitimée par
rapport au phénomène
que c'est un animal.
Mme
Charbonneau : Vous
avez ouvert une parenthèse qui est triste, je vous le dis d'avance, j'ai trouvé
ça triste, parce que l'histoire de l'ourson aurait pu finir différemment. Elle
aurait pu finir dans un endroit de protection qui fait que l'ourson aurait pu
être habilité à vivre dans un endroit protégé plutôt que de choisir de le
mettre à mort, Parce que c'est un peu ce qui est arrivé. Puis vous saurez
m'expliquer après, là, je ne veux pas... Je vous dis juste que c'est triste,
comme résultante, parce qu'il y avait plusieurs endroits qui avaient donné un
coup de téléphone pour dire : Nous, on peut le prendre, l'ourson, on a la
place puis on a les dispositions. Malgré qu'il a été... qu'il n'avait pas peur beaucoup
de l'homme, ça aurait été l'endroit parfait. On a choisi de faire autrement.
Mais revenons sur l'exemple que vous me donnez.
Parce qu'on a eu une autre situation, je pensais que vous étiez pour me la
nommer, mais Longueuil, où, là, on avait ce que je vais appeler un cheptel,
quasiment, de... je crois que c'étaient des cerfs. Je ne
veux pas me tromper, là, mais il me semble que c'étaient des cerfs. Et là il y
a eu toute une tergiversation sur est-ce qu'on les garde, est-ce qu'on les change de place, puis là on ne savait plus
qui avait autorité sur la décision.
Est-ce que, dans une situation comme Longueuil,
l'agente policière peut intervenir comme un agent de la faune pour dire :
Bien, en vertu... Je vais vous donner un exemple, là, parce que j'ai déjà eu
une intervention à faire parce qu'il y avait
quatre cerfs dans un tournant de... vous savez, quand vous prenez l'autoroute,
là, un embranchement. Il y avait quatre cerfs de couchés dans
l'embranchement, puis on s'est arrêtés, puis on a appelé les agents de
protection pour dire : Bien, venez faire une intervention parce que, s'il
y en a un qui décide d'aller sur l'autoroute, il y a quelqu'un qui va mourir en
chemin, là, parce que c'est quand même des bêtes assez impressionnantes.
Donc, est-ce que, dans une situation comme
Longueuil, il aurait pu y avoir une intervention plus intéressante que ce que
moi, j'ai appelé le jeu de lancer la balle, là? La ville ne savait pas trop,
puis après ça, bien, c'étaient les gens en autorité, au ministère, qui ne
savaient pas trop. Après ça, on a dit : Bien, on les déplace-tu? Est-ce
qu'on fait... Est-ce qu'on les abat? Qu'est-ce qu'on fait avec ça? On semblait
être un peu dans le néant.
Puis je crois sincèrement que... On a parlé de
Longueuil, mais, éventuellement, on va parler du parc de Saint-Jacques, qui est
dans l'Ouest-de-l'Île, où on n'est pas loin de l'Anse-à-l'Orme, où la ville a
pris une résolution. Pour vous parler de la chasse sur le territoire de
l'Anse-à-l'Orme, c'est un endroit où on peut faire de la chasse. La ville
aimerait ça qu'on arrête. Donc, il y a tous ces endroits-là où on n'a pas nécessairement
des agents de la faune, mais est-ce que la police pourrait devenir, en vertu
d'une réciprocité, ce qu'on appelle un agent de la faune de façon périodique ou
spontanée, puisque je n'ai pas de personne responsable sur les lieux, là?
M. Dufour : On est sur peut-être
deux, trois éléments différents dans votre demande, dans votre intervention. La
première chose qu'il est important de préciser, il y a... il existe une loi
urbaine. Donc, les municipalités ont la totale... elles sont légitimes d'agir,
et le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs va agir comme conseiller.
Donc, c'est sûr et certain que ce qu'on
s'aperçoit présentement, c'est qu'on a des municipalités qui arrivent avec des
situations comme Longueuil, qui, peut-être, n'avaient pas vu cet élément-là
venir, mais ils ont la responsabilité dans leurs mains. Donc, c'est sûr qu'ils
font appel à nos services, au ministère, pour vérifier qu'est-ce qu'il en est,
quels sont les potentiels... agir. Et c'est pour ça qu'ils ont été référés à un
comité d'experts vétérinaires, qui a cautionné la... comment dire, la prise de
position de la municipalité de Longueuil.
Mais là c'est sûr et certain qu'on tombe aussi
dans le phénomène public...
Mme
Charbonneau : Dans
l'émotif.
M. Dufour : ...où tu tombes dans
l'émotivité de certaines personnes, pour celui qui va nourrir ce cerf-là avec
une petite pomme, puis tout ça, puis, là, du jour au lendemain, ça a un effet.
Donc, c'est sûr et certain que le projet de loi n° 88 ne vient pas dans cette dynamique-là de loi urbaine.
Il faudrait qu'on me donne c'est quoi, la loi, là, sur... au niveau des choses
urbaines, là, mais c'est cet élément-là.
L'autre élément que vous amenez, bien, au niveau
de nos agents de la... nos agents policiers, comme je vous ai dit, s'ils ont à
intervenir en situation de protection d'un individu à cause d'un animal
sauvage, ils ont le potentiel de le faire. Ils ne seront pas réprimandés parce
qu'ils abattent un ours qui veut essayer de rentrer dans une maison, par
exemple. Mais, de l'autre côté, ils vont essayer de faire office avec notre
équipe de travail des agents de la faune, parce qu'ils sont mieux habilités à
intervenir, avec les différents outils qu'ils ont, pour remédier à la
situation.
Et puis ce qui est arrivé à Dorval, c'est sûr
que c'est... dans le périmètre plus urbanisé, c'est très rare qu'on le voie. Il
y a même un spécialiste qui disait que ça faisait une quinzaine d'années, je
pense, qu'il ne se souvenait pas d'avoir vu ça. On en parlait même tantôt, est-ce
que le phénomène de la pandémie, dans le sens, le phénomène d'avoir des
couvre-feux, où est-ce que c'est beaucoup plus tranquille, est-ce que ça, ça
peut faire en sorte que les animaux de la forêt soient potentiellement en lien
de s'en revenir plus près, à ce moment-là? Peut-être, mais on n'a pas de
sondage ou quelconque élément là-dessus.
Mais c'est important de mentionner que les
éléments que vous nous amenez, c'est vraiment en lien avec un autre type de loi
que celle dans laquelle on travaille présentement.
Mme
Charbonneau : À ce
moment-là, je vais garder ma cohérence, puis vous allez voir... Puis vous avez
raison, on s'en est parlé quand on s'est parlé plus dans l'aspect technique de
la loi, dans une rencontre précédente, le dindon sauvage est devenu une
problématique à cause de la pandémie, parce qu'on ne pouvait pas le chasser au
bon moment, et, de ce fait, bien, il y en a plus. Et, pour vous faire un petit
clin d'oeil, à La semaine verte de dimanche, qui est une de mes
émissions préférées, ils parlaient justement du dindon sauvage, qui s'attaque
aux récoltes de maïs qui ne sont pas encore en plantation. Puis, avant, nos
agriculteurs n'avaient pas ce problème-là.
Dans mon principe de cohérence, n'y a-t-il pas
lieu... Parce que ça reste toujours un principe de... la différence entre aller
à la chasse, puis la chasse qu'on a dans nos villes urbaines, puis la
protection de la faune dans un endroit comme dans l'autre.
Dans l'article 3, qui touche
l'article 5, à aucun moment je peux avoir une notion qu'il existe une loi
différente dans les villes puis une loi différente dans les bois, je vais le
dire comme ça, là, la souris de ville et la souris des champs, mais...
Alors, comment je fais, comme citoyen, pour
savoir que, si je vais dans la ville de l'Anse-à-l'Orme, ce qui convoite ou ce
qui fait en sorte que je peux chasser peut être différent que si je vais dans
l'île d'Anticosti? Parce que l'île d'Anticosti est gérée
probablement par le projet de loi de la Faune. Tandis que, si je vais à
l'Anse-à-l'Orme, puis il y a un minicheptel, puis je ne sais pas que je n'ai
pas le droit de le chasser, parce que je suis dans un boisé... pas un boisé,
là, dans un grand bois, là, et je sens que je peux aller à la chasse, à ce
moment-là, comment je fais, comme citoyen, de savoir que ça, c'est régi par une
autre loi, la loi des villes plutôt que la loi du ministère?
• (17 h 20) •
M. Dufour : Bien, tout le municipal...
Ce n'est pas propre à Longueuil, là, la situation qu'on vient de mentionner. Toute
municipalité a son privilège d'intervenir au niveau de ses actions, au niveau
des animaux qui sont dans... qui pourraient se retrouver dans son territoire.
Donc, ce n'est pas propre à Longueuil ou... Qu'on soit situé à Jonquière ou à Val-d'Or,
c'est la même chose, là, la municipalité a des actions qu'elle peut prendre
au-delà de la loi sur la conservation de la faune, là, tu sais, dans le sens
qu'elle peut intervenir, là.
Mme
Charbonneau :
Mais, dans mon projet de loi que j'ai entre les mains en ce moment, à aucun
endroit, du moins, à l'article où je suis rendue, peut-être que vous allez me
dire que, plus loin, on va le mentionner, là, je ne sais pas... Mais, dans
l'article où on est rendus, il n'y a rien qui m'indique que mon agent de
protection de la faune, s'il est en ville,
n'a pas les mêmes responsabilités que s'il est en forêt, puis ce n'est pas la même
personne qui a les mêmes dispositions dépendamment si je suis dans un milieu
urbain. Puis là je ne vous parle pas du centre-ville de Montréal, là. La
pandémie a fait bien des affaires, mais elle n'a pas amené les orignaux encore
sur la rue Sainte-Catherine.
Mais, si je suis dans une ville comme
l'Anse-à-l'Orme, bien là, je suis, à la limite, campagne puis urbain. Je vous
dirais, un peu en clin d'oeil, si vous êtes dans Mille-Îles, vous êtes dans un
milieu, à la limite, très agricole et très urbain à la fois, et ça n'empêche
pas les bêtes de traverser, l'hiver, par la rivière puis venir de notre côté de
Laval et se retrouver dans un milieu complètement différent.
Ça fait que ma question, c'est : Comment je
fais, comme citoyen ou comme chasseur, pour savoir que je suis sous une
juridiction ou sous une autre juridiction?
M. Dufour : Bien, moi, ce qu'on me
dit par rapport à ça, c'est... L'article 7 de la loi actuelle, donc la Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la faune, vient déjà, comment dire,
l'appliquer, là. Si je le lis ici, là : «Aux fins de l'application de la
présente loi, tout membre de la Sûreté du Québec et le fonctionnaire qui gère
directement le travail d'un agent de protection de la faune sont d'office
agents de protection de la faune.
«Est aussi [office] agent de protection de la
faune, toute personne dont la fonction principale est l'application des lois
concernant la faune dans les provinces et les États limitrophes au Québec, si
elle agit sous les ordres d'un agent de protection de la faune nommé en vertu
de l'article 3.»
Donc, c'est
que la municipalité a les moyens de réglementer, mais nos agents de
la faune, en fin de compte, peuvent interagir par rapport à la réglementation
que la ville met en place. C'est comme ça qu'il faut le lire, en fin de compte.
Mme
Charbonneau : Je
comprends. Mais, si je reviens à l'article 5... l'article 3 qui parle
de l'article 5, le cinquième item dit :
«5° de la Loi sur les droits de chasse et de
pêche dans les territoires de la Baie James et du Nouveau-Québec
(chapitre D-13.1) et de ses règlements;».
Puis là il y a... Probablement, suite à ce
paragraphe-là, il y a une autre explication qui s'ensuit à laquelle on n'a pas
rien modifié.
Mais, dans chacun des petits paragraphes, là, de
1° à 5°, je n'ai aucun endroit où on me spécifie qu'il y a une autre
réglementation pour les villes, que ça se trouve dans une autre rubrique pour
les villes. Vous comprenez? Je comprends ce que vous m'expliquez par rapport à
l'article 7, parce que vous avez déjà répondu que mon agent de la faune
puis mon policier ont des responsabilités connexes. Puis ça, je le comprends.
Mais comment je fais, comme citoyen, pour savoir que ma ville a des
réglementations différentes?
N'y aurait-il pas lieu de rajouter un article
qui dit que, quand je me retrouve dans un milieu urbain, il y a une
réglementation différente par rapport à la disposition de la réglementation de
qui peut m'obliger ou faire l'État policier des gestes que je pose?
M. Dufour : Je comprends votre
point. Je comprends le point que vous amenez. C'est... En fin de compte, ce que vous me dites, ce que vous demandez, c'est de
faire un lien, un peu, avec la Loi sur les compétences municipales, au
bout de la ligne, là. C'est ce que je comprends, là, en arrière de votre
dynamique, là.
Mme
Charbonneau :
Bien, à partir du moment où on sait... On a vu, là, à plusieurs égards, là...
Bon, on a eu Dorval cette semaine, mais, au printemps... C'est-tu au printemps?
L'automne passé, on a eu Longueuil. On va probablement
en voir d'autres, pas nécessairement toujours à cause de la pandémie, mais pour
toutes sortes de migrations possibles. Déjà, la chaleur et le froid
étant différents d'année en année, on a des migrations qui sont différentes,
puis il y a des choses qui changent.
Donc, si on a une réglementation différente si
on se trouve dans un milieu urbain, n'y a-t-il pas lieu de spécifier à la
personne qui va laisser tomber ses yeux sur un projet de loi sur la faune, en
disant : Bon, bien, moi, je suis chasseur puis je veux m'assurer que je
fais tout correctement, que, si j'arrive dans un milieu urbain — qui
est, pour nous, urbain... Parce que la ville de l'Anse-à-l'Orme, c'est urbain,
mais, si vous la visitez, vous allez voir que vous vous retrouvez dans des
grands champs, des grands boisés qui peuvent être trompeurs pour quelqu'un qui
commence le sport ou qui se retrouve à vouloir faire un apprentissage du sport.
Puis, qu'il ait une arbalète, un fusil ou un arc, bien,
lui, il pense qu'il peut chasser, parce qu'il y a des animaux qui sont
chassables, mais, de ce fait, il y a une autre législation qui gère cet
aspect-là.
Alors, n'y a-t-il pas lieu, dans
l'article 5, qui est géré par l'article 3 en ce moment, de faire une
disposition qui dit qu'il y a une réglementation très spécifique pour les
villes, puis les villes ont des responsabilités face à ça? Dans le fond, c'est
un petit paragraphe qui fait juste référer la personne pour dire : Bien,
quand tu es dans un milieu, tu es géré par le ministère, mais, quand tu es dans
un milieu urbain, bien là, ce n'est plus le ministère qui a tous ces droits,
malgré que, M. le ministre, vous le savez, vous avez le droit au-dessus de tout
le monde, là, parce que vous êtes le ministre. Mais, si on veut garder les
villes dans leurs responsabilités, comme vous désirez le faire, n'y a-t-il pas
lieu de mentionner cet aspect-là, comme, un peu, on fait référence aux règles
fédérales qui viennent régir certains aspects de la faune au provincial?
M.
Dufour : Si vous le
permettez, je laisserais le juriste répondre, parce
qu'on va dans le légal, là, de ce
côté-là.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Donc,
il y a un consentement? M. le juriste.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, l'article en question, tu sais, vise à prévoir les éléments pour
lesquels un agent de protection de la faune est responsable d'appliquer. Ça
fait qu'on ne pourrait pas, sur le plan, là, législatif, dire tous les éléments
ou toutes les situations pour lesquelles il n'est pas responsable de l'application.
Donc, tu sais, c'est vraiment de la manière dont est rédigée la disposition.
Puis je pense, avec égards, là, que c'est beaucoup plus dans les
communications, là, que pourraient avoir le ministère ou les ministères sur
leurs sites Internet que, là, il peut y avoir ce type de précision.
Mais, si, à titre d'exemple, on venait dire que,
bien, l'agent n'est pas responsable d'appliquer la loi et ses règlements dans
certaines zones municipales, bien là, si on oublie d'autres situations où la
loi ne s'applique pas, bien là, on se poserait la question : Est-ce que le
législateur, à ce moment-là, veut que ça s'applique, parce qu'il ne prévoit pas
cette même exclusion là, comme celle applicable aux villes? Donc, c'est vraiment
préférable, plutôt, de dire quand une loi s'applique que de dire quand elle ne
s'applique pas.
Mais évidemment les ministères, ensemble, là,
peuvent s'assurer, dans leurs communications, là, tu sais, de préciser ces éléments-là justement
pour quelqu'un qui est peut-être moins familier, là, avec l'interprétation
législative.
Mme
Charbonneau : Je
comprends l'explication puis je l'apprécie. Par contre, après 13 ans, je
vous dirais, je garde toujours un doute entre la communication entre les ministères.
Malgré toute la bonne volonté de tous les ministres qui sont passés, il y a toujours
une petite difficulté.
Puis je comprends que vous me rappelez à l'ordre
en disant : On parle, en ce moment, des agents de la protection de la
faune, mais, dans cet article-là, on donne l'explication, d'une façon très
légale, qu'un policier peut devenir un agent de la faune. Donc, si je suis dans
une ville et que mon policier m'interpelle en se donnant des droits d'agent de
la faune, en disant : Bien, moi, je suis une police, j'ai le droit, de par
ma réglementation, d'agir comme agent de la
faune, comme un agent de la faune pourrait dire : Moi, je suis sur le code
d'éthique des policiers, donc j'ai un code
à respecter, je crois, à moins que vous me dites que c'est ailleurs
dans le projet de loi, je crois qu'il est important de
mentionner qu'il y a deux dispositions à protection de la faune : il y en
a une qui est urbaine, qui n'appartient pas à ce projet de loi là, qui est complètement
dans une autre disposition, puis il y en a une qui est plus... je n'ai pas le
goût de dire rurale, parce que ce n'est pas rural, qui est plus chasse et
pêche, en général, dans des endroits très précis.
Donc, n'y a-t-il pas lieu... À moins que vous me
dites, puis, encore une fois, ça se peut que je ne l'aie pas vu du tout, là,
qu'à un autre endroit dans le projet de loi n° 88 on
spécifie que les villes n'ont pas les mêmes réglementations, puisqu'ils sont
sous un gouvernement régional qui s'appelle les villes, mais qu'ils ont des dispositions
pour pouvoir poser des gestes au niveau de la protection de la faune parce que
c'est dans leurs responsabilités, qui est une responsabilité partagée, là, ou
qui a été... qui leur a été offerte par le gouvernement, pour dire : Bien,
vous avez le droit d'avoir vos dispositions pour la faune dans vos réglementations.
• (17 h 30) •
M. Dufour : C'est sûr que la réglementation
municipale, c'est quand même quelque chose qui est public. Techniquement, un citoyen
a accès à la dimension des règles publiques d'une municipalité. Donc, c'est sûr
qu'il y a un élément là qui est déjà central.
Mais je pense que vous avez raison. Moi, à ma
connaissance, à la lecture, et puis le travail qu'on a fait au niveau du projet
de loi, on ne retrouve pas un libellé qui va dire : Faites référence à la réglementation
municipale de votre région. Ce serait de voir, ce serait de voir qu'est-ce qui
pourrait être fait par rapport à ça, parce que moi, je ne me souviens pas, là,
dans les différents articles, qu'il y ait un lien quelconque qui est fait à cet
effet-là.
Mme
Charbonneau : Je
vous avoue que c'est vraiment parce que je ne savais pas que la législation
était différente dans les villes. Je ne le
savais pas du tout. Puis là je me retrouve dans un dilemme où, entre ce que je
sais, ce que je ne sais pas... Puis
la recherche que je vais faire pour le savoir peut être différente. Ça fait que
je peux, comme citoyen, tout de suite
me référer à la loi n° 88, que je vais appeler comme ça pour l'instant,
la loi n° 88 puis dire : Bon, bien, voici les dispositions qui régissent un agent de protection
de la faune, puis voici l'éthique qu'il doit suivre, puis, bon, je
comprends ça, puis je le lis un peu en
diagonale parce qu'on parle du fédéral, on me parle de la Baie-James, puis
peut-être que moi, je suis quelqu'un de Longueuil, donc la Baie-James,
ça me touche moins. Mais je n'ai aucune disposition qui me dit :
M. le citoyen ou Mme la citoyenne, il y a une disposition différente
pour les villes, et ça m'indispose.
En même temps, je peux
comprendre que ce n'est peut-être pas dans l'intérêt de mettre ça dans une loi,
mais, puisque la communication, c'est la partie la plus importante entre la
relation d'un citoyen et de la loi, bien, on a l'obligation de faire tous les
efforts possibles pour informer le mieux possible les citoyens pour les gestes
qu'ils veulent poser. Et, quand on touche à la chasse sportive, il y a deux
citoyens. Il y a celui qui y croit, à la chasse sportive, puis il y a celui qui
ne voit que le Bambi dans le film de Bambi, les oiseaux exotiques qu'on
voit dans les films de Walt Disney, et qui est sensible, et qui devient un
fervent défenseur de l'antichasse ou de ne pas vouloir la chasse sur son
territoire.
M. Dufour : Donc, oui, je prends
acte de la situation puis je vais revoir un peu la situation par rapport à ça,
qu'est-ce qui pourrait être fait ou qu'est-ce qui pourrait être amélioré, mais
je reste quand même conscient que les compétences municipales sont quand même
dévoilées, là. Ce n'est quand même pas quelque chose qui est caché, là, à la
base, là. Donc, il y a quand même des éléments d'information que le citoyen de
base... Il n'est pas... Il n'y a rien qui lui nuit par rapport à ça. Mais je
prends acte de voir qu'est-ce qui pourrait être fait par rapport à un lien avec
le projet de loi n° 88.
Mme
Charbonneau : Je
vous taquine 30 secondes. Vous ne pouvez pas me répondre ça, parce que,
quand vous me répondez ça, mon premier réflexe, ça va être de vous dire :
On va suspendre l'article puis on va y revenir. Puis ce qu'on veut, c'est
avancer avec les articles qu'on a. À moins que vous me disiez : Ce que ça
veut dire, ce que je vous dis, Mme la députée de Mille-Îles, c'est qu'à
l'intérieur du projet de loi on va retrouver, à quelque part, un endroit où on
va pouvoir mettre une référence, une information. Parce que je suis comme vous,
là. Je suis une fille qui s'informe, qui cherche puis qui trouve, la plupart du
temps, ses réponses à travers l'ensemble des choses que je suis capable de
trouver sur Internet. Mais je peux aussi être un citoyen qui va au plus facile
puis qui va tout de suite voir les articles de loi sur la faune, puis je n'ai
pas regardé du tout si ma ville, elle veut ou elle ne veut pas.
Donc, dans le principe d'on va regarder ça, puis
j'entends ce que vous me dites, je veux vous aviser que, quand vous me dites
ça, vous mettez en attente. Puis je ne veux pas mettre tous les articles en
attente parce qu'on s'est dit : On va revoir puis on va replanifier.
Je veux juste m'assurer que l'information qu'on
reçoit puis qu'on écrit va mieux informer les citoyennes et les citoyens du
Québec sur où je peux chasser, comment je peux chasser puis qui a le droit de
me réprimer si je vais chasser. C'est-tu un
agent de la faune? C'est-tu une police? C'est-tu une ville? C'est-tu un conseil
municipal? C'est-tu le ministre lui-même?
Puis l'article 5 me dit : Un agent de
la faune est sous l'éthique d'un policier. Moi, je vous pose la question :
Est-ce qu'un policier a le droit? Vous me dites oui, parce que, s'il est
en ville, ça va être plus un policier qui va poser un geste comme un agent de
la faune, tout en restant en communication avec ceux-ci, mais, si je suis un
citoyen, je ne comprendrai pas. Je ne comprendrai pas pourquoi ce n'est pas un agent
de la faune qui est venu chercher mon ours, ou le raton laveur, ou le dindon
sauvage qui est dans ma cour, plutôt qu'un agent de la faune, pourquoi c'est
une police qui arrive puis qui se donne ces droits-là, puis pourquoi la ville,
elle veut que le dindon sauvage soit tiré à vue parce qu'elle pense qu'il est
dangereux ou pourquoi elle le ramasse puis elle l'emmène dans un refuge.
Je comprends que la communication des villes est
importante, mais, je persiste et je signe, une loi bien faite, c'est une loi,
aussi, qui fait référence à d'autres réglementations, qui informe le citoyen
correctement d'où il va trouver ses réponses.
Alors, quand vous me dites : J'y pense puis
je vais vous revenir, là, je vais vous dire : Bien, on va suspendre le 2
puis on va... le 3 puis on va y revenir plus tard, quand vous allez avoir la
bonne réponse. Vous comprenez ce que je veux dire?
M. Dufour : Bien, c'est parce que
l'article 3, automatiquement, elle n'est pas... n'est pas vraiment juste
en lien à dire... avec la faune urbaine, là. L'article 3, il est vraiment
sur les agents de la faune. Puis, comme je l'ai mentionné, les agents de la
faune ont tout acte potentiel d'être interpelés. Que ce soit n'importe quelle
ville qui veut avoir... qui a besoin des services des agents de la faune, il
peut faire... Les agents de la faune, au même principe qu'un policier qui
verrait... qui serait en forêt ou qui verrait quelqu'un se promener avec une
arme à feu chargée, pourraient l'arrêter aussi. Donc, les corps policiers se...
comment dire, ont des règles qui se jumellent dans une certaine mesure.
Mais, comme j'ai dit, à un niveau d'intervention
précis, au niveau d'un animal qui, comme l'autre jour, était, exemple, dans les
arbres, ne causait pas de danger, à ce moment-là, à quelconque individu au sol,
la police n'a pas besoin d'intervenir, elle fait appel aux agents de la faune.
Donc, c'est un peu la procédure qui est mise en application. Mais, si l'ours
serait descendu puis qu'il aurait chargé le public, bien, la police n'aurait
pas dit : J'attends l'agent de la faune, de venir le piquer. Ils
l'auraient...
Donc, ce n'est pas une question... Moi, je ne
pense pas que c'est une question de loi ou de faire préséance. Les agents de la
faune, selon l'article qu'on parle, ont plein pouvoir d'intervenir s'ils sont
sollicités au niveau d'une municipalité, au même principe que les policiers ont
à intervenir s'il y a danger pour la vie publique, là, des gens, là. Donc, on
n'est pas dans l'élément que vous m'amenez.
Par contre, il reste
un élément qu'il est important de repréciser, je pense, c'est que la loi sur la
chasse, elle est applicable à... et les municipalités réglementent les
éléments. Mais ça, je veux dire, c'est... chaque municipalité réglemente son
secteur, là, un petit peu. C'est... Ça fait que c'est pour ça que c'est
difficile de dire : On va rajouter quelque chose sur cet élément-la, parce
que l'article, au bout de la ligne, il nous parle des agents de la faune, et
les agents de la faune peuvent intervenir, ce n'est pas...
sur besoin, par les demandes. Puis on l'a vu, justement, à Dorval, là. C'est
eux qui sont intervenus à la fin, là.
Mme
Charbonneau :
Question juste pour me satisfaire, puis peut-être que ça pourra faire en sorte
que je m'y arrête. Mais, si je vais sur le site du ministère, est-ce que j'ai
un endroit où je peux voir que j'ai une réglementation villes? Est-ce que...
Dans mes liens que je fais, quand je vais sur votre ministère, sur le principe
de la chasse et de la protection de la faune, est-ce qu'il y a un endroit qui
me dit... Puis là, je vous le dis, j'essaie de me satisfaire de pas
grand-chose, là, parce que ce ne sera pas écrit dans la loi, à moins que je
revienne à un autre endroit. Mais est-ce
qu'il y a un endroit qui fait que je clique, puis ça me dit : Bon, bien,
cet endroit-là est sous la ville de Laval?
Je vous donne un
exemple, là, parce que Laval, c'est encore plus facile, c'est une île, une
ville. Est-ce que, si je suis quelqu'un qui va sur votre site, mettons que je
veux aller à la chasse au dindon sauvage ou je veux aller à la pêche à l'alose,
ce qui se fait, entre autres, à Laval, bien, si je vais sur le site de votre
ministère puis que je vais à l'information pour être sûre que je suis à la
bonne place puis que je fais les bons gestes, est-ce qu'on me dit que ça, c'est réglé par... plus les villes, ou plus le
ministère, ou un lien qui m'amène au règlement de la ville, ou quelque
chose comme ça qui me dit : Bon, bien,
ça, ce n'est pas régi par un agent de la faune du ministère, c'est plus régi
par la ville?
• (17 h 40) •
M.
Dufour : Le site du ministère n'a pas la prétention de ramasser
l'ensemble des réglementations municipales, par contre, a de
l'information qui dit, naturellement, qui explique qu'est-ce que c'est que la
Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, qui explique les
parterres de chasse, les parterres de pêche, les lacs, parce qu'il y a des lacs
municipaux aussi, puis etc., les grandeurs de poissons qu'on peut pêcher, etc.,
puis ça dit de valider avec les réglementations municipales de chacune des
villes dans laquelle vous êtes interpelé. Donc, il y a quand même cette
information-là qui est sur le site, là.
Mme
Charbonneau :
Qui incite le citoyen à aller voir.
M. Dufour :
À aller quand même s'assurer que la réglementation municipale qui est là,
présente dans la municipalité qui les concerne... puisse avoir l'information
adéquate, là. Ça, c'est sûr que le site le présente, là. Et tu as tout,
aussi... parce qu'il y a même... Si je pense au niveau de la pêche, là, il y a
des lacs que tu peux pêcher seulement que deux semaines par année. Il y a
toutes sortes de dynamiques qui sont mises de l'avant, là, dans tout le site
Internet, que nous avons sur le site du ministère.
Mme
Charbonneau :
O.K. Merci.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum :
Merci, Mme la Présidente. Si j'ai bien compris, l'article 3, en quelque
part, offre une description de tâches des agents de protection de la faune, en
quelque part. Et il n'y a qu'une proposition de changement, qui est le sujet de
nos discussions, où on parle clairement qu'«un agent de protection de la faune
et un fonctionnaire qui gère directement le
travail d'un tel agent, ont en particulier pour fonctions de veiller à
l'application».
Il y a toute une
liste de fonctions, dont on propose d'ajouter, hein :
«11° d'une
disposition d'une loi du Parlement du Canada [et] d'un règlement adopté en
vertu de celle-ci, dont il est chargé de l'application.»
Est-ce que...
J'imagine que les gens dont a parlé ma collègue, Mme la Présidente, auraient pu
se présenter il y a longtemps, et dans l'avenir, et n'importe où au Québec,
proche d'une région urbaine ou rurale. Est-ce que je peux comprendre, dans un
premier temps, s'il n'y a pas une disposition actuelle qui touche à un
phénomène, j'imagine, qui arrive et peut arriver souvent, c'est-à-dire un
arrimage nécessaire entre l'implantation ou le respect des règlements, les lois
fédérales, municipales, peut-être, ici et là, et provinciales... On est dans
quel régime en ce qui a trait à ce changement
de proposé actuellement? Est-ce qu'on est dans le vide, il n'y a rien qui
décrit le genre de responsabilités des agents de la faune en ce qui a
trait à l'implémentation des règlements fédéraux quand ils sont différents que
nos propres règlements? Qu'est-ce qui est actuellement la situation?
M. Dufour :
Bien, actuellement, ce n'est pas encastré dans la loi. Donc, c'est...
Justement, la loi va servir à améliorer... Le texte de loi, en fin de compte,
va servir à être... améliorer en encastrant officiellement dans la loi qu'«une
disposition d'une loi du Parlement du Canada ou d'un règlement adopté en vertu
de celle-ci, dont il est [en charge] de l'application»...
Donc, ça va légitimer
les actions de nos agents de la faune, qui n'est pas actuellement
officiellement encastré dans une loi. C'est vraiment ça, l'élément de cet
article-là.
M.
Birnbaum : Et, pour comprendre l'impact d'un tel changement, je peux
imaginer un impact positif, est-ce qu'on peut identifier, à titre
d'exemple, un genre de règlement ou déclaration de l'ordre fédéral que nos
agents de la faune risquent d'avoir à comprendre et à opérationnaliser? Est-ce
qu'on peut avoir un exemple ou deux de l'étendue éventuelle d'un tel
changement?
M. Dufour : Premièrement, Mme la
Présidente, je vais corriger le mot que j'ai dit. J'ai dit «encastré». Ça va
être enchâssé et non... Je pense que c'est important de corriger le texte francophone.
Il y a, entre autres, sur, à ma connaissance, les oiseaux
migrateurs, la loi sur la pêche... Loi sur les pêches au niveau des oiseaux
migrateurs. Donc, ça, c'en est un, des éléments, là, par exemple, là.
M. Birnbaum : On a entendu, durant
les audiences, les consultations, le ministre l'a même constaté, et nous, quand
nous étions au gouvernement, on l'aurait constaté aussi, il y a, en quelque
part, bon, une pénurie d'agents, d'agentes. Leur travail est assez exigeant,
assez important. Et, davantage, ça va être encadré et rendu, en quelque part,
même, plus pertinent avec le projet
de loi devant nous. Est-ce que
l'implantation d'une telle addition, en quelque part, leur description
de tâches risque d'avoir des retombées sur leur travail quotidien de façon importante?
À titre d'exemple, y a-t-il une formation de
mise pour les agents, agentes actuels suite à l'adoption d'un tel changement? Est-ce
que ça va rendre... ça va mettre plus en relief le fait qu'ils ont beaucoup de
tâches et beaucoup de territoires à couvrir, des amendes à imposer, de la
surveillance à faire? Est-ce qu'on peut nous décrire un petit peu, sur le plan
opérationnel, l'impact potentiel d'un tel changement?
M. Dufour : La question semble, au
départ, vraiment... comment dire, semble donner l'effet que ce serait une
surcharge de travail, mais c'est déjà quelque chose qu'on fait, c'est déjà
quelque chose que les agents de la faune font déjà, c'est juste qu'elle n'y est
pas enchâssée dans la loi. Donc, c'est vraiment de juste venir vraiment
conditionner la dynamique de la loi avec l'élément officiellement inscrit, ce
qui n'est pas le cas présentement.
Mais ce n'est pas une surcharge de travail. Ils
le font déjà au nom de cet élément-là, mais c'est juste que ce n'était pas écrit. Vous le savez, hein, c'est une
loi qui a eu peu de changements. Les derniers changements qu'il y avait
eu, c'était surtout sur les amendes. Donc, il faut presque reculer voilà
20 ans passés. Donc, c'est vraiment d'ajuster la loi en conséquence. Mais
ce n'est pas une surcharge de travail.
M. Birnbaum : Merci. Petite question
de précision, Mme la Présidente. C'est quand même, si on comprend bien, le seul ajout qu'on fait à un article,
de répéter, de la loi actuelle, qui comporte plusieurs, plusieurs
responsabilités, et on en
ajoute une. Est-ce qu'on peut savoir s'il y avait des vérifications quelconques de faites auprès des gens les plus concernés?
Évidemment, ça a des retombées pour M. et
Mme Tout-le-monde sur le terrain, et il faut qu'ils comprennent que les
agents, agentes ont cette responsabilité-là. Mais, comme je dis, je me permets
la question, compte tenu qu'on a une liste de tâches déjà existante et une qui
s'ajoute. Y aurait-il eu des discussions avec les agents, les agentes, leur syndicat
pour valider s'ils voyaient ça de la même façon, avec tout grand respect? Est-ce
qu'ils voyaient ça aussi comme une confirmation, en quelque part, de l'état
actuel et ils convenaient que ça ne risquait pas de changer le portrait de leur
travail et leur capacité de bien fonctionner dans leur travail?
M. Dufour : Encore là, ce qu'il est
important de préciser, ils ont déjà... Comment dire? Comment ça fonctionne présentement,
c'est par un certificat. Donc, ils ont déjà un certificat d'actions qui leur
permet de faire ces actions-là. Donc, pour eux autres, demain matin, on le met
dans la loi, bien, pour eux autres, ce n'est pas quelque chose qui va changer
la dynamique du travail.
Si on prend... Si on reprend le début de tantôt,
votre question, si je dis que j'engage 500 officiers, 500 agents
davantage, ils vont être bien heureux, mais c'est... on n'est pas dans cet
élément-là du projet de loi. Mais, au niveau du projet de loi, pour eux, là,
c'est vraiment un élément, là, actuellement, là, qu'on discute, là. C'est
vraiment une inscription dans une loi, mais ça n'aura aucun impact sur la
dynamique du travail qu'ils font présentement.
M. Birnbaum : Merci.
• (17 h 50) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 3? Oui, M. le député
de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Si le ministre
veut embaucher 500 nouveaux agents de la faune, j'espère qu'il va y en
avoir quelques-uns pour Roberval cette fois-ci. Je ne rate pas une occasion
pour passer mon message, là. On parlait de piégeage tantôt, là, c'est ça.
M. Dufour : Bon point.
M. Gaudreault : Alors, moi, je
voudrais, dans le fond, juste préciser la chose suivante, c'est que l'ajout
qu'on fait... Et, croyez-moi, moi, je n'aime pas ça, ajouter dans une loi du
Québec, là, qu'on applique une loi du Parlement du Canada, là. C'est vraiment
une... C'est vraiment... Il faut que je me bouche le nez, puis que je me ferme
les yeux, puis que... Tu sais, c'est vraiment contre nature, en ce qui me
concerne, de faire ça. Puis on n'aurait pas besoin de le faire si nous avions
tous nos pouvoirs comme pays. Mais, bon, ce n'est pas là le sujet.
Dans le fond, ce que ça va permettre de faire,
c'est que les agents de la faune, ils peuvent... bien, ils peuvent... ils
appliquent déjà les lois du Parlement, mais là l'élément de plus, c'est qu'ils
vont être assujettis au Code de déontologie des policiers. Donc, ça ne leur donne
pas des responsabilités supplémentaires, ils les ont déjà. Mais, par contre, ça
les professionnalise davantage. Et, si un agent de protection de la faune
commet une erreur en vertu de son nouveau... du Code de déontologie des
policiers, bien là, il va être soumis à une procédure d'évaluation, une
procédure de sanction, une procédure en vertu de ce même Code de déontologie
des policiers, pour lequel il n'était pas membre ou soumis présentement. Donc,
il sera... Si on adopte cette loi, il deviendra soumis à l'ensemble des procédures en vertu du Code de déontologie des policiers parce
que, là, on inscrit dans la loi qu'il va appliquer... il va veiller à l'application
d'une disposition d'une loi du Parlement du Canada ou d'un règlement en vertu
de celle-ci. Est-ce que c'est ça?
M. Dufour : Bien défini. C'est que
ça... Justement, c'est que, si je compléterais, c'est que ça... les citoyens,
comme on le marquait, comme on le disait dans les notes complémentaires, les citoyens
vont pouvoir formuler des plaintes selon le même processus prévu dans la loi...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...sur votre micro, faites attention.
M.
Dufour : Ah! excusez. Ça fait que c'est... Comme je mentionnais, c'est que les citoyens vont pouvoir formuler des plaintes
selon le même processus que la Loi sur la police. Vous avez bien défini, quand
même, là, la dynamique.
M. Gaudreault : Donc, ça ne donne
pas des tâches supplémentaires aux agents de la protection de la faune, mais ça
les soumet à un pouvoir de surveillance plus grand en vertu du code de
déontologie.
M. Dufour : Des policiers.
M. Gaudreault : Des policiers, oui,
c'est ça. O.K.
Maintenant, en ajoutant ça, si on se réfère au
premier alinéa de l'article 5 : «Un agent de protection de la faune
et un fonctionnaire qui gère directement le travail d'un tel agent», là, ça
veut dire que le fonctionnaire aussi devient
soumis au Code de déontologie des policiers, parce que, là, tu sais, je veux
dire, on a ajouté le paragraphe 11° en fonction du premier alinéa, puis, dans le premier alinéa, on dit :
Un agent de protection de la faune et un fonctionnaire qui gère son travail. Est-ce que ça veut dire que le
fonctionnaire, patron de l'agent, est aussi assujetti au Code de déontologie
des policiers?
M. Dufour : Bien, c'est justement,
lorsqu'on avait travaillé le projet de loi, c'était une question, moi-même, que
j'avais posée à cet effet-là quand on parlait du fonctionnaire. Donc, le
fonctionnaire, c'est un chef d'équipe des agents de la faune. Donc, c'était...
La dimension du fonctionnaire, là, ce n'est pas le biologiste qui travaille au ministère
de la Forêt, de la Faune et des Parcs, là, c'est vraiment un chef d'équipe,
agent de la faune, qui a le titre de fonctionnaire dans le libellé de l'article
qui est là, là, de la manière qu'il est présenté.
M. Gaudreault : O.K. Parce que, si
on remonte la filiale, là... ou la filière, pas la filiale, la filière... Bon,
puis je ne veux pas... Je n'aime pas les hiérarchies, là, mais, pour les fins
de la discussion, disons, tu as... on a l'agent de protection de la faune qui
est sur le terrain. Au-dessus de lui ou d'elle, il y a le chef de service.
Au-dessus du chef de service, il y a probablement un gestionnaire de territoire...
M. Dufour : ...des APF, là.
M. Gaudreault : Un quoi?
M. Dufour : Le gestionnaire des
agents de la faune, là.
M. Gaudreault : Gestionnaire. Bon,
puis après ça, à un moment donné, on arrive au sous-ministre, là. Alors, c'est
où qu'on tire la ligne, là? C'est... Donc, vous, vous nous dites : C'est
le fait que le chef de service, il gère directement.
Je pense que le mot... puis je ne veux pas mettre des mots dans la bouche du
ministre, là, mais le mot-clé, au fond, c'est «il gère directement».
C'est parce que la sous-ministre, dans le fond, elle se trouve à être
responsable, ultimement, de l'agent de la faune, mais elle ne gère pas
directement le travail d'un tel agent.
M. Dufour : Définitivement.
Définitivement, c'est... Puis, comme je vous le dis, c'était exactement un des
éléments que moi-même, lorsqu'on avait travaillé le projet de loi, lorsque
j'avais lu le libellé de cet article-là... J'ai eu les mêmes questionnements
que vous à cet effet-là. Et c'est ce qu'on m'a bien présenté, c'est que celui
qui gère directement le travail d'un tel agent, ce n'est pas un... je ne veux
pas être méchant, là, mais un simple fonctionnaire, c'est quelqu'un qui est
habilité à occuper le poste et à être en mesure de faire la gestion de ces
agents de la faune.
M. Gaudreault : O.K. Mais là est-ce
qu'on est sûrs que ce fonctionnaire qui gère directement le travail d'un agent
de la faune... Et, je veux dire, on n'est pas à différents niveaux par rapport
aux autres alinéas précédents. Ce que je veux dire, c'est que... Est-ce que
c'est toujours le même par rapport à, paragraphe 1°, la présente loi et
règlements, paragraphe 2°, l'article 54 de la Loi sur les terres?
M. Dufour : Oui.
M. Gaudreault : Parce que, là, il ne
faut pas qu'on... il faut qu'on s'entende sur la bonne personne, là, sinon on
va se faire deux catégories ou deux colonnes, là.
Autrement
dit, quand vous dites : Un agent de la protection de la faune et son chef
de service, fonctionnaire, qui gère directement, c'est aussi le chef de service
qui a pour fonction de veiller à l'application de la présente loi et des règlements, de l'article 54, de certains
programmes, de certaines dispositions de la loi, de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel. C'est large. Est-ce qu'on est sûrs qu'on
couvre les bonnes personnes?
M. Dufour :
On couvre les bonnes personnes. Ce qu'on... Comme je vous dis, c'est des
interventions que moi-même, j'avais faites,
et puis, une fois la présentation... On couvre les bonnes personnes. Et puis,
vous le savez, c'est vraiment... Vous
l'avez dit, le mot «directement» est l'élément central dans le libellé du
texte, qui... Comme on l'a dit, là, c'est
quand même à partir du texte déjà actualisé, et ce n'est pas là... J'avais eu
les interrogations que vous dites, mais ce n'est pas là les argumentaires. Les argumentaires, c'était vraiment
d'octroyer le pictogramme 11° pour la déontologie.
M.
Gaudreault : O.K. Ça va pour l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à
l'article 3? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons
procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire :
Veuillez répondre pour, contre ou abstention. M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour :
Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme
Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Pour.
La Secrétaire :
Et Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Abstention. L'article 3 est adopté.
Et, avant de
poursuivre, je vous propose une petite pause santé de 10 minutes,
peut-être, ou cinq minutes, si ça vous convient. J'ai l'unanimité?
Des voix :
Oui.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Merci.
(Suspension de la séance à
17 h 59)
(Reprise à 18 h 08)
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le ministre,
veuillez lire l'article 4, s'il vous plaît.
M. Dufour :
Donc, l'article 4 : L'article 7 de cette loi est modifié par
l'insertion, dans le premier alinéa et après «Québec», de «ou de la Gendarmerie
royale du Canada».
Donc, c'est un ajout
au texte actuel, donc, «ou de la Gendarmerie royale du Canada».
Le commentaire.
L'article 4 vise à prévoir qu'un membre de la Gendarmerie royale du Canada
est d'office agent de protection de la faune aux fins de l'application de la
Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune.
En effet, ceux-ci
sont occasionnellement appelés à collaborer avec les agents de protection de la
faune lors d'enquêtes, notamment celles qui visent des réseaux de commerce
illégal d'animaux.
Donc, c'est... encore
une fois, c'est de mettre en état l'article avec l'ajout du mot «ou de la
Gendarmerie royale du Canada».
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a des commentaires? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault :
Question de débutant, là : Est-ce que les membres des sûretés municipales
sont couverts?
M. Dufour : Les membres des sûretés
municipales?
M. Gaudreault : Parce qu'on
dit : «Aux fins de l'application de la présente loi, tout membre de la Sûreté
du Québec», puis là on ajoute la GRC.
M. Dufour : Non, parce que, là, ce
qu'on parle vraiment dans l'article, là, c'est lorsqu'on fait des enquêtes, là,
sur les réseaux de commerce illégal, sur le braconnage. Il peut arriver où
est-ce qu'on doit aller au Nouveau-Brunswick, parce que les bandits ne sont pas
rien que concentrés au Québec, là, les braconneurs, là. Donc, on doit avoir un
travail qui se fait en parallèle avec d'autres provinces, donc, et on le sait,
que, dans les autres provinces, c'est la Gendarmerie royale du Canada. Donc,
c'est vraiment... ça s'applique vraiment à la Gendarmerie royale du Canada et puis, comme le dit l'article, là, déjà,
là, tout membre de la Sûreté du
Québec aussi, des fois, qui sont en
renfort. Mais, normalement, ce n'est pas les sûretés municipales comme on
connaît dans quand même 31... une quarantaine de villes peut-être.
• (18 h 10) •
M. Gaudreault : O.K. Mais pourquoi?
Je veux dire, il arrive quoi, quand c'est un policier municipal qui est
interpelé? Ils remettent le dossier à la Sûreté du Québec ou...
M. Dufour : Oui, Sûreté du Québec ou
les agents de la faune du Québec. Tu sais, en fin de compte, il y a déjà des
corps de police adéquats pour intervenir sur les enquêtes de braconnage, sur
les enquêtes de commerce illégal, donc ce n'est pas les sûretés municipales qui
s'occupent de ça d'habitude.
M. Gaudreault : O.K. Ça veut dire
que, si un policier de la sûreté municipale intervient dans un contexte de
braconnage, il réfère le dossier à un collègue...
M. Dufour : Les agents de la faune.
M. Gaudreault : ...ou de la Sûreté
du Québec.
M. Dufour : Ou de la Sûreté du
Québec, exactement.
M. Gaudreault : Même chose avec les
corps policiers autochtones?
M. Dufour : Les corps policiers
autochtones... Un instant. Très bonne question.
Des voix : ...
M. Dufour : O.K. On va revenir.
Donnez-moi quelques secondes.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 11)
(Reprise à 18 h 14)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre nos travaux. M. le ministre.
M. Dufour : Donc, non, à la question
du député de Jonquière, c'est non, les corps autochtones ne sont pas dans le
groupe de gens.
M. Gaudreault : O.K. Donc, ils sont
comme les corps de police municipaux.
M. Dufour : Municipal, c'est ça.
M. Gaudreault : O.K.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires à l'article 4? S'il n'y a pas d'autre commentaire,
nous allons faire la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme
Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Pour.
La Secrétaire :
Et Mme St-Pierre (Acadie)?
La
Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'article 4 est adopté. M. le ministre, veuillez lire l'article 5, s'il vous
plaît.
M. Dufour :
Oui. Donc, l'article 8.1 de cette loi est remplacé par le suivant,
donc :
«8.1. Dans l'exercice
de leurs fonctions, l'agent de protection de la faune, l'assistant à la
protection de la faune, le gardien de
territoire et le fonctionnaire du ministère des Ressources naturelles et de la
Faune doivent, sur demande, s'identifier et, le cas échéant, exhiber le
certificat ou l'autorisation délivré par le [ministère] attestant leur
qualité.»
Donc, au niveau des
commentaires, l'article 5 vise à ajouter qu'un fonctionnaire du ministère
des Forêts, de la Faune et des Parcs doit, dans l'exercice des fonctions
prévues dans la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune,
s'identifier et exhiber l'autorisation délivrée par le ministre si une telle autorisation
a été délivrée.
À l'heure actuelle,
une telle obligation n'est pas prévue pour un fonctionnaire mais devient
nécessaire puisque le projet de loi attribue certaines fonctions particulières
au fonctionnaire pour l'application de la loi.
Le fonctionnaire
pourra notamment accompagner l'agent de protection de la faune ou l'assistant à
la protection de la faune lors de l'inspection en vertu de l'article 13.1
de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, modifié par
l'article 8 de ce projet de loi. Il pourra également tuer ou capturer un
animal à certaines conditions en vertu de l'article 23 de cette loi,
introduit par l'article 17 de ce projet de loi. Il pourra aussi surveiller
les activités réalisées sur une terre privée incluse dans un habitat faunique
en vertu de l'article 128.2 de cette loi, tel que modifié par
l'article 63 de ce projet de loi.
La Présidente (Mme
St-Pierre) : Alors, est-ce qu'il y a des commentaires?
Mme
Charbonneau :
Pour une connaissance générale, est-ce qu'un agent de la faune, l'agent de
protection de la faune, l'assistant de l'agent de la protection de la faune, le
gardien du territoire et le fonctionnaire a une... ce que je vais appeler un
badge, ce n'est sûrement pas le bon terme, mais une identification, un peu
comme un permis de conduire, ou quelque chose qui l'identifie et qui donne les
termes exacts pour son intervention, là, puisque ce qu'on lui demande, c'est de
s'identifier? Quelle est cette identification-là? Comment ce matériel... Comment
elle se matérielle quand on dit qu'il faut qu'il s'identifie?
M. Dufour :
Donc, c'est le même principe, c'est un certificat, là, qui est délivré par le
ministère. Donc, ils ont une... C'est une
carte d'appoint puis c'est ce qu'ils doivent présenter. Et à souligner
là-dessus que même le gardien du territoire... parce qu'il y a des
gardiens de territoire qui ont aussi ce certificat qui est délivré par le
ministère.
Mme
Charbonneau :
Et, si je suis le fonctionnaire, est-ce que le titre est différent sur mon
certificat ou... Tantôt, vous le disiez bien, là, c'est le poste qu'occupe...
Vous avez raison de dire qu'il n'y a pas de... Il n'y a rien d'ordinaire dans
la vie, ça fait qu'il n'y a pas de fonctionnaire ordinaire non plus, mais, vu
que c'est un patron, est-ce qu'il y a une identification particulière qui dit
que c'est le patron de?
M. Dufour :
Donc, ce qu'il est important de préciser... Comme exemple, ça va être, à ce
moment-là... ça va être important de préciser que ça va être peut-être le
biologiste qui va accompagner. Donc, il va avoir, lui aussi, besoin d'un
certificat. Donc, c'est pour ça qu'on module un peu le texte en le présentant
de cette façon-là.
Mme
Charbonneau :
Mais, dans votre modulation, là, votre biologiste n'a pas la même carte que
l'agent de la faune, c'est différent.
M. Dufour :
Non, c'est ça, il n'a pas la même carte.
Mme
Charbonneau : Mais
il a la même obligation de s'identifier. Ça, j'ai compris.
M. Dufour :
Mais il va avoir la même obligation de s'identifier, parce qu'actuellement il
ne l'avait pas.
Mme
Charbonneau : O.K.
Et, si... Je crois qu'un petit peu plus loin, là, vous donnez des
responsabilités à d'autres personnes en cas qu'il n'y ait pas d'agent de la
faune. Donc, toute personne qui fait une intervention, dans le fond? C'est pour
ça que vous déclinez les différents...
M. Dufour : C'est pour ça qu'on
décline, exact.
Mme
Charbonneau : O.K.
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires relativement à l'article 5? Donc,
pas d'autre commentaire à l'article 5. Mme la secrétaire, nous allons
passer à la mise aux voix.
La Secrétaire :
M. Dufour (Abitibi-Est)?
M. Dufour : Pour.
La
Secrétaire : Pour les membres du groupe parlementaire formant
le gouvernement, M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, Mme Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire : Et
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'article 5 est adopté. M. le ministre, veuillez lire
l'article 6, s'il vous plaît.
• (18 h 20) •
M. Dufour : O.K. Donc, cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 11, du suivant :
«11.1. Le ministre peut acquérir de gré à gré et
accepter en don ou en legs tout bien immeuble ou se voir octroyer un droit réel
immobilier nécessaire à la conservation et à la mise en valeur de la faune ou
de son habitat, après avoir consulté le
ministre responsable de l'application de la Loi sur les terres du domaine de
l'État (chapitre T-8.1).
«Dès qu'une terre obtenue conformément au
premier alinéa n'est plus nécessaire à la conservation et à la mise en valeur
de la faune ou de son habitat, celle-ci est remise, par avis, au ministre
responsable de l'application de la Loi sur les terres du domaine de l'État
conformément à celle-ci.»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des commentaires relativement au premier paragraphe?
M. Dufour : Me permettez-vous de
lire les commentaires?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Excusez-moi. Je vais plus vite que le client en demande.
Des voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est parce que je voyais la députée vous faire des grands signes que oui,
alors... Je vais vous laisser lire votre explication.
Mme
Charbonneau : ...la
question s'en venait, ça fait que...
M. Dufour : Au niveau des commentaires,
l'article 6 vise à prévoir la possibilité, pour le ministre des Forêts, de
la Faune et des Parcs, d'acquérir de gré à gré et d'accepter en don ou en legs
tout bien immeuble ou se voir octroyer un droit réel immobilier nécessaire à la
conservation et à la mise en valeur de la faune ou de son habitat.
À l'heure actuelle, de tels transferts de droits
impliquent de transiger avec le ministre responsable de l'application de la Loi
sur les terres du domaine de l'État, à savoir le ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles. Ce dernier a le pouvoir d'acquérir
des terres pour ensuite en transférer la propriété au ministre des Forêts, de
la Faune et des Parcs.
Ce nouveau pouvoir du ministre des Forêts, de la
Faune et des Parcs facilitera la création et la gestion de territoires
structurés, tels que les refuges fauniques, et permettra l'acquisition de
terrains privés ou de droits emphytéotiques dans le cadre de ses activités de
conservation de la faune et de ses habitats.
Cet article prévoit cependant que le ministre
des Forêts, de la Faune et des Parcs devra, au préalable, consulter le ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles. De plus, lorsqu'une terre obtenue n'est plus
nécessaire à l'objectif initial, elle est
remise par avis à ce dernier. Le ministre de l'Énergie et des Ressources
naturelles détient une expertise
particulière en matière de droit foncier. Il peut, par exemple, s'assurer que
la terre acquise est exempte de droits.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, des commentaires? Mme la députée de Mille-Îles, allez-y, là.
Mme
Charbonneau : Je
n'ai pas besoin de vous faire des grands signes, Mme la Présidente, vous le
saviez d'avance. J'ai quelques questions. La première, c'est que j'aimerais ça
avoir un exemple d'une acquisition de gré à gré. J'ai toujours un petit peu de difficulté
avec le principe gré à gré, donc j'aimerais ça avoir un exemple pour ne pas
avoir une mauvaise idée de ce que peut être une acquisition de gré à gré.
M. Dufour : Bien, c'est vraiment
dans le cadre de refuges fauniques. Et je laisserais la sous-ministre pouvoir
vous présenter exactement un exemple typique.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Est-ce
qu'il y a consentement? Oui? Mme la sous-ministre.
Mme Paquette (Élise) : Oui. Effectivement,
le mot le dit, de gré à gré, mais ça peut être, par exemple, un organisme de
conservation qui veut léguer au ministère un terrain ou ça peut être aussi un
particulier. Donc, l'objectif, c'est souvent de pouvoir créer un espace
protégé, un habitat protégé ou un refuge. Et actuellement le ministre n'a pas
ce pouvoir-là, donc on doit passer par un autre ministère pour pouvoir
acquérir, et alors c'est, administrativement, beaucoup plus lourd que de pouvoir
le faire de gré à gré.
M. Dufour : Si vous me permettez,
Mme la Présidente...
La Présidente (Mme St-Pierre) : M.
le ministre.
M. Dufour : Oui. Je vais vous donner
un exemple tangible. On a, dans le secteur de... à ma connaissance, c'est dans
le coin de Châteauguay, Héritage Saint-Bernard, pour les gens qui connaissent,
Héritage Saint-Bernard, qui est un site assez intéressant, par contre, qui est
présentement en situation de claim minier. Donc, c'est sûr et certain que, si
on serait en mesure d'être capables d'acquérir ce territoire-là sans avoir un
paquet de procédures, bien, ce serait très intéressant pour l'habitat faunique
et le refuge faunique que c'est, Héritage Saint-Bernard. Et ça, ça a un impact
majeur, parce qu'Héritage Saint-Bernard, n'ayant pas comme... l'ensemble de sa
totalité de territoire à cause des claims qui sont sur le site, bien,
présentement, ne sont pas assujettis à avoir toutes les sommes monétaires
qu'ils pourraient avoir pour faire bien rouler l'organisme en soi.
Mme
Charbonneau : Dans
le principe gré à gré, il y a un échange monétaire qui se fait mais qui se fait
en consentement entre les deux parties, si je comprends bien, là. Si gré à gré
reste toujours ce que je pense, là, c'est un échange qui se fait, qui peut être
monétaire mais qui peut être aussi un terrain contre un autre terrain, là.
M. Dufour : Oui, exact.
Mme
Charbonneau :
Dans les commissions scolaires, c'est ce qu'on faisait avec les villes, là. On
échangeait un bout de terrain pour faire une école, puis la ville nous cédait
le terrain pour un autre bout de terrain. Mais est-ce qu'il peut y avoir aussi
un échange monétaire qui fait que je ne suis pas obligée de passer par
soumissionnaire, puis tout ça? Vu que c'est gré à gré, c'est une entente que je
prends avec la personne à qui appartient le territoire.
M. Dufour : Oui, on pourrait définir
«gré à gré» comme étant un échange de consentement. Donc, c'est ça qui serait l'orientation. Et, comme on l'a
mentionné, il faut quand même, d'office, s'assurer juste qu'avec le
ministère des Ressources... Énergie et Ressources naturelles... que le tout est
conforme.
Mme
Charbonneau :
Pourquoi on ne nomme pas le ministère de la Protection de l'environnement?
Pourquoi je suis obligée de passer par Énergie et non Environnement?
M. Dufour : Bien, parce qu'au niveau
gouvernemental le... comment dire, le gestionnaire des terres publiques ou des
terres d'État, c'est le ministère d'Énergie et Ressources naturelles.
Mme
Charbonneau :
Alors, je vous donne un exemple. Chez nous, il y a eu l'acquisition des deux
grandes îles, qui a passé en partie par le ministère de l'Environnement puis en
partie par la ville... en partie par le MTQ, mais, pour
moi, c'est à peu près... les villes puis le MTQ, là, c'est presque des
conjoints, là, ça fait que je calcule que c'est à peu près un montant qui se
ressemble. Mais ce n'était pas le ministère de l'Énergie, c'était vraiment le
ministère de l'Environnement, puis c'est l'acquisition d'un territoire pour la
ville mais avec un déboursé du ministère de l'Environnement.
Donc, j'essaie de bien comprendre. Vous me dites
que les terres de l'État sont sous la juridiction d'Énergie, je comprends.
M. Dufour : Oui, c'est ça.
Mme
Charbonneau : Mais
à aucun moment votre ministère n'a l'obligation ou doit faire affaire avec le
ministre de l'Environnement. C'est vraiment juste le ministre de l'Énergie.
M. Dufour : Énergie et Ressources
naturelles. C'est... Normalement, lorsqu'il y a des acquisitions de terrains,
ça se fait par le biais du ministère Énergie et Ressources naturelles. Prenons
juste, par exemple, les abris sommaires ou les baux de villégiature. À la base,
le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs s'occupe de la surface, mais
le terrain appartient au ministère d'Énergie et Ressources naturelles.
Mme
Charbonneau : Je
vous donne un autre exemple, parce que je veux vraiment bien comprendre. Je
vous donne un autre exemple. Si l'échange, ou le gré à gré, ou l'acquisition,
ou le don, ou le legs est plus par rapport à la faune plutôt que par rapport à
des chalets, de la chasse, mais là on parle, mettons, d'un boisé, puis qu'il y
a une faune particulière, parce que la faune, ça touche aussi ce qui n'a pas
quatre pattes, là, et qu'on fait affaire avec vous en disant : Bien, vu que
vous protégez la faune, on fait affaire avec vous, ça passe quand même par une
relation avec le ministère de l'Énergie et pas du tout avec l'Environnement. Je
suis vraiment fascinée, là, parce que, pour moi, le ministère de
l'Environnement devrait avoir un droit de regard sur ce qui est acquis ou pas,
mais ça passe par Énergie.
M. Dufour : Bien, je peux comprendre
votre interrogation, mais, comment dire, je pense, de tout temps, le gardien
des terres de l'État, c'est le ministère Énergie et Ressources naturelles. Ça a
été défini en quelle année, je n'ai pas la réponse pour vous à cet effet-là,
là, mais c'est un fait que c'est la dynamique de fonctionnement au niveau des
terres de l'État.
Mme
Charbonneau :
Est-ce que le ministre de l'Énergie pourrait vous refuser un gré à gré pour des
raisons qui lui appartiennent, mais que, de votre côté, il y a une demande...
Puis là, tu sais, je comprends que, je vais le dire un peu en clin d'oeil, là,
le mercredi, vous êtes assis dans la même grande salle puis vous pourriez
parler à votre collègue de... vis-à-vis, mais, souvent, c'est d'un ministère à
un autre ministère. Ça passe souvent comme ça avant d'arriver à vos oreilles à
vous. Donc, est-ce que c'est possible que le ministère de l'Énergie dise :
Bien, savez-vous quoi, nous autres, l'Héritage Saint-Bernard, là, on n'y voit
pas intérêt, puis on ne pense pas que c'est profitable, puis on ne pense pas
qu'on devrait aller là-dedans, donc on refuse que le ministère de la Faune,
Forêts et Parcs fait l'acquisition, ou accepte le legs, ou fait un principe de
gré à gré?
• (18 h 30) •
M. Dufour : Tel qu'on l'a mentionné ou
tel qu'inscrit dans le libellé, on parle bien de consulter. Donc, on consulte
le ministre responsable de l'application de la Loi sur les terres du domaine de
l'État. Donc, c'est vraiment en lien avec une consultation. Donc, lui, ce qui
pourrait arriver... dire, c'est qu'il pourrait trouver, peut-être, oui, un
élément qui est problématique, mais c'est vraiment à la base, dans le texte,
c'est qu'on consulte, en fin de compte.
Mme
Charbonneau :
Donc, il pourrait vous donner un avis de «ce n'est pas nécessaire» ou «ce ne
serait peut-être pas une bonne idée», mais vous pouvez quand même poursuivre
dans votre relation de gré à gré ou de don et de legs.
M. Dufour : Oui.
Mme
Charbonneau : Parce
que c'est une consultation. Ce n'est pas lui qui décide, mais c'est lui qui est
consulté. Parce que, si je comprends bien aussi, un coup que votre ministère
aura fait le tour de la richesse de cet échange-là, si vous n'en avez plus de
besoin... je ne formule peut-être pas bien, là, mais, si vous n'en avez plus de
besoin, ça va tomber sous la juridiction du ministre de l'Énergie. Au moment où
vous allez lui écrire une lettre pour lui dire : Moi, l'Héritage
Saint-Bernard, là, on a fait le tour, on a tout réglé ce qu'on avait à régler,
le claim est réglé, les animaux sont corrects, bon, tout est fait, maintenant,
puisque c'est réglé, ce ne sera plus sous notre juridiction, Faune, Forêts et
Parcs, ça va s'en aller au ministère de l'Énergie.
M. Dufour : Bien, ça dépend. La
journée que nous, on n'en tire plus de profit, qu'il n'y a plus rien à faire
avec ça... Mais, tant qu'il y a une valeur comme refuge faunique... Bien, un
refuge faunique, je pense, ça le définit bien, c'est une particularité très propre
à un milieu. Donc, ce serait presque... ce serait surprenant que ça s'altère
avec le temps, là, tant que ça. Mais, si, mettons, advenant le cas où, je ne
sais pas, que le milieu disparaîtrait et qu'il n'aurait plus de valeur, bien,
oui, on retournerait les... en fin de compte, les terres ne nous
appartiendraient pas, retourneraient à qui de droit, qui est le gestionnaire
des terres publiques de l'État.
Mme
Charbonneau :
Donc, le ministère de l'Énergie.
M. Dufour : Le ministère de
l'Énergie et Ressources naturelles.
Mme
Charbonneau :
Et, quand vous dites — parce que quelquefois les mots sont un peu sensibles, là — que
le territoire ne serait plus... vous avez utilisé un terme un peu comme... qui
pourrait se référer à monétaire, tu sais, s'il n'a plus... il n'a plus de
valeur, bien, dans le fond, ce que vous dites, c'est, quand il n'a plus...
quand vous n'avez plus de droit sur ce qui se fait sur ce territoire-là, là,
vous pouvez passer le territoire puis dire : Bien, toi, ministère de
l'Énergie, maintenant, c'est toi qui s'en occupe.
M. Dufour : Bien, comme le dit
l'article, nous, l'objectif d'acquérir ce type de terre là, c'est pour,
justement, faire un refuge faunique. Donc, c'est vraiment en fonction, donc, en
lien avec la conservation et la mise en valeur de l'habitat, en fin de compte.
Mme
Charbonneau : Oui,
c'est ça. Pour moi, ça ne dit pas... Vous comprenez, pour moi, ça ne veut pas
dire «réserve faunique», ça veut dire sa mise en valeur de la faune et de son
habitat. Donc, vous voulez protéger un lieu...
M. Dufour : Protéger un lieu.
Mme
Charbonneau :
...un peu comme le ministère de l'Environnement protège un lieu. Et il n'y a
pas nécessairement... Il peut parler de... Il peut avoir la même phrase que
vous, là, il peut parler de la conservation et la mise en valeur de la faune et
de son habitat, mais c'est le ministère de l'Environnement qui le fait.
Pour les deux grandes îles chez nous, là, c'est
ça, ça a passé par un financement, parce que c'était un principe de Faune et
Forêts, mais ça n'a pas passé par vous, ça a passé par l'Environnement.
Donc, dans le libellé, moi, je ne vois pas
«réserve faunique», je vois vraiment un lieu. Puis je comprends ce que vous
m'expliquez, là. Je vous dis juste que, quand je le lis, je ne le lis pas comme
un lieu d'une réserve faunique, je le vois plus par un état des lieux. On a
décrété que cet endroit-là devrait être protégé, puis il devrait être sous
votre joug parce qu'il a une faune puis parce qu'il faut la protéger.
Puis l'exemple de l'Héritage Saint-Bernard,
c'est un bon exemple, sauf que ça pourrait être aussi un lieu... Je ne vais
peut-être pas avoir le meilleur lieu, mais l'île d'Anticosti pourrait être un
lieu qui revient sous votre juridiction pour le principe de la chasse, pour le
principe de tout le respect qu'on s'y doit d'avoir quand on débarque sur cette
île-là, mais, un coup qu'elle est... je ne le souhaite pas, là, mais, un coup qu'elle
ne sert plus à ce sport-là, bien là, elle tomberait à quelqu'un d'autre qui
s'appelle le ministre de l'Énergie.
M. Dufour : Bien, comme on dit,
c'est qu'il existe... Première chose, il faut juste faire attention, vous
parlez de réserve faunique, mais moi, je parle bien de refuge faunique, qui est
beaucoup...
Mme
Charbonneau :
Refuge, c'est vrai. C'est les mots qui sont... Oui.
M. Dufour : ...O.K., qui est
beaucoup plus petit, puis que c'est des beaux petits joyaux qui existent à
travers le Québec, puis ça permettrait d'intervenir plus rapidement, pour le
ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs, pour justement protéger ces
espaces-là. Et l'objectif, c'est ça, c'est d'être en mesure d'intervenir de
façon... plus rapidement. Donc, il n'existait pas vraiment de méthodologie de
fonctionnement, encore là. Donc, l'objectif derrière ça, c'est de pouvoir,
encore une fois... que la loi soit en mesure d'intervenir.
Puis moi, je pense que c'est... Lorsqu'on parle
d'éléments environnementaux, là, quand il y a eu les groupes qui sont venus
nous voir, qui disaient qu'il n'y avait pas beaucoup d'éléments, bien, ça, je
pense, c'en est un, des éléments, pour les groupes environnementaux, qu'il
était intéressant de savoir, que la loi, maintenant, allait le permettre. Ça,
en tout cas, je pense que c'est un des beaux ajouts environnementaux que la loi
propose. En tout cas, moi, dans... je dirais
que c'est possiblement le plus bel élément qu'on a mis... qui est mis en place
dans cet élément-là.
Mme
Charbonneau : Vous
avez raison. Mon inquiétude, c'est que ça ne s'en va pas en environnement, ça
s'en va à l'Énergie. Pour moi, il y a une nuance. Mais je comprends quand vous
me dites : C'est une avancée.
Est-ce que, dans la consultation que vous devez
avoir avec le ministère de l'Énergie, il y a des délais prescrits? Y a-tu...
Parce que quelquefois c'est ce qui nous joue des tours, hein? On dit : Il
faut consulter ou... Tu sais, je vais vous dire le mot que tout le monde
«freeze» un peu, le BAPE, là. Tu sais, quand qu'on dit : Le BAPE est là
pour une bonne intention, malgré que, quelquefois, ce qui détermine l'intervention
du BAPE, c'est le temps. Et le temps, des
fois, joue des tours, hein? Il faut réparer quelque chose, il faut
traverser pour faire une route, il faut s'assurer que les pompiers se
rendent rapidement dans un lieu, bien là, il faut passer par un champ, il faut
faire une rue, puis là, tout d'un coup, le BAPE vient de rajouter toute
une disposition de temps par rapport à l'évaluation qu'on fait des
choses.
Vous me dites : On va consulter puis on n'a
pas besoin d'une permission, c'est juste une consultation. Est-ce qu'il y a un temps déterminé pour cette
consultation-là dans l'aspect : Je te pose la question puis tu me réponds?
Est-ce que c'est rapide? Est-ce que
c'est six mois? Est-ce que c'est... Y a-tu un temps déterminé ou une technique
quelconque que je ne vois pas, qui serait dans une disposition, une
réglementation, qui dit : On pose la question, ils nous répondent dans un
temps déterminé, parce que c'est important de pouvoir le protéger, puis les
propriétaires, prenons l'Héritage Saint-Bernard, les
propriétaires ou les gens qui occupent les lieux, ils sont dans une situation
où ils ne peuvent plus tenir le coup puis ils ont besoin d'une intervention
rapide?
M. Dufour : Oui. Je laisserais la
parole à ma sous-ministre, si vous voulez bien.
La Présidente (Mme St-Pierre) : ...consentement.
Mme Paquette (Élise) : Oui. Merci.
C'est très difficile de pouvoir prévoir un délai parce que, dans le fond, ça
dépend vraiment du territoire qu'on veut acquérir. Puis, dans le fond, nous, on
va consulter le MERN, le ministère de l'Énergie et Ressources naturelles, puis
je pense qu'il faut prendre le temps de bien faire les choses.
Mais c'est évident que c'est une consultation.
Puis notre intention de faire un gré à gré, bien, elle est claire. Mais des
fois c'est qu'il y a des droits qui peuvent rester sur des territoires, puis
ça, c'est important de bien prendre le temps de clarifier le tout.
Mais c'est sûr que, dans le cas qu'on mentionne,
on veut agir avec célérité puisqu'on a... on fait une acquisition de gré à gré
qu'on veut protéger. Donc, ici, j'aurais le goût de dire, comme, un délai
raisonnable, là, mais tout en écoutant aussi les aspects ou les points que
pourraient faire valoir nos collègues au MERN, là. C'est un peu ce que ça veut
dire, là.
Mme
Charbonneau : Je
comprends la réponse et je l'apprécie. Par contre, il n'y a rien de plus
incertain que quand il n'y a pas de temps déterminé. Puis je comprends, en même
temps, quand vous me dites qu'il y a des recherches à faire, parce qu'il y a un
notaire assis devant nous, puis, quand on fait l'acquisition d'un terrain, il
faut s'assurer que c'est bien la bonne personne qui nous le vend puis qu'il n'y
a pas de territoire... j'imagine, que ça ne touche pas un territoire
autochtone, qu'il n'y a pas de gens des Premières Nations qui sont... tu sais,
que c'est exigu avec eux, que ça n'appartient pas à quelqu'un d'autre, qu'il
n'y a pas des propriétés, de parcelle dans le même terrain qui appartient à
quelqu'un d'autre.
Mais «un délai raisonnable» peut devenir une
phrase qui est handicapante, parce que, quand il n'y a pas de délai, il n'y a
vraiment pas de délai. Puis je vous le dis en toute sincérité. Quand il n'y a
pas une plage horaire, qu'on ne dit pas «à l'intérieur de» ou «après les délais
de», ça peut être quelque chose qui s'étire longtemps.
Puis je vous donne un exemple qui ne vous
appartient pas. Je vous le dis tout de suite, il ne vous appartient pas. Mais
disons qu'un gouvernement tombe en élection puis que le processus est commencé,
mais que le tout s'arrête, bien, ça vient de poser peut-être un handicap à cette
belle transaction là qui peut exister, qui soit un legs, un don ou une entente gré
à gré, qui fait que les choses n'avancent pas.
Alors, s'il y a un délai, quelquefois, ça peut faire
en sorte que la démarche se fait de façon plus raisonnable. Quand vous disiez
«un délai raisonnable», elle se fait dans un délai plus... avec une intention
plus intéressante pour l'ensemble des intervenants, donc celui qui acquiert
puis celui qui vend, donne ou lègue la parcelle, ou l'organisme, ou le refuge,
comme disait le ministre, là, parce que c'est plus petit qu'un grand
territoire, là, je comprends.
• (18 h 40) •
M. Dufour : C'est sûr et certain,
la... vous l'avez bien dit aussi, là, il y a toute la question des droits des
propriétés. Quand on... Lorsqu'on parle de terrain, c'est toujours la
problématique, c'est d'essayer de voir l'ensemble de l'oeuvre, qu'est-ce qu'il
en est exactement du terrain, et puis, vous l'avez dit, le phénomène
autochtone, le phénomène des droits, des droits acquis ou des choses comme ça.
Donc, il y a plusieurs enjeux. Mais auparavant il n'y avait même pas rien qui
était mis dans la loi. Donc là, au moins, on a ça.
Puis, si... Le fait qu'on est capables de jaser
avec nos collègues, bien, on est capables de pousser à dire : Êtes-vous
capables de mettre un effort là-dessus?
Puis,
écoutez, le côté d'Héritage Saint-Bernard sera possiblement un des premiers
projets à regarder avec cette nouvelle...
avec ce nouveau projet de loi là pour être en mesure de désengorger la
problématique qu'on vit avec ce site-là.
Mme
Charbonneau :
Donc, conclusion de mon intervention, vous ne semblez pas être indisposé du
fait qu'il n'y a pas de délai. Pour vous, il y a... Puis, tu sais, je veux juste
bien comprendre, là, parce que je comprends, pour l'Héritage Saint-Bernard...
Puis ce qui est malheureux, c'est que vous en êtes conscient maintenant, puis
j'ai l'impression que ce que vous me dites, c'est que vous ne pouvez pas faire
les choses comme vous voulez parce qu'il n'y a pas de réglementation qui couvre
ça.
Je vais juste vous avertir, vous ne le savez pas
encore, peut-être, mais un projet de loi, des fois, ce n'est pas si rapide que
ça. Ça fait que je vous souhaite de régler ça avant que le projet de loi soit adopté.
Mais, ceci dit, à partir du moment où il y a...
Tu sais, c'est un peu comme quand qu'on dit : Tout le monde s'en occupe.
Bien, quand tout le monde s'en occupe, personne ne s'en occupe. Alors, si je
n'ai pas... si j'ai un délai raisonnable, je n'ai pas de délai. De ce fait, ma
volonté, puis elle est toute simple, là, puis vous êtes le ministre, c'est vous
qui décidez, mais ma volonté, c'est de voir un délai raisonnable dans un
principe prescrit, parce que...
Je vous donne un exemple que je connais peut-être
plus que les autres, là, c'est-à-dire un échange de terrains entre une ville
puis une commission scolaire. Bien, s'il n'y avait pas de délai prescrit, bien,
l'école ne se serait jamais bâtie, on serait encore en train de négocier les
parcelles de terrain, puis les voisins qui ne voulaient pas qu'on donne, ou
qu'on vende, ou qu'on fasse de gré à gré.
Donc, n'y a-t-il pas lieu de se dire : À
l'intérieur de six mois, s'il n'y a pas de contrainte ou... de juste rajouter
une petite phrase qui vous donne un délai raisonnable mais qui ne vient pas
trop encadrer à une vitesse exponentielle le geste qu'on
s'apprête à poser? Parce qu'un legs, c'est facile, je te donne quelque chose.
Ce n'est pas plus compliqué que ça. Mais un gré à gré, ça peut être plus
complexe puis ça peut s'étirer dans le temps si un des deux partis n'a pas les dispositions
nécessaires pour compléter la transaction.
M. Dufour : À la base, là, c'est sûr
que c'est nous qui consultons, hein, ce n'est pas... Normalement, ce n'est pas
le ministère de l'Énergie et Ressources naturelles qui va venir nous voir.
Donc, c'est nous qui consultons. Donc, c'est sûr et certain, nous, on peut
essayer de mettre, comme on dit en anglais, un «time frame» au niveau de la
discussion. Puis c'est sûr, par contre, que, si le collègue du ministère des
Ressources naturelles reste sur ses positions puis que les recherches
n'avancent pas, bien, c'est sûr que nous, on peut dire : Bien, on
n'avancera pas non plus. Mais, de l'autre côté, c'est nous qui consultons. On
peut essayer de voir à mettre un délai de temps par nous-mêmes.
Mais, tu sais, ce n'est pas... Encore là, il
faut faire attention, on n'a pas 500 000 situations comme ça qui se
présentent à chaque année, là, tu sais, le Québec étant le Québec. Mais, pour
les fois qu'on avait des situations où est-ce qu'on n'était pas capables
d'avoir vraiment rien, de levier, là, au moins, on va avoir ça comme levier.
Mais on aurait bien beau essayer de mettre un délai,
moi, je dis toujours là-dedans : Ce qui peut devenir compliqué, c'est
toujours les différentes recherches, hein? Tout le monde a vécu... peut-être
pas tout le monde, mais tout le monde a vécu une recherche testamentaire, là.
Puis, même si j'aurais beau dire au notaire : Tu me règles ça en l'espace
d'un mois, ça va prendre possiblement un an, deux ans, souvent, dans des
dossiers. Donc, on est un peu dans la même dynamique que ça au bout de la
ligne. Mais le fait qu'on entende la consultation puis que c'est nous qui
allons au front, bien, on peut essayer d'essayer de trouver le moyen de mettre
de la pression. Comme je dis, c'est à nous à faire nos suivis, à ce moment-là.
Mme
Charbonneau :
Mais, puisque ce n'est pas un règlement testamentaire, puisque ce n'est pas
lui, le notaire... Vous avez probablement, à travers la transaction gré à gré
que vous avez l'intention de faire, vous avez déjà un travail préétabli. Puis
là on parle effectivement qu'une consultation... Puis je salue cette volonté-là
de vouloir intégrer un partenaire, même si c'est un collègue de travail, là, un
partenaire de plus qui vient consolider les choses. J'aurais aimé ça voir le ministère
de l'Environnement.
J'en conclus que... Je comprends que, les terres
de l'État, il y a une autre règle pour ça, puis c'est parfait, mais vous pourriez aussi dire qu'un coup que la consultation est faite auprès du ministère, à l'intérieur des six prochains mois,
vous vous attendez à une réponse. Puis là-dessus le ministère aura fait son
travail avant de présenter le dossier au ministère de l'Énergie.
Donc, je comprends qu'un délai, ça peut être
quelque chose de moins intéressant, mais de ne pas avoir de délai peut tout
aussi être moins intéressant. Donc, je vous le dis, puis, en même temps, je ne
m'ouvre pas les veines pour ça, là, mais je vous dis juste qu'il y a quelque
chose de... il y a quelque chose de... je n'ai pas le goût d'utiliser le mot
«dangereux». Il y a quelque chose d'inquiétant quand il n'y a pas de délai par
rapport à des gestes à poser entre différents partenaires pour pouvoir avancer
sur un dossier.
M.
Dufour : Mais, comme je disais, nous, on peut quand même créer un
délai, on peut mettre un délai. On peut dire : Si on n'a pas une réponse dans les 100 prochains jours,
par exemple... On peut mettre une date, là, je veux dire, c'est...
Puis, comme je dis, c'est à nous à faire nos
suivis. Mais après ça... Tu sais, on en a, des dossiers qui arrivent, des fois,
au ministère, là, puis il faut que ce soit réglé avant le 31 mars parce
que, le 31 mars, il arrive telle affaire, ou des choses comme ça, et là
tout le monde converge vers ce travail-là, à faire en sorte de désengorger la
problématique. Donc, c'est un peu, je pense, la même situation, là. Le délai,
on peut l'imposer, on peut... Est-ce que la fin va être heureuse? Ça, c'est une
autre chose. Mais on peut mettre un délai de notre côté, au bout de ligne, pour
avoir la réponse, pour pouvoir obtempérer puis agir.
Mme
Charbonneau :
J'essaie de vous aider à avoir la meilleure loi possible, M. le ministre. Ça
va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Ça
va? Alors, M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Mais, au final,
qui décide?
M. Dufour : Bien, c'est... Bien, au
final, nous, on va solliciter, exemple, une situation, puis on va consulter.
Puis le ministère, lui, a l'expertise, il va aller faire son expertise. Puis
après ça, en principe, là, si tout est beau, comme je dis, on donne un délai.
On dit, mettons : Les 100 prochains jours, vous avez à nous ramener
l'information. Puis après ça, s'il n'y a pas de problématique, ils vont
dire : C'est beau, allez-y. Le ministère, normalement, n'est pas un...
S'il n'y a pas d'enjeu, s'il n'y a pas de... quoi que ce soit qui cause
problème, il va nous donner le O.K.
M. Gaudreault : Oui, mais c'est
parce que moi, je perçois que le ministère de l'Énergie et des Ressources
naturelles peut être juge et partie. Le ministère des Ressources naturelles
puis de l'Énergie, ça le dit, il est... il s'occupe des ressources naturelles,
de l'exploitation des ressources naturelles puis de l'énergie. Donc, dans
l'exemple que vous avez donné tantôt, il y a des droits miniers, le ministère
de l'Énergie et des Ressources naturelles pourrait dire : Moi, j'ai intérêt
à ce que les droits miniers soient exécutés, ou soient valorisés, ou soient
utilisés, donc je ne suis pas d'accord pour en faire un refuge... Comment vous
l'appelez, là?
M. Dufour : Un
refuge faunique.
M. Gaudreault : Un refuge faunique.
Donc là, à ce moment-là, c'est qui qui décide? C'est qui qui détermine la
finalité, là? Si le ministère de l'Énergie, lui, il dit : Non, moi, je
trouve qu'il y a un potentiel minier, mais que le ministère de la Forêt veut en
faire un refuge faunique, comment ça se règle?
• (18 h 50) •
M.
Dufour : Bien, c'est sûr,
comme on l'a mentionné dans l'article, là, dans les commentaires que j'ai
mentionnés tantôt, là, si ce n'est pas
exempt de droits, donc, on a un problème, tu sais? Veux veux pas,
techniquement, on a un problème.
Mais, si c'est exempt de droits, le ministère, à
ce moment-là, va obtempérer, là. Je veux dire, c'est... Notre consultation va
avoir servi à les informer qu'on est intéressés à tel lopin de terre pour en
faire tel élément, et, suite à ça, donc, si... après la définition de... à
savoir, y a-tu des problématiques techniques ou quoi que ce soit, s'il n'y en a
pas, on vous laisse aller avec votre projet, là. C'est comme ça que ça va
fonctionner.
M.
Gaudreault : Mais, dans le cas de l'habitat Saint-Bernard à
Châteauguay, tantôt, vous avez mentionné, il y a des claims miniers.
M. Dufour : C'est ça. Exact.
M. Gaudreault : Bon. Ça fait que,
là, ça ne marchera pas.
M. Dufour : Bien, tout dépend, après
ça, si on n'est pas capables, justement, d'avoir l'autorisation d'aller faire
du gré à gré avec l'entrepreneur ou la compagnie qui détient l'espace, le claim
minier.
M. Gaudreault : O.K.
M. Dufour : C'est ça qu'on va
chercher, au bout de la ligne. On veut avoir l'autorisation d'aller faire un
échange de gré à gré avec eux.
M. Gaudreault : Mais admettons que
moi, j'ai un lot forestier et que je prévois, dans mon testament, de le laisser
pour les générations futures et d'en faire un legs, là, comme vous le dites
dans l'article 11.1, donc, en faire un legs pour les générations futures
comme réserve faunique. Moi, c'est ma contribution à la société. Puis, le jour
où je décède, mon lot forestier est transmis par legs au ministère pour en
faire un refuge faunique. Mais là, si le ministère des Ressources naturelles,
lui, il est consulté puis il dit : Non, nous autres, on considère que,
pour x, x raisons, ce n'est pas bon de le transformer en refuge faunique,
qu'est-ce qui se passe à ce moment-là?
M. Dufour : Bien, dans votre
exemple, vous me dites que c'est un legs que vous faites à votre décès. Les
terrains vous appartiennent.
M. Gaudreault : Oui.
M. Dufour : Donc, à ce moment-là,
c'est un...
M. Gaudreault : Mais c'est un don ou
un legs, là.
M. Dufour : Oui. Bien, à ce
moment-là, vous avez... vous êtes déjà un propriétaire privé. Donc, moi, je
peux m'assurer de travailler directement avec vous.
M. Gaudreault : Oui, mais là moi, je
vous parle, là, c'est un legs, là, après mon décès. Vous, vous ne le savez pas,
là, que j'ai ça dans mon testament, là.
M. Dufour : Bien, c'est ça, c'est
parce que c'est votre terre à vous. Donc, à ce moment-là, je n'ai même pas
besoin de me référer au MERN, là. Le MERN, c'est les terres publiques de
l'État, qui lui... qui appartiennent à l'État, pas à M. Gaudreault, par
exemple, qui a une terre qu'il veut léguer, là.
M. Gaudreault : Oui, mais c'est
parce que l'article dit : Le ministre peut acquérir de gré à gré et
accepter en don ou en legs — donc,
dans le cas que je vous donne, moi, c'est un legs, dans le cas que je vous
communique présentement, c'est un legs — après avoir consulté le
ministre responsable de l'application de la Loi sur les terres du domaine de
l'État.
Donc, que ce soit de gré à gré, que ce soit un
don ou que ce soit un legs par testament, selon la manière dont l'article est
écrit, il faut que le ministre consulte le ministre responsable de l'application
de la Loi sur les terres du domaine de l'État, qui est le ministre de l'Énergie
et des Ressources naturelles.
Donc, moi, ce que je vous dis, c'est que, si je
prévois, dans mon testament, de léguer au ministère des Forêts mon lot à bois
pour les générations futures, pour en faire un refuge faunique, ce que je
comprends de cet article de loi, c'est que, même par legs, le ministre devra
consulter son collègue de l'Énergie et des Ressources naturelles. Et moi, moi, je ne... En
fait, mon objectif, là, c'est que je ne voudrais pas que le ministère de
l'Énergie et des Ressources naturelles
vienne contredire une dernière volonté qui vise... d'un propriétaire foncier
qui vise à laisser à des générations futures une terre xy.
Puis le meilleur exemple que je peux vous
donner... bien, le meilleur exemple... en tout cas, l'exemple qui me vient en
tête, c'est la forêt du mont Hereford. Ça, c'était une grande terre forestière
qui était la propriété de Neil Tillotson. Puis Neil Tillotson, là, c'est le
créateur des ballounes et des gants en latex puis lui, il est devenu hyperriche
à cause de cette invention-là. Puis on ne sait pas exactement s'il est né aux
États-Unis ou au Québec. Il était sur la frontière. Puis il était propriétaire
du mont Hereford puis il a légué ça — il est mort à
101 ans — il
a légué ça à... pour en faire une terre, une zone protégée de conservation
naturelle.
Qu'est-ce qui est arrivé? Hydro-Québec a décidé
de passer une ligne pour... Northern Pass, pour exporter son énergie aux
États-Unis en passant par le New Hampshire. Finalement, heureusement, grâce à
la mobilisation, et tout, Hydro-Québec a décidé de passer sa ligne du côté du
Maine. C'est le projet qu'on a présentement. Mais ça, ça veut dire que, malgré
la volonté du donateur à des fins de protection pour des générations futures,
Hydro-Québec passait sa ligne quand même.
Bien, moi, je veux éviter qu'une situation comme
ça se produise. Si quelqu'un a un lot à bois, par exemple, dit : C'est une
zone extraordinaire, et je veux le laisser par legs à l'État pour en faire un
refuge faunique, que, finalement, pour des raisons x, y, le ministère de
l'Énergie et des Ressources naturelles, qui est toujours juge et partie dans
ces histoires-là, dise : Non, moi, je ne suis pas d'accord avec ça, bien
là, c'est qui, au final, qui tranche, là?
M. Dufour : O.K. Bien, je n'irais
peut-être pas tout à fait dans l'exemple que vous amenez, parce que, là, vous
me parlez d'Hydro-Québec, puis là c'est une autre game, là, Hydro-Québec, là.
Mais ce qui est important... Puis, si vous me permettez, je vais commencer la
réponse et puis après ça je vais laisser le juriste compléter.
Actuellement, le ministère de la Forêt, de la
Faune et des Parcs ne pourrait même pas faire de gré à gré avec vous, comme propriétaire
privé, parce que je n'ai pas le droit de le faire. C'est simplement le
ministère de l'Énergie et Ressources naturelles. Donc, ça, c'est le gros
élément qui fait en sorte que maintenant c'est moi, comme ministère, Forêts, Faune et Parcs, qui peux aller faire la consultation de gré à gré avec le propriétaire privé qui veut faire son
legs.
Maintenant, je laisserais le juriste, peut-être,
compléter, si vous le permettez.
La Présidente (Mme St-Pierre) : Il y
a consentement? M. le juriste.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
en fait, ce qu'il faut distinguer du nouvel article 11.1, là, qui serait introduit, c'est que, tu sais, ça vise une terre, justement,
comme vous le dites, M. le député, d'une personne privée qui la vendrait de gré
à gré au ministre. Donc, ce n'est pas une terre, présentement, là, sur laquelle
il y aurait, sans l'accord du propriétaire, là, une exploitation de droits
miniers ou une exploitation forestière. Tu sais, ça prendrait son accord.
Donc là, ça vise simplement à faire de cette
terre-là une terre publique à des fins de protection puis de mise en valeur de
la faune. Et puis, puisque le MERN est l'expert en droit foncier puis connaît
bien les différents droits réels, autant publics ou privés, qui peuvent grever
le terrain, c'est juste de s'assurer, bien, est-ce que le MFFP fait une bonne
affaire en l'acquérant ou si, finalement, justement, il va y avoir une
servitude d'Hydro-Québec qui va passer dessus. Donc, l'objectif de la consultation,
c'est vraiment de s'assurer, plutôt, que le ministre va pouvoir atteindre ses objectifs
de conservation puis de protection plutôt que d'empêcher la création d'un
refuge. Donc, c'est vraiment l'expertise au niveau du foncier, là, qui est
recherchée dans cette consultation-là.
Puis il y a également le fait que, mettons qu'on
aurait un incendie majeur puis que le terrain perdait toute valeur écologique,
bien là, c'est le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles qui va se
retrouver avec l'autorité sur la terre. Donc, tu sais, il y a également une vérification
qui se fait en se disant : Bien, est-ce que... quand je vais me retrouver
avec ça, est-ce qu'il y aurait des droits, mettons, qui seraient inappropriés?
M. Gaudreault : O.K. Mais peut-être
juste pour terminer, parce que je vois le temps filer, il reste...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Il
reste 40 secondes.
M. Gaudreault : Oui, il reste
40 secondes, puis je voudrais qu'on se laisse là-dessus. Puis ce n'est pas
pour vous interrompre inutilement, mais ce que vous venez de me dire là, ce
n'est pas ce que dit l'article. Je suis désolé, là, ce n'est pas ce que dit
l'article.
Alors, je ne sais pas si, avec le temps qu'il
nous reste avant de se revoir demain, on ne peut pas travailler sur un amendement,
mais ce n'est pas qu'une consultation pour avoir... savoir c'est quoi, les
servitudes ou pas. Ce n'est pas ça que... Si c'est ça qu'on veut, il faudrait
qu'on le dise, parce que, pour moi, c'est une différence entre une consultation
pour savoir y a-tu un droit de passage pour le chalet voisin ou c'est plus
large que ça, là. Parce que le ministre, tantôt, lui-même a parlé de droits
miniers pour les habitats Saint-Bernard. Il y a comme... Pour moi, il y a deux choses, là. Ça fait que, si on veut le préciser
en termes de servitude ou d'aspect... de bornage précis, bien,
qu'on le dise.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, compte tenu de l'heure, j'ajourne la commission sine die. Et je
vous souhaite une très, très belle fin de soirée. Merci beaucoup. Bonne
réflexion.
(Fin de la séance à 19 heures)