(Onze
heures vingt-sept minutes)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Votre attention, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens
ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 1, Loi modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance
afin d'améliorer l'accessibilité au réseau des services de garde éducatifs à
l'enfance et de compléter son développement.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Lévesque
(Chapleau) est remplacé par Mme Boutin (Jean-Talon); Mme Picard (Soulanges), par
M. Jacques (Mégantic); et M. Bérubé (Matane-Matapédia), par Mme Hivon
(Joliette).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Lors de l'ajournement de nos travaux, hier, nous
étions sur l'amendement de M. le ministre introduisant l'article 12.1 au
projet de loi. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet amendement? Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui, Mme la Présidente, peut-être
une dernière question. Quand on parle du chevauchement, moi, ce que
j'aimerais entendre du ministre, c'est par rapport aux ratios. On va avoir deux
groupes qui, peut-être, vont se croiser. Quelle garantie est-ce que le ministre
peut offrir aux gens du réseau pour s'assurer que les ratios vont être
respectés pendant cette période de chevauchement, un groupe qui termine, un
autre groupe qui rentre? Je pense que c'est une préoccupation que les gens ont
sur le terrain.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la Présidente. Et je la comprends, je la comprends, cette
préoccupation. Par contre, la meilleure réponse que je peux donner à ça
est en deux volets. D'abord, ce n'est pas du tout notre intention... Donc, je
l'ai dit clairement, c'est l'élément principal duquel on part pour construire
ça, c'est-à-dire : on ne souhaite pas de modification aux ratios. Et
ensuite, d'autre part, le deuxième élément, je pense qu'il doit rassurer les
éducatrices qui nous écoutent, peut-être, c'est que, si tel était le cas, ce
serait en contravention du règlement, actuellement, qui est en vigueur. Donc,
évidemment, tout le monde doit respecter le règlement. Donc, un CPE qui ne le
ferait pas serait en infraction au règlement.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Étant donné que l'article soulève des précisions, est-ce que le
ministre juge peut-être important
que, quand on parle de «selon les conditions et sans excéder — on
dit — la
durée déterminés»... Est-ce que le ministre serait ouvert à un sous-amendement,
peut-être, de dire : «...excéder, respecter les ratios, la durée
déterminés», etc.? Est-ce que nous pouvons faire, peut-être, cet
amendement pour s'assurer qu'on rejoint la préoccupation des gens sur le
terrain?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
• (11 h 30) •
M. Lacombe :
C'est parce que le ratio doit être respecté dans toutes les installations.
Donc, c'est très clair, le règlement est très clair à cet effet-là, et la loi
aussi. Donc, c'est sûr qu'on ne peut pas répéter tout à chaque article de la loi et entrer dans tous les détails. Par
contre, la loi, le règlement doivent être respectés, et, pour respecter le
règlement, les... pour respecter les ratios, le règlement est très, très
clair. Donc, je ne pense pas que ce soit nécessaire. C'est nécessaire de faire
une modification parce qu'on doit permettre, sur le nombre total d'enfants dans
l'installation, qu'il y ait un chevauchement. Par contre, dans les groupes, ce
n'est pas nécessaire parce que, ça, on ne touche pas du tout, du tout, du tout à ça. Donc, je le répète, si un groupe excédait
le ratio, bien, il serait en contravention. Donc, ce serait une
infraction, et, s'il y avait un inspecteur du ministère qui se présentait, il y
aurait donc une infraction qui serait signalée. Donc, ça, ça ne change pas.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : C'est parce que l'article... On parle de
permission spéciale puis on parle de chevauchement. C'est pour ça que je
dis : Peut-être, ce serait juste de faire une mention du ratio ici parce
que la nature de cet amendement à l'article,
c'est pour donner des permissions spéciales. Alors, comment est-ce que nous
pouvons s'assurer que, parmi les permissions spéciales, ce ne serait pas
le ratio qui serait mis de côté, si ce n'est pas écrit dans l'article? Parce qu'on parle de... attends, on parle de durée
déterminée, il y a beaucoup de fluidité et ouverture, puis je comprends
que le ministre a besoin d'avoir une certaine flexibilité, mais, quand on parle
des ratios, je pense que c'est important, étant donné qu'on adresse quand même
le chevauchement dans cet article... dans cet amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, je vais
contredire, en tout respect, notre collègue de Westmount—Saint-Louis. On ne se donne
pas, là-dedans, une marge de manoeuvre, là. On n'est pas en train de dire qu'on
se donne une flexibilité pour déroger au règlement ou à la loi, là. C'est très
clairement indiqué : «Recevoir un nombre d'enfants supérieur à celui
indiqué à son permis». Donc, ça, c'est principalement, là... en fait, c'est
très exactement ce qu'on se permet de faire avec ça dans l'installation.
Maintenant,
ce n'est pas le permis qui règle, là, qui vient dicter le nombre d'enfants par
groupe, donc les ratios. Ça, c'est le ratio qui est défini par notre règlement,
notamment, et ça, ce ratio-là, il doit être respecté. Donc, on ne touche
pas du tout, du tout, du tout au ratio, là. Je vous le répète, on adopte ça...
Là, au lendemain de l'adoption de cet article-là, s'il y a trop d'enfants dans
un groupe, il y a une infraction, et on sera les premiers à la signifier, cette
infraction-là, et je peux vous assurer que les syndicats surveillent la
situation de près aussi, puis c'est bien correct, parce qu'il faut s'assurer
que les ratios soient respectés.
La
Présidente (Mme D'Amours) : D'autres interventions? Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Mme la Présidente,
je vais quand même déposer un amendement, parce que je sais que c'est quelque...
La Présidente (Mme D'Amours) : Un
sous-amendement...
Mme
Maccarone : ...un sous-amendement, sous-amendement à
l'amendement qui est déposé par le ministre. On est en pleine rédaction.
Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 33)
(Reprise à 11 h 43)
La
Présidente (Mme D'Amours) : Nous reprenons nos travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, si vous voulez bien nous faire la lecture de votre
sous-amendement, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Avec plaisir,
Mme la Présidente.
L'article 12.1 : L'amendement
introduisant l'article 12.1 au projet de loi est modifié par l'ajout,
après le mot «excéder», des mots «les ratios de membres du personnel par enfant
par groupe prévus dans le Règlement sur les services de garde éducatifs à
l'enfance et».
Alors, comme j'avais mentionné tout à l'heure,
Mme la Présidente, je pense que c'est très juste de s'assurer que les ratios
par membres de personnel par groupe seront respectés, étant donné que nous
sommes en train de faire un débat et une discussion en ce qui concerne le
chevauchement parce qu'il y aura un changement de groupe. Mais, pendant que
nous faisons ce changement de groupe, je comprends qu'on a droit d'augmenter le
nombre d'enfants dans l'installation. Alors, pendant que nous sommes en train
d'augmenter le nombre d'enfants dans l'installation... Puis le ministre dit
dans son amendement qu'on ne devrait pas excéder la durée déterminée, qu'il y a
quand même des conditions, c'est une permission spéciale, qu'à l'intérieur de
ceci on fait une mention, qui est très juste, de s'assurer que la qualité de ce
qui est offert au sein de chaque groupe est respectée par le respect du ratio
du membre du personnel avec le nombre d'enfants qui sont à sa charge. C'est ça,
la notion qui est proposée ici. Ça ne dénature pas ce que le ministre essaie de
faire avec son amendement à son article. Je pense que c'est très complémentaire
puis je pense que ça va être très important de rassurer le réseau que c'est
bien ça que le ministre veut faire, c'est le respect du ratio, étant donné
qu'on aura beaucoup plus d'enfants peut-être qui vont être à l'intérieur d'une
installation.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des interventions? Oui, M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. C'est déjà une obligation. Donc, je comprends l'excès de prudence,
là, qui est souhaité ici, mais je ne pense pas que c'est souhaitable d'alourdir
les lois, d'alourdir les règlements en faisant toujours référence à des
éléments qui existent déjà.
Je
vous résume ça simplement par une question. Si, dans ce cas-ci, la proposition,
c'est d'ajouter qu'en faisant ça on doit respecter le règlement sur le ratio,
ça pose la question suivante : À quel moment on ne doit pas respecter le
règlement sur le ratio? Le règlement sur le ratio doit toujours être respecté, même
dans ce cas-là. Donc, pourquoi on l'intégrerait là et on ne l'intégrerait pas
ailleurs? Le règlement sur le ratio doit toujours être respecté, donc pourquoi
l'intégrer là alors que c'est une obligation? À quel autre endroit est-ce qu'il
ne devrait pas être respecté? Moi, je pose cette question-là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Puis la réponse est facile. C'est parce que, dans
l'amendement du ministre, on parle du chevauchement, on parle de laisser plus
d'enfants, qui sont prescrits sur le permis, rentrer dans l'installation. C'est
pour ça, je pense, qu'on doit miser sur la prudence et aussi s'assurer que la
qualité sera respectée. Il y a... On donne la permission, ici, spéciale d'avoir
plus d'enfants à l'intérieur de l'installation. Ça fait que, si on va avoir
plus d'enfants dans l'installation, quelle garantie avons-nous que le ratio
sera respecté? Parce qu'il n'y a aucun autre critère. C'est une permission
spéciale. On a une durée déterminée qui est en mention dans cet article. Alors,
on a jugé important de faire mention de la durée parce que ça aussi, ça doit
être écrit quelque part dans un règlement, mais on a dit que c'est important de
le mettre ici, dans cet amendement. Mais, si c'est important de faire mention
de la durée déterminée, bien, pourquoi que ce n'est pas aussi important de
faire mention du ratio?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. M. le ministre.
M. Lacombe : Bien,
parce que cet article-là qu'on propose modifie quelque chose, le nombre
d'enfants qui peut être admis dans l'installation. Ça, c'est ce qu'on propose.
Donc, évidemment, il faut faire une proposition législative. C'est ce qu'on
fait. On ne touche pas du tout au ratio. Les ratios doivent être respectés.
Donc, concrètement,
on dit, avec cette proposition-là, aux CPE : Arrangez-vous comme vous le
souhaitez, on va vous aider d'ailleurs, vous pouvez avoir une période de
chevauchement où il y aura plus d'enfants dans votre établissement, mais il
faut que vous respectiez les ratios. Donc, évidemment, ça prend du personnel
supplémentaire. Ce règlement-là doit toujours être respecté.
Donc, je repose ma
question. Si on prend la peine de l'inscrire là, ça veut dire que, dans
d'autres cas, ce n'est pas aussi important. Ça veut dire que, dans d'autres
cas, on n'est pas obligé de le respecter. Il faut toujours respecter le règlement sur le ratio. Et donc, encore une
fois, si on l'inscrit là et on dit : Il faut le respecter, ça sous-entend
la question suivante : À quel autre endroit est-ce qu'il ne faut
pas le respecter? À quel moment il ne faut pas le respecter?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Et je réponds de la même façon : On introduit un
nouveau concept. C'est un nouveau concept
que nous sommes en train de discuter ici. On parle de laisser rentrer plus
d'enfants dans l'installation, de donner une permission spéciale. Ça
fait que, déjà, on ne va pas respecter ce qui est écrit sur le permis. Ça fait
que ce qui est écrit sur le permis... On dit, dans cet article, dans
l'amendement du ministre, qu'on peut aller au-delà de ce qui est écrit. Ça fait
que, si on peut aller au-delà de ce qui est écrit sur le permis, bien, ça veut dire
qu'on peut aller peut-être au-delà du ratio. On donne une permission spéciale
d'aller au-delà. C'est parce que ce n'est pas clair. Puis, si...
M. Lacombe : ...faux,
là. Ça, c'est faux.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Un instant.
Mme
Maccarone : Si le ministre dit qu'il est d'accord que le ratio va être
respecté, puis c'est important, puis c'est
clair, ça ne fait pas l'intention, bien, il votera pour ce sous-amendement.
Parce que, c'est sûr, ça donne quand même une précision et de la clarté
pour s'assurer que, quand on parle d'un nouveau concept, que je trouve très
juste, très intéressant, surtout que c'est
une demande qui vient du réseau... Puis on veut rester... respecter la bonne
volonté de ce qu'ils veulent faire pour aider les parents et les
accompagner. Je trouve l'idée très bonne. C'est juste que, si on est en train
de leur donner, quand même, des permissions spéciales en termes de changement
de permis, plus de tout-petits qui vont
rentrer dans l'installation, je pense aussi qu'il faut miser sur la qualité
dans ce nouveau concept et de faire une mention spéciale, de dire : Même si vous avez... vous allez
recevoir cette permission spéciale, bien, le ratio serait respecté.
C'est important que
les gens comprennent que ce n'est pas juste parce qu'on vous donne la
permission d'avoir plus de personnes, plus de... C'est un nouveau concept que
le ratio, peut-être, on aura aussi un changement là-dedans parce que ça, c'est
sûr, ce n'est pas clair. Pour les éducatrices, le ratio est très important, on
sait. On l'a mentionné hier, on attend à avoir le débat sur le ratio plus tard
en ce qui concerne les enfants, par exemple, à besoins particuliers. Comment
pouvons-nous penser à ce ratio? Mais là on a une place où ça se peut que, parce
qu'on a plus d'enfants, l'interprétation serait différente que ce que le
ministre souhaite, même si c'est écrit ailleurs, à cause de l'introduction de
nouveaux concepts dans cette loi.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Là, je pense que, tu sais, on peut avoir des débats, là, mais il faut être
rigoureux. Et ce que la députée de Westmount—Saint-Louis dit, c'est faux. Donc,
ce n'est pas vrai. Puis là il y a des éducatrices qui nous écoutent, là, puis
là il ne faut pas semer la confusion, puis il ne faut pas les inquiéter. C'est
absolument faux de dire qu'en adoptant cet
article-là on va permettre... c'est ce que vous avez dit, là, en adoptant ça,
on permet à des installations d'augmenter les ratios. C'est faux. C'est
complètement faux, là. Ce qu'on permet... On a besoin de faire une modification
à la loi pour qu'il y ait une période de chevauchement. La loi ne permet pas ça
actuellement. On change la loi en proposant
ça. C'est clair, net et précis. On ne change pas du tout le ratio. Le règlement
reste le même. Donc, soyons rigoureux, là.
Je comprends l'intention, c'est-à-dire un excès
de prudence, là, de dire... bien, on veut tellement être sûr que ce soit
respecté qu'on veut même le rementionner, ici, même si, évidemment, le
règlement sur le ratio s'applique toujours,
là, parce qu'on ne le modifie pas. Ce qu'on dit, c'est qu'au global, dans
l'installation, il pourrait y avoir un peu plus d'enfants à certains moments, mais il faut que les ratios soient
respectés parce que le règlement, là, il ne change pas.
Donc, je veux juste qu'on dise la bonne chose,
là. Si on adopte ça, le moment où ça entre en vigueur, là, ça ne modifie en
aucun cas les ratios. Un non-respect du ratio va toujours demeurer une
infraction. Et cet article-là ne permet nullement, nullement, nullement aux
installations de dire : Bien, nous, on modifie les ratios parce qu'on a
une flexibilité. Pas du tout. Ce n'est pas
ce que ça dit, ce n'est pas ce que ça veut dire. On est ici, là, pour avoir ce
débat là, d'accord, mais il faut faire attention quand on dit que ça va
permettre un changement de ratio, c'est faux. C'est absolument faux.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. D'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : ...fait qu'on
est d'accord, on est d'accord sur le principe. C'est ça aussi qu'on souhaite.
Ça fait que, s'il faut être rigoureux, il ne faut pas que le ministre déforme
mes propos. Je n'ai jamais dit que je veux aller au-delà des ratios. J'ai dit
que ce n'est pas précis dans cet amendement. Puis la demande vient des
éducatrices, de faire le débat là-dessus, parce que, si ce n'est pas clair pour
eux... Puis le réseau nous dit : Aïe! On est préoccupés par ceci, on est
pour avoir ce nouveau concept, mais nous sommes préoccupés. Pouvons-nous
s'assurer que c'est clair pour tout le monde? Parce qu'actuellement ce n'est
pas clair, même si c'est écrit ailleurs. C'est un nouveau concept que nous
sommes en train d'introduire, que nous sommes très pour, mais ça reste qu'il y
a un manque de clarté. Sur les... Dans le réseau, les gens, ils se questionnent
là-dessus. Mais on est d'accord sur le principe, on veut respecter le ratio.
C'est ça qu'on souhaite. Ça fait que, si c'est ça qu'on souhaite, puis nous
sommes d'accord, pourquoi ne pas adopter un tel sous-amendement pour s'assurer
que tout le monde est sur la même page? Tout le monde veut la même affaire,
c'est de s'assurer de la qualité dans le réseau pendant que nous sommes en
train de parler d'introduire un nouveau concept dans le terrain.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Encore une fois,
là, puis je vais terminer là-dessus, parce qu'on n'est simplement pas d'accord, là, je n'ai pas l'intention, dans le
cadre de ce projet de loi, d'introduire un article ou de faire une modification
qui viendrait changer le ratio, là. Je pense que je ne peux pas être plus clair
que ça. Le règlement s'applique à tout le monde. Si, demain matin, ça, c'est
adopté, ça permet une flexibilité sur le nombre total par installation, mais le
règlement existe toujours. Je vous soumets même la chose suivante, Mme la
Présidente : si, par exemple, on disait, dans cet article-là, à la
proposition de la députée de Westmount—Saint-Louis, que ça, ça s'applique en
respectant le règlement qui, évidemment, s'applique, mais si on suivait la
recommandation en disant : Ça s'applique, il faut faire ça en application
du ratio qui est actuellement en vigueur, bien, le ratio, si on veut le
changer, on va le changer par le règlement, de toute façon, ça fait que ça
n'amène aucune protection. Ce que propose la députée de Westmount—Saint-Louis,
là, ça n'amène aucune protection parce qu'un gouvernement qui déciderait de
doubler les ratios pourrait le faire par règlement. Le législateur, dans le
passé, a donné ce pouvoir-là au gouvernement de le faire par règlement.
Donc, moi, ce
que je vous dis, là, c'est que non seulement cet amendement-là ne protégera
pas, là, les éducatrices, parce que le gouvernement pourrait changer ça
de toute façon par règlement, sans passer par l'Assemblée nationale, ça, ça se
fait par l'Exécutif, non seulement on pourrait faire ça, mais c'est que c'est
inutile parce que le règlement, là, il s'applique à tout le monde. Je vous fais
une comparaison. C'est toujours boiteux, les comparaisons, mais, pour donner
une image aux gens, là, c'est comme si, on s'entend, là, quand la lumière est
rouge, le Code de sécurité routière dit : On doit s'arrêter. À un moment
donné, il y a un débat : Est-ce qu'on devrait permettre de tourner à
droite sur la lumière rouge? On a ce débat-là. Là, on dit : Oui, mais là
il y a des risques, là, parce que là, si on tourne à droite sur la lumière
rouge, on devrait le permettre, mais il faudrait spécifier, même si c'est déjà
prévu ailleurs, que, quand on le fait, vu qu'il y a un petit élément de
dangerosité de plus, il faut le faire en portant sa ceinture de sécurité, puis ce qui est déjà prévu ailleurs, en n'ayant
pas consommé plus d'alcool que la limite permise, ce qui est déjà prévu
ailleurs, puis en s'assurant que l'enfant est bien attaché dans son siège, ce
qui est évidemment déjà prévu ailleurs. Vous comprenez, on ne peut pas
toujours répéter les obligations qui sont imposées aux citoyens ou aux
corporations à chaque article de loi. Il faut prendre en considération que ça
s'applique à tout le monde.
Donc, c'est la raison pour laquelle je vous
dis : Ce débat-là, il ne protégera pas, si on acceptait la demande. Non seulement ça ne protégerait pas les
éducatrices, parce que ça pourrait être changé à tout moment par le gouvernement
sans consulter l'opposition, mais, en plus de ça, c'est que ça alourdit, c'est
inutile puis ça complique le projet de loi. On veut des lois, là, qui sont
lisibles, qui se comprennent bien, qui ne se répètent pas, qui sont efficaces.
Je pense que ça, ça... Puis, tu sais, j'ai été ouvert sur
d'autres choses quand ça amène quelque chose, mais là je pense que je ne sais pas quel est l'objectif là, l'excès de
prudence, c'est ce que je pense, mais cet excès de prudence là, dans ce cas-ci,
n'est pas justifié.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : L'objectif, c'est de
rejoindre et la préoccupation des éducatrices... J'invite le ministre de parler
avec le réseau. Ça vient d'eux, la demande de vouloir cette précision, ça vient
du réseau.
Puis je comprends mal l'argument du ministre qui
dit que, bien, ça ne change rien parce que c'est adopté par règlement. Bien, si
c'est le cas, pourquoi marquer la durée déterminée par règlement? On parle
d'adopter plein de choses ici, dans la loi, qui sont assujetties au règlement adopté
par le gouvernement. Ils ne demandent pas de changer le ratio. Ce n'est pas ça,
le point. Ils demandent de s'assurer que le respect du ratio, ce serait bien et
bel écrit dans cet article, dans cet amendement, parce que nous sommes en train
d'introduire un nouveau concept, pas de changer les ratios. Ça, c'est un débat
qu'on va avoir plus tard. Puis, oui, ça se peut que ça va rester par règlement,
mais on va avoir ce débat plus tard, mais, si on dit qu'on va voter pour
quelque chose, les durées déterminées par règlement du gouvernement, mais
pourquoi pas le ratio déterminé par règlement du gouvernement? Si c'est le même
concept, c'est de s'assurer que ça aussi, c'est écrit dans cet amendement que
le ministre a déposé en ce qui concerne son article. On veut s'assurer que
c'est vraiment clair, parce que c'est ça qu'ils souhaitent sur le terrain.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. M. le ministre.
M. Lacombe : ...compléter... merci,
Mme la Présidente, je vais compléter mon... puis j'échange quand même avec la
députée de Westmount—Saint-Louis
même si, en théorie, je pourrais juste dire : Je ne suis pas d'accord,
puis je ferme mon micro, là, mais je trouve ça quand même important de dire
que, puis je vais terminer là-dessus... je répète, là, est-ce que c'est
nécessaire? Je reprends cet exemple-là : quand on se donne le droit de
tourner à droite sur la lumière rouge puis qu'on change le code, est-ce qu'il
faut dire : Mais il faut attacher sa ceinture, il ne faut pas avoir
consommé trop d'alcool, il faut que le bébé soit bien attaché? Non, parce que
c'est une évidence qu'il faut que ce soit respecté, même si on modifie ce qu'on
peut faire au feu rouge. Donc, c'est un peu la même chose, là. Ce qu'on dit,
c'est : Évidemment qu'il faut respecter le ratio. Moi, je n'ai pas du tout
l'intention de changer ça.
Puis la députée de Westmount—Saint-Louis,
là, nous dit que c'est une demande du réseau. Moi, je vous soumets qu'on a fait
des consultations avant le dépôt du projet de loi, quand on a travaillé ça avec
les gens sur le terrain. Peut-être qu'elle va nous dire de qui ça vient parce
que moi, je n'en ai aucune idée, parce que non seulement ça ne nous a pas été
signalé à l'avance depuis que je suis ministre de la Famille, ensuite de ça...
Bien, en fait, évidemment ça n'aurait pas pu l'être parce que ça, c'est notre
proposition récente de modification. Mais, dans tout le processus, là, on a
fait des consultations particulières, ça ne nous a pas été soulevé. On a
fait... Par la suite de ça, on a reçu des mémoires. Moi, à ce que je sache, en
tout cas, à moins que mes collègues me disent le contraire, ça n'a pas été
soulevé. Donc, je comprends que, ce matin... peut-être que la députée de Westmount—Saint-Louis
a eu des discussions, des échanges avec quelqu'un qui lui a dit ça dans le
réseau, je n'en ai aucune idée, mais, moi, ce que je vous dis là, c'est que ce
n'est pas une demande qui nous a été faite.
Ce n'est pas utile, ça ne protégera pas les
éducatrices et ça vient alourdir tout ça. Là, je pense qu'il y a une limite à
vouloir user de prudence. Le règlement, c'est le règlement, on ne le modifie
pas. Les ratios sont là. Je ne peux pas être plus clair que ça. Je le dis au
micro : Ça ne vise pas et ça ne permet pas aux CPE d'imposer une charge de
travail supplémentaire en termes de ratios, de modifier les ratios. Ça ne leur
permet pas de faire ça. Ils devront les respecter parce que, sinon, bien, le
ministère appliquera évidemment son règlement. Donc, moi, j'ai fini.
• (12 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Westmount encore?
Mme Maccarone : Oui. Je veux
juste dire que c'est impossible pour que le réseau se prononce là-dessus, c'est
un nouveau concept. Ça vient d'être introduit, juste hier. Alors, ça ne faisait
pas partie des consultations. Alors, c'est inexact de dire qu'ils ont pu
s'exprimer là-dessus. Pour plusieurs, c'est nouveau de parler de ceci. Ça fait
que c'est difficile de dire qu'ils se
sont... ils ne se sont pas prononcés en ce qui concerne un changement de
concept quand ça ne faisait pas
partie de notre consultation, Mme la Présidente. Ça fait que c'est pour ça que
personne n'a parlé de ça.
Puis je rajoute que je trouve que ça ne
complique rien. Je trouve que, dans le fond, c'est notre devoir d'être précis
quand nous allons adopter une loi qui aura un impact sur le réseau puis le
terrain. Je pense que c'est important. Ça ne change rien. Comme je dis, ça ne
dénature pas l'article. Ça ne dénature pas l'amendement. C'est une façon d'être
plus précis pour s'assurer que tout le monde a une compréhension commune, étant
donné que nous sommes en train d'introduire un nouveau concept. Et on parle
aussi de respecter autres règlements. Alors, on rajoute un autre règlement pour
s'assurer que vraiment c'est clair et précis puis que la qualité de l'offre de
services est respectée. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui,
merci, Mme la Présidente. Il y a une chose qui est certaine qu'on a entendue en
commission parlementaire ici, c'est l'inquiétude des éducatrices que les
ratios ne sont pas toujours respectés en ce moment. Ça, ça
nous a été vraiment nommé. Valorisons ma profession l'ont même inscrit dans
leur mémoire en nous parlant du danger des ratios bâtisses. Donc, moi, je
comprends, là, la préoccupation de ma collègue qu'elle ramène ici parce que
c'est une réalité que les éducatrices nomment, que les ratios par groupe, là,
ne sont pas respectés dans le règlement. Puis le règlement, il existe. Ce
qu'elles nous ont dit, ce n'est pas que les ratios de ce règlement-là étaient
inadéquats. Ce qu'elles nous on dit, c'est qu'il n'était pas appliqué comme il
devrait.
Dans le règlement, on
peut lire par exemple — je
vais juste le rouvrir : Pour les enfants de moins de 18 mois, c'est
un membre du personnel pour cinq enfants, 18 mois à quatre ans, c'est un
membre pour huit enfants, puis quatre ans et plus, c'est un membre pour
10 enfants. Dans la réalité, ce qu'ils nous disent, c'est que ce n'est pas
ça qu'il se passe parce qu'il y a de l'«overbooking», elles nous en ont parlé.
Pour éviter de ne pas respecter le taux de fréquentation, il y a plus d'enfants
qui sont inscrits. Puis, comme c'est... la façon dont c'est écrit, c'est :
les membres du personnel présents dans l'installation, il y a comme un flou
artistique autour de ça. Puis la façon dont c'est appliqué, c'est que le nombre
d'adultes présents dans la bâtisse, finalement, permet de mettre plus d'enfants
par groupe, puis les éducatrices dans la vraie vie, elles se retrouvent avec
plus d'enfants que les ratios qui sont prévus dans le règlement. Ça fait que
moi, je le sais, qu'on a entendu ça, puis le ministre l'a entendu aussi. Moi,
je l'ai entendu à plusieurs reprises même en dehors des auditions pour ce
projet de loi là.
Donc, je ne suis pas
certaine que cet amendement-là le permet de régler ce problème-là parce que de
la façon dont il est rédigé, il est encore question de ratio de membres du
personnel par enfants, alors que ça fait en sorte que, bon, la cuisinière va
compter dans le ratio, la directrice va compter dans le ratio. À un moment
donné, ça ne permet pas de respecter le nombre d'éducatrices qu'on veut par
enfants comme on veut dans le règlement. Donc, je ne suis pas certaine que ça répond
à l'objectif visé. Mais l'objectif de fond, là, c'est quand même de s'assurer
que, pour chaque éducatrice, on va respecter le ratio du règlement, puis ça, ce
n'est pas quelque chose qui se passe dans la vraie vie en ce moment, là. On
nous le dit, là, que ça, ce n'est pas respecté. Ça fait que le ministre ne peut
pas nier ça non plus. Il va falloir trouver une façon d'agir pour peut-être
s'assurer que le règlement qu'on veut tous qui soit respecté le soit, mais,
dans la vraie vie, il ne l'est pas là, ça a été nommé ici, là.
M. Lacombe :
Peut-être, en 10 secondes, simplement dire : J'entends ce que la députée
de Sherbrooke dit, je ne vous dis pas que je suis d'accord ou en désaccord, je
fais juste vous dire très objectivement que ce n'est pas du tout, du tout
l'objet de l'article ici. Si les collègues veulent amener ça, bien, d'abord, je
ne sais pas si on peut le faire. S'ils souhaitent le faire, moi, je comprends,
mais c'est juste... Je ne veux pas qu'il y ait de confusion, là, ce n'est juste
pas du tout le moment de débattre des ratios en ce moment, parce qu'on ne
change pas les ratios qui sont prévus par le règlement.
Ensuite, est-ce
qu'ils sont respectés ou pas, est-ce qu'ils sont appliqués ou pas? D'accord,
s'il y a des questions, ça va me faire plaisir de répondre à ça. Je le disais
hier à la députée de Westmount—Saint-Louis,
plus tard, là, dans le projet de loi, on va modifier le règlement. Ça fait que,
là, la porte va être grande ouverte, j'imagine, pour qu'on ait cette
discussion-là. Je fais juste vous dire que, là, on crée un sentiment, là, à
l'effet que ça pourrait amener un non-respect du ratio. On veut être plus
prudents que prudents puis venir le dire, alors que ça sous-entend, donc, qu'à
certains autres moments il ne faut pas le respecter, le règlement. Pourquoi,
là, on stipule qu'il faut respecter le règlement? On doit toujours respecter le
règlement, là.
Donc, je fais juste
vous dire qu'à mon sens ce n'est pas... Les questions que la députée de
Sherbrooke pose sont bonnes puis méritent qu'on en discute, mais ce n'est juste
pas l'endroit. L'article ne porte pas du tout là-dessus.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Je reconnais que l'article ne porte pas là-dessus, mais il porte quand même
sur une possibilité de chevauchement de plusieurs groupes, donc plusieurs
enfants supplémentaires qui se retrouveraient en même temps dans
l'installation. Donc, pour moi, c'est quand même un peu connexe, parce que je
pourrais comprendre que les éducatrices s'inquiètent qu'à cette occasion-là
elles se retrouvent avec plus d'enfants que ce que le règlement devrait le
permettre normalement. Moi, je peux comprendre que ça crée cette inquiétude-là.
Ça fait qu'on reviendra plus tard dans le projet de loi pour discuter du ratio
bâtisse, là, tel qu'il est appliqué en ce moment, mais il y a un enjeu,
là-dessus, qui est très, très important, vraiment, puis ça touche à la qualité
des services également.
Tu sais, moi, quand
j'entends, par exemple, que des groupes d'enfants de quatre ans... où ça
devrait être un membre pour 10 enfants puis que... pendant qu'une... il y
a deux groupes, disons, de quatre ans dans ce CPE là, chacun a 10 enfants
avec chacun une éducatrice, puis, la façon dont c'est organisé, bien, pendant
qu'il y en a une qui est en pause, l'autre est toute seule avec les
20 enfants, bien, moi, je trouve qu'on ne respecte pas le ratio. Alors
que, techniquement, de l'autre côté, on considère que le ratio par bâtisse est
respecté, là, parce que l'autre est quand même dans la bâtisse, là, elle est en
train de prendre sa pause dans la salle du personnel, bien, la vérité, c'est
qu'il y a quand même, pendant ce temps-là,
une éducatrice avec 20 enfants. C'est ça qui se passe en ce moment dans
nos CPE.
Moi, ça, ça me
préoccupe, comme députée, comme parent, pour la qualité des services qui sont
offerts, pour la surcharge de travail pour les éducatrices. Ça me dérange. Ça
fait que je peux très bien concevoir que, dans une situation où on crée la
possibilité qu'il y ait un chevauchement de plusieurs cohortes d'enfants, bien,
ce problème-là, il pourrait être exacerbé, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. M. le ministre.
M. Lacombe : Puis
j'ajoute, là, même si j'allonge moi-même le débat en faisant ça, que la députée
de Sherbrooke a raison, les éducatrices, leur questionnement est
justifié, là, parce que, je veux dire, je comprends qu'à la lecture de ça elles
peuvent se poser la question. Je ne suis pas en train de dire que ce n'est pas
légitime ou que ce n'est pas justifié. Je comprends qu'elles peuvent se poser
la question. Le sous-amendement, et, par le fait même, la discussion,
qu'apporte la députée de Westmount—Saint-Louis aura ça de positif que j'aurai pu,
pendant 15 ou 20 minutes, répéter à
plusieurs reprises mon avis sur cette question-là et les rassurer quant à... et
leur expliquer que le ratio ne change pas, que ça ne veut pas du tout dire...
Donc, on aura au moins eu cet échange productif pour rassurer les éducatrices.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions sur le sous-amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, pour
conclure mes interventions, je n'ai jamais proposé de changer le ratio ici. Je
comprends qu'on va faire ce débat plus tard. C'est une question de s'assurer
qu'on va respecter le ratio, étant donné que,
comme ma collègue vient de faire un très bel exposé, on va avoir plus
d'enfants. C'est la seule place où on va permettre, les installations,
d'aller au-delà du nombre permis. Ça fait que c'est un nouveau concept. C'est
pour ça qu'il y a des préoccupations. Ce fait que ce serait une occasion de
s'assurer que les gens doivent respecter le ratio qui est prescrit... que ça se peut que ça va changer. Oui,
on va faire le débat. C'est une question d'application parce que c'est un
nouveau concept. Puis c'est la seule place où les gens vont pouvoir aller au-delà,
parce qu'on parle d'un chevauchement, on parle d'un nouveau concept. Ça fait
que c'est pour ça que je vois que ça va vraiment main en main pour s'assurer qu'il y a une compréhension puis que tout le monde
est rassuré... de s'assurer que la qualité de l'offre de service serait
respectée.
M. Lacombe : Et, parce que j'aime le
débat, Mme la Présidente, j'en rajoute juste une petite goutte, là, c'est un
peu... Tu sais, là, vous appliquez cette logique-là puis cet excès de prudence
à cet exemple-là, mais vous auriez pu le
faire aussi... puis j'aurais répondu la même chose, mais, lorsqu'on a parlé de
la possibilité, pour les CPE, maintenant, de dépasser le nombre d'installations qui étaient permises auparavant...
on dit : Bien, maintenant, vous allez pouvoir... vous pourrez avoir
plus d'installations, on n'est pas venus préciser parce que c'est une évidence
qu'il fallait qu'ils respectent quand même le nombre d'enfants par
installation, tel que défini au permis, parce que c'est une obligation qui
existe déjà. Donc, évidemment, il faut qu'ils respectent le nombre maximal
d'enfants par installation. Même si on leur permet maintenant d'en avoir plus,
c'est un peu le même principe, donc on va... Mais j'ai hâte qu'on puisse avoir
cette discussion-là sur le ratio. Je pense que ce sera une discussion qui...
Bien, visiblement, je vais me préparer, là, parce que je sens que je vais avoir
beaucoup de questions.
• (12 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Et, vous voyez, pour
moi, Mme la Présidente, l'exemple du ministre en ce qui concerne... qu'on va
pouvoir avoir plus qu'une installation, trois, cinq installations, pour moi, ce
n'est pas du tout le même débat parce qu'on ne parle pas d'aller au-delà du
nombre d'enfants qui vont pouvoir fréquenter l'installation, d'où l'importance de parler du ratio, parce que ce
n'est pas le même débat. Pour moi, c'est deux choses totalement séparées.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre aux
voix le sous-amendement de la députée de Westmount—Saint-Louis. Oui, Mme la députée.
Mme Maccarone : Par appel nominal,
s'il vous plaît, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien
sûr. M. le secrétaire, vote nominal, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire : M. Lacombe
(Papineau)?
M. Lacombe : Contre.
Le Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau :
Contre.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme
Blais (Abitibi-Ouest) : Contre.
Le Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Abstention.
Le Secrétaire :
Mme Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon :
Abstention.
Le Secrétaire :
Mme D'Amours (Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, le sous-amendement est rejeté. Maintenant, nous revenons à
l'article 12.1. Est-ce qu'il y a des interventions? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 12.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
l'article 12.1 est adopté. Nous passons à l'article 13. M. le
ministre, si vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Merci,
Mme la Présidente.
Donc, cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 16, des suivants :
«Le ministre peut,
dans des circonstances»... 16.1, donc : «Le ministre peut, dans des
circonstances exceptionnelles et de façon temporaire, afin de maintenir les
services de garde fournis par un titulaire de permis qui cesse ses activités
dans une ou plusieurs installations ou qui s'apprête à le faire, autoriser un
demandeur d'un permis ou un titulaire de permis à maintenir la fourniture de
services de garde aux enfants qui en seraient autrement privés, à l'adresse de
l'installation indiquée au permis du titulaire qui cesse ses activités ou à
toute autre adresse qu'il détermine. Dans le cas où il autorise un demandeur de
permis, il lui délivre alors un permis temporaire aux fins prévues au présent
article.
«16.2. Dans les cas
prévus aux articles 16 et 16.1, le ministre peut autoriser, pour une
période déterminée, un titulaire de permis à fournir des services de garde
selon [les] normes différentes de celles prévues par la présente loi ou à le
dispenser de l'application de certaines normes.
«Le ministre établit
par directive la période et les normes applicables.
«16.3. Le ministre
peut, pour la durée qu'il détermine, autoriser un titulaire d'un permis de
centre de la petite enfance, dont les plans des locaux d'une nouvelle
installation ont été approuvés conformément aux articles 18 et 19, à
recevoir des enfants âgés de 18 mois et plus dans une installation
temporaire. Il en est de même pour la personne déjà titulaire d'un permis de garderie dont les plans des locaux pour la
délivrance d'un nouveau permis ont été approuvés.
«Les articles 18
à 20 de la présente loi ne s'appliquent pas à l'installation temporaire.
«Le gouvernement
établit par règlement les conditions et normes applicables dans ces
circonstances et détermine les normes dont le titulaire est dispensé de
l'application.»
Donc, cet article
introduit dans la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance trois
nouveaux articles, 16.1 qui vise à donner des pouvoirs d'intervention
particuliers au ministre de la Famille dans des cas exceptionnels qui
nécessitent qu'il intervienne afin de maintenir les services de garde qui sont
fournis par un titulaire qui cesse ses activités, donc qui ferme sa garderie,
par exemple, ou qui s'apprête à le faire. Afin de répondre à toute situation
pouvant se présenter, le ministre peut autoriser un titulaire de permis à
fournir des services de garde selon des normes qui sont différentes de celles
prévues par la présente loi et établir par directive les normes applicables et
leur durée. 16.2 prévoit que, dans les cas qui sont visés par 16 et 16.1 de la
loi telle que modifiée, le ministre dispose d'un pouvoir de dérogation et vient aussi le baliser. Et l'article 16.3,
finalement, vise à permettre l'établissement d'installations temporaires
pour un titulaire de permis de CPE en cours de construction d'une installation
permanente. L'article introduit aussi un pouvoir habilitant... un pouvoir
habilitant le gouvernement à établir par règlement les conditions et les normes applicables dans ces circonstances et à
déterminer les normes dont le titulaire est dispensé aussi de l'application.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'aimerais mieux
comprendre, si le ministre peut nous expliquer un peu...
Une voix : ...
Mme Maccarone : ...parce qu'il y a...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
je m'excuse, Mme la députée de Westmount... Oui, allez-y.
Mme Hivon : Excusez-moi, c'est juste
un point de fonctionnement. On ne l'a pas dit au début de notre étude
détaillée, mais, normalement, on s'entend pour procéder paragraphe par
paragraphe en ayant 20 minutes par paragraphe. Puis là, dans un cas comme
celui-ci, je pense que ce serait important juste de s'entendre au départ que
notre 20 minutes n'est pas pour l'ensemble de l'article, mais bien pour
chacun des paragraphes introduits. D'habitude, on fonctionne comme ça, c'est
juste qu'on ne l'a pas dit au début, puis, quand on a des articles costauds
comme celui-là, ça peut faire une différence.
La Présidente (Mme D'Amours) : J'ai
posé la question au tout début de la commission, à savoir de quelle façon on
allait fonctionner, et il n'y a personne qui nous a mentionné le souhait de
faire ça. Je vais voir avec le secrétaire... Je vais suspendre les travaux
quelques minutes. Je vais voir avec le secrétaire qu'est ce qu'on peut faire.
Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 16)
(Reprise à 12 h 20)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux, et je vais céder la parole à Mme la députée de Joliette,
s'il vous plaît.
Mme Hivon : Oui. Alors, pour
plus d'efficacité puis pour qu'on ait une règle de conduite stable, je
suggérerais que, par consentement, on s'entende pour procéder, là, pour
l'ensemble des articles qui ont plusieurs alinéas, avec la règle du
20 minutes par alinéa.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Est-ce que j'ai le consentement des membres? J'ai le consentement.
Donc, je redonne la parole à Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Merci.
Mme Maccarone : Merci. J'aurais
des questions pour le ministre en ce qui concerne la terminologie. Il sait comment que j'aime beaucoup «dans la mesure du
possible». On a beaucoup de «dans les circonstances exceptionnelles»,
«de façon temporaire». Le ministre lui-même a dit : Il n'y a rien de plus
permanent que le temporaire. Alors, je veux mieux comprendre c'est quoi, la
définition de ces deux termes-là, ils visent quoi quand on parle d'exceptionnel
et temporaire, parce que n'est pas clair.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : C'est un article
où je vais nous appeler à faire preuve d'ouverture d'esprit, parce que c'est un
article où, effectivement, je pense que, si vous vouliez faire du temps, vous
pourriez en faire longtemps. C'est-à-dire que je comprends que cet article-là
donne au ministre... je trouve ça toujours particulier de parler du ministre à
la troisième personne, c'est comme ça que c'est écrit dans la loi, mais donne
au ministère, disons, de la flexibilité dans certains cas qui sont
exceptionnels.
Là où je vous dis : Je pense qu'on doit
faire preuve d'ouverture d'esprit, c'est que moi-même, je me considère comme
quelqu'un qui souhaite que les services soient encadrés, qu'on n'assiste pas à
une dérive de la qualité, qu'on n'assiste pas non plus à des épisodes de
corruption dans les octrois de permis, par exemple, mais j'ai aussi constaté
qu'on manque cruellement de flexibilité au ministère de la Famille, si bien
que, dans certains cas, lorsqu'il y a des ruptures de service qui s'annoncent,
le ministre, en l'occurrence, en ce moment, moi-même, a très, très peu de
pouvoirs pour remédier à la situation.
Je vous donne un exemple très concret. Il y a...
Ça me semble déjà faire une éternité, mais je pense que c'était au début du
mandat, je me rappelle de... et c'est ce qui m'a poussé... et ensuite il y en a
eu d'autres, mais c'est ce qui m'a poussé à aller vers ce type de proposition
là, il y a une garderie à Saint-Simon qui annonce qu'elle ferme ses portes, et
là moi, je me dis : Bon, on a un court préavis, qu'est-ce qu'on peut faire?
On parlait d'une garderie non subventionnée. Et on est en plein développement,
on dit qu'on veut donner une place à chaque enfant. Donc, il va de soi que ces
enfants-là vont se trouver une place. Je me tourne vers les équipes du
ministère, je me tourne vers la Direction
des affaires juridiques, et on me dit essentiellement : M. le ministre,
vous ne pouvez rien faire, il faut attendre que cette garderie-là ferme
ses portes.
Lorsque la garderie ferme ses portes, évidemment
il y a une modification de l'offre sur le territoire. Ça nous fait constater
qu'il manque de places. À ce moment-là... Évidemment, tout ça prend des
semaines, voire des mois. À ce moment-là, il faut relancer un nouvel appel de
projets sur lequel va pouvoir déposer soit une garderie ou un CPE. Et je vous
rappelle que, pendant ce temps-là, les enfants ont perdu leurs places, ont
perdu la stabilité, les éducatrices ont perdu leur job.
Elles vont se replacer, là, ça, c'est sûr, dans le contexte actuel, mais, quand
même, elles perdent leur emploi. Les parents vivent de l'incertitude parce
qu'ils ont de la difficulté à prévoir comment ils vont pouvoir aller
travailler.
Donc, je fais cette mise en contexte là pour
vous dire que je pense... Puis on s'est posé la question : Est-ce qu'on se
donne trop de flexibilité? On sait que, bon, il ne faut pas trop en donner non
plus. Il faut qu'il y ait des normes. Mais je pense que, dans des cas comme
celui que je viens de vous expliquer, le ministre de la Famille ou la ministre
de la Famille, quel qu'il soit, quelle qu'elle soit, à l'avenir, doit avoir le
pouvoir d'intervenir.
Donc, dans des cas comme ceux-là, concrètement,
ce qu'on souhaite faire... Je pense que le cas exceptionnel, c'est une
fermeture, c'est le cas dont... que j'ai en tête lorsque j'ai écrit ça, lorsque
j'ai travaillé avec la Direction des affaires juridiques pour écrire ça. Mais
essentiellement ce qu'on souhaite, c'est pouvoir, lorsqu'une garderie nous
dit : Je ferme mes portes dans deux semaines, agir à grande vitesse en
regardant autour si, par exemple, il y a un centre
de la petite enfance qui serait prêt, lui, à reprendre cette installation-là, à
garder les enfants, à faire l'acquisition du bâtiment puis maintenir le
service.
Et, je vous dis, ça se peut, là, c'est une
possibilité, mais la loi nous empêchait de le faire, et, moi, ça m'a beaucoup
frustré parce que je pensais à ces parents-là puis je me disais : On doit
avoir cette flexibilité-là. Quand tout est surencadré, il y a un extrême, là,
avec lequel moi, j'ai eu beaucoup de misère à travailler. Donc, c'est pour ça
que je vous dis : Je comprends, là, qu'il y a beaucoup de... bien, pas
tant que ça, là, mais il y a une zone de flexibilité, là, qui est demandée ici,
mais je pense que cette zone-là, elle est nécessaire. Donc, c'est pour ça que
je pense qu'on devra faire preuve peut-être d'ouverture d'esprit dans l'étude
de cet article-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le ministre. J'aimerais rappeler aux collègues qu'à la demande de la députée
de Joliette on travaille à partir de chaque paragraphe. Donc, on est au 16.1
présentement. Ça fait que, M. le ministre et tous les collègues, je vous
demande de respecter pour... un, le temps qui est compté pour chacun des députés, qu'on puisse bien encadrer
puis bien structurer la demande qui avait été faite par Mme la députée
de Joliette. Donc, nous sommes au 16.1, et, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
oui.
Mme Maccarone : Nous sommes très
ouverts d'esprit. Je veux mieux comprendre. J'entends l'exemple que le ministre
vient de donner. Puis, quand on parle de «les circonstances exceptionnelles et
temporaires», pourquoi pas, ici... Il y a autres places, on a dit «notamment»,
ça fait que pourquoi pas marquer ici : «Notamment dans les cas de
fermeture»? Il me semble, ça amène une précision, un peu, dans l'alignement du
ministre, que je comprends très bien. Puis je pratique beaucoup le mot
«clarté», Mme la Présidente, parce que c'est... en anglais, c'est «clarity», ça
fait que, là, c'est «clarté», on enlève le «i». Ça fait que je pense que ça
amène aussi une certaine clarté à ce que le ministre souhaite faire.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M.
Lacombe : Est-ce que vous nous permettez de... Bien, en
fait, je vous demanderais de suspendre peut-être une minute. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...travaux
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 27)
(Reprise à 12 h 30)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. En fait, c'est une bonne question, là, qui me permettra peut-être
de préciser... 16.1, c'est explicitement ce que je vous expliquais tantôt,
c'est-à-dire : on vise directement les fermetures. Donc, lorsqu'il y a une fermeture de garderie, on veut se donner le
pouvoir d'agir. En fait, on dit : «Dans des circonstances
exceptionnelles». La collègue de Westmount—Saint-Louis dit : «Notamment
de fermeture». En fait, c'est mon erreur, là, on aurait pu lire... J'aurais pu
tout de suite vous référer à un peu plus loin, où on dit : «Le ministre
peut, dans des circonstances exceptionnelles et de façon temporaire, afin de
maintenir les services de garde fournis par un titulaire de permis qui cesse
ses activités...» Donc, le concept de fermeture est déjà là. Donc, ce qu'on
dit, c'est : Lorsqu'il y a une fermeture... C'est le cas qui est visé, là,
à 16.1, lorsqu'il y a une fermeture, le ministre peut, exceptionnellement, tu sais, dans des circonstances exceptionnelles,
agir. Donc, c'est explicitement, là, mentionné que c'est pour la
fermeture d'installation.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : C'est quoi, des cas
exceptionnels, d'abord? Parce qu'on entend tous des histoires des fermetures de
garderies. Ça fait qu'est-ce que ça veut dire... chaque fois qu'il y aura une
garderie qui va fermer, le ministre va intervenir dans une manière
exceptionnelle?
M.
Lacombe : Non.
Mme
Maccarone : Parce que, si c'est le cas, bien, pourquoi ne pas dire
qu'on va faire la conversion? Parce que la conversion, c'est sûr, ça va aider
dans le cas de ces fermetures. Ça fait que je veux mieux comprendre c'est quoi,
les exceptions, si ce n'est pas à chaque fois.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Bien, c'est là que je vous dis : Il faut faire preuve, je pense,
d'ouverture d'esprit, parce qu'on a besoin d'un outil où il y aura une
flexibilité. Je vous donne... En fait, la question... la réponse à la question,
c'est : Non, on ne pourra pas le faire dans tous les cas, et ce n'est pas
justifié ni souhaitable de le faire dans chacun des cas.
Je vous donne un
exemple, je vous donne un exemple précis. Prenons le territoire montréalais,
par exemple, peu importe le quartier, que ce soit dans l'est ou dans l'ouest,
peu importe, si on est dans un secteur où il y a un surplus de places, par
exemple, et là il y a deux garderies, une en face de l'autre, qui vivotent, il
y en a une qui décide de fermer ses portes, on n'ira pas la sauver, Mme la
Présidente, là, parce qu'il y a un surplus de places dans ce secteur-là. Et
évidemment ce ne serait pas approprié ni justifié, pour le ministère,
d'intervenir parce que, de toute façon, le
portrait ne fonctionne pas, là. Il y a trop d'offres pour la demande, tout le
monde est affaibli en raison de ça dans ce secteur-là, tout le monde
étant les services de garde qui sont là, services de garde éducatifs.
Donc, il faut qu'on
se donne cet outil-là qui nous permet exceptionnellement d'agir lorsqu'il y a
une fermeture, mais évidemment cet outil-là n'a d'autre utilité... à moins que,
peut-être, les collègues, là, nous soulignent des trucs qu'on pourrait avoir
oubliés, mais n'a d'autre utilité que de préserver les services qui sont
offerts aux enfants en passant par des centres de la petite enfance. Et
évidemment nous... En tout cas, moi, comme ministre, quand il y a une
fermeture, je souhaite faire tout ce que je peux pour que les enfants puissent
avoir une place, parce qu'ensuite, sinon, bien, évidemment, on se fait poser la
question souvent au salon bleu, pour se faire demander qu'est-ce qu'on va
faire, puis on n'a pas de pouvoir actuellement. Puis c'est très, très
frustrant, d'abord pour les parents, puis pour la personne qui occupe les
fonctions de ministre de la Famille aussi, parce qu'on veut pouvoir agir, mais
actuellement ce n'est pas possible. Mais il faut se garder une flexibilité,
parce que, si on dit : On le fait toujours, on va assister à des décisions
qui n'auront pas de sens, là. Donc, il faut vraiment, avec nos professionnels,
faire du cas par cas quand ça arrive, mais avoir les outils pour agir.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme
Maccarone : Combien de services de garde ont fermé dans les
12 derniers mois?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Dans les 12 derniers mois, bien, d'abord, il y a eu quelques fermetures de
garderies non subventionnées, là. Je n'ai pas le chiffre le plus récent sous la
main, mais on ne parle pas d'une tonne, là, de services de garde. Et, dans les milieux familiaux, on en parlait, là, ça va de
mieux en mieux. Donc, ça, c'est une bonne nouvelle.
Mme
Maccarone : ...de places qui se... Il y a quand même beaucoup de
fermetures. Est-ce que ça veut dire que cet article pourrait s'appliquer pour
toutes ces fermetures qu'on a vécues dernièrement? Parce que je pense que, tu sais, à moins que je ne me trompe, il y a
17 garderies qui ont fermé leurs portes en 2020‑2021, ça fait que...
Est-ce que ça veut dire que, l'article 16.1, on aurait pu l'appliquer pour
sauver ces garderies qui ont fermé leurs portes dans le passé?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Pour certaines d'entre elles, probablement, pour certaines, probablement. Là,
je ne veux pas nommer de noms parce que tout ça est parfois en processus, je ne
veux pas interférer. Mais j'ai un cas en tête, là, qui nous a donné beaucoup de
maux de tête, justement, une garderie non subventionnée qui nous dit :
Moi, je veux fermer mes portes. On a l'objectif de compléter le réseau et on dit :
Les ressources sont là, les ressources financières sont là, il y a des places qui sont disponibles, on veut créer ça plus
rapidement. Donc, dans ce cas qui nous a occupés, là j'étais encore une
fois devant une situation où la garderie ferme, moi, je le sais, qu'on va
devoir les recréer, ces places-là. Il y a des CPE qui veulent reprendre la
relève. C'est un casse-tête, même si tout le monde est d'accord. Et ça, c'est un exemple de garderie qu'il faut
sauver, mais actuellement c'est très, très, très difficile. C'est très
difficile, puis il faut que ça soit plus facile, plus efficace. Donc,
c'est pour ça qu'on propose ça.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme
Maccarone : Cet article va s'appliquer aux subventionnées et non-subventionnées?
M. Lacombe : Bien, ultimement, oui, mais il faut comprendre
que, des fermetures de garderies subventionnées, moi, de mémoire, là, je
pense que je n'en ai pas vu depuis le début du mandat.
Une voix : ...
M.
Lacombe : Oui. Bien... en tout cas, c'est ça. Il peut
avoir... oui, c'est vrai, on me glisse à l'oreille : il peut y avoir
des retraits de permis, effectivement, là,
si, par exemple, on décide de retirer le permis d'un prestataire parce qu'il y
a des infractions, par exemple. On ne voudrait pas punir les parents et
les enfants pour ça. Bref, il faut qu'on ait cette flexibilité-là.
Mais, oui,
ultimement, ça pourrait s'appliquer aux deux, mais il faut comprendre que ça
s'applique principalement aux garderies non subventionnées, dont le
modèle d'affaires est plus difficile, on s'en est parlé beaucoup. Mais, quand ça arrive, quand ils sont vraiment rendus au
moment où ils décident de fermer, bien là, nous, on ne veut pas que les
enfants soient pénalisés.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : ...ça m'amène à une
deuxième question. Si ça s'applique au réseau en entier puis le ministre, exemple, il vient, de façon
exceptionnelle et temporaire, à la rescousse d'une garderie privée non subventionnée,
est-ce que ça veut dire que, dans la façon qu'il va appliquer le 16.1, ce
serait pour des places subventionnées, maintenant, pour ces parents?
M. Lacombe : Oui, tout à fait. C'est
ce que... moi, c'est ce que je souhaite, effectivement.
Mme Maccarone : O.K. Et une dernière
question avant de passer la parole, c'est... Le ministre a donné un scénario de
quand est-ce qu'il ne viendra pas sauver, entre guillemets, une garderie.
Est-ce qu'il peut aussi nous donner un
exemple à l'intérieur de... pendant que nous sommes en train de parler
d'ouverture d'esprit, de quand est-ce qu'il le fera? Il propose de
l'utiliser, ceci, dans quelles circonstances? Parce qu'il a dit : Regarde,
je ne le ferais pas dans une telle circonstance. Ça fait que dans quelles
circonstances est-ce qu'il pense qu'il doit appliquer cette règle?
M.
Lacombe : Bien, j'ai donné l'exemple, au début, là, de
Saint-Simon. J'ai donné l'exemple de Saint-Simon. Ça, c'est un cas où
moi, j'aurais vraiment... j'aurais vraiment voulu le faire, là, puis ça a
été... en tout cas, ça n'a pas été agréable
pour les parents là-bas, là. Puis ça a été pour moi le déclic. J'en ai beaucoup
parlé avec ma collègue là-bas, qui est députée de Saint-Hyacinthe, et
j'appelle ça un peu mon article Saint-Simon, parce que ça m'a fait réaliser à
quel point le ministre est... j'ai le terme anglais en tête, «powerless», là.
On manque de...
Une voix : ...
M. Lacombe : Impuissant. Oui, là, en
français, j'aime moins ça. Pas sûr. Je trouve que ça ne me définit pas
parfaitement. Mais je dirais plutôt : On manque d'outils, oui.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci.
Mme
Maccarone : C'est
exceptionnel. C'est juste que c'est toujours difficile de saisir c'est quoi,
exceptionnel.
M. Lacombe : Puis je suis conscient
de ça, là. Puis je vous avoue, là, je vous dis la vérité, là, quand je
rédigeais ça, je me suis fait mettre en garde, là, par mon équipe, qui m'a
dit : L'opposition, vous savez, n'aime pas ça, là, quand le gouvernement
se donne... puis ça va être compliqué. Puis là moi, j'ai dit... je ne dis pas
ça pour vous influencer, mais je dis : Bien, je pense que, dans un cas
comme ça, les collègues vont comprendre qu'on a besoin de ça. Puis c'est pour
ça que j'ai commencé en disant : Je sais que ça demande de l'ouverture,
mais en même temps je pense que vous me connaissez aussi, j'ai la prétention de
dire que je veux, avec vous, faire en sorte que la loi soit plus solide, qu'on
évite les dérives. Mais, bien honnêtement, moi, je vous recommande qu'on adopte
ça parce que, sinon, là, on manque d'outils puis de...
Et je trouve que c'est fou, là, tu sais, je
disais à mon équipe : Comme ministre de la Famille, je ne peux même pas
régler ça. Voyons donc! Ça n'a aucun bon sens. Puis là ils me disaient :
Bien, c'est ça, là, c'est la loi, puis on ne peut pas contrevenir. Donc, je
sais que c'est... pas inhabituel, là, mais je sais que ce n'est pas quelque
chose avec laquelle l'opposition est confortable, habituellement, là, de donner
comme une carte blanche encadrée au gouvernement pour certaines situations,
mais je pense que, là, c'est... ce serait très souhaitable.
Mme Maccarone : ...c'est de
comprendre comment que ça va s'appliquer sur le terrain. Ça fait que, si,
mettons, dans un cas d'une garderie privée non subventionnée, le ministre
applique le 16.1 pour venir récupérer ces places puis aider ces parents, il va
offrir des places subventionnées, mais c'est de façon temporaire. Temporaire,
ça veut dire quoi? Puis, par la suite, c'est quelle garderie qui va recevoir
ces places à la suite? Ça amène un effet domino de questions de comment ça va
s'appliquer. Parce qu'il y a plein de questions, dans un tel scénario, puis on
n'a aucun scénario prédéfini ici pour comment ça va fonctionner. Tu sais, je
pense que c'est une bonne chose parce que ça peut être un avantage pour les
parents. Ce qu'on veut, c'est vraiment leur aider. Mais ce que je ne comprends
pas nécessairement, c'est... là, c'est vraiment carte blanche. Puis les
définitions, pour moi, il y a tellement, tellement de scénarios qu'on peut établir, là... de s'assurer que, comme le
ministre a dit au début, il y a quand même un contrôle sur la façon que
le déploiement de cet article serait fait. Merci.
• (12 h 40) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Effectivement, je suis contente que le ministre le reconnaisse, là,
parce que ça nous en demande beaucoup, là, ce qu'il nous demande là. Surtout
que je... oui, surtout que, dans les articles qui suivent puis qu'on va aborder
plus tard, il est question que c'est le ministre qui établit lui-même, par
directives, les normes applicables. Donc, ça, ça veut dire qu'on conçoit que,
dans ces cas-là, il pourrait y avoir des normes particulières, temporaires pour
gérer la situation. Il y a comme un flou important autour de ça va être quoi.
Il y a des enjeux au niveau de préserver la qualité.
Moi, ça, ça
me préoccupe beaucoup, ça fait que j'ai un amendement à déposer, il est déjà
transmis au secrétariat, pour essayer de régler ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 41)
(Reprise à 12 h 46)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la députée de Sherbrooke, si vous voulez bien
nous faire la lecture de votre amendement, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Avec plaisir, Mme la
Présidente.
Article 13. L'article 13 du projet de
loi est modifié par l'ajout des mots «de centre de la petite enfance», à
l'article 16.1 de la loi, après «Le ministre peut, dans des circonstances
exceptionnelles et de façon temporaire, afin de maintenir les services de garde
fournis par un titulaire de permis qui cesse ses activités dans une ou
plusieurs installations ou qui s'apprête à le faire, autoriser un demandeur
d'un permis ou d'un titulaire de permis».
L'article 16.1 de la loi se lira tel
que «le ministre peut, dans des circonstances exceptionnelles et de façon
temporaire, afin de maintenir les services de garde fournis par un titulaire de
permis qui cesse ses activités dans une ou plusieurs installations ou qui
s'apprête à le faire, autoriser un demandeur de permis ou un titulaire de
permis de centre de la petite enfance à maintenir la fourniture de services de
garde aux enfants qui en seraient autrement privés, à l'adresse de
l'installation indiquée au permis du titulaire qui cesse ses activités ou à
toute autre adresse qu'il détermine. Dans le cas où il autorise un demandeur de
permis, il lui délivre alors un permis temporaire aux fins prévues au présent
article.»
Bon, l'objectif, il est clair, là, c'est que,
quand une situation se présente, par exemple une fermeture d'une garderie, que
le ministre veut sauver les places parce qu'il juge pertinent de sauver les
places dans ce contexte-là, il ne puisse le faire qu'en autorisant un CPE à
reprendre les places.
J'ai entendu le ministre nous dire tantôt qu'il
ne voulait pas de dérive au niveau de la qualité, et c'est important pour lui,
c'est important aussi pour moi. On sait que la meilleure façon d'éviter qu'il y
ait des dérives au niveau de la qualité, c'est de confier les places à un
centre de la petite enfance. En particulier dans des circonstances comme
celles-là, je pense, où il faut quand même se revirer de bord rapidement, ça
prend, je pense, une certaine maîtrise, déjà, des critères de qualité pour
pouvoir reprendre comme ça le flambeau d'un service de garde éducatif
adéquatement.
Moi, en tout cas, j'ai besoin de ça pour être
rassurée sur la suite des choses, surtout qu'aux deux articles 16.2, 16.3 on nous dit que ça va se passer par directive
ou par règlement, là, les conditions et normes applicables, là, pour ça,
puis qu'il y a comme un flou sur quel va
être l'encadrement de cette transition-là. Moi, de savoir que,
systématiquement, lorsqu'une telle
situation comme ça se présente et que le ministre décide de sauver les places
parce que c'est approprié, il confie,
là, le permis à un CPE, moi, ça viendrait me sécuriser. Ça permet aussi de
s'assurer que le développement des places va se faire de cette
manière-là et non autrement, là, advenant des fermetures.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, je comprends
l'intention, là. J'ai juste, peut-être, une question : Qu'est-ce qu'on
fait dans un cas où il n'y a pas de CPE intéressé, par exemple, d'abord, s'il
n'y en a pas de disponible autour, là? Parce que, tantôt, on... hier, en fait,
ou avant-hier, on soulignait aussi le fait que... Moi, en tout cas, je pense
que les CPE se développent organiquement dans les communautés qui leur
ressemblent, là, qui sont les leurs. Donc, dans un cas où, je ne sais pas, moi,
le CPE le plus proche... là je n'ai pas la carte québécoise devant moi, mais
est très loin, puis il n'est pas intéressé, et/ou n'est pas intéressé, moi, je
me demande : Là, on s'attache donc les mains de dire : Il faut
laisser cette installation-là fermée complètement?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Bien, bien honnêtement,
je serais surprise d'une telle situation, d'autant plus que, maintenant, il n'y
a plus de nombre maximum d'installations pour un CPE, qu'il n'y a pas de
limites à la grandeur du territoire sur lequel ils peuvent avoir des
installations. Je pense que c'est pratiquement impossible que le ministre ne
trouve absolument
aucun CPE qui serait intéressé à reprendre le permis pour offrir des services
ailleurs. J'ai peine à imaginer que
ça puisse se produire, là, sincèrement, là, qu'aucun CPE ne souhaite sauver des
places pour déployer des services pour les enfants. Je pense que c'est
tout à fait possible, là, de le faire de cette manière-là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
• (12 h 50) •
M. Lacombe :
Bien, on ne peut pas nier que ça peut arriver, là, dans le sens où... Moi, j'ai
juste la crainte, là, qu'on se retrouve,
encore une fois, à un moment donné, devant une situation où on se dit : On
ne peut rien faire. Tu sais, maudit, on ne peut rien faire parce que...
Puis, je me rappelle,
je visite beaucoup de CPE, là, puis nos... j'ai fait des rencontres de
directeurs, de directrices de CPE, là, je
pense, entre autres, à un homme de la Gaspésie, je pense à une dame, je ne les
nomme pas, là, mais... de Chaudière-Appalaches, qui ont le couteau entre
les dents, là, pour reprendre l'expression, et qui veulent développer, qui
veulent développer. Il y en a qui sont plus fatigués aussi dans certaines
régions. J'en ai croisé, je me rappelle, là,
dans les derniers mois, qui... je leur disais : Bon, êtes-vous prêts pour
une prochaine?, et qui me disaient : Oubliez ça, là, moi, je suis
complètement brûlé, le développement attendra.
Donc, ça, ça amène
toute une autre question intéressante sur le développement du réseau, là. Tu
sais, quand on a des retards, parfois, il faut comprendre que c'est parce qu'on
a des directeurs, des directrices qui sont aussi surchargés avec la COVID. Mais
moi, j'ai cette crainte-là, là, quand même, qu'il y en ait qui disent :
Là, on veut bien sauver tout le monde, là,
mais là nous, là, on a des enjeux déjà avec notre installation, on ne peut pas
se lancer là-dedans. On n'était pas prêts à ça. Moi, je pense que ça
peut arriver puis je n'ai pas envie d'être obligé de dire aux parents :
Bien, parce que ce n'est pas un CPE, puis on veut juste des CPE dans ces
cas-là...
Moi, je pense qu'on
devrait prioriser les CPE, ça, c'est clair. Puis je pense qu'un compromis qui
pourrait être acceptable, c'est de dire : Bien, allons voir d'abord les
CPE, là. Puis évidemment on travaille avec l'AQCPE, avec le conseil québécois
aussi, puis ce sont des gens pleins de ressources, qui nous écoutent
d'ailleurs, on les salue. Donc, je suis
persuadé que, oui, dans la majorité des cas, on va être capables de trouver des
CPE, là. Puis d'ailleurs moi-même, je dis : Priorisons d'abord les
CPE. Je vous ai déjà dit qu'on allait déposer un article là-dessus, un
amendement.
Donc,
je pense qu'un compromis pourrait effectivement d'être : Allons-y d'abord
avec les CPE, et, s'il n'y en a pas,
allons-y avec les garderies subventionnées, qui, par ailleurs, ont aussi
d'excellentes installations dans beaucoup... dans la majorité, très
grande majorité des cas. Donc, je pense que, comme ça, on met toutes les
chances de notre côté d'avoir le meilleur résultat possible. Prioriser les CPE
mais ne pas se fermer la porte pour que des enfants perdent leurs places du
jour au lendemain.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
J'entends ce que le ministre me dit. J'ai entendu aussi de l'épuisement dans le
réseau, je comprends de quoi il parle. En
même temps, là, on n'est pas dans le développement de places, au sens où ça
n'implique pas de gérer un projet
d'infrastructure, là, de commencer à lancer des appels d'offres puis... tu
sais, on parle de sauver une installation qui est déjà existante. On
parle de sauver un service qui existe, là, dans un bâtiment qui est déjà aménagé, avec du personnel qui est déjà là pour
offrir les services. C'est ça, les situations dont on parle. Ça fait que ce
n'est pas le même contrat que de leur demander de développer une nouvelle
installation, avec tous les allers-retours que
ça peut nécessiter en termes d'appel d'offres, là, avec le ministère, puis tout
ça, puis gérer le financement. On est quand même... on est quand même ailleurs en termes de complexité, là, de temps
que ça peut prendre pour mettre en place cette transition-là.
Mais j'entends la
position de compromis que le ministre me propose. Moi, je suis ouverte à ça.
S'il veut nous rédiger une proposition dans laquelle ce serait explicite que le
ministre doit d'abord offrir à un CPE de reprendre le permis et que, s'il fait la démonstration qu'il a été incapable de
trouver un CPE qui accepte de reprendre le permis, à ce moment-là, il
pourrait se tourner vers d'autres types d'installation, moi, je suis prête à
considérer un compromis comme ça. Mais il faut que ça soit... il faut que ça
soit clair que le ministre doit démontrer qu'il n'a pas été capable de trouver
quelqu'un pour reprendre, là, chez un CPE.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, je suis content d'entendre que le compromis... Puis c'est vrai,
là, que ce n'est pas la même charge
de travail de construire une nouvelle installation ou d'en intégrer une
nouvelle. Mais, pour qu'on comprenne bien quand même la complexité, c'est quand même beaucoup de travail, là,
parce que, si l'installation ferme, nécessairement ce n'est pas parce
qu'elle a le vent dans les voiles non plus, là. Donc, c'est parce qu'il y a des
enjeux soit au niveau du personnel soit au niveau de la clientèle, et là la
liste de possibilités est longue, là, on s'imagine bien. Donc, quand ça arrive,
ça demande, évidemment, du jour au lendemain, sans préparation mentale, là, de
la directrice du CPE ou du directeur, de
dire : O.K., là je me retrouve... je ne sais pas, moi, 10,
15 nouveaux employés, où j'ai peut-être des enjeux importants de
ressources humaines à régler avec des gens que je ne connais pas du tout, des
enfants que je ne connais pas, un bâtiment
que je ne connais pas dans un quartier que je ne connais peut-être pas non
plus. Donc, moi, je vous... en tout
cas, j'aimerais prédire qu'on trouvera un CPE dans tous les cas, mais, je me
dis, ça peut arriver qu'on n'en trouve pas. Puis je suis content de voir
que, donc, il y a une ouverture.
Puis ce que je veux
dire aussi, c'est que, dans l'objectif de garder une flexibilité puis une
rapidité, il faut comprendre que les délais qui nous sont donnés sont courts,
là. Le délai... Il y a un délai qui est prescrit par la loi, là, mais, des fermetures sauvages, moi, j'en ai vu depuis que je
suis ministre de la Famille, puis là : Bien, on ferme dans deux semaines.
O.K. Bon, bien là, on a deux semaines là. Ça fait que je fais juste dire que la
démonstration à faire... Si on inclut ça, là, aussi concrètement que ça, moi,
je présume qu'on va me répondre : Bien, comment on fait cette
démonstration-là? Jusqu'où on va à l'intérieur du Québec? Est-ce que ça prend
un processus formel? Parce que, là, si la loi nous oblige à démontrer qu'on a
un processus en place puis qu'il faut démontrer qu'il n'y avait pas de CPE
intéressé, bien, comment on fait si, après ça, un CPE dit : Bien, moi,
vous ne me l'avez pas demandé, je suis à 50 kilomètres, mais j'aurais
voulu?
C'est pour ça que, je
dis, là, flexibilité, on a deux semaines, parfois peut-être une semaine, il
faut travailler là-dessus 20 heures par jour avec une équipe pour y
arriver. Moi, je suis d'accord, là, qu'on dise... Là, j'ai un premier jet, par
exemple, qui pourrait dire : Il doit chercher d'abord à autoriser un
demandeur ou un titulaire de permis de centre
de la petite enfance, un peu comme on le fait pour le développement, là, avec
ce que j'introduis, puis, je pense, dans la majorité des cas, on va en
trouver un. Mais, si on n'en trouve pas, au moins on est capables rapidement de
dire : Bon, bien là, là, on a fait le tour de la ville, là, puis là,
autour, à Sherbrooke, il n'y en a pas, là. Ça fait que, là, il y a une garderie
subventionnée à trois coins de rue, bon résultat d'évaluation de la qualité.
Bon, bien, êtes-vous intéressés? Oui. Parfait. Soumettez-nous une demande de permis,
on vous octroie un permis temporaire pendant ce temps-là. Je pense que ça
pourrait être le meilleur compromis.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
J'entends ce que le ministre me dit. En même temps, je trouve ça particulier
qu'il nous dise qu'il craint des fermetures sauvages, parce qu'il y a quand
même des dispositions dans la loi. Je ne sais pas si c'est six mois, le
préavis que... C'est combien de temps?
M. Lacombe :
C'est un mois?
Des voix :
...
M. Lacombe :
Oui, c'est ça.
Mme Labrie :
C'est 30 jours?
M. Lacombe :
Je voulais entendre un mois, mais j'entendais 30 jours.
Mme Labrie :
Donc, c'est 30 jours.
M. Lacombe :
C'est ça. Donc, un mois.
Mme Labrie :
C'est 30 jours, le préavis.
M. Lacombe :
Oui, c'est 30 jours. Mais le problème, là, sincèrement, là, et, quand ça
arrive, ça me met hors de moi, c'est qu'il y a des propriétaires qui...
Une voix :
...
M. Lacombe :
Bon, 90 jours. Mais il y a...
Une voix :
...
M. Lacombe :
Non, c'est ça. Mais honnêtement, là, ce n'est pas respecté. Puis d'ailleurs les
pénalités financières sont ridicules actuellement.
Mme Labrie :
Bien, c'est là que je m'en allais, en fait, c'est là que je m'en allais. Parce
qu'on se dote d'une disposition pour éviter d'avoir à prendre des décisions en
catastrophe, peut-être qu'il va falloir réfléchir à des pénalités financières
plus importantes pour éviter que ça se produise. Parce qu'en même temps on
donne un permis à une organisation, quel que soit son modèle d'affaires,
d'offrir un service, il faut quand même se prémunir contre une fermeture
sauvage, là.
Donc, moi, en tout
cas...
M. Lacombe :
C'est dans le projet de loi.
Mme Labrie :
De bonifier substantiellement les pénalités financières pour éviter ça?
M. Lacombe :
Oui, oui, tout à fait.
Mme Labrie :
Parfait. Bon, à ce moment-là, ça devrait réduire les risques qu'on se retrouve
aussi mal pris avec une si courte échéance. On nous dit, là : C'est
90 jours, le délai. À la limite, peut-être, on pourrait réfléchir à étirer ce délai-là, si jamais le ministre pense
que ça ne lui donne pas beaucoup de temps pour se revirer de bord, mais,
tu sais, on ne se cachera pas c'est quoi, la
réalité des choses, là, des risques de fermeture, tu sais? Le ministre me nomme
des situations qui pourraient mener à une fermeture. La vérité, c'est que ça va
souvent être parce que l'entreprise ne génère plus assez de profits, tu sais,
parce qu'ils ne réussissent pas à combler les places au tarif où ils l'offrent.
Bon, on peut anticiper que ça va être ça la majorité de temps, là. Donc...
Puis ça, c'est quelque chose qui va faire en
sorte que, si le transfert se fait pour un CPE, les places vont se combler
parce qu'elles vont être à un tarif subventionné, là, tu sais? C'est certain
qu'au niveau du dysfonctionnement de l'organisation, je pense que... Je ne dis
pas que ça va être une partie de plaisir de reprendre ça. Ça implique de se
familiariser avec une nouvelle bâtisse, avec du nouveau personnel, puis tout
ça, peut-être changer certaines pratiques, mais quand même je pense qu'on
est... la situation dont on parle, là, le plus souvent, ce qui va se produire,
c'est qu'une entreprise qui opérait une garderie va dire : Moi, je ne fais
plus assez d'argent avec ça, je tire la plogue. Puis là le ministre va vouloir
la reprendre.
Ça fait que donnons-nous les moyens que le délai
soit assez long. Donnons-nous les pénalités financières suffisamment
importantes pour que personne ne le fasse de manière sauvage en ne respectant
pas un délai. Puis moi, j'aimerais quand même qu'on s'équipe pour que la
démonstration soit faite qu'au moins une tentative a été faite, là, de trouver
un CPE pour le faire.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Je vous soumets
juste, là, peut-être d'autres éléments pour qu'on constate que, peu importent
le délai qu'on va mettre et la pénalité qu'on va mettre, il faut ultimement
avoir une flexibilité pour les cas exceptionnels. Une fraude, un retrait de
permis pour une situation épouvantable, on retire le permis, là, la garderie
ferme. Donc, est-ce... Bon, on ne lui dira pas : Vous avez commis quelque
chose d'épouvantable, on vous laisse ouvert 90 jours. Une faillite, dans
le cas de la faillite, là, lui, le propriétaire, va bien se foutre, là, de la
pénalité financière, lui, il fait faillite maintenant. C'est tous ces cas-là...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Merci, M. le ministre. Je vous remercie pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, je suspends les travaux
jusqu'à 14 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 14 h 05)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Lors de la suspension de nos travaux, cet avant-midi,
nous étions rendus à l'étude de l'amendement de l'article 13 de Mme la
députée de Sherbrooke. Donc, est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur l'amendement de la députée de Sherbrooke? Oui, Mme
la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui, merci, Mme la
Présidente. Je pense que c'est un enjeu vraiment important. Cet article-là est
un article vraiment important qui vise à donner une certaine souplesse mais
sans miner la qualité. Et puis, comme ça a
été soulevé, il y a beaucoup, beaucoup de flou autour de, justement, quels
pourraient être les assouplissements accordés.
Par
ailleurs, le ministre nous a dit la semaine dernière qu'il franchissait un premier
pas pour favoriser davantage la création de places en centre de la petite
enfance en proposant, donc, un amendement pour la création de nouvelles places
qui devraient être prioritairement en centre de la petite enfance. On va y
revenir quand on va en débattre, là, c'est
ça, juste avant qu'on rouvre, je voulais être sûre d'avoir le bon... le bon
futur amendement devant moi.
Je pense que, si le gouvernement veut être
sérieux par rapport à ça, c'est le temps de le prouver ici, à
l'article 16.1, puis de vraiment inscrire que, lorsqu'on va y aller comme
ça, de manière temporaire, c'est les centres de la petite enfance qui vont
pouvoir prendre le relais. Et je pense que ça s'impose. Bien, vous connaissez
notre position de principe, là, on pense qu'on doit... on doit s'en aller vers
un système 100 % CPE avec une période de transition de cinq ans où on va
convertir les places. Et je pense que c'est une manière très forte de pouvoir y
arriver.
Évidemment, ce sont des situations
exceptionnelles, on n'espère pas qu'il va y avoir plein de cessations d'activité, mais, dans ces cas-là, pour s'assurer
que ça se fasse bien, pour s'assurer que la qualité va être optimale puis
surtout pour s'assurer que ce que le ministre nous dit être son intention pour
le futur se concrétise partout dans le projet de loi, il faut avoir une mesure
cohérente.
Le ministre nous disait tout à l'heure
qu'essentiellement ça va arriver pour des garderies non subventionnées. Et
puis, bien, je veux juste porter à son attention que les endroits où il y a des
garderies non subventionnées sont des endroits
où il y a des centres de la petite enfance. Et je ne pense pas qu'on connaît,
là, de garderies non subventionnées dans des petits milieux ruraux
éloignés où il pourrait y avoir, là, des difficultés vraiment importantes que
ce soit repris par un centre de la petite enfance.
Autre élément, on a fait le débat il y a
quelques articles, et le ministre a souhaité qu'on garde la marge de manoeuvre la plus grande possible pour le nombre
d'installations qui peuvent relever d'un centre de la petite enfance, en
disant : On ne mettra pas de limite de région, on ne mettra pas de limite
de territoire, donc on a cette flexibilité-là. Et moi, je
pense que c'est une opportunité que le ministre a d'envoyer un message très
clair que le développement futur, il se fait via les centres de la petite
enfance. Il y a plein de bénéfices et d'avantages à ça. J'imagine qu'il en est
de plus en plus convaincu puisqu'il va nous proposer un amendement, là, qui
s'approche de ça.
Et là je trouve que
ce serait incohérent ici de ne pas aller dans le même sens que l'amendement
dont il nous parle, là, qui va venir plus tard à l'article 37. Et je lui
rappelle que l'AQCPE elle-même a fait cette demande-là. Et, quand on questionne
l'AQCPE, elle dit même que le ministre pourrait tout simplement... Eux, ils
sont prêts à assumer un leadership, là, ils nous l'avaient dit lorsqu'on les a
entendus. Je pense que c'est la même chose pour le conseil québécois par
rapport à cette possibilité-là. Et il n'y a rien qui empêcherait le ministre,
s'il n'y a absolument personne qui lève la main, de désigner, donc, une
institution, un centre de la petite enfance, en pouvant, là, offrir le soutien
que j'imagine, de toute façon, que le ministère, quand il y a une fermeture
rapide, va offrir, là, pour assurer une transition harmonieuse.
Alors, tout
simplement pour dire que je pense qu'il faut y aller avec un amendement sans
compromis sur cet élément-là. Je note que le ministre est ouvert. Je pense
qu'il faut franchir le pas complet et puis dire que ça va être des centres de
la petite enfance qui vont reprendre ça. Puis ça va éviter aussi un long débat
sur les règles de qualité, puis comment tout ça va s'appliquer, puis comment on
va faire la transition. Alors, je pense que ce serait vraiment la voie à
suivre, par souci de qualité et de cohérence aussi.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement de
la députée de Sherbrooke? M. le ministre.
M. Lacombe :
Peut-être juste un commentaire pour que tout le monde comprenne bien où je
loge, là, parce que c'était avant la suspension pour le dîner. Peut-être juste
vous dire que, dans l'état actuel, comme il est présenté, je ne suis pas
d'accord avec l'amendement parce que, nécessairement, ça veut dire... et moi,
je préfère qu'on couvre cette éventualité-là, ça veut dire que, s'il n'y a pas
de CPE qui lève la main, et moi, je pense que ça peut arriver, on ne peut pas
exclure ça... Il n'y a personne ici qui peut dire hors de tout doute que ça
n'arrivera pas. Moi, je préfère dire qu'on va les prioriser, je suis d'accord
avec ça, je vais moi-même déposer un amendement à cet effet, qu'on peut les
prioriser et que, dans un deuxième temps, s'il n'y en a pas qui lève la main,
on sera en mesure, à ce moment-là, quand même, de sauver le service, de
s'assurer que les enfants continuent d'avoir le service.
Moi, je ne veux pas
me lever le matin, être devant un dossier où est-ce que je me dis : Bien,
parce qu'il n'y a pas de CPE, malheureusement... et on ne peut pas exclure, là,
on ne peut pas exclure que ça va arriver, il n'y a personne ici qui peut
exclure ça, je ne veux pas être obligé de me dire : On doit laisser la
garderie fermer. Moi, je pense qu'il faut
prévoir ça, on est là, c'est le moment de le faire, tout en priorisant les
centres de la petite enfance. Et, je vous dis, bien honnêtement, je pense que
c'est... je pense que c'est une proposition avec laquelle les CPE
sont d'accord.
• (14 h 10) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
...les échanges, parce que ce n'est pas du tout le son de cloche que j'ai eu
pendant l'heure du dîner. Donc, si on a un écrit qui dit que l'AQCPE est
d'accord avec une priorisation, ça m'intéresse beaucoup. Puis je veux juste
dire, en réplique à cet argument-là du ministre : Si aucune garderie
privée ne lève la main non plus, qu'est-ce qu'il va faire? Parce que, là, il
nous sert comme argument si aucun CPE ne lève la main. Si aucune garderie
privée ne lève la main?
M. Lacombe :
Bien, à ce moment-là, évidemment, on se retrouve... on n'a plus de ressources
pour le faire. Mais l'objectif, pour moi, c'est de nous assurer qu'on utilise
toutes les possibilités qu'on a, qu'on n'en laisse pas une sur le banc par
préférence. Honnêtement, je pense, et ramenons-nous à ça, là, on peut prioriser
les CPE, bien sûr, c'est mon souhait, on va le faire. Mais mettons-nous dans la
peau du parent qui a besoin d'aller travailler, dans la peau de l'enfant qui a
ses amis, qui a un sentiment d'appartenance avec son éducatrice, constatons
qu'il y a plusieurs garderies privées subventionnées qui offrent un excellent
service, je vous rappelle qu'il y en a la très grande majorité qui réussissent
l'enquête de qualité, donc mettons-nous à la place de ces parents-là... en
fait, lapsus, on parle de garderies non subventionnées, mais mettons-nous à la
place de ces parents-là qui voient leur garderie fermer, est-ce qu'on va
vraiment leur dire : Bien, nous, on refuse de vous donner un coup de main
et de sauver le service parce qu'il n'y a pas de CPE disponible? Il y aurait
une garderie subventionnée, mais nous, on pense que ce n'est pas une bonne
idée, donc on ne le fera pas. Les enfants perdent leurs amis, les groupes
s'effacent, les parents se retrouvent pas de solution de rechange. Mais c'est
ça, là, la réalité, là, ça peut arriver. Il n'y a personne ici qui peut me dire
hors de tout doute que ça n'arrivera pas.
Moi, ce que je dis,
c'est : Prévoyons cette possibilité-là, en dernier recours, d'avoir
accès... d'avoir recours, donc, au coup de main des garderies subventionnées.
Et je le répète, là, les garderies subventionnées, ce n'est pas le loup dans la
bergerie, là, la grande majorité d'entre elles réussissent avec brio la mesure
d'évaluation de la qualité. Donc, je pense que ce ne serait pas justifié, là,
de... Imaginez-vous ce parent-là, là, mon Dieu, je n'ose même pas croire qu'on
pourrait lui dire ça, là : On pourrait, là, sauver la garderie, le petit
Félix pourrait garder ses amis, là, l'éducatrice pourrait continuer de
travailler, mais on ne le fera pas parce que c'est une garderie privée, puis
nous, on veut juste des CPE. Je trouve que ça n'a pas de sens. Mais, s'il y a
un CPE de disponible, on est prêts à le prioriser. C'est ma proposition.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Joliette, est-ce que vous aviez terminé?
Mme Hivon :
Bien, on a vraiment un différend là-dessus parce que je pense qu'à un moment
donné, quand il y a du leadership puis il y a de la volonté, les choses se
font. C'est la même chose pour la conversion des places. Puis là, en fait,
c'est une manière d'y arriver. Ça va être exceptionnel, mais il faut donner
cette impulsion-là. Il faut la donner, à un moment donné, l'impulsion, parce
que, sinon, ce qui va arriver, c'est que... Tantôt, le ministre l'a dit :
Ah! ça peut arriver en deux semaines, puis là à Sherbrooke, par exemple, il n'y
aurait pas de CPE, bien là, on ne se mettra pas à chercher partout en Estrie,
et puis là, bien, on va se tourner... Bien, justement, moi, je veux qu'il y ait
une obligation de résultat puis qu'on se dise : Non, on va la faire, la
démarche, puis on va en trouver un, CPE, qui est volontaire, puis, sinon, on va
les accompagner pour que ça se réalise. Puis moi, je pense qu'avec la volonté
qu'on entend du terrain, les associations de CPE, elle est là, elle est là, la
possibilité de le faire. Ça fait qu'à un moment donné on peut dire, d'un
côté : On veut développer les places en CPE, mais, à chaque fois qu'il y
aurait un moyen fort d'y arriver, passer à côté. Et là, malheureusement, c'est
ce qu'on fait avec cet article-là. Puis on se comprend, là, ça n'arrivera pas,
j'espère, à toutes les semaines puis à tous les mois, ces fermetures-là. C'est écrit
«exceptionnel», donc il faut que ça soit exceptionnel. Donc, je pense que,
justement, on part d'une situation où il n'y avait rien à une situation où on
se dit : On va le faire puis on va bien le faire.
Donc, je pense que le ministre a vraiment une opportunité
de marquer le coup par rapport à son leadership pour que le réseau s'en aille
vraiment vers les CPE. Puis je veux juste noter qu'on a appris en fin de
semaine que, dans l'appel de projets en cours, pour lequel il a annoncé les
places qui se concrétiseraient en fin de semaine, 43 % vont être en
garderie privée. Donc, on est loin du 85 % en CPE qu'on avait comme
objectif avant. Donc là, le ministre nous dit : Pour le futur, je vais
avoir un amendement, mais, ce qui se développe en ce moment, là, 43 % vont
être des garderies privées. Donc, on est loin d'être dans un réseau qui est en
train de mettre le cap sur le 100 % CPE. Et je pense qu'on fait fausse
route de ne pas prendre ce virage-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien là, c'est
peut-être là où la députée de Joliette et moi, on a un différend, là. Dans tous
les projets qui ont été déposés, 35 % étaient des projets de CPE. Sur la
proportion totale des projets qui ont été autorisés par le ministère, on est à
57 %. Donc, je pense que, si on fait les maths, on s'aperçoit qu'on a fait
un effort très conscient de favoriser le développement des CPE. Ils ont été,
dans tous les projets qu'on a reçus, 35 %. 35 % des dossiers étaient
des dossiers de CPE, et à la fin 57 %, je le répète, des dossiers qui ont
été autorisés étaient des dossiers de CPE. Donc, on s'entend qu'on a favorisé
le développement.
En même temps, on ne peut pas autoriser des
projets qu'on ne reçoit pas. Et, bien honnêtement, là, actuellement, on ne peut
pas se faire accuser de ne pas avoir travaillé, de ne pas avoir fait preuve de
leadership. On travaille de façon très étroite notamment avec l'Association
québécoise des CPE pour voir comment on peut susciter le plus possible le dépôt
de projets de la part des CPE. On a fait tout ce qu'on pouvait pour leur
faciliter la vie. Il reste qu'à la fin, là, on a manqué de projets de CPE.
À l'avenir, quand le réseau va être complété, je
pense que ce sera plus facile parce qu'on aura besoin d'un volume moins
important, puis là ce sera plus facile d'identifier des projets exclusivement
en CPE puis de venir rééquilibrer le réseau. Mais, dans l'intervalle, en ce
moment, moi, je reviens à ça, est-ce que moi, comme ministre de la Famille...
Et vous allez être les premières à vous lever au salon bleu pour nous dire
qu'il manque de places au Québec, là. Donc, moi, est-ce que, comme ministre de
la Famille, je vais regarder les parents de Sherbrooke puis leur dire :
Bien, il n'y a pas assez de projets de CPE qui ont été développés, donc le
projet de garderie subventionnée, même s'il est recommandé par les gens de chez
vous, parce qu'il est de qualité, là, on ne l'autorisera pas, puis vous allez
continuer d'attendre? Moi, je ne peux pas faire ça, là. Le projet, il est
recommandé par les gens de Joliette, par les gens de Sherbrooke, par les gens
de Montréal qui les évaluent, ces projets-là. Il y a des gens des CPE sur ces
comités-là, actuellement, là. Ils évaluent que c'est des projets de qualité.
Donc, oui, on leur a donné le go, parce que ce n'est pas vrai qu'on va
dire : Parce que c'est du privé, du méchant privé, bien, on ne donne pas
l'autorisation, puis les parents continueront d'attendre. Si on avait eu assez
de projets de CPE pour tout couvrir, ça aurait pu être une autre discussion,
mais là ce n'était pas le cas.
Ça fait que je veux juste... Je ne dis pas ça
pour me chicaner aujourd'hui, mais je veux juste que ce soit clair, là, on
avait deux choix : y aller avec un principe immuable puis faire attendre
davantage les parents plusieurs années, ça, c'est l'estimation que je fais, ou
bien dire : Bien là, en ce moment, là, on a besoin, là, que les parents
puissent retourner travailler, on doit avoir des installations de qualité, donc
elles sont évaluées, les projets sont évalués par des gens du terrain, on les
autorise. Et, pour le futur, on pose un geste fort, le développement futur du
réseau se fera exclusivement en CPE, et là on arrivera, avec de la conversion,
aussi, éventuellement, à avoir un réseau qui va être beaucoup plus structuré
puis où les CPE vont reprendre une part importante. Parce que, dans les
dernières années, ils en ont perdu, ils ont perdu du terrain. Moi, je pense que
ce terrain-là, ils doivent le... Mais c'est un équilibre qui est fragile. On ne
peut pas juste regarder une partie du problème. C'est un écosystème, puis, dans
l'écosystème, là, il y a plusieurs composantes qui vivent ensemble. Puis une de
ces composantes-là, c'est les parents qui attendent, donc il faut penser à ces
parents-là aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Cet
échange-là m'amène à nommer un angle mort qu'il y a actuellement dans l'article
puis même dans ma proposition, c'est qu'on
ne nomme pas la possibilité d'accompagner les gens qui vivent cette
situation-là de risque de fermeture pour créer un
CPE avec l'installation qui est à risque de fermeture. Donc, je pense que c'est
quelque chose qui pourrait être envisagé aussi puis qui devrait être également
priorisé, là, comme de donner le permis à un CPE existant ou qui est en demande
de permis d'accompagner les gens qui sont là puis de leur dire : Si vous
fondez un nouveau CPE pour réchapper le service, on va vous accompagner
là-dedans, comme ministère, puis d'inclure
ça dans les scénarios possibles, là, pour éviter la fermeture des places. Je
pense que ça doit être nommé aussi.
Là,
en ce moment, dans l'article 16.1 tel que proposé, il n'y a aucun espace
pour ça. Il faudrait que la demande de permis ait déjà été faite par la
communauté autour de la garderie privée. Je pense qu'on doit créer la
possibilité de fonctionner de cette manière-là aussi.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. M. le ministre.
• (14 h 20) •
M. Lacombe : Bien,
c'est une idée qui est intéressante. Je dirais que, dans l'urgence, on n'a
peut-être pas toujours ce luxe de dire : Allons dans des fins détails
comme ceux-là. Mais je veux juste vous dire : Je pense, bien honnêtement,
là... On peut avoir un débat qui est théorique, là. Moi, je suis un gars
d'action, je ne dis pas que vous n'êtes pas des femmes d'action, mais, je veux
dire, on veut tous, là, le meilleur, mais je pense que le débat, il est très,
très théorique parce que, dans les faits, là, on va toujours en trouver, des
CPE. Moi, je pense qu'on va toujours en trouver. Dans la... Non, là, je me
contredis, mais je devrais dire : On va pas mal toujours en trouver, mais
on ne peut pas exclure qu'il arrivera un cas, à un moment donné...
Puis moi, je vous
dis, je suis traumatisé par ce qui est arrivé à Saint-Simon, de ne pas avoir pu
agir, là, puis de me dire : Comme ministre de la Famille, je ne peux rien
faire dans ce dossier-là. Évidemment, on a fait quelque chose, dans le sens où
on a fait quelque chose selon ce qu'on pouvait faire. On n'est pas... On ne
leur a pas dit de s'arranger avec leurs troubles, mais d'être devant cette
absence-là de moyens que j'avais pour une situation qu'on n'avait pas prévue,
moi, ça m'a beaucoup frustré, je vous le dis, ça m'a traumatisé.
Donc là, je me dis,
la loi est là, elle est ouverte. Et, si ça arrive, à un moment donné, qu'on
n'en trouve pas, de CPE... Je pense que, dans 99 % des cas, on va en
trouver, parce qu'on va tout de suite appeler l'AQCPE ou le conseil québécois
puis on va leur dire : Là, aidez-nous, on a besoin, etc. Je suis pas mal
certain qu'on va en trouver, mais on ne peut pas exclure... Je vous prédis que
ça va arriver au moins une fois, à un moment donné, puis qu'on va se
dire : Bien, on ne peut rien faire. Puis je trouve que c'est fou, là, de
se dire ça. Il faut qu'on prévoie le pire puis... En tout cas, le pire n'arrivera pas. Bien, le pire, en même temps, ce ne
serait pas une catastrophe, à mon sens, là, il y en a plein, là... Je
connais des gens qui travaillent dans des garderies privées subventionnées qui
sont excellentes aussi comme éducatrices. Puis, encore une fois, il y a des
milieux exceptionnels, là, ce n'est pas juste des machines à imprimer de
l'argent, là. Tu sais, il y en a qui sont mal intentionnés, peut-être, mais
moi, je pense qu'il faut se garder cette porte-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement de la députée de...
Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui. Le ministre a dit qu'après le vote de cet amendement il a l'intention
de déposer un amendement dans son
amendement. Est-ce qu'il va aussi prendre en considération les garderies
privées subventionnées pour la priorisation? Il avait mentionné la
priorisation du réseau de CPE. Est-ce qu'il va aussi prioriser le réseau de...
privé subventionné?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Bien,
oui, on pourra en discuter quand je vais le déposer, mais effectivement
j'aimerais qu'on y aille en deux étapes, là, c'est-à-dire une première, tu
sais, prioriser les CPE, mais, s'il n'y en a pas... Et je pense que c'est bien,
là, de les prioriser, parce que ça enlève aussi, je pense, une... Bien
honnêtement, là, avec le recul, je pense que c'est bien de le préciser parce
que ça enlève aussi une latitude où... Parce qu'il y a toujours un risque de
plus pour la corruption, par exemple. On peut penser à plein de scénarios, là,
puis j'ai des idées, ça fait que j'imagine que d'autres pourraient avoir des
idées aussi sur comment ça pourrait s'opérer, on ne leur donnera pas les idées,
mais je pense qu'en priorisant les CPE... Il n'y a personne qui fait une cent
avec un CPE, là, tu sais, les gens font ça par... pour la communauté, etc.
Donc, en les priorisant, je pense que c'est bien. Mais, dans le cas extrême où
il n'y en aurait pas, je pense que c'est quand même bien de se prévoir la
possibilité.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme
Maccarone : Est-ce que le ministre peut expliquer la différence dans
les circonstances de la garderie à Saint-Simon puis ce qui est arrivé à Lévis?
Parce qu'à Lévis, à moins que je me trompe, le ministre a agi lors de la
fermeture de deux garderies. Il a même fait la... il a même approuvé à avoir
des places non subventionnées et subventionnées ensemble. Ça fait que pourquoi
il y avait une différence s'il a pu déjà agir dans ce cas-là mais pas dans
l'autre cas?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Là,
ça, c'est une question intéressante, parce que, Lévis, quand j'ai agi, je
pense, c'était vous que... puis vous m'aviez
critiqué parce que ce n'était pas exactement encadré, ce n'était pas
exactement... Je ne veux pas dire que je me suis placé en position
d'illégalité, mais c'était...
Mme Maccarone : Je veux comprendre
la différence entre les deux scénarios.
M. Lacombe : On a dû faire preuve de
flexibilité, en faisant bien les choses quand même, mais... pour nous assurer
que les parents puissent conserver un service. À ce moment-là, je sais que
vous... Bien, en tout cas, je ne sais pas si vous étiez d'accord ou pas, mais
vous m'aviez critiqué pour le processus.
Mme Maccarone : Parce que vous avez
dérogé à la loi.
M. Lacombe : Et... Bon. Et là moi,
je disais... Honnêtement, dans un cas comme ça, ça tombait sous le sens. Puis
là c'est un peu ça, là, qu'on veut normaliser, de dire : Ce qu'on a fait à
ce moment-là, c'est ce qu'il fallait faire pour les parents puis pour nous
assurer, là, que tout ça soit bien fait à l'avenir, comme ça a été fait dans le
passé, mais que là ce soit établi par un cadre, que le cadre de tout ça soit
établi, bien, c'est pour ça qu'on amène ça.
Mme Maccarone : Mais ça n'explique
pas la différence pourquoi à Lévis vous avez pu le faire. Qu'est-ce qui avait
changé?
M. Lacombe : Bien, Saint-Simon, il y
a des différences, là. Saint-Simon, là, je ne me rappelle pas de tous les détails, là, comme je vous dis, je pense que ça fait
deux ans, de cette fermeture-là. Mais je me rappelle très bien du sentiment
d'impuissance, là, à ce moment-là. Mais, à Saint-Simon, l'enjeu qu'on avait,
c'était qu'on ne pouvait pas octroyer des places sans passer par le comité
consultatif. Et ça a été... Ça nous a... En tout cas, moi, j'ai dû renoncer à
ce que j'aurais souhaité faire pour sauver
le service pour les parents, parce qu'il fallait passer par le comité
consultatif sur l'offre si on avait voulu octroyer les places, les
places subventionnées, dans ce cas-là.
Mme Maccarone : Est-ce que,
finalement, il y avait des sanctions qui ont été posées?
M. Lacombe : Pour le cas de
Saint-Simon, je ne pourrais pas vous dire cet après-midi, là, je n'ai pas ça
sous la main.
Mme Maccarone : Je pense que la
réponse est non.
M. Lacombe : Bien là, chaque cas est
différent, encore une fois, là. Je suis le premier à dire : Il faut être
plus sévère. On va augmenter les amendes, si le projet de loi est adopté, on
veut redresser ça. J'ai eu l'occasion de le dire publiquement. Là, on passe de
la parole aux actes. On veut s'assurer aussi de pouvoir sauver ces garderies-là
quand c'est possible. Là, maintenant, les détails exacts de cette garderie-là,
je ne les connais pas. D'ailleurs, je ne sais même pas si je peux en parler
publiquement, là, c'est un dossier aussi... c'est de nature pénale, là, je ne
sais même pas si j'ai le droit d'en parler. En tout cas...
Mme Maccarone : Je
sais que nous allons faire le débat en ce qui concerne les sanctions. C'est
juste qu'il y a déjà des sanctions qui sont écrites dans la loi, mais,
si on n'applique pas la loi, je ne sais pas qu'est-ce qu'on va vraiment accomplir à faire des modifications si ça
ne va toujours pas être appliqué. Ça fait que... Mais, rendu là, on va faire le débat là-dessus, parce que juste l'année
dernière, il n'y a aucune sanction qui a été donnée. Ça fait que ça soulève
la question de pourquoi faire le changement si on ne va jamais l'appliquer.
Ma crainte,
ce n'est pas nécessairement en ce qui concerne l'amendement de la collègue,
c'est plus une question de la notion de temporaire. Ça fait que, moi, ce
que je ne comprends pas de ce que nous sommes en train de faire ici, c'est la
notion de temporaire. Les parents vont avoir un soulagement parce que, ouf, il
y a quelqu'un qui va venir puis il va
m'aider, mais ça reste que c'est toujours temporaire. Ça fait qu'il y aura
toujours cette fragilité de combien de temps est-ce que je vais avoir
cette place.
Puis j'ai autre question en ce qui concerne
l'échange que nous avons eu ici, de ce côté, avec le ministre. Il y a beaucoup
de «on présume que ce serait ceci», beaucoup de présomptions. Quand on parle de
si... mettons, le ministre va appliquer le 16.1, même... puis, si c'est lié
avec, on va s'assurer qu'il y aura une place subventionnée, que ce soit en CPE
ou en privé subventionné. Par la suite, est-ce qu'on assume que le ministère va
acheter l'édifice? Puis est-ce qu'on assume que le propriétaire va vouloir le
vendre? Parce que, si c'est ça, la présomption, pourquoi ne pas juste parler de
la conversion?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : De là l'importance de
se garder une marge de manoeuvre, là. Très concrètement, je vous donne un
exemple, il y a une garderie privée qui ferme. Le ministère pourrait très
rapidement contacter les CPE à proximité en
leur demandant s'ils sont intéressés à reprendre. Évidemment, on souhaite la
collaboration du propriétaire ou de la propriétaire, qui, quand même,
tout dépendant du motif de fermeture, pourrait être incité à collaborer. Parce que j'imagine bien que,
s'il ferme, c'est pour passer à autre chose. Un bâtiment qui sert de garderie
peut difficilement devenir un
restaurant ou une salle de spectacle, on s'entend. Donc, ils sont pris un peu
avec ce bâtiment-là. Donc, on souhaite évidemment qu'il y ait une collaboration
Les CPE, comme dans n'importe quel autre
projet, lorsqu'ils nous déposent un projet, ont à nous fournir une opportunité. L'opportunité, elle est là. Donc,
effectivement, il pourrait y avoir un achat, par le CPE, de l'établissement,
donc de l'installation. Bien sûr, il faut que le prix soit raisonnable, comme
dans tous les autres dossiers qui sont présentés dans vos circonscriptions.
Donc, ça, il n'y a pas de différence. Ensuite, s'il n'y a pas de collaboration,
s'il n'y a pas d'entente, bien, il y a
toujours cette recherche d'opportunité, donc ça pourrait être ailleurs aussi,
ce n'est pas nécessairement obligé d'être dans le même établissement.
Donc, c'est ce qu'on propose. Ça peut être... Le service peut être fourni ailleurs. Il y a toute la notion
d'installation temporaire aussi sur laquelle on va revenir plus tard. Donc,
si on a une flexibilité, tout en respectant la loi, les règlements, moi, je
pense qu'on est très, très capable d'arriver au meilleur résultat.
• (14 h 30) •
La
conversion, pour moi, c'est quelque chose d'autre complètement. Parce que, là,
on ne fait pas une conversion, c'est-à-dire, on ne donne pas des places
subventionnées. Si le propriétaire était au bord de la fermeture, et on lui
disait : Ah! bien là, tu vas fermer, d'accord, on comprend, bien, on ne
veut pas que tu fermes, on te donne des places subventionnées, là, moi, je
pense qu'on aurait un problème immense parce que, là, je vous prédis, on
assisterait à une vague d'avis de fermeture
en série partout au Québec, parce que les propriétaires voudraient tous qu'on
les subventionne. Mais je pense que nécessairement, quand le
propriétaire en est rendu à donner son préavis de fermeture, c'est parce qu'il
n'est pas en train de nous raconter d'histoire, que, pour une raison ou une
autre, il s'apprête véritablement à fermer pour des raisons, donc, qui lui appartiennent.
Mais je pense qu'à ce moment-là, nous, notre responsabilité, c'est de s'assurer qu'il n'y ait pas un bris de
service, dans la mesure du possible, parce qu'à l'impossible nul n'est tenu,
évidemment, mais je veux qu'on ait ces outils-là pour être capable... Mais ce
n'est pas... Le propriétaire ne convertira pas
sa garderie, c'est plutôt qu'on s'épargne tout le chemin entre laisser la
garderie fermer, tomber en déficit de places, relancer un appel de
projets, recevoir des projets, les réévaluer. Ça prend un an, faire ça, là. Là,
moins, parce qu'on est plus efficaces, mais, disons, ça prend plusieurs mois
quand même. Là, on pourrait faire ça en peut-être deux, trois semaines dans la
transition. Donc, à mon sens, c'est vraiment différent que de faire de la
conversion.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Oui, Mme la... Oui.
Mme Maccarone : J'entends le
ministre, mais le ministre va comprendre que, les gens nous écoutent, un peu le message que ça envoie, le 16.1, c'est que,
pour... Puis l'impact sur les parents est très important. Parce qu'on entend
que, mettons, ma garderie est proche de la
faillite. Bon, je fais une faillite, puis là c'est à ce moment-là que quelqu'un
va venir aider mes parents. Puis, même si je trouve une place temporairement
ailleurs, ça reste que j'ai vécu beaucoup de stress jusqu'au moment que la
garderie fait faillite, parce que je sais que ma garderie est en situation
précaire, hein, parce qu'il y a un manque de... il y a une pénurie de
main-d'oeuvre, puis ce n'est pas toutes les places qui sont comblées, puis là
on ferme. 16.1, le ministre vient, il va aider ces familles, ils vont leur
trouver une place, mais cette place-là, c'est aussi temporaire, parce que la
notion de temporaire, ce n'est pas identifié, puis eux, ils s'attendent
probablement à avoir quelque chose qui est permanent.
Ça fait que c'est ça que j'aimerais éviter en
parlant de la conversion. Pourquoi attendre jusqu'à point qu'on est presque à
mettre la clé dans la porte? Parce que c'est fermé, puis la conversion
empêchera ça à arriver. Ça fait que d'agir d'une façon tôt, précoce pour éviter
d'avoir la nécessité d'utiliser le 16.1 le plus possible... Je comprends qu'on
va avoir autres cas qui sont exceptionnels, mais, dans ces cas-là, on va avoir
beaucoup de gens qui vont lever la main pour dire : Oui, mais, M. le
ministre, vous avez le pouvoir, le 16.1 vient nous aider, mais c'est tout un
stress que ces parents vont vivre pendant tout ce processus. Ça fait qu'il n'y
a pas de moyen de changer ça, puis la réponse, c'est oui, avec une conversion
qui est faite plus rapidement, vous êtes plus efficace maintenant, ça fait que
peut-être de cibler plus rapidement une conversion. Parce qu'il y a plein de
garderies en milieu privé non subventionné qui ferment les portes, ça fait que
ça veut dire qu'il y a encore moins de places.
Une question pour le ministre : Quand on
parle de comment 16.1 va être appliqué, en ce qui concerne la comptabilisation
des places, une garderie privée non subventionnée, par exemple, ferme les
portes, le ministre applique le 16.1, ces parents seront déplacés ailleurs,
est-ce que ça veut dire que le ministre va dire que, là, ces places,
maintenant, sont comblées ailleurs, ou est- ce qu'il va faire un appel aux
projets pour ouvrir les places qui ont été fermées? Comment ça va être calculé?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, l'objectif, c'est
qu'il n'y ait pas de fermeture ou, en tout cas, qu'il n'y ait pas de perte de
places. C'est-à-dire, si une installation de 50 places ferme, bien, nous,
on veut venir faire en sorte qu'il y ait une fermeture,
création de nouvelles installations en même temps, là, simultanément pour que
ces enfants là ne se retrouvent pas sur la liste d'attente. Donc, on
soustrait pendant une seconde, une minute, dans la journée 50 places du
territoire, mais on les recomble aussitôt en ayant créé les places. Donc, il
n'y a pas de...
Mme Maccarone : Est-ce qu'il y
aura un appel de projets par la suite? Mettons, il y a une garderie non subventionnée... une garderie privée subventionnée
de 60 places ferme ses portes temporairement. Exceptionnellement, on déplace les parents pour qu'ils se retrouvent au moins
avec une place pour leurs poupons, leurs bébés. Ils peuvent retourner au
travail. Mais est-ce que, là, le ministre va lancer un appel de projets pour
ouvrir une autre installation? Parce que, là, il y a quand même des places qui
se sont fermées.
M. Lacombe : Bon, bien,
c'est... là, peut être qu'on ne s'entend pas sur le sens, là. C'est que, si
vous avez l'installation A qui est non subventionnée, qui compte
50 places, qui nous dit : Je ferme mes portes en 90 jours,
l'objectif, c'est que le ministère de la Famille contacte le CPE, qui est
l'installation B, pour lui dire : Bien, voudrais-tu avoir une
installation B2? Voudrais-tu avoir une deuxième installation? Et, si le
CPE dit oui, bien, à ce moment-là, ce qu'on fait, simplement, c'est procéder à
l'acquisition, convertir ces places-là. Les enfants restent dans le même local,
avec la même éducatrice. Dans le meilleur des mondes, là, c'est ce qu'on
souhaite faire. Donc, il n'y a pas de déplacement. Ce que je disais tantôt,
c'est que, s'il y a une mésentente, le propriétaire ne collabore pas, et tout
ça, on va peut-être être obligé de se
déplacer dans le quartier ailleurs, mais il n'y aura pas de places qui seront
perdues à la fin. C'est ça, l'objectif. En fait, c'est ça, le sens de
cet article-là.
Mme Maccarone : Mais ça, ce
n'est pas temporaire, puis ça, l'image que le ministre vient de peinturer, ça,
c'est permanent. On les déplace temporairement, mais ce seraient des places
permanentes. Ça fait que, dans le fond, ça va être le CPE qui va garder les
places.
M. Lacombe : Bien, d'abord, ce
qu'on donne, c'est un permis temporaire, le temps de régulariser ça. Donc,
c'est bien indiqué, au départ, on parle d'un permis qui sera temporaire, mais
par la suite il y a le processus normal qui
s'enclenche, d'obtention du permis. Mais effectivement que, dans un cas comme
celui-là, c'est pour ça que je disais : Ça prend plus de
flexibilité, il faut accepter qu'on ne lancera pas un appel de projets où il y
aura 10 projets qui nous seront soumis, appel de projets d'ailleurs qui, si on
le lançait, avec ce que je propose, prioriserait les CPE mais où les garderies
privées aussi pourraient déposer... et que, s'il n'y avait pas de CPE, on
pourrait y aller avec une garderie privée. C'est ce que je propose dans
l'amendement plus tard. Mais nous, on veut se donner cette latitude-là pour
être capables de régler le problème tout de
suite, parce qu'ultimement on veut que tous les enfants en aient une, place,
puis, ultimement, je souhaite que
toutes ces places soient subventionnées. Ça fait qu'on est aussi bien de régler
le problème, quand il survient, tout de suite.
Mme Maccarone : Pourquoi la
notion de temporaire d'abord si le but ultime, c'est qu'ils auront une place en
permanence?
M. Lacombe : Bien, dans le
fond...
Mme Maccarone : Pourquoi
pas juste rassurer les parents? Parce que ça reste qu'il y a beaucoup de stress
qui va être engendré avec le processus. Ça fait que, si le but ultime,
c'est une place permanente...
M. Lacombe : Mais c'est la loi,
ça, là. Je ne pense pas que la loi va stresser les parents, dans le sens où les
parents, là, eux, ils inscrivent leurs
enfants, ils signent les formulaires, procèdent à l'inscription, paient ce que
ça coûte, s'assurent de la qualité. Mais, quand il y a une fermeture,
ils n'iront pas se mettre à chercher dans la loi, je pense bien, peut être qu'il y a des exceptions, là, mais
ils vont plutôt se tourner vers le ministère, nous, on va se tourner vers
eux, puis ils vont être pris en charge. Puis
la notion de temporaire, là, c'est au sujet du permis, bon, c'est simplement
qu'il faut que, nous, dans nos
processus, tout ça soit légal. Donc, au départ, on commence avec un permis qui
est temporaire, le temps de régulariser la situation.
Mme Maccarone : Il me semble
qu'il manque une précision. D'abord, je voudrais voir quelque chose de plus
dans le sens de ce que le ministre aime, souhaite qu'il arrive sur le terrain,
parce que la notion de temporaire, pour plusieurs personnes, la façon qu'ils
vont lire ça, c'est que ma place est temporaire, et non nécessairement que le
permis est temporaire jusqu'à tant que le CPE est approuvé d'une façon
permanente. Ça fait que je pense qu'il y aura une lecture de ceci qui sera
peut-être mal interprétée sur le terrain par des parents qui vont vivre
beaucoup de stress. Juste le mot «temporaire», c'est du stress. Je ne sais pas
pour combien de temps je vais avoir ma place, puis si ce n'est pas ce qui est
souhaité, puis si ce n'est pas ce qui va se faire sur le terrain, mais
peut-être on peut modifier le libellé pour s'assurer que le mot «temporaire»,
peut-être, c'est qualifié d'une autre façon. Peut-être, c'est que le ministre a
dit que le permis est temporaire et non que la place est temporaire. Parce que,
moi, mon interprétation, c'est que ça s'applique vraiment «at large», pour
tout.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
• (14 h 40) •
M. Lacombe : Vous savez,
honnêtement, là, on n'est pas dans une question de principe. On est dans une
question technique. On part d'une situation où il n'y a aucun recours pour ces
parents-là. Moi, ce que je vous dis, c'est : Je veux qu'on ait une
solution pour éviter les fermetures. Ce que j'ai fait... Parce que, là, ce
n'est pas de la créativité ou un grand idéal politique. Je me suis tourné vers
les légistes, les juristes en leur demandant qu'est-ce que ça prend légalement.
Parce que ce qui m'a empêché d'agir dans certains cas, c'était la loi, là, des
enjeux légaux. Je leur ai dit : Écrivez-nous le meilleur article possible
pour qu'on soit capable d'avoir une flexibilité puis de répondre aux besoins des parents. Donc, ça, c'est ce qu'on m'a donné.
Moi, je ne suis pas légiste, je ne suis pas juriste, mais ce que je sais, c'est
que, de cette façon-là...
Prioriser ou pas les CPE, ça, c'est politique.
Ça, c'est une idée, on peut en débattre. Mais, honnêtement, moi, je m'en
remets, après ça, à l'écriture puis à l'analyse légale qu'ont faites les
juristes de tout ça. Moi, je veux que ça fonctionne. Puis ce n'est pas un outil
de relations publiques, cet article-là. Ce n'est pas un outil dont on fait la promotion. Ce n'est pas une grande nouvelle, je
veux dire, dont on veut faire la promotion auprès des parents, là. C'est
simplement un outil technique, dans le coffre à outils, pour nous assurer que
nous, là, on sera capables d'agir. Ça fait qu'il faut qu'il soit rédigé de la
meilleure façon.
Puis, le parent, là, la façon dont l'article est
rédigé, je suis en désaccord que ça va l'inquiéter. Le parent, lui, quand sa
garderie ferme, là, ce qui l'inquiète, c'est de ne pas avoir de place. Puis là
nous, grâce à cet article-là, on va le prendre en charge, en disant : Tu
vas garder ta place, on s'en occupe. Puis évidemment il va être accompagné,
puis le ministère, comme on fait dans le cas de fermetures, par exemple,
lorsqu'il y a des manquements, il y a de l'accompagnement individualisé qui se
fait avec chaque personne. Donc, les gens ne seront pas inquiets du caractère
temporaire de tout ça, là, on va bien les accompagner.
Mme Maccarone : Je vais garder ma
place, mais de façon temporaire?
M. Lacombe : Non, non, ce n'est pas
du tout... Je comprends que la députée de Westmount—Saint-Louis n'aime pas le mot
«temporaire» là-dedans, mais c'est une technicalité, là, c'est... Le coeur de
ce que je propose, c'est de sauver les places. Donc, je pense que je ne peux
pas être plus clair que ça, là. On veut maintenir le service, plutôt qu'il y
ait une fermeture, d'abord avec un permis temporaire, le temps d'évaluer la
situation, le temps de nous assurer que c'est la meilleure situation possible.
Si on donne tout de suite un permis permanent, là, qu'est-ce qu'on fait après
ça? On le révoque? Non, on le donne de façon temporaire. Légalement, c'est la
meilleure façon de faire. Ça nous laisse le temps de nous assurer que tout est
correct. Puis, quand le processus est terminé, bien là, il y aura un permis
permanent qui sera émis. Mais on souhaite se donner cet outil-là. Moi, je pense
que c'est une grande avancée.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Avant d'aller sur
le point que je veux amener, juste peut-être pour essayer de clarifier, ce que
je comprends de la situation, c'est que... parce qu'à 16.2 on prévoit que la
personne qui va avoir temporairement le permis va pouvoir opérer selon des
normes différentes que celles prévues dans la loi, donc c'est pour ça que le ministre donne un permis temporaire. C'est parce
que, temporairement, ça va être d'autres normes qui vont s'appliquer. Ce ne
sera pas nécessairement celles prévues dans la loi. Mais, le plus rapidement
possible, dans un délai déterminé, l'objectif,
c'est de leur donner un permis permanent, là, avec les vraies règles, les
normes qui s'appliquent dans la loi?
M. Lacombe : Oui, oui, oui, tout à
fait, tout à fait. Puis il y a un élément peut-être de mise en contexte aussi.
C'est que 16.2 s'applique aussi à 16, vous voyez, dans les cas prévus aux
articles 16 et 16.1. Dans le cas de 16, c'est, par exemple, que, s'il y a
un incendie, un dégât d'eau puis qu'on doit relocaliser rapidement, bien là, on
accepte que la hauteur du plafond ne soit
pas exactement la même, que la luminosité... Parce que, vous savez, on contrôle
beaucoup de choses dans les installations pour nous assurer que
l'environnement est le meilleur possible, même si ce n'est, bon, jamais parfait, mais on s'assure vraiment que ce
soit bien, mais, si c'est une installation temporaire, par exemple, puis là
c'est... on prévoit cette disposition-là
pour être capables de dire : Bien là, dans la balance des inconvénients,
on va vivre avec un plafond qui est
un petit peu trop bas parce que, là, ça ne vaut pas la peine de priver les
parents puis les enfants de ce service-là.
Mme Labrie : Donc, le premier
permis, qui est donné de manière temporaire, c'est parce que, dans certains
cas, les règles qui pourraient s'appliquer, les règles, les normes pourraient
être différentes que celles que doivent normalement
respecter les titulaires de permis. Mais est-ce que ce n'est pas possible de...
parce que moi, je vois bien que, dans
certains cas, puis le ministre vient d'en donner des exemples, il va falloir
appliquer des normes différentes, temporairement,
pour éviter de fermer des places, mais quand même, dans bien des cas, il n'y
aura pas nécessairement besoin d'avoir un... je vais appeler ça un
accommodement de cette nature-là. Si, par exemple, ça reste dans la même
installation, tout ça, normalement, c'est déjà les mêmes règles qui
s'appliquaient que... c'est déjà les mêmes règles qui s'appliquent pour tout le monde. Donc, normalement, il ne devrait
pas y avoir besoin de donner un permis temporaire si, par exemple, on va rester dans la même
bâtisse. Je me demande juste si on... Ici, on prévoit que ça va
systématiquement passer par un permis temporaire qui prévoit que ça peut
s'appliquer selon des normes différentes, mais, dans bien des cas, ça va être possible de donner directement le
permis permanent pour officialiser les places, puis, dans le fond, contrer
un peu l'insécurité que les parents pourraient avoir, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, c'est... il n'y a
pas juste le bâtiment, il y a tous les processus aussi. Il faut s'assurer que,
dans le processus... Oui, le bâtiment, c'est une chose. Si le CPE, par exemple,
essaie de faire l'acquisition du bâtiment puis que la propriétaire, qui est
fâchée contre le ministère, dit : Je ne veux rien savoir de vous autres, appelez-moi pas, d'abord je ne sais pas ce qu'elle
va faire, sinon, avec son bâtiment, mais ça peut arriver, là, il y a des cas où on a eu un petit
plus de misère, là, quand il y aura des cas particuliers, bien, ça se peut
qu'on dise : Bien, d'accord, on
va se trouver un autre endroit, que là, cet endroit là, on a besoin qu'il
soit... évidemment, il faut qu'il réponde à des critères de base, mais
on a besoin d'un peu de flexibilité. Tu sais, moi, je fais un parallèle, moi, j'ai
visité des installations temporaires, tu sais, où, justement, on a dû faire
preuve de flexibilité, mais c'était intéressant, là, c'était beau puis c'était
approprié. Donc, je pense qu'il y a moyen de concilier les deux : La
santé, la sécurité, la qualité aussi, en faisant quelques compromis, parce que
l'accessibilité est vraiment importante. Ça fait que ça, c'est ça. Puis il y a
tout le processus aussi. Tu sais, dans le processus, il y a des documents qui
doivent être remis à telle date, de telle
façon. Là, on veut aussi dire, là : Donnons-nous un peu de flexibilité
parce que, deux semaines, ça peut aller vite.
Mme
Labrie : L'autre question
que j'avais, c'est... Bon. Là, en ce moment, là, le ministre a cet
amendement-là sous les yeux, il a dit que ça, c'était trop pour lui. On
n'a pas encore vu le prochain amendement qu'il compte nous présenter, mais,
dans la situation qui est prévue à 16.1 en ce moment, le ministre a le choix de
confier ça à peu près à n'importe lequel, là, ça peut être une garderie privée
subventionnée, ça peut être un CPE, mais ça peut être les deux. En tout cas...
Moi, je vois quand même un risque parce qu'une garderie privée, disons, là, qui
voit que ça ne fonctionne pas au niveau de ses revenus, le modèle n'est plus
viable, qui a besoin d'être subventionnée mais qui... bon, il n'y a pas de
conversion tant que ça qui se fait pour les prochains mois, et les autres
voient venir qu'ils vont devoir fermer à cause de ça. Là, en ce moment, puis si
moi, je comprends bien ce qui se passe, là, il y a un appel de projets en
continu, donc qui est ouvert en permanence. Donc, n'importe qui peut déposer un
projet de garderie subventionnée dans le cadre de cet appel-là en ce moment.
Donc, ce propriétaire-là pourrait, en ce moment, là, décider de dire :
O.K., bien, moi, je vais utiliser ce chemin-là, je vais déposer un projet dans
l'appel de projets ouvert en continu pour un milieu subventionné, puis, une
fois qu'il va être déposé, je vais me revirer de bord puis je vais dire :
Ah! je dois fermer, avec le préavis des 90 jours, puis espérer ou
s'attendre que ça... est-ce que... je ne sais pas si le ministre me voit venir,
là, utiliser cette porte ouverte là pour faire en sorte de finalement se faire
subventionner sous la menace de fermeture, pour contourner le fait qu'il n'y a
pas d'appel de projets de conversion en cours, là.
Ça fait que je le dis parce que, pour moi, ça
rend d'autant plus nécessaire, si on ne veut pas que ça soit ça qui se passe de
manière généralisée, là, de faire en sorte que ça va passer par des CPE quand
on va réattribuer les permis, pour éviter la fermeture de places. C'est pour ça
que je le dis, parce que, pour moi, la porte est grande ouverte en ce moment à
ce que les garderies privées qui... à les entendre, la plupart d'entre elles
ont des difficultés financières en ce moment à cause du contexte. Ils vont
faire ça, là. Ils peuvent déjà déposer des projets de places subventionnées,
là, ils ont le droit en ce moment. Il y a un appel de projets ouvert.
M. Lacombe : Bien, là, c'est :
Est-ce que ça pourrait arriver? Tantôt, je vous ai dit : On ne peut rien
exclure avec certitude, hors de tout doute. Peut-être, là, mais il faudrait que
ce soit un territoire où, actuellement, il y a des besoins. Là, actuellement,
dans l'appel de projets, on a reçu... on a attribué 14 000 des
17 000 places déjà. Donc là, il faudrait que je voie...
Mme Labrie : ...dans ce qui a été
reçu, le ministre nous disait tout à l'heure que la grosse majorité des projets
qui ont été reçus étaient des projets de garderie privée, c'est bien ça?
M. Lacombe : Oui. Reçus mais
pas autorisés, exact.
Mme Labrie : Oui, j'ai bien
compris ça. Mais ça veut dire que ceux-là sont déjà en banque. Ça veut dire
qu'en ce moment c'est ça qu'il a, là, à sa disposition, le ministre, comme
demandeurs de permis pour attribuer le permis d'une garderie qui veut fermer à
un demandeur de permis, il a essentiellement, sous la main, des garderies...
des demandes de permis pour des garderies privées.
M. Lacombe : Oui, je comprends
ce que vous voulez dire, mais...
Mme Labrie : Donc, moi, c'est pour ça que j'insiste pour dire
qu'on doit absolument inscrire que ça va... quand des situations
exceptionnelles comme celles-là vont se produire, ça doit passer par les CPE.
• (14 h 50) •
M. Lacombe : Je pourrais m'étendre, là, dans l'explication,
mais je vais simplement dire que je suis d'accord avec votre conclusion.
La Présidente (Mme D'Amours) :
...députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui. Je veux
revenir concrètement sur le processus qui va faire qu'on va passer de
temporaire à permanent. Donc, on va y revenir, là, on va en débattre, là, de
tout le flou autour de c'est quoi, la période. Parce que ça nous dit, à 16.2, que ça va être établi par directive. Mais donc
l'installation A ferme. L'installation B reprend A. On lui donne un
permis temporaire pour une période déterminée par le ministre. Ça fait que
j'aimerais ça savoir qu'est-ce qu'il a en tête comme période. Est-ce que c'est
six mois? Est-ce que c'est un an? Et là, pour... Est-ce que... Je veux dire, je
comprends qu'on y va toujours par appel de projets, éventuellement en continu,
j'imagine que, quand on va avoir atteint la maturité du réseau, on n'aura pas
un appel de projets en continu parce qu'on va estimer qu'on est en équilibre,
là, mais... Donc, comment ça va fonctionner pour passer du temporaire au permanent,
concrètement? Est-ce que ça va être : il y en a
finalement trois qui nous ont soumis un intérêt pour ces places-là dans un
appel de projets? Est-ce que ça va être celui qui a eu le permis temporaire
parce que c'est le premier qui a levé la main, que ce soit un CPE ou, selon ce
que le ministre voudrait, lui, si on ne trouve pas de CPE, une garderie privée
subventionnée, il va les avoir automatiquement quand on va permanentiser
l'octroi de permis pour ces places-là? Comment ça va fonctionner concrètement
pour passer du statut temporaire à permanent?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, en fait, le
début est juste, là. Je pense qu'effectivement on peut très bien expliquer ça comme ça, que, dès qu'une installation ferme, le
ministère va, et c'est ce que je souhaite, faire le tour des installations
qui sont à proximité, en commençant par les CPE, pour voir s'il y a un intérêt
à reprendre, effectivement. Je pense d'ailleurs qu'une façon de s'assurer qu'on
ait suffisamment de CPE pour éliminer le plus possible les risques de ne pas en
trouver, c'est aussi de travailler en amont, par exemple avec les associations
de CPE, comme l'AQCPE, pour constituer une
banque, par exemple, une banque de CPE qui seraient intéressés, à pied levé, à
répondre à la demande, avec qui on pourrait commencer des discussions
très rapidement. Parce que je vous rappelle qu'ils n'ont pas d'intérêts financiers, c'est-à-dire ils n'ont pas de profit à
faire avec ça, donc, évidemment, il y a beaucoup moins de risque. Donc, je souligne ça parce que je pense qu'il y a des
façons d'aller rapidement. Mais on fera le tour, effectivement, des
installations à proximité.
Le caractère temporaire, c'est pour nous
permettre, ensuite, de bien faire les choses. Parce qu'encore une fois, si on donne un permis permanent, bien là,
tout est terminé, et on est pris avec ça, entre guillemets. Par contre, si le
caractère est temporaire, bien là, ça nous
permet de faire vraiment les bonnes vérifications, ça nous permet de travailler
avec le conseil d'administration, par exemple, ça nous permet de nous assurer
que le projet est viable. Et, à la fin, moi,
je pense que la personne qui aura opéré... qui avait cet intérêt-là, bien,
pourra conserver ensuite le permis puis opérer l'installation. Et, dans la majorité, très grande majorité, pour ne pas
dire dans la presque totalité des cas, moi, je prédis que ce seront des
CPE.
Mme Hivon : Mais, mettons, cas
de figure, il y a une fermeture immédiate, il y a trois CPE qui lèvent la main. Je veux dire, on est à Montréal, plein de
monde est intéressé, tout ça. Le ministère détermine ça va être ce CPE là à qui
on octroie le permis temporaire. Est-ce qu'ensuite ça fait en sorte que ces
places-là... Mettons, c'était une installation de 60 places. Est-ce que ça
fait en sorte qu'on évacue, pour la suite, l'idée... le concept d'appel de
projets et que ces 60 places là, dans le fond, sont extraites, sont
soustraites à tout appel de projets, elles sont octroyées simplement par le prisme
du premier permis temporaire qu'on a donné? Et là, si c'est ça, j'ai encore...
je vais plaider encore plus fort pour que ça ne soit que des CPE, là. Parce
qu'il y aurait plein de possibilités où on imagine qu'une garderie privée va
lever la main, puis après elle va... par ce mécanisme-là, pas besoin d'aller
par appel de projets, elle va avoir ces places-là après pour la suite du monde,
là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Oui, c'est...
C'est ça. Donc, je ne passerai pas par quatre chemins, c'est ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Hivon : Donc, c'est une
exception très, très importante quand même, parce qu'on se soustrait au processus consultatif, on se soustrait aux appels
de projets. En fait, c'est comme le premier qui lève la main, qui a un peu
de bon sang dans l'urgence va avoir les places de manière temporaire, mais
ensuite il va les garder, s'il n'y a pas de catastrophe,
là. Je veux juste... Non, mais je ne suis pas en train... Je ne veux pas
surdramatiser, là. Ce n'est pas ça. Mais je veux juste qu'on soit bien
conscient que c'est une réelle exception au processus général, là.
M. Lacombe : Bien, tout à fait.
C'est pour ça, je pense...
Mme Hivon : Mais de manière...
Pas juste de manière temporaire. Ça va l'être de manière continue parce que ce
qu'on va faire de manière temporaire va se pérenniser, fort, fort, fort
probablement, pour la suite, à moins qu'il y ait un mégaproblème.
M. Lacombe : Bien, tu sais,
mettons-nous, là, devant un cas vraiment concret, là. Moi, je pense que
c'est... Puis, oui, je suis conscient, là...
Je ne le fais pas pour moi, là, parce que je le fais vraiment parce qu'on a
besoin de ça. Je vous le dis, il nous manque cette flexibilité-là. Je
comprends les... Je comprends les questions. Puis à la fin je suis persuadé
qu'on aura le meilleur résultat, mais regardons la situation suivante.
Il y a une fermeture. On fait le tour des gens
autour puis on leur dit : Accepteriez-vous de mettre toute cette somme de travail en ne sachant même pas si vous
allez finalement opérer cette installation-là? Ça nécessite de procéder
à l'acquisition, par exemple, du bâtiment, sinon à la location, de procéder à
des embauches. Il y a un flottement, là. Donc, on fait ça d'abord avec un CPE,
par exemple, ou une garderie, peut-être, dans de très, très rares cas, qui
dirait : Oui, O.K., parfait, je suis d'accord. Puis là, après ça, il
faudrait refaire un appel de projets, rechanger la propriété de tout ça, donc
enlever ça à un CPE pour le remettre un autre à la suite d'un appel de projets.
Moi, je pense que, là, on entre dans quelque chose qui,
probablement, va faire en sorte que personne ne va lever la main parce que ça
risque d'être compliqué, là, pas à peu près. Puis le temps va être compté.
Donc, non, l'idée, ce n'est pas de se tourner
vers le premier qui lève la main. Le ministère a une expertise de longue date
dans l'évaluation des projets. On a des données aussi, évidemment, à l'interne.
Le caractère temporaire, c'est un peu le filet de sécurité, par contre, de nous
assurer que, là, si on constate qu'il y a vraiment quelque chose, bien, on est
capable de ne pas poursuivre. Mais de faire ça en deux étapes, c'est-à-dire on
le donne à un CPE, par exemple, temporairement, après ça on refait un appel de
projets, là je pense qu'on n'aura pas beaucoup de CPE qui vont lever la main,
là.
Puis je pense même que, c'est ça, dans le
processus, là, techniquement, ça va être le bordel. Il va y avoir des échanges
de propriété, dans le fond, à deux reprises. Les embauches... Je pense qu'il
faut vraiment voir ça. Puis je suis conscient, là, que c'est une exception.
C'est pour ça que j'ai commencé... Je pense qu'il n'y a probablement pas... Ça
ne m'arrive pas souvent de vous dire : Je le sais, là, que c'est... vous
n'aimerez probablement pas ça, parce que ça donne de la latitude, mais en même
temps je pense que c'est absolument nécessaire. Puis cette flexibilité-là, elle
est nécessaire.
Et d'ailleurs ce que j'ai... Ce que je proposais
aussi, c'est que cette... ce processus-là, il y a un caractère public, là,
c'est-à-dire qu'on explique bien, là : Voici, on a fait une exception,
voici comment on l'a géré, là. Donc, on sera aussi redevable de ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Joliette.
M. Lacombe : ...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Pardon.
Mme Hivon : Je veux juste savoir, concrètement parlant, là,
des opérateurs de garderies privées subventionnées qui sont des personnes
morales, là, peuvent évidemment changer de composition, mettons, fusionner avec
une autre personne morale. Je réfléchis aux espèces de possibilités de
collusion qui pourraient... Je suis une garderie privée non subventionnée. Je
sens que ça ne va pas bien, mes affaires. J'approche un partenaire qui a des
garderies privées subventionnées et je lui dis : On pourrait s'associer.
Exemple, là, on fait une... on fusionne... Je ne sais pas, là, je réfléchis,
là. Et donc après on sait qu'ils vont lever la main dans un milieu donné.
J'essaie juste de voir les cas de figure, parce que l'AQCPE nous a soulevé,
quand elle est venue, aussi, qu'elle voyait dans ces possibilités-là, si on ne
réservait pas ça co-CPE, des possibilités de collusion dans ces transactions-là
aussi, là. Donc, je veux juste savoir si le ministre s'est penché là-dessus.
Parce que, tantôt, lui-même a dit : On peut imaginer, effectivement, des
cas de figure où on pourrait voir venir...
M. Lacombe : Mais, ces cas-là,
dans le fond, on peut peut-être les... je peux peut-être en nommer, là, mais,
tu sais, en fait, ça va peut-être décourager les gens en disant : On y a
pensé. Mais, tu sais, je peux... C'est tellement, je pense, ciblé que c'est, à
toutes fins pratiques, impossible que ça arrive. Mais, si, disons, dans un
territoire donné, il y a absence de CPE... mais là vous-même, tantôt, vous
disiez : Des CPE, il y en a partout, là, ou à peu près.
• (15 heures) •
Mme Hivon : ...le ministre nous
dit qu'il faut absolument garder l'exception parce que ça pourrait arriver. Ça
fait que, là, je rentre dans le sillon de son raisonnement.
M. Lacombe : Oui, tout à fait.
Mais moi, je... Oui, il y a des CPE pas mal partout, mais il y en a qui peuvent
ne pas être intéressés. Mais, disons, là, cas vraiment extrême, là, on est dans
un secteur, et je ne sais même pas si ça existe au Québec, honnêtement, là,
mais on est dans un secteur où il n'y a pas de CPE. Il y a une garderie non subventionnée,
une garderie subventionnée qui sont voisins, voisines, ou à peu près, dans un
rayon, je ne sais pas, moi, de
25 kilomètres ou dans une autre communauté qui n'a aucun lien avec cette
communauté-là, tu sais, qu'il n'y a pas de bassin, qu'il n'y a pas de
déplacement entre ces... Le CPE est vraiment loin, je ne sais pas, moi, à
45 minutes de route, aucun lien avec
cette communauté-là. Peut-être que le propriétaire de la garderie non
subventionnée pourrait aller cogner à la porte du propriétaire de la
garderie subventionnée puis dire : Aïe! Écoute, le gouvernement ne fait
pas de conversion mais moi, je vais fermer mes portes, lève la main, il n'y a
pas un CPE qui va lever la main, puis là on
se séparera... On va... Je ne sais pas, là, tu sais, on va s'échanger de
l'argent ou on va se partager un certain bénéfice. Est-ce que ça peut arriver?
Je vous avoue, je ne pense pas, là, parce que ce cas de figure là est tellement
improbable.
Et à la fin j'ai envie de dire :
Ultimement, là, on veut une garderie subventionnée à cet endroit-là, ou un CPE,
là. Mais la garderie privée, elle existe déjà. Si on faisait la conversion, je
sais que vous, vous proposez que ce soit en CPE,
mais, tu sais, il y a d'autres partis qui disent : Convertissons-les
privées subventionnées en privées non subventionnées. Avec la
conversion, elles deviendraient de toute façon subventionnées. Puis moi, je
pense qu'un jour elle doit le devenir. Ça fait que, même là, est-ce qu'il y
aurait un tort, là, de causé dans l'optique où il n'y a pas de corruption, il n'y a pas... Ça fait que je fais juste pousser le
raisonnement à... je pousse le raisonnement à l'extrême. Vous demandez
un exemple, moi, je pense que ça, c'est l'exemple le plus... Est-ce que ça peut
arriver? Peut-être. On ne peut jamais... puis on a beau mettre tout ce qu'on
veut, il va toujours y avoir des gens croches. Mais moi, je pense que ce qu'on
met en place, ça va servir à éviter ça. Puis évidemment le ministère fait des
vérifications aussi, en plus de tout ça. Ça fait que je pense qu'on a la
meilleure proposition possible.
Mme Hivon :
Moi, je pense que plus on discute, Mme la Présidente, plus on s'en va vers la
même place. Puis plus le ministre nous dit que ce serait vraiment exceptionnel
de ne pas trouver de CPE... puis, en même temps, il nous dit qu'il faut garder
son amendement à sa sauce à lui parce que peut-être qu'un CPE ne lèverait pas
la main. Mais en même temps, quand ils nous donnent les exemples, il nous
dit : Ah! c'est parce que le CPE serait trop loin. Moi, je pense qu'on y
arriverait puis qu'on s'éviterait beaucoup de troubles potentiels et de ces
situations-là, de ces situations-là qui pourraient franchement susciter
d'autres inquiétudes et si...
M. Lacombe : ...c'est quoi, le
tort, là? Est-ce que quelqu'un... est-ce que le contribuable se fait frauder?
Non. Est-ce que les enfants... ça nuit aux enfants? Non. Est-ce que c'est
probable que ça arrive? Pas du tout. Donc, si un cas extrême comme celui-là se
présentait, moi, je dirais juste que c'est une garderie qui, parce que le
propriétaire s'est pensé vite, a été convertie un peu plus rapidement que les
autres... c'est sûr que ce propriétaire-là va être bien content. Mais ce que je
veux dire, c'est qu'à la fin il n'y a personne qui est lésé. Et je ne suis pas
en train de dire que c'est acceptable, mais je suis en train de dire que le
risque que ça arrive, là, il est, à toutes fins pratiques, impossible puis que,
même avec tous les garde-fous qu'on met, là, il y a toujours des gens qui vont
trouver une façon ingénieuse de les contourner.
Moi, je pense que ce qu'on a, c'est ingénieux.
Puis je fais juste un petit clin d'oeil à la députée de Joliette en
disant : Je ne tiens pas à garder... Ce n'est pas comme si j'étais ferme
sur ma position, dans le sens où ce n'était pas ma proposition de départ, donc,
parce que vous dites : Le ministre veut garder son amendement à sa sauce à
lui, mais j'ai quand même fait un compromis parce que je suis tout à fait
d'accord avec le fait d'inscrire officiellement qu'on va prioriser les CPE. Je
suis quand même négociable.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Honnêtement,
je pense qu'on s'achète du trouble puis qu'on passe à côté vraiment d'une
opportunité, surtout que, là, je comprends que ces places-là vont ensuite être
complètement extraites du processus régulier, ce qui ne m'apparaît pas... ne
m'apparaissait pas comme une évidence au départ. Et je pense qu'il y a des
gens, sur le terrain, qui nous ont aussi avisés des risques potentiels. Donc,
en tout cas, je continue à penser qu'on devrait vraiment franchir le pas,
d'autant plus que c'est supposé être exceptionnel, d'autant plus que le
ministre se donne une énorme marge de manoeuvre, on va y revenir à 16.2, là,
mais c'est par directive, ce n'est même pas par règlement, c'est les normes
applicables, la période. Il y a un flou énorme autour de ça. Donc, je pense
qu'on devrait mettre toutes les chances de notre côté de bien partir ces permis
temporaires.
M. Lacombe : Puis je veux juste
rajouter, là, ce qu'on a connu dans le passé, là, le problème, c'était quand le
politique... puis là, pour vrai, là, je ne veux pas m'aventurer sur un terrain
pour nous tirer des roches, mais, parce qu'on est sur ce sujet-là, je veux
juste dire : Le problème dans le passé, c'est quand des individus, des
élus mal intentionnés avaient, dans un grand, grand bassin d'octroi de places,
le pouvoir d'octroyer des places subventionnées directement et qu'ils le
faisaient en échange de contributions. Ça, c'est politique. Ça, c'était le problème.
Là, on peut... on n'est pas du tout, là, dans ce schéma-là de... on n'est pas
dans ces probabilités-là. On s'expose toujours, comme dans n'importe quoi, à
des gens qui vont tenter de contourner les processus, les règlements, les lois,
mais on n'est pas dans des cas où la corruption serait possible, là, parce
qu'on n'est plus ans le même schéma, là.
Donc, tu sais, je comprends qu'on est tous
traumatisés, puis je dis ça respectueusement parce que, le Parti libéral,
après, c'est lui-même qui est arrivé en disant : Là, on va mettre des
garde-fous, puis tout ça, puis c'était bien, là, de l'avoir fait à ce
moment-là, mais ça, c'est réglé, à mon sens, là. Puis là tout le monde a
compris la manière que ça fonctionnait, puis ça n'arrive plus. Mais là on n'est
pas du tout... tu sais, le risque que vous soulevez... Parce que, tu sais,
c'est toujours un peu dans l'air, là, tu sais, comme soupçon, mais je veux
juste dire : Le risque que vous soulevez, ce n'est pas du tout dans le
schéma de ce qu'on a connu avant, là, qui est en lien avec de la corruption.
Mme Hivon : Je n'ai pas parlé de
corruption, Mme la Présidente, j'ai parlé de collusion, donc plus dans ce sens
là où moi, à entendre beaucoup de témoignages de garderies privées non
subventionnées très inquiètes de leur avenir, peu de conversions, je pense
qu'il faut être très, très vigilant par rapport à des ententes qui pourraient
se faire avec des garderies subventionnées. Je comprends que le ministre
dit : Bien, qui qui est perdant au bout de ça? Bien, je pense que c'est la qualité, parce qu'on ne veut
pas, justement, que des gens fassent des ententes comme ça en dessous de
la couverte pour s'avantager financièrement. On aimerait ça que ces gens-là
soient dédiés d'abord et avant tout à la qualité des services. C'est ça,
l'esprit de la remarque.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement? Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Le ministre dit
qu'il a besoin d'avoir cet article pour avoir de la flexibilité pour agir sur
le terrain. Combien de garderies ont fermé l'année passée et combien de ces
garderies est-ce que le ministre aurait pu sauver s'il y avait le 16.1?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vous ramène, Mme la députée, sur l'amendement de la députée de Sherbrooke.
Mme
Maccarone : Je vais reformuler, Mme la Présidente. Combien de
garderies ont fermé l'année passée et combien de garderies est-ce que le
ministre aurait pu sauver avec le 16.1 amendé pour ouvrir des CPE?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Ça, c'est de faire ce qu'on veut... Bien, juste parce
qu'on avait une entente avec la députée de Joliette, vous avez consenti à cette
façon de faire, alors, si vous le voulez bien, il faut s'attarder sur l'amendement
qui est là, en tout respect avec la députée de Sherbrooke. Je vous rappelle que
nous sommes sur cet amendement, et, s'il y a des questions qui sont posées pour
cet amendement, je les accepte avec plaisir. Donc, est-ce qu'il y a encore des
interventions sur l'amendement de la députée de Sherbrooke?
M. Lacombe : ...j'ai-tu
le droit de répondre? Vous dites que je ne peux pas répondre, c'est ça? Parce
que c'est hors sujet, c'est ça?
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
pourrez... bien, c'est ça. Bien, ce n'est pas en lien avec... c'est limite,
tu sais, ce n'est pas en lien, ça fait que,
là, moi, la décision, je la prends, là. Si la députée de Westmount—Saint-Louis a une question qui est en rapport avec l'amendement de la députée de Sherbrooke,
ça va me faire plaisir. Mme la députée, vous voulez intervenir?
Mme Labrie :
Oui. Bien, si je peux me permettre, moi, ça m'éclairerait de le savoir. Comme
c'est mon amendement, je me permets de le dire, là, je pense que c'est
pertinent, parce qu'une des raisons pour lesquelles le ministre nous dit que,
bon, ça, ce n'est pas possible, c'est parce qu'il y aurait des situations
exceptionnelles. Bon, je pense que ça nous aide d'avoir un ordre de grandeur,
quand même, de combien de fois par année on est devant une situation de
fermeture de garderie, pour estimer un peu combien de fois par année ça risque
d'arriver qu'on est incapable de trouver un CPE, là. Moi, j'aimerais qu'on ait
la réponse à la question de ma collègue...
• (15 h 10) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Donc, une vingtaine de fermetures au cours de l'année dernière. Est-ce qu'on
aurait voulu toutes les sauver? La réponse, c'est... Bien, c'est un peu délicat
à dire, évidemment, parce que je pense aux parents qui n'étaient pas de bonne
humeur, évidemment, quand leur garderie a fermé, mais, objectivement, ce ne
sont pas toutes des garderies qu'on aurait sauvées, mais il y en a certaines
qui certainement auraient pu l'être. Puis il y a plein de cas qui sont soumis à
notre attention. Il y a eu un cas au centre-ville, il y a eu... de Montréal.
D'ailleurs, je ne sais pas si c'est dans votre comté, mais il y a... tu sais,
il y a des cas, là, où est-ce qu'on a besoin de flexibilité pour être capables
de maintenir des services, puis là on parle d'un cas de CPE dans ce cas-là.
Mais c'est... oui, c'est utile, c'est... ce serait très utile.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je passerais à la mise aux voix de l'amendement de la députée de
Sherbrooke. Est-ce que l'amendement est adopté?
Une voix :
Par appel nominal.
M. Lacombe :
Rejeté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Rejeté. Par appel nominal. M. le secrétaire, s'il vous
plaît.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Pour.
Le
Secrétaire : M. Lacombe (Papineau)?
M. Lacombe :
Contre.
Le
Secrétaire : Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme
Lachance : Contre.
Le
Secrétaire : Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau : Contre.
Le
Secrétaire : Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Contre.
Le Secrétaire : Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme
Boutin : Contre.
Le
Secrétaire : M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Contre.
Le
Secrétaire : Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Abstention.
Le
Secrétaire : Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon :
Pour.
Le
Secrétaire : Mme D'Amours (Mirabel)?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous revenons à
l'article 13. M. le ministre.
M. Lacombe :
Je pense que vous devriez recevoir, Mme la Présidente, un amendement de notre
part.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'accord. Nous suspendons les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15
h 12)
(Reprise à 15 h 18)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux. M. le ministre, si vous
voulez bien nous lire votre amendement, s'il vous plaît.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente.
Donc, à
l'article 16.1 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance,
proposé par l'article 13 du projet de loi :
1° remplacer
«demandeur d'un permis ou titulaire de permis» par «demandeur ou un titulaire
de permis de centre de la petite enfance»;
2° insérer, après la
première phrase, la suivante : «Lorsqu'aucun demandeur ou titulaire de
permis de centre de la petite enfance n'est
en mesure d'assurer le maintien des services à la satisfaction du ministre,
l'autorisation peut être accordée à un demandeur ou un titulaire d'un
permis de garderie»; et
3° remplacer «il
autorise un demandeur de permis, il» par «une autorisation est accordée à un
demandeur de permis en vertu du présent article, le ministre».
Donc, un amendement,
Mme la Présidente, essentiellement, qui vise à faire écho à la discussion qu'on
a eue auparavant, qui, je comprends, ne va
pas aussi loin que ce que proposaient les collègues mais qui représente bien
l'idée, l'intention derrière cet article-là, et je trouvais la
suggestion de concrétiser ça par une mention claire, nette et précise dans le
projet de loi très intéressante, donc c'est la raison pour laquelle je dépose
cet amendement.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Merci. Tout à l'heure, le ministre, en parlant de cette disposition
exceptionnelle là qu'il se donne, il a dit : On sera imputable de ça.
C'est les mots qu'il a utilisés, comme quoi il devrait rendre des comptes sur
la façon dont il utilise ce mécanisme-là. J'aimerais savoir quelle forme va
prendre cette reddition de comptes là, parce qu'ici on vient ajouter une
disposition pour prioriser le choix d'un CPE, on nous dit : Lorsqu'aucun
titulaire de permis d'un CPE n'est en mesure de le faire, bon, on passe à
l'autre plan. Comment saurons-nous qu'aucun CPE n'était en mesure de répondre à
cette demande de la part du ministère?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
• (15 h 20) •
M. Lacombe :
Bien, les octrois de permis, évidemment, sont toujours de nature publique.
Donc, c'est clair que, lorsqu'il y a des permis... et je vous souligne que ce
type de cas de figure là arrive rarement, donc la recension ne sera pas,
évidemment, très, très longue. Donc, tout ça ne se fera pas en cachette, les
octrois de permis sont publics, et je pense que c'est un bon rempart contre...
j'allais dire les abus. En même temps, oui, il y a une flexibilité qui est donnée, mais en même temps, je pense que
ce sera bien encadré. Donc, je pense que les chances que ça fonctionne
bien sont très, très élevées.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Labrie :
En fait, je cherche à savoir comment saurons-nous que le ministère a fait les
démarches suffisantes. Parce que je conçois
bien qu'on va voir dans des rapports, quelque part, combien de fois c'est
arrivé dans l'année qu'on fasse face à une situation comme celle-là,
puis combien de fois on a confié finalement le permis à un CPE, puis combien de fois on a dû se rendre à un autre
type de garderie pour offrir le permis, mais comment on va voir les démarches
qui ont été faites pour s'assurer d'abord de le faire sur le modèle des CPE
avant de passer à l'autre option?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, comme je le
disais un peu plus tôt, c'est certain que plus on alourdit le processus, plus
on s'embarque dans quelque chose qui ne fonctionnera pas. Il y a une urgence,
là, il y a un caractère urgent quand ça se passe. Donc, c'est sûr que, si on doit
mettre en place tout un processus pour faire un appel de projets puis
documenter tout ça de façon très, très exhaustive, on ne pourra pas les
fermer... de fermeture, je pense que la façon... puis ce n'est pas ce que
propose la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Non, je ne propose pas
ça. En fait, je me demande : Peut-être qu'on pourrait ajouter une
disposition pour qu'annuellement le ministre fasse rapport sur l'utilisation de
cette disposition-là et qu'à l'occasion de ce rapport-là il mentionne les
démarches qui ont été faites, là, parce qu'il n'y aura pas non plus des
dizaines de cas par année, on entend que ça va être exceptionnel? Il pourrait
faire état, dans ce rapport-là, des démarches qui ont été faites, par exemple
des communications avec l'AQCPE, les CPE de la région, juste en faire état.
Est-ce que c'est possible d'ajouter une disposition de rapport annuel comme
celle-là, par exemple? Parce que, là, moi, je ne vois pas, là, dans... autour
de 16.1, 16.2, 16.3, où on parle de ça, je ne vois pas la reddition de comptes
dont le ministre parlait, puis tout à l'heure il nous l'a dit : On sera
imputable de ça, mais de quelle manière?
M. Lacombe : Bien, je pense que ces
documents-là sont déjà publics, les octrois de permis, mais c'est clair que,
bon, la proposition que vous faites, elle peut être intéressante aussi. Vous
savez, moi, je veux une position de compromis pour que ça fonctionne, ça fait
que, si ça peut vous aider à ce que ça fonctionne, moi, je trouve que c'est
intéressant, parce qu'honnêtement il n'y a rien à cacher, là, et je pense
que... Plus j'y pense, plus ça pourrait être effectivement intéressant de dire
qu'à chaque année, par exemple, on doit publier, je ne sais pas par quel moyen,
soit dans le rapport annuel, soit par le dépôt d'un rapport sur le Web, par
exemple sur le site Web du ministère de la Famille... à chaque fois qu'il y a
une procédure comme celle-là qui est enclenchée, d'en faire le bilan puis de la
présenter pour que les gens voient bien le processus qui a été suivi. Ça, je
suis assez à l'aise avec ça. Parce qu'en même temps c'est clair qu'on demande
des pouvoirs, là, qui sont exceptionnels pour des cas exceptionnels. Je pense
que ça demande peut-être aussi une reddition de comptes qui est un petit peu
plus exceptionnelle, c'est-à-dire de vraiment décliner les procédures qui ont
eu lieu puis que ce soit fait vraiment à visière levée, peut-être dans le
rapport annuel même du ministère.
Mme Labrie : Parfait. Bon, bien, je
pense qu'on devrait apporter un amendement supplémentaire pour ajouter ça, moi,
je pense que ce n'est pas quelque chose qui alourdit le processus puis qui
ralentit, là, la sauvegarde des places, mais c'est quelque chose qui est
nécessaire, compte tenu qu'effectivement le ministre se donne un peu carte
blanche pour ces situations-là, mais on veut savoir ce qu'il a fait avec cette
carte blanche là. Donc, je ne sais pas si le ministre propose que je rédige, de
mon côté, un amendement, s'il veut nous proposer une formulation. Comme c'est
son propre amendement déjà, il ne pourra pas le sous-amender, mais je pourrais
le déposer, si jamais ils veulent le rédiger... ou, sinon, on peut suspendre
pour que je le rédige, là.
M. Lacombe : On pourra le rédiger,
mais, peut-être juste avant... à moins que vous souhaitiez prolonger la
discussion, ce que vous avez le droit de faire, mais, s'il y a d'autres
propositions constructives avec lesquelles je suis d'accord, on pourra voir si
on a à les intégrer ou pas.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Pendant qu'on jase,
ce que la collègue de Joliette a partagé, j'entends, on souhaite avoir un processus qui est plus rigoureux, est-ce que le
ministre serait ouvert à avoir une discussion de décrire qu'on aura le
pouvoir de mettre en place un administrateur provisoire, par exemple, quelqu'un
qui pourra surveiller le processus? Au lieu de juste dire tout de suite :
Les places vont être octroyées quelque part, bien, on aura peut-être quelqu'un
qui était auparavant une administratrice d'un CPE qui pourrait sortir de la
retraite temporairement pour faire un accompagnement de ce processus. Ça va
s'assurer... Je comprends qu'il y a une complexité, mais, quand on dit, par
exemple... Pour l'appel d'offres pour les places, il y a des gens qui ont
soumis plein de projets, puis là, si on dit qu'on va transférer ces enfants
quelque part dans une autre installation, puis il n'y aura peut-être pas un
appel de projets, mais ça veut dire qu'il y a des gens qui ont quand même soumis
des projets, qui vont être passés par-dessus, est-ce que, peut-être, un
administrateur peut s'assurer non seulement que le processus sera rigoureux,
mais aussi fluide puis provisoire? Parce que tant que c'est fait... parce qu'on
dit que c'est temporaire, cette période de transition, pour ces enfants puis
leurs familles, mais aussitôt que c'est fait, puis la transition est faite puis
l'installation, le permis est plus temporaire, mais c'est permanent, mais cette
personne peut se retirer des fonctions puis juste être utilisée... puis le
ministre ferait appel de ses services, de cette personne, au besoin. Parce
qu'on dit que ça devrait être temporaire. S'il y en avait
20 l'année passée, puis on pensait que, peut-être la moitié de ça, on aurait pu
peut-être sauver avec le 16.1... Est-ce que ça, c'est quelque chose qui serait
peut-être intéressant?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Bien, c'est que je ne vois pas vraiment... parce que, tu sais, les
professionnels du ministère sont habitués, ils sont capables de faire les
évaluations de projets, ils sont capables de déterminer si un projet est
faisable, s'il est de qualité, s'il est pertinent en temps normal. Donc là,
j'imagine bien que, évidemment... Si je le propose, c'est parce que je sais
bien que ça sera le cas aussi. Je ne vois pas...
Mme Maccarone : Bien, le ministre peut nommer l'administrateur provisoire, ça fait que
ça reste quand même sous la responsabilité du ministère, c'est...
M. Lacombe :
Mais qu'est-ce que ça amènerait de plus? C'est ça que j'essaie de voir.
Mme
Maccarone : Bien, comme je dis, c'est pour s'assurer que le processus
est rigoureux, que ce ne serait pas juste un automatique transfert, on ne sait
pas quoi, pour éviter ce que la collègue de Joliette, elle disait, que... la
collusion, par exemple. Cet administrateur provisoire pourra s'assurer qu'on
n'aura pas ça parce qu'on aura une surveillance accrue, il y aura quelqu'un qui
sera responsable de l'application de la 16.1.
M. Lacombe : Bien, en même temps, nos professionnels du ministère sont capables de
faire ça. Tu sais, il y a déjà des responsables, au ministère, qui ne
sont pas des employés de mon cabinet, là, qui sont des employés de la fonction
publique, neutres, qui font ça, comme ils évaluent les projets, là.
Actuellement, quand on travaille avec les comités consultatifs, le ministère
évalue tous les projets, notamment tous les projets de garderie subventionnée
aussi. Donc, je ne vois pas ce que ça
amènerait comme bénéfice si, en plus de ça... si c'était pour avoir un souci
d'indépendance, mais en même temps,
si c'est moi qui le nomme, on ne rejoint pas nécessairement... en tout cas.
Puis ça alourdit le processus, encore
une fois, là, parce qu'on se rappelle, là, on veut aller... on veut sauver des
fermetures. Ça, je vous avoue, je n'arrive pas à me faire à l'idée qu'il
y aura un bénéfice... Je ne vois pas ce que cette personne-là pourrait faire
que les gens du ministère ne peuvent pas faire, en fait.
Mme Maccarone :
Bien, moi, je dirais, c'est vraiment un... je ne sais pas si... Moi, je ne
pense pas que ça va alourdir le processus. Je pense que c'est un accompagnement
quand une garderie ferme, c'est de s'assurer que le processus sera mis en
vigueur. Oui, le gouvernement peut nommer la personne qui va s'occuper de la
garderie en question ainsi que s'occuper
aussi de l'installation qui va hériter ces places temporairement. C'est une
façon de s'assurer, comme je dis, que c'est rigoureux, qu'on ne saute
pas par... des étapes. Je comprends qu'on a... ce n'est pas une attaque en ce
qui concerne les personnes qui travaillent au ministère du tout, là, ce n'est
pas ce que je veux dire, mais parce que c'est quelque chose qui est temporaire,
parce qu'on parle des circonstances exceptionnelles, de nommer quelqu'un qui
vient du réseau pour venir prêter main-forte, quelqu'un qui connaît le
territoire, quelqu'un qui connaît ce réseau, quelqu'un qui va pouvoir venir
dans cette région pour faire cet accompagnement.
Puis je pense que ça
va aussi rassurer les gens de savoir que... Comme je dis, il y a des gens qui
ont soumis des projets, mais là moi, j'ai soumis un projet puis là j'entends
que, ah! bien, woups! j'étais peut-être deuxième, troisième sur la liste, mais moi, je viens de sauter ma place parce que,
pendant que moi, j'attends à avoir mon approbation pour ouvrir mon installation, bien, il y a un
autre projet qui a été ciblé avant moi, malgré tout. Ça fait que c'est
peut-être une façon de s'assurer qu'il y aura une fluidité dans le
réseau aussi pour ceci.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
• (15 h 30) •
M. Lacombe :
Bien, je vais juste redire : Moi, je ne vois pas ce qu'un administrateur
comme ça... On peut nommer des administrateurs, mais c'est dans les cas où les
C.A. démissionnent, où il n'y a pas d'administration puis il faut que quelqu'un
s'en occupe, là. Donc, dans ce cas-là, je ne vois pas ce qu'un administrateur
pourrait faire que nos professionnels du gouvernement ne pourraient pas. Puis,
sur le risque de passer en avant des autres, comme je disais la semaine
dernière, on change de paradigme, là, v'est que, là, tout le monde qui dépose
une demande, là... En fait, tous les territoires où il y aura un besoin, il y
aura des places subventionnées. Donc, si la garderie ferme et qu'il y a un
déficit, bien, on va lancer un appel de projets, et là le même pourrait obtenir
les places. Donc, ce n'est pas une course pour un CPE d'obtenir des places, tu
sais, on n'est plus dans cette logique-là, là.
Mme Maccarone :
Mais, pendant que le ministère aura peut-être son administrateur provisoire,
bien là, il pourrait faire un appel ciblé pour la région en question?
M. Lacombe :
Bien là, ça revient à ce que je disais tantôt à la députée de Joliette. C'est
qu'on ne veut pas nécessairement avoir à refaire deux fois le processus, là. Je
pense que la meilleure façon, c'est d'y aller dans la communauté, avec les gens
qui sont à pied d'oeuvre, qui vont lever la main. Évidemment, on va s'assurer
qu'on ait tout ce que ça prend. C'est pour ça qu'on a un caractère temporaire,
là, tout d'abord. Puis ensuite, si ça fait l'affaire, on pérennise tout. Donc,
je ne pense pas que l'administrateur temporaire ferait quelque chose que le
ministère n'est pas capable de faire.
La
Présidente (Mme D'Amours) : D'autres... Oui, Mme la députée de
Joliette.
Mme Hivon : Oui. Bien, juste pour, disons, ajouter l'élément dans le débat, là,
c'est ça, à l'article 66 de la loi, ça prévoit que le ministre peut
désigner une personne pour administrer provisoirement un centre de la petite
enfance, une garderie ou un bureau coordonnateur. Puis le premier cas, c'est si
le permis est suspendu ou révoqué. Donc, j'imagine qu'il y a déjà des cas où,
quand le ministère agit rapidement parce qu'il y a une situation problématique,
illégale qui se passe, qu'on doit suspendre ou révoquer le permis, c'est comme
ça qu'il fonctionne, on va nommer un administrateur temporaire.
Donc, j'imagine que,
la collègue, c'est un peu l'extension de ça, à dire : S'il y a une
fermeture archirapide, qui ne donne pas le préavis qu'on veut, qu'on est pris
dans une urgence comme ça, plutôt que de se dépêcher à tout crin de dire : On les donne à eux parce
que... on pourrait toujours nommer un administrateur provisoire. Puisque c'est
déjà prévu à l'article 66, peut-être que ça serait juste d'ajouter un
alinéa pour dire : S'il y a une fermeture urgente, sans préavis ou
illégale, ou je ne sais quoi, là. Je soumets ça à notre débat.
M. Lacombe :
Bien, c'est que ça touche surtout les garderies non subventionnées, là. Puis là
je comprends, là-dedans, là, qu'on parle de garderies, mais je ne pense pas
qu'on...
Une voix : ...
M. Lacombe : Oui, dans les CPE. Est-ce qu'on peut mettre un administrateur dans une
garderie non subventionnée? Non, je
ne pense pas. Mais, en tout cas, depuis que je suis en poste, ce n'est jamais
arrivé. À moins que vous me contredisiez, moi, je n'ai jamais autorisé une mise sous tutelle puis la nomination
d'un administrateur. Ça fait que ça doit être très, très, très rare que
ça arrive, là. Je pense qu'on est passé proche une fois.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres interventions?
Mme Hivon :
Donc, en fait, cet article-là, il n'est pas appliqué. C'est-à-dire que, si on
révoque un permis...
M. Lacombe :
Bien, il peut être appliqué, mais honnêtement on n'en a jamais eu besoin.
Daniel, est-ce que... depuis 2018? C'est très, très, très rare.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres interventions?
M. Lacombe : Puis c'est surtout que ça
ne s'applique pas... Tu sais, c'est comme un autre sujet. Dans ce cas-là un
administrateur temporaire ne ferait pas quelque chose de plus que les gens du
ministère, tu sais, il n'y aurait pas plus de... il répondrait du ministère, il n'aurait pas plus d'indépendance,
il dépendrait du ministère, tu sais, pour tout ça, ça serait moins
efficace, il y aurait un intermédiaire de plus. Je pense qu'honnêtement la
proposition de faire ça à visière levée puis
d'en être imputable, c'est le meilleur rempart, là, après... voici ce qu'on a fait, les raisons pour
lesquelles on l'a fait, puis, tu
sais, les gens, après ça, jugent de ça, là. À Lévis, moi, c'est ce que j'ai
fait, mais je ne l'ai pas publié. Mais je l'ai fait en étude de crédits.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons porter aux voix l'amendement de l'article 13. Monsieur... Oui?
Mme Labrie : ...travailler
sur un amendement pour ajouter la reddition de comptes?
M. Lacombe : Ah
oui! Mon Dieu, excusez-moi, j'étais en train...
Mme Hivon : ...commentaire
là-dessus? Je ne suis pas certaine que la reddition de comptes, mais peut-être que ma collègue a une vision différente, elle
serait à 16.1. Il me semble qu'elle serait plus à la fin, je ne sais pas, de
l'article, parce que moi, je voudrais
une reddition de comptes qui dit quelles ont été les normes applicables
différentes, la période, puis ça, on
en parle juste à 16.2. Donc, pour l'exercice de reddition de comptes, je pense
que ce serait un amendement qui viendrait davantage à la fin et non pas
juste à 16.1.
M. Lacombe : Bien, c'est parce que 16.2, c'est surtout les...
Je ne veux pas me tromper, c'est-tu 16.2? Oui, 16.2, c'est surtout les cas de relocalisation, là. Ça,
c'est, comme disent les anglophones, «business as usual», là. Tu sais, ça,
c'est le quotidien du ministère. On fait ça de... Tu sais, des localisations
temporaires, là, quand il y a des feux...
Mme Hivon : ...c'est
les deux types de cas.
M. Lacombe : Oui,
effectivement, mais, je veux dire, ça touche aussi... Bien là, je pense que la
reddition de comptes, là, entendons-nous, c'est sur les fermetures, lorsqu'on
va octroyer un permis de façon temporaire, qu'on va pérenniser par la suite. Ce
processus-là de sauver la fermeture d'une garderie avec les pouvoirs
exceptionnels que va nous donner la loi, il faut les justifier puis il faut en
être imputable. Donc, il faut publier le rapport de chacune de ces
opérations-là sur notre site Web lorsque ça se produit.
Mme
Hivon : Oui, mais 16, par exemple, c'est s'il y a un incendie, un
dégât d'eau. C'est ça, là, c'est ce qui existait déjà. Puis on avait les
normes. Mais ce que je comprends, c'est que, maintenant, le ministre vient
étendre... J'essaie de voir, là... Avant, ça ne prévoyait pas que, dans les cas
de 16, on pouvait, par directive, établir la période et les normes applicables.
Il n'y avait rien de spécifié là-dessus.
M. Lacombe : Bien...
Mme Hivon : C'est à dire que j'imagine que, si le
nouveau 16.2 s'applique autant à 16... (panne de son) ...ça, ce n'était
pas prévu avant.
M. Lacombe : Peut-être,
si on peut suspendre une petite seconde, merci.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Bien sûr.
Je suspends les
travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à
15 h 38)
(Reprise à 15 h 41)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Lacombe :
S'il y a consentement, Mme la Présidente, je... parce que, la députée de
Joliette, sa question, c'était : Bien, on se donne un nouveau pouvoir,
celui de déroger à certains... tu sais, au règlement pour, par exemple,
autoriser... On donnait en exemple un plafond plus bas, etc., mais il y a déjà
des dispositions qui existent puis il y a des nuances. Ça fait que, s'il y a
consentement, je proposerais que Me Boily puisse expliquer ça et comment ça vit
avec ce qui existait déjà, étant donné que c'est plutôt technique. Puis par la
suite... Je pense que vous l'avez déjà transmise, notre proposition? Non? O.K.,
bon, bien, par la suite, on aura une proposition pour la reddition de comptes,
là, que je proposerai à 16.1, donc pour les cas, là, où on va déroger au processus
actuel, là, pour des circonstances... dans des circonstances exceptionnelles,
pour sauver des installations de la fermeture. Donc, je vous ferai une
proposition après.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. Donc, est-ce que j'ai le consentement pour que
Me Boily puisse... Bon, Me Boily, si vous voulez bien vous présenter, s'il
vous plaît.
M. Boily
(Mathieu) : Oui, Mathieu Boily, avocat au ministère de la Justice.
L'article 16.1
est... bon, la raison pour laquelle il est introduit là, c'est qu'il est
très... il a une parenté, là, avec l'article 16 qui le précède.
L'article 16 qui le précède, c'est l'article qui était utilisé dans les
cas, par exemple, d'inondation, dans des cas de sinistre, ou autres, où il y
avait déjà un mécanisme qui permettait, là, au titulaire de permis de fournir
ses services ailleurs qu'à son adresse habituelle, mais à certaines conditions.
Le titulaire de permis, là, devait démontrer que c'était... c'est sur lui que
reposait le fardeau de démontrer que c'était temporaire, que c'était hors de
contrôle et qu'il pouvait... il continuait d'assurer la santé et la sécurité
des enfants reçus.
On a ajouté, après
ça, l'article 16.1 pour les cas de fermeture inopinée de service de garde.
Et 16.2, par la suite, vient encadrer un
petit peu plus la procédure, c'est-à-dire de faire en sorte, là, qu'on puisse
autoriser des normes particulières.
C'est le cas particulièrement pour les normes d'aménagement. On sait que, dans
le règlement, effectivement, là, il y a des normes sur la hauteur des
plafonds, la hauteur des fenêtres, la luminosité, etc., là. Donc, c'est ce
genre de normes là qui seraient autorisées de façon temporaire. Donc, voilà,
puis, c'est ça, donc, pour la... oui, je pense, ça fait le tour de
l'intervention.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : En ce moment, dans ces cas-là, quand il y avait une dérogation aux
normes, dans le fond, on n'en faisait pas mention. On s'arrangeait, mais
on se disait : C'est temporaire, c'est correct, alors que, là, on va le
préciser.
M. Boily
(Mathieu) : Bien, si je peux me permettre, en fait, c'est que
l'article 16 prévoyait déjà, en quelque sorte,
la dérogation. Tu sais, on disait : Il faut qu'il démontre que le local
qu'il propose d'occuper assure la santé et sécurité des enfants reçus.
Donc, il avait lui-même le fardeau de dire : Bien, écoutez, ça assure la
santé et sécurité. Donc, l'exemption était codifiée de cette façon-là.
Mme Hivon : C'est ça, c'était plus large, ce n'était pas... On n'allait pas
préciser à quoi on allait déroger dans les normes, mais on avait juste
un test, à dire... puis le ministère regardait ça puis disait : Oui, on
répond, là, grosso modo, aux normes de santé et sécurité, mettons.
M. Boily (Mathieu) : C'est ça.
Donc là, on y va avec quelque chose d'un peu plus précis, là, en matière de
directive, là, applicable.
Mme Hivon :
O.K. Juste avant qu'on revienne à un nouvel amendement, là, je sais qu'on va en
débattre plus en détail à 16.2, mais il y a quand même un lien, parce que j'ai
ce questionnement-là, à savoir jusqu'où doit aller la reddition de comptes, là.
C'est pour ça que je disais : Peut-être qu'il faudrait la mettre plus loin
dans l'article. Donc, ça m'amène à la question de la directive, de ce qui va
être prévu par la directive. Est-ce que ça va être une directive globale pour
tous ces types de cas là, de dire : Voici ce que vont être les normes
applicables quand on va être face à un permis temporaire, une situation
temporaire, ou on va y aller au cas par cas?
M. Lacombe :
C'est du cas par cas.
Mme Hivon : O.K. Donc, à chaque fois
qu'il va y avoir un permis temporaire ou une relocalisation temporaire,
il va y avoir une directive spécifique.
M. Lacombe :
Oui, au cas... vraiment au cas par cas, parce que ça n'arrive pas si
souvent que ça.
Mme Hivon :
Oui. Je pense que c'est mieux, effectivement, comme ça, pour savoir à quoi
on déroge. Puis cette directive-là va être publiée où?
M. Lacombe :
Les directives du ministère sont-elles publiées? Pardon?
Une voix : ...
M. Lacombe :
Oui, elles sont publiées toujours sur le site Web. Bien...
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...M. le ministre.
M. Lacombe :
Oui, bien, en tout cas... Bien, moi, je ne pense pas que les directives du
ministère sont publiques, là, mais... à moins qu'il y ait une demande d'accès à
l'information probablement, mais ce n'est pas quelque chose qu'on diffuse
proactivement, je pense, là. Mais là on est vraiment dans... on est vraiment
dans l'administration interne, là, qui, je pense, intéresse peu de personnes,
mais c'est un document qui est public au sens de la loi sur l'accès à
l'information, là. Oui, c'est transmis, c'est ça, aux titulaires de permis qui
sont visés, mais ce qu'on propose pour être imputable, là, de ce qu'on fait à
16.1, ça, c'est de le publier proactivement à chaque année sur le site Web du
ministère.
Mme Hivon :
On va en débattre à 16.2, mais moi, je pense que, vu qu'on est vraiment
dans une exception, en principe, ça doit être rendu public, mais on en débattra
à 16.2. Je comprends que le ministre peut dire : C'est technique, mais on
est dans un processus où on va déroger aux normes applicables. Le ministre ne
le fait pas par règlement.
M. Lacombe :
Mais on le fait déjà, là.
Mme Hivon :
Bien, vous le faites, justement.
M. Lacombe :
Mais, s'il y a un CPE qui passe au feu, là, puis qu'on doit le relocaliser en
ce... Ce qu'on fait en ce moment, c'est de resserrer la procédure qui était
déjà existante, et là, actuellement, on ne le publie pas, mais il y a un
document officiel, là, qui est une directive qui est produite, oui.
Mme Hivon :
Mais on s'entend que relocaliser parce qu'il y a un incendie, un feu...
Ensuite, là, on ajoute les situations où il
va y avoir une reprise urgente de places à la suite d'une fermeture. Donc, moi,
je pense juste qu'il y aurait... On va en débattre à 16.2, là, mais je
pense qu'il y aurait vraiment une plus-value, vu que le ministre lui-même
dit : C'est exceptionnel, c'est vrai qu'on déroge, c'est vrai qu'on a un
autre mécanisme. C'est le ministre lui-même qui détermine les nouvelles normes
applicables. Il n'y a pas de droit de regard là-dessus. Ce n'est pas dans un
règlement qui va être prépublié à la Gazette. Je pense qu'il y a
vraiment une plus-value. Ça n'enlève rien, là, franchement, à ce que ce soit
publié, ces directives-là qui vont émaner du ministre, mais on fera le débat à
16.2.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Oui, M. le ministre.
M. Lacombe : Techniquement, Mme la
Présidente, là, c'est parce que je ne suis pas habitué à ça, là, si on n'étudie
pas l'article 13 d'un bloc, est-ce qu'il faut adopter 16.1, 16.2, 16.3?
Parce que, là, avec les amendements que je propose, j'ai de la misère un peu à
voir comment on va naviguer à travers ça.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Bien là, si vous...
Mme Hivon :
On ne les adopte pas, mais on les discute. On a nos 20 minutes par
alinéa.
M. Lacombe : O.K.,
parce vous dites : Quand on fera référence à 16.2... Mais là, si je dépose
un amendement parce qu'on a parlé de 16.1, mais que, là, ça, c'est un
amendement à l'article 13, puis là, après ça, on va en déposer un si vous
avez d'autres points à discuter à 16.2, j'essaie juste de voir comment ça va se
terminer.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Là, on travaille sur l'amendement que vous avez
déposé en lien avec le 16.1. Si on le ferme comme ça, si on l'adopte,
nous allons passer au paragraphe 16.2.
M. Lacombe : O.K., oui, je
comprends.
La Présidente (Mme D'Amours) : Et il
pourrait y avoir des amendements à 16.2 qu'on devra adopter. Et ensuite on
adopte, à la toute fin, l'ensemble de l'article tel qu'amendé.
Mme Hivon : En fait, il y a
même deux choix. C'est-à-dire qu'on peut se dire : On se donne
20 minutes par alinéa, là, en termes de
temps, mais on fait une discussion qui peut être générale. Normalement, on y va
alinéa par alinéa, mais on n'est pas obligés d'être, tu sais, comme
super à cheval. On peut se dire : Le temps global compte. On a, mettons,
60 minutes parce qu'il y a trois alinéas, exemple, mais, si on passe d'un
paragraphe à l'autre, ce n'est pas dramatique. C'est ça, on se comprend, là.
Donc, ça, c'est à nous de le voir, là, mais je comprends que le ministre, il se
dit... Moi, je pense qu'on peut faire la discussion globale de l'ensemble puis
après arriver avec le meilleur amendement qui va tenir compte... S'il y a
d'autres choses qui sont suggérées, là, ça peut être plus efficace, c'est ça.
M. Lacombe : ...j'ai de la misère à
voir... avance, recule, ça va être... Je pense à la transmission de tout ça, de
le retirer, peut-être qu'avant de déposer, c'est ça, un amendement, moi, je
vais attendre de voir l'ensemble des discussions puis, à la fin, je vous
proposerai une version finale.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
fait des belles danses en ligne, avance, recule, M. le ministre, aussi.
M. Lacombe : Ça fait longtemps, Mme
la Présidente.
Mme Hivon : C'est vrai, il n'y a
plus beaucoup de danse en ligne.
• (15 h 50) •
La
Présidente (Mme D'Amours) : Bien, moi, si vous le voulez ainsi, c'est à vous
de mener les travaux en fonction de ça, mais, maintenant, on a un amendement
qui est ouvert, ça fait que, donc, il faut procéder à l'adoption de cet
amendement, donc, ou vous le retirez tout simplement.
M.
Lacombe : Bien, c'est ça que j'allais dire, là. Honnêtement,
je pense que je vais juste retirer l'amendement, puis continuons la discussion.
Puis moi, je vous dis tout de suite mon intention à la fin, c'est de prendre
en considération ce qui aura été dit puis de
vous refaire une nouvelle proposition par amendement qui va faire le... qui va
ramasser tout ça, là, sur lequel, évidemment, je comprends bien qu'on
pourra avoir un nouveau débat, là.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Donc, est-ce que le ministre voudrait retirer son
amendement? Est-ce que j'ai la...
M. Lacombe : Oui, s'il vous plaît.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Oui. Est-ce que j'ai le consentement pour retirer l'amendement du ministre?
Nous avons le consentement. Donc,
l'amendement est retiré. Nous revenons au 16.1. Est-ce que les discussions sur
le paragraphe 16.1... est terminé, et on pourrait aller au 16.2?
Allons-y, 16.2. Est-ce que, M. le ministre, vous avez des commentaires à formuler
pour le 16.2? Sinon, on pourrait aller sur le côté des oppositions. Est-ce que
vous avez des interventions au 16.2? Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui. Alors, à 16.2, je
veux savoir, d'abord, dans un échange, là, un peu plus général, quand le ministre parle d'une période déterminée, ce qu'il
a en tête. Je veux dire, dans ses discussions informelles, quand il a créé
cet article-là, est-ce que, dans son esprit,
c'est six mois, c'est deux ans? De quel ordre de grandeur on parle? Ensuite, on
parle : «...selon des normes différentes de celles prévues par la présente
loi ou à le dispenser de l'application — carrément — de
certaines normes.» Donc, j'aimerais ça que le ministre nous explique ce qu'il a
en tête, là. Il nous dit «la hauteur du plafond», mais est-ce qu'il peut nous
faire juste une petite nomenclature des normes? Parce qu'il y en a toute une
série, là, de normes. Il y a des normes physiques. Est-ce que les ratios
peuvent rentrer dans les normes ou est-ce que, vraiment, il parle de l'aménagement
uniquement des lieux? Donc, quelle est l'étendue, là, des normes qui pourraient
soit être suspendues ou être différentes?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, d'abord, la
première question, c'est sur le délai. Je vous avoue que c'est difficile à
répondre, là, parce que l'idée, c'est justement d'avoir une flexibilité, s'il y
a une inondation, par exemple, ou s'il y a un incendie,
c'est d'être capable temporairement de remédier à la situation. Donc, c'est sûr
que c'est un peu difficile pour moi, là, de vous dire, de vous donner une
réponse précise sur le temps, là.
Mme Hivon : Bien,
j'imagine, Mme la Présidente, il y en a eu, des cas dans le passé. Donc, ça
peut s'être échelonné sur quel genre de période? Puis là on amène une autre
réalité qui est un permis temporaire. Donc, ce n'est pas juste... Ça, ça
s'applique autant à 16 qu'à 16.1. Donc, toute la nouvelle possibilité qu'on a
d'un permis temporaire en cas de fermeture, je comprends que ça s'applique aussi
là, à savoir pendant quelle durée ce permis-là va être octroyé. Donc, c'est
quoi, l'horizon de temps que le ministre a pour ce type de cas là?
M. Lacombe : Bien,
je pense que ça peut aller de quelques semaines à quelques mois, là. C'est
très, très flexible parce que chaque cas est différent. Donc, c'est clair qu'à
mon sens on ne parle pas d'années, là, bien sûr, là. Donc, plusieurs mois ne
sont pas 27 mois, par exemple, mais c'est sûr que c'est difficile pour moi
de m'avancer parce que chaque cas va nécessairement être différent.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Hivon : Puis,
dans son expérience jusqu'à ce jour, ça a pu être quoi, le caractère temporaire
d'une relocalisation?
M. Lacombe : Bien,
je vous avoue que ça, c'est vraiment traité au niveau administratif, là. Ultimement,
oui, ça relève du politique. C'est moi, le ministre, là, mais, tu sais, ce
n'est pas des décisions qui atterrissent nécessairement sur mon bureau. Ça fait
que, pour le délai, là, je vous dirais, c'est une bonne question. Il faudrait
voir, tu sais, entre le moment ou le délai moyen où un CPE qui est passé au feu
doit être relocalisé, donc, combien de temps ça prend avant qu'il y ait une
relocalisation qui soit effective puis de façon permanente, là... Moi, j'aurais
de la misère à vous répondre. C'est pour ça que je vous dis : Ça va, quant
à moi, de quelques semaines à plusieurs mois. S'il
y a une construction, évidemment, à faire, on peut comprendre que ça pourrait,
là, peut-être se compter en années, mais donc je pense que ça varie beaucoup.
Mme Hivon :
O.K., puis...
M. Lacombe :
Mais c'est quoi, la... tu sais, s'il y a une crainte derrière ça ou...
Mme Hivon :
Bien, c'est parce que tout ce qui est exception, dérogation aux règles, on aime
ça que ce soit le plus court possible. Évidemment, les situations d'incendie
puis de dégâts d'eau, on comprend que ça, c'est une réalité x, mais il me
semble que, pour l'autre réalité de l'article 16, on doit avoir... Dans
les discussions qui ont été faites quand on a pondu cet article-là puis qu'on
en est venus à cette possibilité-là, on a dû se questionner, à savoir, O.K.,
bien, le permis temporaire, avant qu'il ne se transforme en permis permanent,
c'est quoi, l'horizon qu'on a en tête, parce qu'on se comprend qu'en général on
va essayer que ce soit la même installation qui soit conservée. Il y a
peut-être des cas... Donc, je veux dire, qu'est-ce qui va faire en sorte que ça
va durer plus ou moins longtemps? C'est ça que je veux comprendre.
M. Lacombe : Bien,
je dirais, le cas où ça dure le moins longtemps, c'est si on a une
collaboration. Je pense, quand on aura une collaboration du propriétaire, là,
moi, je pense que ça peut être à peine quelques semaines, là, parce que ça peut
aller rapidement s'il y a une bonne collaboration. Si, par exemple, il devait y
avoir une mauvaise collaboration et que, là, en plus de ça, c'est dans un
secteur où il n'y a pas d'opportunité, donc il y a un manque de terrains, il y
a un manque d'opportunités, donc, de se construire ou de louer un endroit qui
est existant, bien là, je comprends que ça, ça pourrait être plus long. Donc,
c'est pour ça que je dis : Le spectre est assez large, là. Le spectre est assez large. Si je pense, par exemple... Je
n'étais pas là à cette époque-là, mais je sais qu'il y a un CPE, au moins un,
à Lac-Mégantic, qui a dû être... Bien, en tout cas, tu sais, il y a des cas où
ça peut être plus long, mais, généralement, si on parle d'un dégât d'eau, là,
on parle de quelques semaines.
Mme Hivon :
Mais, si on parle du 16.1, le ministre a quoi en tête quand il y a une
fermeture? C'est ça, il nous dit... Je veux dire, je ne le sais pas, il nous
dit : L'horizon normal, je ne le sais pas, ça va être un maximum de six
mois, ça devrait être...
M. Lacombe :
Bien, c'est difficile. Bien, c'est ça que je disais en début de réponse. Je
vous ai donné cet exemple-là. J'ai dit : Si le propriétaire collabore,
bien, dans ce cas de figure là, ça va vite, là, parce que le permis est
temporaire, mais, dans une installation qui va devenir l'installation
permanente, moi, je pense que ça, ça peut aller rapidement, là, quelques
semaines, le temps de s'assurer de la validité, de tout ça, d'opérer le
changement. Si le propriétaire ne collabore pas dans la fermeture et que, là,
lui, il ne veut pas vendre ou louer son bâtiment, par exemple, ou, tu sais,
nous dit... nous fait des propositions qui n'ont pas de bon sens, bien là,
évidemment, il va falloir aller temporairement ailleurs, ça peut être plus
long. Donc, c'est difficile à répondre, mais l'objectif, c'est de le faire le
plus rapidement possible, là.
Mme
Hivon : Puis les normes,
quels assouplissements aux normes ou dérogations aux normes il a en tête, à
part le plafond?
M. Lacombe : Bien, ça peut être...
Mme
Hivon : Est-ce que
c'est juste l'aménagement des lieux? Est-ce que c'est juste ça? Est-ce que tout
ce qui est règles qui s'appliquent sur le service éducatif, les ratios, tout
ça, là, il n'y a aucune dérogation à ça?
M. Lacombe : Pas sur les ratios, pas
sur les ratios. Je veux rassurer tout le monde, pas sur les ratios, mais, dans
certains cas, on s'est dotés de normes parce que c'est les meilleures
pratiques. Mais on comprend que, dans des circonstances exceptionnelles, on
peut accepter, par exemple, que la toilette ne soit pas située exactement au
même endroit que prévu. On peut accepter, par exemple, qu'il y ait un peu moins
de fenêtres que ce qui est habituellement prescrit. On peut accepter que, s'il
n'y a pas d'enjeu de sécurité, la porte soit de telle ou telle façon. On peut...
Donc, on peut faire des aménagements de ce type-là. Le plafond, bon, c'est le
meilleur exemple, là. Je pense, là, ça traduit bien ça, mais il y a toute une
liste, là. D'ailleurs, on...
Mme Hivon : On pourrait le
spécifier, que c'est les normes relatives à l'aménagement des lieux, parce que
je pense que, déjà, ça sécuriserait de savoir qu'il ne pourra pas y avoir de
changement à d'autres éléments que des éléments techniques d'aménagement des
lieux puis qu'on ne touchera pas à la relation éducative, les ratios, parce
que, si le ministre est clair puis qu'il nous dit : Il n'y a pas
d'inquiétude à y avoir, là, les ratios, on ne bougera pas ça, tout ce qui a trait à la qualité éducative, donc
on parle vraiment juste de normes relatives au lieu, bien, moi, je l'écrirais,
je ne dirais pas juste «les normes applicables», parce que les normes, c'est
large, là.
• (16 heures) •
M. Lacombe : Il peut y avoir
des normes dans le processus aussi, là. Je pense à des cas qui sont arrivés.
Habituellement, on dit : Bien là, voici le délai qui est prescrit pour
obtenir tel ou tel document. Donc, est-ce qu'on peut être flexible quand il y a
un changement de corporation qui s'effectue comme ça? En temps normal, il
faudrait tout geler. Il ne faudrait pas
qu'il y ait de services qui soient offerts. Puis là je ne veux pas vous dire
n'importe quoi, là, parce que, là, on
entre dans des cas très particuliers, mais moi, je pense que ce n'est pas la
bonne façon, là. Il faut dire : Bien oui, vous pouvez opérer. C'est
le même personnel qui est là. On avait eu cette discussion-là avec la députée
de Westmount—Saint-Louis
il y a deux ans. Moi, je dis : Le même personnel est là, il opérait déjà
avant, là. Il faut juste changer, transférer
les dossiers pour produire, par exemple, les documents liés à la formation,
etc. Moi, je pense que... Je pense qu'il faut se garder cette porte-là
aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Hivon : C'est sûr, Mme la Présidente, que le ministre va
nous dire ça, mais je pense que, dans l'opposition, c'est notre rôle d'essayer
que, quand il y a une exception aussi importante qui est créée dans la loi puis
que le ministre se donne un pouvoir aussi important de déroger aux
normes applicables, on soit le plus précis. Non, mais...
M. Lacombe : ...je veux
juste...
Mme Hivon : On resserre pour
les lieux où il y avait un sinistre...
M. Lacombe : Exact, exact.
Mme Hivon : ...pour le reste,
puis ça s'applique aussi quand il y a un changement.
M. Lacombe : Mais c'est une
pratique qui est habituelle au ministère, là. C'est ce que je veux dire, là.
Puis, tu sais, ça n'a jamais défrayé les manchettes. Il n'y a jamais eu de cas,
de ce que je sache, là. Peut-être qu'il y en a eu il y a 20 ans, là, mais, tu sais, ça n'arrive pas parce que c'est
bien géré. Donc, il n'y a pas d'enjeu à ce niveau-là. Ça se fait de
façon moins encadrée que ce qu'on propose.
Mme Hivon : Moins encadré par... Plus encadré maintenant par
rapport à 16, mais il y a tout 16.1 qui est nouveau aussi, avec les
permis temporaires puis...
M. Lacombe : Oui, tout à fait,
mais c'est le même concept, le même principe...
Mme Hivon : Qui élargit le
principe.
M. Lacombe : ...qu'on applique
à des cas aussi de reprise, mais qui sont encore moins problématiques, à mon sens, parce que, dans des cas comme ça, moi,
je pense, là, puis ça, c'est l'estimation que je fais, que, dans la plupart
des cas, on va être même capables de reprendre le bâtiment. Donc, il y a encore
moins d'enjeux à ce moment-là, alors que, dans les cas de relocalisation
d'urgence, essentiellement, on parle toujours, là, de lieux qui ne sont pas
habituellement aménagés pour être des CPE ou des garderies.
Et
là, avant, Me Boily vous l'a expliqué, il y avait... il y avait vraiment une
très grande latitude. Là, on vient resserrer ça, quand même, ça fait que je
pense que c'est bien, puis on dit : Bien, par le fait même, appliquons-le
à ce qu'on propose lors de fermetures pour qu'il y ait des reprises. Donc, je
veux juste dire: Ça fonctionne bien, cette façon de faire là, là, jusqu'à
présent, au ministère, puis ça n'a pas causé d'enjeu. Puis évidemment les
gestionnaires de CPE n'acceptent pas de
travailler puis d'accueillir des enfants dans n'importe quelles conditions non
plus. Je pense, ça, c'est un autre rempart.
Mme Hivon :
Je veux bien, là, mais, quand on fait une loi, on est là justement pour
encadrer les choses le mieux possible. Le ministre lui-même ressent le besoin
d'encadrer davantage. C'est ce qu'il nous dit depuis tantôt, qu'il vient encadrer davantage par rapport à la
réalité existante. Puis je pense que, tant qu'à faire ça puis de... Le ministre
ne fait pas de distinction. Donc, je comprends. Moi aussi, j'espère que,
de manière générale, quand ce serait pour appliquer 16.1, les normes devraient
se ressembler, parce qu'idéalement on reprendrait l'édifice, mais je pense que
c'est dans l'intérêt de tout le monde d'avoir la meilleure loi possible, parce
qu'on est en processus exceptionnel.
Le ministre le dit
d'entrée de jeu : Je sais que c'est quand même une bouchée importante à
prendre parce qu'on va y aller avec des permis temporaires, on va y aller avec
des normes temporaires, on va faire certaines dérogations. Donc, c'est normal
que, quand on fait une loi où on déroge à ce qu'on se donne comme cadre, on
essaie que la dérogation soit la plus ciblée possible. Alors, c'est pour ça que
je lui demande que... S'il y a moyen de dire à quelles normes on peut déroger,
je pense que ça aiderait. Si c'était écrit : «Les normes de nature
administrative ou d'aménagement des lieux», déjà, ça serait... ça enverrait un
signal clair qu'on ne touchera pas à des choses comme les ratios ou, tu sais, parce
qu'on est dans des... d'autres locaux, puis il y a des enfants. Ça fait que
c'est une première proposition que je lui fais.
Puis, l'autre chose,
du fait que ça ne se fait pas par règlement, je comprends que ça va être au cas
par cas, donc, le ministre veut une souplesse, il va faire une directive à
chaque fois qu'il y a une situation comme ça, moi, je pense que ça devrait être
publié. Donc, je ne pense pas que c'est excessif de demander ça. C'est une
manière de s'assurer qu'on peut avoir la confiance de tout le monde, que, même
si on a un principe d'exception à cet article-là, on va être capables d'avoir
une reddition de comptes pour voir de quel type de dérogation on parle dans ces
cas-là. Puis le ministre l'a dit lui-même, là, il n'a rien à cacher, puis ça
devrait bien se passer, donc moi, je pense que ces directives-là devraient être
publiées.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres interventions? Oui, M. le ministre.
M. Lacombe :
Je ne veux juste pas avoir l'air de ne pas réagir, là, mais... je ne veux juste
pas avoir l'air de ne pas réagir, mais j'ai noté ça.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
100 % d'accord avec la collègue. Puis j'aurais une question, parce que,
pour moi, ce n'est pas clair, aussi, c'est... il y a beaucoup de flou. Quand on
dit : «Pour une période déterminée», qu'arrive-t-il quand la période écoule puis le projet n'est pas
réalisé? Ce n'est pas... Parce que, là, mettons, dans les autres paragraphes,
on parle d'indéterminé ou que le ministre va
déterminer. Mais ici on dit : «Dans les cas prévus aux articles 16,
16.1, le ministre peut autoriser, pour une période déterminée...» Qu'est-ce
qui arrive quand la période déterminée écoule puis le projet, il n'est pas
terminé?
M. Lacombe :
...16.2, ça : «Dans les cas prévus aux articles 16 et 16.1, le
ministre peut autoriser, pour une période déterminée...»
Mme Maccarone :
On renouvelle? Comment ça va fonctionner?
M. Lacombe :
Oui. Bien, l'objectif étant d'avoir une flexibilité, moi, je pense bien que, la
période qu'on aura déterminée, effectivement, on peut la redéterminer,
évidemment, à nouveau. Parce que c'est comme le fond de l'article, dans le
fond, c'est qu'on veut déterminer nous-mêmes le temps dont on aura besoin, là.
Donc, j'imagine bien que, s'il faut l'allonger... Bien, en fait, moi, je vous
dirais, c'est ça, l'objectif, là, donc je pense que ça nous permet,
effectivement, après ça, de le redéterminer, s'il y a lieu.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Maccarone :
Oui. Bien, je comprends. C'est juste que, pour moi, je trouve qu'il manque
beaucoup de concret. Puis je comprends le malaise qu'il n'y a pas beaucoup de
définitions là-dessus. Puis on peut tous imaginer plusieurs situations. C'est
pour ça, je questionne s'il n'y a pas une manière de bonifier. Je n'ai pas un
amendement à déposer, mais je parle pendant que je suis en train de réfléchir à
est-ce qu'on devrait se préoccuper de ceci, est-ce qu'on devrait penser à une
autre formulation ou est-ce qu'on devrait rajouter peut-être quelque chose pour
que ça soit plus concret. Parce que je m'imagine... je peux imaginer qu'il va y
avoir des moments où le temps va écouler. Puis là est-ce qu'il faut toujours
réappliquer? Il faut recommencer? En tout cas, «thinking out loud».
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci. D'autres interventions sur le 16.2? S'il
n'y a pas d'autre intervention, on passerait au... Oui? Madame...
Mme Hivon :
...va agir dans son amendement sur les demandes que je lui ai faites, là, en
l'occurrence...
M. Lacombe :
C'est pour ça, je note ça.
Mme Hivon :
O.K. Vous allez en discuter.
M. Lacombe :
Puis là je vais regarder avec mon équipe aussi, là. Parce que moi, là, je veux
que ça fonctionne. Ça fait que, si je
demande un tournevis pour que ça fonctionne puis que je me ramasse avec une
scie ronde, pas sûr que je vais être capable, tu sais, d'arriver à ce
que je souhaite faire. Mais je comprends, là, que ce n'est pas votre objectif
que ça ne fonctionne pas. Ça fait que je vais essayer de voir, encore une fois,
là, s'il y a une façon de répondre à ces inquiétudes-là que vous avez, là.
Parce que, là, c'est sûr qu'il y en a beaucoup, là, ça fait que, là, je vais essayer de voir. L'équipe vous entend, de
toute façon, ça fait que je suis sûr qu'ils ont déjà commencé à réfléchir.
Mme Hivon : ...juste deux, ça fait qu'il n'y en a pas beaucoup. La première — je
veux juste les résumer — c'est
de spécifier au maximum de quel type de normes on parle, auxquelles on
dérogerait, puis, deux, c'est de publier les directives.
M. Lacombe :
Oui. Bien là, j'ai priorisé les CPE, la reddition de comptes sur Internet,
d'abord, pour les reprises de fermeture, ensuite de ça pour les
relocalisations, ce qu'on ne faisait pas auparavant, à quelles normes
exactement on peut déroger, donc est-ce qu'on les inclut, est-ce qu'on les
exclut, c'est-à-dire : voici les normes auxquelles on peut déroger, voici
les normes auxquelles on ne peut pas déroger. C'est ça que je dis, là, il y a
quand même toute une réflexion. Parce que je comprends, là, la loi aussi, il
faut qu'elle se tienne, là, puis qu'elle soit logique avec le reste. Ça fait
que c'est pour ça que je dis : Je note tout ça puis je vais essayer
d'arriver à la fin avec une proposition.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Si vous le voulez bien, on passerait au
paragraphe 16.3. Est-ce qu'il y a des interventions sur 16.3? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : On a touché un peu sur ce sujet, c'est vraiment quand on
parle des locaux. Puis on l'a abordé un peu auparavant,
dans les échanges précédents, mais, moi, ce que je veux comprendre,
c'est : Est-ce qu'il y aura des
codes du bâtiment qui vont être aussi établis dans ceci? Parce que le ministre
parle de... Ici : «Les articles 18 et 20 de la présente loi ne
s'appliquent pas à l'installation temporaire.» Ça fait qu'est-ce qu'il y aura
au moins des codes du bâtiment qu'on doit respecter? Puis, si oui, est-ce que
nous devons faire référence à ceci dans l'article?
M. Lacombe : Bien, le code du bâtiment, là, ça s'applique à
tout le monde. Donc là, ça, ce serait un exemple, là, je pense. Il ne
faut pas dire, tu sais : «En respect du code du bâtiment», parce qu'il
s'applique, là. Ça fait que...
Puis
l'autre chose, c'est que je référerais peut-être les collègues à 82... j'essaie
de le trouver en même temps — merci beaucoup — qui
va...
• (16 h 10) •
Mme
Maccarone : ...des modifications à 82 ou votre article 82?
M. Lacombe : L'article 82
du projet de loi. Mais, en fait, non, je pense que ce n'est pas...
Une voix :
...
M.
Lacombe : Oui. «À
l'exception de celles prévues aux dispositions suivantes», c'est ça, toutes
les... À 82, on a tout ce qui est
permis de... ce à quoi il est permis de déroger. Donc, il y a la liste, là,
bien détaillée, qui... Je vous le donne en référence.
Mme
Maccarone : ...référence, d'abord, ici, au 82, dans le 16.3? Pourquoi
qu'on ne fait pas référence à l'article 82?
M. Lacombe : Parce que, là, on est dans les octrois de permis — c'est
bien ça, hein? — j'imagine
bien, là, dans la construction
logique de la loi, là, on est dans les attributions de permis, alors qu'après
ça on est dans les aménagements.
Une voix : ...
M. Lacombe :
Ah! puis c'est vrai, c'est le règlement. Bon.
Mme Maccarone :
On ne fait pas référence à 82 parce que... Excusez-moi.
M. Lacombe : C'est le règlement.
Avec l'article 82 du projet de loi, on vient modifier le règlement.
Mme
Maccarone : Ça fait qu'est-ce que...
M. Lacombe : ...là,
on parle de l'octroi des permis par la loi.
Mme Maccarone :
Mais on ne fait pas référence au
règlement en ce qui concerne les installations. Parce que, comme on a fait référence auparavant, les
installations pour les garderies sont quand même assez précises. Ça fait que
nous ne devons pas faire référence au
règlement, d'abord, qui sera modifié par le 82? Tu sais, on parle des
installations physiques, là, aussi, puis des plans des locaux.
M. Lacombe : Bien, on dit : «Le gouvernement établit par
règlement», donc c'est ça, et, plus loin, on vient modifier le
règlement.
Mme
Maccarone : Mais il y aura quand même... C'est ça, parce qu'on n'est
pas aussi loin que ça, mais on... Je suis préoccupée parce qu'on ne met pas,
mettons, une mention de standard de qualité, qu'on doit avoir un minimum
respecté. C'est quelque chose que je souhaiterais voir à l'intérieur de 13.3.
Parce que je comprends qu'on ait besoin de la souplesse, comme le ministre l'a
mentionné, que le plafond, peut-être, ne respecte pas la hauteur prérequise,
par un pouce, par exemple, mais qu'il y aurait quand même un minimum ou un
standard que nous devons respecter à quelque part...
M. Lacombe : Oui.
Ça, c'est à 82, l'article 82 du projet de loi, l'article 82 du projet
de loi qui vient modifier le règlement. Donc, ça dit : Voici ce que
doivent respecter les... Bien, en fait, c'est le contraire, ça vient plutôt
dire : Voici ce à quoi peut déroger...
Mme
Maccarone : Puis, en ce qui concerne...
Une voix : ...
M. Lacombe : Pour
les... oui, c'est ça, je parle des installations temporaires, bien sûr.
Mme
Maccarone : Oui, tout à fait. Oui, je comprends, on est sur la même
page. Puis pour faire la suite de ce que mes collègues ont déjà dit, en termes
de normes de sécurité... Parce que, là, ça a été soulevé aussi qu'il n'y aura
pas d'impact, par exemple, sur les ratios, sur les qualifications, ce qui...
qualité, en termes de ce qui va est apporté aux tout-petits. Est-ce que, ça
aussi, on devrait faire mention, comme on prévoit peut-être faire ailleurs?
M. Lacombe : Bien,
pour le... je dirais, pour les installations temporaires, non, parce que ça...
temporaire, c'est davantage les lieux physiques, là, donc ça, on va le voir à
82. Mais, si votre question porte aussi sur, disons, les normes auxquelles on
peut déroger quand il y a une relocalisation, etc., là, tel qu'on en parle dans
16.2, bien, ça, je l'ai noté, comme je vous dis, puis on va vérifier les
possibilités, oui.
Mme
Maccarone : Puis, mettons, inspecteur, ce type de garde atypique,
temporaire, est-ce que le ministre prévoit un certain nombre de vérifications?
Parce que, là, c'est atypique. On a dit qu'il y aurait une évaluation une fois
par année, par exemple, dans les autres installations, mais là on parle de
quelque chose qui est atypique, ça fait qu'est-ce qu'on prévoit d'envoyer des
inspecteurs plus régulièrement pour faire des vérifications?
M. Lacombe :
Bien, oui, il y a des vérifications qui sont faites. Donc, par exemple, il y a
une inspection qui est faite dans les deux mois... dans les deux mois, c'est
ça, suivant la délivrance du permis. Donc, il y a une approche
d'accompagnement, de soutien qui est privilégiée. Il y a une inspection allégée
des installations temporaires qui est effectuée. Les points suivants, là, sont
vérifiés, vérification, donc, systématique, par exemple le ratio, les absences
d'empêchement, la surveillance constante des enfants, les sorties, les lits.
Donc, tu sais, il y a toute une liste de vérifications, là, qui est faite.
Vraiment, là, on s'assure, il faut que le lieu soit temporaire, qu'il y ait
certaines petites exceptions qu'on va voir à 82, mais il faut que, globalement,
là, l'esprit de ce que sont les services de garde éducatifs à l'enfance soit
respecté.
Mme
Maccarone : Et, avant de l'ouvrir, ce serait inspecté aussi?
M. Lacombe :
Bien, avant l'émission du permis, est-ce qu'il y a une inspection?
Une voix :
...
M. Lacombe :
Il y a un travail de collaboration, mais techniquement... Parce que la
question, c'est : Techniquement, est-ce qu'il y a une inspection avant?
Mais tout ça, ce n'est pas... ce n'est pas là, ce n'est pas dans la loi, là,
puis ça ne va pas là non plus, mais le travail se fait en collaboration, le
travail de mise sur pied, là, avec le service de garde. Par contre, on vient
inspecter, lorsque c'est ouvert, pour nous assurer que ça respecte les normes.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Allez-y, Mme la députée.
Mme
Maccarone : Pour mieux
comprendre : je rentre dans une installation temporaire, que serait la
différence entre une installation temporaire et le CPE? Juste pour
que... si vous pouvez peinturer un portrait de ça va être quoi, la différence?
(Interruption)
Mme Maccarone : Bless you!
M. Lacombe : Je ne suis pas
allergique à vos questions, inquiétez-vous pas.
Mme Maccarone : Bonne nouvelle!
M. Lacombe : Bien, honnêtement,
c'est ça, on va en parler en détail à 82, très, très en détail, tu sais :
Voici exactement ce à quoi peut déroger... Mais c'est sûr qu'il y a des
éléments, là... Je le disais tantôt, moi, je suis allé visiter la première qui
a ouvert, à Bonaventure, c'est superbe, tu sais, mais la toilette, elle n'est
pas dans chaque local. Donc là, les amis doivent sortir du local pour aller à
la toilette, par exemple. Mais c'est beau, c'est grand, il y a des grandes
fenêtres, c'est neuf, là, pratiquement, c'est un centre communautaire. Donc,
c'est sûr qu'il y a des différences, là. Parce que, sinon, on prendrait cet
endroit-là puis on s'installerait là de façon permanente.
Ça fait que c'est ça, l'idée, c'est de faire des
compromis, là, certains compromis, temporairement, pour être capables d'avoir
les places plus vite puis en s'installant après. Mais, tu sais, vous savez, ça,
c'est un projet qui a été initié par l'AQCPE, puis je trouvais que ça avait du
bon sens, donc on a travaillé avec eux. Donc, évidemment, c'est un peu leur
bébé, puis ils s'assurent, bien sûr, qu'ils en font non seulement la promotion,
mais ils travaillent aussi avec les gens qui souhaitent se prévaloir de ça.
Mme Maccarone : ...centre
communautaire, comme le ministre dit, par exemple, est-ce que ça veut dire
qu'il y aura un financement qui serait prévu aussi pour leur aider à adapter
l'installation?
M. Lacombe : Oui, il y a un
programme d'aide financière pour les municipalités qui a été annoncé... là, je
ne l'ai pas, mais vous, vous l'avez, je pense, dans le cadre du grand chantier.
Mme Maccarone : Ah oui! Mon Dieu!
C'est vrai, je l'ai ici. On peut faire la promotion. Non, ça, ce n'est pas la
bonne place, on a plusieurs... Oui, bien, voilà! Écoute, le mot du ministre,
Mme la Présidente, très important.
M. Lacombe : La page couverture est
plus belle. La page couverture est plus belle.
Mme Maccarone : Oui. O.K., ça fait
que ça, c'est écrit, ça fait qu'il y aura quand même un programme pour faire un
accompagnement puis...
M. Lacombe : Oui.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention... Oui, Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Juste
avant que j'oublie, parce que, là, on parle de... on parle de... on va recevoir
des enfants âgés de 18 mois et plus, que fait-on avec nos poupons?
Qu'est-ce que serait le plan pour eux? Parce que, tu sais, on peut dire :
Une installation va aussi avoir des poupons, puis on sait que c'est là où on a
vraiment le plus grand enjeu, en termes de places. Alors, est-ce qu'il y aura
un autre article où que nous allons parler de... que nous faisons pour les
poupons?
M. Lacombe : Bien, je vous
avoue que, pour l'instant, c'est la proposition qu'on fait, mais tout ça est
exploratoire. Donc, on est aussi en train de voir comment ça se passe
présentement. Mais actuellement la proposition qu'on fait, c'est ça. Sauf qu'on
a deux choix, là, tu sais, on a le choix de dire : On va de l'avant avec
des installations temporaires, même si on n'accueille pas tout le monde, ou on
ne le fait pas. Moi, je pense qu'on est mieux de le faire. Même s'il y a des
grands besoins pour les places poupons, il y en a aussi pour les enfants d'un
an... bien, 18 mois, là, disons, un an et demi. Puis, en tout cas, c'est
la proposition que je fais.
• (16 h 20) •
Mme Maccarone : O.K. C'est juste...
Évidemment, ça aussi, ça va être compliqué, il va aussi y avoir des familles
qui ont peut-être deux ou trois enfants, on espère, puis là il y aura peut-être
un poupon, deux enfants qui vont être transférés, le bébé qui va revenir à la
maison, où il faut qu'on trouve une place, on divise les familles... Puis je
sais que c'est temporaire. Ça fait que, quand on parle de... Là, c'est
temporaire. Comment le ministre va prendre en considération, parce qu'on cherche
la permanence après le temporaire, que la place pour ce poupon dans cette
famille va aussi être prise en considération? Parce que, là, on n'est pas en
train de parler d'eux, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, je note ça
aussi, je note ça aussi puis je vais peut-être essayer de voir comment je peux
donner plus de réponses à la députée de Westmount—Saint-Louis. Mais ce n'est pas une
science exacte, là, tu sais, c'est une nouvelle initiative, là, donc c'est sûr
qu'il faut s'ajuster. Mais moi, je pose la question : Est-ce que vous, vous pensez qu'on devrait... Parce que, tu sais,
il peut y avoir peut-être certains enjeux, aussi, à accueillir les poupons,
là. Je ne sais pas, vous, votre position sur...
Mme Maccarone : Je ne suis pas
contre. Je vous dirais que je trouve intéressant... parce que, là, comme le
ministre l'a dit, la proposition puis l'idée vient de l'AQCPE, puis je
comprends qu'ils amènent une expertise. C'est juste que je veux m'assurer que,
quand nous parlions de qu'est-ce que nous allons faire d'une façon temporaire,
où ça va devenir permanent, on prend aussi
en considération qu'il y aura un impact sur des familles qui ont des
tout-petits de moins de 18 mois qui ne seront pas favorisées par ce
que le ministre veut faire pour aider dans une éventuelle fermeture, qu'on ne
souhaite pas. C'est que, là, on fait quoi pour eux?
Puis ça se peut que ça serait dans la même
famille aussi, ça fait que les parents vont se retrouver avec : Oh mon
Dieu! Qu'est-ce que je fais? Puis, mettons, mon petit de trois ans va se
retrouver dans une place temporaire, qui, je souhaite, va devenir permanente à
l'intérieur de 12 mois, peut-être, mais, mon poupon, je n'ai pas de place.
Ça fait qu'est-ce qu'il faut que je recommence le processus de réinscrire mon
enfant? Ça fait que qu'est-ce que je dois faire? Et est-ce que, dans le... ce
qu'on souhaite faire en permanence dans l'installation, on prend aussi en
considération le développement des places pour des poupons? Parce que ça, ce
n'est pas écrit.
Ça fait que, peut-être, on ne fera pas le
transfert de direction de l'installation temporairement pour les poupons, parce
qu'on a des préoccupations de sécurité, je ne le sais pas. Comme je dis,
peut-être que le ministre peut partager c'est quoi, les préoccupations. Mais je
veux juste m'assurer qu'on prend aussi en considération qu'il y a ça qui s'en
vient, aussi, pour plusieurs de ces familles. Ça fait qu'on ne peut pas oublier
l'aspect poupon.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien non, vous
avez raison, là, il ne faut pas l'oublier, ça, c'est clair. Mais peut-être...
je veux juste faire la nuance, parce que je
vous écoute puis je vois qu'il y a peut-être... il y a comme deux éléments, là. C'est-à-dire,
il y a les installations temporaires au sens de ce qu'on propose à 16.3, qui
consiste essentiellement à dire à un CPE, par exemple, qui a obtenu des
places dans le cadre de notre appel de projets actuellement : Bien, si vous
avez des locaux temporaires, offrez-les. Puis là c'est possible de le faire,
selon ce qu'on propose, là, aujourd'hui, pour l'instant, avec des poupons de
18 mois... avec des enfants de 18 mois et plus.
Par contre, dans l'exemple que vous donniez,
dire : Bien là, s'il y a déjà un petit frère ou une petite soeur qui
fréquente, ça, c'est plus une relocalisation. Là, c'est différent, là. Là, on
relocalise, on relocalise tout le monde, parce que ça, c'est imprévisible, ça arrive, c'est comme ça. Donc là, on le
fait. Des installations temporaires, c'est beaucoup plus fréquent, là,
tu sais? Depuis qu'on a annoncé ça, on en a eu 27. Ça fait que c'est beaucoup,
là, quand même, là. Moi, je suis très, très
content de ça. Donc, c'est plus fréquent, disons. Ça fait que c'est sûr qu'à ce
moment-là, bien, là, on veut s'assurer... Puis ça peut probablement être
sur une plus longue période, aussi, là, on imagine bien, là, tu sais?
Mais, en même
temps, comme je disais tantôt à la députée de Joliette, tout... tu sais, ça dépend
de chaque cas. Mais, tu sais, entre un dégât d'eau qui prend quelques
jours, je ne sais pas, deux semaines à nettoyer ou la construction d'une installation... d'une installation
permanente pendant que les enfants sont dans une installation temporaire, il y
a quand même une grosse, grosse différence. Ça fait que c'était
peut-être la nuance, là, que je voulais amener.
Mme Maccarone : ...ultrasécuritaire,
assez sécuritaire pour accueillir des tout-petits de 18 mois, ce n'est pas
assez sécuritaire pour accueillir des poupons?
M. Lacombe : Bien, c'est-à-dire qu'il y a des enjeux
différents, là, dans l'accueil. Tu sais, le ratio, par exemple, est différent pour s'occuper des poupons, parce
qu'il y a des enjeux qui sont différents. Donc, c'est la proposition qu'on fait.
Mais, si vous avez une autre proposition, moi, je suis curieux de l'entendre.
Mme Maccarone :
Mais, honnêtement, moi, je vais
être contente de savoir qu'il y aura peut-être un amendement qui vient,
qui dit qu'on va prendre en considération qu'il y aura un impact aussi sur les
familles avec des tout-petits qui sont moins de 18 mois, parce qu'on parle
uniquement de 18 mois et plus en ce qui concerne la garde atypique
temporaire, tu sais? Puis je ne veux pas limiter, dans le fond. C'est ça que je
propose. Puis, si ça nécessite peut-être une autre précision, parce que je
comprends que le ratio est différent, plus les besoins sont différents, bien,
moi aussi, je serais très ouverte à ça.
C'est juste que je trouve qu'il y a quelque chose qui est manquant. Mais,
écoute, je suis contente, on fait preuve de flexibilité. Si le ministre
a quelque chose à proposer pour les tout-petits qui sont... qui ont moins de
18 mois, je pense que ce serait très bien reçu.
M. Lacombe : Je comprends. Je
comprends. Je comprends, mais en même temps, je veux dire, nous, là, on propose déjà, proactivement, quelque chose qui
n'existait pas avant, en collaboration avec l'AQCPE, pour dire : Plutôt
que d'attendre que le CPE soit construit, on va offrir les places, souvent un
an et demi d'avance, dans une installation temporaire,
par exemple. Donc, c'est déjà une avancée majeure. Là, c'est sûr que, dans ce
qu'on propose, ça ne s'adresse pas aux 18 mois et moins, mais il reste quand
même qu'il y a énormément de familles qui seront gagnantes, là, avec ce
qu'on propose.
Donc, est-ce qu'il faudrait inclure les poupons
de moins de 18 mois? Parce qu'il n'y a pas 36 solutions, là. Là,
nous, on pense en dehors de la boîte, on sort des sentiers battus, donc on
propose des installations temporaires. Mais, en même temps, il n'y en a pas
38 autres, solutions, sinon j'imagine bien que les autres ministres de la
Famille y auraient pensé avant. Mais, nous, c'est ce qu'on propose.
Je vous donne un exemple, là, tu sais, qui peut
aussi illustrer le défi qu'on a. C'est que, par exemple, pour les poupons, ça prend... tu sais, il y a quand même
une spécificité, ça prend une... Si vous êtes déjà entrée dans une pouponnière,
là, vous voyez, il y a toujours un local dans le local. C'est-à-dire :
vous rentrez, il y a la pièce de vie, puis là il y a un petit local, après ça,
pour que les enfants puissent dormir, parce que, là, évidemment, bien là, les
enfants ne dorment pas au milieu de tous les
autres enfants qui font autre chose. Donc, dans une installation temporaire,
c'est plus difficile, là, mettons... c'est un exemple, mais c'est plus
difficile d'arriver avec le même type d'aménagement, parce que, là, une pièce
carrée avec une porte puis des fenêtres, il y a ça dans pas mal tous les
centres communautaires, mais, tu sais, des petits locaux... Puis là il ne faut
pas que ça soit loin, parce que l'éducatrice doit pouvoir juste ouvrir la porte
puis aller chercher le bébé qui se réveille, qui commence à pleurer, par
exemple.
Donc, c'est pour ça qu'il y a des... il y a
certains... il y a certains enjeux. Actuellement, on en a eu, là, des poupons
en places temporaires, mais c'était vraiment dans des très... des exceptions,
là, tu sais?
Mme Maccarone : ...flexibilité de... Parce que ça se peut qu'il y
aura aussi des installations où ça fonctionne. Puis, si, comme j'ai
mentionné, que... si c'est ultrasécuritaire, bien, peut-être que ça va prendre
de la flexibilité dans l'article pour se permettre d'offrir ceci. Parce
qu'actuellement les poupons sont exclus. Et ça reste qu'on sait que le grand
enjeu actuellement, c'est les places pour les poupons.
M. Lacombe : ...là, on a comme
l'inverse de ce que moi, je propose tantôt. Je vois la logique de ça, c'est
qu'on dit : On veut être plus prudents avec les poupons, parce que c'est
rare qu'il y a des endroits où on peut le faire. Puis là c'est intéressant, parce que vous nous dites : Non, non,
donnez-vous ce pouvoir-là parce que ça peut arriver que ça soit
possible. Ça fait que je prends bonne note que vous voulez qu'on se donne plus
de flexibilité.
Mme Maccarone : ...puis tous
les codes de bâtiment, bien, je pense que... Bien oui, c'est ça, je pense qu'on
a vraiment besoin d'avoir des places qui
sont développées pour assurer la qualité, absolument. Puis je me fie sur le
ministre de s'assurer que...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, merci infiniment.
Donc, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux au mardi 15 février,
à 9 h 45, où elle poursuivra son mandat. Merci.
(Fin de la séance à 16 h 31)