(Onze heures trente minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Votre
attention, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des relations avec les citoyens ouverte.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi n° 1, Loi modifiant la Loi sur les services
de garde éducatifs à l'enfance afin d'améliorer l'accessibilité au réseau des
services de garde éducatifs à l'enfance et de compléter son développement.
Je souligne que cette séance se déroulera à la
fois dans la salle Louis-Joseph-Papineau, où je me trouve, et dans la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Lévesque (Chapleau) est remplacé par Mme Proulx
(Côte-du-Sud); Mme Picard (Soulanges), par M. Jacques
(Mégantic); et M. Bérubé (Matane-Matapédia), par Mme Hivon
(Joliette).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Mme la secrétaire.
Avant de débuter, je vous rappelle qu'il avait
été convenu de suspendre l'étude des articles 8, 9 et 10 du projet de loi.
Lors de l'ajournement de nos travaux hier, nous
en étions à l'étude d'un amendement de M. le ministre à l'article 11 du
projet de loi. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet amendement?
S'il n'y a pas d'intervention sur cet
amendement, nous allons passer... les mettre aux voix.
Oui, M. le ministre.
M. Lacombe : J'ai juste une
question, Mme la Présidente. Là, ça, c'est l'amendement que nous proposions?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
M. Lacombe : «L'organisme
qu'elle désigne», «évalue au moins une fois par année». Là, je veux juste
rappeler pour tout le monde, là, parce que, là, on s'apprêtait à passer au
vote, mais il y avait l'enjeu, là, qu'on avait soulevé, des territoires.
Donc...
Des voix : ...
M. Lacombe : Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
pour les articles suspendus.
M. Lacombe : Non, mais là, on était à 11, et à 11 vous me
suggériez aussi... je ne vous parle pas de 8, 9 et 10, mais à 11, où
vous nous aviez aussi fait la suggestion d'ajouter... Parce que, quand on
parlait de territoires qui sont désignés par le ministre, vous nous
disiez : Bien, ce n'est pas clair. Peut-être que je n'aurais pas dû le
dire, on l'aurait adopté comme ça, mais, vous voyez, je suis honnête. Donc, on
avait aussi une proposition, qui était en validation, pour ça, qu'on aurait
présentée cet après-midi. Donc, est-ce que vous aviez encore des questions sur
cet article-là, ou ce que vous attendez, c'est que je vous propose un nouvel
amendement?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Joliette.
Mme Hivon : Moi, juste pour réitérer ma préoccupation, là,
c'était vraiment à savoir en combien de territoires on divise l'ensemble
du Québec pour faire l'analyse puis s'assurer qu'il n'y aurait pas de recul
pour revenir à des plus grands territoires, là. Donc, ma question, c'était de
savoir où on pouvait enchâsser ça pour s'en assurer.
M. Lacombe : Sur cette
question-là, on a eu une discussion intéressante hier, puis c'est certain que,
si on le met dans la loi, je réitère que
c'est difficile, après ça, d'être flexible et que, si vraiment quelqu'un...
parce que c'est clair que c'est
sous-entendu qu'il y a plusieurs territoires et qu'il faudrait être un peu
coquin, comme disait Henri Bourassa
à l'époque, pour décider de ne faire du Québec qu'un seul territoire.
Légalement, est-ce que ce serait possible? Bonne question. Mais c'était le
choix qu'on avait fait, de ne pas inscrire l'unité de mesure, là. Parce que, si
on souhaite la changer, comme je disais, il faut qu'il y
ait un minimum de flexibilité. Là, vous proposez peut-être de le faire par
règlement, mais, encore là, il y avait déjà des enjeux. Moi, encore une fois,
je répète souvent depuis le début, là, ce n'est
pas une opposition de principe, c'est plus dans la mécanique des choses, là,
qu'il semblait y avoir peut-être quelques... quelques enjeux.
Et sinon, pour
l'autre question qui avait été...
Bien,
on peut peut-être finir là-dessus, là. Moi, en tout cas, c'est la réponse que
je vous donnerais pour l'instant.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Moi, je suis flexible sur le moyen aussi, Mme la Présidente, mais ce que je
voudrais, c'est que le ministre nous assure qu'il y a un endroit formel qui
demande une modification formelle où on prévoit le nombre de territoires pour
l'analyse des besoins. Je pense que c'est un gros plus que, maintenant, on en
soit à 1 200 quelques territoires et je ne pense pas qu'on devrait se
priver de ça dans l'avenir. Et, si ça n'est inscrit nulle part, s'il n'y a
aucune référence à ça ni dans la loi ni dans les règlements, je suis inquiète,
oui, que l'on puisse complètement revenir en arrière puis décider que ça va
être x nombre de territoires, ça veut dire que ça peut fluctuer au gré des
impératifs de chaque nouveau ministre ou... Donc, il me semble que ce serait
vraiment quelque chose de bien que ce soit inscrit que ça doit être prévu par
publication à la Gazette officielle, par exemple, tu sais, un minimum de
formalisme puis de transparence pour que, s'il y a des changements à ça, qu'on
puisse se positionner, le savoir.
Je comprends que
c'est une mesure qui était vue administrative, mais on prévoit tellement de
choses par règlement que je ne vois pas pourquoi on se priverait de ça. Mais,
si le ministre veut suspendre pour trouver le meilleur moyen d'y arriver...
Moi, je ne dis pas que c'est un amendement à la loi, là, je suis tout à fait
consciente que ça se peut très bien que ça ne soit pas de la nature d'une loi,
ce niveau de détail là, mais je pense que ce serait vraiment une avancée
d'avoir quelque chose de pérenne, là, pour dire : Le territoire est divisé
en tant d'unités, pour pouvoir avancer.
M. Lacombe :
Je comprends bien. Donc, on pourra... je pourrai peut-être revenir, là...
Mme Hivon :
Oui, peut-être que les fonctionnaires pourraient...
M. Lacombe :
Bien, parce qu'effectivement, là, vous constatez que ce n'est pas possible
pour moi en ce moment de vous donner l'amendement sur lequel on travaillait
parce que je comptais le déposer cet après-midi, mais ça, c'est bien entendu.
Et
sinon, peut-être juste pour compléter, là, sur la discussion qu'on avait
commencée hier, ce que je comprenais aussi,
juste pour être certain qu'ensuite on puisse avancer là-dessus, que... juste
confirmer avec la députée de Sherbrooke que ce qui était proposé, c'est de
s'assurer que... attendez, là, c'est parce je ne le vois pas ici, mais de
s'assurer que, quand on dit «pour chaque territoire qu'il détermine», là, vous,
évidemment, vous souhaitiez que ce soit plus clair que ce soit pour l'ensemble
du Québec à l'aide des unités de mesure qu'on détermine, c'est ça?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Effectivement, moi, ce dont je veux être certaine, c'est qu'une fois l'an
tous les territoires vont être évalués.
Quelle que soit la manière dont ils sont découpés, je veux qu'ils soient tous
évalués. Donc, je proposais de
retirer les mots «qu'il détermine» pour qu'on arrive à cet objectif-là, mais il
y a sûrement d'autres manières d'y arriver aussi.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre... Oh! pardon.
Mme Labrie :
J'aurai d'autres commentaires après, mais je vais juste...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci.
M. Lacombe : Bien, moi, ça, j'étais
d'accord avec le principe de ça, donc, oui, on va proposer une modification.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Parfait. Bon, mon autre commentaire, c'est qu'on me semble être au bon
endroit pour faire cette modification. Vous savez,
je l'ai nommé plus tôt en étude détaillée, j'ai un problème avec le fait qu'on
considère l'offre de places non subventionnées dans le calcul de l'offre
sur un territoire donné. Ça me semble être un endroit pertinent pour modifier
les façons de faire à cet enjeu-là. Quand on écrit, par exemple, «à ces fins,
il considère, notamment, les permis déjà délivrés, les demandes de permis et
les autres demandes», etc., est-ce qu'on ne pourrait pas préciser ici qu'on
tient compte seulement des... Vous savez que moi, personnellement, et à Québec
Solidaire, on privilégierait les CPE, mais est-ce qu'on ne pourrait pas, dans
une perspective de compromis, parler spécifiquement des permis pour des places
subventionnées, ici?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien,
c'est une bonne question dont on a évidemment déjà débattu, là. Donc là, je ne
surprendrai personne en reprenant certains des arguments que j'avais
énoncés plus tôt, c'est-à-dire qu'actuellement c'est clair que le réseau est
construit de telle sorte qu'il y a des garderies non subventionnées. Donc, on
évalue leur nombre, là, à plus de
66 000, actuellement. C'est clair que ce n'est habituellement pas le
premier choix des parents qui souhaitent avoir des places subventionnées,
et je sais que, bon, les collègues, vous n'êtes pas nécessairement d'accord
avec moi quand je dis ça. Bien, en fait, vous êtes d'accord avec l'objectif,
mais...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je suis désolée, Mme Hivon... la députée de Joliette
a dû quitter pour un vote, et je dois suspendre, à ce moment-ci. Donc, nous
allons reprendre nos travaux.
M. Lacombe :
Pas de problème.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je suspends quelques instants.
(Suspension de la séance à 11
h 39)
(Reprise à 11 h 51)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux.
Et,
après discussion, ce que j'entends, c'est que j'ai la collaboration de tout le
monde et l'obtention pour suspendre nos travaux jusqu'à 15 heures.
Donc, je suspends les
travaux jusqu'à 15 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 11
h 52)
(Reprise à 15 h 07)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Votre attention, s'il vous plaît! La Commission des
relations avec les citoyens reprend ses travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 1, Loi modifiant la Loi
sur les services de garde éducatifs à l'enfance afin d'améliorer
l'accessibilité au réseau des services de garde éducatifs à l'enfance et de
compléter son développement.
Je vous rappelle que
cette séance se déroulera à la fois dans la salle Louis-Joseph-Papineau, où je
me trouve, et dans la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine. Je souhaite donc
la bienvenue aux collègues qui se trouvent dans la salle Louis-Hippolyte-La
Fontaine.
Lors
de la suspension de nos travaux cet avant-midi, nous étions rendus à l'étude de
l'amendement du ministre à l'article 11. M. le ministre, la parole est à
vous.
M. Lacombe :
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Donc, comme convenu
ce matin, ce que je proposerais, c'est de retirer l'amendement qui... en fait,
de, oui, c'est ça, déposer... de retirer l'amendement qui avait été déposé et
d'en déposer un nouveau qui prend en compte les commentaires des collègues.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'accord. Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15
h 08)
(Reprise à 15 h 12)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux.
Je demande le
consentement pour le retrait de l'amendement du ministre, de l'article 11.
Est-ce que j'ai le consentement? Merci.
Maintenant, M. le
ministre, nous aimerions que vous nous lisiez votre nouvel amendement.
M. Lacombe :
Oui, Mme la Présidente.
Donc, c'est celui que
vous voyez à l'écran, présentement.
À
l'article 11.2 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance,
proposé par l'article 11 du projet de loi :
1° insérer, dans le
premier alinéa et après «évalue», «au moins une fois par année»;
2° insérer, dans le
deuxième alinéa et après «régional», «responsable»;
3° remplacer,
dans le troisième alinéa, «son territoire» par «ce territoire»;
4° insérer, à la fin du sixième alinéa, «ou, le
cas échéant, la personne ou l'organisme qu'elle désigne pour la représenter en
cette matière»; et finalement
5°
ajouter, à la fin de l'alinéa suivant... ajouter, à la fin, plutôt, l'alinéa
suivant :
«Aux fins de
l'application du présent article, la détermination des territoires par le
ministre est faite de manière à s'assurer, pour l'ensemble du Québec, de
mesurer de manière optimale les besoins en matière de services de garde
éducatifs à l'enfance. Le ministre publie, sur son site Internet, la manière
dont il procède à la détermination des territoires et les territoires
déterminés, lesquels doivent minimalement être à l'échelle des territoires des
bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial.»
Et
donc, bien, les amendements en question répondent aux préoccupations que,
évidemment, les collègues ont soulignées un peu plus tôt, c'est-à-dire
éviter que, par exemple, un gouvernement décide de dire : Bien, le
territoire sur lequel on se base est
l'ensemble du territoire québécois. Évidemment, ça ne représenterait pas bien
l'ensemble des besoins. Donc, on
souhaite amener ce filet de sécurité, qu'au minimum les territoires des bureaux
coordonnateurs — on
en a 161 — soient évalués. Et ça introduit aussi...
Contrairement au précédent amendement, ça introduit aussi le fait qu'on
le fera au moins une fois par année. Je vous avoue qu'en ce moment on le fait
deux fois par année, mais au moins ça introduit un minimum. C'est ce qui nous
avait notamment été demandé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Est-ce que j'ai des commentaires sur
l'amendement? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Moi, je ne vois pas satisfaction dans la préoccupation que j'ai nommée. Ma
crainte, c'était... parce que, quand on lit le premier alinéa, «pour chaque
territoire qu'il détermine», ma crainte, c'est qu'un ministre peut se dire : Bien, moi, cette année, je
détermine que je vais évaluer les besoins sur x, y, z territoire et non sur
chacun, 100 % des territoires.
Moi, c'est ça, la crainte que j'ai nommée. Je ne veux pas qu'un ministre puisse
dire : Moi, cette année, je
détermine que j'évalue 50 % des territoires que j'ai établis, puis l'année
prochaine j'évaluerai l'autre moitié ou même le quart, puis à chaque année on évalue le quart, puis sur quatre ans on
fait l'ensemble. Moi, c'est ça, la crainte que j'ai nommée, puis je ne
vois pas la réponse à ça dans l'amendement qui est ici.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Oui, bien, je comprends la question. Là, j'essaie de réfléchir à haute voix
devant les caméras pour voir... parce que
certainement que, lorsqu'on dit qu'«aux fins de l'application du présent
article, la détermination des
territoires», donc la façon dont on détermine ces territoires-là, que le
ministère le fait, c'est de manière à s'assurer, pour l'ensemble du Québec, de mesurer de manière optimale les besoins.
Je comprends qu'il peut y avoir un flou avec cette première partie là.
Ensuite... Oui, je comprends, je comprends. Suspendons une seconde.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15
h 16)
(Reprise à 15 h 20)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux.
M. le ministre, sur
l'amendement.
M. Lacombe : Oui, bien là, on a repris, mais je ne suis pas certain que vous avez
reçu l'amendement pour l'instant. Non, c'est ça, vous ne l'avez pas.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Il faut retirer celui-là.
M. Lacombe :
Mais on peut effectivement le retirer en attendant le prochain.
La Présidente (Mme
D'Amours) : J'ai besoin du consentement pour retirer l'amendement.L'amendement
est retiré.
Je suspends les
travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15
h 21)
(Reprise à 15 h 30)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux.
Donc, M. le ministre,
si vous voulez bien nous faire la lecture de votre amendement, s'il vous plaît.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente.
Donc, à l'article 11.2 de la Loi sur les
services de garde éducatifs à l'enfance, proposé par l'article 11 du
projet de loi :
1° remplacer, dans le premier alinéa,
«évalue, pour» par «évalue au moins une fois par année pour l'ensemble
du Québec, dans»;
2° insérer, dans le
deuxième alinéa et après «régional», «responsable»;
3° remplacer, dans le
troisième alinéa, «son territoire» par «ce territoire»;
4° insérer, à la fin
du sixième alinéa, «ou, le cas échéant, la personne ou l'organisme qu'elle
désigne pour la représenter en cette matière»; et finalement
5° ajouter, à la fin,
l'alinéa suivant :
«Aux fins de
l'application du présent article, la détermination des territoires par le
ministre est faite de manière à s'assurer,
pour l'ensemble du Québec, de mesurer de manière optimale les besoins en
matière de services de garde éducatifs à l'enfance. Le ministre publie,
sur son site Internet, la manière dont il procède à la détermination des
territoires et les territoires déterminés, lesquels doivent minimalement être à
l'échelle des territoires des bureaux coordonnateurs de la garde en milieu
familial.»
Donc,
essentiellement, là, je ne referai pas tout le commentaire que j'ai fait
tantôt, mais simplement dire qu'on a ajouté... pour être certain qu'il
n'y aurait pas de flou, là, on a ajouté que cette évaluation-là, elle est faite
pour l'ensemble du Québec, ce qui traduit dans le projet de loi l'intention qui
était derrière le premier amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il des... Oui, Mme la députée de Sherbrooke, s'il
vous plaît.
Mme Labrie :
Ça répond à ma préoccupation. Merci.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres commentaires? Oui, Mme la députée de
Joliette.
Mme Hivon : Oui, moi aussi, ça
répond... Je pense que c'est vraiment une avancée d'avoir le dernier paragraphe
parce qu'on va venir cadenasser
l'impossibilité d'avoir des plus petits territoires, au moins, que les bureaux
coordonnateurs. Mais, comme on en a
discuté, en ce moment, on procède avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de petits
sous-territoires, plus de 1 200. Donc, j'étais juste curieuse, je
ne sais pas si un membre de l'équipe du ministre peut nous expliquer... je ne veux pas qu'on rentre dans des détails à n'en
plus finir, mais comment on en est arrivés à ce nombre-là de sous-territoires,
puis l'utilité de tout ça, puis le niveau, je dirais, de certitude que
l'on peut avoir — même
si ce n'est pas ça qu'on inscrit dans la loi, puis qu'on inscrit que la plus
petite mesure, c'est au moins le territoire de BC — que ça va continuer à
être utilisé quand c'est pertinent, ces microterritoires.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente.
Bien,
d'abord, je... Bien, d'abord, c'est une excellente suggestion de la députée de
Joliette, donc, je vais lui donner ça, et donc je pense, effectivement,
là, que c'est une très bonne idée de l'intégrer. On a décidé... parce qu'on
était d'accord sur le concept, mais là, c'est ça, on a déterminé, de notre
côté, que la meilleure façon... la valeur refuge, là, ce seraient les territoires de bureaux coordonnateurs, parce que de
venir... y aller avec une précision telle que de dire, par exemple : On va se baser sur les
1 253 territoires, sous-territoires qu'on a identifiés, pour
l'instant, ça nous attacherait les
mains dans des secteurs où on ne veut pas nécessairement les utiliser ou on n'a
pas besoin peut-être de les utiliser.
Je
demandais des exemples. Par exemple, dans la ville de Québec, il y a
l'arrondissement Sainte-Foy—Sillery où, dans l'appel de
projets en continu, le territoire n'a pas été subdivisé parce qu'il a
été jugé qu'à cet endroit-là, pour des
raisons x, y — on peut penser à la mobilité, à la densité de la
population, etc. — il n'y avait pas ce besoin-là. Par contre, il y en a d'autres, le CSSS de la Montagne, à
Montréal, par exemple, qui a été subdivisé en Parc-Extension, Mont-Royal,
Côte-des-Neiges, parce qu'il y avait beaucoup de disparités socioéconomiques.
Donc, je vous donne un exemple montréalais, peut-être, pour notre collègue de Westmount—Saint-Louis.
Donc,
je pense, ça démontre : quand c'est nécessaire, on le fait, quand ce n'est
pas nécessaire, bien, on ne le fait pas.
Donc, de cette façon-là, on se garde une flexibilité. Si on a besoin d'y aller
plus en détail, on le fait, si on n'a pas besoin, on n'y va pas.
Mais, en même temps,
ce que je veux souligner, c'est que c'est vrai que ça amène une certaine
sécurité parce qu'un gouvernement mal intentionné ou... en fait, je ne devrais
pas dire ça, mais qui souhaite peut-être faire diminuer artificiellement les
besoins pourrait se servir de l'ensemble du territoire québécois puis
dire : Bien, sur l'ensemble, ça balance, par exemple, parce qu'on a un
surplus de places, peut-être, à Montréal, ça compense pour le manque de places ailleurs, donc on n'a pas besoin de
développer parce qu'au final ça balance. Évidemment, ça, en ayant au minimum
161 territoires, ça vient nous donner cette
sécurité-là. Et honnêtement, je pense que, même si on ne va pas dans les
1 253, ne serait-ce qu'avec ça,
moi, je vois très difficilement comment un gouvernement pourrait dire qu'il
atteint, là, disons, un équilibre, alors qu'il y aurait vraiment des
besoins.
Parce qu'il ne faut
pas oublier, les parents vont s'inscrire, là, au guichet unique, puis aussi
quand ils vont avoir des besoins pour leurs
enfants, donc... Et ce sera... parce qu'on se donne aussi une obligation dans
la loi, là, ce sera vraiment à notre avantage de se baser sur les
sous-territoires pour savoir exactement où on va les ouvrir, pour pas que ce
travail-là soit vain et, finalement, qu'on ouvre des installations dont on n'a
pas besoin dans des secteurs qui sont déjà bien desservis.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres commentaires?
S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons
procéder aux voix l'amendement de l'article 11. Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Dans
l'autre salle, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, nous revenons à l'article 11 tel
qu'amendé. M. le ministre.
M. Lacombe : Là, c'est à moi,
Mme la Présidente? Parce qu'en fait je l'ai déjà présenté. Donc, moi, j'ai fait
la présentation. Je ne sais pas s'il y a des collègues qui ont des
commentaires.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Y a-t-il des commentaires à l'article... Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente.
Moi, j'aurais des questions en ce qui concerne
«considérer». Ça fait qu'ici on dit «pour chaque territoire», on vient de faire
le débat là-dessus.
«À ces fins, il considère, notamment, les permis
déjà délivrés, les demandes de permis et les autres demandes d'autorisation faites en application de
l'article 21 ou de l'article 21.1 en attente d'une décision ainsi que la
couverture des besoins de services de garde.»
Moi, ma question, c'est lié aux maternelles
quatre ans, hein, parce qu'on dit «notamment». Mais est-ce qu'à l'intérieur de
ceci le ministre pense que... il juge important d'aussi prendre en
considération le développement de maternelles quatre ans, étant donné que nous
savions, et le ministre lui-même a dit en janvier 2019, je crois, quand nous
avons fait le débat sur le projet de loi n° 5 pour le développement de maternelles
quatre ans, qu'il n'y en aura pas, de
maternelle quatre ans, à côté d'un CPE? Ça fait que, là, quand on parle de
«considérer, notamment», devons-nous aussi prendre en considération le
développement de maternelles quatre ans?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, en fait, je
comprends que c'était le titre, là, de l'article, à ce moment-là. Je pense que
ça résumait une partie de la citation qui était à l'effet que, lorsqu'on aurait
à développer, évidemment, on ne fera pas exprès d'ouvrir... c'était le sens de mon
intervention, à l'époque, mais, si les besoins sont là, les deux services,
évidemment, peuvent cohabiter. Mais nous, on se base sur les besoins exprimés
par les parents en matière de services de
garde éducatifs à l'enfance. Donc, s'il y a des besoins, on va développer.
Donc, c'est vraiment là-dessus qu'on se base. On se base sur les inscriptions, principalement, qui sont faites au
guichet unique, sur l'offre de services qui est déjà là, et vous avez
aussi les autres éléments sur lesquels on s'appuie.
La maternelle quatre ans, elle arrive
inévitablement à la fin du parcours en petite enfance. Donc, de toute façon, les enfants ont besoin d'une place. Si le
parent opte pour la maternelle quatre ans, c'est son droit, mais il aura quand
même besoin d'une place pour la première année, la deuxième et la troisième,
donc il faut développer ce service-là de
toute façon. Puis évidemment, bien là, s'il y a des mouvements d'enfants parce
que des parents optent pour la maternelle quatre ans, bien, on est capables de s'ajuster. Il y a toujours une
croissance de population. S'il y a des places qui deviennent vacantes parce qu'il y a des tout-petits de quatre
ans qui vont vers... on peut réorganiser nos services à l'intérieur pour
profiter aussi, là, rentabiliser ces places-là et ne pas les laisser, entre
guillemets, dormir sur une tablette, bien sûr.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Évidemment,
moi, je pense que ce serait important de rajouter, parce que, quand on parle de «considère»... Je ne dis pas qu'on ne devrait
pas nécessairement, mais, quand le ministre parle de développement de
places... Puis, je comprends, on a plusieurs choses à prendre en considération,
puis, je pense, ce qu'on cherche, c'est une
complémentarité dans les réseaux. On sait que le développement de maternelles
quatre ans a eu un impact, par exemple, sur le milieu familial.
Alors, ne devons-nous pas prendre en considération aussi le développement de
maternelles quatre ans ou le réseau de
l'éducation quand on parle de quand nous allons développer des places, mettons,
en priorité où nous allons développer
des places? Parce que, c'est sûr, la maternelle quatre ans, il y a eu un impact
sur les réseaux de services de garde de la petite enfance.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
• (15 h 40) •
M. Lacombe : Honnêtement, je ne
comprends pas la proposition. Qu'est-ce que vous voulez qu'on prenne,
exactement? Comment ça se concrétiserait, là, ce que vous nous proposez?
Mme Maccarone : Moi, ce que je vous propose, c'est qu'«à ces
fins, il considère, notamment, le développement de maternelles quatre
ans, les permis déjà délivrés». Mais je pense qu'on a un devoir de prendre en
considération ce développement, parce que c'est un réseau qui est
nécessairement un peu en compétition, entre guillemets, parce que les parents
ont un choix, ils peuvent choisir que leur enfant reste dans le réseau de
services éducatifs jusqu'à l'âge de six ans,
s'il le faut, selon les besoins de l'enfant, ou ils ont le choix d'envoyer leur
enfant à l'école, s'il y a une maternelle quatre ans qui est déjà développée.
Mais ça, ça veut dire, je pense, qu'il faut prévoir une complémentarité parce qu'on a les deux réseaux qui sont distincts. Dans
le fond, ce que je propose, c'est de s'assurer qu'il y a quand même un lien, un
«dotted line», qu'ils se parlent entre eux pour s'assurer que, quand on pense
au développement, bien, on prend aussi en considération le développement
de maternelles quatre ans.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
D'accord. Bien, merci pour l'explication, je comprends un peu mieux. Ceci dit,
on peut discuter de ça, c'est que l'enfant,
avant d'atteindre quatre ans, évidemment, il a un an, deux ans, trois ans
et il a besoin d'une place. Donc, habituellement, l'enfant est inscrit
dès la grossesse, et cette place-là que le parent attend pour son enfant, il
faut la développer. C'est clair que, lorsqu'un enfant de quatre ans quitte pour
la maternelle quatre ans parce que son parent fait ce choix-là plutôt que de
faire une dernière année au CPE ou à la garderie, ça libère une place, mais
cette place-là, elle est comptabilisée dans notre modèle, c'est-à-dire,
lorsqu'on regarde combien de parents attendent encore sur... combien d'enfants
attendent encore sur la liste, on est capables de voir combien de places sont actuellement
disponibles. Donc, c'est... je ne suis pas...
Je comprends que
l'objectif, c'est peut-être de dire : Il faut collaborer avec le ministère
de l'Éducation pour harmoniser, mais en même temps je dirais que, oui, là, il
faut toujours continuer puis améliorer ce qu'on fait déjà, mais
qu'actuellement, qu'il y ait une classe de maternelle quatre ans ou pas dans un
quartier, il faut développer des places pour les tout-petits, là, parce que ces
tout-petits-là, dans les premières années de vie, en ont besoin. Puis je dirais
même que, si on venait faire ça, ça viendrait artificiellement... je ne sais
même pas si je peux dire ça, là, mais ça pourrait peut-être même avoir comme
effet de diminuer nos besoins, qu'on développe moins de places, puis que, là, éventuellement...
Mais, en tout cas, je ne pense pas que ce soit nécessaire, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Le but, c'est de ne pas développer moins de places, le but, c'est de prendre en
considération ceci. Parce que, même le rapport d'impact... quand le projet de
loi a été déposé, il y avait un rapport d'impact pour voir ça va être quoi,
l'impact sur le réseau de services éducatifs, alors on sait qu'il y a un impact
de développement de maternelles quatre ans. Alors, ce que je dis, ce n'est pas
d'arrêter le développement, mais, quand on parle de ce que nous devons prendre
en considération en lien avec le premier alinéa, moi, ce que je propose, c'est
de prendre ceci en considération. Pas nécessairement d'arrêter le
développement, ce n'est pas ça du tout mon point, c'est juste je pense qu'on
devrait, comme le ministre a dit, harmoniser. Je pense que ça va être très
important de prendre ceci en considération jusqu'à tant qu'il y aura une
maternelle quatre ans vraiment partout, partout, partout dans le réseau. Mais
on n'a pas une date butoir pour ceci non plus, ça fait que, pour le moment, je
vous dirais que c'est juste de s'assurer que ça aussi, c'est pris en
considération avec les autres critères qui sont décrits dans le premier alinéa.
Dans le fond, on développe les deux. Je sais que les réseaux en parallèle, là,
c'est...
M. Lacombe :
Bien, je vais vous proposer quelque chose, parce que je comprends votre
intention, qui est louable, là, puis je partage le même objectif que vous qu'il
y ait une collaboration, mais je ne suis vraiment pas persuadé que c'est le bon
endroit, donc, parce que, concrètement, là, ce que... Je vous donne un exemple
très, très concret, là. Si on a, dans un quartier... prenons un quartier, un
petit quartier. Chez vous, il y a 80 enfants qui sont inscrits sur la liste
d'attente, d'accord? Nous, ce que ça nous dit, là, c'est qu'il faut construire
un CPE ou une garderie, donc, octroyer des places. Qu'il y ait une maternelle
quatre ans ou pas, ces enfants-là attendent sur la liste d'attente — souvent,
ce sont des poupons — il
faut bâtir. Donc, qu'on prenne ou pas en considération la présence d'une
maternelle quatre ans qui est là ou qui va venir, ça n'enlève pas le fait que
la demande des parents, là, c'est d'avoir une place pour leurs 0-1 an, deux ans
ou trois ans. Et là, oui, à la fin, à la quatrième année, il peut y avoir un
mouvement, puis là c'est à nous de s'ajuster, mais ça libère des places dans notre
réseau, et donc ça nous incite, après ça, à moins en développer dans ces
secteurs-là où il y a eu des développements, on s'ajuste.
Ça fait que c'est
pour ça que je dis : Je ne pense pas que c'est... en fait, ce ne serait
pas bon de faire ça, là, parce que ça nuirait à notre développement. Par
contre, ce que je propose à la députée de Westmount—Saint-Louis, c'est peut-être de
demander à mon équipe, qui va l'apprendre en même temps que je vous le dis en
ce moment, s'il n'y a pas un endroit, là, à quelque part, où on peut venir
intégrer cette notion-là de collaboration, puis peut-être que je pourrai lui
revenir, mais ce n'est définitivement pas, selon moi, à cet article-là, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Maccarone : Est-ce que le ministère ou le ministre a quand même une idée des
prévisions démographiques en ce qui concerne le développement?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe :
Maternelle quatre ans?
Mme Maccarone : Oui.
M. Lacombe : Bien, oui, bien
sûr, là. Il y a, évidemment... Au gouvernement, on travaille en collaboration.
Donc, oui, on comprend bien... Mais il y a des objectifs. D'ailleurs, si on
ouvre le plan stratégique, là, je ne connais pas les objectifs du ministre de
l'Éducation par coeur, mais il y a des objectifs qui sont établis, puis
évidemment le ministère de l'Éducation suit ça. Puis, comme gouvernement, on
s'assure de répondre à tous les besoins, là.
Mais, je reviens à ce que je disais, si on va
dans le sens qui est proposé, je pense que ça va nous nuire, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Bien, je suis
contente de savoir, peut-être, il y aura une place où nous pouvons l'inscrire.
Parce que nous le savons, actuellement, il y a un impact, il y a un impact sur
le réseau, ça fait que je pense que c'est juste de prendre en considération ce
développement. Comme je vous dis, ce n'est pas nécessairement d'être contre, ce
qu'on veut, c'est développer, mais faire un développement qui va vraiment tenir
compte tout ce qui est important en ce qui concerne les «notamment», parce que
c'est une liste qui, évidemment, n'est pas complète, on peut rajouter plein de
choses. Alors, moi, je propose qu'on rajoute quand même le développement de la
maternelle quatre ans ici.
J'aurais une autre question, M. le ministre,
pendant que votre équipe et vous, vous êtes en train de voir si c'est ici ou
c'est ailleurs qu'on peut parler...
M. Lacombe : ...pas ici, ça,
c'est sûr.
Mme Maccarone : ...c'est aussi
en ce qui concerne les indices de défavorisation. Ça me ramène un peu aussi le
débat que nous avons eu, au sein du projet de loi n° 5
pour le développement des maternelles quatre ans. On a quand même fait du
chemin sur ce point-là en commission, à l'étude détaillée, avec le ministre de
l'Éducation en ce qui concerne ce type de déploiement. Ça fait que, quand nous
sommes en train de penser le développement du réseau, je propose, encore une
fois, peut-être, ce serait juste de penser, quand on dit... de considérer
notamment aussi l'indice de défavorisation ou le milieu socioéconomique pour
s'assurer qu'on développe en priorité aussi les places où on sait que les
enjeux sont vraiment difficiles pour des parents qui peuvent être... et les enfants,
évidemment, qui peuvent se retrouver dans une situation de vulnérabilité, un
peu comme on l'a fait avec les maternelles quatre ans.
Ça, ça a été quelque chose qui était très
important quand on pensait au développement, quand on a donné la priorité de
quelle place versus une autre place, parce qu'on dit que tout le monde... c'est
important pour tout le monde, évidemment, tout le monde a besoin d'une place,
mais peut-être il y a des gens qui sont plus en situation de vulnérabilité,
puis les besoins sont peut-être un petit peu plus grands qu'une autre place,
pour s'assurer qu'on peut permettre le programme d'Agir tôt, par exemple, de
s'assurer... on a des enfants qui ne fréquentent pas un service de garde ou un
service éducatif, pour venir vraiment aider, puis pour les... ces parents puis
ces familles.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente.
Bien, d'abord, juste pour clarifier, là, si
votre intention, c'est de déposer quelque chose à cet article-là pour la
collaboration avec le ministère de l'Éducation, moi, je vais... comme je vous
dis, là, ce n'est pas... ça sonne négatif, mais je vais m'opposer, parce que je
pense que ce serait vraiment une mauvaise idée. Donc, je vous le dis tout de suite, pour moi, ce n'est pas là. Mais on a trouvé
une voie de passage, parce que l'objectif est noble puis on peut le concrétiser dans la loi. Ça, il n'y a pas de
problème. Donc, on va vous proposer quelque chose. On est en train de regarder
pour un nouvel article qu'on pourrait déposer plus loin, là.
Mais, pour revenir à votre deuxième question sur
la défavorisation, bien là, on change de paradigme, donc c'est sûr que, maintenant, on ne priorisera pas la
construction dans les secteurs défavorisés, donc je veux le souligner,
parce qu'on va développer partout. Donc, le travail du gouvernement, c'est de
s'assurer d'octroyer ces projets-là. Et, dès le moment où il y a un manque de
places dans un secteur ou l'autre, qu'il soit défavorisé ou pas, bien, on
octroie ces places-là. Donc, aussitôt qu'il y a un projet, on l'octroie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Mais il n'y a
pas des fois où il faut faire un choix parce qu'on... mettons, parce que, comme par exemple, on a des difficultés en
ressources matérielles, on a des difficultés en pénurie de main-d'oeuvre, puis
il faut faire un choix. Tu sais, le moment va arriver qu'il y aura une année où
il faut faire un choix entre endroit A et endroit
B. On ne devrait pas s'assurer qu'il y a des endroits avec des indices de
défavorisation que nous devons prendre en considération en priorité pour
s'assurer que ces parents ont quand même le renfort nécessaire?
• (15 h 50) •
M. Lacombe : Bien, moi, je
dirais non, puis ce n'est pas parce que je suis insensible, là, parce que,
bon...
Mme Maccarone : Ce n'est pas
que j'ai dit.
M. Lacombe : Non, non, je le sais, que vous ne dites pas ça,
mais je sens le besoin de me justifier parce que c'est une idée
intéressante, mais... c'est une idée intéressante, mais qui n'est pas
nécessaire. Parce que je suis le premier à dire,
il faut prioriser les enfants défavorisés. C'est une avancée majeure, puis
c'est un changement, aussi, là, de mentalité de dire : Maintenant, on va prioriser. C'est ce que je propose. On
va en parler plus tard, là, tu sais, de prioriser les enfants
défavorisés dans l'admission des CPE, des garderies subventionnées qui
existent.
Mais une fois qu'on a dit ça, ensuite, pour le
développement du réseau en tant que tel, bien là, si dans Westmount—Saint-Louis,
il nous manque 80 places dans un... s'il nous manque 80 places à
Westmount et 80 places dans le quartier Saint-Louis, qui ont deux réalités
socioéconomiques différentes, vous nous le rappelez souvent, bien, nous, on va autoriser les deux projets. Et, à la
fin, s'il y a un des deux projets, il y a un enjeu de main-d'oeuvre, bien, ça,
ce n'est pas une décision qui relève du ministère, c'est-à-dire, c'est
le projet lui-même qui va dire : Bien là, moi, j'ai du retard dans mon
projet parce que je manque de main-d'oeuvre ou j'ai du retard dans mon projet,
là — ça
nous arrive ces jours-ci — j'ai
du retard parce que les matériaux ne rentrent pas, je n'ai pas mes portes, mes
fenêtres, puis ça, c'est des enjeux qui sont extérieurs au ministère. Donc,
nous, on n'a pas à faire cette priorisation-là. Dès qu'il y aura un besoin... C'est pour ça que je dis : Ça
peut.... c'est... il va falloir qu'on intègre ça, parce qu'on n'est pas
habitués, là, mais aussitôt qu'il y avait un besoin, ce besoin-là va
être comblé maintenant.
Mme Maccarone : C'est parce que
ça, c'est aujourd'hui. Mettons dans... ça, c'est une loi qu'on ne pense pas à
l'ouvrir pour des années, des années et des années. Ça fait que c'est pour ça
que je propose peut-être de mettre quelque chose qui serait plus pérenne,
quelque chose qui serait plus noir et blanc dans la loi pour s'assurer,
mettons, le développement futur. À la suite
de... le ministre a dit : 2023‑2024, le réseau serait développé, mais il y
aura une suite de ça. Ça fait que,
pour la suite de ça, ne devons-nous pas se préoccuper? Puis ce n'est pas une
question, nécessairement, de faire un
choix, mais là on parle de considérer. Ça fait que, quand on a des
considérations, tu sais, c'est... on porte la parole de plusieurs
personnes, ici, comme députés, je parle de... Devons-nous, peut-être, prendre
en considération ces personnes qui sont plus vulnérables pour s'assurer qu'il y
aura une priorité pour eux, oui, quand on parle de quand les enfants vont
fréquenter le réseau, mais aussi quand on parle du développement?
Si vous voulez, écoute, on avait préparé un
amendement à cet égard, je peux déposer l'amendement pour continuer le dialogue. Je ne sais pas si le
ministre a une autre suggestion à cet égard, mais c'est vraiment dans cet
esprit que je partage ce point de
vue. Cette loi-là va avoir une longue vie, alors on devrait prévoir le tout
possible, aujourd'hui, qu'on peut. Ça fait que je pense que ça serait
juste de prendre en considération ces familles.
M. Lacombe : Je comprends, puis évidemment c'est le droit de
la députée de Westmount—Saint-Louis de déposer cet amendement-là si elle le souhaite, mais ce que je vous
dis, c'est que... en fait, je suis entièrement d'accord quand elle dit : Là, actuellement, c'est la
volonté du gouvernement, mais on ne sait pas ce qui va se passer dans
10 ans, là. Moi, je suis
d'accord avec elle, c'est la raison pour laquelle il faut pérenniser cette
volonté-là d'avoir un réseau complet à maturité. C'est pour ça que
l'étude du projet de loi, là, ça vise à compléter le réseau, donc, et pour y
arriver, nous, la façon qu'on juge la plus
efficace, c'est de dire, avec l'article qui va introduire à 93.0.3 dans notre
loi, le fait que dès le moment... quartier défavorisé ou pas, là, dès le
moment où il y a un déficit qui est projeté, il doit y avoir un appel de projets. Je dis «dès le moment», évidemment, on
s'est donné un six mois parce qu'il faut, bien sûr, enclencher tout le
processus. Mais donc ça, ça inclut, évidemment, les territoires défavorisés.
Donc, je pourrais préciser en disant : Dès le moment où, dans un quartier
défavorisé, il y a plus d'enfants sur la liste d'attente qu'il y a de places
disponibles et qu'on projette qu'il va
manquer de places, on lance un appel de projets pour être capables de combler
ce manque à gagner.
Donc, ce que la députée souhaite, là, ce n'est
même pas une question d'interprétation, c'est que c'est noir sur blanc dans le projet de loi, un article plus tard.
Donc, ça couvre les enfants défavorisés, oui, mais tous les enfants du Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Je vais quand même déposer mon amendement, Mme la
Présidente, pour s'assurer qu'on aura assez de temps pour faire le débat
là-dessus, mais je remercie beaucoup le ministre pour son intervention.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 55)
(Reprise à 16 h 03)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux.
Maintenant, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
si vous voulez bien nous faire la lecture de votre amendement, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Avec
plaisir, Mme la Présidente : L'article 11 du projet de loi est
modifié par l'ajout, dans le premier alinéa, après le mot «notamment,»,
des mots «l'indice de milieu socio-économique,».
Pour renchérir sur ce
que nous venons de discuter juste tout dernièrement, je pense que c'est juste
d'avoir à l'intérieur des considérations, de
s'assurer qu'aussi les milieux socioéconomiques qui font face, peut-être, à des
difficultés, des parents qui font face à des
difficultés, les enfants qui font face à des difficultés, on pense à peut-être
une façon de prioriser quand on prend en considération ces enjeux, quand on
pense à développer le réseau. J'entends le ministre, qui dit qu'on n'aura peut-être pas à faire ce choix-là parce que
le réseau sera entièrement développé, mais, comme j'ai dit auparavant,
je pense que c'est important qu'on prenne en compte... C'est aussi un indice,
mais — je
vais terminer mon point — c'est
important de prendre en considération ceci parce que c'est une loi qui sera
pérenne, c'est une loi qui va durer
des années. Puis il y aura une suite à 2023, 2024, 2025, alors ça va être
important de s'assurer que les personnes qui se retrouvent en situation
de vulnérabilité sont prises en considération.
Je
rajoute que, quand on parle, peut-être, de maternelle quatre ans ou aussi
les besoins dans le milieu scolaire, l'indice de défavorisation, c'est pris en
considération. C'est quelque chose... c'est un enjeu qui est très important dans
le milieu scolaire, puis on s'inspire un peu... puis là c'est le lien. Alors,
je pense que ça devrait être important d'avoir cette compatibilité entre les
deux réseaux, une harmonisation dans la façon qu'on voit les choses pour venir
aider nos enfants, qu'ils soient un poupon
ou un enfant de sept ou huit ans. On devrait prendre en considération ce
milieu, puis c'est très important pour s'assurer qu'on rejoigne les
personnes qui sont vraiment en besoin le plus rapidement possible.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Honnêtement, si...
puis ça va appuyer ce que je vais dire par la suite, là, mais... puis on vient
essentiellement, de toute façon, d'avoir le débat, mais vous remarquez que ce
qui est dans ce paragraphe-là, on parle de quantitatif, c'est-à-dire les permis
déjà délivrés et les demandes qui sont en cours, parce qu'évidemment, bien, on
ne veut pas... on ne veut pas que,
finalement, on se retrouve avec des surplus de places, donc on est vraiment
dans le quantitatif pour la simple et bonne raison que tous les enfants
vont avoir une place, et la loi... l'article que je propose plus loin va
maintenant obliger le ministère de la Famille, le gouvernement du Québec plus
largement, à développer ces places-là dès qu'il en manquera, donc incluant dans
les milieux socioéconomiques.
Donc, cette
logique-là, elle était bonne dans une... Cet article-là aurait pu être bon
dans... Si on n'avait pas d'obligation de développer, là, on pourrait
dire : Oui, priorisons les milieux socioéconomiques où il y a plus de difficultés, mais là, dans l'état actuel de ce
qu'on propose, il n'y aura pas de discrimination positive ou négative, tous les
enfants vont avoir une place, tous les projets vont aller de l'avant lorsqu'il
y aura un besoin, donc cet amendement-là est rendu... est rendu inutile, puis
je dirais même qu'il va nous ajouter une... il va ajouter une lourdeur inutile
parce que tous les enfants vont en avoir une. Mais, puisque ce sera dans la
loi, pour l'évaluation des besoins, ça amène une lourdeur dont on n'a pas
besoin, alors qu'on veut développer pour tout le monde, peu importe, là, le
quartier dans lequel ils se trouvent. Donc, pour cette raison-là, comme je l'ai
dit tantôt, c'est... Ce n'est pas que je suis contre, là, c'est juste que ce
n'est pas... ce n'est pas utile et que, donc, moi, je ne peux pas être en
faveur de ça.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Je veux juste rappeler au ministre que, la première ligne dans le premier
alinéa, on parle des priorités de développement de ces services, ça fait qu'on
parle quand même des priorités. Puis, quand on va plus loin, là : Ah! non, non, ça, c'est... je fais ça tout seul, là,
imagine. Ça fait que, non, c'est ça, c'est... on parle quand même des
priorités, c'est important, c'est le mot qui est utilisé dans cet alinéa.
Alors, quand on dit ceci, je pense que ça va être
important de le prendre en considération parce que c'est «priorités». Quand on
parle des priorités, bon, bien, il faut considérer «notamment», ce n'est
pas une liste exhaustive, on peut rajouter des choses. Alors, ça va être
important de penser à ceci puis que...
J'entends le
ministre, mais je veux aussi être réaliste. À date, il y a 4 000 places
qui sont développées, ça fait qu'on a des
années devant nous avant que le réseau sera complété. Ça fait qu'on devrait
prévoyer puis s'assurer que les personnes qui se retrouvent en situation
de vulnérabilité font partie de cette priorisation. Et la considération, quand on parle du développement, ça se peut que ça va
aller au-delà de 2023‑2024, ça fait qu'on devrait penser à eux à l'intérieur
de ceci non seulement quand... pour que les enfants aient un accès, mais aussi
quand on parle de développement.
Comme par exemple,
quand on parle de est-ce que la conversion, c'est le développement, j'ai des
questions à l'intérieur de cet alinéa que ça se pose. Ça fait que, pour
s'assurer qu'on protège les personnes, je pense que ce serait juste de mettre
ça comme une priorité de considération.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Y a-t-il d'autres interventions? M. le ministre.
M. Lacombe : Très rapidement, là, je pense qu'il y a... En fait, ce que la députée
de Westmount—Saint-Louis souligne, là, au sujet des
priorités de développement des services, il y a une nuance, là, qui est
importante. On dit «évalue, pour chaque territoire qu'il détermine, les besoins
de services de garde éducatifs à l'enfance », et là on dit «et identifie,
le cas échéant, des priorités de développement de ces services», on n'est pas
obligés. Les priorités, ça pourrait être, par exemple : J'ai lancé un
appel de projets au début du mandat pour les parents étudiants parce que, là,
on souhaitait développer un type de services qui était différent, mais là le
paradigme change, là, on se garde ce pouvoir-là, mais le paradigme change, tous
les enfants vont avoir une place. Puis je comprends la députée de Westmount—Saint-Louis,
qui dit : Bien, dans certains cas, il y a du retard. Oui, mais la job du
gouvernement, c'est de délivrer, c'est... en fait, c'est d'octroyer les places
et d'appuyer le développement de ces projets-là, et on les appuie tous, là.
Donc, à la fin, tous les enfants vont avoir une place, et c'est la meilleure
façon de s'assurer que, dans les milieux défavorisés, il y en ait aussi, là.
Donc, même si on venait
les prioriser, les enfants issus de ces milieux-là ne l'auraient pas plus
rapidement. Ce qui va changer leur vie, à eux, c'est qu'on les priorise dans
les politiques d'admission. Là, ça, c'est le bon endroit où on peut agir, et
ça, on le fait dans le projet de loi. C'est une avancée majeure, là. Puis moi,
je suis très, très fier de ça parce qu'il faut les remettre, ces enfants vulnérables,
au coeur de notre priorité. D'ailleurs, dans le Grand chantier pour les
familles, c'est un des objectifs qu'on a, donc, je dirais, développement, là,
partout où on en a besoin.
Ensuite de ça, ne prenons pas de chances, là je
rejoins la députée de Westmount—Saint-Louis,
ne prenons pas de chances, même si tous les enfants vont avoir une place,
priorisons-les quand même dans les listes d'attente pour nous assurer que, s'il
y a une place qui se libère deux semaines, trois semaines avant et que, là, on
a le choix entre deux enfants, bien, qu'on choisisse celui qui vient d'un
milieu défavorisé, effectivement, qu'on lui donne cette priorité-là. Mais ça,
il faut faire ça dans les politiques d'admission, pas dans le développement,
parce que, encore une fois, le développement, on va le faire partout, partout,
partout où on en a besoin.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Mais, pour être
en mesure de prioriser ces enfants, il faut que ces enfants aient une place,
puis souvent c'est fait par quartier. C'est pour ça que je demande au ministre
de considérer, à l'intérieur de cet article, que, pour prioriser ces enfants,
il faut prioriser le développement dans ces endroits pour s'assurer que, quand il
y a un besoin puis ils lèvent la main, qu'on priorise ces enfants.
Puis j'ai hâte d'avoir le débat là-dessus pour
jaser parce que, oui, moi aussi, je rejoins le ministre pour dire : On
devrait prioriser ces enfants comme nous devons prioriser aussi les enfants
ayant des besoins particuliers, vous le savez,
c'est quelque chose que nous allons jaser ensemble, mais, pour leur donner ce
choix, pour prioriser ces enfants, il faut prioriser ces places.
Ça fait que je vois mal pourquoi on ne pourrait
pas faire le lien parce que ça va de main en main. «It's hand and glove.» Les deux
se parlent, ils vont ensemble, et c'est conséquent. C'est un lien dans la loi,
quand ce sera adopté, éventuellement, qui
dit qu'on est conséquents avec nous-mêmes : pour s'assurer que ces enfants
ont un accès, on veut s'assurer qu'ici, l'accès, la place est privilégiée.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, j'ai déjà dit, essentiellement, ce que
j'avais à dire là-dessus, là. On n'a pas à les prioriser, tous les
projets vont être autorisés.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a d'autres... Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Très rapidement,
simplement pour dire que je vais appuyer l'amendement de ma collègue, surtout
que — puis
je vais y revenir après cette conversation là — en ce moment, on ne tient pas
compte de l'offre de milieux non subventionnés pour évaluer les besoins. Donc,
ça me semble d'autant plus pertinent de tenir compte de l'indice du milieu socioéconomique parce que, si sur un territoire
donné, par exemple, la moitié de l'offre est en places privées non subventionnées, moi, je pense qu'il
faut tenir compte de ça, surtout si l'indice du milieu socioéconomique
est faible dans ce secteur-là. Donc, pour cette raison-là, je vais appuyer
l'amendement de ma collègue.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Joliette.
Mme Hivon : Moi, je veux juste
dire que je suis parfaitement d'accord avec le principe. Le ministre nous dit
que ça va se retrouver ailleurs, mais est-ce que ça va se retrouver ailleurs comme
critère avec les mots «indice de milieu socio-économique»? C'est un peu ça, ma
question.
M. Lacombe : Est-ce que vous
voulez que je réponde? Oui?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, c'est que...
c'est l'article 37 du projet de loi, où on travaille à l'article 93
de notre loi, puis ce qu'on dit, c'est : Dès qu'il y a un besoin dans un
territoire, on développe les places, le gouvernement est obligé. Donc,
évidemment, défavorisés ou pas, on va aller de l'avant avec ces projets-là.
Donc, c'est pour ça que je dis : Est-ce
qu'on priorise les enfants défavorisés? Est-ce qu'on priorise les enfants qui
sont là depuis plus longtemps sur la liste d'attente? Est-ce qu'on priorise les
enfants qui ont des besoins particuliers? Bien, tous les projets dans les
endroits où... Bien, je ne devrais pas dire ça comme ça, parce qu'on peut refuser des projets qui ne sont pas de bonne
qualité, là, mais ce que je veux dire, c'est : dans tous les endroits où
il y aura un déficit de places, on va le combler, ce déficit-là, en
lançant un appel de projets puis en octroyant les places, défavorisés ou pas.
Donc, c'est encore mieux que ce que la députée de Westmount—Saint-Louis
propose, là, notre proposition, c'est dire : Oui pour les enfants
défavorisés, mais oui pour tout le monde, là, et c'est la meilleure façon de
s'assurer que les enfants auront une place.
Et, à l'article 30 du projet de loi, on vient
les prioriser, ces enfants défavorisés, dans nos politiques d'admission. Parce
que, là, je pense que, même si, à terme, je pourrais aussi dire : Bien
non, là, tous les enfants vont avoir une place, on n'a pas besoin de les prioriser dans les politiques
d'admission, là je suis d'accord qu'il peut y avoir un certain,
peut-être, délai où il faut permettre aux enfants défavorisés de couper la file
puis, peut-être, de sauver un mois, là, par exemple, deux mois, dans certains
cas, plusieurs mois, si c'est rendu nécessaire pour je ne sais quelle raison.
Donc, à l'article 30, on va les prioriser dans les politiques d'admission. Ça,
ça va faire la différence.
La Présidente (Mme D'Amours) :
D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre... Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste dernière
question. Dans le projet continu du ministre, est-ce que tous les projets qui
ont été envoyés ont été acceptés, tous les projets qui ont été soumis?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Non, parce qu'on
avait un besoin, donc, de 17 000 places et, jusqu'à maintenant, on a
reçu plus de 64 000 places en
projets. Donc, c'est normal qu'on n'accepte pas tous les projets. C'est pour ça
que je me suis corrigé en
disant : On n'accepte pas tous les projets, je ne devrais pas dire ça
comme ça, parce qu'on en refuse, mais on en accepte assez pour combler
le déficit sur le territoire.
Donc, nous, ce qu'on a évalué, à l'heure où on
se parle, c'est un besoin de 17 000, par exemple, partout au Québec, incluant dans les secteurs défavorisés. On
demande aux gens dans ces secteurs-là de nous déposer des projets. On va
de l'avant. Encore une fois, comme je le disais, s'il n'y a pas de projets qui
nous sont déposés ailleurs dans le projet
loi, on veut se donner la possibilité de construire pour sauver des mois de
délais avant que les enfants y aient accès, et par la suite de ça, bien,
les places sont octroyées. Tous les enfants ont une place.
Mais là, dans le quartier, après... puis là je
prends de l'avance, mais je l'ai fait de bonne foi, je prends de l'avance sur
l'article... l'article 30, je suis quand même d'accord avec le fait qu'après,
dans un quartier, là, même si l'installation
est là, est construite puis, statistiquement, il y a assez de place pour tout
le monde, il y aura toujours quelques enfants sur la liste d'attente
puis il y aura un roulement, mais, quand ça arrive, là, il faut s'assurer que
les enfants défavorisés puissent couper la ligne puis puissent y avoir accès
d'avance pour avoir des services au CPE, la mesure exceptionnelle de soutien,
l'allocation pour l'intégration des enfants handicapés, par exemple. Ça, ça va
faire la différence pour moi. Ça, c'est la
vraie bonne façon... dans la façon dont le projet de loi est construit, c'est
la vraie bonne façon de faire une différence pour les enfants
défavorisés.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. D'autres... Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je veux juste terminer, Mme la Présidente, à dire
que je vois mal comment cet amendement dénature
ce que le ministre veut accomplir, le développement des places, surtout que ce
serait vraiment de la concordance avec l'article 3, qu'il vient de
souligner comme prioriser les enfants pour avoir la place dans le service qui
est offert. Je veux juste répéter, si la place n'est pas là, on ne peut pas
prioriser ces enfants, alors de faire le pont et le lien entre l'article 3 et
l'article 11 pour s'assurer que c'est concordant, qu'on parle la même langue...
Parce qu'on ne sait pas qu'est-ce que le futur nous amène. Il n'y a personne
ici, dans cette salle, qui a une boule en cristal. On ne peut pas prévenir comment ça va aller dans quatre ans, cinq
ans, six ans. Il n'y a personne qui a pu dire : Ah! il y a COVID
qui s'en vient. C'est venu puis, wo! mon Dieu! ça a arrêté le monde en
entier.
Pourquoi ne pas s'assurer, maintenant qu'on a la
chance de le faire, qu'on va prioriser les enfants qui ont des besoins, leurs familles qui ont des besoins, qui
se retrouvent en situation de vulnérabilité? Je répète, ça ne va pas dénaturer
ce que le ministre essaie d'accomplir, ça ne change pas la loi, dans le sens
que le ministre a l'intention de développer le réseau au complet. Oui, tout à
fait, je suis d'accord, go, parce qu'on a des parents qui sont en attente, ça
fait que, oui, vas-y. C'est ça qu'on veut,
évidemment, le développement de places. Mais pourquoi ne pas s'assurer que,
quand ça arrive au moment de
considérer, nous devons aussi considérer ces enfants, ces familles qui sont en
situation de vulnérabilité?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, j'entends et
j'accueille les arguments de ma collègue, mais moi, je refuse de croire qu'on
va revenir en arrière un jour. Et, si c'est le cas, j'espère qu'il y aura des
partis d'opposition pour s'y opposer. Gardez ça, là, sur ruban, là, puis sortez
ça un jour, s'il y a un gouvernement qui décide de venir couper dans la petite
enfance, parce que, le projet de loi, là, moi, je suis très fier de ça, il est
construit pour que plus jamais les parents se retrouvent sur une liste
d'attente ou, en tout cas, pour une longue période, là, évidemment. Donc, moi,
je refuse de dire : Il faut prévoir au
cas où. Je comprends qu'il faut être prévoyants, mais il y a tout ce qu'il faut
déjà dans le projet de loi, notamment pour les enfants défavorisés.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Vous savez
qu'est-ce qui est manquant à ce projet de loi, M. le ministre? C'est un accès
universel, c'est le droit à avoir une place en service de garde.
M. Lacombe : ...je ne lancerai
pas le débat.
Mme Maccarone :
C'est ça qui est manquant dans cette loi. Puis on ne peut jamais dire «plus
jamais», parce que, comme j'ai dit, encore une fois, il n'y a personne qui a
une boule en cristal. Mais ça aurait été bien d'avoir un accès universel pour
s'assurer que l'accès aux services de garde, ce serait un droit pour les
parents.
Ça fait que ce n'est pas complet, le projet de
loi. On peut toujours la bonifier, on peut toujours... Moi, j'ai compris qu'on
peut tout faire avec le consentement des collègues, on peut revenir pour
redébattre de cet article pour s'assurer que ce serait un droit pour tous nos
tout-petits, avoir une place, mais... Merci, Mme la Présidente.
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
passer aux voix. Est-ce que l'amendement pour l'article 11 est adopté?
Mme Maccarone : Par vote
nominal, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien
sûr. Mme la secrétaire, vote nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Lacombe
(Papineau)?
M. Lacombe : Contre.
La Secrétaire : Mme Proulx
(Côte-du-Sud)?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Contre.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire : Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire : Mme Hivon
(Joliette)?
Mme Hivon : Pour.
La Secrétaire : Dans la salle
La Fontaine, Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Contre. Ah! je me suis trompée. Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
(Consultation)
Une voix : On n'entend pas la
question.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Une voix : C'est contre l'amendement?
Une voix : C'est l'amendement?
La Présidente (Mme D'Amours) : Le
ministre a voté contre et... Est-ce que vous avez entendu?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Oui,
on a bien entendu, c'est contre. Je suis désolée.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Contre.
La Secrétaire : Et M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques :
Contre.
La Secrétaire :
Mme D'Amours (Mirabel)?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté.
Nous revenons à
l'amendement 11 tel qu'amendé. Est-ce que... Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Oui, j'ai beaucoup de questions, Mme la Présidente, sur le premier alinéa,
parce que j'ai porté une attention spéciale à l'énumération de ce que le
ministre va considérer pour évaluer ses priorités et les besoins, et je pense
qu'il y a ici un flou. Le ministre, quand il a parlé, tout à l'heure, il a fait
référence aux inscriptions au guichet unique. Or, ce n'est pas mentionné ici,
dans cet alinéa-là. Il n'y a aucune référence aux inscriptions au guichet
unique. Je pense que c'est un manquement, on devrait l'inscrire nommément.
Également, il n'y a
pas de mention... il y a des mentions de permis. Moi, vous le savez, là, je
l'ai nommé tout à l'heure, je le réitère, je pense qu'on devrait considérer
spécifiquement les permis que détiennent ou qu'ont déjà demandé des CPE et des
services de garde éducatifs subventionnés, pas les autres, si on veut vraiment
répondre aux besoins des parents.
Mais ce qui n'est pas
nommé, c'est les responsables des services éducatifs en milieu familial non
plus. Donc, ça, je pense que c'est un
manquement aussi, puis je le nomme parce que, quand on retourne à
l'article 5, qui parle de ça, on ne fait pas référence à des permis
pour les responsables de services éducatifs en milieu familial. On dit que les CPE ont des permis, on dit que les garderies ont
des permis ou sinon les autres sont reconnus à titre de personne responsable
en milieu familial, blabla, mais il n'est pas question de permis pour ces
personnes-là.
Donc, quand le
ministre fait l'énumération ici, là, à 11.2, des différents permis, pour moi,
ça n'inclut pas les responsables en milieu familial qui sont reconnus par un
bureau coordonnateur parce qu'on ne nomme nulle part dans la loi qu'elles ont
un permis; en tout cas, on ne le nomme pas à l'article 5.
Donc, moi, je vais avoir
un amendement à proposer pour corriger plusieurs de ces éléments-là. Je ne sais
pas si le ministre veut me répondre avant ou s'il préfère que je dépose mon
amendement.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Oui. Bien, je comprends que la députée de Sherbrooke veut déposer un
amendement?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui. Je vous laisse lui poser une question.
Mme Labrie :
...le ministre à répondre peut-être à mes questions avant.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui.
M. Lacombe :
Bien, écoutez, là, d'un point de vue légal, là, moi, ce qu'on me dit, c'est
que bien sûr, là, que ça a toujours été pris en compte, là. Moi, en tout cas,
je ne connais pas un gouvernement, là, de mémoire, qui n'aurait pas pris ça en
compte, là, la garde en milieu familial.
Là, je comprends que
la députée de Sherbrooke... vous nous dites que ce n'est pas textuellement
écrit, la reconnaissance, qu'on fait allusion à des permis, mais ma
compréhension, c'est que la loi, actuellement, elle prend ça en considération quand même, là. Parce que, quand
on parle de couverture des besoins, évidemment, les RSG... couverture des besoins qui se retrouvent plus loin dans ce
paragraphe-là, je pense, «ainsi que la couverture des besoins de services
de garde», ça fait partie de la couverture qui est offerte, là. Les gens... Ne
serait-ce qu'avec ça, on est corrects.
En
fait, il n'y a pas d'enjeu avec cet article-là. Ça a toujours été pris en
considération. On parle principalement, en plus, de places subventionnées par l'État, donc c'est pris en
considération, ça va continuer à l'être. Et la façon dont c'est écrit,
on doit en tenir compte.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Donc, pour le ministre,
c'est par le bout de phrase qui... le dernier, là, qui parle de la couverture
des besoins de services de garde, c'est par cet élément-là de la phrase qu'on
fait référence à l'offre en milieu familial reconnu, ce n'est pas les
permis?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Je ne suis pas... Je ne suis évidemment pas
juriste, là, ni légiste, Mme la Présidente, mais c'est effectivement ma
compréhension, et on me confirme que c'est le cas.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : O.K. Puis c'est à quel
endroit qu'on fait référence au nombre d'inscriptions au guichet unique?
La Présidente (Mme
D'Amours) : À quel?
Mme Labrie : À quel endroit on
fait référence aux inscriptions au guichet unique?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien,
c'est l'outil qu'on utilise pour déterminer les besoins, donc c'est sur la base
de cet outil-là qu'on détermine quels sont les besoins. Donc,
évidemment, il faut qu'on soit capables de les déterminer, c'est avec ça qu'on
le fait.
Mme Labrie : Parfait. Bien, à
ce moment-là, je vais demander de suspendre pour déposer mon amendement, parce que le ministre me dit que c'est ça qu'il
fait, mais l'article ne le précise pas. Donc, à ce moment-là, je vais déposer
mon amendement puis j'imagine qu'il va être reçu positivement, puisque c'est
déjà comme ça qu'il fonctionne puis qu'il a l'intention de continuer de
fonctionner.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 27)
(Reprise à 16 h 37)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux.
Et je demanderais à la députée de Sherbrooke de
bien lire son amendement, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Avec grand
plaisir, Mme la Présidente.
Donc :
L'article 11 du projet de loi est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa, des mots «notamment, les
permis déjà délivrés, les demandes de permis et les autres demandes
d'autorisation faites en application de l'article 21 ou de
l'article 21.1 en attente d'une décision ainsi que la couverture des
besoins de services de garde.» par les mots «notamment,
les permis déjà délivrés aux centres de la petite enfance et garderies
subventionnés, les demandes de permis de centres de la petite enfance et
garderies subventionnées, les autres demandes d'autorisation faites en
application de l'article 21 ou
de l'article 21.1 en attente d'une décision, les places offertes par des
personnes responsables d'un service de garde en milieu familial
reconnues par un bureau coordonnateur de la garde en milieu familial agréé,
ainsi que des inscriptions au guichet unique.»
Avant de poursuivre mon explication, je vais
mentionner que je n'ai pas mis «éducatifs» parce que j'ai repris le libellé de
l'article 5, là, mais, si tout ça est modifié, ça sera modifié en omnibus,
comme on avait dit, à la fin. Donc, les
précisions que je viens faire ici, je pense qu'elles sont importantes, là. Vous
m'avez déjà entendu plaider pour que,
dans l'évaluation de l'offre, on ne tienne compte que des places
subventionnées. Je pense que c'est très important pour répondre à la
demande des citoyens. Je ne peux pas m'expliquer qu'on décide d'évaluer l'offre
en considérant dans l'offre les places qui sont offertes à des tarifs qui ne
sont pas subventionnés et qui dépassent bien souvent la capacité de payer des
gens. Donc, il y a des éléments de mon amendement qui visent à corriger ça.
Également, il y a un élément de l'amendement qui
vise à mentionner explicitement les places offertes par des personnes
responsables d'un service de garde en milieu familial reconnues et une mention
explicite des inscriptions au guichet unique. C'était déjà l'intention du
ministre de tenir compte de ces deux choses-là pour évaluer les besoins et l'offre, donc je pense que ça répond à quelque
chose qu'il fait déjà puis qu'il avait l'intention de continuer de faire.
Je pense qu'il faut l'expliciter.
J'ai entendu,
tout à l'heure, qu'il y avait d'autres éléments qui étaient pris... pendant la
suspension, qu'il y avait d'autres éléments qui étaient pris en
considération pour évaluer l'offre et les besoins. J'aimerais que le ministre prenne le temps de mentionner quand même, là, ce
qui est pris en considération par son ministère. Mais, comme il y a un
«notamment» dans l'article, je pense qu'on n'a pas la nécessité, là, de venir
faire l'énumération complète de tous ces éléments-là, sauf que ceux que j'ai
ajoutés, moi, dans mon amendement, je pense que c'est quand même essentiel de
les nommer, parce que je me demande, moi, comment un parent comprendrait ça,
si, dans la loi, il n'y avait aucune mention nulle part que son inscription au
guichet unique sert à évaluer les besoins sur un territoire. Voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions? M. le ministre.
• (16 h 40) •
M. Lacombe : Oui. Bien,
rapidement, peut-être vous dire que tout le débat autour des places
subventionnées, on l'a déjà eu, là, je pense que tous les collègues ici
connaissent bien ma position là-dessus.
Sinon, sur les données qui sont prises en
considération, bien, je peux vous dire, rapidement, là, bien sûr, il y a les inscriptions au guichet unique, mais il y a
aussi, par exemple, les projections de naissances sur les différents
territoires. Il y a, par exemple, la migration interrégionale qui est
prise, aussi, en considération. Donc, il y a tout un ensemble de facteurs, et
ce n'est pas une science exacte.
Donc, moi, je le répète souvent, puis je pense
qu'il faut faire beaucoup de... j'allais dire «de démagogie»... de pédagogie,
je pense qu'il faut faire beaucoup de pédagogie là-dessus, c'est-à-dire, le
modèle, il faut accepter qu'il ne soit pas une science
exacte parce qu'on veut préserver certaines caractéristiques de notre réseau
que sont le choix du parent de pouvoir
sélectionner l'établissement qu'il souhaite, le fait qu'il n'y a pas
d'obligation de fréquentation. Donc, ça
complique, évidemment, la vie pour... de nos professionnels pour prévoir assez
de services partout, puis de prévoir de
la meilleure façon possible. Mais je pense, honnêtement, que c'est le prix à
payer pour être capable de garder, de protéger ce choix-là qui est
offert aux parents.
Maintenant que j'ai
dit ça, moi, je suis très, très ouvert à ce qu'on indique le fait qu'on se base
notamment sur les inscriptions qui sont portées au guichet unique, qu'on ajoute
ça à cet article-là, et je suis ouvert aussi... on est en train de regarder à
ce qu'on ajoute peut-être nommément, là, les reconnaissances, si c'est le
souhait de la députée de Sherbrooke. Donc, je comprends que c'est deux souhaits
qu'elle a. Donc, moi, je n'aurais pas de problème à ce qu'on puisse faire ça.
Maintenant,
je ne sais pas de quelle façon... On peut continuer d'avoir un débat là-dessus
ou, je ne sais pas, sinon, de quelle façon on peut procéder, mais moi,
je serai très ouvert.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement de la députée?
Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Oui, merci, Mme la Présidente.
En fait, je me
demande juste pourquoi... Je comprends pourquoi l'article était rédigé comme ça
avant, mais il me semble qu'il donne une place prépondérante à ce qui existe
déjà comme permis ou qui va se développer. Mais ça, c'est comme... Je comprends que c'est une donnée qu'il faut... dont il
faut tenir compte dans l'évaluation globale, mais il me semble que ce
qui est le plus fondamental, c'est précisément les intrants que le ministre
nous nomme pour le développement futur, pour être capable d'évaluer les besoins
futurs.
Alors,
ça m'amène juste à dire qu'il me semble que, dans le «notamment», la liste
qu'on a met le focus davantage sur des choses qui sont comme déjà établies, des
permis, ça fait que, oui, il faut en tenir compte parce que ça fait
partie du portrait global, mais ce qui est
vraiment important d'évaluer, c'est les projections. Puis les projections,
c'est... comme vous le dites, comme
la sous-ministre l'a dit tout à l'heure, c'est ce qui va être les inscriptions,
la projection des naissances, la migration
interrégionale, tout ça. Donc, je me demande pourquoi ce n'est pas ça — c'est
une question sincère, là — qui est d'abord nommé dans l'article. Moi, comme
lecteur qui essaie de comprendre la mécanique, je trouve que c'est plus pertinent, même, que la question des permis déjà
délivrés, qui va comme de soi. Parce que, quand tu projettes tes affaires,
c'est sûr que tu pars de ce qui existe déjà, là, il me semble qu'on ne perdrait
rien à mettre ces éléments-là. Puis vu qu'on
a le «notamment», ça fait que ce n'est pas grave s'il y a des choses qui font
que ce n'est pas parfaitement exhaustif, mais au moins notre loi est la
plus intelligible possible, puis je pense que c'est toujours ça, l'objectif.
Puis on sait à quel point il y a beaucoup de
gens qui... de parents qui s'intéressent maintenant à toutes ces questions-là.
Ça fait que je trouve qu'en mettant
ça, ça rassure tout le monde de savoir, O.K., où on s'en va, c'est ces bases-là
qui guident le ministère.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Bien, c'est une... Encore là, évidemment, ce n'est pas des... Bon, moi, je ne
me suis pas penché là-dessus parce que ce n'était pas l'objet du projet de loi,
mais maintenant que c'est souligné par la députée de Joliette, je comprends ce
qu'elle veut dire. Je pense que l'explication... Bien, en fait, l'article
fonctionne, dans le sens où le travail se fait, actuellement. Le problème,
c'était surtout un problème de ressources, c'est-à-dire je pense que le besoin
était bien établi, mais on n'y répondait pas, faute de ressources, dans le
passé, ce qui a mené à cette liste d'attente, là, qui compte
51 000 noms, ou à peu près, aujourd'hui. Donc, on se base surtout sur
ce qui est très quantitatif, là, c'est-à-dire... Le besoin qui est exprimé par
les parents, c'est une chose, là, mais, ensuite de ça, ce qu'on dit clairement,
c'est qu'on va aller de l'avant, mais il faut prendre en considération les
permis qui sont déjà là, et etc. Je pense que l'article était écrit comme ça,
là.
Ensuite de ça, encore
une fois, ce n'est pas moi qui l'a écrit, rédigé comme ça, donc je ne pourrais
pas aller plus loin dans mes explications, personnellement. Est-ce qu'on
pourrait être plus précis? Peut-être. Je pense qu'il ne faut quand même pas y
aller d'une liste trop exhaustive non plus, parce qu'en même temps tout ce qui
est écrit dans la loi est très difficilement
modifiable, sauf si on dépose un projet de loi, et parfois on a besoin de
flexibilité, là, je reviens avec ça.
Il y a des choses qui ne changent pas, c'est sûr qu'on va toujours prendre en
compte le nombre de permis déjà émis. Donc, il faut prendre en compte le nombre
de garderies et de CPE qui sont là. Ça, c'est évidemment impensable de...
il n'y a aucune façon d'imaginer qu'on ne les prendrait pas en compte, donc
c'est là. Même chose pour les permis qui
sont en attente, là. Si le CPE est en train d'être construit, évidemment, il
faut le prendre en considération. Donc, ça, c'est des éléments logiques qui sont mentionnés à cet endroit-là.
Même chose pour la reconnaissance, par exemple, des milieux familiaux.
Maintenant, bon,
aujourd'hui, on peut se dire que c'est une bonne idée de, je ne sais pas, moi,
mettre les projections de l'ISQ sur la
migration interrégionale. Est-ce que c'est un élément sur lequel on va toujours
vouloir s'appuyer, je ne sais pas,
dans quelques années? Probablement. En même temps, est-ce qu'on va avoir
d'autres nouveaux outils qui seront plus efficaces? Je ne sais pas.
Peut-être aussi. Je ne sais pas.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Hivon : Peut-être que, sans dire... Tu sais, on pourrait
au moins parler des projections démographiques, là, dans le sens que...
Je veux dire, c'est parce que c'est ça qui nous a... Je suis sûre que vous en
tenez compte, mais il y
a eu tellement de difficultés dans la planification, tu sais, depuis un certain
nombre d'années, et tout ça, que c'est des questions légitimes, je
pense, que les parents se posent, là. Tu sais, à savoir, il y a un boom à... Tu
sais, comme en Gaspésie, on le vit, là, il y a un solde migratoire positif, on
l'a vu, après des années où ce n'était pas le cas, bien, ça a un impact. Mais, je veux dire, je suis sûre que,
maintenant, vous en tenez compte, mais pendant un bon moment, c'est comme si ça ne suivait pas. Ça fait qu'il y a des
gens qui sont un peu échaudés de ça. C'est pour ça que je me dis que, il
me semble, c'est des éléments pertinents à mettre pour comprendre comment tout
ça se fait.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : On peut tout faire, ou à peu près. Donc, j'entends bien cette
suggestion-là, je ne suis pas fermé. Juste peut-être aussi souligner le
fait qu'une nouveauté qu'on introduit dans le projet de loi, qu'on souhaite
voir adopté, c'est, maintenant, le travail
qu'on ferait avec des comités consultatifs régionaux, où là... En fait, moi, le
cas de la Gaspésie m'a beaucoup marqué, parce que je me suis dit : O.K.,
un gouvernement peut facilement l'échapper, parce que je pense qu'on n'est pas assez connectés sur
le terrain. Et ça m'a frappé, ce projet d'usine. Et là on me dit, là :
L'usine est là, là, puis on va
manquer de places. Mais évidemment nous, on n'a pas cette donnée-là, par
exemple, au ministère, elle n'est pas
incluse. Puis là, évidemment, on travaille depuis ce temps-là avec la communauté,
puis là on va répondre aux besoins, mais...
Mme Hivon : ...aussi une excellente députée de Gaspé qui peut vous informer dès que
vous le voulez, hein, je vous dis ça, là, elle a ce dossier-là très à
coeur.
M. Lacombe : Oui, bien, elle a fait une vidéo, d'ailleurs, là, que j'avais bien vue
à ce moment-là, effectivement. Donc,
je sais que c'est un dossier qui lui tient à coeur puis je salue sa
collaboration. On en a... Je suis déjà allé faire un tour dans son coin, puis elle m'avait fait visiter,
justement, les installations de sa circonscription, notamment un directeur
de CPE passionné, là-bas.
Mais,
bref, tout ça pour dire que les comités consultatifs régionaux — bon,
c'est là que j'allais — eux, vont vraiment nous
aider, justement, à faire ça, c'est-à-dire le ministère, là, maintenant, va
dire : Voici la projection des besoins que nous, on fait avec nos outils. Cette projection-là, parce qu'on
n'est pas parfaits, puis avec beaucoup d'humilité, là, maintenant, là, puis avec un souci d'efficacité et
de précision, on va la soumettre au questionnement de la communauté puis
aux observations de la communauté, puis on va leur dire : Voici notre
analyse à nous, là, êtes-vous d'accord ou pas avec ça? Faites-nous des
observations. Et là, par exemple, la communauté pourrait dire : Bien,
d'accord, mais là vous oubliez ci, vous oubliez ça. Et là nous, par la suite,
transparence, on publie tout ça après, là, tu sais, ces avis-là vont être... Et
nous, on va aussi s'alimenter de ça pour ajuster nos projections.
Donc, oui, on peut peut-être...
C'est l'article 44 du projet de loi. Donc, oui, certainement qu'on peut...
on peut peut-être amener, là, quelques précisions supplémentaires, tant qu'à
déposer un nouvel amendement. Mais juste vous
dire, là, soyons rassurés, là, ne serait-ce que par la présence des comités
consultatifs régionaux, qui, évidemment, je le souhaite, vont bien faire
leur travail pour nous aider. Moi, je ne vois pas ça comme un affrontement à
venir avec eux, je ne vois pas ça comme
quelque chose qui va être propice à des conflits, je vois plutôt ça comme des
gens sur le terrain qui vont nous aider à nous assurer, là, que notre
lecture du terrain, des besoins du terrain, elle est bonne.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres interventions?
Donc,
M. le ministre, il y a deux choix qui s'offrent à nous : c'est que, s'il y
a un ajout à mettre à l'amendement, c'est
vous qui devez faire un sous-amendement à l'amendement, sinon Mme la députée de
Sherbrooke retire son amendement, le retravaille et le redépose.
Des voix :
...
Mme Labrie :
...plutôt que de le...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Le vote tel quel? Parfait.
Donc,
s'il n'y a pas d'autre commentaire sur l'amendement de la députée de
Sherbrooke, nous allons passer aux voix. Donc, est-ce que l'amendement
est adopté?
• (16 h 50) •
Mme Labrie : Avant de voter, est-ce que le ministre a l'intention d'en déposer un
autre quand même? Parfait. C'est beau. Je voulais juste être certaine.
Des voix :
Rejeté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : L'amendement est rejeté? Parfait.
Mme Labrie :
...appel nominal.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Par appel nominal? Parfait. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Pour.
La
Secrétaire : M. Lacombe (Papineau)?
M. Lacombe :
Contre.
La
Secrétaire : Mme Proulx (Côte-du-Sud)?
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : Contre.
La
Secrétaire : Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Contre.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce que madame de l'Abitibi-Ouest peut voter?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : J'ai dit contre.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci, on n'avait pas le son, ici.
La
Secrétaire : Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Contre.
La Secrétaire :
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques :
Contre.
La
Secrétaire : Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone :
Abstention.
La
Secrétaire : Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon :
Pour.
La
Secrétaire : Mme D'Amours (Mirabel)?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté.
Nous revenons à
l'amendement 11 tel qu'amendé. Est-ce que j'ai des commentaires? M. le
ministre.
M. Lacombe : Oui, Mme la Présidente. Vous devriez recevoir, dans les prochaines
secondes, un amendement qu'on souhaite déposer.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16
h 52)
(Reprise à 17 heures)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux.
M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente.
Donc, voici
l'amendement que je vous propose : Insérer, dans le...
Article 11, en
fait, donc, article 11.2 de la Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance :
Insérer, dans le
premier alinéa de l'article 11.2 de la Loi sur les services de garde
éducatifs à l'enfance, proposé par l'article 11 du projet de loi, et après
«décision», «, les variations démographiques, les reconnaissances accordées aux
personnes responsables d'un service de garde en milieu familial, les
inscriptions portées au guichet unique d'accès aux services de garde éducatifs
à l'enfance».
Donc, évidemment, tout ça pour
refléter les données qui sont déjà prises en compte, je tiens à le souligner,
par le ministère de la Famille dans
l'élaboration des besoins de développement, mais à la suggestion, donc, des
collègues, qui souhaitaient qu'on le précise, donc voici la suggestion
qu'on vous fait.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Y a-t-il des interventions?
S'il n'y a pas
d'intervention, nous sommes prêts à porter aux voix l'amendement de M. le
ministre. Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. L'amendement est adopté.
Nous allons
maintenant revenir à l'article 11 tel qu'amendé. Y a-t-il des
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui, merci, Mme la Présidente.
J'aimerais entendre
le ministre en ce qui concerne... c'est toujours sur le même sujet, puis je
comprends qu'on continue à l'amender parce
qu'il y a un... c'est un article qui se pose beaucoup de questions, qui nous
fait poser beaucoup de questions, mais, quand le ministre parle de
développer des places puis déterminer les besoins, est-ce qu'on parle des places occupées ou est-ce que...
Parce qu'on sait qu'il y a une différence entre les places qui sont disponibles,
inoccupées et les places qui sont occupées.
Parce que, présentement, sur le territoire, même dans son Grand chantier,
c'est... on soulève qu'il y a
66 240 places qui étaient réellement offertes, parce qu'il y a une
différence entre ce qui est offert puis ce qui est occupé, c'est ça que
je veux dire, il y a quand même une différence.
Ça fait que, mettons,
si j'ai un service de garde, puis moi, j'ai droit à 80 places, ça se peut
qu'il y a seulement 60 places qui sont occupées, actuellement, faute de...
pénurie de main-d'oeuvre. Est-ce que le ministre considère 80 places ou
est-ce que le ministre considère le 60 places quand il parle de son
développement?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
On considère toutes les places. Mais je veux juste, quand même, faire...
Une voix :
...
M. Lacombe : Bien, on considère toutes les places au permis,
là, qui sont disponibles, qui peuvent être occupées par les enfants. Puis, je
fais tout de suite la précision, en milieu familial, évidemment, là, si les
places sont accordées à l'agrément du bureau coordonnateur, mais
qu'elles ne sont pas détenues par et offertes par une responsable de services
de garde en milieu familial, évidemment qu'on ne les prend pas en
considération. Ça, c'est un changement que
j'ai fait lorsque je suis arrivé en poste déjà. Donc, ça, évidemment, c'est
maintenu. Et, de toute façon, la façon dont c'est écrit, on parle de reconnaissance, donc on ne parle pas de places
à l'agrément. Je fais tout de suite la parenthèse parce que peut-être
que la question serait venue.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ça fait que, dans le fond, on considère ce qui est écrit sur le papier
puis pas nécessairement le nombre d'enfants qui sont... qui fréquentent
le service.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, en fait, c'est que, dans le calcul mathématique, on regarde
combien d'enfants ont besoin du
service, combien de places sont offertes dans la région, et ensuite on fait les
maths. Évidemment, je simplifie à l'extrême, il y a tous ces critères-là, là, mais, dans le processus, oui,
effectivement, on regarde toutes les places qui sont offertes, actuellement,
sur le terrain.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone :
Est-ce que ça va engendrer, peut-être, une autre discussion ou des difficultés en
ce qui concerne la façon qu'on va développer
les places? Parce que ce n'est pas nécessairement la réalité sur le terrain. Ça
fait que nous, on dit que, bien, voici, dans une telle place, on a
identifié que nous devons développer 200 places, mais la réalité, c'est qu'on n'a peut-être pas besoin de
200 places, on a des places qui sont inoccupées. Alors, pourquoi ne pas
faire ce développement dans la distribution des places? Je ne sais pas si je
m'exprime bien, mais c'est parce qu'on a plein places qui sont disponibles,
mais elles ne sont pas occupées, mais on... Ça fait que, dans le fond, c'est
comme si on ne prend pas en considération la réalité du terrain,
nécessairement, quand on parle de développement de places. Au lieu de
dire : Voici le portrait exact, moi, là, j'ai 80 places, mais j'ai
seulement 60 places qui sont occupées, faute de plusieurs raisons, surtout, mettons, si on parle des réseaux privés
qui ont beaucoup de difficultés, actuellement, ou le milieu familial,
par exemple, ne devons-nous pas prendre en considération... quand on parle de
considérer les places qui sont occupées et non seulement les places qui sont
disponibles?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Non, parce que, je
veux dire, s'il y a 100 enfants qui attendent sur la liste d'attente qui
ont besoin d'une place... donc, s'il y a
20 places vacantes dans une garderie, bien évidemment, on les fait entrer
dans le calcul, là, on ne construira
pas ces 20 places là si elles sont déjà disponibles et offertes. Donc, en
fait, ce serait franchement une très
mauvaise idée, là. En fait, je ne comprends même pas comment on pourrait faire
ce... Il faudrait que... la députée de Westmount—Saint-Louis doit nous donner
un exemple concret, peut-être, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Conversion de
places, par exemple. Mettons, on a le réseau privé non subventionné. Beaucoup de gens se lèvent la main pour dire :
Moi, j'attends être converti, je veux être converti, j'aimerais être
subventionné, puis entre-temps... bien, je parle des éducatrices, mais,
moi, là, mes places sont comptées quand on parle
du développement. Ça fait que, quand on parle de prioriser puis la façon que
nous allons développer, ne devons-nous pas prendre en considération ces
places, ou est-ce qu'il y a un autre plan pour la conversion pour aller plus rapidement? Quand on parle de développement
de places, par exemple, est-ce que ça compte aussi, la conversion?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien là,
honnêtement, je vais me répéter, ce que je dis, là, je n'ai pas le choix, là,
parce que, tu sais, je suis de bonne foi, mais ce sujet-là, on en a parlé
longtemps, là, sur la conversion. Je vous l'ai dit, pour moi, c'est un processus qui est à part. Là, on parle de
places. Ça revient essentiellement à ce que la députée de Sherbrooke nous
a proposé à quelques reprises, là, et ce pourquoi moi, je dis : On n'est
pas prêt, à l'heure où on se parle aujourd'hui, pour faire ça. Donc, je réfère
peut-être la députée de Westmount—Saint-Louis à toutes les réponses que j'ai déjà
données, où elle était ici, là, puis on a eu l'occasion d'en parler aussi dans
un article précédent. Donc, mes arguments n'ont pas changé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Bien, est-ce
que... quand on parle de 11.2, est-ce qu'on parle aussi de conversion, par
contre? Parce que je comprends qu'il y a plan, j'ai entendu les arguments que
le ministre avait dits auparavant, mais est-ce que ça fait partie du plan?
Conversion, ça ne fait pas partie du plan?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Quand on parle de
développement de nouvelles places, on parle de développement de nouvelles
places. La députée de Sherbrooke, par exemple, nous disait vouloir ajouter le
mot «subventionnées». Là, ça irait dans le
sens de ce que dit la députée de Westmount—Saint-Louis, mais, si ce n'est pas écrit «subventionnées», donc, on prend
l'ensemble des places qui sont offertes sur le territoire et on fait le
différentiel entre ce dont on a besoin, ce qui est offert, puis on développe
des places subventionnées pour combler la différence.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Y a-t-il d'autres.... Oui, Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, ce n'est
pas parce que je veux toujours ouvrir le même débat, mais parce que, si on veut
vraiment favoriser un réseau qui est entièrement subventionné, bien, je pense
qu'on devrait peut-être écrire ceci, «jusqu'à tant que le réseau n'est pas
100 % subventionné», parce que ça se peut que ce n'est pas clair, ça se
peut que... comme je dis, on n'a pas une
boule en cristal, on ne sait pas qu'est-ce qui s'en vient. Encore une fois, je
pense que ce serait peut-être important d'avoir la mention de «conversion» ou,
tu sais, si c'est «subventionnées», mais «conversion», parce qu'il y a quand même un réseau avec
plusieurs places, puis ces places-là ne sont pas toutes comptabilisées parce
que, comme je vous dis, elles sont disponibles, mais pas toujours occupées.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas
d'autre... Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : ...Mme la
Présidente. C'est juste une question de... Évidemment, j'ai une inquiétude en ce qui concerne la conversion, parce que je sais
qu'il y a des parents qui attendent des places subventionnées. Ce n'est
pas juste parce qu'on veut une place, il y a aussi des parents qui lèvent la
main depuis très longtemps pour s'assurer qu'il y aura une place qui sera
subventionnée. Je pense qu'on a le devoir de penser à la façon que nous allons
le faire, de rapidité, d'aller rapidement pour s'assurer que ça fait partie
d'un plan. Puis, si ce n'est pas priorisé, bien, ça se peut que ce ne serait
pas ceux qui sont faits aussi en considération. Le développement, c'est
important, mais aussi il faut prendre en considération qu'il y a des parents
qui sont en attente d'une place qui est abordable pour eux.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. D'autres interventions?
S'il n'y
a pas d'autre intervention, l'article 11... nous allons passer aux voix.
L'article 11 tel qu'amendé est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : La
salle de l'autre côté, est-ce que l'article 11 tel qu'amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci.
Nous allons passer à l'article 12.
Mme Maccarone : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'aimerais
introduire un article, Mme la Présidente. Je pense qu'il est déjà sur le
Greffier.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
nous allons suspendre nos travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 10)
(Reprise à 17 h 18)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
si vous voulez bien nous faire la lecture de votre amendement, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Oui, Mme la
Présidente, merci beaucoup.
Article 11.1, article 11.3 de la Loi sur les
services de garde éducatifs à l'enfance.
Insérer, après l'article 11 du projet de loi, le
suivant :
11.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 11.2, du suivant :
«11.3. Le ministre consulte annuellement le
[ministère] de l'Éducation, du Loisir et du Sport afin d'assurer la cohérence
entre le développement des services de garde éducatifs à l'enfance et les
services éducatifs de l'éducation préscolaire lorsqu'ils sont destinés à des
enfants pouvant recourir à l'un ou l'autre de ces services.»
Alors, je remercie le ministre et son équipe de
nous avoir aidés à rédacter cet article qui fait suite à ma demande de
s'assurer qu'il y ait une cohérence et une harmonisation entre les réseaux de
l'éducation et la maternelle quatre ans et le développement du réseau de
services éducatifs pour s'assurer qu'on a de la place qui est développée dans le meilleur endroit puis pour s'assurer qu'on
rejoint les besoins de tous les parents, respectant leur choix du service
qu'ils veulent pour leur enfant, que ce soit
dans les réseaux de l'éducation ou les réseaux de services de garde éducatifs.
Puis c'est «rédiger» et non «rédacter». Alors,
je continue à améliorer, moi aussi, Mme la Présidente. Pendant que nous sommes
en train de bonifier ce projet de loi, je bonifie mon français.
Alors, merci
beaucoup. Je remercie encore le ministre, mais merci beaucoup. C'est un article
que, je pense, est très important de s'assurer que les ministères
travaillent en collaboration, puis là ça va être écrit, puis on va s'assurer
qu'il y aura une suite de ceci. Merci.
• (17 h 20) •
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Y a-t-il des interventions? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Ah! bien, le
ministre peut y aller avant. Non? O.K.
Bien, je veux juste que, pour ma part, puis
c'est ce que j'ai exprimé depuis le début de la discussion sociale autour des maternelles quatre ans, j'ai toujours,
toujours eu une inquiétude qu'on ralentisse le développement de places
en services de garde éducatifs parce qu'on augmente l'offre de places en
maternelle quatre ans. Et donc je vais voter contre cet article-là parce que,
pour moi, c'est deux services qui ne doivent pas se remplacer l'un l'autre, qui
ne doivent pas être concurrents. Et donc je ne voudrais pas qu'on se dise, par
exemple : Ah! sur tel territoire, il y a tant de places en maternelle quatre ans, donc on a moins besoin de développer
des places en services de garde éducatifs, c'est une crainte que j'ai.
Je ne veux pas que ça se produise, donc c'est pour ça que je vais voter contre.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? M. le ministre.
M. Lacombe : Je n'avais pas l'intention d'intervenir, mais
peut-être juste, à la suite de l'intervention de la députée de
Sherbrooke, un mot pour dire que, quand même... puis je comprends qu'elle va
voter contre, là, mais que ce n'est pas du tout l'intention, là. Je pense que
le partage d'information est toujours souhaitable. C'est quelque chose qui se faisait déjà, là, mais, de cette façon-là, on vient
l'officialiser. Et, à mon sens, c'est une demande de la députée de Westmount—Saint-Louis
avec laquelle je suis d'accord. Mais comprenons-nous bien, les parents qui
veulent avoir accès à une place en services
de garde éducatifs à l'enfance vont en avoir une, et on ne se limitera pas.
S'ils expriment ce besoin là, bien, on va combler ce besoin-là.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Moi, je veux juste dire que je comprends l'intention, mais c'est d'une
complexité. Je dois dire, personnellement, que je pense qu'il faut développer
les places en service de garde éducatif sans être trop influencés par les maternelles quatre ans. Parce que je
comprends que le ministre nous dit que c'est son intention, mais on a entendu
tellement de choses depuis le début du
mandat du gouvernement sur cette cohabitation-là, sur le fait que, oui, un
allait influencer l'autre. On a vu toutes sortes de pratiques qui
n'étaient pas très... qui ne nous amenaient pas beaucoup dans la sécurité pour le développement du réseau.
Tant mieux s'il y a un changement de cap, mais dans les dernières années, ce
n'était pas exactement ça. On a même vu des gens interpeler les parents dont
les enfants fréquentaient un CPE pour essayer de les encourager d'aller
en maternelle quatre ans. Donc, je pense que l'intention de cet amendement-là
est très noble, mais, sur le terrain, je
pense que, si ce n'est pas suivi adéquatement, ça pourrait créer des problèmes,
donc je vais m'abstenir.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci. D'autres interventions? Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Je remercie les collègues pour leur intervention.
Évidemment, le but,
c'est de s'assurer que ce serait vraiment cohérent, la façon que c'est
développé, tu sais, malgré que nous avons
quand même tous témoigné notre inquiétude en ce qui concerne l'impact de
maternelles quatre ans sur les
réseaux de services de garde éducatifs. Puis il y a eu un impact, on le
constate, puis on a lu le rapport d'impact aussi. C'est là, je pense que
c'est la façon juste de s'assurer... Comme la collègue dit, oui, c'est vrai, si
c'est un article, puis on ne fait pas suite, bien, ça ne donne rien. Il faut
s'assurer que ça serait mis en vigueur puis il y aurait vraiment de la cohérence entre les deux ministères. Maternelles
quatre ans, le déploiement, c'est déjà en vigueur. On ne refera le débat
là-dessus, ce n'était pas la commission pour ceci, ce n'est pas la loi pour
ceci. Je pense qu'on a une responsabilité de s'assurer que la façon que les
deux vont être développés s'est faite dans une manière de collaboration. Je
comprends, le but, c'est de donner le choix au parent, puis on ne veut pas
empêcher le parent d'avoir ce choix-là.
Si je peux me
permettre aussi, dans le réseau anglophone, par exemple, la maternelle quatre
ans, c'est très bienvenu parce que, pour eux, c'est une façon de faire la
croissance de leurs inscriptions, pour s'assurer qu'ils ont assez d'élèves, parce que c'est une communauté qui
est en décroissance de nombre de jeunes qui vont fréquenter le réseau. Ça fait que la maternelle quatre ans, pour eux,
c'est très bienvenu, surtout, aussi, dans les régions qui sont plus éloignées,
moins urbaines, plus rurales. C'est une façon pour eux de s'assurer que ces
enfants peuvent au moins fréquenter un établissement
public pour recevoir des services, agir tôt. Alors, la maternelle quatre ans,
c'était très bienvenu pour eux, ça fait que...
Mais ça ne veut pas
dire qu'il n'y aura pas quand même des besoins dans la petite enfance, mais on
donne le choix aux parents. Puis là je compte sur le ministre de s'assurer que
cet article, ce sera vu par son collègue et par les deux ministères pour que le
développement, ça se fasse d'une façon qui est cohérente et d'une façon de
partenariat.
M. Lacombe :
J'ai l'impression de m'entendre. C'est parfait.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions?
S'il
n'y a pas d'autre intervention, je mettrais aux voix l'amendement de la députée
de Westmount—Saint-Louis. Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur
division.
La Présidente (Mme D'Amours) : Sur
division. Merci. Donc, l'amendement est adopté, et donc le nouvel article 11.1
est donc adopté sur division. M. le ministre.
M. Lacombe :
Mme la Présidente, avec le consentement des collègues, on pourrait revenir
à l'article 8, qu'on avait suspendu. Je serais prêt à déposer l'amendement dont
on a parlé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que j'ai le consentement des collègues pour revenir à l'article 8?
J'ai le consentement.
Donc, M. le ministre,
vous allez déposer un amendement.
M. Lacombe :
Oui, tout à fait.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je vous demanderais de faire la lecture de l'article 8...
M. Lacombe :
La lecture de l'article 8, oui.
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...et ensuite déposer votre amendement.
M. Lacombe :
Oui. Donc : 8. L'article 10 de cette loi est modifié par le
remplacement du premier alinéa par le suivant :
«Le ministre peut
refuser de délivrer...» C'est vrai, parce que je ne l'avais pas lu, Mme la
Présidente. Désolé, j'étais mélangé.
Donc, article 8 — vous
avez raison :
L'article 10 de cette
loi est modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant :
«Le ministre peut
refuser de délivrer un permis de centre de la petite enfance compte tenu de la
disponibilité des subventions, de la pertinence de subventionner le demandeur
d'un permis sur le territoire visé ou encore si l'offre de services de garde éducatifs à l'enfance nécessaire afin de répondre à
la demande de tels services, déterminée en vertu de l'article 11.2, est
atteinte.»
Et l'amendement
que... bien, en fait, commentaires : L'article 10 de la Loi sur les
services de garde éducatifs à l'enfance
détermine dans quels cas le ministre peut refuser de délivrer un permis de CPE.
Le nouveau texte proposé vise à en préciser la portée, et ce, notamment
en référant aux nouvelles dispositions de l'article 11.2 de la Loi sur les
services de garde tel que remplacé par l'article 11 de la présente loi.
Mais
je dépose tout de suite cet amendement-là parce qu'avec le recul, là, je
souhaitais vraiment qu'il n'y ait pas place à interprétation.
Donc, l'amendement se
lit comme suit, toujours à l'article 8, qui est à l'article 10 de la Loi sur
les services de garde éducatifs à l'enfance :
Au
premier alinéa de l'article 10 de la Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance, proposé par l'article 8 du projet de loi :
1°
insérer, après «centre de la petite enfance», «, sauf s'il s'agit d'un projet
sélectionné en vertu de l'article 93.0.1,»; et
2° insérer, à la fin,
«sur le territoire visé».
Donc, peut-être
commencer par le deuxième point, «sur le territoire visé».
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...M. le ministre, parce que les collègues n'ont pas reçu
l'amendement, alors je vais suspendre les travaux quelques minutes, le temps
que les collègues en prennent connaissance.
Je suspends les
travaux.
(Suspension de la séance à 17
h 29)
(Reprise à 17 h 30)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Lacombe :
Oui, Mme la Présidente. Donc, est-ce que je relis l'amendement?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Vous l'avez déjà lu.
M. Lacombe :
Super.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Les explications, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Explications, donc : Le deuxième point de cet amendement-là visait
à répondre à une demande de précision de la députée de Sherbrooke. Donc,
en insérant «sur le territoire visé», je pense que c'était exactement la
demande qu'elle nous avait faite.
Et le premier... la
première partie de cet amendement-là, je vous avoue, là, bien honnêtement,
c'est que je trouvais, avec le recul, que
cet article-là pouvait porter à interprétation, peut-être envoyer le mauvais
message, c'est-à-dire que, lorsqu'on
dit qu'on peut refuser de délivrer un permis, compte tenu de la disponibilité
des subventions, par exemple, ça pouvait, je pense... et ça a encore
plus de sens avec l'ensemble des discussions qu'on vient d'avoir, je trouve,
là, ça pouvait laisser sous-entendre que, pour une question de budget, on
déciderait de ne pas développer, alors que c'est contradictoire à ce que
nous-mêmes, on introduit dans la loi à l'effet que, dès qu'il y a un besoin, on
lancera un appel de projets, une fois que le projet de loi sera adopté.
Donc, avec
l'amendement que je propose, ça stipule très clairement, donc... Bien, en fait,
je dirais, d'abord, ça laisse quand même le
pouvoir au ministre, au ministère de refuser d'accorder des places. Par
exemple, il peut y avoir des projets qui sont déposés hors des appels de
projets. Je vous confirme que ça arrive, champ gauche, un projet qui nous est
envoyé comme ça par la poste : J'aimerais avoir une nouvelle garderie, par
exemple, ou un nouveau CPE. Prenons l'exemple d'une garderie qui nous dit :
J'aimerais ouvrir mes portes à tel endroit, bien là, nous, il faut qu'on ait,
dans la loi, le pouvoir de refuser ça puis qu'on en décrive les critères.
Donc, c'est conservé,
évidemment, parce qu'on doit le conserver, mais c'était important pour moi de
quand même indiquer que, logiquement, on ne
refusera pas les projets qui seront sélectionnés en vertu de l'article 93.0.1,
qui, lui, dit que, lorsqu'il y a un
déficit qui est constaté, le gouvernement lance un appel de projets. Donc, je
pense que, de cette façon-là, on couvre tous les angles puis on s'assure
de lancer le bon message.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la
députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Je comprends. Ça veut quand même dire que le ministre pourrait ne pas
sélectionner un projet déposé dans le cadre de l'appel de projets par manque de
subvention?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Je suis... Bien, en fait, si le gouvernement lance un appel de projets,
bien sûr, c'est parce qu'il a les
sommes autorisées pour le faire, et tout ça. Quand l'appel de projets est
lancé, le gouvernement, ensuite de ça, évidemment,
sélectionne les projets, ça fait partie de l'appel de projets qui est lancé. Et
donc par la suite, évidemment, il va refuser
des projets, le gouvernement. Comme dans le cas du dernier appel de projets...
bien, en fait, l'appel de projets en continu, actuellement, on en refuse, là,
parce qu'ils ne sont pas de bonne qualité, parce qu'ils ne sont pas au bon endroit, par exemple. Mais il reste qu'à la fin il
faut, bien sûr, en retenir, là, parce que sinon l'appel de projets n'a aucun
sens.
Donc, oui, on se
garde le pouvoir de refuser des projets, mais, bien sûr, on ne refusera pas
ceux qui nous sont soumis, qui sont sélectionnés dans le cadre d'un appel de
projets.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Labrie : Qu'est-ce qui nous garantit... Je vais peut-être juste revenir, en même
temps que je parle, à l'autre article
qu'on vient d'adopter, là. Le ministre, là... On vient d'adopter l'article 11.
Est-ce que c'est garanti, là, que les fonds vont être suffisants pour
répondre à toutes les demandes évaluées sur les différents territoires?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
C'est l'article 37 du projet de loi qui répond à tout ça. C'est l'article du
projet de loi, je dirais, dont je suis le plus fier, avec celui sur les enfants
vulnérables.
Mme Labrie : Donc, c'est dans cet article-là, 37, qu'on prévoit que, si, par exemple,
à l'évaluation des besoins, on estime
qu'on a besoin de 18 204 places, le budget va être débloqué pour
développer ces 18 204 places là, puis pas 15 000, puis pas 12 000, là, ça va être... le budget
va suivre très exactement le montant nécessaire pour développer
toutes les places que l'évaluation détermine.
M. Lacombe :
Bien, c'est clair que ce n'est pas écrit comme ça, mais en langage juridique,
ce que ça veut dire, effectivement, c'est que, lorsqu'il y a un déficit qui est
constaté, comme on le fait actuellement, on lance... le gouvernement doit, dans
un délai de six mois, lancer un appel de projets qui vise à répondre à ce
besoin-là qui est exprimé sur le terrain.
Mme Labrie : Il doit lancer l'appel de projets, mais ça ne l'engage pas à développer
toutes les places nécessaires pour combler la demande d'évaluer... les
besoins à évaluer, l'engagement pour lancer l'appel de projets.
M. Lacombe :
Bien là, nécessairement, quand on lance l'appel de projets, ça vient avec
la sélection des projets, là. Je comprends
ce que vous voulez dire, mais là je suis le premier à vouloir mettre des
cadenas, comme je dis, dans la loi, pour nous prémunir de certains
gouvernements qui voudraient être coquins, comme j'aime le répéter. Mais là je pense que c'est implicite que... Puis
historiquement, en fait, est-ce que c'est déjà arrivé, même au pire, là, de...
même aux pires moments qu'ont vécus, je dirais... en fait, je vais dire ça,
même aux pires moments qu'ont vécu les services de garde éducatifs à l'enfance,
les projets étaient sélectionnés, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Je voudrais juste m'assurer qu'à aucun moment, par exemple, un gouvernement,
suite à l'adoption de ce projet de loi là,
pas nécessairement le gouvernement du ministre, mais un autre gouvernement
successif, ne pourrait dire : Écoutez, on est dans une période
d'austérité et donc on a évalué que les besoins, c'était ça, on lance l'appel
de projets, mais finalement on va juste pouvoir développer tant de places parce
que... compte tenu, je ne sais pas, moi, du contexte socioéconomique, d'une
crise qu'on traverse, d'une volonté de retour à l'équilibre budgétaire, x, y, z
raisons que les gouvernements ont été capables de trouver dans le passé pour ne
pas investir. Est-ce que ça va pouvoir se produire ou pas?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, je vous soumets que ce n'est pas l'intention du législateur.
Donc, ce n'est pas l'intention du législateur, et j'ajoute à ça qu'on ne
peut jamais prévenir... Un gouvernement qui serait très, très déterminé à
mettre la hache dans le réseau pourrait marcher jour et nuit pendant quelques
jours pour se procurer une bonne hache puis arriverait à ses fins,
probablement, mais mon but, c'est que la marche soit la plus longue possible,
je vais dire ça comme ça, parce que j'y crois vraiment, mais de la même façon
qu'un gouvernement qui ne ferait pas de la santé sa priorité — puis
ça, ce serait quand même assez étonnant — pourrait décider de
désinvestir en santé et, malgré le droit qu'on a au Québec de recevoir des
soins de santé, bien, les délais, évidemment, exploseraient, on manquerait de
services partout.
Donc, c'est un peu le
parallèle que je dresserais, parce que le droit d'avoir des services, il est
là, on va le faire vivre de la meilleure façon qu'on peut, avec le plus de
cadenas possible, comme j'aime le répéter. Mais c'est clair qu'à la fin je ne
peux pas... je ne peux pas vous dire que... comme en santé, malgré le droit
qu'on a, je ne peux pas vous dire qu'il n'y aura jamais un gouvernement qui va
vouloir mettre la hache là-dedans, mais ce que je souhaite, c'est rendre son
travail le plus difficile possible.
Mme Labrie : Parce que le
ministre comprendra... je suis certaine qu'il comprend bien ce que je dis,
parce qu'une des premières choses dont il s'est rendu compte quand il est
arrivé comme ministre de la Famille, c'est qu'il y avait des places non
livrées. Donc, on a eu des gouvernements précédents qui ont lancé des appels de
projets, qui ont même autorisé des projets,
qui les ont annoncés, puis finalement ces places-là, elles ne se sont pas concrétisées.
Là, le ministre en a relancé, là, qui
dataient de jusqu'à 2013. Donc, ça s'est produit dans le passé que des appels
de projets soient lancés, cheminent
et puis que, finalement, les places ne soient pas livrées. Moi, je veux juste
m'assurer que ça ne se reproduira plus, là.
M. Lacombe : Bien, comme je
dis, même avec quelque chose d'aussi... La petite enfance, mon Dieu! je trouve que c'est primordial, mais, même pour
quelque chose d'aussi vital que la santé, un gouvernement mal intentionné
pourrait faire un tort incommensurable au réseau. Donc, c'est sûr que je ne
peux pas... tu sais, je veux être honnête ici aujourd'hui, c'est sûr que je ne
peux pas vous donner toutes les garanties du monde, parce qu'un gouvernement qui voudrait nuire au réseau trouverait
probablement les moyens. On a d'excellents juristes, là, qui suivent les
volontés des gouvernements qui sont
élus. Donc, je ne peux pas vous dire ça, mais ce que je peux vous dire, c'est
que, par exemple, si on allait dans ce sens-là, bien, on se retrouverait en
contravention de la loi, quand même. Donc, je ne pense pas que les
gouvernements ont cette habitude, là, de se mettre en contravention de la loi
non plus. Donc, quand je vous dis : Moi, je
fais tout ce que je peux pour que ce droit-là, il existe pour vrai, comme en
santé, bien, je pense que, là, on va le plus loin qu'on peut.
Mme Labrie : Je comprends ce
que le ministre me dit. Pour moi, ça fait juste m'amener à réitérer qu'on ne réussit donc pas, avec cette loi-là, à garantir le
droit, parce que même un gouvernement très mal intentionné ne pourrait
pas réussir à faire en sorte de ne pas offrir une place à chaque enfant dans
nos écoles, par exemple, alors que, là, ça va être possible pour le réseau des
services de garde éducatifs.
• (17 h 40) •
M. Lacombe : Bien, moi, j'irais
avec un autre exemple, je dirais : Est-ce que vous considérez qu'au Québec
recevoir des soins de santé, c'est un droit qui est garanti par la loi? Donc,
la députée de Sherbrooke me dit oui. Bien, au même titre... les lois sont écrites
pareil, au même titre que le droit de recevoir... d'avoir accès à des services
de garde est prévu dans la loi, mais, comme en santé, c'est clair que, si un
gouvernement décidait de couper de façon importante, probablement qu'il
trouverait une façon d'y arriver. Ceci dit, avec les articles que j'introduis,
je prétends que ce serait gênant pour un gouvernement de faire ça, parce qu'il
se retrouverait en contravention de la loi.
Donc, je pense que ce droit-là, on vient le
faire vivre de... Puis je ne veux pas relancer tout le débat autour de la loi, je sais qu'on ne voit peut-être pas les
choses de la même façon. Mais il y a une chose qui est certaine, c'est qu'avec
ça on va le plus loin qu'on peut pour... je dirais même, probablement... en
tout cas, je ne veux pas dire «plus loin que la santé», là, parce que tout ça,
ça pourrait être un débat de juristes, mais on va très loin, là, pour que ce
droit-là vive pour vrai, qu'il ne soit pas juste là en décoration puis qu'il
dépende encore de plein de choses.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Je conçois que le gouvernement va plus loin que
ce qu'on avait jusqu'à maintenant. À mon sens, on ne va quand même pas
assez loin.
Je vais vous faire le comparatif avec le réseau
de l'éducation. Ce n'est pas possible, en ce moment, pour un centre de services scolaire de dire à une
famille : Ah non, on est désolés, il va falloir attendre quelques mois
avant d'avoir une place pour votre enfant dans une école, ou : Il va
falloir que vous alliez à une heure de route de chez vous parce que, là, il n'y en a plus sur tout notre territoire,
des places. En ce moment, ce n'est pas possible. Donc, dans la loi, on a réussi
à verrouiller ce droit-là d'une manière plus efficace que ce qu'on est
en train de faire ici pour les services de garde éducatifs. Pour moi, c'est
dommage qu'on ne cherche pas à y arriver pour les services de garde éducatifs,
c'est l'objectif que je visais.
Là, le ministre préfère tracer le parallèle avec
le réseau de la santé. Le réseau de la santé, on sait que, oui, le droit, il est reconnu, mais ça vient avec un
certain nombre de délais dans l'obtention de ces soins-là. On connaît tous,
ici, là, les enjeux d'accès aux soins puis aux services de santé. C'est des
enjeux qui se manifestent, d'une certaine manière, en éducation pour des
services particuliers, par exemple, au sein d'une école, mais pas pour
l'obtention d'une place dans une école, par contre.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Moi, j'aurais une proposition. C'est-à-dire qu'on
a déjà, à l'article 2, puis on a débattu amplement, là, la réserve
qui dit «selon les ressources disponibles», «compte tenu»... «en tenant compte
de la disponibilité, de l'organisation de ses ressources». Donc, il me semble
qu'ici, là, on ne serait pas obligé de dire «de la disponibilité des subventions», ça va
déjà de soi, puis on en a débattu abondamment, puis on aurait mis fin à des
changements, mais c'est resté. Donc, pourquoi on ne dirait pas
simplement : «Le ministre peut refuser de délivrer un permis de centre de
la petite enfance compte tenu de la pertinence de subventionner le demandeur
d'un permis»? Parce que, déjà, on a la référence,
le fait que c'est-tu pertinent ou pas pertinent de subventionner celui-là en
particulier. Donc, la notion de subvention est là, mais en lien avec la
pertinence par rapport à un projet, un détenteur en particulier, mais on ne l'a
pas comme frein global.
Puis je trouve qu'avec l'échange qu'on a il n'y
a pas de risque, puisque la volonté, c'est de développer les places selon les
besoins qui sont là, sans frein monétaire, puis en plus on a déjà
l'article 2. Alors, il me semble que ça enverrait un message plus fort que
de commencer en disant «compte tenu de la disponibilité des subventions». Tout de suite, on lit ça, puis ça donne l'impression
que c'est vraiment le motif central de refus, alors que je pense que ce n'est
vraiment pas le message qu'on veut envoyer.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Merci. Bien, c'est
la raison pour laquelle j'ai amené l'amendement, parce que moi-même, je trouvais que ça pouvait envoyer un drôle de
message. Mais c'est un principe, là... et on m'expliquait que c'est un principe
qui est reconnu dans la Loi sur l'administration publique, qu'on doit avoir des
motifs de refus. Dans notre cas, ça se traduit
surtout lorsque ces projets-là sont déposés hors des appels de projets, un peu
champ gauche, si je peux utiliser cette expression-là. Mais le mécanisme
que nous, on introduit à l'effet qu'on a une obligation de moyens, là,
lorsqu'il y a un déficit, on doit lancer un
appel de projets, oui, on peut refuser, sauf tout ce qui sera sélectionné dans
l'appel de projets qu'on est nous-mêmes obligés de lancer.
Donc, dans la Loi sur l'administration publique,
il y a certains... on m'a expliqué ça, là, parce que je ne suis pas un
spécialiste de la Loi sur l'administration publique, évidemment, mais il y a
des principes à l'effet qu'on doit avoir une marge de manoeuvre pour des refus.
Et, dans ce cas-ci, nous, dans notre réseau, ça se traduit comme ça. Mais je
suis d'accord qu'il ne fallait pas envoyer un mauvais message avec la
disponibilité des subventions, puis c'est la raison pour laquelle... en me
préparant pour le... pas les consultations mais pour l'étude détaillée, j'ai
constaté ça puis je me suis dit : Oui, je pense que ça envoie le mauvais
message, donc refaisons un tour de roue, puis c'est pour ça que j'arrive avec
ça aujourd'hui.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui. Je suis un
peu... Je veux dire, si un projet arrive du champ gauche, puis qu'il n'a pas
rapport, puis qu'il n'est pas du tout dans le processus prévu à la loi, il me
semble que le ministre a d'emblée le pouvoir de ne pas donner suite à un tel
projet, là. Je m'explique mal comment il faudrait avoir absolument une limite en lien avec la notion de subvention pour mettre
de côté un projet qui ne répond pas au processus dont on se dote ici, là.
Je veux dire, si, je ne sais pas, j'envoie un projet au ministère de la Santé,
qui n'a aucun rapport avec les objectifs du ministère de la Santé, pour partir
une clinique XYZ, il me semble qu'on va me dire : Vous êtes hors champ,
sans que j'aie besoin de parler des subventions, là. Donc, c'est pour ça que je
pense que ce serait une bonne idée d'envoyer un message très clair et d'enlever
ce premier bout de phrase là, puisqu'on s'entend tous sur le fond des choses.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, peut-être juste... pardon, je parlais de la
Loi sur l'administration publique, là, c'est la Loi sur l'administration
financière.
Puis il y a
toute une question, là, de... Là, je vous avoue que, rendu là, pour moi, c'est
même plus une question de principe. Mon principe, c'était de ne pas
donner la mauvaise impression puis de vraiment statuer qu'évidemment on va combler les besoins dès qu'ils se
présenteront, donc j'ai déposé cet amendement-là. Mais, s'il y a consentement,
peut-être que je pourrais proposer que Me Boily, de la Direction des affaires
juridiques, qui travaille avec nous au ministère
de la Famille... du ministère de la Justice, qui travaille avec nous au
ministère de la Famille, puisse peut-être donner, là, la nuance un peu
plus fine sur toute la relation avec les crédits budgétaires, par exemple.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Est-ce que j'ai le consentement que Me Boily nous...
Des voix : ...
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Parfait. Merci. Si vous voulez bien vous présenter, avec votre statut, et nous
parler de ce que le ministre vient de nous dire.
M. Boily (Mathieu) : Oui.
Alors, Mathieu Boily, avocat au ministère de la Justice, à la Direction des
affaires juridiques qui dessert le ministère de la Famille, notamment.
Donc, c'est ça, effectivement, c'est la Loi sur
l'administration financière et non la Loi sur l'administration publique, c'est l'article 21, là, qui prévoit
qu'un engagement financier ne peut pas être pris et n'est valide que s'il
existe un crédit ou un solde disponible, là, pour imputer la dépense, et
c'est ce que, couramment, les parlementaires font à l'époque de l'étude des
crédits. Donc, c'est vraiment ce principe-là qui se trouve codifié à
l'article 10 actuel de la Loi sur les services de
garde éducatifs à l'enfance. Et l'idée, c'est que, dans la loi, techniquement,
il n'y a rien qui empêche un CPE de
dire : Bien, en dehors de tout appel de projets, moi, j'ai tellement un
beau projet que je le soumets. Il n'y
a pas un canal obligatoire, même si, dans les faits, c'est essentiellement par
réponse à des appels de projets qu'on développe.
Donc,
l'article 10 s'inscrit un peu dans cette perspective-là, l'article 10
actuel. Et l'amendement qui vient d'être apporté, c'est précisément pour
dire, bien, que, lorsqu'on utilise le canal de l'appel de projets, à 93.01, si
le projet est sélectionné là-dedans, bien, à
ce moment-là, c'est là que vont se retrouver les conditions de sélection du
projet, là. Donc, essentiellement, c'est ça, l'objectif, là, de
l'amendement comme tel.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Et, si je peux ajouter, peut-être... Merci beaucoup, Me Boily. Si
je peux ajouter à ça, pour qu'on comprenne
un peu le cheminement, là, c'est qu'évidemment le ministère doit avoir les
fonds nécessaires pour pouvoir débloquer
ces places-là, et c'est la raison, aussi, pour laquelle on se donne un délai de
six mois. C'est ce qu'on propose, là,
on va le voir à l'article 37, on se donne un délai parce que, là,
évidemment, nous, il faut se tourner puis il faut aller chercher les
ressources nécessaires pour être capables de lancer l'appel de projets.
Donc,
ce qui fait que, par exemple, si un projet est déposé hors appel de projets,
bien, nécessairement — c'est un fait, là, ce n'est pas une opinion — le
ministère n'aurait pas les crédits pour l'approuver, à ce moment-là. Par
contre, quand on constate un déficit, on se donne le temps qui est
prévu, que je propose à l'article 37. Évidemment, nous, on fait ce qu'on a à faire à l'intérieur du
gouvernement, vous connaissez le processus, et ensuite de ça, bien là, on est
en mesure de pouvoir lancer l'appel
de projets, et là, évidemment, quand les projets sont sélectionnés, on a les ressources
nécessaires, les crédits pour être capables de les autoriser.
C'est
technique, là, je suis d'accord, mais moi aussi, je trouvais que ça envoyait un
drôle de message, donc c'est pour ça
qu'on s'est un peu... pas cassé la tête, mais, en tout cas, qu'on s'est
attardés là-dessus pour que ce soit très, très clair qu'on ne se servira
pas de ça, là, pour refuser des projets qui sont nécessaires.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres interventions?
S'il
n'y a pas d'autre intervention, nous passerions au vote pour l'amendement.
Donc, est-ce que l'amendement est adopté?
• (17 h 50) •
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. Merci.
Donc, nous revenons à
l'article 8 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions?
S'il n'y a pas
d'intervention, nous sommes prêts à passer aux voix. L'article 8, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. Nous passons à l'article 12.
M. Lacombe :
Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui.
M. Lacombe :
...avec votre consentement, on avait également suspendu l'article 9,
donc, si c'est possible d'y revenir...
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que j'ai le consentement pour aller à l'article 9? J'ai le consentement.
Donc, M. le ministre,
la lecture de l'article 9, s'il vous plaît.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente.
Donc : 9.
L'article 11 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion,
après le paragraphe 1.1° du premier alinéa, du paragraphe suivant :
«1.1.1° elle s'engage
à ne recevoir que des enfants visés au premier alinéa de l'article 2;»;
2° par la
suppression, dans le deuxième alinéa, de «sur recommandation du comité
consultatif concerné»;
3°
par l'insertion, à la fin du deuxième alinéa, de «et pour le demandeur ou le
titulaire d'un permis ayant obtenu l'autorisation visée à
l'article 16.1 afin qu'il maintienne la fourniture de services de garde
aux enfants qui en seraient autrement privés».
Donc, l'ajout d'un
paragraphe 1.1.1° au premier alinéa de l'article 11 de la Loi sur les
services de garde éducatifs à l'enfance vise
à introduire l'obligation de ne recevoir, donc, que les enfants de la naissance
jusqu'à leur admission à l'éducation préscolaire ou à l'enseignement
primaire ou, à défaut, jusqu'au premier jour du calendrier scolaire de l'année scolaire, au sens de la Loi sur
l'instruction publique, suivant celle où il a atteint l'âge de six ans,
donc le débat qui... ou, enfin, la discussion qu'on a déjà eue à cet
effet-là.
Cet article propose également de modifier le
second alinéa de l'article 11 de la Loi sur les services de garde
éducatifs à l'enfance afin d'en assurer la concordance avec le nouvel
article 11.2 de la Loi sur les services de garde éducatifs
à l'enfance, qui est proposé par l'article 11 de la présente loi, qu'on
vient d'adopter. Cet alinéa est aussi modifié afin d'y prévoir une situation
additionnelle suscitée par le nouvel article 16.1, introduit par l'article 11
de la présente loi, devant être couverte par la présomption qui y est formulée.
Et, Mme la Présidente, j'ai un amendement à
déposer. Donc...
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il est sur...
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : On
doit suspendre quelques instants?
M. Lacombe : On suspend?
D'accord. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'accord,
nous suspendons nos travaux.
(Suspension de la séance à 17 h 53)
(Reprise à 17 h 59)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux.
M. le ministre, votre amendement, s'il vous
plaît.
M. Lacombe : Oui. Donc :
Remplacer le paragraphe 2° de l'article 9 du projet
de loi par le suivant :
2° par le remplacement,
dans le deuxième alinéa, de «prévue à l'article 93, s'est vu octroyer de
telles places par le ministre sur recommandation du comité consultatif
concerné» par «prévue à l'article 93.0.1, s'est vu octroyer de telles
places par le ministre».
Donc, c'est
un amendement qui corrige une erreur de renvoi dans l'article 11 de la loi
actuelle. Le renvoi qui est fait à l'article 93 devrait plutôt être
fait à l'article 93.0.1.
Pour le
reste, la modification qui était prévue par le paragraphe 2°
de l'article 9 du projet de loi est maintenue, mais elle est
formulée différemment, donc, essentiellement technique.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'amendement du ministre? Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste une question de précision pour mieux
comprendre, parce que, là, on est en lien avec plusieurs autres
articles, puis je veux bien comprendre la mécanique à l'intérieur de ceci.
Si on dit, dans le 1.1.1°, «elle s'engage à ne
recevoir que des enfants visés au premier alinéa de l'article 2»... Je comprends qu'on a déjà fait le débat sur
l'article 2, mais ma question, c'est lié à ceci. Si, mettons...
L'article 2, ça vise les enfants
qui sont inscrits à La Place 0-5 ans. Si, mettons, il y a une place disponible
dans ma garderie, par exemple, puis
je dis au parent, un parent qui n'est pas inscrit, mais là je lève la main puis
je dis : Bien, j'ai une place, va t'inscrire, est-ce qu'il y a un ordre de priorisation qui sera
mis en vigueur au moment que je m'inscris? Parce que je n'étais pas là
auparavant, c'est ça que je veux dire. Parce que, là, on parle de... que les
enfants qui sont visés. Ça fait que, mettons, demain,
j'ai besoin d'une place, je cogne à la porte, puis elle dit : Oui, oui,
j'ai une place pour vous, mais je ne suis pas inscrit encore, comment est-ce que la mécanique va fonctionner pour
s'assurer que... Est-ce qu'il y a un ordre de priorisation? Comment ça
va fonctionner?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
• (18 heures) •
M. Lacombe : Oui, c'est ça,
bien là, est-ce qu'on vote juste sur cet amendement-là, qui ne parle pas du
tout, du tout de ça, avant? Parce que, ça, on pourrait adopter l'amendement
très technique puis après ça aller sur le... Bien, je ne sais pas, c'est-tu
comme ça qu'il faut faire?
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Bien, c'est parce que vous avez pris la parole tout de suite, M. le ministre...
M. Lacombe : O.K. Pardon.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...je
vous ai laissé prendre la parole, mais je voulais rappeler à la députée que
nous devons travailler sur l'amendement et... non pas que ce n'est pas
intéressant, ce qu'elle dit, mais qu'on aura toujours l'occasion de le faire à
l'article tel qu'amendé, si l'amendement était adopté. Alors...
Mme Maccarone :
Sans problème, Mme la Présidente, oui, tout à fait, oui.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Donc, nous revenons à l'amendement du ministre. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
passer aux voix sur l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : La
salle voisine, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci.
Donc, nous revenons à l'article 9 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a des interventions?
M. Lacombe : Bien, en réponse? O.K. Bon, bien, en réponse à la
députée de Westmount—Saint-Louis, les enfants qui sont visés,
ce sont les enfants dont on parlait, là, précédemment, donc ceux qui ne sont
pas encore à l'école, qui n'ont pas atteint l'âge de la fréquentation
scolaire, donc c'est essentiellement ça.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ça fait qu'il
n'y aura pas nécessairement un ordre de priorisation en ce qui concerne
l'inscription de ce parent, par exemple?
M. Lacombe : Bien, ça, c'est
une excellente discussion qu'on pourra avoir lorsqu'on parlera du guichet
unique, là. Plus loin dans le projet de loi, effectivement, on parle du guichet
unique d'inscription, on va parler aussi des
politiques d'admission, donc toute la question de la priorité. À ce moment-là,
effectivement, on pourra avoir cette discussion-là, là, qui peut être très
intéressante. Mais là, quand on parle des enfants qui sont... je ne veux pas
vous dire des niaiseries, là, «des
enfants visés au premier alinéa de l'article 2», on parle vraiment des
enfants qui ne fréquentent pas l'école, là, donc toute cette
discussion-là qu'on a eue au départ.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'aurais une
deuxième question en ce qui concerne qu'on enlève «sur recommandation du comité consultatif concerné». Je veux mieux
comprendre pourquoi qu'on enlève ceci dans cet article, parce qu'on parle
quand même d'une recommandation où on
consulte le comité dans le 11.2, parce qu'on parle aussi de 11.2, ici. Ça fait
que pourquoi le supprimer, ici?
M. Lacombe : Bien, ça, c'est un article, je pense, qui... en
fait, c'est une disposition... Je pense qu'on est rendus là, bien honnêtement.
Évidemment, ça fait référence aux comités consultatifs que le projet de loi
vise à transformer en comités consultatifs régionaux. Donc, jusqu'à
maintenant, ce sont... c'étaient, depuis plusieurs années, des comités
consultatifs sur l'offre qui nous recommandaient ou pas les octrois de permis.
Et nous, bien, on pense maintenant que le
ministère a toutes les compétences pour être capable de faire l'analyse, comme
les autres ministères le font aussi lorsqu'ils ont des analyses à faire,
et on souhaite plutôt miser sur des comités consultatifs régionaux qui vont
nous aider à avoir le vrai pouls du
portrait... «le pouls du portrait», ça ne se dit pas, mais qui vont nous aider
à avoir le vrai portrait, le portrait réel
des besoins sur le terrain, qui vont nous aider à le dresser, ce portrait-là.
Donc, c'est la raison pour laquelle le projet de loi propose leur
abolition. Donc, on y fait référence là, c'est pour ça qu'on le retire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Alors,
pourquoi ne pas avoir remplacé «sur recommandation du comité consultatif
régional», d'abord?
M. Lacombe : Parce qu'ils
n'auront pas le même mandat. Les comités consultatifs sur l'offre, leur mandat
principal, c'était de recevoir toutes les demandes et d'en analyser la
faisabilité, la qualité et la pertinence, un travail qui était fait en double
par le ministère. Donc, je dis souvent, en tout respect pour leur travail,
parce qu'ils faisaient ça bénévolement pour nous, c'est un peu comme des
chaperons qui faisaient le travail que le ministère avait déjà fait un peu en double, et évidemment ça ralentissait
beaucoup l'octroi des places, à mon sens. Et je pense que l'époque a changé
et que maintenant ce n'est plus nécessaire
d'avoir recours à eux. Donc, on a plus besoin de leurs recommandations pour
aller de l'avant. Et le comité consultatif
régional, son mandat sera tout autre, donc ce n'est pas approprié d'y faire
référence dans cet article-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Question
technique : Devons-nous faire référence à l'article 11.2 dans cet
article, d'abord, pour s'assurer... Parce que, là, on le met dans les
commentaires, mais ce n'est pas dans l'article actuel.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : C'est une bonne
question, là. Je ne pense pas. Si c'était le cas, je pense qu'on l'aurait fait.
Là, on est peut-être dans des détails techniques, mais, non, je ne pense pas.
Mme Maccarone : Bien, c'est
parce qu'on parle de la concordance, ça fait qu'il me semble qu'on devrait
avoir le lien, parce qu'on parle de pourquoi qu'on enlève le «sur
recommandation du comité concerné», on parle de référence à la 11.2. Il devrait
y avoir une place où l'on peut faire référence pour s'assurer que la
concordance est vraiment écrite dans l'article. Parce que, c'est vrai, je
comprends le lien, mais je pense que ce ne serait peut-être pas... il me semble
que ce serait plus fluide.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, je pense
qu'essentiellement c'est juste la concordance, donc c'est pour ça qu'on ne le
mentionne pas, c'est juste pour que ça concorde, là. Moi, en tout cas, c'est ma
compréhension.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je sais que
c'est une question technique, c'est juste que c'est quelque chose qu'on a vu
dans les autres lois dont on a fait une étude détaillée pour s'assurer que le
lien est fait pour comprendre que cet article, le lien est avec le 11.2 parce
que c'est dépendant de... Alors, moi, je dirais que ce serait peut-être
prudent. Je n'ai pas d'amendement à déposer,
Mme la Présidente, c'est plus une question de voir s'il y a une manière de
s'assurer que le lien est vraiment fait, parce que la raison pour
laquelle qu'on fait le changement, c'est suite à l'article 11.2 qu'on
vient d'adopter.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, en fait, là,
c'est ça... puis là c'est parce que j'essaie de chercher rapidement, mais, de
toute façon, ce n'est pas important, là, c'est juste pour qu'on utilise les
mêmes mots qui sont utilisés à 11.2. Donc, c'est de la concordance, tout
simplement, donc il n'y a aucune nécessité. En fait, ce serait, ce que je
comprends, probablement inapproprié de faire référence à 11.2.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Bien, je vois
que Me Bégin et le sous-ministre sont en train de jaser. Je ne sais pas, est-ce
qu'on est certains? Parce que, là, c'est notre opportunité de faire une
modification, s'il y a lieu. Je prends la parole du ministre. C'est juste une
question, avant de poursuivre à l'adoption, juste de s'assurer 100 % qu'on
ne manque pas une opportunité d'avoir de la clarté.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Je vous le
confirme.
Mme Maccarone : Merci.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 9 tel qu'amendé?
S'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 9, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Dans
la salle voisine, est-ce que l'article 9, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci.
Nous allons passer à l'article 12. M. le
ministre.
M. Lacombe : Mme la Présidente,
vous le savez, hein, je vous l'avais dit d'avance, s'il y a consentement, on
pourrait aller à l'article 10 qu'on avait effectivement suspendu
auparavant.
• (18 h 10) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Est-ce que j'ai le consentement pour revenir à
l'article 10?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : J'ai
le consentement.
Donc, M. le ministre, pouvez-vous nous
faire la lecture de l'article 10, s'il vous plaît?
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente.
Donc : L'article 11.1 de cette loi est
modifié, dans le premier alinéa :
1° par la
suppression, dans ce qui précède le paragraphe 1°, de
«consulte le comité consultatif concerné constitué en vertu de
l'article 103.5 et»;
2° par le
remplacement, dans le paragraphe 2°, de «les besoins de services de garde et les
priorités de développement de ces
services» par «l'offre de services de garde éducatifs à l'enfance nécessaire
déterminée en vertu de l'article 11.2».
Donc, cette modification au premier alinéa de
l'article 11.1 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance qui fait disparaître la consultation du
comité consultatif sur l'offre de services de garde éducatifs à l'enfance,
qu'on appelle le CCO, s'inscrit dans la
réforme des fonctions de ce comité qui devient un comité consultatif régional,
CCR, et qui se voit attribuer les pouvoirs
prévus à l'article 11.2 de la Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance tel que modifié par l'article 11 du présent projet de
loi.
Quant à la modification au paragraphe 2° de
l'article 11.1, elle découle des modifications faites à
l'article 11.2 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance
notamment de l'évaluation qui doit être faite par
le ministre de l'offre des services de garde éducatifs à l'enfance nécessaire
afin de répondre à la demande de tels services.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 10?
S'il n'y a pas d'intervention, je suis prête à porter
aux voix l'article 10. Est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Dans
la salle voisine, est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci.
Nous passons à l'article 12. M. le
ministre, si vous voulez nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Oui, merci, Mme la
Présidente.
Donc : 12. L'article 12 de cette loi
est modifié par la suppression, dans le paragraphe 5°, de «et si ce nombre
est différent de celui prévu au paragraphe 3°».
Cet article apporte une précision à
l'article 12 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance,
qui est l'article indiquant ce qui doit figurer sur le permis de CPE ou de
garderie. La précision consiste à faire en sorte que le permis doit indiquer le
nombre de places subventionnées, alors qu'actuellement cela ne doit figurer au
permis que si ce nombre est différent du nombre d'enfants pouvant être reçus.
Cette précision est nécessaire en raison de la
modification apportée à l'article 95 de la Loi sur les services de garde
éducatifs à l'enfance par l'article 40, donc, du projet de loi, qui énonce
explicitement l'interdiction de recevoir à la fois des enfants occupant une place
subventionnée et d'autres non.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Que sera
l'impact? Dans le réseau, on a entendu, en consultations particulières, les
éducatrices qui ont fait la démonstration, peinturer le portrait de :
souvent, il y a des classes qui sont surchargées, ils ont plus d'enfants qui devront être dans leur classe. Ça serait quoi,
l'impact pour eux suite à l'adoption d'un tel article?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, en fait, je ne suis pas certain de
comprendre, exactement, parce que, là, on ne change pas du tout les
ratios, là. Donc, on ne change pas les ratios, les éducatrices continuent de
travailler avec les mêmes ratios, donc 1 pour 5, 1 pour 8 ou 1 pour 10, tout
dépendant des groupes d'âge.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : La raison de la
question, c'est parce que, dans le cinquième paragraphe, on supprime «et si ce
nombre est différent de celui prévu au paragraphe 3°», ça fait que j'ai
l'impression qu'on... puis peut-être j'ai la mauvaise impression, ça fait que
je m'attends que le ministre corrige si ce n'est pas la réalité, mais j'ai
l'impression que ceci était en place parce
qu'il y avait des cas où on ne respectait pas nécessairement le ratio. C'est ça
qu'on a entendu en commission, ça arrive, il y a des moments où ça
arrive. Alors, moi, j'avais compris que ceci donnait une certaine flexibilité. Ce n'est pas souhaité, on veut respecter le
ratio, c'est très important. Je ne propose pas de changer ceci, mais j'ai pensé que ceci donnait une flexibilité,
à quelque part, dans le réseau, dans les cas où ça se peut qu'on dépasse
le ratio. Ce n'est pas voulu, ce n'est pas ça qu'on veut, mais ça arrive, sur
le terrain.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Non, non, ce n'est pas... on ne joue pas du tout dans les ratios.
Mme Maccarone :
Mais je comprends qu'on ne joue pas dans les ratios, mais je veux juste
dire quel serait l'impact, parce que, là, on
avait quand même une flexibilité. C'est ça que ça nous donnait, le cinquième
paragraphe, c'était une flexibilité.
M. Lacombe : Bien, en fait, non, là, c'est juste qu'il faut l'indiquer. On
dit : Il faut indiquer le nombre de places sur le permis, il faut
l'afficher.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Maccarone :
Quand on parle de ratios... C'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup,
les ratios. Le ministre va se souvenir de l'intervention que j'avais faite en
consultations particulières, parce que j'avais proposé qu'on discute de :
Pouvons-nous s'inspirer, encore une fois, du réseau de l'éducation? La façon
qu'eux, ils gèrent, par exemple, les enfants
à besoins particuliers, un enfant autiste, dans une classe de 20 enfants,
compte pour trois enfants. C'est un
ratio pour baisser le nombre d'élèves dans la classe, hein, pour mieux
accompagner l'enfant en question et pour aussi aider l'enseignante qui
va venir enseigner cet enfant, ça fait qu'on enlève un peu la charge du nombre
d'enfants dans la classe.
Là, on parle du
nombre d'enfants, on parle du ratio sans nommer c'est quoi, le ratio. Ça fait
que, moi, ce que je veux savoir,
c'est : Où pouvons-nous faire le débat sur le ratio? Parce que je pense
que nous devons avoir un débat en ce qui concerne ceci, parce que je
pense que c'est le temps de penser de comment nous allons accueillir les
enfants à besoins particuliers. On a entendu des histoires, tout le monde veut
aider, je comprends, tout le monde est de bonne volonté, mais trois enfants
autistes dans une classe, ça peut être beaucoup. Trois enfants autistes dans
une classe... un groupe dans le milieu des services éducatifs à la petite
enfance, ça peut être très, très lourd. Alors, ne devons-nous peut-être pas repenser la façon que le ratio est
fait? Ça fait que, si on sait que c'est un enfant à besoins particuliers, cet
enfant peut compter pour trois, par exemple,
ou deux. La subvention serait la même pour l'installation parce que l'enfant
compte pour trois, mais il y aura juste une place qui sera prise.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, en fait, Mme la Présidente,
je pense que la question de la députée de Westmount—Saint-Louis... la question qu'on doit se poser, c'est... En
fait, moi, je comprends la question qui m'est posée. Je comprends que la
question qui m'est posée, c'est la suivante : Je souhaite, nous dit la
députée de Westmount—Saint-Louis,
avoir un débat sur les ratios, à quel endroit dans ce projet de loi est-ce
qu'on pourrait l'avoir? C'est une bonne question, parce que, bien honnêtement,
on ne touche pas du tout aux ratios.
Donc, on peut... Je
pourrais vérifier, là, avec mon équipe s'il y a un article qui s'y prête plus.
Parce que je veux juste vous dire que ce
n'est pas de la mauvaise volonté, là, mais honnêtement, là, on ne parle pas du
tout, du tout, du tout de ratios. On fait juste... à cette étape-ci, on
fait juste dire : Voici ce qui doit être affiché sur le permis, là, il n'y a aucun changement. On fait juste dire :
Il y a une différence dans ce qui doit être imprimé sur le papier, là, puis qui
est affiché à l'entrée du CPE ou de la garderie, par exemple.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ça fait que le permis
indique où est-ce qu'on voit ce qui est... décrit ce qui devrait être dans
le permis. Le permis, la description du permis, c'est où?
M. Lacombe :
Je ne comprends pas la question.
Mme Maccarone : On dit : Le permis
indique... Le ministre a raison, je comprends que... je soulève la question
parce que, oui, je veux avoir le débat, puis
c'est la place où j'ai vu, dans le projet de loi, qu'on parle de nombre
d'enfants, nombre maximum d'enfants. Ça fait que c'est ici qu'on parle
du nombre d'enfants qu'on peut accueillir dans une classe, qui représente un
ratio de 1 à 10, par exemple. On sait, c'est ça. Mais où est-ce qu'on peut
faire cette discussion? Parce qu'on parle du permis, mais c'est où est-ce que
c'est écrit combien d'enfants qui va être écrit, imprimé sur le permis?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : C'est que le ratio
est déterminé dans notre règlement, et là, comme je dis, on ne touche pas du
tout aux ratios, là. C'est vrai que c'est écrit : Le permis, voici ce
qu'il indique. Mais, nous, ce qu'on change, là, on ne change
absolument rien dans les ratios, pas du tout, du tout, on fait juste
dire : Bien, voici ce que vous devez indiquer sur le permis en termes de
nombre de places subventionnées. Donc, c'est une technicalité, c'est une
technicalité, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Maccarone :
Il n'y a pas moyen de sortir ça d'un règlement puis le mettre ici pour
avoir une discussion puis un débat? Tu sais, je pense qu'on est rendus là. J'ai
l'impression qu'il y a beaucoup de choses, là, qui sont règlement, règlement. C'est
un peu dans la mesure du possible, là, qu'on vient de dire, j'aimerais beaucoup
avoir un débat sur le ratio. Puis je ne veux pas perdre le temps du ministre,
puis je ne comprends pas que ce n'est pas nécessairement ce qu'on discute ici,
dans l'article on parle du nombre d'enfants qui peuvent être dans une classe,
le nombre d'enfants qui peuvent fréquenter l'installation. Ça fait que c'est
pour ça que je vous dis je pense que c'est juste qu'on discute du ratio, parce
que c'est là pour changer le nombre d'enfants qui vont fréquenter. Pour moi, il
y a une logique là-dessus. Si ce n'est pas 1 sur 10 parce qu'on a un enfant
autiste dans la classe, ce serait 1 sur 7, ça fait que ça change le nombre
d'enfants qui vont être dans la classe, ça change le nombre d'enfants qui vont
peut-être être dans l'installation. Tu sais,
on parle des maximums, oui, mais je pense que ce serait peut-être un moment où
on peut jaser du ratio.
À moins que le
ministre dit que la place qu'on fait à ce débat, c'est peut-être dans l'article 14,
qui modifie l'article 21, parce que je
vois qu'on peut aussi peut-être faire le débat, là. En tout cas, c'est une
question, c'est sincère, que je veux vraiment avoir cette discussion
avec le ministre, parce que je pense que c'est le temps de revoir la façon qu'on accueille ces enfants à besoins particuliers
dans le réseau. Si ce n'est pas ici, peut-être il y a une place ailleurs. Je
comprends l'idée de règlement, je comprends,
c'est juste qu'à un moment donné, là, je pense que ça va être important d'avoir cette discussion puis d'avoir de la
transparence pour que tout le monde nous en entende puis on écoute... puis
qu'on peut avoir le débat ici, entre collègues.
• (18 h 20) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Bien, en fait, 81 — est-ce
que vous avez votre projet de loi avec vous? — l'article 81 du projet de loi, et là ça fait un petit moment que
j'ai travaillé sur cet article-là — mon Dieu! le temps passe vite — ça fait que, là, je vous avoue que... c'est ça, heureusement, mon équipe vient
de me le rappeler, à l'article 81, on vient modifier le règlement
pour une question technique sur la question des ratios avec les dates de
naissance. On ne change pas le ratio
effectif, mais on vient jouer dans le règlement. Donc là, il y aurait
l'occasion tout indiquée, oui, oui. Parce que, là, si vous allez voir à
81, on parle d'un enfant pour cinq ans et moins, un employé pour huit enfants
ou moins âgé de... blabla, et là vous avez... après ça, on y va pour... En tout
cas, vous allez voir, là, quand on sera rendus à 81, mais là je pense qu'effectivement on pourrait avoir cette
discussion-là à ce moment-là. Parce que, bien honnêtement, c'est juste que, là,
on ne parle pas du tout, du tout de ça. Je comprends qu'il y a une référence au
nombre d'enfants par classe, parce qu'il faut que ce soit inscrit sur le
permis, mais on ne joue pas là-dedans, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. C'est bon? Y a-t-il d'autres interventions à
l'article 12? Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Je ne comprends juste pas pourquoi au 5°... Je comprends l'explication, dans
les commentaires du ministre, sur le fait qu'il ne peut pas y avoir de
cohabitation dans une même installation de places subventionnées et non
subventionnées, mais, dans ce cas-là, je ne comprends pas pourquoi on précise
le nombre de places pour lesquelles les services de garde sont subventionnés,
parce que ça va de soi qu'il n'y a plus la cohabitation. Je ne sais pas s'il y
a quelque chose qui m'échappe là-dedans, là, parce que, dans cet article-là, ça
va de soi que ça va être des places subventionnées.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
C'est qu'il fut une époque où il y avait une cohabitation qui était possible, et
cette époque-là s'est terminée, et là je ne pourrais pour vous dire à quel
moment dans l'histoire des services de garde. Mais on vient seulement apporter
cette modification-là pour dire : Vous n'avez plus besoin d'avoir deux
mentions de votre nombre de places, là, c'est le nombre de places seulement.
Mme Hivon : Puis en fait c'est que 12 s'applique autant à des places subventionnées
que non subventionnées, c'est ça? Donc, on le spécifie juste pour les
places subventionnées.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Oui, bien, c'est plutôt que d'avoir, comme, deux cases, là, si je
simplifie, c'est que, là, maintenant, on
dit : Non, non, de toute façon, il peut plus y avoir de disparité entre
les deux depuis longtemps, donc là il y a une case, maintenant. C'est
vraiment très technique. Je vous avoue que je n'ai pas passé beaucoup de temps
sur cet article-là.
Mme Hivon : C'est juste que
j'imagine qu'une garderie qui a un permis, qui est non subventionnée, on lui
donne un certain nombre de places aussi. Où c'est écrit, ça?
M. Lacombe :
Sur le permis.
Mme Hivon :
Oui, mais dans l'article?
M. Lacombe :
Qu'est-ce que vous voulez dire? Qu'est-ce que vous voulez dire?
Mme Hivon :
Je ne sais pas, je pense... C'est parce que...
M. Lacombe : Bien, étant donné que c'est technique, je peux aussi passer la parole,
peut-être, à Mme Dubé, qui est sous-ministre adjointe au ministère
de la Famille.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Est-ce que j'ai le consentement pour que... Bon,
j'ai déjà eu le consentement. Me Boily, à vous la parole.
M. Boily
(Mathieu) : Effectivement, c'est ça, c'est que l'article 12, c'est un
article qui suit, dans un chapitre intitulé «Centres de la petite enfance et
garderies». Donc, quand on commence en disant «le permis indique», c'est à la fois les CPE et les garderies et c'est à la
fois les garderies subventionnées et les garderies non subventionnées. Donc,
12 indique ce qui doit se retrouver au
permis. Aux paragraphes 3° et 4°, c'est la capacité, le nombre maximal
d'enfants que tu peux recevoir dans
l'installation, puis le paragraphe 5°, c'est, bien, le cas échéant, pour les
CPE et les garderies subventionnées, le nombre de places subventionnées.
Mme Hivon : ...parce que la notion de nombre de places n'existe pas dans les
garderies non subventionnées. La seule notion qui existe, c'est le
nombre maximum d'enfants, c'est ça?
M. Boily
(Mathieu) : C'est la capacité...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres interventions?
S'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 12. Est-ce que l'article 12 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Dans la salle voisine, est-ce que l'article 12 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci.
M. le ministre.
L'article 13.
M. Lacombe :
J'aurais un amendement à déposer, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. Nous allons suspendre quelques minutes.
(Suspension de la séance à 18
h 26)
(Reprise à 18 h 31)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux.
M. le ministre, si
vous voulez bien nous faire la lecture de votre amendement, s'il vous plaît.
M. Lacombe :
Bien sûr, Mme la Présidente.
Donc, article
12.1 : Insérer, après l'article 12 du projet de loi, le suivant :
12.1. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 13, du suivant :
«13.1.
Malgré l'article 13, un titulaire d'un permis de centre de la petite enfance ou
de garderie dont les services de
garde sont subventionnés peut, lorsqu'il offre des services de garde à deux
cohortes d'enfants qui se succèdent dans la même installation, recevoir
un nombre d'enfants supérieur à celui indiqué à son permis durant une période
de chevauchement des arrivées et des départs, dans les cas, selon les
conditions et sans excéder la durée déterminés par règlement du gouvernement.»
Donc,
c'est un amendement qui introduit dans la loi une mesure pour permettre des
périodes de chevauchement — je pense que c'est assez
clair, là, mais quand même — lorsqu'un prestataire de services de garde
dispense à la fois ses services selon un horaire qui est dit usuel et
qu'il reçoit une deuxième cohorte d'enfants, par exemple, qui arriverait en fin
de journée pour des parents, par exemple,
qui travaillent le soir. Donc, l'idée est que, lorsqu'une cohorte succède à
l'autre dans ce cas d'horaire atypique, on doit permettre un
chevauchement. Et, comme je le disais, les cas, conditions et la durée de ce
chevauchement seront fixés par règlement.
Vous dire aussi que c'est
unanime, là, on doit aller de l'avant avec un article en ce sens là dans le
cadre du Grand chantier que j'ai présenté.
Évidemment, on a fait des groupes de travail. Donc, on a constitué des groupes
de travail, et à la fois les directeurs, directrices de centres de la petite
enfance et les propriétaires de garderies nous ont unanimement dit qu'il
fallait une disposition en ce sens là.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Y a-t-il... Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente.
Est-ce qu'il
y en a beaucoup, des milieux comme ça qui offrent des services à plusieurs
cohortes sur une même journée?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Si j'étais avocat, je dirais :
Qu'entendez-vous par «beaucoup»? Mais je vous le demande quand même.
Mme Labrie : Combien y en
a-t-il?
M. Lacombe : Bien, je n'ai pas
le chiffre, là, fraîchement en mémoire, sous la main, mais il n'y en a pas tant
que ça. Et ça, c'est un enjeu, à mon sens,
parce qu'on souhaite les favoriser. Donc, l'amendement que je propose va, bien
sûr, en ce sens-là.
Ça nous est demandé parce qu'actuellement il y a
des gens... et je pense à une garderie que j'ai rencontrée où les gens sont tellement motivés à offrir ce type
de service là pour des parents, si ma mémoire est bonne, c'est à Lévis, mais, bref, ils nous expliquaient, là, que, pour
eux, c'est un grand frein parce qu'ils pouvaient se retrouver, à un certain
moment, en infraction au règlement, alors que... à la loi, plutôt, alors que
c'était pour une période très courte de chevauchement, et donc c'est ça.
Mme Labrie : Donc, on parle, par exemple, d'un CPE qui
offrirait un service, par exemple, de soir et de nuit, donc, à l'heure du souper, il y a comme un
changement de cohorte, là, puis ils offrent le service le soir et la nuit,
c'est ça?
M. Lacombe : Pardon?
Mme Labrie : On parle, par
exemple, d'un CPE qui offre le service de soir et de nuit, là, en plus de
l'offrir pendant la journée, il utilise les mêmes installations. Est-ce que ça
fait en sorte que c'est le même nombre de places au permis, c'est ça? Il y a un
nombre, par exemple 80 places, au permis, mais il peut en prendre 80 le jour
puis aussi 80 pour un chiffre de soir et de nuit, disons, c'est ça?
M. Lacombe : Exactement, sauf
qu'à un certain moment il se peut bien qu'il y ait 82 enfants qui soient
présents parce... bien, imaginez, là, le cas de figure relèverait, je pense,
là, de l'anecdote, sinon de l'exploit, là, parce que je ne vois pas comment ça pourrait arriver, mais que 80... les 80
enfants du matin soient tous là puis que, là, il y en ait un, deux, trois, quatre du soir qui commencent à
arriver. Moi, en tout cas, selon les données qu'on a, le taux de présence dans
mon CPE est loin d'être à 100 %, là, il y a toujours quelques enfants par
jour qui sont absents. Donc, dans les faits, est-ce que ça pose un risque, là,
qu'il y ait vraiment un grand débordement? Non, pas du tout. Mais est-ce que ça
fait en sorte que parfois oui? Oui, ça peut arriver, puis on ne veut pas que
les CPE ou les garderies soient en contravention de la loi. Donc, on veut
permettre ça, mais on va quand même l'encadrer, puis tout ça, parce qu'on veut
le prendre au sérieux puis qu'il n'y ait pas une porte ouverte à de l'abus, là,
par exemple.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je vais poser une
question... Moi, c'est correct, là, il n'y a pas d'enjeu avec l'amendement pour
moi, mais comment on va faire, dans des milieux comme ça, quand on offre des
places qui sont plus de type soir, nuit? Je comprends que ça répond à des
besoins des parents, puis il faut reconnaître que ça existe, là, comme
situation familiale puis qu'il y a des besoins pour ça, mais la mission
éducative de ce milieu-là, comment on fait pour y répondre, dans des
circonstances comme celles-là, où, finalement, l'enfant qui va être là va
peut-être passer la majorité de son temps en présence à dormir, là? Comment on
va... Est-ce qu'on est outillés pour évaluer la qualité des services différemment quand le service est offert sur d'autres types
d'heures comme ça, le dossier de l'enfant, tout ça? Je pose la question
par curiosité, parce que je reconnais qu'il faut des services comme ça, mais là
est-ce qu'on va les évaluer sur la même base? C'est une question que je me
pose.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : C'est une
excellente question, parce que ça pose très exactement cette question-là, quand
on a recours à de la garde à horaire
atypique. Vous savez, moi, je dirais, là, l'objectif global que j'ai dans le
grand ensemble, c'est de m'assurer que les enfants dont les parents...
un des parents travaillerait en restauration et l'autre travaillerait dans un magasin à grande
surface, par exemple, puissent avoir accès, dans la mesure du possible aux
mêmes... à la même stimulation, à la même chance d'avoir accès à un
programme éducatif. Bien sûr, il y a des moments que ce n'est pas possible, quand l'enfant dort ou... Je pense qu'il
y a une limite, quand même, à vouloir appliquer à tout prix le programme
éducatif dans des moments où, par exemple, justement, il serait...
Mais, dans tout... Mais en même temps c'est
possible de le faire, parce que le programme éducatif Accueillir la petite enfance est conçu de telle façon que,
dans chaque geste du quotidien, l'éducatrice est capable de transmettre aussi,
j'allais dire, de l'information, mais est
capable d'agir sur le développement des enfants. Donc, dans des routines aussi
simples que d'aller au lit, bien, tu sais, elle serait capable, ça, il y a un
travail qui se fait.
Et je dirais que ce qui va vraiment nous aider,
c'est la mise sur pied d'un projet pilote qui a été fait... je dois rendre à
César ce qui appartient à César, donc, ça avait été mis sur pied avant notre
arrivée, des gens qui font un travail
exceptionnel. Je pense aux Noctambules, notamment, qui... là, j'essaie de voir
ma collègue Stéphanie, qui est là... les
Noctambules, qui offrent un service de nuit, là, par exemple. Ce n'est pas
simple, ce n'est pas simple, mais on est en train de travailler avec les partenaires. Dans ce cas-là, c'est le
Conseil québécois des services de garde éducatifs à l'enfance.
Donc, bref,
longue réponse, là, mais tout ça pour dire qu'on est en train d'évaluer ça,
mais qu'on s'en préoccupe.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce que,
suite à l'adoption de cet article, ça va vouloir dire, par exemple, à la
rentrée scolaire, un enfant qui fait son entrée dans la maternelle, qui
commence, puis il va à l'école deux fois par semaine, trois fois par semaine, pendant qu'il est en train de libérer sa place en
CPE... est-ce qu'on peut avoir aussi ce chevauchement? Est-ce que ça
aussi, ce serait prévu dans un... dans cet article?
M. Lacombe : Non, on parle
vraiment de la garde à horaires atypiques, donc c'est vraiment pour permettre
le chevauchement de deux groupes. Par exemple, là — c'est la
simplification que je vous donnerais pour qu'on voie bien l'image, là — vous avez un groupe de
40 le jour, un groupe de 40 le soir, il faut qu'il y ait une période, là, où on
a une certaine flexibilité sur le nombre d'enfants, évidemment, en
restant prudents, en faisant ça dans les règles de l'art. Donc, c'est pour ça
qu'on veut encadrer ça, même si, statistiquement, encore une fois, les données
sont à l'effet que les débordements ne devraient pas arriver, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce que le ministre peut nous expliquer c'est
quoi, les conditions et la durée déterminées? Parce que ça aussi, c'est
par règlement, ça fait que, actuellement, c'est quoi? Les conditions sont quoi
puis la durée déterminée est quoi?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, elles ne
sont pas déterminées encore, donc c'est pour ça que ce sera fait à l'intérieur d'un règlement. Mais, comme je le disais, on
travaille avec les partenaires, là, qui sont des experts de la petite enfance,
qui savent ça. Le travail, il est déjà commencé. Donc, on est vraiment en train
de travailler avec eux pour définir ça, parce
qu'on a le souci, évidemment, de préserver la santé et la sécurité. Donc, on
veut être... j'allais dire sévères, je vais dire encadrants, on veut être encadrants, mais en même temps on veut que
ça fonctionne, donc on va vraiment le faire avec eux.
• (18 h 40) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Ça fait que je
présume, parce que ce n'est pas fait encore, que le ministre va penser en ce qui concerne la main-d'oeuvre. Est-ce qu'il y a
des enjeux d'espace aussi, parce que ce ne seraient pas toutes les
installations, peut-être, qui pourront faire ceci, ou est-ce que ça
serait quelque chose qui pourrait être fait vraiment partout?
Puis, l'autre question, durée. Si c'est quelque
chose qui est souhaité par le réseau pour rejoindre un besoin des parents, moi,
je trouve très intéressant. Pourquoi avoir une durée déterminée, d'abord?
Pourquoi pas juste mettre quelque chose en
place pour leur donner la possibilité de l'offrir sans penser que, bien, il y
aura un moment ou peut-être je pourrai plus le faire? Pourquoi la durée
déterminée, d'abord?
M. Lacombe : La durée déterminée, c'est la durée pendant
laquelle il pourra y avoir le chevauchement, donc une heure, par
exemple, une demi-heure.
Mme Maccarone : ...
M. Lacombe : C'est ça, c'est...
Exactement. C'est plutôt... on fait référence à la période de chevauchement.
Ensuite de ça, bien, tous les services de garde éducatifs à l'enfance qui sont
visés pourraient avoir recours à cet article-là pour assurer la légalité du
chevauchement, mais pour offrir la garde d'horaires atypiques, bien sûr, là, il
faut que l'établissement soit approprié et qu'il y ait assez de places, assez de
main-d'oeuvre, sinon, tout simplement, il ne l'offre pas, et, s'il ne l'offre
pas, il n'a pas besoin, bien, de se prévaloir de cet article-là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Bien, c'est ça, en
fait, je veux... Qu'est-ce que le ministre a en tête comme, justement, mesures
qu'il va mettre dans son règlement, là, comme normes pour...
M. Lacombe : Honnêtement, je le
sais, que les oppositions n'aiment pas bien ça quand le gouvernement dit :
On va régler ça par règlement. C'est un peut dire : Bien là, mêlez-vous
pas de ça, on va faire ça plus tard puis on s'arrange avec ça. Mais, honnêtement,
ce n'est pas du tout le cas. Puis je vous avoue que moi, là, en ce moment, je
n'ai pas d'avis sur cette question-là, dans le sens où je ne pense pas que
c'est une question de préférence ou une question d'idéologie. Moi, je veux
juste que ça fonctionne, puis que ce soit sécuritaire, et qu'on n'ouvre pas la
porte à... Bien, en fait, pour répondre à la députée de Joliette, qu'est-ce que
j'ai en tête, je vais dire je veux que ce soit raisonnable, que ce soit bien
encadré, mais que ça fonctionne. Donc, c'est la raison pour laquelle on va le
faire avec les gens, là, qui connaissent ça sur le terrain. Puis évidemment
nous, on est aussi les gardiens de la santé et sécurité, là, on veut s'assurer,
donc, qu'on a... puis il y a des CPE et des garderies qui ont des réalités différentes
aussi, donc on veut vraiment s'assurer, là... je pense que ça assure un bon
équilibre dans le produit fini qu'on va livrer, là, dans le règlement.
Mme Hivon : O.K. Parce qu'on a
entendu, quand même... Il y a déjà des préoccupations sur le ratio bâtisse, je sais que c'est autre chose, il y a une
pénurie — ce n'est pas au ministre que je vais apprendre
ça — de main-d'oeuvre. Donc, je pense qu'on a tous la même préoccupation, ici, qu'il n'y ait
pas comme une... je dirais, un trop grand lousse quand on va venir mettre ces normes-là, parce que
d'avoir 10, 12, 15 enfants de plus, si tu n'es pas capable d'avoir le
personnel... c'est des périodes,
aussi, de transition exigeantes pour les éducatrices, les parents posent des
questions, il y a des enfants qui sont en anxiété, et tout ça, alors, je
n'apprends sûrement rien au ministre. Mais j'aurais aimé ça avoir une idée de
ce qu'il a en tête, tu sais, comme flexibilité dans tout ça.
Puis, l'autre question, c'est dans quel
règlement il va inscrire ça?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, écoutez, dans quel règlement? Bonne
question. Là, il faudrait que... Je vais poser la question, là, parce
que moi... évidemment, on n'est pas prêts, là encore, donc là...
Mme Hivon : ...règlement,
est-ce que c'est un règlement existant où on va venir mettre ces normes-là?
M. Lacombe : Ça risque, selon
moi, d'être le règlement qu'on modifie, d'ailleurs, par l'article dont je
parlais tantôt, là. Je fais référence à l'article 21 du règlement, etc.,
sur les ratios.
Une voix : ...
M. Lacombe : C'est celui-là?
Une voix : ...
M. Lacombe : Bon, bien...
Une voix : ...
M. Lacombe : Oui. Non, c'est
ça.
Une voix : ...c'est dans le
règlement.
M. Lacombe : Exact. Donc, c'est
le...
Mme Hivon : Il s'appelle
comment, ce règlement-là?
M. Lacombe : ...mon Dieu! Vous
avez des bonnes questions. C'est le Règlement sur les services de garde
éducatifs à l'enfance.
Mme Hivon : C'est le règlement
général? O.K.
M. Lacombe : Oui, c'est ça.
Pour répondre à la question, encore une fois, ce que j'ai en tête, là, c'est
que ce soit raisonnable, mais que ça fonctionne, là, tu sais, que ce soit
sécuritaire. Mais je peux peut-être aller plus loin en disant qu'il y a une
certitude, là, puis je pense que ça va peut-être rassurer les syndicats ou les
éducatrices qui nous écoutent, c'est qu'on
va respecter les ratios. Ça, c'est une certitude, puis c'est la fondation de
tout ça, là. C'est qu'on bâtit avec le principe, là... sur le principe
qu'il faut que ça respecte les ratios. Donc, ensuite de ça, est-ce qu'on aura
assez de main-d'oeuvre, est-ce qu'on aura les locaux? Ça
fait écho à ce que la députée de Westmount—Saint-Louis disait. Bien, si on ne
les a pas, ce ne sera pas offert, donc c'est à nous de nous assurer que ce soit
le cas.
Puis l'autre chose, c'est que, d'ailleurs, pour
faciliter tout ça puis inciter... dans la dernière négociation, on a négocié un
4 % de prime sur le taux horaire pour les éducatrices qui vont accepter de
participer à cet effort de garde atypique, donc le soir, par exemple, ou le
week-end.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Je vous remercie de votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne
ses travaux sine die. Merci, tout le monde.
(Fin de la séance à 18 h 45)