(Dix
heures dix-huit minutes)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Votre attention, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens
ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 1, Loi
modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance afin
d'améliorer l'accessibilité au réseau des services de garde éducatifs à
l'enfance et de compléter son développement.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Lévesque
(Chapleau) est remplacé par Mme Proulx (Côte-du-Sud); M. Poulin (Beauce-Sud) est remplacé
par Mme Boutin (Jean-Talon); et M. Bérubé (Matane-Matapédia) est
remplacé par Mme Hivon (Joliette).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Lors de l'ajournement de nos travaux la semaine
dernière, nous étions sur un amendement de
M. le ministre introduisant l'article 4.1 au projet de loi. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Oui. Bon matin, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Bon matin.
Mme
Maccarone : ...et chers collègues. Tel que discuté lors de la fin de
nos travaux la semaine passée, j'ai l'intention de déposer un sous-amendement,
Mme la Présidente. Je pense que c'est déjà envoyé. C'est sur le Greffier.
La Présidente (Mme
D'Amours) : C'est sur Greffier?
Mme
Maccarone : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Alors, on va suspendre quelques minutes, le temps
de prendre connaissance du sous-amendement. Merci.
(Suspension de la séance à
10 h 20)
(Reprise à 10 h 23)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous reprenons nos travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, pouvez-vous nous faire la lecture de votre sous-amendement,
s'il vous plaît?
Mme Maccarone : Avec plaisir. Article 4.1 : L'amendement introduisant
l'article 4.1 au projet de loi est modifié par l'ajout, après le
dernier alinéa, de l'alinéa suivant :
«À l'égard d'une
personne responsable d'un service de garde en milieu familial, les résultats
doivent être distribués aux parents des enfants qui fréquentent le service de
garde et disponibles, sur demande, pour les parents désirant inscrire leur
enfant. Le ministre publie la moyenne des résultats par bureau coordonnateur
sur le site Internet de son ministère dans
les 60 jours de leur obtention, de même que l'administrateur du guichet
unique d'accès aux services de garde éducatifs à l'enfance le fait sur
le site de ce guichet.»
Bon,
on jase, là. On reprend un peu la conversation, le débat, dans le fond, que
nous avons eu la semaine passée. On a essayé de trouver un chemin pour
rejoindre les préoccupations du ministre, puis ça se peut que la formulation
n'est peut-être pas la bonne. Puis nous,
juste... d'emblée, juste pour dire, Mme la Présidente, nous sommes prêts,
évidemment, à faire des modifications, s'il faut, pour s'assurer que le
libellé est le bon.
On a pris le temps,
vendredi et à travers la fin de semaine, pour parler avec les partenaires puis
on sait qu'un tel amendement ils sont d'accord. Ça rejoint les préoccupations
qu'eux avaient en ce qui concerne le dévoilement des résultats pour le milieu
familial. Puis j'ai bien entendu le ministre et son équipe qui ont dit :
On ne sait pas nécessairement où on s'en va, ça va être quoi, l'évaluation,
puis ça va être quoi, les données qui vont être publiées, nous ne sommes pas
rendus là encore. Ça fait que, ça aussi, on comprend.
Mais c'est pour ça qu'on a
dit : C'est peut-être un juste milieu. Parce qu'avec un tel
sous-amendement ce qu'on peut faire, c'est
de s'assurer... L'objectif, c'est de rencontrer une qualité des services sur le
terrain. Puis ça rejoint aussi ce que le ministre avait dit la semaine
passée, parce que la comparaison, on comprend, avec les CPE, c'est quand même un moyen. Quand on fait une évaluation
de CPE, il y a plusieurs locaux à l'intérieur de l'installation, ça fait
qu'il y a un moyen, en ce qui concerne la note, entre guillemets, de
l'évaluation qui sera publiée.
Ce qu'on
propose, c'est de faire quelque chose de la même manière, mais que ce serait le
bureau coordonnateur qui serait responsable de publier, puis ce serait
un moyen pour le territoire. On pense que, surtout quand on parle aussi... On a
entendu, en commission parlementaire, avec les consultations, les
installations, les PNR, il y avait des craintes. Il y avait une raison pour
laquelle eux, ils ne voulaient pas nécessairement devenir régis. Ils avaient
des préoccupations, parce qu'ils disaient que, souvent, il y avait, quelque
part, des bureaux coordonnateurs qui ne les accompagnaient pas de la manière
qu'eux, ils voulaient.
De cette manière de faire, ce qu'on propose ici,
bien, on pense que ce que ça va engendrer, ça va être la saine compétition. Ça
va encourager les bureaux de coordonnateur de faire de l'accompagnement de
leurs installations, parce que tout le monde va vouloir avoir une bonne note
sur le terrain. Ça assure que les parents vont avoir accès aux évaluations puis aux informations. Puis, en plus,
c'est aussi... je pense que ça rejoint les préoccupations, parce qu'on sait
qu'on a quand même... le ministre estime
qu'il y aura près de 3 000 qui vont quitter le réseau, mais c'est près de 18 000 places qui risquent d'être
perdues. Ça fait que c'est aussi un moyen de peut-être garder les places, c'est
un moyen de travailler avec les gens sur le terrain.
Ça fait que,
là, le but de l'amendement, c'est d'informer les parents utilisateurs, informer
les futurs utilisateurs. Ça affiche publiquement les résultats. Et,
comme j'ai dit au début, le but, c'est vraiment d'améliorer la qualité.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. D'autres interventions? M. le ministre.
M. Lacombe : Oui, peut-être une
petite réaction. D'abord, merci pour la proposition. Je dirais... En fait, je reviens à un principe de base, là, dont on a
discuté la semaine dernière, c'est qu'il n'y a encore rien de fait. On part
d'une page blanche actuellement. Donc,
les discussions vont commencer. Bien sûr qu'on construira tout ça en tenant
compte de la réalité des responsables
des services de garde en milieu familial, mais, pour l'instant, je trouve que
c'est prématuré d'avoir des craintes à cet égard-là ou de tenter, tout
de suite, de tout encadrer, parce qu'on n'a pas encore conçu cette
évaluation-là de la qualité.
Je me rappelle bien qu'une des principales
craintes de la députée de Westmount—Saint-Louis la semaine dernière, c'était au sujet de la confidentialité, du respect de la vie
privée. Et, à ce sujet-là, je réitère que bien sûr que le gouvernement est tenu de respecter toutes les
lois, les règlements qui sont en vigueur. Et on est déjà tenus de respecter la
confidentialité des renseignements puis la vie privée des responsables des
services de garde. Donc, bien sûr, certainement qu'on travaillera en ce
sens-là, mais je pense que, pour l'instant, il est beaucoup trop tôt pour aller
dans ce niveau de détail là pour les RSG,
d'autant plus, et là je le dis respectueusement, que cet article-là ne nous a
pas été signalé. On n'a pas reçu de demande ou de doléances de la part
des syndicats ou des associations comme l'AQCPE, le CQSEPE, qui gèrent aussi
des bureaux coordonnateurs. Donc, les principaux intéressés, là, ne nous ont
pas signalé vouloir des amendements à cet article-là.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. D'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Je vous dirais
que moi, je pense honnêtement que c'est le moment de le faire. Le diable est
dans les détails, «the devil is in the details».
Le ministre nous a rassurés en ce qui concerne
la protection de la vie privée de ces gens, et son équipe, et on le remercie de
toutes les précisions. Mais, quand nous, on a parlé avec les partenaires, eux,
je pense que les raisons qu'ils ne se sont pas exprimés là-dessus, c'est parce
qu'ils n'étaient pas au courant qu'il y avait un tel amendement qui venait pour
le 4.1. Ça fait que, quand on a jasé avec eux... Parce que, c'est clair, je
pense qu'il n'y a personne qui ne veut pas
aller de la bonne volonté. On dit : Qu'est-ce que vous souhaitez?
Qu'est-ce qui serait bon pour vous? Parce qu'ils comprennent la nécessité de partager les évaluations avec les
parents, ça, c'est primordial, malgré que je comprends qu'il y a aussi
des craintes par rapport à ceci. Mais ils sont prêts à faire du chemin.
• (10 h 30) •
Mais il y a
quand même la préoccupation en ce qui concerne la nature. Puis, tant que ce
n'est pas fait... Parce que, ça aussi, j'entends que le ministre dit : On
n'a pas tout à fait établi tous les critères puis le comment, le
pratico-pratique. Bien, je pense que c'est aussi le moment de mettre
quelques balises, quelques balises en ce qui concerne la façon que les
informations seront publiées, pas nécessairement tous les détails sur quoi
l'évaluation sera basée ou le comment, mais au moins de trouver un moyen de
s'assurer parce que...
Comme j'ai dit, ça, c'est quelque chose qui
vient des partenaires, quelques-uns que le ministre vient de nommer, qui ont
dit qu'ils trouvent que ce serait bien d'avoir un moyen, parce que, là, on aura
la comparaison aussi avec le réseau des CPE.
C'est la moyenne qui est importante, pas le moyen, Mme la Présidente. C'est la
moyenne qui... Excusez-moi. J'essaie
toujours, Mme la Présidente. Gênez-vous jamais de corriger mon français si je
fais des erreurs. Le but, c'est de m'améliorer. Puis ce n'est pas facile,
masculin, féminin, je veux juste dire ça, vraiment pas évident. Parce
que «toupet», vous savez, c'est «le». Ça, j'ai appris ça hier. Je pensais que
c'était «la». E-t-t-e, il me semble que c'est évident, mais apparemment ce
n'est pas le cas. Ça fait que ce ne sera plus jamais oublié.
Mais revenons au sujet, Mme la Présidente.
C'est... On cherche à trouver la moyenne pour eux. Ça fait que, comme je dis, c'est le moment de le faire. Nous avons
l'amendement devant nous. Ça donne toute la souplesse au ministre et son équipe
d'établir le pratico-pratique pour plus tard, les données, comment... le
comment faire, et aussi c'est des choses qu'on peut aussi regarder à la fin,
s'il faut, dans les derniers articles du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Ça prendrait vraiment du toupet pour vous reprendre...
Mme Maccarone : Du toupet.
La Présidente (Mme D'Amours) :
...publiquement, mais votre français est vraiment bien, Mme la députée. M. le
ministre.
M.
Lacombe : Je ne reprendrai
pas votre français parce que je ne voudrais pas que vous repreniez mon anglais
quand je réponds aux questions en conférence de presse.
La Présidente (Mme D'Amours) :
L'essentiel, c'est de se comprendre, et on vous avait comprise.
M.
Lacombe : Oui, c'est ça, exactement.
Je veux juste revenir avec le point que... Je comprends, mais, en même temps, les partenaires, on a une relation de
travail qui est soutenue avec eux. Et on est en train, je le disais, de bâtir
ça. Il y a un comité de suivi sur la mesure d'évaluation de la qualité
avec les partenaires. Donc, bien sûr que, lorsqu'on sera rendus à ce moment
pour les responsables de services de garde en milieu familial, on s'assurera de
le faire en collaboration avec les partenaires de la meilleure façon, mais moi,
je pense fortement qu'il est beaucoup trop tôt pour inscrire quelque chose dans la loi sur la communication, tout ça, alors
que ce n'est pas encore créé et que ce n'est pas... ce n'est même pas
encore dessiné.
Donc là, on n'est pas dans les grands principes.
On est vraiment dans l'administration de tout ça, comment on va rendre ça public, de quelle façon, dans la
mécanique. Moi, je pense que l'important, c'est que le parent y ait accès.
Ensuite, de quelle façon, bien, on travaillera avec les partenaires au moment
où on sera prêts à le faire. Parce que, là, on
n'est pas du tout rendus au jour où les responsables de services de garde vont
avoir une évaluation publiée, là, parce qu'on n'a même pas encore défini
le cadre d'évaluation.
La Présidente (Mme D'Amours) :
D'autres interventions? Mme la députée.
Mme Maccarone : ...que cet article
n'apparaissait pas dans la loi quand c'était déposé. Alors, ce n'est pas nous
qui est en train d'établir la mécanique. Le ministre a déposé un article qui
décrit qu'il y aura une mécanique. Nous, ce
qu'on veut faire, c'est juste modifier l'article qui est déposé par le ministre
pour s'assurer que ça rejoint aussi les préoccupations sur le terrain.
Ça fait que, si c'est vrai qu'on veut vraiment travailler avec eux... C'est
parce qu'ils n'étaient pas au courant du tout, parce que c'est tout à fait
nouveau. Ça fait qu'ils n'ont pas pu prendre connaissance de cet amendement, ça
venait tout juste d'être déposé. C'est pour ça que nous, on a entendu des échos
qui disaient : Wo! attends une minute, on est préoccupés, ça veut dire
quoi?
Puis, comme j'ai dit, je comprends tous les
détails en ce qui concerne la façon que ça va être fait. Ça, ce n'est pas établi. On cherche vraiment juste de modifier
l'amendement qui est déposé par le ministre pour s'assurer qu'il y a
vraiment un juste milieu. C'est quelques balises, pas toutes les balises. C'est
un peu de l'encadrement pour s'assurer qu'on trouve un moyen pour s'assurer
qu'on... oui, c'est ça, un moyen, pour s'assurer qu'on rejoint les
préoccupations et donner toute la souplesse qui est nécessaire au ministre et
son équipe pour travailler avec le milieu par la suite. Comme je dis, ça, c'est
validé par eux. Parce qu'ils ne savaient pas qu'est-ce qui s'en venait en ce
qui concerne le 4.1 parce que ce n'était pas là auparavant.
M. Lacombe : ...de fantôme, là,
parce qu'on dit «validé par eux», mais il faudrait peut-être, là, qu'on sache
de qui on parle, là. Donc, si vous nous dites : Ça, c'est le souhait de
telle ou telle association...
Mme Maccarone : Oui. C'est les CSN,
CSQ. C'est eux qui disaient...
M. Lacombe : Donc, les syndicats.
Mme Maccarone : Oui.
M. Lacombe : D'accord. Je comprends
bien. En même temps, comme je l'ai mentionné, moi, j'aimerais comprendre c'est
quoi, la crainte, parce que, du moment où on accepte que c'est... Moi, je pense
que la meilleure décision à prendre, c'est que ce soit public. Je comprends que
c'est partagé dans l'amendement. Donc, ça, c'est le grand principe, du moment
où on s'entend sur le principe. Ensuite, pour la façon de protéger les
renseignements personnels et confidentiels,
la confidentialité, la vie privée, bien, évidemment qu'on est tenus, comme
gouvernement, aux plus hauts standards, et on va s'assurer, là, que ce
soit le cas, puis on le fera au moment où on sera rendus là. Je pense que c'est
prématuré de le faire, mais là je vois qu'on s'entend sur le principe. La
mécanique, on pourra la régler quand on sera rendus là. La page, elle est
blanche. On ne l'a pas encore dessinée. Donc, je pense, c'est prématuré de
venir encadrer ça à ce point dans la loi.
Mme
Maccarone : Comme...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme
Maccarone : Oui. Comme j'ai dit, ce qu'ils souhaitent vraiment, c'est
de s'assurer qu'il y a juste quelques balises, pas le tout, vraiment pas le
tout, puis ils cherchent à avoir quelque chose qui est équitable avec le reste
du réseau, parce que c'est la moyenne qui est importante pour eux.
On a entendu... Comme
j'ai dit, je veux juste répéter que, tout à fait, on comprend que la vie privée
de... Primordialement, ces femmes seront protégées, mais, pour comparer
vraiment les pommes avec les pommes, ça va être important au moins de s'assurer
qu'il y a une moyenne qui sera publiée et non, peut-être, individuellement. Ça,
c'est quelque chose qui est souhaité par eux. Comme
par exemple, ce serait juste par CPE, bien, dans un CPE, comme on a dit,
on a plusieurs locaux à l'intérieur de l'installation, mais, quand on parle du
milieu... un milieu familial, bien, c'est une résidence, c'est juste un local.
Alors, de s'assurer que ce serait quand même regroupé, que... Si ce n'est pas souhaité par le bureau coordonnateur, peut-être,
il y a un autre moyen de le faire, mais ce qu'ils recherchent vraiment,
c'est au moins d'avoir quelque chose, de s'assurer que ce serait la moyenne
pour faire la comparaison et aussi de s'assurer que les parents vont pouvoir
avoir accès aux évaluations.
Oui, l'article en
question, ce n'est pas ma préoccupation. Je pense que c'est une bonne chose, on
est d'accord, mais c'est juste de rajouter un peu de mécanique dans ce que le
ministre vient d'ouvrir pour débat en ce qui
concerne une étape d'évaluation, parce que ça, ce n'était pas prévu sur le
terrain. Ça fait qu'ils veulent juste s'assurer... C'est le moyen de
protéger un peu puis de rejoindre les craintes. On est ouverts s'il y a un
autre moyen. Si le ministre veut proposer autre chose pour rassurer le terrain
ou un autre... mi-chemin, je suis prête à retirer et redéposer ou travailler
avec le ministre et son équipe pour trouver le juste milieu, mais je pense
qu'on a un devoir maintenant parce que c'est
là, ce n'est pas dans quatre ans ou dans huit ans qu'on va rouvrir la loi
encore une fois. Ça fait qu'on... C'est vraiment le moment de pouvoir le
faire puis de s'assurer que tout, tout est écrit en noir et blanc.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres interventions? M. le ministre.
M. Lacombe :
Rapidement. Merci, Mme la Présidente. Bien, moi, je vais vous dire, du moment
où... Parce qu'on pourrait avoir un désaccord, là, sur le fond, mais, du moment
où on est d'accord sur le fond... La députée de Westmount—Saint-Louis
et moi, on est d'accord sur le fait que ces évaluations-là doivent être
publiées. Donc, ça, on est d'accord sur le fond, notre collègue nous l'a bien
indiqué. Donc, du moment où on est d'accord sur le fond et que ce qui est
proposé, c'est vraiment de venir dans la mécanique de comment tout ça va être
publié... Moi, je pense que ce qui est important, c'est le fond, et c'est ce
que vise l'amendement que j'ai déposé.
Et
je vous dirais... Là, je semble comprendre qu'il y a des syndicats qui ont contacté
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Moi, je vais vous dire, ça fait quatre jours, là, et on n'a eu aucune demande à
cet effet-là. Ils ne nous ont pas contactés
dans les quatre dernières journées, ni la FIPEQ-CSQ, ni la CSSS... ni la FSSS,
pardon, CSN. Donc là, j'imagine que, s'ils avaient une demande, ils
auraient contacté soit mon équipe ou moi-même, là. On n'en a pas reçu du tout,
donc, pas de message, pas d'appel.
Donc là, je fais
juste vous souligner que moi, considérant tout ça, là... On n'a pas eu de
demande des syndicats dans les quatre derniers jours suite au dépôt de mon
amendement et on est d'accord sur le fond, la collègue de Westmount—Saint-Louis et moi. Donc, considérant que c'est, là, sur la forme, moi, je vais
maintenir ce que j'ai dit, je pense
qu'il est beaucoup trop tôt. La page est blanche encore. Puis évidemment on
s'assurera de faire ça en collaboration avec les gens du milieu. C'est
ça, ma suggestion, c'est d'y aller sur ce sur quoi on est d'accord, le fond.
Puis, sur la forme, bien, ça, ma suggestion,
c'est de le travailler avec les gens du milieu quand on sera rendus là, parce
qu'on n'est pas rendus là.
• (10 h 40) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est parce que la page est blanche. Je pense que c'est ça, la
préoccupation. Parce que nous sommes en train de viser une éducatrice et
non nécessairement une installation, ça fait que...
Puis ce n'est pas
parce que les groupes n'ont pas contacté le ministre qu'on ne doit pas agir. Je
comprends que, peut-être, ça aurait été
souhaité. Ils nous ont contactés, on a parlé avec eux. Je pense que ça, ça
s'appelle un travail d'équipe. On a chacun nos rôles, puis tout le monde
veut... veut travailler avec les partenaires sur le terrain. Alors, ça se peut que... On va leur demander de vous appeler,
parce que, là, comme ça, le ministre va pouvoir entendre d'eux directement
c'est quoi, les préoccupations. Si je dis des choses au micro, ce n'est pas
inventé. Alors... Mais ça se peut qu'ils vont vous contacter directement.
Et, comme j'ai dit,
c'est le moment de faire l'article, oui, en principe, qui est déposé par le
ministre, je suis d'accord, mais là c'est quand même une mécanique. Alors, si
on peut parler de la mécanique, je pense qu'on a un devoir de vouloir aller un petit peu au-delà de juste la page blanche
pour s'assurer qu'il y a un peu d'encre sur cette page, pour rassurer les gens
sur le terrain. Puis, si le ministre souhaite, on peut suspendre pour qu'il parle
avec quelques partenaires ou on peut suspendre l'amendement en question
pour poursuivre pendant qu'il fait des évaluations pour s'assurer...
Mais, comme
je dis, ce n'était pas pour être méprisante, ils n'étaient... peut-être, ce
n'est pas le bon mot, ils n'étaient pas au courant. Le réseau n'était
pas au courant, ça fait que, quand on leur a parlé, il a dit : Wo! attends
une minute, ce n'est pas ça qu'on veut, attends, nous sommes préoccupés.
Alors, je pense qu'on a un
devoir d'avoir une écoute parce que... Pour vrai, je comprends qu'on va régler
les choses plus tard, mais là on a vraiment une page blanche, vraiment une page
blanche. Je ne suis vraiment pas à l'aise avec
ça. J'aimerais modifier la mécanique à quelque part pour s'assurer qu'on
rejoint les préoccupations sur le réseau. Parce que, pour vrai, là, on est en train de comparer une éducatrice
avec un CPE. Ce n'est pas du tout la même affaire.
La Présidente (Mme D'Amours) :
D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre aux
voix le sous-amendement. Donc, est-ce que le sous-amendement de la députée de Westmount—Saint-Louis
est adopté ou rejeté? Rejeté. Donc, nous
revenons à l'amendement du ministre, 4.1 Y a-t-il des interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : J'ai un autre
sous-amendement à déposer, Mme la Présidente, qui n'est pas envoyé encore.
On est à la veille de l'envoyer au Greffier.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Parfait. Je suspends les travaux quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 43)
(Reprise à 11 h 13)
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, si vous voulez bien faire la lecture de
votre sous-amendement, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Oui.
L'amendement introduisant l'article 4.1 au projet de loi est modifié
par :
1° le remplacement, dans le premier alinéa,
après les mots «de la qualité éducative des», des mots «services de garde» par
les mots «CPE et des garderies»;
2° l'ajout, après le premier alinéa, de l'alinéa
suivant :
«À l'égard d'une personne responsable d'un
service de garde en milieu familial, les résultats doivent être distribués aux parents des enfants qui fréquentent
le service de garde et disponibles, sur demande, pour les parents désirant
inscrire leur enfant.»
Je vais lire le libellé, si jamais ça fonctionne
pour le ministre et les collègues, si ce sera adopté. Le 4.1 se lira comme
suit :
4.1. L'article 5.1 de cette loi est modifié
par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Le ministre publie les résultats du processus
d'évaluation et d'amélioration de la qualité éducative des CPE et des garderies sur le site Internet de son
ministère dans les 60 jours de leur obtention, de même que
l'administrateur du guichet unique d'accès aux services de garde éducatifs à
l'enfance le fait sur le site de ce guichet. En outre, le prestataire de services de garde éducatifs à l'enfance doit
informer les parents des enfants qu'il reçoit que ces résultats sont publiés,
dans les 30 jours suivant un avis reçu à cet effet du ministre.
«À l'égard
d'une personne responsable d'un service de garde en milieu familial, les
résultats doivent être distribués aux parents des enfants qui fréquentent le
service de garde et disponibles, sur demande, pour les parents désirant
inscrire leur enfant.»
Alors, ce qu'on essaie de faire avec cet
amendement... sous-amendement, Mme la Présidente, c'est de laisser tomber
l'idée de la moyenne, parce qu'on comprend que, peut-être, ce n'est pas la
manière dans laquelle le ministre et son équipe vont pencher pour les
évaluations. Puis ce qu'il cherche, c'est d'avoir la page blanche. Mais ce
qu'on souhaite faire, c'est... L'objectif, comme on avait mentionné au début,
c'est de protéger un réseau qui est déjà fragile, on ne veut pas encore plus la
fragilité... fragiliser, pour s'assurer qu'on protège les informations en ce
qui concerne ces personnes. On protège aussi la manière en ce qui concerne la
façon que les évaluations seront publiées. Ça donne la souplesse au ministre de
continuer à faire ses travaux, et son équipe.
Mais ce que ça va faire, c'est de s'assurer
qu'il y aura des données qui seront publiques et autres données qui seront toujours disponibles pour les parents mais
pas publiées sur l'Internet. Alors, comme ça, les parents vont pouvoir
se sentir en sécurité parce qu'ils vont pouvoir consulter les informations. Les
éducatrices vont pouvoir consulter les informations. Le ministre va pouvoir
continuer à faire ses évaluations. Et le réseau sera quand même protégé, parce
que ces informations ne seront pas nécessairement publiées d'une façon
publique, «at large», pour tout le monde sur l'Internet.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Quand vous dites «sur demande», qu'est-ce que vous voulez dire?
Mme Maccarone : Bien, sur
demande, si, mettons, il y a un parent qui décide d'envoyer leur enfant à un
milieu familial dans son coin, dans son quartier, ils vont pouvoir faire une
demande en ce qui concerne l'évaluation. Parce que les informations ne seront
pas quelque part sur Internet. Je ne pourrais pas faire une recherche moi-même pour dire : C'est quoi, les évaluations en ce
qui concerne le territoire géré par ce bureau de coordonnateur? Ça fait que
je n'ai pas la moyenne que je peux consulter, mais je peux au moins aller
vérifier c'est quoi, les résultats, c'est quoi, l'évaluation. Une éducatrice, peut-être aussi, qui
aimerait travailler à accompagner un parent, par exemple, va pouvoir
aussi consulter ces informations.
Ça fait que, sur
demande, ils vont pouvoir avoir l'information. Ça fait que c'est un sens de
sécurité pour les enfants, c'est de la transparence, qui est très importante.
Puis je pense que le ministre, lui aussi, avait utilisé ce mot la semaine
passée. C'est vrai, je pense que tout le monde cherche à avoir la transparence
des informations.
M. Lacombe :
Bien, sur demande, sur demande à qui? C'est ce que j'essaie de comprendre, là,
parce que ce n'est pas clair pour moi.
Mme
Maccarone : Bien, ça peut être sur demande au ministère, ça peut être
sur demande au bureau de coordonnateur, qui peut toujours être la personne qui
regroupe les informations.
Là, le ministre parle
de la mécanique, puis, moi, ce que j'avais compris, c'est que le ministre ne
veut pas nécessairement établir ça va être quoi, toute la mécanique, à ce
moment-là, dans son projet de loi. Alors, ça donne quand même la souplesse pour
faire... prendre cette décision plus tard.
Mais je vois
plusieurs moyens. Le but dans cet article, c'est de s'assurer que les
informations en ce qui concerne les installations privées, parce que c'est un
milieu familial, ne seront pas publiées et aussi de s'assurer qu'il n'y aura pas une mauvaise comparaison à faire,
parce qu'un CPE puis garderie, là, on ne fait pas la même comparaison
avec le milieu familial. Alors, ça aussi, ça fait comme la ligne dans le sable.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Mme la Présidente, à ce moment-ci, ce que je vais vous dire, puis je vais
conclure là-dessus, c'est que... D'abord, juste peut-être une précision, là,
moi, je n'ai pas émis de malaise avec l'idée de la moyenne. Donc, ce n'est pas
que je suis d'accord ou pas. Je fais juste souligner que, contrairement à ce
que la députée de Westmount—Saint-Louis
dit, moi, je ne me suis pas prononcé sur l'idée de la moyenne. Donc, je
comprends qu'elle a décidé quand même de l'enlever de son amendement en
déposant un nouveau... un sous-amendement.
Donc, ce sur quoi je
vais conclure, c'est... Dans les quatre derniers jours, donc depuis notre
discussion, on n'a aucun partenaire qui nous
ont contactés pour nous demander des changements. Ce matin, la députée de
Westmount—Saint-Louis
nous dit, et je dis ça respectueusement, là, mais c'est parce que je pense que
c'est important, nous dit qu'elle a eu des contacts avec certains partenaires
qui lui ont demandé des changements. Nous, on
a fait des vérifications, là, dans les dernières minutes, avec d'autres
partenaires qui sont impliqués, qui nous disent qu'ils ne sont pas
d'accord nécessairement avec ces changements-là.
Donc, je pense que ça
renforce le point de vue que j'ai énoncé tantôt, c'est-à-dire que, ça, il faut
que ce soit discuté non pas ici puis qu'on vote là-dessus dans les prochaines
minutes, mais il faut que ce soit discuté au bon endroit, avec les partenaires, dans les groupes de travail qui sont
montés à cet effet-là. Parce qu'on ne peut pas juste prendre des demandes d'un
ou deux partenaires. Il faut faire ça globalement, avec tout le monde, pour
nous assurer d'arriver au meilleur
résultat. Donc, je suis obligé de vous dire que je suis... je ne suis pas en
accord avec ce sous-amendement-là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
Mme
Maccarone : Le ministre a eu une discussion avec le milieu familial,
avec ces groupes en particulier?
M. Lacombe :
Bien, vous savez, dans le milieu familial, il y a, bien sûr, les syndicats,
donc la FIPEQ-CSQ, notamment, et la FSSS-CSN. Il y a aussi des bureaux
coordonnateurs, donc, qui sont représentés, notamment, par le CQSEPE et l'Association québécoise des
CPE.
Ce que je vous dis,
là, c'est qu'actuellement il y a des partenaires qui ne trouvent pas nécessairement
que c'est une bonne idée. Et, moi, ce que je
comprends, c'est qu'aller dans ce niveau de détail là pour le milieu familial,
ce n'est pas le bon moment, parce qu'il faut, justement, que nos
partenaires, les syndicats, les associations et nous, le ministère, le gouvernement, on soit capables
d'avoir une discussion sur la mécanique. Parce que ça, là, c'est la mécanique.
Donc, il faut qu'on ait cette discussion avec les principaux intéressés.
Puis les syndicats
seront là, les associations seront là. Mais on ne fera pas cette discussion-là
ce matin, alors qu'ils ne sont pas là. La
mécanique, on la réglera avec ces groupes-là au moment où ce sera opportun de
le faire. Je ne peux pas être plus transparent que ça, là. Je le dis
aujourd'hui publiquement, là, tout ça, ce sera discuté avec eux pour que ça
reflète vraiment leur réalité, puis leurs besoins, et nos besoins aussi.
Mme
Maccarone : ...qui a dit qu'il y avait un malaise?
M. Lacombe :
Je suis en train de vous dire : Vous, vous déposez un sous-amendement.
Tantôt... Je vous dis : Bien là, vous dites que ça vous a été demandé...
• (11 h 20) •
Mme
Maccarone : Là, c'est parce que vous avez dit que... Pendant la pause,
vous avez fait un appel.
M. Lacombe :
C'est ça. Exact.
Mme
Maccarone : C'est pour ça.
La
Présidente (Mme D'Amours) : S'il vous plaît! Mme la députée... Je
m'excuse, Mme la députée, respectez le temps de parole, s'il vous plaît.
Mme Maccarone :
Tout à fait. Vous avez raison.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre, veuillez compléter, s'il vous plaît.
M. Lacombe :
Je pense que vous avez déposé ça en nous disant : C'est une demande de
partenaires. Je pense que c'est important
que vous nous disiez de qui ça venait. Et nous, de notre côté, on a vérifié à
savoir si tout le monde était au courant. Et là semble-t-il qu'il y a
des gens qui ont d'autres avis. Ce n'est pas à moi de... Parce que moi, je ne
dépose rien, là, en ce sens-là. Ce n'est pas à moi de vous dire et de leur
mettre des mots dans la bouche.
Mais ce que je vous
dis, c'est que je ne pense pas qu'il y a unanimité, là. Puis je pense que ça,
ça doit être discuté avec tous les partenaires qui gravitent autour du milieu
familial. Donc, je suis en train de dire : Faisons les choses correctement. Il n'y a pas de presse à
faire ça aujourd'hui. Et on sera capables de régler ça, les détails, avec tous
les partenaires en comité de travail.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
Mme
Maccarone : C'est parce que le ministre venait tout juste de dire que,
pendant la pause, pendant qu'on était en
train de travailler sur l'amendement, il avait parlé avec des partenaires dans
le réseau qui ont dit qu'ils avaient un malaise. Moi, je veux juste
clarifier c'est qui, parce que, si vous faites des vérifications... Je présume
que vous avez reçu de l'information de la
CSN, qui vont probablement être très clairs en ce qui concerne leur malaise
pour l'article qui a été déposé, le 4.1. Ça fait que c'est juste une
question de clarté.
M. Lacombe : Mme la Présidente, je pense que la discussion qu'on a actuellement, là,
ça prouve... Je ne travaillerai pas
comme ça, là, par textos de gens qui nous envoient ci, qui nous envoient ça,
puis : C'est quoi, votre avis là-dessus? Faisons les choses
correctement. On est en train, là, de modifier la loi.
Moi,
ce que je dis, c'est : On s'entend sur le principe général, donc allons de
l'avant avec ça. Sur la mécanique, moi, je ne veux pas faire ça par textos à
gauche et à droite. Je veux qu'on fasse ça en comité de travail. Ça va prendre
des semaines. On aura les bonnes discussions avec les bons partenaires pour
arriver à la bonne solution.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Oui. J'entends, sauf que le ministre vient tout juste de
déposer son amendement. Nous aussi, on ne travaille pas par textos. C'étaient
des vraies discussions avec des gens sur le terrain qui ont partagé leur
malaise. Alors, je ne comprends pas pourquoi qu'on ne peut pas trouver un
terrain commun pour essayer de rejoindre ce que le ministre souhaite faire avec
son amendement pour les évaluations.
Le ministre nous
demande de signer un chèque en blanc. Je comprends. Ce n'est pas ce que je
souhaite. J'aimerais rejoindre aussi les préoccupations qui nous ont été
partagées par le milieu, le milieu, qui représente ces femmes qui ne se sentent
pas nécessairement protégées. Comme j'ai dit, elles n'ont pas pu s'exprimer
auparavant. C'est tout nouveau, cet article.
Alors, moi, ce que je
cherche, c'est de trouver un mi-chemin. Le ministre a dit qu'il n'était pas
nécessairement en désaccord avec la moyenne, mais il a voté contre l'article.
J'avais dit d'emblée, quand j'ai déposé l'autre
sous-amendement, que j'étais ouverte à discuter d'une modification, un
changement en ce qui concerne peut-être une autre façon de le faire pour
rejoindre les préoccupations et le désir du ministre et, je pense, de tout le
monde, avoir une campagne d'évaluation, et
une façon d'évaluer, sur le terrain, qui est saine, et aussi de protéger les
personnes concernées.
Alors, je suis
ouverte. Encore une fois, Mme la Présidente, s'il y a un autre moyen ou une
manière d'écrire l'amendement pour supporter
une idée de moyenne, on peut le rajouter. Je suis prête à retirer et redéposer.
Je veux plaire le ministre en ce qui
concerne ses préoccupations. Mais c'est des vraies discussions que nous avons
eues avec les femmes sur le terrain, qui sont préoccupées.
Je pense que,
maintenant qu'on a l'article ouvert, maintenant qu'on a la loi ouverte, c'est
le moment d'avoir cette discussion. J'ai vraiment un malaise de signer un
chèque en blanc. Je pense qu'on a un devoir de protéger ces personnes et de s'assurer qu'on rejoint leurs
préoccupations. C'est le moment, le livre est ouvert, avant que ce soit fermé.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais porter aux voix le sous-amendement de la députée de Westmount—Saint-Louis.
Est-ce que le sous-amendement est adopté ou rejeté? Rejeté. Donc, on revient à
l'amendement 4.1 du ministre. Y a-t-il des interventions?
Mme
Maccarone : Par appel nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il est un peu tard, Mme la députée. Il aurait
fallu le demander tout de suite après. Il y a eu un temps, ça fait que
je vais...
Mme Maccarone : Un temps de
10 secondes, Mme la Présidente. S'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Non, je regrette. Il aurait fallu aller un peu
plus vite, s'il vous plaît, Mme la députée, pour la prochaine fois.
Mme
Maccarone : C'est surprenant. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien, je vous ai regardée, ce n'est pas
surprenant, et personne n'a réagi. Donc, ma décision, elle est faite, et
je ne recule pas là-dessus. Merci.
Donc, nous revenons à
l'article 4... l'amendement du 4.1, c'est-à-dire, du ministre. Y a-t-il
des interventions? S'il n'y a pas d'intervention, je suis prête à entendre le
vote. Est-ce que l'article 4.1 est adopté ou rejeté? Adopté...
Mme Maccarone :
Mme la Présidente, par appel nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Bien sûr. M. le secrétaire, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Lacombe (Papineau)?
M. Lacombe :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Proulx (Côte-du-Sud)?
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Quand c'est... Excusez-moi, question de précision. Quand c'est sur
division, est-ce que je vote contre ou pour? C'est quelque chose qui est
nouveau pour moi.
Une voix :
...
Mme
Maccarone : C'est contre. Voilà. Merci. Merci.
Le
Secrétaire : Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme D'Amours (Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, l'amendement à 4.1 est adopté. Nous passons maintenant à
l'article 5. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Lacombe :
Mme la Présidente, si vous permettez, j'aurais peut-être, comme la dernière
fois, une petite intervention à faire, s'il y a consentement, sur le sujet dont
on a discuté la semaine dernière, sur les ajustements terminologiques, l'ajout
du mot «éducatifs».
La
Présidente (Mme D'Amours) : Bien sûr. Est-ce qu'il y a consentement
pour que le ministre puisse vous entretenir sur ce sujet? Oui, allons-y.
M. Lacombe : Super. Donc, pour les gens, là, qui nous écoutent, pour qui ce serait
peut-être un peu loin, c'est au sujet de l'ajout du mot «éducatifs», dont on a
parlé, évidemment, pour qualifier tous les prestataires de services de garde. Donc, je voulais peut-être vous dire, là,
parce qu'on a travaillé là-dessus au cours des derniers jours... peut-être
vous proposer, donc, la façon dont on souhaite apporter ces changements-là.
D'abord, vous
préciser qu'il y a trois... Parce qu'on a regardé ça de façon très, très
globale. Moi, je suis... En tout cas, je suis assez content du résultat, là. Il
y a trois expressions qui seraient modifiées, donc les expressions qui
qualifient les acteurs du milieu, ces expressions suivantes : «prestataire
de services de garde» serait corrigée pour «prestataire de services de garde
éducatifs»; les responsables d'un service de garde en milieu familial
seraient... cette expression serait corrigée
pour plutôt parler de responsables d'un service de garde éducatif en milieu
familial; et, les bureaux coordonnateurs
de la garde en milieu familial, l'expression serait corrigée, donc, pour parler
de bureaux coordonnateurs de la garde éducative en milieu familial.
Donc, vous souligner
que la manière dont on va apporter ces changements-là, ça doit tenir compte du
fait que l'étude détaillée, elle est présentement en cours, qu'il y a des
articles qui sont déjà adoptés, qu'il y en a d'autres qui sont à venir et que, ces concepts-là, ces termes-là,
on y réfère dans beaucoup d'autres lois et règlements aussi, là, je le
disais la dernière fois.
• (11 h 30) •
Donc, on vous propose
une approche en deux temps : l'ajout d'un article qui modifie cette
expression dans l'ensemble des lois et
règlements du Québec, donc ça deviendrait le nouvel article 88.1 du projet
de loi, et on va déposer un document
de travail pour que tout le monde puisse en prendre connaissance, et, un
deuxième temps, la présentation d'un
amendement omnibus à la toute fin de l'étude détaillée, qui viendrait remplacer
les expressions dans l'ensemble du projet de loi n° 1
qu'on étudie actuellement. Donc, un pour le projet de loi, un pour l'ensemble
des lois et règlements du Québec. Donc, ça va nous éviter de multiplier
les amendements qui ont le même but puis de revenir aussi sur des articles qui
ont déjà été adoptés.
Mais je le souligne,
là, parce que je ne veux pas qu'on fasse le saut. Ça implique, par contre,
qu'on utilise les anciennes expressions dans
les travaux en cours, donc qu'on adopte tout ça tel que rédigé présentement,
puis qu'à la fin, tel que déposé dans le document de travail, on adopte
un omnibus.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Oui. Je ne sais pas si je n'ai pas bien compris. Il y avait comme trois
catégories où les mots seraient changés. Le premier, c'était «prestataire». Je
veux juste savoir, quand il y a l'expression générale... Moi, je n'ai pas fait
ce recensement-là. Merci beaucoup. «Services de garde», est-ce que... sans le
«prestataire» avant, est-ce qu'il va être modifié également pour «services de
garde éducatifs»?
M. Lacombe :
...on peut suspendre une minute? O.K. Merci.
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...nous suspendons nos travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à
11 h 31)
(Reprise à 11 h 33)
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...plaît.
M. Lacombe :
Oui. Merci, Mme la Précédente. Donc, c'est une bonne question qui m'a fait douter,
là, donc j'ai préféré valider.
Effectivement, il va toujours rester une distinction, pour des raisons
techniques. Mais ce qui était important pour nous, c'était de qualifier les
prestataires. Donc, quand on parle des prestataires, des RSG, qui deviendraient
des RSGE, ou les prestataires de services de garde, donc, quand on parle des
garderies, des CPE, donc, c'est d'eux dont on... quand c'est d'eux dont on
parle, on les qualifierait, avec ce qu'on propose, de services de garde
éducatifs.
Par contre, quand on
parle de services de garde en général dans la loi, il y a un enjeu technique,
parce qu'on ne parle pas toujours de garde
éducative. Il y a certains types de services de garde qui ne sont pas de la
garde éducative, et donc, là, ça déstructurerait la loi, là, de façon
trop importante. Donc, pour être capable de faire la distinction entre ce qui est de la garde éducative et ce qui ne l'est
pas, bien, lorsqu'on parle des prestataires, donc, quand on fait référence
aux CPE, aux garderies, on parle de prestataires
de services de garde éducatifs, mais, quand on parle du concept plus général,
on pourrait effectivement continuer de parler de services de garde.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Bien là, on a justement un exemple. Parce qu'à 4.1 on dit que ça va
publier, donc, les résultats des services de garde. Donc, ça, ça
resterait «services de garde», sans ajouter «éducatifs». Or, tout ça sont des
services de garde éducatifs, de toute évidence, puisqu'on les évalue sur la
base de leurs programmes éducatifs.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, je peux me
lancer dans une explication technique...
Mme Hivon : Oui. Bien, moi, je
veux comprendre...
M. Lacombe : ...ou je peux
passer de la parole à notre légiste, qui...
Mme Hivon : Ah! ça peut être le
légiste, là, mais je veux comprendre quels sont les autres services de garde pas éducatifs dont on parle, qui font qu'on ne
peut pas mettre «éducatifs». Puis, si c'est ça, j'ai une sous-question, là...
Bon, je vais écouter l'explication générale puis je reviendrai avec ma
sous-question.
M. Lacombe : D'accord. Bien, je vous propose peut-être de
laisser notre collègue qui est légiste, ici, répondre à cette
question-là, pour ce qui est de la structure de la loi, s'il y a consentement.
Sinon, je pourrai le faire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a consentement que le collègue légiste prenne la parole?
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Donc, je n'ai pas votre nom, M. le collègue légiste. Veuillez vous
présenter.
M. Boily
(Mathieu) : Donc, mon nom
est Mathieu Boily. Je suis avocat au ministère de la Justice, à la Direction
des affaires juridiques qui dessert le ministère de la Famille.
Donc, l'amendement, en fait, terminologique a
été axé sur les acteurs, les prestataires de services de garde, on ajoute «éducatifs», les RSG éducatives, les BC,
les bureaux coordonnateurs de la garde éducative en milieu familial.
En général, dans la loi, quand on emploie
l'expression «services de garde» tout court, ce sont les services dispensés que
l'on vise par cela et non les personnes qui les dispensent. Souvent, par
contre, dans le débat public, on dit «les services de garde éducatifs» en
voulant parler des prestataires. Mais, dans la loi, comme à 4.1, le processus
d'évaluation de la qualité éducative des services, c'est la qualité éducative
des services dispensés. Puis là l'article vient dire le rôle des prestataires
dans cette évaluation-là qui est faite.
Par rapport à votre deuxième... à la deuxième
remarque de la députée de Joliette, il existe des services de garde en milieu
scolaire, par exemple, qui ne sont pas des... qui n'ont pas la même loi qui
encadre que la nôtre. Ils sont régis par la
Loi sur l'instruction publique, puis il y a un règlement particulier en vertu
de cette loi-là. Donc, il y a dans... certaines lois, en matière
fiscale, en matière de compétence municipale ou autre, où on veut parler de l'ensemble du portrait des services de garde,
qu'ils soient régis par notre loi plutôt que... ou par les lois de l'éducation.
Puis il y a un enjeu aussi. À partir du moment
qu'on vient dire «le prestataire de services de garde éducatifs», il y a un
enjeu aussi d'intelligibilité du texte. Si on rajoute des «éducatifs» partout,
ça va faire des articles... Mais ça, c'est un enjeu mineur, là, c'est plus un
jeu de forme, là. Mais les éléments principaux, c'est ça que j'ai mentionné
précédemment.
Et, dernier point qui me vient en tête, il y a
des articles, dans la loi, comme par exemple l'article 6, auquel on arrive
par la suite, où on dit : «Nul ne peut [...] offrir [...] des services de
garde à un enfant...» Bien là, c'est une interdiction, donc on ne veut pas les
qualifier, ces services-là, c'est une interdiction d'en rendre pour des gens
qui sont en marge, là, du réseau, donc les pouvoirs d'inspecteurs, par exemple,
aussi, là, qui portent... qui comportent cette expression-là. Donc, voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, Me Boily. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Je comprends les
explications, mais je dois dire que je pense quand même qu'on devrait parler de
services de garde éducatifs. La nuance qui est apportée, là, notamment par
rapport à des lois qui... en matière d'éducation, où on parle des services de
garde en milieu scolaire, ce n'est pas touché par le projet de loi. Donc, c'est
une autre loi, qui peut bien utiliser l'expression qu'elle veut. Quand il y a
des lois qui touchent sur l'ensemble des services de garde, c'est, selon moi,
tout à fait plausible d'expliquer à quoi ils réfèrent, puis, dans une loi
générale, qu'on mette le mot «services de garde» si on pense que c'est plus
englobant.
Mais je trouve, honnêtement, qu'on se prive d'un
message fort, qui est déjà dilué. Parce que le ministre sait, puis ma collègue
a fait une longue plaidoirie là-dessus, qu'il y a une demande très, très forte
de beaucoup d'acteurs pour qu'on parle de
services éducatifs à la petite enfance. Là, le ministre tient à garder
«services de garde éducatifs», mais en fait on nous explique que, dans
des articles, on va parler juste de services de garde, sans parler des
prestataires. On n'aura même pas le mot
«éducatifs». Moi, Mme la Présidente, j'estime qu'on fait erreur et qu'on n'est
pas en train d'envoyer le message
qu'on devrait envoyer, d'autant plus que, dans cette loi-ci, si je comprends
bien, essentiellement, ce sont des services que l'on souhaite tous être
éducatifs puis que le programme s'applique à tous.
Puis, pour ce
qui est de «nul ne peut offrir des services de garde», là, ça, je comprends,
mais on pourrait dire... on peut faire la nuance à quelques articles.
Mais je vous donne juste l'exemple de l'article 4.1. On garde «services de
garde» tout court, alors que ça va de soi que ce sont tous des services de
garde éducatifs. Personnellement, je trouve qu'on se limite beaucoup, parce que l'expression
«services de garde» apparaît à plusieurs endroits dans le projet de loi.
C'est, sauf exception, pour faire référence
aux services de garde éducatifs. Donc, je trouve que, plutôt que d'améliorer
les choses, on va créer une espèce
d'incohérence en parlant de prestataires de services de garde éducatifs, mais
que, quand on va parler de services de garde tout court, on ne mettra
pas «éducatifs». Moi, je pense qu'on a une incohérence, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la Présidente. Bien, j'accueille, là, les commentaires de la
députée de Joliette. Puis je pense que ça... Elle-même y a fait écho, ça
fait écho au débat... Bien, ce n'était pas un débat. Je vais dire : Ça
fait écho à la discussion qu'on a eue la semaine dernière au sujet de cette
demande de retirer le mot «garde».
Il y a une question
de structure de la loi. Ce n'était pas l'objectif, lorsque j'ai déposé le
projet de loi, de refondre la loi puis de
vraiment la changer d'un bout à l'autre. C'était important pour moi de faire
une modernisation, qui est importante, oui, sur les éléments qui vont...
qui vont vraiment nous permettre d'avancer.
Je pense que, là, on
a un compromis qui est intéressant, de parler de responsables de services de
garde éducative. C'est quelque chose qui est
demandé depuis longtemps. Je sais que, dans le meilleur des mondes, ils
aimeraient qu'on enlève le mot «garde», encore une fois, mais je pense
que c'est un compromis qui est très intéressant puis qui nous permet de garder
la structure de la loi actuelle sans avoir... Parce que c'est vrai que, dans
certains cas, on parle des haltes-garderies, par exemple, on va parler,
effectivement, du fait qu'on ne peut pas offrir un service de garde à la
maison. Comme Me Boily le disait, on ne la qualifiera pas de garde éducative.
Donc, je pense que
c'est un bon... je pense que c'est un bon... Lorsqu'on parle des gens qui
offrent cette garde-là, on précise qu'ils offrent de la garde éducative. Donc,
ça, c'est le changement qu'on propose, qui est quand même majeur, là, qui se
retrouve dans bien, bien des articles, là, je pense, dans à peu près la moitié
des articles où on fait référence à la garde.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Donc, je comprends que, cette espèce d'amendement omnibus, on va l'adopter plus
tard, à la fin. Ça fait que, d'ici là, je
veux juste dire au ministre que je vais faire moi-même, à mon... bien, enfin,
je vais juste regarder, puis on en
rediscutera à ce moment-là, parce qu'a priori je trouve qu'on se prive vraiment
d'une opportunité d'envoyer un message fort si on ne l'étend pas à
toutes les occurrences.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres interventions sur... Oui, Mme la députée
de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Merci, Mme la Présidente. Je comprends qu'au départ, quand le ministre a déposé
son projet de loi, il n'avait pas l'intention, là, de retirer le mot «garde»,
puis ça ne faisait pas partie de ses orientations. Mais je voudrais juste lui
rappeler qu'au départ, quand il a déposé son projet de loi, il n'avait pas
l'intention non plus de rendre publiques les évaluations pour qu'elles soient
accessibles aux parents puis il l'a fait. Puis j'accueille... je suis très
contente qu'il le fasse. Donc, je pense que c'est ça, le processus législatif.
On ajoute des choses au projet de loi pour le rendre meilleur.
On a plaidé ici
longuement pour retirer le mot «garde» pour rendre le projet de loi meilleur,
pour indiquer le changement de culture qu'on admet tous ici vouloir voir puis
que tous ces services-là soient éducatifs. Il y a un consensus là-dessus. Il n'y a personne ici qui ne veut pas que ce soient
des services éducatifs, là. On est tous d'accord. Donc, je pense que, comme on va faire... on a déjà
fait des ajouts, donc, que je suis très contente d'avoir faits, d'ailleurs,
par rapport à rendre publiques les évaluations, puis on va en faire d'autres,
je ne vois pas pourquoi, cet ajout-là en particulier, il faudrait s'en priver.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Là, je suis en train de faire du temps moi-même, là, puis là c'est moi-même qui
allonge ça, hein, mais je veux juste dire,
tu sais, ce n'est pas la même chose, là. Tu sais, je fais une analogie, là,
c'est un peu comme si on se lance dans la construction d'une maison. Il
y a des amendements, là, dans le projet de loi, qui sont un peu comme dire : Bien, au lieu d'avoir un lavabo,
on va en avoir deux, puis, au lieu de mettre le mur là, on va le mettre là.
Ça, c'est correct, on peut faire ces modifications-là. C'est le sens des
amendements que j'ai apportés, c'est la portée que ça a. Mais ça va plus loin
qu'un simple amendement, dire : Il faut retirer le mot «garde» partout.
C'est comme si on disait : Bien là,
oui, mais je vous ai demandé une maison, mais là finalement ça va être un
immeuble locatif, tu sais, ou ça va
être un... Là, il faut refaire les plans. Ce n'est pas du tout la même affaire,
la structure, ce n'est pas... Tu sais, les comparaisons sont toujours
boiteuses, mais, pour que les gens qui nous écoutent comprennent bien, c'est un
peu la même chose. On parle de la structure, on ne parle pas juste d'un petit
ajout. Il faudrait vraiment revoir ça.
Mais,
encore une fois, comme l'a dit la députée de Joliette, on aura l'occasion aussi
de peut-être... d'en reparler, parce que je propose qu'on adopte ça en
bloc, de toute façon, à la fin, pour qu'on soit capables de le changer au
maximum d'endroits.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Simplement pour poursuivre sur l'analogie du
ministre, c'est vrai que c'est une modification de structure, mais,
quand on fait des travaux sur une maison puis qu'on se rend compte qu'il y a un
problème structurel dans la maison, bien, il faut le régler avant de finir de
faire les petites modifications cosmétiques. Donc, c'est un peu ça qu'on
propose. On constate qu'il y a un problème structurel dans la loi, qui parle
encore de garde, alors que ce n'est pas ce qu'on souhaite. Ce n'est pas ce qui
est la réalité, déjà, de toute façon. Voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Donc, si vous le permettez... Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : ...pour répondre un
peu à Me Boily quand il a dit : Un service de garde dans le réseau
scolaire, par exemple. Je ne sais pas si eux sont au courant que ce n'est pas
de matière éducative, ce qu'ils font. Parce que c'est quand même à l'école, puis,
souvent, les personnes qui s'occupent de ces enfants, ils travaillent de
matière éducative pour rejoindre les besoins des enfants. Ça fait que je trouve
l'exemple, pour répondre à la question de la députée de Joliette, pour dire
c'est lequel qui ne répond pas nécessairement à un critère éducatif... Ce n'est
pas nécessairement la réalité sur le terrain. Eux, je ne pense pas qu'ils sont
au courant qu'ils n'offrent pas des services éducatifs, parce que c'est clair,
ce qu'ils font à l'intérieur de l'école, que ce soit avant l'ouverture de
l'école, à midi ou après les heures de l'école, c'est des services éducatifs.
Ils sont là pour assurer la sécurité de ces enfants, mais ce n'est pas juste de
la garde qu'ils font.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons poursuivre nos
travaux. Nous étions à l'article 5. M. le ministre, si vous voulez bien
nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Oui...
Pardonnez-moi, Mme la Présidente. Donc, 5 : L'article 6 de cette loi
est remplacé par le suivant :
«6. Nul ne peut, par lui-même ou par
l'intermédiaire d'un tiers, offrir ou fournir des services de garde à un enfant
visé au premier alinéa de l'article 2, en contrepartie d'une contribution,
à moins d'être titulaire d'un permis de centre de la petite enfance ou de
garderie ou d'être reconnu à titre de personne responsable d'un service de
garde en milieu familial par un bureau coordonnateur de la garde en milieu
familial agréé.
«L'interdiction prévue au premier alinéa ne
s'applique pas :
«1° à la personne physique, agissant à son
propre compte, qui, dans une résidence privée où ne sont pas déjà fournis des
services de garde, selon le cas :
«a) garde au plus deux enfants;
«b) garde uniquement des enfants habitant
ordinairement ensemble;
«2° à une personne qui exploite un camp de jour
ou de vacances;
«3° à un organisme communautaire à but non
lucratif dont un organisme public au sens de la Loi sur l'accès aux documents
des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels
(chapitre A-2.1) finance la mission globale et qui, accessoirement à sa
mission principale, organise la garde occasionnelle d'enfants ailleurs que dans
un établissement d'enseignement;
«4° à une personne morale à but non lucratif
qui, dans un établissement d'enseignement, organise la garde occasionnelle et
exclusive des enfants des élèves ou des étudiants fréquentant cet établissement
pendant la poursuite de leurs études lorsqu'ils peuvent se rendre disponibles au
besoin;
«5° à une personne qui organise la garde
occasionnelle d'enfants dont le parent est présent sur les lieux et peut être
joint au besoin dans l'un des endroits suivants :
«a) un établissement de santé et de
services sociaux;
«b) un établissement commercial;
«c) une foire, une exposition ou un lieu
où se tient un événement ponctuel;
«d) un lieu où se tient une assemblée
délibérante.»
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. J'ai une question pour le ministre sur le cinquième paragraphe,
quand on parle d'un lieu où se tient une assemblée délibérante. L'Assemblée
nationale, notamment, est un lieu où se tient
une assemblée délibérante. Est-ce que c'est une disposition qui permettrait,
par exemple, à l'Assemblée nationale ou à un conseil municipal
d'organiser un service de halte-garderie, par exemple?
M. Lacombe : Tout à fait.
Mme Labrie : Tout à fait. J'ai
une question technique, à ce moment-ci. Quand on parle d'un lieu où se tient
une assemblée délibérante, j'aimerais ça qu'on me dise c'est quoi, le sens
légal, là, de ça. Est-ce que le service peut être offert même si l'assemblée
délibérante n'est pas en train de se tenir au moment où le service est offert?
Je donne un exemple. Par exemple, disons, le vendredi matin, quand il y a une
interpellation, ce n'est pas nécessairement une assemblée délibérante. Est-ce
que le service peut être offert quand même? C'est quoi, le sens légal, là,
d'«un lieu où se tient une assemblée délibérante»? Est-ce que ça peut juste
être offert pendant... par exemple, pendant la séance du conseil
ou pendant le moment précis, là, de la réunion ou bien c'est le lieu lui-même
qu'on vise, peu importe le moment?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, c'est le... (Interruption)
Oui. Pardon. Excusez, j'ai fait le contraire. C'est le sens de ce qu'on
propose, oui. C'est que, dès qu'on parle d'un endroit où... Je comprends ce que
la députée de Sherbrooke, là... Corrigez-moi si je me trompe, mais ce que vous
voulez dire, c'est : Est-ce que l'Assemblée doit siéger? Donc, par exemple, concrètement, à l'Assemblée nationale,
est-ce qu'il doit y avoir une période de questions ou une commission parlementaire? Donc, ce n'était pas le sens de ce
que je proposais, là, mais, légalement, est-ce que ça pourrait être contre...
Une voix : ...
M. Lacombe : Oui, mais ce n'est
pas le sens de ce que je propose, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Donc, le sens de
ce que le ministre propose, ce serait : Peu importe que l'Assemblée soit
en train de siéger au salon bleu ou en
commission parlementaire, à ce moment-là, le service pourrait être offert ici,
même chose pour les conseillers municipaux.
M. Lacombe : Exactement. Bien,
parce que, tu sais, on comprend bien que c'est un besoin qui avait été exprimé,
là, qu'on a entendu. Mais là, évidemment, on ne voudrait pas se limiter
seulement aux périodes très, très précises, là, où les gens sont assis en train
de siéger.
• (11 h 50) •
Mme Labrie : Je vous remercie. C'était une disposition vraiment
pertinente. Je ne sais pas s'il y avait d'autres obstacles qui
empêchaient l'offre de ce service-là. Non? C'était le seul?
M. Lacombe : Bien là, on le
lève, là. Il était temps.
Mme Labrie : Absolument. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Avec
les tables à langer aussi, hein? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Je veux
bien comprendre. Dans l'article 6, le 1°a, 1°b, on dit que l'interdiction prévue
au premier alinéa ne s'applique pas à la garde de plus de deux enfants, «garde
uniquement des enfants habitant ordinairement ensemble». La raison que
je pose cette question, c'est un... Qu'est-ce qui arrive si, mettons...
Pourquoi pas trois? Pourquoi pas quatre? Ça, c'est une première question peut-être.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : C'est une excellente question. Bien, peut-être
que je peux faire la précision, là, pour que... Parce que moi, je l'ai
travaillé, le projet de loi, ça fait que... Oui?
Mme Hivon : C'est juste un
point d'ordre, Mme la Présidente. D'habitude, le ministre, après avoir lu
l'article, il lit les commentaires. Je ne veux pas être tatillonne, mais, pour
les gens qui écoutent puis pour la postérité de
nos débats, généralement, c'est un élément essentiel, parce que ça permet au
ministre de tout de suite mettre au jeu c'est quoi, les changements qu'il apporte avec son article, ça fait
que... Ça fait que tout le monde qui est moins familier ou qui n'a pas
analysé l'article depuis des jours... Ça aiderait, je pense, pour la fluidité
de nos travaux.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Lacombe : Je vais remercier
la députée de Joliette de m'avoir rappelé à l'ordre. Donc, je vais vous lire la
note officielle.
Cet article du projet de loi propose de modifier
l'article 6 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance afin
de le remplacer et d'y prévoir les dispositions relatives à la garde illégale
ainsi que les exceptions en cette matière.
Le nouvel article 6 ainsi proposé contient
non seulement les exigences en matière de garde régie, mais aussi les
exceptions concernant son application.
L'actuel article 2 de la Loi sur les
services de garde éducatifs à l'enfance
prévoit des exceptions qui sont maintenues telles quelles ou
précisées. À celles déjà prévues s'ajoutent les exceptions suivantes : la
personne physique qui garde des enfants dans leur résidence ainsi que celle
agissant à son propre compte qui, dans une résidence privée, garde au plus deux
enfants ou encore garde uniquement des enfants habitant ordinairement
ensemble; la personne morale à but non lucratif qui, dans un établissement
d'enseignement, organise la garde occasionnelle et exclusive des enfants des
élèves ou des étudiants fréquentant cet établissement pendant la poursuite de
leurs études lorsqu'ils peuvent se rendre disponibles au besoin; la personne
qui organise la garde occasionnelle d'enfants lorsque leurs parents sont
présents sur les lieux et peuvent être joints au besoin dans un lieu où se
tient une assemblée délibérante.
Donc, pour... Voilà pour le commentaire. Là,
c'était juste de souligner que je ne l'avais pas lu. Désolé.
Pour répondre à la question de la députée de Westmount—Saint-Louis,
je refais juste un petit pas de recul pour dire : Vous savez, dans
l'article... dans ce projet de loi, on veut mettre fin à la possibilité d'avoir
de la garde non reconnue, donc on veut abroger l'article 6.1, et donc ça
veut dire qu'il faut quand même venir donner quelques exceptions, là. On ne
peut pas juste dire : Bien là, automatiquement, aussitôt que vous gardez
un enfant, au Québec, chez vous, ça vous prend un permis. Je pense que cet
extrême-là n'aurait pas non plus de sens.
Donc, ce qu'on dit, essentiellement, c'est...
dans les exceptions qu'on propose, et là j'arrive directement à la question
de... à votre question, c'est de dire, par exemple : Si vous gardez tous
les enfants d'une même famille, bien, on ne veut pas, je pense, comme État, s'ingérer
là-dedans, c'est-à-dire que, s'il y a quelqu'un de votre entourage, une voisine
qui, une fois de temps en temps, vous dépanne, accueille vos quatre ou cinq
enfants pour la journée parce que vous êtes mal prise, moi, je pense qu'il ne
faut pas se mettre le nez là-dedans puis que c'est aux parents de décider.
En même temps, on veut aussi permettre à
certaines personnes... Moi, je prenais souvent, dans mes travaux, l'exemple de
la voisine, là, tu sais, la voisine retraitée qui habite sur la rue, qui dépanne.
Elle peut dépanner un voisin ou deux une fois de temps en temps. Est-ce qu'on
veut interdire ça? Non, mais il ne faut pas que ça devienne un emploi à temps
plein, il ne faut pas que ça devienne son occupation, parce que, là, ça devient
son occupation principale, et là, d'après moi, ça lui prend un permis. C'est ce
que je propose.
Mais on a établi ça à deux parce que quelqu'un
ne peut pas gagner sa vie, généralement, en gardant seulement deux enfants. Il
faut, évidemment, plus de présence d'enfants que ça. Donc, à deux, moi, je suis
assez à l'aise pour dire que ça conviendrait aux gens pour les dépanner, mais
ça ne deviendrait pas une occupation principale pour la personne en question,
et donc que ça ne nécessiterait pas de permis.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est parce
que, dans le premier alinéa, on parle vraiment d'une contribution, tu sais, «en
contrepartie d'une contribution», ça fait que, là, on ne parle pas de juste
quelqu'un qui va prendre la garde des enfants : Je suis mal prise
aujourd'hui, peux-tu prendre mes enfants pendant quelques heures? Là, on parle
de vraiment avoir une contribution financière, ça fait qu'il y aurait un
échange. Ça fait que je veux aller plus loin dans le questionnement. Pour moi,
ce n'est toujours pas clair pourquoi juste... pourquoi pas trois, pourquoi pas
quatre, étant donné qu'on parle d'avoir un échange monétaire.
Puis la raison aussi pour la question, c'est
parce que, si on va plus loin, le prochain article, c'est... on va abroger le
6.1 et le 6.2, mais, le 6.1, c'est ici qu'on parle de la vérification des
antécédents judiciaires, etc., ça fait que ça veut dire... Mettons, quelqu'un
qui va prendre la garde temporairement, puis il y aura une transaction, parce
que, là, on parle d'une contribution, est-ce que ça veut dire qu'ils ne seront
pas assujettis, par exemple, à une vérification des antécédents judiciaires?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Tout à fait. Puis je pense
qu'il faut se garder cette latitude-là. Donc, je vous donne l'exemple très
concret : vous avez un empêchement, et vous avez une entente avec votre
voisine, sur la rue, qui est à la retraite, et vous lui dites : Est-ce que
tu pourrais prendre Jasmin et Christophe aujourd'hui pour me dépanner?, je suis
dans le trouble. Donc, évidemment, Jasmin et Christophe étant ses deux enfants,
et ils ont une entente, elle dédommage en lui versant une certaine somme
d'argent pour la journée. Moi, je pense qu'il ne faut pas lui demander un
permis, à cette retraitée. Je pense qu'il
faut qu'il y ait une zone de flexibilité, qu'on a pesée, soupesée, et on pense
que deux enfants de familles différentes ou encore tous les enfants
d'une même famille, c'est quelque chose qui, pour nous, a du sens. Ça nous
permet d'avoir cette zone de flexibilité là. Sinon, pour tout le reste, bien,
on sera extrêmement plus sévères qu'avant, c'est-à-dire que, dans tous les cas,
il devra y avoir un permis.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : C'est
qu'actuellement... Pour faire suite à l'image que le ministre vient de
peinturer, mettons, on a cette même personne qui va prendre la charge de ces
enfants assez régulièrement, deux ou trois fois par semaine. Dans la loi
actuelle, on a des prévisions de sécurité qui sont en place, non seulement une
vérification des antécédents judiciaires, on a aussi qu'il faut faire des cours
de secourisme, par exemple, ça fait qu'il y a quand même des mesures de
protection qui sont là. Ça fait que, là, on est en train de dire qu'on va
mettre ça de côté, on n'aura plus ça. Mais ce n'est pas juste, mettons... pas
juste aujourd'hui que... je fais la garde aujourd'hui, mais moi, je fais ça
trois fois par semaine, peut-être quatre fois par semaine, j'ai un contrat.
Mais actuellement la façon que ça, ça fonctionne... Puis ce n'est pas
nécessairement un service de garde ou service éducatif qui est établi, ça peut
être la personne à la retraite qui dit : Oui, pendant les six prochains
mois, je vais faire ceci. Actuellement, dans la loi, c'est écrit qu'il faut
faire des vérifications, il faut faire des cours pour s'assurer que les enfants
qui sont pris en charge sont en sécurité. Mais là on est
en train de dire, prochainement, que ce ne serait plus important, ça fait qu'il
n'y a plus de mesures de sécurité pour protéger ces enfants.
M. Lacombe :
Bien là, ça dépend à quel point on veut être dans les culottes des parents du
Québec, là. Moi, je pense qu'il faut
permettre, puis j'espère qu'on est d'accord là-dessus, là... je pense qu'il
faut permettre à des parents qui exercent leur bon jugement de
dire : Aujourd'hui, j'ai un empêchement, je fais appel à ma voisine et je
vais la payer pour la journée pour qu'elle
garde mes deux enfants. Est-ce qu'on veut lui demander d'avoir un permis,
qu'elle ait ses empêchements
criminels... son absence d'empêchement, qu'elle ait son... Moi, je pense que, là,
dans les exemples qu'on donne, là, qui sont très, très précis, on n'a
pas à atteindre ce niveau-là de surveillance dans les culottes des parents, là. Je pense qu'à deux enfants maximum — c'était
six, là, on descend à deux — personne
ne va gagner sa vie avec ça ou garder
tous les enfants d'une même famille. Moi, je pense que c'est très, très
raisonnable de ne pas demander de permis. Sinon, quelle marge de
manoeuvre on laisse aux parents, là, qui sont mal pris puis qui ont besoin de
se faire dépanner une journée en faisant appel à un voisin ou une voisine? Je
pense qu'il ne faut pas aller là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
• (12 heures) •
Mme
Maccarone : Mon but, c'est de ne pas créer des empêchements. Ce n'est
pas ça, mon but, c'est vraiment de penser à la santé, sécurité des enfants. Ça
fait que, si, cette personne, par exemple, ça va être à temps partiel, de temps
en temps, ce serait, à la base, peut-être, régulière mais imprévisible, ou je
ne sais pas tout le temps quand est-ce j'aurais besoin de ceci... Mais moi, là,
je vais déposer, je vais avoir un reçu d'impôt à la fin de l'année. Moi, là, je
suis... L'interdiction, ça ne s'applique pas nécessairement à moi maintenant.
Mais je dépose, je vais faire mon impôt à la fin de l'année. J'étais payée pour
offrir des services.
Puis je comprends que
les parents ont quand même un rôle à jouer. Il faut sensibiliser la population
en ce qui concerne la façon de faire des choix qui sont bons pour les enfants.
Je connais bien mon voisin, ce n'est pas une question
de ne pas lui faire confiance, mais c'est parce que, là, on est en train de
changer la loi. Je ne parle pas, peut-être, pour le cas qui va arriver
au quotidien, mais ça va être les cas exceptionnels puis ça se peut que ces
enfants ne seront pas protégés.
Moi, ce que je veux
comprendre, c'est, regarde... Comme j'ai dit, l'exemple, moi, je garde les
enfants, ça lève à peut-être six mois à
travers l'année au total. Les parents me paient, mais, parce que ça lève à un
certain montant, je fais mon rapport
d'impôt. Bien, ça veut dire, moi, parce que j'ai pris ces enfants, je ne suis
pas assujettie par la loi, dans le
sens que... pour s'assurer que j'ai un devoir et une responsabilité de s'assurer que j'ai fait des cours de secourisme, que des
parents doivent être assurés de savoir que j'ai fait des vérifications
d'antécédents judiciaires. Parce qu'on peut avoir des cas exceptionnels, mais
on peut faire face à des cas puis on ne veut pas se retrouver dans les journaux
en disant que... aïe! comment ça se fait que ça, ce n'était pas fait?
M. Lacombe :
Bien, je suis un peu surpris, là, que la position du Parti libéral soit
celle-là, parce que je pensais que les libertés individuelles, c'était quand
même quelque chose d'important pour le Parti libéral. Je suis surpris pour
vrai, là. Parce que, moi, ce que... mais corrigez-moi si je me trompe, là, pour
vrai, mais, moi, ce que j'entends, c'est qu'on veut obliger la personne, là...
En fait, ce qu'on dit à certains parents, là, c'est que...
Moi, ce que je
propose... En fait, je vais dire ça. Ce que je propose, c'est qu'un parent qui
a besoin de se faire dépanner, là, pour une journée puisse avoir recours à un
voisin, une voisine, à un grand-parent, à quelqu'un de confiance, oui, s'il
verse quelque chose pour la journée, mais qu'il peut avoir accès à ça sans que
la personne ait un permis puis que ce soit
encadré par le ministère de la
Famille. Moi, je pense que les
parents, là, sont assez responsables pour prendre ces décisions-là.
Ce que j'entends du Parti
libéral, c'est... À leur sens, un parent qui se tourne vers une voisine pour
garder ses enfants pour la journée, même si c'est un ou deux enfants, ses
enfants, s'il donne un montant d'argent, il faudrait obligatoirement que cette
personne-là ait un permis, et, s'il n'a pas de permis, bien, arrangez-vous,
parce que c'est illégal. Moi, ça me surprend. Puis je vous avoue que ce n'est
pas ma position-là. Je pense qu'il faut faire confiance au parent aussi, là. Il faut lui permettre, là, d'avoir... de se
retourner de bord puis d'être capable de confier ses enfants à son
voisin, là, comme je le disais, s'il le souhaite.
Mais, quand les gens
en font un emploi, donc, et que c'est à temps plein, que c'est comme ça qu'ils
vivent, bien oui, nous, ce qu'on veut, là, c'est que ces gens-là aient un
permis. Et ça, ce n'était pas le cas avant. Donc, une avancée majeure dans la
loi. Mais on ne peut pas tout régir, puis on ne peut pas demander un permis,
puis être à ce point-là dans les culottes des parents, là. Moi, je ne suis pas
d'accord avec ça.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Dans ce projet de loi, on ne parle pas de dépannage, on parle de garde
atypique. Alors, ça reste qu'on parle quand même d'une garde atypique. Puis,
oui, on est pour protéger les libertés, les droits et libertés des citoyens, tout à fait. C'est important. Mais,
dans le projet de loi, on parle vraiment... On ne parle pas de dépannage.
Ce n'est pas de ça qu'on parle.
Puis, écoute, la CAQ
a aussi fait un changement de propos quand Luc Fortin avait déposé son projet
de loi. Puis la députée qui est maintenant
vice-première ministre, elle a dit... ne s'oppose pas au projet de loi dans son
ensemble, mais elle dénonçait la baisse du ratio. «Ça met carrément le
gagne-pain de ces femmes-là en péril», elle dénonçait, ça fait que quand même
des changements de propos, je pense.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Bien là, on peut
jouer à qui a changé d'idée le plus souvent, là. Mais là je comprends que le Parti
libéral aussi change pas mal de décision puis que parfois il est dur à suivre.
Mais, ceci dit, puis je vous le dis honnêtement,
là, moi, ça me surprend beaucoup ce que j'entends. Je ne sais pas si je suis
juste en train de me faire challenger, en mauvais français, ou si c'est
vraiment ça que pense le Parti libéral, parce que, pour vrai, là, moi, je pense
que ça n'a aucun bon sens qu'on oblige la voisine retraitée sur notre rue à
avoir un permis pour garder nos enfants une journée. Moi, je pense que ça n'a
pas de bon sens. Et c'est expressément ce genre de situation là qu'on veut
permettre avec cette exclusion. Deux enfants, personne ne va gagner sa vie avec
ça, là. C'est du dépannage. Puis c'est vraiment ça, à notre sens.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est écrit
quelque part dans le projet de loi, une garde spontanée, un dépannage?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Vous savez, quand
on a écrit ce projet de loi là, on s'est beaucoup cassé la tête sur ces
articles-là. Ils ont été réfléchis. Ils ont vraiment été pesés, soupesés. On
s'est beaucoup posé de questions parce qu'on voulait exactement savoir où est
le bon endroit pour tracer la ligne.
Il faut laisser une zone de flexibilité, et je
pense qu'il y a une limite à être dans les culottes des parents, là. On ne peut
pas leur dire que ça prend un permis pour tout. Moi, je suis le premier, là, à
aller beaucoup plus loin que ce qui était là avant puis dire : Là, au
Québec, ça prend un permis pour toiletter des chiens ou vendre de la crème
glacée, ça va en prendre un pour garder des enfants.
On ne peut plus faire ça, là, six enfants, cinq
enfants, quatre enfants, trois enfants. Ça prend un permis. Mais là il faut se
laisser une marge de manoeuvre, là, sinon les parents vont nous dire que ça n'a
aucun bon sens puis ils vont nous demander de leur ficher la paix puis d'être
capables de prendre leurs propres décisions quand ils demandent à une voisine
de dépanner leur enfant.
Donc, on n'a pas besoin de parler de dépannage,
ou de ci, ou de ça. Ce qu'on dit, là, c'est factuel, c'est un fait : Les
gens ont besoin d'un permis pour garder des enfants au Québec, sauf si c'est
deux enfants ou moins. C'est ça qu'on dit. Parce que personne ne va pouvoir
gagner sa vie avec deux enfants. C'est implicitement du dépannage, là, quand on a deux enfants ou les enfants d'une
même famille. Parce qu'évidemment, si j'ai deux, trois, quatre enfants, bien, ce sera un petit peu... évidemment, ce
serait spécial, là, que la personne dise : Non, je peux juste en garder
deux. On parle des enfants de la même
famille. On ne parle pas d'une entreprise qui accueille des enfants de quatre,
cinq familles différentes.
Donc, moi, je pense qu'il faut laisser cette
liberté-là aux parents, là, parce que, là, sinon... L'État, là, son rôle, ce
n'est pas de tout, tout, tout régir jusqu'à la mort, là. Je veux dire, à un
moment donné, il faut se laisser une marge de manoeuvre.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. J'irai à votre collègue... À vous. Après,
j'irai à Mme la députée.
Mme Maccarone : Parfait. Moi,
ce que je cherche, c'est de s'assurer un minimum de sécurité. J'entends le
ministre. Mais, si, mettons, c'était une femme ou une mère qui a quatre enfants
et, là, elle veut prendre en charge deux autres enfants, là, on a six enfants
dans la maison puis on n'a pas nécessairement à s'assurer que, exemple,
l'assurance est là. Je rejoins le ministre en ce qui concerne s'assurer que les
parents peuvent faire des choix qu'eux, ils jugent, sont dans... sont au
bénéfice de leurs enfants. Puis c'est à eux à juger si leurs enfants sont en
sécurité. Mais nous, on a une responsabilité aussi, ici, de s'assurer la
sécurité de ces enfants.
Ça me préoccupe beaucoup que nous sommes en
train d'abroger tout ce qui est lié à la sécurité des enfants dans le 6.1.
Parce que ça s'en vient. C'est parce que je comprends... Abroger, ça s'en
vient. C'est le moment de le faire, peut-être, les modifications à l'intérieur
de... de s'assurer que la sécurité est protégée, parce qu'il y a plusieurs manières de le faire. Mais on aura des situations
avec des familles de quatre qui vont maintenant accueillir deux autres
enfants. Ça peut être un dépannage. Mais ça reste que, là, on a six enfants
dans un milieu et on n'a aucun moyen, ici, qui est écrit dans la loi pour
s'assurer que ces personnes devront être assujetties à s'assurer que la
sécurité est protégée, de ces enfants.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Mme la Présidente,
là, honnêtement, je pense que je me fais un peu niaiser, là, parce que... Je
salue la tentative de dire : Ah! on abaisse les exigences. On les
augmente, là. Je veux que ce soit clair pour tout le monde, là. Avant ce projet
de loi là, n'importe qui au Québec peut garder six enfants, cinq enfants,
quatre enfants, trois enfants sans permis.
Il y a des milliers de prestataires. Ça nous a
été demandé. Je pense que c'est un geste audacieux au moment où il manque des
places au Québec. Moi, là, je me suis posé la question. Mais je pense que c'est
tellement important de
le faire pour augmenter la sécurité dans les milieux qu'il faut poser ce
geste-là puis bien accompagner les personnes qui offrent de la garde non
reconnue pour qu'ils joignent notre réseau.
Ça fait que, là, il faut être clairs, là, on
n'est pas en train d'abaisser. Puis moi, je n'accepterai pas de me faire dire
qu'on abaisse les standards de qualité. Au contraire, on les augmente. Puis je
le dis avec humilité, là, puis, quand on dit ça, ça n'a jamais l'air humble,
mais je pense que c'était la bonne chose à faire, là. Puis ça nous a été
demandé puis ça a été salué qu'on le fasse. Donc, je veux que personne ne se
méprenne, là, on n'abaisse pas les standards de sécurité, on les augmente de
façon importante.
Mais il y a une limite à tout. Puis moi, je
pense qu'on ne peut pas dire à des parents : Bien, vous savez quoi?, si vous êtes mal pris, là, un lundi matin, vous ne
pouvez pas téléphoner à votre voisine retraitée puis dire : Prendrais-tu
mes enfants aujourd'hui?, je pourrais te donner 50 $, 60 $ pour la
journée. On ne lui dira pas non en lui disant : Bien non, parce que, ta
voisine, ça lui prendra un permis. Je trouve que ça n'a aucun bon sens.
Là, il faut
se laisser une zone, là, où on peut respirer. Les parents sont assez
intelligents pour faire ces choix-là. Puis,
quand ça en devient une entreprise, là, quand ça devient quelque chose de plus
gros, bien là, ça prend un permis. Je suis le premier à le dire. Puis,
ça, je suis très fier que ce soit dans notre projet de loi.
• (12 h
10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Je ne parle pas de permis puis je n'ai pas
parlé de permis, mais j'ai parlé de qu'est-ce que nous allons faire, de
s'assurer que ces personnes qui vont faire la garde occasionnelle vont être
assujetties à des règles, des normes pour assurer la santé et sécurité de ces
enfants qui sont à leur charge.
M. Lacombe : Bien, je veux que la
députée de Westmount—Saint-Louis
soit claire, là. Ce qu'elle nous propose, là, puis je veux qu'elle clarifie son
idée, parce que c'est important, là, ce qu'elle veut, ce que je comprends,
c'est qu'un parent qui fait appel à une voisine sur la rue pour la dépanner
avec ses deux enfants un lundi matin parce que son milieu familial est fermé,
par exemple, ce serait illégal de faire ça, sauf si la personne a son absence
d'empêchement, son cours de secourisme, ses... son assurance responsabilité
civile. Donc, on veut, sinon, le rendre, tout
ce dépannage-là, illégal. Moi, c'est ce que j'entends, là, depuis tantôt, là.
Moi, ce n'est pas mon avis, mais je veux que la députée de Westmount—Saint-Louis
clarifie ça.
Mme
Maccarone : Ce n'est pas une
question... C'est une question aussi de nombre de jours de
garde. Il n'y a rien dans le projet de loi en ce qui concerne
occasionnel. Puis là on va abroger le 6.1. Le 6.1...
M. Lacombe : Comment on définit
occasionnel?
Mme Maccarone : Pardon?
M. Lacombe : Comment on définit ça,
occasionnel? C'est quoi, la définition d'occasionnel? Comment on juge ça?
Nous, on a mis un chiffre, parce que nous, on
juge que deux enfants, là, ça répond au besoin de flexibilité des parents. Si
on met «occasionnel», est-ce qu'on s'obstine avec les gens en disant :
Oui, mais là j'en avais quatre, mais c'est
occasionnel? Comment on vérifie ça? Ça va devenir une passoire. Moi, je pense
qu'il faut permettre aux parents...
Puis là ça m'étonne, encore une fois. Moi, je
pensais que le Parti libéral, c'était le parti des libertés individuelles, puis il faut que l'État arrête de
se mêler... Mais là je comprends que la vision a peut-être changé. Il faudrait que
le site Web soit mis à jour, si c'est le cas.
Mais, tu sais, à un moment donné, là, est-ce
qu'on veut être à ce point-là dans les culottes des parents? Moi, je n'ai pas
cette prétention-là. Puis je n'irai certainement pas dire à une mère de famille
qui ne peut pas rentrer au travail le matin parce que sa garderie est
fermée : Tu ne peux même pas téléphoner à ta voisine puis lui donner 10 $,
20 $, 30 $ pour la journée parce qu'elle n'a pas son absence
d'empêchement, son assurance puis son cours de secourisme, là. Je pense que les
parents sont assez grands pour juger de ça.
Mme Maccarone : Encore une fois, Mme
la Présidente, ce n'est pas ce que j'ai dit. Le ministre est en train de
déformer mes paroles. Moi... Le Parti libéral sont pour la santé et sécurité de
nos enfants. Je pose des questions. Je pense que c'est des questions que
plusieurs personnes vont poser, parce que, bientôt, on va supprimer tout ce qui
est dans la loi actuelle pour protéger les enfants. Moi, j'essaie de mieux
comprendre qu'est-ce que nous allons faire sur le terrain. Je n'ai pas dit ce
que le ministre vient de dire. Je veux mieux comprendre. Je ne parle pas d'une
fois, que quelqu'un paie 10 $ à quelqu'un. Ce n'est pas ça. Mais ça se
peut qu'on va sur une base plus régulière, quelqu'un va prendre la garde des
enfants, mais il n'y aura rien dans cette loi, maintenant, pour protéger ces
enfants, parce qu'il n'y aura pas de permis, puis je comprends.
Moi, je veux savoir : Est-ce qu'il y a un
équilibre? Est-ce qu'il y a un mi-chemin? Qu'est-ce que nous allons faire? Ce
n'est pas une question de toujours être dans les culottes des Québécois. Ce
n'est pas ça, là. C'est parce qu'on parle des enfants. On parle de leur santé,
leur sécurité. Je pense qu'on a le devoir d'avoir cette discussion. Qu'est-ce que
nous allons faire dans ces cas-là? Est-ce qu'il y a quelque chose qui est prévu
dans la loi plus tard? Est-ce qu'il va y avoir des mesures transitoires? Est-ce
qu'il y a une manière d'avoir un amendement pour s'assurer que ces enfants sont
aussi pris en charge?
La
Présidente (Mme D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Je vais répéter ce que j'ai dit tantôt, là, ce geste-là, c'est un geste sans
précédent qui est très audacieux, parce qu'il y a peu de juridictions qui font
ça dans le monde, mais c'est un geste sans précédent pour garantir plus de
santé et de sécurité pour nos enfants, plus de sécurité dans les milieux de
garde au Québec. Donc, moi, je n'accepterai certainement pas de me faire dire
qu'on nivelle par le bas. Ça, c'est la première affaire.
Puis,
la deuxième affaire — c'est
exactement ce que nous dit la députée de Westmount—Saint-Louis, là — moi,
je ne pense pas que c'est à nous, comme
État, de dire à une mère de famille ou à un père de famille qui, régulièrement
ou pas, fait garder un ou deux enfants chez une voisine... je ne pense pas que
c'est à l'État de dire : Bien, vous n'avez pas le droit de faire ça parce
que ça arrive un peu trop souvent, puis il faudrait que cette personne-là ait
une absence d'empêchement. Je pense qu'il y a une limite à entrer dans les
culottes des gens.
On a besoin de
flexibilité. Ce geste-là, je le répète, il est sans précédent. Il n'est pas
très répandu dans le monde, parce qu'effectivement, ici, on a une longueur
d'avance, puis je pense qu'on est rendus là. Mais là, à un moment donné, il y a
une limite, là. Moi, je n'irai pas dire... Comme je le répète depuis tantôt, je
n'irai pas dire non à une mère de famille qui, une fois de temps en temps...
Les milieux
familiaux, là, c'est le meilleur exemple, là. Les vacances, quand la RSG, par
exemple, est malade, puis c'est normal, là,
bien, qu'est-ce que font les parents? Ils doivent être capables de se
retourner. Puis, moi, ce n'est pas vrai que je vais dire à une mère de famille
qui ne peut pas rentrer travailler le matin parce que sa garderie est fermée... Je ne lui dirai pas : Bien là,
ça fait un petit peu trop souvent, cette année, que tu fais garder tes deux
petits chez ta voisine, puis là il faudrait que ta voisine, là, elle ait
ses empêchements, puis ci... Je la connais, ma voisine, là. Puis, si moi, je
prends la décision d'envoyer mes enfants là, bien, c'est mon choix. Ça fait que
je pense que, dans la balance, là, de ce qu'on propose, on augmente la
qualité... en fait, la sécurité de ça, là, puis on laisse une marge de
manoeuvre, qui est assez mince, mais on la laisse. Puis là je ne pense pas
qu'il faut l'enlever aux parents, parce que, là, ça n'aurait plus de sens.
Mme Maccarone : Une femme qui garde... ou une mère de famille, un parent qui garde
quatre enfants et qui émet des reçus d'impôt, mettons, deux, trois fois par
semaine, est-ce que cette personne doit avoir une absence d'empêchement?
M. Lacombe :
Si la personne veut garder quatre enfants, elle doit avoir un permis, une
reconnaissance d'un bureau coordonnateur. Ce n'était pas le cas...
Mme Maccarone :
Mais aujourd'hui, là, aujourd'hui.
M. Lacombe :
Ce n'était pas le cas avant. Et là, maintenant, ce qu'on dit, c'est :
Vous ne pouvez plus opérer en marge du réseau. Nous, là, on pense qu'on doit
faire des vérifications avant. Parce que, là, là, actuellement, la situation,
c'est que n'importe qui, là... Moi, demain matin, je peux dire : Je
respecte les éléments qui sont prescrits par la loi, bon, parfait, je n'avise
personne d'autre, je me lance un service de garde en milieu familial. Et, s'il
arrive un drame, bien, on le sait juste
après. Puis, s'il y a une situation problématique, bien, on ne le sait pas
avant qu'il y ait une plainte. Moi, je trouve que ça n'a pas de bon
sens. Il faut que ces gens-là aient un permis, qu'il y ait des vérifications
préalables qui soient faites. Ce n'était pas le cas jusqu'à un maximum de six
enfants dans le passé. Ça a contribué, entre autres, à déstructurer le réseau.
Ça, on s'en est aperçus après.
Moi, je pense qu'il
faut venir corriger ça, parce qu'on est rendus là. Mais il faut se garder une
marge de manoeuvre. Donc, il faut laisser des gens pouvoir garder un maximum de
deux enfants. Il n'y a personne qui va gagner sa vie avec ça. Mais il faut
permettre au voisin, à la voisine, c'est le meilleur exemple, de pouvoir
dépanner une fois de temps en temps, parce que, sinon, là, les parents, il y a
une limite à entrer dans leurs culottes pour leur dire quoi faire, là. Je pense
que les gens sont des adultes, là, puis ils sont capables de prendre ces
décisions-là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste un oui ou un non. Quatre enfants, quatre enfants d'une même
famille, cinq jours par semaine, et
elle émet des reçus d'impôt. Oui ou non, on a encore besoin d'un empêchement...
absence d'empêchement aujourd'hui?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Ça va continuer. Ça va continuer, Mme la Présidente. Dans le cas qui nous
occupe, là, cette personne-là n'a pas besoin
d'avoir... L'exemple concret que donne la députée de Westmount—Saint-Louis, la personne n'a pas besoin d'avoir de permis. Elle peut le faire sans
le dire à personne. On n'est même pas au courant de son existence.
Ce qu'on dit
maintenant, c'est : Oh! non, non, non, ça ne fonctionne plus comme ça, si
vous voulez garder quatre enfants, même
famille... bien, c'est-à-dire, si vous voulez garder quatre, cinq, six enfants
puis vous voulez en faire votre travail, là, non, non, il faut que vous
nous demandiez un permis. Plus concrètement, c'est la reconnaissance d'un
bureau coordonnateur. Ce n'était pas le cas avant. Maintenant, on veut que ces
gens-là aient un permis.
Si on parle de gens de la même famille... Si on
parle de gens de la même famille, bien là, pour nous, on ne fera pas de
discrimination entre une famille qui a deux enfants ou une famille qui en a
quatre, là. Il faut qu'ils aient accès au même... au même moyen de dépannage,
si je peux dire ça comme ça.
Mme Maccarone :
C'est parce que ça, c'est demain. Actuellement, ce n'est pas le cas.
Actuellement, il y a cette responsabilité pour l'exemple que je viens de
donner. Une famille de quatre enfants, garde cinq jours, puis j'émets un reçu
d'impôt, actuellement, je dois avoir des absences d'empêchement, actuellement,
dans la loi. Après l'adoption, ce ne serait plus le cas.
M.
Lacombe : Je comprends et je
vois, politiquement, où veut en venir la députée de Westmount—Saint-Louis, pour être capable de dire qu'on abaisse les critères de sécurité, mais
là je pense que ça prend du front, là. Je pense que ça prend du front. Au contraire, on va les élever
comme ça n'a pas été fait depuis longtemps, là. Ça fait que je pense que
j'ai dit ce que j'avais à dire là-dessus.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci.
Mme Maccarone : Je pense qu'on a une responsabilité d'avoir une assurance de
responsabilité. Je pense que ça, c'est très important. Parce que cette
femme-là a aussi besoin d'être protégée. En tout cas, là elle pourra opérer
sans rien, là, maintenant, sans rien.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
• (12 h 20) •
M. Lacombe :
Ce sera mon dernier commentaire là-dessus, là, pour clore le débat... ou je
vais laisser la députée de Westmount—Saint-Louis continuer, mais il va falloir
qu'elle vive avec cette position-là, c'est-à-dire de dire à des parents, là : Si vous êtes mal pris le matin... à
des mères de famille, là... Tu sais, on dit qu'il faut que les mères
retournent sur le marché du travail. Il va falloir accepter qu'avec sa position
il y a des mères de famille à qui le gouvernement va dire : Non, tu ne
peux pas faire garder tes enfants chez la voisine parce qu'elle n'a pas tous
ces petits documents là sous la main. Moi, je trouve que ça n'a pas de bon
sens.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Ce n'est pas ça que j'ai dit. Je n'ai pas dit qu'on devrait dire non, j'ai dit
qu'on devrait avoir des mesures de protection dans la loi pour s'assurer que
c'est fait d'une façon pour protéger les enfants. Je vais passer la parole, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la Présidente.
Moi, je... Bon, ça va aller dans un autre sens, là. Je pense que... Il y a
deux choses que je veux dire là-dessus. Je vais y aller brièvement sur la
première des deux choses parce que ce n'est pas ça, mon point majeur sur cet
article-là, mais je pense quand même qu'il manque un petit peu de souplesse.
Puis je vais donner
un exemple. Dans une situation, avec... avec ce qui écrit là, là, disons, par
exemple, moi, j'ai un bébé, je n'ai pas de place en service de garde éducatif.
Donc, ma mère prend soin de mon enfant pour que je puisse retourner travailler.
Si ma soeur a deux enfants, puis son milieu familial doit fermer aujourd'hui parce
que l'éducatrice est malade, elle ne pourra pas demander à ma mère de prendre
aussi ses deux enfants parce que, là, ça fait trois enfants de deux familles
différentes. Je fais juste porter à l'attention qu'il manque peut-être un petit
peu de souplesse là-dedans. Moi, je... j'accueille positivement, là,
l'orientation du ministre là-dessus, mais je pense qu'il manque une petite
affaire de souplesse là-dedans, qu'on devrait chercher à créer.
Mais c'est... La
question principale sur laquelle je veux amener le ministre là-dessus, c'est
qu'on a quand même eu des indications claires, en commission parlementaire, sur
le fait qu'il y a des risques de fermeture de milieux familiaux qui ne sont pas
régis actuellement puis qui ne voudront pas nécessairement rejoindre un réseau
tel qu'il fonctionne actuellement, par bureaux coordonnateurs. Moi, c'est une
crainte que j'ai, qu'on perde des milliers de places. Je l'ai nommé d'emblée au
début des travaux en commission
Je me demande si on
ne pourrait pas juste ouvrir une porte ici, là, dans... Au début de l'article,
quand on parle d'être reconnu à titre de
personne responsable d'un service en milieu familial par un bureau
coordonnateur, est-ce qu'on ne pourrait pas plutôt parler de détenir un
permis pour les personnes responsables de milieu familial? Après ça, ce
permis-là, il pourrait être... il pourrait être délivré par un bureau
coordonnateur, mais peut-être qu'il y a d'autres façons aussi de délivrer des
permis pour le ministère de la Famille, juste pour s'assurer que...
Moi, je suis d'accord
que tout le monde devrait avoir un permis puis qu'on doit réglementer ça, mais
je fais juste me demander si, vraiment, on va réussir à attirer ces milliers de
personnes là pour qu'elles s'affilient à un bureau coordonnateur. Les indications
qu'on a eues en audition, ce n'était pas ça. Même la FIPEQ nous disait qu'en ce
moment il n'y a pas de mouvement, là, qui se crée, là, même avec les incitatifs
qui ont été mis en place, pour que les milieux non régis rejoignent le réseau.
Puis pourtant il y a eu des appels à ce qu'ils rejoignent le réseau, là, ça a été fait, il y a eu des incitatifs pour ça. Ils ne
l'ont pas fait, en tout cas, pas en grand nombre, et moi, j'ai peur pour ça.
Donc, je me demande
s'il n'y a pas un accommodement qu'on peut trouver dans la formulation, là, au
début de l'article, pour nommer qu'on veut effectivement qu'elles aient un
permis, mais sans faire référence explicitement aux bureaux coordonnateurs.
Puis je n'exclus pas qu'on garde des bureaux coordonnateurs, mais je veux juste
qu'on s'ouvre des portes pour qu'il y ait peut-être une possibilité que le
ministère lui-même émette des permis.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe :
Bien, d'abord, peut-être une petite parenthèse, là. Dans la loi, il y a
toute la question aussi... la logique de rétribution, là. Donc, bon, on
s'imagine que, quand c'est intrafamilial, il n'y a pas nécessairement cet enjeu- là. Peut-être que oui, là, ça dépend des
cas, mais... Mais effectivement, là, en tout cas, s'il y a une question à se
poser, moi, je suis prêt à ce qu'on se la pose.
Mais, je veux juste
vous dire, ça, on a pesé, soupesé. On a essayé de trouver le meilleur équilibre
possible. Parce que je comprends, tu sais,
puis je suis d'accord, là, qu'il faut se garder une zone de flexibilité, parce
que, sinon, ça n'aura aucun bon sens, là, les parents vont étouffer. On
l'a tracé au meilleur... Puis, honnêtement, là, je pense que ça a été un des plus gros défis. C'est bizarre à
dire, mais ça a été un des plus gros défis du projet de loi, parce que c'était
tellement... On ne veut pas empêcher les parents non plus, là, puis d'être à ce
point-là dans leurs culottes, mais il fallait
trouver. Puis comment on applique ça après, là? Tu sais, il faut que ce soit
quand même précis. Ça fait que, s'il y a des suggestions, moi, je serai
prêt à les entendre. Juste vous dire que ça a été un défi.
Pour
la question du permis, c'est une discussion qui est intéressante. Cette
discussion-là, je l'ai avec l'association qui représente les personnes
non reconnues qui offrent de la garde non reconnue, l'AQMFEP, puis je vous
dirais que l'AQMFEP, elle est... elle comprend les enjeux puis elle est ouverte
à travailler avec nous dans le modèle qu'on propose,
mais ça prend, en contrepartie, certaines... certaines avancées, qu'on propose
aussi des allègements, etc., puis des
changements de faire aussi dans les pratiques de certains bureaux
coordonnateurs. Donc, ça, on a bien entendu ça.
Mais, du moment où on
installe un nouveau permis, bien là, on crée une autre classe de responsables
de services de garde en milieu familial, de responsables de services de garde
éducatifs en milieu familial, peut-être, puis je pense que, là, il y a un
enjeu.
Puis je dirais que,
de toute façon, l'enjeu est plus profond que ça, parce que, souvent, ce que
nous disent certaines personnes qui ont de la garde non reconnue, c'est :
On ne veut même pas avoir affaire du tout avec les bureaux coordonnateurs.
Donc, même si le
permis venait d'ailleurs, du ministère directement, par exemple, bien là, ça
nous prendrait des gens pour aller inspecter. Donc là, actuellement, ce sont
les gens dans les bureaux coordonnateurs qui le font. Donc là, ça ne fonctionnerait pas. Donc, il faudrait que ce soient des
inspecteurs du ministère. Donc là, on se trouverait avec deux structures
parallèles, des bureaux coordonnateurs, des directions régionales du ministère,
des inspecteurs d'un bord, des inspecteurs de l'autre.
Nous, on a fait le
choix de dire : Travaillons avec la structure qui est là. Mais on comprend
qu'elle doit être améliorée. Puis, cette amélioration-là, bien,
introduisons-la... ces améliorations-là, introduisons-les avec le projet de loi
puis le règlement aussi après.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Sur le premier volet, tu sais, au niveau de la souplesse qu'on donne aux
parents, peut-être, je soumettrais qu'on permette que ce soit de deux familles
différentes, tu sais, au plus deux enfants ou au plus venant de deux familles
différentes, juste pour qu'on s'assure, tu sais, d'avoir quand même une
certaine forme de souplesse. Puis je veux
qu'on le balise aussi, là, j'adhère à ça, mais je suis capable d'imaginer quand
même pas mal de situations.
Puis là, dans
l'exemple dont je parlais tantôt, je nommais une grand-mère, mais, tu sais, ça
peut être une voisine aussi. Tu sais, il n'y
a pas nécessairement de lien familial. J'ouvrirais un petit peu plus la porte à
de la souplesse, soit en augmentant
le nombre d'enfants, soit en parlant de deux cellules familiales différentes,
là. Parce que, là, on parle d'enfants qui y habitent ordinairement
ensemble. Ça vient fermer beaucoup de portes, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Et je trouve que cette discussion-là est intéressante, parce que je l'ai
eue pendant des heures et des heures avec
les professionnels du ministère, tu sais. Puis, disons, moi, le problème que je
voyais dans ce cas-là, c'est que, là... Puis, tu sais, c'est parce que
nous, on y a réfléchi pendant des heures, là. Mais, par exemple, ça ouvre toute grande la porte à dire... Bien là, on se
ramasserait encore avec plusieurs personnes qui continueraient d'offrir des
services en disant : Bien, moi, je peux en tout temps accueillir... peu
importe le nombre d'enfants de deux familles différentes. Donc, je pourrais
avoir encore six enfants chez nous, quatre enfants, cinq enfants, puis là les
familles, entre elles, ne se connaissent
pas. Donc, moi, mes deux ou trois enfants fréquentent deux, trois enfants d'une
famille avec qui je n'ai aucun lien, puis là ça devient une entreprise, puis là
ça contrevient à l'esprit de ce que je souhaite faire, de ce qu'on
souhaite faire.
Donc, c'est pour ça
que je dis que c'est très... Il y a des échappatoires partout. On veut garder
une latitude. Est-ce qu'il y a quelque chose à faire pour la... Moi, en tout
cas, je pense qu'on a vraiment tout pesé, soupesé, mais, s'il y a d'autres suggestions, comme je dis, moi,
je suis prêt à les entendre, si ça n'ouvre pas la porte à faire autrement
ce qui se fait déjà aujourd'hui, parce que, là, on n'atteindra pas l'objectif.
Mais c'est un point qui... C'est un bon point, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je vous remercie pour votre collaboration.
Compte tenu de
l'heure, je suspends les travaux. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 30)
(Reprise à 15 h 26)
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Votre attention, s'il vous plaît! La Commission
des relations avec les citoyens reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 1, Loi modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance afin d'améliorer l'accessibilité
du réseau des services de garde éducatifs à l'enfance et de compléter
son développement.
Donc, lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, nous étions rendus à l'étude de l'article 5 et nous étions aussi, dans notre conversation, rendus à
donner la parole à Mme la députée de Sherbrooke. Donc, Mme la députée.
Merci.
Mme Labrie : Oui. Merci. Bien, juste
pour résumer où on en était, dans le fond, j'exprimais au ministre que moi, j'étais d'accord avec lui qu'il fallait que
tous les prestataires aient un permis. Ça, c'est évident pour moi. On veut
s'assurer de la qualité de ces milieux-là. C'est une garantie importante
pour les parents.
Par contre, même s'il y a eu de la volonté de
mettre de la souplesse là-dedans pour permettre de répondre à des besoins de garde ponctuels, je pense qu'il en
manque un petit peu. Puis j'ai nommé des exemples, là, de situations
pour lesquelles ce serait peut-être un peu trop restrictif que la limite, ce
soit de garder au plus deux enfants ou uniquement
des enfants qui habitent ordinairement ensemble, donc à la même adresse. Moi,
je suis capable d'imaginer plein de scénarios pour lesquels ça ne marche
pas, là.
Pensons, par
exemple, à deux personnes qui se fréquentent, qui ont chacun des enfants de leur
côté, qui n'habitent pas encore
ensemble, ils ne pourraient pas faire garder leurs enfants par une même
personne s'ils en ont trois, par exemple. Ce serait trois enfants qui
sont techniquement de deux adresses différentes. Donc, tu sais, il y a plein de
situations que je peux imaginer.
Ça fait que moi, je pense que ça manque un petit
peu de souplesse. Je pense qu'on pourrait peut-être soit augmenter le nombre
d'enfants soit faire une mention que ça puisse être au maximum de deux adresses
différentes. J'invite le ministre à réfléchir à ça. Je ne proposerai pas
d'amendement moi-même, mais je suis capable d'imaginer beaucoup de situations
où ça pourrait manquer de souplesse pour certaines familles. Puis je pense
qu'on reste dans des cas qui ne seront pas de la garde officielle et récurrente
comme on veut la régir, là.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. M. le ministre.
M. Lacombe : Juste un très, très
court point pour dire que j'entends très, très bien ce que dit la députée de
Sherbrooke, que je comprends aussi très bien les cas auxquels elle fait
référence, puis réitérer quelque chose, puis souligner ensuite une dernière
chose, réitérer, d'abord, que ce n'est vraiment pas simple d'arriver à quelque
chose qui se... qui est précis, assez précis pour qu'on ferme la porte à ce
qu'on veut fermer, mais qui est en même temps assez flexible pour laisser de
l'air aux parents, qu'à notre sens c'est peut-être le meilleur compromis.
Mais ce que je veux aussi souligner, c'est que,
dans l'application... là, je dois être prudent, je pense, en disant ça, mais
que, dans l'application, on agit toujours aussi à la suite de plaintes qui sont
reçues et qu'on ne partira pas à la chasse aux grands-mères qui décident de
donner un coup de main à leurs filles moyennant une certaine rétribution. Je
pense qu'on s'entend tous là-dessus.
Ce qu'on souhaite, ce qu'on souhaite vraiment
éliminer, c'est ce que la députée de Sherbrooke mentionnait, là, c'est-à-dire une garde qui est récurrente,
dont c'est l'occupation principale de la personne qui l'offre. Mais j'entends
très, très bien ça, et, si on peut, peut-être même à l'interne, là, se doter
peut-être de moyens supplémentaires, on le fera. J'entends très bien ce que la
députée nous dit.
• (15 h 30) •
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. D'autres interventions? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Parfait. Bien,
effectivement, il ne faudra pas partir à la chasse aux grands-mères. J'espère
que ce ne sera pas le cas. Elles ne méritent pas ça, au contraire.
L'autre élément que j'avais mentionné tantôt,
c'est mon inquiétude qu'on perde des milliers de places qui sont offertes
actuellement par des personnes non reconnues, qui nous ont dit qu'elles, en ce
moment, dans... même avec ce qui était
proposé comme aménagement par le ministre, elles n'avaient pas l'intention de
s'affilier à un bureau coordonnateur. Elles seraient prêtes à aller
chercher un permis, mais il y a des enjeux, en ce moment encore pour elles, pour qu'elles rejoignent le réseau tel
qu'on leur propose en ce moment, et même avec les modifications prévues.
Moi, c'est une inquiétude que j'ai. Je pense que ça va être très difficile
d'absorber soudainement des milliers de personnes qui retournent sur la liste
d'attente, parce que ces milieux-là pourraient fermer.
On a des gens qui sont venus ici, qui nous ont
dit qu'il y avait un risque de fermetures massives. On a même la FIPEQ qui est
venue ici pour nous dire qu'en ce moment il n'y avait pas d'engouement, là,
pour aller chercher des permis en attente dans les bureaux coordonnateurs. Il
n'y a pas... Même s'il y a des incitatifs qui ont été mis en place, il n'y a
pas un mouvement de masse, là, de personnes non reconnues qui vont chercher ces
permis-là en ce moment. Évidemment qu'il y
en a quelques-unes, mais, compte tenu de leur grand nombre, il n'y a pas de
tsunami de demandes de permis en ce moment.
Donc, moi, j'ai cette inquiétude-là. Je vais
proposer au ministre qu'on formule autrement le premier alinéa de l'article
pour s'assurer que tout le monde ait un permis, mais qu'on s'ouvre quand même
une porte pour pouvoir régir autrement ces milieux-là.
C'est une crainte sérieuse que j'ai, là. Je pense aux gens qui sont dans ces
milieux-là en ce moment, avec une éducatrice qui est en milieu familial, qui
est non reconnue, qui songe peut-être à fermer si c'est ça, les nouvelles
règles. Il y a beaucoup de gens qui vont se retrouver sans service.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. M. le ministre.
M.
Lacombe : C'est aussi une
question que je me suis posée puis c'est aussi une crainte que j'ai.
Évidemment, là, je ne suis pas insensible à ça, puis ça fait partie, là,
quand on regarde le tableau de bord, là, du grand chantier pour les familles,
ça fait partie des éléments que je surveille parce qu'il y a un risque, mais,
je le disais tantôt, je pense que, ce risque-là, c'est le moment de le prendre,
parce qu'on est rendus là et qu'il y a plein d'effets nuisibles à conserver ce
type de garde, ne serait-ce que pour la comptabilisation de la liste d'attente,
etc.
Je réitère qu'on a des discussions,
actuellement, avec l'Association québécoise des milieux... l'AQMFEP, qui nous a
soumis des demandes, certaines demandes auxquelles on a répondu. La
collaboration, elle est bonne. On n'est pas toujours d'accord, mais la
collaboration, elle est bonne. Et la conclusion à laquelle j'en suis venu,
c'est que ce ne serait pas productif d'avoir un deuxième système en parallèle.
Je le disais tantôt, quand on parle d'un permis
qui est différent de la reconnaissance qui est donnée par les bureaux
coordonnateurs, bien, qui donnerait ce permis-là? Le ministère de la Famille?
Donc, c'est le ministère qui devrait inspecter aussi, plutôt que les bureaux
coordonnateurs, parce que c'est ça, le principal enjeu pour certaines personnes
qui offrent la garde non reconnue, elles ne veulent pas avoir affaire au bureau
coordonnateur. Donc, même si c'est le bureau... Même si c'est le ministère, par
exemple, qui octroierait le permis, on se doute qu'elles ne voudraient pas plus
qu'il y ait un employé du bureau coordonnateur qui aille les visiter. Donc, ça
voudrait dire avoir deux structures en parallèle. Je ne pense pas que c'est
nécessairement la meilleure idée.
Mais, peut-être un élément qui peut rassurer la
députée de Sherbrooke, puis c'est aussi comme ça qu'on l'a pensé, la période de
transition qu'on leur propose, elle est très longue. Moi, je la trouve trop
longue parfois, mais je pense que c'est un mal nécessaire. On a parlé de quatre
ans. Donc, cette création-là... cette obligation-là entrerait en vigueur dans
quatre ans. Et vous comprenez que, pendant ce temps-là, on crée aussi des
places dans le réseau. Et on a dit que, si on manquait de places, on allait
s'ajuster, on allait en créer davantage. Donc, on sera en mesure, pendant les
quatre prochaines années, aussi, de monitorer les mouvements et d'agir là où on
perdra des places. Mais moi, je vous assure qu'on va faire tout ce qu'on peut
pour ne pas perdre ces places-là.
Et je suis peut-être plus optimiste que le
partenaire auquel a fait référence la députée de Sherbrooke. Moi, actuellement,
ce que je vois, c'est une certaine stabilisation dans le milieu familial, qu'on
n'avait pas vue depuis très longtemps. Donc, je suis assez optimiste. Ce n'est
pas gagné, mais je suis quand même assez optimiste.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui. Bien, moi, je
salue cette avancée significative du ministre d'encadrer les personnes non
reconnues. Lors du projet de loi n° 143, je me
sentais bien seule de me battre pour cet encadrement-là, parce qu'à l'époque...
Tantôt, le ministre y faisait référence, son parti a évolué sur la question.
L'opposition officielle, qui était alors au gouvernement, ne voulait pas cet
encadrement-là. Et je pense que tout le monde a réalisé que ça n'avait aucun
sens de continuer dans cette voie-là. Le ministre le dit souvent, pour avoir un
chenil, ça prend un permis, pour vendre de la crème glacée, ça prend un permis.
Ça n'a aucun sens de pouvoir s'occuper d'enfants au quotidien et de leur
développement sans avoir de permis. Alors, moi, je veux juste souligner quand
il y a... cette avancée-là. Quand il y a des choses avec lesquelles je ne suis
pas d'accord, je le dis. Quand il y a des choses que j'estime être une grande
avancée, qui, selon moi, auraient dû aller de soi depuis un bon bout de
temps... Je pense que, là, on en a une.
Je comprends que le ministre dit que ce n'est
pas évident ensuite de trouver l'équilibre. Moi, je pense qu'on est pas mal au
bon point d'équilibre. On va peut-être en redébattre, donc on... mais je pense
que ce qui est prévu se situe pas mal dans le bon point d'équilibre. C'est des
réflexions qui ont cours, je comprends, qui ont eu cours au ministère mais qui ont
cours aussi dans la discussion publique autour de ces enjeux-là depuis un bon
moment. Et je pense que c'est vraiment les parents qui sont gagnants de ça. Il
y a tellement d'histoires non souhaitables. Il y a de la grande qualité aussi.
Il y a des personnes non reconnues qui sont dédiées, évidemment, qui
travaillent très bien.
Mais, globalement, il faut dire qu'avec tous ces
pas-là qu'on veut franchir au fil du temps pour la sécurité des enfants, pour
la paix d'esprit des parents, je pense que c'est vraiment un pas qui devait
vraiment être franchi. Donc, ça, je m'en réjouis.
On pourra reparler plus abondamment de comment
on va accompagner, favoriser ce transfert-là, parce qu'il y a toute une gestion
du changement à faire, quelle est la bonne période de transition. Je pense
qu'il y a un questionnement à se faire aussi par rapport à ça, parce qu'il faut
aussi, je pense, qu'il y ait une impulsion qui soit donnée. Donc, la période de
transition va être importante, pas trop longue non plus pour qu'on sente que
c'est sérieux, cette intention-là, puis que ce ne soit pas non plus reporté
constamment, tout en s'assurant qu'on est capables d'accompagner le changement.
Ça fait que, bref, c'est un enjeu important, puis on va y revenir dans les
dispositions transitoires.
Moi, j'avais juste... J'ai une question précise
sur ça, là, c'est-à-dire que... Là, il y avait toutes sortes de cas de figure
qui étaient évoqués par mes collègues, mais admettons qu'une personne, c'est
ça, garde quand même assez régulièrement, s'occupe chez elle de deux enfants,
O.K., donc, ça peut être une voisine, ça peut être une grand-mère, mais contre
rétribution puis régulièrement, là, un peu... on se comprend que ce n'est pas
très rentable si c'est ton travail à temps plein, mais
qui est une retraitée puis qui fait ça, par exemple. Donc, cette personne-là...
Là, c'est plus fiscal, ma question, mais cette personne-là va pouvoir émettre
des reçus d'impôt, comme c'est le cas à l'heure actuelle. Donc, le ministre me
dit oui, pour ceux qui voient son hochement de tête.
M. Lacombe :
Bien, je peux peut-être le confirmer au micro. Oui, tout à fait. Comme...
L'univers du crédit d'impôt pour frais de garde d'enfants est assez vaste,
n'est-ce pas? Donc, comme dans plusieurs autres types de services, oui, ils
pourraient avoir un reçu.
Mme Hivon :
Oui. C'est ça. O.K. Parfait. Puis mon autre question, c'est la question, là,
d'enfant... C'est dans les commentaires, là, le deuxième élément, là, dans un
établissement d'enseignement, donc, «la personne morale à but non lucratif qui,
dans un établissement d'enseignement, organise la garde occasionnelle et
exclusive des enfants des élèves ou des étudiants fréquentant cet établissement
pendant la poursuite de leurs études lorsqu'ils peuvent se rendre disponibles
au besoin». Ça, c'est une exception. Ça fait que j'aimerais ça que le ministre
élabore un peu. On parle de halte-garderie ou on parle... Oui. O.K. Mais ça, ce
n'était pas déjà prévu?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Non. Puis ça me fatiguait, parce qu'on a beaucoup, dans le passé... Puis c'est
correct, parce que le réseau est encore en
construction. Donc, on n'avait pas toutes les réponses. Mais on a beaucoup
voulu appliquer le modèle CPE aux établissements d'enseignement. Et
moi-même, en 2019, j'ai lancé un appel de projets parents étudiants. Je pense
que ça a ses vertus, là. Je pense que dans certains cas c'est bien, mais, à mon
sens, il manquait toujours un... Il manquait un morceau dans ce casse-tête-là,
c'est-à-dire il y a des... Et ce n'était pas permis par la loi. Donc, il y a
des étudiants, des étudiantes qui... Moi, j'en ai fait partie, là. J'avais le
bébé dans les bras, pas de place. J'aurais voulu amener, peut-être, mon enfant,
là, dans une halte-garderie puis donner une pause à maman. À cette époque-là,
ce n'était pas possible parce que... D'abord, s'il y en avait eu une, la loi
l'interdisait. Puis, deuxièmement, donc, c'est ça, il n'y en avait pas.
Moi, je pense que
c'est important, parce qu'au-delà des besoins qu'on a en CPE sur des heures,
sur une base régulière, prévisible, on peut aussi vouloir y aller une fois,
deux fois par semaine, laisser ses enfants là, si on fait un retour aux études, les reprendre à la sortie des
cours. Donc, on veut permettre ça, ce qui n'était pas permis auparavant
par la loi.
• (15 h 40) •
Mme Hivon :
Ça, ça n'aura pas... Je veux juste m'assurer de deux choses, là, un, que, si
des milieux d'enseignement veulent développer des projets de CPE en bonne et
due forme, il n'y aura pas un changement, je dirais, de philosophie au
ministère. On va continuer à accueillir ces projets-là ou on prend aujourd'hui
un peu une tangente, de dire... On va favoriser plus des projets maison de
halte-garderie ou on ouvre les bras à tout projet de CPE en milieu
d'enseignement?
M. Lacombe : Tout à fait. Tout à fait, parce que je pense que c'est éminemment
complémentaire. C'est-à-dire, pour moi, là, c'est mon avis, là, puis
là-dessus on peut être d'accord ou pas, mais la façon dont je vois ça, je
pense, c'est... Un CPE en milieu scolaire,
là, en milieu étudiant, à mon sens, c'est beaucoup plus logique que ça
s'adresse au personnel, au personnel qui est là pour plusieurs années,
souvent du lundi au vendredi, de 9 à 5 ou à peu près, qui a un besoin de garde régulier. Et moi, j'espère que
tous les établissements d'enseignement au Québec vont être capables de se doter d'un CPE, parce que la conciliation
famille-travail, quand les enfants sont sur les lieux, c'est pas mal plus
facile.
Mais, en même temps,
le modèle CPE, je ne suis pas certain que c'est le plus approprié pour les
étudiants, les étudiantes qui, parfois, ont leurs enfants avec eux, étudient à
l'extérieur de la ville, parfois pas dans leur ville d'origine, ont besoin vraiment juste d'un service, là, pour quelques
heures, le temps d'aller à leurs cours, de repartir. Donc, je pense que
les deux... Je pense que les deux services sont complémentaires.
Mme Hivon :
O.K. Mais on n'entendra pas le ministre... Je veux juste m'assurer. Par
exemple, on n'entendra pas le ministre, dans quelques mois ou... dire : Il
y a moins de besoins pour des projets CPE parce que les haltes-garderies sont
maintenant permises dans les établissements. On se comprend que ces deux types
de besoins, ça va continuer à se développer autant si les besoins sont là.
M. Lacombe :
Oui. Oui, oui, tout à fait, parce que le projet de loi n'est pas construit
comme ça. Donc, la mesure de la demande va
toujours se faire par le biais du guichet unique. Donc, si les étudiants
inscrivent leurs enfants au guichet unique, ils seront comptabilisés
comme des enfants qui ont besoin de place.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. Je veux juste reprendre la balle au bond en ce qui
concerne cet article parce que... Je suis désolée, ça se peut que je ne me suis
pas bien exprimée plus tôt ce matin, question d'avoir moins de facilité dans la
langue peut-être. Ça fait que je veux juste essayer de faire mon point.
Je suis pour
l'article. L'article est bon. On est pour ce que le ministre propose et ce que
le terrain propose en ce qui concerne le service de garde non régi, que
ce soit régi. Alors, juste pour mettre ça au clair. Ça fait que, si j'avais
donné une mauvaise impression à ceci, ce n'est pas le cas.
Moi,
ce que je veux mieux comprendre, c'est l'impact, parce qu'après qu'on l'adopte,
probablement, l'article 6, on ira
à l'article 6.1, qui sera abrogé. Voici ma préoccupation en ceci. Parce
que, là, pour le 6.1, maintenant, on comprend qu'on n'aura plus de
services de garde non régis, mais aussi on abroge toute mesure de sécurité qui
est présentement en vigueur. Ça fait que ça peut être six enfants, ça peut être
quatre enfants, ça peut être deux enfants, ça peut être un enfant, mais ça veut
dire qu'il n'y aura maintenant aucun... Après qu'on adopte cet article, il n'y
aura aucune balise en place pour s'assurer que les enfants qui vont aller,
comme la collègue a dit, peut-être chez une grand-mère, un grand-père, chez un
voisin...
Puis ce que le ministre, il dit comme exemple...
Puis c'est vrai, on veut permettre les gens à aider, à faire de l'entraide
entre eux. Ce n'est pas ça qu'on veut empêcher. Ce que je propose, qu'on
souhaite de garder, c'est une mesure de sécurité pour les personnes qui ne
rentrent pas à l'intérieur des critères. Parce que, si on regarde le 1°a et le
1°b, il n'y a aucune mention d'occasionnel. La façon que cet article est écrit,
on parle d'un service régulier, un service bien organisé. On ne parle pas du
dépannage d'un, deux... un jour ou deux jours. Puis, comme le ministre vient de
dire, ces personnes vont pouvoir quand même continuer à soumettre des reçus
d'impôt.
Alors, c'est avec ou sans permis. Ils vont quand
même être en mesure de faire ceci, mais ils ne seront plus assujettis à un
minimum de mesures de protection. Alors là, on est en train de dire, pour la
personne qui va garder occasionnellement : On n'aura plus besoin d'avoir
des absences d'empêchement, on n'aura plus besoin d'avoir des cours de
secourisme, on n'aura plus besoin d'avoir des polices d'assurance
responsabilité civile. Puis tout ça, c'est déterminé par règlement par le
gouvernement.
Alors, présentement, on a un minimum
d'exigences, puis là on irait à zéro exigence. Mais il y a zéro mention de
c'est pour des gardes occasionnelles. Puis je comprends qu'on veut tous
améliorer, je pense que le but, c'est d'améliorer, mais pourquoi ne pas
améliorer pour tout?
Je vais peinturer
un portrait pour la voisine telle quelle. La personne retraitée, elle décide de
garder les deux petites filles à côté parce qu'elles sont superfines,
puis elle veut aider sa voisine. Puis elle les garde trois, quatre jours
par semaine au besoin. Elle va déposer un reçu d'impôt, parce que les parents
en question paient pour ce service. Un, c'est un poupon. Ah! il y a quelque
chose qui arrive avec le bébé. Le bébé s'étouffe. Bien, elle, elle n'a pas pris
un cours de secourisme, puis ce n'était pas exigé. Ça fait que ça se peut
qu'elle va se retrouver face à une urgence. On fait quoi? On ne peut pas avoir
une mesure de souplesse en ce qui concerne quelques mesures de sécurité pour
protéger ce type de garde occasionnelle. Est-ce qu'il y a un amendement de
marqué «occasionnel» quelque part, mais un minimum de quelque chose? Parce que
ça reste que je suis d'accord. Quelqu'un qui va garder deux jours de temps en
temps, quelques heures de temps en temps, on veut avoir une souplesse. On veut
aider les gens qui ont des besoins. Mais
c'est parce que la façon que c'est écrit, ce n'est pas juste occasionnel. Là,
on n'aura plus de balises, on n'aura plus
d'exigences, on n'aura plus de... zéro mention de qu'est-ce que nous allons
faire pour protéger les enfants, ça fait que...
Peut-être... J'espère que je m'exprime mieux.
Peut-être, on comprend mieux le sens de ce que je veux partager. Ce n'est pas
une question de ne pas être en accord avec l'article. Ce n'est pas ça. Je pense
que tout le monde est en accord avec ce qu'on souhaite faire avec l'article.
Mais c'est des vraies préoccupations que j'ai en ce qui concerne ce qui arrive,
par la suite, de l'adoption de cet article. Puis, je sais, je veux rester sur
le sujet, c'est juste que, quand on abroge, on ne peut pas faire le même débat,
puis il y a un impact direct avec ce qu'on fait actuellement sur la prochaine
étape.
La Présidente (Mme D'Amours) : Des
interventions?
Mme Maccarone : ...que j'étais
claire.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Oui, c'est clair. J'ai
eu la même réflexion. Parce que je comprends que c'est le réflexe naturel. J'ai eu le même, là, de dire : Bien,
écrivons «occasionnellement», lorsqu'on a commencé à travailler sur le projet de
loi. Mais, rapidement, on se demande, pour cet article-là précisément,
qu'est-ce que ça veut dire, occasionnellement. Où est-ce qu'on trace la ligne?
Est-ce qu'occasionnellement, c'est... Là, on me disait même, dans les travaux,
que... Là, on a un cas, là... Je pense que je ne peux pas trop entrer dans les
détails, mais quelqu'un qui nous dit : Bien, entre zéro et cinq ans, c'est
occasionnel, là, parce que c'est une petite partie de la vie. Là, on pousse la
logique à l'extrême, là. Tu sais, on s'entend que ce raisonnement n'a pas de
sens, mais on se le fait servir.
Donc, sur une plus petite échelle, plus nuancée,
qu'est-ce que ça veut dire? Est-ce que, bon, deux jours, c'est occasionnel, par semaine? Est-ce que c'est une
fois aux deux semaines? Et là on se rend compte que, là, on embarque
dans quelque chose qui est très, très lourd et qui est ingérable, là,
pratiquement.
Je pense que ça peut-être être un concept qui
est utilisé ailleurs, mais, dans ce cas-ci, c'était très difficile. Donc, c'est
la raison pour laquelle on a dit : Les mesures de sécurité sont améliorées
pour la presque totalité des enfants qui
sont actuellement dans ces milieux-là. Par contre, pour les quelques exceptions
qui vont rester, c'est-à-dire, principalement,
la voisine qui dépanne... Parce que c'est ça, là, on ne se racontera pas
d'histoires, c'est principalement un voisin, une voisine, une amie, un
ami qui dépanne des parents ou un membre de la famille qui va prendre tous les
enfants d'une même famille. Est-ce qu'on veut vraiment dire à ces
parents-là : Bien, si vous ne vous assurez pas que l'autre personne a, par
exemple, son absence d'empêchement, même si c'est votre voisine, son cours de
secourisme, bien, c'est illégal?
• (15 h 50) •
On revient à ce qu'on
disait tantôt. Moi, je ne pense pas qu'il faut aller là, là. Là, on est
vraiment rendus dans la relation, là, entre deux personnes. Ce n'est pas un
commerce, ce n'est pas une entreprise, là, c'est un service. C'est quelqu'un
qui rend service à une autre personne, là, à cette échelle-là, bien souvent.
Donc, nous, on ne veut pas... Parce que c'est très concrètement ce qui peut
arriver, là. C'est un parent, sur une rue, qui a une entente avec un voisin ou
une voisine puis qui, là, du jour au lendemain, va être obligé de dire :
Bien, ce matin, je ne peux pas aller travailler pour... en fait, ma garderie
est fermée, mon CPE, pour x, y raison, mon milieu familial, je voudrais avoir
recours aux services de la voisine, mais là elle n'a pas son cours de
secourisme. Mais, moi, elle garde mes enfants depuis des années, là, parfois,
là. Tu sais, qu'est-ce qu'on fait? On rend ça illégal? Moi, je ne suis pas à
l'aise avec ça. Je pense qu'à cette très petite échelle les parents sont
capables de juger.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : C'est parce que
c'est actuellement... Ce que je propose, ce n'est rien de nouveau. Ça fait
partie actuellement de la loi qui est en vigueur. C'est pour ça. Je ne
comprends pas pourquoi qu'on enlèvera des critères. Je comprends ce que le
ministre, il dit, mais, comme j'ai dit... Parce que ce n'est pas clair, parce
que ça peut aller au-delà de l'occasionnel, parce que ça peut être quelqu'un
qui va déposer un reçu d'impôt. Il y a beaucoup de «parce que». Il y a beaucoup
de zones grises, disons.
Puis je ne demande pas nécessairement... Je
comprends qu'on a besoin d'avoir une souplesse, je comprends qu'on veut régir le réseau de services de garde
non régis, c'est ça, mais ça reste qu'une personne qui garde quatre enfants,
aujourd'hui, elle est assujettie à des absences d'empêchement, il est assujetti
à avoir des cours de secourisme, il est assujetti à avoir une assurance, à
quelque part. Là, on va abroger tout ça. Puis on ne peut pas garantir que ça va
être quelqu'un qui va juste garder de temps en temps pour dépanner. Ça se peut
que ça va être quelqu'un qui va garder à temps partiel plus régulièrement, qui
va déposer un reçu... qui va avoir un reçu d'impôt. Puis là cette personne
n'aura plus d'exigence de sécurité et des moyens dont ils doivent
reconnaître... Puis, pour vrai, il y a des exigences qui sont déjà là, c'est
déjà dans la loi, ça fait que ce n'est rien de nouveau, là. On est juste en
train d'enlever des critères pour assurer la sécurité des enfants.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Je suis juste curieuse
de savoir, quand le ministre dit, là, qu'ils ont réfléchi à ça, occasionnel
versus régulier, puis que finalement ils n'arrivaient pas vraiment à trouver une
piste d'atterrissage, là, est-ce que, par exemple, a été envisagé de
dire «si quelqu'un — par
exemple — accueille
des enfants plus de 20 jours par année» ou, tu sais, plus de... Je suis
juste curieuse de savoir, quand ils ont évalué ces scénarios-là... Parce que je
comprends qu'une journée-semaine, deux jours-semaine, tu sais, c'est compliqué.
Mais admettons que quelqu'un sait que c'est quand même une activité qu'elle va
faire assez souvent pour une famille dans une année donnée, parce que, dès lors
qu'il y a un empêchement, dès lors qu'il y a une fermeture, une journée...
Donc, tu sais, est-ce que c'est quelque chose que vous avez envisagé? Parce
qu'il y a une certaine prévisibilité que la personne va dire : Bien, moi,
c'est vrai que, bon an, mal an, je les dépanne beaucoup.
Donc, je suis juste curieuse de savoir, là, pour
fins d'échanges, parce que c'est des éléments importants, là, pour la suite du
monde, est-ce que vous avez réfléchi à ça, donc, que cette personne-là, par
exemple, ait ces éléments-là? Puis qu'est-ce qui fait que vous n'avez pas
décidé d'aller dans cette voie-là?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Oui, on a réfléchi à ça, puis c'est, encore une fois,
l'applicabilité. C'est qu'on se dit : Comment on le prouve? L'inspecteur
débarque, là... Évidemment, on n'a pas... Nos inspecteurs ne sont pas formés en
filature, donc là, c'est difficile pour eux d'évaluer est-ce que cet enfant-là
est là juste aujourd'hui, hier. Tu sais, l'applicabilité de tout ça est
difficile. Dès qu'on entre dans du... Dès qu'on y va, disons, trop en détail,
bien, l'applicabilité devient difficile.
Donc, c'est pour ça qu'on s'est dit, bien
honnêtement... Puis on a même pensé, par exemple, à la garde intrafamiliale.
Est-ce qu'on introduit ça dans la loi? Qu'est-ce qu'une famille en 2022? Tu
sais, là, parce que ça introduit dans la loi des éléments dont il faut vraiment
être certains puis qui doivent s'appliquer.
Donc, c'est la raison pour laquelle, après tous
les scénarios sur lesquels on a travaillé, on a décidé d'y aller avec ce qui
nous apparaissait... je ne veux pas dire le plus simple, là, parce que l'idée,
ce n'est pas d'aller au plus simple, mais ce qui nous apparaissait le plus
logique, c'est-à-dire... Auparavant, jusqu'à six enfants, il n'y avait aucune obligation de détenir un permis. Il y avait
seulement les quelques règles qui étaient édictées par la loi, notamment
le cours de secourisme, l'absence d'empêchement dont on vient de parler. Et là
on dit : Bien, maintenant, ce sera requis pour tout le monde, à
l'exception de ceux qui vont avoir à leur charge deux enfants.
Bien là, je vous invite à faire le calcul, si
quelqu'un pense faire carrière en gardant deux enfants par jour, là, ce n'est
vraiment pas... Nous, en tout cas, on fait le pari que les gens ne vivront pas
de ça et que, là, on viendra juste, avec ça, non pas donner une échappatoire à
des gens qui voudraient faire de la garde comme ça à temps plein, mais plutôt
donner de l'air aux parents, là, pour qu'ils puissent faire appel à la
gardienne, à la voisine, au voisin.
Et la députée de Westmount—Saint-Louis
le soulignait, là, actuellement, c'est comme ça. Bien, moi, j'ai un problème
avec ça, parce que ça veut dire qu'actuellement, là, il y a plein de gens qui
sont dans l'illégalité quand ils font ça. Et moi, je
trouve que ça n'a pas de sens. Encore une fois, on agit sur plainte, etc. Puis
c'est la meilleure preuve actuellement qu'on
n'est pas à la chasse aux grands-mères, comme je disais, parce que, sinon, là,
il y en a plusieurs qui seraient dans l'illégalité avec ça. Et je pense
que ce qu'on propose, c'est un bon compromis qui va venir, là, qui atteint un
équilibre, l'équilibre que je souhaitais, en tout cas.
Donc, ce
n'est peut-être pas parfait, mais je pense qu'en cette matière il n'y aura rien
de parfait et que c'est déjà, cette disposition-là, une des plus sévères
au monde, ce que je propose. Donc, aller encore plus sévère que ça, là, je
pense que, là, on pousserait le bouchon un peu loin.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
pouvoir procéder aux voix. Donc, l'article 6... l'article 5,
pardon, est-il adopté?
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien
sûr. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lacombe (Papineau)?
M. Lacombe : Pour.
Le Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire : Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Abstention.
Le Secrétaire : Mme Hivon
(Joliette)?
Mme Hivon : Pour.
Le Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Abstention. Donc, l'article 5 est adopté. M. le ministre, la lecture pour
l'article 6, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Merci, Mme la Présidente. Les articles... 6,
donc : Les articles 6.1 et 6.2 de cette loi sont abrogés.
Et le commentaire que je ferai... que je ferai
là-dessus, c'est : L'abrogation des articles 6.1 et 6.2 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance
découle des modifications apportées à l'article 6, telles que proposées
par l'article 5 du projet de loi qu'on vient de voir. Comme il
n'est plus permis, sous réserve des exceptions du deuxième alinéa de
l'article 6 de la loi, de garder jusqu'à six enfants sans être reconnu ou
titulaire d'un permis, les dispositions sur
l'encadrement de la garde non régie dans une résidence privée sont abrogées,
parce que, bon, évidemment, on en aura... on n'en aura plus besoin.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Donc, y a-t-il des commentaires? Avant de continuer, je dois vous
demander le consentement pour que le député... la députée de Sherbrooke soit
remplacée par le député d'Hochelaga-Maisonneuve. Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Bienvenue, monsieur. Donc, s'il n'y a pas de commentaire pour
l'article 6, je vais le mettre aux voix. Est-ce que l'article 6 est
adopté ou rejeté?
Mme Maccarone : Appel nominal,
s'il vous plaît, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
M. le secrétaire.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Lacombe (Papineau)?
M. Lacombe :
Pour.
Le
Secrétaire : Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance :
Pour.
Le
Secrétaire : Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
Le
Secrétaire : Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Pour.
Le
Secrétaire : Mme Proulx (Côte-du-Sud)?
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone :
Abstention.
Le
Secrétaire : M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
Le
Secrétaire : Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon :
Abstention.
Le
Secrétaire : Mme D'Amours (Mirabel)?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Abstention. Donc, l'article 6 est adopté. M. le
ministre, l'article...
Mme Maccarone :
Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui. Pardon.
Mme Maccarone :
J'aurais un amendement à déposer.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. À l'article 7?
Mme Maccarone :
Non. Je dépose un article.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Un amendement?
Mme Maccarone :
Bien, c'est un amendement au projet de loi, mais qui est un article.
J'introduis un article.
La Présidente (Mme
D'Amours) : 6.1.
Mme Maccarone :
Oui, exactement.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'accord. Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16
heures)
(Reprise à 16 h 12)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
est-ce que vous pourriez nous faire la lecture de votre amendement 6.1,
s'il vous plaît?
Mme Maccarone : Avec
plaisir, Mme la Présidente. Article 6.1 : Insérer, après
l'article 6 du projet de loi, l'article suivant :
«6.1. La
personne visée au paragraphe 1° de l'article 6 de la Loi sur les
services de garde éducatifs à l'enfance introduit par l'article 5
du projet de loi doit satisfaire aux conditions suivantes :
«1° elle
détient pour elle-même et pour chacune des personnes majeures vivant dans la
résidence une attestation délivrée par
un corps de police ou le ministre qu'aucune d'elles ne fait l'objet d'un
empêchement visé aux paragraphes 2° et 3° de l'article 26;
«2° elle est titulaire d'un certificat attestant
la réussite d'un cours de secourisme déterminé par règlement du gouvernement;
«3° elle est couverte par une police d'assurance
responsabilité civile dont le montant et la couverture sont déterminés par
règlement du gouvernement.»
Alors, je
reviens aux discussions que nous avons eues en ce qui concerne le 6 puis les
préoccupations sincères que j'avais en ce qui concerne le changement puis
l'abrogation de l'article 6.1. Alors, c'est pour ça que je réintroduis un
nouveau 6.1.
Auparavant, on avait huit critères dans
l'ancien 6.1. Ce que je propose, c'est d'en garder trois, des critères. Dans l'absence d'une définition de c'est quoi,
occasionnel, c'est quoi, régulier, je pense qu'on doit agir par prudence.
On doit niveler par le haut. On peut revoir encore les mêmes scénarios. Et je
sais que c'est complexe. Je sais que c'est complexe de déterminer c'est quoi,
occasionnel, mais je pense que nous devons quand même prévoir une certaine
mesure de sécurité pour les enfants, pour ceux qui vont prendre en charge les
enfants.
Ça fait que, le même scénario, si je suis une
personne retraitée, le ministre a tout à fait raison, ce n'est pas parce qu'on garde
deux jours par semaine qu'on va pouvoir gagner notre vie. Quelqu'un qui est à
la retraite, qui décide de garder les enfants d'une façon occasionnelle ou
régulière, on n'a pas une définition de ceci. Puis, parce qu'ils veulent
dépanner les voisins, quelque chose arrive, quelque chose arrive à la maison,
un accident, un enfant qui est en détresse,
et cette personne n'a pas fait un cours de secourisme, n'a pas d'assurance, on
peut se retrouver dans les situations qui vont être préoccupantes.
Tout à fait, je suis pour... Comme j'ai dit,
l'article 6, ce qui est très important, on veut avoir un réseau de services de garde éducatifs, services éducatifs,
qui est maintenant régi. Ça, c'est très important. Mais ça reste qu'il y a
beaucoup de flou en ce qui concerne les
définitions de ça va être quoi, occasionnel, régulier. Puis je pense que, par
mesure de prudence, on devrait niveler par le haut.
Puis, comme j'ai dit, ce n'est rien de nouveau.
Je reprends ce qui était déjà écrit dans la loi, sauf... pas tous les critères,
juste ceux que, je pense, sont la moindre des choses, qu'on peut demander aux
citoyens, de s'assurer qu'il y a une mesure
de sécurité, s'ils vont garder les enfants chez eux, peu importent les
conditions de garde, peu importe le scénario, que ce soit une personne à la
retraite, quelqu'un qui décide de dépanner, parce qu'on n'a pas de définition.
Ça va être important d'avoir cette mesure de sécurité, ce filet pour nos
enfants.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des commentaires? M. le ministre.
M. Lacombe : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Bon, comment je vous dirais bien ça? Ce que je propose dans le projet de loi, c'est, d'une part et
principalement, un important resserrement de la sécurité dans les milieux
familiaux, donc, les milieux
familiaux qu'on connaît, là où il y a plusieurs enfants qui y vont à peu près à
tous les jours. Il y avait, à mon
sens, on en a convenu au dernier article qu'on a adopté, un geste qu'on devait
poser, et je pense qu'on était tous rendus là. Donc, je nous félicite
d'avoir adopté les deux précédents articles.
Ça vise aussi, à mon sens, à corriger des
incohérences. Donc, après ce resserrement important de la sécurité, ça vise à
corriger des incohérences. Ce qu'on propose, nous, je pense, corrige ces
incohérences, c'est-à-dire donne une
certaine flexibilité au parent pour être capable de se gouverner sans que
l'État ait besoin de lui tenir la main puis lui dire à qui ou pas il
devrait faire confiance quand vient le temps de le dépanner, par exemple, pour
une journée, pour une semaine, pour deux semaines, par exemple.
Ce que propose le Parti libéral avec ça, c'est,
par exemple, de dire qu'encore, à l'avenir, les gardiennes ou les gardiens qu'on embauche pour venir à la maison
garder les enfants un soir, un après-midi de fin de semaine devraient
avoir un certificat attestant la réussite d'un cours de secourisme, une police
d'assurance responsabilité, avoir aussi cette absence d'empêchement. Moi, je
pense que ça n'a pas de sens. Je pense que le parent est capable de se
gouverner lui-même. C'est exactement ce que propose, là... C'est un fait, là,
si on va de l'avant avec cet amendement-là, contrairement à ce que moi, je
propose, et ce qu'on vient d'adopter, cet amendement-là obligerait... je vois la députée faire non de la tête, mais, je
vous dis, c'est ça, obligerait les gardiennes à produire ces documents-là, sans quoi la garde à domicile de ces gardiennes-là
le vendredi soir, pendant que vous allez au cinéma avec vos enfants,
serait illégale.
Moi, je pense que ça n'a pas de sens. Ça veut
dire que, si vous avez une entente avec un voisin ou une voisine sur votre rue,
à qui vous dites : Bien, une fois de temps en temps, pourrais-tu me
dépanner avec les enfants?, vous avez une entente avec cette personne-là, vous
convenez d'une entente, bien, ça veut dire que cette personne-là, pour accueillir ses enfants chez vous une fois de
temps en temps, devrait, comme le propose la députée de Westmount—Saint-Louis, avoir une absence d'empêchement non seulement pour elle, mais pour son
mari, pour ses enfants majeurs, s'ils sont à la maison, devrait avoir
une assurance responsabilité civile.
Moi, je pense qu'en ces temps-là où on cherche
de la flexibilité pour les parents il ne faut surtout pas leur arriver avec ça,
là. On vient d'adopter deux articles qui vont permettre de resserrer de façon
importante la qualité et la sécurité dans les milieux
familiaux mais qui vont aussi, par une petite porte, donner de la flexibilité
aux parents. Moi, je refuse de dire qu'on va
tomber sur la tête de la petite gardienne puis qu'on va empêcher les parents de
faire garder leurs enfants par une voisine, sans qu'il y ait toute cette
paperasse-là. Moi, je pense que ce n'est pas logique.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
• (16 h 20) •
Mme Maccarone : Oui. Je comprends ce
que le ministre veut faire, mais, voyons donc, ce n'est pas du tout ça que je
suis en train de peinturer comme un portrait. Mais le ministre ne veut pas
définir c'est quoi, une garde occasionnelle.
Il ne veut pas le définir, ça fait que ça veut dire que la porte est grande
ouverte pour toutes sortes de situations.
Moi, ce que j'essaie de faire, c'est de
protéger les enfants, qui ne vont pas être dans une situation de la petite de
14 ans qui va aller garder mes enfants une soirée. Il sait très bien que
ce n'est pas ça que je vise. Moi, ce que je vise,
c'est plutôt... c'est, en contrepartie, les gens qui vont avoir une base
régulière, qui vont déposer un reçu d'impôt. On devrait avoir une certaine mesure pour protéger les enfants. Ils devront
être assujettis par quelques règlements, c'est la santé et sécurité.
L'article 1 de la loi, le champ d'application de la Loi sur les services
de garde, ce n'est pas pour ces personnes. Ce n'est pas pour ces personnes puis
ce n'est pas défini.
Ça fait que, si le ministre, il préfère, il me
fera plaisir de retirer et redéposer l'article que je propose en question pour
mettre une offre à la base régulière, parce que c'est vraiment ça qu'on vise,
mais c'est parce qu'il n'y a pas de définition nulle part. Ça fait que ce n'est
pas le portrait de, mon Dieu! ça va être juste de temps en temps qu'on dépanne
le voisin. Ce n'est pas ça. Il sait que ce n'est pas ça. Mais ça reste...
Une voix : ...
Mme Maccarone : Bien, je suis prête
à avoir une discussion en ce qui concerne ce que le ministre aimerait voir dans
l'article en question pour s'assurer que la sécurité de ces enfants... et les
personnes qui gardent soient protégées, parce que ça se peut très bien que ça
va être quelqu'un qui va garder trois, quatre jours par semaine. Ça se peut que
ça va être six enfants. Ça se peut que ça va être un enfant. Puis ça se peut
que quelque chose peut arriver, que l'enfant ne serait pas en sécurité. Il y a
beaucoup de «ça se peut». Alors, au lieu d'avoir tous les «ça se peut»,
pourquoi ne pas avoir des mesures de sécurité dans la loi?
Puis, comme je répète, ce n'est rien de nouveau,
là, c'est déjà là. Puis je ne parle pas du choix des parents. Les parents
peuvent bien faire des choix. Le but, c'est de ne pas empêcher... Je comprends
qu'on a besoin d'avoir de la flexibilité sur le terrain. Je propose... Je suis
pour l'article 6, avoir la flexibilité pour donner le choix aux parents,
puis je fais confiance aux parents, mais il va y avoir un jour où quelque chose
va arriver, peut-être.
Puis, comme
j'ai dit, je suis prête à retirer l'article. Je suis prête à redéposer puis
écrire... puis de rajouter la garde régulière, si ça plaît plus... le ministre,
parce que ce n'est pas ces histoires que je vise, là. Je parle plutôt de
quelqu'un qui va garder... Bon, bien, je peux redéposer l'article, puis
on peut jaser sur la base régulière, si le ministre préfère.
M. Lacombe : Bien, c'est juste parce
que...
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, c'est juste parce
que, là, il faut dire les choses comme elles sont puis être rigoureux. Vous
dites : Ce n'est pas ce que je veux faire avec cet amendement-là. Bien,
c'est ce que vous faites, là. Donc là, vous avez... On est en commission. On
étudie le projet de loi. Vous déposez cet amendement-là. Moi, je vous dis ce
que ça permet, ce que ça oblige. Ça, c'est que, votre gardienne à la maison,
pendant que vous allez au cinéma le vendredi soir, vous ne pouvez pas l'engager
si elle n'a pas d'assurance responsabilité civile, si elle n'a pas son absence
d'empêchement, si elle n'a pas son cours de secourisme.
Je l'ai dit tantôt, moi, je n'irai pas dans les
culottes des parents québécois à ce niveau-là. Je pense qu'on a une
responsabilité, oui, comme État, quand c'est une activité principale,
rémunérée. Il faut encadrer ça, là. On l'a fait.
On vient d'adopter deux articles qui permettent ça puis qui viennent aussi
corriger peut-être certaines incohérences. Mais là, si on introduit cet
amendement-là, la gardienne que vous engagez le vendredi soir, elle va devoir
avoir ça, puis moi, je pense que ça n'a pas de bon sens. Comme grand-maman,
comme la voisine... Et moi, je pense que, là, à deux enfants, là, les
parents...
Et je pousse le raisonnement plus loin, là. Les
gens qui ont de jeunes enfants, ça leur arrive d'aller reconduire leurs enfants
pour un après-midi chez un ami pour une fête d'enfants. Est-ce qu'on va
demander de voir l'absence d'empêchement de tous les parents qui sont là cet
après-midi-là parce qu'on n'est pas sur place? Je pense qu'à un moment donné,
là, les parents sont capables de se gouverner. Et ce qu'on propose, c'est
équilibré.
La députée de Westmount—Saint-Louis, je préviens la
prochaine question, dit : Bien, je peux la retirer puis dire : Bien,
il faut que ce soit occasionnel. Moi, je vous dis... ou temporaire, régulière.
Comment on définit ça? C'est quoi, là, du
régulier? Une journée par semaine? Une semaine par mois? Un mois par année? Une
année sur les cinq années de la petite
enfance? Là, je veux dire, ça... On est mieux de se lever de bonne heure, là,
pour essayer de tracer la ligne, qui va être différente pour bien des
gens.
Moi, je pense
que ce qu'on propose, là, c'est très équilibré. Puis, honnêtement, là, laissons
les parents respirer. On sera la juridiction, si on adopte le projet de
loi, qui va le plus loin, qui va le plus loin ou à peu près, là, dans le monde
sur la garde en milieu familial. Là, je pense qu'il ne faut pas non plus aller
trop loin.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : À qui s'applique la
Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, la Loi sur les
services de garde éducatifs à l'enfance, elle encadre tous les services qui
sont donnés, et ça inclut... ça incluait auparavant les services qui étaient
donnés par les personnes offrant de la garde non reconnue. Maintenant, on
dit : Ça va s'appliquer à tous ceux... évidemment, au-delà des
prestataires réguliers, là, qu'on connaît,
les CPE, les garderies, les milieux familiaux reconnus, ça va s'appliquer à
tous ceux qui gardent maintenant plus
de deux enfants et à tous ceux dont les exceptions s'appliquent pas, là. Les
exceptions sont clairement indiquées, là, pour la garde d'enfants. Donc,
je pense que ça répond à la question.
Mme Maccarone : Ça fait que la loi
ne s'applique pas à, admettons, la grand-mère, comme le ministre a utilisé comme exemple, qui garde les enfants quatre
jours par semaine puis qui va émettre un reçu d'impôt à la fin de l'année.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien là, ça dépend
qu'est-ce que vous... quel cas de figure exactement, une grand-mère...
Mme Maccarone : C'est... Je suis la
voisine, puis j'aime beaucoup les petites jeunes à côté, puis moi, je décide
que, tu sais, juste pour aider les parents en question qui n'ont pas de places
en service de garde, je vais dire : Oui, oui, moi, là, je suis prête à
garder tes enfants trois jours par semaine, quatre jours par semaine sur une
base régulière, et vous allez me payer. Alors, je vais avoir besoin d'émettre
un reçu d'impôt à la fin de l'année, mais la loi ne s'applique pas à elle.
M. Lacombe : Je pense qu'effectivement
il faut avoir des exceptions pour permettre... Et moi, je suis très à l'aise
avec ça. La députée ne vient pas de me coincer sur quelque chose qui m'a
échappé, là. Ça, je l'assume.
Mme Maccarone : Je n'essaie pas de
vous coincer.
M. Lacombe : Non, non, non, mais je
le sais...
Mme Maccarone : Je veux juste avoir
un...
M. Lacombe : Mais je le dis au
microphone parce que je l'assume complètement, là. Je pense que, oui, on doit
permettre une certaine flexibilité. Il y a des parents qui vont préférer ça. Et
moi, je pense que, quand c'est une relation de parent à un autre individu qui
s'occupe seulement de nos enfants, par exemple, est-ce que l'État, c'est son
rôle d'aller se mettre le nez là-dedans pour protéger les gens à tout prix
contre eux-mêmes? Moi, je ne pense pas.
Je pense que l'État a un rôle à jouer. Et moi,
je suis pour l'intervention de l'État dans plusieurs domaines, dont en petite
enfance. C'est pour ça qu'on dit : Bien là, à partir de deux enfants, là,
rendu au troisième, ce n'est plus possible, alors qu'avant c'était six. Donc,
je suis pour l'encadrement, mais là, comprenez-moi bien, là, est-ce que je
pense que l'État doit venir régir cette entente-là entre le parent et la
voisine, une grand-maman retraitée, comme la décrit la députée de Westmount—Saint-Louis?
Moi, je ne pense pas. Moi, je ne pense pas. Je pense que les parents sont
capables de juger par eux-mêmes puis je leur fais confiance.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Moi aussi, je fais
confiance aux parents, Mme la Présidente. C'est déjà quelque chose qui était
dans la loi. Moi, la façon que je vois ça, c'est : On a besoin d'avoir la
flexibilité, mais, chose certaine, on a aussi besoin... on ne devrait pas...
compromis sur la sécurité. Flexibilité, oui, mais ne pas faire des compromis en
ce qui concerne la sécurité des enfants. J'ai l'impression qu'on est en train
de laisser à côté quelques enfants qui...
La loi est ouverte. On a tous les moyens de
pouvoir mettre quelque chose pour s'assurer que tous les enfants sont protégés.
Je comprends qu'on ait besoin de la flexibilité, mais je comprends aussi qu'il
peut y avoir plein de situations où les enfants peuvent se trouver dans une
situation où ça va être un équivalent de non régi, puis ils ne seront pas
assujettis à aucun règlement, aucune mesure de sécurité.
Je comprends le point du ministre. Bien, ça,
c'est mon point. J'ai des... Je suis préoccupée. Je suis préoccupée par ça. Je
veux donner de la flexibilité aux parents puis je comprends que les parents
devront faire leurs choix, mais ça reste que nous allons faire face à quelques
situations.
Des parents, ils sont en détresse actuellement
parce qu'il y a tellement une pénurie de places qu'ils font des choix en ce qui
concerne le placement de leurs enfants. Pour avoir un service de dépannage, ils
font des choix, des fois, que c'est crève-coeur. Ils vont choisir des places où
on ne mettrait peut-être pas nos enfants, mais ils sont face à aucun choix, ça
fait que ça se peut qu'ils vont faire des choix qui sont moins judicieux parce
qu'ils sont pris, parce qu'on veut que les femmes
retournent au travail, parce qu'on veut que l'économie roule, parce que... pour
toutes les bonnes raisons. Puis on a besoin de faire des modifications très
importantes dans ce projet de loi, mais ça reste... parce qu'il y a une
pénurie, parce que nous nous faisons face à un manque d'éducatrices, manque de
places, ils vont faire des choix qui ne sont pas des vrais choix. Ce n'est pas
des vrais choix, mais c'est parce que je dois mettre mon enfant quelque part.
Je dois aller travailler parce que je dois payer mon épicerie, parce que je
dois payer mon loyer. Bien là, je ne peux même pas exiger que cette personne
serait assujettie à quelqu'un... quelques... trois critères de sécurité. Pour
moi, c'est ça, le message.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
• (16 h 30) •
M.
Lacombe : Je vais conclure
en disant... Je... C'est un bel exposé, là, de la députée de Westmount—Saint-Louis, mais ça, là, ça va
s'appliquer dans quatre ans, quand ce qu'elle vient d'exposer n'existera plus.
Il y en aura suffisamment, de places, pour tout le monde. Nos mesures
incitatives pour la main-d'oeuvre auront porté leurs fruits. On s'est donné un
plan de match ambitieux. Ça entre en vigueur dans quatre ans, là, pas demain
matin ni le lendemain de l'adoption de la loi. Donc, on aura le temps de créer
des places pour chacun des enfants du Québec. Et donc, si ça ne s'applique plus en tant que pénurie de places,
bien, évidemment, ce désespoir-là des parents, il ne sera pas applicable.
Donc, on n'aura pas le même niveau de risque qu'amène la députée de Westmount—Saint-Louis.
Donc, moi, je vais conclure mon argumentaire
là-dessus, parce que je pense qu'on est d'accord d'être en désaccord là-dessus,
là. Je pense qu'on a deux visions qui s'opposent. Mais moi, je vous le dis, là,
si on fait ça, plus le droit d'avoir une gardienne le vendredi soir, sauf si
elle répond à ces conditions-là. Moi, je ne suis pas d'accord avec ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est juste que
c'est malheureux. J'entends le ministre, puis c'est bien d'avoir beaucoup
d'ambition, mais c'est parce qu'on n'a pas de boule en cristal. On n'a aucun
moyen de savoir qu'est-ce qui va arriver l'année prochaine, celle d'après,
celle d'après. On peut bien dire : On fait des annonces puis on va faire
quelque chose pour rejoindre les besoins sur le terrain, mais ça se peut que ça
ne va pas arriver. Le ministre lui-même avait fait des annonces, en novembre
2019, pour dire : 13 500 places rapidement, et on a seulement à
peine 4 000 places qui se sont fait développer. Alors, désolée, Mme
la Présidente, je... «I'll believe it when I see it». Tu sais, je vais le
croire quand je vais le voir.
Mais ça reste que, tu sais, il y a plein de
parents qui vont peut-être se questionner, qui vont peut-être penser qu'il y a
des enfants qui vont être laissés de côté, parce qu'on n'a pas mis en place des
mesures de sécurité pour protéger ces enfants, parce que ces mamans vont aller
quelque part pour trouver des places entre-temps. Il y a un... Quatre ans, ça peut être très long. Beaucoup de
choses peuvent arriver en quatre ans, tu sais. En tout cas, le ministre a
aussi dit qu'il va combler
8 000 places en milieu familial qui sont inoccupées, puis là on est
rendus à 25 000, 26 000. Je suis préoccupée, Mme la
Présidente. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Joliette.
Mme
Hivon : Oui. J'ai
juste une question pour le ministre, parce que je suis surprise quand il nous
parle de, par exemple, une gardienne du vendredi soir, là, une jeune gardienne
qui aurait son gardien averti, là. Je ne le suis pas sur cet argument-là, parce
que ça voudrait dire qu'à l'heure actuelle on ne peut pas faire ça, parce qu'en
ce moment tous ces critères-là s'appliquent quand on a x nombre d'enfants.
Donc, j'imagine qu'il y a quand même une flexibilité pour la gardienne parce
que... Sinon, j'aimerais ça que le ministre nous explique l'état des lieux, à
l'heure actuelle, pour tous les parents qui ont recours à une petite voisine de
14, 15 ans qui garde leurs enfants, là. Je suis une partie de
l'argumentaire du ministre, mais il me semble que ça, ça ne tient pas la route,
parce qu'en ce moment ce serait impossible de faire ça, si on suit la logique
du ministre.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, je... Comment
vous dirais-je bien ça? En fait, je vais dire ça de la façon suivante. Tantôt,
j'ai dit qu'il y avait deux éléments. D'abord, on resserre de façon importante
la sécurité, et, deuxièmement, on vient corriger, selon moi, ce qui représente
des incohérences... je ne sais pas trop, peut-être que ce n'est pas exactement
le bon mot que je devrais utiliser, mais venir régulariser certaines situations
qui, à mon sens, devraient être régularisées. Parce que c'est vrai
qu'actuellement ça pose problème, le gardiennage. Je ne veux pas alerter
personne, là, mais il reste que ça pose problème. Et moi, je pense que c'est
l'occasion, avec les deux articles qu'on vient d'adopter, là, de régulariser ça
et de permettre, donc, en plus de ça, une flexibilité, pour certains parents
qui ont besoin de dépannage, en resserrant, pour la très, très grande majorité,
pour la presque totalité des cas, par ailleurs, la sécurité.
Et là, si on introduit ça, bien là, on revient
en arrière pour, là, imposer des conditions à ces gardiennes, à ces nounous, à
ces voisines. Et moi, je pense que, les deux articles qu'on vient d'adopter, on
a bien fait de les adopter, là. Je pense qu'ils viennent régulariser et ils
viennent resserrer la sécurité. Donc, je pense qu'on devrait s'en tenir là puis
que ça... Ça, je ne pense pas que ça envoie le bon message.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons passer aux voix sur l'amendement de
l'article 6.1.
Mme Maccarone : Par appel nominal, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire : M. Lacombe
(Papineau)?
M. Lacombe : Contre.
Le Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
Le Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau :
Contre.
Le Secrétaire : Mme Proulx
(Côte-du-Sud)?
Mme Proulx (Côte-du-Sud) : Contre.
Le Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
Le Secrétaire : Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon :
Abstention.
Le Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Abstention. Donc, l'amendement à 6.1 est rejeté.
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
M. le député, oui.
M. Leduc : J'aimerais introduire un
amendement, s'il vous plaît, un autre 6.1.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Parfait. Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 35)
(Reprise à 16 h 54)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, si vous voulez
bien nous faire la lecture de votre amendement, s'il vous plaît.
M. Leduc : Merci, Mme la Présidente.
Ça va comme suit : Insérer, après l'article 6 du projet de loi :
6.1. À l'article 7 de la loi, dans le
quatrième paragraphe du premier alinéa, retirer les mots «au plus» avant les
mots «deux membres font partie du personnel du centre».
Ça donne, donc, une phrase très simple qui
donne :
«4° deux membres font partie [...] du centre;».
Si on va, pour explication, Mme la Présidente, à
l'article 7, donc, de la Loi sur les services de garde, on est en train
d'expliquer, à cet article-là, la composition du conseil d'administration des
OSBL qui pourraient recevoir un permis de centre de petite enfance délivré par
le ministre. Il y a cinq alinéas :
«1° il comprend au moins sept membres;
«2°
au moins les deux tiers des membres sont des parents usagers ou futurs usagers
des services fournis par le centre;
«3° au moins
un membre est issu du milieu des affaires ou du milieu institutionnel, social,
éducatif ou communautaire;». Très, très large.
4°, bon, dans la loi,
ça dit :
«4° au plus deux
membres font partie du personnel du centre;». On veut aller à :
«4° deux membres font
partie du personnel du centre; et
«5° aucun membre
n'est lié à un autre membre.»
Après ça, il y a quelques
dispositions, là, d'explications. Mais voilà à peu près ce qu'on souhaite comme
composition du conseil d'administration.
Les mots ayant un
sens, en particulier dans la rédaction du droit, en inscrivant «au plus deux
membres font partie du personnel du centre», on permet qu'il n'y ait aucun
membre qui fasse partie du personnel du centre. Si c'est un maximum, ce n'est donc pas une obligation. En
retirant «au plus», on veut venir préciser qu'en effet deux membres sont issus
du personnel du centre. Ce n'est pas une possibilité, ce n'est pas une option,
deux membres devraient faire partie du personnel du centre.
Je le dis comme ça,
j'ai hâte de voir le ministre, mais, potentiellement, ça pourrait être un
membre, mais c'est à discuter. Et on y va avec deux membres pour commencer,
comme c'est déjà comme ça dans la loi et que c'est là où on veut atterrir,
idéalement.
Une des raisons
derrière cet amendement, Mme la Présidente, c'est la grande diversité des
réalités, finalement, que ce «au plus» là génère dans les CPE. Selon ce qu'on a
lu et ce qu'on a eu comme échos du terrain, il y a plusieurs conséquences.
Donc, par exemple, il y a des CPE qui n'ont absolument aucun personnel sur
leurs C.A., il y en a qui peuvent en avoir un, des fois, il y en a qui en ont
deux. Et ça rend la chose un peu dommage, parce que le personnel du centre,
puis on l'a dit ad nauseam pendant le conflit de travail qu'on a connu
dans les dernières semaines, sont au coeur, au coeur de l'expertise, au coeur
de la réalité d'un CPE. Et le fait qu'il soit partie prenante du conseil
d'administration m'apparaît une plus-value incroyable dans la saine gestion et
la bonne prise de décision d'un conseil d'administration.
Le fait qu'on se
permette de peut-être en avoir ne me semble pas une façon de valoriser la
profession. Et je sais que c'est l'intention du ministre, à travers ce projet
de loi mais à travers l'ensemble de son parcours et de son oeuvre ici, en cette
enceinte, de valoriser cette profession-là. Il y a tout un programme de
main-d'oeuvre qui est mis en place, que j'ai vu passer il y a quelques jours.
C'est très bien, tout ça.
Ici, donc, c'est un
petit article, une petite intervention assez chirurgicale qui ne vient pas
complètement chambouler l'état des choses mais qui, au contraire, vient
s'assurer qu'on a du personnel, sur la place, qui prenne partie prenante des décisions d'un conseil d'administration,
et qui s'assure qu'on les valorise, en effet, comme on le souhaite,
comme on le dit, et qu'on passe, dans le fond, de la parole aux actes. Voilà.
Merci.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la Présidente. Bien, je sens que le collègue essaie de me
prendre par les sentiments, là.
Une voix :
...
M. Lacombe :
Bien, j'ai envie de dire, c'est... Je me répète, là, mais c'est une question
qu'on s'est posée, effectivement, parce que moi, le premier, je voulais bien
comprendre ce que ça engageait. Et ma première constatation, c'est qu'il n'y a
pas de consensus, pour des raisons qui appartiennent aux différents acteurs du
réseau, là. Mais il y a des gens, dans le réseau, qui nous disent que ce n'est
pas souhaitable d'obliger cette présence-là. Parce que c'est ce qui nous est demandé, là, par cette proposition, c'est
d'obliger. Puis je souligne, en plus, qu'il pourrait y avoir des enjeux
s'il y a des CPE où il n'y a pas d'employé, donc, qui souhaite le faire. Parce
qu'il reste que c'est un engagement bénévole. Pour avoir siégé au sein de
quelques conseils d'administration, je me rappelle les difficultés de recrutement que ça pouvait poser. Donc, il peut
très bien arriver, là, qu'il n'y ait pas d'intérêt de la part des employés.
Donc, qu'est-ce qu'on fait dans ce cas-là?
Je fais la
parenthèse, mais je reviens à dire qu'il n'y a pas de consensus actuellement.
Ça nous a été demandé, effectivement, là, par certains acteurs et ça nous a été
déconseillé aussi par certains autres acteurs. Et ce que j'ai proposé aux gens qui nous l'ont demandé, je pense, notamment,
aux gens de Valorisons ma profession, dont je respecte beaucoup le travail, avec qui j'essaie de collaborer du mieux
que je peux pour qu'on ait des initiatives communes, ce à quoi je me
suis engagé avec elles, c'est de dire : Partons de ce qu'on a déjà,
c'est-à-dire, il y a cette possibilité. Et moi, je l'encourage. Je pense
qu'effectivement, là, c'est une richesse d'avoir des gens du terrain sur le
conseil d'administration, j'entends, des employés. Donc, partons de cette
possibilité-là qui existe, d'avoir deux employés, faisons-en la promotion, mais
surtout encadrons-la mieux. Et actuellement elle n'est pas vraiment encadrée.
• (17 heures) •
Donc, l'engagement
que j'ai pris avec les gens de Valorisons ma profession, c'est de constituer un
guide de bonnes pratiques. Parce qu'elles nous disaient : Souvent, c'est
difficile. Au-delà même d'est-ce qu'on oblige ou on n'oblige pas, quand il y a
des parents... En fait, quand il y a des employés sur le C.A., comment on
encadre leur présence dans les cas de... bon, j'allais dire de conflits
d'intérêts ou, en tout cas, de sujets dont ils ne peuvent pas traiter parce que
ça concerne les ressources humaines, etc.? Ce qu'on se fait dire, c'est que,
souvent, les employés se sentent un peu comme des chiens dans des jeux de
quilles, qu'ils ne sont pas toujours à l'aise non plus d'être là.
Donc,
l'engagement que j'ai pris avec Valorisons ma profession, en conclusion, c'est
ça, c'est de travailler sur un guide pour
aider les directeurs, les directrices de CPE à bien naviguer... je devrais
dire, peut-être, aux présidents ou présidentes de C.A., là, de bien
naviguer à travers ça pour que les employés qui siègent, bien, retirent
vraiment tout ce qu'ils peuvent retirer, qu'ils soient... pas bien encadrés,
là, parce que le but, ce n'est pas de les limiter, mais, tu sais, qu'ils comprennent bien, que ce soit
clair, qu'il y ait des balises claires. Donc, c'est l'engagement que j'ai pris.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le député, oui.
M. Leduc :
Merci pour les commentaires, M. le ministre. C'est très bien, un guide.
D'accord. Je suis honnêtement un peu surpris que ça n'existe peut-être
pas déjà. Peut-être que ça existe dans certains CPE, avec la force des choses,
mais tant mieux s'il y a quelque chose de cohérent qui va pouvoir être préparé
par le ministère et transmis, là, à l'ensemble des nombreux C.A. de CPE du
Québec, tant mieux, mais ce n'est pas quelque chose qui est contradictoire avec
mon amendement. Ça peut très bien s'accompagner avec mon amendement. Puis qu'on
le fasse d'emblée, tant mieux. Ça aurait
été... N'importe qui, je pense, aurait eu... serait d'accord avec cette idée-là
de faire de bonnes pratiques de gestion.
Où tracer la ligne,
en effet, quand il y a des enjeux de ressources humaines? C'est normal puis ce
n'est pas la première institution, au Québec, qui a des représentants
d'employés sur son C.A. Moi, j'ai été longtemps impliqué à l'Université du Québec à Montréal dans mes jeunes années, et il y avait des
représentants d'employés de soutien, d'employés étudiants, d'étudiants qui
étaient élus par la population, etc. Et il y avait, en effet, toutes sortes de
guides où on pouvait permettre de naviguer à l'intérieur des potentiels
conflits d'intérêts, mais qui étaient somme toute assez rares.
Ça fait qu'un guide
là-dessus, tant mieux, c'est très bien, et je salue l'initiative, mais je ne
vois pas en quoi ça, ça s'oppose ou ça se substitue à la question de la présence...
de s'assurer de la présence du personnel des CPE sur les C.A. Précisons, là, ce
n'est pas un représentant du syndicat, là, hein, qui siège là. Il n'y a pas des
mandats syndicaux pour venir défendre x, y
affaire. Il y a certainement une réalité, une connaissance du terrain qu'il
transporte avec lui, puis ce qui est une très bonne chose, mais il ne
vient pas gérer des griefs, là, au C.A., au nom du syndicat. Alors, je pense
qu'il n'y a pas trop de craintes à y avoir là.
Le ministre mentionne
des oppositions à ça. Je serais curieux de l'entendre davantage sur qui,
exactement, s'oppose ou s'opposerait à une présence plus systématique du
personnel sur le conseil d'administration.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. Bien, vous avez raison, là, c'est-à-dire, ça ne
s'oppose pas. Et ce n'était pas ce que je voulais dire. Ce que je veux dire,
c'est qu'étant donné qu'il n'y a pas de consensus... Et ce n'était pas l'objet
non plus du projet de loi de s'attaquer... bien, en fait, de s'attarder à la
gouvernance. Donc, étant donné qu'il n'y avait pas de consensus, j'ai fait le
choix de ne pas me plonger là-dedans et plutôt d'y aller vers les éléments où
on avait... où j'avais l'intention d'aller. Mais j'ai bien entendu cette
demande-là, et c'est pour ça que je dis : Bien, je vais quand même poser
un geste en encadrant ça.
Je vais... Puis je
vais peut-être juste dire deux éléments. Je comprends aussi tout à fait, là,
que l'objectif est... ce n'est pas quelque chose dont j'ai peur, là. Parce que
je comprends très bien que l'objectif, ce n'est pas d'arriver là comme
mandataire du syndicat dans une logique d'affrontement, la preuve étant qu'on a
beaucoup... la moitié du réseau n'est pas
syndiquée, là. Donc, ça, je comprends, de toute façon, que... En tout cas, ce
n'est pas une crainte, moi, que j'ai, là. Je pense que le syndicat est
capable de très bien faire son travail.
L'autre élément que
je veux amener, bien, il y a des réticences, là, puis je vais le nommer, là, de
la part des cadres des CPE, donc de nos
directeurs, directrices de CPE qui oeuvrent au quotidien. Et ils les ont
nommées publiquement, donc je vais... Ça leur appartient, là. Et, moi,
ce que je dis, c'est qu'il n'y a pas de consensus, et, devant cette absence de
consensus, j'ai plutôt décidé de m'attaquer aux... ou de m'attarder aux
éléments qui étaient, selon moi, un peu plus porteurs, parce qu'il y a une
possibilité pour les employés de de participer au conseil d'administration.
Moi, je les encourage, je les encourage à le faire.
Et, comme je disais,
je n'ai pas de crainte qu'il y aurait un noyautage par le syndicat, là. Mais,
en même temps, il faut aussi toujours garder
à l'esprit que la priorité doit être donnée à la communauté, c'est-à-dire, oui,
je pense que les travailleurs doivent avoir un porte-voix, et c'est possible
jusqu'à deux sièges, mais il ne faut pas oublier qu'à la base c'est
comme ça que le réseau a été créé et géré par la communauté, pour la
communauté. Essentiellement, ce qu'on veut, c'est des membres de la communauté,
des parents utilisateurs, tu sais, qui utilisent le service, mais la porte,
elle est grande ouverte pour les employés, les éducatrices, les éducateurs qui
voudraient participer. Jusqu'à deux sièges leur sont réservés.
Puis, comme je l'ai
dit, devant ce manque de consensus, devant cette demande-là, on va... on ira...
Moi, je ne souhaite pas aller de l'avant, mais je fais quand même un pas en
disant : On va favoriser ça avec un guide de bonnes pratiques, qui nous a
aussi été demandé, puis ça a été bien accueilli. Ça fait que ça, mon collègue
aussi, là, nous souligne que c'est une bonne idée, selon lui. Donc, tant mieux,
on va aller de l'avant avec ça aussi.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le député.
M. Leduc : Oui. Merci, encore
une fois, pour les explications. Je comprends qu'il y a... en tout cas, à moins
qu'il y en ait d'autres que le ministre n'a
pas mentionnés, mais je comprends qu'il y a un groupe qui s'est opposé à ça. Est-ce
que c'est suffisant pour dire que le consensus est brisé? Je ne sais pas.
Au-delà
de ça, est-ce qu'il n'y a pas moyen d'atterrir sur un compromis pour s'assurer
qu'il y ait une présence? Là, il y a 1°, 2°. Bon, est-ce qu'on... Parce que, si
on revient à l'article 3°, on dit «au moins un membre est issu du milieu
des affaires», qu'on y va en faisant «au moins un», est-ce qu'on ne pourrait
pas dire, toujours pour le personnel du centre, «au moins un et au plus deux»
font partie du C.A.? Comme ça, on couperait la poire en deux. On s'assurerait
qu'il y ait une présence d'au moins une personne, mais on garde la possibilité
que ce soit juste un. Mais on n'impose pas que ce soit deux partout, là.
Peut-être que là logeaient les objections des cadres, que, là, il y ait beaucoup
d'employés sur l'ensemble des C.A. Est-ce qu'il n'y a pas là un compromis qu'on
pourrait trouver pour la journée aujourd'hui?
M. Lacombe :
Moi, je ne sais pas... Puis c'est important, là, parce que... Moi, en tout cas,
je ne sens pas une logique d'affrontement, là, dans ça avec les cadres et les
syndicats. Honnêtement, ce n'est pas un sujet, tu sais, qui m'a souvent été
amené. Oui, là, ça a été porté à mon attention, ça, c'est évident, c'est clair,
mais ce n'est pas un sujet, là, tu sais, qui
déchire... comment je pourrais dire, là, qui stimule les passions, là. Tu sais,
c'est quelque chose... On dit : Ce serait bien, etc., puis je ne
sens pas de logique d'affrontement. Donc, quand les cadres me disent :
Bien, nous, on a une opposition, ce n'est pas... ils ne sont pas agressifs, là,
dans leur opposition. C'est simplement que, pour eux, il y a des enjeux.
Et
on a de... Aussi, dans certains cas, on a de très petites installations. Donc,
ça veut dire très peu de membres du personnel. Et, de plus en plus, tu
sais, à la demande des gens du milieu et à la demande, notamment, des collègues
de l'opposition, et parce que je pense que c'est une excellente idée, on va
vers des petites installations dans les milieux plus ruraux. Donc, ça amène
tout ce défi-là aussi.
J'ai siégé, là, moi
aussi, comme étudiant, au C.A. de mon établissement scolaire, dans les
associations étudiantes. Et moi, je me rappelle... Je ne sais pas pour vous,
là, mais on avait des défis de recrutement, là. Et moi, je ne suis pas opposé du tout à la présence des
employés, mais je pense qu'il ne faut pas l'obliger. Parce que, si on l'oblige,
bien là, on pourrait se retrouver dans des situations où il n'y en a pas, là,
de candidat ou de candidate, surtout dans les plus petits CPE ou même dans
les plus gros aussi. Mais, lorsqu'ils souhaitent, bien, ils peuvent très bien,
là, se faire élire au C.A., comme les
parents, etc. Et moi, je les encourage à le faire. Mais ça gagnerait à être
mieux encadré. Donc, c'est là-dessus qu'on va se pencher.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée... M. le député, est-ce que vous aviez
terminé? Oui? Mme la députée de Joliette.
• (17 h 10) •
Mme Hivon :
Oui. Bien, je veux simplement dire que je suis en faveur de l'amendement qui
est proposé. Je pense qu'on parle beaucoup
de valoriser la profession puis je pense que c'est une autre manière de le
faire, de montrer que le personnel est assez important qu'il faut
s'assurer d'une présence minimale obligatoire du personnel sur le C.A. Puis, personnellement, je pense qu'elles...
je vais parler au féminin, là, parce que c'est majoritairement des femmes,
mais qu'elles ont beaucoup à apporter sur le C.A. aussi, à savoir tous les
enjeux qui peuvent se présenter au quotidien, toute la réflexion sur l'aspect éducatif
des choses, la prévisibilité. Ça fait que je pense que ce serait vraiment un
bienfait. Et je pense que ça aurait en plus l'effet important de valoriser.
Puis, quand on parle de l'importance puis de vouloir leur donner une plus
grande valorisation, je pense que c'est un moyen concret de le faire.
Et puis je crois
aussi que, la piste d'atterrissage que mon collègue apporte, qui pourrait être
un nouvel amendement ou un sous-amendement, si le ministre dit : C'est
peut-être trop contraignant que ce soit absolument deux membres... Bien, de dire : Au minimum un membre provient du
personnel du centre, dans un maximum de deux, je pense que ce serait
vraiment une piste intéressante puis un message fort à envoyer.
Puis je ne peux pas
croire... Puis, je veux dire, des fois, il faut stimuler l'intérêt aussi. Puis
moi, je pense qu'il y a de l'intérêt, en général, pour les membres du
personnel, d'être présents sur le C.A. C'est des gens qui prennent vraiment à
coeur ce qu'ils font, la dynamique de leur installation, puis tout ça. Puis, en
plus, je pense que, s'il arrivait que ce soit difficile à combler, bien, il y a
une pédagogie à faire aussi sur l'importance de ça. C'est aussi une manière de
s'impliquer puis de pouvoir faire une différence, comme on le fait tous dans
nos milieux, j'imagine, en politique, de parler de l'importance de
l'engagement.
Donc,
je pense que ce serait une belle piste. Puis je ne vois pas vraiment qui
pourrait s'opposer à ça, là, d'avoir un membre du personnel au moins,
avec un maximum de deux.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je trouve l'amendement intéressant. Puis, oui, je pense qu'on a tous
entendu la profession. Ça fait que je suis contente de voir qu'il y a
peut-être un mi-chemin qui est fait.
Mais moi, je veux
mieux comprendre, puis je pense que ce n'est pas tout le monde qui comprend
aussi, la composition d'un C.A. Est-ce que ça, c'est par installation ou par
CPE?
M. Lacombe :
C'est par corporation, donc non pas par installation, mais par corporation.
Mme Maccarone :
Ça fait que c'est par CPE. Ça fait que ça, ça veut dire qu'on peut avoir cinq
installations. Puis, prochainement, nous allons faire le débat sur... dans la
loi, c'est l'article 8.
Des voix : ...
Mme Maccarone :
Je peux...
La Présidente (Mme D'Amours) : S'il
vous plaît!
Mme Maccarone : Dans la loi,
c'est l'article 8. Parce que, là, on n'aura plus un maximum
d'installations, ça fait qu'un CPE peut
avoir plusieurs, plusieurs installations. Ça fait qu'un C.A. de... c'est écrit
«au moins sept membres» peut être responsable de 300, 400,
500 enfants à leur charge. Ça fait que, ça aussi, je veux mieux
comprendre. Parce que, si on dit qu'on veut avoir des limitations en ce qui
concerne le nombre de personnels, est-ce qu'on peut penser peut-être à une
proportion? Parce que, si c'est par corporation, ça fait que c'est juste...
Encore une fois, ça se peut que je m'exprime
mal. Mais, mettons, on a un CPE. Moi, je vais faire le parallèle avec une
commission scolaire parce que c'est ça que je comprends bien. Ça fait que, dans
une commission scolaire, on a un territoire.
Là, on n'aura plus de territoire. Ça va être comme une commission scolaire qui
peut avoir le territoire de la province du Québec. Je peux avoir autant
d'écoles que je veux, puis je vais avoir une directrice générale, puis je vais avoir un conseil d'administration pour je
ne sais pas combien d'enfants, parce que, là, on va enlever les critères.
Parce que, là, ça ne serait plus, prochainement, dans cinq installations. Là,
on n'aura plus cinq installations. Ça, ça va partir dans le prochain article.
Ça fait que ça, ça veut dire qu'on peut avoir un
C.A. qui va être responsable de plusieurs enfants, mais on dit qu'on veut limiter le nombre d'enseignants,
d'éducatrices qui vont siéger. Est-ce que, peut-être, on peut penser à un
ratio, une proportion? Ça fait que, si, mettons...
L'exemple que le ministre, il dit, c'est très
intéressant. On est dans un milieu plus rural, on aura peut-être de la
difficulté d'avoir plus qu'un membre de l'équipe qui siège sur un C.A. parce
que c'est quand même petit comme installation, comme corporation, on n'a pas
beaucoup de gens qui ont de la disponibilité pour venir puis on ne veut pas
mettre des limitations. Il ne peut pas faire la composition d'un C.A. parce
qu'on n'a pas assez de personnel qui lève la main, qui sont disponibles pour se
rejoindre. Mais, si, mettons, on dit que, là, on a C.A. qui va avoir un minimum
de 20 personnes, parce que, là, on a un territoire qui est très vaste...
Parce que, dans le fond, ce qui arrive prochainement, c'est : Il n'y a
rien qui va empêcher un CPE qui a des installations à Laval d'en ouvrir en
Abitibi.
Ça fait qu'encore une fois, si je fais le
parallèle avec ma commission scolaire, je peux avoir... Admettons, on n'aurait
plus juste une commission... On a 17 régions, on a 72 commissions
scolaires, neuf sont anglophones, trois sont projets particuliers pour les
autochtones. Là, on n'aura plus ça, là, il n'y aura plus de territoire. Ça va
être vraiment... Si je suis à Laval, puis
moi, là, je veux en ouvrir en Abitibi, bien, ça va être le même C.A. qui va
desservir tout ce grand territoire puis tous ces enfants.
Ça fait qu'est-ce qu'on a un moyen de trouver un
juste milieu? C'est aussi une préoccupation qui était soulevée par la CSN, qui
ont dit : Est-ce qu'on a un moyen de trouver un juste milieu pour
s'assurer qu'on a une bonne représentation
aussi des éducatrices autour de la table? Vous voyez ce que j'essaie
d'expliquer, là. Je veux juste m'assurer que c'est clair.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Avant de poursuivre, j'ai besoin de votre consentement pour le remplacement
du député d'Hochelaga-Maisonneuve par la députée de Sherbrooke. Est-ce que j'ai
votre consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Donc, vous pouvez poursuivre. M. le ministre, à vous la parole.
M. Lacombe : Bien, en tout cas,
je vais évacuer toute la portion du cinq installations ou plus parce que je
pense qu'on pourrait en parler au prochain, mais... au prochain article. Mais,
ceci dit, la plupart... Des CPE à plus de trois installations, c'est assez rare
dans le réseau, là. Ça fait qu'on aura l'occasion d'en reparler.
Mais il reste que je... Bien, en fait, deux
choses. La première, là, c'est... Je suis allé faire une annonce dans un CPE,
là, en fin de semaine. C'est un bon exemple, tout petit CPE, 32 places. Et
là je ne connais pas la composition de son C.A., là, donc je ne veux pas dire
n'importe quoi. Mais il se pourrait, là, qu'un petit CPE comme ça n'ait pas de
membre intéressé à rester le soir. Il y en a qui ne sont pas syndiqués, où il y
a moins de mobilisation. Et ça, ce n'est peut-être pas dans leur intérêt. Ça ne
leur tente peut-être pas, là, de rester, le soir, pour faire des rencontres. Et
c'est pour ça que je dis : Obliger ça, il n'y a pas de consensus non plus.
Je parlais de l'association des cadres tantôt, mais il n'y a pas juste
l'association des cadres, là, tu sais. Et je pense que c'est un sujet qui
mérite encore d'être discuté, mûri dans le réseau. Et je pense que le fruit
n'est pas encore assez mûr, parce qu'il y a une division là, assez importante.
Et il y a la position syndicale, oui, mais il y a aussi la position des CPE,
là, qui est différente. Donc, je pense qu'il faut être prudents.
Mais, comme je le disais tantôt, je ne veux pas
rester non plus les bras croisés, donc c'est pour ça que j'ai déjà convenu de
dire : Moi, je veux quand même favoriser ça le plus possible puis mettre
en place des outils, un guide pour être capable de faire en sorte que ça se
passe mieux pour les employés qui sont là, et plus facilement.
Et, sur la question de la proportion, question
intéressante, mais qui m'amène tout de suite une sous-question... On se
croirait dans un point de presse, «qui m'amène tout de suite une
sous-question». Le même enjeu se pose pour les parents, là. Donc, est-ce que,
plus il y a d'enfants dans la corporation, plus il y a d'installations, plus on
augmente le poids relatif des éducatrices, des éducateurs, du personnel sur le
C.A., plus, donc, nécessairement, on réduit celui des parents, alors qu'à la
base ce qu'on veut, c'est que ce soit géré par la communauté et pas par le personnel? Donc, je pense que, là, il y aurait peut-être
un... On jase, là, je comprends, là. Tu sais, là, je pense, si on réfléchit à voix haute, qu'il y aurait un enjeu,
là, parce que les parents se retrouveraient avec un poids qui diminuerait.
Donc, moi, je vous dis, je suis à l'aise, là. Je
comprends les demandes de part et d'autre, mais je pense qu'étant donné qu'il
n'y a pas de consensus la meilleure solution est entre les deux, là, prendre ce
qu'on a, possibilité de deux, favoriser ça, exploiter ça au maximum, parce que
ce n'est pas encore exploité au maximum, donner des outils, un guide. Puis je
pense qu'on aura peut-être la formule gagnante.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Je pense que c'est
le moment d'avoir le débat, parce que ça va être trop tard rendu au prochain
article, où on va changer la nature, un peu, de territoire et le nombre
d'installations qu'un CPE peut avoir. J'entends les craintes du ministre puis
je partage tout à fait. La responsabilité devrait être en majorité dans les
mains des parents.
Ça fait que je veux encore faire le parallèle
dans le réseau scolaire. Sur un conseil d'établissement, dans une plus petite
école, mettons, dans une école primaire, on n'a pas le même nombre de parents
qu'on aura sur le conseil d'établissement d'une école secondaire. C'est
différent. On a moins de parents. C'est six, mettons, à l'école primaire puis
ça va être huit à l'école secondaire, parce que c'est une plus grande
population. Ça fait qu'on change la proportion puis le ratio qui est nécessaire
pour siéger pour avoir la composition de notre conseil d'établissement, qui est
l'équivalent d'un C.A. local. Mais ça reste que les parents ont toujours la
majorité autour de la table, puis c'est modulé en tenant en compte du nombre
d'élèves qui sont inscrits à l'école. Ça fait que, comme ça, on assure que la
représentativité des parents et du personnel au sein du C.A., ou de CE, est
bien établie, puis une belle réflexion de la communauté.
La crainte, c'est que... Puis ce n'est pas
nécessairement que je suis contre le prochain article. Ce n'est pas ça. Je veux
juste mieux comprendre, parce que, là, on est en train de dénaturer un peu ce
qu'est un CPE. Tu sais, c'est local, c'est communautaire, puis là on va ouvrir
la champlure pour avoir plein d'installations qui... On va jaser de ça rendu au
prochain article, mais c'est parce qu'ici, quand on parle de la composition des
C.A., on a une occasion en or d'avoir quelque chose qui est peut-être ajusté
pour s'assurer, si on parle d'un nombre de personnes, un nombre d'enfants...
Là, on peut vraiment avoir une bonne représentativité autour de la table. Tu
sais, je...
• (17 h 20) •
M. Lacombe : Je comprends. Bien, on
aura une discussion intéressante. Merci, Mme la Présidente. Ce sera
intéressant, la discussion sur le prochain article, parce que je pense que ça
va vous rassurer, là, la réflexion qu'on a eue là-dessus.
Mais je reviens encore à dire, je me répète,
mais il n'y a pas de consensus. Et, si on va de l'avant avec ça, je le dis
respectueusement, c'est de prendre parti pour une des parties, c'est-à-dire qui
nous demande de le faire, puis c'est occulter le fait qu'il y a une autre
partie du réseau qui nous dit : Nous, là, on ne pense pas que c'est une
bonne idée actuellement, faire ça.
Mme Maccarone : C'est quoi, la
préoccupation? C'est quoi, le... Vous avez dit «déconseillé». Pourquoi que
c'est déconseillé? Quelle est la
préoccupation, à part du plus petit milieu rural, où je comprends que ça va
être peut-être difficile de dire : Aïe! il faut que ce soit
absolument deux, puis on a de la misère à trouver deux? Mais c'est quoi, les
préoccupations?
M. Lacombe : Bien, j'en ai soulevé
quelques-unes. Je ne veux pas me faire le porte-parole puis prendre fait et
cause pour eux, parce que, justement, je dis : Devant cette absence de
consensus, et étant donné que, pour moi, ce n'était
pas une question majeure dans le projet de loi, ce n'est pas m'intéresser ou
m'attarder à la gouvernance, ce n'était pas un des buts du projet de
loi... Donc, intentionnellement, j'ai dit : Il n'y a pas de consensus, je
ne toucherai pas à ça, sinon qu'en
encourageant. Et ça, il y avait un consensus autour de ça, encourager la participation
et mieux l'encadrer. Donc, je ne voudrais pas me faire le porte-parole
de ceux qui sont contre puis là être en opposition avec ceux qui veulent. Je
préfère, moi, dire : Il n'y a pas de consensus. Et, comme je le dis, ce
n'était pas au coeur du projet de loi.
Donc, je pense qu'il faut respecter le fait...
Et ce n'est pas des méchantes personnes, là, malintentionnées qui nous disent
que ce n'est pas une bonne idée, là. C'est des gens qui sont dans ces OBNL, là,
qui nous disent, là : Nous, on le connaît aussi, le réseau, puis on a une
autre vision de la situation.
Donc, moi, je pense qu'il y a des bons arguments
des deux côtés, mais que, devant l'absence de consensus, et je me répète, parce
que ce n'était pas mon objectif de modifier la gouvernance, bien, j'ai décidé
de plutôt améliorer ce qui était là, ce qui fait consensus.
Mme Maccarone : Sans savoir c'est
quoi qui est déconseillé, sans savoir c'est quoi, les préoccupations, c'est
difficile pour moi de faire un débat, parce que, pour moi, je trouve que c'est
juste... surtout qu'on s'en vient à changer le territoire, le nombre de places
que les CPE vont avoir la possibilité d'ouvrir. Ça fait que ça va de main en
main de dire : Si on va faire ceci, bien, c'est clair, il faut avoir une
discussion en ce qui concerne la gouvernance.
Je comprends aussi ce que le ministre, il dit,
ça ne fait pas... ce n'était pas nécessairement ce qui était souhaité quand il
a déposé son projet de loi, mais ça va ensemble. Là, on va parler de
territoire, on va parler de nombre d'enfants, ça fait que, la gouvernance, je
pense que c'est le moment d'avoir le débat. Ça fait que c'est pour ça que je
trouve l'article qui est introduit intéressant.
M. Lacombe :
...
Mme Maccarone : Bien, c'est sûr, il
y a...
M. Lacombe : Si vous...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
laisse terminer la députée. S'il vous plaît.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Je sais que c'est difficile. Moi aussi, j'ai envie juste de
faire... Oui. Mais, pour vrai, je pense que le parallèle avec le réseau
scolaire, c'est important de prendre en considération, parce qu'on ne voudrait
pas avoir un C.A. pour 10 000 enfants. Je sais que ce ne serait
peut-être pas le cas, on exagère, mais, mettons, un C.A. pour 500 enfants,
puis on a seulement une éducatrice qui siège au C.A. C'est quand même
500 enfants, puis ça peut être un territoire qui est très grand. L'est de
Laval et l'ouest de Laval, ce n'est pas nécessairement les mêmes enjeux, ce
n'est pas nécessairement les mêmes préoccupations; quand on parle de Chomedey
en comparaison avec Fabreville, ce n'est pas les mêmes enjeux; quand on parle
avec l'est de Montréal, l'ouest de Montréal, ce n'est pas les mêmes enjeux,
alors, d'où l'importance, peut-être, d'avoir plus de spécialistes, de
reconnaître les spécificités de chaque territoire en assurant qu'on aura le
monde qui sont importants autour de la table puis de s'assurer qu'il y aura un
équilibre. Une éducatrice pour 500 enfants, ce n'est peut-être pas un
équilibre qui est souhaité. Et on a une occasion en or de s'assurer qu'on aura
une belle représentativité.
Puis, comme j'ai dit, j'ai de la difficulté à imaginer
pourquoi on ne voudrait pas ça. Ça fonctionne très bien dans le réseau
scolaire. Le ministre a maintenant un tout-petit qui fréquente l'école, qui...
Oui, c'est ça, il n'est plus tout petit, il
est grand. Et je peux témoigner que ça fonctionne très bien, parce qu'il y a un
bel équilibre. On a six parents puis on a trois corps professionnels, on
a... représentatifs de...
M. Lacombe : ...
Mme Maccarone : ...oui, merci,
représentants des services de garde. On a la directrice d'école qui est là et
on a un bénévole ou un membre de la communauté qui siège. Ça fait que c'est
vraiment une représentativité de la communauté. Les parents ont la majorité.
C'est toujours un parent qui est élu comme président, ça fait que... ou
présidente. Ça fait que ça fonctionne bien. Mais on a au moins deux personnes,
puis, quand c'est réseau... quand on arrive
que c'est l'école secondaire, c'est quatre. Ça fait que, c'est ça, on augmente
le nombre de personnels pour s'assurer qu'il y aura une... ah! je ne dis
pas comme il faut...
Une voix : ...
Mme Maccarone : ... une
représentation autour de la table qui est équitable, sans enlever le rôle des
parents, parce que c'est eux qui vont
recevoir le service, dans le fond, pour leurs enfants. C'est juste...
500 enfants, ça peut être ça.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, ça, c'est le
débat pour le prochain article, là. Parce que, si on veut débattre d'est-ce que
ça prend un C.A... Je vais vulgariser, mais, si on veut débattre de ça prend un
C.A. par combien d'installations, ça, c'est le prochain. Si on veut débattre du
fait qu'un C.A. pour représenter 500 enfants, ce n'est pas assez, c'est le
prochain article. Puis, moi, ça me fera plaisir, là, d'avoir une discussion
là-dessus. J'ai plein de superéléments d'information à partager. Je pense, ça
va rassurer tout le monde.
Mais là ce qui nous intéresse, c'est dans quelle
proportion, dans un C.A., peu importe il y en aura combien, de C.A., là, peu
importe si on parle d'un C.A. par 100 enfants, par 200, par 300, par
illimité, dans quelle proportion il doit y avoir des éducatrices. Moi, je pense
qu'il ne faut pas y aller en proportion, comme je l'ai dit tantôt, parce que sinon on fait diminuer le poids des parents. Je
pense qu'il faut que tout ça reste... Et moi, je ne suis pas en train de dire,
là, que je ne veux pas que les éducatrices soient là, je suis en train de
dire : Il n'y a pas de consensus.
Le syndicat a des bons points, mais les gens qui
font vivre nos CPE au quotidien, là, en ont aussi des bons. Et il y a presque
la moitié du réseau qui n'est pas syndiqué non plus. Donc, je pense qu'il faut
juste comprendre qu'il n'y a pas de
consensus. Et moi, je ne veux pas embarquer dans ce débat-là parce qu'il n'y a
pas de consensus. Je préfère partir de ce qui fait consensus,
c'est-à-dire prendre ça, ce qui existe, puis l'améliorer. Ça, il y a un
consensus autour de ça. Et il n'y a
personne, là... La maison n'est pas en feu, là. Je pense que, plutôt que de
prendre juste une partie... les arguments d'une, des deux parties puis
d'aller de l'avant avec ça, je ne suis pas sûr, là, qu'actuellement c'est la
bonne chose à faire.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Je ne sais pas quoi
dire, Mme la Présidente. Je lis le prochain article, puis on ne parle pas du
nombre de C.A, si ça devrait être un C.A. par CPE. Pour moi, ça, ce n'est pas
clair. Puis ça va être une question quand on va débattre le prochain article,
mais c'est parce que c'est ici qu'on parle, c'est dans cet article qu'on parle
de la composition.
M.
Lacombe : Je peux peut-être préciser, là, peut-être juste pour que...
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : O.K. Ce que je veux dire, c'est qu'ici, là, on parle... peu importe
combien il y a d'installations, on
dit, quand il y a un C.A., de quel type de personnes doit être constitué le
C.A. Ça, c'est un débat qui est autoportant, là, parce qu'après ça on peut décider : Est-ce qu'une corporation
peut avoir une, deux, trois, quatre, cinq installations? Jusqu'à combien d'enfants? Ça, ce sera le débat du
prochain article. Mais la composition du conseil d'administration...
Puis
là tantôt je semblais comprendre que vous disiez : Bien, plus il y
aura d'enfants, plus il doit y avoir d'éducatrices. Mais, si on fait ça, plus
il y a d'éducatrices, moins il y a de parents. Et moi, je pense qu'il ne faut
pas... Sinon, on ferait gonfler le nombre de membres du conseil
d'administration, peut-être, je ne sais pas, mais, moi, tout ce que je veux
dire, là, c'est qu'il n'y a pas de consensus. Puis je pense que la parole du
syndicat ne vaut pas plus que celle des gens qui font vivre nos CPE, les
directeurs, les directrices, au quotidien, et le contraire est aussi vrai, la
parole des directeurs, directrices ne vaut pas plus.
Je
pense que... Étant donné qu'il y a une absence de consensus et que ce n'est pas
un sujet qui est urgent, qui est au coeur du projet de loi, moi, j'ai décidé de
ne pas faire de changement à ça mais plutôt d'améliorer ce qui existe déjà.
Mais, ceci dit, j'ai
hâte qu'on... Je ne dis pas ça parce que je suis pressé, là, mais ça me donne
envie de parler du prochain article, où je pense qu'il y aura des discussions
intéressantes, notamment pour l'Est du Québec, les régions plus rurales.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
• (17 h 30) •
Mme
Maccarone : Moi, je ne propose pas de limiter le nombre de parents si
on va augmenter le nombre d'éducatrices autour de la table, mais, oui, il faut
augmenter le nombre de parents. Comme j'ai dit, c'est le même parallèle dans le
réseau scolaire : on augmente le nombre de parents et, en conséquence, on
augmente le nombre de membres d'équipe-école qui vont aussi siéger puis avoir
un vote autour de la table. C'est une question d'équité. Ce n'est pas nécessairement
le discours des syndicats.
Pour moi, je parle
comme parent, moi, j'ai trouvé que c'était très intéressant d'avoir plus qu'une
personne, deux personnes de l'équipe-école qui siégeaient autour de la table,
parce que, là, on amène un vrai dialogue. Là, je comprends très bien. Puis ça
se peut qu'on va avoir une divergence d'opinions, parce que ce n'est pas parce
qu'on a deux éducatrices autour de la table qu'ils vont être toujours alignés
puis toujours avoir la même opinion. La preuve, c'est qu'on est 125 députés
puis on a probablement 125 opinions autour de la table.
Ça fait que c'est
d'avoir un certain équilibre autour de la table. C'est ça que je cherche. Ce
n'est pas une question de c'est parce qu'il y a un groupe qui souhaite
puis un autre groupe qui ne souhaite pas. Je pense que c'est la façon de faire
les choses pour s'assurer que les parents sont aussi bien informés puis
comprend aussi la réalité de comment ça se passe à l'intérieur de leur
installation. C'est la communication, c'est la façon de faire des échanges.
C'est juste... Pour
moi, je voyais ça comme la vision, surtout que, comme j'ai mentionné d'emblée,
le prochain article, que, je comprends, le ministre a hâte de débattre, nous
aussi, on va avoir un gros changement en ce qui concerne la nature d'un CPE sur
le terrain. Alors, peut-être, on est mieux de penser à ce serait quoi, la gouvernance
pour cette nouvelle définition de territoire, et donc de places qu'un CPE peut
avoir dans sa corporation.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Oui. Moi, je voulais juste porter à l'attention du ministre... Je ne répéterai
pas tous mes arguments de tout à l'heure, mais je pense que c'est vraiment une
manière forte d'avoir un C.A. représentatif de la réalité du quotidien, que
c'est une manière forte de valoriser les membres du personnel. Et la personne
qui est évidemment la directrice, donc, du CPE, elle, elle est là... je veux
dire, elle n'est pas là comme membre formel, mais elle est là d'office et elle
peut prendre la parole, et tout ça. Et je pense que ce serait juste normal
qu'il y ait un membre du C.A., comme on le voit dans plein d'instances où le
personnel est représenté au moins avec une voix.
Le ministre nous
dit : Il n'y a pas de consensus. Je comprends. Il y a plusieurs, quand
même, changements, puis on va en voir plusieurs, dans le projet de loi, où il
n'y a pas une unanimité ni un consensus sur certaines choses. Il y a beaucoup
d'opinions, puis le ministre arrive, puis, à un moment donné, il tranche. Moi,
je l'invite à trancher en faveur de la présence d'au moins une personne du
personnel. Je pense que c'est vraiment une voie de passage qui serait
intéressante, là, qui ne vient pas tout déséquilibrer ce qu'on a comme
représentativité sur le C.A., qui laisse le rôle, aux parents, nettement
prédominant mais qui apporte vraiment quelque chose qui serait enrichissant.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Simplement pour vous dire que moi... bon, en
tout cas, moi, je serais prête à voter sur
cet amendement-là, mais je vais en avoir un autre qui vient chercher le
consensus, je crois, qui vient prévoir qu'il y ait au moins un, au plus
deux membres du personnel. Donc, je vous signifie que j'ai cette proposition-là
qui s'en vient. L'amendement est prêt.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? S'il n'y a pas d'autre
commentaire, je suis prête à mettre aux voix l'amendement de
l'article 6.1.
M.
Lacombe : Mais ça, c'est votre amendement, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui.
M. Lacombe : Donc, est-ce que vous voulez qu'on le vote puis vous allez en redéposer
un autre après? Vous ne voulez pas le retirer puis on... Je ne suis pas
spécialiste de la procédure.
Mme Labrie :
On peut faire les deux, puis là on va le voter, puis...
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le ministre. Donc, je suis prête à mettre aux voix l'amendement
de l'article 6.1. Est-ce que l'amendement est adopté ou rejeté?
Mme Hivon :
...par appel nominal.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. M. le secrétaire, vote par appel nominal, s'il
vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Pour.
Le
Secrétaire : M. Lacombe (Papineau)?
M. Lacombe :
Contre.
Le
Secrétaire : Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance :
Contre.
Le
Secrétaire : Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau : Contre.
Le
Secrétaire : Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Contre.
Le
Secrétaire : Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Contre.
Le
Secrétaire : Mme Proulx (Côte-du-Sud)?
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : Contre.
Le
Secrétaire : Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon :
Pour.
Le
Secrétaire : Mme D'Amours (Mirabel)?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Abstention. Donc, l'article 6.1... l'amendement de
l'article 6.1 est rejeté. Et, si je comprends bien, vous voulez déposer un
autre amendement.
Donc, je demande la
suspension quelques minutes de nos travaux.
(Suspension de la séance à
17 h 35)
(Reprise à 17 h 40)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la députée de Sherbrooke, si vous voulez bien nous
faire la lecture de votre amendement, s'il vous plaît.
Mme
Labrie : Bien sûr, Mme la Présidente. Donc, article 6.1 :
Insérer, après l'article 6 du projet de loi :
6.1. À
l'article 7 de la loi, dans le quatrième paragraphe du premier alinéa,
ajouter les mots «au moins un et» avant les mots «au plus deux membres font
partie du personnel du centre».
Le paragraphe se lira
comme suit :
«4° au moins un et au
plus deux membres font partie du personnel du centre;».
Je pense qu'on a ici
une position de compromis qui est intéressante. J'aimerais rappeler au ministre
que ce n'est pas nécessairement une demande syndicale, la demande qu'on défend
ici. C'était porté par Valorisons ma profession, qui est une association qui
est non syndicale, qui le répète régulièrement. D'ailleurs, c'est important
pour eux parce qu'ils ne sont pas dans ces dynamiques-là. Ils représentent
également des membres du personnel qui ne sont pas nécessairement syndiqués.
Donc, je le précise.
On l'a dit à
plusieurs reprises, là, les CPE sont basés sur un mode de gestion qui implique
la communauté. Pour moi, les membres du personnel font partie de cette
communauté-là. Ils font partie de la grande famille des CPE, comme les familles
dont l'enfant fréquente l'installation. Donc, pour moi, d'aller préciser qu'il
va y avoir au moins un membre du personnel, ça me semble très raisonnable.
Puis je peux
comprendre l'enjeu de recrutement qu'on nous mentionne ici, mais je pense que
c'est un enjeu qui existe également pour les
parents qui ont des enfants en bas âge, pour qui ce n'est pas toujours facile de
s'impliquer. Puis il y a quand
même... La loi prévoit quand même qu'il faut qu'il y ait au minimum deux tiers
des membres du C.A. qui sont des parents, et puis semble-t-il que ça n'a pas
posé problème jusqu'à maintenant. Donc, moi, je pense qu'on peut aller
de l'avant avec ce minimum-là pour le fonctionnement d'un CPE.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, essentiellement, les mêmes arguments, là, que je ne répéterai pas,
les mêmes arguments que tantôt, auxquels je vais ajouter, parce que je
l'ai dit hors micro pendant la suspension, un argument, là, qui... légal, juridique qui pourrait militer aussi en faveur de
la prudence, c'est que, s'il y a une obligation et qu'il y aurait un mouvement
concerté, par exemple, parce qu'on comprend que les employés ont parfois, avec
raison, des revendications sur leurs conditions de travail, et là je ne juge
pas que... Je comprends, là, que, souvent, c'est très justifié, mais, si un des
moyens de pression était, par exemple, de
démissionner du C.A., que le C.A. avait pourtant l'obligation de compter au
moins un membre, et que, là, il y avait une vacance, bien, légalement, ce qu'on
me souligne, là, c'est qu'il pourrait y avoir enjeu de validité de
fonctionnement du C.A. On ne retrouve pas cette dynamique-là, évidemment, avec
les parents, là, à moins que le feu soit pris, puis là ça se finirait par une
tutelle, là, du ministère, là. Mais, tu sais, les parents... C'est inimaginable
de voir que les parents démissionneraient en bloc, comme je vous dis, à part
s'il y avait vraiment un cas extrême, duquel on se mêlerait, évidemment. Mais
j'ajoute cet argument-là peut-être pour dire : Il n'y a pas de consensus,
donc ne touchons pas à ça, à mon sens.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Sauf erreur, là, je m'excuse si je me trompe, mais il y a quand même d'autres
organisations qui ont des membres du personnel qui sont de base sur le conseil
d'administration, je pense aux cégeps, si je ne me trompe pas, des membres qui sont syndiqués, là, puis ça n'a pas été une
objection à faire en sorte qu'ils puissent siéger sur, les membres, des conseils d'administration,
même si, dans leur cas aussi, ça pourrait tout à fait, effectivement, être
un moyen de pression de décider d'arrêter de participer aux réunions. Ça n'a
pas été un obstacle.
Moi, je pensais que
ça ne doit pas nous empêcher de préciser ici que les membres doivent faire
partie du conseil d'administration. On s'entend que ce n'est pas des situations
qui sont non plus récurrentes, les situations dont le ministre parle. On
souhaite vivement que les négociations, quand elles ont lieu, soient de courte
durée, que les deux parties s'écoutent sans avoir besoin d'exercer des moyens
de pression plus lourds. Donc, moi, je pense qu'on ne doit pas s'empêcher de
faire ça, puis c'est... Déjà qu'on n'a pas réussi à faire ajouter à la loi des
modifications pour valoriser la profession des membres du personnel, je pense
que ça, ici, ce serait une autre manière d'y arriver.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres interventions? Oui, Mme la députée de
Joliette.
Mme Hivon :
Je vais simplement réitérer que je suis tout à fait en faveur de cet amendement.
Si ma collègue ne l'avait pas présenté, je l'aurais présenté moi-même. Je pense
que les arguments qui nous ont été soumis par le groupe Valorisons ma
profession, qui fait un supertravail au-delà des lignes syndicales, qui
représente des gens de différents milieux, syndiqués, non syndiqués, c'étaient
des arguments forts, et je vois mal comment on passerait à côté de ce... de pouvoir bénéficier de cette
voie-là sur les conseils d'administration des CPE. Je pense que c'est un moyen
d'être branché sur ce qui se passe. Je pense que c'est un moyen aussi de
valoriser la profession.
Et puis moi non plus,
disons, que l'argument légal des risques de dysfonctionnement ou de paralysie,
je ne pense pas que c'est l'argument qui devrait emporter tous les éléments
positifs qui viendraient avec cet ajout-là, parce qu'à ce compte-là il y aurait énormément de possibilités déjà dans les
lois du Québec de mener à ça, là, parce qu'il y a souvent, même, des commissions, des comités
paritaires, puis tout ça, là. Donc, il y aurait toute une réflexion à y avoir
là. Donc, je ne voudrais pas que ce soit ce qui emporte cette, je pense,
plaidoirie-là qui nous a été faite avec beaucoup d'engagement et, je dirais, de
bien-fondé de la part de Valorisons ma profession.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Moi aussi,
je veux dire que je trouve que l'amendement est très juste et très important,
ça fait que... de ne pas répéter ce que les collègues ont dit, mais, encore une
fois, c'est vrai, c'est une belle façon de valoriser la profession.
Puis j'aurais
deux questions pour le ministre. Un, je comprends que le ministre ne veut pas
être le porte-parole des groupes, tout à fait. Je ne demande pas
nécessairement qu'il s'abonne à un envers l'autre. Je comprends, il faut être
neutre et il faut entendre tous les arguments, mais il a dit plusieurs fois
qu'il n'y a pas de consensus. J'aimerais savoir au moins qu'est-ce qu'il a
entendu qui n'est pas consensuel en ce qui concerne un tel amendement ou un tel
article, parce que, pour moi, j'ai de la misère à comprendre pourquoi pas. Je
pense qu'on a tous dit ça. Puis je ne lui demande
pas de dire : Je suis le porte-parole de tel organisme. Mais qu'est-ce
qu'il a entendu comme préoccupations?
Puis la
deuxième question que j'aurais, ou peut-être juste de partager avec le
ministre... Si jamais on arrive dans une situation où on a de la misère à
convoquer le C.A. parce qu'il y a un manque de représentativité autour de la
table, le ministre a aussi un moyen d'accompagner ces personnes. C'est la même
chose... Encore une fois, pour faire le parallèle, dans le réseau scolaire, ça
arrive. Ça arrive, puis le conseil d'administration du centre de services scolaire ou le conseil des commissaires de la
commission scolaire a le pouvoir d'accompagner un conseil d'établissement
dans l'éventualité qu'on a de la difficulté à convoquer tous les membres parce
qu'on a un manque de représentants autour de la table. Ça fait que je pense
qu'on a aussi un parallèle qu'on peut faire puis d'où on peut s'inspirer si
jamais on se retrouve dans cette situation malheureuse. Mais il faut prévoir
peut-être sur le terrain que ça peut arriver si jamais un tel amendement serait
adopté. Ça fait que juste pour dire qu'on a de l'inspiration ailleurs.
Mais je veux vraiment mieux comprendre qu'est-ce
qu'il a entendu, comme, des gens qui sont opposés à un tel changement dans la
composition d'un C.A.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des interventions? M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, je ne vais pas
répéter tout ce que j'ai dit, là, mais c'est essentiellement ce que je vous ai expliqué dans les 15, 20 dernières minutes,
là. Donc, je pense que j'ai déjà tout mentionné ces arguments-là, là.
Évidemment, ça m'est venu des gens
qui sont opposés mais aussi de nos experts au ministère. Donc, quand on met
tout ça ensemble, ce qu'on voit, c'est qu'il n'y a pas de consensus.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. D'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Sauf qu'il n'y a pas
de réponse à cette réponse. Je n'ai pas entendu concrètement... Concrètement,
c'est quoi, les préoccupations? Pourquoi ne pas...
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien là, ça fait
20 minutes que je vous explique, là, très calmement, en disant : Moi,
je ne suis pas nécessairement en train de vous dire, là, que ce n'est pas une
bonne idée puis que je suis contre. Je ne suis pas en train de vous dire non plus,
évidemment, que je vais voter en faveur, mais je suis en train de vous
dire : Il n'y a pas de consensus. Puis je vous ai expliqué... Il y a
effectivement des éléments qui militent en faveur, mais je vous ai... Je pense
que je vous les ai dits, là, ces arguments-là qui militent en défaveur, là, les
petits CPE, les risques, parfois, qui peuvent être associés à des démissions en
bloc, les difficultés de recrutement aussi. Donc, ça fait 20 minutes qu'on
en parle, là.
Mme Maccarone : ...en défaveur?
M. Lacombe : Non, mais moi, je vous
le dis, je ne me ferai pas instrumentaliser dans une lutte de qui est pour, qui
est contre. Moi, ce que je vous dis, c'est qu'effectivement, sur des questions
où il n'y a pas de consensus, j'ai décidé d'intégrer des trucs au projet de
loi, parce que, pour moi, c'étaient des trucs qu'il fallait changer. C'était
l'objet du projet de loi. Là, la gouvernance, ça ne faisait pas partie du
projet de loi. Donc, délibérément, j'ai décidé de ne pas m'attarder à ça parce
qu'avec les discussions qu'on a eues j'ai constaté qu'il n'y a pas de
consensus.
Donc là, je ne commencerai pas à faire le
cheerleader pour un ou l'autre, l'une ou l'autre des parties, ni à me faire le
porte-parole de l'une ou l'autre, ou des deux, puis faire vivre ce débat-là.
Moi, ce que je dis, c'est que ce n'est pas un débat, actuellement, sur lequel
je veux me pencher parce qu'il n'y a pas de consensus. Je pense qu'il y a
d'autres questions qui sont plus... C'est comme ça depuis 2005, je pense, là.
Donc, tu sais, c'est... et, à ce que je sache, il n'y a pas de crise, là, en ce
moment, là.
Donc, je ne pense pas qu'il y a d'urgence alors
qu'il n'y a pas de consensus. Mais il y a un consensus, par contre, sur la
nécessité ou l'opportunité de prendre ce qu'on a déjà. Parce que je vous
rappelle qu'ils peuvent siéger, là, ils peuvent, c'est juste qu'il n'y a pas
une obligation, mais ils peuvent. Puis d'ailleurs moi, je ne suis pas sûr que,
dans tous les CPE, ça leur tente, là, d'être obligés de siéger, tu sais. Donc,
il y a des arguments de part et d'autre, puis je ne pense pas qu'il faut faire
ça s'il n'y a pas de consensus actuellement. Il faut bâtir sur des... Sur cette
question-là, là, il faut bâtir sur le consensus à l'effet qu'il faut stimuler
puis il faut mieux encadrer.
• (17 h 50) •
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : ...c'est le ministre qui a sorti «pas de consensus, pas de
consensus», ça fait que c'est la raison que je voulais savoir ça vient d'où, le
manque de consensus, pour avoir de la clarté. Mais, écoute...
M. Lacombe : Bien,
j'ai nommé les cadres de... Bien, c'est parce qu'il n'y a pas
38 organisations, là, dans nos
partenaires. Il y a, essentiellement, les syndicats et il y a les associations
nationales que sont l'AQCPE, le CQSEPE, le Rassemblement des garderies
privées, l'Association des garderies privées, nos deux garderies non... nos
assos de garderies non subventionnées. Il y a Valorisons ma profession,
évidemment, comme groupe civil. Là, j'en oublie un, l'Association des cadres de
CPE aussi.
Ce que je vous dis,
c'est que, quand on fait le pointage, là — on fait de la politique, on
sait c'est quoi, du pointage — il n'y a pas de consensus. Donc, ce n'est
pas une priorité pour moi. Je ne l'avais pas identifié comme quelque chose
qu'il fallait changer. S'il y avait eu un consensus, j'aurais dit : Bien,
je suis d'accord, faisons-le, mais là il n'y en a pas. Donc, je ne veux pas
prendre parti pour une ou l'autre des parties. Il n'y a pas de consensus puis
il n'y a pas d'urgence. Je préfère me concentrer sur les éléments qui vont
vraiment faire une différence. Parce qu'elles peuvent siéger en ce moment.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Bien, avant qu'on passe au sujet suivant, simplement pour dire que, tu sais,
c'est un choix politique que le ministre
fait, parce qu'il y a d'autres sujets, dans le projet de loi, pour lesquels il
n'y a pas de consensus non plus, puis il a décidé de l'intégrer quand
même. Donc là, sur ce volet-là, lui a fait le choix politique de dire : Je
me positionne de cette manière-là, je ne fais pas le changement. Je pense qu'on
a porté à notre attention ici, pendant les auditions, des situations
problématiques dans le fonctionnement des conseils d'administration. Le
ministre dit qu'il n'y a pas de crise. Moi,
je pense qu'on a été quand même informés ici qu'il y avait des situations
problématiques en lien avec la
participation des membres du personnel sur les C.A. Donc, on aurait eu une
opportunité de régler ces situations-là.
Moi, je réitère que,
pour moi, elles font partie de la communauté des CPE, puis je pense que tout le
monde a à y gagner, qu'elles puissent... elles peuvent déjà, mais qu'elles
soient présentes, minimalement une personne, autour de la table pendant les
séances du conseil d'administration. Moi, je pense qu'elles ont une
connaissance pertinente du milieu, de leur travail. Donc, les autres membres du
conseil d'administration auraient à y gagner, qu'il y ait des membres du
personnel.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je vais mettre aux voix l'amendement de la députée de Sherbrooke,
article 6.1.
Une voix : ...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Bien sûr. M. le secrétaire, par appel nominal, s'il vous
plaît.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Pour.
Le Secrétaire :
M Lacombe (Papineau)?
M. Lacombe :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Contre.
Le Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Contre.
Le Secrétaire : Mme Proulx
(Côte-du-Sud)?
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : Contre.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon : Pour.
Le Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, l'amendement 6.1 est rejeté. Nous allons passer à l'article 7.
M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'article auquel on faisait référence tantôt — je
sais déjà, donc, qu'il y aura une discussion intéressante :
L'article 8 de cette loi est modifié :
1° par le
remplacement, dans le paragraphe 1° du premier alinéa, de «un maximum de
cinq» par «une ou plusieurs»;
2° par l'insertion, après le
paragraphe 1.1°, du suivant :
«1.2° il s'engage à ne recevoir que des enfants
visés au premier alinéa de l'article 2;»;
3° par la suppression du deuxième alinéa.
Cet article du projet de loi propose de modifier
le paragraphe 1° de l'article 8 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance afin de faire
disparaître le nombre maximum d'installations que peut développer un titulaire
de permis de centre de la petite enfance.
Il y introduit le paragraphe 1.2° qui vise
à ajouter l'obligation de ne recevoir que les enfants de la naissance jusqu'à
leur admission à l'éducation préscolaire ou à l'enseignement primaire ou, à
défaut, jusqu'au premier jour du calendrier scolaire de l'année scolaire, au
sens de la Loi sur l'instruction publique, suivant celle où il a atteint l'âge
de six ans. Donc, ça, c'est toute la discussion qu'on a déjà effectuée au
début de l'étude.
Et le second alinéa de l'article 8 est
devenu inutile vu l'absence qu'on propose de limitation du nombre
d'installations, prévue au premier alinéa.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Bon, pour revenir un peu aux discussions que nous avons eues juste
avant, évidemment, ce que je veux mieux comprendre, c'est comment ça va fonctionner,
pratico-pratique, sur le territoire, sur notre belle grande province, parce que
la façon... Ma lecture de ceci, c'est qu'il n'y aura aucun territoire délimité,
ça fait qu'on peut... Si, mettons, j'ai une installation à Laval, je pourrais
en ouvrir en Abitibi, je pourrais en ouvrir à Montréal, je peux en ouvrir un
dans l'Outaouais, je peux... Là, il y aura zéro contrainte puis... Ça fait que...
Est-ce que le ministre pense... Je ne veux pas... Mon but, ce n'est pas de
retarder l'adoption de l'article ou de faire du temps, ça fait que je ne veux
pas écrire un amendement, mais est-ce que le ministre pensait peut-être que ce
serait important ou intéressant de penser à quelque chose comme ça?
M. Lacombe : Bien, je vous
dirais, c'est sûr que c'est très arbitraire, là, tu sais. Est-ce qu'on dit 10?
Est-ce qu'on dit sept? Je pense que...
Bien, il y a
deux choses. D'abord, ça nous vient, cette demande-là, du milieu, et ce qu'on
nous dit, c'est que... surtout dans les communautés plus rurales, puis je pense
tout de suite à l'Est du Québec. Il y a des gens qui nous disent :
Nous, là, on ne veut pas quelques CPE de 80 places, on a besoin d'avoir plein
de petits CPE, mais dans une communauté, là, organique qui se tient, là. Et
actuellement la loi ne leur permet pas ça, parce qu'il y a un maximum
d'installations, évidemment. Il y a un maximum d'enfants aussi, mais parfois,
bon, ils vont atteindre le maximum d'installations alors qu'ils n'avaient même
pas atteint, par exemple, le nombre maximum d'enfants. Et ça, c'est un frein au
développement, parce que, là, concrètement, vous avez des gens, puis j'en ai en
tête, là, qui disent : Nous, là, on a
nos souliers de course dans les pieds, on veut avancer, on ouvrirait une
nouvelle l'installation, mais on ne peut pas parce que, là, on a atteint
notre nombre maximum, alors qu'ils ont de petites installations, là,
relativement... si on compare aux autres. Donc, moi, je pense que ça, c'est...
il faut le permettre.
Puis là je me permets de donner un peu plus de
contexte pour qu'on assoie bien la discussion. En même temps, les CPE,
actuellement, là, il nous reste quand même de la marge, là. Donc, c'est
vraiment pour des cas plus spécifiques. Parce qu'actuellement c'est 97 %
des corporations qui ont trois installations ou moins. Donc, il n'y a pas de
frénésie déjà, actuellement, pour les CPE, de dire : On veut le maximum
d'installations. Mais ce qu'on prétend, ce que
je prétends et ce que je propose, c'est qu'il y ait une flexibilité, encore une
fois, pour que, lorsque c'est nécessaire, ça puisse s'appliquer.
Autre argument que je soulignerais, c'est qu'on
n'est pas en présence d'entreprises qui ont une logique commerciale. Les CPE
sont des OBNL, sont gérés par la communauté. Et donc je vous avoue que je
verrais très mal comment, organiquement, là, ça pourrait s'organiser. C'est
géré par la communauté. Donc, si les gens sont établis, je ne
sais pas, moi, à... ils sont, je ne sais pas, à Matane, où le milieu... je
pense à notre collègue le député de Matane, où les gens sont supermobilisés,
bien là, tu sais, ils vont peut-être déborder à Rivière-du-Loup, à Rimouski,
mais.. à Sainte-Anne-des-Monts, mais je ne pense pas qu'ils vont se mettre à
ouvrir des installations à Montréal, là, parce qu'eux, là, les membres de cette
communauté-là, là-bas, c'est quoi, leur intérêt d'ouvrir une installation à
Montréal? Je pense que, si ça arrivait, là, ce serait vraiment une exception
pour je ne sais quelle raison.
Si on avait ouvert ça aux entreprises, ah! bien
là, ça, c'est différent. Et moi, je me suis posé la question. Mais là, si on le
faisait pour les entreprises, je pense qu'il y aurait certainement cet enjeu-là
qui serait un risque qu'on se retrouve avec des chaînes de garderies opérées
par des propriétaires de bonne foi, mais qui, eux, se verraient très bien avoir
une installation en Gaspésie puis une autre en Outaouais, parce que, pour eux,
bien, c'est une entreprise, puis eux, ce
sont des propriétaires. Mais un C.A. de parents qui ouvre des installations à
Matane, dans l'Est du Québec, je ne pense pas qu'il aurait l'intérêt
d'ouvrir ça à Montréal.
Donc, moi, je
vois juste du positif dans tout ça, mais, en même temps, je suis ouvert aussi
aux commentaires, là, tout en soulignant à nouveau que c'est une demande
qui nous vient du milieu.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
• (18 heures) •
Mme Maccarone : Oui. Écoute,
évidemment, je faisais un exemple pour démontrer comment qu'il n'y a vraiment
pas de région... il n'y a pas de délimitation en ce qui concerne le changement,
mais on peut faire le même exemple sur l'île de Montréal, par exemple, ou l'île
de Laval. Les réalités sont tellement différentes d'un bout à l'autre, d'un
quartier à l'autre. Alors, c'est pour... Puis actuellement, dans la loi
actuelle, c'est déjà écrit que le ministre peut autoriser un titulaire d'aller
au-delà des cinq installations.
Je pense que, maintenant qu'on va pouvoir avoir
encore plus, il n'y aura pas de limite, on devrait prévoir au moins quelques
balises pour s'assurer qu'il y aura une représentativité. Est-ce que c'est
territorial? Est-ce que c'est parce que le ministre va approuver quelque chose?
Pourquoi enlever ce qui est déjà dans la loi pour dire que le ministre aura la
possibilité d'autoriser en cas exceptionnel, puis maintenant on dit : Bien
là, ce ne serait plus un cas exceptionnel si 87 % des CPE ont trois
installations? Ça fait que pourquoi la nécessité, d'abord, d'enlever ce libellé
dans l'article actuel?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, parce que
c'est plus compliqué. Donc, nécessairement, quand on parle de dérogation, c'est
toujours plus compliqué que lorsque c'est permis. Et, honnêtement, de par la
nature des CPE, qui, je le rappelle, là, on vient, tu sais, en plus, d'avoir la
discussion, c'est intéressant... qui sont gérés par la communauté...
Je prenais l'exemple extrême de l'Est du Québec
et de l'Ouest, là, chez nous, en Outaouais. Bien, ça, on s'entend bien que ce
serait invraisemblable. À Laval, on peut prendre l'exemple à plus petite
échelle, ou à Montréal. Est-ce que... Mais je pense que la même réalité
s'imposerait, c'est-à-dire, une communauté de parents de l'est de Montréal, à Pointe-aux-Trembles, est-ce qu'elle aura un intérêt à aller faire du développement dans l'ouest de
Montréal, où, d'abord, elle ne doit pas connaître du tout le secteur?
Je ne vois pas qu'est-ce qui pousserait les CPE
à le faire. Si jamais ça se faisait, je pense que... Et là on essaie de prédire
l'avenir, là. Je n'ai pas de compétence en lecture de l'avenir, mais je
prétends, j'ose affirmer que, si ça se faisait,
ce serait anecdotique et probablement motivé par de très bonnes raisons, là,
peut-être, là, une installation satellite pour des parents, je ne sais
pas, là, tu sais, qui travaillent en ville ou à une certaine distance de plus.
Mais nous, on pense que, dans l'état actuel des choses, c'est mieux de répondre
à la demande du milieu en disant : Bien, on lève ça et on offre cette
flexibilité-là, qui va surtout être utile, comme je le disais, dans les milieux
plus ruraux. C'est une réalité qui n'existera pas vraiment en ville.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Est-ce que le
ministre peut nous dire combien de situations exceptionnelles il a autorisées?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Je n'ai pas cette
donnée-là à l'heure où on se parle, là, mais je pense, là... Honnêtement, là,
je pourrais vous revenir, mais ça doit être à la marge, parce qu'honnêtement je
pense que je n'ai pas souvenir de ça.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Ce serait
intéressant si on peut avoir ce chiffre-là plus tard, parce que... bien, quand
le sous-ministre sera prêt avec un chiffre. Je pense que...
M. Lacombe : En tout cas, moi, je ne
me rappelle pas en avoir autorisé. Peut-être que ça s'est fait au niveau
administratif, il faudrait voir, là, mais moi, je ne me rappelle pas, depuis
quatre ans...
Une voix : ...
M.
Lacombe : C'est ça, je ne me rappelle pas avoir autorisé ça. Donc, je
ne pense pas me tromper en disant que je n'en ai pas autorisé. Mais on va vous
le confirmer.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Qui soulève la question de pourquoi, d'abord, est-ce qu'on enlève le
maximum de cinq installations?
M. Lacombe :
Bien, ça nous a été demandé par les gens du milieu. Donc, c'est sûr que, comme
je disais, le projet de loi, il repose sur une consultation non seulement que
j'ai faite en continu depuis le début du mandat, mais aussi sur la consultation
qui a eu lieu avant le dépôt du projet de loi, qui nous a servi à étayer les
idées que j'avais déjà, qui nous a servi à les améliorer, à en amener de
nouvelles. Donc, ça nous a été demandé.
Moi, je pense que
l'objectif, c'est d'être flexible. Et, dans la balance des inconvénients, moi,
je ne vois pas de risque, vraiment, à permettre à un modèle, là, que sont les
CPE, des OBNL, à prendre de l'expansion, surtout dans les milieux ruraux, pour
leur permettre d'avoir plusieurs petites installations, sans qu'ils soient
toujours obligés de se faire approuver ça par le ministère. Je comprends que ça
n'arrivera pas souvent, mais, en même temps, pourquoi garder un élément, dans
la loi, avec lequel on n'est pas d'accord? Et là, ça, là-dessus, il y a un
consensus.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée...
M. Lacombe :
Je ne sais pas si c'est là où vous alliez, là, mais là il y a un consensus
là-dessus.
Mme
Maccarone : Je n'étais pas pour aller sur le fait de consensus. Je
pense qu'on a dit le mot «consensus» assez de fois dans les 20 dernières
minutes. Bien, si c'est une demande du réseau d'aller au-delà de cinq
installations, puis il y en a peu ou très, très peu qui sont déjà en situation
de plus que cinq installations, puis là on veut dire : Bien, parce que
vous voulez faire ça, là, on s'attend qu'on va en avoir... Parce que, là, ce
que le ministre peint comme portrait, c'est que ça n'arrive pas, c'est rare.
Mais là on dit : Il y a une demande, ça fait qu'on s'attend qu'il y a des
gens qui vont le faire. Ça fait qu'il y a des CPE qui vont aller au-delà de
cinq installations, parce qu'il y a eu une demande. Ça fait qu'on n'est pas
mieux, maintenant, de penser à ça va être quoi, les contraintes en ce qui
concerne ces installations qui vont être des
méga-CPE? Parce que ça va quand même être ça, là, ils vont être grands. Il va y
avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de bébés à gérer puis un C.A. avec
juste un professionnel.
M. Lacombe :
Ça dépend, ça dépend. C'est-à-dire, vous pouvez avoir six CPE de 30 places
dans des milieux plus ruraux, par exemple. Donc, à ce moment-là, on s'entend
que vous êtes pas mal... vous êtes à, quoi, 180 places. Donc, on n'est pas dans les grandes chaînes et on
ne parle pas de 10 CPE de 80 places. Bien honnêtement, je ne pense
pas que ça va arriver. Si jamais ça
arrivait, est-ce que ce serait dramatique? Je ne pense pas. Mais, honnêtement,
quand on regarde les statistiques qu'on a, moi, je ne pense pas que ça
arrive.
C'est une demande qui
nous a été faite par les CPE. On veut miser sur les CPE les plus dynamiques qui
nous demandaient ça, notamment. Et je peux vous dire, là, si ça peut aider à la
réflexion, que, lorsqu'on a proposé ça et que
les gens sur le terrain en ont pris connaissance, les CPE étaient très heureux,
là. Ça a été très, très bien accueilli par les CPE. Donc, je pense que
c'est une mesure avec laquelle on devrait aller de l'avant.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Je soulève juste la préoccupation que ça peut devenir
problématique. Puis ce n'est pas une question de ne pas vouloir rejoindre la
demande des gens sur le terrain. C'est une bonne chose. On veut ouvrir des places, on veut ouvrir des installations. Je
ne suis pas contre ça. C'est plus une question de, s'il y a une demande...
C'est parce qu'on s'attend qu'on aura une corporation qui va avoir plus que
cinq installations, on a eu la demande.
Puis l'exemple du
ministre, qui dit : Bien, on peut avoir 10 installations, ça
n'arrivera peut-être pas, mais c'est parce
que, là, il n'y a aucune contrainte. Ça peut arriver. C'est ça, l'affaire. Là,
on dit qu'il n'y a aucune balise, puis, je ne sais pas, ça m'amène une préoccupation. Je pense que ce serait
juste... Puis, comme j'ai dit, je n'ai pas d'amendement à vous proposer,
M. le ministre. J'aurais voulu plutôt vous entendre, s'il y avait quelque
chose, peut-être, de votre côté, si on
pouvait parler ou proposer pour s'assurer qu'il n'y aura pas, quand même, un
méga-CPE qui va s'établir quelque part. Malgré que je comprends
l'importance d'ouvrir des places puis je comprends l'importance de vouloir
plaire au réseau quand ils ont fait une telle demande, c'est juste que je pense
qu'à quelque part il y a un juste milieu à avoir en ce qui concerne ceci, pour
s'assurer que la représentativité sur le terrain, elle est aussi là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Oui. Bien, je pense que... Moi, je suis tout à fait d'accord à ce qu'on
envisage qu'il puisse y avoir plusieurs installations, mais je pense que
le défi pour les CPE, c'est de garder l'équilibre entre cette possibilité-là
d'avoir plus d'installations, potentiellement des plus petites, mais d'être en
charge de plusieurs installations tout en gardant le facteur de
représentativité qui est vraiment au coeur de l'esprit des CPE, donc la
présence des parents, le lien avec la communauté.
Puis je dois dire que je vois mal si un
titulaire de permis de CPE peut se développer dans plus d'une région. Je pense
qu'une région, c'est quand même un grand territoire, là. C'est que la Gaspésie,
c'est un grand territoire, tu sais. Je veux dire, je ne
me limiterais pas, mettons, à un territoire de bureau coordonnateur, même pas
de MRC, mais je pense qu'à un moment donné il faut qu'il y ait une limite,
parce que, là, on s'en va vers une logique qui me semble difficilement
réconciliable avec celle de l'ancrage dans la communauté des CPE. Alors, de
pouvoir permettre qu'un titulaire de permis qui a sa première installation à
Gaspé puisse en développer à Rivière-du-Loup, à plusieurs, plusieurs heures de
distance, je ne vois pas comment ça, c'est faisable.
Ça fait qu'il me semble qu'on devrait juste
donner un cadre, parce que, sinon... J'essaie juste de... J'aimerais ça que le
ministre m'explique comment on peut garder cette représentativité-là du milieu,
ce contact-là avec la communauté si on parle d'installations qui pourraient
être à des centaines de kilomètres de distance, là.
• (18 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, je ne pense pas,
là, que ça va arriver, c'est-à-dire qu'il y ait des CPE à des centaines de
kilomètres de distance. Mais, si on se basait, par exemple, sur la géographie
des régions administratives, là, je pense, ça amènerait certains défis, là.
Tu sais, je pense, je ne sais pas, moi... À la
limite de ma circonscription, on tombe dans les Laurentides, là, à l'extrémité
est. Donc là, un CPE qui s'ouvre, je ne sais pas, moi, à Montebello... Il y a
plusieurs des résidents de Montebello dont les enfants vont à l'école dans les
Laurentides, à Grenville-sur-la-Rouge, par exemple, au collège. Donc là, est-ce que, un CPE de Montebello, on lui
empêcherait d'ouvrir une... je ne sais pas, moi, une sixième installation
à Grenville-sur-la-Rouge, je ne sais pas, dans le coin de Lanaudière?
Terrebonne, Bois-des-Filion sont tellement collés, sont des voisins. Souvent,
c'est la même communauté. Je pense que ça amènerait un autre défi.
Mais moi, je pense qu'il faut faire... J'ai
l'impression de me répéter, tantôt, quand je parlais des parents, mais, sur ça, je pense qu'il faut faire confiance
aux CPE. C'est-à-dire, ces projets-là, pour être... d'abord, pour être déposés,
il faut qu'ils soient autorisés par le C.A. Donc, le C.A. est un peu le gardien
aussi de ça. Donc, le C.A. n'a pas un sou à faire avec ça. Lui, il veut agir
pour le bien commun de la communauté. Donc, je pense qu'il faut leur faire
confiance.
Et, tu sais, ça a été réfléchi, ça a été
discuté. Nous, on ne voit pas de risque à ça. Je dirais que les gardiens du
temple que sont nos associations de CPE non plus ne voient pas de risque, au
contraire, accueillent ça avec beaucoup d'enthousiasme parce que ça va
permettre une certaine flexibilité. Donc, je comprends les risques puis je
pense qu'on fait bien de les soulever ici aujourd'hui puis d'avoir cette
discussion-là, mais, je veux rassurer les collègues, là, tout ça a été
réfléchi, puis tous les gens concernés ne voient pas... sont rassurés, là, puis
ne pensent pas qu'on pourrait assister à des dérives, parce qu'il y a
plusieurs... Puis ultimement, aussi, les projets doivent être autorisés, là.
Donc, tu sais, ce développement-là ne pourra pas se faire de façon anarchique.
Donc, voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. D'autres interventions? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci. Bon, j'accueille
comme une bonne nouvelle cet amendement-là. Effectivement, dans plusieurs régions,
on nous a signifié qu'il y avait un besoin de développer des plus petits CPE
mais dans plusieurs municipalités. Le ministre connaît mon penchant pour les
micro-CPE, on en a déjà discuté ensemble.
Un des obstacles, moi, qu'on m'a nommés pour
développer des installations comme celles-là, c'est le seuil de viabilité
financière des toutes petites installations. Donc là, même si on vient ici, en
modifiant la loi, permettre qu'il y ait plus
que cinq installations — puis
l'objectif est clairement nommé, là, c'est que, dans des régions, par exemple
la Gaspésie, où il y a
des petites communautés, un CPE puisse aller développer des CPE dans des
petites communautés et donc probablement des plus petites installations — moi,
je voudrais qu'on s'assure quand même que ça va pouvoir se passer. Parce que,
là, le ministre vient de nous dire que, même si la disposition existait pour
que, dans des situations exceptionnelles, le ministre puisse autoriser qu'il y
ait plus d'installations, lui, depuis qu'il est là, puis ça fait quand même un
certain nombre d'années, il n'a pas autorisé de demande en ce sens-là.
Donc, moi, ça, ça me sonne une cloche, quand
même. Je comprends qu'il y a un consensus pour modifier la loi par rapport à
ça, mais comment se fait-il qu'il n'y avait pas de demande pour le faire?
Est-ce que la façon dont on finance ces installations-là dans les plus petites
communautés... Est-ce que les conditions sont réunies pour que des projets de
cette nature-là soient déposés? Est-ce que, par exemple, on pourrait s'assurer
qu'il y a un plancher de financement suffisamment élevé pour que des toutes
petites installations de 12, 15, 20 places puissent voir le jour dans des
communautés de quelques centaines de personnes, par exemple? Je sais que la loi
ne l'empêche pas en ce moment, mais, si les conditions de financement font en
sorte que ce n'est pas viable financièrement de déposer un projet comme ça,
même si la loi le permet, ils ne seront pas déposés.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Je ne voudrais pas
sortir mon Grand chantier, mais je vais le sortir quand même. Non, mais
c'est un bon outil. Mais c'est pour rassurer notre collègue de Sherbrooke.
Je suis tout à fait conscient de ce défi-là.
D'ailleurs, c'est un des objectifs qu'on s'est donnés, noir sur blanc, et on
s'est engagés à... Bon, super, donc, c'est la mesure n° 6,
favoriser le développement de plus petites installations. Puis on dit
clairement qu'on va amorcer dès l'automne 2021, donc c'est déjà en cours,
des travaux qui visent à déterminer comment on peut modifier le financement.
Donc, ces travaux-là pour... Parce que c'est
vrai qu'actuellement le financement, ça peut être un frein. Et moi, je pense
qu'il ne faut pas que le financement, ça... Il ne faut pas que les projets
s'ajustent à notre méthode de financement, il faut que
notre méthode de financement s'ajuste aux projets. Moi, je trouve que c'est une
très bonne idée, puis il faut la favoriser, surtout dans les milieux ruraux.
Puis il y a certaines pistes, là, de réflexion intéressantes, tu sais, dans
lesquelles on n'est pas entrés en détail nécessairement, parce qu'on veut le
coconstruire avec les gens sur le terrain. Mais, oui, tout à fait, on est en
train de réviser le financement pour que ce soit possible.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Labrie :
Bien, tant mieux. Ça fait déjà quelques mois, si je comprends bien, que cette
réflexion-là est amorcée. J'ai hâte d'en voir les résultats. Moi, j'ai
connaissance que, dans certains endroits, la soumission de projets est freinée par la manière dont on évalue les
besoins sur les différents territoires. Puis je vais nommer un exemple très,
très précis, à Saint-Camille, en Estrie ou dans les Cantons-de-l'Est. Il
y a un débat actuellement dans la région là-dessus.
À Saint-Camille, par
exemple, ils sont sur un territoire pour lequel on évalue que les besoins sont
comblés. Puis là, puisqu'un projet a été autorisé dans une communauté qui est à
30 minutes de là, il semblerait que les besoins sont considérés comblés,
et donc il ne pourra plus y avoir de projets, sur ces territoires-là, qui sont
soumis parce qu'il y en a suffisamment qui
ont été autorisés pour répondre à la demande. Le problème est que, dans cette
communauté-là, bien, ils n'en ont pas, d'installation, puis ils
aimeraient bien en avoir une parce qu'il y a de la demande pour un certain
nombre de places, une vingtaine, si je me souviens bien. Donc, ils sont un peu
mal pris, parce que, là, en ce moment, le projet qui a été autorisé récemment,
là, dans les derniers jours, est à une demi-heure de route de là, puis eux
autres se retrouvent mal pris puis se retrouvent dans une situation où ils ne
pourront pas déposer de projet parce que la demande est considérée... bien, pas
comblée, mais, disons, en voie d'être comblée par les projets autorisés jusqu'à
maintenant.
Donc, je pense qu'on
a encore un petit problème au niveau de l'évaluation des besoins sur chaque
territoire pour s'assurer que des projets puissent émerger.
Mais je pense à cette
communauté-là. Je la connais, la volonté de cette communauté-là, notamment la
municipalité, de développer un projet, mais là ils seront dans l'impossibilité
de le déposer. Donc là, ils se sont... En ce moment, ils sont dans une
situation où la ville décide d'acheter un bâtiment pour pouvoir le fournir à
une éducatrice en milieu familial qui viendrait implanter son milieu là. Donc,
il va falloir qu'ils essaient d'en trouver une. Mais il y aurait un besoin
suffisamment élevé pour avoir une installation, là, mais ils ne pourront pas.
M. Lacombe :
Bien, ça, c'est une discussion intéressante, là, parce qu'il y a... Puis là
je vous avoue que je ne connais pas ce cas-là par coeur. Je sais qu'il y a
actuellement un projet de regroupement, là. C'est probablement à ça que vous
faites référence. Je ne l'avais peut-être pas sous cet angle-là. Donc là, je
comprends que je n'ai peut-être pas toute l'info. Je ne savais pas qu'on
parlerait de ça. Mais c'est un sujet qui est superintéressant, parce que, oui,
il faut continuer de s'améliorer sur l'évaluation des besoins.
En même temps, on a
les meilleurs outils qu'on n'a jamais eus, là, tu sais, qu'on essaie toujours
d'améliorer, qu'on continue d'améliorer. On est passés de 161 territoires,
là, évalués, qui étaient nos TBC, territoires de bureaux coordonnateurs, là, on
les a éclatés, on est à plus de 1 000, là. Tu sais, on compartimente
vraiment pour cibler les besoins. Là, dans ce cas-ci, est-ce que c'est parce
qu'il n'y a pas de projets qui ont été déposés là? Est-ce que c'est parce que
les gens autour se... parfois, c'est une demande qu'on a, ne veulent pas le CPE
dans leur communauté, ils le veulent plus sur leur chemin vers le travail ou
plus près du travail? Là, je ne le sais pas.
Mais est-ce qu'il
reste du travail à faire? Sur... Sur le nombre de places, je dirais qu'on est
assez certains de nos chiffres, là. Ça, ça va. Mais, sur la répartition
régionale, donc dans quels villages est-ce qu'il faut que ça s'implante, ça, je suis d'accord qu'on doit
continuer de travailler là-dessus, puis je pense que je ne surprendrai personne
en disant ça, parce qu'on est encore en train de faire du cas par cas. Les gens
du ministère, les professionnels sont mobilisés. Je pense à plusieurs collègues
qui m'ont interpelé, dans le cadre de cet appel de projets là, pour dire :
Bien là, le territoire qui est visé, c'est celui-là, mais, moi, la municipalité
me donne un terrain de l'autre bord de la rue, dans un autre territoire, est-ce
qu'on peut être flexible? Donc, oui, il faut continuer de s'améliorer.
Mme Labrie :
Parfait.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Oui. Bien, je le nomme parce que c'est ça... Oui, je reconnais que, dans la
nomenclature des territoires, on a fait un travail intéressant, là, pour
restreindre la taille des territoires et donc avoir plus de territoire pour
évaluer les besoins.
Je pense qu'il y a
peut-être un tour de roue supplémentaire à donner là-dessus, parce que, dans
beaucoup de régions, si le nombre de places offertes est à une demi-heure de
route, c'est quand même beaucoup. C'est quand même beaucoup pour des gens qui
voudraient travailler dans la communauté où ils vivent, qui ont peut-être un
travail là, qui vont devoir faire une demi-heure de route le matin pour aller
porter leurs enfants, revenir travailler chez eux, le soir, aller dans l'autre,
revenir. Donc, c'est quand même... C'est quand même du temps. Ça nuit à ces
communautés-là qui ont du personnel à recruter, notamment dans leurs écoles,
pour leurs services de santé, dans des entreprises qui voudraient aller
s'implanter là. Moi, ça m'est nommé régulièrement. Donc, j'inviterais à ce
qu'il y ait un tour de roue supplémentaire pour considérer les notions de
distance dans les territoires puis peut-être diviser encore
un peu plus petit les territoires pour s'assurer qu'on a des services qui sont
vraiment de proximité, là. Parce qu'avec l'aller-retour, quand c'est une heure
de route, ça commence à faire un petit bout, là.
• (18 h 20) •
M. Lacombe : Je suis d'accord. Ça
amène un autre défi supplémentaire. On est à 1 253 — on me
souffle à l'oreille — territoires,
là. Mais ça amène un autre défi supplémentaire, c'est qu'on n'a pas
l'obligation de fréquentation. Puis là ce n'est pas... C'est juste dans
une logique de discussion, là, que j'amène ça. Parce que, oui, on veut vraiment
s'améliorer là-dessus, puis le défi qu'on a, c'est qu'on n'a pas, comme dans le
réseau scolaire, de logique... d'obligation de fréquentation, d'abord, puis de
CPE de quartier non plus. Donc, on s'est... On a conservé cette flexibilité-là, pour le parent, de décider où
est-ce qu'il veut inscrire son enfant. Donc, ça veut dire qu'il y a un enjeu de
planification qui est exceptionnellement plus difficile, là, parce qu'on ne
peut pas, comme dans... on a des collègues qui
ont été dans le réseau scolaire, dire : Bien, voici les gens du quartier,
puis le CPE a besoin d'être là. Il faut essayer de voir : O.K.,
mais, les gens, peut-être que ce n'est pas là qu'ils le veulent, leur demande,
c'est pour un CPE sur le chemin ou plus près du travail, etc. Donc, ça fait
partie...
Mais moi, je suis d'accord, je suis d'accord
qu'il faut qu'on s'améliore. Puis je pense que... On y reviendra plus tard, mais
tout le défi qu'on s'est donné, de rapatrier le guichet unique, d'en faire un
outil qui va être géré par le gouvernement, ça va nous donner aussi une
certaine expertise, une force, une main-d'oeuvre qui va nous permettre de
s'améliorer beaucoup, là, dans toute cette relation-là qu'on a, sur la
prévision des besoins, la gestion de la liste d'attente, etc. Ça fait que je
suis d'accord.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Labrie : C'est bon. Merci.
La
Présidente (Mme D'Amours) : C'est
bon. Y a-t-il d'autres commentaires? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'aimerais
entendre le ministre en ce qui concerne la façon que le budget va fonctionner
quand on n'aura plus de limitation en termes de nombre d'installations qu'un
CPE peut avoir. Exemple, j'ai six, j'ai sept installations dans ma corporation.
J'en ai un avec un besoin de ressources matérielles puis un autre qui a un
besoin de ressources matérielles, mais là j'en ai plusieurs, puis, mon C.A.,
j'ai seulement une éducatrice autour de la table. Puis comment est-ce que ça va
fonctionner, quand ils vont avoir plusieurs installations à l'intérieur de ma
corporation, pour la gestion budgétaire? Parce que, là, maintenant, on dit que
c'est trois, à peu près, le maximum. Puis on sait qu'il y a une demande pour
être cinq ou plus. Comment ça va fonctionner, ceci, pratico-pratique, sur le
terrain, pour s'assurer que ce serait équitable, que... Ça peut être un
méga-CPE, comme j'ai dit, ça peut être vraiment grand, surtout si... parce que
maintenant on a déjà dit : Il n'y a pas de limitation territoriale, par
exemple.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, ce que... Juste
une seconde.
Mme Maccarone : ...par installation?
M. Lacombe : Bien, on a des règles
budgétaires, là. Je suis en train de poser une question en même temps. Mais on
a des règles budgétaires quand même qui s'appliquent, là. Le financement est
assez bien encadré, là, je vais dire, là, et ces règles budgétaires là sont
approuvées par le Conseil du trésor à chaque année. Donc, la façon dont les CPE
dépensent est assez bien... ou les garderies subventionnées est assez bien
encadrée. Donc, je pense que ça, c'est un bon rempart. Mais je ne sais pas trop
si ça répond à la question.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Ce que je souhaite
savoir : Est-ce que c'est par installation ou c'est par C.A.? Ça fait
qu'on peut... Ce n'est pas par C.A...
Une voix : Par place.
Mme Maccarone : Non, non, non, pas
pour le budget. Je ne parle pas de combien d'argent est-ce qu'ils vont avoir. Moi, je parle, mettons, il y a une
enveloppe, maintenant, qui va agrandir parce que mon CPE va avoir
sept installations ou huit installations à l'intérieur de la corporation.
C'est le C.A. qui va voter comment on va allouer le budget ou est-ce que c'est
par installation, ça fait que c'est chaque installation qui va déterminer,
comme... Parce que, dans un CPE, ça se peut
qu'on va avoir du lousse, tu sais, à la fin de l'année, ça se peut qu'on va
avoir un budget supplémentaire. C'est qui qui va décider comment cet
argent sera redistribué? Est-ce que c'est par installation? Parce que maintenant on va avoir plusieurs installations
à l'intérieur d'une corporation. Comment ça va fonctionner sur le terrain?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M.
Lacombe : Oui. Bien là, c'est ça, ma première réflexion, c'est de
dire : On a des règles budgétaires, le financement
est attribué par place. Là, est-ce qu'une corporation pourrait... Est-ce que,
concrètement, là, si je comprends bien la question de la... est-ce que
c'est... Vous nous dites : Est-ce que, par exemple, cas de figure, un CPE
qui a sept installations dans l'Est du Québec pourrait dire... peut-être sans
s'en rendre compte, par un biais, là, dire : Bien là, on réalise, là, que le CPE qui est en milieu rural,
là, il n'est jamais rénové, puis tout ça, puis que l'argent va aux CPE qui sont
en ville, par exemple? Est-ce que c'est ce que vous voulez dire?
Mme
Maccarone : Oui, parce que maintenant on va avoir plusieurs, c'est ça,
à l'intérieur, c'est ça...
M. Lacombe :
Bien, ça existe déjà, là, tu sais, il y a des...
Mme
Maccarone : Oui, mais c'est limité à, comme, trois, à peu près. C'est
ça que vous avez dit...
M. Lacombe :
97 %, oui.
Mme Maccarone : C'est ça. Ça fait qu'on n'en a pas beaucoup. Mais là il y a une demande
d'en avoir beaucoup plus que trois, ils veulent aller au-delà de cinq.
Ça fait que comment ça va fonctionner? Parce que ça arrive, des fois, il y a un
surplus. Comment ça va fonctionner, ceci?
M. Lacombe :
Bien, c'est la corporation, et les corporations sont indépendantes, sont
autonomes. Donc là, c'est sûr que... Parce que, sinon, l'autre solution, si on
veut tout contrôler, c'est de l'étatiser, tu sais. Puis là ça, c'est une
question que certains se posent : Est-ce que ce réseau-là devrait être un
réseau qui est opéré par le gouvernement, par
l'État? Il y en a qui sont pour, il y en a qui sont contre. Mais c'est sûr qu'à
un certain moment on ne peut pas non plus tout prévoir et tout encadrer. Les règles de financement actuelles, les
règles budgétaires, sont assez bien structurantes, là, je vais dire.
Mais c'est sûr qu'il y a quand même un pouvoir... une autonomie de gestion, là,
qui est accordée au C.A. Donc, c'est le principe de la gouvernance, là.
Et c'est sûr qu'il
pourrait y avoir des choix qui seraient faits, mais là, en même temps, les parents
sont là, là, sur le C.A. Et, quand ça ne
fonctionne pas, on le sait. Il y a eu un cas à Montréal, là, je l'ai encore en
mémoire, où il y a des parents d'une installation qui sentaient qu'ils
n'avaient pas la même attention. Ça a dû se régler, le ministère est intervenu.
Donc, quand il y a des problèmes, on les règle, là. Mais, règle générale, ça va
bien.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme
Maccarone : Ça fait que ça m'amène à notre... le débat qu'on vient
d'avoir. Est-ce que nous devons, d'abord, prévoir une représentativité autour
de la table d'un C.A., maintenant qu'on va avoir plusieurs installations à
l'intérieur de ma corporation, pour s'assurer qu'il y a au moins une voix,
autour de la table, de chaque installation? Car il y a quand même des règles
budgétaires, il y a des dépenses, il y a des décisions qu'on prend. Parce que,
là, ça va être huit, ça va être neuf
installations. Est-ce que ça, c'est quelque chose que nous devrons prévoir,
s'assurer qu'il y a quelque chose, dans la loi, qui assure une
représentativité?
M. Lacombe :
Moi, je ne pense pas, à ce point ici, mais on peut être en désaccord, là. Mais
je ne pense pas.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, on va porter aux voix l'article 7. Est-ce que
l'article 7 est adopté?
Mme Maccarone :
Mme la Présidente, je m'excuse.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui.
Mme
Maccarone : Juste avant de continuer, je pense que je vais quand même
déposer un amendement, juste pour continuer le dialogue sur une idée que
j'avais proposée. J'avais dit, au début, que je ne voulais pas le faire, mais
ça me tient, puis «you don't know unless you ask». Ça fait qu'on va quand même
continuer. Je veux juste déposer un amendement.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. Je suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à
18 h 28)
(Reprise à 18 h 37)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous reprenons nos travaux. Je vais demander à la
députée de Westmount—Saint-Louis
de bien nous lire son amendement, s'il vous plaît.
Mme Maccarone :
L'article 7 du projet de loi est modifié par le remplacement du paragraphe
1° par le paragraphe suivant :
1° par le remplacement, dans le
paragraphe 1° du premier alinéa, de «un maximum de cinq installations» par
«une ou plusieurs installations dans une même région administrative».
C'est en lien avec le débat qu'on vient d'avoir,
Mme la Présidente. Ça ne limite pas le nombre d'installations qu'une
corporation peut avoir, ça fait que je pense que ça rejoint la demande du
terrain que le ministre a dit qu'il veut quand même reconnaître, puis aussi ça
s'assure que, comme on a déjà fait le débat, on va quand même avoir des
territoires, des délimitations.
Je comprends que le ministre a dit que ce n'est
pas ça qui était souhaité puis ce n'est pas ça qu'on s'attend à avoir non plus.
Alors, pourquoi ne pas s'assurer que ce ne sera pas le cas? Je ne pense pas que
cet amendement à son article dénature ce qu'il souhaite de faire à l'intérieur
de l'article ou dans la loi. C'est complémentaire en ce qui concerne ce que
nous venons de discuter ensemble. Juste pour s'assurer que les gens comprennent
bien que, oui, on ne veut pas nécessairement vous empêcher d'en ouvrir, des
installations, mais on veut aussi s'assurer qu'il y a une fluidité en ce qui
concerne le développement pour s'assurer qu'on ne peut pas avoir, par exemple,
comme on a dit, l'ouverture d'une installation en Abitibi et l'installation
aussi à Sainte-Foy.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. M. le ministre.
M. Lacombe : Bien, très, très
rapidement, parce qu'encore une fois je pense qu'on a eu... On a déjà eu ce
débat-là. Je pense que, dans... sur papier, ça peut avoir l'air intéressant,
mais, en même temps, je vous soumets qu'en Abitibi ou en Outaouais, s'il y a un
CPE qui est dans le Pontiac et un autre qui est en Outaouais, dans Papineau,
chez nous, là, à Papineauville, par exemple, je vous confirme qu'ils sont à une
heure et demie de route et que, là, ça, ce serait possible, mais que, si on
souhaite qu'un CPE qui est à Papineauville, justement, puisse ouvrir une deuxième
installation à Grenville-sur-la-Rouge, ça, ce ne serait pas possible, alors que
c'est très, très proche, mais c'est dans deux régions administratives
différentes, mais... avec Montebello, en fait, je devrais dire. C'est encore
plus proche, bassin commun de population, mouvement naturel.
Je vais
refaire l'analogie que je faisais, je pourrais en faire d'autres, je pense à
l'Est du Québec, où on a des demandes. Je pense que ce fameux débat sur les
frontières, région touristique, région administrative, la Gaspésie, l'est du...
le Bas-Saint-Laurent, là, ça... Ça fait qu'est-ce qu'on veut dire
absolument : Bien non, ça arrête à Sainte-Anne-des-Monts, puis vous
n'avez pas le droit d'aller un pas plus loin, alors que, dans ce milieu-là, les
gens cohabitent? Moi, je ne pense pas que c'est une bonne idée d'y aller par
région administrative. Je pense que les C.A. sont eux-mêmes, là, concernés,
puis ils vont prendre les meilleures décisions pour leurs communautés, puis
que, nécessairement, naturellement, il n'y aura pas d'étalement. Parce que,
sinon, c'est... À Montréal, je comprends que ce n'est pas... Ça s'applique
peut-être moins dans une logique montréalaise, mais, aussitôt qu'on sort de
Montréal, peut-être de Laval, qui sont des îles, là, après ça, il y a des frontières,
là. Entre Terrebonne puis Bois-des-Filion, là, les gens vont faire leur
supermarché d'un bord ou de l'autre, même chose dans... chez nous, en
Outaouais, à Montebello, à Grenville. J'imagine qu'à Joliette, non. Joliette,
c'est pas mal au centre...
Une voix : ...
M. Lacombe : ...oui, c'est ça,
mais, en Estrie, là, il me semble qu'il y a des villes, là, aussi, là... Est-ce
qu'on est en Montérégie, Granby? Là, en tout cas, je ne connais pas ça par
coeur...
• (18 h 40) •
Une voix : ...
M. Lacombe : Oui, c'est ça. La
députée de Sherbrooke ne veut pas embarquer dans le débat des régions. Mais, tu
sais, il y a des enjeux, ça fait que, si on se limite à des régions, moi, je
pense... Puis, tu sais, actuellement, là, je
pense, là, en ce moment, à une gestionnaire de CPE, là, qui est tellement
motivée. Actuellement, elle a, par exemple, une installation à Lévis
puis elle en a une à Québec. Donc là, ce, ça ne serait possible, tu sais, alors
que... Je pense que ce ne serait peut-être pas la meilleure idée, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je suis
négociable, Mme la Présidente. Moi, je suis prête à retirer, redéposer avec une
indication. On l'avait déjà dans l'article 8 du projet de loi actuel, qui
disait : «Toutefois, en raison de situations exceptionnelles, le ministre peut autoriser un titulaire d'un permis de
centre de la petite enfance à fournir des services de garde éducatifs...»
Au lieu de dire «dans plus de cinq installation», «dans une région
extraterritoriale», ou quelque chose de ce genre, pour rejoindre la
préoccupation que le ministre vient de souligner.
On peut voter là-dessus, puis je peux redéposer
un autre amendement. Je pense que c'est un moyen de rejoindre la préoccupation
qui vient d'être soulevée. Puis je pense que ce que le ministre dit, c'est
juste, mais je pense que ça, c'est quelque chose que nous pouvons gérer par
exception. Au lieu de dire que, là, la champlure est ouverte, puis on peut... Il
y a zéro balise. Pourquoi ne pas mettre quelques balises? On a 17 régions
administratives, on n'en a pas 200. Ça fait que je pense que ce serait
probablement assez facile à faire, la gestion, même si c'est des cas
d'exception.
La Présidente (Mme D'Amours) :
M. le ministre.
M. Lacombe : Bien,
actuellement, Mme la Présidente, il n'y en a pas, de restriction géographique.
Donc, un CPE pourrait avoir cinq installations, une dans le Nord-du-Québec, une
en Abitibi, une dans le Pontiac, chez notre collègue André Fortin, une à
Rimouski puis une à Gaspé, là. Ça fait-tu cinq, là? J'en ai peut-être donné
six, mais, tu sais, on s'entend, là. Donc... Puis donc il n'y en a pas, là,
actuellement, de restriction, mais ça n'arrive pas parce qu'il n'y a pas un CPE
que ça intéresse de faire ça, là. C'est géré par la communauté. Les parents de
l'Abitibi, ils vont dire aux parents de l'Est du Québec : Bien, allez-y,
on vous encourage, mais ils ne viendront pas ouvrir un CPE à l'autre bout du
monde, là. Donc, il n'y en a déjà pas, là.
Et l'autre chose que je voudrais souligner,
c'est que, pour vrai, c'est une demande qui nous est formulée par les gens du
milieu. Quand on a dit qu'on allait de l'avant avec ça dans le projet de loi,
ça a été chaudement accueilli par les experts du milieu. Ça fait que moi, je
veux juste aussi souligner que ça existe, donc, actuellement. Il n'y a pas de
restriction. Il n'y a pas de problème.
Là, on veut assouplir ça encore plus dans la
loi. C'est superbien accueilli. Moi, je me demande : Est-ce qu'il y a
quelqu'un au Québec, là, qui n'est pas d'accord avec ça, puis je ne suis pas au
courant, là, tu sais, pour qu'on vienne dire : Non, non, il faut rendre ça
plus sévère? Parce que, moi, c'est la première chose que j'entends, là, cet
après-midi... ce soir, à ce sujet-là. Il n'y a personne qui m'a dit qu'il
n'était pas d'accord avec ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je n'ai pas
nécessairement un problème à enlever le... La différence, maintenant, c'est
que, là, on enlève toutes les limitations en termes de nombre d'installations,
c'est ça, la grande différence, suite à une demande du réseau, qui est une
bonne chose. Comme j'ai dit, on veut développer des places.
Ma préoccupation, ce n'est pas nécessairement de
leur empêcher de développer des places mais de s'assurer qu'il y aura quand
même un respect de la représentativité sur le terrain, où ils vont développer.
Maintenant, on dit qu'il n'y aura aucune balise. Le grand changement, c'est
qu'il n'y aura plus un maximum de cinq installations. Alors, s'il n'y aura plus
cinq installations, pourquoi ne pas assurer que les gens vont quand même
développer sur leur territoire?
M. Lacombe : Moi, je pose plutôt la
question suivante : Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?
Donc, pourquoi est-ce qu'on viendrait baliser quelque chose qui n'a pas besoin
d'être balisé? Actuellement, je le répète, les CPE peuvent avoir
cinq installations, ils peuvent les ouvrir partout au Québec, et ça
n'arrive pas. Donc, je me demande pourquoi est-ce qu'à cinq installations,
comme actuellement, ce n'est pas balisé, et qu'il n'y a pas de problème... Même
si un CPE augmente à sept, huit, neuf, 10, qu'est-ce qui pourrait l'inciter?
Moi, je poserais, en fait, cette question-là : Qu'est-ce qui pourrait
inciter un CPE, alors qu'il a le droit de le faire actuellement puis qu'il ne
le fait pas? Qu'est-ce qui pourrait inciter un CPE? Parce que, là, il peut, à
sept, huit ou neuf, 10 installations. Qu'est-ce qui l'inciterait, là?
«What's in it for them?» Je ne devrais pas dire ça en anglais, là, mais, tu
sais, c'est...
Mme Maccarone : We can do the debate in English if you want.
M. Lacombe : Oh! «no, I don't», je
vais le faire en français par principe puis parce qu'en anglais je ne serais
pas très bon. Mais, tu sais, c'est... Je fais juste dire... Honnêtement, là, la
vraie question, pour vrai, là, au-delà de votre avis puis du mien, c'est de dire :
Qu'est-ce qui pousserait un CPE, parce que, là, on lui dit : Vous pouvez
avoir six, sept, huit,
neuf installations, qu'est-ce qui le pousserait, maintenant, à faire ça
partout au Québec, alors qu'il ne le fait pas actuellement?
Mme Maccarone : D'abord, pourquoi
enlever le maximum de cinq installations? Je peux juste répondre à votre
question avec une question.
M. Lacombe : Mais je peux répondre à
votre question.
Mme Maccarone : Si ça ne se fait
pas...
M. Lacombe : Moi, je ne répondrai
pas avec une question. Je vais répondre avec une réponse. Je vais dire la réponse très précise à ça, c'est parce qu'on veut
leur permettre de le faire dans le même secteur, là, parce que c'est ça, naturellement, qui va exister. Par exemple, ça
peut être dans l'Est du Québec, en Gaspésie, en fait, dans le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, ça peut être
Outaouais, Laurentides, dans des bassins naturels de population où il y a une
mobilité, là, sur le territoire,
parce qu'encore une fois pour qu'un CPE, un C.A. de CPE décide d'ouvrir une
installation dans les Laurentides, bien là, il doit y avoir comme des
racines, là, il doit y avoir un mouvement naturel de population, sinon il n'y a
pas d'intérêt pour le C.A. d'aller de l'avant. C'est beaucoup de travail, là,
d'ouvrir une installation, pour un C.A., pour une
direction générale. Donc, ils ne vont pas aller aux endroits où ils n'ont pas
d'intérêt d'aller comme parents, là, comme membres de la communauté.
Ça fait que je
repose la question, tu sais. Ils ont le droit, en ce moment, d'aller où ils
veulent au Québec, cinq installations. Ils ne le font pas. Pourquoi, là,
ils le feraient, à six, sept, huit, neuf, partout au Québec? Moi, je pense qu'ils ne feront pas plus. Nous, ce qu'on veut
permettre, par contre, je le répète, c'est qu'il puisse y en avoir plusieurs,
plus que cinq, parce que ça nous est demandé. Mais on sait que ça va sûrement
être dans le même secteur. Je pense notamment à l'Est.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme
Maccarone : Merci. Peut-être, le ministre corrigera si je ne dis pas
comme il faut, mais c'est parce que j'ai l'impression que nous sommes en train
de dénaturer un peu l'essence d'un CPE, qui est supposé être le coeur de la
communauté. Si ce que le ministre souhaite, c'est qu'il reste dans le même
secteur, bien, qu'on écrit... Peut-être, c'est... le libellé, il n'est pas bon.
Au lieu d'être «région administrative», peut-être, ça devrait être écrit «par
secteur». J'ai entendu du collègue «mini-CPE». Peut-être, c'est une façon aussi
de voir les choses. Le ministre fait...
M. Lacombe :
Bien, c'est quoi, le coeur d'un CPE? C'est quoi, le coeur d'un CPE, pour vous?
Mme Maccarone : Bien, c'est les enfants, c'est les parents, mais c'est la communauté.
C'est la communauté. C'est ça, un OBNL, «it's driven by the community».
C'est fait par la communauté, pour la communauté, pour rejoindre les besoins de la communauté. Puis j'y crois fondamentalement.
Je trouve que c'est une bonne affaire. Puis je trouve aussi que c'est bien si
la communauté lève la main pour dire : Nous, là, on a un désir d'aller
au-delà de trois installations, on pense qu'on peut même aller au-delà
de cinq. Ça fait que, M. le ministre, pouvez-vous changer la loi pour s'assurer
qu'il n'y aura plus de plafond? Là, il n'y aura plus un maximum de cinq. Parce
que, si je fais la demande, c'est parce que j'ai envie d'avoir six. J'ai
peut-être envie d'avoir sept, j'ai peut-être envie d'avoir huit. O.K. Je suis
pour parce que c'est la communauté qui va gérer ça, c'est la demande de la
communauté. C'est une bonne affaire. Puis c'est le coeur de la communauté. Ça
fait que, si c'est ça qu'on souhaite, bien, pourquoi ne pas au moins
dire : Oui, on veut, on veut vous accompagner?
Ce n'est pas une
question de compliquer les choses. C'est pour ça, je ne veux pas dénaturer
l'article du projet de loi, parce que je pense que c'est une bonne affaire.
Mais est-ce qu'on peut mettre une balise pour dire : Dans votre secteur,
dans votre communauté, dans votre région territoriale, avec des exceptions qui
peuvent être approuvées par le ministre, s'il y a lieu? Parce que la
délimitation veut dire qu'il y a une différence de cinq à 10 kilomètres,
mais c'est deux régions différentes. Mais on veut s'assurer... On comprend,
c'est pratico-pratique, c'est du gros bon sens, on veut aussi vous accompagner
dans le processus. Puis je fais confiance au ministre d'être en mesure
d'approuver une telle demande.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Moi, je pense, là, là, Mme la Présidente, que pour défendre... Moi, je vous dis
ceci, là, je pense que, pour défendre ce qu'est un CPE et pour défendre les
besoins qu'ont les CPE, il n'y a pas mieux que les CPE. Les CPE veulent ça, ils
nous ont réclamé ça. Je leur ai offert dans le projet de loi. Ils ont accueilli
avec enthousiasme. Donc, les gardiens du temple nous disent que c'est la bonne
chose à faire, sont heureux de ça. Je ne connais personne qui m'a dit que
c'était une mauvaise idée. Il n'y a aucun intervenant qui nous a mis en garde
contre quoi que ce soit. Ça existe déjà, cette réalité-là. Personne n'en a
abusé. Ça n'a pas donné lieu à des situations qui sont regrettables ou qui sont
particulières, même. Donc, pour toutes ces raisons-là, moi, je pense qu'on doit
aller de l'avant avec l'article tel que je l'ai proposé au départ. Là-dessus,
honnêtement, je pense que j'ai fait le tour de mes arguments.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Je n'ai pas dit que c'était une mauvaise idée. Je pense que c'est une bonne
idée. Moi, ce que je souhaite, c'est... à moins de savoir si le réseau a dit
qu'ils ont des préoccupations en ce qui concerne une limitation territoriale.
Est-ce que le ministre peut confirmer si c'était quelque chose qu'il a discuté
avec le réseau? Est-ce qu'eux, ils ont dit que... nous, on ne veut pas être
assujettis à des délimitations du territoire? Si ce n'est pas le cas, je vois
mal pourquoi on ne peut pas rajouter quelque chose comme ça et aussi rejoindre
les besoins que, comme j'ai dit... Je n'ai jamais dit que ce n'était pas une
bonne idée. C'est une bonne idée. On veut développer des places. On veut... On
y croit, dans le réseau, on leur fait confiance, mais, à l'intérieur de ceci...
à moins qu'ils ont dit le contraire, à moins qu'ils ont dit que ce n'est
pas une bonne idée de faire des délimitations territoriales. Nous, on pense que
c'est une bonne chose, parce qu'on veut assurer que la représentativité sur le
terrain est respectée.
• (18 h 50) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Des commentaires? M. le ministre.
M. Lacombe :
Bien, il faut simplifier les lois, il ne faut pas les alourdir. Il n'y a pas de
problème, donc pourquoi, là, venir rajouter des complications géographiques? Il
n'y en a pas, de problème. Personne ne nous a signalé ça. Là, je ne reconnais
plus le Parti libéral, là, le parti de la libre entreprise, là. On dirait qu'il
y a des grands changements qui s'opèrent. Mais moi, je vous dirais :
Faisons confiance aux gens sur le terrain, là. Il n'y a personne qui nous dit
qu'il y a un problème. Donc, n'alourdissons pas la loi avec des barrières qui
ne sont pas utiles.
Mme Maccarone : Le but, c'est
rigueur. Ce que vous entendez du Parti libéral, c'est...
M. Lacombe :
Les valeurs libérales, là, les valeurs libérales.
Mme Maccarone :
Bien, c'est ça, c'est les valeurs libérales, comme je dis. Je suis très pour,
je suis très pour l'article. Je ne suis pas contre ça du tout. C'est une
question de rigueur. C'est une question aussi de vider la question. Je pense que les citoyens ont le devoir de savoir
qu'on a vraiment, vraiment vidé la question en ce qui concerne un article puis
qu'on a jasé sur tous les aspects qu'on pouvait jaser pour s'assurer que c'est
un projet de loi qu'on peut bonifier.
On a déjà adopté des
amendements. Je remercie le ministre de son ouverture en ce qui concerne ceci
jusqu'à date. Évidemment, c'est une déception pour moi. C'est pour ça qu'on a
voté contre. Mais ça fait partie, je pense, de notre travail. Ça fait que ce
n'est pas une question de dire que je ne suis pas en lien avec ce qu'il
souhaite, le ministre, pour développer des places et faire confiance aux
réseaux. Je crois aussi. Je pense que le réseau a bien fait de lever la main.
Ça fait que je veux respecter ce qu'ils demandent. C'est juste une question de
dire : Devons-nous aussi se préoccuper de ça? L'idée de déposer un
amendement, c'est de s'assurer, peut-être, le ministre aussi ou son équipe
avait des recommandations, ou les collègues. On est là pour ça. On n'aura pas
une deuxième chance d'avoir ce débat. Quand l'article est adopté et fini, bien,
c'est ça, on procède à un autre débat. Ça fait que je ne voulais pas manquer
mon opportunité de partager une préoccupation, puis de s'assurer qu'on a
vraiment vidé la question, puis on n'a pas fait «check, it's done».
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement à
l'article 7. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. M. le secrétaire, par appel nominal, s'il vous
plaît.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Pour.
Le
Secrétaire : M. Lacombe (Papineau)?
M. Lacombe :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme
Lachance : Contre.
Le
Secrétaire : Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau : Contre.
Le
Secrétaire : Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Contre.
Le
Secrétaire : Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Contre.
Le
Secrétaire : Mme Proulx (Côte-du-Sud)?
Mme Proulx
(Côte-du-Sud) : Contre.
Le
Secrétaire : Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Contre.
Le
Secrétaire : Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon :
Pour.
Le
Secrétaire : Mme D'Amours (Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous revenons à l'article 7.
Est-ce qu'il y a des interventions? S'il n'y a pas d'intervention, je mettrais
l'article 7 aux voix. Est-ce que l'article 7 est adopté?
Des
voix : Adopté.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Nous allons maintenant à l'article 8. Oui, M.
le ministre.
M. Lacombe :
À l'article 8, Mme la Présidente, je ne sais pas trop comment on peut
procéder, mais, si on pouvait le suspendre et passer au suivant... Parce que
j'aurai un amendement important, là, à déposer pour un enjeu de cohérence, là,
qui s'est présenté à mes yeux et sur lequel je souhaitais faire une
modification.
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...M. le secrétaire, est-ce que j'ai besoin d'un
consentement pour passer à l'article 9?
Le Secrétaire :
...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Oui. Non, il ne porterait pas tout de suite, monsieur...
Si je comprends bien, M. le ministre, vous n'apporterez pas l'amendement tout
de suite, ça va être...
M. Lacombe :
Non. Il nous reste des validations à faire, donc...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. Donc, votre demande, c'est de passer à
l'article 9 maintenant.
M. Lacombe :
Si possible, oui. C'est ma demande.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, nous suspendons l'article 8. Est-ce que j'ai le
consentement pour suspendre l'article 8? Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Juste avant de voter là-dessus, une question pour le
ministre et son équipe. C'est que, tous les articles qui suivent, on fait
référence à l'article 11.2, puis on ne va pas voter sur 11.2 après qu'on a
voté sur les articles précédents. Est-ce que le ministère serait ouvert de
faire le débat sur l'article 11 avant de faire le débat sur les articles
précédents? À moins qu'il y ait quelque chose que je saisis mal, mais, quand je
fais la lecture du projet de loi, comme par exemple le 9, on fait référence...
ou le 10, on fait référence au 11.2, «l'offre de services de garde éducatifs à l'enfance
nécessaire déterminée en vertu de l'article 11.2». Ça va être beaucoup
modifié. Dans le fond, c'est... on enlève le texte actuel puis on le remplace
au complet. On peut suspendre pour discuter, si vous voulez.
M. Lacombe :
...je ne comprends pas votre demande. Qu'est-ce que vous voulez faire?
Mme
Maccarone : Moi, je ne suis pas contre qu'on suspend l'article pour
aller au prochain article, parce que je
comprends qu'on a un amendement qui s'en vient, mais ma question... Peut-être,
c'est technique puis, peut-être, comme je dis, c'est moi qui comprends mal,
mais, quand je lis le projet de loi, quand on arrive à l'article 10, par
exemple, on fait référence à une modification qui s'en vient dans le 11.2, puis
je pensais... Je jugeais peut-être pertinent de faire le débat sur
l'article 11 qui va modifier l'article 11.2 avant de faire le débat
sur le 9 et le 10.
M. Lacombe :
Je n'ai pas de problème.
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...Mme la députée de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie :
Merci. Très rapidement, parce que le ministre nous dit qu'il veut modifier
l'article 8. Comme il compte déposer un amendement, je veux lui faire un
commentaire que j'avais... une demande d'amendement que j'avais pour qu'il en
tienne compte déjà dans la rédaction de son propre amendement.
À la fin, j'aimerais
qu'on ajoute «sur le territoire visé». Parce qu'en ce moment, de la façon que
c'est écrit, si, par exemple... Si l'offre de services est suffisamment grande
à l'échelle du Québec, je ne voudrais pas que ça empêche qu'on accorde un
permis sur un territoire pour lequel il y a un déficit de places. Le ministre
comprend ma demande. Je ne voudrais pas que
le fait qu'à l'échelle nationale il y a un équilibre... qu'on s'empêche de
répondre oui à des projets sur un territoire où il n'y a pas
d'équilibre.
M. Lacombe :
Bon point.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc, est-ce qu'on maintient la demande? M. le
ministre, est-ce que vous maintenez votre demande de suspendre
l'article 8, et on passerait à l'article 9?
M. Lacombe :
Bien, en fait, on passerait à l'article... Selon la proposition de la députée
de Westmount—Saint-Louis,
on passerait à l'article 11 du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça va prendre un consentement, s'il vous plaît,
pour l'article 9 et 10. Donc, on va suspendre ces articles. Nous
passerions à l'article 11 et reviendrons avec les articles suspendus.
Est-ce que j'ai le consentement? Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : À la demande du ministre, on suspend
l'article 8, c'est ça? Ensuite, on suspend aussi l'article 9?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 18 h 58)
(Reprise à 19 h 01)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Donc, j'ai besoin du consentement pour suspendre
l'article 8, 9 et 10. Est-ce que j'ai un consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Donc, M. le ministre, nous sommes à l'article 11, si vous voulez
bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Lacombe :
L'article 11.2 de cette loi est remplacé par le suivant :
«11.2. Le ministre évalue, pour chaque
territoire qu'il détermine, les besoins de services de garde éducatifs à l'enfance et identifie, le cas échéant, des
priorités de développement de ces services. À ces fins, il considère, notamment,
les permis déjà délivrés, les demandes de permis et les autres demandes
d'autorisation faites en application de l'article 21 ou de
l'article 21.1 en attente d'une décision ainsi que la couverture des
besoins de services de garde.
«Par la suite, le ministre consulte le comité
consultatif régional du territoire concerné constitué en vertu de
l'article 103.5. Le ministre requiert, dans le délai qu'il détermine,
l'avis de ce comité sur l'évaluation des besoins et sur les priorités de
développement identifiées en vertu du premier alinéa.
«Le comité peut alors recommander au ministre de
prendre en compte certains éléments particuliers, propres à son territoire, en
ce qui a trait aux besoins de services de garde, aux priorités de
développement, à la répartition de places dont les services de garde sont
subventionnés ou à la délivrance de permis de garderie.
«À l'issue de cet exercice, le ministre
détermine, pour chaque territoire, l'offre de services de garde éducatifs à
l'enfance nécessaire afin de répondre à la demande de tels services. Il établit
ensuite si elle y répond et effectue une projection de ces résultats pour toute
période qu'il détermine. Il peut aussi modifier les priorités de développement
qu'il a identifiées.
«Le ministre
diffuse sur le site Internet de son ministère, au bénéfice des demandeurs et
titulaires d'un permis, les renseignements nécessaires sur les besoins de
services de garde éducatifs à l'enfance et les priorités de développement
de ces services propres à chaque territoire
et rend publics son évaluation et la détermination qu'il fait en vertu du
quatrième alinéa, de même que les avis et
les recommandations donnés par les comités en application du présent article.
«Lorsque le ministre évalue les besoins de
services de garde et établit les priorités de développement de ces services au
sein d'une communauté autochtone, le ministre ne consulte que la communauté
concernée.»
Donc, c'est un article qui vient remplacer
l'article 11.2 de la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance
pour préciser les obligations du ministre en ce qui a trait à l'évaluation des
besoins de services de garde et au développement de ceux-ci sur chaque
territoire déterminé.
Cette évaluation faite, le ministre doit la
soumettre à un comité consultatif qui est formé pour le territoire concerné
pour qu'il lui donne son avis sur l'évaluation et, s'il le désire, recommande
la prise en compte de certains éléments qui sont particuliers, propres à son
territoire. Donc, je l'ai souvent imagé comme étant notre filet de sûreté pour
s'assurer que les données du ministère reflètent bel et bien la réalité sur le
terrain.
L'article prévoit ensuite que le ministre
détermine l'offre requise pour répondre à la demande de services de garde éducatifs à l'enfance et établit si l'offre
répond à la demande pour chaque territoire. Une projection de ces résultats
pour le futur doit également être faite.
Cet article prévoit que le ministre doit
diffuser les renseignements nécessaires concernant les besoins de services de garde et les priorités de développement
de ces services. Il prévoit, de plus, que le ministre doit rendre publics
son évaluation, la détermination de la
suffisance de l'offre ainsi que les avis et recommandations donnés par les
comités consultatifs.
Finalement, cet article précise que, dans l'évaluation
des besoins de garde et la détermination des priorités de développement de ces
services en territoire autochtone, le ministre ne consulte que la communauté
concernée.
Et j'ai un
amendement, Mme la Présidente, donc : À l'article 11.2 de la Loi sur
les services de garde éducatifs à l'enfance, proposé par
l'article 11 du projet de loi :
1° insérer, dans le premier alinéa et après
«évalue», «au moins une fois par année»; et
2° insérer, à la fin du sixième alinéa, «ou, le
cas échéant, la personne ou l'organisme qu'elle désigne pour la représenter en
cette matière».
Donc, c'est un amendement qui vise, d'une part,
à imposer au ministre une évaluation au moins annuelle des besoins de services
de garde et leurs priorités de développement — ça nous avait été demandé en
consultations particulières — et,
d'autre part, un amendement qui vise aussi à rendre plus explicite la
possibilité qu'une communauté autochtone a de confier à un tiers le
mandat de la représenter aux fins de la consultation qui est menée par le
ministre en vue de l'article... en vertu, plutôt, de l'article 11.2 de la
loi.
Donc,
un amendement demandé, d'abord, là, c'est ça, un élément demandé en
consultations particulières, puis l'autre qui est davantage technique.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Est-ce qu'il y a des commentaires sur
l'amendement? Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : On conserve, dans
l'amendement du ministre, la mention «pour chaque territoire qu'il détermine», c'est bien ça? Moi, je pense qu'on
devrait rayer «qu'il détermine», parce qu'on veut que cette évaluation-là soit
faite pour tous les territoires
annuellement, pas juste sur les territoires que le ministre aura décidé
d'évaluer cette année-là. Parce
qu'autrement ça fait en sorte qu'un ministre pourrait simplement dire :
Bien, moi, j'ai déterminé qu'on n'évaluait pas les besoins sur tel
territoire cette année. Donc, je pense, ce n'est pas ça, l'intention du
ministre, mais, de la façon que c'est écrit, ça ouvre une porte à ne pas
évaluer les besoins, de temps en temps, sur certains territoires.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : C'est un bon point
qu'on fait bien de préciser. Donc, l'intention va être claire, là. On parle,
bien sûr, de l'ensemble du territoire québécois, mais l'unité de mesure en tant
que telle est déterminée par le ministre, donc, par le ministère. Je trouve ça
toujours drôle quand on réfère au ministre. Mais donc, dans ce cas-ci, on parle
de territoires, de bureaux coordonnateurs, on peut parler des sous-territoires
qu'on a développés aussi.
Donc, je pense que c'est bien, quand même, de se
garder une certaine flexibilité. Parce que les changements, par exemple, que
j'ai faits au cours des derniers mois, si on s'attachait, n'auraient peut-être
pas été possibles, là, si c'était déterminé dans la loi puis c'était immuable,
sauf avec des changements législatifs.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Je pense que je
comprends ce que le ministre veut dire. Il veut dire que c'est lui qui décide,
comme, dans l'absolu, à l'extérieur, comment on divise le territoire. Bon, ça,
je comprends ça. Mais la façon que c'est
écrit ici, «le ministre évalue au moins une fois l'an, pour chaque territoire
qu'il détermine, les besoins de services de garde éducatifs», etc., moi,
de la façon que je lis ça, c'est comme si le ministre se donnait la possibilité
de, même une fois l'an, ne pas évaluer les besoins sur certains territoires.
Par exemple, le ministre pourrait dire : Bien, moi, cette année, en 2022,
je dis qu'on va évaluer les besoins pour la moitié des territoires, puis
l'année prochaine on évaluera les besoins pour l'autre moitié des territoires.
Je pense que ce n'est pas souhaitable. Je ne pense pas que c'est ça que le
ministre veut faire, mais la façon que c'est écrit, ça ouvrirait la porte à ce
qu'un ministre fasse ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M.
Lacombe : On va vérifier,
effectivement, si on peut peut-être le préciser, là. C'est sûr que c'est du
langage qui est législatif, là, donc je veux... J'entends... On est en
train de vérifier.
Mais, si je peux répéter, là, pour que ce soit
clair, c'est ça, là, l'objectif, c'est bien de le faire partout sur le territoire québécois, mais à l'aide et en se
basant sur le quadrillage que le ministère aura jugé approprié. Donc, pour être
plus efficace, là, je pense qu'il faut se
garder une certaine flexibilité, là, sur le territoire qui est utilisé, mais il
faut tous qu'ultimement ils soient évalués chaque année, là.
Mme
Labrie : À ce moment-là, on
s'entend, là, sur ce qui doit être fait. Je pense que le mot «territoire», ici,
là, de toute façon, il n'est pas
défini, là, il est flou, ça fait que ça permet au ministre, de son côté, de
même de réviser c'est quoi, les territoires, la division des territoires. Puis
je l'encourageais tout à l'heure à les diviser encore plus petit qu'il
le fait déjà. Je pense que ça... ça ne l'empêche pas, là. On garde la notion,
donc, pour chaque territoire. Ce n'est pas défini, c'est quoi, un territoire.
Le ministre peut changer cette définition-là. Mais moi, j'enlèverais «qu'il
détermine». Comme ça, chaque année, tous les territoires, quels qu'ils soient,
vont être évalués.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
Des voix : ...
M. Lacombe : Il faudrait suspendre,
là, parce que, dans un cas comme ça, je pense qu'on est peut-être mieux de
faire la vérification puis de le rédiger de façon efficace dès le premier coup,
étant donné qu'on s'entend sur l'objectif. Mais je pense que la députée de...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Non, mais, si le
ministre est pour suspendre, je veux juste que ce soit bien clair, justement,
comment il détermine les territoires et... Parce que, là, ma collègue vient de
dire : Ça, ce n'est pas... la détermination du territoire n'est pas
déterminée, en quelque sorte. C'est comme si elle dit : C'est le ministre
qui décide, puis tout ça. Moi, j'aimerais ça que le ministre nous dise comment
il procède pour déterminer ces territoires.
M. Lacombe :
Peut-être qu'on est trop dans le détail pour la loi, là, parce que...
Mme Hivon : ...c'est pour
comprendre, pour qu'on ait... on ait cette compréhension-là commune.
M. Lacombe : Ah! bien là, ça...
Pendant que nos collègues travaillent là-dessus, là, c'est... Ça va dépendre,
je pense, de l'évolution. Je disais tantôt : Il faut qu'on continue de
s'améliorer dans la prévision des besoins. Là, on a un bon exemple, là. On est
partis de 161 territoires de bureaux coordonnateurs. Puis on a eu
l'occasion d'en discuter, d'ailleurs, ensemble, je me rappelle. Il y a des
territoires de bureaux coordonnateurs où, à une extrémité, il y a un surplus,
l'autre extrémité, il y a une pénurie. Ça donne un équilibre? Non, on ne veut
pas ça. Donc, on les a subdivisés en 1 263 ou 1 253 territoires.
Mais... Donc, ça, nous, on se base sur la... je vais dire, sur notre souci
d'efficacité et d'amélioration continue, là. C'est vraiment là-dessus qu'on se
base.
• (19 h 10) •
Mme Hivon : Ce que je veux dire par
rapport à ça, c'est qu'il n'y a rien qui prévoit, nulle part dans la loi, dans
le règlement, l'unité de mesure du territoire, là. Le ministre a décidé qu'il
allait aller à 1 200. Un successeur du ministre dirait : Aïe! on va
revenir à un territoire par bureau coordonnateur. Il n'y a rien qui
l'empêcherait en théorie. C'est juste ça que je veux mettre en lumière, parce
que je pense que c'est un plus d'avoir des plus petits territoires, mais je
pense qu'il faut écrire ça quelque part.
M. Lacombe : Parce que, sinon, on
pourrait dire, par exemple, que Montréal est un territoire et que, là, il y a
un surplus de places, donc on ne développe plus.
Mme Hivon : Bien, tu sais, je veux
dire... Ça fait que peut-être à méditer jusqu'à demain.
M. Lacombe : Il faudrait être coquin
en tabarouette, là.
Mme Hivon : Bien, moi...
M. Lacombe : Ça s'est vu? O.K. Bon.
Mme Hivon : ...oui, je ne prends pas
de chance.
M. Lacombe : O.K. Bien, on va voir
comment on peut... De toute façon, je pense qu'on est à la veille de...
Mme Hivon : Je ne dis pas que c'est
dans la loi. Ça peut être dans le règlement, là. Tu sais, je comprends que
c'est d'une nature assez précise, mais de se dire qu'il faut prévoir cette
unité de mesure là, je pense, c'est une garantie qu'on n'élargisse pas indûment
les territoires.
M. Lacombe : D'accord. Bien, à cette
étape-ci, Mme la Présidente... Il nous reste trois minutes. Je pense que je
n'aime pas ça suspendre, là, avoir l'odieux de suspendre, mais, à ce moment-ci,
si on veut travailler là-dessus, de toute façon, il nous reste trois minutes,
je pense que je suspendrais... je vous demanderais, parce que je ne peux pas
suspendre, mais je vous demanderais de suspendre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
avec l'accord de tout le monde, je suspends les travaux. Donc, tout le monde
est d'accord? Donc, je vous remercie pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses
travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 19 h 13)