Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission parlementaire permanente de la
présidence du conseil: Education
Séance du jeudi 5 juin 1969
(Vingt heures seize minutes)
M. BERTRAND (président de la commission parlementaire permanente
à la présidence du conseil): A l'ordre, messieurs! Messieurs les
membres, mesdames, messieurs. Est-ce que l'on pourrait procéder comme
nous l'avons fait jusqu'à présent et entendre de la part des deux
parties un rapport sur l'état des négociations? Si oui, je
demanderai à M. Tremblay ou à M. Jean Cournoyer de
présenter le rapport de la partie patronale. Un instant! Oui, monsieur,
nous allons vous accorder...
M. PICARD: Est-ce que je pourrais demander à la commission la
permission de dire quelques mots brefs vers la fin de la séance?
M. LE PRESIDENT: Nous vous le permettons. M. PICARD: Merci.
M. LE PRESIDENT: A la fin de la séance. On lui permettra de dire
ce qu'il a à dire. M. Tremblay ou Me Jean Cournoyer.
M. TREMBLAY(sous-ministre): Me Cournoyer va commencer.
M. LE PRESIDENT: Me Cournoyer pour la partie patronale.
M. COURNOYER: M. le Président, nous avons, depuis vendredi
dernier, étudié avec la partie syndicale le chapitre qui traite
des définitions. C'est le premier chapitre. Nous pouvons dire que, sur
un certain nombre de définitions, nous en sommes venus à un
accord avec la partie syndicale. Je ne répéterai pas ici les
définitions sur lesquelles nous en sommes venus à un accord.
Disons cependant qu'il reste encore à définir l'instituteur
à temps plein, l'Instituteur à temps partiel et l'instituteur
à la leçon.
M. LESAGE: C'est 1223, 1224...
M. COURNOYER: 1225. Parmi les définitions sur lesquelles nous en
sommes venus à un accord, il y a l'Instituteur spécialisé
en orientation, l'instituteur en bibliothéconomie, le terme «
période » a été défini, etc. Je crois qu'il
n'y a pas lieu de revenir sur ce sur quoi nous sommes d'accord.
Quant au champ d'application, nous en sommes venus à une entente
relative sur les engagements que nous avions pris ici, quant à savoir si
la négociation provinciale porterait sur d'autres cas, ou cases
d'employés que les instituteurs, en partant d'instituteurs
bibliothécaires ou des bibliothécaires et toute autre
catégorie d'employés qui pourraient être
déterminés dans les certificats d'accréditation
émis par la Commission des relations de travail avant que ne soit
passé le bill 25.
Là-dessus, il s'agit strictement d'une question de
procédure et nous ne sommes pas éloignés outre mesure sur
la façon de procéder à cette négociation qui doit
engager, selon nous, plus que les seuls corps qui sont en face de nous
actuellement. La partie syndicale n'a pas opposé qu'il y ait plus. Elle
n'a pas demandé que nous discutions au préalable les
méthodes pour en arriver à une entente de ce genre. Il y a aussi
le cas de l'Instituteur qui travaille à l'étranger pour le compte
du gouvernement du Canada ou du gouvernement de la province de
Québec.
Ce cas, comme tel, est en suspens pour le moment, mais nous ne croyons
pas qu'il y ait des difficultés majeures quant au champ d'application ou
quant à la couverture qu'il doit avoir.
Nous avons également abordé le chapitre 3 et, dans le
chapitre 3, nous n'avons fait qu'une modification qui concerne le genre
d'Information à fournir à la CEQ, à la PAPT et à la
PACT. Nous avons accepté de remettre à ces trois organismes, la
quatrième copie du formulaire statistique du 30 septembre, pour autant
qu'il n'y ait pas d'identification des personnes qui la remplissent. La partie
syndicale a accepté, étant donné que c'était une de
ses propositions, de toute façon, que ceci soit fait de cette
manière. Ce qui veut dire que cet article est réglé.
Il y a encore des discussions à venir sur la façon de
traiter les instituteurs libérés pour activités ou
congrès ou activités syndicales pour des périodes de dix
jours. Lâ-dessus, nous avons offert une modification. Pour l'année
scolaire 1969/70, étant donné qu'il y aurait peut-être plus
de difficultés, en raison de la mise en application nouvelle d'une
convention comme celle-là, nous avons voulu qu'en 1969/70 les
limitations ne soient que pour les individus et qu'il n'y ait pas de limitation
globale quant au nombre de jours accordés par syndicat.
En 1970/71, cependant, nous retournerions à la proposition que
nous avons déjà faite et qui est incluse dans le titre 3.405.
M. LESAGE: Est-ce que c'est votre proposition ou si c'est
accepté?
M. COURNOYER: C'est notre proposition. Ce n'est pas l'acceptation.
M. LESAGE: Pas accepté.
M. COURNOYER: Pas accepté. Nous avons modifié,
également, à cause de ceci, l'article 3.407 et cela non plus, ce
n'est pas accepté.
Au chapitre 4, nous avons ajouté une phrase, un article 4.109 qui
dit ceci: « Avec l'accord des parties à la présente
entente, la commission et le syndicat peuvent instituer à titre
expérimental un système différent du système de
consultation prévu au présent chapitre. »
Nous avons également modifié le paragraphe j) de l'article
4307 et l'article 4308 a aussi été modifié, mais nous
avions déjà donné avis de cette modification. Nous avons
accepté également la proposition syndicale à l'effet de
constituer un comité formé des six organismes dont il est
question à cette table pour étudier le système de
consultation au provincial. Chose que nous avions refusée jusqu'ici
étant donné que nous croyions que le système de
consultation n'avait pas nécessairement besoin de revision et qu'on
n'avait pas nécessairement l'obligation de négocier ceci dans
cette convention. Nous avons donc, semble-t-il, réglé cet
article.
Il n'y a pas eu, dans cette partie du rapport, d'autres modifications de
notre part sauf celles que j'ai pu oublier. Il y a eu de longues discussions.
Je demanderai à M. Tremblay de continuer sur le chapitre 5.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Le chapitre 5 porte sur l'engagement, la
sécurité d'emploi et la sécurité sociale. La
semaine dernière, nous avons déjà fait rapport de certains
progrès réalisés. Je les mentionne pour rappel de
façon à les replacer dans le cadre et à indiquer du
même coup où se place également le reste du rapport que
nous présentons ce soir.
Nous avons donc déjà convenu la semaine dernière de
la préférence aux brevetés, de l'arbitrage dès la
première année dans certaines conditions, d'un mécanisme
dans le cadre duquel un avis pourrait être donné à la
commission avant qu'elle ne décide de rengager ou de ne pas rengager un
instituteur qui en est à sa première ou à sa
deuxième année d'enseignement. Nous avions également
convenu du maintien de l'emploi en cas de fusion de commissions scolaires et de
passage des 7e années au cours secondaire.
Depuis ce temps, depuis la semaine dernière, nous avons convenu
qu'un instituteur pourrait indiquer s'il désire signer un contrat
à temps plein, à temps partiel ou à la leçon dont
il pour- rait être tenu compte, désir dont il pourrait être
tenu compte par ailleurs.
Nous avons convenu que l'article relatif à l'ancienneté
était réglé sauf en ce qui concerne, si je peux m'exprimer
ainsi, le territoire où l'ancienneté s'acquiert et s'applique.
Est-ce qu'elle s'appliquera au niveau de l'école, de la commission
scolaire locale ou de la commission régionale?
Nous avons convenu aussi que l'article relatif à
l'assurance-groupe était également réglé. Qu'il en
est de même pour l'article sur le congé de maternité et
enfin en ce qui concerne le bris de contrat et le renvoi, les congés
sociaux et les congés pour charge publique. Il ne reste qu'à
revoir la formulation des textes.
M. LESAGE: Alors, dans tout le chapitre 5, il ne reste qu'à voir
la formulation des textes, sauf à déterminer le territoire
pour me servir de votre expression où s'appliquera
l'ancienneté. Est-ce l'école, la commission scolaire locale, ou
la commission scolaire régionale?
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est un point qui reste, mais vous verrez
par la suite qu'il en reste aussi d'autres.
M. LESAGE: Eh bien!
M. TREMBLAY (sous-ministre): Le chapitre 5 je le souligne
est un chapitre assez considérable. C'est pourquoi il y a plusieurs
points que j'ai classés, en ce qui était déjà
convenu depuis la semaine dernière et je passe maintenant aux
propositions que nous avons faites.
M. LESAGE: II y a vingt têtes de chapitre.
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est cela. Il est considérable.
Nous avons proposé que la commission offre d'abord un engagement
à temps plein avant d'offrir un contrat à temps partiel ou
à la leçon, compte tenu des besoins de l'organisation
générale de l'enseignement. Nous avons proposé aussi que
pour le non-rengagement, pour surplus de personnel, la commission
procède de la façon suivante. Il s'agit là d'une approche
qui, à la fois par rapport au moins à la formulation actuelle de
la position patronale et par rapport aux discussions qui avaient eu lieu
jusque-là, est relativement nouvelle. Il s'agit des non-rengagements
pour surplus de personnel. La commission déterminerait d'abord les
exigences normales des postes à maintenir en fonction d'un certain
nombre de critères pour lesquels elle établirait une
pondé-
ration indiquant l'importance relative de chacun de ces critères
et, à titre d'exemple, nous avons donné un certain nombre de
critères sans fermer la porte à ce que d'autres critères
puissent être introduits.
Donc, établissement des exigences normales des postes dans
l'école dont il s'agit, en ce qui a trait aux exigences de
personnalité pour le poste, en ce qui a trait aux exigences du champ
d'enseignement, en ce qui a trait également aux connaissances de nature
psycho-pédagogique, en ce qui a trait aux exigences de l'enseignement et
la liste pourrait être plus ou moins élaborée.
C'est d'abord le principe que nous avons voulu présenter:
établissement en fonction de critères qui seraient
pondérés selon l'importance de chacunes des exigences normales
des postes à maintenir, première étape.
Deuxième étape, en regard de ces exigences normales des
postes à maintenir, la commission établit ensuite la position
relative des instituteurs à son emploi.
Advenant et c'est là le coeur de la question que
plusieurs instituteurs se classent sur un pied d'égalité en
fonction de telles exigences normales d'un poste, elle attribue ce poste au
plus ancien, ce qui voudrait dire que c'est le moins ancien qui est mis
à pied. Une question se pose immédiatement: pour réaliser
cette approche, il faudra peut-être des études et certains
délais.
Les commissions scolaires qui sont présentent à la table
ont accepté qu'advenant que les études requises pour
l'établissement des exigences normales des postes selon cette
méthode, ne permettent pas, à tel moment d'établir ces
exigences, autrement dit, en l'absence de la classification des postes à
maintenir prévue dans la méthode de tout à l'heure, la
commission donnerait la priorité au critère de
l'ancienneté.
Il y aurait là une approche qui vise à construire l'avenir
et, dans l'intervalle, à tenir compte de ce que j'appellerais certaines
traditions syndicales. Qu'adviendrait-il de ceux qui, de toute façon,
dans l'hypothèse où nous nous plaçons, seraient mis
à pied? Nous avons proposé à ce sujet que le bureau
québécois de placement des instituteurs, en collaboration avec
les bureaux régionaux du ministère, chercherait à leur
trouver un autre poste d'abord dans le secteur d'aménagement où
ils étaient employés, ensuite dans le territoire de la
régionale et finalement dans la région administrative.
En cas d'échec des démarches du bureau de placement et des
bureaux régionaux du ministère, l'instituteur en question aurait
priorité à compter de la date à laquelle son
non-rengagement lui est signifié pour surplus de personnel. Il aurait
priorité sur les autres candidats dans le plan de perfectionnement
à temps plein dont il est question dans le chapitre sur le
perfectionnement. Advenant qu'il demeure sans emploi, il
bénéficierait de certaines dispositions qui sont
déjà prévues dans la proposition actuelle. Première
disposition, la commission donnerait préférence, lors
d'engagement nouveau, à ceux qui seraient inscrits sur cette liste
d'instituteurs non rengagés pour surplus de personnel.
Elle leur donnerait également la préférence pour la
suppléance occasionnelle selon les dispositions qui régissent la
suppléance occasionnelle au point de vue de la
rémunération.
Voilà ce que nous avons proposé pour les non-rengagements
en cas de surplus de personnel. Je dois dire à ce point-ci que, si nous
n'avons pas d'autres éléments à fournir, et si je ne parle
que de notre proposition, cela ne veut pas dire que du côté de la
partie syndicale il y ait eu refus; nous avons présenté ces
éléments hier après-midi et la poursuite des études
a fait que la partie syndicale n'a pas eu le temps de nous donner sa
réaction à de telles propositions. Je le souligne dès
maintenant pour ne pas soulever d'équivoques et laisser entendre qu'il y
a eu une réaction négative de la part de la partie syndicale.
Elle n'a pas eu l'occasion de présenter sa réaction encore,
compte tenu des études que nous avons faites dans l'intervalle.
Il en est de même pour les autres choses que nous avons
proposées et que je mentionnerai maintenant.
Nous avons également proposé qu'en ce qui concerne les
réaffectations en cours d'année, les clauses 5-7.06 et 5-7.07
soient modifiées comme suit: la clause 5-7.06 se lit de la façon
suivante: « Si la commission juge qu'il y va de l'intérêt
des élèves et du système scolaire qu'elle administre de
changer l'affectation d'un instituteur à une école au cours de
l'année scolaire, elle peut changer ladite affectation. » Le texte
actuel s'arrêterait là et nous continuerions de la façon
suivante: « Elle peut donc changer ladite affectation pourvu qu'elle ait
au préalable consulté à ce sujet l'instituteur en cause.
Par ailleurs, dans le choix du nouveau poste auquel elle désire
l'affecter, la commission tiendrait compte dans la mesure du possible de la
liste des préférences énoncées par l'instituteur et
qui peut lui être demandée au cours du printemps comme il en est
fait mention à un autre article (5-7.03). « A la demande de
l'instituteur, faite lors de la consultation requise dans le premier
paragra-
phe que je viens de lire, la commission doit lui accorder un
délai d'au plus une semaine pour occuper son poste; elle peut toutefois
prolonger tel délai si les circonstances l'exigent. Mais, à la
simple demande de l'instituteur, la commission aurait ou devrait accorder un
délai d'au plus une semaine. « La commission fournit par
écrit à l'instituteur les raisons de son changement d'affectation
s'il en fait la demande par écrit. » Je reprends le texte de
5-7.06, au dernier paragraphe: « Si l'instituteur dont l'affectation est
ainsi changée croit qu'il y eu abus, nous maintenons le recours au grief
et à l'arbitrage. »
II y a là une introduction d'une souplesse et d'une série
de mesures qui, dans les cas visés, constituent, je pense, un
progrès réel.
Finalement, un pas important a été franchi lorsque nous
avons proposé d'ajouter à la clause 5-7.07
l'élément suivant; Replaçons cet élément
dans le contexte de la clause. Celle-ci prévoit que pour un instituteur
qui serait soit réaffecté en cours d'année, soit
changé d'école d'une année à l'autre et
affecté à une école qui est à une distance de
trente milles et plus certains avantages pécuniaires seraient
accordés pour les frais de déplacement, de
déménagement, etc. Mais voici le point nouveau: Si l'affectation
dont il est ici question est proposée durant l'année,
c'est-à-dire une affectation à plus de trente milles,
conformément à la clause 5-7.06 modifiée comme je viens de
l'indiquer, l'instituteur peut la refuser.
Je pense que je n'ai pas besoin d'insister pour mettre en relief
l'importance de cette proposition nouvelle.
M. LESAGE: Est-ce encore une proposition qui a été faite
tard...
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est cela.
M. LESAGE: ... et à laquelle vous n'avez pas pu avoir la
réaction?
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est cela. Toutes les propositions dont je
parle ont été faites à un moment tel que la suite de nos
études n'a pas encore permis à la partie syndicale de
réagir. Je le souligne de nouveau, je ne veux d'aucune manière
laisser entendre qu'une réaction aurait pu être
négative.
En ce qui concerne l'assurance-traitement, un sujet abordé la
semaine dernière, nous avons maintenu l'alternative, que je rappelle
pour mémoire. L'alternative en question est la suivante: Ou bien
l'article 5.10 tel qu'il est maintenant, ou bien les dispositions
suivantes:
Premièrement, maintien, pour la durée de la convention,
des clauses des anciennes conventions pour les anciens, les anciens
étant définis en termes de ceux qui avaient une convention qui
prévoyait de telles dispositions, qui en bénéficiaient en
1968/69 et qui demeurent dans la même commission scolaire en 1969/70.
Pour les nouveaux, une caisse de crédit cumulative non monayable de 15
jours par année, ce qui comporte la couverture de la première
journée de maladie qui semblait préoccuper plusieurs membres de
la commission.
M. LESAGE: C'est 15 jours...
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est 15 jours par année cumulatifs
non monayables sans maximum, plus les 8 jours possibles de congés
sociaux qui ne seraient pas déductibles de cette caisse de 15 jours.
Ceci termine les propositions...
M. LESAGE: Pas de réaction?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Là-dessus non plus, la partie
syndicale n'a pas eu l'occasion, n'a pas eu le temps de présenter sa
réaction.
UNE VOIX: Avez-vous terminé?
M. TREMBLAY (sous-ministre): J'achève. Pour simple
mémoire, il nous reste à engager ou à poursuivre la
discussion sur les points suivants: Le dossier d'état de service, les
promotions; la responsabilité civile, le congé pour affaires
relatives à l'éducation, le congé sans solde, la
réglementation des absences, les contributions d'un instituteur à
une caisse d'épargne ou d'économie établie par le syndicat
et le protocole relatif au bureau québécois de placement des
instituteurs. Je fais toute cette énumération simplement pour
dire que cela est en cours d'étude ou demande encore à être
abordé de façon que vous ayez une vue globale de l'état
des choses en ce qui concerne le chapitre 5.
Quant au chapitre 6 ; Rémunération des instituteurs. Il
est réglé, sauf quelques aspects de la classification concernant
les anglophones.
Le chapitre 7: Le perfectionnement. Il reste à régler les
trois points suivants soumis par la partie syndicale et auxquels la partie
patronale n'a pas encore donné une réaction
définitive.
Premier point: Que les critères d'admissibilité au
perfectionnement et les exigences au retour des boursiers soient
décidés par le comité conjoint du perfectionnement, le
comité paritaire.
Deuxième point: Que les cours de recyclage
requis par l'évolution normale des méthodes d'enseignement
soient facultatifs ou qu'ils soient organisés durant le temps de
présence des élèves à l'école ou encore
qu'ils donnent droit à des crédits pour fins de
rémunération.
Troisième point a déterminer dans ce chapitre: Le mandat
et les pouvoirs du comité des zones désignées dont nous
avons déjà parlé notamment en ce qui concerne le mandat et
les pouvoirs. L'octroi de primes s'ajoutant au salaire compte tenu du fait que
la politique salariale pourrait être concernée dans un tel
système de primes. Finalement l'ensemble des sommes mises à la
disposition du comité qui, pour l'instant, sont entre
parenthèses.
Chapitre 8: Nous avons repris ce matin l'exploration du chapitre 8 sur
les conditions de travail des instituteurs à charge de travail et ces
explorations ont porté, premièrement, sur les effets du nouveau
règlement adopté par arrêté en conseil
récemment relatif à l'horaire des élèves.
Nouveau règlement qui prévoit qu'au secondaire, par exemple, cet
horaire puisse être de 1,575 minutes au lieu des 1,750 actuellement
exigées.
Effectivement, ce que le règlement prévoit, c'est que cet
horaire pourrait être compris entre un minimum de 1,575 et un maximum de
1,750. C'est le règlement relatif aux horaires des élèves
qui est, de temps à autre, amendé par arrêté en
conseil. L'arrêté en conseil en question est du 21 mai,
numéro 1576...
M. LESAGE: Pour 1,575 minutes.
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est ça. Le deuxième point
sur lequel a porté l'exploration de ce matin a été celui
de l'addition, aux professeurs réguliers ou aux titulaires, d'un nombre
X de professeurs spécialistes ou supplémentaires dans le cas du
rapport 1/27, question qui avait commencé à être
abordée.
M. LESAGE: Là vous êtes rendu à
l'élémentaire.
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est ça. Nous avons repris la
discussion sur l'élémentaire. Sur le premier point, le nouvel
horaire, nous avons ouvert la possibilité suivante, maintenant rendue
possible je m'excuse du pléonasme par
l'arrêté en conseil au cours secondaire. Le nombre de
périodes d'enseignement pourrait être de 35 périodes de 45
minutes, à moins que les circonstances n'imposent, pour l'année
1969/70, un autre nombre de périodes d'une autre durée, auquel
cas, toutefois, la combinaison de ces deux facteurs, nombre et durée des
périodes, devrait assurer un minimum de 1,575 minutes
d'enseignement.
M. LESAGE: Trente-cinq de quelle durée?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Trente-cinq périodes de 45 minutes
pour un total de 1,575 minutes, ou une autre combinaison du nombre et de la
durée des périodes, de façon qu'en 1969/70, il puisse
être tenu compte de certaines situations particulières.
Sur le second point, les spécialistes à
l'élémentaire, nous nous sommes quittés vers 1 h 30, cet
après-midi, au moment où le problème se résumait,
je crois, dans les termes suivants: si l'on ajoutait, au module de 12
professeurs pour 1 spécialiste proposé par la partie syndicale,
un second module auquel le premier serait attaché, ou l'inverse si l'on
veut, quant au nombre moyen d'élèves par classe, moyenne qui
pourrait s'établir à 29 élèves par classe, nous
pourrions nous mettre d'accord. C'est la formulation, de notre
côté, de la position du problème au moment où nous
nous quittions vers 1 h 15 ou 1 h 30.
M. LESAGE: Ecoutez, s'il n'y a pas 29 élèves, si ce n'est
pas possible dans l'école?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Il faut ajouter qu'il serait bien entendu
que les deux encadrements déjà prévus dans la proposition
patronale seraient maintenus. Ces deux encadrements sont les suivants: les cas
spéciaux, et, en vertu des dispositions concernant les cas
spéciaux, nous donnons plus de professeurs que le rapport 1/27 n'en
prévoit dans les écoles qui ont 162 élèves et
moins, les petites écoles.
Le second encadrement c'est que, chaque fois que l'application du
rapport donne comme résidu une fraction supérieure à un
tiers, nous donnons l'entier du professeur. Autrement dit, il y a là
quelque chose de significatif aussi. Ces deux encadrements seraient maintenus.
Nous prétendons que l'addition d'un module, quant au nombre moyen
d'élèves par classe, à ce qui est proposé, pourrait
résoudre le problème.
Quant au chapitre 9, il reste à trancher une question relative
à l'identification de certains problèmes résultant de
changements dans la situation qui pourraient donner lieu à des griefs,
l'addition de nouvelles fonctions sous la rubrique des mésententes comme
il y en a dans beaucoup de conventions. Si les choses changent de façon
imprévue, s'il y a des éléments nouveaux, qu'il puisse y
avoir étude en commun, etc.
Au chapitre 10, c'est là que nous logeons une autre question qui
n'est pas tranchée, la rétroactivité.
M. LESAGE: Cela vient toujours à la fin.
M. LE PRESIDENT: Merci, M. Tremblay. Est-ce qu'on peut entendre
maintenant M. Laliberté.
M. LALIBERTE: M. le Président, plutôt que de
procéder point par point comme il a été fait depuis le
début par la partie patronale et sans que ce ne soit
nécessairement une liste exhaustive, j'aimerais, pour ne pas
égarer les membres du comité dans un dédale de points qui
n'ont pas tous la même importance, bien sûr, en relever treize qui
nous semblent les points à régler en priorité sur les
autres.
J'aimerais d'abord souligner que, depuis la dernière
séance du comité parlementaire, j'ai perdu pas mal de l'optimisme
que j'avais cru nécessaire d'exprimer publiquement la dernière
fois. Des cinq jours de négociations que nous avons eus, à toutes
fins pratiques, vendredi lundi et mardi ont effectivement servi à faire,
comme il nous était demandé par la partie patronale, un retour,
un examen précis des trois premiers chapitres de la convention de sorte
qu'il ne nous est resté finalement que deux jours pour revenir sur les
points les plus importants. Nous n'avons pas refusé de faire cet examen
précis des trois premiers chapitres, mais même à l'examen
des textes, même lorsque nous ne réussissons pas à nous
rejoindre sur des textes précis, quoiqu'il y ait eu évolution,
cela ne nous permettait pas beaucoup d'avoir de l'espoir sur les gros morceaux
et les deux jours suivants ont confirmé cette position.
M. le Président, si les treize points que je vais maintenant
décrire le plus brièvement possible étaient
réglés véritablement d'ici peu, nous pourrions
probablement dans un très court espace de temps régler le reste
de la convention. Mais si nous devions si jamais il y a d'autres
séances de négociations reprendre, avec une formule
d'examen précis, les chapitres comme pour les trois premiers pour
lesquels nous avons pris trois jours, croyez-moi, dans six mois nous serons
encore ici en train de vous faire rapport.
M. LE PRESIDENT: Pas cela. Ce n'est pas encourageant.
M. LALIBERTE: Non, je le dis tout net. Je suis aussi tenu de le faire un
peu comme cela, parce que la présentation qui vient de nous être
faite est tellement bien faite qu'il y a l'air d'y avoir un espoir fou. Or,
nous ne pouvons pas malheureusement le partager.
M. le Président, sur la question des engagements, il y a un
point...
M. LESAGE: Commencez à mentionner les treize points. J'aimerais
bien les prendre en note, M. Laliberté. Engagements.
M. LALIBERTE: Sur la question des engagements, il y a un point
particulier auquel nous tenons et sur lequel il n'y a pas eu moyen de
s'entendre parce que, nous a-t-on dit, avec les formules de dates que nous y
mettions, de délais que nous y mettions, cela
compliqueraitl'admi-nistration. C'est le suivant: Nous demandons fermement que
l'on donne nettement préférence dans l'emploi à ceux qui
signeront des contrats d'engagement à temps plein. Et voici pourquoi.
Evidemment, cela nous ramène aux définitions et je ne parlerai
pas des définitions comme telles. Le fond du problème est celui
que je vais tenter de décrire maintenant.
On nous propose effectivement qu'en outre des périodes
d'enseignement, les autres travaux de l'école soient faits par
l'équipe de professeurs. Plus il y aura de professeurs à la
leçon dans une école, qui se contenteront de donner des cours,
plus les autres qui seront à temps plein devront se partager le reste
des tâches autres que celles des cours proprement dits.
Replacez ceci dans le contexte. Ou l'on nous demande encore, ou l'on
nous a demandé en tout cas la dernière fois que nous en avons
parlé, il y a deux ou trois semaines, de faire la suppléance en
cas d'absence et la surveillance en fait à peu près toute
espèce de surveillance et d'être en disponibilité en
dehors de l'école pour tout autre besoin. Et vous comprendrez la
préférence, que nous désirons voir inscrire et que nous
désirons voir réaliser dans les faits, d'engager d'abord et avant
tout des professeurs à temps plein.
D'autant plus que dans un contexte de rénovation assez grande, de
rajeunissement de l'éducation à l'élémentaire et au
secondaire, on met de plus en plus l'accent sur l'équipe de professeurs.
Une équipe n'existe que dans la mesure où il y a
véritablement, principalement des professeurs qui sont là et dont
c'est la fonction d'enseigner au cours de la semaine, et non pas simplement de
donner des cours.
Nous avons accroché à cela ceci. Il est bien clair qu'il y
a du personnel qui peut avec qualité venir à l'enseignement pour
des cours à temps
partiel ou des cours à la leçon. Nous avons même
proposé, ce qui a été accepté, que le professeur,
en offrant ses services, indique s'il désire des cours à temps
plein, à temps partiel ou à la leçon. Mais, nous avons
dit: Pour marquer la préférence dans l'engagement, vous ne
devriez engager d'abord que des professeurs à temps plein et nous
étions prêts, nous l'avons indiqué, à discuter de la
date disons, jusqu'au 31 juillet. Après le 31 juillet, soit pour
combler ce qu'il reste de postes à comber, ou soit pour combler des
demi-postes ou des tiers de poste, comme cela peut arriver surtout avec une
formule de rapport, à ce moment-là, vous pourrez engager selon
les offres d'emploi qui vous seront parvenues indifféremment du temps
plein, du temps partiel ou des professeurs à la leçon. Et c'est
à cela que nous avons répondu. Cela compliquerait la tâche
administrative des commissions scolaires, nous ne pouvons pas l'accepter. Il
nous est au moins nécessaire que l'on inscrive de façon nette
dans la convention que la commission s'engage à donner
préférence dans les engagements à ceux qui signeront des
contrats à temps plein. Et c'est mon premier point.
M. LESAGE: J'ai cru entendre M. Tremblay admettre ce principe tout
à l'heure ou ne l'admettait-il que dans un cas particulier?
M. LALIBERTE: II pourra corriger si cela est inexact. J'ai cru
comprendre qu'il répétait en fait les échanges que nous
avons eus à la table à ce sujet. C'est-à-dire que le
professeur peut indiquer s'il veut un emploi à temps plein, à
temps partiel ou à la leçon et que la commission scolaire peut
lui offrir, à ce professeur d'abord, un emploi à temps plein pour
que l'individu choisisse. Mais ce n'est pas ce dont je parle.
M. LESAGE: Je comprends. Mais quelle objection de principe y a-t-il
à. cela, M. Tremblay, s'il y a une date?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Enfin, on est là dans une
matière d'interprétation; je pensais que nous étions
d'accord sur le principe et que, effectivement, la difficulté qui a
été soulevée, c'est la date du 31 juillet. Du point de vue
de l'administration, cette date est très tardive et, du point de vue des
individus qui auraient manifesté des préférences pour des
cours à temps partiel, qui en auraient déjà donné
durant l'année qui vient de se terminer, dont les services pourraient
être jugés valables, cela comporterait aussi l'inconvénient
que ces gens ne sauraient pas, jusqu'au 31 juillet, si, effective- ment, dans
des conditions analogues, ils pourraient ou ne pourraient pas continuer
à donner leurs services à la commission.
C'est là-dessus que nous avons achoppé.
M. LESAGE: C'est seulement une question de date. A quelle date, au point
de vue administratif, croyez-vous que la chose serait possible pour les
commissions et raisonnable pour ceux qui veulent des contrats à temps
partiel?
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est une date plus hâtive que celle
du 31 juillet et, si vous me le permettez...
M. LESAGE: Je m'en doutais bien.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Si vous me le permettez, de la même
façon que M. Laliber-té a laissé la porte ouverte sur la
date, je ne la fermerai pas en indiquant une date absolument précise
à ce moment-ci.
M» LESAGE: A quelle date aviez-vous songé, M.
Laliberté?
M. LALIBERTE: Disons que j'aimerais d'abord dire que ce que relate M.
Tremblay est exact, mais cela s'est passé en deux étapes dont la
dernière a été que cela compliquerait trop. La
première, c'était un problème de date mais la
dernière position était que cela compliquerait trop.
M. LESAGE: Mais, il vient de revenir au problème de date comme
étant presque le seul.
M. LALIBERTE: Je vais vous donner un point de référence.
Dans la proposition patronale, on nous dit d'abord que, pour ceux qui sont
déjà à l'emploi, les professeurs qui sont rengagés
au 1er juin 1969, on leur désignera à eux leur assignation pour
l'année d'après, au plus tard le 30 juin 1969. Si on
désigne aux professeurs en place leur assignation au plus tard le 30
juin, il faut au moins un délai entre cette date du 30 juin pour aller
voir sur le marché s'il n'y en aurait pas d'autre de disponible à
temps plein. Donc, cela nous porte au moins à quelques semaines
après le 30 juin.
M. LESAGE: Est-ce exact?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Les deux opérations peuvent
coïncider.
M. LALIBERTE: Ah! là, je ne suis pas sûr. Parce que c'est
justement là où il n'y a pas né-
cessairement préférence dans les engagements pour du temps
plein. Parce que si les deux opérations coincident, on va
évidemment remplir les postes, c'est normal pour les gens en
place...
M. LESAGE: Comme vous êtes des hommes raisonnables, vous avez une
date à choisir entre le 30 juin et le 31 juillet. Il semble que vous
devez être capables de choisir quelque chose, une ligne médiane,
si c'est seulement cela qui vous sépare. Parce qu'il semble que cela se
résume à la situation suivante: c'est la date qui créerait
des complications, d'après ce que M. Tremblay dit. C'est la date, qui,
d'après vous, créerait des inquiétudes. Alors, compensez
les inquiétudes contre les difficultés administratives, mettez un
peu d'eau dans les deux et mélangez le tout, brassez le tout, et vous
arriverez peut-être au 15.
M. LALIBERTE: M. le Président, si on pouvait régler le
problème comme ça, c'est bien sûr qu'on ne se chicanerait
pas pour quelques jours.
M. CHOQUETTE: Le gouvernement nonplus! M. LESAGE: Bon, essayez donc
ça!
M. LALIBERTE: Mais, M. le Président, il faut voir qu'à la
table de négociations, partout où on pose des solutions qui
amènent une certaine vigilance ou précaution administrative ou un
certain délai, c'est une bataille à n'en plus finir, à
chaque fois, pour essayer de trouver une mesure raisonnable. Et, règle
générale, la réponse c'est que cela complique
l'administration.
M. LESAGE: Oui, c'est toujours vrai. Que voulez-vous? C'est
peut-être un cri normal du coeur, mais, enfin, si c'est seulement
ça qui vous sépare, une question de date, en hommes raisonnables,
vous devez être capables de faire compensation. Il y a des
inconvénients aux deux extrêmes, trouvez les avantages du
milieu.
M. LE PRESIDENT: Aviez-vous pris la date du 31 juillet comme une date
définitivement arrêtée ou si la porte était
restée ouverte?
M. LALIBERTE: En l'exprimant, nous avions dit que nous
préférions une date assez tardive pour qu'il y ait une
véritable préférence, mais nous sommes prêts
à discuter du 31.
M. LE PRESIDENT: Deuxième point...
M. LESAGE: Demain, messieurs, s'il vous plait!
M. LE PRESIDENT: Deuxième point.
M. LALIBERTE: Mais il n'est pas pour autant réglé, parce
que quand nous allons en reparler...
M. LESAGE: Vous avez l'air bien méfiant, M. Laliberté.
M. LALIBERTE: J'ai appris...
M. LESAGE: Vous me direz que vous avez des raisons.
M. LALIBERTE: J'ai appris, depuis le 6 mai où je suis à
cette table, qui est supposée être une table de règlement
final avec de gros morceaux, à être terriblement méfiant
sur des choses comme celles-là. Cela va bien à la commission
parlementaire; mais, quand nous nous retrouvons le lendemain, croyez-moi, vous
n'êtes plus là, M. Lesage.
M. LE PRESIDENT: Là, il vous a fait un grand compliment!
M. LESAGE: Peut-être veut-il aiguiser ma curiosité?
M. LE PRESIDENT: M. Laliberté, deuxième point.
M. LALIBERTE: M. le Président, le deuxième point concerne
le chapitre 4.
M. LE PRESIDENT: Quel chapitre?
M. LALIBERTE: M. le Président, le deuxième point concerne
le chapitre 4.
M. LE PRESIDENT: Chapitre 4.
M. LALIBERTE: II y a longtemps que nous n'avons fait rapport devant la
commission parlementaire sur le chapitre 4. Voici où nous en sommes,
M. LESAGE: Le ministre des Finances... M. LE PRESIDENT: Chapitre 4. M.
LESAGE: C'est le chapitre 4? M. LE PRESIDENT: Oui.
M. LALIBERTE: C'est un chapitre qui ne coûte pas cher.
M. le Président, sur le chapitre de la consultation, vous vous
rappellerez, au tout début des sessions de la commission parlementaire,
des discussions que nous avions eues sur les éléments de
codécision. Depuis le mois à peu près où nous
négocions, voici là où nous en sommes, avec cette
dernière étape, et ce qu'il nous reste pour régler, je dis
bien pour régler.
M. le Président, nous avons abandonné toute notre demande
de codécision dans le chapitre 4, au complet.
M. le Président, nous avons abandonné notre demande de
prolonger les éléments de codécision qui existaient
déjà dans nos anciennes conventions collectives en ce qui
concerne la consultation.
Nous avons abandonné notre demande pour que, localement, un
syndicat et une commission puissent, s'ils le désirent, convenir de plus
de participation que ce qui serait inscrit dans la convention collective. Nous
avons accepté que, là où il y aura des ententes locales
pour faire des expériences locales de consultation, que ce soit
censuré par la table provinciale. Connaissant la position de la partie
patronale sur tout ce qui peut s'appeler codécision, nous reconnaissons
en même temps qu'en établissant cette censure, nous aurons
joliment de misère à avoir quelques éléments de
codécision, même si le syndicat et la commission sont d'accord
localement. Nous l'avons quand même accepté.
Nous avons accepté, quatrièmement, M. le Président,
que notre demande de consultation provinciale avec le ministère de
l'Education, au lieu d'être une consultation très précise
sur un certain nombre de points très précis, ne soit pour la
durée de la convention que la création d'un comité
d'études de la consultation provinciale, ce qui reporte des corrections
à la consultation provinciale à au-delà de cette
convention-ci probablement.
M. le Président, nous avons cédé tout cela et nous
ne demandons plus qu'une chose additionnelle: c'est qu'ils inscrivent, dans la
liste de la consultation obligatoire, que les règlements et directives
générales des commissions scolaires soient soumis à la
consultation obligatoire et aucun élément de codécision
là-dessus. On nous le refuse.
Il ne reste que cela dans le chapitre 4 et on nous le refuse.
M. LESAGE: Les règlements et les directives...
M. LALIBERTE: Des commissions.
M. LE PRESIDENT: ... des commissions scolaires.
M. LALIBERTE: Oui, mais pas n'importe quel. Règlements et
directives générales concernant les élèves, les
instituteurs et les écoles.
M. TREMBLAY (Sous-ministre): C'est très réduit comme tous
le voyez.
M. LALIBERTE: Tout ce que nous demandons c'est que l'on inscrive cela
comme consultation obligatoire. La réponse est celle que M. Tremblay
vient de vous dire: C'est très réduit; mais faites-le le pas,
avec tout ce que nous avons cédé. C'est la réponse.
Or, dans le journal d'aujourd'hui, M. le Président, vous lirez,
par exemple dans le Soleil, que, dans une régionale avoisinante, on a
établi, hier soir, la directive suivante et je ne protège
pas ma barbe; je vous donne cela comme un fait cocasse qui créera des
embêtements à l'effet que l'an prochain, à la
régionale Chauveau, les barbes ne seront plus tolérées
pour les professeurs et pour les élèves.
De ces positions cocasses aux positions les plus sérieuses, nous
ne sommes quand même pas prêts simplement à consulter le
syndicat.
M. CHOQUETTE: Les moustaches? Les moustaches, est-ce que c'est
toléré?
M. LALIBERTE : Ils n'en ont pas parlé. C'est plus entré
dans les moeurs!
M. LESAGE : II y a aussi les favoris.
M. CHOQUETTE: La longueur des favoris, comme dit le chef de
l'Opposition?
UNE VOIX: La longueur des jupes?
M. LALIBERTE: II n'y a pas longtemps, vous savez, par directives, on
réglementait la longueur des manches des institutrices. Cela ne fait pas
longtemps.
Des choses idiotes comme celles-là, M. le Président, dans
le quotidien de l'enseignement, nous en subissons les effets négatifs.
J'ai failli ne pas en parler parce que, bien sûr, l'ironie est facile sur
une chose comme celle-là. Bien sûr. Mais, qu'est-ce qu'il y a de
mal, grand Dieu, à s'engager à l'avance par convention à
consulter les enseignants du milieu sur les règlements et directives
générales?
M. COURNOYER: Qu'est-ce qui serait arrivé
si la commission avait pris cette décision après
consultation des enseignants?
M. LALIBERTE: Probablement que les enseignants auraient convaincu la
commission que leur affaire n'avait pas d'allure et elle ne l'aurait pas
adoptée.
M. COURNOYER: Si vous ne l'aviez pas convaincue, qu'est-ce qui serait
arrivé?
UNE VOIX: Tout le monde aurait eu de la barbe!
M. COURNOYER: Cela aurait été encore une
décision...
M. CHOQUETTE: Pourquoi dites-vous cela? M. LE PRESIDENT:
Troisièmement...
M. LESAGE: On ne règlera rien là-dessus. Comme c'est
là...
Je ne comprends pas très bien. Pourquoi ne pas consentir à
discuter? Les enseignants sont certainement intéressés à
connaître les règlements que la commission scolaire
décrétera pour les élèves. Ils sont certainement
intéressés à discuter avec la commission scolaire les
directives, les exigences, les règlements qui les affecteront.
Il me semble qu'alors que nous sommes à l'ère de la
participation, c'est peut-être manquer un peu de modernisme!
M. CHOQUETTE: Quelles sont les raisons de la partie patronale de refuser
l'offre syndicale sur ce plan? Les raisons fondamentales du refus.
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est que tels que formulés, les
règlements et directives concernant les élèves, les
professeurs, les écoles, c'est vraiment inclure toutes et chacune des
directives ou particulières ou autres qui pourraient affecter la vie des
écoles. Consulter sur tout cela, jusqu'à quel point...
M. DOZOIS: Ce n'est pas seulement une question de barbe.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Non. Je pense que l'exemple donné
réduisait le problème.
M. LESAGE: A une caricature.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Je pense qu'il faut voir d'abord la liste
où l'on énumère ce qui a été accepté.
Vous verrez que cette liste est impressionnante. Quel est le sens d'ajouter
cette formule très générale qui reprend au fond les
mêmes choses, mais qui en ajoute et on ne sait pas lesquelles? Les
nouvelles méthodes d'enseignement, c'est déjà d'accord.
L'établissement des critères de classification pédagogique
des élèves, d'accord. L'introduction de nouveaux cours, d'accord.
Choix du matériel didactique et des manuels scolaires, d'accord.
Journées d'information pédagogique, d'accord. Coordination des
ateliers pédagogiques ou des comités consultatifs, d'accord
encore. Recherche et expérimentation pédagogique, encore
d'accord. Choix des options, nombre d'élèves requis pour
l'introduction d'une nouvelle option et application des programmes
d'études, toujours d'accord. Incidences pédagogiques des
constructions scolaires, encore, toujours d'accord. Le système d'examens
y compris la procédure...
Tout à l'heure, M. Laliberté faisait allusion à une
prudence sur le choix des mots qui auraient été manifestés
par la table patronale. Je fais remarquer à propos de ce dernier article
que le « y compris la procédure dans le système d'examens
» a été ajouté à la demande syndicale. Donc,
le système, y compris la procédure d'examens des
élèves au niveau de la commission, encore d'accord! Finalement on
ajoute cette expression fourre-tout: Directives concernant les
élèves, les écoles, etc.
J'aimerais presque autant qu'on dise: La commission a l'obligation de
consulter le comité pédagogique sur tout et n'importe quoi,
après une telle énumération.
M. LESAGE: Mais tout ce que vous avez énuméré est
de caractère pédagogique. Cela ne touche pas à la
discipline des instituteurs, des élèves.
M. LALIBERTE: M. le Président, puis-je glisser un mot ici pour
dire que notre demande initiale ne comportait pas une
énumération, mais quelque chose de général? Les
énumérations sont venues par la partie patronale et tous les
« d'accord » qu'il a donnés, c'est nous qui les avons
donnés.
M. LESAGE: L'énumération qui a été
donnée concerne uniquement le champ pédagogique. Il n'y a
absolument rien dans le champ de la discipline auquel vous faisiez allusion
tout à l'heure...
M. LALIBERTE: C'est sûr!
M. LESAGE: ... parce que c'est dans le
champ élargi de la discipline. Il me semble que, pour ce qui est
de la discipline des élèves, il serait peut-être bon, en
particulier, que les instituteurs soient consultés sur les directives et
les règlements qui s'appliqueront à la discipline des
élèves.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Puis-je ajouter quelque chose qui m'a
échappé dans l'énumération?
M. LESAGE: Pardon.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Avec le consentement de la commission et du
syndicat, il est possible que le comité des politiques
pédagogiques soit obligatoirement consulté sur d'autres sujets
que ceux énumérés à la clause
précédente.
M. LESAGE: Oui, mais il faut le consentement des deux.
M. HYDE: Pour rejoindre ce que M. Tremblay vient de dire, M.
Laliberté, seriez-vous prit à accepter que les autres cas
je comprends que ce sera après consultation que vous pourriez discuter
d'autres sujets n'y aurait-il pas moyen de trouver une clause qui
pourrait...
UNE VOIX: ... Consensus...
M. HYDE: Non... qui pourrait constituer une catégorie
générale de sorte que n'importe quelle décision ou
règlement, dont on parle actuellement, pourrait peut-être faire
l'objet d'un grief ou d'une espèce d'appel, que dans le cas d'une
directive ou d'un règlement qui n'est pas prévu ceci pourrait
faire l'objet d'un appel par le syndicat auprès de la commission
concernée?
M. LALIBERTE: M. le député, ce que vous décrivez
c'était à peu de chose près notre demande initiale. Nous
avons même abandonné l'idée de faire un appel sur les
décisions des commissions pour ne conserver que la consultation
obligatoire. Les règlements et directives, comme le soulignait M.
Lesage, par exemple concernant la discipline des élèves,
évidemment que ça nous intéresse. Ceux concernant la
discipline des professeurs nous intéressent aussi.
Ceux concernant le fonctionnement général des
écoles aussi. Dans notre formulation, c'est « Règlements et
directives générales ». Nous avons bel et bien
indiqué qu'on ne voulait justement pas d'une directive donnée
à un individu.
Ce n'est pas ce qu'on voulait examiner auparavant. Les règlements
et directives générales.
M. CHOQUETTE: M. Laliberté, puis-je vous poser une question?
D'après vous, y a-t-il des règlements et directives
générales sur lesquels vous considérez que les professeurs
n'ont pas d'intérêt à être consultés?
M. LALIBERTE: Celle qui concernait le financement, qui serait une
directive générale strictement d'ordre financier, qui n'aurait
pas d'effet du tout sur la vie de l'école...
M. CHOQUETTE: D'accord. M. LALIBERTE: C'est possible.
M. CHOQUETTE: Ne trouvez-vous pas que l'expression que vous avez
employée est un peu large et que, par conséquent, il y a lieu de
circonscrire les questions sur lesquelles il y a intérêt à
ce que les enseignants soient consultés?
M. HYDE: Avec une clause d'avoir le pouvoir de soumettre un autre
cas.
M. LALIBERTE: Nous pouvons faire ça, mais encore une fois nous
allons nous mettre à faire une énumération.
M. CHOQUETTE: Mais justement, est-ce qu'il n'y a pas moyen de
déterminer un domaine raisonnable où les enseignants auraient
normalement le droit d'être consultés et non pas sur toutes les
directives que peuvent adopter les commissions scolaires?
M. LALIBERTE: Mais comprenons bien. Ce sont les directives
générales concernant les élèves, les professeurs et
les écoles. C'est ça notre demande. Ce n'est pas n'importe quelle
directive. Ce n'est pas si malin. Regardez tout ce qu'on a mis en balance,
nous, dans le chapitre 4.
M. LE PRESIDENT: Voulez-vous continuer, M. Laliberté? No 3.
M. LALIBERTE : Je veux bien continuer. Dans ce qui touche directement
aussi l'enseignant dans ses fonctions d'enseignant et sa vie personnelle dans
l'enseignement, il y a un point qui a été soulevé tout
à l'heure par M. le sous-ministre et que j'aimerais ramener ici
c'est mon troisième point la question des affectations.
Je parle principalement ici des affectations avant le début de
l'année scolaire. Entendons-nous, ce n'est pas le début
légal de l'année scolaire au 1er juillet. Je parle bien du mois
de septembre. Dans la proposition qui nous est faite, ce qu'on vous
décrit, c'est ce qui se passait en cours d'année.
C'est-à-dire, à compter du 30 septembre, dans leur proposition,
on ne vous a pas décrit la procédure pour avant que ne commence
ou avant que n'arrive le 30 septembre. Ce que cela veut dire, c'est qu'avant
que n'arrive le 30 septembre, on peut faire ce qu'on veut de vous. Vous
êtes un instituteur, disons, de la régionale Pascal-Tasché.
Vous enseignez depuis quelques années à Montmagny. Vous habitez
Montmagny. On vous envoie dans la même régionale à
Saint-Pamphile, à 60 milles et vous êtes obligé d'y
aller.
Vous êtes à Shawinigan, on vous envoie à La Tuque,
à 80 milles. Vous êtes obligé d'y aller. Vous êtes
ici, à Sainte-Foy, on vous envoie à
Sainte-Croix-de-Lotbinière. Ce n'est pas si loin, 30 milles et vous
êtes obligé d'y aller, 30 milles. Mais qui de vous choisirait
d'aller à Sainte-Croix plutôt qu'à Sainte-Foy? Vous
êtes à Sherbrooke, on vous envoie au Lac-Mégantic, à
70 milles. Vous êtes à Joliette, on vous envoie à
Saint-Michel-des-Saints, à 60 milles, etc, etc.
Pendant l'été on peut vous brouetter comme ça,
excusez l'expression, partout à travers le territoire de la
régionale et, à ce moment-là, vous n'avez pas un mot
à dire. On vous dit: On va vous dédommager pour vos
dépenses, mais il ne faudra pas qu'elles soient plus que $300. Pour vos
dépenses sur présentation de la note, etc., mais jusqu'à
concurrence de $300. A part cela, même si vous avez des factures, on ne
vous dédommagera pas. Vous avez vendu votre auto, votre maison, vous
êtes obligé de vous en acheter une autre. Ce n'est pas important,
ça. Je comprends qu'encore une fois ce n'est pas une question qui va
changer le système d'éducation ou pas. Mais il reste que
l'instituteur a quand même un certain nombre de droits personnels, il a
droit à une certaine sécurité dans un milieu, une certaine
permanence dans un milieu; il a le droit de travailler avec des enseignants et
des étudiants d'un milieu donné, et de donner, en somme,
finalement, un enseignement de meilleure qualité. Mais si on peut comme
ça le brouetter pendant l'été à peu près
n'importe où dans le territoire d'une régionale! Je n'ai pas
parlé du tout de la Cote-Nord, de la Gaspésie, de l'Abitibi et de
l'Outaouais. J'ai pris des cas du centre de la province. On nous propose cela
aussi. C'est un point auquel les enseignants tiennent.
M. LESAGE: Est-ce que cela n'existe pas à l'heure actuelle,
ça? En principe, dis-je? Pas dans les faits. Est-ce que ce droit des
régionales n'est pas celui qui prévaut à l'heure actuelle
en vertu des conventions existantes?
M. LALIBERTE: Non.
M. LESAGE: Qu'est-ce qui prévaut en vertu des conventions
existantes?
M. LALIBERTE: Règle générale, je vous donne les
clauses qui réglementent cela. En voici une, par exemple, ici à
la Laurentide. Aucun changement de secteur d'aménagement...
M. LESAGE: Oui, d'accord.
M. LALIBERTE: ... sans le consentement de l'enseignant. Ce n'est pas
juste pendant l'année, c'est en cours d'été. Si
l'enseignant accepte une mutation, hors du secteur, il sera
décommagé intégralement. C'est un exemple de clause.
Un autre exemple de clause. A Missisquoi tiens! aucun
enseignant ne doit être changé de municipalité...
M. LESAGE: Un adon...
M. LALIBERTE: ... sans paiement, par la commission, pour les frais de
déménagement encourus et sans son consentement, à moins,
dans certains cas qu'il ne s'agisse de la fermeture de l'école où
il enseignait.
Amiante, tout déplacement s'étudie par un comité
paritaire, en fait, 22 plus le professeur concerné, 2 2
plus le professeur concerné, la commission et le professeur sont
liés pas la décision du comité. Des clauses comme
ça, on en a très fréquemment.
M. LESAGE: Mais là où il n'y en a pas, est-ce que ce que
vous appelez le brouetta-ge a été systématique?
M. LALIBERTE: Bien sûr qu'il y a des cas M. le chef de
l'Opposition...
M. LESAGE: Pardon?
M. LALIBERTE: Bien sûr, il y a des cas concrets. S'il n'y avait
pas de cas concrets, évidemment, nous serions moins émotivement
engagés sur une chose comme celle-là, c'est bien sûr.
M. LESAGE: Je saisis. Mais vous comprenez que je le demande.
M. LALIBERTE: Oui. Il y en a effectivement chaque année, et
surtout ce qu'on nous propose va en permettre régulièrement. Ce
qui arrive souvent c'est qu'un professeur est bon dans un milieu, il fait bien
l'affaire; dans un autre milieu, ils ont de la misère, alors ils disent;
Toi, tu es bon mon gars, on t'envoie là-bas. Tu faisais bien l'affaire
à Shawinigan, tu vas nous dépanner, on t'envoie à La
Tuque...
M. LESAGE: Il est récompensé.
M. LALIBERTE: Tu faisais bien l'affaire à Rimouski, on t'envoie
ailleurs.
Si encore ils le faisaient par discipline à certains moments. Ils
prennent les meilleurs et ils les envoient là-bas parce qu'ils sont
meilleurs.
M. LESAGE: Ah, ce sont des choses qui arrivent!
M. LE PRESIDENT: Quatrièmement.
M. LESAGE: Mais y a-t-il une solution à cela, M. Masse, M.
Tremblay ou M. Cournoyer? Si cela existe déjà dans plusieurs
conventions collectives, est-ce que les droits acquis vont être
respectés au moins là où il y a des restrictions au droit
de la commission scolaire de faire du brouettage?
M. LE PRESIDENT: Qu'est-ce que vous faites dans ces cas-là?
M. LESAGE: Qu'est-ce que vous faites pour prévenir cela?
M. CHOQUETTE: La brouettage intempestif. Les promenades rurales.
M. LESAGE: Oui, vous parlez d'abus. Cela se mesure mal un abus.
M. COURNOYER: Le brouettage aussi.
M. LALIBERTE: Mais ils ne parlent d'abus que pendant l'année
scolaire. Il faut noter qu'ils ne parlent d'abus que pendant l'année
scolaire. Ils ne parlent pas d'abus du tout pendant l'été
là.
M. LESAGE: Trouvez-vous, M. Cournoyer ou M. Tremblay, que les
restrictions que vous apportez à la « réaffectation »
au cours de l'année pourraient s'appliquer à l'affectation
initiale en septembre? Parce qu'il y a des restrictions sur la
réaffectation, vous nous les avez données tantôt.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Tout le problème repose sur le
consentement,au fond.
M. LESAGE: Oui.
M. TREMBLAY (sous-ministre): La question est de savoir s'il y aura dans
les affectations, d'année en année, une souplesse suffisante pour
tenir compte des besoins de l'enseignement. Nous sommes devant,
peut-être, des possibilités d'abus de la part de l'administration
d'une commission scolaire qui pourrait inconsidérément
déplacer quelqu'un de façon inadaptée, si vous voulez, aux
situations; mais inversement, comme dans bien d'autres situations, il y a
également, si le consentement est toujours requis, une manière
d'abus qui aurait pour conséquence d'introduire une rigidité dans
les affections qui, du point de vue du système d'enseignement, posent
sûrement un problème.
Les besoins de l'enseignement, comme le principe est formulé
quelque part dans l'une des clauses, exigent un minimum de souplesse. Comment
éviter en même temps des abus? C'est toute la question qui est
à trancher et peut-être que la solution n'est ni dans un
consentement absolument requis, mais dans une formule qui concilierait à
la fois les exigences de cette souplesse et l'absence d'abus. Ce n'est pas
facile à trouver dans le concret.
M. LESAGE: Si le réaménagement nécessaire pour
combler les besoins, dans un secteur donné par exemple, n'est pas
possible, autrement dit s'il n'est pas possible d'y arriver par le
consentement, c'est le point qui vous préoccupe, est-ce qu'à ce
moment-là, il ne pourrait pas être dit que, faute de consentement
suffisant, pour un secteur donné d'une régionale, que la
commission scolaire devra désigner les enseignants en commençant
par ceux qui sont originaires du secteur en cause?
On a donné l'exemple d'un endroit que je connais bien: Montmagny
et Saint-Pamphile. Il est clair qu'en général, je pense bien,
l'on va exprimer une préférence pour Montmagny. Et supposons
qu'il n'y ait pas suffisamment de gens qui consentent à aller à
Saint-Pamphile, et qu'il y ait une disette d'enseignants pour le secteur
secondaire de Saint-Pamphile. Mais qu'est-ce que vous voulez? Il n'y en a pas
assez, il n'y en a pas un nombre suffisant qui consentent à Montmagny,
même si vous en avez là plus que ce dont vous avez besoin.. Il
faut donc transférer à Saint-Pamphile. C'est le cas extrême
que vous mentionnez. Dans ce cas, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu que la
commission scolaire soit tenue d'envoyer à Saint-Pamphile, pour combler
le besoin de Saint-Pamphile à même un surplus à
Montmagny, un enseignant originaire du secteur Saint-Pamphile? Soit de
Saint-Pamphile, de Saint-Adalbert, de Saint-Omer de Sainte-Per-pétue,
Tourville, enfin ce coin-la, Sainte-Louise, Saint-Marcel?
M. LALIBERTE: Il y a un élément de souplesse, M. le
Président. Chaque année dans les commissions scolaires, il y a
une mobilité d'à peu près 15% de personnel. Cela veut dire
que chaque année, il y a 15% de personnel nouveau qui arrive. C'est un
drôle d'élément de mobilité, avoir des enseignants
dans les endroits, quand le bonhomme s'engage et qu'on lui dit: D'accord, on a
besoin de toi, mais avant que tu signes ton contrat, on a besoin de toi
à Saint-Pamphile. Le bonhomme dit: D'accord, je signe mon contrat
à Saint-Pamphile pour Saint-Pamphile, il n'y a pas de problème.
Il y a 15% de nouveaux chaque année dans les commissions scolaires,
c'est un bon élément de souplesse.
M. CHOQUETTE: Mais il faudrait introduire le principe de
l'ancienneté...
M. TREMBLAY (sous-ministre): II en résulte que les jeunes se
retrouvent aux extrémités des territoires.
M. CHOQUETTE: Le principe de l'ancienneté devrait jouer dans un
cas comme cela. C'est-à-dire que les moins anciens ont les derniers
choix. C'est la seule solution possible.
M. LALIBERTE: Quand nous parlons des nouveaux qui entrent, c'est
sûrement les moins anciens.
M. CHOQUETTE: C'est ce que je veux dire. Vous introduisez le principe de
l'ancienneté et, vu que M. Tremblay le reconnaissait sous certains
aspects dans la convention collective, pourquoi ne pas le reconnaître
ici?
M. LALIBERTE: S'il y avait un élément d'ancienneté
qui était introduit, sans aucun doute que nous arriverions à une
solution.
M. CHOQUETTE: Je pense que c'estlaseule solution.
M. LEVESQUE (Laurier): Si d'autre part, l'on marche seulement par cela,
M. Laliberté je crois que c'est un peu ce que le sous-ministre
évoquait est-ce que vous ne risquez pas éventuellement
d'avoir dans les coins les plus démunis, parce que ce sont
ceux-là qui attirent le moins, des enseignants qui ont le moins
d'expérience et qui forment des groupes extrêmement fragiles
peut-être?
M. LALIBERTE: Le danger, quand nous discutons comme nous le faisons ici,
c'est de croire qu'il n'y a rien qui existe, et de prendre un beau scheme
théorique seulement. Mais à Saint-Pamphile, il y a des
professeurs. Ils sont là depuis un certain nombre d'années, ils
ont une certaine expérience. Partout, dans les commissions scolaires, il
y a des professeurs d'un certain nombre d'années d'expérience.
Ils peuvent les congédier à moins de trois ans, mais à
plus de trois ans, il faut qu'ils justifient les raisons des
congédiements. Les professeurs ne partent pas tous chaque année,
c'est quelques unités dont on a besoin dans ces milieux-là chaque
année. Ce n'est pas toute une équipe à changer.
M. LESAGE: Je comprends, mais c'est vous qui avez donné l'exemple
de Montmagny et de Saint-Pamphile. Si je l'ai happé au passage, c'est
que je connaissais mieux les conditions.
M. LALIBERTE: Mais à Saint-Pamphile, n'y a-t-il pas des
enseignants d'un certain nombre d'années d'expérience?
M. LESAGE: Oui, bien sûr.
M. LALIBERTE: De deux choses l'une.
M. LESAGE: Il y en a, mais si on arrive à la situation
extrême que mentionne M. Tremblay, où vous manquez d'enseignants
à Saint-Pamphile et vous en avez en trop à Montmagny, dans la
même régionale. A ce moment-là, il faut tout de même
que le déménagement dans la régionale, d'un secteur
à l'autre, devienne possible. C'est peut-être la solution
extrême.
M. LALIBERTE: Oui, mais cela ne se présente pas comme ça
dans les faits.
M. LESAGE: Mais, si cela ne se présente pas, pourquoi en
discutez-vous tant?
M. LALIBERTE: Voici pourquoi cela ne se présente pas comme vous
le décrivez. On ne parle, ici, nous, que des gens qui sont
déjà à l'emploi de la commission dans notre demande. Vous
n'avez pas trop de professeurs à la commission de Montmagny. On ne
parle, ici, dans notre demande, que des professeurs qui sont déjà
à l'emploi, on ne parle pas des nouveaux, dans notre demande. Il n'est
pas possible que
vous ayez trop de professeurs à Montmagny, à moins qu'il y
ait une diminution subite d'élèves, et que vous en manquiez
à Saint-Pamphile. Je dis que cette situation-là n'est pas
possible.
M. LESAGE: Vous pensez que ce que nous appelons en «
français » le « turn over » est suffisant pour qu'il
ne faille toujours affecter pour les besoins que les nouveaux.
M. LALIBERTE: Je ne dis pas nécessairement que les nouveaux,
parce que, si unprofes-seur ancien accepte d'aller à Saint-Pamphile,
cela ne pose pas de problème.
M. LESAGE: Oui. Mais, alors, en me répondant comme vous le faites
dans votre dernière réponse, vous évoquez la
possibilité que j'évoquais tantôt.
M. LALIBERTE: C'est-à-dire...
M. LESAGE: C'est-à-dire qu'il n'y en a pas assez à
Saint-Pamphile.
M. LALIBERTE: Ecoutez, c'est bien clair qu'à un moment
donné vous manquez de professeurs, autrement vous n'en formeriez pas
6,000 chaque année. Il y a sûrement des trous quelque part dans la
province.
M. LESAGE: Bien oui.
M. LALIBERTE: Il y en a autant à Montmagny qu'il y en a à
Saint-Pamphile, par exemple.
M. LESAGE: Cela va être des nouveaux alors? Il n'y a pas de
problème.
M. LALIBERTE: Pas automatiquement des nouveaux.
M. LESAGE: Bon, là, je ne vous suis plus. Où est la
logique? J'ai bien de la misère à le voir.
M. LALIBERTE: Ce n'est pas une question de logique, alors c'est une
question de mots. Nous ne demandons pas ici que les nouveaux soient
automatiquement affectés au meilleur endroit. Nous demandons que les
anciens, ceux qui sont là, aient le choix d'accepter d'être
déplacés ou non. On a même parlé d'un rayon de cinq
milles. On pourrait parler de dix milles, j'imagine.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce que cela arrive souvent que vous êtes
obligés de déplacer les professeurs dans une même
régionale?
M. TREMBLAY (sous-ministre): II y a une très grande
diversité de situations qui peuvent se présenter si nous en
prenons le témoignage des administrateurs scolaires dans le champ. Il ne
s'agit point là de théories abstraites. Il s'agit de
témoignages de ceux qui ont la charge de l'administration des
écoles dans la réalité concrète.
Je n'aurais pas voulu être amené à souligner ce type
de cas, je ne veux pas dire qu'il s'agit de cas très nombreux, mais il
s'en présente. C'est du moins un exemple qui m'a beaucoup frappé
parce qu'il pose un réel problème. En cours d'année, il
arrive parfois que, pour des raisons disciplinaires, et j'englobe beaucoup de
choses dans ce mot, il faille déplacer un professeur. On crée de
ce fait un vide qu'il faudra remplir avec quelqu'un qui, par hypothèse,
est parfaitement à sa place là où il est. Mais alors,
comment allons-nous procéder si le consentement est requis de
façon catégorique et absolue? En cours d'année, nous avons
proposé cette formule qui prévoit des étapes et qui, dans
certaines conditions extrêmes, accepte le refus de l'instituteur.
Le problème soulevé par M. Laliberté est celui de
l'affectation, durant la période d'organisation des écoles,
l'affectation qui se fait, en principe, au plus tard, le 30 juin.
Nous sommes dans une sorte de dilemme. Ou bien on exige de façon
très catégorique que, pour tous les professeurs qui sont
déjà à l'emploi de la commission scolaire, tout soit
clair, terminé, bien défini au 30 juin. Pensez à la
complexité de la question lorsqu'on est dans le cas d'une école
secondaire polyvalente avec les jeux d'options, etc.
Donc, d'une part, exigence apparemment catégorique, que cela se
fasse excusez l'expression « au plus sacrant ».
D'autre part, il faut le consentement de tout le monde.
Comment conciliez-vous, dans tout cet ensemble, des consentements
rigoureusement requis et l'exigence de l'efficacité dans les
délais dont on parle, avec raison. C'est parfaitement justifié
que tout soit aussi clair que possible au 30 juin, tout le monde le vise. Mais,
si on veut être efficace à aboutir à quelque chose de clair
et de défini, qu'on se donne la souplesse des manoeuvres. On ne peut pas
avoir l'absence de souplesse des manoeuvres et l'efficacité en
même temps. C'est là où est le vrai problème.
M. LALIBERTE: M. le Président, je suis prêt à passer
au cinquièmement.
M. LE PRESIDENT: Quatrièmement.
M. LALIBERTE: Je ne peux pas m'empêcher
de vous souligner que c'est un bel exemple du type de discussion
à plusieurs endroits, ce qui nous mène à des situations
comme nos deux dernières positions.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Nous sommes tous dans le coup!
M. LALIBERTE: C'est bien ce que je dis.
M. TREMBLAY (Sous-ministre): Vous incluez tout le monde ici
présent.
M. LALIBERTE: J'inclus tout le monde, M. Tremblay, et ce ne sont pas des
problèmes d'argent. Ce n'est pas toujours facile.
Promotion. Concernant l'article des promotions, nous demandions au
début un certain nombre d'éléments de décision
commune. Nous avons abandonné nos demandes de décision conjointe
ou de codécision partout en ce qui concerne les promotions. Ce qui nous
serait nécessaire maintenant, c'est que l'on permette aux
représentants des syndicats, et pas nécessairement de
façon paritaire, de participer à l'établissement des
critères c'est encore du consultatif, les critères de
promotion de participer au processus de sélection des candidats
encore une fois, à titre consultatif et pas nécessairement
de façon paritaire, nous l'avons clairement indiqué. Et ceci,
pour tous les postes pédagogiques à l'intérieur de la
commission, sans restreindre aux principaux d'écoles, puisque de toute
façon il ne s'agit que de la consultation. C'est tout ce qui reste
concernant la promotion.
M. LESAGE: Quel article? L'élaboration des critères de
promotion, cela va assez bien. Croyez-vous réellement que cela doit
être l'ensemble des professeurs de l'école, de la commission
scolaire locale qui fasse des pressions pour que ce soit telle personne
plutôt qu'une autre qui soit promue?
M. LALIBERTE: Pas du tout. M. le chef de l'Opposition, s'il y a un jury
de sélection de cinq personnes et s'il y a une personne
représentant le syndicat. Si nous participons à
l'élaboration des critères, nous aimerions bien voir comment
s'appliquent les critères.
M. LEVESQUE (Laurier): Quels postes sont affectés par les
promotions dont vous parlez.
UNE VOIX: Tous les postes pédagogiques. M. LALIBERTE: II y a les
principaux et, au-delà des principaux, les coordonnateurs de discipline,
par exemple.
M. TREMBLAY (Sous-ministre): Et les directeurs
généraux.
M. LALIBERTE: Y compris les directeurs généraux,
éventuellement.
UNE VOIX: Le sous-ministre de l'Education!
M. TREMBLAY (Sous-ministre): Ce sont tous les postes de promotion qui
sont en cause.
M. LALIBERTE: A caractère pédagogique.
M. TREMBLAY (Sous-ministre): Oui, je comprends que vous ne mettez pas en
cause le comptable de la commission scolaire.
M. LALIBETTE: Non, non.
M. LEVESQUE (Laurier): Pourrions-nous connaître les raisons pour
lesquelles cela est encore en suspens?
M. TREMBLAY (Sous-ministre): C'est le principe que, dans la
sélection proprement dite, il faut viser, semble-t-il, à ce que
ceux qui ont des intérêts déterminés dans les
promotions ne soient pas en même temps juges et parties.
M. LALIBERTE: II est bien clair que les candidats ne seraient pas sur le
jury de sélection.
M. CHOQUETTE: A ce moment-là, est-ce que cela ne peut pas avoir
un effet injuste quant à celui qui est délégué au
jury? Parce que lui-même ne pourrait pas bénéficier d'une
promotion.
M. LALIBERTE: Si c'est un problème, ce problème est
facile. C'est qu'à un moment donné vous ouvrez le poste, vous
fermez les candidatures à une date précise et après cela,
vous déterminez votre juridiction. Si c'est le problème, il n'y a
pas de difficulté là-dessus.
M. LESAGE: Est-ce qu'à la Fonction publique il n'y a pas, sur les
jurys un représentant du ministère? Il me semble que oui.
M. LE PRESIDENT: A la Fonction publique?
M. LE SAGE: A la Fonction publique, il y a un représentant du
ministère mais pas du syndicat?
UNE VOIX: Oui.
M. LESAGE; Il y a un représentant du syndicat des
fonctionnaires?
UNE VOIX: Non, il n'y a pas de gens qui représentent le syndicat,
mais il peut y avoir des syndiqués.
M. LESAGE: Evidemment, ils représentent le ministère.
Parce que le ministère est toujours représenté lorsqu'il
s'agit d'un choix à la Fonction publique.
M. LE PRESIDENT: II peut y avoir un syndiqué sur le
comité.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Pas comme représentant du
syndicat.
M. LEVESQUE (Laurier): Honnêtement, sur le thème de
participation, dont on parle toujours un peu trop, il s'agit de postes
pédagogiques, donc de postes où les enseignants par
définition ont un intérêt évident.
Je me souviens que le rapport Parent disait, il y a quelques
années: Il faudrait le plus vite possible entrer les enseignants dans
les responsabilités qui affectent leurs professions, ils sont ceux qui
connaissent cela. Tout ce qu'ils demandent, si je comprends bien, c'est une
présence minoritaire en ce qui concerne l'établissement des
critères de promotion dans des domaines pédagogiques et une
participation minoritaire à des comités de sélection dans
le cas de ces mêmes promotions. Pour l'amour du bon Dieu, est-ce qu'on va
finir par admettre que c'est une profession adulte? Lui donner une chance de le
prouver?
M. LESAGE: J'en étais, tout à l'heure, M. Lévesque
à favoriser une participation sous forme de consultation pour autant
qu'il s'agit des règlements et directives, n'est-ce pas? Mais lorsqu'il
s'agit du choix des hommes parmi les syndiqués, est-ce que c'est
indiqué de...
M. LEVESQUE (Laurier): Si j'ai bien compris, c'est minoritaire. De la
façon dont M. La-liberté le décrivait, d'ailleurs le bon
sens le dit, c'est que les gars qui sont intéressés ne peuvent
pas être concernés dans une sélection.
M. LESAGE: Oui mais le représentant du syndicat qui sera
là peut être placé dans de curieuses situations.
M. LEVESQUE (Laurier): Je ne comprends pas.
M. LESAGE: Pour ce qui est du choix des critères, je pense bien
qu'il n'y a pas de difficulté et je pense bien que le syndicat devrait
être consulté, mais lorsqu'on arrive au choix des hommes.,.
M. MASSE: M. le Président, je pense qu'il ne serait pas mauvais
de relire la clause telle que présentée. Parce qu'il y a une
partie de ce problème qui est déjà admise. Je demanderais
à M. Cournoyer de lire laclause.Celanous permettra de...
M. LE PRESIDENT: Lisez donc la clause, M. Cournoyer.
M. LESAGE: C'est quoi, c'est 5?
M. COURNOYER: Cette clause que nous avons proposée se lit comme
suit: Après consultation d'un comité des politiques
pédagogiques, sur lequel les enseignants sont représentés
par leurs représentants, la commission établit les
critères d'éligibilité aux postes à
caractère pédagogique supérieur à celui
d'instituteur.
Pour les fins du présent article, les postes suivants sont les
postes à caractère pédagogique: chef de groupe,
coordonnateur, responsable, « staff assistant», principal adjoint
et principal.
M. LESAGE: Bien sûr que c'est restreint. M. COURNOYER: Cela
s'arrête là.
M. LESAGE: Alors la consultation, pour ce qui est des critères,
elle y est.
M. COURNOYER: Oui.
M. LESAGE: C'est lorsqu'il s'agit du choix humain.
M. COURNOYER: Exactement, des individus.
M. LALIBERTE: Elle n'est pas complète. M. LESAGE: Le choix de la
personne.
M. LALIBERTE: Elle n'est pas complète, non plus, la consultation
sur les critères.
M. LESAGE: Non, quant aux critères?
M. LALIBERTE: Non, 5-8.03 limite la liste des postes pédagogiques
qui peuvent faire appel à une candidature.
UNE VOIX; Il choisit son sous-ministre et son directeur
général.
M. LESAGE: Le poste qui n'est pas mentionné, celui de directeur
général de l'école?
M. LALIBERTE: Il y a aussi une catégorie de plus en plus
nombreuse, d'ailleurs diversifiée, de ce que l'on appelle des
coordonnateurs de discipline. Par exemple, en français, en anglais, en
mathématiques.
M. MASSE: Elle y est: Coordonnateur responsable.
M. LALIBERTE: Je m'excuse, ça y est.
M. LESAGE: Il n'y a que « directeur général »
qui n'y est pas?
M. LALIBERTE: Les conseillers pédagogiques à
Montréal, où est-ce là-dedans? Les chefs de secteur, les
responsables...
M. LESAGE: Les chefs de groupe, n'est-ce pas la même chose?
M. LALIBERTE: Les chefs de groupes, c'est dans une école. Le
directeur des études, le directeur des services personnels aux
étudiants, etc.
M. CHOQUETTE: M. Laliberté, est-ce que les postes que vous venez
d'énumérer sont des postes qui sont hors de l'unité des
syndiqués que vous représentez?
M. LALIBERTE: Oui.
M. CHOQUETTE: Est-ce que ces postes que vous venez
d'énumérer sont échelonnés un pardessus l'autre, je
veux dire qu'ils ne sont tous au poste immédiatement supérieur
à l'unité des syndiqués que vous représentez?
M. LALIBERTE: Bien sûr.
M. CHOQUETTE: Ne trouvez-vous pas que c'est un peu outrancier de votre
part de réclamer le droit à la consultation de l'unité
syndicale pour une promotion d'un individu qui ne fait pas partie de votre
syndicat?
M. LALIBERTE: M. Choquette, c'est donc outrancier de demander de la
consultation?
M. CHOQUETTE: Non, non ce n'est pas ça...
M. LALIBERTE: Mais c'est ce que vous nous dites.
M. CHOQUETTE: Un instant, je vous parle sur un plan technique. Par
exemple, la convention collective à la ville de Montréal stipule
qu'il y a des règles qui s'appliquent quant à la promotion des
individus au poste immédiatement supérieur à la convention
collective. Je n'ai jamais vu dans une convention collective une disposition
qui régit même des postes supérieurs à
l'unité. Je ne sais pas si M. Cour-noyer a une expérience dans ce
domaine-là. Je ne dis pas que ça infirme nécessairement ce
que vous dites, mais je dis que c'est une nouveauté.
M. LALIBERTE: On l'a dans nos conventions collectives. Encore une fols
nous sommes obligés de faire une bataille pour garder des morceaux de ce
qu'on a. Cela existe dans nos conventions collectives.
M. CHOQUETTE: M. Cournoyer me signale qu'il y a également des
syndicats dans les postes où vous voulez avoir une...
M. LALIBERTE: Oui, mais nos propres membres peuvent être candidats
là aussi. Il n'y a pas de limite. Un individu, on ne le choisit pas
nécessairement aux postes inférieurs seulement. Les directeurs
des études sont tous d'anciens inspecteurs d'écoles, en
général. On ne les a pas choisis directement parmi les postes
inférieurs dans les commissions scolaires. Les candidats viennent de
partout, y compris dans nos rangs.
M. CHOQUETTE: Que faites-vous, par exemple, de la consultation qui
pourrait être réclamée par les syndicats, justement?
M. LALIBERTE: Ils la mettront dedans. On ne demande pas quelque chose de
paritaire. On demande d'avoir une personne. Ils en mettront une autre. Etre
présent là n'empêche pas les autres d'y être
aussi.
M. LE PRESIDENT: Cinquièmement.
M. LESAGE: Disons que vous avez des points qui sont pas mal plus forts
que celui-là.
M. LALIBERTE: Je regrette, mais pour les enseignants les quatre premiers
points que Je viens de mentionner sont des points très importants.
M. LESAGE : Oui, mais lorsque vous voulez participer au choix parmi les
postes supérieurs, même si ce n'est que par consultation, alors
qu'il ne s'agit pas de la promotion d'un des vôtres, disons que j'ai des
doutes.
M. LALIBERTE: Mais, ce n'est pas automatique, qu'il ne s'agisse pas de
la promotion d'un des nôtres. Les postes sont ouverts, sont mis en
candidature. Les candidats posent leur candidature. Il n'est pas sûr
qu'un professeur de mathématiques, à un moment donné, ne
soit pas choisi justement comme directeur des études. Cela arrive aussi.
Le professeur de mathématiques qui est chez nous. Ce n'est pas une
promotion automatique de catégorie en catégorie. Ce sont des
concours.
M. LESAGE: En tout cas.
M. LE PRESIDENT: Cinquièmement.
M. LALIBERTE: Sur le «cinquièmement», je vais le
souligner. Je ne serai pas long parce que la position est exactement la
même que la semaine passée. Il n'y a pas eu d'évolution.
C'est la garantie de traitements en ce qui concerne les nouveaux. Ce que M.
Tremblay vous a expliqué tout à l'heure, c'est ce qu'il vous
avait dit la semaine passée...
M. LESAGE: Est-ce que vous en avez discuté cette semaine?
M. LALIBERTE: On nous a dit: Notre position est la même que la
semaine passée. Et ce qui est important là-dessus, c'est qu'il
faut se rappeler encore une fols que les nouveaux, ce ne sont pas seulement
ceux qui sortentdes écoles normales et des universités. Ce sont
tous ceux qui changent de commission scolaire. Au bout de quatre ans, cinq ans,
la majorité deviennent des nouveaux. Les nouveaux, c'est nous,
aujourd'hui, quand on va changer de commission scolaire. C'est pour cela qu'on
y tient d'une façon toute particulière. C'est vrai qu'ils
proposent une caisse de quinze jours, mais dans ce cas-là, ils ne
protègent les longues maladies.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que cela veut dire que les droits acquis,
dans ce domaine-là, par quelqu'un qui devient nouveau par rapport
à une commission scolaire, mais qui a déjà pas mal
d'années. Tout simplement, il lui arrive de changer. Est-ce que tout ce
qu'il avait acquis comme droits, dans ce domaine-là, en tant qu'ancien,
à une place, se trouve à sombrer automatiquement et retombe au
niveau des nouveaux?
M. LALIBERTE: C'est ça. On accepte de prolonger les clauses des
anciennes conventions collectives pour les anciens, à la condition
qu'ils demeurent à la même commission scolaire.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est dur sur la souplesse et la
mobilité.
M. LESAGE: En général, est-ce l'enseignement qui a
décidé de changer de commission scolaire?
M. LEVESQUE (Laurier): Question d'efficacité ou presque.
M. LESAGE: C'est l'enseignant qui, en général, a
décidé de changer de commission scolaire. Dans tous les secteurs
d'activité, lorsque vous changez d'employeur, vous recommencez avec les
nouvelles conditions. Et si je comprends bien, pour tous les niveaux, c'est
quinze jours par année, cumulatifs, non monayables plus huit jours
possibles de congés sociaux. Quant aux droits des anciens dans leur
commission scolaire où ils enseignaient et où ils enseignent
présentement, ces droits sont protégés.
M. LALIBERTE: Sixièmement, M. le Président, après
avoir noté bien sûr que, dans la même commission vous aurez
des gens qui seront traités de façon différente,
même s'ils ont tous les deux quinze ans d'expérience.
Sixièmement, la question des congés sans solde. Il y a
deux points ici en particulier auxquels nous attachons plus d'importance, qu'un
enseignant puisse obtenir, sur demande, congé sans solde dans les deux
cas suivants: perfectionnement à temps plein et service d'enseignement
à l'étranger. Je précise tout de suite que, dans le cas du
perfectionnement, il ne s'agit pas des bourses de perfectionnement à
temps plein du chapitre 7 puisque l'individu qui profite de ces bourses demeure
à l'emploi, donc il n'a pas besoin d'un congé sans solde. Il
s'agit d'un individu qui, à ses frais, veut poursuivre des études
à temps plein et qui demande à la commission scolaire de lui
donner un congé sans solde, ce qui lui garantit en
fait un retour aux conditions qu'il avait au moment de son
départ.
M. LESAGE: M. Lallberté, ces congés sont des congés
d'une année ordinairement, il me semble.
M. LALIBERTE: Il peut arriver que ce soit de deux années, parce
que quelqu'un...
M. LESAGE: Oui, de deux années; mais je veux dire que ce n'est
pas un congé de trois ou de six mois. Ce n'est pas un congé qui
bouleverse l'année scolaire.
M. LALIBERTE: Ce à quoi nous pensons vraiment, c'est...
M. LESAGE: C'est un ou deux ans.
M. LALIBERTE: Ce à quoi nous pensons vraiment ce sont des
années complètes.
M. LESAGE: Quelle objection y a-t-il à cela? Le perfectionnement,
est une chose que nous désirons, et cela ne coûte rien. Cela, par
exemple...
M. TREMBLAY (sous-ministre): Je ferai d'abord remarquer que, sur le
point qui vient d'être abordé, la discussion est loin d'être
terminée et que, sur le fond, le problème est dans
l'automaticité que le congé soit accordé sur demande,
abstraction faite d'une considération adéquate des
difficultés dans lesquelles le congé pour certaines
catégories de professeurs pourrait placer...
M. LESAGE: Le nombre en sera nécessairement restreint, M.
Tremblay, très restreint.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Si vous additionnez l'ensemble des
congés de perfectionnement...
M. DOZOIS: Cela ne leur donne peut-être pas satisfaction, mais
cela est prévu.
M. MASSE: L'article 5.15.
M. LESAGE: Pour le perfectionnement, un instant, s'il vous plaît.
Il est mentionné que la commission peut accorder à un instituteur
un congé sans solde. Mais la différence est absolue entre la
demande et l'offre, c'est que la CEQ dit: Si un instituteur demande un
congé d'un an pour aller se perfectionner, il y a droit. Je trouve cela
raisonnable. Ce ne devrait pas être à la discrétion de la
commission, je pense que cela devrait être au choix de l'instituteur
d'aller se perfectionner pour an à ses propres frais. C'est toute la
communauté qui en bénéficie, je pense que le bien de la
communauté doit passer avant un embêtement administratif d'une
commission scolaire donnée.
M. CHOQUETTE: Oui, mais pourquoi ne pas le mettre dans la convention
collective? Ils n'ont pas l'habitude de refuser.
M. LESAGE: II faut laisser la discrétion vis-à-vis d'un
droit.
M. CHOQUETTE: II faut faire attention au paternalisme dans ce
domaine-là.
M. LESAGE: Oui, il y en a parfois.
M. DOZOIS: Sur tous les points d'ailleurs, il arrive que tout le monde
mène sauf ceux qui doivent mener.
M. LESAGE: Franchement, il me semble qu'un instituteur qui est
prêt à aller se perfectionner pendant un an à ses frais ne
devrait pas aller trouver le président de la commission comme nous
allions trouver M. le directeur à genoux en rampant pour dire: Mon
grand-père est mort, je ne viendrai pas à l'école
demain.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Je pense qu'il faut de nouveau souligner
qu'à notre avis la conversation n'est pas terminée sur ce
point-la.
M. LESAGE: Conversez, messieurs. M. MASSE: II faut lire l'article
740.
M. LE PRESIDENT: Vous avez également le service de l'enseignement
à l'étranger.
M. LALIBERTE: Nous, nous appelions cela service à
l'étranger, mais nos amis appellent cela service hors du Québec
avec l'entente que, par exemple celle qui est signée cette semaine entre
le Québec et l'Ontario, là cela couvrirait des passages comme
ceux-là. Cela pourrait être pour l'Afrique francophone aussi les
différents pays d'Afrique, etc. Cela en fait, ce dont nous parlons ici,
c'est du professeur qui, dans le cadre, bien sûr, d'un programme
d'échanges intergouvernementaux, demande encore un congé sans
solde pour enseigner à l'étranger. Alors, c'est un service qu'il
rend ici à la communauté où il arrive à
laquelle il participe bien sûr
mais également il en rend un j'imagine à la
société québécoise aussi, la présence du
Québec à l'extérieur.
M. CHOQUETTE: M. Laliberté, je comprends bien d'après ce
que vous dites que votre demande est limitée au programme des programmes
reconnus par l'Etat.
M. LALIBERTE: Oui, oui. Des programmes véritablement
intergouvernementaux. J'ai mentionné francophone, mais cela vaut aussi
pour les anglophones. Il semble que cela ait bien commencé avant chez
les anglophones.
M. LESAGE: Vous ne les payez pas dans ce cas-là? En somme c'est
un programme, j'entends parfois juste avant les nouvelles, des annonces de ce
qu'on appelle SUCO, c'en est un ça?
M. LALIBERTE: Celui-là n'est pas dans un cadre d'échanges
gouvernementaux. Nous parlons seulement de ceux qui sont dans un cadre
d'échanges intergouvernementaux.
M. LESAGE: Un des citoyens qui parle justement de SUCO dit: Moi, je suis
allé enseigner au secondaire à tel endroit en Afrique. Alors cela
n'en ferait pas partie?
M. LALIBERTE: Aussi longtemps que SUCO ne fera pas partie...
M. LESAGE: Ce n'est pas un programme intergouvernemental, d'accord.
M. LALIBERTE: Alors, à ce moment-là, cela ne ferait pas
partie de notre demande.
M. LESAGE: II doit y avoir moyen de s'arranger là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Allez, M. Laliberté.
M. LALIBERTE: M. le Président, je suis bien conscient que l'heure
avance. Je suis rendu au sixième, au septième, plutôt.
Le septième point étant le secteur de ce que nous appelons
le recyclage obligatoire. Notre position initiale là-dessus,
c'était qu'il ne puisse y avoir du tout de recyclage obligatoire.
Si la commission scolaire décide d'imposer des cours de recyclage
aux enseignants, elle procède de l'une ou l'autre ou des deux
façons suivantes: ou bien, en l'occurrence et je précise
toujours que ce sont des cours imposés, ce ne sont pas des cours
qu'accepte de prendre lui même l'enseignant ou bien elle le fait
en réaménageant l'horaire des élèves, donc à
l'intérieur de la semaine ordinaire, ou bien si cela se fait hors du
temps d'enseignement, hors la classe, qu'à ce moment-là elle
compte ces cours qu'elle impose sous forme de classification et donc de
rémunération additionnelle éventuelle.
Ces cours de recyclage, même lorsqu'ils sont obligatoires, ne sont
pas comptés pour fins de classification et n'amènent aucune
reclassification éventuelle et donc de rémunération
additionnelle.
Nous n'avons pas du tout d'objection à ce qu'il y ait des cours
de recyclage organisés par les commissions, mais nous ne voulons pas que
l'on nous les impose à moins de ces deux aménagments dont je vous
ai parlé. Et cela a une implication sérieuse, non seulement pour
l'Individu en temps qu'individu dans le sens qu'on lui Impose des choses hors
de sa semaine de travail, mais également, si on lui en impose comme on
en impose actuellement à l'élémentaire, on l'empêche
effectivement de prendre des cours dits de perfectionnement. Les cours dits de
perfectionnement sont des cours à la verticale qui mènent
à un diplôme ou à un titre universitaire. Les cours de
recyclage sont les cours dits à l'horizontale qui traitent
généralement de changements de méthodes d'enseignement.
Dieu sait si les méthodes pullulent dans la province de Québec.
On s'est tellement cru en retard de ce côté que tout ce qui
s'appelle méthode nouvelle est reçu ici à bras ouverts,
sans expérimentation, sans planification du ministère de
l'Education, avec une vente très habilement faite d'équipements
qui accompagnent les méthodes nouvelles. C'est le Québec
d'aujourd'hui. Et c'est dans ce contexte qu'on veut nous imposer des cours de
recyclage.
Nous disons: Vous nous laisserez au moins la liberté d'en suivre
des cours de recyclage sans nous les imposer et, si vous désirez nous
les imposer, réaménagez les horaires d'enseignement en
conséquence, comme cela se fait dans l'industrie, ou bien comptez-les au
moins pour fins de classification pour ceux qui seront dans cette
situation.
M. LE PRESIDENT: Avez-vous discuté de ce problème
très longtemps ou s'il a juste été abordé?
M. LALIBERTE: Oh! pas juste abordé, c'est un des points
difficiles.
M. TREMBLAY (Sous-ministre): Difficile objectivement. Je ne prendrai pas
un exemple
du côté de la quincaillerie de certaines méthodes,
mais du côté des méthodes nouvelles, assez bien reconnues,
par exemple la méthode Cuisenaire pour l'enseignement des
mathématiques.
Lorsque, dans une commission scolaire, la méthode Cuisenaire est
suivie en première année, l'élève devra normalement
la continuer en deuxième. La question est de savoir si le recyclage sera
obligatoire pour les professeurs de deuxième qui recevront ces
élèves. C'est tout le problème. Il n'est pas possible,
dans bien des méthodes nouvelles, de ne pas entraîner des
chaînes de réactions, si vous voulez. Les élèves
entrent dans une méthode et doivent la suivre pendant plusieurs
années. Comment voulez-vous que les méthodes nouvelles
s'installent si le recyclage ou plus exactement l'initiation à la
méthode en question ne devient pas, de quelque manière,
obligatoire pour les enseignants dans le milieu concerné?
C'est cette difficulté objective qu'il faut concilier avec, par
ailleurs, ce que M. Laliberté appelle le caractère facultatif du
recyclage. Je redis ce que je disais tantôt sur le point
précédent, nous ne considérons pas que la discussion est
terminée là-dessus. Ce n'est pas parce que des problèmes
objectifs, à un moment donné, nous confrontent sur des
modalités de solution qu'il faut laisser entendre que nous sommes dans
une impasse. De notre point de vue, nous ne sommes pas dans une impasse sur un
point pareil.
M. LALIBERTE: Je note, M. le Président, mais il faut que je
répète encore une fois que nous n'en sommes pas aux trois
premiers mois de la négociation provinciale, mais nous venons de
terminer le 23e mois.
Les portes sont toujours ouvertes, c'est vrai; mais pendant 22 mois, les
portes étaient ouvertes. Le 23e mois, nous venons de le prendre
ensemble. Les portes sont encore ouvertes, mais on ne règle pas.
Le huitième point, M. le Président, touche les
critères d'admissibilité des enseignants pour avoir accès
au perfectionnement en vertu du chapitre 7 de la convention. Je ne parle pas
des montants d'argent ici parce que la semaine dernière, en
échangeant des propositions réciproques là-dessus, nous
nous sommes, à toutes fins pratiques, rejoints sur le plan
général de perfe ctionne ment.
Il reste un gros morceau, c'est comment traiter les régions
éloignées, mais nous avons convenu, de part et d'autre, de
reporter la somme d'argent en cause pour étude plus tard dans nos
discussions, disons à la fin.
Je souligne ce point-ci en particulier. Dans la proposition qui nous est
faite, pour avoir accès aux bourses de perfectionnement à temps
plein, il faut répondre au moins à deux conditions: Six ans
d'expérience et trois ans de service à la commission. Si vous
tenez compte du fait que l'expérience moyenne actuelle des enseignants
est autour de 10 ans à peu près, l'exigence est drôlement
forte. Pendant ces deux années de discussion, nous avons tenté de
faire évoluer ces chiffres de 6 et de 3, sans succès ou sans trop
de succès, en tout cas. La formule du montant affecté au
perfectionnement vient d'être changée, dans nos propositions, la
semaine dernière. Il y a un montant actuellement qui est
prédéterminé. C'est, dans la proposition patronale, 1.2%de
la masse salariale. Le montant ne peut pas dépasser ça. Dans ce
contexte-là, nous disons: Laissez donc les critères
d'admissibilité, les critères d'accès aux bourses de
perfectionnement entre les mains du comité de perfectionnement. Vous
n'avez plus besoin de poser ces exigences de base, vous êtes sûrs
que les bourses ne dépasseront pas 1.2%. Et encore, on parle de 60% de
1.2% pour des études à temps plein. C'est plutôt 7/10
à toutes fins pratiques, 72/100 à toutes fins pratiques de 1% de
la masse salariale qui est ici en cause, mais
prédéterminé. Cela ne peut pas dépasser ça.
Ce que nous demandons là-dessus, c'est que les critères
d'accessibilité soient déterminés par le comité de
perfectionnement.
M. LE PRESIDENT: Le 9e point.
M. LALIBERTE: Je serai très bref. Le chapitre 9 touche le secteur
des mésententes. Au début, nous demandions que toutes
mésententes qui surviennent en cours de négociations puissent
donner lieu à de la négociation et puisse mener
éventuellement à des arbitrages. Leur réponse, c'est que
ça peut donner lieu à des discussions, mais que ça ne peut
pas donner lieu à des griefs, et donc à des arbitrages sur les
mésententes.
Je ne parle pas de griefs d'application de la convention, mais des
choses nouvelles qui surviennent en cours de route.
Nous avons modifié notre position de la façon suivante. On
a dit: D'accord, on va garder votre proposition sur les mésententes,
mais on va Inscrire une clause additionnelle qui va parler, elle, de nos
façons de procéder en cas d'événements nouveaux en
cours de convention, des choses qui n'existaient ou des choses qu'on ne pouvait
pas prévoir au moment où on a signé la convention. Dans
ces cas-là, on demande des négociations qui puissent mener
à l'arbitrage, sur les points suivants: Création de fonctions
nouvelles ou abolition de fonctions existantes; réorganisation de
structures d'enseignement ce ne sont pas les structures administratives;
enfin les changements d'ordre technique ou technologique.
On a peut-être l'air de ne pas en avoir dans notre milieu, mais
attendons pour voir un peu: Radio-Québec s'en vient avec l'enseignement,
par exemple par utilisation du satellite et donc de la télévision
scolaire qui peut venir massivement dans les écoles. Nous, ce serait
très nettement un changement technologique comme on emploie l'expression
dans un cas industriel. Ces cas-là, s'ils surviennent, il semble bien
que l'on veuille faire avancer cela rapidement. Dans des cas comme
ceux-là et les trois autres que j'ai mentionnés, il nous semble
normal que l'on puisse négocier en cours de convention, sur ces
points-là. Il n'y aurait pas évidemment droit de grève,
mais il faudrait qu'ils aient droit à l'arbitrage s'il y avait des
accords.
M. LESAGE: Vous n'avez pas frappé un mur,là-dessus?
M. TREMBLAY (sous-ministre): J'aurais un mot à dire, M. Lesage,
sur ce point. Première notation. M. Laliberté nous a
exposé son point de vue sur ce point. Nous en avons fait l'exploration
et nous n'avons pas encore formulé, de notre côté, une
contreproposition. Je me permets de noter que tout à l'heure, dans le
rapport que j'ai fait, de façon à ne pas laisser planer le
moindre doute à l'endroit de la partie syndicale sur la
possibilité qu'elle ait refusé une des offres que je
décrivais, j'ai bien souligné qu'elle n'avait pas encore eu
l'occasion de faire sa contreproposition.
Je demande sur ce point le « fair play ».
M. LALIBERTE: Nous l'accordons, M. le Président.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Cest-à-dire que nous n'avons pas
encore eu l'occasion de reformuler notre contreproposition. Je ne voudrais pas
que personne ici comprenne que nous l'avons rejetée.
M. LE PRESIDENT: Très bien.
M. LESAGE: C'est la réponse à ma question. Vous n'avez pas
frappé un noeud, vous nous avez dit non.
M. LE PRESIDENT: Une contreproposition.
M. LALIBERTE: M. le Président, je con- viens de ce dont M.
Tremblay vient de dire, mais il ne faut pas oublier que pendant tout le temps
des discussions, les 23 mois, on demandait l'artitrage sur toutes les
mésententes. C'était le principe même de l'arbitrage qu'ils
refusaient. Il y a ici encore un élément d'arbitrage, mais sur un
champ pas mal restreint par rapport aux clauses antérieures,
M. LESAGE: Alors, voyons ce que la partie patronale répondra.
M. LALIBERTE: M. le Président, le dixième point touche la
classification. Je vais demander à mes deux collègues de langue
anglaise, M. Richardson, pour le secteur protestant, et Gecy, pour le secteur
catholique anglais, de faire une présentation qui sera aussi
brève.
M. LESAGE: Est-ce que cela touche particulièrement le secteur de
langue anglaise? Cela n'affecte pas le secteur français.
M. LALIBERTE: Cela n'affecte pas le secteur français à
l'intérieur de la CEQ, quoique nous ayons des enseignants membres chez
nous qui sont de...
M. LESAGE: Oui, je comprends. Cela affecte les enseignants de langue
anglaise.
M. LALIBERTE: Et au sein de PAPT, et au sein de PACT, et au sein de
CEQ.
M. RICHARDSON: Je m'appelle John Richardson, je suis le chef
négociateur de la PAPT et je vais m'expliquer sur le problème de
la classification protestante anglophone.
When Dr. Smith spoke earlier, in May, about differences the way the two
systems had developed differently, one of the important areas of difference was
the field of classification. A teacher's salary, as you remember, is determined
by two factors. One of which is years of experience, the other one being
accredited years of schooling.
Our system has developed differently from that on the catholic side. As
the offer now stands, there is likely to be a rather large declassification of
experienced qualified protestant teachers. I am not standing up here requesting
privileges or extension of English priveleges in the Province. What I do ask
for is rights that have been acquired, particularly for those people who hold
bachelor» s degrees.
Holders of bachelor's degrees with teacher training have been given
schooling year seventeen in the past. It is the intention of the offer to put
these people to a parliamentary committee with
the great possibility of declassification. We do not ask for much. We do
not seek to stop the implementation of anew regime of classification. Teachers
who enter service may well go under a new system but we do seek protection for
those who have been fairly, objectively, classified in the past to have them
keep their classification.
What has been offered, has been to those who are declassified, may
retain the salary attached if they complete make-up courses, and this amount of
money is given not as a monthly salary but it is a retroactive payment at the
end of a school year. That leaves teachers in a very precarious position. Right
now, they do not know whether they are to be declassified or not; right now,
they don't know whether they will have to register for these make-up courses or
not.
The effect on the moral of the teachers in our schools is tremendous. We
have over average number of English Protestant teachers who are leaving the
province, not newcomers, not people who are new to the profession but senior
teachers, the well qualified ones. In Montreal only, almost 25% of the teachers
are resigning this year. We are not losing the young, we are losing the
experienced. Quebec needs these people. We need some protection to encourage
the people to stay, and declassification is not one of these ways.
An other problem involved in the declassification is distinction made
between different degrees. We have a Bachelor of Education Degree: which is
offered in Quebec, which has in the past been accredited the same value in
schooling as a teacher who has taken an ordinary bachelor's degree plus a year
of teacher training.
We feel very greatly that these people with the Bachelor of Education
Degree will be declassified. We again would like to protect them, we want to
keep these people in the province.
MR. CHOQUETTE: What is your solution? What is your request?
MR. RICHARDSON: Our request is that the two systems be established. The
offer that was formely made by the « partie patronale » might serve
for those who are new to service, those who are presently in service to retain
the position that has been accorded them.
M. CHOQUETTE: Yes, but what is the solution? There will be no
declassification. This is your solution.
MR. RICHARDSON: This is our request.
MR. CHOQUETTE: Will they benefit from any increases? They would keep
their standing as is.
MR. RICHARDSON: To keep their classification as is on the salary scales
as proposed.
MR. CHOQUETTE: Yes, but what about for future increases? Will they
benefit from future increases?
MR. RICHARDSON: Yes.
MR. CHOQUETTE: Like the next year and the year after?
MR. RICHARDSON: As years of experience.
MR. LESAGE: That is what is considered as your acquired rights.
MR. RICHARDSON: Yes.
MR. LESAGE: But, as far as the new comers are concerned, they will be
governed by the new convention.
MR. RICHARDSON: Yes.
M. TREMBLAY (sous-ministre): II s'agit là d'une question assez
complexe à expliquer, mais je vais tenter de le faire. On pourra
compléter si mon explication est soit incorrecte ou
Incomplète.
L'offre patronale, à l'heure actuelle, dans les cas auxquels il
est fait allusion, ne modifie pas la situation jusqu'en janvier 1970. Un
individu à qui les classifications antérieures dans sa commission
scolaire, attribuaient, mettons 17 années de scolarité, garde ces
17 années de scolarité jusqu'en janvier 1970, sans perdre aucun
des avantages qui y sont attachés. Dans l'intervalle, le comité
provincial de classification qui doit faire rapport sur le sujet avant le 30
septembre, si j'ai bonne mémoire, va étudier ces cas qui font
problème. Là-dessus, sur l'existence du problème, tout le
monde est d'accord. Donc, ces cas qui font problème seront
étudiés et réglés par le comité provincial
de classification, d'ici la fin de septembre.
Advenant que le cas d'un individu classé à 17
années de scolarité soit confirmé, la question est
réglée. Advenant qu'il soit classé au niveau de 16
années plutôt que 17, ce qui est demandé à
l'individu en question, c'est de fournir la preuve que, durant la
première année, c'est-à-dire avant le 30 août 1970,
il ait effectué, il ait entrepris et poursuivi des cours
représentant un huitième d'une année de
scolarité.
S'il a rempli cette condition, le salaire qui s'attachait à son
classement de 17 années lui sera payé. Ce qui est demandé,
c'est qu'il soit
payé pour ce salaire par anticipation de l'obligation qu'il aura
à remplir, alors que, dans la contre-proposition, c'est qu'il sera
payé, mais une fois l'obligation remplie.
M. LESAGE: C'est ce que j'ai compris.
M. TREMBLAY (sous- ministre); Par la suite, jusqu'en 1973 ou 1974, en
somme un plan de cinq ans, il pourra rattraper l'année de
scolarité qui lui manquera selon le système de classification
établi par le comité provincial, à raison d'un
cinquième d'une année chaque année, sauf pour la
première où les exigences ont été réduites
en huitième, de sorte que la période de transition en sera
d'autant facilitée.
M. CHOQUETTE: M. Richardson avait l'air de dire qu'il y avait beaucoup
d'enseignants de langue anglaise dans cette situation. Est-ce que c'est votre
point de vue, M. Tremblay?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Du point de vue de la statistique je ne
peux pas répondre de façon précise, mais effectivement il
s'agit d'un nombre important. Je ne minimise pas le problème du point de
vue de la statistique. Il y a un nombre important de personnes qui sont dans
cette situation, qui tient, comme la chose a été soulignée
là-dessus, il faut reconnaître la réalité du
problème à la différence des systèmes
d'enseignement anglophone-francophone du Québec ou de l'extérieur
du Québec.
Il y a là un problème complexe.
La partie patronale croit que ce que je viens de dire au sujet de la
solution qui y est apportée est quelque chose de raisonnable.
M GECI: Je m'appelle John Geci, chef négociateur pour PACT. Si
vous me le permettez, je voudrais expliquer notre point de vue en anglais.
The position that Mr. Tremblay has just expressed is true, but he only
touches the surface. The problem in classification is slightly or even more
grave. The proposal by the three teachers'corporations was that, at the outside
of negotiations, all classification follows in line with the planification of
the Government, that all classification, especially, particularly English
classification is the same.
The problem has arisen since mediation. The Government had on the table
an offer in classification with respect to Bachelor of Education Degrees,
Bachelor of Arts, Majors, Bachelor of Science and Bachelor of Commerce. The
representatives and myself for PACT, English catholics, as well as the
representatives of the CEQ, representing also something with catholic teachers,
accepted, in fact, the Government proposal for planification of classification.
What happened in the following session was the Government withdrew the English
classification. We find ourselves now, according to the Government proposal, in
a position whereby a teacher, engaged by a protestant schoolboard with a
Bachelor of Education Degree, is paid in a classification called «
seventeen », whereas, if he is engaged by an English catholic
school-board according to the present Government offer, he retains the
classification « fifteen » for the same studies.
MR. LESAGE: Are you sure a Bachelor of Education is recognized
seventeen? Is it not sixteen?
MR. GECI: Mr. Richardson can speak for PAPT.
MR. RICHARDSON: On the protestant side, the Bachelor of Education Degree
has been accorded equivalence with seventeen.
M. LESAGE: Chez les instituteurs de langue française, c'est
seize.
M. LALIBERTE: Chez les instituteurs de langue française, cela
dépend avec quoi ils sont accouplés ou non. Si la personne suit
le cours strictement et uniquement dans le système des
universités après un cours classique, ou une partie d'un cours
classique, cela le mène à 15, strictement.
M. LESAGE: Après un cours classique complet et le
baccalauréat...
M. LALIBERTE: Ou une partie du cours classique, ou seize, quand il a BA
complet, plus le baccalauréat en pédagogie, à ce
moment-là c'est seize.
M. LESAGE: C'est seize.
M. LALIBERTE: Mais il y en a de quinze.
M. LESAGE: Pour les protestants, c'est 17? Est-ce que c'est cela, je
veux bien comprendre. Chez les protestants, c'est 17 pour la même
chose?
M. LALIBERTE: Depuis plusieurs années, ils ont été
reconnus à 17.
M. LESAGE: Pour l'équivalence?
M. LALIBERTE: C'est cela.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Est-ce que je peux ajouter deux mots? La
situation est celle-ci. Le baccalauréat en pédagogie peut
correspondre à trois degrés ou trois années de
classification: 15 ans, 16 ans ou 17 ans. Il est extrêmement difficile
d'arriver à quelque chose de cohérent pour l'ensemble. C'est
pourquoi ce problème a été référé au
comité de classification provincial.
MR. GECI: If I may add here, Mr. Chairman, that in fact, what the
Government has done and what Mr. Tremblay has just pointed out is to withdraw
their offer of not only a Bachelor of Education at 16, but their offer of a
Bachelor of Arts Major for 16 which the protestant system had accorded their
teachers, a Bachelor of Commerce and Science at 16 which in fact, the
protestant system accorded their teachers and which the Government, in fact,
proposed. And because of the lengthy discussions, we never got around to it but
when we did, in mediation, we accepted their offer and they immediately
withdrew it. This is where we are. And they told us that we stay in 15.
The other problem we have is that many schoolboards have engaged the
teachers for this current year and this is back last summer have
engaged the teachers based on the offer they made for teachers which at that
time, in their book, was 16. These teachers find themselves today engaged,
receiving a salary of 15 because the contract is not settled. And yet this
classification which the Government did offer in 16 is being now questionned to
a committee which will decide before September 30th.
So even those which will be engaged this year for next year still do not
know what classification they will be in. And this is the problem we find
ourselves. We had accepted the offer as a terminal point whereby, when the
classification committee decided, then we would agree to be applicable where
the classification committee decided. But we, as English catholics now find
ourselves in a position whereby there is no classification entered into the
collective agreement. And how can one determine a salary without knowing his
classification? Thank you.
M. LESAGE: Est-ce que c'est en discussion?
MR. HYDE: What you are asking for, in effect, is that your acquired
rights, the classification that has been recognized up to this date or to the
date of the agreement would be applicable?
MR. GECI: All we are asking for...
MR. HYDE: Up to the date of the agreement that would be signed...
MR. GECI: All we are asking for as PACT is that the Government offer,
which was on the table, be returned to the table untill the classification
committee decides. And once the classification committee has decided, then we
would have to be bound by the decision of the classification commitee.
MR. CHOQUETTE: In the meantime, you would retain the status quo? What
you had before.
MR. GECI: We would retain what the Government has offered. It is an
improvement for us. They have offered us an improvement. We have accepted. They
withdrew their offer.
MR. COURNOYER: We made a new offer. We did not withdraw our offer, we
made a new offer.
MR. GECI: Can I ask you what your new offer was with respect?
M. COURNOYER: Exactement comme elle est écrite. Elle est
écrite, notre nouvelle offre. Avant de retirer l'autre, nous l'avons
changée par celle-ci qui faisait l'affaire et à la suite de
suggestions à la table de négociations.
MR. GECI: Therefore, it still remains that our teachers are in the
classification which they had two years ago, 1967-68, and in fact, what you
have offered them, last summer...
MR. COURNOYER: That you did not accept.
MR. GECI: ... and some teachers were engaged on this offer you have
withdrawn.
M. COURNOYER: Parlez donc de la commission scolaire de Montréal,
M. Geci.
M. GECI: Oui, M. Cournoyer.
M. COURNOYER: Comment les classifient-elles aujourd'hui les instituteurs
de langue anglaise?
MR. GECI: In what degree?
MR. COURNOYER: Bachelor of Education Degree.
MR. GECI: Bachelor of Education Degree today in the Montreal Catholic
School Commission is in category 15.
M. COURNOYER: Comment voudriez-vous qu'ils soient classifies
présentement?
MR. GECI: We ask the acceptance of your offer, Mr. Cournoyer, and what
you offered us is 15.
M. COURNOYER: C'est ce que nous vous avons offert, mais nous avons
changé cette offre parce que vous l'avez refusée et vous avez une
nouvelle offre actuellement.
MR. GECI: We have never refused it, Mr. Cournoyer, I dispute that
statement. We have never refused it, we have never in fact, if you remember
clearly, discussed the English classification to a large extent.
M. CHOQUETTE: M. le Président, je voudrais juste signaler cet
aspect qui me surprend quelque peu dans l'évolution des
négociations à ce sujet-là en particulier. C'est que,
pendant la durée des négociations, l'on ait fait régresser
la classification et par conséquent la rémunération des
enseignants représentés par M. Geci et M. Richardson et qu'on
n'attende pas le résultat du travail de ce comité provincial de
classification. C est-à-dire qu'on dérange le statu quo pendant
la durée des négociations. C'est ce que je ne suis pas capable de
comprendre. Mettant à part la question du retrait des offres.
M. COURNOYER: On ne dérange pas le statu quo dans le secteur
catholique, on maintient le statu quo.
M. CHOQUETTE: Voulez-vous dire, M. Cournoyer, que les enseignants
représentés par M. Geci n'ont subi aucune réduction de
salaire par rapport à ce qu'ils avaient avant que les
négociations commencent?
M. COURNOYER: Ils subiraient une réduction par rapport à
l'offre qui a été retirée.
M. LE SAGE: Je ne comprends pas que vous fassiez une offre et que vous
la retiriez. Au cours d'une négociation vous faites une offre, vous
reconnaissez que Bachelor of Education c'est 16 ans; dans le secteur
français Bachelor of Education, s'il y a un baccalauréat
ès arts, c'est 16 ans ce n'est pas 15 ans . Vous faites une
offre à 16 ans au secteur catholique anglais, vous retirez votre offre
et puis vous pensez que vous êtes dans une situation de force pour
négocier?
M. COURNOYER: Non. Je pense qu'on peut tirer toutes sortes de
conclusions sur le retrait d'une offre. Mais, quand on refait après coup
une offre globale qui est d'une nouvelle nature, M. Lesage, et que,
effectivement, elle vienne conclure ou trouver une solution à un
problème interne de l'autre côté, à ce
moment-là que voulez-vous que je fasse? Je n'ai pas une offre faite aux
instituteurs catholiques anglophones, j'ai une offre faite aux trois parties en
même temps.
M. LESAGE: M. Geci parle-t-il des nouveaux ou des anciens?
M. COURNOYER: M. Geci parle de tous les instituteurs dans le
système catholique anglophone.
M. GECI: C'est pour PACT et pour CEQ, oui. Ce sont tous les anglais
catholiques qui suivent les cours à McGill, à Sir George
Williams, à la même université, comme les protestants
anglophones et ils sont reconnus dans une catégorie plus basse que
l'offre existante dans une commission scolaire protestante.
M. COURNOYER: Le problème est de savoir si on doit avoir deux
systèmes de classification dans une même commission scolaire.
M. LALIBERTE: Si c'est ça le problème, les francophones
accepteraient 16 ans aussi!
M. TREMBLAY (sous-ministre): Le point vient de sortir. A la CECM, des
individus, avec la demande de M, Geci, avec un même degré
pourraient être classifiés d'une manière s'ils sont
anglophones catholiques et d'une autre s'ils étaient francophones. C'est
la difficulté devant laquelle nous sommes. Le point, c'est d'en arriver
à un moment donné la date a été
fixée, soit le 30 septembre à une clarification. Par
rapport à cette clarification certaines catégories actuellement
classées à 17 pourraient être ramenées à 16;
d'autres catégories actuellement classées à 15 pourraient
être aussi ramenées à 16. C'est ça qui est à
trancher. Ceux qui pourraient passer de 15 à 16 ne perdent rien pour
l'instant, ils étaient à 15. Ils réaliseront un gain. Ceux
qui étaient classés à 17 peuvent encourir une perte selon
la décision du comité. Nous sommes dans cette sorte d'intervalle
où nous ne tranchons pas la question. Elle sera tranchée au 30
septembre. D'un côté, on ar-
gumente les droits acquis, côté anglophone protestant; de
l'autre côté, le droit n'est pas acquis, mais on argumente pour
que le traitement soit le même que pour les anglophones protestants.
Remarquez bien que, si nous posons ce geste dans l'immédiat, je
comprendrais fort bien, et c'est le point qui vient de sortir, que la
majorité francophone dont certains de ses membres sont dans la
même situation que les anglophones catholiques... Eh bien! pourquoi pas
nous tout de suite!
M. LESAGE: Ils vont demander le même traitement, c'est clair.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Pourquoi pas nous? Admettons au moins qu'il
y a une difficulté vraiment réelle. On se donne un point de
référence, le 30 septembre, en protégeant le plus possible
les droits acquis, mais en n'en consacrant pas de nouveaux. C'est une position
d'attente qui va se trancher au cours de l'année.
M. CHOQUETTE: Mais quand même M. La-liberté a dit cela un
peu en riant. M. Tremblay, vous faites état de cette...
M. LESAGE: Voyons donc! Un instant!
M. CHOQUETTE: Je n'ai pas pris son intervention très
sérieusement.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Non, non, Je ne fais de reproches à
personne.
M. CHOQUETTE: II faisait de l'humour...
M. TREMBLAY (sous-ministre): Je viens de décrire une situation
concrète, cependant, et réelle.
MR. GECI: Mr. Chairman, my last two words. The argumentation of an
equivalence for a « baccalauréat es arts » and a Bachelor of
Arts Major or other degrees, we can embark on this discussion and we can be
here particularly all evening. And this is not what I intend. All I intend to
point out is that if what Mr. Tremblay has just stated that, in fact, everybody
would come in, both French and English, and everybody would be classified in
the same position, I sincerely hope that the offer that they made and was on
the table, which we never got around to speak in, was not a « farce
» just thrown up in the air, because, in fact, they did make that offer,
they did make this distinction for people holding a certain category, and
whether he be a Frenchman or an Englishman, he is treated equally. If he has
that degree. There are many Frenchmen in the Montreal Catholic School
Commission who go to Sir George and McGill. There are many of English catholics
and protestant people that go to the University of Montreal. And if you have
that degree, you are credited in a classification. They offered us a
classification. This is what I am suggesting. It is not an acquired right. It
is not equal treatment with another teacher who is under another schoolboard.
For us as English catholics it is the acceptation of the offer made by the
Government and the Federation of schoolboards.
M. LE PRESIDENT: M. Laliberté.
M. LALIBERTE: Il me reste trois points que je ne vais que mentionner
sans argument, sans précision autour. Ce sont d'ailleurs des points
connus.
Le premier est une interrogation que j'aimerais poser à M.
Tremblay, en fait, parce que là je ne suis plus sûr d'une
situation. Quand nous avons discuté la semaine dernière de la
sécurité d'emploi et que nous sommes arrivés à un
accord ce qui est exact sur le bloc que nous appellions en
discussion, sécurité d'emploi, une des clauses qui faisait partie
du bloc, c'était la prolongation des clauses des anciennes conventions
collectives qui permettaient le droit à l'arbitrage en cas de
congédiement dès la première année, et que vous
avez répété ce soir.
Mais dans les discussions que nous avons commencées, autour de
modifications éventuelles au bill 44, nous avons une crainte
sérieuse que cette garantie, que vous nous donnez, disparaisse. Est-ce
que c'est votre intention ou non? La garantie de prolongation des clauses
conduisant à l'arbitrage dès la première année
lorsque cela existait dans la convention et, bien sûr, pour les
anciens?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Non, je puis vous affirmer que ce n'est pas
l'intention.
M. LALIBERTE: Merci.
M. LESAGE: Alors, est-ce que cela règle...
M. LE PRESIDENT: Oui. Alors on peut dire que le il est
réglé?
M. LALIBERTE: Oui, parce que c'était un bloc réglé;
mais, dans les discussions, il s'est soulevé une interrogation.
M. LE PRESIDENT: Très bien. Douze?
M. LALIBERTE: A 12, je ne fais que le mentionner. C'est tout le chapitre
8 sur les conditions de travail.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. LESAGE: Tout le chapitre 8. Le 1/17 le 1/27, les limites...
M. CHOQUETTE: Ah! c'est le chapitre facile, ça.
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. LESAGE: Est-ce que vous avez fait du progrès depuis la semaine
dernière ou bien si vous ne l'avez pas retouché? J'ai cru
comprendre que vous aviez touché à
l'élémentaire.
M. LALIBERTE: Nous avons touché à
l'élémentaire. Et c'est heureux que, dans les cinq
dernières minutes, il y ait eu un échange rapide, parce que je
n'aurais pas été très content pour
l'élémentaire ce soir. Je ne dis pas que je suis content de la
dernière position, mais j'aurais été pas mal plus
mécontent de la position qui a été présentée
ce matin et qui n'avait pas de sens, en fait, au niveau
élémentaire. Je n'en parlerai pas, parce qu'ils ont parlé
d'autres choses après.
Alors je dis que le 8 n'est pas réglé.
M. LESAGE: Non, mais quand même, ce qu'a dit M. Tremblay à
ce sujet-là vous le notez comme un encouragement.
M. LALIBERTE: II va falloir qu'on en fasse un examen sérieux,
parce que la proposition qu'on nous avait faite ce matin avait l'air
intéressante à première vue. Mais, quand on l'a
examinée, elle était moins bonne que 1/27. Alors, je ne me
prononcerai sûrement pas.
M. LESAGE: Oui.
M. LALIBERTE: On va faire un examen sérieux de ces deux
modules-là...
M. LESAGE: Très bien.
M. LALIBERTE: ... parce que nous avons appris aussi la prudence.
Le treizième point, que je ne fais que mentionner, c'est la
rétroactivité pour l'année en cours. Je termine le tout en
demandant la permission de déposer un document qui est une
évaluation sommaire, en date du 27 mai, du coût négatif ou
positif, économie au coût de certaines clauses de l'offre
patronale par rapport aux conventions collectives existantes.
Je ne vous ferai pas lecture du document, bien sûr, je vous
demande simplement d'aller en dernière page.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Est-ce que vous me permettez, M.
Lalibertê, de noter que, malgré la date du 27 mai, c'est la
première fois que nous prenons connaissance de ce document à la
table.
M. LALIBERTE: C'est exact, M. Tremblay, mais il faut aussi noter que,
quand nous avons demandé à la partie patronale si elle
était en mesure de fournir des données laissez-moi
compléter sur ce que coûteraient en moins aux commissions
scolaires les offres patronales, on nous a dit: On n'est pas en mesure de vous
en donner. Alors, à ce moment-là, on a essayé, au meilleur
de notre connaissance, de faire les évaluations que nous vous
présentons ce soir.
Il ne faut pas nous chicaner trop fort avec tous les exposés
respectifs des ministres des Finances et de la Fonction publique sur ce que
coûterait l'offre patronale. Nous n'avons pas parlé souvent des
coûts.
M. le Président, à la dernière feuille, vous voyez
trois chiffres encadrés, trois nombres précisément. Vous
savez déjà que la partie patronale évalue ces offres
à $196 millions et demi à peu près sur trois ans. Nous
disons depuis fort longtemps que cette évaluation des offres n'est pas
une évaluation par rapport à la réalité, mais une
évaluation théorique des coûts additionnels que cela
entraînerait pour le gouvernement. Leur expression en fait, ce sont les
déboursés gouvernementaux. Fort bien, l'expression est bien
choisie, elle n'est pas inexacte. Mais nous avons dit, également, que
leur proposition entraînerait pour les commissions scolaires des
dépenses moindres que ce qu'elles payaient dans nos anciennes
conventions collectives. La réponse chiffrée à cette
affirmation, celle que je viens de faire, c'est le premier nombre
encadré, au milieu de la page à peu près,
c'est-à-dire une économie minimale, d'après nos calculs,
de $22,878,600 pour les commissions scolaires locales. Et cela n'inclut pas les
$20 millions que le gouvernement dit transférer des commissions
scolaires locales au gouvernement provincial. Vous vous rappellerez qu'il a
cité $196 millions et $20 millions pour dire $216 millions. Les $20
millions sont un transfert de celui qui paierait. Les $20 millions
étaient des dépenses payées par le gouvernement au lieu
d'être payées par les commissions scolaires locales.
Ces $22 millions ici sont en outre des $20 millions de transfert. Ces
$22 millions ne sont pas un transfert pour le gouvernement, c'est strictement
une économie pour les commissions scolaires locales.
En outre, nous avons évalué que, dans les $196 millions de
la partie patronale, c'est-à-dire dans les $160 millions en salaires, il
y a eu une surestimation qui est de l'ordre de $29,925,000. C'est le
deuxième nombre encadré. Voici pourquoi.
Dans leur proposition, ils disent: On maintient les enseignants en
place. On ne les congédiera pas, s'il y en a plus que le rapport Et au
fur et à mesure que les élèves vont arriver, ils vont
entrer dans le rapport, ces anciens professeurs.
Premièrement, il y a ce roulement dont je parlais d'à peu
près 15% chaque année. Donc, il n'est pas du tout sûr qu'en
fin de cette année-ci, il y ait effectivement pas mal d'enseignants de
plus que le rapport 1/17 ou le rapport 1/27 ou que l'entente que nous ferons de
toute façon.
Deuxièmement, même si c'était vrai, leur
évaluation... Vous vous rappellerez que nous parlions de 4,400 quelque
chose, on n'a pas voulu prendre notre chiffre, on a pris le leur. Le leur c'est
2,250, on a pris le leur. Même si leur chiffre était vrai, cela ne
serait vrai que pour la première année, parce que l'année
prochaine et la troisième année de la convention, la population
étudiante ne serait pas la même. Ils n'ont pas le droit de
calculer une affectation de 2,250 professeurs pour l'année prochaine
à $6,500 à salaire moyen et, pour la troisième
année, on l'évalue à $6,800, salaire moyen, et ce sont des
déboursés gouvernementaux, mais avec une population
étudiante qui a crû. Ils ne comparent pas des situations
identiques.
Je sais bien que, du côté patronal, on nous dit: Mais cela
est la contribution des enseignants au progrès du système. Ce
sont $29 millions de surestimation. La somme de ces $22 millions et de ces $29
millions donne $52,800,000, c'est-à-dire pour la population totale du
Québec, $196 millions moins $52,800,000; $196 millions au gouvernement
moins les $29 millions surestimés et moins l'économie des
commissions scolaires locales de $22 millions, c'est-à-dire une
dépense réelle pour la population du Québec de
$143,646,400.
Si, M. le Président, on acceptait de réintroduire dans le
système les $22 millions d'économie locale ou les $29 millions de
surestimation sur les salaires, il est bien sûr que le problème
serait réglé depuis longtemps. Ce n'est pas ce que nous
demandons, mais nous soulignons ici que le jeu des chiffres n'est pas un jeu
entière- ment exact de la part de la partie patronale. Et je termine
notre exposé avec cela.
M. CHOQUETTE: M. Boutin a demandé la parole.
M. LE PRESIDENT: Quant aux travaux de la commission, c'est
ajourné à jeudi prochain, 8 heures 15.
M. LESAGE: Oui, 8 heures 15 jeudi prochain. M. LE PRESIDENT: Le jeudi
12.
M. LESAGE: Comme il est possible, M. le Président, que nous
ajournions le 13, pourrais-je vous répéter publiquement la
suggestion que je vous ai faite privément à l'effet que, d'ici
jeudi prochain, parce qu'il est clair que cela ne sera pas réglé
jeudi prochain, que nous nous entendions pour que cette commission permanente
de la présidence du conseil ait le pouvoir de siéger...
M. LE PRESIDENT: Au cours de juillet, à une date à
définir.
M. LESAGE:... après l'ajournement. Une date sur laquelle nous
nous entendrons afin que si, jeudi prochain, il n'y a pas d'entente finale...
J'ai beau être optimiste, je n'y crois pas, malgré que je demande
je pense bien que j'exprime l'opinion des députés et des
membres de la commission qui siègent de ce côté-ci au
moins, à votre gauche, M. le Président nous demandons aux
parties de continuer leurs efforts pour trouver des terrains d'entente sur les
points qui restent à discuter et surtout sur les treize moins un que M.
Lallberté a mentionnés, celui évidemment de la
rétroactivité venant comme toujours à la fin de tout.
M. LE PRESIDENT: C'est cela. M. Boutin.
M. BOUTIN: Je vous remercie, M. le Président et les membres de la
commission parlementaire, d'avoir accepté de nous entendre pendant de
très brèves minutes.
Nous avons décidé d'intervenir devant vous parce que nous
estimons que les propositions de tâche professionnelle en particulier qui
nous sont faites au niveau des CEGEP par la partie patronale négociante
compromettent très nettement l'enseignement professionnel et menacent
même de faire disparaître... C'est un problème très
sérieux, ces contrepropositions, au niveau de la tâche surtout,
sont aussi de nature a mettre l'enseignement public de ni-
veau collégial, en état d'infériorité net
par rapport au secteur privé.
Nous croyons que c'est un problème très grave qui concerne
l'ensemble de la population et donc que les parlementaires, qui ont à
coeur l'intérêt public, devraient pouvoir en entendre parler. Mais
je dois souligner que ce n'est pas qu'aux niveaux primaire et secondaire que
nous avons à déplorer une lenteur dans les négociations;
cela fera 15 mois après le 16 que nos négociations avec la partie
patronale négociante, qui comprend le gouvernement et les corporations
de CEGEP d'une part et évidemment, nous, d'autre part, que nous
piétinons sur place.
Aujourd'hui, cet après-midi, nous nous sommes réunis pour
négocier, nous avons fait des concessions; cependant, sur les points
majeurs, notamment la tâche professionnelle, la sécurité
d'emploi, ce sont toujours les mêmes propositions depuis le
début.
M. LE PRESIDENT: M. Boutin, si vous me le permettez, vous avez
recommencé à négocier aujourd'hui.
M. BOUTIN: Nous n'avons jamais interrompu, M. le Président, les
négociations. Nous ne pouvons donc pas dire que nous avons
recommencé à négocier. Nous continuons de négocier,
mais ce que nous déplorons, c'est le fameux rythme d'amélioration
dans ces négociations. Les négociations, si fréquentes
qu'elles soient, piétinent.
M. LE PRESIDENT: Très bien.
M. MASSE: Je crois qu'il faut le noter, et les parlementaires s'en
souviendront, même si vous n'étiez pas là, que cet
après-midi en réponse à une question au
député de Saint-Laurent, j'ai répondu longuement en
donnant énormément d'explications concernant cette question. J'ai
indiqué aux parlementaires que les négociations étalent en
cours au moment même où cette déclaration était
faite à l'assemblée et nous avons expliqué longuement tous
les points de cette question.
M. CHOQUETTE: Ce n'est pas une déclaration qui règle le
problème.
M. BOUTIN: Il faudrait peut-être souligner...
M. MASSE: Je ne sais pas si le député d'Outremont
était en Chambre au moment où nous apportions des
réponses.
M. CHOQUETTE: Oui, j'ai entendu ladécla-ration, mais je
disais...
M. MASSE: Nous avons motivé les actions, de part et d'autre,
depuis les quelques semaines qui nous séparent, du moins depuis la fin
d'avril. Les négociations ont effectivement repris cet
après-midi. Dans un secteur particulier, celui de Rimouski, les
négociations se sont conclues en principe, et, la semaine prochaine, il
y aura une signature de convention collective dans ce secteur des
collèges d'enseignement pour la région de Rimouski.
M. LESAGE: Pour cette région ou pour l'ensemble de la
province?
M. MASSE: Je ne voudrais pas mettre de l'huile sur le feu, mais il
semble que cette région...
M. BOUTIN: M. le Président, il s'agit là d'une
négociation très locale. Nous avons à négocier pour
dix-sept CEGEP.
M. MASSE: Le secteur de Rimouski s'est dissocié ou a repris son
mandat de négociation et a conclu une convention au niveau de la
localité, au niveau du collège d'enseignement.
M. CHOQUETTE: M. le Président, il me semble qu'on devrait
entendre la fin de l'intervention de M. Boutin pour qu'il formule sa demande.
Je veux dire que le ministre lui oppose immédiatement une
déclaration qu'il a faite en Chambre...
M. MASSE: Je pense que j'ai rectifié un certain nombre de faits
dans la déclaration...
M. LE PRESIDENT: M. Boutin, pouvez-vous conclure?
M. BOUTIN: Oui, M. le Président. D'abord, je dois peut-être
rectifier à propos de Rimouski: nous n'avons pas encore obtenu de
signature. De toute façon, s'il y a eu des textes qui sont
paraphés, il n'y en a pas eu au niveau de la tâche
professionnelle. C'est-à-dire le principal problème.
M. le Président, j'aimerais que les parlementaires saisissent le
caractère urgent de la situation pour l'enseignement professionnel,
notamment, et aussi sur la discrimination qui est instaurée par les
contrepropositions patronales à l'endroit du secteur public. Il me
semble que ce point que J'apporte est suffisant pour qu'il intéresse
ceux qui ont à coeur l'intérêt public.
Je dois souligner aussi que, lors des deux derniers mois, nous avons
convoqué, en vertu du code du travail, la partie patronale à six
reprises et qu'elle ne s'est pas présentée. Nous l'avons
convoquée, M. le Président à Lionel-Groulx, à
Joliette, à Rosemont, à Chicoutimi, à Hull, à
Saint-Laurent, et jamais la partie patronale ne s'est
présentée.
Je dois souligner que nous avons transformé à ce moment
les séances de négociations man-quées en séances de
dialogue avec les membres des conseils d'administration qui étaient
là. Vous auriez été surpris de voir comment les conseils
d'administration eux-mêmes rejettent précisément le fameux
rapport maître-élêves préciséement parce qu'il
nuit à l'enseignement professionnel.
Je dois souligner qu'au niveau des CEGEP nous assistons au même
schisme entre le conseil d'administration, les experts de la
Fédération des commissions scolaires ou les experts des missions
gouvernementales qui disent: Pas de rapport maître/élèves,
cela flanquera l'enseignement professionnel par terre. Le même schisme,
donc, entre toutes ces personnes et quelques personnes qui, au
ministère, continuent à vouloir nous imposer cela.
Nous aimerions et je ne parle pas à ce moment dans une
optique qui porte exclusivement sur les conditions de travail des enseignants,
je parle de la qualité de l'enseignement pour les enfants qui veulent
aller dans le réseau public, et c'est pour cela que nous insistons, M.
le Président, pour saisir la commission parlementaire de ce grave
problème.
M. LE PRESIDENT: M. Boutin, il ne peut pas être question que nous
étudiions ce problème ce soir.
M. BOUTIN: Sans aucun doute, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Deuxièmement, vous reprendrez les
négociations, à ce qu'on me dit, mardi.
M. BOUTIN: Nous les poursuivons mardi, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Alors, poursuivez vos négociations. Cette
commission est ajournée pour examiner le problème qui lui a
été soumis, celui d'abord de la CEQ, parties patronale et
syndicale, et nous nous revoyons ici jeudi à 8 h 15.
M. BOUTIN: M. le Président, je dois insis- ter pour dire qu'il ne
suffit pas de nous faire dire de reprendre les négociations, quand cela
fait quinze ou seize mois que nous négocions et que nous
piétinons.
M. LE PRESIDENT: Il faut toujours que vous les repreniez.
M. BOUTIN: Elles ont été reprises cet après-midi,
M. le Président.
M. LES AGE: M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
question? Quel a été le rythme des séances de
négociations depuis trois mois?
M. BOUTIN: Depuis trois mois, elles ont été quelque peu
ralenties, précisément à cause du refus de la partie
patronale et à notre avis, c'est illégal; quand on est
convoqué, on doit y aller en vertu du code du travail refus
illégal de la partie patronale de se présenter là
où nous l'avions convoquée...
M. LESAGE: Qui est le négociateur... M. BOUTIN: ... dans des
collèges...
M. LESAGE: Qui est le négociateur patronal?
M, BOUTIN: Le principal porte-parole est Me Claude Lavery qui est
porte-parole de la partie patronale négociante, c'est-à-dire de
l'ensemble des corporations des CEGEP et du gouvernement.
M. LESAGE: Oui.
M. BOUTIN: II y avait aussi M. Gérald Martin, qui a
été promu à la vice-présidence de
l'Université du Québec, à la planification, et qui a
maintenant été remplacé par M. Sylvestre, qui est
là.
M. LESAGE: Mais, c'est Me Lavery qui est le principal
négociateur.
M. BOUTIN: Le principal porte-parole.
M. LESAGE: Le principal négociateur. Et vous dites que vous
l'avez convoqué et qu'il ne s'est pas rendu.
M. BOUTIN: M. le Président, nous l'avons convoqué à
six reprises dans les collèges et il ne s'y est pas rendu.
M. MASSE: M. le Président, M. Sylvestre qui est ici, m'Informe
que Me Lavery n'a jamais été convoqué.
M. LESAGE: Cela ne peut pas marcher.
M. BOUTIN: S'il faut expliquer les mécanismes du code du travail,
nous avons adressé les avis de convocation à chacun des
présidents des collèges ainsi qu'au gouvernement.
M. MASSE: Vous n'aviez donc jamais convoqué le porte-parole, Me
Lavery.
M. BOUTIN: C'est une pure question de détail, M. Masse. Cette
question n'est pas importante, nous avons convoqué les patrons.
M. LESAGE: Il faut quand même se rencontrer. Un homme et une femme
qui veulent se réconcilier, s'ils ne se parlent pas, s'ils ne se voient
pas, cela ne fait pas des enfants forts!
M. MASSE: M. le Président, c'est exactement la conclusion que
nous avions et voilà pourquoi nous avons été heureux de
voir qu'après deux mois nous avons convoqué et nous avons
demandé de rencontrer le porte-parole de la table de
négociations.
M. LESAGE: Mais rencontrez-vous, pour l'amour du ciel!
M. MASSE: Pourvu qu'on nous convoque, oui.
M. DOYON: M. le Président, si vous me permettez, sur ce point qui
paraît quand même assez mineur, comme c'est moi-même qui ai
eu à convoquer la partie patronale, je crois qu'il est peut-être
bon de préciser que les avis de convocation ont été
adressés aux corporations de CEGEP ainsi qu'au ministre de l'Education
qui est chargé de l'application du bill 21 comme c'est prévu par
la loi.
Le négociateur principal a reçu copie de chacune des
convocations. Donc nos convocations étaient parfaitement
légales.
Ce qui est important, il me semble, pour la commission parlementaire,
c'est qu'effectivement cela traîne depuis des mois, comme on vient de le
dire, et qu'en particulier, cet après-midi, alors que nous avons repris
les négociations qui étaient suspendues par défaut de la
partie patronale à se présenter aux autres convocations
auxquelles nous l'avions conviée; la partie patronale nous a
réitéré le maintien de ses positions intégrales sur
les points essentiels qui sont en litige depuis bientôt un an.
Alors, même si nous négocions effectivement mardi prochain,
il est évident ou enfin il semble fort peu probable que les cinq jours
qui s'écouleront d'ici là feront qu'il y aura une modification de
la position de la partie patronale. C'est pour cela qu'il nous semblerait bon
que la commission parlementaire examine le problème comme elle le fait
actuellement pour les commissions scolaires.
M. MASSE: M. le Président, je pense que la commission
parlementaire doit être informée que le conseiller technique, M.
Doyon, recevait une communication en date du 21 avril dernier où le
porte-parole disait, à la page 3, et je cite ce que je citais à
l'Assemblée nationale cet après-midi: « Toutefois,
étant donné le devoir qui nous incombe de rechercher,
malgré tout une solution raisonnable à la présente
situation, le comité patronal provincial de négociations est
prêt à vous rencontrer, comme par le passé, à une
date mutuellement arrêtée pour recevoir de votre part des
réponses valables aux con-trepropositions globales récentes
faites par nous lors des deux dernières rencontres de la table
provinciale tenues au début de ce mois. « Quant à l'endroit
où cette rencontre de la table provinciale pourrait avoir lieu, nous
vous réitérons notre acceptation des endroits convenus, soit le
siège social de la CSN à Québec ou à
Montréal ou, si vous le désirez, le siège social du
ministère de l'Education à Québec ou celui de la
Fédération des collèges d'enseignement
général et professionnel à Montréal ».
M. DOYON: M. le Président, si on veut entrer dans toute cette
petite histoire, on pourrait aller loin. Je ne pense pas que ce soit
utile...
M. MASSE : II y a une table de négociations. Si c'est de la
petite histoire, il y a une table de négociations qui a
négocié et qui est prête à continuer à
négocier à condition de bien vouloir la rencontrer; ce qui s'est
fait, après deux mois, cet après-midi. Une nouvelle rencontre
aura lieu mardi. C'est déjà bon.
M. DOYON: M. le Président, sur le point que vient de soulever M.
le ministre Masse, il faut dire, je pense, que nous avions demandé
à la partie patronale, conformément au code du travail, de se
présenter dans les divers collèges. Nous avions également
convié les conseils d'administration à assister à ces
séances de négociations. Comme l'a dit le président,
Jean-Pierre Boutin, il y a un moment, effectivement,
les membres des conseils, et nous pourrions citer ici des noms, des
présidents et des directeurs de services pédagogiques nous ont
dit, justement au cours de ces réunions, qu'ils n'acceptent pas les
positions gouvernementales sur la tâche de travail et non pas en fonction
de conditions de travail à accorder aux professeurs, mais en fonction
même de leurs responsabilités d'administrateurs de collèges
d'enseignement général et professionnel publics.
Il nous semble donc, par conséquent, qu'il serait bon que la
commission parlementaire prenne connaissance de tous ces problèmes.
C'est la seule raison de notre demande et de notre présence ici ce soir.
Parce que les questions de tractations, de lettres et de répliques, qui
ont pu se faire en négociations, ce n'est pas le problème
fondamental. C'est qu'on fait face à un mur depuis plus de 16 mois, et
ce mur n'apparaît absolument pas sur le point de tomber. Il semble que la
commission parlementaire a quand même réussi à apporter un
certain dégel. Il semble encore y avoir beaucoup de problèmes en
suspens et il n'est pas prouvé que le problème sera effectivement
résolu; mais il reste qu'il y a quand même des choses qui ont
été un peu avancées grâce au travail de la
commission parlementaire.
UNE VOIX: Vous ne pourriez pas prendre nos méthodes à
votre table de négociations?
M. BERTRAND: Oui, imitez-nous.
M. CHOQUETTE: M. Doyon, est-ce que vous êtes encore dans la
période de négociations ac- tuellement? Une des parties a
demandé la médiation!
M. DOYON: Ce qui est terminé depuis longtemps. Il y a
actuellement 9 collèges qui ont décidé de recourir
à la grève au mois de septembre sur les 14 qui sont actuellement
en négociations.
M. LESAGE: Combien, monsieur?
M. DOYON: Ce sont 9 collèges sur 14 qui ont décidé
de...
M. LESAGE: Le vote de grève est pris?
M. DOYON: Le vote de grève a été pris dans 14
collèges et il y en a 9 qui ont décidé...
UNE VOIX: C'est prévu dans le code.
M. LESAGE: Oui, je comprends, mais je voulais savoir quelle était
la situation actuelle.
M. LE PRESIDENT: Alors, M. Boutin, nous vous avons entendu. Je vous ai
répondu tantôt de continuer les négociations. Nous revenons
ici Jeudi à 20 h 15 pour l'autre problème.
M. DOYON: Doit-on comprendre qu'à ce moment-là nous ferons
rapport des négociations, M. le Président?
M. LE PRESIDENT: Nous verrons. (Fin de la séance: 23 h 11)
Séance du jeudi 12 juin 1969(Vingt heures vingt et une
minutes)
M. MASSE: Messieurs les membres de la commission, en l'absence de M.
Bertrand qui préside normalement cette commission, je proposerais M.
Leduc, député de Laviolette, comme président de cette
commission.
M. LESAGE: Je seconde avec plaisir. M. le Président, tenez-vous
bien!
M. LEDUC (Laviolette) (président de la commission parlementaire
permanente à la présidence du conseil): A votre service!
M. MASSE : M. le Président, à l'occasion de la
dernière séance de la commission parlementaire, les
représentants de la CEQ avaient distribué aux membres de la
commission un document concernant les questions monétaires. Nous avions
demandé, cela va de soi, un certain temps pour étudier les
indications de ce communiqué. Un des fonctionnaires du ministère
de l'Education, M. Bernard Angers, qui est responsable de ces questions,
voudrait faire part à la commission de ses commentaires.
Si vous le voulez bien, M. le Président, avant la fin de la
séance, je voudrais réserver un droit de parole pour M. Angers.
Pour l'instant, M. La-liberté pourrait nous faire part de ses
commentaires concernant l'état des négociations depuis la
dernière commission parlementaire.
M. LALIBERTE: M. le Président, plutôt que de vous faire un
long exposé ce soir sur l'état des négociations entre les
deux parties à cette date du 12 juin, je désire, avec votre
permission, déposer un document, qui est un peu volumineux, que je
n'entreprendrai évidemment pas de lire intégralement et qui est
l'exposé des positions réciproques des parties à la
dernière séance de négociations tenue hier matin sur les
treize points principaux énumérés à la session du 5
juin dernier de la commission parlementaire de la présidence de
l'exécutif. Vous aurez donc beaucoup mieux qu'un rapport verbal en
essayant de prendre les notes les meilleures possible, comme on vous y oblige
régulièrement. Nous avons voulu déposer cette fois-ci un
document qui met en parallèle la colonne de gauche étant
la position syndicale et la colonne de droite étant la position
patronale les deux parties côte £ côte sur les
points.
Je pourrai, bien sûr, répondre à des interrogations
sur ce document. Je répète ce que je disais tout à
l'heure, je n'ai pas du tout l'intention de le lire, mais je vais le qualifier
cependant tout de suite, très globalement, comme suit.
Depuis une quinzaine de jours, y compris les trois séances que
nous avons tenues depuis la dernière réunion de la commission
parlementaire, séances qui se sont tenues lundi soir, mardi matin et
mardi soir, il n'y a pas eu d'évolution significative des positions de
la partie patronale sur ces treize points. Nous avons, pour notre part,
réuni les quelques 60 présidents de syndicats locaux
affiliés à la CEQ hier. La PACT a également réuni
les représentants de ses groupes et la PAPT a également tenu sa
propre réunion interne. Je peux vous affirmer que nous avons eu de la
difficulté quant à nous, auprès de nos 60
présidents de syndicats, à justifier certains des compromis que
nous avions déposés déjà à la table de
négociations.
Nous ne retirons rien de ce que nous avons déposé, mais
cela n'a pas été facile de faire accepter certaines de nos
positions. En conséquence, sur ces treize points, nous avons atteint le
fond du baril, si vous voulez il reste peut-être des graines, mais
ce sont vraiment des graines et nous ne pouvons plus aller
au-delà des positions que nous avons exprimées par écrit
dans ce document.
Je laisse le soin à la partie patronale de donner sa position en
termes de limite. Par ailleurs nous avons l'impression nette, depuis en tout
cas les deux dernières semaines, que la partie patronale semble bien
avoir aussi atteint le fond du baril dans son cas, nous ne voyons plus
l'utilité de poursuivre dans l'immédiat les négociations
entre les deux parties. Nous allons proposer d'ajourner les négociations
qui, bien sûr, ne sont pas terminées.
Elles ne seront terminées que quand on aura fait un accord
d'ajourner les présentes négociations jusqu'à ce que l'une
ou l'autre des deux parties soit en mesure de faire un rapprochement
significatif sur au moins ces treize points dont nous parlons depuis une
quinzaine de jours.
Cela ne veut pas dire nécessairement au mois de septembre,
ça ne veut pas dire nécessairement dans deux jours. Je ne peux
pas, je suis incapable quant à moi de parler d'une date. Je ne sais pas
si la partie patronale est capable de parler d'une date. J'imagine que non.
Mais, il nous semble qu'il serait si peu utile à ce moment-ci de
continuer les pourparlers dans le style des deux dernières semaines, en
tout cas, c'est-à-dire où les deux parties sont fermement sur
leurs positions, elles ne se rapprochent plus; ce serait si peu utile de
continuer que ce serait vraie ment, à toutes fins pratiques, faire
perdre beaucoup d'énergie à chacune des deux parties pour
très peu de résultats.
Ce qui signifie bien sûr puis que nous disons
que nous ne pouvons plus descendre au-delà de nos positions
actuelles que nous ne pouvons non plus accepter les positions actuelles
de la partie patronale comme elles nous sont présentées, comme
elles nous ont été, je pense, très nettement et
très clairement expliquées, je le crois bien, à ce
moment-ci.
Voilà, M. le Président, le rapport, qui est un rapport
global, que je voulais présenter au nom des trois groupes d'enseignants
qui sont conjointement en négociations devant cette commission
parlementaire, ce soir.
M. LE PRESIDENT: Très bien, M. Laliber-té.
M. LESAGE: Avant de poser des questions à M. Laliberté sur
le document qu'il a préparé avec ses confrères et qui est
certainement de nature à nous aider grandement, nous, de la commission
parlementaire, je voudrais le remercier et le féliciter.
J'aimerais peut-être à ce que M. Tremblay ou M. Cournoyer,
ou les deux, nous fassent leurs commentaires sur la déclaration de type
plutôt général que vient de faire M. Laliberté.
M. LE PRESIDENT: M. le sous-ministre Tremblay.
M. TREMBLAY (sous-ministre): M. le Président, M. Laliberté
vient de porter un jugement qui constitue une évaluation des travaux que
nous avons poursuivis ensemble depuis un certain temps.
Je pense que son jugement se résume dans l'impression qu'il a
exprimée, que les choses n'ont pas évolué de façon
significative au cours de ces rencontres. L'expression « significative
» montre très bien qu'il y a là une estimation. Je pense
que, de notre côté, nous n'avons pas tout à fait la
même évaluation de l'évolution des choses. Il nous semble,
au contraire, que l'exploration que nous avons faite des treize points qui
avaient été énumérés la semaine
dernière et d'autres questions, cette exploration a, de façon
significative, amené des transformations. Cependant, peut-être y
a-t-il lieu, à ce point-ci, de mettre en relief que la conclusion qu'il
tire de son évaluation peut être fondée si certaines
équivoques ne sont pas dissipées. Je me permettrai d'en souligner
une qui touche précisément le chapitre 8, celui de la charge de
l'enseignement.
Je n'emprunte pas l'analyse que je vais faire au document qui vient de
nous être distribué et que nous n'avons pas eu le temps
d'étudier. Je me situe sur le même plan où M. La-
liberté s'est placé, une estimation, disons intuitive, de
l'évolution des choses au cours des dernières semaines. Voici le
point où peut-être aussi bien pour la commission permanente que
pour nous-mêmes qui avons participé aux travaux de la table de
négociations, certaines équivoques n'ont pas été
tout à fait dissipées.
Je pense, nous avions du moins compris qu'à un moment
donné la partie syndicale acceptait les rapports
maître-élèves qui étaient proposés par la
partie patronale, 1/17 et 1/27, selon qu'il s'agit du secondaire ou de
l'élémentaire. Bien sûr, la partie syndicale ajoutait
qu'elle les acceptait pourvu que ces rapports soient encadrés. Il
était question d'encadrement, si j'ai bonne mémoire. Partant de
là, nous nous sommes efforcés de trouver des modalités
qui, tout en maintenant les rapport 1/17 et 1/27 comme un objectif à
atteindre, pourraient tenir compte des circonstances particulières
d'où nous partons, mais qui ne nous empêcheraient pas, au cours de
la période couverte par la convention, d'atteindre l'objectif de la
réalisation du rapport 1/17 et 1/27.
Dans notre esprit, ceci correspondrait à ce que j'appellerais la
notion d'étapes. Il y a là déjà, dans les
expressions mêmes qui étaient employées, et nous avions
employé de notre côté l'expression d'étapes, une
certaine équivoque que j'aimerais bien voir dissiper dès ce soir.
Encadrement, étape, à l'épreuve ces deux formulations se
sont avérées justement relativement équivoques, je vais
montrer en quoi, me semble-t-il, sous réserve de corrections par la
suite s'il y a lieu.
M. LESAGE: Est-ce qu'il y aurait lieu de le faire, à partir du
document, par exemple, à l'élémentaire? Je pense qu'une
lecture rapide...
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est à la page...
M. LESAGE: La page 15. Si c'est une question d'équivoque, il y a
peut-être moyen d'essayer de la dissiper.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Alors partons de là, sans exclure
toutefois le secondaire, si vous me permettez. La proposition syndicale qui se
résume ici à un professeur supplémentaire pour chaque
douze classes réelles a d'abord comporté je pense que la
commission permanente a peut-être été victime d'une
certaine équivoque du language à ce point de vue dans la
compréhension de tout le monde, que le professeur supplémentaire
était un professeur spécialiste. C'est du moins autour de la
notion de spé-
ciallste que toute la discussion a eu lieu ici. Peut-être
n'avions-nous pas perçu parfaitement les nuances exprimées par M.
Laliberté, mais effectivement, le professeur supplémentaire dont
il s'agit ici, c'est un professeur omnibus, il ne s'agit pas uniquement de
spécialiste. C'est vraiment un professeur supplémentaire.
Dans certains cas, un professeur supplémentaire par classe, par
douze classes, peut équivaloir au rapport 1/27. Dans d'autres cas, c'est
effectivement l'éclatement du rapport 1/27.
M. LESAGE: Si vous ne pouvez l'utiliser, amendez-le!
M. TREMBLAY (sous-ministre): Et c'est exactement le point où
l'équivoque commence à devenir peut-être un peu moins
équivoque, c'est le nombre d'élèves par classe.
Nous avions, dans la proposition patronale, tenu compte de ce facteur
parce que nous appelons les cas spéciaux qui sont prévus à
je ne sais plus quel article de mémoire.
M. LESAGE: 8202.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Ces cas spéciaux correspondent
à des catégories de classes trop peu nombreuses pour que le
rapport 1/27 ne devienne pas abusif. Quelle est l'incidence de cette
disposition relative aux cas spéciaux? Un exemple, dans la région
de la Gaspésie, ce qui est déjà ainsi prévu sous la
rubrique des cas spéciaux dans la proposition patronale donnerait,
effectivement, un rapport 1/26. Ce qui était déjà une
façon de tenir compte d'une réalité concrète. Mais
le jeu du professeur additionnel omnibus, pour chaque douze classes, aboutit en
pratique à une négation du rapport 1/27, non seulement au titre
des cas spéciaux, mais d'une façon générale,
d'où l'équivoque.
Le rapport 1/27 est en principe accepté d'un côté,
et l'on propose quelque chose qui n'aboutit au fait que de façon
permanente. Dans son principe même, il devient inapplicable.
M. LESAGE: Pas partout.
M. TREMBLAY (sous-ministre): La formule du professeur
supplémentaire par douze classes réelles est
générale.
M. LESAGE: Je veux dire que le fait qu'il y ait un professeur
supplémentaire par douze classes n'affecterait pas le rapport 1/27 dans
bon nombre de commissions scolaires.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Dans un certain nombre, oui; mais dans un
nombre important, ce serait affecté automatiquement. C'est là que
j'introduis l'autre élément qui, de notre point de vue,
constituait un accomodement extrêmement important, sans nier, toutefois,
qu'on vise au rapport 1/27 comme objectif.
C'est la garantie d'emploi pour tous les enseignants qui, du fait du
rapport 1/27, deviendraient du personnel en surplus. Cette garantie d'emploi
pour ceux qui seraient en surplus du fait du rapport 1/27 constituait, dans
notre esprit, un système d'étapes pour réaliser le rapport
1/27, mais sans le supprimer comme objectif.
Par ailleurs, je passe au secondaire.
M. LESAGE: A l'élémentaire, monsieur, est-ce qu'il n'y
aurait pas moyen de tenter de trouver une solution dans la direction suivante?
En calculant le nombre d'élèves dans une commission scolaire et
en prenant le nombre global des élèves, réduire le 1 sur
12 suivant le nombre d'élèves dans la commission scolaire, en
élaborant une échelle.
M. TREMBLAY (sous-ministre): «Tinter-prêté
peut-être mal, mais j'ai l'impression qu'engagé sur cette voie
vous aboutissez peut-être à la notion d'étapes
formulées de façon plus rigoureuse que cela n'est fait dans la
proposition patronale actuelle. Là-dessus, je peux déclarer
qu'une fois posé le rapport 1/27 comme objectif avec des encadrements
que comporte la proposition patronale, nous sommes entièrement ouverts
à considérer l'idée d'étapes.
Je me demande je veux simplement avoir votre confirmation
si le genre d'analyse que vous aviez amorcée pourrait signifier, par
exemple, que, dans un endroit donné, le rapport soit de 1/24 en
1968-1969 qu'on dise qu'en 1969-1970 il soit de 1/25.5 et qu'en 1970-1971 il
devienne 1/27. Je dis toujours 1/27, mais je fais abstraction un peu des
accommodements dont nous parlions et qui donnent 1/26 parfois, cela n'a pas
encore été discuté à la table.
Nous sommes prêts à envisager les choses sous cet angle qui
correspond aux intentions de plusieurs des clauses qui existent
déjà, mais nous n'avons pas d'objection à les reformuler.
Cependant, je le souligne, dans cette perspective des étapes, le 1/27
est posé comme objectif réel, qu'on ne vise pas à faire
éclater systématiquement mais auquel on veut atteindre par
étapes. Et c'est sur ce point-là que, personnellement, j'ai
l'impression que nous avons peut-être marché sur certaines
équivoques qui se dissipent et deviennent plus claires à la
lumière de nos discussions des jours derniers
et qui pourraient être clarifiées de façon
très nette, séance tenante ici ce soir même. Je ferais des
analyses analogues en ce qui concerne le 1/17 au secondaire, mais nous
pourrions les faire tout à l'heure.
M. LESAGE: Oui, M. Laliberté.
M. LALIBERTE: M. le Président, je récuse tout à
fait l'expression « équivoque » employée par le
sous-ministre Tremblay. Il peut ne pas avoir compris les explications de ce que
nous avons dit, mais nous avons dit clairement, ici même à la
commission parlementaire j'ai cherché à le retrouver dans
le journal des Débats, malheureusement, il me manque un numéro
j'en suis assuré au moment de la discussion sur
l'élémentaire, ceci: Nous accepterions le rapport 1/27 à
la condition qu'il permette un professeur supplémentaire par douze
classes. Mais quand j'emploie l'expression, « à la condition,
» cela ne peut que vouloir dire que dans certains cas que cela vient
modifier 1/27. Ce n'est pas possible que cela veuille dire autre chose que
cela. Tout comme je me rappelle, quand nous avons parlé du secondaire,
avoir dit: Nous acceptons le rapport 1/17 à la condition que l'on
respecte nos anciens maximums de convention collective. Je me rappelle fort
bien que dans les deux cas, il y avait eu des échanges qui avaient
été assez brefs, j'en conviens, mais des échanges
justement sur la question: Est-ce que cela peut faire modifier dans certains
cas, 1/17? Ce à quoi j'avais répondu quant à moi, oui.
Dès la première séance où nous en avons
parlé à la table de négociations, nous avons
réitéré la même expression et nous n'avons
finalement découvert qu'hier ou avant-hier, que la partie patronale de
son côté ne cherchait que des aménagements à
l'intérieur du 1/27.
Et je vais vous rappeler un fait. J'ai même dit à ce
moment-là, et le sous-ministre Thérèse Baron était
présente à la table. Donc, cela fait un bon bout de temps, c'est
avant son voyage en Russie. J'ai même dit à ce moment-là,
que j'avais tout à fait lieu de croire que, dans de grands milieux,
Montréal, par exemple, ils pourraient appliquer le 1/12 à
l'intérieur du rapport 1/27 . Si je prenais la peine de dire que dans
les grands milieux, ils pourraient appliquer 1/12 à l'intérieur
du rapport 1/27, il me semble que c'est bien clair, que dans d'autres milieux,
ils ne pourront pas l'appliquer à l'intérieur du rapport 1/27. Il
me semble que c'est bien clair. On avait même pris le cas, M. le chef de
l'Opposition, de
Sillery à ce moment-là en réponse à l'une de
vos questions.
M. LESAGE: Je m'en souviens très bien.
M. LALIBERTE: Alors, pour moi, je ne peux pas accepter que nous ayons
fonctionné sur une équivoque. Evidemment, je peux comprendre, je
peux bien reconnaître que la partie patronale n'avait pas donné
toute la portée que nous donnions à l'expression que nous
utilisions, mais ce n'est sûrement pas une équivoque au sens
où on l'indique ici. Et avant-hier, nous avons demandé à
la partie patronale: Est-ce que, oui ou non, vos aménagements sous
quelque forme que vous les mettiez, doivent s'inscrire strictement à
l'intérieur du 1/27, compte tenu des cas spéciaux?
On nous a répondu très précisément: Oui! Et
c'est à ce moment-là le sous-ministre Tremblay s'en
rappellera que je lui ai dit: Mais cela ne nous donne absolument rien de
discuter sur les chiffres si, au point de départ, vous n'acceptez pas
qu'il y ait des cas, en outre des cas spéciaux, où le 1/27 ne
puisse s'appliquer de façon stricte. Nous n'étions plus, à
partir de ce moment-là, en chicane de nombres, mais nous étions
très éloignés sur les orientations mêmes.
En outre, pourquoi demandons-nous que dans certains milieux le 1/27 ne
s'applique pas de façon stricte? Cest parce qu'il y a des milieux
où, effectivement, il n'y a pas moyen d'appliquer le rapport 1/27 sans
strictement, sans effectivement faire perdre toute possibilité de
professeurs supplémentaires. Et j'explique également cette
expression de professeurs supplémentaires. Le député de
Fabre pourra sans doute confirmer qu'en réponse à des questions
à ce moment-là j'avais clairement indiqué que nous
parlions de spécialistes, il est vrai, mais également d'autres
types de professeurs qui, dans une formule comme celle du « team Teaching
» par exemple, pouvaient être effectivement affectés en
équipe à des groupes d'élèves, même s'ils
n'étaient pas véritablement des spécialistes en arts
plastiques, en éducation physique, etc.
Je m'excuse si nos paroles n'ont pas toujours, auprès de la
partie patronale, la portée qu'elles devraient avoir, mais je ne peux
accepter que, dans ces deux cas-là, nous ayons nous, en tout cas,
lancé des équivoques. J'aimerais également
préciser, parce qu'on fait souvent état des cas spéciaux.
Si vous voulez regarder la clause 8-2.02 en haut de la page, vous verrez qu'une
des conditions qui est posée, c'est que le transport à une autre
école de la commission
s'avère impossible par manque de routes ou voyages en autobus
scolaires d'une durée de plus de 40 minutes. Avec cela, trouvez-moi un
grand nombre de commissions scolaires, même élémentaires,
qui, à part des cas très exceptionnels, qui, effectivement, sont
dans des situations où elles ne peuvent pas transporter les
élèves pendant une période qui excède 40 minutes.
Il y en a en Gaspésie sans doute, il y en a sur la Cote-Nord sans doute.
Il y en a en Abitibl sans doute, et probablement dans le comté de
Papineau. Aussi, dans l'Outaouais. Mais, à part cela, est-ce qu'il y en
a beaucoup de commissions scolaires élémentaires où,
effectivement, on peut répondre à cette condition-là?
Bien, si elles ne peuvent pas répondre à cette condition, elles
ne sont pas dans les cas spéciaux.
Il ne faut donc pas donner à la situation des cas spéciaux
une portée qu'elle n'a pas effectivement. Et, finalement, on fait
référence à la garantie qu'il n'y aura pas de
congédiement des professeurs en fin d'année. Donc, que la norme
s'appliquera par étapes.
M. le Président, c'est vrai que ceci est proposé dans la
convention collective, dans le projet, plutôt. Il faut se rappeler
cependant qu'il y a un roulement d'à peu près 15% de professeurs
par année. S'il y a un roulement, il y a des départs. Il ne faut
donc pas s'imaginer que cela va prendre quatre ou cinq ans pour passer du
nombre de professeurs actuels au nombre que donnerait le rapport 1/27 ou 1/17.
D'ailleurs, la situation est la même.
Il ne faut donc pas non plus rendre cette possibilité maximale.
En outre, nos enseignants ont reçu, avant le 1er juin, des lettres comme
la suivante, de la commission scolaire de Saint-Charles-de-Caplan, dans le
comté de Bonaventure, où la commission scolaire dit: « Lors
de leur dernière assemblée, messieurs les membres de la
commission ont résolu unanimement de ne pas retenir vos services la
prochaine année scolaire. La raison invoquée est que notre
commission scolaire possède plus de professeurs que les normes le
permettent. Nous vous remercions pour votre précieuse collaboration pour
l'année qui s'achève, et c'est avec regret, etc., etc.
»
Ou encore Saint-Paulin-Dalibaire, comté de Matane, où l'on
donne une lettre tout a fait semblable. Voici les raisons du
congédiement encore une fois. Ce sont les mémos, les mêmes
qui vous ont été expliqués à une assemblée
régulière des commissaires d'écoles tenue aux lieux
ordinaires des sessions le 4 mai 1969, c'est-à-dire surplus de
professeurs pour les normes recommandées par le ministère de
l'Education et de la convention. Je n'en cite que deux. Mais il y en a
d'autres, à travers la province, plus les centaines de cas où les
instituteurs ont été congédiés et n'ont pas trois
ans de service à la même commission et ne pourront pas contester
les raisons devant aucun tribunal d'arbitrage. Et je dis bien des centaines de
cas.
Quand j'ai montré ces deux lettres mardi soir à la partie
patronale, ils les ont lues attentivement, bien sûr, et la réponse
du chef négociateur patronal a été; Vous n'avez pas encore
signé la convention collective.
M. le Président, de temps en temps, on utilise une proposition
pour tirer la couverte du côté de la partie patronale, et, de
temps en temps, on minimise des positions quand cela fait mieux l'affaire de
les minimiser. Il y a une chose certaine quant à nous, en tout cas,
c'est que pour le 1/27, nous ne pouvons pas, ni par étape, ni autrement,
accepter que tous les coins de la province soient strictement traités
avec 1/27, même avec la clause des cas spéciaux qui est
posée dans la convention collective. Nous avons besoin que, dans les
petits milieux parce que ce sont ceux-là que nous voulons
protéger on tienne compte de la situation réelle et non
pas seulement d'une situation mathématique.
Finalement je termine avec cela il ne faut pas oublier non
plus quand le sous-ministre dit: Dans certaines situations actuelles, c'est du
rapport 1/24, c'est du rapport 1/25.
Il ne faudrait pas oublier que nous proposons que les classes puissent
atteindre un maximum de 31. Le rapport 1/27, c'est 27 élèves par
classe. Si les classes atteignent un maximum de 31, ils pourront sans aucune
difficulté donner le 1/12 parce que si toutes les classes,
mathématiquement, étaient à 29.2, ils donneraient dans
tous les cas le 1/12 à l'intérieur du 1/27.
Nous ouvrons donc bien plus qu'une question d'étapes comme il
nous propose. Nous ouvrons la possibilité à la commission
scolaire qu'ad-ministrativement elle augmente la quantité
d'élèves dans ses classes. Et si elle ne le fait pas, c'est parce
qu'elle aura de bonnes raisons locales de ne pas le faire. C'est parce que la
situation ne le lui permettra pas localement. Et si la situation ne le lui
permet pas localement, il n'y a pas de raison que nous, les enseignants, nous
en subissions les conséquences et il n'y a pas de raison que les
élèves de ce milieu ne puissent eux aussi jouir soit de
spécialistes ou soit d'autres types de professeurs
supplémentaires dans une équipe commune.
Voilà, M. le Président, notre version de notre position
sur le 1/27.
M. LESAGE: M. Laliberté, si vous avez une commission scolaire
à l'élémentaire où, en fait,
le rapport est 1/24, seriez-vous disposés à certains
accommodements comme par exemple celui de dire: Eh bien, dans ces cas, si c'est
1/24, ce sera pour les professeurs supplémentaires, 1 par 14 ou 15
classes au lieu de 1 par 12?
M. LALIBERTE: M. le Président, la situation, qu'elle soit
à 20, à 22, à" 24, à 25 ou à 26 peut monter
à 27. Elle peut même, dans les faits, monter à 31.
M. LESAGE: Mais si, dans les faits, elle est à 1/24?
M. LALIBERTE: Qu'ils la montent! M. LESAGE: Par étapes.
M. LALIBERTE: Par étapes s'ils le veulent. Pour autant qu'il n'y
aura pas plus de 31 élèves par classe.
M. LESAGE: Cela dépend de la distribution des
élèves et du nombre d'élèves dans
l'école.
M. LALIBERTE: Devons-nous en porter les conséquences?
M. LESAGE: Non, mais quand même il faut tenir compte des faits. Il
est certain qu'un nombre moindre d'élèves par classe impose
à l'enseignant ou l'enseignante une charge relativement moins lourde,
à moins que l'enseignant ne décide de porter plus d'attention
à ses élèves parce qu'ils sont moins nombreux, soit une
attention individuelle.
M. LALIBERTE: Si, dans une commission scolaire, on fait le calcul avec
le nombre d'élèves dans les classes, qu'on y ajoute la proportion
de 1/12 de personnel supplémentaire, voilà l'équipe de
professeurs à la disposition des élèves dans la
commission.
Ce n'est pas nous qui distribuons cette équipe de professeurs, ce
n'est pas nous qui engageons les professeurs. Il y a, bien sûr, au niveau
du conseil de l'école une participation à la distribution de
l'horaire dans cette école-là entre les professeurs. Ce n'est pas
nous qui choisissons les professeurs. Ce n'est pas nous qui choisissons comment
ils vont être distribués, à quoi ils vont être
affectés. Ce que je suis en train de dire, c'est que notre proposition
permet tout ça. Cela permet tout ça. La seule obligation, en
termes d'élèves, c'est que ça ne dépasse pas 31
dans les classes. J'ai expliqué tout à l'heure qu'avec 29.2
mathématiquement, ça garantissait le 1/12 à
l'intérieur du 1/27. Que veut-on de plus?
M. LESAGE: Si, dans une commission scolaire, le nombre
d'élèves est trop petit pour pouvoir en arriver à 1/27,
à 1/29, à 1/31 et que le rapport est nécessairement plus
bas, est-ce qu'à ce moment-là l'exigence de 1 par 12 classes ne
pourrait pas être tempérée?
M. LALIBERTE: Est-ce que, dans ces petits milieux, il est important
aussi qu'ils aient à l'occasion des spécialistes? Et là je
ne parle pas des professeurs, je parle des élèves. Est-ce qu'on
n'a pas proposé que le calcul du 1/12 se fasse au niveau du secteur
d'aménagement?
M. LESAGE: Oui.
M. LALIBERTE: Qu'il y ait une redistribution entre les commissions
scolaires?
M. LESAGE: L'autre soir, la dernière fois que nous sommes
réunis, c'était, je crois, une des suggestions de M. Tremblay que
vous vouliez explorer. Je viens de relire les notes que j'ai prises au fur et
à mesure que vous parliez et que nous demandions à M. Tremblay ce
qu'il en pensait, et vous aviez dit que cette proposition de calcul du nombre
du rapport par secteur ou du nombre d'élèves par secteur, vous
l'examineriez. Est-ce que ça été fait?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Cela a été fait. Mais
effectivement on retombe dans le même problème.
M. LESAGE: C'est vous qui aviez fait la suggestion.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Ah, oui! A première vue, je me suis
dis que peut-être il y avait quelque chose à explorer, mais, quand
on fait les chiffres, après coup, on se rend compte qu'au niveau du
secteur d'aménagement l'application, du 1/12, tel que formulé par
M. La-liberté, ou multiple de 12, entraîne plus de professeurs au
secteur d'aménagement qu'au secteur de l'école, à cause du
jeu de fractions résiduelles.
M. LALIBERTE: Bien sûr.
M. LESAGE: Une question que je voulais vous poser, M. Laliberté:
Vous venez de mentionner, au cours d'une de vos dernières phrases, les
professeurs spécialistes; or je lis bien ce que vous décrivez la
position syndicale: 1) Acceptation du rapport 1/27 pour autant qu'il assure un
professeur supplémentaire. Vous ne dites pas que c'est un
spécialiste.
M. LALIBERTE: Il peut être un spécialiste ou il peut
être un autre type de professeur dans une autre formule d'enseignement.
Pourquoi parlons-nous ainsi? Je me rappelle de l'avoir dit et je vais le
répéter en deux mots. Pourquoi parlons-nous ainsi? Parce que,
dans certains milieux, les professeurs eux-mêmes qui sont dans
l'éducation active, par exemple, cela commence à être pas
mal répandu à travers la province. Dans certains milieux les
professeurs eux-mêmes préfèrent, au lieu d'avoir un grand
nombre de spécialistes, réduire le nombre de spécialistes
et travailler sous forme de « team teaching », travailler sous
forme d'équipe de professeurs à la disposition d'une
équipe d'élé-ves ou de plusieurs équipes
d'élèves. Nous voulons permettre les deux.
La notion de spécialiste s'intègre bien plus facilement
avec l'école traditionnelle qu'avec l'éducation active.
M. LESAGE: Si je comprends bien votre position, après toutes les
explications que vous m'avez données en réponse aux questions que
je vous ai posées, la position syndicale telle que décrite
à 1, à la page 15, est absolument rigide, définitive. Vous
ne songez à aucun accommodement possible pour en arriver à un
règlement.
M. LALIBERTE: Si vous voulez, vous allez regarder les pages 18, 19 et 20
du même document que je viens de vous remettre. .
Vous allez regarder, par exemple, qu'à Le Gardeur,
c'est-à-dire dans le territoire de la régionale Le Gardeur pour
les commissions scolaires élémentaires, il y a, actuellement, 262
professeurs» La troisième ligne: L'application du rapport 1/27 en
donne 252. L'application d'une autre formule de la partie patronale 30
calculé mathématiquement et 1/10 en donnerait 249. L'application
des deux modules dont M. Tremblay parlait, l'autre jour, devant la commission
parlementaire, 29 calculé mathématiquement et 1/12, en donnerait
254. La deuxième ligne, c'est notre proposition. Si toutes les classes
à Verdun demeuraient en moyenne ce qu'elles sont aujourd'hui,
c'est-à-dire dans le cas de Le Gardeur, cela donnerait 265 professeurs.
Si les classes rejoignent 31, cela baisserait à 252. Notre situation est
donc en réalité, entre 265 et 252.
Prenez Verdun, c'est exactement une situation semblable. Il y en a 300
actuellement à Verdun. Ce n'est pas un territoire, c'est une seule
commission scolaire. Le rapport 1/27 en donnerait 280. Les deux autres
formules, 281 ou 276. Notre proposition, 286, moins que la situation actuelle.
Est-ce qu'on n'a pas là fait des compromis déjà
drôlement importants? Faut-il donc que nous donnions tout? Si on bouge
encore, on rejoint la position de la partie patronale et elle ne nous est pas
acceptable dans les situations de petits milieux. C'est pour cela qu'on arrive
à dire: Nous ne sommes plus en mesure d'évoluer vers...
M. TREMBLAY (sous-ministre): Est-ce que je peux, à ce moment-ci,
insérer une remarque sur la notion d'étapes, dans le cas de Le
Gardeur? A supposer que les facteurs n'ont pas changé, 262 à
l'heure actuelle, 252, 1/27, la notion d'étape donnerait 257 en
1969-1970 et 252 en 1970-1971,
M. LALIBERTE: Avec notre formule, grimpez les classes à 31 et
vous allez voir 252 dès la première année.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Bon, alors posons le problème
réel. Je pense bien que vous êtes suffisamment au courant des
réalités pour accepter que le problème se pose tout au
moins. Vous dites: Réorganisez vos écoles, vos classes de
façon que cela marche avec votre rapport. D'accord, nous l'acceptons
comme objectif. De même que vous raisonnez en termes de situation
actuelle et de cheminement pour ne pasbrutali-ser les situations quand vous
raisonnez dans votre perspective, tout ce qu'on vous demande, c'est de
raisonner de la même façon dans l'autre perspective. Et, d'un
côté comme de l'autre, du point de vue du
réaménagement des écoles et des classes pour correspondre
à l'objectif comme du point de vue de ne pas désavantager les
professeurs de façon abusive, c'est là que s'introduit la notion
d'étapes qui marche dans les deux sens.
M. LALIBERTE: C'est depuis 1964 que la commission Parent a
recommandé de restructurer le système des commissions scolaires
élémentaires dans la province de Québec. Il y a eu cinq
ans d'étapes, pour le ministère de l'Education et les commissions
scolaires pour faire les corrections. Nous ne sommes plus prêts à
endurer que ces étapes n'aient pas été établies par
le gouvernement lui-même.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Une remarque. Les rapports 1/27 et
même 1/28, l'année dernière, et nous avons justement
évolué jusqu'à 1/27 en cours de négociations, ces
normes-là sont en vigueur depuis quatre ans. Est-ce que cela a
empêché les parties en cause, depuis quatre ans, de créer
des situations qui font aujourd'hui le problème?
M. LALIBERTE: M. le Président, avons-nous décidé
tout seuls nous-mêmes des conventions collectives? De deux choses l'une,
les commissions scolaires n'étaient pas d'accord avec nous, d'une part,
ou encore les cinq arbitres nommés par le gouvernement dans le cas du
bill 25 ne l'ont pas décrété.
M. LESAGE: La meilleure façon de ne jamais s'entendre, dans un
ménage, c'est toujours de revenir sur les choses du passé.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Je n'y serais pas revenu
spontanément.
M. LESAGE: Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de regarder l'avenir et de
voir ce qu'il y a moyen de faire, parce que je vous avoue que je trouve qu'il
n'y a pas beaucoup d'accomodement d'un côté comme de l'autre?
J'ai suivi M. Laliberté sur son exemple à
l'élémentaire parce que j'ai bien l'impression que ce rapport
1/17 et 1/27 est la pierre d'achoppement principale qui empêche un
règlement. Est-ce que, M. Laliberté, vous n'êtes pas
disposé à faire un bout de chemin si la partie patronale fait un
bout de chemin?
M. LALIBERTE: M. le Président, je ne rappellerai pas les 22 mois
de négociations.
M. LESAGE: Non, je viens de dire: Oublions le passé!
M. LALIBERTE: Mais je peux rappeler ceci. Nous sommes entrés dans
cette étape-ci de la commission parlementaire et de négociations
entre les réunions de la commission parlementaire le 6 mai dernier.
M. LESAGE: En passant c'est le 7 mai dernier que Mlle Baron est venue
ici. J'ai vérifié.
M. LALIBERTE: Ah, bon! Cest-à-dire un peu plus qu'un mois. Chaque
fois, vous nous avez fait, M. le chef de l'Opposition, des suggestions du genre
à peu près. Cest bon, c'est excellent, ce n'est pas une critique,
laissez-moi compléter.
M. LESAGE: J'admets que vous ne critiquez pas; dans le moment, je ne me
sens pas critiqué du tout.
M. LALIBERTE: C'est une situation normale pour une commission
parlementaire.
Chaque fois, vos vis-à-vis à la table répondaient:
Les portes sont ouvertes! Chaque fois, on se retrouvait à la table de
négociations, et on s'apercevait qu'elles étaient coincées
à double tour. Nous ne pouvons plus bouger de notre position actuelle
qui est déjà nettement inférieure à la situation
qui existe dans la province de Québec, aujourd'hui, juin 1969. On nous
dit, mardi soir: Les arrangements, les accomodements peu importe
l'expression devront se situer à l'intérieur du rapport
1/27. Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse?
M. LESAGE : M. Laliberté, j' ai toujours compris, qu'il fallait
tenir compte tant à l'élémentaire qu'au secondaire des
situations particulières, vous en avez parlé à plusieurs
reprises; M. Tremblay a lui-même admis qu'il y avait des situations
particulières. Lorsque les situations particulières ne permettent
pas de respecter d'une façon absolue le 1/27 ou le 1/17, j'ai toujours
compris qu'il faudrait le reconnaître je suis d'accord avec vous
là-dessus mais je me suis demandé s'il n'y avait pas moyen
d'accepter que, par étapes, l'on s'efforce d'uniformiser la situation.
Par étapes, sur un nombre d'années, M. Laliberté.
M. LALIBERTE: Au secondaire c'est cependant plus facile parce qu'au
secondaire il y a un système de régionalisation. A
l'élémentaire, M. le Président, il y a encore, je pense
que c'est 1,200 commissions scolaires du côté catholique. Il y en
a 285 qui ont cinq professeurs et moins. Il y en a 1,100, je crois, qui ont
moins de 25 professeurs. Ecoutez, ce n'est pas notre faute à nous,
ça.
M. LESAGE: Non.
M. LALIBERTE: Quand vous nous dites ici:
Il faut tenir compte des situations particulières. Mais c'est
précisément ça que nous demandons.
M. LESAGE: Je sais, ce n'est pas à vous que je m'adresse.
M. LALIBERTE: Et nous n'avons pas fermé la porte, M. le
Président, qu'est-ce que nous avons dit? Nous avons dit: Actuellement,
nous pensons et nous ne sommes plus capables nous, de bouger là-dessus.
Nous pensons qu'il faut ajourner les négociations jusqu'à ce
qu'ils puissent être dans une situation où ils pourront nous
présenter quelque chose de significatif qui nous rapproche, les deux
parties.
M. LESAGE: Est-ce que vous êtes complètement fermés
au principe du rattrapage par étapes?
M. LALIBERTE: A l'élémentaire, ce n'est pas possible, les
étapes.
M. LESAGE: Bon. Alors, M. Tremblay, est-ce que vous êtes d'accord
que ce n'est pas possible les étapes à
l'élémentaire?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Bien,c'est ce que nous ne croyons pas.
Prenons des exemples qui sont ici donnés, 252, 262. Qu'on fasse en
1969-1970 l'étape 257 et on se retrouve à 252 en 1970-1971. Cela
même est rendu possible en vertu d'un argument donné par M.
La-liberté, la mobilité du personnel enseignant. S'il y a la
mobilité dont parle M. Laliberté, cette marge de manoeuvre est
possible dans le cas de la garantie d'emploi qui est donnée à
tous ceux qui ne changeraient pas d'endroit.
Ce que M. Laliberté demande, c'est qu'on ne tire pas avantage de
cette mobilité pour franchir les étapes requises et qu'on
embauche du personnel qui ne serait pas nécesairement requis si on
accepte la notion d'étapes.
M. LALIBERTE: M. le Président, à Le Gardeur, il y a en
moyenne, dans le territoire, pour les chiffres qui sont donnés
là, 27.8 élèves. Grimpez-le à 29.2, par
étapes si vous voulez, vous allez respecter notre proposition et vous
allez entrer dans votre 1/27. Mais c'est une modalité administrative et
Dieu sait si on n'a rien à dire dans l'administration. Faites-le
vous-mêmes, mais donnez-nous la protection. Si dans le milieu, les
commissaires jugent qu'il ne faut pas aller au-delà de 27.8, bien vous
vous expliquerez avec eux. Eux, ils connaissent le milieu.
M. CHOQUETTE: Quel est l'obstacle concret à procéder
immédiatement à monter le rapport à 1/27, tel
qu'accepté de part et d'autre, dans les grands milieux. Là, je
fais abstraction des petits milieux où je pense on nous a
expliqué qu'il y avait des circonstances de fait qui rendaient
l'application difficile. Mais quelle est la nature des difficultés de se
conformer au rapport qui serait acceptable de part et d'autre, de 1/27, dans
les grands milieux?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Dans les milieux où le nombre
d'élèves par classe se rapproche du 30, du 29 ou du 31 dont il
était question tout à l'heure, de part et d'autre, parfaitement
d'accord qu'il n'y a pas de problème. Le rapport 1/27, à ce
moment-là, il n'y a de problème pour personne.
M. CHOQUETTE: Il n'y a aucun changement.
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est qu'effectivement, dans un milieu
où le nombre d'élèves par classe est de 29, le 1/27 donne
un professeur additionnel par douze. Donc, la proposition de la partie
syndicale et celle de la partie patronale, nous l'avons admis au départ,
dans ces cas-là coïncident. Ce sont deux manières de
formuler la même chose.
Là où le problème se pose, c'est que dans certains
milieux, les classes sont de 25, 26 ou 22 élèves. Dans ces
cas-là, le problème n'est pas résolu par l'application des
cas spéciaux, la situation étant trop inacceptable du point de
vue de l'organisation scolaire.
Il faut donc s'acheminer de cette situation vers une autre où les
classes seraient de dimension plus normale. C'est cela qu'il faut
réaliser par étapes en donnant, pendant la même
période, cette protection sur laquelle nous insistons parce
qu'effectivement c'est cela qui est le point clé. La protection de la
permanence ou de la garantie d'emploi dans tous les cas où l'application
du rapport 1/27 aboutirait à des congédiements. Et, de nouveau,
je pense que nous pourrions nous mettre d'accord sur la notion d'étapes
à cause de cette protection.
M. CHOQUETTE: Ce que je ne comprends pas, M. Tremblay, c'est que vous
êtes d'accord en principe sur le rapport 1/27 à
l'élémentaire. Votre objection à l'application
immédiate de ce rapport, c'est le fait que dans certains milieux
scolaires, dans certaines commissions scolaires, il existe effectivement,
à l'élémentaire, des classes de 1/24 ou 1/25. Par
conséquent, d'après ce que vous nous exposez, l'application du
rapport d'une façon immédiate à la rentrée scolaire
de septembre représente des difficultés au plan pratique. Je
voudrais savoir quelles difficultés, au plan pratique, cela
représente. Je ne vols pas que ce soit si difficile d'augmenter les
classes de façon à se conformer au rapport. Après tout,
vous avez deux mois pour le faire. Les commissions scolaires ont deux ou trois
mois pour le faire. Etes-vous capable de me donner des raisons pour lesquelles
ce n'est pas faisable? Je ne les vois pas.
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est que, dans certains milieux, une
commission scolaire...
M. CHOQUETTE: J'ai compris. J'avais mis de côté les petits
milieux scolaires. Je les avals écartés pour les fins de la
discussion. Dans les
grands milieux scolaires, il n'y a pas de problèmes.
M. LES AGE: Il n'y a pas de problèmes.
M. CHOQUETTE: C'est dans les petits milieux que se pose le
problème.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Les petits milieux, cela veut dire petites
commissions scolaires. Pour constituer des groupes d'élèves
normaux, cela implique regroupements immédiats des commissions scolaires
ou réaménagement de l'organisation des écoles.
M. LESAGE: Si vous avez une commission scolaire avec 50
élèves de 2e année, 45 de 3e. Voyez-vous, vous avez deux
classes de 25 dans un cas...
M. CHOQUETTE: J'ai compris la situation, parce que J'avais mis de
côté les petits. Tout le monde est d'accord sur les grands milieux
scolaires, il n'y a pas de problèmes sur ce point-là. Est-ce que
la solution ne réside pas dans l'acceptation officielle des
propositions, pour autant qu'elles soient acceptables de part et d'autre? Pour
les commissions scolaires de tant d'élèves et plus, au moins nous
pouvons dire que ce problème-là est réglé. Pour les
plus petites commissions scolaires, est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de
raffiner en quelque sorte la proposition qui est acceptée en principe,
de façon à assurer qu'on va se conformer à la proposition
dans un avenir prochain, le plus rapproché possible?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Posons la question, et je pense qu'en fin
de compte c'est d'abord sur ce principe que la clarification doit être
donnée. Le 1/27, tel que proposé avec les accomodements qui sont
compris dans la proposition, est-ce que tout le monde l'accepte comme objectif
à atteindre dans un temps x?
M. LALIBERTE: Quand le système scolaire sera tel que vous n'aurez
plus l'éparpillement des petites commissions scolaires, vous pourrez
vous le permettre.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que je pourrais poser une simple question?
Je ne suis pas certain de comprendre.
M. LE PRESIDENT: Seulement une minute, après M. Choquette.
M. CHOQUETTE: Il me semble qu'il ne faut pas faire une tempête
dans ce qui me paraît être un verre d'eau. Il semble que tout le
monde est d'accord. Il n'y a pas de divergences pour les grands milieux
scolaires sur lesquels on s'est étendu à la page 18 et à
la page 19 du document versé au dossier par M. Laliberté.
Il me semble que vous êtes d'accord avec cette formulation de M.
Laliberté pour ces grandes commissions scolaires où il y a 6,000
élèves ou 7,000 élèves.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Il n'y apas de problème dans ces
coins-là.
M. CHOQUETTE: Le problème commence dans les petites commissions
scolaires. A ce moment-là, je pense que M. Laliberté va quand
même être assez réaliste pour admettre que, s'il y a des
problèmes d'intégration scolaire dans des écoles de petite
taille, il faut être assez réaliste pour reconnaître que
cela ne peut pas se faire dans un très court espace de temps.
M. LALIBERTE: II n'est pas question d'intégration ici, dans notre
proposition. Tout ce qu'on demande aux commissions, c'est de se réunir
chacune avec un délégué et de calculer combien cela leur
donne sur le territoire d'un secteur d'aménagement et, après
cela, les répartir. Elles n'ont aucunement besoin de changer
l'administration.
M. CHOQUETTE: Oui, mais M. Laliberté, est-ce qu'il n'y a pas
quelques problèmes, en ce sens qu'il va y avoir une dispersion des
élèves, avant qu'on ait organisé cela sur le plan
pratique, je veux dire que cela prend quand même un minimum de temps.
M. LALIBERTE: M. Choquette, ce n'est pas d'aujourd'hui que les
commissions scolaires existent?
M. CHOQUETTE: Non, mais écoutez, les erreurs qui ont
été commises dans le passé, elles sont commises, elles
existent.
M. LALIBERTE: Je ne parle pas des erreurs. Dans la commission scolaire
de Saint-Liboire, il y a un nombre X de classes et un nombre Y
d'élèves.
M. CHOQUETTE: D'accord.
M. LALIBERTE: Ils ne partent pas de zéro!
M. CHOQUETTE: Je sais qu'ils ne partent
pas de zéro, c'est pour cela que je vous dis que, ne partant pas
de zéro, il faut quand même admettre la situation de fait telle
qu'elle se présente; je veux dire qu'il ne faut pas imaginer un
modèle hypothétique qu'on va appliquer à travers toute la
province, quelles que soient les circonstances.
M. LALIBERTE: Bien oui, mais nous demandons justement, nous, de
reconnaître les situations actuelles. On dit: Calculez selon le nombre de
classes réelles.
M. CHOQUETTE: Je suis d'accord, mais quand même, vous admettez que
le rapport 1/27 est juste en principe dans la période actuelle.
M. LALIBERTE: Non, ce que nous admettons, c'est que, dans des milieux de
la province, 1/27 semble donner un nombre suffisant de professeurs et, dans
d'autres milieux, cela ne donne pas un nombre suffisant de professeurs. Est-ce
que je vais répéter mon affaire de la première
séance de la commission parlementaire, des beaux schèmes
théoriques par rapport à la réalité? On est
toujours derrière ce fichu problème-là!
M. CHOQUETTE: M. Laliberté, tout le monde est d'accord sur le
principe 1/27 s'il y a moyen de le faire fonctionner. Il y a beaucoup plus
moyen de le faire fonctionner quand on a une abondance d'élèves.
A ce moment-là, il n'y a pas de problème. Par conséquent
cela devient un problème d'application de ce principe à certains
milieux déterminés, qui sont de petits milieux. Maintenant, il
faut prendre la situation de fait, telle qu'elle est, telle qu'elle se
présente dans ces milieux. Il faut vraiment faire un effort
d'accommodement pour donner le temps nécessaire, pour faire entrer ces
milieux dans le...
M. LALIBERTE: Mais, notre proposition, je le répète
encore, ne demande qu'une ou deux réunions d'un certains nombre de
commissaires entre eux, sans changer aucune structure. Ils calculent dans leur
territoire combien ils ont de classes, combien ils peuvent se donner de
professeurs et ils se les répartissent ensuite.
M. CHOQUETTE: M. Laliberté, si c'est seulement une question pour
des commissaires d'écoles de conférer ensemble et de prendre des
décisions de l'ordre de celles que vous venez de dire, je suis
pleinement d'accord avec vous et c'est une question tout à fait
réglable dans un court espace de temps. Mais s'il s'agit de transporter
des élèves d'une classe à d'autres ou d'une institution
à une autre ou d'une école à l'autre, à ce
moment-là, ça représente des problèmes pas mal plus
concrets et difficiles à résoudre dans le court espace de temps
qui existe.
M. LALIBERTE: M. Choquette, si, au mois de septembre, ils trouvent que
ce n'est pas faisable de transporter des élèves, bien ils les
transporteront l'année prochaine, s'ils pensent que c'est seulement
l'année prochaine. Mais cette année ils donneront quand
même une qualité d'enseignement puis un nombre de professeurs
valides dans le milieu.
Pourquoi faut-il que ce soient nous, d'une part, et les
élèves, d'autre part, qui subissions les inconvénients de
ce système-là? Pourquoi est-ce nécessaire alors que, de
toute façon, il y a plus de professeurs actuellement en place que ce
qu'ils proposent?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Et qui sont assurés de garder leur
emploi.
M. CHOQUETTE: M. Laliberté, vous posez la question, je n'essaie
pas de la résoudre, j'en discute simplement.
On dit et on accepte, de part et d'autre, le rapport 1/27, n'est-ce
pas?
M. LALIBERTE: Ne me faites pas dire que j'accepte le rapport 1/27 dans
la Gaspésie. Dans la Gaspésie, cela ne veut rien dire le rapport
1/27. C'est pour ça qu'on a introduit la notion de garantie de 1/12 et
de garantie de pas plus de 31 élèves. Cela veut dire quelque
chose à Montréal l/27. Les professeurs et la commission viennent
de s'entendre, c'est 1/27 qu'ils ont réglé. A Montréal ils
sont capables de le faire. Tant mieux pour eux!
M. CHOQUETTE: Là, on est sur une question de charge de travail.
Le chapitre que nous étudions actuellement, c'est la charge de
travail.
M. LALIBERTE: Je m'excuse, mais il y a plus que « charge de
travail ». Quand on demande des professeurs spécialistes ou des
professeurs supplémentaires pour travailler dans des équipes de
professeurs, il y a le rendement au bout de la course vis-à-vis des
élèves.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que je pourrais, pendant qu'on ne comprend
plus rien là, poser une simple question à M. Tremblay?
Dans un sens, je pense à une commission scolaire de 400
élèves, de 500 élèves. Il y en a de moins de
ça encore d'après ce que vous disiez. Bon!
C'est un fait que, depuis des années, cela existe; on a
parlé de regroupement, etc., mais pour autant qu'on le sache, le
regroupement, cela reste encore sur le papier en grande partie.
Ecoutez, si vous avez des commissions scolaires qui ont très peu
d'élèves, que les grands ensembles, eux, ne présentent pas
de problèmes, mais que des commissions scolaires à moins
d'élèves ou des petits milieux, comme on dit, qui sont, en
général, excentriques, présentent ce problème
d'ajustement aux normes de part et d'autre; est-ce que je pourrais demander
à M. Tremblay ceci: Après tant d'années, est-ce que,
jusqu'à un certain point, on ne voudrait pas se servir de la solution du
conflit, c'est-à-dire de l'application de cette norme rigide pour amener
un regroupement qu'on n'a pas été capable d'amener autrement? Je
ne sais pas.
C'est parce qu'on finit par se demander pourquoi c'est si rigide. Bon
Dieu, il doit y avoir une raison!
M. TREMBLAY (sous-ministre): Ecoutez, rigide pour rigide...
M. LEVESQUE (Laurier): Oui.
M. TREMBLAY (sous-ministre): ... vous admettrez qu'un professeur par
douze, c'est également rigide, un professeur additionnel par groupe de
douze...
M. LEVESQUE (Laurier): Oui.
M. TREMBLAY (sous-ministre): ... c'est également rigide. Ceci
dit, je vais tenter de répondre à votre question qui en est une
d'interprétation...
M. LEVESQUE (Laurier): Oui.
M. TREMBLAY (sous-ministre): ... d'une réalité qui est
assez complexe.
M. LEVESQUE (Laurier): J'essaie de la comprendre.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Je pense qu'on peut dire...
M. LEVESQUE (Laurier): Nous ne sommes toujours pas ici pour faire des
cachettes.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Je pense qu'on peut dire que les rapports
1/17 et 1/27 n'ont pas été établis pour forcer un
regroupement qui ne s'effectuait pas autrement.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que cela ne peut pas être un des
résultats?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Etant donné que ces rapports sont en
vigueur dans les règles d'approbation des budgets depuis quatre ans,
étant donné par ailleurs que le regroupement commence à
peine à s'accélérer sur le plan des faits
même si cela avait été l'intention on voit que le
facteur rapport n'a pas pressé à ce point sur la
réalité du regroupement.
Dans le regroupement, il y a bien d'autres facteurs en cause.
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, c'est sûr.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Je pense que les petites commissions
scolaires continuent à tenir à leur rôle. Cependant les
choses sont en voie de changer avec un rythme qui s'accélère. Il
ne faudrait pas minimiser, à ce point de vue, le travail qui s'est
accompli au cours de la dernière année. Depuis que la
Fédération des commissions scolaires a pris la
responsabilité de stimuler le regroupement, on a déjà
commencé à discerner, au cours de l'année qui se termine,
une accélération du mouvement de regroupement. Il s'en est fait
trois, quatre ou cinq fois plus que, bon an mal an, il s'en faisait dans les
années antérieures, et on a toute raison de croire que
l'année 1969-1970 continuera dans le même sens.
Là-dessus, je pense bien que M. Levebvre, qui est le
président de la fédération, pourrait nous apporter des
indications à savoir si c'est le problème qui vous
préoccupe.
M. LEVESQUE (Laurier): Je suis peut-être simpliste, mais je finis
là-dessus. C'est que, d'une part, cela fait longtemps qu'on a l'air de
dire que, sur un grand ensemble, suffisamment grand: Il n'y a pas de
problème à appliquer les normes telles que proposées.
Alors je me dis: Forcément, on doit viser à faire des grands
ensembles avec les petits parce que, comme cela, cela deviendra aussi simple
là également. Autrement, cela semble être un cul de
sac.
M. LESAGE: M. Tremblay, pourrais-je vous demander à vous ou
à M. Laliberté un renseignement?
M. LEVESQUE (Laurier): C'est cela que je ne comprends pas.
M. LESAGE: Dans les petites commissions scolaires et je fais
abstraction des exceptions de 8.02 - à quel rapport, 1/26,1/25, 1/24,
quoi, pourrait vous amener l'application rigide de 1/27 plus 1 professeur
supplémentaire par 12 classes? Dans les faits tels qu'ils existent
actuellement.
M. COURNOYER: Par douze classes? M. LESAGE: Par douze classes, oui.
UNE VOIX: Est-ce qu'on a le nombre de classes?
M. LESAGE: Un instant, c'est un calcul qui a dû être
fait.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Je fais peut-être erreur, mais nous
avons demandé à la partie syndicale ce que serait l'effet, dans
les petites commissions scolaires, de l'application du 1 par 12, et je crois me
souvenir qu'on nous a répondu qu'ils manquaient de données pour
en faire une estimation précise. Nous n'avions pas non plus les
données en question, c'est-à-dire la répartition des
élèves par classe de façon précise. Nous n'avions
pas ces données, par exemple dans telle commission qui a, disons 500
élèves au cours élémentaire. Ces
élèves se distribuent dans combien de classes, comprenant combien
d'élèves en moyenne?
Nous n'avions pas ce chiffre-là, avant-hier soir, au moment
où nous nous sommes posé la question, où nous avons
posé la question. Je ne sais pas s' il y a des données plus
précises à ce sujet-là du coté de la partie
syndicale. De notre côté nous n'avons pas ce relevé
détaillé.
M. LESAGE: En avez-vous une idée, M. Laliberté?
M. LALIBERTE: J'ai déposé, il y a deux réunions de
la commission parlementaire, un document qui s'intitulait « Conditions de
travail à l'élémentaire, janvier 1969 ». Je
comprends qu'il est peut-être parmi d'autres documents là...
M. LESAGE: Cest ça, sans doute.
M. LALIBERTE: ... mais il donnait pas mal de renseignements. Il est
exact de dire, comme dit M. Arthur Tremblay, que nous n'avons pas le
renseignement pour toutes et chacune des petites commissions scolaires en
cause. Il y en a 1,100, on ne l'a pas et eux non plus.
M. LESAGE: Le rapport peut aller jusqu'où d'après
vous?
M. LALIBERTE : Regardez l'exemple de Le Gardeur ici, c'en est un coin de
petites commissions scolaires. Le Gardeur, ce sont de petites commissions,
c'est un territoire. Regardez le 1/27 qui donne 2/52; il y a aujourd'hui 2/62.
Notre proposition au maximum donnerait 2/65 dans ce cas-là. Prenez un
autre endroit, Shawinigan. Est-ce que c'est un gros milieu Shawinigan?
UNE VOIX: Demandez ça au ministre de la Mauricie?
M. LALIBERTE: Oui. Regardez la situation: 190 je m'excuse je ne
peux vous donner notre chiffre à nous, je ne sais pas combien il y a de
classes dans Shawinigan.
Prenez Grand'Mère, page 19, il y a 144.5 professeurs
actuellement, le rapport 1/27 en donnerait 133 et puis notre proposition en
donnerait 141. Moins que la situation actuelle. Dans Grand'Mère, il y a
130 classes.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Puis-je me permettre de suggérer
qu'on fasse un peu plus l'analyse des propositions patronales? Prenons Le
Gardeur. A Le Gardeur il y a 262 professeurs à l'heure actuelle. En
vertu de la clause qui garantit l'emploi pour ceux qui seraient en surplus du
fait du rapport 1/27, c'est-à-dire les 10 qui séparent 252 et
262, Le Gardeur est assurée de maintenir son nombre de professeurs
à son niveau actuel sous réserve des départs qui
s'effectueraient spontanément.
M. LALIBERTE: Est-ce que vous faites allusion aux cas spéciaux
quand vous faites référence à Le Gardeur?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Je fais allusion simplement à la
garantie d'emploi.
M. LALIBERTE: Ce n'est pas pareil, ça. La garantie d'emploi,
c'est un certain nombre d'individus qui, jusqu'à ce qu'ils partent,
demeurent. Cest bien clair, mais ce n'est pas ça. Cela ne donnera pas un
nombre de professeurs équivalant au nombre d'élèves dans
le milieu qu'il y en a actuellement quand il y en a 262. Vous faites aussi
état des cas spéciaux. Etes-vous capable de me dire dans le
terri-
toire de Le Gardeur, sur les sept commissions scolaires qu'il y a
là, dans combien de cas s'appliquerait votre formule des cas
spéciaux en n'oubliant pas qu'il faut comme condition que la commission
soit obligée de déplacer ses élèves sur une
distance qui prend plus de 40 minutes?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Ce n'est pas le point que je discutais. De
toute manière, l'application des cas spéciaux donnerait quelque
chose de plus que 252 au cas où il y en aurait Le point est de savoir si
on va s'acheminer vers le 252 par étapes ou de façon brusque. Les
départs, par exemple, supposons que sur les 262 professeurs en question
il y a le « turn over », la mobilité à laquelle vous
faites allusion de 15%, mettons 10% si vous voulez peut-être que
dans ce milieu les départs sont moins nombreux il y aurait donc,
sur les 262, 26 départs. Ce qui voudrait dire que le nombre de
professeurs pourrait descendre à 262 moins 26: 236. Il va falloir en
embaucher de toute manière dans le cas du 1/27. Il s'agit de savoir
combien on va en embaucher. Est-ce que c'est 252 ou 265? C'est là qu'est
la question.
M. LALIBERTE: Non, la question n'est pas là. Dans cette
commission ou dans ce territoire que vous décrivez présentement,
est-ce que vous ne pouvez pas arriver à 252 avec notre proposition?
Deuxièmement, est-ce que, comme à Repentigny, la commission va
écrire qu'elle est obligée de confier aux professeurs d'arts
plastiques d'autres postes à cause de la rigidité des normes? Ce
qui va arriver, c'est qu'il n'y aura plus de professeurs d'arts plastiques.
Bien sûr, il n'en aura plus dans ce coin-là!
M. TREMBLAY (sous-ministre): Vous retombez sur les spécialistes
alors que vous avez bien fait voir que c'étaient des professeurs
qui...
M. LALIBERTE: N'essayez pas de « m'en-carcanner » dans
« ou bien spécialiste » ou dans « ou bien pas
spécialiste ». Je vous ai dit depuis le début que
c'était « professeur supplémentaire » qui pouvait
inclure « spécialiste et d'autres choses ». N'en prenez pas
un morceau.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Réglons la question des lettres pour
ne pas créer d'équivoque. Nous vous avons bien dit que lorsqu'une
commission scolaire... La chose peut-être arrivée, nous n'avons
pas fait de vérification au cours des derniers Jours sur les comporte-
ments singuliers de toutes et chacune des commissions scolaires. Il peut
arriver qu'un secrétaire-trésorier de commission scolaire donne
la raison que vous mentionniez tout à l'heure pour le non-rengagement de
quelqu'un.
Nous vous avons dit; Si la convention était signée et
dès que la convention est signée, il ne peut pas donner cette
raison-là. Elle n'est pas valide.
M. LALIBERTE: Ce n'est pas ça, le problème,
M. Tremblay. C'est: Est-ce que, oui ou non, il va y avoir les
professeurs d'arts plastiques à Repentigny l'an prochain avec 252? C'est
ça, le problème. Est-ce qu'ils vont être là, oui ou
non?
M. LESAGE: Si je comprends bien,M.Lali-berté, vous dites: Si les
commissions scolaires prenons-les par secteurs, si vous voulez, suivant
une suggestion qui a été faite, prenons-les individuellement,
même les petites se regroupaient; si, de la part des commissions
scolaires, il y avait une action de regroupement plus poussée,
éventuellement, aussitôt que ce regroupement se ferait avec une
distribution appropriée des professeurs dans les classes, on en
arriverait assez facilement à 1/27 en ajoutant un professeur par 12
classes. C'est ce que j'ai compris tout à l'heure. C'est bien ça
que vous avez dit.
Je ne crois pas, pour ma part, qu'il soit possible aux commissions
scolaires, d'ici septembre ou même d'ici 14 mois ou même d'ici 26
mois, d'en arriver à une opération aussi majeure dans quelques
mois. Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen...
M. LALIBERTE: C'est pourquoi on ne propose pas le regroupement des
commissions scolaires. On dit: Ce serait plus facile avec le regroupement. Nous
proposons simplement que les calculs se fassent sur la base d'un secteur
d'aménagement sans changer les structures. C'est ça que nous
proposons.
M. LESAGE: Et là-dessus, vous n'êtes pas d'accord?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Je pense qu'il faut saisir la portée
de ce que M. Laliber-té vient de dire.
M. LESAGE: Bien, nous en avons discuté ici.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Regrou-
pées ou pas, il nous dit: II faut les 13 professeurs de plus que
ce que donne le rapport 1/27.
M. LALIBERTE: Ce n'est pas ça non plus. On nous dit: Si vous
gardez le même nombre d'élevés dans les classes, cela va
vous en prendre treize de plus que le rapport 1/27. Mais si vous augmentez le
nombre d'élèves dans les classes, vous allez en avoir d'autant
moins. Vous pouvez même atteindre...
M. TREMBLAY (sous-ministre): A ce moment-la, à quelle situation
aurons-nous affaire? Nous aurons affaire à des classes où il y a
le titulaire, mais pas le professeur supplémentaire qui est
demandé. Mais ils auront leur titulaire.
M. LALIBERTE: Etes-vous en train de proposer des classes où il
n'y aurait pas de titulaire?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Il faut bien que tout le monde comprenne
que ces classes ne sont pas démunies de professeurs dans le sens pur et
simple. C'est simplement la fraction de professeurs supplémentaires dont
nous parlons ici qui ne sera pas là. Le professeur titulaire y
demeure.
M. LALIBERTE: C'est ça. Il n'y aura pas de professeurs
d'enseignement ménager, d'arts plastiques, d'anglais, langue seconde. Si
ces professeurs qui enseignaient l'art ménager ne sont pas capables
d'enseigner autre chose, peu importe la classe que vous proposerez, ils ne
répondront pas aux critères et ils ne seront pas rengagés.
C'est ça qui va arriver. Evidemment, il va y avoir un titulaire devant
chaque classe, mais il n'y aura plus ce que je viens de décrire.
M. LESAGE: M. Tremblay, vous parliez d'étapes, vous parliez de
normalisation sur une période de... Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de
songer à garder la formule suggérée par la partie
syndicale, mais de dire, par exemple; Pour la première année, au
lieu d'être 1/27, ce sera 1/25 ou 1/25 1/2; la deuxième
année, 1/26; la troisième année, 1/26 1/2; l'autre
année 1/27?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Sur le nombre d'étapes requises, je
pense qu'une discussion pourrait être fructueuse selon les situations
pourvu que et Je reviens avec ma question l'objectif visé
1/27, avec ce qu'il comporte, soit accepté sans équivoque.
M. LALIBERTE: M. le Président, notre proposition leur permet
d'arriver à 1/27 quand ils voudront arriver à 1/27.
M. LESAGE: Quand j'ai dit tout à l'heure que cela ne pouvait pas
se faire dans deux mois, j'ai l'impression, par votre signe de tête, que
vous approuviez ce que je disais.
M. LALIBERTE: Le regroupement des commissions scolaires, mais
l'augmentation des élèves par classe, cela ne demande tout de
même pas de changer le système scolaire.
M. LESAGE: Si, dans une école donnée, vous avez 50
élèves je reviens à ce que je disais tantôt
ou vous avez 46 élèves en deuxième année,
vous ne pouvez pas les mettre tous dans la même classe, parce que
là vous avez votre limite de 31. Il faut que vous fassiez deux classes
et s'ils sont 46 en tout, cela va faire deux classes de 23.
M. LALIBERTE: Bien oui!
M. LESAGE: Oui, mais on n'augmente pas j'étais
tenté de dire quelque chose que je ne dirai pas le nombre
d'enfants de tel âge, à telle commission scolaire comme on veut.
Il faut commencer par les faire, les enfants et attendre qu'ils aient
l'âge.
M. LALIBERTE: C'est cela. Mais il en reste que peu importe le nombre
d'enfants que vous avez dans vos classes, c'est normal que vous leur donniez un
enseignement qui soit équivalent à travers la province.
M. LESAGE: D'accord.
M. LALIBERTE: On a assez parlé d'équité et de
justice et de répartition égale dans la province, qu'on ne nous
propose pas une formule par laquelle les petits milieux vont être
défavorisés.
M. LESAGE: Monsieur, je cherche le moyen.
M. LALIBERTE : Le moyen est d'ordre administratif.
M. LESAGE: Mais comment réglez-vous ce cas de 46 enfants de
deuxième ou troisième année?
M. LALIBERTE: Deux classes de 23.
M. LESAGE: Et comment arrivez-vous alors
à votre rapport 1/27 en donnant en plus un professeur par douze
classes?
M. LALIBERTE: II y aura probablement d'autres classes qui auront plus
que 23 élèves. Il y en aura probablement de 29 ou de 30.
M. LESAGE: Elles ne peuvent pas être de plus que 31.
M. LALIBERTE: Et s'ils ne sont pas capables de faire autre chose que des
classes de 23 ils donneront quand même un bon enseignement aux groupes de
23.
M. LESAGE: Oui, mais le rapport?
M. LALIBERTE: C'est le coût de l'équité du
système. On nous l'a appliqué à nous et nous l'appliquons
aux élèves.
M. LESAGE: M. Laliberté, ne vous fâchez pas!
M. LALIBERTE: Je ne suis pas fâché, mais on veut toujours
que ce soit nous qui prenions les inconvénients. C'est cela la
situation.
M. LESAGE: Je ne vous demande rien. J'essaie de comprendre. Vous
proposez vous-même le rapport 1/27 plus un professeur
supplémentaire par douze classes.
M. LALIBERTE: Ce n'est pas tout à fait cela. C'est bien moins
pire que cela. C'est 1/27 dans la mesure où il garantit. Ce n'est pas
1/27 plus.
M. LESAGE: Bien je lis: Acceptation du rapport 1/27 pour autant qu'il
assure un profes-suer supplémentaire par douze classes réelles
avec un maximum de 31 élèves par classe.
M. LALIBERTE: C'est cela.
M. LESAGE: C'est votre proposition.
M. LALIBERTE: C'est cela.
M. LESAGE: C'est la proposition syndicale telle que vous l'avez
écrite.
M. LALIBERTE: C'est juste, mais ce n'est pas 1/27 plus 1/12, cela.
M. LESAGE: C'est 1/27 plus un professeur supplémentaire par douze
classes.
M. LALIBERTE: C'est 1/27 dans la mesure où cela permet 1/12 et
dans la mesure où cela ne permet pas 1/12, ce sera sans doute
inférieur à 1/27.
M. LESAGE: C'est ce que je disais tantôt. Mais est-ce que pour
tenir compte de la situation actuelle laquelle, dites vous, peut être
corrigée, vous admettez qu'elle ne peut pas se corriger dans l'espace de
deux mois. Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen, au lieu de dire 1/27, pour autant
qu'il assure un professeur supplémentaire par douze classes, de dire
que, pour les commissions scolaires ou les secteurs où il y a moins de
tant d'élèves, que le rapport sera de je ne sais quoi, je n'ai
pas pu avoir les chiffres, 1/25, si vous voulez.
M. LALIBERTE: M. le Président, au nom de l'équité
on nous a imposé le bill 25, on ne demande même pas d'imposition,
mais au nom de la qualité du service de l'enseignement aux
élèves, quel que soit le lieu où ils sont, que le
système administratif prenne certains inconvénients, c'est cela
notre demande.
M. LESAGE: Mais est-ce que je ne dis pas la même chose que vous
quand je parle de baisser le rapport à 1/25 dans les petites commissions
scolaires?
M. LALIBERTE: C'est parce que, quand vous arrivez à 1/27 strict
et pur dans un certain nombre d'années, la situation ne sera pas
forcément changée. On en a la preuve. Cela fait cinq ans que la
situation aurait pu être changée et elle ne l'est pas encore. Et
cela ne va pas vite, croyez-moi, quoique on en dise.
M. LESAGE: Mais vous ne croyez pas que c'est un moyen de forcer le
changement de la situation?
M. LALIBERTE: Pas avec 25, 26, 27. Au contraire, ils vont rester
là. Ah, oui!
M. CHOQUETTE: Bien non, le chef de l'Opposition suggère une
espèce de pénalité à l'absence de coordination.
M. LALIBERTE: Non, non, parce que, si vous proposez 25, ce n'est pas de
la pénalité, vous les subventionnez pour 25.
C'est le contraire, 25, 26 ou 27, sur un certain nombre d'années,
cela va les garder en place. Faites 27, 26, 25, cela va peut-être les
inciter à se regrouper, mais pas 25, 26 et 27.
Je ne propose pas 27, 26 et 25, là...
M.CHOQUETTE: Non.
M. LALIBERTE: ... mais je dis que, si vous voulez arriver à les
forcer, procédez à l'envers de ce que vous proposez.
M. LESAGE: Oui, mais on ne peut tout de même pas faire cela pour
les grandes villes.
M. LALIBERTE: S'il y a des cas spéciaux dans les petits milieux,
pour une fois que le système administratif le supporte...
M. LESAGE: M. Lallberté, croyez-vous qu'il y a moyen d'identifier
les cas spéciaux?
M. LALIBERTE: Les cas spéciaux? M. LESAGE: Oui.
M. LALIBERTE: Ce sont tous les cas où 1/27 ne permet pas
1/12.
M. LESAGE: C'est plus général que le
général.
M. LALIBERTE: Qu'est-ce que vous voulez, c'est ça la situation.
Ce sont tous ces cas-là qui sont des cas spéciaux parce que tous
les autres qui permettent à la fois 1/27 et 1/12, ne sont pas des cas
spéciaux. Qu'est-ce que vous voulez que je dise?
M. LESAGE: Bien, peut-être qu'il y a plus de cas spéciaux,
au point de vue de l'étendue de territoire du moins, qu'il n'y a de cas
généraux.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, je ne comprends pas
très bien. Dans l'exemple que donnait le chef de l'Opposition
disons qu'il y a 50 élèves en deuxième année et
qu'on fait deux classes, 25 élèves par classe comment
peut-on soutenir que l'éducation qui sera donnée à ces
enfants-là serait moins bonne que dans une classe où il y aurait
30 ou 31 élèves?
M. LALIBERTE: Ce n'est pas ça, je regrette. Ce que j'ai dit,
c'est qu'en appliquant le 1/27, si vous êtes en deuxième
année et que vous avez 50 élèves et vous en faites deux
groupes de 23, avec la formule rigide 1/27, cela va être moins bon, parce
qu'ils n'auront pas de professeur d'art ménager, d'arts plastiques,
d'éducation physique, etc.
M. SAINT-GERMAIN: II y aura tout de même une compensation au point
de vue du nombre.
M. LALIBERTE: Le fait qu'il y ait moins d'élèves dans une
classe, cela ne donne tout de même pas la spécialité et
cela ne donne tout de même pas, non plus, le « team teaching
».
M. SAINT-GERMAIN: Dans ce cas-là, dans ce cas particulier qu'on
analyse, si le professeur que vous donnez en plus n'est pas
nécessairement un spécialiste...
M. LALIBERTE: Selon des besoins de l'école.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, si ce professeur en plus n'est pas un
spécialiste, est-ce que votre argument tient quand même?
M. LALIBERTE: Oui, parce qu'il y a des milieux où, effectivement,
avec l'éducation active, au lieu d'avoir une série X de
spécialistes, ils préfèrent une formule comme celle du
« team teaching », il y a d'autres milieux où ils font du
demi-temps pédagogique et du demi-temps sportif, ce n'est plus du tout
la même formule. C'est ça que permet le règlement
numéro 1.
M. SAINT-GERMAIN: Mais il faut tout de même admettre que, lorsque
vous allez former les groupes dans ces classes, les groupes vont être
nécessairement moins nombreux, relativement au nombre de
professeurs.
M. LALIBERTE: Ils peuvent aller jusqu'à 31.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais si en fait, comme je vous le disais, il y a
50 élèves en deuxième année...
M. LALIBERTE: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: ... enfin on ne peut pas aller jusqu'à 31.
M. LALIBERTE: Oui, mais, M. Saint-Germain, c'est fini, vous savez, la
formule où on entrait le lundi matin en classe et on donnait des cours:
c'était la religion, 20 minutes; après cela, c'était du
français, une heure; et après cela, c'était des
mathématiques, trois quarts d'heure. Ce n'est plus cela qui s'installe
dans notre système actuellement.
Il ne faut pas mesurer à la lumière de ce qu'on
connaît, nous qui avons vécu dans ce système-là.
Mais il faut mesurer à la lumière de ce qui est en train de
s'établir. Ce qui est en train de s'établir, le règlement
numéro 1, il
fait même disparaître la notion de degré. Il dit:
Regroupons des élèves de tel âge ensemble. Cela ne
s'appellera pas une deuxième année, cela va être des
élèves de sept ans. Cela ne s'appellera pas une troisième
année, cela va être des élèves de huit ans. Les
professeurs, devant ce groupe d'élèves de sept ans ou de huit
ans, bien répartissez-vous la besogne. Il faut que vous les partiez de X
et les ameniez à Y, en dix mois. C'est la situation du règlement
numéro 1.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais je partais d'une situation de fait. Si vous
avez dans une école donnée 30 élèves par classe et
douze professeurs titulaires, vous avez un professeur en plus. Faisons
l'hypothèse que ce pro-fesseur-là n'est pas un
spécialiste. Vous allez enseigner selon le règlement
numéro 1. Bien, ces professeurs-là auront charge de plus
d'élèves relativement à leur nombre que douze classes de
25 avec douze professeurs.
M. LALIBERTE: C'est bien clair qu'ils vont visiter plus
d'élèves dans une semaine. Mais c'est bien clair en même
temps que, s'il y a un ou deux ou trois professeurs en plus ou en moins, il n'y
aura pas la même chose qui sera donnée aux
élèves.
M. LESAGE: M. Laliberté, au tout début, je vous ai
demandé s'il y avait moyen d'explorer ce qui suit: Est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu d'envisager que le nombre de professeurs
supplémentaires, dans les secteurs de petites commissions, soient d'un
par quatorze classes ou un par quinze classes ou un par treize classes, au lieu
d'être un par douze?
M. LALIBERTE: M. le chef de l'Opposition, comment pouvez-vous justifier
qu'à Verdun il va y avoir 1/12 et qu'à Saint-Liboire il va y
avoir 1/15? Comment justifier cela? Est-ce que l'élève de
Saint-Liboire n'a pas le droit à la même qualité
d'éducation que l'élève de Verdun?
M. LESAGE: Oui, d'accord.
M. LALIBERTE: Alors, il faut calculer dans...
M. LESAGE: La situation est quand même telle que les enseignants
ont des classes moins nombreuses.
M. LALIBERTE: Le fait d'avoir des classes moins nombreuses, cela ne veut
pas dire que les élèves vont recevoir la même chose.
M. LESAGE: Pour les professeurs spécialistes, lorsque les classes
sont moins nombreuses, il y a peut-être écoutez,Je ne suis
pas un pédagogue il y a peut-être des cas ou il y a lieu de
grouper deux classes pour l'enseignement de ce spécialiste. C'est
certainement le cas de l'éducation physique.
M. LALIBERTE: M. le Président, on permet jusqu'à 31
élèves par classe comme système. S'il y a des
aménagements en cours d'année, ils peuvent les faire. Nous ne
disons pas 31 élèves au maximum par cours, c'est par classe,
comme système.
M. LESAGE: Mais, est-ce que vous ne pourriez pas arriver à
Saint-Liboire... vous tenez au comté de Bagot, c'est celui du ministre
de l'Education.
M. LALIBERTE: Je l'ai pris par hasard.
M. LESAGE: Oui, c'est très bien. D'ailleurs, il n'est jamais
ici.
M. CHOQUETTE: Que nous ne voyons jamais à la commission.
M. LESAGE: Il est occupé ce temps-ci.
M. CHOQUETTE: Sa campagne électorale l'intéresse bien plus
que les questions d'éducation.
M. LALIBERTE: Je ne ferais pas de commentaires là-dessus.
M. CHOQUETTE: Mais c'est malheureux à dire, mais nous ne l'avons
pas vu une fois ici.
M. MASSE: A l'ordre, M. le Président!
M. LESAGE: Est-ce que dans ces petites commissions scolaires
Justement parce qu'il peut y avoir 22, 23, 24 élèves par classe
au lieu de 27 ou 31 iln'y a pas lieu, pour certains spécialistes,
de donner leurs cours à deux classes regroupées? Par
conséquent, les nombres de spécialistes pourraient être
moindres.
M. LALIBERTE: M. Lesage, si vous étiez président d'une
commission scolaire ou directeur général, vous feriez ce que vous
proposez et notre proposition ne vous empêcherait pas
de le faire. Nous demandons 31 éleves au maximum par classe. Il
faut que les administrateurs aient un petit peu d'imagination.
M. LESAGE: A ce moment-là, s'ils utilisent leur
imagination...
M. LALIBERTE: Ils n'auront pas de problèmes.
M. LESAGE: ... ils pourront tout organiser avec un professeur
additionnel par quatorze classes au lieu de douze classes.
M. LALIBERTE: A ce moment-là, un professeur additionnel par
quatorze classes leur donnera un résultat différent de Verdun
où il y aura un professeur additionnel par douze classes.
M. LESAGE: Pas nécessairement, parce que les classes sont plus
petites. Je fais une distinction. Quand les classes sont plus petites,
c'est-à-dire en nombre d'élèves, je crois que certains
regroupements de classes de cours spécialisés sont plus faciles.
Il n'y a pas moyen d'explorer cela pour tenter d'en arriver à un
règlement, à une solution?
M. LALIBERTE: M. le Président, ce que M. le chef de l'Opposition
nous suggère, ce sont des formules administratives qui sont
laissées à la décision des commissions scolaires.
M. LESAGE: Non, je parle du rapport 1/12, c'est dans votre proposition,
un par douze classes. Si vous acceptiez, dans les cas spéciaux que vous
pourriez déterminer, que ce soit un par quatorze, cela ne changerait pas
tellement la situation, et cela amènerait peut-être un
règlement ou une entente, je ne le sais pas. Mais j'ai bien l'impression
qu'il y a peut-être trop de congrès qui s'en viennent
bientôt; il y a le congrès politique, il y a le congrès de
la CEQ, et je pense que l'approche des congrès n'est pas favorable aux
compromis.
M. LALIBERTE: Une chose est certaine, c'est que chez nous on a pas de
course au « leadership ». Je ne reviens même pas en
élection au mois de juillet au congrès. J'en ai pour un an.
M. LESAGE: Non, M. Lallberté ce n'est sûrement pas ce
à quoi je faisais allusion dans votre cas.
UNE VOIX: C'était quand même démocratique.
M. LESAGE: Ce n'était certainement pas ce à quoi je
faisais allusion, mais l'on comprend que la tenue de congrès à la
veille d'élection, je vous le dirai d'expérience, les positions
de force sont de mise.
M. CHOQUETTE: M. le Président, est-ce que je pourrais dire deux
mots? M. Laliberté, je trouve qu'en principe vous avez raison de ne pas
vouloir supporter et faire supporter par vos membres les erreurs du
système, ou enfin les défauts de l'administration. Je suis
parfaitement d'accord avec vous jusqu'à ce point-là. Mais,
j'ajouterais qu'il faut quand même admettre qu'un professeur qui a une
classe de 23 élèves au lieu de 27 élèves a une
charge de travail inférieure à celle de 27
élèves.
M. LALIBERTE: Mais, êtes-vous capable de comprendre qu'on ne parle
pas que de la charge du professeur, mais aussi de la qualité du service
rendu à l'élève?
M. CHOQUETTE: Oui, oui, je comprends. M. LALIBERTE: Bien, alors?
M. CHOQUETTE: Ecoutez, M. Laliberté, par conséquent,
jusqu'au point où vous poussez, disons donc, le principe, j'admets que
vous avez raison sur la question du principe, mais encore faudrait-il faire ce
petit compromis là où votre charge de travail en est
diminuée par le système, quitte à trouver une
méthode pour inciter le regroupement des commissions scolaires, qui ont
quand même des obstacles pratiques auxquels il leur faut faire face.
M. HOUDE: M. le Président, je pense qu'on néglige un peu,
actuellement, lorsqu'on parle du 1/12, de penser que lorsque la partie
syndicale demande 1/12, pour des professeurs spécialisés en
particulier, qu'il n'y a pas qu'une spécialité. Depuis le
début, la conversation tourne autour d'une seule
spécialité. Je prends l'argument du chef de l'Opposition. Il dit:
Si on regroupait, par exemple deux classes, étant donné que le
nombre est plus petit, pour en faire donner un cours par un seul enseignant, en
supposant que vous regroupiez 12 classes, cela veut dire qu'à ce
moment-là vous avez l'équivalent de six classes. A ce
moment-là, je suis parfaitement d'accord avec M. Laliberté, c'est
une question d'administration. C'est vrai qu'à ce moment-là la
commission scolaire pourrait engager, par exemple, un professeur
d'éducation physique à temps partiel pour donner son cours
à six classes. Mais cela lui
permettrait également d'engager un autre professeur
spécialisé pour les six mêmes classes, mais peut-être
en musique ou peut-être dans les arts, chose que les grandes commissions
scolaires peuvent se permettre. Dans les commissions scolaires importantes,
lorsqu'on parle de professeurs spécialisés, il n'y apas qu'une
seule spécialité. Il y a ordinairement, l'enseignement
ménager, l'éducation physique, la musique et parfois les arts
ménagers. Or, actuellement, on semble négliger laissez-moi
terminer s'il-vous-plaît...
M. LESAGE: En élémentaire.
M. HOUDE: On semble négliger justement cette question. On a
l'impression qu'en donnant un 1/12, c'est seulement une
spécialité qui sera enseignée. Moi, je prétends que
1/12, en tout cas c'est mon opinion, ce n'est pas exagéré.
Là où il y aura des classes moins nombreuses que 27,
j'espère que les administrateurs pourront jouer avec les chiffres et
décider justement peut-être par un regroupement, de combiner deux
classes de 20 pour en faire une classe de 40 en musique, et s'ils sont de bons
administrateurs, de bons éducateurs, eh bien, ils auront suffisamment
d'imagination, je l'espère, pour engager non seulement un
spécialiste en éducation physique, mais pour aller en chercher un
autre en musique. Tant mieux si cela peut arriver dans les arts plastiques et
dans d'autres domaines.
M. LESAGE: C'est plutôt à l'élémentaire. M.
HOUDE: C'est à l'élémentaire.
M. MASSE: Quoiqu'au début de la réunion de cette
commission, nous avions sous une certaine forme réservé un droit
de réplique au document qui avait été déposé
à une commission précédente. Et, avec votre permission, Je
demanderai à M. Bernard Angers, responsable au ministère de
l'Education de ces questions, de donner une certaine réplique à
ce document.
M. ANGERS: M. le Président, la semaine dernière, à
la toute fin de la séance, cela ressemblait un peu à ce soir. M.
Laliberté a procédé à la distribution d'un document
qu'il a intitulé: « Evaluation sommaire du coût
négatif ou positif de certaines clauses de l'offre patronale par rapport
à la situation actuelle dans les conventions collectives existantes.
En même temps, il a tenté d'expliquer aux membres de cette
commission son évaluation de l'offre patronale.
M. le Président, il m'apparaît normal, et, afin de dissiper
toute équivoque, d'exposer aux membres de cette commission que les
évaluations comptables pour reprendre une expression de M.
Laliberté qui sont présentées dans le document, ne sont
pas conformes à notre évaluation de la réalité bien
qu'elles aient pu avoir été effectuées avec la meilleure
bonne foi.
Je mentionne que tout ceci est un exercice bien difficile car le
problème est complexe. Cependant, je pense que nous n'avons pas le choix
et, avec votre permission, nous allons passer rapidement à travers
chacun des articles.
Premier élément, la partie syndicale avait
mentionné l'assurance-traitement, une économie de $2.5 millions.
Me première remarque est celle-ci. C'est que cette évaluation
doit être fondée sur une acceptation par les corporations
d'enseignants de l'assurance-traitement à compter de la 3e
journée.
M. LALIBERTE: Bien non!
M. ANGERS: Si tel est le cas, nous aimerions le savoir tout de suite;
à ce moment-là, l'évaluation qui a été
soumise est véridique en partie seulement selon nos actuaires. Mais
cependant j'irais plus loin; si tel n'est pas le cas, eh bien, mon Dieu, c'est
faux, car nous offrons une caisse de crédit de 15 jours annuellement,
afin de protéger les absences de courte durée. Cette offre a
été soumise aux enseignants dès le mois d'octobre
1968.
Pour ce qui est de la suppléance je vais passer rapidement
car l'heure avance l'évaluation syndicale situe cette question
à $l7 millions d'économie et effectue une répartition sur
trois ans. Disons tout de suite que l'année scolaire 1968-1969 est
terminée. Automatiquement, on doit soustraire un montant.
Deuxièmement, il est important de rappeler ce que le gouvernement
et les commissions scolaires ont offert. A la clause 8.504, la commission
scolaire s'engage à trouver un suppléant dès la
première journée d'absence. Les suppléances d'urgence sont
assurées selon un système rotatif par les confrères
présents à l'école. Les enseignants ont été
invités à collaborer à l'établissement de la liste
des suppléants de l'extérieur, car il est parfois difficile d'en
trouver. Ces suppléants de l'extérieur sont
rémunérés selon un taux qui a été
majoré dans l'ensemble par rapport aux situations actuelles.
Quant aux instituteurs à l'emploi de la commission, qui sont
à l'école et qui sont appelés à effectuer de la
suppléance d'urgence, un mé-
canisme de compensation a été prévu pour les
dédommager d'une telle suppléance. Cette compensation prend la
forme soit d'une rémunération additionnelle ou (et) d'une
combinaison d'une addition de jours de congés de maladie.
De plus, notre offre engendrera des dépenses additionnelles dans
un bon nombre de commissions scolaires concernant la suppléance ou la
suppléance d'urgence est même prolongée, comme c'est la
situation à la P.S.B.G.M., et gratuite, et, d'autre part, où les
taux des suppléants à l'extérieur sont inférieurs.
Je cite comme exemple: C.E.C.M., C.E.C.Q., P.S.B.G.M., North Island, South
Shore, Lake Shore, Châteauguay Valley, Bedford, Lauren-tian.
Devant cette situation, il ne nous apparaît pas du tout
raisonnable de prétendre, à ce stade-ci de nos travaux, que
l'offre consacre globalement quelque chose qui se rapproche du statu quo
à l'article « suppléance ». Il n'est même pas
du tout impossible de penser qu'il y ait une légère
augmentation.
A l'article 3: Perfectionnement. Vous avez évalué, sur
trois ans, que nous effectuerions une économie de $690,000. Cest assez
surprenant pour les raisons suivantes. C'est qu'en 1968-1969, l'année
qui se termine, la quasi-totalité des commissions scolaires se sont
conformées aux dispositions des conventions collectives en vigueur au 30
juin 1968. En général, ces dispositions prévoient 1% de la
masse salariale. Comme les salaires des enseignants n'ont pas été
augmentés cette année, la convention n'ayant pas
été conclue, il s'ensuit que le coût est, en fait, au statu
quo.
Mais pour l'année 1969-1970, il est écrit noir sur blanc
dans la convention collective, à l'article 7.109, que les dispositions
des conventions collectives en vigueur au 30 juin 1968 sont maintenues. En
raison des augmentations de salaires, il est clair que les dépenses
consacrées au perfectionnement augmenteront et ceci d'au moins
$500,000.
En 1970-1971, l'offre qui est dans le cahier s'applique et il s'agit
effectivement d'un accroissement des dépenses d'au moins $1 million
à ce titre.
En conséquence, au lieu d'économie, il s'agit
effectivement d'un accroissement de coût.
Pour ce qui est des chefs de groupe. Encore là il y a une
économie prévue, selon le document qui nous a été
soumis, d'au moins $2,167,000, toujours selon les trois mêmes
années.
La première année, pour les mêmes motifs que
tantôt, doit être éliminée. De plus, nous
prévoyons une augmentation du nombre des ti- tulaires de cette fonction
qui recevront des suppléments.
La réduction de la charge de travail des chefs de groupe est une
pratique assez fréquente et en certains cas, elle s'est effectuée
dans le cadre du 1/17. Si cette réduction a eu pour effet de
dépasser le rapport 1/17, cette question doit être traitée
au « surplus de personnel ».
Je mentionne, pour la gouverne des enseignants, que cette
réduction est encore possible en vertu de la clause 8.302 de notre
projet.
Quant aux disparités régionales: On mentionne encore
là une économie de $222,000 sur trois ans.
Notre offre a pour effet, en pratique, car il ne s'agit pas de
théorie, d'augmenter substantiellement et ce, d'environ 300 personnes,
le nombre de personnes ou d'Instituteurs qui bénéficieront d'une
prime spécifique s'addition-nant au traitement.
Il ne s'agit donc pas d'une économie, mais d'un
déboursé additionnel d'au moins $400,000 pour ces trois
années. Sans compter qu'il y a une disposition du projet, clause 6,805
qui protège certains avantages et ici je pense au secteur de la ville de
Gagnon et de Schefferville qui avait certains privilèges et qui sont
maintenus. Par conséquence, déboursé patronal.
Assurance-groupe. L'évaluation syndicale sur trois ans fixe le
déboursé patronal à $176,400. Or, selon nos estimations,
les nouveaux déboursés à ce titre, et ce pour deux ans,
seront de l'ordre de $900,000. Quant à cette année, les plans ont
été maintenus. Ces $900,000 ont été calculés
sur la base du projet d'entente qui prévoit, à l'article 5.902,
une obligation pour tous les enseignants affiliés à la CEQ et
à la PACT, sauf des exceptions, de participer au plan d'assurance.
De plus, dans le secteur protestant, les primes sont, dans la plupart
des cas, doublées. En conséquence, déboursé d'au
moins $900,000.
Le surplus de personnel, qui est présenté comme un peu
négatif remarquez qu'il s'agissait effectivement d'un coût
négatif, selon l'expression de M. Laliberté il est
très important car il ne s'agit plus d'une économie patronale. Si
la clientèle scolaire demeurait la même et que le projet de
convention collective ici j'appuie ne comportait aucune
protection pour les individus d'une part, les maximums protégés,
à la suite des suggestions ou d'un consensus général de la
commission et de la clause relative à la non-mise à pied, si ce
n'était que ça, il serait possible qu'il y ait effectivement une
économie. Mais ce n'est pas le cas. Il y a d'une part des protections,
des
maximums protégés au secondaire, qui ont pour effet de
consacrer ou de reconnaître le statu quo dans nombre de cas. D'autre
part, la clientèle scolaire va évoluer de sorte que les
dépenses consacrées au personnel enseignant ne diminueront
certainement pas au cours des deux prochaines années. Au contraire,
elles augmenteront.
Quant à l'évaluation du coût négatif
qui n'est pas une économie selon l'expression d'un peu tout le monde ici
à la suite des propositions soumises aux enseignants, je dois
avouer que nous n'avons pas complété l'affaire. Nous le ferons
dans les plus brefs délais. Chose sûre, il est clair que ce
coût négatif n'aura absolument aucun rapport avec
l'évaluation ou les 2,000 professeurs en trop à la suite des
protections qui ont été accordées au secondaire. En
conséquence, ce qui se produira dans les faits et ce qui a
été dit depuis le début, c'est qu'on assistera à
une diminution du rythme d'accroissement des dépenses et de
l'embauche.
Il ne faudrait pas oublier la contrepartie que certaines commissions
scolaires il y en a plusieurs pourront augmenter ce rythme
d'embauche. Car, dans la réalité, il y a des commissions
scolaires qui n'ont pas atteint, d'une part, le 1/27 et, d'autre part, le
1/17.
J'admets que la présentation n'est pas complète mais, s'il
y a des questions qui s'ajoutent, nous sommes disposés à
répondre ici ou ailleurs.
M. LALIBERTE: Je n'entreprendrai pas une bagarre de chiffres, mais nous
connaissons les arguments que M. Angers allait utiliser ce soir pour l'avoir
rencontré cette semaine. Et nous avons nous-mêmes un document qui
justifie le nôtre de la semaine dernière.
Je ne lirai pas, mais je vais vous demander de faire
référence à certains points qui sont des points où
les montants en cause sont plus importants.
M. ANGERS: Il est clair qu'une telle bagarre peut nous mener sans
limite, surtout si on n'a pas la possibilité de se rencontrer pour
concilier certaines choses.
M. LALIBERTE: Si le gouvernement avait accepté, il y a deux ans,
notre proposition d'avoir un bureau de recherche indépendant
attaché à la négociation provinciale, on ne serait pas
dans cette bagarre.
M. LESAGE: M. Laliberté, pour ce qui est du calcul des
coûts, est-ce que c'est vous-mêmes qui vous en occupez en
particulier ou bien si vous avez de vos confrères qui le font?
M. LALIBERTE: C'est bien clair que ce n'est pas moi comme individu qui
fais le calcul...
M. LESAGE: Vous comprenez pourquoi je vous pose la question...
M. LALIBERTE: C'est bien clair que ce n'est pas moi, comme individu, qui
fais les calculs. Nos calculs ont tous été faits avec l'aide de
notre économiste maison, un spécialiste de chez nous, et en nous
appuyant sur ce que nous appelons nos treize représentants
régionaux qui, eux, travaillent sans arrêt avec leurs piles de
conventions collectives.
M. LESAGE: Croyez-vous qu'il y aurait avantage à ce que votre
économiste qui dirige les calculs rencontre M. Angers?
M. LALIBERTE: Cela a été fait cette semaine, M. le chef de
l'Opposition. Il y a même eu une équipe de trois membres de la CEQ
et de deux personnes du côté du gouvernement qui se sont
rencontrées. Cela a donné lieu au document de M. Angers, d'une
part, et à celui que je distribue, d'autre part.
M. ANGERS: Est-ce que je peux répondre simplement à un
point? M. Laliberté, la semaine dernière, vous avez
présenté à cette commission un document intitulé:
« Situation, évaluation sommaire et certaines clauses de l'offre
patronale par rapport à l'extension des conventions collectives
actuelles. » Je tourne la page. A la page 2 je remarque ceci: «
Perfectionnement ». Vos chiffres sont basés sur des situations de
fait. M. Laliberté, ce que vous dites ici, ce n'est pas ce que vous avez
dit la semaine dernière.
M. LALIBERTE: Je regrette, mais quand nous disons situation de fait,
c'est dans la mesure où les conventions collectives le permettent. Je
m'excuse, mais sur la Côte-Nord, en particulier dans ce territoire, les
conventions collectives permettent bien au-delà de 1%.
M. ANGERS: D'accord. Mais je tiens à vous dire une chose. C'est
que, pour l'an prochain allez voir à l'article 7-109 il
est stipulé noir sur blanc que tout ce qui existe dans les conventions
collectives relativement au perfectionnement est maintenu. Ceci, dans le
projet
qui vous a été soumis le 28 mars. Je n'ai pas d'objection
à rencontrer de nouveau l'équipe. Au contraire, Je pense que ce
sont des discussions stériles et qui sont pénibles souvent.
M. LALIBERTE: Je prends note que ce sont des discussions
stériles, mais je ne peux pas m'empêcher ici, tout simplement, de
laisser déposer un document comme celui de M. Angers, qui ne correspond
pas à la réalité.
M. LESAGE: Très bien, mais écoutez, M. Laliberté.
Moi, j'ai bien discuté de chiffres dans ma vie...
M. LALIBERTE: Moi, je vous ai dit clairement que je ne voulais
même pas lire mon document. Je veux simplement le déposer.
M. LESAGE: Vous ne savez pas ce que j'allais dire...
M. LALIBERTE: Je m'excuse.
M. LESAGE: J'ai beaucoup et souvent discuté de chiffres dans ma
vie et, si l'on part des mêmes données, on arrive
nécessairement aux mêmes résultats...
M. LEVESQUE (Laurier): Si l'on sait compter!
M. LESAGE: Très bien, M. Lévesque. Je suis d'accord, mais
je suppose bien que et M. Angers et l'économiste dont nous parle M.
La-liberté savent compter tous les deux. S'ils s'entendent sur les
données, il faudra nécessairement qu'ils en arrivent aux
mêmes résultats mathématiques...
M. LALIBERTE: Pas forcément. M. LESAGE: Non, bien écoutez,
là!
M. LALIBERTE: Le problème n'est pas un problème de calcul
mathématique. C'est un problème de savoir
précisément ce que l'on compte.
M. LESAGE: Mais quand on a les mêmes données, M.
Laliberté, si on a un problème et les mêmes données,
on ne peut pas arriver à des résultats différents si on
sait compter.
Les chiffres, cela ne ment pas, mais à condition de partir des
mêmes données. Il me semble qu'il y aurait lieu que votre
économiste et M. Angers se penchent de nouveau sur les chiffres pour
tenter, en partant des mêmes données, de nous présenter un
document conjoint. S'il y a des points sur lesquels ils ne s'entendent pas,
parce que les données ne sont pas les mêmes, ils nous le
diront.
M. ANGERS: Aucune objection, M. le chef de l'Opposition.
M. LALIBERTE: Nous non plus.
M. LESAGE: Alors, étant donné le congrès de l'Union
nationale, étant donné que vous devez préparer
vous-mêmes votre congrès et qu'il ne semble pas, d'après ce
que nous avons pu constater ce soir, ce que vous avez dit vous-même, que
la continuation de la négociation dans le moment puisse rapporter des
fruits, n'y aurait-il pas moyen, au moins, que ceux qui savent compter se
réunissent et tentent de s'entendre sur les chiffres pendant la
période de préparation et de tenue de deux grands congrès
et que nous revenions ici après que les gens auront eu l'occasion de
réfléchir?
Je dis le 3 juillet parce que votre congrès se termine le 30
juin, M. Laliberté?
Alors, le 3 juillet.
M, MASSE: Nous sommes parfaitement d'accord, M. le Président.
M. LESAGE: Pensez-vous que votre congrès sera terminé, M.
Masse?
M. MASSE: Je l'espère. De toute façon si les candidats
arrivent à égalité, on terminera le congrès par un
vote du président.
M. LESAGE: Pour le 1er juillet. C'est vous qui voterez? Vous allez
être obligé de vous brancher.
M. CHOQUETTE: Cela ne sera pas facile. M. le Président, la veille
de l'élection...
M, MASSE: Il a toujours été entendu qu'en cas
d'égalité, on se prononcerait.
M. CHOQUETTE: Nous sommes le seul groupe où il n'y a pas de
difficulté.
M. LE PRESIDENT: Alors, si je comprends bien, est-ce que les parties
seraient disposées à se rencontrer à la date
suggérée?
M. MASSE: Le 3 juillet à 8 h 15.
M. LESAGE: Je pense bien que, pendant que les congrès seront en
réflexion, il faudrait que les chiffreurs se soient entendus.
Maintenant, il ne faudrait pas que l'économiste, d'un
coté, et M. Angers de l'autre, commencent à dire: Ce n'est pas
à moi à l'appeler, c'est à lui à m'appeler.
M. ANGERS: Ne vous inquiétez pas, je vais l'appeler.
M. LESAGE: Très bien, M. Angers. M. ANGERS: Soyez sans crainte.
M. LESAGE: Très bien. M. LALIBERTE: M. le Président... M. LE
PRESIDENT: M. Laliberté.
M. LALIBERTE: Il est bien clair que la commission parlementaire peut se
réunir quand elle le souhaite et il est bien clair qu'elle peut aussi
convoquer les parties comme elle elle le souhaite. Nous sommes invités,
ici, à la commission parlementaire, nous ne sommes pas partis de la
commission parlementaire.
Mais je répète les expressions très précises
que j'ai utilisées tout £ l'heure. Nous ne sommes plus en mesure
d'aller au-delà de nos positions exprimées dans le document. Je
ne parle pas des chiffres, je parle du document sur les treize points. Nous
devons ajourner les négociations jusqu'à ce que la partie
patronale puisse avoir des propositions nouvelles suffisamment significatives
pour que nous puissions nous rapprocher.
M. LESAGE: M. Laliberté, c'est peut-être ce que
j'espère recevoir le 3 juillet!
M. LALIBERTE: La commission peut siéger le 3 Juillet, mais cela
ne veut pas dire qu'on aura négocié le 3 juillet. C'est ce que
j'essaie de dire.
M. LESAGE: Je n'ai pas suggéré qu'il y ait des
négociations d'ici le 3 juillet, M. Laliberté, parce
qu'après ce que vous avez dit, étant donné les
événements qui doivent se produire, je n'ai pas d'espoir, pas
plus que vous, qu'une négociation pourrait porter des fruits d'ici le 3
juillet.
Mais je pense qu'il y aurait lieu, pour la commission parlementaire ce
jour-là, le jeudi, 3 juillet, à 8 h 15 du soir, de se
réunir de nouveau pour savoir si la partie patronale qui aura à
ce moment-là un chef permanent, n'est pas disposée à
broncher.
M. MASSE: Et la partie syndicale?
M. LESAGE: Un instant. Et si le fait que la partie patronale, faisant
preuve d'imagination, je l'espère, a bougé, cela ne constitue pas
un exemple ou une invitation qui sera peut-être plus facile à ce
moment-là de suivre pour la partie syndicale.
M. LALIBERTE: Je ne suis pas un politicologue...
M. LESAGE: Ne prononcez pas de jamais ou de mots éternels, M.
Laliberté.
M. LALIBERTE: ... ni un politicien, M. Le-sage, mais j'ai nettement
l'impression que c'est pas mal trop proche du progrès de leadership.
M. LESAGE: Pardon? Le 3 juillet?
M. LALIBERTE: Je ne suis ni un politicolo-gue ni un politicien, mais
j'ai nettement l'impression que c'est pas mal trop proche du congrès de
leadership, quand vous faites référence au 3 juillet.
M. LESAGE: Le 3 juillet? Mais non, ce n'est pas trop près!
M. MASSE: Préférez-vous la date du 15 septembre?
M. LESAGE: C'est le 21 juin que vous choisissez votre chef?
M. MASSE: C'est ce qui est prévu.
M. LESAGE: Du 21 juin au 3 juillet, il y a tout de même deux
semaines.
M. LEVESQUE (Laurier): En dehors du fait que c'est bien agréable
de siéger ici au mois de juillet, de les entendre, de voir si M. Angers
et l'autre économiste se sont entendus sur les données et les
calculs, en dehors de cela, il y a quand même le fait qu'il y a une
année scolaire qui arrive, pas plus que deux mois après le 3
juillet. A votre avis, à quel moment y a-t-il un point de « no
return » comme on dit en anglais? Est-ce qu'il y en a un ou si c'est en
vue d'une entente possible de façon qu'une année scolaire normale
puisse commencer? Parce qu'il y a des délais d'engagement, des histoires
comme cela?
M. LALIBERTE: Vis-à-vis de notre action à nous, cela peut
aller jusqu'à la toute dernière journée avant la
rentrée des classes.
M. LEVESQUE (Laurier): En fait, il n'y a pas de limite.
M. LALIBERTE: Mais, de toute façon, vous savez qu'il y a des
milieux où les écoles n'ouvrent pas au début de septembre
parce qu'elles ne sont pas prêtes.
M. LESAGE: Qu'est-ce que vous voulez? Essayons de nous revoir le 3
Juillet, pour voir quel sera...
M. LEVESQUE (Laurier): Comme vous voyez, pendant les vacances du
pouvoir, c'est l'Opposition qui fixe les dates.
M. MASSE: Pour l'information du député de Laurier, je dois
l'informer que vous étiez contre le choix de cette date-là. Il a
été fait après consultation avec M. Laliberté
parce que la première date qui avait été
proposée était celle du 26 juin et ensuite avec le chef de
l'Opposition, M. Lesage. Pour la partie de la date, elle a été
fixée avec le chef de l'Opposition, mais pour la partie de non-date du
26 juin, nous avons consulté le président de la CEQ et il m'a
clairement laissé entendre que le 26 juin, ce n'était pas une
date...
M. LESAGE: Pour tout dire, je m'étais entendu avec le premier
ministre avant son départ pour Ottawa, pour que ce soit le 26 juin. Ce
soir M. Masse m'a fait remarquer que le congrès de la CEQ se tenait du
26 au 30 juin. De là, après une conversation avec lui, j'ai
suggéré le 3 juillet.
M. LEVESQUE (Laurier): L'après-midi ou le soir?
M. MASSE: Nous pouvons, M. le député, c'est quelquefois
l'entente...
M. LEVESQUE (Laurier): C'est surtout une phrase profonde.
M. MASSE: M. le Président, je propose l'ajournement de la
commission à la date fixée.
M. LE PRESIDENT: Le 3 juillet le soir, à 8 heures 15.
(Fin de la séance: 22 h 24)