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Etude des crédits du ministère de
l'Industrie et du Commerce
(Onze heures vingt-huit minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, messieurs!
La commission de l'industrie et du commerce se réunit pour
l'étude des crédits se terminant le 31 mars 1978.
Les membres de la commission sont: M. Biron (Lotbinière) qui est
remplacé par M. Brochu (Richmond); M. Bordeleau (Abitibi-Est), M.
Desbiens (Dubuc), M. Duhaime (Saint-Maurice), M. Godin (Mercier), M. Gratton
(Gatineau), M. Grenier (Mégantic-Compton), Mme Leblanc
(Iles-de-la-Madeleine) qui est remplacée par M. Grégoire
(Frontenac); M. Mackasey (Notre-Dame-de-Grâce); M. Mailloux (Charlevoix),
M. Marcoux (Rimouski), M. Marquis (Matapédia), M. Mercier (Berthier), M.
Michaud (Laprairie), M. Perron (Duplessis), M. Raynauld (Outremont), M.
Tremblay (Gouin).
Nous étions rendus au programme 3, élément 4. Il y
avait encore un intervenant sur l'élément 4, qui était M.
Biron. Je ne sais pas si le député de Richmond a les questions de
M. Biron.
M. Tremblay: Je voudrais auparavant déposer deux documents
devant la commission.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le ministre.
M. Tremblay: Le premier document concerne les renseignements sur
les parcs industriels du Québec pour l'année 1977. Le
deuxième porte sur le répertoire des parcs industriels du
Québec pour l'année 1977.
Le Président (M. Laplante): Aviez-vous des questions
là-dessus, M. le député de Richmond?
M. Brochu: Non pas pour le moment.
Le Président (M. Laplante): On peut déclarer
l'élément 4, du programme 3, adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Rimouski.
M. Marcoux: Ce programme concerne la promotion économique.
J'aurais une très brève question à poser. M. le ministre,
j'aimerais savoir si, dans les budgets prévus pour la promotion
économique de cette année, il y a une partie consacrée au
CRIQ, ce qu'on appelle le Conseil régional de promotion de
développement pour l'Est du Québec. C'est à l'étude
depuis environ un an et demi, si ma mémoire est bonne, et il y avait des
demandes qui étaient parvenues à votre ministère et qui
étaient sur le point d'être terminées vers la mi-novembre
l'an dernier. A cause du changement de gouvernement, c'est normal, elles ont
été remises à l'étude. Je voudrais savoir si c'est
dans la programmation de l'an prochain, s'il y a des budgets de
consacrés pour la mise en place d'un CRIQ dans l'Est du
Québec?
M. Tremblay: M. le Président, le ministère
possède les fonds pour le projet auquel le député de
Rimouski fait allusion. Nous attendons le rapport de la direction de la
promotion industrielle pour prendre une décision. C'est une
décision qui sera prise dans des délais relativement brefs.
M. Marcoux: C'est un montant de quel ordre qui pourrait
être...
M. Tremblay: Un montant de $80 000.
M. Marcoux: ... qui pourrait peut-être rendre disponible
pour ce projet s'il était agréé par la Commission de
promotion économique, que vous dites?
M. Tremblay: La promotion de l'économique. M. Marcoux:
Merci.
Le Président (M. Laplante): Programme 3,
élément 4, adopté. Programme 3, au complet, adopté.
M. le ministre, vous aviez fait une demande tout à l'heure, je
pense...
M. Tremblay: Vu la nécessité dans laquelle se
trouve le directeur de la Société du parc industriel du centre du
Québec d'être présent à Montréal pour la
signature d'un contrat au début de l'après-midi, je demanderais
la permission aux membres de la commission de passer dès maintenant au
programme 6; nous reviendrons par après au programme 5, sur les
crédits de la Société de développement
industriel.
Le Président (M. Laplante): Les membres de cette
commission acceptent-ils d'aller au programme 6?
M. Raynauld: Nous aurions été censés aborder
le programme 4, le Centre de recherche industrielle du Québec. On aurait
pu passer cela assez rapidement aussi.
M. Tremblay: Programmes 4 et 5 et, après, le programme
6.
M. Raynauld: 4 et 5? D'accord.
Société du parc industriel du centre du
Québec
Le Président (M. Laplante): Programme 6, administration de
la Société du parc industriel du centre du Québec. M. le
député d'Outremont.
M. Raynauld: Est-ce que M. le ministre a des commentaires
à faire avant?
M. Tremblay: Non, je n'ai pas de commentaires.
Le Président (M. Laplante): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, sur ce sujet, on a des
statistiques dont j'ai pris connaissance. Ce que j'aimerais poser au
départ, ce serait plutôt des questions d'orientation et de
politique générale. Le ministre pourrait-il nous expliquer
où il veut orienter cette Société du parc industriel du
centre du Québec? Quelles sont les modifications qu'il peut envisager
à l'orientation de cette société? Ensuite, est-il
satisfait des résultats que nous obtenons avec ce parc industriel?
Envisage-t-il des changements?
M. Tremblay: M. le Président, la Société du
parc industriel du centre du Québec a été
créée par la Loi 60 en 1968, dans le but de promouvoir le
développement du centre du Québec. C'est une corporation au sens
du Code civil qui a un conseil d'administration de sept membres, qui fait
l'aménagement de ce parc et qui fait la prospection des
investissements.
On m'informe que, pour l'année en cours, il y a des projets
d'investissements au montant de $146 millions qui vont venir s'ajouter aux
industries et aux entreprises qui sont déjà installées
dans le parc. Ces entreprises sont au nombre de sept, de sorte que c'est une
société qui progresse normalement et nous suivrons de très
près son évolution au cours de l'année qui vient.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions, M. le
député d'Outremont?
M. Raynauld: Alors vous êtes entièrement satisfait,
vous n'envisagez aucun changement, vous n'avez pas de politique
particulière?
M. Tremblay: II y a une politique générale...
M. Raynauld: Je suppose que cela fait partie de la politique
industrielle du ministère. Prévoyez-vous que cela va continuer
à contribuer à l'implantation de nouvelles industries au
Québec? Quel rôle une société comme celle-là
peut-elle jouer dans ces implantations?
M. Tremblay: La Société du parc industriel du
centre du Québec a une vocation qui s'applique naturellement à
l'implantation de grandes industries, de grands projets industriels. Il y a
plusieurs parcs industriels aux environs de ce parc du centre du Québec
qui ont une vocation plutôt dirigée vers la petite et la moyenne
entreprises de sorte qu'il y a une complémentarité entre la
vocation des parcs industriels dans le centre du Québec.
Nous souhaitons que ces deux vocations se poursuivent. Nous ne
désirons pas que la Société du parc industriel du centre
du Québec monopo- lise les projets d'investissement dans la
région. Nous souhaitons qu'il y ait une décentralisation des
projets, mais comme les infrastructures du parc industriel du centre du
Québec sont très volumineuses et très bien
équipées, il est normal que certains grands projets se localisent
dans le cadre de ce parc industriel.
M. Raynauld: C'est une société qui n'est pas
autofinancée. Il y a un déficit d'opération de $500
000.
M. Tremblay: Je vais demander au directeur de répondre
à cette question.
La société, depuis environ deux ans, commence à
percevoir des revenus qui viennent principalement des droits de port, des
marchandises reçues au port, de la vente d'eau industrielle, de la vente
d'eau potable, de loyers de bureaux et de loyers d'entrepôts. Dans
l'exercice qui vient de se terminer, les frais de fonctionnement, à part
le service de la dette évidemment, y compris les salaires,
étaient de $503 000 et les revenus ont été de $289
000.
Pour l'exercice financier 1977/78, nous avons prévu des
dépenses de $740 000, toujours y compris les salaires, et nous
prévoyons des revenus aux environs de $675 000, donc environ 90% des
frais d'opération.
M. Raynauld: Ce qui représente un gros changement par
rapport a la situation de cette année. C'est une augmentation surtout
des recettes que vous envisagez à $400 000.
M. Tremblay: A peu près, oui.
M. Raynauld: C'est à cause de nouvelles implantations ou
à cause...
M. Tremblay: A cause surtout de la mise en marche d'une nouvelle
usine. La vente d'eau industrielle va nous rapporter presque trois fois plus
que l'année dernière, parce que dans le cas de SKW qui est un
gros consommateur d'eau, environ huit millions de gallons par jour, ce qui est
énorme. Le troisième four qui est le plus important a
été mis en marche seulement en décembre. Donc, pour la
nouvelle année, les trois fours fonctionnent et la consommation sera
normale.
De plus, nous prévoyons des revenus accrus au port, au point de
vue droit de quaiage, et nous avons maintenant disponible un nouvel
édifice à bureaux qui doit être loué au gouvernement
provincial, entre autres, pour le ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre, la Sûreté du Québec, etc.
Donc, l'eau industrielle et les édifices s'autofinancent.
M. Raynauld: Quels sont les projets de nouvelles implantations
que vous avez pour 1977/78? Ici, il n'y en a que trois de mentionnés.
SKW, SERAMCO et Didier. Il y en avait plusieurs autres qui avaient
été mentionnés.
M. Tremblay: II s'agit de trois investissements qui sont
déjà en cours de réalisation. Il y a d'autres projets qui
sont à l'état d'étude et de négociation avec les
promoteurs, mais comme je l'ai dit hier, dans des cas semblables, il est
préférable d'attendre que les décisions finales soient
arrêtées de la part des entreprises avant de les annoncer.
M. Raynauld: Combien y a-t-il d'employés qui travaillent
maintenant dans le parc de Bécancour? Au total et non pas seulement la
société.
M. Tremblay: En usine, environ 1000 employés
permanents.
M. Raynauld: 1000?
M. Tremblay: Entre 900 et 1000 en usine. A la
société, treize.
M. Raynauld: Très bien. Merci.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Je voudrais savoir la surface de l'espace
actuellement occupé dans le parc industriel de Bécancour.
Ensuite, avec l'ajout de deux fours à induction à SKW, quelle est
l'augmentation de la capacité de production qui en découlera pour
SKW?
M. Tremblay: Les propriétés du parc
représentent environ 8000 acres de superficie, mais les limites
proprement dites du parc représentent environ 5000.
Sur ces 5000, nous en avons environ 2700 d'aménagées, 362
de vendues aux industries que nous avons nous-mêmes et environ 400 acres
qui sont consacrées à la viabilité, c'est-à-dire
aux rues, aux accès, voies ferrées, ainsi de suite. Mais il y a
actuellement 362 acres vendues aux industries pour un investissement de leur
part d'environ $150 millions et 1000 emplois. Quant à la deuxième
question, c'était quoi?
M. Marcoux: Avec l'ajout de deux fours à induction
à SKW, quelle sera l'augmentation de la capacité de
production?
M. Tremblay: SKW a investi jusqu'ici $53 millions et les deux
fours à induction en question sont un agrandissement mineur d'environ
$2,5 millions, qui vont permettre de faire certains alliages spéciaux,
mais qui sont en demande en quantité assez faible d'ailleurs. Cela va
ajouter environ dix à douze emplois supplémentaires à
l'usine.
M. Marcoux: Et comme capacité de production?
M. Tremblay: Je ne saurais vous dire. On parle de l'ordre de
quelques milliers de tonnes à peine. Ce sont des alliages assez
sophistiqués qu'on fabrique en quantité assez restreinte.
M. Marcoux: SKW, c'est une capacité de 50 000 tonnes de
production?
M. Tremblay: Environ, oui.
Le Président (M. Laplante): Programme 6,
adopté?
M. Raynauld: Un instant. Il n'y a pas d'autres questions?
Le Président (M. Laplante): II n'y a pas d'autres
questions actuellement.
M. Raynauld: J'avais une question supplémentaire. Le
rapport annuel de la Société du parc industriel du centre du
Québec, semble être publié avec beaucoup de retard. Le
dernier est de 1974/75. Il n'y aurait pas moyen d'accélérer un
peu?
Une Voix: II est beau, par exemple!
Une Voix: Pour cela, il y a beaucoup d'images sur nos rapports
annuels, au Québec.
M. Tremblay: Je suis parfaitement d'accord au point de vue du
retard.
M. Raynauld: Le rapport 1975/76, par exemple.
M. Tremblay: Je suis parfaitement d'accord au point de vue du
retard. Nous avons fermé le bureau de Québec et il y a eu
pénurie de personnel pendant cette fermeture, pendant les remplacements
et ainsi de suite et, deuxièmement, le rapport avec les commentaires du
Vérificateur général n'a été approuvé
par le conseil d'administration de la société qu'à sa
réunion de février. Le texte est presque terminé et il
sera à l'impression d'ici une quinzaine de jours.
M. Raynauld: Merci.
Le Président (M. Laplante): Programme 6, adopté au
complet. Il y a un retour au programme 2, qui n'est pas adopté.
M. Raynauld: Non.
Le Président (M. Laplante): Vous le sautez. On va aller
aux programmes 4 et 5.
M. Raynauld: Programme 4.
Centre de recherche industrielle du
Québec
Le Président (M. Laplante): Programme 4: Centre de
recherche industrielle du Québec. M. le ministre, est-ce que vous avez
des commentaires?... M. le député d'Outremont.
M. Raynauld: Dans ce cas-ci, il y aura peut-
être moins de questions, parce qu'il y a moins d'informations,
mais il faudrait peut-être qu'il y en ait un peu plus.
Nous n'avons qu'une seule feuille qui indique $5,5 millions,
crédits statutaires pour le budget 1977/78. D'abord, je voudrais poser
une question sur la présentation. Comment se fait-il qu'on n'ait pas une
présentation comme dans les autres cas sur les crédits. Est-ce
que c'est parce que le centre est indépendant, ou quoi que ce soit? On
n'a pas de crédits de fonctionnement. On a simplement ces crédits
statutaires d'ailleurs sur lesquels je voudrais avoir une information. Ceci
dit, je voudrais m'en tenir simplement aux politiques générales
du centre. C'est un centre qui, d'après ce que je comprends, doit
favoriser l'innovation, doit favoriser la recherche industrielle. La question,
encore ici, sera très générale. Est-ce que ce centre
fonctionne à votre satisfaction? Est-ce qu'il y a des projets
envisagés pour l'année qui vient, 1977/78? Quels sont-ils?
M. Tremblay: M. le Président, le Centre de recherche
industrielle du Québec est un organisme autonome, avec un conseil
d'administration de quinze membres et qui fait un rapport au ministre
annuellement. Donc, ce n'est pas une direction du ministère et c'est
pour cette raison que son rapport est beaucoup plus succinct que les rapports
que nous avons soumis pour les autres programmes du ministère. Son
financement est relativement simple, parce qu'il est statutaire jusqu'aux
années 1980 ou 1981. Un montant de $30 millions a été
prévu pour le financement du centre, qui se répartit à
raison de $5 millions, augmentant graduellement jusqu'à $7 millions en
1980/81. Je vais demander au directeur du centre de vous donner les autres
renseignements que vous voulez obtenir.
M. le Président, le rapport annuel de la corporation a
été dûment approuvé par le conseil d'administration
du centre et il est déjà à l'impression. Il sera
disponible dans la première semaine de juin, de sorte qu'il pourra
être remis officiellement au ministre de l'Industrie et du Commerce, qui
est responsable du centre devant l'Assemblée nationale. C'est la raison
pour laquelle nous ne l'avons pas, bien entendu, inclus dans la documentation
générale du ministère de l'Industrie et du Commerce. Nous
avons cependant un certain nombre de renseignements qui sont disponibles pour
la commission. Je suis prêt à distribuer, si vous le souhaitez, un
tableau qui donne une idée du nombre et de la valeur des contrats qui
ont été passés durant l'exercice écoulé, de
même que la taille et le nombre d'entreprises qui ont été
clientes du centre pendant cet exercice, ce qui vous donnera, je pense, une
image assez claire du genre d'opérations que nous conduisons au
centre.
En ce qui concerne les projets pour l'exercice qui vient de commencer,
d'une part, je ne peux pas vous dire quels sont ces projets, parce qu'ils sont,
bien entendu, confidentiels. D'autre part, il faut préciser qu'en vertu
du style ou de la nature des opérations et des orientations que nous
avons choisies, nous travaillons plutôt de concert avec les entreprises
qui ont des projets, et nous les assistons dans la réalisation et
l'exécution de ces projets, de telle sorte que ce ne sont pas des
projets du centre qui sont ensuite vendus aux entreprises, mais des projets qui
sont conçus, élaborés et exécutés de concert
avec les entreprises. Au fond, nous répondons à la demande
plutôt que de produire de nous-mêmes, dans nos propres
laboratoires, des projets qui auraient un caractère interne, mais qui
seraient peut-être moins axés sur les besoins immédiats et
concrets des petites et des moyennes entreprises que nous cherchons à
desservir d'une manière prioritaire.
M. Raynauld: Est-ce que vous manquez d'argent?
M. Tremblay: Nous ne manquons pas d'argent. Nous avons eu
cependant dans notre histoire récente des incidents de parcours qui ont
été soulignés l'an dernier, c'est-à-dire que nous
avions eu, à un moment donné, une dotation de $6 millions qui
nous a été retirée afin que cet argent puisse servir
à d'autres fins, le gouvernement s'étant aperçu que nous
avions encore des réserves qui nous permettaient de passer cet exercice
sans profiter d'une subvention. Nous avons donc vécu, cette
année-là, de nos propres moyens, ce qui a évidemment
abaissé substantiellement le montant de nos réserves.
Quant à la situation présente, nous avons un niveau
d'activités qui se situe au-delà du simple montant de la
subvention que nous recevons, parce qu'en vertu, encore une fois, des
orientations que nous avons choisies, nous recueillons des fonds en
contrepartie des services rendus aux entreprises et ces sommes sont remises
dans le circuit de la recherche, c'est-à-dire que ça nous permet
d'avoir un plus grand nombre d'activités, un personnel également
plus nombreux que ce ne serait le cas si nous devions nous contenter de
l'unique subvention gouvernementale.
M. Raynauld: Quel est le nombre de personnes qui travaillent au
centre?
M. Tremblay: Actuellement, 204 personnes.
M. Raynauld: 204 personnes. Vous travaillez surtout dans la
recherche appliquée, la recherche industrielle; ce sont donc des
scientifiques, surtout, que vous avez?
M. Tremblay: Oui, nous travaillons uniquement en recherche
appliquée. Je pense que tout le monde sait très bien, dans la
maison, que nous ne sommes pas une académie des sciences, où
notre rôle serait de faire avancer la science mondiale. On essaie
plutôt de faire avancer les entreprises québécoises en
utilisant les ressources immenses de la science mondiale qui sont disponibles
et qu'il suffit de mettre à profit au bénéfice de ces
entreprises québécoises.
Quant à la répartition du personnel, nous avions, au 31
mars 1977, 75 ingénieurs et scientifiques, 64 techniciens, 14 personnes
qui sont des spécialistes en administration ou en sciences humaines et
51 personnes qui étaient des employés du bureau, de métier
et autres.
M. Raynauld: Hier, on a fait allusion au problème des
brevets d'invention et de l'exploitation des brevets. Est-ce que vous
n'êtes pas au coeur, un peu, de ce problème d'innovations,
d'inventions? Est-ce que vous pouvez faire état soit d'inventions, soit
de mise en marché d'inventions qui ont pu être faites depuis la
naissance de votre centre?
M. Tremblay: Je crois qu'il faut distinguer les inventions et les
brevets. Certains brevets sont peut-être intéressants parce qu'ils
décorent bien les murs d'un bureau ou d'un salon, mais ils n'ont
guère d'efficacité sur le plan concret.
D'autre part, certaines innovations peuvent être extrêmement
valables pour les entreprises québécoises, mais elles ne
justifient pas finalement la prise de brevet, parce que, pour
différentes raisons, la technologie peut évoluer si rapidement
que cela ne vaut pas la peine de prendre toutes les mesures nécessaires
pour obtenir, dans une foule de pays, des brevets qui peuvent s'avérer
coûteux et qui ne sont émis qu'après quelques
années, alors que, déjà, on arrive à une autre
génération de produits. C'est notamment le cas dans le secteur
électronique, où les choses bougent très rapidement.
Pour être plus spécifique quant à votre question, je
vous dirais que nous sommes certainement au coeur, au confluent des questions
d'innovation et de valorisation des brevets. Nous avons, par exemple,
lancé récemment un programme d'assistance aux inventeurs
québécois, de façon que ces gens aient vraiment un point
de chute où leurs idées puissent être rapidement
analysées, de façon à décider si c'est utile
d'ajouter des ressources pour compléter ou pour rendre à sa forme
finale un produit ou un procédé qui serait susceptible de trouver
preneur sur le marché.
Je pense que ce programme d'assistance aux inventeurs permettra de
canaliser vers le centre l'ensemble de ces requêtes, dont plusieurs sont
malheureusement sans avenir, parce que, ma foi, on réinvente très
souvent la roue. Ceci fait que nous utilisons très abondamment notre
service de l'analyse de l'information technologique qui a pour mission, que ce
soit pour des inventeurs indépendants de l'extérieur ou pour nos
propres gens qui travaillent de concert avec les entreprises, de rapidement
inventorier les banques de données disponibles, de façon à
savoir si, oui ou non, il existe déjà des produits ou des
procédés semblables qui sont déjà couverts par un
brevet. Je dois dire que très souvent, sinon la plupart du temps, c'est
effectivement le cas.
Il y a aussi toute une foule d'inventions qui sont du genre "nouvelle
cuillère à spaghetti" mais pour lesquelles il n'y a pas de
marché évident.
M. Raynauld: M. le ministre, en terminant...
M. Brochu: Est-ce que le député me permettrait une
question sur le même sujet, ou s'il veut en venir à des remarques
d'ordre plus général? J'aurais peut-être une couple de
questions en ce qui concerne les brevets.
Le Président (M. Laplante): Je vais revenir, puisque le
député d'Outremont en est à sa dernière
remarque.
M. Brochu: D'accord.
M. Raynauld: Ce que je veux souligner, c'est que le directeur du
Centre de recherche industrielle du Québec vient de nous dire qu'il
travaille en collaboration avec le secteur privé; cela me paraît
une orientation extrêmement heureuse. J'avais posé une question
générale au début, M. le ministre, pour savoir si vous
envisagiez des changements dans les politiques relatives au centre. Je ne me
rappelle pas exactement ce que vous avez répondu là-dessus, mais
j'aimerais avoir une réponse.
M. Tremblay: Nous souhaitons évidemment que le Centre de
recherche industrielle du Québec continue de fournir un soutien
technique à la recherche et à l'application des inventions au
monde industriel.
D'autre part, nous avons l'intention de donner des mandats
spécifiques au CRIQ dans certains secteurs. Nous en avons
déjà donné un qui est très important, qui consiste
à confectionner un index des produits manufacturés au
Québec, de manière à fournir un élément
technique additionnel à notre politique d'achat, une information qui
sera distribuée à toutes les entreprises, à tous les
organismes publics et parapublics qui effectuent des achats et qui sera aussi
distribuée à nos bureaux à l'extérieur du
Québec, pour faire la prospection des marchés
étrangers.
C'est une démarche que le CRIQ est en train d'effectuer et qui
devrait donner des résultats très concrets.
M. Raynauld: Vous avez l'intention de maintenir l'autonomie du
centre.
M. Tremblay: Oui, c'est dans ses statuts, évidemment.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Richmond.
M. Brochu: Merci, M. le Président. J'aimerais demander ici
une information peut-être plus technique. Par rapport au nombre de
projets qui ont été présentés en ce qui concerne
les brevets, est-ce que le ministre serait en mesure de nous informer dans
quelle proportion, par exemple, les projets soumis ont été
brevetés et appliqués aussi en ce qui concerne le
Québec?
M. Tremblay: Je peux dire qu'en ce qui
concerne les projets qui ont été effectués avec et
pour des entreprises, il n'y en a qu'un très petit nombre qui ont
donné lieu à des brevets. La raison en est assez simple, c'est
que nous travaillons surtout dans le domaine du développement industriel
plutôt que dans celui de la recherche industrielle qui serait d'un
caractère fondamental, là où évidemment on a plus
de chance de trouver des choses qui seraient réellement nouvelles et,
par conséquent, brevetables. Mais, finalement, ce qui importe à
l'entreprise, ce n'est pas tellement d'avoir un brevet, si on pense aux petites
et aux moyennes entreprises du Québec, c'est surtout d'avoir des
produits qui sont vraiment concurrentiels par leur qualité
intrinsèque, je veux dire, leur présentation, leur forme
à ce moment-là, il y a toute une question de "design" industriel
et aussi quant aux coûts de fabrication de ces produits. C'est
surtout cela qui est important pour les entreprises, de telle sorte finalement
qu'il y a peu d'éléments qui sont habituellement brevetables.
Mais lorsqu'une telle chose se produit, dans le cours des travaux que nous
effectuons, la compagnie qui a passé la commandite, qui a donné
le contrat au centre a le premier choix, bien entendu, puisqu'elle paie, de
faire breveter à son profit les choses qui ont été
trouvées.
Si l'entreprise ne veut pas exercer ce privilège, ce droit qui
lui appartient, nous nous réservons, bien entendu, la possibilité
de faire inscrire à notre propre nom un tel brevet, si nous estimons que
la chose en vaut la peine. C'est pour les projets que nous faisons avec les
compagnies extérieures.
Il est arrivé, de temps en temps, que nous fassions quand
même des projets dits internes, c'est-à-dire des projets qui sont
mis de l'avant par les agents de recherche du centre et qui ont donné
lieu à des résultats concrets. Je peux vous donner, par exemple,
le cas d'un appareil qui permet d'enclencher automatiquement le système
de dégivrage d'unités de réfrigération. Nous avons
fait breveter la chose et nous avons consenti une cession de brevet. Nous avons
accordé un permis à un producteur, un manufacturier de la
région de Montréal qui, par conséquent, détient des
droits, qui va produire et distribuer cet appareil.
Nous sommes sur le point également de céder nos droits
concernant un appareil dans le domaine biomédical. Il s'agit d'un
cautérisateur lapa-roscopique bipolaire permettant de stériliser
les personnes du sexe féminin. Là encore, nous sommes en
discussion très avancée avec une entreprise de la région
de Québec qui veut nous acheter les droits pour fabriquer cet appareil.
Dans ce cas, il y a encore une fois des brevets qui ont été
pris.
M. Brochu: En ce qui concerne le programme d'assistance aux
inventeurs, j'imagine que c'était un peu pour faire échec
à la lourdeur du système qui existait pour l'acheminement des
données et la suite des dossiers, d'habitude, en ce qui concerne les
projets, puisqu'il semblait, à l'occasion, qu'il y avait certains
problèmes de ce côté-là.
Est-ce que vous pourriez peut-être nous indiquer, en principe,
quel va être le mode de fonctionnement de ce programme d'assistance?
M. Tremblay: Nous avons publié un petit dépliant
qui est maintenant disponible, qui décrit la manière dont nous
procédons pour assister les inventeurs. Il y a, en premier lieu, une
aide à l'inventeur lui-même, c'est-à-dire qu'il faut
éclairer l'inventeur sur la procédure qu'il doit suivre pour
protéger, s'il y a lieu, la chose qu'il pense avoir
découverte.
En deuxième lieu, il y a l'aide à l'invention
elle-même, c'est-à-dire que nous devons peut-être,
perfectionner rendre plus proche d'une commercialisation cet appareil qui a
peut-être des qualités de départ, mais qui, dans sa forme,
tel qu'il nous est présenté, ne pourrait pas être
utilisé par une compagnie.
M. Brochu: C'est une aide technique?
M. Tremblay: Alors, cela devient une aide technique.
Troisièmement, si le produit est déjà au point quand il
nous a été présenté, ou si nous I'avons
nous-mêmes rendu plus perfectionné, il y a un troisième
volet de ce programme qui est une aide aux transferts technologiques,
c'est-à-dire qu'il faut faire passer ce prototype du stade du
laboratoire à celui d'une véritable production industrielle par
une compagnie québécoise. Pour faire cela, nous proposons
à l'inventeur une option en vertu de laquelle il nous cède ses
droits de façon que nous ayons les mains libres pour réellement
perfectionner son affaire et trouver des partenaires qui seraient
intéressés à en faire l'acquisition avec une clef
financière. Il y a des pourcentages de redevance qui sont payés
aux uns et aux autres, à diverses étapes du processus, de telle
sorte que nous nous remboursons de nos dépenses. Ensuite, c'est
l'inventeur qui profite à 70% du profit.
M. Brochu: Merci.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Frontenac.
M. Grégoire: M. le ministre, en 1972, le Centre de
recherche industrielle du Québec faisait une étude en
collaboration avec l'Université de Sherbrooke et l'Université
McGill sur les résidus...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Frontenac, étant donné que les réponses que les
sous-ministres ou autres personnes autour de la table donnent, sont au nom du
ministre, veuillez vous adresser au président, s'il vous
plaît!
M. Grégoire: M. le Président, le centre de
recherche industrielle, avec l'Université de Sherbrooke, faisait une
étude sur les résidus de l'amiante. Trois ou quatre ans plus
tard, le même comité se réunissait pour faire une mise
à jour de cette étude de 1972/73. J'aimerais savoir si, à
l'heure actuelle, le CRIQ poursuit toujours des
études sur les résidus de l'amiante, sur les
agrégats légers, sur les ferronickels, sur les fibres courtes. Je
voudrais savoir si cela se fait toujours en collaboration avec les autres
laboratoires qui se spécialisent dans l'amiante. Je voudrais savoir
également si vous avez des usines pilotes pour mener à terme la
recherche industrielle dans ces domaines.
M. Tremblay: M. le Président, nous avons, de fait,
convoqué à nouveau le comité d'étude sur l'amiante,
de façon à avoir une mise à jour de tout ce qui
s'était fait. D'autre part, nous avons poursuivi certains travaux
préliminaires avec le Centre de recherche minérale, qui
dépend du ministère des Richesses naturelles. C'est plutôt
là que les travaux de base doivent se poursuivre dans le cadre d'une
politique sur l'amiante qui est de la responsabilité plus
particulière du ministère des Richesses naturelles, ce qui
n'exclut pas que nous apportions notre contribution en tant que CRIQ aux
travaux qui seraient faits dans ce domaine.
M. Grégoire: Est-ce que je peux vous demander,
étant donné que vous collaborez dans ce domaine, quelles sont vos
opinions concernant l'utilisation possible, industrielle des résidus de
l'amiante, comme, par exemple, le magnésium ou les ferronickels ou les
agrégats légers?
M. Tremblay: M. le Président, c'est là une question
de bien grande envergure, à laquelle il m'est difficile de donner une
réponse qui ferait vraiment justice à tous les
éléments du dossier. C'est extrêmement complexe. Je
résumerais, en disant qu'il y a certainement des possibilités.
Ces possibilités sont de mieux en mieux connues, recensées et
analysées. Je pense que c'est véritablement devenu une
priorité. Je crois qu'il faudra juger à la pièce selon les
diverses hypothèses de recherche qui seront avancées pour traiter
ces résidus. Je ne pense pas qu'on puisse donner de réponse
immédiate, globale et totale à votre question.
M. Grégoire: Ce serait pour avoir, une information du
Centre de recherche industrielle du Québec, qui oriente ses recherches
surtout vers l'utilisation industrielle. Par exemple, on spécifiait le
domaine des agrégats légers, qui deviennent peut-être une
des matières premières les plus en demande dans la construction
à l'heure actuelle, du moins par sa légèreté, qui
peut être appelée à prendre la place du béton dans
plusieurs domaines.
Est-ce que, dans ce secteur spécifique des agrégats
légers, dont plusieurs personnes se servent, mais qu'elles font venir du
Nouveau-Brunswick ou d'ailleurs au Québec, alors qu'il y a
au-delà de 800 millions de tonnes de résidus en surface qui
polluent l'air et l'environnement dans nos régions, celle du
député de Richmond et la mienne, est-ce que ce secteur
spécifique des agrégats légers qui pourraient être
utilisés dans la... Est-ce que vous, par vos recherches, vous en-
trevoyez, à court terme, des développements, ou est-ce que vous
seriez prêts, à l'heure actuelle, dans l'immédiat, à
monter une usine pilote, par exemple, en collaboration avec l'entreprise
privée qui en ferait la demande? Est-ce que vous seriez prêts
à monter une usine pilote pour évaluer les coûts de
production des agrégats légers à partir des résidus
d'amiante?
M. Tremblay: II faut d'abord, M. le Président, prouver la
rentabilité d'un tel procédé. C'est effectivement une
hypothèse de travail qui est envisagée actuellement par le Centre
de recherche minérale, avec lequel nous effectuons des travaux
préliminaires. Je crois que le Centre de recherche minérale
serait mieux en mesure que nous de dire si, oui ou non, il y aura un avenir
immédiat pour ce genre de matériau, si vous voulez, qui serait
utilisé dans la construction. Mais c'est une chose qui est activement
examinée présentement.
Le Centre de recherche minérale dispose, lui, d'une usine pilote,
ce que nous n'avons pas au Centre de recherche industrielle, puisque nous
travaillons habituellement avec les entreprises, de sorte que les séries
de productions préliminaires sont faites dans les entreprises
elles-mêmes avec lesquelles nous travaillons. Mais je n'exclurais pas, a
priori, que nous participions, si les conditions sont correctes, à une
opération de mise en valeur des résidus.
D'autre part, j'aimerais ajouter, puisque la chose vous
intéresse, que nous avons fait des travaux pour développer un
nouveau type d'engrais pour l'agriculture avec des résidus d'amiante, et
nous sommes actuellement à la recherche d'un partenaire industriel et
commercial qui serait désireux de s'associer à nous, justement,
pour bâtir une usine pilote et lancer une production industrielle avec
ces résidus.
M. Grégoire: Une autre question dans le même domaine
qui regarde probablement plus le CRIQ que le Centre de recherche
minérale. Dans le domaine de la fibre courte... Je crois que le Centre
de recherche industrielle du Québec, après ses analyses des
résidus, avait découvert qu'il y avait au-delà de 125
millions de tonnes de fibres courtes dans les tas de résidus qu'il y a
là. Est-ce que vous faites des recherches pour l'utilisation
industrielle de la fibre courte à l'heure actuelle?
M. Tremblay: Comme je l'ai expliqué rapidement tout
à l'heure, en répondant à la première question qui
a été posée, nous travaillons habituellement pour
répondre à des besoins qui sont exprimés par les
entreprises et sur des hypothèses qui nous sont présentées
par ces entreprises. Il arrive, de temps en temps, que nous fassions des
travaux internes. C'est pourquoi nous avons développé cette
possibilité d'un engrais à partir des résidus. Mais, d'une
manière systématique, nous pensons que ce n'est pas notre
rôle d'une manière générale, j'entends
de nous lancer dans toutes sortes d'avenues hypothétiques, sans savoir
s'il y aura des gens qui voudront s'associer avec
nous pour prouver la rentabilité commerciale et industrielle de
ces procédés.
Je pense qu'encore là, il faudra voir les principes directeurs
qui seront émis par le ministère des Richesses naturelles, par le
comité de coordination sur l'amiante, pour voir jusqu'à quel
point on devrait poursuivre ou peut-être augmenter le volume de
ressources financières et humaines qui sont consacrées à
l'étude de ce problème, qui a déjà fait l'objet de
beaucoup de travaux dont certains se poursuivent encore maintenant.
M. Grégoire: II y aurait peut-être moyen de faire
une demande au ministre, à ce stade-ci. Evidemment, la fibre courte
n'est pas tellement utilisée dans les produits secondaires, même
presque pas, mais il y a une richesse inouïe en fibres courtes et cela
relèverait surtout du ministère de l'Industrie et du Commerce, je
crois, de découvrir, pour ce matériau, qui est déjà
extrait des mines, qui est déjà broyé, concassé,
qui est déjà rendu sur place, il y aurait peut-être moyen
de faire des recherches pour l'utilisation de ce que je crois être une
énorme richesse, une possibilité énorme d'industries
nouvelles dans de nouveaux domaines. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de faire
au moins de l'exploration dans...
M. Tremblay: Vous savez, la fibre courte d'amiante est surtout
utilisée dans les ferrociments et nos études au ministère
de l'Industrie et du Commerce démontrent que l'on peut quand même
exporter dans un rayon de 500 à 600 milles des produits de cette nature
et nous entendons stimuler l'exportation de ce type de produit.
Evidemment, lorsque le gouvernement aura établi de façon
plus spécifique sa politique d'amiante, il est évident que nous
aurons une vue plus claire de l'orientation que nous devrons donner au type de
transformation de l'amiante que nous voulons effectuer au Québec. Comme
vous le savez, vous participez à notre comité d'étude sur
la politique de l'amiante et nous serons en mesure de l'annoncer dans les mois
qui viennent.
Le Président (M. Laplante): On découvre des talents
nouveaux au député de Frontenac. Des termes qu'on ne vous avait
jamais vu employer.
Le député d'Abitibi-Est.
M. Bordeleau: Concernant surtout, le domaine forestier, les
industries forestières, j'aimerais savoir si, au CRIQ, on reçoit
beaucoup de demandes d'étude et de recherche à ce niveau. En
général, de quelle nature sont ces demandes et de quelle
façon le CRIQ réussit-il à répondre à
ces...?
M. Tremblay: Nous avons reçu plusieurs demandes de la part
de manufacturiers d'équipement forestier. Nous avons fait état
d'un certain nombre de travaux de cette nature dans le dernier rapport annuel
pour l'exercice qui s'est terminé le 31 mars 1976, qui a donc
déjà été distribué l'an dernier. Je rappelle
que le rapport pour l'exercice qui vient de se terminer le 31 mars 1977 sera
disponible d'ici quelques semaines.
Nous avions fait des travaux pour la compagnie Forano. Il s'agissait
d'une tronçonneuse en continu. Nous avions fait des travaux pour le
compte du ministère de l'Industrie et du Commerce et pour le
ministère des Terres et Forêts dans le domaine des huiles
essentielles. Nous sommes actuellement à faire d'autres travaux pour la
compagnie Forano et nous avons des demandes provenant d'autres manufacturiers
d'équipement forestier que je ne mentionnerai pas parce je pense que ces
compagnies n'ont pas fait état publiquement du fait qu'elles nous
avaient confié des contrats. Je pense qu'il serait indu que je
dévoile ces noms, mais c'est un secteur dans lequel nous sommes de plus
en plus actifs et je pense que c'est un domaine qui sera une
spécialité du centre, indiscutablement.
M. Bordeleau: Au niveau surtout du traitement du bois, par
rapport aux scieries ou aux compagnies de sciage, s'est-il fait des
études aussi? Avez-vous des demandes?
M. Tremblay: On a déjà eu des demandes concernant
le séchage du bois. Actuellement, nous sommes en discussion avec
l'Association des manufacturiers de bois de sciage de même qu'avec
certaines scieries individuelles à cause de problèmes de bruit
qui sont très aigus dans ce genre d'entreprise. L'acoustique
industrielle est un domaine dans lequel on entrera vraisemblablement d'ici
quelques mois, si les membres de mon comité exécutif et du
conseil d'administration sont d'accord sur cette orientation.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Laprairie.
M. Michaud: Sur le plan administratif, vous avez mentionné
que le conseil d'administration était composé de quinze membres.
Je ne voudrais pas avoir le nom des membres cela ne m'intéresse
pas mais comment sont nommés ces membres et à quelle
période leur mandat est-il renouvelable ou quand les remplace-t-on?
M. Tremblay: Ces membres sont nommés tous les trois ans et
peuvent être renouvelés une fois. Ces membres, comme pour d'autres
conseils d'administration, sont nommés à la suite de
recommandations de la direction de l'organisme, lesquelles nominations sont
entérinées par le ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. Michaud: Ces membres, je suppose, ont une
rémunération minimale pour leur travail?
M. Tremblay: La rémunération est fixée
à $100 par jour par séance.
M. Michaud: D'accord. Deuxième question. Je vois ici que
dans l'évolution des effectifs réguliers du centre, il y a eu une
chute remarquable au cours de l'été 1975. Est-ce à cause
d'une réorganisation ou d'une restructuration du centre?
M. Tremblay: Oui, si vous prenez la date de départ de ce
tableau qui est 1974, c'est le moment où je suis entré au centre
pour en prendre la responsabilité. Il devait effectivement y avoir une
réorganisation très profonde, majeure et le graphique que vous
avez illustre les changements importants qui ont été faits dans
le personnel de façon à régionaliser l'ensemble de la
maison.
M. Michaud: Est-ce qu'on peut dire que vous avez fait le
ménage avant de recommencer à neuf?
M. Tremblay: Oui, on peut dire que cette réorganisation
qui était majeure sur tous les plans, je souligne sur tous les plans, a
été complétée avec l'exercice qui vient de se
terminer le 31 mars. Les derniers éléments de cette
réorganisation étant la publication d'un manuel de directives et
procédures en cinq volumes, l'acquisition d'un nouveau bâtiment
pour le centre à Montréal, plus particulièrement à
Pointe-Claire, où sont logées nos équipes
électroniques et certains réaménagements internes de
structure. Nous sommes maintenant vraiment opérationnels et l'accent
sera mis au cours de l'exercice 1977/78 sur l'augmentation du nombre et de la
valeur des services que nous fournirons à notre clientèle
prioritaire, tel que défini dans nos orientations, à
l'intérieur desquelles nous avons défini une clientèle
cible que nous visitons d'une manière plus spécifique. Je
souligne à la commission que pour l'exercice qui vient de se terminer,
80% des contrats en valeur se situaient à l'intérieur de cette
clientèle cible, à l'intérieur de ces secteurs
prioritaires qui avaient été définis dans les orientations
du centre.
M. Michaud: En 1976/77, vous avez reçu $5 millions.
Combien d'autres revenus avez-vous produits par la vente de vos services?
M. Tremblay: Les revenus du centre pour l'exercice terminé
au 31 mars, si on exclut la contribution du gouvernement du Québec de $5
millions, sont de l'ordre de $1 million, c'est-à-dire, $680 000 de
projets en commandite, $281 000 d'intérêts, $30 000 de location et
$27 000 en provenance d'autres sources.
M. Michaud: Deux dernières questions. Etant donné
la rareté d'énergie, est-ce que vous avez pensé à
faire des travaux pour développer des isolants spéciaux pour la
construction domiciliaire? Enfin, est-ce que vous avez fait des recherches pour
le perfectionnement des moteurs à combustion beaucoup moins grande
d'essence...
M. Tremblay: Je commencerai, M. le Président, par
répondre rapidement à la deuxième question. Nous n'avons
pas touché au moteur à combustion qui utiliserait moins
d'essence, parce que ce n'est pas une subvention de $5 millions par
année qu'il faudrait, mais peut-être de $50 millions, au bas
mot.
Je ne pense pas que ce soit dans le mandat, tel que nous l'avons
perçu, en tout cas, du centre, de faire des travaux qui
nécessiteraient peut-être la totalité de ce que nous avons
et encore plus, qui serait uniquement consacré à ce
problème.
Peut-être que d'autres pourront ailleurs trouver les
réponses dont nous pourrons, de toute façon, profiter, je pense,
sans avoir à investir des sommes aussi phénoménales.
Quant aux techniques de construction, nous avons, de fait, poursuivi
certains travaux, encore une fois, en collaboration avec des entreprises
intéressées dans le domaine, notamment pour des panneaux
préfabriqués qui comprendraient déjà, au
départ, l'isolant, ce qui améliorerait beaucoup la
capacité thermique de ces bâtiments. Je ne peux malheureusement
pas en dire davantage, parce qu'il s'agit là, encore une fois, je le
regrette, de choses assez confidentielles.
M. Michaud: Merci.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, est-ce que le CRIQ a
effectué des recherches au niveau de la forêt, à partir des
déchets des industriels de sciage, des sciures-planures, écorces
qui, selon une nouvelle technologie semble-t-il, en provenance de l'Inde,
permettraient la fabrication de briquettes de bois et de carbone activé?
Si oui, quel est le résultat?
M. Tremblay: Je sais qu'il y a eu des travaux faits il y a
déjà quelques années concernant la pyrolyse en utilisant
des résidus forestiers.
Vu l'intérêt grandissant qui se manifeste ces mois-ci pour
toutes les questions énergétiques, nous avons resorti des
tablettes ce rapport pour le mettre entre les mains des institutions qui
pourraient être intéressées à pousser plus loin le
résultat de ces travaux.
Le Président (M. Laplante): Programme 4,
adopté?
M. Grégoire: M. le Président, juste avant, j'aurais
une autre question à poser toujours concernant l'amiante. Est-ce que les
compagnies d'amiante ont déjà demandé la collaboration du
CRIQ pour l'élaboration de procédés nouveaux, comme par
exemple le procédé humide de séparation de la fibre
longue? En même temps, je pourrais peut-être poser une autre
question; est-ce que dans vos recherches vous avez demandé aux
compagnies leur collaboration? Est-ce que vous avez eu droit ou accès
à leurs laboratoires, soit au Canada, soit aux Etats-Unis? Est-ce que
vous avez obtenu de la collaboration de leur part et est-ce que vous savez
où ils en sont rendus dans leurs travaux? Est-ce qu'il y a un
échange d'idées ou de recherches qui se fait entre les compagnies
et le CRIQ?
M. Tremblay: Nous n'avons pas fait d'inventaire exhaustif de tout
ce que ces compagnies
font. Mais je peux dire au député que dans un cas
particulier nous avons fait une proposition à une entreprise
installée au Québec dans le domaine de l'amiante pour la
texturisation des fibres. Il s'agit de les enrober d'une résine pour
leur donner une texture suffisante et nous avons eu cette collaboration, ne
serait-ce que du simple fait que la compagnie a accepté de payer pour
les travaux qu'elle a fait faire chez nous.
M. Grégoire: Est-ce qu'elles collaborent avec vous en ce
sens qu'elles vous mettraient au courant de l'état où en sont
rendues leurs recherches sur les différents résidus ou sur
l'utilisation de la fibre longue?
M. Tremblay: Comme nous n'avons pas une spécialité
dans le domaine, nous n'avons pas poussé notre inquisition
jusqu'à savoir, par le long et le large, tout ce qu'elles font. Le champ
du domaine manufacturier de la recherche est tellement immense, à
travers les 12 000 entreprises du Québec, qu'il nous faudrait
véritablement une armée pour être capable de faire
ça partout. On essaie de faire des interventions sélectives.
M. Grégoire: Mais, l'amiante étant souvent
mentionnée dans le programme du Parti québécois, souvent
mentionnée par les ministres, souvent mentionnée comme un champ
de développement futur assez intéressant, est-ce que, dans ces
circonstances, vous n'êtes pas poussé au moins à aller
demander aux compagnies où elles en sont rendues dans leur recherche
pour faciliter peut-être le développement de nouvelles industries
au Québec?
M. Tremblay: Je peux dire très rapidement, M. le
Président, que nous avons certainement accordé une place
importante à l'amiante dans l'effort de recherche interne qui se fait
chez nous. De mémoire, je dirais que c'est vraiment l'amiante qui a
fourni le plus grand nombre de projets de nature interne pour essayer de
trouver des solutions, soit aux résidus, soit pour la transformation de
l'amiante brut qui est extrait des mines du Québec.
M. Grégoire: Ce que je voudrais savoir, en fin de compte,
c'est est-ce que vous avez accès aux laboratoires des compagnies
d'amiante?
M. Tremblay: C'est difficile de répondre brutalement non,
parce qu'à ma connaissance on n'a pas demandé de
pénétrer dans les laboratoires et de se faire ouvrir la
totalité de leurs projets et de leurs programmes...
M. Grégoire: Mais vous ne trouvez pas que ce serait
normal, surtout si vous essayez de mettre à jour l'état où
en sont rendues les recherches sur les agrégats légers? Par
exemple, pour les ferro-nickels, comment se fait-il que vous ne leur demandiez
pas accès?
M. Tremblay: Pour une raison très simple, c'est que c'est
un domaine d'activité immense où nous ne sommes présents
que pour une petite partie. C'est le Centre de recherche minérale, qui,
à toutes fins pratiques, est presque aussi gros que la totalité
du CRIQ, qui lui a une vocation sectorielle spécifique dans le domaine
des minéraux et des richesses naturelles. C'est lui qui vraiment est
l'expert au Québec dans le domaine et il a une section entière
qui ne fait que ça depuis des années. Ce sont vraiment eux qui
sont les spécialistes et qui pourraient, je l'imagine, répondre
d'une manière beaucoup plus claire et détaillée à
la question que vous me posez.
Le Président (M. Laplante): Programme 4.
Adopté.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Programme 4, adopté au
complet. Programme 5.
M. le ministre, vous avez des commentaires?
Société de développement
industriel
M. Tremblay: M. le Président, nous avons soumis un rapport
chiffré de toutes les activités de la Société de
développement industriel au cours de l'année qui s'est
terminée le 31 mars 1977. Nous avons les montants autorisés
d'aide qui ont été octroyés pour chacun des quatre
programmes de la société et je serais heureux de répondre
à toutes les questions qui me seront adressées sur le
fonctionnement de la Société de développement
industriel.
Le Président (M. Laplante): Le député
d'Outremont.
M. Raynauld: D'abord une question préalable. Aurons-nous
l'occasion de discuter, ici en commission parlementaire ou à une autre
commission peut-être qu'on pourrait suggérer des travaux
supplémentaires à propos des autres sociétés
d'Etat qui relèvent du ministre de l'Industrie et du Commerce et qui,
parce qu'elles ne demandent pas de crédits, n'apparaissent pas ici?
Je pose la question dès maintenant parce qu'il y a
évidemment des liaisons sur lesquelles je voudrais poser des questions,
des liaisons entre certaines sociétés, comme, sûrement, la
Société générale de financement en liaison avec la
SDI.
Aura-t-on d'autres occasions? Serait-il opportun de proposer
peut-être une autre commission ou je ne sais quoi?
M. Tremblay: Dans le cas de la SGF, de SIDBEC, des
sociétés industrielles de cette nature, ces questions sont
discutées lorsqu'il y a demande d'investissement. Dans le cas de SIDBEC,
j'ai donné avis à l'Assemblée nationale qu'il y aura une
loi modifiant le mandat de SIDBEC pour éta-
blir un complexe sidérurgique intégré au
Québec. Dans le cadre de la discussion de cette loi, nous aurons la
convocation d'une commission parlementaire et là toutes les questions
pertinentes au fonctionnement de l'entreprise pourront être
soulevées.
La même chose vaut pour la Société
générale de financement. Lorsqu'il y aura une demande
d'investissement, un projet de loi sera déposé et il y aura aussi
discussion.
D'autre part, lorsqu'il y a dépôt du rapport annuel de ces
sociétés en Chambre, il est toujours loisible de soulever les
questions pertinentes à l'Assemblée nationale sur ces
entreprises. La raison pour laquelle elles n'apparaissent pas au budget, c'est
qu'il n'y a aucun crédit à l'intérieur du ministère
qui se rapporte au fonctionnement de ces entreprises.
M. Raynauld: Est-il exact que vous avez un comité qui est
en train d'examiner la coordination que vous voudriez faire entre les
sociétés d'Etat, et donnez-vous suite au projet de chapeauter les
sociétés d'Etat d'une certaine façon?
M. Tremblay: II y a deux démarches que nous faisons
présentement au niveau du gouvernement. Au niveau du Conseil
exécutif, il y aura la nomination d'un fonctionnaire de manière
à coordonner les programmes d'investissement de toutes les
sociétés d'Etat du gouvernement, y compris celles qui
relèvent du ministère de l'Industrie et du Commerce.
Par contre, à l'intérieur du ministère de
l'Industrie et du Commerce, nous sommes à préparer une structure
qui permettra au gouvernement d'être un meilleur interlocuteur et un
actionnaire plus attentif vis-à-vis du fonctionnement de ces
sociétés d'Etat.
Présentement, ce sont les sociétés d'Etat qui
relèvent directement du ministre sans avoir aucun contact officiel avec
le ministère comme tel. Nous sommes à étudier des
modalités de fonctionnement et les organismes que nous devrions mettre
sur pied de manière à structurer davantage notre surveillance du
fonctionnement des sociétés d'Etat.
M. Raynauld: Est-ce que toute cette approche qui est assez
fondamentale, nous a donné l'occasion d'en discuter? Sous quelle forme
et quelles modalités?
M. Tremblay: Cela sera une proposition, évidemment, qui
proviendra du ministère et qui sera soumise au Conseil des ministres, au
Conseil du trésor et qui apparaîtra, si elle est
entérinée, dans le budget de l'an prochain.
M. Raynauld: Cela exige-t-il des amendements aux lois existantes
de ces sociétés?
M. Tremblay: II n'est sans doute pas nécessaire qu'il y
ait des amendements immédiatement aux lois, quoique, pour l'avenir, je
ne voudrais pas me prononcer. Il est possible qu'il y ait
nécessité d'amendements. Pour les démarches que nous
sommes en train de faire, nous sommes capables de faire ces transformations
sans amender les lois existantes.
M. Raynauld: Oui...
Le Président (M. Laplante): Avez-vous d'autres questions,
M. le député?
M. Raynauld: Ah oui! Je réfléchis! Je pense surtout
à la Société générale de financement et
là, tout ce qu'on me dit, c'est que s'il y a le dépôt du
rapport annuel, je pourrai poser des questions en Chambre. Je trouve que
ça ne va pas du tout. Ce n'est pas suffisant et je voudrais...
Peut-être qu'on pourra revenir là-dessus. Peut-être
qu'on fera d'autres propositions si le ministre n'en a pas d'autres à
nous faire, mais cela ne me paraît pas suffisant.
Il serait important d'avoir une occasion, au moins, d'examiner ces
questions. J'aurais pensé que cela aurait pu être possible
même dans le cadre de cette commission parlementaire, puisque, si on
étudie les crédits du ministère, on étudie les
activités du ministère.
La SGF relevant du ministre, il me semble qu'il serait non seulement
opportun, mais tout à fait dans les normes, dans les règles qu'on
ait l'occasion d'en discuter ici en commission parlementaire. S'il n'y a pas
d'autre opportunité de le faire, peut-être que je ferai une
proposition formelle pour qu'on le fasse dans ce cadre.
Le Président (M. Laplante): Ce n'est pas pour venir en
aide au ministre, mais pour essayer de vous éclairer. Ordinairement,
tous ces organismes comme l'Hydro-Québec font partie des commissions
spéciales.
M. Tremblay: Parce que s'il fallait passer...
Le Président (M. Laplante): La même chose pour la
betterave à sucre à Saint-Hilaire. L'étude de ces
crédits pourrait faire partie d'une commission à part.
M. Tremblay: Je pense que c'est tout à fait logique.
Lorsqu'il y a des demandes de fonds de la part de ces sociétés,
il y a création de commissions spéciales pour étudier le
fonctionnement de ces entreprises, qui durent assez longtemps.
Si nous commencions, à l'intérieur de l'étude des
crédits du ministère, à discuter chacune des
sociétés d'Etat, ce ne serait pas dix heures qu'il faudrait pour
étudier les crédits du ministère, selon l'article 128 des
règlements, mais ce serait quelques semaines.
Dans le cas de SIDBEC, nous avons une commission parlementaire qui est
prévue dans les semaines qui viennent. Dans le cas de SGF, lorsqu'il y
aura une demande spéciale de fonds, nous aurons l'occasion d'en discuter
dans le cadre aussi d'une commission parlementaire.
M. Brochu: Sur le point soulevé par le
député, j'aimerais quand même faire certaines remarques. On
nous a toujours dit et la tradition est établie dans ce sens, que la
commission parlementaire est quand même la tribune
privilégiée pour mettre à jour les grands dossiers qui
sont de la responsabilité d'un ministère.
A ce sujet, d'ailleurs, prenons comme exemple le ministère des
Finances. A l'étude de ses crédits, ils étudieront en
détail l'état de la question en ce qui concerne, par exemple, la
Société des alcools ou en ce qui concerne Loto-Québec.
C'est le lieu privilégié. S'il faut attendre d'avoir une
commission spéciale pour traiter d'un sujet, je pense qu'on amoche, pour
ainsi dire, le rôle des commissions parlementaires en ce qui concerne
l'étude des crédits comme tels.
Souventefois à l'Assemblée nationale, lorsqu'on pose une
question sur l'une des sociétés d'Etat ou sur autre chose, on va
nous rappeler que le lieu privilégié pour le faire, ce sera
lorsque l'étude des crédits va arriver. C'est un peu se lancer la
balle.
M. Tremblay: II n'y a pas de crédits prévus pour la
Société générale de financement. Il y en a pour
SIDBEC et il y aura une commission parlementaire. Ce sont des entreprises qui
fonctionnent dans le monde économique privé, même si elles
sont la propriété du gouvernement. Le gouvernement possède
les actions de ces entreprises, mais il n'y a pas de déboursés
financiers. Cela n'entre donc pas dans l'étude des crédits.
Lorsqu'il y a une demande de fonds, nous sommes justifiés de
retourner devant la commission parlementaire pour étudier la demande de
fonds et, à cette occasion, regarder le fonctionnement de l'entreprise
et l'utilisation de ces fonds.
M. Brochu: Par contre, je ferai remarquer au ministre que c'est
le même phénomène qui se produit pour la
Société des alcools du Québec.
M. Tremblay: La Société des alcools, c'est un peu
différent parce qu'elle agit comme agent fiscal pour le ministère
des Finances. Il s'agit d'une source de revenus annuels pour le
ministère des Finances. Dans ce cas, il est tout a fait justifié
d'étudier le fonctionnement de la société puisque c'est un
agent fiscal du ministère, dont le fonctionnement a des implications
dans les revenus annuels du gouvernement.
M. Brochu: Les sociétés dont fait état le
député et sur lesquelles on veut quand même travailler sont
des agents de l'activité économique de la province. A ce titre,
la commission parlementaire est largement justifiée d'étaler la
question et de vouloir aller de l'avant.
M. Tremblay: Elles ne nous donnent pas de revenus puisqu'elles
sont dans la fabrication de produits.
M. Raynauld: M. le Président, je ne veux pas trop insister
parce que je ne suis pas suffisamment au courant des traditions parlementaires,
mais je vais demander avis là-dessus. Je serais très surpris que
l'interprétation du ministre soit exacte. Quand on étudie les
crédits d'un ministère, ce n'est pas pour étudier
formellement seulement un dollar qui est dépensé. C'est pour
étudier la politique du ministère. Si dans cette politique des
ministères il y a des organismes qui relèvent du
ministère, je pense qu'on est en droit de les examiner, parce qu'il y a
des fonds considérables qui sont investis par la province dans ces
organismes. Ce n'est pas a cause d'un accident, ou que cette année il
n'y a pas de demande spéciale de crédits, que cela nous interdit
de poser des questions sur un sujet comme celui-ci.
On aura le temps d'y revenir, la commission parlementaire va se
réunir de nouveau la semaine prochaine, je prendrai avis et je
resoulèverai la question au besoin.
M. Brochu: II y a des choses qui se sont produites dans le
passé, qui sont des exemples de cela. A maintes reprises, j'ai eu
l'occasion de siéger en cette Chambre, et c'est ce qui se faisait. On
vidait les questions, quel que soit le temps, les heures accordées. Au
bout de la ligne, si on dépassait dix heures, s'il y avait un commun
accord, on continuait, mais c'était la période pour discuter de
tout ce qu'il y avait à l'intérieur de l'enveloppe du
ministère.
Le Président (M. Laplante): Vous permettez que je prenne
avis de cela? M. le député d'Outremont, cela ne vous
empêchera pas de prendre le vôtre. Tout ce que j'ai comme
directive, actuellement, si je me base sur la commission que j'ai
présidée, en partie, de l'agriculture, où il a
été question de la raffinerie Saint-Hilaire, qui est une
compagnie, en somme au même titre que la Société
générale de financement, et on n'a pas permis même,
à cause de cela, de faire venir le conseil de direction pour
répondre à certaines questions qui demandaient une réponse
à ce moment-là. C'est quand il y a des compagnies qui font le
sujet de commissions parlementaires, lorsqu'il y a des cas qui se
présentent, que la députation l'exige d'une commission
parlementaire.
Tout de même, je me renseignerai, puis je voudrais clore
l'incident, pas l'incident mais clore cette demande. Lorsque la commission se
réunira à nouveau, j'informerai les membres de cette commission
de ce qu'on peut faire à l'intérieur...
M. Grégoire: M. le Président, si vous me permettez
de dire un mot, je crois que le député d'Outremont aurait...
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez, on va passer
aux autres questions, pour ne pas retarder les travaux. Le député
d'Outremont a dit qu'il prendrait avis lui-même et le président
prendra avis, alors je voudrais clore l'incident tout de suite et continuer
à travailler sur le programme 5.
M. Raynauld: Je suis disposé à passer main-
tenant à la Société de développement
industriel. Les fonctions de la Société de développement
industriel sont définies dans la loi, et elles sont reproduites ici sous
forme de programme. Ces programmes, si j'ai bien compris, le programme a) c'est
pour aider les entreprises dans le domaine de la technologie, de l'innovation;
le programme b) pour les fusions, les regroupements; le programme c) c'est pour
de l'aide financière qui n'est pas disponible sur les marchés, et
ensuite e) c'est pour des industries exportatrices de produits
manufacturés.
Première observation très secondaire, sinon
négligeable, j'aimerais bien qu'on m'explique pourquoi on a les
programmes a), b), c), e),? C'est probablement une coquetterie de quelqu'un,
mais ce n'est pas sérieux. Les questions que je voudrais poser, d'ordre
général, sont relatives à la présentation des
données statistiques. D'abord, il y a des prises en charge qui semblent
être des prises en charge d'une partie ou de la totalité de
coûts d'emprunt d'entreprises. Prises en charge, à ce
moment-là, veut dire que la Société de
développement industriel contribue, je suppose, au paiement
d'intérêts ou des choses semblables, ou peut-être même
au remboursement du capital. Ici, je vois des montants assez
considérables de prises en charge, par exemple, cumulativement, depuis
le début des opérations, $151 millions. Je voudrais qu'on
m'explique si ce sont des investissements qui sont pris en charge ou bien si ce
sont les coûts d'emprunt qui sont pris en charge. Si ce sont des
coûts d'emprunt, c'est considérable.
Deuxièmement, je note, évidemment, que les deux principaux
programmes, vraiment, sont le programme a) et le programme c). Le programme c),
est un programme qui, encore une fois, se rapporte à une assistance
financière qui n'aurait pas été disponible. Donc, à
ce moment-là, cela joue le même rôle que la Banque
fédérale de développement, si je comprends bien, c'est un
peu le même critère. On dit là-dedans qu'une bonne partie
en fait, des engagements de la SDI à cet égard sont des
prêts au taux du marché.
La question que je me pose c'est comment faites-vous pour
déterminer que l'assistance financière n'était pas
disponible?
Si elle n'était pas disponible, pourquoi exigez-vous le taux du
marché et pas plus que cela, puisqu'ils n'auraient pas été
capables d'obtenir l'argent?
Troisièmement, une question plus générale: Y a-t-il
eu des études pour montrer quelle a été la contribution de
la SDI aux entreprises sur une base d'évaluation de
coût-bénéfice, d'évaluation... Il y a maintenant
$300 millions que le gouvernement a engagés dans la SDI; c'est une somme
considérable, $300 millions en cinq ans ou six ans, à peu
près. Je pense qu'il serait opportun qu'on sache si ces $300 millions de
fonds publics rapportent suffisamment et quelle est, en général,
l'expérience de la Société de développement
industriel à cet égard.
Je vais en rester là pour tout de suite et je pourrai revenir
avec des questions plus particulières un peu plus tard.
M. Tremblay: Sur ce dernier point, nous avons entrepris une
étude approfondie de tous les programmes qu'administre la
Société de développement industriel, justement pour
établir si ces programmes sont adaptés aux besoins des
entreprises. Nous avons la ferme intention de modifier ces programmes s'ils ne
répondent pas aux priorités du gouvernement, qui sont d'activer
les activités et les investissements des petites et moyennes entreprises
et de favoriser le développement industriel sur une base
régionale. Donc, cette étude est en cours et elle va nous
permettre de formuler des suggestions pour des modifications à la loi
20, la Loi de l'aide au développement industriel du Québec.
D'autre part, je dois dire que, sans attendre ces modifications, nous
avons demandé à la Société de développement
industriel de se préoccuper des effets d'entraînement des
subventions qu'elle accordait, de manière à s'assurer que les
entreprises qui bénéficient de ces subventions accordent une
préférence de sous-traitance et d'achat aux entreprises du
Québec. Nous avons demandé à la SDI de fournir les
renseignements nécessaires aux entreprises subventionnées pour
qu'elles puissent accorder ces contrats de sous-traitance et ces contrats
d'achat ici même, au Québec. Nous attendons évidemment la
confection de l'index des produits fabriqués au Québec pour
accroître cet effort de la part de la SDI parce que, d'office, toutes les
entreprises subventionnées recevront cet index et seront invitées
à s'en servir pour effectuer des achats au Québec.
D'autre part, nous entendons confier à la Société
de développement industriel l'administration du fonds de relance
industrielle que nous allons créer dans les prochaines semaines, lorsque
le projet de loi sera adopté par l'Assemblée nationale.
L'ensemble de ces projets est à l'étude présentement, de
manière à nous permettre de faire les modifications voulues
à la loi.
En ce qui concerne les questions techniques de répartition des
montants et l'explication de ces montants pour chacun des programmes, je
demanderais à M. Labonté de fournir le renseignement.
Concernant le mécanisme comme tel de la prise en charge, la
société absorbe une partie des coûts de l'argent
emprunté par les entreprises. Les $151 millions cumulatifs que vous
voyez, ce sont des emprunts effectivement faits par les entreprises et nous
absorbons, en fin d'année, conditionnellement à ce que
l'entreprise réponde aux conditions reliées à la
subvention, une partie des coûts de l'argent. A ce moment-là, pour
vous donner un exemple assez précis, une entreprise vient chez nous,
nous quantifions la subvention comme telle ou le rabais d'intérêt
en regard de l'investissement que l'entreprise fait et nous établissons
une période de déboursement qui peut varier de trois à
cinq ans.
A chaque année du déboursement, il y a des conditions
à remplir en termes d'impact soit interindustriel, d'achat de machinerie
et d'équipement au Québec, d'achat de biens et de composantes au
Québec, l'engagement d'entrepreneurs, d'in-
génieurs, de services de publicité
québécois, d'achat de primes d'assurance de compagnies dont le
siège opérationnel est au Québec, de la place des
francophones au niveau des cadres et de la direction.
Chaque aide, en termes de subvention, est assortie de ces conditions.
Nous déboursons, sur une période de quatre ou cinq ans, selon la
performance, jusqu'à un certain point, de l'entreprise.
Vous remarquerez aussi que, quand on parle d'interventions ou
d'activités au niveau de $300 millions de la société, que
$171 millions de cela sont des prêts, c'est-à-dire que c'est un
portefeuille de prêts qui nous sont remboursés. Les revenus
estimés ou les entrées de fonds estimées pour
l'année 1977 sont de l'ordre de $22 millions et cet argent est
reprêté.
Votre deuxième question, au sujet du taux d'intérêt
de 12% dans le programme C, il s'agit, bien entendu, à ce moment, du
fait que la SDI est un prêteur de dernier recours, l'activité dans
ce domaine est beaucoup moindre qu'elle était dans le passé,
parce qu'il y a quand même eu un certain nombre d'entreprises qui ont
été créées, depuis plusieurs années, du type
de la Société des Investissements Desjardins, le SDI, de Roynat,
qui a beaucoup plus d'activités, de la BSD, dont c'est le rôle, au
niveau industriel comme au niveau commercial, et nous sommes des prêteurs
de dernier recours. Par contre, nous avons une politique interne de la
société en vertu de laquelle nous prêtons directement
à un client qui est déjà un client de la
société. On a même, là-dedans, des reliquats de
l'ancien Office de crédit industriel qui avait été
créé en 1968. A ce moment, le client est déjà chez
nous, on connaît son dossier. Le cheminement de son dossier est beaucoup
plus rapide que de l'envoyer frapper à une autre porte pour obtenir les
fonds nécessaires.
Dans d'autres cas, nous demandons une attestation de la part de la
société qu'elle n'a pu obtenir des fonds, nous vérifions
ensuite auprès de certaines institutions financières si elle n'a
pas obtenu les fonds nécessaires, et s'il s'agit de prêts
risqués. De là à dire qu'il faudrait avoir des taux
d'intérêt beaucoup plus élevés, nous pensons que le
rôle de la société, dans le programme C, est quand
même d'assurer la continuité de certaines entreprises qui ont des
possibilités de rentabilité et des possibilités de
prolonger la vie je n'ai pas dit la survie de ces
entreprises.
M. Raynauld: M. le Président, les prises en charge, ce
serait peut-être plus exact d'appeler cela des subventions.
M. Tremblay: Oui, c'est une subvention, il ne faut pas se le
cacher. C'est une subvention conditionnelle.
M. Raynauld: C'est une subvention conditionnelle. On s'entend
là-dessus.
Est-ce que les aides que vous apportez sont surtout à des
entreprises nouvelles ou à des entreprises existantes? Comme en ce qui
concerne, par exemple, le capital-actions ou bien les prêts, est-ce qu'il
y a une distribution de l'action de la SDI qui pourrait être faite
suivant cette catégorie? Et ensuite, est-ce qu'il y aurait une
distribution il y en a peut-être une, je m'excuse, je pensais
à la taille des entreprises, non, je pense qu'il n'y en a pas
selon la taille des entreprises, si c'était possible? Et,
dernière question, plus particulière, il y a ici une distribution
des chiffres cumulatifs, des prêts, des prises en charge et du
capital-actions par industrie. Etant donné qu'une des choses
importantes, un des programmes importants, c'est le programme A, qui se
rapporte à l'innovation, on s'attendrait de voir des actions dans des
industries qui seraient peut-être à contenu technologique un peu
plus élevé. Pourtant, je vois que la distribution est pas mal
faite en fonction de la structure actuelle de l'économie du
Québec. Je ne dis pas cela pour faire une critique, parce que j'ai
toujours pensé, en ce qui me concerne, que les industries, quand on en
vient à ces affaires, ce n'est pas un concept très utile, ce sont
des entreprises qu'on aide. Il peut y avoir des industries très
progressives, très innovatrices, dans un secteur retardé, comme,
inversement, il peut y avoir des entreprises retardées et très
peu progressives dans des secteurs de pointe. Je ne dis pas cela en termes de
critique. J'aurais aimé avoir peut-être une répartition un
peu différente pour faire ressortir ce caractère innovateur de la
SDI et de l'action...
M. Tremblay: Si vous regardez la répartition des projets
dans le tableau 6, il y a effectivement une concentration dans des industries
comme les produits métalliques, la machinerie, les appareils et le
matériel électriques, qui ont reçu les plus grosses
subventions et qui sont des industries à plus haute productivité
que d'autres industries comme le cuir ou le tabac, ou le vêtement ou les
produits du bois.
De sorte que je pense qu'il y a même dans la ventilation des
projets une indication que ces subventions ont été
dirigées vers les industries à plus haute
productivité.
M. Raynauld: Les produits du bois, c'est l'industrie où la
productivité est la plus faible dans toute la province de Québec.
Les aliments et boissons, ce n'est pas particulièrement...
M. Tremblay: Oui, mais le montant pour les produits du bois n'est
que de $225 000, alors qu'on retrouve des montants de $25 millions, $13
millions et $19 millions.
M. Raynauld: Je regardais les montants cumulatifs, au 31 mars
1977. Ce n'est pas le même tableau qu'on regarde.
M. Tremblay: J'ai le tableau 6, pour la dernière
année.
M. Raynauld: Je ne regardais pas la dernière année,
je regardais les montants cumulatifs, c'était le tableau 5 que je
regardais.
M. Tremblay: M. le Président, non. Il faut penser que le
cumulatif au 31 mars 1977 regroupe tout ce qui s'est fait depuis 1968 à
l'Office de crédit industriel. A ce moment, c'était
réellement du crédit à de petites et moyennes entreprises
qui avaient de la difficulté à obtenir des fonds ailleurs.
Il faut penser aussi que, dans tous les secteurs, il y a un certain
nombre d'entreprises qui répondent aux quatre critères
d'admissibilité de la SDI en termes de technologie moderne, en termes de
productivité, en termes de salaires et en termes de ce que nous appelons
l'exportabilité. Mais quand vous parlez de chiffres cumulatifs, cela
regroupe aussi bien les programmes A, B, C et E. A ce moment, dans le programme
C, par exemple, c'est beaucoup plus traditionnel. Dans le programme B, la
rationalisation des secteurs aussi se retrouve au niveau traditionnel du
textile, du vêtement, du meuble, etc.
Pour la question en fonction de nouvelles entreprises ou entreprises
existantes, je n'ai pas le chiffre précis. L'étude a
été faite à la direction générale de la
recherche et de la planification, l'an passé, pour donner ces
proportions. Mais je dirais à peu près 50-50, sans me tromper
trop, un projet d'expansion ou une nouvelle implantation.
En ce qui touche l'envergure des interventions de la
société, la moyenne pondérée des interventions en
1976/77 a été de $182 500. Cela veut dire qu'on touche quand
même de la PME ou de la moyenne entreprise. Je dis bien la moyenne
pondérée, parce qu'un seul investissement, à un certain
moment, je pense à 1975, par exemple, où il y avait une prise
à charge de $18 millions pour SIDBEC, fausse un peu l'équilibre
des statistiques. Je dis moyenne pondérée en enlevant quelques
gros dossiers, et l'intervention de la SDI a eu tendance à baisser. Si
je recule à 1974/75, on était dans l'ordre de $350 000; en
1975/76, on était dans l'ordre d'à peu près $300 000;
cette année, c'est $182 000. Cela veut dire que notre clientèle
privilégiée est encore la PME.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Richmond.
M. Brochu: Merci
Le Président (M. Laplante): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Dans le chiffres dont on dispose dans le document du
ministère, on constate, au tableau 3, que si on regarde les prêts
au taux du marché, 41 des prêts sur 49 sont dans Québec et
Montréal. Si on regarde les prises en charge, 132 sur 158 sont dans
Québec et Montréal. On peut continuer la proportion un peu
partout comme cela, c'est entre 80% et 85%, soit en termes de quantité
de prêts, soit en termes de montants en argent, que ce soit pour les
prêts, les prises en charge, le capital-actions ou autre chose, c'est le
même ordre de grandeur. Quand on constate ceci, j'aimerais poser quelques
questions. Est-ce qu'on pourrait avoir la liste des demandes d'aide par
région, au niveau des demandes d'aide? Cela, c'est ce qui est
accepté. J'aimerais également savoir combien de bureaux
régionaux vous avez pour informer les différentes entreprises des
services que vous offrez ou des disponibilités, de l'aide que vous
offrez. Ces questions, évidemment, s'adressent plutôt directement
au responsable.
J'aurais une question directe au ministre. Où en est rendu le
projet ou l'idée d'une société de réorganisation
industrielle, qu'on l'appelle sous différents noms, qui est incluse dans
notre programme politique; peu importe, peu me chaut le nom, mais la
réalité, où en est-elle?
M. Tremblay: II est bien évident qu'on retrouve, en fait,
132 dossiers sur 158 au niveau des prises à charge; cela reflète
tout simplement la distribution géographique des entreprises au
Québec et la SDI est un organisme qui répond quand même
à la demande, c'est-à-dire qu'elle répond à des
demandes d'aide financière et, à ce moment, les demandes nous
viennent soit d'entreprises existantes, d'entreprises qui s'installent dans ces
régions au Québec. C'est fonction de la distribution.
En ce qui touche la liste des demandes par région, nous publions
la liste dans le rapport annuel, chaque année, des entreprises qui ont
reçu une assistance financière sous forme de prise à
charge conditionnelle.
La loi ne permet pas de publier, d'abord, les demandes refusées
ou acceptées dans les autres programmes de la SDI, c'est-à-dire
que nous publions seulement la liste des entreprises qui reçoivent une
subvention. Nous ne publions pas la liste de nos prêts, par exemple, ou
la liste de nos participations au capital-actions et c'est en vertu de
l'article 51 de la loi qui nous oblige à la confidentialité.
M. Marcoux: J'ai bien compris. Je n'ai pas demandé les
noms et les montants par entreprise. Je voudrais savoir le nombre de demandes
d'aide par région. Il s'agirait d'ajouter une colonne à votre
tableau. On a la suite, ce qui est accordé et à quel titre c'est
accordé. C'est très clair, mais, au niveau des demandes d'aide,
vous les avez certainement par région. Est-il possible d'avoir ce
renseignement?
M.Tremblay: II serait possible de vous le fournir l'année
prochaine. Il y a un certain nombre de niveaux dans une demande d'aide, un
appel téléphonique, en fait, ce qu'on refuse au
téléphone, c'est une demande d'aide, ou l'application formelle
qu'on reçoit et qui est refusée.
M. Marcoux: Je veux être bien clair. Ce sont des demandes
formelles d'aide.
M. Tremblay: Nous pouvons vous donner immédiatement le
nombre de refus durant l'année, par région, et le nombre de
demandes acceptées.
Nous pouvons faire ce recensement et le déposer lors de la
prochaine séance de la commission.
M. Marcoux: Avez-vous des bureaux régionaux? M.
Tremblay: Pas comme tels, en fait...
M. Marcoux: Je sais que vous n'en avez certainement pas dans les
régions excentriques.
M. Tremblay: On en a à Québec et à
Montréal seulement.
M. Marcoux: Ils n'ont certainement pas de numéros de
téléphone, mais où sont-ils?
M.Tremblay :A Québec et à Montréal
seulement. L'effectif de la société est divisé à
peu près en deux entre Montréal et Québec. Bien entendu,
tous les officiers de la SDI sont très mobiles et peuvent se rendre dans
les régions sur demande, n'importe quand. Il faut penser aussi que vous
avez, dans les régions, ce que j'appelle l'équipe de vendeurs de
la société qui est composée des commissaires industriels
qui nous amènent leurs clients, des délégués
régionaux qui nous amènent continuellement des clients.
La SDI comme telle n'a pas, en fait, de vendeur. Elle vend ses services
à des gens qui font la vente des services de la SDI.
M. Marcoux: Mais cela n'entre pas dans vos priorités ou
dans vos projets d'avenir d'installer des bureaux régionaux ailleurs
qu'à Québec et Montréal?
M. Tremblay: Comme je l'ai dit hier soir, nous souhaitons que les
quatorze bureaux régionaux puissent être le point de contact
unique des organismes d'aide à la petite et à la moyenne
entreprise dans les régions. C'est notre intention d'inclure dans ces
bureaux uniques des représentants de la SDI, comme des
représentants des organismes fédéraux. Nous sommes
à faire les contacts nécessaires avec les organismes
fédéraux et avec la SDI. Ceci va se faire relativement rapidement
pour que nos bureaux régionaux soient des diffuseurs de l'information
des programmes d'aide qu'offre la Société de développement
industriel.
Je souhaiterais pour ma part que, dans quelques années, on puisse
avoir une répartition peut-être un peu plus
régionalisée de l'aide de la SDI. Evidemment,
présentement, ces aides et ces subventions reflètent la
distribution géographique existante des entreprises, mais si on veut
modifier cette répartition géographique, nous nous attendons que
la SDI ait une attitude "agressive" vis-à-vis de ces aides aux
entreprises situées dans les régions
périphériques.
Le Président (M. Laplante): Programme 5,
adopté?
M. Tremblay: Non, je voulais, j'aurais...
Le Président (M. Laplante): C'est parce qu'il est 13
heures; si vous avez d'autres questions, nous ajournerons...
M. Tremblay: II y avait une question qu'avait posée le
député concernant la Société de
réorganisation industrielle. Evidemment, nous en traitons au programme
2, mais j'aimerais dire rapidement que j'ai donné mandat à un
comité d'études, à l'intérieur de la direction
générale de la recherche et du développement,
d'établi ries grandes fonctions que nous voulons accorder à la
Société de réorganisation industrielle, regarder aussi les
relations que cette société aura avec la Société de
développement industriel, établir le type d'interventions qui
seront possibles et souhaitables de la part de cette société,
établir le niveau de budget que nous devrons solliciter de la part du
Conseil d u trésor, de sorte que nous avons un comité de travail
qui est en train de faire toutes ces études de prospection et nous
croyons pouvoir en discuter au cours du mois de juin au comité
interministériel pour le développement économique.
Le Président (M. Laplante): La séance est
ajournée sine die. Je reconnaîtrai, à la prochaine
séance, le député de Laprairie.
(Fin de la séance à 13 h 1)