Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, April 23, 2024
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Vol. 47 N° 65
Étude des crédits budgétaires du ministère de la Sécurité publique
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15 h (version non révisée)
(Quinze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Bachand) :Bonjour, tout le monde. À l'ordre, s'il vous plaît! Et bon
après-midi. La commission reprend ses travaux. Nous sommes réunis afin de
procéder à l'étude du volet Sécurité publique des crédits budgétaires du
portefeuille Sécurité publique pour l'exercice financier 2024-2025. Une
enveloppe de 3 h 15 min a été allouée pour l'étude de ces
crédits. Avant de débuter, M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme...
Le Secrétaire : ...Boivin-Roy
(Anjou-Louis-Riel) est remplacée par M. Lemay (Masson); M. Lemieux (Saint-Jean)
est remplacé par Mme Guillemette (Roberval); et M. Zanetti (Jean-Lesage) est
remplacé par M. Fontecilla (Laurier-Dorion).
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Comme vous le
savez, nous allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs
d'environ 20 minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux voix
sera effectuée à la fin du temps qui est alloué à l'étude de ces crédits. Il me
fait plaisir de céder la parole à Mme la députée de Westmount-Saint-Louis pour
un premier bloc de 19 min 45s. Mme la députée, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup, M. le Président. Bonjour, M. le ministre. Bonjour, collègues, et
bonjour à l'armée qu'ils déplacent pour la Sécurité publique. On est contents
d'échanger avec vous lors des crédits budgétaires pour cette année.
Je commence tout de suite, M. le ministre.
Je souhaite parler de la Sûreté du Québec et la demande d'effectifs. Moi, je
souhaite savoir combien de postes supplémentaires la SQ vous a demandé l'an
dernier.
M. Bonnardel : Oui. Bien, Mme
la députée, permettez-moi juste, quelques secondes, de saluer toutes les
équipes de la Sûreté du Québec qui sont ici, Mme Beausoleil en tête, le Bureau
du coroner, l'UPAC, M. Gaudreault, le BEI, la RACJ, Denis, qui est là, les
libérations conditionnelles et toute l'équipe du ministère de la Sécurité
publique qui est avec moi, qui est avec moi aujourd'hui.
Donc, oui, bien, on a fait,
nécessairement... avant le budget, voilà quelques mois déjà, Mme Beausoleil et
moi, on a fait le tour, on a fait le tour, là, donc, des besoins additionnels
de la Sûreté du Québec pour les prochaines années. Où est-ce qu'on pouvait...
où est-ce qu'on pouvait regarder, là, comment on pouvait améliorer, donc, en
termes d'efficacité, en termes de... pas d'infra, là, mais côté équipements,
donc, les besoins du corps de police.
Alors, il y a des annonces qui se feront,
là, je ne peux pas vous dévoiler complètement, là. Vous me posiez la question,
lors du p.l. no 50, à savoir : Est-ce que vous pouvez m'énumérer les sommes?
On n'ira pas là complètement, aujourd'hui, parce que je ne veux pas, excusez le
terme anglo, là, «scooper», «scooper» ces annonces, mais vous comprendrez que,
comme tous les corps de police, bien, surtout notre police nationale, il y a
des besoins, des besoins spécifiques qu'on va... qu'on va... qu'on va annoncer
bientôt.
Mme Maccarone : Ça reste que
ma question est quand même précise. Moi, je voulais savoir combien de postes
supplémentaires ils vous ont demandés l'an dernier...
M. Bonnardel : La... Je vais
vous donner des chiffres du côté de l'École nationale de police, juste pour que
vous puissiez mesurer. Vous le savez, là...
Mme Maccarone : ...les postes
supplémentaires que la SQ vous ont demandés l'année passée.
M. Bonnardel : Je ne peux pas
vous donner cette info-là, là, sur les postes supplémentaires. Vous parlez en
termes d'effectifs, patrouilleurs ou autres, là?
Mme Maccarone : Oui. Bien,
est-ce que peut-être... est-ce que vous pouvez dire combien de ces demandes...
combien est-ce qu'elle a eu d'effectifs autorisés? Est-ce que ça, ce
chiffre-là, vous avez?
• (15 h 30) •
M. Bonnardel : Bien, ce sont
des discussions que nous avons entre l'état-major et le ministère. Moi, ce que
je peux vous dire, c'est, vous le savez, de toute façon, là, l'École nationale
de police, on a augmenté le financement pour passer de 650 à 1000 recrues
formées, et, là-dessus, bien, sur les cohortes de plus ou moins 108, la Sûreté
du Québec, si on part pour l'année scolaire, l;a, 2023-2024, à partir du 16
octobre, la Sûreté du Québec avait 38 recrues dans ça, dans la cohorte. Elle en
avait 40, donc, officiellement, après ça... bien, c'est 38 tout le temps, ou à
peu près. Ils ont, nécessairement, là, pourvu pas mal tous ces postes, là, à
90 % et plus.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
ça, la question, mais... merci pour les informations, mais ce n'est vraiment
pas ça, la question. Moi, je souhaite savoir, parce que je souhaite avoir la
différence entre le nombre d'effectifs autorisés et le nombre d'effectifs
autorisés qui sont en poste actuellement, parce que je souhaite avoir une
explication en ce qui concerne la différence entre les effectifs autorisés qui
ont été demandés, qui ne soient... Parce qu'on sait qu'ils ne sont pas tous en
poste. Ça fait que c'est ça que je souhaite mieux comprendre, parce qu'il y a
une différence entre ceux qui étaient autorisés puis ceux qui étaient... puis
ceux qui sont actuellement en poste.
M. Bonnardel : C'est des
informations, comme je vous l'ai mentionné, là, qui sont de nature privée,
entre la Sûreté du Québec, son état-major puis le ministère de la Sécurité
publique. Moi, ce qui importe, pour moi, c'est qu'on soit capable, avec
l'annonce qu'on a faite l'année passée avec l'École nationale de police... je
vais dire compenser, si je peux le dire ainsi, là, les départs à la retraite ou
les démissions pour des raisons x, et de s'assurer que, sur un horizon de cinq
ans, bien, on remplace les policières, policiers, là, qui désirent quitter,
donc, puis d'avoir un nombre de policiers adéquat qui va assurer, exemple, la
sécurité des 1043 municipalités, avec lesquelles nous avons une entente du côté
de l'UMQ, et de la FQM.
Mme Maccarone : Mais je ne
comprends pas pourquoi que vous dites que c'est de l'information qui est...
parce qu'il faut quand même bâtir un budget, puis, pour bâtir un budget, on
doit savoir le nombre d'effectifs qui sont en poste.
M. Bonnardel : ...prébudgétaire,
en tout respect, là, je ne commencerai pas à énumérer le processus
prébudgétaire de la Sûreté du Québec avec vous, là, je m'excuse, là, mais je ne
peux pas vous donner l'ensemble de l'oeuvre, là, excusez de le dire ainsi, là.
Nous, on regarde selon la volonté de la Sûreté du Québec de nous... de ce que...
15 h 30 (version non révisée)
M. Bonnardel : ...de ce qu'eux
ont travaillé, ce qu'eux, ils ont déterminé important, si je peux le dire, dans
un ordre de gradation x, y. Nous, on prend ça par la suite, puis on évalue...
on évalue la situation, puis on pose des questions, là.
Mme Maccarone : Oui, mais je
reviens, M. le ministre, parce que, sans nous dire combien vous avez autorisé,
combien qu'ils ont demandé puis combien qu'ils en ont eu, ça va être très
difficile d'avoir une discussion en ce qui concerne le budget pour la SQ parce
qu'on va procéder... Prochaine question, ça va être en lien avec les heures
supplémentaires. Ils font des demandes pour avoir des effectifs parce qu'ils
sont en pénurie de main-d'œuvre. Vous, vous êtes en train de bâtir un budget
basé sur cette demande, vous devez faire des autorisations. Moi, je souhaite
vraiment savoir la différence entre les effectifs autorisés et le nombre de
personnes qui sont en poste actuellement pour avoir une détermination pour ma
prochaine question.
M. Bonnardel : ...mentionner,
les demandes budgétaires, ça reste des demandes budgétaires qui vont... qui
sont de nature privée entre le ministère et l'état-major de la Sûreté du
Québec. Si je vais de l'autre côté, je vous l'ai mentionné, rapidement, j'ai
fait un constat, un état de situation quand on a rencontré les principaux corps
de police à mon arrivée et le constat a été le même : On se doit d'augmenter
les cohortes à l'École nationale de police pour être capable de répondre aux
besoins des différents corps, que ce soit la police nationale ou autre, parce
que nous aurons des départs et nous aurons des départs à la retraite ou des
démissions. Donc, il fallait augmenter ça. Puis le financement, on l'a eue, et
c'est pour ça qu'on est persuadé que, sur un horizon de cinq ans, on va être
capable de compenser ces besoins importants.
Mme Maccarone : Pouvez-vous
nous dire, en termes de temps supplémentaire, l'an dernier, plus de 1,7 million
d'heures supplémentaires ont été faites à la SQ, combien ça représente en argent,
ces heures supplémentaires?
M. Bonnardel : Ah! Bien, je n'ai
pas ces chiffres en termes... en termes de... de millions de dollars, mais il
faut comprendre, là, que, vous le savez, là, feux de forêt, sinistres,
inondations... on envoie des policiers et des policières partout sur le
territoire lors de situations tragiques majeures. Donc, il est normal que nous
ayons des besoins... des besoins avec ces policiers et policières et que,
nécessairement, eux puissent répondre aux catastrophes demain.
Mme Maccarone : Mais ce n'est
pas ça, la question. J'ai... Je ne nie pas qu'on a un besoin, je sais que très
clairement que nous avons un besoin. Moi, ce que je souhaite savoir, on est en
crédits budgétaires : Combien que ça représente en argent, ces heures
supplémentaires, 1,7 million d'heures? Ça doit être budgété quelque part.
Il doit y avoir une ligne quelque part pour ça parce que c'est quand même assez
monumental comme chiffre.
M. Bonnardel : Ah! bien, je
ne nie pas... je ne nie pas qu'il n'y a pas des heures supplémentaires payées,
là, c'est normal. Et il y en a, des heures supplémentaires payées, dans tous
les corps de police. Sur la Sûreté du Québec, il y en a nécessairement dû aux
situations que nous avons... nous avons vécues, principalement les catastrophes
l'année... l'année dernière. Et, si j'ai l'information, là, dans les prochaines
minutes ou autre, là, je vous donnerai ça.
Mme Maccarone : Ça fait que,
pendant que vous êtes en train de faire les recherches pour ceci... La raison
de la question, c'est parce qu'on est en train de payer... Je ne comprends pas
pourquoi qu'on n'est pas en train de combler les effectifs autorisés. Un
chiffre qu'on n'a toujours pas, qui est quand même dit. On est en crédits
budgétaires, mais on se fait dire que c'est privilégié. Mais vous paierez moins
de temps supplémentaire si vous avez le nombre d'effectifs autorisés en poste.
Puis il y aura des bénéfices nets en ce qui concerne la santé de nos policiers.
Ils vont être moins brûlés, ils vont avoir moins de risque de blessures au
travail, ils vont avoir le temps pour faire leur formation. On a parlé
pleinement, lors du débat du projet de loi 14, que la formation, c'est
quand même le nerf de la guerre pour nos policiers. Puis ils souhaitent le
faire, le requalification, mais ils ne peuvent pas aller faire la... faire
cette formation, la requalification, parce qu'ils sont toujours en train de
faire des heures supplémentaires. C'est gagnant-gagnant. Alors, pourquoi pas
combler les effectifs autorisés pour assurer qu'on a moins de temps
supplémentaire?
M. Bonnardel : Il y a un
équilibre, il y a un équilibre à trouver sur le nombre de policiers. On est
dans un contexte de négociation de conventions collectives, mais on en
convient... Je vais faire attention à ce que je vous dis, mais je vous le
répète, suite aux demandes de la Sûreté du Québec qu'ils nous ont fait voilà
quelques mois déjà, mais on prend... on prend ce qui est... ce qui est... ce
qui est important pour eux, pour nous, d'être capable de financer. Puis, vous
le verrez dans les prochaines semaines, là, il y a les... il y a des annonces
qui seront faites, là, pour combler certains besoins du côté de la Sûreté du
Québec, suite nécessairement aux événements malheureux que nous avons... nous
avons vu l'année passée.
Mme Maccarone : Nous avons
remarqué que la SQ a augmenté sa flotte de véhicules, M. le ministre. Au 28 février
2023, c'était quand même 3 226. Au 29 février 2024, c'était rendu à 3 812.
C'est une augmentation de 586 véhicules. Toutefois, le nombre de véhicules
qui ont plus de 200 kilomètres ou sept ans d'usure a aussi augmenté.
Alors, ça a changé. Depuis l'année passée, c'était 305 et là on est rendus à...
Mme Maccarone : ...416.
Or, la SQ prévoit remplacer seulement 340 véhicules. Pourquoi pas le 416
s'ils sont déjà rendus au critère de 200 000 kilomètres ou le sept
ans d'usure?
M. Bonnardel : ...une
réponse pour la question juste avant, là. On est à 86 postes du plein
emploi du côté de la Sûreté du Québec, 86 postes, là, du plein emploi.
Alors, de l'autre côté, bien oui, il y a des demandes. Il y a les demandes
spécifiques qui sont faites pour les véhicules. On a vécu une situation pendant
la pandémie extrêmement difficile due à l'approvisionnement des, excusez de le
dire ainsi, là, des «chips» qui étaient sur les véhicules et la majorité de ces
véhicules, que ce soit motoneiges ou autres, motos, autos, camions. On avait
énormément de difficultés, donc, à s'approvisionner. L'École nationale de
police vivait la même chose parce que la Sûreté du Québec ou les autres corps
de police devaient amener leurs véhicules à 200 000, 225 000,
250 000, 275 000 kilos. Donc, on a vécu... Pas une crise
parfaite, là, mais ou à peu près, là, entre... entre 2020 et aujourd'hui, puis
là on retrouve tranquillement un équilibre. Mais le défi, ce n'est pas de faire
rouler non plus nos patrouilleurs dans des véhicules à 350 000 kilos,
là, on s'entend, là. C'est important d'avoir un entretien, un entretien
régulier. Puis au-delà du fait que certains véhicules peuvent avoir atteint, on
va dire, le niveau de vie idéal, là, bien, la prévention va rester la bonne, à
savoir de bien entretenir ces véhicules.
Mme Maccarone : Le 86 à temps
plein, ça, c'est des patrouilleurs?
M. Bonnardel : Oui.
Mme Maccarone : Oui,
merci. Nous avons aussi abordé la question 151, les prévisions
d'acquisition des véhicules pour les cinq prochaines années. Et vous nous avez
répondu que cette donnée n'était pas disponible. Pourquoi vous ne faites pas
cette prévision? Suite à ce que nous venons d'échanger en ce qui concerne les
véhicules qui ne sont peut-être pas dans un état où on souhaite que nos
policiers utilisent, est-ce que vous avez limité vos budgets d'acquisition de
véhicules? Pourquoi qu'on ne fait pas cette prévision?
M. Bonnardel : ...du
Québec est autonome, autonome dans ses décisions face à... face aux changements
ou aux achats possibles qu'elles ont à faire pour leur flotte de véhicules, que
ce soit pour le groupe tactique d'intervention, que ce soit pour tout ce qui
est maître-chien, plongeur ou autre, ou autre, ou autre, là. C'est
Mme Beausoleil, son état-major, là, qui a toute l'autonomie nécessaire
avec les budgets qu'elle a pour, par la suite, préparer... préparer sa vision
sur un horizon de deux, trois, quatre à cinq ans.
Mme Maccarone : Ça fait
que c'est la SQ qui décide. Est-ce que ça veut dire qu'il y a quand même un
estimé de quand est-ce que vous allez être conforme au niveau de votre flotte?
M. Bonnardel : Bien non,
mais ça, comme je vous ai mentionné, là, on a vécu une situation, un cocktail
un peu particulier, sinon parfait, une tempête parfaite durant les quatre
dernières années dû à l'approvisionnement qui était extrêmement difficile pour
tous les corps de police, là. Ce n'était pas juste la Sûreté du Québec, là.
C'était le SPVM à Montréal, c'était tous les autres corps qui avaient de la
misère, donc, à remplacer leurs véhicules, leurs véhicules qui arrivaient dans
un horizon de fin de vie, là. On parle de plus ou moins
250 000 kilos. Donc, il y a un rattrapage. Il y a un rattrapage
nécessairement à faire. Donc, dans ces conditions, je le répète, là, le but, ce
n'est pas de faire rouler des patrouilleurs dans des véhicules de 350 000,
mais c'est de s'assurer que si on arrive à un niveau x, bien qu'on... que la
prévention soit la meilleure des solutions, donc, s'assurer qu'on entretienne
bien ces véhicules pour nos patrouilleurs.
• (15 h 40) •
Mme Maccarone : C'est le
fait qu'on a un rattrapage, mais on n'a pas de plan, on ne sait pas quand.
M. Bonnardel : Non, mais
ça, c'est de la microgestion, là. Ça appartient à la Sûreté du Québec, là. Je
vous le répète, là, eux, ils me font part de leurs besoins, puis je fais
entièrement confiance en Mme Beausoleil et son état-major pour s'assurer
que les patrouilleurs au Québec, les 8 000 employés, tous ceux qui
sont là, puissent avoir tous les outils pour être capables de bien faire leur
travail.
Mme Maccarone : ...une
question de confiance, c'est une question de planification. Encore une fois,
c'est des crédits budgétaires. Ça fait que, nous, on souhaite avoir des
réponses en ce qui concerne la planification. Ça engendre des coûts. Ça fait
que comment ces coûts vont être répartis et comment nous allons s'assurer que
nos policiers sont dans des véhicules qui sont conformes.
M. le ministre, je souhaite parler avec
vous par rapport à les salles de tir. Vous le savez sans doute, au moment qu'on
se parle, aucune salle de tir de la SQ n'est en fonction au Québec, aucune,
zéro. La SQ a fermé les huit salles de tir en 2023. Nous savons qu'il y a des
analyses qui doivent être faites concernant les métaux, en collaboration avec
les réseaux de santé. Ça fait qu'ils sont sans doute fermés pour des bonnes
raisons. Mais est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus là-dessus?
Quand est-ce qu'ils vont être très ouverts? Est-ce que les analyses sont
terminées? Comment ça fonctionne pour eux actuellement sur le terrain?
M. Bonnardel : On est
encore dans la microgestion de la Sûreté du Québec? Le défi, puis c'est une des
questions que nous avions, que nous avions soulevé maintes et maintes fois au
projet de loi no 14, c'est la qualification, les requalifications, donc,
des patrouilleurs de la Sûreté du Québec. Donc, là-dessus, je le répète, que
certains endroits de tir soient fermés ou non, ce qui est important pour moi
puis ce qui est important pour...
M. Bonnardel : ...Mme
Beausoleil, c'est de s'assurer que, lorsqu'on a besoin de requalifier... d'être
requalifié, donc, pour les tirs, bien... qu'on puisse... qu'on puisse faire...
qu'on puisse faire cette requalification dans un endroit convenu par la Sûreté
du Québec et qui est... qui est autorisée par la Sûreté du Québec.
Mme Maccarone : ...
M. Bonnardel : Mais ça, c'est
ça à la Sûreté... C'est de la microgestion, ça, Mme... Mme la députée, là. On
ne rentrera pas dans où est formé... où sont formés les patrouilleurs de la
Sûreté du Québec, là.
Mme Maccarone : Parce que, je
comprends, le ministre ne souhaite pas faire de la microgestion, mais on a
quand même la D.G. de la SQ qui est avec nous. Ça fait que, moi, il me ferait
plaisir de poser ma question directement à Mme... Mme Beausoleil. Moi, je
souhaite savoir quand est-ce que ces salles de tir vont être réouvertes puis
qu'est-ce qu'ils font actuellement, nos policiers. J'espère qu'ils ne sont pas
quelque part dans les champs en train d'utiliser des arbres pour faire la pratique.
Vous l'avez dit, la requalification, c'est important. La formation est
importante. Alors, qu'est-ce qu'ils doivent faire entre-temps si toutes les
salles de tir sont fermées? C'est un enjeu. Ils sont actuellement sur le
terrain, au quotidien, en train de nous protéger, et ça se peut qu'ils sont en
manque de formation puis requalification. Ça fait que qu'est-ce qu'ils font?
Quand est-ce qu'ils vont être réouverts? Est-ce qu'il y a quelque chose qui est
planifié pour ceci? Qu'est-ce qu'on fait entre-temps?
M. Bonnardel : Mme Beausoleil
va répondre à celle-là.
Le Président (M.
Bachand) :...le consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement. Alors, Mme
Beausoleil, d'abord, vous présenter, puis répondre à la question. Merci.
Mme Beausoleil (Johanne) : Merci.
Alors, Johanne Beausoleil, directrice générale de la Sûreté du Québec.
Pour votre question, effectivement, nos
huit salles de tir sont fermées pour... avec... On travaille avec la Santé dans
ce dossier-là, la Santé publique, pour faire des tests, qui ont eu lieu dans
les huit endroits qu'on a. On n'a pas encore les résultats complets. Il y a des
résultats qui sont vraiment parcellaires. Donc, il y a des tests de
ventilation, il y a des tests de... qu'on appelle le plomb, il y a des
prélèvements qui sont pris pour voir... pour la santé, évidemment, de nos
troupes.
Par contre, nous avons 18 sites qui
sont utilisés, qui sont possibles d'aller, tant à l'extérieur qu'à l'école...
par exemple, à l'École nationale de police du Québec. On peut aller tirer aussi
avec nos collègues à Québec. Il y a différents endroits. Puis il y a
l'extérieur, évidemment, qui est utilisé pour compenser pour ces endroits-là.
On n'a pas d'échéancier qui nous est
fourni par la Santé, donc on attend les résultats. Et ensuite de ça, bien, il
va falloir travailler, évidemment. On... Personne ne va être mis à risque.
Donc, on veut travailler avec la société... la SQI, donc la Société québécoise
des infrastructures, pour voir les travaux qui seront subséquents aussi, selon
les résultats du test aussi, je ne veux pas présumer, là, mais selon les
résultats des tests.
Mme Maccarone : Les
18 sites dont vous parlez, est-ce... ils sont situés où? Est-ce qu'ils
sont facilement accessibles pour les policiers pour...
Mme Beausoleil (Johanne) : Oui,
il y en a partout au travers la province, oui.
Mme Maccarone : Ça fait
qu'ils sont partout. Il n'y a pas des endroits particulièrement ciblés. Est-ce
qu'ils sont privés?
Mme Beausoleil (Johanne) : Non.
Bien, c'est des... Bien, il y a des endroits... il y a des endroits, par
exemple, avec l'armée, il y a des champs de tir, qu'on appelle, il y a... au
service de police de la ville de Québec, on peut utiliser... il y a l'École
nationale de police, comme je vous disais. Donc, il y en a 18 sites qu'on
appelle alternatifs.
Mme Maccarone : Est-ce que
ça, ça engendre des frais ou des coûts pour la SQ? Parce que, là, vous êtes en
train, je présume, de louer des espaces pour faire ceci?
Mme Beausoleil (Johanne) : Oui,
tout à fait.
Mme Maccarone : O.K. Mme
Beausoleil, pendant que je vous ai, maintenant qu'on est en échange, à moins
que le ministre, il n'est pas en accord, mais dans les crédits, l'année passée,
je vous ai posé une question, et je vais lire le verbatim par rapport à la
question. On parlait des vestes pare-balles l'année passée, et vous m'avez dit
que : «Là, on va s'asseoir à la mi-mai avec le syndicat pour évaluer les
nouveaux modèles sur le marché et voir qu'est-ce qui serait le mieux de façon
paritaire.» Je souhaite savoir est-ce que vous avez eu des échanges avec le
syndicat concernant les vestes pare-balles et ce qui était déterminé par les
plans pour les prochaines années? À moins que le ministre souhaite répondre.
M. Bonnardel : Je vais
répondre, puis ça va être un peu en lien avec ce que je vous ai dit tantôt.
Cela fait partie des demandes, des discussions budgétaires que nous avons eues
avec l'état-major de la Sûreté du Québec et le ministère. Donc, eux, ils
nous... ils nous font un état de situation. On regarde cet état de situation,
puis, par la suite, on prend des décisions pour être capables de répondre aux
besoins spécifiques des patrouilleurs ou autres de la Sûreté du Québec. Donc,
c'est des discussions budgétaires que nous avons déjà eues.
Le Président (M.
Bachand) :...Mme la députée.
Mme Maccarone : Ça fait
que... Bien, ça fait que, d'abord, ça veut dire que vous avez eu une rencontre
avec les syndicats pour parler de ceci. Parce que le ministre vient de dire, il
ne pouvait pas répondre par rapport à les centres de tir parce qu'il dit :
ça, c'est la microgestion, mais c'est lui qui répond par rapport à la veste
pare-balles. Ça fait que je ne sais pas qu'est-ce qu'est la définition entre
microgestion puis qu'est-ce qui n'est pas microgestion. Est-ce qu'il y a eu
quand même une rencontre avec les syndicats par rapport à leurs besoins?
M. Bonnardel : ...partie des
discussions prébudgétaires que nous avons eues. C'est pour ça que je vous
réponds...
M. Bonnardel : ...de la même
façon que je vous ai répondu tantôt, là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Vaudreuil-Dorion, pour une période de 13 min 10 s, s'il vous
plaît.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Laurier-Dorion, petite précision, s'il vous plaît. Donc, tout
d'abord, merci, M. le ministre, d'être ici, et je salue tout le personnel du
ministère de la Sécurité publique, ainsi que le personnel de la Sûreté du
Québec, Mme Beausoleil, merci beaucoup de partager cet après-midi avec nous.
M. le ministre, je veux commencer par les
suites de certains événements qui ont quand même suscité beaucoup d'alarmes,
d'inquiétudes publiques, là, à Montréal. À la sortie de la... de la pandémie,
vous allez vous en rappeler, il y a eu, en quelque sorte, plusieurs événements
violents sur l'île de Montréal, des coups de feu impliquant des jeunes, et même
des jeunes qui ont été tués. Vous avez pris un certain nombre de décisions à
ce... à ce moment-là, entre autres, d'augmenter le nombre de policiers et
policières pour l'île de Montréal. Je voudrais savoir, tout d'abord, d'une
part : Où est-ce que c'est rendu, cette dotation supplémentaire? Est-ce
que les policiers sont rendus au SPVM, et qu'est-ce qu'ils font plus
concrètement? Et, d'autre part, vous avez annoncé également des budgets pour
différents... différents projets de prévention, là. Quel est le bilan que vous
faites de cet... de cet ensemble de mesures?
M. Bonnardel : Bien, M. le
Président, si vous permettez, ça va prendre plus que deux minutes, là, pour
répondre à la question, là. Si on fait le portrait du... du financement de
Montréal, pour votre gouverne, là, quand on... Bien, on va diviser ça en trois
points, là : répression, prévention et organismes communautaires. Quand on
parle de répression, en 2018-2019, lors de notre... de notre arrivée, on
finançait, donc... Il faut bien comprendre, là, on ne finance pas les opérations
quotidiennes de la ville de Montréal, là, du SPVM, on finance des projets
pilotes, ou des escouades, ou des programmes, qui ont un début, qui ont une
fin, pour certains. On était à 11 millions, en 2018-2019, pour la
répression. En 2023-2024, on est à 75 millions, 75 millions. En
prévention, nous étions à zéro en 2018. Nous sommes à
11 600 000 $ en 2023-2024. Et pour les organismes
communautaires, nous étions à 1 500 000 $ en 2018. Nous sommes à
5 500 000 $, pour un total de 209 millions pour la portion
2018-2024.
Ce qui est important de savoir... oui,
2018, il y a eu une annonce pour être capables de supporter le SPVM, en termes
de policiers additionnels, pour combattre la violence armée sur le territoire
du SPVM... ce qui est important, et ce qu'on a signé avec la ville de Montréal,
c'est que ces 225 nouveaux policiers et policières, et le 225 millions,
n'étaient pas pour compenser des policiers qui partaient à la retraite ou qui
démissionnaient. Ça devait être des policiers additionnels, du 4 489 plafond,
là, du nombre de policiers que la ville de Montréal nous a donnés, comme
chiffre.
• (15 h 50) •
Ce qui est important de savoir... dernier
point, puis je vous reviens... je vous laisse reposer une autre question... les
cohortes, je reviens sur ce que j'ai répété à la députée de Westmount—Saint-Louis.
On s'est rendu compte rapidement que nous ne pouvions pas rester à 650 recrues
formées à l'École nationale de police. On devait augmenter à 1 000 pour
être capables de compenser puis de répondre, exemple, à la ville de Montréal
qui nous disait : Bien, nous, ça nous prend... on souhaite avoir 225
policiers de plus, vous nous les avez financés. Comment on va faire avec
l'école nationale? Pour vous donner un exemple, là, le SPVM, les cohortes à
l'École nationale de police, ce sont des cohortes de 108 recrues, réparties,
grosso modo, un tiers, un tiers, un tiers, grosso modo. Si je prends juste
l'année... l'année scolaire 2023-2024, à partir du mois d'octobre jusqu'à
aujourd'hui, le SPVM, à partir du 16 octobre, avait 32 places à l'École
nationale de police. Ils en ont pourvues 27. 20 novembre, il avait 32
places. Ils en ont pourvues 12. 8 janvier, 32 places; pourvues, 15.
12 février, 32 places; pourvues, 10. 18 mars, 32 places; pourvues, 7,
et, je termine, 22 avril, 32 places; pourvues, 11.
Donc, ils ont laissé libres 110 places à
l'École nationale de police. Il faut comprendre que ce ne sont pas des places
qui sont restées vides, là. On a pourvu ces places avec le terme qu'on utilise
à l'École nationale, qui sont des rangs naturels de classement, donc des gens
qui n'ont pas nécessairement une offre d'emploi, là, en bonne et due forme,
mais qui vont nécessairement avoir un travail lorsque la formation sera
terminée. Voilà.
M. Fontecilla : Très bien,
merci pour ces données-là. Mais, plus particulièrement, est-ce que... la
question que je me pose : Les mesures que vous avez prises, à ce
moment-là, pour contrer la flambée de violence à Montréal, est-ce que vous
croyez que ça a eu un effet sur...
M. Fontecilla : ...la... sous
cette problématique-là.
M. Bonnardel : ...en partant,
je pense que tout le monde convient... bien, tout le monde convient... tout le
monde qui suit un peu les opérations policières à Montréal, ont vu que suite
à... suite au financement de centaure, aux équipes que nous avons annoncées,
aux différentes équipes que nous avons annoncées, depuis 2018, les sommes que
je vous ai mentionnées là, il y a une baisse de 26 % en termes
d'événements liés aux armes à feu. Ce sont les données en février dernier que
le SPVM nous a... nous a données. Donc, ce n'est pas un combat gagné, là, c'est
un combat de tous les instants, la violence armée, que ce soit le crime
organisé, ou autres, j'ai souvent dit : Le crime organisé, ce combat, ça n'a
pas de frontières, ça n'a pas de frontières. C'est un combat qui est au-delà du
SPVM, au-delà de Laval, au-delà de Longueuil, et particulièrement encore plus
avec la Sûreté du Québec qui, dans son rôle, participe et accompagne, dont les
différents corps de police.
M. Fontecilla : M. le
ministre, les événements liés à l'utilisation d'armes à feu, ça implique des
armes à feu. Une bonne proportion, je crois savoir, vous allez m'en informer,
viennent de la contrebande. Quelles sont les actions que vous... Est-ce que
vous avez réussi à diminuer la contrebande d'armes à feu venant vers le Québec?
M. Bonnardel : Bien, il y a
eu des saisies, là. Je vais essayer de vous trouver les chiffres, là,
rapidement pour ce qui est du nombre de saisies.
Des voix : ...
M. Bonnardel : Bien, ce que
je vous... ça, c'est l'année... dernière année, donc l'année...
l'année 2023, on a 2921 armes qui ont été saisies sur le territoire
du Québec.
M. Fontecilla : On savait
qu'il était très facile pour les jeunes de se procurer des armes à feu via les
réseaux sociaux. Quelles actions vous avez entreprises pour empêcher
l'utilisation des réseaux sociaux pour le trafic d'armes?
M. Bonnardel : C'est un
combat... c'est un combat qui n'est pas simple, là. On a les équipes de
cyber... de cybercriminalité, cybersurveillance du côté de la Sûreté du Québec.
Est-ce qu'on peut attraper tous ces contrebandiers ou ces comptes spécifiques,
là, du dark Web qui nous permettent d'acheter, que ce soit par 3D ou autres, des
armes? Nos équipes... nos équipes participent à ce combat, là, que ce soit avec
la GRC, que ce soit avec l'Agence des services frontaliers, que ce soit avec
les services de police municipaux, principalement à Montréal, nécessairement,
et nos partenaires autochtones, côté... puis... bien, ce sont des partenaires,
les corps de police autochtones qui, pour nous, participent activement à ce
combat à la frontière, que j'ai mentionné maintes et maintes fois au ministre
Leblanc, qu'eux aussi ils devaient s'assurer de mieux protéger aussi la
frontière... la frontière Ontario, Québec, Canada, États-Unis, pour s'assurer
aussi que le transport d'armes entre la frontière se fasse... se fasse de moins
en moins. Parce que j'ai souligné au ministre que c'était pour moi inacceptable
de voir qu'on enlevait un certain nombre de policiers de la GRC pour protéger
la frontière.
M. Fontecilla : Est-ce que
vous êtes en mesure de nous informer, M. le ministre, des... des efforts
supplémentaires en termes des dotations policières? Est-ce qu'ils sont allés
surtout vers... par exemple, mettre davantage de policiers sur la rue,
patrouiller par exemple, très concrètement, patrouiller, ou plutôt vers des
équipes spécialisées du trafic d'armes, du contrôle sur les réseaux sociaux,
etc.? Où est-ce que... comment vous avez placé, distribué les proportions, là,
entre répression directement sur la rue ou des équipes spécialisées?
M. Bonnardel : Bien, c'est
ça, on a... mais on a quand même une équipe... une équipe formée, là, la
traçabilité des armes à feu, la cyber... la cyber... les services de
renseignement sont... comme je vous le disais tantôt, ils sont extrêmement
actifs sur les médias sociaux. C'est un combat de tous les instants, ça aussi,
nécessairement, on n'est pas capable de tous les attraper, mais on fait tous
les efforts, on met tous les efforts possibles. Puis ça, bien, c'est un combat
qui est réparti. Puis services de renseignement aussi, là, puis ça, c'était
pour moi important, je l'ai dit dès le début, quand j'ai rencontré Mme
Beausoleil, puis tous les autres états-majors, vous ne pouvez pas tous
travailler en silo, là, pas la SPVM d'un côté, puis moi, je ne partage pas
l'information avec la SQ, je ne touche pas à Laval, Longueuil, achalez-moi pas,
puis Québec non plus. C'est un défi de renseignements, le crime organisé, la
traçabilité des armes, le combat pour attraper... pour attraper ces bandits.
Donc, on a nécessairement aussi créé une équipe qui est... bien, s'assurer que
le renseignement puisse se faire en bonne et due forme entre les différents...
les différents partenaires policiers au Québec.
M. Fontecilla : Très bien. On
va aller du côté de la prévention, là. Vous avez entendu les questions de mon
collègue de Jean-Talon lors de la période des questions, là, sur le programme
de financement de l'équipe de concertation communautaire et de rapprochement du
SPVM. Vous allez m'expliquer la genèse de ce programme-là. Je crois que c'était
justement dans cette période de flambée des violences. Et oui, vous l'avez dit
maintes fois, c'était un projet pilote, vous...
M. Fontecilla : ...vous vous
attendez, de toute évidence, à ce que la... la ville de Montréal continue à
financer l'ensemble, 100 %, de ces... de ces projets-là, un programme de
prévention, mais vous avez décidé d'arrêter le financement en disant que c'est
un projet pilote. Mais si c'est un projet... tous les... tous les... toutes les
informations que nous... dont nous disposons nous disent qu'il était très
utile. Pourquoi, à part le fait d'être un projet pilote, avez-vous arrêté le
financement, est-ce strictement une décision budgétaire?
M. Bonnardel : Là, on va
rectifier certaines choses. J'ai entendu plein de commentaires sur ECCR et RÉSO
à Longueuil, là, puis la question tantôt m'a été posée par un de nos collègues,
là, du Parti québécois, puis la même question m'a été posée par la députée de
Westmount Saint-Louis voilà un mois déjà, là. Puis ça, c'est les ententes, ECCR
et RÉSO, les ententes qu'on a signés avec Longueuil et Montréal. Les deux
villes étaient au fait, au fait que c'était, et je l'ai lu tantôt, là, la mise
en place de ECCR et de RÉSO, la mise en place, pas pérenniser à vie, la mise en
place, dans un horizon de temps, du 1er avril 2021 et le 31 mars
2024. Personne, là, n'est tombé en bas de sa chaise, en se disant : Mon
Dieu! Ils ne financent plus. C'est marqué noir sur blanc, noir sur blanc.
L'ECCR, Montréal finançait comme 50/50. Donc, je l'ai répété, c'est
7,5 millions que Montréal a mis, que nous avons mis. Si Montréal souhaite
continuer, puis je pense que, sincèrement, que ça a bien fonctionné. Je l'ai
répété maintes et maintes fois, c'est à Montréal de pérenniser cette escouade
qui a été mise en place.
M. Fontecilla : ...M. le
ministre, qu'il vous appartient à vous, en tant que ministre de la Sécurité
publique, de continuer les initiatives qui ont bien fonctionné. Et d'après les
informations, encore une fois, ça a très bien fonctionné. Et la ville de
Montréal avec.... on n'est pas... on n'est pas ici devant la... la ville de
Montréal, on est devant... devant vous. Il y avait un bon projet, vous avez
décidé de... de ne plus financer, et ce projet est tombé à l'eau. Est-ce que
vous ne pensez pas que ça risque de mettre en... de fragiliser tous les efforts
de prévention que vous avez faits depuis... depuis la flambée de violence à la
sortie de la pandémie? C'est-à-dire en quelque sorte c'est de l'argent mal
dépensé. On a créé quelque chose, et ensuite on arrête de le financer, et puis
voilà, la problématique continue.
M. Bonnardel : M. le député,
moi, je ne gère pas la ville de Montréal, là, puis je ne gère pas le SPVM, tu
sais, je mets des programmes en place, des escouades en place, et on souhaite
que ça fonctionne. Ça fonctionne, là, mais ce n'est pas le ministère de la
Sécurité publique qui finance les opérations quotidiennes quand un programme se
termine.
Je vous ai dit tantôt, là, en termes de
prévention, on dit que c'est de la prévention, ça, en 2018, on finançait un
gros zéro, en 2023, on est rendus à un 11 600 000 $, la ville de
Montréal. Je pense qu'on fait un effort considérable. Puis je reposerai la
question à la ville de Montréal s'ils étaient ici : Pourquoi vous...
pourquoi... pourquoi mettre fin si vous considérez que ça fonctionne bien, vous
mettez déjà 7,5 millions $ dans ECCR. À vous de prendre une décision.
• (16 heures) •
M. Fontecilla : D'après les
informations...
Le Président (M.
Bachand) :En terminant. Il reste
7 secondes.
M. Fontecilla : ...que j'ai,
la Ville de Montréal serait prête à continuer à financer si vous vous continuez
à financer aussi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de
Laurier-Dorion. Et je m'excuse de votre titre préalablement. Alors, Mme la
députée de Westmount Saint-Louis pour 19 min 45 s.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. M. le ministre, je souhaite vous amener sur les armes 3D. On est en
train de parler de la croissance de violence. L'année passée, lors des crédits,
j'avais posé la question, et Mme Beausoleil m'a répondu en ce qui concerne
le chiffre, parce que ce n'était toujours pas isolé à l'époque. Je peux vous
dire, c'est que, dans les sites qu'on a démantelés dans l'année dernière, on a
saisi 11. Ça fait que c'est quand même encore assez marginal. Puis ça, c'était
l'année passée. Cette année, on est rendus à 175 juste pour la SQ. Alors, moi,
je suis inquiète. Je veux savoir si le ministre était inquiet. Puis ce que vous
comptez faire pour ralentir la tendance et si vous allez maintenant
comptabiliser et sortir ce chiffre pour qu'on puisse l'étudier dans le futur?
M. Bonnardel : Présentement,
j'ai oublié de le dire tantôt au député de Laurier-Dorion, là, du côté du
ministère, on a... on a... pas un programme, on sensibilise sur les réseaux
sociaux, le... le fait d'avoir des armes 3D ou autres est problématique
problématiques, c'est un combat... de tous les instants. Je vous l'ai dit, je
l'ai dit tantôt, 2 920 armes qui ont été saisies l'année passée, dont
certaines... certaines 3D, autant la Sûreté du Québec de la part... de la part
de cette... ses équipes de cybersurveillance, de renseignements sont très
actifs sur les réseaux sociaux. Je vous l'ai dit, là, on fait tout en notre
pouvoir pour être capable d'attraper ces... ces bandits, ces bandits qui sont
sur les réseaux sociaux et qui trouvent des façons simples. Ce n'est pas...
16 h (version non révisée)
M. Bonnardel : ...puis l'autre
combat, bien, je le disais tantôt, puis je termine pour vous laisser d'autres
questions, là, c'est aussi la frontière. C'est de s'assurer que le combat que
la GRC mène, que l'Agence des services frontaliers, que nos partenaires
autochtones et aussi notre police nationale, bien, que tout le monde soit
arrimé ensemble pour gagner... gagner ce combat qui est... Puis sincèrement,
les statistiques, juste pour Montréal, me rassurent avec tous les efforts que
nous avons faits, mais il ne reste qu'on ne peut pas... on ne peut pas rester,
là, en se disant : Bien, tout va bien, puis on baisse les bras, là. C'est
un combat.
Mme Maccarone : Moi, ma
question, c'est : Qu'est-ce qu'on va... qu'est-ce que vous allez faire concrètement
pour aussi mesurer, mais ralentir la tendance? Je comprends qu'on va travailler
sur des choses pour les réseaux sociaux, mais ça reste que c'est une croissance
monumentale. Là, on est allé de 11 l'année passée, jusqu'à 175 cette année
seulement. Alors, on voit que c'est une tendance. J'espère que l'année
prochaine on le voit à la baisse, mais, si on ne le voit pas à la baisse, moi,
je m'attends qu'il y aura quand même un plan d'action qui sera mis en place,
comme citoyenne aussi. Je pense que ça serait important de s'assurer qu'on
étudie juste cette question, parce qu'ils sont moins facilement détectables,
facilement mis en oeuvre... tout le monde peut télécharger comment le faire. Ça
fait que ce n'est pas seulement de saisir les armes, mais aussi les
imprimantes. Ça fait qu'un plan d'action, en ce qui concerne les armes 3D, il
me semble que ce serait de rigueur.
M. Bonnardel : Les
statistiques... Puis, vous savez, quand on a réagi en 2018 face aux effets...
aux effets de gang de rue et de violence armée, là, qui frappait Montréal puis
qui a frappé Laval en périphérie par la suite, les statistiques, en tout cas de
Montréal en début d'année, démontraient une baisse, je vous l'ai dit tantôt,
là, 26 %. Est-ce que je me réjouis? Oui. Est-ce que c'est un combat gagné?
Assurément, non. Maintenant, les efforts de sensibilisation, les fameux ghost
gun, là, excusez le terme anglophone qu'on appelle, c'est un combat qu'on a
chez nous, que la Sûreté du Québec est bien consciente de cela, mais c'est un combat
qui est mondial. C'est un combat que nos partenaires canadiens doivent être
avec nous là-dessus. Puis c'est tout le monde qui met l'épaule à la roue, là,
pour être capable de le gagner. Mais c'est quand même tout un combat. En tout
cas, les statistiques, pour le moment, me laissent croire que tout ce qu'on met
en place fonctionne.
Mme Maccarone : C'est... c'est
vrai, c'est tout un combat, puis je ne peux même pas imaginer. Je ne peux
pas... je ne peux même pas me mettre dans la place de nos policiers, qui
sortent à chaque jour pour nous défendre, qui mettent leur vie à risque pour
protéger la population. Alors, je souhaite vous poser des questions en ce qui
concerne le soutien psychologique de nos policiers. J'ai visité la vigile, ça
fait un an et demi. J'étais vraiment impressionnée par ce qu'ils font en ce qui
concerne l'accompagnement de nos policiers puis les personnes qui travaillent
sur la première ligne. Je sais que le ministère a donné une aide financière
pour la ligne téléphonique, mais il n'y a rien pour les services directs.
Alors, puis c'est surtout les services qu'eux ils ont besoin d'aide du
gouvernement. C'est pour ces services-là. Alors, est-ce que le gouvernement
iront aider, pour donner plus de services directs pour les policiers qui
cherchent du soutien par l'entremise de la Vigile? Et, si oui, comment ça va
être mis en œuvre?
M. Bonnardel : Les policiers
font un travail incroyable au Québec. Ces hommes et ces femmes se lèvent tous
les matins pour assurer la sécurité de nos rues, de nos villes. Et ce n'est pas
un travail simple, ce n'est pas un travail simple, on l'a vu malheureusement l'année
passée avec la tragédie, la perte de la sergente Maureen Breau, mais au-delà de
tout ça, quand il arrive des situations particulières que Montréal a vécues
dans les derniers jours, encore une fois, là, avec certains vols, certains vols
de véhicules, il est important que les différents corps de police, incluant
notre police nationale, notre sûreté nationale, puissent répondre aux problèmes
psychologiques que peut créer un événement X pour lequel une policière ou un
policier doit répondre. Ça fait que, là-dessus, je sais que tous les efforts...
quand je dis tous les efforts, puis je reprends ce qui est arrivé l'année
passée à Mme Breau, il y a plusieurs de ses collègues, là, plusieurs de ses
collègues qui ont subi des... un stress post... qui ont subi un stress
incroyable avec le départ, puis avec l'événement comme tel, puis qui ont été
accompagnés à 100 %... à 200 %, 200 % par... par notre police
nationale, par la Sûreté du Québec pour être capable de...
Mme Maccarone : En ce qui
concerne la Vigile, M. le ministre, le financement pour les services directs,
pour la Vigile, est-ce qu'il y a de l'argent qui sera versé pour leur aider à
offrir ce soin puis ces services?
M. Bonnardel : Oui, c'est ça.
Bien, écoutez, je vais vous donner... je vais vous donner pour le budget de l'année
passée, là, on a obtenu... on a obtenu, sur un horizon de cinq ans, là, je vais
faire un chiffre rond, là, 3 millions de dollars, là, pour la mise en
place d'un continuum de services permettant, comme je vous l'ai mentionné
tantôt, là, d'assurer un filet de sécurité, là, pour les différents policiers.
Donc, c'est le développement de... de... de formation offerte...
M. Bonnardel : ...le MPQ,
programme de formation pour les psychologues professionnels de la relation
d'aide oeuvrant auprès des policiers, où le MPQ va recevoir encore des sommes
importantes pour soutenir, nécessairement, l'organisme la Vigile, afin de
bonifier son offre de service, là, qui est passée à 100 000$ par année, là,
pour un total de 500 000$.
Mme Maccarone : Ça, c'est
uniquement pour leur ligne téléphonique... ce que vous avez énuméré, il n'y a
rien en ce qui concerne les services directs offerts... offerts par la Vigile?
M. Bonnardel : J'ai oublié le
financement, là, qui a été annoncé avec février 2024, là, de 750 000 à
l'organisme... là... l'organisme qui offre, nécessairement, des services de
psychothérapie, là, en ligne, adaptés, notamment.
Mme Maccarone : Par
curiosité, est-ce que vous êtes allé visiter la Vigile?
M. Bonnardel : Non.
Mme Maccarone : Non. Je
recommande fortement que vous allez visiter. Peut-être ça va changer le montant
du budget qu'eux ils peuvent recevoir en ce qui concerne les services directs.
C'est impressionnant, ce qu'ils sont en train de faire, puis, comme on sait, il
y a plusieurs policiers qui n'ont pas accès aux autres personnes, à cause des
frais, parce que les assurances... ils ne sont pas couverts. Alors, je fais un
cri de cœur en leur nom, ils ont vraiment besoin d'avoir l'aide du
gouvernement.
Je reste sur la santé mentale et
psychologique de nos policiers. On a vu, dans le rapport annuel de gestion
2022-2023 de la SQ, c'est la page 12 pour ceux qui nous suivent, «dans la
foulée des recommandations formulées dans le rapport final sur la réalité
policière, plus particulièrement la recommandation 67m et en collaboration
étroite avec divers partenaires, la Sûreté évalue la possibilité d'instaurer un
service de soutien psychologique national et centralisé. À cet égard, elle
poursuit sa collecte d'informations en préparation d'un sondage pour connaître
les besoins des corps... les besoins des corps de police municipaux et obtenir
leur avis sur les services qui leur sont actuellement offerts». Est-ce que le
ministre peut nous déposer le sondage? Est-ce que c'est fait? On est rendu où?
M. Bonnardel : Mme Beausoleil
va vous répondre, là-dessus, là.
Mme Beausoleil (Johanne) : Merci
beaucoup. Alors, oui, effectivement, on a travaillé, mais j'aimerais ça vous
dire, d'entrée de jeu, qu'à la Sûreté c'est une priorité organisationnelle, la
santé psychologique du personnel, pour l'ensemble du personnel. Donc, on a
beaucoup, beaucoup travaillé le volet de santé psychologique. On a des
programmes... Au-delà de la Vigile, on a des programmes qui sont des... on fait
des bilans psychologiques avec nos gens. On a des programmes spécialisés, on a
embauché des psychologues, on a... on regarde tous les rapports du coroner en
lien aussi avec les suicides, on a des pairs aidants, qu'on appelle, le
programme Sentinelles, on a des bilans psychologiques qui nous permettent
maintenant aussi d'aller en amont de séquelles que les gens pourraient travailler.
Présentement, on a aussi introduit, pour notre GTI, des psychologues avec des
services particuliers, qui sont obligatoires à des fréquences, qui sont là, on
participe au... on a aussi un partage des bonnes pratiques, qu'on a fait avec
la communauté, en étalonnage.
Et là ça m'amène à ce que vous disiez,
votre question. Donc, oui, on travaille avec l'Association des directeurs de
police du Québec pour regarder. On a fait l'étalonnage, sur les 30 corps de
police, ainsi que les corps de police autochtones pour voir...
• (16 h 10) •
Mme Maccarone : Alors, est-ce
qu'il y a eu un sondage? Est-ce que le sondage a eu lieu?
Mme Beausoleil (Johanne) : Il
y a eu des sondages étalonnage, qui a été fait pour voir toutes les pratiques
dans... les meilleures pratiques dans tous les corps de police, autochtones
ainsi que les corps de police municipaux, et on...
Mme Maccarone : Est-ce qu'on
peut déposer le sondage? Est-ce qu'on...
Mme Beausoleil (Johanne) : C'est
un étalonnage qui a été fait, donc ce n'est pas un sondage comme vous faites
référence, là, c'est de l'étalonnage, qu'on a fait, avec les collègues. Et
chaque corps de police est arrivé avec des bonnes pratiques pour lesquelles...
on s'est inspiré de bonnes pratiques. Et on est... on continue de travailler le
programme, parce qu'évidemment il y a tout le volet gouvernance, il y a tout le
volet avant de déposer une proposition, pour voir si, effectivement, on
pourrait avoir un service à la carte, par exemple, de certains programmes, pour
l'ensemble des corps de police au Québec, qui irait, comme vous parliez, dans
le sens de la recommandation du CCRP à cet effet, mais on est très avancée, et
c'est très positif, comme intérêt aussi.
Mme Maccarone : Merci. M. le
ministre, je souhaite vous ramener sur le rapport du coroner pour les soeurs...
Carpentier, oui. Lors de la période de questions, l'année passée, le 24
octobre, je vous ai posé une question, et vous avez... vous vous êtes engagé à
donner suite aux 11 recommandations qui visent uniquement la SQ, suite au
rapport du coroner qui a été déposé. Moi, je souhaite savoir, on est rendu où,
en ce qui concerne ces recommandations puis votre engagement...
Mme Maccarone : ...de faire
suite aux recommandations du coroner?
M. Bonnardel : Si vous me
donnez 30 secondes pour Mme Beausoleil...
Mme Beausoleil (Johanne) : ...
Le Président (M.
Bachand) :Mme Beausoleil, oui, allez-y.
Mme Maccarone : Je ne
souhaite pas avoir trop de détails, j'ai très peu de temps dans les crédits. Ça
fait que moi, ce que... ce qui me plairait, si c'est possible, c'est qu'on
dépose les demandes de la SQ qui ont été envoyées au coroner ainsi que le plan
d'action qui a été mis en place, si ça existe.
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Les
discussions prébudgétaires entre la Sûreté du Québec, son état-major et le
ministère restent privées. Maintenant, les engagements que la Sûreté du Québec
a pris pour être capable de répondre, donc, à ce rapport, elle va vous les...
elle va vous les donner, Mme Beausoleil.
Le Président (M.
Bachand) :Mme Beausoleil.
Mme Beausoleil (Johanne) : Alors,
effectivement, là, dans les recommandations, il y en a qui sont pleinement
réalisées, il y en a qui sont en cours de réalisation, il reste quelques
procédures ou des choses particulières à écrire, et il y en a une qui est en
discussion aussi avec le coroner. Donc, le plan d'action, le suivi est fait
auprès du coroner, mais il n'est pas complètement réalisé.
Mme Maccarone : Alors, est-ce
qu'on peut avoir une copie de ce document pour voir où nous sommes rendus en ce
qui concerne les recommandations?
Mme Beausoleil (Johanne) : On
peut le faire.
M. Bonnardel : On va voir où
on en est rendus puis ce qu'on peut vous envoyer pour faire un suivi, là, de
votre côté, là.
Mme Maccarone : Alors ça,
c'est un oui?
M. Bonnardel : Bien, je vais
regarder, oui, oui. Je ne vous dis pas non. Je vous dis qu'on va regarder avec
la Sûreté du Québec ce qu'on peut vous envoyer. On n'a rien à cacher là-dessus,
là, c'est... c'est...
Une voix : ...
M.
Bonnardel
:
On va regarder ce qu'on peut envoyer, oui.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup, M. le Président. La raison de cette demande, c'est parce que, si...
quand on parle du coroner, on sait qu'il y a quand même beaucoup de demandes
qui ont été faites, et c'était quand même le ministre qui dit qu'il va faire
suite des... de ces recommandations. Puis il a même dit, en réponse à une
question dans les crédits, l'année passée, qu'il va faire suite de ces
recommandations du coroner, majoritairement, sinon 100 % du temps. Alors,
les mesures qui sont définies pour améliorer le travail des policiers, bien, je
pense qu'il faut répondre, il faut répondre présent à chaque fois. Alors, je
veux savoir, dans le fond, dans ce que le gouvernement va déposer... Parce que,
là, on a dit qu'il y en a un, qui est toujours... qu'on n'a toujours pas fait
suite, en termes des recommandations pour les soeurs Carpentier, c'est ça?
Mme Beausoleil (Johanne) : ...avec
le coroner en discussion au niveau du poste de commandement pour les personnes
qui sont présentes au poste de commandement.
Mme Maccarone : O.K. O.K. M.
le ministre, quand on parle des cas régionaux, pour la SQ, à Brome-Missisquoi,
vous savez, il y a... ils ont quand même eu... Il y a une revue de presse
là-dessus. Puis nous, nous avons reçu la résolution de la MRC de
Brome-Missisquoi, qui dénonce l'abolition des trois postes de policiers
patrouilleurs au poste de la SQ de cette région. Est-ce que vous pouvez nous
expliquer pourquoi vous avez coupé les trois postes, alors qu'en 2021 et 2022
les crimes contre la personne ont augmenté de 21,5 %, les crimes contre la
propriété ont aussi augmenté de 19,6 %?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Bon, il faut
comprendre comment tout cela fonctionne. La Sûreté du Québec doit s'entendre
avec les unions municipales, FQM puis l'UMQ, pour protéger 1 043,
1 043 municipalités au Québec, avec l'ensemble de ces policiers sur le
territoire. Elle fait un travail, puis ce n'est pas moi, là, c'est la Sûreté du
Québec qui fait un travail rigoureux, carte d'appel et autre, pour définir et
de faire un constat, donc, des différentes MRC, des différents territoires pour
se dire est-ce que la situation s'améliore sur le territoire, est-ce qu'on
devrait mettre plus d'enquêteurs sur tel territoire, est-ce qu'on peut enlever
un ou deux patrouilleurs sur tel, tel territoire, et c'est sur ce travail
rigoureux que la Sûreté du Québec évalue si certaines MRC ou... ou postes vont
augmenter, voire augmenter leur nombre de policiers, baisser peut-être le
nombre de patrouilleurs ou augmenter le nombre d'enquêteurs. Pour
Brome-Missisquoi, il faut comprendre que c'étaient trois patrouilleurs de moins
et deux enquêteurs de plus. Je comprends le préfet qui était déçu de voir... de
voir ces policiers quitter sur le terrain, mais le travail que la SQ fait,
c'est un travail consciencieux qui évalue donc le... et qui donne un portrait
de situation pour chaque MRC sur le territoire. Et c'est comme cela, donc,
qu'on fait... qu'on répartit un nombre de policiers X pour protéger, donc, ces
différentes MRC. Alors, voilà.
Mme Maccarone : Bon. Parce
que, tu sais... Merci. C'est juste... je... peut-être, c'est une nuance que
j'ai de la difficulté à comprendre. Parce que, quand on parle de... les crimes
contre la personne, les crimes contre la propriété, je comprends qu'on a des
enquêteurs, mais, il me semble, on a besoin de faire des mesures de prévention
puis, pour ça, on a besoin d'avoir des patrouilleurs. Puis on voit que, malgré
qu'il y a quand même trois postes qui ont été coupés, leur budget de facture
n'a pas changé, ça reste que c'est 10,4 millions par année, peu importe le
nombre de patrouilleurs qui sont là. Est-ce que...
Mme Maccarone : ...parce que
les trois patrouilleurs égalent deux enquêteurs. Est-ce que c'est pour ça?
M. Bonnardel : Pour le
moment, on s'est entendu avec... avec Brome-Missisquoi de ne pas toucher, donc,
aux sommes qu'ils ont... qu'ils ont à payer. Puis je reviens 30 secondes sur
l'entente, là, c'est 3 445 policiers, là, qui sont répartis sur l'ensemble du
territoire, 3 445 policiers. Alors, avec ce nombre de policiers x et l'entente
que nous avons avec l'UMQ, la FQM, si les deux instances municipales nous
disent demain matin : François, on veut 50 policiers de plus, on va
demander à la Sûreté du Québec de fournir 50 policiers de plus. Si ce sont eux
qui me font la demande, on va l'évaluer. Donc, là-dessus, 3 445 policiers, 1
043 municipalités à protéger, et un constat clair, net qui a été expliqué, là,
par les spécialistes de la Sûreté du Québec aux différentes MRC, à savoir
pourquoi certains gagnent, certains sont à coût nul ou certains perdent.
Mme Maccarone : Merci. On a
remarqué dans les cahiers de crédits en ce qui concerne la cybersécurité, qu'on
pourrait penser qu'avec l'augmentation importante en ce qui concerne la
cybercriminalité, que les effectifs affectés à ce type de crime auraient suivi
la tendance, la croissance, mais nous, on était quand même surpris de constater
que ce n'est pas le cas. Ça fait que nous, on a regardé les cahiers de crédits
2018-2019, on avait 114 effectifs, puis rendus 2023-2024, malgré qu'il y a une
croissance importante en... en cybercriminalité, on est rendus à 104 effectifs.
Alors, pourquoi on a une baisse? Comment expliquer ça? C'est important parce
que là, on a entendu pleinement, dernièrement, des enquêtes sur l'exploitation
sexuelle, sur les enfants, sur l'Internet, la vigie, sur la cybercriminalité ou
bien pour les extractions des données. Ça fait que pourquoi la baisse des
effectifs?
M. Bonnardel : C'est ça.
Comme je l'ai mentionné tantôt, la SQ est autonome dans son... dans ses
opérations, dans les différentes escouades qu'elle a. C'est elle qui définit,
selon les besoins, selon les besoins qu'elle répartit sur les différentes
escouades ses équipes spécialisées. Il ne faut pas penser, parce qu'il y en a
cinq de moins, ou huit de moins, ou 10 de moins, que, du jour au lendemain, la
SQ fait... met moins d'efforts pour être capable, être capable d'attraper, je
le disais tantôt, ces personnes sur le Net, que ce soit pour la prostitution ou
autres. C'est, pour nous, important que la SQ fasse le travail et, si besoin
est, elle nous le fera savoir.
Mme Maccarone : ...une baisse
avec une croissance dans la cybercriminalité. Ça fait qu'on trouvait que
c'était important de, quand même, faire la mention. Avec le très peu de
secondes qui me restent, M. le Président... M. le ministre, je souhaite savoir,
l'entente de principe avec les policiers de la SQ, où sommes-nous rendus? Parce
que les négos sont toujours sous la responsabilité du ministère des Finances,
je comprends, mais est-ce que les négos ont été reprises?
Le Président (M.
Bachand) :...secondes, M. le ministre.
M. Bonnardel : En tout
respect pour votre question, c'est la ministre des Finances qui s'en occupe.
• (16 h 20) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Alors, je me
tourne maintenant vers le gouvernement pour une période de 10 minutes, 50. M.
le député de Masson.
M. Lemay : Merci, M. le
Président. C'est un plaisir d'intervenir aujourd'hui dans votre commission. M.
le ministre... toutes vos équipes respectives, chers collègues, très heureux
d'être avec vous aujourd'hui. Tout à l'heure, notre collègue porte-parole de
l'opposition officielle a mentionné un peu les notions concernant le Bureau du
coroner. Moi, j'aimerais ça, dans mon intervention, diriger mes questions plus
spécifiquement au ministre, mais peut-être aussi à notre coroner en chef, s'il
veut répondre, concernant justement son organisation.
Parce qu'on sait la mission du Bureau du
coroner, là, si on vous regarde dans votre plan stratégique, je l'ai retrouvé à
la page 7 là, le plan stratégique 2022-2027, là, vous dites que «la mission,
dans le fond, c'est de rechercher de façon indépendante et impartiale les
causes probables et les circonstances des décès obscurs, violents ou survenus
par suite de négligence, de manière à contribuer à la protection de la vie
humaine, à acquérir une meilleure connaissance des phénomènes de mortalité et à
faciliter la reconnaissance et l'exercice des droits». Et là je me suis
renseigné un peu puis sur la page... le site Internet de votre organisation, on
voit un peu c'est quoi, le mandat du coroner, puis vous avez cinq grandes
questions que vous devez répondre quand vous avez une enquête en cours, là,
notamment : Qui est décédée? Où cette personne est-elle décédée? Quand
cette personne est-elle décédée? Quelles sont les causes probables du décès?
Quelles sont les circonstances du décès? Et là le Bureau du coroner réalise des
investigations, des enquêtes, puis, à la suite, il fait des recommandations et
des conclusions, justement.
Et présentement, il y a une enquête, mais
on dit... excusez-moi, c'est peut-être moi, je n'utilise pas les bons termes,
mais je sais qu'il y a une audience, qui est en cours depuis le 15 avril,
concernant le décès de Régis et de Christophe Lavoie. On s'en souviendra, en
mai 2023, ces deux pompiers volontaires qui sont tombés à l'eau pour... alors
qu'ils prêtaient assistance à des citoyens...
M. Lemay : ...dans le cadre
d'inondations. Et donc, ça, ça fait partie des travaux que le Bureau du coroner
fait. Puis les recommandations qui sont ensuite apportées sont quand même
intéressantes, parce que, suite à ça, il y a des choses qui peuvent être mises
en place pour, justement, prévenir des décès futurs. On l'a vu, nous autres,
dans le coin de Mascouche, Terrebonne, l'Assomption, Repentigny, sur
l'autoroute 40, avec des vents violents, là, on a eu des recommandations pour
avoir des brise-vent, justement, avec de la végétation, et ça porte fruit,
justement.
Mais ma question plus spécifique, puis on
l'a vu dans votre plan stratégique, vous avez comme trois grandes
orientations... Peut-être, je commencerais par nous expliquer l'orientation 1,
là, on a... Puis j'ai parcouru le cahier des questions de l'opposition
officielle, à la question 235, et ils reprennent un peu sur les délais, mais
vous en parlez dans votre plan stratégique puis vous avez justement un objectif
d'avoir neuf mois au moins pour le traitement des dossiers. Peut-être, on
pourrait regarder ça, parce que, dans votre document sur le rapport
stratégique, vous nous parlez qu'il y a trois mois, si on veut, qui est
attribué à des choses autres que le Bureau du coroner puis six mois qui sont
attribués au traitement des dossiers par le Bureau du coroner. Ça fait que je
ne sais pas s'il y a des actions qui sont faites.
Puis, en même temps, il y a-tu... Tu sais,
c'est beau d'avoir notre plan stratégique 2022-2027, mais, tu sais, est-ce
qu'on a d'autres actions supplémentaires, mises à part ces actions-là, ou, tu
sais, on pourrait-tu avoir... Il y a-tu d'autres choses qui peuvent être
regardées pour, justement, faciliter le travail, qui feraient en sorte qu'en
bout... à la fin de la journée, on répond aux objectifs de la mission de
l'organisation?
Le Président (M.
Bachand) :M le ministre.
M. Bonnardel : ...avant de
laisser la parole à Me Bernier, là. Je remercie le député pour sa question,
puis je vais laisser répondre, là, mais je veux juste encore une fois saluer le
travail des coroners. J'étais avec eux lors de leur colloque, la semaine
passée, puis on est très fiers de supporter les coroners, qui font un travail
qui n'est pas simple, qui est important pour les défunts, l'augmentation de
leur rémunération, d'augmenter le nombre de coroners aussi, de 21 coroners
additionnels, je pense que ça donne un bon coup de main pour l'équipe. Et ceux
qui nous écoutent, donc, je leur dis encore une fois une immense merci pour le
travail qu'ils font au quotidien avec ces personnes. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : M. le coroner en chef, peut-être d'abord, vous
identifier puis répondre à la question. Merci.
M. Bernier (Reno) : Merci, M.
le Président. Donc, Reno Bernier, Coroner en chef. Donc, bonjour, tous les
membres de la commission, M. le ministre, M. le député. Merci de votre question
puis merci de me donner l'occasion de prendre la parole.
Je vais répondre à votre question
concernant le plan stratégique, mais peut-être juste, avant, prendre quelques
instants pour préciser la mission des coroners, parce que c'est parfois méconnu
par la population. Les coroners, c'est des officiers publics, là, qui sont
nommés par le gouvernement. Ils desservent un territoire 24 heures sur 24, sept
jours sur sept, partout au Québec. Il y a neuf coroners à temps plein, neuf
coroners à temps partiel sur le terrain. Ils sont soutenus par une petite
équipe, là, d'une cinquantaine de personnes, aux bureaux de Québec et de
Montréal. Ces coroners-là, dans une année, ils accompagnent plus de 7000
familles éprouvées par le deuil, dans toutes les régions du Québec. Ces
familles-là, ils ont besoin des rapports des coroners pour exercer leurs
droits, pour obtenir des versements d'assureurs, des indemnités, puis pour
passer aussi au travers de ces situations difficiles où ils vivent un deuil.
Donc, souvent, le coroner va être un appui solide pour ces familles-là.
Et puis les coroners alimentent également des
stratégies nationales avec leurs données, là, comme la stratégie de prévention
des suicides, la stratégie pour diminuer... pour contrer la violence conjugale,
etc. On est également en lien aussi avec des chercheurs, comme par exemple,
l'Institut universitaire en santé mentale Douglas pour la recherche sur le
cerveau. Grâce aux informations que les coroners colligent, ça permet
d'améliorer la compréhension puis la prévention du suicide puis des maladies
cognitives comme la maladie de l'Alzheimer. On travaille aussi avec
Héma-Québec, là, pour favoriser des dons de tissus, pour diminuer les listes
d'attente au niveau des greffes, etc. Et on a aussi nos recommandations, comme
vous l'avez mentionné.
Notre plan stratégique, pour réussir à le
mettre en œuvre... Moi, quand je suis arrivé en fonction, en juillet 2023,
j'ai... avec ma nouvelle équipe, j'ai fait un diagnostic stratégique de la
situation. Donc, on a regardé les enjeux avec lesquels on devrait conjuguer
dans les prochaines années. Puis, en résumé, on a plusieurs enjeux, là, comme
par exemple, l'augmentation significative du nombre de cas de coroners, là, ça
a monté de 65 % en 10 ans. On a également aussi un taux de roulement élevé
chez nos coroners, environ 50 % dans les 10 dernières années, donc c'est
énorme. Puis notre structure de gouvernance n'était pas optimale, puis on
manquait de soutien. Comme le ministre l'a mentionné tout à l'heure, on a
réussi à en obtenir. Nos outils technologiques, on va se le dire, ils sont
désuets, puis il y a certains processus qui sont encore basés beaucoup sur le
papier puis des tâches manuelles. Et, surtout, il y a un faible taux de réponse
aux recommandations des coroners qui sont faites, par les ministères et
organismes destinataires. Ça fait qu'à partir de ce diagnostic-là, on s'est
donné un plan de modernisation des services du Bureau du...
M. Bernier (Reno) : ...coroner
2024-2026, puis ça va nous permettre d'atteindre nos cibles dans notre plan
stratégique. C'est un plan qui a eu l'appui du ministre de la Sécurité publique
puis du sous-ministre de la Sécurité publique également et de son équipe, qui
sont ici présents, et je les remercie, tous les deux. On veut offrir, avec ce
plan-là, à la population, là, des services humains et performants pour mieux
protéger la vie. On a cinq chantiers puis 21 transactions structurantes pour...
qu'on va réaliser graduellement sur trois ans.
Premier chantier, on veut mettre davantage
en valeur la mission des coroners. On va se donner un nouveau site Web qui va
permettre de simplifier nos communications avec la clientèle mais aussi un
tableau de bord public pour suivre l'application des recommandations des
coroners par les ministères et organismes. On veut aussi moderniser nos outils.
Par exemple, on veut se donner un nouveau système de gestion, une bibliothèque
virtuelle pour rechercher et publier nos rapports. Ça va nous permettre
d'éliminer des tâches manuelles. Et on veut également optimiser nos processus.
À titre d'exemple, on est en train de déployer, avec le ministère de la Santé,
un réseau québécois d'imagerie post-mortem qui va nous permettre de faire des
autopsies virtuelles, qui va éliminer plusieurs déplacements des corps sur des
grands territoires au Québec, qui va accélérer des délais puis qui va réduire
les coûts pour le Bureau du coroner et le ministère de la Santé également.
On va également améliorer de façon
continue notre pratique professionnelle. Entre autres, on a un nouveau
règlement sur la formation obligatoire des coroners, là, qui va entrer en
vigueur cet été, qui va permettre encore d'améliorer la qualité des services
que nos coroners rendent à la population. On va également adopter une série de
nouvelles directives du Coroner en chef pour préciser la pratique des coroners
dans certaines situations pour qu'on soit plus efficaces. Puis on va enfin se
donner les moyens de nos ambitions. On l'a mentionné tout à l'heure, il y a de
nouveaux coroners qui ont été nommés. On a également eu une révision, une
modernisation des règles de rémunération, qui étaient désuètes depuis plusieurs
années. Puis on est en train d'implanter notre plan de modernisation. On a déjà
commencé à l'implanter ça fait quelques mois, puis déjà il y a des résultats
prometteurs. Je veux juste vous donner quelques exemples en terminant.
La première chose, on a procédé à la
nomination... le gouvernement, en fait, a procédé à la nomination d'une
vingtaine de nouveaux coroners. On l'a dit tout à l'heure. On a adopté un
nouveau règlement sur la rémunération, on l'a dit aussi. Ça va nous aider à
revoir l'organisation du travail puis à prendre un virage performance avec nos
équipes. On a une nouvelle structure du bureau du coroner qui est en cours
d'implantation, qui va être terminée d'ici le mois de juin. Et, avec la
collaboration du ministère de la Santé, le Réseau québécois d'imagerie
post-mortem, on est déjà rendu à 15 sites de déployés. On était à deux sites
l'automne dernier. On est déjà rendus à 15 sites, puis on va atteindre 25 d'ici
l'automne 2024.
• (16 h 30) •
J'ai fait un grand... un grand rattrapage
avec les ministères et organismes au niveau des réponses des recommandations.
On a fait plusieurs actions dans les derniers mois, puis je suis fier de vous
dire qu'on est passés de 42 % de taux de réponse quand je suis arrivé à 90 %
de taux de réponse maintenant par les ministères et organismes concernés. Entre
autres, la Santé est passée de 7 % de taux de réponse à 97 % de taux
de réponse en quelques mois à peine.
Donc, on est bien fiers, on est bien
lancés. Puis je veux souligner le travail que les coroners font jour après
jour. C'est des gens de cœur qui appuient des familles partout au Québec puis
qui ont la noble fonction d'écrire la dernière histoire des défunts puis de
faire en sorte que les décès ne sont pas survenus en vain puis qu'on peut
prévenir d'autres décès similaires. Donc, je suis bien... partie de cette
équipe-là. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :...Bernier. M. le député de
Masson, pour 35 secondes.
M. Lemay : Merci, M. Bernier,
pour vos réponses, là, c'est très... En tout cas, moi, j'ai appris beaucoup par
votre réponse, là. Puis félicitations pour ce que vous avez fait.
Vous n'aurez peut-être pas le temps de
répondre à une autre question, mais sachez que votre rapport de modernisation
2024-2026, c'est avec grand intérêt qu'on va suivre ça. J'imagine que ça sera
disponible prochainement?
M. Bernier (Reno) : ...on va
le mettre sur notre site bientôt.
M. Lemay : Bon, bien, merci
beaucoup, M. Bernier.
Le Président (M.
Bachand) :...Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis, pour 19 minutes 45 secondes, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. M. le ministre, je souhaite parler de le rapport CNESST suite au
décès de Maureen Breau. Est-ce... Dans le fond, je souhaite avoir un suivi en
ce qui concerne les recommandations qui ont été faites pour la SQ, savoir s'il
y a des choses qui ont quand même changé. La lettre qui a été déposée... qui a
été déposée lors du enquête du coroner de... par son conjoint, M. Sanscartier,
était quand même crève-coeur, et lui-même dans sa lettre, et je cite quelques
extraits, il lui a dit : «Il est essentiel que le travail policier évolue
et s'ajuste à cette réalité.» Il ajoute qu'il... «J'espère que mon organisation
policière apportera des changements nécessaires afin de mieux encadrer et
former les policiers pour intervenir lors d'appels impliquant les personnes
avec des problèmes de santé mentale.» Et il ajoute aussi : «L'échange
d'informations avec le système de santé ne devrait plus être une barrière.»
Alors, qu'est-ce qu'il y en a en ce qui
concerne les recommandations qui ont été faites par la SQ? Qu'est-ce qui est
changé?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre...
16 h 30 (version non révisée)
M. Bonnardel : ...première
chose, la SQ a reçu le rapport de la CNESST, là, puis elle est à mettre en
place, là, plusieurs des mesures afin d'améliorer nos façons de faire, mais il
faut comprendre que de la tragédie, deux semaines plus tard, j'ai dit aux
équipes, le sous-ministre en tête, on ne peut pas attendre le rapport du
coroner, puis je l'ai dit publiquement, vous m'aviez, je pense, posé une
question en Chambre là-dessus puis je vous ai dit : On va mettre en place
rapidement, un comité interministériel, que ce soit le MSP, Santé et Justice,
pour être capables, rapidement, de comprendre ce qui s'est passé, de mesurer ce
qui a fonctionné, ce qui ne fonctionnait pas, puis de s'améliorer. Puis le nerf
de la guerre reste encore une fois l'information que les policières et
policiers reçoivent face à un cas de santé mentale perturbé. On a eu souvent
cette discussion pendant le p.l., le projet de loi no 14.
Donc, j'ai dit aux équipes qu'on n'attendra
pas la fin du rapport du coroner, on va avancer le plus rapidement possible. On
est... On est à la dernière période du match de hockey, là. On avance. On va
être prêt très bientôt à livrer quelque chose qui va être... Puis je l'ai dit
autant à M. Painchaud, autant je l'ai dit aux équipes de la MRC du poste
de Louiseville, que j'ai rencontré les policiers, policiers qui étaient
présents, là, lors d'une visite voilà un, deux mois, ou à peu près, là. Et je
leur ai dit : Ne vous inquiétez pas. Je vous ai promis qu'on réagirait. On
va réagir. Puis on est à quelques... quelques semaines de réagir.
Mme Maccarone : Ça, ça
veut dire que ça a fait plus qu'un an, mais concrètement, il n'y a rien qui
était fait à date, puis on s'attend qu'il va y avoir quelque chose qui va être
fait. Je reviens là-dessus parce que, c'est vrai, l'état mental perturbé, c'est
un fléau, il faut l'attaquer. Il faut faire quelque chose en ce qui concerne
nos policiers, encore une fois, qui se mettent à risque pour nous protéger. Ce
n'est pas rien, hein, il y a 40 personnes par jour impliquées dans une
intervention policière en santé mentale. Ça, c'est les statistiques qu'on a
vues, qui ont sorti dernièrement. Double meurtre à Vaudreuil. La santé mentale,
le ministre Carmant lui-même a dit qu'il souhaite revoir le fond en ce qui
concerne la loi P-38 parce que ça a été cité à maintes reprises. Ce n'est
pas nouveau. Même avant le décès tragique de la sergente Breau, c'était soulevé
par les coroners, en ce qui concerne le P-38 puis le manque de communication
entre le réseau de santé et de sécurité publique. Ça reste que, vous le savez
probablement sans doute, moi, je peux appeler... Si je suis policière, je peux
appeler l'hôpital pour savoir est-ce que cette personne est connue par votre
réseau? Est-ce que c'est une personne qui a... qui souffre d'un état mental
perturbé? Puis ils vont dire : Je ne peux pas vous donner l'information.
Mais je raccroche, puis je rappelle 30 secondes plus tard, puis je dis que
je suis un membre de la famille, puis ils vont tous donner de l'information.
Alors, c'est quelque chose que j'espère,
là, c'est que le ministre va donner, va annoncer dans les quelques semaines qui
suivent que ça va être quelque chose qui sera quand même corrigé. Parce qu'on
sait, il y a eu aussi beaucoup, beaucoup, beaucoup de revues de presse qui
parlent de le manque d'information entre les deux réseaux. Même qu'il y a un
titre d'un reportage de Radio-Canada qui dit : Le Québec, c'est le
champion de la non-responsabilité criminelle. Alors, en ce qui concerne cette
information, est-ce que la ministre peut au moins nous confirmer qu'il va y
avoir une amélioration en ce qui concerne l'échange d'informations dans les
deux réseaux, chose qui était souhaitée par la SQ, par tous les policiers? Il y
a eu un mandat d'initiative que j'ai déposé, que le gouvernement avait voté
contre. Il y a eu la pétition qui était déposée par votre propre collègue, que
vous avez voté contre. Alors, est-ce que ça, ce serait quelque chose qui va
être corrigé?
M.
Bonnardel
:
Bien, je veux juste corriger quand la députée, en tout respect, elle dit qu'il
n'y a rien qui a été fait dans la dernière année. On a commencé à travailler
deux semaines après la tragédie. Puis quand je promets de quoi, je le livre.
Puis je le dis sans gêne, on a pris du temps, on a pris un an. Mais le rapport
du coroner vient de se terminer. Il vient de se terminer, là. Puis je ne
voulais pas agir un an après le rapport du coroner. Ça fait qu'on s'est dit on
va immédiatement mettre sur la table des pistes de solutions. Puis vous l'avez
mentionné, là, je ne nie pas ce que vous dites, là, mais je l'ai répété à tous
les policiers, policières de la Sûreté du Québec et même SPVM et autres, je
leur ai dit : On va agir. Le nerf de la guerre, c'est l'information, c'est
le suivi. Commission d'examen des troubles mentaux, DPCP, agent de probation, c'est
tout ce monde. C'est pour ça qu'il y a un comité ministériel qui a été mis en
place, Santé Justice, DP...
M. Bonnardel : ...DPCP,
MSP pour être capable de livrer le plus rapidement possible quelque chose qui
va répondre à cette tragédie que le Québec a connue, la perte de la sergente
Maureen Breau l'année passée. Je souhaite que lorsque nous déposerons notre
plan de match, avoir l'appui des oppositions pour qu'on puisse répondre le plus
rapidement possible à cette tragédie qui a frappé le Québec l'année passée.
Mme Maccarone : Je ne
peux que confirmer que vous aurez quand même mon appui. Si aussi je suis
consultée et si je fais partie de... le groupe de travail, il me ferait plaisir
d'offrir quand même mon point de vue. Mais avec tout respect, nous, on parle
beaucoup avec les policiers, puis eux nous disent qu'il n'y a rien qui a
changé, mais rien qui est changé depuis le décès de Maureen Breau. Alors, j'ai
hâte d'avoir cette information. Puis je comprends que le ministre a dit qu'il y
avait besoin avoir du temps pour étudier, pour venir avec des recommandations.
Mais les policiers de la PPQ, eux, ils sont ressortis rapidement avec des
pistes de solutions. On n'avait pas besoin de faire un sondage. C'est écrit en
noir et blanc dans leur pétition. Eux, ils proposent d'établir un protocole
entre les différents ministères concernés. Ils demandent aussi que le
gouvernement du Canada entreprenne une révision législative dans les critères
de décision pour le CETMQ. Alors, je ne comprends pas pourquoi qu'on avait
besoin d'avoir plus qu'un an pour venir avec des recommandations quand
eux-mêmes, les corps de policiers qui sont affectés, ils sont sortis avec leurs
propres recommandations. Ça fait que j'espère qu'au moins ces recommandations
seront prises en considération lors du dépôt de... le plan du gouvernement.
M. le ministre, je souhaite avoir un peu
d'information en ce qui concerne les évaluations d'absence d'empêchement. Le
projet de loi no 46 que nous venons d'adopter, en matière de services de
garde, on parle de plus de responsabilités pour le corps de police, pour les
vérifications d'absence d'empêchement. Ce n'est pas seulement ici, on parle de
vérification d'absence d'empêchement aussi pour le Curateur public. On parle de
faire ceci en ce qui concerne les ressources de support. On souhaiterait
l'avoir aussi dans le réseau de l'éducation, chose qui n'avait pas été faite
dans... à l'adoption de la loi dernièrement. Mais nous, quand on a fait une demande
à l'accès à l'information dernièrement pour le débat de ce projet de loi, parce
que c'était un enjeu que nous avons soulevé, la SQ ont quand même soulevé dans
une lettre qu'ils nous ont donnée qu'il va avoir un impact monumental pour eux.
À date, c'est eux qui subventionnent les demandes, mais ils disaient que si on
va mettre ça «at large», ça se peut que ce n'est plus eux qui vont
subventionner ce travail. Alors... Mais c'est dans la lettre qu'ils nous ont
donnée. Puis je veux juste citer parce que la ministre dit que ce n'est pas le
cas, mais eux, ils ont dit, en ce qui concerne les coûts de demande de
vérification d'absence d'empêchement, puis ça, c'est la lettre de la SQ :
En ce moment, les vérifications d'absence d'empêchement sont effectuées sans
frais sur le territoire de la Sûreté du Québec. Cependant, cette situation
pourrait être appelée à changer avec l'adoption du projet de loi n° 46.
Alors, je veux savoir est-ce que la SQ va continuer à subventionner toutes ces
demandes de vérification d'absence d'empêchement ou est-ce que c'est les
installations qui vont être assujetties à payer pour ceci?
• (16 h 40) •
M. Bonnardel : En tout
respect, Mme la députée, là, il ne faut pas dire que la SQ subventionne. Tout
cela se fait à coût nul. C'est autofinancé, là... La SQ ne finance pas, là,
puis ne subventionne pas. Maintenant, il est vrai qu'autant du côté famille,
que du côté éducation, que du côté santé, il y a des ententes qui vont être
signées puis qui vont être travaillées avec le ministère lors de la prise du
règlement, lors du dépôt du règlement, pour être capable de s'entendre et
d'avoir le canevas que nous allons mettre en place pour être capable de
répondre... de répondre aux demandes que nos collègues, mes collègues
ministériels, ont fait pour être capables de s'assurer de la sécurité, donc,
des différents partenaires, que ce soit dans le sport et loisir, que ce soit du
côté de la famille ou autre. Donc, ce sont... ce sont des... Bien, pas un
programme, mais ce sont des vérifications qui sont autofinancées, donc pas
subventionnées par la SQ.
Mme Maccarone : Mais il
y a quand même des coûts associés avec ça. Puis on... Nous avons entendu, puis
c'est très clairement écrit dans la lettre qu'ils nous ont donnée, que ça se
peut que ces coûts ne seront plus comptabilisés par la SQ. Je comprends ce que
vous dites. Il n'y a pas comme un chiffre, mais ça reste qu'il y a des
effectifs qui doivent faire tout ce travail. Quand on est aux municipalités,
bien, c'est les installations qui subventionnent les frais pour les
vérifications d'absence d'empêchement. Mais quand on est sur le territoire de
la SQ, bien, ça reste qu'il n'y a pas de frais présentement pour les
installations. Puis les CPE en question sont inquiets qu'il va y avoir des
frais qui vont venir prochainement. Ça fait que... Est-ce que vous savez quand
est-ce que l'entente va être terminée pour qu'eux, ils puissent se préparer?
M. Bonnardel : À ma
connaissance, le projet de loi n'est pas terminé, là.
Mme Maccarone : C'est
terminé.
M. Bonnardel : Il est
terminé, celui-là, là?
Une voix : ...
M. Bonnardel : ...tout cela va
être défini, comme je l'ai mentionné, par règlement, donc pour définir les
ressources additionnelles au besoin, le coût, le coût, comme je vous l'ai
mentionné, pour les différents partenaires, là, que ce soit sports et loisirs
ou que ce soit la famille ou autre, là. Donc, ça va être... ça va être défini
et établi dans le règlement qui va être nécessairement conjointement fait avec
le ministre de la Sécurité publique.
Mme Maccarone : M. le
ministre, en ce qui concerne les états des postes de police de la SQ, on a
comparé l'indice de la vétusté des postes de police de la SQ. Dans les cinq
dernières années, nous avons constaté une dégradation importante dans le cas de
vétusté des postes entre 2021 et 2022. Comme vous voyez sur le graphique qu'on
a ici, on est passé de 98 % des postes classés ABC à 60 %. Alors, je
souhaite savoir qu'est-ce qui s'est passé avec les postes de police de la SQ
pour avoir cette dégradation qui est quand même assez importante.
M. Bonnardel : Bien, il faut
comprendre premièrement que la Sûreté du Québec y va dans un ordre... pas de
priorité, mais de gradation des postes qui sont à remplacer, que ce soit celui
de Brome-Missisquoi qui s'est terminé, qu'on a inauguré voilà quelques mois
déjà. Si je ne me trompe pas, près de chez nous aussi, il y a celui de Waterloo
qui va être aussi fait. Donc, il y a des postes où il y a des demandes qui sont
faites, là, par les directions, les directions régionales, qui sont faites
nécessairement l'état-major. L'état-major, il évalue l'état de priorité, de
gradation, si je peux le dire ainsi, négo aussi avec la SQI pour la suite et
financer donc le remplacement, sinon même la reconstruction de postes flambant
neufs, là. Donc, dans les dernières années, je n'ai pas les chiffres, là, du
nombre de postes qui ont été construits, là, mais je sais... je vous ai nommé
Brome et Waterloo, ça, je suis au fait, mais je sais qu'il y en a d'autres
aussi, là.
Mme Maccarone : ...déposer ce
rapport de vétusté de toutes les postes? Parce que nous, ce qu'on voit... Dans
le fond, ce qui est aberrant, c'est que c'est une grosse dégradation à
l'intérieur d'un an seulement.
M. Bonnardel : C'est ça.
C'est la SQI... Oui, excusez. C'est la SQI, là, qui a ce portrait, là, de
vétusté, si je peux dire ainsi, là, des différents postes.
Mme Maccarone : C'est juste
qu'on a posé la question la semaine passée dans les crédits à votre collègue,
le ministre responsable de la SQI, puis lui, il n'était pas capable de
répondre. Ça fait que nous, on souhaite avoir la réponse à la question, parce
que c'est quand même flagrant, c'est important, le changement qu'on a vu depuis
2021-2022 jusqu'à 2022-2023. Ça fait que, est-ce que vous pourriez déposer ce
document?
M. Bonnardel : Bien, en tout
cas, je vous le répète, c'est la SQI qui a le degré de vétusté de ces
bâtiments. Donc, je ne m'engage pas à vous déposer ce que je n'ai pas, ce que
je ne peux ne pas avoir, mais je vais au moins les voir, je vais aller poser
des questions.
Mme Maccarone : Oui, mais
c'est quand même les postes de police sous votre responsabilité.
M. Bonnardel : Oui, oui. Non,
non, mais c'est pour ça que... Oui, oui, tout à fait. Tu sais, j'ai
nécessairement à m'assurer, là, que les besoins soient comblés si besoin est,
face aux demandes aussi que la Sûreté du Québec pourrait avoir vis-à-vis la
SQI. Donc, je vous le disais tantôt, là, il y a le poste de Dunham, il y a le
poste de Waterloo, il y a Blanc-Sablon, il y a Chapais et Chibougamau, là, dans
les trois dernières années. Il y en a quatre.
Mme Maccarone : Ce serait
intéressant si le ministre peut déposer le document parce qu'encore une fois le
ministre responsable de la SQI il n'était pas capable de répondre à la
question.
M. Bonnardel : Je vais aller
m'assurer d'essayer d'obtenir l'information. Mais on me dit... on me dit...
bien, c'est le PQI, là, mais je vais aller quand même trouver l'information.
Mme Maccarone : Merci. C'est
noté. Les établissements de détention, M. le ministre, en ce qui concerne la
sécurité dans les établissements, on voit que... on a dit que le Québec
s'attaque à la sécurité des prisons, la sécurité dans les établissements de
détention. On a annoncé de l'argent pour serrer la vis aux détenus et empêcher
la contrebande. Sans dévoiler, parce que je comprends, il y a quand même des
mesures de sécurité qu'on ne veut pas dévoiler ici au micro, les enjeux de
sécurité, est-ce que le ministre peut nous détailler ce qui peut être fait en
ce qui concerne ces enjeux?
M. Bonnardel : Oui. Bien, ça,
c'est une bonne question. Je me suis rendu compte...
Mme Maccarone : Toutes mes
questions sont des bonnes questions.
M. Bonnardel : Oui, c'est ça,
ça en est une très, très bonne aussi. Parce que ça m'interpellait énormément,
quand je suis allée faire quelques visites dans les centres correctionnels, je
vais dire inégalités, inégalités en ce qui a trait aux systèmes de protection.
Puis rapidement, par la suite, j'ai dit aux équipes... à la sous-ministre
adjointe et à mon équipe : On doit avoir un plan de match pour être
capable de financer, de financer, donc, des équipements additionnels, que ce
soit de détection de...
M. Bonnardel : ...à la fine
pointe, que ce soient des cours grillagées, donc une quinzaine de cours
additionnelles seront grillagées dans le réseau, là, pour contrer les
invasions, les postes de fouilles, les scanners corporels. Donc, je ne vous
donnerai pas le portrait dans chaque établissement de détention, pour une
question de sécurité, vous comprenez, je suis... j'en suis persuadé. Donc,
c'est 36 millions de dollars qu'on a... qu'on a annoncé pour les
différents... les différents établissements sur le territoire du Québec.
Puis, un dernier point. Je ne me souviens
pas si je vous l'ai dit publiquement, mais pour moi, ce qui était important,
puis les équipes de la sous-ministre le sont aussi, c'est l'utilisation des
cellulaires dans les prisons. Pour moi, c'est inconcevable, inconcevable qu'en
2024, on soit encore capable, malheureusement, de livrer des cellulaires en
prison, par drones ou autres. Puis ça, on fait tout pour empêcher cela. Mais,
s'il y avait encore, suite à ça, des cellulaires qui pénétraient à l'intérieur
des établissements de détention, je veux qu'on fasse tout en notre pouvoir,
puis on va m'exposer la situation, à savoir comment on peut empêcher ces
cellulaires de fonctionner par, que ce soient des brouilleurs d'ondes. Les
ententes qu'on a à avoir avec Innovation Science Développement au Canada, donc,
ce n'est pas simple. Mais on y travaille pour combler cette problématique qui
est pour moi majeure de voir des bandits qui continuent d'opérer.
Mme Maccarone : Mais est-ce
que vous pouvez nous dire si on est en augmentation en comparaison avec les
années précédentes en ce qui concerne les cellulaires en prison? Est-ce que ça,
c'est en augmentation?
M. Bonnardel : Je n'ai pas
les chiffres exacts devant moi, mais c'était assez... c'était assez important.
C'était assez important, là, peu importe, là. Que ce soit... Qu'on soit passé
de 50 en 2021 à 150 aujourd'hui, ça peut paraître pas gros, mais c'est immense
pour moi. C'est... 50, c'est trop, 50, puis 20, c'est trop. Puis je le répète,
puis je termine avec ça, là, c'est inconcevable que des bandits dans les
centres de détention en prison continuent d'opérer avec un cellulaire pendant x
nombres de temps. Donc...
Mme Maccarone : ...il me
reste très peu de temps.
M. Bonnardel : Allez-y.
Mme Maccarone : Puis j'ai
d'autres questions là-dessus. Parce qu'on sait qu'il y avait quand même
1 517 cellulaires qui ont été saisis dans les établissements de
détention l'an dernier. Alors, c'est quatre par jour. Ça fait que c'est pour ça
que je voulais savoir si ces chiffres vont être recensés pour avoir un meilleur
portrait, pour voir si ça s'améliore. Je suis d'accord avec vous, 50, c'est
trop. Ça fait que voilà la question : je souhaite savoir si, ça, c'est
quelque chose que nous pouvons faire.
Vous avez aussi fait mention des drones.
Des drones, ça aussi, c'est en augmentation, 53 % en comparaison avec
l'année passée. On est rendus à 827 drones, 419 colis qui ont été
saisis. Ça fait que vous l'avez mentionné encore une fois, qu'il y a un plan
pour ceci, ça fait que ça me rassure parce qu'on sait que ça fait partie des difficultés
qu'on voit.
Particulièrement, si je peux faire la
mention pour mon collègue le député de l'Acadie, où on retrouve la prison de
Bordeaux. Et, dans ce secteur de la ville, on va aussi avoir la prison Tanguay,
la maison Tanguay qui va s'installer. C'est dans un milieu résidentiel.
C'est... Il n'y a vraiment pas d'adhésion sociale en ce qui concerne
l'installation. Je sais que vous avez déjà eu des discussions avec mon
collègue, mais est-ce qu'il va y avoir une consultation avec la population
concernée? Les drones, là, on a des paquets qui sont échappés, dans les cours
des familles, de toutes sortes d'items. Alors, est-ce qu'il va y avoir une
consultation des citoyens? Parce que, vraiment, là, il y a... il n'y a pas
d'acceptabilité sociale.
• (16 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) :...au député de Laurier-Dorion
pour 13 minutes 10 s.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. M. le ministre, j'ai regardé les chiffres donnés par... fournis par
le commissaire à la déontologie policière, les questions particulières, et je
voyais le tableau, la question 69, là, concernant les plaintes pour profilage
racial déposées contre un policier depuis les cinq dernières années. Donc, le
nombre de plaintes déposées par corps policiers, 108 pour le SPVM, 22 pour la SQ
et 104 pour l'ensemble des corps policiers. Et si on s'en va à la section C, le
nombre de plaintes ayant fait l'objet de sanctions disciplinaires par corps de
police, zéro pour le SPVM, zéro pour la SQ, zéro pour les corps municipaux. Ces
chiffres nous indiquent... nous envoient quand même des messages. Donc, il y a
des gens au Québec, là, qui pensent qu'ils ont été victimes de profilage
racial, et donc, je les ai comptés, 134, 134 plaintes, des gens qui ont
fait formellement des plaintes, ce n'est quand même pas pour rien, là, et le
commissaire à la déontologie, d'après les critères qui sont... qui sont
utilisés, bien, ils ont dit...
M. Fontecilla : ...il n'y a
aucune... aucune plainte qui mérite une sanction disciplinaire. Donc, il y a
comme un fossé... un fossé, soit qu'il y a une partie de la population qui se
trompe carrément, d'habitude, des populations racisées, soit que le système
n'est pas en mesure de prendre ces plaintes-là. Et, d'autre part, vous avez
récemment décidé de confirmer ou reconfirmer l'utilisation du critère du fait
observable, pour les interpellations policières, plus précisément. Et j'aimerai
savoir M.... pourquoi, M. le ministre, pourquoi vous n'avez pas choisi ce que
beaucoup de... de gens dans le milieu juridique ou des organismes
communautaires de défense des droits propose, là... Pourquoi ne pas avoir
utilisé la notion des motifs raisonnables pour effectuer une interpellation?
M. Bonnardel : Bien,
excusez-moi de vous corriger, là, mais, dans votre préambule, c'est grave ce
que vous dites, là. Vous dites : Plainte, x nombre de plaintes, SPVM, SQ,
tout ça. Vous dites à la fin : Zéro accusation. Est-ce que vous doutez de
la neutralité de la déontologie?
M. Fontecilla : Vous me posez
la question?
M. Bonnardel : Oui.
M. Fontecilla : Je vous... je
vous sors des chiffres. Je vous dis qu'il y a eu 134 plaintes, toutes
refusées. Je le constate, je le constate.
M. Bonnardel : Oui.
M. Fontecilla : C'est tout.
M. Bonnardel : O.K.
M. Fontecilla : Voilà. Donc,
selon... selon ce chiffre-là il n'y a pas de profilage racial au Québec, M. le
ministre.
M. Bonnardel : Non, mais...
mais qu'est-ce que vous essayez d'insinuer? Excusez, là, qu'est-ce que vous
essayez d'insinuer face à la déontologie, là? Vous essayez d'insinuer quoi,
parce qu'il y a des plaintes puis qu'il n'y a pas d'accusation...
M. Fontecilla : Tout ce que
je vous indique, qu'il y a un fossé entre une centaine de personnes, plus d'une
centaine de personnes qui ont déposé des plaintes, parce qu'elles se disaient
victimes de profilage racial, mais qu'aucune de ces plaintes-là n'a été... n'a
été retenue. Et je l'ai même dit, selon les critères utilisés par le
commissaire à la déontologie. Est-ce que je... je dis quelque chose qui n'est
pas correct?
M. Bonnardel : Je trouve ça
grave de la façon que vous l'énumérez. Je trouve ça grave, mais je vais
répondre... je vais...
M. Fontecilla : J'utilise
deux données qui sont dans le même tableau, M. le ministre.
Le Président (M.
Bachand) :Un à la fois. M. le ministre.
M. Bonnardel : ...
M. Fontecilla : ...j'ai posé
une question... j'ai posé une question au ministre. Je m'attends une réponse.
Le Président (M.
Bachand) :Exactement. Alors, M. le
ministre.
M. Bonnardel : C'est un débat
qu'on a eu pendant le PL 14, puis on a convenu d'améliorations vis-à-vis
de la déontologie, face à des situations où M., Mme tout le monde pouvait
décider de regarder la télévision, de voir un événement avec un policier puis
de se dire : Tiens, je vais faire une plainte. Mais je n'étais pas là,
j'ai juste vu à la télé.
M. Fontecilla : ...ça peut
aussi être le frère, ou la sœur ou la mère de la victime, là, qui est... qui
est décédée... M. le ministre.
M. Bonnardel : ...avec moi.
Le Président (M.
Bachand) :Juste une personne à la fois,
s'il vous plaît. Parce que, sinon, je vais devoir appliquer le règlement, vous
allez avoir... avoir à vous adresser à la présidence. Alors, M. le ministre.
M. Bonnardel : Je vous
réponds, M. le député, en tout respect, ce projet de loi 14, on en a
discuté pendant des heures et des heures et des heures, on a entendu des
organismes qui sont venus nous faire valoir, puis j'ai rencontré, avec mon
collègue Christopher Skeete, une demi-douzaine d'organismes pour poser des
questions, pour comprendre ce qui se passait sur le terrain à Montréal, à
Québec ou ailleurs. On a convenu d'un PL qui trouvait, je pense sincèrement
encore aujourd'hui, un équilibre, un équilibre entre la protection d'une
personne qui se dit injustement interpellée vis-à-vis certaines personnes qui
pouvaient porter plainte en n'étant pas présents lors d'un événement x. Ça, je
pense que c'est un équilibre aujourd'hui qui est sain.
M. Fontecilla : Et je vais
poser une question au ministre, je la repose. Pourquoi n'avez-vous pas choisi
les critères de motif raisonnable pour faire une interpellation et vous
utilisez plutôt le critère de fait observable?
M. Bonnardel : Je ne referai
pas avec vous, là, le pl 14, là, M. le Député, là.
M. Fontecilla : Très bien.
M. Bonnardel : Le p.l. 14...
ce qu'on a... ce qu'on a convenu dans la loi aussi, c'est de colliger
l'information. Depuis cette année, vous le savez, les policiers, les services
de police vont devoir colliger l'information pour nous envoyer un rapport
annuellement pour comprendre l'état de situation face aux interpellations
policières.
M. Fontecilla : Pour le fait
de... l'action de colliger. À partir de quand vous colligez ces
informations-là, M. le ministre?
M. Bonnardel : Pardon?
M. Fontecilla : À partir de
quand? Est-ce qu'il y a une date? Est-ce que...
M. Bonnardel : C'est depuis
le début de l'année, si je ne me trompe pas, là, pour colliger et...
M. Fontecilla : 1er janvier?
M. Bonnardel : ...c'est ça,
c'est depuis le 1ᵉʳ janvier.
M. Fontecilla : Donc,
expliquez-nous, M. le ministre, est-ce qu'il y a un rapport de... Chaque fois
qu'on fait une interpellation, est-ce qu'il y a une trace de cette
interpellation-là?
M. Bonnardel : Oui, bien oui.
M. Fontecilla : Oui, je vois.
Oui, est-ce que c'est un... c'est quoi, c'est un formulaire, c'est un rapport,
quelle... quelle est la trace en question? Quelle forme prend-elle?
M. Bonnardel : Bien là, je ne
sais pas exactement si... comment fonctionne la Sûreté du Québec, le SPVM, ou
autres, sauf que le policier, la policière...
M. Bonnardel : ...ont des
questions à poser à la personne qui est interpellée pour les raisons x, y.
M. Fontecilla : Je veux
savoir si le policier, suite à cette interaction-là, il remplit un document
expliquant l'intervention en tant que telle.
M. Bonnardel : Non, non,
c'est un formulaire, c'est un formulaire que la personne...
M. Fontecilla : C'est un
formulaire. Est-ce que c'est un formulaire...
M. Bonnardel : C'est une
fiche personnalisée.
M. Fontecilla : Personnalisée.
Est-ce que c'est un formulaire uniforme pour l'ensemble des corps policiers, ou
c'est chaque... chaque corps policier...
M. Bonnardel : Uniforme.
M. Fontecilla : Uniforme.
Est-ce que vous pourriez faire le dépôt de cet... de ce formulaire-là?
M. Bonnardel : C'est
numérique, mais on va trouver une façon de vous le... de vous le déposer.
M. Fontecilla : Parfait.
Merci beaucoup.
Le Président (M.
Bachand) :Par la commission, bien sûr.
Merci.
M. Fontecilla : Est-ce que,
M. le ministre, à partir du... Bon, vous m'avez dit : à partir du début de
l'année, j'ose croire que c'est le 1ᵉʳ janvier, là, vous allez... vous allez
étudier ces données-là à partir... Un rapport annuel? Expliquez-nous comment ça
va se passer, M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, ça fait
suite au projet de loi. C'était le but, de trouver un équilibre puis de
répondre, malheureusement, positivement ou négativement pour certains, à ceux
qui subissent ou qui ont subi des interpellations maladroites ou autres. Donc,
pour nous, ce qui était important dans le p.l., c'est d'avoir donc un portrait
puis de voir de quelle façon... de quelle façon cela évolue dans le temps.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Je comprends... Je comprends bien. Mais quand est-ce qu'il va y avoir un
rapport sur ces... Est-ce que c'est chaque corps policier qui va faire un
rapport sur ces données-là? Est-ce que c'est le ministère de la Sécurité
publique qui va faire un rapport, comment dire, consolidé pour tous les corps
policiers? Et comment ça va se passer? Et à quel moment?
M. Bonnardel : Je veux dire,
c'est chaque corps de police qui va obtenir... qui va nous fournir, donc, ces
informations annuellement, annuelles...
M. Fontecilla : Qui va
fournir au ministère de la Sécurité publique? Très bien.
M. Bonnardel : Au ministère,
puis c'est le ministère, par la suite, là, qui va évaluer... qui va évaluer
tout ça puis qui va faire un constat.
M. Fontecilla : Est-ce que
vous avez l'obligation de faire... de traiter ces données-là et les publier?
M. Bonnardel : Non.
M. Fontecilla : Donc, ça peut
être... Le public n'aura pas nécessairement accès à ces données-là?
M. Bonnardel : Bien, s'il y a
une demande d'accès à l'information, je ne peux pas y répondre, mais c'est...
tout dépend de la demande que certaines personnes pourraient faire pour obtenir
ces données, là.
M. Fontecilla : Très bien. Il
y a plusieurs corps policiers... En particulier, le SPVM et le Service de
police de la ville de Repentigny ont fait des études quand même relativement
poussées sur les données disponibles à ce moment-là et ont... sont arrivés à la
conclusion qu'il y avait du profilage racial dans la procédure des
interpellations. Est-ce que vous pensez faire des études aussi poussées que ce
qui a été fait par le corps de police de Montréal et le corps de police de
Repentigny?
• (17 heures) •
M. Bonnardel : Bien là, il
faut y aller par étapes, là. On va commencer par obtenir les données sur un
certain nombre d'années, de faire un constat puis d'évaluer par la suite de
quelle façon on peut travailler avec un corps de police qui pourrait avoir une
augmentation substantielle des interpellations ou autres, pourquoi lui ou
elle... quand je dis «lui ou elle», les sûretés en ont moins. Donc, c'est ce
constat, là. Il faut se donner quand même, sur un horizon de temps, là, au
minimum trois ans, là, minimum trois ans avant de faire un portrait puis de
voir de quelle façon on y travaille. Puis, bon, l'École nationale de police est
partie prenante aussi de la formation de ces futures recrues aussi, puis, je
l'ai souvent dit, là... policier qui nous regarde qui a 30 ans d'expérience,
versus la recrue qui arrive cette année, en 2024... travail du policier est
immensément différent, le voilà 30 ans versus aujourd'hui. Donc, il y a une
évolution dans la formation, puis c'est notre devoir aussi de bien former, de
mieux former nos policières, nos policiers face aussi à ces situations que...
qu'ils peuvent vivre lors d'interpellations, qu'on soit à Montréal ou ailleurs.
M. Fontecilla : Dois-je
comprendre, M. le ministre, que c'est, à partir du 1ᵉʳ janvier 2024, trois ans
plus tard que vous allez faire une étude de ces années-là?
M. Bonnardel : Non. Ça, c'est
l'exemple que je vous ai donné, là.
M. Fontecilla : Ah bon! O.K.
M. Bonnardel : On va
recevoir... Ça va être la première fois, là, qu'on va recevoir des infos
l'année prochaine. On va se donner un horizon de temps. Je vous dis trois. Dans
ma tête à moi, c'est juste normal qu'au moins trois ans, on voie une ligne, là,
qui bouge, qui bouge ou qui ne bouge pas. Donc, après ça, on pourrait évaluer
la situation puis de... travailler soit avec l'école nationale ou de
comprendre... comprendre les processus, les façons de faire des... de
différents corps de police qui pourraient, pourraient voir une augmentation
d'interpellations pour des raisons qui me sont méconnues aujourd'hui, là.
M. Fontecilla : Très bien.
Nous avions déjà évoqué, M. le ministre, la question d'informer les personnes
qui sont interpellées lors des interpellations, là, de la... de leur droit de
ne pas répondre aux questions, et vous étiez même ouvert à regarder cette
possibilité-là. Est-ce que c'est une pratique généralisée, là, dans votre... dans
les instructions que vous avez données aux différents corps de police,
c'est-à-dire que les gens interpellés puissent dire : Non, je...
17 h (version non révisée)
M. Fontecilla : ...pas mon
nom, etc., puisse refuser de répondre aux questions des policiers.
M. Bonnardel : Je ne peux pas
parler au nom des patrouilleurs à pied, à vélo ou autres, qui font ce travail.
Ce qu'ils font, spécifiquement, expliquent cela à la personne interpellée, là,
je ne peux pas parler en leur nom, sauf qu'on s'attend, on s'attend, j'imagine
que, dans le travail du policier ou de la policière qui expose les droits, les
droits de telle ou telle personne, à savoir si elle donne son nom ou les
informations qui lui sont demandées.
M. Fontecilla : Donc, est-ce
qu'on sait... On ne peut pas savoir si vous, vous n'avez pas donné instruction
dans vos directives, là, de dire aux policiers qu'ils doivent informer des
personnes interpellées qu'ils peuvent refuser de donner des informations.
M. Bonnardel : Tout à fait.
M. Fontecilla : Parfait.
Est-ce que, pour vous, ce n'est pas envisageable d informer les interpellés de
ne pas donner... de leur droit de ne pas répondre aux questions?
M. Bonnardel : Je fais, comme
je l'ai mentionné, je fais confiance aux policiers, aux policiers qui font ce
travail, qui interpellent à pied, à vélo ou en auto, peu importe, et de faire
valoir les droits de ces personnes en bonne et due forme lorsqu'il y a...
lorsqu'il y a interpellation, là.
M. Fontecilla : Donc, il
appartient aux policiers, de façon discrétionnaire, de dire à une personne qu'elle
a le droit de répondre ou ne pas répondre.
M. Bonnardel : Bien, c'est le
jugement, c'est le jugement du policier et de la policière, là.
M. Fontecilla : Très bien. Je
voudrais... Il me reste combien de temps, monsieur... Pardon?
Le Président (M.
Bachand) :35 secondes.
M. Fontecilla : 35 secondes.
Est-ce que vous pensez, M. le ministre, qu'il serait, dans un monde où on
respecte des droits et libertés, souhaitable d'informer les interpellés de
leurs droits?
M. Bonnardel : Bien, comme je
l'ai mentionné, ça fait partie du jugement des policiers d'informer. Je fais
confiance au jugement des policiers d'informer, donc, les personnes qui sont
interpellées.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Westmount-Saint-Louis pour 19, 45, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. M. le ministre, je sais que ça a déjà été soulevé, mais je souhaite
revenir là-dessus, mais la violence armée, vol de voiture, c'est quand même en
croissance, la hausse de criminalité à Québec. Nous, on a déjà eu un échange au
salon bleu, où j'avais parlé pour le Service de police de la ville de Québec.
Puis la raison que j'avais posé la question, puis je ne suis pas la seule
personne qui pose la question, c'est parce qu'on ne comprend pas pourquoi on a
dit oui à Montréal, on a dit oui à Laval. Montréal a quand même eu 250
millions, la ville de Laval a eu 20 millions. Les réactions que nous avons
eues, quand je vous ai posé la question, c'est que... puis je vous cite dans
votre réponse : «Si besoin est du côté des enquêtes, la Sûreté du Québec
serait disponible pour aider la ville de Québec.» Je comprends, je
comprends que ça fait partie des choses qui peut arriver, malgré que la SQ fait
partie des... qui ont des enjeux de manque d'effectif. Mais la ville, ce qu'ils
souhaitent, c'est de la prévention. Puis ce n'est pas une nouvelle demande, la
ville de Québec vous a demandé, dans les demandes très budgétaires, ça fait
trois ans depuis qu'ils font la demande, d'avoir du soutien en ce qui concerne
les enjeux, dont, eux, ils font face, pour la violence armée ainsi que pour la
santé mentale. Puis c'est non à ces demandes, mais on a quand même donné de l'argent,
les deux autres grandes villes dans la province. Le maire dit, en réaction :
Il manque des bras, l'argent et des ressources. Et, à Laval, même qu'on leur
avait donné la 20 millions de dollars, eux, ils sont en train de dire qu'ils
sont insatisfaits, parce que quand on fait la comparaison, le prorata, avec le
nombre de citoyens à Laval, bien, ce n'est pas suffisant. Puis je réitère qu'on
est en croissance en termes de la violence armée et le vol de voiture. Alors,
pourquoi c'était oui pour Montréal et oui pour Laval, même si ce n'est pas
assez pour Laval, et non pour la ville de Québec?
M. Bonnardel : Ouf! C'est large,
là, je vais essayer de répondre à tout, si vous me donnez, au moins, trois
minutes, là. On ne peut pas comparer, là, Montréal, Laval et Québec, là, en
tout respect. On n'est pas à la même place. Québec reste et est une des villes
top cinq les plus sécuritaires en Amérique du Nord. Quand on parle de
prévention, d'aide aux organismes communautaires, je l'ai souvent dit : Ce
n'est pas simple de trouver un équilibre entre répression puis prévention. La
ville de Québec, en prévention, en 2018, recevait un beau 0 $ en 2018; en
2023-2024, elle reçoit 1,2 million. Les organismes communautaires en prévention
recevaient 870 000 $; en 2023-2024, elles reçoivent près de 3 millions,
2,9 millions. Et pour, tant qu'à y être, vous donner la répression, répression,
c'était 1,3 million en 2018; c'est...
M. Bonnardel : ...700 000 en
2023-2024. Donc, le constat que je fais présentement, c'est qu'il y a une
décroissance pour ce qui est du contexte de violence armée, je le répète, je
l'ai dit tantôt dans mon préambule, au début, ce n'est pas gagné, ce combat,
là, ce n'est pas gagné, mais on fait tout en notre pouvoir pour y répondre.
Puis quand je dis violence armée, crime organisé, je l'ai dit à la ville de
Québec, là, c'est un combat, ça, qui n'a pas de frontière, là. Ce n'est pas la
SP... le SPVQ tout seul à Québec qui va régler ça, ce n'est pas la... la Sûreté
du Québec toute seule qui va régler ça, ce n'est pas le SPVM, Laval, Montréal,
c'est tout le monde ensemble. Puis la preuve, c'est Scandaleux, c'est le
travail qui a été fait par la Sûreté du Québec accompagnée par la ville de
Québec, par la ville de Lévis, par la ville de Saguenay pour répondre à ce
qu'on vivait à Québec, là, on va dire depuis deux mois, depuis deux mois, une
situation qui était quand même fatigante, on va le dire ainsi. Puis je pense
qu'on a bien fait le travail, autant du côté de la police nationale, de la
Sûreté du Québec que du SPVQ, et c'est là-dessus qu'on va continuer le combat.
Et je l'ai dit sans gêne, c'est le travail de la Sûreté du Québec de répondre
au crime organisé de son niveau d'intervention, qui est le niveau six, qui est
le niveau le plus élevé, le plus élevé. Donc, les différentes polices, que ce
soit Québec, Montréal, travaillent en coordination, en complément aussi avec la
Sûreté du Québec. Puis, si vous me laissez terminer pour le... le vol de
voiture, ou je vais... O.K., je vous laisse aller puis je reviendrai.
Mme Maccarone : Merci.
Sérieux, Montréal n'a toujours pas de frontières non plus, alors de faire la
comparaison basée sur ceci, ça, je ne comprends pas. Puis je comprends que
c'est peut-être difficile de comprendre les demandes, mais c'est une demande de
la SPVQ, c'est eux qui disent qu'ils ont besoin d'avoir des effectifs, c'est
eux qui disent qu'ils ont besoin d'avoir du renfort pour faire des mesures de
prévention pour s'assurer... puis il me semble c'est ça qu'on souhaite, des
mesures de prévention. On ne veut pas toujours par réaction. Mais comme mesures
de prévention, 63,3 millions sur cinq ans, ce n'est pas beaucoup d'argent
pour s'assurer que les citoyens de la ville de Québec vont avoir toutes les
mesures de protection en place, 13,7 millions, encore une fois, répartis
sur cinq ans pour des mesures de santé mentale. Nous venons tout justement
d'avoir un débat en ce qui concerne les enjeux de santé mentale, l'état mental
perturbé qui est en croissance, 40 appels par jour en lien avec l'état
mental perturbé. On a trouvé 7 millions de dollars pour les Kings de
L.A., mais on ne peut pas trouver de l'argent pour venir en renfort aux SPVQ
pour leur aider avec les défis de prévention en ce qui concerne la croissance
des crimes violents. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas la décision qui
est prise par le gouvernement.
• (17 h 10) •
M. Bonnardel : Bien, c'est
fort simple, M. le Président, on ne finance pas les opérations courantes des
corps de police. Il y a eu des moments, des situations ponctuelles dans le
temps. À Montréal, on se tirait dans la rue, là, excusez de le dire ainsi, là.
On ne peut pas comparer ce qui s'est... ce qui se passait à Montréal en 2018
versus ce qui se passe à Québec, en tout respect, en tout respect. Est-ce que
Québec met assez de sous pour son corps de la police? C'est à eux à répondre.
Je vous signale qu'on leur a donné 40 millions de dollars, là :
répression, prévention, organismes communautaires dans les cinq dernières
années. Ça fait ça comme ça, là, depuis cinq ans, là. Puis je vais continuer de
les supporter. Puis s'il y a des projets pilotes ou des escouades additionnelles
qu'on doit ajouter, ou autre, on va être présents. Mais ne me demandez pas de
financer les opérations courantes d'un corps de police, on ne fait pas ça au
MSP, on supporte. Comme je l'ai mentionné tantôt, pour ECCR ou RÉSO, si cela
fonctionne, puis on met le au monde, là, ce bébé, là, mais après ça, c'est au
corps de police sinon à la ville de le financer.
Mme Maccarone : Mais on
finance quand même autres villes pour exactement ça. On finance Montréal puis
on finance Laval. Alors, de dire qu'on ne finance pas ça, bien, je ne comprends
pas, parce qu'on le fait pour les deux autres villes. Ça fait que je ne
comprends pas pourquoi qu'on ne le fait pas pour la ville de Québec. Je
comprends que oui, peut-être les enjeux sont plus importants pour le moment à
Montréal, mais est-ce que ça veut dire qu'il faut... qu'il faut qu'on attend
que ça dégénère avant qu'on va agir? Eux, ils souhaitent mettre des mesures en
place de prévention, ça, je trouve ça louable puis je pense que c'est l'axe que
nous devons privilégier. On ne devrait pas attendre que ça dégénère avant de
dire : Ah, là, c'est un problème, maintenant on va donner de l'argent.
M. Bonnardel : C'est
important de comprendre, là, on ne finance pas à vie, à Montréal puis à Laval,
20 policiers ou 225 policiers, là, on les finance sur cinq ans, puis
après ça, c'est eux autres qui payent. Puis je le répète, là, c'est important
que vous le sachiez, là, on ne paye pas pour des policiers, policières qui
partent à la retraite, là, ou qui démissionnent, là, on paye pour...
M. Bonnardel : ...nouveaux
policiers, au net. Et, si, au net, il n'y a pas 225 policiers de plus, on
ne fait pas échec. C'est-tu assez clair? On ne fait pas échec. Donc, ce n'est
pas un chèque en blanc : voici 225 millions pour financer vos
opérations quotidiennes du corps de police. Ce n'est pas ça, là. Ça prend des
bottes de plus sur le terrain.
Mme Maccarone : C'est très
clair pour moi. Je comprends exactement ce que vous êtes en train de dire. Les
demandes de la Ville de Québec, la SPVQ, c'est quand même des demandes
budgétaires basées sur cinq ans. C'est ça qu'ils demandent. Ça fait que je fais
des revendications pour eux. Parce que moi, ce que je comprends, c'est qu'on ne
devrait pas attendre que ça dégénère puis que ça devient un problème. Nous
devons... Nous devons investir maintenant dans la prévention. C'est ça qui est
important. C'est la même chose, c'est moins cher puis ça peut avoir des
résultats très bénéfiques pour la population. Alors, la décision qui est prise
par le gouvernement, je ne comprends pas.
La même chose, je ne comprends pas la
décision de le gouvernement en ce qui concerne le manque de financement, la
décision d'arrêter de financer les équipes de concertation communautaires. Que
ça soit pour la Ville de Laval, que ça soit pour Longueuil, on a aussi
entendu... Et j'ai entendu les réponses que le ministre avait données à mes
collègues en ce qui concerne ceci. Je comprends que c'est un projet pilote. Je
comprends. Vous avez dit : un projet pilote, il y a un horizon de temps.
Je ne suis pas en d'accord. Moi, ce que je ne comprends pas, c'est que,
pourquoi partir un projet pilote? C'était une excellente idée, je vous salue,
c'était vraiment une bonne idée. On voit qu'il y a des résultats. Les
organismes communautaires, eux aussi, ils disent que c'était vraiment une bonne
idée. Bien, on voit que ça fonctionne, pourquoi avoir des projets pilotes Puis
là, on dit : bon, bien, mais maintenant qu'on a mis ça, là c'est votre
problème, c'est dans votre cour. Les villes n'avaient pas le financement ou le
budget pour faire le projet pilote dès le départ. Là, on leur a donné ce
financement, là on enlève le tapis sous leurs pieds, puis on dit : Bien
là, c'est votre problème, réglez-vous avec ça. C'est quelque chose qui
fonctionne, ça fait que pour quoi développer l'expertise, puis après ça,
arrêter de financer?
M. Bonnardel : Il faut
comprendre, là. Ce n'est pas notre projet pilote, là. C'est le projet pilote de
la ville qui nous fait valoir : Voici ce qu'on a, de quoi d'intéressant,
sur la table. «Fine.» Excusez. On le regarde, on l'évalue. Les équipes me
disent : ça vaut la peine. On les accompagne pour la mise en place, la
mise en place de l'escouade, pas pérenniser à vie l'escouade ou la... le projet
pilote, là, mise en place, horizon, trois ans. La ville met 7.5, on met 7.5.
Après trois ans, ça semble bien fonctionner, le contrat est terminé. C'est à
vous de pérenniser, minimalement. Vous mettiez 7.5 millions. Est-ce qu'ils
ont arrêté Montréal de le mettre, le 7.5? Il faudrait leur poser la question.
Donc, autant RÉSO à Longueuil que CCR, c'est le même principe. Je vous l'ai lu,
mise en place, mise en place d'un programme. C'est à eux par la suite de
pérenniser, s'ils le souhaitent, ces programmes, puis de s'assurer de répondre
à, oui, un objectif de prévention, vous avez tout à fait raison.
Puis, je le répète, là, il est faux de
dire qu'on n'accompagne pas, au Québec, en répression puis en prévention. Les
sommes font ça depuis les cinq dernières années. Puis, encore une fois, Québec,
crime organisé, je m'excuse, je le répète, ça n'a pas de frontière, ce combat,
là. Ce n'est pas Québec qui va régler ça tout seul, puis ce n'est pas la SQ qui
va le régler toute seule. Puis ce n'est pas Montréal non plus. C'est tout le
monde ensemble. Unir les forces policières pour combattre le crime organisé,
c'est le défi que j'ai, puis c'est le défi que la Sûreté du Québec a, puis
c'est défi que tous les corps de police du Québec devraient avoir tous
ensemble.
Mme Maccarone : ...Montréal,
il n'y a pas de frontières, Laval n'a pas de frontières, alors ils font face
aux mêmes défis. Ça fait que ce que je trouve désolant, c'est qu'on attend que
ça dégénère avant qu'on s'en vient en renfort pour aider. Le ministre a parlé
de beaucoup d'interventions puis de subventions, qui s'en vient, bien, ce n'est
pas des interventions qui sont en lien avec la prévention comme le SPVQ vous
demande de faire.
Puis aussi, une diminution des crédits
pour la prévention et la lutte contre le crime, on a fait une demande. Ça fait
qu'on a vu, dans les cahiers de crédits, on a vu une diminution de
15,2 millions par rapport à l'an dernier. Pourquoi cette diminution, quand
on parle de la lutte contre le crime, quand on sait, surtout en prévention, il
y a une diminution? Pourquoi?
M. Bonnardel : ...qu'on a...
qu'on a... La mise en place, exemple, de RÉSO et CCR, je vous l'ai répété, ce
sont des programmes qu'on ne refinance pas, qu'on ne refinance pas. Donc, les
besoins ne sont pas les mêmes. C'est aussi simple que cela. Donc, je ne sais
pas, si différents corps de police nous amenaient d'autres projets x, y,
d'autres programmes... pas «programmes», des projets x, y, bien, on pourrait
les étudier puis faire...
M. Bonnardel : ...demandes
additionnelles à partir de l'an prochain aussi. Donc, cela répond à cela.
Mme Maccarone : Je présume
que c'est en lien avec le déficit, parce que ça veut dire qu'on n'avait pas
assez d'argent pour venir continuer ces programmes.
M. Bonnardel : Non.
Mme Maccarone : On a dû
couper.
M. Bonnardel : Bien, c'est
ça, mais on va lancer les appels de projets aussi, là, cet été, là, pour ces...
pour ces sommes puis être capables de voir les initiatives que certains
pourraient mettre en place puis de dépenser ce 15 millions au bénéfice... au
bénéfice des différents corps de police, là.
Mme Maccarone : O.K. Sécurité
dans les palais de justice. On voit que... Tu sais, on sait tous que ce qui est
arrivé à Longueuil, l'agression auprès d'un interprète judiciaire. Il n'y a pas
de détecteur de métal. Les constables spéciaux vous ont écrit une lettre, le 11
janvier, pour demander une rencontre d'urgence. J'ai une copie de la lettre,
qui me ferait plaisir à déposer, M. le Président, si c'est souhaité. Les juges
aussi, eux, ils ont relancé les demandes pour avoir plus de sécurité, sécurité
renforcée d'un cran au Palais de justice de Longueuil. On a besoin d'avoir une
aide. Il y a une lettre signée par une dizaine de partenaires du réseau de
justice. Le syndicat et les constables ont envoyé, le 17 janvier, à notre
premier ministre, à vous, au ministre de la Justice, pour demander des arches
de sécurité dans l'ensemble des palais de justice. Ça aussi, on a une copie de
la lettre, si c'est souhaité, M. le Président. Puis on fait face à des enjeux
de rétention importants en ce qui concerne nos constables spéciaux, puis ils en
ont probablement plusieurs avec nous ici, au salon bleu, je salue leur travail.
Mais on n'a toujours pas les arches de sécurité, alors que tout le monde sont
en demande. Pourquoi? Nous savons que c'est un enjeu.
M. Bonnardel : Bien...
toujours une tragédie de trop. Puis, dans les circonstances, mes pensées vont
encore à cet interprète, là, qui a subi... qui a subi une attaque au Palais de
justice de Longueuil. Et, suite à cela, oui, on a rencontré... on a rencontré
les... le syndicat puis on a fait ensemble, très lucidement, un portrait de la
situation. On s'est assis, par la suite, avec mon collègue de la Justice, pour
faire un état de situation, de voir de notre côté... parce que c'est... c'est
un constat qu'on doit faire à deux, là. C'est un peu particulier, là, mais
autant les palais de justice et les systèmes de protection sont sous l'égide du
ministère de la Justice, autant les constables sont sous notre chapeau à nous.
Donc, on a... on a plus qu'augmenté, plus qu'accéléré, là, les cohortes... les
cohortes de formation, là, pour avoir une cohorte spécifique, là, de 144
agents... nouveaux constables, pardon, qui vont être formés, là, pour répondre
aux... Parce que, si je me souviens bien, je pense que c'était à peu près 130,
140 postes, là, qui étaient à pourvoir pour les constables spéciaux. Donc,
c'est un coup de barre majeur, c'est un coup de barre majeur qu'on donne, là,
pour être capables de s'assurer de sécuriser les... la plupart des palais de
justice, là, que la Justice a définis, et nous, en termes de bras sur le
terrain.
• (17 h 20) •
Mme Maccarone : ...que ce
n'est pas une réponse en termes de les arches de sécurité que tout le monde en
demande. Mais, pour revenir aux effectifs, selon les cahiers de crédits, la
question 95, vous dites qu'il y a 85 postes non comblés. Et je comprends que
vous êtes en train de parler du recrutement. Moi, je veux parler de la
rétention, parce que ça reste qu'il y a quand même eu 30 démissions juste
l'année passée. Ça fait que c'est bien qu'on fait du recrutement, mais le monde
ne reste pas parce qu'il y a un manque de sécurité, pour les raisons des
conditions de travail. Alors, qu'est-ce que le ministre fait pour les retenir
puis les garder?
Moi, j'ai eu une rencontre avec le
président du syndicat, puis il me parle non seulement des mesures de sécurité
qui sont manquantes, parce qu'il n'y a pas des arches de sécurité qui sont en
place partout, c'est une grande lacune, c'est quelque chose que nous avons
besoin, et je comprends qu'il y a des coûts associés avec ça, mais même les
mesures de communication. On a quelqu'un qui est au troisième étage qui ne peut
pas communiquer avec quelqu'un au premier étage parce qu'on a des problèmes de
communication, de radiocommunication qui ne fonctionne pas. On a des juges qui
montent dans les ascenseurs avec les détenus. On a des juges qui rentrent dans
le stationnement avec les détenus. Ça fait qu'il n'y a pas de mesure de
protection pour eux non plus. Ça fait que je comprends que les mesures de
sécurité, c'est un grand enjeu, mais qu'est-ce que vous faites aussi pour
retenir ce personnel? Parce que, selon ce que nous avons compris, c'est un
grand enjeu, puis ils sont... ils sont inquiets, ça fait qu'ils ont besoin
d'être rassurés.
M. Bonnardel : En deux
points, là. Là, on me dit qu'il y a 46 postes vacants présentement, mais peu
importe...
M. Bonnardel : ...le travail,
c'est de combler ces postes de travail.
L'autre travail, c'est d'assurer une
rétention, vous l'avez mentionné, puis, je le dis bien humblement, là, je reste
convaincu que le résultat de la négociation collective avec les constables va
réjouir, va réjouir ces constables. Je ne vous dis pas que tout est parfait,
mais je reste convaincu qu'avec les gains qu'ils ont obtenus on va être
capables de garder... puis d'assurer une rétention plus importante, là, plus
importante de ces constables, qui font un travail incroyable dans les palais de
justice du Québec. Donc, rapidement, comme je l'ai mentionné, là, le
25 mars de 2024, 46 postes vacants présentement. On est à former, là, 144
constables spéciaux, là... On souhaite former 144 constables spéciaux, là, pour
les différents palais de justice, dans les prochains mois, puis de répondre
adéquatement, donc, aux questions de sécurité, avec mon collègue de la Justice,
dans les palais que le syndicat et nous-mêmes avons établis, en termes... je
vais dire, pas une gradation, là, mais ce que le syndicat souhaitait, là, c'est
une sorte de top 10, là, top 10, si je peux le dire ainsi, là, des...
Mme Maccarone : C'est quand
même le syndicat qui nous dit aussi que les négociations, en ce qui concerne le
renouvellement de leur projet de communication, le contrat qui devait être
octroyé, bien, c'est perdu quelque part, peut-être dans le cyberespace, là,
mais c'est perdu. Ça fait que ça, c'est quelque chose qui était un grand enjeu
pour eux. Je vous recommande fortement que vous parliez avec M. Perales, parce
que c'est un enjeu qu'eux ils font face. Encore une fois, oui, la rétention,
c'est important, mais ce n'est pas uniquement la sécurité à l'intérieur, c'est
aussi tout ce qui se passe à l'extérieur.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, Mme la députée.
M. le député de Jean-Talon, pour 12 min 50 s, s'il vous plaît.
M. Paradis : Merci, M. le
Président. Dans son rapport annuel, déposé en décembre 2023, le Protecteur du
citoyen fait état de concours bidon pour la nomination de hauts gradés à la
Sûreté du Québec. Au terme d'une enquête très sérieuse, il a déposé des
recommandations précises. La réaction du ministre, à l'époque, ça a été de dire
qu'il a confiance en l'équipe actuelle de la SQ, qui est proactive dans la mise
en œuvre des recommandations. Est-ce que le ministre pourrait nous confirmer
que toutes les recommandations ont été mises en œuvre?
Le Président (M.
Bachand) :...le ministre.
M. Bonnardel : ...ça, c'était
sous l'ancienne administration. Alors, je vais laisser Mme Beausoleil y
répondre.
Le Président (M.
Bachand) :Mme Beausoleil, oui.
Mme Beausoleil (Johanne) : Alors,
merci beaucoup pour votre question. Effectivement, dans les quatre dernières années,
on a beaucoup travaillé le processus de promotion. Avant même... on avait
amorcé, là, les discussions avant même que le Protecteur du citoyen soit arrivé
avec le rapport. Donc, oui, les recommandations sont suivies, sont en place,
mais, au-delà de ça, on a mis énormément de mesures préventives et de mesures,
aussi, où est-ce qu'on travaille avec des firmes externes pour nos processus de
concours officier, parce que ça s'appliquait au niveau des concours officier.
Donc, beaucoup, beaucoup d'échanges avec l'ENAP, avec les firmes EPSI, mais
aussi avec les firmes Elo, on a beaucoup d'échanges. Nos processus sont
complètement ailleurs. Donc, à la question pour le protecteur, on est
vraiment...
Le Président (M.
Bachand) :...parce que le temps va tellement...
M. Paradis : Est-ce que le
ministre ou madame pourrait confirmer que les recommandations du Protecteur du
Citoyen ont été mises en œuvre, oui ou non?
Mme Beausoleil (Johanne) : Elles
sont quasiment toutes complétées. On est en suivi encore, avec le protecteur,
pour, des fois, des petites choses. Mais, à la question, essentiellement, c'est
oui.
M. Paradis : Est-ce que le
ministre pourrait nous indiquer s'il y a des mesures, des sanctions qui ont été
adoptées envers les personnes qui ont participé à l'élaboration de ces concours
bidon?
M. Bonnardel : C'est une
ancienne administration, ça, là, là.
M. Paradis : Le rapport a été
publié l'année dernière. Est-ce que le ministre a des informations là-dessus?
M. Bonnardel : Non, pas au
fait de ça.
M. Paradis : Est-ce que le
ministre a des informations sur ce qui est arrivé aux personnes qui ont été
nommées en vertu de ces concours-là?
M. Bonnardel : Non.
M. Paradis : Aucune
information? Très bien. On sait que le ministre... le ministère de la
Cybersécurité s'intéresse aux cyberattaques, et qu'il y a des indications à
l'effet que celles-ci ont augmenté. C'est des attaques qui proviennent,
souvent, de l'étranger, selon ce qu'on en sait, et on a vu ce qui se passe
actuellement au niveau fédéral. Est-ce que le gouvernement, votre ministère, ou
le ministère, ou un autre ministère a en sa possession une étude, des
recherches, des avis ou tout autre document concernant la possibilité
d'ingérence étrangère dans nos processus politiques ou électoraux?
M. Bonnardel : On n'a pas ces
informations... cette information...
M. Bonnardel : ...spécifique
comme tel, là.
M. Paradis : Vous... Est-ce
que le ministre a de l'information ou ne veut pas nous dire s'il a de
l'information?
M. Bonnardel : ...information
là-dessus.
M. Paradis : Aucune
information. Donc, est-ce qu'il y a des sommes qui sont consacrées actuellement
au Québec ou est-ce qu'il y a des études qui sont en cours sur ces possibilités
d'interférence ou d'ingérence étrangère dans les politiques... dans les
processus politiques ou électoraux?
M. Bonnardel : Ça, c'est plus
fédéral que provincial, là. Donc, c'est la CRS, c'est la GRC, c'est à eux de
définir... bien, je ne veux pas nommer le cas de Longueuil, là, où on avait des
postes de police supposément chinois. Alors, c'est la GRC qui... et le service
de renseignement canadien, là, qui... qui fait ce travail.
M. Paradis : O.K. Donc, pour
la portion québécoise du processus électoral, est-ce qu'on comprend du ministre
qu'il n'y a rien en cours au Québec là-dessus puis on s'en remet entièrement au
fédéral? Est-ce que c'est ça, la réponse?
M. Bonnardel : Bien, on
est... on est toujours en lien, là, si besoin ou information est, avec les
services canadiens de renseignement, on est en complémentarité, là.
M. Paradis : Le gouvernement
s'occupe de cybersécurité.
M. Bonnardel : Bien, c'est le
travail de mon collègue... mon collègue Éric Caire aussi.
M. Paradis : Est-ce que la
protection des processus politiques et des processus électoraux, au Québec,
fait partie d'une politique, d'un plan, des préoccupations de notre
gouvernement, donc, ou pas?
M. Bonnardel : C'est le MCN
qui s'en occupe, là, c'est le ministère... Ce n'est pas notre ministère comme
tel, mais assurément, oui.
M. Paradis : O.K. Est-ce
qu'il y a des sommes? Est-ce qu'il y a des personnes, au Québec, au
gouvernement du Québec, qui se consacrent à cette question-là?
M. Bonnardel : Bien là, vous
ne vous posez pas la bonne question. La question... Vos questions ne sont
pas... ne devraient pas être adressées à moi, là.
M. Paradis : C'est... Est-ce
que... Est-ce que le ministre considère que c'est une question de sécurité
publique, la protection de nos processus politiques électoraux?
M. Bonnardel : Bien, ça
peut... Assurément. Oui, assurément, ça peut l'être.
M. Paradis : Très bien.
M. Bonnardel : Ça peut
l'être, mais je n'ai pas cette information.
M. Paradis : Il n'y a
personne qui travaille au gouvernement ou il n'a pas l'information?
M. Bonnardel : C'est
cyberdéfense, ça appartient donc à mon collègue que... que je vous ai nommé tantôt.
M. Paradis : Est-ce que le
ministre est au courant de tentatives d'ingérence étrangère dans les processus
politiques ou électoraux du Québec?
M. Bonnardel : ...fédéral.
M. Paradis : Est-ce que le
ministre est au courant de menace ou d'ingérence possibles ou avérées au
Québec? Est-ce qu'il y a des... eu des informations là-dessus?
M. Bonnardel : Non.
M. Paradis : Aucune?
M. Bonnardel : Non.
M. Paradis : Il n'y a pas eu
d'information ou il ne veut pas répondre à la question?
M. Bonnardel : Je vous ai dit
non.
M. Paradis : O.K. Il n'y a
pas d'information. Puis là il nous confirme qu'il n'y a pas, au sein de son
ministère, il n'y a pas de mesure, il n'y a pas de... il n'y a pas de
politique, il n'y a pas d'étude sur des mesures à mettre en place pour protéger
nos systèmes politiques, non?
M. Bonnardel : Tout cela
appartient au MCN.
• (17 h 30) •
M. Paradis : Très bien.
J'aimerais revenir sur des échanges qu'on a eus aujourd'hui avec le ministre
sur les demandes de la ville de Québec de mesures spéciales pour appuyer la
lutte au crime organisé et aussi en matière de prévention. Je rassure le
ministre, j'ai travaillé dans plusieurs pays du monde où la question de
sécurité, c'est... Je comprends ce qu'il dit, là, que, quand on fait une
analyse comparative, la ville de Québec est une ville où on vit dans une
relative sécurité, mais c'est justement ça qu'on veut préserver. J'ai bien
écouté le ministre aujourd'hui. Est-ce qu'il convient qu'il y a des événements
nouveaux sur le terrain qui peuvent nécessiter une réponse différenciée? C'est
ça, que la ville de Québec indique. Je sais, le ministre va dire : Oui,
mais ce n'est pas la même chose qu'à Montréal. Mais ce qu'on veut, c'est
éviter, évidemment, toute escalade, toute croissance de la violence. Est-ce que
le ministre convient qu'il y a une situation différente aujourd'hui sur le
terrain à Québec, qu'il y a des événements qui ont été rapportés, notamment à
la population, qui peuvent nécessiter une réaction différenciée? Est-ce que le
ministre convient de ça?
M. Bonnardel : C'est pour ça
que «scandaleux» a été une des réponses les plus importantes en termes d'effectifs
policiers depuis la guerre des motards. Donc, je répète ce que j'ai dit, là, ce
combat contre le crime organisé, il appartient à tout le monde. Il appartient
principalement à qui? À la Sûreté du Québec, dû à son niveau 6. Mais,
au-delà de tout ça, elle ne peut... elle ne peut faire ce combat seule. Elle a
besoin de ce qu'est vécu. Elle a besoin de Lévis, elle a besoin de Saguenay,
elle a besoin de Montréal. Et c'est ce combat tous ensemble qui va nous
permettre de le gagner. Donc, «scandaleux»...
17 h 30 (version non révisée)
M. Bonnardel : ...je pense que
vous étiez, en tout cas, j'espère, vous étiez fière de voir les opérations,
autant du côté de Québec, autant du côté de Saguenay, autant du côté de Lévis.
On a même nommé une escouade spécifique dans l'est, du côté de Sept-Îles, pour
répondre aussi aux problématiques que nous vivions dans certaines communautés
autochtones aussi. Donc, je comprends, là, Québec qui nous dit : Bien
nous, puis nous? Oui, je comprends tout ça. Il y a certaines situations, là,
qui étaient, pour la population, inquiétantes, mais on ne finance pas les
opérations quotidiennes, on ne peut pas comparer Montréal 2018, versus Québec
2023. La situation de la violence armée est en baisse sur l'ensemble du
territoire. Ce n'est pas un combat gagné, là, ce n'est pas un combat gagné, on
doit rester vigilant, mais on doit unir toutes nos forces.
Et c'est là que le travail pour Québec, en
termes... Puis les chiffres que je vous ai donnés, je vous les répète, vite,
vite, en répression, c'est 8 millions de dollars cette année, en
prévention, c'est 1,2 million de dollars, les organismes communautaires en
prévention, c'est près de 3 millions de dollars, c'est 12 millions juste
pour cette année, puis, en 2018, c'était 2 millions qu'on leur versait.
M. Paradis : Est-ce que le
ministre pourrait nous indiquer... La ville de Québec a chiffré ces demandes.
Est-ce que le ministre, lui, pourrait nous indiquer... est-ce qu'il y a une
ventilation des sommes dont il vient de nous parler, mais pour la capitale
nationale?
M. Bonnardel : C'est pour la
capitale nationale, ce que je vous ai donné.
M. Paradis : Les chiffres que
vous venez de mentionner...
M. Bonnardel : Ce que je vous
ai donné à la période de questions.
M. Paradis : ...que le ministre
vient de mentionner, c'est pour la capitale nationale.
M. Bonnardel : Ça, c'est
juste pour la capitale nationale. Pour votre gouverne, rapidement, Québec,
répression, 2018, 1,3 millions de dollars, répression, cette année, 8,7
millions. Au total, 28 millions sur les cinq dernières années. Prévention,
ville de Québec, 2018, zéro dollar, qu'ils recevaient. 1,2 million cette année,
pour un total... 2 millions, si on fait un chiffre rond sur cinq ans.
Organismes communautaires, on est passé de 870000 à 2,9 millions cette année,
pour un total de 10 500 000 $, pour un total de 40 millions de
dollars versés, juste pour ces trois pans d'aide, répression, prévention,
organismes communautaires, seulement pour la ville de Québec.
M. Paradis : Bien. La ville
de Québec, le Service de police de la ville de Québec, disent... puis on salue,
là, les résultats obtenus jusqu'à maintenant, de l'opération Scandaleux, mais
on s'entend, ce n'est pas terminé, le travail n'est pas terminé. La ville de
Québec, dit : On a des besoins particularisés pour une situation
particularisée. Est-ce que le ministre ne convient pas, avec toutes les
réserves qu'on a mentionnées, que ça nécessite aujourd'hui une réponse de
collaboration, d'écoute, pour qu'on fasse la bonne chose pour la sécurité
publique dans la région de la capitale nationale et au Québec?
M. Bonnardel : Bien, il faut
comprendre, je le répète, là, on ne finance pas les opérations quotidiennes des
corps de police, au MSP.
M. Paradis : ...quotidienne,
on parle d'une situation particulière.
M. Bonnardel : On ne finance
pas les opérations quotidiennes. Si besoin est, la ville de Québec nous dit :
On aimerait avoir ceci, une escouade x, répression, peu importe, peu importe...
Moi, là, ce que je vous ai donné comme sommes, là, c'est... ça fait ça, en
flèche, depuis cinq ans. Ce n'est pas un pas un non final pour n'importe quel
autre projet que la ville de Québec pourrait nous apporter, là. Moi, je vous
dis : Si la ville me dit : J'ai besoin de ceci sur un horizon de
temps, comme je viens de mentionner pour... Montréal ou réseau Longueuil, puis
que, nous, on trouve ça intéressant... De toute façon, il va y avoir un appel
de projets, comme le sous-ministre a mentionné tantôt, on met au jeu 15 millions de
dollars. La ville de Québec va sûrement lever la main, va sommet être partie
prenante.
M. Paradis : Même chose sur
la police communautaire. Je comprends, vous nous aviez dit, en période de
questions... le ministre nous a dit, en période de questions : Oui, oui,
mais il y avait un plan, c'est trois ans. Bien, je pense que, là, un plan... C'est
un projet pilote. Quelle évaluation fait le ministre de ce projet pilote là?
Puis, s'il a bien fonctionné comme tout le monde le dit, pourquoi, plutôt que
de couper le financement, on ne continue pas sur cette voie-là? Ça, ce n'est
pas des opérations courantes, c'est des nouveaux projets pilotes dont on aurait
besoin, justement, à Québec, pour favoriser la prévention puis la lutte au
crime organisé.
M. Bonnardel : ...il faut
juste comprendre, ce n'est pas nos projets pilotes, c'est le projet pilote de
la ville. C'est eux qui souhaitaient ceci, ils nous l'ont déposé, puis on les a
financés. Puis, pour votre gouverne, on finance trois équipes mixtes, à Québec,
trois équipes mixtes pour accompagner, donc, les policiers sur le terrain, en
prévention.
Le Président (M.
Bachand) :...ça va? Neuf secondes, c'est
beau? Merci beaucoup, M. le député Jean-Talon. Alors, Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis, pour 19 min 45s, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Oui. Merci. M.
le ministre, en ce qui concerne le projet Serment, on sait que, le 25 octobre
2018, le BEI a réalisé une enquête concernant les fuites d'informations
illégales de l'UPAC. Nous avons appris la semaine dernière que le projet
Serment, évidemment, est maintenant terminé, le dossier est rendu au DPCP, si
je ne me trompe pas. Alors, évidemment, on ne parle pas du contenu du rapport,
je comprends, ce n'est pas ça...
Mme Maccarone : ...questions,
mais, comme nous sommes en crédit, je voulais savoir combien que ça a coûté,
l'enquête.
M. Bonnardel : Bien, selon
les chiffres que vous avez vus, c'est plus ou moins les chiffres qui ont été
énumérés dans les médias, là.
Mme Maccarone : C'est quoi,
le chiffre?
M. Bonnardel : Je ne veux pas
me tromper, là, en vous disant 11, là.
Mme Maccarone : Moi, je n'ai
pas... je n'ai pas le chiffre, je pose la question parce que je n'ai pas ce
chiffre, ça fait que je souhaite savoir combien.
M. Bonnardel : Je vais vous
le confirmer dans quelques secondes... on me... on me dit 11 millions.
Mme Maccarone : 11 millions.
O.K. 11 millions. C'est vrai, c'est intéressant, c'est un... c'est le même
chiffre que demande la Ville de Québec pour avoir de l'aide. En ce qui concerne
les demandes d'accès à l'information, les traitements de demandes à l'accès...
de demandes de l'accès à l'information, on a vu le rapport qui a été produit
par KPMG, mais on a vu quand même un écart vraiment important en ce qui
concerne ce qu'il coûte, pour le commissaire à la déontologie policière, pour
traiter une demande à l'accès à l'information, alors que le coût moyen dans les
78 ministères et organismes gouvernementaux coûte beaucoup moins cher. Ça
fait que, si on le fait pour le commissaire à la déontologie, c'est
6 547 $, mais, pour les ministères et organismes, c'est 490 $.
Pourquoi cet écart? Pourquoi on a cette différence de coût?
M. Bonnardel : Bien, la
commissaire n'est pas ici, là. Je n'ai pas l'information ou la réponse
spécifique à vous donner pour ça, mais je m'engage à aller la chercher puis
vous en donner une, là, par...
Le Président (M.
Bachand) :Par la commission, bien sûr.
M. Bonnardel : Oui, oui,
c'est ça, c'est ça.
Mme Maccarone : O.K., merci.
Je veux revenir un peu sur le coroner. On a vu dans le rapport qui a été déposé
par la coroner en qui concerne le triple... le triple meurtre en 24 h, le
coroner a proposé un tribunal en santé mentale. Ça, le coroner, on parle de
gestes irréparables par... commis par M.... qui se sont déroulés alors qu'il
était sous le mandat de la Commission d'examen des troubles mentaux après avoir
été jugé non criminellement responsable suivant des infractions commises en
2018. La coroner Kamel avait quand même formulé 22 recommandations dans
son rapport, plusieurs en matière de sécurité publique. Entre autres, elle
recommande de revoir la structure de la Commission, évidemment, ça aussi,
c'était suggéré par l'Association des médecins psychiatres du Québec. Elle
demande la présence de procureurs au DPCP pour toutes les audiences. Elle
demande aussi d'inclure un agent de liaison pivot dans les unités de
psychiatrie, puis plusieurs autres recommandations, mais aussi de mettre de la
lumière comme on avait déjà établi sur le P-38, parce qu'on constate que c'est
un vrai problème dans le travail au quotidien des policiers. Est-ce que le
gouvernement a étudié les propositions qui ont été faites par le coroner Kamel?
• (17 h 40) •
M. Bonnardel : Bien oui, je
fais un lien avec Maureen Breau, donc, autant le ministère de la Justice que de
notre côté, on est en train de travailler. Puis les réponses que nous aurons,
là, dans les prochaines semaines vont être en lien nécessairement, là, avec...
avec cette situation que vous venez de nommer, là, mais principalement aussi
Maureen Breau, mais ces cas de santé mentale perturbée, c'est... On va y
répondre.
Mme Maccarone : Mais
spécifiquement aussi à les recommandations qui ont été faites par la coroner
Kamel à l'intérieur de cette enquête aussi? Parce que c'est différent, ce n'est
pas toutes les mêmes...
M. Bonnardel : Oui. Oui, ce
n'est pas pareil, là, mais il y a des liens indéniables.
Mme Maccarone : Oui. Parfait,
O.K. Merci. On a vu dans le rapport annuel de gestion du coroner... c'est
intéressant, parce qu'on parle de le nombre de dossiers, les recommandations,
les dépenses reçues, 88 %, des réponses positives. Puis, quand on parle
des explications de résultats obtenus en 2022-2023, c'est écrit que le
processus de suivi sera revu et amélioré. Alors, où en sommes-nous rendus?
Est-ce que... Qu'est-ce que ça veut dire «revu et amélioré»?
M. Bonnardel : Bien, c'est un
processus qui est en amélioration continue avec le coroner, là, mais, si vous
le souhaitez, je peux donner peut-être deux minutes à M. Bernier pour...
Mme Maccarone : Une minute.
M. Bonnardel : Une minute...
vous avez une minute.
Le Président (M.
Bachand) :Me Bernier, s'il vous plaît.
M. Bernier (Reno) : M. le
Président, merci. Pour répondre à votre question, oui, le processus a été revu,
tout à l'heure, j'en ai... j'en ai parlé un peu, là, dans la réponse du
collègue, là, tout à l'heure. On a... on a maintenant des lettres qui sont plus
directives, avec des délais pour nous répondre, qui sont indiqués dans la
lettre, quand on transmet le rapport et la recommandation. On fait des relances
systématiques ensuite auprès des dirigeants des ministères et organismes
concernés. On publie à toutes les semaines, le mercredi, les rapports avec
recommandations. Puis on est en train de préparer un tableau de bord pour
suivre ça publiquement. Ça a eu tout un effet, parce qu'on est passé de
42 % de...
M. Bernier (Reno) : ...une
réponse à 80 %, à 90 %, le taux de réponse. Donc, vous allez avoir
tous les détails d'un rapport annuel de gestion qu'on va déposer pour la
présente année, cet été.
Mme Maccarone : Pour la
morgue, M. le ministre, le projet de loi no 66, on s'en souvient, dans la
dernière législature, on a dit que ça pressait. Il faut aller rapidement. Quand
j'avais visité le coroner, à l'époque, Mme Décarie, on avait parlé en long
et en large des besoins que le coroner avait en ce qui concerne la morgue,
parce que ce n'était plus en fonction. On avait besoin d'avoir des travaux
d'infrastructure vraiment importants en 2020. Puis là on apprend, quand on
regarde les crédits, que ça va arriver en 2031, 11 ans après l'adoption du
projet de loi pour accélérer les infrastructures, que nous avons faites à la
vitesse, à grande V, pendant la période de COVID-19. Alors, comment expliquer
le changement de vitesse? C'était urgent avec le projet de loi no 66, puis
là ça va aller 11 ans après l'adoption du projet de loi.
M. Bonnardel : Bien, je
suis allé... Je suis allé visiter les installations, là, voilà peut-être un an,
peut-être un an et quelques mois, et quelques mois déjà, constater donc la
situation, l'état des lieux. On m'a fait part d'améliorations qui seraient
nécessaires. Donc, c'est le constat qu'eux ont fait, que je fais aussi. Puis
dans ce constat, bien, on va par ordre de priorité, si je peux le dire
humblement comme ça, ou respectueusement. Le financement donc de la morgue pour
la... la réhabilitation, pour l'amélioration donc, de ces installations, soit
faite par... dans le PQI par le ministère concerné.
Mme Maccarone : Je ne
comprends pas la réponse, parce qu'on l'a quand même adopté dans un projet de
loi pour dire que c'était urgent. Ça fait qu'on l'a adopté un projet de loi.
Moi aussi j'ai visité, et ce que j'ai entendu c'est que c'était urgent,
tellement qu'il y a un déficit puis des difficultés en ce qui concerne la
morgue, qu'ils utilisent les salons funéraires pour aider à garder les dépouilles.
Alors, pourquoi le changement? Est-ce qu'il y a eu une amélioration entre
temps? Est-ce qu'il y a eu des investissements, peut-être pour aider
l'infrastructure? Qu'est-ce qui est changé? C'était vraiment identifié comme un
problème urgent à... que nous devons adresser. Et là, maintenant, on doit
attendre 11 ans.
M. Bonnardel : Bien,
rapidement, là, je l'ai mentionné, là, mais je vais être plus clair, là,
l'évaluation des besoins, là, est finalisée, là, pour le moment. Donc, pour la
suite, il y a des options qui vont être... qui seront présentées, qui sont à
l'étude, puis à court terme, là, on va avoir une option qui va être... qui va
être retenue pour la décision finale.
Mme Maccarone : O.K. Les
paris sportifs, M. le ministre. On a vu, le 29 novembre 2023, le dossier
dans La Presse sur les paris sportifs et le lien avec le crime organisé. Que
fait le gouvernement actuellement pour lutter contre le pari sportif illégal?
M. Bonnardel : Bien ça,
c'est une question, une question de crime organisé, c'est une question aussi du
côté de Loto-Québec, de s'assure... de s'assurer que le crime organisé n'en
soit pas partie prenante, que la Sûreté du Québec soit elle aussi partie
prenante de vérifications pour le crime organisé, que ce soit virtuelles ou
autres sur le territoire québécois.
Mme Maccarone : Et en ce
qui concerne la RACJ, aussi, on revient à des rapports d'un coroner. Ça fait
que, cette fois-ci, c'est le coroner Ramsay qui a déposé un rapport le
28 novembre 2023 qui s'est penché sur la mort de la boxeuse Jeanette
Zacarias Zapata à la suite d'un gala en août 2021 à Montréal, qui recommande
que la RACJ ainsi que le promoteur exigent des preuves médicales lorsqu'ils
engagent un boxeur. Ça, c'est quelque chose qui était mis en place. Mais il y a
quand même deux autres recommandations qui ont été faites en lien avec
l'exigence systématique des boxeurs ou autres combattants de sport ayant subi
un knock-out ou, dans leur combat précédent, une destitution complète de
l'événement, production de vidéos s'il y a lieu. Puis aussi il exige des
boxeurs ou autres combattants de production de produire un rapport de
neuropsychologie, considérer des tests précédents et existants pour protéger
évidemment les personnes qui vont assister. Ça fait que, comme j'ai dit, la
première recommandation a été mise en œuvre, mais les deux autres que je viens
d'énumérer, ce n'est pas le cas. Alors je souhaite comprendre pourquoi on n'a
pas mis ceci en vigueur.
M. Bonnardel : Bien,
c'est un événement extrêmement malheureux qui était arrivé à cette boxeuse, là,
voilà quelques un an et demi, si je ne me trompe pas, ou à peu près, là, un an
et demi, deux ans. Mais donc, si vous le souhaitez...
M. Bonnardel : ...une autre
minute ou deux minutes à M. Dolbec, de la RACJ, qui pourrait vous répondre.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, M. Dolbec.
M. Dolbec (Denis) : ...les
sports de combat sont une activité hautement dangereuse et périlleuse. Je tiens
à mentionner qu'au Québec, on est un exemple en matière d'encadrement,
c'est-à-dire que les équipes de la RACJ sont des professionnels, sont des
passionnés de boxe et assurent depuis des décennies la sécurité des boxeurs, des
combattants dans les différents types de combat. Et d'ailleurs, ça peut faire
la fierté des... du Québec parce que notre groupe est à l'avant-garde et
reconnu partout dans le monde.
Effectivement, la médecine évolue
rapidement en matière de commotions cérébrales, des dommages qui peuvent être
causés au cerveau en raison de ce type d'activité. Et le coroner s'est penché
sur la question à la suite du décès de Mme Zapata. Et c'est effectivement un
très bon rapport de la part du coroner. Nos équipes se penchent actuellement
sur le rapport. On travaille à plein temps sur ce... sur ces questions-là avec
nos professionnels. Parce que parmi nos experts, on a... on compte sur des
médecins qui sont hautement qualifiés et qui vont nous accompagner là-dedans,
dans l'analyse des réponses qu'on aura à offrir concernant le rapport du
coroner. Et il faudra également consulter. Nos équipes vont parler également
aux parties prenantes, donc aux promoteurs, là-dedans, parce que les promoteurs
auront des obligations par rapport aux recommandations du coroner. Et il va
falloir regarder la faisabilité. Parce qu'on parle évidemment de boxeurs
québécois, mais on parle également de boxeurs étrangers, donc il va falloir
s'assurer que ce qu'on... ce qu'on... ce qu'on souhaite, notamment les tests
neuropsychologiques soient réalisés à l'étranger et s'assurer qu'ils sont
également fiables. Donc, on travaille... C'est beau.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Est-ce que ça
veut dire que vous avez... Est-ce que vous avez envoyé une réponse au coroner
en ce qui concerne...
M. Dolbec (Denis) : Pas
encore.
Mme Maccarone : Pas de
réponse encore? O.K.
M. Dolbec (Denis) : Pas
encore.
Mme Maccarone : Je comprends
que c'est... c'est compliqué. Est-ce que vous avez quand même un temps limite
pour mettre à l'oeuvre les deux autres recommandations suite à une enquête ou
l'évaluation?
M. Dolbec (Denis) : On
souhaite compléter nos travaux d'ici l'automne prochain.
Mme Maccarone : L'automne
prochain?
M. Dolbec (Denis) : Oui.
Mme Maccarone : O.K., ça fait
que pas l'automne de cette année. L'automne prochain, oui.
M. Dolbec (Denis) : Exact.
Mme Maccarone : 2024.
M. Dolbec (Denis) : 2024.
Mme Maccarone : O.K., je vous
attends l'année prochaine pour les crédits. On va vous reposer la question.
M. Dolbec (Denis) : C'est
bon.
• (17 h 50) •
Mme Maccarone : M. le
ministre, 9-1-1 en français. On a vu, tout le monde a vu quand même ce qui est
arrivé pour plusieurs citoyens. Les citoyens, juste pour que ça soit clair pour
les gens qui nous suit un peu, les travaux, ça, c'est la téléphonie internet.
On comprend que ça, ce n'est pas le 9-1-1 où les répartiteurs d'ici. Mais quand
on utilise une ligne VoIP, par exemple, la téléphonie Internet, on comprend que
ces compagnies utilisent des fois des ressources à l'extérieur de la province,
ça peut être en Ontario, puis malheureusement, malgré qu'ils disent que oui,
les personnes qui vont répondre à le téléphone lors d'un appel 9-1-1, ils
vont répondre en français. On a entendu, j'ai aussi posé ces questions, le
ministre se souvient, lors de les consultations pour le projet de loi
n° 50, mais ça arrive assez régulièrement que malheureusement, la personne
au bout de la ligne ne comprend pas le français. Puis quand on est en mode
panique, quand on a besoin d'avoir de l'aide, quand on a fait... quand on fait
un appel 9-1-1, on s'assure que la personne au bout de la ligne nous
comprend. Ici, le français, c'est... c'est notre langue officielle. Alors,
est-ce qu'il y a des démarches qui ont été faites avec Ottawa pour corriger la
situation, au-delà de ce que j'ai vu de le ministre Champagne? Je comprends
qu'il a écrit une lettre. Mais concrètement, qu'est-ce que nous allons faire
pour changer ceci, pour assurer la sécurité de la population québécoise?
M. Bonnardel : Bien, c'est...
c'est une bonne question, à savoir qu'on s'est bien rendu compte qu'il y avait
un manque de services en français, une difficulté à bien répartir les appels
dans les milieux isolés, les fournisseurs multilignes. Puis, rapidement, mon
collègue, mon collègue Jean-François... ministre responsable, là, du fédéral,
des Relations intergouvernementales, Jean-François et moi, on a signé une
lettre adressée à François-Philippe Champagne pour lui exposer la situation,
voilà quelques mois, là, quelques mois déjà, et le CRTC, là, pour les
sensibiliser aux problématiques. Parce que je suis à la même place que vous,
là. Ce n'est pas normal qu'on fasse... qu'on fasse un coup de téléphone
aussi... aussi important en situation critique ou autre, être pas capable
d'avoir quelqu'un qui parle la langue... la langue française. Donc, je
m'attends à ce que le fédéral fasse son boulot et réponde... réponde
positivement donc à ces différents fournisseurs, et d'avoir des réponses en
français.
Mme Maccarone : Mais ici...
Je comprends que c'est des enjeux avec le CRTC, mais on n'a pas le moyen...
Mme Maccarone : ...ici, avec
une loi québécoise qu'on peut ordonner, qu'on utilise uniquement des
fournisseurs d'ici au Québec pour les compagnies qui offrent des services de
téléphonie Internet pour s'assurer que quand il y a quelqu'un qui répond à la
ligne, bien, on a quelqu'un qui parle notre langue.
M. Bonnardel : ...à la même
place que vous, là, mais ce qui est télécommunication, là, ce n'est pas dans
notre cours, ce n'est pas dans notre cours. Donc, on met toute la pression
possible pour être capable de s'assurer que c'est inacceptable, c'est
inacceptable, en 2024. Que ce soit 10 appels par année, c'est
10 appels de trop. Quand on est en situation d'urgence, on veut être
capable de se faire entendre puis que, rapidement, on puisse donner des
informations adéquates à quelqu'un qui nous comprend au bout de la ligne. Donc,
on a fait notre... nos recommandations du côté du CRTC puis du fédéral, puis on
s'attend à ce que le ministre concerné, bien, fasse son travail.
Mme Maccarone : Mais est-ce
qu'on attend qu'il y ait un échéancier?
M. Bonnardel : Non,
sincèrement, on ne nous a pas donné d'échéance spécifique, là, du côté du
fédéral, mais je sais que le ministre concerné... je lui ai parlé autant par
lettre que de vive voix de la situation, et ils sont concernés face à... Puis
comme je l'ai mentionné, pour moi, même s'il y avait un cas, c'est un cas de
trop.
Mme Maccarone : Vous vous
engagez de faire des suivis...
M.
Bonnardel
:
Tout à fait.
Mme Maccarone : ...pour
s'assurer qu'on a quelque chose qui va changer. Merci.
Les répartiteurs d'urgence, vous savez que
c'est une cause pour moi qui est très importante. C'était la première question
que je vous ai posée lors de cette législature. C'est en leur nom. Pourquoi?
Parce qu'on voit qu'on a beaucoup de difficultés, encore une fois, de rétention
dans ce cadre d'emploi. Et il y a beaucoup de départs, ça ne s'améliore pas. Et
lors de nos échanges, depuis maintenant deux ans, quand on parle des
répartiteurs d'urgence dans nos centres de gestion d'appels... qui est
primordial, vraiment important comme travail puis comme métier, puis on parlait
de : Il faut les reclassifier. La SQ, eux, ont fait des revendications
pour ceci, puis nous on se fait dire : Maintenant, ça fait plus qu'un an
que oui, oui, oui, c'est en marche, oui, on va le faire, mais là on est rendus
où en ce qui concerne la reclassification? Parce qu'eux, ils sont en attente.
C'est sûr, ça va être une aide pour garder les répartiteurs dans leurs postes.
M. Bonnardel : ...Mme la
députée, vous le savez, on est dans un contexte de négociation. Je ne rentrerai
pas dans ce contexte de négociation de vive voix face à ceux qui nous écoutent,
en tout respect pour eux. Ce que je peux vous dire, vous connaissez le
problème, je connais le problème, on a 11 centres de gestion des appels du
côté de la Sûreté du Québec, on a 227 postes. Les derniers chiffres que
j'avais la semaine passée, on avait 45 postes à pourvoir sur les 227.
Donc, on fait tout en notre pouvoir pour s'assurer d'une bonne rétention, d'une
bonne rétention. Maintenant, pour le reste, on est en négociation au Trésor
avec ces instances.
Mme Maccarone : ...M. le
ministre, ils ne sont pas en négociation. Les policiers, oui, mais pas les
répartiteurs. Eux, ils attendent une réponse pour la reclassification. Ils sont
classifiés actuellement comme des agents de bureau et, évidemment, c'est un
travail monumental. On a visité ensemble celui à Boucherville. On comprend
qu'ils ont besoin d'avoir un rehaussement de salaire, puis ça, ça se passe par
la reclassification. Encore une fois, la SQ a fait de la demande, ça fait
qu'ils ne sont pas en négos. Puis on s'est fait dire dernièrement par le
Conseil du trésor : Oui, ça s'en vient, c'est terminé, ça s'en vient, ça
va être quelques mois, quelques mois. Mais là on est rendus... ça fait plus
qu'un an depuis qu'on reçoit cette réponse et eux aussi. Juste l'an dernier, il
y a eu 16 % de départs, juste en lien avec les étudiants de techniques
policières qui sont devenus policiers. Ça fait qu'ils ne peuvent même pas
garder les répartiteurs sur les bancs, soit parce que les conditions de travail
sont extrêmement difficiles ou c'est une place où on fait du recrutement pour
la technique policière. Ça fait que la reclassification, est-ce que ça, ça s'en
vient? Est-ce que le ministre peut nous donner une date.
M. Bonnardel : Bien, je veux
juste dire qu'au lieu de négociations, ils sont en discussion avec le trésor.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Alors, je cède
la parole au député de Laurier Dorion pour 13 min 20 s, s'il vous
plaît.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Vous n'êtes certainement pas sans savoir, M. le ministre, que c'est
la Semaine de bières de micros au Québec, bières de micros. Sans doute, vous me
voyez venir. On a été sensibilisés à la situation des timbres sur les bières,
comme quoi c'est une situation complètement anachronique. Il y aurait d'autres
moyens d'améliorer le contrôle sur la vente illégale de bière et que ça
pénalise fortement les microbrasseurs, ça les expose à des amendes très salées,
souvent pour des erreurs. Est-ce que vous seriez disposé à regarder cette
question-là?
M. Bonnardel : Je suis grosso
modo à la même place que vous...
M. Bonnardel : ...et le constat
que je fais, c'est qu'on doit trouver de nouvelles façons de faire. Maintenant,
je ne peux pas prendre la décision seul. On a des discussions
interministérielles avec mes collègues, autant du côté de l'allègement
réglementaire que du côté des Finances, que du côté de l'Économie. Donc, c'est
un constat que je fais autant que vous, et on est... on continue donc de faire
notre travail pour s'assurer de trouver une bonne réponse et trouver une voie,
une voie de passage qui va être intéressante pour pérenniser, autant
l'industrie que de protéger, que de protéger aussi, de l'autre côté, les
partenaires.
M. Fontecilla : Est-ce que
vous avez un horizon de travail sur cette question-là?
M. Bonnardel : Je vais dire
court terme.
M. Fontecilla : Pardon?
M. Bonnardel : Je vais dire
court, moyen terme.
M. Fontecilla : Très bien. Je
veux aborder la question de la présence des minorités visibles dans les corps
policiers. Vous le savez, l'article 48 de la Loi sur la police prévoit, et je
cite, que : «Dans leur composition, les corps de police doivent favoriser
une représentativité adéquate du milieu qu'ils desservent.» Or, il semble que
nous sommes loin de cette représentativité. Dans certaines villes québécoises,
Lévis ou Trois-Rivières, zéro policier issu des communautés racisées, et à
Sherbrooke, trois agents seulement, et, au total, au Québec, selon les données
que le ministère nous ont fournies, il y a seulement 935 policiers issus des
minorités racisées. Première question, monsieur : Est-ce que vous avez une
cible à atteindre pour la présence des minorités racisées dans les corps
policiers?
M. Bonnardel : Bien, je n'ai
pas de cible spécifique, mais souvenez-vous, dans le projet de loi n° 14, on a
fait... pas dans le projet de loi 14, on a décidé d'augmenter, donc, le nombre
d'AEC qui graduent à l'École nationale de police de 90 à 230. Donc, quand on a
annoncé l'augmentation de la cohorte de 650 à 1000, du côté de l'École
nationale de police, on a aussi dit... on s'est aussi dit : Il faut
augmenter le nombre de minorités dans les différents corps de police, et,
principalement, ces minorités étaient... étaient... graduaient grâce aux
attestations d'études collégiales. Donc on est passé de 90 à 230 de ces personnes
qui sont des minorités visibles. Pour vous donner un portrait, là, pour la 260ᵉ
cohorte, celle du 27 mai, là, on va avoir 30 AEC qui vont être formés pour le
SPVM et 55 pour la SQ et les sûretés municipales. Donc, 85, là, pour la cohorte
du 27 mai.
M. Fontecilla : Très bien. Je
suis bien content.
M. Bonnardel : Et si vous
voulez, si vous permettez, pour l'année 2023... scolaire 2023-2024, là, ce sont
117 attestations d'études collégiales, de personnes qui auront gradué, et,
l'année prochaine, pour 2024-2025, l'objectif de nombre d'AEC sera de 203.
• (18 heures) •
M. Fontecilla : Pouvez-vous
déposer ces documents-là, M. le ministre?
M. Bonnardel : Oui, je
pourrai... c'est mon outil de travail, mais je vous le déposerai.
M. Fontecilla : Il y avait le
comité, le comité consultatif sur les réalités policières, recommandait, comme
une des façons d'augmenter la présence de ces personnes-là dans les corps
policiers, d'ouvrir à des personnes qui ont le statut de résident permanent. Ça
a été... c'est une recommandation de ce comité-là. C'était dans le projet de
loi no 18, mort au feuilleton, mené par votre collègue actuellement ministre
des Transports. Pourtant, vous n'êtes pas allé dans cette voie-là. Est-ce que
vous envisagez de considérer cette option-là?
M. Bonnardel : Question que
vous m'avez posée plusieurs fois pendant l'étude détaillée du projet de loi no
14. On a fait le choix, donc, de ne pas aller de ce côté et de demander la
citoyenneté. Mais... mais la réponse que je vous ai donnée à l'époque, quand
vous me posiez la question, c'était d'augmenter, donc, le nombre d'AEC,
d'attestations d'études collégiales, qui sont principalement concentrées sur
les minorités, comme telles. Donc, je suis heureux de voir que, pour l'année
scolaire de 2023-2024, il y en aura 117 qui auront gradué, de ces nouvelles
recrues, et, l'an prochain, l'objectif est de 203.
M. Fontecilla : Très bien. Je
vais aller du côté des nouvelles que nous avons eues, selon une étude, là,
la... d'une... un niveau des décès dans les prisons. Vous avez sans doute vu la
recherche de Mme Catherine Chesnais, professeur de l'École de travail social de
l'UQAM, qui a analysé les données en 2009 et 2023, et 80... une augmentation de
87 % des taux de décès dans les prisons du Québec, dont 28 %, c'est
des... à cause d'éléments indéterminés. Est-ce que cette situation vous
préoccupe, M. le ministre?
M. Bonnardel : Bien, je serai
toujours préoccupé, là, un décès, c'est un malheureux décès, et...
18 h (version non révisée)
M. Bonnardel : ...et, dans un
centre de détention, on doit s'assurer de respecter, respecter les droits des
détenus, et c'est ce que nous faisons dans tous les centres de détention.
Maintenant, un décès, c'est toujours un
décès de trop, là, mais les circonstances, je ne peux pas les évaluer au cas
par cas dans les 10, 15 dernières années, mais on travaille pour... autant les
agents sont... des services correctionnels sont bien formés pour faire leur
travail, mais on reste dans un contexte de détention qui n'est jamais, jamais
simple. Vous le savez très, très bien. On travaille avec des cas de santé
mentale, des fois, perturbée, on fait des suivis de médication avec les
instances de la santé qui sont dans les centres de détention. Donc, ce n'est
pas simple. Mais maintenant le risque zéro n'existe pas, mais on n'en souhaite
pas. Puis, oui, j'ai lu la... j'ai lu comme vous, là, la recherche, et on fait
tout en notre pouvoir pour accompagner, si je peux le dire, du mieux possible
les détenus, mais, dans un contexte où ces détenus sont... restent dans un
centre de détention... Puis, vous le savez, là, s'il arrive un malheureux
décès, bien, il y a une enquête du coroner dans chaque cas qui nous définit des
pistes de solutions à suivre par la suite.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Et ce qui m'interpelle tout particulièrement, M. le ministre, c'est que
28 % des cas sont dus à des causes indéterminées. La question que je me
pose : Comment ça se fait que le système correctionnel n'est pas en mesure
de déterminer la... les causes d'un décès? Je parle du système pénitentiaire ou
autre... mais, enfin, pourquoi, 28 %, on ne peut pas déterminer les
causes?
M. Bonnardel : C'est des
causes, là, qui sont en attente d'une enquête du coroner, là. Je l'ai répété
tantôt, là. S'il y a décès, le coroner fait une... pas une évaluation, mais une
analyse...
Une voix : ...
M. Bonnardel : ...une
enquête, oui, pardon, c'est ça, une enquête du... face au décès. Puis c'est elle
qui va nous donner des recommandations par la suite à suivre et qu'on va mettre
en place, là.
M. Fontecilla : Est-ce que ça
arrive souvent que les enquêtes du coroner arrivent à des conclusions... à ne
pas trouver les... déterminer les causes d'un décès?
M. Bonnardel : Je n'ai pas l'évaluation
des différentes enquêtes des dernières années, mais je pourrais vous dire qu'il
est possible, mais peu probable, peu probable qu'un coroner nous dise... On me
dit non, on me dit non, là, mais j'imagine que...
M. Fontecilla : ...je ne
comprends pas. Excusez-moi.
M. Bonnardel : Non, mais on a
toujours des causes.
M. Fontecilla : Il y a
toujours des causes...
M. Bonnardel : Je disais «peu
probable», mais on a...
M. Fontecilla : ...mais, dans
le cas des prisons, il y a 28 % des décès qui... dont on ne peut pas
déterminer les causes. Pourquoi? C'est...
Des voix : ...
M. Bonnardel : C'est parce
que l'enquête était en cours. On était en attente du rapport, là.
M. Fontecilla : Ah oui?
Depuis...
M. Bonnardel : Non, mais, c'est
ça, là...
M. Fontecilla : Mais c'est
parce que l'étude dont je fais mention, c'est de 2009 à 2023, si je... à 2022.
M. Bonnardel : Tous les cas
de décès qu'on me confirme, une enquête du coroner a établi un fait x suite au
décès d'une personne.
M. Fontecilla : Et d'où vient
le chiffre de 28 %, là, comme... des causes indéterminées? Est-ce qu'il y
a une erreur dans la recherche?
M. Bonnardel : Il faudrait
demander à la chercheure, là. Il y a une enquête qui est faite du coroner. Il y
a une autopsie qui est faite au laboratoire à chaque décès systématiquement,
là. Donc, on va avoir une cause du décès.
M. Fontecilla : Très bien. La
recherche indique... pointe comme hypothèse les difficultés pour les détenus de
suivre des traitements médicaux, un cancer, etc. Est-ce que vous pensez qu'il
faudrait analyser davantage le résultat de cette recherche?
M. Bonnardel : ...c'est peu
probable, à savoir que, si l'état de santé du détenu amène un suivi x, y, bien,
on fait tout en notre pouvoir pour suivre ces détenus et de s'assurer que... qu'il
y ait un suivi médical autant pour médication, ou opération possible, ou autre,
ou autre, ou autre. Donc, dans ce cas-ci... dans ce cas-ci, on... J'ai visité
plusieurs centres de détention et j'ai vu comment on fonctionnait, là, avec...
conjointement avec les infirmeries, si je peux dire ainsi, là, dans les centres...
les CIUSSS, qui sont des partenaires, là, du côté des centres de détention.
Donc, il y a un suivi pour tous les détenus, là, qui ont besoin... qui ont des
besoins spécifiques.
M. Fontecilla : Très bien.
Est-ce que vous croyez, monsieur... M. le ministre, que la publication de cette
recherche pourrait vous inciter à fouiller davantage, à étudier davantage cette
question-là et éventuellement prendre des mesures? Est-ce que vous allez faire
quelque chose suite à la publication de cette recherche-là?
M. Bonnardel : ...fais
confiance aux équipes qui sont... qui sont sur place, qui sont sur le terrain,
mais, si besoin est, on pourrait faire appel, mais le besoin n'est pas... n'est
pas... pour le moment, on n'en a pas besoin.
M. Fontecilla : Très bien, M.
le ministre. J'aimerais aborder le cas des allégations, dans le sens qu'il y
aurait de la traite...
M. Fontecilla : ...personnes
au Québec, en particulier dans le domaine des travailleurs et travailleuses
temporaires agricoles. C'est le... l'organisme de défense des droits des
travailleurs et travailleuses agricoles qui nous ont... qui nous disent, qui
affirment avoir accompagné des centaines de travailleurs, de travailleuses
étrangers qui étaient en situation analogue à la traite humaine ou qui vivaient
des situations qui cadreraient avec la définition d'esclavage moderne. Est-ce
que vous avez reçu ces allégations-là, M. le ministre.
M. Bonnardel : C'est des
enquêtes qui peuvent être en cours, sauf que je reste plus qu'interpellé. J'en
ai fait mention à mon collègue du fédéral de s'assurer d'avoir tous les
effectifs du côté de la frontière. Et, je le répète, je le disais en préambule
tantôt, autant du côté de la GRC que l'Agence des services frontaliers. On
travaille conjointement aussi avec nos... nos partenaires autochtones du côté
de... puis de Kanesatake principalement, et Kahnawake aussi. Mais il reste que
la Sûreté du Québec est consciente, ou consciente de possibles cas. J'ai
informé aussi, là, mon... mon collègue... mon collègue du fédéral sur cette
situation. Je vais lui demander de mettre tout en œuvre pour assurer de bien
protéger la frontière et de travailler conjointement avec nos différents
partenaires, incluant notre police nationale.
M. Fontecilla : Je comprends
que vous avez des données concernant la traite des personnes, incluant les cas
de mariages... Vous n'avez pas de données?
M. Bonnardel : Non, je n'ai
pas de données.
M. Fontecilla : Vous avez...
O.K. Parfait. Est-ce vous pourrez aller plus loin et vous informer, par
exemple, rencontrer les Comités d'action contre la traite humaine
internationale, afin de mieux comprendre, ou le... pour mieux être informé de
cette situation-là?
M. Bonnardel : Je ne me... il
faut comprendre que je ne m'ingère pas dans les opérations quotidiennes de la
Sûreté du Québec ni dans les enquêtes. Donc, ce sont eux qui font... qui font
ce travail et qui s'assurent d'avoir... d'avoir des partenaires adéquats sur le
terrain pour répondre à ces problématiques ou ces cas particuliers qui... qui
peuvent être partie prenante, là, de certaines situations que vous avez entendu
parler sur le territoire québécois.
M. Fontecilla : En terminant,
M. le ministre, est-ce que vous ne croyez pas qu'en tant que ministre de la Sécurité
publique il faudrait s'intéresser aux allégations de traite humaine au Québec,
en tant que ministre?
M. Bonnardel : ...je vous
l'ai mentionné rapidement, que j'ai parlé au ministre fédéral Dominic Leblanc,
de la situation.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Westmount pour 20 minutes, six secondes.
• (18 h 10) •
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. M. le ministre, je souhaite parler de cybersécurité avec vous. C'est
un retour sur les crédits de l'an dernier, où, lors de nos échanges et des
échanges avec les autres collègues, vous avez confirmé que c'est un enjeu qui
est une priorité pour vous, que... depuis votre entrée en poste même, puis vous
avez dit, et je vous cite : J'ai donné aux équipes le mandat de préparer
un projet de loi qui va définir notre portion à nous. Parce que je comprends
que c'est aussi partagé, évidemment, avec la législation au niveau national. Ça
fait qu'il y a du travail à faire au niveau du gouvernement fédéral, mais vous avez
continué à dire : Le party, il va être terminé, j'ai la conviction qu'on
ne peut pas laisser passer ça. Mais on n'a toujours pas de projet de loi, on
attend toujours. Je comprends qu'un comité consultatif a été mis en place, on
l'a vu dans les cahiers de crédits, mais il y a eu juste une seule rencontre.
Est-ce que ça veut dire que ce n'est plus une priorité? Est-ce que vous avez
l'intention de toujours légiférer en ce qui concerne la cyberintimidation?
M. Bonnardel : Bien, je
répète ce que j'ai dit, là, c'est un objectif sur le moyen et long terme de
déposer un projet de loi. Ma collègue aux Affaires municipales a déposé un
projet de loi voilà quelques jours déjà, là, pour protéger les élus comme tels.
Mais il reste que, pour moi, le travail qu'on souhaitait faire, qu'on souhaite
continuer de faire pour déposer... déposer un projet de loi, c'est de répondre
aux... je pense que vous parliez de cyberintimidation, surtout
cyberintimidation, cyberharcèlement, peu importe, que les jeunes, moins jeunes vivent...
vivent sur les... sur les réseaux sociaux, et la haine en ligne que nous... que
nous vivons, que nos jeunes vivent, surtout nos jeunes, que... avec des
cellulaires maintenant dès l'âge de 10, 11, 12 ans et même même plutôt
pour certains. Donc, c'est un... on... les équipes ministérielles
administratives sont au travail depuis que je l'ai mentionné. Maintenant, c'est
un travail qui n'est pas simple. On a eu le fédéral aussi qui a déposé un
projet de loi voilà quelques mois déjà. Donc, on étudie ce projet de loi pour
être capable aussi de trouver notre place dans tout cela, pour être capable de
répondre et de répondre adéquatement à cette problématique que l'ensemble, une
partie des Québécois vivent jour après jour, de la haine en ligne ou de la cyberintimidation,
ou autres, là, qui amènent malheureusement, plus souvent qu'autrement, là, à
des cas malheureux...
M. Bonnardel : ...l'intimidation,
de suicides, ou autres, là.
Mme Maccarone : Sauf que si
c'est toujours une priorité, il y a quand même eu uniquement une rencontre,
puis ça s'appelle le Comité consultatif externe cyberintimidation et hostilités
en ligne. La rencontre a eu lieu le 19 juin 2023 puis il n'y a pas eu de
rencontres par la suite. Alors, s'il y a du travail qui est fait, c'est quoi le
travail? Puis est-ce qu'il y a un échéancier pour mettre à l'oeuvre un projet
de loi ou du travail? Parce que vous avez ici que... vous avez aussi dit que
vous souhaitez qu'on travaille là-dessus d'une façon transpartisane, un peu
comme on a fait avec l'aide médicale à mourir, chose que je salue, parce que
c'est quelque chose qui nous affecte, tous les élus, tous nos citoyens dans les
125 comtés. Alors, est ce qu'il y a une autre rencontre qui est planifiée?
C'est quoi les autres détails?
M. Bonnardel : Bien,
rapidement, il y a eu une deuxième rencontre qui a eu lieu le 10 avril
dernier, là, avec plusieurs partenaires, là. Je le disais, c'est
interministériel : la Famille, la Justice, la Culture, la Cybersécurité,
Numérique, les Affaires municipales, Conseil exécutif et Institutions
démocratiques. Puis, grosso modo, je vous énumère les points, là, que je vous
ai dits, là, mais plus précisément la définition et concepts, l'état de
situation au Québec, le cadre réglementaire actuel. Je vous le disais tantôt,
autant du côté civil et criminel fédéral, pour ne pas les nommer, les
interventions policières en matière de cyberintimidation et d'hostilité en
ligne, les solutions retenues ailleurs, au Canada et à l'étranger, parce qu'il
y a d'autres législations, surtout en Europe, là, qui ont... qui ont légiféré
là-dessus, puis la recension d'actions... d'actions possibles.
Mme Maccarone : ...l'intention
d'interpeller les oppositions pour participer avant le dépôt d'un projet de
loi. Parce que c'est ça que vous avez dit, que vous souhaitez travailler en
équipe là-dessus.
M. Bonnardel : C'est toujours
ça qu'on est en train d'évaluer, là, sur le moyen et long terme.
Mme Maccarone : Bien, je vous
tends la main, M. le ministre. Je vais me rendre disponible pour travailler
avec vous sur cet enjeu qui est très important, surtout, oui, pour nos jeunes,
mais pour tous les Québécois et Québécoises.
Je souhaite maintenant vous poser une
question en ce qui concerne la diminution des crédits dans les budgets de
dépenses. On voit les crédits du ministère et des organismes budgétaires, dans
les cahiers de crédits, quand on regarde pour les affaires policières, il y a
une diminution de 7 millions de dollars comparativement à l'an
dernier, qui est quand même un enjeu important pour nous, quand on parle des
affaires policières, là, pourquoi on a eu cette baisse de financement?
M. Bonnardel : Bien, c'est
comme je vous ai mentionné tantôt, à la question, là, ce sont des programmes
qui ont soit... qui sont soit terminés, qui ne sont pas refinancés. Donc,
7 millions, je ne vous dis pas que ce n'est pas important, là, mais c'est
juste une question de... de... sûrement de programme qui... pas sûrement, de
programmes, là, qui... qui sont terminés.
Mme Maccarone : Mais c'est la
même chose qu'on voit, la sécurité civile et sécurité incendie, il y a une
diminution de 47 millions comparativement avec l'an dernier, puis nous
sommes en train d'actuellement... quand on va avoir terminé les crédits, on
avait commencé le... les travaux sur le projet de loi n° 50 en ce qui
concerne le reforme de la Sécurité civile. Alors, pourquoi on va couper
maintenant et où est ce qu'on va couper?
M. Bonnardel : ...feu de
forêt, là, et sécurité civile, là, ou...
Mme Maccarone : Moi, je parle
de la ventilation par programme, c'est dans les crédits pour le budget des
crédits du ministère et des organismes budgétaires, la ligne 7, sécurité
civile et sécurité incendie, on a coupé de 47 millions. Les
crédits 2023-2024, c'était beaucoup plus substantiel, puis là on a baissé.
M. Bonnardel : ...au
sous-ministre, il va vous répondre.
Le Président (M.
Bachand) :...M. le ministre...
sous-ministre, peut-être vous identifier, s'il vous plaît. Merci.
M. Croteau (Marc) :Merci. Marc Croteau, je suis sous-ministre au ministère
Sécurité publique. D'abord, merci beaucoup pour le 30 secondes de plus
pour répondre. Effectivement, grosso modo, lorsqu'on parle sécurité civile et
des sinistres, il n'y a pas de prévision dans les crédits dans le ministère
pour faire face aux... aux différents sinistres. Au cours de l'année, au fur et
à mesure qu'on en vive des sinistres, l'an dernier, on se souviendra qu'on a eu
les feux de forêt, on a eu le pont de Touzel, on a eu des inondations, c'est
lorsqu'on a ces sinistres-là, incluant les coûts de rétablissement, que le
ministère, le secrétariat au Conseil du trésor c'est-à-dire nous remet les
sommes à partir du fonds consolidé. Donc, ce n'est pas dans nos crédits
permanents. Donc, cette année, où lorsque vous voyez qu'il y a une baisse de
40 millions de dollars, c'est l'équivalent des 40 millions de
dollars qui ont été nécessaires pour la lutte aux feux de forêt et le
rétablissement des... des communautés occasionnées et touchées par les feux de
forêt, M. le Président.
Mme Maccarone : Est-ce que
ça, ça veut dire que si jamais on fait face, malheureusement, j'espère que ce
n'est pas le cas, mais un autre feu de forêt substantiel comme on a vu l'été
passé, on va avoir un rehaussement?
M. Croteau (Marc) :M. le Président, dans tous les sinistres, c'est le
fonctionnement habituel du gouvernement depuis plusieurs, plusieurs années, on
ne provisionne pas pour les sinistres, c'est à l'intérieur du fonds consolidé.
Et lorsqu'il y a un sinistre...
M. Croteau (Marc) :...incluant les coûts pour s'attaquer aux sinistres, que
les coûts pour tout le rétablissement. Ils sont, par la suite, remis au
ministère. Et vous les voyez, dans l'année suivante, lorsqu'on a la finalité
des dépenses du ministère.
Mme Maccarone : Merci. C'est
clair. Pour la réserve opérationnelle dans le projet de loi n° 50, M. le
ministre, on voit, dans le C-67, le plan budgétaire, il y a quand même... puis
ça, c'est la section Assurer la sécurité dans le contexte des changements
climatiques. On voit aussi qu'il y a quand même un changement en termes de
l'impact financier des mesures pour assurer la sécurité dans le contexte des
changements climatiques, agir face à la hausse des sinistres majeurs. C'est un
montant... Quand on dit : «Les crédits seront versés au sécurité publique.
De plus, des investissements de 0,8 million sont prévus dans le plan québécois
de l'infrastructure.»
Alors, comment est-ce que le ministre
explique le changement en termes de financement? Parce qu'on parle aussi agir
face à la hausse de sinistres majeurs, mettre en place une équipe
d'intervention constituée d'une réserve opérationnelle, comme nous venons de
débattre un peu dans le projet de loi n° 50. Mais on a dit... le ministre avait
dit, dans l'étude détaillée pour le projet de loi n° 50, le 10 avril, qu'on
avait prévu 37 millions sur cinq ans pour les réserves opérationnelles, puis on
dit que les sommes étaient prévues dans le budget, mais on souhaite que...
Est-ce que vous vous engagez de déposer ces documents pour que nous, on peut
faire la répartition à l'intérieur de ce qui est élaboré dans le budget?
M. Bonnardel : Bien, c'est
ça, c'est que je vous ai dit ça, il y a certains éléments... Premièrement,
juste rectifier une chose, là, sur sur le tableau C-27, là, la page, C-66, là,
Agir face à la hausse des sinistres, on avait une somme de 61 millions, là,
c'est 30 millions qui est dédié à la réserve opérationnelle, je pense, vous
avez dit 37, bon, c'est 30, c'est 30,5. Et, pour le reste, je ne peux pas tout
vous donner parce que je vais le... Alors... Mais je peux vous dire une chose
sur le 60, il y a un montant, il y a un montant qui est important, c'est le
renouvellement du programme d'aide financière pour la formation des pompiers,
renouvellement, renouvellement, donc un 20 millions là-dessus. Le reste, mais
vous allez le voir, vous allez le voir... Je sais que ça ne fait pas votre
affaire, mais vous allez le voir dans les prochaines semaines.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
que ça ne fait pas mon affaire, c'est... Moi, je suis là pour représenter la
population, c'est de la transparence, les gens veulent savoir comment on
dépense leur argent. Alors, oui, évidemment, j'aurais voulu avoir la ventilation
par mesure pour les sommes, je pense que ça va être important, puis surtout que
vous vous avez engagé de nous fournir ceci lors de nos débats. Mais je
comprends que je dois me contenter avec la réponse que je viens d'avoir
dernièrement.
Là, je souhaite parler un peu de
l'intelligence artificielle. C'est quelque chose comme parent qui m'inquiète
énormément. Ça m'inquiète aussi comme citoyen, non seulement comme députée,
parce qu'on voit que... J'ai l'impression qu'on est en train de perdre le
contrôle un peu de l'intelligence artificielle, le hypertrucage audio, vidéo ou
ce qu'on voit avec nos jeunes, des vidéos pornos générés par l'intelligence
artificielle. On a vu qu'il y a même la Journée mondiale de justice
internationale, que l'intelligence artificielle Esker propulse la pornographie
juvénile et normalise la... pédocriminalité. Alors, je souhaite savoir combien
de plaintes ont été portées, à votre connaissance, au cours de la dernière
année, pour les plaintes concernant l'utilisation de l'intelligence
artificielle... On a droit à être inquiets.
• (18 h 20) •
M. Bonnardel : De notre côté,
à ma connaissance, c'est zéro, de notre côté. Je ne vous dis pas que, du côté
du MCN, ce n'est pas... ou les corps de police, s'il y a eu des plaintes comme
telles, mais, à ma connaissance, on n'en a pas eu. Puis ce que je peux vous
dire, c'est que le MCN, lui, va rendre prochainement disponible aux organismes
publics une sorte de cadre... de cadre d'éthique ainsi qu'un un guide des
bonnes... des bonnes pratiques, là.
Mme Maccarone : O.K. Mais
juste pour rester sur le même sujet, quand on parle de l'utilisation de
l'intelligence artificielle, on a quand même aussi posé la question de nos
crédits, le titre, le numéro de l'élément de programme pour la Sûreté du
Québec. Et on est... c'est indiqué dans la réponse que la SQ s'adapte à cette
tendance. Alors, que voulez-vous faire en termes d'adaptation à cette tendance?
Ça veut dire quoi exactement?
M. Bonnardel : Bien,
premièrement, juste pour revenir, Mme Beausoleil me disait zéro, zéro plainte
comme telle pour ce qui est de l'intelligence artificielle, puis, de notre
côté, comme les autres organismes publics, là, on est actuellement à l'étape
de...
M. Bonnardel : ...d'améliorer
la... ou déterminer les potentialités, là, de... de l'intelligence artificielle
dans la réalisation de notre... de notre mission. Donc, on est... on est... on
est dans le court, court terme, là, pour ce qui est de l'évaluation avec le MCN
et les différents partenaires, là, de... On ne peut pas dire une... une
stratégie d'intelligence artificielle comme telle. Donc, on est... on est
conscients de la situation pas depuis juste six mois, là, depuis 2021, du
côté... du côté du gouvernement, puis c'est le MCN en particulier, là, qui
pilote cette stratégie qui est en cours de déploiement, là.
Mme Maccarone : Quand on
parle de la lutte contre les armes à feu, encore une fois, dans les cahiers de
crédits, la question 2017 de l'opposition officielle, nous, on a posé plusieurs
questions, la ventilation des sommes consacrées à chacune des mesures
parrainées par région, les sommes prévues pour cette année, chacune des six
mesures dans les six régions, les sommes dépensées, les sommes prévues aussi
pour l'année prochaine et l'état d'avancement de chacune des mesures. J'étais
quand même surprise dans la réponse de voir, pour la mesure un, par exemple,
qui est le programme de prévention pour la délinquance par les sports, les arts
et la culture, les sommes prévues pour 2023-2024 sont 3 millions, mais il y a
zéro qui a été dépensé. C'est la même chose pour la deuxième mesure,
financement supplémentaire en prévention de la criminalité, 2 millions prévus,
zéro dépensé. Comment ça se fait?
M. Bonnardel : Si vous me
donnez 15 secondes.
Mme Maccarone : Pendant que
vous êtes en train de faire la recherche, je poserais la même question,
d'abord, pour la mesure 5 équipe, l'intégration sociale et la liaison de la
région métropolitaine, vous avez prévu 0,7 million, mais vous avez dépensé
uniquement 360 000. Ça fait qu'il y a quand même un écart. Je souhaite
comprendre.
M. Bonnardel : Voulez-vous
que notre sous-ministre adjoint réponde?
Mme Maccarone : Il n'y a pas
de trouble.
M. Bonnardel : ...associé,
excusez-moi.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, M. le sous-ministre
associé, bien sûr, vous identifier, s'il vous plaît, la parole est à vous.
M. Morneau (Louis) : Bonjour.
Louis Morneau, sous-ministre associé aux affaires policières. J'ai compris le premier
point, là, puis, à ce sujet-là, pour le programme de prévention par... de la
délinquance par les arts, les sports, la culture, là, le montant... en fait, on
n'a pas écrit de montant au moment où est-ce qu'on a déposé la fiche parce
qu'on ne l'avait pas encore le processus était en cours de route. Et, depuis ce
temps-là, bien, ça s'est réalisé, il y a eu 38 projets de retenus, puis les
sommes ont été distribuées.
Mme Maccarone : Puis est-ce
que c'est la même chose, d'abord, pour la mesure 2?
M. Morneau (Louis) : La 2,
là, je ne la vois pas.
Mme Maccarone : Mesure 2,
c'est le financement supplémentaire en prévention de la criminalité, vous avez
prévu 2 millions, mais vous avez dépensé zéro.
M. Morneau (Louis) : O.K.
Prévention de la criminalité supplémentaire, celui-là, le programme... bien, la
donnée n'était pas rentrée encore, à ce moment-là aussi. On est pour 2023-2024,
c'est ça? Donc, ça ne sera pas long, là, je vais vous donner le chiffre.
Une voix : ...
M. Morneau (Louis) : On ne
l'a pas, le chiffre, encore, c'est ça. Mais c'est certain qu'il y avait eu...
il y avait eu un appel, et on a eu...
Une voix : ...
M. Morneau (Louis) : O.K., la
dépense, c'est 1,8 million. Il y avait 2 millions, mais, à ce moment-là, on a
eu des demandes pour jusqu'à 1,8. Donc, c'est ça qui a été fourni.
Mme Maccarone : ...moment que
vous avez rempli la fiche que les dépenses n'ont pas été faites, c'est ça?
M. Morneau (Louis) : Bien, à
ce moment-là, on n'avait pas la donnée, lorsqu'on a complété les fiches, c'est
venu par après, parce que les données allaient jusqu'au mois de janvier, fin
janvier. Ça fait qu'on a continué après ça, en février, mars, et puis on a les
données.
Mme Maccarone : Je présume
que c'est la même réponse pour la mesure 5, équipe d'intégration sociale de
liaison de la région métropolitaine, parce que vous avez dépensé juste la
moitié.
M. Morneau (Louis) : Il
faudrait que je vérifie, là, pour être sûr. Il faudrait que je vérifie pour
être certain, là, de...
Mme Maccarone : O.K. C'est
parfait. Je peux attendre la réponse pour après. J'ai d'autres questions pour
le ministre. M. le ministre, vous avez des attachés de presse, oui?
M. Bonnardel : Oui.
Mme Maccarone : Plusieurs?
M. Bonnardel : Un.
Mme Maccarone : J'ai été
étonnée de voir, dans les cahiers de crédits, la réponse sur la question 6,
dans les renseignements généraux, que vous avez payé l'agence de Media Presse
pour la rédaction d'une allocution portant sur le projet loi n° 14,
1 375 $. Vos attachés de presse ne vous écrivent pas des discours?
Moi, j'écris mon discours toute seule, je n'ai pas d'attaché de presse, j'écris
mes discours toute seule, mais vous, vous avez payé quelqu'un pour payer ce
discours... pour écrire ce discours pour vous?
M. Bonnardel : ...connaissance,
ce n'est pas le cabinet, ça, là, là, non...
Mme Maccarone : ...en tout
cas... C'est le ministère, ceci, c'est le ministère. C'était même un contrat
gré à gré, Rédaction d'une allocution portant sur le projet de loi n° 14.
Ça fait que je présume que tous les attachés de presse ont été occupés...
M. Bonnardel : Ça doit
être... O.K., c'est ça, il faut faire la différence, là, entre... Ça doit être
la direction des communications qui a fait ça, et non le cabinet politique, là.
Mme Maccarone : En tout cas,
j'ai trouvé ça curieux, parce que c'est quand même un montant important,
1 375 $, pour la rédaction d'une allocution, ça fait que je voulais vous
poser la question. Peut-être que vous avez besoin d'engager plus d'attachés de
presse, je ne sais pas, mais c'est clair, on a besoin de l'aide.
L'intelligence artificielle, je reviens un
peu là-dessus. Quand on parle du rapport de gestion du ministère de la Sécurité
publique, je veux savoir si... parce qu'on a... Je comprends, quand on regarde
les plateformes de développement infonuagique, on regarde le dossier
d'opportunité de... le projet a été approuvé le 13 février 2023, les
travaux de rédaction du dossier d'affaires ont débuté cet hiver, en 2023, ils
poursuivent... mais on est rendus où avec ceci? En quoi l'intelligence
artificielle serait utilisée par le ministère de Sécurité publique?
M. Bonnardel : Bien, c'est ce
que je vous disais un peu tantôt, d'entrée de jeu, là, le ministère du
cybernumérique va rendre, prochainement, disponibles aux organismes publics un
cadre d'éthique puis un guide des bonnes pratiques. Donc, on est conscients,
là, d'une... Puis on veut se doter d'une stratégie d'intelligence artificielle,
là, qui date depuis 2021, depuis les premiers pas de l'IA, là, depuis qu'on en
a entendu parler, en tout cas, dans une certaine mesure. Puis la stratégie est
en cours de développement, donc c'est plus dans la cour du MCN pour le moment,
là.
Mme Maccarone : Le ministre
responsable de Cybersécurité et la transformation numérique a aussi dit que ça
se peut que l'intelligence artificielle va être utilisée pour remplacer des
postes. Est-ce que c'est ça qui est prévu?
M. Bonnardel : Remplacer les?
Mme Maccarone : Les postes,
les... le personnel. C'est ça qu'il a dit, on va l'utiliser pour optimiser...
M. Bonnardel : Bien, quand je
parle... je n'ai aucune idée...
Mme Maccarone : ...réduire la
taille de l'État. Alors, est-ce que c'est le cas?
M. Bonnardel : ...si c'est un
objectif pour la majorité des ministères, là. Ce sera évalué le jour où le MCN
rendra public, là, ou disponible aux organismes, donc, ce guide des bonnes
pratiques ou ce guide d'éthique... ce cadre d'éthique.
Le Président (M.
Bachand) :25 secondes, Mme la
députée.
Mme Maccarone : Avec les très
peu de secondes qui me restent, je veux juste faire le point que la Sécurité
publique est le deuxième ministère ayant le plus haut taux d'absentéisme, à
17,29 %. Le plus haut, c'est la Commission de fonction publique. Pourquoi?
M. Bonnardel : Bien, ce n'est
jamais... on veut... on veut que nos employés soient bien traités...
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Alors, je me
tourne vers la députée de Charlevoix–Côte-de-Beaupré pour une période de
10 minutes 58 secondes. Mme la députée.
Mme Bourassa : Merci
beaucoup, M. le Président. Bonjour aux deux parties gouvernementales. Je sais
qu'il est très tard, là, 18 h 30, et je suis la dernière à passer.
Mais quand même, les propos que je vais tenir sont super importants pour moi,
pour ma circonscription. Et je vais faire un petit préambule pour que vous
compreniez bien la portée de la question. Je vais vous parler des inondations.
Je suis députée de Charlevoix Côte-de-Beaupré et le 1ᵉʳ mai 2023, j'étais
à La Malbaie, dans l'un de mes bureaux de circonscription, quand le maire de
Baie-Saint-Paul m'a appelée un peu en panique en me disant que tout était en train
de déborder à Baie-Saint-Paul. Je ne comprenais pas bien parce qu'on est en
zone zéro 100 ans, donc très peu de risque d'inondation, pas de cours
d'eau problématique au cours des dernières années.
• (18 h 30) •
Je vois à la télé, c'est là que j'ai vu
les fameuses images dans les médias, de ces roulottes de camping qui flottaient
dans la rivière et qui... qui tapaient sur le bout du pont tellement que le
niveau de l'eau était rendu élevé. Alors, j'ai pris ma voiture, je suis allée
du côté de Baie-Saint-Paul. Quand je suis arrivée, je pensais être prudente en
stationnant mon auto à près de 200 mètres du pont et, en quelques
secondes, le temps que j'essaie de traverser le pont Leclerc avec mon attaché,
on en avait jusqu'aux genoux et il a fallu qu'un camion de la ville vienne nous
chercher en plein milieu du pont. J'ai été la dernière personne à traverser le
pont sous les gros yeux de la Sûreté du Québec qui me disait que ce n'était pas
prudent.
Par la suite, quand je suis arrivée de
l'autre côté, nouvellement élue, plus jeune parlementaire de l'Assemblée
nationale avec l'un des plus jeunes maires du Québec, le maire de
Baie-Saint-Paul, à l'époque, avait à peine 30 ans, et on a regardé les
citoyens qui nous regardaient avec des gros yeux, qui nous demandaient :
Qu'est-ce qui arrivait? Et rapidement c'est là que j'ai compris le rôle des
élus. Mon rôle était : Bon, il faut qu'on coupe l'eau, où est...
Hydro-Québec fera le lien avec Hydro-Québec. Bon, bien, il y a un chemin, la
138 vient de s'effondrer. Il faut parler avec le MTQ, O.K., là, mais ce n'est
pas... il y a des gens qui n'arrivent pas à quitter leur domicile, la Sûreté du
Québec, on fait des liens. Donc, je me suis retrouvée à être un peu l'agent de
liaison entre le gouvernement et la municipalité qui non plus... Oui, on a
toujours des plans de préparation, des plans...
18 h 30 (version non révisée)
Mme Bourassa : ...urgence,
mais quand ça arrive, sur le coup, bien, il faut... il faut rassembler tous ces
gens-là.
Maintenant, à l'école, on avait rassemblé
tous les sinistrés. Parce que, le temps que je traverse sur le pont, je voyais
des gens qui ne prenaient pas ça tant au sérieux, qui étaient sur leur balcon
puis qui nous disaient : Qu'est-ce qui se passe, faut-tu vraiment quitter,
qu'est ce que j'amène? Et à l'école, on a vu des gens qui ont quitté en
quelques minutes à peine, qui n'ont pas amené de médicaments, qui n'ont pas
amené de lait maternel. J'ai vu une mère avec son enfant qui n'avait pas son
lait maternel. J'ai vu... Là, il a fallu appeler des pharmaciens pour qu'ils
viennent porter des médicaments. Il a fallu parler avec la Croix-Rouge. Les
gens voulaient savoir dans combien de temps ils regagneraient leur domicile.
Mais nous non plus on ne le savait pas. Tout ce que je vous dis, c'est qu'on s'est
retrouvés devant des gens qui étaient devant l'incompréhension, qui étaient
devant la peur, qui étaient devant l'inconnu. Et c'est là qu'on a appris la
nouvelle qu'il manquait deux pompiers à l'appel, de l'autre côté, du côté de
Saint-Urbain, c'est une autre rivière, la rivière du Gouffre et la rivière du
Bras-du-Nord, qui étaient en train de déborder. Et là, on nous a dit qu'il y a
deux pompiers qui manquaient à l'appel. Saint-Urbain, c'est une petite
municipalité, à peine 1 200 personnes. Tout le monde se connaît. Il n'y
a pas de service d'incendie officiel, c'est des pompiers volontaires. Alors,
bien sûr, on connaît tous, de sa fesse gauche et... éventuellement les gens qui
étaient portés disparus. Et c'est là qu'on a vraiment compris l'ampleur de ce
qui se passait. Parce que oui, du matériel, oui, perdre des maisons, oui, avoir
à se retourner de bord sur un 10 cents pour sauver du matériel, mais quand
on parle de vies humaines, c'est là qu'on a compris l'ampleur.
Le ministre est arrivé assez rapidement
avec moi du côté de Baie-Saint-Paul. Et on a pris l'hélicoptère, parce qu'il n'y
avait aucun chemin qui pouvait nous permettre d'avoir accès à Saint-Urbain, à
la mairesse, aux équipes. Quand on a atterri du côté de Saint-Urbain, on a vu
des gens qui avaient des poches en dessous des yeux, des gens qui avaient envie
vraiment de tout laisser tomber pour aller se coucher, mais qui étaient encore
sur l'adrénaline parce qu'on n'avait pas retrouvé malheureusement les corps à
ce moment-là.
Et là, je vous parle de ça, puis ça va
faire un an, ça fait un an, et encore aujourd'hui, j'ai passé 2 h avec l'équipe
du MSP, avec l'équipe du ministre, à poser des questions, parce que les
citoyens m'appellent encore par dizaines et par dizaines à toutes les semaines.
J'ai un employé qui ne travaille pratiquement que là-dessus. Au total, on parle
de 320 sinistrés, 300 vies qui ont été chamboulées. Il y a des gens
qui ne savent même pas, au moment où on se parle, s'ils vont pouvoir
reconstruire, qui ne savent pas non plus s'ils vont déménager. Il y a des gens
qui ont sombré dans des états psychologiques difficiles parce que justement la
montagne à surmonter est trop importante. Je m'affaire à les aider du mieux que
je peux.
Et justement, ma question pour le
ministre, avec ce très long préambule : combien de dossiers reste-t-il à
traiter et qu'est-ce qu'on peut envisager pour la suite?
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, M. le
Président, j'ai vu sûrement pendant ces... pendant ces inondations une
solidarité hors du commun puis un travail plus que fantastique de la députée
sur le terrain. Je l'ai dit, elle l'a dit, plus jeune maire qui a sûrement
vécu... bien, il y a plusieurs maires qui ont vécu des catastrophes en 2023,
mais j'ai particulièrement vu une députée puis un maire qui ont... qui ont... qui
ont «leadé», excusez de le dire en... de cette façon, là, un anglicisme, mais
qui ont participé à l'effort de guerre pour rassurer, rassurer la population.
On n'a malheureusement perdu deux pompiers qui ont essayé de sauver un couple
qui était isolé... isolé près de... près de la rivière. Puis je l'ai vu,
matin... à tous les matins, là, les rencontres... les rencontres sécurité
civile avec le maire, les différents partenaires, là, que ce soit la SQ, que ce
soit la MSSSS, la santé, qui était... qui était présente, les ambulanciers qui
étaient... qui étaient présents. C'était... C'était assez incroyable de voir
tout ce travail sur le terrain.
Puis de notre côté, ce qui était
important, c'était de rassurer le plus rapidement possible. Puis la députée l'a
mentionné, M. le Président, on a envoyé des équipes satellites rapidement sur
le terrain, quelques jours plus tard, pour être capables de répondre le plus
rapidement possible aux pertes encourues, à la suite, est-ce que je vais perdre
ma maison, est-ce que je pourrai la reconstruire, qu'est-ce qui est payé, qu'est-ce
qui n'est pas payé, je me retrouve... je me retrouve pris par la Croix-Rouge
pendant quelques jours parce que je n'ai plus de maison. Donc, on a vécu une
saison 2023 assez particulière, mais disons qu'on a été frappés assez
solidement par Baie-Saint-Paul et les... et les feux de forêt. Mais je suis
heureux de voir la solidarité.
Puis le constat que je fais aujourd'hui, c'est
qu'autant nos équipes de sécurité civile que les députés sur le terrain, que
les élus travaillent tous main dans la main quand c'est le temps de... quand c'est
le temps de rassurer la population puis de répondre le plus rapidement possible
au constat que nous faisons et qui, plus souvent qu'autrement, malheureux,
parce que, bon, on a soit perdu notre maison à cause du feu, on a perdu notre
maison...
M. Bonnardel : ...à cause
des inondations, c'est souvent un investissement d'une vie, d'une vie. Donc, il
ne faut pas perdre de temps puis rassurer... rassurer ces gens. Donc, je veux
saluer le travail des députés, nécessairement, mais le travail de tous les élus
au Québec, là, qui ont eu à subir ces aléas de la nature et qui... qui, jour
après jour, dormaient peu ou pas du tout, pas du tout pour répondre aux...
répondre aux inquiétudes, aux inquiétudes de la population. Donc, autant les
travaux publics de la ville, autant les pompiers qui ont participé aux
recherches, autant la Sûreté du Québec, qui était partie prenante de ces
recherches-là, le plus rapidement possible sur le terrain pour retrouver ces
deux malheureux pompiers ont fait un travail, ont fait un travail incroyable.
Puis on va rendre hommage dans les prochaines... les prochains jours à ces deux
pompiers, ces deux pompiers disparus.
Le Président
(M. Bachand) :Merci. Il reste trois
minutes du côté parlementaire.
Mme Bourassa : Bien, la
question, en fait, c'est ça, c'était combien reste-t-il de dossiers à traiter
tandis qu'on y est?
M. Bonnardel : Bien, ils
ont... Il y a 228 dossiers, là, qui ont été reçus de particuliers. La
municipalité, comme vous le savez, dans des cas comme ceux-ci, reçoivent des
sommes pour des dépenses, je vais dire, extraordinaires. La ville a reçu
1,5 million pour ces dépenses, ces dépenses extraordinaires. Je sais aussi
que... Je me souviens que certaines entreprises nous posaient des questions
aussi, à savoir, puis c'était aussi un questionnement légitime de la part de
députés, à savoir les entreprises qui ont dû fermer pendant un certain... un
certain laps de temps, est-ce qu'on va les... est-ce qu'on va les supporter
financièrement? Donc, c'est... C'est près de 4 millions de dollars
qui ont été versés, donc, à ces entreprises comme telles. Puis, du côté des
aides financières, c'est quand même des sommes assez importantes, là, qui ont
été... qui ont été versées, là. On parle d'à peu près 13 millions de
dollars, juste pour les... les gens qui ont soit perdu complètement ou qui
ont... qui ont fait des rénovations, là, de leur... de leur maison, de leurs
infrastructures comme telles. Donc, c'est... Puis dans ce cas-ci, là, on répond
à tout le monde, là. Quand je dis qu'on... que la question est sérieuse, puis
qu'on doit s'assurer de répondre le plus rapidement possible à ces personnes
qui, pour eux, là, c'est la dépense... pas la dépense, c'est l'investissement
d'une vie, sa maison, là. Donc, on doit être capable, rapidement là, de...
Une voix : ...
M. Bonnardel : Oui,
c'est ça. Donc, les dossiers actifs que nous avons traités, on parle de...
qu'il nous reste, pardon, à traiter, on parle de 54 sur l'ensemble de...
l'ensemble des dossiers que nous avons... que nous avons travaillés. Donc, il
en reste encore quelques-uns. On est... On est partie prenante avec ces
personnes concernées pour régler leur dossier le plus rapidement possible, mais
en majorité, M. le Président, on a réussi à répondre donc positivement à la
totalité ou à la majorité de ces...
• (18 h 40) •
Le Président
(M. Bachand) :Il reste une minute au
temps, à la séance. Je ne sais pas si vous voulez...
M. Bonnardel : Oui.
Bien, c'est ça. Donc, grosso modo, comme je le mentionnais, là,
18 millions de dollars ont été versés, là, dans les... en termes
d'indemnité ou d'aide financière, là, du côté de Baie-Saint-Paul. Je reviens
sur l'aide aux particuliers qui a frôlé les 13 millions de dollars. En
termes de dossiers complétés, là, autant pour particuliers, entreprises,
municipalités, organismes, on était à 215 et on était, pour l'ensemble des
dossiers reçus, là, versus ceux qui ont été complétés, là, on parle de
320 dossiers qui sont non admis... qui étaient non-admissibles, ou aux
désistements, il y en avait donc 50. Puis les dossiers qui restent... qui
restent actifs, donc, on parle de 54. Donc, aide exceptionnelle, du côté de la
municipalité de Baie-Saint-Paul, 1,5 million de dollars, puis
4 millions de dollars qui étaient versés... qui ont été versés aussi aux
différentes entreprises de la municipalité de Baie-Saint-Paul.
Le Président
(M. Bachand) : Merci beaucoup. Cela dit, le temps alloué à
l'étude du volet Sécurité publique des crédits budgétaires du portefeuille
Sécurité publique étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la
mise aux voix des crédits.
Est-ce que le programme 1, intitulé
Direction et administration, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté sur division.
Est-ce que le programme 2, intitulé,
pardon, Services de la Sûreté du Québec, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Sur division.
Le programme 3, intitulé Gestion du
système correctionnel, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté sur division.
Le programme 4, intitulé Affaires
policières, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté sur division.
Le programme 5, intitulé Expertise
scientifique et médico-légale, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté sur division.
Le programme 6, intitulé Encadrement
et surveillance, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté sur division.
Le programme 7, intitulé Sécurité
civile et Sécurité incendie, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté sur division.
Et finalement, l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Sécurité publique pour l'exercice
financier 2024-2025, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté sur division.
En terminant, je dépose des réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et cela dit, la commission ajourne ses
travaux au mercredi 24 avril à 11 h 30. Merci beaucoup.
Belle soirée. Merci.
(Fin de la séance à 18 h 42)