Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, May 9, 2023
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Vol. 47 N° 24
Clause-by-clause consideration og Bill 14, an Act to amend various provisions relating to public security and to enact the Act to assist in locating missing persons
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Bonnardel, François
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Maccarone, Jennifer
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Fontecilla, Andrés
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Bonnardel, François
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Fontecilla, Andrés
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Bonnardel, François
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Maccarone, Jennifer
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Bonnardel, François
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Lamothe, Denis
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Haytayan, Céline
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Asselin, Mario
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Gagnon, Yannick
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Fontecilla, Andrés
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Maccarone, Jennifer
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Bonnardel, François
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
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Fontecilla, Andrés
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Bonnardel, François
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
9 h 30 (version révisée)
(Neuf heures quarante-quatre minutes)
Le Président (M.
Bachand) :Bon matin, tout le monde. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des institutions
ouverte.
La commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 14, Loi modifiant
diverses dispositions relatives à la sécurité publique et édictant la Loi
visant à aider à retrouver des personnes disparues.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par M. Lamothe
(Ungava); Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré), par Mme Abou-Khalil (Fabre); M. Lemieux
(Saint-Jean), par M. Gagnon (Jonquière); M. Zanetti (Jean-Lesage),
par M. Fontecilla (Laurier-Dorion).
Mémoires déposés
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Cela dit, je dépose deux
mémoires reçus depuis la fin des auditions, soit celui de l'Association des
avocats carcéralistes et progressistes et celui de Mme Béchard.
Remarques préliminaires
Alors, nous allons maintenant aller aux
remarques préliminaires. M. le ministre, pour une période de 20 minutes
maximum. Merci.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Merci, M. le
Président. Salutations à mes collègues ministériels qui sont avec moi ce matin.
Salutations à mes collègues de l'opposition. Ça a été un très gros travail, bon
travail, dans les dernières semaines, avec les consultations particulières que
nous avons eues, on a reçu pas mal de groupes, l'adoption de principe, qui a
été adopté voilà quelques semaines déjà. J'aurai quelques commentaires juste
pour revenir sur les points les plus... les plus importants.
Je le disais d'entrée de jeu, ça a été un
travail colossal mais surtout l'implication de plusieurs, plusieurs personnes
du Comité consultatif sur la réalité policière, le Groupe d'action contre le
racisme, mon collègue le ministre responsable de la Lutte contre le racisme
aussi, avec lequel j'ai eu la chance de rencontrer plusieurs groupes, là, en
janvier dernier, qui nous ont fait part de leur... de leur <inquiétude...
M. Bonnardel :
...
groupes, là, en janvier dernier, qui nous ont fait part de leur... de leur >inquiétude...
de leur inquiétude, oui, je vais le dire ainsi, sur, surtout, la déontologie,
puis on a voulu, dans le projet de loi, répondre à ces inquiétudes.
Et, juste avant, juste avant d'aller... de
revenir sur la déontologie, le point principal de cette loi... il y en a
d'autres, points, là, qui sont importants, mais le point principal, c'est,
nécessairement, la loi qui vise à édicter une nouvelle loi sur les personnes
disparues. C'est indéniable qu'il y a eu des cas médiatisés dans les derniers
mois, sinon les deux, trois dernières années, pour ne pas nommer le président
de Savoura, là, qui a disparu avec son fils dans un accident d'hélicoptère. On
aurait de multiples situations, d'exemples qu'on pourrait nommer. Et l'outil
qu'on veut édicter, adopter avec cette loi, bien, c'est, nécessairement, donner
tous les outils possibles, puis on va les énumérer tantôt à l'article, là, quand
on débutera, là, si on a l'aval des oppositions pour étudier ce projet de loi
par thèmes, par blocs.
L'article 117 est important. C'est un
article qui est très gros, qui est très gros puis qui va définir comment on va
travailler, comment les policiers vont pouvoir travailler sur ordonnance d'un
juge de paix magistrat aussi ou d'un juge, les différents aspects de cette loi
qui concernent la disparition de personnes, qui concernent aussi ceux qui
accompagnent une personne disparue. Donc, il faut faire les nuances entre ces
deux points.
Alors, pour moi, ça, c'est un outil non
négligeable puis qui va se pérenniser dans le temps, là, peu importe qui sera
ministre dans le futur. Je pense qu'on a... je suis persuadé, là, qu'on a pas
mal un article là-dedans, là, qui va... qui répond aux besoins. Puis, de toute
façon, on l'a vu aussi lors des consultations, je pense que, majoritairement,
sinon à 100 % ou presque, les gens étaient d'accord... peut-être avec
quelques modifs, là, mais les gens étaient d'accord, grosso modo, sur la façon
que cet article était écrit.
Il y a un point non négligeable aussi sur
la réalité policière, la modernité, l'efficience et la confiance, j'en ai parlé,
les interpellations et les interceptions, qui ne doivent pas se faire avec
motifs... avec motifs discriminatoires. Donc, prévention, lutte contre le
racisme, profilage racial, social, on va, dans le projet de loi, diffuser des
lignes directrices concernant ce profilage racial et social, avec des pouvoirs
réglementaires aussi.
Je le disais tantôt, là, autre parenthèse,
sur le système de déontologie, c'est un peu ce point qui m'a le plus frappé
lors de mes consultations avec différents groupes, un à un. Donc, là-dessus,
pour moi, c'était important qu'on rétablisse la confiance vis-à-vis de la
déontologie policière avec, surtout, les plaignants, surtout les plaignants,
les gens en particulier mais surtout les plaignants. Ça voulait dire quoi, ça? Bien,
premièrement, ajouter une nouvelle fonction de prévention et d'éducation pour
le commissaire, mieux le faire connaître, favoriser l'accompagnement des
plaignants qui se disent victimes de discrimination. Malheureusement, plus
souvent qu'autrement, ces gens n'étaient pas accompagnés, donc se sentaient
bien seuls avec cette plainte qu'ils avaient vis-à-vis un corps... pas un
corps, mais un policier ou une policière.
Donner le choix, ça, c'est un autre point
qui avait été soulevé, donner le choix à ces mêmes plaignants de participer ou
non à un processus de conciliation, autoriser les enquêtes à l'initiative du
commissaire si besoin est, exiger une reddition de comptes annuelle pour toutes
demandes x, mais particulièrement les interpellations et les interceptions. Je
sais qu'il y a des corps de police qui le font déjà très, très bien, qui
remplissent déjà un formulaire, je vais le dire ainsi, là, qui doit être rempli,
pour moi, assez rapidement. On ne veut pas non plus que ce soit compliqué pour
les policiers d'avoir à remplir ces formulaires. Mais, pour nous aussi, au ministère,
c'est une première, où on sera capables de recevoir une documentation qui va
nous permettre de mieux travailler, autant avec les corps de police qu'autant aussi
préparer une future modernisation d'une loi, là, dans les prochaines années. Il
ne faut pas oublier que, cette loi-ci, bien, M. le Président, ça fait près de
20 ans qu'elle n'a pas été modifiée. Donc, on est à un point important,
là, aujourd'hui, de débuter cette étude détaillée.
Côté policiers spécialisés, formation, je
l'ai déjà mentionné, on prévoit un processus d'entrée parallèle pour les
enquêteurs spécialisés, spécialisés, qui sont issus du milieu civil. C'est
un point qui, pour moi aussi, a été bien reçu dans l'ensemble.
• (9 h 50) •
Quand je parlais de renforcement du
système de déontologie policière, bien, prévoir que les plaintes soient
réservées aux personnes directement impliquées, et la création d'un processus
de signalement, utiliser des moyens technologiques qui permettent aussi la
conciliation à distance. On va modifier le nom aussi du Comité de déontologie
policière pour «Tribunal administratif de déontologie policière». Donc, les
gens vont faire la part des choses entre le Commissaire à la déontologie et le
futur tribunal.
Donc, c'est <des points...
M. Bonnardel :
...
déontologie et le futur tribunal.
Donc, c'est >des points, c'est
pas mal les points principaux de ce projet de loi qu'on pourrait appeler
omnibus. Et, comme je l'ai mentionné d'entrée de jeu, j'ai fourni la
documentation aux oppositions. Je pense que tout le monde a reçu ces documents,
où on a essayé de rendre ça le plus simple possible pour les oppositions. Et,
si on a leur aval, bien, on a les différents thèmes, là, sur, bon, les
personnes disparues, la Loi sur la police et une main-d'oeuvre policière
spécialisée, avec les articles qui correspondent à ces thèmes. Plus simple de
travailler de cette façon, je pense. Alors, si j'ai l'aval des oppositions, on
pourra commencer de cette façon. Puis, comme je l'ai mentionné déjà, on a
des... quelques amendements, dont un, déjà, à 117, qui tient compte d'une loi
du côté de la santé. Donc, j'en aurai quelques-uns aussi.
Mes échanges seront toujours très, très,
très pragmatiques avec les oppositions. Je le répète encore une fois, je n'ai
pas la prétention de dire que ce projet de loi est 100 % parfait, mais, si
on a des petites choses à améliorer, on le fera de façon collégiale. Puis je
vais, nécessairement, partager mes amendements avec vous, là, plus souvent
qu'autrement, avant de les déposer, là, pour vous montrer un peu pourquoi on
s'en va là. Donc, voilà, de mon côté, à quoi ça pourrait ressembler pour les
prochaines heures, sinon les prochains jours, sinon quelques prochaines
semaines. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le ministre.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, s'il vous plaît.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Bien, M. le
Président, je veux juste dire que c'est de la musique à mes oreilles. Je suis
contente de l'entendre. On a un ministre qui est pragmatique. Je suis un membre
de l'opposition officielle aussi pragmatique. Le ministre verra dans nos
échanges que j'adore l'étude détaillée. C'est vraiment le nerf de la guerre
quand on parle d'un projet de loi. Puis, oui, c'est un projet de loi qui est
perfectible. On souhaite le bonifier.
Je dis, chaque fois qu'on débute ce
processus, que le projet de loi est maintenant dans les mains de la population.
C'est le gouvernement qui l'a déposé, mais, lors du début de nos échanges, ça
reste que c'est un projet de loi qui appartient à des citoyens et des
citoyennes qui nous ont fourni de l'information lors des auditions, en
particulier, des mémoires que nous avons lus, des rencontres que nous avons
eues, des messages que nous avons aussi lus. Alors, j'ai hâte à débuter ce
processus, parce que, oui, je suis contente aussi de l'entendre de M. le
ministre, que les amendements seront déposés d'avance pour nous, pour nous
donner une occasion, comme membres de l'opposition, de les prendre en
considération.
Alors, M. le Président, je dirais aussi, dans
mes remarques préliminaires, évidemment, conformément à l'article 245 de
nos règlements, je souhaite qu'on étudie ce projet de loi article par article,
alinéa par alinéa, paragraphe par paragraphe, pour faire ça en ordre, comme il
faut.
Ça fait que merci, M. le ministre, pour
vos remarques préliminaires. Bienvenue, évidemment, à toute votre équipe, au
plaisir d'avoir des échanges avec vous et tous les députés du gouvernement, à
mes collègues aussi des autres oppositions et évidemment à ma recherchiste extraordinaire,
Florence Thivierge, qui m'accompagne, avec qui je ne pourrais pas faire tous
ces travaux, parce qu'il n'y a aucun député qui travaille ici en silo et tout
seul. Alors, merci beaucoup à toutes les équipes qui nous accompagnent aussi.
Je veux aussi remercier les gens qui sont
présents avec nous lors de cette étape de la commission. C'est très important
que les gens nous écoutent, qu'ils prennent en considération tous les débats
que nous aurons, puis aussi les gens qui nous écoutent en ondes. C'est un
projet de loi qui est fort important, très important, comme c'était mentionné
par le ministre. Oui, on jase beaucoup en ce qui concerne retrouver des
personnes disparues. C'est des enjeux. On a besoin de faire des modifications,
de bonifier le projet de loi, d'adopter une loi qui sera à l'image de nos
besoins que nous avons maintenant, de 2023.
Mais aussi je veux remercier beaucoup les
gens qui ont déposé les mémoires puis les gens qui ont participé dans nos
auditions, parce que, comme membres de l'opposition, évidemment, c'est très
important, pour nous, d'entendre votre voix. Ça nous aide beaucoup dans nos
travaux. Je ne suis pas policière, je ne suis pas pompière, je ne suis pas
coroner. Alors, c'est très important de mieux comprendre votre réalité pour
être en mesure d'apporter des amendements puis adopter des articles qui sont à
l'image de vos besoins puis à l'image de notre société civile aussi, parce que,
oui, c'est un projet de loi où on parle de la disparition des personnes, ça
fait qu'on parle beaucoup de ces familles. C'est un projet de loi qui est très
humain, puis je pense que, les gens, on oublie ça quand on parle de la réalité
policière. Mais c'est très humain. On parle des vies des personnes, des
personnes qui méritent notre respect, des personnes qui nous <protègent,
puis on a une...
Mme Maccarone :
...
méritent notre respect, des personnes qui nous >protègent, puis on a une
responsabilité aussi d'être là pour les protéger. Ça fait que nous allons jaser
de ça.
Oui, la déontologie policière, que nous
avons entendue lors des auditions, qui ne fait pas du consensus, il n'y a
vraiment pas une unanimité. Il y a des craintes. Alors, en espérant qu'on va
pouvoir avoir des débats constructifs là-dessus pour entendre la voix et d'amener
la voix des personnes concernées, des regroupements.
La lutte contre le racisme, évidemment, ça
aussi, c'est un enjeu, M. le ministre l'a fait mention aussi, très important.
Nous avons une responsabilité de mettre fin au racisme, surtout aux interpellations.
Alors, j'ai hâte à avoir des échanges constructifs en ce qui concerne les
avancées pour protéger les citoyens, surtout les citoyens qui sont visés, les
citoyens racisés, puis aussi de parler beaucoup de la documentation de cette
notion, parce qu'on n'a pas assez de statistiques. Il faut savoir, si nous
allons adopter des articles ou une loi à la fin de ce processus... Si nous
pouvons le mesurer, bien, nous serons aussi en mesure de le modifier puis de
l'attaquer de question frontale. Alors, ça va être important de penser comment
nous allons retracer le data.
Aussi, la formation, le manque
d'effectifs. Nous avons beaucoup entendu, lors des auditions, beaucoup de gens
qui ont parlé de la formation puis comment c'est essentiel, comment allons-nous
modifier nos pratiques pour assurer, encore une fois, que les personnes, les
professionnels qui sont là pour protéger notre société ont une formation qui
est à jour, mais c'est très difficile, car il y a un manque d'effectifs. On
fait face à beaucoup de difficultés. Alors, ça, c'est quelque chose que
j'espère que nous allons discuter puis nous allons attaquer lors de l'étude
détaillée.
Le système correctionnel, évidemment, ça,
c'est très important, les personnes incarcérées. On peut aussi penser à des gens
comme D'Andre Nicous Spring qui a, malheureusement, perdu sa vie. Alors, c'est
des enjeux que nous devons discuter puis aller au fond.
Aussi, pour nos pompiers, pour nos
municipalités, pour les schémas, on a beaucoup de pain sur la planche en ce qui
concerne ce projet de loi, qui est un omnibus, qui discute de plusieurs enjeux,
qui est un suivi du livre vert et le projet de loi n° 18 qui est mort au
feuilleton lors de la dernière législature.
Les gens, ils savent, je l'ai dit à
maintes reprises, c'est un projet de loi qui, pour moi, est très cher. C'est
personnel. Je suis la fille d'un ancien sergent-détective des crimes majeurs
pour le SPVM. J'ai été élevée dans une maison où je connais la réalité
policière, peut-être pas comme policière, mais comme membre de la famille, puis
je sais que ce n'est pas facile. Puis vous avez tout mon respect. Et je
souhaite avancer cette cause et, vraiment, d'être là pour assurer que les gens
vont pouvoir être contents et de se voir, à la fin de ce processus, à
l'intérieur de cette loi, parce que je sais que c'est un projet de loi qui ne
rassure pas tout le monde. Il y a beaucoup d'inquiétudes, que ce soient les
personnes racisées, que ce soit le corps policier, que ce soient les
municipalités.
Il y a des éléments qui sont bons. On a
l'intention d'être constructifs, mais il y a aussi des éléments, vraiment, à
bonifier. Alors, j'ai hâte de débuter les échanges. Et au plaisir de travailler
en concertation puis en collaboration avec tous les collègues de cette
commission. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Tout d'abord, je voudrais remercier, tout d'abord, le ministre
d'avoir présenté ce projet de loi. Je voudrais saluer la présence de mes
collègues du gouvernement, des oppositions et ainsi que l'ensemble du personnel
respectif, et mentionner la présence de ma collègue Anne-Marie Melançon, qui va
m'aider, m'assister tout au long de ce processus.
Le projet de loi n° 14, Loi modifiant
diverses dispositions relatives à la sécurité publique et édictant la Loi visant
à aider à retrouver des personnes disparues, est un projet de loi important, omnibus,
ça a été mentionné. Ça touche plusieurs aspects qui méritent une attention
toute particulière du législateur et donc ça touche des aspects sur le système
correctionnel, sur la façon ou les différentes dispositions visant à retrouver
des personnes disparues et évidemment aussi des aspects concernant la sécurité
incendie.
• (10 heures) •
Mais le plus important, le plus important
qu'on va traiter ici dans le cas du p.l. n° 14, c'est tous les aspects
traitant de la déontologie policière, c'est un aspect névralgique dans une
société... dans la société québécoise et dans toute société, c'est-à-dire le
droit des personnes de porter plainte à la police pour les actes répréhensibles.
Et il y a certainement des avancées dans ce projet de loi là. Il y a aussi ce
que plusieurs considèrent comme des reculs. On sait que, comme <souvent...
>
10 h (version révisée)
<17953
M.
Fontecilla :
...il y a aussi ce que plusieurs considèrent comme
des reculs. On sait que, comme >souvent, ça arrive à tous les projets de
loi, là, c'est l'aboutissement d'un long processus et, ici, de plusieurs
processus, donc, toute une réflexion sur ce qui est la réalité policière
aujourd'hui. Et, d'autre part, ce projet de loi fait suite aussi aux
conclusions et recommandations du groupe d'action de lutte au racisme,
composé... mis en place par le gouvernement du Québec, et qui a abouti à d'importantes
recommandations concernant le profilage racial, tout particulièrement l'interdiction
de cette pratique-là. Donc, on va discuter d'un aspect excessivement important,
la déontologie policière, que certains critiquent parce qu'il ne donne pas
assez de place aux plaignants, qu'il ne permet pas à des plaignants de la
société de se... d'obtenir justice lorsqu'il s'agit de faire face à des
agissements répréhensibles du personnel policier.
On retrouve aussi également des éléments
qu'il faut saluer, comme par exemple toute la question d'organisation policière
et de recrutement, les... On va traiter ce qu'on appelle, dans le jargon,
communément, les entrées parallèles, donc, permettre à des experts, dans
différents domaines, surtout dans les domaines technologiques, de faire... d'avoir
une voie d'entrée particulière aux services policiers, ce qui peut être une
bonne chose. On va étudier attentivement.
Et également, comme ça a été déjà
mentionné également, là, le projet de loi n° 14 est une... comment dire,
est la suite du projet de loi n° 18 mort au feuilleton lors de la dernière
législature. Il y a des éléments qui s'y retrouvent, des éléments qui ont été
repris du p.l. n° 18, des éléments qui ne s'y
retrouvent pas. Et, concernant la question du recrutement, on sait que le
service de différents corps de police du Québec rencontre beaucoup, énormément
de difficultés à recruter parmi les personnes racisées du Québec, là, pour
différentes... différentes raisons. Il y a toutes sortes d'obstacles. On a eu
des personnes qui sont venues — d'ailleurs, que je remercie — nous
suggérant des pistes... des pistes, pardon, permettant un recrutement...
davantage de recrutement dans ce bassin de population, parce que la police doit
être, en quelque sorte, le reflet de la population qu'elle dessert. Et ce n'est
pas... ce n'est pas le cas actuellement, nulle part au Québec, là, surtout dans
les grandes villes, qui comportent d'importantes populations racisées et de
différentes origines ethniques, là.
Dans ce sens-là, j'annonce déjà à M. le
ministre que je vais apporter un amendement afin de ramener une disposition qui
était déjà présente dans le p.l. n° 18, qui
traite du même sujet, et qui est de permettre à ce que les personnes ayant
seulement leur résidence permanente au Canada puissent postuler et puissent
obtenir... puissent obtenir un travail comme policier, là, dans les différents
corps policiers du Québec, là. Ça avait déjà été prévu. Ça a disparu de ce
projet de loi là. Donc, ça me paraît que ça pourrait être une mesure qui
pourrait grandement faciliter le recrutement des personnes racisées dans les
différents corps de police du Québec.
Donc, c'est avec beaucoup d'intérêt que j'entreprends
l'étude détaillée de ce projet de loi. Nous allons discuter et approfondir les
différents articles qui nous sont présentés dans un esprit constructif, de
collaboration. Nous allons voir à la possibilité d'améliorer le projet de loi,
soit par des discussions à travers... avec le ministre, les collègues députés,
soit à travers des amendements. Et je remercie d'avance l'ouverture du ministre
en titre d'étudier attentivement les... la pertinence des amendements qui vont
être présentés par les oppositions. Donc, voilà. Merci beaucoup, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député. Est-ce
qu'il y a d'autres remarques préliminaires? S'il n'y a pas d'autres remarques
préliminaires...
Motions préliminaires. Est-ce qu'il y a
des motions?
Étude détaillée
S'il n'y a pas de motions, nous allons
débuter l'étude du projet de loi article par article. Et le ministre le disait...
Est-ce qu'il y a un consentement pour y aller par blocs? Donc...
Des voix : ...
Mme Maccarone : Oui,
consentement, mais, comme j'avais mentionné d'emblée, M. le Président,
conformément à l'article 245...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, effectivement. C'est noté.
Donc, s'il y a consentement, nous allons <d'abord...
Le Président (M.
Bachand) :
...effectivement. C'est
noté. Donc, s'il y a consentement, nous allons >d'abord prendre en
considération l'article 117. M. le ministre, vous allez en faire la
lecture. Donc, ce que je vous dis, la lecture, ce n'est pas de
l'article 117 au complet.
M. Bonnardel : Non, c'est ça.
Je vais lire l'article 1 en premier lieu.
Le Président (M.
Bachand) : 117 et l'article 1, avec le titre aussi, s'il
vous plaît, M. le président... monsieur...
M. Bonnardel : Donc, chapitre
I, Dispositions interprétatives :
«1. Pour...»
Le Président (M.
Bachand) :...lire la «Loi visant à
retrouver» aussi, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Oui. O.K. Projet
de loi n° 14, Loi modifiant diverses dispositions relatives à la sécurité
publique et édictant la Loi visant à aider à retrouver des personnes disparues. Chapitre I, Dispositions interprétatives, l'article 1 :
«Pour l'application de la présente loi, une personne disparue s'entend d'une
personne, à la fois :
«1° qui n'a pas été en contact avec les
personnes qui seraient normalement en contact avec elle ou pour laquelle il est
raisonnable de craindre pour sa sécurité ou sa santé dans les circonstances;
«2° qui est introuvable, malgré les
efforts raisonnables ayant été faits par un corps de police pour la retrouver.
«De plus, une personne qui accompagne une
personne disparue s'entend d'une personne pour laquelle il existe des motifs
raisonnables de soupçonner qu'elle accompagne une personne disparue qui est
mineure ou en situation de vulnérabilité au sens du quatrième paragraphe de
l'article 2 de la Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les
aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité (chapitre L-6.3).»
Je pense que je lis les commentaires si
ça...
Le Président (M.
Bachand) :S'il vous plaît, oui. Oui.
M. Bonnardel : Le chapitre I
de la Loi visant à aider à retrouver des personnes disparues introduit des
dispositions interprétatives.
L'article 1 de cette loi définit la
notion de personne disparue pour l'application de celle-ci. Une personne
disparue est celle qui, à la fois, n'a pas été en contact avec les personnes
qui seraient normalement en contact avec elle ou pour laquelle il est
raisonnable de craindre pour sa sécurité ou sa santé dans les circonstances et
qui est introuvable, malgré les efforts raisonnables ayant été faits par un
corps de police pour la retrouver.
Cet article définit également la notion de
personne qui accompagne une personne disparue, qui s'entend d'une personne pour
laquelle il existe des motifs raisonnables de soupçonner qu'elle accompagne une
personne disparue qui est mineure ou en situation de vulnérabilité.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc, je vous
rappelle que l'article 117, c'est un projet de loi à l'intérieur du projet
de loi. Donc, on y va article par article et après ça on va adopter, donc,
chacun des articles. On va revenir après ça pour les intitulés et le chapitre.
Donc, Mme la députée, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
s'il vous plaît.
Mme Maccarone : M. le
Président, je voulais juste m'assurer, est-ce qu'on commence aussi par le
titre? Est-ce que... Parce que le titre... Non?
Le Président (M.
Bachand) :Les intitulés et le titre,
c'est à la fin, comme un projet de loi.
Mme Maccarone : O.K. Je
voulais juste m'assurer, parce que, comme vous avez dit, c'est particulier.
Voilà. O.K.
Puis j'ai compris qu'on a un amendement
déjà. Est-ce qu'on débute par l'amendement? Non?
M. Bonnardel : Il va être...
Il va être un petit peu plus loin.
Mme Maccarone : Ah! ça, c'est
plus loin. O.K. Voilà. O.K.
M.
Bonnardel
: Oui,
à l'article 4, à l'article 4.
Mme Maccarone : Ça fait que
moi, je l'ai déjà dans les mains pour... d'avance.
Bien, d'abord... Mais les questions que
j'aurais, M. le ministre, c'est... On parle de... le «et». Ça fait qu'est-ce
qu'il faut comprendre que les deux conditions doivent être réunies, dans le
paragraphe 1° et le paragraphe 2°, pour qu'une personne soit reconnue
ou disparue dans le sens de la loi maintenant? Puis, si c'est ça, la complexité,
pour moi... je veux comprendre qu'est-ce qui arrive s'il y a seulement une des
deux conditions qui est rejointe. Est-ce que ça veut dire qu'on ne pourra pas
poursuivre avec une enquête?
M. Bonnardel : Bien, je pense
qu'il faut tenir compte... «Qui n'a pas été en contact avec les personnes qui
seraient normalement en contact avec elle ou pour laquelle il est raisonnable
de craindre pour sa sécurité ou sa santé» et
«qui est introuvable, malgré les efforts
raisonnables ayant été faits par un corps de police». Donc, c'est une
combinaison, oui, c'est une combinaison des deux.
Mme Maccarone : Ce qui me
préoccupe : Pourquoi qu'il faut avoir les deux critères? Qu'est-ce qui
arrive si c'est seulement le critère n° 1? Puis
est-ce que ça veut dire qu'on ne pourra pas poursuivre parce qu'on craint pour
la sécurité, exemple, un enfant ou une personne qui souffre d'alzheimer, par
exemple, mais ça fait une semaine depuis que j'ai... C'est normal, je n'ai pas
parlé avec ma mère. Je vous donne un exemple comme ça. Est-ce que ça veut dire
que moi, je ne pourrais pas faire appel pour dire : J'ai une crainte, mais,
parce que je... je ne rejoins pas le deuxième critère, on ne pourra pas faire
une enquête? Mais ça reste que c'est une personne qui peut être vulnérable.
C'est ça que je veux juste mieux
comprendre. Est-ce que les enquêteurs vont être outillés? Puis est-ce qu'ils
pourront poursuivre ou est-ce qu'eux, ils vont dire : Bien non, on ne peut
pas parce qu'il faut que les deux critères soient rejoints avant que nous
pouvons poursuivre à faire cette enquête?
• (10 h 10) •
M. Bonnardel : Bien, c'est ça
qui est... qui est le point, qui est le point important, c'est «il est
raisonnable de craindre». Puis, l'alzheimer, vous avez raison, là. Ma mère
était atteinte d'alzheimer. J'aurais pu craindre, moi aussi, si elle sortait de
sa résidence, part prendre une marche. Il y a des très, très bonnes chances que
sa... bien, les points sur sa sécurité ou sa santé soient mis... soient mis en
péril puis que, là, on demande de mettre en place des systèmes pour la <retrouver...
M. Bonnardel :
...soient
mis en péril, puis que, là, on demande de mettre en place des systèmes pour la
>retrouver. Alors... Puis, raisonnable, le mot «raisonnable», là, c'est
important de comprendre que c'est... c'est une expression qui est utilisée dans
le corpus législatif, dans le Code de procédure civile puis le Code de procédure
pénale. Donc, c'est... c'est le service de police, c'est les policiers
eux-mêmes qui vont définir rapidement, rapidement, si besoin est, de mettre en
contact ou de mettre les équipes de recherche à la disposition... à la
disposition, là, des... de la famille pour entamer rapidement les recherches
comme telles.
Mme Maccarone : C'est
quoi, la définition des efforts raisonnables?
M. Bonnardel : Bien,
c'est... «En droit — je vous explique ce que... — l'adjectif
"raisonnable" est couramment utilisé» comme... «lorsque le
législateur souhaite recourir à une norme objective». C'est l'expression ou la
définition. «Cette norme objective consiste à déterminer si une personne
raisonnable placée dans la même situation croirait au caractère raisonnable de
ce qui est visé par une disposition législative.» Donc, «dans un procès, le
juge est la personne appelée à juger ultimement la notion de personne
raisonnable».
Mme Maccarone : Lors des
auditions des groupes que nous avons entendus, on a parlé beaucoup
d'inquiétude, inquiétude des proches. Puis on sait qu'en Ontario puis Manitoba,
par exemple, ça fait partie de leurs lois. Pourquoi qu'on ne retrouve pas la
notion d'inquiétude aux proches ici? Pourquoi que ça ne fait pas partie? Est-ce
qu'on a la possibilité? Puis je ne vous dis pas que ce n'est pas bien, mais
est-ce qu'on a la possibilité d'aborder peut-être un amendement pour bonifier
cet article, pour inclure ce processus, comme...
Vous me faites beaucoup penser, quand on
parle, comme par exemple, quelqu'un qui souffre d'alzheimer... Moi, je suis
maman de deux enfants avec des besoins particuliers, par exemple. Des
inquiétudes aux proches, ça se peut que c'est quelqu'un qui est sous la
responsabilité du curateur, par exemple. Est-ce que c'est un amendement
possible que nous pouvons discuter pour faire suite à qu'est-ce qu'on fait
aussi dans les autres provinces? Je dirais peut-être que ce serait juste, mais
pourquoi ça ne fait pas partie de cet article dès le départ? Est-ce qu'il y
avait une raison pour laquelle que ce n'était pas inclus ou est-ce que c'est
juste parce que, oui, on a la possibilité d'aborder un amendement tout de suite
ici?
M. Bonnardel : Bien, il
est certain que, quand vous faites appel au service de police pour retrouver
quelqu'un, à la base, vous êtes inquiet. Vous êtes inquiet. Vous êtes inquiet
de la disparition d'un membre de votre famille, de votre fille, de votre fils,
peu importe la situation familiale que vous pourriez... vous pourriez avoir.
Donc, le libellé, de la façon qu'il est
écrit, bien, nécessairement, on dit qu'il est raisonnable de craindre pour sa
sécurité. Et donc la famille considère qu'il est raisonnable de craindre pour
la sécurité de sa fille, de son garçon, de son papa, de sa maman, de ses
grands... de son grand-père ou sa santé dans les circonstances. Donc, je ne
vois pas pourquoi «inquiétude aux proches» ajouterait une plus-value dans le
libellé ou... C'est implicite. C'est implicite, là, de comprendre que, quand
vous faites appel aux policiers dans un... dans une situation comme celle-là,
bien... que, nécessairement, vous êtes inquiet, en partant.
Mme Maccarone : Oui,
mais c'est pour... Pour moi, chaque fois qu'on est... on est en train d'étudier
une loi, il n'y a rien d'implicite pour moi. Si ce n'est pas écrit en noir et
blanc ou... Je dévoile toutes mes cartes dès le départ, là. Je veux que ce soit
écrit pour que ce soit clair, pour que, quand les gens vont vérifier la loi,
eux aussi, ils vont dire : Ah! c'est clair pour moi, puis parce qu'on met
quand même les deux conditions, «n'a pas été en contact», «qui est introuvable»,
mais on ne parle pas nécessairement de l'inquiétude. Parce que, si, mettons,
c'est...
Ce n'est pas clair, nécessairement, le
contact, parce que le contact, ça peut être fluide, ça peut changer, tout
dépendamment de la personne, de la relation qu'on a avec. C'est pour ça que je
pense que l'inquiétude aux proches... Je trouve que c'est juste puis que c'est
bien, la façon, le libellé dans les lois d'Ontario puis Manitoba, que ce serait
un amendement qui va amener quelque chose de bien, qui ne va pas dénaturer
l'article non plus. Ça peut juste bonifier. Puis ça amène quand même la voix
des proches, des familles, parce que l'inquiétude, souvent, c'est un sentiment,
c'est un feeling que nous avons, ceux qui... Évidemment, on aime nos familles puis,
des fois, on dit : Je le sais, j'ai un sentiment, je suis inquiète. Alors,
ça ne rejoint pas nécessairement.... Je n'ai pas été en contact, mais c'est
normal, peut-être, pour moi. Ça fait un mois depuis que je n'ai pas parlé avec
telle personne, mais j'ai... j'ai vraiment une inquiétude, alors, de l'ajouter
pour s'assurer que ce critère sera aussi pris en considération.
M. Bonnardel : Bien,
comme je l'ai mentionné, c'est implicite, là, dans le libellé, que,
nécessairement, l'inquiétude... L'inquiétude est plus que raisonnable quand vous
faites appel, là, à un corps de police pour signaler une disparition. Donc,
là-dessus, je ne vois pas <la...
M. Bonnardel :
...à
un corps de police pour signaler une disparition. Donc, là-dessus, je ne vois
pas >la plus-value, là, d'ajouter ou de modifier le libellé, là.
Le Président (M.
Bachand) :Je cède la parole, pour
l'instant, à M. le député de Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Donc, moi, je voudrais avoir plus d'explications, là, sur la
définition de ce qui est introuvable, donc, deuxième alinéa, «qui est
introuvable, malgré les efforts raisonnables ayant été faits par un corps de
police pour la retrouver». Je voudrais plus particulièrement savoir qui décide
qu'une personne est introuvable, parce que...
Donc, tout d'abord, il y a une personne
qui manque à l'appel, disons, pour ses proches, on ne sait pas où est-ce
qu'elle est, ou une personne qui prend soin d'un aîné ou d'une personne en
situation de vulnérabilité. On fait le tour du milieu, normalement. On ne le
retrouve pas. Mais ensuite, «malgré les efforts raisonnables ayant été faits
par un corps de police», donc, la police intervient, elle fait son... elle fait
une enquête, et on n'arrive pas à la retrouver, là. Mais quand est-ce que la
personne est...comment dire, on décide qu'elle est introuvable? Suite à une
enquête du corps policier ou suite aux efforts de la famille, des proches, là,
pour trouver la personne?
M. Bonnardel : Oui. Oui,
bien, à la base, à la base, c'est nécessairement le policier, les policiers qui
vont définir, selon un protocole x et les efforts de la famille, j'imagine,
aussi, là, qui vont donner les informations adéquates pour être capables de
retrouver... puis surtout donner des outils pour être capables de retrouver la
personne disparue. Donc, après, j'imagine, quelques heures, où les informations
sont entrées, ont été validées, ont été vérifiées, qu'on considère que la
personne... et avec les informations que le corps de police a eues, bien là,
c'est le branle-bas de combat pour être capables de mettre en place les
articles de loi qui vont permettre d'aller chercher... d'aller chercher les
informations qu'on souhaite obtenir, surtout, surtout dans l'appareil
cellulaire. Alors, c'est ça qui va... qui va rapidement définir les actions
futures, les actions futures du corps de police pour être capables d'aller, on
l'espère, retrouver la personne ou celle qui l'accompagne.
M. Fontecilla : Donc, la
police considère que la personne est introuvable. Et, pour le bénéfice de tout
le monde, là, est-ce que la police a immédiatement accès, par exemple, au
téléphone cellulaire de la personne ou...
M. Bonnardel : C'est un juge...
M. Fontecilla : Donc, la
police va voir un juge.
M. Bonnardel : C'est un juge
qui va définir, qui va définir puis qui va, nécessairement, donner les outils,
les outils que nous allons étudier, là, dans les prochaines heures, là, sur
l'article 117. Donc, c'est un juge qui va, nécessairement, donner des
outils additionnels pour être capable d'aller chercher ce que la police
souhaiterait et même la famille souhaiterait, là, dans le téléphone cellulaire
ou autre.
M. Fontecilla : O.K.
D'accord. Si je comprends bien, c'est la police qui est la seule instance qui a
la prérogative d'aller voir un juge.
M. Bonnardel : Exact.
M. Fontecilla : Parfait, après
avoir fait des efforts raisonnables. Mais il faut que tous les autres critères
aient été remplis, là, donc, que la personne n'ait pas été en contact avec les
personnes qui seraient normalement en contact avec elle, et on craint pour sa
sécurité ou sa santé dans les circonstances. Parce que, bon, je peux peut-être
partir au cinéma et ne pas avertir personne, disparu pendant trois heures, là,
mais il n'y a personne qui craint pour ma sécurité, ou ma santé, ou...
Donc, quelle est la... Comment discriminer
de ce qui est... de ce qui mérite d'aller voir un juge pour obtenir des
informations, là, par exemple, à partir de son téléphone, et de ce qui peut
attendre un peu, là?
• (10 h 20) •
M. Bonnardel : Bien là, M. le
député, il faut tenir compte de certaines particularités. Puis je vais donner
un exemple qui est assez facile. Vous avez une famille séparée. Vous avez papa
ou maman qui est parti avec le fils ou la fille pour 24 heures. Bien,
c'est certain que, si, au bout de 24 heures, selon les dispositions ou
l'arrangement avec le papa ou la maman... Si vous deviez ramener votre fils à 9 heures
le matin, puis il n'est pas revenu, bon, il faut quand même faire les... pas
les recherches, mais les appels. Avant d'appeler la police, vous allez
peut-être attendre à 11 heures, à midi, à 1 heure. Là, vous allez
peut-être vous inquiéter si le téléphone ne répond pas. C'est là que la police
va définir si, oui ou non, là, on entre dans un contexte raisonnable de
craindre pour sa sécurité ou sa santé dans les circonstances.
Donc là, il ne faut... Je sais que c'est
toujours inquiétant, là. Il ne faut juste pas peser peut-être sur le bouton
panique immédiatement, mais il reste que c'est humain. Quand on ne voit pas
notre fils ou notre fille arriver à l'heure précise, selon l'entente qu'on
avait avec le papa ou la maman, bien... C'est pour ça que je vous dis que <c'est...
M. Bonnardel :
...le
papa ou la maman, bien... C'est pour ça que je vous dis que >c'est selon
le contexte, là. C'est selon le contexte particulier. Puis c'est la police qui
va définir, par la suite, tous les petits outils possibles que la police peut
utiliser avec le papa ou la maman, de mettre en place... avant de mettre en
place tout le processus comme tel, là. Mais c'est à eux de... Ça va être aux policiers
de définir si, oui ou non, il y a un doute raisonnable par la suite.
M. Fontecilla : Est-ce que,
selon les... comment dire, les différentes typologies, là... Bon, vous avez
abordé le cas d'une... du retour d'un enfant vers son père ou sa mère, là,
après une visite avec... chez l'autre parent, là, mais d'autres types de
situations, là... Par exemple, ça m'est déjà arrivé, avoir entendu, là, qu'il y
a une personne disparue, souvent un adulte, on ne parle pas d'enfant dans ce
cas-là, et la police lui aurait dit : Ah! il faut attendre 24 heures
avant de... revenez nous voir dans 24 heures si la personne n'est pas...
n'est pas réapparue. Et la question que je me pose : Est-ce qu'il existe,
pour les services policiers, des protocoles pour définir le type d'agissement,
là, selon le type de cas, là, ou c'est vraiment le policier qui répond à
l'appel ou le policier au comptoir qui décide : Ah! bien là, là, madame,
attendez, ou : On s'active tout de suite? Comment ça fonctionne un peu?
M. Bonnardel : ...nécessairement,
je n'ai pas le protocole pour chaque corps de police, mais j'imagine que ce
protocole se ressemble, grosso modo, entre les différents corps. Il ne faut pas
oublier qu'il y a 13 000... L'évaluation, là, très macro, là, il y a à peu
près 13 000 disparitions au Québec par année. Alors, vous
comprendrez, là, qu'il n'y a pas... Ce n'est pas juste des enfants,
nécessairement, là. C'est des adultes. C'est la démence ou c'est de l'alzheimer
ou autre, là. Mais il y en a 13 000. Donc, c'est certain que, si papa,
maman appelait parce que fiston n'est pas revenu avec papa ou maman, bien là,
il faut se donner... il faut se donner... il faut se donner un peu de temps.
Puis c'est là que les policiers... c'est là que les policiers, avec
l'expérience qu'ils ont, j'imagine, donnent des outils additionnels à la
famille pour vérification puis d'être capables, rapidement, là, de retrouver
leur personne, là, qui est... qui est disparue.
Une voix : ...
M. Bonnardel : Précisément. Il
y a des pratiques policières — là, le point, c'est le 2.2.10 dans les
pratiques policières — qui définissent les règles, si je peux le dire
ainsi, là, le protocole.
M. Fontecilla : Très bien,
là, mais c'est justement, là, cette partie qui est discrétionnaire. Vous dites
qu'il y a plus de 13 000 disparitions au Québec, là. Est-ce que les
dispositions qu'on est en train d'étudier actuellement vont permettre d'aller
plus loin, là, dans le cas des 13 000 cas? Quel est le... Je veux
savoir, là, quel est le... À partir de quand cette loi commence à s'appliquer,
là?
Si, un policier, là, on vient lui
rapporter le cas d'une personne disparue, et c'est les quatre... Parce qu'il y
a quatre critères, ici, où... il y en a trois, mais il y a une possibilité de
quatre, là, donc : pas de contact; il est raisonnable de craindre pour sa
sécurité ou sa santé; elle est introuvable; et le quatrième qui peut... qui
peut s'ajouter, là, est accompagnée d'une personne qui... la personne est en
situation de vulnérabilité, là, ou est un... ou est un mineur, là. Mais, le
policier qui... ou le corps de police qui reçoit un signalement pour personne
disparue, c'est à partir de... lorsque la situation, le cas atteint ces quatre
critères-là qu'on procède ou non?
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Oui. C'est les
points que je vous ai... que je vous ai lus. Quand il y a un doute raisonnable
de craindre pour sa sécurité ou sa santé et qu'il est introuvable ou qu'elle
est introuvable, bien, on met le processus en marche, donc, le processus en
marche, si les policiers ont des doutes, comme je le mentionnais, de faire...
de faire appel à un juge pour être capables de mettre en place toutes les
dispositions relatives à cet article qui vont permettre de retrouver... de
retrouver la personne disparue.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
s'il vous plaît. J'essaie de faire de l'alternance.
Mme Maccarone : Oui. C'est
parfait. Merci. La prochaine question, pour moi, que j'avais, c'est :
Pourquoi qu'on se limite par «les efforts raisonnables ayant été faits par
un corps de police pour la retrouver»? Parce qu'on peut imaginer que ce n'est
pas uniquement les policiers qui vont peut-être faire des travaux pour retracer
la personne disparue. Ça peut être les membres de la famille. Ça peut être,
exemple, si on est dans un <parc...
Mme Maccarone :
...la
personne disparue. Ça peut être les membres de la famille. Ça peut être,
exemple, si on est dans un >parc ou quelque chose comme ça... Est-ce
qu'il faut que ce soit vraiment accompli par le corps policier avant de
déclencher cette enquête ou est-ce qu'on peut dire que c'est aussi admissible
qu'exemple les efforts raisonnables ont été faits par n'importe qui de la
famille?
Alors, la proposition que je voudrais
savoir, c'est... «Qui est introuvable malgré les efforts raisonnables ayant été
faits [...] pour la retrouver», pourquoi la précision? Parce qu'on peut
imaginer qu'il y a autres personnes, que ce soient des professionnels ou, comme
j'ai dit, les membres de la famille, qui feront des démarches.
M. Bonnardel : Je l'ai dit
d'entrée de jeu, c'est certain que... Premièrement, c'est le corps de police
qui fait la demande au juge, mais c'est une combinaison des deux. C'est certain
que le corps de police ou les policiers vont aller s'asseoir avec la famille
pour comprendre la disparition, pour obtenir les outils le plus rapidement
possible, parce qu'on le sait, là, les minutes comptent, et c'est suite à ces
informations additionnelles que le corps de police va obtenir, et, j'imagine,
après quelques heures, quelques heures, deux, trois, quatre, selon le
protocole, la gravité ou autre, ou autre, peu importe, que le juge va être
informé, et que, là, on va obtenir les outils additionnels.
Comme je l'ai mentionné déjà, la totalité
des corps de police, les gens qui sont venus nous rencontrer ont émis de forts
commentaires positifs face à ces articles. Je considère qu'on répond... Je
considère qu'on répond aux inquiétudes des familles parce que... Nécessairement,
c'est une combinaison des deux. Je le mentionne encore une fois. Le corps de
police ne peut pas rien faire si la famille ou la personne ne donne pas d'info
additionnelle pour être capable d'outiller les policiers dans leur travail. Ça
va de soi, là.
Mme Maccarone : Je comprends,
mais, ici, on parle vraiment de la définition de la personne disparue. Ça fait
que pour être définie comme personne disparue, on peut imaginer que ça peut
être des équipes de recherche et sauvetage en forêt qui auront fait... Puis les
policiers pourront dire : Oui, dans le fond, on constate que, malgré les
efforts raisonnables ayant été faits aussi par ces autres professionnels... que
ça, ce serait pris en considération, c'est ça, mon point, pour être considéré
comme une personne disparue pour déclencher l'enquête. Je trouve que c'est
limitatif. C'est ça, mon point.
M. Bonnardel : Oui, mais
les... Comme je vous le dis, là, on est allés chercher les meilleures pratiques
pour nous, les mêmes critères qui sont appliqués ailleurs au Canada : point
1°, la personne qui n'a pas été en contact; le point 2°, il est
raisonnable de craindre pour la sécurité. C'est la même chose que les autres
législations ont mise... ont mise en place. Donc, voilà. C'est une combinaison
des deux. Je comprends qu'il peut y avoir certains questionnements, là, mais je
pense qu'on répond à 110 % à ce qui se fait de mieux ailleurs au Canada.
Mme Maccarone : Sauf que nous
aussi, dans notre recherche, on a fait des validations, puis on comprend que ce
n'est pas... ce n'est pas limité aux corps de policiers dans les autres lois, à
travers les autres provinces, nécessairement. C'est pour ça que... la question
de savoir : Est-ce qu'on peut ouvrir ceci pour s'assurer qu'on prend tout
en considération, qu'on met toutes les chances de notre côté quand une personne
est disparue? Parce qu'ici, là, c'est limité, mais, dans les autres provinces,
comme, peut-être, Ontario puis Manitoba, ce n'est pas nécessairement spécifié.
Ce n'est pas limité uniquement à des corps de police. Ça fait que... Parce que
ça se peut que c'est des recherches de sauvetage en forêt. Ça se peut que
c'est... Je comprends, la famille, peut-être, c'est plus difficile de
l'imaginer, mais ça peut être d'autres corps professionnels qui font des
recherches approfondies puis qu'on comprend aussi qu'on a un manque
d'enquêteurs. On a un manque d'effectifs. Ça va être un travail d'équipe pour
s'assurer qu'on retrace cette personne.
Alors, c'est ça que je ne comprends pas,
pourquoi on ne peut pas dire que ce n'est pas uniquement la responsabilité de
la... corps de police. Mais aussi on va rouvrir ça pour s'assurer que c'est les
autres professionnels ou c'est les autres recherches qui seront prises en
considération puis qu'on dit : Regarde, c'est vraiment un effort
raisonnable, la personne est introuvable, malgré les efforts raisonnables pour
la retrouver.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, M. le
Président, en Ontario, le légiste a écrit ceci : «Il est raisonnable dans
les circonstances de craindre pour la sécurité de la personne en raison des
circonstances entourant son absence ou toute autre considération prescrite» et «un
membre d'un service de police n'est pas en mesure de trouver la personne après
avoir fait des efforts raisonnables pour le faire». Donc, c'est ça.
• (10 h 30) •
Mme Maccarone : C'était un
exemple. Je n'aurais peut-être pas dû... Ontario, dire Ontario, mais on sait
qu'il y a d'autres provinces où ce n'est pas indiqué. Ce n'est pas indiqué «corps
de police». Alors, c'est pour ça que je demande pourquoi la précision. Pourquoi
ne pas ouvrir pour s'assurer qu'on fait... on prend vraiment en considération
puis on met de notre bord tous les efforts possibles? Parce que... Ça fait que,
dans le fond, question proposée autrement : Si c'est l'équipe de recherche
et sauvetage qui ont travaillé pendant 48 heures pour <essayer...
>
10 h 30 (version révisée)
<17911
Mme
Maccarone :
...proposée autrement : Si c'est l'équipe de
recherche et sauvetage qui ont travaillé pendant 48 heures pour >essayer
de retracer la personne, est-ce que ça veut dire que, parce que ce n'était pas
fait par le corps de police, ça ne rejoint pas les critères? Parce qu'on
comprend que ça prend les deux critères pour être identifié comme une personne
disparue.
M. Bonnardel : Vous savez, Mme
la députée, c'est un corps de police qui peut faire la demande au juge. Et,
dans les circonstances, quand il y a une disparition, c'est sûr que les
personnes concernées voudraient participer aux recherches, mais c'est des
personnes, plus souvent qu'autrement, qui ne sont pas formées. Et faire
disparaître ou, malheureusement, piler ou marcher sur une preuve, ça peut
arriver. Ça peut arriver. Puis je ne dis pas ça méchamment, là, je ne dis pas
ça méchamment, c'est normal. Moi, je perdais ma fille, mon gars, je voudrais
être dans le bois, moi avec, pour accompagner les policiers. C'est juste normal.
Mais, plus souvent qu'autrement, ça prend des hommes et des femmes, des
spécialistes qui ont été formés pour ne pas faire disparaître la preuve. Donc,
je sais qu'on pourrait en parler pendant une demi-heure encore, mais, je vous
le dis, la participation de tout le monde qui ont perdu leur être cher... C'est
normal qu'on aille chercher les outils, les informations les plus... les plus
factuelles pour obtenir... mais, au-delà de tout ça, à la fin, ça reste le juge
qui va définir s'il faut aller plus loin pour obtenir les informations. Voilà.
Mme Maccarone : Mais je ne
suis pas en désaccord avec ce processus. Moi, je parle de la définition. Je ne
dis... je ne parle pas de l'enquête, je parle uniquement de la définition, pour
être identifié... Puis, oui, c'est vrai, dans le processus, il faut que ce soient
les policiers qui vont aller au juge pour demander de poursuivre, tout à fait,
mais je trouve que c'est limitatif. Je ne comprends pas pourquoi il faut que ce
soit uniquement le corps de police pour parler d'il est introuvable, malgré les
efforts raisonnables. Je ne parle pas de l'enquête. Je dis : Regarde, il y
a une personne disparue, on parle de la définition de la personne. Je ne parle
pas de l'enquête. Ça, c'est après. Puis, tout à fait, évidemment, il faut que
ce soient des spécialistes. 100 % en accord avec vous. Mais là on parle de
la définition de la personne disparue.
Ça fait que, s'il faut rejoindre ces deux
critères pour outiller les policiers d'aller voir le juge pour dire : Ça,
c'est une personne vraiment disparue, pourquoi il faut que ce soit fait par le
corps de police? Pourquoi qu'on ne peut pas dire que c'est une personne qui n'a
pas été en contact avec la famille, on est inquiets, il est introuvable, il y a
quand même eu des efforts raisonnables qui ont été faits par la famille, par
les équipes de recherche et sauvetage en forêt, alors on souhaite déclencher l'enquête,
on souhaite identifier cette personne comme une personne disparue? C'est ça.
Je pense, ce que je ne comprends pas, c'est...
C'est quoi, les enjeux, si on l'enlève? Qu'est-ce que ça va faire, au lieu de
mieux outiller, au lieu de donner plus d'opportunités aux policiers qui vont
déclencher l'enquête, si on dit que c'est... puis ce n'est pas uniquement leur
responsabilité de dire que les efforts raisonnables ont été faits? C'est peut-être
ça que je ne comprends pas.
M.
Bonnardel
: Bien,
je n'ai pas d'autre commentaire, M. le Président. Je l'ai déjà mentionné, là,
ça appartient aux corps de police, qui sont accompagnés, nécessairement, par
des bénévoles de bonne foi. C'est aux corps de police de définir les besoins
par la suite.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions? M.
le député de Laurier-Dorion, est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Maccarone : ...M. le
Président. Je veux savoir c'est quoi, la définition d'une personne qui
accompagne une personne disparue, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Bien, une
personne qui accompagne une personne disparue, ça peut être, encore une fois, l'exemple
du fils qui est parti en garde partagée. Donc, si fiston n'est pas revenu à la
maison, et on craint pour sa sécurité ou sa santé, donc, la personne qui l'accompagne
peut être la mère, peut être le père.
Mme Maccarone : Si on
regarde...
Des voix : ...
M. Bonnardel : ...j'ai donné
cet exemple, là, mais ça peut être un autre exemple aussi.
Mme Maccarone : Est-ce que je
vais trop vite, M. le Président? Il me semble que c'est dans cet article qu'on parle
d'une personne disparue. Oui, voilà. Désolée. Parce que, si on regarde la
définition d'une personne en situation de vulnérabilité, comme par exemple dans
la loi sur la maltraitance, la personne qui accompagne, si c'est... Attends, laissez-moi
reformuler. Excusez-moi. Parce que je veux savoir que ce n'est pas trop
limitatif. Parce que, la personne qui accompagne, est-ce que ça peut être
quelqu'un qui n'est pas nécessairement un membre de la famille? Est-ce que ça
peut être le curateur? Est-ce que ça peut être... Est-ce que la définition est
plus large? Est-ce que ça peut être, comme par exemple, un complice? Je vais en
voyage, mon ami est avec moi, est-ce que ça, ça peut être la personne qui
accompagne aussi ou est-ce qu'on est limités dans la définition?
M. Bonnardel : Non, on n'est
pas limités. Ça pourrait être quelqu'un qui... je ne sais pas, là, qui est
malintentionné, là, puis qui est parti <prendre...
M. Bonnardel :
...quelqu'un
qui, je ne sais pas, là, qui est mal intentionné, là, puis qui est parti >prendre
une marche avec un résident d'une résidence, puis qui est disparu avec.
Mme Maccarone : Puis on aura
accès à avoir les renseignements plus tard de cette personne aussi.
M. Bonnardel : Bien, je vous
donne un exemple. Ma mère est dans une résidence. J'arrive pour la voir. Elle a
quitté prendre une marche à l'extérieur avec un préposé, une préposée, puis ils
ne sont pas revenus. Bien, il y a des motifs... Il pourrait y avoir... Après un
certain nombre de... tu sais, une heure, une demi-heure, là, tu te questionnes,
là. Au bout de deux heures, trois heures, là, tu fais : Ce n'est pas
normal que papa ne soit pas revenu ou maman ne soit pas revenue avec la
préposée ou le préposé. Donc là, on fait les démarches, la police.
Mme Maccarone : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui, une
petite question, M. le ministre. Donc, dans la disposition interprétative, vous
définissez, là, ce que c'est, une personne en situation de vulnérabilité au
sens du quatrième paragraphe de l'article 2 de la Loi visant à lutter
contre la maltraitance envers les aînés. Donc, c'est, effectivement, là... Je
lis ce... l'article 2 de la Loi visant à lutter contre la maltraitance
envers les aînés, donc, c'est le quatrième — un, deux, trois : «"Personne
en situation de vulnérabilité" : une personne majeure dont la
capacité de demander ou d'obtenir de l'aide est limitée temporairement ou de
façon permanente, en raison notamment d'une contrainte, d'une maladie, d'une
blessure ou d'un handicap, lesquels peuvent être d'ordre physique, cognitif ou
psychologique», etc.
Ensuite, vous dites : «...et toute
autre personne majeure en situation de vulnérabilité.» Vous référez à quelle...
Pour la dernière partie, «toute autre personne majeure en situation de
vulnérabilité», là, vous référez à quelle loi, M. le ministre? Pour les aînés,
vous référez à une loi, à un article bien précis, mais, pour la deuxième
partie, «toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité», là,
chapitre L-6.3, là.
M. Bonnardel : Ça, c'est
la... C'est ça, je ne comprenais pas trop, là, mais c'est... mais c'est la même
loi, M. le député.
M. Fontecilla : C'est la
même.
M. Bonnardel : Oui, c'est la
même loi.
M. Fontecilla : O.K.
M. Bonnardel : C'est le titre
au complet, ça.
M. Fontecilla : Parfait.
Donc, vous définissez... Toute autre personne majeure qui n'est pas une... qui
n'est pas une aînée, vous la... vous définissez la personne... la définition de
«vulnérabilité» selon la Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les
aînés.
M. Bonnardel : C'est ça, et
toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité.
M. Fontecilla : Selon ce même
article là.
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Parfait. Je
comprends. C'est tout.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député.
Autres interventions à l'article 1? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :
Adopté. Merci. Article 2. Je vous rappelle qu'on fonctionne comme une loi,
hein? Alors, on y va article par article, là. C'est beau?
M. Bonnardel : Donc, article 2.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, s'il vous plaît, M. le
ministre.
M. Bonnardel : «La présente
loi...» Ça va, tout le monde?
Le Président (M.
Bachand) :Juste... Est-ce qu'il y a des
questions sur la procédure? Moi, ça va me faire plaisir, là. Pour qu'on
s'entende très bien, là, comme je l'expliquais au début, 117, c'est une loi en
soi, là, ça fait qu'on l'étudie article par article, et on adopte, au fur et à
mesure, les articles, puis on revient après ça sur l'intitulé puis le chapitre.
M. Bonnardel : Ça vous va?
Êtes-vous corrects? M. le député de...
Le Président (M.
Bachand) :Soyez à l'aise, hein? Si vous
avez des questions, là, on va y répondre.
M. Bonnardel : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? Alors, on continue avec
l'article 2. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Donc, article 2 :
«La présente loi n'a pas pour effet d'empêcher une personne, une société ou un
autre groupement de personnes de communiquer des renseignements à un membre
d'un corps de police pour l'aider à retrouver une personne disparue en
l'absence d'une ordonnance de communication visant les tiers si la loi ne lui
interdit pas de le faire par ailleurs.»
Pour éviter tout malentendu... Commentaire.
Pour éviter tout malentendu quant à l'application des dispositions législatives
actuelles permettant la communication de renseignements personnels avec ou sans
le consentement de la personne visée par ces renseignements, l'article 2
précise que la loi n'a pas pour effet d'empêcher la communication de
renseignements à un corps de police pour aider à retrouver une personne
disparue en l'absence d'une ordonnance. Les renseignements pouvant être obtenus
sans ordonnance, notamment les communications en situation d'urgence mettant en
danger la vie, la santé ou la sécurité d'une personne permises en vertu de la
Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels — articles 59 et 59.1 — de
la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé — paragraphe 7°
de l'article 18 et article 18.1 — et de la Loi sur les
renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives — article 74 — peuvent
continuer à l'être.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis, s'il vous plaît.
• (10 h 40) •
Mme Maccarone : Est-ce que
vous pouvez nous donner un exemple de l'application de cet article pour qu'on
comprend vraiment comment cela va fonctionner, s'il vous plaît?
M.
Bonnardel
:
Bien, ça peut être n'importe quelle organisation pour laquelle moi, je <travaille...
M. Bonnardel :
...Bien,
ça peut être n'importe quelle organisation pour laquelle, moi, je >travaille,
qui pourrait... qui pourrait... sur laquelle la police pourrait collaborer,
questionner sur mon travail, un autre groupement, lequel... un organisme sans
but lucratif pour lequel je suis membre d'un C.A., où je participe, où je suis
abonné à quelque... à un groupe XY.
Donc, avant d'aller demander une
ordonnance spécifique à un juge, bien, ça dit que la présente loi n'a pas pour
effet d'empêcher une personne, une société ou un autre groupement de personnes
de communiquer des renseignements à un membre d'un corps de police.
Donc, c'est ça, c'est toute personne qui
pourrait être susceptible de... Ma photo est sur Internet, monsieur m'a vu au
Tim Hortons du matin, bien, ça se peut qu'on questionne monsieur en disant :
Bien oui, je l'ai vu avec un café, puis quitter rapidement, il était accompagné
de quelqu'un qui ne semblait pas le connaître. En tout cas, tu sais, vous
mesurez les questions qui peuvent être posées par un policier, là.
Mme Maccarone : Ça fait que...
Tout ce qui est à l'extérieur de ce qui peut être protégé par le secret
professionnel, dans le fond.
M. Bonnardel : Exact. Un
avocat ou... C'est ça.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres interventions
sur l'article 2? M. le député de Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : À part le
secret professionnel, toute entité, là, ou personne, je crois comprendre, doit
fournir des renseignements, en excluant tout l'aspect du secret professionnel.
M. Bonnardel : Ce n'est pas
«doit», «peut», peut donner des renseignements, là.
M. Fontecilla : Peut.
M. Bonnardel : Peut. Bien, je
veux dire, «la présente loi n'a pas pour effet d'empêcher une personne, une
société ou un autre groupement de personnes», il est certain que, si le
policier avait des motifs de croire que, je ne sais pas, moi, l'endroit où
j'étais la dernière fois hier, à 18 heures, c'était au gym XY, puis
que le propriétaire ne veut pas me donner accès au vidéo parce que je
m'entraînais, j'étais avec quelqu'un, peut-être, puis tout ça, bien là, je suis
obligé de faire affaire avec le juge pour être capable d'obtenir le vidéo de ma
présence. Donc, la personne concernée dans... Le propriétaire du gym, bien,
pourrait décider par lui-même : Bien, voici le vidéo, venez voir, François
était là puis il s'entraînait avec telle personne. Donc, c'est un peu... c'est un
peu... C'est plus qu'important de le mettre pour être capable d'aller le plus
rapidement possible, pour être capable d'aller chercher les infos que toute
autre personne pourrait nous donner, là.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions...
M. Fontecilla : C'est
parfait.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre, oui.
M. Bonnardel : Ça peut être,
encore une fois... Sans le jugement, ça peut être le service de téléphonie, là.
Ça peut être... Rapidement, là, si j'appelle Bell puis j'ai besoin
d'informations rapides, il y a eu des exemples où ça prenait... ça prenait,
malheureusement, l'ordonnance d'un juge. Ça se peut que d'autres nous disent :
O.K., on vous donne les infos rapidement, là, sans l'ordonnance du juge. Donc, c'est...
M. Fontecilla : Concrètement,
là, avec l'adoption de cet article-là, dans... une personne qui est qualifiée,
qui rencontre les critères d'une personne disparue, les services policiers
peuvent appeler une compagnie téléphonique puis dire : Donnez-nous l'accès
à son cellulaire, et le corps de police n'a pas besoin d'une ordonnance.
M. Bonnardel : Si l'organisme
ou la société privée répond positivement. Si elle ne répond pas positivement,
bien là, c'est l'ordonnance.
M. Fontecilla : Tout à fait.
Mais, d'emblée, on établit la règle de droit que toute entité devrait fournir
les renseignements. Ça se peut que l'entité, pour différentes raisons, dise
non, donc là, il va falloir procéder à une ordonnance.
M. Bonnardel : C'est ça, tout
à fait.
M. Fontecilla : La règle, de facto,
c'est que tout le monde doit fournir des renseignements.
M. Bonnardel : Exact.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce que
ça, ça veut dire, ça s'applique aussi aux réseaux sociaux, Facebook, TikTok ou
des choses comme ça? Parce que, je vois, on va... plus tard, à l'article 4,
on va parler de, tu sais, l'historique de navigation de l'Internet, ça fait que
c'est une question qui va revenir pour moi plus tard, dans un prochain article.
Mais est-ce que ça, ça veut dire, ça vise aussi toutes ces sociétés? Parce que
Facebook, Instagram, qui est la même compagnie, dans le fond, là, mais TikTok,
etc., Twitter, puis toutes les communications qu'on peut recevoir... Parce
qu'il y a plein de communications qui sont privées, mais ça, ça veut dire, on
n'a pas besoin d'avoir une ordonnance aussi pour avoir accès à ça.
M. Bonnardel : Si ces
sociétés nous donnent les infos, on n'aura pas besoin d'aller chercher une
ordonnance.
Mme Maccarone : O.K. Chose
qu'ils ne peuvent pas faire actuellement, c'est ça? Juste pour être clairs, exemple,
quelqu'un a disparu, je souhaite avoir accès à les messages dans Messenger, sur
Facebook, actuellement, pour avoir accès, ça prend une ordonnance. Maintenant,
le changement, ça va être que le policier dit : C'est urgent, on a <besoin...
Mme Maccarone :
...le
changement, ça va être que le policier dit : C'est urgent, on a >besoin
de ça, pas besoin d'avoir l'ordonnance s'ils disent oui puis ils acceptent. Mais
je présume que des...
M. Bonnardel : Ce n'est pas
nécessairement ça, là. C'est...
Mme Maccarone : Mais je
présume qu'ils vont dire non, de toute façon, parce qu'eux, ils sont assujettis
à autre loi de... tu sais, de protéger les renseignements personnels, etc.
M. Bonnardel : L'aspect
privé, voilà.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
que ça ne va pas s'appliquer à cet endroit.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, c'est
ça, ce qui est écrit là, en réalité, c'est ce qui se fait logiquement,
logiquement, par les organismes ou les sociétés. C'est ce qui se fait
logiquement. Donc, c'est pour ça qu'on indique qu'encore une fois, avant
d'aller à l'ordonnance, chaque minute, chaque seconde compte. On appelle telle
société, je donne l'exemple du gym, encore, où je m'entraîne, si on obtient les
vidéos à l'intérieur d'une heure versus l'ordonnance qui nous permet d'avoir
les vidéos quatre heures plus tard...
Une voix : ...
M. Bonnardel : Exemple,
l'autre exemple, un Couche-Tard, tu sais, exemple, je suis allé chercher un
café chez Couche-Tard, puis là, bien, vous m'avez vu entrer, là, vous êtes au
comptoir, puis : Oui, oui, je le reconnais, lui, là, c'est lui, le gars,
François, là. Je veux obtenir les vidéos. Ah non! Un instant, je vais appeler
le patron, puis là on ne peut pas vous donner ça là. Bien, c'est toute une
question de rapidité, là.
Mme Maccarone : Bien, c'est
plus pratico-pratique, des éléments sur le terrain, ce type d'enquête, parce
que vous avez soulevé... Exemple, Bell, on peut avoir accès à cette information,
mais eux aussi vont être assujettis à une protection des renseignements
personnels, ça fait que ça, ça va venir peut-être plus tard. Parce que je
comprends que c'est un élément très important, mais on a entendu beaucoup de
gens qui ont parlé de ça, puis c'est un peu le nerf de la guerre, comment
est-ce qu'on peut avoir accès puis outiller les policiers pour ne pas avoir la
nécessité de dire à un Facebook, par exemple, que moi, j'ai besoin d'avoir
l'ordonnance du juge, mais on vous donne la liberté de le faire. Ça fait que
ça, ça va se retrouver où, d'abord, si ce n'est pas ici? Est-ce que ça, c'est
un élément qu'on va voir plus tard pour avoir ces accès, pour leur donner la
liberté de nous donner l'information, pour dire qu'eux, ils ne seront pas en
train d'être à l'encontre d'une autre loi, par exemple, de... les
renseignements personnels?
M. Bonnardel : Bien, ils ne
peuvent pas... L'ordonnance de communication, bien, on va le voir plus loin. Exemple,
à l'article 3, l'ordonnance de communication visant les tiers, bien, les
tiers, c'est ceux que vous nommez, là. Donc, ces gens auront l'obligation de
donner l'information, là, l'obligation de donner l'information, là.
Mme Maccarone : Et avec une
ordonnance uniquement.
M. Bonnardel : Exactement.
Mme Maccarone : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions à l'article 2? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Donc, article 3 :
«Chapitre II
«Ordonnance de communication visant les
tiers et autorisation de pénétrer dans un lieu
«3. Un juge de la Cour du Québec ou un
juge de paix magistrat peut, sur demande à la suite d'une déclaration faite par
écrit et sous serment d'un membre d'un corps de police, ordonner à une
personne, une société ou un autre groupement de personnes de communiquer des
renseignements visés à l'article 4 concernant la personne disparue ou la
personne qui l'accompagne qui sont en sa possession ou à sa disposition au
moment où il reçoit l'ordonnance. Il peut, de même, ordonner de préparer un
document à partir de ces renseignements et de le communiquer.
«Le juge peut rendre cette ordonnance s'il
est convaincu qu'il existe des motifs raisonnables de croire que les
renseignements aideront le corps de police à retrouver la personne disparue et
qu'ils sont en la possession de la personne en cause ou à sa disposition.
«L'ordonnance précise les renseignements
qui doivent être communiqués, le lieu et la forme de la communication, le nom
du membre du corps de police à qui elle doit être effectuée ainsi que le délai
dans lequel elle doit l'être. Elle peut être assortie des modalités que le juge
estime appropriées, notamment pour protéger le secret professionnel de l'avocat
ou du notaire.
«Le juge qui rend l'ordonnance ou un juge
compétent pour rendre une telle ordonnance peut la modifier, la révoquer ou
accorder un nouveau délai qu'il fixe s'il est convaincu, sur demande, à la
suite d'une déclaration faite par écrit et sous serment d'un membre d'un corps
de police, que l'intérêt public le justifie.»
Commentaire. Le chapitre II porte sur
l'ordonnance de communication visant les tiers et l'autorisation de pénétrer
dans un lieu.
L'article 3 prévoit qu'un juge de la
Cour du Québec ou un juge de paix magistrat peut, sur demande d'un membre d'un
corps de police, ordonner la communication de certains renseignements
concernant une personne disparue ou celle qui l'accompagne à un membre d'un
corps de police et précise les motifs dont il doit être convaincu pour rendre
une ordonnance.
Cet article établit le contenu et les
modalités de l'ordonnance, et confère, au juge qui a rendu l'ordonnance ou à un
autre juge compétent pour la rendre, le pouvoir de la modifier, ou de la
révoquer, ou de fixer un nouveau délai pour y donner suite.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
• (10 h 50) •
Mme Maccarone : Pourquoi le
juge doit être convaincu? Ce n'est pas déjà, genre, un fait accompli quand on
parle d'un motif <raisonnable...
Mme Maccarone :
...genre,
un fait accompli, quand on parle d'un motif >raisonnable? Pourquoi qu'il
faut être convaincu si le motif raisonnable est déjà en place?
M. Bonnardel : Bien, c'est
nécessairement la preuve qui est fournie, qui est fournie par... par le corps
de police qui va convaincre le juge. Donc, comme je vous l'ai déjà mentionné,
il y a 13 000 cas, au Québec, de disparition. J'imagine que, sur les
13 000, il n'y en aura pas 13 000 où on va demander une ordonnance.
Donc, quand on se rend devant le juge, c'est parce qu'on est convaincus
nous-mêmes, j'imagine, le corps de police, qu'on va convaincre le juge des
motifs raisonnables de croire que la personne n'est pas en sécurité pour sa
santé, ou autres.
Mme Maccarone : Puis ça
doit être pour ça qu'on continue à utiliser la terminologie comme «peut». Ce
n'est pas «doit», c'est «peut», parce que ça va toujours être à la guise du
choix du juge en question, ça fait qu'il faut garder une flexibilité. Puis
qu'est-ce qui arrive si le juge refuse, d'abord? Est-ce qu'il y a un... C'est
quoi, la suite de ça? Juste pour être, encore une fois... Parce que je n'ai
jamais... évidemment, je n'ai jamais participé dans ce processus. Qu'est-ce qui
arrive si le juge refuse? Est-ce que ça veut dire que l'enquête termine? Il y a
une autre porte? Il faut...
M. Bonnardel : Si le juge
refuse, c'est que les motifs ou la preuve évoquée, ou écrite, ou... n'est pas
adéquate ou pas suffisante. C'est aussi simple que ça. Donc, si le policier ou
le corps de police ne pourrait pas avoir... Je ne peux même pas m'imaginer, là.
Écoutez, là, oui, ça pourrait arriver, là, mais je ne peux même pas m'imaginer
qu'un... qu'une situation aussi particulière inciterait le juge à dire :
Non, je ne donne pas cette ordonnance parce que votre preuve, écrite ou
verbale, n'est pas... n'est pas suffisante, là. Mais l'exemple... Si cela
arrivait, j'imagine que les policiers vont retourner à la table à dessin une
heure plus tard, puis : O.K., il faut modifier ceci, il faut aller
chercher telle information additionnelle parce que le juge doit être convaincu
de la pertinence... de la pertinence de l'ordonnance.
Mme Maccarone : Ça fait
que je ne veux pas... Ce n'est pas des questions banales pour moi. Je veux
juste comprendre. Ça fait que ça, ça veut dire que, quand le juge dit : Non,
vous ne m'avez pas convaincu, il va expliquer le pourquoi, ou elle, elle va
expliquer le pourquoi pour que les policiers peuvent revenir rapidement. C'est
ça?
M. Bonnardel : Bien oui.
Mme Maccarone : Ça fait
que tout ça, ça va être écrit puis décrit. O.K. Puis l'autre question, M. le
ministre, c'est dans le mémoire du SPVM. Eux, ils ont quand même fait une
reformulation du premier paragraphe de l'article 3, où ils enlèvent
«concernant la personne disparue ou la personne qui l'accompagne». Ça fait que
ça lira : «Un juge de la Cour du Québec ou un juge de paix magistrat peut,
sur demande à la suite d'une déclaration faite par écrit et sous serment d'un
membre d'un corps de police, ordonner à une personne physique ou morale, une
société ou un groupement de personnes de communiquer des renseignements
mentionnés à l'article 4 utiles afin de retrouver une personne disparue ou
la personne qui l'accompagne qui sont en sa possession ou à sa disposition au
moment où il reçoit l'ordonnance.»
Est-ce que vous avez pris en considération
leur recommandation? C'est écrit dans leur mémoire. Puis, si oui, pourquoi nous
n'avons pas un amendement à cet égard ici?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
Mme Maccarone : C'est le
SPVM. C'est dans le mémoire du SPVM. C'est leur recommandation. Ça fait partie
de leur recommandation pour l'article 3. Il y en a d'autres, là, mais,
ici, ils enlèvent «concernant la personne disparue ou la personne qui
l'accompagne».
Nous, on serait prêts à déposer un
amendement, mais... car on est... On est vraiment une petite équipe. On se
demande souvent si on peut avoir l'accompagnement de l'équipe ministérielle
pour nous aider à rédacter un amendement pour faire suite. Je pense que ça leur
amène une flexibilité.
M. Bonnardel : Donnez-moi
juste deux petites secondes. Je veux juste vérifier si...
Une voix : ...
Mme Maccarone : Oui, excusez-moi.
Ils enlèvent le mot «concernant» puis ils ajoutent «personne physique»,
exactement.
M. Bonnardel : ...suspendre
deux minutes?
Le Président
(M. Bachand) :On va suspendre
quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 10 h 55)
(Reprise à 10 h 59)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Oui. Après
vérification, là, le mot, au premier paragraphe, là, «ou un autre groupement de
personnes de communiquer des renseignements visés à l'article 4 concernant
la personne disparue ou la personne qui l'accompagne», bien, vous comprendrez
que «concernant» veut dire spécifiquement les gens qui sont définis dans la
loi, donc la personne disparue ou la personne qui l'accompagne. On ne veut pas
élargir... Il n'y a aucune raison d'élargir à plus que le «concernant» qui est
indiqué dans le libellé de la loi, là.
Mme Maccarone : Mais ce n'est
pas la seule modification qu'ils demandent. Ici, je comprends, peut-être, c'est
la formulation. Eux, ils disent que c'est... L'autre demande qu'ils ont, c'est
de modifier «motifs raisonnables» pour que ce soit écrit «soupçons
raisonnables», parce que, selon eux, encore une fois, je vous réfère à leur
mémoire, toujours sur la page 10 de leur mémoire, ils disent qu'«en
matière de disparition, les démarches doivent être réalisées de façon diligente
afin de retrouver les personnes en situation de vulnérabilité. La cueillette de
motifs nécessite des efforts et des démarches qui occasionneront certains
délais. L'objectif de la loi — protection d'une personne — milite
en faveur d'un degré de preuve moins élevé.» Ça fait qu'ils demandent aussi de
faire cette modification. Alors, au lieu, encore une fois, de «motifs
raisonnables», eux, ils disent que ce serait plus rigoureux d'avoir «soupçons
raisonnables». Est-ce qu'on a une ouverture aussi, encore une fois, pour un
amendement pour rejoindre leur demande de modification de cet article?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
• (11 heures) •
M. Bonnardel : Bien, en ce
qui concerne l'article 3, pour nous, le libellé est bien écrit, correspond...
correspond à ce que nos autres partenaires d'autres provinces ont écrit aussi.
Donc, comme je l'ai mentionné, le «concernant», pour moi, est important, versus
le «utiles» qu'on pourrait... que le SPVM aurait peut-être voulu voir dans le
libellé. Donc, on ne <changera...
>
11 h (version révisée)
<11
M.
Bonnardel :
...que le SPVM aurait peut-être voulu voir dans le
libellé. Donc, on ne >changera pas le libellé.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée.
Mme Maccarone : Il me semble,
il y a vraiment une différence entre «motifs» puis «soupçons», parce que «soupçons»,
ce n'est vraiment pas nécessairement la même chose. Ça fait que je comprends
leur désir de vouloir voir ça.
M. le Président, le ministre dit qu'il est
ici pour être pragmatique. Alors, évidemment, je suis déçue qu'on ne peut pas
faire cette modification, parce que je comprends que c'est eux, les experts. C'est
eux qui vont mettre en vigueur cette loi. C'est eux qui vont suivre cette loi.
Eux, ils ont dit que c'était quand même important, parce que, présentement, la façon
que c'est écrit, avec des motifs, ce n'est pas assez bénéfique pour eux. Puis,
si le but, c'est vraiment de retracer les personnes disparues, bien, pourquoi
on ne peut pas faire cette modification? Il me semble, c'est logique. Ça ne
dénature pas. Ça leur outille d'aller plus loin quand il y aura cette demande.
Encore une fois, je mise sur le
pragmatisme de notre ministre pour voir s'il y aura une ouverture de faire
suite à la demande dans le mémoire. Je pense que ce serait bienvenu aussi par
les groupes. Puis, si c'est une demande du SPVM, ça se peut que ce n'était pas
mentionné dans les autres mémoires, M. le Président, mais je sais qu'ils sont
bien outillés, eux aussi, ils sont bien accompagnés, puis, la mise en application,
s'ils ont dit que c'est nécessaire, je leur crois. On peut écrire l'amendement
s'il souhaite…
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Non, non, mais,
comme j'ai... Un point additionnel, la mesure qui est proposée est,
nécessairement, inspirée par le Code de procédure pénale. Donc, les juristes,
là, considèrent que ce sont les termes adéquats pour répondre aux besoins de
cet article et aux besoins, nécessairement, des policiers pour la suite.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
Mme Maccarone : Pour être
rigoureuse, M. le Président, j'ai l'intention de déposer un amendement. Ça fait
que, si nous pouvons suspendre, juste pour le rédiger comme il faut, ce ne
serait pas long, et on pourra poursuivre le débat, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? On va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 03)
(Reprise à 11 h 22)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, s'il
vous plaît.
Mme Maccarone : Oui. Alors,
je dépose l'amendement. Article 117, article 3 de la Loi visant à
aider à retrouver des personnes disparues : Remplacer, dans le deuxième
alinéa de l'article 3 de la Loi visant à aider à retrouver des personnes
disparues, le mot «motifs» par «soupçons».
Encore une fois, M. le Président, c'est
pour rejoindre ce qui a été très clairement identifié dans le mémoire du SPVM,
qui disait qu'il souhaitait remplacer le terme «motifs raisonnables» par
«soupçons raisonnables», et comme… Eux, ils ont dit : «C'est une façon de
s'assurer que les démarches réalisées sont faites d'une façon diligente afin de
retrouver les personnes en situation de vulnérabilité. La cueillette des motifs
nécessite des efforts et des démarches qui occasionneront certains délais.
Alors, l'objectif de la loi milite en faveur d'un degré de preuve moins élevé.»
Et évidemment je ne peux pas être en
désaccord avec cette recommandation, M. le Président. J'espère que le ministre,
lui aussi, il verra ça d'un bon oeil, puis on pourra faire suite à la
recommandation du SPVM, très bien écrite, très bien identifiée dans leur
mémoire et dans leur présentation.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Bien,
rapidement, comme j'ai mentionné d'entrée de jeu tantôt, avant la suspension,
c'est une mesure qui est inspirée de l'article 141.5 du Code de procédure
pénale. Donc, vous n'êtes pas sans savoir que cela soulève des enjeux
juridiques, et, pour nous, il est essentiel que le juge ait des motifs
raisonnables de croire que les renseignements aideront le corps de police à
retrouver la personne disparue. C'est pour ça que le terme «soupçons», utilisé
dans le contexte de «soupçons de croire que les renseignements aideront à
retrouver la personne disparue», pourrait ouvrir la porte à à peu près
n'importe quoi, là, n'importe quoi, M. le Président. Donc, pour nous, il faut
que le terme «motifs raisonnables» n'implique seulement que le juge croie que
les renseignements pourront aider l'enquête, donc, un enjeu de procédure et un
enjeu juridique. Voilà, c'est la réponse à la question.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Alors, je
reviens à notre débat principal où on a parlé de «peut». Si le juge peut, si le
juge n'est pas obligé, si le juge a besoin d'avoir des preuves, bien, c'est le
juge qui va prendre une décision. Ça fait que, dans le fond, c'est les
policiers qui vont faire un travail, qui sont très importants. Ils vont venir… Puis
je présume que, si on est rendus à un point où on est devant un juge, puis on
demande une ordonnance, puis on demande de faire... d'identifier la personne
comme disparue, puis eux, ils disent que c'est un soupçon, puis, peut-être, il
manque le motif, ce n'est pas assez, mais j'ai des soupçons, bien, c'est le
juge qui va décider.
Ça fait que moi, je mets ma confiance dans
le juge qui va quand même faire la suite. Ça, c'est un outil pour aider les
policiers à faire leur travail. Le juge va quand même être en mesure de dire oui
ou non. Puis, comme on a déjà entendu au micro, le juge va pouvoir aussi dire :
Bien, ça, c'est un élément qui est manquant pour moi, moi, j'ai besoin d'avoir
plus que votre soupçon, j'ai besoin d'avoir un tel motif, ou bien : Je
vous crois, ce que vous avez partagé avec moi, c'est suffisant, alors nous
devons poursuivre.
Alors, c'est le raisonnement, M. le
Président. Ça fait que je comprends mal l'argument quand on sait que c'est très
bien écrit ici que le juge, il n'a aucune obligation de poursuivre, il faut
convaincre le juge. On dit même «convaincre», on dit «peut». Ça fait que voilà
la flexibilité qui, je pense, est très importante pour qu'il puisse poursuivre
avec la légitimité de cette demande. On parle quand même des personnes
disparues. On a entendu, plus de 13 000 personnes. Alors, pourquoi ne
pas mettre sur notre côté toutes les chances possibles de poursuivre, puis avec
des actions concrètes?
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres <interventions?
M. le ministre…
Le Président (M.
Bachand) :
…autres >interventions?
M. le ministre.
M. Bonnardel : C'est des
interprétations juridiques, M. le Président. Je l'ai mentionné, là, on
s'inspire du Code de procédure pénale, à l'article 141.5. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions? Mme la
députée, oui.
Mme Maccarone : C'est juste
que c'est une nouvelle loi. C'est un élément très important. Je pense qu'il n'y
a rien qui nous empêche, à ce moment-ci, d'aller plus loin, encore une fois,
pour mieux outiller nos experts qui vont procéder avec ces enquêtes, qui sont
formés aussi pour le faire.
Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, M. le Président, j'ai l'intention de demander un vote par appel
nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, nous allons
procéder à la mise aux voix par vote par appel nominal. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Abstention.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. Donc, on revient à l'article 3. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 3? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Afin de clarifier le texte, l'article 3, deuxième paragraphe,
dans la dernière phrase, «et qu'ils sont en la possession de la personne en
cause ou à sa disposition», là, je me suis... j'ai trouvé que la phrase n'était
pas très, très claire. Donc, «et qu'ils sont en la possession», c'est qui,
«ils»? C'est le renseignement, n'est-ce pas, en la possession de la personne en
cause ou de sa disposition. Pourtant, au premier paragraphe, là, il est écrit
que, donc, le juge peut «ordonner à une personne, une société ou un autre
regroupement de personnes de communiquer des renseignements visés à
l'article 4». Mais, ici, dans le deuxième paragraphe, on parle seulement «qu'ils
sont en la possession de la personne».
Il n'y a rien de fondamental ici, M. le
ministre, mais il y a un effort de clarification, là. Est-ce que c'est
seulement la personne? Est-ce que c'est aussi «une société ou un autre
groupement de personnes de communiquer des renseignements», là? Il me semble
qu'il manque deux autres éléments, là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
M. Fontecilla : Au fond,
c'est une question de concordance, M. le Président.
M. Bonnardel : L'expression,
M. le député, «personne en cause» utilisée au deuxième alinéa de
l'article 3 vise une personne, ou une société, ou tout autre recours… ou
tout autre groupement, pardon, prévu au premier alinéa de cet article. Donc,
c'est une expression qui est utilisée au paragraphe 3° du Code de
procédure pénale.
M. Fontecilla : Quand vous
dites ça, vous reprenez... C'est quoi, la source, M. le ministre?
M. Bonnardel : Oui. Le Code
de procédure pénale.
M. Fontecilla : Donc,
répétez-moi ça, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : L'expression
«personne en cause» utilisée au deuxième alinéa de l'article 3 vise une
personne, une société ou tout autre groupement.
M. Fontecilla : C'est
parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est au
sujet du troisième alinéa, quand on parle de la référence au secret
professionnel : «Elle peut être assortie des modalités que le juge estime
appropriées, notamment pour protéger le secret professionnel de l'avocat ou du
notaire.» C'est un nouvel élément que nous proposons ici, dans le projet de loi
n° 14, qui ne faisait pas partie du projet de loi n° 18 à l'époque. Alors,
c'est une introduction, ici, puis, si...
On vient de parler de la loi en ce qui
concerne la maltraitance de nos aînés et les personnes en situation de
vulnérabilité, puis, dans ce projet de loi, on donne quand même la possibilité
d'aller au-delà du secret professionnel dans un cas d'une... pour aider une
personne, mettons... une personne qui souffre de problèmes de santé mentale,
par exemple, qui est sous la responsabilité du curateur, puis on a besoin de
retracer de l'information pour mieux protéger cette personne, ou, comme par
exemple, quand on parle de raisons financières, pour aider cette personne à ne
pas être maltraitée ou que quelqu'un prend avantage. On a lu toute la revue de
presse aujourd'hui en ce qui concerne la fraude, par exemple.
Ça fait que, pour protéger ces personnes,
on peut aller au-delà du secret professionnel dans ces cas, mais, ici, ce n'est
pas le cas. Ça fait que je veux juste mieux comprendre pourquoi on l'introduit
ici, puis quand est-ce que nous pouvons aller au-delà du secret professionnel
quand on parle d'une personne disparue.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
Mme Maccarone : ...parce que
je ne l'ai pas bien dit comme il faut, mais le lever du secret professionnel.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
• (11 h 30) •
M. Bonnardel : Le libellé,
là, du troisième alinéa, là, qui diffère, qui avait été exclu de ce qui avait
été présenté dans le projet de loi n° 18, qui... ajouté «notamment pour
protéger le secret professionnel de l'avocat ou du notaire» afin de répondre à
la préoccupation qui a été formulée par le Barreau du Québec, la lettre du
22... du 27 mai, pardon, 2022, face au Procureur général et la Chambre des
notaires du Québec, qui mentionne que, «lorsque l'intérêt en jeu est le secret professionnel
du conseiller juridique — un principe de <justice…
>
11 h 30 (version révisée)
<11
M.
Bonnardel :
...professionnel du conseiller juridique
— un
principe de >justice fondamentale et de droit de la plus haute
importance — l'exercice d'évaluation habituellement entrepris au
regard de l'article 8 ne s'avérera pas particulièrement utile.» Donc, c'est
une disposition qui est conforme au précédent législatif dans le corpus
législatif québécois et dans le Code criminel.
Mme Maccarone : Sauf que,
comme je dis, pour être conséquents, peut-être, avec les autres lois qui sont adoptées
ici, il y a des moments où nous pouvons lever le secret professionnel en ce qui
concerne la protection d'une personne vulnérable ou une personne... pour éviter
la maltraitance. Ça fait que pourquoi pas ici, dans un cas d'une personne
disparue, que nous ne pouvons pas avoir la même possibilité, surtout qu'on sait
que... Le 13 000 personnes, mais c'est une question de temps,
souvent, puis cette information peut être très utile à retracer l'être cher ou
le membre de la famille.
M. Bonnardel : Le juge qui...
Là, le secret professionnel est écrit, est bien libellé. Je vous ai donné le
pourquoi que ça a été ajouté. Dans ce contexte, pour nous, c'est quand même des
discussions avec les partenaires, et pour ne pas nommer le partenaire principal,
qui est notre police nationale, qui juge : O.K.
Mais ce que je voulais dire juste avant,
dans le préambule, c'est que, si le juge définit que le secret doit être levé...
Je ne le sais pas, là, pour quelles... les raisons, les raisons x, est-ce qu'un
juge pourrait décider de lever le secret professionnel pour motif xy. Là, je
pense que vous et moi, on ne peut pas statuer sur la volonté, ou le bienfait,
ou le pourquoi le juge pourrait définir ou aller jusque-là, ce qui serait peu
probable, mais on ne sait jamais.
Mme Maccarone : Mais la
question que j'ai, c'est... Dans le fond, dans les autres lois, c'est permis. C'est
pour ça. Pourquoi que c'est permis dans les autres lois? Pourquoi pas ici, d'abord?
C'est juste ça. On parle de la loi...
M. Bonnardel : Mais, comme je
l'ai mentionné, l'ajustement qui a été fait, là, pour protéger le secret
professionnel répond à ce que le Barreau du Québec nous a signalé, là, l'année
passée, donc, suite à une décision entre le Procureur général et la Chambre des
notaires. Alors, c'est pour ça qu'on a ajouté la protection du secret
professionnel de l'avocat et le notaire.
Mme Maccarone : À moins que
je me trompe, plus tard, nous allons... il y a quand même des articles en ce
qui concerne le secret professionnel. Ça fait que, juste pour être clairs, le
juge peut aussi, par ordonnance, lever le secret professionnel pour les
notaires, les avocats, par exemple, tous les ordres professionnels, dans un cas
où on a besoin de retracer une personne disparue. Ça fait que, peut-être, la
façon que c'est écrit ici, on a quand même, plus tard, la possibilité de donner
l'accès, toute l'information nécessaire, parce qu'on peut lever le secret
professionnel dans un autre article qui suit, n'est-ce pas? Je veux juste m'assurer
qu'on est... dans le fond, il y a une conformité. Parce qu'ici on dit qu'on va
le respecter, mais, plus tard, il me semble, on a quand même la possibilité de
lever le secret professionnel par ordonnance du juge, à moins que je n'aie pas
bien compris.
M. Bonnardel : Bien, si cela
arrivait... Je n'ai pas de cas précis, mais j'ai des informations
additionnelles pour vous, là, autant du côté de l'AMP, de l'Autorité des
marchés publics, ou de la Charte de la langue française, ou de la lutte... la
Loi concernant la lutte contre la corruption. C'est bien indiqué, dans chacune
de ces lois, là, que le secret professionnel... «Toutefois, la levée du secret
professionnel autorisée par [la présente loi] ne s'applique pas au secret professionnel»
qui lie l'avocat et le notaire. Donc, on a d'autres exemples, là, qui s'attachent
à ce qu'on a déposé, donc, la loi sur la lutte contre la corruption, la Charte
de la langue française et l'Autorité des marchés publics, la Loi sur l'Autorité
des marchés publics.
Mme Maccarone : O.K.
Évidemment, je suis perplexe par ça, parce que, tu sais, quand on parle de,
quand même, retracer une personne disparue, ou, comme j'ai dit, la maltraitance,
ou protéger des personnes en situation de vulnérabilité, il y a quand même des
cas où... Je ne dis pas que le secret professionnel n'a pas sa place, puis c'est
très important, puis, c'est sûr, on veut protéger la population, mais, dans des
cas extrêmes, il me semble, on a quand même une responsabilité de s'assurer qu'on
a toutes les informations nécessaires pour retracer une personne disparue. Puis,
s'il y a de l'information qui est utile, qui ne peut pas être utilisée contre
la personne, par exemple, mais qui va aider les enquêteurs de retracer la
personne puis toutes les équipes sur le terrain, je vois mal pourquoi qu'on ne
peut pas leur donner toutes les informations nécessaires, car c'est une
question, des fois, de la vie et la mort d'une personne. On parle des jeunes,
on parle des membres de la famille, on parle de nos êtres chers. On veut
baisser le nombre de 13 000 à zéro.
Alors, l'autre question que j'aurais, d'abord,
M. le ministre, c'est : Si un avocat décide de lui-même, est-ce qu'il peut
lever le secret professionnel pour protéger une personne? Est-ce que ça, c'est
une possibilité?
M. Bonnardel : Je pense qu'il
y a un code. C'est son ordre, c'est son ordre <professionnel qui...
M. Bonnardel :
...
Je pense qu'il y a un code, c'est son ordre, c'est son ordre >professionnel
qui définit si, oui ou non, puis je pense que c'est non, là... de lever le
secret...
Mme Maccarone : ...
M. Bonnardel : Bien, même...
Bien là, encore une fois, question de vie ou de mort, vous l'avez dit tantôt,
là, si un juge décidait, pour des raisons... Puis là je n'ai pas d'exemple à
vous donner, là. Est-ce que c'est déjà arrivé? Je ne le sais pas. Mais, dans
des circonstances particulières ou plus que particulières, est-ce que ça
pourrait se faire? J'ose croire que tout se fait dans la vie, là, quand c'est
une question de vie, là. Mais, comme je vous ai mentionné, là, les exemples,
quand même, me confortent puis me disent qu'il faut protéger le secret, comme
je vous l'ai mentionné, pour les autres organismes que je vous ai mentionnés,
là.
Mme Maccarone : Mais il n'y a
pas de moyen d'avoir un libellé dans la loi qui... Parce que, si, par exemple,
c'est pour sauver la vie d'une personne, bien, on ne veut pas que l'avocat ou
le notaire fera face à un cas d'inconduite de son ordre professionnel, mais ce
serait un moyen pour aider la personne qui est disparue. On n'a pas le moyen de
l'écrire pour dire que cette personne, si c'est pour sauver la vie, si c'est
pour retracer une personne disparue, ne serait pas à l'encontre d'une loi, quoi
qu'il soit, ou quelque chose comme ça, pour aider dans les démarches de
retracer?
M. Bonnardel : Vous savez,
Mme la députée, si c'était le propre fils d'une avocate ou d'un avocat qui
était disparu et qu'il devait donner des renseignements qui répondent à... je
ne sais pas, moi, à des informations ou des transactions que sa propre famille pourrait
avoir faites, est-ce que cette personne lèverait le secret pour s'assurer ou...
d'être capable de retrouver un membre de sa famille, puis là que l'ordre
pourrait pénaliser l'avocat? Écoutez, je ne sais pas jusqu'à quel point un
avocat pourrait décider de le faire, mais j'ose croire que la vie passe avant
une règle comme celle-là.
Puis je ne vous dis pas que les
informations d'un avocat puis d'un notaire ne sont pas importantes, mais il y a
plusieurs autres facteurs avant d'en arriver à aller chercher de l'information
chez un avocat, un notaire. Ça peut être important aussi, là, mais, comme je
vous l'ai mentionné, les dispositions des différentes lois le mentionnent, et
on suit ce qui est fait dans les autres cadres de loi.
Mme Maccarone : Oui, mais mon
point, c'est que je ne veux pas que cette personne... Parce qu'ils sont là pour
sauver la vie de... que ce soit un client... Là, vous faites référence à un
membre de la famille, mais là je pense que ce serait plus à propos de parler
peut-être d'un client. C'est mon client qui est disparu. Moi, je souhaite aider
dans l'enquête, mais je ne veux pas être pénalisé, par la suite, parce que j'ai
donné une information qui est couverte par le secret professionnel. Mais je
sais que j'ai en main de l'information qui va pouvoir nous aider à retracer
cette personne, peu importe c'est qui, la personne, peu importe c'est quoi,
leur situation dans la vie, que ce soit un criminel, mais on a une
responsabilité de retracer la personne en question. Moi, ce que je souhaite
éviter, c'est que cette personne ne serait pas assujettie à une pénalité, par
la suite, parce qu'elle est à l'encontre de la loi, malgré sa bonne foi de
vouloir aider dans le processus. Dans le fond, c'est ça que je souhaite éviter.
• (11 h 40) •
M. Bonnardel : Je reviens à
l'article 2, M. le Président, quand on disait que «la présente loi n'a pas
pour effet d'empêcher une personne, [ou] une société ou un autre groupement de
personnes». Une société, ça peut être le bureau d'avocats. Ça peut être le
bureau d'avocats, puis, ce bureau d'avocats, si c'est conforme à son code ou
qu'il est prêt à recevoir, je ne sais pas, moi, l'amende ou la pénalité qui... Ça,
c'est à l'avocat de définir si, oui ou non, là, l'information peut être donnée,
puis, dans la loi, on le dit, là, à l'article 2. Donc, voilà, je pense que
c'est une information qui, j'ose croire...
Puis ce qu'il est important de savoir,
c'est que, suite à nos discussions avec les différents corps, dont la police
nationale, il n'y a jamais eu de cas spécifique où on a eu besoin... jamais,
jamais de cas spécifique où on a eu besoin de renseignements qui venaient
d'avocats ou de notaires. Donc, ça vaut ce que ça vaut, là. Le jour où tu en as
besoin, tu en as besoin. Mais l'article 2 le permet si on n'enfreint pas
le code. Mais jusqu'à quel point tu te dis : Je n'enfreins pas le code, si
c'est quelqu'un que... Peu importe que tu le connais ou que tu ne le connais
pas, là, c'est un principe important de sauver une vie, là.
Mme Maccarone : Je ne suis
pas légiste, M. le Président. Oui, l'article 2 le permet, mais, quand on
arrive ici, on dit «pour protéger» puis, plus tard, on dit que ça ne s'applique
pas au secret professionnel pour l'avocat ou le notaire. Ça fait que le secret
professionnel, en quelque part... mais pas pour tous les ordres. Ça fait que
c'est juste une question d'avoir un accès à l'information. Le but, c'est
vraiment de retracer les personnes disparues, encore une fois, c'est de
s'assurer qu'on protège les personnes qui vont aider à l'enquête, puis, des
fois, ça veut dire : Il faut lever le secret professionnel. On le fait
dans quelques cas mais pas dans tous les cas. Mais, il me semble, c'est tous <les
ordres...
Mme Maccarone :
...
quelques cas, mais pas dans tous les cas. Mais il me semble, c'est tous >les
ordres professionnels qui devraient mettre la main à la pâte pour aider à retracer
la personne disparue, c'est une question de temps, c'est une question
d'information, puis on ne veut pas qu'eux, ils soient assujettis ou sanctionnés
en raison de leur bonne foi.
M. Bonnardel : Je reviens sur
une information qui pourrait vous rassurer, là. Ce qu'on dit, c'est que «la
Cour suprême du Canada a reconnu que le secret professionnel de l'avocat se
doit d'être jalousement — c'est bien écrit "jalousement" — protégé
et n'être levé que dans les circonstances les plus exceptionnelles». C'est ça
que la Cour suprême dit. Donc c'est possible, c'est possible, c'est possible de
lever ce secret dans des circonstances exceptionnelles. C'est ce que la Cour
suprême... C'est ça.
Mme Maccarone : Mais pas dans
cette loi.
M.
Bonnardel
:
Bien, peut... Oui, mais...
Mme Maccarone : Ça fait que,
si on parle toujours d'une harmonisation avec le cadre législatif fédéral ou
provincial, c'est toujours celui qui a la pénalité la plus élevée qui prendra
préséance ou qui sera prioritaire. Ça fait que ça veut dire que, malgré ce qui
va être adopté dans cette loi, il n'y aura pas de sanction, à cause du cadre
législatif fédéral.
M. Bonnardel : Bien, c'est
écrit dans la loi, elle peut... au troisième paragraphe : «Elle peut être
assortie des modalités que le juge estime appropriées, notamment pour protéger
le secret professionnel», mais elle peut être assortie des moyens qu'un juge
estime appropriés.
Mme Maccarone : O.K. Je
souhaite dire que je suis rassurée. Je ne suis pas rassurée. Je veux peut-être
passer la parole à mon collègue, mais, comme je dis, il y a une question de
conformité. D'abord, je dirais, pourquoi qu'on ne modifie pas notre loi pour
être une réflexion de qu'est-ce qu'on voit dans ce que le ministre vient de
lire pour la Cour suprême du Canada? Comme ça, ce serait harmonisé, puis on
aura le même libellé, on sera conforme, puis les personnes qui vont lire cette
loi vont dire : Bien oui, c'est la même chose au niveau fédéral.
Dans le fond, je siège aussi, là, sur le projet
de loi n° 11, M. le Président, pour les soins de fin de vie. Nous sommes
en train d'en débattre, d'une loi qu'on souhaite harmoniser avec le cadre
législatif au niveau fédéral. Ça fait que, si on le fait dans une loi, pourquoi
qu'on ne le fait pas ici? Je ne suis pas avocate, je ne suis pas légiste, mais,
il me semble, la façon que c'est écrit, ça porte à confusion, parce qu'on a la
façon que c'est libellé ici puis, plus tard... Puis je comprends quand on parle
de l'article 3, mais, dans l'article 5, on dit que ça ne s'applique
pas au secret professionnel liant l'avocat ou le notaire. Alors, c'est dans
plusieurs places qu'on parle du secret professionnel. Dans quelques places, on
dit oui, mais ça ne s'applique pas, notaires, avocats, mais, apparemment, au
fédéral, on peut dans les cas extrêmes.
Mais pourquoi on n'utilise pas, d'abord,
une terminologie dans le cas extrême, d'abord? On peut dire de garder
jalousement, tout à fait, je suis d'accord. Mon but, c'est de ne pas encourager
le monde de dévoiler le secret professionnel. Mais, dans un cas d'une personne
disparue, pour moi, si c'était mon enfant, si c'était ma mère, mon père, c'est
un cas extrême. Alors, je souhaite outiller toutes les personnes concernées
pour aider les enquêteurs à retracer la personne. Puis, encore une fois, je
veux m'assurer que cette personne n'a pas un doute dans sa tête pour
dire : Oh mon Dieu! est-ce que ça se peut que je vais être sanctionnée?
Mais je souhaite aider, mais je ne peux pas, je suis désolée, je ne peux pas
vous aider parce que...
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre, d'autres
interventions?
M.
Bonnardel
:
Moi, je n'ai pas d'autre commentaire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Merci,
M. le Président. Donc, vous avez pris la peine, M. le ministre, dans
l'article 3, là, d'indiquer, dans le texte à voter, que le renseignement...
«elle peut être assortie des modalités que le juge estime appropriées», et on
fait référence, notamment, au secret professionnel de l'avocat ou du notaire.
Nous avons entendu que c'est pour respecter le jugement de la Cour suprême qui
accorde la plus haute importance au secret professionnel des avocats. Parce
qu'il y a d'autres types de secrets professionnels, il y a les médecins, les psychologues,
etc., mais vous faites une mention spéciale pour les avocats ou, une profession
très apparentée, les notaires. Est-ce que vous pourriez nous dire, là, quelles
que pourraient être les modalités particulières, là, d'une ordonnance qui
s'applique au secret professionnel des avocats ou du notaire?
M. Bonnardel : Vous parlez de
motifs qui pourraient lever le secret professionnel?
M. Fontecilla : Vous proposez :
«Elle peut être...» L'ordonnance «peut être assortie des modalités que le juge
estime appropriées, notamment — et ça n'exclut pas les autres, mais on
fait la <précision, là...
M. Fontecilla :
...
notamment
— et ça n'exclut pas les autres, mais on fait la >précision,
là — pour protéger le secret professionnel de l'avocat ou du notaire».
Je comprends, vous l'avez dit tantôt, c'est pour respecter les... entre autres,
je suppose, le jugement de la Cour suprême, là, concernant, précisément,
l'importance accordée au secret professionnel des... des avocats, là. Mais
pourriez-vous nous expliquer quels types de modalités un juge pourrait estimer
appropriées, là, afin de protéger le secret professionnel de l'avocat ou du
notaire?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Oui. C'est ça,
ça peut être... C'est un peu... Je n'ai pas d'exemple précis, mais ça peut être
des renseignements qui sont sous scellés. Bon, l'avocat, notaire ou... c'est
un... c'est protégé par le secret. Il y a des juges, Cour suprême, je vous l'ai
mentionné tantôt, qui protègent le secret professionnel des avocats et des
notaires. Est-ce que ça... Puis je le disais tantôt, là, ce secret pourrait
être levé si le juge a des... je pense que c'était «exceptionnels», les «motifs
exceptionnels» ou... oui, «motifs exceptionnels», si je ne me trompe pas, qui
était le... qui était le libellé. Oui, c'est ça, c'est ça, «dans les
circonstances les plus exceptionnelles». Donc, il faudrait...
Puis, encore une fois, une circonstance
exceptionnelle, M. le député, jamais la SQ n'a eu besoin d'utiliser
d'information du côté de la... puis là je dis la SQ, là... du côté d'avocats et
notaires. Et, de l'autre côté, l'information... l'information pourrait, comme
je l'ai mentionné, là, selon la Cour suprême... la levée pourrait être faite.
Et pourquoi ça pourrait être fait? Si la situation exceptionnelle, c'est sauver
une vie, bien, que ce soit votre fils ou que ce soit... peu importe, sauver une
vie, si le juge considère que l'information que détient un avocat, un notaire...
ce qui est peu probable, comme je vous l'ai mentionné, sur tous les exemples ou
les informations que nous avons, ce n'est jamais arrivé, mais ça peut arriver
une fois, ça peut arriver une fois, donc, ce secret pourrait être levé.
M. Fontecilla : Et vous
faites... Vous utilisez le terme «notamment», là. Donc, ça s'applique aussi au
secret professionnel des autres ordres, comme le médecin, par exemple, ou un
psychologue, là. Il peut se dire beaucoup de choses dans un cabinet de médecin,
un cabinet de... Donc, les modalités peuvent aussi s'appliquer à d'autres
types... les modalités des ordonnances peuvent s'appliquer à d'autres ordres
professionnels aussi, là.
M. Bonnardel : ...que ce soit
dentiste, que ce soit... ou autre, là, ça peut être autant pour ces
professionnels de la santé là.
M. Fontecilla : Est-ce que...
On va passer tantôt à l'étude de l'article 5, où il était stipulé que, «toutefois,
la levée du secret professionnel autorisée par le présent article ne s'applique
pas au secret professionnel liant l'avocat ou le notaire à son client». On
revient, encore une fois, très explicitement, là. On va voir dans quel contexte
ça se dispense, mais est-ce que vous vous êtes assurés de la cohérence des deux
idées, là?
M. Bonnardel : ...c'est pour
ça que je vous l'ai mentionné tantôt. La cohérence vient avec le Code de
procédure pénale, le Code criminel, et on est attachés, nécessairement, à la Loi
sur l'Autorité des marchés publics, la Charte de la langue française puis la Loi
concernant la lutte contre la corruption, qui définit l'importance du secret
professionnel qui lie l'avocat et le notaire face à son client.
M. Fontecilla : Très bien.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention à l'article 3, est-ce que l'article 3 est
adopté?
• (11 h 50) •
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Alors,
article 4 : «L'ordonnance rendue en vertu de l'article 3 peut
viser notamment :
«1° des renseignements relatifs à
l'identité;
«2° des communications téléphoniques, des
communications électroniques et des renseignements relatifs à un appareil de
communication, y compris :
«a) les signaux ou autres données
provenant d'un appareil et pouvant indiquer l'endroit où se trouve cet
appareil;
«b) les messages textes et les appels
entrants et sortants;
«c) l'historique de navigation dans
Internet;
«d) la marque et le modèle de
l'appareil;
«3° des signaux de positionnement et
des données de localisation, y compris ceux fournis par un système de
positionnement global;
«4° des photos et des vidéos, y
compris des images de télévision en circuit fermé;
«5° des renseignements de santé et de
services sociaux, y compris ceux relatifs à l'enregistrement, à l'inscription,
à l'admission, au transfert, au congé ou à la sortie d'une installation maintenue
par un établissement au sens de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux (chapitre S-4.2) ou de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux pour les autochtones cris <(chapitre S-5)...
M. Bonnardel :
...
services de santé et les services sociaux pour les autochtones cris >(chapitre S-5);
«6° des renseignements relatifs à
l'enfant qui reçoit des services de garde;
«7° des renseignements relatifs à
l'élève, à l'enfant qui reçoit un enseignement à la maison ou à l'étudiant;
«8° des renseignements relatifs à
l'emploi, à la fonction ou à la charge;
«9° des renseignements relatifs au
moyen de transport, au déplacement et à l'hébergement;
«10° des renseignements financiers, y
compris le lieu, la date et l'heure des dernières transactions effectuées;
«11° tout autre renseignement qu'elle
précise et que le juge estime approprié.»
Commentaire. L'article 4 de la loi
énumère les renseignements pouvant être visés par l'ordonnance de communication
qui est prévue à l'article 3 de la loi.
Et là j'ai un amendement qui modifie, donc,
le paragraphe 5° de l'article 4, que je vous ai remis, là, d'entrée de
jeu tantôt. C'est pour... juste se conformer à la loi sur la santé, mais... Si
vous permettez, M. le Président, je vais le lire, puis on...
Le Président (M.
Bachand) :Vous pouvez le lire, mais on ne
l'a pas encore reçu, là. Vous pouvez en faire la lecture, oui.
M.
Bonnardel
: O.K.
Donc, l'amendement du projet de loi n° 14, qui est l'article 117,
article 4 de la loi visant à retrouver des personnes disparues, se lit
comme suit : Remplacer, dans le paragraphe 5° de l'article 4 de
la Loi visant à aider à retrouver des personnes disparues, proposé par
l'article 117 du projet de loi, «, y compris ceux relatifs à
l'enregistrement, à l'inscription, à l'admission, au transfert, au congé ou à
la sortie d'une installation maintenue par un établissement au sens de la Loi
sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2) ou de
la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les autochtones
cris (chapitre S.5)» par «au sens de l'article 2 de la Loi sur les
renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives (2023, chapitre 5)».
C'est un amendement qui apporte une
correction afin de tenir compte de la Loi sur les renseignements de santé et de
services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives, qui établit
un cadre juridique spécifique aux renseignements de santé et de services
sociaux applicable à tout organisme du secteur de la santé et des services
sociaux qui détient de tels renseignements et qui définit cette notion.
Si je ne me trompe pas, c'est le projet de
loi n° 3, qui a été adopté voilà pas longtemps.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Madame... On va
suspendre quelques instants, le temps de...
Alors, on suspend quelques minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 53)
(Reprise à 11 h 56)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Donc je serais prêt à reconnaître des
interventions sur l'amendement proposé par le ministre. Interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Je souhaite savoir, avec cet amendement puis, dans le fond, l'alinéa
en question, si le ministre avait fait des vérifications dans la Commission de
santé et services sociaux, parce qu'ils sont en train de faire le débat sur le
projet de loi n° 15. Puis est-ce que l'article 2,
dans le sens de la loi de renseignements santé et services sociaux et modifiant
les diverses dispositions législatives, est aussi modifié dans l'autre
commission, puis que nous devons prendre en considération ce que nous sommes en
train de modifier ici? Parce que ça se peut que, dans l'échéancier du temps,
dans le fond, ce que nous sommes en train de faire ne sera plus en vigueur parce
que tout va être réécrit ailleurs, dans une autre commission.
M. Bonnardel : C'est une
bonne question, là, mais on s'ajuste, là, aux nouvelles dispositions des
personnes disparues, dans le p.l. n° 3 qui a été
adopté voilà quelques mois déjà. Donc, le sens même de la modification de
l'amendement est plus large, est plus large, puis il y a plus d'articles,
nécessairement, parce qu'il y a des dispositions qui concernent les personnes
disparues, dans le p.l. n° 3. Donc, c'est pour ça
qu'on trouvait plus adapté, je vais le dire ainsi, de modifier l'article qui
nous amène aux dispositions de la loi, du p.l. n° 3.
Mme Maccarone : Ça fait qu'il
n'y a pas de modification dans le 15 en ce qui concerne l'article 2 ici.
M. Bonnardel : Pas à ce qu'on
m'a dit. Pas à ce qu'on m'a dit. On me répète que non.
Mme Maccarone : O.K. Puis,
avec cette modification... Peut-être juste une question de précision, parce
qu'on sait qu'il y a quand même une modification en ce qui concerne
l'hospitalisation à domicile en santé mentale. C'était une proposition qui
était faite. Ces personnes qui seront à la maison, est-ce qu'eux aussi feront
partie de toutes les informations que... les renseignements de santé et
services sociaux que nous pouvons retracer? Parce que c'est une personne à
domicile. Ça fait qu'est-ce qu'eux aussi feront partie de cette façon de
retrouver l'information en ce qui concerne les renseignements? Ça comprend
aussi...
M. Bonnardel : Oui, oui.
Bien, exemple, si vous avez un aidant naturel ou un organisme communautaire qui
va supporter ou aider votre maman, votre maman qui pourrait être seule à la
maison, ou même... oui, votre maman, c'est ça, qui est seule à la maison, bien
là, les renseignements qu'on irait chercher, c'est ceux qui viennent d'un
organisme ou de l'aidant qui participe, là, à l'aide culinaire ou autre, faire
le lit, le ménage à la maison, là.
Donc, exemple, comme je vous disais, si
vous êtes allée passer deux heures à la maison de votre papa ou votre
maman, puis vous êtes partie, puis certaines informations que le papa aurait
données à l'aidant... puis, soudainement, il y a une disparition qui se fait,
là, quelques heures après, parce que le fils rentre à la maison... Bien, en
tout cas, vous comprenez le modus operandi que je veux expliquer, là. C'est
donc normal que, oui, même si papa ou maman est tout seul à la maison... que
les autres renseignements connexes qui viennent d'un organisme X seraient
obligatoirement donnés au corps de police.
Mme Maccarone : Ça fait que,
toutes ces personnes qui sont hospitalisées à la maison, les renseignements de
santé et services sociaux font partie. Juste pour que...
M. Bonnardel : Oui, oui.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement
du ministre? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que... Oui, allez-y,
M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Une précision.
Au paragraphe b, les messages, donc, des communications téléphoniques,
électroniques...
M.
Bonnardel
:
...
M. Fontecilla : Ah oui! Très
bien.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Donc, on revient,
effectivement, à l'article 4 tel qu'amendé. M. le député de Laurier-Dorion.
• (12 heures) •
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Donc, je voudrais une précision sur, donc, le paragraphe 2°,
alinéa b, les messages textes et les appels entrants et sortants, là.
Pourquoi avez-vous fait mention d'un procédé bien particulier, les messages
textes, et ne pas vous en tenir à des messages de façon plus large, là?
M. Bonnardel : Bien, c'est
parce que c'est... tout le monde connaît les messages textes.
M. Fontecilla : Aujourd'hui.
M. Bonnardel : Oui,
aujourd'hui.
M. Fontecilla : Mais demain
matin, là?
M. Bonnardel : Bien oui,
bien, les messages textes peuvent être autant sur texto, comme on les connaît,
que sur un WhatsApp... qu'un WhatsApp ou toute autre application qui signale. C'est
des messages textes <aussi...
>
12 h (version révisée)
<11
M.
Bonnardel :
...qu'un WhatsApp ou toute autre application qui
signale. C'est des messages textes >aussi.
M. Fontecilla : Donc, vous
faites allusion non pas à un... Parce qu'aujourd'hui, là, le message texte,
là......
M.
Bonnardel
:
Oui. On pense que c'est...
M. Fontecilla : ...le message
texte, là, ça fait référence à une technologie, là, très...
M.
Bonnardel
: C'est
ça, mais c'est plus large. C'est plus large que ça, là.
17953 M. Fontecilla : C'est
l'écrit, là, un message par écrit, finalement, là.
M. Bonnardel : C'est ça, c'est
ça. C'est toute autre… toute autre application où tu écris un texte, puis là je
nomme ceux que je connais, là, exemple, WhatsApp. WhatsApp signale un texto,
nécessairement, là.
M. Fontecilla : Très bien.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Un peu dans le
même alignement, parce qu'on identifie quand même l'historique de navigation
dans l'Internet, on parle des messages textes, pourquoi qu'on ne parle pas des
courriels, par exemple? Pourquoi que le courriel, ça ne fait pas partie de
quelque chose... qui est un élément, il me semble, très important, mais ce n'est
pas identifié dans la liste des éléments que nous devons avoir accès pour
retracer la personne?
M. Bonnardel : C'est
«communications électroniques».
Mme Maccarone : Ça, ça
comprend... Communications électroniques. O.K. Puis, réseaux sociaux, on a
aussi entendu les groupes qui sont venus puis qui ont dit : C'est un
élément très important. Pourquoi on ne les comprend pas ici, puis même les
nommer, dans ce cas-ci?
Puis je comprends que les réseaux sociaux…
Je peux imaginer la réponse du ministre, qui dira : Bien, on ne sait pas qu'est-ce
qui s'en vient pour nous, parce qu'il peut y avoir un Facebook 2 avec un
autre nom ou Instagram. Ça ne fait pas des années depuis que c'est là, mais
pourquoi qu'on ne nomme pas les réseaux sociaux puis tout ce qui est en lien
avec? Parce que c'est quand même différent. Ce n'est pas la même affaire. Mais
il me semble que ça va être très important, puis ça fait partie des
recommandations que nous avons entendues des groupes qui sont venus témoigner.
Alors, encore une fois, je souhaite savoir
s'il y a moyen d'aborder un amendement pour bonifier cet article, pour s'assurer
que nous sommes couverts en ce qui concerne cet élément qui, il me semble, est
fort important. Puis «communications électroniques», pour moi, ce n'est pas
nécessairement la même chose que «réseaux sociaux», parce que, si c'est le cas,
on peut dire : L'historique de navigation de l'Internet, bien, c'est une
communication électronique. Pourquoi ne pas l'identifier?
M. Bonnardel : Bien, pour
répondre un peu à votre question, l'historique de navigation dans Internet, c'est
tout ce que le téléphone possède. Et, comme je l'ai déjà mentionné, peu importe
le support... quand je dis «support», que ce soit Facebook, Instagram, comme
ceux qu'on connaît, là, TikTok ou autres, bien, ils seront visés par l'ordonnance
du juge. Donc, l'historique de navigation, bien, prenez ça, vous avez… vous
avez la possibilité d'aller voir tout ce que... tous les sites, tous les sites
sur lesquels j'aurais eu accès, ou peu importe, là.
Mme Maccarone : …pas Safari
pour aller sur Facebook. J'utilise une application. Ça fait que je ne pense pas
qu'on verra ça, si je suis sur mon téléphone, dans mon historique de navigation
dans l'Internet, parce que ce n'est pas le même outil. C'est pour ça que je
demande pourquoi qu'on ne peut pas le clarifier puis de l'ajouter. C'est une
demande que nous avons entendue des groupes. Il me semble que ça peut juste
bonifier. Ça ne dénature pas du tout l'article en question, mais ça amène une
certaine clarté pour s'assurer qu'on comprend que les réseaux sociaux y sont
compris. On a dit que les messages textes, c'est quelque chose... c'est un
élément important, tellement important qu'on le ressort, malgré qu'on pourra
dire : Bien oui, c'est clair qu'on comprend que ça fait partie des
communications électroniques.
Mais, «réseaux sociaux», c'est une demande
que nous avons entendue de plusieurs groupes. Alors, pour s'assurer que c'est
clair... Encore une fois, moi, je pense que c'est un incontournable puis je
pense que c'est un élément très important. Je ne souhaite pas utiliser tout le
temps de la commission là-dessus, mais, c'est clair, on s'en vient avec un
amendement que le ministre dit qu'il est en accord. On peut demander à son
équipe de l'écrire, mais c'est un incontournable pour s'assurer que c'est
clair, puis les gens, ils comprennent que «réseaux sociaux», c'est compris.
M. Bonnardel : On va
suspendre deux petites minutes.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, on va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 05)
(Reprise à 12 h 08)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Donc, je ne
suis pas fermé à l'amendement de la députée. Comme je le mentionnais hors micro
tantôt, on va prendre le temps de juste bien l'étudier, là. Ce que je propose,
M. le Président, c'est de prendre les questions de l'article 4 au complet,
s'il y a d'autres questions. On pourrait le suspendre et y revenir à notre
prochaine rencontre le jeudi, en tout cas, si c'est le cas, là, à notre
prochaine rencontre ensemble, pour ramener l'article puis vous confirmer si ça
fonctionne ou non.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, on continue sur
l'article 4. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Maccarone : Oui. Bien,
merci beaucoup. Évidemment, je suis très contente. Puis on est prêts à
suspendre à la suite… J'aurais quand même quelques autres questions, puis elles
sont encore en lien avec le mémoire du SPVM. Eux, ils ont quand même fait la
demande d'être en mesure d'aller tout de suite, eux-mêmes… de leur permettre de
fouiller dans les cellulaires, par exemple, pour retracer de l'information. Puis,
on comprend, on parle, ici, par ordonnance. Je veux juste savoir si le ministre
et son équipe ont pris en considération leur demande d'avoir un accès plus
rapidement, puis — oui ou non — pourquoi ça ne fait pas partie
de la loi puis, peut-être, des amendements potentiels, puis est-ce qu'il y a
des risques associés avec cette demande. C'est écrit, eux, dans leur mémoire…
Je veux juste comprendre le sens de pourquoi que ça ne fait pas partie de la
loi en question puis, peut-être, des amendements.
M. Bonnardel : Je vais
laisser le sous-ministre vous répondre à cette question-ci.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'on est dans le
consentement?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :M. le sous-ministre, bien sûr,
vous identifier officiellement et répondre à la question.
• (12 h 10) •.
M. Morneau (Louis) : Louis
Morneau, sous-ministre associé aux affaires policières.
Donc, oui, à propos du point du SPVM, il
faut rappeler que... Tantôt, on a parlé du projet de loi n° 3,
qui a été adopté en avril dernier, donc, récent. Alors, mon impression, c'est
que le SPVM n'était peut-être pas trop au courant de ce projet de loi là. Mais,
dans ce projet de loi là, on vient s'aider, justement, à partager du
renseignement avec le réseau de la santé, entre autres, mais pour des questions
d'urgence. Donc, lorsque le SPVM nous dit : Bien, pour les questions
d'urgence, on veut avoir de l'information, bien, on l'a avec ça parce qu'on a
rajouté, dans la notion d'urgence, «disparition». Donc, si on a un cas de
disparition, c'est une urgence. C'est ça qui est l'interprétation de ces
articles-là dans la loi et c'est ça qui vient compléter, dans le fond, le
dispositif qui est proposé aujourd'hui par le ministre, là, avec la loi sur les
disparitions. Ça fait que c'est les deux morceaux qui vont aider encore plus
les policiers à faire leur travail.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, on est d'accord pour
suspendre l'article 4 amendé?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Alors, l'article 4 est
suspendu. M. le ministre, pour l'article 5.
M. Bonnardel : Alors,
l'article 5 : «Nul n'est dispensé de se conformer à une ordonnance <rendue...
M. Bonnardel :
...conformer
à une ordonnance >rendue en vertu de la présente loi du fait que des
renseignements ou des documents à communiquer ou à établir sont protégés par le
secret professionnel ou qu'ils peuvent tendre à l'incriminer ou à l'exposer à
quelque procédure ou pénalité. Toutefois, les renseignements ou les documents
qu'une personne physique est tenue de communiquer ou d'établir ne peuvent être
utilisés ou admis en preuve contre elle dans le cadre de poursuites intentées
contre elle par la suite, sauf en ce qui concerne les poursuites pour parjures,
pour témoignages contradictoires ou pour fabrication de preuve.
«Toutefois, la levée du secret
professionnel autorisée par le présent article ne s'applique pas au secret
professionnel liant l'avocat ou le notaire à son client.»
Commentaire. L'article 5 prévoit que
toute personne doit se conformer à l'ordonnance, même si les renseignements ou les
documents à communiquer ou à établir sont protégés par le secret professionnel
ou qu'ils peuvent tendre à l'incriminer ou à l'exposer à quelque procédure ou
pénalité. Par ailleurs, il précise que les renseignements ou les documents
qu'une personne physique est tenue de communiquer ou d'établir ne peuvent être
utilisés ou admis en preuve contre elle dans le cadre de poursuites intentées
contre elle par la suite, sauf dans certains cas. Il spécifie enfin que la
levée du secret professionnel prévue par cet article ne s'applique pas au
secret professionnel liant l'avocat ou le notaire de son client.
Donc, comme je l'ai mentionné tantôt,
c'est des dispositions, donc, qui sont... qui s'inspirent du Code de procédure
pénale, du Code criminel et, nécessairement, de trois lois, l'Autorité des
marchés publics, la Charte de la langue française et la Loi concernant la lutte
contre la corruption. Donc, c'est un peu le principe même ou l'encadrement
même... que cet article est libellé.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien, on a
déjà jasé de ça, M. le Président, ça fait que, dans le fond, évidemment, je
comprends la nécessité puis je salue... Je trouve que c'est bien qu'on ajoute
qu'avec l'ordonnance nous pouvons aller au-delà du secret professionnel dans
les ordres, comme l'ordre des médecins, pour le réseau financier, par exemple,
des CPA, mais ça reste que je suis quand même inquiète, parce que ça ne
s'applique pas à l'avocat puis le notaire. Mais j'entends ce que le ministre
avait dit auparavant en ce qui concerne le niveau fédéral puis la Cour suprême.
Ça fait que j'aurais voulu… Évidemment
qu'on aura quelque chose qui est écrit en noir et blanc dans cette loi pour
s'assurer que les gens comprennent que, si jamais il faut aller au-delà pour
une question d'urgence, pour retracer une personne… qu'eux aussi, ils sont
protégés par la loi, parce que la façon que je le lis ici, c'est qu'évidemment ils
ne seront pas protégés. Ils vont quand même être assujettis à une loi qui dit
que vous avez brisé le secret professionnel puis vous n'avez pas le droit. Ça
fait que, peut-être, j'aurais voulu voir un lien, mais je ne sais pas s'il y a
un moyen de faire ceci pour s'assurer que les gens comprennent que, dans des cas
urgents, comme la disparition d'une personne, bien, on pourra quand même
poursuivre. Puis ce serait un cas extrême, mais c'est un cas extrême quand on
veut retracer une personne.
Le Président (M. Bachand) :Merci. M. le ministre, ça va? M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Moi, j'aimerais
bien comprendre. Dans l'article 3, on dit qu'on peut... il y a une
ordonnance : «Elle peut être assortie des modalités [...] pour protéger le
secret professionnel de l'avocat ou du notaire.» Mais, dans l'article 5,
on nous dit : «…la levée du secret professionnel autorisée par le présent
article ne s'applique pas au secret professionnel liant l'avocat ou le notaire
à son client.» Expliquez-nous les nuances, M. le ministre, parce que, dans un
article, on dit qu'on peut lever le secret professionnel et, dans l'article 5,
on barre la… on ferme la porte encore une fois. Pour le bénéfice de tout le
monde, là, expliquez-nous les nuances, là, entre ces deux articles-là.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Oui. C'est ça,
dans le 3, c'est que les modalités... elle peut être assortie des modalités que
le juge estime appropriées. C'est ça, la différence entre 3 et 5, notamment, notamment,
pour protéger le secret professionnel de l'avocat ou du notaire.
M. Fontecilla : Mais, dans le
5, on dit...
M. Bonnardel : Et on confirme
ce qu'on dit à 5. Donc, 3 précède nécessairement 5, là. Donc, c'est une
confirmation dans 5…
M. Fontecilla : Donc, à 3, on
peut lever le secret professionnel dans le cas des avocats et des notaires avec
certaines modalités, et, dans 5, on veut... Non? J'entends...
Des voix : …
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : C'est pour
confirmer ce qu'on écrit à 5, quand on dit qu'elle peut être...
M. Fontecilla : ...
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Et, en 5, on
dit : «Nul n'est dispensé de se conformer à une ordonnance rendue en vertu
de la présente loi...» Donc, un juge peut ordonner la levée du secret
professionnel et... qui ne sont <pas…
M. Fontecilla :
...ne
sont >pas tenus de lever leur secret professionnel s'il n'y a pas certaines...
M. Bonnardel : C'est ça, là.
C'est que, dans 3, dans l'article 3, «elle peut être assortie des
modalités que le juge estime appropriées, notamment pour protéger le secret
professionnel», donc, le juge l'estime approprié. Et n'oubliez pas que, ce que
je vous ai lu tantôt, la Cour suprême dit que, pour des motifs exceptionnels,
cette levée peut être faite.
M. Fontecilla : Et là ce que
vous dites, là, pour des motifs exceptionnels, avec certaines modalités, un
juge peut ordonner la levée du secret professionnel.
M. Bonnardel : Voilà, c'est
ça.
M. Fontecilla : Mais c'est
l'article 5.
M. Bonnardel : Voilà.
M. Fontecilla : Mais vous
dites : La levée du secret professionnel autorisée par le présent
article, elle ne s'applique pas aux avocats. C'est là que j'ai de la misère
à... Dans un article, vous dites qu'avec certaines modalités on peut le lever,
mais vous dites que, dans l'article 5… que ça ne s'applique pas au secret
professionnel liant l'avocat ou le notaire à son client, là. J'ai de la misère
à comprendre. Excusez-moi.
M. Bonnardel : Je vais
vous... Un juriste va venir vous...
M. Fontecilla : Parfait. Merci,
là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y aurait
consentement?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Alors, peut-être, d'abord, vous
identifier.
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : Oui.
Geneviève Bugeaud-Fortin, avocate, Direction des affaires juridiques, Sécurité
publique.
Donc, en fait, à l'article 3, ce qui
est prévu, c'est que le juge va pouvoir, effectivement, donner des modalités
pour le protéger, ce secret professionnel là. Donc, il pourrait dire, par
exemple : Vous me soumettez les renseignements, Me Untel, à moi, le juge
qui va évaluer si je donne accès à ces renseignements-là ou pas considérant le
degré élevé. Toutefois, à l'article 5, ce qu'on vient dire, c'est :
Toi, professionnel, tu ne pourras pas venir dire non, même si, policier,
j'arrive avec l'ordonnance, j'ai un secret professionnel qui dit que je ne peux
pas te le donner. Donc, ça vient dire clairement que le secret professionnel
est levé par le fait de l'ordonnance.
M. Fontecilla : Mais c'est
écrit... O.K. Donc, vous avez dit, madame : Pour tout professionnel qui a
un secret professionnel, on peut lui dire : Non, tu dois fournir les
renseignements. «Toutefois — et c'est la fin de… le dernier
paragraphe — la levée du secret professionnel autorisée par le
présent article ne s'applique pas au secret professionnel liant l'avocat ou le
notaire à son client.» Donc, pour les avocats et les notaires, on fait comme
une règle à part. Eux, ils ne sont pas tenus de lever le secret professionnel
en vertu de l'article 5. Mais je reviens à l'article 3. On dit
qu'avec certaines modalités l'avocat ou le notaire, eux, ils peuvent le… Donc,
dans un endroit, on dit que non puis, dans l'autre, on dit que oui. Je n'arrive
pas à comprendre tout à fait.
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : En
fait, ce n'est pas une levée automatique pour l'avocat et le notaire, donc, par
la loi, donc, comme le degré… La Cour suprême est vraiment venue dire
clairement que le secret professionnel de l'avocat ou du notaire est un degré
élevé de tous les autres professionnels. Donc, il faut vraiment que ce soit
quelque chose de grande, grande importance pour lever ce secret professionnel
là. Donc, on ne peut pas lever, là, par la loi, automatiquement… Donc, à ce
moment-là, la personne, en fait, l'avocat, ici, va pouvoir dire : Non, je
ne peux pas transmettre ces documents-là parce qu'ils sont protégés par le
secret professionnel. À ce moment-là, ça va retourner au juge pour venir dire :
L'avocat a refusé. Et là le juge va voir les modalités. L'avocat va pouvoir
transmettre sous scellés. Donc, ça va se faire avec le juge, le policier, au
niveau de l'analyse, là, de tout ça.
M. Fontecilla : Laissez-moi
paraphraser vos propos pour voir si je comprends bien, là. Un avocat pourrait
dire à un service policier avec une ordonnance, pourrait dire : Non, je ne
donne pas cette information-là. Et le juge pourrait venir voir l'avocat, façon
de parler, là, pour dire : En vertu de l'article 3, avec certaines
modalités, M. l'avocat ou Mme l'avocate, vous allez être obligé de me donner cette
information-là. Est-ce que j'ai bien compris?
• (12 h 20) •
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : Oui.
L'avocat va faire valoir devant le juge ses objections à partager selon le
secret professionnel. Probablement que ça va se faire à huis clos, à ce
moment-là, avec le juge et l'avocat. Puis le juge va soupeser, à ce moment-là,
s'il y a vraiment des raisons importantes de lever ce secret professionnel là.
M. Fontecilla : En quelque
sorte, c'est une procédure en deux étapes. L'avocat commence par dire non, et
ensuite… en vertu de l'article 5, et ensuite, en vertu de l'article 3,
le juge peut l'obliger, avec certaines modalités.
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : Oui,
c'est ça.
M. Fontecilla : Donc, deux
étapes.
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : Oui,
c'est ça.
M. Bonnardel : C'est le huis
clos qui va se mettre en place, logiquement, comme Mme <l'avocate...
M. Bonnardel :
...comme
Mme >l'avocate l'a mentionné, si besoin est, pour évaluation des données
qui seraient transmises aux policiers.
M. Fontecilla : Parfait.
Donc, par exemple, le juge va dire : Donnez-moi les informations à huis
clos, entre vous et moi.
M. Bonnardel : Bien, l'analyse…
l'analyse des modalités ou des renseignements qui devraient être fournis, comme
Mme l'avocate l'a dit. L'avocat va dire : Bien, moi, je ne peux pas vous
les donner pour motifs x, y. Là, c'est le juge qui va définir l'importance ou
la gravité de ces informations que la police doit obtenir. C'est là qu'elle va
définir s'il doit lever... si elle doit lever le secret.
M. Fontecilla : Et, en bout
de ligne, en bout de compte, lorsque le juge va dire... Par exemple, le cas que
vous amenez souvent, il y a un danger de vie ou de mort, le juge dit :
Oui, je comprends que c'est très important de garder le secret professionnel,
mais il y a la vie d'une personne en jeu, donc, pour ces renseignements
particuliers là, je me permets de le divulguer au corps de police. Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions sur
l'article 5? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 5 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : Article 6 :
«Un juge de la Cour du Québec ou un juge de paix magistrat peut, sur demande à
la suite d'une déclaration faite par écrit et sous serment d'un membre d'un
corps de police, accorder l'autorisation de pénétrer dans un lieu, y compris
une maison d'habitation, aux conditions qu'il indique, s'il est convaincu qu'il
existe des motifs raisonnables de croire que la personne disparue se trouve
dans ce lieu et qu'il est nécessaire d'y pénétrer pour assurer sa santé ou sa
sécurité.»
Commentaire. L'article 6 de la loi
confère à un juge de la Cour du Québec ou à un juge de paix magistrat le
pouvoir d'accorder l'autorisation de pénétrer dans un lieu, y compris une
maison d'habitation, et précise les critères et les modalités que doit satisfaire
un membre d'un corps de police pour obtenir cette autorisation.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Ce n'est
pas déjà permis? Pourquoi on a besoin de cet article? Ils n'ont pas déjà ce
pouvoir comme… Non? Ça fait que qu'est-ce qui est arrivé, comme par exemple,
dans l'affaire des petites Carpentier? Ils n'avaient pas le droit… Parce
qu'exemple, si on parle de… dans un endroit où on a beaucoup de «trailers», des
petits chalets...
Le Président (M.
Bachand) :…l'enquête du coroner.
Mme Maccarone : Oui, tout à
fait, mais, un exemple comme ça, si, mettons, il y a un tel type d'enquête,
c'est quoi, les pouvoirs actuels des policiers de rentrer dans ces endroits, dans
ces domiciles?
M. Bonnardel : Ça prend une
ordonnance.
Mme Maccarone : Ça prend une
ordonnance. Ça fait qu'ils ont... Mais là on est en train d'adopter un nouvel
article parce qu'ils n'ont pas déjà ce pouvoir. Ça prend une ordonnance. Là, on
n'a plus besoin d'avoir une ordonnance, une cour de... non, un juge de la Cour
du Québec.
M. Bonnardel : ...sur demande...
C'est ça, oui. C'est le juge qui va accorder l'autorisation.
Mme Maccarone : Ça fait qu'il
n'y a rien qui change.
M. Bonnardel : C'est ça.
Des voix : …
Mme Maccarone : Oui, non? Il
y a beaucoup de gens qui...
M. Bonnardel : C'est ça. Si
vous voulez, c'est un contexte d'enquête criminelle pour le moment, pour le
moment. Donc, c'est ça, il faut faire la différence, là. Je comprends, là, je
sous-entends ce que vous... Il faut faire la différence entre une enquête
criminelle versus, je ne sais pas, moi, je demande une ordonnance pour entrer
chez vous parce que je soupçonne que mon fils pourrait être là ou «whatever».
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
que l'autre question que j'aurais, c'est, exemple, si on est dans un parc, par
exemple… Puis on dit toujours «dans un lieu», «ce lieu». Si c'est une question
de la disparation d'une personne, puis on a plusieurs de… petites maisons,
est-ce que ça veut dire que ça va prendre une ordonnance ou une déclaration
faite par écrit, sous serment, pour chaque domicile ou est-ce que ça englobe
l'endroit en entier?
M. Bonnardel : …pourrait
prendre l'exemple… le premier qui me vient en tête, ça pourrait être des
maisons mobiles…
Mme Maccarone : Oui, maisons
mobiles, ça fait que...
M. Bonnardel : …qui sont pas
mal toutes pareilles, qui sont alignées une à côté de l'autre. Si on ne peut
pas définir que c'est celle-là explicitement, bien là, ça pourrait être les
quatre maisons, c'est le juge qui va définir, qui va émettre... c'est ça, qui
va émettre la... telle adresse à telle adresse.
Mme Maccarone : Bien, d'où
l'importance de ma question, parce que c'est ça que je ne comprends pas, parce
que c'est marqué «dans un lieu», «dans ce lieu», puis on ne parle pas... Il me
semble, c'est précis. C'est pour ça, je voulais savoir, est-ce qu'on peut... Est-ce
qu'on devrait ajouter la notion de territoire?
Puis moi, je lis toujours les lois en
anglais <aussi. Il y a…
Mme Maccarone :
...anglais
>aussi. Il y a une notion, une petite particularité qui est différente,
parce que, quand on parle de «premises», on dit aussi «enter them», ça fait
qu'il y a une notion plus large. Puis, pour moi, «premises», ça veut dire… Exemple,
quand on est… un domicile, bien, on peut avoir un cabanon. On peut avoir autres
bâtiments sur le terrain qui ne font pas partie nécessairement de l'adresse en
question, ça fait que… Est-ce qu'il y a une précision que nous pouvons aborder
ici pour que ce soit clair, qu'on comprend que ce n'est pas juste l'adresse du
255, XYZ, là?
M. Bonnardel : Bien, la
définition de «lieu»… Comme le sous-ministre le mentionnait juste avant, là, le
juge va permettre de pénétrer dans un lieu x et de définir possiblement des
lieux. Donc, le lieu, c'est comme l'exemple que je vous donnais d'un nombre de
maisons mobiles x, bien, ça peut être de telle adresse à telle adresse. Ce lieu
va impliquer... va indiquer un nombre d'adresses xy. Donc, ça a un sens plus
large que le lieu, le lieu qui est la maison à telle adresse.
Mme Maccarone : Mais pas en
anglais, «including a dwelling house».
M. Bonnardel : Oui. Là, je
n'ai pas la...
Mme Maccarone : Ça fait que
je comprends ce que nous sommes en train de dire, c'est comme... On a une
notion qui est peut-être plus large, d'abord, en français. Puis je comprends
que c'est l'esprit de la loi. Je comprends très bien. Ce n'est pas... Je veux
mieux comprendre, évidemment. Mais, en anglais, j'ai l'impression, d'abord, que
c'est plus restreint si on dit : «Including a dwelling house, subject to
the conditions specified», ça fait que ça, ça veut dire… On parle d'une maison,
et d'où la question de savoir est-ce que ça veut dire que, chaque fois, ça va
prendre une ordonnance ou une déclaration pour chaque adresse, d'abord.
M. Bonnardel : La seule
ordonnance peut être définie selon l'affidavit du policier, là. Ça peut être un
lieu précis comme ça peut être un lieu x qui correspond à plusieurs, plusieurs
résidences.
Mme Maccarone : «On an application made on the basis of an affidavit by a member of
a police force, grant authorization to enter premises». O.K.
Le Président (M. Bachand) :Interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 6 est adopté?
Bonjour. Est-ce que l'article 6 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Alors, M. le ministre.
M. Bonnardel : Article 7 :
«Les demandes présentées en vertu des articles 3 et 6 le sont en la seule
présence du membre du corps de police qui en fait la demande et peuvent l'être
à distance par un moyen technologique.»
Commentaire. L'article 7 de la loi
précise que les demandes présentées en vertu de cette loi le sont en la seule
présence du membre du corps de police qui en fait la demande et permet que
cette demande soit présentée à distance par un moyen technologique.
Donc, voilà, c'est une disposition qui
s'inspire de l'article 141.11 du Code de procédure pénale, qui prévoit,
nécessairement, que des mesures… des moyens technologiques peuvent être mis à
la disposition des personnes.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
oui.
Mme Maccarone : Comment c'est
différent de ce que nous devons identifier? C'est quoi, la différence, ici, là,
de... Quand on a fait la liste avec les demandes présentées ici, c'est parce
qu'on n'a pas besoin d'avoir une ordonnance. C'est ça?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
Mme Maccarone : Juste pour
clarifier, M. le Président, dans l'article 4…
M. Bonnardel : …ou le
télémandat, appelez ça comme vous voulez, peut se faire par moyen technologique,
un peu comme on le fait dans les prisons aussi, là, pour le prévenu ou
l'accusé, là, qui va être avec son avocat et, nécessairement, un juge. Donc, en
2023, c'est juste normal, pour accélérer le processus, de le faire aussi à
distance, donc, par un moyen technologique.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 7? M. le député de Laurier-Dorion, rapidement.
M. Fontecilla : Une question.
«En la seule présence du membre du corps de police», là, donc, n'importe quel
policier, au Québec, là, pourrait demander une autorisation, une ordonnance,
par exemple, de pénétrer dans un lieu à un juge. Il n'y a pas plus...
d'autre... Il n'y a pas d'autre formalité. Il n'aura pas besoin d'être autorisé
par son chef de police ou...
M. Bonnardel : Bien,
j'imagine.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Sur ce, compte
tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup. Bon
après-midi.
(Fin de la séance à 12 h 30)