(Onze
heures quarante minutes)
Le
Président (M. Bachand) : Bonjour, tout le
monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
institutions ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 8,
Loi visant à améliorer l'efficacité et l'accessibilité de la justice, notamment
en favorisant la médiation et l'arbitrage et en simplifiant la procédure civile
à la Cour du Québec.
Avant de débuter, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, M. le Président. Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par Mme Bogemans (Iberville); M. Zanetti
(Jean-Lesage), par Mme Labrie (Sherbrooke).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Donc, hier, nous avions débuté l'étude de
l'article 13. La parole est à vous, M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui, M. le Président. Avec votre permission puis la
permission des membres de cette commission, je vous proposerais de retourner à
l'article 2 que nous avions suspendu. Nous avions des discussions
relativement à la médiation et les cas qui devraient être exonérés. Donc, mes
collègues des oppositions avaient notamment mentionné que ce serait opportun
que les cas de violence conjugale et de violence sexuelle soient exclus de la
médiation.
Donc,
les équipes des légistes... de nos légistes ont travaillé. Je les remercie.
Alors, il y aurait une proposition, je crois, qui serait faite par la
députée de Sherbrooke, de faire en sorte que, lorsqu'il y a violence conjugale
ou violence sexuelle, il n'y a pas d'obligation d'aller en médiation. Ils
seraient fixés également par priorité et ils ne seraient pas pénalisés.
Le Président (M. Bachand) : ...13 qui est ouvert. Donc, j'aurais un consentement pour suspendre le
13... Oui.
M. Morin : Juste
au niveau de 2, M. le Président, en tout cas, moi, il me semble que... puis je
ne veux pas partir une guerre avec des oppositions, là, mais il me semble que
c'est un volet qu'on avait soulevé en premier. Donc, il me semble que le crédit
devrait revenir...
Une voix :
...
M. Morin : Excellent.
Le Président (M. Bachand) : Donc, est-ce qu'il y a un consentement pour suspendre 13 et consentement
pour reprendre 2?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Donc, M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Bien, sur le point du député de l'Acadie, je
partage la paternité ou maternité entre mes collègues de l'opposition
officielle et le deuxième groupe d'opposition. Donc, je pense que c'est une
oeuvre collective, là. Alors, bien entendu, les collègues de l'opposition
officielle ont souligné cet élément important en souhaitant que ce soit
nommément inscrit dans la loi, le député de l'Acadie avait souligné également
que ce soit nommément inscrit, pas uniquement par voie réglementaire, qu'il y
ait une exclusion précise au bénéfice des victimes. Alors, je salue
l'intervention du député de l'Acadie sur ces points-là qui nous avaient été
faits hier pour dire que les personnes victimes devraient être exclues. Donc,
ça va aider les personnes victimes. Justement, on ne les mettra pas dans une
situation où elles vont avoir à être présentes en médiation avec la personne
qui les violente.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Donc, Mme
la députée de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Merci, M. le Président.
Je vais en faire la lecture, mais effectivement c'est bien de rappeler que
c'est vraiment une oeuvre collective. Je remercie l'équipe du ministre pour la
rédaction de cet amendement-là. Puis il y avait un
consensus clair, là, de tous les partis pour régler cet enjeu. Donc, je le
lis : L'article 2 du projet de loi est remplacé par le suivant :
2. L'article 7
de ce code est modifié par l'ajout, à la fin, des alinéas suivants :
«Si les parties
exercent leur droit d'agir en justice, la demande alors introduite en toute
matière autre que familiale est instruite par priorité si elle est accompagnée
d'une attestation délivrée par un médiateur accrédité ou par un organisme offrant la médiation en matière
civile et confirmant qu'elles ont eu recours à un mode privé de prévention
et de règlement des différends ou d'une preuve que les parties ont convenu d'un
protocole préjudiciaire.
«Dans les mêmes
matières, la demande de la partie qui dépose au greffe une attestation qui
confirme qu'elle s'est présentée à un service d'aide aux personnes victimes
reconnu par le ministre de la Justice en invoquant être une personne victime de
violence conjugale ou sexuelle de la part de l'autre partie est aussi instruite
par priorité. Cette attestation est confidentielle.
«Le ministre
détermine par règlement les conditions auxquelles doit répondre un organisme
pouvant délivrer une attestation de recours à un mode privé de prévention et de
règlement des différends, ainsi que les autres cas où la demande d'une personne
victime peut être instruite par priorité et les conditions et modalités qui y
sont applicables.»
Le Président (M. Bachand) : Merci. Donc, interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement à l'article 2 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Donc, on revient à l'étude de
l'article 2 tel qu'amendé. Interventions? S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 2, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous
plaît... Est-ce qu'on retourne à 13?
M.
Jolin-Barrette : Oui, parce que le prochain... l'amendement qui va
faire suite, qui va répliquer, va être à l'article 15.
Le
Président (M. Bachand) : Donc, on a
consentement, bien sûr, pour réouvrir l'article 13? M. le ministre.
Mme Labrie : Si
je peux me permettre juste de poursuivre la conversation qu'on avait commencée
hier à ce sujet-là, je veux juste terminer
l'idée où je m'en allais. Le ministre nous disait que, dans son projet pilote,
il avait, donc, testé la médiation et
que ça donnait d'excellents résultats, 60 % de dossiers qui se règlent en
médiation. C'est excellent.
Par contre, il nous a
partagé que l'approche d'arbitrage quasi automatique n'avait pas été testée
dans son projet pilote. Je trouve ça
dommage, parce que ça rend comme un peu hypothétiques les gains qu'on espère
faire avec l'implantation de ce processus-là d'arbitrage automatique.
Moi,
je suis quand même en faveur de cette mesure-là, là, il n'y a pas de problème,
mais ça rend ça très difficile d'anticiper est-ce que ça va donner les
résultats qu'on espère. On ne sait pas si, finalement, 90 % des gens vont
choisir de passer outre l'arbitrage, de ne pas accepter cette offre-là du
gouvernement, de payer l'arbitrage puis d'aller quand même devant un juge.
Parce qu'il y a des groupes qui sont venus nous dire que, pour les citoyens,
c'était important d'aller parler de leurs
dossiers devant un juge. On sait que ça a une valeur d'avoir ce moment-là
particulier devant un juge. Il y a un gros travail à faire quand même
d'éducation populaire pour que les gens comprennent que ça aurait la même
valeur, le jugement d'un arbitre.
Ça
fait que c'est difficile de prendre pour acquis, là, que le changement souhaité
par le ministre va finalement s'avérer, comme ça n'a pas été testé en projet
pilote. C'est simplement ça que je veux déplorer. Je vais me croiser les
doigts, comme lui, que ça marche puis que ça
décharge finalement la cour, mais il n'y aucun moyen d'en être certains en
ce moment parce ça n'a pas été testé.
Le
Président (M. Bachand) : M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Bien, en fait, c'est vrai que ça n'a pas été
testé, sauf que c'est une réponse pratique à une situation, notamment sur la
question des délais. Parce que ce que les gens souhaitent beaucoup, c'est qu'il
y ait une décision dans leurs dossiers. Ça
fait que, là, tu sais, nous, on va l'expliquer, qu'est-ce que l'arbitrage
automatique, mais l'arbitre, là, c'est comme un juge. Dans le fond, il
n'est pas nommé dans une cour de justice, mais, exemple, en matière
commerciale, l'arbitrage, dans le cadre de contrats, souvent, c'est prévu au
contrat, puis ça fonctionne très bien, puis les parties savent, s'il y a un
litige, c'est l'arbitre, tout ça. Donc, c'est l'équivalent d'un juge puis ça
permet d'avoir une voie rapide, rapidement, d'avoir une solution au litige.
Puis, tu sais, hier,
je vous disais : Tous les litiges sont importants, également les litiges
de moins de 15 000 $, mais je
pense qu'il faut amener une certaine prévisibilité aux gens, puis, ça, on va
avoir du contrôle là-dessus. Tu sais, vous savez, moi, je n'ai pas de
contrôle sur les délais des cours parce que ce n'est pas moi qui assigne les
juges, ce n'est pas moi qui fais les horaires.
Saviez-vous qu'en France, lorsque le rôle, il est affiché, ils passent à
travers le rôle? Puis, des fois, ils finissent à minuit, 1 heure,
2 heures du matin, mais ils passent à travers le rôle. Bien, ici, le
ministre n'a pas ce pouvoir-là de faire les horaires ou de faire siéger
la Cour des petites créances, supposons, le soir.
Et d'ailleurs je l'ai proposé, que la Cour des
petites créances puisse siéger le soir, parce que, vous savez, les gens, dans la vie, ils travaillent dans le jour,
règle générale, puis ils n'ont pas nécessairement des disponibilités. Souvent,
les gens, ils disent : Oui, je veux faire mon point, supposons, c'est
150 $, ma réclamation, ou 200 $, ou même 300 $, sauf que je vais-tu manquer une journée de travail que
je ne suis pas sûr de passer? Vous savez, moi, je pense, il faut adapter
la justice à la réalité des gens puis des personnes. Alors, pourquoi est-ce
qu'on ne pourrait pas permettre aux Petites Créances de siéger le soir, pas à
tous les soirs, là, mais... ou d'avoir une offre de services qui pourrait
s'appliquer les fins de semaine aussi? Donc,
c'est des démarches que j'ai faites, mais c'est des démarches où j'ai eu un
refus catégorique.
Alors, voyez-vous, j'essaie, moi, de sortir du
cadre puis j'essaie d'avoir de la flexibilité, mais je travaille avec des
paramètres où ce n'est pas le ministre qui assigne les juges puis ce n'est pas
le ministre qui fait les horaires des juges.
Puis là certains collègues me diraient, si je veux aller là : Vous
attaquez l'indépendance judiciaire. Puis ce n'est pas le sens de mon
engagement politique. Mais le sens de mon engagement politique, c'est de faire
en sorte que le système de justice
fonctionne. Mais, vous comprenez, le ministre de la Justice, il ne contrôle pas
les horaires, il ne contrôle pas les rôles puis il ne contrôle pas les
assignations.
Ça fait qu'on travaille avec les périmètres
qu'on a, mais c'est sûr qu'il faut amener de la souplesse, de la flexibilité
dans le système, puis moi, je pense que l'arbitrage va justement nous permettre
d'arriver à ce point-là. Puis peut-être que les arbitrages en fonction de la
semaine de l'arbitre... bien, peut-être que les parties vont pouvoir
dire : Bien, ça va se faire peut-être à
4 h 30, 5 heures. Ça va permettre d'aller chercher les enfants
puis que les gens aussi aient un système de justice qui répond à leurs
besoins, en fonction de leurs intérêts aussi. L'idée, c'est d'amener plus de
souplesse.
• (11 h 50) •
Mme
Labrie : ...je pense avoir été claire... Moi, je l'appuie,
cette proposition-là d'implanter l'arbitrage automatique. Simplement,
j'aurais aimé avoir un peu plus de chair autour de l'os pour être certaine que
ça va livrer les résultats qu'on souhaite tous ici. Là, on va juste le
souhaiter. On va espérer que ça se concrétise. C'est intéressant, l'éclairage
nouveau qu'amène le ministre. Ce n'est pas quelque chose qu'on avait entendu
jusqu'à maintenant, là, la possibilité que ça donne de la souplesse au niveau
de l'horaire, le fait que l'arbitrage va peut-être pouvoir se dérouler le soir.
C'est intéressant.
Moi, je veux juste l'inviter peut-être à
s'assurer que le travail va vraiment être fait pour que les gens comprennent
que ça a la même valeur, là, pour faire entendre leurs dossiers, de passer
devant un arbitre que devant un juge, parce que, dans certains milieux,
effectivement, c'est bien connu, là, que ça a la même valeur, l'arbitrage, puis
tout ça, mais, pour des citoyens qui sont aux Petites Créances, ce n'est pas nécessairement
bien connu. La figure du juge est connue. La figure de l'arbitre ne l'est pas
nécessairement. Donc, il y a un vrai travail à faire pour que les gens sachent
que ça a la même valeur. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de
l'Acadie, s'il vous plaît.
M.
Morin : Merci, M. le Président. En fait, mes commentaires sont les suivants. À
l'article 13... Puis évidemment 14 suit juste après, là, parce
qu'il parle aussi d'arbitrage. Je n'ai rien contre l'arbitrage et la volonté de
M. le ministre à ce que ça aille plus vite. Quand on en a discuté hier, quand
on en a discuté hier, on a appris, en fait, que les parties pourraient être
amenées directement en arbitrage, à moins qu'elles n'indiquent autrement
qu'elles voudraient aller, par exemple, devant le juge.
Donc, par transparence... Et j'entends bien M.
le ministre quand il veut que ça aille plus vite, avec plus de souplesse, pour
accommoder les justiciables. D'ailleurs, M. le ministre référait à la...
parfois à la rapidité de l'arbitrage et au fait que, dans certains contrats,
par exemple, en droit commercial, c'est prévu directement dans le contrat que les parties pourront aller en
arbitrage. Et c'est vrai que c'est rapide, mais, justement, c'est excessivement
clair puis c'est prévu dans le contrat. Donc, quand les parties signent,
elles savent très bien à quoi elles s'engagent.
Moi, ce que je suggérerais au ministre, c'est
d'apporter un amendement à l'article 13 pour qu'on dise clairement dans la
loi que, si les parties ne s'entendent pas, elles sont présumées aller en
arbitrage. Donc, ça va être clair pour tout le monde. Alors, M. le ministre va
avoir la souplesse qu'il souhaite obtenir avec son accès à la justice pour les citoyens, mais il n'y aura pas de
surprise. Ce que je crains, et je vais vous le dire, et je vous partage ma
crainte, c'est qu'à un moment donné... Parce qu'il y a des gens qui se
représentent seuls... Ils vont se ramasser en arbitrage, ils ne sauront pas nécessairement que c'est final,
puis après ça, bien, ils vont vouloir aller devant le juge, mais il n'y aura pas
de juge. C'est fini, là.
Donc, c'est ce que je veux éviter, parce
qu'après des citoyens diront ou pourraient dire : Ah! mais, écoutez, qu'est-ce que c'est que cette histoire, ce n'est
pas ça, moi, je voulais aller devant la cour, et là il va être trop tard. Donc,
pour s'assurer que ce soit bien
transparent... En fait, c'est le commentaire que j'ai envers l'article 13
et c'est la proposition que je fais au ministre.
Le Président
(M. Bachand) : M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Je
comprends la proposition du député de l'Acadie. Sur la finalité, on est au même
endroit, mais moi, je veux le mettre par voie réglementaire parce que, dans le
fond, pour la séquence de déploiement des projets
pilotes, si je le mets directement dans la loi tout de suite, ça s'applique au
moment de la sanction puis ça va s'appliquer à la grandeur du Québec. Donc, par
la voie réglementaire, ça va me permettre de cibler des districts en débutant
avec l'arbitrage. C'est pour ça qu'on l'amène par voie réglementaire.
Mais il va être indiqué clairement, dans le
cadre du règlement, puis le règlement est public, comme la loi aussi... Dans le
fond, on va venir dire : Bien, écoutez, c'est l'arbitrage, on offre la
médiation obligatoire, ensuite, l'arbitrage automatique. Là, on dit que c'est
sans frais et c'est aux frais de l'État. Puis on va dire, exemple : Dans
tel district, bon, l'arbitrage est automatique, puis voici les modalités pour
se retirer de l'arbitrage. Ça fait que les règles vont être énoncées clairement
dans le règlement, avec prépublication, puis tout ça.
Le Président (M. Bachand) : Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Oui. Merci
beaucoup. Quelques questions au niveau de la rédaction, parce que je trouve l'article 556, à la lecture... parce que,
compte tenu de vos propos hier au niveau de l'objectif... Et on veut être
transparents, évidemment, avec les justiciables, dans le sens que ce
n'est pas : «Les parties doivent privilégier la médiation ou l'arbitrage
pour régler leur litige.» Mon premier point.
Deuxième
point, «le greffier les informe qu'elles peuvent», et donc je ne vois pas de
langage, ici, à part de «ça va être dans un règlement», mais il me
semble que, si l'idée, c'est que la médiation va être obligatoire, le
«peuvent», c'est «ils doivent», finalement.
M. Jolin-Barrette : ...parce
qu'il y a deux choses. À 556, là, ça couvre les cas qui ne sont pas
nécessairement aux Petites Créances, puis, à 570, dans le fond, vous avez le
pouvoir réglementaire. Tu sais, dans le fond,
«cependant, dans les cas et selon les conditions et modalités prévus par
règlement du gouvernement pris en application de l'article 570, le
greffier soumet le litige à une telle médiation avant que l'affaire ne puisse
être entendue par le tribunal», ça fait que, là, vous l'avez, votre médiation
obligatoire, mais, dans le fond, les modalités, notamment pour la question de
déploiement, vont être faites par voie réglementaire...
Mme Garceau : Oui, mais...
M. Jolin-Barrette : ...parce
que, vous comprenez, demain matin, là, moi, si je disais, là : Dans le
cadre de la loi, là, c'est médiation obligatoire partout, demain matin, on ne
peut pas le déployer le 23 février, là. Ça fait qu'il faut y aller par... graduellement, avec les
districts judiciaires, par voie réglementaire. Mais là, à 556, vous l'avez,
parce qu'il faut faire le pont avec 570 qu'on va voir plus loin, à
l'article 15.
Mme Garceau : Oui, mais ça, l'idée,
c'est : En petites créances, ça va être obligatoire. Les gens n'auront
aucun choix. Ils doivent passer par la médiation en premier. Et, même, s'il y a
un échec au niveau de la médiation, ils s'en vont automatiquement en arbitrage,
mais ils doivent, dans les 30 jours, souligner que, non, ils préfèrent
aller devant un tribunal. Ce n'est pas clair pour moi quand je... à la lecture.
Puis je comprends l'article, mais là on est en train de réglementer... pas
réglementer, mais d'ajouter des dispositions concernant la procédure en petites
créances. Moi, je lis 556 et même... dernier
alinéa, où on dit : Même s'il y a comme... échec au niveau de la
médiation, on offre un arbitrage. Je ne veux pas le dire, là, mais c'est
un petit peu... On n'est pas vraiment transparents. Ça peut induire les gens en
erreur. Je le dis avec tout respect. J'aurais aimé que ce soit plus clair. Si
c'est ça, l'objectif, qu'on le mette dans la loi au niveau de... en petites
créances, voici la façon que ça va fonctionner.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
l'enjeu que nous avons, comme je vous l'expliquais, c'est la phase de
déploiement. Reprenons l'article 556 ensemble, là : «Les parties
doivent privilégier la médiation ou l'arbitrage pour régler leur litige.» Le
législateur dit ça : Petites créances, mode alternatif de règlement des
différends.
«À cette fin, à la première occasion, le
greffier — donc,
le fonctionnaire qui reçoit au greffe — les informe qu'elles peuvent,
sans frais additionnels...» Monsieur, madame, vous déposez une demande en
petites créances, je vous informe que l'État québécois vous offre de la
médiation ou de l'arbitrage gratuitement, à nos frais. Je vous en informe. Le greffier, là, la personne arrive avec
sa procédure au greffe, il dit : On prend votre procédure, ne partez pas,
là, ne partez pas, là, vous pensez à aller devant le juge, non, non, non, on
vous offre un service où est-ce que vous pouvez aller en médiation ou en
arbitrage avec... aux frais de l'État.
Cependant, là, c'est ça qui est
intéressant : «Cependant, dans les cas et selon les conditions et
modalités prévus par règlement du gouvernement pris en application de
l'article 570...» Là, quand on va à 570, c'est mon fameux règlement pour
obliger la médiation. Parce que, comme je vous expliquais, moi, je ne suis pas
capable, demain matin, de faire mes 36 districts judiciaires puis
l'étendue de la capacité des petites créances à 15 000 $ pour tout
demain matin. Ça me prend une phase graduelle pour le faire. Ça fait que j'ai
annoncé qu'on allait faire les dossiers de 5 000 $ en premier, et
moins, parce que les dossiers de 5 000 $ et moins, c'est 50 % du
volume des petites créances. Puis là, après
ça, on va le faire par district judiciaire, graduellement. Donc, ça, c'est 570.
Mais, en attendant, le greffier informe quand même que vous pouvez aller
en médiation, puis c'est couvert par l'État.
Là, après ça : «...le greffier soumet le
litige à une telle médiation avant que l'affaire ne puisse être entendue par le
tribunal. Le médiateur dépose au greffe un rapport sur la médiation [de la]
conduite.» Ça fait qu'il faut lire 556 et 570 ensemble.
• (12 heures) •
Mme
Garceau : Je vais juste revenir au point, parce que ce n'est
pas : On offre la médiation ou l'arbitrage. La façon que c'est rédigé,
c'est : L'arbitrage est offert seulement suite à l'échec de la médiation.
Donc, ce n'est pas le greffier. Au tout début, l'instance est déposée.
Monsieur, madame, je vais aller soit en arbitrage soit en médiation. C'est
juste... On se comprend, c'est à l'échec de...
M.
Jolin-Barrette : Oui, mais c'est une gradation. On veut que les gens
aillent... trouvent une solution à leur litige ensemble en premier.
Mme Garceau :
Mais on pourrait quand même offrir l'arbitrage au lieu de la médiation.
M.
Jolin-Barrette : Oui, mais on va l'offrir après. C'est parce que, tu
sais, en médiation, là, les parties participent à trouver une solution
ensemble. On veut que les gens... On veut favoriser le fait que les gens
s'assoient ensemble pour qu'ils puissent se parler puis qu'ils puissent trouver
une voie de passage. C'est ça, l'objectif. Puis 60 % des dossiers se
règlent en médiation. Ça fait que le volume va être moins important. C'est bien
mieux qu'une partie trouve une solution avec l'autre à sa satisfaction plutôt
que ce soit une tierce personne qui dit : Bon, bien, les gars, les filles,
ça va être ça.
Mme Garceau :
Avec respect, ça dépend des gens. Ça dépend des gens. Puis on enlève l'élément
que «je veux avoir ma journée devant le juge». Il va y en avoir certains...
M.
Jolin-Barrette : Bien, ils vont l'avoir en arbitrage.
Mme Garceau :
Non. Il va y en avoir certains
que, peut-être, dès le départ, ils vont se dire : Non, moi, je veux
une décision, je veux aller en arbitrage, je ne veux pas aller via le service
de médiation.
M.
Jolin-Barrette : Oui, mais, ultimement, là, quand on va avoir tout
terminé, là, ils n'auront pas le choix d'aller en médiation, parce qu'on veut
que les gens se parlent. L'économie des ressources judiciaires pour consacrer
le temps-juge à des dossiers d'une valeur monétaire supérieure puis pour
réduire les délais, comme... il ne faut pas que
ce soit au gré des citoyens parce que... Tu sais, quand vous avez un litige,
là, puis c'est bien émotif au départ, là, vous vous dites, là : Je
vais aller dire au juge, là, c'est quoi, là, puis il va le condamner. Ça se
peut, des fois, qu'en se parlant, qu'en
entendant la position de l'autre, qu'en dialoguant, les gens, ils arrivent à
des consensus. Écoutez, on n'arrête pas de faire des consultations ici,
justement, pour que les ministres écoutent puis amènent des modifications à
leurs projets de loi.
Mme Garceau :
Je comprends le point. Cependant,
principe de base de la médiation, il faut que les deux parties soient, je vais
dire, pas mal à la même place. Si tu en as un qui est vraiment borné, ça ne va
pas durer très, très longtemps. Je me dis : Si on est là pour
l'intérêt, pour faire avancer les choses, pour expédier l'accès à la justice,
pour que le justiciable puisse avoir sa décision... de lui laisser le choix.
Je vous fais le
commentaire, parce qu'on mise beaucoup sur la médiation. Je suis complètement
d'accord. Mais on pourrait aussi offrir en même temps — il
n'y a rien qui empêche — l'arbitrage.
Ça, c'est un point. Mais je trouve qu'on devrait le rédiger de la façon...
selon votre objectif, et votre objectif, c'est : Médiation obligatoire et
même l'arbitrage, s'il y a un échec, obligatoire. Puis, oui, vous allez
pouvoir, peut-être, dans les 30 jours... Pourquoi est-ce que ce n'est pas
dans la loi versus un règlement?
M. Jolin-Barrette :
Oui. Bien, en fait, j'ai eu l'occasion de l'expliquer tout à l'heure, parce
que c'est au niveau de la phase de
déploiement. Parce qu'actuellement, dans le fond, on va faire la médiation,
dans les districts, 5 000 $ et moins, mais ça prend une
phase de déploiement ordonnée et de... Donc, les modalités relativement à
l'arbitrage automatique vont être par voie réglementaire.
Mme Garceau :
Mais on ne pourrait pas faire l'inverse, que vous mettez vos étapes dans un
règlement? Parce qu'au bout du compte l'objectif, c'est que vous allez vous
rendre aux causes à 15 000 $. Il n'y en aura plus, de juges qui vont
entendre ces causes-là. C'est ça, l'objectif.
M. Jolin-Barrette : Bien, sous réserve des
exceptions constitutionnelles qui vont être prévues par voie
réglementaire.
Mme Garceau :
Pour moi, je trouve que... et surtout pour le justiciable, les justiciables
qui se représentent eux-mêmes... C'est une chose de regarder un texte de loi,
mais là, de dire : Ah! bien, ce n'est pas tout dit ici, là, il faut aller
dans les règlements... Il me semble qu'il faudrait prioriser la transparence
dans un texte de loi.
M.
Jolin-Barrette : Bien, écoutez, je ne peux pas être plus transparent.
Les règlements vont être publics. Sur le
site du ministère de la Justice, ça va être expliqué, ça va être expliqué en
fonction des districts judiciaires. Nos employés au greffe vont renseigner les gens relativement à comment ça se passe
dans le district judiciaire. On va être sur JuridiQC aussi. Tu sais, l'effort,
il est fait, mais la mécanique, la poutine... Il faut que vous nous permettiez,
tu sais, de le mettre en vigueur. C'est la meilleure solution que nous avons
pour une mise en application ordonnée.
Le Président (M. Bachand) : ...de
l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : En
fait,très brièvement. Je vous écoute puis, au fond, je comprends
l'objectif que vous poursuivez, M. le ministre, mais pourquoi, dans 556, là,
dans 13 qui est une modification à 556, le législateur ne dit pas : Les
parties doivent aller en médiation — c'est ce que vous voulez — et,
si échec de la médiation, les parties iront en arbitrage, sauf avis contraire?
Ça, c'est le principe général de ce que vous voulez faire puis...
M.
Jolin-Barrette : Bien, c'est dit.
M. Morin : Oui,
mais ce n'est pas aussi... En tout cas, respectueusement soumis, ce n'est pas
aussi clair que ça quand je le lis. Puis je vais vous dire bien honnêtement, je
l'ai regardé attentivement avant qu'on commence les commissions parlementaires,
puis, quand on a eu le dialogue avec vous, hier, bien là, j'ai véritablement
compris la mécanique et ce que vous vouliez faire. Donc, ou bien j'avais mal lu
ou ce n'est peut-être pas aussi clair que ça.
Alors, moi, ce que je
vous propose, ce que je propose au législateur, c'est un énoncé clair. Puis ça
ne vous empêche pas, après, de garder le reste de la disposition qui va vous
permettre, par règlement, de mettre en oeuvre, district par district, ce que
vous voulez accomplir. Parce que, sinon, théoriquement, si vous le laissez
comme ça, une partie pourrait vous dire aussi : Bien, je veux aller en
arbitrage, puis vous ne serez pas prêts non plus. Donc, même... Je vous écoute,
mais, même dans sa version actuelle, il y a un problème, parce que vous n'êtes
pas prêts pour faire de l'arbitrage partout, de toute façon, et là vous laissez
un choix aux parties.
M.
Jolin-Barrette : Effectivement, on laisse un choix aux parties, tant
qu'on n'est pas prêts. Ça fait que le greffier leur dit : Vous pouvez aller
en médiation ou en arbitrage. Au départ, là, c'est le choix des parties. Elles
peuvent prendre un mode alternatif de règlement des différends, comme dans tout
litige.
M. Morin : Exact.
Alors, c'est l'invitation que je vous fais quant à la clarté de la disposition.
M.
Jolin-Barrette : Bien, écoutez, si vous souhaitez déposer un
amendement, nous allons l'étudier, l'amendement, mais, d'entrée de jeu, je vous
dis que moi, je suis très à l'aise avec le texte de l'article 13. Donc, on
peut voter votre amendement.
M. Morin : Je
vous comprends.Bien, alors, écoutez, on a un amendement qu'on voudrait
déposer à 13, qui vise, en fait, votre alinéa — un, deux, trois — quatre,
on en a parlé hier, et qui dit, M. le Président : Si les parties ne
s'entendent pas... 556, alinéa quatre : «Si les parties ne s'entendent
pas, elles sont présumées aller en arbitrage, à moins d'indication contraire,
sans frais additionnels, par un arbitre accrédité.»
Donc, à ce moment-là,
ça viendrait clarifier cette disposition-là du projet de loi.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
On va juste... le temps de le mettre sur les...
M.
Jolin-Barrette : Oui. En même temps, je ne sais pas si la députée de
Sherbrooke avait des commentaires par rapport à la publicité des sentences
arbitrales.
Mme Labrie : J'en
avais, effectivement. Est-ce que vous, vous aviez l'intention d'apporter un
amendement par rapport à ça? Parce qu'on en a discuté pendant les auditions,
là.
M.
Jolin-Barrette : C'est ça, et donc je voulais connaître votre appétit
à ce que les sentences arbitrales soient publiques.
Mme Labrie : Oui,
j'ai un appétit pour ça. Ça nous a été soulevé puis ça m'apparaît pertinent. Il
y a des exemples qui nous ont été donnés pendant les auditions. Je ne sais pas
si le ministre veut que je les ramène, les exemples, ou...
M.
Jolin-Barrette : Bien non, mais...
Le
Président (M. Bachand) : ...l'amendement
du député d'Acadie. On pourra y revenir.
Mme Labrie : Il
a été déposé formellement?
Le
Président (M. Bachand) : ...oui, c'est ça,
oui.
Mme Labrie : Ah!
O.K. O.K.
Le Président (M. Bachand) : Alors donc, interventions sur l'amendement à l'article 13, du
député d'Acadie? Interventions?
M.
Jolin-Barrette : Oui. Alors, je comprends l'intention du député de
l'Acadie, je l'ai souligné, on était au même endroit. J'apprécie le fait que
l'amendement ait été soumis, puis ça va en directe ligne avec ce que nous
souhaitons faire, mais je demeure à l'aise avec le texte que nous avons dans le
cadre du projet de loi et que... On va le développer par voie réglementaire,
mais j'apprécie l'opportunité que le député d'Acadie nous donne avec la
présentation de son amendement.
Le
Président (M. Bachand) : Interventions sur
l'amendement du député d'Acadie? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'amendement à l'article 13 est adopté?
Des voix :
...
• (12 h 10) •
Le
Président (M. Bachand) : Rejeté. Merci. M.
le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Alors, si la députée de Sherbrooke veut déposer
un amendement, qui pourrait être sur le site Greffier, si c'était son
souhait...
Le
Président (M. Bachand) : Oui. Mme la
députée de Sherbrooke, oui.
Mme Labrie : Oui.
Bon, effectivement, bien là, le ministre, donc, il semble ne pas lui-même avoir
préparé d'amendement. C'est ce que je comprends. Est-ce qu'il a de l'appétit,
lui, pour un amendement dans ce sens-là? Sinon, j'aimerais comprendre pourquoi,
parce que, dans les arguments qu'on nous a fait valoir, moi, ça me semblait
assez clair que ça valait la peine de prévoir, pour les cas où l'arbitrage est
payé par l'État, que ce soit assujetti à la publicité des débats, notamment...
Les exemples qui nous ont été apportés, c'est le cas, par exemple,
d'entrepreneurs qui, à répétition, auraient
des problèmes à livrer leurs contrats. S'ils prennent l'habitude de toujours
régler ça par arbitrage, eh bien, ça n'apparaîtra jamais publiquement, alors
que ça permettrait de mieux protéger les consommateurs que ce soit rendu
public, parce que, dans le choix de leur entrepreneur, par exemple, ils
pourraient éviter d'avoir recours à quelqu'un qui ferait ça. Donc, moi, ça me
convainquait qu'on devait agir dans ce sens-là. J'aimerais savoir ce que le
ministre en pense.
M.
Jolin-Barrette : Oui, M. le Président. Bien, écoutez, moi, je serais
ouvert, je serais ouvert à faire en sorte... Parce que, déjà, les décisions,
aux Petites Créances, elles sont publiques. Elles peuvent être répertoriées.
Alors, moi, je serais ouvert à faire en sorte que la sentence arbitrale soit
publique puis que l'arbitre, un coup qu'il l'a rendue, la transmet aux parties et la dépose au greffe. Ça fait que je
serais à l'aise avec un tel amendement à l'article 13 du projet de loi. Donc, si on ajoutait un alinéa qui
disait, à la fin, à la toute fin : La sentence arbitrale est publique,
l'arbitre la transmet aux parties et la dépose au greffe, je serais à
l'aise avec ça.
Mme Labrie : Moi,
ça répondrait à ma préoccupation. Le ministre peut déposer lui-même
l'amendement, je ne tiens pas à le faire, mais c'est la préoccupation que
j'avais. Merci.
M.
Jolin-Barrette : Alors, j'aurais un amendement, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il est
dans la machine?
M. Jolin-Barrette : Il est dans la machine.
Peut-être... Est-ce que nous avions d'autres questions sur l'article 13,
M. le Président?
Le
Président (M. Bachand) : Alors, on va
suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 12)
(Reprise à 12 h 21)
Le
Président (M. Bachand) : Merci. À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Alors, M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Alors, M. le Président, on était rendus à ce que
nous déposions un amendement, je crois.
C'est ça? O.K. Donc, à l'article 13 : Ajouter, à la fin de
l'article 556 du projet... du Code de procédure civile, proposé par
l'article 13 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«La sentence
arbitrale est publique. L'arbitre la transmet aux parties et la dépose au
greffe.»
Donc, l'objectif,
suite au commentaire de la députée de Sherbrooke, qui avait été soulevé en
commission parlementaire lors des auditions publiques, c'est de faire en sorte
de s'assurer que les sentences arbitrales qui vont être rendues en matière de
petites créances soient publiques, soient déposées au greffe et puissent être
répertoriées.
Le Président (M. Bachand) : Interventions
sur l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement à
l'article 13 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci.
Interventions sur 13 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'article 13 tel qu'amendé, est-ce que l'article 13, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Oui. L'article 14 : Ce code est modifié par
l'insertion, avant l'article 562, du suivant :
«561.1.
À tout moment d'une instance portant sur le recouvrement d'une créance d'au
plus 3 000 $, le tribunal peut, du consentement des parties,
rendre jugement sur le vu du dossier.»
Commentaire. Cette
disposition introduit le nouvel article 561.1 du Code de procédure civile
afin de permettre au juge de la Cour du Québec de rendre un jugement sur le vu
du dossier si les parties y consentent et si la demande est d'un montant d'au
plus 3 000 $.
Et, suite à la
discussion avec mes collègues et à la présentation de l'Association du Barreau
canadien, on déposerait un amendement, M. le Président, pour faire passer ce
montant-là à 15 000 $.
Donc,
article 14 : Remplacer, dans l'article 561.1 du Code de
procédure civile, proposé par l'article 14 du projet de loi,
«3 000 $ » par «15 000 $».
Commentaire.
L'article 561.1 du Code de procédure civile, proposé par le projet de loi,
est amendé pour augmenter la limite monétaire qu'il prévoit.
Donc,
l'article se lirait ainsi : «561.1 À tout moment d'une instance portant
sur le recouvrement d'une créance d'au plus 15 000 $, le
tribunal peut, du consentement des parties, rendre jugement sur le vu du
dossier.»
Donc, si les parties
consentent, le juge va pouvoir se prononcer sur le vu du dossier.
Le
Président (M. Bachand) : Y a-t-il des
interventions sur l'amendement?
M. Morin :
...consentement.
Le Président (M. Bachand) : Merci. S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'amendement à l'article 14 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Donc,
interventions sur 14 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 14, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Avec votre permission, on déposerait un autre
amendement. On reviendrait à l'article 9, parce que, le
15 000 $, vu que les petites créances vont être augmentées... Tu
sais, vous vous souvenez, on avait mis la formule de l'indexation pour les
petites créances. Donc, on viendrait rajouter 561.1 pour dire que cette
somme-là de 15 000 $ va suivre les
petites créances. Exemple, là, quand il va arriver à 16 000 $,
17 000 $, 18 000 $, que le juge puisse, toujours aux Petites Créances, rendre sur le vu du
dossier. Donc, l'amendement, est-ce qu'il est déjà... Ah! il va être envoyé.
Le
Président (M. Bachand) : O.K. Est-ce qu'il
y aurait consentement pour rouvrir l'article 7?
M.
Jolin-Barrette : Bien, c'est 9.
Le
Président (M. Bachand) : 9, excusez-moi,
9. Pardon.
M. Morin : C'est
l'article 9, c'est l'article 9. Oui, il y a consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Parfait. Donc, M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Alors, l'amendement, il est en voie de
transmission.
Le
Président (M. Bachand) : Oui, exactement,
mais on ne l'a pas reçu.
Alors, on va
suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 25)
(Reprise
à 12 h 28)
Le
Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il
vous plaît! La commission reprend ses travaux. Donc, je vous rappelle que nous
sommes à l'article 9. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Alors, à l'article 9, M. Président, on aura
un amendement, donc : Insérer, dans l'article 539.1 du Code de
procédure civile, proposé par l'article 9 du projet de loi, et après
«550,», «561.1,».
Donc,
commentaire : L'article 539.1 du Code de procédure civile, proposé
par le projet de loi, est amendé par concordance avec l'amendement à
l'article 561.1 du Code de procédure civile proposé par le projet de loi.
Le
Président (M. Bachand) : Merci.
Interventions sur l'amendement?
M. Morin : Pas
d'intervention, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'amendement à l'article 9 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y a
des interventions sur l'article 9 tel qu'amendé?
M. Morin :
Il n'y a pas d'intervention.
Le
Président (M. Bachand) : S'il n'y a pas d'intervention, est-ce
que l'article 9, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Donc, si
je comprends, on continuerait à l'article 15.
M.
Jolin-Barrette : Oui.
Le
Président (M. Bachand) : M. le ministre.
• (12 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors, on aurait un
amendement aussi, je vous l'annonce d'entrée de jeu, M. le Président, avec
15 parce que c'est le miroir de 13, que nous avons fait tout à l'heure, par
rapport à la violence conjugale.
Donc, 15 :
L'article 570 de ce code est modifié :
1° par l'insertion,
après le paragraphe 1°, des suivants :
«1.1° des règles
prévoyant, par exception aux principes du titre I du livre I et du
livre VII, des matières et des districts
dans lesquels la médiation est obligatoire et dans lesquels l'arbitrage est
offert aux parties de même que les autres conditions et modalités applicables à
la médiation ou à l'arbitrage dont, en ce dernier cas, celles relatives au
consentement des parties à y recourir;
«1.2° quels
organismes, personnes ou associations peuvent accréditer un médiateur ou un
arbitre, les conditions auxquelles ceux-ci doivent se conformer pour ce
faire de même que les conditions auxquelles un médiateur ou un arbitre doit
satisfaire pour être accrédité;»;
2° dans le
paragraphe 2° :
a) par la suppression
de «par le service de médiation»;
b) par
l'insertion, après «à un médiateur» et «lesquelles un médiateur», de,
respectivement, «ou à un arbitre» et «ou un arbitre»;
3° par
l'insertion, dans le paragraphe 3° et après «médiateur», de «ou un
arbitre».
Commentaire.
L'article 570 du Code de procédure civileest modifié pour
permettre au gouvernement d'établir des règles prévoyant que la médiation est
obligatoire et que l'arbitrage est offert aux parties de même que les autres conditions et modalités applicables à
la médiation ou à l'arbitrage. Il est également modifié pour permettre au
gouvernement d'établir quels organismes, personnes ou associations peuvent
accréditer un médiateur ou un arbitre, les conditions auxquelles ceux-ci
doivent se conformer pour accréditer un médiateur ou un arbitre de même que les
conditions auxquelles un médiateur ou un arbitre doit satisfaire pour être
accrédité.
Le Président (M. Bachand) : L'amendement est sur Greffier? Oui, vous avez un amendement,
M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors, l'amendement,
est-ce qu'en guise d'équité M. le député de l'Acadie voulait le déposer?
M. Morin : Avec
plaisir, M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Je suis un homme équitable.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, M. le député de
l'Acadie, je vous invite à faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Morin : Bien.
Alors donc, ajouter... L'article 15, article 570 du Code de procédure civile : Ajouter, à la fin de l'article 15 du
projet de loi, le paragraphe suivant :
4° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«La médiation ne peut
être obligatoire lorsque l'une des parties dépose au greffe une attestation qui
confirme qu'elle s'est présentée à un service d'aide aux personnes victimes
reconnu par le ministre de la Justice en invoquant être une personne victime de violence conjugale ou sexuelle de la part
de l'autre partie. Cette attestation est confidentielle.»
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Donc,
interventions sur l'amendement?
M. Jolin-Barrette :
Très bon amendement, M. le Président. Ça fait suite au travail collaboratif
que nous avons fait. Alors, je remercie le député de l'Acadie.
Le
Président (M. Bachand) : Alors, on me
demande de suspendre quelques instants. Je reviens. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 32)
(Reprise à 12 h 34)
Le Président (M. Bachand) : Donc, merci. À l'ordre, s'il vous plaît! On va
reprendre les travaux. Alors donc, nous étions sur l'amendement à
l'article 15. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
à l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci.
Interventions sur 15 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, donc,
est-ce que l'article 15, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. L'article 16,
M. le Président : Ce code est modifié par l'insertion, après
l'article 607, du suivant :
«607.1. Le tribunal
saisi d'un litige portant sur une question au sujet de laquelle les parties ont
conclu une convention de médiation peut, à
la demande de l'une des parties, les renvoyer à la médiation, à moins qu'il ne
constate la nullité de la convention. La demande de renvoi doit être
soulevée dans les 45 jours de la signification de la demande introductive
d'instance.
«En cas d'échec de la
médiation, les éléments de preuve échangés entre les parties peuvent être
versés au dossier du tribunal d'un commun accord.»
Cette
disposition vise à permettre au tribunal d'imposer le respect d'une obligation
contractuelle de médiation et à permettre le versement d'éléments de
preuve au dossier en cas d'échec du processus de médiation.
Le
Président (M. Bachand) : Interventions?
M.
Jolin-Barrette : Donc, si je peux donner des explications
supplémentaires, M. le Président...
Le
Président (M. Bachand) : Oui. Allez-y, M.
le ministre. Pardon.
M.
Jolin-Barrette : C'est une demande de la Table Justice-Québec. Donc,
ce qui arrive, c'est que, parfois, dans des conventions, supposons, entre deux
parties privées, entre deux entreprises, supposons, ils ont convenu de régler
leur litige, d'aller en médiation dans un premier temps, et là ce qui arrive,
c'est qu'ils s'en vont tout de suite au tribunal, alors que les parties avaient
convenu d'aller en médiation dans un premier temps. Donc, on permet au tribunal
de rendre exécutoire ça, de dire : Bien là, vous allez aller vous parler
en premier, c'est ce que vous aviez négocié, et ensuite vous reviendrez nous voir
par la suite, si jamais la médiation ne fonctionne pas.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de l'Acadie.
M. Morin :
Oui. En fait... Merci, M. le Président. Je comprends que le but, c'est de
conserver avec une nature confidentielle des documents ou ce qui aurait pu être
échangé dans le cadre de la médiation. Maintenant, on vient d'apporter des
modifications à l'arbitrage pour faire en sorte que la décision de l'arbitre
soit versée, soit rendue publique. Si la médiation fonctionne et qu'il y a une
entente entre les parties, à ce moment-là, est-ce que le résultat de la
médiation va être aussi rendu public dans le dossier de la cour?
M.
Jolin-Barrette : Non, pas nécessairement, parce qu'il n'y aura
peut-être pas de dossier de cour non plus... bien, en fait, il serait
déjà ouvert, mais les parties ne sont pas obligées de le verser.
M.
Morin : O.K. Donc, l'arbitrage, vu qu'il a une finalité exécutoire
finale, on déposerait, donc, la décision dans le dossier de la cour, qui serait
accessible aux justiciables, mais, dans le résultat d'une médiation, même si
elle est favorable puis que les parties règlent leur litige, ce ne serait pas
nécessairement rendu public.
M.
Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : O.K.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de
Robert-Baldwin.
Mme Garceau :
Oui. Merci. Juste pour clarifier les termes utilisés, surtout «le tribunal
saisi d'un litige portant sur une question au sujet de laquelle les parties ont
conclu une convention de médiation», vous voulez dire la convention qui a un
règlement? Ils ont réglé?
M.
Jolin-Barrette : Non. Exemple, une convention entre deux parties, dans
le fond, on a un contrat. Dans le cadre
d'une relation contractuelle, vous et moi, on dit : Bien, si jamais on a
un litige, on s'engage à aller en médiation. On avait préalablement prévu notre
relation d'affaires. Exemple, vous m'avez engagé pour laver vos vitres, puis, si jamais je les... vous avez quelque chose
à me reprocher au niveau de mon lavage, bien, on avait convenu d'aller en
médiation, puis là vous m'amenez tout de suite devant la cour.
Mme Garceau :
C'est bien. Merci.
M.
Jolin-Barrette : Là, je pourrais vous dire : Bien, vos vitres
étaient pas mal plus sales que...
Mme Garceau :
C'est pour ça qu'on s'en va en médiation.
M.
Jolin-Barrette : C'est ça.
Le
Président (M. Bachand) : Vous avez un bel
avenir, M. le ministre. Bon, cela dit, est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur 16? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 16 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette :
Oui. 17, M. le Président : L'article 622 de ce code est modifié
par l'insertion, dans le deuxième alinéa et après «45 jours», de «de la
signification».
Commentaire.
Il s'agit d'une modification de concordance en lien avec l'insertion de l'article 607.1
au Code de procédure civile
qu'effectue l'article précédent du projet de loi.
Le
Président (M. Bachand) : ...interventions
sur l'article 17? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Une seule intervention, M. le Président. On a, dans
les articles précédents, modifié des échéanciers. Je veux simplement
qu'on s'assure que les modifications qu'on a apportées aux échéanciers n'auront
pas du tout d'impact ici, simplement.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le
ministre.
M.
Jolin-Barrette : Donc, ici, on n'est pas dans la procédure simplifiée.
Donc, ça n'a pas d'impact, là. C'est vraiment de la concordance.
M. Morin : Parfait.
Merci.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 17 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Article 18, M. le
Président : L'article 4 de la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels est modifié par l'insertion, après le
deuxième alinéa... pardon, par l'insertion, après le premier alinéa, du
suivant :
«Le Conseil de la magistrature est visé au
premier alinéa, sauf lorsqu'il exerce ses fonctions judiciaires en matière de
déontologie.»
Commentaire. Cette
disposition vise à établir clairement que le Conseil de la magistrature est
visé par la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels, sauf en ce qui concerne ses fonctions
judiciaires en matière de déontologie.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Mme la députée
de Sherbrooke.
Mme Labrie : Donc, si je comprends
bien l'article, ça va permettre aux gens, via une demande d'accès à
l'information, d'avoir accès à des documents, par exemple des rapports annuels,
des choses comme ça, mais pas des décisions qui auraient été prises par rapport
à un juge, questions de comportement, là, sur lequel devait se prononcer le
Conseil de la magistrature.
M. Jolin-Barrette : Oui. Bien, je
vous donne un exemple. Là, le rapport annuel, maintenant, va être public. Donc, on vient dire que vous devez annuellement
produire un rapport, ce qui n'était pas le cas. Exemple, maintenant...
Bien, en fait, on vient clarifier le fait que le Conseil de la magistrature est
assujetti à la loi sur l'accès à l'information. Donc, on vient enlever toute
ambiguïté.
• (12 h 40) •
Mme Labrie : Il y avait un flou
là-dessus? Il prétendait ne pas l'être?
M. Jolin-Barrette : Bien, pour
l'État québécois, il n'y avait pas de flou. Je vais dire ça comme ça. On met
une exception où, lorsque c'est dans le cadre de... Lorsque le conseil est en
matière de délibération pour des questions de déontologie, là, effectivement,
ils ne sont pas assujettis à la loi sur l'accès à l'information. On vient
exclure cette partie-là, parce que, lorsque le conseil agit en matière déontologique,
en matière disciplinaire par rapport à un de ses membres, c'est assimilé, dans
le fond, pratiquement à un tribunal, parce que, bon, il entend des dossiers,
puis le conseil, avant de rendre une décision, doit pouvoir délibérer avec ses
membres librement pour déterminer qu'allons-nous
rendre comme décision, que ce soit en enquête ou que ce soit en... Comment ils
appellent ça?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : En examen. Donc,
la partie, dans le fond, comme tribunal, elle n'est pas assujettie à la Loi sur
l'accès. Tout le reste est assujetti. On est venus clarifier ça.
Mme Labrie : Est-ce que le ministre
a des exemples de types de documents qui vont être maintenant plus clairement
accessibles?
M.
Jolin-Barrette : Bien, peut-être, exemple, des contrats de services
professionnels qui seraient donnés, qui ne touchent pas le rôle
déontologique du conseil.
Mme Labrie : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Autres interventions? M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. Alors, comme je le disais d'emblée, d'entrée de jeu avec mes
remarques préliminaires et générales, on n'est absolument pas contre la
reddition de comptes et la transparence, évidemment, cela va de soi dans un
État de droit, sauf que je pense qu'il faut aussi garder à l'esprit
l'importance de l'indépendance des tribunaux, qui ne font pas partie ni du
législatif ni de l'exécutif. Bon, j'entends M. le ministre qui dit que, pour le gouvernement, c'est clair, le
conseil y est soumis. Bien, pour d'autres, ce n'est peut-être pas aussi clair
que ça, et je le dis respectueusement.
On veut entrer le conseil ou faire entrer le
conseil dans une loi qui traite des accès aux documents et des organismes
publics avec d'autres organismes qui n'ont pas la même nature et la même
indépendance que le Conseil de la
magistrature. Donc, personnellement, je trouve qu'il s'agit d'un effritement,
comme je le soulignais, à l'indépendance institutionnelle du conseil.
Et M. le ministre nous explique ce qu'il veut
faire, mais en fait est-ce qu'il y a présentement un véritable problème? Est-ce que M. le ministre peut nous
expliquer ce qu'il recherche en soumettant le conseil à la Loi sur l'accès
aux documents des organismes publics? Est-ce que c'est si dramatique que ça?
Est-ce qu'il y a eu des allégations d'abus? En fait, ça, on n'en a aucune idée,
mais on a cette modification-là qui n'est pas banale dans notre État de droit. Et, en plus, advenant que le conseil soit
soumis à la Loi sur l'accès, ou à un autre mécanisme, ou à une autre loi qui
donnerait accès à certains de ces documents, il faudrait, évidemment, prévoir
le financement, le personnel adéquat pour être capables de répondre aux
demandes.
Et j'écoutais M. le ministre dire : Bien,
écoutez, peut-être que, dans une demande comme ça, on pourrait avoir accès, par
exemple, à des... à différents contrats pour des services professionnels.
Est-ce que le ministre a, par exemple, des exemples qu'il peut nous donner où
on a vu de l'abus, une mauvaise dépense de fonds publics qui ferait en sorte qu'effectivement non seulement il
faudrait une transparence, mais qu'il faudrait agir pour corriger cette
situation-là? On n'a absolument rien de ça. Et l'indépendance institutionnelle
du conseil et de la magistrature est un fondement fondamental dans notre
société. Merci.
Le
Président (M. Bachand) : M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors, en
réponse aux questions du député de l'Acadie, il est très clair, pour moi et
pour l'État québécois, que tous les organismes de l'État doivent faire preuve
de la plus grande transparence possible. Peu importe
l'organisme qui a été créé par loi — dans
ce cas-ci, dans la Loi sur les
tribunaux judiciaires — ils gèrent des fonds
publics, ils doivent être assujettis à des obligations de transparence.
On comprend que, dans le cadre de mandats de
certains organismes, il y a certaines exceptions qui doivent s'appliquer, notamment dans le cadre de fonctions
délibératives d'un organisme comme le Conseil de la magistrature, pour être en
mesure de rendre ses décisions adéquatement. Donc, c'est normal que les
échanges entre les membres ne soient pas accessibles, tout comme ceux du
Conseil des ministres ne sont pas accessibles, parce que le conseil doit
pouvoir prendre les décisions qui s'imposent.
Cela étant, lorsqu'on est en matière administrative,
c'est un organisme de l'État qui a été créé, notamment pour la formation des
juges, notamment pour gérer d'autres modalités dans les pouvoirs du conseil, il
est tout à fait normal que les citoyens puissent avoir accès à ces
informations-là. Et il n'y a personne, au Québec, qui est au-dessus des lois, incluant le Conseil de la magistrature.
Il est primordial, et on va voir dans les articles suivants, que le Conseil de
la magistrature respecte les bonnes pratiques, notamment en matière
contractuelle. Il est fondamental, pour la confiance du public dans nos
institutions, qu'elles soient législatives, qu'elles relèvent du pouvoir
exécutif ou qu'elles relèvent du pouvoir judiciaire, qu'il fasse preuve de
transparence et de bonne gestion des fonds publics.
Alors, pour le citoyen, à la lecture de la loi
sur l'accès à l'information, désormais, il pourra constater clairement que le
conseil est assujetti à la Loi sur l'accès. Ça a toujours été la prétention et
l'état du droit. La Cour d'appel s'était
déjà prononcée en 2000 sur une question en matière de déontologie et la Cour
d'appel avait dit, en matière de déontologie : Effectivement, le
conseil n'est pas assujetti à la loi sur l'accès à l'information.
Mais je pense que nous, comme parlementaires,
comme législateurs, on doit envoyer un signal très clair que, pour tous les organismes de l'État, outre certaines
modalités et certaines exceptions dans le cadre des fonctions délibératives...
que les lois sur l'accès aux documents s'appliquent. Donc, c'est ce que nous
faisons. Nous venons clarifier pour qu'il
n'y ait aucune ambiguïté, que ce soit clair pour tout le monde, même chose, on
va voir tout à l'heure, qu'un organisme de l'État doit rendre un rapport
annuel à chaque année, ce qui est, ma foi, fort surprenant qu'un rapport
d'activité ait été rendu une fois aux quatre ans. Pour moi, à mon sens, ça
m'apparaît de la transparence. Puis on veut
s'assurer que les fonds publics soient gérés efficacement. Puis je pense que
les citoyens ont le droit de savoir, ont le droit de savoir, peu importent les
organismes. Puis je réitère que les règles contractuelles, les normes doivent
être respectées par tous les organismes de l'État, incluant le Conseil
de la magistrature.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme
Labrie : ...pour ma part, j'accueille vraiment positivement
cet article-là. On n'a jamais trop de transparence. Je me permets quand même de
dire que la loi sur l'accès à l'information n'est pas toujours parfaite, ne
donne pas toujours les résultats espérés. Mais, quand même, là, ça
m'apparaît vraiment important comme article ici. Je ne vois pas pourquoi le
Conseil de la magistrature ne serait pas soumis clairement, puis l'exception en
matière de déontologie m'apparaît suffisante.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions? M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le Président.
Je suis d'accord avec M. le ministre quand il souligne qu'il n'y a aucune
personne, aucune institution qui est au-dessus des lois au Québec. C'est clair,
la primauté du droit fait en sorte que n'importe
quelle personne, n'importe quel organisme est soumis à la loi. Je ne suis pas
contre la transparence non plus. Ça, c'est très, très clair.
Cependant, ce que je souligne, c'est que, pour
moi, si le ministre veut faire en sorte que le Conseil de la magistrature, dans
certaines de ses fonctions, soit encadré, à mon avis, ce n'est pas par le biais
de la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics, parce que, là, compte tenu des définitions qui sont dans la
loi et des organismes qu'on y
retrouve, il y a un danger pour que l'indépendance institutionnelle du conseil
soit visée, ou entachée, ou diminuée. Et l'indépendance institutionnelle
du conseil, c'est une foule de petites choses qui font en sorte qu'il y a un
organe de l'État qui est capable d'être à
l'abri des décisions de l'exécutif, parce qu'il doit souvent juger les
décisions de l'exécutif, donc, s'assurer que lui, il va demeurer
indépendant.
Donc, ma proposition est de dire : Si c'est
ce que M. le ministre veut faire, soit, mais qu'il le fasse avec un autre
véhicule, pas en vertu de cette loi-là et de l'article 4. Donc, c'est la
proposition que je fais. Et donc il est hyperimportant de respecter ces
éléments-là, et je tenais à souligner ces faits-là.
Et maintenant, si vous allez voir sur le site du
Conseil de la magistrature, vous allez déjà trouver là une foule de renseignements qui sont accessibles au public.
Donc, encore une fois, je pose ma question : Est-ce qu'il y a véritablement
un problème? Et que recherche M. le ministre?
• (12 h 50) •
Le Président (M. Bachand) : Merci. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Alors,
clairement, on est venus dire, dans le deuxième alinéa de
l'article 18 : «Le Conseil de
la magistrature est visé au premier alinéa...» On n'a pas dit que c'était un
organisme gouvernemental, contrairement à
l'article... à l'alinéa de l'article 4 de la loi sur l'accès à
l'information. Donc, il y a une distinction entre les deux. Donc, on comprend bien la distinction entre
gouvernement, pouvoir exécutif, et ça relève du judiciaire dans ce cas-ci.
Pour ce qui est de la
seconde question du député de l'Acadie relativement à que recherche le
ministre, l'État québécois recherche de la
transparence. Et, lorsqu'un citoyen a des questions, c'est tout à fait normal
qu'un organisme public puisse répondre à ces questions et soit assujetti
aux mêmes lois que tous les autres organismes, sous réserve de certaines exceptions qui sont bien balisées.
Et, en l'occurrence, ce que nous faisons avec l'article 18, c'est vraiment
d'inscrire l'exception qui a été accordée
par la Cour d'appel, justement, relativement au pouvoir délibérant du
Conseil de la magistrature.
Mais, pour tout le
reste, c'est un organisme qui doit être assujetti à la Loi sur l'accès aux
documents. Je pense que c'est une mesure de
transparence, avec des fonds publics à hauteur de plusieurs millions de dollars
par année que gère le conseil. Et c'est tout à fait normal qu'un tel
organisme soit assujetti aux mêmes lois que les autres organismes de l'État. Ça
m'apparaît aller de soi. Ça préserve l'indépendance judiciaire dans le cadre
des fonctions délibératives. Mais, comme je
l'ai dit tout à l'heure, lorsqu'on gère de l'argent public, on doit répondre
d'une façon qui est transparente, et je crois que le mécanisme proposé
n'entravera en rien la mission du Conseil de la magistrature de faire preuve de
transparence.
Le Président (M. Bachand) : Merci. Interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 18 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté.
Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 19 :
L'article 152 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de «Code de procédure civile applicables en première instance»
par «livre II du Code de procédure civile».
Commentaire.
Il s'agit d'une modification de concordance en lien avec la modification
proposée à l'article 83.1 de la Loi sur les tribunaux judiciaires.
Le
Président (M. Bachand) : Merci
beaucoup. Interventions sur l'article 19? S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 19 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté.
Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Avant d'aller à 20,
je voulais juste savoir, voulez-vous qu'on traite... qu'on continue article par article, ou qu'on traite 20 avec 30,
32, ou qu'on fasse 18, 34, 36, qui touchaient le Conseil de la magistrature,
ou on continue article par article?
M. Morin :
...très bien, article par article.
M.
Jolin-Barrette : O.K.
Le
Président (M. Bachand) : Ça va?
M. Jolin-Barrette :
20. L'article 33 de la Loi sur les cours municipales est modifié par
l'insertion, dans le premier alinéa et avant «ayant», de «ou les notaires».
Commentaire.
L'article proposé permet aux notaires ayant exercé leur profession pendant au
moins 10 ans d'être nommés juges municipaux.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député
de l'Acadie.
M. Morin :
En fait, le seul... le seul commentaire qu'on a ici, c'est qu'on a changé, et
on ajoute, dans la loi, le mot «notaires». Mais, dans les dispositions de la
loi, à un moment donné, il y a des caractéristiques qui disent, par exemple
pour les avocats, qu'il faut qu'ils soient avocats, membres du Barreau depuis
plus de 10 ans, et ça, on ne l'a pas
retrouvé pour les notaires. Ou bien j'ai mal lu ou c'est un oubli, mais... Puis
vous avez la même chose à 32 de la loi puis à 30 également.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette :
O.K. Alors, dans votre page de gauche, là, dans le texte actuel, texte
proposé, donc, tel qu'amendé, ça devient : «Le juge municipal est nommé
parmi les avocats ou les notaires ayant exercé leur profession pendant au moins
dix ans». Donc, au premier alinéa, vous l'avez.
Puis,
dans le fond, le deuxième alinéa s'applique juste aux membres du Barreau,
donc : «Peuvent être considérées
les années au cours desquelles une
personne a acquis une expérience juridique pertinente après l'obtention d'un
diplôme d'admission au Barreau du Québec ou d'un certificat d'aptitude à
exercer la profession d'avocat au Québec.» Donc, ça, on n'est pas venus toucher
à ça puis on n'est pas venus étendre ça aux notaires. Donc, c'est 10 ans
membre de la Chambre des notaires ferme, tandis qu'au Barreau il y a comme une
exception où est-ce que, si vous étiez... supposons, vous avez eu votre
obtention d'un diplôme d'admission au Barreau, ça veut dire... En grand bureau,
ça arrive souvent. Exemple, je passe mon Barreau en 2023, mais je vais faire
mon stage en 2025, pour faire en sorte que la personne travaille comme étudiant
en droit durant deux ans, mais que ces années d'expérience là pourraient être
comptabilisées, selon l'article.
M. Morin : Mais vous pouvez...
Vous ne voulez pas faire la même chose pour les notaires?
M. Jolin-Barrette : Non. La
disposition nous satisfait.
Le Président
(M. Bachand) : Autres interventions
sur 20?
M. Morin : Bien, écoutez...
Le Président (M. Bachand) : M. le député de l'Acadie, oui, allez-y.
M. Morin : ...puisque... Bien,
puisqu'on parle, évidemment, de modifier des lois pour permettre aux notaires
d'accéder à la magistrature, bien, écoutez, on a les mêmes réserves. On ne voit
pas en quoi... Puis d'ailleurs même les gens de la Chambre des notaires l'ont
dit : Qu'est-ce que ça va changer pour l'accès à la justice? Et la réponse
qu'on a eue : Bien, ça va permettre une
plus grande diversité. Alors, ça, on n'est pas contre la diversité. C'est vrai.
Est-ce que ça va réduire les délais? Ça, là-dessus, il n'y a pas... En
fait, on n'a... En tout cas, moi, je ne me souviens pas d'avoir entendu quelque
chose de percutant à ce sujet-là. Et on parle d'une loi qui traite de l'accès à
la justice.
Donc, je comprends la volonté de M. le ministre,
mais on l'a dit, on nous l'a dit... C'est sûr qu'au niveau du bac en droit les
cours sont à peu près les mêmes, mais, après ça, la formation qui est donnée
aux avocats pour qu'ils deviennent membres du Barreau est différente de celle
des notaires, et là, présentement, il n'y a rien dans le projet de loi qui en
tient compte.
On a reçu, ce matin ou hier, une lettre, à
nouveau, de la Chambre des notaires — qui a été déposée — et
qui était davantage le mémoire que la chambre a déposé. Je voudrais simplement
faire remarquer... Dans la lettre, on dit : «En terminant, valoriser l'expertise du notaire, c'est aussi mettre au
service de la population cet officier public impartial qui bénéficie
d'un haut niveau de confiance.» On l'a entendu à plusieurs reprises. «À ce
sujet, d'autres juridictions en droit civil,
comme la France, la Belgique, permettent déjà aux notaires d'accéder à la
magistrature au même titre que d'autres professionnels du droit.»
J'aimerais apporter une nuance sur ce
paragraphe-là. Si ma compréhension du système français est bonne, en France,
ils ont une école de la magistrature. Donc, les gens, quand ils ont terminé
leurs études de droit, vont postuler. Ils peuvent ou bien faire un concours
d'agrégation pour être enseignants, ou bien devenir notaires, ou se présenter
carrément à l'école de la magistrature. Mais ils ne sont pas notaires vers
l'école de la magistrature, ils font le choix avant. Alors, peut-être qu'il
faudrait nuancer ce bout-là.
Quant au reste, écoutez, c'est la volonté de M.
le ministre, c'est la volonté du gouvernement. Nous, on aurait préféré qu'il y
ait un débat de fond sur la question davantage, qu'on puisse avoir plus de
temps pour réfléchir à cette question qui va faire en sorte que ça va apporter
un changement important dans le rôle, évidemment, des notaires et puis
éventuellement, bon, des avocats au Québec, mais voilà. C'est les commentaires
que j'avais à vous soumettre. Est-ce que tu as des choses que tu veux ajouter?
Non?
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur l'article 20? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 20 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le ministre, s'il vous plaît...
M. Jolin-Barrette : Oui. 21, M. le
Président : L'article 67 de la Loi sur la protection des
renseignements personnels dans le secteur privé est modifié par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de «Code de procédure civile applicables
en première instance» par «livre II du Code de procédure civile».
Commentaire. Il s'agit d'une modification de
concordance en lien avec la modification proposée à l'article 83.1 de la
Loi sur les tribunaux judiciaires.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup, M. le ministre.
Alors, je vous souhaite un bon lunch.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
(Reprise à 15 h 06)
Le
Président (M. Bachand) :
Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît! Bon après-midi à tout le monde. La Commission des institutions
reprend ses travaux.
Nous poursuivons donc l'étude détaillée du
projet de loi n° 8, Loi visant à améliorer l'efficacité et l'accessibilité
de la justice, notamment en favorisant la médiation et l'arbitrage et en
simplifiant la procédure civile à la Cour du Québec.
Alors, nous étions à l'article 21. Le
ministre voulait en faire lecture. Donc, interventions sur 21?
M. Morin : M. le Président, je n'ai
pas de commentaire.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 21 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre, est-ce que l'article 21 est
adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Pour la suite
des choses, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Avec votre
permission, M. le Président, j'avais annoncé, avant de quitter, qu'on aurait
des amendements. Donc, les amendements sont déjà sur le site Greffier. Donc, on
reviendrait, avec la permission des membres, à l'article 5.1 et à 19.1
pour insérer, en fonction des lois qu'on modifie...
Et on va avoir également un quatrième
amendement, qui est une demande de la Cour du Québec, parce qu'il y a eu un
oubli lorsque la Loi sur la santé et la sécurité du travail a été modifiée l'an
passé. Il y a eu un oubli. Dans le fond, pour obtenir un mandat, dans le fond,
ce qui était prévu, c'est que c'était un mandat qui est demandé aux juges de la
Cour du Québec, sauf qu'ils ont omis de mettre un juge de paix magistrat pour
obtenir un mandat. Alors, les mandats peuvent être délivrés par des juges de
paix magistrats, normalement, mais, dans le cadre de la loi, ils avaient juste
écrit «juges de Cour du Québec». Donc, c'est une demande de la juge en chef de
la Cour du Québec aussi.
M. Morin : ...que, quand vous parlez
de mandat, M. le ministre, ce n'est pas un mandat, pour un avocat ou un
notaire, de remplir une fonction juridique, mais vous parlez d'un mandat comme
un mandat de perquisition.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : O.K. Parfait. En vertu du
Code de procédure pénale.
M. Jolin-Barrette : Pénale, oui.
M. Morin : Oui. Très bien. Et donc
vous voulez ajouter, finalement, qu'un juge de paix magistrat ait aussi la
capacité d'émettre le mandat.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Parfait. Merci.
M. Jolin-Barrette : Donc, ça avait
été une omission.
Le
Président (M. Bachand) :
Donc, s'il y a consentement,
parce ce sont des amendements créant des nouveaux articles, on pourrait
procéder comme le ministre le souhaite. Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Donc là, on
reviendrait à l'article 5.1, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : On créerait l'article 5.1, oui.
M. Jolin-Barrette : Oui. Donc,
insérer, après l'article 5 du projet de loi, l'article suivant :
5.1. L'article 211 de ce code est modifié
par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Le jugement
rendu sur l'une des demandes résultant de cette scission ne peut être porté en
appel qu'à compter de la date de
l'avis du jugement qui met fin à l'instance ou de la date de ce jugement si
celui-ci a été rendu à l'audience.»
Donc,
le commentaire : L'amendement modifie l'article 211 du Code de
procédure civile afin d'éviter que les parties aient à s'empresser d'en appeler
d'un jugement rendu sur une demande qui résulte d'une scission d'instance
simplement pour protéger leurs droits. Il précise que le délai de 30 jours
pour déposer la déclaration d'appel commence à partir du jugement qui met fin à
l'instance. Il s'agit d'une demande de la Cour d'appel.
Donc, le texte proposé, tel qu'amendé :
«211. Le
tribunal peut, même d'office, scinder une instance si cela lui [apparaît]
opportun de le faire eu égard aux droits des parties. En ce cas,
l'instruction des demandes qui en résultent se déroule devant un même juge,
sauf décision du juge en chef.
«Le jugement
rendu sur l'une des demandes résultant de cette scission ne peut être porté en
appel qu'à compter de la date de l'avis du jugement qui met fin à l'instance ou
de la date de ce jugement si celui-ci a été rendu à l'audience.»
Donc, c'était une demande de la juge en chef du
Québec, donc, de la Cour d'appel.
Le Président (M. Bachand) : Interventions sur l'amendement?
M. Morin : Il n'y a pas
d'intervention, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Donc, s'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement introduisant le nouvel
article 5.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Donc, le nouvel article 5.1 est adopté.
M. le ministre, s'il vous plaît.
• (15 h 10) •
M.
Jolin-Barrette : Oui. L'article 19.1, avec votre permission,
M. le Président, donc : Insérer, après l'article 19 du projet
de loi, ce qui suit :
19.1.
L'article 114 de la Charte des
droits et libertés de la personne est
modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«La demande
introductive d'instance est accompagnée d'un avis. Elle est signifiée au
défendeur et, le cas échéant, aux autres parties. La demande introductive
d'instance et l'avis comprennent les éléments déterminés par règlement
du Tribunal.»
Commentaire. L'amendement modifie
l'article 114 de la Charte des droits et libertés de la personne afin de
prévoir que la demande introductive d'instance est accompagnée d'un avis et
qu'elle est signifiée au défendeur et, le cas échéant, aux autres parties. Il
prévoit également que la demande introductive d'instance et l'avis comprennent
les éléments déterminés par règlement du tribunal. Ainsi, le demandeur n'aura
que l'obligation de déposer une demande introductive
d'instance, laquelle contiendra certains des éléments que doit actuellement
comporter le mémoire. Il s'agit d'une demande du Tribunal des droits de
la personne.
Donc, essentiellement, on vient simplifier la
vie, parce qu'auparavant il devait y avoir un mémoire avec la demande
introductive d'instance.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? M. le député de
l'Acadie, oui.
M. Morin : Donc, avec la
modification, le demandeur va quand même être obligé de déposer éventuellement
un mémoire, mais plus tard et non pas en même temps.
M. Jolin-Barrette : Non. Je pense
que la requête fait oeuvre de mémoire. Parce qu'avant il y avait comme deux documents. Il y avait la requête et également
un mémoire qui étaient demandés. Mais peut-être qu'en matière de...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : O.K. C'est ça.
On me dit que c'est ça.
M. Morin : O.K. Parfait. C'est bien.
Je vous remercie.
Le
Président (M. Bachand) :
D'autres interventions? S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement introduisant le
nouvel article 19.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, le nouvel article 19.1 est adopté. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. 19.2.
Insérer, après l'article 19.1 du projet de loi tel qu'amendé, l'article
suivant :
19.2. L'article 115 de cette charte est
remplacé par le suivant :
«115. Dans les 45 jours de la signification
d'une demande introductive d'instance, le défendeur peut déposer une défense
comprenant les éléments déterminés par règlement du Tribunal et doit, le cas
échéant, la notifier à toutes les parties. Dans ce même délai, les parties autres que le demandeur et
le défendeur peuvent déposer leurs observations par écrit et doivent, le
cas échéant, les notifier à toutes les parties.
«Le délai de 45 jours ne peut être prolongé
que si l'intérêt de la justice le requiert.»
Commentaire. L'amendement modifie
l'article 115 de la Charte des droits et libertés de la personne afin de remplacer le mémoire du défendeur et des autres
parties par une défense ou des observations écrites, selon le cas, à être
déposées dans un délai de 45 jours de la signification de la demande
introductive d'instance. Il s'agit d'une demande du Tribunal des droits de la
personne.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions?
M. Morin : Il n'y a pas
d'intervention, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Donc, s'il n'y
a pas d'intervention, est-ce que l'amendement créant le nouvel
article 19.2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, l'article 19.2 est adopté. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors,
19.3 : Insérer, après l'article 19.2 du projet de loi tel qu'amendé,
ce qui suit :
Code des professions
19.3. L'article 164 du Code des professions
est modifié :
1° par l'ajout, à la fin du premier alinéa, du
paragraphe suivant :
«2° de toute autre décision du conseil de
discipline, sur permission du tribunal, si ce dernier estime qu'elle décide en
partie du litige ou cause un préjudice irrémédiable à une partie, y compris si
elle accueille une objection à la preuve.»;
2° par l'insertion, après le premier alinéa, du
suivant :
«Toute [...] décision du conseil de discipline
rendue en cours d'instruction, à l'exception de celle qui accueille une
objection à la preuve, ne peut être mise en question que sur l'appel de la
décision au fond.»;
3° par la
suppression, dans le deuxième alinéa, de «d'une décision visée au
paragraphe 1° ou 1.1° du premier alinéa».
Commentaire. L'amendement modifie
l'article 164 du Code des professions afin de réintroduire dans ce code une disposition portant sur l'appel au Tribunal
des professions des décisions interlocutoires des conseils de discipline.
Il s'agit d'une demande du Tribunal des
professions. En 2013, le paragraphe 2° de l'article 164 du Code des
professions portant sur l'appel sur permission au Tribunal des
professions des décisions interlocutoires des conseils de discipline avait été
supprimé en vue de réduire les délais. Cette suppression n'a pas eu l'effet
escompté, en plus d'occasionner des difficultés d'application pour les
justiciables.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'amendement? M. le député de l'Acadie, s'il vous
plaît.
M. Morin : Une seule question, M. le
Président : Avez-vous des exemples de difficultés d'application pour les
justiciables? Parce que c'est ça qu'on tente de corriger.
M. Jolin-Barrette : Alors, ce qu'on
m'indique, c'est que, plutôt que... Puisqu'ils ne pouvaient plus aller en
appel, ce que les parties faisaient, c'est qu'ils allaient en révision
judiciaire à la Cour supérieure. Donc, ça avait pour effet d'allonger les
délais d'une façon substantielle. C'est pour ça qu'on vient corriger ça.
M. Morin : Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : J'avais la députée de
Sherbrooke, s'il vous plaît. Oui.
Mme Labrie : Oui. Bien, simplement,
je veux souhaiter que la réforme que le ministre est en train de faire n'aura
pas le même effet de ne pas fonctionner, en plus d'occasionner des difficultés
pour les justiciables, parce que je ne sais
pas qu'est-ce qui s'est passé, à l'époque, pour que la réforme n'ait pas
l'effet escompté, là. Est-ce qu'on sait un peu pourquoi ça n'a pas
marché?
M. Jolin-Barrette : Bien, dans le
fond, le fait qu'ils n'avaient plus le droit d'aller en appel, ça faisait que,
quand vous aviez un recours en révision judiciaire, dans le fond, le Tribunal
des professions rendait une décision, puis
là ils ne pouvaient plus aller en appel, ça fait qu'ils allaient en révision
judiciaire à la Cour supérieure au lieu d'aller en appel.
Mme Labrie : Puis personne n'avait
pensé à ça à l'époque.
M. Jolin-Barrette : Écoutez, ce
n'était pas un gouvernement de la CAQ. C'est de l'humour.
Mme Labrie : Un
jour, peut-être, quelqu'un dira quelque chose de similaire pour réparer des
erreurs de vos projets de loi, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Moi, je pense
qu'ils vont souligner à quel point on était novateurs, avec les notaires,
notamment.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement créant le nouvel article 19.3 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, l'article 19.3 est adopté. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. C'est ça,
là, comme je vous ai dit tout à l'heure, on aurait un amendement à 21.1 pour la Cour du Québec, pour permettre aux juges
de paix magistrats de délivrer un mandat de perquisition avec la Loi sur
la santé et sécurité.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, est-ce qu'on est prêts à
en faire la lecture, M. le ministre?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) : Non. Ça s'en vient...
M. Morin : Non. Ça, ce n'est pas le
bon.
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) : Oui. On l'a juste... Est-ce que tout le monde l'a
reçu, l'a vu? Non?
Alors, on va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 17)
(Reprise à 15 h 18)
Le
Président (M. Bachand) :
À l'ordre! Merci beaucoup, tout
le monde. Alors, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors, l'article 21.1,
M. le Président : Ajouter, après l'article 21, ce qui suit :
21.1.
L'article 179.1 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail est
modifié par l'ajout, dans le deuxième alinéa et avant «ayant», de «ou
juge de paix magistrats».
Commentaire. L'amendement modifie
l'article 179.1 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail afin de
corriger une erreur et permettre aux juges de paix magistrats d'accorder
l'ordonnance pour pénétrer dans un lieu où s'exécute du télétravail.
Donc, au deuxième alinéa : «Tout juge de la
Cour du Québec ou juge de paix magistrats ayant compétence dans la localité où
se trouve la maison peut accorder l'ordonnance, aux conditions qu'il détermine,
s'il est convaincu qu'il existe des motifs raisonnables de croire que le
travailleur ou une personne se trouvant sur un tel lieu ou à proximité est exposé à un danger qui met en péril
sa vie, sa santé, sa sécurité ou son intégrité physique ou psychique.»
Donc, on vient simplement ajouter les juges de
paix magistrats, qui peuvent délivrer ce type de mandat. C'était une omission à
la loi.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de l'Acadie.
M.
Morin : Oui. Alors, merci, M. le Président. Donc, à 179,
on parle de pouvoir pénétrer dans... de jour ou de nuit dans un lieu.
M. Jolin-Barrette : C'est pour le
télétravail, principalement.
M. Morin : Oui. Ça, c'est pour le...
sauf que le télétravail peut être fait dans une maison d'habitation.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Donc, ça vise justement le télétravail fait dans une maison d'habitation. Vu que c'est le domicile d'une personne, avant que
l'inspecteur de la CSST puisse s'introduire dans une maison, ça lui prend
absolument un mandat. Dans le fond, c'est un peu différent que si l'inspecteur
de la CSST va sur un lieu de travail. Je ne suis pas un spécialiste de la Loi
sur la santé et la sécurité au travail, mais je pense que, quand il y a un
commerce, une industrie, une entreprise qui a pignon sur rue, l'inspecteur peut
s'y présenter et accéder directement au lieu. Mais,
lorsque c'est une maison d'habitation, en raison de l'expectative de vie
privée, ça prend un mandat. Puis, dans le fond, ils avaient oublié de mettre
«juge de paix magistrat», qui sont au nombre de 39 sur l'ensemble du territoire
québécois.
M. Morin : Parfait.
Non, je vous remercie, je n'ai pas de commentaire. Ça va. Donc, on lirait «juge
et juge de paix magistrats».
• (15 h 20) •
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement créant le nouvel article 21.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Donc, le nouvel article 21.1 est adopté.
M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : L'article 28 de la Loi sur le Tribunal
administratif du logement est modifié par le remplacement,
dans le paragraphe 1° du premier alinéa, de «compétence» par «limite
monétaire supérieure de compétence concurrente».
Commentaire.
L'article 28 de la Loi sur le Tribunal administratif du logement est
modifié afin de clarifier, compte tenu de la modification à l'article 35
du Code de procédure civile effectuée par l'article 3 du projet de loi, que le Tribunal
administratif du logement a
effectivement compétence exclusive pour entendre les demandes relatives au bail d'un logement dont la valeur en litige ne
dépasse pas la limite monétaire supérieure de la compétence concurrente
de la Cour du Québec.
Donc, c'est de la
concordance en lien avec la compétence du tribunal administratif.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Interventions?
M. Morin : Je
n'ai pas de commentaire, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 22 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : 23, M. le Président : L'article 4 de la Loi
sur les tribunaux judiciaires est modifié par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «qui peut leur donner compétence dans plus d'un district» par «. Ils
ont compétence, comme le personnel de la cour, sur tout le territoire du
Québec».
L'article 4,
commentaire : L'article 4 de la Loi sur les tribunaux judiciaires est
modifié afin de pérenniser la compétence
territoriale des officiers de justice sur tout le territoire du Québec, prévue
par les arrêtés ministériels nos 2020-4304, 2021-4556 et 2022-4841.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
M.
Jolin-Barrette : Donc, essentiellement, c'est pour que les officiers
de justice aient compétence sur l'ensemble du territoire québécois.
Antérieurement... On a commencé à faire ça avec la pandémie. Antérieurement,
les officiers de justice avaient compétence sur un district judiciaire donné. Avec
la pandémie, en raison, dans le fond, de
l'utilisation des technologies puis aussi pour amener davantage de flexibilité,
les officiers de justice, on leur donne compétence. Avec les arrêtés
ministériels qu'on a adoptés, ils ont compétence sur l'ensemble du territoire
québécois.
Exemple, un greffier
de la Cour supérieure va pouvoir aller remplacer, dans d'autres districts
judiciaires, un shérif ou des choses comme
ça. Ça fait qu'on n'est plus par district, mais on est à la grandeur du Québec.
Puis surtout, maintenant, on utilise de plus en plus Teams, donc, la
cour. Ça fait que ça facilite beaucoup les choses. Je donne un exemple, comparution de fin de semaine à la Cour
du Québec, bien, vous avez le greffier ou la greffière qui est à Montréal,
Québec, puis le juge, à un moment donné, il est au Saguenay, il est à Québec,
il est à Drummond, il est à Montréal. Donc, il a des gardes comme ça. C'est alternatif. Donc, ça permet de faire en
sorte d'utiliser des solutions innovantes lorsqu'on a des ressources limitées
de personnel.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Interventions?
M. Morin : Un
seul commentaire. Je souligne «ressources limitées du personnel». On vous
encourage à les augmenter, vos ressources,
M. le ministre. Mais il n'y a pas d'autre commentaire. Effectivement, le
fonctionnement de Teams fait en sorte que les gens sont partout à
travers le territoire. Donc, ça va être beaucoup plus efficace de cette
façon-là.
M. Jolin-Barrette : Mais l'enjeu,
c'est que, dans tous les domaines d'activité économique de l'État, il y a des
ressources limitées aussi. Donc, on amène des solutions innovantes au ministère
de la Justice du Québec et on travaille avec tous les
palais de justice à faire en sorte, justement, de rendre les services de
justice. Puis je suis très fier de l'équipe du ministère de la Justice.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de
Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : C'est
une question d'éclaircissement. Dans le fond, le ministre a utilisé des
exemples du mode virtuel, mais est-ce que ces personnes-là sont amenées à se
déplacer physiquement aussi? Parce que ça, c'est quelque chose qui peut occasionner plus de dépenses pour l'État, quand
même, là, de les déplacer plutôt que de nommer suffisamment de gens sur
place. Donc, est-ce que c'est juste en ligne que c'est utilisé, cette
disposition-là?
M.
Jolin-Barrette : Non. En fait, exemple, ça arrive, des fois, que,
quand on est en situation de découverture, on a des équipes spéciales qui
viennent donner un coup de main, exemple, dans certains districts. Exemple, dans l'Est du Québec, à un moment donné,
il nous manquait... il y avait des greffiers qui avaient démissionné. Donc, il
y a des gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean qui sont venus donner un coup de main sur la Côte-Nord, le temps
de rebâtir l'équipe. Donc, ces officiers-là,
maintenant, n'ont plus besoin d'une autorisation temporaire vu qu'ils changent
de district judiciaire. Donc, ils vont avoir compétence sur l'ensemble du
territoire québécois.
Mme Labrie : Mais
est-ce que l'intention du ministre, c'est d'utiliser ça juste de manière
ponctuelle et temporaire, quand même, ou...
Parce qu'à long terme ça m'apparaît plus intéressant, dans une perspective de
développement régional, de vitalité régionale, d'avoir vraiment des gens
qui sont installés dans les régions, là, pas juste des gens qui vont se
déplacer ponctuellement pour aller...
M.
Jolin-Barrette : Ah! non, mais c'est clair. Honnêtement...
Mme Labrie : C'est
une mesure d'exception pour le ministre, là. Ce n'est pas un nouveau mode de
gestion.
M.
Jolin-Barrette : Non. Notre objectif, c'est d'avoir du monde dans tous
les palais de justice, mais mon objectif, c'est surtout de faire en sorte que,
quand la cour est prévue, bien, la cour fonctionne. Ça fait qu'on s'adapte en fonction des réalités, mais il y a plein
d'offres d'emploi au ministère de la Justice. On est d'ailleurs en recrutement.
Depuis l'an passé, on a engagé 1 000 nouvelles personnes, je crois.
Donc, on est au travail pour, justement, bien doter le système de justice, mais
il y a des postes de disponibles.
Mme Labrie : Oui.
Par curiosité, puisque le ministre en parle, le taux de rétention, c'est
combien?
M. Jolin-Barrette :
Ce n'est pas une question... C'est une question de crédits, ça, mais, si
vous voulez, on peut vous demander le...
Mme Labrie : On
va la prendre en note.
M.
Jolin-Barrette : ...puis vous revenir avec ça. Je ne le connais pas
par coeur.
Mme Labrie : On
en reparlera. O.K.
M.
Jolin-Barrette : Mais c'est un défi également, la rétention de
personnel.
Le Président (M. Bachand) : D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 23 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. 24. L'article 4.1 de cette loi est modifié
par le remplacement de «peut se voir attribuer,
conformément à cet article, compétence dans plus d'un district judiciaire, même
s'il n'a pas été nommé greffier pour chacun de ces districts» par «a
compétence sur tout le territoire du Québec».
Commentaire.
L'article 4.1 de la Loi sur les tribunaux judiciaires est modifié afin de
pérenniser la compétence territoriale des greffiers spéciaux sur tout le
territoire du Québec, prévue par les arrêtés ministériels nos 2020-4304,
2021-4556 et 2022-4841.
Donc là, ici, on
parle des greffiers spéciaux. Donc, au même titre que le personnel judiciaire,
le greffier spécial va avoir compétence sur l'intégralité du territoire
québécois.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Interventions sur l'article 24? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article...
M. Morin : Il n'y a pas
d'intervention.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Est-ce que
l'article 24 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. 25.
L'article 5.5 de cette loi est modifié :
1° par la suppression du deuxième alinéa;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Le
gouvernement peut, par règlement, modifier l'annexe I quant à la description du
territoire où s'exerce une compétence concurrente.»
Commentaire.
L'article 5.5 de la Loi sur les tribunaux judiciaires est modifié afin de
permettre au gouvernement de modifier par règlement l'annexe I de
cette loi quant à la description des territoires où une compétence concurrente
est exercée par les tribunaux, les juges de ces tribunaux et les juges de paix
de certains districts judiciaires. Il est également modifié par concordance
avec l'article 23 du projet de loi qui modifie l'article 4 de la Loi
sur les tribunaux judiciaires pour prévoir que les officiers de justice et le
personnel de la cour ont compétence sur tout le territoire québécois.
Donc, essentiellement, c'est la liste des
districts judiciaires. Auparavant, quand on modifiait, supposons, certaines
villes en fonction d'un district judiciaire, il fallait absolument passer par
voie législative. C'est pour ça qu'exemple,
dans le projet de loi, dans ce projet de loi là, vous allez voir la
municipalité, en Outaouais, de Kazabazua, de Low aussi. Dans le fond, on
va leur donner une compétence concurrente, parce que, pour ces
municipalités-là, elles se retrouvaient comme à la jonction du district de
Gatineau puis de Labelle, je crois... oui, Labelle. Donc, pour les citoyens,
parfois, c'est plus favorable d'aller dans un district en raison de la
distance, de la proximité, et tout ça. Donc, c'est ça.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup, M. le ministre.
Interventions sur l'article 25?
M. Morin : Il n'y a pas
d'intervention, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, s'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 25 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article 6
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «22»
et de «21» par, respectivement, «24» et «23».
L'article 6
de la Loi sur les tribunaux judiciaires est modifié afin de prévoir que la Cour
d'appel est composée de 24 juges plutôt que de 22 juges comme c'est
le cas actuellement, ce qui représente deux postes de juge additionnels.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Ça va, M. le
ministre?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M.
Bachand) : O.K. Donc, interventions? M. le
député de l'Acadie.
M.
Morin : Une intervention brève. Les postes additionnels,
est-ce qu'il y a une disposition, ailleurs, qui prévoit s'ils vont être
à Québec ou à Montréal ou vous en mettez un à Québec, un à Montréal?
M. Jolin-Barrette : Ça va être
l'article suivant, qu'on va voir, l'article 27. Il va y en avoir un à
Montréal, un à Québec, oui. Et là, actuellement, dans le fond, on est en
demande, la juge en chef du Québec, donc, Mme Savard, et nous appuyons cette demande, on est en demande
au fédéral, parce qu'actuellement il n'y a qu'un seul des deux postes
qui est budgété par le gouvernement fédéral qui a été accordé.
Donc, nous, ce qu'on vient faire aujourd'hui,
c'est qu'on vient créer la chaise pour asseoir le juge à Montréal, donc, dans
la Loi sur les tribunaux judiciaires, mais on crée une autre chaise également à
Québec et on demande au gouvernement fédéral de prévoir la nomination d'un
autre juge à Québec. Donc, nous, on fait notre bout du travail. On vient
prévoir... asseoir dans notre loi, la Loi sur les tribunaux judiciaires, qu'on
veut un autre juge à la Cour d'appel, à Québec.
M. Morin : Et ça, c'est suite à une
demande de la juge en chef.
M. Jolin-Barrette : Oui, du Québec.
M. Morin : Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de
Sherbrooke.
• (15 h 30) •
Mme
Labrie : ...sur le nombre, là, le ministre en crée deux.
Est-ce que c'est pour des considérations financières qu'il n'en crée pas
davantage que deux? Est-ce que deux, c'est ce qui est suffisant, à son avis,
pour répondre aux besoins? Pourquoi?
M. Jolin-Barrette : Pour la juge en
chef de la Cour d'appel, oui, c'est sa demande de deux postes de juge. Par
ailleurs, vous me permettez de faire une intervention. Notamment, à la Cour
supérieure, les délais de nomination sont
très longs. Et par ailleurs, depuis que... je crois, 2017, peut-être, avec
Mme Vallée, on avait modifié la Loi sur les tribunaux judiciaires pour créer deux postes de juge supplémentaires à
la Cour supérieure. Je crois qu'on est rendus à 157. Puis ces deux
postes-là, depuis ce temps-là, n'ont jamais été comblés à la Cour supérieure.
Donc, on est en demande auprès du gouvernement
fédéral, l'État québécois, pour qu'il y ait deux postes de juge supplémentaires
à la Cour supérieure qui soient octroyés par le fédéral, parce que les postes
de juge des cours supérieures, qu'ils soient
Cour supérieure, Cour d'appel, c'est le fédéral qui les nomme et c'est le
fédéral qui rémunère ces juges-là. Nous, au Québec, on s'occupe de
l'administration de la justice, du personnel d'encadrement, donc des
greffiers, des recherchistes, du bureau, du stationnement, des livres, tout le
kit, mais ce n'est pas le Québec qui a juridiction sur les nominations.
Mme Labrie : Donc, on n'est pas
certains que ces juges-là vont éventuellement être nommés. Ça dépend du gouvernement
fédéral.
M. Jolin-Barrette : Pour la Cour
d'appel?
Mme Labrie : Ceux-là, là, les deux
de cet article-là.
M. Jolin-Barrette : Oui. Ceux-là,
ceux de la Cour d'appel, il y en a déjà un qui était dans le budget fédéral
l'année passée. Ça fait que, celui à Montréal, il fallait modifier la Loi sur
les tribunaux judiciaires, ce qu'on fait actuellement. Ça fait que lui, il est
déjà budgété. Le ministre Lametti va pouvoir le nommer.
Ensuite, le deuxième poste qu'on crée à la Cour
d'appel, à Québec, lui, celui-là, il n'est pas budgété, mais la juge en chef de la Cour d'appel est en demande au
gouvernement fédéral. Donc, on vient répondre, nous, à sa demande. On
fait déjà une place à ce juge-là pour qu'il soit nommé à Québec.
Mme Labrie : Je comprends que le
ministre prépare le terrain. Est-ce qu'il a quand même lui-même fait des
démarches auprès de son vis-à-vis fédéral? Est-ce qu'il a des échos de ses
intentions dans leur propre budget qui s'en vient ou c'est une considération
théorique puis un voeu pieux, là, en ce moment?
M. Jolin-Barrette : Non. On ne me
dévoile pas les secrets d'alcôve, mais, ce que je veux dire, c'est une demande de la juge en chef. Donc, je suis
convaincu que mon homologue au fédéral doit tendre l'oreille de la juge en
chef.
Mme Labrie : Parce que ce n'est pas
tous les ministres de la Justice qui tendent l'oreille aussi facilement aux
juges en chef qui demandent plus de juges. Je...
M. Jolin-Barrette : Ça dépend du
juge en chef.
Mme Labrie : Ça dépend du juge en
chef. O.K.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 26 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce que 26 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Bien là, il faut bien en rire, M. le Président.
Article 27 : L'article 7 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier alinéa,
de «22», de «sept» et de «15» par, respectivement, «24», «huit» et «16»;
2° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «22» par «24».
Commentaire. Cette disposition prévoit, en ce
qui concerne les deux postes additionnels de juge de la Cour d'appel prévus par
l'article précédent du projet de loi, que l'un de ces juges réside à Québec
tandis que l'autre réside à Montréal. Donc, en réponse à la question du député
de l'Acadie.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Interventions?
M. Morin : Je n'ai pas
d'intervention, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Donc, s'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 27 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Article 28, M. le Président : L'article 54
de cette loi est modifié par le remplacement du premier alinéa par le
suivant :
«Les shérifs
et les greffiers sont non seulement les officiers des juges de la Cour
supérieure, mais ils sont encore, généralement, les officiers de la Cour; ils doivent
obéir aux ordres légitimes du tribunal et des juges qui le composent.»
Commentaire. Cette disposition est une
modification de concordance en lien avec l'article 23 du projet de loi qui
modifie l'article 4 de la Loi sur les tribunaux judiciaires pour prévoir
que les officiers de justice ont compétence sur tout le territoire du Québec.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie.
M.
Morin : Oui, un seul commentaire. Quand on parle :
«Mais ils sont encore, généralement, les officiers de la Cour», la cour,
ici, on parle de la Cour supérieure?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est de la
Cour supérieure.
M. Morin : D'accord. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 28 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. 29. L'article 83.1 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le troisième alinéa, de «de ce code
applicables en première instance» par «du livre II de ce code».
Commentaire. L'article 83.1 de la Loi sur
les tribunaux judiciaires est modifié afin de préciser que les recours en
contestation devant la Cour du Québec sont régis par les règles du
livre II du Code de procédure civile et non pas par la procédure
simplifiée introduite par le projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Il n'y a pas
d'intervention.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, s'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 29 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. L'article 30 : L'article 87 de
cette loi est modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et avant
«ayant», de «ou les notaires».
Commentaire. L'article proposé permet aux
notaires ayant exercé leur profession pendant au moins 10 ans d'être
nommés juges de la Cour du Québec.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Écoutez, M. le Président,
je me suis exprimé longuement là-dessus un peu plus tôt aujourd'hui. Je ne
répéterai pas l'entièreté de mes propos, mais ma position n'a pas changé
là-dedans. Donc, vous pouvez verser, finalement, à cette période-ci de la
commission ce que j'ai dit ce matin. Ça... Voilà. Merci.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 30 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. 31.
L'article 158 de cette loi est modifié par le remplacement des deuxième et
troisième alinéas par le suivant :
«L'arrêté ministériel indique si ces juges de
paix exercent leurs fonctions auprès de la Cour supérieure et de la Cour du
Québec, auquel cas ils ont compétence sur tout le territoire du Québec, ou
s'ils les exercent auprès d'une cour municipale, auquel cas l'arrêté indique
aussi le territoire sur lequel ils ont compétence.»
Commentaire. L'article 158 de la Loi sur
les tribunaux judiciaires est modifié afin de pérenniser la compétence
territoriale des juges de paix fonctionnaires sur tout le territoire du Québec,
prévue par les arrêtés ministériels nos 2020-4304, 2021-4556 et 2022-4841.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Je n'ai pas de
commentaire, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 31 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Article 32, M. le Président : L'article 162 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et avant «ayant», de «ou les
notaires».
Commentaire. L'article proposé permet aux
notaires ayant exercé leur profession pendant au moins 10 ans d'être
nommés juges de paix magistrats.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de l'Acadie.
M. Morin : À ce stade-ci, je
comprends que... Les juges de paix magistrats, est-ce qu'ils exercent dans
d'autres domaines que le droit pénal?
M. Jolin-Barrette : Non. Bien, ils
exercent en matière criminelle et pénale. Ils font principalement du pénal
statutaire en salle de cour et ils délivrent également des mandats en vertu du
Code criminel, effectivement.
M. Morin : Merci, M. le ministre.
Alors, le commentaire... Et j'aimerais rajouter, compte tenu de tout ce que
j'ai dit, je peux... Je peux comprendre, et là je me répète un peu, mais je
peux comprendre qu'un notaire qui n'a pas plaidé devant les tribunaux et qui
accède à la Cour du Québec, qu'on lui demande de siéger dans un litige
impliquant, par exemple, le droit des biens, va être tout à fait au fait de ce
qu'il a à faire, et il a une connaissance approfondie de ce droit-là.
Maintenant, les notaires, tant dans leur
formation, que pour accéder à la Chambre des notaires, que dans leur pratique
après, ne plaident pas devant les cours criminelles, ne décernent pas de
mandats, ne contestent pas de mandats. Et donc, là, ce qu'on va faire, c'est
qu'on va leur demander de siéger exclusivement dans des matières criminelles et
pénales. On va leur demander de délivrer des mandats de perquisition où des
agents de l'État vont entrer dans des domiciles, parce qu'il y a une
expectative raisonnable de vie privée. Et en fait ce que je... ce que je
suggère à M. le ministre, c'est que, pour ce type de nomination là, il y ait
une formation spécifique qui soit donnée aux notaires, parce que, là, dans leur
formation, il n'y a absolument rien qui les prépare pour ça.
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Bien,
peut-être quelques commentaires. Dans le fond, on ne peut pas prévoir le profil
de tous les individus. Je comprends lorsque le député de l'Acadie me dit :
Le notaire traditionnel de campagne, supposons, puis je ne dis pas ça d'une
façon préjudiciable, lui, il n'a fait que du droit, supposons, immobilier puis
des hypothèques, ça fait que, partant de cette prémisse-là, dans le fond, lui,
il ne serait pas outillé pour devenir juge de paix magistrat, parce qu'ils
traitent juste des dossiers en matière criminelle et pénale statutaire.
Cependant, c'est le comité de sélection qui va l'évaluer puis qui va la
recommander ou non, la personne. Donc, dans les critères de sélection qui sont
prévus à l'article 25 du règlement, le comité fait son travail.
• (15 h 40) •
Cependant, on ne peut pas dire, dans l'absolu,
que tous les notaires ne sont pas compétents pour être juges de paix
magistrats, parce qu'on ne connaît pas le profil des gens. On pourrait avoir un
juriste, supposons, qui est notaire, donc qui a fait son bac en droit, après
ça, qui est allé faire la Chambre des notaires, mais, je ne sais pas, supposons
que le fiscal, ça l'intéresse, puis il a fait une maîtrise en criminalité
financière à l'Université de Sherbrooke, qui est donnée
au campus de Longueuil, puis après ça il se spécialise aussi en droit pénal
avec un doctorat, supposons. Mais ça reste un notaire, là. Puis il enseigne,
puis il donne des conférences, puis ça devient un spécialiste du droit pénal,
mais il reste un notaire pareil. Puis il est devenu prof d'université ou il
travaille dans une organisation, supposons, comme juriste, comme l'AMF ou
l'Agence de revenu du Québec, puis il donne des conseils juridiques à son
client, vraiment, là, sur des matières pénales, bien, oui, il ne va pas plaider,
parce que ce n'est pas un notaire, mais il donne du conseil, des avis
juridiques... ou un notaire qui serait embauché au DPCP, ça pourrait arriver.
Vous me dites : Probablement, M. le
ministre, les notaires, ils ne feront pas du droit pénal ou ils ne feront pas
du droit criminel. Je ne sais pas. Ça va peut-être arriver. Puis c'est la même
logique qu'un avocat qui fait uniquement du droit civil. Ça m'étonnerait qu'il
soumette sa candidature pour devenir juge de paix magistrat, mais c'est
possible, parce qu'il a peut-être d'autres expertises qui vont être analysées.
Ça fait que, dans le fond, on met les notaires et les avocats sur un même pied
d'égalité.
Puis l'autre élément aussi, lorsque vous êtes
nommé juge, bien, au Québec puis au Canada, il n'y a pas de formation préalable
avant de devenir juge. Demain matin, un avocat qui a 10 ans de pratique,
il devient juge. À ce moment-là, la Cour du
Québec, lorsqu'elle accueille ces nouveaux juges, elle leur fait des séances
d'information. Il y a une période de temps en matière d'observation,
aussi, à la cour, aussi. Donc, le juge, il est accompagné, il est formé par la
magistrature. Et ce sont eux qui sont responsables des programmes de
perfectionnement des juges, notamment le Conseil de la magistrature.
Alors, je comprends votre point, en me
disant : Bien, généralement, les notaires ne pratiqueront pas en matière
criminelle et pénale. Je suis d'accord avec vous. Cependant, ça se peut qu'il y
en ait qui aient pratiqué en matière criminelle et pénale. Alors, je ne verrais
pas pourquoi, supposons, eux, on les discriminerait sur la base d'une formation. Parce que, si je mets une formation,
supposons, pour les notaires, bien, il faudrait que je mette une formation
aussi pour tous les avocats qui deviennent juges mais qui n'ont pas précisément
pratiqué dans ce domaine-là. Puis comment je fais pour évaluer le niveau de
préparation à devenir juge? C'est le comité de sélection qui les évalue. Ils
sont recommandés, voyez-vous, tu sais.
Puis je comprends que c'était un argument qui
était fait par certains groupes qui sont venus, mais, pour moi, les notaires
sont aussi compétents que les avocats pour devenir juges. Leur expertise va
être évaluée au mérite, puis soit qu'ils ne seront pas recommandés, soit qu'ils
vont être recommandés.
Donc, il n'y a pas de nécessité de formation
supplémentaire pour les notaires, au même titre que... Prenons l'exemple de la
Cour supérieure, là. Quand vous êtes issu d'un grand bureau, puis que vous avez
fait du droit fiscal toute votre vie, puis vous vous ramassez sur le banc en
matière familiale, bien, c'est ça qui est ça.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Vaudreuil,
s'il vous plaît.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. Bien, je comprends puis, tu sais, je partage... Je le dis depuis le
début, même quand on a eu les groupes, on a reçu les groupes en auditions, moi
non plus, je n'ai aucun préjugé envers les notaires. Je pense, c'est des
personnes compétentes, puis tout.
Mais je veux juste rajouter... M. le ministre,
tu sais, vous dites : Bien, le notaire, il a un bac, il a ci, il a
peut-être un... c'est peut-être un notaire émérite, il enseigne. Bien, quand on
choisit le notariat, là, ils le savent, là. Même Me Beauchamp, là, qui est
venu, notaire émérite depuis plus de 33 ans, qui pratique, là, il sait,
quand il a choisi le notariat, qu'il n'accédera pas à la magistrature. Il sait
qu'il ne sera pas juge. Il a quand même fait ce choix-là, là.
Ça fait que moi, je partage l'avis du député de
l'Acadie à l'effet que, tu sais, c'est un élément un peu surprise, puis je
pense que ça mérite qu'on regarde ça en profondeur, justement, pour... pour
peut-être des précisions, des formations relativement à de la procédure ou à du
pénal, puis peut-être qu'on pourra l'ouvrir même aux avocats, on pourra
l'ouvrir à certains avocats, cette formation-là.
Mais, moi, c'est ça, mon point, c'est que je ne
pense pas qu'en rouvrant la magistrature aux notaires, qui le savaient déjà,
même si ça fait 40 ans qu'ils le demandent, là, parce que... Parce que
c'est ça qu'ils ont dit, que ça fait plus que 40 ans qu'ils le demandent,
mais ils continuent à choisir le notariat en sachant fort bien qu'ils
n'auraient pas accès à la magistrature.
Donc, aujourd'hui, on l'ouvre comme ça, un petit
élément surprise, un petit élément surprise, nouveau qui apparaît, mais ça...
Oui, ils sont fins, oui, ils sont compétents, mais ça donne... Tu sais, je
regarde encore le titre du projet de loi, là, l'accessibilité à la justice, tu
sais, ça... ce n'est pas un avancement. Puis là ça fait... Puis je vais
comparer ça... J'avais comparé... J'avais comparé, vite, vite, puis c'était
peut-être un peu boiteux sur le coup, j'avais comparé aux chargés de cours puis
aux professeurs. Mais je parlais avec un ancien collègue, puis mettons qu'on
compare ça aux pharmaciens puis aux médecins. Tu sais, les pharmaciens... Non,
mais c'est comparable, là. Tu sais, ils ont des études... bien, ils ont des
études en médecine, mais c'est quand même différent. On a des études en droit,
mais on pratique de façon différente. Les pharmaciens veulent poser des actes
que les médecins... que seuls les médecins peuvent faire. Tu sais, c'est des...
Je sais que ce n'est pas superprécis, ma... Je
sais, je le vois dans le visage du ministre, qu'il n'aime pas ma comparaison,
mais, du moins, tu sais, j'essaie de... j'essaie de vous présenter, là, des
arguments qui vous amèneraient à dire, mais je sais que je n'y arriverai pas,
là, que... votre idée est déjà pas mal faite, puis c'est pas mal avancé, puis
que... Par chez nous non plus, là, ce n'est pas une tarte aux pommes comme
dessert qui va changer notre idée, mais, bon, tu sais, je veux quand même
soumettre au ministre que les notaires le savent, quand ils font leurs choix,
qu'ils n'accéderont pas à la magistrature.
Donc, ce n'est pas un élément nouveau pour... Ce n'est pas un élément... Oui,
c'est un élément nouveau, pour eux autres, de leur ouvrir la porte,
mais... je veux dire, sûrement une agréable surprise pour
eux autres, mais vous comprendrez que, pour les autres, comme les membres du
Barreau, c'est quand même un élément... c'est quand même assez surprenant.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Et, M. le
Président, je vous dirais : Pourquoi nous priver de l'expertise des
notaires également? Dans le fond, on veut les meilleurs candidats qui soient
assis sur le banc. Puis moi, je suis assez à l'aise d'utiliser les meilleurs juristes que nous avons au Québec. Si c'est un
avocat, ça va être un avocat. Si c'est un notaire, ce sera un notaire. Mais, sur la comparaison
pharmacien-médecin, notaire-avocat, je vous dirais que le tronc commun,
il est beaucoup plus grand au point de vue du droit, et un notaire est un
conseiller juridique. Puis, encore une fois, il faut sortir du fait de la
pratique traditionnelle des notaires. Ça se peut qu'il y en ait, des notaires,
qui vont être nommés, puis ça se peut qu'il n'y en ait pas qui soient nommés.
Mais ce que je veux dire, ce n'est pas parce
qu'au moment où vous avez décidé de choisir votre profession vous saviez que
vous ne pouviez pas être notaire puis que, maintenant, ça arrive... Moi, je
pense qu'on doit avoir les meilleurs juristes dans les postes. Puis c'est des
postes fort importants, les postes de juge. Puis, honnêtement, si on peut
bénéficier de l'expertise, de la diversité d'expertise des notaires aussi dans
certains... dans certains dossiers, alors, pourquoi se priver de cette
expertise-là, je vous dirais?
Là, je vous ai entendus, l'opposition
officielle, la députée de Vaudreuil, pour dire : Bien, on devrait y penser
plus longtemps, tout ça. Honnêtement, on se rassoirait dans trois mois, je
pense qu'on aurait la même discussion aussi puis je pense que les
représentations du Barreau seraient au même effet aussi. Alors, moi, je pense
qu'on doit utiliser tous les juristes qui sont à la disposition.
Puis je m'explique mal cette réaction tout de
même forte de certains groupes d'avoir une si grande appréhension à faire de la
place aux notaires au sein de la magistrature. Honnêtement, ça n'enlève rien à
personne. Quelqu'un qui est compétent, un avocat qui est compétent, qui a bien
fait son travail, qui est engagé, qui est quelqu'un que la communauté juridique
reconnaît, il ne devrait pas être... se sentir menacé de ne pas pouvoir accéder
à la magistrature parce qu'un notaire va pouvoir être nommé juge. Mais, au même
titre, si j'étais juge, moi, puis j'avais un collègue qui avait fait la Chambre
des notaires, qui avait pratiqué comme notaire ou comme conseiller juridique,
puis que c'était un excellent juriste, pourquoi se priver, pour les
justiciables, du notaire? Parce que, de plus en plus, ce qu'on voit, c'est que
la pratique juridique se spécialise, il y a différentes expertises aussi, mais,
à partir du moment où le juge arrive sur le
banc, il devient un généraliste. Écoutez, il y a des postes qui sont ouverts,
trois chambres. Il y a des postes qui sont ouverts, deux chambres. Le
même argument qui est soulevé pour les notaires est soulevé pour les avocats
aussi. Un civiliste qui n'a jamais fait du criminel, qui se retrouve dans les
trois chambres ou qui se retrouve en chambre civile puis en chambre criminelle,
ça arrive, là, ça existe.
• (15 h 50) •
On donnait l'exemple de la Cour supérieure.
Écoutez, la Cour supérieure, c'est encore pire, là. Ils font du familial plus
que 50 % du temps. Il y a du monde qui n'ont jamais touché à un dossier
familial de leur vie, puis ils sont nommés à la Cour supérieure, puis on ne
remet pas en question leur nomination. Ils sont nommés, puis tout ça.
Alors, moi, je pense qu'il faut faire confiance,
notamment, au comité de sélection qui évalue les candidatures, puis aussi il
faut se dire, aussi, qu'on a un bassin de candidats, de juristes qui sont aussi
disponibles. Puis je pense que ça n'enlève rien à personne. Puis, au contraire,
c'est le justiciable qui risque d'y voir davantage de bénéfices. Puis surtout
on est dans une approche où on modernise la procédure civile. On la simplifie à
la Cour du Québec. En plus, on veut amener
les parties à régler davantage, à se parler. Les notaires ont une approche de
conciliation aussi, d'officiers publics.
Alors, écoutez, moi, je ne pense pas que ça
n'enlève rien à personne. Puis, au contraire, ça va permettre de renforcer
notre système de justice, donner davantage de crédibilité puis peut-être même
d'améliorer la confiance du public dans nos institutions, notamment envers la
Cour du Québec.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. J'aurais le député de
l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le Président.
En fait, je vous ai écouté très attentivement, M. le ministre, puis, quand vous
parlez, avec le projet de loi, de la médiation en matière civile, j'en suis.
Avec les juges de paix magistrats, on est uniquement en matière pénale. Ce
n'est pas dans le même forum. Vous avez quelqu'un qui est accusé, présumé
innocent. Donc, on est... Puis les conséquences ne sont pas les mêmes. Et,
quand... quand vous parlez de l'expertise, parce qu'il s'agit de magistrats qui
vont avoir des fonctions bien spécialisées, un notaire ne peut pas avoir cette
expertise-là, sauf le cas que vous avez donné. Puis je ne sais pas combien vous
en avez, au ministère de la Justice ou au DPCP, des notaires qui ont fait des
études supérieures poussées en fiscalité, mais, bon, peut-être qu'il y en a,
là, je ne mets pas ça en doute, mais, cette expertise-là, ils ne peuvent pas l'avoir.
Puis après vous nous dites : Il faut faire
confiance au comité de sélection. Mais, si le comité de sélection, pour des
postes de juge de paix magistrat, recherche des gens qui ont une expérience
dans le domaine de la procédure, de la preuve en droit pénal, bien, les
notaires n'auront pas cette expertise-là. Donc, au fond, vous leur ouvrez une
porte, mais, si vous faites confiance au processus de sélection, ils pourront
difficilement franchir la porte. Alors, c'est un peu... En fait, je trouve ça un
peu embêtant, comme situation, pour la personne qui se présenterait. Et c'est
là, je pense, la distinction entre... Et je vous entends quand vous parlez d'un
juge de la Cour du Québec qui peut aller dans différentes chambres. Un juge de
paix magistrat va faire du pénal et du criminel. Il ne fera pas autre chose.
M. Jolin-Barrette :
Je suis d'accord avec vous. Cela étant, on peut prendre plusieurs cas de
figure. Prenez le cas de Me Beauchamp. Il n'a jamais plaidé un dossier de
sa vie devant la cour, mais par contre il écrit l'ouvrage de référence en
matière de procédure civile. Ça fait que l'argument du député de l'Acadie, de
dire : Bien, écoutez, si on recherche quelqu'un qui maîtrise la procédure
pénale, qui l'a utilisée... Bien, le gars qui écrit la procédure civile, il ne l'a pas mise en pratique, mais c'est quand même
lui, la référence là-dessus. Puis, ce que je veux dire, on pourrait avoir
l'équivalent aussi d'un notaire qui est un spécialiste de la procédure pénale
aussi.
Ce que je veux dire, c'est
que le monde n'est pas limité. On a plein de cas de figure où est-ce qu'on se
dit : Ah non! c'est sûr qu'ils ne
feront pas ça, sauf qu'il y a plein de situations où est-ce que ça pourrait
arriver, où ce sont des spécialistes de ça aussi. Moi, je pense qu'il y
a tellement de domaines de pratique variés, maintenant, il y a tellement des
gens de qualité qu'il ne faut pas se limiter. C'est plus ça, mon message.
Puis
l'autre élément, à l'article 25 du règlement de sélection, ce n'est pas un
critère, là, le fait de plaider ou non, là.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de
l'Acadie.
M. Morin :
Bien, écoutez, on pourrait continuer à en parler pendant des heures et des
heures, là, mais, sur ce point-là, au niveau
de la procédure, moi... ou bien on peut demander un vote où j'enregistre ma
dissidence. Alors, je ne sais pas ce qui est le mieux, mais je vous
laisse ça entre vous. On peut demander un vote.
Le
Président (M. Bachand) : Un vote par
appel nominal, oui, effectivement, vous avez le droit de faire ça. Alors donc, juste avant, est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, je comprends que le député
de l'Acadie demande un votre par appel nominal. Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : ...c'est vrai, c'est mon
erreur. Excusez-moi. Je pensais qu'on était sur un amendement. Pour.
La
Secrétaire : Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Haytayan (Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Schmaltz (Vimont)?
Mme Schmaltz :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Bogemans (Iberville)?
Mme Bogemans :
Pour.
La
Secrétaire : M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux :
Pour.
La
Secrétaire : M. Morin (Acadie)?
M. Morin :
Contre.
La
Secrétaire : Mme Garceau (Robert-Baldwin)?
Mme Garceau :
Contre.
La
Secrétaire : Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Pour.
La
Secrétaire : Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols :
Contre.
La
Secrétaire : M. Bachand (Richmond)?
Le
Président (M. Bachand) : Abstention.
Donc, l'article 32 est adopté. Merci beaucoup. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors,
à l'article 33, M. le Président : L'article 219 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le paragraphe b du premier alinéa, de
«le territoire du district judiciaire où ils sont nommés» par «tout le
territoire du Québec».
Commentaire. Cette disposition est une
modification de concordance en lien avec l'article 23 du projet de loi qui
modifie l'article 4 de la Loi sur les tribunaux judiciaires pour prévoir
que les officiers de justice ont compétence sur tout le territoire du Québec.
Le Président
(M. Bachand) : Merci beaucoup. M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Je n'ai pas de
commentaire, M. le Président.
Le Président
(M. Bachand) : Merci beaucoup. Est-ce
que... S'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que l'article 33 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) : Adopté. Merci. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : 34, M. le
Président : L'article 248 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le paragraphe c,
de «des 4» par «de 2»;
2° par l'insertion, après le paragraphe g,
du suivant :
«g.1) d'un notaire nommé sur [...]
recommandation de la Chambre des notaires du Québec;»;
3° dans le paragraphe h :
a) par l'insertion, après «juges», de «,»;
b) par l'insertion, à la fin, de «, ni
notaires»;
4° par l'ajout, à la fin, du paragraphe
suivant :
«i) d'une personne qui n'est ni juge, ni avocat,
ni notaire et oeuvrant dans un organisme qui a pour objet d'aider les personnes
victimes d'infractions criminelles, nommée après consultation de tels
organismes.»
Commentaire. L'article proposé modifie la
composition du conseil, sans en modifier le nombre. Il ajoute un notaire et une
personne qui n'est ni juge, ni avocat, ni notaire, oeuvrant dans un organisme
qui a pour objet d'aider les personnes victimes d'infractions criminelles, qui
sera nommée après consultation de tels organismes.
Et, si vous me permettez, j'en profiterais, M.
le Président, pour répondre à une question de la députée de Vaudreuil qu'elle
m'a posée préalablement au niveau des organismes qui sont accrédités
présentement en termes de médiation civile. Donc, les organismes accréditeurs
sont le Barreau du Québec, la Chambre des notaires du Québec, l'Université de
Sherbrooke, l'Institut de médiation et d'arbitrage du Québec, l'Ordre des
conseillers en ressources humaines agréés et
l'Ordre des comptables professionnels agréés. Pour les petites créances, c'est
l'ordre... le Barreau du Québec, la Chambre des notaires et l'Ordre des
comptables agréés qui peuvent accréditer des médiateurs.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : M. le Président, à ce
stade-ci, est-ce que je peux vous demander une suspension?
M. Jolin-Barrette : M. le Président,
juste, je pense, la députée de Vaudreuil...
Le Président (M.
Bachand) : Oui. Juste avant la suspension,
Mme la députée de Vaudreuil, oui.
Mme Nichols : Oui, juste pour
compléter. Merci, M. le ministre, d'être revenu avec les informations. Est-ce
que vous pensez ouvrir à d'autres, là? Parce qu'on a reçu, entre autres, là,
des communications des huissiers, là, qui aimeraient
ça aussi pouvoir devenir... pouvoir... Comment ils nous ont... Ils
proposent : Outre... «la capacité d'agir comme médiateur aux
petites créances soit conférée aux huissiers de justice».
M.
Jolin-Barrette : Bien, écoutez, on va analyser l'ensemble des
demandes. Ça va être par voie réglementaire qu'on va prévoir les
organismes accrédités, mais, à ce stade-ci, je ne peux pas vous dire si on va
accréditer les huissiers.
Mme Nichols : C'est bon. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : C'est bon?
Alors donc, on va suspendre quelques instants.
Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 15 h 58)
(Reprise
à 16 h 27)
Le
Président (M. Bachand) : Alors, merci
beaucoup. À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. M. le
député d'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Alors,
merci, M. le Président. Donc, à l'article 34, j'aurais une modification,
un amendement à soumettre à la commission, donc, que le conseil soit composé
de... Et je pourrais vous le lire, là, s'il apparaît. On va attendre qu'il
apparaisse.
Le
Président (M. Bachand) : ...
M. Morin :
Il est vraiment spécial. Il est dans le cyberespace, quelque part.
Une voix :
...
Le
Président (M. Bachand) : Il est arrivé?
Vous l'avez, Mme la députée de Sherbrooke? O.K. Et voilà.
M. Morin : Alors, voilà, donc, l'amendement que je propose
est à l'article 34 du projet de loi, M. le Président. Il se lirait
comme suit : L'article 34 du projet de loi est modifié :
1° par
la suppression du paragraphe 1°;
2° par
l'insertion, à la fin de l'article, du paragraphe suivant :
5° par
le remplacement, dans le paragraphe c, du nombre «2» par le nombre «4».
Et au fond ce que ça
fait, ce que ça vise à faire, c'est d'augmenter le nombre de membres du conseil
à 18 afin de permettre aux quatre juges en chef adjoints, donc, de chacune des
cours de... chacune des chambres de la Cour du Québec, de pouvoir siéger et
d'être membres du conseil, parce qu'on a entendu, parmi les représentations,
qu'il était efficace, utile, approprié pour le conseil de pouvoir compter sur
l'expertise des différents juges en chef qui représentent les chambres de la
cour, et donc de rendre un travail qui est, évidemment, le plus efficace, le
plus compétent possible. Alors, c'est la raison de l'amendement que je propose,
M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup,
M. le député d'Acadie. M. le ministre, s'il vous plaît.
• (16 h 30) •
M.
Jolin-Barrette : Oui, M. le Président. Écoutez, je comprends
l'objectif de la proposition du député de l'Acadie,
mais déjà quelques informations, là, rattachées à la composition du Conseil de
la magistrature au Québec, là. Écoutez, parmi les États fédérés du
Canada et les territoires, là, on est déjà le conseil de la magistrature qui
contient, en fait, le plus gros nombre de membres, à 16, O.K., on est... suivi
de l'Ontario. Nous, on a 16 membres au Conseil de la magistrature. L'Ontario en a 12. Donc, dans les autres provinces
et territoires, le nombre de membres du conseil varie entre cinq et
10 membres. Nous, on en est déjà à 16. Également, au Québec, on est l'État
fédéré qui a le plus de juges sur le Conseil de la magistrature, dans
une proportion de 75 %, 12 sur 16. Là, on diminue à 10 sur 16. Et on est
l'État fédéré qui a le moins de membres du public sur le Conseil de la
magistrature.
Donc, avec la
proposition qu'on amène, on vient rééquilibrer le Conseil de la magistrature
pour faire en sorte, justement, que le
public et les non-juges aient une place plus grande sur le Conseil de la
magistrature. Moi, je pense que ça ne peut que renforcer la confiance du
public au sein du Conseil de la magistrature, la proposition qu'on fait.
Le
Président (M. Bachand) : Interventions?
M. Morin :
Oui, bien, très brièvement. Pour renforcer la confiance du public envers le
conseil, je pense qu'il y a un ajout, dans le projet de loi, qui est bénéfique,
et qui est accueilli favorablement, et qui est celui d'ajouter une personne qui
a oeuvré dans un organisme qui a pour objet d'aider les personnes victimes
d'infractions criminelles. Ça, je pense que c'est une excellente, excellente
suggestion.
Cependant,
évidemment, dans les autres provinces, à part... Il y a l'Ontario, il y a le
Québec, mais, dans les autres provinces, en termes de population et en termes
de juges, la population est moindre, donc j'imagine qu'ils ont beaucoup moins de juges qui siègent qu'au Québec. Donc,
c'est normal que leurs conseils de la magistrature soient, évidemment,
moins nombreux.
L'objectif visé est
de permettre au conseil, quand il a à prendre des décisions, que ce soient les
meilleures décisions possible, compte tenu de l'expertise des juges dans leurs
chambres respectives. Alors, c'est la raison de l'amendement. Voilà.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui, mais, d'un autre côté, le juge en autorité n'est
pas supposé siéger lorsque c'est un juge de
sa chambre. Exemple, là, le juge en chef adjoint, là, en matière criminelle, il
ne devrait pas présider un comité d'enquête
sur un de ses juges, parce qu'il est déjà lui-même en autorité sur ce juge-là,
donc... En tout cas, c'est un argument, là, mais moi, je suis à l'aise
avec la proposition qu'on a.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Donc, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement du député de l'Acadie? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement du député de l'Acadie est adopté?
Des voix :
...
Le Président (M. Bachand) : Rejeté. Merci beaucoup. Donc, on revient à l'article 34. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Sherbrooke, s'il
vous plaît.
Mme Labrie : Oui. Bien, je veux simplement saluer l'ajout d'une
personne qui est représentante d'organisme qui travaille auprès des
victimes au sein du Conseil de la magistrature. Je pense que c'est vraiment un
ajout intéressant. Ça va permettre, entre
autres, d'avoir un oeil sur le perfectionnement des juges, de s'assurer que ce
perfectionnement-là tient compte de bien répondre aux besoins des victimes.
Donc, je tiens à saluer cet ajout. Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Autres interventions? S'il n'y pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 34 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : M. le ministre?
M.
Jolin-Barrette : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
On fait le suivi. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Article 35, M.
le Président : L'article 249 de cette loi est modifié, dans le premier
alinéa :
1° par l'insertion,
après «paragraphes», de «c,»;
2° par le
remplacement de «h» par «i».
Commentaire.
L'article proposé prévoit que les juges en chef adjoints de la Cour du Québec
ainsi que le notaire et la personne qui
n'est ni juge, ni avocat, ni notaire et oeuvrant dans un organisme qui a pour
objet d'aider les personnes victimes d'infractions criminelles, qui
composeront le conseil, seront nommés par le gouvernement.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Donc, interventions sur l'article 35? M. le député
de l'Acadie.
M. Morin : Je
n'ai pas d'intervention, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Donc, s'il n'y a
pas d'intervention, est-ce que l'article 35 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Article 36 : Cette loi est modifiée
par l'insertion, avant l'article 282, des suivants :
«281.1. L'exercice
financier du conseil se termine le 31 mars.
«281.2. Le
président du conseil soumet chaque année au conseil les prévisions budgétaires
du conseil pour l'exercice financier suivant. Il en transmet une copie au
ministre de la Justice.
«Le président du
conseil doit également soumettre au conseil des prévisions budgétaires
supplémentaires lorsque, en cours d'exercice, les dépenses du conseil excèdent
les prévisions. Il en transmet une copie au ministre.
«281.3. Les
livres et comptes du conseil sont vérifiés par le vérificateur général.
«Cette vérification
s'effectue au moins tous les cinq ans.
«281.4. Le
conseil publie sur son site Internet, chaque année, un rapport portant sur les
activités de formation et de
perfectionnement des juges, y compris la liste des formations offertes, la
déontologie judiciaire et le traitement des plaintes, notamment le
nombre de plaintes reçues, non fondées, en cours d'examen ou retenues pour
enquête ainsi que le nombre de juges visés par ces plaintes.
«Ce rapport détaille
l'utilisation des sommes requises dans l'exercice de ses fonctions selon chacun
de leurs volets, notamment celles requises pour la conclusion de contrats de
services ou d'approvisionnement ou le paiement des autres charges.»
Donc, j'aurai des
commentaires pour chacun des articles.
«281.1. L'exercice
financier du conseil se termine le 31 mars.»
Commentaire.
L'article proposé prévoit que l'exercice financier du conseil se termine le
31 mars.
Le
Président (M. Bachand) : Alors, c'est bon,
on va y aller bloc par bloc. Alors, M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Alors,
pour 281.1, je n'ai pas de commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) : Merci.
Donc, s'il n'y a pas de commentaire, on va continuer. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M.
Jolin-Barrette : «281.2. Le président du conseil soumet chaque
année au conseil les prévisions budgétaires du conseil pour l'exercice
financier suivant. Il en transmet une copie au ministre de la Justice.
«Le président du
conseil doit également soumettre au conseil des prévisions budgétaires
supplémentaires lorsque, en cours d'exercice, les dépenses du conseil excèdent
les prévisions. Il en transmet une copie au ministre.»
Commentaire.
L'article proposé prévoit que le président du conseil soumet chaque année au
conseil les prévisions budgétaires de ce dernier pour l'exercice financier
suivant et qu'il en transmet une copie au ministre de la Justice. Il en est de
même pour les prévisions budgétaires supplémentaires.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : ...281.2,
M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : ...
M.
Jolin-Barrette : Oui. «281.3. Les livres et comptes du conseil
sont vérifiés par le vérificateur général.
«Cette vérification
s'effectue au moins tous les cinq ans.»
Commentaire.
L'article proposé prévoit que les livres et comptes du conseil sont vérifiés
par le Vérificateur général au moins tous les cinq ans.
Et, suite à une
correspondance du Vérificateur général du Québec, M. le Président, j'aurais un
amendement à présenter à cet article-là pour faire en sorte que la vérification
soit annuelle.
M. Morin : Alors...
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de
l'Acadie, oui.
M. Morin : J'avais
d'abord le même amendement à présenter. Donc, là-dessus, on va se rencontrer
assez facilement, n'est-ce pas? Parce que,
là, ce serait tellement d'innovation qu'on innoverait avec le Vérificateur général,
puis en faisant une vérification qui n'est pas annuelle en plus. Et la
Vérificatrice générale nous a écrit à cet
effet-là.
Cependant, j'ai un
commentaire de fond en lien avec la vérification par la Vérificatrice générale.
Encore là, et j'en ai parlé ce matin, le conseil doit être indépendant
institutionnellement. Loin de moi l'idée de dire qu'il ne doit pas rapporter
sur ce qu'il fait. D'ailleurs, il y a un mécanisme qui prévoit qu'il doit
publier des documents sur son site Internet à chaque année. Mais, encore là,
soumettre une vérification par le Vérificateur général, c'est, à mon avis,
encore une fois, aller entacher l'indépendance institutionnelle du conseil, et
là, bien, on vient gruger morceau après morceau, et là il y a un danger pour
l'indépendance de ce corps qui fait partie de l'État.
Est-ce que la
solution, c'est d'avoir, je ne sais pas, moi, un comité indépendant qui
pourrait aider le Vérificateur général, comme il y a un comité indépendant qui
fait des recommandations au gouvernement pour la rémunération des juges? Parce
que ce n'est pas ni le ministre ni les juges qui décident de leur rémunération.
C'est une option qui peut être envisagée.
Mais c'est le commentaire que je tenais à faire quand, éventuellement, le
Vérificateur général aura à vérifier le Conseil de la magistrature.
Voilà.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : ...peut-être un point, là. La Vérificatrice générale
du Québec, là, relève de l'Assemblée nationale, ça, c'est important de le
souligner, et donc requiert un vote aux deux tiers des membres de l'Assemblée.
Donc, la Vérificatrice générale a toute l'indépendance et la légitimité pour
vérifier n'importe quel organisme en lien avec l'État. Donc, elle a la
confiance des parlementaires. Puis c'est vraiment un organisme qui ne relève
pas du gouvernement. C'est un organisme qui relève de l'Assemblée. Donc, les
personnes désignées sont justement là pour agir en toute indépendance, comme le
Directeur général des élections, comme le Commissaire à l'éthique ou comme le
Commissaire à la langue française.
Le
Président (M. Bachand) : ...Acadie.
M. Morin : Est-ce
qu'on peut vous demander une rapide suspension, M. le Président?
Le
Président (M. Bachand) : Alors, on va
suspendre quelques instants. Merci beaucoup.
M. Morin : Merci.
Je vous remercie.
(Suspension de la séance à
16 h 39)
(Reprise à 16 h 42)
Le Président (M.
Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît!
Alors, M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Merci. Suite au
commentaire de M. le ministre en ce qui a trait au rôle, puis à la nomination,
et, au fond, le fait que le Vérificateur général relève de l'Assemblée
nationale et est nommé par l'Assemblée nationale, j'aurais une proposition à
lui faire. Le Conseil de la magistrature pourrait être entendu par la Commission
de l'administration publique aux cinq ans, parce que le conseil relève aussi de
l'Assemblée nationale, non pas du gouvernement, pas de l'exécutif, et puis avec
une vérification du Vérificateur général annuellement.
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Si vous
permettez, on va suspendre quelques instants.
Le Président (M.
Bachand) : Alors...
(Suspension de la séance à 16 h 43)
(Reprise à 16 h 47)
Le Président (M.
Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Très bien. Merci, M. le
Président. Donc, écoutez, compte tenu de nos discussions, en voulant permettre,
évidemment, qu'un audit soit fait, tout en préservant l'indépendance du Conseil
de la magistrature, ça va. Le seul
commentaire que je fais, et en fait vous avez proposé le même amendement, M. le
ministre, c'est que la vérification soit faite à tous les ans et non pas
aux cinq ans, à 281.3, qui est à l'article 36 du projet de loi.
M. Jolin-Barrette : ...ce que vous
proposez, dans... Avez-vous un amendement?
Le Président (M.
Bachand) : Non. C'est votre amendement.
M. Morin : C'était votre amendement,
M. le ministre, mais on est d'accord.
M. Jolin-Barrette : Ah! vous êtes
d'accord. Excellent. Donc, je vais juste le lire.
Le Président (M.
Bachand) : S'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 281.3.
Remplacer, dans le deuxième alinéa de l'article 281.3, introduit par
l'article 36 du projet de loi, «au moins tous les cinq ans» par «chaque
année et chaque fois que le décrète le gouvernement».
Donc,
l'article, tel que proposé, se lirait ainsi : «Les livres et comptes du
conseil sont vérifiés par le vérificateur général.
«Cette vérification s'effectue chaque année et
chaque fois que le décrète le gouvernement.»
M. Morin : Sauf que, si vous me
permettez...
Le Président (M. Bachand) :
Allez-y.
M.
Morin : ...une fois qu'on a
énoncé «à chaque année», ce qui semble être une pratique courante en matière de
vérification, c'est ce que nous écrit
la Vérificatrice générale, pourquoi rajouter «chaque fois que le décrète le
gouvernement»? C'est à chaque année, donc ça va être fait à chaque
année, c'est clair.
M. Jolin-Barrette : C'est exactement
la proposition qui est inscrite dans la lettre du Vérificateur général du
Québec. Dans le fond, dans la lettre du 17 février 2023, la proposition de
la Vérificatrice générale est à l'effet... est le même libellé :
«283.1. Les livres et comptes du conseil sont
vérifiés par la Vérificatrice générale chaque année et chaque fois que le
décrète le gouvernement.»
Donc, on a repris la proposition de la
Vérificatrice générale. Puis moi, je vous dirais également que, si jamais il
arrive une situation, en cours d'année, qui mérite une vérification, qui est
portée à l'attention du gouvernement, on va
avoir la latitude de mandater le Vérificateur général, comme ça se fait dans la
Loi sur le vérificateur général. C'est déjà prévu que le gouvernement peut mandater le VG pour dire : Veuillez,
s'il vous plaît, aller faire certaines vérifications.
M. Morin : Parfait. Mon dernier...
Le
Président (M. Bachand) : Allez-y, M. le
député.
M. Morin : Très, très brièvement,
parce que ça, on en a parlé beaucoup, M. le Président. Compte tenu des nouvelles obligations qui sont imposées au
conseil, j'invite le ministre à s'assurer que le conseil soit financé
adéquatement pour qu'il soit capable de remplir ses obligations. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'amendement à l'article 36 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
• (16 h 50) •
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors là,
on est à 281.4 : «Le conseil publie sur son site Internet, chaque
année...» Ah! excusez. J'ai-tu sauté 281.2?
Des voix : ...
M.
Jolin-Barrette : On est
rendus à 281.4, hein? O.K. Cette loi est modifiée par l'insertion, avant l'article 282,
des suivants :
«281.4. Le conseil publie sur son site Internet,
chaque année, un rapport portant sur les activités de formation et de
perfectionnement des juges, y compris la liste des formations offertes, la
déontologie judiciaire et le traitement des plaintes, notamment le nombre de
plaintes reçues, non fondées, en cours d'examen ou retenues pour enquête ainsi
que le nombre de juges visés par ces plaintes.
«Ce rapport détaille l'utilisation des sommes
requises dans l'exercice de ses fonctions selon chacun de leurs volets,
notamment celles requises pour la conclusion de contrats de services ou
d'approvisionnement ou le paiement des autres charges.»
Commentaire.
L'article proposé prévoit l'obligation pour le conseil de publier sur son site
Internet, chaque année, un rapport portant sur les activités de formation et de
perfectionnement des juges, y compris la liste des formations offertes,
la déontologie judiciaire et le traitement des plaintes.
Le deuxième alinéa propose que ce rapport
devrait également détailler l'utilisation des sommes requises pour réaliser ces
activités.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Interventions?
M. le député d'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le Président.
Alors, brièvement, mon intervention est en lien directement avec celle que je viens de faire. Le conseil devra publier
ces informations-là sur son site, ce qui est très bien, mais il faut, évidemment,
que le conseil ait assez de personnel pour
le faire et qu'il soit financé adéquatement pour qu'il soit capable de remplir
cette obligation-là.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre... M. le ministre, oui,
allez-y.
M. Jolin-Barrette : Quelques commentaires.
Simplement vous dire que le conseil est financé adéquatement. Le conseil prend
ses sources de revenus directement par le biais de crédits permanents sur le
fonds consolidé. Et je m'explique vraiment mal comment ça se fait que, durant
des années, il n'y a pas eu de rapport d'activité qui a été publié.
À la page 9 de la correspondance du Conseil
de la magistrature, on indique : «À cet égard, il vaut de rappeler la
pratique déjà établie au conseil de publier un rapport de ses activités. Cette
habitude a dû être suspendue pendant quelques années alors que le site Web
n'était plus fonctionnel. Les travaux menés à cet égard avec le ministère de
Justice ont abouti à l'automne 2022, et, depuis, le personnel du
secrétariat, qui ne compte aucun webmestre, agent d'information ou technicien
en informatique, déploie tous les efforts possibles pour le tenir à jour.»
Ça, c'est l'explication du Conseil de la
magistrature pour ne pas avoir publié de rapport annuel... en fait, de rapport
d'activité pendant des années et des années. Le site Internet ne fonctionnait
pas. Durant, quoi, cinq ans, qu'il n'y a pas eu de rapport annuel?
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : Quatre ans. Je demande aux membres de cette
commission s'ils croient ça. Je pense qu'on a une réflexion collective à ce
niveau-là lorsque le Conseil de la magistrature nous écrit et indique aux
membres de cette commission de l'Assemblée nationale, souveraine, hein,
des gens qui ont été élus par la population québécoise dans chacune des circonscriptions
électorales... s'il y a quelqu'un qui croit vraiment ce qui est écrit à la
page 9 du mémoire. C'est de l'information, là, qui est envoyée aux
parlementaires, là, par une institution qui se doit d'avoir la confiance du
public et qui se doit d'assurer la déontologie judiciaire.
Alors,
je voulais simplement le souligner, M. le Président, aux membres de la
commission et porter cette information-là pour que tout le monde ait bien
constaté le contenu de la correspondance.
Le
Président (M. Bachand) : Merci.
Interventions sur 36 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 36, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette :
Oui. L'annexe I de cette loi est modifiée par le remplacement, dans la
colonne...
Le
Président (M. Bachand) : ...
M.
Jolin-Barrette : Oui, excusez-moi. 37.
Le
Président (M. Bachand) : Allez-y.
M. Jolin-Barrette :
L'annexe I de cette loi est modifiée par le remplacement, dans la colonne
portant sur la description du territoire où s'exerce une compétence concurrente
entre les districts de Gatineau et de Labelle :
1° de «de
Duhamel» par «de Denholm, de Duhamel, de Kazabazua, de Lac-Sainte-Marie»;
2° de «de la
Municipalité du canton d'Amherst» par «des municipalités des cantons d'Amherst
et de Low».
Commentaire. Cette
disposition modifie l'annexe I de la Loi sur les tribunaux judiciairesafin
d'instaurer une compétence concurrente entre les districts judiciaires de
Gatineau et Labelle sur le territoire des municipalités de Denholm, Kazabazua,
Lac-Sainte-Marie et Low.
Le
Président (M. Bachand) : Très beau coin de
pays, en passant. Commentaires?
M. Morin : Aucun
commentaire. Je vous remercie.
Le
Président (M. Bachand) : Alors, s'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 37 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Article 38 : L'article 836 de la
Loi instituant le nouveau Code de procédure civile est modifié par l'ajout, à
la fin, du paragraphe suivant :
3° du quatrième
alinéa de l'article 35, qui entre en vigueur le 30 juin 2023.
Commentaire.
Cette disposition vise à mettre en vigueur le dernier alinéa de
l'article 35 du Code de procédure civile, qui prévoit l'indexation
de la limite monétaire de compétence exclusive de la Cour du Québec suivant
l'indice des prix à la consommation et par paliers de 5 000 $.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Interventions?
M. Morin : Je
n'ai pas de commentaire, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Est-ce que
ça va? Donc, s'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 38 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : 39. Les demandes prévues à l'article 35 du Code
de procédure civile dans lesquelles soit la valeur de l'objet du litige, soit
la somme réclamée, y compris en matière de résiliation de bail, est inférieure
à 85 000 $, sans égard aux intérêts, se poursuivent devant la Cour du
Québec et demeurent régies par les dispositions de ce code, telles qu'elles se
lisaient avant le 30 juin 2023, si elles ont été introduites avant cette
date.
Commentaire. Il
s'agit d'une disposition transitoire.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Interventions?
M. Morin : Je
n'ai pas de commentaire, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 39 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. 40. Aux
fins de la première nomination des membres prévus au paragraphe cde
l'article 248 de la Loi sur les tribunaux judiciaires, tel que modifié par
l'article 34 de la présente loi, le juge en chef choisit les deux juges
qui seront nommés par le gouvernement pour siéger au conseil.
Commentaire. Il s'agit d'une disposition
transitoire. L'article proposé précise qu'il s'applique seulement aux fins de
la première nomination des juges en chef adjoints de la Cour du Québec. Il
précise également que les membres qui seront choisis par le juge en chef seront
nommés par le gouvernement.
Le Président (M.
Bachand) : Ça va? Interventions?
M. Morin : ...commentaire.
Le Président (M.
Bachand) : Pas d'autre intervention. Donc,
est-ce que l'article 40 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Article 41,
M. le Président, et il y aura un amendement pour la concordance :
41. La présente loi entre en vigueur le
(indiquer ici la date de la sanction de la présente loi), à l'exception :
1° des
dispositions des articles 1 à 11, 14, 16, 17, 19, 21, 22, 29, 38 et 39,
qui entrent en vigueur le 30 juin 2023;
2° des dispositions des articles 12,
13 et 15, qui entrent en vigueur à la date de l'entrée en vigueur du premier
règlement pris en application des paragraphes 1.1° et 1.2° de
l'article 570 du Code de procédure civile, édictés par l'article 15
de la présente loi;
3° des dispositions des articles 34 et
35, qui entrent en vigueur deux mois à compter de cette date.
Commentaire. Il s'agit de la disposition finale
du projet de loi.
Et l'amendement, il est... Bon, insérer, après
le paragraphe 2° de l'article 41 du projet de loi, le suivant :
2.1° des dispositions des
articles 19.1 et 19.2, qui entrent en vigueur à la date de l'entrée en
vigueur du premier règlement pris en application des articles 114 et 115
de la Charte des droits et libertés de la personne, proposés respectivement par
les articles 19.1 et 19.2 de la présente loi.
Commentaire. L'amendement modifie la disposition
d'entrée en vigueur du projet de loi par la concordance avec les
articles 19.1 et 19.2 du projet de loi introduits par amendement et
modifiant respectivement les articles 114 et 115 de la Charte des droits
et libertés de la personne.
Donc, essentiellement, c'est de la concordance
avec ce qu'on a fait tantôt. Il faut que le Tribunal des droits de la personne
modifie son règlement pour faire en sorte que ça rentre en vigueur, pour
arrimer le tout.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Interventions?
M. Morin : Je n'ai pas de
commentaire, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) :
S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 41, tel qu'amendé... Excusez-moi, sur
l'amendement, pardon. Est-ce que l'amendement à l'article 41 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) :
Adopté. Donc, on revient à 41 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de
Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : ...en fait, je veux
simplement questionner le ministre sur son échéancier pour l'entrée en vigueur de tous les autres articles. Il nous a dit
qu'il voulait procéder progressivement, par districts judiciaires, le temps
de se préparer partout, d'avoir, notamment, suffisamment de médiateurs. Il y a
un règlement à rédiger. Donc, je veux savoir
c'est quoi, son objectif en termes de livraison de ce règlement et de mise en
place, partout à l'échelle du Québec, de toutes les dispositions prévues
dans la loi.
M. Jolin-Barrette : Bien, en fait,
par voie réglementaire... Dans le fond, là, je suis tout de même heureux, je constate qu'on termine l'étude détaillée. Donc, on
va être prêts pour le début de l'automne, justement, pour déployer les premiers projets pilotes et, dans le fond, d'y
aller le plus vite possible à la grandeur du Québec en termes de médiation. Donc, la voie réglementaire, ça nous exige une
prépublication de 45 jours. Donc, passe au Conseil des ministres,
prépublication de 45 jours, réception des commentaires, ensuite,
édiction du règlement. Donc, on va être prêts pour la rentrée judiciaire, pour
déjà le déployer dans certains districts. Donc, on va travailler, à partir de
maintenant, avec les différents districts judiciaires pour l'étendre.
Puis, tu sais, moi, mon
objectif, c'est d'y aller... Un, dans un premier temps, on va commencer par les
dossiers de 5 000 $ et moins, parce qu'ils représentent 50 %,
mais, après ça, on veut couvrir l'ensemble de la juridiction des petites créances puis l'ensemble du territoire
québécois, donc, le plus rapidement possible. Mais là il y a les médiateurs qui
sont... Il y en a 500 présentement. Pour le volume, on va vouloir l'augmenter,
accréditer, également, plus d'organismes qui vont le faire, que la
formation suive également, la question de l'arbitrage aussi. Ça prend aussi des
arbitres. Ça fait que, tu sais, on met tout ça en branle pour déployer
rapidement.
Le Président (M.
Bachand) : Allez-y.
• (17 heures) •
Mme Labrie : J'entends la réponse du
ministre. Juste nous donner un peu une idée de ce que ça veut dire, pour lui,
le plus rapidement possible. On parle en nombre de mois, en nombre d'années?
J'entends que le règlement, ça va être bientôt puis ça va être en vigueur à
l'automne, mais...
M. Jolin-Barrette : Bien, les
premiers districts judiciaires, on va être capables d'en faire quatre ou cinq
dès l'automne, puis, dans le fond, on va en ajouter à chaque année, au fur et à
mesure qu'on est capables de les livrer.
Mme Labrie : Puis est-ce que, dans
la législature qui est en cours... Est-ce que le ministre pense qu'au terme de
la législature tout le territoire du Québec va être couvert?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Labrie : Puis est-ce qu'il va
pouvoir dépasser 5 000 $ partout sur le territoire du Québec d'ici la
fin de la législature?
M.
Jolin-Barrette : Bien, ça, honnêtement, c'est mon objectif, mais je
ne peux pas vous le garantir aujourd'hui, là. Puis l'autre point aussi, tu sais, à l'image, supposons, du tribunal
spécialisé... Tu sais, dans la loi, on avait mis cinq projets pilotes,
puis là on est rendus à 10. Ça fait que, tu sais, on a été plus vite puis on en
a fait plus que ce qui était prévu dans la loi, parce que, justement, on va le
déployer à la grandeur du Québec.
Ça fait que, moi, ce que j'essaie, c'est de
faire le plus de projets pilotes possible puis déjà partir les choses. Dès
qu'il y a un district qui est prêt, on le part puis on y va, parce que, de
toute façon, on veut le rendre pérenne plus rapidement. Ça fait que les équipes
au ministère travaillent fort là-dessus.
Mme Labrie : Merci. Ça me donne une
idée de l'échéancier. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : D'autres interventions sur
l'article 41 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
l'article 41, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Juste avant de faire tous les titres, puis
tout ça, M. le Président, je vous demanderais une courte suspension
parce que je veux juste vérifier qu'on n'a rien oublié.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. On va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 02)
(Reprise à 17 h 07)
Le Président (M.
Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît!
Nous sommes de retour. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors, avec
votre permission, on rouvrirait l'article 7, M. le Président, pour retirer
l'amendement qu'on avait fait à l'article 535.7, pour en déposer un
nouveau. Il y avait une petite coquille.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Donc, ça prend un
consentement pour rouvrir l'article 7 tel qu'amendé.
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Alors, consentement pour retirer l'amendement
précédemment adopté? Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Bachand) : O.K.
Alors, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors, le nouvel
amendement : À l'article 535.5... Non. Pardon. À l'article 535.7
du Code de procédure civile,
proposé par l'article 7 du projet de loi :
1° remplacer «dans un
délai de 45 jours de la notification de la demande introductive d'instance
ou de l'acte d'intervention» par «dans les 95 jours de la signification de
l'avis d'assignation»;
2° ajouter, à la fin,
l'alinéa suivant :
«Toutefois, lorsque
la demande introductive d'instance ou l'acte d'intervention est notifié plus de
50 jours après la signification de l'avis d'assignation, le tiers
intervenant ou le mis en cause dépose les mêmes documents dans un délai de
45 jours.»
Commentaire.
L'article 535.7 du Code de procédure civile, proposé par le projet de loi,
est amendé afin d'allonger le délai qu'il prévoit.
Donc, la différence
par rapport à l'ancien, c'est le terme «lui».
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : Bien, moi, je n'ai pas le «lui». Ah! vous voulez dire
au secrétariat?
Des voix : ...
Le
Président (M. Bachand) : Mais il n'est pas
sur le... ce qu'on a reçu.
On va suspendre
quelques instants. Une petite correction rapide.
(Suspension de la séance à
17 h 09)
(Reprise à 17 h 10)
Le Président (M. Bachand) : Alors, à l'ordre! La commission reprend ses travaux. Alors donc, l'amendement
a été lu. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement du ministre?
M. Morin : Pas
de commentaire, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : S'il n'y a pas
commentaire, est-ce que l'amendement à l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Est-ce que
l'article 7, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci
beaucoup. Cela dit, ceci met fin à l'étude détaillée.
Et le titre du projet
de loi est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) : Je propose que la commission recommande la
renumérotation du projet de loi amendé.
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Je
propose que la commission adopte une motion d'ajournement des références. Cette
motion... une motion d'ajustement des références. Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
Remarques finales
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Nous sommes rendus aux remarques finales. Donc, je cède la parole à la députée
de Vaudreuil. Mme la députée, s'il vous plaît.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Oui. Merci, M. le
Président. Un projet de loi qui est tout de même allé assez rondement, bien
qu'il y avait certaines divergences, du moins... du moins, dès le début. Merci
de la collaboration de l'ensemble des collègues, particulièrement le ministre,
qui a fait preuve d'ouverture en partageant plusieurs de ses amendements.
Mais,
tout de même, je pense qu'on sort de commission avec un bon projet de loi. Puis
l'objectif, comme on disait... Tu sais,
personne ne s'oppose à l'accessibilité à la justice. Je pense que tout le monde
a... Je pense que les 125 élus à l'Assemblée nationale, même ceux
qui ne siègent pas à la Commission des institutions, sont bien au courant que
les Petites Créances, c'est long. On a des
appels dans nos bureaux de comté. Ça fait que je pense qu'on a fait un bon
travail, justement, pour rendre...
pour rendre plus accessibles les Petites Créances puis pour simplifier aussi la
procédure au niveau de la Cour du Québec.
Donc, merci, M. le
ministre, de votre collaboration. Merci, chers collègues. Merci, M. le
Président. Merci aux groupes aussi qui sont passés en commission parlementaire.
Bien sûr, il aurait été, à mon avis, pertinent de leur donner un peu plus de temps pour déposer leurs mémoires et il aurait été
aussi intéressant d'entendre d'autres groupes.
Je vais faire un
commentaire personnel, là. Je trouve que c'était beaucoup concentré ou, du
moins, orienté vers là où voulait s'en aller le projet de loi, ce que je trouve
souvent particulier. Mais on fait de la politique. Donc, je comprends tout ça.
Mais, en gros, M. le Président, bien contente d'adopter le projet de loi au
bénéfice de l'ensemble des citoyens du Québec.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Mme la députée de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Merci, M. le Président. Bien, je tiens à dire que
c'était vraiment, à mon avis, un travail agréable, efficace, pertinent
qu'on vient de faire. Il y a beaucoup d'éléments intéressants dans ce projet de
loi là, notamment le changement de culture pour miser sur la médiation. C'est
quelque chose que j'apprécie beaucoup. Je souhaite, moi aussi, que ça réduise les
délais. On verra si ça donne les résultats souhaités, mais on peut l'espérer.
J'apprécie aussi qu'on favorise la transparence du Conseil de la magistrature,
qu'on modernise la composition du Conseil de la magistrature. Je pense, c'est
des gains intéressants.
Les ajouts qu'on a
faits ensemble, ici, qui sont pertinents également, c'est de s'assurer que les
victimes de violence sexuelle ou conjugale ne se voient pas imposer la
médiation aux Petites Créances, qu'elles ne soient pas pénalisées non plus dans
la priorisation de leurs dossiers. La publicité des débats quand il y a
arbitrage, je pense que c'est vraiment des ajouts pertinents qu'on a faits
ensemble.
Ça va prendre des
outils de vulgarisation, je l'ai mentionné, puis d'autres l'ont mentionné aussi
pendant l'étude détaillée, pour s'assurer que les nouvelles procédures sont
bien comprises, en particulier par les citoyens qui ne sont pas nécessairement
habitués, là, à ce vocabulaire-là. Ça va prendre aussi des ressources
financières pour s'assurer de pouvoir recruter suffisamment de médiateurs, ça,
il va falloir y penser, pour permettre aux organismes aussi d'accompagner les
citoyens.
Donc, moi, je
remercie les groupes qui sont venus nous faire d'excellentes recommandations,
dont plusieurs ont été prises en compte ici, dans l'étude détaillée. Merci de
la collaboration de tout le monde, là, de tous les partis, puis notamment
l'équipe du ministre pour la rédaction des amendements. C'est très apprécié.
Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Merci infiniment.
M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. André Albert Morin
M. Morin : Merci,
M. le Président. Écoutez, moi, c'était ma première expérience de l'étude
article par article d'un projet de loi, expérience, et je vous dis, très positive.
Je tiens à remercier mes collègues parlementaires pour le travail qui a été
fait, et vous, M. le Président, pour la façon dont vous avez conduit les
travaux, et aussi l'ensemble du personnel de l'Assemblée nationale et du
ministère de M. le ministre, qui ont été là, finalement, pour nous aider dans
notre travail de parlementaires.
On a entendu beaucoup
de groupes. Sincèrement, compte tenu des modifications qu'on vient d'apporter
dans la législation au Québec, j'aurais préféré entendre plus de groupes puis
peut-être avoir un peu plus de temps, je l'ai dit.
Cependant, je comprends que, suite à la décision de la Cour suprême, il y avait aussi un délai pour modifier le Code de procédure civile, ce qui a été
fait.
Je tiens à remercier
M. le ministre et son équipe pour son ouverture. Nous avons proposé plusieurs
amendements qu'il a reçus. Ils nous ont aidés, même, à les mettre... à les
rédiger, à les mettre... à les adopter dans le projet de loi. Donc, ça, c'est
quelque chose qui est bénéfique.
Et évidemment je ne
reprendrai pas tout ce que ma collègue la députée de Sherbrooke a dit, mais en
fait je suis d'accord avec ses propos. On va
espérer que ça... que les effets souhaités se réalisent rapidement. Mais, je
dis encore une fois, ça va fonctionner, mais, pour un bon nombre de
citoyens qui se représentent seuls devant les tribunaux, il faudra que les
budgets soient au rendez-vous pour aider des organismes qui s'occupent de la
vulgarisation, de publiciser les différents
types de procédures, que l'argent soit là pour qu'évidemment ça puisse
véritablement fonctionner. Je vous remercie.
Le
Président (M. Bachand) : Merci infiniment.
Avant de passer la parole au ministre, est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M. le député de Saint-Jean.
M. Louis
Lemieux
M.
Lemieux : Merci beaucoup, M. le Président. Sans flagornerie,
j'ai besoin de noter que vous êtes vite retombé dans vos souliers. Pour
ceux qui ne le savent pas, M. le président était là pour le mandat de la
législature précédente. Et vous nous avez aidés à aller vite et bien, parce
qu'en ce qui me concerne c'est mission accomplie. Le but, c'était l'efficacité
et l'accessibilité de la justice. Je pense qu'on l'a non seulement atteint,
mais je pense qu'il était grand temps. Merci, M. le ministre.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. D'autres interventions?
Donc, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Oui. Merci, M.
le Président. Écoutez, je pense qu'on fait vraiment oeuvre utile avec ce projet
de loi là, parce que, écoutez, on agit sur les Petites Créances, on agit sur la
procédure simplifiée, on répond au jugement de la Cour suprême et on donne à la
Cour du Québec, en matière civile, la place qui lui revient.
Vous savez, à la Cour du Québec, c'est la cour
qui a le plus de juges dans nos tribunaux québécois. C'est une cour qui est
présente dans tous les districts judiciaires. Il y a des juges résidant dans
tous les districts judiciaires, et ils font
partie, vraiment, du socle, notamment, du système de justice au Québec, alors
que... Je pense que c'était vraiment important que la Cour du Québec ait
sa juste part en matière civile et que sa juridiction soit présente et soit
étendue, parce qu'on veut en faire un tribunal de proximité avec les citoyens.
Ça, je pense que ça transparaît du projet de loi.
Puis on a réussi, avec les équipes du ministère
de la Justice, à développer une solution à la décision de la Cour suprême qui va amener cette justice de qualité là mais également de proximité,
et d'efficacité, et d'accessibilité. Parce que, souvent, dans le système
de justice, on parle beaucoup d'accessibilité. C'est bien beau, vous pouvez
avoir accès, mais, si ce n'est pas efficace,
ce n'est pas mieux non plus. Si les délais sont longs, ce n'est pas mieux non
plus. Puis, le justiciable, il ne faut pas qu'il se décourage puis il ne faut
pas qu'il voie ça comme une montagne. Alors, notre objectif, au ministère
de la Justice, c'est vraiment d'assurer la confiance du public à l'intérieur du
système, mais ça, ça passe par plusieurs mesures qu'on aura l'occasion,
notamment, de faire ensemble, avec les collègues, au cours du présent mandat,
pour dire : Bien, on doit moderniser le système de justice. Oui, ça passe
par l'informatisation, mais il y a aussi des règles de pratique, des façons de
faire qui étaient ancrées, qu'on doit moderniser.
Et ça, je tiens à remercier véritablement les
collègues d'avoir accepté qu'on dépoussière un peu la division des Petites
Créances pour faire en sorte de dire : Bien, ça ne fonctionne pas
actuellement, nos délais sont trop longs, donc on va utiliser des solutions
alternatives, désormais, justement pour améliorer puis faire en sorte de penser
aux citoyens, parce que, trop longtemps aussi, le système de justice a été bâti
pour, parfois, les gens qui oeuvrent dans le système de justice et non pas au
bénéfice des citoyens puis des justiciables qui... Théoriquement, le système
est là pour eux. Alors, ce qu'on doit
réfléchir par rapport au système de justice, c'est : Qu'est-ce qui est bon
pour le citoyen? Comment est-ce que, si on se place dans les souliers du
citoyen, ça va être bénéfique pour lui? Il va avoir sa décision ou son litige va être réglé. Il va arrêter d'être
angoissé par rapport à sa situation. Il va arrêter d'y penser à tous les jours.
Parce que ça tracasse les gens beaucoup, une
procédure à la cour. Puis souvent les gens n'ont pas souvent, dans leur vie, un
litige devant le tribunal. Ça va être soit un divorce, ça va être une chicane
de voisins, ça va être une chicane avec un associé, mais ils ne se ramassent
pas là à tous les jours, comme les avocats, au palais de justice. Donc, ça peut
être un élément qui est anxiogène.
Alors, je tiens à remercier les collègues pour
leur bonne collaboration dans le cadre du projet de loi, donc, volet des
Petites Créances, volet également de la procédure simplifiée pour la Cour du
Québec, également le Conseil de la magistrature. Je pense qu'il était
nécessaire de mettre des balises en place pour assurer la transparence, pour
assurer la confiance du public dans toutes les institutions à Québec, incluant
dans le Conseil de la magistrature.
Également, la reddition de comptes, un rapport
annuel, je pense que tout le monde va s'entendre que c'est minimal,
aujourd'hui, dans notre État, de faire en sorte de rendre des comptes. Et ce
qui est surtout important, c'est de faire en
sorte également de permettre aux citoyens d'avoir accès à l'information qui
doit être disponible. On comprend qu'il y a certaines exceptions en
matière de déontologie judiciaire, mais c'est important que les règles soient
claires pour tout le monde. Puis je pense que c'est une avancée significative
de venir mettre les points sur les i et les barres sur les t relativement à ces
dispositions-là.
• (17 h 20) •
Autre élément
qui, je crois, a fait couler beaucoup d'encre également, et on va en entendre
parler fort probablement encore
quelques jours, le fait que les notaires, désormais, peuvent accéder à la
fonction de juge. Écoutez, bien candidement, moi, je pense qu'on gagne lorsqu'on amène davantage d'expertise au
tribunal. Et ça va permettre aux notaires d'amener leur expertise à la Cour
du Québec, si d'aventure ils sont recommandés par le comité de sélection.
Alors, je vous dirais, ne vous inquiétez pas. Moi, j'ai confiance dans
l'expertise des juristes au Québec, des notaires, notamment.
Vous me permettrez, M. le Président, de vous
remercier. Ça a été un grand plaisir de vous retrouver pour présider cette
commission-là. D'un autre côté, je suis un peu déçu aussi parce que ça s'est
fait tellement vite, ce projet de loi là, qu'on était habitués d'être ensemble longtemps.
Ça fait que ça amène un incitatif, M. le Président, à en déposer d'autres, projets de loi, pour pouvoir vous retrouver
rapidement. Alors, je remercie mes collègues, mais là, tu sais, on veut
vous revoir.
Remercier également les collègues de la partie
gouvernementale qui ont été présents — pour certains, c'était leur
première expérience en commission parlementaire, alors, j'espère qu'ils vont
devenir passionnés par les travaux parlementaires et les commissions parlementaires — Mme
la députée d'Anjou—Louis-Riel,
M. le député de Saint-Jean, Mme la députée de Laval-des-Rapides, Mme la
députée de Vimont, Mme la députée d'Iberville, Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré,
M. le député de Vanier-Les Rivières.
Je tiens également à souligner la présence et le
travail de collaboration de ma collègue de Vaudreuil, de Sherbrooke, de
Robert-Baldwin et de l'Acadie. Alors, pour certains, c'est la première fois
qu'on collabore ensemble, mais je peux dire que l'expérience a été agréable, et
j'ai apprécié les propositions que vous avez amenées. Puis on essaie toujours de
trouver des voies de passage pour faire en sorte de bonifier le projet de loi,
puis les bonnes idées se retrouvent partout.
Vous me permettrez de remercier également les
équipes du ministère de la Justice, qui ont travaillé extrêmement fort sur le projet loi depuis des mois — vous
savez, on avait déposé le projet de loi n° 40 et on a retravaillé le projet de loi également pour pouvoir le déposer — donc,
au premier titre, Me Nicolas Paradis, sous-ministre associé aux
affaires juridiques et sous-procureur général adjoint — alors,
je comprends que Me Paradis a retrouvé la députée de Vaudreuil, donc, je comprends que vous êtes liés dans le cadre des
travaux parlementaires — Me Patrick
Thierry Grenier, sous-ministre associé à la direction générale des programmes
de transformation organisationnelle de la justice, l'ensemble... l'équipe d'avocats et de juristes qui nous accompagne, et
de notaires, parce qu'on a des notaires au ministère de la Justice, alors, Me Cornelia Boje, Me Evelyne
Gagné, Me Rima Kayssi, Me Nathalie Jackson, Me Élise Labrecque,
Me Christine Lavoie, Me Valérie Martel, Me Gaston Pelletier,
Me Kathye Pomerleau, Me Jean-Félix Robitaille, Me Jessica
Trottier, Me Sophie Vézina.
Je voulais vous remercier, Mme la secrétaire,
aussi, c'est un plaisir de vous retrouver, Mme Mekki, les gens qui vous accompagnent également à la
scénarisation, à la télévision, les gens également à l'édition des lois, aussi,
parce qu'il y a beaucoup de gens qui
travaillent à l'Assemblée, qu'on ne voit pas, mais qui sont essentiels aux
travaux parlementaires.
Vous me permettrez de remercier également une
excellente juriste, Amélie Millette-Gagnon, qui est conseillère politique au
cabinet et qui s'occupe des dossiers, notamment, du Procureur général et des
dossiers de droit civil. Je peux vous dire que, lorsqu'on dépose un projet de
loi, bien, nos équipes travaillent extrêmement fort durant des mois. Alors, un grand merci, Me Millette-Gagnon. Votre
travail est exceptionnel, et on apprécie grandement travailler avec
vous. Également remercier Élisabeth Gosselin et Justine Gravel aux
communications, au cabinet.
Alors, M. le Président, merci beaucoup à tout le
monde. Je trouve qu'on fait oeuvre utile aujourd'hui. Et, très certainement, ce
sera un plaisir de vous retrouver...
Le Président (M.
Bachand) : Bientôt.
M. Jolin-Barrette :
...prochainement, bientôt, je le souhaite.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup, M. le ministre. À
moi rapidement. Premièrement, vous savez, une présidence est efficace
grâce à son secrétariat qui est efficace. Alors, merci beaucoup d'être là.
Merci beaucoup aux techniciens aussi, hein? Vous savez, les suspensions, tout
ça, les techniques, ce n'est pas toujours évident. Ils font un travail exceptionnel.
Mais c'est notre premier projet de loi en étude
détaillée qu'on fait à la CI. On avait des nouveaux et des nouvelles alentour
de la table. Ça a été très agréable. Vous avez fait un travail sérieux et
crédible. C'est le fun. Puis on fait une différence. Quand les gens vous
demandent c'est quoi que vous faites dans la vie, là : Je suis
législateur, bien, ça, c'est une différence concrète dans la vie des gens. Ça,
bravo! Et, comme le disait le ministre, on va se voir très bientôt.
Sur ce, la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup. À bientôt.
(Fin de la séance à 17 h 24)