Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Wednesday, February 22, 2023
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Vol. 47 N° 5
Clause-by-clause consideration of Bill 8, an Act to improve justice efficiency and accessibility, in particular by promoting mediation and arbitration and by simplifying civil procedure in the Court of Québec
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Morin, André Albert
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Labrie, Christine
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Garceau, Brigitte B.
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Jolin-Barrette, Simon
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Garceau, Brigitte B.
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Labrie, Christine
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Garceau, Brigitte B.
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Labrie, Christine
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Jolin-Barrette, Simon
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Labrie, Christine
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Labrie, Christine
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Nichols, Marie-Claude
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Boivin Roy, Karine
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Haytayan, Céline
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Schmaltz, Valérie
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Bogemans, Audrey
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Lemieux, Louis
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Garceau, Brigitte B.
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Jolin-Barrette, Simon
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Labrie, Christine
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Jolin-Barrette, Simon
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Labrie, Christine
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Nichols, Marie-Claude
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Lemieux, Louis
11 h 30 (version révisée)
(Onze heures quarante minutes)
Le Président (M.
Bachand) :Bonjour, tout le monde. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des institutions
ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 8, Loi
visant à améliorer l'efficacité et l'accessibilité de la justice, notamment en
favorisant la médiation et l'arbitrage et en simplifiant la procédure civile à
la Cour du Québec.
Avant de débuter y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par Mme Bogemans
(Iberville); M. Zanetti (Jean-Lesage), par Mme Labrie (Sherbrooke).
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc, hier, nous
avions débuté l'étude de l'article 13. La parole est à <vous...
Le Président (M.
Bachand) :
...13. La parole est à >vous,
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui, M.
le Président. Avec votre permission puis la permission des membres de cette
commission, je vous proposerais de retourner à l'article 2 que nous avions
suspendu. Nous avions des discussions relativement à la médiation et les cas
qui devraient être exonérés. Donc, mes collègues des oppositions avaient
notamment mentionné que ça serait opportun que les cas de violence conjugale et
de violence sexuelle soient exclus de la médiation. Donc, les équipes des
légistes... de nos légistes ont travaillé. Je les remercie. Alors, il y aurait
une proposition, je crois, qui serait faite par la députée de Sherbrooke de
faire en sorte que, lorsqu'il y a violence conjugale ou violence sexuelle, il
n'y a pas d'obligation d'aller en médiation. Il serait fixé également par
priorité et il ne serait pas pénalisé.
Le Président (M.
Bachand) :…13 qui est ouvert. Donc,
j'aurais un consentement pour suspendre le 13? Oui?
M. Morin : Juste au niveau de
2, M. le Président, en tout cas, moi, il me semble que... puis je ne veux pas
partir une guerre avec des oppositions, là, mais il me semble que c'est un
volet qu'on avait soulevé en premier. Donc, il me semble que le crédit devrait
revenir...
Une voix : …
M. Morin : Excellent.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, est-ce qu'il y a un consentement
pour suspendre 13 et consentement pour reprendre 2? Merci beaucoup. Donc, M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui, bien,
sur le point du député de l'Acadie, je partage la paternité ou maternité entre
mes collègues de l'opposition officielle et le deuxième groupe d'opposition.
Donc, je pense que c'est une œuvre collective, là. Alors, bien entendu, les
collègues de l'opposition officielle ont souligné cet élément important en
souhaitant que ça soit nommément inscrit dans la loi… le député de l'Acadie
avait souligné également, que ça soit nommément inscrit pas uniquement par voie
réglementaire, qu'il y ait une exclusion précise au bénéfice des victimes.
Alors, je salue l'intervention du député de l'Acadie sur ces points-là qui nous
avaient été faits hier pour dire que les personnes victimes devraient être exclues.
Donc, ça va aider les personnes victimes. Justement, on ne les mettra pas dans
une situation où elles vont avoir à être présentes en médiation avec la
personne qui les violente.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, Mme la députée de
Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Merci, M. le
Président. Je vais en faire la lecture, mais effectivement c'est bien de
rappeler que c'est vraiment une œuvre collective. Je remercie l'équipe du
ministre pour la rédaction de cet amendement-là, puis il y avait un consensus
clair, là, de tous les partis pour régler cet enjeu. Donc, je le lis :
L'article 2 du projet de loi est remplacé
par le suivant :
2. L'article 7 de ce code est modifié par
l'ajout, à la fin, des alinéas suivants :
«Si les parties exercent leur droit d'agir
en justice, la demande alors introduite en toute matière autre que familiale
est instruite par priorité si elle est accompagnée d'une attestation délivrée
par un médiateur accrédité ou par un organisme offrant la médiation en matière
civile et confirmant qu'elles ont eu recours à un mode privé de prévention et
de règlement des différends ou d'une preuve que les parties ont convenu d'un
protocole préjudiciaire.
«Dans les mêmes matières, la demande de la
partie qui dépose au greffe une attestation qui confirme qu'elle s'est
présentée à un service d'aide aux personnes victimes reconnues par la ministre
de la Justice en invoquant être une personne victime de violence conjugale ou
sexuelle de la part de l'autre partie est aussi instruite par priorité. Cette
attestation est confidentielle.
«Le ministre détermine par règlement les
conditions auxquelles doit répondre un organisme pouvant délivrer une
attestation de recours à un mode privé de prévention et de règlement des
différends, ainsi que les autres cas où la demande d'une personne victime peut
être instruite par priorité et les conditions et modalités qui y sont
applicables.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, intervention sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement à
l'article 2 est adopté? Adopté. Donc, on revient à l'étude de l'article 2 tel
qu'amendé. Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 2,
tel qu'amendé, est adopté? Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît, est-ce
qu'on retourne à 13?
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce que le prochain... l'amendement qui va faire suite, qui va répliquer, va
être à l'article 15.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, on a consentement, bien
sûr, pour réouvrir l'article 13. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Labrie : Si je peux me
permettre juste de poursuivre la conversation qu'on avait commencée hier à ce
sujet-là, je veux juste terminer l'idée où je m'en allais. Le ministre nous disait
que, dans son projet pilote, il avait, donc, testé la médiation et que ça
donnait d'excellents résultats. 60 % de dossiers qui se règlent en
médiation, c'est excellent.
Par contre, il nous a partagé que
l'approche d'arbitrage quasi automatique n'avait pas été testée dans son projet
pilote. Je trouve ça dommage parce que ça rend comme un peu hypothétiques les
gains qu'on espère faire avec l'implantation de ce processus-là d'arbitrage
automatique. Moi, je suis quand même en faveur de cette mesure-là, là. Il n'y a
pas de problème, mais ça rend ça très difficile d'anticiper est-ce que ça va
donner les résultats qu'on espère. On ne sait pas si, finalement, 90 % des
gens <vont...
Mme Labrie :
...des
gens >vont choisir de passer outre l'arbitrage, de ne pas accepter cette
offre-là du gouvernement, de payer l'arbitrage puis d'aller quand même devant
un juge, mais c'est des groupes qui sont venus nous dire que, pour les
citoyens, c'était important d'aller parler de leur dossier devant un juge. On
sait que ça a une valeur d'avoir ce moment-là particulier devant un juge. Il y
a un gros travail à faire quand même d'éducation populaire pour que les gens
comprennent que ça aurait la même valeur, le jugement d'un arbitre. Ça fait que
c'est difficile de prendre pour acquis, là, que le changement souhaité par le
ministre va finalement s'avérer comme ça n'a pas été testé en projet pilote. C'est
simplement ça que je veux déplorer. Je vais me croiser les doigts comme lui que
ça marche puis que ça décharge finalement la cour, mais il n'y aucun moyen d'en
être certain en ce moment parce ça n'a pas été testé.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, en fait, c'est vrai que ça n'a pas été testé, sauf que c'est une réponse
pratique à une situation, notamment sur la question des délais, parce que ce
que les gens souhaitent beaucoup, c'est qu'il y ait une décision dans leur
dossier. Ça fait que, là, tu sais, nous, on va l'expliquer, qu'est-ce que
l'arbitrage automatique, mais l'arbitre, là, c'est comme un juge. Dans le fond,
il n'est pas nommé dans une cour de justice, mais, exemple, en matière
commerciale, l'arbitrage dans le cadre de contrats, souvent, c'est prévu au
contrat, puis ça fonctionne très bien, puis les parties savent, s'il y a un
litige, c'est l'arbitre, tout ça.
Donc, c'est l'équivalent d'un juge puis ça
permet d'avoir une voie rapide, rapidement d'avoir une solution au litige. Puis,
tu sais, hier, je vous disais : Tous les litiges sont importants, également
les litiges de moins de 15 000 $, mais je pense qu'il faut amener une
certaine prévisibilité aux gens, puis, ça, on va avoir du contrôle là-dessus.
Tu sais, vous savez, moi, je n'ai pas de contrôle sur les délais des cours
parce que ce n'est pas moi qui assigne les juges, ce n'est pas moi qui fais les
horaires.
Saviez-vous qu'en France, lorsque le rôle,
il est affiché, ils passent à travers le rôle puis, des fois, ils finissent à
minuit, 1 heure, 2 heures du matin, mais ils passent à travers le
rôle. Bien, ici, le ministre n'a pas ce pouvoir-là de faire les horaires ou de
faire siéger la Cour des petites créances, supposons, le soir. Et d'ailleurs je
l'ai proposé, que la Cour des petites créances puisse siéger le soir parce que,
vous savez, les gens, dans la vie, ils travaillent dans le jour, règle
générale, puis ils n'ont pas nécessairement des disponibilités. Souvent, les
gens, ils disent : Oui, je veux faire mon point, supposons, c'est
150 $, ma réclamation, ou 200 $, ou même 300 $, sauf que je
vais-tu manquer une journée de travail… que je ne suis pas sûr de passer? Vous
savez, moi, je pense, il faut adapter la justice à la réalité des gens puis des
personnes.
Alors, pourquoi est-ce qu'on ne pourrait
pas permettre aux petites créances de siéger le soir, pas à tous les soirs, là,
mais… ou d'avoir une offre de service qui pourrait s'appliquer les fins de
semaine aussi? Donc, c'est des démarches que j'ai faites, mais c'est des
démarches où j'ai eu un refus catégorique. Alors, voyez-vous, j'essaie, moi, de
sortir du cadre puis j'essaie d'avoir de la flexibilité, mais je travaille avec
des paramètres où ce n'est pas le ministre qui assigne les juges puis ce n'est
pas le ministre qui fait les horaires des juges. Puis là certains collègues me
diraient si je veux aller là : Vous attaquez l'indépendance judiciaire. Puis
ce n'est pas le sens de mon engagement politique, mais le sens de mon
engagement politique, c'est de faire en sorte que le système de justice
fonctionne. Mais, vous comprenez, le ministre la Justice, il ne contrôle pas
les horaires, il ne contrôle pas les rôles puis il ne contrôle pas les
assignations.
Ça fait qu'on travaille avec les
périmètres qu'on a, mais c'est sûr qu'il faut amener de la souplesse, de la
flexibilité dans le système, puis moi, je pense que l'arbitrage va justement
nous permettre d'arriver à ce point-là, puis peut-être que les arbitrages en
fonction de la semaine de l'arbitre… bien, peut-être que les parties vont
pouvoir dire : Bien, ça va se faire peut-être à 4 h 30,
5 heures. Ça va permettre d'aller chercher les enfants puis que les gens
aussi aient un système de justice qui répond à leurs besoins en fonction de
leurs intérêts aussi. L'idée, c'est d'amener plus de souplesse.
• (11 h 50) •
Mme Labrie : ...je pense
avoir été claire… Moi, je l'appuie, cette proposition-là d'implanter
l'arbitrage automatique. Simplement, j'aurais aimé avoir un peu plus de chair
autour de l'os pour être certaine que ça va livrer les résultats qu'on souhaite
tous ici. Là, on va juste le souhaiter. On va espérer que ça se concrétise.
C'est intéressant, l'éclairage nouveau qu'amène le ministre. Ce n'est pas
quelque chose qu'on avait entendu jusqu'à maintenant, là, la possibilité que ça
donne de la souplesse au niveau de l'horaire, le fait que l'arbitrage va peut-être
pouvoir se dérouler le soir. C'est intéressant.
Moi, je veux juste l'inviter peut-être à
s'assurer que le travail va vraiment être fait pour que les gens comprennent
que ça a la même valeur, là, pour faire entendre leurs dossiers, de passer
devant un arbitre que devant un juge, parce que, dans certains milieux,
effectivement, c'est bien connu, là, que ça a la même valeur, l'arbitrage puis
tout ça, mais, pour des citoyens qui sont aux petites créances, ce n'est pas
nécessairement bien connu. La figure du juge est connue. La figure de l'arbitre
ne l'est pas nécessairement. Donc, il y a vrai un travail à faire pour que les
gens sachent que ça a la même valeur. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie, s'il vous plaît.
M.
Morin :Merci, M. le <Président…
M. Morin :
…merci,
M. le >Président. En fait, mes commentaires sont les suivants. À
l'article 13... Puis, évidemment, 14 suit juste après, là, parce qu'il
parle aussi d'arbitrage. Je n'ai rien contre l'arbitrage et la volonté de M. le
ministre à ce que ça aille plus vite. Quand on en a discuté hier, quand on en a
discuté hier, on a appris, en fait, que les parties pourraient être amenées
directement en arbitrage, à moins qu'elles n'indiquent autrement qu'elles
voudraient aller, par exemple, devant le juge.
Donc, par transparence… Et j'entends bien
M. le ministre quand il veut que ça aille plus vite, avec plus de souplesse,
pour accommoder les justiciables. D'ailleurs, M. le ministre référait à la...
parfois, à la rapidité de l'arbitrage et au fait que, dans certains contrats,
par exemple, en droit commercial, c'est prévu directement dans le contrat que
les parties pourront aller en arbitrage. Et c'est vrai que c'est rapide, mais
justement c'est excessivement clair puis c'est prévu dans le contrat. Donc,
quand les parties signent, elles savent très bien à quoi elles s'engagent.
Moi, ce que je suggérerais au ministre,
c'est d'apporter un amendement à l'article 13 pour qu'on dise clairement
dans la loi que, si les parties ne s'entendent pas, elles sont présumées aller
en arbitrage. Donc, ça va être clair pour tout le monde. Alors, M. le ministre
va avoir la souplesse qu'il souhaite obtenir avec son accès à la justice pour
les citoyens, mais il n'y aura pas de surprise. Ce que je crains, et je vais
vous le dire, et je vous partage ma crainte, c'est qu'à un moment donné… parce
que les gens qui se représentent seuls, ils vont se ramasser en arbitrage. Ils
ne sauront pas nécessairement que c'est final puis, après ça, bien, ils vont
vouloir aller devant le juge, mais il n'y aura pas de juge, c'est fini, là.
Donc, c'est ce que je veux éviter, parce
qu'après des citoyens diront ou pourraient dire : Ah! mais, écoutez,
qu'est-ce que c'est que cette histoire, ce n'est pas ça, moi, je voulais aller
devant la cour. Et là il va être trop tard. Donc, pour s'assurer que ce soit
bien transparent, en fait, c'est le commentaire que j'ai envers
l'article 13 et c'est la proposition que je fais au ministre.
Le Président
(M. Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
je comprends la proposition du député de l'Acadie. Sur la finalité, on est au
même endroit, mais moi, je veux le mettre par voie réglementaire parce que,
dans le fond, pour la séquence de déploiement des projets pilotes, si je le
mets directement dans la loi tout de suite, ça s'applique au moment de la
sanction puis ça va s'appliquer à la grandeur du Québec. Donc, par la voie
réglementaire, ça va me permettre de cibler des districts en débutant avec
l'arbitrage. C'est pour ça qu'on l'amène par voie réglementaire, mais il va
être indiqué clairement dans le cadre du règlement, puis le règlement est
public, comme la loi aussi. Dans le fond, on va venir dire : Bien,
écoutez, c'est l'arbitrage, on offre la médiation obligatoire, ensuite
l'arbitrage automatique. Là, on dit que c'est sans frais et c'est aux frais de
l'État. Puis on va dire : Exemple, dans tel district, bon, l'arbitrage est
automatique puis voici les modalités pour se retirer de l'arbitrage. Ça fait
que les règles vont être énoncées clairement dans le règlement avec
prépublication, puis tout ça.
Le Président
(M. Bachand) :Mme la députée de
Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Oui, merci
beaucoup. Quelques questions au niveau de la rédaction, parce que je trouve
l'article 556… à la lecture… parce que, compte tenu de vos propos hier au
niveau de l'objectif… Et on veut être transparents, évidemment, avec les
justiciables, dans le sens que ce n'est pas : «Les parties doivent
privilégier la médiation ou l'arbitrage pour régler leur litige.» Mon premier
point. Deuxième point : «Le greffier les informe qu'elles peuvent…» Et
donc je ne vois pas de langage ici… à part de : Ça va être dans un
règlement, mais il me semble que, si l'idée, c'est que la médiation va être
obligatoire, le «peuvent», c'est «ils doivent», finalement.
M. Jolin-Barrette : ...parce
qu'il y a deux choses. À 556, là, ça couvre les cas qui ne sont pas
nécessairement aux petites créances, puis, à 570, dans le fond, vous avez le
pouvoir réglementaire. Tu sais, dans le fond : «Cependant, dans les cas et
selon les conditions et modalités prévus par règlement du gouvernement pris en
application de l'article 570, le greffier soumet le litige à une telle
médiation avant que l'affaire ne puisse être entendue par le tribunal.» Ça fait
que, là, vous l'avez, votre médiation obligatoire, mais, dans le fond, les
modalités, notamment pour la question de déploiement, vont être faites par voie
réglementaire…
Mme Garceau : Oui,
mais...
M. Jolin-Barrette : …parce
que, vous comprenez, demain matin, là, moi, si je disais, là : Dans le
cadre de la loi, là, c'est médiation obligatoire partout, demain matin, on ne
peut pas le déployer le 23 février, là. Ça fait qu'il <faut y
aller…
M. Jolin-Barrette :
...
ça
fait qu'il >faut y aller par... graduellement, avec les districts
judiciaires, par voie réglementaire, mais là, à 556, vous l'avez parce qu'il
faut faire le pont avec 570 qu'on va voir plus loin à l'article 15.
Mme Garceau : Oui, mais ça, l'idée,
c'est : en petites créances, ça va être obligatoire. Les gens n'auront
aucun choix. Ils doivent passer par la médiation en premier, et, même s'il y a
un échec au niveau de la médiation, ils s'en vont automatiquement en arbitrage,
mais ils doivent, dans les 30 jours, souligner que, non, ils préfèrent aller
devant un tribunal. Ce n'est pas clair pour moi. Quand je… à la lecture… Puis
je comprends l'article, mais là on est en train de réglementer... pas
réglementer, mais d'ajouter des dispositions concernant la procédure en petites
créances. Moi, je lis 556 et même… dernier alinéa, où on dit… même s'il y a
comme… échec au niveau de la médiation, on offre un arbitrage. Je ne veux pas
le dire, là, mais c'est un petit peu... On n'est pas vraiment transparents. Ça
peut induire les gens en erreur. Je le dis avec tout respect. J'aurais aimé que
ce soit plus clair. Si c'est ça, l'objectif, qu'on le mette dans la loi au
niveau de… en petites créances, voici la façon que ça va fonctionner.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
l'enjeu que nous avons, comme je vous l'expliquais, c'est la phase de
déploiement. Reprenons l'article 556 ensemble, là : «Les parties doivent
privilégier la médiation ou l'arbitrage pour régler leur litige.» Le
législateur dit ça : petites créances, modèle alternatif de règlement des
différends.
«À cette fin, à la première occasion, le
greffier — donc le fonctionnaire qui reçoit au greffe — les
informe qu'elles peuvent, sans frais additionnels...» Monsieur, madame, vous
déposez une demande en petites créances, je vous informe que l'État québécois
vous offre de la médiation ou de l'arbitrage gratuitement à nos frais, je vous
en informe. Le greffier, là, la personne arrive avec sa procédure au greffe, il
dit : On prend votre procédure, ne partez pas, là, ne partez pas, là, vous
pensez à aller devant le juge, non, non, non, on vous offre un service où est-ce
que vous pouvez aller en médiation ou en arbitrage avec... aux frais de l'État.
Cependant, là, c'est ça qui est intéressant : «Cependant, dans les cas et
selon les conditions et modalités prévus par règlement du gouvernement pris en
application de l'article 570…»
Là, quand on va à 570, c'est mon fameux
règlement pour obliger la médiation, parce que, comme je vous expliquais, moi,
je ne suis pas capable, demain matin, de faire mes 36 districts judiciaires
puis l'étendue de la capacité des petites créances à 15 000 pour tout
demain matin. Ça me prend une phase graduelle pour le faire. Ça fait que j'ai
annoncé qu'on allait faire les dossiers de 5 000 en premier, et moins,
parce que les dossiers de 5 000 et moins, c'est 50 % du volume des
petites créances. Puis là, après ça, on va le faire par district judiciaire
graduellement.
Donc, ça, c'est 570, mais, en attendant,
le greffier informe quand même que vous pouvez aller en médiation, puis c'est
couvert par l'État. Là, après ça : «Le greffier soumet le litige à une
telle médiation avant que l'affaire ne puisse être entendue par le tribunal. Le
médiateur dépose au greffe un rapport sur la médiation… de la conduite.» Ça
fait qu'il faut lire 556 et 570 ensemble.
• (12 heures) •
Mme Garceau : Je vais juste
revenir au point parce que ce n'est pas : On offre la médiation ou
l'arbitrage. La façon que c'est rédigé, c'est : L'arbitrage est offert
seulement suite à l'échec de la médiation. Donc, ce n'est pas le greffier. Au
tout début, l'instance est déposée, monsieur, madame, je vais aller soit en
arbitrage soit en médiation. C'est juste... On se comprend, c'est à l'échec de…
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
c'est une gradation. On veut que les gens aillent... trouvent une solution à
leur litige ensemble en premier.
Mme Garceau : Mais on
pourrait quand même offrir l'arbitrage au lieu de la médiation.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
on va l'offrir après. C'est parce que, tu sais, en médiation, là, les parties
participent à trouver une solution ensemble. On veut que les gens... On veut
favoriser le fait que les gens s'assoient ensemble pour qu'ils puissent se
parler puis qu'ils puissent trouver une voie de passage. C'est ça, l'objectif.
Puis 60 % des dossiers se règlent en médiation. Ça fait que le volume va
être moins important. C'est bien mieux qu'une partie trouve une solution avec
l'autre à sa satisfaction plutôt que ça soit une tierce personne qui dit :
Bon, bien, les gars, les filles, ça va être ça.
Mme Garceau : Avec respect,
ça dépend des gens...
12 h (version révisée)
M. Jolin-Barrette : ...les
gars, les filles, ça va être ça.
Mme Garceau : Avec respect,
ça dépend des gens, ça dépend des gens, puis on enlève l'élément que «je veux
avoir ma journée devant le juge». Il va y en avoir certains...
M. Jolin-Barrette : Bien, ils
vont l'avoir en arbitrage.
Mme Garceau : Non, il va y en
avoir certains que, peut-être, dès le départ, ils vont se dire : Non, moi,
je veux une décision, je veux aller en arbitrage, je ne veux pas aller via le
service de médiation.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
ultimement, là, quand on va avoir tout terminé, là, ils n'auront pas le choix d'aller
en médiation, parce qu'on veut que les gens se parlent. L'économie des
ressources judiciaires pour consacrer le temps-juge à des dossiers d'une valeur
monétaire supérieure puis pour réduire les délais, comme... il ne faut pas que
ce soit au gré des citoyens parce que... Tu sais, quand vous avez un litige,
là, puis c'est bien émotif au départ, là, vous vous dites, là : Je vais
aller dire au juge, là, c'est quoi, là, puis il va le condamner. Ça se peut,
des fois, qu'en se parlant, qu'en entendant la position de l'autre, qu'en
dialoguant, les gens, ils arrivent à des consensus. Écoutez, on n'arrête pas de
faire des consultations ici, justement, pour que les ministres écoutent puis
amènent des modifications à leur projet de loi.
Mme Garceau : Je comprends le
point. Cependant, principe de base de la médiation, il faut que les deux
parties soient, je vais dire, pas mal à la même place. Si tu en as un qui est
vraiment borné, ça ne va pas durer très, très longtemps. Je me dis : Si on
est là pour l'intérêt, pour faire avancer les choses, pour expédier l'accès à
la justice, pour que le justiciable puisse avoir sa décision, de lui laisser le
choix.
Je vous fais le commentaire, parce qu'on
mise beaucoup sur la médiation. Je suis complètement d'accord. Mais on pourrait
aussi offrir en même temps... il n'y a rien qui empêche l'arbitrage. Ça, c'est
un point. Mais je trouve qu'on devrait le rédiger de la façon... selon votre
objectif. Et votre objectif, c'est : médiation obligatoire et même l'arbitrage,
s'il y a un échec, obligatoire. Puis, oui, vous allez pouvoir, peut-être, dans
les 30 jours... Pourquoi est-ce que ce n'est pas dans la loi versus un
règlement?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, en fait, j'ai eu l'occasion de l'expliquer, tout à l'heure, parce que c'est
au niveau de la phase de déploiement. Parce qu'actuellement, dans le fond, on
va faire la médiation dans les districts 5 000 et moins, mais ça
prend une phase de déploiement ordonnée... Donc, les modalités relativement à l'arbitrage
automatique vont être par voie réglementaire.
Mme Garceau : Mais on ne
pourrait pas faire l'inverse, que vous mettez vos étapes dans un règlement?
Parce qu'au bout du compte l'objectif, c'est que vous allez vous rendre aux
causes à 15 000 $, il n'y en aura plus, de juges qui vont entendre
ces causes-là. C'est ça, l'objectif.
M. Jolin-Barrette : Bien,
sous réserve des exceptions constitutionnelles qui vont être prévues par voie réglementaire.
Mme Garceau : Pour moi, je
trouve que... et surtout pour le justiciable, les justiciables qui se
représentent eux-mêmes. C'est une chose de regarder un texte de loi, mais là,
de dire : Ah! bien, ce n'est pas tout dit ici, là, il faut aller dans les
règlements... Il me semble qu'il faudrait prioriser la transparence, dans un
texte de loi.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, je ne peux pas être plus transparent. Les règlements vont être publics,
sur le site du ministère de la Justice, ça va être expliqué, ça va être
expliqué en fonction des districts judiciaires, nos employés au greffe vont
renseigner les gens relativement à comment ça se passe dans le district
judiciaire, on va être sur JuridiQC, aussi. Tu sais, l'effort, il est fait. Mais
la mécanique, la poutine, il faut que vous nous permettiez, tu sais, de le
mettre en vigueur. C'est la meilleure solution que nous avons pour une mise en
application ordonnée.
Le Président (M.
Bachand) :...de l'Acadie, s'il vous
plaît.
M. Morin : En fait,très
brièvement. Je vous écoute puis, au fond, je comprends l'objectif que vous
poursuivez, M. le ministre. Mais pourquoi, dans 556, là, dans 13 qui est une
modification à 556, le législateur ne dit pas : Les parties doivent aller
en médiation? C'est ce que vous voulez. Et, si échec de la médiation, les
parties iront en arbitrage, sauf avis contraire. Ça, c'est le principe général
de ce que vous voulez faire puis...
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est
dit.
M. Morin : Oui, mais ce n'est
pas aussi... <en tout cas...
M. Morin :
... faire
puis...
M. Jolin-Barrette :
Bien,
c'est dit.
M. Morin :
Oui,
mais ce n'est pas aussi... >en tout cas, respectueusement soumis, ce
n'est pas aussi clair que ça, quand je le lis. Puis je vais vous dire bien
honnêtement, je l'ai regardé attentivement, avant qu'on commence les
commissions parlementaires, puis, quand on a eu le dialogue avec vous, hier, bien
là, j'ai véritablement compris la mécanique et ce que vous vouliez faire. Donc,
ou bien j'avais mal lu ou ce n'est peut-être pas aussi clair que ça.
Alors, moi, ce que je vous propose, ce que
je propose au législateur, c'est un énoncé clair, puis ça ne vous empêche pas,
après, de garder le reste de la disposition qui va vous permettre, par
règlement, de mettre en œuvre, district par district, ce que vous voulez
accomplir. Parce que, sinon, théoriquement, si vous le laissez comme ça, une
partie pourrait vous dire, aussi : Bien, je veux aller en arbitrage, puis
vous ne serez pas prêts non plus. Donc, même... je vous écoute, mais même dans
sa version actuelle, il y a un problème, parce que vous n'êtes pas prêts pour
faire de l'arbitrage partout, de toute façon, et là vous laissez un choix aux
parties.
M. Jolin-Barrette : Effectivement,
on laisse un choix aux parties, tant qu'on n'est pas prêts. Ça fait que le
Greffier leur dit : Vous pouvez aller en médiation ou en arbitrage. Au
départ, là, c'est le choix des parties. Elles peuvent prendre un mode alternatif
de règlement des différends, comme dans tout litige.
M. Morin : Exact. Alors,
c'est l'invitation que je vous fais quant à la clarté de la disposition.
M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez,
si vous souhaitez déposer un amendement, nous allons l'étudier, l'amendement,
mais, d'entrée de jeu, je vous dis que moi, je suis très à l'aise avec le texte
de l'article 13. Donc, on peut voter votre amendement.
M. Morin : Je vous comprends.Bien, alors, écoutez, on a un amendement qu'on voudrait déposer à 13, qui
vise, en fait, votre alinéa — un, deux, trois — quatre, on
en a parlé hier, et qui dit, M. le Président :
Si les parties ne s'entendent pas... 556,
alinéa quatre : «Si les parties ne s'entendent pas, elles sont présumées
aller en arbitrage, à moins d'indication contraire, sans frais additionnels,
par un arbitre accrédité.»
Donc, à ce moment-là, ça viendrait
clarifier cette disposition-là du projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. On va juste...
le temps de le mettre sur les...
M. Jolin-Barrette : Oui. En
même temps, je ne sais pas si la députée de Sherbrooke avait des commentaires
par rapport à la publicité des sentences arbitrales.
Mme Labrie : J'en avais,
effectivement. Est-ce que vous, vous aviez l'intention d'apporter un amendement
par rapport à ça? Parce qu'on en a discuté pendant les auditions, là.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
et donc je voulais connaître votre appétit à ce que les sentences arbitrales
soient publiques.
Mme Labrie : Oui, j'ai un
appétit pour ça. Ça nous a été soulevé puis ça m'apparaît pertinent. Il y a des
exemples qui nous ont été donnés pendant les auditions. Je ne sais pas si le
ministre veut que je les ramène, les exemples, ou...
M. Jolin-Barrette : Bien non,
mais...
Le Président (M.
Bachand) :...l'amendement du député
d'Acadie. On pourra y revenir.
Mme Labrie : Il a été déposé
formellement?
Le Président (M. Bachand) :...oui, c'est ça, oui.
Mme Labrie : Ah! O.K. O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Alors donc, interventions sur
l'amendement à l'article 13, du député d'Acadie? Interventions?
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors,
je comprends l'intention du député de l'Acadie, je l'ai souligné, on était au
même endroit. J'apprécie le fait que l'amendement ait été soumis, puis ça va en
directe ligne avec ce que nous souhaitons faire, mais je demeure à l'aise avec
le texte que nous avons dans le cadre du projet de loi et que... On va le
développer par voie réglementaire, mais j'apprécie l'opportunité que le député
d'Acadie nous donne avec la présentation de son amendement.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement
du député d'Acadie? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement à l'article 13 est adopté?
Des voix : ...
• (12 h 10) •
Le Président (M.
Bachand) :Rejeté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, si la députée de Sherbrooke veut déposer un amendement, qui pourrait
être sur le site Greffier, si c'était son souhait...
Le Président (M.
Bachand) :Oui. Mme la députée de
Sherbrooke, oui.
Mme Labrie : Oui. Bon,
effectivement, bien là, le ministre, donc, il semble ne pas lui-même avoir
préparé d'amendement, c'est ce que je comprends. Est-ce qu'il a de l'appétit,
lui, pour un amendement dans ce sens-là? Sinon, j'aimerais comprendre pourquoi.
Parce que, dans les arguments qu'on nous a fait valoir, moi, ça me semblait
assez clair que ça valait la peine de prévoir, pour les cas où l'arbitrage est
payé par l'État, que ce soit assujetti à la publicité des débats. Notamment,
les exemples qui nous ont été apportés, c'est le cas, par exemple,
d'entrepreneurs qui, à répétition, auraient des problèmes à livrer leurs
contrats. S'ils prennent l'habitude de toujours régler ça par arbitrage, eh
bien, ça n'apparaîtra jamais publiquement, alors que ça permettrait de mieux
protéger les consommateurs que ce soit <rendu public...
Mme Labrie :
... que
ça permettrait de mieux protéger les consommateurs que ce soit >rendu
public, parce que, dans le choix de leur entrepreneur, par exemple, ils
pourraient éviter d'avoir recours à quelqu'un qui ferait ça. Donc, moi, ça me
convainquait qu'on devait agir dans ce sens-là. J'aimerais savoir ce que le
ministre en pense.
M. Jolin-Barrette : Oui, M.
le Président. Bien, écoutez, moi, je serais ouvert, je serais ouvert à faire en
sorte... Parce que, déjà, les décisions, aux petites créances, elles sont
publiques, elles peuvent être répertoriées. Alors, moi, je serais ouvert à
faire en sorte que la sentence arbitrale soit publique puis que l'arbitre, un
coup qu'il l'a rendue, la transmet aux parties et la dépose au greffe. Ça fait
que je serais à l'aise avec un tel amendement à l'article 13 du projet de
loi. Donc, si on ajoutait un alinéa qui disait : À la fin... À la toute
fin, la sentence arbitrale est publique, l'arbitre la transmet aux parties et
la dépose au greffe, je serais à l'aise avec ça.
Mme Labrie : Moi, ça
répondrait à ma préoccupation. Le ministre peut déposer lui-même l'amendement,
je ne tiens pas à le faire, mais c'est la préoccupation que j'avais. Merci.
M. Jolin-Barrette : Alors,
j'aurais un amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il est dans la
machine?
M. Jolin-Barrette : Il est
dans la machine. Peut-être... Est-ce que nous avions d'autres questions sur
l'article 13, M. le Président?
Le Président (M.
Bachand) :Alors, on va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 12)
(Reprise à 12 h 21)
Le Président (M.
Bachand) :Merci. À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend ses travaux. Alors, M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, M. le Président, on était rendus à ce que nous déposions un amendement,
je crois, c'est ça? O.K. Donc, à l'article 13 : Ajouter, à la fin de
l'article 556 du projet... du Code de procédure civile, proposé par
l'article 13 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«La sentence arbitrale est publique.
L'arbitre la transmet aux parties et la dépose au greffe.»
Donc, l'objectif, suite au commentaire de
la députée de Sherbrooke, qui avait été soulevé en commission parlementaire
lors des auditions publiques, c'est de faire en sorte de s'assurer que les
sentences arbitrales qui vont être rendues en matière de petites créances
soient publiques, soient déposées au greffe et puissent être répertoriées.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement?
S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement à l'article 13 est
adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Interventions
sur 13 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention sur l'article 13
tel qu'amendé, est-ce que l'article 13, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. L'article 14 :
Ce code est modifié par l'insertion, avant l'article 562, du suivant :
«561.1. À tout moment d'une instance
portant sur le recouvrement d'une créance d'au plus 3 000 $, le
tribunal peut, du consentement des parties, rendre jugement sur le vu du
dossier.»
Commentaire. Cette disposition introduit
le nouvel article 561.1 du Code de procédure civile afin de permettre au
juge de la Cour du Québec de rendre un jugement sur le vu du dossier si les
parties y consentent et si la demande est d'un montant d'au plus
3 000 $.
Et suite à la discussion avec mes
collègues et à la présentation de l'Association du Barreau canadien, on
déposerait un amendement, M. le Président, pour faire passer ce montant-là à
15 000 $.
Donc, article 14 : Remplacer, dans
l'article 561.1 du Code de procédure civile, proposé par l'article 14
du projet de loi, «3 000 $ » par «15 000 $».
Commentaire. L'article 561.1 du Code
de procédure civile proposé par le projet de loi est amendé pour augmenter la
limite monétaire qu'il prévoit.
Donc, l'article se lirait ainsi : «561.1
À tout moment d'une instance portant sur le recouvrement d'une créance d'au
plus 15 000 $, le tribunal peut, du consentement des parties, rendre
jugement sur le vu du dossier.»
Donc, si les parties consentent, le juge va
pouvoir se prononcer sur le vu du dossier.
Le Président (M.
Bachand) :Y a-t-il des interventions sur
l'amendement?
M.
Morin :
...consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'amendement à l'article 14 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, interventions sur
14 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 14, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Avec
votre permission, on déposerait un autre amendement. On reviendrait à
l'article 9, parce que, le 15 000 $, vu que les petites créances
vont être augmentées... Tu sais, vous vous souvenez, on avait mis la formule de
l'indexation pour les petites créances, donc on viendrait rajouter 561.1 pour
dire que cette somme-là de 15 000 $ va suivre les petites créances.
Exemple, là, quand il va arriver à 16 000 $, 17 000 $,
18 000 $, que le juge puisse, toujours aux petites créances, rendre
sur le vu du dossier. Donc, l'amendement, est-ce qu'il est déjà... Ah! il va
être envoyé.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Est-ce qu'il y aurait
consentement pour rouvrir l'article 7?
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est 9.
Le Président (M.
Bachand) :9, excusez-moi, 9. Pardon.
M. Morin : C'est
l'article 9, c'est l'article 9. Oui, il y a consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Donc, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, l'amendement, il est en voie de transmission.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, exactement, mais on ne l'a
pas reçu.
Alors, on va suspendre quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 25)
(Reprise à 12 h 28)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Donc, je vous rappelle que nous sommes à
l'article 9. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, à l'article 9, M. Président, on aura un amendement. Donc, Insérer,
dans l'article 539.1 du Code de procédure civile, proposé par l'article 9
du projet de loi, et après «550,», «561.1,».
Donc, commentaires : L'article 539.1
du Code de procédure civile, proposé par le projet de loi, est amendé par
concordance avec l'amendement à l'article 561.1 du Code de procédure
civile proposé par le projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur
l'amendement?
M. Morin : Pas
d'intervention, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 9 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 9 tel qu'amendé?
M.
Morin :Il n'y a pas d'intervention.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 9, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, si je comprends,
on continuerait à l'article 15.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
• (12 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, on aurait un amendement aussi, je vous l'annonce d'entrée de jeu, M. le
Président, avec 15, parce que c'est le miroir de 13, que nous avons fait tout à
l'heure, par rapport à la violence conjugale.
Donc, 15 : L'article 570 de ce
code est modifié :
1° par l'insertion, après le paragraphe
1°, des suivants :
«1.1° des règles prévoyant, par
exception aux principes du titre I du livre I et du livre VII, des
matières et des districts dans lesquels la médiation est obligatoire et dans
lesquels l'arbitrage est offert aux parties de même que les autres conditions
et modalités applicables à la médiation ou à l'arbitrage dont, en ce dernier
cas, celles relatives au consentement des parties à y recourir;
«1.2° quels organismes, personnes ou
associations peuvent accréditer un médiateur ou un arbitre, les conditions
auxquelles ceux-ci doivent se conformer pour ce faire de même que les
conditions auxquelles un médiateur ou un arbitre doit satisfaire pour être
accrédité;»;
2° dans le paragraphe 2° :
a) par la suppression de «par le service
de médiation»;
b) par l'insertion, après «à un
médiateur» et «lesquelles un médiateur», de, respectivement, «ou à un arbitre»
et «ou un arbitre»;
3° par l'insertion, dans le
paragraphe 3° et après «médiateur», de «ou un arbitre».
Commentaires : L'article 570 du
Code de procédure civileest modifié pour permettre au gouvernement
d'établir des règles prévoyant que la médiation est obligatoire et que
l'arbitrage est offert aux parties de même que les autres conditions et modalités
applicables à la médiation ou à l'arbitrage. Il est également modifié pour permettre
au gouvernement d'établir quels organismes, personnes ou associations peuvent
accréditer un médiateur ou un arbitre, les conditions auxquelles ceux-ci
doivent se conformer pour accréditer un médiateur ou un arbitre de même que les
conditions auxquelles un médiateur ou un arbitre doit satisfaire pour être
accrédité.
Le Président (M.
Bachand) :L'amendement est sur Greffier,
oui? Vous avez un amendement...
12 h 30 (version révisée)
M. Jolin-Barrette : ...conditions
auxquelles un médiateur ou un arbitre doit satisfaire pour être accrédité.
Le Président (M.
Bachand) :Et l'amendement est sur le
Greffier, oui? Vous avez un amendement, M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors,
l'amendement. Est-ce qu'en guise d'équité M. le député de l'Acadie voulait le
déposer?
M. Morin : Avec plaisir, M.
le ministre.
M. Jolin-Barrette : Je suis
un homme équitable.
Le Président (M. Bachand) :Alors, M. le député de l'Acadie, je vous invite à faire la
lecture, s'il vous plaît.
M. Morin : Bien. Alors donc,
ajouter... L'article 15, article 570 du Code de procédure civile. Ajouter, à la
fin de l'article 15 du projet de loi, le paragraphe suivant :
4° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«La médiation ne peut être obligatoire
lorsque l'une des parties dépose au greffe une attestation qui confirme qu'elle
s'est présentée à un service d'aide aux personnes victimes reconnu par le ministre
de la Justice en invoquant être une personne victime de violence conjugale ou
sexuelle de la part de l'autre partie. Cette attestation est confidentielle.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, intervention sur l'amendement?
M. Jolin-Barrette : Très bon
amendement, M. le Président. Ça fait suite au travail collaboratif que nous
avons fait. Alors, je remercie le député de l'Acadie.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, on me demande de
suspendre quelques instants. Je reviens. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
(Reprise à 12 h 34)
Le Président (M.
Bachand) :Donc, merci. À l'ordre, s'il
vous plaît! On va reprendre les travaux. Alors donc, nous étions sur l'amendement
à l'article 15. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement à
l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Intervention sur
15 tel qu'amendé?
S'il n'y a pas d'autre intervention, donc,
est-ce que l'article 15, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, l'article
16, M. le Président :
Ce code est modifié par l'insertion, après
l'article 607, du suivant :
«607.1. Le tribunal saisi d'un litige
portant sur une question au sujet de laquelle les parties ont conclu une
convention de médiation peut, à la demande de l'une des parties, les renvoyer à
la médiation, à moins qu'il ne constate la nullité de la convention. La demande
de renvoi doit être soulevée dans les 45 jours de la signification de la
demande introductive d'instance.
«En cas d'échec de la médiation, les
éléments de preuve échangés entre les parties peuvent être versés au dossier du
tribunal d'un commun accord.»
Cette disposition vise à permettre au
tribunal d'imposer le respect d'une obligation contractuelle de médiation et à
permettre le versement d'éléments de preuve au dossier en cas d'échec du
processus de médiation.
Le Président (M.
Bachand) :Intervention?
M. Jolin-Barrette : Donc, si
je peux donner des explications supplémentaires, M. le Président?
Le Président (M.
Bachand) :Oui, allez-y, M. le ministre. Pardon.
M. Jolin-Barrette : C'est une
demande de la Table Justice-Québec. Donc, ce qui arrive, c'est que, parfois,
dans des conventions, supposons, entre deux parties privées, entre deux
entreprises, supposons, ils ont convenu de régler leur litige, d'aller en
médiation, dans un premier temps. Et là ce qui arrive, c'est qu'ils s'en vont
tout de suite au tribunal, alors que les parties avaient convenu d'aller en
médiation, dans un premier temps. Donc, on permet au tribunal de rendre
exécutoire ça, de dire : Bien là, vous allez aller vous parler en premier,
c'est ce que vous aviez négocié, et ensuite vous reviendrez nous voir par la
suite, si jamais la médiation ne fonctionne pas.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. En fait... Merci,
M. le Président. Je comprends que le but, c'est de conserver avec une nature
confidentielle des documents ou ce qui aurait pu être échangé dans le cadre de
la médiation. Maintenant, on vient d'apporter des modifications à l'arbitrage
pour faire en sorte que la décision de l'arbitre soit versée, soit rendue
publique. Si la médiation fonctionne et qu'il y a une entente entre les
parties, à ce moment-là, est-ce <que...
M. Morin :
...publique.
Si la médiation fonctionne et qu'il y a une entente entre les parties, à ce
moment-là, est-ce >que le résultat de la médiation va être aussi rendu
public dans le dossier de la cour?
M. Jolin-Barrette : Non, pas
nécessairement, parce qu'il n'y aura peut-être pas de dossier de cour non plus.
Bien, en fait, il serait déjà ouvert, mais les parties ne sont pas obligées de
le verser.
M. Morin : O.K. Donc,
l'arbitrage, vu qu'il a bien une finalité exécutoire finale, on déposerait donc
la décision dans le dossier de la cour, qui serait accessible aux justiciables,
mais, dans le résultat d'une médiation, même si elle est favorable puis que les
parties règlent leurs litiges, ça ne serait pas nécessairement rendu public.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Oui, merci.
Juste pour clarifier les termes utilisés, surtout «le tribunal saisi d'un
litige portant sur une question au sujet de laquelle les parties ont conclu une
convention de médiation», vous voulez dire la convention qui a un règlement? Ils
ont réglé?
M. Jolin-Barrette : Non. Exemple,
une convention entre deux parties, dans le fond, on a un contrat. Dans le cadre
d'une relation contractuelle, vous et moi, on dit : Bien, si jamais on a
un litige, on s'engage à aller en médiation. On avait préalablement prévu notre
relation d'affaires. Exemple, vous m'avez engagé pour laver vos vitres. Puis,
si jamais je les... vous avez quelque chose à me reprocher au niveau de mon
lavage, bien, on avait convenu d'aller en médiation, puis là vous m'amenez tout
de suite devant la cour.
Mme Garceau : C'est bien.
Merci.
M. Jolin-Barrette : Là, je
pourrais vous dire : Bien, vos vitres étaient pas mal plus sales que...
Mme Garceau : C'est pour ça
qu'on s'en va en médiation.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Le Président (M.
Bachand) :Vous avez un bel avenir, M. le
ministre.
Bon, cela dit, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur 16? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article
16 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, 17,
M. le Président : L'article 622 de ce code est modifié par l'insertion,
dans le deuxième alinéa et après «45 jours», de «de la signification».
Commentaire. Il s'agit d'une modification
de concordance en lien avec l'insertion de l'article 607.1 au Code de procédure
civile qu'effectue l'article précédent du projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :...interventions sur l'article
17? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Une seule
intervention, M. le Président. On a, dans les articles précédents, modifié des
échéanciers. Je veux simplement qu'on s'assure que les modifications qu'on a
apportées aux échéanciers n'auront pas du tout d'impact ici, simplement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Donc,
ici, on n'est pas dans la procédure simplifiée. Donc, ça n'a pas d'impact.
M. Morin : Parfait.
M. Jolin-Barrette : C'est
vraiment de la concordance.
M. Morin : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 17 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Article
18, M. le Président : L'article 4 de la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels est
modifié par l'insertion, après le deuxième alinéa... pardon, par l'insertion, après
le premier alinéa, du suivant :
«Le Conseil de la magistrature est visé au
premier alinéa, sauf lorsqu'il exerce ses fonctions judiciaires en matière de
déontologie.».
Commentaire. Cette disposition vise à
établir clairement que le Conseil de la magistrature est visé par la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels, sauf en ce qui concerne ses fonctions judiciaires en
matière de déontologie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Sherbrooke.
Mme Labrie : Donc, si je
comprends bien l'article, ça va permettre aux gens, via une demande d'accès à
l'information, d'avoir accès à des documents, par exemple, des rapports
annuels, des choses comme ça, mais pas des décisions qui auraient été prises
par rapport à un juge, question de comportement, là, sur lequel devait se
prononcer le Conseil de la magistrature.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
je vous donne un exemple. Là, le rapport annuel, maintenant, va être public.
Donc, on vient dire que vous devez annuellement produire un rapport, ce qui
n'était pas le cas. Exemple, maintenant... Bien, en fait, on vient clarifier le
fait que le Conseil de la magistrature est assujetti à la Loi sur l'accès à
l'information. Donc, on vient enlever toute ambiguïté.
• (12 h 40) •
Mme Labrie : Il y avait un
flou là-dessus? Il prétendait ne pas l'être?
M. Jolin-Barrette : Bien,
pour l'État québécois, il n'y avait pas de flou, je vais dire ça comme ça. On
met une exception où, lorsque c'est dans le cadre de... lorsque le conseil est
en matière de délibération pour des questions de déontologie, là,
effectivement, ils ne sont pas assujettis à la Loi sur l'accès à l'information.
On vient exclure cette partie-là parce que, lorsque le conseil agit en matière
déontologique, en matière disciplinaire par rapport à un de ses membres, c'est
assimilé, dans le fond, pratiquement à un tribunal, parce que, bon, il entend
des dossiers, puis le conseil, avant de rendre une décision, doit pouvoir délibérer
avec ses membres librement pour déterminer : Qu'allons-nous rendre comme
décision?, que ça soit en enquête ou que ça soit en... Comment ils appellent
ça?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : En
examen. Donc, la partie, dans le fond, comme <tribunal...
M. Jolin-Barrette :
...examen. Donc, la partie, dans le fond, comme >tribunal, elle n'est
pas assujettie à la Loi sur l'accès, tout le reste est assujetti. On est venus
clarifier ça.
Mme Labrie : Est-ce que le
ministre a des exemples de types de document qui vont être maintenant plus
clairement accessibles?
M. Jolin-Barrette : Bien,
peut-être, exemple, des contrats de services professionnels qui seraient
donnés, qui ne touchent pas le rôle déontologique du conseil.
Mme Labrie : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions? M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. Alors, comme je le disais d'emblée, d'entrée de jeu, avec mes
remarques préliminaires et générales, on n'est absolument pas contre la
reddition de comptes et la transparence, évidemment, cela va de soi dans un
État de droit. Sauf que je pense qu'il faut aussi garder à l'esprit
l'importance de l'indépendance des tribunaux qui ne font pas partie ni du
législatif ni de l'exécutif. Bon, j'entends M. le ministre qui dit que, pour le
gouvernement, c'est clair, le conseil y est soumis, bien, pour d'autres, ce
n'est peut-être pas aussi clair que ça, et je le dis respectueusement. On veut
entrer le conseil ou faire entrer le conseil dans une loi qui traite des accès
aux documents et des organismes publics avec d'autres organismes qui n'ont pas
la même nature et la même indépendance que le Conseil de la magistrature. Donc,
personnellement, je trouve qu'il s'agit d'un effritement, comme je le
soulignais, à l'indépendance institutionnelle du conseil.
Et, M. le ministre nous explique ce qu'il
veut faire, mais, en fait, est-ce qu'il y a présentement un véritable problème?
Est-ce que M. le ministre peut nous expliquer ce qu'il recherche en soumettant
le conseil à la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics? Est-ce
que c'est si dramatique que ça? Est-ce qu'il y a eu des allégations d'abus? En
fait, ça, on n'en a aucune idée, mais on a cette modification-là, qui n'est pas
banale dans notre État de droit. Et en plus, advenant que le conseil soit
soumis à la loi sur l'accès, ou à un autre mécanisme, ou à une autre loi qui
donnerait accès à certains de ces documents, il faudrait évidemment prévoir le
financement, le personnel adéquat pour être capables de répondre aux demandes.
Et j'écoutais M. le ministre dire :
Bien, écoutez, peut-être que, dans une demande comme ça, on pourrait avoir
accès, par exemple, à des... à différents contrats pour des services
professionnels. Est-ce que le ministre a, par exemple, des exemples qu'il peut
nous donner où on a vu de l'abus, une mauvaise dépense de fonds publics qui
ferait en sorte qu'effectivement non seulement il faudrait une transparence,
mais qu'il faudrait agir pour corriger cette situation-là? On n'a absolument
rien de ça. Et l'indépendance institutionnelle du conseil et de la magistrature
est un fondement fondamental dans notre société. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors, en
réponse aux questions du député de l'Acadie, il est très clair, pour moi et
pour l'État québécois, que tous les organismes de l'État doivent faire preuve
de la plus grande transparence possible. Peu importe l'organisme qui a été créé
par loi — dans ce cas-ci, dans la Loi modifiant la Loi sur les
tribunaux judiciaires — ils gèrent des fonds publics, ils doivent
être assujettis à des obligations de transparence. On comprend que, dans le
cadre de mandats de certains organismes, il y a certaines exceptions qui
doivent s'appliquer, notamment dans le cadre de fonctions délibératives d'un
organisme comme le Conseil de la magistrature, pour être en mesure de rendre
ses décisions adéquatement. Donc, c'est normal que les échanges entre les
membres ne soient pas accessibles, tout comme ceux du Conseil des ministres ne
sont pas accessibles parce que le Conseil doit pouvoir prendre les décisions
qui s'imposent.
Cela étant, lorsqu'on est en matière
administrative, c'est un organisme de l'État qui a été créé, notamment pour la
formation des juges, notamment pour gérer d'autres modalités dans les pouvoirs
du conseil, il est tout à fait normal que les citoyens puissent avoir accès à
ces informations-là. Et il n'y a personne, au Québec, qui est au-dessus des
lois, incluant le Conseil de la magistrature. Il est primordial, et on va voir,
dans les articles suivants, que le Conseil de la <magistrature...
M. Jolin-Barrette :
...magistrature.
Il est primordial, et on va voir dans les articles suivants, que le Conseil de
la >magistrature respecte les bonnes pratiques, notamment en matière
contractuelle. Il est fondamental pour la confiance du public dans nos
institutions, qu'elles soient législatives, qu'elles relèvent du pouvoir
exécutif ou qu'elles relèvent du pouvoir judiciaire, qu'il fasse preuve de
transparence et de bonne gestion des fonds publics.
Alors, pour le citoyen, à la lecture de la
Loi sur l'accès à l'information, désormais, il pourra constater clairement que
le conseil est assujetti à la Loi sur l'accès. Ça a toujours été la prétention
et l'État du droit. La Cour d'appel s'était déjà prononcée en 2000 sur une
question en matière de déontologie. Et la Cour d'appel avait dit, en matière de
déontologie : Effectivement, le conseil n'est pas assujetti à la Loi sur
l'accès à l'information.
Mais je pense que, nous, comme
parlementaires, comme législateurs, on doit envoyer un signal très clair que,
pour tous les organismes de l'État, outre certaines modalités et certaines
exceptions dans le cadre des fonctions délibératives, que les lois sur l'accès
aux documents s'appliquent. Donc, c'est ce que nous faisons. Nous venons
clarifier pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté, que ça soit clair pour tout le monde.
Même chose, on va voir tout à l'heure, qu'un organisme de l'État doit rendre un
rapport annuel à chaque année, ce qui est, ma foi, fort surprenant qu'un
rapport d'activité ait été rendu une fois aux quatre ans. Pour moi, à mon sens,
ça m'apparaît de la transparence, puis on veut s'assurer que les fonds publics
soient gérés efficacement. Puis je pense que les citoyens ont le droit de
savoir, ont le droit de savoir, peu importe les organismes. Puis je réitère que
les règles contractuelles, les normes doivent être respectées par tous les
organismes de l'État, incluant le Conseil de la magistrature.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : ...pour ma part,
j'accueille vraiment positivement cet article-là. On n'a jamais trop de
transparence. Je me permets quand même de dire que la Loi sur l'accès à
l'information n'est pas toujours parfaite, ne donne pas toujours les résultats
espérés, mais, quand même, là, ça m'apparaît vraiment important comme article
ici. Je ne vois pas pourquoi le Conseil de la magistrature ne serait pas soumis
clairement. Puis l'exception en matière de déontologie m'apparaît suffisante.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de l'Acadie.
M.
Morin :Merci, M. le Président. Je suis d'accord avec M. le
ministre quand il souligne qu'il n'y a aucune personne, aucune institution qui
est au-dessus des lois au Québec. C'est clair, la primauté du droit fait en
sorte que n'importe quelle personne, n'importe quel organisme est soumis à la
loi. Je ne suis pas contre la transparence non plus. Ça, c'est très, très
clair. Cependant, ce que je souligne, c'est que, pour moi, si le ministre veut
faire en sorte que le Conseil de la magistrature, dans certaines de ses fonctions,
soit encadré, à mon avis, ce n'est pas par le biais de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics parce que, là, compte tenu des définitions qui
sont dans la loi et des organismes qu'on y retrouve, il y a un danger pour que
l'indépendance institutionnelle du conseil soit visée, ou entachée, ou
diminuée. Et l'indépendance institutionnelle du conseil, c'est une foule de
petites choses qui font en sorte qu'il y a un organe de l'État qui est capable
d'être à l'abri des décisions de l'Exécutif, parce qu'il doit souvent juger les
décisions de l'Exécutif, donc s'assurer que lui, il va demeurer indépendant.
Donc, ma proposition est de dire : Si
c'est ce que M. le ministre veut faire, soit, mais qu'il le fasse avec un autre
véhicule, pas en vertu de cette loi-là et de l'article 4. Donc, c'est la
proposition que je fais. Et donc il est hyperimportant de respecter ces
éléments-là, et je tenais à souligner ces faits-là.
Et maintenant, si vous allez voir sur le
site du Conseil de la magistrature, vous allez déjà trouver là une foule de
renseignements qui sont accessibles au public.
Donc, encore une fois, je pose ma question :
Est-ce qu'il y a véritablement un problème? Et que recherche M. le ministre?
• (12 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors,
clairement, on est venus dire, dans le deuxième alinéa de l'article 18 :
«Le Conseil de la magistrature est visé au premier alinéa». On n'a pas dit que
c'était un organisme gouvernemental, contrairement à l'article... à l'alinéa de
l'article 4 de la Loi sur l'accès à l'information. Donc, il y a une distinction
entre les deux. Donc, on comprend bien la distinction entre gouvernement,
pouvoir exécutif, et ça relève du judiciaire dans ce cas-ci.
Pour ce qui est de la seconde question du
député de l'Acadie, relativement à : Que recherche le <ministre...
M. Jolin-Barrette :
...de
la seconde question du député de l'Acadie, relativement à : Que recherche
le >ministre?, l'État québécois recherche de la transparence. Et,
lorsqu'un citoyen a des questions, c'est tout à fait normal qu'un organisme
public puisse répondre à ces questions et soit assujetti aux mêmes lois que
tous les autres organismes, sous réserve de certaines exceptions qui sont bien
balisées. Et, en l'occurrence, ce que nous faisons avec l'article 18,
c'est vraiment d'inscrire l'exception qui a été accordée par la Cour d'appel,
justement, relativement au pouvoir délibérant du Conseil de la magistrature.
Mais, pour tout le reste, c'est un organisme qui doit être assujetti à la Loi
sur l'accès aux documents. Je pense que c'est une mesure de transparence avec
des fonds publics à hauteur de plusieurs millions de dollars par année que gère
le conseil. Et c'est tout à fait normal qu'un tel organisme soit assujetti aux
mêmes lois que les autres organismes de l'État. Ça m'apparaît aller de soi. Ça
préserve l'indépendance judiciaire dans le cadre des fonctions délibératives.
Mais, comme je l'ai dit tout à l'heure, lorsqu'on gère de l'argent public, on
doit répondre d'une façon qui est transparente. Et je crois que le mécanisme
proposé n'entravera en rien la mission du Conseil de la magistrature de faire
preuve de transparence.
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Intervention?
S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 18 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 19 :
L'article 152 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «Code de procédure civile applicables en première instance» par
«livre II du Code de procédure civile».
Commentaire. Il s'agit d'une modification
de concordance en lien avec la modification proposée à l'article 83.1 de
la Loi sur les tribunaux judiciaires.
Le Président
(M. Bachand) :Merci beaucoup.
Interventions sur l'article 19?
S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 19 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Avant d'aller à 20, je voulais juste savoir, voulez-vous qu'on traite... qu'on
continue article par article ou qu'on traite 20 avec 30, 32, ou qu'on fasse 18,
34, 36, qui touchaient le Conseil de la magistrature, ou on continue article
par article?
M. Morin : ...très bien,
article par article.
M. Jolin-Barrette : O.K.
Le Président
(M. Bachand) :Ça va?
M. Jolin-Barrette : 20.
L'article 33 de la Loi sur les cours municipales est modifié par l'insertion,
dans le premier alinéa et avant «ayant», de «ou les notaires».
Commentaire. L'article proposé permet aux
notaires ayant exercé leur profession pendant au moins 10 ans d'être
nommés juges municipaux.
Le Président
(M. Bachand) :M. le député de
l'Acadie.
M.
Morin :
En fait, le seul... le seul commentaire qu'on a ici, c'est qu'on a changé et on
ajoute, dans la loi, le mot «notaires». Mais, dans les dispositions de la loi,
à un moment donné, il y a des caractéristiques qui disent, par exemple pour les
avocats, qu'il faut qu'ils soient avocats, membres du Barreau depuis plus de
10 ans, et, ça, on ne l'a pas retrouvé pour les notaires. Ou bien j'ai mal
lu, ou c'est un oubli, mais... Puis vous avez la même chose à 32 de la loi puis
à 30 également.
Le Président
(M. Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : O.K.
Alors, dans votre page de gauche, là, dans le texte actuel, texte proposé,
donc, tel qu'amendé, ça devient : «Le juge municipal est nommé parmi les
avocats ou les notaires ayant exercé leur profession pendant au moins
10 ans». Donc, au premier alinéa, vous l'avez.
Puis, dans le fond, le deuxième alinéa
s'applique juste aux membres du Barreau. Donc, «peuvent être considérées les
années au cours desquelles une personne a acquis une expérience juridique
pertinente après l'obtention d'un diplôme d'admission au Barreau du Québec ou
d'un certificat d'aptitude à exercer la profession d'avocat au Québec». Donc,
ça, on n'est pas venus toucher à ça puis on n'est pas venus étendre ça aux
notaires. Donc, c'est 10 ans membre de la Chambre des notaires ferme.
Tandis qu'au Barreau il y a comme une
exception où est-ce que si vous étiez, supposons... vous avez eu votre
obtention d'un diplôme d'admission au Barreau, ça veut dire... En grand bureau,
ça arrive souvent. Exemple, je passe mon Barreau en 2023, mais je vais faire
mon stage en 2025, pour faire en sorte que la personne travaille comme étudiant
en droit durant deux ans, mais que ces années d'expérience là pourraient être
comptabilisées, selon l'article.
M. Morin : Mais vous
pouvez... Vous ne voulez pas faire la même chose pour les notaires?
M. Jolin-Barrette : Non.
La disposition nous satisfait.
Le Président
(M. Bachand) :Autres interventions
sur 20?
M. Morin : Bien,
écoutez...
Le Président
(M. Bachand) :M. le député de
l'Acadie, oui, allez-y.
M. Morin : ...puisque,
bien, puisqu'on parle, évidemment, de modifier des lois pour permettre aux
notaires d'accéder à la magistrature, bien, écoutez, on a les mêmes réserves. On
ne voit pas en quoi... Puis d'ailleurs même les gens de la Chambre des notaires
l'ont dit : Qu'est-ce que ça va changer pour l'accès à la justice? Et la
réponse qu'on a eue : Bien, ça va permettre une <plus...
M. Morin :
...dit
:
Qu'est-ce que ça va changer pour l'accès à la justice? Et la réponse qu'on a
eue : Bien, ça va permettre une >plus grande diversité. Alors, ça,
on n'est pas contre la diversité. C'est vrai. Est-ce que ça va réduire les
délais? Ça, là-dessus, il n'y a pas... En fait, on n'a... En tout cas, moi, je
ne me souviens pas d'avoir entendu quelque chose de percutant à ce sujet-là. Et
on parle d'une loi qui traite de l'accès à la justice.
Donc, je comprends la volonté de M. le
ministre, mais on l'a dit, on nous l'a dit, c'est sûr qu'au niveau du bac en
droit les cours sont à peu près les mêmes, mais, après ça, la formation qui est
donnée aux avocats pour qu'ils deviennent membres du Barreau est différente de
celle des notaires. Et là, présentement, il n'y a rien dans le projet de loi
qui en tient compte.
On a reçu, ce matin ou hier, une lettre, à
nouveau, de la Chambre des notaires, qui a été déposée et qui était davantage
le mémoire que la chambre a déposé. Je voudrais simplement faire remarquer... dans
la lettre, on dit : «En terminant, valoriser l'expertise du notaire, c'est
aussi mettre au service de la population cet officier public impartial qui
bénéficie d'un haut niveau de confiance.» On l'a entendu à plusieurs reprises.
«À ce sujet, d'autres juridictions en droit civil, comme la France, la
Belgique, permettent déjà aux notaires d'accéder à la magistrature au même
titre que d'autres professionnels du droit.»
J'aimerais apporter une nuance sur ce
paragraphe-là. Si ma compréhension du système français est bonne, en France,
ils ont une école de la magistrature. Donc, les gens, quand ils ont terminé
leurs études de droit, vont postuler. Ils peuvent ou bien faire un concours
d'agrégation pour être enseignants, ou bien devenir notaires, ou se présenter
carrément à l'école de la magistrature. Mais ils ne sont pas notaires vers
l'école de la magistrature, ils font le choix avant. Alors, peut-être qu'il
faudrait nuancer ce bout-là.
Quant au reste, écoutez, c'est la volonté
de M. le ministre, c'est la volonté du gouvernement. Nous, on aurait préféré
qu'il y ait un débat de fond sur la question davantage, qu'on puisse avoir plus
de temps pour réfléchir à cette question qui va faire en sorte que ça va
apporter un changement important dans le rôle, évidemment, des notaires et puis
éventuellement, bon, des avocats au Québec, mais voilà. C'est les commentaires
que j'avais à vous soumettre. Est-ce que tu as des choses que tu veux ajouter?
Non.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur l'article 20?
S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 20 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : ...M. le ministre, s'il vous plaît...
M. Jolin-Barrette : Oui, 21,
M. le Président : L'article 67 de la Loi sur la protection des
renseignements personnels dans le secteur privé est modifié par le remplacement,
dans le deuxième alinéa, de «Code de procédure civile applicables en première
instance» par «livre II du Code de procédure civile».
Commentaire. Il s'agit d'une modification
de concordance en lien avec la modification proposée à l'article 83.1 de
la Loi sur les tribunaux judiciaires.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le ministre.
Alors, je vous souhaite un bon lunch.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ces travaux jusqu'à 15 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 06)
Le Président (M.
Bachand) :Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît! Bon après-midi à tout le monde. La commission des institutions reprend
ses travaux.
Nous poursuivons donc l'étude détaillée du
projet de loi n° 8, Loi visant à améliorer l'efficacité et l'accessibilité de
la justice, notamment en favorisant la médiation et l'arbitrage et en
simplifiant la procédure civile à la Cour du Québec.
Alors, nous étions à l'article 21. Le
ministre voulait en faire lecture. Donc, interventions sur 21?
M. Morin : M. le Président,
je n'ai pas de commentaire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 21 est adopté? M. le ministre, est-ce que l'article
21 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Pour la suite
des choses, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Avec
votre permission, M. le Président, j'avais annoncé, avant de quitter, qu'on
aurait des amendements. Donc, les amendements sont déjà sur le site Greffier. Donc,
on reviendrait, avec la permission des membres, à l'article 5.1 et à 19.1 pour
insérer, en fonction des lois qu'on modifie… et on va avoir également un
quatrième amendement qui est une demande de la Cour du Québec parce qu'il y a
eu un oubli lorsque la Loi sur la santé et la sécurité du travail a été
modifiée l'an passé. Il y a eu un oubli. Dans le fond, pour obtenir un mandat…
Dans le fond, ce qui était prévu, c'est que c'était un mandat qui demandait aux
juges de la Cour du Québec… sauf qu'ils ont omis de mettre un juge de paix
magistrat pour obtenir un mandat. Alors, les mandats peuvent être délivrés par
des juges de paix magistrats normalement, mais, dans le cadre de la loi, ils
avaient juste écrit «juges de Cour du Québec». Donc, c'est une demande de la
juge en chef de la Cour du Québec aussi.
M. Morin : …que, quand vous
parlez de mandat, M. le ministre, ce n'est pas un mandat, pour un avocat ou un
notaire, de remplir une fonction juridique, mais vous parlez d'un mandat comme
un mandat de perquisition.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : O.K., parfait, en
vertu du Code de procédure pénale.
M. Jolin-Barrette : Pénale,
oui.
M.
Morin :Oui, très bien. Et donc vous voulez ajouter finalement
qu'un juge de paix magistrat ait aussi la capacité d'émettre le mandat.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Parfait. Merci.
M. Jolin-Barrette : Donc, ça
avait été une omission.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, s'il y a consentement,
parce ce sont des amendements créant des nouveaux articles, on pourrait
procéder comme le ministre le souhaite. Est-ce qu'il y a consentement? Merci.
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Donc là,
on reviendrait à l'article 5.1, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :On créerait l'article 5.1, oui.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc, insérer, après l'article 5 du projet de loi, l'article suivant :
5.1. L'article 211 de ce code est modifié
par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Le jugement rendu sur l'une des demandes
résultant de cette scission ne peut être porté en appel qu'à compter de la date
de l'avis du jugement qui met fin à l'instance ou de la date de ce jugement si
celui-ci a été rendu à l'audience.»
Donc, le commentaire : L'amendement
modifie l'article 211 du Code de procédure civile afin d'éviter que les parties
aient à s'empresser d'en appeler d'un jugement rendu sur une demande qui
résulte d'une scission d'instance simplement pour protéger leurs droits. Il
précise que le délai de 30 jours pour déposer la déclaration d'appel commence à
partir du jugement qui met fin à l'instance. Il s'agit d'une demande de la Cour
d'appel.
Donc, le texte proposé tel qu'amendé :
«Le tribunal peut, même d'office, scinder
une instance si cela lui apparaît opportun de le faire eu égard aux droits des
parties. En ce cas, l'instruction des demandes qui en résultent se déroule
devant un même juge, sauf décision du juge en chef.
«Le jugement rendu sur l'une des demandes
résultant de cette scission ne peut être porté en appel qu'à compter de la date
de l'avis du jugement qui met fin à l'instance ou de la date de ce jugement si
celui-ci a été rendu à l'audience.»
Donc, c'était une demande de la juge en
chef du Québec, donc, de la Cour d'appel.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement?
M. Morin : Il n'y a pas d'intervention,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc, s'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement introduisant le nouvel
article 5.1 est adopté? Adopté. Donc, le nouvel article 5.1 est adopté. M. le
ministre, s'il vous plaît.
• (15 h 10) •
M. Jolin-Barrette : Oui, l'article
19.1, avec votre permission, M. le Président. Donc, insérer, après l'article 19
du projet de loi, ce qui suit :
19.1. L'article 114 de la Charte des
droits et libertés de la personne est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«La demande introductive d'instance est
accompagnée d'un avis. Elle est signifiée au défendeur et, le cas échéant, aux
autres parties. La demande introductive d'instance et l'avis comprennent les
éléments déterminés par règlement du tribunal.»
Commentaire : L'amendement modifie l'article
114 de la Charte des droits et libertés de la personne afin de prévoir que la
demande introductive d'instance est accompagnée d'un avis et qu'elle est
signifiée au défendeur et, le cas échéant, aux autres parties. Il prévoit également
que la demande introductive d'instance et l'avis comprennent les éléments
déterminés par règlement du tribunal. Ainsi, le demandeur n'aura que <l'obligation
de...
M. Jolin-Barrette :
...que
>l'obligation de déposer une demande introductive d'instance, laquelle
contiendra certains des éléments que doit actuellement comporter le mémoire. Il
s'agit d'une demande du Tribunal des droits de la personne.
Donc, essentiellement, on vient simplifier
la vie parce qu'auparavant il devait y avoir un mémoire avec la demande
introductive d'instance.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? M. le député de
l'Acadie, oui.
M. Morin : Donc, avec la
modification, le demandeur va quand même être obligé de déposer éventuellement
un mémoire, mais plus tard et non pas en même temps?
M. Jolin-Barrette : Non. Je
pense que la requête fait œuvre de mémoire, parce qu'avant il y avait comme
deux documents. Il y avait la requête et également un mémoire qui étaient
demandés, mais peut-être qu'en matière de...
Une voix : …
M. Jolin-Barrette : O.K.,
c'est ça. On me dit que c'est ça.
M.
Morin :O.K., parfait, c'est bien. Je vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement introduisant le nouvel
article 19.1 est adopté? Donc, le nouvel article 19.1 est adopté. M.
le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui, 19.2 :
Insérer, après l'article 19.1 du projet de loi tel qu'amendé, l'article suivant :
L'article 115 de cette charte est
remplacé par le suivant :
«Dans les 45 jours de la
signification d'une demande introductive d'instance, le défendeur peut déposer
une défense comprenant les éléments déterminés par règlement du tribunal et
doit, le cas échéant, la notifier à toutes les parties. Dans ce même délai, les
parties autres que le demandeur et le défendeur peuvent déposer leurs
observations par écrit et doivent, le cas échéant, les notifier à toutes les
parties.
«Le délai de 45 jours ne peut être
prolongé que si l'intérêt de la justice le requiert.»
Commentaire : L'amendement modifie
l'article 115 de la Charte des droits et libertés de la personne afin de
remplacer le mémoire du défendeur et des autres parties par une défense ou des
observations écrites, selon le cas, à être déposées dans un délai de
45 jours de la signification de la demande introductive d'instance. Il
s'agit d'une demande du Tribunal des droits de la personne.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions?
M. Morin : Il n'y a pas
d'intervention, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc, s'il n'y
a pas d'intervention, est-ce que l'amendement créant le nouvel article 19.2 est
adopté? Donc, l'article 19.2 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, 19.3 : Insérer, après l'article 19.2 du projet de loi tel
qu'amendé, ce qui suit :
«Code des professions.»
L'article 164 du Code des professions
est modifié :
1° par l'ajout, à la fin du premier
alinéa, du paragraphe suivant :
«2° de toute autre décision du conseil de
discipline, sur permission du tribunal, si ce dernier estime qu'elle décide en
partie du litige ou cause un préjudice irrémédiable à une partie, y compris si
elle accueille une objection à la preuve.»;
2° par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant :
«Toute décision du conseil de discipline
rendue en cours d'instruction, à l'exception de celle qui accueille une
objection à la preuve, ne peut être mise en question que sur l'appel de la
décision au fond.»;
3° par la suppression, dans le deuxième
alinéa, de «d'une décision visée au paragraphe 1° ou 1.1° du premier alinéa».
Commentaire : L'amendement modifie
l'article 164 du Code des professions afin de réintroduire dans ce code
une disposition portant sur l'appel au Tribunal des professions des décisions
interlocutoires des conseils de discipline. Il s'agit d'une demande du Tribunal
des professions. En 2013, le paragraphe 2° de l'article 164 du Code des
professions portant sur l'appel sur permission au Tribunal des professions des
décisions interlocutoires des conseils de discipline avait été supprimé en vue
de réduire les délais. Cette suppression n'a pas eu l'effet escompté, en plus
d'occasionner des difficultés d'application pour les justiciables.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'amendement? M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Une seule
question, M. le Président. Avez-vous des exemples de difficultés d'application
pour les justiciables? Parce que c'est ça qu'on tente de corriger.
M. Jolin-Barrette : Alors, ce
qu'on m'indique, c'est que, plutôt que... puisqu'ils ne pouvaient plus aller en
appel, ce que les parties faisaient, c'est qu'ils allaient en révision
judiciaire à la Cour supérieure. Donc, ça avait pour effet d'allonger les
délais d'une façon substantielle. C'est pour ça qu'on vient corriger ça.
M.
Morin :Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :J'avais la députée de
Sherbrooke, s'il vous plaît, oui.
Mme Labrie : Oui, bien,
simplement, je veux souhaiter que la réforme que le ministre est en train de
faire n'aura pas le même effet de ne pas fonctionner, en plus d'occasionner des
difficultés pour les justiciables, parce que je ne sais pas qu'est-ce qui s'est
passé à l'époque pour que la réforme n'ait pas l'effet escompté, là. Est-ce
qu'on sait un peu pourquoi ça n'a pas marché?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, le fait qu'ils n'avaient plus le droit d'aller en appel, ça
faisait que, quand vous aviez un recours en révision judiciaire, dans le fond,
le Tribunal des professions rendait une décision, puis là ils ne pouvaient plus
aller en appel, ça fait qu'ils allaient en révision judiciaire à la Cour
supérieure au lieu d'aller en appel.
Mme Labrie : Puis personne
n'avait pensé à ça à l'époque.
M. Jolin-Barrette : Écoutez,
ce n'était pas un gouvernement de la CAQ. C'est de l'humour.
Mme Labrie : Un jour,
peut-être, quelqu'un dira quelque chose de similaire pour réparer des erreurs
de vos projets de loi, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Moi, je
pense qu'ils vont souligner à quel point on était novateurs, avec que les
notaires, notamment.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a <pas…
Le Président (M.
Bachand) :
...n'y a >pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement créant le nouvel
article 19.3 est adopté? Donc, l'article 19.3 est adopté. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est
ça, là, comme je vous ai dit tout à l'heure, on aurait un amendement à 21.1
pour la Cour du Québec, pour permettre aux juges de paix magistrats de délivrer
un mandat de perquisition avec la loi sur la santé et sécurité.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, est-ce qu'on est prêts à
en faire la lecture, M. le ministre? Non, ça s'en vient…
M.
Morin :
Non, ça, ce n'est pas le bon.
Une voix : …
Le Président (M.
Bachand) : Oui, on l'a juste… Est-ce que tout le monde l'a
reçu, l'a vu? Non.
Alors, on va suspendre quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 17)
(Reprise à 15 h 18)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre! Merci beaucoup, tout
le monde. Alors, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors,
l'article 21.1, M. le Président : Ajouter, après l'article 21,
ce qui suit :
21.1. L'article 179.1 de la Loi sur
la santé et la sécurité du travail est modifié par l'ajout, dans le deuxième
alinéa et avant «ayant», de «ou juge de paix magistrats».
Commentaire : L'amendement modifie
l'article 179.1 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail afin de
corriger une erreur et permettre aux juges de paix magistrats d'accorder
l'ordonnance pour pénétrer dans un lieu où s'exécute du télétravail.
Donc, au deuxième alinéa, tout juge de la
Cour du Québec ou juge de paix magistrat ayant compétence dans la localité où
se trouve la maison peut accorder l'ordonnance aux conditions qu'il détermine
s'il est convaincu qu'il existe des motifs raisonnables de croire que le
travailleur ou une personne se trouvant sur un tel lieu ou à proximité est
exposé à un danger qui met en péril sa vie, sa santé, sa sécurité ou son
intégrité physique ou psychique. Donc, on vient simplement ajouter les juges de
paix magistrats qui peuvent délivrer ce type de mandat. C'était une omission à
la loi.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Oui. Alors, merci, M. le Président. Donc, à 179, on
parle de pouvoir pénétrer dans... de jour ou de nuit dans un lieu.
M. Jolin-Barrette : C'est pour
le télétravail, principalement.
M.
Morin :Oui, ça, c'est pour le... sauf que le télétravail peut
être fait dans une maison d'habitation.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Donc, ça vise justement le télétravail fait dans une maison d'habitation. Vu
que c'est le domicile d'une personne, avant que l'inspecteur de la CSST puisse
s'introduire dans une maison, ça lui prend absolument un mandat. Dans le fond,
c'est un peu différent que, si l'inspecteur de la CSST va sur un lieu de
travail. Je ne suis pas un spécialiste de la Loi sur la santé et la sécurité au
travail, mais je pense que, quand il y a un commerce, une industrie, une
entreprise qui a pignon sur rue, l'inspecteur peut s'y présenter et accéder
directement au lieu, mais, lorsque c'est une maison d'habitation, en raison de
l'expectative de vie privée, ça prend un mandat. Puis, dans le fond, ils
avaient oublié de mettre «juge de paix magistrats», qui sont au nombre de 39
sur l'ensemble du territoire québécois.
M.
Morin :Parfait. Non, je vous remercie, je n'ai pas de
commentaire. Ça va. Donc, on lirait «juge et juge de paix magistrats».
• (15 h 20) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Alors, s'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement créant le nouvel
article 21.1 est adopté? Donc, le nouvel article 21.1 est adopté. M.
le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 28
de la Loi sur le Tribunal administratif du logement est modifié par le
remplacement, dans le paragraphe 1° du premier alinéa, de «compétence» par
«limite monétaire supérieure de compétence concurrente».
Commentaire : L'article 28 de la
Loi sur le Tribunal administratif du logement est modifié afin de clarifier,
compte tenu de la modification à l'article 35 du Code de procédure civile
effectuée par l'article 3 du projet de loi, que le tribunal administratif du
logement a effectivement <compétence...
M. Jolin-Barrette :
...a
effectivement >compétence exclusive pour entendre les demandes
relatives au bail dont le logement dont la valeur en litige ne dépasse pas la
limite monétaire supérieure de la compétence concurrente de la Cour du Québec.
Donc, c'est de la concordance en lien avec la compétence du Tribunal
administratif.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M.
Morin :Je n'ai pas de commentaire, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 22 est adopté? Adopté. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 23, M. le
Président : L'article 4 de la Loi sur les tribunaux judiciaires est
modifié par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de «qui peut leur donner
compétence dans plus d'un district» par «. Ils ont compétence, comme le
personnel de la cour, sur tout le territoire du Québec».
L'article 4, commentaire : L'article 4
de la Loi sur les tribunaux judiciaires est modifié afin de pérenniser la
compétence territoriale des officiers de justice sur tout le territoire du
Québec prévue par les arrêtés ministériels nos 2020-4304, 2021-4556 et 2022-4841.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
M. Jolin-Barrette : Donc,
essentiellement, c'est pour que les officiers de justice aient compétence sur
l'ensemble du territoire québécois. Antérieurement, on a commencé à faire ça
avec la pandémie. Antérieurement, les officiers de justice avaient compétence
sur un district judiciaire donné. Avec la pandémie, en raison, dans le fond, de
l'utilisation des technologies puis aussi pour amener davantage de flexibilité,
les officiers de justice, on leur donne compétence. Avec les arrêtés
ministériels qu'on a adoptés, ils ont compétence sur l'ensemble du territoire
québécois.
Exemple, un greffier de la Cour supérieure
va pouvoir aller remplacer, dans d'autres districts judiciaires, un shérif ou
des choses comme ça. Ça fait qu'on n'est plus par district, mais on est à la
grandeur du Québec. Puis surtout, maintenant, on utilise de plus en plus Teams,
donc, la cour. Ça fait que ça facilite beaucoup les choses. Je donne un
exemple, comparution de fin de semaine à la Cour du Québec, bien, vous avez le
greffier ou la greffière qui est à Montréal, Québec, puis le juge, à un moment
donné, il est au Saguenay, il est à Québec, il est à Drummond, il est à
Montréal, donc, il a des gardes comme ça, c'est alternatif. Donc, ça permet de
faire en sorte d'utiliser des solutions innovantes lorsqu'on a des ressources
limitées de personnel.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M.
Morin :Un seul commentaire, je souligne «ressources limitées du
personnel». On vous encourage à les augmenter, vos ressources, M. le ministre,
mais il n'y a pas d'autre commentaire. Effectivement, le fonctionnement de
Teams fait en sorte que les gens sont partout à travers le territoire. Donc, ça
va être beaucoup plus efficace de cette façon-là.
M. Jolin-Barrette : Mais
l'enjeu, c'est que, dans tous les domaines d'activité économique de l'État, il
y a des ressources limitées aussi. Donc, on amène des solutions innovantes au
ministère de la Justice du Québec et on travaille avec tous les palais de
justice à faire en sorte justement de rendre les services de justice, puis je
suis très fier de l'équipe du ministère de la Justice.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Sherbrooke, s'il
vous plaît.
Mme Labrie : C'est une
question d'éclaircissement. Dans le fond, le ministre a utilisé des exemples du
mode virtuel, mais est-ce que ces personnes-là sont amenées à se déplacer physiquement
aussi? Parce que ça, c'est quelque chose qui peut occasionner plus de dépenses
pour l'État, quand même, là, de les déplacer plutôt que de nommer suffisamment
de gens sur place. Donc, est-ce que c'est juste en ligne que c'est utilisé, cette
disposition-là?
M. Jolin-Barrette : Non. En
fait, exemple, ça arrive des fois que, quand on est en situation de découverture,
on a des équipes spéciales qui viennent donner un coup de main, exemple, dans
certains districts. Exemple, dans l'est du Québec, à un moment donné, il nous
manquait... il y avait des greffiers qui avaient démissionné. Donc, il y a des
gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean qui sont venus donner un coup de main sur la
Côte-Nord le temps de rebâtir l'équipe. Donc, ces officiers-là, maintenant,
n'ont plus besoin d'une autorisation temporaire vu qu'ils changent de district
judiciaire. Donc, ils vont avoir compétence sur l'ensemble du territoire
québécois.
Mme Labrie : Mais est-ce que
l'intention du ministre, c'est d'utiliser ça juste de manière ponctuelle et
temporaire, quand même, ou… parce qu'à long terme ça m'apparaît plus
intéressant, dans une perspective de développement régional, de vitalité
régionale, d'avoir vraiment des gens qui sont installés dans les régions, là, pas
juste des gens qui vont se déplacer ponctuellement pour aller...
M. Jolin-Barrette : Ah non,
mais c'est clair. Honnêtement…
Mme Labrie : C'est une mesure
d'exception pour le ministre, là, ce n'est pas un nouveau mode de gestion.
M. Jolin-Barrette : Non.
Notre objectif, c'est d'avoir du monde dans tous les palais de justice, mais
mon objectif, c'est surtout de faire en sorte que, quand la cour est prévue,
bien, la cour fonctionne. Ça fait qu'on s'adapte en fonction des réalités, mais
il y a plein d'offres d'emploi au ministère de la Justice. On est d'ailleurs en
recrutement. Depuis l'an passé, on a engagé 1 000 nouvelles
personnes, je crois. Donc, on est au travail pour justement bien doter le
système de justice, mais il y a des postes de disponibles.
Mme Labrie : Oui. Par
curiosité, puisque le ministre en parle, le taux de rétention, c'est combien?
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas une question... C'est une question de crédits, ça, mais, si vous voulez, on
peut vous demander le…
Mme Labrie : On va la prendre
en note.
M. Jolin-Barrette : …puis
vous revenir avec ça. Je ne le connais pas par coeur.
Mme Labrie : On en reparlera,
O.K.
M. Jolin-Barrette : Mais
c'est un défi également, la rétention de personnel.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 23 est adopté?
Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui, 24 :
L'article 4.1 de cette loi est modifié par le remplacement de «peut se
voir attribuer, conformément à cet article, compétence dans plus d'un district
judiciaire, même s'il n'a pas été nommé greffier pour chacun de ces districts»
par «a compétence sur tout le territoire du Québec».
Commentaire : L'article 4.1 de
la Loi sur les tribunaux judiciaires est modifié afin de pérenniser la
compétence territoriale des greffiers spéciaux sur tout le territoire du Québec
prévue par les arrêtés <ministériels…
M. Jolin-Barrette :
...arrêtés
>ministériels nos 2020-4304, 2021-4556 et 2022-4841. Donc là, ici, on
parle des greffiers spéciaux. Donc, au même titre que le personnel judiciaire,
le greffier spécial va avoir compétence sur l'intégralité du territoire
québécois.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions sur l'article 24? S'il
n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article...
M. Morin : Il n'y a pas
d'intervention.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce que
l'article 24 est adopté? Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui, 25 :
L'article 5.5 de cette loi est modifié :
1° par la suppression du deuxième alinéa;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Le gouvernement peut, par règlement,
modifier l'annexe I quant à la description du territoire où s'exerce une
compétence concurrente.»
Commentaire : L'article 5.5 de
la Loi sur les tribunaux judiciaires est modifié afin de permettre au
gouvernement de modifier par règlement l'annexe I de cette loi quant à la
description des territoires où une compétence concurrente est exercée par les
tribunaux, les juges de ces tribunaux et les juges de paix de certains
districts judiciaires. Il est également modifié par concordance avec
l'article 23 du projet de la loi, qui modifie l'article 4 de la Loi
sur les tribunaux judiciaires pour prévoir que les officiers de justice et le
personnel de la cour ont compétence sur tout le territoire québécois.
Donc, essentiellement, c'est la liste des
districts judiciaires. Auparavant, quand on modifiait, supposons, certaines
villes en fonction d'un district judiciaire, il fallait absolument passer par
voie législative. C'est pour ça qu'exemple, dans le projet de loi, dans ce
projet de loi là, vous allez voir la municipalité, en Outaouais, de Kazabazua,
de Low aussi. Dans le fond, on va leur donner une compétence concurrente parce
que, pour ces municipalités-là, elles se retrouvaient comme à la jonction du
district de Gatineau puis de Labelle, je crois, oui, Labelle. Donc, pour les
citoyens, parfois, c'est plus favorable d'aller dans un district en raison de
la distance, de la proximité, et tout ça. Donc, c'est ça.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le ministre.
Interventions sur l'article 25?
M. Morin : Il n'y a pas
d'intervention, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, s'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 25 est adopté? Adopté. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article 6
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «22»
et de «21» par, respectivement, «24» et «23».
L'article 6 de la Loi sur les
tribunaux judiciaires est modifié afin de prévoir que la Cour d'appel est
composée de 24 juges plutôt que de 22 juges comme c'est le cas
actuellement, ce qui représente deux postes de juge additionnels.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Ça va, M. le
ministre?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Donc, interventions? M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Une intervention
brève. Les postes additionnels, est-ce qu'il y a une disposition ailleurs qui
prévoit s'ils vont être à Québec ou à Montréal ou vous en mettez un à Québec,
un à Montréal?
M. Jolin-Barrette : Ça va
être l'article suivant qu'on va voir, l'article 27. Il va en avoir un à
Montréal, un à Québec, oui. Et là, actuellement, dans le fond, on est en
demande. La juge en chef du Québec, donc, Mme Savard, et nous appuyons cette
demande. On est en demande au fédéral parce qu'actuellement il n'y a qu'un seul
des deux postes qui est budgété par le gouvernement fédéral qui a été accordé.
Donc, nous, ce qu'on vient faire
aujourd'hui, c'est qu'on vient créer la chaise pour asseoir le juge à Montréal,
donc, dans la Loi sur les tribunaux judiciaires, mais on crée une autre chaise
également à Québec et on demande au gouvernement fédéral de prévoir la
nomination d'un autre juge à Québec. Donc, nous, on fait notre bout du travail.
On vient prévoir... asseoir dans notre loi, la Loi sur les tribunaux
judiciaires, qu'on veut un autre juge à la Cour d'appel à Québec.
M. Morin : Et ça, c'est suite
à une demande de la juge en chef?
M. Jolin-Barrette : Oui, du
Québec.
M. Morin : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Sherbrooke.
• (15 h 30) •
Mme Labrie : …sur le nombre,
là, le ministre en crée deux. Est-ce que c'est pour des considérations
financières qu'il n'en crée pas davantage que deux? Est-ce que deux, c'est ce
qui est suffisant, à son avis, pour répondre aux besoins? Pourquoi?
M. Jolin-Barrette : Pour la
juge en chef de la Cour d'appel, oui, c'est sa demande de deux postes de juge.
Par ailleurs, vous me permettez de faire une intervention. Notamment, à la Cour
supérieure, les délais de nomination sont très longs. Et, par ailleurs, depuis
que, je crois, 2017, peut-être, avec Mme Vallée, on avait modifié la Loi sur
les tribunaux judiciaires pour créer deux postes de juge supplémentaires à la
Cour supérieure. Je crois qu'on est rendus à 157. Puis ces deux postes-là,
depuis ce temps-là, n'ont jamais été comblés à la Cour supérieure.
Donc, on est en demande auprès du
gouvernement fédéral, l'État québécois, pour qu'il y ait deux postes de juge
supplémentaires à la Cour supérieure qui soient octroyés par le fédéral parce
que les postes de juge des cours supérieures, qu'ils soient Cour supérieure,
Cour d'appel, c'est le fédéral qui les nomme et c'est le fédéral qui rémunère
ces juges-là. Nous, au Québec, on s'occupe de l'administration de la justice,
du personnel d'encadrement, donc, des greffiers, des recherchistes, du bureau,
du stationnement, des livres, tout le kit, mais ce n'est pas le Québec qui a
juridiction sur les nominations.
Mme Labrie : Donc, on n'est
pas certains que ces juges-là vont éventuellement être nommés. Ça dépend du gouvernement
fédéral...
15 h 30 (version révisée)
Mme Labrie : ...être nommés,
ça dépend du gouvernement fédéral.
M. Jolin-Barrette : Pour la
Cour d'appel?
Mme Labrie : Ceux-là, là, les
deux de cet article-là.
M. Jolin-Barrette : Oui,
ceux-là, ceux de la Cour d'appel, il y en a déjà un qui était dans le budget
fédéral l'année passée. Ça fait que, celui à Montréal, il fallait modifier la
Loi sur les tribunaux judiciaires, ce qu'on fait actuellement. Ça fait que lui,
il est déjà budgété, le ministre Lametti va pouvoir le nommer.
Ensuite, le deuxième poste qu'on crée à la
Cour d'appel à Québec, lui, celui-là, il n'est pas budgété, mais la juge en
chef de la Cour d'appel est en demande au gouvernement fédéral. Donc, on vient
répondre, nous, à sa demande, on fait déjà une place à ce juge-là pour qu'il
soit nommé à Québec.
Mme Labrie : Je comprends que
le ministre prépare le terrain. Est-ce qu'il a quand même lui-même fait des
démarches auprès de son vis-à-vis fédéral? Est-ce qu'il a des échos de ses
intentions dans leur propre budget qui s'en vient ou c'est une considération
théorique puis un vœu pieux, là, en ce moment?
M. Jolin-Barrette : Non, on
ne me dévoile pas les secrets d'alcôve, mais ce que je veux dire, c'est une
demande de la juge en chef. Donc, je suis convaincu que mon homologue au
fédéral doit tendre l'oreille de la juge en chef.
Mme Labrie : Parce que ce n'est
pas tous les ministres de la Justice qui tendent l'oreille aussi facilement aux
juges en chef qui demandent plus de juges. Je...
M. Jolin-Barrette : Ça dépend
du juge en chef.
Mme Labrie : Ça dépend du
juge en chef. O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 26
est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que 26 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien là,
il faut bien en rire, M. le Président. Article 27 : L'article 7
de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «22», de «sept» et de «15» par, respectivement, «24», «huit» et «16»;
2° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «22» par «24».
Commentaires : Cette disposition
prévoit, en ce qui concerne les deux postes additionnels de juge de la Cour
d'appel prévus par l'article précédent du projet de loi, que l'un de ces juges
réside à Québec tandis que l'autre réside à Montréal. Donc, en réponse à la
question du député de l'Acadie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. Morin : Je n'ai pas d'intervention,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, s'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 27 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Article 28, M. le Président : L'article 54 de cette loi est
modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant :
«Les shérifs et les greffiers sont non
seulement les officiers des juges de la Cour supérieure, mais ils sont encore,
généralement, les officiers de la cour; ils doivent obéir aux ordres légitimes
du tribunal et des juges qui le composent.»
Commentaires : Cette disposition est
une modification de concordance en lien avec l'article 23 du projet de loi
qui modifie l'article 4 de la Loi sur les tribunaux judiciaires pour
prévoir que les officiers de justice ont compétence sur tout le territoire du
Québec.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie.
M.
Morin :Oui, un seul commentaire, quand on parle, «mais ils sont
encore, généralement, les officiers de la cour», la cour, ici, on parle de la
Cour supérieure?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est
de la Cour supérieure.
M.
Morin :D'accord. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 28 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. 29. L'article 83.1
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le troisième alinéa, de «de
ce code applicables en première instance» par «du livre II de ce code».
Commentaires : L'article 83.1 de
la Loi sur les tribunaux judiciaires est modifié afin de préciser que les
recours en contestation devant la Cour du Québec sont régis par les règles du
livre II du Code de procédure civile et non pas par la procédure
simplifiée introduite par le projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie?
M. Morin : Il n'y a pas d'intervention.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, s'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 29 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. L'article 30 :
L'article 87 de cette loi est modifié par l'insertion, dans le premier
alinéa et avant «ayant», de «ou les notaires».
Commentaires : L'article proposé
permet aux notaires ayant exercé leur profession pendant au moins 10 ans
d'être nommés juges de la Cour du Québec.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Écoutez, M. le
Président, je me suis exprimé longuement là-dessus un peu plus tôt aujourd'hui.
Je ne répéterai pas l'entièreté de mes propos, mais ma position n'a pas changé
là-dedans. Donc, vous pouvez verser, finalement, à cette période-ci de la
commission, ce que j'ai dit ce matin. Ça... Voilà. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 30
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. 31 :
L'article 158 de cette loi est modifié par le remplacement des deuxième et
troisième alinéas par le suivant :
«L'arrêté ministériel indique si ces juges
de paix exercent leurs fonctions auprès de la Cour supérieure et de la Cour du
Québec, auquel cas ils ont compétence sur tout le territoire du Québec, ou
s'ils les exercent auprès d'une cour municipale, auquel cas l'arrêté indique
aussi le territoire sur lequel ils ont compétence.»
Commentaires : L'article 158 de
la Loi sur les tribunaux judiciaires est modifié afin de pérenniser la
compétence territoriale des juges de paix fonctionnaires sur tout le territoire
du Québec prévue par les <arrêtés...
M. Jolin-Barrette :
...fonctionnaires
sur tout le territoire du Québec prévue par les >arrêtés ministériels n° 2020-4304, 2021-4556 et 2022-4841.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie, s'il vous plaît.
M.
Morin :Je n'ai pas de commentaire, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 31
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Article 32, M. le Président : L'article 162 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et avant «ayant», de «ou les
notaires».
Commentaires : L'article proposé
permet aux notaires ayant exercé leur profession pendant au moins 10 ans
d'être nommés juges de paix magistrats.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :À ce stade-ci, je comprends que les juges de paix
magistrats, est-ce qu'ils exercent dans d'autres domaines que le droit pénal?
M. Jolin-Barrette : Non.
Bien, ils exercent en matière criminelle et pénale, ils font principalement du
pénal statutaire, en salle de cour, et délivrent également des mandats en vertu
du Code criminel, effectivement.
M.
Morin :Merci, M. le ministre. Alors, le commentaire... Et
j'aimerais rajouter, compte tenu de tout ce que j'ai dit, je peux… je peux
comprendre et, là, je me répète un peu, mais je peux comprendre qu'un notaire
qui n'a pas plaidé devant les tribunaux et qui accède à la Cour du Québec,
qu'on lui demande de siéger dans un litige impliquant, par exemple, le droit
des biens, va être tout à fait au fait de ce qu'il a à faire et il a une
connaissance approfondie de ce droit-là.
Maintenant, les notaires, tant dans leur
formation que pour accéder à la Chambre des notaires, que dans leur pratique
après, ne plaident pas devant les cours criminelles, ne décernent pas de
mandats, ne contestent pas de mandats. Et donc, là, ce qu'on va faire, c'est
qu'on va leur demander de siéger exclusivement dans des matières criminelles et
pénales. On va leur demander de délivrer des mandats de perquisition où des
agents de l'État vont entrer dans des domiciles, parce qu'il y a une
expectative raisonnable de vie privée. Et en fait ce que je… ce que je suggère
à M. le ministre, c'est que, pour ce type de nomination là, il y ait une
formation spécifique qui soit donnée aux notaires, parce que là, dans leur
formation, il n'y a absolument rien qui les prépare pour ça.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, peut-être quelques commentaires. Dans le fond, on ne peut pas prévoir le
profil de tous les individus. Je comprends, lorsque le député de l'Acadie me
dit : Le notaire traditionnel de campagne, supposons, puis je ne dis pas
ça d'une façon préjudiciable, lui, il n'a fait que du droit, supposons,
immobilier puis des hypothèques. Ça fait que, partant de cette prémisse-là,
dans le fond, lui, il ne serait pas outillé pour devenir juge de paix
magistrat, parce qu'ils traitent juste des dossiers en matière criminelle et
pénale statutaire. Cependant, c'est le comité de sélection qui va l'évaluer
puis qui va la recommander ou non, la personne. Donc, dans les critères de
sélection qui sont prévus à l'article 25 du règlement, le comité fait son
travail.
• (15 h 40) •
Cependant, on ne peut pas dire, dans
l'absolu, que tous les notaires ne sont pas compétents pour être juges de paix
magistrats, parce qu'on ne connaît pas le profil des gens. On pourrait avoir un
juriste, supposons, qui est notaire, donc qui a fait son bac en droit, après
ça, qui est allé faire la Chambre des notaires, mais, je ne sais pas, supposons
que le fiscal, ça l'intéresse, puis il a fait une maîtrise en criminalité
financière à l'Université de Sherbrooke, qui est donnée au campus de Longueuil,
puis après ça il se spécialise aussi en droit pénal avec un doctorat,
supposons. Mais ça reste un notaire, là, puis il enseigne, puis il donne des
conférences, puis ça devient un spécialiste du droit pénal, mais il reste un
notaire pareil, puis il est devenu prof d'université ou il travaille dans une
organisation, supposons, comme juriste, comme l'AMF ou l'agence de revenu du
Québec, puis il donne des conseils juridiques à son client, vraiment, là, sur
des matières pénales. Bien, oui, il ne va pas plaider, parce que ce n'est pas
un notaire, mais il donne du conseil, des avis juridiques, ou un notaire qui
serait embauché au DPCP, ça pourrait arriver.
Vous me dites : Probablement, M. le
ministre, les notaires, ils ne feront pas du droit pénal ou ils ne feront pas du
droit criminel. Je ne sais pas, ça va peut-être arriver. Puis c'est la même
logique qu'un avocat qui fait uniquement du droit civil. Ça m'étonnerait qu'il
soumette sa candidature pour devenir juge de paix magistrat, mais c'est
possible, parce qu'il a peut-être d'autres expertises qui vont être analysées.
Ça fait que, dans le fond, on met les notaires et les avocats sur un même pied <d'égalité...
M. Jolin-Barrette :
...on
met les notaires et les avocats sur un même pied >d'égalité.
Puis l'autre élément aussi, lorsque vous
êtes nommé juge, bien, au Québec puis au Canada, il n'y a pas de formation
préalable avant de devenir juge. Demain matin, un avocat qui a 10 ans de
pratique, il devient juge. À ce moment-là, la Cour du Québec, lorsqu'elle
accueille ces nouveaux juges, elle leur fait des séances d'information, il y a
une période de temps en matière d'observation aussi à la cour aussi. Donc, le
juge, il est accompagné, il est formé par la magistrature, et ce sont eux qui
sont responsables des programmes de perfectionnement des juges, notamment le
Conseil de la magistrature.
Alors, je comprends votre point, en me
disant : Bien, généralement, les notaires ne pratiqueront pas en matière
criminelle et pénale. Je suis d'accord avec vous. Cependant, ça se peut qu'il y
en ait qui aient pratiqué en matière criminelle et pénale. Alors, je ne verrais
pas pourquoi, supposons, eux, on les discriminerait sur la base d'une formation.
Parce que si je mets une formation, supposons, pour les notaires, bien, il
faudrait que je mette une formation aussi pour tous les avocats qui deviennent
juges, mais qui n'ont pas précisément pratiqué dans ce domaine-là. Puis comment
je fais pour évaluer le niveau de préparation à devenir juge? C'est le comité
de sélection qui les évalue, ils sont recommandés, voyez-vous, tu sais.
Puis je comprends que c'était un argument
qui était fait par certains groupes qui sont venus, mais, pour moi, les
notaires sont aussi compétents que les avocats pour devenir juges. Leur
expertise va être évaluée au mérite, puis soit qu'ils ne seront pas
recommandés, soit qu'ils vont être recommandés.
Donc, il n'y a pas de nécessité de
formation supplémentaire pour les notaires, au même titre que... Prenons
l'exemple de la Cour supérieure, là, quand vous êtes issu d'un grand bureau,
puis que vous avez fait du droit fiscal toute votre vie, puis vous vous
ramassez sur le banc en matière familiale, bien, c'est ça qui est ça.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Vaudreuil,
s'il vous plaît.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. Bien, je comprends puis, tu sais, je partage, je le dis depuis le
début, même quand on a eu les groupes, on a reçu les groupes en auditions... moi
non plus, je n'ai aucun préjugé envers les notaires, je pense, c'est des
personnes compétentes, puis tout. Mais je veux juste rajouter, M. le ministre,
tu sais, vous dites : Bien, le notaire, il a un bac, il a ci, il a peut être
un... c'est peut-être un notaire émérite, il enseigne. Bien, quand on choisit
le notariat, là, ils le savent, là… Même Me Beauchamp, là, qui est venu,
notaire émérite depuis plus de 33 ans, qui pratique, là, il sait, quand il
a choisi le notariat, qu'il n'accédera pas à la magistrature, il sait qu'il ne
sera pas juge, il a quand même fait ce choix-là, là.
Ça fait que, moi, je partage l'avis du
député de l'Acadie à l'effet que, tu sais, c'est un élément un peu surprise,
puis je pense que ça mérite qu'on regarde ça en profondeur, justement, pour…
pour peut-être des précisions, des formations relativement à de la procédure ou
à du pénal, puis peut-être qu'on pourra l'ouvrir même aux avocats, on pourra
l'ouvrir à certains avocats, cette formation-là.
Mais, moi, c'est ça, mon point, c'est que
je ne pense pas qu'en rouvrant la magistrature aux notaires, qui le savaient
déjà, même si ça fait 40 ans qu'ils le demandent, là, parce que… parce que
c'est ça qu'ils ont dit, que ça fait plus que 40 ans qu'ils le demandent,
mais ils continuent à choisir le notariat en sachant fort bien qu'ils
n'auraient pas accès à la magistrature.
Donc, aujourd'hui, on l'ouvre comme ça, un
petit élément surprise, un petit élément surprise nouveau qui apparaît, mais
ça... Oui, ils sont fins, oui, ils sont compétents, mais ça donne... Tu sais,
je regarde encore le titre du projet de loi, là, l'accessibilité à la justice,
tu sais, ça... ce n'est pas un avancement, puis là ça fait... Puis je vais
comparer ça... J'avais comparé… j'avais comparé vite, vite, puis c'était
peut-être un peu boiteux sur le coup, j'avais comparé aux chargés de cours puis
aux professeurs, mais je parlais avec un ancien collègue, puis mettons qu'on
compare ça aux pharmaciens puis aux médecins, tu sais, les pharmaciens... Non,
mais c'est comparable, là, tu sais, ils ont des études... bien, ils ont des
études en médecine, mais c'est quand même différent. On a des études en droit,
mais on pratique de façon différente. Les pharmaciens veulent poser des actes
que les médecins... que seuls les médecins peuvent faire. Tu sais, c'est des...
Je sais que ce n'est pas superprécis,
ma... je sais, je le vois dans le visage du ministre, qu'il n'aime pas ma
comparaison, mais du moins, tu sais, j'essaie de… j'essaie de vous présenter,
là, des arguments qui vous amèneraient à dire... mais je sais que je n'y
arriverai pas, là, que votre idée est déjà pas mal faite, puis c'est pas mal
avancé, puis que... Par chez nous non plus, là, ce n'est pas une tarte aux
pommes comme dessert qui va changer notre idée, mais, bon, tu sais, je veux
quand même <soumettre...
Mme Nichols :
...comme
dessert qui va changer notre idée, mais, bon, tu sais, je veux quand même >soumettre
au ministre que les notaires le savent, quand ils font leur choix, qu'ils
n'accéderont pas à la magistrature. Donc, ce n'est pas un élément nouveau
pour... ce n'est pas un élément… oui, c'est un élément nouveau pour eux autres,
de leur ouvrir la porte, mais, je veux dire, sûrement une agréable surprise
pour eux autres, mais vous comprendrez que pour les autres, comme les membres
du Barreau, c'est quand même un élément... c'est quand même assez surprenant.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Et, M. le
Président, je vous dirais, pourquoi nous priver de l'expertise des notaires
également? Dans le fond, on veut les meilleurs candidats qui soient assis sur
le banc. Puis, moi, je suis assez à l'aise d'utiliser les meilleurs juristes
que nous avons au Québec. Si c'est un avocat, ça va être un avocat, si c'est un
notaire, ce sera un notaire. Mais sur la comparaison pharmacien-médecin,
notaire-avocat, je vous dirais que le tronc commun, il est beaucoup plus grand
au point de vue du droit, et un notaire est un conseiller juridique.
Puis, encore une fois, il faut sortir du
fait de la pratique traditionnelle des notaires. Ça se peut qu'il y en ait, des
notaires, qui vont être nommés, puis ça se peut qu'il n'y en ait pas qui soient
nommés. Mais ce que je veux dire, ce n'est pas parce qu'au moment où vous avez
décidé de choisir votre profession, vous saviez que vous ne pouviez pas être
notaire, puis que maintenant, ça arrive… Moi, je pense qu'on doit avoir les
meilleurs juristes dans les postes. Puis c'est des postes fort importants, les
postes de juge. Puis honnêtement, si on peut bénéficier de l'expertise, de la
diversité d'expertise des notaires aussi dans certains… dans certains dossiers,
alors pourquoi se priver de cette expertise-là, je vous dirais?
Là, je vous ai entendus, l'opposition
officielle, la députée de Vaudreuil, pour dire : Bien, on devrait y penser
plus longtemps, tout ça. Honnêtement, on se rassoirait dans trois mois, je
pense qu'on aurait la même discussion aussi, puis je pense que les représentations
du Barreau seraient au même effet aussi. Alors, moi, je pense qu'on doit
utiliser tous les juristes qui sont à la disposition.
Puis je m'explique mal cette réaction tout
de même forte de certains groupes d'avoir une si grande appréhension à faire de
la place aux notaires au sein de la magistrature. Honnêtement, ça n'enlève rien
à personne. Quelqu'un qui est compétent, un avocat qui est compétent, qui a
bien fait son travail, qui est engagé, qui est quelqu'un que la communauté
juridique reconnaît, il ne devrait pas être... se sentir menacé de ne pas
pouvoir accéder à la magistrature parce qu'un notaire va pouvoir être nommé
juge. Mais au même titre, si j'étais juge, moi, puis j'avais un collègue qui
avait fait la Chambre des notaires, qui avait pratiqué comme notaire ou comme
conseiller juridique, puis que c'était un excellent juriste, pourquoi se
priver, pour les justiciables, du notaire? Parce que de plus en plus, ce qu'on
voit, c'est que la pratique juridique se spécialise, il y a différentes expertises
aussi, mais, à partir du moment où le juge arrive sur le banc, il devient un
généraliste. Écoutez, il y a des postes qui sont ouverts, trois chambres, il y
a des postes qui sont ouverts, deux chambres, le même argument qui est soulevé
pour les notaires est soulevé pour les avocats aussi. Un civiliste qui n'a
jamais fait du criminel, qui se retrouve dans les trois chambres ou qui se
retrouve en chambre civile puis en chambre criminelle, ça arrive, là, ça
existe.
• (15 h 50) •
On donnait l'exemple de la Cour supérieure.
Écoutez, la Cour supérieure, c'est encore pire, là, ils font du familial plus
que 50 % du temps, il y a du monde qui n'ont jamais touché à un dossier
familial de leur vie puis ils sont nommés à la Cour supérieure, puis on ne
remet pas en question leur nomination, ils sont nommés, puis tout ça.
Alors, moi, je pense qu'il faut faire
confiance, notamment, au comité de sélection qui évalue les candidatures, puis
aussi il faut se dire aussi qu'on a un bassin de candidats, de juristes qui sont
aussi disponibles, puis je pense que ça n'enlève rien à personne, puis, au
contraire, c'est le justiciable qui risque d'y voir davantage de bénéfices.
Puis surtout on est dans une approche où on modernise la procédure civile, on
la simplifie à la Cour du Québec, en plus, on veut amener les parties à régler
davantage, à se parler, les notaires ont une approche de conciliation aussi,
d'officiers publics.
Alors, écoutez, moi, je ne pense pas que
ça n'enlève rien à personne, puis, au contraire, ça va permettre de renforcer
notre système de justice, donner davantage de crédibilité puis peut-être même
d'améliorer la confiance du public dans nos institutions, notamment envers la
Cour du Québec.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. J'aurais le député de l'Acadie,
s'il vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le
Président. En fait, je vous ai écouté très attentivement, M. le ministre, puis
quand vous parlez, avec le projet de loi, de la médiation en matière civile,
j'en suis. Avec les juges de paix magistrats, on est uniquement en matière
pénale, ce n'est pas dans le même <forum...
M. Morin :
...magistrats,
on est uniquement en matière pénale, ce n'est pas dans le même >forum.
Vous avez quelqu'un qui est accusé, présumé innocent, donc on est... puis les
conséquences ne sont pas les mêmes. Et, quand... quand vous parlez de
l'expertise, parce qu'il s'agit de magistrats qui vont avoir des fonctions bien
spécialisées, un notaire ne peut pas avoir cette expertise-là, sauf le cas que
vous avez donné. Puis je ne sais pas combien vous en avez, au ministère de la
Justice ou au DPCP, des notaires qui ont fait des études supérieures poussées
en fiscalité. Mais, bon, peut-être qu'il y en a, là, je ne mets pas ça en
doute, mais cette expertise-là, ils ne peuvent pas l'avoir.
Puis après, vous nous dites : Il faut
faire confiance au comité de sélection. Mais, si le comité de sélection, pour
des postes de juge de paix magistrat, recherche des gens qui ont une expérience
dans le domaine de la procédure, de la preuve en droit pénal, bien, les
notaires n'auront pas cette expertise-là. Donc, au fond, vous leur ouvrez une
porte, mais, si vous faites confiance au processus de sélection, ils pourront
difficilement franchir la porte. Alors, c'est un peu... en fait, je trouve ça
un peu embêtant comme situation pour la personne qui se présenterait. Et c'est
là, je pense, la distinction entre... Et je vous entends, quand vous parlez
d'un juge de la Cour du Québec qui peut aller dans différentes chambres. Un
juge de paix magistrat va faire du pénal et du criminel. Il ne fera pas autre
chose.
M. Jolin-Barrette : Je
suis d'accord avec vous. Cela étant, on peut prendre plusieurs cas de figure.
Prenez le cas de Me Beauchamp. Il n'a jamais plaidé un dossier de sa vie
devant la cour, mais par contre il écrit l'ouvrage de référence en matière de
procédure civile. Ça fait que l'argument du député de l'Acadie, de dire :
Bien, écoutez, si on recherche quelqu'un qui maîtrise la procédure pénale, qui
l'a utilisée, bien, le gars qui écrit la procédure civile, il ne l'a pas mis en
pratique, mais c'est quand même lui la référence là-dessus. Puis, ce que je veux
dire, on pourrait avoir l'équivalent aussi d'un notaire qui est un spécialiste
de la procédure pénale aussi.
Ce que je veux dire, c'est que le monde
n'est pas limité. On a plein de cas de figure où est-ce qu'on se dit : Ah!
non, c'est sûr qu'ils ne feront pas ça. Sauf qu'il y a plein de situations où
est-ce que ça pourrait arriver où ce sont des spécialistes de ça aussi. Moi, je
pense qu'il y a tellement de domaines de pratique variés maintenant, il y a
tellement des gens de qualité, qu'il ne faut pas se limiter. C'est plus ça, mon
message.
Puis l'autre élément, à l'article 25
du règlement de sélection, ce n'est pas un critère, là, le fait de plaider ou
non, là.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Bien, écoutez,
on pourrait continuer à en parler pendant des heures et des heures, là, mais
sur ce point-là, au niveau de la procédure, moi, ou bien on peut demander un
vote où j'enregistre ma dissidence. Alors, je ne sais pas ce qui est le mieux,
mais je vous laisse ça entre vous. On peut demander un vote.
Le Président
(M. Bachand) :Un vote par appel
nominal, oui, effectivement, vous avez le droit de faire ça. Alors donc, juste
avant, est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, je comprends que le député de l'Acadie demande un votre par appel
nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : ...Ah!
oui, c'est vrai, c'est mon erreur. Excusez-moi. Je pensais qu'on était sur un
amendement. Pour.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Pour.
La Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Pour.
La Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
La Secrétaire : Mme Bogemans
(Iberville)?
Mme Bogemans : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : M. Morin
(Acadie)?
M. Morin : Contre.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Contre.
La Secrétaire : Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire : Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Contre.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président
(M. Bachand) :Abstention. Donc,
l'article 32 est adopté. Merci beaucoup. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, à l'article 33, M. le Président : L'article 219 de cette
loi est modifié par le remplacement, dans le paragraphe b du premier
alinéa, de «le territoire du district judiciaire où ils sont nommés» par «tout
le territoire du Québec».
Commentaires : Cette disposition est
une modification de concordance en lien avec l'article 23 du projet de loi
qui modifie l'article 4 de la Loi sur les tribunaux judiciaires pour prévoir
que les officiers de justice ont compétence sur tout le territoire du Québec.
Le Président
(M. Bachand) :Merci beaucoup. M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Je n'ai pas
de commentaire, M. le Président.
Le Président
(M. Bachand) :Merci beaucoup. Est-ce
que... S'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que l'article 33 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : 34,
M. le Président : L'article 248 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le paragraphe c,
de «des 4» par «de 2»;
2° par l'insertion, après le paragraphe g,
du suivant :
«g.1) d'un notaire nommé sur
recommandation de la Chambre des notaires du Québec;»;
3° dans le paragraphe h :
a) par l'insertion, après «juges», de «,»;
b) par l'insertion, à la fin, de «, ni
notaires»;
4° par l'ajout, à la fin, du paragraphe
suivant :
«i) d'une personne qui n'est ni juge, ni
avocat, ni notaire et œuvrant dans un <organisme...
M. Jolin-Barrette :
...«i)
d'une personne qui n'est ni juge, ni avocat, ni notaire et œuvrant dans un >organisme
qui a pour objet d'aider les personnes victimes d'infractions criminelles,
nommée après consultation de tels organismes.»
Commentaires : L'article proposé
modifie la composition du conseil, sans en modifier le nombre. Il ajoute un
notaire et une personne qui n'est ni juge, ni avocat, ni notaire, oeuvrant dans
un organisme qui a pour objet d'aider les personnes victimes d'infractions
criminelles, qui sera nommée après consultation de tels organismes.
Et, si vous me permettez, j'en profitais,
M. le Président, pour répondre à une question de la députée de Vaudreuil
qu'elle m'a posée préalablement, au niveau des organismes qui sont accrédités
présentement en termes de médiation civile. Donc, les organismes accréditeurs
sont le Barreau du Québec, la Chambre des notaires du Québec, l'Université de
Sherbrooke, l'Institut de médiation et d'arbitrage du Québec, l'Ordre des
conseillers en ressources humaines agréés et l'Ordre des comptables
professionnels agréés. Pour les petites créances, c'est l'ordre... le Barreau
de Québec, la Chambre des notaires et l'Ordre des comptables agréés qui peuvent
accréditer des médiateurs.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie.
M.
Morin :M. le Président, à ce stade-ci, est-ce que je peux vous
demander une suspension?
M. Jolin-Barrette : M. le
Président, juste, je pense, la députée de Vaudreuil...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, juste avant la suspension,
Mme la députée de Vaudreuil, oui.
Mme Nichols : Oui, juste pour
compléter. Merci, M. le ministre, d'être revenu avec les informations. Est-ce
que vous pensez ouvrir à d'autres, là? Parce qu'on a reçu, entre autres, là,
des communications des huissiers, là, qui aimeraient ça aussi pouvoir
devenir... pouvoir... comment ils nous ont... ils proposent : «Outre… la
capacité d'agir comme médiateur aux petites créances soit conférée aux
huissiers de justice.»
M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez,
on va analyser l'ensemble des demandes. Ça va être par voie réglementaire qu'on
va prévoir les organismes accrédités, mais, à ce stade-ci, je ne peux pas vous
dire si on va accréditer les huissiers.
Mme Nichols : C'est bon.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :C'est bon?
Alors donc, on va suspendre quelques
instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 15 h 58)
16 h (version révisée)
(Reprise à 16 h 27)
Le Président (M.
Bachand) :Alors, merci beaucoup. À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux.
M. le député d'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Alors, merci, M.
le Président. Donc, à l'article 34, j'aurais une modification, un
amendement à soumettre à la commission, donc : que le conseil soit composé
de... Et je pourrais vous le lire, là, s'il apparaît. On va attendre qu'il
apparaisse.
Le Président (M.
Bachand) : ...
M. Morin : Il est vraiment
spécial. Il est dans le cyberespace, quelque part.
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Il est arrivé? Vous l'avez, Mme
la députée de Sherbrooke? O.K. Et voilà.
M. Morin : Alors, voilà, donc,
l'amendement que je propose est à l'article 34 du projet de loi, M. le
Président, il se lirait comme suit : L'article 34 du projet de loi
est modifié :
1° par la
suppression du paragraphe 1°;
2° par l'insertion,
à la fin de l'article, du paragraphe suivant :
5° par le remplacement,
dans le paragraphe c, du nombre «2» par le nombre «4».
Et au fond, ce que ça fait, ce que ça vise
à faire, c'est d'augmenter le nombre de membres du conseil à 18 afin de
permettre aux quatre juges en chef adjoint, donc, de chacune des cours de...
chacune des chambres de la Cour du Québec, de pouvoir siéger et d'être membres
du conseil, parce qu'on a entendu, parmi les représentations, qu'il était
efficace, utile, approprié pour le conseil de pouvoir compter sur l'expertise
des différents juges en chef qui représentent les chambres de la cour et donc
de rendre un travail qui est, évidemment, le plus efficace, le plus compétent
possible. Alors, c'est la raison de l'amendement que je propose, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député d'Acadie.
M. le ministre, s'il vous plaît.
• (16 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Oui, M.
le Président. Écoutez, je comprends l'objectif de la proposition du député de l'Acadie,
mais déjà quelques informations, là, rattachées à la composition du Conseil de
la magistrature, au Québec, là.
Écoutez, parmi les États fédérés du Canada
et les territoires, là, on est déjà le conseil de la magistrature qui contient,
en fait, le plus gros nombre de membres, à 16, O.K., on est... suivi de l'Ontario.
Nous, on a 16 membres, au Conseil de la magistrature, l'Ontario en a 12.
Donc, dans les autres provinces et territoires, le nombre de membres du conseil
varie entre cinq et 10 membres. Nous, on en est déjà à 16. Également, au
Québec, on est l'État fédéré qui a le plus de juges, sur le Conseil de la
magistrature, dans une proportion de 75 %, 12 sur 16. Là, on diminue à 10
sur 16. Et on est l'État fédéré qui a le moins de membres du public sur le
Conseil de la magistrature.
Donc, avec la proposition qu'on amène, on
vient rééquilibrer le Conseil de la magistrature pour faire en sorte,
justement, que le public et les non-juges aient une place plus grande sur le
Conseil de la magistrature. Moi, je pense que ça ne peut que renforcer la
confiance du public au sein du Conseil de la magistrature, la proposition qu'on
fait.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions?
M.
Morin :
Oui, bien très brièvement...
16 h 30 (version révisée)
M. Jolin-Barrette : ...Conseil
de la magistrature, la proposition qu'on fait.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions?
M.
Morin :Oui, bien, très brièvement. Pour renforcer la confiance
du public envers le conseil, je pense qu'il y a un ajout, dans le projet de loi,
qui est bénéfique, et qui est accueilli favorablement, et qui est celui
d'ajouter une personne qui a oeuvré dans un organisme qui a pour objet d'aider
les personnes victimes d'infractions criminelles. Ça, je pense que c'est une
excellente, excellente suggestion.
Cependant, évidemment, dans les autres
provinces, à part... Il y a l'Ontario, il y a le Québec, mais, dans les autres
provinces, en termes de population et en termes de juges, la population est
moindre. Donc, j'imagine qu'ils ont beaucoup moins de juges qui siègent qu'au
Québec, donc c'est normal que leurs conseils de la magistrature soient,
évidemment, moins nombreux.
L'objectif visé est de permettre au
conseil, quand il a à prendre des décisions, que ce soient les meilleures
décisions possibles, compte tenu de l'expertise des juges dans leurs chambres
respectives. Alors, c'est la raison de l'amendement. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais, d'un autre côté, le juge en autorité n'est pas supposé siéger, lorsque
c'est un juge de sa chambre. Exemple, là, le juge en chef adjoint, là, en
matière criminelle, il ne devrait pas présider un comité d'enquête sur un de
ses juges, parce qu'il est déjà lui-même en autorité sur ce juge-là, donc... En
tout cas, c'est un argument, là, mais moi, je suis à l'aise avec la proposition
qu'on a.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Donc, est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement du député de l'Acadie? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement du député de l'Acadie est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Rejeté. Merci beaucoup. Donc,
on revient à l'article 34. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la
députée de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Oui. Bien, je
veux simplement saluer l'ajout d'une personne qui est représentante d'organismes
qui travaillent auprès des victimes au sein du Conseil de la magistrature, je pense
que c'est vraiment un ajout intéressant. Ça va permettre, entre autres, d'avoir
un oeil sur le perfectionnement des juges, de s'assurer que ce
perfectionnement-là tient compte de bien répondre aux besoins des victimes.
Donc, je tiens à saluer cet ajout. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions? S'il n'y pas d'autre intervention, est-ce que l'article 34
est adopté?
Des voix : Adopté?
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. On fait le
suivi. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Article 35, M. le Président : L'article 249 de cette loi est modifié, dans
le premier alinéa :
1° par l'insertion, après «paragraphes»,
de «c,»;
2° par le remplacement de «h» par «i».
Commentaires : L'article proposé
prévoit que les juges en chef adjoints de la Cour du Québec ainsi que le
notaire et la personne qui n'est ni juge, ni avocat, ni notaire et oeuvrant
dans un organisme qui a pour objet d'aider les personnes victimes d'infractions
criminelles, qui composeront le conseil, seront nommés par le gouvernement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc, interventions
sur l'article 35? M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Je n'ai pas d'intervention, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, s'il n'y a pas
d'intervention, l'article 35 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Article 36. Cette loi est modifiée par l'insertion, avant l'article 282,
des suivants :
«281.1. L'exercice financier du
conseil se termine le 31 mars.
«281.2. Le président du conseil
soumet chaque année au conseil les prévisions budgétaires du conseil pour
l'exercice financier suivant. Il en transmet une copie au ministre de la
Justice.
«Le président du conseil doit également
soumettre au conseil des prévisions budgétaires supplémentaires lorsque, en
cours d'exercice, les dépenses du conseil excèdent les prévisions. Il en
transmet une copie au ministre.
«281.3. Les livres et comptes du
conseil sont vérifiés par le Vérificateur général.
«Cette vérification s'effectue au moins
tous les cinq ans.
«281.4. Le conseil publie sur son
site Internet, chaque année, un rapport portant sur les activités de formation
et de perfectionnement des juges, y compris la liste des formations offertes,
la déontologie judiciaire et le traitement des plaintes, notamment le nombre de
plaintes reçues, non fondées, en cours d'examen ou retenues pour enquête ainsi
que le nombre de juges visés par ces plaintes.
«Ce rapport détaille l'utilisation des
sommes requises dans l'exercice de ses fonctions selon chacun de leurs volets,
notamment celles requises pour la conclusion de contrats de services ou
d'approvisionnement ou le paiement des autres charges.»
Donc, j'aurai des commentaires pour chacun
des articles.
«281.1. L'exercice financier du conseil se
termine le 31 mars.» Commentaires : L'article proposé prévoit
que l'exercice financier du conseil se termine le 31 mars.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, c'est bon, on va y aller
bloc par bloc. Alors, M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Alors, pour 281.1, je n'ai pas de commentaire, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, s'il n'y a pas de
commentaire, on va continuer. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : «281.2. Le
président du conseil soumet chaque année au conseil les prévisions budgétaires
du conseil pour l'exercice financier suivant. Il en transmet une copie au
ministre de la Justice.
«Le président du conseil doit également
soumettre au conseil des prévisions budgétaires supplémentaires lorsque, en
cours d'exercice, les dépenses du conseil excèdent les prévisions. Il en
transmet une copie au ministre.»
Commentaires : L'article proposé prévoit
que le président du conseil soumet chaque année au conseil les prévisions
budgétaires de ce dernier pour l'exercice financier suivant et qu'il en
transmet une copie au ministre de la Justice. Il en est de même pour les
prévisions budgétaires supplémentaires.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :...281.2, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :...
M. Jolin-Barrette : <
Oui.
«281.3...
M. Jolin-Barrette :
...supplémentaires.
Le Président (M.
Bachand) :
M. le député de
l'Acadie.
M.
Morin :
...281.2, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :
...
M. Jolin-Barrette : >
Oui.
«281.3. Les livres et comptes du conseil sont vérifiés par le Vérificateur
général.
«Cette vérification s'effectue au moins
tous les cinq ans.»
Commentaires : L'article proposé
prévoit que les livres et comptes du conseil sont vérifiés par le Vérificateur
général au moins tous les cinq ans.
Et, suite à une correspondance du Vérificateur
général du Québec, M. le Président, j'aurais un amendement à présenter à cet
article-là pour faire en sorte que la vérification soit annuelle.
M.
Morin :Alors...
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie, oui.
M.
Morin :J'avais d'abord le même amendement à présenter, donc là-dessus
on va se rencontrer assez facilement, n'est-ce pas? Parce que, là, ça serait
tellement d'innovation qu'on innoverait avec le Vérificateur général puis en
faisant une vérification qui n'est pas annuelle en plus. Et la Vérificatrice
générale nous a écrit à cet effet-là.
Cependant, j'ai un commentaire de fond en
lien avec la vérification par la Vérificatrice générale. Encore là, et j'en ai
parlé ce matin, le conseil doit être indépendant institutionnellement. Loin de
moi l'idée de dire qu'il ne doit pas rapporter sur ce qu'il fait. D'ailleurs,
il y a un mécanisme qui prévoit qu'il doit publier des documents sur son site Internet
à chaque année. Mais, encore là, soumettre une vérification par le Vérificateur
général, c'est, à mon avis, encore une fois, aller entacher l'indépendance
institutionnelle du conseil, et là, bien, on vient gruger morceau après
morceau, et là, il y a un danger pour l'indépendance de ce corps qui fait
partie de l'État.
Est-ce que la solution, c'est d'avoir, je
ne sais pas, moi, un comité indépendant qui pourrait aider le Vérificateur
général, comme il y a un comité indépendant qui fait des recommandations au
gouvernement pour la rémunération des juges? Parce que ce n'est pas ni le
ministre ni les juges qui décident de leur rémunération. C'est une option qui
peut être envisagée, mais c'est le commentaire que je tenais à faire quand,
éventuellement, le Vérificateur général aura à vérifier le Conseil de la
magistrature. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : ...peut-être
un point, là. La Vérificatrice générale du Québec, là, relève de l'Assemblée
nationale, ça, c'est important de le souligner, et donc requiert un vote aux
deux tiers des membres de l'Assemblée. Donc, la Vérificatrice générale a toute
l'indépendance et la légitimité pour vérifier n'importe quel organisme en lien
avec l'État, donc elle a la confiance des parlementaires. Puis c'est vraiment
un organisme qui ne relève pas du gouvernement, c'est un organisme qui relève
de l'Assemblée. Donc, les personnes désignées sont justement là pour agir en
toute indépendance, comme le Directeur général des élections, comme le Commissaire
à l'éthique ou Comme le commissaire à la langue française.
Le Président (M.
Bachand) :...Acadie.
M.
Morin :Est-ce qu'on peut vous demander une rapide suspension,
M. le Président?
Le Président (M.
Bachand) :Alors, on va suspendre quelques
instants. Merci beaucoup.
M.
Morin :Merci. Je vous remercie.
(Suspension de la séance à 16 h 39)
(Reprise à 16 h 42)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Alors, M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M.
Morin :Merci. Suite au commentaire de M. le ministre en ce qui
a trait au rôle, puis à la nomination, et, au fond, le fait que le Vérificateur
général relève de l'Assemblée nationale et est nommé par l'Assemblée nationale,
j'aurais une proposition à lui faire. Le Conseil de la magistrature pourrait
être entendu par la Commission de l'administration publique, aux cinq ans,
parce que le conseil relève aussi de l'Assemblée nationale, non pas du
gouvernement, pas de l'Exécutif, et puis avec une vérification du Vérificateur
général, annuellement.
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Si
vous permettez, on va suspendre quelques instants.
Le Président (M.
Bachand) :Alors...
(Suspension de la séance à 16 h 43)
(Reprise à 16 h 47)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît. La
commission reprend ses travaux. M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M.
Morin :Très bien. Merci, M. le Président. Donc, écoutez, compte
tenu de nos discussions, en voulant permettre, évidemment, qu'un audit soit
fait, tout en préservant l'indépendance du Conseil de la magistrature, ça va.
Le seul commentaire que je fais, et, en fait, vous avez proposé le même
amendement, M. le ministre, c'est que la vérification soit faite à tous les ans
et non pas aux cinq ans, à 281.3, qui est à l'article 36 du projet de loi.
M. Jolin-Barrette : ...ce que
vous proposez, dans... Avez-vous un amendement?
Le Président (M.
Bachand) :Non, c'est votre amendement.
M. Jolin-Barrette : Oui? O.K.
M.
Morin :C'était votre amendement, M. le ministre, mais on est
d'accord.
M. Jolin-Barrette : Ah! vous
êtes d'accord? Excellent. Donc, je vais juste le lire.
Le Président (M.
Bachand) :S'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 281.3.
Remplacer, dans le deuxième alinéa de l'article 281.3, introduit par
l'article 36 du projet de loi, «au moins tous les cinq ans», par «chaque
année et chaque fois que le décrète le gouvernement».
Donc, l'article, tel que proposé, se
lirait ainsi : «Les livres et comptes du conseil sont vérifiés par le
Vérificateur général.
«Cette vérification s'effectue chaque
année et chaque fois que le décrète le gouvernement.»
M.
Morin :Sauf que, si vous me permettez...
Le Président (M.
Bachand) : Allez-y.
M.
Morin :...une fois qu'on a énoncé «à chaque année», ce qui semble
être une pratique courante en matière de vérification, c'est ce que nous écrit
la Vérificatrice générale, pourquoi rajouter «chaque fois que le décrète le
gouvernement»? C'est à chaque année, donc ça va être fait à chaque année, c'est
clair.
M. Jolin-Barrette : C'est
exactement la proposition qui est inscrite dans la lettre du Vérificateur
général du Québec. Dans le fond, dans la lettre du 17 février 2023, la
proposition de la Vérificatrice générale est à l'effet... est le même
libellé : «283.1. Les livres et comptes du conseil sont vérifiés par la Vérificatrice
générale chaque année et chaque fois que le décrète le gouvernement.» Donc, on a
repris la proposition de la Vérificatrice générale. Puis moi, je vous dirais
également que, si jamais il arrive une situation, en cours d'année, qui mérite
une vérification, qui est portée à l'attention du gouvernement, on va avoir la
latitude de mandater le Vérificateur général, comme ça se fait dans la Loi sur
le vérificateur général. C'est déjà prévu que le gouvernement peut mandater le
VG pour dire : Veuillez, s'il vous plaît, aller faire certaines
vérifications.
M.
Morin :Parfait. Mon dernier...
Le Président (M.
Bachand) :Allez-y, M. le député.
M.
Morin :Très, très brièvement, parce que ça, on en a parlé
beaucoup, M. le Président. Compte tenu des nouvelles obligations qui sont
imposées au conseil, j'invite le ministre à s'assurer que le conseil soit
financé adéquatement pour qu'il soit capable de remplir ses obligations. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'amendement à l'article 36 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
• (16 h 50) •
M. Jolin-Barrette : Oui,
alors là, on est à 281.4 : «Le conseil publie sur son site Internet,
chaque année...» Ah! excusez, j'ai-tu sauté 281.2?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : On est
rendus à 281.4, hein? O.K. Cette loi est modifiée par l'insertion, avant
l'article 282, des suivants :
«281.4. Le conseil publie sur son site
Internet, chaque année, un rapport portant sur les activités de formation et de
perfectionnement des juges, y compris la liste des formations offertes, la
déontologie judiciaire et le traitement des plaintes, notamment le nombre de
plaintes reçues, non fondées, en cours d'examen ou retenues pour enquête ainsi
que le nombre de juges visés par ces plaintes.
«Ce rapport détaille l'utilisation des
sommes requises dans l'exercice de ses fonctions selon chacun de leurs volets,
notamment celles requises pour la conclusion de contrats de services ou
d'approvisionnement ou le paiement des autres charges.»
Commentaires : L'article proposé
prévoit l'obligation pour le conseil de publier sur son site Internet, chaque
année, un rapport portant sur les activités de formation et de perfectionnement
des juges, y compris la liste des formations offertes, la déontologie
judiciaire et le traitement des plaintes.
Le deuxième alinéa propose que ce rapport
devrait également détailler l'utilisation des sommes requises pour réaliser ces
activités.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député d'Acadie, s'il <vous plaît...
Le Président (M.
Bachand) :
Merci beaucoup.
Interventions? M. le député d'Acadie, s'il >vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Alors, brièvement, mon intervention est en lien directement avec
celle que je viens de faire. Le conseil devra publier ces informations-là sur
son site, ce qui est très bien, mais il faut évidemment que le conseil ait
assez de personnel pour le faire et qu'il soit financé adéquatement pour qu'il
soit capable de remplir cette obligation-là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre... M. le ministre, oui, allez-y.
M. Jolin-Barrette : Quelques
commentaires. Simplement vous dire que le conseil est financé adéquatement. Le
conseil prend ses sources de revenus directement par le biais de crédits
permanents sur le fonds consolidé. Et je m'explique vraiment mal comment ça se
fait que, durant des années, il n'y a pas eu de rapport d'activité qui a été
publié.
À la page 9 de la correspondance du
Conseil de la magistrature, on indique : «À cet égard, il vaut de rappeler
la pratique déjà établie au conseil de publier un rapport de ses activités.
Cette habitude a dû être suspendue pendant quelques années alors que le site Web
n'était plus fonctionnel. Les travaux menés à cet égard avec le ministère de
Justice ont abouti, à l'automne 2022, et depuis le personnel du secrétariat,
qui ne compte aucun webmestre, agent d'information ou technicien en
informatique, déploie tous les efforts possibles pour le tenir à jour.»
Ça, c'est l'explication du Conseil de la
magistrature pour ne pas avoir publié de rapport annuel... en fait, de rapport
d'activité pendant des années et des années. Le site Internet ne fonctionnait
pas. Durant, quoi, cinq ans, qu'il n'y a pas eu de rapport annuel?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Quatre
ans. Je demande aux membres de cette commission s'ils croient ça. Je pense
qu'on a une réflexion collective à ce niveau-là, lorsque le Conseil de la
magistrature nous écrit et indique aux membres de cette commission de
l'Assemblée nationale, souveraine, hein, des gens qui ont été élus par la population
québécoise dans chacune des circonscriptions électorales, s'il y a quelqu'un
qui croit vraiment ce qui est écrit à la page 9 du mémoire. C'est de
l'information, là, qui est envoyée aux parlementaires, là, par une institution
qui se doit d'avoir la confiance du public et qui se doit d'assurer la
déontologie judiciaire.
Alors, je voulais simplement le souligner,
M. le Président, aux membres de la commission et porter cette information-là
pour que tout le monde ait bien constaté le contenu de la correspondance.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur 36 tel
qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 36,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'annexe I de cette loi est modifiée par le remplacement dans la colonne...
Le Président (M.
Bachand) :...
M. Jolin-Barrette : Oui,
excusez-moi. 37.
Le Président (M. Bachand) :Allez-y.
M. Jolin-Barrette : L'annexe
I de cette loi est modifiée par le remplacement, dans la colonne portant sur la
description du territoire où s'exerce une compétence concurrente entre les
districts de Gatineau et de Labelle :
1° de «de Duhamel» par «de Denholm,
de Duhamel, de Kazabazua, de Lac-Sainte-Marie»;
2° de «de la Municipalité du canton
d'Amherst» par «des municipalités des cantons d'Amherst et de Low».
Commentaires : Cette disposition
modifie l'annexe I de la Loi sur les tribunaux judiciairesafin
d'instaurer une compétence concurrente entre les districts judiciaires de
Gatineau et Labelle sur le territoire des municipalités de Denholm, Kazabazua,
Lac-Sainte-Marie et Low.
Le Président (M.
Bachand) :Très beau coin de pays, en
passant. Commentaires?
M.
Morin :Aucun commentaire. Je vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 37 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Article 38 : L'article 836 de la Loi instituant le nouveau Code
de procédure civile est modifié par l'ajout, à la fin, du paragraphe suivant :
«3° du quatrième alinéa de l'article 35,
qui entre en vigueur le 30 juin 2023.»
Commentaire : Cette disposition vise
à mettre en vigueur le dernier alinéa de l'article 35 du Code de procédure
civile, qui prévoit l'indexation de la limite monétaire de compétence exclusive
de la Cour du Québec suivant l'indice des prix à la consommation et par paliers
de 5 000 $.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. Morin : Je n'ai pas de
commentaire, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce que ça va? Donc,
s'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 38 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 39. Les
demandes prévues à l'article 35 du Code de procédure civile dans
lesquelles soit la valeur de l'objet du litige, soit la somme réclamée, y
compris en matière de résiliation de bail, est inférieure à 85 000 $, sans
égard aux intérêts, se poursuivent devant la Cour du Québec et demeurent régies
par les dispositions de ce code, telles qu'elles se lisaient avant le 30 juin
2023, si elles ont été introduites avant cette date.
Commentaire : Il s'agit d'une
disposition transitoire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. Morin : <
Je
n'ai pas de...
M. Jolin-Barrette :
...Commentaire :
Il s'agit d'une disposition transitoire.
Le Président (M.
Bachand) :
Merci beaucoup.
Interventions?
M. Morin : >
Je n'ai
pas de commentaire, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 39 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. 40. Aux
fins de la première nomination des membres prévus au paragraphe cde
l'article 248 de la Loi sur les tribunaux judiciaires, tel que modifié par
l'article 34 de la présente loi, le juge en chef choisit les deux juges
qui seront nommés par le gouvernement pour siéger au conseil.
Commentaires : Il s'agit d'une
disposition transitoire. L'article proposé précise qu'il s'applique seulement
aux fins de la première nomination des juges en chef adjoints de la Cour du
Québec. Il précise également que les membres qui seront choisis par le juge en
chef seront nommés par le gouvernement.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? Interventions?
M. Morin : ...commentaire.
Le Président (M.
Bachand) :Pas d'autre intervention? Donc,
est-ce que l'article 40 est adopté?
Des voix : Adopté
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Article
41, M. le Président, et il y aura un amendement pour la concordance.
41. La présente loi entre en vigueur le
(indiquer ici la date de la sanction de la présente loi), à l'exception :
1° des dispositions des articles 1 à
11, 14, 16, 17, 19, 21, 22, 29, 38 et 39, qui entrent en vigueur le 30 juin
2023;
2° des dispositions des articles 12,
13 et 15, qui entrent en vigueur à la date de l'entrée en vigueur du premier
règlement pris en application des paragraphes 1.1° et 1.2° de l'article 570
du Code de procédure civile, édictés par l'article 15 de la présente loi;
3° des dispositions des articles 34
et 35, qui entrent en vigueur deux mois à compter de cette date.
Commentaires : Il s'agit de la
disposition finale du projet de loi.
Et l'amendement, il est... Bon, insérer,
après le paragraphe 2° de l'article 41 du projet de loi, le suivant :
«2.1° des dispositions des articles 19.1
et 19.2, qui entrent en vigueur à la date de l'entrée en vigueur du premier
règlement pris en application des articles 114 et 115 de la Charte des
droits et libertés de la personne, proposés respectivement par les articles 19.1
et 19.2 de la présente loi;».
Commentaires : L'amendement modifie
la disposition d'entrée en vigueur du projet de loi par la concordance avec les
articles 19.1 et 19.2 du projet de loi introduits par amendement et
modifiant respectivement les articles 114 et 115 de la Charte des droits
et libertés de la personne.
Donc, essentiellement, c'est de la
concordance avec ce qu'on a fait tantôt. Il faut que le Tribunal des droits de
la personne modifie son règlement pour faire en sorte que ça rentre en vigueur
pour arrimer le tout.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. Morin : Je n'ai pas de
commentaire, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 41 tel qu'amendé... Excusez-moi, sur l'amendement,
pardon. Est-ce que l'amendement à l'article 41 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à 41
tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Sherbrooke,
s'il vous plaît.
Mme Labrie : ...en fait, je
veux simplement questionner le ministre sur son échéancier pour l'entrée en
vigueur de tous les autres articles. Il nous a dit qu'il voulait procéder
progressivement, par districts judiciaires, le temps de se préparer partout,
d'avoir, notamment, suffisamment de médiateurs, il y a un règlement à rédiger.
Donc, je veux savoir c'est quoi, son objectif en termes de livraison de ce
règlement et de mise en place, partout à l'échelle du Québec, de toutes les
dispositions prévues dans la loi.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, par voie réglementaire... Dans le fond, là, je suis tout de même heureux,
je constate qu'on termine l'étude détaillée, donc on va être prêts pour le
début de l'automne, justement, pour déployer les premiers projets pilotes et,
dans le fond, d'y aller le plus vite possible, à la grandeur du Québec, en
termes de médiation. Donc, la voie réglementaire, ça nous exige une
prépublication de 45 jours, donc : passe au Conseil des ministres,
prépublication de 45 jours, réception des commentaires, ensuite édiction
du règlement. Donc, on va être prêts pour la rentrée judiciaire pour déjà le
déployer dans certains districts. Donc, on va travailler, à partir de
maintenant, avec les différents districts judiciaires pour l'étendre.
Puis, tu sais, moi, mon objectif, c'est
d'y aller... Un, dans un premier temps, on va commencer par les dossiers de 5 000 $
et moins, parce qu'ils représentent 50 %, mais, après ça, on veut couvrir
l'ensemble de la juridiction des petites créances puis l'ensemble du territoire
québécois, donc, le plus rapidement possible. Mais là il y a les médiateurs qui
sont... il y en a 500 présentement. Pour le volume, on va vouloir l'augmenter,
accréditer, également, plus d'organismes qui vont le faire, que la formation
suive également. La question de l'arbitrage aussi, ça prend aussi des arbitres.
Ça fait que, tu sais, on met tout ça en branle pour déployer rapidement.
Le Président (M.
Bachand) :Allez-y.
• (17 heures) •
Mme Labrie : J'entends la
réponse du ministre. Juste nous donner un peu une idée de ce que ça veut dire,
pour lui, le plus rapidement possible. On parle en nombre de mois, en nombre
d'années? J'entends que le règlement, ça va être bientôt puis ça va être en
vigueur à l'automne, mais...
M. Jolin-Barrette : Bien, les
premiers districts judiciaires, on va être capable d'en faire quatre ou cinq
dès l'automne, puis, dans le fond, on va en ajouter à chaque année, au fur et à
mesure qu'on est capables de les livrer.
Mme Labrie : Puis est-ce
que... dans la législature qui est en cours, est-ce que le ministre pense qu'au
terme de la législature tout le territoire du Québec va être couvert?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Labrie : Puis est-ce
qu'il va pouvoir dépasser 5 000 $ partout sur le territoire du Québec
d'ici la fin de la législature?
M. Jolin-Barrette : Bien, ça,
honnêtement, c'est mon objectif, mais je ne peux pas vous le garantir
aujourd'hui, là. Puis l'autre point aussi, tu sais, à l'image, supposons, du
tribunal spécialisé... tu sais, dans la loi, on avait mis cinq projets pilotes,
puis là on est rendus à 10. Ça fait que, tu sais, on a été plus vite...
17 h (version révisée)
M. Jolin-Barrette : ...puis là
on est rendus à 10. Ça fait que, tu sais, on a été plus vite puis on en a fait
plus que ce qui était prévu dans la loi parce que, justement, on va le déployer
à la grandeur du Québec.
Ça fait que, moi, ce que j'essaie, c'est
de faire le plus de projets pilotes possible puis déjà partir les choses. Dès
qu'il y a un district qui est prêt, on le part puis on y va parce que, de toute
façon, on veut le rendre pérenne plus rapidement. Ça fait que les équipes au
ministère travaillent fort là-dessus.
Mme Labrie : Merci. Ça me
donne une idée de l'échéancier. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions sur l'article
41 tel qu'amendé?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
l'article 41, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Juste avant de faire tous les titres, puis tout ça, M. le Président, je vous
demanderais une courte suspension parce que je veux juste vérifier qu'on n'a
rien oublié.
Le Président (M. Bachand) :
Parfait. On va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 02)
(Reprise à 17 h 07)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Nous sommes de retour. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, avec votre permission, on rouvrirait l'article 7, M. le Président,
pour retirer l'amendement qu'on avait fait à l'article 535.7 pour en
déposer un nouveau. Il y avait une petite coquille.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, ça prend un
consentement pour rouvrir l'article 7 tel qu'amendé.
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, consentement pour
retirer l'amendement précédemment adopté? Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Alors, M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors, le
nouvel amendement : À l'article 535.5... Non. Pardon. À
l'article 535.7 du Code de procédure civile, proposé par l'article 7
du projet de loi :
1° remplacer «dans un délai de 45 jours de
la notification de la demande introductive d'instance ou de l'acte
d'intervention» par «dans les 95 jours de la signification de l'avis
d'assignation»;
2° ajouter, à la fin, l'alinéa suivant :
«Toutefois, lorsque la demande
introductive d'instance ou l'acte d'intervention est notifié plus de 50 jours
après la signification de l'avis d'assignation, le tiers intervenant ou le mis
en cause dépose les mêmes documents dans un délai de 45 jours.»
Commentaire. L'article 535.7 du Code
de procédure civile proposé par le projet de loi est amendé afin d'allonger le
délai qu'il prévoit. Donc, la différence par rapport à l'ancien, c'est le terme
«lui». Hein?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Mais,
moi, je n'ai pas le «lui». Ah! vous voulez dire au secrétariat?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Mais il n'est pas sur le... ce
qu'on a reçu.
On va suspendre quelques instants. Une
petite correction rapide.
(Suspension de la séance à 17 h 09)
(Reprise à 17 h 10)
Le Président (M.
Bachand) :Alors, à l'ordre! La commission
reprend ses travaux. Alors donc, l'amendement a été lu. Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'amendement du ministre?
M. Morin : Pas de
commentaire, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas commentaire,
est-ce que l'amendement à l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce que
l'article 7, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup.
Cela dit, ceci met fin à l'étude
détaillée. Et le titre du projet de loi est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :
Je propose que la commission recommande la renumérotation du projet de loi
amendée.
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Je propose que la commission
adopte une motion d'ajournement des références. Cette motion... Une motion
d'ajustement des références. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Nous sommes
rendus aux remarques finales, donc je cède la parole à la députée de Vaudreuil.
Mme la députée, s'il vous plaît.
Mme Nichols : Oui. Merci, M.
le Président. Un projet de loi qui est tout de même allé assez rondement, bien
qu'il y avait certaines divergences, du moins... du moins, dès le début. Merci
de la collaboration de l'ensemble des collègues, particulièrement le ministre,
qui a fait preuve d'ouverture en partageant plusieurs de ses amendements. Mais,
tout de même, je pense qu'on sort de commission avec un bon projet de loi. Puis
l'objectif, comme on disait... tu sais, personne ne s'oppose à l'accessibilité
à la justice. Je pense que tout le monde a... Je pense que les 125 élus à
l'Assemblée nationale, même ceux qui ne siègent pas à la Commission des
institutions, sont bien au courant que les Petites Créances, <c'est...
Mme Nichols :
...même
ceux qui ne siègent pas à la
Commission des institutions, sont bien au
courant que les petites créances, >c'est long. On a des appels dans nos
bureaux de comté. Ça fait que je pense qu'on a fait un bon travail, justement,
pour rendre... pour rendre plus accessibles les Petites Créances puis pour
simplifier aussi la procédure au niveau de la Cour du Québec.
Donc, merci, M. le ministre, de votre
collaboration. Merci, chers collègues. Merci, M. le Président. Merci aux
groupes aussi qui sont passés en commission parlementaire. Bien sûr, il aurait
été, à mon avis, pertinent de leur donner un peu plus de temps pour déposer
leurs mémoires et il aurait été aussi intéressant d'entendre d'autres groupes.
Je vais faire un commentaire personnel,
là. Je trouve que c'était beaucoup concentré ou, du moins, orienté vers là où
voulait s'en aller le projet de loi, ce que je trouve souvent particulier. Mais
on fait de la politique, donc je comprends tout ça. Mais, en gros, M. le
Président, bien contente d'adopter le projet de loi au bénéfice de l'ensemble
des citoyens du Québec.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Merci, M. le
Président. Bien, je tiens à dire que c'était vraiment, à mon avis, un travail
agréable, efficace, pertinent qu'on vient de faire. Il y a beaucoup d'éléments
intéressants dans ce projet de loi là, notamment, le changement de culture pour
miser sur la médiation, c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup. Je
souhaite, moi aussi, que ça réduise les délais. On verra si ça donne les
résultats souhaités, mais on peut l'espérer. J'apprécie aussi qu'on favorise la
transparence du Conseil de la magistrature, qu'on modernise la composition du
Conseil de la magistrature. Je pense, c'est des gains intéressants.
Les ajouts qu'on a faits ensemble ici, qui
sont pertinents également, c'est de s'assurer que les victimes de violence
sexuelle ou conjugale ne se voient pas imposer la médiation aux Petites Créances,
qu'elles ne soient pas pénalisées non plus dans la priorisation de leurs
dossiers. La publicité des débats quand il y a arbitrage, je pense que c'est
vraiment des ajouts pertinents qu'on a faits ensemble.
Ça va prendre des outils de vulgarisation,
je l'ai mentionné puis d'autres l'ont mentionné aussi pendant l'étude
détaillée, pour s'assurer que les nouvelles procédures sont bien comprises, en
particulier par les citoyens qui ne sont pas nécessairement habitués, là, à ce
vocabulaire-là. Ça va prendre aussi des ressources financières pour s'assurer
de pouvoir recruter suffisamment de médiateurs, ça, il va falloir y penser,
pour permettre aux organismes aussi d'accompagner les citoyens.
Donc, moi, je remercie les groupes qui
sont venus nous faire d'excellentes recommandations, dont plusieurs ont été
prises en compte ici, dans l'étude détaillée. Merci de la collaboration de tout
le monde, là, de tous les partis, puis notamment l'équipe du ministre pour la
rédaction des amendements, c'est très apprécié. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci infiniment. M. le député
de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Écoutez, moi, c'était ma première expérience de l'étude article par
article d'un projet de loi, expérience, et je vous dis, très positive. Je tiens
à remercier mes collègues parlementaires pour le travail qui a été fait, et
vous, M. le Président, pour la façon dont vous avez conduit les travaux, et
aussi l'ensemble du personnel de l'Assemblée nationale et du ministère de M. le
ministre, qui ont été là, finalement, pour nous aider dans notre travail de
parlementaires.
On a entendu beaucoup de groupes.
Sincèrement, compte tenu des modifications qu'on vient d'apporter dans la
législation au Québec, j'aurais préféré entendre plus de groupes puis peut-être
avoir un peu plus de temps, je l'ai dit. Cependant, je comprends que, suite à
la décision de la Cour suprême, il y avait aussi un délai pour modifier le Code
de procédure civile, ce qui a été fait.
Je tiens à remercier M. le ministre et son
équipe pour son ouverture. Nous avons proposé plusieurs amendements qu'il a
reçus. Ils nous ont aidés, même, à les mettre... à les rédiger, à les mettre...
à les adopter dans le projet de loi. Donc, ça, c'est quelque chose qui est
bénéfique.
Et évidemment je ne reprendrai pas tout ce
que ma collègue la députée de Sherbrooke a dit, mais, en fait, je suis d'accord
avec ses propos. On va espérer que ça... que les effets souhaités se réalisent
rapidement. Mais, je dis encore une fois, ça va fonctionner, mais, pour un bon
nombre de citoyens qui se représentent seuls devant les tribunaux, il faudra
que les budgets soient au rendez-vous pour aider des organismes qui s'occupent
de la vulgarisation, de publiciser les différents types de procédures, que
l'argent soit là pour qu'évidemment ça puisse véritablement fonctionner. Je
vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci infiniment. Avant de
passer la parole au ministre, est-ce qu'il y a d'autres interventions? M. le
député de Saint-Jean.
M. Lemieux : Merci beaucoup,
M. le Président. Sans flagornerie, j'ai besoin de noter que vous êtes vite
retombé dans vos souliers. Pour ceux qui ne le savent pas, M. le Président
était là pour le mandat de la législature précédente. Et vous nous avez aidés à
aller vite et bien parce qu'en ce qui me concerne, c'est mission accomplie. Le
but, c'était l'efficacité et l'accessibilité de la justice. Je pense qu'on l'a
non seulement atteint, mais je pense qu'il était grand temps. Merci, M. le
ministre.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres interventions?
Donc, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Merci, M. le Président. Écoutez, je pense qu'on fait vraiment œuvre utile avec
ce projet de loi là parce que, écoutez, on agit sur les Petites Créances, on
agit sur la procédure simplifiée, on répond au jugement de la Cour suprême et
on donne à la Cour du Québec, en matière civile, la place qui lui <revient...
M. Jolin-Barrette :
...la
Cour suprême et on donne à la
Cour du Québec, en matière civile,
la place qui lui >revient. Vous savez, à la Cour du Québec, c'est la
cour qui a le plus de juges dans nos tribunaux québécois. C'est une cour qui
est présente dans tous les districts judiciaires. Il y a des juges résidant
dans tous les districts judiciaires et ils font partie, vraiment, du socle,
notamment du système de justice au Québec, alors que je pense que c'était
vraiment important que la Cour du Québec ait sa juste part en matière civile et
que sa juridiction soit présente et soit étendue, parce qu'on veut en faire un
tribunal de proximité avec les citoyens. Ça, je pense que ça transparaît du
projet de loi. Puis on a réussi, avec les équipes du ministère de la Justice, à
développer une solution à la décision de la Cour suprême qui va amener cette
justice de qualité là, mais également de proximité, et d'efficacité, et
d'accessibilité.
Parce que, souvent, dans le système de
justice, on parle beaucoup d'accessibilité. C'est bien beau, vous pouvez avoir
accès, mais, si ce n'est pas efficace, ce n'est pas mieux non plus. Si les
délais sont longs, ce n'est pas mieux non plus. Puis, le justiciable, il ne
faut pas qu'il se décourage puis il ne faut pas qu'il voie ça comme une
montagne. Alors, notre objectif, au ministère de la Justice, c'est vraiment
d'assurer la confiance du public à l'intérieur du système, mais ça, ça passe
par plusieurs mesures qu'on aura l'occasion, notamment, de faire ensemble, avec
les collègues, au cours du présent mandat pour dire : Bien, on doit
moderniser le système de justice. Oui, ça passe par l'informatisation, mais il
y a aussi des règles de pratique, des façons de faire qui étaient ancrées qu'on
doit moderniser.
Et ça, je tiens à remercier véritablement
les collègues d'avoir accepté qu'on dépoussière un peu la division des Petites Créances
pour faire en sorte de dire : Bien, ça ne fonctionne pas actuellement, nos
délais sont trop longs, donc on va utiliser des solutions alternatives
désormais justement pour améliorer puis faire en sorte de penser aux citoyens.
Parce que, trop longtemps aussi, le
système de justice a été bâti pour, parfois, les gens qui oeuvrent dans le
système de justice et non pas au bénéfice des citoyens puis des justiciables
qui... théoriquement, le système est là pour eux. Alors, ce qu'on doit
réfléchir par rapport au système de justice, c'est : Qu'est-ce qui est bon
pour le citoyen? Comment est-ce que, si on se place dans les souliers du
citoyen, ça va être bénéfique pour lui? Il va avoir sa décision ou son litige
va être réglé. Il va arrêter d'être angoissé par rapport à sa situation. Il va
arrêter d'y penser à tous les jours. Parce que ça tracasse les gens, beaucoup,
une procédure à la cour. Puis souvent les gens n'ont pas souvent, dans leur vie,
un litige devant le tribunal. Ça va être soit un divorce, ça va être une
chicane de voisins, ça va être une chicane avec un associé, mais ils ne se
ramassent pas là à tous les jours comme les avocats au palais de justice. Donc,
ça peut être un élément qui est anxiogène.
Alors, je tiens à remercier les collègues
pour leur bonne collaboration dans le cadre du projet de loi, donc volet des Petites
Créances, volet également de la procédure simplifiée pour la Cour du Québec,
également le Conseil de la magistrature. Je pense qu'il était nécessaire de
mettre des balises en place pour assurer la transparence, pour assurer la
confiance du public dans toutes les institutions à Québec, incluant dans le
Conseil de la magistrature. Également, la reddition de comptes, un rapport
annuel, je pense que tout le monde va s'entendre que c'est minimal,
aujourd'hui, dans notre État, de faire en sorte de rendre des comptes. Et ce
qui est surtout important, c'est de faire en sorte, également, de permettre aux
citoyens d'avoir accès à l'information qui doit être disponible. On comprend
qu'il y a certaines exceptions en matière de déontologie judiciaire, mais c'est
important que les règles soient claires pour tout le monde. Puis je pense que
c'est une avancée significative de venir mettre les points sur les i et les
barres sur les t relativement à ces dispositions-là.
• (17 h 20) •
Autre élément qui, je crois, a fait couler
beaucoup d'encre également, et on va en entendre parler fort probablement
encore quelques jours, le fait que les notaires, désormais, peuvent accéder à
la fonction de juge. Écoutez, bien candidement, moi, je pense qu'on gagne
lorsqu'on amène davantage d'expertise au tribunal. Et ça va permettre aux
notaires d'amener leur expertise à la Cour du Québec, si d'aventure ils sont
recommandés par le comité de sélection. Alors, je vous dirais, ne vous
inquiétez pas. Moi, j'ai confiance dans l'expertise des juristes au Québec, des
notaires, notamment.
Vous me permettrez, M. le Président, de
vous remercier. Ça a été un grand plaisir de vous retrouver pour présider cette
commission-là. D'un autre côté, je suis un peu déçu aussi parce que ça s'est
fait tellement vite, ce projet de loi là, qu'on était habitués d'être ensemble longtemps,
ça fait que ça amène un incitatif, M. le Président, à en déposer d'autres,
projets de loi, pour pouvoir vous retrouver rapidement. Alors, je remercie mes
collègues, mais là, tu sais, on veut vous revoir.
Remercier également les collègues de la
partie gouvernementale qui ont été présents. Pour certains, c'était leur
première expérience en commission parlementaire, alors j'espère qu'ils vont
devenir passionnés par les travaux parlementaires et les commissions
parlementaires : Mme d'Anjou—Louis-Riel, M. le député de Saint-Jean, Mme
la députée de Laval-des-Rapides, Mme la députée de Vimont, Mme la députée
d'Iberville, Mme de Charlevoix—Côte-de-Beaupré, M. le député de Vanier-Les Rivières.
Je tiens également à souligner la <présence...
M. Jolin-Barrette :
...M.
le député de
Vanier-Les Rivières. Je tiens également à souligner la
>présence et le travail de collaboration de ma collègue de Vaudreuil, de
Sherbrooke, de Robert-Baldwin et de l'Acadie. Alors, pour certains, c'est la
première fois qu'on collabore ensemble, mais je peux dire que l'expérience a
été agréable, et j'ai apprécié les propositions que vous avez amenées. Puis on
essaie toujours de trouver des voies de passage pour faire en sorte de bonifier
le projet de loi. Puis les bonnes idées se retrouvent partout.
Vous me permettrez de remercier également
les équipes du ministère de la Justice qui ont travaillé extrêmement fort sur
le projet loi depuis des mois. Vous savez, on avait déposé le projet de loi n° 40,
et on a retravaillé le projet de loi également pour pouvoir le déposer. Donc,
au premier titre, Me Nicolas Paradis, sous-ministre associé aux Affaires
juridiques et sous-procureur général adjoint — alors, je comprends
que Me Paradis a retrouvé la députée de Vaudreuil, donc je comprends que vous
êtes liés dans le cadre des travaux parlementaires — Me Patrick Thierry
Grenier, sous-ministre associé à la Direction générale des programmes de
transformation organisationnelle de la justice, l'ensemble... l'équipe
d'avocats et de juristes qui nous accompagne, et de notaires, parce qu'on a des
notaires au ministère de la Justice, alors Me Cornelia Boje, Me Evelyne
Gagné, Me Rima Kayssi, Me Nathalie Jackson, Me Élise Labrecque, Me Christine
Lavoie, Me Valérie Martel, Me Gaston Pelletier, Me Kathye
Pomerleau, Me Jean-Félix Robitaille, Me Jessica Trottier, Me Sophie
Vézina.
Je voulais vous remercier, Mme la
secrétaire, aussi. C'est un plaisir de vous retrouver, Mme Mekki, les gens qui
vous accompagnent également, à la scénarisation, à la télévision, les gens
également à l'édition des lois aussi, parce qu'il y a beaucoup de gens qui
travaillent à l'Assemblée qu'on ne voit pas, mais qui sont essentiels aux
travaux parlementaires.
Vous me permettrez de remercier également
une excellente juriste, Amélie Millette-Gagnon, qui est conseillère politique
au cabinet et qui s'occupe des dossiers notamment du procureur général et les
dossiers de droits civils. Je peux vous dire que, lorsqu'on dépose un projet de
loi, bien, nos équipes travaillent extrêmement fort durant des mois. Alors, un
grand merci, Me Millette-Gagnon. Votre travail est exceptionnel, et on
apprécie grandement travailler avec vous. Également remercier Élisabeth
Gosselin et Justine Gravel aux communications au cabinet.
Alors, M. le Président, merci beaucoup à
tout le monde. Je trouve qu'on fait œuvre utile aujourd'hui. Et, très
certainement, ça sera un plaisir de vous retrouver...
Le Président (M. Bachand) :
Bientôt.
M. Jolin-Barrette : ...prochainement,
bientôt, je le souhaite.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le ministre.
À moi rapidement. Premièrement, vous savez, une présidence est efficace grâce à
son secrétariat qui est efficace. Alors, merci beaucoup d'être là. Merci
beaucoup aux techniciens aussi, hein? Vous savez, les suspensions, tout ça, les
techniques, ce n'est pas toujours évident. Ils font un travail exceptionnel.
Mais c'est notre premier projet de loi en étude
détaillée qu'on fait à la CI. On avait des nouveaux et des nouvelles alentour
de la table. Ça a été très agréable. Vous avez fait un travail sérieux et
crédible. C'est le fun. Puis on fait une différence. Quand les gens vous
demandent c'est quoi vous faites dans la vie, là : Je suis législateur,
bien, ça, c'est une différence concrète dans la vie des gens. Ça, bravo. Et
comme le disait le ministre, on va se voir très bientôt.
Sur ce, la commission, ayant accompli sur
mandat, ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup. À bientôt.
(Fin de la séance à 17 h 24)