(Douze heures vingt minutes)
Le Président (M.
Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît!
Bonjour, tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des institutions ouverte.
La commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude détaillée du projet loi n° 29, loi visant à
faciliter le déroulement des prochaines élections provinciales... générales,
pardon, au Québec.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y a-t-il
des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Lamothe (Ungava) est remplacé par Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice);
M. Lévesque (Chapleau) est remplacé par Mme Proulx (Côte-du-Sud); M. Thouin
(Rousseau) est remplacé par M. Jacques (Mégantic); M. Barrette (La
Pinière) est remplacé par M. Tanguay (LaFontaine); et Mme Hivon
(Joliette) est remplacée par M. Bérubé (Matane-Matapédia).
Documents déposés
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Également, je dépose les
mémoires reçus depuis la fin des consultations.
Remarques préliminaires
Nous en sommes maintenant aux remarques
préliminaires, pour lesquelles vous disposez d'une période de 20 minutes.
Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Oui, merci, M. le
Président. Alors, bon, naturellement, on est réuni pour faire l'étude du projet
de loi n° 29. Quel est le projet de loi n° 29? C'est la loi qui vise à faciliter le déroulement des
prochaines élections générales du Québec. On se comprend que, dans le contexte
que nous vivons depuis deux ans, il est nécessaire de prévoir des adaptations pour les prochaines élections. Donc, ce sont des
adaptations qui ne viseront que les prochaines élections, il faut le
mentionner.
On avait tenté de le faire, là, à
l'automne 2021, dans le cours du projet de loi n° 7,
et, pour diverses raisons, dont le fait
qu'on attendait l'opposition et nous attendions de voir, là, comment ça s'était
passé en matière municipale, et à
voir les enseignements qui en découlent, les enseignements pertinents qui en
découlent, pour s'assurer, là, de bien circonscrire
l'habilitation réglementaire qui sera ou qui doit être donnée au DGE pour,
justement, lui permettre d'avoir ce niveau d'adaptation nécessaire pour
les prochaines élections.
Donc, dans le
contexte actuel, là, il demeure naturellement pertinent de s'assurer que les
catégories d'électeurs dont l'exercice du vote est le plus susceptible d'être
affecté par la COVID puissent exercer leur droit de vote. Puis c'est
exactement ce qu'on propose dans le projet de loi n° 29
puis qu'on va tenter d'améliorer, certainement, par des discussions qu'on aura
avec nos collègues. Il y a déjà certains amendements qui sont prêts, mais on
pourra voir, avec les discussions toujours
pertinentes qu'on a avec les collègues de l'opposition, comment on peut arriver
à maintenir cet objectif dans la faisabilité et on va pouvoir en
discuter, d'ailleurs, avec le DGE, qui est présent.
Il y a des principales modalités dans ce projet
de loi, M. le Président, deux mesures principales afin de faciliter le
déroulement des prochaines élections générales. La première mesure, c'est la
possibilité de ne pas établir certains types de bureaux de vote et de les
remplacer par du vote par correspondance pour des électeurs concernés. Et la
seconde mesure principale, c'est l'élargissement du vote par correspondance à
certaines catégories d'électeurs.
Bon, d'abord, on parle de révision itinérante
également. Il sera prévu que la révision itinérante et le vote dans les bureaux
de vote en installation d'hébergement, les bureaux de vote itinérants, les
bureaux de vote au domicile de l'électeur pourraient s'effectuer en une seule
visite, donc, le même jour que le vote. Le projet de loi prévoit également la
possibilité de ne pas établir de commission de révision itinérante, là, lorsque
l'accès aux lieux visés est restreint en
raison de la COVID-19 ou s'il n'est pas opportun d'établir de telles
commissions de révision en raison du contexte sanitaire. Dans le cas, entre
autres, où des commissions de révision itinérantes ne pourraient pas être
établies, bien, les électeurs
concernés pourraient, quant à eux, faire une demande de révision de la liste
électorale à une commission de révision spéciale. Il faut quand même
prévoir ces modalités-là.
Possibilité de ne pas établir certains bureaux
de vote, c'est un des enjeux auxquels fait référence le projet de loi. Donc, il
prévoit la possibilité de ne pas établir certains types de bureaux et leur
remplacement par du vote par correspondance, là, le cas échéant, pour les
électeurs concernés. Dans l'éventualité, M. le Président, ou l'accès à ces lieux serait restreint, bien, en raison, entre
autres, là... pas entre autres, en raison, parce que c'est la raison, en raison
du risque de transmission de la COVID-19, bien, les électeurs qui y
vivent pourraient avoir de la difficulté à exercer leur droit
de vote. On en est conscient. Donc, il faut leur permettre de trouver une
solution pour pouvoir exercer le droit, ledit droit de vote. Et ce qu'on
propose par le projet de loi, c'est de permettre au directeur du scrutin de
chaque circonscription d'être ainsi autorisé
par le Directeur général des élections à ne pas établir de tel bureau de vote
lorsque l'accès au lieu où siégerait
ce bureau de vote est toujours restreint en raison des risques de transmission
de la COVID. Et naturellement, c'est la direction... le DGE doit, pour ce
faire, là, avoir un avis de la Direction de la santé publique concernée
par ce bureau de vote, par cette éclosion ou ce risque de transmission.
Donc, il s'agit d'électeurs qui sont domiciliés
ou hébergés dans un centre hospitalier ou dans un centre de réadaptation, dans
un CHSLD, dans une résidence privée pour aînés ou dans une maison de soins
palliatifs, dans une ressource en dépendance, ou encore, un électeur qui est
incapable de se déplacer pour des raisons de santé ou qui agit comme le proche
aidant de cet électeur. Ce sont les catégories, là, qui sont visées par ces
mesures. Lors des prochaines élections générales, M. le Président, il est
important de mentionner que la règle de base sera d'établir de tels bureaux de vote ou de commissions de révision
itinérantes, comme c'est actuellement le cas. C'est important de le dire.
On veut également voir l'élargissement de la
possibilité du vote par correspondance. Donc, le projet de loi prévoit cet élargissement à deux catégories
spécifiques d'électeurs, dont les électeurs en isolement ordonnés ou recommandés par les autorités de la santé
publique, toujours en raison de la COVID-19, là, il faut garder ça en
filigrane, et les électeurs qui sont à risque de développer des complications
s'ils contractaient la COVID-19, donc, surtout, bon, en raison de leur état de santé personnel comme...
bon, on peut parler d'une maladie chronique ou d'être immunosupprimé.
Le projet de loi prévoit également, M. le
Président, des règles applicables à la demande de vote par correspondance, à
l'exercice de ce vote ainsi qu'au dépouillement des bulletins de vote par
correspondance. Donc, il y a également, je l'ai mentionné... on a eu des
discussions pendant la consultation, on a eu... et, par la suite aussi, des
discussions avec certains de mes collègues de l'opposition. Il y a des
amendements qui sont préparés, prêts à être présentés. Je sais qu'on aura d'autres
discussions pour bonifier ces amendements-là. J'en suis fort consciente et je
pense qu'il est important de comprendre, par contre, qu'il faut légiférer
rapidement, le plus rapidement possible, mais
en faisant les choses de façon ordonnée. Parce que ce projet de loi là,
naturellement, doit être prêt pour les prochaines élections qui s'en
viennent dans quelques mois maintenant à peine. Et on doit donner également au
Directeur général des élections l'opportunité de se préparer, surtout quand on
parle de la préparation du vote par correspondance, entre autres, qui va être
élargie, naturellement, si le projet de loi est adopté et si on y va dans le
sens de ce qui est proposé.
Donc, je veux remercier tout le monde, M. le
Président. On a toujours des bonnes collaborations avec tous mes collègues de
l'opposition quand on parle... quand on est en contexte, là, de consultation et
d'étude détaillée. Je suis convaincue qu'on
va le faire. On a tous le même objectif, hein, permettre un bon déroulement des
élections, permettre le plus d'accès possible au plus de monde possible.
Et je pense que c'est en faveur d'une démocratie saine, et c'est dans cet objectif-là qu'on va travailler tous ensemble
pour trouver les modalités et les mesures qui pourront permettre au DGEQ, dans le cas échéant, si le besoin en est...
Naturellement, on ne le souhaite pas que vous utilisiez ces modalités-là,
mais si c'est nécessaire, au moins, qu'elles
soient à la disposition du Directeur général des élections et, par le fait
même, à la disposition des Québécois pour qu'ils puissent exercer leur
droit de vote. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci, Mme la ministre. Est-ce
que le cahier explicatif a été déposé sur le Greffier officiellement?
Mme LeBel : Non, je ne pense pas.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il a été partagé?
Mme LeBel : Je ne sais pas. S'il ne
l'est pas fait, on va le faire, là.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. O.K., d'accord. Merci.
M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Marc Tanguay
M.
Tanguay : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Oui, je vois
les deux amendements quant aux articles 9 et 5.
M. le Président... Puis d'abord vous saluer, M.
le Président. C'est toujours un plaisir, honnêtement, là, un plaisir sincère et
honnête de travailler avec vous. Je pense que... puis sans flagornerie, là,
vous êtes un bon président puis c'est le fun
parce que vous êtes juste, vous ne jouez pas le jeu, vous présidez de façon
très, très compétente puis...
Une voix : ...
M. Tanguay : Non, non, c'est vrai.
C'est vrai, c'est vrai. Moi, j'en ai connu des commissions des institutions où
ce n'était pas présidé comme ça, M. le Président. Vous avez relevé la
barre, parce que je regarde mon collègue de Chomedey qui vient me picosser un
peu, alors pour... je fais un clin d'oeil à mon collègue qui l'a présidée
pendant de nombreuses années. Mais non, je pense, vous êtes un digne
successeur, justement, de ceux qui vous ont précédés, puis merci. Bien
honnêtement, là, ça paraît dans nos travaux.
Saluer la
ministre, la remercier pour son ouverture. Saluer les collègues de la banquette
ministérielle, collègues, mon collègue
de Viau, très heureux de pouvoir travailler avec lui. Alors, je tiens à le
saluer, et il aura un apport excessivement tangible à nos débats. Et
saluer mon collègue de Jean-Lesage et collègue de Chomedey. Aussi, salut particulier au Directeur
général des élections. Merci d'être là et celles et ceux qui vous accompagnent.
Puis je prends pour acquis que le Directeur général des élections du
Québec nous suivra tout le long du processus. Il n'est pas juste là aujourd'hui, mais il va être là jusqu'à la fin,
jusqu'à l'adoption de la motion pour la renumérotation. Je tiens à saluer aussi
les personnes qui accompagnent la ministre.
Je sais, puis elle
l'a dit, la ministre, il y a eu des discussions préalables. Puis moi, la
ministre s'en rappellera, là, dans les jours
qui ont suivi le dépôt du projet de loi n° 29, je l'ai appelée puis je lui
ai dit : Écoute... parce que c'est comme ça que ça fonctionne, puis
je pense ce n'est pas vain, ce n'est pas... je pense que ce n'est inapproprié
de le dire à celles et ceux qui nous écoutent, on se parle puis on se
dit : Bien, écoute, moi, je peux, parce qu'on a eu des discussions au sein
du caucus. Moi, j'ai un mandat très clair. Je suis d'accord avec la ministre
que, dans le meilleur des cas, s'il y a un projet de loi, il faudrait qu'il
soit adopté dans les meilleurs délais pour laisser le temps au DGEQ de pouvoir, évidemment, prendre acte du projet de
loi puis de l'appliquer. Puis, dans notre démocratie, quelques mois, ce
n'est pas des délais excessifs, là, pour se revirer de bord. Même que ça a fait
partie du rapport qui a été déposé quant au
vote par correspondance dans les municipalités, où, plus ou moins, elles ont eu
des délais suffisants, les présidences d'élection, pour mettre ça de
l'avant.
• (12 h 30) •
Là, je vais faire une
chose que je pense, c'est une première en ce qui me concerne, je vais tout
mettre de façon publique mes cartes sur la table. Là, vous allez savoir
exactement où on s'en va. Première des choses, le projet de loi... puis là ça participe un peu de ce qu'on
a d'habitude à micro fermé, une séance de travail, mais je vais le dire, comme
ça ce sera clair pour tout le monde, le projet de loi, moi, je le subdivise en
cinq parties.
La première partie,
c'est l'article 1... l'article 1, puis allez voir où on va avec ça.
L'article 1 met la table. L'article 1
dit, au début : Afin de faciliter le déroulement des prochaines élections
générales dans un contexte COVID, voici
le projet de loi. Nous, on va déposer un amendement, et de là découlera tout le
reste. On va déposer un amendement où il sera dit : Afin... pas de
faciliter le déroulement, afin de faciliter un taux de participation
effectif... parce que le déroulement comme
tel, oui, c'est un facteur qui doit être considéré, mais, au final, le
déroulement, c'est une chose, on souhaite
toujours que dans la vie tout se déroule bien, mais notre bulletin, ça ne sera
pas le déroulement, notre bulletin puis l'objectif du projet de loi,
c'est le taux de participation effectif.
Quand je dis
«effectif», j'aurai l'occasion d'en parler, ce sera considérant les bulletins
rejetés, parce qu'un taux de participation, puis on y reviendra... quand, pour
un vote par correspondance au municipal, les personnes qui ont voté par
correspondance qui résidaient dans les établissements d'hébergement, quand il y
a un taux de rejet d'un sur cinq,
20 %... Et quand vous comparez ça au taux des sept dernières élections
générales qui est à 1,31 %, j'arrondis, je vais toujours dire... je
ne dirai plus 1,31 %, je vais dire 1,3 %, dans les sept dernières
élections générales, le taux de rejet des
bulletins de vote, c'était 1,3 %. Là, municipales, par correspondance,
centre d'hébergement, c'était 20 %; 1,3 %, 20 %. Ce qui va m'intéresser... on aura un amendement à
la première partie de cinq du projet de loi, à l'article 1. Nous,
on va tenir mordicus à ce que ce ne sera pas «le déroulement» mais «le taux de
participation effectif.» On aura le débat, M. le Président, quand on sera
rendus là.
La deuxième section
du projet de loi, c'est les articles 2 à 8. Les articles 2 à 8, le
quart de cela... puis je salue la ministre, elle nous a envoyé son amendement,
c'est l'article 5. Elle nous a envoyé un amendement, on va en discuter de
l'amendement, mais je pense qu'à l'heure actuelle on ne pourra pas se
rejoindre. Nous, ce que l'on veut... ça, c'est les commissions de révision
itinérantes, je vais le dire de même. On veut que la Loi électorale, qui,
soit dit en passant, a été appliquée telle quelle dans l'élection partielle de
Marie-Victorin... puis je n'ai pas entendu parler qu'il y a eu un écueil immense, on me corrigera, puis le DGEQ pourra me
corriger si j'ai tort, mais, de mémoire, il y avait trois résidences de
personnes âgées où il y a eu de la votation, puis ça a bien été dans un contexte
où... puis ça fait partie aussi du rapport sur les municipalités, vote par
correspondance, de l'automne passé. Ils étaient davantage, eux, à cette époque-là, dans le contexte COVID,
l'élection dans Marie-Victorin, un petit peu moins, puis tout indique qu'on va
l'être encore moins aussi cet automne. Mais, qu'à cela ne tienne, il faut se
préparer.
L'article 5
dit «commission de révision itinérante». Si le directeur de scrutin voit
que ça serait peut-être mieux qu'on n'y
aille pas, bien, qu'il soit dédouané puis qu'il n'y aille pas, ça, on ne pourra
pas être d'accord avec ça. Nous, ça irait à l'encontre du taux de
participation effectif parce que l'on doit aller, puis c'est un droit
fondamental.
Puis on parlera
notamment de la lettre du 12 avril 2022 de la commission des droits de la
personne et de la jeunesse, qui soulignait, à juste titre, et je le cite,
«l'importance du droit de vote dans notre système démocratique, la Cour suprême
du Canada a reconnu qu'il s'agit d'un droit positif, qui fait peser des obligations
concrètes sur le gouvernement afin de s'assurer son exercice par les citoyens.
Ce faisant, l'État "a — et
là elle ouvre les guillemets, on cite la Cour suprême — le
devoir légal d'assurer que tous les obstacles, autant que possible, soient
enlevés pour que les citoyens puissent voter".» Fin de la citation.
Alors, commission de
révision itinérante, le fait de dire : contexte COVID, une raison qui, les
gens sont de bonne foi, pourrait être fondée, mais que, d'un comté à l'autre,
selon le directeur du scrutin, ça pourrait varier, bref, de dire : On n'y va pas, nous, on ne pourra
pas... on ne pourra pas y aller avec ça. Nous, on dit : Allez-y, consultez
la Santé publique, à savoir comment vous allez le faire. Puis je vais vous
donner des exemples, parce que la Santé publique vous dirait : O.K., c'est correct, vous avez l'obligation, en vertu
de la loi actuelle qui n'a pas été réduite, d'aller... bien, faites
comme d'habitude, allez dans les résidences, mais on va vous aider, on va vous
encadrer.
Parce que les
personnes qui sont en isolement, on parlait du concept de lieux inaccessibles,
les lieux sont accessibles. On parlait même... puis on aura l'occasion d'en
discuter dans le rapport, qu'il y a des soins qui sont donnés aux personnes. On va... Ils sont nourris, ils sont lavés, on va
porter leurs médicaments. On disait même que ça avait été épars, ça
avait été inégal, la participation des directions d'établissement quant à
l'exécution des obligations, en vertu de la loi, pour voter. Bien, ça, on pourra
le mettre, ce concept-là.
Mon point, commission de
révision itinérante, on ne va pas dire : On va en faire moins à cause de
la COVID. Je vous dis : On va en faire autant puis peut-être même, si on
peut, plus dans un contexte COVID, et les gens iront avec un accès encadré,
conseillé par la Santé publique. Premier élément, deuxième section, donc,
articles 2 à 8.
Les autres articles, il y en a deux,
articles 9 et 10. L'article 10, pas de problème. On aura des
discussions, par contre. L'article 10
fait en sorte que, si vous avez la COVID, vous êtes à la maison, vous avez la COVID ou
que vous êtes une personne à risque, si jamais vous prenez la COVID puis
que vous êtes à risque de complications, bien, vous pouvez lever la main puis
demander à voter par correspondance. Il y avait des discussions, puis on en
parlera, mais là je ne suis pas convaincu... on en parlera, je ne suis pas
convaincu parce qu'on évolue. Puis je sais que j'en avais parlé à la ministre
puis elle va dire : Ah! bien, il a changé d'idée, le député de LaFontaine,
mais on évolue là-dedans en faisant toutes les analyses et les consultations.
Est-ce que l'on doit permettre, exemple, à
toutes les personnes de 70 ans et plus de lever la main et de dire... puis, je pense, on a eu une discussion avec la
ministre, on pourra en parler, là, et de dire... puis je pense même que c'était
la ministre... je ne veux pas révéler de... on avait une discussion là-dessus.
Bref, elle dira ce qu'elle a à dire, je ne vais pas lui mettre des mots dans la
bouche. Je ne suis pas convaincu, moi, que c'est une avancée. On a
l'obligation, Cour suprême, Commission des droits de la personne, de se
poser la question. Si on voulait simplifier toutes les affaires, là, on
dirait : On va faciliter le déroulement puis on va simplifier ça, c'est
les 4,6 millions d'électeurs, tous par correspondance. On ne pourrait pas... le taux de participation, le
taux de rejet est très, très élevé. On ne pourrait pas se contenter de cela.
Alors, même
pour ceux... en disant : Bon, vous avez 70 ans — pourquoi
pas 65, pourquoi pas 75 puis pourquoi pas 50 — vous
levez la main, vous pouvez le demander. Je ne suis pas sûr, puis on aura des
discussions là-dessus, est-ce qu'on doit systématiquement accepter cela? Parce
que je vais vous dire une chose, écoutez-moi bien, des 30 000 personnes qui ont déposé un vote aux élections municipales
par correspondance, des 30 000 personnes, il y en a 3 500 qui
ne le savent pas, mais que leur enveloppe, leur bulletin de vote a été rejeté.
3 500 sur 30 000, ils ne le savent pas,
mais leur vote a été rejeté. Ça, je ne peux pas me contenter de ça comme
législateur en disant : Bien, ce sera leur problème, s'ils lèvent la main,
c'est à eux autres à comprendre le processus, puis on va en parler aussi, qui
est assez complexe, là, du vote par
correspondance, là. Il y a deux enveloppes, un formulaire, une signature, une
photocopie de carte d'identité.
Alors, on en discutera. L'article 10, sur la base : Vous levez la
main, complications COVID ou COVID,
est-ce qu'on l'élargit? On en parlera.
Article 9, il est à l'image de l'article 5. À cause
de la COVID, sur consultation de la Santé publique, on ne fait pas de quoi que
normalement on aurait l'obligation de faire en vertu de la loi. Non, on ne
pourra pas, nous, aller en ce sens-là. Autrement dit, le directeur de scrutin,
dans une résidence pour personnes âgées, dans un CHSLD, qui dirait : Je
pense qu'après avoir consulté la Santé publique ça serait mieux qu'on n'y aille
pas, bien, tous les résidents qui sont là, ils n'auront pas, comme de coutume,
un vote... un bureau de vote dans leur résidence, ça va tout être de la
correspondance, là, là, je vous le dis, on va... Et le concept de lieu
inaccessible, on n'embarquera pas là-dedans. Le lieu est accessible.
Le vote, M. le Président, on le met au même
titre qu'un droit fondamental. Les droits fondamentaux, là, c'est le droit à la
vie, le droit au secours, le droit d'être traité avec dignité, le droit de ne
pas être discriminé. Bien, le droit de vote,
il est dans cette catégorie-là. On sait qu'il n'y a pas de hiérarchie de droits
et de superdroits, mais, pour nous, c'est à ce point important qu'une
personne qui est malade, qui est alitée, qui ne peut pas sortir puis à laquelle
on interdit de sortir... bien, il y a des gens qui y ont accès. Encadrons
l'exercice de vote via les gens qui y ont accès, tantôt l'infirmière, tantôt le
médecin, tantôt la direction de l'établissement, mais il faut aller chercher
son vote. C'est là où on va loger de façon très claire. Donc, ça, c'était la
deuxième section.
• (12 h 40) •
Troisième section, l'article 1, les articles 2 à
8, les articles 9 et 10.
La quatrième
section, puis on va avoir beaucoup de discussions là-dessus, ce sont les
articles 11 à 26. 11 à 26, là, si on se rend là, si on s'entend puis
qu'on se rend là, ce sera toutes les discussions que l'on aura. Puis je
remercie le Directeur général des élections, qui nous a envoyé, là, les
gabarits sur l'exercice du droit de vote. C'est compliqué, c'est complexe. On parlera d'un concept aussi, qui
est le taux, puis ça, c'est un tabou au Québec, je vais le dire de même, le
taux d'analphabétisation fonctionnelle au Québec. Il faut le dire, il faut en
parler. Ce n'est pas tout le monde qui sont
capables de comprendre une posologie moindrement complexe. Ce n'est pas tout le
monde qui sont capables de vous résumer
un article de journal moindrement complexe. Ça, ce n'est pas moindrement
complexe, c'est assez complexe, merci.
Alors, la
quatrième section, les articles 11 à 26, qui sont, si vous me permettez
l'expression, le «nitty-gritty», là, le
détail de comment on vote, il va falloir le revisiter parce que, même pour
celles et ceux — mon
article 10 de tantôt — qu'on
va dire : O.K., vous avez la COVID, vous ne voulez pas sortir, vous pouvez voter par
correspondance, je vais vouloir... je vais vouloir, moi, leur faciliter
la vie au maximum puis s'assurer que les gabarits soient simples, s'assurer
également que les motifs de rejet soient pris de façon très raisonnable et
s'assurer aussi que l'intégrité du vote soit
respectée, parce que ça, c'est un équilibre des éléments importants, et
s'assurer que la personne puisse avoir eu l'impact qu'elle croit avoir. Parce que, si son bulletin est rejeté,
elle ne le saura pas. On ne va pas lui dire : Votre bulletin de
vote a été rejeté.
Et ça, le vote par correspondance, je vous le
dis de même, là, c'est un pis-aller pour nous. Le vote par correspondance, là,
ce n'est pas la solution optimale, c'est la roue de secours. Moi, quand je pars
de mon comté pour venir ici, M. le Président, je ne me dis pas : Ah! je
vais faciliter mon déroulement tout de suite, je vais me mettre quatre roues de secours sur ma voiture. Bien non,
ça ne marchera pas. Puis, quand vous avez une crevaison, vous mettez la
roue de secours, mais la première chose que vous voulez, c'est vous sortir de
là puis aller réellement dans la normalité des choses. Puis je pense que
l'analogie de la roue de secours, c'est ça pour nous : la roue de secours,
c'est un vote par
correspondance. Alors, s'assurer d'aller chercher le vote, et ça, ça sera un
pis-aller dans vote par correspondance. 11 à 26, on fera le débat
là-dessus.
Et finalement,
évidemment, les articles 27 à 30, les modifications, là, transitoires et de
mise en vigueur.
Alors, M. le
Président, nous, on a déjà, à l'article 5, puis j'aurai l'occasion de le
proposer... on pourra commencer avec l'article 1 puis on proposera à la
ministre tout de suite d'aller à l'article 5, pour ce qui est de la deuxième
section, qui sera le coeur de nos débats. On a déjà un amendement qui dit, en
substance, pour être logique avec moi-même, avec nous-mêmes, qui dit, en
substance : Lorsqu'il y a un défi quant aux commissions de révision
itinérantes, le directeur de scrutin consulte la Santé publique — je le
dis en substance, là — et
la Santé publique doit encadrer l'exécution des obligations qu'il a en vertu de
la loi, doit l'aider à encadrer le tout pour protéger la santé publique,
protéger la population. Ça va être ça, l'amendement, mais il n'y aura pas
«d'opting out» de dire : Bien, dans le doute, on n'y va pas. Oui, mais ils
vont faire quoi? Ils feront d'autres choses, ils sortiront, ils enverront un
mandataire, article 8, puis tout ça. Alors, ça, c'est ce que l'on proposera, M.
le Président.
Puis vous savez, là,
ce n'est pas des menaces puis ce n'est pas : Ah! il va bloquer si jamais
il n'a pas ce qu'il veut. Ce n'est pas ça, là. On est législateurs. Le projet
de loi est déposé à une période... vers la fin de nos travaux parlementaires.
La prochaine élection, là, tous les députés autour de la table, ils veulent que
le maximum de gens ait voté. Le taux de participation a été de 66 % à la
dernière élection. C'est alarmant. Ce n'est pas assez. Il faut que les gens
aillent voter et, le taux de participation effectif, que leur bulletin de vote
ne soit pas rejeté. Puis ça, tous les députés autour de la table, je suis
certain, ils sont conscients de ça puis ils vont vouloir adopter une loi qui
va... pas nous rendre la vie plus facile, d'où exit, faciliter le déroulement,
pas rendre la vie plus facile... Puis je m'en excuse à l'avance au Directeur
général des élections, mais je le sais que c'est un homme... et l'équipe qui
l'entoure, des personnes consciencieuses qui veulent effectivement des taux de
participation effectifs. Et on va travailler ensemble, puis c'est pour ça que
je salue leur présence, l'équipe et le Directeur général des élections qui vont
nous aider à répondre à nos questions de façon très tangible.
Puis moi, M. le
Président, là, quand ça va bien, ça va bien, puis, quand ça ne va pas bien, ça
ne va pas bien. Moi, j'ai un mandat très clair parce que, dans l'opposition
officielle, nous avons fait la discussion de façon complète, puis mon collègue
de Viau pourra en témoigner, et on a un mandat très clair, c'est de faciliter
le taux de participation effectif, oui, dans un contexte COVID, mais on ne
pourra pas autrement lâcher le morceau puis laisser passer ça, tout simplement.
Puis je le dis de façon très transparente à tous mes collègues puis en tout
respect, M. le Président. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Juste parce que... Si vous avez des conversations entre vous, parce que je vous entends aussi, alors donc,
peut-être de baisser le ton un petit peu. Merci. M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Merci,
M. le Président. Alors, je ne vais pas faire de remarques préliminaires. Voilà.
Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Je considère ça
comme une remarque préliminaire efficace.
Alors donc, merci. M.
le député de Chomedey, s'il vous plaît.
M. Guy Ouellette
M.
Ouellette : Bien, moi, je vais en faire, M. le Président, si vous me
permettez. D'abord, je veux saluer Mme la ministre.
Une voix :
Le micro, juste baisser le micro.
M.
Ouellette : Ah! ma voix ne porte pas? O.K. D'abord, je veux saluer Mme
la ministre, lui dire qu'on est très heureux de la retrouver. On aurait
normalement dû commencer il y a quelques semaines, et je pense que M. le Directeur général des élections, lui aussi, est heureux de la retrouver parce que
ça le retarde d'un mois ou ça le retarde de quelques semaines dans sa
préparation.
Je veux la remercier
aussi de nous permettre d'avoir le Directeur général des élections pour nous
aider dans nos travaux. C'était une demande qu'on lui avait fait lors des
consultations, que tous les partis s'étaient exprimés, et je pense que c'est important. Il y a une
expertise, il y a des choses qu'on a besoin de savoir, et je pense que, tous
ensemble, on est ici pour avoir les... pas juste le meilleur projet de
loi, mais les meilleures dispositions pour effectivement permettre au plus de
Québécois possible de pouvoir voter. Ça va être un défi parce qu'on est en
pandémie. Ce n'est pas terminé. Je comprends que l'été vient d'arriver, puis je
comprends qu'on a des températures chaudes, puis que, normalement, ça amène des
courbes à la baisse, mais il ne faudra pas baisser les bras. On regarde un peu
ce qui se passe partout ailleurs, et il y a
des recrudescences un peu partout, là. Ça poffe un peu partout. Je m'attends à
ce que, cet automne, on va repartir à la hausse.
Comme on est en année
électorale, tout d'un coup, il y a moins de contraintes ou il y a moins de
directives gouvernementales. On se fie un peu plus sur la responsabilité
personnelle de tous et chacun. Je ne vous dirai pas que c'est de bonne guerre, mais c'est le propre d'une campagne électorale.
Il faudra tenir compte... J'écoutais les remarques de mon collègue de LaFontaine et j'ai un intérêt
particulier sur les 70 et plus parce que c'est probablement la catégorie
qui a été la plus ostracisée dans la pandémie. On ne pouvait pas leur parler.
On ne pouvait pas aller les voir. Il fallait qu'ils restent chez eux. Il ne
fallait pas qu'ils ne parlent à personne. Il fallait qu'ils fassent... plein de
choses qu'ils n'avaient pas le droit de
faire. Ils ont été très insécurisés. Ils le sont encore, et il faudra trouver
une façon de pouvoir...
C'est pour ça que j'avais demandé,
lors des consultations, combien de votants on avait à 70 ans et plus. On peut
les compartimenter parce qu'on en a en CHSLD, on en a en RPA, on en a OMH, on
en a dans tous les établissements qu'on a pris la peine de lister dans le
projet de loi. Et une des dernières réponses qui m'a été faites par le
directeur des élections, c'est de dire qu'ils savent, ils les connaissent, ils
savent comment est-ce qu'il y en a puis ils savent qui est-ce qui est là. Donc,
pourrait-on, puis ça fera partie de nos discussions, pourrait-on, pour ces personnes-là,
qu'on connaît, qu'on sait qu'ils sont là, déjà prévoir que ça soit le vote par
correspondance ou que ça soit un vote... que ça pourrait être un vote
itinérant, que ça pourrait être déjà une organisation qu'on va faire ou un
encadrement qu'on va faire pour s'assurer, et j'aime beaucoup la terminologie
de mon collègue de LaFontaine, d'un taux de participation effectif? Si c'est encadré puis si on s'en assure,
on n'a pas de rejet, là, parce que c'est la machine qui va s'en occuper.
Et ça, ça sera des choses qu'on pourra regarder.
• (12 h 50) •
Dans les discussions
puis dans les commentaires aussi que j'ai entendus, la consultation avec la
Santé publique, moi, j'ai un petit bémol. Je vais vouloir suggérer à Mme la
ministre que, dès qu'il y a quelqu'un qui ira à la Santé publique demander un
avis, j'aurai un résultat écrit. Là aussi, la pandémie nous a tellement
insécurisés, puis même nous, les législateurs, parce que, quand on a voulu
avoir des avis écrits de la Santé publique pour différentes décisions
politiques et gouvernementales, ou ils ont été très caviardés ou on ne les a
pas eus. Mais puisque, là, on parle d'un droit démocratique de la population du
Québec, des citoyens qui sont aptes à voter au Québec, s'il y a consultation de la Santé publique, il y aura un
avis écrit qui sera issu de cette consultation, et je serai en mesure de le... en
tout cas, puis je l'annonce déjà, Mme la ministre, un avis écrit qui sera
disponible pour consultation. Ça veut dire que
les gens qu'on aura organisés ou encadrés parce que la Santé publique l'aura
décidé, bien, ils sauront pourquoi puis ils pourront aller consulter cet
avis-là, qui pourrait être sur le site Internet, soit du DGEQ ou de la Santé
publique, mais que, définitivement, on n'ait pas tout ce questionnement-là.
Présentement, je vous
l'ai mentionné, on est en année électorale, puis là, bien, on est en année de
sondages, puis on est en année de tout ça. Je pense que la dynamique dans
laquelle on vit, la dynamique pandémique dans laquelle on vit, fait en sorte
que les gens ont la tête ailleurs puis les gens pensent à ailleurs. Puis là,
bien, avec les sondages puis avec tout, bien, on essaie de... il ne faudrait
pas penser qu'on veut polariser ou on veut dire aux citoyens : pas besoin
d'aller voter, de toute façon, le gouvernement qui est là, il va passer puis il
va passer tellement fort, là, qu'il n'y aura
plus de place pour personne, ça fait que ne perdez pas votre temps à aller
voter. Je ne voudrais pas que ça reste dans la tête du monde, et que ça
soit une conséquence néfaste, et qu'on ait à travailler, justement, sur un taux
de participation qui va être très bas parce que, justement, bah, pourquoi
est-ce qu'on irait voter? Regarde, il y a des
sondages à toutes les semaines, puis le gouvernement va tellement rentrer fort,
là, que ça ne change rien que j'y aille, mettre mon vote, ou que j'aille
demander un vote par correspondance. Ça, c'est... Je ne pense pas que ça soit
sain pour une démocratie.
Puis d'ailleurs
j'avais un petit sourire à matin parce que l'ancien maire de Québec, qui nous
gratifie de ses opinions maintenant et qu'on peut lire de façon journalière, se
demandait si c'est... l'élection d'octobre, ça serait une élection utile,
justement, à cause de tout ce que c'est qui se passe. Mais on a un travail à
faire. On avait hâte de commencer pour en parler. On a travaillé avec le DGEQ
sur le 49, sur les élections municipales, on avait hâte d'avoir son rapport. Ça
nous donne des bonnes pistes de solution, ça nous donne des bonnes choses. On
n'est pas encore rendus au vote par
Internet. Ça fait des années qu'on en parle. Ça sera probablement quelque chose
qu'on aura en 2026, où qu'il y aura un peu plus de discussions par rapport à
ça, mais j'assure Mme la ministre de toute ma collaboration, de toute
mon ouverture là-dessus. Déjà, le fait d'en parler et de vous dire que j'ai un
attrait pour toutes les...
Puis je pourrais
répondre à mon collègue de LaFontaine. Quand on parle des... Pourquoi pas les
65 ou les 70? Bien, dans le 49, on voulait
les 65, puis finalement, une question d'encadrement puis question
d'organisation, c'était mieux, pour le vote par correspondance pour les
municipalités, à 70 ans. Et je pense que le DGEQ pourra nous expliquer
pourquoi ces suggestions-là, que c'était mieux pour les 70 que les 65, mais il
y a définitivement quelque chose qui doit être fait là. Ou on y va d'une façon
générale ou... ceux qu'on connaît dans les résidences, qu'on connaît puis qu'on sait qu'ils sont là, bien, déjà, qu'on
prévoit un encadrement qu'on va les déduire des 70, mais déjà, on ira les faire
voter, eux autres. Ça fait qu'on ne se cassera pas le bicycle sur toutes
les modalités du vote par correspondance puis de la façon dont le vote par
correspondance aura besoin de se faire.
Ça fait que, sur ce,
j'aurai des commentaires sur chacun des articles que je suis content que mon
collègue de Lafontaine, déjà, ait mentionnés. Ça va nous permettre, M. le
Président, avec votre grande sagesse, de nous... quand les remarques
préliminaires seront faites, bien, il y aura du travail qui sera fait dans
notre courte pause du dîner, dans les
discussions qu'on a à avoir avant de commencer l'étude détaillée, parce qu'à
cette heure que tout le monde sait peu où est-ce qu'on s'en va... je
pense que ça pourra permettre de faire avancer les travaux de la commission.
Ça
fait que je n'aurai pas d'autre remarque, M. le Président. Je n'aurai pas
besoin de revenir à 2 heures parce
que je veux vous donner l'opportunité qu'on puisse avoir des discussions
informelles.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Remarques préliminaires, M. le député de Viau, s'il vous
plaît.
M. Frantz Benjamin
M. Benjamin :
Merci. Merci, M. le Président. Donc, mes salutations aux membres de la
commission, donc, en particulier à mon collègue le député de Lafontaine, donc,
que je tiens à remercier publiquement, donc, pour son travail dans ce dossier-là, dans divers dossiers, d'ailleurs. Et, pour
moi, c'est toujours un... c'est un grand plaisir, M. le Président,
d'aborder ce projet de loi.
À chaque fois qu'on parle
d'élections, la première personne qui me vient en tête, c'est mon père, mon
père qui n'a jamais raté, fièrement, nous dit-il souvent, le répète-t-il encore
aujourd'hui, qu'il n'a jamais raté aucune élection,
qu'il n'a jamais raté aucune élection, qu'elle soit municipale, provinciale ou
fédérale. Et aussi, lorsqu'il y avait des élections scolaires, mon père,
il votait à toutes les élections. Et il ne cessait de nous rappeler, donc,
combien que c'est un geste important. C'est un devoir important. C'est un droit
qu'il faut exercer. Et je pense à lui. Il est fringant, M. le Président. Il n'est pas... Il est tout fringant. Donc, il a...
mais j'ai une grande pensée pour lui et je pense que c'est à la lumière
de cet engouement pour la chose électorale qu'un peu plus tard...
Vous savez, nous avons toujours, souvent et
parfois, même, des anciennes vies. Dans une ancienne vie, j'étais conseiller
municipal. J'ai eu le bonheur de présider le conseil municipal de la ville de
Montréal et, comme président du conseil municipal de la ville de Montréal, j'ai
été l'instigateur d'un «success story», et j'espère que ça l'est encore, qui s'appelle la Caravane de la
démocratie municipale. Qu'est-ce que c'était, la Caravane de la démocratie
municipale, M. le Président? C'était une façon de, comme moi, comme président
du conseil municipal, de dire aux Montréalaises
et aux Montréalais que la participation citoyenne ne se fait pas seulement
qu'aux quatre ans, seulement qu'à la période électorale, mais c'est une
participation qui exige une implication constante et avec des instances comme... par exemple, je pense au Conseil des
Montréalaises, au Conseil jeunesse de Montréal, au Conseil interculturel de
Montréal, l'ombudsman de la ville et le service du greffe, pour ne pas le
nommer, parce que, comme vous le savez, M. le Président, le greffier de la
ville agit comme président d'élections.
Alors, nous
nous déplacions vers les arrondissements, dans les quartiers. Nous allions
rencontrer les citoyennes et citoyens pour leur parler de participation
citoyenne et pour leur parler d'élections aussi. Et c'est intéressant puisque, dès le départ, je me rappelle, autour de
ce projet-là, les trois clientèles, pour nous, qui étaient des clientèles
cibles, où il fallait travailler
absolument pour augmenter la participation électorale, c'était la clientèle des
jeunes, les personnes analphabètes et les aînés de 70 ans et plus.
Donc, voyez-vous, donc, aujourd'hui, que je me retrouve au sein de cette
commission à réfléchir, travailler et éventuellement faire des propositions par
rapport aux questions électorales, pour moi, c'est comme retrouver un peu mes
anciennes amours.
Vous savez, M. le Président, lors des dernières
élections municipales... On quitte des anciennes vies, mais on ne les quitte jamais trop, trop parce que, de
temps en temps, du coin de l'oeil, on regarde... Lors des dernières élections
municipales, le taux de participation, en 2021, pour l'ensemble du Québec,
c'était de 38,7 %, en 2021. En 2017, ce taux de participation là
était de 44,8 % pour l'ensemble du Québec. Donc, une baisse, évidemment,
que nous pouvons expliquer... et je sais que, sûrement, si je posais la
question au Directeur général des élections du Québec, il pourrait nous
expliquer le pourquoi.
Le
Président (M. Bachand) :
M. le député de Viau, je dois
malheureusement vous arrêter. On pourra poursuivre après le petit break
de lunch, comme on dit.
Alors, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 14 heures. Merci. À tantôt.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 14 h 05)
Le
Président (M. Bachand) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Bon
après-midi. La Commission des institutions reprend ces travaux.
Nous poursuivons donc l'étude détaillée du
projet de loi n° 29, Loi visant à faciliter le déroulement des prochaines
élections générales au Québec.
Lors de notre
suspension, ce matin, nous étions aux remarques préliminaires. M. le député de
Viau, il vous reste 16 minutes. M. le député, s'il vous plaît.
M.
Benjamin : Merci. Merci, M. le Président. Bien, en fait, je
tiens tout de suite à vous rassurer, si besoin en est, M. le Président, je ne prendrai pas tout mon
temps, mais cependant, je tiens quand même à souligner... à poursuivre ce
que je disais tout à l'heure.
Je parlais de
cette expérience autour de la caravane de la démocratie qui était une
expérience visant justement à susciter une plus grande participation. Donc,
vous comprendrez que ce sont des questions, pour moi, qui sont de grand intérêt. Et j'avais souligné aussi le taux de
participation aux dernières élections municipales, donc en baisse, en baisse
l'an dernier, comparativement à 2017. Donc, ce taux de participation là.
Et je tiens à remercier aussi le Directeur
général des élections pour ce rapport d'évaluation qu'il nous a... qu'il a bien
voulu nous fournir. Je pense que c'est un rapport très éclairant qui nous
permettra de poser les questions nécessaires dans le cadre de l'étude détaillée
de ce projet de loi. Mais en attendant de pouvoir commencer le début des études
détaillées, je vais quand même me référer à la page 7 de ce rapport, par
exemple, premier paragraphe où il est dit donc : 30 248 des
45 000 électeurs qui ont fait une demande ont voté à l'aide de cette
modalité. Donc, on parle du vote, bien sûr,
par correspondance, c'est-à-dire... Alors, il y a 14 752 pour lesquels on
se demande qu'est-ce qui est arrivé à ces personnes-là, donc, d'où
l'importance de poser toutes les questions.
Et ces questions-là, je les poserai, M. le
Président, pas pour moi, pas pour ma propre satisfaction personnelle, mais je
les poserai en pensant, par exemple, aux résidents de cette résidence Sagard dans
la circonscription de Viau. C'est une
résidence pour personnes âgées qui accueille un bureau de vote aux élections.
Je les poserai aussi au nom des résidents de la Maison des Carrières, aux
Habitations Emmaüs, du CHSLD Saint-Michel, du CHSLD Joseph-François-Perrault,
de la Maison des sourds aussi. Je les
poserai en leur nom parce que je crois que, pour faire référence encore à mon
père, un droit de vote, c'est un droit. Le droit de vote, c'est un droit
important. Nous avons cette responsabilité-là de nous assurer de ne pas
échapper un votant, et, pour cela, il faut faire... tout faire, j'ose dire, M.
le Président, tout faire pour faciliter cela, pour faciliter l'exercice du
droit de vote des Québécoises et des Québécois.
Donc, voilà. Donc, pour moi, M. le Président, la
table est mise. Je remercie encore mon collègue le député de LaFontaine, qui a quand même pris le temps, avant
le début des travaux, dois-je le préciser, donc, de vraiment nous parler
de ce travail qu'il a fait en amont, donc, de cette étude détaillée. Merci, M.
le Président.
Étude détaillée
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
remarques préliminaires? Nous sommes maintenant à la rubrique de motions
préliminaires. Y a-t-il des motions préliminaires? S'il n'y a pas de motion
préliminaire, nous allons débuter l'étude détaillée. Alors, je prends en
considération l'article 1 du projet de loi. Oui?
M. Tanguay : ...en vertu de
l'article 245, j'aimerais que l'on puisse étudier les articles article par
article, alinéa par alinéa, paragraphe par paragraphe.
Le Président (M.
Bachand) : Avec plaisir.
M. Tanguay : Merci.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Donc,
l'article 1 du projet de loi, Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Oui. Merci, M. le
Président. Donc article 1 : «Afin de faciliter le déroulement des
prochaines élections générales au Québec
dans le contexte la transmission de la COVID-19, la présente loi a pour objet
de prévoir des dispositions
particulières applicables à ces élections, incluant à un scrutin reporté dans
le cas du décès d'un candidat d'un parti autorisé à une nouvelle
élection qui a lieu en cas d'égalité des voix.
«Les dispositions à la présente loi s'ajoutent à
celles de la Loi électorale ou y dérogent. Elles prévalent sur toute
disposition contraire ou inconciliable de la Loi électorale, d'un règlement
pris en vertu de cette loi ou d'une entente conclue entre le Directeur général
des élections et les chefs des partis autorisés représentés à l'Assemblée
nationale en vertu de l'article 489 de cette loi.»
Donc, cet article prévoit l'objet de la présente
loi, qui est de faciliter le déroulement des prochaines élections générales au
Québec dans le contexte de la transmission de la COVID-19, et les dispositions
particulières prévues sont des dispositions temporaires, qui ne s'appliqueront
que pour les prochaines élections générales au Québec.
M. le Président, j'ai bien compris, là, dans les
remarques préliminaires de mon collègue, et il nous a transmis, d'ailleurs, l'objet d'un amendement qu'il voudrait
voir à l'article 1, j'ai bien compris la question du taux de participation
effective. Et juste pour être sûre de bien le véhiculer, je vais prendre deux
taux, là. Il y a le taux de participation aux élections, qui était autour de
37 %, et le taux de rejet des bulletins, autour de 20 %. Je vais le
dire comme ça, je sais que c'était plus détaillé que ça, là, mais je comprends
que ce qu'on cherche à faire, c'est de limiter le fameux 20 %.
Vous avez parlé de 1,31 %, 20 %, donc
j'aurais peut-être quelque chose à vous proposer, parce que, comme vous le savez,
«taux de participation effective» n'est pas un terme qui existe dans la Loi
électorale et on voudrait quand même trouver, comme on n'est pas en train de
réviser la Loi électorale, quelque chose qui convient à votre objectif, mais
qui respecte quand même l'ensemble de la loi. Mais j'aurais peut-être quelque
chose à proposer. Si on peut peut-être suspendre, je peux vous donner... dans
le sens de ce que vous avez émis.
Le
Président (M. Bachand) :
Parfait. Alors, est-ce qu'il y a
consentement pour suspendre? Alors, on suspend quelques instants. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 14 h 10)
(Reprise à 14 h 30)
Le
Président (M. Bachand) :
À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme LeBel : Alors, suite aux
discussions avec mon collègue, là, on a peut-être... pas «on a peut-être», mais
on a un amendement à proposer. Je pourrais vous le lire, si vous permettez.
Donc, ça se lit comme suit :
Remplacer, dans le premier alinéa de
l'article 1 du projet de loi, «faciliter le déroulement» par «favoriser
l'exercice du droit de vote de manière à bien refléter l'intention de
l'électeur lors».
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de La
Fontaine, peut-être baisser votre micro, s'il vous plaît, M. le député.
M.
Tanguay : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Alors, merci beaucoup.
Merci à la ministre. On est parfaitement d'accord avec ça, donc merci. Nous, on
est prêts à voter.
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté, merci.
Donc, on revient à l'article 1 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des
interventions? S'il n'y a pas... Oui, M. le député de Viau, allez-y, pardon.
M. Benjamin :
Merci, M. le Président. Écoutez, mon intervention, c'est dans
l'article 1 amendé, quand on parle d'un
scrutin reporté dans le cas du décès d'un candidat. Donc, on parle, à ce
moment-là, dans cette éventualité-là, on parle bien d'une élection qui
pourrait se tenir éventuellement après le 4 octobre, après les élections
générales. C'est bien ça? Non?
Mme LeBel : Oui,
oui. C'est ici, hein? Oui, mais il faut qu'il soit décédé avant l'élection,
effectivement, là. Attends un petit peu... mais il faut qu'il soit décédé avant
l'élection.
M. Benjamin :
Il faut que la personne soit décédée avant l'élection. Donc, on comprend que ce
projet de loi qu'on a devant nous ne concerne strictement et uniquement que les
élections générales.
Mme LeBel : Oui,
absolument, et il n'est que pour la prochaine élection générale. Par la suite,
là, après le déroulement de la procédure... il disparaît, là, et on revient...
Bien, là, la Loi électorale s'applique toujours, là, mais cette possibilité
d'utilisation là n'est effective que pour l'élection qui s'en vient.
M. Benjamin :
D'accord. Et dans le deuxième
paragraphe, Mme la ministre, M. le Président, quand on dit, dans cette phrase,
«elle prévale sur toute disposition contraire», est-ce que je peux avoir,
peut-être, quelques explications?
Mme LeBel : Bien,
ce qu'on dit, c'est que le deuxième alinéa prévoit, là, que les dispositions de
la loi qu'on est en train d'étudier ajoutent ou dérogent à celle de la Loi
électorale. Donc, si elles dérogent, naturellement, elles prévalent sur les dispositions de la Loi
électorale qui pourraient être contraires. Si elles ajoutent, bien, elles
ajoutent, là. Ça, c'est moins qu'on... Mais c'est vraiment parce que...
comme il y a des endroits qu'on va étudier subséquemment, qui dérogent à la Loi
électorale actuelle, bien, c'est sûr qu'on ne liera pas les deux articles en
opposition. C'est celui de la loi actuelle
qui va être en vigueur pour la prochaine élection. On s'entend, là, en
filigrane de tout ça, on est toujours dans
le contexte d'une loi qui n'a qu'un objet unique, c'est-à-dire une vie unique,
si on veut, une date d'expiration, hein, ça sera l'élection prochaine.
Qu'elle ait été utilisée ou non, elle n'existera plus après la prochaine
élection.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le
député de Chomedey.
M. Ouellette :
Merci, M. le Président. Moi, j'ai besoin d'une autre clarification, Mme la
ministre, parce que, de la façon qu'on lit l'article 1 amendé, «incluant à
un scrutin reporté dans le cas du décès d'un candidat d'un parti autorisé», on
présume... puis c'est parce que ce n'est pas écrit, là, il faut le deviner, on
présume qu'entre le moment où sa candidature, sa mise en candidature ou sa
candidature va être reconnue par le directeur de scrutin et l'élection, cette personne-là va décéder et cette personne-là,
tout en décédant, va quand même même être élue, parce que... O.K. Bon,
bien, si dans un comté il y a six candidats autorisés ou six candidats sur
lesquels tu peux voter, il y en a un qui meurt là-dessus, puis que ce n'est pas
lui qui est élu?
Mme LeBel : Il
faut comprendre, la personne, si elle décède avant la fin, on s'entend, bien,
il n'y aura pas de candidat élu dans le comté en question, là. Donc, c'est
comme un prolongement de l'élection générale pour... ce n'est pas une
partielle, là, on s'entend, mais on refait l'élection pour ce comté-là. Et
naturellement, ça suppose qu'on n'aurait pas eu le temps de... que ce soit dans
un délai où on n'a pas le temps de remplacer le candidat non plus, là. Tu sais, avant... après la fermeture des
candidatures et avant l'élection, dans cet espace-là, si, malheureusement, il
arrivait qu'un candidat décède, bien, à toutes fins pratiques, il y
aurait 124 comtés de comblés.
Le
125e, bien, c'est comme si on prolonge l'élection générale, puis là on repart,
donc. Et là ce qu'on dit, c'est que, là, dans ce contexte-là... Et ça ne se
fait pas, là... ça se fait dans la poursuite, ce n'est pas quatre mois, cinq
mois plus tard, ça se fait dans la poursuite de l'élection générale.
Donc, dans ce contexte-là, cette loi-là va s'appliquer aussi à la
125e possibilité, là, je ne sais pas si je m'explique clairement, là,
alors que, si on le fait dans une partielle, ce n'est pas le même cas parce que
la partielle peut avoir lieu dans les six mois, puis etc., là, mais...
M. Ouellette :
Mais si je comprends bien, là,
dans le prolongement de l'élection générale, bon, il y a six candidats
qui sont autorisés, il y en a un qui décède, bien, ce comté-là n'aura pas son
élection cette journée-là. La structure va faire en sorte de permettre au parti
de ce candidat autorisé là de pouvoir représenter quelqu'un d'autre.
Mme LeBel : ...peut
demander, si vous le permettez, au DGE de répondre parce qu'on s'entend qu'on
est dans le très pointu de l'exercice de
quelque chose, là. Et donc, pour être sûre de ne pas vous induire... si vous le
permettez, M. le Président, on pourrait...
Le
Président (M. Bachand) :
Est-ce qu'il y aurait
consentement pour permettre au Directeur général des élections de
prendre la parole?
Une voix : ...
Le
Président (M. Bachand) :
...vous êtes ouvert pour la
séance, oui. M. le Directeur général des élections, s'il vous
plaît.
M. Reid (Pierre) : ...de la Loi électorale qui vient régler le cas de décès,
là, d'un candidat entre le 21e jour qui précède le jour du scrutin et la
clôture. Donc, la loi dit bien que le jour du scrutin est reporté à moins que
le chef désigne un autre candidat dans les 48 heures qui suivent le décès
du candidat.
Mme
LeBel : ...déjà des articles qui existent, hein, 259 et
suivants, mais ce qu'on vient dire, dans le fond, c'est que notre projet
de loi à objet unique va pouvoir s'appliquer à cette prolongation-là.
M. Ouellette : Vous savez, Mme la
ministre, j'avais une intention en vous parlant de ce cas spécifique là parce que... et M. Reid vient justement de
nous expliquer que 257 donnait l'opportunité à un chef de nommer quelqu'un.
Mais dans le cas où c'est un candidat indépendant, est-ce que la même dynamique
s'applique?
Mme LeBel : ...DGEQ qui doit
répondre, mais d'après moi, il n'y a pas de report en cas de candidat indépendant. C'est ma compréhension, mais on hoche
de la tête. Non, il n'y en a pas ou oui il y en a un? Non, il n'y en a pas.
Il n'y a pas de report. Non, parce que 259, c'est vraiment lorsque le candidat
d'un parti autorisé décède.
M. Ouellette : Donc, présentement,
c'est un candidat des 21 ou 23 partis autorisés présentement au Québec?
Mme
LeBel : Oui, bien, tel qu'il est mentionné dans
l'article 1, mais ça découle de la Loi électorale à 259, là, qui est dans le même esprit, parce que l'idée, ce
n'est pas de réinventer cet... ou de modifier cet aspect-là, c'est juste de dire
que les modalités spéciales pourront s'appliquer également.
M. Ouellette : Je pense que c'est
très important qu'on en parle dans le micro...
Mme LeBel : Oui, oui, je comprends.
M. Ouellette : ...parce que vous
comprenez qu'effectivement, juste de la façon dont il est libellé... puis je
comprends 257, mais comprenez aussi toute la dynamique dans laquelle on est. Et
puisque le législateur ne parle pas pour rien dire, là, ça sous-entend ça.
Donc, avec nos remarques, bien, ça me satisfait.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 1, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci beaucoup. Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme
LeBel : Bien, peut-être vous suggérer... parce que, compte
tenu que je sais qu'on va avoir des discussions sur 5, on pourrait...
bon, il y a quelques articles qu'on pourrait faire entre les deux, mais compte
tenu que l'article 5 est un article de substance et qu'une fois qu'on aura
trouvé... parce que mon collègue a déjà annoncé, là, qu'il avait des
amendements, et moi-même, d'ailleurs, je vous suggérerais, si tout le monde le
permet, qu'on passe à l'étude de l'article 5, et on pourra revenir par la
suite, si ça convient à tout le monde.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a un consentement pour étudier
l'article 5?
Des voix : Oui.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Alors, article 5:
«Un directeur du scrutin, lorsqu'il constate que
l'accès à un lieu visé à l'un des paragraphes 1° à 3° de l'article 2 est restreint en raison du risque
de transmission de la COVID-19 ou qu'il n'est pas opportun, pour ce même
motif, d'y établir une commission de révision itinérante, peut être autorisé
par le Directeur général des élections à ne pas y établir une telle commission. À cette fin,
le Directeur général des élections consulte la direction de santé publique
concernée.
«Le directeur du scrutin prend alors tous les
moyens nécessaires pour informer les candidats et les électeurs concernés.»
Cet article prévoit la possibilité de ne pas
établir une commission de révision itinérante lorsque l'accès au lieu où doit
siéger cette commission est restreint en raison du risque de transmission de la
COVID-19 et lorsqu'il n'est pas opportun, en raison de ce risque, d'y établir
une telle commission.
À ce stade, on avait un amendement à proposer.
J'ai eu... J'ai pris...
Une voix : ...
Mme LeBel : On peut faire ça aussi
également, parce que j'avais pris connaissance de vos commentaires. Peut-être que vous pouvez déposer votre amendement
au lieu du mien, puis on pourra, par contre, suspendre par la suite, si
vous permettez, pour pouvoir en discuter.
M.
Tanguay : Alors, il est dans
les Internets, M. le Président. Je pense que Mme la secrétaire l'a. Alors, on
peut le communiquer, on peut attendre quelques secondes, c'est vous qui
décidez.
Le Président (M. Bachand) :
Oui, oui, on va attendre quelques instants, là, parce qu'il faut trouver la
bonne Internet. C'est ça, là, ce n'est pas...
M. Tanguay : C'est comme «les
argents».
• (14 h 40) •
Le Président (M.
Bachand) : Oui, c'est ça.
(Consultation)
Le Président (M.
Bachand) : Et voilà. Merci. M. le député de LaFontaine.
M.
Tanguay : Oui. Merci, M. le
Président. Alors, je fais motion... je ne fais pas motion, je dépose
l'amendement suivant:
L'article 5 du projet de loi est modifié
par... Je ne sais pas si on peut l'agrandir un peu, s'il vous plaît, parce
qu'on a fêté notre 10e hier puis... En 2012, je vous l'aurais lu, mais là...
Le Président (M.
Bachand) : Parfait.
M. Tanguay : Vous m'avez beaucoup
aidé. Ça, au test de la vue, là, c'est la quatrième ligne. On est passé de la
cinquième à la quatrième. Oui, elle me prête ses lunettes, Jolianne. L'article
du projet... Alors:
L'article du projet de loi est modifié par la
suspension...
1° la suspension...
Des voix : ...
M. Tanguay : ...la suppression, dans
son premier alinéa des mots «ou qu'il n'est pas opportun, pour ce même motif, d'y établir une commission de révision
itinérante, peut être autorisé par le Directeur général des élections à
ne pas y établir une telle commission. À cette fin, le Directeur général des
élections»;
2° l'ajout, dans son premier alinéa, après les
mots «santé publique concernée», des mots «afin de protéger la santé de la
population».
Alors, M. le
Président, l'article se lirait comme suit, puis on peut descendre, peut-être,
s'il vous plaît, la... L'article se lirait comme suit, l'article 5:
«Un directeur
du scrutin, lorsqu'il constate que l'accès à un lieu visé à l'un des
paragraphes 1° à 3° de l'article 2 est restreint en raison du risque
de transmission de la COVID-19, consulte la direction de santé publique
concernée afin de protéger la santé de la population.
«Le directeur du scrutin prend alors tous les
moyens nécessaires pour informer les candidats et les électeurs concernés.» Fin
de la citation.
Si vous me permettez, M. le Président, puis je
ne ferai pas du temps là-dessus, là, le... deux choses. On enlève l'opportunité
de dire... On vient limiter la loi telle que rédigée au moment où on se parle
de manière à retirer «la commission de
révision itinérante». On dit: S'il y a un enjeu COVID, consultez la Santé
publique afin de protéger la santé de la population et exécutez-vous, en
vertu de la loi actuelle, de manière à ce qu'il y ait une commission de
révision itinérante, mais de manière à protéger... que ce soit exécuté de façon
conforme avec les recommandations de la santé publique.
Et, je termine là-dessus, l'expression «afin de
protéger la santé de la population», c'est exactement la même rédaction aux articles 118 et 123 de la Loi
sur la santé publique. Parce que, là, on s'est dit : O.K., protéger la
santé de qui? La santé du voteur, du
travail d'élection, de son beau-frère. Alors, protéger la santé de la
population en s'exécutant. Voilà.
Le Président (M. Bachand) : Mme
la ministre.
Mme LeBel : Oui.
Simplement pour fins de clarification, quels sont les cas de figure que vous
voyez? Et peut-être qu'on pourra voir avec le DGE qu'est-ce qu'il en pense,
mais disons que la direction de la santé publique concernée recommande
fortement, ou indique, ou peu importe, là, que l'accès au lieu... on ne devrait
pas avoir d'accès au lieu. On a déjà eu un contexte où les lieux... il y avait
des lieux qui étaient complètement fermés, sauf au personnel du lieu. Est-ce
que vous avez... Est-ce que ça couvre cette possibilité-là? Qu'est-ce qui se
passe dans ce temps-là? Puis, peut-être voir avec le DGE qu'est-ce qu'il en
pense, là. Moi, je ne suis pas contre, je veux juste comprendre, là, dans
quelle notion on est.
M. Tanguay : Pour
procéder, pour préciser ma pensée, la personne... en tout cas d'espèce, là, le
pire des scénarios, on va penser au pire des scénarios, il y a un CHSLD, il y a
une éclosion. Il y a, exemple, 30 unités et il y a éclosion dans six
unités. Les personnes sont en isolement. Les personnes sont visitées quand même
par du personnel, que ce soit infirmier ou préposés aux bénéficiaires, pour la
nourriture, pour les hydrater, pour les médicaments et ainsi de suite.
L'objectif,
c'est de faire en sorte qu'aussi fondamentalement que ces soins-là sont, il ait
son droit de voter. Et là on va faire écho au rapport qui nous avait été
déposé en disant : Bien, ce n'était pas clair. Il y a certaines directions
d'établissement qui ont beaucoup collaboré
avec leurs employés puis d'autres qui n'ont pas collaboré du tout. Je pense
qu'il y aurait une nécessaire collaboration, mais pour moi, je vais le dire de
même, là, le droit d'une personne à voter, pour moi, est aussi
fondamental que d'avoir les premiers soins.
Mme LeBel : ...on
part de cette prémisse-là.
M. Tanguay : On
part de cette prémisse-là. Et plutôt que de lui retirer... Alors,
imaginez-vous, rajoutez à ça, si on lui
disait : Bien, cette personne-là, elle va voter par correspondance. Ce
serait, à la limite, plus lourd que de dire : On va faire quelque
chose, toujours en collaboration avec la Santé publique, qui est une notion que
je trouve intéressante dans le projet de loi
n° 29, qu'on mette la Santé publique là-dedans puis qu'on dise :
O.K., bien, vous allez envoyer... Et là on pourra... puis on va
réfléchir au fur et à mesure. Je ne suis pas rendu là dans ma réflexion, mais moi, je mettrais un amendement où il y aurait une
obligation, là, je le dis, ce n'est pas le langage juridique, mais il y aurait
une obligation de collaboration des directions des établissements visés dans ce
cas-là pour qu'il y ait une obligation en vertu de la loi. Voilà.
Mme LeBel : Parfait.
Est-ce qu'on peut suspendre à ce stade-ci pour voir peut-être un peu...
Le
Président (M. Bachand) : Parfait. Alors,
on va suspendre quelques... Oui, M. le député de Chomedey. Allez-y, allez-y.
M.
Ouellette : Je veux ajouter au débat, avant qu'on suspende, si vous me
permettez, M. le Président... Je veux qu'on garde en tête aussi... je comprends
«la santé publique concernée», mais entre le «concerné» puis le «national», on
a vécu toutes sortes de petites choses dans les dernières années. Ça fait que
je veux juste qu'on réfléchisse. Est-ce que l'encadrement ou la directive va
venir d'en haut pour ne pas qu'on se ramasse avec des directives concernées?
Parce qu'on est toujours à risque de transmission de la COVID. Il faudrait
qu'il soit le même dans Champlain, qu'à Chomedey, qu'à Anjou, qu'à LaFontaine,
la directive de la Santé publique. Puis, après ça, je vais aller avec ma
demande d'écrit... d'avis écrit.
Le
Président (M. Bachand) : C'est beau?
Alors, on va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
14 h 47)
(Reprise à 15 h 26)
Le
Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux.
M. le député de
LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay : Oui,
M. le Président. Avec votre permission, j'aimerais que vous vérifiiez le
consentement à ce que je puisse suspendre... suspendre, pas retirer, mais
suspendre l'étude de mon amendement.
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y
aurait consentement?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Consentement.
Merci.
Mme
LeBel : ...si vous me permettez, je pourrais proposer un
amendement qu'on pourrait étudier sur le même article.
Donc, article 5 : Remplacer le premier
alinéa de l'article 5 du projet de loi par les suivants :
«Un directeur
du scrutin, lorsqu'il constate que l'accès à un lieu visé à l'un des
paragraphes 1° à 3° de l'article 2 est restreint en raison du
risque de transmission de la COVID-19, avise le Directeur général des
élections, qui lui, consulte la direction de santé publique concernée.
«Si la direction de santé publique concernée est
d'avis que cette restriction est justifiée, elle doit s'assurer que
l'établissement d'une commission de révision itinérante est fait de manière à
protéger la santé de la population. Elle rend un avis écrit de cette décision.»
C'est tout? Parfait. C'est tout.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay : Donc, juste pour être
bien sûr, parce que... Puis on pourrait dire : Ah! bien là, on a repris le
début de l'article que vous aviez, puis là
tout ça... Parce que des fois, quand tu gardes un bout mais tu changes le
reste, ça vient jouer, évidemment, sur l'interprétation, mais... poser
ma question de la façon la plus claire possible, puis je vais le relire une couple
de fois, là, avant qu'on procède, là, mais je veux entendre la ministre, si
elle a la même compréhension que moi.
Ce qu'on dit, c'est que, s'il y a... puis on va
parler, là, de restrictions, là, on va avoir un dialogue là-dessus. S'il y a... Je vais dire ça de même : S'il y
a un enjeu COVID dans un lieu où normalement, en vertu de la Loi électorale,
il y aurait eu une commission de révision
itinérante, donc, s'il y a un enjeu COVID là, le directeur de scrutin va en
aviser le DGEQ qui, lui, va consulter la Santé publique, et, en aucun
cas d'espèce, il ne sera possible de dire : Bien, on n'en fera pas du tout. Le débat et l'échange avec la
Santé publique sera à l'effet de dire : On va donner des consignes pour
qu'on puisse avoir la commission de
révision itinérante, mais selon certaines balises, sans jamais pouvoir
dire : Bien, on n'en fera pas pantoute.
Mme LeBel : ...l'objectif de cet
article-là est de dire que, s'il y a effectivement un événement COVID, là, dans
une circonstance qui fait qu'à un endroit où on aurait une telle — voyons! — une
telle commission... c'est de dire qu'on devra travailler, à la Santé publique,
pour encadrer l'accès des gens du DGE, là, pour aller exercer cette
fonction-là. Mais je ne pense pas, avec respect, M. le député, que ça
empêcherait la Santé publique, dans un cas de figure
où elle travaille en vertu de la Loi sur la santé publique, naturellement, dans
un cas de figure, peut-être, de plus en plus... disons, dans une
possibilité de plus en plus restreinte, de dire : Bien, la situation est
telle que l'accès est interdit, à ce moment-là, à toute personne, autre que le
strict minimum. On l'a vu en 2020.
Donc, à ce moment là, même si je pense qu'en
toute franchise c'est une possibilité infime, pour ne pas dire presque
inexistante, dans les circonstances que l'on vit présentement et de la façon
dont on s'est comporté dans les vagues
successives, comparé à la première et la deuxième vague, bien, il y aurait une
possibilité. La Santé publique ne perd
pas son pouvoir en vertu d'une autre loi, là, pas celui-là. Donc, il faudrait
que les circonstances de l'autre loi soient présentes, on est d'accord, mais, à ce moment-là, on est conscients que,
dans ce cas-là, bien, les personnes de cet établissement-là, et je pense
que c'est également l'interprétation du DGE, on pourrait lui poser la
question... bien, il n'y aurait pas d'alternative à l'exercice du droit de
vote, l'établissement serait tout simplement fermé.
Sauf que je suis un peu d'accord avec vous,
parce qu'on en a parlé un peu, je pense que c'est une possibilité très théorique, avant que la Santé publique... Et,
si la Santé publique déclare que c'est fermé, bien, coudon, je pense qu'on
serait dans un cas de figure extrême, mais on ne peut pas dire qu'elle ne peut
pas le faire. Mais, dans ce cas-là, le DGE ne pourrait pas, lui, dire : Bien, il y a une éclosion COVID, donc je
n'y vais pas. Il doit travailler avec la Santé publique pour avoir
accès.
M. Tanguay : Exact. Puis nous, là,
on travaille sur l'article 5 du projet de loi n° 29,
mais, vous avez tout à fait raison, on n'est
pas en train de réécrire la Loi sur la santé publique, qui prévoit le régime,
sous 13 articles, 118 à 131. L'article 124, selon ma compréhension,
mais ce n'est pas un conseil juridique, là... selon l'article 124, la
Santé publique peut prendre des
décisions, puis elle en a prises, là, de fermer ci, de fermer ça. Ça, ça
demeurera toujours, indépendamment de la Loi électorale.
Alors... puis je ne suis pas en train de
dire : Bien, je veux m'assurer que la Santé publique, en vertu de 124 et
autres de la Loi sur la santé publique, ne pourra jamais interdire une
commission de révision itinérante. On ne va pas réécrire cette loi-là. Ça fait
que, là, le régime exceptionnel demeure là.
Sur ce qui est sur notre table de travail, ma
question était donc : Est-ce que c'est la même compréhension de la ministre que j'ai, à savoir qu'il n'y aurait
pas, s'il y a restriction, sous réserve qu'ils le ferment, sous 124 et autres...
il n'y aurait pas de possibilité de dire : Bien, finalement, on n'en fera
pas pantoute, que, si la Santé publique, en vertu de ses autres pouvoirs, ne le dit pas, bien, le DGEQ puis le DS ne
pourront pas le dire qu'il va y en avoir, mais que ce sera encadré?
Mme
LeBel : Absolument. C'est ce que l'article dit, mais je
veux quand même mettre officiellement, là, sur micro que, par contre, si jamais
la Santé publique exerce son pouvoir exceptionnel en vertu de l'autre loi, il
n'y a pas d'alternative dans la Loi électorale. Ça veut dire : pas
de vote. Je veux juste qu'on...
• (15 h 30) •
M. Tanguay : ...la
Loi sur la santé publique?
Mme LeBel : Non, c'est ça, non, et
ni la loi... Mais on ne crée pas non plus, dans la Loi électorale, la
possibilité de pallier à ça, c'est-à-dire par une façon alternative d'exercer
le vote.
M. Tanguay : Oui et là...
Mme
LeBel : Il n'y aurait pas de vote itinérant... pas
itinérant. Il n'y aurait pas de vote itinérant, mais il n'y aurait pas
non plus de vote par correspondance. Je veux juste qu'on soit très clairs.
M. Tanguay : Bien, quand on fera
l'article 9, là, on verra. Là, ça, c'est la commission de révision
itinérante.
Mme
LeBel : Oui, mai, si elle ne peut pas se rendre, elle ne
peut pas s'exercer, il n'y a pas d'autre alternative. Je ne sais pas si
on peut voir avec le DGE. Je veux juste qu'on le comprenne. Moi, je n'ai pas de
problème tant que c'est clair.
M. Tanguay : Oui, mais mon point,
c'est que le vote par correspondance, ça, ce sera l'article 9. On pourra
voir ce qu'on fait là, mais là c'est la commission de révision itinérante, et
elle va pouvoir y aller, selon le régime de l'article 5. S'il y a des
enjeux, elle va pouvoir y aller, mais selon les consignes demandées par le DGEQ
auprès de la Santé publique. Elle va pouvoir y aller selon les consignes
demandées par le DGEQ auprès de la Santé publique.
Mme LeBel : Absolument, oui.
M. Tanguay : C'est ça. O.K. Bien, je
vais laisser les autres collègues.
Le Président (M.
Bachand) : Oui. M. le député de Chomedey,
s'il vous plaît.
M.
Ouellette : Merci, M. le Président. Bien, je pense que les
éclaircissements qu'on obtient de part et d'autre, bien, ça nettoie
l'ardoise. Mais je voudrais poser une question, M. le Président, si vous êtes
d'accord, au directeur.
Est-ce que, dans les directives du Directeur
général des élections au directeur de scrutin, les situations, parce que là on
arrive avec la loi n° 29, les situations COVID sont
décrites? Parce que vous avez plusieurs directives pour toutes sortes de
choses. Si on s'en va dans l'adoption de cet article-là, ça va nécessiter que
vos directeurs de scrutin, qui sont vos
remplaçants, là, si on veut, dans chacune des circonscriptions, vont avoir
besoin d'une directive. À quel moment et
selon quels critères est-ce qu'ils doivent vous aviser? Et c'est quoi, la
gradation, là, pour ne pas qu'ils aient à porter tout le poids de la
terre, là, sur leurs épaules, dire : Oui, ça, c'est une situation de
transmission, ce n'en est-tu pas une, quand
est-ce que je l'avise, quand est-ce que je ne l'avise pas? C'est probablement
quelque chose à laquelle vous allez devoir réfléchir pour écrire une
directive ou leur donner un chemin, ce qu'ils vont avoir à faire si cet
article-là ou cet amendement-là est adopté.
Le Président (M.
Bachand) : M. Reid.
M. Reid (Pierre) : Oui. Bien, en fait, ça va être très important que les DS,
lorsqu'ils vont se présenter dans un lieu pour la révision et le vote en même
temps... si, à un moment donné, le lieu est inaccessible pour une raison de
santé, automatiquement, ils doivent communiquer avec nous à Québec pour qu'on
puisse, nous, entrer rapidement en communication avec la direction régionale
concernée. Donc, il va falloir, dans les prochaines semaines, si le projet de
loi est adopté, le plus tôt possible, communiquer avec ces directions de santé
publique pour qu'on puisse avoir des liens rapides avec eux, parce que, là, on
ne pourra pas prendre deux, trois jours, là. C'est qu'on arrive à un endroit, on vient pour faire réviser et voter les gens, et
là on nous dit : Non, ce n'est pas accessible. Donc, c'est pour ça que ça
va être important, puis là je vois,
dans l'amendement, en fait, toute la responsabilité échoit, là, à la direction
de santé publique régionale. C'est eux qui vont nous dire, par exemple :
Oui, mais à telles conditions, vos gens devront avoir des mesures de
protection pour rentrer. Donc, ça va.
Mais en même temps, je pense, puis là on va...
avec ce qu'on dit, il va falloir également sensibiliser ces lieux-là que,
lorsqu'il y a des conditions sanitaires qui peuvent, là, s'amplifier, bien,
essayez de nous aviser ou bien d'aviser leur
direction, là. Ce sera à voir, là. On réfléchit tout haut, là, parce qu'il y a
des... dans le fond, la Santé publique pourrait nous arriver avec des
conditions de mesures sécuritaires. Nous, on pourra regarder, de dire :
Bon, ce n'est pas possible tel jour. Mais
peut-être qu'ils vont nous dire : Écoutez, le jour moins 4 ou moins 3, ce
serait possible que vous veniez. Bien, nous, on va déplacer. À ce moment-là, on
pourra y aller en présentiel faire réviser et voter les gens. Mais ultimement, puis on espère que ça va être
très rare, si pas possible du tout, interdiction complète jusqu'à la
mi-octobre, par exemple, bien là,
c'est sûr que, normalement, on devrait passer... puis il faut le savoir assez
rapidement pour pouvoir passer au vote par correspondance.
M. Ouellette : Est-ce que
l'adoption de cet amendement-là vous oblige à consulter? Bon, c'est adopté, là,
puis, bon, on s'en va, mettons, vers
l'adoption du projet de loi n° 29 quand même rapidement avant la fin de la
session, ça va vous obliger à
consulter, que ce soit la direction de la santé publique nationale ou toutes
les directions concernées, pour avoir des balises ou un encadrement quelconque.
Parce que ce que vous venez de me dire, c'est que la Santé publique déjà va avoir une idée de ce qui se passe dans un
établissement X qui est couvert par le projet de loi. Elle n'en aura pas parlé
à personne, puis une journée, le DS va arriver là puis il va réaliser qu'il
commence à y avoir un petit problème de santé publique.
À ce moment-là,
lui... vous allez les contacter, vos DS, vous allez leur donner des directives
ou une façon de procéder. Ça, j'ai bien compris ça, mais ça va vous obliger
immédiatement, dès que lui va vous aviser, vous, à entrer en contact avec la santé publique régionale ou
concernée pour voir de quelle façon vous allez épauler votre directeur de scrutin
pour que les gens qui soient là, dans la mesure du possible, remplissent... ou
puissent être en conformité avec notre article 1 qu'on veut qu'ils
exercent leur droit de vote.
Ça
fait que je ne sais pas si j'ai bien expliqué ma compréhension ou le chemin qui
devrait se faire, mais, à la lumière de
ce que vous venez de me dire, c'est que déjà la santé publique régionale ou
concernée, là, par une circonscription X va avoir été sensibilisée, par
le ministère de la Santé ou autrement, qu'il y a une situation problématique là
qui ne serait pas nécessairement à la connaissance du DS immédiatement.
M. Reid
(Pierre) : Bien, je pense qu'il va falloir
réfléchir à ce que le DS soit sensibilisé à la situation sanitaire de la
région, parce que, s'il y a une éclosion dans un endroit, probablement que ce
n'est pas venu durant la nuit comme ça sans que personne ne l'ait vu venir. Je
pense, ça va être ça. Il va falloir être, je pense, proactif dans notre côté,
puis s'assurer que le DS est à l'écoute du terrain, puis, en même temps, que
les directions régionales qui sont sur le terrain, bien, à un moment donné,
puissent se parler, puis réagir, puis formuler l'avis. Nous, on va attendre un
avis, mais on ne pourra pas attendre une semaine l'avis, là.
M.
Ouellette : Non, je suis d'accord, d'où l'importance que je vous ai
mentionné tantôt, M. le Président, qu'à la lumière de ça, à la lumière de
l'intention du législateur, vous, ça vous enligne de préciser à vos DS :
Là, la première des choses, là, il va falloir que, dès que le projet de loi est
adopté, tu vas aller t'asseoir avec la direction de santé publique puis tu vas
t'établir une façon de procéder pour que si... à la lumière d'un premier cas à
quelque part, tu sois avisé. Ça, c'est la première des choses.
Donc,
ça vous amènerait peut-être... peut-être que c'est prématuré aujourd'hui, mais
ça pourrait vous emmener, dans les prochaines journées ou d'ici à l'adoption du
projet de loi, à préparer, ou à donner des grandes lignes, ou à écrire
une directive touchant cette situation spéciale là, une directive temporaire
touchant cette situation spéciale là, justement pour que tout le monde soit sur
la même longueur d'onde puis qu'on ne se ramasse pas avec des affaires :
Bien, il y a 10 jours, il y avait eu un courriel puis, ah oui, je l'ai
appris après, puis ce n'était pas important. Je pense que, si on est tous sur la même longueur d'onde... parce que le petit
bout qu'on fait aujourd'hui, qu'on essaie d'aider... parce que ce qu'on
veut, c'est que les gens votent, on veut qu'ils exercent leur droit de vote. On
essaie de trouver toutes les possibilités
pour vous faciliter la vie pour que les gens qui sont... parce que, tantôt,
quand on va arriver aux autres articles...
vous êtes sûrement en mesure de me dire combien est-ce qu'il y a de personnes
en CHSLD, combien en RPA, combien ici, combien là. Bien, déjà, on est
capables de les encadrer pour qu'ils puissent exercer leur droit de vote.
Ça fait que c'est
juste ça qu'on veut faire puis qu'à la fin de la journée, la journée qu'on
l'adoptera, bien, que la procédure soit la plus simplifiée possible, tout en
gardant l'intégrité du vote puis que ça puisse être facile pour tout le monde
qui sont, disons, dans des situations différentes de la majorité de la
population.
• (15 h 40) •
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement? M. le député de Viau, oui, allez-y.
M. Benjamin :
Oui, merci. En fait, c'est sur le «est restreint en raison du risque».
Cette analyse du risque là, donc, dans le cas, par exemple, ici, on fait
référence aux paragraphes 1° à 3°. Dans le cadre d'une résidence privée
qui ferait... on parle d'une résidence privée pour aînés identifiée, qui ferait
cette analyse du risque là à ce moment-là? Est-ce que c'est le directeur du
scrutin ou, du moins, est-ce que ce sont les gestionnaires?
M.
Reid (Pierre) : Bien, moi, ce que je
comprends, c'est que, lorsque le directeur de scrutin, s'il apprend qu'une
situation se détériore dans un lieu, bon, soit qu'il parle avec
l'administrateur pour en savoir davantage... mais lui, il veut s'assurer que le jour où il va se présenter là, que le lieu
va être accessible. Si déjà il y a des craintes, bien là, tout de suite,
il faut qu'il nous appelle à Québec. Nous, à ce moment-là... et c'est pour ça
que je disais tantôt, il faut être proactifs, nous allons faire les démarches
auprès de la direction régionale de la santé publique pour leur dire :
Voici la situation. Puis c'est quoi... excusez-moi le terme, ça va être quoi,
le score, la journée où on va se présenter? Est-ce qu'on va pouvoir se
présenter? Est-ce qu'il va falloir respecter des conditions? Est-ce que vous
nous dites qu'au jour, disons moins neuf, où
on doit se présenter, ce n'est pas possible, mais au jour moins cinq, par
exemple, ça va être correct? Bien, nous, on va s'ajuster en conséquence
parce que... c'est pour ça, mais tout va relever de la santé publique, là.
Nous, tout ce qu'on
va faire, on se prépare à l'éventualité où un lieu pourrait devenir
inaccessible ou restreint à la venue du
directeur du scrutin. Ça, c'est ce qui est primordial pour nous, mais, après
ça, ce que la Santé publique va dire, je n'ai pas de contrôle sur ça.
M. Benjamin : J'aimerais peut-être
vous entendre aussi, M. Reid, sur le deuxième paragraphe, en fait, de l'amendement qu'on a devant nous. Donc, on demande
de s'assurer que l'établissement d'une commission de révision itinérante
est fait de manière à protéger la santé de la population. J'aimerais vous
entendre là-dessus.
M. Reid
(Pierre) : Bien, c'est ce que je viens de
dire, c'est que, dans le fond, ça va être la Santé publique qui va nous déterminer dans quelles conditions on peut
aller faire la révision et tenir le vote dans ce lieu-là. S'ils nous imposent
des conditions d'ordre sanitaires, bien, on
va les respecter, on va s'assurer de ça, mais là encore, l'obligation qui est
là, pour moi, c'est une obligation qui est imposée à la direction de la
santé publique pour s'assurer que les lieux soient accessibles au directeur du
scrutin.
M.
Tanguay : ...puis la ministre ou le DGEQ, je vous en prie,
là, vous pourrez répondre à ma question, commentaire, parce que
l'intention du législateur, là... Puis il ne faut pas laisser place à
interprétation, puis c'est quand même des droits fondamentaux.
Dans la
première portion... parce que le deuxième paragraphe, là, «si la direction de
santé publique concernée est d'avis que cette...» ça, c'est nouveau.
Alors, si je reviens en haut, par rapport à ce qu'on avait dans
l'univers : «Un directeur de scrutin, lorsqu'il constate que l'accès à un
lieu visé à l'un des paragraphes est restreint...» Bon, un directeur de scrutin...
je prends le cas d'une RPA ou d'un CHSLD, peu importe, le directeur de scrutin
se fait dire par la directrice du lieu : Bien, moi, j'ai un cas, je ne
veux pas que vous veniez faire de commission de révision itinérante. La
restriction n'est, dans ce cas-là, pas une limitation, un refus d'accès au
lieu. Là, vous dites : Bien, normalement, on devrait en faire une en vertu
de la loi puis de l'historique. Alors, le DS va vous voir, vous parlez à la
Santé publique, et, si la santé publique dit : Oui, Mme la directrice du
CHSLD a raison, il y a un enjeu qui la justifie,
elle, à fermer sa porte. Là, le deuxième bout qui vient détricoter l'interdit
d'entrer, vous allez rentrer, mais vous allez entrer selon
l'encadrement...
Une voix : De la santé...
M. Tanguay : ...de la santé. Il ne
pourrait pas être... à moins que la Santé publique dise : Bien, moi, c'est
l'article 124 de la Loi de santé publique, c'est le décret d'urgence puis
je le ferme. Puis ça, c'est une autre chose. Il ne pourrait pas y avoir... Mon
point, puis j'aimerais ça vous entendre les deux, s'il vous plaît, dans un cas
où la directrice du CHSLD dit : Moi, la restriction, c'est que je ne donne
pas accès, je n'en veux pas, j'ai un cas sur les étages, bien, vous, vous
consultez, DGEQ, Santé publique, et dans... la Santé publique dit : Oui,
c'est raisonnable. Si elle dit : Ce n'est pas raisonnable, ils vont lui
parler, puis ça va passer, là. Mais, si elle dit : C'est raisonnable, ils
vont trouver une façon que vous y alliez, mais de façon encadrée. Et, en aucun
cas, il ne faut interpréter cet article-là comme : la Santé publique
pourrait dire : Oui, c'est justifié, vous n'irez pas.
Mme LeBel : Je pense que cet article
doit être interprété comme étant pour favoriser l'accès, donc trouver des
moyens de donner accès, comme vous venez de le dire, parce que c'est sûr que,
tout d'abord, le directeur de scrutin va devoir constater quelque chose. C'est
sûr que, s'il n'y a pas d'accès restreint, je veux dire, tout va se dérouler
correctement, donc il va de soi. Naturellement, dans un cas idéal, il va en
entendre parler à l'avance, sinon il va le constater, et là c'est sûr que, vous
l'avez dit, le directeur ou la directrice d'un établissement ou la personne
responsable d'un établissement pourrait avoir décidé, pour protéger son
personnel, qu'elle limite les accès ou qu'elle restreint les accès. Bien là, à
ce moment-là, c'est la Santé publique qui va devoir lui dire : Bien,
écoutez... Mais là c'est sûr que si la Santé publique... vous l'avez dit, c'est
en vertu d'une autre loi, mais ça, c'est autre chose.
M. Tanguay : Là, c'est une autre
affaire. S'il ferme, il ferme, oui.
Mme LeBel : Il ferme, il ferme, ou
va confirmer qu'elle a raison, mais en vertu de son autre loi, on s'entend.
Mais là ça va être de trouver les modalités d'accès pour à la fois protéger et
donner l'accès au vote. Moi, c'est comme ça que je le comprends, mais
c'est ultimement la Santé publique qui va fournir cet encadrement-là.
M. Tanguay : C'est comme ça que vous
l'entendez aussi, M. Reid?
M. Reid (Pierre) : Oui, puis encore, si la Santé publique nous dit :
C'est un cas assez grave, là, que c'est une interdiction, vous ne pouvez pas
venir avant le 4 octobre, bien, nous, si on le sait d'avance, il faudra
mettre en place la mesure de... la solution, qui est le vote par
correspondance, là. Et je comprends que dans un... puis là ça peut se faire
quand même rapidement parce qu'on comprend que lorsqu'on est dans un milieu
comme un CHSLD, des centres de personnes âgées, les gens sont au même endroit.
Donc, autant pour faciliter la révision, donc, qui se fait à distance, mais
pour aller porter les trousses, là, vous comprendrez que ça va être le
directeur de scrutin qui va aller porter les trousses et aller les récupérer.
M. Tanguay : Là, par contre, c'est
la commission de... puis je pense, c'est un vote par correspondance, on pourra
voir le régime de ça à l'article 9. Si je reviens avec mon exemple, la
directrice du CHSLD dit : Moi, là, j'ai un cas COVID, je le ferme, je ne veux pas vous voir, la direction... la
Santé publique dit : Elle a raison d'être préoccupée, la
directrice, puis elle a raison de fermer sa porte à bien, bien, bien du monde,
mais moi, en vertu de la loi, moi étant la Santé publique, j'ai l'obligation,
en vertu du législateur, de m'assurer qu'il va y avoir une commission de
révision itinérante. Si, par ailleurs, moi, je ne suis pas prêt, comme Santé
publique, à le dire, je le ferme en vertu de mes pouvoirs, bien, à ce moment-là,
il va trouver une solution, là, ils vont trouver une solution. Ils n'ont pas le
choix, en vertu de la loi, de trouver une solution. C'est votre interprétation?
M. Reid (Pierre) : Bien,
écoutez, ça appartiendra à... Nous, à partir du moment où la Santé publique va
nous dire... parce que c'est eux autres qui
vont avoir à l'interpréter puis à l'appliquer, cette disposition-là. Dans le
fond, ils ont comme une obligation de s'assurer que l'établissement va
permettre, là, dans le fond, l'accès, tout en protégeant la Santé publique.
Bon, ce sera à eux de dire si c'est possible ou ce n'est pas possible. Nous, à
partir du moment où la Santé publique nous dit oui à certaines conditions,
bien, on va respecter les conditions et on y va.
Mme LeBel : ...cher collègue, je pense que la Santé publique,
elle ne peut pas se contenter de dire : Le directeur ou la responsable a
raison et c'est fermé, elle devra le faire en vertu d'un pouvoir et d'une loi.
Et là elle devra le faire correctement
en vertu de la loi qui lui permet de le faire, qui est la Loi sur la santé
publique, que vous avez notée. Donc, on ne pourra être dans... Donc,
sinon, dans tous les autres cas de figure, ou bien elle le fait en vertu de sa
loi, ou bien elle trouve des moyens de donner accès. Moi, c'est comme ça que je
l'interprète, là.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de
Chomedey, oui.
M.
Ouellette : Et je me permettrais, M. le Président, particulièrement
avec les deux ans de pandémie qu'on vient de
vivre, là... je ne croirais pas qu'il n'y ait aucune directrice d'établissement
qui a gardé pour elle ou qui garderait pour elle qu'elle a des cas de
COVID ou un risque d'éclosion de COVID chez eux. La première chose qu'elle
ferait, elle appellerait la Santé publique.
Puis la deuxième chose qu'elle ferait, si le DS l'appelle, elle va dire :
Bien, appelle la Santé publique. Ça pourrait être le genre de
conversation qui pourrait se passer dans les prochains mois, à la lumière des
expériences qu'on vient de vivre, des deux dernières années. Ça fait que ce
qu'il faut juste s'assurer, c'est que tout
ce monde se parle, déjà commence à se parler puis que, déjà, ait établi des
mécanismes d'orientation pour que le but ultime, là, c'est qu'on ne vote
pas pendant trois jours, le 4, 5 et 6 octobre, là, parce que le champagne
est déjà acheté, ça a l'air, à une couple de places.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay : ...doit
s'assurer... si la direction de santé publique concernée est d'avis que cette
restriction est justifiée, elle, la
direction de santé publique, doit s'assurer que l'établissement d'une
commission de révision itinérante est fait de manière à protéger la
santé. Donc, elle n'aura pas le choix que de le...
Mme LeBel : ...qui
lui permet de l'empêcher.
• (15 h 50) •
M. Tanguay : C'est ça. Elle n'aura pas le choix, aussi
préoccupée soit-elle, n'aura pas le choix d'établir, de faire en sorte,
par avis, d'indiquer les conditions dans lesquelles une commission de révision va
avoir lieu.
Mme LeBel : Oui.
Moi, c'est comme ça que je l'interprète.
M. Tanguay : C'est
bon, ça me va, monsieur... «Elle rend un avis écrit de cette décision.» Bien,
on pourrait l'adopter, moi, M. le Président,
puis après ça, j'imagine, on pourra discuter, là, des autres... de l'ensemble
de l'oeuvre.
Le Président (M. Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) : Adopté. Donc, on est à l'article 5 amendé, mais vous avez toujours
la suspension de votre amendement, M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay : Bien,
avec la permission des... avec consentement, je le retirerais.
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y a
consentement?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Consentement. Merci.
Donc, on revient à l'article 5 tel qu'amendé.
M. Tanguay : ...donc,
le deuxième alinéa, «elle rend un avis»... et, à la fin : «Elle rend un
avis écrit de cette décision.» L'avis écrit, donc, l'avis écrit est communiqué
au Directeur général des élections. Est-ce que cet avis sera communiqué à la
population?
M.
Reid (Pierre) : Bien, c'est un avis qui va
m'être adressé, mais moi, à moins qu'il y ait des restrictions par rapport aux
informations qui... moi, c'est un avis que je rendrai public, bien sûr.
Mme
LeBel : Oui. Si on lit le dernier alinéa qui se rajoute...
parce que, là, ce qu'on a remplacé par l'amendement, c'est le premier
alinéa, mais il y a le dernier qui demeure, hein : «Le directeur de
scrutin prend alors tous les moyens nécessaires pour
informer les candidats et les électeurs concernés.» Pour moi, ça inclut les
circonstances, donc l'avis, là, parce qu'il y a le dernier alinéa, là, qu'il
faut lire ensuite.
M. Tanguay : Oui, oui, non, je
l'avais vu. «Le directeur de scrutin prend alors tous les moyens nécessaires
pour informer les candidats et les électeurs concernés», notamment en leur
remettant copie dudit avis.
Mme LeBel : Bien, il n'est peut-être
pas obligé de remettre... Bien, il n'est peut-être pas obligé de...
M. Tanguay : Bien, c'est la
question, là. Est-ce qu'on veut que l'avis écrit soit rendu... soit communiqué
aux candidats et aux électeurs concernés?
M. Ouellette : ...je peux alimenter
la réflexion?
Le Président (M. Bachand) : Oui, M. le député de Chomedey.
M. Ouellette : Je pourrais peut-être
alimenter la réflexion. Je demanderais à M. Reid, normalement... parce qu'avec cet article-là, vous avez... il y a
sûrement eu une réflexion, là, «tous les moyens nécessaires pour informer les candidats
et les électeurs concernés»... À la lumière de l'amendement qu'on vient
d'adopter, votre réflexion à vous ou votre
réflexion à chaud, là, vous allez avoir le temps, d'ici à l'adoption, là, de la
préciser, mais, bon, vous avez un avis écrit d'une situation particulière. On
veut que le monde vote, mais les candidats... ça adonne que c'est un CHSLD
qui est favorable à un parti plus qu'un
autre, et, dans des comtés qui sont très serrés, ça peut avoir une incidence.
Donc, c'est sûr que les candidats vont vouloir le savoir, les gens à
l'intérieur vont vouloir le savoir, il y a peut-être d'autre monde.
Ce serait quoi votre réflexion première sur...
de quelle façon dans les moyens nécessaires et est-ce que cet avis-là doit
s'étendre plus largement? En partant du moment où... Je comprends que vous avez
l'ouverture, c'est un avis qui vous est
envoyé à vous. Vous aviez l'ouverture et la transparence, dans votre dernière
réponse, là, de faire en sorte à ce qu'il soit public, mais dans les
moyens nécessaires pour informer les candidats puis les électeurs concernés,
qui sont les premiers, normalement, ça pourrait être quoi, les moyens
nécessaires qui vont être employés pour que les candidats... vous vous assuriez que les candidats soient au courant,
vous vous assuriez que les électeurs touchés sont au courant? Puis
est-ce qu'on a besoin d'aller à tous les électeurs de la circonscription? Vous
voyez ça comment?
M. Reid (Pierre) : Bien là, il faut dire que, dans cette situation-là, à
l'article 5, tel qu'il est devant nous, c'est que c'était pour restreindre, dans le fond, le lieu de vote. Donc, il
n'y aurait pas de vote, comme d'habitude, là, en présentiel, c'est que si c'est restreint, à ce moment-là, la
révision comme le vote se fait pour en arriver au vote par correspondance.
Et là c'est d'informer que la situation va être différente dans ce lieu-là.
Là, avec
l'amendement qui est là, en fait, on vient dire : Écoutez, la Santé
publique devra s'assurer que la révision se fasse de manière à protéger
la population. Donc, il n'y a pas de changement comme tel, c'est l'avis public,
là, qui va déterminer à quelles conditions...
là, on comprend que c'étaient des conditions qui devraient être reliées au
contexte sanitaire. Mais moi, je vais vous dire, quand je lis ça, là,
puis comme je vous dis, je réfléchis un peu à froid, c'est que, si la Santé publique, pour elle, sa conclusion,
c'est de dire : Écoutez, vous ne vous présentez pas... puis l'avis public,
là, je m'excuse, je ne suis pas prêt à vous en fournir un avant
72 heures puis... On fait quoi?
M. Ouellette : L'avis écrit, vous
dites?
M. Reid (Pierre) : Oui, parce que moi, je vais vouloir un avis écrit, là.
M. Ouellette : Bien oui. Bien, nous
autres aussi.
M.
Reid (Pierre) : Bien, moi, je ne veux pas... ce ne sera pas de
prendre le téléphone puis le directeur de la santé de me dire :
Regarde, pas de problème, vas-y... Wo! Tu m'écris ça.
M. Ouellette : Mais, vous voyez,
M. Reid, aussi que, dans le cheminement de l'étude de l'article 29,
qu'on vient d'adopter cet amendement-là, là. Vous comprenez qu'il y a du monde
qui nous suivent aujourd'hui, puis il y a déjà
du monde au ministère de la Santé, puis il y a déjà du monde de la Danté
publique qui disent : Oui, oui, oui, puis oui, oui, oui. Là, s'il y a certaines réflexions,
peut-être, qu'on n'a pas vues, bien, peut-être qu'ils vont nous arriver...
peut-être, à la ministre, dans les
15 prochaines secondes, à nous autres, peut-être, d'ici à demain, mais il
y a des gens qui vont lever la main puis qui vont dire : Vous
n'avez peut-être pas vu certains cas de figure.
Là, il va y
avoir une obligation. La Santé publique ne pourra pas dire : Non, ça me
prend 72 heures. Parce que vous
comprenez que le processus électoral, bien, chaque jour est compté, chaque
heure est comptée. Puis le 72 heures, là, on ne mettra pas le
scrutin jusqu'au 5 octobre. Donc, ça, c'est le petit bout. Mais en partant
du moment où il y aura un avis écrit sur une
situation, le dernier paragraphe n'est pas sur l'amendement, là, «le directeur
de scrutin prend tous les moyens
nécessaires pour informer les candidats». Ça fait que, s'il y a un avis écrit
de la Santé publique, les candidats, ils doivent être informés. Donc, ça
va être votre responsabilité à vous d'informer les candidats. De quelle façon? C'est ça qu'on veut que vous nous précisiez. Puis
les électeurs concernés, de la façon que je le lis, à moins que vous me disiez
que c'est tous les électeurs de la circonscription ou que c'est juste les
électeurs touchés par l'avis, de quelle façon encore est-ce que ces électeurs-là
pourraient pour être avisés? Allez-vous vous présenter en RPA ou aux CHSLD
avec une copie de l'avis et on va leur donner?
Mme
LeBel : Oui. Si vous me permettez, peut-être,
d'alimenter... puis, peut-être, je permettrais au... par la suite de
répondre.
Bon, il y a deux choses. À partir du moment où
la Santé publique décide qu'il y a des conditions d'exercice de la commission, je m'excuse, quand la décision
est prise, elle peut bien l'écrire, là, on va se parler, là, puis elle ne peut
pas prendre 72 heures pour réfléchir, mais, à partir du moment où elle a
pris sa décision, là, on est dans un établissement, on n'est pas dans
une pandémie provinciale, on est dans un établissement où il y a une éclosion
puis on dit au DGE : Ta commission va s'exercer dans les circonstances
suivantes. On se comprend.
Le dernier paragraphe qu'on est en train
d'étudier était beaucoup plus nécessaire, parce que, rappelez-vous, l'article d'origine, c'était : On ferme.
Donc, on avait dit : Bien, c'est sûr que, si on ferme, on doit informer
les candidats puis on doit informer les électeurs de l'établissement qu'on
ferme, qu'il n'y aura pas de commission itinérante. À force de nous
entendre discuter, je me rends compte que le dernier paragraphe n'a plus
vraiment d'utilité à partir du moment où
elle tient place, la commission. Bien là, alors... ou alors la question
est : Comment vous proposez-vous d'aviser les gens? Je résume.
M.
Reid (Pierre) : En fait... Là encore, là, quand on regarde, c'est
que ça pourrait être utile que si la solution... quand on dit : «la direction de la santé doit s'assurer que
l'établissement d'une commission est fait de manière à protéger», peut-être vous dire : Écoutez, vous devriez
venir à, disons, moins 10, si vous venez à moins cinq, il n'y a pas de problème.
Donc, là encore, là...
Mme LeBel : ...serait peut-être de
dire aux gens : On va être à telle heure, telle date, plutôt que telle
heure, telle date.
M. Reid (Pierre) : Oui. Donc, à ce moment-là, le moyen, bien, écoutez, le
directeur de scrutin va se trouver à informer les candidats de la situation qui
peut avoir changé, puis également d'afficher, dans les lieux concernés...
Mme LeBel : L'avis de la Santé
publique, le cas échéant.
M. Reid (Pierre) : Voilà, oui.
Mme
LeBel : Ça pourrait être la
solution, parce que cet avis-là n'a pas à être distribué à l'ensemble de monde,
à y être donné, entre guillemets, aux gens
du RPA ou de l'établissement, là. Donc, on est en petit... on est en restreint,
là, on s'entend, comme impact.
• (16 heures) •
M.
Ouellette : Mais il est important, Mme la ministre... puis, M.
le Président, vous allez être d'accord avec moi, il est très important
que, dans une élection, les candidats soient avisés, très, très, très
important, qu'il y ait une situation différente à un endroit x, bon. Les
électeurs de la RPA, c'est ceux... puis le moyen nécessaire, bien, mettre un
avis ou, bon, en tout cas, trouver un moyen
adapté à l'établissement concerné pour en informer les gens qui sont touchés
par la décision de la Santé publique. Ça fait que ça, on est tous d'accord
là-dessus, puis si c'est la compréhension de cette petite ligne là, je
n'ai pas de problème. Mais c'est ça qu'on vous demandait, le moyen nécessaire,
il faut que les candidats soient avisés. Ça, c'est très important.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay : Merci. Je demanderais une suspension, je suis en train de rédiger un
amendement, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) : On va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 01)
(Reprise à 16 h 29)
Le
Président (M. Bachand) : À
l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Mme la ministre,
s'il vous plaît.
Mme
LeBel : Alors, avec le
consentement de la commission, est-ce qu'on pourrait réouvrir l'amendement
qu'on vient d'adopter, M. le Président?
Le Président (M.
Bachand) : Consentement? Merci.
Mme LeBel : Merci. Mon collègue a
quelque chose à déposer.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de LaFontaine.
M.
Tanguay : J'aimerais déposer
le sous-amendement suivant : L'amendement proposé à l'article 5 du projet
de loi est modifié :
1° par le remplacement, au premier alinéa, de
«l'un des paragraphes 1° à 3°» par «au paragraphe 1° ou 2°»;
2° par
l'ajout, à la fin du troisième alinéa, des mots suivants :
«, notamment en publiant l'avis de la santé publique sur son site
Internet.»
Le Président (M.
Bachand) : Oui, Mme la ministre.
Mme LeBel : ...
Le Président (M.
Bachand) : Allez-y, oui. Est-ce qu'il y a une intervention sur
le sous-amendement?
M. Tanguay : Il y avait... non.
Juste... O.K. Est-ce qu'il y aurait consentement pour allonger de maximum cinq
minutes?
Une voix : ...
Le
Président (M. Bachand) :
Oui, exactement, c'est pour ça... Alors, ça va? Donc, est-ce qu'il y a des
interventions sur le sous-amendement? S'il n'y a pas d'intervention...
Des voix : ...
M.
Tanguay : ...vous donner
l'opportunité de faire une correction cléricale, ajouter «à» avant «l'un des paragraphes».
Le
Président (M. Bachand) :
Parfait. Et il y aurait un autre petit ajustement, ce n'est pas l'amendement,
mais le sous-amendement. Alors, on s'entend là-dessus?
M. Tanguay : En haut?
Le
Président (M. Bachand) :
Non, non, mais c'est parce que l'article 5... l'amendement proposé à l'article
5...
M. Tanguay : ...est modifié.
Le
Président (M. Bachand) : O.K., est modifié, d'accord, parfait. C'est beau.
C'est beau, O.K. Est-ce que tout le monde est d'accord avec ça?
M. Tanguay : Ça fait que
consentement pour ajouter le petit «à» avant «l'un»?
Mme LeBel : Oui.
• (16 h 30) •
Le
Président (M. Bachand) : Ça
va? Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que le sous-amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci.
Maintenant,
on revient à l'article 5 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article
5, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci.
Alors, cela dit, compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 16 h 32)