Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Thursday, February 24, 2022
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Vol. 46 N° 21
Clause-by-clause consideration of Bill 24, an Act to amend the Act respecting the Québec correctional system to provide for the power to require that an offender be connected to a device that allows the offender’s whereabouts to be known
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Rousselle, Jean
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Guilbault, Geneviève
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St-Pierre, Christine
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Fontecilla, Andrés
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Thouin, Louis-Charles
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Martel, Donald
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Lamothe, Denis
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Jeannotte, Chantale
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Lachance, Stéphanie
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Perry Mélançon, Méganne
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Guilbault, Geneviève
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St-Pierre, Christine
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Bachand, André
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Thouin, Louis-Charles
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Martel, Donald
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Lamothe, Denis
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Jeannotte, Chantale
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Lachance, Stéphanie
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Rousselle, Jean
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Fontecilla, Andrés
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Perry Mélançon, Méganne
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St-Pierre, Christine
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Bachand, André
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Perry Mélançon, Méganne
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Guilbault, Geneviève
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Martel, Donald
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Fontecilla, Andrés
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Rousselle, Jean
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Thouin, Louis-Charles
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Lamothe, Denis
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Jeannotte, Chantale
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Lachance, Stéphanie
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Bachand, André
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Guilbault, Geneviève
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
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Guilbault, Geneviève
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St-Pierre, Christine
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Rousselle, Jean
11 h 30 (version révisée)
(Onze heures trente-huit minutes)
Le Président (M.
Bachand) :Bonjour, tout le monde. À l'ordre,
s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des institutions ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 24,
Loi modifiant la Loi sur le système correctionnel du Québec afin d'y prévoir le
pouvoir d'exiger qu'une personne contrevenante soit liée à un dispositif
permettant de savoir où elle se trouve.
Ce matin, la séance se déroulera à la fois
dans la salle Louis-Joseph-Papineau, où je me trouve, et dans la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Barrette (La Pinière) est remplacé par Mme St-Pierre
(Acadie); M. Zanetti (Jean-Lesage) est remplacé par M. Fontecilla
(Laurier-Dorion); et Mme Hivon (Joliette) est remplacée par Mme Perry
Mélançon (Gaspé).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Lors de l'ajournement
de nos travaux, mardi dernier, le député de Vimont venait de proposer un
amendement à l'article 1. M. le député, je vous cède la parole.
M. Rousselle : Merci, M.
le Président. Premièrement, je trouve malheureux qu'on commence en retard,
parce qu'on est...
Le Président (M.
Bachand) :...juste un élément, là. Il y a
une politesse que je fais depuis que je suis président, autant pour le côté
ministériel que pour l'opposition, il m'est arrivé souvent de retarder la
séance parce qu'un membre de l'opposition officielle n'était pas là, qu'un
membre du deuxième groupe ou du troisième groupe… Donc, c'est à la présidence...
Alors, je vous dis, là, il y avait un petit breffage technique à faire, mais la
présidence agit d'une façon équilibrée. Merci. La parole est à vous.
M. Rousselle : Bon, mais
je trouve malheureux pareil, M. le Président. Écoutez, dans cet amendement-là,
je dois vous dire que, c'est simple, moi, je pense que c'est le gouvernement
qui devrait déterminer, «par règlement, les conditions et des modalités
adhérentes à l'usage de ce dispositif». C'est bien beau qu'à un moment donné on
a des professionnels, on a… Je veux dire, le ministère est là, et tout, mais je
pense que ça revient... cette responsabilité-là revient au gouvernement, de
déterminer par règlement les conditions et modalités. Je n'ai pas plus à dire
que ça, ça veut tout dire, je pense, le libellé, donc.
Le Président (M. Bachand) :...interventions? Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, <M. le Président...
M. Rousselle :
...je
pense, le libellé, donc.
Le Président (M.
Bachand) :
...interventions? Mme la
ministre.
Mme Guilbault :
Oui. Bien, >M. le Président, il faut
comprendre que la façon dont on a rédigé le projet de loi, c'est pour laisser
de la latitude, justement, aux professionnels, dont le député de Vimont dit que
ce n'est pas si important que ça, à un moment donné, de tenir compte de leur
expertise, mais, en fait, nous, on pense tout le contraire. Les juges, les
commissaires de la Commission québécoise des libérations...
Une voix : ...des intentions,
mon collègue n'a jamais dit que les professionnels n'avaient pas la capacité.
Le Président (M. Bachand) :
Alors, on fait attention — c'est une belle journée d'hiver — dans
nos propos. Mme la ministre, on fait attention. Merci.
• (11 h 40) •
Mme Guilbault :Donc, c'est ça. Alors, nous, on pense que c'est très
important de s'en remettre à l'expertise de ces personnes-là. Je ne pense pas
que qui que ce soit ici peut… et est plus avisé qu'un juge pour déterminer si,
oui ou non, on doit ordonner un bracelet, ou qu'un commissaire de la Commission
québécoise des libérations conditionnelles, ou qu'un agent de probation, qui
est un professionnel, membre d'un ordre professionnel, comme ma collègue ici,
sous-ministre associée, l'a détaillé dans notre précédente séance. Donc, c'est
ça.
Puis, si on faisait un règlement avec des
critères précis, trop stricts pour la détermination de qui devrait avoir ou non
un bracelet, on se retrouverait à lier ces décideurs-là, ces instances-là qui
prennent les décisions… J'ai oublié les directeurs d'établissement tout à l'heure,
mais il faut les ajouter aux commissaires, aux agents de probation puis aux
juges. On se retrouverait à les lier avec des critères qui seraient précis,
alors que ces instances-là pourraient décider de ne pas accorder de libération
ou de ne pas accorder de... que ce soit une libération, par exemple, à la mise
en liberté provisoire ou une libération conditionnelle, au stade où il est
possible d'en demander une à la CQLC. Puis le contrevenant pourra en théorie répondre
aux critères, mais le commissaire, ou autres, décide de ne pas accorder de
sortie pour une raison ou pour une autre. Est-ce qu'on va venir lui dire :
Bien, dans le règlement, tu es obligé de le laisser sortir puis de lui donner
un bracelet? C'est ça qui est prévu maintenant. Ça serait impensable, M. le
Président.
Puis aussi, comme je l'ai expliqué la
dernière fois, c'est un projet de loi qui porte sur des lois québécoises, donc
qui ne peut pas toucher au Code criminel. Alors, si on suivait l'amendement du
député de Vimont, on aurait des critères pour les commissaires de la CQLC, pour
les agents de probation, pour les directeurs d'établissements de détention
provinciaux, mais on ne pourrait pas lier les juges par ces critères-là. Ça
fait qu'on aurait deux régimes : si tu es dans les lois québécoises, tu
passes dans la grille de bracelet, dans le règlement pour les bracelets, si c'est
un juge, Code criminel, bien, la grille ne s'applique pas. Ça ne fonctionne
pas.
Puis, plus généralement, on vient
contraindre des décisions qui sont prises par des experts, par des
professionnels. On vient ajouter des contraintes, des limites, inutilement,
alors que le but du projet de loi... Puis c'est justement pour ça d'ailleurs qu'on
avait refusé le précédent amendement, c'est de laisser toute la latitude
décisionnelle aux instances qui vont avoir le pouvoir d'ordonner des bracelets,
de ne pas enchâsser rien de trop strict ou de trop prescriptif dans la loi, ce
qui leur permet d'ordonner ou non un bracelet. Pas juste un bracelet
antirapprochement, éventuellement, un bracelet électronique, ça va être
possible aussi pour tous les types de délits où il y a un contrevenant puis une
victime consentante. Puis c'est le même esprit de latitude puis de respect des
instances décisionnelles qu'on transpose dans le refus de cet amendement-là,
qui est inutile, à notre sens, parce que les personnes vont pouvoir prendre les
décisions.
Ceci dit, ceci dit, ça n'empêche pas qu'on
va faire des outils, on en a parlé. Il va y avoir l'outil d'évaluation
spécifique, et on va avoir des lignes directrices, évidemment, qui vont pouvoir
guider les diverses instances décisionnelles qui seront en mesure d'ordonner
des bracelets sur, justement, un peu les lignes directrices, comme j'ai dit,
sur des critères. Comment est-ce qu'on… est-ce qu'on s'aide à déterminer si,
oui ou non, on donne un bracelet? Mais ça ne sera pas des lignes directrices
réglementaires, ça ne sera pas contraignant. Puis il reste que les gens vont
être indépendants puis libres de prendre les décisions qu'ils jugent les
meilleures. Mais ce sera des lignes directrices administratives élaborées par
le ministère, comme plusieurs autres choses, d'ailleurs, dans le cadre du
déploiement puis de l'implantation des bracelets antirapprochement. Puis il
faut se méfier de trop vouloir mettre les choses précises dans les lois et les
règlements, parce qu'on brime la latitude des experts, des juges, et autres
instances qui sont formées puis compétentes pour prendre ces décisions-là.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Mme la députée de l'Acadie, s'il vous plaît.
Mme
St-Pierre
:
Merci, M. le Président. Je comprends bien les explications de Mme la ministre
et je pense que… je pense que l'amendement, il est quand même… il est quand
même sérieux. J'ai toutefois une interrogation sur la démarche qui sera prise
par les autorités pour choisir ceux qui vont... les contrevenants qui vont
devoir porter ce bracelet-là. Et la question que je me posais : Est-ce que
ce sont, lorsque… S'il y a une liste de contrevenants, là, qui peuvent sortir,
là, ou qui sont sur le point de sortir, est-ce qu'on... Est-ce que la démarche
est de prévenir la victime, dire : Votre conjoint va sortir de <prison…
Mme St-Pierre :
...sortir,
là, ou qui sont sur le point de sortir, est-ce qu'on... Est-ce que la démarche
est de prévenir la victime, dire : Votre conjoint va sortir de >prison
bientôt, est-ce que vous voulez qu'il ait ce bracelet électronique pour vous
sentir plus en sécurité? Autrement dit, comment on va déterminer... puis je
reviens, puis j'ai posé la question plusieurs fois, puis je n'ai pas eu ma
réponse : Comment on va déterminer que ça va être Pierre plutôt que Jean,
Mathieu plutôt que Simon? C'est ça que je voudrais savoir, là, pour les
premières... la première séquence.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, comme on a répondu mardi, il va y avoir un outil
d'évaluation qui a été élaboré. Puis là la formation a déjà débuté, depuis
quelques jours, auprès de nos services correctionnels, sur l'utilisation de cet
outil-là d'évaluation spécifique à la violence conjugale. Et le personnel
des... Puis j'ai dit, tout à l'heure : Il va y avoir des lignes
directrices qu'on va élaborer aussi sur le bracelet, mais c'est sûr que ce n'est
pas un document qu'on va élaborer séance tenante ici, là, M. le Président, c'est
des choses qui vont se faire.
Puis, je l'ai dit tout à l'heure,
normalement, on vise… pas tout à l'heure, mais précédemment, on vise une
première installation de bracelet au mois de mai, le temps que les procédures,
l'appel d'offres, et tout ça se fasse. Puis on est en train, parallèlement, de
rédiger les... justement, ces lignes directrices là, les documents, de faire
les partenariats, de faire les... de partager l'information, d'élaborer les
protocoles d'intervention. C'est en train de se faire, ça, M. le Président.
Puis de vouloir créer des règlements puis d'autres complications, ça pourrait
ajouter, même, des délais, puis éventuellement peut-être retarder l'installation
du premier bracelet. Ça fait que...
Mme St-Pierre : Est-ce que la
victime est...
Mme Guilbault :…concentrons-nous sur l'important.
Mme St-Pierre : Est-ce que
les victimes sont automatiquement… avisées que leur agresseur va sortir de
prison ou va être sous…
Mme Guilbault :Oui.
Mme St-Pierre : Donc, ils
sont automatiquement... si la victime le demande, va dire : Moi, j'ai peur
qu'il se venge, qu'il vienne m'attaquer, est-ce qu'à ce moment-là ça serait qu'on
va en tenir compte dans l'exigence du bracelet?
Mme Guilbault :Oui.
Mme St-Pierre : O.K. Donc, c'est
bel et bien écrit dans les directives qui vont être soumises aux gens des
commissions de libération conditionnelle…
Mme Guilbault :Bien, ça va être dans les... ça va être élaboré, mais la
prise en compte des témoignages ou des... comment je pourrais dire, de l'expression
des victimes, c'est déjà quelque chose qui est pris en compte dans nos
systèmes, ce n'est pas nouveau.
Mme
St-Pierre
:
Si les victimes le…
Mme Guilbault :Les articles 175, 176 de la Loi sur le système
correctionnel, et, dans la CQLC, là, je ne sais pas exactement les articles de
loi, mais à la CQLC aussi.
Mme St-Pierre : Puis, si une
victime le demande, est-ce qu'à ce moment-là ça sera automatiquement accepté?
Si vous êtes… vous avez...
Mme Guilbault :Ultimement, la décision est prise par les quatre instances
que j'ai nommées tout à l'heure, mais c'est...
Mme St-Pierre : Ça peut être
refusé.
Mme Guilbault :...c'est quatre... Parce que vous comprenez qu'on ne peut
pas ici dire à l'avance que, désormais, un juge va prendre telle décision sur
la base de telle opinion qui va lui avoir été exprimée. C'est impossible. C'est
le pouvoir judiciaire. Personne, ici, là, ne peut décider ce qu'un... une
éventuelle décision ou sentence qu'un juge va rendre, c'est impossible.
Mme St-Pierre : Oui. Pour les
juges, je comprends, mais, pour le système de libération conditionnelle, c'est
sous votre responsabilité.
Mme Guilbault :Oui, mais il ne faut pas oublier que ce qu'on fait pour un
doit être… doit être symétrique pour l'autre. On ne peut pas faire des
aménagements qui vont toucher juste les commissaires, les directeurs d'établissement
puis les agents de probation…
Mme
St-Pierre
:
Parfait.
Mme Guilbault :
…puis qui ne toucheront pas les juges, parce que, là, ça va devenir
asymétrique.
Mme St-Pierre : Donc, si on
comprend bien, une victime qui voit son agresseur sortir de prison et qui
demande que cet agresseur-là ait un bracelet électronique, ça ne veut pas... ça
ne signifie pas que ça va lui être automatiquement accordé, même si elle
plaide. Ça veut dire qu'il faut qu'elle soit... qu'il y ait une analyse qui
soit faite de sa crédibilité à elle plus que de la dangerosité du client.
Mme Guilbault :Non, bien, la prise en compte de l'intérêt de la... Bien,
premièrement, je veux dire, ça prend le consentement de la victime. Ça, on l'a
déjà dit plusieurs fois. Ça fait que, forcément, ça va partir du... tu sais, il
va y avoir une espèce de filtre sur la base du consentement. Une victime qui ne
veut pas, déjà... même si le contrevenant répondrait à tous les critères,
antécédents judiciaires, dangerosité, etc., si la victime refuse, il n'y aura
pas de bracelet. Mais, ça, je pense qu'on s'entend tous là-dessus.
Mme St-Pierre : Là, c'est l'inverse.
Mme Guilbault :
Là, c'est l'inverse.
Mme
St-Pierre
: Ce
que je vous demande, c'est si la victime...
Mme Guilbault :Mais, si la victime y tient, effectivement, si la victime y
tient, c'est sûr que ça va être pris en compte. On fait tout ça pour les
victimes.
Mme St-Pierre : Mais vous ne
garantissez pas que ça va… vous ne garantissez pas que ça va lui être accepté...
accordé.
Mme Guilbault :
Il va y avoir des lignes directrices qui vont être élaborées, puis ça va être
un élément <important…
Mme Guilbault :
...des lignes directrices qui vont être élaborées,
puis ça va être un élément >important, assurément, mais il y a d'autres
critères qui vont devoir être pris en compte aussi, c'est sûr.
Mme St-Pierre : Moi, ça va.
Je ne n'ai pas d'autre… je n'ai pas d'autre commentaire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Je regarde... deuxième
groupe, troisième groupe? M. le député de Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Je veux juste préciser, là, le… parce que le bracelet s'applique
seulement lorsqu'en vertu de l'article 25 il y a des conditions telles que
celle «de s'abstenir ou de communiquer avec une personne ou de pénétrer dans un
lieu ou un secteur géographique». Si le contrevenant n'a pas ces conditions-là,
le bracelet antirapprochement n'a pas lieu d'être. Ça s'applique seulement pour
les personnes qui sont soumises à cette condition-là.
• (11 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, mais ça, c'est pour le personnel des Services
correctionnels.
M. Fontecilla : O.K.
Mme Guilbault :C'est…Il y a une différence sensible entre… L'agent
de probation, lui, il va pouvoir l'utiliser comme un outil pour s'assurer de la
surveillance de conditions imposées par quelqu'un d'autre, alors que les trois
autres ont la possibilité, par eux-mêmes, d'imposer cette condition-là.
M. Fontecilla : O.K. Donc, l'article 26,
l'article 1, là, qu'on est en train d'étudier, là, c'est seulement pour le
service correctionnel... Là, j'ai un doute, là, le service correctionnel, il y
a plusieurs... il y a les agents de probation, dans le service correctionnel,
il y a les directeurs, et libérations conditionnelles, c'est autre chose.
Mme Guilbault :Oui.
M. Fontecilla : Donc, une
personne qui va... qui peut… qui peut être soumise… — je vais enlever
mon masque — qui peut être soumise au bracelet antirapprochement, là,
elle doit avoir fait l'objet d'une ordonnance judiciaire, je suppose, là, de ne
pas communiquer ou de pénétrer dans un lieu ou un secteur géographique, là,
et... Mais ce que je… Est-ce que vous êtes en train de me dire qu'un agent de
probation… même si le contrevenant n'a pas été... n'a pas fait l'objet d'une
ordonnance de ce type-là, l'agent de probation peut mettre... peut ordonner un
bracelet antirapprochement?
Des voix : …
Mme Guilbault :Oui. Excusez, on me donnait une précision. Pouvez-vous
répéter?
M. Fontecilla : Je crois...
je pars du principe, là, ce qui est écrit dans l'article 1, c'est qu'une
personne peut... un contrevenant qui a une ordonnance de ne pas communiquer
avec une personne ou de pénétrer dans un lieu, un secteur géographique, les Services
correctionnels peuvent décider de lui imposer un bracelet antirapprochement.
Mais je crois avoir compris, de votre propos il y a quelques minutes, là, que
le contrevenant n'a pas besoin d'avoir été... d'avoir ces conditions-là pour qu'on
lui impose un bracelet antirapprochement, là. Est-ce que j'ai bien compris?
Mme Guilbault :Bien, ça dépend. C'est parce que, là, l'article 1, il
porte sur la possibilité pour les agents de probation, mais pour les Services
correctionnels, mais nous, on sait que ça va être des agents de probation qui
vont faire ça, donc. Donc, c'est ça. Alors, oui, l'agent de probation ne peut
pas, lui, imposer une condition, il faut que la condition ait été imposée par
un juge, mais lui peut décider... parce que, lui, sa responsabilité, c'est la
prise en charge du détenu une fois qu'il sort puis qu'il retourne en
communauté. Et là lui, il voit ça, et il voit que ce détenu-là a cette
condition-là qui a été ordonnée par un juge, et il peut décider : Moi, je
veux utiliser le moyen qui est le bracelet antirapprochement pour m'assurer que
cette personne-là respecte cette condition-là. C'est un moyen en plus…
M. Fontecilla : Parfait.
Mme Guilbault :
…en plus des appels téléphoniques, en plus des couvre-feux, et tout ça.
M. Fontecilla : Et donc, s'il
n'y a pas cette ordonnance de... judiciaire d'un juge, l'agent de probation ne
peut pas imposer le bracelet antirapprochement, là.
Mme Guilbault :Non.
M. Fontecilla : O.K., merci.
Le Président (M. Bachand) :...j'avais le député de Vimont, s'il vous plaît.
M. Rousselle : Merci, M. le
Président. Là, il y a quatre instances qui peuvent décider, il y a quatre
instances qui sont dans la game, on pourrait dire. Le pourquoi de l'amendement,
tout simplement, c'est donner un minimum, ce n'est pas donner précisément... Parce
que, là, juste en parler, la distance, là, le rayon du bracelet, on parlait que
ça peut être un kilomètre, je pense, jusqu'à 10 kilomètres, en tout cas j'ai
lu ça un peu, là. Là, à ce moment-là, les gens, il faut qu'ils prennent en
compte… on est ici toujours pour la protection de la personne violentée. Les
gens, ils viennent de milieux différents. Je comprends qu'on va contrôler aussi
la personne qui est... qui va avoir un congé, qui va... qui est incarcérée,
mais, le côté minimum de… du rayon, je pense, si ça serait dans un règlement,
donc ils ne peuvent pas aller en deçà de ça, je pense, moi, c'est plus <là-dedans…
M. Rousselle :
...je
pense, si ça serait dans un… dans un règlement, donc ils ne peuvent pas aller
en deçà de ça, je pense, moi, c'est plus >là-dedans, ça donnait un
minimum. Ce n'est pas donner une précision, là, que telle personne demeure à
tel endroit, mais d'avoir un minimum.
Parce que, que ce soient des juges, que ce
soit peu importe qui travaille à l'intérieur du ministère, et tout, là, ils n'ont
pas entendu, justement, les gens qu'on a rencontrés, et tout. Puis il y en a… puis
la première chose qu'ils ont parlé, c'est vraiment : ils ont peur au
rayonnement. Entre autres, là, ils veulent vraiment qu'ils soient incarcérés,
mais, en dehors de ça, ils parlent du rayonnement. C'était tout simplement pour
donner un minimum.
Parce que moi, j'aimerais... en tout cas,
je crains... C'est sûr qu'on a confiance, puis faites-vous-en pas, là, pas
besoin de dire que je n'ai pas confiance, là, j'ai pleinement confiance aux
spécialistes, là, mais, dans le sens... C'est que je pense qu'en ayant une
directive claire avec un minimum, je pense, ça serait plus clair pour les
quatre instances, parce qu'on parle de quatre instances qui peuvent avoir des
opinions différentes ou des... avoir des objectifs différents.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, il y en aura, des directives, M. le Président,
des lignes directrices. Il va y avoir des outils qui vont être élaborés, il va
y avoir des documents, des façons de faire, etc., comme dans plein de choses qu'on
fait et pour lesquelles les ministères concernés font des documents puis des
modalités d'application. Il faut faire confiance aux professionnels, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions...
Mme Guilbault :Tout le monde veut que ça marche, les bracelets.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à sa
mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 1 est adopté?
Mme
St-Pierre
: …
Le Président (M.
Bachand) : J'allais dire… Vous êtes vite, Mme la députée de l'Acadie.
Alors, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Rousselle (Vimont)?
M. Rousselle
: Pour.
La Secrétaire
: Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme
St-Pierre
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Guilbault (Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :
Contre.
La Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Contre.
La Secrétaire
: Dans la
salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, M. Lamothe (Ungava)? M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire
: M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Contre.
La Secrétaire
: Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Contre.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
à l'article 1 est rejeté. Donc, on revient à l'article 1.
Interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention sur l'article 1, nous
allons procéder à... Mme la députée de l'Acadie, oui, pardon.
Mme St-Pierre : J'aurais une
intervention, c'est relativement à l'article... c'est relativement à un projet
de loi qui a été déposé au Sénat par le sénateur Boisvenu. Et, dans ce projet
de loi là, c'est un projet sur la question des bracelets, c'est le projet de
loi S-205 pour contrer la violence familiale et soutenir les victimes, et
là on est dans le Code criminel.
Mais, dans le communiqué de sénateur
Boisvenu, ça dit : «Le projet de loi a fait l'objet d'une consultation en
profondeur auprès des ministres de la Justice des provinces de l'Alberta, de la
Saskatchewan, du Manitoba, du Nouveau-Brunswick et des ministres de la Justice
et de la Sécurité publique du Québec et de l'Ontario. Tous ces intervenants
consultés se sont montrés préoccupés par l'augmentation des cas de violence», et
etc. Est-ce qu'on pourrait savoir à quel moment la ministre a rencontré le
sénateur Boisvenu en personne, s'il vous plaît?
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme St-Pierre : ...échanges?
Mme Guilbault :Oui, bien... Oui, effectivement, je l'ai rencontré, mais
là, je n'ai pas la date comme ça en mémoire, là, il faudrait qu'on vérifie dans
mon agenda. Peut-être qu'on peut la trouver...
Mme St-Pierre : ...rencontré
sur ce projet de loi là en particulier?
Mme Guilbault :Bien, je ne sais pas c'était quoi, le numéro, là, mais c'était
sur le sujet général des bracelets puis l'importance de protéger les victimes,
les femmes, et tout ça. Mais, dans ce temps-là, je n'avais pas encore reçu mon
rapport sur l'étude de faisabilité du bracelet. Donc, j'étais sensible, on a
discuté des choses intéressantes, mais je n'avais pas encore statué à savoir
si, oui ou non, on implanterait le bracelet ici.
Mme St-Pierre : O.K.Parce
qu'il demande... ça dit : «Le projet de loi — parlant du sien — a
fait l'objet d'une consultation en profondeur». Parce que, là, ce que vous...
Mme Guilbault :
Bien là, je…
Mme
St-Pierre
:
Ce qu'on a l'air... ce qu'on comprend, c'est une petite rencontre comme ça.
Mme Guilbault :Bien non, je l'ai rencontré, mais, je veux dire,
premièrement, c'était une rencontre privée, je ne sais pas, là...
Une voix : ...
Mme St-Pierre : Pardon?
Mme Guilbault :Janvier 2021.
Mme St-Pierre : Janvier 2021,
O.K. Donc, à ce moment-là, vous... est-ce que vous avez donné votre appui au
projet de loi du sénateur Boisvenu?
Mme Guilbault :De quel... c'est ça, il ne l'avait pas déposé, ce n'était
pas… ce n'était pas là-dessus, je pense.
Mme St-Pierre : Bien, c'est
parce que…
Mme Guilbault :De quel projet de loi on parle?
Mme St-Pierre : On parle de
S-205 qui... c'est un projet au Sénat pour contrer la violence familiale et
soutenir les victimes et... C'est parce qu'il dit, dans son <communiqué…
Mme St-Pierre :
...la
violence familiale et soutenir les victimes et... C'est parce qu'il dit, dans
son >communiqué : «Le projet de loi a fait l'objet d'une
consultation en profondeur». C'est pour ça que je voulais savoir si vous étiez
en discussion avec le sénateur Boisvenu.
Mme Guilbault :Bien, moi, je l'ai rencontré une fois avant le dépôt de ce
projet de loi là, et je sais qu'il a déjà rencontré aussi mon cabinet. Ça fait
que c'est probable qu'il nous a parlé de ce projet de loi là via mon cabinet.
Mme St-Pierre : O.K. parfait.
Je n'ai pas d'autre question.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 1? Donc, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Mme St-Pierre : Appel
nominal.
• (12 heures) •
Le Président (M.
Bachand) :Appel nominal? Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Guilbault (Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :Pour.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Pour.
La Secrétaire : Dans la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine, M. Lamothe (Ungava)?
M. Lamothe : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: M. Rousselle
(Vimont)?
M. Rousselle : Pour.
La Secrétaire
: Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme
St-Pierre
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire
: Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'article 1
est adopté. Merci. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui. Merci, M. le Président.
Donc, article 2 : L'article 55
de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de la phrase
suivante : «À titre de condition, il peut notamment exiger que la personne soit
liée à un dispositif permettant de savoir où elle se trouve en vue de protéger
la sécurité publique, tel un bracelet antirapprochement visant à favoriser la
sécurité d'une personne victime.»
Donc, c'est la même chose que l'article 1,
mais ça vient donner le même pouvoir aux directeurs d'établissement, qui, eux,
comme je l'ai déjà expliqué, là, gèrent les peines de moins de six mois. Ce
sont eux qui prennent la décision à savoir si, oui ou non, on va laisser sortir
une personne qui purge une peine de moins de six mois, donc. Et eux se basent
sur des recommandations qui sont faites par un comité d'étude des demandes de
sortie, qu'eux forment... qui sont formés de trois personnes, dont un agent des
services correctionnels de l'établissement en question, bien sûr. Il y en a un
par établissement, un comité d'études, e c'est ça. Les directeurs d'établissement,
eux aussi, vont pouvoir ordonner le port d'un bracelet pour une personne qui
purge une peine de moins de six mois et à qui on va accorder une permission de
sortie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Vimont, s'il vous plaît.
M. Rousselle : Merci. Une question
bien simple, là, c'est que... Il y a bien des questions que j'ai posées dans l'article 1,
là, mais je suis en train de penser... c'est que je comprends qu'à un moment
donné la personne victime va être demandée, voir, si elle est d'accord pour le
bracelet, et tout, ça, j'en conviens, là, il n'y a pas de problème. Est-ce que
l'agent de probation itou va s'organiser ou il va... ça va être de son devoir
de voir que la victime ait eu un suivi, soit par les maisons… les maisons ou
les spécialistes comme tels? Parce que, là, il va jouer un rôle... il avait un
rôle avant d'avoir comme l'autorisation de voir, mais là il y a une… il y a un
rôle aussi de sécurité puis de voir du bien-être aussi de la victime, là, avec
ça. Donc, est-ce que lui, dans son mandat, il va avoir la responsabilité de s'assurer
que la femme, elle a tous les services... je dis toujours «la femme» parce que,
la majorité du temps, ça va être des femmes, là, mais qu'elle va avoir tous les
services nécessaires pour son bien-être?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Guilbault :Oui. Effectivement, ça va être un nouveau mandat pour les
agents de probation, mais, comme on l'a dit à deux ou trois reprises mardi, c'est
sûr que ça va être important, tout le volet d'accompagnement des victimes, de
référencement des organismes, des groupes de soutien, d'explications aussi. Tu
sais, parce qu'une victime… C'est sûr que plusieurs victimes, moi, je pense,
vont être tentées d'accepter le bracelet, mais c'est quand même quelque chose
de particulier, tu sais, c'est quand même invasif, tu es géolocalisée, puis
tout ça. Ça va être important que ce soit bien expliqué, que les... tu sais,
puis, des fois, tu retournes chez vous, puis tu as d'autres questions, puis tu
as besoin d'avoir quelqu'un qui t'es assigné, que tu peux appeler, qui peut
répondre à tes questions, qui peut t'aider à trouver des ressources si tu en as
besoin. Et ça, ça va être le rôle de l'agent de probation.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Vimont.
M. Rousselle : C'est beau.
Le Président (M.
Bachand) : Ça va. Mme la députée de l'Acadie, s'il vous plaît,
pardon.
Mme St-Pierre : Oui. Question
un petit peu de... un peu comprendre l'esprit, là, de l'article. On est au
chapitre Sortie à des fins de réinsertion sociale, et donc, fins de réinsertion
sociale : Exercer... sortir pour aller «exercer un emploi rémunéré» et «rechercher
activement un emploi», «exercer un emploi bénévole», «entreprendre et continuer
des études», «se soumettre à une évaluation académique». Ça, c'est l'article 54.
Et on arrive à l'article 55. Est-ce qu'on considère, dans l'esprit de la
loi, que le bracelet, c'est un outil de réinsertion sociale?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme St-Pierre : Moi, je le
vois plus de façon répressive que réinsertion sociale, mais là… parce que vous
êtes au chapitre… vous êtes au chapitre Réinsertion sociale.
Mme Guilbault :
Bien oui. Non, c'est ça, c'est un outil de prévention des <homicides...
>
12 h (version révisée)
<1235
Mme
St-Pierre :
...que réinsertion sociale, mais là, c'est parce
que vous êtes au chapitre...
Mme Guilbault :
Bien oui... Non, c'est ça, c'est un outil de
prévention des >homicides et des récidives.
Mme
St-Pierre
:
Vous êtes au chapitre Réinsertion sociale.
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est parce que la réinsertion sociale... C'est que
la philosophie qui est sous-jacente à notre système correctionnel, c'est une
philosophie de réinsertion sociale. Tu sais, les gens purgent des peines, puis,
ensuite de ça, il faut voir à leur réinsertion sociale pour, idéalement, qu'ils
ne récidivent pas puis qu'ils se trouvent un projet de vie qui va les tenir
loin de la criminalité. Et c'est un des rôles de nos Services correctionnels que
de faire cette prise en charge là puis cet accompagnement-là dans la
réinsertion sociale, mais il reste que l'intérêt des victimes doit primer.
Donc, il faut s'assurer que les conditions qui sont imposées aux gens puissent
être respectées par tous les moyens possibles, dont le bracelet,
éventuellement.
Mme St-Pierre : Alors là,
ici, on est dans la... ce n'est pas une décision de Libérations conditionnelles,
c'est la décision du directeur de l'établissement. On est à ce chapitre-là.
Une voix : ...
Mme
St-Pierre
: O.K.
Et cette décision-là ne peut pas excéder 60 jours, c'est ça? Donc, après
60 jours, il faut que... est-ce que le directeur peut décider... il va...
il peut décider qu'il donne un autre 60 jours, une autre période de 60 jours?
Et, à ce moment-là, il pourrait aussi décider qu'il retire le bracelet... la
décision de lui avoir imposé un bracelet électronique.
Et mon autre question : Est-ce que le
directeur d'un établissement est tenu, lui, d'aviser, parce que, tout à l'heure,
on parlait des services de libération conditionnelle... tenu d'aviser... enfin,
ils vont aviser la plaignante. Mais le directeur d'établissement, dans son
bureau, lui là, là, il décide que, O.K., on... Simon, il peut sortir pour un
projet de réinsertion sociale. Est-ce que le directeur d'établissement va
automatiquement prévenir la victime que son agresseur va sortir pour un projet
de réinsertion sociale?
Mme Guilbault :Oui. Alors, le 60 jours, il est renouvelable, et, dans
le comité d'étude des demandes de sortie dont j'ai parlé tout à l'heure, il va
y avoir... il y a un agent de probation. Donc, le juge... le directeur d'établissement
est éclairé dans sa prise de décision par ce comité-là, dont va faire partie l'agent
de probation, qui est un professionnel, comme on l'a déjà dit.
Et l'article 175 de la Loi sur le
système correctionnel prévoit que le directeur d'un établissement de détention
doit communiquer à une personne victime de violence conjugale les renseignements
suivants, puis là il y a diverses choses : «la date de l'admissibilité de
la personne contrevenante à une permission de sortir à des fins de réinsertion
sociale; la date d'une permission de sortir à des fins de réinsertion sociale
ainsi que les conditions qui y sont rattachées — on va devoir dire à
la victime — et la destination de la personne contrevenante lors de
sa sortie; la date de la libération de la personne contrevenante à la fin de sa
peine d'emprisonnement; le fait que la personne contrevenante s'est évadée ou
est en liberté illégale».
Donc, ça, ce sont toutes des informations
que les directeurs d'établissement sont déjà tenus de communiquer aux victimes.
Mme
St-Pierre
: O.K.
Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 2? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à sa mise aux voix. Par appel nominal, Mme la députée?
Mme
St-Pierre
:
Oui, s'il vous plaît.
Le Président (M. Bachand) :S'il vous plaît, Mme la secrétaire. Merci.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Guilbault (Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :Pour.
La Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
: Pour.
La Secrétaire
: M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Pour.
La Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: M. Rousselle
(Vimont)?
M. Rousselle
: Pour.
La Secrétaire
: Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme
St-Pierre
: Pour.
La Secrétaire
: M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire
: Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'article 2
est adopté. Merci. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui. Merci, M. le Président.
Article 3 : L'article 119
de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de la phrase
suivante : «À titre de condition pouvant être rattachée à l'une de ces
mesures, elle peut notamment exiger qu'une telle personne soit liée à un
dispositif permettant de savoir où elle se trouve en vue de protéger la
sécurité publique, tel un bracelet antirapprochement visant à favoriser la
sécurité d'une personne victime.»
Toujours le même principe, mais, cette
fois-ci, pour les commissaires de la Commission québécoise des libérations
conditionnelles.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Vimont.
M. Rousselle : Ce serait... J'ai
un amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Alors, on va suspendre
quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 09)
(Reprise à 12 h 14)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Donc, l'amendement sera étudié après l'article 3.
Alors donc, l'article 3, madame... Est-ce qu'il y a interventions? Pardon,
excusez-moi. S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'article 3. Oui, M. le député de Laurier-Dorion, pardon.
M. Fontecilla : C'est
concernant plus particulièrement les droits des... enfin, l'exigence d'informer
les victimes sur l'utilisation d'un bracelet antirapprochement. On sait que,
lors des auditions particulières, les syndicats des services correctionnels ont
proposé un ajout, à l'article 175, qui <établit...
M. Fontecilla :
...particulières,
les syndicats des services correctionnels ont proposé un ajout à l'article 175
qui >établit... qui établit les informations qui doivent être données à
la victime, là, et ont suggéré de faire en sorte d'ajouter à l'article 175,
là, l'obligation d'informer les victimes de l'imposition d'un bracelet... d'un
dispositif de suivi. Ça peut être un bracelet ou ça peut être fait de façon
plus générique, là. Donc, la question que je me pose, là, c'est : Qu'est-ce
qu'elle pense, la ministre, de la suggestion du syndicat des services
correctionnels, là, de faire un ajout à l'article 175, là, dans le sens,
là, d'informer la victime sur le fait qu'on a imposé un dispositif de suivi
électronique?
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, merci. Bien, j'ai tendance à penser que ce serait déjà
englobé dans le point 2° : «La date d'une permission de sortir à des
fins de réinsertion sociale ainsi que les conditions qui y sont rattachées.»
M. Fontecilla : ...de l'article 175?
Mme Guilbault :Oui. Et on me confirme que oui. C'est vrai, en plus, on
demande le consentement de la victime. Donc, forcément, elle va être au courant
s'il y a un bracelet.
M. Fontecilla : O.K. Pour le
bracelet, est-ce qu'il y a d'autres types de dispositifs électroniques de
suivi, là? On a parlé beaucoup de bracelets de...
Mme Guilbault :Non.
M. Fontecilla : O.K. Il y en
a juste un seul, bracelet antirapprochement.
Mme Guilbault :Antirapprochement. Il existe le bracelet électronique, mais
on ne l'utilise pas au Québec.
M. Fontecilla : On ne... O.K.
Parfait.
Mme Guilbault :Le fédéral l'utilise.
M. Fontecilla : Donc, pour
installer... pour installer le bracelet antirapprochement, ça exige absolument
la participation de la victime, parce qu'elle doit porter une partie du
dispositif, donc elle doit être consentante.
Mme Guilbault :Oui. Consentante, donc forcément informée.
M. Fontecilla : Elle est
informée. Donc... Et vous dites que... Dans la première partie de votre
réponse, vous dites que, dans l'article 175, à la partie 2°... non.
Qu'est-ce que vous avez... À quel endroit plus particulièrement?
Des voix : ...
Mme Guilbault :C'est ça, 175. Dans le fond, c'est l'alinéa, je ne sais
plus trop le jargon, un...
Une voix : ...
Mme Guilbault :
...paragraphe 2°, alinéa a.
M. Fontecilla : «La date de l'admissibilité
de la personne contrevenante à une permission de sortir...»
Des voix : ...
Mme Guilbault :En fait, il peut... C'est parce que, là, dans l'article 75,
il y a une partie sur le directeur d'établissement, il y a une partie sur la commission
des libérations conditionnelles, mais, dans les deux cas, c'est la même
chose, là : ils doivent informer la victime de la date d'une permission de
sortir à des fins de réinsertion sociale ou, dans le cas de la commission, d'une
date de permission de sortir préparatoire à la libération, permission de sortir
pour visite à la famille, bref, doivent informer, et des conditions qui y sont
rattachées.
M. Fontecilla : Très bien. Je
me pose la question, Mme la ministre, vous parlez de la date de l'admissibilité
de la personne à une permission de sortir et, ensuite, la date d'une permission
de sortir. Mais on dit à quel moment la personne peut sortir, mais on ne dit
pas à quel moment cette permission se termine. Est-ce que ce serait pertinent
de le préciser?
Mme Guilbault :Bien, ça doit déjà être... ça doit déjà être précisé, là. Écoutez,
je veux dire, ça va de soi, là. Si tu appelles la victime, puis, tu sais, il y
a une permission de sortir de, mettons...
Une voix : ...
Mme Guilbault :
Oui, c'est ça, mais... Mais est-ce qu'on le dit à la victime, le nombre de
jours? J'imagine que oui, là, tu sais. Ça fait partie...
Une voix : ...
Mme Guilbault :Ah! c'est ça, ça fait partie explicite de la condition.
M. Fontecilla : O.K., mais...
Mme Guilbault :Donc, comme ils doivent informer des conditions dans le
libellé de la condition, le nombre de jours est là.
M. Fontecilla : Mais est-ce
que c'est spécifié dans l'article 175? J'essaie de... j'essaie de voir,
là.
Mme Guilbault :Bien, il est écrit que... Est-ce que vous l'avez, l'article 175?
M. Fontecilla : Oui, je l'ai
devant moi, là, je...
Mme Guilbault :Bien, c'est ça. Article 175, paragraphe 1°b.
M. Fontecilla : «La date d'une
permission de sortir à des fins de réinsertion sociale...
Mme Guilbault :...ainsi que les conditions qui y sont rattachées», qui
sont rattachées à la permission de sortie.
M. Fontecilla : Donc, c'est
le nombre de jours, la condition.
Mme Guilbault :Bien, les conditions, il peut y en avoir plusieurs, là.
M. Fontecilla : Mais entre
autres. Entre autres, c'est le nombre de jours.
Mme Guilbault :Entre autres.Bien, entre autres, oui.
M. Fontecilla : C'est très
bien.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions? M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Bien, juste
une petite information. On parle beaucoup que les agents de libération itou
vont travailler beaucoup avec les corps de police, vont travailler, vraiment,
avec les organismes aussi. Est-ce que le système, au niveau communications
informatisées du... au niveau correctionnel est de niveau pour communiquer,
justement, avec celui policier, pour avoir de l'information correctement?
Est-ce que c'est... Est-ce qu'il y a un arrimage qui s'est fait? Est-ce qu'il
va y avoir un <arrimage qui va se faire? Je ne sais pas, là...
M. Rousselle :
...qui
s'est fait? Est-ce qu'il va y avoir un >arrimage qui va se faire? Je ne
sais pas, là.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui. Bien, les personnes qui ont besoin d'avoir accès... parce que je me
souviens que le président du syndicat avait parlé que ce n'est pas tout le
monde qui avait accès au CRPQ, mais ceux qui ont besoin d'y avoir accès y ont
accès. Puis c'est déjà prévu dans la loi sur les services correctionnels qu'il
y a des liens qui doivent se faire avec les corps policiers, là. Vous voyez, c'est
ça, l'article 64 prévoit que le directeur d'établissement de détention «est
tenu d'informer les corps de police de l'octroi d'une permission de sortir à
une personne contrevenante et des conditions qui y sont rattachées». Donc, les
corps de police vont être informés quand il va y avoir l'imposition d'un
bracelet.
Puis il y a aussi le même genre d'article
pour les commissaires, 158, je pense... oui, 158 qui prévoit la même chose, là :
«La commission est tenue d'informer les corps de police de l'octroi d'une
permission de sortir ou d'une libération conditionnelle à une personne
contrevenante et des conditions qui y sont rattachées.»
• (12 h 20) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions?
Donc, nous allons procéder à la mise aux voix. Par appel nominal, Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Guilbault (Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :
Pour.
La Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire
: M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Pour.
La Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: M. Rousselle
(Vimont)?
M. Rousselle
: Pour.
La Secrétaire
: Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme
St-Pierre
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire
: Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :Abstention. Donc, l'article 3 est adopté. Merci. M. le
député de Vimont, s'il vous plaît.
M. Rousselle : Donc...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, M. le député de
Laurier-Dorion?
M. Fontecilla : Oui. Avant de
passer au prochain article, j'aimerais déposer un amendement... un autre
article.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, c'est parce que j'ai déjà
le... j'ai déjà...
M. Fontecilla : Ah! excusez-moi,
là. Allez-y.
Le Président (M.
Bachand) :Mais je... D'abord...
M. Fontecilla : C'est peut-être
le même, là.
Le Président (M. Bachand) :O.K. On est... Alors, le député de Vimont. Après ça, je reviens
à vous, M. le député de Laurier-Dorion. Merci. M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Merci, M. le
Président.
L'amendement apporté, ça serait :
Ajouter, après l'article 3 du projet de loi, l'article suivant :
Afin de tester la technologie des
bracelets antirapprochements et de déterminer les meilleures conditions pour en
assurer le déploiement sur l'ensemble du territoire québécois, le ministre — la
ministre — de la Sécurité publique doit mettre en oeuvre, dans au
moins trois régions administratives du Québec, un projet pilote sur le
déploiement des bracelets antirapprochements.
La ministre détermine, par règlement, les
trois régions administratives visées par le projet pilote en tenant compte
de l'impact escompté sur la sécurité des femmes, de la géographie du territoire,
et de la réalité démographique de la région, et de la contribution de l'avancement
des connaissances sur l'usage des bracelets antirappochements.
La ministre détermine également, par
règlement, la distance à laquelle une pré-alerte est émise par le bracelet
antirapprochements. Cette dernière ne peut pas être inférieure à un kilomètre
supplémentaire par rapport à la distance déterminée par jugement de la cour.
Tout projet pilote mis en oeuvre en vertu
du projet... du présent article se termine au plus tard le 30 novembre
2022.
On a parlé... D'ailleurs, les groupes ont
venu en parler, justement, de... le pourquoi qu'il y avait juste Québec. On a
bien compris que c'était un endroit gagnant-gagnant, ici, Québec, là. Mais, si
on veut sécuriser, premièrement, le plus de femmes possible en même temps au
Québec, je pense, ça serait de bon augure de tester aussi des régions éloignées
ou des régions différentes pour voir, justement... parce que c'est des projets
pilotes, donc voir vraiment s'il y a des lacunes. Vous savez, tout projet
pilote, à un moment donné... C'est un projet pilote, donc c'est sûr qu'il va y
avoir une analyse, voir si c'est bon puis quoi améliorer, je comprends, mais là
ça va être fait dans un endroit qui est comme Québec. Donc, est-ce qu'à
Chibougamau, ou peu importe, là, la région du Québec... Moi, je pense qu'on
devrait regarder la possibilité de mettre ça dans trois régions
différentes, justement, à cause de la géographie. Et, à ce moment-là, on
pourrait comme avancer plus rapidement dans le projet pilote, et, en même
temps, bien, ça va... ça laisserait, justement, une opportunité, peut-être, à
des femmes qui sont vraiment en attente dans des régions plus éloignées... de
ces bracelets-là.
Donc, on pourrait tout joindre ça en même
temps puis... Et j'en ai parlé tout à l'heure, du kilométrage. Bien, justement,
je pense que, dans... par cet amendement-là, on pourrait déterminer un minimum,
justement, d'un kilomètre, qui pourrait, justement, être bonifié, mais c'est
un minimum. Parce que, là, on parlait justement des... Des groupes, encore, ont
parlé de... que ce n'était pas assez, il y avait des choses qui étaient... de 810,
que c'était comme un rayonnement pas assez grand. On le sait aussi par la
couverture policière qui existe au Québec. C'est sûr que la rapidité peut être
plus vite dans une ville, mais, dans un endroit comme... bien, enfin, ça... peu
importe la <région...
M. Rousselle :
...dans
une ville, mais dans un endroit comme... peu importe la >région, je ne
voulais pas en nommer une précise, là, mais peu importe la région qui... qui n'ont
pas la chance d'avoir des... dû au fait que la grandeur du territoire, donc, la
proximité de la police est moins là, donc le temps de réponse est plus grand, à
ce moment-là, donc ça serait... C'est pour ça que je dirais qu'il devrait y
avoir un minimum d'un kilomètre. Et c'est sûr que, là, c'est un minimum.
Donc, les juges vont... ils sont capables de juger, justement, mais, en donnant
un minimum, je pense que ça vient de mettre la table comme quoi qu'avec un 810,
quand on donne des rayons moins grands que ça, donc, ça vient donner,
justement, une réalité, là, à l'opération du bracelet antirapprochement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député.
Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, je trouve ça... je veux dire, ce qui est dans l'amendement,
c'est... on ne peut pas être contre ça, là, c'est une évidence. Les projets
pilotes, on va déjà... Bien, pour nous, ce n'est pas tant un projet pilote que,
on dit, un préprojet, mais c'est dans le sens que... Tu sais, un projet pilote,
souvent on fait ça en disant : On va regarder, puis après ça on décidera
si on le fait ou non, si on l'étend ou non, puis on verra. Nous, ce n'est pas
ça, là. On est résolus à l'implanter sur deux ans partout, mais il faut le
faire graduellement. Il faut le faire correctement. Il faut le faire
intelligemment, comme ça a déjà abondamment été dit.
Ça fait qu'on a déjà un calendrier d'implantation
avec des régions déterminées à des moments déterminés, des appels d'offres en
parallèle pour s'assurer d'avoir les bracelets au moment où on va en avoir
besoin. Donc, je ne vois aucune utilité... puis d'ailleurs je me demande si j'ai
déjà vu les... de mettre des projets pilotes dans une loi, là, ou un règlement,
mais, en tout cas, je ne vois aucune plus-value à mettre ça dans un document
réglementaire ou législatif parce que tout ça est déjà prévu.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : On est en
faveur de la démarche, je pense qu'on l'a dit à plusieurs reprises. Moi, ce que
je trouve dommage, c'est le fait qu'on va se retrouver avec des femmes, puis c'est
parfait, plus protégées à Québec qu'à Montréal, plus protégées à Québec que
dans le comté du député d'Ungava, plus protégées à Québec que dans le comté de
la députée de Labelle. Ça, je trouve ça un peu fatigant.
Moi, je peux... je veux bien, là,
comprendre la bonne foi de la ministre, puis elle dit qu'elle a réussi à
ramener ça à deux ans, puis elle les a comme squeezés bien comme il faut, mais,
M. le Président, je veux qu'on sache, ici ce matin, que, s'il y a une femme à
Montréal qui demande... qui a peur, puis qui demande que son agresseur porte un
bracelet quand il va sortir, et que ça lui est refusé parce qu'on dit :
Ah! bien, non, parce que tu n'habites pas à la bonne place, il faudrait que tu
ailles habiter à Québec... Qu'elle habite à Québec, qu'elle habite à Montréal
puis que cette femme-là se retrouve assassinée par son agresseur, bien là, je
pense qu'on pourra dire qu'on n'aura pas écouté les victimes.
Il faut absolument garantir que ça se
fasse le plus rapidement possible ou qu'on puisse protéger de la même manière
une victime, qu'elle vive à Québec, qu'elle vive à Montréal ou qu'elle vive à Rouyn-Noranda
ou à Mont-Laurier, que cette victime-là, elle va être protégée de la même
manière. Et là ce n'est pas ça qui arrive. Alors, de là l'idée de dire :
Pourquoi ne pas faire la première étape dans trois régions? Ça veut dire :
Bien oui, il y a d'autres régions, mais au moins que ça ne soit pas juste à
Québec que ça se fasse, dans un premier temps. Ça donne vraiment une idée que,
Québec, bien, elles sont plus importantes, les victimes à Québec, que les
victimes dans mon comté à Montréal. C'est ça que, moi, ça m'envoie comme
message puis c'est le message que ça envoie aux victimes.
C'est là l'idée de l'amendement de mon
collègue, d'au moins... au départ, allons-y dans trois régions, puis après
ça, bien, on l'étendra. Peut-être, le mot «projet pilote» n'est pas le bon mot.
Peut-être, ça pourrait être trois préprojets dans trois régions en
même temps. Mais j'ai beaucoup, beaucoup de respect pour les fonctionnaires, j'ai
beaucoup de respect parce que j'ai travaillé, dans mes anciennes fonctions,
avec des gens extraordinaires, je sais comment ces gens-là travaillent fort, mais
nous, comme législateurs, là, il faut aussi qu'on envoie certains messages.
Puis je ne doute pas de la bonne volonté de la ministre, mais ça commence par
Québec. Puis je ne fais pas de mauvaise... je ne fais pas de procès d'intention,
je ne fais pas de procès d'intention, mais on aurait pu faire les préprojets
dans une région comme Québec, qui est une région urbaine, en même temps aller
dans une région rurale éloignée ou <aller...
Mme St-Pierre :
...aller
dans une région rurale éloignée ou >aller dans une région semi-rurale
pour au moins donner un départ un peu équivalent et équitable dans... sur le
territoire québécois.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. J'aurais le député de
Nicolet-Bécancour. Mme la ministre avant, oui.
Mme Guilbault :...ensuite, mon collègue va... c'est correct?
Une voix : ...
Mme Guilbault :Bien, c'est parce que, là, c'est ça, je ne peux pas m'empêcher
de réagir, M. le Président, là, surtout que cette intervention-là vient du
parti qui, mardi, a osé se plaindre qu'on faisait de la politique avec un sujet
qui ne devrait pas susciter de la politique. Quand le Parti libéral, M. le
Président, se plaint ici que des femmes, que ce soit à Montréal ou ailleurs, n'ont
pas accès aux bracelets, je vais leur rappeler des données factuelles... C'est ça,
c'est exactement ce qui vient d'être dit. Des femmes à Québec vont avoir le
bracelet puis des femmes à Montréal ne l'auront pas. C'est exactement ce qui
vient d'être dit.
En 2004, M. le Président, l'Angleterre
a commencé à utiliser le bracelet antirapprochement. En 2004, ça faisait
un an que le Parti libéral était au pouvoir, bon, peut-être, dit :
Bon, on s'installe, on ne sait pas trop, on voit... On ne s'en rend peut-être
pas compte. En 2009, l'Espagne commence à utiliser le bracelet. Ça fait
six ans qu'ils sont au pouvoir. On ne fait rien. 2012, Portugal,
États-Unis commencent à utiliser le bracelet. Là, 2012, septembre, c'est le PQ
qui a pris le pouvoir, mais les libéraux ont été là neuf mois. Quatre pays
qui l'utilisaient, ça n'avait pas l'air de stresser grand monde dans le Parti
libéral. Pourtant, là, non seulement les femmes de Québec puis de Montréal n'avaient
pas accès au bracelet dans ce temps-là, aucune femme du Québec n'avait accès au
bracelet dans ce temps-là.
• (12 h 30) •
Vous avez été là 14 ans, pendant
lesquels le bracelet était utilisé, puis vous n'avez rien fait pour que ça soit
implanté ici. Ça fait qu'on vienne nous dire, à nous, qui sommes hyperactifs, puis,
quand je dis «nous», je parle évidemment des gens de mon ministère, je parle
aussi de mon collègue de la Justice avec le tribunal spécialisé, je parle de
tout ce qu'on fait en exploitation sexuelle, qu'on en fait une priorité
nationale... La députée de l'Acadie, je l'ai invitée avec nous à annoncer, parce
que je reconnaissais la nécessité puis le bien-fondé de son travail, avec les
autres députés qui ont été sur la commission spéciale, tout l'argent puis les
efforts qu'on met dans la lutte contre la violence qui est faite aux femmes.
Depuis que je suis responsable de
coordonner l'action gouvernementale dans la violence conjugale, on a mis plus d'argent
que jamais dans les maisons d'hébergement. Pour la première fois, un ministre
osait parler haut et fort de la nécessité d'aider les organismes qui aident les
hommes. Parce qu'avant ça, c'était un tabou politique. Personne ne voulait
parler de l'aide aux hommes parce qu'on se faisait dire : Là, il faut
aider les femmes. Bien, nous, on l'a fait, M. le Président, parce que la
violence, ça part des hommes, donc la solution aussi doit partir des hommes.
Ça fait qu'on peut ne pas aimer la CAQ, on
peut ne pas aimer la députée de Louis-Hébert, on peut ne pas aimer le député de
Borduas, le ministre de la Justice, mais personne, je pense, ne peut
sérieusement remettre en question notre volonté de protéger les femmes et les
enfants. Et ce qu'on fait avec le bracelet, il faut le faire intelligemment. Et,
oui, deux ans, c'est court. C'est court parce que tout est long au
gouvernement. Vous devriez le savoir, vous qui aimez répéter que vous avez
gouverné, que vous avez été ministre, vous savez que c'est compliqué. Mais,
grâce à mes équipes, les deux femmes qui sont à ma droite, ici, puis leurs
équipes à elle, puis ma sous-ministre, et tout ça, on va ramener ça sur deux ans.
Ça fait que, d'ici décembre 2023,
toutes les femmes du Québec qui subissent l'enfer de la violence vont pouvoir
avoir un bracelet antirapprochement s'il est ordonné par une des quatre instances.
C'est une petite révolution, M. le Président, et je n'accepterai pas qu'on
vienne remettre en question la pertinence et l'empressement de tout ce qu'on
fait pour sauver les femmes, M. le Président, parce que ça aurait pu se faire
bien avant et...
Le Président (M.
Bachand) : ...
Mme Guilbault :
...et je vais terminer là-dessus, je pense que, quand, à notre époque, on n'a
pas eu la volonté de faire quelque chose, la décence élémentaire commande qu'on
laisse travailler ceux qui ont la volonté de le faire. C'est tout, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Juste... On
est... on joue sur une ligne, mais je veux juste y aller, parce que... est quand
même important... la députée de Gaspé...
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, mais rapidement parce que
j'ai d'autres personnes qui demandent la parole. Allez-y.
Mme St-Pierre : ...je n'avais
pas fini mon bout.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, mais c'est parce qu'elles veulent
intervenir sur le sujet que vous avez soulevé, c'est pour ça.
Mme St-Pierre : Je veux... je
veux juste dire, M. le Président, que la ministre nous prête des intentions, d'abord.
La ministre dit qu'on n'a rien fait, ce qui est faux...
Le Président (M.
Bachand) :Je vous demande, à tout le
monde...
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Non, mais là... Non, mais là...
Non, ce n'est pas moi qui vais attendre. Je vous demande à vous autres d'être
très prudents. Alors, vous avez... Puis je suis convaincu que tout le monde a à
coeur ce dossier-là, mais des fois, quand on a trop un dossier à coeur, il y a
des petits éléments d'émotion qui sortent. Faites très attention. Mme la
députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : ...dossier de
l'exploitation sexuelle, il y a une victime, présentement, qui n'a aucune
protection, puis son... ça fait deux ans qu'elle attend son procès.
Deuxièmement, quand la ministre attaque le
Parti libéral du Québec, la ministre a déjà travaillé pour le Parti libéral du
Québec. Elle a déjà travaillé dans des cabinets de ministres libéraux. Alors,
je pense qu'on peut peut-être, à un moment donné, se dire : On va se... on
va se <calmer...
>
12 h 30 (version révisée)
<
Mme St-Pierre :
...on
va se >calmer. J'ai dit que j'étais certaine de sa bonne volonté dans le
projet de loi, tantôt. Je l'ai dit deux ou trois fois. Alors, que... ce que je
dis, c'est qu'on est en train de le faire, puis ce que je trouve dommage, c'est
qu'on n'aura pas la même protection pour les victimes à travers le Québec en
même temps. C'est ce que je trouve dommage. Puis la ministre a dit que toutes
les femmes qui voudront être protégées le seront. Bien, on va retenir ses
paroles, parce que c'est un maximum de 500 bracelets en 2023, peut-être qu'on
va en avoir besoin de plus, il y aura plus d'argent, j'imagine.
Alors, je pense qu'il faut aussi regarder
le travail que les autres font puis dire... Quand elle dit qu'on n'a rien fait
pour les hommes violents, j'ai été ministre de la Condition féminine, on en a
parlé, on a fait des choses pour accompagner des ressources d'hommes violents.
Ce n'est pas vrai qu'on n'a rien fait.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Gaspé, après, le député de Nicolet-Bécancour.
Mme Perry Mélançon : Merci.
Bien, moi, je vais essayer de baisser un petit peu la tension, là. Moi, j'essaie
juste de comprendre la logique de terminer... donc, la dernière phase, qu'elle
soit appliquée aux régions où est ce qu'il y a le plus de difficultés, où
est-ce qu'il y a plus de défis pour l'implanter. Moi, j'ai quand même un peu de
craintes que ça ne se rende pas là ou que... Je ne comprends pas pourquoi on ne
commence pas, dès le départ, justement... Je ne dis pas s'il y avait 100 000 bracelets,
là, à implanter d'ici 2023, mais... J'essaie juste de comprendre. Puis c'est là
qu'on l'a entendu de groupes, que ça pourrait être intéressant, la question des
projets pilotes, parce qu'il faut le faire le plus rapidement possible, parce
qu'on ne sait pas la grandeur, la hauteur des défis, il va peut-être y en avoir
d'autres qui vont s'ajouter à nos discussions. On ne le sait pas, c'est tout
nouveau.
Donc, j'aimerais juste comprendre la
logique pourquoi on... c'est dans la troisième phase que, des régions où est-ce
que ça va être un petit peu plus difficile, on va commencer à l'implanter. Je
ne vois pas pourquoi on ne le ferait pas dès l'adoption du projet de loi, dès
la soumission qui... le fournisseur qui va être choisi. J'ai vraiment besoin qu'on
m'explique cette décision-là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Non, mais est-ce que vous
voulez intervenir sur le commentaire de Mme la députée de Gaspé? Merci.
Mme Guilbault :...le collègue de Nicolet-Bécancour voulait intervenir
aussi. Mais, en réponse, je comprends le souci, c'est ça. Puis, nous, notre
souhait, ce n'est pas tant de faire des projets pilotes que de l'implanter
partout. Sauf que c'est quelque chose qui doit être fait intelligemment pour
que ça fonctionne, tu sais, puis, pour ça, il faut être sûr d'avoir... Bien,
premièrement, il faut avoir les bracelets. Deuxièmement, il faut embaucher les
29 ETC, dont j'ai parlé, là, tu sais, il faut les embaucher. Il faut les
former, il faut les former adéquatement, comme ça a été souvent soulevé, s'assurer
qu'ils comprennent bien le travail, comprennent bien eux-mêmes le bracelet,
maîtrisent, chacun dans leur région aussi, les protocoles qui vont avoir été
élaborés avec les partenaires locaux. Tu sais, on va devoir élaborer des
protocoles. On a 32 corps de police municipaux au Québec, là, en plus de
la Sûreté, et on a 55... c'est-à-dire on a 22 corps de police autochtones.
Ça fait que ça commence à faire beaucoup de monde, tu sais. Il faut attacher
convenablement les choses avec tous ces partenaires-là pour ne pas arriver,
justement, prématurément dans une région où là il y en a qui ne sauront peut-être
pas, ça n'aura pas été attaché, ça... on n'aura pas consulté. Il faut consulter
aussi, j'aurais dû le dire, il faut consulter, sinon on va nous reprocher de ne
pas consulter.
Ça fait que ces choses-là prennent un
certain temps si on veut les faire sérieusement puis intelligemment. Donc, ça
ne serait pas réaliste de dire que les 16... les 16 ou 17 régions, en tout
cas, seraient desservies toutes en même temps au mois de mai, là. Parce que,
nous, les bracelets, on va les obtenir, les premiers bracelets, ce printemps. Ça
fait que moi, quant à avoir des bracelets dans nos bureaux, j'aimerais bien qu'on
les utilise. Mais on ne peut pas commencer partout en même temps, ce n'est pas
réaliste. Et moi, plutôt que de faire quelque chose en dilettante ou de manière
incertaine, je préfère qu'on le fasse comme il faut, le plus rapidement
possible, mais avec réalisme, compte tenu des 54, 55 corps de police,
notamment, avec qui il faut s'assurer de conclure des ententes, puis tous nos
agents de probation qu'il faut embaucher et former, puis toutes nos directions,
tu sais, dans nos établissements de détention, la CQLC qu'on doit embarquer là-dedans
aussi. Donc, il y a beaucoup de travail derrière ça, là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
Nicolet... Oui, Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Bien,
juste pour terminer, c'est parce que je ne comprends pas pourquoi des
consultations ou de la formation de gens en région, ça prendrait plus de temps.
Il y a-tu quelque chose qu'on comprend moins bien dans nos régions? Il y
a-tu... Tu sais, c'est... Bien, c'est parce qu'on nous répond, dans le fond,
que c'est les consultations qui doivent se faire. Elles vont se faire partout.
C'est là, l'idée du projet pilote. Puis moi, j'en ai assisté, à des projets de loi,
à l'étude. J'ai participé où est-ce qu'il y a eu des projets pilotes, donc ça
ne serait pas une première, là, dans l'histoire du <Parlement, là...
Mme Perry Mélançon :
...du
projet pilote. Puis, moi, j'en ai assisté, à des projets de loi, à l'étude. J'ai
participé où est ce qu'il y a eu des projets pilotes, donc ça ne serait pas une
première, là, dans l'histoire du >Parlement, là, mais...
Donc, c'est ça, la question d'explorer, de
s'assurer, oui, de le faire en consultation, mais pourquoi on ne peut pas,
justement, commencer à l'utiliser? Puis on l'a dit, que c'était de manière
évolutive, donc, avec un projet pilote, on pourrait consulter, former, l'appliquer,
puis s'ajuster en cours de route. Moi, j'ai peur que ça tombe un peu... tu
sais, qu'il y ait des grosses difficultés. On ne sait pas comment ça va se
passer, l'implantation du bracelet. On va-tu se rendre jusque-là? On l'espère
tous, là, on travaille tous et toutes en ce sens-là. Mais, pour moi, il n'y a
pas de raison pourquoi l'Abitibi, la Gaspésie, la Côte-Nord commencent juste à
être formées et consultées, là, en troisième phase du projet. J'ai encore de la
difficulté, là, à... l'explication n'était peut-être pas assez, pour moi,
fondée, là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la ministre.
• (12 h 40) •
Mme Guilbault :Bien, j'ai déjà expliqué, c'est ça, il faut le faire
graduellement, puis plus les régions sont étendues, plus il peut y avoir des
enjeux, plus on a intérêt, justement, à le faire correctement. Puis, à mesure
qu'on va commencer l'implantation dans certaines régions, on va voir aussi...
tu sais, ça va tester le bracelet, on va voir les défis, on va voir les écueils
potentiels, on va voir, peut-être, la meilleure façon de travailler avec les
partenaires, puis ça va être transposable dans le reste des régions. Ça fait
que...
Mme Perry Mélançon : ...régions-là,
mais, je veux dire, ce n'est pas...
Mme Guilbault :...on va pouvoir le faire graduellement et intelligemment.
Mme Perry Mélançon : ...à
Québec, il n'y a pas les mêmes défis géographiques, démographiques, on l'a dit,
donc ce n'est pas... Ça ne sera pas la même implantation, ça, on le comprend,
puis c'est ça, c'est... On ne pourra pas se fier à ce qui aura été fait à
Québec, ça va être autre chose pour les régions.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
Nicolet-Bécancour.
M. Martel : Merci, M. le
Président. Deux, trois petites choses. La première, c'est par rapport aux
projets pilotes, puis je ne veux pas contredire ma collègue de Gaspé, mais, je
pense, c'est une bonne idée. Compte tenu qu'on est les premiers au Canada, je
pense, c'est important de concentrer un peu la vision, l'étude sur un
territoire donné pour développer un peu cette expertise-là puis, ensuite,
pouvoir la partager. Puis moi, je trouve que deux ans pour un projet pilote, c'est
quand même raisonnable. Ça veut dire qu'assez rapidement tout le monde va
pouvoir profiter de ça. Ça, c'est la première chose.
La deuxième, c'est... Puis là je vais
revenir un peu sur les propos de ma collègue de l'Acadie. Moi, je me souviens...
je ne sais pas si c'est elle ou son voisin qui a posé la question :
Pourquoi vous avez choisi Québec?, puis je me rappelle très bien, la ministre n'a
pas répondu. Elle s'est tournée de bord puis elle a dit à quelqu'un qui l'assistait :
Pouvez-vous dire comment que vous avez choisi la ville de Québec comme
territoire pilote? Et même, à l'explication qui a été donnée, on a mentionné :
Est-ce qu'il y a eu de l'intervention de la ministre? La personne a dit :
Pas du tout, c'est notre recommandation. Ça fait que je pense qu'à ce niveau-là
les choses ont été dites correctement.
Dernière chose, puis là j'essaie de
comprendre la logique de la députée de l'Acadie, elle, elle dit : Là, ce n'est
pas juste, les gens de Québec, ils vont... les femmes de Québec vont pouvoir l'avoir,
pas les femmes de Montréal, puis là, sa solution, c'est de dire : On va
mettre ça à trois places. Il y a 17 régions administratives au Québec. Qu'est-ce
qu'elle dit aux 14 autres? Ce qu'elle déplore dans la situation,
actuellement, pour Montréal, bien, elle le répand. Je veux dire, la logique,
elle ne tient pas.
Donc, moi, je pense : Évitons de
prêter des intentions là-dedans, soyons fiers.... puis, même si c'est notre
gouvernement qui met ça en place, les oppositions y participent, soyons fiers
de cette mesure-là. On est avant-gardistes au Québec. Puis, au lieu d'en faire
un projet qui va nous diviser... il me semble qu'il y a suffisamment de choses
qui nous divisent actuellement, là, il me semble que ça pourrait être
rassembleur, ça.
Ça fait que, moi, les idées... évidemment,
les idées sont les bienvenues, mais, d'essayer d'insinuer des choses par
rapport à ça, je trouve ça triste, sincèrement. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de l'Acadie,
s'il vous plaît.
Mme St-Pierre : Je ne serai
pas très longue. D'abord, on me prête des intentions, je n'insinue pas de
choses. J'ai juste dit que, dans un premier temps, oui, moi, ce que je
voudrais, c'est que ça soit partout au Québec, bien sûr, dans un premier temps,
plutôt que de le concentrer uniquement à Québec. Ce que mon collègue propose, c'est
de le faire dans trois régions au départ. Puis je n'ai pas à... Je ne vois pas
l'illogisme là-dedans. Puis je pense qu'on l'a dit, dès le départ, on était d'accord
avec le projet, on est d'accord avec le projet, on salue le projet. Alors, en
voulez-vous plus, là? Ce qu'on pose, c'est des questions, je pense, elles sont
pertinentes, puis que les victimes se posent, parce qu'il y a des victimes qui
nous <écoutent...
Mme St-Pierre :
...le projet. Alors, en voulez-vous plus, là? Ce qu'on pose,
c'est des questions, je pense, elles sont pertinentes, puis que les victimes se
posent, parce qu'il y a des victimes qui nous >écoutent. Puis je
parle d'une victime de proxénétisme qui n'a aucune protection, ça fait deux ans
qu'il attend après son procès. Puis elle, bien, elle n'aura... même, il faut qu'elle
attende que le gars soit condamné puis peut-être avoir une protection quand il
va sortir de prison. Ce n'est pas parfait, là. Il n'y a rien de parfait dans
cette affaire-là. Alors...
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions? M.
le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Moi, j'aimerais bien comprendre la logique de la démarche
gouvernementale, là. Est-ce qu'on est dans une logique de projet pilote ou dans
une logique de calendrier d'implantation? C'est parce qu'il me semble que ce n'est
pas tout à fait la même chose. Pour moi, un projet pilote, là, c'est qu'on
installe un nouveau dispositif, une nouvelle technologie, peu importe, là, une
nouvelle façon de faire dans un secteur géographique, ou autres, où ça peut
être relativement plus facile de l'implanter, pour voir la faisabilité
immédiatement. On évalue et, ensuite, on prend un temps de réflexion pour voir
est-ce que ça marche, etc., et si on l'étend à l'ensemble du territoire.
C'est différent d'une logique de
calendrier, là, c'est-à-dire qu'on a choisi une technologie, là, et on y va
manu militari. On finit telle région, on commence l'autre, on commence l'autre,
puis la ministre nous a expliqué qu'au début c'était cinq ans, mais il y a eu
une décision de ramener à deux ans pour que ça soit plus rapide, là. Moi, ça me
convient, ça me convient, mais, dans les deux cas, il faut que... Et je veux
revenir dans un amendement dans ce sens-là tantôt, dans les deux cas, il faut
qu'il y ait un processus évaluatif. Même si la logique d'un calendrier est une
logique d'implantation générale à travers tout le territoire, là, je suppose
que c'est en commençant par un endroit... parce qu'on ne peut pas commencer
partout, je comprends bien ça, en commençant par un endroit, on va tirer les
leçons de l'implantation dans un endroit puis on va en profiter. On va essayer
d'appliquer les leçons qu'on a apprises dans le deuxième endroit, et ainsi de
suite, là. Et, à un moment donné, il faut évaluer l'ensemble des... c'est
essentiel. Je reviendrai plus tard sur ce sujet-là.
Donc, la question que je pose à la
ministre, là : Est-ce qu'on est dans une logique de projet pilote où est
ce qu'on implante une petite... on fait un «experiment», là... une expérience,
là, dans une petite partie, là, et ensuite on voit si ça marche — puis
ça rallonge, un projet pilote, là, ça prend plus de temps, nécessairement, là — ou
on est dans une logique d'implantation de calendrier?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Guilbault :Oui. Bien, c'est un très bon point que fait mon collègue de
Laurier-Dorion, là. C'est exactement ça que j'ai essayé d'expliquer, peut-être
pas assez bien, mais je l'ai dit, il me semble, tout à l'heure, mot pour mot.
Un projet pilote, effectivement, pour moi, c'est une espèce de test où tu ne t'engages
pas forcément, par la suite, à aller de l'avant. Tu sais, tu tentes, tu
vérifies, tu testes. Mais, nous, ce n'est pas ça, là, c'est exactement comme il
dit, là, c'est un calendrier d'implantation. On est résolus à l'implanter
partout, mais il faut commencer... il faut le faire graduellement pour pouvoir
le faire correctement.
Et le collègue soulève aussi la nécessité
puis l'opportunité d'avoir une espèce de processus d'évaluation parallèle. Puis
c'est très exactement ce qu'on va faire. Je pense, j'en avais parlé mardi ou,
en tout cas... On a deux chercheurs, deux des cinq chercheurs qui ont fait le
rapport sur l'étude de faisabilité d'implantation du bracelet, Jean-Pierre Guay,
Francis Fortin, qui vont nous accompagner dans ce processus-là, qui sont
rattachés à l'Université de Montréal, et qui vont nous accompagner, puis qui
vont nous aider, justement, à évaluer, puis à faire des ajustements, puis à
bonifier au besoin, qui vont amener, donc, une expertise très scientifique, là,
au processus, justement, pour mettre toutes les chances de réussite de notre
côté.
Ça fait que, donc, c'est pour ça, moi... On
parle des projets pilotes, puis, à un moment donné, ça devient du jargon, puis
il y a des choix politiques derrière ça, projets pilotes, on est tannés de dire
ça, on dit d'autre chose. Mais la réalité, c'est que c'est effectivement
calendrier d'implantation, c'est déjà décidé que le bracelet va être implanté
partout, mais il faut le faire correctement. Il faut prendre le temps. Il faut
se laisser aussi la latitude d'apprécier les commentaires puis les suggestions
des chercheurs, éventuellement. Mais c'est très clair pour nous que, dans moins
de deux ans maintenant, décembre 2023, le bracelet va être disponible
partout.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions sur l'amendement? M. le député de Vimont.
M. Rousselle : M. le Président,
depuis le début, on dit qu'on est pour, depuis le début qu'on essaie... on
amène des amendements, ce n'est pas pour irriter personne, c'est pour essayer
de bonifier. On amène des amendements, parce que les groupes qui ont venu nous
voir ont demandé, justement, des <choses...
M. Rousselle :
...irriter
personne, c'est pour essayer de bonifier. On amène des amendements, parce que
les groupes qui sont venus nous voir ont demandé, justement, des >choses.
On ramène ces choses-là ici.
Encore une fois, je trouve ça malheureux
qu'on va sur le terrain de la partisanerie, M. le Président, parce qu'on est
ici pour sauver des femmes. Là, c'est bien beau, là, j'entends des beaux mots,
tout le kit, là, mais l'objectif, là, nous autres, des amendements, ici, là, c'est
pour améliorer. Bien, c'est sûr que ça a l'air d'être évident pour certaines
personnes, là, mais, M. le Président, l'objectif, c'est simplement de bonifier,
d'améliorer le... Mais ici il semblerait que le moindrement qu'on essaie d'amener
quelque chose, ce n'est pas bon. Et l'affaire que je trouve malheureuse, c'est
que c'est notre devoir, justement, comme législateurs, d'amener, justement... on
a écouté des groupes, on les a écoutés, ces groupes-là, mais c'est d'amener,
justement, les choses qu'ils nous proposent, les choses qu'ils s'inquiètent.
Donc, c'est à nous de les amener.
Et là dans l'amendement qu'on parle
actuellement, bien... c'est sûr que, là, on a amené ça au niveau politique, là,
encore une fois je trouve malheureux qu'une vice-première ministre ne s'élève
pas au-dessus de ça, mais ici on parle de trois régions, mais c'est les femmes
de groupes qui ont demandé ça. Comme en Gaspésie, justement, ça serait un autre
test à faire, ça serait... Je comprends qu'on... Puis là j'écoutais le collègue
de Bécancour, là, je comprends que...
• (12 h 50) •
Une voix : ...
M. Rousselle : Excuse-moi,
Nicolet-Bécancour. Je ne devrais pas oublier Nicolet, en passant, pour moi, là,
mais... Je m'excuse pour les gens de Nicolet, là. Mais dans le sens, c'est que
c'est bien beau qu'on fait un test, je comprends, oui, c'est un préprojet, qu'on
l'appelle préprojet ou... mais on pourrait... on aurait pu le faire dans trois
régions différentes. C'est peut-être un petit peu plus compliqué, je comprends.
Et là-dedans je ne porte aucune intention, aucune, aucune, aucune. S'il y en a
qui veulent... qui s'approprient des intentions, qu'ils y aillent, mais l'objectif,
ce n'était pas ça du tout. Donc, moi, je pense qu'on devrait aller dans l'acceptation
de trois régions différentes, justement, dans le test. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de
Vimont. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? Donc, nous
allons procéder à... Mme la députée de Gaspé, oui.
Mme Perry Mélançon : Bien, j'aimerais
peut-être juste savoir si c'est lié... tu sais, c'est-tu parce que la
couverture cellulaire, c'est encore un projet qui n'est pas terminé? Est-ce que
c'est pour ça qu'on choisit de créer un délai avant de servir certaines
régions? Est-ce que ça, ça faisait partie de vos... tu sais, c'est conditionnel
à ce que le réseau cellulaire fonctionne ou les fournisseurs ont d'autres
solutions en tête? Parce que c'est quand même un enjeu qu'on nous a beaucoup
rapporté, là, la question du réseau cellulaire, Internet, tout ça, ça fait
que... Est-ce que ça pourrait même, à un moment donné, être un frein à ce que
ce soit implanté dans les régions de la troisième phase?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, bien, les deux, en fait. C'est sûr que plus on se
laisse de temps, plus on espère avoir de couverture cellulaire. Ça fait que ça,
c'est un élément. Mais aussi, c'est ça, c'est... tu sais, il faut se laisser le
temps de... Puis, oui, sur la solution alternative, là, je l'ai déjà dit, dans
l'appel d'offres, on demande au fournisseur d'être capable de nous fournir une
solution alternative, mais il reste que, si on a la couverture cellulaire, c'est
ce qu'il y a de plus simple, en tout cas, normalement. Mais, tu sais, le
fournisseur n'est pas encore choisi, là, ça fait qu'on verra le détail du
fonctionnement quand ce sera déterminé.
Mais on ne peut pas toutes faire les
régions en même temps, ça fait qu'il faut y aller graduellement. Ça fait que c'est
sûr qu'il y a des régions qui sont après d'autres. Tu sais, peut-être que, si
Gaspé avait été plus tôt dans le calendrier, la députée aurait moins posé la
question, mais... puis je comprends, tu sais...
Mme Perry Mélançon : ...régional,
là, je ne parle pas juste au nom du comté de Gaspé. Je suis dans un projet de
loi et j'ai d'autres...
Mme Guilbault :Non, non, je comprends, je comprends, mais ça prenait...
Mme Perry Mélançon : ...j'ai
l'intérêt de toutes les régions du Québec à coeur, Mme la ministre.
Mme Guilbault :Nous aussi, c'est pour ça qu'on ne veut pas se limiter à
des projets pilotes dont l'avenir et la suite sont incertains, mais qu'on fait
un vrai calendrier d'implantation, où on s'engage fermement à le déployer
partout. Mais ça prenait une... ce n'est pas tout à fait une gradation, mais,
je veux dire, ça prenait comme une progression, une implantation graduelle, et
c'est le calendrier qui a été déterminé. Puis, encore là, ce n'est pas mon
cabinet, puis ce n'est pas moi, là, qui établit ce calendrier-là, ça a été fait
par les professionnels des services correctionnels, à la lumière de la réalité
puis des considérations qui étaient les leurs.
Mme Perry Mélançon : Question
rapide : Les fournisseurs, on sait-tu qui fait ça? Il y en a-tu québécois,
qui connaissent, justement, les sensibilités ou c'est... Ils sont où, ces fournisseurs-là?
Est-ce qu'on en connaît? Je sais qu'ils ne sont pas sélectionnés, mais...
Mme Guilbault :J'ai le même intérêt. J'ai posé la même question, mais il
faut attendre de voir la fin de l'appel d'offres pour voir qui aura
soumissionné. Évidemment, je ne me mêle pas de l'appel d'offres qui est en
cours.
Mme Perry Mélançon : Il n'y
en a pas du Québec?
Mme Guilbault :Bien, on va voir...
Mme Perry Mélançon : On a-tu
cette expertise-là, je veux dire, au Québec?
Mme Guilbault :Bien, on va voir qui va avoir soumissionné. C'est parce
que, dans un appel d'offres, tu as des critères bien précis. Ça fait que nous,
on ne peut pas <anticiper à l'avance...
Mme Guilbault :
...bien, on va voir qui va avoir soumissionné. C'est
parce que, dans un appel d'offres, tu as des critères bien précis. Ça fait que
nous, on ne peut pas >anticiper à l'avance quelle compagnie, au Québec
ou ailleurs, va être en mesure de remplir ces critères-là. On va le voir quand
on ouvre les enveloppes.
Mme Perry Mélançon : Puis
on va connaître cette liste-là une fois que le projet... l'appel de soumissions
va être effectué?
Mme Guilbault :Bien, éventuellement, le fournisseur, oui, on va pouvoir le
dire, mais là je ne suis pas sûre que, les soumissionnaires, c'est quelque
chose qui est public après un appel d'offres, là. On ne le sait pas, on n'a pas
personne du Trésor ici, mais... Je ne sais pas, en fait peut-être. Oui? Ah! c'est
public, oui.
Mme Perry Mélançon : O.K.
C'est bon. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Nous allons procéder à la mise aux voix par appel
nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Rousselle (Vimont)?
M. Rousselle : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre : Pour.
La Secrétaire : Mme Guilbault
(Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :Là, on vote sur quoi? On vote sur quoi, là?
Le Président (M.
Bachand) :L'amendement de...
Mme Guilbault :Contre.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Contre.
La Secrétaire : M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Contre.
La Secrétaire : Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Contre.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. Et j'ai le député de Laurier-Dorion qui avait un amendement, qui
est sur Greffier.
M. Fontecilla : Oui,
tout à fait. Est-ce qu'on pourrait peut-être le... je pourrais en faire la
lecture tout de suite, ou rapidement. Donc, ça concerne, évidemment,
l'évaluation, plus concrètement, là, une évaluation qui... dans la logique
adoptée par la ministre, on comprend que c'est une évaluation qui se fait sur...
c'est très bien, là, parce qu'il faut une implantation rapide, mais, en même
temps, il faut un regard... On nous dit qu'il y a deux chercheurs, là, qui vont
suivre la démarche, là. Et on fait affaire avec une nouvelle technologie qui a
déjà été prouvée ailleurs, là, c'est vrai, mais qui va s'appliquer pour la
première fois ici, au Québec, là, dans un contexte très singulier, celui du
Québec. Les corps policiers du Québec ne sont pas les mêmes, la réalité
sociodémographique du Québec n'est pas la même, le territoire n'est absolument
pas le même. On en a parlé à maintes reprises, là, la couverture cellulaire GPS
du territoire du Québec est problématique, ce n'est pas la même chose que dans
d'autres juridictions à travers le monde, là.
Donc, tout cela, ça mérite une évaluation
plus poussée, et le public, le public a le droit de connaître l'évaluation de
cette technologie-là. Donc, je demande tout simplement ce qui est fait
couramment dans d'autres projets de loi ou dans d'autres initiatives
technologiques, là, c'est d'avoir une évaluation annuelle qui est inscrite dans
la loi, donc qui est publique, là, évidemment, là, pour qu'on puisse voir les
difficultés d'implantation et les pistes d'amélioration, pour forcer le
gouvernement à rendre public... sur l'implantation de cette nouvelle
technologie.
Donc, mon amendement se lit comme suit, ça
fait suite à l'article... C'est un ajout, après l'article 3, de
l'article 3.1 : Le ministre responsable de la Sécurité publique rend
compte de l'application de la présente loi dans un rapport annuel publié sur
son site Internet.
C'est très simple, M. le Président. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Avant d'aller plus loin, le
député de Vimont me fait signe. M. le député de Vimont, oui.
M. Rousselle : Oui, M.
le Président, je suggérerais qu'on puisse continuer au-delà de l'heure prévue
pour terminer... en tout cas, faire l'amendement de mon collègue, si les gens
sont intéressés.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Juste pour m'assurer, il y
a une demande de consentement pour continuer au-delà de l'heure, pour pouvoir
terminer l'étude du projet de loi, c'est ce que je comprends.
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? Dans l'autre salle, ça
va aussi, le consentement, oui?
Des voix : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, parfait. Alors, on y va.
Alors donc, interventions sur l'amendement du député de Laurier-Dorion? Mme la
ministre... madame, peut-être laisser Mme la ministre sur l'amendement de
Laurier-Dorion.
Mme Guilbault :Oui. Mais là c'est qu'en fait... Parce que je comprends
l'idée de l'amendement. La façon dont il est rédigé, ça ne fonctionne pas tout
à fait. Mais je comprends que, dans le fond, on voudrait une reddition de
comptes publique de l'implantation du bracelet puis de comment ça va, le
bracelet, au Québec. Ça fait que là, bien là, on se proposait de prendre la pause
du dîner pour peut-être travailler quelque chose, mais là, si on continue, on
n'aura pas cette pause-là. Mais, tu sais, nous, la façon dont on voyait ça, il
y a déjà des indicateurs qui vont être développés à l'interne pour faire le
suivi de notre propre implantation. Ça fait que, s'il s'agit de trouver une manière
de rendre ces informations-là publiques, pour le bénéfice de tout le monde,
moi, j'ai de l'ouverture. Il faudrait juste voir comment on le met, là, dans
une loi, sans qu'on tombe non plus dans un niveau de détail... Parce que, tu
sais, <dans le...
Mme Guilbault :
...tout le monde, moi, j'ai de l'ouverture. Il
faudrait juste voir comment on le met, là, dans une loi sans qu'on tombe non
plus dans un niveau de détail... Parce que, tu sais, >dans le RAG... Il
y a déjà une reddition de compte dans le RAG, mais, tu sais, pas nécessairement
du détail de la loi sur les systèmes correctionnels. À la limite, ça pourrait
être dans... Mais, tu sais, en tout cas... Ça fait que je ne sais pas, là,
comment les collègues veulent qu'on procède, vu que je n'aurai pas la pause du
dîner pour faire une contre-proposition. Puis là je n'ai pas envie qu'on
suspende, puis qu'on se plaigne qu'on a suspendu. Donc, soit on prend le dîner,
soit on suspend.
• (13 heures) •
Le Président (M.
Bachand) :Juste pour voir, M. le député
de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Je constate
l'ouverture de la ministre à avancer dans cette idée-là, on va l'appeler comme
ça. Et je suis tout à fait prêt, de mon côté, et puis je ne parle pas pour les
députés, à suspendre pour que la ministre puisse consulter ses collègues et
voir une façon de nous proposer quelque chose. Moi, je veux plus qu'un rapport...
qu'une reddition de comptes, là, je veux un rapport évaluatif, hein, disant :
Le projet a eu des difficultés, a eu des avancées, ça a été plus facile. Les
zones blanches, en particulier, là, qu'on appelle, là, c'est un problème
névralgique, là. Donc, si elle peut arriver avec une proposition, je suis prêt
à suspendre.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Donc, on a un
consentement pour poursuivre au-delà de l'heure. Avant de suspendre, j'aimerais
peut-être... pour le bénéfice du côté ministériel, est-ce qu'il y aurait des
interventions sur l'amendement de Laurier-Dorion, qui pourraient peut-être
éclairer, pour être certains qu'on puisse avancer promptement? Est-ce qu'il y a
des interventions comme telles? Mme la députée de l'Acadie, oui.
Mme St-Pierre : Oui, très
court. Moi, je suis très, très d'accord avec l'amendement ou l'idée d'une
reddition, une sorte de reddition de comptes. Je pense que, si on peut arriver
avec une possibilité, une proposition de la part du gouvernement, ça pourrait
être... ça pourrait être très bien, parce que les gens, d'abord, vont avoir une
certaine curiosité, on va avoir une certaine curiosité, c'est nouveau. Ça s'est
fait ailleurs dans le monde, mais ailleurs dans le monde, c'est ailleurs dans
le monde, ici, c'est ici. Puis ça pourra donner peut-être des idées à d'autres
provinces de faire la même chose.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de Vimont,
oui.
M. Rousselle : Écoutez, je
suis d'accord avec son amendement, parce que j'avais un amendement qui
ressemble énormément au sien. Donc, je ne peux pas être bien, bien contre.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Donc, je comprends
qu'on va suspendre pour donner la chance, du côté ministériel, de préparer un
amendement.
Alors, je suspends quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 02)
13 h (version révisée)
(Reprise à 13 h 06)
Le Président (M.
Bachand) :Donc, à l'ordre, s'il vous
plaît!
Après discussion des différents partis, je
vais suspendre les travaux jusqu'à 14 heures. Je vous rappelle qu'il y a
un changement de salle. On se retrouve à 14 heures à la salle Marois.
Merci beaucoup. À tantôt.
(Suspension de la séance à 13 h 07)
14 h (version révisée)
(Reprise à 14 h 08)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bon
après-midi. La Commission des institutions reprend ses travaux dans la salle
Pauline-Marois. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 24,
loi modifiant la loi sur les systèmes correctionnels du Québec afin d'y prévoir
le pouvoir d'exiger qu'une personne contrevenante soit liée à un dispositif
permettant de savoir où elle se trouve.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des droits de vote par procuration?
La Secrétaire : Pas de droit
de vote par procuration, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Lors de la suspension de
nos travaux, nous étions à l'étude de l'amendement proposé par le député de
Laurier-Dorion. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Guilbault :Oui, merci. En fait, je ne sais pas trop, là, comment on
procède. Est-ce que je fais un sous-amendement?
Le Président (M.
Bachand) :Bien, ce que je vous suggère,
pour avoir discuté...
Mme Guilbault :Parce que j'ai une contre-proposition, en fait, pour les
collègues, sur laquelle on pourrait discuter, qui, je pense, est dans le greffe.
Le Président (M.
Bachand) :Si vous êtes d'accord, on a
débuté la réunion, mais peut-être suspendre quelques instants pour permettre
aux différents groupes de se parler sur votre proposition. Après ça, on pourra
revenir. Est-ce qu'il y a consentement?
On va suspendre quelques instants. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 14 h 09)
14 h 30 (version révisée)
(Reprise à 14 h 37)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Merci. La commission reprend ses travaux. M. le député de Laurier-Dorion, s'il
vous plaît.
M. Fontecilla : ...merci. J'avais
présenté un amendement dans le sens de produire annuellement un rapport... tout
d'abord un rapport d'implantation, ensuite un rapport de suivi du bracelet
antirapprochement. La ministre nous... est prête à nous faire une proposition. Donc,
je suspends mon amendement pour entendre l'amendement de la ministre.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement. Merci beaucoup.
Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Merci, M. le Président.
Donc, je dépose un amendement, l'article 3.1 :
Modifier ce projet de loi par l'ajout, après l'article 3, du suivant :
3.1. Le ministre de la Sécurité publique
doit, au plus tard le 10 mai 2024, faire au gouvernement un rapport sur l'application
des dispositions de la présente loi.
Ce rapport est déposé dans les 30 jours
suivants à l'Assemblée nationale ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours
de la reprise de ses travaux.
Et, en complément de mon amendement comme
tel, parce que ça, ça... l'objectif, c'est de faire rapport aux députés... au
gouvernement puis aux députés, par le dépôt à l'Assemblée nationale, de l'implantation,
sur deux ans, de nos bracelets antirapprochement, mais, en parallèle, on va aussi
mettre cette information-là sur le site Web du ministère de la Sécurité
publique. Et, après le dépôt de ce rapport-là, en 2024, je m'engage à ce que
cette information-là soit mise à jour annuellement sur le site Internet du
ministère de la Sécurité publique pour que tout le monde puisse consulter l'information
relative à l'implantation puis à l'utilisation du bracelet antirapprochement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Étant donné
la teneur de cet amendement-là et l'engagement de la ministre, je retire mon
amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement qu'on
revienne à l'amendement du député de Laurier-Dorion? Consentement. Consentement
pour que le député le retire?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Nous sommes
maintenant sur l'amendement de la ministre. Interventions? Mme la députée de l'Acadie...
d'Acadie, pardon.
Mme St-Pierre : C'est-à-dire,
le... pardon, le ministre de la Sécurité publique va... doit, au plus tard le
10 mai 2024, faire au gouvernement un rapport sur la publication... «Ce
rapport est déposé dans les 30 jours suivants à l'Assemblée nationale
[...] si elle ne siège pas, dans les 30 jours suivant la reprise [des]
travaux.» Ça veut dire que... Si l'Assemblée nationale ne siège pas, ça veut
dire que ça peut prendre tout l'été avant que le public ait accès au rapport,
parce que le public n'aurait pas accès au rapport le 10 mai 2024, il va
avoir accès au rapport 30 jours après si la Chambre siège, puis, si la
Chambre ne siège pas, ça peut aller jusqu'à l'automne. Je trouve ça loin un
peu, si je comprends bien, là. J'ai peut-être mal compris.
Mme Guilbault :C'est pour ça qu'on a reculé au 10 mai, parce que, le 10 mai,
30 jours plus tard, on est le 10 juin... on est le 9 juin, c'est-à-dire.
Mme St-Pierre : On est-tu sûr
que ça va siéger?
Mme Guilbault :Bien, en tout cas, moi, je n'ai jamais vraiment vu une
session... Bien, on est sûrs...
Mme St-Pierre : O.K. C'est
juste que je trouve que, si jamais... je trouve ça serré, mais, bon, on ne fera
pas de bataille là-dessus.
M. Fontecilla : Libre à la
députée d'apporter un sous-amendement.
Mme St-Pierre : Ça va. C'est
juste que je me dis : Si la Chambre a arrêté de siéger le 9 mai, par
exemple, ça veut dire que les citoyens du Québec vont avoir accès au rapport au
mois d'octobre. C'est juste ça.
• (14 h 40) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. D'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article... créant le nouvel article 3.1
est <adopté...
Le Président (M. Bachand) :
...l'amendement à l'article... créant le nouvel
article 3.1 est >adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Merci beaucoup.
Adopté. Merci beaucoup. Nous sommes maintenant à l'article 4. Mme la
ministre.
Mme Guilbault :Oui. Article 4 : La présente loi entre en vigueur
le (indiquer ici la date de la sanction de la présente loi).
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? Donc, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. Cela
conclut l'étude détaillée. Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Je propose que la commission
recommande la renumérotation du projet de loi amendé. Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Je propose que la commission
adopte une motion d'ajustement des références. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté.
Remarques finales
Nous sommes maintenant aux remarques
finales. M. le député de Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Ah! bien,
écoutez, je suis très fier d'avoir participé à l'adoption de ce projet de loi
qui va contribuer très concrètement à la sécurité d'un certain nombre de femmes
qui sont malheureusement menacées par la violence, la violence de certains
hommes, là. Je... Voilà. Je suis très fier et puis je pense que ça va être...
que ce soit adopté le plus rapidement possible. Je félicite le gouvernement d'avoir
avancé dans cette voie-là. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de Vimont.
M. Jean Rousselle
M. Rousselle : Bien, écoutez,
c'est un projet de loi qui est important, on parle de sauver des vies. Donc,
peu importe qu'on sauve juste une vie, déjà là, c'est beaucoup, en espérant que
ça va en sauver plus qu'une, en passant. Mais, écoutez, c'est un projet de loi
qui... on a essayé d'amener des améliorations. On va le voir avec l'expérience,
on va le voir avec qu'est-ce qui va se passer avec le projet pilote ou le
projet... le préprojet, comme on peut l'appeler.
Écoutez, je sais que les gens sont tous de
bonne foi, puis on veut tous que ça fonctionne, là, c'est bien correct, mais il
ne faut pas oublier non plus que le bracelet ne règle pas tout, donc en
espérant qu'on pense aussi à... les gens qui attendent, là, à la cour. Donc, il
y en a qui attendent longtemps. Ma collègue parlait, justement, au niveau de
proxénétisme, il y en a qui attendent... il y en a encore qui attendent, depuis
deux ans, un jugement, quoi que ce soit. Donc, c'est des gens qui sont victimes
ou qui ont peur. Donc, en espérant qu'on... Le bracelet, c'est un outil entre
autres, mais ce n'est pas... ça ne règle pas tout. Donc, en espérant qu'on ait
une vision globale pour... Et d'ailleurs c'était la demande des associations,
des groupements qui ont venu témoigner... demandant qu'on ait une vision plus
globale. Mais, écoutez, je suis heureux que le bracelet soit mis... qu'il y ait
un test qui se fasse, un test... puis en espérant que ça fonctionne
correctement. C'est tout.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
d'Acadie, s'il vous plaît.
Mme Christine St-Pierre
Mme St-Pierre : Merci, M. le
Président. C'est un projet de loi qui est important. C'est un projet de loi qui
va certainement sauver des vies. Il ne faut pas, quand même, avoir un trop gros
sentiment de sécurité, parce que c'est un outil, puis un outil qui ne sera pas
à la portée de tous... de toutes les victimes, mais, quand même, c'est un bon
début.
Je veux saluer le travail de ceux et
celles qui ont travaillé au rapport Rebâtir la confiance parce que c'est
une recommandation de ce rapport qui est appliquée aujourd'hui. Et, sans le
rapport Rebâtir la confiance, est-ce qu'on aurait ce projet de loi là?
On ne le sait pas. On peut peut-être même en douter. Mais ça prouve que, lorsqu'on...
lorsqu'il y a des rapports qui sont produits et qui font des recommandations...
qui produisent des recommandations, bien, ces recommandations-là peuvent
conduire à l'amélioration de la situation pour la société en général. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la ministre,
pour terminer.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault :Oui. Merci, M. le Président. Bien, j'endosse pas mal tout
ce qui a été dit par mes trois collègues. C'est un projet de loi qui est
important, qui est fondamental, qui va nous permettre d'aller de l'avant avec
une mesure avant-gardiste que très peu de nations utilisent, donc on sera la
septième, et moi, je suis très fière de ça. Puis, tu sais, c'est ça, on dit
toutes sortes de choses ici, là, mais je pense qu'on a tous beaucoup de respect
les uns pour les autres, puis moi, je suis intimement convaincue que ce projet
de loi là, puis tout ce qu'on fait pour lutter contre la violence, tient
sincèrement à coeur à tous mes collègues autour de la table, quelles que soient
leurs formations politiques.
Et moi aussi, je veux reconnaître le
travail qui a été fait pour le rapport Rebâtir la confiance : énormément
de recommandations, beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail, puis de
consultations, puis de discussions derrière ce travail-là. Puis je veux aussi
reconnaître le travail qui a été fait par la Commission spéciale sur
l'exploitation sexuelle des mineurs, parce que les victimes de violence, qu'elle
soit conjugale, qu'elle soit familiale, qu'elle soit sexuelle, c'est
inacceptable, puis on fait tout ce qu'on peut pour lutter contre cette
violence-là puis pour soutenir de mieux en mieux les victimes, avec un système
qui est imparfait, on le sait, mais tout ce qu'on essaie de faire pour le
rendre plus adapté pour les victimes, plus empathique pour les victimes, bien,
je pense que ça va dans le sens d'une société qui est de plus en plus encline à
aider les personnes vulnérables. Donc... Et la députée d'Acadie faisait partie
de la commission spéciale. Donc, je salue son travail <aussi...
Mme Guilbault :
...faisait partie de la commission spéciale. Donc,
je salue son travail >aussi. Je la sais très investie aussi dans le...
les liens avec les victimes puis dans cette cause-là qui lui tient à cœur.
Donc, un grand merci à tout le monde.
Merci à vous, M. le Président, votre équipe, à tous ceux qui nous permettent de
venir travailler ici, à mes collègues députés et aussi aux gens qui
m'accompagnent, les gens de mon cabinet, les gens du ministère.
Et j'ai bien hâte qu'on procède à la prise
en considération et à l'adoption finale de ce projet de loi là qui marquera une
autre étape importante vers l'installation d'un premier bracelet
antirapprochement au Québec. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. En passant,
bonnes semaines en circonscription.
La commission, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux au mardi 15 mars, à 12 h 30, où elle va...
se réunira en séance de travail. Merci.
(Fin de la séance à 14 h 47)