(Onze heures trente-huit minutes)
Le Président (M.
Bachand) : Bonjour, tout le monde. À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des institutions ouverte.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi n° 24, Loi
modifiant la Loi sur le système correctionnel du Québec afin d'y prévoir le
pouvoir d'exiger qu'une personne contrevenante soit liée à un dispositif
permettant de savoir où elle se trouve.
Ce matin, la séance se déroulera à la fois dans
la salle Louis-Joseph-Papineau, où je me trouve, et dans la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y a-t-il
des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Barrette (La Pinière) est remplacé par Mme St-Pierre
(Acadie); M. Zanetti (Jean-Lesage) est remplacé par M. Fontecilla
(Laurier-Dorion); et Mme Hivon (Joliette) est remplacée par Mme Perry
Mélançon (Gaspé).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Lors de
l'ajournement de nos travaux, mardi dernier, le député de Vimont venait
de proposer un amendement à l'article 1. M. le député, je vous cède la
parole.
M. Rousselle : Merci,
M. le Président. Premièrement, je trouve malheureux qu'on commence en retard,
parce qu'on est...
Le
Président (M. Bachand) :
...juste un élément, là. Il y a
une politesse que je fais depuis que je suis président, autant pour le côté
ministériel que pour l'opposition, il m'est arrivé souvent de retarder la
séance parce qu'un membre de l'opposition officielle n'était pas là,
qu'un membre du deuxième groupe ou du troisième groupe... Donc, c'est à la présidence... Alors, je vous dis, là, il y avait
un petit breffage technique à faire, mais la présidence agit d'une façon
équilibrée. Merci. La parole est à vous.
M. Rousselle : Bon, mais je
trouve malheureux pareil, M. le Président. Écoutez, dans cet amendement-là, je
dois vous dire que, c'est simple, moi, je pense que c'est le gouvernement qui
devrait déterminer, «par règlement, les conditions et des modalités adhérentes
à l'usage de ce dispositif». C'est bien beau qu'à un moment donné on a des
professionnels, on a... Je veux dire, le ministère est là, et tout, mais je
pense que ça revient... cette responsabilité-là revient au gouvernement, de déterminer par règlement les conditions et
modalités. Je n'ai pas plus à dire que ça, ça veut tout dire, je pense,
le libellé, donc.
Le Président (M.
Bachand) : ...interventions? Mme la
ministre.
Mme Guilbault : Oui. Bien, M. le Président, il faut comprendre que la façon
dont on a rédigé le projet de loi, c'est pour laisser de la latitude,
justement, aux professionnels, dont le député de Vimont dit que ce n'est pas si
important que ça, à un moment donné, de
tenir compte de leur expertise, mais, en fait, nous, on pense tout le
contraire. Les juges, les commissaires de la Commission québécoise des
libérations...
Une voix : ...des intentions, mon
collègue n'a jamais dit que les professionnels n'avaient pas la capacité.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, on fait attention — c'est
une belle journée d'hiver — dans
nos propos. Mme la ministre, on fait attention. Merci.
• (11 h 40) •
Mme Guilbault : Donc, c'est ça. Alors, nous, on pense que c'est très
important de s'en remettre à l'expertise de ces personnes-là. Je ne pense pas
que qui que ce soit ici peut... et est plus avisé qu'un juge pour déterminer
si, oui ou non, on doit ordonner un
bracelet, ou qu'un commissaire de la Commission québécoise des libérations
conditionnelles, ou qu'un agent de probation, qui est un professionnel,
membre d'un ordre professionnel, comme ma collègue ici, sous-ministre associée,
l'a détaillé dans notre précédente séance. Donc, c'est ça.
Puis, si on faisait un règlement avec des
critères précis, trop stricts pour la détermination de qui devrait avoir ou non un bracelet, on se retrouverait à lier ces
décideurs-là, ces instances-là qui prennent les décisions... J'ai
oublié les directeurs d'établissement tout à l'heure, mais il faut les
ajouter aux commissaires, aux agents de probation puis aux juges.
On se retrouverait à les lier avec des critères qui seraient précis, alors que
ces instances-là pourraient décider de ne
pas accorder de libération ou de ne pas accorder de... que ce soit une
libération, par exemple, à la mise en liberté provisoire ou une libération conditionnelle, au stade où il est possible
d'en demander une à la CQLC. Puis le contrevenant pourra en théorie répondre aux critères, mais le
commissaire, ou autres, décide de ne pas accorder de sortie pour une raison
ou pour une autre. Est-ce qu'on va venir lui dire : Bien, dans le
règlement, tu es obligé de le laisser sortir puis de lui donner un bracelet?
C'est ça qui est prévu maintenant. Ça serait impensable, M. le Président.
Puis aussi, comme je
l'ai expliqué la dernière fois, c'est un projet de loi qui porte sur des lois
québécoises, donc qui ne peut pas toucher au
Code criminel. Alors, si on suivait l'amendement du député de
Vimont, on aurait des critères pour les commissaires de la CQLC, pour
les agents de probation, pour les directeurs d'établissements de détention
provinciaux, mais on ne pourrait pas lier les juges par ces critères-là. Ça
fait qu'on aurait deux régimes : si tu es dans les lois québécoises, tu passes dans la grille de bracelet, dans le
règlement pour les bracelets, si c'est un juge, Code criminel, bien, la
grille ne s'applique pas. Ça ne fonctionne pas.
Puis,
plus généralement, on vient contraindre des décisions qui sont prises par des
experts, par des professionnels. On vient ajouter des contraintes, des
limites, inutilement, alors que le but du projet de loi... Puis c'est justement
pour ça d'ailleurs qu'on avait refusé le précédent amendement, c'est de laisser
toute la latitude décisionnelle aux instances qui vont avoir le pouvoir
d'ordonner des bracelets, de ne pas enchâsser rien de trop strict ou de trop
prescriptif dans la loi, ce qui leur permet d'ordonner ou non un bracelet. Pas
juste un bracelet antirapprochement, éventuellement, un bracelet électronique,
ça va être possible aussi pour tous les types de délits où il y a un
contrevenant puis une victime consentante. Puis c'est le même esprit de
latitude puis de respect des instances décisionnelles qu'on transpose dans le
refus de cet amendement-là, qui est inutile, à notre sens, parce que les
personnes vont pouvoir prendre les décisions.
Ceci dit, ceci dit,
ça n'empêche pas qu'on va faire des outils, on en a parlé. Il va y avoir
l'outil d'évaluation spécifique, et on va avoir des lignes directrices,
évidemment, qui vont pouvoir guider les diverses instances décisionnelles qui
seront en mesure d'ordonner des bracelets sur, justement, un peu les lignes
directrices, comme j'ai dit, sur des critères.
Comment est-ce qu'on... est-ce qu'on s'aide à déterminer si, oui ou non, on
donne un bracelet? Mais ça ne sera pas des lignes directrices réglementaires,
ça ne sera pas contraignant. Puis il reste que les gens vont être indépendants
puis libres de prendre les décisions qu'ils jugent les meilleures. Mais ce sera
des lignes directrices administratives élaborées par le ministère, comme plusieurs autres choses, d'ailleurs, dans le
cadre du déploiement puis de l'implantation des bracelets antirapprochement.
Puis il faut se méfier de trop vouloir mettre les choses précises dans les lois
et les règlements, parce qu'on brime la
latitude des experts, des juges, et autres instances qui sont formées puis
compétentes pour prendre ces décisions-là.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la députée de l'Acadie,
s'il vous plaît.
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. Je comprends bien les explications de Mme la ministre
et je pense que... je pense que l'amendement, il est quand même... il est quand
même sérieux. J'ai toutefois une interrogation sur la démarche qui sera prise
par les autorités pour choisir ceux qui vont... les contrevenants qui vont
devoir porter ce bracelet-là. Et la question que je me posais : Est-ce que
ce sont, lorsque... S'il y a une liste de contrevenants, là, qui peuvent sortir, là, ou qui sont sur le point de
sortir, est-ce qu'on... Est-ce que la démarche est de prévenir la victime,
dire : Votre conjoint va sortir de prison bientôt, est-ce que vous
voulez qu'il ait ce bracelet électronique pour vous sentir plus en sécurité? Autrement dit, comment on va
déterminer... puis je reviens, puis j'ai posé la question plusieurs fois, puis
je n'ai pas eu ma réponse : Comment on
va déterminer que ça va être Pierre plutôt que Jean, Mathieu plutôt que Simon?
C'est ça que je voudrais savoir, là, pour les premières... la première
séquence.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme
Guilbault : Oui. Bien, comme on a répondu
mardi, il va y avoir un outil d'évaluation qui a été élaboré. Puis là la formation a déjà débuté, depuis
quelques jours, auprès de nos services correctionnels, sur l'utilisation de cet
outil-là d'évaluation spécifique à la
violence conjugale. Et le personnel des... Puis j'ai dit, tout à l'heure :
Il va y avoir des lignes directrices
qu'on va élaborer aussi sur le bracelet, mais c'est sûr que ce n'est pas un
document qu'on va élaborer séance tenante ici, là, M. le Président,
c'est des choses qui vont se faire.
Puis, je l'ai dit
tout à l'heure, normalement, on vise... pas tout à l'heure, mais précédemment,
on vise une première installation de bracelet au mois de mai, le temps que les
procédures, l'appel d'offres, et tout ça se fasse. Puis on est en train,
parallèlement, de rédiger les... justement, ces lignes directrices là, les
documents, de faire les partenariats, de
faire les... de partager l'information, d'élaborer les protocoles
d'intervention. C'est en train de se faire, ça, M. le Président. Puis de vouloir créer des règlements puis d'autres
complications, ça pourrait ajouter, même, des délais, puis
éventuellement peut-être retarder l'installation du premier bracelet. Ça fait
que...
Mme
St-Pierre : Est-ce que la victime est...
Mme
Guilbault : ...concentrons-nous sur l'important.
Mme St-Pierre :
Est-ce que les victimes sont
automatiquement... avisées que leur agresseur va sortir de prison ou va
être sous...
Mme Guilbault : Oui.
Mme
St-Pierre : Donc, ils sont automatiquement... si la victime le
demande, va dire : Moi, j'ai peur qu'il se venge, qu'il vienne m'attaquer, est-ce qu'à ce moment-là ça serait qu'on
va en tenir compte dans l'exigence du bracelet?
Mme
Guilbault : Oui.
Mme St-Pierre :
O.K. Donc, c'est bel et bien écrit dans les directives qui vont être
soumises aux gens des commissions de libération conditionnelle...
Mme
Guilbault : Bien, ça va être dans les...
ça va être élaboré, mais la prise en compte des témoignages ou des... comment
je pourrais dire, de l'expression des victimes, c'est déjà quelque chose qui
est pris en compte dans nos systèmes, ce n'est pas nouveau.
Mme
St-Pierre :
Si les victimes le...
Mme Guilbault : Les articles 175, 176 de la Loi sur le système correctionnel, et,
dans la CQLC, là, je ne sais pas exactement les articles de loi, mais à
la CQLC aussi.
Mme
St-Pierre : Puis, si une victime le demande, est-ce qu'à ce moment-là
ça sera automatiquement accepté? Si vous êtes... vous avez...
Mme
Guilbault : Ultimement, la décision est
prise par les quatre instances que j'ai nommées tout à l'heure, mais c'est...
Mme
St-Pierre : Ça peut être refusé.
Mme
Guilbault : ...c'est quatre... Parce que
vous comprenez qu'on ne peut pas ici dire à l'avance que, désormais, un juge va prendre telle décision sur
la base de telle opinion qui va lui avoir été exprimée. C'est impossible.
C'est le pouvoir judiciaire. Personne, ici,
là, ne peut décider ce qu'un... une éventuelle décision ou sentence qu'un juge
va rendre, c'est impossible.
Mme St-Pierre :
Oui. Pour les juges, je
comprends, mais, pour le système de libération conditionnelle, c'est sous
votre responsabilité.
Mme Guilbault : Oui, mais il ne faut pas oublier que ce qu'on fait pour un
doit être... doit être symétrique pour
l'autre. On ne peut pas faire des aménagements qui vont toucher juste les
commissaires, les directeurs d'établissement puis les agents de probation...
Mme
St-Pierre :
Parfait.
Mme
Guilbault : ...puis qui ne toucheront pas
les juges, parce que, là, ça va devenir asymétrique.
Mme St-Pierre :
Donc, si on comprend bien, une
victime qui voit son agresseur sortir de prison et qui demande que cet
agresseur-là ait un bracelet électronique, ça ne veut pas... ça ne signifie pas
que ça va lui être automatiquement accordé,
même si elle plaide. Ça veut dire qu'il faut qu'elle soit... qu'il y ait une
analyse qui soit faite de sa crédibilité à elle plus que de la
dangerosité du client.
Mme
Guilbault : Non, bien, la prise en compte
de l'intérêt de la... Bien, premièrement, je veux dire, ça prend le consentement de la victime. Ça, on l'a
déjà dit plusieurs fois. Ça fait que, forcément, ça va partir du... tu sais, il
va y avoir une espèce de filtre sur la base du consentement. Une victime qui ne
veut pas, déjà... même si le contrevenant répondrait à tous les critères, antécédents judiciaires, dangerosité,
etc., si la victime refuse, il n'y aura pas de bracelet. Mais, ça, je
pense qu'on s'entend tous là-dessus.
Mme
St-Pierre : Là, c'est l'inverse.
Mme
Guilbault : Là, c'est l'inverse.
Mme
St-Pierre :
Ce que je vous demande, c'est si la victime...
Mme
Guilbault : Mais, si la victime y tient,
effectivement, si la victime y tient, c'est sûr que ça va être pris en compte.
On fait tout ça pour les victimes.
Mme St-Pierre :
Mais vous ne garantissez pas que
ça va... vous ne garantissez pas que ça va lui être accepté... accordé.
Mme Guilbault : Il va y avoir des lignes
directrices qui vont être élaborées, puis ça va être un élément important,
assurément, mais il y a d'autres critères qui vont devoir être pris en compte
aussi, c'est sûr.
Mme St-Pierre :
Moi, ça va. Je ne n'ai pas d'autre... je n'ai pas d'autre commentaire.
Le Président (M. Bachand) : Merci. Je regarde... deuxième groupe, troisième groupe? M. le député de
Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M.
Fontecilla : Merci, M. le Président. Je veux juste préciser, là, le...
parce que le bracelet s'applique seulement lorsqu'en vertu de l'article 25
il y a des conditions telles que celle «de s'abstenir ou de communiquer avec
une personne ou de pénétrer dans un lieu ou un secteur géographique». Si le
contrevenant n'a pas ces conditions-là, le
bracelet antirapprochement n'a pas lieu d'être. Ça s'applique seulement pour
les personnes qui sont soumises à cette condition-là.
• (11 h 50) •
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme
Guilbault : Oui, mais ça, c'est pour le
personnel des Services correctionnels.
M.
Fontecilla : O.K.
Mme
Guilbault : C'est...Il y a une
différence sensible entre... L'agent de probation, lui, il va pouvoir
l'utiliser comme un outil pour s'assurer de la surveillance de conditions
imposées par quelqu'un d'autre, alors que les trois autres ont la possibilité,
par eux-mêmes, d'imposer cette condition-là.
M.
Fontecilla : O.K. Donc, l'article 26, l'article 1, là, qu'on
est en train d'étudier, là, c'est seulement pour le service correctionnel...
Là, j'ai un doute, là, le service correctionnel, il y a plusieurs... il y a les
agents de probation, dans le service correctionnel, il y a les directeurs, et
libérations conditionnelles, c'est autre chose.
Mme
Guilbault : Oui.
M.
Fontecilla : Donc, une personne qui va... qui peut... qui peut être
soumise... — je
vais enlever mon masque — qui
peut être soumise au bracelet antirapprochement, là, elle doit avoir fait
l'objet d'une ordonnance judiciaire, je suppose, là, de ne pas communiquer ou
de pénétrer dans un lieu ou un secteur géographique, là, et... Mais ce que je... Est-ce que vous êtes en train de
me dire qu'un agent de probation... même si le contrevenant n'a pas été...
n'a pas fait l'objet d'une ordonnance de ce type-là, l'agent de probation peut
mettre... peut ordonner un bracelet antirapprochement?
Des voix :
...
Mme
Guilbault : Oui. Excusez, on me donnait
une précision. Pouvez-vous répéter?
M.
Fontecilla : Je crois... je pars du principe, là, ce qui est écrit
dans l'article 1, c'est qu'une personne peut... un contrevenant qui a une
ordonnance de ne pas communiquer avec une personne ou de pénétrer dans un lieu,
un secteur géographique, les Services correctionnels peuvent décider de lui
imposer un bracelet antirapprochement. Mais
je crois avoir compris, de votre propos il y a quelques minutes, là, que le
contrevenant n'a pas besoin d'avoir été... d'avoir ces conditions-là
pour qu'on lui impose un bracelet antirapprochement, là. Est-ce que j'ai bien
compris?
Mme
Guilbault : Bien, ça dépend. C'est parce
que, là, l'article 1, il porte sur la possibilité pour les agents de
probation, mais pour les Services correctionnels, mais nous, on sait que ça va
être des agents de probation qui vont faire ça, donc. Donc, c'est ça. Alors,
oui, l'agent de probation ne peut pas, lui, imposer une condition, il faut que
la condition ait été imposée par un juge, mais lui peut décider... parce que,
lui, sa responsabilité, c'est la prise en charge du détenu une fois qu'il sort
puis qu'il retourne en communauté. Et là lui, il voit ça, et il voit que ce
détenu-là a cette condition-là qui a été ordonnée par un juge, et il peut
décider : Moi, je veux utiliser le moyen qui est le bracelet
antirapprochement pour m'assurer que cette personne-là respecte cette
condition-là. C'est un moyen en plus...
M.
Fontecilla : Parfait.
Mme
Guilbault : ...en plus des appels
téléphoniques, en plus des couvre-feux, et tout ça.
M. Fontecilla :
Et donc, s'il n'y a pas cette
ordonnance de... judiciaire d'un juge, l'agent de probation ne peut pas imposer
le bracelet antirapprochement, là.
Mme
Guilbault : Non.
M. Fontecilla : O.K., merci.
Le
Président (M. Bachand) : ...j'avais le
député de Vimont, s'il vous plaît.
M. Rousselle : Merci, M. le
Président. Là, il y a quatre instances qui peuvent décider, il y a quatre
instances qui sont dans la game, on pourrait dire. Le pourquoi de l'amendement,
tout simplement, c'est donner un minimum, ce n'est pas donner précisément...
Parce que, là, juste en parler, la distance, là, le rayon du bracelet, on
parlait que ça peut être un kilomètre, je pense, jusqu'à 10 kilomètres, en
tout cas j'ai lu ça un peu, là. Là, à ce moment-là, les gens, il faut qu'ils
prennent en compte... on est ici toujours pour la protection de la personne
violentée. Les gens, ils viennent de milieux différents. Je comprends qu'on va
contrôler aussi la personne qui est... qui va avoir un congé, qui va... qui est
incarcérée, mais, le côté minimum de... du rayon, je pense, si ça serait dans
un règlement, donc ils ne peuvent pas aller en deçà de ça, je pense, moi, c'est
plus là-dedans, ça donnait un minimum. Ce n'est pas donner une précision, là,
que telle personne demeure à tel endroit, mais d'avoir un minimum.
Parce que, que ce soient des juges, que ce soit
peu importe qui travaille à l'intérieur du ministère, et tout, là, ils n'ont
pas entendu, justement, les gens qu'on a rencontrés, et tout. Puis il y en a...
puis la première chose qu'ils ont parlé,
c'est vraiment : ils ont peur au rayonnement. Entre autres, là, ils
veulent vraiment qu'ils soient incarcérés, mais, en dehors de ça, ils
parlent du rayonnement. C'était tout simplement pour donner un minimum.
Parce que moi, j'aimerais... en tout cas, je
crains... C'est sûr qu'on a confiance, puis faites-vous-en pas, là, pas besoin de dire que je n'ai pas confiance, là,
j'ai pleinement confiance aux spécialistes, là, mais, dans le sens... C'est
que je pense qu'en ayant une directive
claire avec un minimum, je pense, ça serait plus clair pour les quatre
instances, parce qu'on parle de
quatre instances qui peuvent avoir des opinions différentes ou des... avoir des
objectifs différents.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme Guilbault : Oui. Bien, il y en aura, des directives, M. le Président,
des lignes directrices. Il va y avoir des
outils qui vont être élaborés, il va y avoir des documents, des façons de
faire, etc., comme dans plein de choses qu'on fait et pour lesquelles les ministères concernés font des documents puis
des modalités d'application. Il faut faire confiance aux professionnels,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions...
Mme Guilbault : Tout le monde veut que ça marche, les bracelets.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder
à sa mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 1 est adopté?
Mme
St-Pierre : ...
Le
Président (M. Bachand) :
J'allais dire... Vous êtes vite, Mme la députée de l'Acadie. Alors, Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Rousselle (Vimont)?
M. Rousselle : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme
St-Pierre : Pour.
La Secrétaire :
Mme Guilbault (Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :
Contre.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel : Contre.
La Secrétaire : Dans la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine, M. Lamothe (Ungava)? M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
Contre.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Contre.
La Secrétaire : Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Contre.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement
à l'article 1 est rejeté. Donc, on revient à l'article 1.
Interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention sur l'article 1, nous
allons procéder à... Mme la députée de l'Acadie, oui, pardon.
Mme St-Pierre : J'aurais une
intervention, c'est relativement à l'article... c'est relativement à un projet
de loi qui a été déposé au Sénat par le sénateur Boisvenu. Et, dans ce projet
de loi là, c'est un projet sur la question des bracelets, c'est le projet de
loi S-205 pour contrer la violence familiale et soutenir les victimes, et
là on est dans le Code criminel.
Mais, dans le communiqué de sénateur Boisvenu,
ça dit : «Le projet de loi a fait l'objet d'une consultation en profondeur
auprès des ministres de la Justice des provinces de l'Alberta, de la
Saskatchewan, du Manitoba, du Nouveau-Brunswick et des ministres de la Justice
et de la Sécurité publique du Québec et de l'Ontario. Tous ces intervenants
consultés se sont montrés préoccupés par l'augmentation des cas de violence»,
et etc. Est-ce qu'on pourrait savoir à quel moment la ministre a rencontré le
sénateur Boisvenu en personne, s'il vous plaît?
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme St-Pierre : ...échanges?
Mme Guilbault : Oui, bien... Oui, effectivement, je l'ai rencontré, mais
là, je n'ai pas la date comme ça en mémoire, là, il faudrait qu'on vérifie dans
mon agenda. Peut-être qu'on peut la trouver...
Mme St-Pierre : ...rencontré sur ce
projet de loi là en particulier?
Mme Guilbault : Bien, je ne sais pas c'était quoi, le numéro, là, mais
c'était sur le sujet général des bracelets puis l'importance de protéger les
victimes, les femmes, et tout ça. Mais, dans ce temps-là, je n'avais pas encore reçu mon rapport sur l'étude de faisabilité
du bracelet. Donc, j'étais sensible, on a discuté des choses intéressantes,
mais je n'avais pas encore statué à savoir si, oui ou non, on implanterait le
bracelet ici.
Mme St-Pierre : O.K.Parce
qu'il demande... ça dit : «Le projet de loi — parlant du sien — a
fait l'objet d'une consultation en profondeur». Parce que, là, ce que vous...
Mme Guilbault :
Bien là, je...
Mme
St-Pierre : Ce
qu'on a l'air... ce qu'on comprend, c'est une petite rencontre comme ça.
Mme Guilbault : Bien non, je l'ai rencontré, mais, je veux dire,
premièrement, c'était une rencontre privée, je ne sais pas, là...
Une voix : ...
Mme St-Pierre : Pardon?
Mme Guilbault : Janvier 2021.
Mme
St-Pierre : Janvier 2021, O.K. Donc, à ce moment-là, vous...
est-ce que vous avez donné votre appui au projet de loi du sénateur
Boisvenu?
Mme
Guilbault : De quel... c'est ça, il ne l'avait pas déposé, ce
n'était pas... ce n'était pas là-dessus, je pense.
Mme St-Pierre : Bien,
c'est parce que...
Mme Guilbault : De quel projet de loi on parle?
Mme
St-Pierre : On parle de S-205 qui... c'est un projet au Sénat
pour contrer la violence familiale et soutenir les victimes et... C'est parce
qu'il dit, dans son communiqué : «Le projet de loi a fait l'objet d'une
consultation en profondeur». C'est pour ça que je voulais savoir si vous étiez
en discussion avec le sénateur Boisvenu.
Mme Guilbault : Bien, moi, je l'ai rencontré une fois avant le dépôt de ce
projet de loi là, et je sais qu'il a déjà rencontré aussi mon cabinet. Ça fait
que c'est probable qu'il nous a parlé de ce projet de loi là via mon cabinet.
Mme St-Pierre : O.K. parfait. Je
n'ai pas d'autre question.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 1? Donc, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Mme St-Pierre : Appel nominal.
• (12 heures) •
Le Président (M.
Bachand) : Appel nominal? Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Guilbault (Louis-Hébert)?
Mme Guilbault : Pour.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Pour.
La Secrétaire : Dans la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine,
M. Lamothe (Ungava)?
M. Lamothe : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : M. Rousselle
(Vimont)?
M. Rousselle : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme
St-Pierre : Pour.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc,
l'article 1 est adopté. Merci. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault : Oui.
Merci, M. le Président.
Donc,
article 2 : L'article 55 de cette loi est modifié par l'ajout, à
la fin du premier alinéa, de la phrase suivante : «À titre de condition, il
peut notamment exiger que la personne soit liée à un dispositif permettant de
savoir où elle se trouve en vue de protéger la sécurité publique, tel un
bracelet antirapprochement visant à favoriser la sécurité d'une personne victime.»
Donc,
c'est la même chose que l'article 1, mais ça vient donner le même pouvoir
aux directeurs d'établissement, qui, eux, comme je l'ai déjà expliqué, là,
gèrent les peines de moins de six mois. Ce sont eux qui prennent la
décision à savoir si, oui ou non, on va laisser sortir une personne qui purge
une peine de moins de six mois, donc. Et eux se basent sur des recommandations
qui sont faites par un comité d'étude des demandes de sortie, qu'eux forment...
qui sont formés de trois personnes, dont un agent
des services correctionnels de l'établissement en question, bien sûr. Il y en a
un par établissement, un comité d'études, e
c'est ça. Les directeurs d'établissement, eux aussi, vont pouvoir ordonner le
port d'un bracelet pour une personne qui
purge une peine de moins de six mois et à qui on va accorder une permission de
sortie.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
M. le député de Vimont, s'il vous plaît.
M.
Rousselle : Merci. Une question bien simple, là, c'est que... Il y a
bien des questions que j'ai posées dans l'article 1,
là, mais je suis en train de penser... c'est que je comprends qu'à un moment
donné la personne victime va être demandée, voir, si elle est d'accord
pour le bracelet, et tout, ça, j'en conviens, là, il n'y a pas de problème.
Est-ce que l'agent de probation itou va s'organiser ou il va... ça va être de
son devoir de voir que la victime ait eu un suivi, soit par les maisons... les
maisons ou les spécialistes comme tels? Parce que, là, il va jouer un rôle...
il avait un rôle avant d'avoir comme l'autorisation de voir, mais là il y a une...
il y a un rôle aussi de sécurité puis de voir du bien-être aussi de la victime,
là, avec ça. Donc, est-ce que lui, dans son mandat, il va avoir la
responsabilité de s'assurer que la femme, elle a tous les services... je dis
toujours «la femme» parce que, la majorité du temps, ça va être des femmes, là,
mais qu'elle va avoir tous les services nécessaires pour son bien-être?
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre,
s'il vous plaît.
Mme
Guilbault : Oui. Effectivement, ça va être
un nouveau mandat pour les agents de probation, mais, comme on l'a dit à deux
ou trois reprises mardi, c'est sûr que ça va être important, tout le volet
d'accompagnement des victimes, de référencement des organismes, des groupes de
soutien, d'explications aussi. Tu sais, parce qu'une victime... C'est sûr que
plusieurs victimes, moi, je pense, vont être tentées d'accepter le bracelet,
mais c'est quand même quelque chose de particulier, tu sais, c'est quand même
invasif, tu es géolocalisée, puis tout ça. Ça va être important que ce soit bien expliqué, que les... tu sais, puis, des fois,
tu retournes chez vous, puis tu as d'autres questions, puis tu as besoin
d'avoir quelqu'un qui t'es assigné, que tu peux appeler, qui peut répondre à
tes questions, qui peut t'aider à trouver des ressources si tu en as besoin. Et
ça, ça va être le rôle de l'agent de probation.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de
Vimont.
M.
Rousselle : C'est beau.
Le
Président (M. Bachand) : Ça va. Mme la députée de l'Acadie,
s'il vous plaît, pardon.
Mme St-Pierre :
Oui. Question un petit peu de...
un peu comprendre l'esprit, là, de l'article. On est au chapitre Sortie
à des fins de réinsertion sociale, et donc, fins de réinsertion sociale :
Exercer... sortir pour aller «exercer un emploi rémunéré» et «rechercher
activement un emploi», «exercer un emploi bénévole», «entreprendre et continuer
des études», «se soumettre à une évaluation
académique». Ça, c'est l'article 54. Et on arrive à l'article 55.
Est-ce qu'on considère, dans l'esprit de la loi, que le bracelet, c'est
un outil de réinsertion sociale?
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme St-Pierre :
Moi, je le vois plus de façon
répressive que réinsertion sociale, mais là... parce que vous êtes au
chapitre... vous êtes au chapitre Réinsertion sociale.
Mme
Guilbault : Bien oui. Non, c'est ça, c'est un outil de
prévention des homicides et des récidives.
Mme
St-Pierre :
Vous êtes au chapitre Réinsertion sociale.
Mme
Guilbault : Oui, bien, c'est parce que la réinsertion
sociale... C'est que la philosophie qui est sous-jacente à notre système
correctionnel, c'est une philosophie de réinsertion sociale. Tu sais, les gens
purgent des peines, puis, ensuite de ça, il faut voir à leur réinsertion
sociale pour, idéalement, qu'ils ne récidivent pas puis qu'ils se trouvent un
projet de vie qui va les tenir loin de la criminalité. Et c'est un des rôles de
nos Services correctionnels que de faire
cette prise en charge là puis cet accompagnement-là dans la réinsertion
sociale, mais il reste que l'intérêt des victimes doit primer. Donc, il
faut s'assurer que les conditions qui sont imposées aux gens puissent être
respectées par tous les moyens possibles, dont le bracelet, éventuellement.
Mme
St-Pierre : Alors là, ici, on est dans la... ce n'est pas une décision
de Libérations conditionnelles, c'est la décision du directeur de
l'établissement. On est à ce chapitre-là.
Une voix :
...
Mme
St-Pierre :
O.K. Et cette décision-là ne peut pas excéder 60 jours, c'est ça? Donc,
après 60 jours, il faut que... est-ce que le directeur peut décider... il
va... il peut décider qu'il donne un autre 60 jours, une autre période de
60 jours? Et, à ce moment-là, il pourrait aussi décider qu'il retire le
bracelet... la décision de lui avoir imposé un bracelet électronique.
Et mon autre
question : Est-ce que le directeur d'un établissement est tenu, lui,
d'aviser, parce que, tout à l'heure, on parlait des services de libération
conditionnelle... tenu d'aviser... enfin, ils vont aviser la plaignante.
Mais le directeur d'établissement, dans son bureau, lui là, là, il décide que,
O.K., on... Simon, il peut sortir pour un projet de réinsertion sociale. Est-ce que le directeur d'établissement va
automatiquement prévenir la victime que son agresseur va sortir pour un
projet de réinsertion sociale?
Mme Guilbault : Oui. Alors, le 60 jours, il est renouvelable, et, dans le comité
d'étude des demandes de sortie dont
j'ai parlé tout à l'heure, il va y avoir... il y a un agent de probation. Donc,
le juge... le directeur d'établissement est éclairé dans sa prise de décision par ce comité-là, dont va faire partie
l'agent de probation, qui est un professionnel, comme on l'a déjà dit.
Et l'article 175
de la Loi sur le système correctionnel prévoit que le directeur d'un
établissement de détention doit communiquer
à une personne victime de violence conjugale les renseignements suivants, puis
là il y a diverses choses : «la date de l'admissibilité de la
personne contrevenante à une permission de sortir à des fins de réinsertion
sociale; la date d'une permission de sortir à des fins de réinsertion sociale
ainsi que les conditions qui y sont rattachées — on va devoir dire à la
victime — et
la destination de la personne contrevenante lors de sa sortie; la date de la
libération de la personne contrevenante à la fin de sa peine d'emprisonnement;
le fait que la personne contrevenante s'est évadée ou est en liberté illégale».
Donc, ça, ce sont toutes
des informations que les directeurs d'établissement sont déjà tenus de
communiquer aux victimes.
Mme
St-Pierre :
O.K. Parfait.
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 2? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Par appel nominal, Mme
la députée?
Mme
St-Pierre :
Oui, s'il vous plaît.
Le
Président (M. Bachand) : S'il vous plaît, Mme la secrétaire.
Merci.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Guilbault
(Louis-Hébert)?
Mme
Guilbault : Pour.
La Secrétaire :
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lamothe (Ungava)?
M. Lamothe :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme
Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme
Lachance : Pour.
La Secrétaire :
M. Rousselle (Vimont)?
M. Rousselle : Pour.
La
Secrétaire : Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme
St-Pierre :
Pour.
La Secrétaire :
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M.
Fontecilla : Pour.
La Secrétaire :
Mme Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry
Mélançon : Pour.
La Secrétaire :
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) : Abstention. Donc, l'article 2 est adopté. Merci. Mme la ministre,
s'il vous plaît.
Mme
Guilbault : Oui. Merci, M. le Président.
Article 3 :
L'article 119 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin du premier
alinéa, de la phrase suivante : «À titre de condition pouvant être
rattachée à l'une de ces mesures, elle peut notamment exiger qu'une telle
personne soit liée à un dispositif permettant de savoir où elle se trouve en vue
de protéger la sécurité publique, tel un bracelet antirapprochement visant à
favoriser la sécurité d'une personne victime.»
Toujours
le même principe, mais, cette fois-ci, pour les commissaires de la Commission québécoise des libérations
conditionnelles.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
M. le député de Vimont.
M.
Rousselle : Ce serait... J'ai un amendement, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Parfait. Alors,
on va suspendre quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à
12 h 09)
(Reprise à 12 h 14)
Le Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Donc,
l'amendement sera étudié après l'article 3. Alors donc,
l'article 3, madame... Est-ce qu'il y a interventions? Pardon,
excusez-moi. S'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 3. Oui, M. le député
de Laurier-Dorion, pardon.
M. Fontecilla :
C'est concernant plus
particulièrement les droits des... enfin, l'exigence d'informer les victimes
sur l'utilisation d'un bracelet
antirapprochement. On sait que, lors des auditions particulières, les syndicats
des services correctionnels ont proposé un ajout, à l'article 175, qui
établit... qui établit les informations qui doivent être données à la victime, là, et ont suggéré de faire en sorte
d'ajouter à l'article 175, là, l'obligation d'informer les victimes de
l'imposition d'un bracelet... d'un dispositif de suivi. Ça peut être un
bracelet ou ça peut être fait de façon plus générique, là. Donc, la question que je me pose, là, c'est :
Qu'est-ce qu'elle pense, la ministre, de la suggestion du syndicat des services
correctionnels, là, de faire un ajout à l'article 175, là, dans le sens,
là, d'informer la victime sur le fait qu'on a imposé un dispositif de suivi
électronique?
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Mme la
ministre.
Mme Guilbault : Oui, merci. Bien, j'ai tendance à penser que ce serait déjà englobé dans
le point 2° : «La date d'une permission de sortir à des fins
de réinsertion sociale ainsi que les conditions qui y sont rattachées.»
M.
Fontecilla : ...de l'article 175?
Mme
Guilbault : Oui. Et on me confirme que
oui. C'est vrai, en plus, on demande le consentement de la victime. Donc,
forcément, elle va être au courant s'il y a un bracelet.
M. Fontecilla :
O.K. Pour le bracelet, est-ce
qu'il y a d'autres types de dispositifs électroniques de suivi, là? On a
parlé beaucoup de bracelets de...
Mme
Guilbault : Non.
M. Fontecilla : O.K. Il y en a juste
un seul, bracelet antirapprochement.
Mme Guilbault : Antirapprochement.
Il existe le bracelet électronique, mais on ne l'utilise pas au Québec.
M.
Fontecilla : On ne... O.K. Parfait.
Mme
Guilbault : Le fédéral l'utilise.
M.
Fontecilla : Donc, pour installer... pour installer le bracelet
antirapprochement, ça exige absolument la participation de la victime, parce
qu'elle doit porter une partie du dispositif, donc elle doit être consentante.
Mme
Guilbault : Oui. Consentante, donc
forcément informée.
M.
Fontecilla : Elle est informée. Donc... Et vous dites que... Dans la
première partie de votre réponse, vous dites que, dans l'article 175, à la
partie 2°... non. Qu'est-ce que vous avez... À quel endroit plus
particulièrement?
Des voix :
...
Mme
Guilbault : C'est ça, 175. Dans le fond,
c'est l'alinéa, je ne sais plus trop le jargon, un...
Une voix :
...
Mme
Guilbault : ...paragraphe 2°, alinéa a.
M. Fontecilla :
«La date de l'admissibilité de la personne contrevenante à une permission
de sortir...»
Des voix :
...
Mme
Guilbault : En fait, il peut... C'est
parce que, là, dans l'article 75, il y a une partie sur le directeur
d'établissement, il y a une partie sur la commission des libérations
conditionnelles, mais, dans les deux cas, c'est la même chose, là : ils doivent informer la victime de la date d'une
permission de sortir à des fins de réinsertion sociale ou, dans le cas
de la commission, d'une date de permission de sortir préparatoire à la
libération, permission de sortir pour visite à la famille, bref, doivent
informer, et des conditions qui y sont rattachées.
M.
Fontecilla : Très bien. Je me pose la question, Mme la ministre, vous
parlez de la date de l'admissibilité de la personne à une permission de sortir
et, ensuite, la date d'une permission de sortir. Mais on dit à quel moment la
personne peut sortir, mais on ne dit pas à quel moment cette permission se
termine. Est-ce que ce serait pertinent de le préciser?
Mme
Guilbault : Bien, ça doit déjà être... ça
doit déjà être précisé, là. Écoutez, je veux dire, ça va de soi, là. Si tu
appelles la victime, puis, tu sais, il y a une permission de sortir de,
mettons...
Une voix :
...
Mme
Guilbault : Oui, c'est ça, mais... Mais est-ce qu'on le dit à
la victime, le nombre de jours? J'imagine que oui, là, tu sais. Ça fait
partie...
Une voix :
...
Mme
Guilbault : Ah! c'est ça, ça fait partie explicite de la condition.
M.
Fontecilla : O.K., mais...
Mme
Guilbault : Donc, comme ils doivent
informer des conditions dans le libellé de la condition, le nombre de jours est
là.
M.
Fontecilla : Mais est-ce que c'est spécifié dans l'article 175? J'essaie
de... j'essaie de voir, là.
Mme
Guilbault : Bien, il est écrit que...
Est-ce que vous l'avez, l'article 175?
M.
Fontecilla : Oui, je l'ai devant moi, là, je...
Mme
Guilbault : Bien, c'est ça.
Article 175, paragraphe 1°b.
M.
Fontecilla : «La date d'une permission de sortir à des fins de
réinsertion sociale...
Mme
Guilbault : ...ainsi que les conditions qui y sont
rattachées», qui sont rattachées à la permission de sortie.
M.
Fontecilla : Donc, c'est le nombre de jours, la condition.
Mme
Guilbault : Bien, les conditions, il peut
y en avoir plusieurs, là.
M.
Fontecilla : Mais entre autres. Entre autres, c'est le nombre de
jours.
Mme
Guilbault : Entre autres.Bien, entre autres, oui.
M.
Fontecilla : C'est très bien.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Autres interventions? M. le député de Vimont.
M.
Rousselle : Bien, juste une petite information. On parle beaucoup que
les agents de libération itou vont travailler
beaucoup avec les corps de police, vont travailler, vraiment, avec les
organismes aussi. Est-ce que le système, au niveau communications
informatisées du... au niveau correctionnel est de niveau pour communiquer,
justement, avec celui policier, pour avoir de l'information correctement?
Est-ce que c'est... Est-ce qu'il y a un arrimage qui s'est fait? Est-ce qu'il
va y avoir un arrimage qui va se faire? Je ne sais pas, là.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre.
Mme
Guilbault : Oui. Bien, les personnes qui ont besoin d'avoir
accès... parce que je me souviens que le président du syndicat avait parlé que
ce n'est pas tout le monde qui avait accès au CRPQ, mais ceux qui ont besoin
d'y avoir accès y ont accès. Puis c'est déjà prévu dans la loi sur les services
correctionnels qu'il y a des liens qui doivent
se faire avec les corps policiers, là. Vous voyez, c'est ça, l'article 64
prévoit que le directeur d'établissement de détention «est tenu d'informer les corps de police de l'octroi d'une
permission de sortir à une personne contrevenante et des conditions qui
y sont rattachées». Donc, les corps de police vont être informés quand il va y
avoir l'imposition d'un bracelet.
Puis il y a aussi le
même genre d'article pour les commissaires, 158, je pense... oui, 158 qui
prévoit la même chose, là : «La
commission est tenue d'informer les corps de police de l'octroi d'une
permission de sortir ou d'une libération conditionnelle à une personne
contrevenante et des conditions qui y sont rattachées.»
• (12 h 20) •
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Autres
interventions? Donc, nous allons procéder à la mise aux voix. Par appel
nominal, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Guilbault
(Louis-Hébert)?
Mme
Guilbault : Pour.
La Secrétaire :
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin :
Pour.
La Secrétaire :
M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel :
Pour.
La Secrétaire :
M. Lamothe (Ungava)?
M. Lamothe :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme
Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme
Lachance : Pour.
La Secrétaire :
M. Rousselle (Vimont)?
M. Rousselle :
Pour.
La Secrétaire :
Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme
St-Pierre : Pour.
La Secrétaire :
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc,
l'article 3 est adopté. Merci. M. le député de Vimont, s'il vous plaît.
M. Rousselle : Donc...
Le Président (M.
Bachand) : Oui, M. le député de
Laurier-Dorion?
M.
Fontecilla : Oui. Avant de passer au prochain article,
j'aimerais déposer un amendement... un autre article.
Le Président (M.
Bachand) : Oui, c'est parce que j'ai déjà
le... j'ai déjà...
M. Fontecilla : Ah! excusez-moi, là.
Allez-y.
Le Président (M.
Bachand) : Mais je... D'abord...
M. Fontecilla : C'est peut-être le
même, là.
Le
Président (M. Bachand) :
O.K. On est... Alors, le député de Vimont. Après ça, je reviens à vous, M. le
député de Laurier-Dorion. Merci. M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Merci, M. le
Président.
L'amendement apporté, ça serait : Ajouter,
après l'article 3 du projet de loi, l'article suivant :
Afin de tester la technologie des bracelets
antirapprochements et de déterminer les meilleures conditions pour en assurer le déploiement sur l'ensemble du
territoire québécois, le ministre — la
ministre — de
la Sécurité publique doit mettre en
oeuvre, dans au moins trois régions administratives du Québec, un projet
pilote sur le déploiement des bracelets antirapprochements.
La ministre détermine, par règlement, les
trois régions administratives visées par le projet pilote en tenant compte de l'impact escompté sur la sécurité des
femmes, de la géographie du territoire, et de la réalité démographique
de la région, et de la contribution de l'avancement des connaissances sur
l'usage des bracelets antirappochements.
La ministre détermine également, par règlement,
la distance à laquelle une pré-alerte est émise par le bracelet
antirapprochements. Cette dernière ne peut pas être inférieure à
un kilomètre supplémentaire par rapport à la distance déterminée par
jugement de la cour.
Tout projet
pilote mis en oeuvre en vertu du projet... du présent article se termine au
plus tard le 30 novembre 2022.
On a parlé...
D'ailleurs, les groupes ont venu en parler, justement, de... le pourquoi qu'il
y avait juste Québec. On a bien compris que c'était un endroit
gagnant-gagnant, ici, Québec, là. Mais, si on veut sécuriser, premièrement, le
plus de femmes possible en même temps au Québec, je pense, ça serait de bon
augure de tester aussi des régions éloignées ou des régions différentes pour
voir, justement... parce que c'est des projets pilotes, donc voir vraiment s'il
y a des lacunes. Vous savez, tout projet
pilote, à un moment donné... C'est un projet pilote, donc c'est sûr qu'il va y
avoir une analyse, voir si c'est bon puis quoi améliorer, je comprends,
mais là ça va être fait dans un endroit qui est comme Québec. Donc, est-ce qu'à
Chibougamau, ou peu importe, là, la région du Québec... Moi, je pense qu'on
devrait regarder la possibilité de mettre ça dans trois régions
différentes, justement, à cause de la géographie. Et, à ce moment-là, on
pourrait comme avancer plus rapidement dans le projet pilote, et, en même
temps, bien, ça va... ça laisserait, justement, une opportunité, peut-être, à
des femmes qui sont vraiment en attente dans des régions plus éloignées... de
ces bracelets-là.
Donc, on pourrait tout joindre ça en même temps
puis... Et j'en ai parlé tout à l'heure, du kilométrage. Bien, justement, je pense que, dans... par cet
amendement-là, on pourrait déterminer un minimum, justement, d'un kilomètre,
qui pourrait, justement, être bonifié, mais c'est un minimum. Parce que, là, on
parlait justement des... Des groupes, encore,
ont parlé de... que ce n'était pas assez, il y avait des choses qui étaient...
de 810, que c'était comme un rayonnement pas assez grand. On le sait aussi par
la couverture policière qui existe au Québec. C'est sûr que la rapidité peut
être plus vite dans une ville, mais, dans un endroit comme... bien, enfin,
ça... peu importe la région, je ne voulais pas en nommer une précise, là, mais peu importe la région qui...
qui n'ont pas la chance d'avoir des... dû au fait que la grandeur du territoire,
donc, la proximité de la police est moins là, donc le temps de réponse est plus
grand, à ce moment-là, donc ça serait...
C'est pour ça que je dirais qu'il devrait y avoir un minimum
d'un kilomètre. Et c'est sûr que, là, c'est un minimum. Donc, les
juges vont... ils sont capables de juger, justement, mais, en donnant un
minimum, je pense que ça vient de mettre la table comme
quoi qu'avec un 810, quand on donne des rayons moins grands que ça, donc, ça
vient donner, justement, une réalité, là, à l'opération du bracelet
antirapprochement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup, M. le député.
Mme la ministre.
Mme Guilbault : Oui. Bien, je trouve ça... je veux dire, ce qui est dans
l'amendement, c'est... on ne peut pas être contre ça, là, c'est une évidence.
Les projets pilotes, on va déjà... Bien, pour nous, ce n'est pas tant un projet
pilote que, on dit, un préprojet, mais c'est dans le sens que... Tu sais, un
projet pilote, souvent on fait ça en disant : On va regarder, puis après
ça on décidera si on le fait ou non, si on l'étend ou non, puis on verra. Nous,
ce n'est pas ça, là. On est résolus à
l'implanter sur deux ans partout, mais il faut le faire graduellement. Il
faut le faire correctement. Il faut le faire intelligemment, comme ça a
déjà abondamment été dit.
Ça fait qu'on a déjà un calendrier
d'implantation avec des régions déterminées à des moments déterminés, des
appels d'offres en parallèle pour s'assurer d'avoir les bracelets au moment où
on va en avoir besoin. Donc, je ne vois aucune utilité... puis d'ailleurs je me
demande si j'ai déjà vu les... de mettre des projets pilotes dans une loi, là, ou un règlement, mais, en tout cas, je ne vois
aucune plus-value à mettre ça dans un document réglementaire ou législatif
parce que tout ça est déjà prévu.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : On est en faveur de
la démarche, je pense qu'on l'a dit à plusieurs reprises. Moi, ce que je trouve
dommage, c'est le fait qu'on va se retrouver avec des femmes, puis c'est
parfait, plus protégées à Québec qu'à
Montréal, plus protégées à Québec que dans le comté du député d'Ungava, plus
protégées à Québec que dans le comté de la députée de Labelle. Ça, je
trouve ça un peu fatigant.
Moi, je
peux... je veux bien, là, comprendre la bonne foi de la ministre, puis elle dit
qu'elle a réussi à ramener ça à deux ans, puis elle les a comme squeezés
bien comme il faut, mais, M. le Président, je veux qu'on sache, ici ce
matin, que, s'il y a une femme à Montréal qui demande... qui a peur, puis qui
demande que son agresseur porte un bracelet quand il va sortir, et que ça lui
est refusé parce qu'on dit : Ah! bien, non, parce que tu n'habites pas à
la bonne place, il faudrait que tu ailles habiter à Québec... Qu'elle habite à
Québec, qu'elle habite à Montréal puis que cette femme-là se retrouve
assassinée par son agresseur, bien là, je pense qu'on pourra dire qu'on n'aura
pas écouté les victimes.
Il faut absolument garantir que ça se fasse le
plus rapidement possible ou qu'on puisse protéger de la même manière une victime, qu'elle vive à Québec,
qu'elle vive à Montréal ou qu'elle vive à Rouyn-Noranda ou à
Mont-Laurier, que cette victime-là, elle va être protégée de la même
manière. Et là ce n'est pas ça qui arrive. Alors, de là l'idée de dire : Pourquoi ne pas faire la première
étape dans trois régions? Ça veut dire : Bien oui, il y a d'autres
régions, mais au moins que ça ne soit
pas juste à Québec que ça se fasse, dans un premier temps. Ça donne vraiment
une idée que, Québec, bien, elles sont plus importantes, les victimes à Québec,
que les victimes dans mon comté à Montréal. C'est ça que, moi, ça
m'envoie comme message puis c'est le message que ça envoie aux victimes.
C'est là l'idée de l'amendement de mon collègue,
d'au moins... au départ, allons-y dans trois régions, puis après ça, bien,
on l'étendra. Peut-être, le mot «projet pilote» n'est pas le bon mot.
Peut-être, ça pourrait être trois préprojets dans trois régions en
même temps. Mais j'ai beaucoup, beaucoup de respect pour les fonctionnaires,
j'ai beaucoup de respect parce que j'ai travaillé, dans mes anciennes fonctions,
avec des gens extraordinaires, je sais comment ces gens-là travaillent fort,
mais nous, comme législateurs, là, il faut aussi qu'on envoie certains
messages. Puis je ne doute pas de la bonne volonté de la ministre, mais ça
commence par Québec. Puis je ne fais pas de mauvaise...
je ne fais pas de procès d'intention, je ne fais pas de procès d'intention,
mais on aurait pu faire les préprojets dans une région comme Québec, qui
est une région urbaine, en même temps aller dans une région rurale éloignée ou
aller dans une région semi-rurale pour au moins donner un départ un peu
équivalent et équitable dans... sur le territoire québécois.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. J'aurais le député de
Nicolet-Bécancour. Mme la ministre avant, oui.
Mme Guilbault : ...ensuite, mon collègue va... c'est correct?
Une voix : ...
Mme Guilbault :
Bien, c'est parce que, là, c'est ça, je ne peux pas m'empêcher de réagir, M. le
Président, là, surtout que cette intervention-là vient du parti qui, mardi, a
osé se plaindre qu'on faisait de la politique avec un sujet qui ne devrait pas
susciter de la politique. Quand le Parti libéral, M. le Président, se plaint
ici que des femmes, que ce soit à Montréal ou ailleurs, n'ont pas accès aux
bracelets, je vais leur rappeler des données factuelles... C'est ça, c'est
exactement ce qui vient d'être dit. Des femmes à Québec vont avoir le bracelet
puis des femmes à Montréal ne l'auront pas. C'est exactement ce qui vient
d'être dit.
En 2004, M. le Président, l'Angleterre a
commencé à utiliser le bracelet antirapprochement. En 2004, ça faisait
un an que le Parti libéral était au pouvoir, bon, peut-être, dit :
Bon, on s'installe, on ne sait pas trop, on voit... On ne s'en rend peut-être
pas compte. En 2009, l'Espagne commence à utiliser le bracelet. Ça fait
six ans qu'ils sont au pouvoir. On ne fait rien. 2012, Portugal,
États-Unis commencent à utiliser le bracelet. Là, 2012, septembre, c'est le PQ qui a pris le pouvoir, mais les libéraux ont été là
neuf mois. Quatre pays qui l'utilisaient, ça n'avait pas l'air de
stresser grand monde dans le Parti libéral. Pourtant, là, non seulement les
femmes de Québec puis de Montréal n'avaient
pas accès au bracelet dans ce temps-là, aucune femme du Québec n'avait accès au
bracelet dans ce temps-là.
• (12 h 30) •
Vous avez été là 14 ans, pendant lesquels
le bracelet était utilisé, puis vous n'avez rien fait pour que ça soit implanté
ici. Ça fait qu'on vienne nous dire, à nous, qui sommes hyperactifs, puis,
quand je dis «nous», je parle évidemment des gens de mon ministère, je parle
aussi de mon collègue de la Justice avec le tribunal spécialisé, je parle de
tout ce qu'on fait en exploitation sexuelle, qu'on en fait une priorité
nationale... La députée de l'Acadie, je l'ai invitée avec nous à annoncer,
parce que je reconnaissais la nécessité puis le bien-fondé de son travail, avec
les autres députés qui ont été sur la commission spéciale, tout l'argent puis
les efforts qu'on met dans la lutte contre la violence qui est faite aux femmes.
Depuis que je suis responsable de coordonner
l'action gouvernementale dans la violence conjugale, on a mis plus d'argent que
jamais dans les maisons d'hébergement. Pour la première fois, un ministre osait
parler haut et fort de la nécessité d'aider les organismes qui aident les
hommes. Parce qu'avant ça, c'était un tabou politique. Personne ne voulait parler de l'aide aux hommes parce qu'on
se faisait dire : Là, il faut aider les femmes. Bien, nous, on l'a fait,
M. le Président, parce que la violence, ça part des hommes, donc la solution
aussi doit partir des hommes.
Ça fait qu'on peut ne pas aimer la CAQ, on peut
ne pas aimer la députée de Louis-Hébert, on peut ne pas aimer le député de Borduas, le ministre de la Justice, mais personne, je
pense, ne peut sérieusement remettre en question notre volonté de
protéger les femmes et les enfants. Et ce qu'on fait avec le bracelet, il faut
le faire intelligemment. Et, oui,
deux ans, c'est court. C'est court parce que tout est long au
gouvernement. Vous devriez le savoir, vous qui aimez répéter que vous
avez gouverné, que vous avez été ministre, vous savez que c'est compliqué.
Mais, grâce à mes équipes, les
deux femmes qui sont à ma droite, ici, puis leurs équipes à elle, puis ma
sous-ministre, et tout ça, on va ramener ça sur deux ans.
Ça fait que,
d'ici décembre 2023, toutes les femmes du Québec qui subissent l'enfer de
la violence vont pouvoir avoir un bracelet antirapprochement s'il est
ordonné par une des quatre instances. C'est une petite révolution, M. le
Président, et je n'accepterai pas qu'on vienne remettre en question la
pertinence et l'empressement de tout ce qu'on fait pour sauver les femmes, M.
le Président, parce que ça aurait pu se faire bien avant et...
Le Président (M.
Bachand) : ...
Mme
Guilbault : ...et je vais
terminer là-dessus, je pense que, quand, à notre époque, on n'a pas eu la
volonté de faire quelque chose, la décence élémentaire commande qu'on laisse
travailler ceux qui ont la volonté de le faire. C'est tout, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Juste... On est... on joue sur une ligne, mais
je veux juste y aller, parce que... est quand même important... la
députée de Gaspé...
Une voix : ...
Le
Président (M. Bachand) :
Oui, mais rapidement parce que
j'ai d'autres personnes qui demandent la parole. Allez-y.
Mme St-Pierre : ...je n'avais pas
fini mon bout.
Le
Président (M. Bachand) :
Oui, mais c'est parce qu'elles
veulent intervenir sur le sujet que vous avez soulevé, c'est pour ça.
Mme St-Pierre : Je veux... je veux
juste dire, M. le Président, que la ministre nous prête des intentions,
d'abord. La ministre dit qu'on n'a rien fait, ce qui est faux...
Le Président (M.
Bachand) : Je vous demande, à tout le
monde...
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) : Non, mais là... Non, mais là...
Non, ce n'est pas moi qui vais attendre. Je vous demande à vous autres d'être
très prudents. Alors, vous avez... Puis je suis convaincu que tout le monde a à
coeur ce dossier-là, mais des fois, quand on a trop un dossier à coeur, il y a
des petits éléments d'émotion qui sortent. Faites très attention. Mme la
députée de l'Acadie.
Mme
St-Pierre : ...dossier de l'exploitation sexuelle, il y a une
victime, présentement, qui n'a aucune protection, puis son... ça fait
deux ans qu'elle attend son procès.
Deuxièmement, quand la ministre attaque le Parti
libéral du Québec, la ministre a déjà travaillé pour le Parti libéral du
Québec. Elle a déjà travaillé dans des cabinets de ministres libéraux. Alors,
je pense qu'on peut peut-être, à un moment donné, se dire : On va se... on
va se calmer. J'ai dit que j'étais certaine de sa bonne volonté dans le projet de loi, tantôt. Je l'ai dit deux ou trois fois. Alors,
que... ce que je dis, c'est qu'on est en train de le faire, puis ce que je
trouve dommage, c'est qu'on n'aura pas la même protection pour les victimes à
travers le Québec en même temps. C'est ce
que je trouve dommage. Puis la ministre a dit que toutes les femmes qui
voudront être protégées le seront. Bien, on va retenir ses paroles, parce que
c'est un maximum de 500 bracelets en 2023, peut-être qu'on va en avoir
besoin de plus, il y aura plus d'argent, j'imagine.
Alors, je pense qu'il faut aussi regarder le
travail que les autres font puis dire... Quand elle dit qu'on n'a rien fait pour les hommes violents, j'ai été ministre de
la Condition féminine, on en a parlé, on a fait des choses pour accompagner
des ressources d'hommes violents. Ce n'est pas vrai qu'on n'a rien fait.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Mme la députée de
Gaspé, après, le député de Nicolet-Bécancour.
Mme Perry Mélançon : Merci. Bien,
moi, je vais essayer de baisser un petit peu la tension, là. Moi, j'essaie
juste de comprendre la logique de terminer... donc, la dernière phase, qu'elle
soit appliquée aux régions où est ce qu'il y a le plus de difficultés, où
est-ce qu'il y a plus de défis pour l'implanter. Moi, j'ai quand même un peu de
craintes que ça ne se rende pas là ou que...
Je ne comprends pas pourquoi on ne commence pas, dès le départ, justement...
Je ne dis pas s'il y avait
100 000 bracelets, là, à implanter d'ici 2023, mais... J'essaie juste
de comprendre. Puis c'est là qu'on l'a entendu de groupes, que ça
pourrait être intéressant, la question des projets pilotes, parce qu'il faut le
faire le plus rapidement possible, parce
qu'on ne sait pas la grandeur, la hauteur des défis, il va peut-être y en avoir
d'autres qui vont s'ajouter à nos discussions. On ne le sait pas, c'est
tout nouveau.
Donc, j'aimerais juste comprendre la logique
pourquoi on... c'est dans la troisième phase que, des régions où est-ce que ça
va être un petit peu plus difficile, on va commencer à l'implanter. Je ne vois
pas pourquoi on ne le ferait pas dès l'adoption du projet de loi, dès la
soumission qui... le fournisseur qui va être choisi. J'ai vraiment besoin qu'on
m'explique cette décision-là.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.
Une voix : ...
Le
Président (M. Bachand) :
Non, mais est-ce que vous voulez intervenir sur le commentaire de Mme la
députée de Gaspé? Merci.
Mme
Guilbault : ...le collègue de Nicolet-Bécancour voulait
intervenir aussi. Mais, en réponse, je comprends le souci, c'est ça. Puis,
nous, notre souhait, ce n'est pas tant de faire des projets pilotes que de
l'implanter partout. Sauf que c'est quelque chose qui doit être fait
intelligemment pour que ça fonctionne, tu sais, puis, pour ça, il faut être sûr
d'avoir... Bien, premièrement, il faut avoir les bracelets. Deuxièmement, il
faut embaucher les 29 ETC, dont j'ai parlé, là, tu sais, il faut les embaucher.
Il faut les former, il faut les former adéquatement, comme ça a été souvent
soulevé, s'assurer qu'ils comprennent bien le travail, comprennent bien
eux-mêmes le bracelet, maîtrisent, chacun dans leur région aussi, les
protocoles qui vont avoir été élaborés avec les partenaires locaux. Tu sais, on
va devoir élaborer des protocoles. On a
32 corps de police municipaux au Québec, là, en plus de la Sûreté, et on a
55... c'est-à-dire on a 22 corps de police autochtones. Ça fait que
ça commence à faire beaucoup de monde, tu sais. Il faut attacher convenablement
les choses avec tous ces partenaires-là pour ne pas arriver, justement,
prématurément dans une région où là il y en a qui ne sauront peut-être pas, ça
n'aura pas été attaché, ça... on n'aura pas consulté. Il faut consulter aussi,
j'aurais dû le dire, il faut consulter, sinon on va nous reprocher de ne pas
consulter.
Ça fait que ces choses-là prennent un certain
temps si on veut les faire sérieusement puis intelligemment. Donc, ça ne serait
pas réaliste de dire que les 16... les 16 ou 17 régions, en tout cas,
seraient desservies toutes en même temps au mois de mai, là. Parce que, nous,
les bracelets, on va les obtenir, les premiers bracelets, ce printemps. Ça fait
que moi, quant à avoir des bracelets dans nos bureaux, j'aimerais bien qu'on
les utilise. Mais on ne peut pas commencer
partout en même temps, ce n'est pas réaliste. Et moi, plutôt que de faire
quelque chose en dilettante ou de manière incertaine, je préfère qu'on
le fasse comme il faut, le plus rapidement possible, mais avec réalisme, compte
tenu des 54, 55 corps de police, notamment, avec qui il faut s'assurer de
conclure des ententes, puis tous nos agents de probation qu'il faut embaucher
et former, puis toutes nos directions, tu sais, dans nos établissements de
détention, la CQLC qu'on doit embarquer là-dedans aussi. Donc, il y a beaucoup
de travail derrière ça, là.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de
Nicolet... Oui, Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Bien, juste
pour terminer, c'est parce que je ne comprends pas pourquoi des consultations ou de la formation de gens en
région, ça prendrait plus de temps. Il y a-tu quelque chose qu'on comprend
moins bien dans nos régions? Il y a-tu... Tu sais, c'est... Bien, c'est parce
qu'on nous répond, dans le fond, que c'est les consultations qui doivent se
faire. Elles vont se faire partout. C'est là, l'idée du projet pilote. Puis
moi, j'en ai assisté, à des projets de loi, à l'étude. J'ai participé où est-ce
qu'il y a eu des projets pilotes, donc ça ne serait pas une première, là, dans
l'histoire du Parlement, là, mais...
Donc, c'est
ça, la question d'explorer, de s'assurer, oui, de le faire en consultation,
mais pourquoi on ne peut pas, justement, commencer à l'utiliser? Puis on
l'a dit, que c'était de manière évolutive, donc, avec un projet pilote, on
pourrait consulter, former, l'appliquer, puis s'ajuster en cours de route. Moi,
j'ai peur que ça tombe un peu... tu sais, qu'il y ait des
grosses difficultés. On ne sait pas comment ça va se passer, l'implantation du
bracelet. On va-tu se rendre jusque-là? On l'espère tous, là, on travaille tous
et toutes en ce sens-là. Mais, pour moi, il n'y a pas de raison pourquoi l'Abitibi, la Gaspésie, la Côte-Nord
commencent juste à être formées et consultées, là, en troisième phase du
projet. J'ai encore de la difficulté, là, à... l'explication n'était peut-être
pas assez, pour moi, fondée, là.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la ministre.
• (12 h 40) •
Mme Guilbault : Bien, j'ai déjà expliqué, c'est ça, il faut le faire
graduellement, puis plus les régions sont étendues, plus il peut y avoir des
enjeux, plus on a intérêt, justement, à le faire correctement. Puis, à mesure
qu'on va commencer l'implantation dans
certaines régions, on va voir aussi... tu sais, ça va tester le bracelet, on va
voir les défis, on va voir les écueils potentiels, on va voir, peut-être, la
meilleure façon de travailler avec les partenaires, puis ça va être
transposable dans le reste des régions. Ça fait que...
Mme Perry Mélançon : ...régions-là,
mais, je veux dire, ce n'est pas...
Mme Guilbault : ...on va pouvoir le faire graduellement et intelligemment.
Mme Perry Mélançon : ...à Québec, il
n'y a pas les mêmes défis géographiques, démographiques, on l'a dit, donc ce
n'est pas... Ça ne sera pas la même implantation, ça, on le comprend, puis
c'est ça, c'est... On ne pourra pas se fier à ce qui aura été fait à Québec, ça
va être autre chose pour les régions.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de
Nicolet-Bécancour.
M. Martel : Merci, M. le Président.
Deux, trois petites choses. La première, c'est par rapport aux projets pilotes,
puis je ne veux pas contredire ma collègue de Gaspé, mais, je pense, c'est une
bonne idée. Compte tenu qu'on est les premiers au Canada, je pense, c'est
important de concentrer un peu la vision, l'étude sur un territoire donné pour
développer un peu cette expertise-là puis, ensuite, pouvoir la partager. Puis
moi, je trouve que deux ans pour un projet
pilote, c'est quand même raisonnable. Ça veut dire qu'assez rapidement tout le
monde va pouvoir profiter de ça. Ça, c'est la première chose.
La deuxième, c'est... Puis là je vais revenir un
peu sur les propos de ma collègue de l'Acadie. Moi, je me souviens... je ne
sais pas si c'est elle ou son voisin qui a posé la question : Pourquoi
vous avez choisi Québec?, puis je me
rappelle très bien, la ministre n'a pas répondu. Elle s'est tournée de bord
puis elle a dit à quelqu'un qui l'assistait : Pouvez-vous dire
comment que vous avez choisi la ville de Québec comme territoire pilote? Et
même, à l'explication qui a été donnée, on a mentionné : Est-ce qu'il y a
eu de l'intervention de la ministre? La personne a dit : Pas du tout, c'est notre recommandation. Ça fait que je pense
qu'à ce niveau-là les choses ont été dites correctement.
Dernière chose, puis là j'essaie de comprendre
la logique de la députée de l'Acadie, elle, elle dit : Là, ce n'est pas
juste, les gens de Québec, ils vont... les femmes de Québec vont pouvoir
l'avoir, pas les femmes de Montréal, puis là, sa solution, c'est de dire :
On va mettre ça à trois places. Il y a 17 régions administratives au Québec. Qu'est-ce qu'elle dit aux 14 autres?
Ce qu'elle déplore dans la situation, actuellement, pour Montréal, bien, elle
le répand. Je veux dire, la logique, elle ne tient pas.
Donc, moi, je
pense : Évitons de prêter des intentions là-dedans, soyons fiers... puis,
même si c'est notre gouvernement qui
met ça en place, les oppositions y participent, soyons fiers de cette
mesure-là. On est avant-gardistes au Québec. Puis, au lieu d'en faire un projet
qui va nous diviser... il me semble qu'il y a suffisamment de choses qui nous
divisent actuellement, là, il me semble que ça pourrait être rassembleur, ça.
Ça fait que, moi, les idées... évidemment, les
idées sont les bienvenues, mais, d'essayer d'insinuer des choses par rapport à
ça, je trouve ça triste, sincèrement. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée de
l'Acadie, s'il vous plaît.
Mme St-Pierre : Je ne serai pas très
longue. D'abord, on me prête des intentions, je n'insinue pas de choses. J'ai
juste dit que, dans un premier temps, oui, moi, ce que je voudrais, c'est que
ça soit partout au Québec, bien sûr, dans un premier temps, plutôt que de le
concentrer uniquement à Québec. Ce que mon collègue propose, c'est de le faire
dans trois régions au départ. Puis je n'ai pas à... Je ne vois pas l'illogisme
là-dedans. Puis je pense qu'on l'a dit, dès le départ, on était d'accord avec
le projet, on est d'accord avec le projet, on salue le projet. Alors, en
voulez-vous plus, là? Ce qu'on pose, c'est des questions, je pense, elles sont
pertinentes, puis que les victimes se posent, parce qu'il y a des victimes qui nous écoutent. Puis
je parle d'une victime de proxénétisme qui n'a aucune protection, ça fait
deux ans qu'il attend après son procès. Puis elle, bien, elle n'aura... même,
il faut qu'elle attende que le gars soit condamné puis peut-être avoir une
protection quand il va sortir de prison. Ce n'est pas parfait, là. Il n'y a
rien de parfait dans cette affaire-là. Alors...
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Autres interventions? M.
le député de Laurier-Dorion.
M.
Fontecilla : Merci, M. le
Président. Moi, j'aimerais bien comprendre la logique de la démarche gouvernementale, là. Est-ce qu'on est dans une
logique de projet pilote ou dans une logique de calendrier d'implantation? C'est parce qu'il me semble que ce n'est pas tout à fait la
même chose. Pour moi, un projet pilote, là, c'est qu'on installe un nouveau
dispositif, une nouvelle technologie, peu importe, là, une nouvelle façon de
faire dans un secteur géographique, ou
autres, où ça peut être relativement plus facile de l'implanter, pour voir la
faisabilité immédiatement. On évalue
et, ensuite, on prend un temps de réflexion pour voir est-ce que ça marche,
etc., et si on l'étend à l'ensemble du territoire.
C'est différent d'une
logique de calendrier, là, c'est-à-dire qu'on a choisi une technologie, là, et
on y va manu militari. On finit telle
région, on commence l'autre, on commence l'autre, puis la ministre nous a
expliqué qu'au début c'était cinq ans, mais il y a eu une décision de
ramener à deux ans pour que ça soit plus rapide, là. Moi, ça me convient, ça me convient, mais, dans les deux cas,
il faut que... Et je veux revenir dans un amendement dans ce sens-là
tantôt, dans les deux cas, il faut qu'il y ait un processus évaluatif. Même si
la logique d'un calendrier est une logique d'implantation générale à travers
tout le territoire, là, je suppose que c'est en commençant par un endroit...
parce qu'on ne peut pas commencer partout, je comprends bien ça, en commençant
par un endroit, on va tirer les leçons de l'implantation dans un endroit puis
on va en profiter. On va essayer d'appliquer les leçons qu'on a apprises dans
le deuxième endroit, et ainsi de suite, là.
Et, à un moment donné, il faut évaluer l'ensemble des... c'est essentiel. Je
reviendrai plus tard sur ce sujet-là.
Donc, la question que
je pose à la ministre, là : Est-ce qu'on est dans une logique de projet pilote
où est ce qu'on implante une petite... on fait un «experiment», là... une
expérience, là, dans une petite partie, là, et ensuite on voit si ça marche — puis ça rallonge, un projet pilote, là, ça prend
plus de temps, nécessairement, là — ou
on est dans une logique d'implantation de calendrier?
Le
Président (M. Bachand) : Mme la ministre,
s'il vous plaît.
Mme
Guilbault : Oui. Bien, c'est un très bon
point que fait mon collègue de Laurier-Dorion, là. C'est exactement ça que j'ai
essayé d'expliquer, peut-être pas assez bien, mais je l'ai dit, il me semble,
tout à l'heure, mot pour mot. Un projet pilote, effectivement, pour moi, c'est
une espèce de test où tu ne t'engages pas forcément, par la suite, à aller de l'avant. Tu sais, tu tentes, tu
vérifies, tu testes. Mais, nous, ce n'est pas ça, là, c'est exactement comme il
dit, là, c'est un calendrier d'implantation. On est résolus à l'implanter
partout, mais il faut commencer... il faut le faire graduellement pour pouvoir
le faire correctement.
Et le collègue
soulève aussi la nécessité puis l'opportunité d'avoir une espèce de processus
d'évaluation parallèle. Puis c'est très
exactement ce qu'on va faire. Je pense, j'en avais parlé mardi ou, en tout
cas... On a deux chercheurs, deux des
cinq chercheurs qui ont fait le rapport sur l'étude de faisabilité
d'implantation du bracelet, Jean-Pierre Guay, Francis Fortin, qui vont
nous accompagner dans ce processus-là, qui sont rattachés à l'Université de
Montréal, et qui vont nous accompagner, puis qui vont nous aider, justement, à
évaluer, puis à faire des ajustements, puis à bonifier au besoin, qui vont
amener, donc, une expertise très scientifique, là, au processus, justement,
pour mettre toutes les chances de réussite de notre côté.
Ça fait que, donc,
c'est pour ça, moi... On parle des projets pilotes, puis, à un moment donné, ça
devient du jargon, puis il y a des choix politiques derrière ça, projets
pilotes, on est tannés de dire ça, on dit d'autre chose. Mais la réalité, c'est
que c'est effectivement calendrier d'implantation, c'est déjà décidé que le
bracelet va être implanté partout, mais il faut le faire correctement. Il faut
prendre le temps. Il faut se laisser aussi la latitude d'apprécier les commentaires puis les suggestions des chercheurs,
éventuellement. Mais c'est très clair pour nous que, dans moins de deux
ans maintenant, décembre 2023, le bracelet va être disponible partout.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Autres interventions sur l'amendement? M. le député de
Vimont.
M. Rousselle :
M. le Président, depuis le début,
on dit qu'on est pour, depuis le début qu'on essaie... on amène des
amendements, ce n'est pas pour irriter personne, c'est pour essayer de
bonifier. On amène des amendements, parce que les groupes qui ont venu
nous voir ont demandé, justement, des choses. On ramène ces choses-là ici.
Encore une fois, je
trouve ça malheureux qu'on va sur le terrain de la partisanerie, M. le
Président, parce qu'on est ici pour sauver
des femmes. Là, c'est bien beau, là, j'entends des beaux mots, tout le kit, là,
mais l'objectif, là, nous autres, des amendements, ici, là, c'est pour
améliorer. Bien, c'est sûr que ça a l'air d'être évident pour certaines
personnes, là, mais, M. le Président, l'objectif, c'est simplement de bonifier,
d'améliorer le... Mais ici il semblerait que le moindrement qu'on essaie
d'amener quelque chose, ce n'est pas bon. Et l'affaire que je trouve
malheureuse, c'est que c'est notre devoir,
justement, comme législateurs, d'amener, justement... on a
écouté des groupes, on les a écoutés, ces groupes-là, mais c'est d'amener,
justement, les choses qu'ils nous proposent, les choses qu'ils s'inquiètent.
Donc, c'est à nous de les amener.
Et là dans
l'amendement qu'on parle actuellement, bien... c'est sûr que, là, on a amené ça
au niveau politique, là, encore une fois je trouve malheureux qu'une
vice-première ministre ne s'élève pas au-dessus de ça, mais ici on parle de trois régions, mais c'est les femmes de groupes qui
ont demandé ça. Comme en Gaspésie, justement, ça serait un autre test à
faire, ça serait... Je comprends qu'on... Puis là j'écoutais le collègue de
Bécancour, là, je comprends que...
• (12 h 50) •
Une voix : ...
M. Rousselle : Excuse-moi,
Nicolet-Bécancour. Je ne devrais pas oublier Nicolet, en passant, pour moi, là,
mais... Je m'excuse pour les gens de
Nicolet, là. Mais dans le sens, c'est que c'est bien beau qu'on fait un test,
je comprends, oui, c'est un préprojet, qu'on
l'appelle préprojet ou... mais on pourrait... on aurait pu le faire dans trois
régions différentes. C'est peut-être un
petit peu plus compliqué, je comprends. Et là-dedans je ne porte aucune
intention, aucune, aucune, aucune. S'il y en a qui veulent... qui s'approprient
des intentions, qu'ils y aillent, mais l'objectif, ce n'était pas ça du tout. Donc, moi, je pense qu'on devrait aller
dans l'acceptation de trois régions différentes, justement, dans le test.
Merci.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup, M. le député de
Vimont. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? Donc,
nous allons procéder à... Mme la députée de Gaspé, oui.
Mme Perry Mélançon : Bien,
j'aimerais peut-être juste savoir si c'est lié... tu sais, c'est-tu parce que
la couverture cellulaire, c'est encore un projet qui n'est pas terminé? Est-ce
que c'est pour ça qu'on choisit de créer un délai avant de servir certaines
régions? Est-ce que ça, ça faisait partie de vos... tu sais, c'est conditionnel
à ce que le réseau cellulaire fonctionne ou les fournisseurs ont d'autres
solutions en tête? Parce que c'est quand même un enjeu qu'on nous a beaucoup
rapporté, là, la question du réseau cellulaire, Internet, tout ça, ça fait
que... Est-ce que ça pourrait même, à un moment donné, être un frein à ce que
ce soit implanté dans les régions de la troisième phase?
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
Mme Guilbault : Oui, bien, les deux, en fait. C'est sûr que plus on se
laisse de temps, plus on espère avoir de couverture cellulaire. Ça fait que ça,
c'est un élément. Mais aussi, c'est ça, c'est... tu sais, il faut se laisser le
temps de... Puis, oui, sur la solution alternative, là, je l'ai déjà dit, dans
l'appel d'offres, on demande au fournisseur d'être capable de nous fournir une
solution alternative, mais il reste que, si on a la couverture cellulaire,
c'est ce qu'il y a de plus simple, en tout cas, normalement. Mais, tu sais, le
fournisseur n'est pas encore choisi, là, ça fait qu'on verra le détail du
fonctionnement quand ce sera déterminé.
Mais on ne peut pas toutes faire les régions en
même temps, ça fait qu'il faut y aller graduellement. Ça fait que c'est sûr
qu'il y a des régions qui sont après d'autres. Tu sais, peut-être que, si Gaspé
avait été plus tôt dans le calendrier, la députée aurait moins posé la
question, mais... puis je comprends, tu sais...
Mme Perry
Mélançon : ...régional, là, je ne parle pas juste au nom du
comté de Gaspé. Je suis dans un projet de loi et j'ai d'autres...
Mme Guilbault : Non, non, je comprends, je comprends, mais ça prenait...
Mme Perry Mélançon : ...j'ai
l'intérêt de toutes les régions du Québec à coeur, Mme la ministre.
Mme Guilbault : Nous aussi, c'est pour ça qu'on ne veut pas se limiter à
des projets pilotes dont l'avenir et la suite sont incertains, mais qu'on fait
un vrai calendrier d'implantation, où on s'engage fermement à le déployer
partout. Mais ça prenait une... ce n'est pas tout à fait une gradation, mais, je
veux dire, ça prenait comme une progression, une implantation graduelle, et
c'est le calendrier qui a été déterminé. Puis, encore là, ce n'est pas mon
cabinet, puis ce n'est pas moi, là, qui établit ce calendrier-là, ça a été fait
par les professionnels des services correctionnels, à la lumière de la réalité
puis des considérations qui étaient les leurs.
Mme Perry Mélançon : Question
rapide : Les fournisseurs, on sait-tu qui fait ça? Il y en a-tu québécois,
qui connaissent, justement, les sensibilités ou c'est... Ils sont où, ces
fournisseurs-là? Est-ce qu'on en connaît? Je sais qu'ils ne sont pas
sélectionnés, mais...
Mme Guilbault : J'ai le même intérêt. J'ai posé la même question, mais il
faut attendre de voir la fin de l'appel
d'offres pour voir qui aura soumissionné. Évidemment, je ne me mêle pas de
l'appel d'offres qui est en cours.
Mme Perry Mélançon : Il n'y en a pas
du Québec?
Mme Guilbault : Bien, on va voir...
Mme Perry Mélançon : On a-tu cette expertise-là,
je veux dire, au Québec?
Mme Guilbault : Bien, on va voir qui va avoir soumissionné. C'est parce
que, dans un appel d'offres, tu as des critères bien précis. Ça fait que nous,
on ne peut pas anticiper à l'avance quelle compagnie, au Québec ou ailleurs, va
être en mesure de remplir ces critères-là. On va le voir quand on ouvre les
enveloppes.
Mme Perry Mélançon : Puis on va
connaître cette liste-là une fois que le projet... l'appel de soumissions va
être effectué?
Mme Guilbault : Bien, éventuellement, le fournisseur, oui, on va pouvoir le
dire, mais là je ne suis pas sûre que, les soumissionnaires, c'est quelque
chose qui est public après un appel d'offres, là. On ne le sait pas, on n'a pas
personne du Trésor ici, mais... Je ne sais pas, en fait peut-être. Oui? Ah!
c'est public, oui.
Mme Perry
Mélançon : O.K. C'est bon. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Nous allons procéder à la mise aux voix par appel
nominal. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Rousselle (Vimont)?
M. Rousselle : Pour.
La Secrétaire : Mme St-Pierre
(Acadie)?
Mme St-Pierre : Pour.
La Secrétaire : Mme Guilbault
(Louis-Hébert)?
Mme Guilbault : Là, on vote sur quoi? On vote sur quoi, là?
Le Président (M.
Bachand) : L'amendement de...
Mme Guilbault : Contre.
La Secrétaire : M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Contre.
La Secrétaire : M. Lamothe (Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Contre.
La Secrétaire : Mme Perry
Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon : Contre.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le
Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. Et j'ai le député de Laurier-Dorion qui avait un amendement,
qui est sur Greffier.
M. Fontecilla : Oui, tout à
fait. Est-ce qu'on pourrait peut-être le... je pourrais en faire la lecture
tout de suite, ou rapidement. Donc, ça concerne, évidemment, l'évaluation, plus
concrètement, là, une évaluation qui... dans la logique adoptée par la
ministre, on comprend que c'est une évaluation qui se fait sur... c'est très
bien, là, parce qu'il faut une implantation
rapide, mais, en même temps, il faut un regard... On nous dit qu'il y a deux
chercheurs, là, qui vont suivre la démarche, là. Et on fait affaire avec
une nouvelle technologie qui a déjà été prouvée ailleurs, là, c'est vrai, mais
qui va s'appliquer pour la première fois ici, au Québec, là, dans un contexte
très singulier, celui du Québec. Les corps policiers du Québec ne sont pas les
mêmes, la réalité sociodémographique du Québec n'est pas la même, le territoire
n'est absolument pas le même. On en a parlé à maintes reprises, là, la
couverture cellulaire GPS du territoire du Québec est problématique, ce n'est
pas la même chose que dans d'autres juridictions à travers le monde, là.
Donc,
tout cela, ça mérite une évaluation plus poussée, et le public, le public a le
droit de connaître l'évaluation de cette technologie-là. Donc, je demande tout
simplement ce qui est fait couramment dans d'autres projets de loi ou dans
d'autres initiatives technologiques, là, c'est d'avoir une évaluation annuelle
qui est inscrite dans la loi, donc qui est publique, là, évidemment, là, pour
qu'on puisse voir les difficultés d'implantation et les pistes d'amélioration,
pour forcer le gouvernement à rendre public... sur l'implantation de cette
nouvelle technologie.
Donc, mon amendement
se lit comme suit, ça fait suite à l'article... C'est un ajout, après
l'article 3, de l'article 3.1 : Le ministre responsable de la
Sécurité publique rend compte de l'application de la présente loi dans un
rapport annuel publié sur son site Internet.
C'est très simple, M.
le Président. Merci.
Le Président (M. Bachand) : Avant d'aller plus loin, le député de Vimont me fait signe. M. le député
de Vimont, oui.
M. Rousselle :
Oui, M. le Président, je suggérerais qu'on puisse continuer au-delà de
l'heure prévue pour terminer... en tout cas, faire l'amendement de mon
collègue, si les gens sont intéressés.
Le Président (M. Bachand) : O.K. Juste pour m'assurer, il y a une demande de consentement pour
continuer au-delà de l'heure, pour pouvoir terminer l'étude du projet de
loi, c'est ce que je comprends.
Des voix :
...
Le
Président (M. Bachand) : Ça va? Dans l'autre salle, ça va
aussi, le consentement, oui?
Des voix : Oui.
Le
Président (M. Bachand) : Alors, parfait.
Alors, on y va. Alors donc, interventions sur l'amendement du député de Laurier-Dorion? Mme la ministre...
madame, peut-être laisser Mme la ministre sur l'amendement de
Laurier-Dorion.
Mme Guilbault : Oui. Mais là c'est qu'en fait... Parce que je comprends
l'idée de l'amendement. La façon dont il est rédigé, ça ne fonctionne pas tout
à fait. Mais je comprends que, dans le fond, on voudrait une reddition de
comptes publique de l'implantation du bracelet puis de comment ça va, le
bracelet, au Québec. Ça fait que là, bien là, on se proposait de prendre la
pause du dîner pour peut-être travailler quelque chose, mais là, si on
continue, on n'aura pas cette pause-là. Mais, tu sais, nous, la façon dont on
voyait ça, il y a déjà des indicateurs qui vont être développés à l'interne
pour faire le suivi de notre propre implantation. Ça fait que, s'il s'agit de
trouver une manière de rendre ces informations-là publiques, pour le bénéfice
de tout le monde, moi, j'ai de l'ouverture. Il faudrait juste voir comment on
le met, là, dans une loi, sans qu'on tombe non plus dans un niveau de détail...
Parce que, tu sais, dans le RAG... Il y a déjà une reddition de compte dans le
RAG, mais, tu sais, pas nécessairement du détail de la loi sur les systèmes correctionnels. À la limite, ça
pourrait être dans... Mais, tu sais, en tout cas... Ça fait que je ne sais pas,
là, comment les collègues veulent qu'on
procède, vu que je n'aurai pas la pause du dîner pour faire une
contre-proposition. Puis là je n'ai pas envie qu'on suspende, puis qu'on
se plaigne qu'on a suspendu. Donc, soit on prend le dîner, soit on suspend.
• (13 heures) •
Le
Président (M. Bachand) : Juste pour voir,
M. le député de Laurier-Dorion.
M.
Fontecilla : Je constate l'ouverture de la ministre à avancer dans
cette idée-là, on va l'appeler comme ça. Et je suis tout à fait prêt, de mon
côté, et puis je ne parle pas pour les députés, à suspendre pour que la
ministre puisse consulter ses collègues et voir une façon de nous proposer
quelque chose. Moi, je veux plus qu'un rapport... qu'une reddition de comptes,
là, je veux un rapport évaluatif, hein, disant : Le projet a eu des difficultés,
a eu des avancées, ça a été plus facile. Les
zones blanches, en particulier, là, qu'on appelle, là, c'est un problème
névralgique, là. Donc, si elle peut arriver avec une proposition, je
suis prêt à suspendre.
Le
Président (M. Bachand) : Parfait. Donc, on
a un consentement pour poursuivre au-delà de l'heure. Avant de suspendre,
j'aimerais peut-être... pour le bénéfice du côté ministériel, est-ce qu'il y
aurait des interventions sur l'amendement de
Laurier-Dorion, qui pourraient peut-être éclairer, pour être certains qu'on
puisse avancer promptement? Est-ce qu'il y a des interventions comme
telles? Mme la députée de l'Acadie, oui.
Mme
St-Pierre : Oui, très court. Moi, je suis très, très d'accord avec
l'amendement ou l'idée d'une reddition, une sorte de reddition de comptes. Je
pense que, si on peut arriver avec une possibilité, une proposition de la part du gouvernement, ça pourrait être... ça
pourrait être très bien, parce que les gens, d'abord, vont avoir une certaine
curiosité, on va avoir une certaine curiosité, c'est nouveau. Ça s'est fait
ailleurs dans le monde, mais ailleurs dans le monde,
c'est ailleurs dans le monde, ici, c'est ici. Puis ça pourra donner peut-être
des idées à d'autres provinces de faire la même chose.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Vimont,
oui.
M. Rousselle : Écoutez,
je suis d'accord avec son amendement, parce que j'avais un amendement qui
ressemble énormément au sien. Donc, je ne peux pas être bien, bien
contre.
Le Président (M. Bachand) : Parfait. Donc, je comprends qu'on va suspendre pour donner la chance, du
côté ministériel, de préparer un amendement.
Alors, je suspends
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
13 h 02)
(Reprise à 13 h 06)
Le Président
(M. Bachand) : Donc, à l'ordre, s'il vous
plaît!
Après
discussion des différents partis, je vais suspendre les travaux jusqu'à
14 heures. Je vous rappelle qu'il y a un changement de salle. On se
retrouve à 14 heures à la salle Marois. Merci beaucoup. À tantôt.
(Suspension de la séance à
13 h 07)
(Reprise à 14 h 08)
Le
Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il
vous plaît! Bon après-midi. La Commission des institutions reprend ses travaux dans la salle Pauline-Marois. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 24, loi
modifiant la loi sur les systèmes correctionnels du Québec afin d'y
prévoir le pouvoir d'exiger qu'une personne contrevenante soit liée à un
dispositif permettant de savoir où elle se trouve.
Avant de débuter, Mme
la secrétaire, y a-t-il des droits de vote par procuration?
La
Secrétaire : Pas de droit de vote par procuration, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) : Merci. Lors de la suspension de nos travaux, nous étions à l'étude de l'amendement
proposé par le député de Laurier-Dorion. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Guilbault : Oui, merci. En fait, je ne sais pas trop, là, comment on procède. Est-ce
que je fais un sous-amendement?
Le
Président (M. Bachand) : Bien, ce que je
vous suggère, pour avoir discuté...
Mme Guilbault : Parce que j'ai une contre-proposition, en fait, pour les collègues, sur
laquelle on pourrait discuter, qui, je pense, est dans le greffe.
Le
Président (M. Bachand) : Si vous êtes
d'accord, on a débuté la réunion, mais peut-être suspendre quelques instants pour permettre aux différents
groupes de se parler sur votre proposition. Après ça, on pourra revenir.
Est-ce qu'il y a consentement?
On va suspendre
quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à
14 h 09)
(Reprise à 14 h 37)
Le Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! Merci. La commission
reprend ses travaux. M. le député de Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M.
Fontecilla : ...merci. J'avais présenté un amendement dans le sens de
produire annuellement un rapport... tout d'abord un rapport d'implantation,
ensuite un rapport de suivi du bracelet antirapprochement. La ministre nous... est prête à nous faire une proposition. Donc, je
suspends mon amendement pour entendre l'amendement de la ministre.
Le
Président (M. Bachand) : Consentement?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Consentement. Merci beaucoup. Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme
Guilbault : Merci, M. le Président.
Donc, je
dépose un amendement, l'article 3.1 : Modifier ce projet de loi par
l'ajout, après l'article 3, du suivant :
3.1. Le ministre de la Sécurité
publique doit, au plus tard le 10 mai 2024, faire au gouvernement un
rapport sur l'application des dispositions de la présente loi.
Ce
rapport est déposé dans les 30 jours suivants à l'Assemblée nationale ou,
si elle ne siège pas, dans les 30 jours de la reprise de ses
travaux.
Et, en complément de
mon amendement comme tel, parce que ça, ça... l'objectif, c'est de faire
rapport aux députés... au gouvernement puis
aux députés, par le dépôt à l'Assemblée nationale, de l'implantation, sur deux
ans, de nos bracelets antirapprochement, mais, en parallèle, on va aussi
mettre cette information-là sur le site Web du ministère de la Sécurité
publique. Et, après le dépôt de ce rapport-là, en 2024, je m'engage à ce que
cette information-là soit mise à jour
annuellement sur le site Internet du ministère de la Sécurité publique pour que
tout le monde puisse consulter l'information relative à l'implantation
puis à l'utilisation du bracelet antirapprochement.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Interventions? M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Étant donné la teneur de cet amendement-là et l'engagement de la
ministre, je retire mon amendement, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement qu'on
revienne à l'amendement du député de Laurier-Dorion? Consentement. Consentement
pour que le député le retire?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Nous sommes maintenant
sur l'amendement de la ministre. Interventions? Mme la députée de l'Acadie...
d'Acadie, pardon.
Mme St-Pierre :
C'est-à-dire, le... pardon, le ministre de la Sécurité publique va... doit, au
plus tard le 10 mai 2024, faire au gouvernement un rapport sur la
publication... «Ce rapport est déposé dans les 30 jours suivants à l'Assemblée nationale [...] si elle ne siège
pas, dans les 30 jours suivant la reprise [des] travaux.» Ça veut dire
que... Si l'Assemblée nationale ne siège pas, ça veut dire que ça peut prendre
tout l'été avant que le public ait accès au rapport, parce que le public
n'aurait pas accès au rapport le 10 mai 2024, il va avoir accès au rapport
30 jours après si la Chambre siège, puis, si la Chambre ne siège pas, ça
peut aller jusqu'à l'automne. Je trouve ça loin un peu, si je comprends bien,
là. J'ai peut-être mal compris.
Mme
Guilbault : C'est pour ça qu'on a reculé au 10 mai, parce
que, le 10 mai, 30 jours plus tard, on est le 10 juin... on est
le 9 juin, c'est-à-dire.
Mme
St-Pierre : On est-tu sûr que ça va siéger?
Mme
Guilbault : Bien, en tout cas, moi, je n'ai jamais vraiment vu
une session... Bien, on est sûrs...
Mme
St-Pierre : O.K. C'est juste que je trouve que, si jamais... je trouve
ça serré, mais, bon, on ne fera pas de bataille là-dessus.
M.
Fontecilla : Libre à la députée d'apporter un sous-amendement.
Mme
St-Pierre : Ça va. C'est juste que je me dis : Si la Chambre a
arrêté de siéger le 9 mai, par exemple, ça veut dire que les citoyens du
Québec vont avoir accès au rapport au mois d'octobre. C'est juste ça.
• (14 h 40) •
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. D'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article... créant le nouvel
article 3.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Parfait. Merci
beaucoup. Adopté. Merci beaucoup. Nous sommes maintenant à l'article 4.
Mme la ministre.
Mme
Guilbault : Oui. Article 4 : La
présente loi entre en vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de la
présente loi).
Le
Président (M. Bachand) : Interventions?
Donc, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 4 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci beaucoup. Cela
conclut l'étude détaillée. Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Je propose que la commission recommande la
renumérotation du projet de loi amendé. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Je propose que la commission adopte une motion
d'ajustement des références. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté.
Remarques finales
Nous sommes maintenant aux remarques finales. M.
le député de Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Ah! bien, écoutez,
je suis très fier d'avoir participé à l'adoption de ce projet de loi qui va
contribuer très concrètement à la sécurité d'un certain nombre de femmes qui
sont malheureusement menacées par la violence, la violence de certains hommes,
là. Je... Voilà. Je suis très fier et puis je pense que ça va être... que ce
soit adopté le plus rapidement possible. Je félicite le gouvernement d'avoir
avancé dans cette voie-là. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Vimont.
M. Jean Rousselle
M. Rousselle : Bien, écoutez, c'est
un projet de loi qui est important, on parle de sauver des vies. Donc, peu
importe qu'on sauve juste une vie, déjà là, c'est beaucoup, en espérant que ça
va en sauver plus qu'une, en passant. Mais, écoutez, c'est un projet de loi
qui... on a essayé d'amener des améliorations. On va le voir avec l'expérience,
on va le voir avec qu'est-ce qui va se passer avec le projet pilote ou le
projet... le préprojet, comme on peut l'appeler.
Écoutez, je sais que les gens sont tous de bonne
foi, puis on veut tous que ça fonctionne, là, c'est bien correct, mais il ne
faut pas oublier non plus que le bracelet ne règle pas tout, donc en espérant
qu'on pense aussi à... les gens qui attendent, là, à la cour. Donc, il y en a
qui attendent longtemps. Ma collègue parlait, justement, au niveau de
proxénétisme, il y en a qui attendent... il y en a encore qui attendent, depuis
deux ans, un jugement, quoi que ce soit. Donc, c'est des gens qui sont victimes
ou qui ont peur. Donc, en espérant qu'on... Le bracelet, c'est un outil entre
autres, mais ce n'est pas... ça ne règle pas tout. Donc, en espérant qu'on ait
une vision globale pour... Et d'ailleurs c'était la demande des associations,
des groupements qui ont venu témoigner... demandant qu'on ait une vision plus globale. Mais, écoutez, je suis
heureux que le bracelet soit mis... qu'il y ait un test qui se fasse, un
test... puis en espérant que ça fonctionne correctement. C'est tout.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Mme la députée
d'Acadie, s'il vous plaît.
Mme Christine St-Pierre
Mme St-Pierre : Merci, M. le Président.
C'est un projet de loi qui est important. C'est un projet de loi qui va
certainement sauver des vies. Il ne faut pas, quand même, avoir un trop gros
sentiment de sécurité, parce que c'est un outil, puis un outil qui ne sera pas
à la portée de tous... de toutes les victimes, mais, quand même, c'est un bon
début.
Je veux saluer le travail de ceux et celles qui
ont travaillé au rapport Rebâtir la confiance parce que c'est une
recommandation de ce rapport qui est appliquée aujourd'hui. Et, sans le rapport
Rebâtir la confiance, est-ce qu'on aurait ce projet de loi là? On ne le
sait pas. On peut peut-être même en douter. Mais ça prouve que, lorsqu'on...
lorsqu'il y a des rapports qui sont produits et qui font des recommandations...
qui produisent des recommandations, bien, ces recommandations-là peuvent
conduire à l'amélioration de la situation pour la société en général. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Mme la
ministre, pour terminer.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Oui. Merci, M. le Président. Bien, j'endosse pas
mal tout ce qui a été dit par mes trois collègues. C'est un projet de
loi qui est important, qui est fondamental, qui va nous permettre d'aller de
l'avant avec une mesure avant-gardiste que très peu de nations utilisent, donc
on sera la septième, et moi, je suis très fière de ça. Puis, tu sais, c'est ça,
on dit toutes sortes de choses ici, là, mais je pense qu'on a tous beaucoup de
respect les uns pour les autres, puis moi, je suis intimement convaincue que ce projet de loi là,
puis tout ce qu'on fait pour lutter contre la violence, tient
sincèrement à coeur à tous mes collègues autour de la table, quelles que soient
leurs formations politiques.
Et moi aussi, je veux reconnaître le travail qui
a été fait pour le rapport Rebâtir la confiance : énormément de
recommandations, beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail, puis de
consultations, puis de discussions derrière ce travail-là. Puis je veux aussi
reconnaître le travail qui a été fait par la Commission spéciale sur
l'exploitation sexuelle des mineurs, parce que les victimes de violence,
qu'elle soit conjugale, qu'elle soit familiale, qu'elle soit sexuelle, c'est
inacceptable, puis on fait tout ce qu'on peut pour lutter contre cette
violence-là puis pour soutenir de mieux en mieux
les victimes, avec un système qui est imparfait, on le sait, mais tout ce qu'on
essaie de faire pour le rendre plus adapté pour les victimes, plus empathique
pour les victimes, bien, je pense que ça va dans le sens d'une société qui
est de plus en plus encline à aider les
personnes vulnérables. Donc... Et la députée d'Acadie faisait partie de la
commission spéciale. Donc, je salue son travail aussi. Je la sais très
investie aussi dans le... les liens avec les victimes puis dans cette cause-là
qui lui tient à coeur.
Donc, un grand merci à tout le monde. Merci à
vous, M. le Président, votre équipe, à tous ceux qui nous permettent de venir
travailler ici, à mes collègues députés et aussi aux gens qui m'accompagnent,
les gens de mon cabinet, les gens du ministère.
Et j'ai bien hâte qu'on procède à la prise en
considération et à l'adoption finale de ce projet de loi là qui marquera une
autre étape importante vers l'installation d'un premier bracelet
antirapprochement au Québec. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. En passant,
bonnes semaines en circonscription.
La
commission, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux au mardi
15 mars, à 12 h 30, où elle va... se réunira en séance de
travail. Merci.
(Fin de la séance à 14 h 47)