(Quinze
heures quatre minutes)
Le Président (M. Ferland) : Alors, à l'ordre, là, s'il vous plaît! Alors,
ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des institutions ouverte. Je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de
leurs téléphones cellulaires.
Le
mandat de la commission est de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 17, Loi modifiant le Code des professions en matière de justice
disciplinaire.
Mme la secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Beaudoin (Mirabel) remplace M.
Cardin (Sherbrooke); M. Trudel (Saint-Maurice) remplace M. Leclair
(Beauharnois); M. Bergman (D'Arcy-McGee) remplace M. Marsan (Robert-Baldwin);
M. Billette (Huntingdon) remplace M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys); et Mme
St-Laurent (Montmorency) remplace M. Duchesneau (Saint-Jérôme).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Ferland) : Alors, merci, Mme la secrétaire. Alors, lorsque
nous avons ajourné nos travaux, hier, nous en étions à l'étude de l'article 117
proposé par l'article 4 du projet de loi. Le ministre y avait présenté un amendement. Alors, M. le ministre, la parole... Je
sais qu'il y avait le député de D'Arcy-McGee qui avait un commentaire,
mais, avant...
M.
St-Arnaud : ...M. le Président, pour que tout le monde...
Le Président (M.
Ferland) : Oui. Est-ce que vous avez un commentaire avant qu'il...
M. Bergman : J'aurais une question sur un autre sujet. Si vous me permettez, je me
demande...
Le Président (M.
Ferland) : Sur quel sujet? Est-ce que c'est sur l'article ou...
M. Bergman :
Pas sur l'article exactement, mais sur nos travaux, et, si vous me demandez de
demander cette question au ministre à ce moment, pour juste soulever une
question...
Le Président (M.
Ferland) : Bien, moi, je n'ai pas de problème si... Habituellement, je
donne la parole au ministre, mais, si...
M.
St-Arnaud : Pas de problème, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Si c'est un commentaire général, je vais… Allez-y.
M. Bergman :
M. le ministre, vous savez, on a parlé, depuis notre commencement, de la
qualité, célérité des processus disciplinaires et l'importance de ce projet de
loi pour le système professionnel. Et on sait qu'on veut voir que ce projet de loi est adopté, j'espère, par
l'Assemblée nationale aussitôt que possible, qu'on fait nos travaux. Et je
pense qu'on fait une bonne discussion. On a
fait quelques améliorations et on a accepté beaucoup de vos suggestions, etc.
Et je vous ai demandé quelques questions,
quand on a fait les auditions publiques, sur la radiation provisoire; sur
l'article 130, j'ai demandé quelques questions.
En tout cas, M. le
ministre, vendredi matin, j'ai pris les journaux, le 10 mai, et, sur la
page 2 de Le Devoir, on
voit : Douze ingénieurs ciblés par l'ordre, et l'article
commence : «Une douzaine d'ingénieurs accusés jeudi en lien avec la
corruption et la collusion à Laval font aussi l'objet d'une enquête de leur
ordre professionnel.» Et je vois qu'aussi il y a quelques membres… le Barreau,
le Barreau surveille les événements de très, très près.
Ce matin, je prends Le Devoir
sur la page 2 et je vois aussi une citation de l'ordre professionnel. Lisons : «Il est clair que les requérants,
intimés utilisent tous les moyens à leur disposition pour tenter de se
soustraire au débat...» Et le journaliste dit que «ces professionnels
contestent la juridiction du conseil de discipline de l'Ordre des ingénieurs
dans cette affaire».
Le bureau en
question, M. le ministre… Et je me demande s'il y aura... on va avoir la chance
pour avoir cette discussion un moment. C'est qu'on travaille tellement fort sur
le projet de loi, et je me demande si on atteint les buts que moi et vous — je personnalise, mais... — on veut avoir avec ce projet de loi. On veut
voir la question de justice, une question de célérité, la question de
qualité. Et je vois, avec les reportages dans les journaux, que c'est fort
possible qu'on va adopter un projet de loi où il va encore y avoir cette grande
frustration avec les délais.
Et, dans cette même optique, M. le
ministre, dans cette même optique, M.
le ministre, il y a des nomsmentionnés ici où il y avait des arrestations dans
les dernières quelques journées, et je me demande si ces personnes — on va
dire monsieur ou madame Y — sont
encore dans leurs bureaux et pratiquent encore comme des professionnels, comme,
je ne sais pas, ingénieurs, architectes,
avocats, et si le public… — moi
et vous, on veut protéger… et je sais qu'on a lesmêmes buts, M. le ministre, qu'on veut protéger — que monsieur… le public est peut-être allé à
un bureau de professionnel ce matin
et a rencontré une de ces personnes qui a eu un mandat d'arrestation contre
lui. Alors, je me demande... Lepublic
va demander à nous : Est-ce que vous avez fait votre devoir? Vous avez
passé tellement des heures en commission parlementaire. Et, si vous avez
échappé à votre devoir, ils ne seront pas contents avec nous, et moi, je ne
serai pas fier de notre travail.
Alors,
je soulève la question de la radiation provisoire, je soulève ces reportages et
je me demande : Est-ce qu'on atteint nos buts? Est-ce qu'il y a
quelque chose, dans ce projet de loi, qui n'est pas assez ou clair, ou on a
besoin d'autres stipulations dans le projet
de loi pour éviter ces types de délais? Et, quand je vois qu'«il est clair que
les requérants, intimés utilisent tous les moyens à leur disposition
pour tenter de se soustraire au débat» et que «ces professionnels contestent la
juridiction du conseil de discipline de l'Ordre des ingénieurs dans cette
affaire», où est-ce qu'on va et qu'est-ce qu'on peut faire pour éviter ce type
de situation?
Et
je parle aussi des questions qui sont soulevées, de radiation provisoire, pour
protéger le public dès maintenant. Vous
avez dit vous-même — et
j'accepte votre explication — que c'est tolérance zéro. Mais, tolérance
zéro, on doit donner les outils à notre système de justice pour avoir
cette tolérance zéro. Merci, M. le Président.
• (15 h 10) •
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M. St-Arnaud : Bien, M. le Président, d'abord, bien sûr, je remercie le député pour
ses propos, et, bien sûr, il ne faut pas s'attendre à ce que je dise
quoi que ce soit sur les causes qui sont pendantes présentement devant le
conseil de discipline ou devant le Tribunal
des professions, là. Je pense que ça va de soi. Ce que je veux dire au député,
M. le Président, c'est que, là, c'est
la phase 1 de nos travaux de modernisation de notre système disciplinaire.On s'attarde, dans un premier temps, sur la
célérité du processus, là, c'est l'objectif du projet de loi n° 17, qui reprend essentiellement,
en bonne partie, les dispositions qui avaient été déposées, durant l'ancienne
législature, par mon prédécesseur immédiat dans le projet de
loi n° 79.
Comme
je l'ai dit à maintes reprises, il y aura, l'an prochain, une réforme globale
du Code des professions, et le président
de l'office est à former un comité de 16 personnes qui est en train de se
pencher sur les différentes modifications qui seront proposées au législateur l'an prochain. Et notamment il y
aura, effectivement, des éléments qui concerneront la discipline, la
radiation provisoire, etc., tout en vous faisant remarquer que, pour ce qui est
de la radiation provisoire, là, nous aurons, lorsque nous y arriverons, M. le
Président, à l'article 13.1, un amendement, là, qui traitera de la radiation provisoire. Je pense que vous avez dû
recevoir cet amendement, là, à 13.1, en lien avec le nouvel
article 59.1.1. Mais, au-delà de ce cas bien précis, là, si on le regarde
plus globalement, comme je l'ai dit à maintes reprises, M. le Président...
Puis
on essaie de régler un premier problème. Je pense qu'on est dans la bonne voie.
J'espère qu'on va être en mesure d'adopter le projet de loi avant le
14 juin. Et il y a une deuxième phase, à laquelle travaillent déjà les gens de l'office, là, via ce comité, là, qui est à
se former, de 16 personnes, et l'objectif, c'est que, l'an prochain, en
2014, on arrive avec un projet de loi qui regarde l'ensemble du Code des
professions et qui tente de régler un certain nombre de problèmes qu'on y voit.
Mais je pense que... moi, je pense qu'on est sur la bonne voie. Si on finit
par... si on réussit à adopter ça d'ici le 14 juin, ça serait déjà une
étape, je pense, au niveau de la célérité, importante, une étape importante; et
il y aura une deuxième étape, il y aura une deuxième phase l'an prochain. Non
seulement je le dis, là, mais vous l'avez
entendu de la bouche même de l'office, qui travaille là-dessus, qui travaille
déjà là-dessus depuis plusieurs mois.
Et
moi, j'ai eu des rencontres avec plusieurs présidents d'ordre professionnel et
qui nous ont fait part d'un certain nombre de préoccupations qu'ils ont
et qui seront insérées dans ce projet de loi, ce projet de loi. Voilà.
Le Président (M. Ferland) : Merci. Merci, M. le ministre. Alors, les
commentaires… Je vous remercie. Toujours important de rappeler, même si,
dans les journaux ou dans les médias, il y a toujours des gens qui vont s'exprimer,
je pense que le travail qui est fait ici, de
part et d'autre, est un travail colossal, efficace, dans l'harmonie, et je
pense que tout le monde a un but
commun, c'est-à-dire améliorer, là, la loi. Et, comme le ministre l'a
mentionné, même l'opposition, les deux oppositions l'ont mentionné, c'est
d'en arriver, en bout de piste, à améliorer, là, de façon générale. Et ça, ça
sera une prochaine étape.
Alors, maintenant, M. le ministre, la parole est à
vous, nous étions sur l'amendement que vous aviez déposé à 117.
M.
St-Arnaud : Effectivement, M. le Président...
Le Président (M.
Ferland) : Peut-être le relire, parce que...
M. St-Arnaud : Oui. En fait, c'est un nouveau 117, là. C'est un nouveau 117. En fait,
on remplace le 117 qui est au projet de loi n° 17 par un
nouveau 117, qui se lit comme suit :
«117. Les membres d'un
conseil de discipline, autres que le président, sont nommés par le conseil d'administration
de l'ordre parmi les membres de l'ordre; le conseil d'administration fixe la
durée de leur mandat, qui est d'au moins trois ans.» Voilà, M. le Président.
Le
Président (M. Ferland) : Alors, merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y
a des commentaires sur l'article... l'amendement? Député de Fabre?
M. Ouimet
(Fabre) : Oui, merci, M. le Président. En fait. Alors, bonjour tout le
monde. C'était simplement hier soir… c'était hier soir, oui...
M.
St-Arnaud : Hier soir, jusqu'à 21 h 30.
M. Ouimet
(Fabre) : Lorsqu'on a abordé cet amendement, avec lequel je suis d'accord
de façon générale, il y avait une petite
précision qui était... et je pense que ce serait plus exact, à notre nouvel
article, qu'on parle du conseil de discipline, puisqu'à l'article 116
on prévoit qu'il y a un conseil de discipline constitué au sein de chaque
ordre. Et d'ailleurs, dans la version actuelle, l'article 117, je note qu'on
parle... on dit : «Le conseil est formé d'au moins trois membres.» Et il
me semble, M. le Président, pour éviter la confusion entre la formation de
trois, ou les bancs, ou les divisions, là, selon le terme qu'on veut utiliser, et
l'identification de l'institution qui est le conseil de discipline au sein de chacun des ordres, alors il me semble que
ce serait préférable de dire «les membres du conseil de discipline
autres que le président sont nommés par le conseil d'administration de
l'ordre». Et, à 138, si c'est bien 138, on va, après ça, indiquer que le
conseil siège en bancs ou en divisions de trois et que le secrétaire nomme les
membres.
Alors, j'avais même,
hier soir, préparé un amendement. Donc, j'ai une certaine cohérence avec mes
propos d'une journée à l'autre.
Le Président (M. Ferland) : D'ailleurs, nous avions suspendu avant que vous
mettiez le point. Est-ce qu'il y avait d'autres commentaires?
M. Ouimet
(Fabre) : Bien, c'est un petit point qui je ne pense pas devrait
prendre trop de temps dans nos travaux, mais qui a une certaine importance au
niveau de la cohérence de la rédaction de la loi. Et donc je serais en mesure
de déposer un sous-amendement, à moins qu'on me dise qu'on va faire un long
débat sur cette question.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Bien, M. le Président, écoutez, là, j'avais vérifié auprès
du directeur des services juridiques de
l'office, là, Me Paquet, on semblait avoir une préférence pour «d'un». Mais je
viens de revérifier, «du» ou «d'un», ça ne semble finalement pas poser
de problème. Alors, si ça peut faire plaisir au député de Fabre, M. le
Président, même... pas besoin de le distribuer, là, on remplace le «d'un» par
un «du» et on continue, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : O.K. Bien, à ce moment-là, c'est un dépôt de
sous-amendement, là.
M. Ouimet
(Fabre) : C'est fait. Ça va être...
M.
St-Arnaud : On peut le voter, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Est-ce que vous l'avez lu?
M. Ouimet
(Fabre) : Alors, M. le Président, je propose un sous-amendement qui
dit ceci : L'amendement de l'article 117 proposé par l'article 4
du projet de loi est modifié de la façon suivante : Remplacer les mots «d'un
conseil» par «du conseil».
Voilà le
sous-amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Est-ce que les gens ont besoin d'une copie? Oui? O.K. On va
faire la copie.
Des voix :
…
M.
St-Arnaud : Ah! les juristes veulent le voir. Moi, je...
Le Président (M.
Ferland) : Bien, j'étais convaincu que les juristes voulaient le voir.
Alors, je vais juste
suspendre quelques secondes, le temps qu'on fasse les photocopies avec R2-D2.
(Suspension de la séance à
15 h 18)
(Reprise à 15 h 21)
Le Président (M. Ferland) : Alors, nous allons reprendre les travaux. La
parole était au député de Fabre, je crois.
M. Ouimet
(Fabre) : J'avais fait lecture du sous-amendement.
Le Président (M. Ferland) : Où il y
avait eu un dépôt de sous-amendement qui avait été lu. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur...
M. Ouimet (Fabre) : Non.
Le Président (M. Ferland) : Il n'y a
pas d'autre commentaire. M. le ministre, est-ce que...
M. St-Arnaud : On peut voter, M. le
Président.
Le Président (M. Ferland) : Ça va
aller. Je sens un empressement au vote. Alors donc, il n'y a pas d'autre
intervention.
Donc, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que le sous-amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Donc, le
sous-amendement à l'amendement est adopté.
Alors, nous
revenons à l'amendement tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires sur
l'amendement tel qu'amendé?
Alors, s'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'amendement, 117, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Donc,
adopté.
Bon, à ce moment-là, je crois qu'on s'en va à
117... Ah, je ne sais pas. M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud : Oui, M. le Président.
«117.1. Le gouvernement fixe les frais de déplacement et de séjour des membres
des conseils de discipline nommés par le conseil d'administration de l'ordre,
qui sont à la charge de l'ordre.» Voilà.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires? M. le député de D'Arcy-McGee.
M.
Bergman : Oui. Est-ce qu'il
y a des cas, M. le Président ou M. le ministre, où les membres des conseils
de discipline reçoivent un montant d'argent pour leur travail journalier? Je
sais que vous remboursez, par cet article, les frais de déplacement et de séjour, mais est-ce qu'il y a un montant
supplémentaire? Est-ce que c'était déjà la coutume pour quelques
professionnels? Et vous avez mentionné des difficultés pour avoir des bénévoles
pour siéger sur ces conseils. Alors, est-ce qu'il y a une manière pour
compensation? Est-ce que c'est prévu?
Le Président (M. Ferland) : M. le
ministre, allez-y.
M. St-Arnaud : M. le Président, j'inviterais
peut-être le président de l'Office des professions, là, qui a une meilleure
expertise que moi sur cette question, à donner la réponse au député.
Le
Président (M. Ferland) :
O.K. Alors, comme d'habitude, étant donné qu'on commence une nouvelle
session, là, je vais vous demander de vous présenter, votre nom et votre titre.
M. Dutrisac (Jean Paul) : Oui, M. le
Président. Jean Paul Dutrisac, président de l'Office des professions.
Alors, oui, M. le Président, ça dépend des
ordres. Il y a des ordres professionnels qui vont accorder ce qu'on appelle un jeton de présence aux membres de
conseil de discipline autres que le président pour les travaux effectués
lors des journées d'audience, mais il y a d'autres ordres que c'est du
bénévolat. Alors, ça dépend des ordres. Il n'y a pas de règle stricte
là-dessus.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
M. Dutrisac. Ça va? Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Donc, s'il n'y a
pas...
M. Ouimet (Fabre) : Une question.
Le Président (M. Ferland) : Oui, M.
le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Je comprends, M.
le président, que c'est l'équivalent du système actuel. C'est dans
quelle disposition de la loi, du code?
M.
Dutrisac (Jean Paul) : Actuellement, on reprend la règle qui est
énoncée au troisième alinéa de l'article 138, actuellement.
M. Ouimet
(Fabre) : 138. O.K. Merci.
Le Président (M. Ferland) : D'autres commentaires? Alors, s'il n'y a pas
d'autre... M. le ministre, ça allait, oui?
M.
St-Arnaud : Ça va, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Je vous sentais...
M. St-Arnaud : Ah. Non.
Le
Président (M. Ferland) : Non? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention...
Des voix :
…
Le Président (M. Ferland) : Ah! O.K. Alors, c'est vrai, c'est juste une discussion.
Donc, on va voter l'article au complet à la fin. C'est vrai. Donc, on s'en
irait à 117.2. M. le ministre.
M.
St-Arnaud : 117.2, M. le Président, dans le projet de loi initial, se
lisait comme suit :
«117.2. Le
gouvernement édicte, par règlement, après consultation du Bureau des présidents
des conseils de discipline, du Conseil interprofessionnel du Québec et du
Barreau du Québec, un code de déontologie applicable aux membres des conseils
de discipline.»
Et, il y a quelques semaines,
j'avais déposé un amendement, M. le Président, que j'avais... En fait, j'avais
remis un amendement aux parlementaires de l'opposition à l'effet qu'il se
lirait comme suit : Modifier l'article 117.2 proposé par l'article 4 du projet de loi par le remplacement de «,
du Conseil interprofessionnel du Québec et du Barreau du Québec» par «et
du Conseil interprofessionnel du Québec».
Cette
modification, M. le Président, propose de maintenir le droit actuel et supprime
donc la consultation du Barreau du Québec…
sera par ailleurs consulté par le Conseil interprofessionnel du Québec et lors
de la publication à laGazette officielle du Québec du projet de
code de déontologie.
Alors, le nouvel
article, M. le Président, dirait donc tout simplement que le gouvernement
édicte, par règlement, après consultation du
Bureau des présidents des conseils de discipline — que nous allons créer par ce projet de loi — et du
Conseil interprofessionnel du Québec — dont est membre le Barreau — un
code de déontologie applicable aux membres des conseils de discipline. Voilà.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre. Alors, l'amendement a été déposé, et
je pense que tout le monde avait eu des copies, hein, de l'amendement. Alors,
M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Bergman :
Juste une question, M. le Président. M. le ministre, pourquoi est-ce que vous
avez retiré le Barreau de l'article comme une institution que vous allez
consulter? Et, deuxièmement, vous mentionnez dans vos commentaires que le
Barreau serait consulté par le Conseil interprofessionnel du Québec et lors de
la publication à la Gazette officielle. Alors, premièrement, pourquoi vous l'avez retiré
et, deuxièmement, sur quel article est-ce que le Conseil interprofessionnel aura l'obligation de consulter
avec le Barreau? Et, s'il consulte le Barreau, est-ce qu'il va consulter
en même temps d'autres ordres, par exemple
la Chambre des notaires? Alors, pourquoi est-ce que vous mentionnez le
Barreau et sur quelle obligation est-ce que le Conseil interprofessionnel...
quelle est leur obligation pour consulter le Barreau?
M. St-Arnaud : Bien, en fait, M. le Président, comme on indique au projet de loi que
le Conseil interprofessionnel du
Québec est consulté, le Conseil interprofessionnel, évidemment, regroupe les
44 ordres professionnels, alors, par ce fait même, le Barreau comme
la Chambre des notaires, comme les autres ordres professionnels seront
consultés dans la préparation du code de déontologie.
Et évidemment, là,
pour ce qui est de la deuxième étape, la Gazette officielle du Québec,
bien, évidemment, ils seront consultés,
comme à peu près tout le Québec finalement, parce qu'il y aura un projet de
code de déontologie qui sera publié à la Gazette officielle du Québec,
et, comme c'est le cas pour les autres règlements, bien, il fera l'objet d'une
consultation, d'une prépublication, M. le Président. Et donc le Barreau pourra
faire l'objet... comme d'autres, comme n'importe quel autre organisme de la
société ou tout autre citoyen, pourra émettre des commentaires sur ce
règlement... sur ce code de déontologie.
Le Président (M.
Ferland) : M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Bergman :
Deuxième question. Vous indiquez qu'il y a la consultation avec le Bureau des
présidents des conseils de discipline, le Conseil interprofessionnel. Vous ne
mentionnez pas l'office, même pour consultation. Pourquoi vous avez omis une
consultation par le gouvernement avec l'office dans ce petit article?
Le Président (M. Ferland) : M. le
ministre.
M.
St-Arnaud : Bien, en fait,
M. le Président, l'office est impliqué dans le processus, parce que l'office
est, bien sûr, le principal conseiller du ministre sur les questions
liées aux lois professionnelles. Mais, essentiellement, 117.2 reprend le
libellé de 184.3, où le...
Une voix : ...
M. St-Arnaud : Voilà, M. le
Président.
Le Président (M. Ferland) : O.K.
Merci, M. le... D'autres commentaires du côté de l'opposition officielle? Il n'y
a pas d'autres commentaires? Alors, s'il n'y a pas d'autre commentaire...
Une voix : ...
Le Président (M. Ferland) : Oh! M.
le député de D'Arcy-McGee, oui.
M. Bergman : En ce qui concerne, M.
le ministre, le code de déontologie, est-ce qu'on est à un moment pour recevoir
le projet?
M. St-Arnaud : Je l'attendais, votre
question, M. le député.
M. Bergman : Et je me demande... Je
vais vous laisser répondre à cette question.
M. St-Arnaud : Je vais prendre l'autre
aussi.
Le Président (M. Ferland) : Une des
bonnes aujourd'hui, M. le ministre.
M. St-Arnaud : Oui, puis... Ah!
elles sont toujours bonnes, M. le Président. Ah! vous ne me ferez pas dire qu'il
n'y a pas des bonnes questions dans l'opposition. On travaille sérieusement, on
veut avoir un bon projet de loi...
Le Président (M. Ferland) : Ça va
être le meilleur.
M. St-Arnaud : Des fois, des fois,
on prend un break.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
M. le ministre, est-ce qu'il y a une réponse à cette bonne question?
• (15 h 30) •
M.
St-Arnaud : Oui, M. le
Président. Alors, écoutez, comme je m'y étais engagé, je dépose non seulement
le projet... la dernière version du code de
déontologie, mais la dernière version — et je comprends qu'il y a plusieurs
copies, alors même toutes les photocopies, M. le Président — du
règlement sur la procédure de sélection des présidents des conseils de discipline. Et je l'ai regardé hier,
là, avec les gens de l'office, et, pour ce qui est du règlement sur la
procédure de sélection des présidents des conseils de discipline, conformément
à ce qu'on avait dit, on s'est inspirés fortement du règlement sur la procédure de nomination des juges et on a tenu compte
aussi des propos tenus par la députée de l'Acadie notamment quant à la
parité hommes-femmes.
Alors, je dépose, M. le Président, avec beaucoup
de plaisir, la réponse à cette question.
Le Président (M. Ferland) : Nous
recevons... Alors, le dépôt est fait. Il y avait des copies de faites pour les membres, j'imagine. Alors, des copies seront
distribuées aux membres de la commission. Mme la députée de l'Acadie.
Mme St-Pierre : Une question de
procédure. Quand le règlement est déposé, est-ce qu'à ce moment-là c'est comme
si on... vous entrez tout de suite en consultation?
Le Président (M. Ferland) : C'est un
projet de règlement.
Mme St-Pierre : O.K. Vous allez
après ça, une fois la loi adoptée, déposer et publier votre règlement.
M. St-Arnaud : Tout à fait.
Mme St-Pierre : Il y aura une
consultation des groupes qui sont intéressés.
M.
St-Arnaud : Tout à fait. En
fait, M. le Président, c'est le dernier projet, là. Quant au code de déontologie, je pense qu'il n'y a pas
énormément de changements par rapport au premier, là. Mais, quant au
règlement, c'est substantiel, le règlement de la procédure de sélection.
Mais effectivement, là, je les donne pour
éclairer davantage tous les membres de la commission sur où est-ce qu'on s'en va, voilà, M. le Président, dans un
esprit de transparence, là, qu'on essaie d'avoir depuis le début de l'étude
de ce projet de loi.
Le
Président (M. Ferland) :
Alors, c'est bien, M. le ministre, parce que c'est... On ne voit pas souvent
non plus des... Ce n'est pas coutume qu'on dépose des règlements lors d'analyse,
mais je pense que ça donne une bonne idée. Les règlements, vous comprenez,
seront adoptés une fois le projet de loi adopté et en application. M. le député
de D'Arcy-McGee.
M. Bergman : Juste quelques petites
questions, M. le Président, M. le ministre. Et je vous remercie pour ces deux
projets.
Alors, il y avait un troisième... un projet de
règlement que vous avez indiqué, que vous avez déposé à cette commission. C'est les règles de pratique. Il y a
référence à ces règles de pratique dans l'article 22. Alors, étant donné
votre efficacité pour déposer ces deux projets de règlement, je pensais :
deux fait trois...
M.
St-Arnaud : Alors, M. le
Président, pour ce qui est des règles de pratique des conseils de discipline
des ordres professionnels, demain — j'ai une version, là, qui a
été retravaillée — demain,
je devrais être en mesure de déposer ce
troisième document, en notant toutefois qu'en ce qui concerne les règles de
pratique ce que me dit le président de l'office, c'est que c'est
vraiment en préliminaire, dans le sens où il va falloir y avoir une
consultation des différents ordres professionnels là-dessus, qui sont les
personnes, qui sont les organismes qui ont l'expertise là-dessus. Alors, il y a
un premier jet qui a été fait par l'office, mais il faudra consulter les ordres
professionnels sur ce document-là.
Mais demain
je pourrais vous déposer, pour qu'on ait le portrait complet, là, eu égard à
nos discussions, je pourrais déposer, M. le Président, avec les
différentes copies, là, les règles de pratique, le dernier projet eu égard aux
règles de pratique des conseils de discipline des ordres professionnels.
Le
Président (M. Ferland) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres... M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Bergman : ...une question à vous,
M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Allez-y,
oui.
M. Bergman : Est-ce qu'il y aurait
un moment, pendant nos discussions, où on va avoir la chance pour examiner et demander des questions sur les trois
règlements? Est-ce qu'on va laisser à la fin ou est-ce qu'il y aurait un
moment spécifique? Car j'ai quelques questions sur le premier projet que j'ai
reçu.
Le
Président (M. Ferland) :
Bien, avec consentement, la commission peut faire ce qu'elle veut, mais si j'ai
le consentement, parce qu'on est en analyse
détaillée. Vous comprendrez : normalement, on n'entre pas dans les détails
d'un règlement. Il est déposé, c'est un
dépôt, et il est disponible, vous en avez possession. Mais moi, si j'ai le
consentement de l'assemblée... Mais ce n'est
pas habituel qu'on discute d'un règlement, parce que ça ne sera jamais un
document final, hein, tant que le
projet de loi n'est pas adopté. Et donc vous allez, à mon avis, discuter sur
quelque chose qui pourrait changer, là, de façon significative. C'est
dans ce sens-là.
Mais je répète, M. le député de D'Arcy-McGee,
lorsque j'ai une demande à titre de président et si j'ai le consentement… à
moins que ça sorte vraiment des sujets ou ça va sur un autre sujet que le
projet qu'on est en train d'analyser, là c'est impossible, mais, quand j'ai le
consentement, les discussions sont ouvertes. Mais, comme je le dis — je
termine là-dessus — habituellement,
et sur un document qui est déposé par le ministre, à la demande des
partis d'opposition, le ministre a fait le dépôt, le ministre a toujours le
loisir de déposer ou ne pas déposer, mais il l'a fait dans ce cas-ci, donc, c'est un document qui est en évolution, qui n'est
pas terminé, donc, tant que projet de loi n'est pas adopté, ce
document-là peut changer de façon significative. Alors, M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le
Président, effectivement, je pense que le mandat de la commission, c'est
d'étudier le projet de loi article par article, là. Ce qui ne veut pas dire qu'à
un moment donné, si l'occasion se présente à la fin de nos travaux, peut-être que le député ou un membre de la commission a
certains commentaires à formuler, là, moi, je n'ai pas de problème à ce qu'on les écoute, là, dans la
mesure où... Mais ce n'est pas... je comprends de ce que vous dites, là,
ce n'est pas notre mandat prioritaire à ce moment-ci.
Ça complète, M. le Président, en tout cas quant
à moi, pour 117...
Le
Président (M. Ferland) : Alors,
on était toujours sur... C'était sur l'amendement, hein? Est-ce qu'il y
avait d'autres commentaires sur l'amendement à 117.2?
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement proposé à l'article 117.2
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
adopté. Alors, maintenant, nous irions à 117.3. M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le
Président. Alors, 117.3, dans la version initiale du projet de loi, se lisait
comme suit :
«117.3. Le code de déontologie énonce les règles
de conduite et les devoirs des membres des conseils de discipline envers le
public, les parties, leurs témoins et les personnes qui les représentent; il
indique, notamment, les comportements dérogatoires à l'honneur,
à la dignité ou à l'intégrité des membres des conseils de discipline. Il peut en outre déterminer les activités ou situations
incompatibles avec la charge qu'ils occupent, leurs obligations
concernant la révélation de leurs intérêts ainsi que les fonctions qu'ils
peuvent exercer à titre gratuit.
«Ce code peut prévoir des règles particulières
pour les présidents à temps partiel et les membres des conseils de discipline
autres que le président.»
Et, M. le
Président, comme j'ai eu l'occasion de le faire savoir à l'opposition il y a
quelques semaines, j'aurais un amendement
à proposer à 117.3, qui serait le suivant : Modifier l'article 117.3
proposé par l'article 4 du projet de loi par la suppression, dans
le dernier alinéa, de «les présidents à temps partiel et».
Alors, il s'agit d'une modification de
concordance, M. le Président. Vous aurez compris qu'on a supprimé l'existence
même des présidents à temps partiel au tout début de notre étude article par
article. Alors, c'est une concordance pour enlever les présidents à temps
partiel de cet article.
Le
Président (M. Ferland) :
Merci, M. le ministre. Des commentaires sur l'amendement proposé par le
ministre à l'article 117.3? M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Bergman : Dans cet article, il y
a une mention qu'il y a une obligation concernant la révélation de leurs
intérêts ainsi que leurs fonctions. La révélation de leurs intérêts, à qui
est-ce que les présidents vont divulguer leurs intérêts? Est-ce qu'il y aurait
une... Il n'y a pas un commissaire à l'éthique à qui il fait cette déclaration.
M.
St-Arnaud : En fait, ce que
prévoit l'article 117.3, c'est que le code de déontologie doit... peut… en
fait, c'est : «peut en outre déterminer les activités ou situations
incompatibles avec la charge qu'ils occupent, leurs obligations concernant la
révélation de leurs intérêts ainsi que les fonctions qu'ils peuvent exercer à
titre gratuit.»
Alors, par
exemple, M. le Président, je vois, là, dans le projet qu'on nous a rédigé,
que... on voit que, par exemple, les
présidents des conseils de discipline, à l'article 17 du projet de code de
déontologie, ne peuvent se livrer à «aucune activité ou participation
politique partisane aux niveaux fédéral, provincial, municipal et scolaire».
Alors, voilà un exemple, M. le Président, d'activité ou situation incompatible
avec la charge qu'ils occupent.
Et, quant aux obligations concernant la
révélation de leurs intérêts, je ne sais pas si on a prévu des articles
particuliers là-dessus.
Des voix : …
M. St-Arnaud : Alors, ce qu'on me dit, c'est que, M. le
Président, c'est ce genre de questions qui sont posées par les Emplois supérieurs, au Conseil exécutif,
lorsqu'une personne accepte ce genre de fonction, se met… occupe… est
appelée à éventuellement assumer ce genre de fonction.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires sur... M. le député de D'Arcy-McGee.
Ça va?
M. Bergman : Ça va.
Le Président (M. Ferland) : Ah, O.K.
Je pensais que vous aviez...
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement proposé à l'article 117.3
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Ferland) :
Alors, l'article... Ah non, il n'est pas adopté, là, 117. L'amendement est
adopté.
Alors, M. le ministre, j'imagine qu'on continue
à 117.4.
• (15 h 40) •
M. St-Arnaud : 117.4, M. le
Président, se lit comme suit :
«117.4. Les
présidents à temps partiel ne peuvent, à compter de leur nomination, agir comme
procureur d'une partie dans une
instance disciplinaire régie par le présent code ou par un organisme qui exerce
des fonctions similaires pour la protection du public.»
Et, en fait,
ce qu'on propose, M. le Président, compte tenu de ce que je viens de vous dire
tantôt, compte tenu de l'abolition de la fonction même de président à
temps partiel, bien, l'amendement que je propose et qui a été distribué à l'opposition il y a quelques semaines, c'est de
modifier l'article 4 du projet de loi par la suppression de l'article 117.4
tel que proposé et tel que je viens de le lire.
Le Président (M. Ferland) : Donc, c'est
de la concordance. Alors, est-ce que...
M.
St-Arnaud : Il s'agit d'une
modification de concordance, effectivement, M. le Président, avec la
suppression des présidents à temps partiel.
Le Président (M. Ferland) : Des
commentaires? Aucun commentaire.
Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'amendement à l'article 117.4 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, l'amendement est adopté. M. le ministre, à...
Une voix :
...l'article 4.
Le Président (M.
Ferland) : On a fini? O.K. J'étais rendu à 117.5, mais ça n'existe
pas.
M. St-Arnaud : M. le Président, on peut adopter l'article 4, parce qu'à un moment
donné on... Et j'avais envisagé de
déposer un article 117.5, mais, après de nouvelles discussions avec les
gens de l'office, je ne le déposerai pas, M. le Président. Je pense qu'on vous l'avait distribué, là, mais il ne sera
pas déposé. Je ne présenterai pas cet amendement-là. C'est-à-dire qu'on
va s'en remettre aux Emplois supérieurs pour l'applicabilité du code de
déontologie plutôt qu'une des hypothèses qu'on
avait mise de l'avant, qui était de s'en remettre au Conseil de la justice
administrative. Et, après avoir
vérifié comment ça se faisait pour d'autres organismes un peu du même genre, je
pense qu'on me fait part, entre autres,
de tout ce qui est en matière de déontologie policière, les gens qui occupent
des fonctions à la déontologie policière, les gens qui occupent des
fonctions de régisseurs à la Régie des alcools, des courses et des jeux, ils
ont un code de déontologie, et, lorsqu'il y a un problème, on s'en réfère aux
Emplois supérieurs du Conseil exécutif.
Alors,
après avoir évalué les deux hypothèses, M. le Président, on a retenu cette
hypothèse qui, donc, ne vient pas modifier
la Loi sur la justice administrative, ne vient pas modifier la composition du
Conseil de la justice administrative, qui
est composé de quelques organismes très spécifiques, dont le TAQ, dont le
Tribunal administratif du Québec. Et on va plutôt, pour ce qui est de l'application
du code de déontologie, les présidents des conseils de discipline, s'en
remettre à la situation, je vous dirais, générale qui découle de l'application
de la Loi sur le ministère du Conseil exécutif.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre. Je pense qu'il y avait un
commentaire du côté du député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : Oui. Merci, M. le Président. En fait, c'était une question que j'allais
poser ou que j'allais aborder dans le
cadre de 117.3, mais, puisque je savais qu'on allait déposer un amendement,
j'avais réservé ma question. Mais là le ministre nous annonce qu'on va
changer le plan de match, et je pense que ça vaut la peine qu'on s'arrête
quelques minutes sur cette question-là qui nous préoccupait, c'est-à-dire, en
termes clairs pour les gens qui nous écoutent,
là : on vient de prévoir la possibilité d'adopter un code de déontologie
qui va s'appliquer aux membres de conseil de discipline et aux présidents, présidents adjoints… chefs adjoints.
Mais la question fondamentale, c'est : Comment ce code sera-t-il appliqué? Comment est-ce qu'on
pourra sanctionner les comportements qui ne respecteront pas le code? Et
c'est une question qui est très importante. Et j'aurais aimé ça...
J'entends les
commentaires du ministre, mais j'aimerais ça qu'on... Moi, je ne connais pas la
mécanique au niveau du conseil des emplois supérieurs, pardon, et je pense que
ça vaudrait la peine qu'on nous fournisse, là, pour être certains… Parce que, lors de nos consultations… et là je
m'exprimais en mon nom personnel, mais, pour avoir réfléchi à cette question-là, moi, j'étais, au départ,
d'avis que les membres de conseil de discipline devaient, au même titre
que les autres membres de leur ordre professionnel, être soumis au code de
déontologie de leur ordre professionnel et, dans cette logique-là, soumis au conseil de discipline. Je comprends qu'il y
a des difficultés, qu'on avait évoquées dans le cadre des consultations, mais j'aimerais ça que vous
nous expliquiez exactement, M. le ministre, la mécanique pour la
sanction du code de déontologie des présidents et des membres de conseil de
discipline avant d'aller plus loin.
M. St-Arnaud : Ma compréhension, M. le Président, c'est que, bien sûr, les membres
autres que les présidents sont visés par leur propre code de
déontologie. C'est ce que...
Une voix :
...
M. St-Arnaud : Non. Alors, je retire ce que je viens de dire, M. le Président, et je
rougis en même temps. Mais on recommence. On efface tout et on
recommence, M. le Président. On va s'en tenir aux présidents.
Le Président (M. Ferland) :
...
M.
St-Arnaud : Oui, oui, c'est ça, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Allez-y.
M. St-Arnaud : Non, mais, pour les membres, le président de l'office pourra
l'expliquer. Pour les présidents des conseils
de discipline, ma compréhension, c'est que l'article 115.7 confie comme
fonction, quand on l'a adopté, au 5° de 115.7, au président en chef, la
fonction de veiller au respect de la déontologie par les présidents.
Alors, il y a un code
déontologie, le président en chef — en son absence, le président
en chef adjoint — voit
au respect du code de déontologie par les
présidents. Ça, c'est l'étape première. Dans les cas où il y aurait uncas… — hier,
c'était un cas particulièrement grave — le tout est référé au Conseil
exécutif, en fait, au ministère du Conseil
exécutif, aux Emplois supérieurs. Et je ne sais pas si, quant à la mécanique…
je ne sais pas si le président de l'office peut élaborer davantage sur
la mécanique.
Le Président (M. Ferland) : M.
Dutrisac, oui.
M. St-Arnaud : Pour ce qu'il en
connaît...
M. Dutrisac (Jean Paul) : Oui. En
fait, M. le Président, je n'ai pas l'information exacte sur le processus comme tel. Ce que je sais, c'est que, lorsqu'il y
a une plainte qui aboutit aux Emplois supérieurs, les Emplois supérieurs
traitent… donc rencontrent la personne, et traitent la plainte, et
éventuellement vont prendre une décision soit de recommander une décision ou
non. Maintenant, pour la commission, je pourrais éventuellement aller chercher
plus d'information et peut-être informer la commission dans un autre moment sur
le processus comme tel. Maintenant, ça, c'est pour les présidents de conseil de
discipline.
Pour les
membres, les autres membres, les membres des ordres qui siègent sur les
conseils de discipline, on a vu, hier,
qu'il y avait une immunité, mais il y a quand même un code de déontologie. Le
code de déontologie que le gouvernement va adopter par règlement va
aussi s'appliquer aux autres membres. Et, pour eux, ce sont les ordres professionnels qui vont appliquer cette
déontologie-là. Donc, c'est le code… c'est le conseil d'administration des
ordres qui va appliquer la déontologie pour
les membres des ordres qui siègent sur les conseils de discipline. Ce sont eux
qui les nomment, ce sont eux qui peuvent décider de les destituer ou de les...
s'il y a des manquements importants, là, qui les empêchent de siéger, là, pour
l'avenir, au conseil de discipline.
Le Président (M. Ferland) : M. le
ministre.
M.
St-Arnaud : Finalement,
j'avais à moitié raison. Alors, j'ai rougi trop vite, M. le Président. Ma
compréhension, aussi… J'ajoute un autre élément, M. le Président, pour... qui
vient de m'être transmis, là, par les gens qui nous accompagnent. Il existe, aux Emplois supérieurs, une personne qui
s'appelle la Commissaire à l'éthique et à la déontologie. Donc, il y a
une personne, spécifiquement aux Emplois supérieurs, qui fait ce travail-là.
Alors, ma
compréhension des choses, c'est que le président en chef voit à l'application
ou voit au respect, pour reprendre le libellé de 115.7, voit au respect
du code de déontologie par les présidents. Et ma compréhension, c'est que, s'il a une situation particulièrement
préoccupante entre ses mains, il va en référer au Commissaire à l'éthique et
à la déontologie des Emplois supérieurs, qui joue cette fonction-là pour toute
une série de régisseurs, de commissaires au sein du gouvernement du Québec.
Mais je dois
dire que moi non plus, là, je ne suis pas un expert de la mécanique. Peut-être,
effectivement, qu'on pourrait y revenir. Je ne sais pas s'il y a un
autre article, plus tard, qui serait approprié pour y revenir. Mais peut-être qu'on pourrait aller aux informations davantage,
là, de la part de l'office, pour voir comment on peut... si l'opposition
a encore des questions là-dessus. Mais ce
qu'on me dit, c'est que c'est la même... c'est la procédure. Donc, il y a
115.7, qu'on a adopté, le président en chef
voit au respect du conseil de discipline. Il y a aussi une procédure
supplémentaire aux Emplois supérieurs, il y
a une personne à temps plein, qui est Commissaire à l'éthique et à la
déontologie. Cette personne-là est chargée de l'ensemble des organismes
qui sont, j'allais dire, similaires, comme les organismes de déontologie
policière, les organismes pour le courtage immobilier aussi, là, tout ce qui
est...
Une voix : ...
M.
St-Arnaud : On me les
mentionne ici : Commission des transports, Commission municipale,
Commission de la protection du territoire
agricole, la déontologie policière, comme je le disais, la Régie des alcools,
des courses et des jeux. Et il y en a d'autres, là, c'est quelques-uns
seulement. Vous m'aviez parlé, je pense, du courtage immobilier, là, le... C'était
quoi, ça? C'était le...
Une voix : ...
• (15 h 50) •
M. St-Arnaud : O.K. Alors, il y a
toute une série d'organismes du même genre, là, qui font affaire avec cette
mécanique que nous suivrions si le projet de loi est adopté, plutôt que de
suivre la voie du Conseil de la justice administrative,
qui, honnêtement, là, semblait poser plusieurs problèmes et qui posait un
certain nombre de problèmes aussi aux
légistes du ministère de la Justice quand on leur a proposé cette idée, là,
qui, je pense, avait été de... Moi, je pense que m'étais même prononcé, je trouvais que c'était une belle idée, mais,
quand on l'a soumise aux légistes, c'était moins simple, M. le
Président, et c'est pourquoi on s'en est remis à la procédure habituelle en
déontologie policière, à la Commission de
protection du territoire agricole, à la Régie des alcools, des courses et des
jeux, pour les régisseurs, les commissaires, etc. Voilà.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : Merci, M. le Président. En fait, deux observations. Je n'ai pas de
problème sous réserve qu'on explore puis qu'on nous donne exactement la
mécanique, là, au niveau du conseil des
emplois supérieurs. Ceci dit, il est là pour les
présidents, parce que ça, c'est le mécanisme qui s'appliquerait aux présidents. Je pense qu'on doit absolument...
qu'il y ait un lien de rattachement dans le Code des professions sur cet
aspect-là pour qu'on sache que ce
mécanisme-là s'applique. Parce que je ne pense pas qu'en vertu de la loi telle
qu'elle existe c'est prévu. Alors, ça, cet
élément-là, j'aimerais ça qu'on nous clarifie cet élément-là avant qu'on
termine l'article par article, d'une part.
Quant aux autres
membres du conseil de discipline, M. le Président, je pose la question... Je
comprends que le président... on a adopté
115.7, on a confié au président le respect de la déontologie. Mais là on en
train... On a tout un code qui
prévoit une procédure pour le respect de la déontologie, pour assurer l'équité
du processus, et là tout ce qu'on se trouve
à dire pour les membres d'un conseil de discipline soumis à un code de
déontologie, c'est que c'est le président qui est chargé de veiller au
respect de la déontologie, sans plus, sans aucune balise procédurale, sans
aucune... Et là je me demande si...
Je
comprends que c'est un peu le chien qui court après sa queue, là, mais il faut
quand même se poser la question de :
C'est quoi, le cadre procédural applicable à cette situation-là? Ce n'est pas
tout de dire : Il y a un code de déontologie, puis le président est chargé d'en assurer le
respect. Il faut offrir aux membres de conseil de discipline une certaine
forme de garantie procédurale pour assurer le respect de l'équité; à moins qu'il
y ait déjà un mécanisme puis qu'on dise : Ça s'applique, comme on dit,
mutatis mutandis.
Et
là je pense qu'on a un trou, M. le Président, dans notre loi, là, tant pour les
présidents que pour les membres de conseil. Et je pense qu'il faudrait s'assurer
qu'on a bouclé la boucle avant de terminer notre mandat.
Le Président (M. Ferland) :
M. le ministre.
M. St-Arnaud : Oui, M. le Président. C'est une question intéressante. Écoutez, je...
et je ne voudrais pas y répondre sur un coin de table, là. Je pense que
ce qu'on va faire, c'est que... Je proposerais, M. le Président, qu'on adopte l'article 4 et qu'on continue. Et je
proposerais que, demain — je
crois qu'on va siéger demain, là — on...
Je ne veux pas présumer de ce que la
Chambre nous dira de faire, M. le Président, mais je crois comprendre qu'on va
siéger demain. Et, en commençant nos travaux demain, en commençant nos
travaux demain, je demanderai au président de l'office de nous faire rapport
là-dessus et, s'il y a lieu, quant à... s'il y a lieu de le faire, de
prévoir... d'avoir déjà en main des amendements,
là, pour faire le lien. Parce que je pense que la préoccupation qui est faite
par le... qui est formulée par le député de Fabre, en tout cas, moi,
elle me semble bien fondée.
Alors,
je pense que, si ça vous convient, M. le Président, je proposerais qu'on adopte
l'article 4. Comme je vous le disais, je ne déposerai pas
d'amendement à 117.5, à la lumière des discussions qu'on a eues ces derniers
jours et ces dernières semaines avec les gens, notamment, du ministère de la
Justice. Mais demain on pourra faire un rapport sur la situation, complet et
avec, éventuellement... S'il y a lieu d'avoir des amendements, là, on pourra
les déposer en début de séance, si ça convient à tous.
Le Président (M. Ferland) : Alors, merci, M. le ministre. Je crois comprendre
que ça convient à tout le monde. Donc, nous pourrions...
S'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'article 4, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Donc, l'article 4, tel qu'amendé, est
adopté. Maintenant, j'imagine qu'on va aller à l'article 5, M. le
président… M. le ministre, oui?
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président, c'est une bonne idée...
Le Président (M.
Ferland) : Je vous appelle M. le président...
M.
St-Arnaud : Ah! Ça dépend président de quoi. Je vais faire attention,
M. le Président, on est enregistrés.
Le Président (M.
Ferland) : …M. le ministre.
M. St-Arnaud : Alors, M. le Président, alors l'article 5 du projet de loi
n° 17 se lit comme suit : Les articles 118 et 118.1 de ce
code sont abrogés. Voilà, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Je vous remercie. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 5?
M. le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Peut-être, juste nous aider, M. le Président, pour le
bénéfice de ceux qui nous écoutent. Qu'est-ce qu'on est en train de faire?
M.
St-Arnaud : Alors,
l'article 118 et 118.1, M. le Président, c'est sur la façon dont on... En
fait, c'est des articles qu'on a réglés par le... non, pas 117. 115?
115, oui, c'est ça, 115.1 et suivants, parce que le 118 actuel, c'est :
«Après consultation du Barreau, le gouvernement dresse,
parmi les avocats ayant au moins dix [ans] de pratique, une liste [...] de
personnes pouvant agir à titre de présidents suppléants…» Et 118 prévoyait... c'était
concentré sur les présidents suppléants, la durée du mandat, comment on les
choisit, le président substitut. Et 118.1, c'est encore les présidents suppléants. Alors, comme il n'y a plus
de président suppléant, on fait disparaître 118 et 118.1, parce que je pense que... Non, il n'y a plus de président
suppléant, et ça portait sur les présidents suppléants et les présidents
substituts, exactement. Alors, comme il n'y
a plus de président suppléant, il n'y a plus de président substitut, on enlève
118 et 118.1, puisqu'il n'y a
maintenant que des présidents qui siègent à l'intérieur du bureau des conseils
de... Bureau des présidents des conseils de discipline, qui sont choisis
et dont on a longuement... dont on a longuement décrit les fonctions et la
procédure de sélection dans l'article 115.1 et suivants. Voilà.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Merci, M. le
Président. Petite question, là, je... L'incompatibilité de fonction, là, qui
était prévue à 118.1, c'est-à-dire d'agir
comme procureur d'une partie dans une instance disciplinaire régie par le
présent code, ça se retrouve au code de déontologie, mais ce n'est plus
dans le Code des professions?
M. St-Arnaud : Ce n'est plus dans le
Code des professions. On l'avait tantôt à... On l'a enlevé tantôt. On l'avait
dans le projet de loi.
Des voix : …
M.
St-Arnaud : Oui. C'est ça.
Pour ce qui est des présidents, évidemment, comme c'est des fonctions à
temps plein dorénavant, il n'y a plus de fonction... c'est une fonction
exclusive, là, donc, comme me soufflait à l'oreille le président de l'office.
Mais effectivement les présidents sont dorénavant à temps plein, et on n'a
pas... ça règle le cas.
Le Président (M. Ferland) : Oui, M.
le député de Fabre, d'autres commentaires?
M. Ouimet
(Fabre) : Tout de même, puis
là je n'ai pas eu l'occasion de lire le code de déontologie au complet, mais il y a des membres de conseil de discipline
qui sont des avocats au Barreau, qui peuvent agir comme procureurs.
Est-ce que, pour eux, ce n'est pas une incompatibilité ou est-ce que ça l'est
au code de déontologie?
M. St-Arnaud : Je vais laisser, M.
le Président, le président de l'office...
Le Président (M. Ferland) : M.
Dutrisac.
M. St-Arnaud : ...répondre à ça.
M. Ouimet (Fabre) : Pendant qu'on
cherche la réponse, est-ce que je peux expliquer un peu la... pour le bénéfice
de ceux qui nous écoutent?
Le Président (M. Ferland) : Allez-y,
M. le député.
M. Ouimet
(Fabre) : En fait, ce qui
était à la base… Cette idée qui était dans le code, à l'article 118.1,
c'est qu'un président, la personne qui préside un conseil de discipline,
ça pouvait avoir l'air drôle que cette personne-là, qui est un décideur, agisse
comme procureur devant un autre président, un autre décideur. Alors, à la base,
on s'était dit : Il faudrait... Les
présidents sont des avocats. Il y a une interdiction, une incompatibilité de
fonctions. Je pense que, dans le monde actuel, la sensibilité que les
gens ont à l'égard de l'éthique, déontologie… Et donc ma question, c'est :
Est-ce qu'on prévoit que les membres de
conseil de discipline, qui sont des avocats, et donc qui pourraient agir
comme procureurs d'une partie… est-ce qu'il y a ou non une incompatibilité de
fonctions?
M. St-Arnaud : Il n'y en avait pas.
Il n'y en avait pas.
Une voix : Il n'y en avait pas
avant.
M. St-Arnaud : Il n'y en avait pas.
M. Ouimet
(Fabre) : Et ma question,
c'est : Est-ce que, dans le code de déontologie qui a été proposé, le
projet, est-ce qu'on y a songé? Si oui, est-ce qu'on l'a écarté? Bon, c'était
ma question.
Le Président (M. Ferland) : La
question est posée. M. le ministre ou M. Dutrisac.
M. St-Arnaud : Je vais laisser le
président de l'office répondre, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
M. Dutrisac.
M. Dutrisac (Jean
Paul) : Oui, M. le Président. Dans la version encore préliminaire, là,
qu'on a déposée, je ne crois pas que cette
situation-là ait été considérée. Mais ce que vous amenez est tout à fait
intéressant, et on pourra… comme
c'est un projet qui va évoluer aussi avec la consultation, et c'est un peu
consultation, là, que... donc, on pourra le considérer et possiblement l'ajouter.
Le Président (M. Ferland) : La
députée de Montmorency.
• (16 heures) •
Mme
St-Laurent : Oui. Je vais
dire deux mots. Je vous remercie, M. le Président. Justement, j'ai lu les
situations, les activités incompatibles que
vous avez faites dans votre code de déontologie, applicables, et on pourrait...
je vais... Moi, je vais vous dire que
j'ai lu les quatre articles relativement à la situation des activités
incompatibles et je pense qu'il faudrait préciser ce qui est déjà à l'article 118.1.
Il n'est pas comme tel, on va peut-être dire, en étirant d'autres alinéas, que
ça pourrait être incompatible, mais je pense qu'il faudrait le mettre tel quel
dans le code de déontologie. Je viens de lire le règlement au complet.
Le Président (M. Ferland) : M. le
ministre.
M. St-Arnaud : Oui, M. le Président.
On peut...
Mme St-Laurent : …14 à 17.
M.
St-Arnaud : Oui. Parce que
l'article 15 du projet de code le disait, notamment : «Le membre
s'abstient de se livrer à une activité ou de se placer dans une
situation de conflit entre son intérêt personnel et les obligations de ses fonctions. Notamment, il doit éviter de se placer
dans une situation qui compromettrait l'exercice utile de ses fonctions
ou constituerait un motif récurrent de récusation.» Ça ne répond pas
complètement à ça...
Mme St-Laurent : Ça ne répond pas,
ce n'est pas assez large.
M. St-Arnaud : Par contre, je
rappelle qu'on a adopté 117.3, et, 117.3, le deuxième alinéa disait :
«[Le] code [de déontologie] peut prévoir des
règles particulières pour les membres des conseils de discipline autres que le
président.»
Alors, le code
de déontologie pourra prévoir des règles particulières pour les membres.
D'ailleurs, le code s'applique non seulement au président, mais aux
autres membres des conseils de discipline. Et nous prenons bonne note des
suggestions de la députée.
Mme St-Laurent : On pourra l'insérer.
M. St-Arnaud : Ça va.
Mme St-Laurent : M. le Président, je
vais...
Le Président (M. Ferland) : Allez-y,
Mme la députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent : On pourra
justement l'insérer à 18, dans cette partie-là. Je pense qu'il faudrait
l'insérer intégralement dans le code de déontologie au lieu que ce soit dans la
loi.
Le Président (M. Ferland) : M. le
ministre.
M. St-Arnaud : Moi, M. le Président,
c'est sûr que le... On l'a dit tantôt, en adoptant l'article 117.2,
là : Le gouvernement va édicter par règlement ce code de déontologie après
consultation du Conseil interprofessionnel, et donc... Mais, à ma droite, comme vous le savez, il y a le président de
l'Office des professions, il y a beaucoup de gens qui nous écoutent, et je prends... je suis convaincu
qu'ils tiennent compte des points de vue qui ont été émis par la députée
de Montmorency comme du point de vue qui a été émis tantôt par le député de
Fabre sur cette question.
Le
Président (M. Ferland) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Donc, s'il n'y a
pas d'autre intervention... Ça, c'est l'article 5, hein? Est-ce qu'il y a
des amendements à cet article-là ou... Non?
Alors, s'il
n'y a pas d'autre d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 5 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Donc, l'article 5
est adopté.
Alors, M. le ministre, la parole est à vous
pour, j'imagine, l'article 6.
M.
St-Arnaud : Oui, M. le
Président. Mais, en fait, il s'agirait... On avait, en fait, un amendement qui
serait un 5.1. En fait, l'amendement
que je propose, qui a été distribué, est le suivant : Le projet de loi est
modifié par l'insertion, après l'article 5, du suivant :
5.1.
L'article 118.2 de ce code est modifié par le remplacement de «désignés»
par «nommés».
Alors,
le nouveau 118.2 se lirait donc comme suit : «Les membres du conseil
demeurent en fonction, à l'expiration de
leur mandat, jusqu'à ce qu'ils soient nommés de nouveau ou remplacés par le
gouvernement ou le conseil d'administration, selon le cas.» On me dit
que c'est une modification de concordance avec la nouvelle terminologie.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre.
M. St-Arnaud : Donc, M. le Président, je pense que... On m'ajoute ici que ça donnait
suite à une demande du Conseil interprofessionnel du Québec.
Mme
St-Laurent : Et de la Chambre des notaires.
M.
St-Arnaud : Et la députée de Montmorency ajoute : Et la Chambre des
notaires.
Le Président (M.
Ferland) : Et la chambre. D'ailleurs, c'est enregistré, c'est
officiellement noté.
M.
St-Arnaud : Alors...
Le Président (M.
Ferland) : Alors, d'autres commentaires, M. le ministre? Des ajouts?
M. St-Arnaud :
Non, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Ça va? Donc, le député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : Oui. Merci, M. le Président. En fait, j'ai une question, parce que je
sais qu'on va aborder un autre bloc de notre... du projet de loi, qui
est toute la mécanique du remplacement, puis des désignations, puis de... Est-ce qu'à la lumière de ce qui s'en vient
118.2 demeure nécessaire? Je vous avoue, M. le Président, que je n'ai
pas encore compris toute la mécanique qu'on va adopter... bien, qu'on va
aborder bientôt, ça vous donne une idée de la complexité, malgré que j'ai passé
beaucoup de temps à essayer de la comprendre...
Une voix :
...
M. Ouimet
(Fabre) : Mais 118.2 est-il toujours nécessaire?
M. St-Arnaud : En fait, il est, à tout le moins, nécessaire pour les autres membres
que les présidents, parce que les autres
membres ne sont pas visés ailleurs qu'à 118.2, je crois, hein? Pour ce qui est
des présidents… «Les membres du conseil
demeurent en fonction, à l'expiration de leur mandat, jusqu'à ce qu'ils soient
nommés de nouveau ou remplacés par le gouvernement ou le conseil d'administration...»
M. Dutrisac (Jean
Paul) : Ça va être à 118.3 et autres qu'on va... que ça va être
déterminé.
M. St-Arnaud : O.K. Le président de l'office, là, me souffle à l'oreille que, pour ce
qui est des présidents, ça, on va le retrouver à 118.3 et suivants.
Le Président (M.
Ferland) : Oui, M. le député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : Merci, M. le Président. Alors, peut-être qu'il y aurait lieu de
modifier 118.2 si on l'aborde plus
tard, mais là je le dis sous toutes réserves parce que, si c'est le cas, il
faudrait l'amender pour enlever les présidents de là, si on l'aborde
dans la mécanique plus tard. On semble faire signe que non.
Des voix :
…
M.
St-Arnaud : Voulez-vous, M. le Président, qu'on suspende quelques
instants?
Le Président (M.
Ferland) : On va suspendre quelques instants. Alors, on suspend
quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 6)
(Reprise à 16 h 12)
Le Président (M.
Ferland) : Alors, nous allons reprendre les travaux de notre
commission. Nous en étions à l'article... à l'ajout… l'amendement à l'article 5.1,
et la parole était au ministre, je crois. M. le ministre.
M. St-Arnaud :
Bien, en fait, M. le Président, là, on a eu l'occasion d'en discuter un peu
pendant la suspension, 118.2, c'est pour éviter qu'il y ait un trou, là, qui se
crée, à un moment donné, là, dans le processus, parce qu'un membre du conseil
son mandat est terminé. Alors, pour s'assurer qu'il n'y a pas une coupure, là,
dans le lien, si je peux m'exprimer ainsi, on prévoit que «les membres du
conseil demeurent en fonction, à
l'expiration de leur mandat, jusqu'à ce qu'ils soient nommés de nouveau ou
remplacés par le gouvernement ou le conseil d'administration, selon le
cas».
Alors, c'est
l'explication du 118.2, et je pense que les légistes l'ont expliqué privément,
là, que c'était important de l'avoir, parce que, sans ça, on pourrait se
retrouver dans des situations où, des gens, tout à coup, le 15 juillet,
leur mandat se termine alors qu'ils ont toujours des dossiers pendants. Et là
ça nous causerait de sérieux problèmes.
Le
Président (M. Ferland) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires? Alors, je comprends
qu'il n'y a pas d'autre intervention. Ah! Excusez. M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Bergman : Je m'excuse.
Le
Président (M. Ferland) : Ça
va? O.K. Bon. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement introduisant le nouvel
article 5.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Donc, le
nouvel article 5.1 est adopté.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
M. le ministre, à l'article 6, j'imagine?
M.
St-Arnaud : Oui.
L'article 6, M. le Président, vise à remplacer l'actuel article 118.3
par un 118.3, 118.4 et un 118.5. Alors, je pense qu'on va y aller en
trois blocs, M. le Président, et il y aura des amendements.
Alors, je
vous lis la partie... le début, M. le Président, de l'article 6.
Donc : L'article 118.3 de ce code est remplacé par les
suivants — et
je vous lis le premier, M. le Président :
«118.3.
Lorsqu'à la suite d'une absence ou d'un empêchement, un membre ne peut
poursuivre une instruction, que ce soit à l'étape de l'audience sur la
culpabilité ou de l'audience sur la sanction, celle-ci peut être validement
poursuivie et une décision sur la culpabilité et une décision sur la sanction
peuvent être validement rendues par les deux autres membres, pourvu que l'un d'eux
soit le président.
«En cas de
remplacement d'un membre, l'instruction peut être poursuivie et une décision
sur la culpabilité et une décision sur la sanction validement rendues
par les deux autres membres, pourvu que l'un d'eux soit le président.»
Et, M. le
Président, j'ai un amendement, que nous avions transmis, qui se lit comme
suit : Modifier l'article 118.3 proposé par l'article 6
du projet de loi par la suppression du dernier alinéa.
Cet alinéa
est déplacé à l'article 118.4 pour traiter les cas de remplacement dans un
même article. Je pense que ça fait
partie des choses qui nous avaient été mentionnées lors de... pour rendre le
tout, là, plus clair et non répétitif avec 118.4. Alors, ce qui fait, M.
le Président...
Je vais le relire pour qu'on... je vais le
relire, là, pour qu'on le comprenne bien. Le nouvel article...
Le Président (M. Ferland) : 118.3,
là, hein? O.K.
M.
St-Arnaud : Le nouvel
article 118.3, avec l'amendement qui enlève le deuxième alinéa, se lirait
donc comme suit, je le répète : «Lorsqu'à la suite d'une absence ou
d'un empêchement, un membre ne peut poursuivre une instruction, que ce soit à l'étape
de l'audience sur la culpabilité ou de l'audience sur la sanction, celle-ci
peut être validement poursuivie et une
décision sur la culpabilité et une décision sur la sanction peuvent être
validement rendues par les deux autres membres, pourvu que l'un d'eux
soit le président.» Voilà.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
est-ce qu'il y a d'autres commentaires, M. le ministre, si…
M. St-Arnaud : Non, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Ça va,
là. Le député de D'Arcy-McGee.
M. Bergman : ...M. le Président,
quelques questions. On a parlé de ce concept plus tôt dans le projet de loi.
Est-ce qu'on peut définir les mots «absence ou empêchement»? Et quand est-ce
que ça devient une absence? Quand est-ce que ça devient un empêchement? Et
quelle durée de temps qui constitue une absence ou un empêchement?
M. St-Arnaud : Bien, ma
compréhension, M. le Président, là, c'est un peu ce qu'on s'était dit hier ou
avant-hier... hier, l'expression «absence ou empêchement», c'est la
terminologie, là, qui est retenue dans le corpus législatif québécois et qui
est prévue à l'article 464 du Code de procédure civile. Alors, c'est ce
qui explique... Et ce qu'on me dit aussi, M. le Président, par rapport à un commentaire du Conseil
interprofessionnel du Québec qui nous avait
demandé d'ajouter la notion de décès, on me dit que ce n'est pas nécessaire,
parce que le décès est compris dans cette expression, «absence ou
empêchement».
La Chambre
des notaires, tout comme le Barreau, nous avait demandé de modifier cette
expression en disant : «empêchement
d'agir». Encore là, les légistes nous disent : Quand vous indiquez «une
absence ou un empêchement», c'est une terminologie qui est employée dans
les autres lois et qui est connue comme telle. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
merci, M. le ministre. M. le député de D'Arcy-McGee.
M.
Bergman : Vous soulevez, M.
le ministre... M. le Président, M. le ministre, qu'on doit changer ces
mots... «absence ou empêchement» ne doivent être changés qu'en cas de cessation
de fonction, de retraite, de maladie, d'incapacité ou du décès, car une notion
d'absence, dans le Code civil, est un peu différente.
Alors,
qu'est-ce qu'on fait dans le cas où il y a une cessation de fonction? Ce n'est
vraiment pas une absence et un empêchement. Est-ce que vous pouvez
vraiment nous donner la définition, pour ceux qui suivent nos travaux, des mots «absence» et des mots «empêchement»? On peut
discuter les quelques concepts de la cessation de fonction, de retraite,
maladie, d'incapacité, mais j'aimerais
avoir, pour ceux qui suivent nos travaux et pour être certains qu'on se
comprenne, les définitions d'«absence» et «empêchement».
Le Président (M. Ferland) : M. le
ministre.
M.
St-Arnaud : Bien, en fait,
M. le Président, ce que je comprends, c'est que c'est les termes, là, qu'on
utilise partout. Maintenant, qu'est-ce que
ces termes, qui sont utilisés dans toutes nos lois, veulent dire exactement,
là? Je ne veux pas me lancer dans une
interprétation amateur de ces termes, là, parce que j'irais peut-être à
l'encontre de décisions de cour, là,
sur ces termes-là. Je ne sais pas si les gens qui m'accompagnent, les légistes
peuvent peut-être... Madame, pouvez-vous, «absence ou empêchement»,
venir nous entretenir de ce sujet?
Le
Président (M. Ferland) :
Alors, je vais demander de vous identifier, votre nom et le titre que vous
occupez.
• (16 h 20) •
Mme Caron (Louise) : Louise Caron,
avocate à l'Office des professions.
L'absence et l'empêchement, c'est souvent
temporaire, évidemment pas le décès, là. L'absence, on pense à la maladie. Là, disons qu'ici, à 118.3, un président
commence... bien, un président, plutôt un membre a commencé à entendre
une plainte et il tombe malade, bien, on veut pouvoir continuer, en autant que
le président soit là, à juger de l'affaire.
L'empêchement vient colorer un peu l'absence,
lui donner une petite couverture de plus. On peut penser à un membre sur lequel il y aurait peut-être une
enquête, qu'on serait obligé de suspendre pour un temps limité, il est
donc absent. C'est parce qu'on n'a pas encore besoin d'en nommer un autre,
parce qu'il peut encore exercer ses fonctions. Mais, en attendant, on a préféré
le suspendre, ou il était malade, ou...
M.
Bergman : Évidemment, c'est
vous qui êtes l'expert et vous qui êtes la juriste, madame. Mais les
décisions qui sont rendues par le président et les deux autres membres, le
conseil de discipline, sont par majorité ou par les trois?
Mme Caron (Louise) : Excusez. C'est
à la majorité. C'est la majorité ou...
Une voix : ...
Mme Caron (Louise) : Majorité.
M. Bergman : C'est à la majorité.
Mais votre description d'«absence» que vous avez donnée à cette commission il y
a quelques moments, ce n'est vraiment pas l'absence qui est telle que définie
dans le Code civil. Vous parlez d'absence,
puis quelqu'un reste à son chalet pour des journées additionnelles, c'est un
cas d'absence. Alors, ça change la couleur
de la composition, ça change la couleur du jugement, car on a trois personnes
qui doivent entendre la cause, et seulement une n'est pas là pour quelque
raison qui n'est vraiment pas absence telle que définie dans le Code civil.
Alors, sous quelle autorité est-ce que le président peut continuer pour
entendre la cause en question? Car, si je vous suis, la personne n'est pas là
pour une journée, dans votre définition que vous avez rendue, que je ne suis
pas en accord avec, cette absence... Mais vous êtes la juriste, pas moi.
Mme Caron (Louise) : Ce n'est pas l'absence
selon... Ce n'est pas l'absence qu'on vise, là, quand... C'est un peu comme on parlait, au niveau de
l'absence, là, pour l'autre article qu'on a vu pour le président en chef.
C'est vraiment une absence d'exercer, mais un empêchement d'exercer ses
fonctions. D'ailleurs, là, je n'ai pas mon... si on regarde... On dit : «Lorsqu'à la suite d'une absence[...], un membre
ne peut poursuivre une instruction». Vous auriez… Il ne peut pas la poursuivre à cause de son absence. Ce n'est
pas parce qu'il est au chalet, là. Il faut vraiment le lire dans son
contexte.
M. Bergman : Mais «absence», par le
Code civil, est-ce qu'il y a une définition qu'on peut donner, pour ceux qui
suivent nos travaux? Et il y avait un groupe — je ne peux pas citer lequel
groupe — qui
ont demandé qu'on ajoute «en cas de cessation de
fonction, de retraite, de maladie, d'incapacité ou de décès», car la notion d'«absence»,
dans le Code civil, est un peu différente
alors qu'absence… dans le Code civil, il y a un délai pour être vraiment
absent. Alors, si vous avez ces mots dans ce
projet de loi ou le mot «absence», il doit avoir un sens. Alors, est-ce que ça
prend le sens du Code civil?
Mme Caron
(Louise) : Bien, il faut
plutôt prendre le sens qu'on donne dans ce type de loi là. Et il faut
faire attention quand on parle de cessation de fonction, puis tout ça. Une
cessation de fonction, à ce moment-là, c'est
final. Il faut aussi voir que, nous, la problématique, c'est qu'il demeure en
fonction malgré la fin de son mandat.
Alors, il cesse ses fonctions, mais il continue à les exercer un peu. Mais,
ici, c'est vraiment l'absence puis l'empêchement
qui l'empêchent de poursuivre, c'est-à-dire c'est… Comme je vous disais, une
maladie, il est suspendu suite à une enquête, il est... Parce qu'il faut
lire dans son contexte.
M. Bergman : Mais...
Mme Caron (Louise) : Il ne peut pas
le poursuivre. Il n'est pas à son chalet, là.
M. Bergman : Je vous comprends sur
ça.
Mme Caron (Louise) : C'est... non…
M. Bergman : Oui.
Mme Caron (Louise) : Je ne peux pas
vous...
M.
Bergman : Non, mais ce n'est
pas à vous que je demande la question. Mais c'est dans le jugement de
qui? Car, certainement, on a... Comme j'ai
dit, dans l'article 1, on demandait beaucoup aux professionnels, et je
suis d'accord, et il y a tolérance
zéro, mais je veux être aussi équitable à ceux qui sont devant nos conseils de
discipline. Et, certainement, il y a trois, et, certainement, il y a
deux, et ça peut vraiment affecter le jugement qui est rendu, car — c'est
possible dans un cas en question — la personne qui est absente était
vraiment en faveur du professionnel en question, et ça va changer la finalité.
Et, quand je vous demande la question de l'absence, je ne reçois pas une
réponse qui me satisfait, car il n'y a pas quelque chose concret dans la
réponse… pas à vous, madame.
Mme Caron (Louise) : Non, non, c'est
correct. Mais si...
M.
Bergman : Et, quand on a
cessation de fonction, alors ça veut dire qu'une des personnes sur le conseil
écrit une lettre au président en chef ou au
président et dit : Je ne peux pas compléter mes fonctions à cause de. Ou,
quand on parle de retraite ou de
maladie, quelqu'un écrit au président chef : Je suis malade et je suis
dans l'incapacité de travailler. Mais,
juste pour être absent… je retire mes mots «au chalet», mais
la personne était absente pour des raisons, on ne peut pas deviner. Premièrement, ça peut porter
préjudice à la cause en question, et je pense que, pour ce qui est d'étudier
nos débats, on doit donner une définition à ces mots. Et je sais que les
groupes qui étaient devant nous ont demandé... quelques-uns ont demandé une définition à ces mots, «absence ou
empêchement», et quand est-ce que ça, vraiment, devient l'absence. Est-ce que ça devient l'absence après
une journée, une semaine, deux mois? Le Code civil parle de quelques
années, n'est-ce pas, pour absence. Alors, vous êtes la juriste.
Mme Caron
(Louise) : Pour l'«absence»
du Code civil, je ne veux pas m'embarquer dans ça, mais je pense que c'est
une question aussi au niveau des assurances, puis ça… à déterminer une
présomption d'absence.
À 118.3, par
exemple, il faut bien lire : «Lorsqu'à la suite d'une absence ou d'un
empêchement, un membre ne peut
poursuivre…» On peut continuer à deux, en autant que le président soit là.
Donc, on s'assure que le président est là, c'est un des pairs qui n'est
pas là, et on peut... on n'est pas obligés de poursuivre à deux.
Alors là,
c'est le conseil à deux qui vont déterminer s'il y a lieu... S'il est absent
pour une journée, ils vont faire une remise. S'ils veulent... S'il
dit : Je suis malade, ou s'il a eu un accident d'auto, bien là, ils vont
voir s'ils peuvent continuer à deux. Ils ne
sont pas obligés. S'ils viennent de commencer d'instruire, ils peuvent
dire : Bien, on va recommencer à trois. Mais, s'ils sont rendus à
la fin du processus, bien, pour l'intérêt de toutes les parties, ils sont peut-être mieux de continuer à deux que de
recommencer au début. Mais je ne peux pas vous dire autre chose sur la définition d'«absence ou d'empêchement», c'est
des termes qui ont été interprétés comme ça, là.
Le Président (M. Ferland) : M. le
député.
M. St-Arnaud : Oui...
Le Président (M. Ferland) : M. le
ministre.
M.
St-Arnaud : En fait, M. le
Président, je comprends la préoccupation du député, mais ce que je
comprends, là, c'est qu'évidemment, là, on ne parle pas d'une absence parce qu'il
y avait une tempête de neige, puis il est resté chez lui,
là. Je pense que c'est assez clair qu'on parle en cas d'absence ou d'empêchement
un membre... «Lorsqu'à la suite d'une
absence ou d'un empêchement, un membre ne peut poursuivre une instruction», là,
alors, il est arrivé quelque chose
de... il faut que ça... Je pense que c'est ce que Me Caron disait, là, ça prend
un degré. Évidemment, s'il y a eu un
décès dans sa famille, puis là il ne peut pas venir siéger, bien, on va
reporter le dossier, puis il va pouvoir continuer la semaine d'après ou
deux semaines après, là.
Lorsqu'on parle d'absence ou d'empêchement, on
parle d'un degré, là. Et, moi, ce qu'on me disait dans mes notes, ici, c'est que la notion de décès, qui avait été
amenée par le Conseil interprofessionnel du Québec, on me dit : Elle est comprise dans ces
notions d'absence ou d'empêchement. Ce que je comprends des... On a eu un peu cette discussion-là il y a quelques jours. Et
là on me donne ici, là, puis je pourrais éventuellement en faire une copie, je pense, pour le député, mais, écoutez,
dans à peu près une centaine de lois, on parle d'absence ou d'empêchement. Alors, je présume que...
Tu sais, j'avais commencé, l'autre jour, à vous
en lire quelques-unes, là, mais il y en a vraiment... c'est assez fascinant, là, on semble utiliser ça dans à peu
près une centaine de lois, là. J'en ai des pages et des pages, avec des
exemples, là, pour... Vous savez, la Loi sur
les musées nationaux, que connaît sûrement la députée de l'Acadie : «En
cas d'absence ou d'empêchement du
président, le vice-président assure la présidence...» La Loi sur les normes du
travail : En cas d'absence ou d'empêchement du président, le
vice-président le remplace et exerce ses fonctions pendant que dure l'absence
ou l'empêchement. La Loi sur l'Office Québec-Amériques pour la jeunesse :
«En cas d'absence ou d'empêchement du président,
le vice-président assure la présidence du conseil d'administration.» Il y en a,
là, il y en a... La Loi sur l'organisation policière : «En cas d'absence
ou d'empêchement du commissaire, il est remplacé par le commissaire adjoint.» Et ça continue comme ça, là, il y en a
plein, plein, plein. La Loi de police : «En cas de décès, d'absence ou d'empêchement du directeur général, le directeur
général adjoint désigné par le ministre assure l'intérim.» Il y en a, là...
Des voix : …
• (16 h 30) •
M.
St-Arnaud : Et, dans le code
actuel, là, on dit : «Lorsqu'un membre du conseil est absent ou empêché
d'agir, il peut être remplacé par une personne qui exerce ses fonctions; cette
personne est désignée suivant le même mode de désignation», etc.
Et, en fait,
119 actuel, là, M. le député, c'est un peu le... Le nouveau 118.3, c'est
un peu l'équivalent du 119 actuel qui
dit : «Lorsqu'un membre du conseil est absent ou empêché d'agir, il peut
être remplacé par une personne qui exerce ses fonctions; cette personne
est désignée suivant le même mode de désignation[...].
«Toutefois, l'instruction peut être validement
poursuivie — au
deuxième alinéa — [...]une
décision peut être validement rendue par les deux autres membres, pourvu que l'un
d'eux soit le président ou le président suppléant.»
C'est un peu
ça, là, qu'on vient faire ici. C'est-à-dire qu'on reprend la procédure qui dit
que, lorsque quelqu'un est absent
ou... Dans le cas, ici, de 119, on mettait «empêché d'agir», là, mais ça
revient à la même chose, là, je pense, l'instruction peut être
validement poursuivie par les deux autres.
Je comprends, des propos du député, qu'il trouve
ça un peu vague comme expression, mais ça semble être l'expression qui est utilisée, là, comme je le dis, dans une centaine de
lois, et qui était dans le code, à 119, là, actuel, et qui prévoyait que, lorsqu'un président était absent,
ou, là, on disait «empêché d'agir» — on
ne disait pas «empêchement», on disait «empêché d'agir» — l'instruction
pouvait se poursuivre avec les deux autres, à condition qu'il y ait un des
présidents. C'est la procédure, là, qui est suivie depuis de nombreuses années.
La seule
différence que je vois, à première vue, entre le 119 et le 118.3, le 119 actuel
et le futur 118.3, c'est qu'au lieu d'«empêchement» on disait «empêché d'agir».
Et moi, ce qu'on me dit dans... Et la Chambre des notaires nous avait d'ailleurs fait remarquer ça, et ce qu'on me dit,
c'est qu'en mettant «absence ou empêchement», comme on le met dans 118.3, on reprend l'expression,
finalement, qui est utilisée dans une centaine de lois québécoises, qui
n'est pas, effectivement... qui reste vague, mais qui n'est clairement pas
un...
Ayoye! Mon Dieu! Attendez que je voie ça, là… «L'empêchement
est l'obstacle à la réalisation d'un acte volontaire.» Là, on va se lancer dans
le droit, M. le Président. J'hésite à vous lire tout ça, là, mais...
Le Président (M. Ferland) : On est
bien partis.
M. St-Arnaud : ...mais je pense que
ce qu'il est important de retenir, c'est que l'expression «absence ou
empêchement» se retrouve dans une centaine de lois. Je présume qu'elle a été interprétée,
à un moment donné, par les tribunaux.
Et on
comprend, de façon très, très claire, là, que ce n'est pas une absence
temporaire, on parle d'une absence ou d'un... Et, quand on relit 113.3
tel que je le propose, M. le Président, «lorsqu'à la suite d'une absence ou d'un
empêchement, un membre ne peut poursuivre une instruction», alors ça prend un
degré d'empêchement et d'absence important,
là, parce qu'il ne peut plus continuer l'instruction, là. Ce n'est pas qu'il y
a eu une tempête de neige, puis il n'a pas
pu se rendre, là. C'est qu'il y a une absence ou un empêchement, là, qui fait
en sorte qu'il ne peut plus poursuivre l'audition
de la cause. Et là ce qu'on prévoit, comme le prévoyait 119 actuel, ce qu'on
prévoit, c'est que les deux autres peuvent continuer, «peuvent», et ce n'est
pas... c'est «peuvent», c'est un peu, là, «peuvent poursuivre l'audience».
Et c'est important aussi, je pense, que… Si je
ne me trompe pas, on parle de… on est au niveau de l'audience sur la culpabilité ou sur la sanction, on n'est
pas pour l'ensemble du processus, là. Ça, je pense que c'est important...
Je ne me trompe pas en disant ça, là? Je ne
me trompe pas? Bon. Je vais dire que je ne trompe pas, M. le Président. Mais
ma compréhension,
c'est qu'on est en fin de processus, on est au niveau de l'étape de l'audience
sur la culpabilité ou sur la sanction, et... Remarquez que l'audience
sur la culpabilité, c'est quand même large. Mais... Voilà.
Alors, M. le
Président, je pense qu'on reprend l'expression qui est utilisée dans les
différentes lois québécoises, on reprend à un mot près l'expression qui
était dans le Code des professions. On comprend tous que «l'absence ou l'empêchement», ça inclut le décès et ça inclut
donc des situations qui font en sorte qu'un des membres ne peut
poursuivre une instruction. S'il n'est pas
décédé, là, il a un empêchement qui est un empêchement d'un certain degré. Et,
le problème, si on élargit ça, bien là, on
commence où, on arrête où? Et on utilise des termes qui ne sont pas dans nos
lois. Alors, c'est pourquoi je me
rallierais, M. le Président, à ma propre proposition et je maintiendrais le
libellé tel qu'il est là.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
M. le ministre. Député de D'Arcy-McGee.
M.
Bergman : …de dire, M. le
ministre, que c'est à la fin du processus, mais, si je comprends bien l'article 118.3,
c'est dit, et je le cite textuellement : «ne peut poursuivre une
instruction, que ce soit à l'étape de l'audience
sur la culpabilité ou de l'audience sur la sanction». Alors, ce n'est pas comme
vous avez décrit exactement, M. le Président.
M. St-Arnaud : Vous avez raison,
vous avez raison. En fait, l'audience sur la culpabilité, en fait, c'est l'équivalent
du procès.
M. Bergman : Et, deuxièmement, M. le
ministre, si je veux...
M. St-Arnaud : Évidemment, le
processus... l'audience est commencée, là.
M. Bergman : C'est commencé.
M. St-Arnaud : C'est commencé, c'est
en cours.
M. Bergman : Oui, parce que, si ce n'est
pas commencé, on peut créer un autre conseil de discipline.
M. St-Arnaud : On peut recommencer
au complet, exactement. Alors, vous avez raison, là, l'audience sur la culpabilité — dans
mes termes à moi, ça serait plutôt le procès, là — donc, c'est... vous
avez raison que... Donc, l'audience est
commencée pour savoir si la personne est coupable ou pas. Et arrive un moment
donné, il y a un des trois qui décède. Bon, ça, je pense que c'est assez
clair, là, il a un gros empêchement, là. Mais j'essaie de voir d'autres
situations, là...
Le
Président (M. Ferland) :
C'est tout un empêchement, ça, M. le ministre. Il doit y avoir un autre terme
pour...
M. St-Arnaud : M. le Président,
regardez moi pas...
Le Président (M. Ferland) : J'imagine
qu'il y a un autre terme pour...
M.
St-Arnaud : Mais l'esprit,
là, de 118.3 puis l'esprit... Puis on peut peut-être, M. le Président,
là... Est-ce qu'on peut le distribuer,
l'empêchement... tous les exemples, là? Je pense qu'on peut en faire peut-être
au moins une copie, pour, enfin, ceux que ça intéresse, là.
Le Président (M. Ferland) : Bien,
peut-être. Bien, c'est quand même volumineux. On peut en faire des photocopies
après, les distribuer lors de la prochaine séance, ou sinon on va aller faire
des photocopies à l'extérieur...
M. St-Arnaud : Bien, en tout cas,
peut-être au moins une couple de copies...
Le Président (M. Ferland) : ...des
photocopies et on va revenir, oui. O.K.
M.
St-Arnaud : Et, ce qu'on me
dit, M. le ministre — M.
le ministre… M. le député, quoique vous avez déjà été ministre — alors,
on garde son titre... comme en France, on garde son titre à vie.
Le Président (M. Ferland) : Jusqu'à
un empêchement que vous avez nommé tout à l'heure.
M. St-Arnaud : Mais, alors, M. le député de D'Arcy-McGee, ce
qu'on me dit, là, quand on relit 119 actuel... On peut le relire, là,
119 actuel :
«Lorsqu'un
membre du conseil est absent ou empêché d'agir, il peut être remplacé par une
personne qui exerce ses fonctions; cette personne est désignée suivant
le mode de», na, na, na.
Au deuxième alinéa :«Toutefois, l'instruction
peut être validement poursuivie et une décision peut être validement rendue par
les deux autres membres, pourvu que l'un d'eux soit le président ou le
président suppléant.»
Le deuxième alinéa de 119, là, fait référence au
cas de 119, premier alinéa actuel, où, là, on peut le remplacer par une autre
personne, Mais on dit aussi, au deuxième alinéa : Si l'instruction…
«Toutefois, l'instruction peut être validement poursuivie et une décision peut être
validement rendue par les deux autres membres, pourvu que l'un d'eux soit le président ou le président suppléant.»
J'essaie de trouver en même temps... parce qu'on a beaucoup de
jurisprudence ici, là, ça serait intéressant de le lire.
Mais ce qu'on me dit,
c'est que 119 actuel, qui est essentiellement la même chose que 118.3, n'a pas
posé de problème d'application quant à ces
concepts, à ce jour, là. Alors, 119, tel qu'il est, on me dit, là, la note que
je reçois me dis que les ordres professionnels n'ont pas soulevé de
difficulté à cet égard. La jurisprudence est établie... Voilà.
Et
j'essaie de voir, là, dans mon code annoté, là, si... mais il faudrait que je
lise ça avec plus d'attention, M. le Président,
il y a toute une série d'arrêts de jurisprudence, là. Mais ce qu'on me dit,
c'est que 119 actuel ne pose pas de problème.
Alors, si 119 actuel ne pose pas de problème, le 118.3 que je propose, qui est
à peu près la même chose que le 119 actuel, ne devrait pas poser de
problème quant à l'interprétation; et c'est les mots «absence ou empêchement».
Voilà, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le ministre. Député de D'Arcy-McGee.
• (16 h 40) •
M. Bergman : Je sais que les mots ne sont pas exactement les mêmes, mais, dans le
projet de loi n° 79, qui était mort
sur le feuilleton, si on regarde l'article 118.3, il y a le concept de
l'autorisation du président en chef. Et est-ce que ça, c'est... Ce n'est pas exactement le même concept
dans le premier alinéa, mais je me demande, dans le cas qu'on discute en
ce moment, l'article 6, article 118.3, «lorsqu'à la suite d'une
absence ou empêchement», est-ce que… Si on aurait l'aval ou l'approbation du président en chef pour la question d'absence
ou empêchement, est-ce que ça réglerait la situation? Car, sinon, on laisse ça vraiment à la discrétion,
et, probablement, deux présidents de conseil de discipline vont faire
une interprétation différente. Et, comme vous voyez, même dans les soumissions
qui étaient faites à nous, je ne sais pas
quel groupe, on dit : On doit ajouter encore la cessation de fonction, de
retraite, de maladie, d'incapacité ou de décès. Alors, je me demande si… et c'est vraiment sérieux, si
on continue une cause avec deux de trois au lieu de trois de... est-ce
que le président en chef doit au moins donner son consentement?
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Je comprends l'intervention du député, M. le Président,
mais ce qu'on me dit, c'est que, finalement, c'est le droit actuel. C'est le
droit actuel. Présentement, s'il y a un membre qui... c'est le deuxième alinéa de 119. S'il y a un membre qui est absent ou
empêché d'agir — c'est
119 actuel — le
conseil peut continuer à siéger, à condition qu'un des deux qui restent
soit le président. C'est ça, là...
M. Bergman :
...
M. St-Arnaud : Oui, mais on le remplace par 118.3. Alors, on le remplace par à peu
près... La seule différence, là, c'est
que nous, on parle en cas d'absence ou d'empêchement, ce qui est le terme
utilisé dans une centaine de lois, alors que, dans le Code des
professions, on disait : En cas d'absence ou empêcher... on disait :
agir, là, lorsqu'il était empêché d'agir en cas... lorsqu'il était empêché... à
119 actuel, on dit, au deuxième alinéa : «l'instruction peut être
validement poursuivie».
Une voix :
...
M. St-Arnaud : Ah oui, c'est ça. C'est, en fait, 119 au tout début : «Lorsqu'un
membre du conseil est absent ou empêché d'agir…» Ce qu'on me dit, c'est
que ça... Évidemment, moi, je ne suis pas un expert de la pratique sur le
terrain, là, mais on me dit que ça n'a jamais posé de problème.
Le Président (M.
Ferland) : Y a-t-il d'autres commentaires? Il y avait la députée de Montmorency.
O.K. Députée de Montmorency.
Mme
St-Laurent : Oui. Je vais attendre, M. le Président, parce que le
ministre est en discussion avec…
Le Président (M. Ferland) : Bien, non... Mais vous pouvez y aller quand même.
Je pense que le ministre a l'oreille tendue. Sans ça, je peux suspendre,
dans ce temps-là.
Mme
St-Laurent : Bon, moi, je vais vous dire, tout à l'heure, lorsque
madame a parlé, elle a dit : Absence, empêchement.
Vous savez, une absence, empêchement, ça veut dire provisoire. Ce sont les
premiers mots qu'elle a dits, je les ai notés.
Si
on prend l'exemple de quelqu'un qui démissionne, ce n'est plus une absence ou
un empêchement provisoire, un peu
comme le décès, pour prendre quelqu'un qui démissionne. Je me demande... Je comprends
que vous n'avez jamais eu de problème
à date. On dit : Écoutez, l'article 119 n'apportait aucun problème.
Peut-être aussi que les problèmes ne se sont pas présentés. Et ça, ça m'inquiète,
le cas de décès, par exemple, parce que madame a dit que c'était provisoire
tout à l'heure. Et j'ai bien compris, et ça, ça m'inquiète. Si elle l'interprète
de même, vous imaginez comment les gens peuvent l'interpréter.
Ça fait qu'il y a les cas de décès puis il y a
les cas de démission. Des fois, on voit ça aussi dans les lois, en cas de décès ou en cas de démission. Est-ce que...
Je vais vous dire, ça, ça m'a impressionnée quand madame est arrivée. Ce n'est pas une petite
absence, ce n'est pas un petit empêchement. C'est provisoire mais plus grand
que ça. Ça fait qu'à ce moment-là ça ne couvre pas les démissions et les
décès. Ça, c'est ma première remarque.
La deuxième,
quand je lis votre article, ça m'inquiète : «Lorsqu'à la suite d'une
absence ou d'un empêchement, un
membre ne peut poursuivre une instruction, que ce soit à l'étape de l'audience
sur la culpabilité ou de l'audience sur la sanction, [celles-ci peuvent] être validement [poursuivies] et une
décision [peut] être [...] rendues», par la suite sur les deux.
Mais, si à ce moment-là c'est terminé, les audiences
sont terminées, tout ce qui reste, c'est la sanction. Vous comprenez ce que je veux dire? C'est pour ça que
l'ancien article 119 couvre plus grand quand il parle de l'instruction.
Tandis que, là, si les audiences sur la culpabilité ont été tenues, par
exemple, il a été déclaré coupable, et il y a eu une audience sur la sanction mais que la personne décède ou a un
empêchement, ça, on ne le prévoit pas. Vous prévoyez à partir du moment de l'audience sur la culpabilité
ou de l'audience sur la sanction. Pourquoi ne pas mettre à ce moment-là,
que ça soit à l'étape… par exemple, telle étape de l'instruction, comme l'article 119?
Le Président (M. Ferland) : Alors,
juste...
Mme St-Laurent : Tu sais, c'est trop
précis, c'est trop précis, à ce moment-là. Ça fait qu'on peut être rendu à une autre étape que l'audience sur la
culpabilité et l'audience sur la sanction. On peut être rendu carrément sur la
sanction.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
est-ce que ça va pour le... Juste vous rappeler, Mme la députée de
Montmorency — et
c'est vrai pour tout le monde — quand on nomme quelqu'un qui a fait un
commentaire, c'est Me Caron, et non...
Mme St-Laurent : Me Caron.
Le
Président (M. Ferland) :
Parce que, pour les fins d'enregistrement, les gens ne comprennent pas quand
on...
Mme St-Laurent : Je ne me souvenais
plus du nom de...
Le Président (M. Ferland) : Non, c'est
juste un rappel. Ça nous arrive...
Mme St-Laurent : Je n'avais pas noté
le nom de madame l'intervenante. Mme Caron.
Le Président (M. Ferland) :
Me Caron. Ça nous arrive à l'occasion. Alors, M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Ma
compréhension, M. le Président, c'est que le cas de la démission se retrouve à
118.5. Donc, on va le voir un petit peu plus loin, parce que, dans le
projet de loi actuel, on dit : «Lorsqu'un président est dessaisi de l'instruction
d'une plainte, est absent ou est empêché d'agir ou lorsqu'à la fin de son
mandat, il décide de ne pas poursuivre
l'instruction d'une plainte…» Là, le président en chef doit agir. Donc, le cas
de la fin du mandat et le président qui décide de ne pas poursuivre l'instruction,
ça, on l'aurait à 115... à 118.5, là.
Mme St-Laurent : C'est pour le
président, ce n'est pas pour les membres.
M.
St-Arnaud : Vous avez
raison, vous avez raison, pour le président, pas pour les membres. Les membres,
on le retrouve à... on le reprend à 118... on l'a à 118.3.
Mais, M. le Président, j'aurais une question,
peut-être, pour la députée de Montmorency : Comment elle... Parce que je crois comprendre qu'elle trouve
que... vous trouvez qu'«absence»... Elle trouve, M. le Président, qu'«absence
ou empêchement», ce n'est pas assez précis?
Le
Président (M. Ferland) :
C'est ce que j'ai compris. Est-ce que vous avez quelque chose à proposer, soit
pour amender, ou si c'est uniquement un commentaire?
Mme St-Laurent : Non, j'aimerais... Ce
n'est pas un commentaire, ça serait en vue d'un amendement. Mais je demande quand même l'opinion, parce que, tout à
l'heure, on a parlé d'une loi... M. le ministre a parlé d'une loi, et on parlait, dans cette loi-là,
que ça parlait d'absence ou d'empêcher d'agir... en cas de décès, d'absence
ou d'empêchement d'agir... ou d'empêchement. Pourquoi, dans ce cas-ci, on ne
pourrait pas mettre «en cas de décès, de démission,
d'absence ou d'empêchement», comme dans une des lois qu'on a vues tout à l'heure,
qu'on nous a données?
Le Président (M. Ferland) : O.K.
Alors, M. le ministre?
M.
St-Arnaud : Oui, M. le
Président. Mais je pense qu'il faudrait... Parce qu'en fait le décès... le
décès, il est dans l'absence ou l'empêchement, c'est ce qu'on me dit.
Pour vous, ce n'est pas clair.
Mme St-Laurent : Bien, ce n'est pas
clair puisque même Me Caron, tout à l'heure, elle nous disait que c'était
provisoire, les absences et les empêchements. Même Me Caron nous a dit ça
tout à l'heure, et ça m'a frappée.
• (16 h 50) •
Le
Président (M. Ferland) : M.
le ministre, est-ce que vous avez besoin d'un... qu'on suspende un moment
ou...
M. St-Arnaud : Bien, je pense qu'on
va... Bien, c'est-à-dire, je pense qu'on va avoir besoin, effectivement, de regarder
ça un peu. Le problème qu'on a, là, M. le Président, en étudiant l'article 6,
c'est que 118.3, 118.4, 118.5, là, c'est un peu un tout. Et il y a des
situations qui sont prévues ailleurs qu'à 118.3... non, pas 118.4. 118.4, c'est
plus large que le président. 118.5, c'est le président.
Le Président (M. Ferland) : Bien, je
vais suspendre juste quelques secondes. Allez-y.
(Suspension de la séance à 16 h 51)
(Reprise à 16 h 56)
Le
Président (M. Ferland) :
Alors, nous allons reprendre les travaux, mais, compte tenu de l'heure, je lève
la séance, et la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 57)