(Quinze
heures deux minutes)
Le Président (M.
Ferland) : Alors, à l'ordre! À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des institutions ouverte. Je demande à toutes les personnes dans
la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones
cellulaires.
Le mandat de la
commission est de procéder à l'étude détaillée du projet de
loi n° 22, Loi modifiant la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes
criminels.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Richard (Îles-de-la-Madeleine) remplace
M. Therrien (Sanguinet); Mme Blais (Saint-Henri—Sainte-Anne)
remplace M. Marsan (Robert-Baldwin); et Mme St-Amand (Trois-Rivières)
remplace M. Robert Poëti (Marguerite-Bourgeoys).
Remarques préliminaires
Le Président (M.
Ferland) : Merci. Alors, nous débuterons avec les remarques
préliminaires. M. le ministre de la Justice, vous disposez d'un maximum de
20 minutes pour vos remarques. À vous la parole, M. le ministre.
M. Bertrand St-Arnaud
M. St-Arnaud : Merci, M. le Président. Ce sera relativement bref, là, M. le Président.
Vous vous rappellerez que, le
21 février dernier, j'ai présenté le projet de loi que nous étudions
aujourd'hui article par article, le projet de loi n° 22, Loi
modifiant la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
Puis,
comme vous le savez, les 20 et 21 mars dernier, nous avons procédé ici, à
la Commission des institutions, à l'audition
de personnes et organismes invités à nous présenter leurs observations sur le
projet de loi n° 22. Les commentaires qui nous ont alors été
formulés ont été fort instructifs et nous ont permis de mieux comprendre les
besoins des victimes d'actes criminels et de leurs proches.
Et
je profite de l'occasion, M. le Président, pour saluer et remercier à nouveau
les différents intervenants qui sont venus devant nous, soit :
Mme Isabelle Gaston, M. Michel Surprenant, de l'Association des
familles des personnes assassinées ou disparues, l'Association québécoise
Plaidoyer-Victimes, la Fédération des ressources d'hébergement pour femmes violentées et en difficulté du Québec,
le Regroupement québécois des centres d'aide et de lutte contre les
agressions à caractère sexuel, le Regroupement des maisons pour femmes victimes
de violence conjugale, le Centre international de criminologie comparée ainsi
que Me Louise Langevin.
Nous
entreprenons, aujourd'hui, M. le Président, donc, l'étude article par article
du projet de loi n° 22, un projet de loi qui vise essentiellement
à offrir un meilleur soutien aux victimes d'actes criminels ainsi qu'à leurs
proches, notamment en corrigeant certaines lacunes que je qualifierais de
criantes, M. le Président, des lacunes criantes qui existent dans l'actuelle
Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
Je
ne reprendrai pas, à ce stade-ci, M. le Président, l'ensemble des mesures qui
sont formulées dans le projet de loi n° 22, si ce n'est pour
vous dire qu'à la lumière des consultations particulières que nous avons tenues
les 20 et 21 mars dernier j'entends
présenter certains amendements au projet de loi de nature à bonifier celui-ci.
Ces amendements visent notamment à prévoir le paiement de certains frais
de loyer engagés par la victime d'un crime pour libérer le logement qu'elle occupe, à apporter des précisions
concernant le versement de l'indemnité additionnelle au parent qui a
présenté sa demande dans le délai lorsque l'autre parent n'a pas produit sa demande
dans le délai requis et à clarifier le point de départ du délai pour produire
une demande d'indemnisation.
M.
le Président, comme je l'ai indiqué à l'occasion de l'adoption du principe du
projet de loi, ce projet de loi n° 22 ne constitue pas la grande réforme majeure demandée par plusieurs, mais
il propose des mesures qui nous permettront de contribuer dès
maintenant, dès les prochaines semaines, à aider les victimes d'actes criminels
ainsi que leurs proches à traverser la période difficile qui suit cette
épreuve.
Cela
dit, comme je l'ai mentionné également lors de l'adoption du principe, il
faudra bien un jour, M. le Président, la faire, cette réforme majeure,
cette réforme globale, se mettre au travail sur cette réforme globale de l'aide
et de l'indemnisation des victimes d'actes criminels. Et j'espère être en
mesure, je l'ai dit dans mon discours en Chambre il y a quelques semaines, j'espère
être en mesure de poser certains gestes en ce sens dès l'automne prochain.
C'est donc dans cette
optique, M. le Président, que j'invite les membres de la Commission des
institutions à procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 22,
et ce, pour le bénéfice des victimes d'actes criminels et de leurs proches. Alors, voilà, M. le Président, c'étaient
les quelques mots que je souhaitais dire en ce début d'après-midi, en ce
début d'étude article par article. Voilà.
Le
Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. Alors, merci pour vos
premiers commentaires. Alors, maintenant,
j'invite le porte-parole de l'opposition officielle en matière de justice, le
député de Fabre, à faire ses remarques préliminaires, en vous
mentionnant bien sûr que vous avez un temps de 20 minutes pour vos
remarques. À vous la parole, M. le député de Fabre.
M. Gilles Ouimet
M. Ouimet
(Fabre) : Merci.
Le Président (M. Ferland) : Vous devez être heureux aujourd'hui, là, vous
êtes le porte-parole officiel, donc vous aurez cette priorité.
M. Ouimet (Fabre) : Merci, M. le Président. En fait, c'est un moment d'émotion pour moi
d'avoir l'occasion de prendre la parole pour l'opposition officielle. En
fait, on fait des blagues, mais il y a un côté... Ne craignez pas, M. le Président, nous ferons notre travail avec beaucoup
de sérieux. Mais effectivement j'ai l'habitude de m'exprimer rapidement parce que je dispose de moins de temps, et je vais
être fidèle à mon habitude. Je vais quand même prendre le temps de faire
quelques remarques, parce que c'est un projet de loi qui est important et c'est
aussi... Et je me retrouve dans la situation
de porte-parole et de… — comment
dire? — le
premier à prendre la parole pour l'opposition officielle à la place de ma collègue de Pontiac, qui était responsable
de ce dossier au moment des consultations particulières et qui ne
pouvait participer à l'étude article par article. Mais, puisque, de notre côté
de la chambre, c'est un projet de loi auquel nous tenons, on a trouvé une solution de rechange, c'est-à-dire moi, pour ne
pas retarder inutilement les travaux de l'Assemblée sur ce projet de
loi.
Je
le souligne, on l'a déjà fait, le ministre l'a déjà fait aussi, mais ce projet
de loi là s'inscrit dans la démarche qui avait été initiée par le précédent gouvernement, qui avait, dans le
dernier budget, l'énoncé budgétaire 2012‑2013, annoncé des mesures pour
bonifier le régime d'indemnisation des victimes d'actes criminels. On l'a déjà
souligné à quelques reprises, le Québec
consacre beaucoup de ressources, à juste titre, à ce volet des services que
nous devons rendre à nos concitoyens qui malheureusement se retrouvent
dans une situation injuste d'être victimes d'actes criminels. Et donc c'est à juste titre, je pense, qu'on consacre des
ressources importantes. Et le gouvernement précédent avait choisi de
bonifier le régime, il y avait des mesures qui avaient été ciblées, et nous
sommes heureux de constater que le ministre a pris le relais dès son entrée en
fonction et a déposé le projet de loi n° 22, qui va concrétiser ces
mesures-là. Et on aura l'occasion de les examiner plus en détail tantôt.
Vous me permettrez,
dans l'exercice qu'on entreprend… Et je sais que mes collègues font des blagues
à mon sujet, soulignent mon côté hyperactif, mon côté un peu rigoureux dans l'approche
du travail législatif, mais je m'en excuse
sans le faire vraiment parce que j'accorde une attention... j'allais dire
extrême... Je considère qu'il est très important, lorsqu'on procède à l'exercice législatif, peu
importe l'urgence d'agir, peu importe l'importance qu'on accorde au
sujet que l'on traite… je considère que,
comme législateurs, on doit prendre le temps de bien travailler. Et je réagis
toujours vivement lorsque j'entends,
à mots couverts, à la blague ou pas, qu'on me fasse le reproche de prendre le
temps de bien travailler.
Et ça, M. le
Président, je vous le dis, je serai fier qu'on me fasse le reproche de trop
bien travailler en matière législative parce que — et c'est sûr que mon
expérience professionnelle colore énormément mon approche à ce travail-là — parce qu'une fois que la loi quitte
l'Assemblée nationale et qu'elle devient la loi, «the law of the land»,
comme disent les Anglais, elle est
appliquée, cette loi-là. Et, lorsqu'elle est appliquée, si elle n'est pas aussi
bien rédigée qu'elle le pourrait, lorsqu'elle donne place à
interprétation, lorsqu'elle donne place à des conflits, des débats judiciaires,
bien il y a des coûts, il y a des coûts pour les personnes qui doivent vivre
avec cette loi-là.
Et
là, dans ce cas-ci, on parle de victimes d'actes criminels, donc, qui se
trouvent avec une loi qui ne les sert pas, alors que notre objectif, c'est
de bien les protéger, de mieux... on veut répondre plus adéquatement à leurs
besoins, alors. Et je ne veux pas faire un
long débat là-dessus, mais, à chaque fois que j'ai l'occasion de le dire… je
pense que c'est important de le
rappeler, c'est bien d'aller vite, mais c'est mieux de bien faire notre travail
du premier coup et ça vaut la peine de prendre le temps. Et je pense qu'on
entreprend, cet après-midi, le travail. On n'a pas énormément d'articles à examiner. Je pense qu'on peut espérer, dans un
délai très raisonnable, terminer. Je crois comprendre que, si ce n'est
pas cet après-midi, ça pourrait être au début de la semaine prochaine. Alors,
on va pouvoir...
• (15 h 10) •
M.
St-Arnaud : ...
M. Ouimet
(Fabre) : M. le ministre ne peut pas s'empêcher...
M.
St-Arnaud : Je réserve mes commentaires, M. le Président. J'avais
quelque chose en tête, mais je réserve mes commentaires.
Le Président (M.
Ferland) : Vous aurez l'occasion, M. le ministre, de revenir, j'en
suis convaincu. Alors, M. le député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : Oui. J'allais dire… Alors, nous partageons tous cet objectif d'améliorer
la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels, et les
mesures qui sont proposées rejoignent nos préoccupations. Donc, du côté de l'opposition officielle, on va
travailler rapidement pour que cette loi puisse être adoptée, pour
atteindre l'objectif commun.
Ceci
dit, en lien avec le commentaire précédent… Et ce n'est pas mon style
d'adresser des reproches parce que j'essaie d'être constructif, et la
remarque que je vais faire, qui s'adresse au ministre, doit être reçue dans cet
esprit de critique constructive et non pas un reproche que je ferais à lui ou
son équipe. D'ailleurs, j'ai oublié de souligner, de saluer la présence des collègues et des gens de l'équipe du ministre qui
se joignent à nous cet après-midi. Alors, bienvenue à la commission.
Ceci dit, j'ai reçu, tôt au début de l'après-midi,
le cahier sur lequel on va se pencher dans quelques minutes et dans lequel il y avait quelques amendements au
projet de loi. Je n'ai pas eu le temps de les lire de façon... à mon
point de vue, de façon adéquate, mais je me retrouve dans la situation où nous
devons commencer nos travaux. Nous allons commencer
nos travaux, mais j'apprécierais peut-être qu'on nous donne de la latitude,
compte tenu de cette réalité dans laquelle nous sommes placés.
Ceci dit, un
mot quant au fond. Le ministre a fait des choix au niveau des modifications
qu'il devait apporter. Il a évoqué la
nécessaire réforme globale de la loi. On en a parlé lors des consultations
particulières. Plusieurs, pour ne pas dire tout le monde a souligné l'importance
de procéder à cette révision globale de la loi. Et je tiens à vous assurer, M.
le Président, que, de ce côté-ci de la
chambre, on va suivre de près l'évolution de ce dossier, une fois que le projet
de loi n° 22 aura été adopté, pour nous assurer que le ministre
donne suite à cet engagement. Je le sais sincère dans sa volonté de procéder à cette réforme, mais, entre la
sincérité, le souhait et l'action concrète, des fois ça demande un peu plus
d'énergie, un peu plus d'efforts et des fois
il faut convaincre des personnes, des personnes qui nous entourent, des gens
qui sont près de nous, qui nous veulent du bien, mais des fois qui ne
partagent pas le même objectif, le même souhait. Et donc je tiens à assurer le ministre qu'en ce qui nous
concerne on va l'appuyer dans cette démarche-là et on souhaite qu'elle
se réalise. Et probablement qu'au cours de
nos travaux cet après-midi on aura l'occasion d'aborder des points plus
précis.
Ceci dit, un dernier point, un dernier
commentaire. Je pense que c'est un sujet sur lequel tout le monde... On l'a démontré au niveau des consultations
particulières et depuis le début de nos travaux en Chambre sur ce projet de
loi là, je pense que c'est un sujet par excellence qui transcende les divisions
de parti, les lignes de parti. C'est un sujet non partisan, probablement un sujet non partisan par excellence. Et, de
notre côté, on a travaillé… on a déjà, dans le passé, démontré qu'on
voulait travailler avec les victimes d'actes criminels. Et je ne peux pas m'empêcher,
M. le Président, de souligner que je trouve
un peu dommage que la contribution que nous, au Parti libéral, on faisait à ce
travail-là, ne soit pas… disons,
appréciée ou perçue par des groupes qui veulent venir en aide aux victimes. Et
je fais plus particulièrement référence...
Je sais que le ministre et mon collègue… notre collègue de Saint-Jérôme vont
participer, au cours du week-end, à
une activité qui veut venir en aide, là, qui a pour objectif de venir en aide
aux victimes d'actes criminels et je trouve quelque peu dommage que nous n'ayons pas été invités à participer parce
que je pense qu'on peut contribuer, nous aussi, à ce dossier-là. Et je tenais simplement à le
souligner parce qu'on travaille de façon non partisane sur ce dossier.
Alors, voilà, ce sont mes remarques introductives. Et on va être prêts à
commencer sans plus tarder.
Le
Président (M. Ferland) :
Alors, merci, M. le député. Vous avez raison de rappeler certaines choses. Des
fois, les sujets dont il est question, dont on traite doivent aller au-delà de la
partisanerie politique. Mais vous avez rappelé également, toujours pour les gens qui nous écoutent, quand on est en
analyse détaillée, l'important, ce n'est pas le temps dont on prend, c'est
le ton qu'on utilise souvent pour soit bonifier ou améliorer, c'est dans ce
sens-là. Et moi, comme président, je vais — vous
le savez, vous commencez à me connaître — je
vais vous laisser tout l'espace. C'est sûr qu'en analyse détaillée vous avez un temps limité, quand il est fini, mais
soyez assurés que je vais vous donner tout le temps nécessaire, en
autant que ça se fasse toujours dans l'ordre, à ce moment-là.
Puis je pense
que tous les gens qui sont présents autour de la table, les législateurs, il
est évident qu'il y en a parmi vous
qui ont peut-être plus d'expérience dans certains sujets, soit par votre vie
professionnelle antérieure, et non votre vie antérieure parce que
celle-là, je ne la connais pas, mais votre vie professionnelle antérieure.
Alors, ça, ça peut servir, bien entendu, à améliorer, bonifier, améliorer pour
le projet de loi. On est là pour ça, dans le fond.
Alors,
merci, M. le député de Fabre. Alors, maintenant, je reconnais le porte-parole
du deuxième groupe d'opposition officielle, le député de Saint-Jérôme,
pour un temps de 20 minutes pour vos remarques préliminaires.
M. Jacques Duchesneau
M.
Duchesneau : Merci, M. le
Président. M. le ministre, chers collègues, Mme la secrétaire et tout le
personnel qui est ici présent, quelle belle façon d'amorcer la huitième semaine
annuelle… Semaine nationale de sensibilisation aux victimes d'actes criminels
que de faire l'étude détaillée du projet de loi n° 22.
M. le
ministre, mon collègue de Fabre l'a évoqué tantôt, on s'est parlé à plusieurs
reprises, et je sais que le sort des victimes
d'actes criminels vous tient à cœur, et c'est tout à votre honneur. Et je pense
que c'est la même chose pour les gens
de ce côté-ci de la table et des gens du groupe ministériel. La protection des
personnes en situation précaire, à ce moment-là, devient une priorité
pour nous tous.
Certaines des personnes qui sont
devenues des victimes d'actes criminels sont souvent plus vulnérables que d'autres. Et je pense notamment à ces victimes
sans voix, les enfants, les personnes âgées, qu'on
a tendance trop souvent à évacuer
rapidement ou à prendre pour acquises. Le sort qu'on réserve aux enfants et
leur avenir, d'une certaine façon, sont entre nos mains si on donne les
moyens nécessaires à ceux qui s'occupent justement de prendre soin des victimes
lorsqu'elles sont signalées. Plusieurs
organismes oeuvrent à la défense de leurs droits, et nos lois et nos
programmes, d'une certaine façon,
devraient leur faciliter la tâche. Et c'est dans cet esprit-là que j'aborde
l'étude avec vous tous du projet de loi n° 22. Lorsqu'on ne fait
pas ça, bien, on hypothèque leur avenir et, quand on hypothèque l'avenir de nos
enfants, notamment qui pourraient être victimes de toutes sortes de sévices,
bien, c'est un peu le Québec qu'on met en péril.
Lorsqu'on
parle aussi des personnes sans voix, j'ai parlé des enfants mais nos doyens
aussi de la société. Il y a quelqu'un qui a déjà dit qu'on reconnaît la
valeur d'une société à la façon dont on s'occupe des personnes aînées notamment. Et, un peu comme les enfants, en bout
de vie, souvent on devient sans voix, on n'est pas capable d'exprimer les difficultés qu'on peut avoir. Et notre rôle
comme législateurs, c'est justement de trouver des moyens de s'occuper à
protéger ces personnes-là qui sont souvent
en capacités réduites ou, dans une certaine façon, en isolement du reste de
la société. D'ailleurs, le gouvernement a
fait plusieurs publicités là-dessus, là, pour venir en aide aux personnes âgées
qui pourraient être victimes de toutes sortes de crimes.
• (15 h 20) •
On croit, à
tort, selon moi, que les conséquences d'être victime d'un acte
criminel sont visibles. Et, après avoir entendu plusieurs des témoins
qui sont venus témoigner devant la commission, on s'aperçoit qu'il y a une
grande partie qui est invisible. Et, ça
aussi, on doit être sensibles à ça, parce qu'il peut y avoir des blessures
physiques bien sûr, mais les blessures psychologiques puis les blessures
à l'âme sont aussi des blessures sociales et on en paie le coût.
L'indemnisation des victimes d'actes criminels,
c'est un choix de société qui a été fait en 1971, avec l'adoption de la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
Donc, au cours des 42 dernières années, notre société a beaucoup évolué,
les principes fondateurs ou à la base même de la loi de l'époque ont peut-être
changé. Et là-dessus, sans faire de
flagornerie, je vais saluer le ministre pour peut-être avoir agi là où d'autres
ont peut-être failli ou oublié
d'agir, disons, au cours des 42 dernières années, pour améliorer le programme
d'indemnisation. Et là-dessus je sais que ce n'est pas votre objectif,
mais vous passerez à l'histoire.
Je suis convaincu qu'actuellement on a un
programme généreux. On a parlé de 100 millions au Québec, comparativement à l'Ontario, qui est la plus près
de nous à 35 millions. Alors, je ne suis pas sûr que c'est vraiment un problème d'argent, mais c'est vraiment peut-être
une obligation qu'on a de revoir comment cet argent-là a été dépensé ou est dépensé, peut-être se réorganiser. Et c'est
une chose, comme je dis, qui a été mise en lumière lors des
consultations particulières qu'on a faites. Et je pense que c'est le défi qu'on
a, pour clore le débat de l'étude article par article, de trouver une solution
à ce problème-là. Et je suis sûr qu'on peut faire beaucoup mieux avec l'argent qu'on
investit. Et je vais aborder cinq points, si vous me le permettez, qui
pourraient nous permettre de peut-être trouver des solutions.
Au même titre
que les détenus, dans les centres de détention, qui vont bénéficier de services
concertés, services sociaux, services de réadaptation, je pense que les
victimes d'actes criminels ont droit aux mêmes considérations et qu'elles puissent avoir accès à cette panoplie de
services qu'on donne à des gens qui ont été mis au ban de la société
pour avoir commis des crimes. Je ne veux pas remettre en cause le bien-fondé
des services qu'on donne aux détenus, bien au
contraire, je ne veux surtout pas les opposer aux services qui sont offerts aux
victimes, mais, il faut se rendre à l'évidence, tous les protagonistes dans un incident criminel ne sont pas… ou n'ont
pas de services qui sont équivalents. Alors, je veux bien qu'on s'occupe
des gens à réintégrer la société même s'ils ont commis des crimes, mais je veux
aussi qu'on s'occupe des victimes qui, elles, ont subi ces mêmes crimes là.
La
réinsertion sociale des délinquants, bien sûr c'est une assurance d'une
meilleure vie en collectivité. Les services qui vont permettre à ces gens-là de se reprendre en main, c'est aussi
une autre assurance qu'on peut se donner pour avoir une meilleure
qualité de vie. Il ne faut pas oublier que les victimes contribuent à notre
collectivité, pas seulement dans le cadre de
leur travail, mais souvent comme membres de la société. Et le retour à des
activités normales, pour les gens qui
ont été victimes, est bénéfique pour l'ensemble de la société dans laquelle on
vit. C'est pour ça qu'on dit qu'il fait bon vivre ici, au Québec. Donc, pour ce faire, quand on a été victime, il
faut pouvoir compter sur des ressources variées, autant en santé physique
que psychologique, en intégration sur le marché du travail ou aussi en
formation continue. Et le programme d'indemnisation doit alors compléter le
filet social dont plusieurs intervenants nous ont parlé et non pas remplacer ou
même s'additionner à ce qui existe déjà mais vraiment le compléter.
Le deuxième point touche les délais. Une offre
de services complète, c'est bien, mais vraiment pouvoir s'en prévaloir, c'est
beaucoup mieux. Ainsi, le délai, dont on a tellement parlé lors de nos débats,
doit, selon moi, être augmenté à trois ans
et aussi s'harmoniser avec les dispositions du Code civil. Aussi, les victimes
d'agression sexuelle ne devraient pas
avoir à se soumettre à un quelconque délai pour qu'on puisse reconnaître,
justement, les revendications que ces
personnes-là peuvent faire. C'est souvent avec le temps… Quand on est victime
d'une agression sexuelle, c'est avec le temps qu'on peut découvrir les
impacts de ces agressions-là sur leur vie et la vie des personnes qui les
entourent. Donc, le régime d'indemnisation, selon moi, doit être beaucoup plus
souple afin de remplir adéquatement sa mission d'aide aux victimes.
Je tiens, ici, à souligner que cette mesure
touche directement toutes les victimes, incluant mes victimes, que j'appelle
«les sans-voix», sans faire de discrimination d'aucune façon. Le processus d'indemnisation
devrait avoir la flexibilité nécessaire pour
permettre à ceux et à celles qui ont des demandes à faire d'avoir un laps de
temps raisonnable pour le faire. Il y
a plusieurs décisions de la Cour suprême qui nous ont été citées, et je pense
qu'on doit tenir compte des recommandations qui nous ont été faites.
Puis il ne faut pas croire qu'une telle demande… malgré que le temps entre l'agression
et le moment où la personne vient de l'avant, ce n'est pas toujours une chose
qui est simple et, encore une fois, on doit
le reconnaître, parce que je pense que ça demande beaucoup de courage et
beaucoup d'énergie pour venir de l'avant
et faire, justement, une telle demande. Donc, il faut mettre en place un
processus qui va être facilitant. Et c'est pour ça que c'est un autre
argument qui va militer en faveur peut-être d'une révision complète de la loi
telle qu'elle est actuellement.
Le
troisième point touche l'annexe. Au même titre que plusieurs autres composantes
de projets de loi, l'annexe, selon nous, doit être actualisée. Nos
sociétés évoluent de plus en plus rapidement, et je pense qu'on doit prendre le
mouvement qui s'inscrit actuellement pour que les lois qui nous encadrent aient
toujours leur fondement. On parlait peu, il
y a 40 ans, du type de victimes dont on a aujourd'hui. Le crime a évolué, la
société a évolué, il faut que la loi suive le même
pas. Et c'est pour ça qu'en révisant l'annexe pour tenir compte de la réalité
de 2013 on ferait un pas en avant qui serait important. Il apparaît que
plusieurs demandes ont été formulées dans ce sens dans les dernières années. Donc, pour des raisons d'équité envers toutes les
victimes d'actes criminels, je répète, réitère que cette annexe doit
être revue et, selon moi, elle devrait aussi
l'être périodiquement et non pas seulement quand un ministre de la Justice ose
s'élever, justement, contre les inéquités qu'on vit dans notre société,
surtout, je répète, pour les victimes qui sont sans voix.
Le
quatrième point touche les recours. On a appris que les demandes
d'indemnisation sont parfois refusées et, suite à de telles décisions, des personnes qui ont été victimes sont
souvent désemparées. Ce que nous proposons, c'est que le recours soit beaucoup plus simple et accessible
qu'il ne l'est actuellement. On ne peut pas se permettre, comme société,
que des victimes redeviennent encore une fois victime mais, cette-fois-là, d'une
bureaucratie qui ne veut pas entendre les propos
que ces gens-là tiennent. Les victimes d'actes criminels vivent des situations
qui sont particulières et le processus de recours que ces victimes-là
peuvent invoquer doit aussi savoir en tenir compte.
• (15 h 30) •
Et
le cinquième point, le dernier point, touche l'information. Pour avoir un
programme d'indemnisation qui soit fonctionnel,
il faut que ceux qui peuvent en bénéficier sachent qu'un tel programme existe.
On a fait des pas incroyables, dans les 25 dernières années, avec les
CAVAC notamment, qui font un travail extraordinaire. Il demeure encore qu'il y a des gens dans notre société qui ne savent pas
qu'ils peuvent avoir accès à des recours au niveau de l'IVAC ou même au
niveau des CAVAC.
Lorsqu'on
devient une victime d'acte criminel, il faudrait que, parce que l'information a
été bien véhiculée, ça devienne un
réflexe de savoir qu'on peut aller chercher de l'aide. Oui, il y a des
personnes qui sont là pour transmettre cette information-là, mais ce n'est
pas toujours évident pour tout le monde. Donc, si on fait ça, on va se
permettre d'avoir une prise en charge rapide
qui va permettre aussi d'avoir un rétablissement rapide chez les victimes. Et
ça, je pense qu'il est indéniable que
ça va apporter des bénéfices qui sont indiscutables. Donc, obtenir cette aide
offerte par l'IVAC, les CAVAC et les organismes partenaires, je réitère
que c'est un point qui est primordial.
Alors,
en conclusion, M. le Président, j'aborde l'étude détaillée de ce projet de loi
là avec une et une seule idée en tête : que le temps n'est plus aux
réformes à la pièce mais bien à une réforme globale de la Loi d'indemnisation
des victimes d'actes criminels. Comme société, nous devons aborder le cas des
victimes d'actes criminels d'une manière nouvelle,
une manière qui est repensée. Et ce sera la même chose pour le régime
d'indemnisation de ces victimes-là. Ce constat, partagé par plusieurs
groupes et intervenants qui sont venus rendre témoignage, vient appuyer les
propos que je vous tiens.
Le projet de loi que
vous apportez, M. le ministre, apporte des améliorations importantes, j'en
conviens, mais je répète — et
volontairement — je
répète que c'est vraiment vers une véritable réorganisation du régime qu'on
doit aller. Si ce n'est pas à court
terme, parce que je sais que vous voulez que le projet de loi n° 22 soit
accepté rapidement, et là-dessus vous avez mon appui total, mais, à tout
le moins, dans un avenir rapproché, il serait plus que raisonnable qu'on voie à
ce que peut-être notre commission ou un autre groupe de travail revoie la
réorganisation du régime.
Donc,
j'aborde l'étude détaillée avec un double sentiment, d'abord un sentiment
d'optimisme que nous allons, par les
actions que nous allons poser, nous allons donner un meilleur sort aux victimes
d'actes criminels dans le cadre, là, du
débat qu'on a ici. Et mon deuxième sentiment, lui, c'est un peu l'amertume ou
peut-être quelque chose de moins fort, mais un petit pincement au coeur
de ne pas pouvoir faire bénéficier toutes les personnes qui sont victimes, là,
du programme d'indemnisation aux victimes
d'actes criminels. Je sais que vous avez des contraintes budgétaires, on le
voit, pas seulement vous, mais l'ensemble des parlementaires sont soumis aux
mêmes règles. Je répète cependant que, si on
met un petit effort supplémentaire, ce ne serait pas un problème d'argent mais
un problème de réorganisation totale. Alors, M. le Président, c'étaient
mes propos.
Étude détaillée
Le Président (M.
Ferland) : Merci, merci, M. le député pour ces remarques. Alors,
est-ce qu'il y a d'autres membres qui souhaitent faire des remarques
préliminaires? Alors, s'il n'y a pas de motion préliminaire, nous allons
immédiatement débuter l'étude article par article. Alors, je prends en
considération l'article 1. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud :
Oui, M. le Président. Alors, je vais lire l'article 1. L'article 1 de notre
projet de loi se lit comme suit :
L'article 1 de la Loi sur l'indemnisation des
victimes d'actes criminels (chapitre I-6) est modifié par le
remplacement, dans le paragraphe c, de «la personne visée dans l'article
6» par «les personnes visées dans les articles 6 et 6.1».
Alors,
M. le Président, cet article, tel que proposé, ajoute à la définition de
«réclamant» la personne physique visée à l'article 6.1 qui sera éventuellement introduit par l'article 3 du
projet de loi n° 22, c'est-à-dire la personne qui a assumé les coûts pour le nettoyage, dans une résidence
privée, d'une scène de crime. En fait, M. le Président, c'est un
ajustement, là, de concordance avec l'article 6.1 tel qu'on le retrouve à l'article
3 du projet de loi n° 22.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des
commentaires? M. le député de Fabre?
M. Ouimet (Fabre) : Non, je pense que — merci,
M. le Président — dans
la mesure où la viande vient plus tard au
niveau du projet de loi, évidemment, là… Je m'excuse, le terme est peut-être
mal choisi. C'est une modificationde
concordance. Il n'y a pas grand-chose
à... pas beaucoup de commentaires. On va sauver du temps, on va se reprendre
tantôt.
Le
Président (M. Ferland) : Et voilà. Je n'en doute nullement. Alors, s'il
n'y a pas d'autres... M. le député de... Ça va aller aussi? Donc, s'il n'y a
pas d'autres interventions, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 1 du projet de loi est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Ferland) : Donc, adopté. Donc, l'article 1 est adopté.
Alors, M. le ministre, j'imagine que vous allez nous amener à l'article
2.
M.
St-Arnaud : À l'article 2, M. le Président, l'article 2 se lit comme
suit : L'article 6...
Des voix : …
M.
St-Arnaud : Plus de 10 ans d'expérience, M. le Président. Quand même,
c'est impressionnant. Moi, ça m'impressionne. 10 ans comme parlementaire, ça m'impressionne.
Le Président (M.
Ferland) : Je n'ai pas terminé de vous impressionner, M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Non, je n'en doute pas.
Le Président (M.
Ferland) : Ce n'est qu'un début.
M.
St-Arnaud : Alors, M. le Président, l'article 2 du projet de loi n° 22
se lit comme suit :
L'article 6 de cette
loi est modifié :
1°
par le remplacement, au début du premier alinéa, de «Malgré l'article 2, la
personne» par «Malgré l'article 2, la personne physique»;
2° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «3 000 $» par
«5 000 $»; et
3°
par l'ajout, à la fin du deuxième alinéa, de la phrase suivante : «Le
ministre publie le montant de l'indemnité ainsi revalorisé à la Gazette
officielle du Québec.»
Alors,
M. le Président, l'article 2, tel que je viens de le lire, propose… en fait,
prévoit une augmentation du montant des frais funéraires qui peut être
remboursé par l'administrateur du régime, c'est-à-dire la CSST. Ces frais
passent de 3 000 $ à 5 000 $.
Cet
article, comme vous l'avez noté, M. le Président, prévoit également que le
montant d'indemnité accordé pour les
frais funéraires, qui est revalorisé le 1er janvier de chaque année, sera
publié par le ministre de la Justice à laGazette officielle du
Québec.
Je rappelle, le député
de Fabre y a fait référence tantôt, que cet article et certains éléments du
projet de loi reprennent des dispositions
d'un projet de loi, le projet de loi n° 73, qui avait été déposé par mon
prédécesseur… en fait, par le
ministre des Finances de l'époque, député d'Outremont, lors de la 39e
législature. Cet article avait été adopté lors de l'étude détaillée du
projet de loi n° 73. En fait, l'article était sensiblement le même. Le
montant passait à 4 826 $, et nous avons arrondi le tout à
5 000 $ dans le projet de loi n° 22. Voilà.
Le Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des
remarques, des commentaires? Oui, du côté de l'opposition officielle, M.
le député de Fabre.
M. Ouimet (Fabre) : Oui. Je m'excuse, M. le ministre, parce que je vous écoutais et là je
suivais avec le cahier qu'on nous a remis au tout début de nos travaux.
M.
St-Arnaud : Est-ce que ça correspondait?
M. Ouimet
(Fabre) : Bien, en fait, c'est que j'ai reçu plus tôt, cet après-midi,
ou, en fait, à la...
M.
St-Arnaud : …plus de détails dans le...
M. Ouimet
(Fabre) : Et voilà.
M.
St-Arnaud : ...le cahier blanc.
M. Ouimet
(Fabre) : Et je trouvais ça... En fait, j'aimais bien le cahier blanc
parce qu'il y avait effectivement plus de... bon, je ne répéterai pas les
termes.
Une voix :
Contenu.
M. Ouimet (Fabre) : Plus de contenu, merci. Et est-ce que... M. le ministre, est-ce que
vous pouvez m'aider à...
M. St-Arnaud : Je ne suis pas sûr,
M. le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Prenez le temps qu'il faut.
M.
St-Arnaud : Je travaillais
avec le cahier blanc aussi, mais là on m'a donné le cahier jaune. Alors, puis
là je me suis dit : On va travailler avec le cahier jaune, il a l'air
bien présenté, boudiné. Mais on me dit que, finalement, le cahier blanc est
meilleur?
Une voix : Il y a plus d'informations…
M.
St-Arnaud : Il y a plus
d'informations dans le cahier blanc. Alors, écoutez, je pense que, sur le fond,
il n'y a pas de changement quant au texte du projet de loi et quant aux
amendements qui seront éventuellement déposés. Enfin, j'espère. Je comprends qu'il
y a des changements sur les commentaires. C'est ça? Sur les notes?
Une voix : Celui-ci a un peu plus de
notes.
M. St-Arnaud : Un peu plus de notes
dans l'un des deux.
Une voix : Non, pas le jaune.
M. St-Arnaud : Bon.
Le Président (M. Ferland) : Donc, on
oublie le jaune et on prend le blanc?
M.
St-Arnaud : Je ne suis pas
sûr que je vous ai éclairé, M. le député. J'espère que je n'ai pas ajouté à la
confusion.
M. Ouimet (Fabre) : En fait — merci,
M. le Président — je
constate que le... Je ne me sens pas désavantagé lorsque j'entends que le
ministre est dans la même situation que moi et qu'il n'a pas plus de réponses à
ma question. Ceci dit, si on revenait à
l'amendement et en tenant compte des commentaires additionnels, là. Je
comprends que... Ah oui, si je peux me permettre, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Oui,
allez-y.
• (15 h 40) •
M. Ouimet
(Fabre) : Parce que je
veux... On m'a déjà fait la remarque, et je voulais, dès le départ de nos
travaux, m'assurer que nous pourrions travailler adéquatement. Et là je ne veux
pas me sentir bousculé par la procédure, là. Je voulais juste mettre ça...
Quand on a un amendement qui a différents alinéas, je pense qu'il est
préférable d'y aller alinéa par alinéa.
Des voix : …
Le
Président (M. Ferland) :
Oui, c'est ce que j'avais compris au début, à moins qu'on m'aurait indiqué, là,
une façon différente de faire.
M. Ouimet (Fabre) : Parce que...
Le Président (M. Ferland) : Allez-y,
oui, oui.
M. Ouimet (Fabre) : Parce qu'il y a
des fois...
M. St-Arnaud : On peut y aller avec
le premier alinéa, c'est...
Le
Président (M. Ferland) :
C'est ça. Et, juste pour vous rassurer, soyez d'autant plus rassuré que jamais
je ne vous bousculerai en autant que
ça demeure dans les... Alors, allez-y. On va y aller dans... Moi, j'avais pris
pour acquis qu'on y allait de cette façon-là.
M. Ouimet (Fabre) : Et vous me
connaissez...
M. St-Arnaud : Le premier alinéa,
est-ce que ça vous pose problème? Je pense que c'est...
M. Ouimet
(Fabre) : Non, non. Bien, en
fait, c'est ça. Donc, ayant dit cela, j'allais aborder le premier
alinéa. Et là ça, c'est simplement, là, de préciser qu'on exclut la personne
morale.
M. St-Arnaud : Exact.
M. Ouimet
(Fabre) : Ça, je pense que
ça ne pose pas de difficulté pour personne, l'objectif étant d'indemniser
la personne...
M.
St-Arnaud : Exact
M. Ouimet
(Fabre) : ...physique qui, elle, doit, payer de sa poche. Ça, ça va
bien.
M.
St-Arnaud : On pourrait peut-être le... Est-ce que vous souhaitez qu'on
fasse un vote par alinéa ou un vote global?
M. Ouimet
(Fabre) : Ça, par contre, je...
Le Président (M.
Ferland) : L'article.
M.
St-Arnaud : À la fin de l'article.
Le Président (M.
Ferland) : Moi, je pense... Allez-y. Dans l'analyse, faites-le
paragraphe par paragraphe…
M.
St-Arnaud : Excellent.
Le Président (M.
Ferland) : …dans l'adoption, on va y aller pour l'article. Ça va?
M.
St-Arnaud : Deuxième alinéa.
M. Ouimet
(Fabre) : Je suis d'accord, M. le Président, c'est…
Le Président (M. Ferland) : Je suis content d'avoir votre accord, M. le
député de Fabre. Ça me conforte dans mes...
M. Ouimet
(Fabre) : Si vous me permettez, M. le ministre, je voulais juste
souligner, parce que le président... M. le
Président, vous faisiez une remarque, et je pense que vous m'avez... vous avez
eu l'occasion de me voir travailler. Vous savez, j'ai un respect sans
limites pour votre autorité.
Le Président (M.
Ferland) : Merci, M. le député. C'est réciproque pour tous les
collègues qui sont autour de cette table.
M.
St-Arnaud : Sans limites?
Le Président (M.
Ferland) : Sans limites, oui.
M. Ouimet
(Fabre) : Pour son autorité.
Le Président (M. Ferland) : Sauf tantôt. Bien, c'est… il y a des fois qu'on
peut aussi s'égarer. Mais, dans ce temps-là, je sens que vous me ramenez
facilement.
M.
St-Arnaud : Deuxièmement, est-ce que...
Le Président (M.
Ferland) : Alors, je ne me rappelle plus à qui était la parole.
M.
St-Arnaud : Bien, je pense qu'on était rendu au deuxièmement.
Le Président (M. Ferland) : Je pense, c'était… Excusez. M. le député de
Fabre, c'est vous qui aviez la parole, hein? C'est… O.K.
M. Ouimet
(Fabre) : Oui. Puis là j'ai compris que, là, le ministre procédait...
si on y va...
M. St-Arnaud : J'avais compris… C'est ça. Alors, j'avais compris que, sur le
premièrement, là, il n'y avait pas de problème. Sur le deuxièmement, on
peut peut-être amorcer la discussion sur le deuxièmement. En fait, le montant,
là, vous avez compris, là, dans la lecture,
je pense que ce n'est pas très compliqué, on passe de 3 000 $ à
5 000 $. Dans le projet de loi n° 73
qui avait été déposé par l'actuel député d'Outremont, c'était
4 826 $, on a arrondi à 5 000 $. Et vous avez
peut-être cette note qui dit que ce montant de 5 000 est en harmonie avec
les montants prévus dans d'autres régimes d'indemnisation au Québec. Voilà.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, M. le député de Fabre, à vous la parole.
M. Ouimet (Fabre) : Merci, M. le Président. Alors, effectivement, j'avais vu les deux
notes, et la première qui mentionnait... faisait référence au projet de
loi n° 73 où la Commission des finances publiques avait déjà accepté
ce changement qui allait venir. Maintenant, la modification de
4 826 $ à 5 000 $, c'était pour l'harmoniser ou si c'était
pour l'arrondir, là?
M.
St-Arnaud : Pour l'arrondir. Bien honnêtement, là, c'était pour l'arrondir,
et c'est...
M. Ouimet
(Fabre) : Et on s'est rendu compte que c'était...
M. St-Arnaud : Voyez-vous, je pense qu'on me dit, là, dans les notes, là — je ne sais pas si vous avez ça — que
la CSST et la Société de l'assurance automobile, ça serait 4 913 $.
Alors, on est dans le même ordre de grandeur.
M. Ouimet
(Fabre) : Alors, un jour, on arrondira le 4 913 $ à
5 000 $.
Le Président (M. Ferland) :
On a enlevé les sous noirs.
M. St-Arnaud : On va se concentrer sur les dossiers de la Justice, vous savez que j'en
ai déjà pas mal avec ça.
M. Ouimet
(Fabre) : Oui.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M.
St-Arnaud : Si ça ne vous fait rien, là.
Le Président (M.
Ferland) : On a enlevé les sous noirs.
M. St-Arnaud : Vous me le rappelez presque à chaque semaine, M. le député. Alors, on
va laisser les dossiers de santé et d'assurance automobile à d'autres.
M. Ouimet (Fabre) :
Merci. Avec ces explications, M. le Président, je suis satisfait. Troisième
alinéa?
Le Président (M.
Ferland) : Oui, allez-y.
M.
St-Arnaud : Si ça vous convient, ça va.
M. Ouimet
(Fabre) : Le deuxième, oui.
M. St-Arnaud :
Oui, ça va.
M. Ouimet
(Fabre) : Le troisième, je comprends que, là, on prévoit l'ajustement.
M.
St-Arnaud : Oui. À ce qu'on me dit, c'est que ce n'était pas inscrit
dans le projet de loi initial et que ça permettrait au service de la refonte de
nos lois d'actualiser le montant dans la loi dès que le règlement est à la...
Le 1er janvier de chaque année, le
règlement est publié, puis ça permet donc de ne pas revenir sur le montant. Et
le Service de la refonte des lois, là, peut venir modifier le montant
sans qu'on ait une modification législative. C'est ce que je comprends de vos collègues, à votre gauche, qui
ont déjà été membres du Conseil exécutif, qui connaissent bien ces
choses.
M. Ouimet (Fabre) :
Alors, je comprends que c'est une perspective de simplifier...
M.
St-Arnaud : Le processus…
M. Ouimet
(Fabre) : ...le processus pour actualiser...
M.
St-Arnaud : Ce que je comprends, c'est qu'évidemment, là, ça va être
revalorisé à chaque année le 1er janvier,
si je ne m'abuse. C'est ce qu'on prévoit dans la loi. Sauf que, si on ne
modifie pas le montant, c'est que le montant...
Si on ne prévoit pas cette disposition, bien, le montant va rester à
5 000 $ pendant encore quelques années, tant qu'on aura... Alors là, là, les gens de la refonte
des lois peuvent changer le montant sans revenir par le processus… Et on
me dit ici, à ma droite… Ah, j'ajoute un
élément supplémentaire. C'est la nouvelle façon de faire dans les lois, me dit-on.
Mais je crois comprendre de vos collègues que c'était déjà le cas dans les
dernières années de la dernière législature.
M. Ouimet (Fabre) : …une autre petite question juste pour comprendre la mécanique, M. le
ministre. Sans cet ajout, la loi prévoit déjà qu'on actualise le
montant, mais la loi, elle...
M.
St-Arnaud : Elle resterait à 5 000 $. C'est ça.
M. Ouimet
(Fabre) : ...demeurerait. Le montant demeure inscrit.
M.
St-Arnaud : Si tu vas sur Internet, tu demandes la loi, dans trois
ans, tu as encore le 5 000 $, alors que...
M. Ouimet (Fabre) : On n'a pas le
montant qui est appliqué.
M.
St-Arnaud : Qui est le vrai
montant, qui, lui, va être à la Gazette officielle, mais que les gens du
Service de la refonte des lois vont pouvoir, avec cette autorisation, le
modifier sans revenir devant nous. Voilà.
M. Ouimet
(Fabre) : Donc, c'est un
ajout efficace, qui nous permet d'avoir des lois... Et là je vais me
permettre mon petit message que je répète à chaque fois…
Le Président (M. Ferland) : …que c'est
comme un éditorial.
M. Ouimet
(Fabre) : Non, ce n'est pas
un éditorial, c'est en lien avec nos travaux de législateurs. Il y a
toujours le volet d'éducation des citoyens, et, dans la mesure où nos lois
permettent et que les gens consultent nos lois en ligne, puissent avoir une
information exacte, c'est un objectif que j'appuie de tout coeur. Alors, je
suis favorable à cet amendement.
M. St-Arnaud : Excellent.
Le Président (M. Ferland) : M. le
ministre, est-ce que vous avez... Ça va?
M. St-Arnaud : Non, M. le Président.
S'il n'y a pas d'autres interventions, on pourrait voter.
Le
Président (M. Ferland) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Donc, s'il n'y a pas d'autres
interventions, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 2
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Ferland) :
Donc, l'article 2 est adopté. Alors, M. le ministre, je ne me risquerai même
plus de m'avancer sur le prochain article... Je vous laisse le loisir de nous
le dire.
M. St-Arnaud : M. le Président, j'ai
déjà perdu ma loi. Je ne sais pas si on a joué dans mes papiers.
Le
Président (M. Ferland) :
Avec le nombre de législateurs qu'on est autour de la table, on va sûrement la
retrouver.
M. St-Arnaud : Alors, M. le
Président, j'en ai une version... Je vais lire ce que j'ai ici.
Le Président (M. Ferland) : Donc,
vous retournez au cahier jaune.
M. St-Arnaud : Alors, oui, je vais
revenir au cahier jaune, M. le Président. Parce que j'avais une belle loi, là,
mais...
Une voix : ...
M. St-Arnaud : Mais moi, je veux la
belle... Attendez. M. le Président, oui, moi, j'aime ça avoir le texte.
Le Président (M. Ferland) : Allez-y.
Bien oui, le député de...
Une voix : ...
M. St-Arnaud : Non, pas celui-là. Je
vais aller le chercher.
Le Président (M. Ferland) : Donc, on
suspend quelques secondes, je reviens après.
(Suspension de la séance à 15 h 48)
(Reprise à 15 h 49)
Le Président (M. Ferland) : Alors,
on reprend les travaux. M. le ministre, la parole est à vous.
M. St-Arnaud : Alors, M. le
Président, j'ai retrouvé mon projet de loi. Alors, l'article 3, M. le
Président, du projet de loi n° 22 se lit comme suit tel que
proposé :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article
6, des suivants :
«6.1. Malgré l'article 2, les coûts pour le
nettoyage dans une résidence privée d'une scène de crime, à la suite de la
perpétration d'un acte criminel énoncé à l'annexe, sont payés par la commission
à la personne physique qui les a assumés, lorsque la victime de ce crime est
décédée et que les services d'une entreprise spécialisée ont été requis pour ce
nettoyage.
«Ces
coûts sont payés jusqu'à concurrence d'un montant de 3 200 $,
revalorisé au 1er janvier de chaque année conformément aux articles 119 à 123
de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles
(chapitre A-3.001). Le ministre publie le montant de l'indemnité ainsi
revalorisé à la Gazette officielle du Québec.»
«6.2. Les
frais engagés en application de l'article 1974.1 du Code civil pour la résiliation
du bail résidentiel par la victime de
violence commise par un conjoint ou un ancien conjoint ou par la victime d'une
agression à caractère sexuel commise
même par un tiers sont payés par la commission jusqu'à concurrence de deux mois
de loyer, sans excéder 1 000 $ par mois.
«Le montant maximum du loyer prévu au premier
alinéa est revalorisé au 1er janvier de chaque année conformément aux articles 119 à 123 de la Loi sur les accidents du
travail et les maladies professionnelles (chapitre A-3.001). Le ministre
publie le montant de l'indemnité ainsi revalorisé à la Gazette officielle du
Québec.»
M. le Président, donc, cet article... Et je vais
vous présenter un amendement sur cet article, sur 6.1. On peut peut-être
commencer avec 6.1...
• (15 h 50) •
Une voix : ...
M. St-Arnaud : Oui, on va y aller
dans l'ordre, 6.1, 6.2...
Le Président (M. Ferland) : À 6.1,
vous avez un amendement, c'est ce que je comprends, M. le ministre?
M. St-Arnaud : Il est à 6.2, hein?
Une voix : Oui.
M. St-Arnaud : Alors, on va y aller
avec 6.1. Il n'y a pas d'amendement à 6.1, M. le Président. L'article 6.1,
qui est, donc, introduit par cet article 3, prévoit que «les coûts pour le
nettoyage dans une résidence privée d'une scène
de crime, à la suite de la perpétration d'un acte criminel énoncé à l'annexe,
sont payés par la CSST à la personne physique qui les a assumés, lorsque
la victime de ce crime est décédée et que les services d'une entreprise
spécialisés ont été requis pour ce nettoyage».
Cet article
précise que «ces coûts sont payés jusqu'à concurrence d'un montant de 3 200 $» et que ce montant est revalorisé au 1er janvier de chaque
année. Et l'article prévoit aussi que le ministre publie le montant revalorisé
de l'indemnité à la Gazette officielle du Québec. Alors voilà pour le
6.1.
Le
Président (M. Ferland) :
Alors, merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires — j'imagine — de la
part de l'opposition? Mme la députée de l'Acadie, à vous la parole.
Mme
St-Pierre : J'aurais une
question. J'essaie de la formuler avec le plus de délicatesse possible, là.
Mettons que la victime d'acte criminel est elle-même une personne qui fait
partie d'un groupe criminel, je pense à des groupes de motards, par exemple, puis il y a une purge dans un club de motards,
puis que… Là, c'est l'État qui va nettoyer tout ça, là?
M.
St-Arnaud : Comme je dis,
Mme la députée, ce qu'on me dit, c'est que l'article 20 de la Loi sur
l'indemnisationdes victimes d'actes
criminels prévoit spécifiquement ce genre de situation un peu problématique,
dit que… Et je vous en lis un
extrait. L'article 20 dit que «le bénéfice des avantages prévus à la
présente loi — donc la
loi que nous modifions actuellement — ne peut être accordé — et on
me dit, à c : au réclamant qui a été partie à l'infraction ou qui, par sa faute lourde, a contribué aux blessures ou à la
mort de la victime». Alors, je comprends que, si la personne a été
partie à l'infraction, elle ne peut réclamer les avantages prévus à la présente
loi.
Mme
St-Pierre : Bien, «partie à
l'infraction», ça, c'est si on est dans un cas où il y a un règlement de compte
ou...
Une voix : …
Mme St-Pierre : Mais ce que je veux
dire, c'est, si on parle d'un...
Des voix : …
Le Président (M. Ferland) : M. le
ministre?
M. St-Arnaud : Oui, j'essaie de...
Mme St-Pierre : Je vous donne un
exemple très concret. Quand j'étais courriériste judiciaire, j'avais couvert un
procès de motards qui... Il y avait eu une purge au sein des Hell's Angels,
puis ça s'était fait dans le club. Et, si c'est...
Alors, il y a des victimes de l'acte... Il y a des victimes d'acte criminel,
puis c'est leur résidence, puis, en même temps, bien, ce sont des personnes qui ne sont peut-être pas condamnées,
mais qui font partie d'une bande criminalisée. C'est juste que... J'essaie
juste qu'on évite que les citoyens, les payeurs de taxes soient placés devant
une situation comme ça.
M.
St-Arnaud : Ma compréhension... Mais, enfin, je vais lire l'article 20,
là : «Le bénéfice des avantages prévus
à la présente loi ne peut être accordé — je
vous disais c : au réclamant qui a été partie à l'infraction...» Mais,
vous avez raison, Mme la députée, il faudrait, à ce moment-là, que la personne
soit partie à l'infraction, ce qui n'est pas nécessairement le cas.
Mme
St-Pierre : Non.
M. St-Arnaud : Quoique... Ou il y a b : Si la victime a, par sa faute
lourde, contribué à ses blessures ou à sa mort.»
Mme
St-Pierre : Non, ce n'est pas ça non plus. Bien, «par sa faute
lourde», c'est...
M.
St-Arnaud : Oui. Ce qu'on me dit qui, je pense, est… Je le plaiderais.
Ce qu'on me dit…
Des voix :
Ha, ha, ha!
Mme
St-Pierre : Bien, moi, je ne suis pas plaideuse, j'étais juste une
journaliste qui regardait les affaires.
M. St-Arnaud : Non, mais ce qu'on me dit, c'est qu'on me dit, Mme la députée, c'est qu'être membre d'une organisation criminelle, d'une
organisation criminelle organisée, c'est en soi commettre une faute lourde. Et
donc on me dit qu'à ce moment-là la personne
ne pourrait réclamer parce qu'elle a, par sa faute lourde, par sa participation
ou par sa... à une organisation
criminelle, contribué à l'événement criminel. C'est ce que les experts me
disent, à ma droite. Je présume que c'est comme ça que c'est interprété
présentement?
Mme
St-Pierre : Écoutez, ils se font payer. Il y a des juges qui
permettent que l'aide juridique paie les frais d'avocat dans des procès. Alors,
c'est l'État qui paie les... dans des mégaprocès.
M. St-Arnaud :
Mais là c'est un autre débat. Voulez-vous qu'on entre là-dedans? Je peux...
Mme
St-Pierre : Non, non, mais je ne pars pas sur ce débat-là...
Une voix :
C'est un autre projet de loi, ça.
Mme St-Pierre : Non, mais, je vous dis juste... Vous me dites si vous pourriez le
plaider. Moi, ce que je vous dis : Je ne suis pas plaideur, mais je
peux vous dire qu'on voit présentement un juge qui a — et j'ai
beaucoup de respect pour les juges — accordé à des personnes qui
sont accusées d'accusations très graves le fait que leurs avocats soient payés
par l'aide juridique…
M. St-Arnaud :
Exact.
Mme
St-Pierre :
…parce que ce sont des mégaprocès, puis ça dure très longtemps, et tout ça.
M.
St-Arnaud : Exact.
Mme St-Pierre : Et il y a eu des articles dans les journaux disant que ces personnes-là
avaient fortprobablement les moyens
de payer leurs frais d'avocat. Je repose la question : Il se passe un
acte... un crime majeur dans un repère, peut-être que les tribunaux
diraient : Oui, on va payer le nettoyage.
M.
St-Arnaud : C'est sûr que, madame... Deux choses...
Mme
St-Pierre : Puis, moi, je suis...
M. St-Arnaud : C'est sûr qu'on ne peut pas... Moi, ce qu'on me dit, là, ce que les
experts me disent en arrière, c'est que présentement c'est interprété
par les tribunaux comme… la personne ne pourrait réclamer, et on s'appuierait
sur l'article 20 b… 20b et 20 c,
là, pour faire en sorte que la personne ne puisse réclamer… Moi, ce qu'on me
dit, là, ce que je comprends, c'est que c'est comme ça que les tribunaux
ont interprété, donc, ce qui fait en sorte que ça... la façon dont on libelle l'actuel
6.1 ne poserait pas problème. Peut-être...
Mme
St-Pierre : Parce que, vous savez comme moi, il y a la loi puis il y a
l'esprit de la loi...
M.
St-Arnaud : C'est sûr.
Mme St-Pierre : ...puis on peut aller jusqu'aux discussions en commission parlementaire
pour voir qu'est-ce que les parlementaires voulaient dire exactement.
Alors, si jamais la question se pose, peut-être qu'on ira voir...
M.
St-Arnaud : On pourra
s'inspirer de nos délibérations. Alors, nous le répétons de façon commune, Mme
la députée de l'Acadie : Nous ne visons
pas ce genre de situation. Voilà. C'est écrit. Je ne l'épellerai pas comme j'ai
fait en Chambre pour le mot «municipal», mais c'est ce que nous voulons dire
par cet article.
Mais juste une... je ne veux par rentrer dans ce
débat-là, mais je veux quand même, peut-être juste à titre d'information, Mme la députée de l'Acadie, vous
dire : Pour ce qui est des honoraires des avocats, c'est
effectivement le problème que... Je vous résume ça en 60 secondes.
Effectivement, au début des années 2000, il y a eu, vous vous en rappelez, certains procès de Printemps 2001, et il
y a des juges qui ont ordonné… Je me rappelle, je pense que le juge Boilard, le juge Réjean Paul… Jean-Guy Boilard avaient
octroyé des honoraires de façon... et des honoraires qui étaient à peu près de 10 000 $ par semaine aux
avocats de la défense. Depuis, il y a eu un certain nombre de jugements, et
l'État a adopté une loi sous l'ancienne législature, l'actuelle députée de
Notre-Dame-de-Grâce avait proposé une loi pour encadrer ces honoraires
extraordinaires.
Le problème
qu'il y a, pour résumer ça en quelques mots, c'est que, quand un procès,
effectivement, dure plusieurs années, même si la personne n'est pas admissible
à l'aide juridique, puisque c'est un mégaprocès et qu'elle n'a probablement pas
les moyens… Enfin, elle est un peu au-dessus de l'aide juridique normalement.
Cette personne, donc, l'État doit assumer….
C'est les décisions qui ont été rendues par les tribunaux en vertu de nos
chartes, qui disent que l'État doit, à ce
moment-là, assumer les honoraires des avocats d'un individu qui n'est pas
admissible à l'aide juridique, mais
qui n'a pas les moyens de se payer les honoraires d'un avocat pour un procès
qui durerait plusieurs années. C'est ce qui explique que l'État paie des
honoraires d'avocat dans des procès comme les dossiers qui sont reliés à l'opération
SharQc.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
M. le ministre. J'avais la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mme Blais : Merci, M. le Président.
J'ai un questionnement, quelque chose qui me chicote, vous allez certainement pouvoir m'éclairer. Vous devez savoir
qu'on a modifié le Code civil concernant la résiliation de bail, entre
autres pour les aînés, mais qu'on devait — et ça a été toute une
histoire — toucher
non seulement les aînés, mais les différentes
catégories. Donc, lors de décès, les personnes aînées qui étaient hébergées
dans un CHSLD ou un centre de soins de longue durée… Il y avait aussi
quand on devenait handicapé et qu'on devait déménager, il y avait aussi
lorsqu'on obtenait un logement à loyer
modique et finalement il y avait les victimes d'une agression à caractère
sexuel ou un enfant. Mais nulle part je n'avais vu — et là je vois — qu'on
donnait une rémunération de 1 000 $ par mois.
Quand on a modifié le bail, on l'a modifié pour
passer de trois mois à deux mois, et, si, dans l'intervalle, le logement était reloué, la personne pouvait quitter
sans avoir à payer son logement. Le seul endroit, la seule catégorie où
nous avons donné une compensation financière pour les deux mois, c'est lorsque
la personne aînée doit se déplacer dans un
CHSLD. Évidemment, elle est en perte d'autonomie, elle ne peut pas s'occuper
évidemment de la gestion de ses biens. Donc, il y avait une compensation
de 350 $ par mois. Parce que, vous le savez comme moi, M. le ministre,
quand on entre en CHSLD, ce n'est pas gratuit, on doit payer. Puis là il y
avait comme un double loyer. C'était pour atténuer un peu l'effet du double
loyer.
Alors, moi, j'ai un questionnement. Je vois, là,
qu'on veut rémunérer les loyers jusqu'à concurrence de 1 000 $ par mois. Je trouve qu'il y a comme un décalage avec
la loi qu'on vient d'adopter… le Code civil qu'on vient de modifier pour
la résiliation de bail.
• (16 heures) •
Le Président (M. Ferland) : M.
le ministre.
M. St-Arnaud : Oui, je ne sais pas
si vous n'êtes pas... Oui, c'est ça. Vous êtes peut-être...
Mme Blais : Oui, je suis dans le
6.2.
M. St-Arnaud : Oui, c'est ça. On
peut peut-être...
Mme Blais : Je suis allée plus loin,
hein?
M. St-Arnaud : C'est ça. Vous
êtes...
Une voix : Vous êtes une
précurseure.
Mme Blais : Ah! Je suis... J'ai été
plus vite, hein?
Le Président (M. Ferland) :
Effectivement, mais...
Mme Blais : Excusez-moi. C'est parce
que...
M. St-Arnaud : Parce qu'il y a le
6.2, et vous avez peut-être vu aussi, dans les amendements, il y a un
amendement à 6 qui va devenir un 6.3, là, oui.
Mme Blais : Je m'excuse, là. Je suis
allée trop vite. C'est parce que ça, ça m'est sauté...
M. St-Arnaud : Mais on peut peut-être finir sur 6.1 puis ensuite
passer à cet élément-là, qui est très pertinent.
Mme Blais :
Oui, parfait.
Le Président (M.
Ferland) : Il n'y a aucun problème. Ce qui a été dit par la députée de
Saint-Henri—Sainte-Anne
a été dit, donc ça va valoir pour quand on sera rendus à ce point-là. Alors, ce
n'est pas du temps…
Mme Blais :
Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M.
Ferland) : Alors, M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Non, M. le Président, moi, je n'ai rien à ajouter. Je ne
sais pas si mes collègues...
Le Président (M.
Ferland) : Ça va? Il y avait le député de Fabre qui demandait la
parole. M. le député.
M. Ouimet (Fabre) : Oui. Sur 6.1, et c'est sur la question d'entreprise spécialisée. Je
comprends... Je peux... Et j'aurais
aimé que le ministre nous explique un peu le choix qui est fait. Parce qu'en fait
je peux imaginer pourquoi, mais, en
même temps, je me demande si ce n'est pas inutilement restrictif. Alors,
peut-être, le ministre pourrait nous expliquer, dans un premier temps,
le choix législatif fait là.
M. St-Arnaud : En fait, M. le député de Fabre, je me suis inspiré de mon prédécesseur.
Vous savez comment j'ai du respect
pour mon prédécesseur, l'actuel chef de l'opposition officielle. Je le dis
souvent, il a fait d'excellentes choses en matière de justice, il en a
fait quelques-unes un peu moins bonnes, notamment l'informatisation de la
justice au Québec, mais, sur...
M. Ouimet
(Fabre) : Mais ça, c'est un projet qui a commencé dans les années
2000… 1998, 1999.
M.
St-Arnaud : Ah, non, non! Moi, je dirais à peu près avril 2003.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M.
St-Arnaud : Mais,
plus sérieusement... Et effectivement, je le dis, M. le Président, parce qu'en
matière de justice, là, je pense
qu'il faut savoir reconnaître les bons coups qui ont été faits par nos
prédécesseurs. Et, encore tantôt, je recevais les gens des CAVAC et je
saluais le fait qu'il y a 25 ans la Loi sur l'aide aux victimes d'actes
criminels a été présentée par mon ancien professeur de droit, je le connais
bien, le député de Fabre, Herbert Marx. C'était un ministre qui était libéral.
Bien oui, il y a des ministres libéraux qui font des bons coups puis il y a des
ministres du Parti québécois qui font des bons coups. Peut-être qu'un jour il y
aura des ministres de d'autres partis qui feront des bons coups, mais…
Des voix : …
Alors, pour revenir à la question d'une façon plus
sérieuse… pour revenir à la question plus sérieuse de mon collègue, je
me suis inspiré de ce que mon prédécesseur avait mis de l'avant, en fait, via
le ministre des Finances de l'époque,
le député d'Outremont, et on a repris le texte, en fait, à peu près... en fait,
presque mot à mot, si ce n'est le montant qu'on a modifié, il était prévu à
3 056 $ et on l'a mis à 3 200 $. Alors, mon inspiration
vient du projet de loi n° 73.
Je
pense que l'idée, c'était de… Pourquoi on parle d'une entreprise spécialisée,
là? C'est que ça permet d'encadrer les choses en passant par une
entreprise qui est spécialisée plutôt que d'arriver avec différents types de
personnes qui ont fait le nettoyage de la scène de crime. On passe par une
entreprise qui est… Je présume que le «spécialisée» est interprété au sens large, là. Et voilà, je pense que... Alors, mon
inspiration, elle vient du projet de loi n° 73, M. le Président, de
l'ancienne législature.
Le Président (M.
Ferland) : Vous avez été inspiré hautement. Alors, M. le député de
Fabre, est-ce que vous êtes inspiré également?
M. Ouimet (Fabre) : Oui. Merci, M. le Président.
J'ai l'habitude de dire, à toutes les
occasions que j'ai, tout le respect
que j'ai pour le député de Saint-Laurent, qui était ministre de la Justice.
Alors, je peux comprendre que le ministre s'inspire, et c'est une bonne
source d'inspiration. Ceci dit, malgré toute l'admiration que j'ai pour le
député de Saint-Laurent, ancien ministre de la Justice, je peux me permettre de
poser des questions parce que je n'étais pas membre de la 39e législature,
alors que je suis membre de la 40e.
M.
St-Arnaud : Tout ce que vous avez manqué, M. le député… Si vous
saviez.
M.
Ouimet
(Fabre) : Eh oui! Ceci dit...
Le Président (M. Ferland) : ...M. le député de Fabre. On s'en rappelle. Mais
allez-y dans vos questions, oui.
M.
Ouimet (Fabre) : Ceci dit,
je pense, et là, bon... Je pense que c'est une question qui mérite d'être
abordée, là. Je peux facilement comprendre,
du point de vue opérationnel, que c'est plus facile d'avoir la facture de...
Puis là je ne veux pas faire de
publicité pour aucune des entreprises, mais on a une facture d'une compagnie
avec un numéro de taxe, et donc c'est
plus facile de dire : Voilà, ça a coûté 822 $ et... Mais est-ce qu'on
est… En tout cas, est-ce
que c'est le choix qu'on veut nécessairement faire au-delà de la
facilité de l'évaluation des services, de la légitimité, ou est-ce qu'il n'y
a pas un autre choix? J'essaie de voir, là, s'il n'y a pas derrière ces mots-là
quelque chose qu'on rate, là. C'est ça que je voulais qu'on explore avant de
dire go.
M. St-Arnaud : Parce que, si on ne le mettait pas, c'est que
là : J'ai fait nettoyer ça par mon voisin, par mon oncle, mon beau-frère, puis il m'a fait une facture de
3 200 $, tu sais? Je pense que l'idée, ici, c'est vraiment d'encadrer
ça, là. On veut tous aider les gens qui sont dans cette situation assez
terrible de procéder au nettoyage d'une scène de crime à leur résidence, mais on veut quand même l'encadrer. Puis on dit :
Bon, on va vous aider, mais on va vous aider dans la mesure où c'est fait d'une manière qui... Là, je
pense, en l'encadrant, en se disant «les services d'une entreprise
spécialisée», je pense qu'on vient encadrer
un peu la façon de s'assurer que c'est vraiment, là... ce n'est pas le
beau-frère qui est venu nettoyer puis qui nous a donné une facture à la
main, là, sur un coin de table, de 3 200 $ ou de
3 199,99 $.
Le Président (M. Ferland) : M. le
député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Oui. Je pense
qu'il y a beaucoup de sagesse dans ce choix que nous faisons. Là, je vais
poser la question du point de vue technique, c'est-à-dire que : Est-ce que
les termes «entreprise spécialisée» veulent dire ce qu'on veut dire? Je ne sais pas si... Parce que, dans le fond, ce que...
Je comprends ce que le ministre nous dit. C'est que, dans le fond, on veut que ce soit fait par une
entreprise, qu'il y ait une distance, qu'il y ait un caractère professionnel
au service et non pas un service personnel
rendu par une personne dans l'environnement de la victime. Donc, je comprends que nous nous entendons tous sur notre
objectif que les services soient rendus par une entreprise, qu'il y ait
une certaine distance, une certaine reconnaissance, une certaine existence dans
notre système commercial, bon.
M.
St-Arnaud : Ce qu'on
m'ajoute, M. le député, c'est qu'il existe une liste, à la CSST, d'entreprises
spécialisées dans le nettoyage de scènes de
crime. Parce qu'évidemment ça existe déjà, là, dans la loi. Ce qu'on fait, tout
simplement, c'est qu'on modifie le montant.
Et on me dit que, donc, il y a une liste d'entreprises spécialisées en matière
de nettoyage de scène de crime et que
ça nécessite effectivement… Parce qu'on parle de… on parle, dans bien des cas,
là, de scènes qu'on peut imaginer. Ça
nécessite quand même un degré d'expertise particulier. Alors, c'est ce qui
explique qu'on parle d'«entreprise
spécialisée». Et ce que je comprends, c'est qu'il y a une liste d'entreprises
spécialisées qui existe à la CSST.
Le Président (M. Ferland) : Allez-y,
M. le député, oui.
M. Ouimet (Fabre) : En fait, M. le
ministre, vous avez souligné que, dans la loi, on utilise déjà «entreprise spécialisée»? Je comprends qu'il y a...o dans les procédures de la CSST, on a établi
des entreprises spécialisées, mais est-ce que c'est dans la loi? Ma question, là, c'est vraiment au niveau
législatif, là. Est-ce que ça correspond à un sens précis? Parce que,
vous savez, et là je vais revenir à mes commentaires initiaux, il faut porter
attention à ces petits détails des fois, là.
Une fois qu'on s'est entendus sur notre objectif — et je pense que nous nous sommes entendus sur
l'objectif — on
veut être sûrs que nous utilisons les bons termes.
Le Président (M. Ferland) : M. le
ministre.
M. St-Arnaud : M. le Président, ce n'est
pas dans la loi. Ce n'est pas dans la loi. On me dit cependant que... Comme je vous dis, là, on me dit cependant que
l'idée derrière ça, c'est de s'assurer... c'est de s'assurer que ce n'est
pas n'importe qui qui est remboursé pour
avoir nettoyé une scène de crime. Ce qu'on me dit, c'est qu'en mettant les
mots «entreprise spécialisée», et je partage cette... c'est qu'on encadre…
C'est le vocabulaire qui avait été retenu par mon prédécesseur. On encadrait cette façon, là, de faire en sorte que ça ne
soit pas n'importe qui qui puisse être remboursé pour un nettoyage d'une
scène de crime et... Voilà. C'est essentiellement ce que j'ai à vous dire.
Je pense que
l'intention d'utiliser les mots «entreprise spécialisée» vise à faire en sorte
que ça ne soit pas n'importe qui qui
fasse... ça doit être une entreprise spécialisée. Ça ne doit pas être un
particulier, ça ne doit pas être... Ça ne doit pas être un particulier,
par exemple, ça doit être une entreprise. Et ça ne doit pas être n'importe quel
type d'entreprise, là, une entreprise qui est spécialisée pour faire ce genre
de nettoyage.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Ferland) : M. le
député.
M. Ouimet
(Fabre) : En fait, à écouter
la réponse du ministre et dans le but de... Je reste avec une... Même à
la première fois que j'avais vu les termes
et même les avoir lus dans le projet de loi n° 73, ça m'avait... j'avais
une question par rapport à l'utilisation des termes «entreprise
spécialisée».
Ceci dit, compte tenu de la pratique qui semble
exister, est-ce qu'il ne serait pas plus simple de tout simplement
amender la définition pour dire : Entreprise spécialisée signifie… Et là j'évoque
une façon d'éliminer tout doute, tout débat
sur le sens. Parce que, dans le fond, là, pour moi, c'est le terme «entreprise»
qui est l'élément où on se dit : Bon, on a une entreprise, je présume ou je tiens pour acquis que, dans nos lois,
«entreprise» a un sens précis qui nous permettrait de dire : On est satisfaits, que l'entreprise
soit l'entreprise du beau-frère, c'est une entreprise reconnue. C'est parce que
le terme «spécialisée», là, je ne suis pas sûr que ça veut dire ce que
ça veut dire. Ceci dit, puisque la CSST semble avoir une reconnaissance dans
ses façons de faire, peut-être qu'il faudrait l'indiquer dans la loi et, comme
ça...
M. St-Arnaud : C'est parce que je pense que l'intention, ce n'est pas... On ne veut
pas restreindre, là, tu sais. On ne veut pas restreindre, on ne veut pas
avoir l'air... Et j'ai peur que, là, si on commence à travailler sur comment on
définit... Tu sais, à définir «entreprise
spécialisée», est-ce que c'est vraiment nécessaire de faire ça? Honnêtement, il
me semble que l'objectif, il est assez clair, on veut que ça soit une
entreprise, pourvu que ça soit une entreprise, là, qui a une certaine spécialité dans le domaine du
nettoyage. Je pense que c'est ça qui... Quelqu'un qui lit ça, puis je comprendsque c'est comme ça... Remarquez que, si ce
n'est pas dans le projet de loi, ce n'est certainement pas comme ça qu'on
l'a interprété puisque ce n'était pas là.
Mais, moi, il me semble que... Parce qu'honnêtement, M. le député, j'ai des
réserves à ce qu'on commence à essayer de
définir une entreprise spécialisée. Là, je pense qu'on se lance dans quelque
chose qui va nous amener à restreindre ce qu'on veut entendre et je
pense que ce n'est pas l'objectif, là. L'objectif, en disant «une entreprise
spécialisée», c'est qu'on veut que ça soit une entreprise...
M. Ouimet
(Fabre) : Ça va être enregistré. Allez-y, on va savoir ce que ça veut dire.
M.
St-Arnaud : Non, non, mais… Non, non, mais on veut que ça soit une
entreprise, là... Tu sais, j'allais dire, à
la limite, mettons «les services d'une entreprise de nettoyage ont été requis»,
là, tu sais, ils sont... Mais, quand on dit «spécialisée», à ma
compréhension, c'est spécialisée en nettoyage, là. On ne veut pas que ça soit n'importe
quelle entreprise, on veut que ça soit une
entreprise spécialisée en nettoyage. Quant à moi, c'est mon interprétation.
Elle est large. Il faut que ça soit
une entreprise qui soit... évidemment, là, une entreprise qui soit dans le
domaine, là, dans le domaine du nettoyage.
Je ne sais pas, quant à moi, je pense que la façon dont on le rédige là, c'est
large. Et, si on commence à le définir, on va dire quoi de plus
que c'est une entreprise de nettoyage?
Le Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. M. le député de Fabre.
Sinon, j'avais une demande du député de Saint-Jérôme.
M. Ouimet
(Fabre) : Vous pouvez y aller, ça va me permettre de réfléchir à...
Le Président (M.
Ferland) : Oui, O.K. Et, après, j'avais le député de Sherbrooke
pour...
M. Ouimet
(Fabre) : ...à cette question du ministre.
M.
Duchesneau : À la vitesse que vous réfléchissez, M. le député de
Fabre, donc je n'ai pas grand temps. Alors, je vais...
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Ouimet
(Fabre) : J'ai lu autre chose... Je l'ai manqué. C'était un
compliment?
M.
Duchesneau : C'était un compliment.
M. Ouimet
(Fabre) : Ah! Merci, merci.
M. Duchesneau :
Oui, oui, oui.
Le Président (M.
Ferland) : Il est enregistré comme tel, M. le député de Fabre. Alors,
M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Duchesneau : C'est notre arme secrète, de ce côté-ci de la table. Il a
toujours de bons arguments.
Non, je
reviens à l'article 6.1, où on dit «les coûts pour le nettoyage dans une
résidence privée d'une scène de crime», et
on associe «scène de crime» presque automatiquement au fait qu'une personne soit
décédée, mais on réfère aussi à
l'annexe où, là, on a toutes sortes de choses. Et on n'inclut pas, par exemple,
si la scène de crime, c'est un cas de violence conjugale, cas d'agression
sexuelle qui peut aussi causer des dommages. Mais est-ce que la condition pour
qu'on soit payé il faut vraiment que la personne, que la victime décède?
M.
St-Arnaud : Bien, c'est le choix qui est fait, M. le député. C'est le
choix qui a été fait. C'est le choix...
M. Duchesneau : Mais, à ce moment-là, l'annexe a peu d'importance. Que tu aies été
victime d'une agression sexuelle,
d'un détournement d'aéronef — je
prends la liste, là — il
faut vraiment que… La condition sine qua non, c'est qu'il faut que tu
sois mort.
M. St-Arnaud : Oui. J'essaie de
voir, là. Parce qu'il y a une chose qui est claire, c'est qu'il faut que la victime soit décédée. Ça, c'est très clair.
J'essaie de voir ce que vous dites, là. Crime survenu dans une résidence «à
la suite de la
perpétration d'un acte criminel [prévu] à l'annexe...» Mais, par exemple, M. le
député, vous avez une personne qui
est victime de voie de fait grave dans une résidence, et elle décède, elle
décède plusieurs... elle décède quelques semaines plus tard à l'hôpital. Alors, le crime de l'annexe
est le voie de fait grave qui a été commis dans la résidence, puis la
victime est décédée. S'il y avait eu un voie
de fait grave sans que la victime soit décédée, on ne pourrait rembourser le
nettoyage de la scène de crime. C'est ma compréhension.
M. Duchesneau : Donc, la finalité, c'est
qu'il y ait homicide.
M. St-Arnaud : Oui.
M. Duchesneau : Voie de fait
grave, mais, trois semaines plus tard, on va l'accuser d'homicide. Donc, ça ne
souffre aucune exception. Mais je prends un exemple : une violence
conjugale où la personne ne décède pas, mais on fait beaucoup de dommages, ça,
ce n'est pas couvert. Parce qu'on a, exemple, un Plaidoyer-Victimes qui nous
avait évoqué ce point-là…
M. St-Arnaud : Oui.
M. Duchesneau : …et je pense
que ça tenait la route.
M.
St-Arnaud : Oui. Et on l'a
fait vérifier, et ça m'est revenu… On l'a fait vérifier. Parce que ma
compréhension, c'est qu'il y a quand même certains remboursements qui sont...
Une voix : ...
M.
St-Arnaud : C'est ça, par le
biais de la réadaptation sociale, qui est prévue à l'indemnisation des
victimes d'actes criminels, quand on parle... L'adaptation du domicile :
déménagement, système d'alarme, serrures, frais de résiliation de bail, adaptation de la résidence suite à des blessures
physiques, la CSST... Là, ce qu'on prévoit, là, c'est, lorsque la victime décède, il va y avoir
automatiquement un paiement pour le nettoyage de la scène de crime. Ce que
je comprends, c'est que, quand la personne n'est pas décédée, par le biais de
la réadaptation sociale, il y a des montants qui sont prévus. Quand j'ai...
J'ai posé
votre question parce qu'effectivement, en consultations particulières, il y a
des gens qui nous ont dit : Pourquoi
vous le limitez, pourquoi vous le limitez aux personnes décédées? Pourquoi ça
ne serait pas élargi à l'ensemble des
victimes? Je l'ai fait vérifier et on m'est revenu en me disant que, pour des
raisons financières, si on mettait dans la loi que, systématiquement pour l'ensemble des crimes commis au Québec, en
fait, ceux qui sont dans l'annexe, on autorisait le nettoyage de la scène de crime, on ouvrait la
porte à des dépenses… des dépenses extrêmement importantes, là, parce qu'on
parlerait de tous les crimes prévus à l'annexe,
là, ça fait pas mal de crimes et pas mal d'actes criminels commis au
Québec à chaque année, qui sont à l'annexe, là. Je ne sais pas combien de...
M. Duchesneau : Bien oui. Bien oui.
M.
St-Arnaud : ...dizaines de
milliers. Et là on me dit : Si vous le mettez dans la loi, au plan
financier ça va être incalculable.
Par contre, ce qu'on me dit : Si vous ne le mettez pas dans la loi, soyez
quand même rassuré, M. le ministre, parce
que, par le biais de d'autres dispositions de la Loi sur l'indemnisation, la
CSST rembourse une série de montants. On me dit que, par exemple, l'an dernier — c'est l'an dernier, ça, l'année 2012 — en
termes d'adaptations de domiciles, alors je présume que c'est par ce biais-là qu'on passe, il s'est donné
1 175 748,65 $, donc 1 175 000 $, en termes
d'indemnisations à des victimes, pour tous
les crimes commis à l'annexe, pour adapter leur domicile. Et c'est par ce
biais-là que, quand une personne doit
refaire une partie de son domicile suite à un crime… ma compréhension, c'est
que c'est par ce biais-là, dans ce
1 175 000 $, qu'on peut satisfaire à la problématique. Mais ce
qu'on m'a dit, c'est : Si vous l'étendez dans le projet de loi,
comme certains nous l'ont demandé effectivement en consultations particulières,
vous ouvrez la porte à des montants financiers très importants.
Le Président (M. Leclair) : Merci,
M. le ministre. Alors, il y a plusieurs collègues qui ont levé la main. Alors,
je vais commencer avec le député de Sherbrooke, ensuite le député de Fabre, l'Acadie.
Et on reviendra à vous, M. le député de Saint-Jérôme?
M. Duchesneau : ...
Le
Président (M. Leclair) :
Alors, je crois que tout le monde, c'est en rafale. Bon, bien, allez-y,
terminez, député de Saint-Jérôme, puis on reviendra au député de
Sherbrooke.
• (16 h 20) •
M. Duchesneau : Si vous permettez, M. le député de Sherbrooke, juste pour évacuer, là,
peut-être le doute qu'il pourrait y avoir ici. Donc, il y a d'autres
dispositions qui vont permettre de compenser les victimes, vous venez de l'évoquer, puis il y a 1,1 million qui a été
donné. Donc, ça, ça me satisfait pour le moment. Mais le libellé de l'article
tel qu'il est là, pour moi, il n'est pas
clair, dans le sens que, si on veut vraiment couvrir uniquement les victimes
décédées, on ne devrait pas ouvrir la porte à d'autre
chose. Notamment «à la suite de la perpétration d'un acte criminel énoncé à l'annexe». La finalité, c'est que, peu importe
pourquoi tu as été agressé, si la… Comme je dis, la finalité, c'est que tu
es décédé, à ce moment-là on te couvre, puis c'est un automatisme.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M. St-Arnaud : Oui, M. le Président. Je réfléchis à l'intervention qui est faite par
le collègue. Ce que vous dites,
c'est, on pourrait écrire «les coûts pour le nettoyage de la scène d'un crime
survenu dans une résidence lorsque la victime de ce crime est décédée».
C'est ce que vous dites?
M.
Duchesneau : Quelque chose comme ça. Vous êtes meilleur que moi pour
le faire.
(Consultation)
Une voix :
...
Le Président (M.
Ferland) : Non. Excusez. Mais est-ce que vous préférez que je
suspende? Parce que, là...
Une voix :
...
Le Président (M.
Ferland) : Parce que je ne veux pas tomber dans un dialogue, là… O.K.
On va
suspendre quelques secondes. Allez.
(Suspension de la séance à
16 h 22)
(Reprise à 16 h 26)
Le Président (M. Ferland) : Alors, maintenant, nous reprenons les travaux. Et
la parole est au ministre. Après, j'irai au député de Sherbrooke, qui
avait demandé la parole tout à l'heure. M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Bien, M. le Président, là, j'ai consulté, là, sur la
proposition qui était faite par le député de Saint-Jérôme.
Je pense qu'elle est pleine de bon sens. Et je vais le laisser formuler
finalement, là, sous forme d'amendement sa proposition, là, qu'il a
exposée juste avant qu'on suspende.
Le Président (M. Ferland) : O.K. Il y avait... Bien, je vais vous laisser
déposer votre amendement. Je reviendrai à l'ordre des demandes de parole
après, là. Alors...
M. Duchesneau : O.K. Merci, M. le Président. Alors, l'amendement que je propose, ce
serait de supprimer de l'article
6.1 introduit par l'article 3 du projet de loi ce qui suit. J'ouvre les guillemets.
On supprimerait, là, «, à la suite de la perpétration d'un acte criminel
énoncé à l'annexe, ».
Le Président (M. Ferland) : Merci, M. le député. Alors, on va faire les
copies, là, on va recevoir la... Et peut-être, en attendant qu'on
distribue les copies… qu'on les fasse, on va écouter le député de Sherbrooke et
on reviendra. Je pense que c'était un commentaire sur...
M. Cardin :
Non, c'est... Tantôt, quand on parlait d'une entreprise spécialisée, là, je n'ai
pas cru comprendre qu'on avait réglé le problème.
Une voix :
…
M. Cardin :
Oui? Vous l'aviez réglé? Oui? De quelle façon? Parce que je l'ai manqué,
d'abord. Mais on le laissait comme ça ou... Oui?
Des voix : …
M. Cardin :
Non, non, non! Mais c'est parce que, moi, je n'avais pas...
Le Président (M.
Ferland) : C'est parce qu'il avait…
M.
Cardin :
…je ne pensais pas qu'il avait pris une décision à ce...
Le Président (M. Ferland) : Bien, moi, j'ai compris que c'était réglé parce
qu'il y avait eu un commentaire que le
député de Fabre réfléchissait beaucoup trop vite, et il y en a qui n'étaient
pas capables de suivre. Mais votre question... Et est-ce que votre
compréhension de...
M.
Cardin : Non, non, mais
c'est parce que c'est la discussion qu'il y avait tantôt. Moi, je n'ai pas...
Après ça, ça a été vite. Je n'avais
pas compris qu'on avait fait de changement quelconque. Mais, si je reviens sur
les propos qu'il tenait tantôt, d'une
entreprise spécialisée, dans le contexte, «spécialisée», ça veut dire
potentiellement spécialisée dans les scènes de crime, dans le nettoyage des scènes de crime. Et j'imagine que les
entreprises spécialisées dans le nettoyage des scènes de crime au Québec, il ne doit pas y en avoir
énormément. Mais, si on arrivait avec... Quand on dit «lorsque la victime
de ce crime est décédée et que les services d'une entreprise de nettoyage
spécialisée ont été requis», ça fait que c'est à ça que j'avais pensé. Mais probablement
que, si c'était déjà réglé, bien… Il n'y a pas de problème.
Le
Président (M. Ferland) :
Merci, M. le député. Alors, bien, le député de Fabre, peut-être des précisions…
Mais, sans ça, je vais retourner au député de Saint-Jérôme pour... On va
revenir sur l'amendement?
M. Ouimet
(Fabre) : Bien, en fait, je
voulais savoir… Là, est-ce qu'on parle de l'amendement ou on est à 6.1?
M. St-Arnaud : …
Le Président
(M. Ferland) : Non, de toute
façon, il faut aller sur l'amendement avant. Il vient d'être déposé.
Donc, le député de Saint-Jérôme, la parole est à vous.
M. Duchesneau : C'est l'amendement
que...
Le Président (M. Ferland) : Sur l'amendement,
oui.
M. Duchesneau : Sur l'amendement?
Le Président (M. Ferland) : Oui, sur
l'amendement.
M. Duchesneau : Je l'ai déjà
mentionné. Vous voulez que je le répète?
Le Président (M. Ferland) : …non, s'il
y avait des commentaires supplémentaires. C'est correct? Ça va?
M. Duchesneau : Non, non, non! Moi,
ça me va.
Le Président (M. Ferland) : Parfait.
Alors...
M. Duchesneau : Sur l'article 6.1,
quand j'ai parlé de la réglementation tantôt, le ministre m'a dit que c'est couvert
par d'autre chose, donc il a répondu à ma question.
Le Président (M. Ferland) : O.K.
Parfait.
M. Duchesneau : Mais on parle là de
pouvoirs discrétionnaires.
Le Président (M. Ferland) : Ça va.
M.
St-Arnaud : Non, non. Sur
l'amendement, M. le Président, moi, je suis d'accord avec le député de
Saint-Jérôme.
Des voix : ...
Le Président (M. Ferland) : Non, on
est sur l'amendement. Donc, on va régler le...
M. St-Arnaud : Avez-vous des
commentaires?
Le Président (M. Ferland) : Oui.
C'est parce qu'on... C'est sur l'amendement, M. le député de Fabre? O.K.
Allons-y.
• (16 h 30) •
M. Ouimet
(Fabre) : Merci, M. le
Président. Alors, je comprends, l'amendement vise à éliminer les mots «à
la suite de la perpétration d'un acte criminel énoncé à l'annexe». Si j'ai bien
compris la discussion de tantôt, l'objectif, c'était uniquement de ne pas se
restreindre par les crimes visés à l'annexe, mais la personne devait décéder à
la suite d'un acte criminel. Parce que, si on enlève les mots «à la suite d'un
acte criminel», là, c'est la personne décédée, là.
L'objectif,
si j'ai bien compris l'objectif de 6.1, c'est de permettre le remboursement du
nettoyage de la scène de crime par une entreprise spécialisée lorsque la
personne est décédée à la suite d'un acte criminel. Là, pour l'instant, on dit
«mentionnés à l'annexe». Le député de Saint-Jérôme nous dit : N'est-ce pas
un peu trop restrictif? Lorsque la personne est décédée d'un acte criminel, ça
devrait être... Tous les décès résultant d'un acte criminel devraient être visés. C'est ce que j'ai compris qui était la
remarque. Je pense que l'amendement ratisse trop large si on supprime les
mots «à la suite de la perpétration d'un acte criminel». Ces mots-là devraient
demeurer.
M.
St-Arnaud : C'est parce que j'essaie de comprendre, M. le Président,
si...
Le Président (M.
Ferland) : Allez-y, M. le ministre.
M. St-Arnaud : J'essaie de comprendre, M. le député de Fabre, si... Puis c'était un
peu la question, tantôt, du député de Saint-Jérôme. J'essaie de voir une
situation où une personne doit nettoyer une scène de crime dans une résidence privée... C'est parce que la victime...
Si on suit la logique du député de Saint-Jérôme, là, on dit : «…les
coûts pour le nettoyage dans une résidence
privée d'une scène de crime sont payés par la commission à la personne physique
qui les a assumés, lorsque la victime de ce crime est décédée…» Alors, il faut
que la personne soit décédée.
Des voix :
…
M.
St-Arnaud : Tu sais, j'essaie de voir quelle serait la situation qui
justifierait de garder «à la suite de la perpétration d'un acte criminel énoncé
à l'annexe» puisque, de toute façon, en bout de ligne, il y a eu un décès d'une
personne, là. J'allais dire : C'est un
meurtre, là, mais c'est un homicide involontaire, mais c'est un meurtre, c'est
un... Il faut que la personne soit décédée. Et je ne vois pas de situation où
il y aurait un crime qui n'est pas à l'annexe... C'est parce que, là, on l'a
après ça «lorsque la [personne] de ce crime est décédée», donc... Peut-être que
le député peut m'éclairer. Quel est l'ajout que font les mots «à la suite de la
perpétration d'un acte criminel énoncé à l'annexe»?
Le Président (M.
Ferland) : M. le député de Fabre.
M.
St-Arnaud : Avec des situations concrètes, là, pour qu'on... J'essaie
de concevoir de quoi on parle.
Le Président (M.
Ferland) : Allez-y, M. le député.
M. Ouimet
(Fabre) : Merci. En fait, ma question, c'était... Je comprenais l'objectif,
mais je me demandais si l'amendement
n'enlevait pas trop de mots dans la mesure où... Et là j'y vais… je n'ai pas eu
le temps d'analyser ça en détail, là,
mais l'objectif... Les mots «à la suite de la perpétration d'un acte criminel
énoncé à l'annexe» font deux choses, ils restreignent les actes
criminels qui donnent ouverture au remboursement de la scène de crime...
M.
St-Arnaud : Oui. Ça, c'est clair.
M. Ouimet (Fabre) : Et ça, je pensais que c'était le premier volet de la remarque.
Maintenant, je n'ai pas relu l'article sans les mots au complet, mais il
me semblait que, si on éliminait «à la suite de la perpétration d'un acte criminel»,
on ouvrait la porte à... Il faut qu'il y ait un lien... Je reprends. Il faut
qu'il y ait un lien entre le décès et la commission
de l'acte criminel. On s'entend? C'est ce qui enclenche l'obligation
d'indemniser. Il faut s'assurer que, tel que libellé, l'article va prévoir que le décès doit être en lien avec
l'acte criminel. C'est ça, ma... Ma question, elle est là.
Le Président (M. Ferland) : Alors, merci. Juste pour permettre... Pour les
fins d'enregistrement, c'est important. Alors, M. le député de
Saint-Jérôme.
M. Duchesneau : M. le Président, en fait, là, ce que ça dit, c'est que les seules
personnes qui sont compensées, ce sont les victimes d'homicide, homicide
volontaire coupable, homicide involontaire, mais il faut que la personne soit
décédée. Qu'il y ait eu une agression sexuelle, qu'il y ait eu un voie de fait,
ça n'a pas d'importance. Tout ce qu'on
compense à 6.1, c'est une victime d'homicide qu'on... Puis l'intention coupable
ou pas, elle n'y est pas. C'est la seule chose qu'on compense.
Le Président (M. Ferland) : Merci, M. le député de Saint-Jérôme. M. le
député... M. le ministre, est-ce que...
M.
St-Arnaud : C'est parce que, tu sais, si on laissait «à la suite de la
perpétration d'un acte criminel énoncé à
l'annexe», par exemple, une introduction par effraction, ce n'est pas dans
l'annexe, mais... O.K. Mais, je veux dire, si la...
M. Duchesneau : Mais, si, lors de l'introduction par effraction, la victime est
agressée et qu'elle décède, c'est d'abord un homicide.
M.
St-Arnaud : Bien oui! Bien oui!
M.
Duchesneau : Donc, c'est toujours un homicide.
M. St-Arnaud : C'est un homicide involontaire ou c'est un meurtre. Ça fait qu'on la
couvre par... elle revient... elle
rentre dans l'annexe par ce biais-là. Alors, c'est pour ça que je me dis :
À quoi servent les mots… C'était la préoccupation du député de
Saint-Jérôme. À quoi servent les mots «à la suite de la perpétration d'un acte
criminel énoncé à l'annexe» si ce n'est pour faire en sorte qu'on soit bien sûr
que, partout dans la loi, on fasse un lien avec l'annexe? Parce que l'annexe, c'est important quand on interprète la
loi. Puis là on a voulu encore... on a voulu le répéter, mais il me...
J'essaie de trouver une
situation. Je ne l'ai pas encore trouvée, M. le député de Fabre. Je ne sais pas
si vous réfléchissez là-dessus. Vous
pourriez peut-être nous donner un exemple. Mais il y a une introduction par
effraction... S'il y a une introduction par effraction puis qu'il y a
des dégâts dans la maison, il n'y a pas de remboursement. Mais, s'il y a une introduction par effraction, puis que la
victime est attaquée durant l'introduction par effraction qui a lieu
durant la nuit, puis qu'elle décède le jour
même ou quelques jours plus tard, bien elle est décédée. Alors, l'annexe
revient, même si... Tu sais, l'annexe... Le crime qui est à l'annexe,
qui est l'homicide ou le meurtre, revient. Alors, j'essaie de...
À moins que
vous me trouviez un exemple, là, d'un... Je ne vois pas. Je ne vois pas l'utilité
des mots «à la suite de la
perpétration d'un acte criminel énoncé à l'annexe», si ce n'est de rappeler que
toute... que ce qu'on parle dans la loi, c'est des crimes qui sont énoncés dans l'annexe. Mais sinon c'est juste un
rappel pédagogique — disons
ça comme ça — je ne vois pas l'utilité. Si quelqu'un peut
m'éclairer, je suis...
Le Président (M. Ferland) : Alors, j'avais
la députée de l'Acadie, pour...
Mme
St-Pierre : Avec
l'expérience que j'ai des projets de loi que j'ai débattus ici, les gens qui
ont rédigé la loi, la plupart du temps, ont des bonnes réponses à nous
donner. Je ne veux pas vous empêcher de parler, M. le ministre, mais peut-être que, si vous demandiez aux
rédacteurs de la loi qu'est-ce qu'ils avaient en tête lorsqu'ils ont écrit ça,
on serait peut-être mieux éclairés. Moi, enfin, c'est ce que je faisais, là.
M. St-Arnaud : ...compréhension, c'était
qu'ils ne voyaient pas de problème à l'amendement du député de Saint-Jérôme.
Mais je vais faire la vérification...
Mme
St-Pierre : ...ils ne l'ont
pas écrit pour rien, il y a certainement quelque chose qui les a motivés à
écrire ça.
Des voix : …
Le Président (M. Ferland) :
...suspendre quelques secondes.
(Suspension de la séance à 16 h 37)
(Reprise à 16 h 39)
Le Président (M. Ferland) : O.K. Là,
on y est. Donc, on recommence les travaux. Alors, la parole était à la députée
de l'Acadie.
Mme
St-Pierre : Mon point est le
suivant, M. le Président, M. le ministre, en tout respect. Un projet de loi,
ça ne s'écrit pas sur un coin de table. Un
projet de loi, c'est longuement réfléchi. Chaque mot compte. Je ne suis pas
avocate, mais j'en ai fait quelques-uns, des
projets de loi, dans ma carrière antérieure, et, à chaque fois qu'on a discuté
de ce genre de choses là, c'était
très, très, très rare que les rédacteurs des projets de loi avaient mis des
mots parce qu'ils ont mis des mots, puis : On va mettre des mots,
puis c'est correct de même, puis on peut les enlever.
Je vous avoue
que je ne comprends pas. Si ça a été écrit là, c'est parce qu'ils ont senti le
besoin de l'écrire. Et c'est pour ça que j'ai... Je ne suis pas contre l'amendement,
mais, en même temps, je veux savoir quelles étaient leurs intentions et leurs
motivations pour aller ajouter cela. Ce que vous nous avez donné comme réponse,
M. le ministre, moi, ne me satisfait pas. Ça ne peut pas être une réponse. Ce n'est
pas sérieux, là.
• (16 h 40) •
M.
St-Arnaud : Bien écoutez,
c'est la réponse qu'on me donne, là, par ceux qui ont travaillé sur le projet
de loi. Maintenant, si vous me
dites... Si on me dit, M. le Président... Moi, là, on ne fera pas... Je pense
qu'on n'a pas besoin de passer une
heure là-dessus. Moi, à première vue, je ne voyais pas ce que ça ajoutait.
Mais, si on pense que ça peut peut-être ajouter quelque chose, bien, mon
Dieu, qu'on le laisse… qu'on le laisse tel quel, là, puis qu'on continue, là.
Je pense que, s'il y a un doute...
Puis je pense
que la députée de l'Acadie a raison de dire : Soyons prudents. C'est
essentiellement le message que vous
dites. Puis je pense que, moi, je suis généralement quelqu'un qui est plus
prudent que d'autres. Alors, si le message de prudence de la députée...
Bien, mon Dieu, effectivement, dans le doute, maintenons-la peut-être. Et
peut-être qu'à ce moment-là on peut soit
voter contre ou le député de Saint-Jérôme peut retirer son amendement. Mais
moi, je n'en voyais pas l'utilité.
Mais, honnêtement, si on pense que ce serait plus prudent de le garder tel
qu'il avait été libellé et tel, d'ailleurs, qu'il avait été libellé dans
le projet de loi n° 73, là, lors de la dernière législature, moi, là, ce n'est
pas un... Je pense qu'on est rendus dans un élément plus mineur de l'article.
Le
Président (M. Ferland) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée de l'Acadie, est-ce que vous aviez
d'autres...
Mme St-Pierre : Non.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
il y avait le député de Saint-Jérôme, après, je pense, le député de Fabre. M.
le député de Saint-Jérôme.
M.
Duchesneau : M. le Président,
ma question était vraiment, justement, d'enlever toute ambiguïté dans l'interprétation
de 6.1. Et, quand on regarde l'annexe, finalement, si on veut être clair puis
pas... pour éviter toute équivoque, les deux seuls articles de l'annexe qui
peuvent donner suite à ce qu'on veut faire à 6.1, c'est l'article 229, meurtre,
puis l'article 234, homicide involontaire coupable. Tous les autres n'ont pas
leur sens. C'est pour ça que je proposais
d'enlever les crimes reliés à l'annexe. Je prends un exemple : abandon
d'un enfant, participation à une émeute, détournement d'un aéronef, ça n'a
pas son application dans l'esprit de l'article 6.1
Le Président (M. Ferland) : Merci,
M. le député de Saint-Jérôme. M. le ministre.
M. St-Arnaud : Non. Je n'ai rien d'autre
à ajouter, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Il n'y a
rien d'autre. Alors, il y avait le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Merci, M. le
Président. Oui. Moi, j'ai quelques commentaires, là. Parce qu'il y a
plusieurs problèmes avec 6.1 tel que rédigé.
Il y a la question des... Je comprends qu'à la base la remarque du député de Saint-Jérôme,
c'était : Pourquoi se limiter aux
crimes visés à l'annexe? Ça, c'était ça au départ, sa réflexion. Et, je vous
avoue, M. le Président, compte tenu
des commentaires qu'on a eus tout au long de nos représentations sur les crimes
visés à l'annexe, et les trous, et
les crimes qui n'y sont pas, moi, je suis tout à fait favorable à ce qu'on
essaie d'éviter d'en rajouter, des références
à l'annexe, parce que cette annexe-là est insatisfaisante en termes de crimes
visés. Ça, c'est le premier point. Donc, dans ce sens-là, je rejoins
complètement les remarques initiales du député de Saint-Jérôme qui ont amené au
dépôt de l'amendement.
Ce qui a
amené le débat, la question que j'ai posée, c'est que ce n'était pas clair pour
moi que, tel que libellé, 6.1, si on
n'ouvrait pas la porte à... il n'y avait pas les mots qui indiquaient
clairement que le décès devait résulter de l'acte criminel. Et, à
écouter, à réfléchir et à lire tout ça, je me rends compte que, même en
laissant les mots, tel que je le soulevais au départ, on n'atteindra pas l'objectif
que je vise, c'est-à-dire de préciser que le décès doit résulter de la
commission d'un acte criminel.
Alors, ce que
je vous dis, c'est que, moi, il me semble qu'on devrait réécrire 6.1 pour
clairement préciser que le remboursement du nettoyage de la scène de
crime est effectué lorsque la victime décède de la commission d'un acte
criminel, point, tous les actes criminels, sans me préoccuper de : C'est-u
juste l'homicide involontaire, le meurtre? En
ce qui me concerne, nous devrions postuler, et c'est… L'amendement, ce qu'il
vise, c'est qu'en cas de décès la scène de crime… on va rembourser la personne sans se préoccuper du crime visé. Je
pense que, si on s'entendait sur cet objectif, là, après ça, on pourrait
rédiger 6.1 en fonction de notre...
Parce que la
question de l'annexe, là, au départ, là, ça reprenait le libellé de la loi qui
se rattachait à l'annexe. Et moi, je vous le dis, l'annexe, avec les
commentaires qu'on a eus, le plus vite on va le mettre à jour ou s'en
débarrasser, le mieux on va être. Et donc, si ce n'est pas nécessaire, là...
Puis je pense que quelqu'un qui décède de la suite d'un acte criminel, je pense qu'on ne devrait pas débattre
plus longtemps de si on devrait rembourser ou pas la scène de crime.
Voilà.
Le Président (M. Ferland) : Merci.
M. le ministre.
M. St-Arnaud : Bien, ça m'apparaît
plein de bon sens, ce que vient de dire le député de Fabre.
Le Président (M. Ferland) : Et
voilà.
M. St-Arnaud : Alors donc, vous êtes
favorable à l'amendement?
Des voix : ...
M. Ouimet
(Fabre) : Je suis favorable
à ce qu'on fasse ce qu'on veut faire. Ça ne veut pas dire nécessairement
l'amendement.
M. St-Arnaud : Mais est-ce que vous
pensez qu'avec l'amendement du député de Saint-Jérôme on répond à votre
préoccupation?
M. Ouimet (Fabre) : Non.
M. St-Arnaud : Non?
M. Ouimet (Fabre) : Non. Mais je n'ai
pas eu le temps de l'écrire, là.
M. St-Arnaud : Parce qu'avec l'amendement
du député de Saint-Jérôme on dit bien que «les coûts pour le nettoyage dans une résidence privée d'une scène de
crime sont payés par la commission à la personne physique qui les a
assumés, lorsque la victime de ce crime est décédée et que les services d'une
entreprise spécialisée ont été requis».
M. Ouimet (Fabre) : Alors, est-ce
que c'est clair...
Le
Président (M. Ferland) :
Mais, attendez un peu, je vais vous donner la parole quand... Là, il y avait le
député de Fabre, après, je... O.K., allez-y.
M.
St-Arnaud : Mais, j'allais
dire, il me semble que ça répond à votre préoccupation sans le... Mais, en
même temps, je vous dis, moi, je pense que
sans… Avec l'amendement du député de Saint-Jérôme, ça répond à votre
préoccupation, à première vue. Mais, je vous dis, même en le mettant, je ne
vois pas la distinction entre les deux. J'essaie de voir quel est le crime...
M. Ouimet (Fabre) : Je vais vous
aider.
M. St-Arnaud : Aidez-moi.
Le Président (M. Ferland) : M. le
député de Fabre. Après, j'irai à la députée des Îles-de-la-Madeleine.
M. Ouimet
(Fabre) : Ma question, là,
ou le point que je soulève, et c'est uniquement... Et peut-être que c'est
clair. Le problème, là, c'est que, comme disait ma collègue de l'Acadie, là on
est en train de réécrire la loi, puis on fait ça presque sur le coin de la
table, et c'est bon de prendre le temps qu'il faut.
Ceci dit, ma
préoccupation, c'était... Et je conviens qu'une fois qu'on enlève les mots, tel
que propose le député de Saint-Jérôme, on se débarrasse du problème de l'annexe.
Ça, ça va. La question qui demeure, c'est : Est-ce qu'il est clair, tel que libellé, que la victime doit
décéder de l'acte criminel? Le lien de causalité entre l'acte criminel et le
décès, c'est ça, ma question.
M. St-Arnaud : Mais c'est écrit noir
sur blanc : Lorsque la victime d'un crime ou de ce crime est décédée.
M. Ouimet (Fabre) : Et je ne suis
pas certain que... La personne peut être... Elle est victime d'un crime et elle
est décédée, ça ne veut pas nécessairement dire qu'elle décède du crime. C'est
ça qui est le...
M. St-Arnaud : Je comprends votre
point. Ah! M. le député de Fabre...
M. Ouimet (Fabre) : Je m'exprime
mal, mais...
M. St-Arnaud : Ce n'est pas pour
rien qu'on vous avait élu bâtonnier du Québec. On avait fait un bon choix à l'époque.
On avait fait un bon choix à l'époque.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
M. le ministre, il y avait la députée des Îles-de-la-Madeleine.
M.
St-Arnaud : Ça me rappelle
des souvenirs, M. le Président. Vous savez qu'on se côtoyait dans les
tribunaux.
Le Président (M. Ferland) : Ah! Oui,
oui.
M. St-Arnaud : Des fois, du même
bord, des fois, face à face.
Le
Président (M. Ferland) :
Bien, je suis sûr que c'était une belle époque pour vous deux, c'étaient des
beaux souvenirs. Alors, il y avait la députée des Îles-de-la-Madeleine.
Mme
Richard (Îles-de-la-Madeleine) : Bien, je pense que j'avais une solution. C'est pour ça que j'insistais
pour prendre la parole. Je comprends l'argument du député de Fabre. Quand on
dit «la victime de ce crime est décédée», ça va être important de dire qu'elle n'est pas décédée d'un cancer, là,
tu sais? Je pense que c'est important de dire qu'elle est décédée à la
suite de la perpétration de cet acte criminel. Alors, moi, je pense qu'une des
solutions, ça serait d'enlever les termes
«énoncé à l'annexe» — simplement
ces trois mots-là, «énoncé à l'annexe» — et de déplacer les mots «à la suite
de la perpétration [de cet] acte criminel», il faudrait changer ces termes-là
et de les placer à la suite de «décédée». Alors, on pourrait dire :
«Malgré
l'article 2, les coûts pour le nettoyage dans une résidence privée d'une scène
de crime sont payés par la commission
à la personne physique qui les a assumés, lorsque la victime de ce crime est
décédée à la suite de la perpétration de cet acte criminel et que les
services d'une entreprise spécialisée ont été requis pour ce nettoyage.»
Je pense que
ça pourrait clarifier le fait que la personne est décédée à la suite de cet
acte criminel. On ne parle plus de
l'annexe, qui n'avait pas rapport, et on précise le fait du décès qui est
vraiment à cause de l'acte criminel qu'on vient de citer dans la scène
de crime et la victime de ce crime. Là, je pense que ça précise les intentions
de ce qu'on cherchait.
M. St-Arnaud : Oui, c'est très...
Oui, peut-être que vous pourriez le... Ça vous conviendrait?
Le Président (M. Ferland) : Alors...
M. St-Arnaud : Je pense qu'on est
tous...
M. Duchesneau :
…on devrait vous nommer membre honoraire du Barreau parce que c'est
effectivement ce que je voulais.
Mme Richard (Îles-de-la-Madeleine) :
Est-ce que ça réglerait...
M. St-Arnaud : Vous voyez? Vous êtes
une heure en avance aux Îles-de-la-Madeleine.
Mme Richard (Îles-de-la-Madeleine) :
Oui. Toujours.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
Mme la députée, est-ce que...
M. St-Arnaud : Si on peut le
rédiger. Je pense que ça pourrait être un compromis sur cet élément-là. Ça va?
Des voix : …
Le Président (M. Ferland) : Alors,
il y avait d'autres éléments, Mme la députée des Îles-de-la-Madeleine?
• (16 h 50) •
Mme
Richard (Îles-de-la-Madeleine) : Moi, je conserverais… Tant qu'à avoir la parole… Merci,
M. le Président. Je conserverais «entreprise spécialisée» parce que
ça situe que ça prend une entreprise qui est spécialisée en nettoyage,
pas en scène de crime nécessairement. Ça
prend une entreprise qui est capable de nettoyer une scène de crime et ça
élimine d'autres entreprises qui ne seraient
pas spécialisées dans ce type de nettoyage. Mais je pense qu'il faut conserver
ça pour garder le caractère officiel
du nettoyage et de l'entreprise. Je pense que c'est important de garder le
terme «spécialisée», mais de le
conserver large, parce qu'il y a sûrement des entreprises spécialisées qu'on ne
connaît pas, mais qui seraient capables de faire un nettoyage de scène
de crime.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
M. le ministre.
M. St-Arnaud : Mme la députée des
Îles-de-la-Madeleine peut le rédiger, là. Je pense qu'on pourrait...
M. Duchesneau : ...
M. St-Arnaud : C'est ça.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
vous allez... Là, je vais reprendre la parole et je vais demander... parce que
pour les ondes, hein? Je vous sens anxieux de retirer… Mais je vais demander, à
ce moment-là, au député de Saint-Jérôme de retirer l'amendement pour permettre
de redéposer…
M. Duchesneau : Oui, pas de
problème...
Le Président (M. Ferland) : Mais ça
me prend le consentement.
M. Duchesneau : ...M. le Président,
je retire mon amendement.
Le
Président (M. Ferland) :
Est-ce qu'il y a consentement pour permettre au député de Saint-Jérôme de
retirer? Il y a consentement? Alors, l'amendement est retiré. À ce moment-là,
qui dépose le...
M. St-Arnaud : ...on peut peut-être
suspendre deux, trois minutes, M. le Président?
Le Président (M. Ferland) : Oui,
sûrement. Oui, oui, pour le réécrire. Alors, je suspends quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 51)
(Reprise à 17 h 10)
Le
Président (M. Ferland) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre! À l'ordre, s'il vous plaît! On va
reprendre les...
Des voix : …
Le Président (M. Ferland) : À
l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous
plaît! J'aimerais le silence, s'il vous plaît, si on veut reprendre les travaux.
Alors, nous
allons reprendre les travaux. Nous avions suspendu, et c'était la députée des
Îles-de-la-Madeleine qui avait la parole, et on avait retiré l'amendement
du député de Saint-Jérôme. Alors, je cède la parole à la députée des
Îles-de-la-Madeleine.
Mme
Richard (Îles-de-la-Madeleine) : Merci, M. le Président. Alors, j'aimerais apporter l'amendement
suivant :
Remplacer l'article 6.1, introduit par l'article
3 du projet de loi, par le suivant :
«Malgré l'article 2, les coûts pour le nettoyage
dans une résidence privée d'une scène de crime sont payés par la commission à la personne physique qui les a
assumés, lorsque la victime est décédée à la suite de la perpétration de
l'acte criminel commis et que les services d'une entreprise spécialisée ont été
requis pour ce nettoyage.»
Voici l'amendement que je propose.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
Mme la députée. Je pense qu'il y avait «remplacer le premier alinéa de l'article»
qui avait été rajouté au début, là. C'est ça, hein?
Mme Richard (Îles-de-la-Madeleine) :
Oui. Le premier alinéa, effectivement, ça n'avait pas été noté.
Le
Président (M. Ferland) : O.K.
Alors, maintenant, ça l'est. Alors, merci, Mme la... Est-ce qu'il y a des
commentaires, M. le ministre, là-dessus?
M. St-Arnaud : Non, ça me convient,
M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : O.K.
Est-ce qu'il y a des commentaires du côté... M. le député de Fabre?
M. Ouimet (Fabre) : Oui, M. le
Président. En fait, l'amendement de la députée...
Une voix : ...
M. Ouimet (Fabre) : ...des
Îles-de-la-Madeleine, merci beaucoup, me semble répondre aux préoccupations exprimées plus tôt quant au libellé et plus
particulièrement quant au lien de causalité qui doit exister entre le décès et
la perpétration de l'acte criminel ainsi que
la préoccupation quant à l'utilisation et la référence à l'annexe. Alors donc,
je pense que je suis favorable à cet amendement.
Ceci dit, il y avait une autre question qui
avait été évoquée plus tôt, et j'avais mentionné... Là, je ne me rappelle pas
si je l'ai fait hors d'onde ou en ondes, mais je souhaitais qu'on revienne à la
discussion sur les victimes couvertes par le
nettoyage des scènes de crimes, question qui avait été soulevée, je pense, par
le député de Saint-Jérôme au départ.
Bien, en fait, le ministre me demande :
Est-ce qu'on peut lier...
Le Président (M. Ferland) : Est-ce
que c'est lié à l'amendement?
M. Ouimet
(Fabre) : Bien, en fait,
c'est lié à 6.1. C'est que 6.1, tel que l'amendement le propose, reprend la
notion de décès comme étant l'élément
central du dédommagement, là, de la compensation du nettoyage. Et je veux
revenir à la discussion initiale des
victimes qui ne sont pas décédées, question qui avait été soulevée par le
député de Saint-Jérôme. Alors, je ne sais pas si...
M.
St-Arnaud : ...bien, l'un ou
autre. Moi, j'ai peut-être certains éléments d'information, M. le député, là,
qui m'ont été communiqués pendant la pause
et qui viennent un peu expliquer pourquoi on ne l'a pas étendu à toutes les
victimes.
Les crimes
qui ont entraîné un décès, donc qui dorénavant seront clairement couverts pour
le nettoyage de la scène de crime, donc le meurtre, l'homicide
involontaire et l'incendie qui entraîne une perte de vie, en 2012, il y en a eu
45; en 2011, 29; en 2010, 35, donc quelques dizaines de cas par année. La
quasi-totalité, je vous dirais, à l'oeil, là, 85 %,
90 %, c'est au domicile de la victime, et le reste, c'est au domicile d'un
tiers. Alors, 45, 29, 35 où dorénavant ils auraient droit au nettoyage
de la scène de crime, quelques dizaines.
Pour les
crimes qui vont au-delà de ça, qui pourraient nécessiter un nettoyage de scène
de crime, que ça soit lésions corporelles
par négligence criminelle, la tentative de meurtre, les voies de fait lésions,
l'agression armée, le voie de fait grave,
l'incendie... on ne met pas... oui, on met agression armée, on ne met pas
agression sexuelle, là. Bon, voies de fait, voies de fait graves, voies de fait lésions, agression armée, tentative
de meurtre, incendie, ce qu'on me dit, c'est qu'en 2012 il y en a eu 618; en 2011, 543; puis. en
2010, 486. Alors, vous voyez l'ordre de grandeur. Les crimes qui
seraient susceptibles de nettoyer un... susceptibles, disons, très clairement,
là, de... on ne parle pas d'agression sexuelle ou… mais très clairement de
nécessiter un nettoyage de scène de crime — là, on me donne quelques
articles — on
parle de 500, 600 par année au lieu de 30, 40 par année. C'est ça, la...
Alors, ce que
ça voudrait dire, évidemment c'est une question monétaire. Parce que je suis
très conscient… On l'a entendu en commission lors de nos consultations
particulières, puis, quand je suis revenu, j'ai posé la question, bien sûr : Pourquoi on ne l'étend pas à l'ensemble
des crimes prévus à l'annexe? Bien sûr, il y a des crimes qui ne
nécessitent pas nécessairement un nettoyage de scène de crime, mais il y en a
un certain nombre, là, puis, juste avec les actes criminels qu'on vient de me mentionner, on est déjà rendus à 500, 600
par année. Alors, c'est une question, à ce moment-ci, financière qui nous dit : Allons-y pour les
victimes qui sont décédées, et éventuellement, bien, ça fera l'objet de la
réflexion de l'ensemble, là. Parce que moi,
je n'ai pas répliqué tantôt, M. le député de Saint-Jérôme, mais vous avez bien
résumé certaines... la plupart des grandes préoccupations qu'on doit avoir en
matière d'aide et d'indemnisation des victimes d'actes criminels. On met, chaque année, 20 millions en aide puis
100 millions en indemnisations. C'est 120 millions. C'est plus que toutes les
provinces canadiennes réunies. Puis on ne réussit pas à combler certaines
affaires. Il doit y avoir quelque chose qu'on ne fait peut-être pas
correctement puis sur lequel on devrait se pencher, je l'espère, plus tôt que
tard. Mais, à ce moment-ci, avec les contraintes financières que nous avons…
Je rappelle que le projet de loi n° 73, là,
les dispositions qui avaient été prévues au projet de loi n° 73 de
mon prédécesseur, le budget qui avait été
autorisé par le Conseil du trésor, c'était un demi-million de dollars. Moi,
avec le projet de loi n° 22, j'ai réussi à aller chercher
2 millions au Conseil du trésor, et le 1,5 million supplémentaire, il
va dans le délai qu'on va ajouter
éventuellement de un an à deux ans. Puis je suis d'accord avec vous, moi aussi,
j'aimerais ça le mettre à trois ans.
Mais c'est, là aussi, des coûts. Puis je me dis : Bien, coudon, depuis 40
ans, il est à un an, puis là, moi, je suis le premier ministre de la
Justice en 40 ans qui dit : On va le faire passer de un an à deux ans. Ça
coûte 1,5 million de plus, récurrent, par année. J'aimerais ça le mettre à
trois ans, mais… Alors, c'est pour des questions financières.
Là, l'an dernier, ce qui avait été prévu avec le
projet de loi n° 73, c'était un demi-million pour la question des victimes d'actes criminels. Là, on met
2 millions au lieu d'un demi-million. Mais, dans le contexte des finances
publiques, c'est difficile d'aller au-delà.
Mais, la réflexion, il faudra la faire : Est-ce qu'il y a lieu de prévoir
le nettoyage d'une scène de crime pour d'autres crimes que lorsque la
personne est décédée? Parce qu'effectivement il y a un certain nombre de crimes
qui peuvent avoir occasionné des scènes de crime... Je vois tentative de
meurtre, là. On a tous, plusieurs ici, autour de la table, là, on a connu
des... ou on a vu des dossiers, là, ou voies de fait graves, on sait que ça
peut occasionner des dégâts substantiels.
Le
Président (M. Ferland) :
J'avais le député de Fabre et, après, le député de Saint-Jérôme. M. le député
de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : Merci, M. le
Président. En fait, je comprends l'explication du ministre, mais tantôt on
a… et j'ai peut-être mal compris, mais on m'a expliqué... on nous a expliqué qu'il
y avait déjà des sommes qui étaient accordées
pour du nettoyage de scène de crime qui étaient sous le chapeau de la
réadaptation. J'ai cru comprendre ça. Alors, j'aurais aimé, M. le
Président, qu'on... si ça avait été possible de nous fournir un peu...
Parce que, si
j'ai bien compris, on donne déjà de l'argent dans certaines situations. À ce
moment-là, on n'irait pas dépenser de
l'argent de plus si on trouvait une façon — et c'est l'objectif que je poursuis — à tout le moins d'inscrire dans la loi… d'offrir un cadre légal clair à ce qu'on
donne déjà à ces victimes-là. Et donc on pourrait en faire un peu plus
et pas juste dire : Bien, écoutez, on
ne peut pas faire plus. On le fait déjà. Mais, au moins, de le mettre dans la
loi, on pourrait donner des balises claires. Parce que les informations…
de ce j'ai compris de ce régime, c'est qu'il y a peut-être un élément
discrétionnaire flou qui fait en sorte que la victime ne peut pas bénéficier
assurément de ce bout-là. Et donc ça ne coûterait pas plus d'argent.
M.
St-Arnaud : Ma
compréhension, M. le Président… D'abord, je peux dire au député — là, je pense qu'il a fait une demande
tantôt — il
y a une politique, là, à l'IVAC, là, sur comment on interprète la loi puis
comment on gère les différents cas. Je me
suis engagé, là, à... Je pourrais... On va en faire une copie, peut-être même,
si on peut... Je ne sais pas si ça se
fait tout de suite, là, mais on pourrait en faire une copie pour... Vous lirez
ça en fin de semaine, M. le député. Pas ce soir, parce qu'on sait que,
ce soir, vous êtes occupé.
Le Président (M. Ferland) : Oui, M.
le ministre.
M. St-Arnaud : Vous savez que le
député va chanter ce soir, M. le Président.
Le Président (M. Ferland) : Oh! Un
instant. J'aimerais ça qu'on se garde quelques minutes à la fin…
M. St-Arnaud : Au Capitole de
Québec. Au Capitole de Québec. Alors, tout le monde est le bienvenu.
Le
Président (M. Ferland) : Et
merci, M. le ministre, de nous informer. On va se garder quelques minutes,
à la fin, pour que le ministre puisse nous faire bénéficier de ses talents de
chanteur avant de quitter. Alors, allez.
M.
St-Arnaud : M. le Président, je vais déposer le Manuel des politiques de l'IVAC,
janvier 2013. Alors, je
vais le déposer. C'est...
Document déposé
Le Président (M. Ferland) : Alors,
merci. Je reçois le dépôt.
• (17 h 20) •
M. St-Arnaud : ...je comprends que
je ne cause pas un impair, là, c'est public? Excellent.
Le Président (M. Ferland) : …que je
remets à la secrétaire. Merci, M. le ministre.
M. St-Arnaud : Ça, c'est la première chose. Alors, le député pourra effectivement
voir... Moi, ce qu'on me dit, M. le
député, c'est qu'il y a effectivement beaucoup de frais — j'ai
dit, tantôt, 1 175 000 $ — en
adaptation de domicile. Ce qu'on me
dit cependant, c'est que c'est beaucoup plus. C'est vrai que le nettoyage de
scène de crime, il n'y en a pas tellement dans le
1 175 000 $, c'est beaucoup plus des déménagements, des systèmes
d'alarme, des serrures — bon,
je présume que c'est beaucoup de cas de violence
conjugale, agression sexuelle, ce genre de dossiers — des
frais de résiliation de bail, des adaptations de la résidence suite à des blessures
physiques. Ça monte à 1 175 000 $.
Ce
qu'on me dit, pour ce qui est de la scène de crime… Parce que c'est vrai que — la
scène de crime, j'essaie de la
visualiser, là — il
faut que ça soit... Une tentative de meurtre, il va y avoir vraiment une scène
de crime, mais, dans d'autres
dossiers, il n'y aura pas nécessairement une scène de crime avec du sang
partout, puis tout ça. Alors, ce qu'on me dit, c'est que la direction de l'IVAC ne rembourse... De façon générale,
on réfère le client à son assureur privé pour le remboursement de ces
frais. En vertu de la politique sur les frais spéciaux, il peut arriver de
façon très exceptionnelle que de tels frais soient remboursés lorsqu'ils
contribuent à la réadaptation de la victime. Mais on me dit que c'est exceptionnel
et c'est en lien avec la...
Donc,
ça se fait, mais c'est exceptionnel. Ça rentre dans le
1 175 000 $, mais le 1 175 000 $ qui est une
partie de la réadaptation sociale.
Parce que, je le mentionne, là, dans la réadaptation sociale, on met
6,6 millions en services professionnels d'intervention
psychosociale, 50 000 $ en adaptation du véhicule, 1 million en
aide personnelle à domicile,
10 000 $ en frais de garde d'enfants, 80 000 $ en frais
d'entretien courant du domicile. Et le gros morceau, c'est l'adaptation
de domicile. Alors, on met, au total, là, 8 millions, au total, en
réadaptation sociale. Et on me dit que c'est
à l'intérieur de ce 8 millions qu'on peut autoriser des frais de nettoyage
de scène de crime dans certains cas, on me dit, très exceptionnels, dans la mesure où, je présume, la personne n'a pas
d'assurance. Parce que, si elle a une assurance, on le réfère à son
assureur privé pour la… S'il n'a pas d'assurance et que ça contribue à la
réadaptation sociale, bien on va le rentrer dans le 8 millions de
réadaptation sociale. Je ne sais pas si ça répond à votre question.
Le Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. M. le député de Fabre,
avant d'aller au député de Saint-Jérôme.
M. Ouimet (Fabre) : Oui. Merci, M. le Président. En fait, j'écoutais M. le ministre tantôt
et je pense qu'il y a des cas clairs,
là, qui... Sans reprendre la liste... l'annexe, là, parce qu'il y a toutes
sortes de crimes qui ne causent pas ces... en tout cas, on peut difficilement imaginer, là, de nettoyage de scène de
crime qui soit requis. Mais tentative de meurtre, je pense que... je pense que c'est, un, assez grave,
il n'y en a pas des tonnes, et c'est clairement quelque chose qui fait
du dégât, là. Une tentative de meurtre dans
une résidence, là, je pense qu'on ne devrait pas débattre longtemps des
conséquences que ça peut avoir et donc de la nécessité de nettoyer. Et aussi c'est
un cas où la personne retourne chez elle.
Alors, à moins que la personne déménage, ce qui peut prendre quand même quelque
temps, la personne peut être obligée
de retourner chez eux. Et, entre le moment où elle retourne chez eux puis le
moment où elle va déménager, je pense qu'à
un moment donné il faut que la personne nettoie. Et j'ai de la difficulté à
penser qu'on n'est pas capable, pour ces cas…
Puis,
je vais vous dire, là, pour moi, il y a des cas... il y a deux cas clairs. La
tentative de meurtre et l'agression sexuelle,
dans la mesure où ça nécessiterait un nettoyage de scène de crime, là, j'ai de
la difficulté à penser qu'on n'est pas capable de faire des distinctions
pour ces crimes-là qui sont en lien direct avec la problématique dont on parle.
Et donc on n'ouvre pas les vannes à tous les
crimes. J'ai de la difficulté à penser qu'on n'est pas capable de cibler et
dire : Dans ces cas-là, ce serait raisonnable de faire l'effort qu'on veut
faire. Voilà.
Le Président (M. Ferland) : Merci, M. le député. J'avais le député de
Saint-Jérôme, après je reviens à vous, la députée de l'Acadie. Député de
Saint-Jérôme.
M. Duchesneau : Je souscris entière aux propos de mon collègue de Fabre. Parce que,
souvent, la tentative de meurtre, là,
la différence, c'est des bons premiers répondants, un bon service ambulancier
puis un bon service hospitalier. On
sauve... Il y a moins de meurtres aujourd'hui parce que les services médicaux
sont meilleurs. Alors, je verrais mal comment
on ne pourrait pas compenser cette personne-là, parce que la scène de crime est
souvent la même. La différence, c'est que, dans un cas, il y a un décès,
dans un autre cas, on l'a ressuscitée, bien des fois.
Et
il y a aussi le cas des agressions sexuelles. Il me semble que, quand tu as été
victime d'une agression sexuelle, tu as
besoin d'épurer ton environnement. Je ne sais pas combien ça donne en termes de
nombre et dans... Peut-être, pour mieux expliquer mes propos, M. le
ministre, je l'ai dit en préambule tantôt, si on avait une entente dès
maintenant pour dire : On va poursuivre la réflexion, ça nous permettrait
peut-être de passer plus rapidement là-dedans. Mais je ferais deux exceptions,
moi aussi, tentative de meurtre et agression sexuelle, quitte à faire des
économies ailleurs, mais… Toutes les victimes sont des victimes, mais il y en a
qui sont plus victimes que d'autres.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M. St-Arnaud : ...c'est que, là, si on commence… Là, on a une situation claire, là, la
victime est décédée. On sait comment il y en a, là, il y en a quelques
dizaines. Si on élargit, on élargit à quoi? Puis là on choisit, dans l'annexe,
un certain nombre de crimes par rapport à d'autres.
Ce
qu'on me dit ici, en arrière, c'est qu'effectivement les situations de
tentative de meurtre et d'agression sexuelle sont justement les
situations à caractère exceptionnel où on commence par référer les gens à leur
assureur mais où éventuellement, par la suite, comme il y a place à
réadaptation sociale, on va rembourser les frais de nettoyage du domicile qui
découlent si le tout est nécessaire à la suite de l'acte criminel commis.
On me dit que la
tentative de meurtre et l'agression sexuelle sont justement les cas, là, qui
sont visés par les directives de la direction de l'IVAC. Alors, l'intention est
bonne. Ce qu'on me dit, c'est qu'on le règle déjà par la réglementation
actuelle.
Ce qui me fatigue en le mettant dans la loi, c'est
que, là, on vient choisir deux crimes par rapport à d'autres. Puis là, si on se
mettait à réfléchir plus longuement, probablement qu'on en ajouterait un
troisième, un quatrième, un cinquième. Puis là on fait une distinction qui est plus difficile à
faire que celle qu'on fait actuellement où on dit : C'est lorsque la personne est décédée, on sait
exactement combien on a de cas, on sait comment ça va nous coûter, que d'insérer…
de choisir quelques crimes sans qu'on sache, là, parce qu'on ne l'a pas évalué,
le coût.
Mais, vous
savez, moi, je… Alors, j'aurais tendance, à ce moment-ci, à s'en tenir aux
victimes qui sont décédées. Mais ça
fait partie de l'ensemble des choses qu'il va falloir revoir, là, tu sais, qu'il
va falloir revoir éventuellement dans... et plus tôt que tard. Mais, à
ce moment-ci, j'aurais tendance à ne pas commencer à choisir un ou deux
articles... un ou deux crimes pour les insérer, parce que, là, il me semble que
ça serait inapproprié à ce moment-ci.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
M. le... Il y avait peut-être un dernier commentaire.
M. Duchesneau : Oui. Juste compléter
mon propos.
Le Président (M. Ferland) : Je
reviens à vous, oui.
M. Duchesneau : M. le ministre, si
on a l'assurance que vous le placez dans la réglementation et que ce soit clair — il
faudrait lire les directives de l'IVAC — moi,
je suis capable de vous suivre là-dessus à court terme. Et, dans la même foulée, il serait peut-être intéressant aussi
de, dès maintenant, pour les futures délibérations qu'on aura, commencer
à faire faire une étude qui pourrait nous
permettre de tirer au clair certaines situations, qu'on ait des chiffres sur
lesquels on peut se baser et non pas seulement une impression...
M. St-Arnaud : Tout à fait.
M. Duchesneau : ...souvent basée sur
nos propres expériences.
M. St-Arnaud : Mais je peux vous
dire là-dessus, vous m'avez fait une demande, là, privément, la semaine dernière, pour comment il se répartit, le
120 millions, là. J'ai passé la commande, on me dit que c'est
arrivé, on va juste le vérifier. La semaine prochaine, je vais être en mesure
de vous donner la ventilation de ce 120 millions, il sert à... il est où
exactement.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée de l'Acadie.
Mme
St-Pierre : Bien, c'est un
peu dans la foulée du même commentaire que je voulais faire. Tout d'abord,
vous dites que la réglementation prévoit des choses. Donc, la réglementation
fait des choix. Quand vous dites : Là, on serait… si on le mettait dans la loi, on se retrouverait à faire des
choix par rapport à certains crimes et pas par rapport à d'autres. Ça, c'est
une des choses.
Deuxièmement,
c'est sûr que, si on décidait d'élargir à d'autres crimes, vous seriez obligé,
M. le ministre, d'aller vous chercher
une autorisation au Conseil du trésor parce que ça engage des coûts. Alors,
moi, ce que j'aimerais, c'est… Est-ce
que c'est possible… Je sais que c'est peut-être compliqué. Est-ce que c'est
possible d'avoir ces chiffres-là lundi prochain — parce
que c'est sûr qu'on ne finira pas le projet de loi ce soir — de
savoir, avoir une idée de combien ça pourrait coûter ces deux critères-là? On
pourra expliquer…
Une voix : …
• (17 h 30) •
Mme
St-Pierre : On
pourrait très bien l'expliquer. Mais moi, je vois le cas où, un jour, on se
retrouve avec quelqu'un qui n'aurait pas été
couvert, puis c'est le dégât total, puis là, bien, ils vont dire :
Pourquoi les législateurs, ils avaient
l'occasion de le faire, ils ne l'ont pas fait?, et tout ça. On peut en trouver
des milliers, là, de situations. Mais est-ce que ce serait possible de savoir clairement… Et, si on juge que, bon,
peut-être que c'est faisable, bien, à ce moment-là, vous irez voir votre
collègue puis vous irez sensibiliser son coeur et lui dire que c'est bien
important.
M. St-Arnaud : Ce n'est pas toujours
facile.
Mme St-Pierre : Non, je sais… Je
sais ce que ça veut dire.
M. Duchesneau : On peut s'occuper de
votre collègue.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. St-Arnaud : Parce que vous avez bien saisi ma... Effectivement, là, vous avez
occupé d'importantes fonctions dans
le gouvernement précédent, vous savez que ce n'est pas simple. Tu pars avec
ton... si tu veux changer des... Puis des fois j'aurais le goût. Mais
effectivement il faut que tu retournes au Trésor. Puis je l'ai dit, ce n'est
pas un secret, là, je l'ai dit lors des
consultations particulières, quand je suis arrivé au Trésor avec le projet de
loi, à la première version, ils m'ont
dit : Bien, écoutez, on a autorisé un... Je présume que les conseillers
étaient les mêmes… Ils n'avaient pas changé, eux autres, depuis un an.
Puis ils ont dit : Bien, voyons donc, c'est quoi, cette affaire-là, un projet
de loi qui va coûter 2 millions? C'est un demi-million qui a été autorisé,
il y a quelques mois, pour ça. Puis ça a été tout... Juste d'ajouter, là, le délai d'un an à
deux ans qui occasionne 1,5 million de plus, la première réaction du
Trésor, ça a été : Bien, vivez avec
l'ancien projet... vivez avec ce que l'ancien gouvernement avait autorisé, puis
pourquoi vous voulez aller au-delà de ça? Tu sais, c'est... Alors, déjà,
on en a fait un bout, effectivement, et... Mais on peut essayer de...
Mme St-Pierre : …aussi, j'ai une autre question. Moi, j'aurais toujours cru que ça
aurait été les assurances qui auraient payé ces choses-là. Puis là je
suis vraiment surprise de voir que les assurances ne paient pas, là.
M. St-Arnaud : Moi, ce qu'on me dit, c'est que — je le relis, là — de façon générale, pour le nettoyage de la scène de crime, de façon générale, on réfère
le client à son assureur privé pour le remboursement de ses frais. En
vertu de la politique sur les frais spéciaux, il peut arriver, de façon très
exceptionnelle — et
effectivement ça demeure discrétionnaire aux
agents — que
de tels frais soient remboursés lorsqu'ils contribuent à la réadaptation de la
victime. Alors, on y réfère effectivement aux assurances.
Mme St-Pierre : Bon, bien, dans ce cas, on devrait peut-être dire que, si la victime
n'est pas assurée, dans notre...
M.
St-Arnaud : Mais est-ce qu'on doit aller jusque-là dans une loi? C'est
mon interrogation.
Mme
St-Pierre : Peut-être pas.
M. St-Arnaud : Moi, je pense, on règle une partie du problème. Moi, ce qu'on me dit,
c'est que, lorsqu'il arrive des cas,
là, tu sais, on parle de tentatives de meurtre ou des cas, là, qui sont
flagrants d'agression sexuelle où effectivement il y a une réadaptation
sociale de la victime qui passe par là, je pense que... Enfin, j'allais dire, c'est
des êtres humains, là, qui gèrent ça, du côté de l'IVAC, là. Ma compréhension,
c'est qu'on m'a dit, tantôt, tentative de meurtre, agression sexuelle, c'est justement le genre d'acte criminel
qui passe par le biais de ce pouvoir d'autoriser de façon
exceptionnelle. Lorsque les assurances ne
couvrent pas, on rembourse, et ça fait partie... et c'est là que — ce
que je disais au tout début de l'après-midi — ça rentre dans l'adaptation
du domicile. Voilà.
Mme
St-Pierre : Mais est-ce que... Puis je reviens à ma question :
Est-ce que ce serait possible, pour ne pas prolonger
le débat inutilement, d'avoir, lundi, pour nous, des chiffres et d'avoir le
portrait tout à fait clair des coûts que ça pourrait engendrer si on
faisait un élargissement de notre loi? Ou, comme disait le député de
Saint-Jérôme, est-ce qu'on peut avoir
peut-être un engagement très clair que ces choses-là vont être analysées ou
enfin qu'on ait des chiffres pour savoir? Puis là on vous enverra avec
toutes nos bonnes pensées vers le président du Conseil du trésor.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre…
M. St-Arnaud : Bien, écoutez, moi, je n'ai pas de problème à ce qu'on essaie de voir
ce que ça peut vouloir dire, là, en termes de dossiers, si on parle
tentatives de meurtre, agressions sexuelles en termes... Ce que j'ai comme chiffres, là, dans le rapport de l'IVAC :
tentatives de meurtre, il n'y en a pas tant que ça, là, il y en a eu, en 2011,
33 dossiers de tentatives de meurtre.
Bien, tentatives de meurtre, on le sait, là, ce n'est pas un dossier... Par
contre, effectivement, si tu arrives aux agressions sexuelles, tu es
rendu à 1 500, et, si tu mets les voies de fait lésions, les agressions
armées, il y en a un millier. Et, même si on
décidait qu'on ne met pas les voies de fait lésions, qu'on ne met pas les
agressions sexuelles, qu'on mettait juste la tentative de meurtre, je trouve qu'à
un moment donné on fait...
Parce
que, tu sais, je l'ai dit, là, ce qui est visé par le projet de loi n° 22,
c'est de régler certaines situations criantes, tu sais, auxquelles nous
a sensibilisés notamment Mme Gaston depuis un an. Nettoyage de scène de
crime, ce n'est pas suffisant, on l'augmente
pour lorsqu'il y a des gens qui sont décédés dans la résidence privée. Là,
est-ce qu'on doit ouvrir la... Parce
que c'est plein de bon sens, là, ce qui est dit autour de cette table, là. Il y
a des crimes graves où il y a des
scènes de crime… Puis plusieurs d'entre nous autour de la table, on en a vu, de
ces scènes de crime là. Mais est-ce que ce n'est pas un élément qu'on
doit ajouter à la réflexion d'ensemble que, j'espère...
Puis
là il faut que je fasse attention parce que je vais me faire dire que j'ouvre
un autre chantier, mais j'aimerais bien
ça, à l'automne — j'ai eu
l'occasion d'en discuter avec le député de Saint-Jérôme — moi, j'aimerais bien ça, à l'automne,
arriver avec une réflexion sur l'ensemble de
nos programmes d'aide et d'indemnisation parce que je pense, moi aussi, qu'on met 120 millions de dollars en aide et
en indemnisation, on... Vous l'avez dit dans votre introduction, l'Ontario
en met 35. Puis toutes les provinces
canadiennes ensemble, là — il
y en a plusieurs qui mettent 10, puis cinq, puis il y en a qui mettent
zéro — tous
ensemble, ils sont pas mal loin du 120 millions qu'on met, juste nous
autres. Ça fait qu'il doit y avoir quelque chose qu'on peut améliorer pour en
avoir pour notre argent.
Et moi, cette
réflexion-là, je suis prêt à la faire. Je suis un peu fou en disant ça parce
que, depuis 25 ans, il n'y a pas un ministre de la Justice qui a touché à
ça, hein? Non, mais c'est vrai, là. Sous le gouvernement de Daniel Johnson, on a fait adopter une loi, mais on ne l'a
jamais mise en vigueur. Puis personne, depuis 20 ans, ne l'a mise
en vigueur, cette loi-là. Puis, quand le
problème s'est posé sous l'ancien gouvernement, sous le gouvernement de M.
Charest, le ministre de la Justice Marcoux,
il a dit : Bien, tiens, on va former un comité. Puis là il a formé un
comité en 2005, puis le rapport a été donné au ministre en 2007, rendu
public, suite à des questions de ma collègue de Joliette, en 2011...
Mme
St-Pierre :
...
M. St-Arnaud : Non, moi, je...
Des
voix : …
Une voix :
…des comités…
M. St-Arnaud : Non, mais moi, j'aimerais... Non, bien, on ne formera pas un comité, là,
tu sais, on nerecommencera pas. À un
moment donné, il va falloir que quelqu'un se dise : On le prend-tu à
bras-le-corps, ce problème-là? Surtout que je pense qu'il y a une...
C'est
sûr qu'au Conseil du trésor ils vont me dire : Si tu es capable
d'améliorer la situation à l'intérieur, ou à peu près, du 120 millions, vas-y, là. Puis, moi, bon, je suis peut-être
un peu fou, des fois je me dis… puis je me suis engagé, en fait, à l'adoption
de principe, à dire : Est-ce qu'on ne peut pas arriver avec quelque chose
cet automne, une réflexion globale sur
l'ensemble de notre problème? Et c'est pour ça que je me dis, la question de
«est-ce qu'on doit nettoyer la scène de crime au-delà des cas où la
victime est décédée?», est-ce qu'on ne devrait pas, pour l'instant, régler
cette question-là — comme
vous le dites, Mme la députée de l'Acadie, là on a les fonds pour ça — et
se dire, oui, pour un certain nombre de crimes où il y a des scènes de
crime qui ne sont pas belles à voir, il faudrait effectivement...
Mais
ce qu'on me dit, c'est : Ne vous inquiétez pas, c'est quand même... S'ils
sont assurés, il n'y a pas de problème; s'ils ne sont pas assurés, par le biais de la réadaptation sociale, on
règle le problème. Ça fait que, je me dis, au moins, on sait qu'il est déjà en partie réglé, couvert par
notre système, puis, en réadaptation sociale, on met 1,2 million, mais,
en se disant : Quand on rouvrira la loi
dans son ensemble, bien là peut-être qu'on pourra dire : Bien, le
nettoyage de la scène de crime, ça coûte combien puis on l'élargi à...
Peut-être qu'on l'élargi à tous les dossiers à l'annexe, parce que c'est sûr qu'il y a bien des crimes où il n'y a pas vraiment
de scène de crime là. Mais, à ce moment-ci, j'aurais tendance… Puis je n'ai
pas de problème à ce qu'on trouve les chiffres d'ici à lundi après-midi. Mais,
à ce moment-ci, j'aurais tendance à me limiter.
Mme
St-Pierre :
…
M. St-Arnaud : Bien, c'est ça. Bien, ça, c'est les gens... C'est-à-dire que ça, c'est
des... ce n'est pas nécessairement en
lien avec la scène de crime. Tu sais? C'est que, par exemple, il y a
1 500 dossiers d'agressions sexuelles, 1 000 cas de voies de fait lésions, il n'y a pas nécessairement
des scènes de crime. C'est ça qui est aussi difficile d'évaluer. Je ne suis pas sûr qu'on est capables d'évaluer,
d'ailleurs, combien, dans ces cas-là, où il y aurait eu nettoyage de
scène...
Une voix :
À la pièce.
M. St-Arnaud : À la pièce, ça doit être difficile. Parce que ce qu'on sait, c'est
qu'on a indemnisé 33 dossiers de tentatives de meurtre, 1 100
d'agressions armées et voies de fait lésions, et 1 500 d'agressions
sexuelles. Ça, c'est ce qu'on a indemnisé.
Mme
St-Pierre :
Nettoyage…
M.
St-Arnaud : Non, en général.
Des voix :
…
• (17 h 40) •
M. St-Arnaud :
Ça fait que des cas de scènes de crime, là-dedans, il y en a combien? Je pense
qu'on... C'est difficile de nous le dire à la pièce. Il y en a probablement un
certain nombre, mais ce certain nombre là, par exemple 1 500 agressions
sexuelles, il y a certainement un certain nombre de personnes qui ont des
assurances; la majorité, je l'espère. Puis
ceux qui ne le sont pas, qui sont dans des situations extrêmement difficiles,
ma compréhension de ce qu'on me dit, c'est que, par le biais de la
réadaptation sociale, l'aménagement du domicile, qui est une des sections de la
réadaptation sociale, ça fait... C'est les cas exceptionnels, quand on me
dit : On les couvre, les nettoyages de scènes de crime. On ne laisse pas une victime de tentative de meurtre ou
d'agression sexuelle où il y a eu vraiment une scène de crime
dégueulasse... On l'aide, là, si elle n'a pas d'aide. C'est ce que je
comprends, là, de ce qu'on me dit.
Alors,
c'est pour ça qu'à ce moment-ci, ce qu'on veut clarifier de façon claire,
c'est, quand la victime est décédée, augmenter
le montant parce que... Mme Gaston nous a dit que, jusqu'à maintenant, là,
c'était beaucoup moins que ça, et là on le met au moins à... on alloue
un montant de 3 200 $. Alors, j'aurais tendance, à ce moment-ci, à ce
qu'on se limite à ça. Je le dis avec… C'est sûr que moi, si c'était juste de
moi, là, ce serait tous les crimes. Puis, vous le savez, l'annexe, moi, ça
serait tous les crimes, puis je l'ai dit, parce qu'on couvre juste les
infractions contre la personne, mais on ne
couvre pas les infractions contre les biens. Puis je pense qu'il y a des
infractions contre les biens qui peuvent être particulièrement
traumatisantes et donc faire des victimes qu'on n'indemnise absolument pas dans
notre régime. Alors, idéalement, j'aimerais ça qu'on indemnise toutes les
victimes, pas juste les infractions contre la personne, mais les infractions contre les biens. C'est d'ailleurs ce qui se fait
en Ontario, pour 35 millions de dollars par année. Alors, nous, on
met 120 millions, dont 100 en indemnisations. Voilà.
Le Président (M. Ferland) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires? M. le député de Fabre.
M. Ouimet
(Fabre) : En fait... Parce que, là, on avait une question : Et,
si on se limitait à la tentative de meurtre? Parce que c'est le... Dans mon
esprit à moi, la tentative de meurtre, c'est probablement le seul crime qui automatiquement génère
une scène de crime. Automatiquement. Je ne veux pas dire que les autres n'en
génèrent pas, là, mais la tentative
de meurtre, là, à moins que ça soit par empoisonnement à petites doses, à long
terme, là, les scènes… En tout cas, dans mon expérience, là, des
tentatives de meurtre, et vous le savez, M. le ministre, là, ça fait du dégât,
ça. Et c'est une situation où la personne,
puisqu'on a des bons services de premiers répondants, elle survit. Et, compte
tenu des chiffres que vous mentionnez, M. le
ministre, là, je ne pense pas qu'on ouvre les vannes et que l'État va être mis
en péril, là. Si on parle de moins de 50
dossiers par année, à 3 000 $ quelques par scène de crime, on est
dans des chiffres... on est à l'intérieur de votre budget discrétionnaire,
là.
M.
St-Arnaud : On les a amputés. On est juste le 25 avril.
M. Ouimet
(Fabre) : J'allais dire... Question d'avancer un peu, peut-être qu'on
pourrait régler le reste de l'article, mais j'allais dire...
M. St-Arnaud : ...peut-être répondre à votre interrogation. Ce qu'on vient de me
mentionner, ici, là — attendez que
je pèse sur le bon bouton — on me dit : Si les 33 cas de tentatives de meurtre en 2011 — puis
il y en avait eu un peu plus en 2010, 42, puis 40 en 2009, là, donc,
mais je prends le 33, là — étaient
indemnisés... le nettoyage de la scène de crime était indemnisé à
3 200 $ chacun, 33, puis c'est moins que les deux autres années, là…
Des voix :
…
M. St-Arnaud :
Prenons 40, là. Ou 40 est peut-être un... 40, c'est 120... 130 000 $,
là.
Une voix :
…sur 120 millions.
M. St-Arnaud : Non, mais ça commence à être une distinction appréciable, pour le
Conseil du trésor, sur mon 2 millions.
Si on m'avait dit : C'est 10 000 $ de plus, j'aurais dit... Je pense
que le Trésor ne viendra pas me taper sur les doigts. Si je parle de
125 000 $ ou 150 000 $... je pense que j'ai de la
difficulté. Mais je comprends votre... Tu sais, je comprends...
Une voix :
...
M. St-Arnaud : Ah! Ce n'est pas simple. Vous avez dû déjà vivre ça, Mme la députée de
l'Acadie. Vous avez l'air à parler en connaissance de cause.
Le Président (M.
Ferland) : Je sens que ça éveille des souvenirs à… M. le député de
Fabre. Il reste quand même quelques...
M. Ouimet
(Fabre) : Oui, O.K… Oui, on a encore un peu de temps.
Le Président (M.
Ferland) : Une quinzaine de minutes à peu près.
M. Ouimet (Fabre) : Oui, c'est ça, là. Est-ce que je peux vous proposer, M. le ministre,
puisqu'on ne terminera pas ce soir
pour l'ensemble du projet de loi, on va revenir lundi, de… Suspendons ce
bout-là de 6.1. On a l'amendement. Je pense
qu'on a fait le tour de la question, là, on sait à quoi s'en tenir. Juste
d'examiner cette question-là de se limiter aux tentatives de meurtre
uniquement, donc de reporter la décision finale sur 6.1 à lundi. Et on pourrait
passer à un autre article, là. Je pense qu'on a fait le tour.
Le Président (M. Ferland) : Donc, ce que vous proposez, c'est de suspendre
l'amendement, tout simplement.
M. Ouimet
(Fabre) : Oui, oui, suspendre l'amendement.
Le Président (M.
Ferland) : Oui, parce qu'on ne peut pas arrêter la discussion si on ne
le suspend pas.
M. Ouimet
(Fabre) : Ah bon! Oui. Donc, je propose qu'on suspende l'amendement.
M.
St-Arnaud : ...
Le Président (M.
Ferland) : Oui. Allez-y, M. le ministre.
M. St-Arnaud : Il reste une question de principe, aussi, tu sais? Est-ce qu'on
rentre... Tu sais, là on décide qu'on choisit un crime dans l'annexe...
M. Ouimet (Fabre) : Oui, j'ai compris. Je voulais juste vous dire : Vous pourriez
peut-être profiter du week-end. Mon idée de suspendre l'article, c'est
que vous puissiez... Je ne voudrais pas une réponse tout de suite parce que je
sais ce que vous allez me dire.
Le
Président (M. Ferland) :
Donc, M. le ministre, on vous donne un week-end de réflexion pour revenir
lundi. C'est ce que je comprends.
M. St-Arnaud : Je vois le montant
qui apparaît, M. le Président, dans ma tête.
Des voix : …
M. St-Arnaud : On est juste
rendus à l'article 3.
M.
Ouimet (Fabre) : Ça
va aller bien pour les autres.
Le Président (M. Ferland) : Oui. J'avais
la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mme
Blais : On est en train
d'étudier un projet de loi qui touche des victimes d'actes criminels, puis
c'est vrai comment c'est complexe quand, à un moment donné, on est
obligés de regarder ça sous l'angle des finances, alors que, là, on parle de personnes décédées, de tentatives de meurtre,
comment… puis là, de faire des choix. Alors, c'est juste une... Je m'exprime, parce que, tout d'un coup,
j'ai dit : On parle d'êtres humains victimes d'actes criminels puis là
on parle combien ça coûte puis comment je vais faire pour organiser ça.
Ça fait que
moi, je pense que c'est une bonne idée, la fin de semaine. Dormir porte
conseil. Je ne dis pas s'il faut en choisir
un ou pas, mais je pense qu'au bout du compte, puis je ne serai peut-être pas
là pour la suite des choses, bien il ne faut pas oublier que ce projet
de loi là est un projet de loi qui n'est pas technique, il touche des êtres
humains, des familles, beaucoup de souffrance, beaucoup de difficultés dans la
vie pour la suite des choses.
Tout
à l'heure, le député de Saint-Jérôme, il parlait d'enfants, de personnes âgées,
des personnes... des sans-voix, les sans-voix. Et je crois que nous, les
députés, on a une obligation de protéger les sans-voix dans la société. C'est
ça, c'est ça, notre rôle noble, en tant que
députés à l'Assemblée nationale. Ne serait-ce que de faire ça, on accomplit
vraiment et totalement notre mission. Ce n'est pas d'être ministre,
parce que les titres passent, hein? On est ministre un jour, on n'est peut-être
pas ministre le lendemain, mais, quand on est député, on représente des
personnes et on représente, en général, les
plus vulnérables de notre société parce que les personnes qui ne sont pas
vulnérables ne viennent pas nous voir dans nos bureaux de comté. Ces
personnes-là, en général, n'ont pas réellement besoin de nous, mais là, aujourd'hui...
Puis ce n'est
pas mon projet de loi, mais c'est venu me toucher, là, quand on a commencé à
parler d'argent. Puis je comprends
très bien votre situation. On est allés au Trésor, puis on le sait comment
c'est difficile, puis on le sait comment, à un moment donné, on ne peut
pas, de façon exponentielle, prendre l'argent. Puis il y aura un autre
gouvernement après, parce que c'est comme ça
que ça fonctionne, qui devra vivre avec des lois. Mais je pense qu'il y a une
réflexion vraiment à se faire par rapport à cette question-là.
Le Président (M. Ferland) : Merci,
Mme la députée. Très bon commentaire. Là, je pense que moi, comme président, je vous invite tous à la réflexion pour
les montants mis en cause, mais surtout pour les personnes qu'on vise. C'est dans ce sens-là. D'ailleurs, on a dit que ce
projet de loi là était au-delà de la politique. C'est pour les gens qu'on
représente. Mais vous savez que le ministre aussi, avant d'être ministre, est
député également. Et je pense que la réflexion
va se faire. Et, sur un budget de 120 millions, j'ai bien compris, là, de
mémoire… Moi, je vous suis depuis le début
comme président, j'ai beaucoup de temps, hein? Alors, je pense que
100 000 $ sur 120 millions... D'ailleurs, j'ai compris qu'en
Ontario on fait pour 35 millions. Il y a peut-être de la place à un
réaménagement. Mais, ceci étant, je vous invite à réfléchir. Et il reste encore
quand même quelque temps pour d'autres commentaires. M. le ministre, vous aviez
le goût de réagir à...
M. St-Arnaud : Bien, on peut
continuer, mais j'apprécie le commentaire de la députée… la députée...
Mme
Blais : Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. St-Arnaud : Saint-Henri—Sainte-Anne,
merci. J'étais mélangé dans mes saints.
Mme
Blais : …
M. St-Arnaud : La députée de
Saint-Henri—Sainte-Anne.
Je reconnais…
Des voix : …
M. St-Arnaud : Je reconnais
sa...
Des voix : …
M. St-Arnaud : M. le
Président, je...
Le Président (M. Ferland) : …M. le
ministre.
M. St-Arnaud :
J'allais dire que je reconnais sa préoccupation qui est la sienne, très marquée
pour les plus démunis de notre société. Je
pense qu'elle est un exemple. Et c'est vrai qu'on est là avec notre projet de
loi et, des fois, on oublie effectivement que, derrière les textes,
derrière les montants d'argent, il y a des gens là.
Mme
Blais : Des
humains.
• (17 h 50) •
M.
St-Arnaud : Il y a
des humains et des humains qui ont des difficultés toutes particulières. Alors,
non, je salue l'intervention de la députée et je partirai en week-end
avec cette réflexion, M. le Président, que je tenterai de partager à un de mes
collègues dont je tairai le nom, ici.
Le Président (M. Ferland) : Donc, je
suis convaincu qu'il y a quelqu'un qui écoute, qui va transmettre le message au
collègue en question. Alors, est-ce qu'il y a...
M. St-Arnaud : Pour reprendre l'expression
de Mme Jérôme-Forget, celui qui tient la sacoche.
Des voix : Ha, ha, ha!
Le Président (M. Ferland) : Il
faudra trouver une autre expression, étant donné que... Mais quand même. «La bourse», ce serait peut-être approprié. Mais
quand même. Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur... Là, de
mémoire, il y avait quelqu'un qui avait demandé... Bien, on demande de
suspendre, hein, le…
Des voix : …suspendre l'amendement.
Le Président (M. Ferland) :
Suspendre l'amendement, c'est ça. Alors, est-ce que j'ai consentement pour
suspendre l'amendement à l'article 6.1?
Des voix : Oui, il y a consentement.
Le
Président (M. Ferland) : Il
y a consentement? Alors, l'amendement à l'article 6.1 est suspendu.
Maintenant, on revient… Là, je retourne au ministre. Je pense qu'on s'en allait
à 6.2. C'est ça?
M.
St-Arnaud : On peut aller à
6.2, M. le Président. Alors, je l'ai lu, je l'ai lu tantôt. Cet article prévoit
que les frais engagés en application
de l'article 1974.1 du Code civil pour la résiliation du bail résidentiel sont
payés par la commission jusqu'à concurrence de deux mois de loyer, sans
excéder 1 000 $ par mois.
Et
je vais déposer un amendement, M. le Président, que j'ai transmis aux partis
d'opposition, à l'effet de supprimer, dans
le premier alinéa de l'article 6.2, ce qui suit : «par la victime de
violence commise par un conjoint ou un ancien conjoint ou par la victime
d'une agression à caractère sexuel commise même par un tiers».
Alors,
l'amendement proposé va permettre d'éviter une interprétation restrictive des
cas visés à l'article 1974.1 du Code civil pour l'application de l'article
6.2 du projet de loi.
Alors donc,
ce sera... C'est ça, c'est que ça pouvait... Je pense qu'il y a eu des
commentaires là-dessus, nous disant que
c'était un peu trop restrictif. Alors, dorénavant, très, très clairement, les frais
engagés en application de 1974.1 du Code civil pour la réalisation du
bail résidentiel seront payés par la commission jusqu'à concurrence de deux
mois de loyer, sans excéder 1 000 $ par mois.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
est-ce que… C'est les commentaires. O.K. Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y
a des commentaires? La députée de Saint-Henri—Sainte-Anne. Bien, excusez,
l'amendement avait déjà été distribué, je crois, hein?
Des voix : Oui.
Le
Président (M. Ferland) :
Tout le monde l'avait? O.K. Bon. C'était juste pour vérifier. Alors, la députée
de Saint-Henri—Sainte-Anne,
à vous la parole.
Mme Blais : M. le Président, je ne
vais pas redire tout ce que j'ai redit précédemment, mais nous avons, l'année dernière, modifié le Code civil, l'article
1974.1, pour certaines catégories de personnes, et, si je comprends
bien, actuellement, M. le ministre, vous allez, pour les personnes qui sont
victimes d'une agression à caractère sexuel entre autres, donner une compensation
de 1 000 $ par loyer.
À l'époque où
on a modifié la loi, c'était clair qu'on ne pouvait pas privilégier un groupe
plutôt qu'un autre, mais, en même temps, on a donné une compensation
financière pour les personnes aînées qui sont hébergées en CHSLD, à hauteur de 350 $ par mois pour suppléer dans
l'intervalle où le logement n'est pas reloué. Donc, vous êtes en train de
nous dire que vous allez donner aux
personnes qui sont victimes d'agression à caractère sexuel une compensation
financière qui va dépasser la compensation financière des aînés qui sont
hébergés en CHSLD... ou les autres personnes qui doivent déménager. Par exemple, une personne handicapée
qui doit déménager n'a pas non plus de compensation financière. Est-ce
que vous comprenez ma question, M. le ministre?
Le
Président (M. Ferland) : …M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Je pense que oui. C'est-à-dire que l'article ne...
Effectivement, ce que vous me... Vous faites référence, là, au fait que, dans
le cas d'un adulte âgé de 65 ans et plus, admis de façon permanente dans un centre
hospitalier de soins de longue durée ou un centre d'hébergement, cette
déduction est accordée jusqu'à concurrence de 650 $ par mois...
Mme Blais :
650 $...
M.
St-Arnaud : ... — c'est
ça — pour
une période maximale de trois mois suivant la date de son admission.
Mme Blais :
...on l'a fait à deux mois, parce qu'au départ la loi était pour trois mois. C'est-à-dire
qu'on ne modifiait pas le bail pour trois
mois, mais maintenant le bail a été modifié pour deux mois. On ne peut pas
payer pour trois mois si la modification du bail a été faite pour deux
mois.
Le Président (M.
Ferland) : M. le ministre.
M.
St-Arnaud : Ce qu'on me dit, c'est que c'est la disposition en vigueur
présentement dans la… Des voix : … C'est la disposition en vigueur présentement
dans la réglementation, c'est ça?
Une voix :
…
M.
St-Arnaud : Mais,
dans le Code civil, c'est deux mois. Je lis le Code civil, 1974.1 : «Un
locataire peut résilier le bail en cours
si, en raison de la violence d'un conjoint ou d'un ancien conjoint ou en raison
d'une agression à caractère sexuel, même par un tiers, sa sécurité ou
celle d'un enfant qui habite avec lui est menacée.» Donc, 1974.1 dit qu'on peut
résilier le bail.
«La résiliation prend
effet deux mois après l'envoi d'un avis — donc, tu envoies ton avis, la
résiliation se fait automatiquement, le bail
est résilié deux mois après — ou
un mois après l'envoi d'un tel avis lorsque le bail est à durée indéterminée ou de moins de 12 mois. Elle prend
toutefois effet avant l'expiration de ce délai si les parties en
conviennent ou lorsque le logement, étant libéré par le locataire, est reloué
par le locateur pendant ce délai.» Voilà.
Alors, 1974.1 prévoit qu'une victime d'agression
sexuelle ou de violence conjugale peut envoyer un avis, le bail est
résilié. Et nous, ce qu'on prévoit, c'est une compensation payée par la
commission pour ces deux mois de loyer qui sont prévus à 1974.1, jusqu'à un
montant pouvant aller jusqu'à 1 000 $ par mois.
Le Président (M.
Ferland) : Mme la députée de...
Mme Blais :
Quand on a...
Le Président (M.
Ferland) : ...Saint-Henri—Sainte-Anne. J'ai eu un blanc, c'est…
Mme Blais :
Quand on a modifié le Code civil pour la résiliation de bail, la façon dont on
l'a modifié a été faite pour toutes les catégories de façon égale, c'est-à-dire
qu'on peut résilier le bail deux mois, mais, si, dans l'intervalle, le bail… le loyer est reloué, la personne n'a pas
à payer pour la partie qui est louée par quelqu'un d'autre. On se
comprend, là? Elle n'a pas à payer deux mois
de loyer. Si, dans l'intervalle, il y a un mois où quelqu'un d'autre arrive, la
personne n'a pas à payer pour cette partie-là.
Auparavant,
c'était trois mois et c'était immuable, il n'y avait pas de jeu où on pouvait
se soustraire de notre bail si quelqu'un arrivait et relouait. Parce
que, souvent, les personnes âgées déménageaient en CHSLD et le propriétaire, par
exemple, d'une résidence privée relouait à quelqu'un puis la personne âgée
avait payé son trois mois de loyer et quelqu'un d'autre... Donc, il y avait
comme un double loyer que le propriétaire recevait.
Donc,
les personnes victimes d'agression sexuelle, c'est deux mois, et, si, dans
l'intervalle, le logement est reloué, elles n'ont qu'à payer pour la
partie qui n'a pas été relouée, tout comme lorsqu'il y a un décès, lorsqu'une
personne qui devient handicapée doit déménager ou pour une personne âgée qui
est hébergée dans un centre de longue durée.
Maintenant,
pour les aînés, on a fait une entente avec la RAMQ, qui fait en sorte que les
personnes âgées... Au départ, c'était
trois mois, mais c'est deux mois, la période où on va payer, si le loyer n'est
pas reloué, dans un CHSLD, pour permettre de compenser parce qu'elle n'est
pas capable de régler ses choses, elle est en perte d'autonomie et que, dans un CHSLD, aussitôt qu'on entre on est obligé
de défrayer les coûts d'un lit, dans un CHSLD, selon nos revenus, et que
ça faisait deux loyers.
Je comprends bien, là, les victimes d'agression
sexuelle auront un avantage de 1 000 $ par mois,
comparativement à des personnes âgées qui ont 650 $ ou d'autres personnes
qui n'ont pas de compensation. C'est ça, mon point que je fais, là. poC'est
une réflexion, là. Je vous soumets une hiérarchisation de financement par
rapport à des catégories dans le Code civil par rapport à la résiliation
de bail. Moi, je ne suis pas avocate, là, mais...
Des voix :
...
Le Président (M.
Ferland) : Alors, si vous voulez...
Mme Blais : Oui, ils sont plus
compensés que les personnes âgées. Les personnes handicapées n'ont pas de
compensation...
Le Président (M. Ferland) : Bien, la
réponse va venir lundi.
Mme Blais : Puis, lors d'un décès,
évidemment il n'y a pas de compensation, là, la personne est décédée.
Le Président (M. Ferland) : Alors,
merci, Mme la députée. Je pense que la réponse va venir à moi. En
30 secondes, si vous êtes capable de nous...
M. St-Arnaud : Alors, M. le
Président, je vais regarder ça avec attention. Ce que dit la députée… bon, de
Saint-Henri—Sainte-Anne...
Le Président (M. Ferland) : C'est
important.
M.
St-Arnaud : ... — Saint-Henri—Sainte-Anne, j'ai retenu mes saints — Saint-Henri—Sainte-Anne, c'est que vous dites, ça
devrait... on devrait indiquer… C'est sûr que c'est jusqu'à 1 000 $,
mais vous : On devrait dire 650 $. C'est ce que vous dites?
• (18 heures) •
Mme Blais : ...
Le Président (M. Ferland) : Alors,
mais est-ce que vous... Parce que c'est quand même important. Moi, je vous
propose… On va revenir lundi.
M. St-Arnaud : Oui, oui, on va
revenir lundi.
Le Président (M. Ferland) :
Peut-être de revenir là-dessus. Bien, peut-être que vous ne serez pas là, mais peut-être un de... ou une de vos collègues pourra
revenir. Mais il est malheureusement 18 h 00, et je dois
malheureusement suspendre. Je m'excuse.
Alors, compte
tenu de l'heure, je lève la séance, et la commission ajourne ses travaux au
lundi 29 avril, à 15 heures, afin de poursuivre l'étude détaillée au
projet de loi n° 22.
Alors, sur ce, bonne fin de semaine.
(Fin de la séance à 18 h 1)