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(Neuf heures trente-cinq minutes)
Le Président (M. Audet): Je déclare la
séance de la commission des institutions ouverte. Je vous rappelle le
mandat de la commission qui est d'entendre les intéressés et de
procéder à l'étude détaillée des projets de
loi d'intérêt privé suivants: le projet de loi 218, Loi
concernant la succession de Louis Pelletier, et le projet de loi 236, Loi
concernant la succession d'Arthur Bouvier.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a pas
de remplacement.
Projet de loi 218
Le Président (M. Audet): Merci. En l'absence du parrain du
projet de loi concernant la succession de Louis Pelletier, M. Doyon
étant absent, il vous transmet ses salutations et vous prie de
l'excuser. Il est à l'extérieur pour l'instant. Je vais vous
souhaiter la plus cordiale bienvenue en mon nom et au nom des membres de la
commission et j'inviterais l'adjoint parlementaire du ministre de la Justice,
M. John J. Kehoe, à faire les remarques préliminaires, s'il y a
lieu.
Remarques préliminaires
M. Kehoe: Merci, M. le Président. Au nom du ministre, je
souhaite la bienvenue à Me Samson et aux autres personnes qui
l'accompagnent ce matin. Je suis sûr que tout va se dérouler sans
trop de difficultés.
Les remarques préliminaires sont les suivantes. Le projet de loi
privé 218, Loi concernant la succession de Louis Pelletier, vise
à accélérer le partage du capital d'une fiducie
constituée par testament. M. Louis Pelletier, de son vivant notaire
à Montmagny, est décédé le 4 juillet 1960. Il avait
réglé la disposition de ses biens à son
décès par un testament olographe daté du 28 mars 1959. Le
testament contenait un legs universel par lequel M. Pelletier constituait une
fiducie. Les fiduciaires étaient le Trust Général du
Canada et l'épouse ou un des fils du testateur. Il devait verser 300 $
par mois à l'épouse du testateur. Celle-ci avait aussi droit
d'habiter la résidence du testateur et les fiduciaires devaient payer
les taxes municipales et scolaires.
Mme Anna Germain, veuve de M. Pelletier, s'est effectivement
prévalue de ce droit et elle a habité la résidence
conjugale jusqu'à son décès survenu en octobre 1988. Des
versements men- suels de 300 $ et le paiement des taxes municipales et
scolaires ont entamé le capital de la fiducie constituée par M.
Pelletier. Après le décès de Mme Germain cependant, la
résidence du testateur a été vendue et le prix de vente a
été intégré au capital de la fiducie qui est
maintenant composé en totalité de biens produisant un revenu.
Des versements totaux de 300 $ par mois ne suffisent pas à
entamer le capital, d'autant plus que la fiducie n'a plus de taxes municipales
et scolaires à payer. À l'heure actuelle, les fiduciaires versent
50 $ par mois à chacun des enfants de M. Pelletier et, comme le capital
n'a pas été entamé, ils ne prévoient pas qu'une
telle distribution de sommes relativement peu importantes pourrait cesser
à court ou à moyen terme. Les fiduciaires demandent que des
versements totaux passent de 300 $ à 1527,20 $, ce qui correspond
à l'augmentation du coût de la vie depuis 1960.
À partir du 1er janvier 1992, les versements seront
indexés au coût de la vie, conformément à l'article
119 de la Loi sur le régime de rentes du Québec. De tels
versements épuiseraient le capital de la fiducie en quatre ans environ.
Les six enfants de M. Pelletier ont chacun signé une déclaration
assermentée dans laquelle ils déclarent avoir pris connaissance
du projet de loi, le comprendre et consentir à son adoption. De plus, le
directeur de l'administration des placements pour la région de l'Est du
Trust Général du Canada, M. Benoît Mercier, a lui aussi
signé une déclaration par laquelle il dit consentir à
l'adoption du projet de loi. Finalement, à l'occasion d'une consultation
auprès du ministère du Revenu, le sous-ministre du Revenu a
répondu que le projet de loi concernant la succession de Louis Pelletier
était conforme aux règles de droit fiscal applicables aux
fiducies et à leurs bénéficiaires.
En terminant, je tiens à souligner que l'Assemblée
nationale a déjà adopté des projets de loi de même
nature. Je tiens de plus à préciser que le projet de loi 218 a
été étudié par les juristes du ministère de
la Justice et a reçu un accueil favorable de leur part.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le député
de Chapleau. Est-ce qu'il y a des remarques? Mme la députée.
Mme Caron: Merci, M. le Président. À mon tour, tous
les membres de la famille Pelletier ainsi que Me Samson, je vous souhaite la
bienvenue chez vous. Même si le cadre peut sembler parfois rigide, je
souhaite que vous soyez très à l'aise au cours de cet
échange. Nous avons
effectivement pris connaissance du projet de loi. Je pense que, lorsque
des citoyennes et des citoyens décident d'entamer les procédures
pour un projet de loi privé, les procédures sont longues et
coûteuses et qu'il doit évidemment y avoir des raisons
sérieuses de le faire. C'est que vous n'avez pas d'autres moyens
juridiques pour le faire.
Du côté du législateur, nous devons toujours nous
assurer à ce moment que le projet de loi respecte la volonté
réelle du testateur. Souvent, lorsqu'on regarde un testament, on
s'aperçoit qu'au fil des ans les conditions de vie changent et que le
respect de la volonté du testateur n'est plus, dans les faits,
finalement, ce qu'il souhaitait, et ce type de projet de loi peut
remédier à cette lacune. Nous devons aussi nous assurer, bien
sûr, qu'il y a consentement de tous les membres de la famille et, de ce
côté-là, je pense que vous l'avez démontré.
Je me permets d'ajouter que c'est tout à votre honneur parce qu'on sait
à quel point ce n'est pas toujours facile d'obtenir entente parmi les
membres dune famille sur des questions de cet ordre-là.
Nous avons étudié les changements proposés, article
par article. Peut-être que nous aurons quelques questions à vous
poser Mais je peux vous assurer, dès à présent, que nous
sommes favorables au projet de loi. Je vous remercie.
Le Président (M. Audet): Merci, Mme la
députée de Terrebonne. Est-ce que les requérants, Me
Samson, vous auriez un mot à ajouter en guise de remarque
préliminaire?
M. Samson (Clément): Je vais peut-être, de
façon préliminaire, vous présenter les membres de la
famille qui, pour la première fois, se réunissent, font une
fête de famille à l'Assemblée nationale
Le Président (M. Audet): D'accord.
M. Samson: En commençant par l'extrême gauche,
à savoir votre extrême droite, M. André-Louis Pelletier,
par la suite M. Germain Pelletier. À côté de M. Germain
Pelletier, on retrouve M. Benoît Mercier, qui est l'administrateur
auprès de Trust Général du Canada pour le compte de la
succession Pelletier. À ma gauche immédiate, à votre
droite, M. Jérôme Pelletier; par la suite, Mme Louise Pelletier et
M. Jacques Pelletier; à l'arrière, M. Noël Pelletier.
En somme, ce sont les six enfants de la succession de feu Louis
Pelletier qui sont présents devant vous et nous sommes disposés
à recevoir vos questions. La présentation de M. le
député de Chapleau et les bons commentaires de Mme la
députée de Terrebonne nous permettent de croire que vous avez
pris amplement connaissance du projet et nous sommes disposés,
dès lors, à recevoir toutes vos questions.
Le Président (M. Audet): Merci beaucoup. Alors, on va
procéder immédiatement au début de l'étude du
projet de loi, en commençant par le préambule.
Étude détaillée
M. Kehoe: M. le Président.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Chapleau.
M. Kehoe: Je me demande si les amendements... Il y a plusieurs
amendements au préambule...
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Kehoe: ...ainsi qu'à la loi elle-même. Je ne sais
pas si les amendements sont distribués.
Le Président (M. Audet): Oui, les amendements ont
été distribués. Je crois que tous les membres de la
commission les ont en leur possession.
M. Kehoe: D'accord.
Le Président (M. Audet): C'est ça. Alors, je vais
procéder à la lecture du préambule...
M. Kehoe: Mais avec les amendements, peut-être, que je
vais, si vous voulez...
Le Président (M. Audet): ...ou on reviendra après
pour les amendements. C'est comme vous voulez. Afin de faciliter la
tâche, il serait préférable, je pense, qu'on fasse lecture
du préambule au complet et qu'on revienne après pour les
papillons parce que je crois que, dans le préambule, il y a plusieurs
amendements qui sont ajoutés.
M. Kehoe: Oui, il y a plusieurs amendements en effet.
Le Président (M. Audet): C'est ça. On peut prendre
l'esprit du préambule. Je pense qu'il serait peut-être
préférable d'en faire toute la lecture immédiate et de
revenir pour les amendements. Ça vous irait comme ça? (9 h
45)
M. Kehoe: Oui. D'accord.
Le Président (M. Audet): Alors, je vais essayer de faire
une lecture quand même assez rapide, là. "Loi concernant la
succession de Louis Pelletier. "Attendu que, par un testament olographe fait le
28 mars 1959, par Louis Pelletier, notaire à Montmagny,
décédé le 4 juillet 1960, les fiduciaires nommés
ont été chargés de verser à
l'épouse du défunt une rente viagère et mensuelle
de trois cents dollars, à compter de la date du décès du
testateur; "Qu'il y est prévu qu'advenant le décès de
l'épouse du défunt avant l'extinction du capital de la fiducie,
cette rente viagère et mensuelle soit versée en parts
égales à ses enfants survivant alors; "Que l'épouse du
défunt, Dame Anna Germain Pelletier, est décédée le
9 octobre 1988; "Que Germain, Jérôme, Jacques, Louise,
André-Louis et Noël Pelletier reçoivent chacun, depuis cette
date, une rente mensuelle de cinquante dollars; "Que la dissolution de cette
fiducie ne pourra être légalement réalisée que
lorsque tous les enfants du défunt seront eux aussi
décédés, compte tenu du phénomène
légal de la représentation au deuxième degré; "Que
leurs âges respectifs sont de 56, 54, 52, 49, 46 et 43 ans; "Que les
versements mensuels de cinquante dollars que reçoivent chacun des six
enfants du défunt ne permettent la distribution que d'une partie des
intérêts sur leur part du capital; "Que, depuis 1960, les taux
d'intérêt sur les placements ont augmenté
considérablement et que Louis Pelletier ne pouvait probablement pas
prévoir une telle augmentation; "Que, depuis le 4 juillet 1960,
d'après les statistiques sur le coût de la vie, trois cents
dollars avaient un pouvoir d'achat à peu près équivalent
au 30 juin 1989 à celui de 1390, 51 $ et qu'ainsi, il serait opportun
que les fiduciaires soient autorisés à verser aux enfants de feu
Louis Pelletier une rente viagère et mensuelle de 1390, 51 $ à
compter de l'entrée en vigueur de la présente loi; "Que cette
rente viagère et mensuelle soit indexée annuellement au 1er
janvier de chaque année, à compter du 1er janvier 1990, de la
manière prévue à l'article 119 de la Loi sur le
régime de rentes du Québec (L. R. Q., chapitre R- 9); "Que
Germain Pelletier a deux enfants, Éric et Marlène; que
Jérôme Pelletier a cinq enfants, Gérald, Jacinthe, Marise,
Katia, Joëlle; que Jacques Pelletier a deux enfants, Renée-Claude
et Marie-Anne; que Louise Pelletier a deux enfants, Myra et Maud; que
André-Louis Pelletier a un enfant, Mathieu, et que Éric,
Marlène, Gérald, Jacinthe, Marise, Katia, Joëlle,
Renée-Claude, Marie-Anne, Myra, Maud et Mathieu consentent à
l'adoption de la présente loi; "Que Germain, Jérôme,
Jacques, Louise, André-Louis et Noël Pelletier consentent à
l'adoption de la présente loi; "Que les fiduciaires consentent à
l'adoption de la présente loi; "Que les frais d'adoption de la
présente loi sont payables à même le capital de la fiducie
créée à partir du testament de Louis Pelletier".
Alors, vous avez des amendements, M. le député de
Chapleau?
M. Kehoe: Oui, M. le Président. Je pense qu'avec le
consentement du porte-parole de l'Opposition, on va lire tous les amendements
au préambule pour commencer. Le préambule de la loi concernant la
succession de Louis Pelletier est modifié: 1° par le remplacement,
à la troisième ligne du deuxième alinéa de la
version française, du mot "soit" par le mot "est"; 2° par le
remplacement des cinquième et sixième alinéas par les
suivants: "Que le testament ne prévoit pas la représentation d'un
enfant décédé avant l'épuisement du capital de la
fiducie et qu'il serait opportun de la prévoir; "Que les dates de
naissance respectives des enfants du testateur sont le 21 juin 1933, le 25
juillet 1935, le 31 janvier 1937, le 17 mai 1940, le 10 février 1943 et
le 15 décembre 1945"; 3° par le remplacement des neuvième et
dixième alinéas par les suivants: "Que, d'après les
statistiques sur le coût de la vie, 300 $ avaient en 1960 un pouvoir
d'achat à peu près équivalent à celui de 1527, 20 $
en 1991 et qu'ainsi, il serait opportun que les fiduciaires soient
autorisés à verser aux enfants de feu Louis Pelletier une rente
viagère et mensuelle de 1527, 20 $ à partir de l'entrée en
vigueur de la présente loi; "Qu'il serait opportun que cette rente
viagère et mensuelle soit indexée au coût de la vie de la
manière prévue à l'article 119 de la Loi sur le
régime de rentes du Québec (L. R. Q., chapitre R-9)"; 4° par
le remplacement des cinquième, sixième et septième lignes
du onzième alinéa par ce qui suit: "André-Louis Pelletier
a un enfant, Mathieu; que Gérald, Jacinthe, Joëlle, Marise, Katia,
René-Claude, Marie-Anne, Éric et Marlène sont majeurs et
consentent à l'adoption de la présente loi, que Mathieu ainsi que
Myra et Maud sont mineurs, qu'il a été nommé un tuteur
à Mathieu et un tuteur à Myra et Maud, que ces tuteurs consentent
à l'adoption de la présente loi et qu'ils ont été
autorisés par jugement à donner un tel consentement (no
200-14-000 726-890 des dossiers de la Cour supérieure du district de
Québec et nos 505-14-000-353-895 et 505-14-000-354-893 des dossiers de
la Cour supérieure du district de Longueuil)"; 5° par le
remplacement du quatorzième alinéa par le suivant: "Qu'il serait
opportun que les frais d'adoption de la présente loi soient payables
à partir du capital de la fiducie constituée conformément
au testament de Louis Pelletier".
M. le Président, ce sont les différents amendements
concernant le préambule. Si vous me permettez, je vais faire les
commentaires qui s'imposent. Les modifications au préambule visent
à: r prévoir la représentation par ses
descendants d'un enfant décédé avant l'épuisement
du capital de la fiducie, ce qui n'est pas prévu explicitement dans le
testament; 2° tenir compte du fait qu'une petite fille de Louis Pelletier,
Joëlle Pelletier, est devenue majeure en 1990; 3° tenir compte du .
fait que la loi entrera en vigueur en 1991 et non pas en 1989.
Le montant initial de la rente sera plus élevé et
l'indexation de ce montant commencera donc en 1992 et non pas en 1990.
Le Président (M. Audet): D'accord. Est-ce qu'il y a des
commentaires additionnels sur ces amendements?
Mme Caron: Une simple question, M. le Président. C'est que
tous les paragraphes commencent habituellement par "que", naturellement,
puisque c'est "attendu que", et je remarque que la quatrième proposition
que nous avons: "par le remplacement des cinquième, sixième et
septième lignes du onzième alinéa par ce qui suit", ne
commence pas par le "que" traditionnel. Est-ce qu'il y a une raison
particulière?
Le Président (M. Audet): Je suppose que c'est parce que
c'est un ajout dans la demie du paragraphe. Mais probablement que M. le
député...
M. Kehoe: Juste une seconde. Peut-être que le
légiste pourra nous donner une réponse. C'est une réponse
technique.
Le Président (M. Audet): Si vous voulez vous identifier,
s'il vous plaît.
M. Pleau (Yves): Yves Pleau. C'est juste pour préciser que
la proposition 4 ne fait que remplacer les cinquième, sixième et
septième lignes. Donc, l'alinéa commence par "Que Germain
Pelletier..." Ce sont juste des lignes qui sont remplacées...
Mme Caron: Parfait!
M. Pleau: ...de sorte que ce que vous avez au début, c'est
"que".
Le Président (M. Audet): Le "que" reste. Mme Caron:
Je vous remercie. M. Pleau: Bienvenue!
Le Président (M. Audet): Est-ce que ça va? Il n'y a
pas d'autres commentaires? Le préambule est adopté. Est-ce que
les amendements du préambule sont adoptés9
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Est-ce que le
préambule, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, nous en sommes à
l'article 1. "Malgré le fait que, par son testament olographe, fait le
28 mars 1959 et vérifié le 11 juillet 1960 (numéro 714 des
dossiers de la Cour supérieure du district de Montmagny), Louis
Pelletier n'ait rendu ses enfants et les enfants de ces derniers
bénéficiaires que de rentes mensuelles; Germain,
Jérôme, Jacques, Louise, André-Louis et Noël Pelletier
peuvent, dès maintenant, toucher le sixième chacun d'une rente
viagière et mensuelle de 1390,51 $."
Étant donné que le montant a été
changé dans le préambule, je suppose que vous avez un amendement,
M. le député de Chapleau.
M. Kehoe: Voilà, M. le Président. Il y a un
amendement au premier article. L'article 1 de la Loi concernant la succession
de Louis Pelletier est modifié par le remplacement des deux
dernières lignes par ce qui suit: "et Noël Pelletier peuvent se
partager également une rente de 1527,20 $ par mois."
Le commentaire: Cette modification tient compte de l'augmentation du
coût de la vie depuis 1989. Elle prévoit le cas où un
enfant de Louis Pelletier décéderait sans
postérité, ayant le partage du capital. Dans ce cas, sa part
serait partagée entre les autres enfants qui recevraient alors un
cinquième et non pas un sixième de la rente.
Le Président (M. Audet): Ça va? Est-ce qu'il y a
des commentaires sur l'amendement?
M. Kehoe: J'ai juste une question, Monsieur... Avez-vous...
Mme Caron: Une simple petite question. Je m'aperçois que,
dans la première proposition, nous parlions d'une rente viagère
et mensuelle. Avec l'amendement, vous proposez une rente mensuelle, finalement,
une rente de 1527,20 $ par mois. Pourquoi a-t-on fait disparaître
"viagère"?
M. Kehoe: C'est tout simplement que, dans une période de
quatre ans, le capital va être épuisé.
M Samson, peut-être, juste une question. Si je comprends bien, le
premier projet de la loi 218 était préparé en
prévision., pour 1989. Et, là, l'amendement que nous avons ici,
c'est juste pour le mettre à date.
M. Samson: C'est exactement ça, M. le Président. Ce
que je comprends de la suggestion qui est faite par le député de
Chapleau va tout à fait dans le sens de rendre conforme l'article de
loi au préambule que cette commission a étudié tout
à l'heure. En somme, on ne fait que se mettre à date en fonction
de deux ans plus tard parce que, lorsque nous avions déposé la
demande de ce projet de loi là, en 1989, la Régie des rentes, que
nous avions consultée - d'ailleurs, les documents ont été
déposés auprès du ministère de la Justice - nous
indiquait qu'à ce moment-là la rente était de 1390 $,
alors que, maintenant, bien entendu, il y a deux années qui ont
passé - il y a bien de l'eau qui a coulé sous le pont de
Québec - et puis on se retrouve avec 1527,20 $. Donc, en somme, on ne
fait que continuer la démarche qui était commencée en
fonction de 1989 et, en somme, on ne fait que l'ajuster à 1991, ce qui
nous convient tout à fait.
M. Kehoe: Et les six personnes concernées vont recevoir un
montant de 1527,20 $ par mois pour les prochains quatre ans. C'est
partagé, le montant de 1527,20 $.
M. Samson: C'est ça, exactement. On dit bien "peuvent se
partager également". Donc, ils vont se partager à six la rente
mensuelle qui est ainsi prévue de 1527,20 $.
M. Kehoe: Et dans quatre ans, le capital va être
épuisé, donné.
M. Samson: C'est ça. Écoutez, c'est une question
très approximative parce qu'on ne sait pas le taux, quels seront les
taux d'intérêt et les taux d'inflation. Mais à tout
événement, comme l'avait prévu M. Pelletier dans son
testament, à l'article 15... et puis c'est vraiment le fond de toute
l'affaire. C'est que lui-même prévoyait que, lors du
décès de son épouse, peut-être y aurait-il encore de
l'argent.
On disait bien... et je lis le paragraphe en question. Le début
de la citation de l'article va comme suit: "Si ma dite épouse
décédait avant que le capital de mes biens soit éteint par
la rente viagère et mensuelle ci-dessus désignée, cette
rente mensuelle continuera en faveur de mes enfants." En somme, il disait:
Écoutez, s'il reste de l'argent après avoir payé les 300 $
par mois le temps que mon épouse vivra, bien là, à ce
moment-là, on pourra continuer la rente à mes enfants. Or, elle a
vécu presque 30 ans de plus que lui et, maintenant, la rente,
c'est-à-dire le capital accumulé est plus important que ce qu'il
avait légué en termes de capital. (10 heures)
Puis, ça s'explique facilement parce que, lorsqu'il est
décédé, il avait laissé à peu près 40
000 $. Pendant les 28 ans, il avait laissé 40 000 $ et la maison, parce
que vous avez également la maison dans le testament. Et puis, la maison,
madame l'a occupée toute sa vie, jusqu'à son décès
en 1988. Or, les 40 000 $ se sont mis à fondre et, en 1988, il restait
approxi- mativement - et je dis bien approximativement - 12 000 $. Sauf que le
problème est survenu du fait que la maison, durant ces
années-là, a pris de la valeur, les taux d'intérêt
ont donné énormément de valeur, si bien que la pente du
capital a diminué beaucoup moins vite qu'on aurait pu penser qu'elle
aurait diminué parce que les taux d'intérêt se sont mis
à augmenter après son décès et qu'en 1988, ah! bien
là, on a mis, dans le capital, la valeur de la maison. Ce faisant, on a
mis tellement d'argent dans le capital que, là, au lieu de voir le
capital commencer à rediminuer, il se met à augmenter parce qu'on
ne fait que retirer 300 $ par mois, alors que c'est beaucoup plus qui pourrait
être retiré. Et lui, il ne pouvait pas imaginer que ça
irait de cette façon-là.
D'ailleurs, il prévoyait, à l'article 15, qu'il n'en
resterait plus d'argent ou, en tout cas, s'il en restait, que ça irait
à ses enfants. Or, Mme Pelletier a vécu pendant presque 30 ans
après lui. Elle a survécu pendant 30 ans après lui et puis
ça n'a pas diminué. Au contraire, au moment où elle est
décédée, le capital était tel qu'il n'y avait plus
moyen de l'éteindre, à moins de renoncer à des
intérêts qui devaient normalement revenir à la
succession.
M. Kehoe: Combien le capital? Maintenant, combien est le total du
capital?
M. Samson: Au 30 juin 1990, on parle approximativement de 70 000
$, 69 608,25 $.
M. Kehoe: Et si je comprends bien, là, si ce bill
privé n'était pas adopté, le capital resterait toujours
là et ça ne serait jamais épuisé ou après,
je veux dire, après les représentations pour un autre. Les
enfants, les différents enfants de M. Pelletier sont d'un tel âge
que ça prendrait un autre 25 ou 30 ans peut-être avant que
ça soit épuisé.
M. Samson: II faudrait que vous attendiez que tous les gens qui
sont devant vous et qui représentent ici la famille soient
décédés avant de mettre fin au capital. Or, au rythme
où les choses sont parties, ça va en augmentant au lieu d'aller
en décroissant, comme pouvait le penser M. Pelletier lorsqu'il est
décédé et tel qu'il appert de l'article 15 de son
testament.
Le Président (M. Audet): Vous aviez l'air d'avoir des
commentaires à ajouter. C'est M. Mercier qui était...
M. Mercier (Benoit): Oui, monsieur. C'est qu'au 30 juin 1991 -
j'ai des chiffres plus récents que Me Samson l'état
financier fait apparaître un capital de 72 800 $, comparativement
à 69 000 $ en 1990.
M. Samson: D'accord, O.K.
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce qu'il y a des
commentaires, des remarques additionnelles sur l'amendement? Ça va?
Mme Caron: Non, M. le Président, ça va.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 1, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 2: "Cette rente mensuelle
sera indexée, à compter du 1er janvier 1990, suivant les
règles de l'article 119 de la Loi sur le régime de rentes du
Québec."
Est-ce qu'il y a des amendements? Oui, il y a un papillon. Oui,
ça va.
M. Kehoe: II y a un amendement, M. le Président. L'article
2 de la Loi concernant la succession de Louis Pelletier est modifié par
le remplacement, à la deuxième ligne, du nombre "1990" par le
nombre "1992".
Commentaire: Cette modification tient compte du fait que le projet de
loi entre en vigueur en 1991 et non pas en 1989.
Le Président (M. Audet): D'accord Est-ce qu'il y a des...
Ça va sur cet amendement?
Mme Caron: Pas de commentaires, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Alors l'amendement est
adopté. Vous avez d'autre chose à ajouter?
M. Kehoe: II y a un autre amendement, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Une insertion.
M. Kehoe: Oui, justement. La Loi concernant la succession de
Louis Pelletier est modifiée par l'insertion, après l'article 2,
du suivant, l'article 2.1: "2.1 Si un enfant décède avant
l'épuisement du capital de la fiducie, sa part échoît
à ses descendants. "S'il n'a pas de descendants, sa part accroît
à celle des autres enfants de Louis Pelletier."
Mes commentaires. L'article 2.1 prévoit
l'éventualité du décès d'un enfant de Louis
Pelletier avant l'épuisement du capital. Dans ce cas, la part de cet
enfant échoit à ses descendants ou, s'il n'en a pas, à ses
frères et soeurs. La représentation n'avait pas été
prévue par le testateur probablement parce qu'il prévoyait
l'épuisement rapide du capital.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur cette insertion? Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Bien, M. le Président, je pense que Me Samson
nous l'a bien démontré tantôt par l'article 15.
Effectivement, il n'avait pas prévu qu'il y aurait suite jusqu'à
ce moment-là. Je pense que c'est normal qu'on ajoute cet
amendement-là.
M. Kehoe: Le problème qu'on vit aujourd'hui ça
reviendra si ce n'est pas avec cet article-là. Donc, avec cet
article-là, ça couvre toutes les possibilités.
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que l'amendement
2.1 est adopté?
Mme Caron: Adopté
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 2, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté Alors, l'article 3:
"Les frais d'adoption de la présente loi sont payables à
même le capital de la fiducie constitué à partir du
testament mentionné à l'article 1."
Est-ce qu'il y a des amendements?
M. Kehoe: II y a un amendement, M. le Président. L'article
3 de la Loi concernant la succession de Louis Pelletier est modifié par
le remplacement, aux première et deuxième lignes, de l'expression
"à même le" par l'expression "à partir du".
Le commentaire: L'expression "à partir du" est plus correcte que
l'expression "à même le". Ce n'est pas un amendement majeur,
mais...
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il est
adopté?
Mme Caron: Adopté
Le Président (M. Audet): Alors, I amendement est
adopté. Est-ce que l'article 3, tel qu'amendé, est
adopté?
Mme Caron: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Audet): L'article 4: "La présente
loi entre en vigueur le..."
Alors, pas de commentaires là-dessus? Ça, ça va?
Bon, alors, l'article 4 est adopté. Ça va bien. M. le
député de Chapleau, est-ce que vous faites motion pour qu'il y
ait renumérotation du projet de loi, étant donné qu'on a
eu une insertion?
M. Kehoe: Justement, M le Président, je veux faire la
motion.
Le Président (M. Audet): Un instant, là. Alors, la
motion, étant la motion de renumérotation, est
adoptée?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle... Bon,
les titres, ça va. Est-ce que le titre du projet de loi, Loi concernant
la succession de Louis Pelletier, est adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Est-ce que
l'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, ça
complète l'étude du projet de loi, Loi concernant la succession
de Louis Pelletier. On remercie Me Samson, M. Mercier, les membres de la
famille. J'espère que, pour vous, ça n'a pas été
trop difficile. Je vous souhaite la meilleure des chances, et peut-être
que M. le député de Chapleau aurait des choses à
ajouter.
M. Kehoe: La seule chose à rajouter, c'est la même
que le président, remercier M. Samson et les membres de la famille
Pelletier pour leur coopération dans la présentation de cette
loi.
Je tiens à souligner que cette loi et des lois similaires, dans
l'avenir, fort probablement... on n'aura pas à venir devant des
commissions parlementaires pour régir des cas comme ça.
Justement, avec l'amendement du Code civil qui est en train de se faire, mais
rendu... C'est justement dans cette salle que se fait l'étude des
amendements du Code civil. On est rendus à mi-chemin. Il y a 3144
articles. On est rendus quasiment à mi-chemin, mais, dans cette
loi-là, dans la réforme du Code civil, effectivement, à
partir de l'entrée en vigueur de cette réforme-là, les cas
comme celui de Louis Pelletier vont être réglés... Il y
aura une requête qui sera présentée à un juge de la
Cour supérieure, puis, à ce moment-là, c'est le juge qui
va décider de ces cas-là. En tout cas, ça m'a fait plaisir
de partager avec vous autres l'étude de cette loi-là, puis je
pense que, dans l'avenir, on n'aura pas toutes ces démarches-là
à faire pour régir des cas semblables. Merci.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député. Mme la députée de Terrebonne.
Mme Caron: Merci, M. le Président. Nous vous remercions
bien évidemment pour votre présence. Je pense que ce projet de
loi va vraiment respecter la volonté de feu Louis Pelletier et que cela
va aussi faciliter la vie de ceux qui ont à poursuivre. Je pense que
nous avons quand même démontré que, lorsqu'il y a
l'adoption de projets de loi à l'Assemblée nationale, il n'y a
pas toujours confrontation entre l'Opposition et le gouvernement en place.
C'est cependant un projet de loi qui, par la rapidité de l'adoption,
n'est pas un exemple de ce que nous vivons habituellement. Je vous souhaite un
bon retour.
Le Président (M. Audet): Merci. Oui, Monsieur, si vous
voulez vous identifier, s'il vous plaît.
M. Pelletier (Jérôme): Jérôme
Pelletier, M. le Président. Je voudrais profiter de l'occasion pour
remercier les membres de la commission d'avoir bien voulu agréer
à notre demande. Je pense qu'au nom de la famille, c'est un suivi qui
nous semble tout à fait normal, tout à fait adéquat. Nous
avons remarqué qu'il y a un travail très sérieux qui a
été fait par les membres de la commission. On a beaucoup
apprécié le décorum, la profondeur avec laquelle ça
a été fait. On voudrait remercier plus particulièrement,
bien sûr, les personnes du ministère de la Justice, du
ministère du Revenu, Me Doyon, qui n'était pas ici présent
mais qui était le parrain, ainsi que le personnel de la
présidence de l'Assemblée nationale qui a bien voulu nous donner
une période de temps pour pouvoir présenter ce projet de loi.
Le Président (M. Audet): Merci beaucoup. Alors, ça
complète l'étude du projet de loi 218. La commission va suspendre
ses travaux cinq minutes. Nous serons de retour avec la Loi concernant la
succession de M. Arthur Bouvier. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 11)
(Reprise à 10 h 22)
Le Président (M. Audet): J'inviterais les membres à
prendre place. MM. et Mmes les députés, si vous voulez prendre
place. La séance va continuer ses travaux. Alors, nous en sommes
maintenant au projet de loi 236, Loi concernant la succession d'Arthur Bouvier.
J'inviterais le parrain du projet de loi, Mme la députée de
Vachon, Mme Pelchat.
Projet de loi 236
Remarques préliminaires
Mme Pelchat: Je vous remercie, M. le Président. En tant
que marraine de ce projet de loi, il me fait plaisir de parrainer ce projet de
loi. C'est une subtilité que nous demande de faire l'Office de la langue
française.
Alors, le projet de loi qui nous est soumis
aujourd'hui est à l'effet de modifier un testament, le testament
de feu Arthur Bouvier. M. Bouvier était un mécène de la
paroisse de Sainte-Théodosie qui est maintenant la ville de
Calixa-Lavallée, qui est située dans le comté de
Verchères, sur la rive sud de Montréal, pour votre information.
Ce monsieur est un mécène et voulait laisser des sous aux jeunes
de cette paroisse-là pour les aider à poursuivre leurs
études. La succession demande une modification au testament pour
élargir les bienfaits de la succession de M. Bouvier.
Alors, le projet de loi a pour but de conférer à la
fabrique les pouvoirs qu'elle exerce publiquement et sans contestation depuis
une vingtaine d'années. Comme le projet de loi a un effet
rétroactif au 1er janvier 1970, il propose la rectification des actes
déjà accomplis par la fabrique de Sainte-Théodosie.
M. le Président, vous allez m'excuser. Moi, je ne pourrai pas
rester pour la totalité de l'adoption de ce projet de loi puisque je
suis en commission parlementaire, de l'autre côté, sur
l'environnement et, en haut, sur la souveraineté. Alors, comme je suis
une personne très en demande et très occupée, je devrai
vous quitter. Je vous laisse entre les mains de mon collègue, M. Kehoe,
qui, en tant qu'adjoint parlementaire du ministre de la Justice, fera ça
d'une façon exceptionnelle, j'en suis persuadée. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Alors, Mme la
députée de Vachon, on vous remercie. Je crois que les membres de
la commission ont apprécié votre passage parmi nous. On vous
souhaite une bonne fin de journée. Alors, le porte-parole du ministre de
la Justice, M. le député de Chapleau, adjoint parlementaire.
Peut-être auriez-vous des remarques à ajouter?
M. Kehoe: Justement, M. le Président, peut-être
qu'il y aura des remarques plus détaillées que la
députée de Vachon. Elle a situé exactement qu'est-ce que
c'est la portée du bill 236. Je pourrais peut-être expliquer pour
les membres avec plus de détail exactement ce qu'on veut faire dans le
projet de loi 236.
Le projet de loi 236, Loi concernant la succession d'Arthur Bouvier,
vise à accroître les pouvoirs d'une fabrique nommée
fiduciaire d'une fiducie constituée par testament et à conformer
les actes accomplis depuis 1970 par cette fabrique en exécution du
testament.
M. Arthur Bouvier, de son vivant agriculteur à
Sainte-Théodosie, une municipalité maintenant appelée
Calixa-Lavallée, est décédé le 25 mai 1952 et a
réglé la disposition de ses biens à son
décès par un testament reçu devant notaire le 1er juillet
1950.
Le testament contenait un legs universel par lequel le testateur
instituait une fiducie et nommait fiduciaire la fabrique de la paroisse de
Sainte-Théodosie. La fabrique devait verser 850 $ par
année aux commissaires d'écoles de la municipalité
scolaire de Sainte-Théodosie. Cette somme devait servir à payer
une partie du salaire d'un instituteur laïque pour une école de
garçons à Sainte-Théodosie. La fabrique devait par
ailleurs distribuer le résidu des revenus de la fiducie en bourses
d'études pour le cours classique, commercial et agricole dans des
institutions d'enseignement de Québec.
Le testament prévoyait que les bénéficiaires des
bourses étaient choisis par le curé agissant seul et que celui-ci
ne pouvait accorder de bourse qu'à des catholiques pratiquants. En
outre, suivant le testament, les sommes non utilisées à la fin
d'un exercice financier devaient être versées aux missionnaires
Oblats de Marie Immaculée, du Juniorat de Chambly, aux fins
d'instruction des enfants pauvres de cette institution.
En pratique, il appert cependant qu'il n'y a pas d'école dans la
paroisse de Sainte-Théodosie et que le versement annuel de 850 $ de la
commission scolaire n'a pas été effectué. De plus et pour
les fins du projet de loi, la commission scolaire de Varennes, qui a
succédé aux droits et obligations des commissaires
d'écoles de Sainte-Théodosie, a renoncé, en octobre 1990,
au legs contenu au testament de M. Bouvier.
En ce qui a trait aux bourses d'études, le curé de la
fabrique a tenu compte des changements intervenus dans le système
d'éducation et dans la pratique religieuse. C'est ainsi que les bourses
ont été accordées pour les études au niveau
collégial, même si les sujets n'existaient pas au temps de M.
Bouvier.
Quant à la clause relative au revenu non distribué, elle
n'a jamais été appliquée et, d'ailleurs, le Juniorat de
Chambly a fermé ses portes au cours des années soixante. Il
convient de noter que, depuis quelques années, la fabrique maintient une
petite bibliothèque pour les résidents de la paroisse de
Sainte-Théodosie et qu'elle utilise à cette fin une partie des
revenus que la fiducie constitue par le testament de M. Bouvier. Bien qu'une
telle utilisation ne soit pas prévue par le testament, elle peut
présenter une certaine analogie avec le legs à la commission
scolaire.
Le projet de loi a pour but de conférer à la fabrique les
pouvoirs qu'elle exerce publiquement et sans contestation depuis une vingtaine
d'années. Comme le projet de loi a un effet rétroactif au 1er
janvier 1970, il propose la ratification des actes accomplis par la fabrique
depuis cette date.
Le projet de loi 236 a été approuvé par
l'évêque de Saint Jean-Longueuil, de qui relève la paroisse
de Sainte-Théodosie. Il a été assumé que la
commission scolaire de Varennes et les missionnaires Oblats ne sont pas
opposés à son adoption
Finalement, le projet de loi 236 a été
étudié par les juristes du ministère de la Justice
et il a reçu un accueil favorable de leur part.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le député
de Chapleau. Mme la porte-parole de l'Opposition officielle, Mme la
députée de Terrebonne.
Mme Caron: Merci, M. le Président. Bienvenue, Me Edgar
Hay-Ellis. Vous savez, je ne peux m'empêcher de dire au début de
ce projet de loi 236 à quel point j'ai de l'admiration pour les
mécènes. Ils sont presque en voie de disparition dans notre
société, mais je pense que le bienfait que ces gens ont pu faire,
autant dans leur petite ville, leur village, leur paroisse qu'à la
grandeur du Québec, ça se doit d'être souligné,
d'autant plus que le projet de loi actuel sur la succession d'Arthur Bouvier
touche une des priorités, je pense, de tout gouvernement,
c'est-à-dire l'éducation. On sait que, depuis, de nombreux
changements sont arrivés dans le domaine de notre système
d'éducation et qu'il devient tout à fait impossible, finalement,
de réaliser les voeux exprimés par feu Arthur Bouvier. Deux
points ont soulevé mon attention, par exemple.
M. Bouvier semblait tenir beaucoup au critère religieux;
ça revient régulièrement dans son testament. Je pense que
le fait de confier l'administration à la fabrique, à la paroisse
peut répondre à cette norme religieuse à laquelle il
tenait beaucoup, même si on ne garde pas ce critère-là pour
l'attribution des bourses. Je pense que le fait que ce soit la fabrique qui
fasse la distribution préserve ce caractère auquel il tenait et
je pense qu'on se doit toujours de respecter la volonté des
testateurs.
L'autre point, évidemment, sur lequel je me posais certaines
questions, c'est par rapport à la bibliothèque. La
bibliothèque n'est pas en soi une école. Par contre, je pense
qu'une bibliothèque de paroisse répond quand même aux fins
éducatives que M. Bouvier souhaitait puisqu'une bibliothèque est
quand même un lieu propice à l'éducation et permet de
réaliser... Dans les faits, c'est d'apporter l'éducation à
la portée de tous, finalement. Donc, on vient aujourd'hui, par le projet
de loi 236, légaliser une situation de fait par rapport à cette
attribution de montants qui vont à la bibliothèque depuis
quelques années.
J'aurai peut-être quelques questions à vous poser
tantôt, maître, mais je pense que je peux vous assurer
déjà que, de notre côté, le projet de loi 236, tel
que présenté, ne pose pas de problème.
Le Président (M. Audet): Merci, Mme la
députée de Terrebonne. M. Hay-Ellis, vous auriez probablement des
commentaires à ajouter.
M. Hay-Ellis (Edgar): Oui. Je vais vous demander d'accepter ma
voix comme telle.
Malheureusement, je l'ai perdue en venant de Montréal à
ici, aujourd'hui. J'aimerais remercier M. le député Kehoe et Mme
la députée de Terrebonne pour leurs remarques concernant le
projet de loi. C'est un projet qui a été assez difficile à
rédiger parce que nous avions plusieurs intérêts en
conflit.
Quand nous avons commencé, nous avions, je dirais, quatre buts
que nous voulions poursuivre. Le premier, c'était de refléter la
réalité des changements dans notre système éducatif
et aussi la Charte des droits. Surtout, vous aurez remarqué qu'on a
mentionné l'éducation des garçons, pas celle des filles..
Deuxièmement, on voulait, en même temps, comporter une certaine
flexibilité pour l'avenir, étant donné que la fiducie est
immortelle. On ne voulait pas serrer trop les mains des fiduciaires de la
fabrique pour l'avenir. En troisième lieu, on voulait changer le pouvoir
décisionnel du curé à la fabrique. À
l'époque où M. Bouvier a fait son testament, le curé
était une personne très importante dans la vie du village.
Aujourd'hui, il n'y a pas de curé qui est toujours installé dans
le presbytère. Ça veut dire que le curé a la garde de deux
paroisses différentes. Finalement, on voulait garder une certaine
intégrité envers les volontés de M. Bouvier qui voulait,
en fait, aider les gens avec des talents prometteurs à continuer leur
éducation. La fabrique, depuis un certain temps, a fait ça, mais
elle a fait ça - c'est dit avec un mot un peu brutal -
illégalement parce que c'était impossible de suivre le testament.
C'est seulement en 1984 environ qu'on a remarqué que, ce qu'elle
faisait, ce n'était pas vraiment légal. Et pour cette raison,
maintenant, je suis assis devant vous et je serai content de répondre
à vos questions. Merci beaucoup.
Le Président (M. Audet): Merci beaucoup. Je crois que nous
sommes prêts à débuter l'étude du projet de loi.
Étude détaillée
Je vais faire la lecture du préambule. "Attendu qu'Arthur
Bouvier, décédé le 25 mai 1952, a réglé la
disposition de ses biens à son décès par un testament
authentique reçu le 1er juillet 1950 et enregistré au bureau de
la division d'enregistrement de Verchères sous le numéro 58833;
"Que ce testament contient un legs universel par lequel le testateur constitue
une fiducie dont les revenus doivent servir notamment: "a) à verser
annuellement aux commissaires d'écoles de la municipalité de la
paroisse de Sainte-Théodosie le montant de 850 $ pour aider à
payer le traitement annuel d'un instituteur laïque pour les garçons
fréquentant l'école de la municipalité scolaire de
Sainte-Théodosie; "b) à payer les frais d'instruction et
d'éducation classique, commerciale ou agricole dans
une maison d'éducation de la province de Québec d'enfants
doués de talents et de dispositions nécessaires pour profiter des
fruits de cet enseignement et dont les parents auront leur domicile dans les
limites de la paroisse de Sainte-Théodo-sie..."; "Que ce testament
prévoit que les enfants bénéficiaires de bourses
d'études seront choisis par le curé de la paroisse qui "...devra
apporter un soin judicieux, tenant compte du degré de moralité de
l'enfant et de ses parents, examiner le caractère, les dispositions,
talents naturels et l'esprit de travail du sujet à protéger et
avoir la ferme conviction que ce sujet profitera des avantages qui lui auront
été accordés pour l'honneur de la religion, de sa race et
de son pays"; "Que ce testament prévoit aussi que les fiduciaires
"remettront chaque année, le premier novembre, à la
Congrégation des Oblats de Marie Immaculée, du Juniorat de
Chambly, les revenus qui n'auront pas été payés et formant
surplus; ces revenus seront employés à procurer l'instruction et
l'éducation aux enfants pauvres de cette maison"; "Que la Commission
scolaire catholique de Varennes, qui a succédé aux droits et
obligations des commissaires d'écoles de la municipalité scolaire
de Sainte-Théodosie, a, par résolution de son conseil
datée du 24 octobre 1990, renoncé au legs de 850 $ par
année qui lui a été fait; "Que, bien qu'il n'y ait plus de
cours classique, commercial ou agricole semblables à ceux qui se
donnaient du vivant du testateur, des bourses d'études ont
continué d'être octroyées à partir des revenus de la
fiducie constituée conformément à son testament, "Que,
toutefois, depuis plusieurs années, le choix des
bénéficiaires de ces bourses a été fait par la
fabrique dans son ensemble plutôt que par le curé agissant seul et
que la fabrique n'a pas accordé une importance déterminante aux
convictions religieuses des candidats; "Que l'emploi du terme "enfants" par le
testateur a fait naître un doute sur le pouvoir de la fabrique de verser
une bourse d'études à un étudiant majeur; "Que le Juniorat
de Chambly a cessé ses activités, et qu'ainsi la clause du
testament relative à la distribution des surplus ne pourrait plus
s'appliquer mais que ce problème ne s'est pas posé en pratique
étant donné que la fabrique a distribué en bourses
d'études tous les revenus disponibles à cette fin; "Que la
fabrique maintient une petite bibliothèque pour les résidants de
la paroisse de Sainte-Théodosie et des alentours et qu'il serait utile
qu'elle puisse bénéficier, à cette fin, d'une partie des
revenus de la fiducie constituée par le testament d'Arthur Bouvier, "Que
l'évêque de Saint-Jean, de qui relève la fabrique de la
paroisse de Sainte-Théodosie, a été avisé de la
présentation de la présente loi et qu'il a consenti à son
adoption".
Est-ce qu'il y a des remarques sur le préambule ou des
amendements?
M. Kehoe: II y a des amendements, M. le Président. Je vais
lire les amendements au préambule. Le préambule de la Loi
concernant la succession d'Arthur Bouvier est modifié: 1° par la
suppression, à la première ligne du cinquième
alinéa, du mot "catholique"; 2° par le remplacement du
huitième alinéa par le suivant:
Que l'emploi du terme "enfants" par le testateur fait naître un
doute sur le pouvoir de la fabrique de choisir un étudiant majeur comme
bénéficiaire d'une bourse d'études"; 3° par le
remplacement du neuvième alinéa par le suivant: "Que le Juniorat
de Chambly a cessé ses activités, et qu'ainsi la clause du
testament relative à la distribution des surplus ne pourrait plus
s'appliquer mais que ce problème ne semble pas s'être posé
en pratique étant donné que la fiducie déclare avoir
distribué en bourses d'études tous les revenus disponibles
à cette fin"; 4° par l'insertion, après le neuvième
alinéa, du suivant: "Que les missionnaires Oblats de Marie
Immaculée (aussi connus sous le nom de la "Congrégation des
Oblats de Marie Immaculée") ont été prévenus de la
présentation de la présente loi et qu'ils ne se sont pas
opposés à son adoption"; 5° par le remplacement, à la
première ligne du onzième alinéa, de l'expression
"l'évêque de Saint-Jean" par la suivante: "l'évêque
de Saint-Jean-Longueuil".
Les commentaires sur les différents amendements, M. le
Président, sont les suivants. La modification du cinquième
alinéa tient compte du fait que le mot "catholique" ne fait pas partie
du nom officiel de la commission scolaire de Varennes. Le remplacement du
huitième alinéa et du neuvième alinéa tient compte
du fait qu'au point de vue fiscal la fabrique et la fiducie sont deux personnes
différentes. Le choix des bénéficiaires est fait par la
fabrique, mais la bourse est versée par la fiducie. L'insertion d'un
nouvel alinéa après le neuvième a pour but de
préciser que les missionnaires Oblats ont été
spécialement avisés de la présentation de la Loi
concernant la succession d'Arthur Bouvier. La modification au onzième
alinéa tient compte du fait que le nom officiel du diocèse dont
fait partie la paroisse de Sainte-Théodosie est maintenant
diocèse de Saint-Jean-Longueuil. Ça va, pour les amendements?
Le Président (M. Audet): Ça va? Est-ce qu'il y a
des commentaires? Mme la députée de Terrebonne.
Mme Caron: Oui, M. le Président. Je pense
que les nombreux amendements qui sont proposés viennent
effectivement tenir compte de la réalité autant pour les
paroisses que pour le système d'éducation que nous avons
actuellement au Québec, et par rapport également aux
missionnaires Oblats de Marie Immaculée qui n'avaient jamais
utilisé les fonds. Alors, nous les acceptons.
Le Président (M. Audet): Ça va. Il n'y a pas
d'autres commentaires, ça va? Alors, les amendements sont
adoptés. Est-ce que le préambule est accepté tel
qu'amendé?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 1: "La fabrique de la
paroisse de Sainte-Théodosie est autorisée à utiliser
jusqu'à 10 % des revenus de la fiducie constituée par le
testament d'Arthur Bouvier, enregistré au bureau de la division
d'enregistrement de Verchères sous le numéro 58833, aux fins du
maintien d'une bibliothèque pour les résidants de la paroisse de
Sainte-Théodosie et des alentours."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 1?
M. Kehoe: Oui, M. le Président. L'article 1 de la Loi
concernant la succession d'Arthur Bouvier est remplacé par le suivant:
"1. La fiducie constituée par le testament d'Arthur Bouvier,
enregistré au bureau de la division d'enregistrement de Verchères
sous le numéro 58833, est autorisée à verser
jusqu'à 10 % de ses revenus à la fabrique de la paroisse de
Sainte-Théodosie aux fins du maintien par cette fabrique d'une
bibliothèque pour les résidants de la paroisse de
Sainte-Théodosie et des alentours."
Les commentaires: Cette modification tient compte du fait qu'au point de
vue fiscal, la fabrique et la fiducie qu'elle est chargée d'administrer
sont deux personnes différentes.
J'aimerais juste poser une question à Me Hay-Ellis. En ce qui
concerne la bibliothèque, quand est-ce qu'elle a été
construite - je ne sais pas si c'est une construction comme telle - ou quand
est-ce qu'elle a été ouverte? Est-ce qu'il y a un montant par
année qui est versé pour l'opération? Comment ça
fonctionne au juste?
M. Hay-Ellis: Le mot "bibliothèque" est un grand mot pour
décrire ce qu'il y a dans l'église. Dans une des salles, il y a
des livres qui ont été donnés, qui ont été
achetés par un paroissien ou par un autre. Ils ont été
donnés à l'église pour le bénéfice de tous
les paroissiens. Il n'y a pas de budget exprès pour ça, c'est
juste quelque chose qui a été ramassé par ci, par
là. Mais, après environ 20 ans, c'est devenu une collection qui,
pour un petit village, est assez importante.
Les paroissiens, la fabrique voulait continuer ça, parce qu'il
n'y a pas beaucoup de ressources comme telles dans la région. Ça
veut dire 10 000 ou 8000. Comme je le disais, c'était informel
plutôt que formel et c'est quelque chose qui a juste poussé comme
ça.
M. Kehoe: Si je comprends bien, la bibliothèque est
située dans l'église.
M. Hay-Ellis: Dans l'église, oui.
M. Kehoe: Et ce n'est pas nécessairement des jeunes qui
s'en servent, c'est plutôt tous les paroissiens de la fabrique.
M. Hay-Ellis: C'est ça. Tout le monde a accès
à la bibliothèque.
M. Kehoe: Puis les livres qui s'y trouvent, c'est des livres
religieux, un peu de tout ou... (10 h 45)
M. Hay-Ellis: Quand ça a commencé, c'étaient
plutôt des livres religieux, on peut dire des tracts; maintenant,
ça comporte un mélange de beaucoup de choses différentes.
Étant donné que ça relève de la fabrique,
évidemment, il y a un point de vue religieux en dedans, mais il n'y a
pas de limite en soi. On peut donner presque n'importe quoi.
M. Kehoe: En effet, la volonté de M. Bouvier, c'est
à peu près ça. C'est dans le domaine de
l'éducation. On voit dans tout son testament qu'il y a une
préoccupation pour l'éducation des personnes, et ça
continue. Sa volonté est continuée par la création ou
l'ouverture de cette bibliothèque.
M. Hay-Ellis: Oui. On a cru ça. On a discuté de
beaucoup d'autres moyens de le faire et ça a semblé être
quelque chose qui va être régional et qui va faire une sorte
d'éducation générale pour tout le monde.
M. Kehoe: Le montant venant de la fiducie, est-ce que ça
sert à acheter des livres?
M. Hay-Ellis: Dans le passé, non.
M. Kehoe: Dans le passé, à quoi ça servait,
les montants?
M. Hay-Ellis: C'était pour les bourses. M. Kehoe:
Strictement des bourses. M. Hay-Ellis: C'est ça.
M. Kehoe: Les bourses sont encore accordées à des
étudiants dans la paroisse.
M. Hay-Ellis: C'est ça, des gens qui restent.
M. Kehoe: Qui vont à l'université ou qui
vont...
M. Hay-Ellis: Ils ne l'ont pas stipulé, dans le
passé. Ça a été donné aux enfants qui
avaient besoin ou qui avaient une certaine intelligence, ou qui avaient des
bonnes notes, ou qui avaient besoin d'être aidés plus que
d'autres. Il n'y avait pas de règle en soi. Il faut dire que,
jusqu'à il y a environ 12 ans, le curé prenait ces
décisions presque tout seul; après son décès,
ça a été la fabrique et le nouveau curé qui ont agi
ensemble pour prendre ces décisions. Les décisions ont
été prises d'une manière qu'on décrirait
aujourd'hui comme étant plus libérale que dans le
passé.
M. Kehoe: Jusqu'à date, j'imagine qu'il y a eu assez de
demandes pour épuiser le montant qui est là.
M. Hay-Ellis: Mais il faut comprendre que,
Sainte-Théodosie, c'est un petit village d'environ 500, s'il faut dire
le mot, âmes. C'est rural et il n'y a toujours pas plus de personnes qui
demandent les bourses qu'il y a d'argent disponible. Ça veut dire qu'on
parle de peut-être sept, huit personnes. Dans le passé, s'il y
avait huit personnes, ils ont partagé le montant en huit; s'il y en
avait cinq, ils ont partagé ça en cinq. C'était ça,
leur politique.
M. Kehoe: Dans l'ensemble, vous dites que, dans le passé,
il n'y a pas eu de sommes qui ont été versées pour l'achat
des livres dans la bibliothèque.
M. Hay-Ellis: Non, pas du tout.
M. Kehoe: Y a-t-il eu des sommes qui ont été
versées par la fabrique pour la bibliothèque, pour
l'aménagement, pour la rénovation?
M. Hay-Ellis: Non, parce que M. Bouvier avait interdit à
la fiducie de dépenser l'argent pour le bénéfice de
l'église, pour le bénéfice physique de la bâtisse.
Comme ça, ils étaient restreints à le faire. Ce que nous
avons fait ici, en regardant ce qu'il voulait, on a dit; Bon, au lieu de payer
pour l'entretien des livres, on va remplacer l'instruction avec l'achat de
livres qui seront intéressants.
M. Kehoe: Pourriez-vous me dire pourquoi les articles 1 et 2 de
la loi sont rétroactifs au 1er janvier 1970?
M. Hay-Ellis: C'est parce que c'est à peu près
à cette période que la décision a été prise
qu'ils n'étaient pas conformes avec le testament. Pour cinq ou six
ans... Il faut dire que c'est une date choisie arbitrairement, mais la fabrique
n'a pas suivi les règles du testament après la disparition des
collèges classiques, en 1964.
M. Kehoe: Justement, le problème qui se pose, l'article 1
concerne le montant qui est versé pour la bibliothèque.
M. Hay-Ellis: C'est ça.
M. Kehoe: Et si, effectivement, il n'y a pas d'argent qui
était versé pour la bibliothèque, soit pour l'achat des
livres, soit pour l'entretien, soit pour la rénovation ou
dépensé...
M. Hay-Ellis: Dans le passé, non.
M. Kehoe: Mais pourquoi, d'abord, que ça devrait
être rétroactif jusqu'en 1970, quand on...
M. Hay-Ellis: La rétroactivité est plutôt
pour les autres décisions prises concernant les bourses. Pour la
bibliothèque, ça, c'est quelque chose qui va... L'argent va
être dépensé à partir du moment où le projet
deviendra loi.
M. Kehoe: Non, mais pour bien comprendre la question, Me
Hay-Ellis, dans l'amendement qu'on a présenté à l'article
1, on dit: "... la fabrique de la paroisse de Sainte-Théodosie aux fins
du maintien par cette fabrique d'une bibliothèque pour les
résidants de la paroisse de Sainte-Théodosie et des alentours. "
Effectivement, c'est pour ça que je pose la question: Est-ce qu'il y a
un montant alloué pour le maintien ou pour la bibliothèque,
l'achat des livres? Enfin, cet article-là, il faut avoir un sens. Si
vous demandez, dans cet article-là, que ce soit rétroactif
jusqu'au 1er janvier 1970 pour ces fins-là, pourquoi vous le demandez
s'il n'y en a pas d'argent qui a été dépensé
effectivement pour ces fins-là?
M. Hay-Ellis: Je dois me reculer un peu. Quand j'ai dit que
c'était "jamais", moi, je pensais jusqu'à quand nous avons
commencé la loi, commencé le projet en 1985. Il se peut que,
depuis cette date, ils aient dépensé quelque chose. Mais je pense
qu'on a averti la fabrique de faire beaucoup attention jusqu'au moment
où la loi sera présentée et acceptée. II se peut
que votre question ait un bon sens. Nous voulions faire toute la loi
rétroactive afin de valoriser les actes. Il faut dire que je ne suis pas
absolument certain qu'une cenne ait été versée pour la
bibliothèque. Si quelqu'un a versé de l'argent, là, ce ne
serait pas un problème en soi. La fabrique a toujours agi de bonne foi.
En faisant l'acte rétroactif, on voulait être certain que personne
ne serait tenu responsable. On ne veut pas avoir des conflits, des personnes
qui vont dire: Dans le passé, on a fait telle chose; on n'avait pas le
droit de le faire.
Le Président (M. Audet): Ça va, M. le
député de Chapleau? Mme la députée de
Ter-rebonne.
Mme Caron: M. le Président, une question. Est-ce que vous
pouvez nous dire pourquoi la fabrique, les représentants de la fabrique
ne sont pas parmi nous, ce matin, dans le sens qu'ils auraient effectivement pu
nous donner les réponses exactes sur ce qui s'est passé depuis
1970?
M. Hay-Ellis: Je peux vous dire que, maintenant, c'est la
troisième fabrique en office depuis que nous avons commencé la
loi. La première fabrique a travaillé beaucoup. Nous avons fait,
je pense, cinq rédactions afin d'avoir un projet qui satisfasse a leurs
besoins et qui soit accepté par l'évêque et par les autres
intervenants dont la permission était nécessaire. La fabrique en
pouvoir maintenant est beaucoup moins instruite et ils sont plus ignorants de
tout le travail que nous avons fait en dedans. Étant donné que
c'était pendant la semaine aussi, personne n'était capable de se
libérer pour venir. Moi, j'ai dit: J'irai quand même pour faire
mon possible devant vous.
Mme Caron: Parce que même s'ils se sentent moins
considérés, c'est quand même eux qui vont avoir à
administrer ces montants pour les années à venir. J'avais cru
comprendre, moi aussi, qu'il y avait eu des montants qui avaient
été versés régulièrement pour le maintien de
la bibliothèque.
M. Hay-Ellis: Quand on dit "pour le maintien de la
bibliothèque", c'est quelque chose qui a poussé tout seul.
Peut-être qu'ils ont acheté certains livres pour le
bénéfice de l'église, mais ce n'est pas quelque chose de
formel qui faisait partie d'un budget en soi.
Mme Caron: Vous avez parlé tantôt concernant les
bourses d'études. Et j'aimerais juste vérifier, m'assurer. Le
texte de loi est très clair, mais, dans les faits, est-ce que, du
côté des bénéficiaires de bourses, il n'y a eu que
des garçons ou si c'était pour les garçons et les
filles?
M. Hay-Ellis: Au début, c'étaient toujours les
garçons, comme le testament l'explicitait. Avec les années
soixante, ça a changé, mais c'est seulement avec le
décès du curé que c'a changé vraiment. L'autre
curé a été dans la paroisse pendant environ 35 ans et il
avait un point de vue traditionnel. Après son décès, le
nouveau curé a fait ça d'une manière qui n'a pas tenu
compte du sexe de la personne.
Mme Caron: À votre connaissance, les 10 % des revenus de
la fiducie qui seront versés pour le maintien de la bibliothèque,
est-ce qu'on a prévu ce qu'on était pour faire avec ce
montant-là? Est-ce que ce sera pour l'achat de livres?
M. Hay-Ellis: Ce sera exactement pour l'achat de livres, de
revues, et vous remarquerez que c'est jusqu'à 10 %. Ils ne sont pas
obligés de dépenser les 10 %, ça dépend des besoins
de la paroisse.
Mme Caron: Au niveau de la salle - parce que ce n'est pas une
véritable bibliothèque, vous nous disiez que c'est comme une
salle - est-ce qu'il y a une entrée indépendante ou est-ce qu'il
y a des critères pour que jes gens puissent avoir accès à
cette bibliothèque-là? Est-ce qu'il y a des critères
religieux pour qu'ils puissent y accéder ou s'il y a une entrée
indépendante?
M. Hay-Ellis: II y a une entrée indépendante
à côté, mais l'accès n'est pas interdit. Je pense
que je suis mieux de dire pour presque tout le monde. Il n'y a pas d'autre
église, c'est la seule du village. Dans ce contexte-là, c'est
ouvert à tout le monde.
Mme Caron: Je vous remercie beaucoup. M. Hay-Ellis:
Merci.
Le Président (M. Audet): C'est 850 $ par année.
Alors, 10 % pour la bibliothèque, ça représente 85 $ par
année, environ? C'est bien ça?
M. Hay-Ellis: C'est ça.
Le Président (M. Audet): Ce n'est pas ça?
Mme Caron: Non, c'est du capital. Je pense qu'on avait fait un
calcul, M. le Président, avec les légistes la semaine
dernière, et ça correspondait à à peu près
850 $ pour la bibliothèque.
Le Président (M. Audet): Pour la bibliothèque
seulement, O.K.
M. Kehoe: Par année.
Mme Caron: Ça donne à peu près 10 % du
capital.
M. Kehoe: Peut-être que je peux poser des questions tout de
suite à Me Hay-Ellis, à savoir si on avait un montant de 850 $
par année qui était prévu pour la bibliothèque puis
si, effectivement, ce montant-là, depuis 1970, n'a pas été
dépensé pour la bibliothèque... Dans l'article 4 de votre
projet de loi, vous dites que les articles 1 et 2 ont effet depuis le 1er
janvier 1970. C'est ça le problème, c'est de savoir effectivement
s'il y a eu une dépense de ces 850 $ pour la bibliothèque depuis
1970, parce que, autrement, on ne devrait pas rendre cet article
rétroactif au
1er janvier 1970 si effectivement le montant n'était pas
dépensé, soit pour l'achat des livres, le maintien de la
bibliothèque ou pour des fins de la bibliothèque.
M. Hay-Ellis: Je comprends votre question assez bien, je crois.
Le but de l'effet rétroactif, c'était simplement de
régulariser les acquis. Ils auraient pu être
interprétés comme étant irréguliers, mais le
montant de 850 $ prévu pour l'avenir, comment dire, si c'a
été employé par le passé, c'est un montant maximal,
ce n'est pas un montant obligatoire. C'est s'ils ont dépensé 10 %
pour les livres pour l'usage du curé, qui étaient ensuite mis
dans la bibliothèque; c'est dans cette optique.
M. Kehoe: Le problème encore, Me Hay-Ellis, c'est qu'on ne
peut pas régulariser une affaire qui n'a pas existé. Si l'argent
n'a effectivement jamais été dépensé pour la
bibliothèque, on ne peut pas dire qu'il a été
dépensé C'est pour ça qu'en faisant l'article 1
rétroactif au 1er janvier 1970, on tente de corriger bien des lacunes
dans le testament, mais de là à dire qu'on va dire, ce matin,
qu'effectivement l'argent était dépensé depuis 1970, un
montant de 850 $ par année, si vous dites que ce n'est pas exact, je ne
vois pas comment on peut rendre l'article 1 rétroactif au 1er janvier
1970.
M. Hay-Ellis: Comme je le disais, le problème pour la
fabrique était qu'avec des fabriques différentes ils ont fait
différents actes. L'idée de faire une rétroactivité
était simplement d'accepter que les gens ont agi toujours de bonne foi
en faisant des actes pour le bénéfice de l'église et pour
la paroisse. (11 heures)
M. Kehoe: Mais tout ce que je dis dans ça, c'est qu'on ne
peut pas corriger tous les actes qui ont été posés dans le
passé, mais qu'on ne peut pas non plus, par l'article 4, dire que la loi
est rétroactive au 1er janvier 1970 et, par le fait même,
confirmer qu'un montant de 850 $ fut dépensé, par année,
pour la bibliothèque depuis 1970. Si, par votre témoignage,
aujourd'hui, vous ne pouvez pas nous dire catégoriquement que l'argent a
été effectivement dépensé depuis cette
date-là pour les fins de la bibliothèque, l'article 4, on va
avoir des problèmes à le rendre rétroactif.
M. Hay-Ellis: Je pense que les renseignements sont de deux
côtés. Dans un premier temps, pour dire que,
définitivement, on n'avait pas un budget de 850 $ pour des fins de
bibliothèque. Dans un deuxième temps, certainement,
indirectement, la bibliothèque existant là a
bénéficié de la fiducie.
M. Kehoe: Je pense que, quand on sera rendu à l'article 4,
on pourra suspendre les travaux pour quelques minutes pour, justement, prendre
des informations additionnelles. On est prêts, peut-être, à
procéder à l'article 2, M. le Président
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que l'amendement
est adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 1, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 2: "La fabrique
est autorisée à distribuer l'excédent des revenus de la
fiducie constituée par le testament d'Arthur Bouvier sur les sommes
prélevées en vertu de l'article 1 en bourses d'études dans
des institutions d'enseignement du Québec "Les
bénéficiaires de ces bourses doivent avoir leur résidence
principale dans la paroisse de Sainte-Théodosie et il peut s'agir de
mineurs ou de majeurs. "Ces bénéficiaires sont choisis par la
fabrique de la paroisse de Sainte-Théodosie qui fonde sa décision
sur les aptitudes du requérant aux études qu'il envisage ainsi
que sur ses besoins financiers. "La fabrique a discrétion quant au
nombre de bourses et au montant de chacune. Elle peut accorder des bourses de
montants inégaux et même n'accorder aucune bourse si elle
considère qu'il n'y a eu aucune demande valable de
présentée au cours de l'exercice financier."
Est-ce qu'il y a des amendements à l'article 2?
M. Kehoe: Oui, M. le Président. L'article 2 de cette loi
est modifié: 1° par le remplacement du premier alinéa par le
suivant: "2. La fiducie est autorisée à distribuer
l'excédent de ses revenus sur les sommes versées sous
l'autorité de l'article 1 en bourses d'études dans des
institutions d'enseignement du Québec"; 2° par le remplacement du
quatrième alinéa par le suivant: "La fabrique a discrétion
quant au nombre de bourses et au montant de chacune. Elle peut décider
que les bourses seront de montants inégaux et même décider
qu'aucune bourse ne sera accordée si elle considère qu'il n'y a
eu aucune demande valable de présentée au cours de l'exercice
financier."
Commentaires: Cette modification tient compte du fait qu'au point de vue
fiscal, la fabrique et la fiducie sont des personnes différentes. La
fabrique choisit les bénéficiaires et détermine le montant
des bourses, mais celles-ci sont versées par la fiducie.
J'aurais quelques questions à poser à M. Hay-Ellis
concernant, justement, la question des bourses, à savoir: Quels sont les
critères qui ont été employés, dans le passé
surtout, pour l'octroi de ces bourses-là?
M. Hay-Ellis: Dans le passé, on peut séparer
ça en deux périodes. La première période,
c'était sous l'ancien curé. Dans ce temps, c'étaient les
garçons et c'était pour les garçons promettants, des bons
paroissiens, pour des paroissiens qui étaient toujours à
l'église, qui payaient leur dîme, etc. Avec le nouveau
curé, ça a changé, mais le choix était toujours
lié au monde qui était chrétien, si on peut dire
ça. Mais pour un garçon ou une fille, on n'avait aucune
différenciation. C'était une question de besoin et aussi une
question de mérite. S'il avait des bonnes notes et s'il avait une bonne
chance de réussir, là, on accordait la bourse, basé sur
des points comme ça.
M. Kehoe: Puis maintenant et pour l'avenir, si je comprends bien,
c'est la fabrique et non le curé qui va s'occuper des bourses.
M. Hay-Ellis: Exactement.
M. Kehoe: Pourriez-vous nous dire, par année, il pourra y
avoir une somme d'environ combien qui sera distribuée en bourses?
M. Hay-Ellis: Le capital est de 87 000 $. Ça veut dire que
c'est investi dans des dépôts à terme, des choses comme
ça. On peut dire que ce sera entre 7000 $ et 8000 $ par
année.
M. Kehoe: Qui seront distribués à environ combien
de personnes?
M. Hay-Ellis: Peut-être quatre ou cinq par
année.
M. Kehoe: Qui sont des étudiants à
l'université, la plupart, j'imagine.
M. Hay-Ellis: Non, ça peut être dans des
cégeps, des études collégiales. Ils n'ont pas versé
à date des montants pour des personnes à l'école
secondaire. C'est plutôt pour les gens qui vont voyager, pour les aider
dans l'achat des livres, des choses comme ça.
Le Président (M. Audet): Ça va? Mme la
députée de Terrebonne.
Mme Caron: À votre connaissance, jusqu'à
maintenant, est-ce qu'il y a des années où il n'y a pas eu de
bourses de distribuées?
M. Hay-Ellis: À ma connaissance, jamais. Ils en ont
toujours donné au moins une. Mais, s'ils en donnaient une, ils ne
donnaient pas le montant total. Ils ont gardé ça et,
l'année suivante, ils ont distribué ça aux autres qui
étaient les candidats choisis.
Mme Caron: Je vous remercie.
Le Président (M. Audet): Ça va? M. le
député de Berthier.
M. Houde: Merci, M. le Président. Bonjour, Me Edgar
Hay-Ellis. Qu'est-ce qui arriverait advenant le cas que la paroisse serait
dissoute et qu'elle se fusionnerait à une autre paroisse, comme
ça arrive à plusieurs endroits où la paroisse est à
court de prêtres? Elle fusionne la municipalité à une autre
municipalité. Est-ce qu'il y a quelque chose qui est prévu dans
le testament comme quoi il pourrait...
M. Hay-Ellis: Non. Sainte-Théodosie est à environ 8
milles de Verchères qui est la plus grande municipalité. Elles ne
partagent pas de services. Calixa-Lavallée a un certain caractère
individuel. Elles sont indépendantes. Il se peut, dans l'avenir,
peut-être dans 100 ans, que ça puisse arriver. Mais la paroisse
est géographique. C'est séparé de Verchères. En
faisant la rédaction, on a employé le mot "paroisse" plutôt
que d'autres termes, parce qu'une "municipalité", ça peut
changer, mais une paroisse, c'est l'église qui détermine les
bordures de ça.
M. Houde: Merci beaucoup. M. Hay-Ellis: Merci.
Le Président (M. Audet): Merci. Est-ce que les... Pardon?
Oh! Mme la députée, excusez-moi, je ne vous avais pas
remarquée. Allez-y.
Mme Caron: Oui, M. le Président, un commentaire par
rapport aux paroisses. Moi, si je regarde ce qui se passe chez nous, on a
l'effet inverse, c'est-à-dire que les paroisses ne se fusionnent pas. Au
contraire, on crée de nouvelles paroisses. Et ce qu'on fait lorsqu'il
n'y a plus de prêtres, M. le député de Berthier, c'est
qu'il y a de plus en plus de femmes qui sont nommées responsables de
paroisse. Un prêtre peut faire le tour de différentes paroisses
pour aller célébrer la messe, mais ce sont les femmes qui sont
responsables de la paroisse maintenant.
M. Kehoe: Pas seulement.
Mme Caron: Dans les nouvelles où on manque de
prêtres.
Le Président (M. Audet): Ça va? Alors, est-ce que
les amendements apportés à l'article 2 sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 2, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, l'article
3: "Les sommes qui, à la fin d'un exercice financier, n'ont pas
été dépensées conformément aux articles 1 ou
2 sont intégrées au capital de la fiducie. "
Est-ce qu'il y a des commentaires, des amendements?
M. Kehoe: Oui, M. le Président, il y a un amendement.
L'article 2 de la Loi concernant la succession d'Arthur Bouvier est
remplacé par les suivants...
Une voix: C'est l'article 3.
M. Kehoe: L'article 3, excusez-moi. "3. La fiducie est
autorisée à distribuer l'excédent de ses revenus sur les
sommes distribuées en vertu des articles 1 ou 2 à des organismes
de charité exerçant tout ou partie de leurs activités dans
le diocèse de Saint-Jean-Longueuil. "3. 1 La fiducie est
autorisée à payer les frais d'adoption de la présente loi
à partir de ses revenus ou, si nécessaire, de son capital. "
Les commentaires. Le nouvel article 3 tient compte lui aussi des aspects
fiscaux du projet de loi 236. L'article 3. 1 s'inspire de dispositions qu'on
retrouve souvent dans les lois privées comme, par exemple, à
l'article 5 de la Loi concernant la succession de Napoléon M. La-gueux,
1988, c. 105, ou au paragraphe 4° de l'article 4 de la Loi concernant
l'Institution Monseigneur Guay et l'Archevêque catholique romain de
Québec, 1989, c. 107.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur ces deux amendements?
Mme Caron: Oui, M. le Président. Je pense que cet article
vient remplacer ce qu'on retrouvait dans le testament, à l'effet que les
surplus devaient être versés à la Congrégation des
Oblats de Marie Immaculée.
Du côté du diocèse de Saint-Jean-Longueuil, est-ce
que ça recouvre à peu près le même bassin de
population que pouvait couvrir la Congrégation des Oblats de Marie
Immaculée?
M. Hay-Ellis: Le Juniorat de Chambly était sur le chemin
de Chambly à Longueuil, pas très loin de la cathédrale.
Bien sûr, prenant une large aire, qui est vraiment en dehors de la
paroisse, ça va essayer de refléter la volonté de M.
Bouvier.
Mme Caron: Je vous remercie.
Le Président (M. Audet): Ça va pour l'article 3.
Alors, est-ce que les amendements apportés à l'article 3 sont
adoptés?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 3, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Caron: Adopté
Le Président (M. Audet): Alors, je crois comprendre, M. le
député de Chapleau, que vous voulez proposer une suspension des
travaux avant d'entreprendre l'étude de l'article 4?
M. Kehoe: C'est exact, M. le Président
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Kehoe: Ce sera pour quelques minutes seulement, pour
vérification avec Me Hay-Ellis et le porte-parole de l'Opposition.
Mme Caron: Consentement.
Le Président (M. Audet): Consentement. Alors, dans le but
de bonifier ce projet de loi, la commission va suspendre ses travaux quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 12)
(Reprise à 11 h 20)
Le Président (M. Audet): La commission reprend ses
travaux. Nous avions suspendu afin d'apporter, je suppose, des modifications
à l'article 4, compte tenu d'une certaine rétroactivité
aux articles 1 et 2. Alors, M. le député de Chapleau, est-ce que
vous avez des commentaires à faire concernant l'article 4?
M. Kehoe: Avez-vous lu l'article 4, M. le Président?
Le Président (M. Audet): Je vais en faire la lecture. "La
présente loi entre en vigueur le... "Les articles 1 et 2 ont effet
depuis le 1er janvier 1970. '
M. Kehoe: M. le Président, il y a un amendement à
l'article 4 qui se lit comme suit: L'article 4 de cette loi est modifié
par l'addition, à la fin du second alinéa, de ce qui suit: ";
toutefois, la fiducie n'est pas autorisée à verser
rétroactivement des sommes qui n'auraient pas été
versées en vertu de l'article 1 antérieurement à la date
d'entrée en vigueur de la présente loi".
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'on peut
avoir une copie de l'amendement, M. le député de...
M. Kehoe: Oui. Comme M. Hay-Ellis dit dans sa présentation
qu'il ne peut pas confirmer que le montant de 850 $ fut versé durant
toutes les années, depuis 1970, à la bibliothèque, par cet
amendement, on vient dire tout simplement que le montant de 850 $ qui aurait
dû être versé durant ces années-là ne peut pas
être maintenant...
Le Président (M. Audet): Voulez-vous avoir
l'amendement?
M. Kehoe: Oui, juste une seconde. Les sommes qui n'auraient pas
été versées en vertu de l'article 1 antérieurement
à la date d'entrée en vigueur de la présente loi ne
peuvent pas être versées rétroactivement.
Le Président (M. Audet): C'est ça. Est-ce qu'il y a
des commentaires a ajouter là-dessus? Est-ce que ça vous va, M.
Hay-Ellis?
M. Hay-Ellis: Je suis entièrement d'accord avec
l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Oui, M. le Président. Je pense que c'est une
sage décision. L'amendement va permettre de régulariser quand
même les situations antérieures. Par contre, on empêche la
fabrique d'aller chercher les sommes rétroactivement parce que, si l'on
remonte à 1970, si on va rechercher 10 % des revenus, peut-être
approximativement 850 $ par année pendant 11 ans, la fabrique pourrait
aller chercher un montant extrêmement considérable. Donc, il
fallait éviter... Je pense que l'amendement va nous permettre
d'atteindre vos buts quand même, mais d'apporter une protection.
Le Président (M. Audet): Ça va. Alors, l'amendement
étant jugé recevable, est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 4, tel
qu'amendé, est adopté?
Mme Caron: Adopté. M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
Mme Caron: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors, M. le
député de Chapleau, est-ce que vous faites motion pour qu'il y
ait renumérotation du projet de loi?
M. Kehoe: Je fais motion, M. le Président.
Le Président (M. Audet): La motion est adoptée.
Est-ce que l'ensemble du projet de loi 236, Loi concernant la succession
d'Arthur Bouvier, est adopté?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Est-ce qu'il y a
des remarques en conclusion, M. le député de Chapleau?
M. Kehoe: Oui, M. le Président. C'est seulement de
remercier M. Hay-Ellis pour les clarifications et les commentaires qu'il nous a
donnés. Ça nous a aidés à comprendre la situation
et a faire des amendements, à poser des questions qui ont fait en sorte
que la loi est bonifiée, que la situation qui existait depuis un certain
nombre d'années est ratifiée. Dans le présent cas, tout le
monde a agi de bonne foi, mais il y a certainement eu certaines
irrégularités durant un nombre d'années. Avec la loi que
nous venons juste d'adopter, ça vient régulariser toute la
situation.
Je remercie le porte-parole de l'Opposition et les autres participants
à la commission pour les questions qu'ils ont posées et les
éclaircissements qu'ils ont donnés, de sorte que nous avons
bonifié la loi et que nous l'avons adoptée.
Je vous souhaite un bon retour à Montréal, et
j'espère que votre voix reviendra. Aussi, je remercie MM. Yves Pleau et
André Bergeron, les légistes qui nous ont aidés. Vous avez
vu ce matin comment il n'y a rien qui passe inaperçu dans les
amendements que nous avons apportés. Je pense que c'est les
légistes qui ont vu les lacunes qu'il y avait dans la loi. Ils l'ont
corrigée, de sorte que la loi qu'on a passée rencontre les
exigences de la loi de la province. Dans ces circonstances, encore une fois
merci.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le député
de Chapleau. Mme la députée de Terrebonne.
Mme Caron: Merci, M. le Président. Moi aussi, j'adresse
mes remerciements à Me Hay-Ellis et à tous les membres de la
commission et les légistes qui ont participé à ce projet
de loi. Je pense qu'il était quand même extrêmement complexe
de réaliser, de respecter la volonté de feu Arthur Bouvier tout
en s'adaptant aux changements de notre société. Ce n'était
pas chose facile. Je pense que nous y sommes arrivés et vous pouvez
rassurer la fabrique sur les irrégularités passées. Elle a
maintenant la béné-
diction de la loi.
Le Président (M. Audet): Merci, Mme la
députée de Terrebonne. Me Hay-Ellis, vous avez peut-être
des choses à ajouter.
M. Hay-Ellis: Merci. J'aimerais remercier les membres de la
commission. Il faut dire que je suis impressionné par le travail
soigné que vous avez fait. Je remercie surtout vos porte-parole, Mme la
députée de Terrebonne et M. le député de Chapleau.
Je ne peux pas partir sans dire mille mercis à Me Bergeron pour sa
collaboration précieuse qui nous a aidés énormément
dans le long chemin que ça prend pour que ce soit réussi. Merci
beaucoup.
Le Président (M. Audet): Alors, merci. Pour nous,
ç'a été un plaisir de vous accueillir. Je joins ma voix
à celle de mon collègue de Chapleau afin que vous retrouviez la
vôtre en retournant à Montréal.
Je remercie les membres de la commission et, sur ce, la commission,
ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 28)