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(Neuf heures trente-six minutes)
Le Président (M. LeSage): À l'ordre s'il vous
plaît. La commission des institutions est réunie ce matin pour
procéder à la vérification des engagements financiers du
ministère des Affaires internationales, pour les mois de janvier 1990
à mai 1991.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Bordeleau
(Acadie) remplace M. Dauphin (Marquette); M. Fradet (Vimont) est
remplacé par M. Jean-Guy Bergeron (Deux-Montagnes); M. Hamel
(Sherbrooke) est remplacé par M. Réjean Doyon
(Louis-Hébert); M. Kehoe (Chapleau), par Mme Louise Bégin
(Bellechasse); et M. Lafrance (Iberville) par Mme Pierrette Cardinal
(Château-guay).
Réponses déposées
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le secrétaire.
Avant de débuter, j'aimerais déposer la liste des réponses
obtenues suite aux questions laissées en suspens lors de la
séance de vérification des engagements financiers tenue le 22
mars 1990.
Je vous rappelle que suite à une entente des partis, cinq heures
et trente minutes sont allouées pour cette vérification
d'aujourd'hui. Je vous rappelle, également, que chaque membre dispose de
20 minutes par engagement financier, temps de parole qu'il peut utiliser en une
ou plusieurs interventions.
Et, avant de débuter les vérifications comme telles, je
vais laisser la parole au ministre pour les remarques préliminaires. M.
le ministre.
Remarques préliminaires M. John Ciaccia
M. Ciaccia: Merci, M. le Président. Je voudrais,
premièrement, présenter les membres du ministère qui
m'accompagnent. À ma droite, M. Renaud Caron, sous-ministre, M. Cari
Grenier, sous-ministre adjoint, M. Denis Ricard, et tout le personnel du
ministère des Affaires internationales qui est disponible pour aider
à clarifier et à répondre aux questions qui pourraient
être soulevées sur les engagements financiers. À ma gauche,
M. Laurier Thibault, mon chef de cabinet.
Alors, M. le Président, si vous me permettez, hier, je
m'étais engagé à fournir certaines informations suite
à une question que j'avais qualifiée de "un peu ridicule",
"foolish", en ce qui concerne, supposément, une petite caisse. Ça
n'aurait pas été une petite caisse, ça aurait
été une moyenne caisse de 20 000 000 $. Les comptes publics
démontrent clairement que ce n'est pas une petite caisse mais ce sont
des fonds, un fonds local.
Le fonds local, par définition, c'est un fonds à
caractère permanent, constitué à même les
crédits d'un ministère ou d'un organisme, pour effectuer une
transaction financière autorisée par la directive du Conseil du
trésor. Et c'est payé en monnaie locale.
Alors, les détails du 20 000 000 $ sont les suivants: Quand il y
a des paiements à effectuer, que ce soit à Paris, à
Dùsseldorf, on envoie l'argent du gouvernement du Québec; c'est
échangé en devises locales, et le paiement est fait en devises
locales. C'est pour ça qu'on appelle ça un fonds local. Alors, il
y a des services de transport et de communication, c'est-à-dire la
publicité, tous les téléphones, - le 2 500 000 $, je vous
donne les chiffres ronds - les services professionnels de 10 000 000 $. Les
services professionnels comprennent les 300 personnes qui sont engagées
- des recrutés locaux - qui sont payées par le ministère,
mais elles sont payées en fonds locaux. Il y a l'entretien et
réparation, 815 000 $; les loyers pour 4 600 000 $, soit les loyers pour
toutes les délégations que nous occupons à
l'extérieur; des fournitures, 822 000 $; du matériel et
équipements, 915 000 $; ce qui totalise 20 300 000 $.
Alors, ce sont les détails des paiements qui sont
effectués par le ministère, et je crois que, hier, ce
n'était pas la période, à la fin de la période de
questions, mais plutôt à la fin de la période d'humour.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci, M. le Président. Je pense que les
explications du ministre sont assez éclairantes concernant la question
qui était posée, hier, par le député de
D'Arcy-McGee, je pense. Je voudrais savoir du ministre: Est-ce qu'il n'est pas
exact que, lors des engagements financiers, des questions ont été
posées là-dessus, les explications avaient été
données à l'époque ou, en tout cas, la possibilité
de donner ces explications était là lors des engagements
financiers qui prévoyaient ces dépenses-là et que c'est
normalement la façon de faire? Quand des montants de dépenses
sont prévus pour l'année qui s'en vient c'est lors de
l'étude des crédits, pardon, excusez-moi, que ces
vérifications-là et
ces explications-là sont obtenues et non en Chambre, comme
ça s'est passé hier.
M. Ciaccia: Les règles de comptabilité, c'a
toujours été comptabilisé de cette façon. Que ce
soit sous notre administration, que ce soit sous l'administration
précédente, l'argent, les montants qui sont payés à
l'extérieur. Naturellement, le monde se fait payer dans les fonds du
pays Si c'est aux États-Unis, on les paie en argent américain, si
c'est à Paris, on les paie en francs. Alors, ça a toujours
été fait de cette façon, que ce soit notre gouvernement ou
le gouvernement précédent. Tous les engagements financiers, tous
les crédits, les comptes publics ont toujours démontré
ça. Ce n'est pas quelque chose de nouveau et le Contrôleur des
finances a toujours accepté ça. Alors, ce sont les règles
normales de comptabilité du gouvernement. Le seul point sur lequel le
député de D'Arcy-McGee s'est attaché, c'est sur la
traduction de "fonds local". Dans les comptes publics, fonds local était
traduit en "petty cash". Cependant, la moindre intelligence humaine, celui qui
est le moindrement intelligent, même quelqu'un en maternelle qui peut
lire aurait vu que sur loyer, "petty cash", on ne paie pas en "cash", c'est...
Et le document que le député de D'Arcy-McGee a
déposé en Chambre était la version française qui
démontrait clairement que c'était un fonds local.
M. Doyon: Et ce montant-là de 21 000 000 $, si je
comprends bien, était peut-être une augmentation, mais marginale
par rapport à l'année précédente, où il
apparaissait peut-être un 20 000 000 $.
M. Ciaccia: Ah oui! Il y avait des augmentations de 85... c'est
clair parce que le nombre d'employés, par exemple, non seulement les
salaires augmentent mais le nombre d'employés locaux a augmenté
parce que les activités internationales, les activités du
ministère et du gouvernement ont augmenté aussi.
M. Doyon: Merci. Merci beaucoup, M. le ministre, c'est
très clair.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que c'est terminé,
M. le ministre, pour les remarques préliminaires?
M. Ciaccia: Oui, M. le Président. Alors, M le
député de Bertrand, vous avez des remarques
préliminaires?
M. François Beaulne
M. Beaulne: Merci, M. le Président. D'abord, je pense que
les éclaircissements que vient de nous donner le ministre sont de nature
à intéresser plusieurs membres de la commission et de la
deputation en général. Alors, je vous deman- derais de bien
vouloir déposer les documents sur lesquels vous vous appuyez pour nous
donner ces renseignements-là, d'autant plus que le député
de D'Arcy-McGee, qui a soulevé cette question, n'est pas ici
aujourd'hui, et je pense que ça pourrait peut-être
l'éclairer lui aussi.
M. Ciaccia: Les documents que j'ai, M. le Président, sont
les comptes publics qui ont été déposés hier par le
député de D'Arcy-McGee. Je peux vous en donner une copie. Ce sont
les comptes publics du ministère des Finances.
M. Beaulne: J'aurais simplement, M. le Président, un autre
commentaire d'ordre général, c'est de demander au ministre quand
il compte déposer son étude de politique, son
énoncé de politique général puisque, comme on le
verra à l'étude des engagements financiers, il y a des
éléments ici, à mon avis, de politique qui se
dégagent et on n'a pas encore l'énoncé Alors, j'aimerais
bien savoir quand vous avez l'intention de rendre public cet
énoncé de politique
M. Ciaccia: Prochainement, M. le Président. Ça fait
quelque temps qu'on travaille sur le document. Nous sommes en train de le
finaliser, de mettre les dernières louches et, quand il aura
été finalisé, quand tous les comités du
gouvernement, ministériels, auront eu l'occasion de discuter le document
et après approbation, naturellement, par toutes les instances
gouvernementales, à ce moment-là, M le Président, nous
rendrons publique la politique des Affaires internationales, les
éléments de la politique des Affaires internationales. (9 h
45)
M. Beaulne: Prochainement, c'est assez vague, d'autant plus que
c'est un peu le même son de cloche qu'on entendait lors de l'examen des
crédits la dernière fois. Mettons prochainement, entre vous et
moi, est-ce qu'on peut s'attendre à ce que d'ici la fin de la session
d'automne, on ait ce document-là?
M. Ciaccia: C'est définitivement mon intention de
déposer, de rendre public ce document dans ces délais, oui, avant
ces délais. Maintenant, c'est mon intention; je n'ai aucun
contrôle sur les événements qui peuvent se produire, mais
le document devrait être complété avant le délai que
vous avez mentionné.
M. Beaulne: On peut passer aux engagements?
Le Président (M. LeSage): Alors, merci. Pour faciliter les
travaux ce matin, je vais appeler les engagements mois par mois et si vous avez
des questions sur un des sujets indiqués, je vous prierais de m'en faire
part et nous procéderons à l'étude de cet item, sans quoi
nous procéderons à l'adoption des engagements
du mois appelé. Alors, j'appelle les engagements du mois de
janvier 1990.
Vérification des engagements
Janvier 1990
M. Beaulne: Oui, M. le Président, l'engagement 4.
Le Président (M. LeSage): Oui, M. le député
de Bertrand.
M. Beaulne: M. Simard a été nommé pour faire
de la promotion commerciale en Argentine. Il y avait eu des bruits concernant
sa nomination; j'aimerais savoir, M. le ministre, depuis combien de temps
exactement M. Simard est-il entré en fonction? Quelle est sa formation
professionnelle? Et, enfin, quels sont les résultats que sa
présence en Argentine a produits depuis son entrée en fonction,
c'est-à-dire, est-ce qu'il y a des projets commerciaux
québécois qui se sont concrétisés depuis
l'entrée en fonction de M. Simard à Buenos Aires? Merci.
M. Ciaccia: Alors, M. le Président, c'est un contrat qui
avait été signé... renouvellement... Le contrat avait
été établi pour une période d'un an à
compter du 1er août 1989 et renouvelable pour une autre année. M.
Simard n'est plus à notre emploi présentement. Il était
représentant commercial à Buenos Aires et c'était un
projet-pilote pour faciliter la pénétration du marché
argentin par les entreprises québécoises. Nous n'avons pas eu les
résultats que nous avions espérés, et la situation en
Argentine a été très difficile, comme vous le savez, la
question de l'endettement et tous les problèmes qui existent dans ce
pays. Alors, nous avons mis fin à ce projet pour le moment.
M. Beaulne: Est-ce qu'il y a quelqu'un qui l'a remplacé?
Ou comptez-vous le faire remplacer par quelqu'un d'autre?
M. Ciaccia: Non, pas pour le moment, M. le Président. On
peut remplacer ce genre de projet par des missions ponctuelles, des missions
économiques. Notre pupitre d'Amérique latine peut identifier...
Nous avons des expertises, ils peuvent identifier des projets, des
possibilités; ils peuvent essayer d'intéresser le secteur
privé. Si le secteur privé est intéressé, là
nous pouvons faire des missions ponctuelles dans des secteurs
spécifiques. Alors, nous avons remplacé la position, le projet
d'avoir quelqu'un à Buenos Aires par le travail du ministère et
les experts sur l'Amérique latine. Comme vous le savez, pour le moment,
c'est une façon moins coûteuse pour nous d'opérer et
ça peut être aussi efficace en termes d'identifier les secteurs
qui sont d'intérêt ou d'essayer d'intéresser le secteur
privé dans des projets spécifiques.
M. Beaulne: M. le Président, je n'ai pas le c.v. de M.
Simard sous les yeux, mais si je puis me permettre une question
supplémentaire, il me semble, de mémoire... C'est pour ça
que j'ai demandé de déposer le c.v. de M. Simard, parce que je ne
parle ici que de mémoire de ce que je me rappelle avoir lu dans les
journaux à l'époque. Si je me rappelle bien, d'abord, M. Simard
ne sortait pas des rangs du ministère des Affaires internationales et,
deuxièmement, il n'avait pas particulièrement le profil requis
pour la promotion commerciale. Je veux bien croire que vous faites allusion aux
problèmes conjoncturels en Argentine, à l'endettement
extérieur et ainsi de suite, mais est-ce qu'il n'y a pas là un
élément qui explique pourquoi vous êtes un peu
déçu de la performance de son mandat?
M. Ciaccia: Non, pas nécessairement. C'est un professeur
qui se spécialisait en Argentine. Il a même épousé
une personne de l'Argentine. Il connaissait ce pays et c'est pour cette raison,
je présume, qu'au mois d'août 1989 mon prédécesseur
a engagé ses services, parce que c'était un spécialiste
dans ce domaine.
M. Beaulne: Oui, on peut être spécialiste en
littérature, en histoire, on peut être un excellent
littéraire et ce n'est pas parce qu'on épouse quelqu'un d'un
autre pays que ça fait de nous nécessairement des experts. En
quoi était-il spécialisé?
M. Ciaccia: Bon. Je voudrais porter à l'attention du
député qu'il avait été engagé par le
ministère du Commerce extérieur de l'époque. Comme vous le
savez, il y a eu fusion des deux ministères, et c'est le
ministère du Commerce extérieur qui avait engagé le
professeur Simard.
M. Beaulne: Oui, mais de toute façon, que ce soit le
ministère du Commerce extérieur ou votre ministère, il a
quand même été engagé par le gouvernement. Est-ce
que, au fond, il n'y a pas de leçon à. tirer de ce genre de
situation? Je ne dis pas que c'est votre faute ou que c'est la faute de votre
ministère, nécessairement...
M. Ciaccia: Peut-être.
M. Beaulne: ...mais ce que j'essaie de retirer ici, c'est une
sorte de leçon qu'on puisse en tirer pour l'avenir, non seulement vous
à l'heure actuelle, mais ceux qui vous succéderont ou ceux qui
auront à prendre des décisions de ce genre-là. Et je
rattache ça aux déclarations que j'avais faites lors de
l'étude des crédits concernant la nécessité de
mettre sur pied une véritable diplomatie québécoise
professionnelle.
M. Ciaccia: Bien, je ne pense pas qu'on
devrait tirer la leçon de ne jamais engager de professeurs
d'université à des postes semblables, mais oui, nous avons
tiré une certaine leçon. Nous avons terminé l'engagement
et nous avons procédé d'une autre façon pour nous occuper
des affaires avec l'Argentine.
M. Beaulne: Bon, ça va.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M le
député de Bertrand?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements 1
à 4 sont vérifiés. Est-ce que l'engagement 5 est
vérifié également?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements du mois
de janvier 1990 sont vérifiés. J'appelle donc les engagements du
mois de février 1990. Est-ce que vous avez des engagements à
vérifier, M. le député de Bertrand?
Février
M. Beaulne: L'engagement 10, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement
10. "Renouvellement du bail à Washington", engagement 10 de
février 1990.
M. Ciaccia: II s'agit du renouvellement du bail du local du
Bureau du Québec à Washington, que le ministère occupe
depuis le 1er avril 1982. Le ministère des Travaux publics et
Approvisionnements avait procédé à cette sous-location
pour des contrats de trois ans, soit du 1er avril 1982 au 31 mars 1985, et de
deux ans, du 1er avril 1985 au 31 mars 1987. La décision du Conseil du
trésor du 22 juillet 1987 avait autorisé le renouvellement du
même local pour la période du 1er avril 1987 au 31 mars 1989. Le
bail du sous-locateur a pris fin à la même date que le
nôtre, soit le 31 août 1990, et on l'a renouvelé pour 17
mois, effectif le 1er avril 1989, pour un bureau qui est situé à
1300, 19e Rue, à Washington. Le loyer de base est de 35 700 $
américains par année.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Bertrand.
M. Ciaccia: Nous avons, à ce bureau, un attaché en
tourisme, deux soutiens et un conseiller aux affaires nationales à New
York qui se rend régulièrement à Washington.
Le Président (M. LeSage): Avez-vous terminé, M. le
ministre? M. le député de Ber- trand.
M. Beaulne: Oui. Je pense qu'on sait que le bureau de tourisme
à Washington a un mandat un peu plus large que simplement la promotion
touristique, entre autres en raison des négociations trilatérales
sur l'extension du traité de libre-échange au Mexique, compte
tenu des discussions sur l'avenir constitutionnel du Québec et, en
particulier, compte tenu de la campagne de dénigrement qui s'est
effectuée aux États-Unis, d'abord depuis la crise d'Oka et,
ensuite, depuis les discussions entourant la mise en chantier du projet
Grande-Baleine. Est-ce que le gouvernement a l'intention, à la
lumière des événements que j'ai mentionnés, de
donner une vocation plus vaste que simplement la promotion touristique au
bureau de Washington? Et, sinon, de quelle façon entendez-vous
contrecarrer les dénigrements qui sont faits au Québec, qui sont
faits à l'extérieur et particulièrement en
Nouvelle-Angleterre concernant le projet Grande-Baleine, avec les incidences
négatives que ça peut avoir et à la lumière de ce
qu'on lisait dans les journaux il n'y a pas tellement long temps, ce qui est
quand même assez préoccupant, alors que le Québec
était comparé à l'Afrique du Sud.
M. Ciaccia: M. le Président, je crois que les informations
du député en ce qui concerne le rôle du conseiller en
tourisme sont erronées Son rôle est exactement de s'occuper du
tourisme. Ce n'est pas plus que ça. Alors, il n'y a pas d'autre aspect
politique attaché à ce poste.
En ce qui concerne tous les autres aspects que vous venez de mentionner,
nous avons un bureau à Boston, nous avons une délégation
à New York et eux s'occupent de l'information qu'ils doivent
véhiculer en ce qui concerne les projets que vous avez
mentionnés. Même Hydro-Québec a des représentants
aussi qui vont régulièrement en Nouvelle-Angleterre. à New
York.
En ce qui concerne les autres aspects, soi-disant du dossier
constitutionnel, je me suis rendu moi-même à Washington pour faire
le point sur la position du gouvernement du Québec et expliquer tout le
rôle de la commission Bélanger-Campeau, le projet de loi 150, tout
ce qui se faisait ici au Québec et la position officielle du
gouvernement du Québec. Alors, je crois qu'en termes d'information,
c'est vrai qu'il y a des messages qui sont véhiculés par
d'autres, mais en termes d'information, en termes d'essayer de donner la vraie
information sur ce que le Québec fait, ce qu'Hydro-Québec fait,
je crois que les représentants du Québec à New York,
à Boston, et les représentants d'Hydro Québec donnent les
informations pertinentes. Et quand l'occasion se présente, qu'il faut
donner d autres informations, moi-même, je me suis rendu et je le ferai
s'il y a encore nécessité de le faire. Et
le bureau à Washington relève de la
Délégation générale de New York.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Ciaccia: Et le bureau à Washington n'a rien à
faire en ce qui concerne les négociations avec le
libre-échange.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Bertrand. (10 heures)
M. Beaulne: Vous me permettrez, M. le ministre, de me montrer
étonné, mais vraiment dangereusement étonné de
cette stratégie tout à fait élémentaire et
rudimentaire au moment où la plupart des pays maintiennent des
lobbyistes, où non seulement les pays étrangers mais les
intervenants majeurs sur le plan du commerce international maintiennent des
représentants à Washington parce que c'est le siège
administratif et décisif des États-Unis, vous êtes en train
de nous dire qu'au moment où le Canada et le Québec traversent
une période particulièrement importante et dont l'issue va
être particulièrement importante pour l'avenir de la carte de
l'Amérique du Nord, vous alimentez la présence et la
représentation du Québec à Washington par la
périphérie et que vous faites venir des gens de votre
délégation de New York ou d'ailleurs pour discuter de
façon ponctuelle des dossiers. Tant qu'à ça, vous pouvez
fermer la Délégation générale du Québec
à Paris et l'alimenter à partir de Marseille ou de n'importe
où où vous auriez d'autres intérêts. Enfin, je
trouve que dans le contexte actuel, ce que vous nous dites, c'est quand
même assez gros et ça mérite d'être poussé
plus longuement. Je ne dis pas, si la capitale des États-Unis et que le
centre décisionnel étaient New York, ce que vous venez de nous
dire serait tout à fait acceptable et approprié, mais vous
conviendrez avec moi que c'est quand même Washington, la capitale des
États-Unis, et que le fart que le Québec soit présent
à Washington dans le contexte des négociations commerciales
actuelles, dans le contexte de la conjoncture politique actuelle, c'est
difficile à accepter comme réponse.
M. Ciaccia: M. le Président, ce n'est pas tous les pays
qui sont à une heure d'avion de Washington. Nous avons une
Délégation générale à New York qui va
régulièrement à Washington. Nous avons des avocats
à Washington qui nous représentent dans les causes du
libre-échange et peut-être que ça n'entre pas dans votre
idéologie, mais il y a un bureau qui s'appelle l'Ambassade du Canada
à Washington, avec lequel nous travaillons aussi étroitement pour
faire valoir nos positions et qui représente aussi les
intérêts du Québec. Quand, moi, je vois la
nécessité ou que le premier ministre en voit la
nécessité, on fart d'autres démarches. Je suis allé
moi-même personnellement rencontrer à deux reprises les hautes
instances, les représentants du gouvernement à Washington. J'en
ai rencontré plusieurs autres: le State Department, le Commerce
Department, le Carnegie institute for world peace, I'Atlantic Council, et on
fait les représentations nécessaires dans les circonstances. Je
peux vous assurer que nous protégeons les intérêts du
Québec à Washington; ne vous inquiétez pas sur cet aspect.
Nous corrigeons même des fois les fausses impressions que votre parti
donne aux États-Unis et a laissées à Washington par les
visites qui ont été faites par les représentants de votre
parti.
J'ai été obligé d'aller corriger ces fausses
impressions, de donner la réalité du Québec, de donner les
objectifs de notre gouvernement, de donner vraiment la réalité de
ce qui se passe au Québec et les intentions et les aspirations du peuple
québécois. On le fart par nos représentants à New
York, par les représentations que nous faisons par l'entremise de
l'ambassadeur canadien et par notre présence constante à
Washington. Nous n'avons pas l'intention de changer la procédure et la
méthode avec laquelle nous travaillons. C'est pour ça que nous
avons renouvelé. Nous avons un bureau à Washington pour avoir des
mandats très précis, mais les intérêts du
Québec sont protégés et nous y veillons
quotidiennement.
M. Beaulne: Suite aux remarques partisanes que vous venez de
faire, vous me permettrez de...
M. Ciaccia: Est-ce que vous laissez entendre que le conseiller
touristique, à votre époque, faisait d'autres choses que du
tourisme?
M. Beaulne: Absolument pas.
M. Ciaccia: C'était un "CIA" miniature? Est-ce ça
que vous venez de nous dire?
M. Beaulne: Absolument pas. Notre intention...
M. Ciaccia: Bon, alors ne venez pas nous dire maintenant que le
conseiller touristique, il faut qu'il fasse toutes sortes de choses. Il
s'occupe du tourisme et Dieu sait qu'on a besoin, au Québec, d'augmenter
l'industrie touristique.
M. Beaulne: Je pense que vous avez besoin d'un cours d'histoire,
vous, parce qu'à l'époque où le Bureau du Québec a
été ouvert à Washington, s'il a été
limité exclusivement à des fonctions, entre guillemets,
touristiques, c'était en raison, entre autres, de l'objection du
gouvernement fédéral de l'époque. Compte tenu des enjeux
actuels, au fond, ce que je déduis de ce que vous nous avez dit, c'est
qu'il n'est pas
question d'élargir le mandat du Bureau du Québec à
Washington...
M. Ciaccia: Vous avez interprété l'histoire parce
que le délégué général à New York est
autorisé, il va régulièrement à Washington. Alors,
ce n'est pas une question que le gouvernement fédéral nous
empêche d'aller à Washington.
Une voix: C'était la même chose à
l'époque.
M. Beaulne: Vous savez, Ottawa n'est pas plus loin à vol
d'oiseau de Washington que Montréal ou Québec. Alors, c'est un
argument un peu farfelu. Mais je reviens...
M. Ciaccia: On n'a pas la même approche vis-à-vis
d'Ottawa que vous avez. O.K.? Je ne l'ai pas. Je travaille avec les
ambassadeurs. Quand je vais en Hongrie... Nous avons signé une entente
avec l'État souverain de Hongrie; qui, pensez-vous, a été
l'intermédiaire et le "facilita-teur" de cette entente? Ça a
été l'ambassadeur canadien. Je regrette, on n'a pas les
mêmes objectifs que vous. Je n'opère pas comme si le Canada
n'existait pas. J'utilise les ressources du gouvernement canadien qui sont
aussi nos ressources, qui travaillent aussi pour défendre les
intérêts du Québec, contrairement à ce que vous
pensez. La preuve se situe dans toutes les ententes que nous avons avec des
pays: la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Hongrie. Ça a
été fait par l'entremise des ambassadeurs. On n'a pas de
délégué en Tchécoslovaquie, en Hongrie et en
Pologne. Et à Washington, oui, quand je suis allé faire les
représentations, faire des discours et parler aux gens du gouvernement
américain, je l'ai fait aussi par l'entremise de l'ambassadeur canadien
et par l'entremise de notre délégué général
à New York. On travaille ensemble. On ne croit pas qu'en créant
de l'anarchie, de la confrontation, on va faire avancer les
intérêts du Québec. On croit que c'est en travaillant
ensemble, en collaborant et en coordonnant nos efforts qu'on peut faire avancer
nos intérêts. Même si vous ne croyez pas ça, moi, j'y
crois, et je vais continuer à travailler de cette façon.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre M. le
député de l'Acadie, vous aviez une intervention?
M. Doyon: L'alternance, l'alternance
Le Président (M. LeSage): C'est parce qu'il m'avait
demandé...
M. Beaulne: Écoutez, moi, j'exige le droit de
répondre à ces accusations partisanes.
Le Président (M. LeSage): Je vais vous donner le droit de
répondre.
M. Ciaccia: Ce n'est pas des accusations. Je n'ai pas fait
d'accusations.
M. Beaulne: Non, mais je veux répondre à vos
allégations, mettons
M. Ciaccia: Je ne suis pas d'accord avec votre idéologie
et je vous le dis.
M. Beaulne: Non, mais je veux vous répondre, moi.
M. Ciaccia: Je ne me plierai pas à votre façon de
soi-disant... parce que vous ne protégez pas les intérêts
du Québec. Les pots cassés que vous faites...
M. Beaulne: Vous, vous les détériorez!
M. Ciaccia: Les pots cassés, l'incertitude que vous
créez, il faut aller réparer ça. Il faut aller parler aux
investisseurs et il faut aller corriger les fausses impressions que vous donnez
du Québec.
M. Beaulne: Je m'excuse.
Le Président (M. LeSage): M le député de
Bertrand, je vais vous laisser...
M. Ciaccia: Plusieurs représentants du State Department
sont venus à Québec à plusieurs reprises pour se faire
dire et voir la réalité du Québec, non pas celle que vous
véhicule/, vous.
Le Président (M. LeSage): Merci, M le ministro M. le
député de Bertrand, je vais vous laisser faire les remarques que
vous ave? demandées suite aux remarques du ministre, mais par la suite,
je vous fais remarquer que l'alternance devra également s'appliquer.
Lorsqu'un député demande la parole, je crois qu'il est dans
l'ordre de la lui laisser. Alors, je vous laisse la parole, M. le
député.
M. Beaulne: Je suis parfaitement d'accord, M. le
Président, mais compte tenu des propos qui ont été tenus
ici, jo dois préciser que c'est peut être votre idée
personnelle, et je la respecte, sauf que vous me permettre/ d exprimer des
doutes quand vous dites que ce que nous faisons et ce que nous disons aux
États-Unis détériore l'image et la situation du
Québec C'est tout à fait faux Vous me permettrez de dire que
quelqu'un qui s'expose, de toute evidence à l'aise, comme la fin de
semaine dernière, en présence de M. Chrétien sur une
tribune, ça dégage très bien vos impressions. Vous
cherchez peut-être une nouvelle carrière fédérale
suite aux élections dans Montmorency, c'est votre affaire, je le
respecte. Mais vous me permettrez de mettre en doute, compte tenu de vos
allégeances personnelles, l'objectivité de ce que vous racon-
tez aux États-Unis et ailleurs!
M. Ciaccia: M. le Président, il ne faudrait pas que le
député de... De quel comté vous êtes?
Des voix: De Bertrand.
M. Ciaccia: ...de Bertrand tire trop de conclusions de ma
présence dans mon comté, dimanche. Il s'adonne qu'une partie de
mon comté fait partie de la circonscription fédérale de
Mont-Royal. Alors, j'ai été invité et j'ai assisté
avec la députée fédérale dans mon comté
dimanche. En d'autres circonstances une partie de mon comté fait aussi
partie de la circonscription fédérale d'Outremont et, quand le
député conservateur m'a invité à aller dans mon
comté qui fait aussi partie du sien, j'ai aussi assisté à
cet événement avec le député conservateur. Alors,
il ne faudrait pas que le député de Bertrand tire trop de
conclusions de ma présence dimanche. Je n'ai pas d'explications à
vous donner. Je crois être présent dans mon comté et si
vous interprétez ma présence avec Jean Chrétien en disant
que moi, je crois plutôt à l'option fédéraliste avec
des changements, oui, et je n'ai jamais caché mes couleurs. Les
changements que notre gouvernement veut faire à la Constitution et les
changements que d'autres régions du Canada veulent, oui, mais ça,
ça n'empêche pas qu'on défend les intérêts du
Québec à Washington et dans tous les autres pays. Il faut
maintenir la stabilité économique. Ça, c'est un de nos
objectifs. Alors, je ne pense pas qu'on ait de leçon à tirer de
votre option à vous et de votre façon de faire les choses.
Le Président (M. LeSage): Merci, M le ministre. M. le
député de l'Acadie.
M. Bordeleau: Oui, merci, M. le Président. Je voudrais
tout simplement faire un commentaire. Tout à l'heure, le
député de Bertrand, au début de sa question, s'est
offusqué, et je le comprends, des comparaisons qui ont pu être
faites par certains individus et il mentionnait, à ce moment-là,
la comparaison qui avait été faite entre la situation d'Afrique
du Sud et le Québec. Et je comprends très bien sa réaction
négative et je suppose, à ce moment-là, qu'il doit avoir
le même genre de réaction quand le chef de l'Opposition
actuellement compare la situation du Québec à celle de la
Lettonie.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de l'Acadie. Est-ce que les engagements 1 à 10 sont
vérifiés pour le mois de février?
M. Doyon: Sur le même engagement, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui. Les propos du ministre ont soulevé une
certaine inquiétude dans mon esprit. Il nous parle des voyages qui ont
été faits par certains dirigeants du Parti
québécois - ils ont parfaitement le droit de voyager - qui
peuvent avoir eu certains effets néfastes sur l'image que le
Québec, le véritable Québec, le Québec qu'on
connaît et qu'on doit véhiculer... ces traces ont eu des effets
néfastes en ce qui concerne les investisseurs, ces choses-là.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire, premièrement, quelle
impression les gens avaient... On sait qu'il a été obligé
de se rendre sur place, que d'autres fonctionnaires ont fait des mises au
point, etc. Quelles sont (es impressions qui ont été
laissées suite au passage des dirigeants du Parti
québécois et de quelle façon, M. le ministre, avez-vous
pu, votre ministère et vous personnellement, remettre les choses en
place, mettre les choses dans leur véritable perspective? Est-ce que,
par exemple, vous avez invité des journalistes à venir ici? Je
crois comprendre qu'il y a des fonctionnaires du State Department qui sont
venus, qui ont été invités, qui ont pu se rendre compte de
visu de la situation véritable. De quelle façon ces
choses-là sont-elles rentrées dans l'ordre? Est-ce qu'il y a
encore des actions qui sont nécessaires suite à...
On sait qu'il est beaucoup plus facile de créer de
l'inquiétude que de rassurer, très facile de se rendre
là-bas et de dire des choses qui vont inquiéter les gens, qui
vont les mettre sur les dents et qui vont les obliger à faire preuve
d'une prudence accrue en ce qui concerne le Québec que de réparer
ce que vous avez appelé tout à l'heure "les pots cassés".
Est-ce que, jusqu'à maintenant, les choses sont rentrées dans
l'ordre ou si vous avez encore certaines inquiétudes suite à ces
passages un peu questionnables, disons? (10 h 15)
M. Ciaccia: M. le Président, il y a certainement ceux qui
sont moins initiés qui nous ont invités à faire le point
sur la situation au Québec et, par exemple, l'American Enterprise
Institute, qui voulait avoir la réalité de ce qui se passait au
Québec et au Canada. Alors, le message que je leur donne est un message
très réaliste. Je leur dis que la volonté du
Québec, c'est de faire des changements à la Constitution, que la
Constitution doit refléter la réalité actuelle en ce qui
concerne la société québécoise, non seulement
l'identité culturelle, mais aussi la façon de penser qui doit
être reflétée dans la Constitution parce que la culture, ce
n'est pas seulement limitée aux aspects culturels, mais ça
déborde dans les façons de faire les choses, dans les affaires
sociales, dans l'aspect économique et tout ceci doit être
reflété dans notre Constitution. Notre Constitution a
été faite en 1867. On
a donné des pouvoirs au fédéral, des pouvoirs aux
provinces. On a évolué depuis ce temps-là. Il y a une
vision du Canada, une réalité qui n'est pas contenue dans la
Constitution, et on veut que cette Constitution reflète la
réalité canadienne, la réalité
québécoise. Ce n'est pas seulement nous qui voulons des
changements, c'est le reste des autres régions du Canada. Mais ce qui
est important pour nous, ce que le premier ministre a dit, c'est la
stabilité économique. Ces changements ne doivent pas mettre en
cause notre stabilité économique Nous dépendons de
l'international, nous dépendons du commerce extérieur; 50 % de ce
que nous produisons est vendu à l'extérieur. La moitié de
ça dans d'autres pays; 75 % de ce qu'on exporte dans d'autres pays vont
aux États-Unis. Alors, ce sont nos partenaires privilégiés
en termes de commerce. La Nouvelle-Angleterre, le Midwest américain;
alors, ils se posent des questions et ils ont droit à des
réponses parce qu'ils ont des décisions à prendre, et je
leur donne cette réalité. Mais je leur dis que fa décision
sera prise... Même avec nos objectifs - et on espère que le reste
du Canada comprenne les changements qui sont nécessaires - de maintenir
le Québec à l'intérieur du Canada, ça va être
la population qui va être appelée à prendre la
décision. Et si les changements sont convenables, la population va
décider en conséquence.
Alors, je suis réaliste, mais je leur donne nos objectifs, je
leur donne la réalité et je leur donne l'importance de maintenir
la stabilité économique. Et je crois que ces intervenants, comme
l'American Enterprise Institute, ont beaucoup apprécié les
réalités qu'on leur a véhiculées. Je me suis rendu
à leur invitation et... C'est la question que ce n'est pas seulement
à Washington, mais dans l'American Midwest aussi; je me suis rendu
à Détroit, à Chicago, pour véhiculer ce
message.
M. Doyon: Je pense que c'est rassurant de voir que le
ministère des Affaires internationales, de par sa vocation, peut
justement assurer que la perception à l'étranger de ce qu'est le
Québec puisse être transmise d'une façon réaliste et
correcte. Évidemment, il est difficile de tout colmater en même
temps, et je pense que les voyages du ministre et le travail des fonctionnaires
qui représentent le Québec aux États-Unis dans ce
sens-là sont un atout dont il faut se servir. Je suis heureux de voir
qu'il est important que ça continue comme ça, que le
ministère continue d'être à l'écoute et aux aguets
pour que de fausses perceptions ne soient pas véhiculées sans
qu'il y ait une réponse immédiate, que ce soit dans un domaine ou
dans l'autre. Je sais que des mises au point ont été faites dans
le temps, l'été dernier, en ce qui concerne la crise d'Oka, et
c'est important de suivre le dossier.
C'est important aussi de suivre certains autres dossiers, par exemple,
des rencontres qui ont lieu en dehors du ministère mais par des gens qui
ont quand même, reconnaissons-le. M. le ministre, de par leurs fonctions,
en tant que dirigeants politiques, une certaine crédibilité, et
les oreilles du ministère doivent être à l'écoute
pour s'assurer que tout ce qui est véhiculé, tout ce qui est dit,
soit conforme à la réalité. Il n'est pas question de dorer
la pilule; il n'est pas question de faire de la vente sous pression, il n'est
pas question de faire croire qu'ici, c'est le paradis et qu'on n'a pas de
problème. Vous reconnaissez vous-même qu'on a un certain nombre de
problèmes, qu'on est en train de tenter de les régler d'une
façon démocratique, d'une façon qui ne mettra pas en
danger la stabilité économique. Et je veux féliciter
l'action du ministère en ce qui concerne cette façon d'être
continuellement en alerte pour s'assurer que les choses sont bien comprises
partout à l'étranger, parce que nous sommes extrêmement
dépendants de nos relations avec I étranger. Le Québec est
dans une situation particulièrement vulnérable et il faudrait
faire attention de ne pas jouer à l'apprenti sorcier. S'il y avait une
leçon à tirer, c'est que des démarches semblabes à
celles qui ont déjà été faites peuvent laisser des
traces pendant longtemps et obligent le ministère à une
dépense supplémentaire d'énergie simplement pour remettre
les choses en place. Alors, je vous félicite, M. le ministre et je vous
encourage à continuer.
M. Ciaccia: Merci, M. le Président Main il faut être
réalistes dans nos propos aussi, parce que plus de 40 journalistes
étrangers sont invités au Québec par année. Et je
vous dirais que la sauvegarde de plusieurs emplois au Québec
dépend des propos qu'on tient à I extérieur et qu'on tient
ici, qui sont véhiculés à l'extérieur.
Le Président (M. LeSage): Merci, M le ministre. Est-ce que
l'engagement... M. le député de Bertrand.
M. Beaulne: Oui. Il y a beaucoup de choses qui ont
été dites ici. Je pense qu'il faut quand même
reconnaître que, dans un état démocratique, que ce soit le
nôtre ou un autre pays, il est normal que des représentants de
tous les groupes et des différentes formations politiques viennent
exposer leur point de vue. On en reçoit nous, ici, au Canada, au
Québec, qui viennent de différents partis, de différents
pays.
Cela étant dit, je ne suis pas d'accord du tout avec les
affirmations qui ont été faites ici, indiquant ou insinuant que
ce sont les visites du chef de l'Opposition ou les déclarations du parti
que je représente qui nuisent à limage du Québec aux
États-Unis. Vous savez aussi bien que moi, et ça
été dit et redit par plusieurs intervenants à la
commission Bélanger-Campeau, que ce qui nous cause le plus de
problèmes face aux investisseurs et face à la
communauté
internationale, en particulier dans le milieu des affaires, c'est
l'instabilité constitutionnelle et l'incertitude constitutionnelle qui
sont perpétuées par votre propre chef et non pas par les
déclarations du chef de l'Opposition. Le chef de l'Opposition leur dit
où il s'en va, c'est vous qui ne leur dites pas où vous vous en
allez, d'une part.
D'autre part, quant à la question de l'information, tout à
l'heure vous avez fait l'éloge de la concentration des effectifs de
représentations du Québec à la Délégation
à New York. Bien j'ai eu l'occasion, il y a deux jours, à
Montebello, de participer à une discussion sur les questions
constitutionnelles avec le sénateur Beaudoin, dont un rapport a
été fait dans le journal Le Droit d'Ottawa et qui rapporte
les propos du directeur général de ce groupe d'éditeurs de
journaux de l'État de New York. Ce ne sont pas des gens de l'Arkansas,
ce sont des gens de l'État de New York qui rapportent qu'ils ont
trouvé la discussion fascinante, et je cite les propos de M. Kutzer, qui
est le directeur du groupe: "Nous nous sommes rendu compte que nous ne
connaissions vraiment pas toute cette question". Et il ajoute: "Si la question
devient encore plus d'actualité, nous serons au moins plus conscients de
toutes les implications." Je pense qu'un groupe, une convention qui
réunissait une centaine d'éditeurs de journaux de l'État
de New York, qui affirment de façon aussi transparente et de
façon aussi spontanée leur ignorance des enjeux et qui sortent
d'une réunion comme celle-là en disant qu'ils en ont appris
beaucoup, ça me laisse songeur quant à l'efficacité de
l'information ou des programmes d'information que conduit votre
Délégation générale à New York. Je ne dis
pas que vous ne faites rien, je dis que l'efficacité peut être
mise en cause.
D'autre part, puisqu'on examine les engage ments financiers, un par un,
je dois vous dire que, pour les avoir parcourus dans leur ensemble, je n'ai
trouvé nulle part, aucune indication - surtout depuis les
événements d'Oka, l'an dernier - dans tout ça que votre
ministère ait substantiellement renforcé, remusclé nos
représentations et nos efforts d'informations, en particulier aux
États-Unis, pour corriger l'impression qui a été
donnée. Et ça, vous en conviendrez, c'est dans
l'intérêt de tous les Québécois, quelle que soit
notre partisanerie politique.
M. Ciaccia: M. le Président, les propos que vous venez de
lire dans le journal en ce qui concerne la participation à ce
colloque... Quand j'étais au National Press Club, il y avait une
vingtaine de journalistes américains et étrangers qui- m'ont fait
les mêmes remarques. Ils m'ont dit la même chose, ils m'ont
remercié d'avoir fait le point et d'avoir expliqué la position du
Québec. Quand je vais à Washington ou à
l'extérieur, je ne parle pas, je ne donne pas la position du Parti
libéral, mais la position du gouvernement du Québec.
Quand vous mentionnez qu'on ne fait pas d'efforts... Je ne peux pas
accepter qu'on ne fait pas d'efforts additionnels en termes de véhiculer
les messages. Premièrement, nous avons renouvelé le mandat du
délégué général à New York, M.
Paré, qui est l'un des plus expérimentés dans le
réseau. Ce n'est pas toujours nécessaire de mettre plus d'argent,
c'est d'utiliser les ressources que nous avons pour véhiculer le bon
message et nous le faisons. Je pense que personne ne va critiquer le
délégué général en termes de son
expérience, du travail qu'il fait et des excellents contacts qu'il a
à Washington, parce que ça fait plusieurs années qu'il est
en poste à New York.
Je voudrais juste faire un autre point. Nous sommes en
démocratie, vous avez tous le droit... Évidemment, personne ne
questionne votre droit de parole ou votre droit de véhiculer votre
message, mais je vous dis que nous aussi, nous avons une responsabilité.
Nous aussi, nous avons un mandat et une responsabilité envers la
société québécoise. Et nous véhiculons, et
je véhicule la position du gouvernement du Québec tenant compte
de tous les enjeux, les enjeux économiques, parce que - je ne veux pas
me répéter - on dépend de l'international pour notre
économie. Et c'est très, très sensible aux propos que nous
tenons et aux objectifs que nous avons.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. M. le
député de Bertrand, est-ce que l'engagement 10 est
vérifié.
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. LeSage): Alors les engagements 1 à
10 du mois de février 1990 sont vérifiés.
Est-ce qu'il y a d'autres engagements à vérifier dans les
engagements, la liste de février, qui comprend les engagements pris au
mois de janvier 1990?
M. Beaulne: L'engagement 11, en février.
Le Président (M. LeSage): Alors j'appelle l'engagement 11
qui se trouve dans la même liste. Vous parlez des autres subventions, M.
le député de Bertrand?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. LeSage): Vous avez la parole.
M. Beaulne: Oui, selon l'engagement 11, il s'agit d'autoriser
certaines dispositions administratives pour la mise en oeuvre du projet
"Petites et moyennes entreprises" en Thaïlande.
J'aimerais savoir du ministre quel est le mandat du ministère des
Affaires internationales comme agent exécuteur destiné aux PME
thaïlandaises, en fonction de cette disposition? Et est-ce que le
Québec est impliqué dans d'autres projets de cette
nature-là en Thaïlande?
M. Ciaccia: Alors le ministère et le gouvernement, nous
avons la responsabilité de la mise en oeuvre du projet qui est
entièrement financé par l'ACDI, et pour lequel le
ministère des Affaires internationales a été
sélectionné comme agent d'exécution.
Nous avons d'autres projets de développement international. Je
pourrais vous en nommer. Par exemple, Appui au département de
l'agriculture et du développement rural du Zaïre. C'est un projet
d'une durée de quatre ans, pour un montant de 3 800 000 $. Le
schéma d'aménagement du Kivu au Zaïre, un autre, d'une
durée de deux ans et demi, un montant de 904 000 $. Un appui
institutionnel de formation forestière au Rwanda, un projet d'une
durée de cinq ans, un montant de 4 200 000 $. Et celui que vous venez de
mentionner. Nous avons deux autres projets conjoints en cours avec l'ACDI, le
développement intégré de la vallée de l'Aïm
Draham en Tunisie, un projet de quatre ans qui a commencé en septembre
1989, au montant de 961 000 $. Et un appui aux maisons familiales de Noto au
Sénégal qui a commencé en décembre 1989, un projet
de trois ans, pour 658 000 $.
Les ententes sont avec l'ACDI, mais les retombées au
Québec sont... Nous avons les retombées, et je crois que c'est un
excellent exemple encore de la collaboration entre le gouvernement
fédéral et le gouvernement du Québec. Ce sont des fonds
qui sont entièrement payés par l'ACDI. L'ACDI, c'est une agence
internationale, comme vous le savez, mais le Québec, je pense que
près de 50 % des fonds que l'ACDI dépense à
l'international sont dépensés dans des projets du
Québec.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Bertrand?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. LeSage): Alors l'engagement 11 est
vérifié. Est-ce qu'il y a d'autres engagements dans cette
liste?
M. Beaulne: L'engagement 12.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'engagement 12. M. le
député de Bertrand,
M. Beaulne: Oui, c'est un engagement selon lequel le gouvernement
du Québec a versé un montant de 25 000 $ à la
Société canadienne de la Croix-Rouge dans le contexte d'un fonds
d'aide à la Roumanie. Je trouve que c'est une excellente idée,
mais j'aimerais savoir de la part du ministre, outre ce don, dans le contexte
des activités de la Croix-Rouge, quel est le budget qui est
consacré en 1991-1992 pour la coopération entre le Québec
et la Roumanie? Est-ce qu'il y a d'autres choses entre le Québec et la
Roumanie? Est-ce qu'il y a des budgets qui sont prévus autres que cette
contribution à l'intérieur des programmes de la Croix-Rouge?
Le Président (M. LeSage): M. le ministre. (10 h 30)
M. Ciaccia: Bien, premièrement, je crois que vous
êtes d'accord avec nous, que nous devions au moins, non seulement poser
un geste, mais donner un appui à la Roumanie dans les circonstances de
la révolution qui s'est produite. Il y a eu beaucoup de morts et la
situation était très pénible. Alors, le gouvernement du
Québec a décidé d'apporter une contribution de 50 000 $,
dont 25 000 $ de la part du ministère des Affaires internationales, et
des biens et services médicaux additionnels d'une valeur de 25 000 $
pour la part du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Alors, la contribution pour cette situation était de 50 000 $.
C'est évident qu'il y a autre chose à faire et nous le
faisons. Nous avons des missions économiques en Roumanie. Nous avons
participé à ces missions. Nous avons invité aussi... Nous
avons rencontré les différents ministres économiques de la
Roumanie qui sont venus ici au Québec. Nous avons des projets avec eux
pour aider dans le domaine de l'énergie. Ils ont besoin de puissance
additionnelle. Il y a des projets de rénovation de centrales thermiques.
Il y a des projets pour aider la dépollution du pays. Comme vous le
savez, ils ont souffert beaucoup, dans les dernières 50 années.
Alors, nos hommes d'affaires, le gouvernement, le gouvernement de la Roumanie,
des entreprises québécoises, nous travaillons ensemble pour
redonner ces services, cette aide et cet appui économique à la
Rouma- i nie.
Aussi, quand j'étais à Paris avec le ministre des Affaires
étrangères de la France, M. Dumas, nous nous sommes convenus
d'avoir des projets de la francophonie. Le ministre
délégué à la Francophonie s'est rendu en Roumanie,
et nous i travaillons à des projets conjoints dans les projets de la
francophonie. La Roumanie a même été invitée
à titre d'observateur au prochain Sommet francophone.
Alors, il y a beaucoup de projets, et l'aide que nous pouvons faire -
même ces pays nous le disent - ce n'est pas strictement en termes... Ce
n'est pas des subventions, ce n'est pas de l'aide en termes d'argent, mais ce
sont des projets. Ils veulent que nos... Ils ont besoin de formation, ils ont
besoin des partenariats, et c'est ça que nous encourageons. Même,
ce que nous sommes en train de faire présentement, c'est d'identifier
des secteurs d'aide mutuelle, des secteurs dans
lesquels la Roumanie a de l'intérêt et dans lesquels nous
avons des expertises et de signer un accord. Nous avons l'intention - c'est
ça à quoi nous travaillons - de signer un accord entre le
Québec et le gouvernement de la Roumanie, comme les accords que nous
avons avec d'autres pays.
Nous avons aussi des stagiaires roumains dans le domaine agricole qui
seront accueillis prochainement au Québec par l'UPA. Comme vous le
savez, une des expertises que nous avons développée au
Québec, c'est dans l'agro-alimen-taire. Alors, c'est un autre secteur
dans lequel nous pouvons aider ces pays et particulièrement la Roumanie.
Les secteurs où nous avons des projets en discussion sont
l'aéronautique, le secteur forestier, le secteur agro-alimentaire et
aussi le secteur énergétique.
Le Président (M. LeSage): Mme la députée de
Châteauguay, vous aviez une question?
Mme Cardinal: Oui, merci, M. le Président. Vous
mentionnez, M. le ministre, la Roumanie, mais nous savons que le Québec
a quand même des rapports suivis avec d'autres pays de l'Est. On peut
parler de la Tchécoslovaquie, la Hongrie et la Pologne. Dans
l'état actuel de la situation, est-ce que vous avez l'intention
peut-être de multiplier les rapports ou, enfin, est-ce que nous devrions
être aussi actifs que vous semblez l'être en Roumanie, par exemple,
d'après les explications que vous venez de nous donner? Est-ce que le
Québec a l'intention de s'impliquer davantage ou d'être aussi
actif qu'actuellement?
M. Ciaccia: Oui, nous sommes, de toutes les provinces
canadiennes, la plus active en Europe de l'Est. Nous avons commencé avec
la Tchécoslovaquie. Nous avons une entente signée avec eux. Nous
avons même ouvert un bureau de commerce et de culture
québécoise à Prague. C'est un nouveau concept plutôt
qu'une délégation qui comporte certaines dépenses
additionnelles. Nous avons ouvert ce bureau qui est géré par un
comité, le Conseil d'affaires tchèque et slovaque, et ça
fonctionne très bien. On regarde possiblement la Pologne pour examiner
l'ouverture d'un bureau là aussi. Nous avons signé des ententes
avec la Pologne. Nous en avons signé avec la Hongrie.
Présentement, il y a une foire qui ouvre à Prague
où il y a des hommes d'affaires dans la construction, dans les
matériaux de construction parce qu'il y a une demande énorme.
Comme vous le savez, dans les derniers quarante ans, ce secteur a
été négligé dans ces pays. Par le biais d'ententes
bilatérales, le Québec a apporté son expertise dans le
domaine des télécommunications, dans le domaine du gaz naturel,
des transports en commun et de l'organisation boursière. L'ouverture que
j'ai mentionnée de notre centre de commerce et de la culture
à
Prague nous a permis de nous positionner dans ce pays et l'implication
du Conseil d'affaires assure le dynamisme de cette initiative.
Nous continuons et une autre chose que nous avons faite, c'est que nous
avons des communautés culturelles au Québec qui sont dynamiques,
qui connaissent leur pays d'origine, spécialement les Hongrois qui sont
venus ici après la Révolution de 1956, les Tchécoslovaques
qui sont venus aussi après les événements pénibles
de la Russie en Tchécoslovaquie. Nous travaillons avec eux, nous les
impliquons dans les missions que nous faisons. Nous rencontrons ces
communautés culturelles et elles sont très actives dans nos
relations et dans nos activités. Même la question des
matériaux de construction...
Les représentants qu'ils ont envoyés à Prague
proviennent des membres de cette communauté qui connaissent leur pays
d'origine, qui connaissent les besoins dans ces pays, et qui les ont
identifiés. Ça produit d'énormes retombées pour le
Québec parce que ce sont nos services, ce sont nos matériaux, ce
sont nos biens que nous pouvons exporter. Ce sont nos sociétés
qui font ces partenariats et qui font qu'il y a des retombées
énormes pour le Québec tout en appuyant les efforts et les
institutions démocratiques dans ces pays, parce qu'ils ont besoin
d'appui. La transition qu'ils ont faite de leur régime totalitaire au
régime démocratique a besoin d'un appui économique et
l'appui économique, ce sont les activités de nos entrepreneurs,
de nos universités... Nous impliquons aussi les centres universitaires:
L'Université du Québec à Trois-Rivières est
allée en Pologne, l'Université Laval, en Tchécoslovaquie,
l'École polytechnique...
C'est une approche globale que nous avons dans tous les secteurs parce
que nous croyons que l'économie peut bénéficier par le
partenariat du gouvernement, des universités et des industries
culturelles. À Prague, par exemple, un documentaire sur la vie de Havel
a été produit. C'est une première mondiale. Il y a eu la
participation de la SOGIC, une société québécoise
dans la culture, une autre société québécoise de
production, et ça a été montré à
Washington... au monde entier. Alors, ça a été la
participation, encore une fois, d'une société
québécoise dans le domaine culturel avec des retombées
économiques. Ça fait partie du rayonnement du Québec. Nous
voulons faire connaître le Québec dans ces pays parce qu'en
connaissant le Québec, en nous connaissant mieux, ils peuvent savoir les
expertises et tout ce que nous pouvons faire pour avoir des relations
fructueuses pour ces pays et pour nous.
Mme Cardinal: Donc, vous allez continuer à
développer cet esprit de coopération et de développement
économique...
M. Ciaccia: Absolument.
Mme Cardinal: tout en les laissant se prendre en main.
M. Ciaccia: Dans la dernière année, au
ministère, nous avons créé une direction spéciale
pour ces pays, pour s'occuper des activités et des échanges que
nous voulons faire avec ces pays.
Mme Cardinal: Merci beaucoup.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. M. le
député de Bertrand.
M. Beaulne: Donc, M. le ministre, outre les 50 000 $ de
contribution du gouvernement du Québec jusqu'ici étiquetés
pour la Roumanie, il y a beaucoup de projets qui sont à l'étude,
mais en termes de budget spécifique, c'est-à-dire de sommes
d'argent allouées à la coopération avec la Roumanie,
au-delà de ces 50 000 $, si je comprends, il n'y a rien en attendant que
vous signiez cet accord de coopération générale avec la
Roumanie.
M. Ciaccia: Non. Il y a déjà des choses qui se
font. L'entente que nous projetons signer, nous l'identifions avec les
autorités de la Roumanie et les représentants du ministère
des Affaires internationales. Ça c'est quelque chose sur quoi nous
travaillons pour concrétiser mais, entretemps, il y a des missions qui
vont en Roumanie. Il y a des rencontres entre les ministres et la Roumanie.
J'en ai rencontré un autre ministre la semaine dernière. Il y a
des firmes québécoises dans le génie conseil, dans
l'aéronautique, dans le domaine forestier, qui travaillent
présentement avec la Roumanie.
Alors, tout ceci... Ce sont des projets, des activités qui sont
en cours présentement, qui vont aider la Roumanie parce qu'ils ont
besoin de ces services, mais qui vont avoir des retombées énormes
aussi pour le Québec. Pour votre information, nous avons donné
aussi d'autres subventions d'urgence en plus de la Roumanie Nous avons
donné une subvention d'urgence à la Société
canadienne de la Croix-Rouge, pour le golfe Persique, c'était 100 000 $,
et aussi au Pérou, avec Collaboration santé internationale qui
est une organisation gouvernementale québécoise.
M. Beaulne: Mais pour la Roumanie en tant que telle, il n'y a pas
de budgets spécifiques alloués pour 1991-1992.
M. Ciaccia: Bien oui. Il y a des budgets. Le fait que nous
travaillons...
M. Beaulne: Bien, c'est quoi l'ampleur de ces budgets-là
alors?
M. Ciaccia: Écoutez. Ça c'est... Dans les
crédits, dans l'opération du ministère, il y a toute une
section additionnelle qui a été créée pour l'Europe
de l'Est, tous les aspects de la francophonie. Maintenant, nous travaillons
avec la France, avec la Roumanie, comme je l'ai mentionné. Ils sont
invités au Sommet francophone. Ça fait partie de ces budgets.
Mais ce n'est pas seulement de mettre de l'argent dans ce genre de budgets qui
va aider la Roumanie, eux-mêmes le disent. Ce n'est pas ça qu'ils
demandent. Ce qu'ils demandent c'est de la formation. Alors, on envoie des
représentants que ce soit de la Bourse, que ce soit des Hautes
Études commerciales pour des stagiaires qu'on amène ici.
Ce sont les services, l'aide dont ils ont besoin et ça, nous la
fournissons, nous la donnons, mais ils veulent aussi les connaissances
économiques et l'aide économique par le partenariat, par les
services, par les biens qu'on peut fournir, par l'expertise que nous avons dans
les différents secteurs que j'ai mentionnés Ça, nous
sommes prêts à le faire et nous encourageons et appuyons les
différents intervenants québécois pour finaliser,
concrétiser les projets qui sont en cours.
M. Beaulne: Ça, je suis tout à fait conscient,
d'ailleurs, c'est tout à fait louable, mais vous avez mentionné
des efforts particuliers dans le contexte général de l'Europe de
l'Est, ce que nous partageons entièrement. Évidemment, I \
Roumanie fait partie, je suppose, de cette enveloppe budgétaire, mais
moi, ce que je vous demande, à l'intérieur de cette enveloppe
budgétaire, pour les activités de coopération en Roumanie
spécifiquement, est-ce que vous avez désigné un petit
budget à l'intérieur de I enveloppe de l'Europe de l'Est?
M. Ciaccia: Le petit budget auquel vous faites
référence sert à établir les zones de collaboration
et les secteurs de collaboration entre la Roumanie et le Québec, mais,
en plus de ça, nos représentants du ministère des Affaires
internationales travaillent avec le secteur privé, les
intéressent, ont des rencontres... les institutions publiques
québécoises, les missions économiques que nous faisons,
ça, ça fait tout partie des efforts et du travail que nous
faisons avec la Roumanie.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements 1
à 12 pris par le ministre en cours du mois de janvier 1990 sont
vérifiés. J'appelle donc les engagements 1 à 8, je crois.
Vous avez des questions, M. le député de Bertrand?
M. Beaulne: L'engagement 4, février 1990.
Le Président (M. LeSage): Alors, jappelle l'engagement 4.
M. le député de Bertrand. (10 h 45)
M. Beaulne: Ça concerne la subvention au consortium de
télévision Québec-Canada, le réseau TV5. En mai
1990, les ministres responsables de TV5 adoptaient un plan de restructuration
de TV5 et, en vertu de ce plan, la part québécoise de la
programmation de TV5 Europe devait passer progressivement de 11 % à 20
%, si je me rappelle bien. Le ministre peut-il... Pou-vez-vous nous indiquer
où nous en sommes dans ce dossier-là et quelle est la part du
Québec dans la programmation de TV5 à l'heure actuelle? Est-ce
qu'elle a augmenté conformément à ce qui avait
été prévu à l'époque?
M. Ciaccia: Comme vous le savez, depuis le 1er septembre 1988, la
chaîne TV5 est diffusée sur tout le Québec et une bonne
partie du Canada. Ainsi, 2 500 000 de foyers câblés peuvent
recevoir TV5, une chaîne internationale francophone qui offre un signal
supplémentaire en français aux Québécois et aux
Canadiens, tout en permettant à nos entreprises de communications de
participer au développement d'un espace audiovisuel francophone
international ainsi que s'ouvrir à de nouveaux marchés.
Peut-être que je pourrais demander au sous-ministre, M. Denis Ricard,
d'élaborer un peu plus sur l'état actuel des discussions qui ont
eu lieu en ce qui concerne la question précise que vous venez de me
poser.
La Présidente (Mme Bégin): Monsieur, est-ce que
vous pourriez vous identifier et nommer votre position s'il vous
plaît?
M. Ricard (Denis): Denis Ricard, sous-ministre adjoint aux
Affaires internationales. Merci, M. le ministre. M. le député, le
dossier TV5 est un dossier en pleine évolution qui, comme vous l'avez
fait remarquer, a débuté depuis un certain temps. Ça
remonte au Sommet de la francophonie de Québec. Il y aura d'ailleurs
très bientôt, en septembre, une réunion à Ottawa des
ministres responsables pour voir à mettre au point une nouvelle
façon de financement. Toute cette question-là a été
revue à quelques reprises. La contribution du Québec se chiffre
grosso modo à 680 000 $, ce qui représente environ 5 %, si on met
dans un budget confondu à la fois ce qui est versé pour TV5
Europe et TV5 Canada-Québec, puisque les deux budgets sont
interreliés au moment où on se parle.
M. Beaulne: Oui, merci, c'est intéressant comme
information. Maintenant, la part de la programmation...
M. Ricard: Notre objectif est...
M. Beaulne: ...du Québec sur TV5 Europe.
M. Ricard: Notre objectif est d'atteindre 20 % actuellement.
M. Beaulne: Oui, mais actuellement on est à combien?
M. Ricard: On n'a pas atteint 20 % encore, je pense. On est
autour de 10 % ou 11 %.
M. Beaulne: Donc, ça n'a pas bougé depuis l'entente
de mai 1990.
M. Ricard: Voilà. C'est l'une des raisons pour lesquelles,
comme je vous disais, le dossier est encore ouvert. Nous continuons à
défendre les intérêts québécois et il y aura
cette rencontre prévue le 13 septembre entre les ministres
responsables.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Bertrand? Est-ce qu'il y a d'autres engagements
à vérifier pour cette séquence de 1 à 8?
M. Beaulne: Non, ça va.
Le Président (M. LeSage): Alors les engagements du mois de
février 1990 sont vérifiés. J'appelle donc les engagements
du mois de mars 1990.
Mars M. Doyon: M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Oui, M. le député
de Louis-Hébert.
M. Ooyon: Pour ce mois de mars 1990, l'engagement 3, M. le
Président.
Le Président (M. LeSage): M. le député
de
Louis-Hébert, si vous voulez... Est-ce qu'il y a d'autres
engagements avant le numéro 3? M. le député de
Bertrand.
M. Beaulne: Oui, l'engagement 2.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'engagement 2.
M. Beaulne: Alors, c'est un contrat de 25 000 $ à
Communications Science-Impact. Ce que j'aimerais savoir c'est pourquoi on n'a
pas procédé par appel d'offres dans le cas de ce contrat-ci?
Pourquoi c'est cette compagnie en particulier, Communications Science-Impact,
qui a été choisie et quels sont les études de
marché... quelles sont les conclusions de l'étude de
marché qu'elle a produite?
M. Ciaccia: La sélection a été faite par un
comité dont le secrétaire est un M. Rémy Larochelle de la
Direction de la gestion des biens et services du ministère des Affaires
internationales et quatre membres, dont trois du
ministère des Affaires internationales et un d'Environnement
Canada. Le comité a utilisé une grille d'évaluation
suivant les normes du ministère des Affaires internationales et a
attribué le contrat au fournisseur ayant obtenu le plus haut pointage.
Alors, il y a eu...
Une voix: Selon les règles.
M. Ciaccia: Oui, selon les règles. Il y a eu un appel
d'offres. Le nombre de soumissions reçu a été de
trais.
M. Beaulne: Oui, mais pourriez-vous déposer le
document...
M. Ciaccia: Quel document?
M. Beaulne: ...ou le faire parvenir à la commission? Bien,
la grille de sélection.
M. Ciaccia: Bien, je ne sais pas si... Est-ce que c'est public
ça, la grille de sélection? Je vais vérifier. Si c'est
public, les règles du ministère... Si c'est public, ça me
fera plaisir de vous l'envoyer.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M le
député de Bertrand?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, tel que je le mentionnais tout
à l'heure, l'engagement 3 prévoit une dépense de 275 000 $
répartie en 1989-1990, 240 000 $, et puis une autre en 1990-1991 de 35
000 $, pour permettre au ministère de payer les services d'une firme
d'avocats - je présume, Steptoe & Johnson de Washington - des
honoraires qui sont supérieurs à ce qui est prévu dans le
C.T. qui prévoit les tarifs d'honoraires. Pourriez-vous nous indiquer,
M. le ministre, est-ce que c'est les seuls honoraires, tout d'abord, qui ont
été payés à cette firme d'avocats? De quel ordre
étaient ces honoraires? C'était dans le cadre de quel litige et
est-ce qu'il y a eu d'autres litiges qui ont requis les services de Steptoe
& Johnson? Quel a été le résultat - je pense que c'est
important - de l'intervention du gouvernement du Québec, par
l'intermédiaire de cette firme d'avocats en ce qui concerne, si je
comprends bien, tout le litige qui porte sur les exportations de viande de
porc?
M. Ciaccia: Alors, on parlait tantôt des
intérêts du Québec à Washington. Je crois que c'est
un excellent exemple ici. La firme Steptoe & Johnson nous représente
à Washington et ils ont eu plusieurs dossiers à défendre,
spécialement dans le cadre de l'Accord de libre-échange.
Vous avez mentionné le litige sur la viande de porc. Ils ont eu
le mandat de représenter le gouvernement du Québec auprès
des groupes spéciaux, binationaux de l'Accord de libre-échange
qui examinaient les décisions américaines concernant le droit
compensateur sur la viande de porc. Comme vous le savez, les Américains
ont prétendu qu'il y avait des subventions et ils ont imposé un
droit compensateur. Nous avons contesté cette pratique, cette
décision du gouvernement américain. Nous sommes allés
devant l'organisme binational, qui a un droit décisionnel sur les
litiges de l'entente de libre-échange, et le droit compensateur de 0,08
$/kg a été éliminé, et les droits perçus
depuis septembre 1989 ont été remboursés. Alors, les
exportations québécoises de viande de porc aux États-Unis
totalisaient 170 000 000 $ en 1990, soit la moitié des exportations
canadiennes. Le député qui vient de Beauce-Nord dit qu'il y a
beaucoup de producteurs dans sa région.
M. Doyon: Je sais ça, je viens de la Beauce aussi.
M. Ciaccia: Alors, ils ont eu des remboursements de quelque 10
000 000 $. Je crois que, premièrement, ça démontre que
nous avons fait le bon choix dans la firme, parce qu'ils nous ont bien
représentés. Deuxièmement, ça démontre que
les montants que nous avons dépensés pour faire des
représentations - les 600 000 $ - c'était un bon investissement
parce que nos agriculteurs ont reçu 10 000 000 $. Ça
démontre aussi que l'Accord de libre-échange fonctionne, dans le
sens qu'on a mis sur place des structures pour administrer, pour voir aux
litiges, et les structures ont fonctionné. Nous avons eu raison. et le
gouvernement américain a été obligé de le
respecter.
Vous parliez d'autres contrats avec cette firme dans le domaine. Dans le
secteur de la bière, ils ont un mandat de représenter le
Québec auprès des autorités américaines à la
suite d'une plainte sur les pratiques canadiennes affectant la vente de
bière américaine au pays. Vous savez, cette industrie est
importante pour nous. Alors, ils ont eu un mandat et les honoraires sont
chiffrées à 118 000 $. Ils ont préparé la
préparation et dépôt de documents sur les pratiques
québécoises auprès du United States Trade Representative,
et l'ensemble du dossier fait l'objet d'un examen par un groupe spécial
d'experts du GATT. Ça, c'est relié vraiment, ce n'est pas inclus
dans l'Accord de libre-échange, mais les règles du GATT
s'appliquent. Alors, les Américains ont utilisé le GATT pour
essayer de percer le marché québécois par leur industrie
de la bière et se sont plaints que nos pratiques étaient contre
les règles du GATT. Alors cette firme nous représente. Ce sont
les dossiers sur lesquels cette firme nous a représentés, et
très efficacement je dois dire.
M. Doyon: Je pense que le choix est bon, M. le ministre, les
résultats parlent d'eux-mêmes. Quelle est la base de paiement des
honoraires? Ils sont payés à l'heure ou à la
journée, ces gens-là, ou si c'est un montant forfaitaire par
année qu'on les paie pour nous représenter?
M. Ciaccia: C'est des taux horaires. M. Doyon: Des taux
horaires.
M. Ciaccia: Ça dépend du temps qu'ils passent...
Ils ne sont pas payés à l'année. S'ils travaillent, ils
sont payés, s'ils ne travaillent pas, ils ne le sont pas.
M. Doyon: Oui, c'est un taux horaire. De quel ordre est ce taux
horaire, M. le ministre? Est-ce que vous avez ça à
portée?
M. Ciaccia: Le taux horaire... Je n'ai pas... Un instant...
M. Doyon: Ça doit être dans le C.T. qui autorise le
paiement.
M. Ciaccia: Ça doit être les taux horaires de
Washington.
M. Doyon: Vous pourrez en informer la commission à un
moment ultérieur, ce n'est pas pressant.
M. Ciaccia: J'ai le taux global, je n'ai pas le taux horaire
ici.
M. Doyon: Oui. L'autre chose...
Une voix: C'est un C.T. qui a été approuvé
par le Conseil du trésor.
M. Doyon: ...que je voulais vous demander, M. le ministre, si je
comprends bien, c'est une firme qui, en plus d'être une firme d'avocats,
se double de gens qui font du lobbying, qui sont des démarcheurs
jusqu'à un certain point. Est-ce que...
M. Ciaccia: Non, ils nous représentent... On peut leur
confier d'autres mandats, mais leurs mandats, ce sont des mandats
spécifiques sur des sujets spécifiques.
M. Doyon: Sur des litiges. M. Ciaccia: Commerciaux. M.
Doyon: Commerciaux.
M. Ciaccia: Dans le domaine commercial avec l'entente de
libre-échange.
M. Doyon: Est-ce que, par exemple, le ministère s'est
intéressé aux intentions américaines en ce qui concerne
les barrières qui pourraient être mises à la
possibilité pour des artistes québécois, canadiens, bien
sûr, ou des athlètes, de se produire et de travailler aux
États-Unis? Est-ce que le ministère fait quelque chose à
ce sujet-là?
M. Ciaccia: Oui, nous avons...
M. Doyon: Est-ce que vous avez exposé...
M. Ciaccia: Oui, définitivement. Nous sommes intervenus
dans ce dossier pour porter à l'attention des autorités que nous
déplorons cette attitude et que nous voulons faire tout ce qui est
possible pour que les Américains ne donnent pas une telle exigence et
qu'ils permettent aux artistes... Et on suit le dossier de très
près.
M. Doyon: Mais la firme Steptoe & Johnson n'est pas
impliquée là-dedans, dans le moment.
M. Ciaccia: Pas pour l'instant, parce que ce n'est pas venu
à ce stade-là.
M. Doyon: Merci, M. le ministre. Vérifié, quant
à moi.
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Orford vous avez une question à l'engagement 3?
M. Benoit: Bien c'est un peu plus large que l'engagement 3, M. le
ministre. Il y avait un litige... Ce qu'on appelle les frontaliers, les
scieries qui sont sur le long des lignes américaines et canadiennes, les
Canadiens qui achètent leurs billots aux États-Unis, qui les
coupent au Canada, qui les retournent sous forme de planches au
États-Unis, il y avait un litige au moment ou le traité de
libre-échange a été signé. Il y avait une somme
d'argent qu'ils prétendent - eux tout au moins - leur serait due. Vous
savez que mon comté est sur le long des barrières
américaines, et il y a des scieries qui sont frontalières.
Où en est ce dilemme-là et quelles sont les chances qu'on le
règle éventuellement? Je pense que certains propriétaires
de ces scieries-là ont presque lancé la serviette, finalement.
(11 heures)
M. Ciaccia: Comme vous le savez, originalement, les
Américains se sont plaints qu'ils n'avaient pas de droits de coupe, ils
n'étaient pas assez élevés, que c'était
subventionné. Alors, ils ont imposé un tarif de douane de 15 %.
Nous l'avons réduit au Québec originalement à 8 % et
maintenant, je crois que la nouvelle entente, c'est à 6 % et ça
va tomber à 3 %. Alors, c'est un "memorandum of understanding" entre le
Canada et les États-Unis sur ce sujet. La position que nous prenons,
nous voudrions, nous
préférons que le "memorandum of understanding" soit aboli
et qu'on laisse le traité de libre-échange avoir son cours, parce
que nous prétendons que nous ne subventionnons pas les producteurs
forestiers. II y a d'autres provinces, naturellement, qui sont dans des
positions différentes où les taux vont aussi haut que 15 %. Comme
vous le savez, ces montants-là sont récupérés par
le gouvernement du Québec. Peut-être que je pourrais demander
à Carl de vous donner le complément d'information. Je sais
qu'à la dernière conférence
fédérale-provinciale sur le commerce extérieur ce sujet a
été discuté. Le Canada pourrait unilatéralement
canceller cette entente. Cependant, ça pourrait être plus
néfaste pour nos producteurs, parce que le gouvernement américain
pourrait augmenter... avoir des droits compensateurs plus élevés.
Alors, ce que nous avons convenu avec le gouvernement fédéral,
c'est d'essayer de négocier avec le gouvernement américain
l'abolition de cette entente et enlever ces restrictions. Peut-être que
je pourrais demander à M. Grenier de nous donner les dernières
discussions et la situation au moment où on se parle.
Le Président (M. LeSage): M. Grenier, est-ce que vous
pourriez vous identifier pour fins d'enregistrement?
M. Grenier (Carl): Oui, M. le Président. Cari Grenier,
sous-ministre adjoint au ministère des Affaires internationales. M. le
ministre vient de donner l'essentiel de la réponse concernant le sujet
global du mémoire d'entente concernant le bois d'oeuvre avec les
États-Unis. Cependant, si j'ai bien compris la question du
député, il faisait en plus allusion à une situation
particulière de certaines usines frontalières qui, pour leur
part, s'approvisionnent en billes aux États-Unis, donc, n'étaient
pas théoriquement concernées par le droit de douane
supplémentaire que les Américains avaient imposé.
Essentiellement, c'est une situation qui a été
réglée et 1988, mais pendant l'année 1987, effectivement,
ces gens-là ont dû payer comme les autres, en fait, le droit de 15
%.
Cette question-là a été soulevée à
plusieurs reprises auprès des autorités américaines.
Jusqu'à présent, ils ont refusé la proposition qu'on
faisait, nous, de rembourser ces sommes-là aux scieries en question. Le
dossier est toujours ouvert. Maintenant, il est, je dirais, englobé dans
la question plus large que M. le ministre mentionnait tantôt,
c'est-à-dire la renégociation du mémoire d'entente
lui-même et non pas seulement de cette partie-là. Pour l'instant,
ce serait difficile de vous donner, disons, un jugement quant à la
capacité qu'on va avoir de régler cette question-là en
particulier. Je pense que c'est peut-être plus facile de régler
ça d'une façon plus large, mais là évidemment, ce
ne sera pas facile non plus.
M. Benoit: Pourriez-vous me donner, M. Grenier, si vous le savez,
l'ordre de grandeur? Est-ce qu'on parle d'à peu près 10 000 000 $
pour les frontalières. Est-ce que c'est l'ordre de grandeur des sommes
d'argent qu'on leur doit ou qu'on leur devrait? Leur prétention est de
quel ordre?
M. Grenier: De mémoire, c'est plutôt à peu
près la moitié de cette somme, mais il faudrait que je
vérifie les documents; je ne les ai pas avec moi.
M. Benoit: Très bien. Merci
Le Président (M. LeSage): Merci. M. le
député de Bertrand. L'engagement 3 est vérifié?
M. Beaulne: Oui
Le Président (M. LeSage): Vous avez d'autres
vérifications dans le mois de mars. M. le député de
Bertrand?
M. Beaulne: L'engagement 6
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement
6.
M. Beaulne: II s'agit d'un contrat de 54 000 $ à M.
Christian Hardy pour agir à titre de conseiller dans le cadre de
l'évaluation des services d'immigration du Québec. J'aimerais
savoir d'abord si M. Hardy a terminé son mandat. D'autre part, quelles
sont ses recommandations quant à la restructuration des services d
immigration du Québec à l'étranger, s'il a produit un
rapport et, advenant qu'il ait produit un rapport, si vous avez l'intention de
le déposer à la commission?
M. Ciaccia: Effectivement, le mandat de M. Hardy est
terminé. Il a complété son rapport, ses études et,
oui, il a produit un rapport Nous n'avons pas l'intention de le rendre public.
C'est un rapport qui a été préparé strictement
à usage interne du ministère et du gouvernement.
M. Beaulne: Mais pouvez-vous..
M. Ciaccia: Le ministère de l'Immigration.. Ce qu'on a
demandé, c'est l'examen du fonctionnement des services, les
méthodes de travail, les clientèles, la configuration du
réseau d'immigration à l'étranger, et nous avons
reçu un rapport de M. Hardy.
M. Beaulne: Pouvez-vous au moins nous dire, pour le
bénéfice de mes collègues aussi, ' quelles sont les
grandes orientations de ces recommandations-là? Vous conviendrez avec
moi que la question d'Immigration est une question très épineuse
au Québec, et je pense que les
membres de la commission sont en droit de savoir sans avoir
nécessairement... Tout en respectant, si vous voulez, \a
confidentialité du rapport lui-même, je pense qu'on est en droit
de connaître les grandes orientations générales.
M. Ciaccia: II y a eu des changements dans la configuration du
réseau d'immigration. La nouvelle politique de la ministre de
l'Immigration a déjà été rendue publique et elle
tient compte des recommandations qui ont été faites par M. Hardy.
Je dois vous dire, la politique a été, je crois, comme vous le
savez, très bien reçue. Il y a des orientations, certains
changements qui ont été faits dans le réseau pour la
sélection de nouveaux immigrants et cette politique a tenu compte du
rapport de M. Hardy. Il y a eu deux recommandations sur l'informatisation du
réseau et aussi sur la formation du personnel, et le ministère a
donné suite aux recommandations qui avaient été contenues
dans le rapport de M. Hardy.
M. Beaulne: Est-ce qu'il y a des recommandations sur des groupes
cibles à viser?
M. Ciaccia: Non, ça ne faisait pas partie, ce
n'était pas l'objectif du rapport. C'était strictement
administratif, c'était l'examen du fonctionnement des services, des
méthodes de travail, les clientèles, la configuration du
réseau. C'était strictement administratif, ce n'était pas
au-delà de l'administration et de la façon de
sélectionner.
Le Président (M. LeSage): Alors, ça va pour
l'engagement 6, M. le député de Bertrand. Est-ce qu'il y a
d'autres engagements?
M. Beaulne: Oui, je passerais à l'engagement 14 qui est un
peu relié au précédent.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement
14.
M. Beaulne: II y a un montant de 479 158 $ pour autoriser le
ministère à conclure avec les
Affaires extérieures et le Commerce extérieur des ententes
d'occupation relatives à la présence d'agents d'immigration du
Québec au sein des missions canadiennes de Bangkok, Buenos Aires,
Chypre, Damas, Lisbonne et Rome.
M. Ciaccia: Effectivement, c'est pour autoriser, comme vous
l'avez mentionné, le ministère des Affaires internationales
à conclure avec le ministère des Affaires extérieures et
du Commerce extérieur du Canada des ententes relatives à la
présence d'agents d'immigration du Québec au sein des missions
canadiennes. Maintenant, ils sont à Bangkok, il n'y en a pas à
Buenos Aires et à Chypre. On n'a pas de représentants dans ces
deux bureaux. On a continué à en avoir à Damas, à
Lisbonne, à Rome et aussi à Séoul et à Vienne.
M. Beaulne: Est-ce que la présence de ces agents
d'immigration du Québec à l'intérieur des ambassades
canadiennes fait suite aux recommandations du rapport de M. Hardy?
M. Ciaccia: Aux recommandations de? M. Beaulne: De M.
Hardy.
M. Ciaccia: Non, non. C'était conformément à
l'entente Cullen-Couture du gouvernement précédent. Le
ministère des Relations extérieures et du Commerce
extérieur et le MAI ont arrêté un texte déterminant
les modalités financières de la présence
québécoise dans les missions canadiennes. Alors, ce n'est pas
quelque chose que nous avons commencé. Ça avait
déjà été commencé. Cette entente
prévoit que toute entente particulière relative à la
présence permanente d'agents du Québec au sein d'une mission
canadienne sera de la nature et prendra la forme d'un bail. Nous continuons
cette pratique.
M. Beaulne: Dans le cas de Damas, quel genre d'immigration
avez-vous l'intention de cibler?
M. Ciaccia: Ce serait plutôt une question à poser
à la ministre déléguée à l'Immigration. Nous
nous occupons de l'aspect administratif. Là, vous me posez une question
sur le contenu de la politique, et je vous suggérerais de la poser
à la ministre déléguée à l'Immigration. En
général, ce sont des Libanais francophones à Damas...
généralement, qui sont près du Liban.
M. Beaulne: Je suis d'accord avec le fait que ça
dépend d'un autre ministère, mais j'ai posé la question,
entre autres, parce que c'est un contexte un peu troublé dans ce coin du
monde et, d'autre part, vous connaissez sans doute également la
problématique des Juifs syriens qui sont assez maltraités
présentement en Syrie. Il y a eu d'ailleurs des correspondances à
ce sujet entre le Congrès juif canadien, votre ministère et mon
bureau. Je posais la question, entre autres, pour savoir si c'était une
clientèle que l'on aurait l'intention de cibler et dont on pourrait
favoriser le départ pour le Québec.
M. Ciaccia: II faudrait, premièrement, qu'ils fassent
application auprès du bureau, mais je suis convaincu que la ministre
prend certainement en considération des cas de difficulté de
cette nature et certainement y donne suite.
M. Beaulne: Est-ce que, de façon générale,
vous avez l'intention d'ouvrir d'autres représentations commerciales du
Québec dans des locaux d'ambassade canadienne comme vous l'avez fait
à
Séoul? Je comprends que dans le cas de l'immigration, il y a eu
des précédents qui ont été établis à
ce niveau-là, mais en fonction des missions commerciales comme vous
l'avez négocié à Séoul, c'est un peu nouveau.
Est-ce que ça fait partie des orientations générales,
ça?
M. Ciaccia: Pour le moment, nous n'avons pas planifié
d'autres présences, d'autres bureaux à l'intérieur du
bureau. Ça a été un projet-pilote, celui de Séoul,
pour des raisons assez spécifiques, parce que nous avons beaucoup
d'investissements qui viennent de la Corée. La présence
canadienne et toute l'information se trouve à l'ambassade et on veut
développer une expertise pour ce pays. Alors, c'est un pro-jetpilote que
nous avons entrepris, mais nous n'en avons pas planifié d'autres pour le
moment.
M. Beaulne: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements de mars
1990 sont vérifiés. J'appelle donc les engagements du mois
d'avril 1990.
Avril et mai
Nous y retrouvons les engagements de 1 à 11. Est-ce qu'il y a des
vérifications, M. le député de Bertrand?
M. Beaulne: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Les engagements du mois d'avril
sont vérifiés. J'appelle donc les engagements du mois de mai
1990.
M. Beaulne: L'engagement 2.
Le Président (M. LeSage): L'engagement 2, M. le
député de Bertrand.
M. Beaulne: C'est un montant de 100 000 $ pour retenir les
services de... D'abord ce n'est pas Jack, c'est M. Jake Warren comme conseiller
principal du gouvernement du Québec en matière de relations
commerciales, je suppose dans le contexte des négociations du GATT. Je
demande rais au ministre s'il peut nous faire le point dans le contexte de cet
engagement financier sur le contrat de M. Warren, son mandat précis.
Quel genre de services est-ce que vous vous attendez qu'il rende au
gouvernement du Québec et, particulièrement, qu'est-ce qu'il
entend faire en matière de subventions agricoles?
M. Ciaccia: Premièrement le nom est écrit Jack
parce qu'il l'écrit Jack. On l'appelle Jake, mais pour son nom officiel
il signe Jack. C'est pour ça que dans les engagements financiers c'est
Jack. Je crois que vous l'avez déjà connu, vous l'avez
déjà rencontré, et vous le connaissez bien. M. Warren a
été engagé pour conseiller le gouvernement du
Québec sur les dossiers de politiques commerciales, notamment l'Accord
de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, les
négociations commerciales multilatérales et les
négociations trilatérales entre le Canada, les États-Unis
et le Mexique.
Il était avec nous à Bruxelles au mois de décembre
dernier, durant les négociations du GATT et, comme vous savez, il a une
expertise reconnue dans ce domaine. C'est une personne qui est très
compétente et qui est très utile pour nous par ses connaissances
et dans les conseils et le travail qu'il fait. Vous m'avez demandé une
question plus spécifique sur...
M. Beaulne: Bien, sur... M. Ciaccia: L'agriculture.
M. Beaulne: Compte tenu que vous avez manifesté certaines
craintes au cours de l'été quant à l'évolution du
dossier du GATT, où est-ce qu'on en est à l'heure actuelle et
quels sont les directives que M. Warren a reçues au niveau en
particulier de toute la question des négociations sur les subventions
agricoles?
M. Ciaccia: Bien, M. Warren est un des deux qui suivent...
Premièrement, ils ont été admis, acceptés comme
observateurs. M. Warren en est un et M. Cari Grenier est l'autre observateur.
La position sur l'agriculture qui a été développée
en consultation, évidemment, avec le MAPAQ et l'UPA, qui a
été adoptée par le gouvernement fédéral,
jusqu'à date n'a pas changé. Il peut y avoir certaines
difficultés entre l'Europe et les États-Unis. Est-ce que
c'était ça, votre question?
M. Beaulne: Oui. (11 h 15)
M. Ciaccia: Notre position officielle pour le moment n'a pas
changé. Il y a certaines discussions, nous espérons que... J'ai
émis certaines réserves en termes d'urgence, en termes de
volonté politique des autres pays de vouloir régler ce
problème J'espère qu'il puisse y avoir une ouverture, que
ça puisse se finaliser, parce que je crois que toute l'entente du GATT
est très Importante pour les pays qui dépendent des exportations.
Mais au moment où on se parle, il n'y a pas d'autres décisions en
ce qui concerne... Il n'y a pas d'autres décisions sur l'agriculture, le
Canada et le Québec... Nous avons la position officielle que nous avons
défendue à Bruxelles au mois de décembre et qui demeure la
même pour le moment.
M. Beaulne: Lors des dernières négociations, les
producteurs de lait du Québec - de façon plus
générale aussi, ceux du Canada, mais de façon plus
insistante, ceux du Québec - avaient
passablement critiqué la position du gouvernement
fédéral dans ce sujet-là. Est-ce que la position du
gouvernement du Québec tient compte des revendications qu'avaient faites
les producteurs de lait?
M. Ciaccia: Je ne crois pas qu'il y avait eu cette critique.
À ma connaissance, la critique a eu lieu avant que le Canada prenne la
position officielle, mais une fois que la position canadienne reflétait
l'article 11.2c, je pense qu'ils l'ont acceptée. Ils ont même eu
des propos très favorables envers le gouvernement du Québec et le
gouvernement fédéral, parce qu'ils ont maintenu cette position
dans les négociations à Bruxelles.
M. Beaulne: Donc, si je vous comprends bien, la position du
Québec et celle du fédéral concernant ce secteur-là
en particulier n'a pas changé?
M. Ciaccia: Au moment où on se parle, la position n'a pas
changé, non.
M. Beaulne: Pensez-vous qu'il y a des chances que ça
change ou que c'est assez sûr que ça va demeurer comme
ça?
M. Ciaccia: J'ai réitéré cette position
à la dernière conférence
fédérale-provinciale à Ottawa au mois de juillet. Alors,
en ce qui me concerne, la position demeure la même.
M. Beaulne: La position du fédéral?
M. Ciaccia: La position du fédéral et la position
du Québec.
M. Beaulne: Oui. Bien, je comprends. Celle du Québec,
ça...
M. Ciaccia: Oui, oui. Mais la position du fédéral
demeure la même; elle m'a été confirmée au mois de
juillet à la conférence fédérale-provinciale avec
M. Wilson et le nouveau ministre des Affaires extérieures.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a d'autres engagements à vérifier pour le mois de mai? M.
le député de Bertrand.
M. Beaulne: L'engagement 18.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement
18.
M. Beaulne: C'est un montant de 35 000 $ concernant la
société Tengelmann, une société allemande, dans le
contexte du programme APEX, afin d'effectuer une remise à cette
chaîne pour les achats effectués auprès de fournisseurs
québécois. C'est quelque chose qui m'apparaît un peu
spécial, comme engagement.
Est-ce que dans le cas de cet engagement, la dérogation aux
normes habituelles du programme APEX s'explique parce que le
bénéficiaire est une entreprise allemande? Je ne dis pas
ça d'un point de vue accusateur, mais simplement pour savoir dans quel
contexte ça se situe. Et d'autre part, quel est le bilan de cette
expérience particulière? Est-ce qu'il y a eu des retombées
commerciales intéressantes suite à cet arrangement-là?
M. Ciaccia: C'est une participation à la promotion de la
chaîne alimentaire allemande portant sur des produits canadiens,
québécois, du 1er au 13 octobre 1990, afin d'effectuer une remise
à cette chaîne pour les achats effectués auprès des
fournisseurs québécois. Alors, environ 25 entreprises
québécoises ont soumis leurs produits à Tengelmann en vue
d'être retenues dans le cadre de cette promotion. Tengelmann
évalue les possibilités de chacune d'entre elles et devrait nous
livrer la liste des compagnies et produits sélectionnés. APEX est
un programme d'acheteurs. On fait venir des acheteurs de Tengelmann. Ils sont
venus pour faire cette évaluation. Normalement, ça monte
jusqu'à 25 000 $. Alors, c'est un programme régulier et norme
mais, dans ce cas-ci, il est au-dessus de 25 000 $. Il est à 35 000
$.
M. Beaulne: Mais qu'est-ce que c'est ça, cette compagnie
Tengelmann? Est-ce que c'est un promoteur, un distributeur alimentaire? C'est
quoi comme...
M. Ciaccia: C'est une chaîne alimentaire allemande ayant un
chiffre d'affaires de 24 000 000 000 $. Elle compte 3500 magasins. Elle
embauche 60 000 employés. Elle possède aussi des actifs à
l'étranger dont, notamment, 52 % des actions de la chaîne
alimentaire américaine A & P, 1700 magasins. Alors, on voulait...
C'est une des plus grosses au monde. On voulait faire la promotion de nos
produits, alors, on a fait venir les représentants ici. On a dit: On
vous démontre ce que les firmes québécoises ont pour,
possiblement on l'espère, pouvoir vendre leurs produits et si on peut
les intéresser à vendre ces produits, nous avons un marché
énorme, vous voyez? Alors, c'est un des programmes que nous avons pour
aider les entreprises québécoises. On fait venir les acheteurs
ici pour les intéresser dans les produits québécois pour
les vendre à l'extérieur.
M. Beaulne: En principe, c'est une excellente idée.
Ça vaut la peine d'être tenté, mais ça s'est fait
ça, en mai 1990. Est-ce que, depuis ce temps-là, il y a,
effectivement, des produits québécois qui ont été
mis sur le marché allemand suite à ça?
M. Ciaccia: Je vais vérifier si...
M. Beaulne: Et vous pourrez nous remettre la réponse.
M. Ciaccia: Définitivement. M. Beaulne:
D'accord.
Le Président (M. LeSage): M. le député
d'Orford.
M. Benoit: M. le ministre, vous parlez de la vente de nos
produits à l'extérieur, particulièrement aux
États-Unis. Au printemps dernier, vous avez annoncé le programme
SAM qui était destiné, je pense, à des corporations
québécoises qui voulaient vendre leurs produits aux
États-Unis. Il y avait déjà avant un programme pour aider
nos fabricants à vendre leurs produits aux États-Unis. Quelle est
la différence entre ce nouveau programme - ça suit un peu la
question de mon confrère d'en face... Qu'est-ce qu'il y a dans ce
programme qui n'existait pas déjà et quelles sont les
retombées qu'on a pu y voir?
M. Ciaccia: Bien. Dans les programmes avant le programme SAM, il
y avait des programmes où on aidait les firmes à aller aux
États-Unis, le programme APEX. On avait aussi des programmes de
marketing, des expositions... Ces programmes continuent, mais nous nous sommes
aperçus, nous sommes venus à la conclusion que plusieurs firmes
québécoises n'avaient pas les moyens d'identifier ou d'avoir des
distributeurs pour leurs produits aux États-Unis. Alors, ce que nous
avons fait avec le programme SAM, nous avons identifié, nous avons une
banque informatisée de données qui contient plus de 2500 noms
d'agents manufacturiers américains intéressés à
faire des affaires avec les entreprises québécoises. Alors,
ça permet d'évaluer l'intérêt aux États-Unis
pour les produits des entreprises qui en font la demande. L'entreprise vient au
ministère. On identifie les distributeurs à travers les
États-Unis pour leurs produits particuliers. On met à leur
disposition plus que 2000 distributeurs et c'est informatisé, c'est
à l'échelle de tous les États-Unis.
Alors, c'est un service qui a été très bien
reçu. Jusqu'à maintenant, il y a plus que 300 entreprises
québécoises qui l'utilisent et qui ont pris des informations.
Ça fait seulement une couple de mois donc, c'est difficile d'avoir une
évaluation complète, mais je peux vous dire que
l'intérêt est très marqué et a été
très bien reçu dans le public. C'est un service... Une petite ou
moyenne entreprise n'a pas les moyens d'engager quelqu'un pour faire le tour
des États-Unis et aller chercher les distributeurs. C'est trop
dispendieux. Alors, l'expertise du ministère fait cette
évaluation pour eux, leur donne les informations et, par cette
entremise, ils peuvent avoir la distribution de leurs produits aux
États-Unis.
M. Benoit: Est-ce qu'il reste, M. le ministre, des programmes
semblables au ministère de l'Industrie et du Commerce ou si, finalement,
c'est vous qui avez tous ces programmes-là?
M. Ciaccia: Ce programme-là, c'est strictement un
programme qui a été initié et mis en place par le
ministère des Affaires internationales pour l'exportation. Comme vous le
savez, le commerce extérieur quand les deux ministères ont
été fusionnés... La responsabilité du commerce
extérieur appartient au ministère des Affaires internationales.
Alors, les exportations, le marketing, tout ce qui a trait aux ventes, aux
produits et aux services québécois à l'extérieur,
c'est notre responsabilité.
M. Benoit: Très bien.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député d'Orford. Est-ce qu'il y a d'autres engagements à
vérifier dans le mois de mai? Alors, les engagements du mois de mai 1990
sont vérifiés. Il n'y a pas d'engagements pour le mois de juin
1990. Nous passons donc aux engagements de juillet 1990. M. le
député de... Oui?
Juillet
M. Beaulne: L'engagement 2, M. le Prési dent.
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'engagement 2.
M. le député de Bertrand.
M. Beaulne: II s'agit de la subvention du gouvernement du
Québec à l'Agence de coopération culturelle et technique,
une subvention de 2 0Q0 000 $ en deux versements. J'aimerais savoir de la part
du ministre quelles seront les priorités d'intervention du Québec
à l'occasion du quatrième sommet qui doit se tenir en novembre
prochain, à Paris. Quels sont les thèmes d'intervention que vous
allez privilégier.
M. Ciaccia: Nous sommes en train de les finaliser. Il y aura un
projet qui sera soumis au gouvernement sous peu Tous les sujets n'ont pas
été complètement encore finalisés en termes
d'intérêts du Québec pour ce sommet.
M. Beaulne: Bon.
M. Ciaccia: Je peux vous donner quelques éléments.
Il y a certainement une sensibilité croissante à
l'émergence d'une coopération multilatérale en
matière économique. Il y a peut-être une mobilisation plus
grande des associations francophones partenaires. On va sûrement parier
du rôle de l'ACCT, parce qu'il y a plusieurs projets... que les
subventions que nous donnons.
II y a aussi la question du degré d'ouverture aux pays d'Europe
de l'Est, spécialement à la Roumanie et à la Bulgarie. Ce
sont des éléments que nous regardons pour finaliser les
priorités. Il peut y en avoir d'autres. Ceux-ci je pense...
M. Beaulne: À l'heure actuelle, le secrétariat du
Forum francophone est installé à Montréal sur une base
temporaire, pour ainsi dire là, ou intérimaire. Est-ce que vous
avez l'intention de pousser pour que ça soit installé à
Montréal sur une base un peu plus permanente, définitive?
M. Ciaccia: Oui, définitivement. Le directeur
général est un de nos fonctionnaires.
M. Beaulne: Alors, on peut penser que ça va faire partie
des choses qui vont être mises de l'avant.
M. Ciaccia: Oui, ça va faire partie des enjeux que nous
allons défendre. C'est important pour nous.
M. Beaulne: D'accord.
Le Président (M. LeSage): Mme la députée de
Châteauguay, sur le même engagement.
Mme Cardinal: Le même sujet, oui. Merci, M. le
Président. Il y a quand même beaucoup de subventions qu'on accorde
à l'ACCT, pour appuyer plusieurs projets. Mais quelles sont vraiment les
retombées pour le Québec, par exemple dans la production de
matériel didactique? Je sais qu'on en utilise beaucoup, dans ce
contexte.
M. Ciaccia: Vous avez raison. Oui, il y a plusieurs subventions.
Il y a des retombées du Fonds de production de matériel
didactique. Les retombées directes, premièrement, c'est le
contrat de l'ACCT à la firme québécoise La
littérature de l'oreille, pour la production des livres-cassettes
utilisés dans l'apprentissage de la lecture à l'école
primaire. Il y a une première série de quatre livres-cassettes
qui est en circulation au Togo. La firme s'est vu confier le mandat
d'étendre cette expérience en Guinée. La
littérature de l'oreille a établi de nombreux contacts en Afrique
de l'Ouest, avec des éducateurs, des rédacteurs, des imprimeurs,
des éditeurs, et elle a établi sa crédibilité
auprès de l'ACCT. Elle travaille en Afrique pour la première fois
et établit ses premiers contacts avec l'ACDI.
Deuxièmement, il y a le contrat à l'ACCT, à
l'Université de Montréal, pour la diffusion en
Côte-d'lvoire de la méthode CAFE, Cours autodidacte de
français écrit. Alors, le cours est maintenant utilisé en
Côte-d'lvoire, après une adaptation faite par les Ivoiriens, et
des extensions du programme sont à l'étude au Cameroun.
Troisièmement, il y a la prise en charge, par l'ACCT, de la
participation de trois éditeurs québécois à un
séminaire de formation organisé en Côte-d'lvoire par
l'Association des éditeurs africains, des interventions nombreuses sur
le contenu par les éditeurs québécois et de nombreux
échanges d'expériences et d'informations. (11 h 30)
Quatrièmement, il y a la contribution financière de l'ACCT
à la constitution d'un consortium formé de la firme
québécoise CEC, de Hachette et de NEA-Dakar pour la diffusion
d'un dictionnaire d'origine québécoise en Afrique. Il y a aussi
des retombées indirectes, par exemple la participation de quatre
éditeurs québécois à un séminaire de la
Banque mondiale au Togo, à l'invitation expresse de la Banque mondiale;
de nombreux contacts utiles sont établis. Il y a d'autres
retombées indirectes: l'invitation de la Banque mondiale à
présenter le savoir-faire québécois en édition
scolaire aux fonctionnaires de la Banque à Washington. La session de
sensibilisation a eu lieu au mois de juin et il y a eu production, à
cette occasion, d'une brochure d'information sur les éditeurs
québécois.
Il y a le contrat de la République Centrafricaine à la
firme Beauchemin sur crédit de la Banque mondiale pour des manuels de
mathématiques; il y a la création d'un consortium
québécois pour l'achat de NEA, République de
Côte-d'lvoire, une offre présentement à l'étude. La
privatisation n'est pas encore complétée et la firme LMB a
grandement utilisé la crédibilité acquise pour une
subvention de l'ACDI. Alors, ce sont toutes des retombées directes et
indirectes et l'opération des sommes qu'on verse à la
société.
Mme Cardinal: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. Bergeron: Merci, M. le Président. Pendant qu'on parle
de littérature, peut-être que je pourrais m'adresser au ministre
pour ce qui est de la culture. Comme vous le savez, M. le ministre, en ce
moment, il y a des négociations commerciales tripartites entre le
Canada, les États-Unis et le Mexique, qui donnent lieu à des
débats qu'on a vus dans les journaux dernièrement concernant
certains secteurs épargnés lors de l'Accord de
libre-échange avec les États-Unis, tout particulièrement
la culture. Vu qu'on parle de littérature, je vous demande: Comment le
Québec envisage-t-il ces négociations et comp-te-t-il y
participer activement? Je pense qu'il est fort important pour le Québec
de s'intégrer au point de vue de la culture et de la
littérature.
Le Président (M. LeSage): Est-ce que le
ministre pourrait répondre d'une façon assez rapide...
M. Ciaccia: Très bien.
Le Président (M. LeSage): ...étant donné la
pertinence de la question?
M. Ciaccia: Effectivement, les industries culturelles ont
été exclues de l'entente sur le libre-échange avec les
États-Unis et on entend prendre la même position avec l'entente
trilatérale avec le Mexique, pour protéger nos industries
culturelles.
M. Bergeron: Merci.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a d'autres engagements au mois de juin? M. le député de
Bertrand. C'est-à-dire au mois de juillet...
M. Beaulne: Oui, l'engagement 7.
Le Président (M. LeSage): L'engagement 7 pris en juin,
mais inclus dans les engagements de juillet.
M. Beaulne: C'est un montant de 308 000 $ comme subvention
à la Revue internationale bilingue sur l'environnement, donnée
à la Société royale du Canada. Pour le
bénéfice de mes collègues, cette revue bilingue est le
résultat du seul engagement qui a été pris par le
Québec lors du Sommet francophone de Dakar, et ça, conjointement
avec Ottawa. Ma question au ministre est la suivante: Dans cet arrangement,
puisque la contribution du Québec se résume à une
subvention de 308 000 $, est-ce dire que c'est fa Société royale
qui décide de la gestion et de la direction de la revue? En d'autres
mots, quelle est l'emprise ou la contribution du Québec à la
politique rédactionnelle de cette revue? Est-ce que le Québec a
un mot à dire sur le contenu et sur les articles qui seront inscrits
dans cette revue?
M. Ciaccia: Premièrement, ce n'est pas la seule
décision qui a été prise au sommet de Dakar, la question
de la revue, c'est l'une des décisions. Pour revenir plus
précisément à votre question, il y a un comité qui
a été mis en place par la Société royale et, sur ce
comité, il y a des représentants du ministère des Affaires
internationales et du ministère de l'Environnement du Québec.
Alors, nous participons, nous sommes présents et nous allons
certainement avoir plus qu'un mot à dire dans le contenu et la
rédaction.
M. Beaulne: Pourriez-vous déposer à la commission
la liste de la composition de ce comité?
M. Ciaccia: La liste de la composition? Oui, on va la
déposer, les membres qui ont siégé sur le
comité.
M. Beaulne: En gros, il y a combien de représentants du
ministère des Affaires internationales par rapport aux autres,
là-dedans?
M. Ciaccia: II y en a un du ministère des Affaires
internationales et un de l'Environnement. Les autres sont nommés par la
Société royale.
M. Beaulne: Mais c'est sur un total de combien?
M. Ciaccia: Peut-être 9 ou 10.
M. Beaulne: Donc, il y a 2 représentants du gouvernement
du Québec sur 10 personnes.
M. Ciaccia: Oui.
M. Beaulne: Et vous estimez qu'on a une emprise sur le contenu
rédactionnel?
M. Ciaccia: On va vous envoyer une copie de la revue, vous allez
voir que c'est très bien. Vous allez...
M. Beaulne: Ah non! Je ne mets pas ça en doute, mais c'est
simplement...
M. Ciaccia: Et votre ancien chef, M. Pierre Marc Johnson,
était présent au lancement de la revue.
M. Beaulne: Ah oui, ça je le sais! M. Ciaccia: Et
il a trouvé ça très bien.
M. Beaulne: Bon, en tout cas, vous allez nous déposer la
liste des membres du comité.
M. Ciaccia: Définitivement, la liste, et...
M. Beaulne: D'accord.
M. Ciaccia: ...je vous enverrai une copie "complimentaire" de la
revue.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a d'autres questions, M. le député de Bertrand, sur les
engagements de juHlét?
M. Beaulne: Oui, l'engagement 9.
Le Président (M. LeSage): J'appelle l'engagement 9, pris
en juin et inclus aux engagements de juillet.
M. Beaulne: C'est une subvention de
310 000 $, une subvention de fonctionnement et de soutien au projet de
coopération de l'AQOCI, l'Association québécoise des
organismes de coopération internationale. Ma question est bien simple:
est-ce que cette subvention de 310 000 $...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Bertrand, si vous le permettez, nous sommes...
M. Ciaccia: Vous avez changé de mois.
Le Président (M. LeSage): Nous avons changé de
mois. La question du député de
Bertrand a trait à l'engagement 9 de juillet, pris en
juillet.
M. Ciaccia: En juillet.
M. Beaulne: Oui, c'est ça. Est-ce que je peux...
Le Président (M. LeSage): Allez-y, M. le
député de Bertrand.
M. Beaulne: C'est une subvention à l'AQOCI, de 310 000 $.
Est-ce que cette subvention constitue la contribution globale du
ministère à l'AQOCI pour 1990-1991, et quel est le montant qui
sera accordé à l'AQOCI pour 1991-1992?
M. Ciaccia: Pour 1990-1991, c'est le montant total, et pour
l'année prochaine, je pense que ça va être le même
montant qui sera accordé.
M. Beaulne: II n'y aura pas d'indexation? M. Ciaccia: Non,
il n'y a pas d'indexation.
M. Beaulne: Bon, est-ce que...
M. Ciaccia: Mais je peux vous mentionner certains montants, parce
que 310 000 $... Si on regarde un peu, mettons, les années quatre-vingt,
c'était 150 000 $. Le plus haut qui a été donné,
ça variait entre 150 000 $, 163 000 $, 157 000 $. Après
ça, c'est monté à 300 000 $ et, certaines années,
ils ont reçu 350 000 $. Il y avait des projets spéciaux dans ces
années. L'année où c'était l'Année de la
jeunesse, ils ont reçu 600 000 $. Alors, quand il y a des projets
spéciaux ou spécifiques, dans ces cas-là, peut-être,
les budgets sont augmentés. Mais si c'est l'opération sans
activités additionnelles, on maintient ce montant.
M. Beaulne: Donc, pour 1991-1992, l'AQOCI peut s'attendre au
même montant?
M. Ciaccia: Oui.
M. Beaulne: Ça va, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le
député de Bertrand. Alors, les engagements de juillet 1990 sont
vérifiés. J'appelle les engagements du mois d'août 1990. M.
le député de Bertrand.
Août M. Beaulne: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements du mois
d'août 1990 sont vérifiés. J'appelle les engagements du
mois de... C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'engagements pour le mois de
septembre. Nous passons donc aux engagements du mois d'octobre 1990. M. le
député de Bertrand.
Octobre et novembre
M. Beaulne: Non, pas de commentaires.
Le Président (M. LeSage): Pas de commentaires; les
engagements du mois d'octobre 1990 sont vérifiés. J'appelle donc
les engagements du mois de novembre 1990. M. le député de
Bertrand.
M. Beaulne: L'engagement 1, M. le Président.
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'engagement
1.
M. Beaulne: Oui, il s'agit... Je ne sais pas, c'est quand
même assez long, là, je ne sais pas si... L'essentiel, ici, sans
lire tout l'engagement, concerne des frais relatifs à
l'aménagement du bureau du Québec à Singapour.
M. Ciaccia: Un instant. Vous dites novembre 1990?
M. Beaulne: Oui. L'engagement 1. Une voix: Novembre,
engagement 1.
M. Ciaccia: Mais il est classé. C'est ça, mais il
est classé. Très bien.
M. Beaulne: Ça va?
M. Ciaccia: Quelle est la question? Excusez.
M. Beaulne: Oui. Bon. Alors, la question est la suivante: Est-ce
que vous pouvez, brièvement, faire un bilan des activités du
bureau du Québec à Singapour? Et dans une question un peu
corollaire, étant donné qu'il avait été question
que le premier ministre se rende en Asie, est-ce que ce projet est encore sur
les tablettes ou s'il a été abandonné?
M. Ciaccia: Pour répondre à votre deuxième
question, le projet du premier ministre de se rendre en Asie n'est pas
abandonné; on n'a pas de date fixe pour sa visite, mais c'est encore
planifié. Pour le bureau de Singapour, le bureau du Québec
à Singapour occupe un local depuis le 1er avril 1988. L'ajout
d'effectifs et la localisation du local dans un secteur où les
coûts de localisation sont supérieurs de 25 % par rapport aux
autres secteurs amène le ministère à proposer la
relocalisation du bureau. Le bureau sera localisé dans un autre
édifice. En ce qui concerne... Il y a un directeur, il y a deux
attachés commerciaux et deux soutiens. Le bureau s'occupe de Singapour,
de la Malaisie, de la Thaïlande, de l'Indonésie. Il y a 150
dossiers actifs; il y a un minimum d'à peu près cinq missions
commerciales du Québec, par année, qui se rendent
là...
M. Beaulne: Ça va, M. le Président. Je n'ai pas
d'autres questions.
M. Ciaccia:... et c'est profitable, notamment en
Thaïlande.
M. Beaulne: Bon. D'accord. M. le Président...
Le Président (M. LeSage): M. le député de
Bertrand, ça va?
M. Beaulne: Oui, oui. Çava.
Le Président (M. LeSage): Est-ce qu'il y a d'autres
vérifications pour le mois d'octobre?
M. Beaulne: Oui, l'engagement 8.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement 8.
M. le député de Bertrand.
M. Beaulne: Bon. Il s'agit d'une somme de 25 000 $ versée
par le ministère au Conseil de commerce Canado-Arabe. Je ferais du
même coup le lien avec l'engagement 8 de mars 1991, qui est une
subvention de 149 000 $ au même Conseil de commerce Canado-Arabe. Est-ce
que ces subventions-là, en particulier celle de mars 1991,
étaient reliées à l'identification des opportunités
d'affaires pour le Québec liées à la reconstruction du
Koweit après la crise du Golfe?
M. Ciaccia: Pas les 25 000 $, mais les 149 000 $.
M. Beaulne: Les 149 000 $. Mais je lie les deux parce que c'est
au même organisme, quoi
M. Ciaccia: Oui, oui, parce que les 25 000 $, c'est le paiement
du salaire du représentant.
M. Beaulne: Est-ce que, suite à ces subven-
tions-là et en particulier à la deuxième, le
Conseil de commerce a produit un rapport ou a identifié des
possibilités de retombées pour le
Québec dans le contexte de la reconstruction du Koweit?
M. Ciaccia: Bon. Je vais vous parler premièrement du
mandat confié par le ministère des Affaires internationales.
C'était de mener une enquête appropriée afin de
déterminer comment les entreprises et les entrepreneurs
québécois pourraient mieux se positionner pour obtenir leur part
des contrats qui seront octroyés par le gouvernement du Koweit ou par
les entrepreneurs généraux choisis par le gouvernement du Koweit
pour la reconstruction du pays. (11 h 45)
Alors, il y a un comité spécial qui a été
constitué et le rapport préliminaire du groupe a
été présenté le 29 avril. Sa conclusion
générale était à l'effet que les entreprises du
Québec telles Lavalin, SNC, Bell, Northern Telecom, BG Checo,
Ingersoll-Rand, Hydro-Québec, Brooks Investments peuvent, par leurs
contacts établis de longue date avec les décideurs
koweïtiens ou avec les grandes sociétés américaines
et européennes, se positionner pour obtenir une part intéressante
du programme de reconstruction qui pourrait durer de 5 à 10 ans. Et pour
les autres entreprises, leur participation à ce programme devra se faire
par le biais de sous-traitance.
Le comité a travaillé continuellement en étroite
collaboration avec la direction Afrique et Moyen-Orient et des missions ont
été faites au Koweit, à Londres et au Caire pour
identifier les principaux décideurs et avoir des entrées
auprès d'eux. Il en est ainsi pour le président de Yusuf Ibrahim
and Abdullah Alghanim and Partner Group and Companies, Koweit, pour ie
président du Ali-Reza Group, Arabie Saoudite et Koweit, qui sont
à Londres, The Arab Contractors. Ismail Osman, et un rapport exhaustif,
complet, me sera remis à la fin de ce mois-ci par le président du
Conseil de commerce Canado-Arabe, M. Lambert Toupin.
M. Beaulne: Et vous dites que le rapport final va être
remis...
M. Ciaccia: À la fin du mois.
M. Beaulne:... à la fin du mois. Est-ce qu'on pourrait en
avoir une copie à la commission aussi?
M. Ciaccia: Je vais évaluer le contenu avant de m'engager
Je vais voir ce qu'ils nous disent et je prendrai... C'est difficile pour moi
de m'engager d'avance sans savoir ce qui va être écrit dans le
rapport
M. Beaulne: À votre connaissance, est-ce qu'il y a des
entreprises québécoises qui ont...
Est-ce qu'à votre connaissance, à l'heure où on se
parle, il y a des entreprises québécoises qui ont
déjà obtenu des contrats dans le contexte de ces travaux?
M. Ciaccia: Oui. Il y a déjà des entreprises qui
ont obtenu des contrats. Il y a tellement un intérêt que je vais
diriger une mission moi-même, une mission commerciale, au mois d'octobre
en Arabie Saoudite et en Iran, avec des entrepreneurs québécois,
dans le contexte du travail du Conseil de commerce Canado-Arabe. Quand il y a
eu l'exposition de l'Arabie Saoudite, ici, à Montréal, plusieurs
de nos entrepreneurs ont rencontré... parce que, une des
journées, il y avait toutes les chambres de commerce des
différentes régions de l'Arabie Saoudite qui ont rencontré
nos entrepreneurs et qui ont établi certains contacts.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a d'autres vérifications dans le mois d'octobre?
M. Ciaccia: ...part en Iran. M. Beaulne: Ça va.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Bertrand?
M. Beaulne: Oui.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement
12, M. le député de Bertrand?
M. Beaulne: Oui. 12 et 13. Vous pouvez les appeler conjointement.
Il s'agit d'un montant total... de deux montants qui font environ 100 000 $,
octroyés par le ministère des Affaires internationales pour faire
la promotion du Challenger de Bombardier. La question que je me pose ici -
d'ailleurs, c'est un commentaire également - je pense que nous sommes
tous d'accord et nous partageons tous les succès de Bombardier à
l'étranger, mais compte tenu du fait que Bombardier, ce n'est quand
même pas une PME et c'est une compagnie qui est en bonne santé,
j'étais un peu surpris de voir que le ministère des Affaires
internationales versait à Bombardier 100 000 $ pour faire la promotion
du Challenger. Dans quel contexte ça se situe, ça?
M. Ciaccia: Bon. Peut-être que de la façon dont
c'est écrit, ça peut être mal interprété. On
n'a pas pris 100 000 $ et dit à Bombardier: Faites la
démonstration de votre Challenger. Évidemment, ils n'ont pas
besoin de nos 100 000 $ et on ne les donnerait pas pour ces fins. Nous avons
utilisé nous-mêmes, en mission avec le premier ministre, le
Challenger. Alors, plutôt que de prendre les lignes aériennes
privées à différents endroits, ce qui aurait
coûté à peu près le même prix, nous avons eu
ce service de Bombardier. Nous avons vraiment loué le Challenger et on a
fait toutes les différentes villes en Europe. Il y a quatre villes
allemandes qui ont été visitées. Mais en plus de
ça, en plus de nous accommoder en termes... je veux dire qu'au lieu de
prendre les lignes aériennes privées, là, où il
aurait fallu qu'on paie quand même les mêmes montants, on avait le
Challenger. En plus de ça, ça a démontré
l'efficacité, vraiment, du produit, et les Allemands ont acheté
cinq Challenger.
Ça veut dire que, nous, on a payé des sommes... Si j'avais
pris Lufthansa ou, pour aller en Angleterre, British Airways, on n'aurait pas
fait la démonstration et il aurait fallu qu'on dépense l'argent
de voyagement. Alors, plutôt que de le dépenser dans les lignes
aériennes privées, on l'a fait avec Bombardier et cinq Challenger
ont été vendus, qu'on connaît, en plus, peut-être,
d'autres. Ça représente une vente, approximativement, quoi, de 60
000 000 $.
M. Beaulne: Oui, en fait, si je comprends bien, vous avez fait
d'une pierre deux coups, ce qui est très bien.
M. Ciaccia: Absolument.
M. Beaulne: Mais le libellé porte un peu à se
questionner.
M. Ciaccia: Oui, vous avez raison. Et puis, je vais vous dire,
mon chef de cabinet était très préoccupé par ce
libellé et puis...
M. Beaulne: II avait raison, comme vous l'avez vu.
M. Ciaccia: Aux fonctionnaires, j'ai dit, écoutez, ce
n'est pas le bon libellé; ça porte à mauvaise
interprétation. Et, vous l'avez démontré, mon chef de
cabinet avait raison.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Est-ce
que les engagements...
Des voix: Ha, hà, ha!
M. Beaulne: L'engagement 14.
Le Président (M. LeSage): Alors j'appelle l'engagement
14.
M. Beaulne: II s'agit d'un montant de 80 000 $ pour retenir les
services de la firme Setym International Inc. afin de fournir de l'expertise
financière pour développer un programme d'aide financière
à la PME thaïlandaise.
La question que je me pose ici, c'est: En vertu de quels critères
de sélection le ministère
a-t-il retenu la firme en question, la firme Setym, et quelle est
l'expertise de cette compagnie en matière de PME thaïlandaises?
M. Ciaccia: C'est dans le cadre du programme et des projets dont
on a discuté tantôt, sur l'ACDI, et dont nous étions les
maîtres d'oeuvre. Le Québec est le maître d'oeuvre du
projet. Et le gouvernement du Québec, dans le cadre d'un projet
entièrement financé par l'ACDI, travaille à mettre sur
pied une agence de financement des PME dans le nord-est de la Thaïlande.
Afin d'accélérer le projet, il a été convenu avec
l'ACDI d'adjoindre au projet, sur place, un spécialiste en financement
et prêts déjà familier avec la problématique des PME
en pays en voie de développement. Le mandat consiste à
développer le programme et les mécanismes administratifs requis
pour sa gestion.
Alors, il y a eu un comité de formé. Les membres du
comité de sélection sont M. Claude Beaudry, vice-président
du SEREQ, M. Raynald Brassard, administrateur principal de programmes,
Direction générale de l'Asie à l'ACDI, et M. Michel
Dagenais, directeur, Asie du Sud et du Sud-Est au ministère des Affaires
internationales. Les membres du comité ont obtenu de la documentation
sur les critères et ils ont rencontré les représentants.
Il y a eu deux soumissions qui ont été reçues au
ministère, celle de Setym technologie et celle de Maheux, Noiseux. La
réponse a été transmise par Raymond, Chabot, Martin,
Paré. Les experts qui ont été choisis ont
déjà fait le même travail dans des pays en
développement comme au Lesotho, en Afrique. Ils ont déjà
cette expertise. Alors, il y a eu une sélection et une conclusion pour
cette firme.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Bertrand? Est-ce qu'il y a d'autres
vérifications pour le mois de novembre? M. le député de
Bertrand.
M. Beaulne: Au mois de novembre, non.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements du mois
de novembre 1990 sont vérifiés, en y incluant la correction au
rapport de juin, soit l'engagement 11. J'appelle donc les engagements de
décembre 1990.
Décembre M. Beaulne: L'engagement 2.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement 2
du mois de décembre 1990. C'est un engagement qui a été
pris en novembre 1990, mais inclus à la liste de décembre
1990.
M. Beaulne: C'est une contribution de 120 000 $ au financement de
l'Université Senghor d'Alexandrie. Est-ce que vous pouvez nous donner
des indications sur les modalités d'utilisation de cette somme par les
dirigeants de l'Université Senghor?
M. Ciaccia: Ça, c'est un autre engagement qui a
été pris au Sommet de Dakar par le premier ministre. Vous en avez
mentionné un autre tantôt, celui de l'environnement; celui-ci en
était un autre. C'est un projet pour lequel le ministère des
Affaires internationales a versé, premièrement, à
l'Université Senghor d'Alexandrie, une subvention de 30 000 $ non
récurrente pour les frais généraux et 20 000 $ pour des
bourses. Principalement, c'est l'Université du Québec à
Montréal qui a obtenu 90 000 $ pour le projet d'environnement de
l'Université d'Alexandrie; pour ce projet, l'Université du
Québec à Montréal a obtenu une subvention non
récurrente de 90 000 $. Alors, le premier ministre a fait l'annonce de
ce projet au Sommet de Dakar; il y a contribué par des bourses et une
subvention non récurrente de 120 000 $ qui bénéficie
à certains spécialistes de l'Université du Québec
à Montréal.
M. Beaulne: Bon, ça va. Je vous remercie.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Les
engagements de décembre 1990...
M. Beaulne: Ah! Il en reste un, monsieur, du mois de
décembre. Le premier de décembre; j'en ai juste un à
pointer en décembre. Il y a l'engagement 1 de décembre 1990.
Le Président (M. LeSage): Le contrat négocié
avec Dale & Dawning Boston, c'est ça dont vous voulez parler?
Alors, les engagements du mois de décembre 1990 sont
vérifiés et, avant de procéder avec les engagements de
janvier 1991, je vais suspendre les travaux pour cinq minutes
(Suspension de la séance à 11 h 58)
(Reprise à 12 h 13)
Le Président (M. LeSage): À Tordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux avec les engagements financiers de
1991, dans laquelle liste nous retrouvons les engagements pris en
décembre 1990. J'appelle l'engagement 1. M. le député de
Bertrand.
Janvier 1991
M. Beaulne: Oui, M. le Président. Il s'agit d'un
engagement autorisant le ministère des Affaires internationales à
effectuer certains travaux de réparation aux propriétés
résidentiel-
les de certaines délégations du Québec, dont celle
de Londres. J'aimerais demander au ministre si on peut s'attendre à ce
qu'un successeur de M. Scowen comme délégué
général à Londres soit nommé dans un avenir
rapproché ou si on doit s'attendre à ce que le poste demeure
vacant pendant longtemps?
M. Ciaccia: Présentement, nous avons un
délégué par intérim. Ce n'est pas notre intention
de le laisser occuper indéfiniment le poste. Nous examinons plusieurs
candidatures. Aussitôt que nous aurons fait le choix de la personne qui,
selon ce que nous considérons, pourra faire le travail requis à
Londres, le premier ministre en annoncera la nomination.
M. Beaulne: Je vous pose la question parce qu'il y a cinq mois,
lors de l'étude des crédits, j'avais posé une question
semblable à celle-là et, à ce moment-là, vous aviez
donné une réponse un peu semblable à celle-ci.
M. Ciaccia: Alors, je suis cohérent. M. Beaulne:
Vous êtes cohérent. M. Ciaccia: Je ne me contredis
pas.
M. Beaulne: Non, je dois concéder que vous êtes
cohérent. Mais, disons, dans le contexte actuel, ce serait souhaitable
qu'on ait un délégué permanent le plus rapidement
possible.
M. Ciaccia: Oui, mais, soi-disant que Herman Vyncke qui est
là présentement d'une façon intérimaire a une
très grande expérience, il fait un excellent travail.
Aussitôt que le choix sera décidé, nous l'annoncerons.
M. Beaulne: Oui, c'est simplement... Je suis d'accord avec la
qualité du travail de celui qui assure l'intérim, mais vous
comprendrez que ça a moins d'impact qu'une personne qui est
nommée à plein titre.
M. Ciaccia: Vous avez raison, et nous allons faire notre possible
pour que la bonne personne soit nommée pour effectuer ce travail.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a d'autres vérifications dans les engagements de janvier 1991,
M. le député de Bertrand?
M. Beaulne: Non.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements de
janvier 1991 sont vérifiés. J'appelle donc les engagements de
février 1991 dans laquelle liste nous retrouvons les engagements pris en
janvier 1991.
Février M. Beaulne: L'engagement 4.
Le Président (M. LeSage): J'appelle donc l'engagement 4.
M. le député de Bertrand.
M. Beaulne: Oui. Il s'agit d'un montant de 105 341 $ pour l'achat
de mobilier pour la délégation du Québec à
Bruxelles. En fait, c'est dans mars 1991.
M. Ciaccia: Janvier, engagement 4. Ce n'est pas ça que
j'ai ici.
M. Thibault (Laurier): Est-ce qu'on est rendus dans le mois de
mars pour les engagements de février?
Le Président (M. LeSage): Nous sommes rendus dans les
engagements de février 1991, dans lesquels nous retrouvons les
engagements de janvier 1991. Alors, les engagements de février 1991 sont
vérifiés. Nous procédons donc avec les engagements de mars
1991.
Mars
M. Beaulne: Alors, c'est le montant de 105 000 $ pour l'achat de
mobilier pour la délégation du Québec à Bruxelles,
à la compagnie Système Telia de LaSalle.
C'est une question strictement technique. Pour quelle raison, ici, il y
a eu une dérogation aux règles normales d'octroi des contrats
pour l'ameublement de la délégation?
M. Ciaccia: Les achats ont été effectués via
le directeur général des achats auprès des fournisseurs
suivants. Il y avait trois fournisseurs québécois. Je peux vous
donner le nom des autres qui ont... Système Telia, Ameublement
Bonaventure, Dec Mobilier. C'est Approvisionnements et Services qui a fait ces
achats auprès de...
M. Beaulne: Mais de quelle façon est-ce en
dérogation avec la directive 10-75?
M. Ciaccia: Parce que les règles à l'international
ne sont pas les mêmes que les règles internes. On veut utiliser
les délégations comme une vitrine des produits
québécois. On veut faire la promotion d'une certaine
qualité, de certains produits. Alors, ce n'est pas
nécessairement, mettons, le plus bas soumissionnaire pour une chaise ou
le plus bas soumissionnaire pour un bureau. Ce n'est pas ça, le but. On
veut que ça donne une image du Québec, que les gens... on peut
utiliser ça pour montrer la qualité de ce que nous avons, pas
nécessairement au plus bas prix. Alors, c'est pour ça que, dans
ce cas-là, c'est Approvisionnements qui sélectionne les
différentes firmes très bien cotées, connues, et
qui font des bons produits au Québec. Les produits
québécois, on les envoie dans les délégations
à travers le monde et on utilise ça pour faire aussi la promotion
de nos...
M. Beaulne: Je suis d'accord. C'est acceptable, ça, comme
approche. Mais pourquoi cette compagnie-là? Vous dites qu'il y a eu deux
ou trois autres soumissionnaires. Est-ce que ça veut dire que cette
compagnie-là a été jugée plus intéressante
par le ministère pour démontrer la qualité des produits
québécois par rapport aux autres? À partir de quels
critères ça a été choisi?
M. Ciaccia: Je vais demander à mon sous-ministre. C'est
une question administrative; mon sous-ministre va répondre.
M. Caron (Renaud): Le choix n'a pas été
effectué par le ministère des Affaires internationales. Il a
été fait par le directeur général des achats
à partir des critères qui, normalement, sont utilisés par
le ministère des Approvisionnements et Services et le directeur
général des achats. Probablement que, eux, ils ont demandé
des soumissions et ce sont ces gens-là que nous devons payer parce que
ce sont eux qui les ont fournis. La raison pour laquelle il y a eu aussi... il
y a la question des règles à l'étranger et au
Québec.
Et l'autre chose c'est que, comme on veut s'en servir comme vitrine, ce
ne sont pas toujours des meubles qui sont identiques à ceux que les
ministères achètent normalement. Donc, ça dépasse
certains critères. Si vous aviez à examiner les critères
lors de l'achat des meubles dans les ministères, les bureaux, vous
verriez que les différences sont... Souvent, c'est uniquement un
critère de couleur, etc. Donc, comme ça se veut aussi une vitrine
des produits québécois, ce n'est pas nécessairement le
même type de meubles que ceux qu'on achète dans les
ministères normalement.
M. Beaulne: Ça je comprends, je comprends.
Le Président (M. LeSage): Je m'excuse, si vous le
permettez, pour fins d'identification dans la transcription, la personne qui
vient de prendre la parole est bien le sous-ministre, M. Renaud Caron.
M. Caron: Oui.
Le Président (M. LeSage): Merci.
M. Caron: Le directeur général des achats a choisi
cette firme après qu'on ait spécifié le type de besoins
qu'on avait.
M. Beaulne: Je suis d'accord avec le prin- cipe de la vitrine et
de montrer ce qu'on a de mieux, mais au niveau de la sélection,
finalement, à moins d'avoir des critères assez objectifs,
ça ouvre la porte pas mal au subjectivisme. Dans le fond, c'est demander
à un jury de choisir les toiles qui sont les plus adéquates pour
représenter le Québec. C'est pas mal subjectif.
M. Caron: Non, mais ce n'est pas tout à fait le même
contexte que des oeuvres d'art.
M. Beaulne: Non, non, mais quels sont les critères pour
montrer ces produits-là?
M. Caron: Je pense que, pour nous, la question se pose
plutôt au directeur général des achats puisque c'est lui
qui a fait les choix, et selon les critères du ministère des
Approvisionnements et Services et du directeur général des
achats.
M. Beaulne: Ça, ça relève des
Approvisionnements et Services?
M. Caron: C'est le directeur général des
achats.
M. Beaulne: On lui posera la question à lui.
M. Caron: C'est le directeur général des achats qui
a effectué...
M. Beaulne: Bon d'accord.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le sous-ministre.
Est-ce qu il y a d'autres vérifications, M. le député de
Bertrand, dans les engagements de mars 1991?
M. Beaulne: Non.
Le Président (M. LeSage): Les engagements de mars 1991
sont vérifiés. Nous procédons donc avec les engagements du
mois d'avril 1991, dans laquelle liste nous retrouvons des engagements pris au
mois de mars 1991.
Avril et mai
M. Beaulne: On n'a pas de.
Le Président (M. LeSage): Les engagements du mois d'avril
1991 sont vérifiés. J'appelle donc les engagements du mois de mai
1991...
M. Beaulne: Oui, l'engagement 1.
Le Président (M. LeSage):.. dans lesquels nous retrouvons
les engagements pris au mois d'avril 1991. J appelle l'engagement 1. M le
député de Bertrand.
M. Beaulne: M. le Président, il s'agit d'un
montant de 280 000 $ pour couvrir les dépenses des observateurs
étrangers membres de la Fédération internationale des
droits de l'homme, ceux qui sont venus ici suite à la crise d'Oka.
M. le Président, ici, évidemment, je pense que c'est
d'intérêt public et vous comprendrez que, compte tenu du rapport
et compte tenu des observations qu'ont faites les membres de ce groupe qui sont
venus ici; compte tenu également qu'ils n'ont pas rencontré les
officiels et le ministre responsable du gouvernement du Québec; compte
tenu également qu'ils ont passé sous silence les revendications
de la population québécoise de Châteauguay; compte tenu du
fait, également, qu'ils n'ont pas soulevé la dimension
linguistique de la problématique et qu'ils ont escamoté un grand
nombre des aspects qui sont derrière la crise d'Oka, je me permettrai de
vous demander de nous expliquer, en gros, en quoi consistaient ces frais et,
d'abord, d'expliquer pourquoi c'est le gouvernement du Québec qui a
dépensé cet argent pour faire venir ici... qui a assumé
les frais d'un groupe qui est venu ici regarder de façon biaisée
ce qui s'est passé au Québec et qui a rapporté les
événements de façon à ternir notre image sur le
plan international. Pourquoi c'est le gouvernement du Québec,
numéro un, qui a assumé ces frais? Et, deuxièmement,
est-ce que vous pourriez déposer à la commission le détail
de ces dépenses?
M. Ciaccia: M. le Président, même si les
observations du député de Bertrand en ce qui concerne ces...
Malgré les remarques sur tout le travail qui a été fait et
la façon dont les rapports ont été rendus publics, le fait
demeure que le gouvernement du Québec s'était engagé avec
le gouvernement fédéral à défrayer les coûts
de ces observateurs. Il y en avait 24. Il y avait quelque 24 observateurs,
membres de la Fédération internationale des droits de l'homme,
qui sont venus au Québec avec le mandat d'observer quelles conditions
devaient présider à certains événements. Il avait
été convenu entre les ministères et organismes
impliqués que le ministère des Affaires internationales
défraierait une partie des coûts, notamment les frais de
séjour et les billets d'avion. Alors, nous avons respecté cet
engagement et les 280 000 $ représentent... Les coûts réels
sont de 274 882 $ et nous avons effectué ces paiements.
M. Beaulne: M. le ministre, l'ensemble de la facture est de
combien? Vous dites que le Québec a assumé cette part-là,
les billets d'avion et le séjour. Quel est l'ensemble de la facture?
Quelle est la part que le fédéral a payée
là-dedans?
M. Ciaccia: Je n'ai pas ces chiffres, ici. 274 882 $, ça,
c'était le coût réel pour nous, mais la part du
gouvernement fédéral, on ne l'a pas ici.
M. Beaulne: Mais vous devez avoir quand même... Est-ce
qu'il y avait un arrangement selon lequel c'était 50-50, 40-60? Enfin,
vous avez peut-être une indication de l'ensemble total de la facture.
M. Ciaccia: Normalement, nous devrons récupérer une
partie de ces sommes du gouvernement fédéral parce que le
gouvernement fédéral était aussi signataire, faisait
partie de l'entente.
M. Beaulne: Oui. Mais, écoutez, vous dites que
c'était une entente à frais partagés. Je veux bien croire
que le coût réel, pour le Québec, est de 274 000 $, mais
quel est le coût total de l'opération? En d'autres mots, ce qu'on
veut savoir, ici, c'est si le Québec a assumé la plus grande
partie des frais de la visite de ces gens-là, compte tenu, en plus de
ça, du rapport plutôt incomplet qu'ils ont fait de leur
visite?
M. Ciaccia: Nous nous étions engagés à payer
les frais de séjour et les billets d'avion, et c'est ça que nous
avons fait. Je peux vous donner les détails du séjour, les types
de transport.
M. Beauine: Non. Mais, M. le ministre, à part le
séjour et les billets d'avion, il n'y a pas grands coûts qui
restent. Quels seraient les frais, d'après vous, au-delà du
séjour et des billets d'avion? Quand on voyage, c'est les coûts
principaux, ça. Quels sont les coûts additionnels?
M. Ciaccia: II n'y a pas beaucoup d'autres coûts en plus de
ça, mais, normalement, le fédéral devrait partager. Je
vais m'enquérir et je vais vous donner l'information. Ce n'est pas notre
ministère qui était responsable de cette opération. Alors,
je vais prendre note de votre question et je vais m'informer pour voir quelle
partie de ça, s'il y en a une partie, qui est récupérable
du gouvernement fédéral.
M. Beaulne: Pourquoi ces paiements-là ont-ils
été faits en dérogation à deux directives, aux
directives 2-83 et 7-74? Quelle est la nature de la dérogation, ici, et
les motifs?
M. Ciaccia: On m'informe que c'est une question de délai.
On n'a pas eu le même délai que dans les normes usuelles.
M. Beaulne: Alors, la dérogation, c'est uniquement en...
Quels sont les délais normaux qui sont prévus en fonction de ces
directives? (12 h 30)
M. Ciaccia: La directive 2-83 sur les fonds locaux ne
prévoit pas le paiement de telles dépenses. Alors,
considérant que le ministère a dû procéder à
l'achat de 30 billets d'avion, c'est une dérogation parce que les fonds
locaux ne prévoyaient pas de telles dépenses. C'est vrai-
ment une dépense extraordinaire. On ne pouvait jamais... On avait
une journée pour prendre la décision. C'était un
événement extraordinaire et on ne pouvait pas prévoir
toutes ces modalités.
Le Président (M. LeSage): Alors, M. le
député de Bertrand, si vous le permettez, compte tenu de l'heure,
est-ce qu'il y a consentement pour poursuivre les travaux jusqu'à 13
heures?
M. Ciaccia: Consentement. M. Beaulne: Consentement.
Le Président (M. LeSage): Alors, il y a consentement. Vous
pouvez poursuivre, M. le député de Bertrand.
M. Beaulne: Merci, M. le Président. Bon. J'accepte votre
réponse sur les dérogations, mais est-ce que vous pouvez vous
engager à déposer... d'abord à vous enquérir
auprès du gouvernement fédéral pour savoir quelle est la
partie globale - parce que, comme je vous l'ai dit, au-delà du
séjour et des billets d'avion, je ne vois pas diable quels peuvent
être les montants substantiels - et à déposer ces
informations-là à la commission, pour le bénéfice
de la commission, pour qu'on sache exactement quel est le pourcentage de la
facture qu'a payé le gouvernement du Québec dans cette
opération?
M. Ciaccia: Alors, je vais m'enquérir auprès du
ministère de la Sécurité publique qui a été
responsable de l'opération et qui doit avoir obtenu, s'il y en avait
à obtenir, les remboursements du gouvernement fédéral.
Mais, définitivement, je vais m'en enquérir et je vous ferai part
de la réponse.
M. Beaulne: Merci.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a d'autres vérifications dans les engagements du mois de mai
1991? M. le député de Bertrand
M. Beaulne: L'engagement 11.
Le Président (M. LeSage): Alors, j'appelle l'engagement
11.
M. Beaulne: C'est un montant de 301 400 $ pour conclure un
contrat de services professionnels avec M. Jean-François Normand, pour
agir à titre de chef de cabinet auprès du
délégué général à Paris pour une
durée de deux ans. M. le ministre, ma question, ici, est la suivante.
Depuis maintenant 22 mois, le poste de conseiller senior à l'information
est vacant à la délégation de Paris. Nous avons
réclamé cette nomination depuis déjà un certain
temps. Le délégué général du Québec,
M. Dufour, a également réclamé cette nomination. On
apprend que M. Normand, que la presse qualifie de farouche militant
libéral, a été nommé pour encadrer le
délégué du Québec II n'y a rien de mal à ce
que le gouvernement puisse utiliser sa prérogative pour nommer des gens
qui sont de son côté, mais j'aimerais savoir: Est-ce que M.
Normand va assumer, outre ses fonctions de chef de cabinet du
délégué général, en même temps, la
responsabilité des communications et de l'information à la
délégation du Québec puisque, dans sa formation
professionnelle et dans ses fonctions antérieures, il était
attaché de presse?
M. Ciaccia: Effectivement, M. Normand, présentement, est
directeur des communications par intérim. Et. comme vous l'avez
mentionné, il a les compétences pour effectuer ce travail
M. Beaulne: Est-ce que ses compétences viennent
principalement du fait qu'il était arts ché politique de
Marc-Yvan Côté, du ministre Marc-Yvan Côté? Et si
vous...
M. Ciaccia: Ne vous avancez pas trop loin dans ce
domaine-là, parce que je vais vous faire sortir toute la liste de vos
nominations. Vous allez voir que...
Des voix: Ha,ha, ha!
M. Beaulne: Non, ce n'est pas dans ce sens là que ma
question allait.
M. Ciaccia: Non, mais c'est une personne très
compétente. Le fait qu'il travaillait pour un ministre ne le rend pas
incompétent.
M. Beaulne: Qui a-t-il remplacé comme chet de cabinet?
M. Ciaccia: II a remplacé Mme Marie-Odile Vézina,
qui était le chef de cabinet de M. Jean-Louis Roy.
M. Beaulne: Donc, à toutes fins pratiques, on peut cesser
de réclamer la nomination d une personne senior responsable de
l'information. Ce que vous dites, c'est que c'est lui qui va assumer ces
fonctions-là?
M. Ciaccia: Juste par intérim. Ce n'est pas permanent. Il
n'a pas été nommé à ce poste d'une façon
permanente Par intérim, ça veut dire que s'il n'est pas
confirmé dans ce poste d'une façon permanente, il va y avoir une
autre nomination, il va retourner et fera seulement le travail de chef de
cabinet.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Bertrand? Vous avez une autre verification dans le
même mois, M. le député de Bertrand?
M. Beaulne: L'engagement 15.
M. Ciaccia: J'appelle l'engagement 15.
M. Beaulne: C'est un montant de 224 800 $ pour un contrat de
services avec la compagnie Design et Communications. Ma question est la
suivante: Quels sont les détails de cette subvention et les
modalités? C'est concernant les modalités de la participation du
Québec à l'Exposition de Seville en 1992. Le mandat a
été confié à M. Claude Trudel. Quelle est la nature
de la participation du Québec à cette exposition et quel est le
budget global consacré à cette participation?
M. Ciaccia: Premièrement, ce n'est pas une subvention,
c'est un contrat concernant la présence du Québec à
l'Exposition universelle de Seville. Le Québec sera présent parce
que nos intérêts économiques le justifient,
premièrement, et cet événement permettra de rejoindre
quelque 50 000 000 personnes de la communauté européenne et
mondiale, dont 2 000 000 de décideurs économiques et politiques.
D'ici l'an 2000, ce sera le seul événement international de cette
envergure.
Quelle était votre autre question? Le mandat de M. Trudel,
nommé par le Conseil des ministres au poste de représentant du
Québec à Seville, sous contrat, est celui de premier
représentant et coordinateur des actions du Québec reliées
à la préparation, à la tenue, à l'évaluation
et au suivi de cette exposition. Entre autres, dans le secteur politique, il
représente officiellement le gouvernement du Québec et entretient
des relations permanentes avec les autorités politiques et
administratives de l'Exposition universelle du pays hôte et des autres
pays participants, de même qu'avec les dirigeants des organisations
internationales.
Dans le secteur des affaires publiques, il veille à ce que ses
interlocuteurs aient une bonne connaissance du Québec de façon
qu'une image positive en soit donnée. Dans le secteur de
l'économie, il s'assure de la réalisation de la mission
économique et commerciale de la représentation du Québec
en veillant, entre autres, à la mise en oeuvre de la stratégie de
commercialisation des produits et services québécois, à la
prospection et à la promotion industrielles et à
l'évaluation de la conjoncture économique dans les secteurs
clés. Dans le secteur culturel, il s'assure de la réalisation des
programmes d'activités dans le cadre des objectifs et des
échéanciers prévus; il identifie les opportunités
d'intervention et apporte une attention particulière à leur
multiplication. Et, de plus, au plan administratif, il veille au bon
fonctionnement de la représentation du Québec et, notamment,
porté une attention particulière à la gestion
budgétaire, financière et matérielle.
M. Beaulne: Quel est le budget global consacré à la
participation du Québec?
M. Ciaccia: Attendez! Avant, il y a eu un contrat qui a
été fait sur appel d'offres. Les firmes retenues ont
été le consortium Design et Communications et Bazin, Dumas,
Dupré, Sorma-ny. Le mandat était de concevoir et de gérer
la réalisation de l'aménagement de l'espace du Québec et
de concevoir un plan de promotion de la présence du Québec
à Seville. Il y a eu un appel d'offres public pour ce contrat-là.
Le budget global est de 5 315 000 $.
M. Beaulne: 5 315 000 $. Alors, le coordo-nateur de toute cette
opération, c'est bien M. Claude Trudel?
M. Ciaccia: Oui. J'ai décrit son mandat et ses
fonctions.
Le Président (M. LeSage): Ça va, M. le
député de Bertrand? Est-ce qu'il y a d'autres
vérifications dans le mois de mai 1991?
M. Beaulne: Non.
Le Président (M. LeSage): Alors, les engagements du mois
de mai 1991 sont vérifiés. Est-ce que le ministre a des remarques
à faire à cette commission avant qu'elle ajourne ses travaux?
M. Ciaccia: Non. Je veux remercier les membres de la commission,
le député de Bertrand, ainsi que les membres du côté
ministériel. Je veux remercier aussi les membres du ministère des
Affaires internationales qui ont fait un excellent travail dans la
préparation des documents et dans la gestion de tous les engagements
financiers. Je crois que les réponses étaient claires et que
toutes les informations nécessaires ont été
données.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. M. le
député de Bertrand, vous avez des commentaires à
formuler?
M. Beaulne: Bien, je remercie mes collègues de leur
collaboration dans l'exercice de cette vérification. J'aimerais
également souligner - et je pense que c'est partagé par toute la
deputation de l'Assemblée nationale - l'importance de ren-forcir notre
appareil d'information à l'étranger de façon à
présenter ce qui se passe au Québec, non pas comme une
instabilité, mais présenter les choses comme elles sont. En
particulier, je pense à la campagne de dénigrement qui est faite
présentement contre Hydro-Québec. Il y a des
éléments positifs importants que l'on peut faire ressortir quant
à la façon dont les gouvernements du Québec ont
traité les autochtones au pays. Le dénigrement du Québec,
qui est fait à
l'étranger sur cette question, n'est nullement
mérité.
M. Ciaccia: M. le Président, si vous me permettez.
Le Président (M. LeSage): Oui, M. le ministre.
M. Ciaccia: Je partage entièrement les propos du
député de Bertrand. Il est clair que, dans le cas
d'Hydro-Québec, dans le cas du traitement des autochtones, je crois
qu'au Canada, je peux dire que le Québec a vraiment été
exemplaire, et nous devons passer ces messages. Nous devons donner les
informations quant à toutes les ententes que nous avons eues, sur toute
la façon dont nous avons transigé dans les différents
dossiers. C'est aussi une marque de responsabilité de la part de ceux
qui sont ici pour questionner sur les engagements financiers.
Je remarque que le député de D'Arcy-McGee, qui a voulu
lancer dans l'air la question de la petite caisse, n'a même pas eu la
décence ou le sens des responsabilités d'être
présent ici aujourd'hui pour poser des questions sur les engagements
financiers. Ça démontre un peu le manque de sérieux et,
des fois, il ne faut pas mépriser les institutions du gouvernement du
Québec en posant de telles questions farfelues et irresponsables. Il
aurait pu démontrer un peu plus de sens des responsabilités en
étant présent ici, mais il n'y était pas. Alors, ça
démontre vraiment la qualité des questions qu'il a posées
hier.
Alors, encore une fois, je remercie le député de Bertrand.
On peut avoir des divergences d'opinion, mais je crois qu'on le fait dans les
règles de la démocratie et dans le sens des
responsabilités que nous avons tous les deux.
Le Président (M. LeSage): Merci, M. le ministre. Alors, la
vérification des engagements financiers du ministère des Affaires
internationales contenus dans les listes des mois de janvier 1990 à mai
1991 est terminée, sous réserve de l'obtention des
réponses aux questions prises en note.
M. Ciaccia: M. le Président...
Le Président (M. LeSage): Oui, M. le ministre.
M. Ciaccia:... je veux juste remettre au député de
Bertrand une copie de Ecodécision, la revue environnementale.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. LeSage): Alors, c'est
déposé. La commission, ayant complété son mandat,
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 43)