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(Douze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Larouche): Je déclare la
séance ouverte. Alors, le mandat de la commission des institutions est
d'entendre les intéressés et de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi d'intérêt
privé 220, Loi concernant la succession de Jean-Maurice Lafond. Alors,
je demanderais à Mme la secrétaire d'annoncer les remplacements,
s'il y en a.
La Secrétaire: II n'y a aucun remplacement, M. le
Président.
Le Président (M. Larouche): Merci. Alors, je vais inviter
M. le ministre de la Justice, en remplacement de M. Cusano, à
présenter... ou faire des remarques préliminaires, s'il y a
lieu.
Alors, M. le ministre.
M. Rémillard: Ce ne sera pas long, M. le Président,
on m'apporte mes documents.
Le Président (M. Larouche): Est-ce qu'il y a d'autres
membres de la commission qui auraient un préambule?
Remarques préliminaires
Mme Harel: Alors, M. le Président, j'ai pris connaissance
du dossier que Me Rousseau m'avait préparé et, bon, j'ai pu
constater que l'immeuble pour lequel il est requis un consentement
d'aliéner de cette commission et du Parlement est situé dans ma
circonscription, sur la rue Hochelaga. J'ai pris connaissance également
des affidavits et des divers documents qui ont été
préparés et de l'avis paru dans les journaux, et j'aurai quelques
questions, là, quand on en sera à cette période de
questions.
Le Président (M. Larouche): Très bien.
M. Rémillard: Alors, M. le Président, il s'agit de
la succession de M. Jean-Marie Lafond qui est décédé le 20
novembre 1988 et qui a réglé la disposition - c'est son testament
- de ses biens. La situation, nous la connaissons, M. le Président. Il
s'agit de permettre à l'une des héritières de pouvoir
disposer des biens de façon qu'elle puisse rencontrer ses obligations.
Par conséquent, il devient donc obligatoire que nous votions ce projet
de loi pour changer certains éléments de ce testament et
permettre à Mlle Lafond de pouvoir administrer correctement ses biens,
en respect des droits de tous.
Le Président (M. Larouche): Très bien.
Alors, est-ce qu'il y a d'autres membres de la commission qui ont des
remarques préliminaires?
Alors, je vais inviter Me Girard, qui est le procureur de la
requérante, à présenter la personne qui l'accompagne.
M. Girard (Mario R): Je suis accompagné par Isabelle
Lafond qui est l'exécutrice testamentaire et fiduciaire. Nous
présentons ce matin une loi d'intérêt privé, compte
tenu de la prohibition d'aliénation contenue au testament qui
empêcherait Isabelle Lafond de pouvoir vendre un ou les immeubles avant
d'avoir atteint l'âge de 30 ans. Étant donné certaines
dettes dans la succession et le manque d'argent liquide pour payer ce qui
devait être payé par la succession, nous avons cru bon, de pouvoir
vendre un immeuble et acquitter une grande partie de ces dettes-là, la
totalité des dettes qui resteraient. Les dettes, c'est surtout au niveau
de l'impôt provincial et fédéral. C'est à cause de
gain de capital, c'est alentour de 40 000 $ les deux. Évidemment, le
problème, c'est que, n'étant pas payées, il y a
l'intérêt composé à tous les jours; on reçoit
à chaque mois des comptes, ça monte à peu près
à 600 $ par mois. Alors, on aimerait bien pouvoir acquitter le plus vite
possible les impôts et faire des réparations sur l'autre... Parce
qu'on demande de vendre un immeuble, qui est l'immeuble situé sur la rue
Hochelaga, qui lui-même nécessite beaucoup de réparations
et, avec le produit de la vente d'un immeuble, de pouvoir effectuer des
réparations sur l'autre immeuble pour qu'il soit plus rentable. C'est
parce que, là, il y a des problèmes majeurs au niveau des deux
immeubles, comme il n'y a pas de système central de chauffage, ce genre
de problèmes là. C'est le but, surtout, de demander de pouvoir
aliéner un immeuble, d'acquitter les dettes de la succession, les dettes
majeures qui restent, et de pouvoir récupérer l'immeuble qui
resterait pour qu'il soit rentable pour la succession.
Le Président (M. Larouche): Très bien Alors, nous
allons procéder à l'étude du préambule du projet de
loi. Vous me dispensez de la lecture du préambule? Est-ce qu'il y a des
amendements au préambule?
Étude détaillée
M. Rémillard: Oui, M. le Président, il y a un
amendement, j'ai un amendement à présenter. Cet amendement a fait
l'objet d'un consensus entre Me Girard, le procureur de Mlle Lafond, et le
ministère de la Justice. Le préambule serait modifié par
le remplacement du dernier alinéa par le suivant: "Que Jeannine Lamy et
Robert
Lafond ont été avisés de la présentation de
la présente loi, que Jeannine Lamy ne s'est pas opposée à
son adoption et que Robert Lafond y a consenti explicitement."
M. le Président, cette modification tient compte du fait que,
contrairement à Robert Lafond, Jeannine Lamy n'a pas signé de
déclaration qu'elle consentait à l'adoption de la présente
loi.
Le Président (M. Larouche): Est-ce qu'il y a des
interventions?
Mme Harel: En fait, il s'agit donc d'autoriser la vente d'un
immeuble sur la rue Hochelaga sur lequel pèse une prohibition
d'aliéner, c'est ça?
M. Girard: C'est ça.
Mme Harel: II y a deux héritiers qui, chacun, ont obtenu,
je pense, le versement d'une rente...
M. Girard: Oui.
Mme Harel: ...Mme Lamy, puis le frère de Mlle Lafond.
M. Girard: C'est exact.
Mme Harel: Donc, le frère de Mlle Lafond consent à
cette vente d'immeuble, à faire lever la prohibition, tandis que vous
nous dites que Mme Lamy ne s'est pas opposée.
M. Girard: Elle ne s'est pas opposée, effectivement.
Mme Harel: Elle ne s'est pas opposée. Sous quelle forme
est-ce que cette transmission d'information s'est faite, en fait, de la
non-opposition?
M. Girard: C'est qu'on n'a pas eu de forme de non-opposition,
mais on n'a pas reçu d'opposition officielle, une lettre nous disant: Je
m'oppose. C'est qu'elle ne consent pas, mais elle ne s'oppose pas, si vous
voulez. Je peux vous dire que, depuis le début de ce dossier, c'est un
petit peu l'attitude de Mme Lamy. Quand on a Parce que, au début,
c'était le Trust Royal qui devait être exécuteur
testamentaire. Le Trust Royal a refusé de s'en occuper à cause de
la complexité de tout le dossier. Finalement, c'est moi qui m'en suis
occupé et il a fallu faire nommer un nouvel exécuteur
testamentaire. Ceci s'est fait dans le district de Joliette, l'endroit
du de cujus. Alors, Mme Lamy, pour les mêmes raisons que ce matin, devait
être avisée et elle ne s'est pas présentée. On lui
envoie toujours les avis nécessaires, prévus par la loi, et elle
ne s'oppose pas, mais ne consent pas. La même chose quand on a
rechangé l'exécuteur testamentaire pour nommer Isabelle,
lorsqu'elle a eu 18 ans; il a fallu envoyer toutes les convocations et Mme Lamy
ne s'est pas opposée.
Mme Harel: M. le Président, je souhaiterais que lavis par
lequel Mme Lamy a été informée de la tenue de notre
commission parlementaire soit déposé.
M. Girard: Oui
Mme Harel: Je ne pense pas qu'il l'ait été
encore.
M. Girard: J'ai les deux avis ici. À la recommandation de
M. Bergeron, on a préparé un texte l'invitant à se
présenter ce matin. Étant donné le court délai
qu'on avait parce qu'on a eu la date seulement la semaine dernière, je
le leur ai fait signifier par huissier, à Mme Lamy et à Robert
Lafond. Ça, c'est la lettre qu'on a envoyée et à cette
lettre-là était - ça, c'est la copie évidemment -
annexée la lettre de Mme Giguère pour la convocation de ce
matin.
Le Président (M. Larouche): À titre de
renseignement, on m'informe que les services de renseignement disent que Mme
Lamy ne pourra venir ce matin.
Mme Harel: Est-ce qu'elle a invoqué des motifs pour
lesquels elle ne pouvait pas être ici?
Le Président (M. Larouche): Je ne suis pas au courant.
M. Girard: Mais, comme je vous dis, c'est constant. Moi,
ça ne me surprend pas. C'est constant depuis le début. Depuis un
an et demi que nous sommes dans ce dossier-là, ça a
été l'attitude habituelle: pas de consentement, mais pas
d'opposition officielle.
Une voix: C'est juste pour déposer.
Le Président (M. Larouche): Très bien Est-ce qu'il
y a d'autres membres de la commission qui veulent intervenir? Alors, est-ce que
le préambule, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Harel: Adopté. M. Rémillard:
Adopté
Le Président (M. Larouche): Merci. Alors, j'accepte, comme
dépôt, le rapport de signification. Très bien. Alors, on va
appeler l'article 1 du projet de loi
M. Rémillard: M. le Président, il y a un amendement
que nous voulons proposer à cet article 1 et, encore une fois, cet
amendement a
fait l'objet d'un consensus entre Me Girard et le ministère de la
Justice. L'article 1 de la Loi concernant la succession de Jean-Maurice Lafond
est modifié par le remplacement, à la neuvième ligne, de
"numéro... " par "numéro 4268962".
M. le Président, c'est à la fin d'avril 1990, soit
après l'impression de la loi, qu'a été enregistré
l'avis au moyen duquel a été renouvelé l'enregistrement de
la déclaration de transmission. La décision de faire imprimer la
loi alors que l'avis de renouvellement n'avait pas encore été
enregistré a été prise afin d'éviter que
l'impression ne se fasse en période de pointe, ce qui accroît le
risque d'erreur.
Le Président
(M. Larouche): Y a-t-il des commentaires
des membres de la commission?
Très bien. Alors, l'article 1 est-il adopté, tel
qu'amendé?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Larouche): Adopté. Alors,
j'appelle l'article 2. M. le ministre, y a-t-il...
M. Rémillard: II n'y a aucun amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Larouche): Très bien. Est-ce qu'il
y a discussion sur cet article?
Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Larouche): Adopté. J'appelle
l'article 3.
Mme Harel: Une question, M. le Président. Le
Président (M. Larouche): Oui
Mme Harel: J'ai vu au dossier qu'il y avait donc deux rentes
à être versées pendant 10 ans à Mme Lamy et au
frère de Mlle Lafond.
M. Girard: C'est exact.
Mme Harel: Est-ce que vous entendez leur garantir les rentes par
police d'assurance?
M. Girard: Si c'était nécessaire, oui. Ce n'est
quand même pas un gros montant, là, mais on peut le faire; on peut
les garantir par police d'assurance. Oui, on peut les garantir par police
d'assurance.
Le Président (M. Larouche): Très bien. Alors,
l'article 3 est adopté. L'article 2 aussi, évidemment, on l'avait
dit. J'appelle l'étude des annexes. Y a-t-il modification?
M. Rémillard: Oui, M. le Président. Il y a un
amendement à l'annexe qui effectue deux modifications à celle-ci.
Dans ce cas aussi, cet amendement a fait l'objet d'un consensus entre M. le
procureur et le ministère de la Justice. L'annexe à la Loi
concernant la succession de Jean-Maurice Lafond est modifiée: 1° par
la suppression, à la première ligne du premier alinéa, des
mots "d'une partie"; 2° par l'addition, à la fin, de l'alinéa
suivant: "Cet immeuble et le résidu du lot 656A de la subdivision du lot
originaire 14 du cadastre du village de Hochelaga sont réciproquement
fonds servant et fonds dominant des servitudes de vues constituées par
les actes enregistrés au bureau de la division d'enregistrement de
Montréal sous les numéros 1249780 et 1266801. "
M. Rémillard: M. le Président, la modification
effectuée en premier lieu a pour but de supprimer une erreur qui s'est
glissée à l'occasion de l'impression du projet de loi et la
modification effectuée en second lieu a pour but de rappeler que
l'immeuble dont la loi permet l'aliénation est à la fois fonds
servant et fonds dominant de servitudes de vues.
Le Président (M. Larouche): Très bien. Alors,
l'annexe est adoptée, telle qu'amendée. J'appelle l'étude
du titre du projet de loi, Loi concernant la succession de Jean-Maurice
Lafond.
Très bien. Adopté. Est-ce qu'il y a un amendement au
titre, non?
Une voix: Non. Mme Harel: Adopté.
Le Président (M. Larouche): Très bien Alors, je
vais mettre aux voix l'ensemble du projet de loi, tel qu'amendé.
M. Rémillard: Adopté. Mme Harel:
Adopté.
Le Président (M. Larouche): Adopté. Maintenant, je
pourrais demander à M. Cusano s'il avait quelques commentaires,
étant le parrain du projet de loi.
M. Cusano: Simplement, M. le Président, j'aimerais
remercier les membres de la commission, parce que je pense qu'on a
réglé un problème humanitaire. Je suis très heureux
que ça se soit produit dans les délais minimums et, aussi,
même ce matin, dans un très court délai. Merci, M. le
Président.
M. Girard: Pour finir, je tiens à remercier, moi aussi, la
commission d'avoir siégé et de nous avoir entendus, surtout dans
les circonstances particulières à la Chambre de ce temps-ci. Je
remercie tout le monde et je remercie l'Opposition.
Le Président (M. Larouche): Très bien, merci.
Alors, la séance est ajournée sine die et la commission a
accompli son mandat.
(Fin de la séance à 12 h 42)