Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Onze heures trente-deux minutes)
Le Président (M. Kehoe): La commission permanente des
institutions est ouverte. Je rappelle le mandat de la commission, qui est de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 68, Loi modifiant la Loi sur l'organisation policière et modifiant
ta Loi de la police et diverses dispositions législatives. Je
demanderais à la secrétaire d'annoncer les remplacements.
La Secrétaire: Oui, M. le Président. Les remplacements
sont les suivants. M. Dauphin (Marquette) est remplacé par M. Poulin
(Chau-veau), et M. Blais (Masson) est remplacé par M. Dufour
(Jonquière).
Le Président (M. Kehoe): Je comprends, M. le ministre, que
vous avez certains amendements, mais nous en étions à
l'étude de l'article 106. Je pense que les discussions avaient
été engagées, et nous en étions au point de
l'adoption quand on a ajourné, hier soir. Est-ce qu'on peut
procéder à l'adoption de l'article 106, avant de procéder
aux amendements que vous avez, M. le ministre?
M. Dufour: En fait, ce dont on discutait par rapport à cet
article, c'était de la nomination de la personne pour remplacer durant
l'absence ou l'incapacité... Je pense qu'il y a une latitude très
large qui a été accordée non pas au ministre, mais au
gouvernement, concernant le remplacement. On n'a pas de précédent
vécu... Moi, je vous demanderais après combien de temps on
remplace et quelles sont les raisons qui justifient ces remplacements. Je pense
que c'est surtout pour tenir... C'est que, par rapport à cet article,
c'est toujours le gouvernement qui nomme, et, comparativement à d'autres
articles qui ont été adoptés, même sur division,
où il y a des changements de mode... Autrement dit, la cohérence
aurait peut-être exigé que, lorsqu'on nomme d'une façon
permanente, on prenne une façon de procéder, et, lorsqu'on nomme
d'une façon temporaire, que ce soit la même façon. C'est un
choix que le ministre fait, mais, moi, j'aurais mieux aimé qu'on
respecte la hiérarchie ou la façon de procéder d'autres
articles.
Mais, quant à l'article 106 lui-même, on serait prêts
à l'adopter.
Avis
Le Président (M. Kehoe): Adopté. Je comprends, M.
le ministre, qu'il y a un amendement à l'article 6...
M. Elkas: 6.1... Par le député de Joliette. Une
voix: Hein? Ce n'est pas Joliette. Le Président (M. Kehoe):
Jonquière. M. Elkas: Jonquière, excusez-moi.
Le Président (M. Kehoe): Je vais lire l'amendement...
M. Dufour: Ha, ha, ha! Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Kehoe): Je vais lire l'amendement, M. le
ministre. Il se lit comme suit: "Insérer, après l'article 6 du
projet de loi, l'article suivant: "6.1 Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 75, de l'article suivant: "75.1 Tout avis
que le commissaire doit donner en vertu des articles 66 et 75 doit être
formulé par écrit."
M. Dufour: Je pense que ça va, il n'y a pas trop trop
d'explications à donner. Ça va dans le sens que j'avais...
M. Elkas: Oui.
M. Dufour: ...expliqué, ça laisse moins de place
à l'arbitraire, et ça détermine clairement, s'il y
a...
Le Président (M. Kehoe): Ainsi, l'amendement,
l'article...
M. Dufour: ...75, 6.1.
Le Président (M. Kehoe): ...61 est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Constitution, compétence et organisation
(suite)
Le Président (M. Kehoe): Adopté. Je comprends qu'il
y a un deuxième amendement et qu'il faut ouvrir l'article 11... Ah non,
ce n'est pas encore adopté, l'article 11, non?
M. Elkas: Mais, M. le Président, cette demande... C'a
été adopté.
Le Président (M. Kehoe): O.K., il faut...
M. Elkas: Ç'a été adopté, et on
aimerait y apporter un amendement pour...
Le Président (M. Kehoe): C'est ça.
M. Elkas: C'est une proposition qui nous vient des syndicats
policiers.
Le Président (M. Kehoe): Mais, M. le ministre, pour
être conforme au règlement, II faut que l'article 11 soit
appelé de nouveau, parce qu'il a déjà été
adopté. Donc, est-ce que tous les membres de la commission sont d'accord
pour appeler l'étude de l'article 11?
Je vais lire l'amendement de l'article 11, à l'article 94.
À l'article 11 du projet de loi, insérer, dans la
première ligne de l'article 94 proposé, après le mot
"avocats", les mots "admis au Barreau depuis au moins cinq ans".
M. le ministre?
M. Elkas: Tout simplement, l'article 94, le premier se lisait
comme suit: "Chaque division est composée d'avocats, de policiers et de
membres qui ne sont ni avocats ni policiers. " Concernant les avocats, nous
avons eu une recommandation pour que ces membres du Barreau aient au moins cinq
ans de service.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a une raison?
Pourquoi cinq ans et non pas dix ans? Parce que, à un moment
donné, on parle de dix ans et,, là, vous baissez à cinq
ans.
M. Elkas: Ah! excusez! Les présidents ont dix ans, alors,
on irait selon une hiérarchie qui est gérable.
M. Dufour: Ça veut dire qu'un avocat qui pourrait
présider une section ou une division pourrait avoir cinq ans, non?
M. Elkas: Dix ans. La loi dit: Dix ans. M. Dufour: Oui,
mais une section... M. Elkas: Le président, c'est dix ans. M.
Dufour: Est-ce que c'est la... Oui?
M. Elkas: C'est dix ans... On n'avait pas d'années de
service, dans l'ancien article.
M. Dufour: Est-ce que c'est la proposition syndicale à 100
%, ou si, pour cette question d'années, ils proposaient cinq ans,
maintenant?
M. Elkas: Cent pour cent. M. Dufour: Cent pour cent? M.
Elkas: Cent pour cent.
M. Dufour: Parce que, si c'est pour une économie de
coûts, bien, là...
M. Elkas: Non, non.
M. Dufour:... vous savez, parce que...
M. Elkas: Ça va coûter plus cher, d'ailleurs
M. Dufour: Ça va coûter plus cher?
M. Elkas: Oui.
M. Dufour: C'est bien, ça!
M. Elkas: Pas beaucoup plus, mais, quand même... Entre un
avocat qui a deux ans de service et un avocat qui a cinq ans de service, je ne
connais pas exactement les tarifs, là, mais...
M. Dufour: On va prendre ça sur les masses des cabinets,
ha, ha, ha! C'est comme la politique, j'ai bien...
Le Président (M. Kehoe): Est ce que l'amendement est
adopté?
M. Dufour: Adopté
Le Président (M. Kehoe): Adopté. Est ce que
l'article 11, tel qu'amendé, est...
M. Dufour: Ah non! On est encore dedans!
Le Président (M. Kehoe): L'article 94, excusez-moi, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. Nous revenons
à l'étude de l'article 107. M. le ministre.
M. Elkas: L'article 107, M. le Président. "Les divisions
du Comité peuvent tenir simultanément plusieurs séances.
"
C'est une modification de concordance. L'ancien article disait qu'un
comité de déontologie peut tenir simultanément plusieurs
séances.
M. Dufour: II y a des changements, avec la loi...
M. Elkas: C'étaient les articles 102 à 107.
M. Dufour: L'article 107. à quel endroit vous... 102? Est
ce que le but de ça, c'est qu'il pourrait y avoir plusieurs plaintes en
même temps? Donc, ça veut dire que le Comité, s'il tient
plusieurs séances...
M. Elkas: ...peut siéger...
M. Dufour: Ça veut dire qu'il y a plusieurs comités
qui peuvent siéger sur...
M. Elkas: ...plusieurs bancs. M. Dufour: ...plusieurs
bancs? M. Elkas: Oui.
M. Dufour: Ils pourraient siéger en même temps, mais
pas sur la même question, là?
M. Elkas: Non, non...
M. Dufour: Sur des questions différentes.
M. Elkas: ...sur des dossiers très différents.
M. Dufour: Ça va
Le Président (M. Kehoe): Adopté.
M. Dufour: ...pour l'article 107.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 107.1.
M. Elkas: "107.1 Le Comité siège à trois
membres: "1° le président du Comité, le vice-président
de la division concernée ou un membre qui est avocat et qui est
désigné par le vice-président; cette personne
préside la séance; "2° un membre qui est policier - ou
policière - ; "3° un membre qui n'est ni avocat ni policier - ou
policière. "La décision qu'ils rendent constitue la
décision du Comité."
C'est une modification de concordance.
M. Dufour: Ou un membre qui est avocat mais cet avocat-là
qui est membre ne peut pas être moins que cinq ans; c'est à cause
de l'amendement? Un membre qui est policier mais de la division
concernée, est-ce que c'est nécessaire?
Comme le président peut nommer certaines personnes pour
siéger, est-ce que ça pourrait -vous allez me dire, non, mais,
tel que libellé, je n'ai pas cette garantie-là - être un
membre policier provenant d'une autre division?
M. Elkas: Oui. Il pourrait l'être s'il avait
été affecté, comme on l'a mentionné hier. On en a
parlé hier.
M. Dufour: Oui, mais...
M. Elkas: ...une affectation en cas d'absence ou quelque chose de
semblable, mais sur une base temporaire.
M. Dufour: Oui, mais par rapport à ce qu'on a
discuté assez largement, à savoir que chaque corps est
représenté et que ces corps-là, ces corps policiers, bien
sûr, ou ces membres, siègent dans des comités ayant trait
à leurs activités. Dans un cas comme ceci où on dit: Le
Comité siège à trois membres, bien il me semble que toutes
les précautions qu'on a prises dans la loi pourraient être mises
de côté pour une base temporaire. Je ne sais pas si c'est une
bonne chose qu'on le fasse comme ça.
M. Elkas: C'était plutôt pour les avocats, si... Ce
serait peut-être un cas assez éloigné, on pourrait demander
un policier pour une affectation sur une base temporaire. Mettons que quelqu'un
soit malade, ne siège pas cette journée-là, un autre est
malade dans une autre commission, un autre banc, on le laisse siéger
pour une heure ou deux heures, dépendant si le dossier est avancé
ou non. M. Saint-Laurent pourrait ajouter des...
M. Saint-Laurent (Jacques): Peut-être un exemple qu'on
pourrait donner de cette situation-là, c'est le cas d'un policier
gradé. Par exemple, on a un policier gradé dans la division de la
CUM qui fait l'objet d'une plainte et, parmi les membres qui peuvent entendre
la plainte, il n'y a pas de policiers du même grade. Et on sait que
lorsqu'il s'agit d'un gradé il faut que ce soit d'un rang égal ou
supérieur, comme on en avait parlé. Or, à ce
moment-là, ça pourrait être nécessaire de faire
appel à un policier d'une autre division, pour respecter la question du
grade du policier qui fait l'objet d'une citation. Donc, ça serait des
cas tout à fait exceptionnels comme ceux-là qui pourraient
nécessiter que, de façon temporaire, en vertu de l'article 101,
un membre policier soit affecté à une autre division. C'est la
raison pour laquelle on ne peut pas l'exclure complètement.
M. Dufour: Je ne suis pas familier à 100 % avec la
hiérarchie et tout ça. En tout cas, O.K., ça me semble
raisonnable.
Le Président (M. Kehoe): L'article 107.1, adopté.
J'appelle l'article 107.2.
M. Dufour: Excusez-moi. "La décision qu'ils rendent
constitue la décision du Comité." Est-ce que la décision
doit être unanime ou si c'est une décision majoritaire? '
M. Elkas: C'est majoritaire.
M. Dufour: Majoritaire. Mais elle n'est pas
controversée.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article...
M. Dufour: Est-ce que la décision - je m'excuse - est
écrite? Écrite et motivée, c'est évident, ce n'est
pas juste une question de dire, par écrit: "Je vous donne trois jours de
suspension." Il faut aussi qu'elle soit motivée. (11 h 45)
M. Saint-Laurent: C'est l'article 128 de la loi 86, telle qu'elle
a été adoptée.
M. Dufour: On va se rafraîchir en même temps qu'on la
refait. 128.
M. Saint-Laurent: On prévoit que les motifs du
désaccord doivent y être consignés, sans préciser de
façon formelle que c'est par écrit.
M. Dufour: Est-ce que ça serait raisonnable d'expliciter
ou d'éclaircir que cette décision-là, qui est tout de
même importante puisque ça touche des individus, soit non
seulement écrite mais aussi motivée?
M. Saint-Laurent: Oui, il y a aussi l'article 132 qui
m'échappait, où on prévoit que la décision est
écrite et motivée. Et motivée.
M. Dufour: Parce que le problème qu'on a, le fait, comme
on n'a pas vécu son application, il y a des morceaux que... Ça
va.
Le Président (M. Kehoe): On appelle l'article 107.2.
M. Elkas: "Le président du Comité ou l'un des
vice-présidents préside la séance qui connaît et
dispose d'une citation portée contre un officier ou un sous-officier qui
n'est pas un salarié au sens du régime syndical applicable au
corps de police concerné. De plus, le membre qui est policier et qui est
alors désigné pour siéger doit être d'un rang
égal ou supérieur à celui du policier qui fait l'objet de
la citation."
M. Dufour: Ça peut être un autre que le
président du Comité ou l'un des vice-présidents. À
107.1 on dit: Le président du Comité, le vice-président de
la division concernée ou un membre qui est avocat et qui est
désigné par le vice-président; cette personne
préside la séance." Elle n'est pas vice-président. Et dans
la question de 107.2: Le président du Comité ou l'un des
vice-présidents préside la séance, ou une personne
désignée. Parce qu'il y a trois possibilités,
d'après ce qu'on voit. La façon dont l'article est
libellé, ce n'est pas un président... En fait, le
président du Comité ou l'un des vice-présidents. Donc,
ça, c'est les cas normaux. Mais à 107.1, on va plus loin que
ça: "...ou un membre qui est avocat et qui est désigné par
le vice-président". Donc, il faudrait rajouter, à mon point de
vue: ou la personne désignée pour présider.
M. Elkas: C'est toujours un avocat qui préside.
M. Dufour: Oui, oui, mais je n'ai pas dit "l'avocat", là:
ou le membre qui est désigné par le vice-président. Parce
que là vous ne couvrez pas les trois possibilités, d'après
moi.
M. Saint-Laurent: En fait, si vous me le permettez, pour
l'article 107.2, il s'agit de déterminer comment sera composé un
banc lorsque le policier qui fait l'objet d'une plainte est un gradé.
Non seulement on vient dire qu'il faut que le policier qui entend la plainte
soit lui-même un gradé, mais on vient limiter la
possibilité pour le membre avocat, en disant qu'il faut que ce soit un
président ou un des vice-présidents. Pour que ce soit aussi un
gradé au niveau du juriste, si vous voulez.
M. Dufour: Autrement dit, vous me donnez l'explication que ce que
je dis c'est correct, mais ce n'est pas ça que vous cherchiez. Quand
c'est un gradé, il faut que ce soit un président officiel, le
président ou le vice-président. O.K. Moi, je voulais explorer
toutes les possibilités parce que ça me semblait contradictoire
parce qu'on ne couvrait pas l'ensemble de ce que l'article 107.1 disait.
Le Préskient (M. Kehoe): L'article 107.2
adopté?
Une voix: Adopté. M. Dufour: Ça va. Le
Président (M. Kehoe): On appelle 107.3.
M. Elkas: "L'exercice financier du Comité se termine le 31
mars de chaque année." C'est un nouvel article qui était manquant
dans la dernière.
M. Dufour: On avait sauté ça.
M. Elkas: On créé un organisme, alors on doit avoir
un bilan financier.
M. Dufour: 31 mars, c'est l'ensemble des... Les exercices
financiers sont...
M. Elkas: Oui, de tous les exercices gouvernementaux. Ils sont
rares ceux qui se rendent de janvier à décembre
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. L'article
107.4.
M. Elkas: "Le Comité soumet chaque année à
l'approbation du gouvernement son budget pour l'exercice financier suivant,
selon la forme, la
teneur et à l'époque déterminées par ce
dernier."
C'est un nouvel article qui touche encore le budget.
M. Dufour: Est-ce que c'est un nouvel article aussi,
ça?
M. Elkas: Oui. Ce sont les mêmes motifs.
M. Dufour: "Pour l'exercice financier suivant", l'exercice
financier, on s'entend que c'est un terme budgétaire annuel.
M. Elkas: Toujours le 31 mars.
M. Dufour: Quant au budget, par exemple, pour l'année en
cours, est-ce que vous allez reformuler un budget qui va toucher à ce
Comité?
M. Elkas: On l'a fait.
M. Dufour: Là, on adopte la loi. J'imagine que vous avez
l'intention de la mettre en application.
M. Elkas: Oui, définitivement, en vigueur le 1er
septembre.
M. Dufour: Le 1er septembre. M. Elkas: Oui.
M. Dufour: Est-ce que ça veut dire qu'à ce
moment-là vous allez prendre... Comment allez-vous fonctionner au point
de vue du budget? Dans l'étude du budget qu'on a faite ensemble cette
année, on n'a pas...
M. Elkas: C'est un transfert. Comme vous le savez, la Commission
de police a déjà son budget. On le transfère au
Comité de déontologie.
M. Dufour: Oui, mais on ne sait pas, nous, comment ça va
sortir des postes, d'un à l'autre, et d'où ça vient. On
pense bien, par exemple, que le budget de la Commission de police va être
transféré massivement. Est-ce qu'il y a d'autres sources qui vont
être reliées à ça? Nous autres, comme
parlementaires, quand on étudie le budget au début de
l'année, bien, on a les règles générales, on
questionne, mais on ne peut pas questionner sur quelque chose qu'on ne
connaît pas. Donc, comme le ministère n'avait pas
créé cette division ou l'application de cette loi-là, on
n'a pas questionné. On ne sait pas trop. On pense que ça va
être à peu près correct, mais de quelle façon cela
va-t-il se faire?
M. Elkas: Le sous-ministre associé à
l'administration à la Sécurité publique, M. Noël de
Tilly, va répondre à votre question quant aux détails du
budget et la façon dont on est venus à avoir une acceptation du
Conseil du trésor.
M. Dufour: Ça va.
M. Noël de Tilly (Michel): Essentiellement, dès que
la loi va être adoptée et que le Comité va être
constitué, il y a un budget qui va être adopté et soumis
à l'approbation du gouvernement. Ça va prendre un décret
du gouvernement comme on le prévoit. Habituellement, tous les organismes
gouvernementaux qui sont régis par des lois de même nature
soumettent au gouvernement, par l'entremise d'un décret, un budget pour
l'année qui va rester à écouler. Évidemment,
l'année en question, ça va être une année qui va
commencer le 1 er septembre...
M. Dufour: Six mois.
M. Noël de Tilly: ...et se terminer le 31 mars, tel qu'on
vient de le voir à l'amendement en question. Alors, ça va
être une année budgétaire qui va couvrir...
M. Dufour: Les sept douzièmes.
M. Noël de Tilly: ...les sept douzièmes d'une
année.
M. Dufour: Est-ce que vous prévoyez, actuellement, que
ça va dépasser les coûts que nous connaissons ou qu'on
prétend connaître? Selon certaines informations, il semblerait que
l'opération d'une année, le premier budget... Si on avait
opéré un an, combien cela aurait-il coûté?
M. Noël de Tilly: Les sommes qui sont actuellement
prévues pour la Commission devraient normalement suffire à
permettre au Comité de se rendre au 31 mars de l'année
financière qui s'en vient, au Comité et au commissaire,
évidemment.
M. Elkas: M. le député... M. Dufour:
Oui.
M. Elkas: ...ce qu'on veut faire, c'est de vivre à
l'intérieur du budget qui a été alloué à la
Commission de police, qui était de 4 300 000 $.
M. Dufour: Mais est-ce que ça veut dire, actuellement, que
la Commission de police est mise un peu à la diète en attendant
le 1er septembre ou si elle fonctionne normalement?
M. Elkas: Non, elle fonctionne très normalement.
M. Noël de Tilly: À l'heure actuelle, la
Commission fonctionne sur les premiers cinq douzièmes de
l'année, entre le 1er avril et le 1er septembre et. à partir du
1er septembre, c'est le commissaire et le Comité, dépendamment du
moment où ils seront mis en place, qui vont terminer l'année
financière sur les sept douzièmes de l'année qui
demeurent, mais à l'intérieur du budget qui a été
voté aux engagements financiers il y a quelques semaines.
M. Dufour: Mais le montant supplémentaire que ça va
coûter, il va provenir d'où? Du budget, mais... Comment, par
exemple... Il y a toute la problématique. Actuellement, on dit: À
cette Commission, il va y avoir du personnel de plus. On dit: Le budget de la
Commission de police va être transféré. Est-ce qu'on peut
prétendre que ça veut dire le transfert du personnel aussi?
M. Noël de Tilly: C'est ce qui est prévu à
l'heure actuelle, que la très grande majorité des membres du
personnel vont être transférés, et du côté du
commissaire et du côté du Comité, et on prévoit que
pour l'année en cours, normalement, compte tenu du rythme d'engagement
qui est prévu et des délais d'approbation de la
réglementation et tout ça, le budget qui a été
actuellement voté au niveau de la Commission de police devrait suffire
pour l'année en cours et se rendre au 31 mars.
En ce qui a trait au budget pour l'année prochaine,
évidemment, qui va être une année sur douze
douzièmes, à ce moment-là, les ajustements des
crédits budgétaires vont être prévus dans
l'année financière qui va débuter au 1er avril 1991 et,
à ce moment-là, je pense qu'un besoin additionnel de 700 000 $ va
être prévu pour l'année financière suivante.
M. Dufour: Mais comme rien ne se perd, rien ne se crée et
que vous n'avez pas l'intention de demander des crédits
supplémentaires au Conseil du trésor pour le montant manquant,
vous me dites qu'il va être pris à l'intérieur de toutes
les enveloppes, mais d'où va-t-il provenir exactement?
M. Noël de Tilly: Pour ce qui est de cette année, de
l'année financière en cours, il n'y aura pas de montant manquant
et, pour ce qui est de l'année prochaine, il y a une demande qui va
être faite dans la revue des programmes. À ce moment-là,
dépendamment de la décision qui sera prise par le Conseil du
trésor, il s'agira de crédits additionnels qui seront soit
fournis par le gouvernement ou autofinancés par le ministère.
M. Dufour: Est-ce que c'est correct, quand je dis que le budget
qui est accordé à la Commission de police - 4 300 000 $ en gros -
c'est ce qui va rester de ce montant-là qui va être
transféré pour l'application du code?
M. Noël de Tilly: Exactement. Normalement, il devrait, au
1er septembre, y avoir environ les cinq douzièmes de ce montant qui vont
avoir été dépensés. Or, il va rester les sept
douzièmes du budget en question qui vont être divisés entre
le commissaire et le Comité pour se rendre jusqu'au 31 mars cette
année encore.
M. Dufour: Mais l'intérim.. parce qu'il va y avoir du
travail de fait par la Commission de police qui ne sera probablement pas
complété Comment cela va t il se résorber? Est ce que vous
transférez toutes les responsabilités d'un à l'autre ou
s'il va rester des sommes? C'est tout un chevauchement, là.
M. Elkas: Aux articles 22 et 23, à la fin, on va voir les
pouvoirs transitoires et tout ce qui va avec.
M. Noël de Tilly: Ce que prévoient les articles 22 et
23 qu'on verra plus loin, c'est qu'il n'y a pas de chevauchement entre les deux
organismes. Quand il y en a un des deux qui apparaît, l'autre a
nécessairement disparu à la même date.
M. Dufour: Donc, l'application pour la première
année, il faut... On peut prévoir une période de rodage,
l'application, sans grands changements.
M. Noël de Tilly: II y a un transfert de pouvoirs et de
responsabilités qui va se faire graduellement dans le temps. Il y a du
changement à faire avec le personnel, les individus et tout ça.
Alors, c'est pour ça qu'il est prévu pour la première
année que, normalement, les organismes devraient être capables de
se suffire à même le budget qui a été voté
par l'Assemblée nationale pour l'année en cours.
M. Dufour: Lors des articles des dispositions transitoires, on
pourra avoir plus d'explications. Pour le moment, ça va.
Le Président (M. Kehoe): L'article 107.4 est
adopté. J'appelle l'article 107.5.
M. Elkas: "Le Comité doit, dans les quatre mois de la fin
de son exercice financier, remettre au ministre ses états financiers
ainsi qu'un rapport de ses activités pour l'exercice financier
précédent. "Le ministre dépose le rapport du Comité
à l'Assemblée nationale dans les 30 jours de sa réception
si l'Assemblée est en session ou, si elle ne siège pas. dans les
30 jours de l'ouverture de la session suivante ou de la reprise de ses
travaux."
C'est un nouvel article prévoyant le dépôt des
états financiers au ministère et du rapport annuel à
l'Assemblée nationale.
M. Dufour: Les quatre mois, est-ce que c'est statutaire ou si
ça se produit un peu partout? À peu près dans tous les
rapports qui sont déposés, est-ce que ça ressemble
à ça, quatre mois?
M. Elkas: C'est une clause standard qui existe dans les autres
ministères aussi.
M. Dufour: Alors, à toutes fins pratiques, ça veut
dire que le rapport n'est jamais remis avant le mois de novembre.
M. Elkas: Oui. (12 heures)
M. Dufour: Oui, parce que, si on regarde le libellé de
l'article... On ne siège pas au mois de juillet; mars, avril, mai, juin,
juillet, ça veut dire vers le mois d'octobre. Il pourrait être
déposé au mois d'octobre, mais, dans le fond, il y a une
"technical ité" qui pourrait être différente. Ça
pourrait être différent parce que là, actuellement, la
façon dont l'année financière se termine et le
dépôt du rapport, à toutes fins pratiques, quand on donne
quatre mois, ce n'est jamais ça qui se produit. C'est toujours de sept
à huit mois parce que si on prend la fin de l'année, le 31 mars,
et qu'on regarde, on dit... Regardez le libellé de l'article, c'est vrai
que c'est peut-être de même dans toutes les lois, mais il n'est pas
correct dans aucune loi parce qu'on dit une chose qui n'est pas possible.
Ça devient futile. Avril, mai, juin, juillet, c'est-à-dire le 31
juillet, et on ne siège pas. Si c'est vrai que c'est pour tout le monde,
dans le fond c'est: août, septembre, octobre et même au
début de novembre, au milieu de novembre. Ça donne huit mois et
la loi dit quatre mois. Il y a quelque chose qui n'accroche pas dans mon
esprit.
M. Elkas: II faudrait quasiment demander au ministre des
Finances. On suit ses directives dans cet exercice-là, comme tous les
autres ministères.
M. Dufour: Moi, je pense, peut-être, que ça a
siégé durant l'été, pendant de nombreuses
années, et qu'on a oublié de s'adapter. Il y a quelque chose qui
ne tourne pas.
M. Elkas: On pourrait demander au ministre des Finances s'il est
question de mise à jour en tenant compte des propos du
député.
M. Dufour: Moi, je n'ai pas d'objection qu'on donne six ou sept
mois, mais qu'on donne quelque chose qui soit applicable parce que, dans le
fond, on leur donne ça, mais ce n'est pas ça, on leur en donne
plus. Mais le ministre, il pourrait être frustré aussi. Si vous
avez besoin d'un rapport et que vous voulez l'avez voir, vous ne l'avez pas,
vous n'êtes pas... Vous l'avez en main, par exemple.
M. Elkas: Oui, oui.
M. Dufour: O.K. Vous l'avez, mais vous nêtes pas
obligé de le déposer.
M. Elkas: C'est la question de le déposer à
l'Assemblée nationale.
M. Dufour: En tout cas, ça vous donne le temps d'en
prendre connaissance sûrement. S'il y a des choses que vous n'aimez pas,
vous pourriez même les changer, les faire changer. Vous avez quatre mois
pour...
M. Elkas: On ne ferait pas une affaire semblable, vous le savez,
M. le député.
M. Dufour: Vous ne feriez jamais ça, hein? Ça
va.
Le Président (M. Kehoe): L'article 107.5 est
adopté. J'appelle l'article 107.6.
M. Elkas: "Les livres et comptes du Comité sont
vérifiés chaque année par le Vérificateur
général et, en outre, chaque fois que le décrète le
gouvernement".
M. Dufour: Est-ce que c'est possible...
M. Elkas: C'est un nouvel article prévoyant la
vérification des états financiers du Comité. Ça
suit encore les autres règles qui sont imposées à tous les
ministères.
M. Dufour: Est-ce que ça arrive quelquefois... Qui
pourrait décréter? Le gouvernement, c'est qui dans ce
cas-là?
M. Elkas: C'est le Conseil des ministres.
M. Dufour: Est-ce que ça pourrait venir par le
biais...
M. Elkas: À la suggestion du Trésor, mais par le
Conseil des ministres.
M. Dufour: Mais, est-ce que ça pourrait venir à la
demande d'une commission parlementaire? Ce serait une suggestion. On pourrait
suggérer, mais on ne pourrait pas exiger. C'est ça?
M. Elkas: Ça pourrait être reçu comme une
suggestion.
M. Dufour: Bien, si on avait l'imputabilité, ce serait
peut-être différent.
M. Elkas: Ça s'en vient, ça s'en vient.
Le Président (M. Kehoe): L'article 107.6 est
adopté. L'article 107.7.
M. Elkas: "Les documents ou copies émanant du
Comité ou faisant partie de ses archives sont authentiques s'ils sont
certifiés par le président, un vice-président ou le
greffier". Encore là, c'est un nouvel article qui touche
l'authenticité des archives du Comité. Ça, c'est une chose
qui suit les autres; c'est standard, encore.
Le Président (M. Kehoe): Adopté.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a juste les copies ou documents qui
font partie des archives qui peuvent être authentifiés ou
certifiés par le président? À quel moment
décide-t-on que les documents ou les copies... Ah! C'est les trois: les
documents, les copies émanant du Comité ou faisant partie de ses
archives. C'est une troisième hypothèse. Vous couvrez l'ensemble
des hypothèses. Est-ce qu'il y a des endroits où ces copies...
Est-ce juste pour fins de... Pourquoi est-on obligés de certifier par
rapport au fonctionnement? Par exemple, qui a accès à ces
archives? Un, ce sont les membres du Comité, le président, les
vice-présidents. Est-ce qu'il y a d'autres personnes qui pourraient
avoir accès à ces documents ou copies émanant du
Comité? Peut-être la personne, par exemple, qui est accusée
ou qui a une plainte, le plaignant? Est-ce qu'il y a d'autres personnes?
M. Saint-Laurent: En fait, la raison de l'élaboration de
l'article 107. 7, c'est pour contrer la règle de preuve qui exige qu'il
faut avoir la meilleure preuve, c'est-à-dire un document original. Et ce
n'est pas toujours facile d'obtenir la copie originale du document signé
par le président ou les vice-présidents. Donc, on a une
disposition qui prévoit que des photocopies, si vous voulez, peuvent
être authentifiées et considérées comme des copies
originales pour les fins de preuve.
Pour la question de l'archivage des documents et de savoir où ils
sont classés, c'est la Loi sur les archives qui s'applique au
Comité comme aux autres organismes gouvernementaux. Donc, on ne parle
pas du tout de cet aspect-là. C'est déterminé par la Loi
sur les archives.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): L'article 107 7, adopté.
Est-ce que l'article 11, tel qu'amendé, est adopté?
M. Dufour: II faut le regarder, M. le Président, parce
qu'on a plusieurs articles dans 11, parce qu'il y a plusieurs endroits
où il y a certaines dissidences. Il y a des divisions. L'article
où j'avais parlé de "temps plein" et "plein temps",
c'était dans cet article-là, le 96, par exemple, où on
avait discuté... Je vous avais posé la question, à savoir
si les mots "à temps plein" ou "à plein temps", c'était
français ou pas.
Je voudrais une explication. Il y avait ce point-là qui, à
mes yeux, n'avait pas été éclairci.
M. Saint-Laurent: La vérification que nous avons faite
dans les dictionnaires nous amène à constater - par exemple, j'ai
ici le Dictionnaire canadien des relations du travail, de Gérard Dion -
que "temps plein" et "plein temps" sont considérés comme des
synonymes. C'est ce qu'on a ici dans le dictionnaire de Gérard Dion
concernant les relations de travail et on a aussi...
M. Dufour: Oui, mais, là, c'est spécialisé
et c'est vraiment toucher un point où... En tout cas, c'est pour... Je
comprends, là. Relations de travail, quelque chose de bien clair. Tout
le monde parle ce langage-là. Mais ce n'est pas l'Office de la langue
française. C'est une vulgarisation des termes pour s'assurer que tout le
monde comprend la même chose. Là, on est dans les termes
légaux. Moi, j'aimerais mieux ça.
M. Saint-Laurent: Oui. Par contre, ce dictionnaire-là est
particulièrement important, puisqu'il concerne les relations de travail
et l'article que nous discutions concernait effectivement la
détermination du rôle dans le contrat de travail de la personne et
on nous dit que c'est un synonyme. Il y a un dictionnaire beaucoup plus
général qui est le Multidictionnaire des difficultés de la
langue française qui nous informe également que les deux
expressions sont synonymes.
M. Dufour: Alors, vous allez m'inviter à faire des
représentations au bureau de la transcription des débats de
l'Assemblée nationale, parce qu'à chaque fois on va faire une
scène. Je vais me faire représenter par mon avocat! Ha, ha, ha!
Ils ne le savent même pas, parce qu'ils me corrigent à chaque
fois. Je n'en reviens pas, mais... Et j'essaie toujours de bien maîtriser
ces morceaux-là, surtout quand c'est des mots qu'on emploie assez
régulièrement. Et, à chaque fois, j'ai le plaisir de voir
que c'est barré, raturé. Je vais faire des représentations
à qui de droit.
C'est pour dire que le ministre peut apprendre des choses. Même le
porte-parole officiel en matière de sécurité publique, il
apprend des choses. C'est beau, l'instruction! Ça va bien!
Le Président (M. Kehoe): L'article 11. tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Dufour: Sur division.
Le Président (M. Kehoe): Sur division. J'appelle l'article
12. M. le ministre.
M. Elkas: L'article 109 de cette loi est remplacé par le
suivant. "109. Le Comité est saisi par le dépôt d'une
citation au greffe du Comité. " C'est une modification de
concordance.
M. Dufour: Lors de l'étude du projet de loi, il y avait un
certain cheminement où la plainte pouvait être faite de
différentes façons. La plainte... En fait, ce qu'on dit... "Le
Comité est saisi par le dépôt d'une citation au greffe du
Comité." Mais la façon que la plainte chemine, est-ce qu'il y a
des changements par rapport à ça? Parce que la plainte pourrait
être faite autrement qu'au greffe du Comité. Je pense bien,
ça n'a pas changé, ça? Le problème qu'on a c'est
qu'on amende une loi et on n'a pas pratiqué bien bien longtemps.
M. Elkas: Non, il n'y a aucun amendement.
Une voix: C'est juste une modification de concordance.
M. Elkas: C'est simplement une modification de concordance. Il
n'y a rien qui change.
M. Dufour: Qui correspond à quel article? Une voix:
Les articles 51 et suivants.
M. Dufour: Ah! O.K., c'est la même chose.
M. Elkas: Les articles 51, 52 et suivants, jusqu'à 55,
rien ne change.
M. Dufour: A moins qu'on trouve des bonnes raisons de changer, ou
d'amender.
M. Elkas: Ils sont déjà adoptés,
ceux-là.
Le Président (M. Kehoe): Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Dans la même ligne de concordance, je
m'interroge à savoir pourquoi il n'y a pas eu une correction à
l'article 108 qui dit que les articles 43, 47, 53 et 88 s'appliquent, compte
tenu des adaptations nécessaires, à un comité de
déontologie. Donc, ça aurait dû être "au
Comité"?
M. Saint-Laurent: Vous avez raison, madame, la correction
à l'article 108 apparaît à l'article 29 du projet de loi
68. C'est un article qui vient corriger de façon omnibus plusieurs
dispositions pour faire les modifications de concordance.
Mme Caron: Merci.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 12 est
adopté, M. le député?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 13, M. le
ministre.
M. Elkas: "L'article 112 de cette loi est modifié par la
suppression de la dernière phrase." Cette phrase doit être
retirée parce que la désignation des membres ne sera plus
effectuée par le premier vice-président. C'est maintenant le
vice-président.
M. Dufour: Pourrie2-vous répéter vos
explications?
M. Elkas: C'est qu'il n'y a plus de premier
vice-président. Il est remplacé par le vice-président.
Autrefois, le comité était présidé par un premier
vice-président, un président. Maintenant, c'est un
vice-président.
M. Dufour: Oui, ça va.
Le Président (M. Kehoe): L'article 13 est adopté.
J'appelle l'article 14.
M. Elkas: "L'article 115 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans la première ligne, des mots "premier
président" par les mots "vice-président de la division
concernée". Encore une modification de concondance.
M. Dufour: Donc, vous enlevez... M. Elkas: De "premier"
à "vice". M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 15.
M. Elkas: "L'article 126 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans la première ligne, des mots "Le président du
Comité de déontologie" par les mots "Celui qui préside la
séance". C'est encore une modification de concordance. (12 h 15)
M. Dufour: Et c'est la seule façon que le
vice-président de la division concernée peut avoir pour permettre
ou ordonner que soit communiquée avant la séance toute preuve
documentaire ou rapport? Il n'y a pas d'autre façon pour le
vice-président de communiquer? Il peut le faire, remarquez bien. Moi, je
regarde, le président du Comité de déontologie ou celui
qui préside la séance peut tenir une conférence
préparatoire mais est-ce qu'il peut ne pas tenir de séance
préparatoire pour communiquer toute preuve documentaire ou rapport?
Est-ce qu'il pourrait le faire?
M. Saint-Laurent: Oui. En fait, on prévoit la
possibilité de tenir une conférence préparatoire,
notamment pour cette fin-là, mais ce n'est pas du tout formel. Ça
pourrait être une conférence téléphonique, par
exemple, où les parties conviennent d'échanger les documents
qu'ils ont
en leur possession pour mieux préparer de part et d'autre
l'audition de la cause; ce n'est pas vraiment formel. Mais l'avantage d'avoir
une conférence préparatoire, c'est, généralement,
pour que les parties disent au Comité: Voici la nature de la preuve que
nous allons présenter pour la durée, le nombre de témoins,
pour savoir à quoi s'attendre au moment de l'audition et mieux planifier
l'audition à ce moment-là. Par exemple, il peut y avoir
possibilité de certaines admissions au lieu d'avoir à faire la
preuve d'un accident, on peut convenir de déposer un rapport constatant
cet accident-là.
M. Dufour: S'il y avait une communication de preuve documentaire
ou d'un rapport quelconque qui peut être déposée, est-ce
que ça pourrait se faire sans que les deux parties soient
présentes? Est-ce qu'on ne pourrait pas remettre à l'un, remettre
à l'autre plutôt que faire une séance préparatoire
à ça?
M. Saint-Laurent: Normalement, le président du
Comité de déontologie ou celui qui préside la
séance va s'assurer que toutes les parties ont les mêmes
documents, c'est-à-dire qu'il ne faut pas qu'il y ait de
l'échange unilatéral de documents parce que, à ce
moment-là, il y a une partie qui serait privilégiée par
rapport à l'autre et le rôle du responsable de la
présidence de la séance, c'est justement de s'assurer que les
parties sont toutes sur le même pied au niveau de la preuve
documentaire.
M. Dufour: Mais les parties comme telles peuvent avoir des
preuves différentes ou des documents différents - les parties qui
vont défendre - parce que... C'est clair que, que ce soit le plaignant
ou...
M. Saint-Laurent: Nécessairement qu'elles vont avoir des
preuves différentes. Puisqu'elles sont rendues à un litige et
à une audition, c'est parce qu'elles ont des points de vue
opposés et il y a peut-être des documents ou des
éléments de preuve qu'elles vont demander de ne pas communiquer
au moment d'une conférence préparatoire pour attendre au moment
de l'audition pour les communiquer.
M. Dufour: En fait, cet article-là donne l'assurance que
tout ce qui est en possession du Comité comme tel va être à
la disposition des deux parties. Est-ce que c'est ça que ça peut
garantir?
M. Saint-Laurent: Ça permet - "garantir", ce n'est
peut-être pas le terme exact - d'atteindre cet objectif-là. Le
Comité comme tel, lui, n'aura comme preuve que ce que vont lui
présenter les parties parce que ce n'est pas le Comité qui fait
l'enquête. Alors il a un rôle passif, comme un juge,
là-dedans.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 16.
M. Elkas: "L'article 130 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans la première ligne, des mots "Un comité de
déontologie qui" par les mots "Lorsque le Comité" et par
l'insertion, dans la deuxième ligne et après le mot
"déontologie", de ", il". Modification de concordance, M. le
Président.
M. Dufour: Je reviens toujours avec la même question.
Est-ce que cette réprimande, l'avertissement, la suspension, la
rétrogradation, la destitution, est-ce que la destitution va se faire
verbalement, par écrit et motivée? Est-ce que c'est ça
que... Ça doit être à 132. Est-ce que ça couvre cet
article-là?
M. Saint-Laurent: C'est ça. C'est la même
réponse que tout à l'heure.
M. Dufour: La même réponse que tout à
l'heure.
M. Saint-Laurent: L'article 132 prévoit que la
décision du Comité est écrite. Or, naturellement que la
sanction fait partie de la décision du Comité.
M. Dufour: Pourriez-vous me donner la différence entre
l'avertissement et la réprimande?
On avertit quelqu'un: T'as pas été correct, t'as pas
été fin.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: C'est le ton qui change!
Une voix: Elle est bonne!
M. Dufour: Si on avertit quelqu'un qu'il n'a pas
été correct, puis on le réprimande: T'as pas
été correct, mais tu aurais pu avoir une punition... C'est
ça?
M. Saint-Laurent: En fait, l'explication ce serait de dire qu'il
y a une progression dans la gravité, entre l'avertissement et la
réprimande. Par exemple, pour une première infraction, le
policier est averti qu'il ne faudrait pas que ça se reproduise. Pour une
deuxième infraction semblable, vu le premier avertissement, ce serait
maintenant une réprimande. Et je pense que, dans le dossier
disciplinaire et déontologique du policier, cette notion de
gravité entre l'avertissement et la réprimande va
transparaître également. On pourrait dire: Ce policier-là
est un policier qui a déjà eu un avertissement; par opposition
à un autre dont on dira: Ce policier-là a déjà fait
l'objet d'une réprimande. Et ça
impliquera une différence dans la gravité.
M. Dufour: Mais un avertissement ou une réprimande,
l'avertissement vous lui dites: Vous n'avez pas été correct.
Ça, ça veut dire qu'il n'y a pas de gravité?
M. Saint-Laurent: Non, non. Ça veut dire qu'il y a moins
de gravité par rapport à la réprimande. Mais ça ne
veut pas dire qu'objectivement il n'y a pas de gravité. Pas du tout.
M. Dufour: Oui mais, par contre, la réprimande c'est que
vous dites: Non seulement t'as pas été correct mais tu aurais
pu... Moi, je vous dis que la nuance, j'ai de la difficulté à la
saisir.
M. Saint-Laurent: Bien ce sera l'appréciation du
Comité de déontologie qui va considérer si c'est
suffisamment grave, l'infraction qui a été commise, pour
réprimander. Ou que c'est un petit peu moins grave et que l'infraction
ne justifie qu'un avertissement.
M. Dufour: Est-ce que vous êtes après me dire que
l'avertissement ne pourrait pas faire partie de son dossier et que la
réprimande pourrait en faire partie?
M. Saint-Laurent: Non, non, c'est la même règle dans
les deux cas.
M. Dufour: Là, vous nous soumettez une possibilité,
en tout cas, une possibilité que le Comité ait à arbitrer
entre une réprimande et un avertissement et, en même temps,
lorsqu'il va y avoir récidive ou autre chose, le Comité va avoir
à se pencher à savoir si la réprimande était
correcte ou si c'était l'avertissement qui était une bonne chose.
Et comment ça va se grader? Parce que là, c'est toute une
question d'appréciation. Il n'y a pas de... Je comprends qu'on donne une
suspension de 6 jours ou 60 jours; une rétrogradation, ou la
destitution. Ça c'est clair. Ce n'est pas une réprimande, c'est
une punition. Mais, dans l'avertissement et la réprimande, je trouve
qu'il faut être subtil. En tout cas, il faut aller chercher
l'intrinsèque des mots pour trouver la nuance.
M. Saint-Laurent: Ce sera au Comité à
l'apprécier. C'est une façon pour donner un peu plus de latitude
au Comité, dans le choix des sanctions. On aurait pu, par exemple, en
avoir une sixième, dire: L'avis...
M. Dufour: Lequel?
M. Saint-Laurent:... l'avertissement... Bien, commencer par un
avis tout simplement. C'est au Comité que reviendra la
responsabilité de déterminer dans quel cas il donne un
avertissement et dans quel cas il donne une réprimande. Mais
déjà la loi lui donne l'indication qu'il y a une progression dans
la gravité entre l'avertissement et la réprimande.
M. Dufour: Bon, c'est peut-être un langage de policier avec
lequel moi, j'ai de la difficulté, mais c'est peut-être
correct.
M. Elkas: On retrouve ça, M. le député, dans
l'industrie aussi. Une personne qui fait un premier acte, dépendant de
la gravité...
M. Dufour: Oui, mais...
M. Elkas: Vous avez un avertissement qui va à son dossier,
d'ailleurs, un avertissement suivi par une réprimande.
M. Dufour: Et la différence, par exemple, dans un...
M. Elkas: II y a une réprimande écrite par
après.
M. Dufour: Mais la différence dans un dossier d'un
individu qui travaille dans l'industrie, c'est qu'il a un droit de regard, et
il a droit aussi de rappel. Il peut rappeler. C'est dans la convention
collective. Dans ce cas-ci...
M. Elkas: Ici aussi, ici aussi.
M. Dufour: Oui mais c'est à l'interne.
M. Elkas: Non, non, non.
M. Dufour: Ce n'est pas sur la place publique.
M. Elkas: Non, non, non.
Une voix: Non, non, non, ça va devant le juge.
M. Elkas: Ça va devant le juge, devant la Cour d'appel, la
Cour du Québec, devant un juge.
M. Dufour: Oui, mais le policier n'a plus grand choix. Un coup
que ça va être décidé, il ne rappellera pas. Le code
de déontologie, quand on regarde, l'application est pas mal "rough".
M. Elkas: Demandez-leur ça, à eux autres.
M. Dufour: Regarde, il a des gens qui opinent du bonnet! Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Kehoe): Mme la députée de
Terrebonne, vous avez une intervention?
Mme Caron: Merci, M. le Président. Disons, peut-être
pour éclairer, que dans l'enseignement pour un avertissement il n'y
avait aucune
sanction et, une réprimande, il y avait une petite . sanction
avec.
M. Houde: Ça fait longtemps qu'on a compris ça,
nous autres.
Mme Caron: Dans l'enseignement, c'était comme ça.
Moi, j'ai une question. Pour la suspension sans traitement, pourquoi l'a-t-on
limitée à une période d'au plus 60 jours ouvrables?
Pourquoi on a mis un carcan là-dedans? Pourquoi a-t-on mis un
délai pour la suspension?
M. Elkas: À l'époque, ça avait
été décidé de cette façon-là. C'est
une décision politique qui avait été prise et on la
retrouve là. Ce n'est pas une question de... On ne l'a pas
questionnée. Il me semble que tout le monde soit satisfait avec.
M. Dufour: II y a peut-être un élément. Les
60 jours, est-ce que... Puisque nos corps policiers travaillent sur des
équipes différentes, il y a des journées de huit heures,
des journées de douze heures. Si vous parlez de 60 jours... 60 jours de
douze heures, c'est un peu plus que 60 jours de huit heures parce que si c'est
60 jours de douze heures... Je comprends que le député de
Berthier comprenne tout ça mais, nous autres, on ne comprend pas.
Comment allez-vous l'appliquer dans les faits?
Mme Caron: Moi, ce que je comprends d'autant moins c'est que, si,
je ne sais pas, ce qu'on juge est vraiment très grave, la suspension
pourrait peut-être être plus longue. Je ne vois pas pourquoi on se
limite à 60 jours.
M. Elkas: C'est toujours des jours ouvrables. Alors, normalement,
un jour ouvrable, c'est huit heures.
M. Dufour: Oui, mais ce n'est pas...
Mme Caron: Moi, ce n'est pas une question d'heures. C'est que, si
c'est très grave et que ça mériterait plus que 60 jours,
pourquoi on se limite? Pourquoi on met des... On n'aurait pas eu besoin, je
pense, de mettre des jours. On pourrait dire que le Comité peut
décider la suspension sans traitement pour une période
déterminée au moment où ils vont juger mais pourquoi se
bloquer tout de suite à 60 jours? Je ne comprends pas.
M. Saint-Laurent: Comme l'expliquait le ministre tout à
l'heure, il s'agit d'un choix politique qui avait été fait
à l'époque de la loi 86. Déjà, dans la version
présentée de la loi 86 avant son adoption, la période de
60 jours était mentionnée.
Mme Caron: Mais, pour moi, ce n'est pas une raison suffisante
pour ne pas la corriger.
M. Saint-Laurent: Non, je vous explique la...
Mme Caron: C'est quoi, la justification politique?
M. Saint-Laurent: Dans les règlements de
déontologie, de discipline qui existent actuellement pour la
Sûreté du Québec et la Communauté urbaine de
Montréal, on prévoit, d'une part, dans les deux cas
l'avertissement et la réprimande comme possibilités de sanctions
et, d'autre part, concernant la suspension sans traitement, dans un cas, pour
la Communauté urbaine de Montréal, si je ne me trompe pas, on a
un maximum de 10 jours ouvrables, alors que pour la Sûreté du
Québec il n'y a pas de maximum. On a une période qu'elle
détermine, c'est-à-dire que le Comité d'examen des
plaintes détermine.
Mme Caron: Ce qui m'apparaft beaucoup plus logique. Alors
pourquoi vous avez choisi justement... Vous me donnez d'autres arguments. Vous
avez, dans un cas, 10 jours; dans l'autre cas, vous n'avez pas de
période déterminée et on arrive, ici, avec 60.
M. Elkas: On m'avise que cette norme est utilisée dans
toutes les conditions de travail au gouvernement. 60 jours, c'est assez grave.
C'est suivi par un congédiement, normalement. C'est grave, 60 jours.
Mme Caron: Mais c'est plus faible que les mesures à la
Sûreté du Québec. On me dit qu'il n'y a pas de
période de déterminée pour la SQ.
Le Président (M. Kehoe): Avez-vous d'autres explications,
M. le ministre?
M. Elkas: Non, je n'ai pas d'autres explications.
Le Président (M. Kehoe): Êtes-vous prêts
à l'adopter?
M. Dufour: Non. On voit, M. le Président, la suspension
sans traitement mais, souventefois, on a aussi des suspensions avec traitement.
Est-ce que l'article qu'on a là...
M. Elkas: Est-ce que je peux proposer, M. le Président,
qu'on revienne? On va en discuter pendant une demi-heure et on n'arrivera
à rien. On va s'informer et on pourra revenir à cet article si
ça ne vous dérange pas.
M. Dufour: Vous me dites que vous n'avez pas toutes les
informations?
M. Elkas: Oui
M. Dufour: On va le suspendre.
Le Président (M. Kehoe): L'article 16 est suspendu. Je
vais appeler l'article 17.
M. Elkas: "Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 132, du suivant: "132.1 Le Comité peut, par
règlement adopté à la majorité de ses membres,
édicter des règles de preuve, de procédure et de pratique
pour le déroulement de l'instance. "Les règlements pris en
application du présent article sont soumis à l'approbation du
gouvernement." (12 h 30)
C'est un nouvel article permettant au Comité d'adopter par
règlement des règles de preuve, de procédure et de
pratique.
M. Dufour: II y a actuellement des règles de preuve qui
sont connues et on sait qu'il y a des avocats qui sont mêlés
à ça. Pourquoi la nécessité d'édicter par
règlement des nouvelles règles? Est-ce qu'on ne devrait pas
suivre des procédures qui sont connues? Parce que, dans les
règles de preuve, dans les règles devant les tribunaux, il y a un
certain nombre d'éléments qui sont connus de l'ensemble des
intervenants. C'est quoi cette nécessité de faire adopter un
règlement par des membres?
M. Saint-Laurent: Si vous me permettez... M. Dufour:
Oui.
M. Saint-Laurent: ...pour les règles de preuve, de
discipline et de procédure, les tribunaux quasi judiciaires
administratifs ont le pouvoir d'adopter leurs propres règles de preuve,
de procédure et de pratique parce qu'ils sont justement des organismes
spécialisés. Dans le cas de déontologie et de discipline,
les comités de discipline des corporations professionnelles ont cette
même possibilité pour tenir compte des réalités qui
sont propres à chacune des corporations professionnelles, d'où la
nécessité de donner la même possibilité, ici, au
Comité de déontologie qui pourra adopter des règles de
preuve, de procédure et de pratique qui lui seront adaptées.
M. Dufour: Ça, effectivement, ce n'est pas
nécessairement le comité de discipline. Là, ça
devient le Comité. On s'en va vers une preuve plus forte ou devant une
instance plus grande. Si on change des règles en cours de route, et je
vais plus loin, dans la même question, je peux dire: Soumis à
l'approbation du gouvernement, pourquoi? C'est parce qu'il y a des
règlements qui pourraient aller à l'encontre des faits connus, le
gouvernement veut s'assurer qu'il n'y a pas de problème qui peut
être causé par cette réglementation prévisible?
M. Saint-Laurent: En règle générale, le
gouvernement approuve ce genre de règles de preuve, de procédure
et de pratique et, avant Qu'elles ne soit approuvées, elles sont
soumises à l'examen du Bureau des règlements, entre autres, et du
Conseil des ministres. Là, ce sont les règles de preuve de
procédure au niveau du Comité de déontologie, et la
même possibilité est donnée à la Cour du
Québec par l'article 149 pour qu'il y ait cohérence entre les
deux instances.
M. Dufour: Mais, lorsque la cour prend cette
décision-là, est-ce que c'est publié à quelque part
ou si c'est à l'interne?
M. Saint-Laurent: Ce sont des règles de preuve qui sont
publiées à la Gazette officielle.
M. Dufour: Les règlements pris en application du
présent article qui seront soumis à l'approbation du
gouvernement, est-ce qu'ils vont être publiés?
M. Saint-Laurent: Oui. À ce moment-là, sous
réserve d'une vérification, la Loi sur les règlements
prévoit la publication de ces documents.
M. Dufour: Mais ça, ce qui est écrit là,
c'est marqué que c'est publié?
M. Saint-Laurent: Effectivement, on me confirme que la Loi sur
les règlements, dans le cas de l'article 132.1, exige la publication
d'un document, qui serait adopté par le gouvernement, relatif aux
règles de preuve, de procédure et de pratique.
M. Dufour: Si c'est publié, sous quel principe vous ne
l'écrivez pas, quand c'est publié et quand ça ne l'est
pas?
M. Saint-Laurent: C'est parce que...
M. Dufour: Parce que normalement dans les lois on dit: Telle loi
sera appliquée par des règlements. Ça, on le sait, c'est
publié dans la Gazette officielle. Dans ce cas-ci, ça
semble interne, si on regarde bien le libellé de l'article: "Le
Comité peut, par règlement adopté à la
majorité de ses membres". Si c'est pour être publié, cette
particularité-là ne serait même pas obligée
d'être écrite. On pourrait marquer: Le Comité peut, par
règlement, édicter des règles de preuve, de
procédure et de pratique pour le déroulement de l'instance.
Pourquoi la nécessité de dire... Parce que les règlements
pourraient être soumis au gouvernement et toute cette
procédure-là, tout cet article-là, la mécanique de
ça ne serait pas dans l'article et pourrait se faire comme elle se fait
ailleurs. Moi, je ne sais pas comment on fait des règlements.
J'imagine
que quand on dit... Par exemple, on étudie la Loi sur les
forêts, c'est la loi, je pense, qui a le plus de réglementation;
tel article va s'appliquer selon les règlements. Moi, je ne sais pas
comment ils font ces règlements-là. Je sais une chose, c'est que
c'est bien clair que ça sera publié dans la Gazette
officielle. Mettons qu'à l'article 14 il y a un règlement sur
l'utilisation des pesticides en forêt. Là, on regarde, on sait que
comme... Je ne sais pas comment est la mécanique... Est-ce que ça
passe dans 10 mains, dans 12 mains, dans 20 mains? Je ne sais pas. "C'est-u"
adopté par 20 personnes qui sont en dehors du gouvernement, au Conseil
des ministres? Je ne sais pas. Mais je sais une chose, par exemple, quand les
règlements deviennent... à quelque part dans le temps, il y a une
publication. Et ils ne nous disent pas comment ça s'est fait. Mais on
sait qu'il y a une publication et on espère et on souhaite qu'ils ont
consulté les forestiers, qu'ils ont consulté des
environnemen-talistes, qu'un paquet de monde a été
consulté. Mais le public ou les gens peuvent venir contester.
Là, on sent toute cette nécessité de nous dire
comment ça va se faire et moi, je n'ai pas cette garantie-là,
même si vous me dites le contraire. Je ne vois pas l'utilité que
la garantie supplémentaire soit publiée dans la Gazette
officielle. L'approbation du gouvernement, est-ce que ça veut dire
la Gazette officielle? Je ne sais pas. Parce que je comprends que le
gouvernement, quand il publie, ce n'est pas pour se contester lui-même.
La Gazette officielle, c'est pour publiciser ou avertir les gens qu'il y
a quelque chose qui vient de se passer.
M. Saint-Laurent: En vérifiant avec la Loi sur les
règlements, que j'ai devant moi, on prévoit que cette
loi-là, qui est une loi d'application générale, ne
s'applique pas aux projets de règles ni aux règles de pratique
des tribunaux judiciaires. Donc, à l'inverse, elle s'applique aux
règles de pratique des organisations comme celles dont on parle
aujourd'hui. Mais cette Loi sur les règlements détermine quelles
sont les obligations à rencontrer au niveau de la procédure
d'adoption du règlement. C'est pour cette raison-là que l'article
132.1 est muet à ce sujet là. Par contre, la Loi sur les
règlements ne traite pas des modalités d'adoption et de la
majorité requise à l'intérieur de l'organisation,
d'où la nécessité pour l'article 132.1 de venir le
préciser. Parce que c'est propre à l'organisation du
Comité de déontologie, ce que la Loi sur les règlements ne
peut pas prévoir parce qu'elle devrait, à ce moment-là,
tenir compte de toutes les organisations.
M. Dufour: Moi, je n'ai pas d'objection à ce qui est
écrit là. La seule chose, je voudrais bien m'en assurer, est-ce
qu'il y aura publication?
M. Saint-Laurent: La Loi sur les règlements l'oblige. Et
la Loi sur les règlements s'applique à ce
règlement-là.
M. Dufour: Bon, en tout cas, on l'aurait marqué et
ça n'aurait pas fait un gros problème, si on avait marqué
que l'approbation du gouvernement... Si les règlements pris en
application de l'article sont soumis à l'approbation du gouvernement et
publiés dans la Gazette officielle, est-ce que ça change
des choses? Ou ça aurait été de la redondance?
M. Saint-Laurent: Ça aurait été
effectivement redondant et nos collègues du ministère de la
Justice nous auraient demandé de l'enlever en disant: C'est
déjà prévu dans la Loi sur les règlements, un peu
comme on parlait tout à l'heure de la Loi sur les archives qui
prévoit comment sont conservés les dossiers. On n'en parle pas
ici parce que c'est déjà déterminé dans la Loi sur
les archives.
M. Dufour: Ça va. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 7, adopté.
M. Dufour: Avant d'étudier l'autre article, M. le
Président, ce serait peut-être une question de privilège ou
peut-être une permission spéciale; au Saguenay-Lac-Saint-Jean, il
y a un Parlement jeunesse composé de jeunes étudiants qui
étudient soit ici, à Québec, ou ailleurs et ils
siègent chaque année. Ils sont de passage ici et j'aurais
aimé les saluer, cinq étudiants qui font partie du Parlement
jeunesse; pas en provenance du Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais plus
spécifiquement de Jonquière. Ils sont venus voir le
déroulement, c'est leur première expérience On pourrait
leur souhaiter la bienvenue. Espérons qu'on ne les ennuiera pas avec nos
études. Mais je peux vous dire que j'ai assisté à une
partie de leurs débats et c'était excessivement
intéressant.
Le Président (M. Kehoe): M le député, au nom
de la commission, côté ministériel et côté de
l'Opposition, je souhaite la bienvenue aux cinq étudiants
M. Dufour: Jeunes parlementaires. Ha, ha, ha!
Le Président (M. Kehoe): J'espère que durant votre
passage vous allez apprendre beaucoup de choses de votre député,
de votre région ainsi que du ministre. Vous avez vu les échanges
qu'ils ont eus jusqu'à date. Je suis sûr que vous allez en
profiter beaucoup. Bienvenue à Québec.
Avec ça, j'appelle l'article 18.
M. Elkas: "L'article 133 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans les deuxième et
troisième lignes, des mots "au Tribunal de la déontologie
policière" par les mots "devant un juge de la Cour du Québec".
C'est en concordance avec le remplacement du chapitre IV, titre II, article 19.
L'appel au Tribunal de la déontologie policière est
remplacé par un appel devant un juge de la Cour du Québec.
M. Dufour: Est-ce que, M. le ministre, on va s'assurer que le
juge de la Cour du Québec... J'en ai fait allusion au discours de
première lecture concernant ce projet de loi là. Est-ce qu'il va
y avoir des délais? On sait que les juges de la Cour du Québec
sont pris, qu'ils ont des ordres à suivre et que par rapport à
ça on rajoute une certaine quantité de travail. De quelle
façon on va s'assurer que ça va être la
prépondérance, par exemple, qui concerne le corps policier?
Est-ce qu'il y a des délais qu'on va se fixer? Est-ce qu'il y a moyen de
bonifier?
M. Elkas: M. le député, si vous permettez... M.
Dufour: Oui.
M. Elkas: Si on veut inscrire des délais dans une loi, ce
n'est pas une garantie que la machine administrative pourrait déposer
des dossiers à ce rythme. La structure de la Cour du Québec est
bien rodée. Selon l'article 142, les dossiers d'appel seront inscrits en
urgence à la Cour du Québec. Actuellement, les délais y
sont de deux à trois mois et ceci est très rapide par rapport
à ce qui existe dans certains autres organismes. Alors on va en faire le
point. C'est entendu, inscrit d'urgence, tel que dit à l'article
142.
M. Dufour: Mais j'espère que vous avez eu la même
lettre que j'ai en ma possession, qui provient de l'Union des
municipalités du Québec, du 13 juin 1990, qui vous est
adressée, d'ailleurs...
M. Elkas: Oui, c'est de la façon qu'on a répondu,
M. le député.
M. Dufour: Moi, je ne m'en suis pas assuré auprès
de l'Union des municipalités. Est-ce qu'elles sont satisfaites de vos
réponses concernant le délai ou la diminution des délais,
en fait, pour que justice se fasse le plus rapidement?
M. Elkas: Oui, elles sont satisfaites et on l'a reconfirmé
encore ce matin.
M. Dufour: Bon. Est-ce que vous avez tenu compte du
sixième point dans la deuxième page? "Assigner
spécifiquement les dossiers de déontologie à un nombre
restreint de juges de la Cour du Québec, quitte à ce qu'ils
agissent d'un district à l'autre, et porter ces causes sur un rôle
distinct de la Cour. Ceci permettrait de développer l'expertise des
juges ayant à entendre ces causes et accélérerait le
processus d'audition." Je pense qu'il y a une raison pour laquelle l'Union des
municipalités posait cette prémisse concernant ses demandes.
Effectivement, il y a des gens qui vont se spécialiser, au même
titre que dans les causes de travail. Il y a un certain nombre de dossiers et
ça a été des demandes répétées
à des associations municipales, d'avoir des tribunaux les plus
spécialisés possible pour traiter des causes; en première
instance ou en deuxième, mais pour que ça aille le plus vite
possible. Cette demande, justement, a trait à ce que ces
problèmes-là soient référés à
quelques juges qui, eux, vont devenir de plus en plus
spécialisés, pourraient répondre plus rapidement et, en
même temps, garderaient une certaine uniformité dans les sentences
ou dans les jugements des causes. Est-ce que ça, vous vous êtes
engagé à ça ou si vous trouvez que ce n'est pas
pensable?
M. Elkas: L'article 137, dans le chapitre IV, à la page 9,
prend en considération vos préoccupations. Vu que ça ne
tombe pas à l'intérieur de notre juridiction...Si vous me
permettez: "La compétence que confère le présent chapitre
à un juge de la Cour du Québec est exercée par les seuls
juges que cette Cour que désignent le juge en chef et le juge en chef
associé, chacun dans les limites de sa compétence
territoriale."
M. Dufour: Donc, est-ce que vous m'assurez que cette demande de
l'Union des municipalités va trouver satisfaction, en se
référant à l'article 137 où on parle de cinq
membres seulement?
M. Elkas: Oui.
M. Dufour: Je ne peux pas être plus catholique que le pape.
Ça va.
Le Président (M. Kehoe): L'article 18 est
adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 19,
sous-article 135.
Appel
M. Elkas: "Le chapitre IV du titre II de cette loi est
remplacé par le suivant: "Appel 135. Dans les 20 jours de la
notification de la décision du Comité, la personne qui a
adressé une plainte en vertu de l'article 51 peut transmettre un
écrit au commissaire pour faire valoir son point de vue sur
l'opportunité de porter sa décision en appel." Il n'y a aucune
modification, M. le Président, à l'article 135.
M. Dufour: II y a un vote? M. Albert, M. le député
de Bert hier...
M. Houde: Pardon?
Le Président (M. Kehoe): Pouvez vous vérifier si
c'est un vote?
M. Dufour: Si l'article 135...
M. Elkas: C'est le même que le 154, on a...
Le Président (M. Kehoe): II s'agit d'un vote en Chambre,
donc nous allons suspendre nos travaux jusqu'à 15 heures cet
après-midi.
M. Dufour: Ça va bien. On marche normalement. On ne fait
pas d'excès de vitesse, je travaille avec le ministre de la
Sécurité publique. Il ne faut pas.
Le Président (M. Kehoe): Suspendu jusqu'à 15
heures.
(Suspension de la séance à 12 h 47)
(Reprise à 15 h 5)
Le Président (M. Kehoe): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare la séance ouverte. On va reprendre les
travaux de la commission. Je veux rappeler le mandat de la commission. C'est de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 68. Quand nous avons suspendu nos travaux, ce matin, nous étions
rendus à l'article 19, au sous-article 135. Le ministre était en
train d'expliquer l'article 135. M. le ministre.
M. Elkas: II n'y a aucune modification à l'article 135 qui
se compare à l'article 154.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 136.
M. Elkas: Toute personne partie à une instance devant le
Comité peut interjeter appel de toute décision finale du
Comité devant un juge de la Cour du Québec. "
M. Dufour: Ça se... O. K.
M. Elkas: Tel qu'on l'a montré sur la charte.
M. Dufour: Même s'il y avait, par exemple, trois personnes
ou quatre personnes qui faisaient partie de l'instance, s'il y en a une qui
n'est pas satisfaite, elle pourrait faire un appel et elle serait
considérée indépendamment. C'est ça?
M. Elkas: Oui, oui.
M. Dufour: Mais si, par exemple, elle réussissait à
faire changer l'opinion et que les autres n'avaient pas interjeté appel,
qu'est-ce qui arriverait dans un cas comme ça?
M. Elkas: Je ne comprends pas, au juste.
M. Dufour: S'ils sont trois qui font partie de la plainte... On
fait une plainte sur trois personnes. C'est une instance, ça, à
mon point de vue.
M. Elkas: Trois personnes font...
M. Dufour: Oui
M. Elkas: Trois personnes font un appel?
M. Dufour: Toute personne partie à une instance devant le
Comité... " Alors, une personne qui est en instance, ça voudrait
dire, par exemple, qu'il pourrait y avoir une plainte portée contre
trois individus. Les trois personnes.. C'est possible. Vous me direz si c'est
possible ou pas. Une des trois n'est pas satisfaite de la sentence ou de la
version que le tribunal fait et il y a un changement qui est apporté; si
elle gagnait, qu'est-ce qui arriverait aux deux autres qui ne se sont pas
plaintes?
M. Elkas: O. K., je saisis C'est une plainte contre trois
policiers ou c'est... Je pense que c'est ça, hein?
M. Dufour: Oui, c'est ça. Ça serait trois
policiers, par exemple.
M. Elkas: C'est la même plainte? C'est une plainte...
M. Dufour: Une plainte mais qui est...
M. Elkas: Les gars s'en vont en appel. Les trois vont en appel
sur la même plainte.
M. Dufour: Non, mais s'il y en a une.. M.Elkas: La
même décision, excuse.
M. Dufour: Non, mais c'est marqué. Regarde, si on lit.
Toute personne partie à une instance... " Donc, une instance, c'est le
groupe. C'est les trois. Mais toute personne à l'intérieur...
Donc, l'instance, c'est les trois personnes. C'est le groupe. La personne, une
des trois, n'est pas satisfaite de la sentence, ou du résultat ou de
l'opinion de... Comment est-ce que ça... Remarquez bien..
M. Elkas: Est-ce qu'on parle.. Excusez. Est-ce qu'on parle des
trois membres du banc ici...
M. Dufour: Non.
M. Elkas: ...un, deux, trois, ou est-ce qu'on parie des trois
policiers contre qui on a logé une plainte?
M. Dufour: Non, mais regardez... Je vais vous dire, là.
C'est trois personnes parties à une instance. Une instance, ça
pourrait être le tribunal, ça pourrait être n'importe quoi.
Mais là, ce n'est pas dans ce sens-là, parce qu'on parle d'appel.
C'est un appel. C'est dans le cas d'un appel. C'est ça qu'on fait. Il y
a déjà eu...
M. Elkas: Mais qui?
M. Dufour: Ils se sont déjà prononcés...
M. Elkas: Qui va en appel dans votre...
M. Dufour: Bon...
M. Elkas: C'est les trois policiers?
M. Dufour: 'Toute personne partie..." Bien, s'il y en a trois,
O.K., qui ont passé pour le code de déontologie, ils ont
été accusés, etc.
M. Elkas: O.K., alors, il y en a trois.
M. Dufour: Ils ont été condamnés les trois
à peu près pour les mêmes choses.
M. Elkas: O.K.
M. Dufour: II y a une des trois personnes qui n'est pas
satisfaite. Ça fait qu'elle interjette appel.
M. Elkas: Elle s'en va... Oui, O.K.
M. Dufour: Qu'est-ce qui arriverait en supposant qu'une des trois
qui a subi le même dommage gagnerait? Les deux autres feraient quoi?
M. Elkas: La décision va être maintenue pour les
trois, si c'est la même plainte.
M. Dufour: C'est trois causes différentes. C'est
ça... 'Toute personne partie à une instance..." Donc c'est une
partie. C'est un tiers. Mais ce n'est pas toute l'instance, de la
manière que c'est écrit là.
Une voix: Toute personne partie à une instance..."
M. Dufour: C'est n'importe qui qui fait partie d'une instance.
Donc, si elles sont trois et qu'il y en a une des trois qui ont reçu le
même règlement qui n'est pas contente, elle va en appel.
M. Elkas: O.K. Ce que ça veut dire, ça, ici, c'est
soit la personne qui se plaint, soit le policier contre qui la plainte a
été logée. C'est ça que ça veut dire. S'il y
a trois policiers, il y a trois plaintes différentes.
M. Dufour: Même si c'était dans les mêmes
circonstances?
M. Elkas: Oui.
M. Dufour: Ça devient... C'est pris individuellement. Eh
bien! Ça va.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 137.
M. Elkas: "La compétence que confère le
présent chapitre à un juge de la Cour du Québec est
exercée par les seuls juges de cette cour que désignent le juge
en chef et le juge en chef associé, chacun dans les limites de sa
compétence territoriale." Je pense qu'on l'avait couvert, ce matin.
M. Dufour: D'accord.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 138.
M. Elkas: "L'appel est formé par le dépôt,
dans les 30 jours qui suivent la réception de la décision du
Comité par l'appelant, d'un avis d'appel au greffe de la Cour du
Québec du district judiciaire dans lequel le Comité a entendu
l'affaire en première instance. "L'avis contient un exposé des
motifs invoqués au soutien de l'appel et est accompagné d'une
copie de la décision rendue par le Comité." C'est une
modification de concordance. Ça fait référence à
l'article 156, M. le député.
M. Dufour: Oui. Ça va. La seule question que je me posais,
c'est sur l'avis, "des motifs invoqués au soutien de l'appel et est
accompagné d'une copie de la décision rendue", mais je pense
que... C'est ça que je regardais, si la décision rendue
était aussi motivée. On peut avoir une décision non
motivée, mais elle est motivée. Ça va.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 139.
M. Elkas: "L'avis d'appel doit être signifié aux
parties, au Comité et a la personne qui a adressé la plainte dans
le délai fixé à l'article 138. "La signification de l'avis
peut être faite par courrier recommandé ou certifié." C'est
une modification de concordance.
M. Dufour: C'est quoi, "la signification de
l'avis peut être faite par courrier recommandé ou
certifié"? C'est quoi la différence entre "certifié" et
"recommandé"?
M. Saint-Laurent: En fait, le courrier recommandé, c'est
celui qu'on connaît habituellement, avec l'estampille du maître de
poste...
M. Dufour: C'est ça.
M. Saint-Laurent: ...avec un numéro
d'enregistrement...
M. Dufour: Et une signature.
M. Saint-Laurent: ...et une signature, c'est ça, dans un
grand registre quand on prend...
M. Dufour: Oui.
M. Saint-Laurent: ...réception de l'enveloppe, tandis que
le courrier certifié, c'est un système par lequel le document
qu'on envoie est inséré dans une enveloppe préparée
par la Société canadienne des postes qui contient, elle, un
carton, à l'intérieur de l'enveloppe, qui doit être
signé par le récipiendaire et retourné à
l'expéditeur. Donc, vous avez une preuve de l'envoi mais, au lieu
d'être signé dans le grand cahier au bureau de poste, c'est un
carton qui est retourné à l'expéditeur. C'est ce
qui...
M. Dufour: Oui, mais qui remet la lettre puis le carton?
M. Saint-Laurent: C'est le facteur qui doit le faire.
M. Dufour: Ah aussi!
M. Saint-Laurent: En remettant l'enveloppe à son
destinataire, le facteur doit s'assurer que le récipiendaire signe le
carton...
M. Dufour: Et c'est le facteur...
M. Saint-Laurent: ...le garde avec lui...
M. Dufour: Oui.
M. Saint-Laurent: ...et le retourne à
l'expéditeur.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 140.
M. Elkas: "Dès signification de l'avis, le greffier du
Comité transmet au greffier de la Cour du Québec le dossier de
l'affaire et toutes les pièces qui s'y rapportent." C'est un nouvel
article imposant l'obligation au greffier du
Comité de transmettre le dossier à la Cour du
Québec qui rend sa décision sur celui-ci.
M. Dufour: Est-ce que ça couvre... C'est en cas
d'appel.
M. Elkas: En cas d'appel, toujours d'appel.
M. Dufour: Ça veut dire que même s'il recevait
d'autres documents après qu'ils ont fait l'avis... Est-ce que c'est
possible qu'il puisse recevoir d'autres documents qui se rapportent à
ça? Non. Supposons qu'il y aurait d'autres documents qui reviendraient
en possession du greffier, après la signification de l'avis; est-ce que
là il est obligé de les remettre? (15 h 15)
M. Saint-Laurent: Si, théoriquement, ces
documents-là sont acheminés, disons, par erreur au greffier, ils
font partie de son dossier et c'est le dossier complet qu'il transmet à
la Cour du Québec; donc, il devra effectivement les transmettre à
la Cour du Québec.
M. Dufour: Même s'il les recevait après? M.
Saint-Laurent: C'est ça. M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 141.
M. Elkas: Les articles 141 et 142, aucune modification. "141.
L'appel suspend l'exécution de la décision du Comité.
"142. L'appel est inscrit et jugé d'urgence."
Le Président (M. Kehoe): L'article 141. M. Dufour:
Un instant, là.
M. Elkas: Excusez-moi, j'ai fait les deux en même temps.
Sorry!
M. Dufour: II n'y a pas des cas qui pourraient se soulever
où l'application de cet article-là serait difficile? "L'appel
suspend l'exécution de la décision du Comité." Parce qu'on
a regardé tout à l'heure les sanctions, avertissements,
réprimandes, suspensions sans traitement. Il n'y a pas de suspension
avec solde de prévue. Est-ce qu'on pourrait le faire pareil? Parce qu'il
pourrait y avoir des circonstances où, même s'il y a un appel, le
corps policier pourrait juger que lui, il sursoit quelque part, il ne le
remettra pas dans ses fonctions, par exemple. Est-ce que ça veut dire,
quand on suspend, que ça oblige automatiquement à ne pas tenir
compte de ce qui s'est passé du tout, tandis qu'il y a des gens qui
pourraient dire: Oui, mais... Comme il se produit des fois, il y a un appel,
quelqu'un n'est pas satisfait, mais en attendant le corps policier ou
l'administration dirait: Non, on ne peut pas. Supposons qu'il y ait, je
ne sais pas, je n'inventerai pas des affaires. Mais, en attendant, est-ce que
vous êtes obligé de le réintégrer?
M. Elkas: Oui.
M. Dufour: Mais supposons, par exemple, qu'il y ait eu
l'utilisation d'armes, que quelqu'un soit jugé, qu'il se soit produit
des événements fortuits.
M. Elkas: C'avait été prévu à la loi
et ça n'a pas été changé. Me Saint-Laurent pourra
vous l'expliquer.
M. Saint-Laurent: Le projet de loi 86 prévoit, à
l'article 271, que l'employeur conserve le pouvoir de suspendre un policier
avec ou sans traitement. Cette possibilité-là...
M. Dufour: Bien, c'est ça.
M. Saint-Laurent: ...existe parallèlement à la
sanction que pourrait imposer le Comité de déontologie.
M. Dufour: C'est ça. Ça va.
Le Président (M. Kehoe): Donc, l'article 141 est
adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 142 est-il
adopté? C'est les deux...
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): L'article 143 M. le ministre.
M. Elkas: "Sous réserve de toute nouvelle preuve utile et
pertinente que le juge peut autoriser, celui-ci rend sa décision en se
fondant sur le dossier qui a été transmis à la Cour,
après avoir permis aux parties de se faire entendre."
M. Dufour: Ça veut dire que le juge pourrait refuser
d'entendre une preuve supplémentaire s'il juge qu'il a suffisamment
d'éléments en sa possession. C'est ça? Bien oui! "Sous
réserve de toute nouvelle preuve utile et pertinente que le juge peut
autoriser - donc, il ne l'autorise pas automatiquement - celui-ci rend sa
décision en se fondant sur le dossier". C'est la Cour d'appel. Donc,
c'est comme la Cour suprême. Elle peut entendre des plaidoiries ou pas
et, si quelqu'un veut apporter des faits nouveaux, elle peut les refuser et
dire: Non, j'en ai suffisamment. C'est ça que ça veut dire?
M. Saint-Laurent: Au niveau de la preuve, le juge pourrait
refuser de recevoir une preuve, mais on a quand même un critère
qui est établi à l'article 143 qui est celui de l'utilité
et de la pclinence de la preuve. Donc, s'il y a une démonstration qui
est faite quant à son utilité et à sa pertinence, il devra
la considérer.
Par ailleurs, sur la question des plaidoiries, ça, c'est une
autre chose. Le juge a l'obligation d'entendre les parties sur les motifs de
leur appel, sans égard à la preuve. Il doit leur permettre de
faire valoir leurs arguments.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): L'article 143 est adopté.
J'appelle l'article 144.
M. Elkas: "Le juge a tous les pouvoirs nécessaires
à l'exercice de sa juridiction. Il peut notamment rendre toute
ordonnance qu'il estime propre à sauvegarder les droits des parties."
C'est une modification de concordance.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): L'article 145.
M. Elkas: "Les articles 53 et 124, le deuxième
alinéa de l'article 129 ainsi que les articles 131 et 132 s'appliquent,
compte tenu des adaptations nécessaires, aux appels entendus suivant le
présent chapitre." C'est une modification de concordance.
M. Dufour: Dans quel cas le juge pourrait décider que
c'est le huis clos ou interdire la publication et diffusion de renseignements
ou de documents qu'il indique? Le huis clos, par rapport à ces
causes-là, de quelle façon le juge pourrait-il se... On dit:
"Toute audition est publique", mais tout de suite après on explique
toutes les raisons pour lesquelles elle ne doit pas être publique.
M. Elkas: À quel article êtes-vous? M. Dufour:
124. M. Elkas:124?
M. Dufour: On fait référence, à l'article
145, aux articles 53 et 124.
M. Elkas: C'est seulement, comme ils le mentionnent à la
fin du paragraphe, pour assurer la protection de la vie privée d'une
personne ou de sa réputation et pour assurer le respect de la
confidentialité d'une méthode d'enquête policière,
d'une source d'information ou d'une méthode d'opération
policière.
M. Dufour: J'imagine que, avec cet article-là ou l'article
124, dans l'application, il va y
avoir des évaluations qui vont se faire
régulièrement là-dessus. C'est le législateur qui
donne ce pouvoir-là; donc, le rôle du législateur, c'est
aussi d'examiner s'il n'y a pas abus par rapport à ça.
M. Elkas: On s'est appuyés sur le Code des
professions.
M. Dufour: Le Code des professions? M. Elkas: Oui.
M. Dufour: Oui, à l'exception qu'il y a trois juges qui
jugent. Il y a un tribunal de trois juges, oui, qui décident selon le
Code des professions.
M. Elkas: Au niveau du comité de discipline, M. le
député.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 146.
M. Elkas: "Le juge peut confirmer la décision
portée devant lui; il peut aussi l'infirmer et rendre alors la
décision qui, selon lui, aurait dû être rendue en premier
lieu." Une modification de concordance.
M. Dufour: Est-ce qu'il pourrait augmenter la... S'il peut la
diminuer et la confirmer...
M. Elkas: Oui, il peut la changer d'une manière ou d'une
autre.
M. Dufour: ...est-ce qu'il peut l'augmenter?
M. Elkas: Oui.
M. Dufour: Oui? Où c'est marqué?
M. Elkas: La diminuer.
M. Dufour: L'infirmer, ça, c'est \a diminuer, mais
l'augmenter, est-ce marqué?
M. Elkas: La changer.
M. Dufour: Oui, mais...
M. Elkas: II peut l'infirmer...
M. Dufour: Ce n'est pas tout à fait...
M. Elkas: II peut l'infirmer...
M. Dufour: Confirmer... La confirmer, donc la laisser telle
quelle. Il peut l'infirmer, la diminuer et rendre la décision... Bien
oui, mais...
M. Elkas: La mettre de côté... M. Dufour:
Ça va.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. L'article 147.
M. Elkas: "La décision du juge est finale et sans appel et
ne peut être soumise à un arbitre visé au chapitre IV du
Code du travail ou à la section III de la Loi sur le régime
syndical applicable à la Sûreté du Québec. Elle est
exécutoire malgré toute loi ou convention contraire." C'est une
modification de concordance.
M. Dufour: Le Code du travail, c'est pour les policiers
municipaux?
M. Elkas: Tout. M. Dufour: Provinciaux aussi? M. Elkas:
Provinciaux et tout. M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 148.
M. Elkas: "Le juge peut réviser ou révoquer toute
décision qu'il a rendue lorsqu'est découvert un fait nouveau,
qui, s'il avait été connu en temps utile, aurait pu justifier une
décision différente." Une modification de concordance.
M. Dufour: Est-ce que ça veut dire que, même s'il a
donné sa décision, un mois après, s'il découvrait
des faits nouveaux, il pourrait...
M. Elkas: Oui.
M. Dufour: Est ce que c'est un article dont on voit le pendant
dans d'autres lois ou...
M. Elkas: Oui. Il existait à l'article 168, M. le
député.
M. Dufour: Dans l'ancienne loi, mais je disais: Dans d'autres
lois, est-ce que ça...
M. Elkas: Oui. M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 149.
M. Elkas: La Cour du Québec peut, de la manière
prévue par la Loi sur les tribunaux judiciaires, adopter les
règles de preuve, de procédure et de pratique jugées
nécessaires à l'application du présent chapitre." Ce
nouvel
article permet à la Cour du Québec tout comme au
Comité d'adopter les règles de preuve, de procédure et de
pratique.
M. Dufour: Ça va pour l'article 149. Il y a
peut-être à l'article 148, même s'il est passé, que
j'aurais aimé poser une question.
M. Elkas: Bon, allez-y.
M. Dufour: Est-ce que ça veut dire que c'est... L'article
149 est adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté.
M. Dufour: À l'article 148: "Le juge peut réviser
ou révoquer... " Est-ce que ça ne veut pas dire, ça, que
quelqu'un a toujours droit d'appel? Quelqu'un pourrait toujours essayer de
découvrir des faits.
M. Elkas: Avec des nouvelles preuves?
M. Dufour: Avec des nouvelles preuves. Mais l'appel, normalement,
quelqu'un y a répondu. Là, dans ce cas-là, on ouvre la
porte: "Le juge peut réviser ou révoquer toute décision
qu'il a rendue lorsqu'est découvert un fait nouveau qui, s'il avait
été connu... " Ça veut dire que la personne a fait un
appel. Le juge s'est prononcé sur les preuves qu'il connaissait. Dans
cet article-là on dit: Si le juge avait su des choses; donc, ça
veut dire que l'appel pourrait toujours avoir lieu, seulement sans que
ça soit fait ouvertement.
M. Elkas: Ce n'est pas un appel. C'est basé sur des
nouvelles évidences.
M. Dufour: Oui, mais c'est comme un appel permanent pareil.
Quelqu'un pourrait toujours essayer de démontrer qu'il a
été mal jugé ou qu'il n'a pas...
M. Saint-Laurent: Dans la mesure où le fait nouveau, la
nouvelle preuve peut justifier un changement de la décision. Ce n'est
pas n'importe quel fait nouveau. Il faut que le fait nouveau, s'il avait
été connu au moment où on a fait l'audition, ait eu pour
effet de faire changer la décision. C'est quand même très
limitatif.
M. Dufour: Mais c'est pareil. Je vais donner l'exemple de
quelqu'un qui pour une chose ordinaire... Un juge s'est prononcé.
Même s'il y avait des faits nouveaux après, à la
connaissance du juge, il ne peut rouvrir le procès lui-même. Il
est obligé d'admettre qu'il y a une fin. Il y a un commencement et il y
a une fin à quelque part. Et ça, c'est l'intimé qui peut
le faire. Il n'a pas de droit d'appel, mais il en a un pareil, d'après
ce qu'on voit là. (15 h 30)
M. Saint-Laurent: Dans le Code de procédure civile,
concernant les procès civils, l'équivalent de l'article 148,
c'est ce qu'on appelle la rétractation de jugement. C'est
rédigé différemment, mais c'est vraiment au même
effet, c'est-à-dire qu'il serait possible à une partie de
demander une rétractation de jugement, mais il faudra qu'elle
démontre qu'il y a un fait nouveau, qu'elle n'était pas en mesure
de faire la preuve de ce fait-là au moment du procès et que, si
le fait avait été connu au moment du procès, il aurait
éventuellement amené le tribunal à changer sa
décision. Alors, voyez-vous, c'est très exigeant, comme preuve
à faire.
M. Dufour: Mais ce n'est pas le juge qui décide de
lui-même.
M. Saint-Laurent: Bien, la partie...
M. Dufour: Est-ce qu'il peut décider de lui-même
dans un procès civil?
M. Saint-Laurent: De sa propre initiative? M. Dufour:
Oui?
M. Saint-Laurent: II faut que la partie lui amène le fait
nouveau.
M. Dufour: Ah! Mais là, ce n'est pas écrit, ce
n'est pas ça qui est marqué. C'est le juge qui peut
réviser.
M. Saint-Laurent: Oui, mais dans le Code de procédure
civile c'est un peu la même chose. On donne le pouvoir au juge ou au
tribunal de rétracter un jugement, mais il est bien évident que
cette rétractation de jugement là, comme la révision ici,
se fait à la demande de la personne qui a un fait nouveau à
prouver. Peut-être préciser que, selon l'article 148, ce n'est pas
le juge, de sa propre initiative, qui va faire la révision. Il faut
vraiment qu'il y ait une demande de faite par l'un ou l'autre des intervenants,
c'est-à-dire le commissaire ou le policier, pour dire: J'ai un fait
nouveau à présenter. Comme je le disais
précédemment, il s'agit d'une procédure où le
tribunal est passif. Il entend la preuve qui lui est
présentée.
M. Dufour: Quand on regarde cet article-là, est-ce qu'on
peut le rattacher à un article à quelque part pour dire la
façon dont on peut procéder, l'article 148? Il n'y a pas de...
Comment on peut "initier" cette démarche-là?
M. Saint-Laurent: Sans que ce soit exprimé de façon
claire, on peut facilement comprendre que le dépôt d'un fait
nouveau se fait de la même façon que le dépôt de
l'avis d'appel, c'est-à-dire par un document écrit adressé
au juge pour lui dire: Écoutez, on a un fait nouveau et
on vous demande de nous entendre sur ce fait nouveau-là; et le
juge va d'abord dire: Vous devez me convaincre, dans une première
étape, que si j'avais connu ce fait-là ça aurait pu
changer ma décision et, si oui, je vais entendre la preuve, sinon je
vais même refuser d'entendre la preuve.
M. Dufour: Vous parlez souvent de cas de discipline. Est-ce que
c'est courant?
M. Saint-Laurent: C'est une disposition qu'on retrouve
généralement dans tous les organismes quasi judiciaires.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): L'article 19 et tous les
sous-articles sont-ils adoptés?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 20.
Inspection
M. Elkas: "L'article 175 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans la première ligne du premier alinéa, du nombre
"trois" par le nombre "six".
Le Président (M. Kehoe): "Cinq".
M. Elkas: "Cinq".
M. Dufour: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Là, je commence à être
"punché".
M. Dufour: C'est à l'intérieur, c'est pas pire.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Elkas: Tu me permets ça, Francis?
M. Dufour: Ah oui!
La question d'allonger le temps pour l'inspection, est-ce que vous ne
croyez pas que ça affaiblit un peu la loi?
M. Elkas: C'est un maximum.
M. Dufour: Parce que l'inspectorat avant...
M. Elkas: On peut le faire à l'intérieur de trois,
quatre, même deux. Si le ministre décide qu'en certains endroits
on devrait le faire à l'intérieur... il peut les mandater.
M. Dufour: Est-ce qu'il y a... Il n'y a personne ici...
M. Elkas: On y met un maximum.
M. Dufour: Quand on avait marqué "trois ans", il y avait
une raison. Pourquoi on rallonge? C'est encore une question
d'économie?
M. Elkas: Peut-être. Par contre, ça nous donne une
espèce de flexibilité mais aussi le ministre peut mandater
à l'intérieur des trois ans aussi, de zéro à trois
ou de zéro à cinq.
M. Dufour: Vous n'auriez pas pu faire un compromis à
quatre?
M. Elkas: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Trois et cinq, divisé par deux. C'est parce que
la pratique courante...
M. Elkas: Là, je me rappelle.
M. Dufour: Est-ce que vous vous appuyez...
M. Elkas: Je m'excuse. Je me rappelle, on en avait
discuté; j'avais soulevé le même point. Il y a des
municipalités, on va comprendre que ce n'est pas
nécessairement... On a des municipalités très exemplaires
où ce n'est vraiment pas nécessaire. Pourquoi aller passer notre
temps, tous les trois ans... Alors, ça nous donnait une espèce de
flexibilité de laisser ces municipalités-là agir,
continuer sans inspection, mais mettre nos efforts dans les endroits où
on en a vraiment besoin. Je me souviens, on a eu un long débat
là-desssus, et j'avais les mêmes pensées que vous.
M. Dufour: La Commission de police qui, elle aussi avait une
certaine responsabilité, si je ne me trompe pas, par rapport à
l'inspection...
M. Elkas: Les inspections, la qualité, oui.
M. Dufour: II me semble, mais elle n'en a pas fait souvent, que
je sache.
M. Elkas: Ça, je...
M. Dufour: Je me rappelle qu'il y avait eu une inspection de
faite à Jonquière. Elle avait donné quelques remarques,
qui avaient de l'allure. D'abord, ce n'est pas juste une question d'aller
discipliner les corps. C'est de s'assurer que, pour tout ce qu'ils ont en main,
et la façon, etc., il y ait une certaine uniformité.
M. Elkas: C'est des revues de qualité, évidemment,
comme on le voit souvent ailleurs, et puis on me dit qu'on en a fait environ
une quinzaine.
M. Dufour: La Commission de police le faisait.
M. Elkas: Je pense que ce qui est important, c'est de s'assurer
qu'elle est là, que la présence est là. Quelle en fasse
15, 20, 25 ou 6, mais que quelqu'un le sache.
M. Dufour: Mais dans toute la durée de la Commission de
police...
M. Elkas: Non, dans la dernière année.
M. Dufour: Elle en a fait 15. Mais sa loi l'obligeait à
faire combien d'inspections, en combien d'années? Il n'y avait pas
de...
M. Elkas: Aucune.
M. Dufour: Aucune?
Une voix: II n'y avait pas de délai.
M. Elkas: Mais c'est une chose sur laquelle je veux
m'attarder.
M. Dufour: Mais ça ne vous tente pas de marquer
ça?
M. Elkas: Moi, ça me tenterait plus d'en avoir cinq et de
laisser la latitude d'aller dans les endroits où on a vraiment des
problèmes, et laisser les autres opérer.
M. Dufour: C'est un chiffre pair. C'est tous les quatre ans qu'il
y a des élections. Ça pourrait aller dans les élections
municipales. Ça aurait peut-être un avantage.
M. Elkas: Sauf que, comme on l'a mentionné, c'est....
M. Dufour: Chaque fois qu'il y a des...
M. Elkas: Ça nous donne une espèce de latitude
d'opérer entre zéro et cinq, au lieu de zéro et trois.
Ça nous force quasiment d'y aller quand on n'a pas vraiment besoin d'y
aller.
M. Dufour: Mais, alors, vous n'aurez pas le choix.
M. Elkas: Non. Là, on n'a pas le choix de le faire tous
les cinq ans.
M. Dufour: Attendez un peu; "procède", ce n'est pas une
question d'à peu près. "Il procède à une telle
inspection à tous les trois ans". Là, ça va être
marqué: "II procède à une telle inspection à tous
les cinq ans".
M. Elkas: II y a aussi des supports. Au lieu de faire une revue
officielle, une revue opérationnelle, il y a des supports qui se
donnent, qui ne sont pas nécessairement aussi formels que les
autres.
M. Dufour: J'imagine que, connaissant comment ça
fonctionne dans les ministères, il va y avoir une grande feuille, trois
ou quatre grandes feuilles, pour dire ce qu'on doit faire quand on va inspecter
un corps de police. Ce n'est pas la marche militaire. Je n'ai pas l'impression,
seulement ça.
M. Elkas: On peut recevoir une demande d'une municipalité
pour regarder un aspect du service. Si on veut regarder simplement les
enquêteurs ou ce qui a trait à la drogue, ça, on va le
faire, sans faire une inspection ou une revue complète.
M. Dufour: Oui, mais j'imagine que l'inspection, ce n'est pas
juste sur un aspect particulier. Si vous faites une inspection tous les cinq
ans, vous allez être obligés de formaliser ça un peu plus
largement.
M. Elkas: On est en train de revoir toute cette question de revue
de qualité, si vous voulez, des revues opérationnelles. Parce
qu'on doit se baser sur des barèmes bien... Ça nous prend des
mises à jour, c'est une chose qu'on est en train de revoir, dans le
moment. Tout l'ensemble, un nommé Réjean Breault, qui est au
service - c'est un ex-policier, membre de la Commission de police - est en
train de regarder toutes les normes; les directives et les normes.
Le Président (M. Kehoe): Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Juste une petite remarque, M. le Président. Je
vois cette mesure davantage pour donner le temps de faire le tour de tous les
corps policiers, et peut-être une économie d'argent aussi, comme
le soulignait mon collègue, parce que ça ne peut pas être
une question de latitude, puisque la latitude, vous l'avez déjà,
dans le deuxième alinéa qui dit: II peut en tout temps. "Il peut
également, en tout temps, de sa propre initiative, ou à la
demande d'une municipalité ou d'un groupe de citoyens..."
M. Elkas: C'est ça qu'on dit, oui.
Mme Caron: Donc, la latitude, vous l'aviez déjà,
là. Alors, ce n'est pas les cinq ans qui viennent changer.
M. Elkas: Mais ça te force à aller tous les trois
ans au lieu d'aller...
Mme Caron: C'est ça. Donc, c'est une économie de
temps.
M. Elkas: Dans le moment, ça te force à aller tous
les trois ans au lieu d'aller tous les cinq ans.
Mme Caron: C'est ça.
M. Elkas: Mais la latitude dont je parlais, ça me donnait
de la latitude dans les troisième et cinquième années.
Mme Caron: Ça vous donnait du temps. M. Dufour: La
latitude, c'est l'économie.
M. Elkas: Ça nous donne du temps pour revoir ou simplement
dire: Bien, O. K., ils n'en ont peut-être pas besoin, comme à
Sainte-Anne-des-Plaines ou à Terrebonne.
Mme Caron: Bien, il va falloir qu'ils commencent par avoir leur
corps policier avant qu'on aille les inspecter.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Donc, c'est l'économie. C'est de
l'économie qu'on appelle ça. O. K., ça va.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce qu'il est adopté,
l'article 20?
M. Dufour: Oui.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 21.
Dispositions transitoires
M. Elkas: "L'article 255 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans la première ligne, des mots "Le Tribunal de la
déontologie policière" par les mots "Le Commissaire à la
déontologie policière". C'est une modification de
concordance.
M. Dufour: Oui, ça, j'ai eu une remarque de quelqu'un il
n'y a pas tellement longtemps qui me disait que le Tribunal de la
déontologie et le Commissaire à la déontologie, ce n'est
pas sexé beaucoup comme titre ou "intitulation" de nom.
M. Elkas: Le nom, ce n'est pas... Ha, ha, ha!
M. Dufour: Ce n'est pas sexé. Ça pourrait
être plus intéressant et plus visible.
M. Elkas: Oui. Ça, c'est le commentaire que vous m'avez
fait en sortant. O. K.
M. Dufour: Oui, ce n'est pas...
M. Elkas: Je vous suis peut-être. Ha, ha, ha!
M. Dufour: Si quelqu'un, à un moment donné,
trouvait...
M. Elkas: Je suis sûr que le député de
Jonquière et le ministre vont vouloir, lors d'un bon lunch, parler de
l'appellation, peut-être y trouver quelque chose de différent.
Mais, pour le moment, on va...
M. Dufour: II faudrait peut-être faire un concours.
M. Elkas: Oui. Ha, ha, ha!
M. Dufour: "Initier" un concours. Ha, ha, ha! Oui, c'est...
M. Elkas: C'est un peu mêlant, oui.
M. Dufour: La visite de tout le système carcéral du
Québec, ça pourrait être ça, la prime.
Le Président (M. Kehoe): L'article 21 est
adopté?
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 22.
M. Elkas: "L'article 257 de cette loi est remplacé par le
suivant: "257. Les enquêtes en cours devant la Commission de police du
Québec le (... ) concernant un corps de police sont continuées
par le ministre ou par la personne qu'il mandate, suivant les dispositions de
la Loi de police, telles qu'elles se lisaient le jour précédant
cette date. " Ça permet au ministre de mandater une personne pour
continuer l'enquête et corriger la référence
mentionnée à la fin.
M. Dufour: Avec la mesure transitoire qu'on introduit en vertu de
l'article 95 de la loi, on ne pourrait pas le faire. Parce que dans le code de
déontologie - la page 6 du projet de loi qu'on a: "Un membre dont le
mandat est expiré peut continuer d'instruire une affaire dont il a
été saisi et en décider malgré l'expiration de son
mandat. " Avec cette mesure transitoire qu'on a là, avec cet
article-là on ne pourrait pas le faire. Bien non!
M. Saint-Laurent: En fait, à l'article 257, ce qui est
concerné, ce sont les enquêtes que pourrait tenir la Commission de
police concernant un corps policier. Mais ce ne sont pas les enquêtes qui
concernent la déontologie policière comme telle, qui est
visée plutôt par la disposition transitoire de l'article 258. Or,
dans ce cas-ci, pour les enquêtes qui étaient en cours devant la
Commission de police, c'est le ministre qui prend la relève à
partir de l'entrée en vigueur de la loi, tandis que dans le cas de...
(15 h 45)
M. Dufour: Vous procédez par mandat. M. Saint-Laurent:
Exactement.
M. Dufour: Est-ce qu'il y en a beaucoup, actuellement, des
enquêtes devant la Commission de police?
M. Elkas: Les enquêtes sur les corps de police, il y en a
moins de 10 dans le moment, peut-être plus vers les 4 ou 5. Ce n'est pas
si pire.
M. Dufour: "Continuées par le ministre ou par la personne
qu'il mandate", quelle pourrait être la personne qu'il mandate?
M. Saint-Laurent: Pour les personnes qui seront mandatées
par le ministre, il y a des gens qui sont à la Direction
générale de la sécurité et de la prévention
du ministère, qui est une des directions générales, et qui
ont les compétences pour tenir ces enquêtes-là. D'ailleurs,
il y a une certaine partie des personnes qui sont à la Commission qui
seront récupérées par la direction générale
concernée et qui pourront assurer un suivi...
M. Dufour: Récupérées et
recyclées?
M. Saint-Laurent: C'est ça. Avoir l'expérience, le
vécu.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: C'est bien fort, un développement durable. Les
10 plaintes qu'il y a, est-ce que vous avez des endroits où ça se
situe, les plaintes que vous avez actuellement?
M. Elkas: On peut faire venir la liste. On ne l'a pas dans le
moment.
M. Dufour: J'en prends note, vous allez me la faire parvenir.
M. Elkas: Oui.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): Adopté.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): M. le député
d'Anjou, je comprends que vous avez.
M. Larouche: C'est correct, il est adopté.
Le Président (M. Kehoe): Alors c'est ça...
Excusez-moi.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Dufour: Une heure plus tard dans les Maritimes.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 23.
M. Dufour: Vous avez le droit de poser des questions.
Le Président (M. Kehoe): Mais avez-vous des questions?
Même si c'est adopté... L'article 23. M. le ministre.
M. Larouche: Non, c'est correct.
M. Dufour: On ne se bousculera pas. Ça va très
bien.
M. Elkas: L'article 258 de cette loi est remplacé par le
suivant: "Les enquêtes sur la conduite...
M. Dufour: Je veux dire que son apport est très important
à la commission. Ça va plus vite.
M. Larouche:... le débat. Il est adopté.
Bonjour.
M. Elkas: "Les enquêtes sur la conduite d'un membre de la
Sûreté du Québec, du Service de police de la
Communauté urbaine de Montréal, d'un policier municipal ou d'un
constable spécial, en cours devant la Commission de police du
Québec ou demandées à cette Commission en vertu de
l'article 21 de la Loi de police avant cette date sont continuées ou,
suivant le cas, faites par le Comité de déontologie
policière suivant les dispositions de la Loi de police, telles qu'elles
se lisaient le jour précédant cette date. "
À compter... - de la date que ça entre en vigueur - le
commissaire à la déontologie policière décide de la
tenue des enquêtes demandées à la Commission de police du
Québec en vertu du deuxième alinéa de l'article 21 de la
Loi de police. "De même, les appels interjetés devant la
Commission de police avant cette date en vertu du troisième
alinéa de l'article 79 de la Loi de police sont entendus et
décidés par le Comité de déontologie
policière suivant les dispositions de la Loi de police, telles qu'elles
se lisaient le jour précédant cette date. "
M. Dufour: Je voudrais m'assurer si j'ai bien compris, là.
Les gens qui sont poursuivis en vertu des lois qu'on connaît
actuellement, avant l'adoption du code de déontologie - il n'est pas
encore adopté, le code comme tel - la minute que la loi est
adoptée ou est promulguée, les gens vont continuer à
être jugés en vertu... par les personnes qui vont faire partie du
code de
déontologie, c'est-à-dire non pas du code mais... Comment
est-ce qu'on les appelle? Les commissaires à la déontologie...
mais avec ce qui est connu à venir jusqu'à l'adoption de la loi,
non pas en vertu de la loi qu'on adopte actuellement. Est-ce que c'est
clair?
M. Saint-Laurent: S'il s'agit d'un acte dérogatoire qui a
été commis avant l'entrée en vigueur de la nouvelle loi,
cet acte dérogatoire sera apprécié, sera jugé en
fonction des dispositions de la Loi de police.
M. Dufour: Donc, qui existaient. M. Saint-Laurent: Qui
existaient. M. Dufour: Qui étaient existantes.
M. Saint-Laurent: Et, la différence, c'est que, la
Commission de police n'existant plus, ce sera le commissaire... non pas le
commissaire mais le Comité de déontologie policière qui
fera l'audition à la place de la Commission de police, mais il tiendra
cette audition-là en utilisant la Loi de police telle qu'elle se lisait
avant, c'est-à-dire qu'il va juger suivant les anciennes règles.
Et, à ce moment-là, il va faire une recommandation. Il n'imposera
pas de sanctions parce que c'est un pouvoir qui n'existait pas auparavant.
M. Dufour: O.K. Ça, ça répond pour cette
partie-là.
Est-ce que le commissaire à la déontologie a la latitude,
devant une plainte, de ne pas faire d'enquête, par exemple, ou s'il va
agir exactement comme si la Commission de police existait? Il y a des chances
que ces gens-là connaissent bien la procédure, connaissent bien
tout ce qui se passe là-dedans. Est-ce que ça voudrait
dire...
M. Elkas: II va suivre les règles de l'ancien. M.
Dufour: De l'ancien, oui.
M. Elkas: Oui. De la façon dont la Commission
opérait, selon les règles de l'ancienne Commission.
M. Dufour: Je pense que ça me semble assez clair. Je ne
voulais pas... mais m'assurer qu'on n'ait pas de rétroactivité
par rapport à ce qu'on connaissait ou de changement en cours de route,
parce qu'on ne peut pas punir une personne deux fois. Il faut punir dans le
système qu'on connaît bien, pas de rétroactivité par
rapport à ça.
Le Président (M. Kehoe): L'article 23, adopté.
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'arti- cle 24.
M. Elkas: "L'article 261 de cette loi est abrogé."
M. Dufour: ...dans l'ancienne loi.
M. Elkas: L'article 261. "Le secrétaire de la Commission
de police du Québec devient le secrétaire du Tribunal de la
déontologie.11 Il n'y a plus... La disparition du Tribunal de
la déontologie policière implique que l'article 261 n'est plus
requis.
M. Dufour: Est-ce que vous pouvez nous donner les raisons?
M. Elkas: S'il n'y a plus de Tribunal, il n'y a plus de
secrétaire.
M. Dufour: Le secrétaire... Le secrétaire de la
Commission de police, il y en a un encore.
M. Elkas: II n'y a plus de Tribunal.
M. Larouche: II devient le secrétaire de l'autre. Le
secrétaire de la Commission de police devient le secrétaire du
Tribunal de la déontologie.
M. Dufour: C'est ça. Ça, c'était l'ancienne
loi.
M. Larouche: O.K., c'était ça, il n'y en a
plus.
M. Elkas: II n'y en a plus. M. Larouche: O.K.
M. Dufour: Oui, on l'abolit, mais à l'exception que le
secrétaire...
M. Larouche: Ah bon, il ne travaille plus!
M. Dufour: ...qui était là, c'était en
fonction presque d'une personne, ça... Il est rendu où...
M. Elkas: Les effectifs, ça, c'est
transféré. M. Dufour: ...ce secrétaire-là?
M. Elkas: C'est transféré, ces effectifs-là. M.
Dufour: Pardon?
M. Elkas: On transfère les effectifs. Si vous
parlez...
M. Dufour: Oui. Mais le secrétaire de la Commission de
police, donc c'est une personne qui est nommée. On n'a pas le nom et
c'est tout,
là! Le secrétaire de la Commission de police, il existe
encore, actuellement; à la Commission de police, il y a un
secrétaire, sûrement. Mais il va où, là?
M. Elkas: C'est un poste... On abolit la fonction. La personne
comme telle est affectée ailleurs. On ne l'envoie pas dehors.
M. Dufour: Oui, mais avant... M. Elkas: On va la
garder.
M. Dufour: J'ai lieu de croire que c'est la même personne
qui était à la Commission de police et qui est encore là.
Vous disiez... C'est important, d'après ce que je vois... "Il continue
d'être régi par les conditions prévues à son acte de
nomination; - donc, c'est une personne nommée - il ne peut être
destitué que conformément à l'article 33 de Loi sur la
fonction publique. Ce n'est pas un deux de pique, là! C'est selon la Loi
sur la fonction publique, l'article 33, et c'est prévu à son acte
de nomination. Est-ce qu'on peut avoir le nom de la personne qui est la, qui
exerce cette fonction-là? Qu'est-ce qu'il advient de cette
personne-là? Je n'ai pas... Ce n'est pas aussi simple que ça,
là. Oui, mais la personne continue de vivre.
M. Elkas: La secrétaire n'est plus là, elle
n'existe plus, elle va ailleurs, elle est transférée
ailleurs.
M. Dufour: Oui, mais, comme elle est nommée par un acte
gouvernemental, c'est clair qu'elle a été nommée. Mais
est-ce qu'on peut avoir son nom, la durée de son mandat pour lequel elle
a été nommée? Est-ce qu'elle va devenir greffier? Je ne
sais pas, moi, quelqu'un qui est secrétaire pourrait devenir greffier;
la plupart des greffiers, ce sont des secrétaires, masculins et
féminins.
M. Elkas: Rien n'empêche de ne pas lui donner, mais il me
semble que c'est seulement humain de trouver un poste pour la personne.
M. Dufour: Est-ce qu'on peut avoir le nom de la personne qui
exerce cette fonction-là, actuellement?
M. Elkas: Louise Cobetto.
M. Dufour: Cobetto?
M. Elkas: Cobetto.
M. Dufour: C-o-b-e-t-t-o.
M. Elkas: t-o.
M. Dufour: C-o-b-o...
Une voix: b-e. M. Elkas: C-o-b-e. M. Dufour:
C-o-b-o-t-t-e. Une voix: C-o-b-e-t-t-o. M. Elkas:
C-o-b-e-t-t-o.
M. Dufour: Cobetto. Bon. Est-ce que ça fait longtemps
qu'elle exerce cette fonction-là?
M. Elkas: Deux ans. Plus que ça.
M. Dufour: Deux ans. Et elle avait été
nommée pour... Est-ce une avocate? C'est quoi? Ça pourrait
être une avocate. Tu la connais?
M. Larouche: II me semble que ça me dit quelque chose. Je
ne connais pas les 250 000 fonctionnaires.
M. Dufour: Tu es bien le seul! M. Elkas: C'est un poste
à vie, ça. M. Dufour: C'est un poste à vie?
M. Elkas: Le secrétaire de la Commission est nommé
par le gouvernement qui fixe son traitement et ne peut être
destitué que conformément à l'article 33 de la Loi sur la
fonction publique. Alors, on ne peut pas le mettre dehors...
Une voix: Elle a été abolie selon...
M. Elkas: Ça, c'est aboli. Il va falloir lui trouver un
autre poste.
M. Larouche: Selon la nouvelle loi.
M. Dufour: Mais pourquoi on ne pourrait pas, tel qu'écrit
dans l'article 261... on avait trouvé le moyen de la placer. Cette
personne-là doit avoir de l'expérience. Est-ce qu'il y a une
raison quelconque pour qu'elle ne puisse pas exercer un poste similaire
à la commission de déontologie ou... Si vous me dites qu'on a ces
garanties, moi, ça ne me dérange pas.
M. Elkas: On m'avise qu'elle est recommandée pour aller au
poste de commissaire adjoint à la déontologie; alors, on
répond à votre question. On lui trouve quelque chose à
l'intérieur de la boîte, vu qu'elle a de l'expérience.
M. Dufour: Aïe, c'est dur avoir quelque chose, hein! Ha, ha,
ha!
M. Elkas: Excusez-moi. C'est peut-être moi qui ai mal
compris. Vous cherchiez un nom.
Moi, je pensais qu'on pariait seulement du poste.
M. Dufour: Moi, je ne cherchais pas une adresse. Je voulais
savoir...
M. Elkas: Ah! Excusez-moi.
M. Dufour: ...vraiment pourquoi on abolissait le poste,
pourquoi... ce qu'on faisait. Je trouvais que donner un article de loi qui
protège un employé, il faut que ce soit une personne qui occupe
un poste important et, si elle occupe un poste important, à ce
moment-là on ne peut pas abolir un article comme ça, un an et
demi après, et elle devient perdue dans le paysage, à moins que
vous n'ayez dit qu'elle était là entre-temps, etc. Bon,
bien...
Le Président (M. Kehoe): 24 est-il adopté? M.
Dufour: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 25.
M. Elkas: "L'article 264 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans la deuxième ligne du deuxième alinéa,
des mots 'Tribunal de la déontologie" par les mots "Commissaire à
la déontologie". C'est une modification de concordance vu la disparition
du mot "tribunal".
M. Dufour: Ça va.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 26.
M. Elkas: L'article 268 de cette loi est remplacé par le
suivant: "La division des corps de police municipaux du Comité et, en
appel, le juge de la Cour du Québec visé à l'article 136
ont compétence exclusive pour connaître et disposer d'une citation
portée contre un constable spécial". C'est une modification de
concordance.
M. Dufour: Autrement dit, il ne peut pas y avoir de constable
spécial à la Sûreté du Québec. Est-ce
ça que ça veut dire?
M. Elkas: On va le voir à l'article 268.1
M. Dufour: Donc, vous faites deux articles différents pour
ne pas les couvrir dans le même.
On n'est pas à un morceau de papier près. C'est bien.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 27.
M. Elkas: Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 268, du suivant: "Lorsqu'un constable spécial est
à l'emploi de la Sûreté du Québec ou du Service de
police de la Communauté urbaine de Montréal, la division
compétente du Comité de déontologie policière est,
selon le cas, la division de la Sûreté du Québec ou la
division du Service de police de la Communauté urbaine de
Montréal."
M. Dufour: Pas de question. Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 28.
M. Larouche: M. le Président, c'est quoi, un constable
spécial?
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Elkas: C'est une espèce de contrôleur routier, un
garde du corps, par exemple. Il n'y en a pas beaucoup, je peux vous le
dire.
M. Larouche: Non? O.K. Merci.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 28.
M. Elkas: "Les annexes I et II sont modifiées par le
remplacement de ", 99 et 140" par "et 102". C'est une modification de
concordance. (16 heures)
M. Dufour: Mais, ces serments ou affirmations solennelles, il
faut qu'ils soient faits devant un juge, hein, c'est ça? C'est ça
qu'on...
M. Elkas: Un juge de paix, je pense.
M. Dufour: Non, non, non, devant un juge de la Cour...
M. Elkas: ...un juge de la Cour du Québec.
M. Dufour: C'est ça que je vous ai dit hier, on avait
discuté là-dessus et j'avais dit...
M. Elkas: Ah oui, oui. Vous avez raison.
M. Dufour: ...il y a d'autres personnes que des juges pour
assermenter des gens. Ça va.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 29.
M. Elkas: "Compte tenu des adaptations nécessaires, cette
loi est modifiée par le remplacement des mots "comité" et
"comité de déontologie" par le mot "Comité" partout
où ils se trouvent dans les articles 108, 117 à 120, 122 à
127, 129 et 131 à 134." Modification de concordance.
M. Dufour: Espérons que vous n'en avez pas oublié.
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. M. Dufour:
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 30.
Modifications à la Loi de police
M. Elkas: "L'article 98.1 de la Loi de police est modifié
par le remplacement, dans la deuxième ligne, du mot "quatrième"
par le mot "troisième".
M. Dufour: C'est quoi? Pourriez-vous... Je n'ai pas la Loi de
police sous la main.
M. Elkas: C'est un problème de droit; il va l'expliquer,
là.
M. Dufour: Oui.
M. Saint-Laurent: Oui, avec votre permission. Dans l'article 233
du projet de loi 86, on a modifié l'article 79 de la Loi de police.
Cette modification a eu pour effet que le quatrième alinéa est
devenu le troisième. À ce moment-là, il fallait corriger
une référence qui était faite à l'article 98.1, qui
parlait encore du quatrième alinéa qui, en réalité,
n'existe plus. Donc, c'est simplement pour corriger cette erreur de
référence qu'on remplace le mot "quatrième" par
"troisième" à l'article 98.1 de la Loi de police.
M. Dufour: On a gagné un rang, on est corrects.
Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. J'appelle
l'article 31.
M. Elkas: "L'article 98.8 de cette loi, remplacé par
l'article 239 du chapitre 75 des lois de 1988, est modifié par le
remplacement, dans la deuxième ligne, de "7" par "6.1".
M. Dufour: Avez-vous une explication à donner?
M. Saint-Laurent: Oui. Encore une fois, dans l'article 239 du
projet de loi 86, on a modifié l'article 98.8 de la Loi de police en
référant à l'article 7 de la Loi de police, mais, au
même moment, on avait renuméroté l'article 7 pour que ce
soit 6.1. Alors, notre référence à l'article 7 devient
inexacte et c'est pour cette raison qu'on corrige la référence de
7 à 6.1.
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Adopté. Nous avons deux
articles en suspens...
M. Dufour: C'est ça.
Le Président (M. Kehoe): ...soit l'article 9 et l'article
16. On revient à l'article 9, pour commmencer. J'appelle l'article
9.
Articles en suspens
M. Elkas: "...par la suppression, dans la première ligne,
de ce qui suit: "128,"; par le remplacement, dans la première ligne, de
"163 et 167" par "142 et 147": par le remplacement, dans la deuxième
ligne, du mot "qui" par le mot "lorsqu'il". Là, je ne me souviens
plus... C'est une modification de concordance. J'ai l'impression qu'on l'a
regardé. On a répondu après, il me semble. Est-ce que
ça se peut?
M. Dufour: Non, il y a quelque chose... On va essayer de se
retrouver, voir c'était quoi. C'était la question, je pense...
C'était leur donner les motifs par écrit, je pense que
c'était ça un peu. On l'a corrigé.
M. Elkas: Oui, et on a fait le papillon. M. Dufour: C'est
ça, c'était par écrit. M. Elkas: Oui.
Le Président (M. Kehoe): L'article 9 est
adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): J'appelle l'article 16.
M. Elkas: "L'article 130 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans fa première ligne, des mots "Un comité de
déontologie qui" par les mots "Lorsque le Comité" et par
l'insertion, dans la deuxième ligne et après le mot
"déontologie", de ", il".
On est revenus à l'avertissement, à la réprimande,
à la suspension sans traitement pour une période d'au plus 60
jours ouvrables, à la rétrogradation et à la
destitution.
Le Président (M. Kehoe): Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Oui, c'était suite à une intervention de
ma part, M. le Président, concernant la limite de temps des 60 jours
puisqu'on nous avait informés que du côté de la
Communauté urbaine, habituellement, la période de suspension sans
traitement était de 10 jours et qu'à la Sûreté du
Québec elle était indéterminée. Alors, je
m'interrogeais à savoir pourquoi on ne l'avait pas laissée
indéterminée ici.
M. Elkas: À la CUM, on m'indique que c'est 60 jours. Ceci
avait été négocié avec les trois syndicats,
accepté par les trois syndicats... avec
l'accord des employeurs aussi. Au-delà des 60 jours comme vous
pouvez le comprendre et comme c'est mentionné, il y a une
possibilité de rétrogradation, mais on m'avise que c'est
très grave et, normalement, ce n'est pas une suspension, c'est un
congédiement. Alors, c'est 60 jours.
Mme Caron: Justement, comme c'est très grave les
rétrogradations, est-ce qu'il ne peut pas exister entre 60 jours et la
rétrogradation... il n'y a pas... Pourquoi, si on le permet du
côté de la Sûreté du Québec? Je trouve que
c'est se fermer une porte pour rien.
M. Elkas: lis ont tous les trois le même 60 jours. Oui,
c'est 60 jours. Sûreté du Québec, c'est 60 jours;
CUM...
Mme Caron: Ce n'est pas ce qu'on nous a lu dans le document
tantôt. Ressortez votre document; ce n'est pas ça qu'il disait
tantôt.
M. Elkas: Si vous me permettez une seconde.
Le Président (M. Kehoe): Quel prix, des fois! Le prix est
cher, des fois...
Mme Caron: Je le sais que c'est 0 à 60, là. Une
voix: C'est quoi, le rapport? M. Elkas: C'est 0 à 60
jours.
Mme Caron: On se dit: Pourquoi arrêter à 60?
M. Elkas: Passé 60... Excusez!
Mme Caron: Ce matin, monsieur nous a fait lecture d'un document
qui disait que, pour la Sûreté du Québec, c'était
une période indéterminée. Moi, j'aimerais bien avoir le
dépôt de ce document-là.
M. Saint-Laurent: C'est le règlement sur la
déontologie et la discipline à la Sûreté du
Québec qui est un document public, publié à la Gazette
officielle du Québec.
Par ailleurs, pour la Communauté urbaine de Montréal, j'ai
fait erreur ce matin. L'article 60 prévoit un délai maximum de 60
jours pour la suspension et non...
Mme Caron: Mais, pour la Sûreté du Québec,
vous n'avez pas fait erreur. C'est une période
indéterminée.
M. Saint-Laurent: Pour la Sûreté du Québec,
l'article 76 prévoit la suspension disciplinaire sans traitement pour
une période qu'il détermine.
Mme Caron: Qu'il détermine. Donc, je repose ma question:
Pourquoi ici on n'applique pas la même règle?
M. Dufour: Dans le fond, ce que ma collègue dit, c'est
que, si vous limitez à 60 jours, vous n'avez plus de marge de manoeuvre.
C'est qu'il pourrait y avoir une cause qui pourrait exiger une suspension de
plus que 60 jours mais que...
Mme Caron: Sans nécessairement nécessiter une
rétrogradation.
M. Dufour: C'est ça qu'elle démontre. Moi, je pense
que c'est plus avantageux qu'elle détermine que les 60 jours
arrêtés dans le temps... Parce qu'à 60 jours le
problème du tribunal, Est-ce que je lui en donne plus ou si je le sacre
dehors? Il n'y a plus de marge de manoeuvre, ça s'arrête à
60. Donc, moi, je vous dis comme appréciation...
M. Elkas: Pas nécessairement dehors.
M. Dufour: Bien, oui. Regardez ce que vous dites.
Mme Caron: Vous n'avez plus de choix entre ça...
M. Dufour: Ou vous ne lui donnerez pas ce qu'il
mérite.
M. Elkas: Oui, il peut être rétrogradé.
Mme Caron: Mais oui. Mais c'est justement... Il y a
peut-être lieu de ne pas le rétrograder et que la sanction, la
suspension soit plus longue que 60 jours. C'est parce que je trouve que vous
enlevez complètement toute marge, exactement comme on le disait, toute
marge de manoeuvre.
M. Elkas: Je reviens à...
Mme Caron: Si la Sûreté du Québec
considère que c'est important de se la garder, cette marge de manoeuvre
là, je ne vois pas pourquoi le Comité ne pourrait pas
l'avoir.
M. Elkas: Les trois ont accepté le raisonnement et... Les
trois ont accepté parce qu'ils disent que c'était très
équitable. Alors, s'il y a d'autres raisons, moi, je ne peux pas ajouter
plus que ça.
On m'avise que c'est basé sur de l'historique, si vous voulez.
C'est pour cette raison...
Mme Caron: Pardon?
M. Elkas: On m'avise que c'est basé sur de l'historique.
Ce sont les recommandations qu'on
nous avait faites et les trois groupes, SQ, municipal et CUM, ont
trouvé la décision, non pas la décision mais l'entente,
très équitable. Au-delà de 60 jours... Une personne qui
est suspendue pour 60 jours, c'est grave, c'est très très grave.
Il me semble que passé ça...
Mme Caron: C'est peut-être moins grave d'être
suspendu 90 jours que d'être rétrogradé et destitué.
Mais je comprends mal que la SQ endosse une telle recommandation alors que ce
n'est même pas ce qui la dirige dans ses normes.
M. Saint-Laurent: II y a peut-être un élément
qu'il faut ajouter à la discussion. C'est que, imaginez-vous, un
policier doit quand même garder un minimum de crédibilité
et d'apparence d'impartialité. Si vous avez une personne qui aurait plus
de 60 jours de suspension dans son dossier, ça devient énorme
comme fardeau à supporter pour dire: II a été suspendu
pour 120 jours mais il est encore capable d'exercer sa profession. C'est
peut-être l'élément qui a fait en sorte qu'à
l'époque tout le monde s'est entendu pour dire qu'un délai
maximum de 60 jours, c'était la limite à ne pas dépasser;
qu'après 60 jours ça devenait suffisamment grave pour que le
Comité de déontologie prenne une décision plus
sévère ou moins sévère et s'arrête de
façon précise sur une sanction.
Mme Caron: Est-ce que, suivant ce raisonnement, les policiers de
la Sûreté du Québec ont moins de crédibilité
parce que leurs normes, à votre avis, sont moins sévères
que celles de la Communauté urbaine?
M. Saint-Laurent: Je ne suis pas certain qu'il y ait eu,
jusqu'à maintenant, des suspensions de plus de 60 jours, même avec
le pouvoir de le faire. Il faudrait le vérifier. Je n'ai pas...
Mme Caron: Ça ne veut pas dire que les gens vont
l'utiliser mais, justement, ils ont le pouvoir de le faire et c'est ça
que je trouve important.
M. Saint-Laurent: S'ils ne l'ont pas utilisé, c'est
justement parce que ça avait tellement de conséquences que ce
n'était pas utilisable, et c'est dans ce sens-là qu'ils nous ont
dit: On est d'accord avec une proposition pour s'en tenir à 60
jours.
M. Elkas: Pour toutes les forces.
Mme Caron: Sur division sûrement. (16 h 15)
M. Dufour: J'avais une question à poser concernant les
sanctions. Il y a cinq éléments dans les sanctions:
l'avertissement, la réprimande, la suspension, la rétrogradation
et la destitution. Pour un policier, comment peut-il être
rétrogra- dé? Parce que, s'il n'y a pas de discrimination dans
les sanctions que vous donnez, celui qui est dans un corps où il a un
grade, il peut être rétrogradé. Donc, c'est une ouverture
qu'il a et que d'autres n'ont pas. Le policier ordinaire, il ne peut pas
être rétrogradé. S'il le peut, qu'est-ce que c'est? On
l'envoyé sur la moppe?
M. Elkas: Mais ça ne s'applique pas, un agent qui
est...
M. Dufour: Mais est-ce que vous êtes sûr que, dans
ça, ça donne une possibilité, tout de même, au
Comité - pas au Comité, oui c'est le Comité - ça
lui donne une ouverture quelque part? Il peut y avoir un angle qui est
apporté, qui est différent. Mais pour le simple policier, lui, il
ne l'a pas. Est-ce que c'est un désavantage de ne pas l'avoir? Parce
que, au point de vue des droits de la personne, là...
M. Elkas: II pourrait être agent et être
patrouilleur, et être rétrogradé à commis de bureau,
comme on l'a vu dans le passé. Ça peut arriver, ça.
M. Dufour: N'importe quel policier pourrait être
régrogradé? Si vous me dites oui, ça va.
M. Elkas: Dans la mesure où il est gradé.
M. Dufour: Non, mais il pourrait être
rétrogradé à... Rétrogradé, ça ne
veut pas dire un grade, nécessairement. Ça pourrait dire
diminué de fonction. Ça ne veut pas dire nécessairement
que...
M. Elkas: Vous avez raison, oui.
M. Dufour: Ça ne veut pas dire de perdre une pipe,
là.
M. Elkas: Non, O.K.
M. Dufour: Bon, alors est-ce que le policier...
M. Elkas: II peut aller d'agent à commis.
M. Dufour: Est-ce que vous êtes assuré, avec
l'application de cet article-là, que cette sanction qui est
prévue, dans les cinq cas, on peut en enlever deux mais, en tout cas,
dans les cinq, là, est-ce que tout le monde peut être
traité de la même façon, en fonction des cinq points qui
sont là?
M. Elkas: C'est ça qu'on vise.
M. Dufour: Parce que si ce n'était pas ça, moi, je
vous dis que vous discrimineriez quelqu'un. À ce moment-là, je
dirais: La rétrogradation, il faut l'enlever. Parce qu'il faut que
tout
le monde soit traité sur le même pied, sans ça la
loi n'est pas correcte.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Berthier.
M. Houde: Merci, M. le Président. Quand vous parlez de 60
jours de pénalité, est-ce que les 60 jours peuvent être
répétés deux, trois ou quatre fois, ou si c'est 60 jours
le maximum et, après 60 jours, c'est fini?
M. Elkas: Une fois, pour la même offense.
M. Houde: Oui, pour la même offense. Mais disons qu'il fait
trois, quatre ou cinq ans et qu'il a une autre infraction, il pourrait aller
jusqu'à 60 jours encore, c'est ça? Ça peut être
répété? Ah bon, merci.
M. Dufour: Juste une dernière question. Les 60 jours
ouvrables, qu'est-ce que ça signifie, exactement? Est-ce que les 60
jours, là, ça va s'appliquer pour tout le monde? Est-ce que ce
sont des jours de douze heures, de huit heures, de bon, dix heures? C'est quoi,
60 jours? Parce que les 60 jours pourraient faire moins de jours, en fait,
si... Ce matin, vous m'avez dit que vous pensiez que c'était huit
heures.
M. Elkas: On m'affirme, là, que ce sont des heures
normales, qui se trouvent à être des jours de huit heures.
M. Dufour: C'est marqué où?
M. Elkas: C'est le mot "ouvrable". Dans le mot "ouvrable", c'est
l'horaire normal.
M. Dufour: Ça, c'est quelque part, c'est écrit
quelque part.
M. Elkas: C'est l'horaire normal du service.
M. Dufour: Bien, vous ne pouvez pas dire que douze heures, c'est
anormal. Il y a du monde qui travaille douze heures.
M. Elkas: Oui, c'est anormal. Les gens, normalement, ne
travaillent pas douze heures ou dix heures.
M. Dufour: II y a des gens qui travaillent sept heures dans des
bureaux. Est-ce que la journée normale de bureau, c'est sept ou huit
heures? Parce qu'on parle de corps policiers. Mais il n'y a pas juste des
policiers, là. Il peut y avoir aussi des gens qui travaillent pour le
corps policier qui sont soumis à ça.
Une voix: Ce sont les jours ouvrables, au sens du travail dans un
corps de police.
Une voix: Les jours normalement travaillés par un
policier.
M. Dufour: Bien, là, je n'ai rien compris.
M. Elkas: On va le retrouver où? On m'a demandé la
question. C'est dans la convention collective.
M. Dufour: C'est dans la convention... M. Elkas:
...convention collective.
M. Dufour: Mais, de tous les corps policiers?
M. Elkas: Des trois corps policiers? Ceci est défini dans
chacune des conventions. Alors, il faut se diriger par les conventions.
M. Dufour: Moi, je vous invite à regarder ce qui est
défini dans les conventions, mais je ne suis par tout à fait
sûr de ça.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'article 16 est
adopté?
M. Dufour: Bien, je ne sais pas, mais d'ici à ce qu'on
adopte la loi définitivement, s'il y avait... Peut-être qu'on vous
inviterait, M. le ministre, à examiner ce point-là, le point qui
va rester en suspens...
M. Elkas: On va le revérifier.
M. Dufour: ...pour vous assurer que c'est bien correct, parce
que...
M. Elkas: O.K. Je vous reviens...
M. Dufour: Moi. j'essaie d'être de bonne foi, mais
j'espère qu'on est...
M. Elkas: Non. On va vous le communiquer.
Le Président (M. Kehoe): Mme la députée de
Terrebonne.
Mme Caron: Un dernier petit mot là-dessus. Tout au long de
l'étude du projet de loi, le ministre a ramené très
souvent l'importance de la latitude, de se laisser de la latitude. Et cet
amendement-là est fait vraiment dans ce sens-là, M. le
Président.
Une voix:...
M. Elkas: Ah, bon, O.K. Merci.
Le Président (M. Kehoe): L'article 16 est
adopté?
M. Dufour: Adopté
Le Président (M. Kehoe): L'article 32 est adopté?
C'est le dernier article.
M. Elkas: "La présente loi entre en vigueur le 1er
septembre... "
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que le titre du projet de
loi est adopté?
M. Dufour: Adopté. M. Elkas: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi tel qu'amendé est adopté?
M. Dufour: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): Je comprends, M. le ministre, que
vous voulez présenter une motion de renumérotation.
M. Dufour: Numéroter, numérotation.
M. Elkas: Compte tenu des amendements apportés, je fais
motion que le projet de loi 68 tel qu'amendé soit
renuméroté.
Le Président (M. Kehoe): La motion est adoptée?
M. Elkas: Adopté.
Le Président (M. Kehoe): M. le ministre.
M. Elkas: M. le Président, si vous le permettez. C'est une
journée très importante pour l'ensemble des municipalités,
le service chez nous au niveau de la Sûreté du Québec, les
fraternités, les syndicats. J'aimerais vous remercier de la
participation qui a été très bonne quant à moi. On
sait tous comment importante cette loi est pour l'ensemble des gens qu'on
visait. Alors, aux députés de Jonquière, de Terrebonne,
Sherbrooke, Anjou, Nelligan et Berthier, mes chers collaborateurs, M. le
Président, merci beaucoup.
Le Président (M. Kehoe): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Moi, juste quelques remarques. C'est évident
que la loi qui a été adoptée répond à
plusieurs voeux. Mais je ne voudrais pas qu'on revienne, six mois après,
pour dire qu'elle n'a pas encore été adoptée et qu'on va
refaire un autre exercice comme on fait là. Parce que j'aurais
l'impression qu'on s'amuse, et ce n'est pas tout à fait ça. C'est
un projet de loi qui est désiré par beaucoup d'intervenants, qui
est de nature à améliorer le fonctionnement des corps policiers,
le fonctionnement aussi avec le public, parce que, en fait, c'est avec le
public qu'on travaille. Si ça peut rehausser les corps policiers comme
les gens qui sont à l'intérieur de ces corps-là, bravo. On
aura fait oeuvre utile. Mais j'aurais aimé tout de même, sur
certaines présentations qu'on a faites concernant certains articles, que
le ministre ait été plus attentif ou ait succombé à
certaines demandes qui nous semblaient acceptables. Mais, encore une fois... Je
me réserve, pour mon discours de troisième lecture, de faire
certaines remarques, sinon plus musclées, un peu plus senties. Mais,
concernant ce projet de loi là, dans l'ensemble, on peut dire que
ça a duré quelques heures. Je sais bien que le ministre a
semblé impatient à quelques reprises. Mais, avec le temps, il va
accepter que l'Opposition a un travail à faire et on va le faire
même en dehors de l'amitié.
Le Président (M. Kehoe): Je pense que le message est
passé des deux côtés. De ma part, je veux remercier les
participants de la commission. J'ajourne les travaux sine die et je
spécifie que la commission a accompli son mandat. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 16 h 24)